^^K/y^- ^^"^^ \ ^ ^'/-, ^AS© TRAITE D^EMBRYOLOGIE D'ORGANOGÉNIE COMPARÉES AVIS DES ÉllITEURS Les treize prcinicis chapitres du tome II du Traili'' d'cmhri/oloyii' et (Vorganoyénie de Fr.-Al. Balfour terminent l'embryologie systématique et ont été traduits par M. H.- A. Robin. Après la mort de ce jeune et distingué savant, enlevé à sa famille et à lu science à l'âge de 26 ans (18 janvier 188i), le travail de traduction et d'anno- tation a été confié à M. F. Mocquard, docteur en médecine et docteur es sciences, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, qui a traduit l'organogénie. PUBLICATIONS DE M. MOCQUARD Sur la dociniasie pulmonaire et sur un caractère de respiration chez les nouveau- nés, tiré des gaz contenus dans les poumons (ï'/jése inaugurale. Paris, 1873, n" 29). Sur l'armature stomacale du Birgus latro {Annales des sciences naturelles, 6"^ série, t. XIII, art. 3). Sur les ampoules pyloriques des Crustacés podophthalmaires (Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XCIV, 1882, p. 1208). Sur les solutions do continuité qui se produisent, au monienl de la mue, dans le système apodémien des Crustacés décapodes [Comptes rendus de l'Académir des sciences, t. XCVI, 1883, p. 204). Sur un nerf cardiaque naissant des ganglions cérébro'idcs chez la Langouste (Bul- letin de la Société philomalique, T^ série, t. VII, p. 55). Recherches anatomiqucs sur l'estomac dc's Crustacés podophthalmaires (Annales des sciences naturelles, C« série, t. XVI, art. I). cniiuhii.. — TYi'. 1 ;t STÉn. crkté. TRAITÉ D'EMBRYOLOGIE D'ORGANOGENIE COmPARÉES PAR Francis M. BALFOUR PROFESSEUR DE MOUPHULOGIE ANIMALE A l'uNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDRES TRADUIT AVEC l'aUTORISATION DE l'aUTEUR ET ANNOTÉ PAR M AI . H.-A. ROBIN Docteur es sciences Préparateur à la Faculté des scieuces de Paris. F. MOGQUARD Docteur es scieuces A i d e - n a t u r a l i s t e au M u s é u ui d'Histoire uaturclle. TOME SECOND EMBRYOLOGIE DES VERTÉBRÉS. — ORGANOGÉNIE, Avec 441: fissures intercalées dans le texte. PARIS LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS 19, rue HaïUefeuille, près du boulevard Saint Germain 1885 PREFACE DU SECOND VOLUME. Ce volume termine mon Traite iV embryologie comparée. Les dix premiers chapitres traitent du développement des Chordata. Us sont suivis de trois chapitres comparatifs qui complètent la partie de l'ouvrage consacrée à l'embryologie systématique. Le reste du Traité^ h partir du quatorzième chapitre, a pour objet l'organogénie. Pour des raisons énumérées dans l'introduction à celte partie de l'ouvrage, l'organogénie des Chordata a été traitée avec beaucoup plus de développement que celle des autres groupes do Métazoaires. J'ai vérifié moi-même directement une partie considérable des faits mentionnés dans le présent volume, de sorte qu'il est basé, beaucoup plus complètement que le premier, sur mes recherches personnelles. Le laborieux travail qu'a exigé la composition de ce volume m'a été rendu beaucoup plus facile, grâce au concours de mes amis et de mes élèves. Sans leur collaboration, un grand nombre de points controversés, que j'ai été à même d'étudier pendant la préparation de l'ouvrage, n'auraient pu être abordés. Je dois des remercîments particuliers à M. Sedgwick, qui a non seulement consacré beaucoup de temps et de travail à la correc- tion des épreuves, mais qui m'a aidé de bien d'autres manières. VI PRÉFACE DU SECOND VOLUME. Le D"" Allen Thomson et le professeur Ivleinenberg, de Messine, se sont chargés de la tâche ingrate de revoir toutes les épreuves, et ils y ont joint des remarques qui m'ont été très précieuses. Je dois aussi beaucoup aux professeurs Parker, Turner et Bridge, pour leurs suggestions sur quelques chapitres particuliers de Touvrage. F.-xM. Balfour. TABLE DES MATIERES DU TOME SECOND. Préface de l'auteur , v CHAPITRE I. CÉPHALOCHORDA 0-8 Segmentation et formation des feuillets germinatifs, 2-3. — Système nerveux central, 4-5. — Mésoblaste, 5. — Description générale de la larve, 6-7. CHAPITRE II. Urochorda 9.39 Ascidies solitaires, 9-20. — Développement de l'embryon, 9-14. — Accroisse- ment et structure de la larve, 14-17. — Métamorphose régressive de la larve, 17-20. — Sedentaria, 21. — Nataiitia, 21-25. — DoUolidœ, 25-2G. -r Salpidœ, 20-33. — Appendicularia, 33. — Métagenèsc, 33-38. CHAPITRE ni, ÉLASMOBRANCHES. ..,.,.,. , .,,.,,.,., . 40-G3 Segmentation et formation des feuillets germinatifs, 40-45. — Épiblaste, 45-iC. — Mésoblaste, 47-50. — Hypoblaste et notochorde, 50-53. — Caractères géné- raux de l'embryon aux stades- successifs, 53-60. — Sac vlfellin, 60-63. CHAPITRE IV. TÉLÉOSTÉENS 64-78 Segmentation et formation des feuillets germinatifs, 64-08. — Histoire générale des feuillets, 68-71. — Développement général de l'embryon, 72-77. CHAPITRE V. Cyclostomes 79-95 Segmentation et formation des feuillets germinatifs, 79-82. — Mésoblaste et notochorde, 82-83. — Histoire générale du développement, 83-92. — Méta- morphose, 92-94. — Myxine, 94-95. CHAPITRE VI. Ganoïdes 96- 11 2 Esturgeon, 9G-104. — Segmentation et formation des feuillets, 9G-98. — Déve- loppement général de l'embryon et de la larve, 99-lOi. — Lépidostée, 104-111. — Segmentation, 104-105. — Développement général de l'embryon et de la larve, 105-111. — Observations générales sur l'embryologie des Ganoï- des, 112. 28999 VIII TABLE DES MATIÈRES. ciiAPirni': vu. Amphicie.\.s ll-T-nO Ponte et fécondation, li:]-Ili. — Formation des feuillets, 114-118. — Épiblaste, 118-120. — Mésoblaste et notochorde, 120-121. — Hypoblaste, 121-123. — Accroissement général de l'embryon, 123-135: Anoures, 123-132; Urodèles, 132-135; Gymnophiones, 135. CHAPITRE VIII. Oiseaux I37-I8G Segmentation et formation des fcLiillots, 137-15G. — Hi.stoire générale des feuillets germinatifs, \'>Ç<-\h^). — Développement général de l'embryon, 159- 173. — Membranes fœtales, 173-184. — Amnios, 173-178. — AUantoïde, 178-180. — Sac vitellin, 180-184. CHAPITRE IX. Reptii.es , 187-197 Lacerticns, 187-103. — Segmentation et formation des feuillets, 187-192. — Dé- veloppement général de l'embryon, 192-193. — Membranes embryonnaires et sac vitellin, 193-194. — Ophidiens, 194-195. — Cliéloniens, 195-19G. CHAPITRE X. Mammifères 108-258 Segmentation et formation des feuillets germinatifs, 198-210. — Accroissement général de l'embryon, 210-215. — Membranes embryonnaires et sac vitellin, 215 221. — Histoire comparative des membranes fœtales des Mammifères, 221-243. — Histologie comparée du placenta, 243-245. — Évolution du pla- centa, 245-247. — Développement du Coclion d'Inde, 247-251. — L'embryon humain, 251-250. CHAPITRE XI. CoMPAUAISON DE LA FOHMATION DES FEUILLETS GEn.MI.NATIFS ET DES PltEMIERS STADES DU DÉVELOPPEMENT CHEZ LES V'EUTÉCnÉS 259-290 Formation de la gastrula, 259-274. — Formation du mésoblaste et do la noto- chorde, 274-281. — L'épiblaste, 281-284. — Formation du système nerveux central, 282-284, — Formation des organes des sens spéciaux, 284. — Sommaire des organes les plus importants dérivés des trois feuillets germinatifs, 285-28(!. — Accroissement en longueur de l'embryon des Vertébrés, 28C-289. — Ori= gine do l'allantoîde et de l'amnios, 289. CHAPITRE \II. Obsehvations sur la forme ancestrale des Chokdata 291-307 Considérations générales, 291-295. — Le canal médullaire, 2!)5-29G. — Origine et nature de la bouche, 290-299. — La flexion crânienne, 300-301. — Intestin postanal et canal neurcntéririue, 301-303. — Cavité générale et somites méso- blastiques, 303. — La notociiordc, 303-30i. — Fentes branchiales, 304-305. — Phylogénic des Chordata, 305-307. CHAPITRE XIII. Conclusions (jéniorales 308- 3G0 L Mode de formation et homologies des feuillets germinatifs, 308-333. — Formation des feuillois germinatifs primaires, 309-310. — Invagination, 310- 311. — Délamination, 311-314. — Signification phylogénéiique de la délanii- nation et de l'invagination, 314-320. — Homologie des feuillets germinatifs, .320-321. — Origine du mésoblaste, 321-333. II. Formes larvaires; leur nature, leur origine et leurs affinités, 333-35G. TABLE DES MATIÈRES. IX — Considérations préliminaires, 333-336. — Types de larves, 33G-354. — Conclusions pliylogénétiques, 354-355. — Conclusions générales et résumé, 355-356. SECONDE PARTIE. Organogénie. Introduction 361-362 CHAPITRE XIV. L'ÉPIDERME ET SES DÉUIVÉS 363-368 Formations épidermiques protectrices, 3G3-3G7. — Formations squelettiques dermiques, 367. — Glandes, 367. CHAPITRE XV. Système nerveux 369-43 1 Origine du système nerveux, 369-374. — Système nerveux des Invertébrés,. 37."}-382. — Système Jierveux central des Vertébrés, 382-412. — Moelle épi- nière, 382-386. — Développement général de l'encéphale, 386-390. — Cerveau postérieur, 390-394. — Cerveau moyen, 394-395. — Développement général du cerveau antérieur, 395-39G. — Thalamcncépliale, 39G-400. — Corps pitui- taire, 401-403. — Hémisphères cérébraux, 403 4C9. — Lobes olfactifs, 409-410. — Conclusions générales sur le système nerveux central des Vertébrés. 410-412. — Développement des nerfs crâniens et des nerfs spinaux, 413-429. — Nerfs spinaux, 413-418. — Nerfs crâniens, 418-429. — Système nerveux grand sympathii/ue, 429-431. CHAPITRE XVI. Organes de la vision 432-470 Cœlentérés, 433. — Mollusques, 433-440. — Chétopodes, 440. — Chœtognathes, 440. — Arthropodes, 440-445. — Vertébrés en général, 445-451. — Rétine, 451-453. — Nerf optique, 453. — Fissure clioroïdienne, 453-454. — Cristallin, 454. — Corps vitré, 454-455. — Cornée, 455-457. — Humeur aqueuse, 457. — Développement comparatif de l'oeil des Vertébrés, 457-465. — OEil de l'Auimocète, 458-459. — Vésicule optique, 459. — Cristallin, 459. — Cornée, 459-4G0. — Nerf optique et lissure choroïdieiine, 4GO-4G5. — Iris et procès ciliaires, 4G5. — Organes accessoires de l'œil, 4G5-4G9. — Paupières, 465-466. — Glandes lacrymales, 4GG. — Conduit lacrymal, 466-467. — Œil des Tuni- ciers, 467-469. — Yeux accessoires des Vertébrés, 469-470. CHAPITRE XVII. Organe auditif, organe olfactif et organes sensoriels de la ligne latérale. 471-498 Organes de l'audition, 471-488. — Structure générale des organes de l'audi- tion, 471-472. — Organes auditifs des Cœlentérés, 472-474; des Mollusques, 474; des Crustacés, 474-475. — Organes auditifs des Vertébrés, 475-487. — Vésicule auditive, 475-482. — Organe de Corti, 482-485. — Organes acces- soires de l'appareil auditif chez les Vertébrés terrestres, 485-487. — Organe auditif des Tuniciers, 487-488. Organes de l'olfaction, 488-495. — Organes sensoriels de la ligne laté- rale, 491-498. CHAPITRE XVIII. Notochorde, colonne vertébrale, côtes et sternum 499-518 Considérations préliminaires sur l'origine du squelette, 499-501. — Notochorde et sa gaine cartilagineuse, 501-505. — Arcs et corps vertébraux, 505-513: Cyclostomes, 505 ; Elasmobranches, 505-508; Ganoïdes, 508; Téléostéens, 509; Amphibiens, 509-511 ; Reptiles, 512 ; Oiseaux, 512-513 ; Mammifères, 513-515. — Côtes, 515-517. — - Sternum, 517-518. X TABLE DES MATIERES. CHAPITRE XIX. CnANE rjl9-548 Considérations préliminaires, 519-5'?ft. — I.e crâne cartilagineux, :>-2Ù. — Plaques paracliordales et notocliordo,, .")-20-.'>2^ — Trabccules, j"2'2-52ô. — Capsules des sens, 525-5'>6. — Squelette branchial, r)2G-ô43. — Structure générale, 520-529. — A)-cs niandihiUaire et hi/oïdien, 529-542 : Élasmobran- ches, 529-531; Téléostéens, 531-53 i ; Amphibiens, 534-539; Sauropsidiens, 539-540; Mammifères, 540-542. — Os d'origine membraneuse et ossifica- tions crâniennes, 542-547. — Os d'origine membraneuse, 542-545. — Ossi- fications du crâne cartilagineux, 545-547. — Cartilages labiaux, 547-548. CHAPITRE XX. CeiNTLKF.S THOr.ACIQUE ET PELVIENNE, SQUELETTE DES MEJJBRES 549-571 Ceinture thoracique, 549-555 : Poissons, 549-551. — Amphibiens et Amniotes, 551-555 : Lacertiens, 552 ; Chéloniens, 552-553; Oiseaux, 553; Mammileres, 553-554; Amphibiens, 55G-557. Ceinture pelvienne, 555-558 : Poissons ,555-550. — Amphibiens et Amniotes, 550-558 : Amphibiens, 550-557; Lacertiens, 557; Oiseaux, 557; Mammifè- res, 557-558. — Comparaison des ceintures thoracique et pelvienne, 658. Membres, 559-571. — Nageoire de Poisson (ichthyoptérygium), 559-507. — Chiroptérygium, 507-571. CHAPITRE XXI. Cavité générale, système vascilaire et glandes vasculaires 572-013 Cavité générale, 572-580. — Généralités, 572. — Cliordata, 573-5SO. — Porcs abdominaux, 575. — Cavité péricardique, cavités pleurales et diapiiragmc, 57,')-580. Système vasculaire, 580-613. — Généralités, 580-581. — Le cœur, 581-591. — Système artériel, 591-597. — Système veineux, 597-010. — Système lym- phatique et rate, 611. — Capsules surrénales, 011-613. CHAPITRE XXII. Système misculaire 014-625 Origine dos cellules musculaires, 014. — Système musculnirc volontaire des Cliordata, G15-0?5. — Fibres musculaires, 015. — Système musculaire du tronc et des membres, 615-022. — Somitcs et système musculaire de la tète, 622-625. CHAPITRE XXIH. Organes excréteurs 626-681 Platyhelminthes, 626. — Mollusques, 627-028. — Bryozoaires, 028. — Biachio- podes, 028. — Ciiétopodes, G28-03;'. — Cépiiyriens, 032-033. — Discophoros, 033-634. — Arthropodes, 034. — Nématodes, 034-635. — Organes excréteurs et conduits génitaux des Grâuiotes, 635-678. — Généralités, 035. — Élas- niobrunches, 035-044. — Cycloslomes, 044-645. — Téléostéens, 045-647. — Ganoïdes, 048-050. — Dipnoïques, 050. — Amphibiens, 050-056. — Amnio- tes, 650-670. — Conclusions générales et résumé, 070-078. — Pronéphros, 070-071. — Mésonéphros, 071-074. — Conduits génitaux, 074-677. — Méta- népliros, 077-('>78. — Comparaison des organes excréteurs chez les Chordata et les Invertébrés, 078-079. CHAPITRE XXIV. Organes sexuet.s et condutts génitaux 682-692 Organes sexuels, 082-(iS8, — Porifères, 682. — Cœlentérés, 08-2-084. — Ché- topodns et (iéphyriens, 084. — Chiutognat^hes, 084-085. — Bryozoaires, 085. — Nématodos, 080. — Insectes, C86. — Crustacés, 086. — Chordata, 680-088. — Conduits génitaux, 088-092. TABLE DES MATIÈKES. XI CHAPITRE XXV. Tube digestif et ses annexes chez les Ciiordata 093-717 Mésentéron, 693-711. — Tige subnotochordale, C93-C9.J. — IMcsoblastc splanch- nique et mésentère, C95-69G. — Seçpnent respiratoire du mésentéroTi, G9G-70i. — Corps thyroïde, 097-701. — Tl)yiTius, 701. — Vessie natatoire et poumons, 701-704. — Seqmeiit moyen du mésentéron, 704-708. — Cloaque, 704-705. — Intestin, 705-700. — Foie, 700-708. — Pancréas, 708. — Segment postanal du 7nésentéro7i, 709-711. Stomodseum, 711-715. — Développement comparatif de la cavité buccale, 712- 713. — Dents, 713-715. Proctodaeum, 715. Bibliographie générale, 718. I- ^^^ constitué daUS tOUtC Sa loUgUeur, il COm- bryon de PhaUusia mamil- <-' ' ?«/a{t totale et régulière au moins au commence- ment. Les cavités branchiale et atriale sont dues h des invaginations de l'ectoderme dont la paroi commune forme la brancliie. Les trois feuillets prennent part à la for- mation de l'organe en rosette. Dans le corps de la jeune larve les pla(|ues mésoblastiqnes latérales sont divisées en méiamères, disposition (|ui, rapprochée do la méiamérisation de la(|ueue de l'Appendi- culaire (Langerhans, Hay-Lankester) adulie, est d'un grand intérêt morphologique (?"/•«(/.). (*) Uljanin. Ueber die einbryonale EntwickeUing des Duliolum (Zuol. Aiizeiijer l\, 1881). SaLPIDES. 27 externe du sac se rétrécit peu à peu et finit par disparaître. Pendant ce temps, la chambre dans laquelle est d'abord renfermé l'embryon s'ouvre de plus en plus largement dans le sac jusqu'à ce qu'enfin les deux chambres se confon- dent en une seule poche incubalrice renfermant l'embryon. La paroi interne de celte chambre est formée par les cellules columnaires dont il a déjà été parlé. Elles constituent le rudiment du placenta. La double paroi de la partie externe de lapocheincubatriceestdistenduepar l'accroissement de l'embryon, puis l'interne de ses deux couclies s'atrophie. La couche externe se rompt et ses lambeaux s'enroulent de façon à venir se placer à l'extrémité interne de l'embryon qui est alors librement suspendu dans la cavité atriale. Pendant que ces phénomènes s'effectuent, le placenta se développe com- plètement. Le premier rudiment consiste, d'après Salensky, seulement en des cellules épaissies de l'ovicapsule ; opinion qui n'est pas partagée par Brooks, Todaro, etc. Ses cellules se divisent bientôt pour former une masse assez volumineuse qui s'attache à une partie de l'épiblaste de l'embryon. Après la formation de la cavité générale de l'embryon, une portion axiale centrale du placenta se sépare d'une couche périphérique, et il reste entre elles un canal qui conduit d'un sinus sanguin maternel dans la cavité générale de l'embryon. La couche périphérique du placenta est formée de cellules en continuité avec l'épiblaste de l'embryon, tandis que la portion axiale est constituée par un disque de cellules adjacentes à l'embryon, et rattaché par une colonne de fibres au côté maternel. Salensky croit que les fibres de cette colonne sont les produits du rudiment originel du placenta. Le placenta prend une forme plus sphérique et sa cavité se sépare de la cavité générale de l'embryon. La colonne fibreuse se fragmente en nombreuses traînées traver- sant la cavité de l'organe et les cellules de la paroi deviennent des corps pé- doncules saillants dans cette cavité. Lorsque la larve est presque prête à être mise en liberté, le placenta s'atrophie (1). (1) Barrois, qui a suivi complètement le développement des annexes de l'embryon chez plusieurs espèces de Salpes et en particulier chez la Salpa maxirna, en donne une description (*) qui s'écarte sur plusieurs points importants de celle de Salensky. Il con- vient de résumer rapidement ses observations. Dès le commencement du développement l'ovisac et l'oviducte qui a perdu son orifice dans la cavité atriale se raccourcissent en un follicule enveloppant l'œuf; le follicule fait saillir la paroi épaissie de la cavité atriale en un diverticule aveugle (^fig. 15 A). L'œuf est ainsi enfermé dans une cavité incubatrice dont la paroi interne est formée par le follicule, la paroi externe par le follicule et le diverticule de la paroi atriale. La portion externe (dirigée vers la cavité atriale) de la paroi du follicule contracte adhérence avec la paroi du diverticule (fig. 15 B et C) puis s'amincit et finit par dispa- raître. La portion interne au contraire qui est libre et en contact avec un sinus san- guin creusé dans la base du diverticule s'épaissit à son centre pour former la portion centrale en battant de cloche du placenta (fig. 15 B, C, D, p). Pendant ce temps, le diverticule lui-môme est divisé par deux étranglements en trois régions (fig. 15 B). L'embryon est tout entier renfermé dans la région terminale; répaississement en battant de cioche du follicule fait seul saillie dans la région moyenne dont la paroi va devenir la région périphérique du placenta {mp) (membrane placenialede Todaro). Quant à la troisième légion, elle se soulève en un repli annulaire i fig. 15 B, C, I), Mz, ue) qui s'élève de plus en plus et finit par se refermer au-dessus du sommet du diverti- (*) J. Bàrbois. Mémoire sur les membranes embryonnaires des Salpes (journ. de l'anat. et de la physioL, 1881). 28 UROCHORDA. Le placenta fonctionne dans la nutrition de l'embryon de la manière sui- vante. Dès sa première formation, il plonge dans un sinus sanguin mater- nel etlorsqu'il se creuse d'une cavité en continuité avec la cavité générale de cule constituant ainsi autour du système de l'embryon et de ses enveloppes une cavité h laquelle Rarrois donne le nom d utérus. Après la formation de l'utérus, la cavité in- cubatrice primitive se détruit, sa paroi se détache (fig. 15 D, 5) et finit par se résorber. A la fin de la segmentation, l'embryon est constitué (fig. 15 B) par un épiblaste externe d'une seule couche de cellules et une petite masse hypoblastique interne accolée à l'ig. 15. — Quatre stades du développement de la Snlpa maxima (d'après Barrois) (*). l'épiblaste en un point tourné vers le rudiment du placenta. La portion de l'épiblaste adjacente à la portion libre (placentaire) de la paroi du follicule va former le placenta fœtal. Klle se soude à la périphérie avec la membrane placentale (portion moyenne du diverlicule de la paroi atriale) ot se soulève en son centre, laissant entre elle et la portion centrale du placenta maternel une cavité, la cavité placentale (fig. 15 C et D.fig. 16 A, cp). Le placenta foital ainsi constitué prend un développement considérable et se soude ;\ la partie centrale en battant de cloche du plarcenta maternel. La lame, reste de la paroi du follicule qui rattache le battant de cloche à la membrane placentale, s'atrophie et la cavité placentale est mise en communication avec le sinus sanguin maternel. Le placenta (*) s, division supérieure du diverticule de la paroi atriale. — fe, division supérieure du folli- culi' formant la lame interne de la cavité incuhatrice primitive. — fb, division inférieure du follicule formant le placenta maternel. — ui, ue, replis interne et externe du diverticule pour former l'utérus. — p, portion centrale (en liattant de cloche) du placenta. — mp, portion périphérique du placenta (membrane placentale). — jif, i)lacenta fœtal. — cp, cavité placentale — ca, sinus sanguin maternel. — es. cavité de segmentation. — ce. épiblaste. — eut. hypoblaste, , SALPIDES. 29 l'embryon le sang de la mère se mêle librement à celui de l'embryon. A une période plus avancée, la communication avec la cavité générale de l'em- bryon est interceptée, mais la cavité du placenta reçoit un courant continu de sang maternel qui n'est séparé du sang fœtal que par une mince paroi. complètement développé ffig. 15 B et 16) a par conséquent la forme d'une cloche for- mée de trois parties dont une, le fond est d'origine embryonnaire et les deux autres, les bords et le battant d'origine maternelle. Le placenta séparé du corps de l'embryon par un tîtranglement de plus en plus pro- fond entre en dégénérescence. Il est encore rattaché à la jeune Salpe au moment où celle-ci sort de l'utérus (fig. 16), mais il ne tarde pas à se détacher et reste empri- \ Fig. 16. — Deux stades du développement de la Salpa maxima (d'après Barrois) (*) V sonné dans la tunique où il finit par se résoudre en granules qui sont sans doute em- portés par le courant circulatoire. Fig n. — Jeune Saipa primata sortaut de l'utérus maternel (d'après Barrois) (**). Le point le plus important sur lequel la description de Barrois s'écarte de celle de Salensky est l'origine de la membrane placentale qui suivant le dernier se forme aux dépens de l'embryon. Salensky ne signale non plus rien d'analogue à l'utérus de Barrois ; il est possible que cette formation fasse défaut chez la Salpa democratica qu'il a étu- diée [TracL). (*) Mi, ue, utérus. — mp, membrane placentale. — p, portion centrale du placenta. — pf, placenta fœtal. — fb, placenta maternel. — cp, cavité placentale. — ca, sinus sanguin maternel. — n, sys- tème nerveux. — cr, cavité respiratoire. — c, cavité cloacale. — ex, épiblaste. — el, élaeoblastc. (**) eZ, élîeoblaste. — p, placenta. 30 UROCnORLU. Il nous faut maintenant revenir au développement embryonnaire dont il n'est niallieiir.^usement pas possible actuellement de donner un exposé complètement satisfaisant. F.es descriptions des différents auteurs se contredi- sent sur les points les plus fondamentaux. J'ai suivi surtout celle de Salensky (n" 34', mais j'ai aussi appelé 1 attention sur quelques points où ses observations différent de celles des autres auteurs ou ne semblent pas satisfaisantes. I,e développement commence vers la période de la formation de la poche incubatrice et l'œuf passe entièrement dans cette poche avant que la seg- mentation ne soit achevée. La segmentation est régulière, et l'existence d'une cavité de segmentation est niée par Salensky quoique affirmée par Kowalevsky et Todaro (1). A un certain stade de la segmentation, les cellules de l'œuf se divisent en deux feuillets, un épiblaste enveloppant l'œuf tout entier à l'exception d'un espace étroit adjacent au placenta où le feuillet interne ou hypoblasle, qui forme la plus grande partie de la masse de l'œuf, atteint la surface. L'épi- blaste recouvre bientôt l'bypoblaste tout entier de sorte qu'il semblerait (d'après les observations de Salensky) y avoir une sorte d'invagination épiboliqne, conclusion confirmée par les figures de Todaro. A un stadeplusavancé sur un côté du sommetlibre del'embryon, une couche mésoblastique fait son apparition entre l'épiblaste etl'hypohlaste. Salensky se fondant sur des raisons insuffisantes à mon avis, fait dériver cette couche de l'épiblaste. Presque en même temps il apparaît, non loin du même point de l'embryon, mais sur le côté opposé, un épaississemenfsolide de l'épiblaste qui forme le rudiment du système nerveux. Le système nerveux est situé tout près de l'extrémité antérieure du corps et presque au pôle opposé et par conséquent au pôle postérieur, il apparaît immédiatement au-dessous de l'épiblaste une masse de cellules qui forme un organe provisoire appelé Vélxoblaste. Todaro regarde cet organe comme d'origine mésoblastique et Salensky comme hypoblastique. 11 est situé dans la position qui serait occupée par la queue larvaire si elle était développée et l'on peut probablement le considérer (Salensky; comme un rudiment de la queue en voie de dispari- lion et le comparer sous ce rapport à la masse cellulaire plus ou moins sem- blable décrite par KupfTer chez la Molgule et à l'élteoblaste du Pyrosome. Après la diirérenciation de ces organes, entre l'épiblaste et l'hypoblaste apparaît une cavité qui est regardée par Salensky comme la cavité générale. Elle paraît être équivalente à la cavité de segmentation de Todaro. D'après les descriptions de ce dernier, elle fait place à une seconde cavité qui appa- raît entre les lames somatique et splanchnique du mésoblaste et constitue la véritable cavité générale. L'embryon commence alors à s'allonger et en même temps une cavité fait son apparition au centre des cellules hypo- blastiques. Cette cavité est le rudiment des cavités branchiale et digestive : sur son côté dorsal est un bourrelet saillant médian, le rudiment de la bran- chie de la Salpe. Sur deux points, cette cavité arrive en contact immédiat avec le tégument externe. En l'un, situé immédiatement uu-dessous du système nerveux, la (1) D'après le dernier mémoire d« Todaro (n" HO) il semblerait que la cavité de seg- meniaiion ait des relations très pani'-n lères. SALPIDES. 31 brancliie se forme un peu plus lard; en l'autre placé à la face dorsale entre le syst(>me nerveux et l'élaeoblaste se forme l'orifice cloacal. Au slade dont il s'agit, les systèmes d'organes les plus importants sont établis et le reste de l'Iiistoire. du développement peut être exposé très brièvement. L'embryon à ce stade n'est plus recouvert par les parois de la poche incu- batrice, mais fait librement saillie dans la cavité atriale et n'est plus rattaché au parent que par le placenta. Les cellules de l'épiblaste donnent bientôt naissance à un dépôt qui forme h; manteau. Ce dépôt paraît cependant se foi-mer non seulement du côté externe de l'épiblaste, mais encore du côté interne, de sorte que l'épiblaste est rattaché aux parties sous-jacentes, sac branchial, etc., par une couche inter-cellulaire qui semblerait remplir la cavité générale primitive à l'exception des canaux vasculaires,(Salensky). Le système nerveux après sa séparation de l'épiblaste acquiert une cavité centrale et se divise plus tard en trois lobes, chacun avec une protubérance interne. A son extrémité antérieure, il s'ouvre dans le sac branchial, et cette partie se développe en la fossette cilit^e de l'adulte. Le ganglion nerveux à un stade plus avancé devient solide et un œil médian se forme comme un pro- longement de ce ganglion. D'après Todaro, il se forme en outre deux petits sacs auditifs (? olfactifs) à la face ventrale du cerveau, mis chacun en communication avec la cavité branchiale par un étroit canal. Le mésoblaste donne naissance aux muscles du sac branchial, au cœur et au péricarde. Les deux derniers sont situés sur le côté ventral de l'extré- mité postérieure de la cavité branchiale. Sac branchial et tube digestif. — Le premier développement de la cavité entérique a déjà été décrit. La véritable cavité digestive se forme comme un bourgeon de l'extrémité postérieure de la cavité primitive ; le reste de la cavité primitive donne naissance au sac branchial. La branchie a d'abord la forme d'une lamelle attachée à la partie dorsale du sac branchial, mais elle se détache partout excepté à ses deux extrémités et forme alors une bande tendue obliquement au travers de la cavité branchiale, plus tard elle devient creuse et se remplit de corpuscules sanguins. La formation tout entière est probablement analogue au repli particulier, prolongé d'ordinaire en nombreu- ses lanières qui se projette normalement de la paroi dorsale dans le sac brancliial des Ascidies (raphé postérieur de de Lacaze-Duthiers). Lorsque la branchie est complètement formée, le sac branchial est divisé en une région dorsale et une région ventrale par rapport à elle; l'invagination atriale unique s'ouvre dans la première. 11 ne se forme pas de fentes bran- chiales comparables à celles des Ascidies simples et ces formations ne sont représentées que par la communication qui s'établit entre la division dorsale du sac branchial et l'orifice atrial. Le sac branchial de la Salpe tout entier comprenant les divisions dorsale et ventrale correspond au sac branchial des Ascidies simples. L'endostyle se forme sur son côté ventral de la manière normale. La bouche apparaît au point déjà indiqué, près de l'extrémité anté- rieure du système nerveux (1). (1) Brooks soutient une interpiétation très différente de la nature des parties de la Salpe. 11 dit {n° 1,p. 322) : u L'atrium de laSaljje, au premier stade où il a été observé, 32 UROCHORDA. Développement de la chaîne de Salpes sexuées. — Ma description du dévelop- pement embryonnaire de laSalpe ne serait pas complète si je ne parlais un peu du développement du stolon de la génération de Salpes solitaires dont la segmentation donne naissance à une chaîne de Salpes sexuées. La Salpe asexuée dont le développement vient d'être décrit peut être com- parée au Cyathozoïde du Pyrosome dont elle diffère surtout en ce qu'elle était composé de deux larges atria latéraux plongeant dans la cavité générale, un de cliaque côté du sac brancliial, et d'un très petit atrium médian... Les airia latéraux ne, restent pas cependant, comme chez la plupart des Tuniciers, en rapport avec l'atrium médian et ne s'unissent pas avec la paroi du sac brancliial pour former les fentes branchiales, mais se séparent bientôt complètement et les deux parois de chacun s'u- nissent de façon à former une large lame de tissu qui bientôt se divise pour constituer les bandes musculaires du sac branchial. » Et p. 3'2i : « Pendant que les atria latéraux sont le siège des phénomènes qui ont été décrits, l'atrium médian a augmenté de dimensions... Les tuniques branchiale et atriale s'unissent alors de chaque côté, de sorte que le sinus se transforme en un tube qui communique, ;\ son extrémité posté- rieure, avec le cœur, et le sinus péri-viscéral et à son extrémité antérieure avec le sinus neural; ce tube est la branchie... Les centres' des deux régions, latérales à la branchie, là où les deux formations (atriale et branchiale) se sont soudées sont main- tenant résorbés de sorte que une seule fente branchiale longue et étroite existe de chaque côté de la branchie. La cavité branchiale est ainsi mise en communication avec l'atrium, et la face supérieure du dernier s'unit maintenant avec la tunicjue externe et l'orifice atrial externe se forme par résorption. » Cette description impliquerait que la cavité atriale est un espace limité par le méso- blaste, hypothèse qui renverserait entièrement la morphologie des Ascidiens. La des- cription de Salensky qui n'implique qu'une très grande réduction dans la dimension de la cavité atriale comparée à celle des autres types me paraît beaucoup plus proba- ble. Les atria latéraux de Brooks paraissent n'être que des parties de la cavité générale et n'ont certainement aucun rapport avec les atria latéraux des Ascidiens ou des Pyro- somes. Les observations de Todaro sur la Salpe (n" 38) sont très remarquables et illustrées de planches magnifiquement gravées. Ses interprétations ne paraissent cependant pas tout à fait satisfaisantes. Voici brièvement quelques-uns de ses résultats. Pendant la segmentation il apparaît une couche de petites cellules superficielles (épiblasle) et une masse centrale de cellules plus grosses qui est séparée de la première par une cavité de segmentation partout excepté au pôle correspondant à l'extrémité libre de la poche incubatrice. En ce point les cellules épiblastiques s'invaginent dans les cellules centrales et forment la cavité digestive tandis que les cellules centrales pri- mitives constituent le mésoblaste. L'épiblaste forme un repli que Todaro compare à l'amnios des Vertébrés, mais son origine n'est malheureusement pas décrite d'une ma- nière satisfaisante. Les replis amnioticpies se dirigent vers le placenta et entourent une cavité qui, comme ils no se rejoignent jamais complètement, reste en communica- tion d'une manière permanente avec le sinus sanguin maternel. Cette cavité corres- pond à la cavité du véritable amnios des Vertébrés supérieurs. Elle forme la cavité du placenta déjà décrite. Entre les deux replis de l'amnios est une cavité correspondant au faux amnios des Vertébrés. Un organe considéré par Todaro comme la notochorde se forme sur le cou et relie l'involution de la cavité digestive avec l'extérieur. Son existence est très transitoire. Dans les stades plus avancés la cavité de segmentation disparait et il se forme une véritable cavité générale par un clivage du mésoblaste. Les interprétations de Todaro, et en partie ses descriptions, tant en ce qui a trait à la notochorde qu'à l'amnios, me paraissent tout à fait inadmissibles. Sur quelques au- tres parties de ses descriptions, il n'est pas possible de se former un jugement satisfai- sant. Il a récemment publié une courte note sur ce sujet (n° 31)) en attendant un mé- moire plus considérable, mais elleest très difficile à comprendre en l'absence de planches. Il trouve cependant dans le placenta difl'érentes parties qu'il regarde comme homologues à la caduque vraie et réfléchie des Mammifères. MÉTAGÉNÈSE. 33 atteint un développement complet. Encore à l'état embryonnaire elle donne naissance à un prolongement ou stolon qui se divise en une série de zooïdes par des constrictions transversales, de la même manière qu'une partie du germe de l'œuf du Pyrosome se divise par des constrictions transversales en quatre Ascidiozoïdes. f^e stolon apparaît sur le côté droit du corps de l'embryon près du cœur. Il est formé (Salensky, n° 35) par un diverticule de la paroi du corps dans lequel pénètrent les formations suivantes : i° Un prolongement central creux de l'extrémité du sac respiratoire; 2° Un prolongement latéral droit et gaiiclie de la cavité péricardique ; 3° Du côté ventral, un prolongement cellulaire, solide, dérivé de la même masse de cellules que l'éUBoblaste ; 4° Un sinus sanguin ventral et un dorsal. Outre ces parties, il apparaît sur le côté dorsal un tube creux dont l'origine n'est pas connue et qui donne naissance au système nerveux. Le prolongement creux du sac respiratoire est purement transitoire et dis- paraît sans donner naissance à aucun organe permanent. Les prolongements droit et gauche de la cavité péricardique deviennent solides et finissent par donner naissance au mésoblaste. Le prolongement cellulaire ventral est la partie la plus importante du stolon en ce qu'il donne naissance à la fois aux sacs digestif et respiratoire et aux organes génitaux des Salpes sexuées. Le stolon renfermant les organes qui viennent d'être énumérés est divisé par des constrictions transversales en une série d'anneaux. Ces anneaux ne restent pas ongtemps complets, mais sont interrompus du côté dorsal et du côté ven- tral. Les anneaux incomplets ainsi formés clievanchent bientôt et chacun d'eux donne naissance à une Salpe sexuée. Quoique le stolon apparaisse pendant que la Salpe asexuée est encore à l'état embryonnaire il ne se déve- loppe complètement que longtemps après qu'elle est arrivée à l'état adulte. Appendiculaire. — Ce que nous savons du développement des Appendi- culaires est dû au mémoire de Fol sur ce groupe (n° 8). Il dit simplement que le développement, autant qu'il a pu le suivre, est semblable à celui des autres Ascidiens, et que l'extrême petitesse de l'œuf ne lai a pas permis d'en pour- suivre l'étude. Il dit également que la paire de pores qui conduisent de la cavité branchiale à l'extérieur est formée par des involutions de l'épiblasfe allant au devant de prolongements du sac branchial. , Métagénèse. Un des phénomènes les plus remarquables de l'histoire biologique d'un grand nombre d'Ascidiens est l'occurrence d'une alternance de générations sexuées et gemmipares. Cette alternance de générations paraît avoir tiré son origine d'une complication du processus de repro- duction par bourgeonnement si commun dans ce groupe. On compren- dra plus facilement le mode suivant lequel elle s'est très probablement étabUe en traçant une série de transitions entre le simple bourgeonne- ment et une alternance complète de générations. Dans les cas les plus simples dont les exemples sont fournis par Balfour. — Embryologie. II. — 3 34 L'ROCIIORDA. certaines Ascidies composées sédentaires, le processus du bourgeon- nement commence par la pénétration dans le test commun d'un pro- longement du corps contenant un diverticule d'une partie de la cavité digestive (1). Entre les feuillets épiblastique et liypoblastique du bourgeon ainsi formé apparaissent également un prolongement mésoblastique et quelquefois un prolongement génital du parent. Les systèmes d'organes du bourgeon dérivent du même feuillet que ceux de l'embryon (2). Le bourgeon Unit par se détacber et à son tour donne naissance à de nouveaux bourgeons. Les bourgeons comme l'in- dividu parent se reproduisent d'ailleurs aussi bien par génération sexuée que i)ar bourgeonnement : les nouvelles colonies dérivant d'individus produits par génération sexuée. Un degré de complication de plus se rencontre cbez le Botrylle (Krobn, n°' 25 et 26). La larve produite par génération sexuée donne naissance à un bourgeon sur le côté droit du corps, près du cœur. Ce bourgeon se détacbe et le parent meurt sans développer d'organes sexuels. Le bourgeon de la seconde génération donne naissance à deux bourgeons, un droit et un gauche et, comme la larve, meurt sans at- teindre la maturité sexuée. Les bourgeons de la troisième génération produisent chacun deux bourgeons, puis subissent le même sort que leur parent. Les bourgeons de la troisième génération se placent les extrémités cloacalesen contact et à laquatrième génération, il se forme un cloaque commun, et ainsi s'établit un véritable système radiaire de zooïdes dont les individus ne sont cependant pas sexués. Les bourgeons de la quatrième génération à leur tour produisent deux ou trois bourgeons et meurent. (l) 11 n'est pas dans le cadre de cet ouvrage d'entrer dans les détails du processus du bourgeonnement. Le lecteur est renvoyé sur ce sujet plus particulièrement aux mémoires d'Huxley (n" 10~i et de Kowalevsky (n" 2"2) sur le Pyrosome, de Salen^ky (n" 35) sur la Salpe, et de Kowalevsky (n" 22) sur les Ascidiens en général. Comment le bourgeonnement a-t-il fait son apparition et comment a-t-il acquis une telle prépon- dérance dans ces types dégradés de Cliordata, est une question d'un très grand inté- rêt. Il est permis de supposer que le bourgeonnement a pu commencer par la division de l'embryon à un stade précoce du développement et a peu ;\ peu été reporté par sé- lection naturelle h une période avancée de la vie. Peut-être y a-t-il dans le mode de bourgeonnement des Ascidiens peu de faits qui viennent :\ l'appui de cette liypotlièse, le bourgeonnement précoce du Didemnion décrit par Gegciibaur étant l'argument le plus fort en sa faveur, mais elle concorde bien avec la division de l'embryon du Lum- bricus tvcipezoïfles décrite par Kleinenberg et avec l'occurence assez fréquente de monstres doubles cliez les Vertébrés qui peut être considérée comme un phénomène de même nature (Hauber). Le bourgeonnement embryonnaire du Pyrosome que l'on pour- rait peut-être considérer comme u«ie confirmation de cette liypotbèse, ne me paraît pas lui être réellement favorable, parce que le Cyathozoïde du Pyrosome est sans aucun doute une forme de zooide extrêmement modifiée (|ui a évidemment été déve- loppée spécialement à cause du singulier mode de reproduction particulier aux Pyro- somides. (2j Les espaces atriaux forment à cette règle des exceptions un peu douteuses. METAGENESE. 35 De nouveaux systèmes se forment par la continuation du processus de bourgeonnement, mais les zooides des systèmes secondaires ainsi formés sont sexués. Les œufs arrivent à maturité avant les sperma- tozoïdes, de sorte que la fécondation est croisée. Chez le Botrylle nous avons évidemment une forme rudimenlaire d'alternance de générations en ce que la larve produite sexuellement est asexuée et après une série de générations asexuées produites par gemmiparité, il apparaît des générations sexuées, qui cependant con- tribuent à se reproduire par bourgeonnement. Le type d'alternance de générations qui s'observe chez le Botrylle est, comme l'a fait observer Huxley, plus marqué encore chez le Pyrosome. Le véritable produit de l'œuf est ici (voy. p. 23) un individu rudi- mentaire appelé par Huxley le Cyathozoïde. Encore à l'état d'embryon celui-ci donne naissance par un processus équivalent au bourgeonne- ment à quatre zooïdes complètement développés (Ascidiozoïdes) sem- blables au parent et lui-même meurt. Les quatre Ascidiozoïdes for- ment une nouvelle colonie et se reproduisent par génération sexuée et donnant naissance à de nouvelles colonies par bourgeonnement déterminent l'accroissement de la colonie dont ils font partie. Tous les individus de la colonie sont sexués. L'alternance des générations chez le Pyrosome diffère considérable- ment de celle du Botrylle par le fait de la grande différence anatomique entre le Cyathozoïde et les zooïdes ordinaires. Chez la Salpe le processus est un peu différent (voy. p. 32 et 33j. Les formes sexuées ne peuvent plusse repi^oduire par bourgeonnement et, quoique une série d'individus sexués soient d'abord unis ensemble sous forme de chaîne de façon à constituer une colonie comme celles des Pyrosomes et des Botrylles, ils sont cependant si peu intimement rat- tachés qu'ils finissent par se séparer à l'état adulte. Comme chez le Bo- trylle, les œufs sont mûrs avant les spermatozoïdes. Chaque individu sexué donne naissance à un seul jeune qui, quoique encore à l'état embryonnaire produit par bourgeonnement sur son côté ventral droit un « stolon ». Ce stolon se divise en une série de bourgeons latéraux après que la Salpe asexuée solitaire a commencé amener une existence indépendante. La Salpe asexuée solitaire correspond évidemment au Cyathozoïde du Pyrosome quoique n'ayant pas, comme le Cyathozoïde, subi une métamorphose régressive. La forme d'alternance de générations de beaucoup la plus complexe connue chez les Ascidiens est celle du Doliolum. La découverte de cette métamorphose est due àGegenbaur (n" 10). La forme sexuée du Dolio- lum a un peu la forme d'un tonneau avec des bandes musculaires en for- me de cercles et les orifices oral et alrial placés aux extrémités oppo- sées dutonneau. Le nombre des fentesbranchiales varie suivant l'espèce. 36 l'HOCUORHA. L'œuf donne naissance, comme on l'a vu plus haut, à un embryon pourvu d'une queue qui se développe en la forme asexuée en tonneau (fig. 18). En atteignant son développement complet, il perd son sac Fig. IS. — Dnlifihim prrniièro formo asoïiioc à stdlon ilors C7^ raprcs Kefpi-stoin et Elilors"i (*). branchial et son tube digestif. Encore à l'état d'embryon un stolon naît de son côté dorsal dans le septième espace intermusculaire. Le stolon, comme celui de la Salpe, contient un prolongement du sac branchial (1). Sur ce stolon se développent deux types de bourgeons entièrement diflérents : les bourgeons latéraux (fii:-. li) B) et les bourgeons dorsaux médians (lig. 19 A). Les bourgeons latéraux se dévelop|)ent en ordre régulier sur les deux côtés du stolon et les plus avancés d'entre eux sont les plus éloi- gnés de la base du stolon. Ils donnent naissance ;\ des formes d'organi- sation très différente de celle du parent. Gegenbaur les compare à une cuillère dont le récipient est iormé par le sac branchial et le manche par le pédoncule qui rattache le bourgeon au stolon. L'orifice oral dans le sac branchial est dirigé en haut : chose curieuse, il n'existe pas d'orifice alrial. Le sac branchial est perforé par de nombreux orifices. Il conduit dans une cavité digestive qui s'ouvre directement à l'exté- rieur par un anus opposé à la bouche. Les pédoncules qui rattachent les bourgeons les plus développas au stolon sont pourvus d'écaillés ;\ direction ventrale qui cachent complè- tement le stolon lorsfju'on regarde l'ensemble du côté ventral. (1) Je tire cette conclusion de la fifriire de Ocf^enbaur (n" 10, pi. LVI, fig. 1")). Le corps (x) dans cette figure me paraît être sans aucun doute le rudiment du stolon et non, comme le croit Gegenbaur, la queue larvaire. (•) A, oriticf (l'enlrée. — H. orifice de sortie. — e. untiostylc. — b, bouche. — an. anus. — c, cœur. H, p.ingliori lUTvriix.. — ol. fitiicysto. — ij, groupes de relliiles eritourant la terminaison d'un nerf. - V, organe vibratile. — m muscles. — hr, brancliie. — st, stolon. — r organe en rosette. I METAGENÈSE. 37 Ces bourgeons, même après être détachés, ne présentent pas de traces d'organes génitaux et ne montrent non plus aucun signe de re- production par bourgeonnement ; on ne sait pas ce qu'ils deviennent Fig. 19. — Extrémité du stolon dorsal de la première forme asexuée .du Doliolum d après Gegenbaur) (*). Les bourgeons dorsaux médians n'ont pas une disposition régulière comme les bourgeons latéraux, mais se développent en paquets irré- guliers, les plus éloignés de la base du stolon étant cependant les plus vieux. Ces bourgeons sont presque exactement semblables à la forme sexuée originelle ; ils n'acquièrent pas d'organes génitaux, mais sont pourvus d'un stolon attaché sur le côté ventral dans le sixième espace intermusculaire. Ce stolon est simplement le pédoncule par lequel chaque bourgeon (') A, bourgeons dorsaux (deuxième forme asexuée). — B, bourgeons latéraux. — n, système nerveux des bourgeons latéraux. — a, orifice d'entrée. — 6, stolon ventral des bourgeons dorsaux sur lequel apparaissent les rudiments des individus sexués. 38 UROCnORDA. médian était primitivement rattaché au stolon de la première forme asexuée. Du stolon des bourgeons de la seconde génération naissent des bour- geons qui se développent en les formes sexuées. Les générations du Doliolum peuvent être représentées par le tableau suivant : Génération sexuée. I Première forme asexuée à stolon dorsal. Formes en cuillère développées Deuxième forme asexuée déve- comme des bourgeons latéraux loppée comme des bourgeons mé- (histoire ultérieure inconnue). dians à stolon ventral. Génération sexuée. (6) P. J. van Beneden. Recherches s. l'Embryogénie, l'Anat. et la Physiol. des Asci- dies simples [Mém. Acad. Roy. île Belgique, XX). (7) VV. K. BnooKS. On ihe development of Salpa [Bull, of the Muséum of Comp. Anat. at Harvard Collège, Cambridge Mass.). (8) H. Fol. Etudes sur les Appendiculaires du détroit de Messine. Genève et Bcàle, 1872. (9) Gamn. Neue Thatsaclien a. d. Entwicklungsgeschichte d. Ascidien [Zeit. f. wiss. Zool., XX. 1870). (10) G. Gecenbacr. Ueber den Entwicklungscyclus von Doliolum nebst Bemerkungen iiber die Larven dieser Thiere {Zeit. f. iviss. Zool., VIF. 185G1. (11) A. GiARi). Études critiques des travaux d'embryogénie relatifs h la parenté des Vertébrés et. des Tuniciers [Archiv. Zool. expériment., I. 1872). (12) A. GiAitn. Recherches sur les Synascidies [Archiv. 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Verwandte {Zoologische Untersicchioigen, II). (32) E. Metschnikoff. Observations sur le développement de quelques Animaux (6o- trytlus et Ascidies simples) (Bull. d. l'Acad. Pélersbourg, XIIL 1809). (33) H. Milne-Edwards. Observations s. 1. Ascidies composées des côtes de la Manche [Mémoires d. rimtitut, WIU. 1S42.) (34) W. Salensky. Ueber d. embryonale Entwicklungsgeschichte der Salpen {Zeit. f. wiss. ZooL, XXVII, 1877). (35) W. Sai.ensky. Ueber die Knospung d. Salpen (Morphol. Jahrbuch, III. 1877). (36) W. Salensky. Ueber die Entwicklung d. Hoden u. ûber den Generationswechsel d. Salpen [Zeit. f. wiss. ZooL, XXX. Suppl., 1878). (37) C. Semper. Ueber die Entstehung d. geschichteten Cellulose-Epidermis d. Asci- dien [Arôeit. a. d. zooL-zoot. Institut Wïcvzburg, II. 1875). (38) Ff. ToDARO. Sopra lo sviluppo e Vanatomia délie Salpe. Roma, 1875. (39) Fr. ToDARO. Sui primi fenomeni dello sviluppo délie Salpe [Reale Accademia dei Lincei, IV. 1880). CHAPITRE m ÉLASMOBRANCHES L'œuf est fécondé dans rovidnclo. Dans le plus grand nombre des formes, le développement tout entier, jusqu'à ce que l'embryon soit capable de mener une existence libre s'effectue dans l'utérus, mais dans d'autres cas, l'œuf s'entoure pendant son passage dans l'ovi- ducte, d'abord d'une couche d'albumine liquide, puis d'une enveloppe cornée dense qui a d'ordinaire la forme d'une capsule quadrilatère dont les caractères varient selon les espèces. Après la formation de cette capsule, l'œuf est pondu et le développement tout entier, à l'ex- ception des tout premiers stades, est externe. Chez beaucoup de formes vivipares {MitstcliK, Galeux, Carc/ianas, Sphyrna), l'œuf est entouré, pendant les premiers stades du dévelop- pement au moins, d'une coque très délicate homologue à celle des formes ovipares ; il existe d'ordinaire une couche albu mineuse peu abondante. La coque et la couche albumineuse font défaut, d'après Gerbe (n° 42) chez le Squalus spinax. Les genres siiivanls sont vivipares : Hexanchus, Notidimus, Acanthias, ScymJiim, (i'ileus, Squalus, Mustelus, Carcharias, Siihyrna, Squatina, Torpédo ; au contraire les genres Scyllium, Pristiinnis, Cestmcion, Raja, sont ovipares (1). L'œuf au moment de la ft'condation a la forme d'une grosse masse sphérique semblable au vitellus d'un œuf d'Oiseau, mais sans mem- brane vilelliue (2 et 3). La plus grande partie en est constituée par des sphérules ovales de vitellus nutritif réunies par une trame proloplas- mique. Le protoplasma est particulièrement concentré dans une aire lenticulaire de petite dimension appelée le disque germinatif qui n'est pas séparée par une ligne bien définie du reste de l'œuf. Des sphérules vitellines sont présentes dans ce disque comme ailleurs, mais elles sont beaucoup plus petites et de caractère différent. La segmentation a le caractère méroblasli(iue normal (fig. 20, et (1) Pour plus d(; détails, voy. IVluller (ii" 48). (2) Voy. vol. I, p. .^0. (3) Si lir;iik et Ilon'niann soutiemiRnt l'existence d'une membrane vitelline très délicate C. K. Hoffmann. Contributions à lliistoire du développement des Plagiostomes {Arcli. néerl. des se. ex. et nrtt., XVI, I,S80V (Tvad.) SEGMENTATION. 4J est limitée au disque germinatif. Avant qu'elle ne commence, le dis- que germinatif exécute des mouvements amœboïdes. Inondant la seg- mentation, des noyaux apparaissent spontanément (?) dans le vitellus adjacent au disque germinatif (fig. 20, »x'j et autour d'eux s'isolent ^ Fis. 20. Coupe du dij^que germinatif d'un embryon de Prisliurus pendant la segmentation (*). des portions de vitellus avec leur réseau protoplasmique. Ainsi se for- ment des cellules qui s'ajoutent à celles provenant de la segmentation proprement dite. Même après la segmentation, il existe de nombreux noyaux dans la matière granuleuse sous-jacente au blastoderme (fig. 21, A, «'), et autour de ceux-ci se forment continuellement des cellules qui entrent dans le blastoderme et sont plus particulièrement desti- nées à former l'hypoblaste. Le rôle spécial de beaucoup de ces cellules est exposé en détail plus loin. A la fin delà segmentation, le blastoderme forme un disque un peu lenticulaire plus épais à un bord qu'à l'autre, le bord épaissi étant la région où va se former l'embryon. Il est divisé en deux couches, une couche supérieure l'épiblaste, formée d'une seule rangée de cellules columnaires, et une couche inférieure, l'hypoblaste primitif consis- tant dans le reste des cellules du blastoderme et formant une masse épaisse de plusieurs couches. Ces cellules sont appelées cellules du feuillet profond pour les distinguer du véritable hypoblaste qui est un de leurs produits. Une cavité apparaît de très bonne heure dans les cellules du feuillet profond près de l'extrémité non embryonnaire du blastoderme, mais les cellules disparaissent ensuite du plancher de celte cavité qui est alors située entre le vitellus et les cellules du feuillet profond (fig. 21, A, se). Cette cavité est la cavité de segmentation équivalente à celle de YAmphli)xus^ des Amphibiens, etc. Le point le plus important à noter à propos de cette cavité est la période relativement tardive où elle fait son apparition et le fait que son toit est formé à la fois par (*) n, noyau. — nx, noyau modifié pour la division. — jîj', noyau modifié dans le vitellus. — f, sil- lon apparaissant dans le vitellus adjacent au disque germinatif. 42 ÉLASMOBRANCFIES. l'épiblaste et par les cellules du feuillet profond. A cause de la grande dimension de la cavité de segmentation, le blastoderme forme une Fig. il. — Deux coupes longitudinales du blastoderme d'un embryon de Pristiurus à des stades antérieurs à la formation du sillon médullaire {*). couche mince au-dessus de cette cavité et un bourrelet épaissi autour de ses bords. L'épiblaste au stade suivant se replie sur un arc peu étendu de l'ex- trémité embryonnaire du blastoderme où il est en continuité avec les cellules du feuillet profond ; en même temps quelques-unes des cel- lules du feuillet profond de l'extrémité embryonnaire du blastoderme prennent une forme columnaire et constituent l'bypoblaste véri- table. La portion du blastoderme où l'épiblaste et l'hypoblaste sont en continuité, forme une saillie qui sera appelée le vehovd teriniunl de l'embryon (fig. 21, B, er). Ce rebord terminal est une formation très importante puisqu'elle re- présente la portion dorsale de la lèvre du blaslopore de YAmphioxus. L'espace intermédiaire entre elle et le vitellus représente le commen- Fig. 22. — Coupe longitudinale du blastoderme d'un embryon du Pristiurus du même âge que celui rc])résenté dans la (Igure B {**). cément du mésentéron dont l'hypoblaste à la face interne de la lèvre est la paroi dorsale. La paroi ventrale du mésentéron est d'abord formée seulement de vitellus nutritif retenu par une trame protoplasmique renfermant de nombreux noyaux. La cavité sous-jacente à la lèvre (•) rp, épiblaste. — cr, rebord terminal du l'embryon. — m, mésobhiste. — al, mésentéron. (*') cp, épiblaste. — //, cellules du feuillet profond ou liypoblaste primitif. — m, mésoblaste. — hy, liypoblaste. — sr, cavité de segmentation. — es, renflement embryonnaire. — n'. noyaux du \itellus. — er, rebord terminal de l'embryon. — c, cellules du feuillet profond a l'extrémité non embryonnaire du blastoderme. FURMATION DU MESOBLASTE, augmente rapidement de dimension (fig. 22, al) par la conversion continue de cellules du feuillet profond en hypoblasle columnaire sur une ligne axiale qui va du milieu du rebord terminal embryonnaire vers le centre du blastoderme. La différenciation continue de l'hy- poblaste vers le centre du blastoderme correspond à l'invagination de VAmp/iioxus. Pendant la formation du rebord terminal de l'em- bryon, le blastoderme s'étend considérablement, mais à l'exception du rebord embryonnaire, il garde sa constitution primitive. La cavité de segmentation subit cependant des changements impor- tants. Il se forme au-dessous d'elle un plancher de cellules du feuillet profond dérivées en partie de replis des parois latérales, mais surtout de la formation de cellules autour des noyaux du vitellus (flg. 21). Peu après l'apparition du plancher cellulaire, la cavité de segmenta- tion tout entière s'oblitère (fig. 22). La disparition de la cavité de segmentation correspond sous le rapport du temps avec la formation de l'hypoblaste par pseudo-inva- gination décrite plus haut, et est probablement due à cette pseudo- invagination, de la même manière que la disparition de la cavité de segmentation de V Amphioxus est due à la véritable invagination de l'hypoblaste. Lors de la première apparition du rebord terminal de l'embryon, il n'y a aucune indication extérieure de la distinction entre l'embryon et le reste du blastoderme, mais lorsqu'elle a atteint quelque impor- tance, la position de l'embryon est marquée par l'apparition d'une aire en forme de bouclier qui s'étend du bord de la margelle vers l'in- térieur et est formée de deux replis limitant un sillon (fig. 34 B, mg) qui a son maximum de profondeur au bord du blastoderme et s'atténue graduellement en se rapprochant du centre. Ce sillon est le sillon médullaire et sa terminaison au bord du blastoderme est l'extrémité pos- térieure de l'embryon. C'est vers le moment de son ap- parition que le mésoblaste commence à se constituer d'une manière définie. Au bord de la margelle embryonnaire, l'épiblaste et les cellules du (*) A, coupe dans la région antérieure. — B, coupe dans la région postérieure. mg, sillon médullaire. — ep, épiblaste. — hy, hypoblaste. — n.al, cellules formées autour des noyaux du vitellus qui ont pénétré dans l'hypoblaste.— m, mésoblaste. Ces coupes montrent l'origine du mésotilasle. nul Fig. 23. — embryon figure 22 Deux coupes (ransvcrsales d'i du même âge que celui de 44 ÉLASMOBRANGHES. louillcl profond sont en continuité. Immédiatement au-dessous de la gouttière médullaire, comme on le voit surtout en coupe transversale (fig. 23), toutes les cellules du feuillet profond se transforment en hypoblaste et le long de cette ligne, l'bypoblaste columnaire est en contact avec l'épiblaste sus-jacent. Sur les côtés, il n'en est pas de même, mais à la jonction de l'épiblaste et des cellules du feuillet pro- fond, celles-ci restent non différenciées. A quelque distance du bord, les cellules du feuillet profond se divisent en deux couches distinctes, l'une inférieure en continuité avec l'bypoblaste de la ligne médiane et l'autre supérieure, située entre celle-ci et l'épiblaste (iig. 23 B). La couche supérieure est le commencement du mésoblaste (m). Le méso- blaste apparaît ainsi en deux plaques latérales indépendantes, une de chaque côté du sillon médullaire, qui en ai'rière sont en continuité avec les cellules du feuillet profond non dillerenciées dans le rebord terminal de l'embryon. Les plaques mésoblasli(iues sont d'abord très courtes et ne s'étendent pas fi l'extrémité antérieure de l'embryon. Bientôt cependant elles s'étendent en avant comme deux bourrelets latéraux attachés à l'bypoblaste, un de chaque côté du sillon médul- laire (fig. 23 A, m). Ces bourrelets se séparent de l'bypoblaste et for- ment deux plaques plus minces en avant qu'en arrière ; mais encore en continuité au bord du blastoderme avec les cellules non différen- ciées de la lèvre du blastopore, et sur les côtés avec des cellules du feuillet profond de la partie non embryonnaire du blastoderme. 11 résulte de ce mode de développement du mésoblaste qu'il peut être décrit comme naissant de la paroi du tube digestif sous la forme d'une paire de prolongements solides, qui diffèrent des diverlicules mésoblastiques de la paroi de l'archenléron chez VAmphioxus, seule- ment en ce qu'ils ne contiennent pas un prolongement de la cavité digestive. Le diagramme (fig. 2i Bi, représentant une coupe longitudinale de l'embryon peut donner une idée générale de la slruclure du blasto- derme à ce stade. Dans cette figure, l'épiblaste est représenté en blanc et se montre en continuité à la lèvre du blastopore {x) avec l'hypo- blaste ombré. Entre l'épiblaste et l'bypoblaste, on voit une des plaques latérales du mésoblaste représentée par des cellules noires il contours blancs. Les cellules du feuillet profond du blastoderme extérieures à l'embryon sont représentées delà môme manière que le mésoblaste. La cavité digestive se voit en al et au-dessous d'elle le vitellus avec des noyaux («). La cavité de segmentation est représentée comme persis- tant encore, quoique à cette stade elle ail en réalité disparu. (Juant à l'accroissement du blastoderme, il est à noter qu'il s'est considérablement étendu sur le vitellus. Son bord forme un bourrelet marqué qui est dû moins h un épaississement qu'à une courbure de l'épiblaste. Ce bourrelet est en continuité avec le rebord terminal de L'ÉPIBLASTE. 45 l'embryon qui graduellement se concentre en deux protubérances, une de chacîue côté de la queue do l'embryon, protubérances formées sur- ^ ^..^^^^5^-. ^\.^j^_^[ Fig. 24. — Coupes cliagramniatiquos longitudinales d'un embryon d'Elasniobranclie. Les éléments de répiblaste sont représentés en blanc, ceux du mésoblaste en noir avec contours blancs : ceux de Ihypoblaste et les cellules du feuillet profond sont simplement ombrés (*). tout par des masses de cellules du feuillet profond non différenciées ; ces protubérances recevront le nom de protubérances caudales. A ce stade, les trois feuillets du corps, épiblaste, mésoblaste ethypo- blaste, sont constitués d'une manière définie. On peut maintenant tracer brièvement l'histoire ultérieure de chacun d'eux. L'épiblaste. — Tandis que la plus grande partie de l'épiblaste devient l'épiderme externe dont des involutions forment les fossettes olfactives et auditives, le cristallin, la cavité buccale et l'anus ; la par- tie du même feuillet qui tapisse la gouttière médullaire forme le sys- tème nerveux central et la cupule optique. La gouttière médullaire s'étend d'abord jusqu'à l'extrémité antérieure de la plaque médullaire ; (*) ep, épiblaste. — »!, mésoblaste. — a?, cavité digestive. — fi(j, cavité de segmentation. — ne, canal neural. — ch, notochorde. — x, point ou l'épiblaste et l'hypoblaste sont en continuité à l'extrémité postérieure de rembryon. — n, noyaux du vitellus. A, coupe d'un jeune blastoderme, avec cavité de segmentation entourée par les cellules du feuillet profond. B, blastoderme pUis âgé avec l'embryon dans lequel l'hypoblaste et le mésoblaste sont distinctement formés et da?is lequel la fente digestive a fait son apparition. La cavité de segmentation est repré- sentée comme encore présente quoiqu'il ce stade elle ait en réalité disparu. C, blastoderme plus âgé; le canal neural do l'embryon est formé et communique en arrière avec le tube digestif. La notochorde, quoique ombrée comme le mésoblaste, appartient en réalité à l'hypoblaste. 46 ÉLASMOBRâNCHES. mais la partie antérieure de cette plaque s'élargit bientôt, et la plaque tout entière prend une forme de spatule (fig. 34 C, h, et fig. 25 A et B). C/r \ al Fig. 25. — Trois coupes d'un embryon de Pristiiirus un peu plus joune que celui représenté dans la figure 34 C (*). La partie élargie forme l'encéphale et peut être appelée plaque cé- phalique. La partie postérieure du canal devient rapidement pins profonde que le reste (fig. 23 G), et les replis médullaires s'unissent du côté dor- sal et transforment l'extrémité postérieure du sillon en un canal clos, pendant que le sillon reste encore largement ouvert dans le reste de son étendue. Le canal médullaire ne se termine pas en arrière par une extrémité aveugle, mais forme simplement un tube non fermé à l'une et à l'autre extrémité. L'importance de ce fait apparaîtra plus loin. Peu après que les replis médullaires se sont rejoints en arrière, le canal tout entier se ferme de la manière ordinaire par la jonction et la coalescence des deux replis. Dans le cours de la fermeture delà gout- tière médullaire, les bords de la plaque céphalique qui ont d'abord une courbure ventrale se recourbent en haut de la manière normale et enferment la portion céphalique dilatée du canal médullaire. La fer- meture du canal médullaire a lieu plus tôt dans la tête et dans le cou que dans la région dorsale. On ne rencontre pas à l'extrémité antérieure du canal un pore anté- rieur comme chez VAmphioxus et les Ascidiens. Les phénomènes ultérieurs de la différenciation du système nerveux sont décrits dans (*) K, coupe de la plaque céphalique. B, coupe de la partie postérieure de la plaque oéplialique. — ("..coupe du tronc. Ch, notocliordc. — my, sillon médullaire. — ai. cavité digestivc. — Ip, plaque latérale du raésoblastc. j — pp, cavité générale. LE MÉSOBLASTE. 47 un chapitre spécial ; il suflit de dire ici que les parois de la goutlière médullaire ne donnent pas seulement naissance au système nerveux central, mais aussi au sj^stème nerveux périphérique. Le mésoblaste. — Nous avons laissé le mésoblaste constitué par deux plaques latérales continues en arrière avec les cellules non diffé- renciées des protubérances caudales. Les cellules qui les composent se disposent en deuxlames (fig. 25 C, Ip), une lame splanchnique accolée à Thypoblaste et une lame somatique accolée à l'épiblaste. Entre ces deux lames se développe bientôt dans la région de la tête une cavité bien marquée (fig. 25 A, pp) qui plus tard se continue dans la région du tronc et forme la cavité générale primitive, équivalente à la cavité qui chez VAmphioxns apparaît comme un diverticule de l'archentéron. Les cavités des deux côtés sont à l'origine entièrement indépendantes. En même temps qu'apparaît la ditTérenciation en lames somatique et splanchnique, les plaques mésoblastiques sont, dans la région du tronc, partiellement divisées par une série de lignes transversales en somites mésoblastiques. Les portions dorsales des plaques seulement subissent cette division, les portions ventrales restant absolument intactes. De là il résulte que chaque plaque est divisée en une portion dorsale adjacente au canal médullaire qui se divise en somites et peut être appelée la plaque vertéJ)i'ale,ei une portion ventrale non ainsi divisée qui peut être appelée la plaque latérale ; ces deux portions à ce stade sont en continuité l'une avec l'autre, et la cavité générale s'étend à l'origine sans interruption jusqu'au sommet des plaques vertébrales (fig. 26). Le premier changement détermine la sépa- ration complète de la portion vertébrale et de la portion latérale de chaque plaque ; par là la partie supérieure segmentée de la ca- vité générale se trouve isolée et sans rapports avec la partie inférieure non segmentée. Comme conséquence de ce changement, la plaque vertébrale vient à consister en une série de corps rectangulaires, les somites mésoblastiques, constitués chacun par deux lames, une lame somati- que et une lame splanchnique, séparées par une cavité originellement ■ynp Fig. 26. — Coupe transversale du ti'one d'un embryon un peu plus âgé que celui représenté dans la figure 34 E (*). (*) ne, canal neural. — pr, racine postérieure d'un nerf spinal. — x, tige subnotochordale. — an, aorte. — se, mésoblaste somatique. — sp, mésoblaste splanchnique. — mp, plaque musculaire. — mp', portion de plaque musculaire transformée en muscle. — Vu, portion de la plaque vertébrale qui donnera naissance aux corps vertébraux. — al, cavité digestive. 48 ELASMOBRANCIIES. ig. 27. — Coupe horizontale du tronc li'un em- bryon de Scylliiim. beaucoup plus jeune que celui représenté dans la figure 34 F {*j. continue avec la cavité générale (tig. 28, m/j). La lame splanchnique des plaques bourgeonne des cellules pour former les rudiments du corps des vertèbres qui sont d'abord séparées dans les mômes plans que les somites mésoblastiques (fig. 27, IV). Les plaques elles-mêmes persistent comme plaques mus- culaires et donnent naissance à tout le système des muscles vo- lontaires du corps. Les plaques vertébrale et latérale restent rat- taciiées par un isthme renfer- mant un prolongement étroit de la cavité générale (fig. 28 B, st) qui donne naissance, comme on le verra dans un chapitre spécial, aux tubes segmentaires et à d'au- tre parties de l'appareil excréteur. Pendant ce temps, les plaques latérales des deux côtés s'unissent à la face ventrale dans toute l'étendue des régitms intestinale et car- diaque du corps, et les deux cavités primitivement isolées qu'elles contiennent entrent en coalescence. Dans la queue cependant, les plaques latérales ne s'unissent à la face ventrale (jue plus tard et leurs cavités restent distinctes jusqu'fi ce qu'elles soient oblitérées. A l'origine, la cavité péricardique est en continuité avec la cavité gé- nérale; mais elle vient ;\ en être séparée par l'établissement d'une ad- hérence entre le foie et la paroi abdominale et par une cloison horizon- tale dans laquelle pénètrent les deux canaux de Cuvier (fig. 28 A, sr) Deux perforations de cette cloison (lig. 28 A) établissent une commu- nication permanente entre les cavités. Les parties qui dérivent des deux lames du mésoblasle, non compris les organes sp.éciaux ou le système vasculaire, sont les suivantes : La lame somatique forme : 1° Une partie considérable du système des muscles volontaires du corps; 2° Le derme; 3° Une grande partie du tissu conjonctif intermusculaire; A° Une partie de l'épithélium péritonéal. La lame splanchnique forme; 1° Une grande partie du système des muscles volontaires; 2° Une partie du tissu conjonctif intermusculaire; 3° Le squelette axial et le tissu conjonctif f[ui l'entoure; (*) La coupe passe au niveau de la notochordo et montre les plaques musculaires se séparant des eellules qui forment les corps des vertèbres. ch, notochordc. — t'p, épiblaste. — Vr, rudiment de corps vertébral. — mp, plaque musculaire. — mp\ portion de plaque musculaire déjà dllfércnciée en muscles longitudinaux. LE MÉSOBLASTE. 49 4° La paroi musculaire et conjonctive du tube digestif; 5° Une partie de l'épithélium péritonéal. Dansla région céphalique, le mésoblaste ne se divise pas dès l'abord en Fig. 28. — Coupes du tronc d'un eiiibi-yon de SrijIUion un peu plus jeune que relui représenté dans la figure 34 F (*). somites ; mais après la formation des fentes branchiales, il s'établit une division qui paraît être équivalente à la segmentation du mésoblaste du tronc. Cette division détermine la fragmenta- tion de la portion céphalique de la cavité gé- nérale en une série de segments séparés dont l'un est représenté dans la figure "2,9, pp. Les pa- rois de ces segments doivent former les princi- paux muscles des fentesbranchiales et probable- mentaussiles muscles de l'arc mandibulaire, de l'œil et des autres parties. Les portions cépha- liques de la cavité générale seront désignées sous le nom de cavités céphaliqucs. Outre les parties déjà mentionnées, le mésoblaste donne naissance (*) La fig. A montre la séparation de la cavité générale et de la cavité périrardique par une cloison liorizontale dans laquelle pénètrent les canaux de Cuvicr ; sur le côté gauche on voit le passage étroit qui continue à mettre les deux cavités en communication. — La coupe B menée par une portion posté- rieure du tronc montre rorigine des tubes segraentaires et des ovules primitifs. sp.c, canal spinal. — W, substance blanche de l'axe nerveux. — pr, commissure réunissant les racines postérieures des nerfs. — ch, notochorde. — x, tige subnotochordale. — ao, aorte. — sv, sinus veineux. — cay, veine cardinale. — ht, cœur. — pp, cavité générale. — pc, cavité péricardique. — œs, œsophage solide. — l, foie. — mp, plaque musculaire. — }np', couche interne de la plaque mus- culaire. — V>, rudiment du corps vertébral. — st, tube segraentaire. — sp.v, valvule spirale. — 0, veine sous-intestinale. (**) ep, épiblaste. — vc, diverticule hypoblastique qui formera les parois d'une fente viscérale. — pp, segment de la cavité générale dans rare viscéral. — aa, crosse aortique. Fio;. 29. — Coupe horizontale de l'avant-dernier arc viscé- ral d'un embryon de Pris- iiurus f *). BALFoun. — Embryologie. II. 50 ÉLASMOBRANCHES. Vig. 30. — Trois coupes d'un embryon de Pristiunis un peu plus avancé que celui représenté dans la figure 34 B (*). à tout le système vasculaire et à l'appareil génital. Le cœur est formé par une partie du mésoblastc splanchnique et le système génital par ^ine portion du mésoblaste de la partie dorsale de la cavité générale. L'hypoblaste. — Très peu de temps après la formation des plaques mésoblastiques comme des dinerenciations latérales des cellules du feuillet pro- fond, il se manifeste une diffé- renciation axiale de l'by [)oblaste qui donne naissance à la noto- cborde à peu près de la môme manière que chez VAm/j/fio- xus. A l'origine, l'hypoblaste for- me sur la ligne axiale une seule couche en contact avec l'épi- blaste. Le long de cette ligne il apparaît bientôt à l'extrémité céphalique de l'embryon un épaississement de l'hypoblaste en forme de tige (fig. 30. B et C, ch) qui s'étend ensuite graduellement en arrière. C'est le rudiment de la notochorde ; il reste quelque temps attaché à l'hypoblaste et s'en sépare d'abord à l'extrémité céphalique de l'embryon (fig. 30 A,c/i), puis la séparation procède vers l'exti'émité postérieure. Une série de coupes pratiquées dans un embryon peu après la première difTérencialion de la notochorde présente les caractères suivants. Dans les coupes les plus poslérieures, l'iiypoblasle conserve une structure parfaitement normale et une épaisseur uniforme dans toute son étendue. Dans les quelques coupes suivantes (fiy. 30 C, ch'), il se montre légèrement épaissi immédiatement au-dessous de la gouttière médullaire. Le feuillet qui ailleurs, est constitué par une seule rangée de cellules, en présente ici deux rangées, mais ne montre aucun signe de division en deux couches distinctes. Dans les quelques coupes suivantes, l'épaississement de l'hypoblaste devient beaucoup plus prononcé; nous avons en i-éalité un bourrelet qui lait saillie deriiypoblastevers l'épiblaste (fig. 3o B, ch'} ; ce bourrelet est fortement pressé contre l'épiblaste qu'il déprime légèrement. L'hypoblaste dans la région du bourrelet est formé de deux couches de cellules, le bourrelet étant entière- ment dû à la couche supérieure. Dans les coupes plus antérieures, une tige cylindrique que l'on peut immédiatement reconnaître comme la notochorde et qui se continue avec (*) Ces coupes sont destinées à montrer le modi' de développement de la notochorde. — ch, noto- cbordc. — ch' notochorde en voie de développement. — my, sillon médullaire. — //). plaque latérale du mésoblaste. — ep, épiblaste. — hy, hypoblaste. L'HYPOBLA^TE. 51 le bourrelet qui vient d'être décrit commence à se détacher de riiypoblaste (fig. 'M) A, ch). 11 est difficile de dire à quel point la séparation s'eflectue complètement, car on peut observer toutes les transitions entre une séparation complète et une fixation complète. Peu après la séparation de la notochorde, un pont assez épais réunit les deux moitiés de riiypoblaste, mais ce pont est en avant extrêmement délicat et mince et dans quelques cas n'est visible qu'avec de très forts grossissements. Dans quelques coupes, j'ai observé des indications possibles d'un processus semblable à celui décrit par Calberla pour la Lamproie, par lequel les parties latérales del'hypoblaste s'étendent sous la partie axiale et l'isolent ainsi pour en former directement la notochorde. Il n'est pas possible de décider d'une manière absolue si la notochorde doit être regardée comme une différenciation axiale de l'hypoblasle ou comme une différenciation axiale des cellules du feuillet profond. Les faits fournis par le développement tant chez VAmphioxus que chez les Élasmobranches tendent vers la première interprétation, mais la différenciation presque simultanée de la not )chorde et des plaques mésoblastiques conduit à la supposition que la notochorde peut n'être qu'une plaque médiane de mésoblaste développée un peu plus tard que les deux plaques latérales. Nous avons laissé le tube digestif ou mésentéron à l'état d'espace vide entre l'hypoblaste et le vitellus, terminé en cœcum en avant, ouvert en arrrière par un large orifice, le blastopore ou anus de Rusconi (Voy. fig. 24 B). La conversion de celte cavité irrégulière en un canal clos commence d'abord à l'extrémité antérieure. Deux phénomènes distincts prennent part à cette conversion. L'un est la séparation de l'embryon du blas- toderme par un repli, l'autre une simple extension de cellules indépen- dante de tout repli. Au preniier de ces phé- nomènes est due la profondeur et l'étroi- tesse de la cavité digestive, le second dé- termine la formation de la paroi ventrale. La séparation de l'embryon du blastoderme par un repli ressemble exactement au phé- nomène semblabledans l'embryon d'Oiseau. Le repli est parfaitement continu autour de la tête de l'embryon, mais il est commode de distinguer un repli céphalique et deux replis latéraux. La fermeturede la paroi ventrale du tube digestif présente beaucoup plus d'intérêt que la nature de ces replis. Celle-ci a son origine dans la prolifération de cellules des deux côtés de la ligne médiane (fig. 28). yifi^ 'al Fig. 31. — Coupe de la p:irtie au- térieupe d'un embryon de Pris- tiurus pour montrer la formation de la cavité digestive (*). (*) Ch, notocliorde. — Ay, hypoblaste. — al, cavité digestive. — na, cellules nées dans le vitellus «t formant la paroi ventrale du tube digestif. ELASMOBllANCIlES. r«««" ijinnniTiïrin.^ Les cellules qui y prennent part n'ont pas cependant leur origine prin- cipale dans les cellules hypoblasliques préexistantes, mais sont formées de novo autour des noyaux du vitellus dont il a déjà été parlé (lig. 31, na).La paroi ventrale du mésentéron est en réalité, au moins en grande partie, formée par une diiférenciation du plancher vitellin primitif. L'isolement de l'embryon et la fermeture du tube digestif procèdent rapidement dans la partie antérieure du corps, et non seule- ment une partie considérable du tube digestif est formée, mais une grande partie de la tête est complètement séparée du vitellus avant que la gouttière médullaire ne soit fermée. La portion postérieure du tube digestif reste longtemps dans son état primitif. Enfin ce- pendant, elle commence aussi ;\ se fermer par le rapprochement et la coalescence des lèvres du blastopore. La particularité la plus importante de la fermeture du tube digestif en arrière consiste dans ce fait qu'une continuité semblable à celle observée chez ÏAmphinxns persiste entre les cavités neurale et digestive. Cela est dû à ce que les replis médullaires sont en continuité à l'extrémité de la queue avec les lè- vres du blastopore qui circonscrivent l'extrémité postérieure du tube digestif; de sorte que lorsque les replis médullaires se rejoignent pour former un canal, ce canal est en continuité avec le tube digestif qui se ferme en même temps. En d'autres termes, les replis médullaires embrassent le blas- topore qui par conséquent ne se ferme pas abso- lument mais reste ouvert sur le plancher du canal neural. Ou verra plus loin (jue c'est seulement la partie postérieure du blastopore qui se ferme pendant ce processus, et que la partie antérieure et ventrale reste longtemps ouverte. La disposi- tion générale des parties au moment où l'extré- ceiui repiiesenté .Uns la ^^^^ postéricurc du mésentéron se ferme est re- présentée dans la figure 32. Les mômes points sont représentés d'une manière diagrammatiijue dans la coupe longitu- dinale de la figure 21 C. Kig. 32. — Coupe verticalo Ion gitudinale d'un embryon ui peu plus jeune que celui repré sente dans la figure Si D (*). -r// /// /) - ig. 33. — Coupe tr.insver- sale de la région caudale d'un embryon de Pris- tiui'us (lu même hl'c que (*) La coupe montre la communication qui existe entre les canaux neural et digestif. ne, canal neural. — al. cavité digestive, — C/i. noiocborde. — Ts. protubérance caudale. (**)''/". nageoire dorsale. — «/).c, cordon médullaire. — pp, cavité générale. — sp, lame splanchnique du mésoblaste. — so. lame somatlipie du mésoblaste. — ttip, commencement de la dill'éienciatioii des muscles. — c/i, notochorde. — x, tige subnotochordale naissant comme une diirérenciation de la paroi dorsale de la cavité digestive. — at, cavité digestive. CAIIACTÉRES GÉNÉRAUX DE L'EMBRYON. 53 La partie moyenne du tube digestif est la dernière à se fermer, puis- qu'elle persiste jusqu'à une période avancée de la vie embryonnaire à l'état de canal ombilical ou vitellin réunissant le sac vitellin à la ca- vité digestive. Le canal ombilical débouche dans le tube digestif immé- diatement en arrière de l'orifice du canal hépatique. A un stade assez précoce du développement, il se sépare de la paroi dorsale du tube digestif une tige (flg. 33 et 27), qui est désignée sous le nom de tige subnotochordale. Elle est située immédiatement au-dessous de la notochorde et disparaît pendant la vie embryonnaire. Caractères généraux de l'embryon des Élasmobrancbes aux stades successifs. Peu de temps après que les trois feuillets germinatifs sont établis d'une manière définitive, le rudiment de l'embryon, vu superficielle- ment, consiste en une plaque oblongue qui s'étend de la périphérie vers le centre du blastoderme et est limitée du côté interne par un repli cé- phalique et deux replis latéraux (fig. 3i A). Cette plaque est la plaque médullaire ; sur sa ligne axiale est une gouttière peu profonde, le sillon médullaire {;»ig). Le rudiment de l'embryon s'accroît rapidement en longueur et prend une forme de spatule (fig. 34 C). Sa partie anté- rieure, celle éloignée du bord du blastoderme, se dilate bientôt en une large plaque, la plaque céphalique [h), pendant que l'extrémité caudale située au bord du blastoderme s'élargit elle-même, étant formée d'une paire de protubérances, les protubérances caudales [Is] dérivées des par- ties latérales du rebord terminal embryonnaire primitif. A ce stade, un certain nombre de somites mésoblastiques sont déjà formés, mais ne sont pas représentés dans ma figure. Ce sont les somites antérieurs du tronc et ceux situés plus en arrière, continuent à se former comme chez les Chétopodes entre le dernier formé et l'extrémité du corps. L'accroissement du corps en longueur a surtout lieu par l'accroisse- ment de la région intermédiaire au dernier somite mésoblastique et à l'extrémité de la queue. La portion antérieure du corps est maintenant coniplètement séparée du blastoderme et le sillon médullaire du pre- mier stade est transformé en un canal clos. Au stade suivant (fig. 34 D), l'embryon est assez séparé du vitellus, tant en avant qu'en arrière, pour qu'on puisse facilement reconnaître ses diflerentes parties. L'embryon est attaché au vitellus par un pédoncule ou cordon dis- tinct qui dans les stades suivants se rétrécit et s'allonge peu à peu et est appelé le cordon ombilical {so.s). Le canal médullaire est mainte- nant complètement clos. La région antérieure constitue l'encéphale, et dans cette partie de légers étranglements non visibles dans l'embryon examiné par transparence séparent les trois vésicules qui sont désignées 34 ÉLASMOBRANCHES. SOUS les noms de cerveau antérieur, moyen £1 postérieur. Du cerveau antérieur naît de chaque côté un diverticule qui est le premier rudi- ment des vésicules optiques {op). Les protubérances caudales sont encore visibles. Les tissus sont maintenant devenus très transparenis, et on peut distinguer sur les côtés dix-sept somites mésoblastiques. La notocliorde Fig. 34. — Vues d'embryons iriJusiiuibianclies (*) (•) A à F, Prisliunts; G et H, Sajllium : qui s'est formée longtemps avant le stade représenté dans la figure 34 D est aussi alors distinctementvisible. Elle s'étend presque de l'extrémité postérieure à l'extrémité antérieure de l'embryon et est située entre la A, blastoderme avant bi foiination de bi [ilaquo médullaire. — se, cavité de segmentation. — es, renllemcnt endjryonnaire. B, blasiodeiine un peu plus âgé après la formation du sillon médullaire nu/. C, embryon vu pariéflexion parlafaoe dorr.ale après que la gouttière médullaire s'est transformée en arrière en un tube. — iiiy, sillon médullaire : la ligne ponctuée se termine très près de la limite cotre le sillon encore ouvert et le tube médullaire, — h, plaque céphali(|ue. — ts, protubérance caudale. D, vue de profd fl'un embryon un peu plus âgé observé par transparence. — c/i, notorborde. — ûp, vésicule optique. — /.v.c, première fente viscérale. — al, cavité digestive. — so.s, pédoncule rattachant le sac vitellin à l'embryon. K, Vue de profil d'un cndiryon plus âgé observé par transparence. — mp, plaque musculaire. — au.v, vésicule auditive. — rr, fente viscérale. — ht, cœur. — m, invagination buccale. — an, diver- ticule anal. — al.v, vésicule postérieure de l'intestin post-anal. F. G, II, embryons plus âgés vus par réflexion. CARACTERES GENERAUX DE L'EMBRYON. 5'5 paroi ventrale du canal médullaire et laparoi dorsale de l'intestin. Autour de son extrémité postérieure, les canaux neural et digestif sont en con- tinuité. En avant, le mode de lerminaison de la notochorde n'est pas visible; on peut seulement la suivre jusqu'à une masse de cellules mé- soblastiqnes qui, à la base du cerveau, séparent l'épiblaste de l'hypo- blaste. Le tube digestif (r//) est complètement fermé en avant et en ar- rière, quoique encore en large communication avec le sac vitellin dans sa portion moyenne. Dans la région céphalique, il présente de chaque côté une légère dilatation latérale, rudiment de la première fente vis- cérale représentée dans la figure par deux lignes (I. vc). L'embryon représenté dans la figure 34 E est beaucoup plus grand que celui qui vient d'être décrit, mais cette augmentation de dimension n'a pu être représentée dans la figure. Avec cette augmentation de dimension, la séparation de l'embryon du vitellus a fait des progrès considérables, et le pédoncule vitellin est proportionnellement plus grêle et plus long qu'auparavant. L'encéphale est maintenant très distinctement divisé en les trois lobes dont les rudiments sont apparus au dernier stade. Les vésicules opti- ques se présentent maintenant comme des diverticules latéraux bien marqués du premier, vers lesquels se dirige une involution du tégu- ment externe (o/>) destinée à former le cristallin. Un nouvel organe sensoriel, le sac auditif, se montre pour la pre- mière fois comme une fossette peu profonde du tégument externe de chaque côté du cerveau postérieur {au. v.). L'épiblaste qui s'invagine pour former cette fossette, s'épaissit beaucoup et détermine par là l'opacité indiquée dans la figure. Le nombre des somites mésoblastiques a notablement augmenté par la formation de nouveaux somites dans la queue. Il y en avait trente- huit dans l'embryon figuré. Le mésoblaste est plus abondant à la base du cerveau, et il existe encore une masse de mésoblaste non diffé- rencié qui forme les protubérances caudales. Le premier rudiment du cœur {/'t) apparaît à ce stade comme une cavité entre le mésoblaste de la splanchnopleure et l'hypoblaste. L'intestin antérieur et l'intestin postérieur sont plus allongés qu'aux stades précédents. Une invagination destinée à former la bouche a fait son apparition sur le côté ventral de la tête [m], près de la base du thalamencéphale. L'extrémité supérieure de celle-ci se détache pour former le corps pituitaire (hypophyse) et la future position de l'anus est indiquée par un diverticule de l'intestin postérieur dirigé vers l'extérieur à quelque distance de l'extrémité posté- rieure de l'embryon [an). La portion du tube digestif située en arrière de ce point quoique large à ce stade et même dilatée en une vésicule à son extrémité postérieure [al. v.) finit par s'atrophier complètement. 56 ÉLASMOBllANCllES. Elle reçoit le nom d'intrsiin ])ûsf-;iii;il. Dans la région de la gorge, le rudiment d'une seconde fente viscérale a fait son apparition en arrière de la première ; ni l'une ni l'autre n'est encore ouverte à l'extérieur. Dans un embryon un peu plus avancé les premiers mouvements spontanés commencent et consistent dans de rapides déplacements latéraux de i'embrj'on déterminés par un mouvement serpcntiforme du corps. La llexion ventrale de la portion préorale de la tête, ou ilexion crânienne qui a commencé dans les stades antérieurs (fig. ^4 D et E) est maintenant devenue très nette, et le cerveau moyen (1) commence à saillir de la môme manière que dans un embryon de Poulet du troisième jour et formera bientôt la terminaison antérieure du grand axe de l'embryon. Le cerveau antérieur a augmenté de dimension et de netteté et sa partie antérieure peut maintenant être regardée comme le rudiment impair des hémisphères cérébraux. De nouveaux changements ont lieu dans les organes des sens, par- ticulièrement dans l'œil où l'invagination cristalliniennc a fait des pro- grès considérables. Le nombre des plaques musculaires s'est aussi accru, mais il reste encore dans la queue une région de mésoblaste non segmenté. Les portions épaissies du mésoblaste qui ont formé les protubérances caudales sont encore visibles et sembleraient jouer le rôle d'une réserve destinée à fournir des matériaux au rapide ac- croissement de la queue qui va bientôt se produire. La masse du mésoblaste à la base du cerveau a encore augmenté. La notochorde ne présente aucun trait nouveau digne d'intérêt. Le cœur est beau- coup plus visible qu'auparavant, et le commencement de sa llexion est très apparent; il bat maintenant avec une grande activité. L'intes- tin post-anal est beaucoup plus long qu'au dernier stade et le point où l'anus apparaîtra est très facilement reconnaissable au prolonge- ment qu'envoie l'intestin vers le tégument. La vésicule intestinale à l'extrémité de l'intestin post-anal observable pour la première fois au dernier stade est maintenant un organe plus visible. Il y a trois fentes viscérales dont aucune n'est encore ouverte à l'extérieur. La figure 3i F représente un embryon beaucoup plus âgé vu par réflexion ; la tête du même embryon est vue par transparence dans la figure 3G A. Le pédoncule qui le rattache au sac vitellin est mainte- nant comparativement très grêle et est assez long pour permettre à l'embryon d'exécuter des mouvements d'une étendue considérable. La queue s'est considérablement allongée, mais est encore dilatée (1) La partie de l'cncépliale que j'appelle ici cerveau nKiyen et qui correspond in- coiUe?tablfMiienl h. la partie appelée de ce nom dans les enibiyons des Vertébrés su- périeurs devient chez l'adulte ce (jue Miklucho-Maclay et Gegenbaur ap|iellent vésicule du troisième ventricule ou thalamencépliale. CARACTÉHES GÉNEHAUX DE L'EMBRYON. à son extrémité. La dilatation terminale est surtout due à la vési- cule intestinale (fig. 35, aie), mais la portion post-anale de la cavité digeslive située en avant de cette vésicule est maintenant à l'état de cordon cellulaire plein, La vésicule intestinale et ce cordon dispa- raissent bientôt. Leurs rela- tions sont représentées en A coupe dans la figure 35. Les deux paires de membres sont apparues comme des dif- férenciations d'un épaississe- nieut de l'épiblaste continu, mais peu apparent, qui est probablement le rudiment d une nageoire latérale. La paire antérieure est située exactement à l'extrémité an- térieure du pédoncule ombi- lical; et la paire postérieure qui se développe la dernière et qui est la moins apparente est située à quelque distance en arrière de ce pédoncule. La flexion crânienne a beau- coup augmenté , et l'angle formé par le grand axe de la partie antérieure de la tête, et l'axe du corps est inférieur à un angle droit. Le cerveau moyen très apparent (fig. 36 A, wé.) forme la terminaison antérieure du grand axe du corps. En arrière du cerveau moyen, on peut remarquer sur la figure le mince toit du quatrième ventricule {hh.). Le sac auditif [au. V.) est presque fermé, et son orifice n'est pas indiqué dans la figure. Dans l'œil (op.), le cristallin est complètement constitué. La fossette olfactive [oL) se montre un peu en avant de l'œil. A cause de l'opacité de l'embryon, les plaques musculaires ne sont indiquées que vaguement dans la figure 34 F, et aucun autre carac- tère du mésoblaste n'est visible. La bouche est maintenant une fossette profonde dont les bords postérieurs sont presque complètement formés par un épaississe- ment antérieur à la première fente branchiale ou viscérale qui peut être appelé le premier arc branchial ou arc mandibulaire. Quatre fentes branchiales sont maintenant visibles, toutes ouvertes al- Fig. 33. — Quatre coupes de la portion post-anale de la queue d'un embryon du même âge que celui repré- senté dans la figure 34 E. — A est la coupe posté- rieure {*). (*) ne, canal neural. — al, intestin postanal. — ah, vésicule caudale de rintestin post-anal. — X, tige suhnotochordalc. — }np, plaque musculaire. — ch, notochorde. — cl. al, cloaque. — ao, aorte. — v.cau, veine caudale. 58 ÉLASMOBRANCIIES. à rextérieur; mais dans l'embryon vu par transparence, on en voit deux autres situées plus en arrière et non encore ouvertes. Dans chaque espace in- termédiaire à ces fentes et en arrière de la dernière est un épaississement du mésoblaste qui donne nais- sance à un arc branchial. L'arc situé entre la pre- mière et la seconde fentes est appelé l'arc hyoïdien. La ligure 36 B représente la tète d'un embryon un peu plus âgé dans lequel on peut voir des papilles sur la paroi antérieure de la seconde, de la troisième et de la quatrième fentes branchiales , ces papilles sont les commencements al des prolongements filifor- mes qui naissent des fon- tes branchiales et forment des branchies externes. L'inflexion ventrale parti- culière de l'extrémité anté- rieure de la notochorde (cA.), tant dans cette figure que dans la pré- cédente, mérite d'être notée. Fig. 30. — Tètes d'cmbi-yons d'ÉKismobranches à deux stades vus par transparence t*). Un caractère anatomique particulier fait sou apparition à cette période, le remplacement de l'œsophage originellement creux par un cordon cellulaire solide (fig. 28 A, ces) dans lequel il ne réapparaît une lumière que beaucoup plus tard. J'ai trouvé que chez quelques Téléostéeus 'Saumon) longtemps après réctosion l'œsophage est également solide. Il ne parait pas imi)0S£ibIe que ce caractère de l'œsopliage tienne à ce que cliez les ancêtres des types actuels, l'œsophage ait été perfore par des fentes brancliiales et que dans le processus de l'abréviation du développement le stade à œsophage perforé ait été r(mplacé par un stade a\ec cordon de cellules indifTorentes (l'a'sophage de l'embryun étant dépourvu de fonction) d'où s'est directement formé l'œsophage (*) A, oinliryon de Prisliurus au môme stade (|iiti celui de la figure 31 F. - B, embryon de Sryllium un peu plus avancé. ///, V. VJl, nerfs de la troisième, de la cinquième et de la septième paires. — au.n, nerf acous- tique. — 'rméc lon^tiMiips avanl la por- tion antérieure et plus ventrale qui est représentée par la portion non recouverte du vitellus. Il est aussi à remarquer que l'embryon se trouvant éloigné du bord du blastoderme, le point où le blastopore vitellin finit par se fermer est situé à quel- que distance de reml/rt/on. Le blastoderme entourant le vitellus est formé d'une couche externe d'épiblaste, d'une couche de mésoblaste dans laquelle se développent des vaisseaux sanguins, et en dedans d'une couche hypo- blastique particulièrement nette et ciliée dans le pédon- cule ombilical où elle tapisse le canal qui fait communi- quer le sac vitellin avec l'in- testin. Dans la région du sac vitellin proprement dit, le blastoderme est si mince qu'il n'est pas aisé de con- stater l'existence d'une cou- che hypoblastique dans toute son étendue. L'hypoblaste et le mésoblaste du sac vitellin sont l'un et l'autre formés par une différenciation des cellules du feuillet profond primitives. Les éléments nutritifs du sac vitellin sont portés à l'em- bryon en partie par le canal ombilical, et pénètrent par conséquent dans lintestin, en partie par les vaisseaux sanguins du mésoblaste du sac. Les vaisseaux sanguins apparaissent avant que le blastoderme n'ait complètement entouré le vitellus. Fig. 3T. • — Trois vues du vitellus d'un Élasniobranche, montrant l'embryon, le blastoderme et les vaisseaux du sac vitellin (*). (*) La partie ombrée est le blastoderme ; la partie blanrlie, le vitellus encore à découvert, A, jeune stade où l'embryon est enrore attaché au bord du blastoderme. B, stade plus avancé; le vitellus n'est pas encore complètement enveloppé par le blastoderme. r, stade après que le vitellus est complètement enfermé dans le blastoderme. — ijk, vitellus. — bl, blastoderme. — v, troncs veineux du sac vitellin. — a, troncs artériels du sac vitellin. — y, point de fermeture du blastopore vitellin. — x, portion- du blastoderme extérieure au sinus terminal artériel. 62 ÉLASMOBKA.NCIIES. La fiiTLire 'M A représente le premier stade de la circulation vilel- line. A ce stade, on voit partir de l'embryon un tronc artériel unique qui se dirige en avant et se divise en deux branches. Le microscope ne m'a permis de reconnaître aucun tronc veineux, mais il est pro- bable que des canaux veineux sont creusés dans le bord épaissi du blastoderme. Dans la figure 37 B, la constitution de l'appareil circulatoire a fait des progrès importants. Le blastoderme a maintenant presque com- plètement enveloppé le vitellus, et il ne reste plus qu'un petit espaci' circulaire (y/i) à découvert. Le tronc artériel existe comme aupara- vant et se divise en avant de l'embryon en deux branches qui se re- courbent en arrière et forment autour de l'embryon un cercle presque complet. Dans son apparence générale, ce cercle ressemble au sinus terminal de l'aire vasculaire de l'Oiseau, mais en réalité, a un rôle tout i\ fait différent dans U circulation. 11 donne des branches seule- ment du côté interne. Le sang revient maintenant à l'embryon par un système veineux complètement développé, et ses relations sont très remarquables. 11 y a dans le bord épaissi du blastoderme un cercle veineux principal (iiii est rattaché à l'embryon par un seul tronc qui suit la ligne de coale^- cence des bords du blastoderme. Comme les ti'oncs veineux se déve loppent en arrière de l'embryon, c'est seulement la partie poslérieiiî i du cercle artériel qui émet des branches. Le stade suivant ((ig. 37 C) est aussi d'un grand intérêt. Le cerck' artériel s'est considérablement étendu et embrasse maintenant pres- que la moitié du vitellus, il émet sur son côté interne des troncs dans toute sa circonférence. Le système veineux présente des changements plus importants. Le blastoderme a maintenant complètement entoure le vitellus, et le cercle veineux est par conséquent réduit à un point. Les petites veines qui en partaient primitivement, se montrent diver- geant comme un pinceau de l'extrémité du tronc iinpaii" qui, originel- lement reliait le cercle veineux au cœur. A un stade plus avancé encore, le cercle artériel embrasse le vitel- lus tout entier, et par conséquent disparaît ;\ son tour comme le fait auparavant le cercle veineux. 11 existe alors un seul tronc veineux et un seul tronc artériel. Le tronc artériel est une branche de l'aorte dorsale, et le tronc veineux débouche originellement dans le cœur avec la veine sous-intestinale ou splanchniciue. Après la formation du foie, l'extrémité proximale de la veine sous-intestinale devient la veine porte et elle reçoit le tronc veineux du vitellus au point où elle pénètre dans le foie. Le tronc veineux sort du corps sur le coté droit, et le tronc artériel sur le côté gauche. Le sacvitelliii pei-siste pendant toute la vie embryonnaire, et dan> la majorité des embryons d'Elasmobranchcs il se développe dans I BIBLIOGRAPHIE. 63 rintérieur des parois du corps un diverticule du canal onil)ilical dans lequel pénètre une grande partie du vitelkis. Ce diverticule forme un sac vitellin interne. Chez le Mustelus vulgaris, le sac vitellin interne est très petit, et chez le Mustelus Ixvis il est absent. La dernière es- pèce qui est l'une de celles chez lesquelles le développement s'effec- tue dans l'intérieur de l'utérus présente une particularité remarqua- ble en ce que la surface vasculaire du sac vitellin se soulève en une série de replis qui s'enfoncent dans des dépressions correspondantes des parois vasculaires de l'utérus. Le sac vitellin s'attache ainsi soli- dement aux parois de l'utérus et les deux réunis constituent une sorte de placenta. Un placenta semblable se trouve chez le Carcharias. Après réclusion ou la naissance de l'embryon, selon le cas, le sac vitellin est rapidement résorbé. (40) F. M. Balfouh. A preliminary account of the development of the Elasmobranch Fishes [Quart. J. of Micr. Science, XIV. 1876). (41) F. M. Balfour. a Monograpli on the development of Elasmobrancli Fishes. London, 1878. (Réimprimé in Journal of A?iat. and Physiol. IS7G, 1877 et 1878). (42) Z Gerbe. Recherches sur la segmentation de la cicatrule et la formation des produits adventifs de l'œuf des Plagiostomes et particulièremeiit des Raies. Voy. aussi Journal de l'Amdomie et de lu Physiologie. 1872. (43) W. His. Ueb. d. Bildung v. Haifisclienenibryonen [Zeit. fur Anat. u. Entwick., II. 1877). (44) A. KowALEVSKY. Développement de VAcanthias vulgaris et du Mustelus lœvis (en russe). Trtmsactioîis de la Société des naturalistes de Kiew, I. 1870). (45) R. Ledckart. Ueber die allmàhlige Bildung d. Kôrpergestalt bei d. Rochen [Zeit. f. wiss. Zool.,ll, p. 258). (46) Fr. Leydig. Rochen u. Haie. Leipzig, 1852. (47) A. W. Malm. Bidrag till kànnedom om utvecklingen af Rajaî [Kongl. vetenskaps akndemiens fôrhandlingar. Stockliolm, 1876). (48) Joh. Muller. Glatter Haie des Aristoteles und ùber die Verschiedenheiten unter den HaifiscUen und Rochen in der Entwicklung des Eies. Berlin, 1840. (49) S. L. ScHKNK. Die Eier von Raja quadrimaculaia iniierhalb dor Eileiter {Sitz dei^ k. Akad. Wien, LXXIII. IS73). (50) A. ScHULTZ. Zur Eniwicklungsgeschichte des Selachiereis [Archiv fur mickr. Annt., XI. 1875). (51) Alex. ScHULTZ. Beitrag zur Entwicklungsgeschichte d. Knorpelfische {Archiv. fur. mikr Anat., XIII. 1877). (52) C. Semper. Die Stammesverwandschaft d. Wirbelthiere u. Wirbellosen (Arfjeit. a. d. zool.-zoot. Institut Wûrzhurg, II. 1875). (53) C. Semper. Das Urogenitalsystem d. Plagiostomen, etc. (Arbeit. a. d. zool.-zoot. Instit. Wiirz/jurg, II. 1875). (54) Wyman. Observations on the Development of Raja bâtis [Memoirs of the Ame- rican Academy of Arts and Scieyices, IX. 18G4). CllAlMTKE IV TËLÉOSTÉENS Les œufs de la plupart des Téléostéens sont pondus avant la lécon- dalion, mais quelques formes sont vivipares, comme le Blennius l'icipams par exemple. Il n'est pas rare que ces Poissons portent leurs œufs avec eux, mais cette opération est, à quelques exceptions près, effectuée par le mâle. Chez le S/jnc/nat/nts, les œufs sont logés dans une poche in- cubalrice du mile située en arrière de l'anus. Parmi les Siluroïdes, le mâle porte quelquefois les œufs dans la gorge au-dessus des fentes branchiales ; VOstegeniosus mililarisy VAn'us falcarius et VArius fîssus présentent cette singulière particularité. L'œuf lorsqu'il est pondu est d'ordinaire entouré d'une zona radiata seulement, bien qu'il existe quelquefois en outre une membrane vitelline comme chez le Hareng. Il est, dans la plupart des cas, formé d'une masse vitelline centrale qui peut être composée d'une seule grosse sphère vitelline ou de sphérules distinctes; la masse vitelline est d'ordinaire enveloppée d'une couche protoplasmique granuleuse qui est particu- lièrement épaissie à l'un des pôles pour former le disque germinatif. Dans l'œuf du Hareng, le disque germinatif se constitue, comme chez beaucoup de Crustacés, à la fécondation, le proloplasma qui était auparavant répandu dans toute la masse de l'œuf se rassemblant au pôle germinatif et à la périphérie. La fécondation est externe, et elle est accompagnée d'une contiai^- tion du vitellus de sorte qu'il se forme entre le vitellus et la zone ra- diata un vide qui se remplit de liquide. Les particularités du développement de l'œuf des Téléostéens secom- prendrontaisémenten leregardantcomme un œuf d'Elasmobranche de dimensions très réduites. Il semble d'ailleurs très probable que les Téléostéens soient en réalité dérivés d'un type de Poissons à œuf beaucoup plus gros. L'occurrence d'une segmentation mésoblasti(iU(! ([uoique les (pufs soient d'ordinaire plus petits (jue ceux des Amphi- biens, de l' l'esturgeon, etc., où la segmentation est totale aussi bien que l'état solide à l'origine d'un grand nombre d'organes^ reçoit son ex[)li- cation la plus plausible dans cette hypothèse. La proportion (In discpu; germinatif à l'dnif entier varie considéra- SEGMENTATION. 6^ blement. Dans les œufs très petits tels que celui du Hareng, le disque peut constituer jusqu'au cinquième du volume total, La segmentalioTi qui est précédée par des mouvements actifs du disque germinatif est mésoi)lasLique. U n'y a rien de bien particulier à noter dans ses traits généraux, mais, tandis que dans les gros œufs, comme ceux du Saumon, les premiers sillons pénètrent seulement jus- qu'à une certaine profondeur dans le disque germinatif, dans les petits d'ufs, comme ceux du Hareng, ils s'étendent dans toute l'épaisseur du disque. Pendant la segmentation, la dimension du blastoderme aug- mente considérablement. Dans les spécimens durcis, une petite cavité peut exister entre les sphères de segmentation à tout stade précoce, mais c'e-t probablement une production artificielle, et en tout cas elle n'a rien à faire avec la véritable cavité de segmentation qui n'apparaît que quand la segmen- tation est presque achevée. La couche péiiphérique de matière granu- leuse en continuité avec le disque germinatif ne subit pas la division, mais elle s'épaissit d'une manière particulière [iendant la segmentation puis pénètre sous le bord du blastoderme, et tout en restant plus épaisse dans cette région, s'étend peu à peu en dedans de façon à former une couche sous-blastodermi(iue continue. Dans cette couche, il apparaît des noyaux qui sont équivalents àceux de l'œuf des Elamosbranclies. Un grand nombre de ces noyaux se montrent souvent simultanément i^Van Beneden, n" 60\ et on les considère d'ordinaire comme formés spontanément, quoique ce fait soit encore douteux (I). Des portions du protoplasma s'isolent autour de ces noyaux, et il se forme ainsi des cellules qui pénètrent dans le blastoderme et ont à peu près le môme rôle que les cellules homologues de l'œuf des Elasmobranches. Pendant les stades plus avancés de la segmentation, une extrémité du blasioderme s'épaissit et forme le renflement embryonnaire, et il apparaît entre le blastoderme et le vitelhis une cavité située excentri- quement près de la portion non embryonnaire du blastoderme. Cette cavité est la véritable cavité de segmentation. La cavité et le renfle- ment embryonnaire sont lun et l'autre représentés en coupe dans les figures 38, A et B. ' Cliez le Leuciscus rutllus^ Bambeke dcciit une cavilc comme apparaissant au milieu du blastoderme pendant les stades avancés de la segrnenlation. iVaprcs ses figures, on pourrait supposer que celle cavilé est équivalente à la cavilé de segmentation d(!s Élasinobranclie-; à sa première condilion, niais IJainbekt; dit qu'elle disparaît et qu'elle n'a pjis de r'appoits avec la véritable ca\ité de segmentation, li.imbeke et d'autres oiisei'Viileiu's n'ont pu rectii- naître les liomologies delacuviic de segmentation des Teléostéens a\ ec celle des Élusmobranclies, des Ampbibieus, etc. (1) Voy. t. I. p. 07. Balfour. — Embryologie. II. — o (i6 TÉLÉOSTÉE.NS. Après l'appariliitu de la cavilé de sogmenlation, la |)nrli(in du blas- toderme qui en fornu' le Ujil s'amineil, desoiUMiue le blastodernii' Imil entier consiste en un bord épais>i pailieulièienieul saillant en un point qui l'orme le rendenient enibi yunnaire et une portion centrale plus mince. Les premiers changements qui suivent délerniineul la dillé- renciation des feuillets embryonnaires et l'extension ra])ide du blas- toderme autour du vitellus, accompagnée par une diminution dans son épaisseur. La première différenciation des feuillets consiste en ce qu'une seule v. -Wf Fig. 38. — Coii|ies longitudinales du lilastodcrme do la Tiiiile à dos stades peu a\ancés du déxeloppenient (*j. rangée de cellules ;\ la 'surface du blastoderme se sépare nettement en une couche spéciale (fig. 38, A, c/j) qui ne constitue cependant pas l'épiblaste tout entier nuiis seulement une faible partie de ce feuillet qui sera appelée la Jiune rpidri-niir/ut' (lame cornée des auteurs). L'épi- blaste achève de se difféiencier par la division des cellules du bord épaissi du blastoderme en deux couches (tig. 38, B). La couche supé- rieure constitue l'épiblaste divisé lui-mC'me en deux lames, la lame épidermique externe déjà mentionnée et une lame interne appelée lanic ]]('rvcusc formée de plusieurs rangées de cellules disposées verti- calement. D'après le témoignage unanime des observateurs, le toit de la cavité de segmentation est formé de cellules épiblastiques seulement. La couche inférieure du bord épaissi du blasloilerme est épaisse de plusieui's rangées de cellules et ( orrespond aux cellules du feuillet pro- fond ou hypohlasle ijrimilifdes Élasmobranches. Elle est en continuité au bord du blastoilerme avec la lame nerveuse de l'épiblaste. Dans les |)lus petits (eul's des Téléostéens, il se forme avant la dill'é- reuriation du blastoderme en épiblaste et cellules du l'euillel proldinl uni' couche compU'te de cellules autoiu" des noyaux de la couche gra- nuleuse soiis-jaeente au blastuderme. (iClte coiu-lie est l'hyijoblasle et dans (•('> iurnics les crlliilcs du feuilli'l prolnud du blasloilmut^ sont (*) A, ù la fin de- la si-f^montalion. — B. après la diiïérennation d'S fouilluts genninatifs. — ep\ couche épidcnni<|uo de l'épildaslc. — s.c, cavilé do scgim-ntation. FOU M AI ION DES FliUll.LKTS. G7 décrites comme formant le mésoblaste seulement. Dans les gros œufs (les Tcléosléens, tels que ceux des Salmonidés, l'hypoblaste, comme chez les Klasmobranches, paraît n'ôlre que partiellement forme parles noyaux de la couche granuleuse. Dans ces formes cependant comme dans les petits œufs de Téléosléens et chez les Élasmobranches, les cel- lules dérivées de la couche granuleuse forment à la cavité de segmenta- lion un plancher cellulaire plus ou moins complet. La cavité de seg- mentation vient ainsi à être comprise entre un plancher hypoblastique et un toit épiblastique épais de plusieurs couches de cellules. Elle s'o- blitère peu après l'apparition de la plaque médullaire. Vers la période oii les trois feuillcls sont constitués, le renflement embryonnaire prend unefor- wc rjt' me de bouclier((ig. iO, A). En arrière il se termine en une protubérance caudale (^s) ho- mologue à la paire de pro- tubérances caudales des Élas- mobranches. L'homologue du sillon médullaire apparaît bientôt couinie un sillon peu profond sur la ligne axiale du bouclier. Après ces change- ments il s'efÎL'ctue dans les feuillets embi'yonnaires une série de différenciations suc- cessives qui conduisent à l'établissement des organes définis. Ces changements sont beaucoup plus difficiles à sui- vre chez les Téléostéens que chez les Élasmobranches, en partie à cause de la simili- tude des cellules des diffé- rents feuillets, et en partie à cause de la solidité primitive de tous les organes. Les premiers changements dont l'épiblasle est le siège donnent naissance au système nerveux central. L'épiblaste, consistant en lames nerveuse et épidermique indiquées plus haut, s'épaissit le A- .5?«' r^^' Sa. /'.'/ Fig. 39. — Deux cou|u;s traiisvcM'salos ilo Tenibryon de Syngiiathus (d"après Culbcriii) (*). (*) A, stailu plus jpuno a\aiit l'établissement définitif de la notocliorde. — B, stade plus avancé. La couche épidermique de réi)iblastc est figurée en noir. ep. couche épidermique de répiblaste. — me, cordon neural. — /ly, hypoblaste. — me, méioblaste. — ch, notochorde. 68 TÉLÉOSTÉENS. long (Je l'axe tK- l'eiiiljr\ un eHornie nne carène saillante inlerieuremenL dans le vilellus; le développement de celte carène dans la partie anté- rieure de renihryon est si gi'and qu'il indue sur la forme du corps tout entier et fait (pie le contour de la surface adjacente au vitellus forme un liouricU't moulé sur la carène (''i)il)lasii([iu' (^lig. 39, A et B). Le silldu uKMiullaire peu accuse suit la ligne dorsale de la carène épihlas- lique, et d'après (ialberla (n" Gl) la carène est foimée parle plissement des deux côtés de la couche épiblastique piimiliv(>nu'ut uniforme. La carène s'isole peu à peu de l'épiblaste superficiel et forme au-dessous de lui un c(i7'don soli'le. Plus tard, il apparaît dans ce cordon un canal mé- dian en forme de fente qui constitue le canal central de l'axe cérébro- spinal. Le trait particulier qui caractérise la formaliun du système nerveux central chez les ïéléosléens consiste en ce qu'il n'est pas Ibrmé par la soudure de replis limitant le sillon médullaire en un canal, mais par la séparation au-dessous du sillon médullaire d'un cordon épiblastique solide dans lequel se forme plus tard le canal cen- tral. Didéreutes explications ont été proposées à i-etle différence si frap|)ante entre les Téléosléens auxquels il faut joindre le Lépidostée et la Lamproie, et les autres Vertébrés. La vérité à ce sujet me paraît se trouver entre les ex[)licatious de Gr»tte et de Calberli. Le sillon super- liciel représente en partie le sillon médullaire, mais la fermeture du sillon est représentée par le plissement des ])arlies latérales de la plaque épiblastique pour former la carène médullaire. Telle est rexplitalion entière d'après (îulle, mais selon ("a]l)crla, chez le Svugnalhe et le Saumon lu lame opidermiqiie de l'opiblasle s'enfonce dans la carène en une double couche exactement comme s'il y avait eu un plissement réel. Celte disposition de la lame épidernuque est représentée dans la figure 39, A, où elle commence à pénétrer dans la carène et à uu stade plus avancé dans la lignre :i9, B, où la carène a atteint sa plus grande prul'oiuleur. Golte soutient (pie les descriptions de Calberia ne sont pas dignes de con- fiance, et jen'ai pn moi-même les confirmer, soit pour les Téléosléens, soit pour ie Lépidostée ; mais si elles pouvai(;nl être acceptées, la diiïéreuce dans la formation du canal médullaire entre les Téléosléens elles autres Verléhic- deviendrai! tout à fait sans iinporlance et . consisterait simplement en ce que lu gouttière médidlaire ouverte d'ordin;iire, est oblitérée chez les Téléosléens dans sa partie interne par la réunion des deux parois. Les deux lames de l'opililasle prendraient ainsi part à la formaliou du système nerveux cen- lial, la Iain(' ('pid('rmi(pie donnant naissance aux cellules épitliéliales qui re\LHenl le canal centi'al et la lame neiMMisc an \éiital)le tissu nerveux. La séparation du système nerveux solide de l'épiblaste est relative- ment très tardive, etavant qu'elle iies(dt achevée, les iiremières tracs des fosseltes auditives, des vésicules opli(iues et des fossettes olfactives sont visibles. La hjsseitc auditive apparaît comme un épaississemcnt solide de la lame nerveuse de l'épibhibte ù son point d'union avec la FOUMATION DKS FEUILLETS. 09 curèno médulhiirc, et les vésicules opliiines naissent comme des pro- longements solides d'une partie de la carène elle-môme. Les fossettes olfaclives sont simplement indiquées par des épaississements de la lame nerveuse de l'épiblaste. A ce stade précoce, tous les organes des sens spéciaux sont altaclu's à une couche en coiiliiiuilé avec le syslonie nerveux ceiiti-al ou en faisant partie, ce quia conduit Golte (n° 63) à parler d'une plaque des sens spéciaux appartenant au système nerveux central et non à la peau, d'où dériveraient tous les organes des sens spéciaux, et à conclure qu'une lioniologie sé- riale existe entre ces organes dans leur développement. La comparaison des Téléostéeiis et des autres formes ne permet pas de soutenir cette vue ; niûnie cliez les Téléostéens, les rudiments auditifs et olfactifs naissent plutôt de l'épiblaste sur les côtés du cerveau que du cerveau lui-même, tandis que les vésicules optiques dérivent dès dahord directement de la carène médul- laire et sont par conséquent en rapport avec le système nerveux central plu- tôt qu'avec l'épiblaste superficiel. A un stade un peu plus avancé les con- nexions différentes des deux groupes d'organes sensoriels sont montrées d'une manière concluante par le fait que, lorsque le système nerveux central se sépare de l'épiblaste, les vésicules optiques restent attachées au premier, tandis que les vésicules auditives et olfactives sont en continuité avec le dernier. Après sa séparation du système nerveux central, le reslo de l'épi- blaste donne naissance à la peau, etc., et très probablement la lame épidermique se développe en la couche externe ou cornée del'épiderme et la lame nerveuse en la couche muqueuse. Les parties des organes des sens spéciaux qui dérivent de l'épiblaste sont formées par la lame nerveuse. Dans la Truite (OEUacher, n" 7:2), les deux lames se con- tinuent sur le sac vitellin, mais chez le Clupeus et le GaslerosteuSy la lame épidermique a seule cette extension. D'après Golte, la distinc- tion entre les deux lames disparaît dans les stades embryonnaires avancés. Quoiqu'il soit parfaitement établi que le mésoblaste dérive de l'in- férieure des deux couches du rebord terminal épaissi de l'embryon, il n'est cependant pas entièrement certain s'il forme une couche conti- nue entre l'épiblaste et l'hypoblaste ou deux niasses latérales comme chez les Élasmobranches. La plupart des observateurs soutiennent la première opinion tandis que Calberla est porté à adoplerla seconde. Sur la ligne médiane de l'embryon, au-dessous du sillon médullaire, il y a incontestablement dès l'origine certaines cellules qui doivent donner naissance à la notochorde ; c'est la nature de ces cellules qui est douteuse. Elles sont certainement à l'origine très incomplètement séparées du mésoblaste des deux côtés, et Calberla trouve également qu'il n'y a pas de ligne de démarcation bien nette entre elles et l'hypoblaste secon- daire (fîg. 39, A). Quelle que puisse être l'origine de la notochorde, 70 T£LI':0SiEl-:NS. le mésoblasle forme I)icnlùl doux phuiuos laléiales, une de chaque côlé du corps, entre lesiiuc'llos est siluéc lanolochorde (lig. 31), B). La destinée générale des ilenx phujues niésoblasliipies est la mOnie (pie ehez les Elasuidl)! anches. Elles sont d'alxinl solides et ne ninulreiil que re- lativement tard la division en lames somatique et splanchnicine avec cavité générale interposée. I.a portion dorsale des plaques se divise en segments transversaux dans la région dn tronc, et- donne «linsi naissance aux somites mésohlasliques qui forment les jîla- qucs musculaires et les parties périchordales de la colonne verté- brale. La portion ventrale ou externe reste non segmentée. La cavité de la portion ventrale devient la cavité générale permanente. Elle se cjv.). Lorscjue KOn.MATiON IIKS l'KUlLLETS. 71 l'extrémité de la qnoiic de renil)ryoii se sépare du vitellns, la vési- cule post-anale s'alrophie (1). (1) La féconiiation et l(;s prcmiors l)lll'nom^nes du (lé\elnpppmcnt do l'œuf de quel- ques '['t'-léost écris maiins; Scoi/,œ>ifi, Julis, C>r7iiln/jrus, Ile/ia^si, Fieras/')'?', SijiKjiia- thiis. Cliipea, ont été étudiés récemment jiar (;. K. llolfinann ('). Au monn'nt de la maturité de l'œuf clicz les Scorpœna, Jutis ai Crenilalirus,\a. vési- cule gei'minative se rapproche de la péripliérii', sa membrane s'amincit et diS[)aiaU. Les taches ^erminatives augmentent de numbiv; et se dissolvent dans le liquide de la vésicule. Celle-ci ne tarde jias à disparaître. A l'endroit de cette dis|iarition on voit se former un corps fusiforme et uu amphiastei-, qui se divisent en deux. La moitié cen- ti'ule devient un pronucléus feuielle, la moitié périphérique donne naissance à un glo- bule polaire uniqui^ (jui est ex|Ujlsé par le micro|)jle de l'œuf. L'expulsion du globule polaire n'a lieu ([u'après la pénétration d'un spermatozi ïde dans l'œuf; le globule po- laire vient boucher l'orifice interne du micropyle et empêcher d'autres spermatozoïdes d'entrer. Bientôt après TeiUrtSe du spermatozoïde, on voit, au-dessous du micropyle, le pro- nucléus femelle et le pronucléus mâle, entourés chacun d'un aster, aller ;\ la rencon- tre l'un de l'autre, &e fusioner et former le premier noyau de segmentation. Celui-ci s'entoure d'un aster, devient fusiforme et se divise en deux nouveaux noyaux situés l'un su-dessous de l'autre dans l'axe de l'œuf. L'apparition de ces deux noyaux dé- termine la division du germe en deux parties : l'une sujiérieure, l'archiblaste, l'autre inférieure, renfermant la couche corticale et le vitellns, c'est le parablaste. L'archiblaste seul se segmente pour constituer le geruie, le parablaste ne présente qu'une division de noyaux. Au début la segmentation des noyaux du parablaste marche parallèlement à celle des noyaux de l'archiblaste. Le parablaste ne prend jamais part à la formation des feuillets embryonnaires. Il éla- bore les principes nutritifs du vit(;llus et les transforme en une substance assimilable pour les cellules de l'archiblaste; il joue le rôle de sang provisoire. La seconde partie du travail d'Hofl'mann relative à l'évolution des feuillets embryon- naires n'a pas encore paru; l'auteur annonce seulement que, d'après ses recherches, la corde dorsale chez les poissons osseux vient de l'hypoblaste. Hennegiiy qui a récemment étudié le développement de la Truite, n'a jamais pu ob- server les phénomènes qui accompagiu-nt la maturation et la fécondation de l'œuf chez ce Poisson. La vésicule germinative disparaît sans laisser de traces pendant le temps très court (|ue l'œuf met à être expulsé de l'ovisac. La description donnée par OEIIacher qui prétend avoir vu la vésicule germinative venir s'ouvrir et s'étaler à la surface du germe, sur des œufs pondus et même fécondés paraît être dénuée de fon- dement. Les noyaux du parablaste n'apparaissent chez la Truite,' que lorsque le germe est déj;\ segmenté en un assez grand nombre de sphères. Ces noyaux se multiplient par division en présentant des figures karyokinétiques. Autour d'un certain nombre de noyaux du parablaste s'organisent des cellules qui viennent s'ajouter aux cellules du germe ; cette formation cellulaire cesse lorsque le germe commence à s'étaler à, la sur- face du vitellns. Les recherches d'Henneguy confirment en grande partie celles deGôtte. Lorsqu'appa- raît le premier rudiment embryonnaire, le germe .est constitué par une couche forinée d'une seule rangée de cellules, la lame cornée ou épidermique, et d'une couche pluri- cellulaire, l'ectoderme (lame nerveuse) formant le toit de la cavité germinative. L'ec- toderme s'infléchit au pourtour du disque germinatif vers le vitellns et pénètre dans la cavité germinative pour former reutoderme primaire. La lame cornée ne prend pas pan à cette réflexion. Le système nerveux apparaît comme un simple épaississement de l'ectoderme, au- dessous de la lame cornée qui ne présente aucune trace de l'invagination dont parle Calberla. La notochorde et le mésoblaste se difTerencient simultanément aux dépens de l'hypoblaste primaire d'arrière en avant; la partie nou ditférenciée de ce dernier feuillet est l'hypoblaste secondaire. Dans le bourgeon caudal les trois feuillets sontcon- (•) C. K. IIoFFMA^x, Zur octogenie der KnocheiifiscUen. Âmsterd;im, 1881. 72 TÉLÉOSTÉENS. Développement général de l'embryon. — L'allonlion a déjà été appe- lée sur le fait que l'embryon apparaît d'abord comme unépaississement du bord du blastoderme qui prend bientôt une forme de bouclier (fig. 40, A). L'extréniilé postérieure de l'embryon qui occupe le bord du blastoderme est un peu saillante et forme la protubérance caudale {Is). L'axe de l'embryon est marqué d'un sillon peu pi'ofond. /M^ eu Fig. 4(1. — Trdis stades liu (luvi-loppemCMl du Saumon (d ajircs (lis) (*). Le corps s'allonge ensuite rapidement, et en même temps se rétrécit notablementpendantque le sillon axial s'atténue etdisparaîl.La portion antérieure proportionnellement très considérable d'abord se distingue bientotcomme la région cépbali(]ue (fig. 40, B.). Le cordon médullaire se divise de très bonne beure dans cette région en trois lobes mal séparés représentant 1(> cerveau antérieur, le cerveau moyen et le cerveau postérieur; l'antérieur est le plus petit de ces lobes. C/est à Inique sont rattacbées les vésicules optiques (oc), solides d'abord, qui sont repoussées en arrière dans la légion du cerveau moyen. Le tronc s'accroît de la manière ordinaire par l'addition en arrière de nouveaux somites. Lorsque le vitellus est complètement enveloppé par le blastoderme, la queue s'en sépare par un repli ; il en est de même pour Te.xl rémité antérieure de l'embryon. L'extrémité libre de la (pieue de l'embryon continue à s'allonger, restant cependant inliiniMuenl appli(iuée contre fondus et ils commencent à se difTér''ncic'r au-dessus du |U)int dû a|)pai-;i]t une vési- cule, qui est l'analoRue de celle que Kuplïer a découverte clie^ rr.|iiiioclie (voy. p. 70). Le canal niédulliiirc! se forme, comme l'ont vu Scliapiinpi'i- et A\'(ùl, par une séjiara- lion des cellules centrales d(i 1 axe nerveux, et non pnr une liquéfaction de ces cellules, comme l'admet CEIlaclier (^A'o/e communiquée par M. He/megny). (') '*! protubérance caudale. — ait.v, vésicule auditive. — or, vésicule optique. — cf, rudiment cé- rébral. — mb. cerveau moyen. — cb, cervelet. — md, moelle allongée. — »i.«o, somitc mésoblastique.. /,■;/ , Fig. 41. — Vue d'un uiiibiyon avancé de Hareng dans l'œuf (d'après Kupller) (*). DÉVELOPPEMENT GÉNÉIIAL DE L'EMBRYON. 73 le sac vitellin autour duquel elle s'euroulc plus ou moius suivant l'espèce (lig. 41). L'accroissement général de l'embryon pendant les stades ultérieurs présente quelques traits dignes d'inté- rêt. La lête est remarquable à cause du peu d'importance apparente delà flexion crânienne. Cela est probablement dû au développement tardif des liémisphères cérébraux. La flexion du plancher du cerveau est cependant aussi considé- rable chez les Téléostéens que dans les autres types. Les fentes branchiales so développent d'avant en arrière. La pre- mière est la fente hyo-mandibulaire en arrière de laquelle sont la l'ente hyo- branchiale et quatre fentes branchiales. En même temps que les fentes, se développent les arcs branchiaux. Les arcs post-oraux formés sont les arcs mandibulaire et hyo'ïde et les cinq arcs branchiaux. Chez le Saumon, tous apparaissent avant réclusion. La première fente se ferme de très bonne heure (vers le temps de réclosion chez le Saumon), et vers la même période il apparaît sur l'arc hyo'idien un repli membraneux qui peu à peu s'étend en arrière au- dessus des arcs suivants et donne naissance à lopercule. 11 apparaît chez le Saumon peu avant l'éclosion des dou- bles rangées de papilles sur les quatre arcs antérieurs en arrière de rhyo'îde. Ce sont les rudiments des branchies. Ils atteignent une longueur considérable avant d'être re- couverts par la membrane operculaire. Chez le Cobiiis (Gutte, n"64), ils se montrent chez les jeunes larves comme des prolon- gements filiformes équivalents aux branchies externes des Élasmo- branches. Les extrémités de ces prolongements s'atrophient pendant que les portions basilaires deviennent les lamelles branchiales per- manentes. La figure 42 montre les relations générales des fentes après la fermeture de la fente hyo-mandibulaire. ig. 1:!. — ■ Vue diaf;rLiniinaluiiie de la lete tl'uii embryon de Téléostéen avec les troncs vasculaires primitifs (emprunté à Gegenbaur) (**). (*) oc. œil. — ht. cœur. — liijv, vésicule post-anale. — ch, notochordc. (**) 0, oreillette. — v, ventricule. — abr, artère branchiale. — c', carotide. — aj , aorte. — s, fentes branchiales. — sw, sinus veineux. — de, canal de Cuvier. — ». fossette nasale. ■74 TELEOSTEENS. F.a vessie nataloire sedcveloppe'commeuii diveilicule dorsal du tube digrstil' très peu en avant du foie. Klle s'insinue entre les deux lames du méscnicre dans lequel elle s'étend en arrière. Klle parait, chez le Saumon, la Carpe et d'autres types, ss développer un peu à droite de la ligne médiane dorsale, mais il est assez douteux que ce fait ait quelque signiQcation spéciale. Chez le Saumon et la Truite, elle se forme beaucoup plus tard que le foie, mais d'après Von Baer les deux apparaissent à peu près en même temps cliez la Carpe. L'absence de conduit piieiimali(iue chez les IMiysoclisles est due à une alropliie post-larvaire. I.a réyion de l'estomac se réduit presque à rien chez la larve. L'œsopIiap;e devient solide comme celui des Klasmobranches et reste ainsi longtemps après l'éclosion. Le foie, au premier stade auquel je l'ai observé chez les Truites {-11 jours après la fécondation), est un diverticule ventral solide de l'intestin (jui dans la région du foie est lui-môme dépourvu de lumière. Le système excréteur commence parla constitution d'un canal sogmenlaire formé par une constriction de la paroi de la cavité péritonéulc. L'extrémité 'antérieure reste ouverte dans la cavité générale et forme un pronopliros. Sur le côté interne et en face de cet orifice, il se développe un glomérule et la partie de la cavité générale qui contient le glomérule et l'orifice du proné- phros s'isole du reste de la cavité générale et forme une capsule de Malpiglii complètement close. Le mésonéphros (corps de Wold") se développe tardivement. Les nageoires impaires apparaissent comme de simples replis du tégument sur les lignes dorsale et ventrale en continuité l'un avec l'autre autour de rexirémilé de la queue. Le repli ventral se teriTiine en avant à l'anus. Les nageoires dorsales et ventrales se développent de ce repli par une hypertrophie locale. La nageoire caudale (1) cependant suhit une métanu)rphose plus compliquée. Ses côtés dorsal et ventral sont d'abord symétriques ou à peu \)vbs par rapport ;\ l'extrémité posté- rieure de la nolochorde. (iCtte syméti'ie ne persiste pas longtemps, mais bientôt la partie ventrale de la nageoire avec ses rayons se déve- loppe beaucoup plus que la partie dorsale, et en môme temps la ' partie postérieure de la notochorde se relève vers le côté dorsal. Dans quelques cas, comme chez le Gadiis, le Saumon, l'apparition simultanée d'une série de rayons dans la nageoire sur les côtés dorsal et ventral de la notochorde l'ail que la symétrie extérieure de la queue n'est pas altérée de cette maniéi'e. Dans la plupart des cas, il est loin d'en être ainsi. Chez le Turbot, (pii peut servir de type, la symétrie primitive est bientôt détruite par l'apparition de rayons sur le côté ventral de la ! nageoire. La région ofi ils se développent forme bientôt un lobe, et la (1) Outre le mémoire d'Al. Agassiz (t\° 55), voy. les mémoires de Huxley, KoUiker, Vogt, etc. DÉVELOPPEMENT GÉNÉllAL DE I/EMBRYON. 75 queue devient extérieurement hétérocerque (fig. 43, A), Le lobe ventral avec ses rayons continue à devenir plus proéminent et fait que la queue devient bilobée (fig. 43, B), étant composée d'un lobe dorsal embryonnaire sans rayons (c) qui contient la notochorde et d'un lobe ventral avec rayons qui for- mera la nageoire caudale perma- nente. A cet état, la nageoire cau- dale ressemble à la forme ordi- naire chez les Elasmobranches ou davantage encore à celle de cer- tains Ganoïdes comme l'Estur- geon. Le lobe ventral continue à se développer et dépasse bientôt le lobe dorsal qui peu à peu s'a- trophie avec la notochorde qu'il contient et finit par disparaître laissant à peine une trace sur le côté dorsal de la queue (fig. 43, C, C-). En même temps, les rayons du lobe ventral deviennent peu à peu parallèles à l'axe du corps, et ce lobe avec quelques rayons acces- soires dorsaux et ventraux sup- portés par les apophyses Jieurales et hœmales forme la nageoire caudale permanente qui, quoique réellement asymétrique, prend une forme extérieurement symétrique. L'extrémité relevée de la notochorde qui se continue originellement dans le lobe dorsal primitif, s'entoure d'un os non divisé en vertèbres séparées qui forme l'urostyle {u). Les apophyses hfcmales qui lui appartiennent sont représentées par deux masses cartilagineuses qui s'ossifient plus tard formant les os hypuraux et supportant les rayons primaires de la queue (fig. 4 i, f). Les derniers changements de la noto- chorde et de l'urostyle sont très variables dans les différents types de Téléostéens. On peut décrire les ïéléostéens comme passant par un stade Elasmobranche ou un stade analogue à celui de la plupart des Ganoïdes pré-jurassiques ou de l'Esturgeon pour ce qui concerne leur nageoire caudale. Les nageoires paires antérieures apparaissent avant les postérieures, (*) A, staJe où l:i nageoire caudale permanente commcnre à se montrer comme un élargissement de la nageoire caudule embryonnaire. B, stade ganoide dans lequel il existe une véritable queue hétérocerque. C, stade où la nageoire caudale embryonnaire est presque complètement atrophiée. — c, nageoire caudale embryonnaire. — f, nageoire caudale permanente. — n, notochorde. — u, urostyle. rig. i3. — Trois stades du développement de la queue du Turbot (d'après Agassiz) (*). 76 TÉLÉOSTFiENS. et il ne paraît pas y avoir, romine chez les Élasmobranches, d'indi- cations de leur appaiition comme parties d'une nageoire latérale continue. La plupart des Poissons osseux présentent des changemonts post-embryon- naires plusou moins considérables dont les plus remarquables sont ceux subis parles Plenroneclides (1 ). Ces Poissons qui, à l'étal adulte ou lies yeux asyinétri- ({uemenf placés sur un même côté de la tôle sortent de l'œuf semblables aux Téléostéens normaux. Dans la plupart des cas, comme ils avancent en âge, l'œil du côté qui en est dépourvu à l'état adulte se déplace un peu en avant, puis tourne peu à peu autour du côté dorsal de la léte jusqu'à ce qu'enfin il vienne à être situé sur le même côté que l'autre œil. Durant ce processus, l'œil en voie de déplacement, reste toujours snpeiliciel et continue à fonctionner et lorsque les deux sont du même côté de la tête, le côté du corps qui est dé- pourvu d'organe de vision perd ses cellules pigmentaires et devient incolore. I.a nageoire dorsale après la rotation de l'œil s'étend en avant au delà du niveau des yeux. Dans le genre Phigiisin (Sieensirup, Agassiz, n° ijO), la nageoire dorsale prend son extension antérieure avant le déplacement de l'œil (l'œil droit dans cette forme), ce qui détermine quelques modifications dans lepliénomène. L'œil en se déplaçant s'enfonce graduellement dans les tissus de la lôte, à la base de la nageoire au-dessus de l'os frontal, et dans ce processus le large orifice originel de l'orbite est très réduit. Bientôt un nouvel orifice se forme sur le côté opposé (gauche) de la nageoire dorsale, de sorte que l'orbite a deux ori- fices extérieurs, un du côLé gauche et un du côté droit. L'orifice droit originel s'atrophie bientôt et l'œil traverse les tissus à la base de la nageoire dorsale pour se placer tout à fait sur le côté gauche. L'œil qui se déplace est tantôl le droit, tantôt le gauche, suivant les espèces. Le caractère le plus remarquable sous lequel les jeunes d'un grand nombre de Téléostéens dill'èrent des adultes est la possession d'épines provisoires, très souvent formées par des saillies osseuses dont les intervalles sont remplis chez l'adulte. Ces saillies, comme l'a suggéré Gunlher, sont probablement d'acquisition secondaire connue les é|)ines de la Zoé des Crustacés larvaires et destinées à la défense. Les dimensions du sac vitellin diffèrent considérablement dans les différents types des Téléostéens. Selon qu'il est enfermé dans les parois du corps ou qu'il forme un appendice ventral distinct, Von Haer l'appelle sac vitellin interne ou externe. D'après Von Daer le sac vitellin lesle en communication avec l'intestin immédiatement en arriére du foie ; d'après Lereboulet au contraire il y a un pédicule vitellin qui s'ouvre entre l'estomac et le foie et persiste jusqu'à bi résorption du sac vitellin. Mes propres observations sur le Saumon et la Truite ne condrmonl entièrement ni l'une ni l'autre de ces opinions. Autant que j'ai pu m'en assurer toute communication entre le sac vitellin et le tube digestif disparait de très bonne heure. Chez la Truite, la communication est (I) Voy. Agassiz (n" 50) et Stocnslrui), Mulm. BIULIO(ilt.\l>llll!:. 77 interrompue avant l'éclosion, et chez le Saumon récemment éclos, je ne puis trouver aucune trace de pédoiicule vitcllin. La résorption du vilellus sem- blerait par conséquent être entièrement ellectuéc par les vaisseaux sanguins. Le sac vitellin persiste longtemps après l'éclosion et est peu à peu résorbé. Pendant les stades qui précèdent immédiatement l'éclosion ou qui la suivent de près, le mésoblaste du sac vitellin présente un riche développement vasculaire {Cj/prinus). Le sang est d'abord con- tenu dans des espaces lacunaires, mais se limite ensuite à des canaux défmis. Quant à ses relations exactes avec le système vasculaire de l'embryon, de nouvelles observations semblent nécessaires. La description suivante est donnée par Ratlike^'n» 72) et LerebouUet (n° 7J). D'abord une veine sous-intestinale (voy. le cliapitre consacré à la circulation) ilébouche dans les lacunes du sac vitellin, et le sang de ces lacunes est ramené directement au cœur. Plus tard, lorsque le foie est développé la veine sous-intestinale se divise en capillaires dans le foie, d'où elle passe dans le sac vitellin et de là au cœur. Une artère qui naît de l'aorte pénètre dans le foie et s'y divise en capillaires en continuité avec ceux du sac vitellin. Ce vais- seau est peut-être l'équivalent de l'artère qui se rend au sac vitellin chez les Élasmobranches, mais il semble possible qu'il y ait quelques erreurs dans cette description. (55) A. Agassiz. On tlie young stages of some Osseoiis Fislies. I. Development of tlie Ta\\.{Proceecii)igs of (hc American Aadenvj of Arts aiid Sciences. ^All. Présenté le 11 Oct 1877.) (56) A. Agassiz. II Development of tlie Floiindei-s. {Proceedings of the American Acad. of Arts and ScincfS, XIV. Présenté en juin 1878.) (57) K. E. V. Baer. UiUersuchungen ûber die Entwicklungsgeschic/de der Fische. Leipzig. 1835. (58) Cil. van Hambeke. Premiers effets de la fécondation sur les œufs des Poissons: sur l'origine et la signification du feuillet miiqneux ou glandulaire chez les j'oissons osseux. (Comptes renias des Séances de l'Académie des Sciences, LXXIV. 1872.) (59) Ch. van Bambeke. Reclierclies sur l'ivnbryologie des Poissons osseux (Mém. cou- ronnés et Mém. de savants étrangers de l'Académie roij. Belgique, XL. 1875). (60) E. V. BiNEDF.N. A contribution to tlie liistory of ilie Embryunic development of Ihe Teleosteans {Quart. J. of Micr. Sci., WUl. 1878). (61) E. Cai.bep.la. Zur Eiilwicklung des Medullarrohres u. d. Cliorda dorsalis d. Te- leoslier u. d. Petromyzoïiten [Morphologisches Jahrbucli, III. 1877). (02) A. GoTTE. Beitiage zur Euivvicklungsgescliiclite der Wirbehliiero [Ardiiv f. mikr Annt., IX. 1873). (6*3) A. GciTTE. Ueber d. Eatwicklung d. Central Nervensystcms der Tcleostier {Archic f. mikr. Anat., XV. 1878). ((i4) A. GoTTE. Enivvick. d. Teleostierkoime (Zoofo^i5c/li(ines aux dépens des cellules vitellines (fig. 44) et jusqu"ap'-ès le complet revOlement des cellules vitellines il n'y a jamais de ligne de démarcali(m nette entre les deux groupes de cellules. Au moment de l'ohliliMalion de la cavité de segmentation, le vitellus tout entier est enl(turé |)ar l'epihlaste. Les cellules vitellines adjacentes à l'orifice du mcsentéron sont les dernières î\ être recouvertes et lorsqu'elles le sont cet orifice constitue le blastopore tout entier. L'epihlaste est formi- d'une seule rangée de cellules columnaires. Le mésohlaste et lanotochorde. — l'endant ci's i)hénomènes, le mé- soblaste se constitue. 11 apparaît, c(jmme chez les Klasmobranclies. sous la forme de deux pla(|ues dérivées de l'hypoblaste primitif (1|. Pendant l'invagination (jni iornie le mésentéron. quelque.s-unes des cellules hy[)oblasliques de cluuiue côté de la couche invaginée devien- nent plus petites et se distinguent en deux plaques mal délimitées (fig. 45, iiis). 11 est diflicile de dire si ces plaques sont entièrement dérivées des cellules invaginées ou sont e/i fiarùe formées directemeni aux dépens des cellules vitellines préexistantes, mais je suis porté à adopter la dernière opinion. l'extension ventrale des plaque.^ mésoblastiques s'effectue incon- testablement aux dépens des cel- lules vitellines. Les plaques mé- soblastiques deviennent bientôt mieux définies et constituent (fig. 46, ms) des formations bien défi- nies, triangulaires en coupe, sur les deux côtés de la ligne médiane. Au moment de la première for- n,.c cA..Mirj>. Fip. 4r>. y- a: 'oiipc ti;in limites du mésoblasle et de l'hypoblaste sont inexactement indi(iuées. (*) me, canul médullaire. — ch, not ichjrde. — al. tube digestif. — ms. plaque mésoblastique. 84 CYGLOSTOMEï dans le cordon neiiial, une l'enle médiane, au centre de l'involution repré- senlanl la gouUii'ie neuiale. I,e canal neural dùliiiiliC est tapissé par les cellules invaginces. Scott (n° 87) confirme enlièrenient Calljerla sur ce point, et, quoique mes propres coupes ne montrent pas ncllement une invo- lulion de la couclie externe de cellules épiblasliques, le témoignage de ces deux observateurs duit sans doute être accepté. Bientôt après l'établissement complet du cordon neural, l'allonge- ment de rcnil)ryon procède avec une grande rapidité. Les figures 48, A,B ^ Fig. 4^. — (Jiialie st.idis du ilé\cl.i|.|ic ni ilii l'p/romi/zoïi (d'ii|ires OwjjuniiIkolV) l^*). et G montrent le processus de cet accroissement. La portion cépliali que (A, c) devient d'abord distincte l'orniant une prt)tul)crance anté- rieure dégagée du vitcllus. A'ers le nioniful où elle se l'oruu', les phuiucs mésol)lasli(iues commencent à se diviser eu somites, mais l'embryon est si oiKU[ue ([ue ce pliénomène ne peut être étudié que sur des coupes. KiculùL après une cavité axiale appai'ait dans le centre du cordon neural de la môme manière ([ue chez les Téléostéens. L'allongementgénéral de l'embryon ccntinue rapidement et, comme le mniiticnl les ligures, rextréinili'" antérieure est appli(iuée contre la face vculiale ou vilellinc (HV Avec l'accroissement de l'embryon, le vilellus se limite entièrement ;\ la partie poslérieui-e. Cette partie est en conséfiuence considérablement dilatée et pourrait aisément être prise pour la tête. La i)osilion du vitellus donne à l'embryon une apparence très singulière. La dilférence apparente entre lui et les '*) c, cxtrùmit- <'ùpli:ili(|iic, — hl, blasloporc. — op. vésicule ciplhiuc. — aii.u, \osiculc audilivo. — rb.C, feules braiiclii.ics. i IIISTOIRE GÉNÉRALE DU DÉVELOPPEMENT. 85 embryons des aulres Poissons sous le rapport de la position du vitellus est due principalement au l'ait que la portion post-anale de la queue ne se développe que tardivement et est toujours petite. L'embryon en s'allongeant s'enroule en spirale dans la coque de l'œuf. Avant l'éclo- sion, les somites mésoblasti(iues sont distinctement marqués (C). L'éclosion a lieu de l.'{ fi 2[ jours après la fécondation, la période variant suivant la température. Pendant que s'effectuent ces changements dans la forme externe de l'embryon, le développement des divers organes fait des progrès considérables. Cela est particulièrement vrai pour la tête. Le cerveau devient distinct delà moelle, les sacs auditifs et les vésicules optiques se développent. La région branchiale du mésentéron se constitue et détermine la dilatation de la partie antérieure du corps et les poches branchiales naissent du pharynx. L'anus se forme et il s'établit égale- ment nn canal neurentérique (Scott). La nature de ces changements et d'autres encore se comprendra mieux après la description de la struc- ture de la larve immédiatement après l'éclosion. La figure -48, D, mon- tre l'apparence générale de la larve à cette période. Le corps est un peu recourbé, l'extrémité postérieure est considérablement dilatée par le vitellus tandis que l'extrémité antérieure est très grêle. Toutes les cellules contiennent encore des particules vitellines qui rendent l'embryon très opaque. La larve exécute seulement des mouvements lents et est incapable de nager. Fin-. 49, — Coupo diagrammatique verticale d'une larve récemment éclose de Petrumyzon (cmpi-iinté à Gegenbaur, d'après Calberia) (*). Les figures 49 et 30 montrent la structure de la tête. La figure 49 est une coupe d'une très jeune larve, la figure 50 au contraire est em- pruntée à une larve trois jours après l'éclosion et montre les parties avec beaucoup plus de détails. Sur le coté ventral de la tête est placé l'orifice buccal (fig. 50, m) conduisant dans un vaste stomodjeum qui est encore sans communica- tion avec le mésentéron. Le stomodœum se prolonge très loin à la face I*) 0, bouche. — o'. fossette olfactive. — i'. cloison séparant le storaodseum du mésentéron. — h. involution thvroïde. — n, cordon médullaire. — ch, notocliorde. — e, cœur. — a, vésicule auditive. 86 CYCLOSTOMES. ventrale sous la partie antérieure du mésentéron. Imniédialemont en arrière (in slomoda'um est située la région branchiale du mésentéron. Latérulenienl elle se continue de chaque côté en sept ou peut-être huit Fig. SU. — Coupe \.-ili,:ile .li:)giaiiiiiKili(|u.- ilf la tcle (l'une larve .le J'etroiiiij:oii. longue (le 4°"",* trois jours après IV^closion. Les vésieules opti.pie et :m(liti\e sont siipposil-cs vues au travers des tissus. Les lettres /c intii^iuent la base du voile, [loiiil oi'i, (faiircs Scott, serait située la fente liyo-niandiluilaire ^*). poches branchiales (fig. r;0, />r. c), qui s'étendent vers l'extérieur jusque près de la peau, mais ne sont pas encore ouvertes. Entre les poches successives sont placés des segments mésoblasliques de même nature et de même structure que les parois des cavités céphali(iucs des embryons d'Élasmobranchcs, et comme elles, creusés d'une cavité centrale. Un segment semblable existe en arrière de la dernière et deux en avant de la première poches persistantes. Cette poche est située dans la même ligne verticale que le sac auditif (au. v.) et semblerait par conséiiuent être la fente hyo-branchiale; cette homologie est ((niliinice par le fait que deux cavités céphali(iues la précèdent. A rextréiuité antérieure delà région branchiale du mésentéron est placé un épais bourrelet de tissu ([ui, lorsque s'établit la coniiniinicatidii du sldinnilaMiiii et du mésentéron, forme une cloison partielle entre les deux : celle cloison est appelée le voile (fig. 50, te). D'iiprcs Scott (11° 87) il se développe en avant de la poche déjà iiuliquét^ (Oiiniie iivo-hraiichialc une Imilième poclie, formant la poche hyo-manciihu lairo. i:nc (lisparail de bonne lieiire et ne porle jamais tie lariiclles branchia- les (1). I.e tissu qui forme la ligne d'inscrlion du voile me paraît représeiiler (1) Sfoll m'informe qu'il n'a pu trouver la poclif^ liyo-mandihulaire dans Ips larves longues de jilus de 'i'"".». Mes matériaux des stades où elle devrait exister sont peu abondants, mais je; n'ai jus(|u'ici 1res prohalilement h cause de l'iniperfection de ces ma- tériaux pu trouver la poclie lijo-mandibulairc de Scott ni sur des coupes, ni sur des (•j r.h, liémi-pliere eerelral. — tli, couche opti(|ne. — i/i, infundibuluni. — pn, plandc pinéalc. - mh, certe.iu movcn. — ri, cervelet. — vid. moelle alLm^rée. — aii.r, vésicule auditive. — op, vési culc optique. — ol, fossellc r.lfaetive. — m, houclie. — hr.r. porhcs branchiales. — en avant dans la tête jusqu'au bord postérieur (le rinriindiliiilnm ; elle est légèrement inllérbic à son extrémité antérieure. 1)11 1)111(1 poslérieur de la région auditive ;\ l'extrémité delà région biaiiclualc, le riii'sohlaste est divisé à la partie doisale en myotomes qui coriespoiidcnt à i)eu près, mais non exactement, en ncmibre aux poches branchiales. (1) L"S descriptions de Max Sclinlizo sur la strucUirc et l'histologio du cerveau sont très insuffisantes dans lY-iat actuel de la science. (•) th.c, llial.imrncè|ilialc. — op v. vésicule optique. — /, rrislalliii. — h.r, cavité eé|ilialic|iir. (**) 7, cristallin. — r, rétine. La coupe passe par un côté tinct. 7" Le incsiiiK'pliiDs di' la larve dis[)aiaît et il se l'orme une nouvelle portion postérieui'c du rein. Myxine. — L'uMif de la Myxinc pi'èt à être pondu est enfermé, comme la montré .MK'ii l'hoiusou (1), dans une cocjuc ovale cornée l'ig. 5t). — Houi'lie (lu l'elro)iti/:on iiiariniis a\cc se dents coinéos (('iii|>ninté à K. lilaiicli inlj. (1) Todd's CycloljœJia of Anatomy and Physiology, article Ouum. BlIiLlOGItAPllIE. 95 semblable sous beaucoup de rapports ficelle des Élasmobranches ; de ses exliéiuilcs part une série de prolougetiieiits tubulaires en forme de trompette qui sans doute servent à les attacher aux objets marins. Aucune observation n'a été faite sur leur développement. (7") E. CALiîEni.A. Der Befruchtungsvorgang beim Pelrnini/zon Planari [Zeit. f wiss. Zool.,'\\\. 18;7). (78) E. Calberla. Ueb. d. Entwickliinn; d. McUiilInn-chios u. d. Cliorda dorsalis d. Teleostier u. d. l'etromyzonten (iMor/,ho/.ng. Jii/n-ôuc'i, III. 1877). (79) C. Kupi-KER u. B. Uenecke. Der Vorgang d. BelrudUung am Et d. Neunaugen. Kôiiig^berp;, 1878. (80j Aug. Miii.LER. Ueber die Entwicklung d. Nfiinangen. (Miiller's Arcfiiv, IShC). (81) Aii2. MiJi.LKii. Heohachtung'n ùb. d. liefruddangsersdmnungen im Ei d. Neu- naugen. Konig>berg. ISlii. (SV>) W. MuLLEii. Das Urogonitalsystem d. Aniphoiux u. à. Cyclostomen {Jenaùche Zeitsdirifi, I\. 1875). (8'}) Pli. OwsjANMKOEF. Die Eiitwirk. von d. Flussneunaugcn. Vorlànf. Mittluiihing. {Mélanges Oiolo/iques tirés du bul'etin de l'Acad. imp. Saint-I'étersbnurg, VIL 1870.) (84) l'ii. OwsjANMKOFF. Sw le dévciop/ietJient du Pttroinyzon fluviatilis (pu russe). (85) Anton. Schneideii. Bedrciye z. Vfrgleieh. Anat. u. Entwkkl. d. Wiibelttdere. Berlin, 1S7!). (86) M. S ScHULTZE. Die Eniwickl. v. Petronigzon Planeri. Gekronte Preisschrift. Haailem, 18)0. (87) \V. B. Scott. VorlàufigR Mittlieilnng ub. d. Entwicklungsgeschichte d. Petro- niyzontea [Zovlogiscker Anzeiger, ill Jalug. 1880). cil APITIIi: VI GANOIDKS (1) Ce n'est que depuis une épociue toute récente que des observations ont été faites sur l'embryologie de ce groupe de Poissons hétérogène, mais primitif. Il reste encore beaucoup à faire, mais nous connaissons maintenant les principaux traits du développement de l'Esturgeon et du Lépidostée qui sont des représentants des deux grandes subdi- visions du groupe des Ganoïdes. L'un et l'autre ont une segmentation complète, mais le Lépidostée présente dans son développement quel- ques caractères qui le rapprochent d'une manière frappante des Téléos- loens. J'ai placé à la fin du chapitre quelques remarques sur les affi- nités indiquées par l'embryologie. HSïLUGiiu.N {-2): L'œuf nouvellement pondu a un diamètre de 2 millimètres et est enveloppé d'une coque à deux couches recouverte par une couche de cellules dérivées du follicule (3j. La segmentation, quoique totale, se rapproche du type mésoblasticjue plus que la segmentation de l'œuf de la Grenouille. Le premier sillon apparaît au pôle formatif où était (1) I. Sélachoïdes j ,y;i-;^-i.J;s. ^ ' / Polyodoiiiides. / Polyptérides. II. Téléostoïdes. Aniiides. ' I.(''|>idosiéidps. (2) Notre connaissance du développement de riistingnon est surtout fondée sur les précieusi's observations d(! Saleiisky. Son niémoiie Cnnipiet est niallieureusenient écrit on russe (*) ei j'ai été obligé de me contenter de l'extrait (n" 90) et de ce qu'a pu uu- fournir l'observation des planches. Le professeur Salen.-ky a eu l'obligeance de u.r fournir quekiue» embryons, et j'ai pu ainsi étudier jusqu'à nn certain point le suj' t moi-même, (^cla est li; cas particulièrement pour les stades postérieurs Ji l'éclosioiv 1-' ^ mnbryons des slad<'S antérieurs n'étaient pas surtisamment bien conservés pour hkî per- mettre d'observer auirc; chose (jue les caractères extérieurs et quelques points relatifs à la formation (i<'S f(Miillets. (13) D'après Kowalevsky, Wagner et OwsjannikolT (n'SO), il y a ;\ l'un des pôles de la membrane interne sept orilices dont six fnrmi'ut un cercle autour du septième. D'après Salen$ky, ils varieraient en nombre de cin(| à treize. (•) L:\ prriniérc partie do rc mi-nioire ;i, depuis la publiralioii dcl'i-dilion anglaise, été traduite on fraii (jais {Aichivcs de Uiologic, II, ISbli. [Trad.]. ESTURGEON. 97 silncG la vésicule germinative. Les premières phases de la segmenta- tion sont semblables à celles des œufs mcsoblastiques en ce que les sillons ne pénètrent dans l'œuf qu'à une certaine profondeur. Huit sillons verticaux apparaissent avant le premier sillon équatorial qui est un peu irrégulier et situé pi'ès du pôle formatif. Dans les stades ultérieurs, les sillons verticaux s'étendent sur l'œuf tout entier et il apparaît une cavité de segmentation entre les petites et les grosses sphères. La segmentation est ainsi, d'une manière générale, semblable à celle de la Grenouille dont elle diffère en ce qu'il y a une plus grande différence de volume entre les petits et les gros segments. Dans les derniers stades de la segmentation, les cellules deviennent nettement divisées en deux couches. Une couche de petites cellules située au pôle formatif constitue l'épiblaste ; les cellules qui le com- posent sont divisées, comme chez les Téléostéens, en une lame épider- mique superficielle et une lame nerveuse plus profonde. Le reste des cellules constitue l'hypoblaste primitif (l'hypoblaste et le méso- blaste définitifs), elles forment une grosse masse de cellules vitel- lines au pôle inférieur et s'étendent' aussi sur le toit de la cavité de segmentation à la face interne de l'épiblaste. Il se produit ensuite un processus d'invagination asymétrique qui est dans ses traits essentiels exactement semblable à celui de la Grenouille A i7-^'- Fig. 57. — Embryons d'Esturgeon vus par la face dorsale (d'après Salensky) (*). OU de la Lamproie, et je renverrai le lecteur pour les détails du proces- sus au chapitre des Amphibiens. Le bord de la calotte épiblastique forme une ligne équatoriale. Dans la plus grande partie de l'étendue de cette ligne, les cellules épiblastiques s'étendent au-dessus de l'hypo- blaste comme dans une gastrulaépiboliqae, mais sur un petit arc, elles s'infléchissent. Au bord infléchi, il se produit sousl'épiblaste une invagi- (*) A, stade avant l'apparition des somites mésoblastiques. B, stade à cinq somites. Mg, gouttière médullaire. — hl.p, blastopore. — s.d, canal segmentaire. — Fh, cerveau antérieur. — Hh, cerveau moyen. — m.s, somite mésobUstique. Balfour. — Embryologie. II. —7 98 GANOlDEg. nation de cellules dirigée vers la cavité do segmentation qui donne nais- sance ;\ la paroi dorsale du niésentcron et à la partie principale du mésohlaste dorsal. La fente située au-dessous de la couche invaginoe se dilate graduellement pour former la cavité digestive dont la paroi ventrale est d'abord constituée par les cellules vitellines. L'épihlaste sur la ligne des cellules invaginées s'épaissit bientôt et forme une plaque médullaire cpii n'est pas bien distincte sur les vues de face. L'extrémité céphalique de cette plaque (jui est la plus éloignée du bord se dilate, et la plaque médullaire prend alors une forme de spatule (fig. 57 A, %). Par l'extension conlinue de l'épiblaste, la partie non recouverte de l'hypoblaste s'est léduite à un petit pore circulaire, le blastopore, et sur les vues de face de l'embryon, a la forme représentée dans la figure 57 A, bl.p. L'invagination du mésentéron s'est pendant ce temps beaucoup étendue vers l'extrémité antéiicure et la cavité de segmen- tation s'est oblitérée. La lèvre du blastopore s'est en outre inlléchie dans toute sa circonférence. Les cellules invaginées qui forment la paroi dorsale du mésentéron se divisent bientôt en un épilbéliuni liypol)lasli([ue pigmenté tapis- Stm. Fig. 58. — Coupe transversale de ia pai-lic antérieure d'un embryon d'fslurgeon (d'après S:ilensky) (*). sant la cavité du mésentéron (fig. 58, en) et une couche mésoblas- tique {S(jp) située entre l'épiblaste et l'hypoblaste. Le mésoblaste est divisé en deux plaques entre lesquelles est placée la notochorde [Cli){\). Avec l'achèvement de la plaque médullaire et des feuillets germi- natifs, la première période embryonnaire peut être considérée comme terminée. La seconde période finit ;\ l'éclosion de l'embryon. C'est pendant cette période que les rudiments du plus grand nombre des organes de l'embryon font leur a!)parition. La forme générale de l'embryon pendant cette période est montrée par les ligures 57 B et 59 A etB. (I) Salensky croit, que la notocliordc dérive du mésolilaste. Je n'ai pas d'observations satisfaisantes sur ce point. (')Iif. KCixiUierf. médullaire.— Afp, plaque médullaire. — W'//, eanal .«ejrmonlaire. — C/i, noloehorde, — En, liypohlaBte. —St/p, soinile mcsoblastiiiue. — Sp, pnrtiun pariétale de la plaque mésoblasiiquc. ESTURGIÎON. 99 Un des premiers changements qui se produisent est la conversion de la plaque médullaire en le canal médullaire. Ce phénomène a lieu, comme le montre la figure 58 de la manière ordinaire chez les Verté- brés par l'établissement d'une gouttière médullaire qui se transforme ensuite en un canal clos par le repliement de ces côtés. L'espace où le vitellus est h nu dans l'aire blastoporique se ferme bientôt et avec la formation du canal médullaire le canal neuren- téricjue ordinaire se constitue. Les phénomènes ultérieurs sont, d'une manière générale, semblables à ceux des autres Ichthyopsidiens, mais, comme le montre la figure 59, l'apparence de l'embryon est assez étrange sous certains rapports. Gela est dû surtout au fait que l'embryon ne s'isole pas du vitellus de la manière ordinaire chez les Vertébrés, et, comme on le verra dans la suite, les relations du vitellus et de l'embryon diffèrent de ce qui est connu chez tout autre Vertébré. L'apparence de l'embryon est à peu près celle d'un embryon ordinaire qui serait ouvert sur la face ventrale et aplati. Des organes qui appartiennent en réalité au côté ventral font leur apparition sur les parties latérales de la face dorsale. La grande ..fff I'6 ^::Jpi-J»/^ OjjJ.. H((i ' '""» SiL J-Sr' Fig 59. — Embryons d'Esturgeon à deux stades différents vus par la face dorsale (d'après Salensky) (*) extension du vitellus en avant fait que le cœur (fig. 59, B) paraît être placé directement en avant de la tête. La portion céphalique du système nerveux se différencie, même avant la formation du canal médullaire. Cette partie, après la fermeture de la gouttière médullaire se divise en deux (fig. 57 B), puis en trois lobes, le cerveau antérieur, moyen et postérieur (fig. 59 A et B). Les vésicules optiques se détachent bientôtdes parties latérales du cerveau antérieur d'abord indivis (fig. 59 B, Op) et dans le cerveau postérieur, une dilatation apparaît de la manière ordinaire pour former le quatrième ventricule. L'épiblaste des côtés du cerveau constitue une formation plus ou (*) Fb, cerveau antérieur. — Mb, cerveau moyen. — Hb, cerveau postérieur. — Cp, plaque cé- phalique. — Op, vésirule optique. — Auv, vésicule auditive. — Olp, fossette olfactive. — Ht, cœur. — Md, arc mandibulaire. — Ha, arc hyoïdien. — Br' , pieniier arc branchial. — Sd, canal segmen- taire. 100 GANOIDKS. moins bien définie, qui peut ôlre appelée la plaque céphalique (fig. 59 A, cp). C'est aux dépens de cette plaque que se forment les parties essentielles des organes des sens spéciaux. En avant les fossettes olfactives apparaissent (fig. 59 B) comme des invaginations des deux lames de lépiblaste. Le cristallin de l'œil se forme par une invagina- tion de la lame nerveuse seulement, et vis-à-vis du cerveau posté- rieur le sac auditif (fig. 59 A etB, Auv) se forme de la même manière aux dépens de la lame nerveuse de l'épiblasle. Les arcs viscéraux font leur apparition sur les côtés de la plaque céphalique et les figures 59 A etB montrentl'arcmandibulairef.l/c/), l'arc hyoïdien [Ha] et le premier arc branchial (i9/') avec les fentes hyomandibulaire(évent) et hyobranchiale entre eux. Ils constituent des cercles concentriques autour de la plaque céphalique, leur forme étant due à la forme aplatie de l'embryon. Pendant que ces organesse constituent dans la télé, le tronc est aussi le siège de changements considérables. Les plaques mésoblastiques à l'union de la tôte et du tronc se segmentent de très bonne heure, les segments se formant d'avant en arrière (fig. 57 B). Avec leur formation le tronc s'accroît rapidement en longueur. A leur bord externe le canal segmentaire (fig. 57 B et 59 A, Sd) se constitue de très bonne heure. Il se forme, de môme que chez les Élasmobranches, comme une expansion solide du mésoblaste (fig. 58 If^), mais son extrémité antérieure se transforme en un pronéphros (fig. G4, pi', n). Fig. 60. — L.irvc d'Esturjfcon île 7 niilliniëtros, peu après ré<'Iosion (*). Avant l'éclosion, l'embryon s'est dans une faible proportion isolé du vitellus tant en avant (ju'en arrière et est ainsi devenu jusfju'à un cer- tain point comprimé verticalement. Par suite de ces changements la forme générale du corps ressemble davantage à celle d'un embryon de Téléostéen ordinaire. Les figures 60, 61 et 62 montrent les traits généraux de la larve après l'éclosion. La figure 60 représente une larve d'environ 7 n)illimèlres; la (•) ol, fosscltij olfiiclivc an, anus. op, vésicule opticjue. — xp, évent. — br.r, fentes brancliiales. — ESTURGEON. 101 Vue de profil d'une larve d'Esturgeon do 11 millimètres (*). figure Gl une vue de profil et la figure 02 une vue par la face ventrale delà tcte d'une larve d'environ 11 millinictrcs. Il y a dans la forme générale du corps quelques points qui doivent appeler l'attention d'une manière spéciale. Dans la plus jeune larve figu- rée, la partie ventrale de la fente hyo-mandibulaire est déjà fermée, la partie dorsale de la fente est destinée iformer l'évent (s/;). L'arc qui la limite en arrière est l'hyoïde, son bord postérieur porte une expansion membraneuse qui se développera en l'opercule. Dans les larves plus âgées, une branchie très rudimentaireparaîtsedévelopper sur la paroi antérieure de la fente spira- culaire (Parker), mais je n'ai pas réussi à m'assurer de sa présence, et des rangées de papilles branchiales appa- raissent sur l'arc hyoïdien et les véritables arcs bran- chiaux (fig. 62 et 63, g). Les papilles disposées en deux séries des véritables arcs branchiaux sont d'une longueur considérable et ne sont pas d'abord recouvertes par l'opercule, mais elles ne forment pas des branchies externes filiformes semblables à celles des Élasmo- branches. La cavité buccale est placée sur le côté ventral de la tête ; elle a d'a- bord une forme plus ou moins rhomboïdale. Bientôt cependant elle se rétrécit (fig. 62) en une fente à lèvres saillantes et enfin forme la bouche adaptée à la succion de l'adulte. Le point le plus remarquable dans ce qui a trait à la bouche est le développement de dents provisoires •(fig. 62) sur les deux mâchoires. Ces dents ont été découvertes pour la première fois par Knock (n° 8S). Elles ne paraissent pas être calcifiées et pourraient être considérées comme de même nature que les dents cornées de la Lamproie. Elles se développent cependant comme de véritables dents entre une papille de tissu sous-épider- mique et une calotte épidermiqiie. La substance dont elles sont formées cor- respond morphologiquement à l'émail des dents ordinaires. En s'accroissant elles percent l'épidermc et forment des organes spiniformes creux avec un axe central rempli de cellules sous-épidermiques (mésoblastiques). Elles dis- paraissent après le troisième mois de la vie larvaire. En avant de la bouche se développent deux paires de papilles qui pa- raissent être de la même nature que les papilles du disque adhésif de (*) 6;j, cpil. — ol, fossette olfactive. — .v.', prolongements adhésifs i?). — m, bouche. — sp, évent. — g, branchies. i02 GANOIDES. l'embryon du Lépidostée (voy. p. 109). Elles sont tivs courtes dans l'embryon représenté dans la figure; elles s'allongent cependant l)ien- tôt (flg. Gi et 0:2, si) et il est probable qu'elles deviennent les barbillons puisqu'elles occupent une position identique (1). Les orifices des fossettes nasales sont d'abord sim- ples, mais l'orifice de cha- que côté se divise graduel- lement en deux par le dé- veloppement d'une protu- ])érance du côté externe (fig. 61, ol). 11 est probable que cette protubérance est équivalente au repli du pro- longement maxillaire supérieur des Amniotes qui par son accroisse- ment forme le toit de la gouttière qui originellement conduit des na- rines externes aux narines internes ; de sorte que les deux orifices de chaque sac nasal, ainsi constitué chez ces Poissons et d'autres Fig. Oî. Vue par la f;icc ventrale d'une larve d'ii^stur- geon de 11 millimètres (*J, sp c Fig. 6.3. — Coupe longiluilin.'ilc diagraniniatique de la portion antéi'ieure du tronc d'une larve d'Esturgeon pour montrer la portion occupée par le vitcllus (**). encore, correspondent aux narines externes et internes des Vertébrés supérieurs. A rép(>(iu(' (le réclosion, il y a une nageoire dorso-venirale continue (jui, par l'atropliie de certaines parties, rhypertrophic d'autres parties, (1; Si CCS idciitilications sont exactes, les barbillons des Poissons doivent ôlrc dérivés pliylo<;énélirnicmi"iit des papilles d'un disque adhésif voi.>in de la bouche. {•) m. Imucho. — si, prnlon-emeiils adhésifs (?). — op, œil. — g. branchies. (•") i-(, iiilcslin. — .s/, estomac rempli il.' vitcllus. — œs, œsophag.-. — /,foio. — ht, cmir. — c/i, no- tochonli:. — S-pc, cordon médullaire. ESTURGEON. 103 donne naissance à toutes les nageoires impaires de l'adulte excepté la première dorsale et la nageoire abdominale. La portion caudale de la nageoire est d'abord symétrique, et la queue hétérocerque est pro- duite par l'accroissement spécial de la portion ventrale de la nageoire. prn Parmi les caractères internes du développement de l'Esturgeon, les plus importants concernent les relations du vitellus et du tube digestif. Dans la plupart des Vertébrés, les cellules vitellines constituent une protubérance de la partie du tube digestif située immédiatement en arrière du duodénum. Le vitellus peut, ou comme chez la Lamproie et la Grenouille, former un simple épaississement de la paroi digestive dans cette région, ou bien constituei- un sac bien développé, comme chez les Élasmobranches et les Amniotes. Dans l'un et l'autre cas, le foie est situé en avant du vitellus. Chez l'Esturgeon au contraire le vitellus est situé presque entièrement en avant du foie, et l'Esturgeon paraît pré- senter encore un caractère par- ticulier en ce que le vitellus, au lieu de constituer un appendice du tube digestif, est complète" ment enfermé dans une portion dilatée de l'espace qui va deve- nir l'estomac (fig. 63 et 64). Il dilate cette portion à un tel point que l'on pourrait suppo- ser qu'elle forme un véritable sac vitellin externe. Dans les stades qyi précèdent l'éclosion, l'hypoblaste glandulaire qui s'est formé sur le côté dorsal du mésentéron primitif, enve- loppe les cellules vitellines qui se fusionnent en une masse vi- telline et perdent toute trace de leur structure cellulaire origi- nelle. L'aplatissement particulier de l'embryon au-dessus du vitellus (V. p. 99) est sans doute en rapport avec le mode spécial, suivant lequel le vitellus est enveloppé par l'hypoblaste. Lorsque la partie postérieure du tronc, contenant l'intestin, se forme, le vitellus est peu à peu limité à la partie antérieure de la cavité digestive qui, comme on l'a vu plus haut, devient l'estomac. Les cellules épithéliales de (*) •s^ épithélium do l'estomac. — yk, vitellus. — ch, notochonle sous laquelle est une tige subno- tochoi-dulo. — pi'.n, pronépliros. — ao, aorte. — mp. plaque musculaire formée de grosses cellules dont les parties externes sout diiférenciées en fibres contractiles. — sp.c, cordon spinal. — 6e, cavité générale. Fig. 64. — Coupe transversale de la région de l'esto- mac d'une larve d'Esturgeon de 5 millimèlres de long (*). 104 GANOIUES. l'eslomac, aussi hieii -« de plusieurs rangées de cellules, adjacente à l'épiblaste qui devicu le mésoblaste (m) et une couche d'une seule rangée de cellules plu columnaircs tapissant la cavité du mésentéron, qui forme rhypobla>l i/n/). L'extension en dedans de la paroi dorsale du mésentéron es sans doute en partie une véritable invagination, mais il semble pr<» bablc (ju'cUe est aussi duc en une large mesure ci une din'érencialioi directe des cellules vitellines sur la ligne d'accroissement. Le méscn (*) ep. épiblastc. — m, mésol)laste dorsal. — m', mésolilaste ventral. — hy. hypoblasic. — y/,-, telle». — ■r, point d'union de l'épiblaste et de l'hyjioblnsle ,tu cote dorsal du Idaslopore. — ni. i senléron. — s;/, cavité de segmentation. FORMATION DES FEUU.LIiTS. 117 téron est d'abord une simple fente entre le vitelliis et l'hypoblastc (fig. 78 A), mais comme l'involution de l'hypoblaste et du mésoblaste s'étend plus loin en dedans, la fente se dilate surtout à son extrémité interne en une cavité spacieuse dont l'extrémité aveugle est séparée de la cavité de segmentation par une mince couche de cellules vitellines (fig. 78 B). Dans le cours de l'involution, la cavité de segmentation est graduel- lement repoussée vers le côté et enfin oblitérée. Avant sa disparition, elle paraît dans quelques formes (Peloùates fiiscus) être complètement entourée par les cellules vitellines. Pendant que l'invagination du mésentéron s'effectue de la manière décrite plus haut, l'extension de l'épiblaste autour du vitellus progresse rapidement. L'épiblaste s'étend autour du vitellus sur tous les points de sa circonférence. La nature de cette extension est cependant très différente au rebord terminal de l'embryon et sur les autres points. Au rebord embryonnaire elle s'effectue par le simple accroissement de ce rebord de sorte que le point x dans les fig. 77 et 78 est reporté de plus en plus loin sur la surface du vitellus. Ailleurs, l'épiblaste s'étend d'abord sur le vitellus comme dans une gastrula épibolique typique sans s'infléchir pour former une lèvre définie. Une étendue de la sur- face vitelline considérable reste cependant à découvert, que tout le bord de l'épiblaste s'infléchit comme au rebord terminal de l'embryon (fig. 78 A) et il se constitue un blastopore circulaire autour duquel l'épiblaste et les cellules intermédiaires sont en continuité. De la lèvre ventrale du blastopore le mésoblaste (fig. 78, m') dérivé des petites cellules intermédiaires s'étend en dedans jusqu'à la cavité de segmentation, cette extension étant moins due à une invagination véritable de cellules à la lèvre du blastopore qu'à une différenciation /// silu des cellules vitellines. Peu après le stade représenté dans la fig. 78 B, le bouchon vitellin (bouchon d'Ecker) qui rempht l'orifice du blastopore disparaît et le mésentéron communique librement avec l'extérieur par un petit blastopore circulaire (fig. 80). La position du blastopore est la même que dans les autres types, c'est-à-dire à l'ex- trémité postérieure de l'embryon. Ace stade, les trois feuillets de l'embryon sont établis d'une manière définie. L'épiblaste consistant dès l'origine en deux couches dérive des petites cellules qui forment le toit de la cavité de segmentation. Il est en continuité à la lèvre du blastopore avec des cellules intermédiaires en dimension aux cellules dont il est formé et aux cellules vitel- lines. Celles-ci augmentent de nombre par l'addition de cellules vitel- lines donnant naissance au mésoblaste et à une partie de l'hypoblaste auquel, comme on l'a vu plus haut, les cellules vitellines doivent aussi être considérées comme appartenant. Leur histoire sera exposée en trai- tant du sort ultérieur de l'hypoblaste. It8 AMPHIBIENS. Urodèles. — Les premiers stades du développement du Triton ont été suKisaniment observés par Scott et Osborn (n" 114). La segmentation et la formation des feuillets sont en général semblables à celles de la (Grenouille. L'œuf est dépourvu de pigment noir. Il y a une invagination asymétrique typique, mais la lèvre dorsale du blastopore est un peu épaissie. Le caractère le plus frappant par lequel le Triton dillère de la Grenouille est le fait que Vépiblaste est d'abord C07istitué par une couche unique de cellules (fig. 82, cp). Le toit de la cavité de segmentation pendant les stades avancés de la seg- mentation est constitué par plusieurs rangées de cellules (Bambeke, n** IK; . mais dans la suite il paraîtrait n'être formé que d'une seule ran£;ée (Scott et Osborn. n° 1 14). Histoire générale des feuillets. L'épiblaste. — Anoures. — A rachèvemenl de l'invagination, l'épi- hlaste forme une couche continue entourant l'œuf tout entier, et cons- tituée dans toute son étendue par deux lames. La formation du canal médullaire commence par l'épaississcment sur la ligne axiale dorsale de la lame nerveuse qui donne naissance à une plaque médullaire un peu pyriformc dont les côtés forment les replis médullaires saillants (lig. 84 A). La plaque médullaire est épaissie sur les deux côtés et r-^ if'. . . -' .^.^^ ■('^]\ 1 Vifi. 79. — Coupo transversale ilo la portion postérieure de la région réplialimio d'un jeune embryon de /lii»i/iiiiiilnr (d'après Culte) (*). creusée sur la ligne médiane d'un sillon délicat (fig. 71), r). L'extrémité dihitée de la plaque médullaire située à l'extrémité de l'embryon opposée au blastopore est la région cérébrale et le reste, la région spi- nale. Les replis médullaires serecourbenl en haut et finissent par se rejoindre enfermant un canal cérébro-spinal central (lig. 81). Lo point où commence leur rencontre est situé vers l'union de l'encé- (•) 1, poutticre médullaire. — r. sillon axial de la g-outtièrc! niédiillaire. — /i. lame nerveuse de répiderme. — as. portion externe de la plaque verléhrale. — i.ç, portion interne di' la plaque verté- brale. — s, plaque latérale du mésoblaste. — fi, notochorde. — 2 VMl'RIlilENS. Le revôlement déllnitif du mésenléron par les véritables cellules hypoblasliques commence en avant et en arrière et se termine dans la r^piun moyenne ilig. h:{). C'est en avant qu'il s'eflectue le plus rapide- nuMil. Lc< cellule^ du plancher vildlin se différencient d'une manière continue en cellules hy- poblastiques et bientôt toute l'extrémité anté- rieure devient complè- tement tapissée par de véritables cellules hypo- blastiques, landis que les cellules vitellines se limitent au plancher do la portion moyenne. La portion antérieure du mésentéron donne origine à l'œsophage, à l'estomac et au duodé- nimi. Près de sa limite postérieure, il apparaît un diverticule ventral qui est le commencement du diverticule hépatique (flg. 83, /). Le vilellus est par conséquent post-hépatique, comme chez les Verté- brés en général. Le stomoda'um se forme relativement tard, par; une invagination de l'épiblasleffig. 83, m . Il est à noter que la conversion des celhdes vitellines en cellules hypohlas- tiques pour former la paroi ventrale de la région antérieure du tube digestif est un phénomène très semblable à la formation de cellules sur le plancher vilelliii (le la portion antérieure de la caviiô digestivc chez les E]asmol)raiiciies. Cette conversion paraît ùtre niée par Giitle, mais comme je trouve des rcibilcs à tous les stades de transition entre les cellules vitellines et les cellules hypoblasliques, je ne puis mettre en doute la réalité de son occurrence. A l'origine, U- mésentéron communique librement avec l'extérieur par l'orilic'e du blaslopore. Les lèvres du blaslopore se rapprochent graduellement et forment un canal étroit sur le côté dorsal duquel le tube nenral s'ouvre comme il a été décrit plus haut (fig. 80), L'orifice l'Xlernc (b* n; canal fini! par se fermer et le canal lui-même persiste ••ommc un diverticule étroit, conduisant de l'extrémité postérieure du mésentéron dans le ranal nenral ffig. 83). 11 forme l'intestin post-anal qui se rétrécit gradjicllenu'nt el (inil par s'atrophier. A son bord antérieur, sur le rùlé ventral, on peut voir un petit diverticule du tube digestif fi direction ventrale. (|ui commence à se montrer ;\ un stade ( - an, anii*. — /, foie. -- iif, rnnal iiiMii'i-nlérir|Mo. — me, canal tin^diilliirc. -- '*■ •' pn, Rianilr fiin^-ile. ACCROISSEMENT GÉNÉMAL DE L'EMLSRYON. 123 un peu antérieur (fig. 80). Ce diverticule s'allonge et rencontre une invagination du tégument (fig. 83, ou), qui apparaît chez la /{nna feniporuria un peu plus tôt qu'il n'a été représenté par G(Ute chez le /}0wfjina(07\ Cette invagination épiblastique est le proctodœum, et il Unit par apparaître une perforation anale à son extrémité supérieure. La différenciation de l'extrémité postérieure de l'intestin préanal procède de la même manière que celle de l'extrémité antérieure, quoique un peu plus tard. Elle forme les portions cloacale et intestinale (lu tube digestif. De la paroi ventrale de la région cloacale naît la vési- cule allantoïque bifide qui est probablement homologue à l'allantoïde des Vertébrés supérieurs. Après que la différenciation de la paroi ven- trale des extrémités antérieure et postérieure du tube digestif s'est étendue à une certaine distance, le vitellus ne forme plus le plancher que d'une portion moyenne réduite de la cavité digestive, qui corres- pond au canal ombilical des Amniotes. Le véritable épithélium hypo- blastique s'étend alors autour de la surface externe du vitellus, qui ainsi constitue un sac vitellin véritable, quoique petit et interne. Les cellules vitellines enfermées dans ce sac sont peu à peu résor- bées et les parois du sac forment une partie de l'intestin, Accroissement général de l'embryon. Anoures. — La plaque médullaire pyriforme décrite plus haut est la première indication extérieure de l'embryon. Cette plaque apparaît vers le stade représenté en coupe longitudinale dans la figure 78 B. ■ -■ c Le trait le plus apparent qu'elle présente à l'origine est la gout- tière axiale. Bientôt elle devient plus saillante (fig. 84 A) et se ter- mine en arrière au blastopore (W), dont les lèvres sont en con- tinuité avec les deux replis mé- dullaires. Pendant que les par- ties latérales de cette plaque se replient pour former le canal mé- dullaire, l'embryon s'allonge lui-même et prend une forme un peu ovale. En même temps la flexion crânienne devient apparente (fig. 80), et le blastopore bientôt après cesse de communiquer avec l'extérieur. L'embryon continue ensuite à s'allonger (fig. 8i B) et le mésoblaste Fi^. S4. — Embryon de la Grenouille cKiiimiuif (d'après Rcraak) (*). (*) A, jeune stade représenté enfermé dans la membrane ovnlaire. La plaque médullaire est di tinctcmcnt formée, mais aucune partie du canal médullaire n'est close. — hl, blastopore. B, embryon plus âgé après la fermeture du caual médullaire. — oc, vésicule optique. En arrière il la vésicule optique, on voit deux arcs viscéraux. 124 AMPUIDIENS. se divise en seginenls. Les somiles se forment d'abord dans le cou, et se multiplient par l'addition successive de nouveaux segments dans la r/^^il.n poslériourc non segmentée de l'embryon. L'extrémité posté- rienre de l'embryon se prolonge en une protubérance arrondie, qui s'allonge rapidement et constitue une queue bien marquée, entière- ment forniée par la région post-anale du corps. Le corps tout entier présente une llexion dorsale bien nette, la face ventrale étant con- vexe. La ligure 85 représente un embryon de Bomlnnator vu de profil avec la queue commençant :\ faire saillie. La coupe longitudinale (fig.S;}) est prise sur un embryon ù peu près du môme âge. Des chan- gements importants se sont elleclués dans la région céplialique. La llexion crânienne est devenue plus marquée, mais n'est pas aussi apparente chez les Amphibiens que dans la plupart des autres types à /y ^ ^^ ■ Ir prolil d'un cmlii\.,ii .naJuc ilo Z/owiii'/irt/or (d'après Gutle cause de la faible dimension du rudiment cérébral. Le cerveau moyen est représenté dans la figure 80, a, formant la terminaison du grand axe du corps, et les vésicules optiques {a) se montrent sur ses côtés. Les rudiments des arcs mandibulaircs (rf), hyoïdien (e) et premier branchial (é) forment des sortes de replis saillants sur les côtés de la télé, mais les fentes viscérales ne sont pas encore ouvertes. Des rudi- ments du |)roctoda'um et du stomod;eum ont fait leur apparition, mais ni l'un ni l'autre ne communique encore avec le mésentéron. Au- dessous de l'arc hyoïdien on voit un disque particulier (/i), qui est un organe adhésif embryonnaire formé d'une plaque d'épiblastc épaissi. Il y a une paire de ces dis(iues, un de chaque côté, mais un seul est représenté dans la ligure; à une période plus avancée, ils se rejoi- gnent sur la ligne médiane!, mais se séparent de nouveau avant Vww (*) a, cerveau roujpn. — a", iril. — 4, ror»enu iinslérioiii-. — d. arr mandibulaire. — d' , ganglion de Ga*»er. — r, »rr liyunlii-n. — «•', prpinivr arc brnnrliial. — /", scpficnie noif. — f. nerfs glosso- pharyoïlen «1 »»fue. — g, vé«icidf auditive. — i, limite cnlie le foie et le sac vitcllin. — k, disque •dhétl/. — /, proemiococe péricardique. — m, pruéinincoce formée par le pronéphros. ACCROISSEMENT GÉNÉRAL DE L'EMBRYON. 125 atrophie finale. On les observe chez la majorité des Anoures, mais (i'aprôs Parker, ils font défaut chez les Aglosses {Pipa et Dacfjilelra) (fig. 90). Ce sont probablement des restes du même organe primitif que le disque adhésif du Lépidostée. L'embryon continue à s'allonger, pendant que la queue devient de plus en plus saillante et se recourbe sur le côté, la larve étant renfermée dans la cavité de la membrane ovulaire. La fossette olfactive devient distincte à la partie antérieure de la tête. Le stomod;eum se creuse, quoique restant aveugle et il se forme trois nouveaux arcs branchiaux, les deux derniers étant très imparfaitement différenciés, et non visibles de l'extérieur. Il y a ainsi en tout six arcs, les arcs mandibulaire et hyoïdien et quatre arcs branchiaux. Entre l'arc mandibulaire et l'arc hyoïdien et entre chacun des arcs suivants, des diverticules du mésen- téron se dirigent vers le tégument externe. Ces poches sont au nombre de cinq, car il n'y en a pas en arrière du dernier arc branchial. La première for- «' mera la fente hyo-mandibulaire, la se- conde, la fente hyo-branchiale, la troi- sième, la quatrième et la cinquième, les trois fentes branchiales. Quoique les poches pharyngiennes ren- contrent le tégument externe, elles ne s'ouvrent qu'après l'éclosion de la larve. Avant l'éclosion, il se développe dans la plupart des formes, sur le côté externe du premier et du second arcs branchiaux, de petits prolongements formant chacun le rudiment d'une branchie externe ; un ru- diment semblable se forme ou avant ou après l'éclosion, sur le troisième arc bran- chial; mais le quatrième arc en est dé- pourvu (fig. 87 et 89). Ces branchies externes, qui diffèrent fondamentalement des branchies externes des Elasmobranches en ce qu'elles sont recouvertes par l'épiblaste, s'allongent bientôt et forment des prolongements ciliés ramifiés, flottant libre- ment dans le milieu qui entoure l'embryon (fig. 87). L'appareil excréteur commence à se développer avant l'éclosion. Le canal segmentaire se forme comme un repli de la paroi somalique sur le côté dor- {*) a, repli de Tépifalaste en continuité avec la nageoire dorsale. — !,si, cordon médullaire. — >n, muscle latéral. — as'>-, lame externe de la plaque médullaire. — s, plaque latérale du mésoblasfe. — 6, mésentère. — u, repli de l'épithélium péritonéal qui forme le canal segmentaire. — /", tube digestif. — f, diverticule ventral qui forme le foie. — p, jonction des cellules vitellines et des cellules hypoblastiques. — d, cellules vitellines. Fig. 86. — Coupe transversale d'un très jeune Têtard de Bombinator au niveau de l'extrémité antérieure du sac vitellin (d'après Gôtte) (*). I-.O AMPHllilENS. sal de la cavité générale (H?. 8ti. u\ Son extrémité antérieure seule reste en communication avec la cavité générale et donne naissance à un pronéphros a deux ou trois oriticcs péritonéaux, en face duquel il se forme un glo- inorulo. Le mésonéphros irein permanent dos Ampliii)iens) est formé par une série de tubes segmentaires beaucoup plus tard que le pronéphros, pendant la tin de la vie larvaire. Son extrémité antérieure est située à quelque dis- tance en arrière du proncphrnp ; pendant sa formation, le pronéphros s'ulropiiic L'époque de l'éclosion varie dans les différentes larves, mais dans la plupart des cas, lorsqu'elle se produit, la bouche n'est pas encore per- cée. La larve désignée d'ordinaire sous le non de Têtard est d'abord en- fcrniée dans les détritus de l'enveloppe gélatineuse des œufs. La queue, par le développement de nageoires dorsale et ventrale, devient bientôt un puissant organe de natation. L'accroissement, avant que la larve ne commence à prendre des aliments, se fait sans aucun doute aux (lé|)ens du vilellus, qui est alors enfermé dans le mésentéron. Les perforations buccale et anale ne tardent pas à faire leur appari- tion, et le Tôtard peut alors prendre des aliments. Les fentes bran- chiales s'ouvrent également, mais dans la plupart des espèces le diver- licule hyo-mandibulaire ne s'ouvre jamais réellement à l'extérieur, et dans tous les cas se ferme très rapidement. Oïl ne peut guère mettre en doute que le diverticule hyo-mandibulaire ne donne naissance comme chez les Amnioles à la trompe d'Eustachc et à la cavité tyinpanique, excepté lorsque ces organes font défaut (Bombinalorides). Gotlc soutient cependant que ces parties dérivent de la fente hyo-branchialc, mais sa description à ce sujet, qui nous entraînerait dans de grandes difficultés morphologiques, est en contradiction avec les recherches précises de Parker. l'ru ;l|)rr^ l'cclcjsion, il se développe de chaque côté de l'arc hyoïdien un repli operculaire de la peau, (jui peu à peu recouvre les arcs branchiau.x postérieurs et les branchies externes (fig. 87, cl). Il se continue avec la peau à la partie supérieure des arcs branchiaux et au!/. nidinicnt du membre postérieur. |.,p. ^s. _ Tctanl il"- Uomlnnator, \u par la face ventral parois obdominalc» eiiIcTécs (d'après GOtlc) (*). ^>8 AMPIllBIENS. ces dents sur le cMé supérieur, lu rangée iii terne n'étant pas continue sur la ligne médiane, el trois ou quatre ranirees du côte inférieur, l'interne ouïes deux internes étant divisées en deux parties latérales. Lorsque le TtMard alleint son développement complet, les organes adhésifs situés derrière la bouche s'atrophient graduellement. Le tube digestif (fig. 88), d'abord court, s'allonge rapide- ment et forme une série de circonvolutions qui remplissent la vaste ca- vité générale. En même temps, les poumons se développent comme des diverticules de l'œso- phage. hivers caractères de l'anatomie du Têtard tendent à montrer qu'il est la répétition d'un type de Vertébré primitif. Le représentant vivant le plus voisin de ce type paraît être la Lamproie. La ressemld'ance de la bouche du Têtard et de celle de la Lamproie est très frappante, et un grand nombre de particularités du crâne larvaire des .\noures, spécialement dans la position des cartilages de Meckel et de l'arcade sous-oculaire, ont peut-être leur parallèle dans le crâne de la Lamproie (1). Les sacs branchiaux liypoblastiques internes de la Grenouille avec leurs pro- longements branchiaux sont probablement équivalents aux sacs branchiaux de la Lamproie (2), et il n'est pas impossible que les orifices postérieurs communs des poches branchiales de la Myxine soient équivalents aux orifices originellement pairs du sac branchial du Têtard. Les ressemblances de la Lamproie et du Têtard me paraissent être suffisam- ment frappantes pour n'être pas simplement le résultat d'habitudes plus ou moins scmblahles, mais en même temps, il n'y a pas de motifs pour supposer que la Lamproie soit elle-même proche parente d'une forme ancestrale des Ampliibiens. En traitant des Ganoïdes et d'autres types, des arguments ont été mis en avant pour montrer qu'il y a eu une branche primitive de Verté- brés pourvue d'un disque suceur périoral; les Cycloslom(''s sont des représen- tants di'gradés de ce type, mais en sont les représentants actuels les plus voi- sins. Les ressemblances du Têtard et de la Lamproie sont probablement dues à ce que tous deux descendent de cette souche commune. Les Ganoïdes, (1) Voy. Hixi.EV. Craniofacial apparalus of Pctromyzon (Journal of Anal, and Plii/'^- IHTCi. Le» vues U'IIuxley sur l'arcado Mi-ckt-lieniic, etc., sont plausibles, mais il pa- rait probahlo, d'après l(!s observations de Scott, qu'il ne se développe pas de véritables trc» branchiaux cln!Z la Lamproie. Jusque quoi point ce fait est-il d'accord avec b's »uc» d Ihulny, cola c»l encore douteux. (2) Cf. Iluxicy et GOtle. •■ Il iHtiirhr on «Mil 1rs i\c\n vciilmiscs ri en avant .le eclles-cl les braiicliics font 'f II llluillD. MÉTAMORPHOSE. 129 comme nous l'avons vu, montrent aussi des traces d'une descendance sembla- ble, et la- ressemblance entre la larve de Dac.tylethra (fig. 90), les Ganoïdes du vieux grès rouge (1), et la Chimère indique probablement que les progrès de nos connaissances mettront en lumière de nouvelles affinités entre les souches primitives des Ganoïdes et des llolocéphales et les Amphibiens. Métamorphose. — La transformation subie par le Têtard dans son passage à l'état de Grenouille, est assez considérable pour mériter le nom de métamor- phose. Elle consiste essentiellement en la réduction et l'atro- phie d'une série d'or- ganes embryonnaires provisoires et l'ap- parition à leur place d'organes adultes. Les stades de cette métamorphose sont représentés dans la figure 89, s, 6, 7 et 8. Les deux paires de membres apparais- sent presque simul- tanément comme de petits bourgeons, la paire postérieure à l'union de la queue et du corps (fig. 86, 3) et la paire antérieure ca- chée sousla membra- ne operculaire. Les poumons prennent une importance de plus en plus grande et les respirations branchiale et pulmonaire coexistent pendant quelque temps. Lorsque les organes adultes sont suffisamment développés, une mue a lieu dans laquelle les branchies sont complètement rejetées, le bec provisoire corné est également rejeté et la bouche perd sa forme de (1) Cf. Parker (n" 107). (*) 1 , Têtards récemment éclos (double de la grandeur naturelle). — 2, Têtard avec branrliies externes. — 2a, le même grossi. — 3 et 4, stades plus avancés après que les branchies sont recouvertes parla membrane operculaire. — 5, stade où se montrent les membres postérieurs. — 6, stade après la miie, les deux paires des membres sont visibles. — 7, stade après l'atrophie partielle de la queue. — 8, jeune Grenouille. Fig. 89. — Têtards et jeunes de la Grenouille commune (emprunté à Mivart) (*). Balfour. — Embryologie. II 130 AMl'HlliltNS. suçoir. Los yeux jusque-là cachés sous la peau viennent à la surface. et les membres antérieurs font leur apparition (fig. 86, e). Ces chan- gements extérieurs sont accompagnés de modifications internes impnilanles de la bouche, du système vasculaire et des arcs viscéraux. L'atrophie graduelle de la queue commence par l'extrémité et se continue jusqu'à la résorption complète de cet organe. Lf h.ng tube digestif se raccourcit, et le Têtard généralement her- bivore se tran>n)rme graduellement en la Grenouille Carnivore (fig. 86, «. 7. 8). I.a descriplion de la mclamorpliuse delà Grenouille qui précède s'applique bien a la niajorilo des .\iioures, mais il est nécessaire de noter quelques-uns des points les plus irtsiruclils parmi les divergences du type général. Kn premier lieu, on coiuiait plusieurs Anoures qui écloseut avec la forme adulte. Le degré exacide métamorphose que ces espèces traversent dans lu-ufesl encore assez mal déterminé. l.'Hylodes Martinkensis en est un exem- ple. I.a larve possède sans aucun doute dans l'œuf une longue queue, mais tandis que Bavay (Ij dit qu'elle est pourvue de branchies externes qui, cepen- dant, ne sont pas recouvertes par un opercule, Peters (2) n'a pu voir aucune trace de ces organes. ('.liez le Pipn Americana et probablement aussi chez le Pipa doi'sigera, si c'est une espèce distincte, la larve sort des loges du dos de sa mère, à un état res- semblant beaucoup à l'état adulte. Les embryons des deux espèces dévelop- pent dans l'ceuf une longue queue qui est résorbée avant l'éclosion, et d'après Wymau (3), le Pipa Americana possède aussi pendant un certain temps des branchies qui s'uliophient de bonne heure. La larve du Rhinodcrma Darwinii, d'après Jiminez de la Espada, est dé- pourvue de branchies externes; elle paraît éclore pendant qu'elle est encore dans la poche laryngi''nne du mâle. Chez le yototrcma marsupiatum, les larves sont également décrites comme dépourvues de branchies externes. Parmi les formes à développenient remarquable, le Pscudis paradoxa mé- rite une mention spéciale en ce que le Têtard de cette forme atteint des di- mensions beaucoup plus grandes que l'adulte, particularité qui peut n'être qu'une question de nutrition, ou peut, peut-être, s'expliquer en supposant que la Iar\e ressemble a une forme aucestrale réelle qui était beaucoup plus grande que la (irenouille actuelle. t;ne autre forme d'un plus grand intérêt morphologique peut-être est la larve du Iinctylethra. Les principales particularités de celte larve (fig. 90) ont été résumées par Parker (n° 107, p. 62(i), auquel j'emprunte le passage suivant : a. .. La bout lie n'est pas située a la face inférieure, organisée en su(;oir et petite, mais est très large comme celles des « Siluroïdes et delà Baudroie, » elle u une niàcboire inférieure suspendue, et un tentacule extrêmement long (l, n4\»T. Noip ^ur Vllyludes martinicensis et ses méUmorpiioses {Ann. des sciciices tUl., ;.• f>i-r., \\l\, 1k:.1). (J)flfr/m. MoH'itsUrirht. 1H76, p. 10.3, cl N'itwr, h avril 1877. (3) Procted of Hoston nal. hist. Soci tij V, 18,1. METAMOHPHOSE. i2i à chaque angle de la lèvre supérieure et ne possède pas de trace des mâchoires cornées primordiales ordinaires. b. « En conformité avec ces caractères, la tête est extrêmement aplatie ou déprimée au lieu d'être haute et gibbeuse. c. « Il n'y a pas de disques adhésifs sous le menton. d. « L'orifice branchial n'est pas limité au côté gauche, mais existe aussi sur le droit. e. « La queue comme le crâne est remarquablement chiméroïde, elle se termine en une longue lanière pointue, et toute la région caudale est étroite et allongée comparativement à celle de nos larves de Batraciens ordinaires. f. «Les membres antérieurs ne sont pas cachés sous le repli operculaire » Fig. 90. — Larve de Dactylethra (d'après Parker). Quoique la plupart des embryons d'Anoures ne possèdent pas une assez grande quantité de vilellus pour constituer un sac vitellin formant un appen- dice externe de l'embryon, dans quelques formes cependant, il se développe un sac vitellin presque aussi grand que celui des Téléostéens. Une de ces formes, VAlytes ohstetricans, appartient à un genre européen bien connu allié au Pelotâtes. Les embryons du Pipa dorsigera (Parker) possèdent aussi un très grand sac vitellin autour duquel ils sont enroulés comme un embryon de Téléostéen. Il se développe également un grand sac vitellin chez l'em- bryon du Pseudophryne australis. La complexité véritable de l'organisation de différents Têtards et leur di- mension relative comparativement à celle de l'adulte est très variable. Les Têtards des Crapauds sont les plus petits, le Pseudohryne australis, occupe le premier rang sous ce rapport ; ceux des Pseudis sont les plus grands connus. Les branchies externes atteignent dans certaines formes qui éclosent à un état larvaire avancé, un très grand développement. 11 semble cependant que ce développement soit dû à ce que ces branchies sont particulièrement utiles aux stades antérieurs à l'éclosion. Ainsi chez VAlytes, où la larve sort de l'œuf après la chute des branchies externes, ces organes, dans l'œuf, sont énormes. Chez le Notodelphis ovipara, où les œufs sont portés par la mère dans une poche dorsale, les embryons sont pourvus de lon- gues branchies vésiculaires attachées au cou par des filaments délicats. Le fait (s'il est confirmé) que quelques-unes des formes qui n'éclosent qu'à des stades post-larvaires, sont dépourvues de branchies externes, indique probablement qu'il peut y avoir plusieurs modes de respiration embryon- 132 AMPMIUIENS. naire (l), el que les branchies exlernes n'atteignent un grand développe- ment que dans les cas ou elles sont le principal organe de la respiration. Les branchies externes des Klasinohranches sont probablement, comme on l'a \\i dans un chapitre anlérieur. dos exemples de formations développées secondairement qui ont été produites par les mêmes causes que les branchies exagérées de l'Alytes, du y;tp (Ml grosses sphères délicates, remplies de fines granulations Ki». 93. — KlémcnU Miellins de lu'uf de la Poule. — A, vitellus jaune. — B, vitellus blanc. (fig. 93 A , tandis que le vitellus blanc est formé de vésicules plus petites que les sphères du vilellus jaune, dans lesquelles on observe un nombre variable de corps très réfringents (fig. 92 B). Kig. Vi. — C.uupe du disque germinatif de l'œuf ovarique de Poule à l'état de maturité encore contenu dans sa capsule ('). nnirc le vitellus, il existe dans l'œuf une petite région protoplasmi- (jue cuntcnant les restes de la vésicule germinative, qui forme le dis- que germinatif (fig. 9-4 1. Elle recouvre le disque infundibiliformedu vi- tellus blanc, avec lequel elle se continue sans ligne de démarcation nette. Elle contient de nombreuses petites sphérules delà môme nature que les plus polîtes sphérules du vilellus blanc. La fécondation s'effectue à l'extrémité supérieure de l'oviducte. Dans son passage dans l'oviducte, l'œuf reçoit graduellement ses en- vi'l()|)pes accessoires sous forme d'albumen, de membrane coquillière et de coquille (fig. 95). La seginentalion débute dans la partie inférieure de l'oviducte, (• a. Imii ronjonrlif .lo l.i capitule de l'œuf. — b, épitliélium de la capsule à la surface interne du- «|«"l ni «pphquéo II mcnihranc vilclline. — c, substance granuleuse du disque germinatif qui formera I* blttl'.drrmn (rrWr pnrlji- e«t mal représentée diins la fitjure; dans les coupes qui ont été durcies d«o« l'«iiilr rtimmiqur, cllr n.nsMle en fines granulnlions). — w.y, vilellus blanc passant inscnsible- ■lanl » U (ubilanTr rinrmcnl gmnuleuic du disque. — x, vésicule germinative entourée d'une raem- braoc ditlinclr. mais rrlr»clée. — y. espace originelleniint rempli par la vésicule germinative avant MB rviriil SEGME^TATION. 139 un peu avant que la coque commence à se former. Elle est mésoblas- tique, étant limitée au disque germinatif que les premiers sillons ne Kig. 95. — Coupe diagrammatique d'un œuf de Poule non couvé (modifié d'après Allen Thomson) (*}. traversent cependant pas dans toute son épaisseur. Il est particulière- ment remarquable qu'elle est toujours un peu asymétrique (Kôlliker), A B c Fiç. 96. — Vue de face des premiers stades de la segmentation de l'œuf de Poule (d'après Coste) (**). caractère qui n'est pas représenté dans la figure 96 copiée d'après Coste. Cette absence de symétrie fait que les cellules d'un côté du dis- (*) bl, blastoderme. — w.y, vitellus blanc consistant en une masse centrale pyriforme et un certain nombre de couches concentriquement disposées alentour. — y.y, vitellus jaune. — vt, membrane vitelline. — x, couche d'albumine plus fluide entourant immédiatement le vitellus. — w. Albumen consistant en couches alternativement plus denses et plus fluides. — ch.l, chalaze. — a. cA, chambre à air à la grosse extrémité de l'œuf; cette chambre n'est qu'un espace libre entre les deux lames de la membrane coquillière. — i.s.m, lame interne de la membrane coquillière. — s m lame eiterne de la membrane coquillère. — ,s, coquille. ('*) rt, bord du disque germinatif. — b. sillon vertical. — c, petit segment central. — d, segment périphérique plus gros. 140 OlStiAUX. que perminalif, sont |»liis grosses que celles de l'autre côlé ; mais les relations du distiiu' iiwr l'axe de l'iMiibryoïi ne sont pas connues. Dans les stades avancés, la seg- mentation est irrégulière et non limitée à la surface, et vers sa terminaison, le dis- que prend une forme un peu lenticulaire et est formé de segments qui sont plus petits au centre et aug- mentent de volume vers la périphérie (fig. 97 et 98). Les segments superficiels, au centre du disque ger- minalif, sont, en outre, plus petits que ceux situés plus profondément et plus ou moins séparés en une couche distincte (fig. 98). a suite du développement, la segmentation s'arrête au centre, Kig. 97. — Vue de face du disque germinatif de l'œuf do Poule à un slade avancé de la segmentation ('). l)an> b b f\ r^T'iniiîrî: fig. M. — Coupe du disque germinatif de l'œuf di; Poule aux derniers stades de la segmentation (**). mais continue ;\ la périphérie, de sorte que les cellules périphériques finissent par ôtre de môme dimension que celles du centre. Au moment (*) a, pelitm nplièrc!) do nogmenlation rontnili's — 6, segments plus gros en dehors des premiers. — e, (fit)» loirmrntit marf^inaui inromplèlemunt circonscrits. — e, bord du disque germinatif. (••) Otto roupn qui rcpré.4cnte un peu plus de la moitié de l.i largeur du blastoderme (la ligne médiane »it indiquée p.ir le point c) montre que les parties sui)érieure et centrale du disque se segmentent plui »ilo que le» pnrtien inférieure et iiéripliéri<|uo. \ lu périphérie, les segments sont très gros oncorr ; on vciit en a l'un di-s plus gros. On Mut un noyau dans la plupait des segments et il est prohatilr que tout en posiedent un. La plufiart des segments sont remplis do sphérules très rrrrinirmlpi, mni« m iphérulex sont plus nombreuses dans rertaincs cellules (partirulicremcnt les (rottra ri-llulra «niiincs du vitellus) que dans les autres. Dans la partie centrale du blastoderme, les rolluist •up^rirurei ont commenré à former une couche distincte. Il n'existe pas de cavité de segmen- ta (ton a. gTo**r rellulo périphérique. — b, cellule» plus grosses des parties inférieures du blastoderme. — e, \ignt médiane du bUatodermc. — e, bord du blastoderme adjacent au vitellus blanc. — w, vi- («lltt* bUnr. FORMATION DES FEUILLETS. 141 de la ponle (fig. 99), la couche superficielle des segments forme une membrane distincte, l'épiblaste, constituée par une seule rangée de cellules colum- naires {pp). Les segments inférieurs ou hypoblas- tiques sont plus gros, dans quelques cas beaucoup plus gros, que ceux de l'épiblaste et sont si granu- leux que leurs noyaux ne peuvent se voir qu'avec difficulté. Ils forment une masse un peu irrégulière, de plusieurs couches de cellules, plus épaisse à la pé- riphérie qu'au centre; ils reposent sur un lit de vitel- lus blanc, dont ils sont, sur certains points, séparés par une cavité plus ou moins développée, qui est probablement remplie de substance vitelline fluide en train d'être absorbée. Dans ce lit de vitcllus blanc, on voit des noyaux vitellins qui ont le même carac- tère et le même rôle général que chez les Elasmo- branches; ils sont en général plus nombreux dans le- voisinage de la périphérie épaissie du blastoderme, que partout ailleurs. De gros corps sphériques par- ticuliers se rencontrent au milieu des cellules du feuillet profond, qui ressemblent superficiellement aux cellules qui les entourent et ont été appelés cel- lules formatrices (Voy. Forster et Balfour, n" 126). Leur nature réelle est encore très douteuse, et bien que quelques-uns soient sans aucun doute de véri- tables cellules, d'autres ne sont peut-être que des masses nutritives de vitellus. Dans une vue de face, le blastoderme, ainsi qu'on peut appeler le disque germinatif segmenté, se montre comme un disque circulaire, dont la partie centrale se distingue de la partie périphérique par sa transparence plus grande et forme ce qu'aux stades plus avancés on appelle V nrea pellucida, aire pellucide ou aire transparente. L'anneau blastodermique étroit et plus sombre qui entoure l'area pellucida est le commencement de Vurea opaca, ou aire opaque. Comme résultat de l'incubation, le blastoderme subit une série de changements qui aboutissent à la formation définitive des trois feuillets germinatifs, et à l'établissement (*) Le minre épiblaste ep, formé de cellules columnaires, repose sur la courbe inférieure incom- plète l, formée de cellules hypoblastiques plus grosses et plus granuleuses. La couche inférieure f5t plus épaisse en certains points qu'en d'autres et est particulièrement épaisse à la périphérie. La ligne tracée au-dessous de la couche inférieure indique la limite supérieure du vitellus blanc. On voit en b les grosses cellules dites formatives au-dessus du vitellus blanc. La figure n'intéresse pas toute la largeur du blastoderme, mais le lecteur comprendra que tant à droite qu'à gauche, l'épiblaste <^p se continue plus loin que /, de sorte que tout au bord il repose directement sur le vitellus blanc. Fig. 99. — Coupe ilu blastoderme d'un (Buf de Poule au commencement de l'incubation (*). ) I l 142 OISEAUX. des principaux systèmes d'organes de l'embryon. Les plus importants de ces changements s'accomplissent chez le Poulet pendant le premier jour et la première partie du second jour de l'incubation. Il n'y a Rucre dans l'Embryologie de question qui ait été le sujet d'autant de coulroverses que le mode de formation des feuillets germinatifs chez le Poulet, [.es divergences d'opinion des auteurs ont été déterminées en grande partie par les diflicuUés de l'ubservalion, mais peut-être davantage encore par le fait qu'utt crand nonil)re d'observations ont été faites à une époque où les mclliodes i\o coupes étaient très inférieures à celles actuellement en usage. I.e sujft eu lui-même est d'ailleurs loin d'avoir une imporlance proportion- née à l'allenlion qui lui a été accordée. Les caractères de la formation des feuillets riiez les Sauropsidiens sont dérivés secondairement de ceux des h hlbyopsidiens, et n'ont que peu d'importance dans les questions générales sur la nature et l'origine des feuillets germinatifs. Dans l'exposé qui suit, j'ai évité aul.uil que possible la discussion des points en controverse. Mes des- criptions sont fondées en général sur mes observations personnelles, en par- ticulier sur des recherches récentes poursuivies en collaboration avec mon élève, M. Deighton. C'est à Kôllik.T (n" 13n) et à Gasser (n" 127) que sont dus les plus impor- tants des progrès récents de nos connaissances. Kôlliker, dans son grand ou- vrage sur l'Embryologie, a établi d'une manière définie les rapports essen- tiels entre la ligne primitive et la formation du mésoblaste; mais, quoique cot)firmant ses descriptions à ce sujet, je suis obligé de différer de lui sur quelques autres points. [.'ouvrage de Gasser, particulièrement la partie qui a trait aux commu- nications de la cavité neurale avec la cavité digestive qu'il a été le premier à découvrir, est très précieux. I.o blastoderme augmente peu à peu de dimensions et s'étend sur le vitellus, son extension étant surtout due à l'accroissement du diamètre Pij. UK). — (.oupc Iransvcrsalc du blaslodormp dun Poulol avant rapparitlon de la ligne primitive (*). do l'aire opaciur (pii, en mOme temps, devient plus distinctement sé- parée (11' l'aire pellucide. L'aire pellucide prend peu à peu une forme ovale cl en même tem|)s se divise en une région postérieure opaque et (•,I.*piM,.lr..,irfprr,c-nltMlunc manière un peu diagrammali.iuc. Les traits = indiquent le point o« •« ronlinurnt let drui moiliiii de la coupe. FORMATION DES FEUILLETS. 143 une région antérieure transparente. La portion opaque postérieure est appelée par quelques auteurs bouclier embryonnaire ou tache em- bryonnaire. Pendant ces changements, l'épiblaste (fig. 100) devient épais de deux couches de cellules dans la plus grande partie de l'aire pellucide, tout en restant formé d'une seule couche dans l'aire opaque. Les sphères hypoblastiques irrégulières du blastoderme non incubé, s'aplatissent et s'unissent en une membrane hypoblastique définie (fig. 100). Entre cette membrane et l'épiblaste, il reste une série de cellules éparses (fig. 100), qui ne peuvent cependant pas être considérées comme for- mant un feuillet défini entièrement distinct de l'hypoblaste. Elles sont presque entièrement limitées à la portion postérieure de l'aire pel- lucide et déterminent l'opacité de cette partie. Au bord de l'aire pellucide, l'hypoblaste se continue avec un rebord Fig. 101. Dia|;rammes montrant la position du blasfopore et les relations de l'embryon et du vitellus dans divers types d'œufs mésoblastiques de Vertébrés ^*). épaissi de substance sous-jacente à l'épiblaste et dérivée de l'épaisisse- ment marginal originel du blastoderme et du vitellus sous-jacent. Il est principalement formé de granulations vitellines englobant un (■) A, type de la Grenouille. — B, type des Élasmobranches. — C, Vertébrés amniotes. mg, plaque médullaire. — ne, canal neurentréique. — bl, portion du blastopore adjacente au canal neurentérique. En B cette partie du blastopore est formée par les bords du blastoderme se réunissant et formant une bande linéaire en arrière de l'embryon, et en C elle constitue la formation appelée la ligne primitive. — yk, portion du vitellus non encore recouverte par le blastoderme. IH OISEAUX. nombre variable do cellules cl de noyaux. On l'appelle la muraille gev- minatiw; il est décrit plus en détail aux pp. 150, 152. Les premiers rhanticments (pii ont lieu ensuite aboutissent à la dif- férenciation eomplt'le dt-s fiMiiliets embryonnaires, processus intime- ment lié avec l'apparition d'une formation appelée la ligne primi- tive. La sipnilicalion de celte formation et ses relations avec l'em- l)ry<>n ne peuvent bien se comprendre que par une comparaison avec le déveloftpement des formes déjà décrites. Le trait caractéristique le plus frappant de la formation de l'embryon d'Oiseau, comme des em- brvons de tous les Anmiotes, consiste en ce que ces embrt/onsne sont pas sitios au i/nnl du hlas^todcnne, mois près de son centre. En arrière de l'embrvon, il y a cependant une formation particulière, qui n'est autre que la lii^ne primitive dont il vient d'être parlé, c'est-à-dire un corps linéaire iK-cupant la région postérieure du blastoderme. Ce corps, dont la nature sera plus complètement expliquée dans le chapitre consacré au développement comparatif des Vertébrés, est en réalité une portion rndimentaire du blastopore, delà môme nature que la bande linéaire formée derrière l'embryon des Elasmobranches par la coalescence des bords du blastoderme (voy. p. 61), quoiqu'elle ne se forme pas chez les Amniotes par un processus ontogénique comparable à la coales- cence dos Elasmobranches. Les relations du blastopore chez les Elas- mobranches et les Oiseaux, sont représentées dans les figures B et G du diagramme (fig. 101). En décrivant en détail les changements ultérieurs, nous pouvons d'abord limiter notre attention à l'aire pellucide. Pendant qu'elle prend gra- duellement une forme ovale, l'opacité postérieure fait place ;\ une traînée médiane très foncée qui, partant du bord postérieur de l'aire, s'étend en avant à quelque distance (fig. 102). C'est 1;\ le premier rudiment de la ligne primitive. Dans la région antérieure, le blastoderme n'est encore formé que (le deux feuillets, mais dans la région de ^''^ la ligne primitive elle-même, sa struc- v>« MM Ain- iMiiu.i.ic H-un 1res jounc [urc cst très modifiée. La ligure 103 lil»«l()ii avaiil du iiicsohlasle tic la li^ue piimitive. 11 n'y a pas d'objecllon lhfori(iiio k faire a celle opinion, et je crois qu'il serait impossible de prouver ■ d'une manière cerlaine par des coupes s'il y a, ou non, une exlension lelle que \ (•) ep, épiblidc. — hy, liyiKililaslf. — ch, nolodiordo. — me, mésoblaste. r»t\\e Kcrmin^livr yk. H, novauv de la ini FORMATION DU MÉSOBLASTE. 149 colle qu'il décrit, mais des coupes comme celle représentée dans la ligure 107 (et, j'ai dos séries de coupes semblables fournies par plusieurs embryons) me paraissent être concluantes en faveur de l'opinion que le mésoblaste de la région de l'embryon est en grande partie dérivé d'un différenciation de l'hy- poblasle primitif. Je suis cependant porté à croire que quelques-unes des cellules mésoblastiques de la région embryonnaire ont l'origine que KoUiker assigne à toutes. Quant au mésoblaste de la ligne primitive, dans une description purement objective comme celle donnée plus haut, il peut être décrit comme dérivant, pour la plus grande partie, de l'épiblaste.Mais si l'on admet que la ligne primi- tive correspond aublastopore, il est évident pour l'embryologiste comparateur que le mésoblaste auquel elle donne naissance dérive en réalité des lèvres du blastopore comme dans tant d'autres cas, et que le décrire sans explica- tion comme naissant de l'épiblaste donnerait une idée erronée de la nature réelle du processus. On peut dire que la différenciation de l'embryon commence avec la formation de la notochorde et des plaques latérales du mésoblaste. Bientôt après la formation de ces organes, la portion axiale de l'é- piblaste, au-dessus de la notochorde et en avant de la ligne primitive, qui est un peu plus épaisse que les portions latérales se différencie en une plaque médullaire distincte dont les côtés forment deux replis. eh- Fig. 109. — Coupe transversale d'un blastoderme après 28 tieures d'incubation ('). les replis médullaires ou lames dorsales limitant entre eux une gout- tière médullaire (lig. 109). En avant les deux replis médullaires se rejoignent; en arrière au contraire, ils s'atténuent et embrassent entre eux l'extrémité anté- rieure de la ligne primitive. Après la formation des replis médullaires, l'embryon prend une forme qui n'est pas sans ressembler à celle des embryons de beaucoup d'ichthyopsidiens t\ un stade correspondant. L'apparence de l'embryon et ses rapports avec les parties environ- nantes est représentée d'une manière un peu diagrammatique dans la figure 107. La ligne primitive se termine maintenant en un renflement antérieur (non représenté dans la figure) et est d'ordinaire asymé- (*J La coupe passe par la gouttière médullaire 7nc. à quelque distance en arrière de son extrémité antérieure. A, épiblaste. — B, mésoblaste. — C, hypoblaste. me, gouttière médullaire. — mf. repli médullaire. — ch, notochorde. ir.o lri(iuc repli il lai ri' OISEAUX. Dans la plupail des cas son axe est plulùt la continualion du anche, ou quel.inefois du repli droit que de la gouttière médul- Dans les coupes, sou extrémité antérieure apparaît comme un bourrelet sur un côté ou sur le mi- lieu du plancher de l'extrémité di- latée de la gouttière médullaire. Le mésoblaste et rhypoblaste de i I aiie pellucide ne donnent pas I naissance à la totalité de ces deux feuillets dans l'aire opaque am- biante, mais tout Thypoblaste de l'aire opaque et une grande partie (lu mésoblaste, peut-être même un / peu de l'épiblaste, tirent leur ori- gine des matériaux particuliers déjà décrits qui forment la muraille ger- minative et sont en continuité avec riij'poblaste au bord de l'aire opaque (Voy. fig. 99, 10:>, 105, lOG, 107, 108). Y\f. 110. — Vue il« face de relire pellucide d'un hlaslodcrnie de 18 heures Cl. La nature exacte de ces matériaux a été l'objet de nombreuses discussions, dans lesquelles je n'ai pas l'intention d'entrer; mais voici les résultats de mes propres observations. La mu- raille Kcrminative consiste d'abord, comme on l'a vu plus haut, dans les cellules inférieures du bord épaissi du blastoderme et la substance vitel- liiie avec noyaux sous-jacenle. Pendant la période antérieure à la for- mation de la ligne primitive, l'épiblaste s'étend lui-même sur le vitellus en partie, semble-t-il, aux dépens des cellules de la muraille germinative ft peut-ùlrc môme des cellules formées autour des noyaux de cette partie. Oî mode d'extension de l'épiblaste est très semblable à celui des gastrulas épiboliques de beaucoup d'Invertébrés, de la Lamproie, etc., mais je ne .«iaurais dire jusqu'à quel point ce processus se continue dans la suite de l'exleusioti de l'épiblaste. Les cellules de la muraille germinative, qui sont d'abord bien séparées inférieurenient du vitellus, sont peu à peu absorbées dans raccroissenienl de l'bypoblaste, et le reste des cellules cl du vitellus se mélangent pour constituer une formation composée qui reste continue (•) L'«irr opaque n'esl pas rcpréscnléc; le contour pyrifoi-nio do la figmc indique les limites de l'aire prllurliir. A I* partip postérieure de rnirc pellucide on voit In ^'oultiére primitive pv dont les parois pros(|ui parallrir* «'cITacent en arriére mais ne rei;ourlient et se rencontrent en avant de façon à former à I < Ilirnr prtmili«r une Icrniiniiison anti-rieun- bien nette vers le milieu de lalonf;ueur de l'aire pelluci.li'. Ko «tnnl de la li)rne primilive rst In ffoutliéri' médullaire m.c avec les rrplis médullaires K. Ceux-ci dlterjranl m arrière n'écarlent de chaque cité de l.i ligne primitive; en avant ils s'incurvent et se rofirontrrnt prei d'une ligne courbe qui représente le repli céphalique. La »ocnndi' li|;no courbe (intérieure et roncentri(|fie ii la première est le commencement du repli i-J) a surlout réuni des faits en laveur de celle opinion que conlirment également mes propres observalions. Les somites mésol.lasliques commencent à se former dans les pla- ques lalrrales du u.ésohlasle avant la fermeture des replis médul- l,i,-c^ Le premier somite apparaît près de l'extrémité antérieure de la liLMie primitive, mais le suivant est décrit comme se constituant en avant d.' celui-ci, de sorte que le premier somite formé correspond a la seconde vertèbre permanente (1). La ré- gion de l'embryon antérieure au second so- mite formé (la plus grande partie de l'em- bryon à l'origine), est la région céphalique. Les somites, à partir du second, se for- ment régulièrement d'avant en arrière aux dépens de la partie postérieure non seg- mentée de l'embryon qui s'allonge rapi- dement pour fournir les matériaux néces- saires (fig. 11 i). Comme les somites gardent pendant les premiers stades du développe- ment une largeur à peu près constante, leur nombre indique suffisamment la lon- gueur du tronc. Par l'accroissement de l'embryon la ligne primitive est reportée en arrière d'une manière continue, l'allon- gement de l'embryon s'effectuant toujours entre l'extrémité antérieure de la ligne pri- mitive et le dernier somite; et pendant ce processus la ligne primitive subit des changements importants soitenelle-môme, soit dans ses rap- ports avec l'embryon. Sa portion antérieure renflée, embrassée par les replis médullaires divergents se distingue bientôt par sa structure de la portion i)oslérieurc et située symétriquement par rapport ;\ l'axe de l'embryon ((ig. 111 a.pr.), et en même temps les replis médullaire- (jui sont d'ajjord simplement divergents de chaque côté de la ligne primitive, se recourbent en dedans et se rencontrent de fa(,'on ;i en- serrer complètement la portion antérieure de la ligne primitive. La région de l'embryon d'Oiseau oii les replis médullaires divergent, e-l appelée le sinus rhomboïdal, bien qu'elle n'ait aucun rapport avec la (1) D"! nouvelles observations sont très désirables pour confirmer ce point générale- ment accepté. llK. m. — Viir l.iil l.i liH-.-,l..i.alo d'un lilastodi-rnic do l'oulcl ;i ciiui ...,.;■ .. niésobhÉSliqucs durci (*). {•) l.o« rp|ili« méiliill.'iirpA «ont rpjninl |>i)liln5lii|nc du c.inal ncnrrntériquc et la froutliéro de la surface de la lii.ii. 1 rinuli»r i|ui n'ouvri' en avant dans le canal médullaire. H. licMc |iriniilit)< ininiedi.itomont en arriére de l'orifice du canal ncuronléri(|iie. --Tnl nieilullairc. — rp, é|iilila>lc. — fiij. liv|iolila!>tc. — rli, notochordc. — pr, li},'nc priniitive. CANAL NEURENTÉRincr,. UJ;; dales, et delà dans une cavité de la portion postérieure de la notochorde. Le diverticulc postérieur du canal neural le long de la ligne de la gouttière pri- mitive est en outre très considérable chez le Poulet et ne s'oblilcre pas aussi- tôt que chez l'Oie. Ce passage incomplet du Poulet apparaît vers le stade à douze somites. Il est regarde par Praun comme équivalent au passage le premier formé chez le Canard, mais je doute beaucoup qu'il y ait une équi- valence très exacte entre les orifices des diflerents types, et je crois plus probable que ce sont des restes variables d'un canal neurentérique primitif qui, chez les ancêtres de ces formes, persistait pendant toute la première période du développement. Le troisième passage se forme chez le Poulet (KupHer) au troisième jour de l'incubation. Chez le Melopsittacus undulatiia, les deux premières communications existent en même temps d'après Braun (n° l'JO) l'une en avant de l'autre. Il est probable, d'après cette description, que la portion antérieure de la ligne primitive de l'Oiseau correspond à la partie des lèvres du blastopore des Élasmobranches qui se transforme en la protubérance caudale et le revêle- ment du canal neurentérique, tandis que le sillon originel de la partie anté- rieure de la ligne primitive parait former le diverticule postérieur du canal neural. La portion postérieure de la ligne primitive de l'Oiseau correspond, d'une manière très générale, à la partie du blastopore des Élasmobranches qui sépare l'embryon du bord du blastoderme (voy. p. 61), quoiqu'il n'y ait na- turellement pas de relations génétiques entre ces deux formations. I^endant quelaportion antérieure delaligneprimitive se transforme en la protubérance caudale, le sillon de la portion postérieure s'atténue peu à peu et finit par dis- paraître. La portion postérieure elle-même s'atrophie d'arrière en avant, et lorsque l'embryon se détache du vitellus, la région du blastoderme où elle était située se replie en dedans de façon à former une partie de la paroi ven- trale de l'embryon. La portion postérieure en apparence de la ligne primitive en est par conséquent en réalité la partie ventrale et antérieure (1). lia généralement été admis que la ligne et le sillon primitifs tout entiers prenaient part à la formation de la portion dorsale du tronc de l'embryon, c'est-à-dire de la portion postérieure de la plaque médullaire et des organes sous-jacents, cette opinion me parait insoutenable en elle-même et absolu- (1) Cette nomenclature peut sembler un peu paradoxale. Mais h la réflexion, il paraîtra que tant que l'embryon est simplement étendu sur la sphère vitelline, le point où commence la face ventrale ne peut être fixé que sur des données purement morplio- logiques. Aucune donnée n'empêche de considérer ce point comme situé près de la réu- nion de la plaque médullaire et de la ligne primitive. Pour me servir d'une expression mathématique, le signe change lorsque l'on passe de la face dorsale à la face ventrale, de sorte que dans une nomenclature stricte, on devrait dire, lorsque l'on continue à con- tourner l'œuf dans la même direction, que l'on marche vers l'arrière sur la plaque mé- dullaire, mais en avant sur la ligne primitive. Ainsi l'extrémité postérieure en appa- rence de la ligne primitive en est en réalité l'extrémité antérieure et vice vei'sa. J'ai évité d'employer cette nomenclature pour simplifier ma description, mais il est de la plus haute importance de bien concevoir le fait morphologique. Si le lecteur a quel- que peine à comprendre ce que je veux dire, l'inspection de la figure .^G lui rendra, j'es- père, ma pensée claire. Le cœur de l'Esturgeon (ht) dans cette figure se montre en ap- parence en avant de la tête, et pourtant, il est comme toujours, ventral et sa position apparente est due au développement de l'embryon à la surface d'une sphère. L'extré- mité antérieure en apparence du cœur est en réalité l'extrémité postérieure et vice versa. 1-56 OISEAUX. ment incompatible uvcc l'interprétation de la ligne primitive donnée plus haut. Pour montrer combien elle est improbable, en dehors de toute considé- ration théorique, j'ai réuni deux tableaux des longueurs relatives de la ligne primitive cl du corps de 1 embryon mesurés par le nombre des coupes qui y ont été pratiquées dans une série de cas, d'après les données puisées dans rimporlant mémoire de r.asser(h<' iilu Dans ces tableaux, chaque ligne ho- rizontale se rapporte à un seul embryon. I.a première colonne indique le nombre des somites et la seconde le nombre des coupes pratiquées dans la longueur de la ligne primitive. Lorsque la ligne primitive est divisée en deux portions, le nombre des cuupes de chaque portion est donné séparément; la folonne }.'auche {.\) se rapporte à la portion antérieure de la ligne primitive, la colomic droite (P) à la portion postérieure. La troisième colonne indi(iuo le nombre des coupes dans l'embryon. Le premier tableau se rapporte à des embryons de l'oulel, le second à des embryons d'Oie. .NiiMlillI. NOMiini; NOMBRK lici l>KS CorPKS DBS C O l- P K S ' dans la dans S'illlTK!*. • ■ lijriic |>riinitivr. 1 embryon. '1 (1 ■i 1 10 II ;t!) 23 ; :',i) ::ii 30 30 A 1' 1 ;■> ou G 10+17=27 S \1 li 12 + 20 = 32 i:!+ 10 = 23 i» + 12=2l ■'(8 l-< 10+ 7 = 1- 8+ 4 = 12 S !- ••1 = 11 70 .NOMBIUC des SOJIITES. NOMBRE DES COUPES (Inns la li^'Iir pririiiliM' . AOMnni: DES COUPES dans rembrvon. III 28 30 A I' 10+10 = 20 8+10=18 8+ 0=13 7+ (!==1.S C+ 5=11 12 3-J 42 08 L'étude de ces deux tableaux montre que la ligne primitive diminue en réa- lité de longueur vers le moment où se forment les premiers somites, mais il n'y a pas de raison de penser que la ligne primitive se transforme alors en la plaque médullaire, i'ius tard, la ligne primitive est un temps considéral)le sans diminuer d'une façon marquée, et certainement son raccourcissement est iiisuflisant pour rendre compte de l'augmentation de longueur de l'embryon, augmenlation de longueur qui, à l'exception delà léte, a lieu entièrement par additions à l'exlrémilé postérieure. Au stade à quatorze somites la ligne pri- u)itive est encore assez longue. Dans les stades plus avancés, comme le con- lirmeiil nctiemoiit les tableaux, la diminution de longueur de la ligneprimi- livc concerne spécialnnont la portion postérieure et non celle adjacente à l'embryon . Histoire générale des feuillets germinatifs. Lepiblaste. — L'épihiasie du corps de l'embryon, quoique épais de pll|s|(•llr^ rangées de cellules, ne se divise en deux lames qu'à une pc- HISTOIRE GÉNÉRALE DES FEUILLETS GERMINATIFS. 157 ii(Hle tardive de la vie embryonnaire, de sorte que les organes des sens formés aux dépens de l'épiblaste (jui sont les mêmes que dans les types déji\ décrits ne sont pas spécialement formés par une lame interne nerveuse. Le canal médullaire se ferme de la même manière que chez les Élasmobranches, la Grenouille, etc., par la simple con- version d'une gouttière ouverte en un canal clos. La fermeture com- mence d'abord dans la région du cerveau moyen et s'étend rapidement en arrière et pluslentement en avant. Elle s'achève chez le Poulet vers le moment on douze somites mésoblastiques sont formés. Le mésoblaste. — L'évolution générale de ce feuillet ne présente aucun caractère digne d'intérêt spécial, la division en plaques laté- rales et vertébrales, etc., étant à peu près la même que dans les formes inférieures. L'hypoblaste. — La fermeture du tube digestif s'effectue entièrement par l'enfoncement des parties périphériques de l'embryon dans le vitellus ou sa séparationpar des replis. Les diagrames (fig. 1 13 et 126) montrent la .vc. Fig. 113. — Coupe tliagrammatiquc longitudinale menée par l'axe d'un embryon d'Oiseau (*). nature générale du processus. Les replis par lesquels il s'effectue, sont d'ordinaire appelés les replis céphalique, caudal et latéraux. Le repli céphalique(fig. 113) apparaît le premier, et, avec les replis latéraux donne naissance à la partie antérieure du mésentéron (D) (comprenant l'œso- phage, l'estomac et le duodénum), qui en conséquence de ce mode de formation se termine en avant par une extrémité aveugle. Le repli caudal avec les deux replis latéraux forme la partie postérieure du tube digestif, y compris le cloaque qui fait en réalité partie du mésentéron. A la jonction des deux replis, il existe, conduisant dans le sac vitellin, un orifice circulaire qui se rétrécit peu à peu par les progrès du dé- veloppement. Cet orifice est complètement fermé longtemps avant l'éclosion de l'embryon. Certaines particularités de structure du (*) Cette coupe est supposée faite après que le repli eéi)i)alique a commence à se fornier, mais avant l'apparition du repli caudal. 1 r'.So, repli céphalique de la somatopleure. — F.Sp. repli réplialique de la splaiiclinopleiire. — I • pp, cavité pleuropéritonéale. — Aju, commencement du repli (antérieur) de l'aninios. — 1), fidjo ' digestif, — N.C, canal neural. — C/i, notochordc. — .1 . épiblaste. — U, mésoblaste. — C, liypoblaste. 1o8 OISEAUX. repli oaud.il déterminées par l;i fniinatiun de l'allantoïde sont dc- criles avec, les appendices do lYMMbrydn. Le slomodœiim et le proc- tod(eiim se forment par des inva^'inalions épiblastiqiies. La commu- miinicalion entre le stomodœum et le mésentéron s'établit à une période relativement peu avancée (le quatrième jour chez le Poulet), tandis «jne celle du mésentéron et du proctodcL'um ne s'établit que très tard (le quinzième jours chez le Poulet). Le proctodœum donne naissance à la bourse de Fabricius aussi bien qu'à l'anus. Quoique r.c. ennui noural. — c/i, notodmrdc. — *i.p, canal neurentérique. — //«, Inpo- ' n 7 '',"■'' '"*"""" '•""-■"'^''- - /"•• '•<""'■•••• ''c la ligne primitive repliés sur le côté ventral". - 1». .lumoiur, _ ,„,., moM.ld«..le. _ a. point ou se formera l'alms. - p.c, ravilo périvi.^céraln. • nm. amoioi. — lo. »om«toplcure. — sp, splanclitiopleurc. DÉVELOPPEMENT GÉNÉHAL DE L'EMBRYON. 159 est formée de ce (lui ongincUement paraissait ôtrc la partie posté- rieure de la ligne primitive. L'intestin post-anal devient de moins en moins saillant et finit par s'atrophier. Développement général de l'embryon. Le Poulet nous servira de type pour le développement général des Sauropsidiens. L'embryon occupe une position bien constante par rapport ;\ la coquille de l'œuf; son grand axe est perpendiculaire à celui do l'oMif, dont la grosse extrémité correspond an côté gauche de l'embryon. L'histoire géné- rale de l'embryon a déjà été exposée jus- qu'à la formation des premiers somites mésoblastiques (fig. MO). Après ce stade qui est d'ordinaire atteint vers la fin du premier jour, l'embryon augmente rapi- dement de longueur et devient, surtout en avant et sur les côtés, de plus en plus com- plètement séparé du sac vitellin. L'aspect général de l'embryon entre la trentième etla quarantième heure de l'incu- bation est montré dans la figure 116 par la face supérieure, et dans la figure 117 parla face inférieure. Les contours de l'embryon sont beaucoup plus nets qu'aux stades antérieurs, La figure 117 montre la nature des replis par lesquels l'embryon est séparé du sac vitellin. Les replis sont compliqués par le fait que le mésoblaste est déjà clivé en deux lames, une lame splanchnique adjacente à l'hypoblaste et une lame somatique adjacente à l'épiblaste et que la cavité géné- rale interposée est déjà assez spacieuse dans les parties latérales du corps de l'embryon et l'aire pellucide. Le repli qui sépare l'embryon du vitellus est par conséquent un double repli formé de deux feuillets ou lames, la lame interne, constituée parla splanchnopleure, la lame externe parla somatopleure. Les relations de ces deux lames sont mon- trées dans la coupe diagrammatique longitudinale (fig. 113) et en vue de face (fig. 117), la lame splanchnique étant représentée en sf et la lame somatique en so. Entre les deux lames et appuyé contre la splanchnopleure, on voit le cœur (ht). Au stade figuré, la tête est bien distincte du tronc, la première séparation entre les deux régions s'est effectuée à une période antérieure à l'apparition du somite an- Fig. 1 1-5. — Vue p.ir la face ildi'salu d'un blastoderme de Poulet à ciaq somites mésoblastiques durci (*). (*) Les replis médullaires sont rejoints sur une partie de leur étendue, mais ne sont pas soudés. a.pr, portion antérieure de la ligne primitive, ^/j.;;;', portion postérieure. 100 OISEAUX. lérieiir (liir. li:. . Hioiilnl après la limilalion de la région ccphali- ^O rh KO l-ijr. 116. — Embrvon do Poulet de 30 à 30 heures vu par Fig. 117. — Embryon de Poulet d'envi- ri'ncxioi\ par 1.» farc supérieure (préparation à l'acide ron trente-six heures vu par la face cliruniiipicj ('). inférieure et par transparence (**). '^'j /■./>, cerveau antérieur. — m.i, cerveau moyen. — h.b, cerveau postérieur. — op.i\ vésicule opti- ,|ii(-. au.j). fossette olfactive. — o.f, veine vitelline. — p.v, soniite niésobla3ti(|ue. — m,f, ligne de Jonction des replis médullaires au-dessus du canal médullaire. — s.r, sinus rhomboïdal. — /, repli raudnl. — p.r. restes de la frouttiére primitive (non convenablement représentés). — a.p, aire pelluride. L.i li^rnc \ indicpie la véritable longueur de l'embryon. I,« coiitoinalii|ili'uri' étant indiquée par la ligne vague S.O. Autour de la tête, on voit les deuv Linn'« du repli aumiiitiipie céphalique, l'une, le véritable amnius n, enveloppant immédiatement la t*lc ; l'nulrt', le faux nmnins «', ii ipiciqiic distance d'elle. On voit cpie la léte fait saillie au deli» de l'ei- lr<>inilé nntériouri' de l'aire pellucide. Lo repli oplnnrhrnipb iiriquc s'étend en arriére jusqu'en sp. Sur ses côtés divergents on voit les racine» Irc» n|iparcnles dr» deux veines vitcllines .s'unissant pour former le cœur h déjà constitué pjr ' ' ' ' iix moitiés latérales qui, en se continuant en avant |)((iir former le bulbe arté- rirl -ub^lanec dr la tète immédiatement en avant du repli de la somatopleure. /// ir. — il///, cerveau moyen. — p.r et v.pl, somites niésoblasticpies. — r/i, ex- lrfn»il.r ..i.t> ti.urv d.- la notocllonlp. — mf, portion postérieure de la notoehorde. — c, mésoblaitc |iaricl.il. —pi. ronlnur de l'aire pellucide. — pr, ligne primitive. DÉVELOl'PEMEiNT UÉNEUAL Dli L'EMURYON. 161 que et avant la soudure des replis médullaires, la portion antérieure du canal neural se renfle pour former la première vésicule cérébrale qui émet presque immédiatement deux diverticules latéraux, rudi- ments des vésicules optiques (fig. HG, op. v). Au stade figuré, la partie céphalique du canal neural s'est nettement différenciée en cerveau antérieur {fà.), cerveau moyen {mù.) et cerveau postérieur (h/j.) et le cerveau postérieur est souvent subdivisé en lobes successifs. Dans la région du cerveau postérieur, deux invaginations épiblastiques peu profondes forment les rudiments des fossettes auditives {au. p.). Une coupe de la portion postérieure de la tôte d'un embrj'on de Fig. 118. Coupe transversale de la partie postérieure de la tête d'un embryon de Poulet de trente heures (*). trente heures est représentée dans la figure H8. On voit en [hb) la por- tion renllée du canal neural, formant le cerveau postérieur ; elle est encore en rapport avec l'épiderme, et à son bord dorsal il existe de chaque côté un prolongement qui forme les racines du nerf vague {vg). Au-dessous du cerveau, on voit la notochorde (ch), et au-dessous de celle-ci l'œsophage crescentiforme [al). Le rudiment du cœur (ht) formé à ce stade de deux tubes distincts est suspendu au côté ventral de l'œsophage. Sur le côté dorsal de l'œsophat^e, immédiatement au-dessous de la noto- chorde, on voit un petit corps {x) orme d'un épaississement de l'hypoblaste, c'est peut-être un rudiment de la tige subnotochordale des Ichthyopsi- diens. (*) hb, cerveau postérieur. — vg, nerf vague. — ep, épiblastc. — c/i, notociiorde. — x, épaississe- ment de l'hypoblaste (peut-être rudiment de la tige sul)notoc'h<)rdale). — al, pharynx. — ht, cœur. — p^, cavité générale. — so, mésoblaste somatique. — sf, mèsoblaste splanchnique. — hy, hy|)o- blaste. Balfour. — Embryologie. II. — 11 162 OISEAUX. Dans le tn.nc (lig. HG), le princi|)al point à noter est la fermeture complMedu canal nenral, (lui.iciiie clans la région postérieure où était situé à une période anlérifure le sinus rhomboïdal ouvert, on puisse voir encore une dilatation de ce canal (fig. 116, s. ?•) sur chaque côté de laquelle sont les prulubérances caudales ; tandis que les somites mé- S(.l.lasli(|ues s'arrêtent un peu en avant d'elle. Au-dessous du canal n.'ural. la lu.tochorde (lig. 117, cA.) s'étend dans la tête jusqu'à la base du cerveau moyen. Sur les côtés du tronc, on voit les somites méso- blastiques (/>r), dont le bord externe marque la limite des plaques ver- tébrales et latérales. Une ligne moins accentuée sépare la portion des plaques latérales qui deviendra partie de la paroi du corps de celle qui api)arlient au sac vitellin. Pendant la dernière moitié du second jour, et pendant le troisième jour, l'isolement de l'embryon fait des progrès considérables. Les extrémités céplialique et caudale deviennent l'une et l'autre entière- ment di-^linctes et les replis latéraux font des progrès si considérables que l'embryon n'est plus rattaché au vitellus que par un large pédon- cule. Ce pédoncule est double et consiste en un pédoncule interne splanchnique en continuité avec les parois du tube digestif et un pédoncule externe somatique en continuité avec les parois du corps de l'embryon. Le pédoncule somatique est encore beaucoup plus large (|ue le pédoncule splanchnique (comparez les fig. 129 E et F qui peuvent ôtre considérées comme des coupes diagranimati(iues longi- tudinale et transversale de l'embryon du troisième jour). Un chan- gement s'effectue également dans la position de l'embryon. Jusqu'au troisième jour, il est placé symétriquement sur le vitellus, la face ventrale en bas. Tendant cette journée, il s'incline de façon à repo- ser en partie sur le côté gauche. Cette rotation affecte d'abord la tête, mais dans le cours du quatrième jour s'étend peu à peu au reste du corps (fig. 1 10). Eu môme temps que ce changement de position, l'em- bryon tout entier subit une flexion ventrale et un peu spirale. Tendant la dernière partie du second jour et pendant le troisième jour, des changements importants ont lieu dans la tôte. L'un d'eux est la flexion crânienne. Celle-ci, (jui ne doit pas ôtre confondue avec la courbure générale du corps dont il vient d'être parlé, commence par l'inflexion de la partie antérieure de la tôte autour d'un point qui peut être considéré comine l'exlrémilé ou delà notochordc ou du tube diges- tif. La flexion crilnifiuK' progresse rapidement; le cerveau antérieur se repliant en bas de plus en plus, jusqu'à ce qu'à la lin du troisième jour ce ne soit plus la première vésicule cérébrale ou cerveau antérieur, mais la seconde vésicule cérébrale ou cerveau moyeu qui occupe l'ex- trémité antérieure du grand axe de l'embryon. En lait, une ligue droite mmée par le grand axe de l'embryon passerait mainlenant par le cerveau moyen cl uon, comme au commencement du second jour. LlÉVliLOPPEMENT GENERAL DE L'EMliUYON. 163 FU\ par lo cerveau antérieur, si complet est le reploicnicnL de rcxtrômilô antérieure du canal ncural au- tour de l'extrémité de la noto- chorde.Le commencement de cette flexion crânienne donne au corps d'un embryon du troisième jour une apparence qui se rapproche de celle d'une cornue de chimiste, la tète de l'embryon correspondant au récipient. Au quatrième jour, la llexion est plus grande en- core qu'au troisième jour, mais au cinquième et aux jours suivants elle est moins apparente. La portion antérieure du cer- veau antérieur est maintenant très dilatée et peut se distin- guer de la portion postérieure comme le rudiment impair des hémisphères cérébraux. Elle se renfle bientôt latérale- ment en deux lobes qui ne sont cependant séparés par une cloison médiane qu'à une période beaucoup plus avan- cée. Par le développement du rudiment cérébral, la portion postérieure du cerveau antérieur cesse (*) a' , repli amniotique externe ou faux amnios très apparent autour de la tète, également visible à la queue. a, véritable amnios enveloppant la tête de très près et visible seulement entre les saillies des différentes vésicules cérébrales ; on peut aussi le reconnaître dans la queue en t. Dans l'embryon figuré, le repli céphalique do l'amnios s'étendait en arrière un peu plus loin que it, mais sa limite ne peut pas se voir distinctement au travers du corps de l'embryon. CH, hémisphère cérébral. — FB, vésicule du troisième ventricule. — MB, cerveau moyen. — HB, cerveau postérieur. — Op, œil. — Ot, vésicule auditive. OfV, veines vitellines formant les racines veineuses du cœur. Le tronc du côté droit (gauche lorsque l'embryon est vu en dessus dans sa portion naturelle) reçoit une grosse branche indiquée par des lignes ponctuées qui vient de la portion antérieure du sinus terminal. — Ht, cœur maintenant complètement tordu sur lui-même. — Ao, bulbe artériel d'où partent vaguement indiqués les trois arcs aortiques passant sous le pharynx et se réunissant pour former l'aorte qui se montre plus vaguement encore comme une ligne courbe sombre qui suit la longueur du corps. L'autre ligne courbe sombre située à côté d'elle qui se termine près do la lettre y est la notochordc ch. A peu près en face de la ligne de renvoi x, l'aorte se divise en deux troncs qui, suivant la ligne des somites opaques de chaque côté, sont mal visibles. Leurs brandies Of.a, les artères vitellines sont ce- pendant très visibles et se recourbent en suivant les replis latéraux. Pv, somites mésoblastiques. X indique le « point de divergence » des replis de la splanchnopleure. L'intestin antérieur aveugle commence en ce point et s'étend à peu près jusque vers y, l'espace plus transparent marqué de cette Fig. 119. — Embryon de Poulet du troisième jour (34 heures) vu par la face inférieure, par transpa- rence (*). 16i OISEAUX. d'èlre dirigoe en avant (lig. 11'.» cl 120. FB) cl d'èlre apparente comme elle l'était. Comme ses parois sont destinées i\ se développer en les parties (|iii entourent lo troisième ventricule du cerveau, elle est ap- pelée la vésicule du troisième ventricule ou thalam.encéphale. Au sommet du tlialamencéphale on peut maintenant voir une petite saillie conique, rudiment de la (jlande pi- néale; en môme temps la partie centrale du plancher du tlialamencéphale forme un prolonirenienl en entonnoir, l'infundibu- luiu (]ui, se dirigeant vers l'extrémité du tul)e digestif, rencontre le corps piluitaire. Outre une augmentation de dimension qu'il partage avec presque toutes les par- ties de l'embryon et le changement de position déjà décrit, le cerveau moyen ne subit pas de modifications considérables pendant le troisième jour. Ses côtés finis- sent par se développer en les corps bijumeaux ou lobes optiques; son plancher formera les pédoncules cérébraux, et sa cavité se réduira à un canal étroit. Viter a tertio ad guartum ventJHculum (aqueduc de Sylvius) et deux diverticules se prolongeant dans les lobes optiques. Dans le cerveau postérieur ou troisième vésicule cérébrale, le toit de la partie adjacente au cerveau moyen se sépare, pendant le troisième jour, du reste par une légère constriction. Cette distinction, qui dans la suite devient beaucoup plus apparente par l'épaississement des parois et du toit de la partie antérieure, divise le cerveau postérieur en cervelet et moelle allongée (fig. 120, Ci et HB). Tandis que les pa- rois de la portion cérébellaire du cerveau postérieur deviennent très épaisses tant sur le toit que sur les côtés, le toit de la portion posté- rieure ou moelle allongée s'amincit en une simple membrane qui forme une délicate limitante à la cavité de la vésicule (fig. 122, IV). Celle- ci devient large et peu profonde, son plancher et ses parties latérales Fig. liO. — Vue lie profil de la téfc d'un embryon de Poulet du troi- ticmc jour, par rédeiion (prépara- tion à l'acide chromiquc) ('). lettre c«l cependant principalement dû à la présence là de la masse d'investissement de la base du ci-rteaii. .— x indi(|uc la limite postérieure du repli de la splanchnopleure. La limite des replis plus transparents de In somatoplcure n'est pas visible. On comprend i|ue tout le corps de l'embryon au-dessus du niveau de la lettre x est vu au travers df Upiirtion ilu s.ic vitellin (aires vasculaireet pcllucide) qui a été enlevée de l'œuf avec l'embryon, et ■ u Iravcr» du double repli amniotique. L'embryon étant vu par la face inférieure, tout ce qui est décrit dans la position naturelle comme étant \ droite est & gauche et ric« versa. (•) Cil, hémiiphcres cérébraux. — FB, vésicule du troisième ventricule. — MU. cerveau moyen - rfc, rrrvol.'t. — IIU, moelle allongée. — A', fossette nasale. — ot. vésicule auiiilive à l'état de ' "'' dont l'onfico n'est pas encore fermé.— op, vésicule optique avec le cristallin /, et la fente cho- roiJi.iiiip, ch.f. La fente clioroidii'nne, quoique formée entièrement au-dessous de l'épiblaste superfi- ciel ett dittinctemcnt vi^ible .'i l'cttérieur. \F, premier nrr »itcéral au-dessus duquel on voit une légère indication du prolongement maxil- l»ir« supérieur. S,ï,4^*, iefooil, troiïicmo et quatrième arcs viscéraux avec les fentes viscérales intermédiaires. DÉVELOPPEMENT GÉNÉRAL DE L'EMBllYON. 165 s'épaississant, et elle constitue le quatrième ventricule qui est plus tard surplombé par la portion postérieure très développée du cervelet. Le troisième jour, par conséquent, marque la différenciation du cerveau en cinq parties distinctes : les hémisphères cérébraux, les masses centrales qui entourent le troisième ventricule, les corps biju- meaux (lobes optiques), le cervelet et la moelle allongée; la division provisoire de la cavité originelle du canal neural en trois cavités sim- ples faisant place en môme temps à la disposition permanente d'une série de ventricules reliés entre eux, savoir: les ventricules latéraux, le troisième ventricule, l'aqueduc de Sylvius (avec un prolongement dans le lobe optique de chaque côté) et le quatrième ventricule. Fig. 121. — Tète d'un embryon de Poulet du quatrième jour vue par réflexion de face en A, et de profil en B (préparation à Facide chromique) (*). Au troisième jour, le cristallin s'est formé par une invagination de l'épiblaste et d'autres modifications se sont opérées dans l'œil. L'orifice externe de la fossette auditive est fermé avant l'achèvement du troi- sième jour (fig. 122, RL) et les rudiments des parties externes de l'or- gane de l'odorat sont constitués comme de petites fossettes à la face inférieure du cerveau antérieur (fig. 120, N). De même que le cristallin et le labyrinthe de l'oreille, elles sont formées par des invaginations de l'épiblaste externe ; mais, contrairement à eux, elles ne se ferment jamais. Pendant le second et le troisième jour, il se forme des fentes viscé- rales ou branchiales homologues à celles des Ichthyopsidiens, quoique leurs parois ne développent jamais de prolongements branchiaux. (*) Cff, hémisphères cérébraux. — FB, vésicule du troisième ventricule. — Op, globe oculaire. — nf, prolon^jement fronto-nasal. — M, cavité buccale. — S. M, prolongement maxillaire supérieur de F\, premier arc viscéral (prolongement maxillaire inférieur). — F-2, Fi, second et troisième arcs viscéraux. — N, fossette nasale. — ot, vésicule clique. Pour obtenir la préparation représentée ici, le cou a été coupé entre le troisième et le quatrième repli viscéral. Sur la coupe e, on voit le tube digestif al, le canal neural me, la notochorde ch, l'aorte dorsale Ao et les veines vertébrales V. 1C6 OISEAUX. Ce sont copendanl ilc véritables fentes branchiales perforant les pa- rois du pharynx et placées en séries, de chaque côté, le long de l'axe du tube di^'eslif ; elles ne sont pourtant pas perpendiculaires à cet axe ni parallèles entre elles, mais un peu convergentes en avant vers le nulieu du cou (flg. 120 et 121). niles sont au nombre de quatre de chaque côté, l'antérieure se forme la premiiVe el les trois autres successivement. Elles se dévelop- pent comme des divcrlicules de rhypoblasle qui se soudent h l'épi- Kig. 122. — Coupe menée par le cerveau postérieur d'un embryon de Poulet de la fin du troisième jour (*). blaste. Au point de rencontre de l'épiblaste et de l'hypoblaste, le tissu se résorbe, mettant les diverticules en communication avec l'extérieur. A peine une fente est-elle formée que son bord antérieur (c'est-à-dire le plus voisin de la lôte) se soulève en un pli ou lèvre épaisse, le pli, hounjcon on un- yiscôi'nl ou hrnnchial. Chaque fente a un pli spécial sur son bord antérieur, et en outre le bord postérieur de la quatrièmt' ou dernière fente viscérale se soulève en un pli semblable. Il y a par conséquent cinq arcs pour (/»û;?-e fentes viscérales (fig. 120 et 121). Les doux derniers arcs, cependant, particulièrement le dernier, ne i-onl pas ;\ beaucoup près aussi épais et aussi saillants que les trois autres, le second élanl le i.liis large et le plus aiq)arent de tous. Le premier arc icinoiilre dii à peu près son congénère sur la ligne mé- ' ■ Arriliicul.' ; la roupe montre la minceur du toit et l'épaisseur des parois latérales de '• ' ' ''• ii"l"i-li()rdo. — ^'\', Veine cardinale antérieure. — CC, vésicule auditive invn- "*"' ' " l"<^ '■' l"'i"l <|ui va fumier le canal roeliléaire.) — liL, récessus du labyrinthe (reste du \>»%**flu (iu:itiiémc jour vu par tiansparoncc (*). et ce n'est que sur un espace très limité que le tube digestif commu- nique par le canal vitellin avec le sac vitellin. Ces trois coupes montrent en outre : 1" la différenciation graduelle (•) L'amnir.s a été complolemonl enlevé; on voit en SS le bord coupé du pédoncule somatiquc au traVLTS du(piel fait saillie l'allanloïde Al. i /n \ en, liùmisplicre cérébral. — FB, vésicule du troisième ventricule avec la glande pinéalc (Pn) sail- lante à Sun sommet. — i»/./<, cerveau moyen. — Ci, cervelet. — JV.V, quatrième ventricule. — L, cris- tallin. — rh.s, fente clioroîdieiine ; par suite de raccroisscmenl de la cupule optique, les deux couches dont clic est composée ne peuvent plus se voir par leur surface, mais la face rétinienne est seule visible. — Cen. V, vésicule auditive. — s.m, prolongement maxillaire supérieur. — 17". M-", etc. l>remier, •ocond, troisième et quatrième arcs viscéraux. — V, nerfs delà cinquième paire envoyant une branche 4 lœil, la brandie opblbalmique et une autre au premier arc viscéral. — YJI, nerf do la septième paire iC rcn.l.int nu troisième an- viscéral. — G.l'h, nerf plossc. pharyngien se dirigreant vers le troisième nrc viscéral. — l'y, nerf pneumogastrique se dirigeant vers lo quatrième arc viscéral. — iv, masse d'invenlissement. On n'a pas essayé dans la figure- d'indiquer la position de la paroi dor.-i.ile du pharyni qui ne peut pas être reonnuc aisément clans l'embryon \iviint. — cli, notoehorde; l'evlréinite an- lérieure n'en r>t pas visible dans l'eniliryon vi\aiit. l'.llc ne se termine cependant pas comme le montre la n^urc, mai» se recourbe tout d'un eciup en bas avant de se terminer enpuiiite. — ///, cœur vu au Iratem dci paroi» du thorax. — AfJ\ plaque» musculaires. — W, aile. — HL. membre postérieur. Au-dcisou» du membre postérieur, on voit la ipicue recourbée. DÉVELOPPEMENT GÉNÉRAL DE L'EMBKYON. 171 des somites mésoblastiques (fig. 123, P.v) en les plaques musculaires (fig. 12i, ms et 123, mp) et le tissu qui formera le corps des vertèbres elle tissu conjonctif adjacent; 2" la formation entre les plaques laté- rales et les somites mésoblastiques d'une masse de tissu (fig. 123) appelée la masse cellulaire intermédiaire sur le côté dorsal de laquelle se forme le canal de AVollT, tandis que la masse cellulaire intermé- diaire elle-même forme les tubes segmentaires (fig. 424, st), et le tissu conjonctif du corps de Wolff. Fig. 127. — Coupe de la région lombaire d'un embryon de Poulet à la fin du quatrième jour (*). Divers autres traits du développement du système vasculaire, du mésoblaste général, etc. , sont aussi représentés dans ces coupes. 11 est plus particulièrement à noter qu'il y a d'abord deux aortes dorsales largement séparées qui se rapprochent peu à peu (fig. 123 et 124) et, se rencontrant d'abord en avant, finissent par se confondre (fig. 123 et 127) dans toute leur longueur. (*) n.c, canal ncural. — p.r, rarine postérieure dun nerf spinal avec son ganglion. — a.r, racine antérieure. — A.G.C, colonne grise antérieure de la moelle épinière. — A.W.C, colonne blanche an- térieure commençant à se constituer et peu distinctement marquée dans la figure. — m.p, plaque mus- culaire. — cA, notochordc. — W.Ii, bourrelet de Wolll'. — A.O, aorte dorsale. — V.c.a, veine car- dinale postérieui'c. — W.rf, canal de Wolff. — W.b, corps de Woltl' consistant en tubes et corpuscules de Malpighi. — g.e, épilliélium gerrainatif. — d, tube digestif. — M, commencement du mésentère. — SO, somatopleure. — SP, splanchnopleure. — V, vaisseaux sanguins. — pp, cavité pleuro- péritonéale. 172 OISEAUX. La li.c. 12C montre l'aspect général de l'embryon au quatrième jour. Les changements qui se sont eirectués consistent pour la plupart dans le progrès du développement de parties déji\ présentes et n'exi- gent pas do détails spéciaux. Le fait le plus important dans ce jour est, peut-être, la formation des membres. Ils apparaissent comme des prolongements d'un bourrelet latéral peu marqué (lig. 1:27 \Vll; qui s'é- lend au niveau du bord inférieur des plaques musculaires dans pres- (jue toute la longueur du tronc. Ce bourrelet est appelé le bourrelet de WoKl". La première trace des membres se voit vers la fin du troisième jour et leur apparence ;\ la (in du quatrième jour est représentée dans la figure 12G WetllL. La (igure 127 représente une coupe du tronc de l'embryon au qua- ja ^ A \ Fig. 1Î8. — Tétcs d'embryons ilc Poulet vues par la face inférieure au si.vieine et au peptiémc jour de l'incubation (emprunté à Huxley) (*). Irième jour. La coupe passe par la région du tronc en arrière du canal vittllin. Le mésentère (M) est beaucoup plus allongé et plus mince (ju'au jour précédent. La notochorde est enveloppée par un tissu mé- soblastifuu! condensé (pii donnera naissance à la colonne vertébrale. Les deux aortes dorsales sont maintenant complètement réunies en (•) la, vésirulc cérébrale. — a, œil dans lequel les restes de la fente chcroïdicnne peuvent encore se ▼oir en ,\. — p, fossettes nasales. — A', prolongement fronlo-nasal. — /, prolongement maxillaire su- périeur.— 1, prolongement maxillaire inférieur ou premier arc viscéral. — 2, second arc viscéral. — X, première fente visoérale. En A la cavité buccale se montre limitée parle prolongement fronto-nasal, les prolongements niaxil- Uirf* «upi'.rirur» ri la première paire d'arcs viscéraux ; à sa partie dorsale on voit l'orifice conduisant dan> ' ' i I.c's gouttières nasales qui font comnmniqucr les fossettes nasales avec la bouclie »"H' ■ l transformées en canaux. ^" ' ' iterne de lu bouche est devenu 1res resserré, mais est encore limité en haut par le prolnn;.Tmpnt Ironin-nnsnl cl les prolongements maxillaires supérieurs, et en bas par le prolongement maiilliiri' inférieur (pnniicrc paire d'arcs viscéraux). Lm prolongrnienl* maxillaires supérieurs sont unis au rolongemcnt fronto-nasal sur presque toute U longueur do relui -ci. MEMBllANES FŒTALES. 173 l'aorte dorsale unique, et le corps de Wolff a atteint un développement beaucoup plus complet. Dans le cours du cinquième jour, la face commence à perdre son caractère embryonnaire, et au sixième jour et aux jours suivants prend un aspect assez distinctement avien. Les changements généraux qui ont lieu du sixième jour à l'éclo- sion ne demandent pas à être exposés en détail. Membranes fœtales. Les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères se distinguent des Ichthyopsidiens par la présence de membranes fœtales provisoires appelées Ynmnios et Vallantoïdc. Gomme le mode de développement de ces membranes est surtout commode à étudier chez le Poulet, j'ai choisi ce type pour leur des- cription détaillée. L'amnios. — L'amnios est un sac particulier qui enveloppe et pro- tège l'embryon. r—pp ...jjp Fig. 129. — A à N, série de figures diagrammatiques destinées à faire comprendre la manière dont se forme le corps de l'embryon et les relations du sac vitellin, de l'amnios et de l'allantoïdt; (*). (*) Dans tous les diagrammes, vt désigne la membrane vitulline écartée de son contenu pour la netteté de la figure et représentée comme persistante dans les stades avancés ; en réalité, elle est en contact direct avec le blastoderme ou avec le vitellus et cesse de bonne heure d'avoir une existence indépen- dante. — e désigne l'embryon proprement dit. — pp, la cavité pleuro-péritouéale générale avec son prolongement entre les membranes. — af, les replis de l'amnios. — a, l'amnios proprement dit. — ni OISEAUX. A la liii (lu premier jour de rincubalion, lorsque le clivage du mc- soblasle est assez avanctS il apparaît, un peu en avant du repli cépha- aeoa ae. la cnTil* qui conli.-nl le liquide amniotique. — n/, rallantoïde. — til. — rj ou Vf. Itf vilcllus uu 11' sac vitellin. A qui peut t\r" roD»i.lér6 c.mimo une coupe verticale menée lonsrituilinalemcnl suivant 1 axe il.> rcmbrvon montre les relations des différentes parties de lœuf au moment de la première apparition du repli ci-plmlique. que Ion voit sur le coté droit de la lipure en e. Le blastoderme s'étend en arrière {.<. e.uolio dans la U^ure), et en a^ant (à droite «lans la (igure) du repli céphalique, ses limites étant indiquée» parla partie oml.rée et épaissie sur une certaine dislance du bord du vitelhis y. Il n'y a pas encore en arrière de lemhrvon de repli correspondant au repli céplialiquc. Il est une coupe »ertieale transversale à la mémo période, mais plus grossie (elle devrait être plus ^•.. H PP. '/■ :-•-;■! HP aplatie et moins courbée). Klb' niuntio que le blashidenni". oiubié de liarliures verticales, s'étcii'l »ur le» cotes aussi bien qu'en avant et en arriére, c'est-à-dire dans toutes les directions, mais il n'y a pa» ili- replis latéraiii, et par consé<|uent le corps de l'embryon n'est pas limité sur les côtés par rapport au bliitloderme. En outre, elle montre la formation de la gouttière médullaire par le soulèvement des lames dor- •alc». \u-deRAout lie la coupe île la giuittiére on voit le rudiment de la notocborde. De chaque côté une li(rnc indiqui' le clivage du mésoblasle qui commence à s'eirectuer. Kd «;, qui représente une coupe verticale longitudinale à une période plus avancée, le repli cépha- llqii ■ ' ■ t I,. ri.pij r.iudal (à gauche) imt fait des progrès considérables. Le tube digestif est par ww en .a.iiit l't eji arrière, mais le mili<-u de sa longueur comniuni(|ue encore largc- nieii' I is 1/, OiioicpiF le» parties axiales de l'embryon se soient épaissies, les parois latérales ilu cofp» «..lit ■ ii.'ire niincc», on y voit cependant le clivage ilu mésoblaste et la divergence de la so- nuloplcurr et de U iplanchnoplcurc. La splanchnopleure tant à la tète qu'à la queue est beaucoup plus MEMBRANES FŒTALES. I7;; lique scmi-hinairc, un second repli (fig. lit) G, of et liy. 130, km) plus ou moins parallèle ou plutôt concentrique au premier et présentant ii'liliée en dedans iiiio la soniatoplcure et forme le pédoncule splanchnique encore lai-f^emcnt ouvert. A l'extrémité du pédoncule qui est encore très court, elle se recourbe de nouveau on dehors et s'étale à la surface du vitellus. I.a somatopleure, moins profondément repliée que la splanclinopleure, forme le pédoncule somalique plus large et se recourbe plus tôt [lourse diriger de nouveau en dehors. A quelque distance de la tète et de la queue, elle se soulève en un repli af, plus élevé en avant, ce sont les replis amniotiques. Après avoir formé l'un et l'autre replis, elle rejoint bientôt la splanchnopleure et les deux réunies de nouveau en une membrane non clivée s'étendent à quelque distance encore vers la partie inférieure du vitellus. La limite externe de l'aire opaque n'est pas indiquée. Tout l'espace in- termédiaire à la somatoi)leure et à la splanchnopleure pp est ombré de points. Près du corps, cet espace jicut être appelé la cavité pleuro-péritonéale, mais en dehors du corps, il se continue dans les replis amniotiques et s'étend aussi à quelque distance sur le vitellus. I) re[irésente l'extrémité caudale plus grossie à peu près au même stade pour montrer la position de l'allantoide al (qui pour plus de sim[dicité a été omise dans la figure C) formée par un bourgeon de h—-2'P ys la splanchnopleure saillant dans la cavité pleuro-péritonéale pp. L'espace pointillé représente encore la cavité intermédiaire à la somatopleure et à la splanchnopleure ; il est évident que cette voie est ou- verte à Tallantoïde pour s'étendre dans l'espace intermédiaire aux deux lames du repli amniotique af. E représente également une coupe longitudinale à un stade plus avancé. Les pédoncules splanchnique et soraatique sont beaucoup rétrécis, surtout le premier, la cavité digestive ne commu- niquant plus avec le vitellus que par un simple canal. Les replis de l'aranios se sont avancés jusqu'au- dessus du sommet de l'embryon et se rejoignent presque. Chaque repli consiste en deux membranes ou lames séparées comme auparavant par un prolongement de l'espace pointillé intermédiaire à la somatopleure et à la splanchnopleure. Entre la concavité de ces replis amniotiques recourbés et le corps de l'embryon est un espace non encore entièrement clos. F représente, à une échelle différente, une coupe transversale de E menée par le milieu du pédon- cule splanchnique. Dans le corps de l'embryon, le cercle noir indique la position du canal neural au- dessous duquel une tache noire représente la notochorde. Des deux côtés de la notochorde la divergence de la somatopleure et de la splanchnopleuie est très apparente. La splanchnopleure, plus ou moins [laissie, est un peu recourbée en dedans vers la ligne médiane, mais les deux côtés ne se rejoignent l'as, le tube digestif étant encore ouvert inférieurement en ce point; après s'être un peu rapprochés, ils divergent de nouveau et se dirigent en dehors sur le vitellus. Lasomatopleure un peu recourbée en dedans pour former la paroi du corps se recourbe bientôt de nouveau en dehors et presque immé- diatement se soulève pour former les replis latéraux do l'amnios af. La continuité de la cavité pleuro- péritonéale interne avec l'intérieur du repli amniotique externe est évidente ; ces deux cavités son pointillées. l 176 UISIÎAUX. le môme aspect général, quoique irune nature très différente. Ce se- cond repli dunne naissance h l'amnios et est formé entièrement par la somaiopleure. Apparaissant comme un repli semi-lunaire à conca- vité diri-ée vers l'embryon (11g. 12\) C, af), h mesure qu'il augmente de hauteur, il s'étend en avant au-dessus de la tète de l'embryon en voie de développement. Le repli qui recouvre ainsi la tôte est un peu plus tard accompagné de replis semblables de la somatopleure, ([ui naissent à (]uel(|ue distance en arrière de la queue et ;\ quelque dis- lance descùtés (lig. l:2;tC,D,E,Fet 12i,fl7«). De cette manière, l'embryon est entouré par une série de replis de la somatopleure qui lui forment une ceinture complète. Ils s'étendent peu à peu au-dessus de l'embryon et finissent par se rejoindre et se souder complètement (fig. 121», H el I, et 125, Am), toute trace de leur jonction disparaissant. Au-dessous de la voûte formée par ces replis soudés, il reste par consé- quent une cavité dans laquelle est situé l'embryon (flg. 12-i li,ae); c'est la cavité amniotique. Chafiue repli est nécessairement formé de deux lames, constituées l'une et l'autre par l'épiblasle et une très mince couche de méso- blaste ; mais dans l'une des lames, l'épiblaste est tourné vers l'em- bryon, tandis que dans l'autre il est tourné en sens contraire. L'es- G qui corres[>onil à I) à un stade plus avancé est destinée à montrer la manière dont l'allantoïde qui forme maintenant un corps creux considérable à cavité continue avec celle du tube digestif se dirige vers le repli amniotique. Dans les coupes longitudinale H et transversale I d'une période plus avancée, des rhangoments consi- dérables se sont elTectués. Les replis amniotiques se sont rejoints et soudés au-dessus du corps de l'embryon. Les lames internes des différents replis sont soudées en une seule membrane Irt) qui en- toure un espace (ne) autour de l'embryon. Celte membrane a est l'amnios vrai, et la cavité ([u'il entoure et qui le sépare de l'embryon est la cavité qui renferme le liquide amniotique. L'allantoïde n'a pas été dessinée pour plus de simplicité. On remarquera que l'amnios a forme dans toutes les directions la terminaison de la somatopleure, les lames externes ou descendantes des replis af en C,D,F,G ayant été séparées et formant maintenant une membrane indépendante et continue, l'enveloppe séreuse immédiatement au-dessous de la mem- brane vitelline. En I on Voit la splanchnopleure convergeant pour achever la fermeture du tube digestif a' même dans le pédoncule (ailleurs il est lermé depuis longtemps) et s'étalant ensuite en dehors sur le vitellus comme auparavant. Le point ou elle s'unit à la somatopleure, où par conséquent se termine le clivage du mésoblusie, est maintenant beaucoup plus rapproché du pôle inférieur du vitellusdiminué lui-mcmc. Comme résultat de ces divers changements, l'espace pointillé est considérablement agrandi. Il est mainiroant possible de passer de la cavité péritonéalc véritable, c'est-à-dire intérieure au corps d'une part autour d'une grande ]iartie de la circonférence du vitellus et d'autre part au-dessus de l'amnios a dans l'e.npaee intermédiaire entre lui et l'enveloppe séreuse. On voit l'allantoïde s'étendant dans cet espace dans la figure K, al. En L, la splanchnopleure a complètement entouré le sac vitellin, mais au p(Me inférieur du vitellus elle est cnrorc en continuité avec la portion périphérique de la somatopleure qui constitue l'enveloppe •érvu>u. En d'autres termes, le clivage du mésoblasle s'est étendu à toute la périphérie du vitellus excepté le pùlo inférieur. En M, le clivage s'est étendu au pôle lui-même ; la portion périphéri(|ue de la splanchnopleure forme «u tilellus un revêtement complet sans rapports avec la portion périphéri(|ue de la somatopleure qui runititue ellr-mêine une membrane continue tapissant l'intérieur de la coquille. Le sac vitellin ys csl par cuntcquent complètement libre dans la cavité pleuro-péritonéale, n'étant rattaché au tube digestif a qu>' par un péiloncule solide. Enlin en ^ le sac vitellin ys se montre rétracté dans la cavité du corps de l'embryon. L'allantoïdCi comme dan» le» flgurei. précédentes, n'a pas été figurée, son pédoncule serait naturellement situé à côté dr yi dju* Ir pédoncule sumatique marqué du pointillé habituel. Je répète que dan» ces dingrammos les diverses cavités sont représentées distendues, tandis que din» un grand nuiubrc en réalité les parois sont affaissées et juxtaposées. MEMBRANES FŒTALES. 177 pace intermédiaire aux deux lames du repli est en réalité, comme on le voit aisément dans la ligure l"2[), une partie de l'espace intermédiaire i\ la somatopleure et il la splanchnopleure ; il est par conséquent en continuité avec l'espace général (pp) ombré de points dans la fig. 129 dont une partie doit devenir dans la suite la cavité pleuropcritonéale du corps, de sorte que l'on peut passer de la cavité intermédiaire aux deux lames des replis amniotiques à la cavité qui entoure le tube digestif. Lorsque les différents replis se rencontrent et se soudent au-dessus de l'embryon, ils s'unissent de telle manière que toutes leurs lames internes forment une membrane interne continue et toutes leurs lames externes une membrane également continue. La membrane interne ainsi constituée forme un sac complètement clos autour du corps de l'embryon et est appelée le sac amnioli(jue JV.C. Fig. 130. — Coupe diagrammatique lungituJiiiale menée par Taxe d'un embryon d'Oiseau (*). ou amuios proprement dit (fig. 129 H, I, etc., ca), et le liquide qu'il contient plus tard est appelé liquide amniotique, eaux de l'amnios ou liquor amnii. L'espace intermédiaire au sac interne et au sac externe n'est d'après son mode de formation qu'une partie de la cavité générale qui sépare partout la somatopleure de la splanchno- pleure. Le sac externe sus-jacent à l'embryon est situé immédiate- ment au-dessous de la membrane vitelline, et la cavité intermédiaire entre lui et le véritable amnios s'étend graduellement sur tout le sac vitellin. La manière dont se rejoignent les replis amniotiques présente quelques particularités à noter (His et Kôlliker). Le repli cépludique est le pre- mier formé et recouvre complètement la tête avant la fin du second jour. Les replis latéraux et caudal se développent plus tard. Les replis latéraux finis- sent par se rejoindre sur la ligne médiane dorsale et leur soudure procède à partir du repli céphalique vers l'arrière, dans une direction linéaire jusqu'à (*) Cette coupe est supposée faite après que le repli céplialique a commencé à se former, mais avant l'apparition du repli caudal. F.So, repli céijhalique de la somatopleure. — F.Sp, repli céphalique de la splanchnopleure. pp, cavité pleuropéritonéale. — Am, commencement du repli (antérieur) de l'amnios. — /), iuhe digestif. — N.C, canal neural. — C/i, notochorde. — A, épiblaste. — li, raésoblaste. — (', hypoblasto. Balfour. — Embryologie. II. — 12 IT.s 01SL.AUX. ce qirn ne resle qu'un pelit orifice au-dessus do la queue ; cet orifice se ferme enliii lui-iin-ine dans le coniinencenienl du Iruisii-nie jour. L'allantoïde \\).— I.";illanluïde est cssenlicUeinenl un diveilicule du lubc digi'slil'dans lo(iiiel cdlc s'uuvre iiiuiiédialtMiieiU en avant de l'anus. Ses parois sont luruiées de mésublaste splanchnique avec vaisseaux sanguins et d'un revêtement inli-rne dhypobiasle. Elle n'est apparente qu'au lrui>ièinL' jour de lincnljalion, mais son premier développement s'elTcelue à une i)éri(ide antérieure et est intimement lié avec la l'or- ni.itii'U de la région postérieure de ^inle^tin. *ito pl.Miro pi-rilonéalc. — /y, épillnlium tapissant la cavité picuro-péritonôalc. — Xcntralc do l'intestin postérieur.— V, intagiDaliun tnalo. — O, rluuque. L'ALLANTOIDE. 170 chnoplcurc immédiatement en avant de l'anus. Cette protul)cranco so développe cependant avant que la splanchnopleure se soit inlléchie pour former la paroi ventrale de l'intestin postérieur, et elle forme alors un diverticule (fig. 131 A, a//) dont l'extrémité ouverte est dirigée en avant, tandis que son extrémité aveugle est dirigée un peu en haut et vers l'espace péritonéal postérieur à l'embryon. Lorsque se fait le repli de l'intestin postérieur, l'allantoïde change Fig. 132. — Coupe longitudinale diagranimatique de l'extrémité postéiieiirc d'un embryon d'Oiseau au moment de la formation de l'allantoïde (*). de position et constitue (fig. 131 B et 132) une vésicule assez large située immédiatement au-dessous de l'extrémité postérieure du tube diges- tif avec lequel elle communique librement par un large orifice, son extrémité aveugle fait saillie inférieurement dans la cavité pleuro-péri- tonéale. Plus tard encore, l'allantoïde s'étend en avant et devient une grosse vésicule sphérique qui reste cependant en communication avec le cloaque par un étroit canal qui en forme le col ou pédoncule (fig. 129 G, al). Dès l'origine, l'allantoïde est située dans la cavité pleuro-péri- tonéale, elle s'étend en avant dans cette cavité jusqu'à atteindre la limite antérieure de l'intestin postérieur où la splanchnopleure se renverse pour entourer le sac vitellin. Pendant le troisième jour, elle ne dépasse pas ce point, mais au quatrième jour elle commence à sortir du corps du Poulet par l'espace encore large qui sépare les pédoncules splanchnique et somalique de l'embryon , et pénètre dans l'espace intermédiaire aux lames externe et interne de l'amnios qui, on s'en souvient, est en continuité directe avec la cavité pleuro- péritonéale (fig. 129 K). Elle finit par s'étendre dans cet espace au- dessus de tout le corps du Poulet. Dans la première moitié du qua- (*) ep, épililasf(;. — Sp.c, canal neural. — c/i, notochordc. — n.e, canal ncurcntéi'ique. — hy, hypo- blaste. — pu. y, intestin post anal. — pr, restes de la ligne primitive repliés sur le côté ventral. — al, allantoide. — me, mésoblaste. — an, point où se formera l'amnios — p.c, cavité périviscérale. — am, aniiiios. — so, somatopicurc. — sp, splanelinoploure. 180 OISEAIX. Irirme jour, la vésicule est encore 1res pclile et son accroissement peu rapide; sa paroi mésoblaslicpie reste encore très épaisse. Dans la seconde nmiiif de ce jcMir, >«.n accroissement devient très rapide et elle est très apparente dans un Poulet de cet âge (fig. 128, fl//). En m(^ine tenjps ses vaisseaux sanguins deviennent très importants ; elle reçoit le sang des deux branches des artères iliaques appelés les ar- tères allantoïdiennes (l),et le sang est ramené par deux veines allan- loïdiennes (lui pénètrent dans les parois du corps (fig. 127) et, après s'être réunies en un tronc unique, débouchent dans la veine vitelline immédiatement en arrière du foie. Avant de traiter de la suite de l'histoire des membranes fœtales, il convient de compléter celle du sac vitellin. Le sac vitellin. — L'origine de l'aire opaque a été exposée plus haut; elle s'étend rapidement sur le vilellus au-dessous de la membrane vitelline, et est constituée par l'épiblaste et l'hypoblaste de la muraille germinative en continuité avec celui de l'aire pellucide qui au qua- trième jour prend la forme dune couche plus ou moins complète de cellules columnaù-es (2). Entre l'épiblaste et l'hypoblaste est une cou- che de mésoblaste qui ne s'étend pas aussi loin que les deux autres feuillets. Le vitellus est co!n[)l(lenient enveloppé par le blastoderme au septième jour. Vers la Vm du premier jour, des vaisseaux sanguins commencent i\ se développer dans la partie interne du mésoblaste de l'aire opaque. Leur développement est achevé au second jour et la région dans la- quelle ils s'étendent est appelée Vai-ea vasculosa ou nire vnsciilnire. L'aire vasculaire s'étend ainsi autour du vitellus et l'enveloppe com- plètement peu après l'aire opaque. La portion du blastoderme qui enveloppe ainsi le vitellus forme le sac vitellin. Le clivage du méso- blaste s'étend peu à peu au mésoblaste du sac vitellin et la somato- pleure du sac vitellin qui, on s'en souvient, est en continuité avec la lame externe de l'amnios, se sépare complètement de la splanchno- pleure ; l'allanloïde s'introduit entre les deux. Ces faits sont repré- sentés dans les lig. 12îj E, K et L. La circulation du sac vitellin a acquis une très gi-amle impoitance pendant le troisième jour île l'incubation. La lig. 1:33 montre la dispo- sition des vaisseaux fi ce jour. Le sang sortant du corps de l'embryon par les artères vitellines ifig. l.'{3 /LOf. A, L.Of.A) {\\\\ sont des branches des aortes dorsales, se rend aux petits vaisseaux et aux capillaires de l'aire vasculaire, une faible portion seulement se distribuant ;\ l'aire pellucide. De l'aire vasculaire, une partie du sang retourne directement par les troncs (1) Jo proposn d'apiicliT ces arières et Ins veines corrospoiidaiites artères et veines alUiilolIlt'iiiK's, aiili(!u il'ein|)loy(T le nom d'ombilicales qui prôto à confusion. ^2) Do nouvelles observaiioiis sur le caraclt-re de cette couche sont nécessaires. LE SAC VITELLIN. m principaux latéraux des veines vitellines {R.Of, L.Of) au sinus veineux el par son intermédiaire au cœur. Pendant le second jour, ces troncs veineux rejoignent le corps de l'embryon très en avant, c'est-à-dire plus près de la tète que les troncs artériels correspondants. Vers la fin du troisième jour, le cœur continuant à s'allonger, les veines et les artères deviennent non seulement parallèles entre elles, mais presque sur une même ligne, les points où elles entrent dans le corps de l'em- bryon ou en sortent étant à peu près à la môme distance de la tête. AA Fig. 133. — niagrammc de la circulation du sac vitellin à la fin du troisième jour de l'incubatioa (*). Le reste du sang apporté par les artères vitellines se rend dans les parties latérales d'un tronc veineux limitant l'aire vasculaire qui est appelé le sinus terminal, ST et se divise là de chaque côté en deux courants. Les deux qui, un de chaque côté, se dirigent en arrière, se rencontrent à peu près en face de la queue de l'embryon et se réunis- (*) H^ rœur. — AA, second, troisième et quatrième arrs aorliques, le iircmicr est oblitéré dans sa portion moyenne mais se continue à son extrémité proximale ai ce la carotide externe et à son extrémité distale avec la carotide interne. — AO, aorte dorsale. — Z-O/. A, artère vitelline gauche. — R.Of. A, artère vitelline droite. — S.T, sinus terminal. — L.Of, veine vitelline gauohe. — R.Of, veine vitelline droite. — S. y, sinus veineux. — Z*.C, canal de Cuvier. — S. Ca. \', veine cardinale supérieure. — V.Ca, veine cardinale inférieure. Les veines sont indiquées par leurs rontouis, L'S artères sont figurées en noir. Le blastoderme tout entier a été détaché de l'œuf et est sujiijosé vu par sa face in- férieure. Le côté gauche est par conséquent à droite et vice versa. 182 UISEAIX. seul (Ml iiiK- vciue (li>liiifle (iiii, iiiaichanl directement on avant paral- IMcnient ;\ l'axe de lenibryon. se déverse dans la veine vitelline gau- che. Les deux courants dirigés en avant atteignent une échancrure de la partie antérieure du sinus terminal et débouchent dans une ou, dans (juelques cas, dans deux vi-ines qui se dirigent directement en arrière parallOlemenl à l'axe de lenibryon, et atteignent ainsi les raci- nes du cœur. Lorsqu'il n'y a (lu'iine de ces veines, elle se réunit au tronc vili-llin gauche ; lorsciu'il y en a deux, elles débouchent respecti- vement dans les troncs vitellins gauche et droit. La veine gauche est toujours beaucoup plus grosse que la droite, et lorsque celle-ci existe, elle devient rapidement de plus en plus petite et finit par disparaître. Après le troisième jour, quoique l'aire vasculaire continue à augmen- ti'rd'étendue jusqu'à ce qu'elle enveloppe complètement le vitellus, le sinus terminal devient de moins en moins important. La description des modifications ultérieures des membranes fœtales et du sac vilellin et leur destinée finale peuvent être traitées concur- remment. Au sixième et au septième jour, ils montrent des changements d'une grande importance. L'amnios, lorsqu'il s'est fermé complètement au quatrième jour, était ajipliqué de très près sur le corps du Poulet, la cavité amnioti(iue était, par conséquent, fort petite. Au cinquième jour, un li(juide commence à s'accumuler dans cette cavité et soulève la membrane de l'amnios à (jnelque distance de l'embryon. La cavité devient plus grande encore au sixième jour, et au septième a des dimensions très considérables, le liquide augmentant en même temps. Au sixième jour, Von Baer a observé des mouvements de l'embryon, principalement des membres, il les attiibue à l'action de l'air froid au moment de l'ouverture de l'œuf. Au septième jour, des mouvements très apparents commencent à se manifester dans l'amnios lui-môme, de lentes contractions ver- miculaires s'élendant rliylhmiquement dans toute son étendue. L'amnios commence en fait à présenter des pulsations lentes et rhyt- nii(|ues, et ces pulsati(jns déterminent des mouvements de va-et- vient, un balancement de l'embryon dans l'œuf. Ces pulsations sont probablement ducs à la contraction des libres musculaires involontai- res qui semblent exister dans la portion atténuée du mésoblaste, qui entre dans la constitution du repli amniotique. Des mouvements sem- blables s'observent également dans l'allanloïde ;'i une période beaucouji plus avancée. L'accroissemenl de rallantoïde a été très rajiide; et elle forme un sac aplati rcc(juvrant le côté droit de l'embryon, et s'étendant rajiidc- nienl dans toutes les directions entre les replis primitifs de l'amnios, cesl-à-dire entre l'auiiiios proprement dit et le faux amnios ou enve- .MEMBRANES FŒTALES. 183 loppe séreuse. Elle est remplie de liquide, de sorte que malgré sa forme aplatie, ses parois opposées sont distinctement séparées Tuue de l'an Ire. L'aire vasculaire a une extension plus grande encore qu'au cinquième jour, mais avec une perte correspondante dans le caractère défini de ses vaisseaux. Le sinus a, à la fin du septième jour, perdu toute sa net- teté antérieure, et les vaisseaux qui rapportaient le sang de ce sinus au cœur ne sont plus visibles. Les artères et les veines vitellines sortent maintenant du corps de l'embryon comme des troncs uniques, prenant de plus en plus l'appa- rence de simples branches des vaisseaux mésentériques. Le vitellus est plus fluide encore qu'au jour précédent, et son volume a (d'après Von Baer) augmenté. Cette augmentation ne peut être due qu'à ce qu'il absorbe le blanc d'œuf qui en réalité est en voie de dimi- nution rapide. Pendant le huitième, le neuvième et le dixième jour, l'amnios ne subit pas de changements très importants. Sa cavité est encore rem- plie de liquide, et au huitième jour ses pulsations atteignent leur maximum d'intensité pour diminuer à partir de là. Le clivage dumésoblaste s'est maintenant étendu à la limite externe de l'aire vasculaire, c'est-à-dire sur à peu près les trois quarts du sac vitellin. La somatopleure en ce point est en continuité (comme on le verra aisément en se reportant à la fig. 129)avecle repli externe originel de l'amnios, et par conséquent la continuation du clivage du mésoblaste ne fait qu'augmenter la capacité de la cavité dans laquelle est située l'allantoïde. La croissance de cet organe marche parallèlement à celle de la cavité dans laquelle il est placé. Étendue sur la plus grande partie du sac vitellin, comme ime poche aplatie remplie de liquide, elle est maintenant le principal organe de la respiration ; elle est en effet très vasculaire, et on peut observer une différence marquée entre la couleur du sang dans les vaisseaux qui y pénètrent et dans ceux qui en sortent. Le vitellus commence maintenant à diminuer rapidement de volume. Le sac vitellin devient flasque, et au onzième jour forme une série de replis internes abondamment pourvus de gros troncs veineux. Ainsi la surface d'absorption est considérablement augmentée, et le vitellus est de plus en plus rapidement enlevé par les vaisseaux sanguins, et porté, à un état en partie assimilé, au corps de l'embryon (1). Au onzième jour, les parois abdominales quoique beaucoup plus flasques et moins solides que les parois du thorax peuvent être considé- rées comme constituées d'une manière définie, et les anses de l'intes- tin qui jusque là étaient suspendues dans le pédoncule somatique sont dès maintenant renfermées dans la cavité de l'abdomen. Le corps de l'embryon est par conséquent complet, mais il reste encore rattaché à (1) Pour des détails à ce sujet, voy. A Couniv, Structure des appendices vitollins chez le Poulet {A)i. se. nat., 3' série, IX, 18 i8). iU OISEAUX. ses divers appendices par un t''lroil uiuhilic somatique dans lequel pé- nètrent le pédoncule de rallantuùie el le cordon solide qui suspend le sac vilellin. Le clivage du mésoblasle fait encore des progrès et le vilellus est compliHeinenl entouré par un sac splanchnopleural. L'allantoïde pendant ce temps s'étend rapidement et recouvre Tem- lirv(.u immédiatement au-dessous de la coquille, n'étant séparée de la nuMnbraiK' cociuillière que par l'enveloppe séreuse atténuée formée du repli l'xtcrne primilil'de lamnios el des restes de la membrane vitel- line. L'allantoide se fusionne en partie avec cette membrane; en ou- vrant un œuf au dernier stade de l'incubation, on risque, si l'on ne prend grand soin, de décbirer l'allantoide en enlevant la membrane coquillière. A mesure que les dimensions et l'importance de l'allan- toïde augmentent, les vaisseaux allanloïdiens prennent un développe- ment correspondant. Vers le seizit''me jour, le blanc ayant entièrement disparu, le clivage du mésoblaste atteint le pôle de l'œuf opposé à l'embryon et est par conséquent complet (fig. 129). Le sac vitellin, comme l'allanto'ide qui l'enveloppe complètement, est maintenant situé dans un espace limité en dehors par l'enveloppe séieuse et continu avec la cavité plcuro- péritonéale du corps de l'embryon. Le li{iuide allantoïdien renferme alors d'abondants dépôts d'urates. Les parois lâches et llasques de l'abdomen limitent un espace que l'intestin vide est loin de remplir, et au dix-neuvième jour, le sac vi- tellin de dimension très réduite, mais encore considérable, estrétracté au travers du pédoncule somatique dans la cavité abdominale qu'il distend largement. En dehors de l'embryon, il ne reste rien que l'allan- toide très vasculaire, et l'enveloppe séreuse et l'amnios qui sont dé- pourvus de vaisseaux. L'amnios, dont le liquide pendant les derniers jours de l'incubation diminue rapidement, est encontinuité à l'ombilic avec les parois du corps de l'embryon. La membrane séreuse (ou repli anniiolique i)rimitif externe) est, par l'achèvement du clivage du mé- soblasle et la rétraction du sac vitellin, entièrement séparée de l'em- bryon. La cavité de l'allantoide, par son pédoncule qui traverse l'om- bilic, est nécessairement en communication avec le cloaciue. Loi'sr|ue le IVjulet est près d'éclore, il appuie son bec contre les membranes de l'oMif el commence h respirer l'air contenu dans la chambre h air. La circulation pulmonaire entre ainsi en activité ronrliouuelle. et en même lemiis le sang cesse de couler dans les artè- res ail.uitoïdiennes. L'allantoide se ralatine, l'ombilic se ferme com- plèlenient, el le Poiilcl, brisant la coquille i\ la grosse extrémité de l'iriir par des coups répétés de son bec, rejette les restes desséchés de l'allanloïde, de l'amnios et de la membrane séreuse et fait son entrée diin>> le uioude. RinLlUGllAPllIE. 183 (117) K. i:. von Baeh. Ueb. E/i/ivirk/imgsffi'.tc/iir/ttc d. Thiero. Kôiiigsborf;, IH'28- 1837. (118) F. M. IJalfoi'r. TIuî dcvelopmi'nt aiul fj;ro\vlli of the laycrs of tlio Blastodorm et On tliH disappoaraiice of tlie Primitive Groove lu ilie Embryo Cliick [Quart. J. of micros-. Science, XIII. 1873). (11!)] M. BiiAiN. Die Kniwicklung il. \\'cll(;i)papag('i's, 1" partie [Arlieit. il. zooL- zoof. Iiisiit. \\urztmr>j. V. 1879). (r.'O) M. Br.Ai'N. Ans d. Kniwick. d. Papageien ; I. lUickenmark; II. Entwickliing d. Me.soderms; III. Die Verljindungen zwisclicii IUick(Miniark u. Dariii bei Vogidn [Vei-h. il. pliijs.-med. Ces. zu W'i/rzbiin/. N. F. \IV-\V. I,S7!)-1SS0). (r21)J. UissK. Die Eiilwicklung des miltlercii K(!iiiiblatlus im Iluiinerei [Archiv fiir mi/a: Anat., XV. 1878). [Vl'î) J. Disse. Die Ivitsteliung d. Bhites u. d. crsteii Gcfiisse im Huhiiefei [Archiv f. mikr. Anat., XVI. 187'.)). (123) Fr. DuiiANTE. Siilla struttiira délia macula germinativa délie uova di Gallina \Ricerche net Lnhoralorio di Anatovda delln H. Università di Homa). (134) E. DuRSY. Dec Primitirstreif des IliUuicliens. 18G7. (IS.j) M. DuvAL. Etude sur la ligne primitive de l'embryon de Poulet [Annales des Sciences jiaturelles, VII. 1879). (I2G) M. FosTEn and t". M. Balfour. Eléments of E)nbryology, 1" partie. Loiulon, 187i. Trad. fruiiç. Paris, 1877. (127) Casser. Der Primitivstreifen bei Vogelemfaryonen [ScJiriften d. Gescll. zur lieford. d. gesatnmten Natiirwiss. zu Marbunj, \\. Supplément I. 187iJ). (128) A. GôTTE. Beitril.e zur Eniwicklungsgesciiiclile d. Wirbellbiere. II. Die Bildung d. Keimblatler u. d. Blutes im Hiilineiei [Archiv fvr mikr. Anat., X. 1874). (129) V. Hensen. Embryol. Mittli. [Archiv f mikr. Anat., III. 1867.) (130) W. His. Untersuch. iib. d. erste Anlaçje d. Wirbelt/iierieibes. Leipzig, 18G8. (131) W. His. Unsere Kôrpcrform und das plujsiol. Problem ihrcr Enlstrhiing. Leipzig, 1875. (132) W. His. Der Keinnvall des Hiilinereies u. d. Entstehnng d. parablasiischen Zellen [Zeit. f. Anat. u. Enlwirklungsgeschichte, 1. 187G). (133) W. His. Neue Untersucliungen ûb. die Bildung des Hiihnerembryo I [Archiv /'. Anat. II. Phijs., 1877). (134) E. Klein. Das mittlere Keimblatt in seiner Bezieli. z. Entwick. d. ers. Blutge- fàs^e und liluikôrp. im Hiibnerembryo [Silzu?).gsbe)'. VVien. AkcuL. LXIIL 18' I). (135) A. Kôi.LiKEU. Entwicklungsgcschichte d. Mcnsclien ii. d. hôheren Thiere. I.tipzig, 1879. (130) G. KiPFFER. Die Entsteli. d. AUantois u. d. Gastrula d. Wirbeltii. [Zoolog. Anzeiger, II, p. 520, 593, GI2. 1879.) (137) G. KuPFFER and B. Benecke. Pliotogramme z. Ontogenie d. Vogel. [Nov. Act. d. k. Leop.-Curol.-Deutschen Aknd. d. Natiirforsc/icr, XLI. 1879.) (138) J. Oellachei!. Unlersucliungen uber die Furcbung u. Blalterbildung im Hiili- nerei [Stricker's Studien. 1870;. (139) G. H. Pander. licitiage z. Entwick. d. Hiinchens im Eie. Wùrzbuig, 1817. (140) A. Ral'ber. Ueber die Embryonalanlage des Hïibncliens [Ceiitrulblatt fiir d. m. die. \Vi^se)ischaf/en. I874-7Ô). (141) A. Rauber. Ueber die Stellung des Uiiltnchcns im Entwicklungsplan. 1S7G. (142) A. Bauber. Primitivrinne und Urmund. Beitiàge zur Entvvicklungsgescliiclite des Hiilincbens [Morphol. Jahrbuch, \L I87G). (143) A. Rauber. Primitivstreifen und i^eicrula der Wirbelthiere in normuler und pathologischer Beziehung. 1877. (144; R. Remak. Untersuch. ûb. d. Entwicklung d. Wirbelthiere. Berlin, 1850-55. (115) S. L. ScHENK. Beilrage z. Lehre v. d. Organanlage im motorischen Keimblatt [Silz. Wien. Akad., LVII. IMGO). (14G) S. L. ScHENK. Beiiiage z. Leiire v. Amnion [Archiv f. mikr. Anat., VII. 1871). ^147) S. L. ScHENK. Le/irbnch d. wryleich. Embri/ol. d. Wirbelthiere. Wien, 1874. (148) S. Strickeh. Miiiheii. ub. d. selbststaidigen Bewegungen embryonaler Zellen [Sitz. Wien. Akad., XLIX. I8G4). (149j S. Stkickeii. Beitrage zurKenntniss des Uulmeieies [Wiener Silzungsber., LIV. ISGG). 186 OISEAUX. (150} H. VinciKiw l'fber d. Epithel. cl. Dottersackes im Hûlnierei. Inaiig. Diss. Berlin, 18:5. (151) W. M AMiKYEn Uf'bcr die Kcimblalter und den Primitivstrpifen bei der Eiit- wicLlung d>s llulmcrcmbryo (/«■//.vc/(///V /iir rationelle Médian. 18G9). (152) C. F. WoLKF. Theoria gi-tiefationis. Ilala;, 1759. (153) C. F. WoLKK. l'eb. d. bildung d. Danncanals iin beùrùlelen Hiinchen. Halle, 1813. CHAPITRE IX REPTILES La formation des feuillets germinatifs chez les Reptiles est très im- parfaitement connue. Le Lézard a été étudié sous ce rapport plus complètement que les autres types, et nous possédons quelques obser- vations éparses sur les Tortues et les Serpents. L'œuf a chez tous les Reptiles une structure très semblable à celle de celui des Oiseaux. La fécondation s'effectue dans la partie supé- rieure de l'oviducte et les premiers stades du développement ont inva- riablement lieu dans l'oviducte. Quelques formes sont vivipares ; quelques-uns des Vermiformes {Anyuis, Seps) parmi les Lézards, quel- ques Vipérides et Hydrophides parmi les Ophidiens; mais dans le plus grand nombre des cas les œufs sont pondus, dans la terre humide, le sable, etc. Autour de l'œuf véritable il se dépose dans l'oviducte une coquille (de même nature générale que chez les Oiseaux, quoique d'ordinaire molle) et une quantité variable d'albumine. Le degré de développement atteint dans les formes ovipares avant que les œufs soient pondus varie beaucoup dans les différentes espèces . Les caractères généraux du développement (dont nous devons sur- tout la connaissance aux beaux mémoires de Ratbke), la structure de l'amnios et de l'allantoïdé, etc., sont à peu près les mômes que chez les Oiseaux. Les Lézards nous serviront de type pour la classe. Quelques points dignes d'attention du développement des autres groupes seront exposés à la fin du chapitre. La description suivante fondée principale- ment sur mes observations personnelles s'aj^plique au Lacerla muralà. La segmentation estméroblastique et semblable à celle des Oiseaux. A son achèvement, le blastoderme est divisé en deux feuillets, un épi- blasle superficiel d'une seule rangée de cellules et un feuillet inférieur épais de plusieurs rangées. Au-dessous de cette couche de nouveaux segments détachés du vitellus sous-jacent continuent pendant quel- que temps à s'ajouter au blastoderme. Le blastoderme qui est épaissi à son bord s'étend rapidement au- dessus du vitellus. Peu avant que celui-ci soit à moitié recouvert un petit bouclier embryonnaire (aire pellucide) fait son apparition près nirp ^•ii/tuii.. ..LIT ' 'V. *itii IH8 REPTILES. (lu cenlic (lu hIast(jdorni.'. I-.' l)(>ucli('r embryonnaire se distingue sur- l..ulilu resU' du blasloderuie par le caraclère plus columnaire descel- lules épil)lasli(iues(iuile cuslilueul. 11 est un peu pyriforme, son extré- mité étroite correspondaul :i la luluir extrémité postérieure de l'em- bryon. .\ rextréiuilé postérieure du buuclier, il se forme une ligne primitive un peu triangulaire consistant en épiblaste en continuité avec une grande masse de cellules mésoblastiques arrondies, formées sans doute principalement, comme chez roiseau, par une prolifération de l'épi- blaste. L'bypoblaste est aussi partielle- ment adhérent à cette masse de cel- lules. A l'extrémité antérieure de la ligne primitive apparaît une involulion épiblasliciue (|ui bientôt s'étend en un canal ouvert à ses deux extrémités, qui se dirige obliquement en avant au tra- vers de répiblasle et conduit dans la -«"^^ wrj cavité sous-jacente à l'hypoblaste. Les '^ 1¥ ^''^ [jarois de ce canal sont constituées par "~v iv .^???sa^^ une couche de cellules columnaires con- linue tant avec l'épiblaste qu'avec l'hy- [joblaste. En avant de la ligne primi- tive le corps de l'embryon se dilleren- cie d'abord par la formation d'une pla- que médullaire, et en même temps il naît de la ligne primitive une couche de mésoblaste qui s'étend dans toutes les directions entre l'épiblaste et l'hy- poblaste. Dans la région de l'embryon la plaque mésoblastique est décrite par Kupifer et Beneckc comme continue sur la ligne médiane, mais cela jjaraît très improbable. A un stade un peu Kip. 131. — r.niipcs .le reiiii.ryon «lo plus avaucé, la plaque médullaire se Lacerta muralin rcprésciilo dans l;i ,, .,, r i i l , ûg. i37C^. creuse d un sillon peu prolond et le mésoblaste de l'embryon est alors in- conlcslablciiHMit l'ornu' de deux phuiues latérales, une de chaque C(jlé de la ligne ni(''dian('. Sur la ligne médiane, la notorliorde api)arait f'omme un épaississement de l'hypoblaste en forme de bourrelet ([ui se continue en arrière avec la paroi antérieure du canal mentionné plus haut. rnrp (*)•«•(?. gouUicro niéilull.iiro. —me;), pl;i'nn> niésoblnsliqiic. — ep, opihlnslr. — Ay, hypohiasic. — th' , *pûiMlii»ompnl iiotnrlionl.il «lir rii\ pol)ln!>k>. — ch. notorliorde. — >i^. ranal neurcntoriquc (blas- lopor«). En E, dt dvtigne un diverlicidi' du cnnal ncurenti!ri(|tic dans la ligne primitive. CANAL NEURENTÉUlQUIi;. 189 La noLocIiordc ne reste pas longtemps attachée à riiypul)laste et la séparation est déjà effectuée dans la plus grande partie de la longueur de l'embryon au stade représenté dans la figure 137. La figure 134 représente une série de coupes de cet embryon. Dans une coupe (A) du tronc de l'embryon un peu en avant de la ligne primitive, on voit une plaque médullaire, avec un sillon peu profond {»ig), des plaques mésoblasticjues bien développées [inep)^ déjà divisées en lames somatique et splanchnique et une notochorde [cli) complètement formée indépendante de Ihypoblaste (/<^). Dans la coupe suivante (B) menée immédiatement en avant de la ligne primitive, la notochorde est attachée à l'hypoblaste et la gouttière médullaire est plus profonde, tandis que dans la coupe (G) qui passe par le bord anté- rieur de la ligne primitive, la notochorde et l'hypoblaste se confon- dent avec l'épiblaste. La coupe qui vient ensuite, D, montre le canal neurentérique [ne] qui traverse le plancher de la gouttière médullaire et l'hypoblaste; sur le côté droit, la plaque mésoblastique est en con- tinuité avec les parois du canal. La dernière coupe (E) passe par la partie antérieure de la ligne primitive en arrière du canal neurentéri- que. Le mésoblaste, l'épiblaste et, jusqu'à un certain point, l'hypo- blaste, sont maintenant confondus sur la ligne axiale, et au milieu de leur masse, on voit un diverticule étroit [ne) qui est probablement équivalent au diverticule postérieur du canal neural des Oiseaux (voy. p. 154). ne <7* fi'i iniiwi'rmw Fig. 133. — Coupe diagrammatique longitudinale d'un embryon de Laccrta (*). La coupe longitudinale, diagrammatique (fig. 135), fera bien com- "■ prendre les caractères généraux de ce stade. En avant, on voit l'am- nios [am) s'étendant au-dessus de la tête de l'embryon. La notochorde [ch) forme un cordon indépendant dans la plus grande partie de la longueur de l'embryon, mais se confond avec l'hypoblaste un peu en avant du canal neurentérique. Le canal neurentérique se montre en ne, et en arrière de lui est la partie antérieure de la ligne primitive. Il est intéressant de noter les relations remarquables de la notochorde avec les parois du canal neurentérique. Des relations plus ou moins semblables (')pp, cavité générale. — am, anuiios. — ne, canal neurentérique. — ch, notochorde. — /nj,hy[to- blaste. — ep, épiblaste de la plaque médullaire. — pr, ligne primitive. Dans la ligne primitive tous les feuillets sont en partie confondus. 190 HEPTILES. sont également l»ien marquées chez lOie et le Poulel, elles viennenl confir- mer la conclusion tirée îles formes inférieures des Verlobrés que la nolo- cliorde est esscnliellemetU liypoblaslique. Le canal situé à rextrcmilé antérieure de la ligne primitive forme la limite posiérienro d.- la plaqne médullaire, quoique la gouttière primitive ne se continue pas d'abord en ai rière jusqu'à lui. La paroi antérieure de ce ca- nal relie la plaque médullaire au bourrelet notocliordal de l'iiypoblasfe. Au stade représenté dans les fig. \M et 137 la goullicre médullaire a atteint en arriére l'oritice du canal qui est ainsi enfermé entre les replis médullaires et fornie un véritable canal ncurentérique (1). Il convient maintenant de dire quelques mots de ce que l'on sait de la des- tinée ultérieure du canal neurenlérique et du premier développement de rallantcïde. D'après Slralil, dont les observations ont porté sur le Laccrla vivipara, le canal se ferme graduellement de bas en haut et est oblitéré avant ruchèvement du canal neuraU L'extrémité postérieure du tube digestif paraît aussi devenir un canal clos avant ce stade. Chez le Lnrirta mnnilis, révolution paraît être un peu dinérenle, et il est plus particulièrement à noter que dans cette espèce l'intestin |tostérieur ne se ferme que longtemps après l'achèvement du canal neural. A un stade un peu postérieur au dernier décrit, le canal neurenlérique devient plus étroit. Le premier stade que j'ai observé ensuite est beaucoup plus avancé; le canal neural est complètement clos, et la flexion de l'embryon a déjà fait son apparition. Il existe encore un canal neurentériciue bien développé, quoiqu'en forme de fente, mais par analogie avec les Oiseaux, il n'est pas impossii)le qu'il puisse s'être lérmé et réouvert ensuite. Il a, dans tous les cas, les mê- mes relations qu'au stade précédent. De l'extrémité du canal médullaire il conduit (au point où ses parois se continuent avec les cellules de la ligne primitive) autour de l'extrémité de la notochorde qui est en continuité en ce point avec le cordon médullaire au tra- vers de riiypoblasle. Ce dernier feuillet est encore une lame aplatie sans replis latéraux ; mais il donne naissance en arrière du canal neurenlérique, à un di- verlicule aveugle dirigé en arrière, situé dansla cavité générale en arrière de l'embryon et ouvert à la face ventrale de l'extrémité postérieure en apparence de la ligru^ primitive. Il n'est guère douteux que ce diverlicule ne suit le com- mencement de l'allantoïde. A un stade un peu plus avancé la disposition de ces parties a subi quel- le Kii|i(Ti;r ei Boiiecko (ii" l.'>4) donnoiit une, description très diiïérente des prcMiiicrs piiéiioinèiies du dévilo|ipeiiu;iit d(îs Lézards, surtuut en ce i|ui a raiiport au canal neu- renlérique. Ils croient ((ue cet orpano < st fciiné inférienrenicnl i!t forme par consé- «pufnl un sac uvimirIb ouvert îi l't.'xiérieur. Ils considèrent l'extrémité ouverte comme lu blastupore, inlerprt'taiiun (pii b'acciwde avec la mienne ; mais ils regardent le sac commi! le rudiment de rallanioide et soutiennent qu'il est é()uivalent à rarclientcroii dtj VAmpliioj^us. Je n'ai pas besoin do dire que je crois que KuplTer et Denecke se •ont trompés en niant l'existence de l'orilice ventral de cet organe. KnpfTer, dans un mémuiro ultérieur (n* Ijô), dit que la description que je donne de sa structure ne lurreHpond pat à la réalité. Je laisse avec une parfaite confiance le soin de décider sur co point aux futurs observateurs, et je puis dirr que mes observations ont déjîi été en- tièrement conlirméc» par Stralil (n» IGO^ qui y a ajouté, sur les stades plus avancés, quelques ob.s.Tvalious auxciuellus j'aurai 5 faire allusion plus loin. CANAL NEUIIE.NTÉIUQUE. 191 ques cliaDgenieiits. On voit leurs relations dans les coupes représentées dans la figure 130. La coupe antérieure (A) passe par l'orilice du canal neurentérique (?ic) dans le tube digestif. Au-dessus de cet orifice, elle intéresse la ligne primitive (pr) près de son point d'union avec les parois du canal médullaire. L'hypo- blaste est replié en dedans sur les côtés, mais l'intestin est encure ouvert en dessous. L'amnios est complètement constitué. Dans la coupe figurée ensuite (B), la quatrième de ma série, l'intestin est complètement fermé, et le méso- blasle s'est uni sur les côtés avec le tissu axial de la ligne primitive. On voit en V les vaisseaux qui se rendent à l'allantoïdc. Fig. 136. Quatre coupes transversales de l'extrémité postérieure d'un jeune embryon de Lacerta micralis (*). Les trois coupes suivantes ne sont pas figurées, mais elles présentent les mêmes caractères que (B), si ce n'est que la ligne primitive devient rapide- ment plus petite et la lumière de l'intestin plus étroite. La coupe suivante (C) représente, je crois, seulement le pédoncule du diverticule allantoïdien. Ce di- verlicule paraît être formé comme à l'ordinaire d'hypoblaste (hy) entouré par le mésoblaste splanclinique {me), et fait saillie dans la portion de la cavité gé- (*) Les roupes A et B intéressent l'embryon tout entier, tandis que G et D intéressent seulement i'allantoïde qui à ce stade fait saillie dans la région de la cavité générale postérieure à la ligue pri- mitive. ne, canal neurentérique. — pr, ligne primitive. — hff, intestin postérieur. — hy, hypoblaste. — pp, cavité générale. — am, aninios. — se, enveloppe séreuse (lame externe du repli aninioti(|ue non encore séparée de la lame interne ou vrai amnios). — al, allautoïde. — me, paroi mésoblastique de I'allantoïde. — u, vaisseaux se rendant à I'allantoïde. 192 REPTILES. iiérule siluce en arriére de l'embryon. Su posilioii diiiis lu cavité générale détermine son apparence un peu singulière dans la figure. Si la coupe tout entière avait été représentée, l'allantoïde serait enfermée dans un espace in- ternu'diaire entre la membrane séreuse (se) et une couche de niésoblasle splanclinique qui a été aussi omise dans la fig. B (1). I£lle est encore dirigée direclemenl en arrière, comme elle l'est primitivement chez le Poulet voyez fig. 131 .A et Classer, n" l'JT, pi. V, fig. I et i). Je ne m'explique pas le carac- tère double en apparence de la lumière de rallanto'ide. Dans la coupe sui- vante (non figurée) la lumière du pédoncule allantoïdien est plus large, mais encore duuiile en apparence, tandis que dans la dernière coupe (U) la lumière est beaucoup plus lai-ge et simple. Le canal neurenlérique paraît se fermer, peu a[)rès le ilernier slade décrit, quolcjuc la suite de son histoire n'ait pas été suivie en détail. Développement général de l'embryon. \ La fornialiiin de l'caibryon commence avec l'appaiition de la pla- que médullaire dont les cùtés se dévelop[)eiit bienlùt pour former les replis médullaires. La gouUièrc médullaire est développée dans la partie antérieure avant (]u"aucune trace n'en soit visible en arrière. X" ^ ,/,,, D'une manière générale la fermeture ■ V de la gouttière s'effectue comme chez les Oiseaux, mais la partie antérieure du corps se détache de très bonne heure, s'enfonce dans le vitellus, et est recouverte par l'amnios comme par un capuchon (fig. 135 et 137). Tous ces phé- nomènes s'effectuent avant la ferme- ture du canal médullaire, de sorte que les changements de cette partie sont entièrement cachés à la vue. La fermeture du canal médullaire commence dans le cou et s'étend eu avant et en arrière; toute la région de l'encéphale est fermée tandis que la gouttière est encore largement ouverte en arrière. Les stades ultérieurs du développement de l'embryon du Lézard ne demandent pas une description détaillée, car ils présentent la plus grande analogie avec ceu.x déj;\ décrits pour les Oiseaux. L'embryon (I) A cause de la difliculié d'obtenir des matériaux, je n'ai pu préparer que les deiu »cr .!» de coupe» ,|,u vieunent d'ôlre décrites, et en l'absence d'une quantité plus com- do'ui'i' * " l"int"rprétaiion de ces coupes quei(iues points qui doivent rester (•) am, «1110101. — pr, ligno primilivc. Ki^-. l.iT. — *ii.- II.' lie*' il'iiii jeune cm l>ryon do Lacerta muralis (*}. MEMBRANES EMBRYONNAIRES ET SAC VITELLIN. 193 s'incline bientôt sur le côté gauche, puis, se détachant d'une manière continue du vitellus, il passe par la série des changements de forme avec laquelle le lecteur est déjfi familier. La iigure 138 représente un embryon avancé. Le développement précoce et la grandelongueur delà queue qui est enroulée en spirale sous la face ventrale est un carac- tère spécial sur lequel il convient d'appeler l'attention du lecteur. Membranes embryonnaires et sac vitellin. Le premier développement de la portion céphalique de l'amnios a déjà été indiqué ; les premières traces s'en montrent alors que la gouttière médullaire est encore extrêmement peu profonde. La plaque médullaire dans la région de la tête forme une bande axiale d'épiblaste un peu épaissi. Le bord même de cette plaque coïncide avec la ligne du repli amniotique, et TTiù S5 comme ce repli s'élève, les deux côtés de la pla- que se recourbent au- dessus de l'embryon et donnent naissance à la lame interne de l'amnios, ou amnios proprement dit. La coupe (fig. 135) re- présentant l'origine du capuchon amniotique de la tête montre bien com- ment l'espace intermé- diaire aux deux lames de l'amnios est en continuité avec la cavité générale. L'amnios enveloppe com- plètement l'embryon de très bonne heure (flg. 136 A et B), et sa lame externe ou membrane séreuse, après s'être séparée de l'amnios vrai, se rap- proche bientôt de la membrane vitelline et se confond avec elle. Le premier développement de l'allantoïde comme un diverticule de l'hypoblaste recouvert par le mésoblaste splanchnique à l'extrémité postérieure en apparence de la ligne primitive, a été décrit aux pages 190-192. L'allantoïde continue pendant quelque temps à se diriger directement en arrière, mais prend graduellement une direction plus Fis. 138, Ein'.iryon avancé de Lacerta muralis vu par réflexion ('). [*l L'embryon enroulé était long de 7 millimètres. — fh, ceiveaii antérieur. — nié, cerveau moyen — cb, cervelet, —au, vésicule auditive (fermée). — ol, fossette olfactive. — md, mandijjule. - hy arc hyoïdien. — br, arcs branchiaux. — fl, membre antérieur. — hl, membre postérieur. Balfour. — Embryologie. H- '3 194 REPTILES. ventrale, et, à mesure qu'elle augmente de dimension, s'étend dans l'es- pace intermédiaire à la membrane séreuse et ;\ l'amnios pour former un grand sac aplati, immédiatement au-dessous de la membrane séreuse, et ricliement vascularisé. Le sac vitellin. — Le blastoderme s'étend chez le Lézard avec une 1res Jurande ra|)idilé au-dessus du vilellus pour former le sac vitellin. L'apparition précoce de 1 aire pellucide ou, comme elle a été appelée par Kupflcr et lîenecke, du bouclier embryonnaire, a déjà été notée. En dehors d'elle une aire vasculaire qui a la môme fonction que chez le Poulet ne tarde pas à faire son apparition. Dans tous les Reptiles les canaux vasculaires qui se développent dans l'aire vasculaire, et les vaisseaux qui y apportent le sang ou le reportent à l'embryon sont très semblables à ceux du Poulet. Chez le Serpent le sinus terminal n'at- teintjamais un développement aussi apparent, et chez les Chéloniens le stade avec une paire d'artères vitellines est précédé par un stade où l'aire vasculaire reçoit le sang comme elle le fait d'une manière per- manente chez beaucoup de Mammifères, par de nombreux troncs ar- tériels transversaux qui naissent de l'aorte dorsale (Agassiz, n° 1G4). L'aire vasculaire enveloppe graduellement le vitellus tout entier, mais beaucoup plus lentement que le blastoderme général. Ophidiens. — Il y a, comme on pouvait le prévoir, une très grande ressemblance dans le développement général entre lesLacerlienset les Ophidiens. Les embryons de tous les Anmiotes sont, pendant une partie de leur développement, plus ou moins enroulés en spirale selon leur grand axe. Cette disposition est bien marquée dans le -Poulet du troisième jour; elle est plus prononcée encore dans le Lézard (|lig. 138); mais elle atteint son maximum chez la Couleuvre. L'embryon de Cou- leuvre tout entier, lorsqu'il est le plus pelotonné (Dutrochet, Ralhthe), a un peu la forme d'un Troc/ms; la base de la spirale est formée par la tôte, et la plupart des tours sont constitués par la queue ; il y a en tout à ce stade sept tours, et la spirale est dextre. Un autre point digne d'attention chez la Couleuvre est l'absence dans l'embryon de toute trace extérieure de membres. On aurait pu sup- poser, par analogie avec les arcs branchiaux, que l'embryon conser- verait des rudiments de membres môme lorsque les membres font dé- faut chez l'adulte. Tel n'est cependant pas le cas. Il est toutefois très possible que des rudiments des fentes et des arcs branchiaux aient été conservés parce que ces organes fonctionnent chez la larve (Ami)hibiens) après avoir perdu toute importance chez l'adulte, et que les membres aient disparu même chez l'embryon parce que dans leur atrophie graduelle il n'y avait pour l'organisme aucun avantagea ce (ni'ils soient spécialement conservés à aucune période de la vie (1). (I) Il c»i lK'9 probable (jue dans les Oiihidiens qui conservent encore des traces do membre», on en trouverait des traces plus apparentes chez l'embryon que chez l'adulte. CnÉLOMENS. 195 Chéloniens (1). — Dans leur premier développement aulanl qu'il est tr.l ùr.S. Fig. 139. — Chelone midas, premier stade (*). connu, les Chéloniens ressemblent aux Lacertiens, L'amnios apparaît h.i- Fig. 140. — Chelone midas, deuxième stade (**i. de bonne heure et forme bientôt un grand capuchon céphalique; avant que le développement ait fait beaucoup de progrès, l'embrj'on se (1) Voy. Agassiz (n° 164), Kupffer et Benecke (ii" 15i), et Parker (n° 1G5). (*) au, capsule auditive. — èr 1 et br 2, arcs branchiaux. — C, carapace. — E, œil. — f.b, cerveau antérieur. — f.l, membre antérieur. — H, cœur. — hb, cerveau postérieur. — hl, membre posté- rieur. — hy, hyoïde. — mb, cerveau moyen. — »»i, mandibule. — mx.p, système maxillo-palalin. — N, narines. — u, ombilic. (**) Les lettres comme dans la figure 139. 19 i REPTILES. tourne vers le cùlé gauche. La (jneue dans un grand nombre d'espèces atteint un développenienl très considérable (lig. 141). La particularité la plus imp(»rtanle que présente la forme de l'embryon (fig. 139, 140 l'I 141; est déterminée par le développement de la carapace. Le premier rudiment de la carapace apparaît sous la forme de deux replis longi- tudinaux s'élendant au-dessus de la ligne d'insertion des membres aiitt'ii.'urs et postérieurs qui ont déjà fait leur apparition (Ug. 13'J). Ces Fig. lil. — Chelone juidas, troisiénic stade ['), replis se prolongent plus tard de façon à indiquer sur la face dorsale l'aire de la carapace ; à la surface de cette aire se forment des plaques cornées (écaille de la Tortue), et dans le mésoblasle sous-jacent, les éléments osseux de la carapace (fig. 140 et lil). Immédiatement après l'éclosion, le sac vitellin se rétracte dans le corps, et la portion externe de l'allanloïdc s'atrophie. Développement général. (I.'»i) C. Kt l'iFKn et Cknecke. Die erstc Entwicklung ain Ei d. Reptilien. Kunigsburg, 1878. (155) C. Kiprinn. Die Entsteluing d. Allantois u. d. Gastrula d. Wirbeltliiere [Zoolo- gischer Anzei'jer, II, pp. 520, 693, 012. — 1879). Lacrrtkns. (I5(j) F. M. Dai.koi'R. On tlie oarly Development oftlie Laccrtilia, togiither »vith some observations, etc. fQtuirl. J. of Micr. Srirnee, XIX. 1879.) (1.'»") KuuKiiT u. liocMSTHTTEn. Uiitersuciiuiig iib. d. Entwick. d. Eidcclisen in ihren Vm'Tw. {Heil's Archiv,\. IS||.) (I.'>8) M. LKiiKiioiLi.ET. DL'vcloppement de la Truite, du Lézard et du Limnée. II. Em- bryoloRie du Lt'-zard (,l;j. Sci. nat., 'i" sér., XVII, 180?). (151) \V. K. Pabki:«. Structure and Devel. ol" tiic Skull in Laccrtilia (Phil. Tians., CLXX, p. 2. 1879). (•) Leilcllrci comme dniia les figures 130 et 1 Jo, — r, rostre. BIBLIOGRAPHIE. 197 (IfiO) H. Strahl. Ueb. d. Caiialis myeloentericus d. Eidechse [Schri/Ï. d. Gescll. z. Befôr. d. gcsam. Naturwiss. Marbarg. 23 juillet 1880). Ophidiens. (161) H. Duthochet. Reclierciies sur les enveloppes du fœtus {Mém. Soc. rnéd. d'É- mulalio?i, VIII. Paris, 1816). (16"2) W. K. Paukeu. On tlic skull of the commoii Snake (Phil. Trans.., 'i' partie, CLXIX, 1878). (1G3) H. Rathke. Enlwick. il. Natter. KOiiigsbcrg. 1839. Chclonicns. (1C4) L. Agassiz. Co7ifri(jutions to the Natural History of the United States, II. 1857. Embryology of the Twtle. (165) W. K. Paiiker. On the development of the skull and nerves in the green Turtie {Proc. of the Roy. Soc, XXVIII. 1879). Voy. aussi Nature, 14 avril 1879, et Chal- lenger Repo)'ts, I. 1880. (1G6) H. Rathke. Ueb. d. Entwicklimg d. Sr.liildlcrôte7i. Braunschweig, 1848, Crocodiliens. (167) H. RArnKE. Ueber die Eniwicklung d. Krokodile. Braunschweig, 1866. CHAPITRE X MAMMIFÈRES Los recherches chissiques de Bischofl sur l'embryologie de plusieurs types de Mammifères, aussi bien que celles d'autres observateurs, nous ont fait connaître la forme générale des embr5'ons des Placentaires et ont montré que, excepte dans les premiers stades du développement, il y a une très grande ressemblance entre eux. Plus récemment Hensen, Schiifer, KiJlliker, A^anBeneden et Lieberkiihn ont apporté une grande lumière sur les points plus obscurs des premières périodes du développement, surtout chez le Lapin. Pour les premiers stades le Lapin nous servira nécessairement de type, mais il y a des motifs de penser que l'on rencontrera des variations non sans importance dans d'au 1res espèces, et il n'est pas actuellement aisé d'assigner h quel(jucs-uns des caractères du développement leur véritable valeur. Nous n'avons aucune connaissance des premiers phénomènes du développement des Ornilhodelphes ou des Marsupiaux. L'(L'uf en sortant de l'ovaire est reçu par l'extrémilc laciniée de la trompe de Fallope, le long de laquelle il descend lentement. 11 est encore revôtu de la zona radiata, et chez le Lapin, il s'entoure dans sa descente d'une enveloppe albumineuse. La fécondation a lieu dans la partie supérieure de la trompe de Fallope et est bientôt suivie par la segmentation qui, fait remarquable chez les Amniotes, est complète. (JMoique ce processus, dont les brillantes recherches d'Ed. Van Beneden ont fait connaître les détails, ait été déjfi brièvement exposé tel qu'il se présente chez le Lapin (tome I", p. 87), il convient de le décrire de nouveau avec un peu plus de détails. L'iriifse divise d'abord en deux siilières presque égales dont l'une est un peu plus grosse et plus transparente que l'autre. La sjjhère la plus grosse et ses produits seront appelés sphères épiblastiques ; la plus pf'lile et ses produits, sphères hypoblasti(iues, d'après leur destination «iillérente. L'une cl l'autre sphères se divisent en deux et chacune des quatre ainsi formées se divise à son tour en deux, de \h résulte un stade à huit segments. Au moment de leur première séparation ces segments sKiil ^l)llcriques et disposés en deux couches dout l'une est formée des LA SEGMENTATION. 199 quatre sphères épiblastiques et l'autre des quatre hypoblastiques. Cette disposition ne persiste pas longtemps, mais une des sphères hypoblas- tiques prend une position centrale et l'œuf tout entier redevient sphérique. A la phase suivante de la segmentation chacune des quatre sphères épiblastiques se divise en deux et l'œuf est ainsi constitué par douze sphères, huit épiblastiques et quatre hypoblastiques. Les sphères épiblastiques sont maintenant devenues notablement plus petites que les sphères hypoblastiques. Les quatre sphères hypoblas- tiques se divisent ensuite, donnant, avec les huit épiblastiques, seize sphères en tout qui sont de dimension à peu près uniforme. Des huit sphères hypoblastiques, quatre se placent bientôt au centre pen- dant que les huit sphères épiblastiques superficielles forment une sorte de coupe entourant en partie les sphères hypoblastiques. Puis les sphères épiblastiques se divisent à leur tour en donnant naissance à seize sphères qui entourent en grande partie les sphères hypoblas- tiques. La segmentation tant des sphères épiblastiques qu'hypoblas- tiques continue et, pendant qu'elle s'effectue, les sphères épiblastiques s'étendent de plus en plus au-dessus des sphères hypoblastiques, de Fig. 142. — Coupes optiques d'un œuf de Lapin ;i deux stades peu après la segmentation (d'après E. Van Beneden) (*). sorte qu'à la fin de la segmentation les sphères hypoblastiques consti- tuent une masse centrale solide, presque entièrement entourée par les sphères épiblastiques. Sur un petit espace circulaire cependant les sphères hypoblastiques restent quelque temps exposées à la sur- face (fig. 142 A). Le processus de la segmentation tout entier est achevé chez le Lapin environ soixante-dix heures après la fécondation. Les cellules (*) ep, épiblaste. — hy, hypoblaste primaire. — bp, Idastopore de Van Beneden. L'épiblaste et l'hypoblaste sont ombrés d'une manière diagrammatique. 200 MAMMIFÈRES. épiblasliqucs sont alors claires et de forme irrégulièrement cubique, tandis que les celliik'< liyi)oblasliques sont polygonales et granuleuses et un peu plus grosses que les cellules épiblasliques. L'inlcrrnplit.n du ffuillet épiblasliriue au point où les cellules hypo- blasliques sont exposées fi la surface peut pour la commodité être appelée avec Van Beneden le blastopore, bien qu'il soit très peu pro- bable qu'elle corrospt)nde d'une manière quelconque au blastopore des œufs des autres ^'ertél)I■cs . I . Après la sogmenlalion. l'uMif arrive dans l'utérus. Les cellules épiblastiques s'étendent bientôt au-dessus du blastopore et forment ainsi une couche super- ticielle complète. Puis s'effectuent une série de changements (]ui abou- tissent à la formation' de ce qui a été appelé la vésicule hlastoclerniique. Nous devons à Ed. Van Benedcn une description complète de ces change- ments; mais nous som- mes redevables encore à Henscn et à KoUiker de précieuses observations surtout sur les stades avancés du développe- ment de cette vésicule. Ces changements commencent par l'apparition entre l'épiblaste et l'byiinblaste d'une cavité étioite ([ui s'étend de façon à séfjarer com- plètenieut les deux feuillets excepté dans la région voisine du point où était originellement situé le blastopore (fig. 1 42 B) (2). La cavité ainsi formée augmente rapidement de dimension, et avec elle l'œuf qui prend bientôt la forme d'une vésicule à minces parois avec une vaste cavité centrale. Celte vésicule est la vésicule blaslodcrmiciue. La plus Fig 113. — OEufs «le Lapin do 70 à 90 Iiciircs après la récondatioii (d'après E. Vau Benedcn) (*). (1) D'après Bisclioiï, piiu du temps après la fécondation et avant le commoiicenient Al', la SPRmentation, le» œufs du Lapin et du Cochon d'Inde sont couverts do cils et montrent le pliènoniène de la rotation. Ce phénomène n'a pas été noté par d'autres observateurs. (2) Van Beneden regarde comme probable que le blastopore a une position un peu excentrique par rapport ii l'aire de contiguité de la masse liypoblasticiue et de l'épiblaste. (•) fco, c»»il* d<- I.-1 vi'jicule Idanloderniiquc sac vilellin). —cp, épiblaslc. — hy, hypoblastc primitif. Zp, rtiTcloppc muqueuse (jono pcllucidc). FORMATION DES FEUILLETS. 201 grande partie de ses parois sont formées d'une seule rangée de cel- lules épiblastiques aplaties ; tandis que les cellules hypoblastiques forment une petite masse lenticulaire attachée au côté interne des cel- lules épiblastiques (flg, 1-43). Chez les Vesperlilioiiides, Van Deueden et Julin ont montré que l'œuf subit à la fin de la segmentation des changements de nature plus ou moins sem- blable à ceux du Lapin ; le blastopore paraîtrait cependant ôlre plus large et persister mC-me après que la cavité de la vésicule blastodermique a com- mencé à se développer. Quoique à ce stade, qui s'observe chez le Lapin de soixante-dix à quatre-vingt-dix heures après la fécondation, la vésicule blastoder- mique soit loin d'avoir atteint sa plus grande dimension, elle s'est cependant accrue d'environ 0™",09, dimension de Tceuf à la fin de la segmentation, à environ 0™", 28; elle est enfermée dans une membrane formée de la zona radiata et de la couche muqueuse qui l'entoure. La vésicule blastodermique continue à grandir rapidement et pendant le processus la masse hypoblastique subit des changements importants. Elle s'étend à la face interne de l'épiblaste et en même temps perd sa forme lenticulaire et s'aplatit; la partie centrale reste cependant plus épaisse, et est constituée par deux rangées de cellules, tandis que la partie périphérique dont la limite externe est irrégulière est formée d'une couche imparfaite de cellules amœboïdes qui s'étendent d'une manière continue de plus en plus loin sous l'épiblaste. L'épaississe- ment central de l'hypoblaste forme sur le blastoderme une tache cir- culaire opaque qui constitue le commencement de Vaire embryon- naire. L'histoire des stades qui suivent immédiatement, depuis le com- mencement du cinquième jour jusqu'au septième jour, où la ligne primitive fait son apparition, est imparfaitement connue et a été interprétée très différemment par Van Beneden (n" 171) d'une part et par KoUiker (n° 184), Rauber (n° 187) et Lieberkûhn (n° 186) de l'autre. J'ai moi-même, en collaboration avec mon élève M. Heape, fait sur ces stades quelques recherches qui ne m'ont malheureusement pas encore conduit à concilier d'une manière satisfaisante les vues oppo- sées. D'après Van Beneden, environ cinq jours après la fécondation, les cellules hypoblasliques de l'aire embryonnaire se divisent en deux couches distinctes : une couche supérieure de petites cellules adjacentes à l'épiblaste et une cou- che inférieure de cellules aplaties qui forment l'hypoblaste véritable. Au bord de l'aire embryonnaire, l'hypoblasle est en continuité avec un cercle périphérique des cellules amœboïdes du stade antérieur, qui forment mainte- nant, excepté au bord du cercle, une couclie continue de cellules aplaties, en 202 MAMMIFÈRES. contact avec l'épiblaste. Pondant le sixième jour, les cellules aplaties del'épi- blasle sont considérées par Van Beneden comme devenant columnaires. L'aire embryonnaire s'étend graduellement et prend une forme ovale. Une portion centrale plus claire se montre bientôt et s'étend graduellement jus- (|u'à ce qu'cnlin la portion sombre forme un croissant à la partie postérieure tic l'aire embryonnaire devenue maintenant un peu pyriforme. La partie claire est formée d'épiblaslc columnairc et d'iiypoblaste seulement, tandis que, dans la partie sombre, il existe également une couche de mésoblaste dérivée de la couche intermédiaire du cinquième jour. C'est dans cette aire plus sombre que la ligne primitive appar.iît au commencement du septième jour. KOlliker, suivant la direction originellement tracée par Rauber, est arrivé à des résultats très dillcrents. Il part du stade à trois couches décrit par Van Reneden pour le cinquième jour, mais n'a pas d'observations personnelles sur l'origine de la couche moyenne. Il considère la couche externe comme une couche provisoire de cellules protectrices formant une partie de la paroi de la vésicule originelle; il regarde la couche moyenne comme l'opibhisle vé- ritable et la couche interne comme l'iiypoblaste. Pendant le sixième jour il trouve que les «'ellules de la couche externe ces- sent peu à peu de former une couche continue et finalement disparaissent ; tandis que les cellules de la couche moyenne deviennent columnaires et for- ment l'épiblaste columnairc présent dans l'aire embryonnaire à la fin du sixième jour. Le mésoblaste prend son origine dans la région et à la forma- lion de la ligne prin)itive. Les recherches de Ileape et de moi-môme ne s'étendent pas jusqu'à la pre- mière formation de la couche intermédiaire qui s'observe au cinquième jour. Nous trouvons au sixième jour dans les vésicules germinales d'un diamètre d'environ •2niin^-2 ^ 2'"'",o avec aire embryonnaire d'environ 0"'",8 que celle- ci (fig. 14î) dans toute son étendue est constituée par : i° Une couche de cellules hypoblastiques aplaties; 2° Une couche un peu irrégulière d'éléments plus columnaires épaisse également dans quelques points d'une seule rangée, dans d'autres points de deux ou plusieurs rangées'; 3» A la surface des éléments aplatis qui ne forment cependant pas une cou- che continue et sont iiilimemeiil rattacliés aux cellules columnaires sous-ja- centes. Nos résultats, quant à la structure du blastoderme à ce stade, correspon- dent par conséquent avec ceux de Kolliker, mais sur un point important nous sommes arrivés à une conclusion dillércnte. Kolliker dit qu'il n'a jamais trouvé les éléments aplatis en train de devenir columnaires. Nous croyons que dans un grand nombre de cas nous avons pu les suivre dans ce change- ment et nous avons essayé de le montrer dans notre figure. Nos aires embryonnaires plus âgées étaient un peu pyriformes, mesurant environ l^-u'il'i de longueur et 0"'",8o de largeur. Nous en possédons plu- sieurs, dont quelques-unes d'un Lapin dans lequel nous avons aussi trouvé des aires plus jeunes et encore pros(iue circulaires. Toutes présentaient une opaiité postérieure disliiiclement marquée , formant une ligne primitive coinnicnranto, mais évidemment moins avancée que dans le blastoderme re- prosi'iiUr dans la ligure 148. FORMATION DES FEUILLETS. 203 Dans les spécimenslesplus jeunes, l'épiblaste en avant de la ligne primitive était formé d'une seule rangée de cellules columnaires (fig. 140 A), il n'existait pas de mésoblaste et l'hypoblaste était l'orme d'une couche de cellules apla- ties. Dans la l'égion immédiatement en avant de la ligne primitive une couche irrégulicre de cellules mésoblaslit|ucs était interposée entre l'épiblaste et l'hy- poblaste. Dans la partie anlérieurc de la ligne primitive elle-même (flg. 140 D) 144. — Coupe de l'aire embryonnaire presque circulnire d'un œuf de Lapin de G jours et 9 heures et de 0™",8 de diamètre (*). il y avait une couche de mésoblaste présentant une extension latérale consi- dérable, tandis que sur la ligne médiane on observait une prolifération dis- tincte d'éléments mésoblastiques aux dépens des cellules épiblastiques. Dans les coupes postérieures l'extension latérale du mésoblaste était moindre, mais les cellules mésoblastiques formaient un cordon plus épais sur la ligne axiale. Par suite du caractère peu satisfaisant des données que nous possé- dons l'essai qui suit pour établir l'histoire du cinquième et du sixième jour doit être regardé comme provisoire (1). Au commencement du cinquième jour l'épaississement central de ce qui a été appelé l'hypo- blaste primitif se divise en deux couches : l'inférieure est en continuité avec l'hypoblaste périphérique et est formée de cellules aplaties, tandis que la supérieure est formée de petits éléments arrondis. L'épiblaste superficiel est lui-même formé de cellules aplaties. Pendant le cinquième jour des changements remarquables ont lieu dans l'épiblaste de l'aire embryonnaire. Il est probable que ses cellu- les constituantes augmentent en nombre et deviennent l'une après l'autre columnaires, et que dans le processus elles s'appuient contre la couche sous-jacente d'éléments arrondis, de sorte que les deux cou- ches cessent de pouvoir se distinguer et que l'aire embryonnaire tout entière acquiert les caractères représentés dans la figure 144 (2). Vers la fin du sixième jour l'aire embryonnaire devient ovale, mais les chan- (1) L'essai que je fais ici d'esquisser l'iiistoire suivie avec les données contradictoires à ma disposition n'est pas entièrement satisfaisant. Si l'opinion de Kolliker venait à se montrer exacte, l'origine du feuillet moyen du cinquième jour que Kolliker croit devenir l'épiblaste permanent, devrait être étudiée de nouveau pour déterminer s'il dé- rive réellement, comme le dit Van Beneden, de l'hypoblaste primitif. (2) La coupe représentée paraîtra peut-être justiKer difficilement cotte vue; l'examen d'un plus grand nombre de coupes lui est cependant plus favorable, mais il faut ad- mettre que l'interprétatioa est loin d'être entièrement satisfaisante. (*) Cette coupe montre le caractère 'particulier de la couche supérieure avec un certain nombre de cellules superficielles aplaties et représente à peu près la moitié de l'aire embryonnaire. 204 MA.MMIFEIŒS. giMiieiils (jui suivent ne S(jnlpas connus. Dans la partie antérieure île l'aire on trouve seulement deux couches de cellules, un hypoblaste et un épiblasle de cellules columnaires, dérivées probablement des cel- lules épiblasli(jues aplaties des stades antérieurs. Dans la partie pos- térieure du blastoderme, il existe, outre ces deux feuillets, nn feuillet moyen (Van Beneden^ et ce feuillet dérive probablement de la couche nioyenne qui s'étendait dans toute l'aire au commencement du cin- (juième jour et s'est alors confondue avec l'épiblaste.Le feuillet moyen ne donne pas naissance il tout le mésoblaste délinitif, mais seulement à une partie. D'après son origine on peut l'appeler le mésoblaste hy- pol)lasli(iue et il est probablement équivalent au mésoblaste bypo- blaï>tique décrit chez le Poulet (p. 145). Le stade qui vient dètre décrit n'a été rencontré que par Van Beneden {{). Fig. 115. — Figures de la vésicule blastodcrmiqiie du Lapin au scpticme jour san? la zone pellucidc. — A, vue par en haut. — B, vue de profil (emprunté à KoUiker) (*). La ligure IVi représente une vue diagrammatique de la vésicule blas- ti)(iermique tout entière vers le commencement du septième jour. L'aire embryonnaire est représentée en blanc, la ligne 17e eu 15 montre l'extension de riiypoblaste à la face interne de la vésicule. La vésicule blaslodermirpie est par conséquent formée de trois aires : i° L'aire embryonnair-e à trois couches, située au point oii était ori- ginellement le blastopore; (I) KoUiker no croit pas h l'oxistcnce de ce stade, ne l'ayant jamais roncontri5 lui- mtmc, il in transversale d'un embryon de Lapin de 8 jouis (*). Pour tracer les changements qui ont lieu dans les relations des feuillets en passant de la région de l'embryon à celle de la ligne primitive, il convient de suivre la description donnée par Schàfer pour le Cochon d'Inde (n° 190), qui sur ce point est beaucoup plus complète et plus satisfai- sante que celles des autres ob- servateurs. Dans cette descrip- tion je laisserai hors de consi- dération le fait complètement traité plus loin dans ce chapi- tre que chez le Cochon d'Inde les feuillets sont retournés. La fi- gure loi représente une série de coupes menées par cette région chez le Cochon d'Inde. La coupe antérieure (Dj passe par la gout- tière médullaire près de son ex- trémité postérieure. Le com- mencement de la ligne primi- tive est indiqué par une légère proéminence sur le plancher (le la gouttière médullaire, entre les deux replis médul- laires divergents (fig. 151 C, ae); „._ ,,, c • j . 1 'lu point où cette proéminence rig. 151. — Si-ne de coupes transversulfs menées '■ '■ par le poinl d'union de la ligne primitive et de la COmmcnCC à SC mOUtrCr, l'épi- gouttiere médullaire d'un jeune Cochon d'Inde i i , ^ , i.i „i i „.„ . „;„ (d'.pres sci.:.fer) ("). ^^^^^^^ ^^ 1 hypoblastc sout unis ensemble ; les plaques méso- blastiques restent libres sur les deux côtés. Un peu plus en arrière, mais avant d'atleindie la gouttière primitive, l'épiblastc et l'hypoblasle (*) '■/>. épiblaste. — me, mésoblaslc. — hij, hypoblaste. — mg, gouttière médullaire. (") A osl la coupe pojlérirurc. «, opibln?•) sont encore présents en arriére de la gouttière médul- laire. Dans les embryons un peu plus Agés (fig. loi B), à environ huit so- mites, dans lesquels la longueur du tronc dépasse considérablement (*) A, groMÎ Yingt-diMix fois et JJ vingt cl une fi)is. — ap, aire pelluridc. — >y, goullière mé- dullaire. — h', |ilni|uc médull.iire dan» la région ilu futur rcrveau antérieur. — h', [tlaque médullaire Jan* U région du futur ccrieau moyen. — i7i,cer\eau antérieur. — ah, vésicule oplii|ue. — mh, cer- »c»u moym. — hli', cerveau postérieur. — uw, souiite uiosohlastitpic. — stz, zone vertébrale. — pi. l'ini- l.ilvr:di'. — /i; et /i, rœur. — ph, région périi-ardiquc de la cavité générale. — vo, veine vitclliDC. — af, repli nniniuli<|ue. ACCUUISSEMENT GÉNÉUAL DE L'EMliUYON. •JI3 celle de la lùlc, on aperçoit les premières traces distinctes de l'isole- ment de la tète de l'embryon, et un peu plus tard un re[)li apparaît également à rexlrèmité postérieure. Dans la formation de l'extréinité postérieure de l'embryon la ligne primitive donne naissance à une pro- tubérance caudale et à une partie de la paroi ventrale de l'intestin post- anal. Dans la région de la tète, les rudiments du cœur (//) sont beau- coup mieux définis. La gouttière médullaire est encore ouverte dans toute sa longueur, mais dans la tète elle montre une série de dilata- lions bien marquées. La première [v/i) est le rudiment du cerveau antérieur, des côtés duquel font saillie les deux vésicules optiques (ab); la suivante est le cerveau moyen [mh), et la dernière le cerveau postérieur {/ih), qui est lui-même divisé en lobes plus petits par des étranglements successifs. La gouttière médullaire en arrière de la région des somites se dilate en un sinus rhomboïdal embryonnaire comme celui des Oiseaux. Des traces de l'amnios {af) se montrent maintenant tant en avant qu'en arrière de l'embryon. La structure de la tôte et la formation du cœur à ce stade sont représentées dans la figure 153. La gouttière médullaire largement A Fiç. 153. — Coupe transversale de la tcte d'un Lapin du nicme âge que cclu l'cpresenté dans la figure [oi B emprunté à Kolliker) ['). ouverte (>/) se montre au centre. Au-dessous d'elle, l'hypoblaste est épaissi pour former la notochorde [dd'); et sur les côtés on voit les •deux tubes qui, après le reploiement en dedans de l'intestin antérieur, (*) B est la partie centrale iblaste. - 2', vésicule séreuse formée par ce feuillet ou mi ml.rane sulizonalc. — 3, mésoblasto. — i, hypoblastc. ~ 5, ébauche de l'embryon futur. — 6, repli céph,ili.|ue de l'anuiios. — 7, repli raudal. — 8, extromitô du repli céplialique tendant ik rejoindre rexlréniité correspondante du repli e.iudal. — 8', ombilie amniotique. — S", eavilé car- dimiue. — II), mesoblaste de l.i vésicule ombilicale. — 11, épiblaste de l'amnios. — 12. hypoblasle qui formera l'intestin. — 13, 14, niésobîcïte de l'allantoide .s'èlendant à la faco interne de la mem- brane subionalc. — 15, le même appliqué complètement à la face interne de la membrane subzo- n«lc. — o, >ésicule ombilicale. — ni. allantoide xésicide. — a, cavité amniotique. Le» lijfnes ponctuées imliqucnt les parties ipii appartiennent à l'hvpoblastc : les lignes pleines, crilpii qui appartiennent au mésoblasie ; les lignes à traits interrompus, celles qui appartiennent à rpiblBiile. MEMBRANES EMBRYONNAIRES ET SAC VITELLIN. 217 cer par une description de leur développement dans un cas idi-al. Nous pouvons prendre pour point de départ une vésicule hlasloder- niique immédiatement revêtue par les restes délicats de la zona radiata au stade où la gouttière médullaire est déji\ constituée. Autour de l'aire embryonnaire une couche de mésoblasle s'est étendue ;\ une certaine distance de façon à donner naissance à une aire vasculaire dans laquelle cependant les vaisseaux sanguins ne sont pas définitive- ment constitués. Une telle vésicule est représentée diagrammaticale- ment par la figure 155 A. Un peu plus tard l'embryon commence à s'isoler par des replis d'abord en avant, puis en arrière (fig. 155 B). Ces replis forment un étranglement séparant l'embryon du sac vilellin (2) ou, comme on le désigne dans l'embryologie des Mammifères, de la vésicule omhilirnle. Le clivage du mésoblaste en une lame splanchni- qiie^ët une lame somatique s'est effectué et, aux extrémités antérieure et postérieure de l'embryon, un repli (6-7) du mésoblaste somatique et de l'épiblaste commence à se soulever et à s'avancer au-dessus de la tête et de la queue. Ces deux replis forment le commencement de l'amnios. Les replis céphalique et caudal de l'amnios se continuent autour des deux côtés de l'embryon jusqu'à ce qu'ils se rejoignent et s'unissent en un repli continu. Ce repli s'étend graduellement en haut, mais avant qu'il ait complètement enveloppé l'embryon les vaisseaux sanguins de l'aire vasculaire sont complètement développés. Ils pré- sentent une disposition qui n'est pas très différente de celle du Poulet. Voici d'ailleurs un exposé rapide de leur disposition chez le Lapin. La limite externe de l'aire vasculaire qui s'étend de plus en plus autour de la vésicule ombilicale est marquée par un sinus veineux terminal (fig. loo). L'aire vasculaire n'est pas, comme chez le Poulet, un cercle presque complet, mais elle est entamée en avant par une profonde échancrure qui s'étend jus- qu'au niveau du cœur. 11 résulte de la présence de cette échancrure que le sinus terminal se termine en avant en deux branches qui se recourbent en dedans et débouchent directement dans les veines vitellines principales. Le sang est amené des aortes dorsales par une série d'artères vitellines latérales et non par une seule paire comme chez le Poulet. Ces artères se divisent en un ré- seau artériel plus profondément situé, d'oîi le sang passe en partie dans le sinus terminal et en partie dans un réseau veineux superficiel. L'extrémité postérieure du cœur se continue en deux veines vitellines dont chacune se divise en une branche antérieure et une branche postérieure. La branche antérieure est une division du sinus terminal, et la branche postérieure qui est plus pelitc se continue vers la partie postérieure du sinus près duquel elle se termine. Dans son trajet, elle reçoit du côté externe de nombreuses branches du réseau veineux qui, parleurs anastomoses, font communiquer la branche postérieure de la veine vitelline avec le sinus terminal. Pendant que les changements qui viennent d'être exposés s'effec- tuaient, la vésicule blastodermique tout entière, encore entourée de 218 MAMMIFÉUES. la zona, s'c'>l allachée aux parois de l'ulérus. Dans le cas de l'utérus typique à deux cornes tubulaires, la position de chaque embryon lorsqu'il y on a plusieurs est marquée par un épaississement dans les parois utérines préparatoire aux chaniicmcnts qui ont lieu lors de la formation du placenta. Dans la région de chaque épaississement, la zona qui entoure la vésicule blastodermique est enserrée comme par un anneau, par l'épilhélium de la paroi utérine. La vésicule tout en- tière prend une forme ovale et est située dans l'utérus avec ses deux extrémilés libres. L'aire embryonnaire est située dans le voisinage du repli mésométrique qui soutient l'utérus. Dans un grand nombre de cas des prolongements ou villosilés naissent de l'œuf (lig. 155) qui s'enfoncent dans les replis de l'épithélium utérin. La nature de ces prolongements demande de nouvelles recherches, mais dans quelques cas ils paraissent dérivés de la zona (Lapin) et dans d'autres cas de la membrane subzonale (Chien'. Dans tous les cas la tixation de la vési- cule blastodermique à la paroi utérine devient si intime lors([ue le corps de l'embryon commence ;\ se former dans l'aire embryonnaire qu'il est presijue impossible de les séparer sans déchirure; et à cette période (huitième ou neuvième jour chez le Lapin) il faut apporter le plus grand soin pour retirer l'œuf de l'utérus sans le blesser; on comprend natu- rellement que cette fixation est d'abord purement superilcielle et non vasculaire. Peu après l'établissement de la circulation du sac vitellin, les replis de l'amnios se rejoignent et se soudent au-dessus de l'embryon (fig. 155 B. D, E, F, a). Le repli interne ou véritable amnios se sépare du repli externe ou faux amnios; les deux restent cependant quelquefois rattachés par un pédoncule grôle. La cavité générale se prolonge entre le vrai et le faux amnios. L'amnios vrai consiste en une couche d'épi- thélium épiblastiquc et généralement aussi de mésoblaste somatique, tandis que le faux amnios est généralement constitué par l'épiblaste seulement, bien qu'il soit possible que dans certains cas (Lapin?) le mésciblastc puisse se continuer à sa face interne. Avant que les deux lames de l'amnios soient complètement séparées, l'épiblaste de la vésicule ombilicale se sépare du mésoblaste et de riiypoidasle de la vésicule (lig. 155 U), et avec le faux amnios avec lequel il est cnutinu turnie un revêtement complet ;\ la face interne de la zona radiata. L'espace intermédiaire entre celte membrane, la vésicule ombilicale et l'embryon qui y est attaché est évidemment continu avec la cavité générale (lig. 155 G et 156).Turner a donné à cette membrane le nom très approjjrié de mcnihriine suhzoniilc. \on Baer l'appelait l'enveloppe séreuse. Elle se confond bientôt avec la zona radiata, ou au moins la zona cesse d'être distincte. Pendant que ces changements s'elfectuent dans l'amnios, l'allantoïde naît de l'intestin postérieur comme une vésicule tapissée par l'hypo- MEMBRANKS EMBRYONNAIRES ET SAC VITELMN. 219 blaste, mais recouverte exLéneurcmcntpar une couche de mésoblasto splanehnique (fig. 155 G, D, E, F, a) (l). L'allanloïde devient bientôt un sac aplati faisant saillie dans l'espace maintenant très vaste, intermé- diaire à la membrane subzonale et à l'amnios sur le côté dorsal de l'embryon (fig. 156 ALC). Dans quelf[ues cas elle s'étend jusqu'à couvrir toute la face interne delà membrane subzonale; dans d'autres cas son extension est beaucoup plus limitée. Sa lumière peut persister ou dis- n ■- ^ C Pi Fig. 156. — Diagramme des membranes fœtales d'un Mammifère (emprunté à TuiMer) (*). paraître en tout OU en partie. Une fusion a lieu entre la membrane subzonale et la paroi mésoblastique adjacente deTallantoïde; les deux réunies forment une membrane secondaire qui entoure l'œuf et est appelée le chorion. Toutefois, comme l'allantoïde n'arrive pas toujours en contact avec toute la face interne de la membrane subzonale, le terme chorion peut être un peu vague; et chez le Lapin, par exemple, une grande partie de ce qui est appelé le chorion est formée par la fusion de la paroi du sac vitellin avec la membrane subzonale (fig. 159). La région placentaire du chorion peut, dans ces cas, être (I) L'élément hypoblastique de rallaiitoîde e^t quelquefois très réduit, de sorte que Taliantoïde peut être formée principalement par une couche mésoblastique vasculaire. (*) Les formations qui sont ou ont élé, à une période antérieure du développement, en continuité 'une avec l'autre, sont ombrées de la même manière. pc, zona avec villosités. — .s;, membrane subzonale. — E, é|iiblaste de l'embryon. — am, amnios. — AC, cavité amniotique. —M, mosoblaste de l'embryon. — //, liypoblaste de l'embryon. — t/ V, vé- sicule ombilicale. — al, aliantoïde. — AZC, cavité allantoidicnne. 220 MAMMIFERES. cli>liiigiiée oommo chorion vrai du reste ([ui sera appelé le faux chorion. Le mésohlasle de rallantuïde, surtout dans la partie qui prend part à la furmation du ciiorion, devient très vasculaire, le sang y étant ap- porté par deux artères allantoïdiennes qui proviennent de là bifurcation terminale de l'aorte dorsale, et retournent au corps par une ou rare- ment deux veines allantoïdiennes qui se réunissent aux veines vitellines du sacvilellin. A la surface externe du chorion vrai (fig. loo E et F et 156) naissent des villosités qui pénétrent dans des cryptes ou dépressions qui ont pendant ce temps fait leur apparition dans les parois de l'uté- rus (1). Les villosités du chorion sont revêtues d'un épilhélium dé- rivé delà membrane subzonale et possèdent un axe conjonclif qon- Ifiianl une artère et une veine réunies par un plexus capillaire. Dans la joluparl des cas elles prennent une forme pinson moins arborescente et présentent à la surface du chorion une distribution qui varie d'une manière caract6risti(iue dans les différentes espèces. Les parois des cryptes dans lesquelles s'enfoncent les villosités deviennent aussi très vasculaires, et un iluidc nutritif passe des vaisseaux maternels du pla- centa aux vaisseaux fœtaux par un processus de dilfusion. Le revête- ment épithélial des parois des cryptes produit probablement aussi une sécrétion qui est absorbée par les vaisseaux des villosités ftetales. Ces formations tant maternelles que fœtales constituent par leur réunion l'organe appelé yj/flcew/fl. La portion maternelle consiste essentielle- ment dans les cryptes vasculaires des parois utérines, et la portion fœtale dans les villosités plus ou moins arborescentes du chorion vrai enfoncées dans ces cryptes. Tendant que le placenta se développe, la séparation de l'embryon et du sac vilellin devient plus complète et le sacviteliin reste en commu- nication avec la région iléale de l'intestin par un pédoncule étroit, le canal vitellin lig. 155 E et F et (ig. 15G) constitué par les mêmes tissus que le sac vilellin, c'est-;Vdire l'hypoblasle et le mésoblaste splanchni- que. Le véritaitle pédoncule splanchniquc du sac vitellin se rétrécit et il se forme un pédoncule somaliciuc rattachant également l'aninios aux parois de l'embryon qui enserre les pédoncules de l'allantoïde et du sac vitellin. Le pédoncule somatique avec son contenu est appelé le cordon ombilical. Le mésoblaste de la couche somatoplcuri(iiie ilu cordon se développe en une sorte de tissu gélatineux (gélatine de Wharton) (pii réunit tout le contenu du cordon. Les artères allan- toïdiennes dans le cordon s'enroulent en spirales autour de la veine allantoïdienne. Le sac vitellin dans un grand nombre de cas s'aln^phie complètement avant la lin de la vie intra-utérine, mais dans d'autres (1) Ce» cryptps n'ont aucun rapport avoc les orifices des plaïuics dos parois de Tu- lérus. Eicolani croit iiu'eilcs sont formi-cs en grande partie par une régénération du lissu qui tapisse les parois de l'utéms. HISTOIRE DES MEMBRANES FŒÎTALES DES MAMMIFÈRES. 221 cas il ne tombe qu';\ la naissance avec les autres membranes em- bryonnaires. La portion intra-embryonnaire du pédoncule allantoïdien donne naissance i\ deux organes : la vessie urinaiie formée par une dilatation de son extrémité proximale, et un cordon appelé l'ouraque (jui rattache la vessie i\ l'ombilic. L'ouraque, dans les cas où la cavité de l'allantoïdc persiste jusqu'à la naissance, reste comme un passage ouvert faisant communiquer les parties iulra et extra-embryonnaires de l'allantoïde. Dans d'autres cas il se ferme graduellement et devient presque solide avant la naissance, bien qu'il paraisse y persister une lumière étroite mais interrompue. Il finit par donner naissance au liga- ment médian de la vessie. A la naissance les membranes fœtales, y compris la portion fœtale du placenta, sont rejetées; mais dans un grand nombre de formes l'enchevêtrement des villosités fœtales et des cryptes utérines est si intime que la membrane muqueuse de l'utérus est entraînée avec la portion fœtale du placenta. Il résulte de là que dans certains placentas les portions fœtale et maternelle se séparent simplement l'une de l'autre à la naissance et que dans d'autres elles restent intimement unies et sont rejetées ensemble, formant l'arrière-faix. Ces deux formes de placenta sont appelées placenta non décidu ou sans caduque et placenta décidu ou avec caduque, mais Ercolani et Turner ont montré qu'iln'y avait pas de ligne de démarcation nette à tracer entre •les deux types ; bien plus, une partie de la muqueuse utérine plus grande que celle qui forme la portion maternelle du placenta est sou- vent rejetée dans les Mammifères déciduates, et dans les Mammifères non déciduates, il est probable que la muqueuse (non compris les parties vasculaires) du placenta maternel se desquame ou est résorbée. Histoire comparative des membranes fœtales des Mammifères. Deux groupes de Mammifères, les Monotrèmes et les Marsupiaux, sont considérés comme dépourvus de placenta véritable. La nature des membranes fœtales des Monotrèmes n'est pas connue. Des œufs, probablement à un stade précoce du développement, ont été trouvés libres dans l'utérus de rOrnithorhynque par Owen. La membrane revêtant l'utérus était épaissie et très vasculaire. Les fe- melles, dans lesquelles ces œufs ont été trouvés, avaient été tuées au commencement d'octobre (I). Marsupiaux. — Ce que nous savons des membranes fœtales des (1) Voici la description que donne Owen du jeune après la naissance [Comp. anat. of Vertefjrates, III, p. 7171 : « Le 8 décembre, le D' Bennet découvrit dans le nid souterrain de l'Ornilhorliynque trois petits vivants, nus, n'ajant pas tout à fait deux puuces de long. » Le 12 août 18Ui, « une femelle à'Echidna Hystrix fut capturée,... ayant un jeune, la tête enfoncée dans une fosse mammaire ou marsupiale. Ce jeune était nu, d'un rouge brillant et long d'un pouce et deux lignes. » 222 MAMMIFÈRES. Marsupiaux est presque enlièreuient dû à Owcn. Chez le Macropus major, il a trouvé que la naissance a lieu trente- huit jours après la fécondation. Un fœtus du vingtième jour de gestation mesurait huit lignes de la bouche à l'origine de la queue. Le fœtus était enveloppé d'une vaste membrane sub/.onalc dont les replis s'enfonçaient dans les sillons de l'utérus, mais sans ad/urcnce avec rutôrus et sans vil/o- silés. L'embryon était enveloppé dans un amnios réfléchi sur le pédoncule du sac vilellin qui était attaché par un pédicule filiforme près de rexlrémilé de liléon, le sac vilellin était grand et vasculaire et rattaché au système vasculaire du fœtus par une artère et deux veines vitellines. Il adhérait eu partie, surtout sur un point, à la mem- brane subzonale. On n'(jbservait pas d'allanloïde. Dans un fœtus un peu plus âgé, long de dix lignes, il y avait une petite allantoïde pour- vue de deux artères et d'une veine allanloïdiennes. L'allantoïdc était entièrement libre et non attachée à la membrane subzonale. Le sac vitellin était beaucoup plus intimement attaché à la membrane subzo- nale que chez l'embryon plus jeune (1). (1) Owen, dans son Anatounj of Vcrletirates, III, p. 721, cite une description donnée par Rençger du dcvelopp<'iTiont du Didelpitis Azarœ, qui paraîtrait impli(|uer qu'inu} adhésion vasculaire s'établit entre les parois utérines et la membrane subzonale, mais la description est trop vague pour avoir aucune valeur dans la détermination de la na- ture des membranes fœtales. I ip. \.'i. — Diagrnninie montrant les n-latioiis dp ruiérus et tics membranes fœtales rhcz un jeune fiiius de Sarigue ou de Kangourou (emprunté à Osborn) (*). Obborn a récemment observé deux jeunes fœtus, l'un de Sarigue {Didelphyx vir- (•) Ut, uléru!". — z, xillosilés de la membrane sulizouale. — V.a, artères et vciccs vitclbne!^. — il, «inus terminal. — At, ulbiutoïde. — am, amnios. HISTOIRE DES MEMBRANES FŒTALES DES MAMMIIÈHES. 22.) Tous les Mammifères autres que les Monotrèmes el les Marsupiaux ont un véritable placenta allantoïdien. Le placenta présente une grande variété de formes, et il convient de décrire successivement ces variétés avant de passer à l'exposé général de leurs aflinités mu- tuelles (1), f)iniana], l'autre de Kangouroo, et un fœtus un peu plus âgé d'un petit Marsupial aus- tralien indéterminé. Dans les deux premiers cas (flg. 157), l'embryon présentait un sac vilellin conique, richement vascularisé par deux (?) artères et une veine viiellines, accolé par sa base à la membrane subzoïiale sur une aire circulaire limitée par le sinus terminal occupant à peu près le tiers de la surface de l'œuf. Dans toute 1 étendue de cette aire, l'œuf, libre partout ailleurs, adhérait à un sillon de l'utérus par des villosités non vasculaires et formées seulement par la membrane subzonale. L'allantoïde était petite et sans relations avec les autres membranes fœtales. Dans le fœtus plus âgé Fig. 158. Diagramme montrant les relations des membranes fœtales chez ua fœtus avancé de Marsupial (emprunté à Osborn) (*). (fig. 158), dont la plus grande partie de la membrane subzonale et du sac vitellin étaient malheureusement déchirés, le sac vitellin adhérait encore à la membrane subzonale, mais le sinus terminal ne suivait plus le bord de la surface d'adhérence et dans la portion extérieure à ce sinus, la seule conservée, les villosités recevaient des vaisseaux du sac vitellin. L'allantoïde, très vasculaire, adhérait également par son extré- mité à la membrane subzonale, mais la surface d'adhérence était sans villosités. Autant qu'il est possible de conclure de ces observations trop peu nombreuses, les Marsupiaux possèdent donc d'abord un véritable placenta formé par le sac vitellin ; l'allantoïde s'accole plus lard à la membrane subzonale et peut-être dans la dernière période de la vie embryonnaire y a-t-il coexistence d'un placenta vitellin et d'un pla- centa allantoïdien ? (H. F. Oscorn, Observations upon the fœtal membranes of the Opossum and other Marsupials. — Quart, jouvn. of micr. scie7ice, 1883.) (Trad.) (l) De nombreuses contributions à nos connaissances des différents types de placentas ont été publiées dans ces dernières années, parmi lesquelles il faut citer celles de Turner et d'Ercolani, tant à cause de la variété des formes dont ils traitent que de la lu- mière importante qu'ils ont jetée sur la structure du placenta. (*) Mêmes lettres que dans la figure précédente. — w, villosités vasculaires. Les villosités repré sentées en noir sont les seules observées réellement, les autres sont supposées exister dans les mem- branes fœtales complètes. MAMMIFERES. Parmi les M i ni mi fores existants qui possèdent un véritable iilacenla, le type le plus primilil' se reliou\r probablement ilans les formes où la portion placentaire du cliorion est limitée à une surface relativement restreinte à la face dorsale de l'embryon, tandis que le faux chorion est formé par la fusion du sac vilellin vasculaire avec le reste de la membrane subzonale. Dans toutes les formes existantes qui présentent cette disposition des membranos fa'talcs, il y a une caduque. Tel n'était cependant probablement pas le cas dans les formes pi-iniilives dont elles sont descendues (!). Le placenta, d'après la description d'Krcolani, piraît être plus simple chez la Taupe que chez toute autre espèce. Les Insectivores, les Chiroptères (2) et les Ron;.'eurs sont les grou- pes qui présentent ce type de placenta, et comme le Lapin, parmi les derniers, a été plus complètement étudié que les autres espèces, nous commencerons par lui. Lapin. — Chez la femelle gravide du Lapin, on trouve généralement plu- sieurs (L'ufsdans chaque corne de l'utérus. La disposition générale des mem- ])ranes de l'œuf lorsqu'elles ont atteint leur développement complet est représentée dans la figure 1ii9. L'embryon est entouré par un amnios relativement étroit. Le sac vitellin {ds) est vaste et atta- ché à reml)ryon par un long pé- doncule. 11 a la forme d'un sac aplati intimement appliqué sur a peu près les deux tiers de la surface de la membrane sub- zonale. La paroi externe de ce sac, adjacente à la membrane subzonale, est formée d'iiypo- blaste seulement ; mais la paroi interne est recouverte par le mésoblasle de l'aire vasculaire, comme l'indicino le trait noir (fd). L'aire vasculaire est limitée par le sinus terminal {st). A un stade moins avancé du développement, le sac vitellin n'avait pas la forme com- primée représentée dans la figure. 11 est cependant remarquable que l'aire vasculaire ne s'étend jamais sur tout le sac vitellin : mais que la paroi interne (1) Voy. Ercolani (n" 197) et Marling ("201), et aussi Von Bacr, EntwicklinKjs- geschiclUc, fig. de la page 225, I" partie où l'importance de la surface de l'aire réduite où s'étend l'allanloïde par rapport à celle du sac vilellin est nettement visible. (2) Voy. la note p. Tll [Tnid.]. (•) c, cmhryon. — a, amnios. — a, oiiraque. — al, allantoïde avec vaisseaux sanguins. — sli, mem- brane suluDnalo. — pi, villo.silé |il.ircnlairo. — />/, mudii' vasculaire du sac vitellin. — ed, couche liy|ioliln!itii|iic du sac vilellin. — ed , portion iiitenii' de lliypoWaste. — fei', portion externe de l'Iiypo- bl.i!«l<- (n|ii!>!iniit 1 1 ruvilé ccini|iritnée du sac \itcllin. — -*~> roi utérine n'est pas épiblastique, mais correspond à l'hypoWaste du i. sac vitellin des autres formes, et le y/ / V V"^ ^ ^ mésoblaste de la plus grande par- j tic de sa face interne est riche- (i/' \ r'- \ \ ' ; ment vascularisé (yAj, l'aire vas- "-. ^>â:l^ culaire étant limitée par un sinus yy/_ ■ ,...^'^'^^-^^- - terminal. La vésicule blastodermique est située dans la capsule utérine, de telle sorte que l'embryon est atta- Fiir. Uil. — L.uuiic Lliairraiiimaliiiuc luii;.itutlinale d'un , , . , .• ■ •' j u j œuf de Corhon dinde et des parois utérines adja- Che a la partie VOISIUC du bord centes à un stade avancé de la gestation (d'après libre de l'utorUS. Sur le CÔté Op- Bisrhoff)C). p^g^ jg l'utérus, celui auquel est attaché le mésoniétrium,il pénètre dans la paroi de la vésicule blastodermique de nombreux prolongements vasculaires de la paroi utérine qui établissent en ce point une connexion or- ganique entre les deux ipl). Les vaisseaux sanguins de la vésicule blastoder- mique (sac vitellin) s'arrêtent tout d'un coup immédiatement autour de l'aire de fixation à l'utérus; mais aune période plus avancée, l'allantoïdc gagne celte aire et s'y soude. Les vaisseaux sanguins de raliantoïde et de l'utérus s'intriquent et il se forme un placenta disco'idal plus ou moins semblable à celui du Lapin [pi). La cavité de l'allanto'ide, si elle se développe, disparaît complètement. Chez tous les Rongeurs, le placenta paraît être situé sur le côté mésomé- trique de l'utérus (I . Insectivores. — Chez la Taupe {Talpa) et la Musaraigne [Sorex], les mem- branes fa-tales sont d'une manière générale semblables à celles du Lapin, et il existe toujours un placenta disco'idal décidu. 11 peut être situé n'importe où à la circonférence du tube utérin. La cavité allanto'idiemie persiste (Owen), mais raliantoïde ne recouvre que la portion placentaire du chorion. Le sac vitellin persiste et se soude à la portion non allantoïdieinie de la membrane (1) Chez If Coclion d'Inde, BiscliofT a signalé des villosités éparses sur la région du rliorion vascularisée par le sac vitellin dans une zone concentrique an placenta allan- toidien. J'ai nioi-tnènie rencontré dos villosiiés analogues mais beaucoup plus déve- loppées et très serrées vers la péri|tliérit' du placenta chez le i'aca {('œlogeni/s pnca). Chez le Cabiai, je les ai trouvées remplacées par un réseau de plis peu saillants anas- tomosés entre eux. (Trad.) (•) y*. »ar \il>-llin (vésicule ombilicale) formé d'une couche liypoblastique externe (ombrée) et d'une eourlie m<'HiiblaRti(|ue interne vnsculairc (en noir). A l'extrémité de cette couche est situé le sinus Irrminnl. — «//, allantoidc, — pi, pKiccnla. Le« partiel rxlériiurcs ombrées sont les parois de lulerus. lIISTOinE DES MEMCIUNES FŒTALES DES MAMMIFÈRES. 227 siibzonalo qu'il vascularise. Il paraîtrait (Owen) exister une petite caduque réfléchie, l'ne disposilion semblable s'observe chez le Hérisson [Erinaceus ew'opœus) (Holleston), chez lequel le placenta occupe la position dorsale typi- que. La description de Rolleston n'indique pas bien si le sac vitellin persiste jusqu'à la fin de la vie fœtale, mais il semble probable qu'il en est ainsi. Il y a une caduque réfléchie considérable qui ne recouvre cependant pas le cho- rion tout entier. Chez le Tenrec (Centetes) le sac vitellin et la portion non placentaire du chorion sont décrits par Rolleston comme faisant défaut, mais il ne paraît pas impossible que cela soit dû au mauvais état de conservation de l'exemplaire qu'il a étudié. L'amnios est grand. Chez les Chiroptères [Vespertilio el Pteropiis) le sac vitellin est grand et se soude à une partie du chorion, le grand sac vitellin a été observé chez le Pte- ropus par Rolleston et chez le Vespertilio par Owen. Les vaisseaux allanto'i- diens se distribuent au placenta seulement. Les Chiroptères sont d'ordinaire unipares (I), Simiadés et Anthropidés. — Les membranes fœtales des Singes et de l'Homme, quoique différentes dans leur origine de celles des Rongeurs et des Insectivores, leur ressemblent dans leur forme définitive, et leur étude peut trouver sa place ici. Les premiers stades du développement de ces membranes chez l'embryon humain n'ont pas été observés d'une manière satisfaisante; mais on sait que l'œuf, peu après son entrée dans l'utérus, s'attache à lapa- roi utérine qui a subi pendant ce temps des modifications préparatoires con- sidérables. Un repli de la paroi utérine paraît se développer autour de la vési- cule blastodermique et lui former une capsule complète, mais le mode exact de développement de cette capsule n'a pas été observé et ne peut être qu'un objet de déductions. Tendant la première quinzaine de la grossesse des vil- losités se développent sur toute la surface de l'œuf, d'après Allen, Thomson, mais d'après Reichert, seulement comme un anneau autour du bord de l'œuf un peu aplati, et l'attachent à l'utérus. L'histoire ultérieure des premiers (1) Les membranes fœtales des Chiroptères sont construites sur deux types très difl'érents, selon que l'on s'adresse à la famille des Pliyllostomides d'une part, ou aux autres groupes de l'autre, ils n'ont en commun que la forme discoïdale du placenta. Chez les Pliyllosiomides {Desmodus, Artibeusy Macrotus}e\\es sont disposées exactement comme chez les Rongeurs, c'est-à-dire que le placenta est seul vascularise par l'allan- toîde et que la vésicule ombilicale (sac vitellin) s'aplatit, s'accole à tout le faux cho- rion qu'elle vascujarise et disparaît comme organe distinct ; je n'ai cependant pas pu constater la présence d'un sinus terminal. Dans toutes les autres familles, la disposi- tion se rapproche davantage de celle des Primates; les vaisseaux de l'allantoide se distribuent non seulement dans le placenta, mais dans le chorion tout entier ; la vé- sicule ombilicale adhérant d'abord au chorion sur un espace très limité s'en écarte de bonne heure et finit par n'y être plus rattachée que par une bride conjonctive dans laquelle existent des anastomoses entre les vaisseaux vitellins et les vaisseaux allan- toïdiens; la vésicule ombilicale persiste pendant toute la vie embryonnaire, prend un développement considérable et constitue un agent de glycogénie important. Le seul caractère commun entre les Chiroptères et les Rongeurs est la persistance de la cavité intermédiane h l'amnios, à la vésicule ombilicale et au chorion tapissée par un épithé- lium propre (cœlome externe de Dastre) et en continuité avec la cavité pleuropérito- néale. Dans le genre Miniopteiis\ le placenta est bidiscoîdal. — H. -A. Robin^ Recherches anatomiques sur les Mammifères de l'ordre des Chiroptères (■l?t?i. des se. nat., G'' sér. XII, 1881) et Sur les Membranes fœtales des Chiroptères de la famille des Phyllos- tomides [Comptes rend, de l'Acad. des sciences, 1883.) (Trad.) 228 MAMMIFÈRES. stades est extrômemeiit obscure, et, en grande partie, objet de spéculations; on trouvera dans un paragraphe spécial ce qui en est conna, et je prendrai ici riiistoire du développement à la quatrième semaine environ. A ce stade, un chorion complet est constitué et est probablement dérivé de l'extensiim du mésoblaste de l'allantoïde, non accompagné par l'hypoblastc sur toute la face interne de la membrane subzonale. Sur toute la surface du chorion font saillie des prolongements ramifiés, recouverts par un épithé- lium. L'allantoïde n'a pas de cavité, mais il existe un épithélium hypoblastique dans le pédoncule allantoidien qui ne forme pas cependant un tube continu. Les vaisseaux sanguins du chorion proviennent des artères et des veines allan- toïiliennes ordinaires. La disposition générale de l'embryon et de ses mem- branes à cette période est représentée d'une manière diagramniatique dans la figure 162. Autour de l'embryon, l'on voit l'amnios déjà séparé de lui par un intervalle considérable. Le sac vitellin se montre en ds. Relativement au\ autres parties, il est beaucoup plus petit qu'il ne l'était à un stade antérieur. Le pédoncule allantoidien est représenté en al, de môme que le pédoncule du sac vitellin, il est enveloppé par l'amnios {am). Le chorion avec ses pro- longements vasculaires entoure l'embryon tout enfler. Il est à noter que l'état du chorion à ce stade est très semblable au type normal de placenta diflus décrit plus loin. Pendant que seflectuent ces changements dans les membranes embryon- z;;-^ >^iV^^ ch.y '^^.. \2^' Fip. {(il. — Coupu diagrainni.itiinii- de l'utérus humain f:ra\ide a*ec le lirtus ciuil ronliinl(* naires, la vésicule blastodermique augmente considérablement de dimen- sions et fait une saillie considérable à la paroi supérieure de l'utérus. On dis- tingue d'ordinaire trois régions dans la paroi utérine par rapport à la vésicule blastodermique ; et comme la partie superticielle de toutes ces régions (•; al, pédoncule nllantoïdicn. — nb, vésicule oinl>lliraIe. — am, umnios. — ch, chorion. — th. cadu- que iérolinp. — du, raduque vraie — dr, cadu<]uc réflérhle. — /. trompe de Fallopc. — c. col de l'uléru*. — II, uléru». — :, irillosilé rœtaie du placenta vrai. — z', villosité de la partie non placen- ttiro «lu rhoricn (A. Eckcr). HISTOIRE DES MEMBRANES FŒTALES DES MAMMIFÈRES. •229 est rejetée avec l'arrière-faix, chacune d'elles est appelée une caduque. Elles sont représentées à un stade un peu plus avancé dans la figure 1G2. La partie delà paroi réflécliie sur la vésicule blastodermique est appelée caduque ré- fléchie (decidua reflexa) (dr); la partie de la paroi qui forme l'aire autour de laquelle s'insère la caduque réfléchie est appelée caduque sérotine (de- cidua serotina) {ds) ; la paroi générale de l'utérus, sans rapport avec l'em- bryon, est appelée caduque vraie (decidua vera) {du). La caduque réfléchie et la caduque sérotine réunies entourent le chorion dont les prolongements pénètrent dans leurs cryptes. A celte période, l'une et l'autre sont richement et presque uniformément vascularisées. La cavité gé- nérale de l'utérus est en grande partie oblitérée par l'œuf, mais persiste encore comme un espace rempli de mucus entre la caduque réfléchie et la cadu- que vraie. Les changements qui s'effectuent à partir de cette période sont bien con- nus. L'amnios continue à augmenter de dimension, sa cavité étant distendue par le liquide amniotique jusqu'à venir en contact avec le chorion dont il reste cependant séparé par une couche de tissu gélatineux (tissu muqueux inlerannexiel de Dastre). Les villosités du chorion dans la région recouverte par la caduque réfléchie perdent peu à peu leur vascularisation et s'atrophient ^^î^^'^J:\•\K^^ ■l't. f\._r_ 1,33. — Placenta humain. Face externe ou utérine (Naegelé). en partie, mais, dans la région en contact avec la caduque sérotine, se multi- plient et deviennent plus vasculaires et plus arborescentes (fig. 162, z et fig. 166). La première région est appelée chorion Ixve, et la dernière chorion frondosum. Le chorion frondosum et la caduque sérotine forment ensemble le placenta. Quoique le chorion leeve ait perdu sa vascularisation, les prolongements de 230 MAMMIFERES. sa surface n'avortent pas complètement. A mesure que l'époque de la nais- sance approche, il s'unit de plus en plus iiilimenicnt avec la caduque réflé- ctiie, jusqu'à ce que l'union des deux soit si intime qu'on ne puisse plus re- connaître leur limite exacte. La vésicule ombilicale (fig. 162, nb), quoique très réduite en dimensions et aplatie, persiste sous une forme reconnaissable jus- qu'à l'époque de la naissance. A mesure que l'embryon i^randit, l'espace intermédiaire à la caduque vraie et à la caduque rélK'cliie se n'duit. et les deux parties fniissent par se souder. La caduque vraie est surtout caractérisée par la présence dans son tissu sub- épitliélial de cellules arrondies particulières, et par la disparition d'un revê- tement distinct de cellules épithéliales. Pendant toute la gestation, elle reste très vasculaire. La caduque réfléchie, après la disparition des vaisseaux du chorion bwe, devient non vasculaire, son tissu subit des changements sem- blables, en général, à ceux de la caduque vraie, et comme on l'a déjà vu, elle se soude d'une part avec le chorion, et de l'autre avec la caduque vraie. La membrane qui résulte de sa fusion avec cette dernière devient de plus en plus mince à mesure que la gestation avance et est réduite à une mince couche au moment de la naissance. Le placenta a une forme un peu discoïdale, une surface utérine légèrement Fij.'. lOi. — Placenla liumain. l'aci interne ou fœtale (Naegelé). convexe (fig. 1g3), et une surface embryonnaire concave (fig. Ifii). A son bord, il se continue tant avec la caduque rclléchie (juavec la caduque vraie. Prés du centre de la surface embryonnaire s'implante le cordon ombilical. Comme on l'u déjà vu, le placenta est formé par la caduque sérotine et les viilosités fœtales du chorion frondosum. Les tissus fœtaux et maternels sont HISTOIRE DES MEMBRANES FŒTALES DES MAMMIFÈRES. 231 beaucoup plus intimement unis (fig. 165) que dans les formes décrites plus haut. Les villosités du cliorion qui étaient, originellement, comparativement simples, deviennent de plus en plus compliquées, et prennent une forme Fig. 16o. Coupe de l'utérus et du placenta humain à la treizième semaine de la gestation (Charpentier, d'après Ecker). extrêmement arborescente. Chacune d'elles contient une veine et une artère qui se subdivisent pour pénétrer dans les ramifications compliquées et sont reliées par une riche anastomose (fig. 166). Les villosités sont formées principa- lement de tissu conjonctif, mais sont recouvertes par une couche épithéliale que l'on croit généralement être dérivée de la membrane subzonale ; mais comme l'a le premier vu Goodsir, et comme l'ont depuis montré plus com- plètement Ercolani et Turner, cette couche épithéliale est en réalité une par- tie de la caduque sérotine cellulaire delà paroi utérine, qui est devenue adhé- rente aux villosités dans le développement du placenta (fig. 176, 9). Le placenta est divisé en une série de lobes appelés d'ordinaire cotylédons, par des cloi- sons qui se dirigent vers le chorion. Ces cloisons qui appartiennent à la séro- tine sont situées entre les villosités arborescentes du chorion. Les cotylédons eux-mêmes consistent en une trame de tissu traversé par de vastes espaces vasculaires formés par la dilatation des vaisseaux sanguins maternels de la (*) a, cordon ombilical. — b, amnios. — c, chorion. — dd, partie fœtale du placenta. — ee, paroi utérine. — ff, ramifications arborescentes qui constituent la trame du placenta. — gg, caduque maternelle. — hh, prolongements de la caduque pénétrant dans le placenta fœtal. — ii. artères utérines contournées en spirale ou en tire-bouchon. — ip, rameau artériel pénétrant dans le placenta. — kk, sinus veineux de la matrice. (Emprunté à Charpentier d'après A. Ecker.) 232 MAMMIFÈRES. sérotine; les ramification? des villosités fœtales plongent dans ces espaces sanguins. Elles y lloltent en partie librement, et sont en partie attachées par des trabécules délicates au tissu maternel (fig. 170, G). Elles sont, 0&.S^ rig. lûi'i. — Villosité lie la portion fœtale du placenta humain (*). nccessuirerncnl, séparées du sang maternel par la couche épithélialc uté- rine mentionnée plus haut. Le sang est apporté à la partie maternelle du (•) a, a, arlerc. — 6,6, veine. Les vaisseaux capillaires sont injectés K. M. Wcbcr). HISTOIRE DES MEMBRANES FŒTALES DES MAMMIFÈRES. 233 placenta par des artères enroulées en spirale qui ne se divisent pas en capil- laires, mais s'ouvrent dans les vastes espaces sanguins déj:\ décrits. De ces espaces naissent des veines utéro-placentaires obliques qui Iraversentlaséro- tine et forment un système dévastes sinus veineux dans la paroi utérine ad- jacente (fig. iGo, ce), et débouchent enfin dans le système veineux général de l'utérus. A la naissance, le placenta tout entier est rejeté avec les caduques vraie et réfléchie confondues ; et les vaisseaux sanguins rompus dans ce processus sont fermés par la contraction de la paroi utérine. Les membranes fœtales et; le placenta des Simiadés (Turner, n° 265) sont sous la plupart des rapports très semblables à ceux de l'Homme: mais le placenta est, dans la plupart des cas, divisé en deux lobes, quoique chez le Chimpanzé, le Cynocéphale et les Singes du nouveau monde, il paraisse être simple. Les types de placenta décidu décrits jusqu'ici sont d'ordinaire réunis par les anatomistes sens le nom de placentas discoîdaux, quoiqu'il faille bien noter qu'ils sont très différents. Chez les Rongeurs, les Insectivores elles Chi- roptères, il y a un placenta d'ordinaire dorsal, dont l'extension correspond à celle de l'aire de contact entre Tallantoïde et la membrane subzonale, tandis que le sac vitellin adhère à une grande partie de la membrane subzonale. Chez les Singes et l'Homme, l'allantoïde s'étend sur toute la face interne de la membrane subzonale; le placenta est situé à la face ventrale de l'em- bryon et n'occupe qu'une faible partie de la surface de l'allantoïde. Le pla- centa des Singes et de LHomme pourrait être appelé métadiscoïdal, pour le distinguer du placenta discoïdal primitif des Rongeurs et des Insecti- vores. Chez les Tatous {Dasypus), le placenta est réellement discoïdal et décidu (Owen et Kolliker); Alph. Milne-Edwards a montré que chez le Dasypus novem- cinctits, le placenta est zonaire ; Kolliker et lui ont trouvé dans l'utérus quatre embryons ayant chacun son amnios propre, mais les placentas étaient unis et les quatre embryons renfermés dans un chorion commun. Il ne pa- raît pas y avoir de caduque réfléchie. Chez les Paresseux, le placenta se rap- proche du type discoïdal (Turner, n° 218). Il occupe chez le Cholœpus Hoff- manni, à peu près les quatre cinquièmes de la surface du chorion et est com- posé d'environ trente-quatre lobes discoîdaux. Il existe une véritable caduque et les capillaires maternels sont remplacés par un système de sinus (fig. 176). L'amnios est adjacent à la face interne du chorion. On trouve aussi un pla- centa en forme de dôme parmi les Édentés, chez le Mynnecophaga et le Tamandua (Milne-Edwards, n° 208). Placenta zonaire. — Une autre forme de placenta décidu est appelée placenta zonaire; dans cette forme, le placenta occupe une large zone ou ceinture du chorion, laissant les deux pôles libres. On le rencontre chez les Carnivores, le Daman (Hyrax), l'Éléphant et l'Oryctérope. Il est facile de comprendre comment le placenta zonaire peut être dérivé de la disposition primitive des membranes (voy. p. 224), par l'extension d'une aire placentaire discoïdale en une aire zonaire, mais il est possible que quel- ques-uns des types de placenta zonaire puissent être dérivés de la concentra- tion d'un placenta diffus i voy. p. 247) sur une aire zonaire. L'absence de pla- •234 MAMMIFÈRES. centa aux extrémités du cliorion s'explique parle fait qu'elles ne sont pas couvertes par une réflexion de la muqueuse utérine. Dans les périodes avancées de la gestation, l'aire placentaire devient cependant, dans la plupart des formes, beaucoup plus restreinte que l'aire de contact entre l'utérus et le cliorion. Chez le Chien (I , qui peut servir de type, il y a un vaste sac vitellin cons- titué delà manière ordinaire, mais qui ne se soude pas au chorion. Il s'étend d'abord jusqu'à l'extrémité de l'œuf qui a une forme de citron et persiste jus- qu'à la naissance. L'allantoïde s'étend d'abord sur le côté dorsal de l'embryon où elle se soude avec la membrane subzonale, sur une aire discoïdale peu étendue. Avant la fusion de l'allantoïde avec la membrane subzonale, il se développe sur toute la surface externe de l'œuf, excepté les pôles, de nombreuses villosités non vasculairesqui s'enfoncent dans les cryptes utérines. Lorsque l'allantoïde adhère à la membrane subzonale, plie envoie des prolongements vasculaires dans ces villosités. Los villosités vasculaires ainsi formées sont naturellement d'abord confinées à l'aire en forme de disque où l'allantoïde adhère à la membrane subzonale. Il se forme aiitsi un placenta discuidal rudimentaire, res- semblant beaucoup à celui des Rongeurs. L'opinion émise plus haut que le placenta zonaire dérive du placenta discoïdal, trouve dans ce fait un argu- ment important. La cavité de l'allantoïde est vaste, et sa partie interne est en contact avec l'amnios. L'aire d'adhérence entre la partie externe de l'allantoïde et la mem- brane subzonale s'étend peu à peu à toute la face interne de la membrane subzonale et il se forme des villosités vasculaires sur toute la surface adhé- rente excepté aux deux pôles extrêmes de l'œuf. La partie recouverte la der- nière est le côté ventral, où le sac vitellin touche la membrane subzonale. Pendant l'extension de l'allantoïde, sa cavité persiste, et sa partie interne recouvre non seulement l'amnios, mais aussi le sac vitellin. Elle adhère à l'amnios et lui fournit des vaisseaux sanguins (BischofTi. l/ullantoïde atteignant toute son extension, il se forme une large zone pla- centaire portant de nombreuses villosités ramifiées qui s'enfoncent dans les fossettes correspondantes développées dans les parois de l'utérus. Les for- mations maternelle et fœtale deviennent intimement intriquèes et très vas- culaires, et à la naissance une grande partie de la portion maternelle est entraînée avec le placenta; une partie cependant reste attachée à la paroi musculaire de l'utérus. Les villosités du cliorion ne pénètrent pas dans des glandes utérines. La zone occupée parle placenta diminue considérablement, proportionnellement au chorion à mesure que celui-ci s'allonge, et à la fin de la gestation, la largeur de la zone placentaire ne dépasse pas le cin- quième de la longueur totale du chorion. .\u bord de la zone placentaire, une petite portion de la muqueuse utérine se réfléchit sur la partie non placentaire du chorion et forme une petite cadu- que réfléchie analoiiue à celle de l'Homme. Les Carnivores ressemblent en général beaucoup au Chien, mais chez le Chat, toute la portion maternelle du placenta tombe avec la portion fœtale, (!) Voy. DischcfT n" 17.', . HISTOIRE DES iMEM13RAi\ES FŒTALES DES MAMMIFÈRES. 23û de sorte que le placenta est plus complètement décidu que chez le Chien. Chez le Phoque gris {Halkhxrus gryphus) (Turner, n° 210), la disposition gé- nérale des membranes fœtales est la même que d.ins les autres groupes de Carnivores, mais une caduque réfléchie considérable se développe au bord du placenta. La portion fœtale du placenta est divisée par une série de fissures de premier ordre qui donnent naissance à des fissures secondaires et tertiai- res; des lames vasculaires de la paroi utérine pénétrant dans ces fissures. La surface générale de la portion fœtale du placenta entre les fissures est recou- verte par une membrane grisâtre formée par la coalescence des portions terminales des villosités fœtales. La structure du placenta chez le Daman (Hyrax) est décrite par Turner {n° 221), [comme très semblable à celle des Félidés. Le sac allantoïdien est vaste, et couvre toute la surface de la membrane subzonale. L'amnios est également grand, mais le sac vilellin semble disparaître de bonne heure au lieu de persister, comme chez les Carnivores, jusqu'à la fin de la vie fœtale. LTléphant (Owen, Turner, Chapmann) possède un placenta zonaire, mais il existe un groupe de villosités près de chaque pôle du chorion. Turner {n° 220) a montré que chez l'Oryctérope il existe un placenta zonaire qui diffère cependant par plusieurs particularités du placenta zonaire normal des Carnivores ; et il est même douteux qu'il soit réellement décidu. Il y a un seul embryon qui remplit le corps de l'utérus et pénètre aussi dans l'une des cornes. Le placenta forme une large zone médiane, laissant les deux pôles libres. La ceinture placentaire est beaucoup plus large que chez les Carnivores, car elle occupe une moitié ou plus du diamètre longitudinal total du chorion . Les villosités choriales sont arborescentes et diffusément éparses ; quoique les parties maternelles et fœtales soient fortement intriquées, on ne sait pas d'une manière certaine si leur adhésion est suffisante pour que le tissu subépithélial maternel soit entraîné à la naissance avec la portion fœtale du placenta. L'allantoïde adhère au chorion tout entier dont les parties non placentaires sont vasculaires. Dans le cordon ombilical il existait un reste de la vésicule allantoïdienne dans les embryons observés par Turner, mais le Fourmilier du Cap diffère beaucoup des Carnassiers par l'absence d'une vaste cavité allantoïdienne. L'amnios et Tallantoïde étaient en contact, mais il n'a pas été observé de sac vitellin. Placenta non décidu. — Les autres Mammifères sont caractérisés par un placenta non décidu ou au moins par un placenta dans lequel des parties de l'épithélium maternel seulement et non des formations vasculaires maternelles sont rejetées à la parturition. Les placentas non décidus sont divisés en deux groupes : 1° Le placenta polycotylédonaire caractéristique des Ruminants vrais (Cer- vidés, Antilopidés, Bovidés, Camélopardalidés) ; 2° Le placenta diffus qui se rencontre chez les autres Mammifères non déciduates; les Périssodactyles, les Suidés, les Hippopotamidés, les Tylopodes, les Tragulidés, les Siréniens, les Cétacés, le Pangolin, parmi les Edentés et les Lémuriens. La forme polycotylédonaire est la plus différenciée et est probablement une modification de la forme diffuse. Le placenta diffus non décidu peut aisément être dérivé du type primitif (p. 224) pur une extension de la portion 236 MAMMIFÈRES. allautoïdienne du cliorion et par rexclusion du sac vitellin de toute partici- pation à la formation duchorion. La communauté d'un type de placenta difTus ne doit pas être regardée comme une preuve nécessaire d'alfiuité entre deux groupes, et il y a souvent même chez les animaux possédant un placenta diflus des différences consi- déraldes dans la disposition générale des membranes fœtales. Ongulés. — (Juoique les Ongulés comprennent à la fois des formes à placenta rolylédonaire et à placenta diffus, la disposition générale des mem- branes embryonnaires est si semblable dans le groupe tout entier qu'il con- vient de commencer par en donner une description qui s'appliquera aussi bien aux Ruminants qu'aux autres formes. La vésicule blastodermique pendant les premiers stades du développement reste libre dans l'utérus, et il ne se développe pas de villosités non vascu- laires semblables à celles du Chien ou du Lapin avant l'apparition de l'allan- toïde. La vésicule blastodermique présente d'abord la forme sphérique ordinaire, mais elle s'étend de bonne heure et avec une prodigieuse rapidité en deux cornes extrêmement longues, qui, lorsqu'il n'y a qu'un seul embryon, finissent par occuper toute la longueur des deux cornes de l'utérus. L'aire embryonnaire se forme de la manière ordinaire, son grand axe faisant un anL:le droit avec celui de la vésicule. Avec le développement de l'amnios il se Hl'. 11.:. — .l.iir l.i'l.il.'s ,1,. Clirsicinl A'aiv,'- l,i~,|]uir) (•) forme, comme à l'ordinaire, une membrane subzonale qui bientôt est séparée du sac vitellin par un espace considérable (Gg. 167 et 168). Le sac vitellin se continue cependant en deux prolongements allongés {yh), qui vont jusqu'aux extrémltés do la membrane subzonale. Il reçoit les vaisseaux sanguins nor- maux. Aussitôt qu'apparaît l'allanloïde (fig, 167 et 168, ail), elle s'étend en deux prolongements, l'un droit et l'autre gauche, qui remplissent rapidement tout l'espace libre dans l'intérieur de la membrane subzonale et dans un grand nombre de cas, comme chez le Cochon (Von Baer), perforent les extré- mités de la membrane au delà desquelles elles font saillie constituant les (•) yk. lac vitellin. — ail. nliiintoidc nppnr:.!-^ .ni .-..mmc un sac bilobé. IIISTOIUE DES MEMBRANES FŒTALES DES MAMMIFÈRES. 23' diverticules de l'allantoîde. La cavité de l'allantoïde reste spacieuse, mais son revêtement liypoblastique se sépare du mésoblaste par suite de l'accroissement plus rapide de celui-ci. Le mésoblaste de l'allantoïde s'applique en dehors à la membrane subzonale pour former le chorion (1), et en dedans sur l'amnios dont la cavité reste très petite. La portion clioriaie du mésoblaste allantoïdion est très vasculaire, et celle appliquée sur l'amnios devient aussi vasculaire aux périodes plus avancées du développement. Les cornes du sac vitellin s'atrophient graduellement, et le sac vitellin tout entier disparait quelque temps avant la naissance. Lorsqu'il y a deux ou plusieurs embryons dans l'utérus, les chorions des diflerents embryons peuvent s'unir là où ils sont en contact. ,\co ,'Ch Jeune embryon de Mouton avec ses membranes fœtales (d"après Coste) (* Du chorion naissent de nombreuses villosités vasculaires qui pénètrent dans des fossettes correspondantes des parois utérines. D'après la distribution de ces villosités, l'allantoïde est ou diffuse ou po- lycotylédonaire. Le Cochon présente le type le plus simple de placenta diffus. Les villosités de la surface du chorion couvrent une large zone, ne laissant libres que les deux pôles ; leur disposition diffère par conséquent de celle du placenta zonaire par la plus grande largeur de la zone sur laquelle elles s'étendent. Les villosités ont la forme de papilles simples disposées sur une série de bourrelets très vasculaires comparativement aux dépressions intermédiaires. (1) D'après Bischoff, la membrane subzonale s'atrophie laissant le mésoblaste ailan- toidien constitué par le chorion tout entier. (*) vo, veine ombilicale. — ch, chorion. — al, allantoïtie. •238 MAMMIFÈRES. En examinant un chorion injecté (fig. 169;, l'on aperçoit certaines taches claires non vasculaires d'où rayonnent les bourrelets qui portent les villo- sités. La surface de l'utérus s'adapte exactement aux élévations du chorion, et les sillons qui reçoivent les bourrelets choriaux sont très vasculaires Fig. 169. — Poitiiiii ilu diuiiiiii iiijoité il'un Cu( lion furtcnictjl ^ciiipnintéc ;i Turner ("). (fig. 170). Dun autre côté, il y a des dépressions circulaires non vasculaires qui correspondent aux aires non vasculaires du chorion. C'est dans ces Fi^'. 170. — Vue de face de la mu<|(ieuse injectée d'un Corlion (emprunté îi Turner) (")« dépressions, et dans elles seulement, que s'ouvrent les glandes de l'utérus (fig. 170, f/) (Turner). Les portions maternelle et fœtale du placenta du Cochon se séparent avec la plus grande facilité. r.bez la Jument (Turner), les viilosités fœtales sont disposées sur une bande (*) Lu nfrure montre une petite tache circulaire \b) entourée par un cercle \asculairL". à partir de ln(|ucllt< rnyonnoiit le» Imurrelcts villeux (r) . y") Va liffuri' montre une tache circulaire non vasculaire ou s'ouvre une g-lande {(j) entourée de nom^ tireuses crypte» vaaruliiires (fr). HISTOIRE DES iMEMBRANES FŒTALES DES MAMMIFÈRE: 239 zonaire moins bien définie que cliez le Cochon, quoique faisant encore défaut sur un pelit espace aux deux pùles du chorion et vis-à-vis^du^col de l'utérus. Les villosités (iliformes, quoique uniformément réparties à l'œil nu, se montrent, avec un grossissement, réunies en petits cotylédons qui pénè- Fig. 171. — Coupe verticale du placenta injecté de la Jument (emprunté à Turner) ("). trent dans les cryptes correspondantes de l'utérus (fig, 171). Autour des cryptes utérines sont des bourrelets réticulés sur lesquels s'ouvrent les glanjdes uté- rines. Les autres Ongulés à placenta diffus ne diffèrent par aucune particularité importante de ceux déjà décrits. La forme polycotylédonaire du placenta s'observe chez les Ruminants seuls. Son caractère essentiel consiste en ce que les villosités fœtales ne sont pas uniformément distribuées, mais réunies en groupes ou cotylédons qui for- ment autant de petits placentas (fig. 172). Les villosités fœtales de ces cotylé- dons s'enfoncent dans des fossettes correspondantes creusées dans les points épaissis de la paroi de l'utérus (fig. 173 et 174). Dans un grand nombrede cas (Turner), l'enchevêtrement des tissus maternels et fœtaux est si intime que des parties considérables de l'épithélium maternel sont entraînées lorsque les villosités fœtales se séparent de l'utérus. Les glandes de l'utérus s'ouvrent dans les intervalles entre les cotylédons. Le caractère des cotylédons diffère, considérablement dans les différents types. Les parties maternelles sont ea forme de coupe cliez la Brebis et en forme de champignon chez la Vache. Il y en a de soixante à cent chez la Vache et la Brebis, mais seulement cinq ou six chez le Chevreuil. Chez la Girafe, outre de grands et de petits cotylé- i') ch. chorion avec ses villosités en partie en place, en partie arrachées des cryptes [cr). — E, cel- lules épithéliales lâches qui formaient le revêtement de la crypte. — g, glandes utérines. — v, vais- seaus sanguins. •J40 MAMMIFERES dons, existent des rangées et des amas de courtes villosités, de sorte que le placenta est plus ou moins intermédiaire entre les types polycotylédonaire et diffus, l'n type de placenta également intermédiaire se rencontre chez le Ccnus mexiamus (Turner). Kn dehors des Ongulés, les groupes qui sont caractérisés par l'existence d'un ^W Fig. 17i. — l'térus ilo Varhu au niilicii di' la gestation (emprunté à Coliir \'j. placenta dill'us sont les Siréniens, les Cétacés, le Pangolin et les Lémuriens. Slréneins. — Parmi les SirtMiions, la placenlation du Dugong est connue par quelque^ observations de Ilarting (n* "201). Le placenta est diffus et non décidu ; les villosités sont éparses partout excepté aux pôles. La vésicule ombilicale disparaît de bonne lieure. Cétacés. — ('.liez les Cétacés, autant que nous pouvons généraliser d'après les itbservatioiis de Tiirner sur iOrcu fjladiutor et le Narwal, et celles d'An- es .1. m.ilrirc. — fJB, colyiédom utérin». — CC, iilaccntas. — IiD. all-intuid»'. — A', évascmcnt ■le roura<|iii.-. — /'*. nmniuj . — fi, cordon ombilical. IlISTOmii DES MEMBRANES FŒTALES. 241 derson (n" 191) sur le Platanista et YOrccllu, la vésicule blaslodermique est très allongée et asymôtriqucineiit prolongée en deux cornes. Le nicsoblaste (lig. \~'6) de rallantoïde paraît s'étendre sur toute la face interne de la mem- brane subzonale, mais la cavité de l'allantoïde persiste seulement comme un large sac à la face ventrale de l'embryon {aï). L'amnios [am) est énorme, et du côté dorsal arrive en contact avec le chorion et paraît s'y souder ; du côté ventral il recouvre la paroi interne de l'allantoïde persistante. Le cborion, excepté sur une surface peu étendue aux deux pôles et en face du col de l'utérus, est presque uniformément couvert de villosités plus nombreuses que Fig. 173. — Cotylédon de Vache, les parties fœtales et maternelles étant à demi séparées (emprunté à Colin^ (*). dans la figure 173. Les Cétacés diffèrent considérablement des Ongulés parla grande dimension de l'amnios, et les faibles dimensions du sac allantoïdien persistant. Pangolin. — Le Pangolin {Manis), parmi les Édentés, présente un type de placenta diffus (1). Les villosités sont disposées en bourrelets rayonnants à (1) Les observations à ce sujet sont dues k Sharpey et sont citées par Huxley (n° 202) et avec de nouvelles observations par Turner dans son mémoire sur la placentation des Paresseux. Andersen (n" 101) a également récemment confirmé la description de Sliarpey sur le caractère ditTus du placenta du Pangolin. (*) A, utérus. — E, chorion. — B, partie maternelle du cotylédon. — C, (>arlie fœtale. Balfolr. — Embryologie. II. — ^6 242 MA.MMirÈRliS. partir d'une bande longitudinale non villeuse à la face concave du chorion. Le Pangolin nous fournit le troisième type de placenta rencontré chez les Édentés. A ce sujet, je ne puis que citer ïurner {Journal of Anat. and. Phys., X, p. 700; : « Les Tatous {J)us!/pus\ d'après le professeur Owen. possèdent un placenta Fig. 174. — Coupe verticale scmi-diagTamiiiatii|uo d'iino ]ioi-tiou du cotylédon maternel d'un Mouton — (emprunté ,à Turncr) (*). unique, mince, oblong, discoidal; un exemplaire probablement du Dasi/pus (jyinnurus, récemment décrit par KoUiker (I), présentait un placeiUa trans- versalement ovab', qui occupait les deux tiers supérieurs de l'utérus. Chez le » t I i I t r 1 — r Fig. 175. — Diagramme des miinliiMiies latalcs lU' l'O/cn i/ladialor 'emprunté à Turner (**). l'angolin, comme l'a montré le I)'^ Sbarpey, le placenta est diffus sur la sur- face eiilièrc du chorion et de la muqueuse utérine. Chez le Mijrmcropltaija et le Taïuandaa, comme l'ont fait connaître M.M. Milne-Edwards, le placenta est disposé sur le chorion à la manière d'un dôme. Chez les Paresseux, comme je l'ai décrit ailleurs, le placenta est en dôme dans sa forme générale (I) Entwicklungsgeschichle des Mcnschcn, de. 2» édit., p. 3C2. Leipzig, 18"G. (Trad. française. (") cr, rryplos. — <•, rovèlcmenl épitlièlial des cryptes. — r, veines et c, artères flexueusos du tissu conjonrtjf mius-fpitliélial. (*•) cA, cborioD. — om, amniuii. — al, allautuidu. — E, embryon. HISTOLOGIE COMPAUKE DU PLACENTA. 243 et consiste en une série de lobes discuïdaux agré<,Mis. Chez l'Orvclérope enfin, comme je viens de le monirer, le placenta est largement zonaire. » Lémuriens. — Les Lémuriens, malgré leurs al'finités avec les Primates et les Insectivores, ont, comme l'ont montré Alph. Milne-Edwards et Turner, une forme de placenta très difiërente en apparence. Il n'y a qu'un embryon qui occupe le corps et l'une des cornes de l'utérus. Le sac vitellin disparaît de bonne heure et l'allantoïde (Turner) se renfle en un lobe droit et en un lobe gauche qui se rejoignent sur le dos de l'embryon. La cavité de l'allantoïde persiste et le niésoblaste de la paroi externe se confond avec la membrane subzonale (l'épithéhum hypoblastique restant distinct) pour donner naissance au chorion. A la surface du chorion sont de nombreuses villosités vasculaires qui pénè- trent dans les cryptes utérines. Elles sont distribuées d'une manière générale, quoique faisant défaut aux deux extrémités du chorion et en face du col de l'utérus; leur distribution rentre dans le type diffus de Turner. Des plaques libres de villosités correspondent à des aires lisses de la surface de la muqueuse utérine dans lesquelles s'ouvrent de nombreuses glandes utricu- laires. Il n'y a pas de caduque. Quoique le type de placenta des Lémuriens diffère d'une manière incon- testable de celui des Primates, il faut bien noter qu'il est facile de concevoir que le placenta des Primates dérive de celui des Lémuriens. On se souvient que chez l'Homme, avant que le vrai placenta ne soit déve- loppé, il y a un moment où des villosités vasculaires simples sont éparses sur le chorion. Il semble très probable que c'est là une répétition de l'état du placenta des ancêtres des Primates qui a été probablement plus ou moins conservé par les Lémuriens. On a vu plus haut que la ressemblance du pla- centa métadiscoïdal de l'Homme et de celui des Chiroptères, des Insectivores et des Rongeurs, est plutôt physiologique que morphologique. Histologie comparée du placenta. Il ne rentre pas dans le plan de cet ouvrage de traiter au point de vue histologique des modifications qui ont lieu dans les parois de l'utérus pen- dant la gestation. Il convient cependant de présenter au lecteur un court exposé des relations des tissus maternels et fœtaux dans les différentes variétés de placenta : ce sujet a été admirablement traité par Turner (n" 222 au mémoire duquel est empruntée la figure 176. La condition du placenta la plus simple qui soit connue est celle qui se rencontre chez le Cochon (B). Les villosités fœtales en forme de papilles s'en- foncent dans les cryptes maternelles. Les villosités (v) sont formées d'un cône de tissu conjonctif parcouru par des capillaires et sont recouvertes par une couche d'épilhélium très plat (e), dérivée de la membrane subzonale. Les cryptes maternelles sont tapissées par l'épitiiélium utérin (e'j, immédiate- ment au-dessous duquel est un plexus capillaire. Les vaisseaux maternels et fœtaux sont séparés ici par une double couche épithéliale. La disposition générale est la môme dans le placenta diffus des autres formes, et dans le placenta polycolylédonaire des Ruminants, mais dans ce dernier les ville- 244 MAMMIFÈRES. l'ig. 170. — ncl.l■L•^CIltalions iliapranimaticiiies de la slrurluic iutimc du placenta (cni|>ruiité à Turner) (*). •) f-', portion fœlnic. — il/, portion niatcrnello du plarenta. — e, épitliélium du cliorion. — e', épi- Ibéliuiu du placenta maternel. — d, vaissoaui fœtaux. — d'. vaisseaux maternels. — v villosilést EVOLUTION DU PLACENTA. 245 sites fœtales (C) acquièrent une forme arborescente. Les vaisseaux maternels conservent la forme de capillaires. Dans le placenta décida, on trouve d'ordinaire une disposition beaucoup plus compliquée. Dans le placenta zonaire typique du Renard et du Chat (D et E), le tissu maternel est réduit à une trame entièrement trabcculaire, l'intérieur des trabécules étant parcouru par des capillaires dilatés {d'). Les trabécules sont couvertes d'un épithélium utérin plus ou moins columnaire (e), et sont en contact de chaque côté avec les villosilés fœtales. Les capillaires des villosités fœtales conservent leur dimension normale et les villosités sont recouvertes par une couche épithéliale plate (e). Chez le Paresseux (F) les capillaires maternels sont plus dilatés encore, et l'épithélium qui les recouvre est formé de cellules polygonales très plates. Dans le placenta humain (G) comme dans celui des Singes, la modification la plus considérable est due à ce que les vaisseaux maternels se dilatent en vastes sinus communiquant librement entre eux {d'). Dans ces sinus, les villo- silés fœtales plongent librement par la plus grande partie de leur surface, quoique étant attachées çàet là à leurs parois. Dans les stades avancés delà vie fœtale, il n'y a qu'une couche épithéliale (e') entre les vaisseaux lœtaux elles vaisseaux maternels ; cette couche revêt immédiatement les villosités fœ- tales, mais, comme l'ont montré Turner et Ercolani, appartient au tissu utérin. Dans les villosilés fœtales, les vaisseaux conservent leur forme capillaire. Évolution du placenta. D'après les observations d'Owen sur les Marsupiaux, il est évident que dans ce groupe le sac vitellin joue un rôle important sinon le plus important dans l'absorption des matériaux nutritifs fournis par la mère au fœtus. Le fait que chez les Marsupiaux le sac vitellin et l'al- lantoïde prennent l'un et l'autre part à la vascularisation du chorion, rend à /jrior/ probable que tel était aussi le cas dans les types primitifs de placentaires, et cette déduction est confirmée par le fait que chez les Rongeurs, les Insectivores et les Chiroptères, les membranes fœta- les présentent réellement cette disposition. Chez les Placentaires pri- mitifs, il y avait probablement dans le chorion une région allantoï- A, placenta dans sa forme schématique. B, structure du placenta du Cochon. C, structure du [)Iaccnta de la Vache. D, structure du placenta du Renaid. E, structure du placenta du Chat. F, structure du placenta du Paresseux; sur le côté droit de la figure l'on voit les cellules plates de épithélium maternel in situ, sur le côté gauche elles sont enlevées et l'on voit le vaisseau maternel ■dilaté avec ses glohules sanguins. G, structure du placenta humain. Outre les lettres déjà expliquées : s représente la caduque sérotine du placenta. — t, les trabé- cules de la sérotine se rattachant aux villosités fœtales. — ca, les artères flexueuses. — tip, une veine utéro-placeiitaire. — x, un prolongement du tissu maternel à l'extérieur de la villosité en dehors de la couche cellulaire e', qui peut représenter ou l'cndothélium du vaisseau maternel, ou un ti>su délica- conjonctif appartenant à la sérotine, ou l'un et l'autre. La couche e' représente les cellules mater- nelles dérivées de la sérotine. La couche de l'épithélium fœtal n'est pas visible sur les villosités du placenta humain complètement développé. 246 MAMMIFÈKES. dienne discoidale dont les villosilés simples comme celles du Cochon s'enfonçaient dans des cryptes de l'utérus ; mais il n'est pas possible de dire jusqu'à quel point la portion ombilicale du chorion, qui, sans aucun doule.étailvasculaire, peut avoir également porté des villosilés. Ce type primitif des membranes fœtales, en divergeant dans différentes directions, a donné naissance aux types de membranes fœtales existant actuclleiucnl. D'une manière générale on peut poser comme principe que toute variation, dans quelque direction que ce soit, qui tend à augmenter la faculté d'absortion du chorion doit ôtre avantageuse. Il y a évi- demment deux moyens d'obtenir ce résultat : ou par l'augmentation de la complexité des villosités fœtales et des cryptes maternelles sur une surface limitée, ou par l'extension de la partie du chorion couverte de villosités placentaires. Des combinaisons diverses des deux pro- cédés doivent naturellement ôtre également avantageuses. Le changement le plus fondamental qui se soit produit chez tous les Placentaires existants est l'exclusion de la vésicule ombilicale de toute fonction importante dans la nutrition (1) du fœtus. La disposition des parties fœtales chez les Rongeurs, les Insectivores et les Chiroptères peut être directement dérivée de la forme primitive en supposant que les villosités de l'aire placentaire discoïdale soient devenues plus complexes de façon à former un placenta discoïdal dicidu, le sac vitellin jouant encore un rôle, quoique peu important au point de vue physiologique, dans la vascularisation du chorion. Chez les Carnivores, nous devons prendre pour point de départ le placenta discoïdal, comme le montre le fait que la région allantoï- dienne du placenta est discoïdale à l'origine (p. 234); un placenta zo- naire décidu indique une, augmentation à la fois d'étendue et de com- plexité. La diminution relative de la largeur de la zone placentaire chez les Carnivores dans la période avancée de la vie fœtale est pro- bablement due à ce qu'une relation plus intime entre les parties fœ- tales et les parties maternelles est plus avantageuse pour la nutrition du fœtus (ju'uiie extension de leur surface de contact. La raison n'en esi pas évidente, mais comme on le verra plus loin, il y a d'autres cas où il peut ôtre démontré qu'une diminution dans l'étendue du pla- centa a été accompagnée par une augmentation de complexité de ses villosités. Le second type de différenciation de la forme primitive du placenta discoïdal trouve des exemples chez les Lémuriens, les Suidés et le Pangolin. Dans tous ces cas l'extension des villosités placentaires (I)Il s'agii blfiii rnlcndu do l'absorption des éléments nutritifs fournis par la mère. Nous avons vu que la vésicule ombilicale acciuicrt d'une manière adaptative un rôlo Important ronmie orgnne de; plycof;énéso, cliez la plup;irl des Chiroptères. Il en est de mèmi-, d'après Nasse, chez le Hérisson [Trud.). TYPES SPÉCIAUX DE DÉVELOPPEMENT. 247 paraît avoir augmenté de façon ;\ couvrir presque toute la membrane subzonale sans que les villosités soient en môme temps devenues beau- coup plus complexes. Le placenta diffus couvrant tonte la surface du chorion paraît s'être différencié dans diverses directions. Le placenta métadhcoidal de l'Homme et des Singes d'après son mode d'ontogénie (p. 228) est évidemment dérivé d'un placenta diffus (très probablement semblable à celui des Lémuriens) par une concentration des villosités fœtales qui étaient originellement dispersées sur tout le cborion, à une aire discoïde et par une augmentation de leur arborescence. Les formes polycotylédonaires de placenta sont dues à des concen- trations semblables des villosités fœtales d'un placenta originellemen+ diffus. Les Édentés forment un groupe 5. types de placenta très variables. Très probablement ces types peuvent s'être différenciés dans le groupe lui-même aux dépens d'un placenta diffus, tel que celui qui s'observe chez le Pangolin. Le placenta zonaire de l'Oryctérope peut facilement être dérivé de celui du Pangolin par la disparition des vil- losités fœtales aux deux pôles de l'œuf. Le faible développement de la vésicule ombilicale chez l'Oryctérope indique que son placenta discoï- dal n'est pas, comme celui des Carnivores, dérivé directement d'un type à chorion vascularisé à la fois par l'allantoïde et par la vésicule ombi- licale. Les placentas discoïdaux et en dôme des Tatous, des Fourmi- liers et des Paresseux peuvent facilement s'être constitués aux dépens d'un placenta diffus, de la même manière que le placenta discoïdal des Simiadés et des Anthropidés paraît s'être constitué aux dépens d'un placenta diffus comme celui des Lémuriens. La présence d'un placenta zonaire chez le Daman et l'Éléphant ne fournit pas nécessairement une preuve d'affinité de ces types avec les Carnivores. Un placenta zonaire peut facilement avoir son origine dans un placenta diffus ; et la présence de deux plaques villeuses aux pôles du chorion chez l'Éléphant indique que cela était probablement le cas pour cet Animal. Quoiqu'il résulte évidemment de ces considérations que le placenta peut servir jusqu'à un certain point dans la classification ; cependant les ressemblances frappantes qui peuvent exister entre des formes de placenta aussi essentiellement différentes que celles de l'Homme et des Rongeurs, par exemple, doivent empêcher de l'employer quand il n'est pas accompagné d'autres caractères. Types spéciaux de développement. Cochon d'Inde [Cavia cobayn). — Il y a un grand nombre d'années, Bischoft (n° 176) a montré que le développement du Cochon d'Inde diflerait d'une manière frappante de celui des autres iManimifères. Sa description qui fut 248 .MAMMIFÈRES. d'abord roruc avec quelque doule a été, d'une manière générale, complète- ment confirmée par Heiisen (m° I8j) et Scliafer (n° 100), mais nous sommes aussi loin que jamais d'exidiquer le mystère du phénomène, I/œuf, entouré par la zona radiata, tombe dans la trompe de Fallope et subit une segmentation qui n'a pas été étudiée avec beaucoup de détail. A la fin de la segmentation, six jours environ après la fécondation, il prend (Hensen) une forme vésiculaire non différente de celle des autres Mammi- fères. .Vu côté interne d'une paroi de celte vésicule est attachée une masse de rellules granuleuses semblable à la masse liypoblaslique de la vésicule blas- todermique du Lapin. L'œuf est encore libre dans l'utérus et entouré de sa zona radiata. Les phénomènes qui s'effectuent ensuite sont, malgré les obser- vations de rdscholT, de Reicbert (n» InS) et de Hensen, encore entourés d'une grande obscurité. Il est certain, cependant, que pendant le cours du septième jour, un épaississcment annulaire de la muqueuse utérine sur le bord libre de l'utérus donne naissance à une sorte de diverticule de la cavité utérine, dans lequel se loge l'œuf. Vis-à-vis du diverticule, la membrane muqueuse du côté mésomélrique de l'utérus s'épaissit aussi, et cet épaississcment s'unit bientôt (peu après le septième jour) avec la paroi du diverticule, et enferme complètement l'œuf dans une capsule close. L'histoire de l'œuf pendant la première période de son inclusion dans le diverticule de la paroi utérine n'est pas élucidée d'une manière satisfai- sante. II apparaît dans le diverticule, pendant le huitième jour et les jours suivants, un corps cylindrique dont une extrémité est attachée aux parois utérines à l'orifice du diverticule. L'extrémité opposée du cylindre est libre et contient un corps solide. Deux opinions ont été émises sur la nature de ce cylindre. Reicbert et Hensen le regardent comme un prolongement de la paroi utérine, tandis que le corps contenu dans son sommet libre est regardé comme l'œuf. BischofT et Scbafer soutiennent que le cylindre lui-même est l'œuf attaché à la paroi utérine. Les observations des derniers auteurs, et particulièrement celles de Scliiifer, me paraissent confirmer l'exactitude de leur opinion (1). Le cylindre s'allonge graduellement jusqu'au douzième jour. Avant cette période, il s'attache par sa base à l'épaississement mésométrique de l'utérus, et entre en connexion vasculaire avec lui. Pendant son allongement, il devient creux et rempli d'un liquide non coagulable dans l'alcool, tandis que le corps contenu dans son sommet reste sans modification jusqu'au dixième jour. Le dixième jour, une ca\ité se développe dans 1 intérieur de ce corps qui en mémetempsaugmente dcvolume. Sesparoiss'allacbentensuite dans lapins grande partie au bord libre du cylindre et s'épaississent considérablement ; le reste de la paroi tournée vers la cavité du cylindre devient une membrane relativement mince. A l'extrémité libre du cylindre, il apparaît au treizième jour une aii'c embryonnaire semblable à celle des autres .Mammifères, f^lle est d'abord ronde mais devient bientôt pyrilorme, cl il y apparaît une ligne et une gouttière primitives ; à leur apparition il devient évident que la couche (1) Les duscriplioiis de Scliafer et do llcnseii sbiit en contradiction plus ou moins dlrocic «|uaiil .'i la .slruclun; de fœiif après la formation de l'umbryon ; et il n'est pas possible de décider entre les deux opinions sur l'œuf jus(iu;'i ce ([ue les points de di- vergence aient été éclairci';. TYPES SPÉCIAUX Dl-: DÉVELOPPEMENT. 249 externe du cylindre est rhypohlastc (1), et non, comme chez tous les autres Mam- mifères, Véiiiblaste ; et que répiblastc est formé par la paroi de la vésicule in- terne, c est-à-dire du corps solide originel situé à l'extrémité du cylindre. Ainsi la face dorsale de l'embryon est toui'uée en dedans et la face ventrale en dehors. La position ordinaire des fcuillels est complètement intervertie. L'œuf, primitivement cylindrique, prend ensuite une forme sphérique, et le mésoblasle apparaît en rapport avec la ligne primitive de la manière ordi- naire. Une lame de mésoblasle splanclinique s'atlache à la face interne de la paroi externe hypoblastique de l'œuf, une lame somali- que à l'épiblaste de la vési- cule interne et une masse de mésoblasle pénètre dans la cavité de la grande vési- cule formant le comnience- ment de l'allantoïde. La structure générale de l'œuf à ce stade est représentée dans la figure 177, emprun- tée à Schâfer, et l'état de l'œuf tout entier se com- prendra mieux par une des- cription de celle figure. On voit qu'il consiste en deux vésicules : l'une ex- terne grande (h), le cylindre ovulaire oi'iginel, unie à la paroi mésomélrique de l'u- térus, par une connexion vasculaire en 7n'm', et une vésicule interne {ev), le corps solide originel de l'extrémité libre du cylindre ovulaire. La vésicule externe [est formée d'un revêtement externe d'hypoblaste columnaire (/t) qui est ou perforé ou invaginé dans l'aire de connexion vasculaire avec l'utérus, et d'une couche interne de mésoblasle splanchnique (m") qui couvre sans interruption le prolongement utérin vasculaire. Au pôle supérieur de l'œuf est située la petite vésicule épiblastique, et au point de contact des deux vésicules, l'aire embryonnaire avec la ligne primitive (/") et la plaque médullaire vues en coupe longitudinale. La".paroi plus mince de la vésicule interne est formée d'épiblaste et de mésoblasle somatique, et recouvre la face dorsale de l'em- Fig. 177. — Coupe diagranimatique longitudinale de l'em- bryon de Cochon d'Inde dans ses membranes (d'après Scliafer) (*). (1) D'après IlcnsenJ^riiypoblaste du corps qu'il regarde comme l'œuf s'étend Ji la face interne du cylindre. La paroi originelle du cylindre persiste comme une très mince couche séparée de l'hypoblaste par une membrane. (*) e, é[iiljlaste. — /(, hypoblaste. — hi', mésoblastc amniotique. — )»", mésoblaste splanchnique. — am, amnios. — ev, cavité de l'amnios. — ail, allantoïde. — /', blastopore rudimontairc. — me, ca- vité de la vésicule en continuité avec la cavité générale. — mm, membrane muqueuse de l'utérus. — m'm', parties ou les tissus utérins vasculairos perforent l'hypoblaste de la vésicule blastodermique. — vt, tissus utérins vasculaires. — /, limite du tissu utérin. 250 MAMMIFERES. bryon exaclcmcnl comme l'amnios. On la désigne effeclivement d'ordinaire sous le nom d'amnios. La vaste cavité de la vésicule externe est en conlinuilc avec la cavité générale, et l'allanloïde mésoblaslique solide {uU), encore dépourvue d'hypoblaste, y fait saillie (1). La vésicule externe correspond exactement au sac vilellin, et sa couche mésoblaslique reçoit la vasculaiisulion ordinaire. L'embryon s'isole du sacvitellin delà manière ordinaire, mais vient à être situé non en dehors de lui, comme dans les formes ordinaires, mais dans son intérieur, et lui est rattaciié par un pédoncule ombilical. Le sac vitellin se substitue à une partie de la membrane subzonale des autres Mammifères. Le prétendu amnios me paraît, d'après son mode de développement et sa position, correspondre plutôt à la partie non embryonnaire de la paroi ipil)lastique (véritable membrane subzonale) de la vésicule blasto- dermique des formes ordinaires des Mammifères qu'au véritable amnios. Il paraîtrait ne pas se développer de véritable amnios. L'allantoïde rejoint le sac vitel- lin vers le dix-septième jour, dans la région de sa connexion vascu- laire avec la paroi utérine, et donne naissance au placenta. La figure 17S représente d'une ma- nière diagrammatique la structure de l'embryon à ce stade. Le singulier inlervcrtissement des feuillets chez le Cochon d'Inde a naturelk-ment excité la curiosité des embryologistes, mais jusqu'ici aucune explication satisfaisante n'en a été proposée. Lorsque l'œuf se fixe d'abord, on se souvient qu'il ressemble à la jeune vésicule blaslodermique du Lapin, et il est naturel de supposer que la niasse hypoblasiique en apparence allachce à la paroi interne de la vésicule devient le corps solide de l'extrémité du cylindre ovulaire. Telle paraît être l'opinion de Hischoiï, mais, comme on l'a vu, la masse solide est en réahté l'épiblastel Peut-on concevoir que ce qui est Thypoblaste dans une espèce devienne l'épi- blaste dans une espèce très voisine? Pour moi, je ne puis le concevoir, et je suis réiluit à l'Iiypotlicsc émise par Ilensen que, dans le cours de lu fixalion de l'uMif aux parois de l'utérus, il se produit une rupture des parois de la vésicule iflaslodermique, et qu'elle se retourne de dedans en dehors. Il faut (1) Ilensen dit que i'iiypoblaste ne pénèlrr jamais dans l'allantoïde, BIscImIT au con- traire, (jUDlquo non très jirécis sur ce point, indiiiuo qu'il y pénètre. Il dit cependant qu'il disparaît blenlôl. ::^2M Fig. 178. — Coupe diagranimalif|iio lon^'itiidinale d'un œuf de Corlion d'Inde et des parois utérines adja- centes ;\ une période avancée de la gestation (d'a- près Bisclioir) ^*). (•) yli, sac vitellin retourné (vésicule orabilicalc) formé d'une cnuclie livpoblastiipie citerne (cm brée ri d'une i-ouclie vnsculairc teintée en noir et à la suite do laqutdle on voit le sinus toruiinal. — ail, allantoide. — ;W, placenta. Les partie!! externes ombrées sont les parois utérines. TYPES SPÉCIAUX DK DÉVELOPPEMENT. 251 admettre cependant que dans l'état actuel de nos connaissances sur le déve- loppement de l'œuf au septième et au liuitième jour, il n'est pas possible d'imaginer une explication salisl'aisante de la manière dont cette inversion peut s'efiectuer. L'embryon Inimain. — Nos connaissances sur le premier développement de l'enilH-von humain sont encore dans un état peu satisfaisant. Les faits positifs que nous possédons sont relativement peu nombreux, et il n'est pas possible d'établir avec eux une histoire du développement qui puisse être comparée d'une manière satisfaisante à celle des autres formes, à moins de regarder tous les jeunes embryons connus comme anormaux. Le caractère le plus remarquable du développement, qui a été mis en lumière pour la pre- mière fois par Allen Thomson en 1839, est l'apparition très précoce de villo- sités ramifiées. Dans les quelques dernières années, on a rencontré plusieurs œufs, môme plus jeunes que ceux décrits par Allen Thomson, qui montrent cette particularité. Le mieux conservé de ces œufs est celui décrit par Reichert (n» 237). Cet œuf, quoique n'ayant probablement pas plus de treize jours, était complète- ment entouré d'une caduque réfléchie. Il présentait (fig. 179 A et B) une forme A '^> imftM Fig. 179. — OEufs liumains aux premiers stades du développement (emprunté à l'Analomw de Quain) (*). ovale et aplatie mesurant dans ses deux diamètres o^'^jO.et 3™"»,o. Le bord était couvert de villosités ramifiées, tandis qu'au centre de chaque surface aplatie il y avait une aire dépourvue de villosités ; sur la surface adjacente à la paroi utérine était une aire sombre formée de deux rangées de cellules, que Reichert considère comme l'aire embryonnaire, tandis qu'il décrit la mem- brane formant le reste de l'œuf, y compris les villosités ramifiées, comme composée d'une seule rangée de cellules épithéliales. Que l'opinion de Reichert, qui considère la tache sombre comme l'aire em- bryonnaire, soit exacte ou non, il est bien certain d'après les observations plus récentes de Beigel et Lôwe (n" 22s), d'Ahlfeld (n» 227) et de Kollmann (n° 23i) sur des œufs presque aussi jeunes que ceux de Reichert, que la paroi des très jeunes œufs a une structure plus compliquée que Reichert n'est disposé à l'ad- mettre. Ces auteurs ne s'accordent cependant pas entre eux, mais d'après la des- cription de Kollmann, qui me paraît être la plus satisfaisante, il est probable qu'il est composé d'une couche épithéliale externe et d'une couche interne de (*) A vue do face d'un œuf figuré par Reichert et supposé être d'environ 15 jours. — B, œuf d'environ (juatie ou einq semaines montrant la structure générale de l'œuf avant la formation du pla- centa. Une pallie de la paroi de l'œuf est enlevée pour montrer l'embryon in situ (d'après Allen Thomson). 252 MAMMIFÈRES. tissu conjoiictir, et que le tissu conjonctif s'étend de très bonne heure dans les villosités ; de sorte que celles-ci ne sont pas creuses comme le supposait Reichert. Les villosités, qui laissent d'abord les pôles aplatis del'œuf libre, semblent s'étendre bientôt sur l'une des faces planes, et enfin sur toute la surface de l'œuf (fig. 17'J C). Si la réj^ion à deux couches de l'œuf de Reichert n'est pas l'aire embryon- naire, on n'a rien trouvé dans ces jeunes œufs qui puisse être nettement reconnu comme un embryon. Dans un œuf décrit par Breus (n" 228), et dans un autre décrit il y a longtemps par Wharton Jones, une masse trouvée dans l'intérieur de l'œuf peut être considérée (His) comme le reste du vitellus. il est cependant très probable que tous les jeunes œufs découverts jusqu'ici sont plus ou moins pathologiques. Le plus jeune œuf à embryon distinct a été décrit'par His (n" 232). Cet œul. qui est représenté d'une manière diagrammatique dans la figure 183, en coupe longitudinale, a la forme d'une vésicule ovale complètement couverte de vil- losités, plus aplatie d'un côté que de l'autre, et dont les deux diamètres sont d'environ S™",.'i et i>™™,o. Un embryon avec sac vilellin était attaché au coté interne de la paroi aplatie de la vésicule par un pédoncule qui doit être am. c7i l"ig. 180. — Trois jl'uih's oiiibryons lium:iins (emprunté ;\ His) (*) regardé comme le |)è(loneule allantoïdion (1); l'embryon et le sac vitelliii rein|.lis.s;iient à très peu près toute la cavité de la vésicule. h 1^1) Allen Thomsoii iiio fait savoir riu'il est Irùs porté à croire qu'un niode d'attaclie- (*).>, j.Minp oinj.ryuti dtriit i),ii- Ilis, \w .!<: inofil. _ am, amiiios. — «m, vésicule ombilicale. — c/i.cli..ii.>ii aii(|(iol r.Miibrjon t>t r:itt;irli6 par iiii piiloncule. li, embryon dé.ril par Allrn Thomson donxirori 12 a 14 jouis. — h»i, vésicule ombilicale. — mi, goultiiTi- méilulbiire. C, jeune embryon décrit par His. — «m, vésicule ombilicale. TYPES SPÉCIAUX DE DÉVELOPPEMENT. 553 L'embryon, qui n'était prol).ibIcnient pas tout à fait normal (fig. 180 A), était très imparfaitement développé; une plaque médullaire était à peine indiquée, et quoique le mésoblaste ne fût pas segmenté, le repli céphalique séparant l'embryon du sac vitellin (um) était déjà indiqué. L'amnios (ain) était complètement formé, et les vaisseaux vitellins avaient fait leur apparition. Deux embryons décrits par Allen Tliomson (n° 239) ne sont qu'un peu plus âgés que les embryons de His. Tous deux appartiennent probablement à la première quinzaine de la gestation. Dans l'un et l'autre cas, l'embryon était plus ou moins séparé du sac vitellin, et dans l'un d'eux la gouttière médullaire était encore largement ouverte excepté dans la région du cou (fig. 180 B). Le pédoncule allantoïdien, s'il existe, n'a pas été nettement reconnu, et l'état de l'amnios n'a pas été non plus complètement étudié. Le plus petit des deux œufs avait 6 millimètres dans son plus grand diamètre, et était presque complètement couvert de villosités simples, plus développées d'un côté que de l'autre. A une période un peu plus avancée, correspondant au stade d'un Poulet à la fin du second jour, les replis médullaires sont complètement fermés, la région du cerveau déjà marquée et la flexion crânienne commence. Le méso- blaste est divisé en nombreux somites, l'arc mandibulaire et les deux pre- miers arcs branchiaux sont indiqués. L'embryon n'est encore qu'incomplè- tement isolé du sac vitellin. A un stade plus avancé encore, la flexion crânienne devient plus prononcée, Fig. ISl. — Deux vues d'un embryon humain entre la troisième et la quatrième semaine (*). amenant le cerveau moyen à l'extrémité du grand axe de l'embryon. Le corps commence également à présenter une courbure ventrale (fig. 180 C). Extérieurement, les embryons humains de cet âge sont caractérisés par le peu de développement de l'extrémité antérieure de la tête. ment de l'extrémité postérieure de l'embryon et de la paroi de la vésicule, tel que celui décrit et figuré par His dans cet embryon, n'existait dans aucun des embryons plus jeunes qu'il a examinés. (*) A, vue de profil (emprunté à Kôlliker d'après Allen Thomson). — 1, amnios. — 2, vésicule om- Lilinale. — 3, f arc pharyngien. — i, bourgeon maxillaire. — o, '2° arc pharyngien. — 6, com- mencement des membres antérieurs. — 7, vésicule auditive primitive. — 8, œil. — 9, cœur. B, vue par la face dorsale pour montrer la ûxation du sac allantoïdien dilaté au chorion (d'après une esquisse d'Allen Thomson). — am, amnios. — ail, allantoïde. — ys, sac vitellin. 2oi MAMMIFERES. La flexion va en augmentant graduellement, et à la troisième semaine de la gestation, dans des embryons de 4 millimètres, les membres font leur apparition. L'embryon à ce stade (fig. 181}, qui est à peu près équivalent à celui d'un Poulet du quatrième jour, ressemble presque sous tous les rap- ports aux embryons normaux des Amniotes. La flexion crânienne est aussi prononcée que d'ordinaire et la région cérébrale a maintenant complètement la dimension normale. Le corps tout entier s'infléchit bientôt vers la face ven- trale et un peu en spirale. Le sac vitellin (6) forme un petit appendice sphé- rique avec un pédoncule long et large, et l'embryon (B) est rattaché à la face interne du chorion par un pédoncule allantoïdien avec un léger renfle- ment (ull), qui indique probablement la présence d'un petit diverticule hypo- blaslique à la face interne du chorion. Une exception remarquable parmi les embryons généralement observés est lournic par un embryon qui a été décrit par Krause (n° 23j)). Dans cet embryon, qui appartient probablement à la troisième semaine de la gestation, les membres commençaient seulement à ôlre indiqués, et l'embryon était complètement recouvert par un amnios, mais au lieu d'être attaché au cho- rion par un cordon allantoïdien, il était entièrement libre et portait à son extrémité postérieure une petite allantoïde spliérique en forme de sac très semblable à celle d'un Poulet du quatrième jour. Krause ne donne pas de détails sur la structure du chorion ou la présence de villosités à sa surface. La présence d'une allantoïde ainsi constituée à ce stade dans un embryon humain est si difl'érente de ce que l'on observe d'ordinaire, que les descriptions de Krause ont été reçues avec beaucoup de scepticisme. Ilis pense même que son embryon est un embryon de Poulet et non un embryon humain, tandis que KoUiker regarde l'allantoïde de Fip. 182. — Fiffiircs monlr.int les piomiors ch.infreracnts do forme de la tète humaine (ompniiile à l'Anatomie de Quain) ('). Krause comme une formation pathologique. On verra plus loin la significa- tion qu'il faut attacher à cet embryon. Une histoire détaillée du développement ultérieur de l'embryini luunain A. tète «riin rniliryon d'environ quatre semaines (crapiés Allen Thomson). //, t*lo d'uQ cmliryon trcnviron six scmaim^s (d'après Kcker). C, lile d'un enilirjron d'environ neuf semaines. I urc mandihulaire. - f, partie persistante de la feule lijomaudibulairc. — a, vésicule auditive. TYPES SPECIAUX DE DEVELOPPEMENT. 2Ij5 ne rentre pas dans le plan de cet oiivra-^e puisque les derniers changements des membranes embryonnaires ont déjà 6té traités plus liaut (pp, 2-27-233). Pour les phénomènes qui ont lieu dans la formation de la face, je renvoie le lecteur à la ligure 182. Le point le plus obscur de l'iiistcire du premier développement de l'œuf humain est la première formation de l'allantoïde, et la nature des villosités qui couvrent la surface de l'œuf. Les villosités, si elles sont réellement for- mées de mésoblaste recouvert par l'épiblaste, ont la véritable structure des villosités choriales, et ne peuvent guère être comparées aux premières villo- sités du Chien qui sont dérivées de la membrane subzonale, et encore moins à celles du Lapin formées par la zona radiata. A moins que tous les jeunes œufs décrits jusqu'ici ne soient pathologiques, il semble que le mésoblaste du chorion soit formé avant que l'embryon ne soit lui-même constitué d'une manière détinie, et même en admettant le carac- tère pathologique de ces œufs, il est néanmoins probable (en laissant de côté l'embryon de Krause), comme le montrent les jeunes embryons d'Allen Thomson et de His, qu'il est formé avant la fermeture de la gouttière médul- laire. Pour expliquer cette diltlculté His suppose que l'embryon ne se sépare jamais de la vésicule blastodermique, mais que le pédoncule allanloïdien du ,^:,\!MyiLWMivlmy,u plus jeune embryon (fig. 183), représente ^I^^^^^IIZZI^^ ^^^ l'attaclie permanente qui les réunit (1). .:jê^ ^1 C^/ — AvC^^^ Il y a beaucoup à dire à propos de l'opi- ^ '\ [ ^^ ^ nion de Ilis. Je serais disposé cependant 3 " ''' M à émettre l'idée que l'aire embryonnaire ^ ^? de Reichert n'est probablement pas au ^^s. ^^«^^ stade à deux feuillets, mais qu'un méso- '^^:fe73i--T-,.™.^.,TrrrcKl\^^ blaste est déjà constitue et qu il s est étendu à la face interne de la vésicule Fi&- i83 - Coupe diagrammatique longi- tuJmale de 1 œuf auquel appartenait 1 em- blastodermique à partir de l'extrémité br>on représenté dans la ligure loo a (d'a- postérieure en apparence de la ligne pri- ?'«* "'^) H- mitive. Je regarde cette extension comme une formation précoce du mésoblaste de VaUantoide, exagération de la forma- tion précoce du mésoblaste allantoïdien qui est caractéristique du Cochon d'Inde (voy. p. 249). Ce mésoblaste avec l'épiblaste forme un véritable cho- rion, de sorte que dans la figure 183, et probablement aussi dans la figure 179 A et B, le véritable chorion est déjà constitué. Le pédoncule qui rattache l'em- bryon au chorion dans le premier embryon de His (fig. 183) est par consé- quent un véritable pédoncule allantoïdien dans lequel pénètre à quelque distance le diverticule hypoblastique allantoïdien. Le mode de formation du sac vitellin (vésicule ombilicale) n'est pas clair. Peut-être, comme l'a suggéré His, dérive-t-il de la conversion directe d'une masse solide d'hypo- blaste primitif en un sac vitellin. L'amnios se forme probablement comme un repli au-dessus de la têle de l'embryon de la manière indiquée par His dans son diagramme (fig. 183, Am). (1) Pour plus de détails sur les vues de His, le lecteur est reavoyé à son mémoire (n°23'i), pp. 170-171, et aux diagranitnes qu'il contient. (*) am, aninios. — Nb, vésicule ombilicale. 236 MAMMIFERES. Dans ces spéculations nous n'avons pas tenu compte jusqu'ici de l'embryon de Krause. Comment faul-il expliquer cet embryon? Krause soutient que tous les autres embryons qui montrent de très bonne lieure un pédoncule allaiiluïdien sont patholo^Mqiies. Quoique non impossible, cette opinion me parait au moins improbable, surtout si l'on tient compte de ce que des em- bryons qui paraissent être tout à fait normaux, du même âge, et plus jeunes que celui de Krause, ont été souvent observés et se sont toujours montrés allachés au chorion par un pédoncule allantoïJien. Nous sommes ainsi réduits provisoirement à supposer ou que l'organe figuré par Krause n'est pas l'allantoïde, ou qu'il est une allantoïde très anor- male, peut-être est-il possible que ce soit une vésicule hypoblastique anorma- lement développée sur l'allantoïde et détacbée artificiellement du feuillet mosoblastique, ce dernier ayant, à une époque antérieure, donné naissance au chorion. Ouvrages généraux. (1C8)K. E. von Baeb. Ueb. Entioickiungsgeschichte d. r/a'erp. Konigsberg, 1828-1837. (IG'J) Barry. Researches on Einbryology, 1' sér. [Philosophical Transactions, 1838, 2' part.), 2' sér. (Ibid., 1S39, 2* part.), 3' sér. (Ibid. 18^0j. (Ï'O) Ed. van Bkneden. La maturation de l'œuf, la fécondation et les preniières phases du développement embryonnaire d. Mat7imifères. Bruxelles, 1875. (171) Ed. van Beneden. Recherches sur l'embryologie des Mammifères {Archives de Btolof/ie, I, 1880). (172) Ed. V. Beneden et C.h. Julin. Observations sur la maturation, etc., de l'œuf chez les Chéiroptères (,4rcA/i'ev de liioloyie, I, 1880). (173) Th. L. W. BisciiuFF. EntœicliluJKjsgeschichte d. Sauyethicre u. des Menschen Leipzig, 1842. (174) Tli. L.W. LiscaoFF. Ejitwicklungsyeschichte des Kanincheneies. Braunschweig, 1842. (176) Th. L. W. BiscuoFi-. Entwicklungsgeschichte des Hundeeies. Braunschweig, 1845. (17C) Th. L. \V. BibCHOFF. Entivicklungsgeschiclite des Meerschweinchens. Giessen, 1K52. (177) Tii. L. W. BiscHOFF. Entwicungsgeschklichte des Relies. Giessen, 1854. (17s) Th. L. W. BiscHOFF. Neue Beobacluungen z. Entwicklungsgesch. des Meor- scliweinchens (Ahh. d. hayr. Aknd. Cl. II, vol. X. 1866). (179; Tii. L. W. BisciiOFF. Histurisch-kritische Bemcrkungen z. d. neuesten Mitlhei- lunyen ùb. d. erste Entwick. d. Suugelhiereier. Mûiiciien, 1877. (180) M. CosTE. Embryogénie comparée. Paris, 1837. (181) E. IIaeckel. Anthropoyenie, Entwicklungsgeschichte des Menschen. Leipziir, 1874. TraJ. franc. Anthropogénie, Paris, Reinwald. (182) V. Hensen. Beobachiungen ûb. d. Befrucht. u. Entwick d. Kaninchens u. Meerschweinschens (Zi?î7. /". .-l72(i^ u. Entwick., I, 1876). (ls3j A. Kollikeh. Entwicklunysi/eschichte d. Menschen u. d. hôheren Thiere. Leipzig, 1879. (184) A. Koi.LiKER. Die Entwick. d. Keimblatter des Kaninchens {Zoologischer Anzei- ger, n" CI, 62, III, 1880). (185) N. LiebfiikOmn. Ueber d. Keimblatter d. Siiugethiere {Doctor-Jubnlfcier d. Herrn II. Nasse). Marburg, 1879. (186) N. LiEbEiiKOii\. Z. Lcliro von d. Keimblatter d. Siiugethiere [Sitz. d. Gesell. z. Bi-ford. d. gpsam. Naturwiss. Murburg, n" 3, 1,S80). (1H7) Rai i)Kn. Die erste Entwicklung d. Kaninchens [Sitzunysbcr. d. tiaturfor. Gesell. z. Leipzii/. 1S75). (1«H!(',. B. Rkiciieiit. Entwicklung des Meerschweinchens {Abh. derBerl. Akad.,ïSuTi. (1891 E. A. ScHAEFER. Description of a Mammalian ovuni in an early condiiion of de- Telopmeni [l'roc. Hoy. Soc, n" 168, 1876;. BIBLIOGRAPHIE. 2*7 (lOO") E. A. ScHAEFER. 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Recherches sur la famille des Chevrotains {Ann. des Scien- ces )iat.,b^ sér., II. 1864). (207) Alph. Milne-Edwards. Observations sur quelques points de l'embryologie des Lémuriens, etc. {A7in. Se. nat., 5<^ sér., XV. 1872). (208) Alph. Milne-Edwards. Sur la conformation du placenta chez le Taraandua (.4?in. des Se. nat., XV. 1872). (209) Alph. Milne-Edwards. Recherches sur les enveloppes fœtales du Tatou à neui bandes {Ann. Se. nat., 6' sér., VIII. 1878). (210) R. Owen. On the génération of Marsupial animais, with a description of the im- pregnated utérus of the Kangaroo {Phil. Trans. 1834). (211) R. Owen. Description of the membranes of the utérine fœtus of the Kangaroo {Mag. Nat. Hist., I. 1837). (212) R. Owen. On the existence of an AUantois in a fœtal Kangaroo {Macropus major) (Zool. Soc. Proc, V. 1837). (213) R. Owen. Description of the fœtal membranes and placenta of the Eléphant {Phil. Trans., 1857). - (214) R. Owen. On the Anatomy of Vertebrates, III. London, 1868. (215) G. RoLLESTON. Placental structure of the Tenrec, etc. Transactio7is of the Zoo- logical Society, V. 1863. (216) «W. Turner. Observations on the structure of the hunian placenta, {Jouhial of Anat. a7ul Phys., VII. 1868). - (217) W. Turner. On the placentation of the Cetacea {Trans. Roy. Soc. Edinb., XXVI. 1872). (218) W. Turner. On the placentation ofSloths {Cholœpus Hoffmanni) {Ti-ans. of Roy. Society ofEdi7iburgh. XXVII. 1875). Balfour. — Embryologie. II . - 17 •3.SS MAMMIFÈRES. (219) W. TuRNEn. On tlie placentation of Seals {Hatichœrus gryphus) {Trans. of R. Societu of Eitinlnirgh. XXVII. I.S7ô). (220) W. Tlrneh. On tlie placentation of tlie Cape Ant-eater [Orycteropics capensis) (Journal 'jf Allât, mvl Phijs., X. ISTG). — (221) W . TtriNEn. Lectures on t/ie Anatomy of the Placenta, k" sér. Edinbur^h, 1876. - '222) W. TiR.NKR. Some gênerai observations on tlie placenta, with spécial référence tu ilie llieory of Evolution {Journal of Anat. and Phys., XI. 1877). '223) W. TiHNEH. On tlie placentation of the Leraurs [Phil. Trans., p. 2, CLXVI, 1S77). ,224) W . TmNEii. On tlie placentation of Apes [Phil. Trans., 1878). i22o) W. TiRNEn. Tlie cotyledonary and ditlused placenta of the Mexican deer [Cervus Americanic<) {Journal ofAnat. and Phys., XIII. 1879). Embryon humain. (226) Fried. Aiilfeld. Beschreibung eines selir kleinen menschlichen Eies [Archic f Gynxkolor/ie, HàWW. 1878). (227) Herm. Beigel und Ludwig Loewe. Beschreibung eines menschlichen Eichens aus der zweiten bis dritten Woche der Schwangerschaft [Archiv f. Gynœkoloyie, nd XII. 1877). (228) K. Breus. Ueber ein menschliches Ei aus der zweiten Woche der Graviditat Wiener medicinische Wochenschrift, 1877). (229) M. CosTE. Histoire générale et particulière du développement des corps organ-- sés, 1847-S9. (230) A. EcKER. Icônes Physiologicœ. Leipzig, 1851-1859. (231) V. Hensen. Beitrag z. Morphologie d. Kôrperforni u. d. Gehirns d. menschli- chen Embryos [Archiv f. Anat. u. Phys., 1877). (232) W. His. Anatomie menschlicher Embryonen, 1" part. Einhryo7ien d. ersten Monats. Leipzig, 1880. (233) J. KoLLUANN. Die menschlichen Eier von G ^I.M. Grosse [Archiv f. A7iat. imd Phys. 1879). (234) W. Kracse. Ueber d. Allantois d. Menschen [Archiv f. Anat. und Phys. 1875). (235) W. Kraise. Ueber zwei frûlizeitige menschliche Embryonen [Zeit. f. wiss. Zool. XXXV. 1880. • ;23G) L. L(K\VE. In Sachen der Eihâute jûngster menschlicher Eier {Archiv f, Gyna'ko- logie, Bd XIV. 1879). (237) G. B. Reichert. Beschreibung einer friihzeitigen menschlichen Frucht ini bla- schenformigen Bildungszustande {sackfôrmiger Keim von Baer), nebst vergleiclienden Uniersuchungen ûber die bliischenfcirmigen Fruchte der Saugethiere und des Menschen [Abhandlungen der kônigl. Akad.d. Wiss. zu Berlin, 1873). (238 Allen Thouso.n. Contributions to the liistory of the structure of the human ovum and embryo before the third week after conception; with a description of some early cva [Edmhurgh Med. Surg. Journal, LU. 1839). CHAPITRE XI COMPARAISON DE LA FORMATION DES FEUILLETS GERMINA- TIFS ET DES PREMIERS STADES DU DÉVELOPPEMENT CHEZ LES VERTÉBRÉS. Bien que les chapitres précédents de ce volume contiennent un ex- posé assez détaillé des premiers stades du développement des diffé- rents groupes des Chordata, il convient cependant de revenir rapide- ment ici d'une manière comparative sur l'ensemble du sujet. Dans ce résumé il ne sera question que des points les plus impor- tants et le lecteur est renvoyé pour le détail des processus aux chapi- tres traitant du développement des groupes en particulier. Les faits à résumer peuvent être rangés sous trois chefs : 1° La formation de la gastrula et la manière d'être du blastopore avec l'origine de l'hypoblaste ; 2° Le mésoblaste et la notochorde ; 3° L'épiblaste. A la fin du chapitre trouveront place dans un court sommaire les organes dérivés des différents feuillets, avec quelques remarques sur l'accroissement en longueur de l'embryon des Vertébrés et quelques suggestions sur l'origine de l'allantoïde et de l'amnios. Formation de la gastrula. — Cephalochorda. — VAmphioxus est le type dans lequel les phénomènes du développement sont le moins mo- difiés par la présence du vitellus nutritif. Dans cette forme la segmen- tation aboutit à la formation d'une blastosphère uniforme ou à peu prè s uniforme dont une paroi s'épaissit bientôt et s'invagine pour donner naissance à l'hypoblaste ; la larve prend ainsi la forme d'une gastrula avec cavité archentérique ouverte par un blastopore. Le blastopore se rétrécit rapidement, tandis que l'embryon prend une forme cylindrique allongée dont il occupe l'extrémité postérieure (fig. 184 A). Le blastopore passe ensuite à la face dorsale et, par l'aplatissement de cette face, il se forme une plaque médullaire s'étendant du blastopore à l'extrémité antérieure (fig. 184 B). Après la formation de la gouttière médullaire et sa conversion en un canal, le blastopore s'ouvre dans ce canal et donne naissance à un passage neurentérique conduisant du canal neu- raldans le tube digestif (fig. 184 G et E). A une période plus avancée, ce canal se ferme et les cavités digestive et neurale deviennent séparées* 260 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS- Urochorda. — Telle est la simple histoire des feuillets chez VAm- phioxm. Dans les types les plus simples d'Ascidiens, la série des phénomènes est presque la môme, mais le blastopore prend une posiliun plus nettement dorsale. Fiïf. ISi. — ^mhvsoaslA' Amphioxus {d'après Kowalevsky). fi arties teintées en noir avec lignes blanches sont épiblastiques, les parties ombrées hypoblastitiues (*) . Ici encore le blastopore est situé à l'extrémité postérieure de la gouttière médullaire et, à la fermeture de la gouttière, se transforme en un canal neurentérique. Ichthyopsidiens. — Parmi les véritables Vertébrés les types qui se rapprochent le plus de VAinphioxus sont les Amphibiens, l'Esturgeon et la Lamproie. Les premiers peuvent nous servir de types (quoique la Lamproie soit peut-être plus typique encore) etles fig. i8o ABC D repré- sentent quatre coupes verticales longitudinales, diagrammatiques d'une forme appartenant à ce groupe [Bonibinator). Le vitellus nutritif est concentré ici dans ce que j'appellerai le pôle inférieur de l'œuf, qui devient la partie ventrale du futur embryon. La partie de l'œuf qui contient la réserve de vitellus nutritif doit, comme il a déjà été expli- qué dans le chapitre sur la segmentation (tome I, p. 84), être regar- dée comme équivalente à une partie des œufs qui ne contiennent pas de vik'llus nuliilif, f;iit qu'il faut avoir présent à l'esprit dans tout (•) A, stade gnstrula vu en coupe optique. B, stade un peu plus avancé après la difl'érenciation de la plaque neurale [np) vu par transparence par 1« face dorsale. <".. vue de prolil d'une Inrve plus âgée en coupe optique. D, vujk, vitel- lus. — X, point de continuité de l'épiblaste et de rhypol)laste à la lèvre dorsale du blastopore. -- al, mésenétron. — sg, cavité de segmentation. •262 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINAT1F5, mt supérieur de l'œuf à cause de l'abondance des gros segments vitellins du côté ventral. L'inégalité des cellules à la fin de la segmentation chez les Amphibiens Cf»ntraste avec ce qui a lieu chez VAmphioxus. Les cel- lules supérieures sont principalement destinées à former l'épiblaste, et les cellules inférieures l'hypoblaste elle mésoblaste. Le premier changement qui a lieu dans la suite est une invagination dont les premières traces peuvent s'observer dans la figure 18:2 A. L'in- vagination n'est pas cependant aussi simple que chez VAmp/iwxus ; par suite du fait de la présence] du vitellus nutritif, c'est un mélange d'invaginalion par épibolie et par embolie. Au point marqué x dans la figure 18o A, qui correspond à la future extrémité postérieure de l'em- bryon et est situé sur la ligne équatoriale marquant le point de jonction des grosses et des petites cellules, s'effectue une invagination normale qui donne naissance seulement à rhypoblaste de la paroi dorsale de la cavité digestive et à une partie du mésoblaste dorsal. Le feuillet invaginé s'enfonce à partir du point .* sous ce qui va devenir le côté dorsal de l'embryon, et entre lui et les cellules vitellines sous-jacentes, il se constitue unespace en forme de fente (fig. 18oBetC). Cet espace est le mésentéron. Il est mieux représenté encore dans la figure 186 qui montre le processus d'invagination chez la Lamproie. Le |)oint,/' de la figure 185 où l'épiblaste, le mésoblaste et l'hypoblaste sont en continuité est homologue à la lèvre dorsale du blastopore de VAmphioxus. Dans le cours de l'invagination la cavité de segmentation s'oblitère comme chez ÏArnp/tioxus. Pendant que l'invagination s'est effectuée, les cellules épiblastiques se- sont simplement étendues d'une manière épibolique autour du vi- tellus, et au stade représenté dans la figure 18o C et D, la surface libre du vitellus a considérablement diminué.' et il s'est ainsi constitué un blastopore évident. Sur la ligne d'extension une couche de cellules mésoblastiques im') continue sur les côtés avec la couche mésoblasti- queinvagiiiée s'est différenciée aux dépens des petites cellules (fig. 185 Al inteiinédiaires aux cellules épiblastiques et au vitellus. il résulte de la nature de ce processus d'invagination que le mésen- rA-._.. Fig. 186. — Coupe longitudinale verticale d'un embryon de Petromyznn Plancri de 136 heures (*). (•) me, méml.r..: I,-. _ ,ii. de iir|;mcnl.-iti iili'» \itellincs. — ni, ca>itc dig.sti\r. — hl , liljbtopnro. — se, cavité FORMATION DE LA GASTRULA. 2f)3 téron ne possède d'abord une paroi épithéliale que sur son côté dorsal, la paroi ventrale étant formée de cellules vitellines (tig. 185). A une période plus avancée quelques-unes des cellules vitellines se trans- forment en les cellules épithéliales de la paroi ventrale, tandis que les autres sont enfermées dans la cavité digestive et servent de nourriture. Toutes les cellules vitellines, après la séparation du mésoblaste, font cependant morphologiquement partie de l'hypoblaste. La destinée finale du blastopore est ;\ peu près la même que chez VAmphioxus. Il se rétrécit peu à peu et les cellules vitellines qui le bou- chent d'abord disparaissent (fig. 185 C et D) . La gouttière neuralequi se forme à la face dorsale de l'embryon se continue en avant à partir du point X de la figure 185 C. Après la conversion de cette gouttière en un canal, le canal s'ouvre librement en arrière dans le blastopore. Ainsi est atteinte une condition dans laquelle le blastopore s'ouvre encore à l'extérieur et aussi dans le canal neural «^ (fig. 185 D). A un stade plus avancé (fig. 187) l'orifice externe du blas- topore est fermé par la réunion, en arrière de lui, des replis médul- laires, mais la commu- nication persiste entre les canaux neural et di- gestif. Il y a entre la Grenouille et VAmphio- XKS une petite différence dans les relations du canal neural et du blastopore. Dans l'un et l'autre type, les replis médullaires l'embrassent et se rejoignent en arrière de lui, de sorte qu'il vient à être situé à l'extrémité postérieure de la gouttière médullaire. Chez VAmphioxus la fermeture des replis médullaires commence en arrière, de sorte que l'orifice externe du blastopore est fermé dès le commencement de la formation du canal médullaire; mais chez la Grenouille, la fermeture des replis médul- laires commence en avant et procède vers l'arrière, d'où il résulte que l'oblitération de l'orifice externe du blastopore est un événement tardif dans la formation du canal médullaire. L'anus se forme (fig. 187) un peu en avant du blastopore et il se constitue ainsi un intestin postanal continu avec le canal neuren- térique. L'intestin postanal et le canal neurentérique finissent par disparaître l'un et l'autre. Fig. 187. — Coupe longitudinale d'un embryon avancé de Bomhinator (d'après Gotte) (*). (*) m, bouche. — an, anus. — l, foie, c/i, notof horde. — /)», glande pinéale. canal neurentérique. — me, canal médullaire. — 2C4 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. Les deux autres types que nous avons classés à côté des Ampliibiens, c'est-à-dire la Lamproie et TEsturgeon, y ressemblent assez pour ne pas exiger de mention spéciale; mais il est h noter que dans ces deux types, l'œuf contient relativement plus de vitellus nutritif que celui des Ampliibiens qui vient d'ôtre décrit, d'où il résulte entre autres Fig. 188. — Trois coupes diagrararaatiques longitudinales d'un type idéal d'embryon de Vertébré intermédiaire par le mode de formation de ses feuillets entre les Amphibiens ou la Lamproie et les Élasmobranclirs (*). choses que les cellules du feuillet profond s'étendent sur les côtés de la cavité de segmentation et prennent part à la formation de son toit. Le premier type à considérer ensuite est celui des Élasmobranches, le vitellus dans l'œuf de ces animaux est extrômement abondant, et la segmentation est en conséquence partielle. A première vue les diffé- rences entre leur développement et celui des Amphibiens paraissent (•) ig, cnvilé de «egmcntation. — ep, épiblaste. ncural. — al. méicntéron. — n, nnvaus du titellus mésoblasie. — Ay, liypol)l;iste. — nr, canal FORMATION DE LA GASTRULA. 26;} être très considérables. Pour combler l'intervalle qui les sépare, j'ai tracé trois coupes diagrammatiques longitudinales d'une forme idéale intermédiaire, qui diflere cependant surtout des Élasmobranches par la moins grande abondance du vitellus nutritif; et j'espère qu'à l'aide des ligures il sera évident que les différences entre les Amphibiens et les Élasmobranches sont insignifiantes. La figure 189 représente trois coupes longitudinales diagrammatiques d'embryons d'Élasmobranches, et la <1 ne ^ Fig. 189. — Coupes diagrammatiques longitudinales d'un embryon d'Élasniobranche. les éléments de l'épiblaste sont représentés en blanc, ceux du mésoblaste en noir avec contours- blancs ; ceux de rhypoblaste et les cellules du feuillet profond sont simplement ombrés \^). figure 188, .trois coupes longitudinales delà forme idéale intermédiaire. Ces diagrammes correspondent avec les diagrammes des Amphibiens déjà décrits (fig. 185). Au premier stade figuré il existe dans toutes ces formes une cavité de segmentation (s^) située non au centre, mais près de la surface de l'œuf. Le toit de cette cavité est mince, étant composé, (*) ep, épiblaste. — m, mésoblaste. — a\, cavité digestive. — sg, cavité de segmentation. — ne, canal neural. — cA, notochorde. — x, point où l'épiblaste et l'hypoblaste sont en continuité à l'extrémité postérieure de l'embryon. — n. noyaux du vitellus. A, coupe (hypoblaste primitif) d'un jeune blastoderme, avec cavité de segmentation entourée par- les cellules du feuillet profond. B, blastoderme plus âgé avec l'embryon dans lequel rhypoblaste et le mésoblaste sont distinctement formés et dans lequel la fente digestive a fait son apparition. La cavité de segmentation est repré- sentée comme encore présente quoiqu'à ce stade elle ait en réalité disparu. G, blastoderme plus âgé ; le canal neural de l'embryon est formé et communique en arrière avec le tube digestif. La notochorde, quoique ombrée comme le mésoblaste, appartient en réalité à l'hypoblaste. 266 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. chez l'embryon des Amphibiens, d"épiblaste seulement et, chez celui des Elasmobranches, d'épiblaste et de cellules du feuillet profond. Le plancher de la cavité est formé par le vitellus, qui constitue la plus grande masse de l'embryon. Chez les Amphibiens le vitellus est seg- menté. Chez les Elasmobranches, il y a d'abord une couche de cellules hypoblastiques primitives qui sépare la cavité de segmentation du vitellus proprement dit; celle-ci cependant disparaît bientôt, et uîi vitellus non segmenté avec noyaux libres tient la place du vitellus segmenté des Amphibiens. Les petites cellules des côtés de la cavité de segmentation chez les Amphibiens correspondent exactement en l'onction et en position aux cellules du feuillet profond du blastoderme des Elasmobranches. Les relations du vitellus avec le blastoderme chez l'embryon des Elasmobranches à ce stade du développement s'accordent bien avec son homologie avec les cellules vitellines des embryons d'Amphi- biens; la seule différence essentielle entre les deux embryons consiste en ce que le toit de la cavité de segmentation est formé chez l'em- bryon des Elasmobranches des cellules du feuillet profond, qui n'existent pas chez l'embryon des Amphibiens. Celte différence dépend sans doute de la quantité plus grande du vitellus dans l'œuf des Elasmobranches, et une distribution semblable des cellules du feuillet profond s'observe chez l'Esturgeon et la Lamproie. Au stade suivant pour les Elasmobranches (fig. 188etl89B) etpourles Amphibiens (fig. 185 C), ou mieux encore pour la Lamproie (fig. 186), la ressemblance entre les trois types est encore très grande. Sur un petit arc (x) du bord du blastoderme, l'épiblaste et l'hypoblaste sont en continuité tandis que partout ailleurs l'épiblaste accompagné par les cel- lules du feuillet profond s'étend autour du vitellus ou des grosses cellules qui lui correspondent. Les cellules vitellines de l'embryon des Amphi- biens forment une masse relativement petite et sont par conséquent rapidement enveloppées, tandis que dans le cas de l'embryon des Elas- mobranches, la masse beaucoup plus considérable du vitellus fait que le môme processus exige une longue période. La portion du blastoderme où l'épiblaste et l'hypoblaste sont continus forme la lèvre dorsale d'un orifice, le blastopore, qui conduit dans la cavité digestive. Cette cavité a les mômes relations dans les trois cas, elle est tapissée du côté dorsal par des cellules du feuillet profond et du côté ventral par des cellules vitellines, ou ce qui correspond à des cellules vitellines, une grande partie de l'épithélium ventral du tube digestif dérivant dans les deux cas du vitellus. Chez les Amphibiens cet épithélium est formé direc- tement parles cellules existantes, tandis que chez les Elasmobranches il dérive des cellules formées autour des noyaux du vitellus. Ace stade comme au stade précédent, les rapports anatomiques du vitellus avec le blastoderme dans un cas (Elasmobranches) sont près- FORMATION DE LA GASTHULA. 2G7 que identiques avec ceux des cellules vitellines et du blastoderme dans l'autre (Amphibiens). Les traits principaux dans lesquels diffèrent les deux embryons au stade considéré tiennent à la même cause que le point de différence unique du stade précédent. Chez les Amphibiens la cavité digestive se forme en même temps qu'une véritable invagination de cellules au point où l'épiblaste et l'hypoblaste sont en continuité, et la paroi dorsale du tube digestif est formée par cette invagination. La même invagination détermine l'oblitération de la cavité de segmentation. Chez les Élasmobranches, à cause probablement de la plus grande abondance des cellules du feuillet profond, les cellules hypoblastiques primitives se disposent dans leur position définitive pendant la segmentation, et il ne reste pas de place pour une véritable inva- gination; au lieu d'invagination il se forme simplement un vide entre le blastoderme et le vitellus. L'homologie de cet espace avec la cavité d'invagination primitive est néanmoins prouvée par la persis- tance d'une série de caractères de l'état ancestral où il existait une véritable invagination. Parmi les plus importants de ces caractères sont les suivants : la continuité de l'épiblaste et de l'hypoblaste à la lèvre dorsale du blastopore; la conversion continue des cellules hypoblas- tiques primitives en hypoblaste permanent qui s'étend graduellement en dedans vers la cavité de segmentation, et représente exactement l'invagination par laquelle la paroi dorsale de la cavité digestive est formée chez les Amphibiens ; enfin l'oblitération de la cavité de seg- mentation pendant la période de pseudo-invagination. Au stade suivant il apparaît entre les deux types des différences plus importantes qu'aux stades précédents, quoique les points de ressem- blance prédominent encore. Les figures 183 D et t87 C représentent des coupes longitudinales d'embryons après la fermeture du canal médullaire. Le canal neuren- térique est constitué; et en avant et en arrière l'épithélium de la paroi ventrale du mésentéron a commencé à se former. Le mésoblaste est représenté comme ayant pénétré entre le canal médullaire et l'épi- blaste sus-jacent. L'embrj'on des Elasmobranches à ce stade diffère sur deux points ■de l'embryon correspondant des Amphibiens : à la formation du canal neurentérique, il n'y a pas de passage libre conduisant de l'extérieur dans le mésentéron comme chez les Amphibiens (fig. 185 C), et le sac vitellin n'est pas entièrement entouré par l'épiblaste, et par conséquent une partie du blastopore est encore ouverte. La différence entre les Amphibiens et les Elasmobranches sur le premier de ces points est due à ce que chez les Elasmobranches, comme chez VAmphioxus, le canal neural se ferme d'abord en arrière, et en même temps qu'il se ferme les parties latérales des lèvres du 268 COMPARAISON DES FEUILLETS GEKMINATIFS. blastopore, qui sont en continuité avec les replis médullaires, se rejoi- gnent et ferment la partie postérieure de la cavité digestive. Le second point est de quelque importance pour la compréhension des relations de la formation des feuillets chez les Vertébrés amniotes et non amniotes. Le vitellus des Élasmobranches à cause de ses di- mensions considérables n'est pas entièrement entouré par l'épiblaste au moment de la formation du canal neurentérique ; en d'autres ter- mes une portion dorsale peu étendue du blastopore est fermée à la formation du canal neurentérique. La portion ventrale restante ne se ferme que plus tard. Elle se ferme suivant une ligne commençant à l'e-xtrémiié po^lérixiure de l'embryon et se dirigeant en apparence en arrière. (Juoique, comme celte partie doit se replier pour former la paroi ventrale de l'embryon, sa fermeture se dirige en réalité en avant, il résulte cependant du processus que l'embryon cesse d'être situé au bord du blastoderme et que, situé i\ quelque distance de ce bord, il y est rattaché par une bandelette linéaire représentant les lèvres soudées du blastopore. Ce processus est représenté d'une manière diagrammati- que dans la figure I9U B, et tel qu'il s'effectue réellement dans la figure 37, p. 61. La fermeture du blastopore chez les Elasmobran- ches est entièrement différente de ce qui a lieu chez les Amphibiens où le blastopore persiste sous la forme d'un orifice circulaire qui se rétrécit peu à peu jusqu'à ce qu'il soit complètement fermé par les replis médullaires (fig. 190 A), Après la formation du canal neurentérique, le corps de l'embryon d'Élasmobranche se sépare peu à peu du vitellus qui, à cause de sa grande dimension, forme un vaste sac suspendu au côté ventral du corps. La partie de la somatopleure qui s'élend au-dessus de lui doit être regardée comme une portion modifiée de la paroi ventrale du corps. La splanchnopleure l'enveloppe également, de sorte que, au point de vue morphologique, le vitellus est situé dans le mésentéron. LesTéléosléens, quant à la première formation des feuillets, ressem- blant dans tous les caractères essentiels aux Élasmobranches, mais le canal neurentérique ne paraît pas se développer (?) par suite de l'obli- tération du canal neural ; et le toit de la cavité de segmentation est fitiiné d'épiblaste seulement. Dans les pages précédentes, j'ai essayé de montrer que les Amphi- biens, l'Esturgeon, la Lamproie, les Élasmobranches et les Téléosléeus se ressemblent intimement dans le mode de formation de la gastrula. La gastrula asymétrique ou pseudo-gastrula qui leur est com- mune à tous doit, je crois, s'expliquer parla forme du corps des Verté- brés. Chez VAi/i/Jiiaxus où la petite quantité de vitellus présent est distribuée d'une manière uniforme, il n'y a pas de raison pour que l'invagination et la gastrula qui en résulte ne soient pas symétriques. FORMATION DE LA GASTRULA. •269 Chez les véritables Vertébrés où il existe une plus grande quantité de vitellus nutritif, la forme et la structure du corps exigent que le vitel- lus nutritif soit accumulé sur le côté ventral du tube digestif. C'est ce fait qui détermine l'asymétrie de la Gastrula, puisqu'il n'est pas possible à la partie de l'œuf qui deviendra la paroi ventrale du tube digestif, et qui est chargée de vitellus nutritif, de s'invaginer de la même manière que la paroi dorsale. Sauropsidiens. — La comparaison des différents types d'Ichthyop- Fig. 190. — Diagrammes montrant la position du blastopore et les relations de l'erabryon et du vitellus dans différents œufs méroblastiques de Vertébrés (*). sidiens est très simple, mais la comparaison des Sauropsidiens avec les Ichthyopsidiens est chose beaucoup plus difficile. Chez tous les Sau- ropsidiens, il y a une grande quantité de vitellus nutritif et la seg- mentation ressemblant beaucoup à celle des Élasmobranches, on pourrait supposer que la ressemblance continuerait dans la suite du développement. Il est cependant loin d'en être ainsi. La plaque mé- dullaire, au lieu d'être située au bord du blastoderme, est située au centre, et sa formation est précédée par celle d'un organe particulier, la ligne primitive, qui, après la formation de la plaque médullaire, se (*) A, type de la Grenouille. — B, type des Elasmobranches. — C, Vertébrés amniotes. mg, plaque médullaire. — ne, canal neurentérique. — 6/. portion du blastopore adjacente au canal neurentérique. En B, cette partie du blastopore est formée par les bords du blastoderme réunis en une bande linéaire en arrière de l'embryon : en C elle constitue la ligne primitive. — yk, por- tion du vitellus non recouverte par le blastoderme. 270 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. montre située à l'extrémité postérieure de celle-ci et la relie au bord du blastoderme. La possibilité d'une comparaison entre les Sauropsidiens et le> Élasmobranches dépend de la possibilité d'une explication de la posi- tion de l'embryon près du centre du blastoderme et de la nature de la ligne primitive. Les réponses à ces deux questions sont, dans mon opinion, inlime- ment liées ensemble. Je pense que les embryons des Sauropsidiens sont venus à occuper dans le blastoderme une position centrale par l'abréviation d'un pro- cessus semblable à celui par lequel, chez les Élasmobranches, l'em- bryon s'éloigne du bord du blastoderme ; et que la ligne primitive représente la bandelette linéaire qui rattache l'embryon d'Élasmo- branche au bord du blastoderme après qu'il a quitté sa position péri- phérique ordinaire, et la véritable partie neurentérique du blastopore des Élasmobranches. Cette opinion sur la nature de la ligne primitive qui est représentée d'une manière diagrammalique dans la figure 190 sera rendue plus claire par un court résumé des premiers phénomènes du développe- ment chez les Sauropsidiens. Après la segmentation, le blastoderme se divise comme chez les Elasmobranches en deux couches. Il est douteux qu'il y ait aucun vé- ritable représentant de la cavité de segmentation. Le premier organe qui apparaisse dans le blastoderme est une bandelette linéaire située à l'extrémité postérieure du blastoderme et appelée la ligne primi- tive (fig. 190 C, bl et 191 pr). A l'extrémité antérieure de la ligne pri- mitive, l'épiblaste et l'hypoblaste sont en continuité exactement comme à la lèvre dorsale du blastopore des Élasmobranches. En arrière de ce point est une bandelette de mésoblaste et d'épiblaste confondus au côté inférieur de laquelle est plus ou moins nettement attachée une couche linéaire mince d'hypoblaste. ' Une autre formation mieux développée chez les Lacertiens ap- ne lILlf 11,11 Ulim.JliJ_LLmH wi-rrp-nT: ■■■omnniuuii ^- .'a ^'^ II.' I'). lupc (Ji,igramniati.|Uf loucritudinale d'un embryon de Larcrta {*). l)arail sons la forme d'un orifice circulaire perforant le blastoderme à rextrémilé antérieure de la ligne primitive (fig. 191, ne). Ce canal est (•)/)/>. cavito génénile. — am, aninios. — «e, canal neurentérique. — ch, notochorde. — hy, hypo- blaslc. — ./j, épiblastc. — pr, ligne primitive. Dans la ligne primitive tous les reiiillcts sont en partie confondus. FORMATION DE LA GASTRULA. •271 limité en avant par la couche de cellules qui forment la continuation de l'épiblaste et de l'hypoblaste. Au stade suivant la plaque médullaire se forme en avant de la ligne primitive (fig. 190C),etlesreplis médullaires se continuent en arrière de façon à entourer l'orifice supérieur du canal qui traverse le blasto- derme. Après la fermeture du canal médullaire (fig. 192), ce passage fait communiquer le canal médullaire avec la cavité digestive, c'est par conséquent le canal neurentérique ; il se forme également un intestin post-anal. La dernière partie de cette description s'applique particulièrement au Lézard ; mais chez les Chéloniens et la plupart des Oiseaux, il se développe des rudiments distincts du canal neuren- térique (voy. p. 153 et 134). Dans l'hypothèse que les embryons des Sauropsidiens sont venus à occuper leur position centrale par une abréviation d'un processus analogue à la fermeture linéaire du blastopore, en arrière de l'embryon des Élasmobranches, toutes les apparences qui viennent d'être décri- tes reçoivent une explication satisfaisante. Le passage situé à l'extré- mité antérieure de la ligne primitive est la partie dorsale du blastopore qui, chez les Élasmobranches, se transforme en le canal neurenté- rique. Le reste de la ligne primitive représente sous une forme rudi- mentaire la bandelette linéaire des Élasmobranches formée par la coalescence des bords du blastoderme qui rattache l'extrémité posté- rieure de l'embryon au blastopore encore ouvert. Que, à des stades plus Fig. 192. — Coupe longitudinale diagrammatique de l'extrémité postérieure d'un embryon d'Oiseau au moment de la formation de l'allantoîde (*). avancés, la ligne primitive ne se continue pas jusqu'au bord du blas- toderme comme chez les Élasmobranches (1), cela est dû à ce que (1) La continuation de la ligne primitive jusqu'au bord de Taire opaque a été observée (*) ep, épiblastc. — Sp.c, canal neural. — ch, notochorde. — n.e, canal neurentérique. — hy, hypo- biaste. — p.a.g, intestin postanal. — /jr. restes de la ligne primitive repliés sur le côté ventral. — al, allantoïde. —me, mésoblaste. — an, point ou se formera l'anus. — p.c, cavité périviscérale. — am, amnios. — so, soniatopleure. — sp, splanchnoplcure. 272 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. c'est un organe nulimenlaire. La fusion plus ou moins complète des feuillets dans la ligne primitive doit s'expliquer simplement parce que cet organe représente les bords coalescents du blastopore, et la formation en ce point du mésoblaste est probablement un reste d'une invagination dorsale primitive du mésoblaste et de l'bypoblaste, comme cbez la Gi-enouille. Le revêlement final du vitellus chez les Sauropsidiens a lieu au pôle du sac vitellin opposé à l' embryon, de sorte que le blastopore est formé de trois parties : le canal neurentérique, la ligne primitive si- tuée en arrière de lui, et le blastopore du pôle du sac vitellin opposé à l'embryon. Mammifères. — Les caractères du développement des Mammifères placentaires reçoivent leur explication la plus satisfaisante dans Thy- polhèse que leurs ancêtres possédaient un œuf à gros vitellus comme celui des Sauropsidiens. Il est à supposer que le vitellus a cessé de se développer lorsque s'est établie une nutrition aux dépens de la mère dans l'utérus. Dans cette hypothèse, tous les phénomènes du développement Fip. I'.i3. — OEufs de Lapin ù deux stades immédiatement après la fécondation, vus en coupe optiffue (d'après E. Van Beneden) {*]. après la formation de la vésicule blastodermique reçoivent une expli- cation satisfaisante. La vésicule blastodermique tout entière à l'exception de l'aire em- bryonnaire représente le sac vitellin, et l'extension de Ihypoblaste puis du mésoblaste à la face interne de sa paroi représente les phéno- mènes correspondants des Sauropsidiens. Comme chez les Sauropsi- dan» d.'s ras anormaux par Bolim et Wliitmaii (W hitman. A rare form of Ihe blastoderm of tJicî Giick. and ils bearings on tlie quosiion of iIk; formaiioii of the Vertébrale «uibryo (Quart. Jouni. ofmicr. science, XXIII, 1883) {Trad.). (•)&/. blastopore de Van Beneden. - e,„ épihlaste. - h,j, iivpoblaste primitif. - L'Inpoblaslo et I éi.iblasto «ont ombrés diagrnmmatiquement. FORMATION DE LA GASTRULA. 273 diens, le sac vitellin se sépare de l'embryon par un étranglement, et son pédoncule splanchnopleurique s'ouvre dans l'iléon de la manière ordinaire. Dans la formation de l'embryon aux dépens de l'aire embryonnaire, les phénomènes qui distinguent les Sauropsidiens des Ichthyopsidiens se répètent. L'embryon est situé au centre de l'aire embryonnaire ; et avant qu'il se forme il apparaît une ligne primitive d'où provient la plus grande partie du mésoblaste. L'hypoblaste et l'épiblaste sont en continuité à l'extrémité antérieure de la ligne primitive, bien que l'on n'ait pas encore trouvé de blastopore neurentérique perforé. Tous ces caractères sauropsidiens sont si évidents qu'il n'est pas nécessaire d'y insister. La preuve embryonnaire de l'origine commune des Mammifères et des Sauropsidiens , tant en ce qui concerne la forma- tion des feuillets que des membranes embryon- naires, est aussi évidente que possible. La seule difficulté dans le premier développement des Mam- mifères est présentée par la gastrula épibolique et la formation de la vési- cule blastodermique (fîg. 193 et 194). La segmen- tation complète est sans aucun doute une consé- quence directe de la ré- duction du vitellus nutritif, mais l'extension des cellules épiblastiques autour de l'hypoblaste et le revêtement final de ce dernier que j'ai décrit comme donnant naissance à une gastrula épibolique ne s'ex- pliquent pas si aisément. On aurait pu supposer que ce processus était équivalent à l'exten- sion du blastoderme autour du vitellus chez les Sauropsidiens, mais alors le blastopore devrait être situé au pôle de l'œuf opposé à l'aire embryonnaire, tandis que, d'après Van Beneden, l'aire embryonnaire correspond approximativement au blastopore. Van Beneden regarde le blastopore des Mammifères comme équi- valent à celui des Amphibiens, mais si l'opinion adoptée plus haut à 194. — OEuf de Lapin de 70 à 00 heures après la fécondation (d'après E. van Beneden) (*). {*) bu, cavité de la vésicule blastodermique (sac vitellin). mitif. — Zp, enveloppe muqueuse (zone pellucide). Balfolr. — Embryologie. e/', épiblaste. — /((/, liypoblabte pri II. — 18 274 COMl'AKAlbÛ.N DliS FEUILLETS GEUMINATIF5. propos de la ligne primitive doit être conservée, il faut abandonner l'opinion de Yan Beneden. Aucune explication phylogénétique satis- faisante de la gastrula épibolique des ^Mammifères n'a, à mon avis, été proposée jusqu'ici. La formation de la vésicule blastodermique pourrait peut-être s'ex- pliquer par l'hypothèse que chez les Proto-Mammifères le sac vitellin était vaste et que ses vaisseaux sanguins tenaient la place du placenta des formes supérieures. Dans cette hypothèse une réduction de di- mension de Yœufoca>-un pourrait aisément s'ôtre effectuée alors que la pi'ésence d'un vaslc ^ac vUel/i/t était encore nécessaire pour fournir une surface de contact avec l'utérus. Formation du mésoblaste et de la notochorde. Amphioxus. — Le mésoblaste apparaît chez VAmplàoxus comme dans plusieurs types primitifs non vertébrés sous la forme d'une paire de diverticules latéraux détachés de l'archentéron fig. 195). Leur for- Fig. 195. — Coupes de rembiyon de V Amplitiu-us ù trois stades (il'.iprès Ko\v;iluvsky) (*). malion commence Ji l'extrémité antérieure du corps et de là se pour- suit eu arrière ; chaque diverticule contient un prolongement de la cavité de l'archentéron. Après leur séparation de l'archentéron, les parties dorsales de ces diverticules sont divisées par des cloisons transversales en somites successifs dont les cavités finissent par dis- paraître tandis que les parois sont transformées principalement en les plaques musculaires, mais aussi en le tissu qui entoure la notochorde et (jui correspond au tissu vertébral des Ghordata supérieurs. La partie ventrale de chaque diverticule, qui se prolonge de façon à rencontrer sa congénère sur la ligne médiane ventrale, ne se divise pas en somites, mais contient une cavité continue, qui devient la cavité générale de l'adulte. La lame interne de cette partie forme (•) A, sladc g.-istriil.'i. B, coupo d'un onilii'Voti un peu plus jeuni' ipn' < en I*) Os niupcs sont destinées i\ montrer le mode de (lé>cl(>ppement de la notocliorde. — Ch. noto- chorde. — Ch\ notochorde en voie de développeniinl. — inij, sillon méilullaire. — /y), pla.|iie latérale (tu nicsoblastc. — rp, cpildasto. — hy, hypoblaste. FORMATION DU MÉSOBLASTE ET DE LA NOTOCIIOUDE. 277 une seule masse, mais comme une paire de masses distincles compa- rables aux diverticules pairs de VAmphi'oxus ; secondement, la cavité générale, lorsqu'elle apparaît dans le mésoblaste, ne se forme pas comme une cavité unique, mais comme une paire de cavités, une pour chaque plaque de mésoblaste ; et ces cavités restent distinctes d'une manière perma- nente dans certaines parties du corps et ne s'unissent nulle part qu'à une période relativement avancée. Troisièmement la cavité générale Fig 199. — ("oiipo transversale de la région Fig. 200. — Coupe du tronc d'un embryon de Scyllium caudale d'un embryon de Prisfiiu-us du un peu plus jeune que celui représenté dans la même âge que celui représenté dans la figure :^4 F (**). figure 34 E (*). primitive de l'embrj^on n'est pas limitée à la région dans laquelle existe la cavité générale de l'adulte, mais s'étend jusqu'au sommet des plaques musculaires, séparant d'abord les parties qui se confondent complètement chez l'adulte pour former les grands muscles latéraux du corps. Il est difficile de comprendre comment la cavité générale pourrait ainsi s'étendre dans les plaques musculaires en supposant qu'elle repré- sente un clivage primitif du mésoblaste entre la paroi de l'intestin et (*) df, nageoire dorsale. — sp.c, cordon médullaire, —pp, cavité générale, — s/j, lame splanchniquc du mésoblaste. — so, lame soinatique du mésoblaste. — mp. commencement de la difTérenciation des muscles. — ch, notochorde. — x, tige siibnotochordale naissant comme une dill'érenciation do la paroi dorsale de la cavité digestive. — al, cavité digestive. (**) sp.c, canal médullaire. — W, substance blanche de l'axe nerveux — pr, racines postérieures des nerfs. — c/(, notochorde. — j, tige subnoforhordale. — ao, aorte. — »i/), plaque musculaire. — mp', couche interne de la plaque musculaire, déjà convertie en mu'iclcs. — Vr, rudiment du corps vertébral. — st, tube segmentaire. — s;j.i', valvule spirale. — i-, veiuc sous-intestinale. — «rf, canal scgmentairo. — />.o, cellules génitales primitives. 278 COMPARAISON DES FEUILLETS GER.MINATIFS. ^-^, Fig. 2'il. — Coupe horizontale du tronc d'un em- bryon de Srylliiim beauroup plus jeune ipie celui représenté dans la figure 34 F (*). la paroi du corps ; mais son extension dans cette partie est tout à fait intelligible dans l'hypothèse qu'elle représente les cavités de deux diverticules du tube digestif, des parois musculaires desquels le sys- tème des muscles volontaires est dérivé ; et il est à remarquer que la dérivation d'une partie du système musculaire de ce qui paraît être du mésoblasle splanchnique s'explique aisément dans cette hypo- thèse, mais non pas, à ce qu'il me paraît, dans toute autre hypothèse. Tels sont les principaux ca- ractères généraux présentés par le mésoblaste chez les Élasmo- branches, qui viennent à l'appui de l'opinion qu'il a été formé originellement par les parois des diverticules digestifs. Au con- traire, les faits que les plaques mésoblastiques sont d'abord so- lides et que par conséquent la cavité générale ne communique jamais avec la cavité digestive sont contraires à cette opinion. Ces points, étant donné ce que nous connaissons des modifications embryologiques, ne peuvent pas être regardés comme de grandes difficultés dans mon hypothèse. Nous avons un grand nombre d'exemples d'organes qui, quoiqu'apparais- sant dans la plupart des cas comme des involutions, se forment néan- moins dans quelques cas comme des enfoncements solides. Des exemples de ce genre sont fournis par la vésicule optique, la vésicule auditive, et probablement aussi par le système nerveux central des Poissons osseux. Chez la plupart des Vertébrés, ces organes se forment comme des involutions creuses de l'extérieur, mais chez les Poissons osseux comme des involutions solides dans lesquelles une cavité s'é- tablit d'une manière secondaire. Nous sommes fondés à admettre que, chez tous les Vertébrés, les plaques mésoblastiques de chaque côté de la notochorde apparaissent indépendamment comme chez les Élasmobranches et que la noto- chorde dérive de l'hypoblaste axial, mais il y a quelque difficulté à appliquer cette description générale à tous les cas particuliers. Chez les Ainphibiens, les Ganoïdcs et la Lamproie où l'hypoblaste dorsal se forme, comme chez VAntp/iioxiis, par un processus d'invagination, le mésoblaste dorsal doit aussi son origine à cette invagination, en ce ([ue la couche invaginée indifférente se divise en hypoblaste et méso- (*) La coupe passe au niveau de la notochorde et montre les placiuos musculaires se séparant des cellules qui Torment les ror])s dus vertèbres. ch, niitiichorde. — rp, épiblaste. — IV, rmiinicnt de corps vertébral. — mp, plaiiuc niusrulairc. — "'/>'. portion de plaque musculaire déjà dilVérenriée en muscles longitudinaux. FORMATION DU MÉSODLASTE ET DE LA NOTOGUOIIDE. 279 blaste. Dans ces formes, la lame mésoblastique, lorsqu'elle se sépare de rhypoblaste, n'est certainement pas continue sous la ligne mé- diane chez la Lamproie (Calberla) et le Triton (Scott et Osborn), et il est douteux qu'elle le soit dans les autres types. Le mésoblaslc ap- paraît en réalité, comme chez les Elasmobranches, en deux plaques indépendantes. Le fait que ces plaques dérivent d'une couche invagi- née ne peut être regardé que comme un rapprochement du type pri- mitif observé chez V Amphioxus. Chez la Lamproie et le Triton, toute la plaque axiale de l'hypo- blaste dorsal se sépare du reste de l'hypoblaste pour former la noto- chorde ; ce mode d'origine de la notochorde ressemble beaucoup plus à celui de VAmp/noxus que des Elasmobranches. Chez les Téléostéens, il y a des raisons dépenser que le processus déformation du mésoblaste s'accorde avec ce qui a été décrit comme typique chez les Ichthyopsidiens, mais quelques points sont encore entourés d'obscurité. Laissant les Ichthyopsidiens, nous pouvons maintenant considérer les Sauropsidiens et les Mammifères. Dans ces deux types, il est évi- dent qu'une partie du mésoblaste se forme in situ en même temps que l'hypoblaste, aux dépens des couches inférieures des sphères de segmentation. Ce mésoblaste fait défaut dans la partie antérieure de l'aire pellucide, et après la formation de la ligne primitive (blastopore), il en naît un prolongement de mésoblaste comme chez les Amphi- biens, etc. De cette région le mésoblaste s'étend en une lame continue sur les côtés et la partie postérieure du blastoderme. Dans la région de l'embryon, la manière exacte dont il se comporte n'a pas été dans certains cas déterminée d'une manière satisfaisante. Nous avons des raisons pour penser qu'il apparaît comme deux lames non réunies y l"ig. 202. — Coupe transversale d'uQ embryon de Lapin de 8 jours ('j. sur la ligne axiale chez les Lacertiens (fig. 134) et les Mammifères (fig. 202), et cela est vrai jusqu'à un certain point pour les Oiseaux (voy. p. 148). Chez les Lacertiens (fig. 203) et chez les Mammifères, l'hypoblaste axial se transforme tout entier en la notochorde qui à l'extrémité postérieure du corps se continue avec l'épiblaste à la lèvre dorsale du blastopore; tandis que chez les Oiseaux la noto- chorde se forme par un processus très semblable (fig. 204, ch). Ces processus de formation du mésoblaste s'expliquent aisément (*^ ep, épiblaste — me, mésoblaste. — hy, hypoblaste. — mg, gouttière médullaire. 28f> COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. pour la plupart par une comparaison avec les types inférieurs. La provenance du mésoblaste des côtés de la ligne primitive est un rudi- ment de l'invagination dorsale de l'hypoblasle et du mésoblaste ob- servée chez les Amphibiens ; et l'origine épiblastique en apparence ve fy> a7n \ rnnumnrza / \ ^^^^^^ C _ y i^^mrnrn-rnku u.jiLU_Li nr|i|'llltlll'!| 1 1 1 IiU-j-iuet^^^ | ^y (A Fi". 2o3.— Coupe diagr.immalique longitudinale d'un emhiyon de J.f^zard pour montrer les relations du canal mésentérique [ne] et de la ligne primitive (/j/-) (*). du mésoblaste à la ligne primitive ne doit pas être considérée comme une preuve de l'origine épiblastique réelle du mésoblaste, plus que la continuité de l'épiblaste avec l'hypoblaste et le mésoblaste invaginés aux lèvres du blastopore de la Grenouille, d'une dérivation épiblas- tique de ces feuillets dans ce type. La division du mésoblaste en deux plaques selon la ligne dorsale de l'embryon et la formation de la notochorde par l'hypoblaste axial se comprennent sans autre explication. L'apparition d'une partie du mésoblaste avant la formation de la ligne primitive est un phénomène de môme nature que la différenciation de l'hypoblaste et du méso- blaste sans invagination chez les Élasmobranchcs. n. -''^^?S?. Fig. 20-4. — Coupe transversale de la ri';,'ii)n endiryonnaire du lilaslod.rme du Pnulet au moment la formation ilc la notorliorde, mais avant l'apparition du sillon médullaire (**). Chez les Sauropsidiens, une partie du mésoblaste de l'aire vasculaire parait se former m %ilu aux dépens de la muraille germinative par un processus de formation cellulaire semblable à celui (jui a lieu dans le vitellus adjacent au blastoderme chez les; Élasmobranchcs et les ïé- léostéens. Le mésoblaste ainsi formé doit être comparé à celui qui {*) VV> «""^''é générale. — am, amnios. — ne, canal ncurcntériiiue. — c/i, notochorde. — hy, liypo- blastc. — c/(, épililasie de la plaque médullaire. — ;>;•, ligne primitive. Dans la ligne primitive tous If» feuillets ••omI en partie confondu?. r*; .'/>, épll)!aste. - hij, liypohlaxlc. — c//, noloili. rde. — );ir, niL-solilasIe. — », noyaux vitcllins de la niurnille gi-riuiiialive yl;. ÉPIBLASTE. 281 apparaît sur le côté ventral de l'embryon de la Grenouille par une diflerenciation directe des cellules vitellines. Ce qui a été dit pour les Élasmobranches, sur la destinée générale du mésoblaste, est approximativement vrai pour toutes les autres formes. Ëpiblaste. L'épiblaste dans un grand nombre de Chordata se montre d'abord conslilué par une rangée unique de cellules plus ou moins colum- naires. Comme l'épiderme en lequel il doit se transformer est cons- titué par deux couches plus ou moins distinctes chez tous les Chordata, excepté VAmphioxus et les Ascidiens, la rangée primitive de cellules épiblastiques, lorsqu'elle est unique, se divise nécessairement dans le cours du développement en deux couches. Dans quelques-uns des Vertébrés, les Amphibiens anoures, les Téléosléens, l'Esturgeon et le Lépidostée, l'épiblaste est dès l'origine formé de deux couches distinctes. La couche supérieure, constituée parune seule rangée de cellules, est appelée la lame épidermique, etla couche inférieure formée de plusieurs rangées, la lame nerveuse. Dans ces cas les deux lames originelles de l'épiblaste sont équivalentes à celles qui apparaissent à une période plus avancée dans les autres formes. Ainsi les Vertébrés peuvent se diviser en deux groupes suivant l'état primitif de leur épiblaste : un groupe nombreux avec une seule cou- che de cellules à l'origine et un groupe moins nombreux avec deux couches. Si facile qu'il soit de déterminer les parties équivalentes de l'épi- derme dans ces deux groupes, c'est encore une question ouverte de savoir dans lequel des deux l'épiblaste conserve sa condition pri- mitive. Quoiqu'il ne soit pas aisé d'apporter des preuves concluantes d'un côté ou de l'autre, la balance des arguments me paraît pencher nette- ment en faveur de l'opinion qui regarde l'état de l'épiblaste dans le groupe le plus nombreux comme primitif, et sa condition dans le groupe le plus petit comme secondaire et due à un report de la différen- ciation de l'épiblaste à une période très précoce du développement. En faveur de cette opinion, on peut faire valoir : 1° Le fait que la condition simple persiste chez VAmphioxus pendant toute la vie; 2" La corrélation, chez les Amphibiens et les autres formes appar- tenant à ce groupe, d'une fossette auditive close et de la division pré- coce de l'épiblaste en deux lames; comme il n'est pas douteux que la fossette auditive était ouverte à l'origine d'une manière permanente, une condition de l'épiblaste qui l'empêche d'avoir jamais un orifice externe doit nécessairement être secondaire ; 282 COMPARAISON DliS FEl'ILLETS GEMMINATIFS. 3" Il paraît plus facile d'admettre (priin caractère génétique particu- lier soit acquis à une période antérieure du développement, que de sup- poser qu'un caractère aussi important qu'une distinction entre deux lames primitives se soit absolument perdu à une période précoce pour réapparaître ensuite à des stades plus avancés. Le fait que l'épiblaste du canal neural est divisé comme le reste du feuillet en lames nerveuse et épidermique ne peut pas, je crois, servir d"ar^ument en faveur de l'opinion contraire à celle soutenue ici. 11 semble probable que le canal central du système nerveux est apparu phylogénétiquement comme une involution de l'extérieur, et que l'é- piderme qui le tapisse n'est qu'une partie de l'épiderme originel qui a conservé sa structure primitive en une couche unique, mais se distin- gue naturellement des formations nerveuses, adjacentes. Là où l'épiblaste se divise de bonne heure en deux lames, la lame nerveuse est toujours celle qui est active et prend la principale part à la formation de tous les organes dérivés de ce feuillet. Formation du système nerveux central. — Chez tous les Chordata, une bande axiale de l'épiblaste dorsal étendue depuis la lèvre du blas- topore jusqu'à l'extrémité antérieure de la tête et appelée la plaque médullaire se sépare du reste du feuillet pour former l'axe nerveux central. Selon la manière dont ce phénomène s'effectue on peut distinguer trois types. Che/A' Ajnphloxus la. bande axiale se détache d'abord de l'épiblaste adjacent dont les côtés se rejoignent ensuite et forment au-dessus .• \ t..-/ Fig. 205. — Coupes île Tombryon de \'Amp/ii<,.ru.'; à trois stades (d'après Kow.ilcvsky) (*j. d'elle une couche continue (fig. 205 A et B, tip). Les côtés de la plaque médullaire (jui est ainsi séparée de la surface se recourbent et se re- joignent de façon à transformer la plaque en un canal (fig. 203 C, tic). Dans le second type qui est le type ordinaire, les côtés de la plaque médullaire se replient et se rejoignent de façon à former un canal avant que la plaque se sépare de l'épiblaste externe. Le troisième type est caractéristique du Lépidoslée, des ïéléostéens C) A, stade gasir.da. B, roiipc dun cniliryon un peu jilus jeune que celui représenté dans la figure 184 1). C, coupi- de la pnrlie antérieure d'un crnliryon au stade représenté dans la figure 18i E. np, plaque neuralc. — ur, canal neural. — m<:i, arclicntéron en A et H, mésentéron en C. — ch, notorhordc. — so, somite mésoblastique. ÉPIBLASTE. 283 et de la Lamproie. Ici la plaque axiale se rétrécit de telle sorte qirellc fait saillie sous forme de carène vers la face ventrale (rig.:20G, Me). Cette carène se sépare ensuite du reste de l'épiderme et un canal central se développe plus tard dans son intérieur, Calbcrla et Scott soutiennent que la lame épidermique du tégument s'enfonce dans cette carène, chez la Lamproie, et Calberla soutient la même opinion pour les Téléos- téens (fig. 39); mais de nouvelles observations à ce sujet sont néces- saires. Chez les Téléostéens une dépression très peu apparente qui suit l'axe de la carène est la seule indication de la gouttière médul- laire des autres formes. Chez VAmphioxus (fig. 195), les Tuniciers, la Lamproie (?), les Elas- mobranches (fig. 197), les Urodèles et les Mammifères (fig. 202), l'épi- blaste de la plaque médullaire n'est formé que d'une seule rangée de cellules, lorsque la formation du système nerveux central commence. Fig. 206. — Coupe d'un embryon de Lépidostéc au cinquième jour après la fécondation (*). mais, excepté chez VAmphioxus et les Tuniciers, il devient épais de plusieurs rangées de cellules avant que le phénomène ne soit achevé. Dans d'autres types l'épiblaste est épais de plusieurs rangées de cellules même avant la différenciation de la plaque médullaire. Chez les Anou- res, la lame nerveuse de l'épiderme s'épaissit seule dans la formation du système nerveux central (fig. 79), et après la formation du canal médullaire, la lame épidermique se confond pendant quelque temps avec la lame nerveuse ; mais il n'est guère douteux qu'elle ne rede- vienne distincte lors de la formation subséquente de l'épithélium du canal nerveux central. Il semble presque certain que la formation du système nerveux cen- tral aux dépens d'un épaississement en carène de l'épiderme est un mode dérivé et secondaire; et que le reploiement de la plaque médul- laire en un canal est le processus primitif. Outre sa plus grande fré- quence, ce dernier mode de formation du système nerveux central se (*) Me, cordon médullaire. — Ep, épiblaste. — Me, mcsoblastc. — hij, hypoblaste. — Ch noto- cborde. 284 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. Trihy reconnaît comme le type primitif par le fait qu'il explique la présence du canal central du système nerveux; tandis que Texistencc de ce canal ne peut guère s'expliquer dans l'hypothèse que le système ner- veux central s'est originellement développe comme un épaississement en carène de l'épiblaste. Il est à remarquer que la plaque médullaire primitive montre rare- ment des particularités in- diquant qu'elle soit formée (le deux moitiés symétri- ques. Des indications de ce genre se rencontrent cepen- ilant chez les Amphibiens (ig. 207 et 79); et comme ;\ l'état adulte l'axe ner- veux se montre formé de deux cordons unis pres- (juc aussi distinctement que la chaîne nerveuse centrale Fig. 207. — Coiipi" tiMiiSM'rsalc' (io l:i région cé[ili;ilif|uc' d'un jeune embryon de Tritori (d'après Scott et Os- born) (*). d'un grand nombre de Ché- topodes, il est très possible que la structure de la plaque médullaire des Amphibiens soit plus pri- mitive que celle des autres types (1). Formation des organes des sens spéciaux. — Les parties les plus im- portantes des organcsde l'odorat, de lavuc et de l'audition sont dérivées de l'épiblaste, et l'opinion a été émise que la fossette olfactive, les vé- sicules optiques et la fossette auditive dérivent d'une plaque des sens spéciaux continue d'abord avec la plaque médullaire. .V mon avis, cette opinion ne peut pas être soutenue. Chez les formes où l'épiblaste est de bonne heure divisé en lames nerveuse etépidermiquc, la première lame s'invagine seule pour former la fossette auditive et le cristallin, dont les orifices externes ne se déve- loppent jamais ; elle prend aussi la part principale à la formation de la fossette olfactive. (1) On trouve un parallèle à la plaquo médiillairn impaire de la plupart des Cliordata dans la chaîne ventrale embryologiiiuemeiit impaire de la plupart di'S Gépliyriens et de quelfpies Crustacés. Dans ces formes, il n'est guère douteux que la chaîne ventrale Boit dérivée de la fusion de deux cordons indépendants, de sorte (jue ce n'est pas une liypothèsc très improbable de supposer qu'il puisse en être de même chez les Chordata. (*) In.hy, Jiypohlaslc inv;iprino clont la partie dorsale formera la notochnrdo. — rp, t^pililaste de la plaque neuralo. — ,7), .tplaiieliiioplcun: . — «/. tube digestif. — i//i' et Yhy, cellules >itellines. ORGANES DÉRIVÉS DES FEUILLETS GERMINATIFS. 28o Sommaire des organes les plus importants dérivés des trois feuillets germinatifs. L'épiblaste donne principalement naissance à deux parties très im- portantes de l'organisme, le système nerveux central etl'épiderme. C'est de l'épiblaste invaginé du tube nerveux que toute la substance grise et la substance blanche du cerveau et du cordon médullaire paraissent se développer, les cellules columnaires simples de l'épi- blaste étant directement transformées en les cellules nerveuses multi- polaires caractéristiques. Tout le système nerveux sympathique et les éléments nerveux périphériques du corps, y compris les nerfs spi- naux et crâniens et les ganglions, sont d'origine épibiastique. L'épithébum (cilié chez les jeunes animaux) qui tapisse le canal cen- tral du cordon médullaire, en même temps celui qui tapisse les ven- tricules du cerveau, est le reste non différencié de l'épiblaste primitif. L'épiblaste forme également l'épiderme, mais non le derme qui est d'origine mésoblastique. La surface d'union de l'épiblaste et du méso- blaste coïncide avec celle de l'épiderme et du derme. C'est aux dépens de l'épiblaste que se forment tous les organes tégumentaires, ou par- ties d'organes de nature épidermique. En outre, l'épiblaste joue un rôle important dans la formation des organes des sens spéciaux. D'après leur mode de formation, ces organes peuvent être divisés en deux groupes. Dans le premier se rangent les organes où l'expansion sensorielle est dérivée de l'épiblaste invaginé du canal médullaire. A cette classe appartient la rétine comprenant l'épithélium pigmenté de la choroïde qui se forme aux dépens de la vésicule optique originelle, formée elle-même comme un bourgeon du cerveau antérieur. A la seconde classe appartiennent les expansions épithéliales du labyrinthe membraneux de l'oreille, et la cavité du nez, qui sont for- més par une involution de l'épiblaste superficiel de l'embryon. Ces or- ganes n'ont par conséquent pas de connexion primitive avec le cer- veau. Les bulbes gustatifs et autres organes nerveux terminaux tels que ceux delà ligne latérale des poissons sont aussi des organes formés aux dépens de l'épiblaste externe. Outre ces organes, le cristallin est formé d'épiblaste invaginé, aussi bien que la cavité buccale, l'anus et les glandes qui en dérivent. Le corps pituitaire est aussi d'origine épibiastique. De rhypoblaste dérivent l'épithélium du tube digestif, l'épithélium de la trachée, des bronches et des vésicules pulmonaires, l'épithélium cylindrique des canaux du foie, du pancréas, du corps thyroïde et des autres glandes du tube digestif aussi bien que les cellules hépatiques qui constituent le parenchyme du foie développé aux dépens de cybn- 280 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. dres hypoblasliques formés autour des diverlicules hépatiques pri- maires. Les cellules sécrétantes sphéroïdales du pancréas et des autres glandes du tube digestif sont probablement homologues aux cellules hépatiques et également d'origine hypoblastique. L'épithélium des glandes salivaires, malgré leur si grande ressemblance avec le pancréas, est probablement d'origine épiblastiquc, puisque la cavité buccale tout entière est tapissée par l'épiblaste. L'hypoblaste revêt également l'allantoïde. A ces parties, il faut ajouter la nolochorde et la tige subnotochordale. Le mésoblaste forme toutes les autres parties du corps. Les muscles, les os, le tissu conjonctif et les vaisseaux, artères, veines, capillaires et lymphatiques avec leurs épithéliums propres, sont entièrement formés aux dépens de ce feuillet. Les organes génitaux et urinaires sont entièrement dérivés du mé- soblaste. 11 est digne de remarque que l'épithélium des glandes uri- naires, quoique ressemblant à l'épilliélium hypoblastique du tube di- gestif, est incontestablement mésoblastique. Du mésoblaste dérivent enfin tous les éléments musculaires, con- jonctifs et vasculaires, tant du tube digestif et de ses appendices que de la peau et des organes tégumentaires. Comme ce n'est que la partie épidernii(juc de ceux-ci qui dérive de l'épiblaste, de môme ce n'est que l'épilhélium des premiers qui provient de l'hypoblaste. Accroissement en longueur de l'embryon des Vertébrés. Pour la formation et raccroissemenl en longueur du corps de l'embryon des Vertébré?, deux opinions diflerentcs ont été émises ; pour leur explication nous prendrons l'embryon des Élasmobranches comme type. Une de ces opi- nions, soutenue généralement par les embryologistes et adoptée dans les pages précédentes, est que l'embryon des Élasmobranches provient d'une dillcrenciation du bord du blastoderme, qui à partir du. bord s'étend à quel- que distance dans une direction centripète. Cette partie dill'érenciée est sup- posée contenir en elle-même les ruclimenls de l'embryon tout entier, à l'ex- ception du sac vilellin ; et son extrémité postérieure au bord du blastoderme est regardée comme correspondant à l'extrémité postérieure du corps de l'adulte. L'accroissement en longueur s'eflectue par un processus d'iiitussus- ceplion, cl jusqu'à ce que les somites aient atteint leur nombre complet, il s'effectue, comme chez les Cbélopodes, par l'addition continuelle de nouveaux somites, entre le dernier formé et l'extrémité postérieure du corps. Une seconde opinion un peu paradoxale a été récemment émise par His et Uauber. Celle opinion a été reprise depuis par un grand nombre d'cmbryo- logisles et a conduit à de singulières comparaisons entre la formation des plaques mésoblastiques des Cliètopodes et les replis médullaires des Verté- brés. D'ajirès celte opinion, l'emljryoïi s'allonge par la coalescence des deux moiliés du bord épaissi du blastoderme, sur la ligne médiane dorsale. La ACCROISSEMENT DE L EMBUYON DES VERTÉBRÉS. 287 goullic'Tc qui sépare ces bords épaissis est la gouttière médullaire qui s'allou^^e par la coalescence continue de nouvelles portions du bord du blas- todoriiie. Voici la manière dont Ilis expose lui-même son opinion : « J'ai montré que l'embryon des Poissons osseux s'allonge aux dépens de deux formations symétriques du bord épaissi du blastoderme. L'extrémité antérieure de la tête et l'extrémité postérieure de la queue seules ne subissent pas de con- cresceucc, puisqu'elles sont formées par cette partie du bord du blastoderme qui, avec les deux moitiés latérales, complète le cercle. Le bord du blasto- derme tout entier sert à la formation de l'embryon. » Les bords du blastoderme qui se rejoignent pour former le corps de l'em- bryon sont regardés comme le blastopore, de sorte que dans cette hypothèse le blastopore s'étend primitivement dans toute la longueur du côté dorsal de l'embryon, et que la gouttière qui sépare ses lèvres coalescentes devient la gouttière médullaire; Je ne puis entrer longuement dans les arguments qui ont été employés pour appuyer cette opinion. On peut les réduire à trois : i° L'apparence générale du bord épaissi du blastoderme en continuité avec le repli médullaire ; 2° Certaines mesures (His) qui me paraissent surtout prouver que l'allon- gement de l'embryon s'effectue par l'addition de nouveaux somites, entre le dernier formé et l'extrémité du corps; 3° Quelques-uns des phénomènes de monstres doubles (Rauber). Aucun de ces arguments ne me paraît très probant; mais comme l'opinion de His et de Kauber, si elle était vraie, aurait certainement une grande impor- tance, j'essaierai d'indiquer rapidement les arguments qu'on peut lui opposer en prenant comme types les Élasmobranches, dans le développement des- quels, d'après His, l'opinion qu'il soutient est prouvée d'une manière plus conclusive que dans tout autre groupe. 1° L'apparence générale du bord épaissi du blastoderme en continuité avec les replis médullaires a servi d'argument pour soutenir que les replis mé- dullaires ne sont que les bords épaissis et coalescents du blastoderme. Comme cependant les replis médullaires ne sont que des parties de la plaque médul- laire, et comme la plaque médullaire est en continuité avec l'épiblaste voisin du rebord terminal de l'embryon, ce dernier doit être eu continuité avec les replis médullaires de quelque manière qu'ils se forment, et le seul fait de celte continuité peut servir d'argument dans l'un et l'autre sens. Bien plus, si la théorie de la concrescence était vraie, on devrait s'attendre à ce que les bords coalescents du blastoderme forment entre eux un angle aigu, ce qui est loin d'être le cas. 2° La gouttière médullaire se ferme en arrière plus tôt qu'en avant, et la fer- meture commence lorsque l'embryon est encore très court et avant que l'ex- irémité postérieure ait commencé à faire saillie au-dessus du vitellus. Après que le canal médullaire est fermé et en continuité en arrière avec le tube digestif far le canal neurentérique, il est évidemment impossible qu'aucun accrois- sement de longueur ait lieu par concrescence. Si par conséquent l'opinion de His et de Rauber est acceptée, il faudra soutenir qu'une faible partie du corps seulement se forme par concrescence, tandis que la plus grande partie 288 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. de la région postérieure s'accroît par iiitussusception. La difficulté entraînée par cette supposition est beaucoup augmentée par le fait que, longtemps après que l'accroissement par concrescence doit avoir cessé, le blastopoie vitellin reste encore ouvert, et l'embryon est encore attaché au bord du blas- toderme, de sorte que l'on ne peut soutenir que l'allongement par concres- cence soit terminé parce que lacoalescence des bords épaissis du blastoderme est complètement aciievée. Ces arguments sont tirés simplement de la considération de l'accroisse- ment de l'embryon ; et ils prouvent que les faits avancés par His et Rauber ne sont pas du tout concluants, et que l'accroissement en longueur de la plus grande partie du corps s'effectue par l'addition en arrière de nouveaux somiles, comme cbez les Cliétopodes, et il serait par conséquent cxlrème- ment surprenant qu'une petite portion moyenne du corps s'accroisse d'une manière tout à fuit différente. On pour ait répondre à un grand nombre d'arguments moins importants invoqués \ ar Uis, mais il n'est guère nécessaire de le faire, et quelques-uns de ces arguments reposent sur des vues erronées sur le cours du développe- ment ; ainsi un argument relatif à la notochorde n'a de force qu'en admet- tant que le bourrelet notochordal apparaît en môme temps que la plaque médullaire, tandis que, en réalité, il n'apparaît que beaucoup plus tard. Outre les arguments fournis par ie groupe, et que j'ai déjà indiqués, on peut encore opposer à l'opinion de Ilis et de Hauber une série d'arguments tirés de l'embryologie comparée : 1° Si le blastopore des Vertébrés avait la môme extension que la face dor- sale, comme His et Rauber le soutiennent, on devrait trouver chez l'Am- fhioxus des preuves évidentes de ce fait. Chez V Amphioxus cependant, le blastopore est d'abord situé exactement à l'extrémité postérieure du corps; quoique plus tard il passe au côté dorsal (voy. p. 3), il se ferme presque avant l'apparition de la gouttière médullaire ou des somites mésoblasliques, et les replis médullaires n'ont rien à voir avec ses lèvres, si ce n'est en ce qu'ils sont en continuité avec elles en arrière exactement comme chez les Élasmobranches. 2° Le vitellus nutritif, chez les Vertébrés, est situé à la face ventrale du corps et est enveloppé par le blastoderme, de sorte que chez tous les Verté- brés à gros vitellus, les parois ventrales du corps sont évidemment complé- tées par la fermeture des lèvres du blastopore sur le côté ventral. Si Ilis et Hauber ont raison, les parois dorsales sont aussi complétées par la fermeture du blastopore, de sorte que toute la paroi dorsale aussi bien que la paroi ventrale de l'embryon doit être formée i)ar la concrescence des lèvres du blastopore, ce qui est évidemment une réfutation par l'absurde de toute la théorie. A mes arguments à ce sujet, je peux ajouter ceux de Kupffer (jui a très justement critiqué les opinions de His et a montré que l'accrois- sement du blastoderme chez le Clupea et le Gasterosteus est absolument con- traire ;\ la théorie de la concrescence. IHus la théorie de His et de Rauber est examinée à la lumière de l'embryo- logie comparée, plus elle paraît insoutenable ; et l'on peut poser comme conclusion sTire de l'étude comparée de l'embryologie des Veitébrés, que le blastopore des Vertébrés est situé primitivement à l'extrémité postérieure du ORIGINE DE L'ALLANTOIDE ET DE L'AMMOS. 280 corps, mais que, en conséquence du développement d'un vilellus nutritif abondant, il s'étend aussi dans la plupart des cas sur une partie plus ou moins étendue du côté ventral. Origine de Tallantoïde et de l'amnios. Le développement et la structure de l'allantoïde et de l'amnios ont déjà été traités avec assez de longueur dans les chapitres des Mammifères et des Oiseaux, mais quelques mots sur l'origine de ces organes ne seront pas déplacés ici. L'AllantOÏde. — Les relations de l'allantoïde et des organes voisins, et la conversion de son pédoncule en la vessie urinaire prouvent amplement qu'elle a son origine dans une vessie urinaire comme celle des Amphibiens. En recherchant l'origine de l'allantoïde, nous avons affaire à un cas de ce que Dohrn appellerait un « changement de fonction ». L'allantoïde est en fait une vessie urinaire qui, prùcoccment développée, et extrêmement dis- tendue dans l'embryon, a acquis des fonctions respiratoires (Sauropsidiens) et nutritives (Mammifères). On ne connaît aucune forme où l'allantoïde ait persisté à un stade transitoire entre une vessie ordinaire et un vaste sac vasculaire. L'avantage d'organes respiratoires secondaires pendant la vie fœtale, outre le sac vitellin, est prouvé par le fait que des organes de ce genre sont très largement répandus chez les Ichthyopsidiens : ainsi les branchies externes des Ekismobranches (voy. p. 60). Parmi les Amphibiens la queue est modi- fiée pour former un organe respiratoire chez le Fipa americana et chez le Notodclphis, VAlytcs et la Cœcilia compressicauda, les branchies externes sont modifiées, et leurs dimensions augmentent pour permettre la respiration dans l'intérieur de l'œuf (voy. p. 132 et 135). L'Amnios. — L'origine de l'amnios est plus difficile à expliquer que celle de l'allantoïde ; et il ne paraît pas possible de le faire dériver d'aucun organe préexistant. 11 me paraît cependant très probable qu'il a é\o\ué pari passii avec l'allan- toïde, comme un simple repli de la somatopleure autour de l'embryon, dans lequel l'allantoïde a pénétré, lorsque, augmentant de longueur, elle devenait un organe respiratoire. Une fois ce repli formé, il devait être évidemment avantageux qu'il devînt de plus en plus grand pour faire de plus en plus de place à l'allantoïde. L'accroissement continu de ce repli a fait se rejoindre ses bords sur le côté dorsal, et il est aisé de concevoir qu'ils ont pu alors se souder. Pour faire place à l'allantoïde près de la surface de l'œuf, là où la respira- tion pouvait s'exercer le plus avantageusement, il était nécessaire que les deux lames de l'amnios, le vrai et le faux amnios, se séparassent et laissassent un espace libre au-dessus de l'embryon, ainsi a pu finalement s'efTectuer la séparation du vrai et du faux amnios. Cette explication de l'origine de l'amnios, quoique nécessairement hypo- thétique, a l'avantage de s'accorder sur la plupart des points avec l'ontogénie réelle de l'organe. La principale difficulté est le développement précoce du repli céphalique de l'amnios, alors que d'après la position de l'allantoïde on Balfour. — Embryologie. II. — 19 290 COMPARAISON DES FEUILLETS GERMINATIFS. aurait pu prévoir que le repli caudal serait le repli le plus important et le premier formé. (239) F. M, Balfour. A comparison of tue early stages iii tlie development of Ver- tebrates [Quart. J. ofMicr. Scietice, XV. 1875). (240) F. M. Balfour. A monograph on the development of Elasmobranch Fishes. Londres, 187 S. (241) F. M. Balfoi'r. On tlie early development of tlie Lacertilia togetlier with sorae observations, etc. [Quart. Journ. of Micr. Science, XIX. 1879.) (242) A. GciTTE. Die Enlivickltmgsgeschichte d. Unke. Leipzig, 1875. (243) W. His. Ueb. d. Bildung d. Ilaifischembryonen [Zeit. f. Aiiai. u. Entu:ick.,\l. 1877). Cf. également les mémoires de His sur les Téléostéens, N"^ 65 et, 06. (244) A. KowALEVSKY. Entwick. d. Atnphioxus lanceolatus [Mé77i. Aca\'ou\e évidemment que les ancêtres des Chordata étaient segmentés et que leur niéso- blaste était divisé en myotômes, qui s'étendaient jusque dans la région antérieure à la bouche. Le mésoblaste de la plus grande partie de ce que l'on appelle la tète chez les Vertébrés proprement dits était par conséquent segmenté comme le tronc. 2° Le seul squelette interne présent était la notochorde non seg- mentée, fait qui démontre que le squelette a relativement peu d'im- portance pour la solution d'un grand nombre de questions fondamen- tales comme, par exemple, le point qui a été débattu récemment, si les fentes branchiales ontà un moment donné existé en avant de la bouche actuelle; comme d'après les données fournies par VAmp/n'oxus et les vertébrés inférieurs (1), il est évident que ces fentes, si elles ont jamais existé, étaient complètement atrophiées avant la formation des tiges bran- chiales cartilagineuses, tout organe squelettal situé en avant de la bou- che, que les morphologi.-tes ont pu interpréter comme arc branchial, n'a jamais pu avoir pour rôle de supporter les parois de fentes bran- chiales, j 3° La région qui chez les Vertébrés forme l'œsophage et l'estomac était chez les ancêtres des Chordata perforée de fentes branchiales. (I) La plus grande partie du squelette branchial de la Lamproie appartient évidem- ment à un système extra-branchial situé beaucoup plus superliciellement que les véri- tables arcs branchiaux des formes supérieures; il n'est cependant pas dout'Hix que cer- taines parties du squelette de la Lamproie adulte présentent, comme l'a fait remarquer Ihixlcy, des points do ressemblance frappants avec des parties de véritables arcs maii- dibulaire et hyoïdien. De nouvelles données embryologiques sur lo sujet sont néces- saires, mais les faits exposés à ce sujet h la page 80 doivent être donnés sous réserve. Si l'opinion d'Huxley à ce sujet se trouve finalement exacte, il est probable qu'eu égard h la ressemblance de ces parties squelettales chez le Têtard et chez la Lamproie, la tige cartilagineuse mandibulalre, avant d'ôtre en aucune façon modifiée pour former les véritables mâchoires, s'est adaptée d'une manière secondaire à supporter une bouche destinée à la succion, et qu'elle s'est plus tard transformée en véritables mâchoires. Ainsi l'évolution de cette tige chez la Grenouille serait une véritable répétition de l'histoire ancestrale, tandis que son ontogénie chez les Élasniobranches et autres types serait très abrégée. Pour une discussion plus comjjlète de ce point, je dois renvoyer le lecteur au cha|iitre du crâne. Il est difficile de croire (juc; les arcs branchiaux postérieurs aient coexisté avec un squi'li'ttc! branchial aussi développé que celui de la Lamproie, de sorte que l'absence (les arcs branchiaux postérieurs chez la Lamjiroie reçoit son explication do beaucoup la plus plausible dans l'hypothèse que la Lamproie est descendue d'un type de Vertébrés chez lesquels il ne s'était pas développé de véritables arcs branchiaux. I LE LOGE PllEOUAL. 293 Ce fait qui a été mis en lumière par Gegenbaur est démontré par la disposition des fentes branchiales chez VAmphioxus et par la distribu- tion du nerf vague chez les Vertébrés (i). Le point de l'insertion du foie qui était probablement un organe très primitif paraît indiquer ap- proximativement la limite postérieure des fentes branchiales. Après CCS quelques observations préliminaires, nous pouvons abor- der le sujet principal de ce chapitre. Une question fondamentale qui se présente au seuil de nos recher- ches est la différenciation de la tête. Chez les Cbétopodes, la tête est formée d'un lobe préoral et du seg- ment oral ; chez les Arthropodes un nombre assez variable de segments se surajoutent en arrière de cette tète primitive et forment avec elle ce que l'on peut appeler une tête secondaire composée. Il est évident que la portion du tronc qui chez ïAmp/uoxns est perforée par les fentes vis- cérales est devenue la tète chez les Vertébrés proprement dits, de sorte que ceux-ci possèdent une tête secondaire comme celle des Ar- thropodes. Mais il reste à résoudre des questions difficiles quant aux éléments dont la tête est composée et quant au degré de sa différen- ciation chez les ancêtres des Vertébrés. Chez les Arthropodes et les Cbétopodes il y a dans la tête un élément très distinct appelé chez les Arthropodes le lobe procéphalique et chez les Cbétopodes le lobe préoral ; ce lobe est particulièrement caractérisé par le fait que les ganglions sus-œsophagiens et les organes visuels se forment comme des différenciations d'une partie de l'épiblaste qui le recouvre. Peut-on reconnaître un tel élément dans la tête des Chordata? Après un examen superficiel de VAmphioxus, la réponse serait certaine- ment négative; mais il faut avoir présent à l'esprit que VAmphioxus, en raison de son habitude de s'enfoncer dans le sable, est particuUèrement dégradé sous le rapport du développement des organes des sens, de sorte qu'il est possible de croire que son lobe préoral puisse avoir été réduit au point de n'être pas reconnaissable. Chez les Vertébrés véritables, y a une portion de la tête qui a incontestablement beaucoup de carac- tères du lobe préoral des types dont il s'agit, c'est la partie qui contient les hémisphères cérébraux et le thalamencéphale. S'il y a une partie du cerveau homologue aux ganglions sus-œsophagiens des Inverté- brés, et il est difficile de croire le contraire, ce doit être ou une partie du cerveau antérieur, ou elle doit renfermer le cerveau antérieur. Le cerveau antérieur ressemble aux ganglions sus-œsophagiens en ce (1) L'extension en avant, chez les Vertébrés, d'une cavité générale ininterrompue dans la région occupée antérieurement par les fentes viscérales n'est pas une difficulté. Chez ['Amphioxus la véritable cavité générale s'étend en avant, plus ou moins divisée par les fentes brancliiales dans toute la longueur de la région branchiale, et chez les embryons des Vertébrés inférieurs, il reste une portion do la cavité générale, les ca- vités céphaliques, entreicliaque paire de poches. Avec la disparition de ces poches toutes ces parties devraient nécessairement se confondre en un tout continu. 294 OBSERVATIONS SUR LA FORME ANGESTRALE DES CHORDATA. qu'il est dans son développement en rapport intime avec les organes de la vision et fournit des nerfs seulement aux organes des sens spé- ciaux. Ses rapports avec les organes olfactifs sont un argument du môme sens. Mi-me chez VAmphioxus il y a i\ l'extrémité du tube ner- veux un petit bulbe innervant, ce qui est probablement l'homologue de l'organe olfactif des Vertébrés, et il est très possible que ce bulbe soit le rudiment réduit de ce qui forme le cerveau antérieur chez les Ver- tébrés. Les données dont nous disposons me paraissent indiquer que les nerfs de la troisième paire appartiennent ;\ la série crànio-spinale de nerfs segmcntaires, tandis que les nerfs optiques et olfactifs me parais- sent non moins évidemment ne pas appartenir à celte série (I). Le cer- veau moyen donnant naissance à la troisième paire de nerfs ne paraî- trait pas avoir fait partie du ganglion du lobe préoral. Ces considérations rendent très probable que la partie de la tôte qui contient le cerveau antérieur est l'équivaleul du lobe jM'éoral d'un grand nombre de formes d'invertébrés, et la position primitive de la bouche à la/ace ventrale de la tète conlirme nettement cette opinion. 11 faut cependant admettre que cette partie de la tôte n'est pas nette- ment séparée dans son mode de développement de la partie postérieure, et quoique le cerveau antérieur se diliérencic d'ordinaire de très bonne heure comme un lobe distinct du tube nerveux primitif, cependant cette différenciation est à peine plus marquée que celle des autres par- ties de l'encéphale. La terminaison de la notochorde immédiatement en arrière du cerveau antérieur est toutefois un argument en faveur de la distinction morphologique de cet organe. Les faits dont nous disposons paraissent indiquer que la partie pos- térieure de la tête n'était pas différenciée du tronc chez les Chordata inférieurs; mais qu'à mesure que les Chordata s'élevaient dans l'é- chelle du développement, il s'est établi dans la partie antérieure du cordon nerveux une centralisation de plus en plus grande et cette ré- gion s'est différenciée /;«r//yasAM en cerveau moyen et cerveau postérieur; on trouve quelque chose d'analogue à cette différenciation dans le gan- glion sous-cesophagien composé d'un grand nombre d'Arthropodes; et comme on le verra dans le chapitre du système nerveux, de fortes don- nées embryologiques tendent ù jjrouver que le cerveau moyen et le cerveau postérieur avaient primitivement la môme structure (jue la moelle épinière. La tôle paraît cependant, dans le cours de sa diffé- renciation, avoir subi dans sa partie postérieure une grande concentra- tion (jui devient progressivement de plus en plus marquée môme dans la limite des Vertébrés existants. Cette concentration est particulière- (1) Marsiiall dans son beau mémoire sur 1(! développement de l'organe olfactif soutient uni) o|)iniou très diiïérente sur ce sujet. Pour la discussion de cette opinion je renvoie le lecteur au chapitre du système nerveux. LE CANAL MÉDULLAIRE. 295 ment indiquée par la structure du nerf vague, qui, comme l'a le pre- mier fait remarquer Gegenbaur, montre qu'il était originellement con- stitué par une nombreuse série de nerfs se distribuant chacun à une fente viscérale. Des rudiments des nerfs postérieurs persistent encore comme les branches qui se rendent à l'œsophage et à l'estomac (1). L'atrophie des fentes viscérales postérieures semble avoir coïncidé avec la concentration de la partie nerveuse de la tête; mais le premier processus n'a pas procédé aussi rapidement que le dernier, de sorte que chez les Vertébrés inférieurs la région viscérale de la tête est plus lon- gue que la région neurale et est surplombée du côté dorsal par la por- tion antérieure de la moelle épinière et les plaques musculaires an- térieures (voy. fig. 54). Dans l'hypothèse qui précède, la partie postérieure de la tête doit avoir été originellement composée d'une série de somites comme ceux du tronc, mais chez les Vertébrés actuels toute trace de ces so- mites, à l'exception des fentes viscérales qui les indiciuent, a disparu chez l'adulte. Les nerfs crâniens cependant , particulièrement dans l'embryon, indiquent encore le nombre de so- mites antérieurs, et dans un grand nombre de formes inférieures on a aussi rencontré une seg- mentation embryonnaire du mésoblaste de la tète donnant naissance à une série de cavités appelées les cavités céphaliques, entourées par des parois mésoblastiques qui se transforment plus tard en muscles. Ces cavités correspondent aux nerfs et il semble y avoir une cavité pré- mandibulaire correspondant au nerf de la troi- sième paire (fig. 208, ipp), une cavité man- dibulaire (2p/)) et une cavité dans chacun des arcs viscéraux suivants. Les nerfs de la cinquième et de la septième paire, le glosso- pharyngien et les éléments successifs du vague, correspondent aux •cavités céphaliques postérieures. Le canal médullaire. — L'histoire générale de la plaque médullaire semble conduire à la conclusion que le canal central du système ner- Fig'. 208. — Coupe transver- sale de la partie interne de la tète d'un jeune embryon de Pristiiirus (*). (1) La branche latérale du nerf vague s'est probablement différenciée avec la ligne latérale qui semble s'être d'abord formée dans la tète et s'être ensuite étendue dans le tronc. (Voy. le paragraphe consacré à la ligne latérale.) (*) La coupe par suite de la flexion crânienne passe par le cerveau antérieur et le postérieur. Ellu montre les cavités céphaliques prémandibuiaire et niandibulaire ipp et 2pp, etc. fb, cerveau antérieur. — l, cristallin. — m, boucbe. — pt, paroi supérieure de la bouche for- mant l'involution pituitaire. — lav, arc aortique niandibulaire. — ipp et ipp, première et seconde cavités céphaliques. — li'C, première fente viscérale. — V, nerf de la cinquième paii-e. — aitn, gan- glion du nerf auditif. — Vil, nerf de la septième paire. — aa, aorte dorsale. — acv, veine cardinale antérieure. — c//, nolochorde. 29G OBSERVATIONS SUR LA FuUMl' ANCIiSTRAl.E DES CIIORDATA. veux a été formé par l'apparition, sur la ligne médiane dorsale chez les ancêtres des Chordata, d'un sillon qui a déterminé les soulèvements des côtés delà plaque nerveuse située immédiatement sous la peau ou peut-être non distinctement différenciée de la peau; et que cette gout- tière s'est ensuite transformée en un canal. Celle opinion n'est pas seulement appuyée sur le développement réel du canal central du système nerveux (les types des Téléos- téens, du Lépidostée et de la Lamproie étant incontestablement secondaires), mais aussi sur la présence sur l'épitliélium qui revêt le canal de cils hérités probablement des cils (jui revêtaient le tégument externe, et sur la naissance des racines nerveuses postérieures de la ligne dorsale extrême (fig. 209), posi- tion qui trouve son explication la plus aisée dans la supposition que les deux côtés de la placjue dont les nerfs provenaient originelle- p. cna r , i ment se sont repliés de façon à se rejoindre rig. 209. — r.oiii)L' transversale . du tronc dun t'mbryon un pou sur la ligne médiane dorsale [i). plus àffé que celui représenté t i 'in- t i i- dans ht rijrure 31 E (♦). La plaque medulhure avant de se replier pour former la gouttière médullaire ne pré- sente, excepté chez les Amphibiens, aucune indication d'une origine aux dépens de deux moitiés symétriques. Tant chez l'embryon que chez l'adulte, les parois du tube nerveux ont toutefois une structure qui indique qu'elles sont dérivées de la coalescence de deux cordons latéraux et très probablement à un moment donné indépendants ; comme je l'ai déj;\ indiqué, c'est là l'opinion que je suis moi-même porté ;\ adopter (voy. p. 283 et 284.) L'origine et la nature de la bouche. — Le trait le plus caractéristique du développement de la bouche est le fait que chez tous les embryons des Vertébrés elle est située à la face ventrale, à quelque distance de l'extrémité antérieure du corps. Ce caractère persiste à l'état adulte chez les Elasmobranches, les Myxinoides, et quelques Ganoïdes, mais est perdu chez les autres Vertébrés. Une bouche située comme l'est la bouche embryonnaire des Vertébrés est très mal disposée pour mor- dre ; et quoique dans cette disposition elle serve nettement fi mordre chez les Klasmobranches, cependant il eslprestiuecertain que tel n'était pas son rôle chez les Chordata ancestraux, et que sa position lermi- (1) Voynz pour plus do détails le chapitre sur le système nerveux. (') lie, ranal ncural. — pr, racine postcrinure d'un nerf spinal. — x, tige sul)notoclinrdali'. — ao, aorte. — se, mésolilaste somatiquc. — sp, mésoblasle splanchniquc. — mp. plaque musculaire. — mp', iiorlion do plaque musculaire transformée en muscle. — \'i', portion de la plaqui' ACi'tél)rale qui donnera uais-sancu aux corps vertébraux. — al, cavité digeslivc. L'ÛRIGIiNE ET LA NATURE DE LA BOUCHE. 297 ya^ --s^ op Fig. 210. — Viic par hi face ventrale do la tète d'un embryon de Lépidostée peu avant l'éclosion pour mon- trer le grand disque adhésif (*). nale, dans les types plus élevés, indique un pas en avance sur les Élas- mobranches. Relativement à la structure de la bouche primitive, il me paraît y avoir certaines données embryologiques intéressantes sur lesquelles l'attention a déjà été appelée dans les chapitres précédents. Dans un grand nombre de larves ou d'embryons de Vertébrés intérieurs, la bouche pré- sente un caractère plus ou moins nettement suceur, et est en rapport avec des or- ganes de succion situés en avant ou en arrière d'elle. Les exemples les plus im- portants de ce genre sont : les Têtards des Anoures avec leurs disques situés en ar- rière de la bouche, la larve du Lépidostée (fîg. 210) avec son disque adhésif situé en avant et les papilles adhé- sives des larves des Tuniciers. A ces exemples on peut ajouter la bouche organisée pour la succion des Poissons Myxinoïdes (1). Toutes ces considéroAions conduisent à, la conclusion que chez les Chor- data ancestraux, la bouche avait un cai'actèie plus ou moins nettement su- ceu7' (2) et était nettement située à la face ventrale, immédiatement en arrière du lobe préoral; et que dans les types supérieurs cette bouche s'est peu à peu modifiée en s' adaptant à mordre et a été reportée à l'extrémité antérieure de la tête. La bouche des Élasmobranches et des autres Vertébrés est originel- lement une large cavité rhomboïdale (fig. 34, G), que le développement de l'arc mandibulaire et de son prolongement maxillaire (ptérygo- carré) réduit à une fente. On peut avec quelque probabilité con- (1) Les Poissons Myxinoïdes actuels sont certainement des types dégénérés, comme l'a le premier bien montré Dolirn ; mais cependant (quoique Dolirn ne partage pas cette opinion) il rne paraît presque certain que ce sont des restes d'un grand groupe très primitif qui doivent très vraisemblablement leur conservation à leur vie parasite ou semiparasite, de même qu'un grand nombre d'Lisectivores doivent leur conservation à leur vie souterraine. Je ne connais aucun fait embryologique ou autre qui indique que ce soient des formes gnathostômes dégradées, et le groupe esi probablement disparu dans son ensemble par suite de l'impuissance où il s'est trouvé de lutter avec succès contre les Vertébrés chez lesquels de véritables mâchoires étaient développées. (2) Je n'entends pas que l'existence d'organes de succion implique nécessairement des mœurs parasites. Ces organes ont pu fonctionner dans des buts diiférents, parti- culièrement chez des formes carnassières non pourvues de mâchoires. (*) m, bouclie. — 0j5, œil. — 5'/, disque adhésif. 298 OBSERVATIONS SUR L.V FORME ANCESTRALE DES CHORDATA. sidérer rétat de la bouche lorsqu'elle est largement ouverte comme nu reste de l'état suceur primitif. Le fait que l'on ne trouve pas des traces plus définies de l'état suceur de la bouche dans un groupe aussi primi- tif que celui des l^llasmobranches doit probablement trouver son ex- plication dans ce que les membres de ce groupe subissent un déve- lopj)ement abrégé dans l'intérieur de l'œuf. Si les données embryologiques me paraissent indiquer l'exislence d'une bouche primitive adaptée à la succion, d'autres embryologistes et plus parti- culiorement Dohrn ont émis des conclusions différentes qui sont assez im- portantes et assez suggestives pour mériter d'être plus longuement discutées. Comme on l'a vu plus haut, Dohrn et Semper soutiennent l'un et l'autre que les Vertébrés sont descendus de formes semblables aux Chétopodes, chez lesquelles la face ventrale est devenue dorsale. En conséquence de celte opi- nion, Dohrn est arrivé aux conclusions suivantes : 1° Que le tube digestif primitif perforait le système nerveux dans la ré- gion du collier œsophagien originel; '2° Qu"il existait par conséquent originellement une bouche dorsale (la bouche ventrale actuelle des Chétopodes) ; 3° Que la bouche actuelle est dérivée secondairement delacoalescence ven- trale de deux fentes viscérales. Une discussion complète de ces opinions (t) ne rentre pas dans le cadre de cet ouvrage; mais, tout en reconnaissant qu'il y a beaucoup de raisons à faire valoir en faveur de l'interversion des faces dorsale et ventrale, je suis toutefois porté à maintenir que les difficultés entraînées par cette opinion sont si grandes qu'elle doit être rejetée, au moins provisoirement; et qu'il n'y a par conséquent pas de raison qui empêche de supposer que la bouche actuelle des Vertébrés soit la bouche primitive. Aucun fait embryo- logique ne vient appuyer l'opinion émise par Dohrn que la bouche actuelle a été formée par la coalescence de deux fentes. Si l'on admet une fois que la bouche actuelle est la bouche primitive, et est restée ou à peu près dans sa position originelle, il faudra des faits très probants pour montrer qu'aucun organe situé en avant d'elle soit un reste de fente viscérale ; mais si l'on venait à prouver que de tels restes de fentes viscérales sont présents, les vues auxquelles je suis arrivé dans ce chapitre devraient, je crois, être en grande partie remises en question. Dohrti a supposé que les fossettes nasales étaient des restes de fentes viscérales, et cette o[tinion a été très habilement soutenue par Marshall. Les arguments de Marshall ne me paraissent cependant pas avoir une grande valeur, à moins que l'on n'admette à l'avance une probabilité en fa- veur de la présence d'une paire de fentes branchiales dans la position des fossettes nasales; et même alors le développement des fossettes nasales comme involutions épiblastiqucs au lieu de diverlicules hypobUistiques est une difliculté sérieuse qui n'a pas, à mon avis, été repoussée avec succès. J'ai déjà parlé de l'argument fondé par Marshall sur la nature supposée seg- mcnlaire du nerf acoustique. (I) Pour une discussion partielle de ce sujet je renvoie le lecteur à m^ Moiiograph on Elasmoùranch Fis/ies, p. iG.î, 172. L'ORIGINE ET LA NATURE DE LA BOUCHE. 299 Si la plupart des organes supposés ôtre des restes de fentes branchiales antérieures à la bouche ne me paraissent pas ûtre de celte nature, il y a tou- tefois un organe qui appartient à une catégorie plus douteuse. Cet organe est la glande dite choroïde, f.a similitude de cet organe avec la pseudo-branchie de l'arc mandibulaire ou hyoïdien m'a été signalée par Dohrn qui a émis la suggestion que c'est le reste d'une branchie prémandibulaire qui a persisté à cause de ses rapports fonctionnels avec l'œil (1).' En admettant l'exactitude de cette explication (qui cependant est loin d'être certaine), est-on nécessai- rement forcé d'admettre que la glande choroïde est le reste d'une fente branchiale originellement située en avant de la bouche? Je ne le crois pas. Il est facile de concevoir qu'il puisse y avoir eu originellement une feule branchiale prémandibulaire en arriére de la bouche adaptée à la succion, mais que cette fente se soit atrophiée graduellement (par la même raison que la fente mandibulaire montre une tendance à s'atrophier chez les Poissons actuels, etc.), le rudiment de la branchie (glande choroïde) restant seul pour marquer sa situation. Après la disparition de cette fente, la bouche suceuse peut s'être relativement reportée en arrière. Pendant ce temps les arcs bran- chiaux se sont développés et, comme la bouche s'est adaptée à mordre, la tige (arc mandibulaire) supportant la fente alors antérieure s'est peu à peu modi- fiée et transformée en l'appareil suspenseur de la bouche et a finalement formé le squelette des mâchoires. Chez les Vertébrés hyostyliques, l'arc hyoï- dien s'est également modifié avec la formation des mâchoires. Les conclusions auxquelles nous sommes arrivés peuvent se résumer de la manière suivante : Les relations qui existent dans tous les Vertébrés maxillés entre l'arc mandibulaire et l'oritice buccal sont secondaires et sont apparues pari passa avec l'évolution des mâchoires {2). (1) La probabilité de la signification attribuée par Dohrn h la glande choroïde est appuyée par l'existence d'un segment prémandibulaire, prouvée elle-même par celle d'une cavité céplialique prémandibulaire dont Marshall et moi-même avons montré que les parois donnent naissance à la plupart des muscles de l'œil, et d'un nerf (le nerf de la troisième paire. Cf. Marshall) qui lui correspond; de sorte que ces parties avec la glande choroïde peuvent être des rudiments appartenant au même segment. D'un autre côté l'absence de la glande choroïde chez les Ganoïdes et les Elasmobranches où il existe une pseudo-branchie mandibulaire réunie à l'absence de pseudo-branchie mandibulaire chez les Téléostéens qui seuls possèdent une glande choroïde, rend cette opinion sur la glande choroïde un peu douteuse. Une investigation complète de l'ontogénie de la glande choroïde pourrait jeter de nouvelles lumières sur cette question intéressante ; mais je ne crois pas impossible que la glande choroïde puisse n'être rien autre chose que la pseudo-branchie mandibulaire modifiée, opinion qui s'accorde avec les relations des vaisseaux de la pseudo-branchie mandibulaire avec la choroïde chez les Elasmo- branches. Pour les relations et la structure de la glande choroïde, voy. F. Mullek, Vergt. Anat. Mijxiiioïden, 3' part., p. 82. Il est possible que le nerf de la quatrième paire et le muscle oblique supérieur de l'œil auquel il se rend puissent être les derniers restes d'un second segment préman- dibulaire originellement situé entre le segment du nerf de la troisième paire et celui du nerf de la cinquième paire (segment mandibulaire). (2) Je n'entends pas exclure la possibilité pour l'arc mandibulaire d'avoir supporté une bouche adaptée à la succion avant de s'être transformé en une paire de mâchoires. -'i^ 300 OBSERVATIONS SL'Il LA FORMK ANCESTRALE DES CUOUDATA. La flexion crânienne et la forme de la tête chez les embryons des Ver- tébrés. — Tous les cmbryologistes qui ont éludic les embryons des difiorents groupes de Vertébrés ont été l'rappés par la remarquable similitude qui existe entre eux, plus spécialement en ce qui concerne la forme delatôte. Cotte simi- litude est la plus grande entre les membres du groupe des Amniotes, mais il y a aussi une ressemblance très marquée entre les Am- niotes et les lilasmobranches. La particularité dont il s'agit, qui est représentée d'une ma- nière caractéristique dans la ligure 211, consiste en ce que les hémispbères cérébraux et le thalamencéphaie sont inflé- cbis vers la lace ventrale à un tel point que le cerveau moyen forme l'extrémité du grand axe du corps. A une période plus avancée du développe- ment les hémisphères céré- braux viennent se placer à l'extrémité antérieure de la tèle, mais l'inflexion origi- nelle du plancher du cerveau ne disparaît jamais complète- ment. 11 est évident qu'en recher- chant la lumière apportée par l'embryologie sur la forme ancestrale des Chordata, la si- gnification de ce caractère particulier de la tète d'un grand nombre d'embryons de Vertébrés doit être disculée. La constance de ce caractère doit-elle s'expliquer en supposant qu'à une certaine période les ancêtres des Vertébrés présentaient une tète possé- dant les mêmes caractères que la tète embryonnaire des Vertébrés actuels? C'est là l'explication qui se présente à première vue, mais elle ne me pa- raît pas satisfaisante, lin premier lieu, la bouche, au moment du maximum de la flexion crânienne, occupe une position telle qu'elle ne pourrait guère avoir rempli sa fonction, de sorte qu'il est presque impossible de croire qu'un animal avec une tôle semblable à celle de ces embryons ait existé. l*uis ce type de tète embryonnaire est particulièrement caraclérislique des Amnioles qui tous se développent dans l'œuf. Il n'est pas en général aussi Fig. 211. — Tcics d'embryons d'Llasmolirunclics à deux stades TUS par transparence (*). (■) A, pnd)ryon de Prisliuni.-i au nii^nic stade que celui de la figure 31 F. — B, embryon do Scylliitvi un peu plus avancé. — ///, V, Vif, nerfs de la troisième, de la cinquième et de la septième paires. — ait.i), nerf acoustique. — ;jl, nerf glosso-pharyngien. — V;/, nerf vague. — fb, cerveau anté- rii'ur. — ;);i. glande pinéalc. — wi6, cerveau moyen. — hb, cerveau postérieur. — iu.v, quatrième ventricule. — rb, cervelet. — al, fossette olfactive. — op, œil. — au.V, vésicule auditive. — m, mé- soblaste de la base du cerveau. — ch, notociiorde. — hty cœur. — Vc, fentes viscérales. — ei/, br;in- clies citernes. — pp, cavités céplialiqucs. INTESTIN POST-ANAL ET CANAL NEURENTÉRIQUE. 301 marqué chez les Iclitliyopsidiens : chez les Amphibiens, lesTéléostéens, les Ga- iioïdes eL les Petroniyzontides, la tôte n'acquiert jamais complèlement la l'orme caraclérislique particulière de la tête des Amniotes, et toutes ces formes éclosent à une période relativement beaucoup plus précoce du déve- loppement, de sorte qu'elles mènent une existence libre à un stade où les embryons des Amniotes ne sont pas encore éclos. Le seul type d'Ichthyopsi- diens qui possède une tête semblable à celle des Amniotes, est les Elasmo- branches, et les Elasmobranches sont les seuls Ichthyopsidiens qui subis- sent la plus grande partie de leur développement dans l'œuf. Ces considérations me paraissent montrer que les caractères particuliers de la fête de l'embryon, dont il vient d'être question, sont liés de quelque manière à un développement embryonnaire, par opposition à un développe- ment larvaire; e^, pour des motifs qui sont exposés dansle chapitre consacré aux formes larvaires, il est probable que le développement larvaire est un ta- bleau plus fidèle de l'histoire ancestrale que le développement embryon- naire. La flexion à la base du cerveau paraît cependant être un caractère typique des Vertébrés, mais cette flexion n'a jamais déterminé à l'état adulte une conformation de la tête semblable à celle des embryons des Amniotes. La foi me de la tête dans ces embryons doit probablement s'expliquer en supposant qu'il y ait quelque avantage dans un développement relativement précoce du cerveau qui me parait être sa cause prochaine, et comme ces embryons n'avaient pas à mener une existence libre (pour laquelle une telle l'orme de la tête n'aurait pas convenu), rien ne s'opposait à ce que l'action de la sélection naturelle déterminât l'apparition de cette forme de la tête pendant la vie fœtale. Intestin post-anal et canal neurentérique. — Un des organes les plus remarquables du tronc est l'intestin postanal (fig. 212). Sa structure est complètement dé- crite dans le chapitre consacré au tube diges- tif ; mais il convient d'appeler ici l'attention sur la lumière qu'il semble apporter sur les caractères de l'ancêtre des Chordata. En face des faits qui sont connus sur la ré- gion postanale de la ca- vité digeslive, on ne peut guère douter que cette portion de la cavité digestive n'ait été à un moment donné fonc- tionnelle. Gela me semble démontré par la constance et la persistance de ce rudiment maintenant sans fonctions, par son développement (*) m, bouche. — an, anus. — l, foie. ch, notocliorde. — jsji, glande pinéalc. P"-. Fis-. 212. Coupe lone-ituilinalc d'un embryon avancé de Bomhinator [A'Al)vk& Gotte) {*). ne, canal neurentérique. — me, canal médullaire. — 302 OBSERVATIONS SUR L\ FORME ANCESTRALE DES CRORDATA. plus grand dans les formes inférieures que dans les formes supé- rieures, par ses rapports avec la formation de la notochorde et de la lige subnotocliordale. Cela admis, il n'est pas permis de repousser les conclusions qui sem- blent s'ensuivre nécessairement, quelque grandes que soient les dif- ficultés entraînées par leur acceptation. Ces conclusions ont été déjà en partie discutées par Dohrn dans son intéressant traité (n" 2o0). En premier lieu le tube digestif doit s'être primitivement continué jus- qu'à l'extrémité de la queue ; et s'il en est ainsi, il est difficile de croire que Tanus existant puisse avoir été l'anus originel. Ouelque difficile qu'il soit, dans les principes pliysiologiques entraînés par la théorie de Darwin, de comprendre la formation d'un nouvel anus (1), il n'en est pas moins nécessaire de croire que l'anus actuel des Vertébrés est une formation acquise dans le groupe des Chordataet non héritée de quel- que groupe plus ancien. Cela entraîne une série d'autres conséquences. L'orifice des canaux urogénitaux dans le cloaque doit être aussi se- condaire, et il est probable que les canaux segmentaires se conti- nuaient primitivement dans toute la région postanale de la queue des A'crtébrés, s'ouvrant dans la cavité générale que l'embryologie prouve avoir originellement existé dans cette région. En fait, dans un grand nombre de formes existantes, ils se continuent à quelque distance en arrière de l'anus actuel. Si l'anus actuel est secondaire, il doit y avoir eu un anus primitif qui était probablement situé en arrière de la vési- cule postanale, et par conséquent dans la région du canal neurenté- rique. Le canal neurentérique est cependant le reste du blastopore (voy. p. 260). Il en résulte que le blastopore des Vertébrés est proba- blement presque, sinon exactement identique en position avec l'anus primi- tif. Cette considération peut aider à l'explication du phénomène re- marquable de l'existence du canal neurentérique. On a déjà essayé de montrer que le canal central du système nerveux est en réalité une gouttière transformée en un tube et tapissée par réi)iderme externe. Ce canal, comme on peut conclure d'après les considérations embryo- logiques, était i)robabloment à l'origine ouvert en arrière, et sans doute se terminait à l'anus primitif. On peut concevoir qu'à la ferme- ture de l'orifice anal primitif, les portions terminales de l'intestin postanal et du canal neural puissent s'être ouvertes toutes deux dans une cavité conununc qui primitivement communiquait avec l'extérieur par l'anus. Cette disposition aboutissait nécessairement à la formation d'un canal neurentérique. 11 ne seml)k' pas impossible (ju'une vésicule dilatée, souvent présente à l'exlréinité de l'intestin poslanal ivoy. lig. 3.'), j). :)7), puisse avoir été la cavité commune dans laquelle s'ou- (I) Dolirn (i\° 250, p. 25) donne de l'origine du nouvel anus une explication qui ne me paraii pas loui à fait satisfaisante. LA NOTOCnORDE. 303 vraient les canaux neural et digestif (1). Jusqu'à ce que de nouvelles découvertes aient jeté plus de lumière sur la condition primitive du prolongement postérieur de la cavité digestive des Vertébrés, il est inutile d'essayer de pousser plus en détail cette spéculation. Cavité générale et somites mésoblastiques. — Les Chordata, ou au moins les représentants actuels les plus primitifs du groupe, sont ca- ractérisés par le fait que la cavité générale dérive d'une paire de diver- ticules de la cavité arclientérique. Ce caractère (2) du développement indique d'une manière presque certaine que les Chordata sont un groupe très primitif. Le point le plus remarquable du développement des deux diverticules est, cependant, le fait que la partie dorsale de chaque diverticule se sépare de la partie ventrale. Ses parois se seg- mentent et forment les somites mésoblastiques qui finalement, après l'oblitération de leurs cavités, donnent naissance aux plaques muscu- laires et au tissu qui entoure la notochorde. Il n'est pas facile de com- prendre toute la signification du processus de formation des somites mésoblastiques (voy. p. 278). Les somites mésoblastiques ont sans doute une ressemblance frappante avec les somites mésoblastiques des Chétopodes, et très probablement la segmentation du mésoblaste dans les deux groupes est un phénomène de la même nature, mais la diffé- rence d'origine entre les deux types de somites mésoblastiques est si frappante et le développement du système musculaire à leurs dépens est si dissemblable dans les deux groupes, qu'une descendance directe des Chordata, des Chétopodes; est très improbable. Les parties ventra- les du diverticule originel donnent naissance à la cavité générale per- manente qui paraît avoir été originellement divisée en deux parties par un mésentère dorsal et un mésentère ventral. La notochorde. — L'organe le plus caractéristique des Chordata est sans aucun doute la notochorde. Le développement ontogénique de cet organe indique probablement qu'il est apparu comme une diffé- renciation de la paroi dorsale de l'archentéron ; il ne convient cepen- dant peut-être pas de faire trop de fonds sur son mode de développe- ment. Les faits embryologiques et atomiques démontrent en tout cas de la manière la plus certaine que les premiers Chordata possédaient cet organe comme squelette axial unique; et aucun groupe d'inver- (1) Comme on l'a vu au tome I"^"", il y a une ressemblance frappante entre l'histoire du canal neurentérique des Vertébrés et l'iiistoire du biastopore et de la gouttière ven- trale décrits par Kowalevsky dans la larve du Chiton. M. A. Sedjwick m'a fait remar- quer que la gouttière ciliée ventrale du Proloneomenia qui contient l'anus es-t probable- ment l'homologue de la gouttière rencontrée chez la larve du Chiton, et non, comme on le suppose d'ordinaire, simplement le pied. Si cette gouttière se transformait en un canal sur les côtés duquel étaient placés les cordons nerveux, il se formerait un canal neurentérique exactement semblable à celui des Vertébrés; je n'entends cependant pas dire qu'il y ait aucune homologie entre les deux (voy. Hubuecht, Zoologischer Anzei- yer, 1880, p. 58!)). (2) Voyez le chapitre des feuillets gerniinatifs. 'Mi OBSERVATIONS SL'R LA FORME ANCESTRALE DES CIIORDATA. tébrés ne peut ôlre regardé sérieusement comme en relations géné- tiques avec les Chordata jusqu'à ce que l'on ait montré qu'il possède quelqu'organe ou dérivé d'une notocliorde ou susceptible de s'être dé- veloppé en une nolochurde. Aucun organe de ce genre n'a encore été r(M'onnu dans aucun groupe invertébré (l). Fentes branchiales. — Les fentes branchiales, qui sont essentielle- ment des poches pharyngiennes ouvertes à l'extérieur, constituent des organes extrêmement caractéristiques des Chordata qui ont toujours été prises en considération dans toute comparaison entre les Chordata et les Invertébrés. Parmi les Invertébrés, des organes incontestablementde même nature ne se rencontrent, ;\ ma connaissance du moins, que chez le Balano- (jlossus où elles ont été découvertes par Kowalevski. La ressemblance dans ce cas est très frappante ; mais quoiqu'il soit très possible que les fentes branchiales du Balanoglossus soient en rapport génétique avec celles des Chordata, l'organisation des Chordata est cependant si dif- férente dans son ensemble de celle du Balanoglussus, qu'il est impossible dans l'état actuel de nos connaissances d'instituer une comparaison entre les deux groupes. D'autres organes des Invertébrés ont quelque ressemblance avec les fentes branchiales. Telles sont les fossettes latérales des >;émerliens qui paraissent se développer comme des diverticules de l'œsophage qui sont mis en commu- nication avec l'extérieur par une paire de canaux ciliés (voy. tome I). Semper (n° 2i)(i) a fait l'intéressante découverte que, dans le bourgeoiuie- ment du iTajs et du ChœtoQaster, deux masses latérales de cellules dans cha- cune desquelles peut se former une lumière s'unissent à l'invagination buccale et au tube digestif primitif pour former l'intestin céphalique permanent. Ces masses cellulaires latérales sont regardées par lui comme des canaux bran- chiaux homologues de quelque manière à ceux des Chordata. Les observa- tions peu nombreuses sur ce sujet qu'il a rapportées ne me paraissent pas appuyer beaucoup son interprétation. 11 est probable que la partie du tube digestif dans laquelle il existe des fentes branchiales était originellement un simple canal imperforé pourvu de parois richement vascularisées, et que la respiration s'y elfectuait par l'iii- Iroduction et l'expulsion alternative de l'eau de mer. Eisig (2) a récem- ment moiUré qu'un mode de respiration plus ou moins semblable s'efleclue dans la partie antérieure du tube digestif d'un grand nombre de Chôtopodes. Cette partie du tube digestif présentait probablement des poches cœcales paires dont les extrémités aveugles étaient en contiguïté avec la peau. Que l'on suppose que des erforaiions, mettant ces poches en communica- tion avec l'extérieur, se soient établies, et l'existence d'orifices de la cavité di- (1) CAïui les Cliétopodcîs divers organes ont étû inlerprctés coninio des rudiments de la nolocliorde, mais aucune de ces inii!r|)rétations ne sn|iportc l'examen. (2) L"eb. d. Vurkommen eincs schwimmblasenalinliclien Organs bci Anneliden (Miltlifil. a. d. zool. Station zii Neapel, II, 1881). PHYLOGÉME DES CHORDATA. 30o gestive à l'extrémité des tentacules d'un grand nombre d'Actinies et des diverticules hépatiques de quelques Mollusques nudibranches {Eolis, etc.) (1) montre que des perforations de ce genre s'efl'ectuent facilement. Ces perfo- rations étant formées, l'eau qui entre par la bouche sortirait par elles ; et la respiration se localiserait dans les parois des diverticules qui y con- duisent ; ainsi serait établi le mode de respiration des Chordata. Phylogénie des Chordata. — Pour préciser le résultat de ces spécu- lations sur la phylogénie des Chordata, j'ai tracé le tableau ci-dessous qui montre les relations des groupes actuels des Chordata telles que je les comprends. Un tableau de ce genre ne peut nécessairement pas être construit avec les données embryologiques seulement, et il ne rentre pas dans le cadre de cet ouvrage d'en défendre les parties en détail (2). Mammifères Sauropsidiens PROTO-AMNIOTES AmphibiENS I , . TÉLÉOSTEENS PROTG-PE.XTADACTYLOIUES Ganoïdes -DiPNOiQUES PROTO-GANOIDES i holocéphales Elasmobranxhes PROTO-GNATHOSTOMES Cyclostomes PROTO-VERTÉBRÉS Céphalochorda PROTO-CHORDATA Urochorda On doit supposer que les formes ancestrales des Chordata que l'on peut appeler les Protochordata possédaient une notochorde comme seul squelette axial, une bouche ventrale entourée par des organes de succion, et de très nombreuses fentes branchiales. Deux descendants dégénérés de cette souche persistent encore à2in'èV Amphioxus (Cépha- lochorda) et les Ascidiens [U7'ochordd). Les Chordata ancestraux ont probablement donné directement nais- sance à un groupe qui peut être appelé les Protovertébrés, et dont il ne persiste pas de représentants. Dans ce groupe il existait probablement des arcs neuraux imparfaits, et la bouche ventrale organisée pour la (1) Les orifices des diverticules hépatiques dans les sacs tapissés par les nématocystes sontdécrits par Hancock et Embleton [Ann. andMag. of Nat. History, XV, 1845, p. 82). Von Jhering a aussi récemment décrit ces orifices [Zool. Anzeiger, n" 23) et paraît s'at- tribuer leur découverte. (2) Dans ce tableau les noms imprimés en grandes capitales sont des groupes hypo- thétiques. Les autres groupes existent tous à l'époque actuelle, mais ceux imprimés en italique sont probablement dégénérés. Balfour. — Embrj"ologie. II. — 20 306 OBSERVATIONS SUR LA FORME ANCESTRALE DES CRORDATA. succion sans mandibules ni mâchoires persistait encore. Les fentes branchiales étaient cependant réduites en nombre et pourvues d'arcs branchiaux; une tôte secondaire (voy. p. 293) avec cerveau et organes des sens comme ceux des Vertébrés supérieurs était formée. Les Cyclostomes sont probablement un rameau dégénéré de ce groupe. Avec le développement des arcs branchiaux et la conversion de l'arc mandibulaire en le squelette des mâchoires, nous arrivons aux Proto- gnalhostomes. Les représentants vivants les plus voisins de ce groupe sont les Élasmobranches, qui conservent encore à l'état adulte la bo u- che située à la face ventrale. Par suite du développement du vitellus nutritif dans l'œuf des Élasmobranches, les premiers stades du déve- loppement sont abrégés, et toute trace de bouche adaptée à la succion a presque disparu. Nous arrivons ensuite à un groupe hypothétique que nous pouvons appeler les Protoganoïdes. Bridge, dans son mémoire sur le Polyo- don (1) qui contient quelques spéculations très intéressantes sur les affinités des Ganoïdes, a appelé ce groupe les Pneumatocœles, à cause du fait que c'est chez eux qu'on trouve pour la première fois un déve- loppement complet de la vessie natatoire, bien qu'il soit possible qu'un rudiment de cet organe sous forme de poches ouvertes sur le côté dor- sal de l'extrémité stomacale de l'œsophage existât dans les types an- térieurs. Les Ganoïdes actuels sont des descendants des Protoganoïdes. Quel- ques-uns d'entre eux en tout cas conservent à l'état larvaire la bouche adaptée à la succion des Protovertébrés, et le mode de formation de leurs feuillets germinatifs, ressemblant comme il le fait à celui de la Lamproie et des Amphibiens, indique probablement qu'ils ne des- cendent pas de formes à gros vitellus nutritif comme celui des Elas- mobranches, et que ce dernier groupe est par conséquent un rameau latéral de l'arbre g»^néalogique principal. Des deux groupes en lesquels les Ganoïdes peuvent se diviser, il est évident que rertains membres de l'un (Téléostoïdes), comme le Lépi- dostée et VArnia, se rapprochent des Téléostéens qui sans doute sont dérivés des Ganoïiles, tandis que l'autre groupe (Sélachoïdes ou Stu- rhioiii(Mis) se rattache de pliis près aux i|jnoï(jues. Le Po/j/ptère a niuiilré également des affinités marquées dans celte direction comme les [)ranchies externes de la larve (^oy. p. 112). L(!>Téléostéens,(iuionteii commun nue segmentation méroblaslique. avaient piobaltlctiienl un an'-ètre (iaiKtïde dont les (eufs possédaient nue ^'raiidc (inaulilé de vilt-lliis niiliilil. «Ihrz la plupart des Téléos- lét'iis actuels, l'ii'ur a diuiinué de diMieusioii luais la segmentatinu iné- 1 Phil. irnn<. ro'i. Sori,-li/. \H'S. 2' |iartie. PHYLOGÉNIE DES CIIORDATA, 307 roblastique a été conservée. Il est possible que VAmia soit également un descendant de l'ancêtre Ganoïde des Téléostéens ; mais il n'en est pas ainsi pour le Lépidostée, comme le montre sa segmentation com- plète. Les Dipnoïques aussi bien que tous les Vertébrés supérieurs sont des descendants des Protoganoïdes. Le caractère des membres des Vertébrés supérieurs indique qu'il a a existé un groupe ancestral que l'on peut appeler les Protopentadac- tyloïdes, dans lequel s'est constitué le nombre pentadactyle ; et que l'ancêtre commandes Amphibiens et des Amniotes appartenait à ce groupe. Il est possible que les Plésiosauriens et les Icbthyosauriens des .temps mésozoïques aient été plus voisins de ce groupe que des Amnio- tes ou des Amphibiens. Les Protopentadactyloïdes étaient probablement beaucoup plus voisins des Amphibiens que des Amniotes. Ils possé- daient certainement la faculté de vivre dans l'eau aussi bien qu'à terre et -avaient nécessairement des fentes branchiales persistantes. Il est aussi à peu près certain que leurs œufs n'avaient pas un vitellus très développé, sans quoi le mode de formation des feuillets chez les Am- phibiens ne s'expliquerait pas aisément. Les Mammifères et les Sauropsidiens sont probablement des rameaux indépendants d'une tige commune qui peut être appelée les Protoam- niotes. f249) F. M. Balfocr. A Monograph on tke developtnent of Elasmobranch Fis/ies. Londoi), IK78. (,250) A. DoHRN. Der Vrsprimg cl. Wirbelthiere und d. Princip. d. Functionswechsel. Leipzig, 1875. (25li E. H.ECKEL. SckÔpfungsi/eschichte. Leipzig. Voy. aussi Trad. angl. The History of Création. King and Co. London, 1876. (252) E. H.ECKEL. Anthropogeme. Leipzig. Voy. aussi Trad. angl. Anthropogeny . Kegan Paul and Co. London, 1878. (■-'53) A KovvALEVSKY. Entwicklungsgeschiclite d. Amphioxus lanceolatus [Mem. Acad. d. Sciences St- étersbourg, 7"= sér. , XI. 18G7, et A'chtv f. mikr. Anat., XIII. 1877). (25i) A. Ko\v*LEvsKY. Weiiere Stud. ûb. d. Enlwick. d. einfachen Ascidien {Archiv f. mikr. Anniomie, VII. 1x71). (255) C. Skmper. Die Siamm^sverwandschaft d. Wirbelthiere u. Wirbellosen {Arbeit. a. d. zool.-zoot. Instit. Wûrzbu>g,l[. 1875). (256) C. Semper. Die Verwandschaftbeziehungen d. gegliederten Thiere [Arbeit. a d. zool.-zoot. Instit. Wûrzhurci,\\l. \%'&-\^1T). CHAIMTKE XIll CONCLUSIONS GÉNÉRALES I. — MODE DK FORMATION ET HOMOLOGIES DES FEUILLETS GERMINATIFS. On a déjà vu, dans les chapitres préliminaires de cet ouvrage, que dans les premières phases du développement l'histoire de tous les Métazoaires est la même. Tous proviennent de la coalescence de deux cellules, Tœuf et le spermatozoïde . Le produit de la coalescence, l'œuf fécondé, subit ensuite un phénomène appelé la segmentation dans le cours duquel il se divise dans les cas typiques en une série de cellu- les uniformes. Un essai a été fait au point de vue de l'évolution, pour expliquer ces phénomènes. L'œuf et le spermatozoïde ont été regardés comme représentant phylogénétiquement deux formes physiologique- ment différenciées d'un Protozoaire ; leur coalescence équivalait à une conjugaison : la segmentation subséquente de l'œuf fécondé était la multiplication par division de l'organisme résultant de la conjugaison; les organismes ainsi formés restant toutefois unis pour former un nouvel organisme à un état d'agrégation plus élevé. Dans la partie systématique, l'histoire embryologique des Métazoai- res a éié traitée. Le présent chapitre contient une révision des ca- ractères les plus importants des différentes histoires, essaie de déter- miner jusqu'à quel point il y a des traits communs dans l'ensemble de ces histoires, et recherche l'interprétation phylogénétique qu'il con- vient de donner à ces caractères. Il y a quelques années qu'une réponse définitive semblait pouvoir être donnée aux questions qui doivent nécessairement être soulevées dans le présent chapitre, mais les résultats des investigations étendues faites durant les dernières années ont montré que cette attente était prématurée et, malgré les nombreuses et précieuses recherches faites dans cette branche de l'embryologie, parmi lesquelles il faut appeler spécialement l'attention sur celles de Kowalevski (n'' 277), de Lankes- ter (n»" 27.S et 27 Gastéropodes, les Céphalopodes et les Lamellibranches, le mésoblaste nait quelquefois d'une paire de cellules situées aux lèvres du blastopore, quoique très probablement il reçoive dans la suite des éléments de l'épiblaste ; chez M 'il Fig. :221. — Gastrula épibolique de Bonellie (d'après Spengel) (*). les Céphalopodes il apparaît comme un cercle de cellules autour du bord du blastoderme. Bryozoaires entoproctes. — Il provient d'une paire de cellules situées aux lèvres du blastopore. Fig. ti%. — Deux coupes transversales de l"embryon de \' Hydropldlus -piceus (d'après Kowalevsky) (**). Ghétopodes. — Euaxcs. — Il apparaît comme un bourrelet cellulaire aux lèvres du blastopore (fig. 21 o). Gépkyriens. — Bonellie. — Il apparaît (fig. 221)' comme une iavolution des lèvres épiblastiques du blastopore. (*) A, stade dans lequel les quatre cellules hypoblàstiques sont presque entièrement entourées par l'épiblaste. — B, stade postérieur au commencement delà formation du mésoderme par un repli des lèvres du blastopore. — ep, épiblaste. — me, mésoblaste. — bl, blastopore. (**) A, coupe d'un embryon au stade représenté dans la figure 189, B (t. I), au point où les deux plis germinatifs sont le plus rapprochés. B, coupe d'un embryon un peu plus avancé que dans la figure 189, D (t. I), dans la région antérieure où l'aninios ne s'est pas complètement refermé au-dessus de l'embryon. — gg, gouttière germinativp. — me, mésoblaste. — am, amnios. — yk, vltellus. 326 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Nématelminthes. — Cucullaii. —Il s'étend en arrière à partir des cel- lules liypoblastiques du blastopore persistant comme orifice oral. Trachéates. — Insectes. — 11 s'enfonce dans l'œuf en partant des lèvres de la gouttière germinative (fig. 222) qui probablement représente les restes d'un blastopore. Une partie du mésoblaste dérive aussi probablement des cellules vitellines. Vn mode de développement du mésoblaste semblable quoique plus modifié se rencontre également chez les Aranéides (fig. 229). Crustacés. — Décapodes. — Il naît en partie des lèvres hypoblastiques du blastopore et en partie des cellules vitellines (fig. 223). 2° Le mésoblaste se développe aux dépens des parois de diverticules creux de l'arclientéron dont les cavités deviennent la cavité générale. Brachiopodes. — Les parois d'une paire de diverticules forment le méso- blaste tout entier. Fig. 2i3. — Développement de l'As/acus (emprunté à Parker d'après Reiclienbach) (*). Chétognathes. — Le mésoblaste se développe de la même manière que chez les Hrachiopodes (fig. 224). Ëchinodermes. — Le revêtement de la cavité péritonéale se développe aux (*)A, l'iMipe il une partie de l'uuif pendant la segmentation. — 71, noyaux. — iry, vitellus blanc. — y/i, pyramides vitellines. — c, masse vitelline centrale. D et 0, coupes longitudinales pendant le stade gastrula. — a, archentéron. — b, l)lastopore. — ms, mésoblaste. — vc, épiblaste. — en, hypoblasto ombré pour le distinguer de l'épiblaste. D, lèvre antérieure du blastopore fortement grossie pour montrer la dérivation du mésoblaste pri- maire de la paroi de l'archentéron. — p.ms, mésolilaste primaire. — ec, épiblaste. — en, liypoblaste. I-., deux cellules liypoblastiqucs montrant l'absorption amœboïde des sphères vitellines. — y, vitellus. — n, noyau. — p, expansion en forme de pseudopodes. t, cellules liypoblastiqucs donnant naissance par production endogène au mésoblaste secondaire (s.ms). — 71, noyaux. L'ORIGINE DU MESOBLASTE. 327 dépens des parois de diverticules de l'archentéron, mais la plus grande par- tie du niésoblaste dérive des cellules amœboïdesbourgeonnées par les parois de l'archentéron (fig. 22o). Fig. 224. — Trois stades du développement de la Sagitta (A. et C d'après Biitschli, B d'après Kowalevsky). Les trois embryons sont représentés dans la même position (*). Entéropneustes (Balanoglossus). — La cavité générale dérive de diverti- cules digestifs dont les parois donnent naissance à la plus grande partie du mésoblaste. Chordata. — Des diverticules archenlériques pairs donnent naissance au mésoblaste tout entier chez VAmphioxus (fig. 226) et le mode de formation du mé- soblaste chez les autres Chordata en est probablement dérivé d'une manière se- condaire. 3° Les cellules qui doivent former le mésoblaste se distinguent de très bonne beure et ne peuvent pas être regardées comme naissant d'une ma- nière définie de l'un ou de l'autre des feuillets primaires. Turbellariés. — Leptoplana (fig. 227). T'ianaria polychroa'! Ghétopodes. — Lombric. Discophores. Il est très possible que les cas cités sous ce chef doivent plutôt appartenir au £lji. ïtd. Fig. 225. — Coupe longitudinale d'un em- bryon du Cucumaria doliolum à la fin du quatrième jour (**). premier groupe. 4o Les cellules mésoblastiques se détachent de l'épiblaste. (*) A, stade do gastrula. — B, stade postérieur ; l'archentéron primitif commence à se diviser en trois parties dont les deux latérales sont destinées à former le mésoblaste. — C, stade plus avancé; l'invagination buccale b est en continuité avec la cavité digestive et le blastopore s'est fermé. — m, bouche. — al, tube digestif. — ae, archentéron. — bl.p, blastopore. — pv, cavité périviscérale. - sp, mésoblaste splanchnique. — so, mésoblaste somatique. — ge, organes génitaux. (**) Ypv, vésicule vaso-péritonéale. — ME, mésentéron. — Blp.Ptd, blastopore, proctod.'çuni. MS CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Némertiens. — Larves de Desor. Le mésoblaste est décrit comme se déta- chant des quatre disques invaginés. D° Le mésoblaste se détache, de l'hypoblaste. Némertiens. — Quelques-uns des types sont à métamorphoses. Mollusques. — Scaphopodes. — 11 dérive des cellules latérales et ventrales de rhypubluste. Fig. 226. — Coupes Je l'embiyon de l'Amp/tioxus à trois stades (d'après Kowalevsky) ("). Géphyriens. — Phascolosome. Vertébrés. — Chez la plupart des Ichthyopsidiens, le mésoblaste dérive de rhypoblusie (Og. 228). Dans quelques types (la plupart des Amniotes), le mé- .- c/'---. Fig. 2-27. — Coupes de l'œuf de Leptoplana tremellaris à trois stades du développement (d'après Hallez) (**). soblaste peut être décrit comme naissant aux lèvres du blastopore (ligne primitive). G° Le mésoblaste dérive des deux feuillets jDrimaires. Trachéates. — Aranéides (fig. -229). Il dérive en partie de cellules déta- chées de l'épiblaste et en partie des cellules vitellines; mais il est probable que décrire le mésoblaste comme dérivé des deux feuilles primaires n'est exact qu'en apparence et que la dérivation d'une partie du mésoblaste des cellules vitellines ne doit pas être interprétée comme une dérivation hypo- blastique. *) A, stailc gastrula. H, coupe d'un embryon un peu plus jeune que celui représenté dans lu figure 2 I). C, coupe de la partie antérieure d'un embryon au stade représenté dans la figure 2 F. np, plncjuc neurale. — ne, canal neural. — mes, archentéron en A et B, méscntéron en C. — ch, notochorde. — su, somite mésoblastique. (•*) cp, épiblaste. — • îiv ..l.lastc. — hy, cellules vitellines (hypoblaste). — bl, blastopore. L'ORIGINE DU MÉSOBLASTE. :{29 Amniotes. — La dérivation du mésoblaste des Amniotes des deux feuillets primaires est sans aucun doute un processus secondaire. Fig. 2ÎS. — Deux coupes transversales d'ua embryon du même âge que celui de la figure 22 (*). Les conclusions à tirer de ce sommaire sont loin de ce que l'on pou- vait prévoir. Les Cœlentérés de- vaient en effet nous faire supposer par analogie que le mésoblaste 'dé- riverait en partie de l'épiblaste et en partie de rhypoblaste. Il n'en est cependant pas ainsi dans la plupart des cas, bien que peut-être des in- vestigations plus complètes montre- ront que les cas où le mésoblaste a une origine mixte sont plus nom- breux que ne le fait supposer ce sommaire. J'ai essayé de réduire les types de développement du mésoblaste à six ; mais il n'est pas toujours aisé de distinguer le premier des quatre derniers. De ces six types le second est incontestablement le plus re- marquable. La formation de diverticules creux de l'archentéron dont les cavités donnent naissance à la cavité générale ne peut s'ex- pliquer qu'en supposant que la cavité générale des types qui présentent ces diverticules pro- vient originellement de diverti- cules séparés du tube digestif. Le revêtement épitbélial des diverticules, l'épithéliùm péri- tonéal, est évidemment une par- tie de rhypoblaste primitif, et cette partie du mésoblaste a une origine nettement hypo- blastique. Chez les Chétognathes {Sagitta), les Brachiopodes et VAmphioxm, le mésoblaste tout entier dérive des parois des diverticules ; mais chez '•F^fSofeS-??.©: jf Of» ///.• .^ — Coupe de rembryon di'Afjelena labijrinthica (**). (') A, coupe dans la région antérieure. — B, coupe dans la région postérieure. mg, sillon médullaire. — ep, épiblaste. — hy, hypoblaste. — n.al, cellules formées autour des noyaux du vitellus qui ont pénétré dans rhypoblaste. — m, mésoblaste. Ces coupes montrent l'origine du mésoblaste. (**) Cette coupe est empruntée à un embryon du même âge que celui représenté dans la figure 216 A (t. I), la plaque ventrale est à la partie supérieure. Sur la plaque ventrale on voit un épaississement en forme de carène qui donne naissance à la principale masse du mésoblaste. yk, vitellus divisé en grosses celluFes polygonales dans plusieurs desquelles on voit les noyaux. 330 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. les Échinodernes les parois des diverticules donnent seulement nais- sance à l'épithélium vasopéritonéal, le reste du mésoblaste dérivant de cellules amœboïdes qui se détachent des parois de l'arcbentéron avant la formation des diverticules vaso-péritonéaux (fig. 214 et 225). Laissant pour le moment la question des conclusions à déduire de ces faits relativement à l'origine du mésoblaste, il estimportant de dé- terminer jusqu'à quel point les faits embryologiques nous autorisent à supposer que dans l'ensemble des formes triploblastiques la cavité gé- nérale provient de diverticules de la cavité digestive. 11 n'est guère douteux que le mode d'apparition du mésoblaste chez un grand nombre de Vertébrés sous la forme de deux plaques solides détachées de l'hypo- blaste dans lesquelles il se développe secondairement une cavité, soit une abréviation du processus qui s'observe chez VAmphioxus; mais ce processus, chez quelques formes de A'ertébrés, se rapproche de l'in- volution du mésoblaste aux lèvres du blaslopore. II est par conséquent très probable que les involutions paires du mésoblaste aux lèvres du blastopore peuvent être dérivées originelle- ment d'une paire de diverticules archentériques. Ce processus défor- mation du mésoblaste est, comme on peut le voir en se reportant au sommaire, le plus fréquent, puisqu'il comprend les Ghétopodes, les Mollusques, les Arthropodes, etc. (1). S'il n'y a pas de difficultés dans l'hypothèse que la cavité générale puisse être dérivée d'une paire de diverticules entériques dans les formes où il existe une cavité générale, il est au contraire très difficile de maintenir cette hypo- thèse pour lés formes qui n'ont pas de cavité générale distincte des diverti- cules digestifs. Les Platyelminthes sont les plus frappants de ces types. Il est, sans aucun doute, possible qu'une cavité générale ait existé chez les Platyelminthes et ait disparu; le cas des Discophores, qui ressemblent aux Platyelminthes par leurs tissus musculaire et conjonctif comme par l'absence d'une cavité générale, peut être cité en faveur de cette opiinon, puisque étant intimement alliés aux Ghétopodes, il est presque certain qu'ils sont descendus d'ancêtres possédant une véritable cavité générale. L'opinion générale sur le caractère primitif des Platyelminthes, opinion fondée sur des raisons très sérieuses, est toutefois très opposée à l'idée de la disparition d'une cavité générale. (1) L'occurrence fréquente de ce processus a été notée d'abord par Rabl ; il a émis toutefois une modification particulière de la gastrœa-tliéorie pour laquelle je renvoie le lecteur à son mémoire (ii" 284); d'après cette tliéoric le mésoblaste est dérivé d'une zone de cellules de la blastosplière au point d'union des cellules qui s'invagineront et des cellules épiblastiques. Dans la blastosplière bilatérale dont il soutient que sont dé- rivées toutes les formes supérieures (Bilateralia^, ces cellules avaient une disposition bi- latérale, d'où l'origine bilatérale du mésoblaste. L'origine du mésoblaste aux lèvres du blastopore s'expli(|ue par la position de ces cellules-mères dans la blastosplière. Il est à peine besoin de dire que les vues mises en avant sur le mode probable d"origine du ruéâoblaste, fondées sur l'analogie des Cœlentérés, sont absolument incompatibles avec les Uiécries de Rabl. ÉVOLUTION DU MÉSOBLASTE. 331 Si la formeobservéeparKowalevski (1) est réellement intermédiaire entre les Cœlentérés et les Platyelminthes, il y aura de fortes raisons pour admettre que les Platyelminthes sont, comme les Cœlentérés, des formes dont les an- cêtres ne possédaient pas de cavité. Peut-être les Triploblastiques sont-ils composés de deux groupes : un groupe ancestral (les Platyelminthes) où il n'y a pas de cavité générale distincte de la cavité digestive, et un groupe descendu du premier, où deux des diverticules digestifs se sont séparés pour former une cavité générale (les autres Triplo- blastiques); quoiqu'il en soit, ces considérations sont suffisantes pour mon- trer combien il y a encore d'obscurité môme dans l'histoire de la cavité générale. Si l'embryologie ne résout pas complètement les questions qui viennent d'être soulevées relativement à la cavité générale, il est bien moins à espérer encore qu'elle réponde d'une manière satisfaisante aux questions relatives à l'origine du mésoblaste. Il est évident en premier lieu, en se reportant au sommaire donné plus haut, que le processus de développement du mésoblaste est, dans toutes les formes supérieures, très abrégé et très modifié. Non seulement sa différen- ciation est relativement retardée, mais le plus souvent il n'apparaît pas, comme il a dû le faire à l'origine, en une lame plus ou moins continue détachée des parties de l'un ou des deux feuillets primaires. Il naît dans le plus grand nombre des cas de l'hypoblaste, et bien que les considérations énoncées plus haut nous empêchent d'attacher une grande importance à ce mode d'origine, cependant la dérivation du mésoblaste des parois de diverticules archentériques est favorable à l'opinion que le tout, ou au moins la plus grande partie du méso- blaste, s'est formée primitivement par un processus de différenciation histogénique des parois de l'archentéron ou plutôt de diverticules de ces parois. Cette opinion émise originellement par moi (n° 260) paraît à première vue très improbable, mais si la description des Hertwig (n° 270) d'un système musculaire hypoblastique très développé chez les Actinozoaires est fondée, elle ne peut pas être rejetée comme im- possible. Lankester (n° 279), d'un autre côté, a soutenu que le mode d'origine du mésoblaste chez les Echinodermes est plus primitif, et que les cellules amœboïdes qui donnent ici naissance aux tissus mus- culaire et conjonctif représentent des cellules qui originellement naissaient de toute la surface interne de l'épiblaste. Il est cependant à noter que même chez les Echinodermes les cellules amœboïdes naissent réellement de Vhi/poblaste ;\enr mode d'origine peut, par conséquent, venir à l'appui de l'opinion que la plus grande partie du système (1) Zoo'oijischer Anzeiger, n" ô"2, p. 140. Cette forme a été appelée par Kowalevsky Cœloplana Metschnikovoii. La description de Kowalevsky paraît toutefois compatible avec l'opinion que cette forme est un Cténophore rampant, nullement allié aux Tu- biiUariés. 332 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. musculaire des types supérieurs est dérivée de l'hypoblaste primitif. Les modifications considérables qui ont eu lieu dans le mode de dé- veloppement du mésùblaste seraient plus intelligibles dans cette hypo- thèse que dans celle que la plus grande partie du mésoblaste est dé- rivée primitivement de l'épiblaste. La présence du vitellus nutritif est beaucoup plus fréquente dans l'hypoblaste que dans l'épiblaste, et c'est un fait bien connu qu'une grande partie des modifications des premiers phénomènes du développement sont dues au vitellus nutritif. Si, par conséquent, le mésoblaste est dérivé de l'hypoblaste, on peut s'attendre à l'introduction dans son premier développement de beau- coup plus de modifications que s'il était dérivé de l'épiblaste. En outre, l'origine hypoblastique du mésoblaste aiderait à expliquer com- ment il se fait que le développement du système nerveux est presque toujours beaucoup moins modifié que celui du mésoblaste, et pour- quoi le système nerveux n'est pas, comme on aurait pu le supposer par analogie, développé, d'ordinaire secondairement, dans le méso- blaste. Les llertwig ont récemment émis dans leur très intéressant mémoire (n° 271) l'opiniori que les Triploblastiques doivent être divisés en deux phy- lunis, les Entérocœles et les Pseudocœles; le premier groupe comprenant les Cliétopodes, les Géphyriens, les Brachiopodes, les Nématodes, les Arthropo- des, les Échinodernes, les Entéropneustes et les Chordata, et le second les -Mollusques et les Bryozoaires, les Rotifères et les Platyelminthes. Les Entérocœles sont les formes chez lesquelles les diverticules digestifs primitifs ont donné naissance à la cavité générale, tandis que la plus grande partie du tissu musculaire est dérivée des parois épilhéliales de ces diverti- cules, une partie de ce système étant cependant aussi dérivée, dans un grand nombre de cas, des cellules amœboïdes appelées par eux mésenchyme, par le processus de différenciation mésoblastique mentionné à la page 322. Chez les Pseudocœles le système musculaire s'est différencié de cellules du mésenchyme, et la cavité générale, si elle existe, n'est qu'un clivage du mé- senchyme. Il m'est impossible d'essayer ici d'exposer d'une manière complète les vues originales et suggestives contenues dans ce mémoire, et de leur faire justice. Je ne peux cependant pas en accepter la conclusion générale. Les opinions des Hertwig ont pour principale base la supposition qu'il est possible de dis- tinguer histologiquement les cellules musculaires dérivées de cellules épi- lhéliales de celles qui sont dérivées de cellules du mésenchyme. J'admets vo- lontiers que dans un grand nombre de cas et en particulier chez les Chordata les cellules musculaires conservent des traces évidentes de leur dérivation de cellules épithéliales ; mais je ne crois pas que les caractères hislologiques d'une cellule musculaire puissent jamais permettre de conclure à son origine non épilhéliale, ou «juc sa dérivation chez l'embryon d'une cellule amœboïde intlilVérente soit une preuve qu'elle n'est pas dérivée à l'origine d'une cellule épithéliale. Je pense, en résumé, qu'il s'est produit dans le développement du méso- COÎSSIDERATIONS PRELIMINAIRES. 333 blaste des modifications secondaires si considérables qu'il n'est pas possible d'en tirer des conclusions définies comme le pensent les Hertwig. Pour appuyer l'opinion que les caractères précoces des cellules embryon- naires n'indiquent pas sûrement leur origine phylogénétique, je relèverai les faits suivants : i° Chez les Poriieres et un grand nombre de Cœlentérés {Eiicope Tpolystyla, Geryonia, etc.) l'hypoblaste (endoderme) dérive de cellules qui, selon les vues des Hertwig, devraient être classées comme mésenchvme ; 2° Dans un grand nombre de cas des muscles qui ont phylogénétiquement une origine épilhéliale incontestable, sont ontogénétiquement dérivés de cel- lules qui devraient être classées comme mésenchyme : les muscles de la tête, chez tous les Vertébrés supérieurs où les cavités céphaliques ont disparu, sont des exemples de ce genre; les muscles de Trachéales, notamment des Aranéides, doivent également être placés dans cette catégorie; 3*^ Les Mollusques sont considérés par les Hert^vig comme des Pseudocœles typiques. Un examen critique du premier développement du mésoblaste dans ces formes démontre cependant que pour le développement du mésoblaste ils doivent être classés dans le môme groupe que les Chétopodes. Le mésoblaste (tome I") apparaît nettement comme deux bandes de cellules qui, du blas- topore, s'enfoncent dans l'œuf, et dans quelques formes (Paludine, tome I", fig. 115) se divisent en une lamesplanchniqueetune lame somatique séparées par une cavité générale. Tous ces processus, dans les autres cas, sont consi- dérés comme indiquant des affinités entérocœles. La conversion subséquente des éléments mésoblastiques en cellules amœ- boïdes d'où se forment des muscles ramifiés est, à mon avis, simplement due à ce que le corps mou des Mollusques est enfermé dans une coquille résis- tante. En outre, je peux faire remarquer que la distinction entre Pseudocèles et Entérocèles ne se soutient plus dans le cas des Discophores et que les Hert- wig n'ont pas essayé d'une manière sérieuse de discuter les caractères de ce groupe au point de vue de leur théorie et que la dérivation des muscles des Échinodermes de cellules du mésenchyme est une difficulté traitée d'une manière très légère. II. — FORMES LARVAIRES ; LEUR NATURE, LEUR ORIGINE ET LEURS AFFINITÉS. Considérations préliminaires. — On peut distinguer d'une manière générale deux types de développement, un type fœtal et un type lar- vaire. Dans le type fœtal, les animaux subissent tout ou la plus grande partie de leur développement dans l'œuf ou dans le corps du parent et éclosent sous une forme ressemblant beaucoup à la forme adulte; dans le type larvaire, au contraire, ils éclosent à un stade moins avancé du développement, sous une forme différant plus ou moins de la forme adulte, et atteignent l'état adulte ou par une série de modi- fications graduelles, ou par une métamorphose plus ou moins considé- rable. 334 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. L'application des données de l'embryologie à la morphologie, pour être satisfaisante, exige que nous sachions jusqu'à quel degré le dé- veloppement est resté un tableau de l'histoire ancestrale. S'il n'inter- venait pas de modifications secondaires, ce tableau serait parfait; il est, par conséquent, de la première importance pour l'embryologiste, d'étudier la nature et l'extension des modifications secondaires qui paraissent devoir vraisemblablement se présenter dans l'état fœtal ou dans l'état larvaire. Les principes qui gouvernent la perpétuation des variations qui se produisent dans l'état larvaire ou l'état fœtal sont les mômes que pour l'état adulte. Les variations favorables à la survivance de l'espèce ont la même tendance à se perpétuer, à quelque période de la vie qu'elles se produisent, pourvu que ce soit avant la perte de la faculté de repro- duction. La nature possible et l'extension des modifications secondaires qui peuvent s'être produites dans l'histoire du développement de formes qui ont une longue existence larvaire ou qui naissent presque à l'état définitif, sont déterminées essentiellement par la nature des variations favorables qui peuvent se produire dans chaque cas. Lorsque le développement est un développement fœtal, les varia- tions favorables qui peuvent le plus facilement se réaliser sont ou des abréviations du développement ou une augmentation dans la quantité du vitellus nutritif destiné àl'usagede l'embryon en voie de développe- ment. Les abréviations sont dues à ce que le développement direct est toujours plus simple et, par conséquent, plus avantageux; et comme le fœtus n'a pas à mener une existence indépendante avant la nais- sance, et que pendant ce temps il est nourri par le vitellus nutritif ou directement par le parent, il n'y a pas de cause physiologique pour empêcher les caractères de tout stade du développement qui a une importance fonctionnelle dam une existence libre, mais non dans une existence fœtale, de disparaître de l'histoire ontogénique. Tous les or- ganes de locomotion et de nutrition non nécessaires à l'adulte devront évidemment, pour ce motif, avoir une tendance ;\ disparaître ou au moins à être réduits dans les cas de développement fœtal ; et un peu de réflexion suffira à montrer que liîs stades ancestraux du développe- ment des systèmes nerveux ou musculaire, des organes des sens et du système digestif seront sujets à disparaître ou à être modifiés toutes les fois qu'une si)nplification pourra ainsi être effectuée. Les systèmes cir- culatoire et e.\créteur ne seront pas modifiés au même degré parce que l'un et l'autre sont d'ordinaire fonctionnels pendant la vie fœtale. Les effets mécaniques du vitellus nutritif sont très considérables et l'on trouvera de nombreux exemples de son action dans les premiers chapitres de cet ouvrage (i). Il affecte principalement les premiers (l) En [laniculicr, tome II, chapitre xi. CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES. 335 stades du développement, c'est-;\-dire la forme de la gastrula, etc. Les variations favorables qui peuvent se réaliser dans l'état larvaire libre sont beaucoup moins limitées que chez le fœtus. Les caractères secondaires sont, par conséquent très nombreux chez les larves, et il peut même y avoir des larves qui aient uniquement des caractères secondaires, comme par exemple les larves des Insectes. La susceptibilité qu'ont des larves d'acquérir des caractères secon- daires est contre-balancée par une influence puissante tendant à con- server les caractères ancestraux, en ce que les larves sont nécessai- rement obhgées, à tous les stades de leur développement, de conserver à un état fonctionnel au moins les systèmes d'organes qui sont nécessaires pour une existence libre et indépendante. Il résulte de là que malgré un grand nombre de causes tendant à produire des chan- gements secondaires dans les larves, il y a toujours plus de chance pour les larves de répéter, sous une forme non abrégée, leur histoire ancestrale que pour les embryons qui subissent leur développement dans l'œuf. On peut noter en outre comme un fait favorable à la persistance relative chez les larves des caractères ancestraux, qu'un stade larvaire secondaire doit moins vraisemblablement se répéter dans le dévelop- pement qu'un stade ancestral, car il y a toujours une forte tendance pour le premier, qui n'est qu'un anneau intercalé secondairement dans la chaîne du développement, à disparaître par un retour au type de développement originel. Les chances relatives, pour l'histoire ancestrale, d'être préservée chez le fœtus ou chez la larve, peuvent être résumées de la manière suivante : il y a plus de chances pour que l'histoire ancestrale soit perdue dans les formes qui se développent dans l'œuf et pour qu'elle soit masquée dans celles qui éclosent à l'état de lai'ves. Les faits fournis par les formes existantes confirment d'une manière incontestable ces considérations a priori [i). Cela est mis en évidence par une étude du développement des Échinodermes, des Némertiens, des Mollusques, des Crustacés et des Tuniciers. Les larves libres des quatre premiers groupes sont beaucoup plus semblables entre elles que les embryons qui se développent directement, et comme on ne peut pas supposer que cette similitude soit due à ce que les larves ont été modifiées par des conditions biologiques absolument semblables, (IJ On sait depuis longtemps que les formes terrestres et d'eau douce se développent sans métamorphose beaucoup plus fréquemment que les formes marines ; cela doit pro- bablement s'expliquer par le fait que les espèces terrestres et d'eau douce n'ont pas la même faculté de se répandre sur un espace considérable par le moyen de larves li- bres, et qu'il y a par conséqueni beaucoup moins d'avaniages dans l'existence de ces larves; tandis que le fait que des larves sont beaucoup plus susceptibles d'être dévorées que des œufs qui sont cachés ou transportés par le parent pourrait rendre un stade larvaire absolument désavantageux. 336 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. elle doit être due à ce qu'elles ont conservé des caractères ancestraux communs. Dans le cas des Tuniciers les larves libres conservent beau- coup plus complètement que les embryons certains caractères que l'on sait être ancestraux, tels que la notochorde, le canal cérébro- spinal, etc. Types de larves. — Bien qu'il n'y ait pas de raison de supposer que toutes les formes larvaires soient ancestrales, il semble cependant rai- sonnable de prévoir qu'un certain nombre des types larvaires connus doivent retenir les caractères des ancêtres des phylumsles plus impor- tants du règne animal. Avant d'examiner en détail les titres des différentes larves à un carac- tère de ce genre, il est nécessaire de considérer un peu plus longue- ment le genre de variations qui doivent le pins vraisemblablement s'efl'ectuer dans les formes larvaires. Il est probable à priori qu'il y a deux sortes de larves, des larves pri- maires et des larves secondaires ; les larves primaires sont des formes ancestrales plus ou moins modifiées qui ont continué d'une manière non interrompue à se développer comme larves libres depuis le temps où elles constituaient la forme adulte de l'espèce. Les larves secondaires sont celles qui ont été introduites dans l'ontogénie d'espèces dont les jeunes éclosaient originellement avec les caractères de l'adulte ; de telles larves secondaires peuvent devoir leur origine à une diminution du vi- tellus nutritif de l'œuf et au commencement plus précoce de l'exis- tence libre qui enrésulte, ouà une simple modification adaptative du jeune récemment éclos. Les formes larvaires secondaires peuvent res- sembler aux formes larvaires primaires dans les cas où les caractères ancestraux avaient persisté chez l'embryon à l'intérieur de l'œuf ; mais dans les autres cas leurs caractères sont probablement entière- ment adaptatifs. Causes tendant ô produire des modifications secondaires chez les larves. — Les modes d'action de la sélection naturelle sur les larves peuvent probablement être divisés plus ou moins artidciellement en deux classes : 1° Les modifications du développement produites directement par l'existence d'un stade larvaire : 2" Les changements adaptatifs dans une larve acquis dans le cours ordinaire de la lutte pour l'existence. Les changements du premier groupe consistent essentiellement dans une modification de l'ordre du développement de certains organes. U y a toujours dans le développement une tendance à reculer la diffé- renciation des cellules embryonnaires en tissus définis à un moment aussi tardif que possible. Cette tendance a pour but de permettre aux changements de forme que chaque organe subit en répétant, même d'une manière abrégée, son histoire phylogénétique, de s'effectuer TYPES DE LARVES. 337 avcc le moins de dépense d'énergie possible. De cette tendance, il ré- sulte que lorsqu'un organisme éclot à l'état de larve, un grand nombre d'organes sont encore à un état non différencié, bien que la forme an- cestrale représentée par cette larve ait eu tous ses organes complè- tement différenciés. Cependant pour que la larve puisse exister comme un organisme indépendant, certaines séries d'organes, telles que les systèmes, musculaire nerveux et digestif, doivent être différenciées his- tologiquement. Si la période de vie fœtale est raccourcie, une diffé- renciation précoce de certains organes en est une conséquence néces- saire, et dans presque tous les cas l'existence d'un stade larvaire dé- termine un déplacement dans l'ordre de développement des organes, la différenciation complète d'un grand nombre d'organes étant retar- dée relativement aux systèmes musculaire, nerveux et digestif. Les modifications possibles du second groupe paraissent être illimi- tées. Il n'y a à mes^yeux aucune raison pour qu'un nombre indéfini d'organes ne puissent se développer chez les larves pour les protéger contre leurs ennemis et pour les mettre en état de lutter avec les larves des autres espèces, etc. La seule limite à ce développement pa- raît être la brièveté de la vie larvaire qui ne doit pas être prolongée vraisemblablement puisque, toutes choses égales d'ailleurs, plus vite la maturité est atteinte, plus l'espèce a de chances de se per- pétuer. Un examen très superficiel des larves marines montre que cer- tains caractères sont communs à la plupart d'entre elles, et il est im- portant de déterminer jusqu'à quel point ces particularités doivent être regardées comme adaptatives. Presque toutes les larves marines sont pourvues d'organes de locomotion bien développés et ont le corps transparent. Ces deux caractères sont précisément ceux qu'il est le plus essentiel pour ces larves de posséder. Les organes de locomotion sont importants pour permettre aux larves de se répandre aussi loin possible et de disséminer ainsi l'espèce; et la transparence est très im- portante en rendant les larves invisibles et par conséquent moins ex- posées à servir de proie à leurs nombreux ennemis (1). Ces considérations, réunies au fait que presque tous les animaux nageurs qui n'ont pas d'autres moyens spéciaux de protection sont transparents, semblent indiquer que la transparence des larves au moins est adaptative, et il est probable que les organes de locomotion sont, dans un grand nombre de cas, spécialement développés et non ancestraux. Divers prolongements épineux chez des larves de Crustacés et de (1) La phosphorescence d'un grand nombre de larves est très irrégulière, j'aurais sup- posé que la phosphorescence les aurait exposées davantage à être capturées par les formes qui en font leur nourriture ; et il est difficile de voir quel avantage elle peut leur procurer. Balfour. — Embryologie. II. — 22 338 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Téléostéens sont aussi des exemples d'organes de protection acquis secondairement. Ces considérations générales suffisent à fournir une base pour la discussion des caractères des types de larves connus. Le tableau suivant contient une liste des plus importantes de ces formes larvaires : Dicyémides. — La larve Infusoriforme (t. I, fig. 62). Porifères. — [a). La larve Amphiblastula (fig. 230) avec une moitié du corps enl ^S. Kig. 230. — Deux stades libres du développement du Sycaiidra i-aphanus (emprunté à F. E. Schultze) (*) ciliée et l'autre moitié dépourvue de cils. (6) Une larve ovale uniformément ciliée qui peut être solide ou avoir la forme d'une vésicule. Cœlentérés. — La Planula (fig. 231). Turbellariés. — (a) La larve à huit lobes deMiiUer (fig. 237). (b) Les larves de Goëite et de Metschnikolf avec quelques caracti-res de Pilidium. Némertiens. — Le Pilidium (fig. 236). Trématodes. — La Cercaire. Rotifères. — Les larves en forme de Trochosphères du Brachionus {&g. 232) et du Larinularia. Mollusques. — La larve Trochosphère (fig. 233) et le stade véligère subsé- quent (fig. 23i). Braohiopodes. — La larve à trois lobes avec une couronne ciliée posto- rale (fig. 23b). Bryozoaires. — Une forme larvaire avec une seule couronne ciliée entou- rant la bouche et une couronne ou un disque cilié aboral (fig. 244). Chétopodes. — Diverses formes larvaires avec un grand nombre de carac- tères semblables à ceux de la Trochospliore des Mollusques, souvent avec des (*) A, stade .-inipliitilastula. — B. stade postérieur après que les cellules ciliées ont commencé à s'in- raginer. — es, cavité de segmentation. — ec, cellules granuleuses destinées à former l'éiiiblaste. — en, rillules ciliées qui s'invagincnt pour former l'hypoblaste. TYPES DE LARVES. 339 bandes transversales distinctes. Elles sont divisées en atroques, mésotroques, télotroqiies (fig. 241 A et 242), polytroques et monotroques (fig. 241 B). tr — m Fig. 231. — Trois stades larvaires de YEitcope pohjstila (d'après Kowalevsky) (*). Géphyriens nus. — Formes larvaires analogues à celles des groupes pré- ■cédents.Une larve spécialement caractéristique est celle del'Échiure (fig. 243). Géphyriens tubicoles. — Actino- troque (fig. 246) avec un cercle postoral de bras ciliés. Myriapodes. — Une forme larvaire fonctionnellement hexapode est com- mune à tous les Chilognates. Insectes. — Diverses formes larvaires secondaires. Crustacés. — Le Nauplius (t. I, fig. 230) et la Zoé (t. I, fig. 228). Échinodernes. — L'Auricularia (fig, 239 A), la Bipinnaria (fig. 239 B), le Pluteus (fig. 240) et la larve annelée transversa- lement des Crinoïdes ; les trois pre- mières peuvent être réduites à un type commun (fig. 247 C). Entéropneustes. — La Tornaria (fig. 245). Urochorda (Tuniciers). — La larve en têtard (t. II, fig. 8). Ganoïdes. — Une larve avec un disque et des papilles adhésives en avant de la bouche (fig. 8). Amphibiens anoures. — Le Têtard (fig. 74). (*) A, stade blastosphèrc avec sphères hypoblastiques se détachant et tombant dans la cavité centrale — B, stade planula avec hypoblaste solide. — C, stade planula avec cavité gastrique. — ep, épiblaste. — hy, hypoblaste. — al, cavité gastrique. (**)m, bouche. — ms, appareil masticateur. — me, mésentéron. — an, anus. — Id, glande latérale. — ov, ovaire. — t, queue. — tr, disque rotateur. — sq, ganglion sus-œsophagien. — — ^ an Fig, — Embryon de Brachionus urceo- laris peu après l'éclosion (d'après Salens- ky) n- 340 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Parmi les formes larvaires comprises dans cette liste, un certain nombre sont probablement sans affinités en dehors du groupe au- quel elles appartiennent. Tel est le cas des larves des Myriapodes, des Crustacés et des formes larvaires des Ghordata. Je laisserai ces formes hors de considération. Il y a encore certaines formes larvaires auxquelles on trouvera peut-être une importance, mais dont il est impossible, dans l'état actuel de nos connaissan- ces, de tirer aucune con- clusion. La larve infusori- formedes Dicyémides et la Cercaire des Trématodes sont dans ce cas. En laissant de côté ces formes et quelques autres, il nous reste à considérer les larves des Cœlentérés, des Turbellariés, des Rotifères, des Némertiens, des Mollusques, des Bryozoaires, des Brachiopodes, des Géphyriens, des Échinodermes et des Entéro- pneustes. Les larves de ces formes peuvent être divisées en deux groupes, le Itiagramme d un embryon de i'ieni'obranchtdtum (emprunté à Lankestcr {*). Fig. 534. — Larves de Mollusciucs céphalopliores on stade véligére (empruaté à Gegenbaur) (*) premier comprenant la larve des Cœlentérés ou Planula, le second les larves de toutes les autres formes. La Planula (fig. 231) est caractérisée par son extrême simplicité. C'est (*) /■, pied. — ot, otocyste. — m, bouche. — i'. voile. — ni/, ganglion nerveux. — ry. sphères \i- tellincs résiduelles. — shs, glande coquillière. — i, intestin. (**) A, stade précoce et B, stade plus avancé d'un Gastéropode. — C, d Un l'téropode (Cymbulin). — V. voile, —c, coquille. — p, pied. — op, opercule. — t, tentacule. TYPES DE LAUVES. 341 un organisme à deux feuillets de forme variant du cylindrique à l'ovale et d'ordinaire avec une symétrie radiaire. Tant qu'elle reste libre, elle est d'ordinaire dépourvue de bouche et il est pour le moment incertain si l'absence de bouche doit être ou non regardée comme un caractère ancestral. La planula est très probablement la forme ancestrale des Cœlentérés. Les larves de presque tous les autres groupes, quoique pouvant être subdivisées en une série de types très distincts, ont en commun la possession de certains carac- tères (1). La face dorsale est plus ou moins convexe, et la face ventrale aplatie ou concave contient l'orifice buccal et s'é- tend d'ordinaire en arrière de l'anus lorsqu'il existe. La concavité dorsale se con- tinue en avant de la bouche pour former un grand lobe pré- oral. La larve est d'ordinaire d'a- bord ciliée uniformément, mais dans les stades larvaires plus avancés, il se forme presque toujours des bandes ou des couronnes de longs cils qui sont les organes de la locomotion. Ces bandes se continuent sou- vent en prolongements brachi- formes. Le tube digestif a typique- ment la forme d'un canal re- courbé à concavité ventrale constitué (lorsqu'il existe un anus) par trois portions : un œsophage, un estomac et un rectum. L'œsophage et quelque- fois le rectum sont d'origine épiblastique, tandis que toujours l'estomac et d'ordinaire le rectum sont dérivés de l'hypoblaste (2). Fig. 233. — Larve à'Argiope un peu plus avancée qu'au stade représenté dans la figure li9, vue par la face dorsale (emprunté à G. Schmidt, d'après Kowalevsky), (1) La larve des Brachiopodes ne possède pas la plupart des caractères mentionnés plus loin. C'est probablement néanmoins une forme larvaire très difl'érenciée appar- tenant à ce groupe. (2) Il y a quelque incertitude sur le dévfloppcment de l'œsophage chez les Écliino- dermes et des recherches récentes paraissent indiquer qu'il dérive de l'hypoblaste. 342 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. A ces caractères on peut ajouter une transparence cristalline, et la présence d'un vaste espace peut-ôtre rempli de tissu gélatineux et souvent traversé par des cellules contractiles entre le tube digestif et la paroi du corps. Considérant les différences très profondes qui existent entre beau- coup de ces larves, il peut paraître que les caractères qui viennent d'être énumérés ont peine à suffire pour justifier leur réunion en un groupe. 11 faut cependant avoir présent à l'esprit que je m'appuie pour le faire autant sur le fait qu'elles constituent une série sans interrup- tion notable que sur l'existence de caractères communs à toutes. Il est aussi digne d'être noté que la plupart des caractères énumérés comme communs à toutes ces larves ne sont pas des caractères secondaires tels que ceux que, d'après les considérations émises plus haut, on pour- Fig. 230. — Deuï stades du dévohjpin-'nioiit du Pilidium ^d'après .Mebcliiiikuil i li- rait s'attendre à voir résulter du fait que les larves sont soumises à des conditions biologiques presque semblables. Leur transparence est sans aucun doute un caractère secondaire de ce genre et il n'est pas im- possible qu'il en soit de même de l'existence des bandes ciliées ; mais il est tout aussi possible que si, comme je le suppose, ces larves repro- duisent le caractère de quelque forme ancestrale, cette forme puisse avoir existé à une époque où tous les animaux marins étaient nageurs et qu'elle puisse par conséquent avoir possédé au moins une bande ciliée. La considération détaillée des caractères de ces larves va confirmer cette opinion. Cette grande classe de larves peut, comme nous l'avons vu, êtrepar- (*) ae, archentéron. — oe, œsophage. — 4/, estomac. — a>ii, amnios. — pr.d, disque prostoniial. — o.d, disque métast oniial. — es, sac céplialique. LE GROUPE DE LA TROGIIOSI'IIÉRE. 343 lagée_'en une série de subdivisions. Ces subdivisions sont les suivantes: r Le groupe du Pilidium. — Ce groupe est caractérisé par la position de la bouche presque au centre de la face ventrale [et par l'absence Fjg. 237. — Larve A'Eurylepta auriculata immé- Fig. 238. — Larve de Turbellarié de Millier dialeraent après l'éclosion vue de profil (d'après (probablement de Thysanozoon) vue par la Hallez) (*). face ventrale (d'après Millier) (**). d'un anus. Il comprend le Pilidium des Némertiens (fîg. 236), et les diverses larves de Dendrocœles marins (fig. 237). Au sommet du lobe préoral, il peut y avoir un épais- sissement de l'épiblaste d'où part A b quelquefois un cordon contractile qui se porte à l'œsophage (fîg. 248); 2° Le groupe des Échinodermes . — Ce groupe (ng.239,240et247C} est caractérisé par la présence d'une bande ciliée longitudinale ■post-orale, par l'absence d'organes des sens spéciaux dans la région préorale et par le développement de la cavité générale comme un diverticule digestif. Les trois divi- sions typiques du tube digestif existent et il y a un lobe préoral plus ou moins développé. Ce groupe ne comprend que les larves des Échinodermes; 3° Le groupe de la Trochosplière. — Ce groupe (fig. 241 et 242) est ca- ractérisé par la présence d'une couronne préorale de longs cils, la région antérieure à cette couronne formant une grande partie du lobe 23!:». — A, larve d'Holothiiride. d'Astéride (***). B, larve (*) m, bouche. (*') la bande ciliée est représentée par la ligne noire. — m, bouche. — ul, lèvre supérieure. (***) «î, bouche. — st, estomac. — (X, anus. — l.c, bande ciliée longitudinale primitive. — pr.c, l)ande ciline préorale. 344 CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Fig. 240. ■ Larve de Slranf/ylocentrotus [ém- prunté à Agassiz) (*). préoral. La bouche s'ouvre immédiatement en arrière de la couronne ciliée préorale et elle est très souvent suivie immédiatement d'une se- conde couronne de courts cils parallèle à la première. Cette couronne de courts cils a une fonction nutritive puisqu'elle sert à amener les ali- ments à la bouche ; la fonction de la couronne principale est locomo- trice. Il existe souvent une plaque ou une couronne ciliée périanale (fig. 241 A),etdansungrandnombre de formes il se développe des cou- ronnes intermédiaires entre les couronnes préorale et périanale. Le lobe préoral est d'ordinaire le siège d'un épaississement spécial de l'épiblaste qui donne naissance au ganglion sus-œsophagien de.l'adulte.'Sur ce lobe il se développe très souvent des organes optiques en rapport avec le ganglion sus-œso- phagien et une bande contractile se porte fréquemment de cette ré- gion à l'œsophage. Le tube digestif est formé des trois divisions typiques. La cavité générale ne se développe pas directement comme un di- verticule de la cavité digestive, quoique le processus par lequel elle se forme soit très probable- ment une modification secondaire d'une paire de diverticules diges- tifs. Des organes excréteurs pairs s'ouvrant à l'extérieur et dans la cavité générale sont souvent pré- sents (fig. 242, nph). Ce type de larve se rencontre chez les Ilotifôres (fig. 232) où il persiste à l'état adulte, les Chéto- podes (fig. 241 et 242), les Mollusques (fig. 233), les Géphyriens nus (fig. 243) et les Bryozoaires (fig. 2i4) (1). 4" La Tornarîa. — Cette larve (fig. 245) est intermédiaire par la plu- part de ses caractères entre les larves des Échinodermes (plus particu- lièrement la Bipinnaria) et la Trochosphère. Elle ressemble aux larves (1) Pour une discussion relative à la larve des Bryozoaires voyez t. I. (•) m, boHohc. — a, anus. — o, œsophage. — '/, estomac. — C, intestin. — v' et v, bourrelets rilies. — '.c, canal aipio-vasculnire. — r, baguettes calcaires. ('*) o, bouche. — i, intestin. — a, anus. — v, bunde ciliée pré-orale. — w, bande ciliée péri-anale. Fig. 241 . - Deux larves de Chétopodes (em- prunté à Gcgenbaur) (*'). 242. — Larve de Po/ygordius (d'après Hatschek) (*). LA LARVE DES BRACniOPODES ARTICULÉS. 345 des Échinodermes par la possession d'une bande ciliée longitudinale divisée en une couronne préorale et une couronne postorale, et par la dérivation de la cavité générale et de la vésicule aquo-vasculaire de diverticules 'digestifs ; elle ressemble à la Trochosphère par la présence d'organes des sens sur le lobe préoral, par l'exis- tence d'une couronne ciliée périanale et par la possession d'une bande contrac- tile se portant du lobe préoral à l'œso- phage. 3°. L'Actînotroque. — La remarquable larve du Phoronis (fîg. 246) désignée sous le nom d'Actinotroque est caractérisée par la présence d'une bande ciliée post- orale et un peu longitudinale prolongée en tentacules, et d'une couronne périanale. Elle possède un lobe préoral et un anus terminal ou un peu dorsal, 6" La larve des BracMopodes articulés . — (Fig. 233). Les relations des six types de formes larvaires ainsi brièvement ca- ractérisés ont été l'objet de nombreuses controverses et les suggestions qui suivent sur leurs affinités doivent être considérées comme un peu spéculatives. Le type Pi- lidium est, sous certains rap- ports importants, moins hau- tement différencié que les larves des cinq autres grou- pes. Il est en premier lieu dé- pourvu d'anus, et il n'y a pas de raison de supposer que l'anus ait été perdu par une modification régressive. Si pour le moment on accorde que la larve Pilidium représente plus que la larve des autres groupes le type de la larve ancestrale, quels caractères devons-nous assigner à la forme ancestrale dont cette larve est la répétition ? En premier lieu cette forme ancestrale, idéalement représentée dans la figure 247 A, semblerait avoir possédé un corps en forme de dôme avec une face orale aplatie et une face dorsale convexe. La symétrie était radiaire et la bouche située au centre de la face orale aplatie et Fig-. i!43. — Lai've d'Échiure (d'après Salensky) (* 1*) m, bouche. — srj, ganglion sus-œsophagien. — /. — st, cslomac. — i', intestin. ~ pi\ trompe. — Ip, fossette latérale. — «, syatèmc nerveux. LA LARVE DES BRACHIOPODES ARTICULES. 35i La position du flagellum chez le Pilidium et du ganglion sus-œsophagien chez la Mitraria suggère une opinion différente sur l'origine du ganglion sus- œsophagien : la position du ganglion sus-œsophagien chez la Mitraria cor- respond à celle de l'organe auditif des Cténophores et il n'est pas impossible que les deux organes puissent avoir une origine commune. S'il en est ainsi, il nous faut supposer que le sommet du lobe aboral est devenu le centre du champ préoral chez les formes larvaires Pilidium et Trochosphère (1), opi- nion qui est bien d'accord avec leur structure (fig. 242 et 249). L'ensemble des Fisf. 249. — Deux stades du développement de la Mitraria (d'après Metschnikofî) (* questions concernant le système nerveux est encore très obscur, et jusqu'à ce que de nouveaux faits aient été mis en lumière, il est impossible d'arriver à des conclusions définies. L'absence d'organes des sens dans le lobe préoral des larves d'Échi- nodermes, réunie à la structure du système nerveux de l'adulte, conduit à la conclusion que les Échinodermes adultes ont conservé et non, comme on l'admet généralement aujourd'hui, acquis d'une manière secondaire leur symétrie radiaire, et cela admis, il s'ensuit que la symétiùe bilatérale évidente des larves d'Échinodermes est un caractère secondaire. La symétrie bilatérale d'un grand nombre de larves de Cœlentérés (larves d'^^mo/3S2s, d'un grand nombre d'Acraspèdes, d'Actinies, etc.), (1) Le développement indépendant du ganglion sus-œsophagien et de la chaîne ner- veuse ventrale chez les Chétopodes (voy. Klein enberg, Development of Lumbricus tra- pezoïdes) s'accorde bien avec cette vue. (*) m, bouche. — an, anus. — sg, ganglion sus-œsophagien. — br, soies provisoires. — pr.ô, bande ciliée pré-orale. 332 CONCLUSIONS GENERALES- réunie au fait qu'une symétrie i)ilatérale est évidemment avantageuse pour une forme nageuse, suffit à montrer que cette supposition n'est pas extravagante. Pour la présence de deuxdiverticules digestifs seule- ment chez les larves d'Échinodermes, elle s'accorde avec la présence d'une paire unique de loges périgastriques chez lajeune larve d'Actinie ; il faut toutefois admettre que la dérivation du système aquo-vasculaire du diverlicule gauche n'est pas aisée à comprendre dans cette opinion. . Une (iiflicullé dans cette spéculation est présentée par le fait que l'anus des Échinodermes est le blastopore permanent et se développe avant la bouche. Si ce fait a quelque signification spéciale, il devient difficile de regarder la larve des Echinodermes et celle des autres types comme alliées d'une manière quelconque ; mais si les vues mises en avant dans un chapitre "précédent sur les feuillets germinatifs, sur le peu d'importance du blastopore, sont acceptées, le fait que l'anus coïncide avec le blastopore cesse d'être une difficulté. Comme on peut le voir en se reportant à la figure 247 C, l'anus est situé du côté dorsal delà bande ciliée; cette position de l'anus s'accorde avec l'opinion que la larve des Échinodermes avait originellement une symétrie radiaire, avec raniis situé au sommet aboral^ et que, avec l'allongement de la larve par l'apparition d'une symétrie bilatérale, le sommet aboral a été abandonné pour la position actuelle de l'anus. Il est à noter que les points obscurs résultant de l'absence de cavités géné- rales chez la plupart des Platyelminthes adultes qui ont déjà été traités dans la section de ce chapitre consacrée aux feuillets germinatifs se présentent de nouveau ici et qu'il est nécessaire d'admettre, ou que des diverticules diges- tifs tels que ceux des Échinodermes existaient primitivement chez les Platyel- minthes, mais ont aujourd'hui disparu de l'ontogénie de ce groupe, ou que les diverticules digestifs ne sont pas séparés du tube digestif. Jusqu'ici nous sommes arrivés à laconclusion que l'archétype des six types de larves avait une forme radiaire et que, parmi les larves exis- tantes, celles qui s'en rapprochent le plus par la forme générale et -la constitution du tube digestif sont celles du groupe du Pilidium, et par certaines autres particularités les larves des Échinodermes. Le bord du disque oral de l'archétype larvaire était probablement armé d'une couronne ciliée d'où est vraisemblablement dérivée la couronne ciliée du Pilidium et des Échinodermes. La couronne ciliée du Pilidium varie considérablement dans ses caractères et n'a pas tou- jours la forme d'une couronne complète. Chez le Pilidium proprement dit ifig. 248 A) c'est une simple couronne entourant le bord du disque oral ; chez la larve de Millier du Thijsanozoon (fig. 238), elle est inclinée par rapport à l'axe du disque oral et pourrait être appelée préorale si ce terme pouvait être convenablement employé lorsqu'il n'existe pas d'anus. LA LARVE DES BRAGIIIOPODES ARTICULÉS. 353 Fig'. 250. — Ci/phonautes (larve de Mcmbranipora (d'après Hatschek) (*). La couronne des Echinodermes est oblique par rapport à l'axe du corps, et comme elle passe à la face ventrale en avant de l'anus, elle doit ôlre appelée postorale. Il faut maintenant rechercher les affinités des autres types larvaires avec les deux premiers. Le plus important de tous les types larvaires est la Trochosphère, et il est incontestable que ce type est plus voisin du Pilidium que de la larve des Echinodermes. La Mitra- ria (fig. 249) parmi les Ghétopodes a en réalité presque la forme d'un Pilidium et en diffère surtout par la présence d'un anus et de soies provisoires ; on peut en dire autant du Cyphonautes (fig. 250) parmi les Brj'ozoaires. L'existence de ces deux formes paraît montrer que la couronne ciliée de la Trochosphère peut dé- river très probablement directe- ment de la couronne ciliée circum- orale du Pilidium, les autres couronnes ou groupes de cils de la Tro- chosphère ayant une origine secondaire. La larve des Brachiopodes (fig. 235), malgré ses caractères singuliers, est, selon toute probabilité, alliée de plus près à la Trochosphère des Ghétopodes qu'atout autre type larvaire. Le point le plus apparent qui leur soit commun est toutefois la possession de soies provisoires. Les larves des Echinodermes diffèrent de la Trochosphère non seule- ment parles points déjà signalés, mais par le caractère de la bande ciliée. La bande des Echinodermes est longitudinale et postorale » Comme on vient de le voir, il y a des raisons de penser que la bande préorale de la Trochosphère et la bande postorale de la larve des Echi- nodermes sont l'une et l'autre dérivées d'une couronne ciliée entou- rant le disque oral du prototype de ces larves (voy. fig. 247). Dans le cas des Echinodermes, l'anus a dû se former sm^ le côté dorsal ùo. cette cou- ronne, et dans le cas de la Trochosphère, sur le côté ventral; de là, la différence de position des deux bandes. Une autre opinion sur ces deux couronnes ciliées a été émise par Gegenbaur et Lankester, savoir, que la couronne préorale de la Trochosphère est dérivée de la fragmenta- tion de la bande unique de la plupart des larves d'Échinodermes en les deux bandes qui se rencontrent chez laBipinnaria(voy. fig. 239) suivie de l'atrophie de la bande postérieure. Il n'est pas douteux qu'il y ait (*) m, bouche. — a', anus. — /"..'/, disi|ue cilié. — x, corps problématique (probablement bour- geon). Balfour. — Embryologie. U- — 23 35i CONCLUSIONS GÉNÉRALES. beaucoup d'arguments i\ faire valoir en faveur de cette origine de la couronne préorale, à l'appui de laquelle vient encore le cas de la Tor- naria ; mais l'hypothèse adoptée plus haut me paraît plus probable. L'Aclinotroque ((ig. 2 40 j ressemble incontestablement plus aux larves des Echinodermes qu'à la Trochosphère. Sa couronne ciliée a des ca- ractères échinodermes et le développement sur son trajet d'une série de bras ressemble beaucoup à ce qui a lieu chez un grand nombre d'E- chinodermes. Comme les larves des Echinodermes, elle est aussi dé- pourvue d'organes des sens sur le lobe préoral. La Tornaria (fig. 245) ne peut pas ôtre rattachée d'une manière défi- nie ou à la Trochosphère ou au type larvaire des Échinodermes. Elle a des caractères importants communs avec l'un et l'autre de ces groupes, et le mélange de ces caractères en fait un type larvaire très singulier et très caractéristique. Conclusions phylogénétiques. — Il reste à rechercher quelles conclu- sions phylogénétiques résultent de ces spéculations. Le fait que toutes les larves des groupes supérieurs aux Cœlentérés peuvent être réduites il un type commun semble indiquer que tous les groupes supérieurs sont descendus d'une souche unique. Considérant que les larves d'un nombre relativement faible de grou- pes ont persisté, aucune conclusion à propos des affinités ne peut être tirée de l'absence de larves dans un groupe, et la présence dans deux groupes différents d'une forme larvaire commune peut être considé- rée comme la preuve d'une descendance commune, mais n'indique pas nécessairement une grande affinité. Nous avons toute raison de croire que les types possédant une larve trochosphère, c'est-à-dire les Rotifères, les Mollusques, les Chétopo- des, lesGéphyriens et les Bryozoaires, sont descendus d'une forme an- cestrale commune, et il est aussi à peu près certain qu'il y a un ancêtre éloigné commun à ces formes et aux Platyhelminthcs. Une affinité gé- nérale des Brachiopodes avec les Chétopodes est plus que probable. Tous ces types et quelques autres qui en sont voisins, mais n'ont pas conservé de ft)rme larvaire, sont descendus d'un ancêtre bilatéral. Les Echinodermes au contraire sont probablement descendus directement d'un ancêtre radiaire et ont plus ou moins complètement conservé leur symétrie radiaire. Il n'est pas possible de fixer jusqu'à quel point l'Ac- tinolroquc (1) est alliée aux larves des Échinodernes. Ses caractères sont peut-être secondaires comuie dans des larves mésotroques des Chéto- podes ou peuventêtre dus à ce qu'elle s'est séparée de très bonne heure de la souche commune à toutes les formes supérieures aux Cœlen- térés. La position de la Tornaria est plus obscure encore. Il est difficile, en présence de la vésicule aquo-vasculaire avec pore dorsal, de ne pas (I) Il est très po8sibl(3 que lo l'horonis n'ait pas de relations avec les autres Géi)hy- rieni. CONCLUSIONS GÉNÉRALES ET SOMMAIUE. 355 conclure qu'elle a des affinités avec les larves des Échinodermes. De telles affinités sembleraient, en suivant la spéculation adoptée dans ce chapitre, prouver que ses affinités avec la Trochosphère, si frappantes soient-elles, sont secondaires et adaptatives. De cette conclusion, si elle est justifiée, il suivrait que les Échinodermes et les Entéropneustes ont un ancêtre éloigné commun, mais non que les deux groupes soient alliés d'une autre manière quelconque. Conclusions générales et sommaire. — En partant du fait démontré que les formes larvaires d'un grand nombre de types très éloignés, mais supérieurs aux Cœlentérés ont certains caractères communs, il a été admis provisoirement que ces caractères ont été hérités d'un ancê- tre commun ; et nous avons essayé de déterminer les caractères du prototype de toutes ces larves et les relations mutuelles des formes larvaires. Cet essai s'est appuyé sur certaines suggestions plus ou moins plausibles dont la vérité ne peut être prouvée que par la cohérence des résultats auxquels elles conduisent, et la facilité avec laquelle elles expliquent les faits. Les résultats auxquels nous sommes arrivés peuvent être résumés de la manière suivante : 1° Les formes larvaires supérieures aux Cœlentérés peuvent être di- visées en six groupes énumérés aux pages 345 à 347. 2° Le prototype de tous ces groupes était un organisme à symétrie radiaire ressemblant plus ou moins à une Méduse ; la bouche était si- tuée au centre de la face ventrale aplatie et la face dorsale avait la forme d'un dôme ; autour du bord de la face orale était une couronne ciliée et probablement un cercle nerveux pourvu d'organes des sens. Le tube digestif se prolongeait en deux ou un plus grand nombre de diverticules, et il n'y avait pas d'anus. 3° Les types à symétrie bilatérale sont dérivés de cette forme lar- vaire, la larve prenant une forme ovale et la région antérieure à la bou- che formant un lobe préoral et celle postérieure à la bouche s'allon- geant pour former le tronc. Le dôme aboral est devenu la face dorsale. Avec l'établissement d'une symétrie bilatérale, la partie antérieure de la couronne nerveuse a donné naissance (?) aux ganglions sus-œso- phagiens et aux organes visuels qui y sont rattachés, tandis que la partie postérieure de l'anneau nerveux formait la chaîne nerveuse ventrale. La cavité générale est dérivée de deux des diverticules diges- tifs primitifs. L'opinion admise d'ordinaire que les formes radiaires sont devenues bilatérales par l'allongement du dôme aboral en le tronc est proba- blement erronée. 4° Le Pilidium est la forme larvaire qui reproduit le plus approxima- tivement les caractères du prototype larvaire en cours de conversion en une forme bilatérale. 356 CON'CLUSIOiNS GÉNÉRALES. 5* La Trochosphère est une forme bilatérale complètement différen- ciée dans laquelle un anus s'est développé. La couronne ciliée pré- orale de la Trochosphère est probablement dérivée directement de la couronne ciliée du Pilidium, qui est elle-même la couronne originelle du prototype de toutes ces formes larvaires. G" Les larves desLchinodermes, par l'absence d'un ganglion nerveux et d'organes sensoriels sur le lobe préoral, et par la présence- de diver- ticules digestifs qui donnent naissance à la cavité générale, conservent des caractères du prototype larvaire qui ont disparu chez le Pilidium. La couronne ciliée des larves d'Échinodermes est probablement dérivée directement de celle du prototype par la formation d'un anus sur son côté dorsal. L'anus était très probablement situé originellement au sommet oboral. Les Échinodermes adultes ont probablement conservé la symétrie radiaire des formes dont ils sont descendus, leur anneau nerveux étant directement dérivé de l'anneau nerveux circulaire de leurs ancêtres. Ils n'ont pas, comme on le suppose d'ordinaire, acquis secondairement leur symétrie radiaire. La symétrie bilatérale de la larve est dans cette hypothèse secondaire comme celle des larves de tant de Cœlentérés. 7° Les points de similitude de la ïornaria avec la Trochosphère et les larves des Échinodermes sont probablement adaptatifs dans un cas ou dans l'autre ; et tandis qu'il n'y a pas de difficultés à admettre que les points communs avec la Trochosphère sont adaptatifs, la présence d'une vésicule aquo-vasculaire avec un pore dorsal rend probable une réelle affinité avec les larves des Échinodermes. 8" 11 n'est pas possible, dans l'état actuel de nos connaissances, de décider si les ressemblances de l'Actinotroque et des larves d'Échino- dermes sont adaptatives ou primaires. (257) ÂUon Thomson. Brilish Association Address, 1877. ('2.3.Sj A. A(;,\ssiz. Embryology of the Ctenophoi-œ {Mem. Amer. Acad. of Arti cmd Sciences, X. 1874). (261») K. E. voii Baer. Ueb. Enlwicklungsf/eschichte d. Thiere. Konigsberg, 1828-1837. (200; F. M. Balfouh. 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EiUwickluiigsgoscliichte d. Anneliden {Avbcit, a. d. zool. Inslil. d. Univer. Wien. 18781. BIBLIOGRAPHIE. 3S7 (270) 0. and R. IIertwig. Die Actinion (Jenaisdie Zeitschrift, XIII and XIV. 1879). (271) O. and R. IIkutwig. Die Calomlheorie. Jena, 1881 {I). (272) O. HiiUTWiG. Die Chœtognulhen. Jcna, 1880. (273) R. Heiïtwk;. Ih-bcr ci. Bail d. Ctenopliorem. Jena, 1880. (274) T. H. Huxley. The A7iutoriiy of Invertebratcd Animais. Churcliill, 1877. (274*) T. H. Huxley. On ihe Classification of the Animal Kingdom [Quart. Journ. cfMicr. Science, \S. 1875). (275) N. Kleinenberg. Ilydra, eine anatomisclie-entwicklungsgeschichte Untersuchunçj. Leipzig, 1872. (276) A. KoLLiKER. Eniwikhingsgeschichte d. Menschenu.d. hoh. Thiere. Leipzig, 1879. (277) A. KowALEVSKY. Embryologisclie Studien an Wiirmern u. Arthropoden [Mém. Acad. Pétersbourg, V sér., XVI, 1871). (278) E. R. Lankester. On the Germinal Layers of the Embryo as the Basis of the Cenealogical Classification of Animais [Ann. and Mag. of Nat. 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Some Teachings of Development [Quart. Journ. of Micr. Science, XX. 1880). (290) C. Semper. Die Verwandtschaftbeziehungen d. gegliederlen Thiere [Arbeiten f. d. zool.-zoot. Institute Wiirzburg,l\\. 1876-1877). DEUXIÈME PARTIE ORGANOGENIE. DEUXIEME PARTIE ORGANOGÉNIE. INTRODUCTION. Nos connaissances sur le développement des organes dans la plupart des groupes d'Invertébrés sont si restreintes qu'il ne serait pas avan- tageux d'essayer de traiter systématiquement de l'organogénie du règne animal tout entier. Pour cette raison, le plan suivi dans cette partie de l'ouvrage consis- tera à traiter avec détails l'organogénie des Chordata, qui est compa- rativement bien connue, et à signaler seulement quelques faits impor- tants sur l'organogénie des autres groupes. Dans le cas du système nerveux et de quelques autres organes qui se prêtent spécialement à ce mode d'exposition, comme les organes des sens spéciaux et le système excréteur, le sujet a été envisagé à un point de vue plus élevé, et certains principes généraux qui servent de base au développement d'autres organes ont été en outre signalés. La classification des organes offre quelques difficultés. Eu égard au plan général de ce traité, il semblait désirable de grouper les organes d'après les feuillets embryonnaires dont ils dérivent; mais la nature complexe de beaucoup d'entre eux, par exemple de l'œil et de l'oreille, rend impossible une exposition rigoureusement conforme à ce classe- ment. En conséquence, j'ai en général adopté une classification des organes d'après les feuillets, abandonnant ce principe le cas échéant, comme par exemple pour le stomodaîum et le proctodœum. Les organes qu'on peut regarder comme principalement dérivés de l'épiblaste sont : 1° la peau; 2° le système nerveux; 3° les organes des sens spéciaux. Du mésoblaste dérivent : 1° le tissu conjonctif général et le squelette ; 2° le système vasculaire et la cavité générale; 3'' le système muscu- laire; 4° le système urogénital. De l'hypoblaste : le tube digestif et ses dérivés, à l'occasion desquels 362 INTRODUCTION. il sera traité également du stomodaeum, du proctodseum et de leurs dérivés respectifs. Ouvrages généraux sur le développement des organes des Chordata (291) K. E. von Bahu. Ueher Entwicklungsrjeschichte d. Thicre. Kônigsberg, 1828- 1837. (292) F. M. Balfolr. A Monograph on the development of Ek.smobranch Fishes. Loiidon, 1878. (293) Th. C. W. BiscHOFF. Entwick/ungsgesch. d. Saugethiere u. d. Menschen. Loipzig, 1842. (294) C. Gegenbacr. d-undriss d. vergleichenden Anatomie. Leipzig, 1878. Voy. aussi trad. angl. Eléments of Comp. Anatomx/. London, 1878. (29.^) M. FosTER and F. M. Balfour. The Eléments of Embrijolog!j,V' pzvt. London, 1874. Trad. franc., Paris, 1877. (29G) Alex. Gotte. EiUwicklungsgeschichte der Unke. Leipzig, 1875. (297) W. His. UntTsucfi. ûb. d. ersle Anlage d. Wirbelthierleibes. Leipzig, 1868. (298) A. KoLLiKER. Entwicklungsgeschichte der Menschen und der hôheren Thiere, Leipzig, 1879. Trad. franc., Paris, 1879-1882. (299) H. Bathke. Abhandlungen u. Dildung tind Entwicklungsgeschichte der Men schen u. d. Thiere. Leipzig, 1838. (300) n. Bathke. Entwicklungs. d. Natter. Kônigsberg, 1839. (301) IL Bathke. Entwicklungs. d. Wirbelthiere. Leipzig, 1861. (.302) B. Bkmak. Untersuchungen iib. d. Entwicklutig d. Wirbelthiere. Berlin, 1850- 1855. (303) S. L. ScHENK. Lehrbuch der vergleich. Embryologie d, Wirbelthiere. Wien, 1874. CHAPITRE XIV LÉPIDERME ET SES DÉRIVÉS. Chez beaucoup de Cœlentérés, la couche la plus externe du blasto- derme se transforme tout entière en la peau ou ectoderme. Les cellules qui la composent se différencient sans doute en partie en éléments musculaires efen partie en éléments nerveux, etc.; mais, toutefois, elle peut rester pendant la vie à l'état de membrane externe simple. Cette membrane possède en elle-même le pouvoir iUimité de se développer en organes variés, et, chez tous les vrais triploblastiques, ce pouvoir s'est plus ou moins réalisé. En fait, l'épiblaste embryonnaire cesse,* dans les formes supérieures, de se transformer tout entier en l'épi- derme, pour donner d'abord naissance à une partie du système nerveux, aux organes des sens spéciaux et à d'autres formations. Après la constitution de ces parties, le reste de l'épiblaste devient l'épiderme et souvent s'unit plus ou moins intimement à une couche sous-jacente de mésoblaste connue sous le nom de derme, pour for- mer avec elle la peau. Diverses différenciations peuvent survenir dans l'épiderme et donner lieu à des formations protectrices ou squelettiques, aux organes ter- minaux des sens ou à des glandes. La structure de l'épiderme lui- même varie considérablement, et, chez les Vertébrés, ses modifications générales ont déjà été suffisamment traitées dans le chapitre xii. On peut examiner ici celles de ces différenciations spéciales qui sont de nature protectrice ou squelettique et celles de nature glandulaire. Formations épidermiques protectrices. — Ces formations consti- tuent une cuticule générale, ou un exosquelette composé d'écaillés, de poils, de plumes, d'ongles, de sabots, etc. Elles peuvent être en- tièrement formées par l'épiderme soit : 1° comme dépôt culiculaire; soit 2° par chitinisation, kéralinisation ou calcification de ses cellules propres. Ces deux processus passent de l'un à l'autre et, dans beau- coup de cas, sont difficiles à distinguer. Les formations protectrices épidermiques peuvent se diviser en deux groupes, suivant qu'elles se développent à la surface externe ou à la surface interne de l'épiderme. Dans beaucoup de cas s'y joignent des formations squelettiques der- miques. Parmi les Invertébrés, le type d'exosquelette le plus largement 364 L'ÉPIDERME ET SES DÉIUYÉS. répandu consiste en une culicule formée ù la surface externe de l'épi- derme et qui atteint sou plus haut développement chez les Arthro- podes. On doit ranger dans la môme catégorie que cette cuticule les coquilles des .Mollusques et des Brachiopodes, qui se développent sous forme de plaques culiculaires sur des régions particulières de l'épi- derme. Cependant, elles diflercnt de la forme la plus ordinaire de cu- ticule par leur adhésion plus faible à l'épiderme sous-jacent et par leur structure plus compliquée. Le test des Ascidies est une forme anormale d'exosquelette appartenant à ce type. Il se forme à l'origine (Hertwig et Semper) comme une culicule à la surface de l'épiderme; des cellules épidermiques y apparaissent ensuite et il constitue alors une formation analogue au tissu conjonctif; mais il diffère des cuti- cules épidermiques ordinaires en ce que les cellules se déposent sur ses deux faces et non sur une seule, comme c'est ordinairement le cas pour les cellules épilhéliales. On l'cnconlre chez les Vertébrés les deux types d'exosquelette men- tionnés ci-dessus; mais celui qui se développe à la surface interne de l'épiderme est toujours uni à un squelette dermique, et il en est fré- , quemment de môme de 'celui qui naît à la surface externe. Le type d'exosquelette développé à la swface interne de l'épiderme général est borné aux Poissons, où il apparaît sous la forme d'écaillés ; cependant, une forme primitive de ces productions persiste à l'état de dents chez les Amphibiens et les Amniotes. Le type développé à la surface externe de l'épiderme se rencontre presque exclusivement (1) chez les Amphibiens et les Amniotes, où il se montre sous la forme d'écaillés, de plumes, de poils, de griffes, d'ongles, etc. Quant aux détails histo- logiques relatifs à la formation de ces divers organes, je dois renvoyer le lecteur aux traités d'histologie, me bornant à signaler ici le proces- sus embryologique général de leur développement. La forme la plus primitive du premier type de formations dermiques est celle des écailles placoïdes des Elasmobranches (2). Complètement développées, ces écailles consistent en une plaque pourvue d'un pro- longement spiniforme. Elles sont constituées par une couche externe d'émail recouvrant la partie saillante et qui prend naissance comme un dépôt cuticulaire de Tépiderme (épiblaste), et par une base sous- jacente de dentine (dont la partie inférieure peut être osseuse) conte- nant dans son axe une pulpe vasculaire. Le développement (fig. 251) est le suivant (Hertwig, n« 306). Une papille dermique apparaît; sa couche externe se calcifié peu à peu et forme la dentine et le tissu os- seux. Cette papille est recouverte par la muqueuse columnaire de réi)iderme (e), dont elle est séparée par une membrane basale, qui est (1) Les dents cornées des Cyclostomes appartiennent aussi à ce groupe. (2) Pour les plus importantes contributions sur ce sujet, auxquelles les faits et les vues cxposùs ici sont en grande partie empruntés, voyez O. Hertwig, n"' 30G-308. L'EXOSQUELETTE. 365 elle-même un produit de l'épiderme. Cette membrane s'épaissit peu à peu, se calcifié et devient la calotte d'émail (o). La saillie spiniforme traverse graduellement l'épiderme et vient se dresser librement à l'exté- rieur. Les écailles des autres formes de Poissons dérivent de celles des Elasmo- branches. Les grandes plaques dermiques de beaucoup de Poissons ré- sultent de la coalescence par groupes de telles écailles. Fréquemment, la dentine s'atrophie partiellement ou en totalité, et la majeure partie de l'écaillé est alors formée de tissu osseux; de telles écailles font souvent partie du squelette interne. Fig. 251. — Section verticiile de la peau d'un enil)ryon de Requin, montrant une écaille placoïde en voie de développement (emprunté à Gegenbaur, d'après 0. Hertwig) (*). Comme on le verra plus en détail dans le chapitre consacré au tube digestif, les dents se forment par une modification du môme processus que les écailles placoïdes: une crête épitliéliale s'accroît vers la profondeur et rencontre une papille de tissu conjonctif, de sorte que le développement des dents s'effectue complètement sous la couche superficielle de l'épiderme. Chez la plupart des Téléostéens, les couches d'émail et de dentine ont dis- paru, et les écailles sont entièrement constituées par un tissu calcifié par- ticulier développé dans le derme. La cuticule qui recouvre les écailles des Reptiles est le type le plus simple de formation protectrice développée à la surface externe de l'épiderme. Ces écailles consistent en papilles dermiques et épidermi- ques, et elles sont recouvertes par une portion épaissie d'une cuticule composée de deux couches, qui se développe sur toute la surface du corps par kéralinisation de la partie superficielle de l'épiderme. Il peut se former des plaques osseuses dermiques en connexion avec ces écailles, (*) E, épidémie. — C, couches du derme. — d, couche la plus superficielle du derme. — u, papille du derme. — e, couche muqueuse de l'épiderme. — o, couche d'émail. 306 l'épi DERME ET SES DÉRIVÉS. mais, naturellement, elles ne s'unissent pas à la cuticule super- ficielle. Los plumes sont probablement des modifications particulières de telles écailles. Elles naissent par durcissement de l'opiderme de papilles dermiques dont l'axe est vasculaire. Le duvet provisoire qui existe ordinairement au moment de l'éclosion résulte de la kératinisation de crôtes longitudinales de la couche muqueuse de l'épiderme des papilles, et chaque crête kératini- sée devient une barbe de la plume. La couche cornée de Tépiderme forme un étui provisoire à la plume située au-dessous et en voie de développement. Lorsque les barbes sont complètement formées, la gaine se détruit, l'axe vasculaire se dessèche et les barbes deviennent libres excepté à leur base. Sans entrer dans des détails étendus sur le développement des plumes permanentes, on peut remarquer que le calamus, ou tuyau, résulte de la transformation en un tube corné des deux couches de l'épiderme à la base de la papille. Le tuyau est ouvert à ses deux extrémités et porte le vcxillinn ou étendard de la plume. Dans une plume type, l'étendard se constitue au sommet de la papille par des épaississements en [orme de crôtes de la couche muqueuse de l'épiderme disposés suivant un axe longitudinal et en conti- nuité avec la couche muqueuse kératinisée du tuyau, et par des crêtes laté- rales, ("-es crêtes deviennent ensuite l'axe (hampe ou rachis) et les barbes de la plume. La couche épidermique externe se transforme en un étui corné pro- visoire pour la plume proprement dite située au-dessous. L'étendard étant formé, l'étui externe se déchire, le laissant complètement libre, et l'axe vasculaire se flétrit. La papille sur laquelle se forme la plume s'enfonce secondairement et de très bonne heure dans une fossette ou folli- cule, qui devient de plus en plus profonde à mesure que progresse le déve- loppenuMil de la plume. Les poils (KoUiker, n° 298) prennent naissance sur des prolonge- ments solides de la couche muqueuse de l'épiderme, qui pénètrent dans le derme sous-jacent. Le poil lui-môme résulte de la kératinisation des cellules axiales de l'un de ces prolongements et il est revêtu d'un étui formé d'une manière semblable par les cellules épidermiques les plus superficielles. Une petite papille dermique se développe à l'extré- mité profonde du prolongement épidermique, aussitôt après que le poil a commencé à se former. Le premier indice du poil se montre im- médiatement sur cette papille, mais bientôt il s'accroît en longueur, et lorsque son extrémité fait saillie à l'extérieur, le prolongement so- lide primitif de l'épiderme se transforme en une fossette (follicule) que remplit la racine du poil. Par leur mode de formation, les poils dif- fèrent des écailles comme les dents diffèrent des écailles placoïdes or- dinaires, c'est-à-dire qu'ils se forment sur des saillies de l'épiderme dirigées en dedans, et non sur des papilles libres à sa surface. Les ongles (Kolliker. N» 298) se développent sur des régions spéciales de répidormc connues sous le nom de lits primilifs de l'ongle. Ils résultent de la L'EXOSQUE[,ETTE. 367 kératinisafion d'une couche de cellules qui fait son apparition entre les couches cornée et muqueuse de l'épiderme. Bientôt le bord antérieur devient libre, et raccroisscment ultérieur s'opère par addition de nouvelles cellules à la face inférieure et à l'extrémité radiculaire de l'ongle. Bien que l'ongle se montre d'abord dans l'intérieur de l'épiderme, cepen- dant, sa situation en dehors de la couche muqueuse indique clairement avec quel gioupe de formations épidermiques il doit être classé. Formations squelettiques dermiques. — Nous avons vu que chez les Chordala, des formations squelettiques composées primitivement d'un élément épidermique et d'un élément dermique peuvent perdre le premier et se développer exclusivement dans le derme. Chez les Invertébrés, certaines formations squelettiques dermiques, dont les plus importantes sont les plaques du squelette des Echinodermes, ont un développement tout à fait indépendant de l'épiderme. Glandes. — La partie sécrétante des diverses formations glandu- laires qui se rattachent à la peau dérive invariablement de l'épiderme. 11 paraît que chez les Mammifères ces glandes naissent toujours de la couche muqueuse à l'état de bourgeons centripètes solides (Kôlliker, n° 298). L'extrémité interne de ces excroissances se dilate pour former la partie réellement glandulaire de l'organe, tandis que le pédoncule, qui unit la portion glandulaire à la surface externe, devient le conduit excréteur. Dans le cas des glandes sudoripares, la lumière du conduit excréteur s'établit en premier lieu et l'apparition de la cuticule prélude à saformation ; elle se montre d'abord à l'extrémité profonde du conduitet s'étend de là vers l'extérieur (Ranvier, n° 3H). Dans les glandes séba- cées, la première sécrétion résulte d'une transformation graisseuse totale des cellules centrales de la glande. La couche musculaire de la partie sécrétante des glandes sudori- pares provient, d'après Ranvier (n° 311), d'une différenciation de la couche la plus profonde des cellules épidermiques. Les glandes mammaires se développent essentiellement de la même manière que les autres glandes de la peau (1). Les glandes, de chaque côté, apparaissent d'abord comme un bourgeon solide de la couche muqueuse de l'épiderme. De ce bourgeon naissent des prolon- gements qui deviennent chacun une des nombreuses glandes dont se compose l'organe tout entier. Il existe deux types bien distincts quant aux rapports des conduits des glandes avec le mamelon (Gegen- baur, n° 313). Épiderme en général. (304) T. H. Huxley. Tegumentary organs. Todd's Cyclopœdia of Anat. and PhysioL (305) P. Z. UiMNA. Histol. u. Entwick. d. Oberhaut (Arc/nv f. mikr. Anat., XV. 1876). Voy. aussi Kôlliker (N" 298 j. (1) Voyez dans Creighton (a' 312) une manière de voir toute différente sur ce sujet. 368 L'ÉPIDERME ET SES DÉRIVÉS. Écailles des Poissons. (300) 0. Hertwig. Ueber Bau u. Entwicklung der Placoidschuppen u. derZalino d. Selzdner (Jenaische Zeitsc/inft, VIII. 1874*. (307) 0. Hehtwig. Ueber Hautskelet d. Fisclie {Morpfi. Jahvbuch, II. 187C) (Siluroiden u. Acipenserida.'). (308) 0. IlEnTwiG. Ueber d. Hautskelet d. Fische (Lepidosteas u. Polypterus). Morph. Jahvbuch., V. 1870. Plumes. (309) Th. Studer. Die Entwick. d. Federn. Inaug. Diss. Bern, 1873. (310 Tu. STLDEn. Beitràge z. Entwick. d. Feder (ZezY. fitrwiss. ZooL, XXX. 1878). Glandes sudoripares. (311) M. S. R.vxviER, Sur la structure des glandes sudoripares. Cotnples rendus, 29 déc. 1879. Glandes mammaires. (313) G. Creighton. On the devel. of the Mamma and the Mammary function {Journ. of A7iat. and PInjs., XI. 1877). (313) G. Geoe.nraur. Bemerkungen ûber die Milchdrusen-Papillen der Sàugethiere {Jenaische Z'iit., VII. 1873). (314) M. Hlss. Beitr. z. Entwick. d. Milchdrûsen bci Menschen u. bei Wiederkàuern [Jenaische Zeit., VII. 1873;. (315) C. Langer. Ueber d. Bau u. d. Entwicklung d. Milchdrûsen {Denk. d. h. Ahad . Wiss. III. 1851). CHAPITRE XV SYSTÈME NERVEUX. Origine du système nerveux. Une des plus importantes découvertes embryologiques récentes est le fait que le système nerveux central, chez tous les Métazoaires où il est pleinement développé, dérive (avec quelques exceptions douteuses) de l'épiblaste primitif (1). Comme nous avons déjà vu que l'épiblaste représente principalement l'épiderme primitif, le fait que le système nerveux dérive de l'épiblaste implique que les fonctions du système nerveux central, remplies à l'origine par la peau tout entière, se sont graduellement concentrées dans une partie spéciale de la peau, qui s'éloigna progressivement de la surface pour devenir enfin, dans les types supérieurs, un organe bien défini englobé dans les tissus sous- dermiques. Avant d'examiner en détail le développement comparatif du système nerveux, il convient de jeter un coup d'oeil rapide sur l'état actuel de nos connaissances relativement à la marche générale de son évolution. On peut étudier cette marche, soit au point de vue embryologique, soit par la comparaison de ses divers stades évolutifs conservés dans les formes vivantes. Les deux méthodes ont conduit à d'importants résultats. Les faits embryologiques montrent que les cellules ganglionnaires de la partie centrale du système nerveux dérivent à l'origine des cellu- les épithéliales simples et non différenciées de la surface du corps, tandis que le système nerveux central lui-même résulte de la concen- tration de telles cellules dans des régions spéciales. Chez les Chordata au moins, les nerfs naissent comme des excroissances de l'organe central. Un autre fait important établi par l'embryologie est que le système (1) De nouvelles rechorches sont nécessaires pour décider si quelque partie de ce système a une autre origine chez divers types, maintenant que les frères Hertwig ont montré qu'une partie du système naît de l'endoderme chez quelques (Cœlentérés. 0. Hertwig pense qu'il a aussi en partie une origine mésoblastique chez la Sagitta; mais ses observations sur ce point me semblent fort peu concluantes. Il serait très avantageux de rechercher, chez les Mammifères, l'origine du plexus d'Auerbach. Balfour. — Embryologie. II. — 24 370 SYSTÈME NERVEUX. nerveux central et les parties impressionnables des organes des sens spéciaux, particuliè;rement des organes de la vision, dérivent souvent de la mOme portion de l'épiderme primitif. Ainsi, la rétine de l'œil des Vertébrés provient des deux lobes latéraux du cerveau antérieur pri-. mitif. On p(Mit en dire autant de l'œil composé de quelques Crustacés. Les ganglions sus-cesophagiens de ces animaux naissent, cbez l'embryon, de deux épais^issements de l'épiblaste des lobes procéphaliques. Ces épaississements se séparent graduellement de la surface en restant recouverts par une couche épidermique. Ils constituent alors les gan- glions sus-œsophagiens ; mais en môme temps que ces ganglions, ils forment les rétinules de l'œil — parties qui, en fait, correspondent aux bâtonnets et aux cônes de notre propre rétine. Les parties accessoires de ces organes de sens spéciaux, c'est-à-dire le cristallin de l'œil des Vertébrés, les lentilles cornéennes et les cônes cristallins de l'œil des Crustacés, dérivent de l'épiblaste, mais d'une manière indépendante, après la séparation de la partie qui devient le système nerveux central. Chez les Méduses acraspèdes, le système nerveux central rudimen- taire est formé d'un anneau isolé, composé de cellules sensorielles qui se prolongent en fibres nerveuses et entourent la tige des organes en forme de tentacules aux extrémités desquels sont situés les organes des sens. Ces rapports étroits entre certains organes de sensibilité spéciale et les ganglions doivent sans doute être expliqués en supposant que les deux séries de formations ont réellement pris naissance pari passu. Nous pouvons nous figurer le processus comme étant à peu près le sui- vant : Il est probable que dans les organismes ancestraux simples, le corps tout entier était sensible à la lumière, mais qu'avec l'apparition de cellules pig- menlaires sur certaines parties du corps, la sensibilité à la lumière s'est loca- lisée diuis les aires où s'élaient déposées les cellules de pigment. Cependant, comme il était nécessaire que les excitations reçues par de tels organes fus- sent transmises à d'autres parties du corps, quelijues-unes des cellules de l'épidornie, qui tout d'abord n'étaient que seiisil)les comme les autres cellules épidcrmiques, se sont dilTérenciées graduellement en cellules nerveuses spé- ciales dans le voisinage des taches de pigment. L'embryologie n'a pas encore jeté beaucoup de lumière sur les détails de celte différenciation ; mais l'élude de l'anatomie comparée fournit des raisons pour penser qu'elle s'est eflectuée à pou près comme il suit : — Des cellules situées à la surface ont émis vers l'intérieur des prolongements proloplasmiques de nature nerveuse, qui se mirent en rapport avec des prolongements nerveux venant de cellules sem- blables situées en d'autres parties de la surface du corps. Les cellules pour- vues de ces prolongements s'éloignèrent alors de la surface et formèrent une couche plus profonde de l'épiderme au-dessous des cellules sensibles do l'or- gunc de lu vision. Kllcs demeurèrent unies avec ces dernières cellules par ' ORIGINE DU SYSTÈME iNERVEUX. 371 des filaments protoplasmiques et elles arrivèrent ainsi à former, au-dessous de l'organe de vision, un épaississement épidermique dont les cellules re- cevaient leurs excitations de celles de ce môme organe, pour les transmettre à d'autres parties du corps. Un tel épaississement serait évidemment le rudiment d'un système nerveux central, et en fait, il est très semblable au.v ganglions rudimentaires mentionnés plus haut chez les Acraspèdes. 11 est facile de voir par quel procédé il a pu acquérir plus d'étendue et plus d'importance, et s'avan- cer progressivement vers l'intérieur, tout en restant uni, au moyen de fila- ments protoplasmiques qui deviendraient alors des nerfs, avec l'organe sen- soriel situé superficiellement. L'œil rudimentaire aurait consisté simplement, à l'origine, en cellules sensibles à la lumière et en cellules ganglionnaires en connexion avec les premières, tandis qu'à une période ultérieure, des for- mations optiques, telles qu'une lentille capable de projeter sur lui une image des objets externes, s'y seraient ajoutées et auraient converti tout l'ensemble en un organe de vision proprement dit. 11 est ainsi arrivé que, dans le déve- loppement de l'individu, la rétine se forme souvent au début en connexion avec le système nerveux central, tandis que les lentilles de l'œil dérivent de l'épiderme d'une manière indépendante et à une période ultérieure. Une série de formes parmi les Cœlentérés et les Platyhelminthesnous fournissent des exemples de divers stades dans la différenciation du système nerveux central (1). Chez les actinies, par exemple (0. et R. Hertwig, n° 321), il n'existe aucun organe de sens spécial, ni système nerveux central défini. Il y a cependant, disséminées à travers les téguments et le revête- ment du tube digestif, de nombreuses cellules épithé- liales modifiées d'une manière particulière, et qui sont sans doute des organes sensoriels délicats. Elles sont pourvues d'une longue soie à leur extrémité libre et se continuent du côté interne en de fins prolonge- ments qui pénètrent dans la partie profonde de la couche épithéUale des téguments ou de la paroi diges- tive. Enfin, elles se réunissent en un fin réseau de fibres protoplasmiques qui constitue une couche par- ticulière immédiatement au-dessous de l'épithélium. Les fils de ce réseau sont sans doute de nature essen- tiellement nerveuse. Outre ces fibres, on trouve dans le réseau des cellulçs offrant le même caractère que les cellules ganglionnaires multipolaires du système Fig. 252. — Cellules senso- nerveux des Vertébrés, et certaines d'entre elles sont ï^;:;,^::::;::;:^::;;^ caractérisées par l'envoi d'un prolongement dans à lankestcr, d'après schâ- l'épithélium situé au-dessus. De telles cellules sont *'")• évidemment intermédiaires entre les cellules neuro- épithéliales et les cellules ganglionnaires, et il est probable que les cellules (1) N08 connaissances sur ce sujet sont particulièrement dues aux fj'ères Herlwig (nos 320 et 321), Eimer (n" 318), Glaus (uc 317), Scliafer (no 326) et Hubreclit (a" 323). 372 SYSTÈME NERVEUX. nerveuses ne sont, en fait, que des cellules sensorielles qui ont pénétré vers l'intérieur et perdu leur caractère épitliélial. Chez les Moduses craspédotes ^0. et U. Hertwig, n" 320), la différenciation du système nerveux est portée uu peu plus loin. U existe ici un double anneau nerveux défini, situé au niveau de lïnsertion du vélum et ordinaire- ment en relation avec les organes des sens. Les deux cordons qui composent l'anneau appartiennent respectivement aux couches épithéliales de la surface supérieure et de la surface inférieure du vélum et ne sont pas séparés de ces couches; ils sont formés! de (ibres nerveuses délicates et de cellules gan- glionnaires, L'épithélium qui recouvre les anneaux nerveux renferme des cellules sensorielles (fig. 253) terminées, à leur extrémité libre, par une soie rigide, à l'extrémité opposée par un prolongement nerveux qui s'unit aux fibres nerveuses de l'anneau. Entre de telles cellules et les véritables cellules ganglionnaires on a trouvé un type intermédiaire (fig. 2b3, B), dans lequel un prolongement des cellules se dirige entre les cellules épithéliales vers la surface externe, mais sans l'atteindre. Ces cellules, comme les frères Hertwig l'ont fait remarquer, sont manifestement des cellules sensorielles partiellement transformées en cellules ganglionnaires. Un type encore plus élevé de système nerveux a été rencontré chez quel- ques Néinertines primitives Ilubrecht, n° 323): il consiste en une paire de ganglions céphaliques volumineux et deux cordons ganglionnaires latéraux bien développés, situés immédiatement au-dessous de l'épiderme ; mais au lieu d'émettre des nerfs définis, comme chez les animaux dont le système nerveux est pleinement diflerencié, ces cordons sont reliés à un plexus ner- veux sous-derniique continu. Des caractères embryologiques et analomiques du système nerveux Fig. i53. — Cellules isolées ilo runneaii nerveux supérieur delà Cannarina hastala (d'après 0. et R. Uertwijr) (*). qui viennent d'être signalés découlent les conclusions générales sui- vantes sur révolution du système nerveux: V* A, rcllulr sensorielle neuro-épilliélialc. — e, poil sensoriel. — B, cellule de transition entre une ecllulc ncuro-épilliéliulc et une cellule ganglionnaire. OKIGINE DU SYSTÈME ISERVEUX. 373 V Le système nerveux des Métazoaires supérieurs semble s'être développé pendant le cours d'une longue série de générations par diffé- renciation de quelques-unes des cellules épithéliales superficielles du corps, bien qu'il soit possible que certaines parties du système aient pris naissance par une différenciation de l'épithélium intestinal. 2" Une des premières particularités de la différenciation a consisté dans la production d'une série de fins prolongements de l'extrémité interne de certaines cellules épithéliales qui, en môme temps, se différencièrent d'une manière spéciale en cellules sensorielles (fig. 252 et 253). 3° Cos prolongements s'unirent en un plexus nerveux sous-épithé- lial, dans lequel des cellules ganglionnaires dérivées de cellules senso- rielles qui s'étaient dirigées vers l'intérieur et avaient perdu leur ca- ractère épithélial, constituèrent bientôt un élément important. A° En certains points du réseau nerveux, qui s'étendait sans doute sur tout le corps, survinrent des différenciations, en partie par la for- mation d'organes de sensibilité spéciale, en partie par d'autres ma- nières, d'on résulta un système nerveux central. Ce système fut tout d'abord en continuité avec l'épiderme ; mais il s'en sépara pour s'en- foncer plus profondément. 5° Des nerfs tels que nous les rencontrons dans les types supérieurs prirent naissance par des différenciations spéciales du réseau ner- veux, et rayonnèrent des diverses parties du système nerveux central. Jusqu'à prosent, les points suivants, entre autres, restent très obscurs : 1° La manière dont les prolongements protoplasmiques des cellules épider- miques primitives se sont unis ensemble de façon à former un réseau de fibres nerveuses établissant une communication nerveuse entre les diverses parties du corps. 2° l-e processus par lequel les nerfs se sont mis en rapport avec les mus- cles, de manière qu'une excitation reçue par une cellule nerveuse fût trans- mise au muscle et en déterminât la contraction. Comme il a été établi dans le résumé précédent, il est probable que le ré- seau nerveux dut son origine aux prolongements des cellules sensorielles. Vraisemblablement, les prolongements des différentes cellules se rencontrè- rent d'abord, se fusionnèrent ensuite et, se ramifiant davantage, constituè- rent enfin un réseau compliqué. La recbercbe des relations primitives entre le réseau nerveux elle système musculaire est un sujet de pure spéculation. Les cellules musculaires primi- tives consistent en cellules épithéliales munies de prolongements muscu- laires (fig. 2b4) ; mais les brancbes du réseau nerveux n'ont été suivies chez aucun Cœlentéré, à l'exception des Cténophores, jusqu'à leur union avec les muscles. Dans les types supérieurs, la continuité entre les nerfs et les mus- cles par l'intermédiaire de plaques motrices terminales a été amplement observée. Même chez les Cœlentérés, il résulte clairement des expériences de Romanes que des excitations reçues par les nerfs sont susceptibles d'être 374 SYSTEME NEUVEUX. transmises aux muscles, et que par conséquent il doit y avoir une relation entre les nerfs et les muscles. Comment s'est établie celte relation? Avant que des cellules épithéliales munies de prolongements nerveux fus- sent connues, Kleinenberg (n« 324) en avait découvert dans l'Hydre qui étaient pourvues de prolongements musculaires (fig. 254); il fît remarquer que l'Hydre montre la possibilité de l'existence de tissus nerveux et muscu- laire sans système nerveux central, et il admit que la partie épithéliale des cellules myo-épiihéliales était un organe sensoriel, tandis que la partie unis- sant la première aux prolongements contrac- tiles était un nerf rudimentaire. Il supposa en outre que dans l'évolution ultérieure de ces élémcnls la partie épithéliale de la cel- lule devenait une cellule ganglionnaire, en m^^me temps que la partie qui unissait celle- Fig. 2oi. — Cellules n.yo-é|iitiiéiiaics ,1e ^^ '^^^ prolongement muscuIairc s'allongeait l'Hydre (emprunté à Gcgcnbaur, d'à- (]e manière à former uu véritable nerf. La ,.rcs Kleinenberg) (•). découverte de cclluIcs neuro-épithéliules si- tuées immédiatement à côté de cellules myo- épillicliales prouve que cette théorie doit en partie être abandonnée, et qu'on doit chercher une autre explication de la continuité entre les nerfs et les muscles. L'explication hypothétique qui se présente le plus immédiate- ment est celle de la fusion. Il semble très possible que beaucoup de cellules épithéliales de l'épiderme et des parois du tube digestif aient été à l'origine munies de prolongements, dont le protoplasme, semblable à celui des Protozoaires, remplissait à la fois les fonctions de nerfs et de muscles, et que ces prolongements se soient unis entre eux en un réseau. De telles cellules seraient très semblables aux cel- lules neuro-musculaires de Kleinenberg. Par une différenciation ultérieure, quelques-unes des cellules formant ce réseau ont pu devenir spécialement contractiles, la partie épithéliale des cellules cessant de remplir une fonction nerveuse, tandis que d'autres cellules perdaient leur contractilité et deve- naient exclusivement nerveuses. Nous aurions ainsi des cellules neuro-épi- théliales et des cellules myo-épithéliales dues les unes et les autres à une différenciation du réseau primitif, et en même temps s'expliqueraient les con- nexions entre ces deux sortes de cellules. En outre, cette hypothèse s'accorde très bien avec les caractères du système neuro-musculaire tel que nous le trouvons chez les Cœlentérés. Oriijinc du système nerveux. (31C) F. M. IUi.folu. Address to tlie Department of Anat. and Physiul. of tlie Bri- tisli Association. 1880. (317) C. Clal's. Siudien iib. Polypen u. Quallen der Adria. L Acaleplien. Discomc- dusen Dcnk. d. inath.-naturwiss. Classe dcr k. Akad. Wiss. Wien, XXXVIII. 1877. (31K) T. EiiiEn {Xoolotjische Stiidien ans Capri.I. Uebcr Beroë ovatus. Ein Beitrag z. Anal. d. Ki/ipenquadcîï. Leipzig, 1873). (310) V. lliNSKN. Ziir Entwickliing d. Nervcnsystems (Virchow's Archiv, XXX. 18C4). (320) 0. and \\. Heiitwig. Dus Nurvensi/stem u. d. Sinnesornane d. Medusen. Leipzig, 1878. "^ (*) m, fibres coiitrnctiles, prolongements do cellules. ORIGINE DU SYSTÈME NERVEUX. 375 (321) 0. and R. Hertwig. Die Actinien anat. u. histol. mit besond. Berucksichtigung d. Ncrvenmuskcisystem untersuclit [Jeyiaische Zeitschrift, XIII. 1879). (;t22) R. Hertwig. Ueb. d. Bau d. Ctenophoren [Jenaische Zeitschrift, XIV. 1880). (323) A. W. Hdbrecht. The Periplieral nervous System in Palœo and Schizonemer- tini, one of the layers of the body-wall [Quart. Journ. ofmicr. Sciejice.W. 1880). (324) N. Kleinenberg. Hijdra, eine anatomisch-entwicklujigsgesddchtliche Unfer- suc/nmg. Leipzig, 1872. (325) A. KowALEVSKY. Embryologisclie Studien an Wurmern u. Artliropoden {Mém. Acad. Pétersbourg, 7* sér., XVI. 1871). (326) E. A. SciutFER. Observations on the nervous sy&tem of Aurélia aurita [Phil. Tra?is. 1878). Système nerveux des Invertébrés. — Notre connaissance du dévelop- pement du système nerveux central est encore très imparfaite pour beaucoup de groupes d'Invertébrés. Chez les Échinodermes et quelques Chétopodes, il n'est jamais séparé de l'épiderme, et dans des cas sem- blables son origine est évidente, en dehors de tout témoignage em- bryologique. Dans la plupart des groupes, on peut ramener le système nerveux au type d'une paire de ganglions céphaliques continués en arrière par deux cordons pourvus de cellules nerveuses, qui peuvent se réunir sur le côté ventral ou rester plus ou moins largement écartés, enfin se diviser ou non en segments. Il peut s'y ajouter en outre divers gan- glions viscéraux, et dans certains cas, quelques parties du système se simplifient beaucoup ou se modifient d'une manière particulière. Le' système nerveux des Platyhelminlhes (lorsqu'il existe), des Rotifères, des Brachiopodes, des Polyzoaires (?), des Mollusques, des Chétopodes, des Discophores, des Géphyriens, des Trachéales et des Crustacés, de divers petits groupes d'Arthropodes (Pœcilopodes, Pycnogonides, Tardigrades, etc.), des Cheetognathes (?) et des Myzostomiens, appar- tient probablement à ce type. Le système nerveux des Échinodermes ne peut être ramené à ce type, et il en est de même, dans l'état actuel de nos connaissances, de celui des Némathelminthes et des Entéropneustes. C'est seulement chez les membres de la première série de groupes que des observations satisfaisantes ont été faites sur le développe- ment du système nerveux, et même pour ces groupes, les observations qui ont quelque prétention à être complètes sont limitées à certaines formes de Chétopodes, d'Arthropodes et de Mollusques. Un exposé des observations incomplètes relatives aux autres groupes, là où de telles observations ont été faites, se trouve dans la partie systématique de cet ouvrage. Chétopodes. — La description la plus détaillée que nous possédions sur le développement du système nerveux central des Chétopodes est due à Kleinenberg (n" 329). Le ganglion sus-œsophagien avec la commissure œsophagienne se développe indépendamment du cordon ventral. Il naît tout près de la Cf - Fie. 255. — troupe transversale de la tête d'un jeune embryon de Ltnnbricus Irapezoides (d'a- près Kleincnberg) (*). 376 SYSTÈME NERVEUX. paroi dorsale de l'œsophage, ;\ rcxlrémilé anlcrieure de la tête (fig. 253), sous la forme d'un épaississcmcnt cpiblastique impair qui se sépare de répiblaste, s'ôloud obliquement en arrière et en bas en s'ar- (juant légèrement, et dont les extrémités in- férieures sont un peu renflées. La portion in- terne de cette ébauche incurvée se change en libres nerveuses commissurales, tandis que la portion externe et supérieure revêt les caractères de cellules ganglionnaires. Les libres commissurales se continuent en bas à la rencontre de la chaîne ventrale, mais leur union avec cette dernière formation ne s'effectue qu'à une période avancée de la vie embryonnaire. La chaîne venlrale se forme par la coalescence d'une paire de cordons linéaires dont le développement se fait d'avant en arrière, de sorte que la partie antérieure est déjà bien développée, que la posté- rieure est à peine différenciée. Ces cordons naissent, un de chaque côté, d'un sillon ventral cilié, d'abord sous la forme d'une seule et dans la suite de plusieurs rangées de cellules épiblasliques (fig. 256, Vg). Pendant (ju'ils sont encore unis à l'épiblaste externe, ils s'étendent au-dessous (1) des cellules qui tapissent le sillon ventral et se réunissent en une bande nerveuse unique, dont la section bilo- bée indique cependant la double origine. Avant la réunion des deux cordons, le sillon qui les sépare de- vient un peu plus profond; mais dans la suite il se comble et dispa- raît. Avant de se séparer de l'épiblaste, la bande nerveuse présente, correspondant aux segments mésoblastiques, des renflements et des étranglements alternatifs : les premiers deviennent les ganglions, les seconds les troncs qui les unissent. Aussitôt après sa séparation de répibhisle,la chaîne s'entoure d'une gaine formée de mésoblasle somatiqiie. Sur le côté dorsal de chacun des renflements ganglionnaires apparaît ensuite une paire d'aires dont la substance ponctuée se différencie elle-môme hienlôt en fibres ner- veuses. En s'unissant d'un côté à l'autre, ces aires donnent naissance Vr/ Fig. 256. — Coupe transversale d'une partie de la paroi ventrale du tronc d'un embryon de Lumbricus trapezoides (d'après Klei- ncnberg) ('*). (l) En réalité c'est au-dessus (Tr.). {*) f'f/t ganglion céphaliquc. — ce, portion cépli:ilii|ue de la cavité générale. — J", œsoi)liajre. (•*) m, muscifs longitudinaux. — xo, niénoblaste somnlique. — sp, niésoblastc splanclinique. — hy, liypoblastc. — Vy, cliainc nerveuse ventrale. — i"i), vaisseau ventral. OHIGINE DU SYSTÈME NERVEUX. 377 aux commissures transversales, et, par leur coalescence d'un môme côlé, aux commissures longitudinales de la chaîne. Les parties cellu- laires de celle-ci qui entourent les commissures se transforment en une enveloppe ganglionnaire de cette chaîne. Sur chaque ganglion, les cellules de ce revêtement ganglionnaire pénètrent dans la chaîne en formant une cloison médiane. Bientôt se produit une fissure, qui divise en deux cette cloison et se continue ensuite sur toute la longueur de la chaîne. Arthropodes. — Chez les Trachéates et les Crustacés, le développe- ment de la chaîne ventra se fait en général de la même manière que chez les Chétopodes, tandis que celui des ganglions sus-œsophagiens est, dans la règle, un peu plus compliqué. Aucune preuve évidente de l'indépendance du développement de ces deux parties, comme dans le cas des Chétopodes, n'a jusqu'à présent été produite. Le type de système nerveux le plus primitif parmi les Trachéates est celui du Péripate, chez lequel il se compose de ganglions sus-œso- phagiens volumineux qui se continuent par une paire de gros cor- dons ventraux largement séparés, mais unis en arrière au-dessus de l'anus. Ces cordons ont un revêtement de cellules ganglionnaires sur toute leur longueur et se divisent imparfaitement en ganglions dont le nombre correspond à celui des membres. Les cordons ventraux se forment de deux bandelettes épiblastiques séparées (fîg. 2o7, v.n), qui sont en continuité en avant avec une paire d'épaississe- menls des lobes procéphali- ques ; cesépaississements, qui sont tout d'abord indépen- dants l'un de l'autre, donnent naissance à une grande partie des ganglions sus-œsopha- giens. Après que ces derniers se sont séparés de l'épiblaste, une invagination de la portion de ce feuillet qui les recouvre se développe sur chaque lobe (fig. 258), et, se séparant par un étranglement de l'épiblaste superficiel, qui devient l'épiderme, forme une partie importante des ganglions sus-œsophagiens définitifs. Le mode de développement du système nerveux est essentiellement le même chez les Arachnides, et le lecteur en trouvera dans le premier volume, p. 418-421, un exposé détaillé chez les Araignées. Les cordons (•) 5;j.;?!, mésoblasto splanchiiique. — s.m, niésoblastc somatique. — me, rliambre médiane delà cavité générale. — le, chambre latérale. — v.n, cordon nerveux ventral. — me, mésentéron. Sp.?/!^, g. 2.Ï7. — Coupe du tronc d'un embryon de Peripa. tus. L'embryon auquel est ompruotée la préparation est un peu plus jeune que celui représenté dans la figure 2oS) (*). 378 SYSTEME NERVEUX. ventraux naissent ici sous la forme de rubans indépendants et d'abord largement espacés (fig. 239, vn), qui pendant longtemps restent sé- parés; dans la suite ils se di- visent en ganglions et s'unis- sent par des commissures transversales. Les ganglions sus-œsopha- giens se forment des lobes pro- ccphaliques (fig. 260) comme deux épaississcments indépen- dants, qui finissent par se sé- parer du tégument superficiel. Toutefois, il se développe sur chacun d'eux une gouttière semi-circulaire (fig. 260, gr) qui, tapissée par l'épiblaste superficiel, se détache de la peau et s'invagine pour former une partie des ganglions. On observe, chez les Insectes, un mode semblable de développement, aussi bien des cordons ventraux que des ganglions sus-œsophagiens (fig. 261). Les cordons ventraux sont cependant beaucoup moins lar- — Tète d'un embryon de Pe7-ipaius (emprunté à Moseley) (*), Fig. 2yy. — Coupe tiansMi s.ilc ili' la |]la(|iii' ventrale de l'Aynlena labijriiithica['*). gement séparés que chez les Araignées, et ils se réunissent de bonne heure sur la ligne médiane. Chez les Lépidoptères (Hatscheck), l'épi- blaste invaginé sur les ganglions sus-œsophagiens a la forme d'une fossette située sur le bord dorsal des antennes. Halsclieck rapporte qu'il se produit, entre les deux cordons ventraux, une invagination de la partie médiane de la peau, pour les détails de laquelle je dois renvoyer le lecteur à la page 3Si du prennier volume. Il a énoncé des faits {*) La figure montre les mandii)ulcs et près d'elles les invaginations épiblastiques qui se développen en ganglions aus-tnsûphagicns. Les antennes, la caNité burcale et les papilles orales sont aussi re- prétenléos. (•*) Los rordons ventraux ont commencé à se former comme des r'paississcmcnt.s do l'épiblaste c le» membre!) ont apparu. m#.», sumite mésol)lastique. — in, rordiin nerveux ventral. — y>c. vitcUiis. ORIGINE DU SYSTÈME NERVEUX. 379 plus ou moins semblables à l'égard du lombric terrestre; mais l'exactitude de ses observations dans les deux cas inspire des doutes sérieux. Des recherches approfondies sur le développement du système ner- veux des Crustacés font encore défaut; un exposé assez complet de ce ce s y*- Fig. 200. — Coupe des lobes procéplwliqiies d'un cmbrjon ^ Agelv.na labyrinthica (*). que nous connaissons sur ce sujet'a été donné à la page 487 du premier volume. Il paraît que la chaîne ventrale peut naître soit comme un .'//^ ^% Fig. 261. — Deux coupes transversales de l'embryon d'Hijifr.-iphilus piceus (d'après Kowalevsky) (**). épaississement impair de l'épiblaste (Isopodes), sur lequel cependant on voit un sillon médian peu profond, soit de deux cordons qui se (*) st, stomodaeum. — gr, coupe de la gouttière semi-circulaire du lobe procéphalique. — ce. s, por- tion céphalique de la cavité générale. (**) A, coupe transversale d'un embryon dans la région de Tun des stigmates. B, coupe transversale d'un autre embryon. vn, chaîne nerveuse ventrale. — am, amnios et membrane séreuse. — me, mésoblasfe. — me. s, mé- soblaste somatique. — hy, hypoblaste (?). — yk, cellules vitellines (hypoblaste véritable). — st, stig- mate trachéen. 380 SYSTÈME NERVEUX. réunissent dans la suite (1). On ne sait pas encore jusqu'à quel point, dans le premier cas, les ganglions sus-œsophagiens sont habituelle- ment en continuité avec la chaîne ventrale. Chez VAstacus, dont les premiers stades ont été soigneusement étudiés par Reichenbach (n° 331), cette continuité existe; les ganglions sus-œsophagiens ont en outre, d'après la description de cet auteur, une origine assez com- pliquée. Cinq éléments concourent à leur formation. Ils consistent d'abord en une paire de fossettes qui se creusent sur les lobes procé- phaliques et deviennent très profondes pendant le stade iyau/)lius ; elles sont en continuité avec une paire de bourrelets épiblastiques qui contournent la bouche et rejoignent les cordons ventraux décrits ci- dessus. On croit que les parois des fossettes servent à former la partie des ganglions embryonnaires qui donne naissance à la rétine ainsi qu'aux ganglions optiques. Les bourrelets forment le reste des gan- glions et les commissures œsophagiennes, tandis que le cinquième élément provient d'une invagination médiane en avant de la bouche, qui apparaît beaucoup plus tardivement que les autres parties. On regarde les ganglions sus-œsophagiens des Isopodes comme dus à des épaississements des lobes procéphaliques, qui finissent par se séparer del'épiderme. Tout d'abord la chaîne ventrale n'est pas segmentée; mais elle se subdivise bientôt par une série d'étranglements en ganglions dont le nombre correspond à celui des segments. Le développement des por- tions commissurales et ganglionnaires se fait à peu près comme chez les Chétopodes. Les Géphyriens sont très voisins des types dont il a été parlé jusqu'ici; mais cliez les liiermes, la cliaîne ventrale se forme comme un épaississe- ment impair derépiblastc. Chez VEchiurus, comme l'a montré Hatscheck dans un intéressant mémoire sur la larve de cette espèce, mémoire qui a paru de- puis la publication du premier volume, il existe une paire de cordons ven- traux (2j. Ces cordons subissent une segmentation correspondante à la segmentation générale du corps qui disparaît plus tard. Ils se réunissent sur la ligne médiane, et Halsclicck pense, conformément à ses vues générales sur ce sujet, que leur union s'établit au moyen d'un cordon médian d'épi- blasle invaginé. Dans la suite ils perdent leur segmentation. Les ganglions sus-œsophagiens se forment comme un épaississement impair médian du lobe procépbaliquc. Aucune trace de segmenlalion de la chaîne ventrale n'a été ol)scrvée par Spengel chez la lionellia, et dans ce genre, le ganglion sus- œsopliagicn apparaît comme un ruban impair. Dans tous les groupes mentionnés plus haut, le système nerveux (I) rtoiclKînbacli (n» 331) admet que les parois do la gouttière entre les deux cordons viMUraiix s'invagineiit et prennent part h. la formation de la chaîne ventrale. i'I) Hatscheck, Ucljer Enlwi'./xluiifjsfjescliic/UL' ci. Erhiurus [Arùcit. a. il. Zool. Instit. Wùn., vol. 111, 1880). ORIGINE DU SYSTEME NERVEUX. 381 offre manifestement le même type de développement, avec diverses modifications. Il se forme de deux parties, les ganglions sus-œsopliagiens et la chaîne ventrale. Dans les formes les plus simples, les Ghétopodes et les Géphyriens, on décrit ordinairement les ganglions sus-œsophagiens comme nais- sant au sommet du lobe préoral d'un épaississement impair qui, dans la plupart des cas, devient par la suite bilobé. Chez les Arthropodes, le lobe préoral impair des Ghétopodes se trouve remplacé par les lobes dits procéphaliques, qui sont eux-mêmes bilobés, et les ganglions sus-œsophagiens apparaissent comme deux moitiés indépendantes. On observe généralement aussi d'autres com- plications dans le développement. Jusqu'ici on manque de preuves suffisantes pour décider si les ganglions sus-œsophagiens se sont développés primitivement en conti- nuité avec les cordons ventraux, ou indépendamment de ces cordons. La chaîne ventrale apparaît dans l'embryon comme deux cordons non segmentés et indépendants, bien que dans certains cas (quelques Crus- tacés et Géphyriens) ces cordons naissent, par une abréviation dans le développement, sous la forme d'un épaississement médian impair de l'épiblaste. La forme du système nerveux des Ghétopodes, des Arthropodes et des Géphyriens dérive par conséquent d'une manière évidente, comme Gegenbaur l'a signalé le premier, d'un type plus ou moins semblable à celui qu'on trouve actuellement chez les Némertes; peut-être ré- sulte-t-il, ainsi qu'il a été indiqué dans le chapitre sur les formes lar- vaires (voy. p. 349), de l'allongement d'un anneau circulaire dont l'extrémité antérieure est devenue les ganglions sus-œsophagiens, les parties latérales les cordons latéraux, tandis que la partie postérieure s'est conservée dans quelques formes par la réunion des cordons ven- traux au-dessus de l'anus {Enopla et Peripatus). Mollusques. — Tandis que ranalomie du système nerveux des Mollusques, parliculièrement de certains genres primilit's {Chiton, Huliolis, Fissuri:lla, etc.), laisse à peine douter qu'il ne soit disposé sur le même type que celui des groupes dont il vient d'être parlé, son développement, autant que nos connaissances incomplètes nous permettent de nous prononcer catégorique- ment sur ce sujet, suit une marche un peu anormale (1\ Cliez les Gastéropodes et les Ptéropodes, les ganglions sus-œsopnagiens se forment très probablement soit comme une paire d'épaississements dans le champ du voile, soit comme deux fossettes invaginées qui apparaissent sur le voile, se séparent de sa surface et deviennent ensuite pleines (Hyoleacea et Limax). Dans les deux cas, le développement des ganglions sus-œsophugiens (1) Voyez vol. I, p. 255, 250. 382 SYSTÈME NERVEUX. paraît (?tre absolument indépondant de celui des ganglions pédieux. Ceux-ci, comme on pouvait s'y attendre, sont plus précoces dans leur développement et plus constants que les divers ganglions viscéraux ; et si les vues exposées plus haut sont exactes, ils sont les homologues de la chaîne ventrale des Ché- topodes et des Artliropodes. Les détails de leur développement sont très imparfaitement connus. Les données les plus précises sur ce sujet, que l'on doit à Bobretzky et à Fol, nous conduiraient à supposer qu'ils prennent naissance dans le méso- blaste; mais il semble plus probable qu'ils sont dus à des épaississements (de l'épiblaste) sur les côtés du pied. Chez les Céphalopodes, tous les ganglions sont considérés comme dus à une difl'érenciation du mésoblaste (Lankester, Bobretzky). Hatschech(l) a donné récemment une description détaillée du développe- ment des ganghons sus-œsophagiens et pédieux chez le Teredo. Il trouve que les premiers proviennent d'un épaississement impair de l'épiblaste au centre du champ du voile, et les derniers, d'un épaississement semblable sur le côté ventral du corps entre la bouche et l'anus. Il paraît ainsi que ces deux paires de ganglions se développent indépendamment l'une de l'autre. (327) K. M. BAi.Fotn. Notes on the d(;velopment ot tlio Araiieina {Quart. J. of Micr. Science, XX. 1880). (;iJ8) B. Hatscheck. Beitr. z. Entwicklung d. Lcpidopteren {Jenuische Zeitschrift, XI. 1877). (329) \. KLEiNENBEnc. TliG dovclopmcn t of Ukj Earthworm, Lumbricus Trapezoides (Quart. J. of Micr. Science, XIX. 1879). (330) A. KowALEVSKY. Embryolosische Stndien an Wurmerii u. Aitliropoden [Mém. Acad. l'ciersboiirg, 8' sér., XVI. 1871). (;!31) H. Heiciibnbacu. Die Embryonalaiilage u, erste EiUwick. d. Fiusskrebses iZeit. f. wiss. ZooL, XXIX. 1877). SYSTÈME NERVEUX CE.MR.\L DES VERTÉBRÉS (2) La manière dont l'axe cérébro-spinal se forme de la lame médul- laire chez les Cbordata a déjà été traitée avec détails (p. 282-284). Avant d'examiner la valeur morphologique des diverses parties de cet axe, il convient de décrire les traits les plus importants de son onlogénie. Dans ce but, les deux parties dans lesquelles l'axe nerveux se divise de bonne heure, c'est-iVdire la moelle épiniôre et l'encéphale, seront traitées successivement. La moelle épinière, bientôt après la fermeture du canal médullaire, afrocle, chez tous les Vertébrés proprement dits, la forme d'un tube ova- laire, dont les parois ont une épaisseur sensiblement uniforme et se composent de [dusieurs assises de cellules allongées. A mesure que progresse le développement, ce cordon s'accroit d'ordinaire verticale- (1) Hatscheck, Ueher Enticicldungsfjeschicltte von Tere la [Arbcit. a. d. Zool. Instil. Wien., vol. 111. 1880). (2) Pour le développoineiU du système nerveux central ciiez VAmphioxus et les Tunicier-, le lecteur ebt renvoyé aux cliapitres qui traitent de ces deux groupes. ! SYSTÈME NERVEUX CENTRAL DES VERTÉBRÉS. 383 ment sur une coupe transversale, et le canal central dont il est creusé s'étend également dans le môme sens. Les variations de forme du ca- nal neural 5 des périodes différentes et dans les diverses parties du corps sont considérables, et il semble tout à fait dépourvu d'in- térêt d'essayer de les décrire dans l'état actuel de nos connais- sances (1). La figure 125 dans laquelle est représentée en coupe trans- versale la moelle épinière du Poulet au troisième jour montre les caractères de cette moelle au stade qui vient d'être décrit. Jusqu'à ce moment, les parois du canal neural ont laissé voir une structure uni- forme. Il survient alors une série de changements dus à la différencia- tion I" de l'épithélium du canal central; 2° de la substance grise de la moelle, et 3° de l'enveloppe externe de substance blanche. L'époque relative à laquelle se développe chacune de ces parties n'a rien de constant dans les différentes formes de Vertébrés. La substance blanche résulte vraisemblablement d'une différencia- tion des parties externes des cellules superficielles de la moelle en fibres nerveuses longitudinales qui, pendant une longue période, restent dépourvues de gaine médullaire. Sur des coupes transversales ces fibres apparaissent comme de fines ponctuations. La substance blanche forme à la substance grise une enveloppe transparente et pa- raît ne contenir ni noyaux ni cellules (2). Au début, la substance blanche peut se composer seulement de deux masses, une de chaque côté, formant une couche sur les parties ventrale et latérale de la moelle épinière sans s'étendre sur la face dorsale (Elasmobranches, fig. 200, \V), ou bien en présenter quatre, savoir : un cordon antérieur et un cordon postérieur de substance blanche de chaque côté, situés au niveau de l'origine des racines nerveuses antérieures et postérieures (Poulet, embryon humain, etc.). Quelle que soit celle de ces deux formes sous laquelle la substance blanche fasse son apparition, elle consiste toujours, au début, en une couche d'une extrême ténuité, dont l'épaisseur s'accroît rapidement pendant les stades ultérieurs et qui s'étend de manière à recouvrir peu à peu toute la moelle épi- nière (fig. 262). La commissure blanche antérieure se forme presque immédiatement après la première apparition de la substance blanche. La substance grise et l'épithélium central sont dus à une différenciation delà masse (1) D'après Lôwe, on pourrait toujours, à un stade précoce du développement, dis- tin cfuer sur une coupe quelconque du canal central trois régions, savoir : 1° une fente ventrale étroite; 2° un élargissement moyen et ■i° une fente dorsale. Sans doute une telle forme pi'ut souvent être observée; mais mes propres observations ne m'ont pas conduit à y attaclier unv importance particulière. (2) Ceci est d'abord applicable aux Elasmobranches; mais à un stade plus avancé, on trouve de nombreuses cellules nerveuses dans la substance blanche, de sorte que la distinction entre les substances blanche et grise devient beaucoup moins accusée que dans les types supérieurs. Sous ce rapport, les Elasmobranches se rapprochent de VAmphioxus. c/ 384 SYSTEME NERVl'lX. principale de la moelle épinière. Les cellules externes perdent leur arrangement épilhéliqiie et, se prolongeant en fibres, donnent nais- sance à la substance giise, tandis que les cellules les plus internes conservent leur disposition primitive et constituent l'épilhélium du canal neural. Le processus de formation de la substance grise semble marcher de dehors en dedans, de sorte que certaines cellules, qui ont un arrangement épi Ihélique pc ^ au moment où la substance grise se constitue, se trans- forment dans la suite en véritables cellules nerveu- ses. Ainsi qu'il a déjà été mentionné , l'épilhélium central du système nerveux correspond probablement à la couche dite épidermiciue ■ ' H - - ^ tl(3 répiblaste. sp(^ Bientôt la substance grise rr ■ ; ,"'''"^ y^vV^^.' se prolonge du côté dorsal •^ -.y^-:j^'f§;i^^i0^^' ^y et du côté ventral en for- "^-;^'"^\V yjl'l niant les cornes postérieu- re' X \' ' ■:'''■■ ■^;^li ]■ res et les cornes antérieu- I res. On peut suivre ses fibres " .. ^/ principalement dans deux ^. ,,^ .. , , , , ,,....,, directions : 1" autour du Fig. -Oi. — l.oupe transversale de l;i moelle epinierc u un embryon de l'ouiet (le sept jours (*). bord antérieur du canal neural immédiatement en dehors de son épithélium, où elles atteignent la substance grise du côté opposé et forment de cette manière une commissure grise dans laquelle se produit un entre-croisementdes fibres de chaque côté; ii^du côté dorsal, le long de la face externe des parois latérales du canal. Il n'existe i\ celte période aucune trace du sillon ventral ou du sillon dorsal, et la forme du canal central ne dillère pas beaucoup de ce qu'elle était aiipaiavaiil. Cet état de la moelle épinière est pailiculiè- rement iiistriiclit', en ce (ju'il est très voisin île celui (jui est permanent chez VAiiijihhiXKs. \a'. iJi'cMiier phénomène iiii|)()rlaiil (]ui suit est la formation du sillon ventral uu antérieur. Ce sillon doit son origine i\ une extension vers le bas des cornes antérieures de la moelle épinière de chaque côté de {*) prw, cordon dorsal de substance blanrhc. — Icw, cordon latéral. — acw, cordon ventral. — f, liîiMi dorsal remplissant rospace on se développera le sillon dorsal. — pc, corne gri>e dorsale (ou postérieure). — an. corne grise nnléricurc. — «•/;, cellules épitliùliales. — ngc, commissure antérieure. — pf, portion dorsale du canal neural. — spc, portion ventrale. — af, sillon antérieur. SYSTÈME NERVEUX CENTRAL DES VERTÉBRÉS. 38o la ligne médiane. Les deux prolongements comprennent entre eux un espace à peu près linéaire — le sillon antérieur — dont la profondeur s'accroît dans les stades suivants (lig. 262, af). Le sillon dorsal ou postérieur se forme plus lard que le précédent et accompagne l'atrophie de la portion dorsale du canal médullaire qui est relativement considérable dans l'embryon. Son mode exact de formation me paraît encore entouré d'une cer- taine obscurité. Dans les Eléments d'embryologie, la formation du sillon postérieur était dé- crite de la manière suivante (i) : « Le septième jour, le fait le plus important est la formation du sillon pos- térieur. « Ce sillon résulte de la disparition par résorption de la paroi supérieure du canal postérieur résultant de la subdivision longitudinale du canal neural en deux canaux parallèles. u Entre les deux cornes postérieures de la moelle, l'épithélium qui forme la paroi de ce canal postérieur n'étant recouvert, sur la ligne médiane, ni de substance blanche, ni de substance grise, se résorbe le septième jour et trans- forme, par conséquent, le canal en une cavité de section cunéiforme, dont l'ouverture sur une coupe se trouve toutefois obturée d'une manière incom- plète par un groupe ou amas triangulaire de cellules allongées (fig. 262, c). Au-dessous de ce groupe, s'ouvre le sillon, séparé du véritable canal par un intervalle étroit dans lequel les parois opposées du canal primitif se sont soudées. Dans la région lombaire et dans la région sacrée les deux canaux communiquent encore l'un avec l'autre. « Nous voyons donc, ainsi que Lockliart Clarke l'a montré le premier, que le sillon antérieur et le sillon postérieur de la moelle sont absolument diffé- rents au point de vue morphologique. Le sillon antérieur n'est rien autre chose qu'un intervalle existant entre deux cordons de la moelle, tandis que le sillon postérieur est une partie du canal neural primitif, séparée du reste de l'ancien canal par la soudure des parois latérales dans leur partie moyenne (et c'est précisément ce reste de canal qui formera le véritable canal central de la moelle). » J'avoue que je conserve quelques doutes sur l'exactitude de celte des- cription. IvoUiker fait un exposé complet de l'oblitération graduelle du canal cen- tral; mais je ne comprends pas parfaitement ses données relativement à la formation du sillon postérieur qui, en fait, ne semble mentionné qu'incidem- ment. D'après cet exposé, il semblerait que dans l'embryon humain une fente dorsale peu profonde et assez large se forme tout d'abord par l'appari- lion de deux saiUies sur les cordons blancs postérieurs. En môme temps que le canal central s'oblitère, cette fente devient plus étroite; mais KoUiker n'in- dique pas d'une manière précise conmicnt elle s'est approfondie pour devenir le sillon dorsal définitif. (1) Foster et Balfour, The Eléments of EmOnjology,tvaii. franc., p, 223. 1877. Balfour. — Embryologie. II. — 25 386 SYSTÈME NERVEUX. Il me semble probable, bien que ce point exige encore de nouvelles rechercbes, que le sillon dorsal résulte directement de l'atrophie de la partie dorsale du canal central de la moelle épinière. Les parois de ce canal se réunissent du côté dorsal, et la coales- cence s'élendant peu à peu du côté ventral, le canal central se réduit finalement à un tube très étroit formé par la partie ventrale du canal I)rimitif. La lame cpilhcliale résultant de la soudure de la portion su- périeure des parois latérales du canal se résorbe graduellement. Au moment où commence l'atrophie du canal central, son épithé- lium n'est recouvert du côté dorsal ni par la substance grise, ni parla substance blanche, de sorte qu'avec la réduction graduelle de la par- tie dorsale du canal et la résorption de la lame épithéhale formée par la fusion de ses parois latérales, il se produit une fente entre les deux moitiés de la moelle épinière : cette fente est le sillon postérieur ou dorsal. Dans le processus de sa formation, la substance blanche des cordons postérieurs s'étend de manière à en revêtir les parois, et bien- tôt après apparaît, la commissure grise dorsale, qui dérive peut-être d'une partie de l'épithélium du canal central primitif. Développement de 1 encéphale. L'encéphale tire son origine de la partie antérieure de la lame mé- dullaire. Au moment où cette lame a commencé à se diiïerencier, il n'est pas encore possible de distinguer entre elles la région de l'encé- phale et celle de la moelle épinière. Cependant, la région encéphalique est ordinairement indiquée de très bonne heure par un élargissement de la lame médullaire ; mais elle ne se distingue pas nettement de la région de la moelle. Chezbeaucoup d'Ichthyopsidiens LElasmobranches (fig.3o, C.) et Amphibiens (fig. 84, A.)] la dilatation antérieure donne à la lame médullaire avant sa transformation en canal par la réunion de ses bords, une forme en spatule, qui manque ou est moins marquée chez les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères. La longueur de l'encéphale comparée à celle de la moelle épinière est toujours très grande chez l'embryon, et dans les premières pé- riodes du développement cette disproportion est particulièrement ac- cusée, tous les somites du tronc n'étant pas encore formés. Chez les Elasmobranches, l'encéphale a environ le tiers de la longueur totale de l'eujbryon au stade qui suit immédiatement la clôture du canal médullaire. La première différenciation de l'encéphale en parties distinctes s'ob- serve de très bonne heure et i)cut survenir avant (Mammifères) ou pen- dant la léuniun des replis médullaires. L'encéphale se divise d'abord j);ir un simple étranglement transversal endeuxlubesou vésiculessitués l'un h la huile de l'autre, puis le lobe postérieur se divise à son tour DÉVELOPPEMENT DE L'ENCÉPHALE. 387 en deux parties, d'où résultent trois lobes désignés sous les noms de cerveau antérieur, moyen et postérieur. Ce dernier est ordinairement le plus allongé. Dans quelques cas on peut h peine distinguer le stade à deux lobes. Cette division primitive de l'encéphale est représentée dans un grand nombre des figures qui précèdent. Le mieux pour le lec- teur est peut-être de s'en tenir à la figure 116. Après la fermeture de la gouttière médullaire, la lumière du canal nerveux se continue sans interruption dans l'encéphale, mais présente une dilatation considé- rable au niveau de chacune des vésicules cérébrales. Le lobe antérieur de l'encéphale devient les hémisphères cérébraux, le thalamencéphale, les vésicules optiques primitives et les parties qui s'y rattachent. Le lobe moyen forme les lobes optiques [corpo?-a blge- mina ou corpora quadrigemina,iMhQYcn\Q?, quadrijumeaux des Mammi- fères) et les pédoncules cérébraux, tandis que le lobe postérieur donne naissance au cervelet et à la moelle allongée. Avant de décrire en détail les transformations par suite desquelles les vésicules cérébrales primitives deviennent les parties indiquées ci-dessus, il convient de dire quelques mots du développement géné- ral de l'encéphale. La particularité la plus remarquable en rapport avec le développe- ment général de l'encéphale est une incurvation de son axe appelée flexion crânienne. Cette flexion se produit au niveau du cerveau moyen et détermine l'inflexion du cerveau antérieur vers le côté ven- tral, de manière que l'axedeson plancher forme avec celui de la partie postérieure de l'encéphale, d'abord un angle droit, et en général, dans la suite, un angle aigu. Pendant que ces changements s'opèrent, l'encéphale, au moins chez la plupart des Amniotes, prend d'abord la forme d'une cornue dont la vésicule cérébrale antérieure forme la panse; mais dans la suite cette forme disparaît à raison du grand développement de la vésicule du cerveau moyen qui termine l'axe longitudinal de l'embryon. Les figures 36, 83 et 126 représentent des embryons de divers types de Vertébrés à une période où le cerveau moyen forme la terminaison du grand axe du corps. On admet généralement que la flexion crânienne atteint son maxi- mum au stade représenté dans ces figures, et il n'est pas douteux que, observée de l'extérieur, elle n'offre des caractères moins marqués et ne disparaisse enfin graduellement à mesure que l'embryon devient plus âgé ; mais, bien que le cerveau moyen cesse de former la termi- naison du grand axe de l'embryon, la flexion crânienne s'accuse en réalité plus nettement chez beaucoup de formes, tandis que chez d'au- tres où on l'a vue s'amoindrir, elle nedisparaît jamais entièrement. La comparaison des figures 263 et 264, qui représentent des coupes longitudinales de l'encéphale d'un embryon d'Elasmobranche à deux 388 SYSTÈME NEBVEL'X. stades différents, reiapeiil-ôtre mieux comprendrelcs caractères géné- raux des changemenls qui s'opèrent. La flexion crânienne propre- ment dite, c'est-à-dire la flexion du plancher de l'encéphale, est évi- demment plus considérable sur le plus âgé des deux cerveaux, bien que, vu extérieurement, l'axe de ce cerveau semble être tout à fait droit. Au stade le plus jeune (flg. 263), le cerveau moyen {mb) forme Fig. ::63. — Coupe l(.nj:iUuliiiale de Tencéphale Fig. 201. — Coupe longitudinale de l'eiieéphale de d'un jeuuc embryon de J'risliiirus (*). Scylliiim caiticitla, à une période avancée du dé- veloppement (**)• l'extrémité du grand axe du corps, tandis qu'au stade plus âgé, les hé- misphères cérébraux {cer) se sont considérablement accrus, surtout en avant et en haut. C'est ainsi qu'ils arrivent à se placer en avant du'cerveau moyen et à former l'extrémité du grand axe du corps, en môme temps qu'ils compriment contre le cerveau moyen le thala- mencéphale originellement volumineux. On peut voir les mêmes traits généraux sur la figure 2G6, qui représente une coupe longitudi- nale de l'encéphale d'un embryon de Poulet, et sur la figure 271, qui re- présente une section semblable chez un Mammifère. L'infundibulum, ou plutôt peut-être le point d'origine des nerfs opticiues, doit ôtre considéré comme la terminaison antérieure de l'axe de la base du cerveau. La flexion crânienne est le moins accusée chez les Cyclostomes (fig. 269), les Téld'oslôens, les Ganoïdes cl les Ampliihiens; elle est au contraire très accentuée chez les Klasniobranclics, les Ucptiles, les Oiseaux et les Mamnii- fcres. Chez les Télcosléens, et plus encore chez les Cyclostomes, elle reste (*) rer, rudiment de riii-misphéro céréliral. — jjii, glande ijinéale. — lu, inlnn.lihuhini. — pt. in- viilutiuii orale destinée il former le corps pituitaire. — mb, cerveau moyen. — cb, cer\elet. — c/i, no- loirliiirdc. — «/, lulie digestif. — laii, artère de l'arc nmndibulaire. (•') cer, liémisplièrc cérébral. — pn, glande pinéale. — op.th, rouelle optique unie à sa congénère par une commissure (la commissure moyenne). On voit en avant un repli de la voùle du cerveau anté- rieur qui s'unit nwr le plexus rhoroïditn du troisième ventricule. — op, cliiasma des nerfs optiques. — pi. corps pituituire. — in, infuudibul um. — cb, cervelet. — au.v, passage par le(|uel la vésicule auditive communique avec l'extérieur. — mel, moelle allongée. — C.in, carotide interne. DÉVELOPPEMENT DE L ENCÉPHALE. 389 toujours peu prononcée, à raison du faible développement des hémisphères cérébraux. Outre la flexion crânienne, deux autres flexions se montrent à la base de l'encéphale : une postérieure à la jonction de l'encéphale et de la moelle épinière et une antérieure entre le cervelet et la moelle allongée, précisé- ment au point où, chez les Mammifères, se forme le pont de Varole. De ces deux flexions, l'antérieure est la plus accusée et la plus constante ; on la voit sur la figure 266. Elle se développe beaucoup plus tard que la flexion crâ- nienne principale, et comme elle est disposée en sens inverse de celle-ci, elle contribue dans une large mesure au redressement apparent de l'axe crânien. Changements histogénétiques (1). —Les parois de l'encéphale sont d'abord très minces et formées, comme celles de la moelle épinière, de plusieurs couches de cellules fusiformes. Les prolongements de cha- cune de ces cellules sont décrits comme traversant tonte l'épaisseur de la paroi. De bonne heure se forme, sur le plancher du cerveau pos- térieur et du cerveau moyen, une couche superficielle de fibres nerveu- ses délicates. Elle apparaît d'abord sur le plancher et sur les côtés du cerveau postérieur, puis très peu après ou en même temps, sur les mêmes parties du cerveau moyen. Les cellules situées en dedans des fibres nerveuses se diff'érencient en une couche épithéliale interne qui tapisse les cavités des ventricules, et en une couche externe de subs- tance grise. L'examen d'une bonne série de coupes montre d'une manière évidente la concordance dans l'arrangement primitif et les carac- tères histologiques des parties de l'encéphale situées en arrière des hémisphères, comparés à ceux de la moelle épinière. A l'encéphale comme àla moelle épinière, la substance blanche se montre sous forme décalotte sur les parties ventrale et latérale bien avant de s'étendre sur la face dorsale. Dans la moelle allongée, la substance blanche ne s'étend jamais jusqu'à la voûte, par suite de la dégénérescence par- ticulière dont cette partie est le siège. Quant au cerveau antérieur, les premiers changements histologiques s'opèrent, excepté peut-être chez les Mammifères, d'après le même plan général que ceux des autres parties du système nerveux cen- tral (2); cependant, bien que ce plan soit le même, la première dif- férence histologique entre le cerveau antérieur d'une part, le cerveau moyen et le cerveau postérieur de l'autre, est plus marquée qu'entre ces derniers et la moelle épinière. Sur le plancher et les côtés du thalamencéphale , et manifes- (!) Il n'entre pas dans le plan de cet ouvrage de faire un exposé de l'histogenèse de l'encéphale, et les détails donnés dans le texte concernent seulement quelques points d'une certaine importance morphologi(iue. (a) J'ai observé ces changements chez les Élasmobranches, les Amphibiens (Sala- mandres) et les Oiseaux. 390 SYSTÈME NEUVEUX. temcnt sur rensemblo dos hémisphères d.ins les types inférieurs, se fiirnie. un pou phis lard que sur le roslc de l'encéphale, une couche très niinco de sul)>lanco hianclio. La partie interne île la paroi, qui reste encore relativement mince, ne se divise pas tout d'abord d'une manière nollo on deux couches, l'une épithélialo, l'autre nerveuse. Bionlùt copondanl cette distinction devient plus ou moins apparente, bien qii'elle ne soit pas ausssi accusée que dansles autres parties de l'encépliale. cl il semble que dans la suite du développe- mont la plus grande partie de la couche épilhéliale primitive se trans- forme en tissu nerveux. La différenciation paraît suivre la môme marche chez les Mam- mifères, quoique le fait ne soit pas aussi évident que dans les types inférieurs. Les parois dos hémisphères se divisent d'abord (Kolliker) en une couche superficielle plus mince d'éléments arrondis et une couche épithéliale plus profonde et plus épaisse, entre lesquelles s'in- terposent bientôt les fibres des pédoncules cérébraux. A une période un peu plus avancée, se développe une mince couche superlicielle de substance blanche, homologue de colle du reste de l'encéphale. La couche interne avec les fibres des pédoncules cérébraux donne naissance à la plus grande pailie de la substance blanche des hémis- phères et îM'èpithélium qui taj)issc los vonlriculos latéraux. La couche externe de cellules arrontiios se divise : 1° en une partie suporliciolle i\ cellules relativement en petit nombre, qui foriue, con- jointement avec son revêtement de substance blanche, la partie corticale de la substance grise; 2° en une couche à cellules nombreu- ses, d'où provient la masse principale de la substance grise des hémis- phères. Décrivons actuellement le développement dos diverses parties de l'encéphale. Cerveau postérieur. — Au début, le cerveau postérieur consiste en un tube allongé disposé on entonnoir, dont les parois ont une épais- seur à peu près uniforme ; toutefois, la voûte et le plancher sont un peu plus minces que les côtés. Il est la continuation directe de la moelle épinière, à laquelle il passe sans ligne de démarcation nette. Le ventricule dont il est creusé porte le nom de quatrième ventricule. Sur les côtés se développe, clicz le I^ulct, une série de coii^triclions trans- versales (]ui le di\iseiil en lobes dont le nombre ne piuaîl pas constant. Le plus anlérieur de ces lobes persiste, et su voûte devient le cervelet. On ignore si d'autres élranglemenls ont une signification morphologique quelconque. Il s'en produit de plus ou moins semblables chez les Télcostéens. A une époque plus avancée, la moelle allongée présente à sa surface interne, cluz les Elusmoi)raticbcs, une série de lobes qui correspondent aux racines des norfs vague cl f;l(tss(.-pliaryiigien, et il se peut que les clraiiglements plus précoces Corrcspondenl\irUiellement à auluiil de racines nerveuses. DÉVELOPPEMENT DE L'ENCÉPHALE. 391 Un lobe antérieur se distinp;iie de bonne heure sur le cerveau pos- térieur chez tous les Vertébrés, de sorte que le cerveau postérieur pri- mitif se divise en deux régions, qu'il est commode de désigner sous les noms de cervelet (fig. 263 et 'iQA, cl>) et de moelle allongée. Le plan- cher de ces deux régions n'offre aucune solution de continuité, et il se prolonge sans interruption dans le plancher du cerveau moyen. La partie postérieure du cerveau postérieur, qui forme la moelle al- longée, subit des transformations assez compliquées. En premier lieu, son toit s'étend beaucoup en avant et devient très mince. Sur le ra- phé, où les deux moitiés latérales du cerveau s'unissaient primitive- ment, il se produit en quelque sorte une séparation; les deux côtés du cerveau s'écartent l'un de l'autre et ne restent unis que par une mince couche de substance nerveuse composée d'une seule assise de IV cv , AOA Fig. 205. — Coupo menée par le cerveau postérieur d'un cnil)ryi)n de l'ouJn de la fin du troisième jour (*). cellules aplaties (fig. 265). Il résulte de cette marche particulière du développement du cerveau que les racines nerveuses des deux côtés qui, originellement, se trouvaient en contact sur le raphé dorsal, s'é- loignent de la ligne médiane et semblent naître sur les parties laté- rales du cerveau postérieur. Le mince toit du quatrième ventricule est triangulaire ou, comme (*) IV, quatrième ventrirule ; la coupe montre la minceur du toit et l'épaisseur des paro's latérales de ce ventricule. — Ch, notochordc. — CV, veine cardinale antérieure. — CC, vésicule auditive inva- ginée. — [CC indique le point qui va former le canal cochléaire.) — IlL, récessus du labyrinthe (reste du passage qui faisait communiquer la vésicule avec l'extérieur). — hy, hypoblaste tapissant le canal digestif. — AO, AOA, aorte et arc aortique. 392 SYSTÈME NERVEUX. chez les Mammifères, à peu près rhomboïdal. Le sommet du triangle est tourné en arrière. A une période plus avancée, les vaisseaux sanguins de la pie-mère forment un riche plexus sur la partie antérieure de la mince voûte de la moelle allongée, qui présente en même temps quelques plisse- ments. Toute cette formation porte le nom de tela vasculosa ou plexus choroideus (plexus choroïdicn) du quatrième ventricule (fig. 266, c/id A). Le plancher de tout le cerveau postérieur s'épaissit, et bientôt appa- raît à sa surface externe une couche de fibres nerveuses dépourvues de myéline, semblables à celles qui se montrent d'abord dans la moelle épinière. Ces fibres sont en continuité avec une couche de fibres sem- blables situées sur le plancher du cerveau moyen, où elles forment les pédoncules cérébraux. Sur la paroi ventrale de la moelle allongée, on voit le sillon antérieur de la moelle épinière se continuer superfi- ciellement. Chez les ÉIasmol)ranclies etbeauconp de Téléostéens, les corps restiformes sont bien développés et se continuent en avant dans le cervelet, dont ils cons- tituent les pédoncules. I^rcs de leur point de jonction avec le cervelet, ils for- ment deux corps saillants que Miklucho-Maclay regarde comme représentant le véritable cervelet des Ëlasmobranches. Chez ces derniers, une paire de bourrelets dorsaux se projettent dans la cavité du quatrième ventricule et correspondent manifestement aux fasciculi teretes des Mammifères. Postérieurement à l'apparition des fibres longitudinales dont il a été parlé, se développent, chez les Mammifères, d'abord les corps olivaires sur la face ventrale de la moelle allongée et, à une période encore plus avancée, les pyramides. Les fasicuU Icretcs se forment dans la cavité du quatrième ventri- cule! un peu en avant des pyramides. Après que le cerveau postérieur s'est divisé en deux régions, la voûte de la partie antérieure ne s'amincit pas comme celle de la postérieure; elle devient au contraire un peu plus épaisse et forme une sorte de collerette qui s'avance au-dessus de la partie antérieure du quatrième ventricule (fig. 263 et 269, cO). C'est là le rudiment du cervelet, et chez tous les Crâniotes il offre d'abord cette conformation simple et des dimensions très restreintes. Cet état est permanent chez les Cyclostomes, les Amphibiens et beau- coup de Reptiles. Chez les Ëlasmobranches, d'un autre côté, le cervelet, dans le cours de son développement, fait une saillie déplus en plus considérable (fig. 264, cb) et finit par s'avancer à la fois au-dessus des lobes optiques en avant et de la moelle allongée en arrière. Dans les stades embryonnaires ultérieurs, il laisse voir, vu en surface, une appa- rence d'étranglement médian, et la portion du ventricule qu'il contient se prolonge en doux divcrticules latéraux. DEVELOPPEMENT DE L'ENCÉPHALE. 393 Miklucho-Marlay a été conduit, d'après ses observations sur les cerveaux d'Élasmobranches adultes, à regarder ce que nous appelons ici le cervelet comme identique avec le cerveau moyen, et le véritable cerveau moyen comme une partie du thalamencéphale. Cet auteur a été trompé sans doute par les grandes dimensions du cervelet ; mais, comme nous l'avons vu, cet organe ne commence à les acquérir qu'à une période avancée de la vie em- bryonnaire. Le cerveau moyen et le thalamencéphale (entendus dans le sens ordinaire) offrent dans l'embryon des Élasmobranches exactement les mêmes rapports que dans ceux des autres Vertébrés. Le témoignage de l'embryologie me pa- raît donc décisif contre les vues de Miklucho-Marlay. Le cervelet acquiert chez les Oiseaux un développement très consi- dérable (lîg. 266, cbl) et se compose d'un lobe central plissé avec un ^crv ("'P b}' Fig. 266. —Coupe longitudinale de l'encéphale d'un Poulet de dix jours (d'après Mihalkovirs) {*). arhor vltx (arbre de vie), dans lequel se prolonge le quatrième ventri- cule. 11 existe deux petits lobes latéraux qui correspondent évidemment aux flocculi. En avant, le cervelet se relie à la voiite du cerveau moyen par une membrane délicate, le vélum medullge anterius ou valvule de Vieussens (fig. 266, wna). Le pont de Varole des Mammifères est repré- senté par un petit nombre de fibres transversales sur le plancher du cerveau postérieur, immédiatement au-dessous du cervelet. L'accroissement du cervelet est plus considérable encore chez les Mammifères. Le lobe médian ou vermis se constitue d'abord. Chez les Mammifères supérieurs, les parties latérales, qui forment les hémi- sphères du cervelet, apparaissent sur les côtés comme des renflements (*) hms, hémisphères cérébraux. — «//•. lobe olfactif. — alf\, nerf olfactif. — (igt, corps strié.— orna, commissure antérieure. — c/(rf3, plexus choroïdien du troisième ventricule. — pw, glande pi- néale. — cmp, commissure postérieure. — trm, lamina tenninalis. — clim, chiasnia des nerfs opti- ques. — inf, infundibulum. — hph, corps pituitairo. — 6^»!, commissure de Sylvius (voûte de Taqueduc de Sylvius). — vma, valvule de Vieussens. — cbl, cervelet. — chcU, plexus choroïdien da quatrième ventricule. — obti, voûte du quatrième ventricule. — obi, moelle allongée. — pns, partie commissu- le de la moelle allongée. — inv, enveloppe du cerveau. — bis, artère basilaire. — crts, arotide terne. 394 SYSTÈME NERVEUX. à une période beaucoup plus tardive, et sont extrêmement réduits chez les Monotrèmcs et les Marsupiaux. Le cervelet est rallaclié à la voûte du cerveau moyen en avant, au plexus choroïiiien du quatrième ventricule en arrière, par des formations membra- neuses délicates désignées sous les noms de vclum medullœ œiterius (valvule de Vieussens) et de veliim mcdullx posterius. Le pont de Varole se forme sur la face ventrale du plancher delà région cé- rébelleuse comme un faisceau de fibres transversales, à peu près en même temps que les olives. Cerveau moyen. — Les transformations que subit le cerveau moyen sont plus simples que celles de toute autre partie de l'encéphale. Nous avons déjà vu qu'après l'apparition de la flexion crânienne, le cerveau moyen forme, i\ l'extrémité antérieure du grand axe du corps, une vé- sicule impaire dont le toit est bombé et le plancher incurvé (fig. 126, MB). Chez la plupart des Vertébrés, il est relativement beaucoup plus développé à cette période qu'à l'âge adulte, et ce n'est que chez les Téléostéens qu'il conserve plus ou moins à cet âge ses proportions em- bryonnaires. La cavité du cerveau moyen se réduit considérablement dans les types élevés et forme Vitc7^ a tertio ad quartum ventriculum ou oquœduc- tus Sylvii (aqueduc de Sylvius). Le toit du cerveau moyen est séparé des parties de l'encéphale si- tuées en avant et en arrière par des étranglements très accusés, qui cependant ne s'étendent pas jusqu'au plancher. La région du cerveau moyen est décrite, chez quelques Vertébrés, comme n'étant le siège de presque aucune modification ultérieure. Il conserve chez l'Axolotl, d'après Stieda (1), la forme d'un simple tube dont les parois ont une épaisseur â peu près uniforme. Toutefois, son développement est plus compliqué dans la majorité des types. Chez les Élasmobranches, les parois latérales s'épaississent pour former les lobes optiques, que sépare bientôt un sillon médian longitudinal. Un épais- sissemeiit du plancher constitue les pédoncules cérébraux, tandis que la ca- vité médiane primitivement simple se divise imparfaitement en une partie moyenne en dessous, et deux diverticules latéraux dans les lobes optiques. Les moditications sont plus compliquées chez les Téléostéens; mais elles n'ont pas encore été suivies d'une manière satisfaisante. Elles consistent dans la formation : 1° d'une paire de bourrelets longitudinaux qui, de la voûte, se projettent dans la cavité de l'aqueduc et constituent le fovnix de Gottsclie ; 2" de deux renllemeuts du plancher, qui deviennent les tori scmkirciilarcs . Chez le liombinutor et les Anoures, les changements sont en général les mômes que ciicz les Élasmobranches, avec cette restriction que les prolonge- (I) Stieda. Ucljer d. Uau d. cenh-alen Nerverisydem d. Axolotl {Zeit. f. wiss. Zool., vol. X.W l87i). DÉVELOPPEMENT DE L'ENCEPHALE. 395 menls du ventricule dans les lobes optiques se séparent encore plus étroite- ment de la partie médiane, qui forme l'aqueduc proprement dit. Chez les Reptiles et les Oiseaux, le type du développement du cerveau moyen est le même que chez les Élasmobranches et les Anoures. Chez les Oiseaux, les lobes optiques sont fortement rejetés sur les côtés, et la voûte de l'aqueduc s'amincit considérablement. Des parties latérales du cei"veau moyen naissent, chez les Mammifères, deux paires de proéminences, les cor- pora quadrigcmina (tubercules quadrijumeaux), au lieu des deux lobes opti- ques comme chez les autres Vertébrés. Ces saillies ne contiennent aucun prolongement de l'aqueduc et deviennent visibles aussitôt après l'apparition d'un sillon transversal oblique; mais celles de la paire antérieure sont seules séparées par un sillon longitudinal. Dans la suite du développement, ce dernier sillon se prolonge en arrière entre les deux saillies postérieures. Le plancher du cerveau moyen, que limite en arrière le pont de Varole, devient les pédoncules cérébraux. C'est également à cette partie de l'encé- phale que se rattachent les corpora gcniculata interna (corps géniculés in- ternes). Cerveau antérieur. — Au début, le cerveau antérieur est une simple vésicule sans trace de divisions distinctes ; mais de très bonne heure il émet, comme des bourgeons, les vésicules optiques, qui seront dé- crites en même temps que l'œil. Fig. 267. — Coupe de la partie antérieuie de la tète d'un embryon de Lépidostée au septième jour après la fécondation (*) Fig. 268. — Coupe longituilinalc de l'enré phale d'un jeune enibiyon de Pristiu- ims (**). Lesvésicules optiques s'étranglent peu à peu sur le cerveau anté- rieur, dans une direction oblique en arrière et en bas, tout en restant (*) al, cavité digestive. — b, thalamencéplialc. — 02].v, vésicule optique. — /, cristallin. Le mésoblaste n'est pas représenté. (**) ce/-, rudiment de Ihémisphère cérébral.'— />»,'glande pinéale. — In, infundibulum. — pt, in- volution orale destinée à former le corps pituitaire. — ?h6, cerveau moyen. — cb, cervelet. — ch, no- tochorde. — al, tube digestif. — laa, artère de l'arc mandibulaire. 396 SYSTÈME NERVEUX. cependant fixées à l'extrémité antérieure de sa base (fig. 267, op. v). Pendant que les vésicules optiques éprouvent ces modifications, la partie antérieure du cerveau antérieur se prolonge et en même temps s'élargit un peu. Ce prolongement n'est d'abord séparé du cerveau an- térieur primitif par aucune limite nette ; mais bientôt apparaît un étranglement qui, d'en haut, se dirige obliquement en avant et en bas. Superficiel au début, cet étranglement devient rapidement beaucoup plus profond, tout en laissant cependant les cavités de ces deux parties du cerveau antérieur communiquer entre elles du côté ventral par un canal assez large (fig. 268). De ces deux parties, la postérieure devient le thalamencépbale, tan- dis que l'antérieure, plus considérable [cer), forme le rudiment des hémisphères cérébraux et des lobes olfactifs. Pendant longtemps ce rudiment reste absolument simple et n'offre aucun indice externe ou interne d'une division en deux lobes par un étranglement longitu- dinal. On peut conclure de cette description que le rudiment des hémi- sphères cérébraux est contenu dans le cerveau antérieur primitif. Il est probable cependant que ces hémisphères, malgré la grande impor- tance qu'ils ont chez tous les Cràniotes, n'existaient pas comme organes spéciaux dans la souche primitive des Vertébrés ou qu'ils n'étaient sé- parés que d'une manière incomplète du thalamencéphale. Tlialamencéphale. — Les variations de structure qu'offre le thala- md c(i niÔ \ ^ ^ t. pn /tt 6/: c i Iv Fig. 2fi0. — Coupe verticale diajramnialique de la tète d'une larve de Pt'//'o»îyio/i, longue de 4""», 8 trois jours après l'éclosion. Les vésicules optique et auditive sont supposées vues au travers des tissus. Les lettres Iv indiquent la base du voile, point où, d'après Scott, serait située la fente hyo-niandibiilaire (*). mencéphale dans toute la série des Vertébrés sont si légères qu'une dCîCription générale suffira pour tous les types. (•) c./(, hémisphère cérébral. — //i, rouchc optique. — i'«, infundibulum. — pn. friande pinéale. »i6, cer\eau moyen. — ch, ccrvclol. — md. moelle allongée. — a«.y, vésicule auditive. — o/;, vési- cule optique. — ol, fossette olfactive. — m, bouche. — 6/'.c, poclies branchiales. — ih, involutio» thyroïde. — ht, cœur. — i'.«o, aorte ventrale. — ch, notochoidc. DÉVELOPPEMENT DE L'ENCÉPHALE. 397 II consiste d'abord en une simple vésicule, dont les parois ont pres- que partout la même épaisseur et sont composées de cellules fusi- formes ordinaires. La cavité dont il est creusé est le troisième ventricule, qui s'ouvre largement en avant dans le rudiment cérébral, et en arrière dans le ventricule du cerveau moyen. L'orifice antérieur devient le furamen Monroi {ivou de Monro). Pour en faciliter la description je le diviserai en trois régions, le plancher, les parois latérales et la voûte. Le plancher se divise en deux parties, une antérieure, qui donne naissance aux nerfs optiques et dans laquelle se forme le chiasma de ces nerfs; une postérieure, qui se prolonge en une saillie d'abord peu marquée, le rudiment de Vinfundibuium (fig. 268, In). Ce rudiment vient rencontrer une invagination de la cavité buccale, d'où naîtra le corps pituitaire (ou hypophyse) (fig. 268, pt), dont le développement sera décrit en particulier. Dans les stades ultérieurs du développement, l'infundibulum s'é- tend peu à peu et forme un diverticule allongé du troisième ventricule, dont le sommet vient en contact avec le corps pituitaire (fig. 268, 270, in et fig. 266 et 211, inf). Sur les côtés de l'infundibulum s'étendent les fibres commissurales qui unissent le plancher du cerveau moyen au cerveau proprement dit. La région de l'infundibulum offre, dans la suite du développement, des va- riations considérables chez les divers types de Vertébrés. Elle reste en général très développée chez les Poissons et forme un diverticule marqué et perma- nent du thhlamencéphale. Chez les Élasmobranches, l'extrémité distale se di- vise en trois lobes, un médian et deux latéraux, dont les derniers semblent devenir les sacci vasculosi de l'adulte. Sur les côtés de l'infundibulum apparaissent, chez les Téléostéens, des corps particuliers appelés lobi inferiores {hypouria), qui semblent correspon- dre par leur situation au tuber cinereum des Mammifèi^es (1). Chez les Oi- seaux, les Reptiles et les Ampbibiens, la partie inférieure de l'infundibulum embryonnaire s'atrophie et se réduit à un simple prolongement digiliforme, le pivcesfius infundihuli. Chez les Mammifères, la partie postérieure de l'infundibulum primitif de- vient le corpus albicans [corpora mamillaria, tubercules mamillaires), qui est double chez l'homme et les Singes supérieurs, et la partie ventrale de la paroi postérieure forme le tuher cinereum. Latéralement, au point où se ren- contrent les couches optiques et l'infundibulum, se trouvent les fibres des pédoncules cérébraux, qui dérivent probablement des parois de l'infundi- bulum. De la base de ce dernier s'élève un prolongement spécial qui éprouve des modifications particulières et s'unit étroitement au corps pituitaire. Nous reviendrons avec plus de détails sur cette connexion. (1) Pour les rapports de ces corps, voyez L. Stieda : Stud. ûb. d. centrale Nerven- system d. Knochenfische {Zeit. f. wiss. Zool., voL XVIil. 1868). J>n.^/ Fijr. 270. — Coupe longitudinale de l'cncé- pliale de Scyllium canicula à une période avancée du dé\eloppemcïit (*). 398 SYSTÈME NERVEUX. Les parois latérales du Ihalamencéphale s'épaississent de très l)onne heure pour former les couches optiques, qui en constituent la partie la plus importante. Chez les Mammifères tout au moins, ces couches sont séparées, sur leur face interne, de la région de l'infundibulura par un sillon à peu près en forme d'S, le sulcus Monroi (sillon de Monro), qui se termine au trou de Monro. Secondairement, elles se relient entre elles chez les Mammifères par une commissure transversale, la commis- sure grise ou moyenne, qui traverse la cavité du troisième ventricule. Il est probable que cette commissure est l'homologue et dérive d'une bande commissurale située sur la voûte du Ihalamencéphale immédiatement en avant de la glande pinéale, et qui est bien développée chez les Elasmobran- ches(ng. 270). La voûte subit des transformations plus compliquées. Au moment de l'apparition de la glande pinéale comme une petite excroissance papilliforme (dont le développement est décrit à part), elle se divise en deux régions, une antérieure plus longue, située en avant de la glande pinéale, et une postérieure plus courte. De bonne heure, la première devient excessivement mince, et à une période ultérieure, lorsque la voûle du thalamencéphale se raccourcit par le fait que les hémisphères cérébraux se rapprochent du cerveau moyen, elle éprouve (voyez fig. 266, 271 chd^ et 270) de nombreux plissemenls, en môme temps qu'un plexus vasculaire se développe au-dessus dans la pie-mère. Lorsque ces transformations se sont opérées, on la désigne sous le nom de Ula choroidea (toile choroï- dienne) du troisième ventricule. Sur la voûte de ce ventricule, en arrière de la glande pinéale, appa- raissent chez lesElasmobranches, les Sauropsidiens et les Mammifères, des fibres commissurales transverses constituant une formation appe- lée commissure postérieure, qui réunit l'une à l'autre les deux couches optique. L'organe le plus remarquable de la voûle du thalamencéphale est la glande pinéale, qui se développe chez la plupart des Vertébrés comme une simple excroissance papilliforme de la voûte et qui est formée tout d'abord de cellules semblables à celles des autres parties du système (*) <•'';•, liémisplicre cérébral. — pu, friande pinéale. — op.tli, coviclie optique unie à sa congénère par uni' coinniisiiMre (la con)niis>nrc moyenne. On voit on avant nu repli de la voûte du cerveau anlé- riciir qui s'unit avec le plexus rhoroidien du troisième ventricule. — op, cliiasma dos nerfs oplicjues. — pi, corps pituilaire. — in, infundibulum. — cb, cervelet. — au.v, passage par li.-qnel la vésicule auditive communique avec l'extérieur. -• md, moelle allongée. — C.in, carotide iutornc. DEVELOPPEMENT DE L'ENCEl'IlALE. 309 nerveux central (fig. 266, 268, 270 et '211, /m ou pùi). Elle se dirige en avant chez les Vertébrés inférieurs, mais en arrière clieï les Mammi- fères et à un certain point, chez les oiseaux, fiotte (il" "296) la décrit, cliez les Ampliibiens, comme une production du point de la voûte de l'encépliale qui reste le dernier attaché au tégument exierne. La figure donnée par Goite comme preuve de ce fait ne me paraît pas jus- tifier complètement ses conclusions qui, si elles étaient justes, seraient d'une grande importance. Bien que j'aie particulièiement dirigé mon attention sur ce point, je n'ai pu trouver, chez les Élasmobranches, aucun indice d'un pro- cessus semblable à celui que Gottc a décrit, et jusqu'ici ses observations n'ont pas été confirmées chez d'autres Vertébrés. Gôtte compare la glande pinéale au pore longtemps persistant qui, chez l'embryon d'Amphioxas et, pourrions-nous ajouter, chez les Ascidieus, conduit dans la cavité encépha- lique. Si ces données venaient à être confirmées, la conclusion qu'il en tire semblerait alors parfaitement fondée. Les stades ultérieurs du développement de la glande pinéale chez les divers groupes de Vertébrés n'ont pas été complètement observés dans tous les cas (1). Chezles Elasmobranches, cette glande devient trèslongue avec le temps et s'avance beaucoup en avant sur la voûte des hémisphères cérébraux (fig. 270, pn). Son extrémité distale se dilate un peu, et l'ensemble de l'organe consiste chez l'adulte (Ehlers, n°337) en un tube allongé, élargi à son extrémité libre et ouvert à sa base dans le cerveau. L'extrémité élargie peut se loger dans une cavité du crâne cartilagineux (Acani/i/as) ou être situé en dehors de cet organe {Raja). La glande pinéale présente un aspect très différent chez le Petromy- zon. Elle apparaît (fig. 269, pn) comme un diverticulum en forme de sac du thalamencéphale, qui s'étend d'abord à la fois en arrière et en avant. Chez l'Ammocète, les parois du sac sontprofondémentplissées. La glande pinéale a, chezles Amphibiens, une forme embryonnaire très semblable à celle qui demeure permanente chez les Elasmobran- ches; cependant, le pédoncule qui en réunit au cerveau la partie ter- minale dilatée devient bientôt plein et très grêle, excepté à son extré- mité proximale. La partie dilatée devient pleine également et se place chez l'adulte en dehors du crâne, où elle forme une masse primi- tivement décrite par Stieda sous le nom de glande cérébrale. Chez les Oiseaux, l'excroissance primitive qui doit former la glande pinéale se couvre, d'après Mihalkovics, de profondes dentelures par suite d'un bourgeonnement centripète du tissu conjonctif vasculaire, de sorte que sa structure devient dendritique (fig. 266, pin). L'extrémité proximale fixée à la voûte du thalamencéphale consti- (1) Voyez dans Ehlers (n" 337) un exposé complet de ce sujet. 400 SYSTÈME NERVEUX. lue une partie spéciale de la glande connue sous le nom de prolon- gement infrapinéal irecessus in/rcipmealis). La cavité centrale de la partie libre de la glande finit par s'atrophier, mais les ramifications restent encore creuses. Le prolongement infrapinéal se réduit à un pé- doncule grôle qui relie au cerveau la portion ramifiée de l'organe. La por- tion terminale ramifiée et le pédoncule correspondent manifestement à la vésicule et à la partie distale du pédoncule des types déjà décrits. D'après Mihalkovics, le développement de la glande pinéale chez les Manmiifôres a lieu en général comme chez les Oiseaux. L'excroissance pi iniilive se ramifie ; mais les follicules ou lobesqui en résultent finissent . ^ly/fi' Crrn/ ,' cJiJKy lùJv '■ /• Fig. 271. — Coupe verticale longitudinale passant par la partie antérieure de l'eucéphale d'un embryon du Lapin de 4 centimètres de longueur (d'après Miiialkovics; ('). par devenir pleins (fig. 271, /;m).Un prolongement infrapinéal se déve- loppe relativement lard et ne se sépare pas nettement de la voûte du cerveau. Relativement à la signification de la glande pinéale, aucune hypo- thèse satisfaisante n'a encore été émise, à moins qu'on ne regarde comme telle celle de Gôlte. Chez toutes les formes de Vertébrés, la structure de cette glande semble être épithéliale ; mais excepté à la base du pédoncule (prolongement infrapinéal), dans les parois duquel se trouvent, chez lesMaramirères, des fibres nerveuses, elleneprésenle aucun élément nerveux à. l'clat adulte. (•) La coupe passe par la ligne médiane, de manière que les hémisphères cérébraux ne sont pas sectionnés ; mais les contours du dessin en indiquent la position. spt,septum lucidum formé par la soudure des parois internes d'une partie des hémisphères céré- braux. — cita, commissure antérieure. — frx, piliers verticaux du fornix. — cal, genou du corps cal- leux. — trm, lamina lenniniili.t. — hms, hémisphères cérébraux. — olf, lobes olfactifs. — ad, artère du corps calleux. — fmr, point correspondant au trou de Monro. — c/m/j, plexus choroïdicn du troi- sième ventricule. — pin, glande pinéale. — cwp, commissure postérieure. — b//m, lame unissant les lol)es du cerveau moyen. — c/im, chiasma des nerfs optiques. — /ip/i, corps pituitaire. — iiif, infun- dibulura. — pns, pont de Varole. — pde, pédoncules cérébraux. — aijd, aqueduc. DEVELOPPEMENT DE L'ENCEPI1\LL\ 401 HuiA^fi n Corps pituitaire. — Bien que le corps pituitaire ne soit pas à pro- prement parler une formation nerveuse, cependant, à raison de son étroite connexion avec le cerveau, il convient d'en donner ici le déve- loppement. En réalité, le corps pituitaire est un organe dérivé de répiblaslc du stomodtcum. Ce fait a été démontré pour les Mammi- fères, les Oiseaux, les Amphibiens et les Elasmobranches, et peut être considéré comme vrai pour tous les Crâniotes (1). Dans l'angle déter- miné par la flexion crânienne, l'épiblaste s'invagine pour former la ca- vité buccale. Celle-ci est contiguë en arrière à la paroi antérieure du tube digestif, et en avant, à la base du cerveau antérieur. Son extré- mité supérieure ne se sépare pas tout d'abord nettement du reste de l'organe par un étranglement ; néanmoins elle est le rudiment du corps pituitaire. La figure 272 représente une coupe transversale de la tête d'un em- bryon d'Elasmobranche. Par suite de la flexion crânienne, la partie antérieure de la tête s'y trouve sectionnée dans le sens longitudinal et horizontal, et la coupe passe à la fois par le cerveau antérieur [fb) et le cerveau postérieur. Tout près de la base du cerveau antérieur, on voit la bouche (m) et l'involution pituitaire qui en dérive {pt), Celle-ci est [en contact avec la terminaison antérieure aveugle du pharynx {al) qui, un peu en arrière, s'ouvre à l'extérieur par la première fente viscérale (1 v.c). L'exactitude de la description précédente du corps pituitaire est suffisamment démontrée par cette figure seule ; mais elle se trouve encore mieux confir- mée par la figure 268, dans laquelle l'involution buccale {pt) et l'extrémité antérieure du tube digestif sont en contact, sans cependant com- muniquer ensemble. Presque immédiatement après, la cloison qui les sépare se perfore et la communication s'établit; un étranglement très (1) D'après Scott, le corps pituitaire dérive, dans la larve de Petromyzon, des parois de la fossette nasale (()wa?-^ J. ofMicrosc. Science, vol. XXI, p. 750). Je n'en ai pas suivi complètement le développement, chez le Pelromijzon; mais j'ai observé un léger diver- ticule du stomoda^um auquel, je ci'ois, il doit son origine. En tout cas, des détails plus complets sont nécessaires avant que nous puissions admettre, ainsi qu'il résulterait de la description de Scott, une divergence aussi grande du développement normal. (•) Par suite de la flexion crânienne, la coitpo passe par le cerveau antérieur et le postérieur. Elle montre les cavités céphaliqiies préraandiljulaire et niaiidibulaire ipp et Ijip, etc. Elle est en outre unpeu oblique d'un côté à l'autre. fb, cerveau antérieur. — l, cristallin. — m, bouche. — pt, paroi supérieure de la bouche for- mant l'involution pituitaire. — iao, arc aortique mandibiibure. — ipp et ipp, première et seconde cavités céphali(iues. — lue, première fente viscérale. — V, nerf de la cinquième paire. — aun, gan- glion du nerf auditif. — VII, nerf de la septième paire. — an, racines de l'aorte dorsale. — acL\ voiue cardinale antérieure. — ch, notochorde. Fig. 272. — Coupe transversale de la partie antérieure de la tète d'un jeune embryon de Pristiurus (*). Balfour. — Embryologie. II. 20 402 SYSTÈME NERVEUX. incomplet apparaît entre l'involiilion pituaire et l'involution buccale qui, toutefois, restent encore en communication directe. Dans les stades ultérieurs, l'involution pituitaire s'allonge et se dilate à son extrémité, tandis que le passage par lequel elle communique avec la cavité orale devient de plus en plus étroit et finit par se réduire à un cordon plein, qui à son tour disparaît. Avant que la communication entre la vésicule pituitaire et la cavité buccale se soit oblitérée, le cartilage crânien s'est développé, et on peut voir alors que l'infundibulum s'avance dans l'espace pituitaire pour venir en contact immédiat avec le corps pituitaire. Après avoir perdu ses connexions avec la cavité buccale, la vésicule pituitaire se trouve située immédiatement en avant de l'infundibulum (fig. 266 et 271 hph, et fi g. 270 pt) ; elle est bientôt enveloppée par du mésoblaste vasculaire qui s'y enfonce et la divise en un grand nombre de tubes ramifiés. Chez beaucoup de formes, la cavité de la vésicule dis- paraît complètement et les ramifications deviennent pour la plupart pleines [Cyclostomes et quelques Mammifères (le Lapin), Élasmobran- ches, Téléostéens et Amphibiens]. Chez les Reptiles, les Oiseaux et le plus grand nombre des Mammifères, la lumière de l'organe persiste plus ou moins (W. Millier, n" 344). Bien que chez la plupart des Vertébrés il y ait une connexion étroite entre le corps pituitaire et l'infundibulum, cependant ces organes ne se fusionnent pas en réalité ; mais il en est autrement chez les Mammi- fères. La partie de l'infundibulum qui touche à l'extrémité postérieure du corps pituitaire est tout d'abord un simple prolongement digiti- forme du cerveau (fig. 271, inf) ; mais elle se renfle à son extrémité et sa cavité s'y oblitère. Les cellules dont elle est formée, semblables à l'origine à celles des autres parties du système nerveux et contenant même (KoUiker) des fibres nerveuses différenciées, s'atrophient en partie ou prennent une forme indifférente, tandis qu'eu même temps se développent au milieu d'elles de nombreux éléments de tissu vas- culaire et conjonctif. Ainsi transformé, le prolongement de l'infundi- bulum s'unit d'une manière inséparable au véritable corps pituitaire, dont il est ordinaii'cment considéré comme le lobe postérieur. La partie de l'infundibulum qui éprouve ces modifications est très pro- bablement l'homologue du saccus vasculosus des Poissons. La vérital)le nature du corps pituitaire est encore incotniue. Il constitue évidemment, chez les Cràniotes actuels, un organe rudiiuenlaire, et son dé- veloppement indique qu'à l'état fonctionnel c'était probablement un organe sensoriel s'ouvrant dans la cavité buccale, et dont l'extrémité aveugle atteignait la base de l'encéphale. Jusqu'ici aucun organe de ce genre n'a été rencontré chciV A nqihioxus ; mais il cstpeul-ôtre possible deridenlifier avec le sac cilié purtiiulier siUii'i à l'orifice du pharynx clioz les Tuniciers, ol dont le dévelop- peinenl a été décrit p. to. Si celte manière de voir est exacte, la division de DEVELOPPEMENT DE L'ENCÉPHALE. 403 l'organe en lobes cliez les Vertébrés actuels doit être considérée comme un acheminement à une métamorphose régressive. Une autre hypothèse possible consisle à regarder le corps pituilaire comme un organe glandulaire qui s'ouvrait originellement dans la cavité buccale chez les Chordata inférieurs, mais qui a perdu son rôle fonctionnel dans toutes les formes vivantes. Les connexions étroites de cet organe avec l'encéphale me paraissent s'opposera celte hypothèse sur sa nature; tandis que, d'un autre côté, sa structure définitive s'explique plus aisément pai- cette hypo- thèse que par la précédente . M . Lacaze-Duthiers (1 ) a décrit chez les Ascidiens un organe glandulaire juxtaposé au sac cilié, et il est possible que cet organe, de même que le sac cilié, puisse être rapporté au corps pituitaire. En vue de cette possibilité, on devrait exécuter de nouvelles recherches, afin de s'as- surer si le corps pituitaire tout entier dérive de l'involution orale, ou si cet organe ne se compose pas de deux parties, l'une nerveuse, l'autre glandu- laire. Hémisphères cérébraux. — Pour plus de commodité, le développe- ment des hémisphères cérébraux proprement dits et celui des lobes olfactifs seront traités séparément. Bien que les hémisphères cérébraux offrent plus de variations que toute autre partie de l'encéphale, néanmoins ils naissent, suivant un mode presque semblable dans toute la série des Vertébrés, d'un rudi- ment cérébral impair. On peut distinguer dans ce rudiment deux parties, le plancher et la voûte. De la première naissent les ganglions situés à la base des hé- misphères — les corps striés, etc.; — de la seconde, les hé- misphères proprement dits. Le premier changement qui se manifeste consiste en ce que la voûte se développe en deux lobes, entre lesquels apparaît une constriction médiane peu profonde (fîg. 273). Ces lobes sont les rudiments des deux hémisphères. La cavité dont chacun d'eux est creusé s'ouvre par un orifice assez large à la base du rudiment cérébral dans le vestibule qui, à son tour, s'ouvre directement dans la cavité du troi- sième ventricule (3 v). Ce passage en forme d'Y qui conduit des hémi- (1) Lacaze-Duthiers, les Ascidies simples des côtes de France [Archives de Zoologie expér. et générale, voU III, 1874, p. 329). 273. — Diagramme d'une roupe longitudinale et horizontale du cerveau antérieur {*). (*) 3.11, troisième ventricule. — Iv, ventricule latéral. — //, lamina terminalis . — ce hémisphère cérébral. — op.th, couche optique. 404 SYSTÈME NERVEUX. sphères dans le troisième ventricule est le trou de Monro, et la cavité [h) dont est creusé chacun des hémisphères rudimentaires est un ventricule latéral. La partie du cerveau située entre les deux hémisphères et qui, de la voûte du troisième ventricule, s'étend en avant en contournant l'extrémité antérieure du cerveau jusqu'au chiasma des nerfs optiques, est le rudiment de la lamina terminalh (11g. 273, It et 271, tnik). Jusque- là, le développement du cerveau est semblable chez tous les Verté- brés; mais chez quelques formes il ne s'avance pas en réalité beaucoup plus loin. 15ien que le cerveau atteigne chez les Élasmobranches un volume considérable (fig. 270, cer) et qu'en arrière il s'avance un peu au-dessus du thalamencéphale, cependant, chez beaucoup de formes il ne se divise pas en deux lobes distincts et sa nature paire n'est indiquée que par un sillon peu profond à sa surface. Dans les stades ultérieurs du développement, la lamina terminalis se développe en arrière en une épaisse cloison médiane qui sépare complètement les deux ventricules latéraux (1) (fig. 279). On peut mentionner des modifications considérables de structure dans le cerveau des Elasmobranches; mais il n'entre pas dans le plan de cet ouvrage de nous y arrêter. Les vésicules des hémisphères cérébraux se montrent d'abord, chez les Téléostéens, avec une large cavité; mais dans la suite celle-ci s'o- blitère tout à fait ou presque complètement, et le rudiment cérébral forme un petit corps bilobé presque plein. Chez le Petromyzon (fig. 269, ' /<), le rudiment cérébral consiste au début en une vésicule antérieure impaire qui plus tard devient bilobée à la manière ordinaire. Les parois des hémisphères deviennent très épaisses, mais les ventricules latéraux persistent. Chez tous les Vertébrés supérieurs, la division du rudiment cérébral en deux hémisphères distincts est complète, et le sillon qui sépare les deux hémisphères devenant plus profond, la lamina terminalis se porte en arrière jusqu'à ce qu'elle forme une mince couche limitant en avant le troisième ventricule, tandis que dans celui-ci s'ouvrent directement les ventricules latéraux. Chez les Amphibiens, les deux hémisphères s'unissent l'un à l'autre immédiatement en avant de la Innina terminalis par des fibres com- luissurales qui constituent la commissure antérieure. Ils envoient aussi du avant deux prolongements pleins appelés ordinairement lobes (lilactifs et qui se fusionnent plus tard. Chez tous les Uepliles et tous les Oiseaux, il se forme une commis- ( I ) La comparaison du modo de développement do cette cloison avec celui du septum liinnlum et dos commissures qui s'y trouvent comprises chez les Mammifères, montri! rlairomeni que ces deux formations ne sont pas homologues et que Mikiucho-Maclay est tombé dans l'erreur en les considérant comme telles. DÉVELOPPEMENT DE L'ENCÉPHALE. 40:i Cei'veau d'un embryon humain de troi mois en grandeur naturelle (*). sure antérieure, et dans les membres les plus élevés de ces groupes, particulièrement des Oiseaux (fig. 266), les hémisphères peuvent ac- quérir un développement considérable. Leur paroi externe est très épaisse, l'interne, au contraire, devient très mince; à leur base se forme une masse ganglionnaire bien développée équivalente au corps strié. C'est chez les Mammifères que le développement des hémisphères cérébraux est le plus compliqué. De même que chez les Vertébrés in- férieurs, le rudiment cérébral impair primitif devient bilobé et se di- vise en môme temps par l'accroissement centripète d'une cloison de tissu conjonctif en deux hémi- sphères distincts (fig. 276 et 277/ et 274 1). La faux du cerveau, ainsi que d'autres parties, pro- vient de cette cloison. Au début, les hémisphères sont creusés de cavités très spacieuses qui communiquent avec le troi- sième ventricule par un large trou de Monro (fig. 276). Ils crois- ^"'^- ^'^^■ sent rapidement en dimensions et s'étendent swtout en arrière de manière à recouvrir peu à peu le thalamencéphale et le cerveau moyen (fig. 274, 1, f). Le trou de Monro devient très étroit et se réduit à une simple fente. Leurs parois sont presque uniformément épaisses à l'origine ; mais le plancher s'épaissit sur les côtés et donne naissance au corps strié (fig. 276 et 277 &t). Celui-ci se projette en haut dans chacun des ven- tricules latéraux, qui prennent à peu près la forme d'un croissant dont les deux cornes constituent les cornes définitives antérieures et des- cendantes des ventricules latéraux (fig. 278, s?). Par suite du développement ultérieur des hémisphères, le corps strié perd ses rapports primitifs avec la corne descendante. Le rétré- cissement du trou de Monro mentionné ci-dessus est dû surtout à l'accroissement des corps striés. Ces derniers s'unissent par leur bord postérieur avec les couches optiques. Dans les stades ultérieurs du développement, la surface de contact entre ces deux paires de ganglions acquiert une étendue consi- dérable (fig. 277) et la limite qui les sépare s'efface en partie. Ainsi dispa- raît la netteté de la séparation que l'on observe chez l'embryon entre le thalamencéphale et les hémisphères cérébraux. Cette modification est (*) A, Yu d'en haut après l'ablation des hémisphères et l'oiirerture du cerveau moyen. — 1, partie antérieure coupée de la circonvolution aquée. — 2, sa partie postérieure. — 3, corps strié. — 4, couche optique. B, Vu d'en bis. — I. masse des corps mamillaires et du iuber cinereum, — 2, pédoncules cérébraux. 3, pont do Varole. — 4, restes de la membrane obturatrice du quatrième ventricule (grandeur natu- relle, d'après KôUikcr). 406 SYSTÈME NERVEUX. d'ordinaire (Mihalkovics, Kolliker) attribuée à une fusion entre les corps striés et les couches optiques; mais Schwalbe (n" 349) l'a récem- ment rapportée avec plus de probabilité à un accroissement de la sur- face primitive de contact et à un changement concomitant dans les rapports de ces parties. La paroi externe des hémisphères s'épaissit graduellement, tandis que l'interne devient plus mince. Deux replis recourbés, saillants dans l'intérieur du ventricule latéral, se forment sur cette dernière paroi et s'étendent depuis le trou de Monro sur presque toute la longueur de la partie qui devient dans la suite la corne descendante du ventricule latéral. Le repli supérieur devient le grand pied d'hippocampe (corne J~ins Jrxi Fig. i7a. — Coiipo ti;ins>crsalc du cerveau d'un embryon de Lapin de o centim. de Jongucur (d'après Mihalkovics) (*). d'Ammon) (fig. 275 amm, 27G et 277 //, et 278 ani). Après que le ru- diment de la corne descendante s'est transformé en un simple prolon- gement du ventricule latéral , le pied d'hippocampe forme une saillie sur son plancher. La lame du repli inférieur devient très mince, et sur sa face externe se développe un plexus vasculaire qui dérive delà cloison de tissu cou- jonctif interhémisphérique et qui est semblable à celui de la voûte du troisième ventricule. Cette lame constitue un repli très saillant dans (*) La coupe passe presque par le liord po>téii<'ur du si'iilum Uicidinn, iniinédiatcMi»>nt en avant du trou de Monro. hmt, hémisphères cérébraux. — cal, corps calleux. — amm, corne d'Ammon (grand pied d'hippo- l'ampe). - - rm$, commissure supérieure des cornes d'Ammon. — xpt, xcptum luciduin. — frxi, fibres vertiralts du fornix. — mui, commissure antérieure. — frm, lamina tertninalis. — sir, corps strié. — llf, noyau lenticulaire du corps strié. — vlr\, ventricule latéral. — Dfr3, troisième ventricule. — ipl, S le fornix. Il prend naissance dans la partie supérieure de la région [septum lucidum) formée par la fusion des parois latérales des hémis- sphères (fig. 271 et 275 cal), et c'est seulement sa partie antérieure recourbée — le genou ou rostre — qui se développe d'abord. Cette par- tie se rencontre seule chez les Monotrèmes et les Marsupiaux. La partie postérieure, qui existe chez tous les Monodelphes, se forme peu à peu, à mesure que les hémisphères s'étendent plus en arrière. Le cerveau des Mammifères est primitivement tout h. fait lisse, comme celui des Vertébrés in- férieurs. Chez beaucoup de ^^ ^^^^ Mammifères, les Monotrèmes, les Insectivores, etc., cet état reste à peu près le même pen- dant la vie tout entière, tandis que dans la majorité des Mam- mifères un système plus ou moins compliqué de sillons se développe à sa surface. Le plus important et le premier formé de ces sillons est la scissure de Sylvius. Elle naît au moment où les hémisphères, par suite de leur extension en avant et en arrière des corps striés, ont pris à peu près la forme d'un haricot. A la base des hémisphères, qui correspond au hile du haricot, une dépression peu profonde apparaît et constitue le premier indice de la scissure de Sylvius. La partie du cerveau située au fond de cette scissure est con- nue sous le nom d'7nsM/ade Reil. Lobes olfactifs. — Les lobes olfactifs, ou rhinencéphales, sont des xcroissances secondaires des hémisphères cérébraux renfermant des prolongements des ventricules latéraux ; cependant, ils peuvent être pleins à l'état adulte. Chez les Oiseaux, les Élasmobranches, et proba- blement chez d'autres formes, ils se développent, d'après Marshall, après les nerfs olfactifs, de sorte que la région olfactive des hémisphères est indiquée avant l'apparition des lobes olfactifs. Ces lobes se développent chez la plupart des Vertébrés à la partie antérieure et inférieure des hémisphères (lig. 266, olf), à un stade assez précoce du développement. Chez les Élasmobranches, ils ne naissent pas à la base, mais sur les parties latérales du cerveau (fig. 279) et se divisent ensuite en une portion bulbeuse et un pédon- Fig. 278. — Vue latérale de l'encéphale d'un embryoa de veau de 5 centim. de longueur (d'après Mihal- kovlcs) ('). (*) On a enlevé la paroi externe de riiémisplière pour laisser voir l'intérieur du ventricule latéral gauche. lis, paroi sectionnée de l'hémisphère. ■ — si, corps strié. — nm, corne d'Ammon. — d, plexus cho- roidien du ventricule latéral. — fm, trou do Blonro. — op, tractiis options. — in, infundibulum. — iiib, cerveau moyen. — cb, cervelet. — IV.V, voûte du quatrième ventricule. — ps, pont de Varole, à côté duquel se trouve le nerf de la cin(piién)e paire avec le ganglion de Casser. 410 SYSTÈME NERVEUX. Cille. Leur structure ollVe des variations considérables à l'état adulte. Chez les Amphibiens, on considère ordinairement comme lobes ol- factifs les prolongements antérieurs pleins déjà si- gnalés des hémisphères cérébraux ; mais d'après Gôtte, dont les vues me paraissent reposer sur des raisons solides, on devrait plutôt regarder comme lels de petites papilles situées à la base de ces prolongements, d'où nais- sent les nerfs olfactifs et Fig. 279. — Coupe du cerveau et de l'organe olfactif cii(MTibryonen, nebst Benierkungen ub. d. Deutnng d. einzehien Theile d. Fisrhgeiiirns {Morp/iol. Ja/ir/mch, VI. 1880). (34G) H. liATiiKE. Ueber die Entsteliung der glandula pitiiitaria [MiiVer's Archiv f. Allât, wvi l'hj/sio/., V. 1838). (3i7) ('. n. Hkiciiert. Der Bail des nienschlicheji Gehi)')7s. Leipzig, 1859 ". 18G1. ^348) F. SciiMii.T. Beitràge zur Entwicklungsgeschichle des Gehirns {Zeitschrift f. u>i$s. Zoologie, XI. 1HG2). (340) G. ScHWAi.iiE. Beiiragtî z. Fntwick. d. Zwischenhirns {Sitz. d.Jenaischen Gesell f. Med. u. Siilurwiss. 23 jan., 18S0'. (350) Fricd. Tif.hemann. Anatomie und Bildungsgeschichte des Gehirns im Fœtus drf MeusrI,',,. Nùriiberg, 18IG. m NEUFS UACIllUlENS. 413 :VELOPPEMENT DES NERFS CRANIENS ET DES NEUFS RACIIIDIENS (1\ Tous les nerfs sont des excroissances du système nerveux central; mais les nerfs crâniens et les nerfs racliidicns offrent, dans leur déve- loppement, des différences assez grandes pour qu'il y ait avantage ;\ les étudier séparément. Nerfs racliidiens. — Les racines postérieures des nerfs rachidiens, ainsi que certaines racines crâniennes, naissent de la môme manière et d'une même formation, et apparaissent longtemps avant les racines antérieures. Dans la description du mode de développement des nerfs rachidiens, on peut prendre pour type les Poissons élasmobranches. Tous ces nerfs naissent sous forme d'excroissances d'une bandelette cellulaire médiane qui apparaît sur le côté dorsal de la moelle épi- (I) Remak fait dériver les ganglions des racines postérieures du tissu des somites mésoblastiques, et, marcliant sur ses traces, la plupart des auteurs ont cru que le sys tèine nerveux périphérique a une origine mésoblastique. Cette manière de voir, que rejetaient déjà, d'après des considérations tliéoriciues, Hensen et d'autres auteurs, fut enfin attaquée par His (n" 297) sur le terrain do l'observation. His (n" 352, p. 458) trouva, dans le Poulet, cjue « les ganglions spinaux de la tête et du tronc naissent d'une petite bande de substance hituée entre la lame médullaire et l'épiblaste et qu'il appela le cordon intermédiaire. » Il ajoute : « Avant la fermeture du tube médul- laire, cette bande forme un sillon particulier, le sillon intermédiaire, situé tout près des bords de la lame médullaire. Pendant que la fermeture de cette lame en un tube se complète, le sillon intermédiaire primitif devient un cordon compacte. A la tête de l'embryon naît, de la môme manière, un bourrelet longitudinal qui sépare la suture de l'encéphale de celle de l'épiblaste. Dans la région cervicale et dans le reste, du tronc [*), le cordon intermédiaire n'est pas situé sur la suture médiane du tube médul- laire, mais sur le côté, et forme un bourrelet dont la section est triangulaire avec une légère échancrure. » De ce cordon intermédiaire naissent, dans la tête, quatre gan- glions, savoir : le ganglion trijumeau, le ganglion acoustique, le ganglion glosso-pha- ryngien et le ganglion pneumogastriciue, et dans le tronc, les ganglions spinaux. Dans les deux régions il s'unit d'abord au tube médullaire. Dans la description qui précède, j'ai donné autant que possible une traduction litté- rale des propres termes de His, afin que le lecteur puisse facilement saisir la pensée de l'auteur. Postérieurement au mémoire (n° 597) de His, j'ai fait un exposé de mes propres re- cherches sur ce sujet {n° 351), d'après lequel tous les nerfs naissent de la moelle épi- nière sous forme d'excroissances cellulaires. J'ai omis de faire remarquer que quelques- uns des stades décrits par moi l'avaient déjà été exactement par His, mais avec une interprétation très différente. Les résultats obtenus par Marshall et ensuite par Kblliker sont en général semblables aux miens, et Hensen de son côté, et presque en même temps que moi, a publié sur les nerfs des Mammifères quelques courtes observations conformes aux miennes. Depuis, His est encore revenu sur ce sujet (n° 353), et comme résultat de son travail, il a affirmé de nouveau ses premières données. Cependant je ne puis, sur ce point, accepter ses interprétations, et je dois renvoyer le leclcur désireux d'en faire une élude plus complète au mémoire même de His. {*) Le texte anglais correspondant à ce pnssage est ainsi conçu : « In the parts of thc ncck and in the remaining région of the neck » Il m'a paru impossible de lui trouver un sens admissible, ■de même qu'au texte allemand dont il est la traduction littérale. Pour sortir d'embarras, je me suis adressé à l'auteur du mémoire original, M. His, qui a bien voulu me répondre que ce passage de son mémoire contient une faute d'impression, et qu'à la place de « Im Halstheile und im iibrigen Halsgebiete... », il fallait substituer: « Im Ilalsthcile und im ijbrigcn Rumpfgebicte. . . n (dans la région cervicale et dans le reste du tronc). (Trad. 414 SYSTÈME NERVEUX. nière (lig. ;280 A, pt-) et qui a été appelée par Marshall la crête neu- rale. A chacun de ses points où une paire de nerfs doit se développer, Fig. 28(1 A. — Coupe Iransversiile d'un eiiibi'>i>ir de l'ristiurus iiiuntiaut la prolifération des cel- lules qui doivent former la crête neurale (•). i '-V l'ijr. îl,Si' B. — , ~\ersalc du troue d'un embryon un peu plus âgé que celui représenté dans la figure 31 E ["). jBWniiîi.i^'mf,' il naît deux excroissances saillantes, pyriformes, une de chaque côté, qui s'appliquent étroitement sur les faces latérales de la moelle épi- nièrc (fig. 280 B, /;r). Ces excroissances ■ sont les rudiments des racines nerveu- ses postérieures. Pendant qu'elles sont encore fixées ;\ l'arête dorsale de la moelle épinière, elles acquièrent des (limensionsconsidérables^fig.280B,;)r). Leur point d'attache à cette arête n'est pas permanent ; mais avant de décrire le sort ultérieur des rudiments nerveux, il importe de dire quelques mots de la crête neurale. Au moment où les nerfs commencent à modifier leur point d'attache à la moelle épinière, ai)parail. chez les l-Llasmobranches, une commissure longitudinale qui réunit les extrémités dorsales de tous les nerfs rachidiens (lig 281, 282, corn) ainsi que celle des nerfs vague et glosso-pharyngien. Jusqu'ici, on (')/>;', créle neurale. — ne, canal neurai. — c/i, iiotorliorde. — ao, aorte. (**) HC, canal noiiral. — pr, racine postérieure d'un nerf spinal. — x, tige subnofochordale. — an aorte. — se, mésoblaslc .«omatiquc. — sj), mésoblaste splanclinique. — mp, plaque musculaire. — mp', portion do plaque musculaire transformée en muscle. — Vo, portion de la plaque vertébrale qui donnera naissance aux corps vertébraux. — al, cavité digeslive. (**') fom, commissure unissant les extrémités dorsales des racines nerveuses postérieures. — pr, gnn- filions de ces racnnes. — ar, racines antérieures. — si, tubes segmentaircs. — sd, canal segmeti- taire. — j. c, cpitliôliura tapissant la cavité générale du corps dans la région du futur bourrelet ger- minatif. l'ig. ■-' n'a rencontré cette commissure complètement développée que chez les Élasmobrancbes ; on doit cependant la regarder comme une formation d'une très grande importance morphologique. Fiç. 282. Coupe longitudinale des nerfs raciiidioiis de Scyllium montrant la commissure qui les réunit C). Il est probable, bien que ce point ne soit pas encore définitivement établi, que cette commissure dérive de la crête neurale qui, par suite, semble se diviser en deux cordons unis chacun à une des séries de racines dorsales. Revenons à l'attache primitive des rudiments nerveux aux parois de la moelle épinière ; nous avons déjà dit qu'ellen'est pas permanente. En fait, vers le temps de l'appari- tion de la commissure si- gnalée plus haut, elle de- vient extrêmement déli- cate ou disparaît complè- tement. Les rudiments des nerfs se divisent alors en trois parties (fig. 283 et 284) : {° une proximale cylin- drique, à laquelle se fixe la commissure longitudinale [pr] ; 2° une portion élargie, rudiment d'un ganglion {g et spg), et 3° une portion distale qui (•) A. coupe passant par une série de nerfs. B. vue considéraldemeut agrandie de la partie dorsale de l'un des nerfs et de la commissuro qui s'y unit. corn, commissure. — sp.g, g'anglion des racines postérieures. — ar, racine antérieure. {**) pr, racine postérieure d'un nerf spinal. — g, ganglion spinal. — n, nerf. — ai; racine antérieure d'un nerf spinal. — ch, notochorde. — ne, canal neural. — mp, lame musculaire. Fie-. 28:f. -^V Coupe transversale de la partie dorsale du tronc d'un embryon de Tnrpeio (**). 416 SYSTÈME NERVEIX. forme le commencement du nerf (»\ Bientôt on voit la portion proxi- male s'unir à la paroi latérale de la moelle épinicrc h une distance très considérable de son point primitif d'attache; en outre, elle s'y fixe, non par son extrémité, mais par Sun côlé (fig. 284, x). Les extré- mités dorsales des racines postérieures sont donc libres. A raison de ses faillies dimensions, cette atlache des racines nerveuses à la moelle épinicrc se distingue très difficilement ; cependant, dans des cas favorables, les préparations montrent une saillie cellulaire cvidonle qui s'élève delà moelle et qui s'unit à une petite proéminence du bord latéral de la racine nerveuse près de son extrémité proximale. Celle extrémité du uerl' est composée de cellules qui se distinguent facilement, par leurs faibles dimensions et leur forme circulaire, de celles qui constituent la portion sui- vante ou ganglionnaire du nerf. Celle-ci est rendée et se compose de grosses cellules allongées, pourvues de noyaux ovalaires. Le reste du rudiment ner- veux forme le comnieucement du nerf proprement dit, qui, au début, est éga- lement composé de cellules allongées (l). Il est extrômement difficile de décider si l'attache définitive des racines nerveuses postérieures à la moelle épinière est une formation absolument nouvelle, ou si elle est simplement le résultat d'un déplacement du point pri- mitif d'altaclie. Je suis disposé à adopter la première manière de voir, qui est aussi celle de Marshall et de His; toutefois, la fig. 275, qui montre les racines après leur insertion sur les côtés, semble une preuve manifeste en faveur de l'hypothèse que le point d'attache a été simplement changé, processus qui s'expliquerait peut-être par l'extension de la partie dorsale de la moelle épi- nière. Pour quelques nerfs crâniens cependant, le déplacement est tellement considérable que je ne pense pas qu'il soit possible de l'expliquer sans admet- tre la foriualion d'une insertion nouvelle. Les racines antérieures des nerfs spinaux naissent un peu plus tard que les postérieures, mais pendant que celles-ci sont encore très pe- tites. Chacune d'elles (fig. 285, ar), comme une excroissance conique, (1) La structure cellulaire des racines nerveuses embryonnaires esi un point sur le- quel j'aurais supposé qu'une différence d'oivinion fiil impossible, n'eût été le fait qun His et Kolliker, à la suite de I^emak et d'autres ancii'us enibryologistes, contestent ab.-o- lumont celte structure. Je suis convaincu que personne, étudiant le développement des nerfs clioz les Élasmobraiiches sur des spécimens bien conservés, ne regarderait un seul instant ce point comme douteux, et je ne puis expliquer l'opinion contraire de His, qu'en supposant que les exemplaires (jui lui ont servi étaient absolunuMit impro- pres h la reclierclie des nerfs. Je n'ai pas l'intention, dans cet ouvrage, d'aborder l'iiisto- genèse des nerfs; je dirai seulement (lue, pour les premiers stades de leur développe- ment au moins, mes observations m'ont conduit sous beaucoup de rapports aux mûmes résultats que Gôtte (Entivick. d. Uiihe, p. '182-483), à cela près que je crois avoir, par mes recherches, suflisamment prouvé que les nerfs naissent sur toute leur longueur comme des excroissances du système nerveux central. A mesure que les fibres nerveuses se dt'lTi'Tencienl des cellules fusiformcs primitives, les noyaux deviennent relativement plus rares, et ce fait a probalilement induit Kôlliker en erreur. Tout en admettant l'existence de noyaux dans les nerfs, Ldwe soutient qu'ils appartiennent aux cellules inésoblastitiues (pii ont passé dans ces organiis ; mais cette hypothèse pure- ment graïuiio n'est pas appuyée par l'observation du développement. NERFS RACHIDIENS. 41' tn,') Fig. 28 i. ■ Coiipo transversale de la région dorsale d'un embryon de Pristiurua (*;. petite mais distincte, naîl de l'un des angles antérieurs de la moelle épinière, avant que cette dernière soit pourvue de son revôlement de substance blanche. Dès le dé- but, les rudiments des racines antérieures ont une apparence un peu fibreuse et une forme indéterminée à leur terminai- son périphérique, tandis que le protoplasme dont elles sont formées s'atténue vers l'extré- mité. Elles diffèrent des raci- nes postérieures en ce que leur point d'attache à la moelle épinière ne se déplace pas, qu'elles ne sont pas unies l'une à l'autre par une com- missure, et qu'elles ne forment pas de ganglion. Les racines antérieures crois- sent rapidement et forment bientôt de longs cordons de cellules fusi formes rattachés à la moelle épinière par une large base (fig. 283 Elles se dirigent d'abord obliquement et presque horizontalement en dehors, mais elles se recourbent en bas avant d'atteindre les lames musculaires. Une particularité relative aux racines an- térieures et qui oÛ're quelque intérêt est le fait que ces racines ne naissent pas directe- ment au-dessous des postérieures, mais qu'elles alternent avec celles-ci, disposition qui persiste chez l'adulte. Elles sont d'abord i-\^, ^sb. —coupe transversale complètement séparées des racines posté- ^' ^u '^^T t^l'/ZiZ^^ i i ^ embryon de lorpedo montrant rieures; mais vers le stade représenté dans la figure 283, la jonction s'établit entre chacune des racines postérieures et la racine anté- rieure correspondante, celle ci se réunissant à la première un peu au-dessous de son ganglion (flg. 281 et 282). rorigine des racines antérieures et postérieures des nerfs spi- naux (**). Bien que j'aie essayé de découvrir la destinée dernière de la commissure qui réunit les racines dorsales, je n'ai pu jusqu'ici y réussir. Cette commis- (*) pr, racine postérieure. — sp.g, ganglion spinal. — n, nerf. — x, point d'attacbe d'un ganglion à la moelle épinière. — ne, canal neural. — mp, lame musculaire. — ch, notocliorde. — i, enveloppe de la moelle épinière. ("j pr, racine postérieure. — ar, racine antérieure d'un nerf spinal. — mp. lame musculaire. — ch, notochordc. — vr cellules mésoblastiquea qui doivent former les corps vertébraux. Balfour. — Embryologie. II. — 27 418 SYSTÈME NERVEUX. sure devient de plus en plus mince, en munie temps qu'elle se décompose en filires (iruluplusmiqucs au milieu ilesquelles sunl plonizés des noyaux; fiiia- lemenl, on ne peut plus la distinguer. La seule conclusion que je puisse en tirer, c'est qu'elle s'atrophie peu à peu et disparaît définitivement. Après la réunion des racines postérieures aux antérieures, les nerfs qui en résultent s'étendent vers le Las et peuvent être facilement suivis sur une lon- gueur citnsidcr.ihK'. Une branche doisale particulière naît du ganglion de la racine postérieure (fig. "ilH, du). Dans les types élevés, la structure des fibres des racines antérieures et des racines postérieures, ainsi que la manière dont elles se comportent vis-à-vis des réactifs colorés, permet, d'après Lowcy de les distinguer aisément et de les suivre côte à côte dans le nerf composé. Autant qu'on peut le conclure des fiiils établis, le développement des nerfs spinaux, chez les autres Vertébrés, s'accorde en général avec celui de ces mêmes nerfs chez les Elasmobranches; mais aucune com- missure dorsale tni encore été découverte, excepté pour les deux ou trois premiers nerfs spinaux du Poulet. Chez le Poulet (Marshall, n° 3o3), les racines postérieures ressemblent pendant les premiers stades exactement à celles des Elasmobranches, bien (jue leurs dimensions relativement plus faibles en rendent l'observation dif- ficile. Elles se dirigent d'aboid plus ou moins horizontalement en dehors au-dessus des lames musculaires (comme le font également jusqu'à un cer- tain point quelques nerfs chez les Elasmobranches) ; mais dans la suite elles s'appliquent sur les parois latérales du canal neural, comme le montre la figure 124, sp. (/. 11 ne semble pas que les racines des nerfs spinaux posté- rieurs soient réunies par une bandelette continue. Les stades ultérieurs du développement sont exactement les mômes que chez les Elasmobranches. Les racines antérieures n'ont pas été observées d'une manière aussi satis- faisante que les postérieures ; mais elles naissent, peut-être au nombre de plusieurs pour chaque nerf, des angles antérieurs de la moelle épinière et se réunissent ensuite aux racines postérieures. J'ai suivi le développement de ces dernières racines chez \e Lepidostcus, où elles apparaissent comme des saillies des angles dorsaux de la moelle épi- nière; elles s'étendent latéralement eu dehors, ayant au début leur extrémité située au-dessus des lames musculaires. Nerfs crâniens (1). — Les premiers stades du développement des nerfs ciàniens ont été le mieux étudiés, en particulier par Mar- shall (n" 354), chez le Poulet, tandis que les derniers ont été plus compU-temenl observés chez les Klasmobranches, où ils offrent en outre une disposition très primitive. Chez le Poulet, quelques nerfs crâniens apparaissent avant la feriiuture complète de la gouttière neurale. Ils naissent sous forme d'excroiso. — .S>/,. r.plis de .rrm.i.icr. — /, m-rf olficlif. I.a ligne indicatrice a et.' par erreur prolonirée iiis.i.i'au cerveau. — pn, glande pinéalr. t e j i SYSTÈME NERVEUX GRAND SYMPATHIQUE. 429 Situation des racines dorsales des nerfs crâniens et des nerfs spi- naux. — f'ii raison pi-ol);il)le de l'origine des nerfs à lu crûle iieurale a déjà été indiquée I)rièven)ent à la page '290. C'est que la crête neurale repré- sente les bords latéraux originels de ia lame médullaire, et que dans le re- ploiement mécanique de cette lame pour constituer le tube cérébro-spinal, ses deux bords latéraux se sont rapprochés sur la ligne médiane dorsale, et ont formé la crête neurale. Je ne puis expliquer le déplacement subséquent des nerfs, et la signification de la commissure longitudinale provisoire qui les réunit est également inconnue. Le reploiement de la lame neurale doit s'être étendu jusqu'à la région où naissent les nerfs olfactifs, de sorte que, comme il vient d'être dit, il ne résulterait, du fait de leur origine à la crête neurale, aucune probabilité particulière que ces nerfs dussent être rangés dans la môme catégorie que les autres nerfs dorsaux. (351) F. M. Balfour. On tlie development of tlie spinal nerves in Elasmobrancfi Fishes. Philosophicnl Transactions, vol. CLXVI. 1870 ; Voy. aussi, A monograph on tlie (levelopmeiit of Elasmobi'onch Fishes. London, 1878, pp. 191,-216. (352) W. His. Ueb. d. Anfange d. peripherischen Nervensystem. Archiv f. Anat. u. PhijsioL, 1879. (353) A. M. Marshall. On the early stages of development of tlie norves in Birds. JoumnlofAnat. and Phi/s., vol. XI, 1877. (354) A. M. Mahshall. ïlie development of the cranial nerves in the Chick. Quart. J. of Micr. Scie7ice, vol. XVIII. 1878. (355) A. M. Mahshall. The morphology of the vertebrate olfactory organ. Quart. J. of Micr. Scie7ice, vol. XIX. 1879. (35G) A. M. Mahshall. On the head-cavities and associated nerves in Elasmo- branchs. Quart. J. of Micr. Science, vol. XXI, 1881. (357) C. ScHWALiiE. Das Ganglion oculomotorii. Jenaische ZeitscJirift, vol. XIII. 1879. Système nerveux grand sympathique. La découverte que les nerfs spinaux et les nerfs crâniens ainsi que leurs ganglions dérivent de l'épiblaste a été bien vite étendue au système nerveux grand sympathique, dont on a reconnu dès son ap- parition les connexions avec ces nerfs. Les premières observations sur ce sujet sont celles que j'ai consignées dans ma Monograph on Elasmobranch Fishes (p. 173), tandis que Schenk et Birdsell (N- 361) arrivaient plus tard aux mêmes résultats pour les Oiseaux et les Mammifères. Dans mon exposé du développement de ces ganglions, il est dit qu'ils apparaissent d'abord comme de petites masses situées à l'extré- mité de courtes branches des nerfs spinaux (fig. 291 sij.g). Des recherches plus récentes m'ont fait voir que les si/.^ Fig. 2'JO. — Coupe verticale lon- gitudinale d'une portion de la paroi du corps d'un embryon d'Elasmobranche.montrant une partie de deux nerfs spinaux et les ganglions sympathiques qui eu dépendent (*). (*) ar, racine antérieure. — pr, racine postérieure. — sy.g, ganglion sympathique — mp, portion de la lame musculaire. 430 SYSTÈME NERVEUX. ganglions du grand sympathique consistent d'abord en de simples ren- llements des branches principales des nerfs spinaux, un peu au-des- l'ig. ï'Jl. — Coupu transversale ilu hi partie aiilérioure du Iruiii- d un eiiibrvon lic Sfijtiiiiiii un [icu plus âgé que celui de lu figure 36 B (';. sous de leurs ganglions. La figure 2!)0 >//.(/, bien qu'elle corresponde à un stade plus avancé, en fera comprendre la disposition. Dans la suite, (*) Cette coiipc est diiifjramni:di.|uo on ce (|uo les rarines nerveuses antérieures ont été figurées Rur toute leur lon^runir t:indis qu'en fait elles s'unissent i la moelle épinierc au milieu de l'intervalle qui téparc deux racines postérieures. ip.c, nioi'lle épinierc. — s/'f/' ganglion d'une racine postérieure. — ar, racine antérieure. — t/ri, nerf dirigé du <ôté dorsal, provenant de la racine postérieure — mp, lame musculaire. — mp', portion de cette lame déjà Iratisrorniée en muscles. — mp.I, portion de la même lame dont naissent le* muiclci des membres. — ni, mrf latéral. — ao, aorte. — c/i, notocliorde. — aij.g, ganglion sym- pathique. — ca.r, veine cardinale. — sp.n, nerf spinal. — sd, canal scguientairc (iirclcro primitif). — it. Intl.! •'•|;nieiilaire. — du, duodénum. — an, pancrt'as. — hp.d, point où le c mal cholédoque l'ouvre d.tn9 le duodénum. — urne, canal vilellin. SYSTÈME NKRVEUX GKAND SYMPATHlQUli. 431 les ganglions du sympathique s'éloiguent du tronc principal de leurs nerfs respectifs, tout en restant unis à ce tronc par un court rameau (fig. 2U1 SI/. g). Je n'ai pu découvrir de commissure longitudinale les réunissant dès les premiers stades, et je présume qu'ils sont tout d'a- bord indépendants et qu'ils ne s'unissent que plus tard de chaque côté en un cordon continu. Les observations de Schenket Birdsell sur les Mammifères semblent indiquer que les parties principales du système grand sympathique naissent en continuité avec les ganglions spinaux postérieurs; elles montrent également qu'au cou et dans les autres régions, les cordons de ce système apparaissent à l'état de chaîne ganglionnaire continue. Toutefois, les observations sur les particularités topographiques qu'offre, dans les types supérieurs, le développement du grand sym- pathique, sont jusqu'à présent très incomplètes. La destinée ultérieure des ganglions du grand sympathique est étroitement liée à celle des corps dits surrénaux, dont nous traiterons dans un autre chapitre. (360) F. M. Balfour. Monogvaph on the development of Elasmobranch Fishes, London, 1878, p. 173. (aGl) S. L. ScHENK and W. R. Birdsell. Ueb. d. Lehre von d. Entwickliing d. Ganglien d. Sympallieticus. MittheiL. a. d. embryologischen instit. Wien. Heft ni. 1879. CIIAPITUE XVI ORf.A.M-S DE LA VISION Dans les formes les plus inférieures du monde animal, toute la sur- face du corps est sensible à la lumière, et des organes de vision appa- rurent sans doute au début sous forme d'aires limitées, douées d'une sensibilité spéciale pour la lumière et associées à des dépôts de pig- ment. Des formations lenticulaires, consistant en un épaississement de la cuticule ou en une masse celuUaire, se sont formées dans la suite ; toutefois, leur fonction n'a pas été tout d'abord de projeter une image des objets extérieurs sur la partie impressionnable de l'œil, mais d'y concentrer la lumière. Il est facile de passer par une série de degrés, de celle forme simple d'organe visuel à un œil susceptible de vision proprement dite. 11 n'y a qu'un petit nombre de groupes de Métazoaires qui man- quent d'organes optiques plus ou moins compliqués. Dans un grand nombre de cas, ces organes sont situés à la partie antérieure de la tête et innervés par les premiers ganglions; et il est possible que beaucoup d'yeux ainsi placés soient des modifications d'un prototype commun. Dans d'autres cas, des organes de vision se rencontrent en diverses régions du corps, et il est évident que de tels yeux se sont développés dans chaque cas d'une manière indépendante. Les éléments impressionnables de l'œil semblent être invariable- ment des cellules dont une extrémité se continue par un nerf, tandis (juc l'autre se termine dans une formation cuticulaire ou portion dur- cie de la cellule, qui forme ce que l'on nomme bâtonnet ou cône. La présence de tels éléments dans des yeux dissemblables n'est donc pas une preuve de rapports génétiques entre ces yeux, mais seulement de la similitude de la fonction. Les données embryologiqiuîs relatives au développement de l'œil ne concernent (jue les Arthropodes, les Mollusques et les Ghordala. Com- binées avec la structure de I'omI adulte, ces données permettent de montrer qu'il existe deux types de développement de cet organe. Dans Tun, les éléments impressionnables de l'œil dérivent du sys- tème nerveux cenir.d, dans l'autre, de l'épiderme. Les yeux qui se rapportent au premier peuvent être appelés yeux cérébraux. Il est pro- CŒLENTERES. 433 bable, cependant, que cette distinction n'est pas, au moins dans tous les cas, aussi fondamentale qu'on pourrait le supposer, et que, dans les deux types de développement, l'œil a pu tirer son origine de l'épi- derme. Dans les yeux oh la rétine est en continuité avec le système nerveux central, ces deux organes se sont sans doute développés si- multanément comme des différenciations de l'épiderme et continuent ;\ suivre un développement parallèle dans l'ontogénie de l'œil. Quelques yeux dans lesquels la rétine a une origine épidermique se sont formés probablement en môme temps qu'une partie du système nerveux central, tandis que dans d'autres cas ils se sont développés plus tard, après la constitution complète de ce système. Cœlentérés. — C'est chez les llydrozoaires que se voit le mieux l'é- volution réelle de l'œil. Les types les plus simples se rencontrent chez les Oceania et les Lizzia (1). Chez les Lizzia, l'œil est situé à la base d'un tentacule et se compose (fig. 292) d'un cristallin {i) et d'un bulbe percep- teur (;:*). Le cristallin est un simple épaississe- ment de la cuticule, tandis que le bulbe est formé de trois sortes d'éléments : 1° de cellules pigmen- taires ; 2° de cellules sensorielles qui constituent les véritables éléments rétiniens et qui consistent en un renflement central pourvu d'un noyau, d'un prolongement périphérique représentant un bâtonnet à peine différencié et d'un prolonge- ment centripète en continuité avec 3° des cellules ganglionnaires situées à la base de l'œil. 11 y a dans cet œil un commencement de différenciation d'un ganglion aussi bien que d'une rétine. Fig. 292. — Uliil (1l> Lizzia Kôllikeri (emprunté à Lankester, d'après 0. e R. Ilertwig) (*). L'œil des Oceania est plus simple que celui des Lizzia en ce qu'il manque de cristallin. Claus a mon- tré que chez les Charybdea, parmi les Acraspèdes, il existe un œil plus hautement difterencié, pourvu d'un crislallin composé de cellules comme chez les Vertébrés. Mollusques. — Chez un grand nombre de Mollusques odontophores, il existe sur la face dorsale de la tête des yeux innervés par les gan- glions sus-œsophagiens. Ces yeux offrent des degrés très divers de complexité ; mais leur structure et leur développement montrent que ce sont des modifications d'un prototype commun. Le type le plus simple se rencontre chez le Nautile, et bien qu'on ne doive pas oublier la possibilité que cet œil soit dégénéré, il est en (1) 0. et R. Herlwig, Das Nervensyatem ii. Sin?ieso?-gane d. Medusen. Leipzig, 1878. (*) (, cristallin. — p, partie impressionnable de l'œil. Balfour. — Embryologie. II. — 28 434 ORGANES DE LA VISION. même temps très intéressant de remarquer (Ilensen) qu'il conserve d'une manière permanente la première structure embryonnaire de l'œil des autres groupes. Cet œil a (fig. '2\):i A) la forme d'une vésicule offrant sur sa paroi externe un petit urilice qui en met la cavité en communication libre avec l'extérieur. Les cellules qui tapissent la paroi postérieure de la vésicule forment une rétine i/i) et sont en continuité avec les fibres du nerf optique .V. op). On ne sait rien du développement de cet œil. Chez les Gastéropodes, l'œil (fig. 293 B) a la forme d'une vésicule close; les cellules qui en tapissent la face interne forment la rétine, ^■(iP Ù.op Fig. 233. — Trois cou|jes diagramtnaticiucs d'yeux de Mollusques (d'après Grenadier) (*). tandis que sa paroi externe constitue la cornée. Dans sa cavité est une lentille cuticulaire contiguë à celte dernière. Cet œil naît de l'ecto- derme dans le cliamp du voile, à côté des ganglions sus-œsophagiens, ordinairement ii la base des tentacules. Il résulte, d'après lîabl (Vol. I, n» 2G8), d'une invagination dont l'orifice ne tarde pas à se fermer ; mais selon Bobretzky (vol. I, n" 242) et Fol, il dérive d'un épaississe- ment épiblastique qui, en s'isolant, prend la forme d'une vésicule. Il est très probable que ces deux types de développement existent, le second étant sans doute abrégé. De quelque manière que se forme la vésicule, elle acquiert bientôt un revêtement de pigment, excepté sur un petit espace de sa paroi externe, là oii le cristallin se développe comme un petit corps saillant dans la cavité de la vésicule. Ce dernier semble commencer par un dépôt cuticulaire et s'accroître par addi- tion de couches concentriques. La paroi interne de la vésicule devient la rétine. (•) A, Nautile. — H, Casléropodc {Umax ou Uelix\ — G, Céphalopode dibrancliial. — Pal. pau- picrc. — Cil, cornée. — Co.ep, épilliélium du corps ciliairo. — /r, Iris. — lut, IiW... Int'>. — DilTé- rfnU« pnrlim du Icgumtnt. — /, cristallin. — /l, segmont externe du cristallin. — /^ rétine. — .\o^, n.rf opu<|uc. — G.op, ganglion optique. — x, couche interne de la rétine. — NS, couche ncr- Tcusc de lï rétine. CÉPHALOPODES. 435 L'œil de Mollusque le plus hautement diilercncié est celui des Céphalopodes dibranchiaux, dont l'organisation est eiïeclivement plus élevée que chez tout autre Invertébré. Une courte description de sa structure chez l'adulte (1) rendra peut-être plus claire celle de son développement. Les particularités les plus impor- tantes de cet œil se voient sur la figure 293 C. La couche externe du bulbe oculaire forme une sorte de capsule que l'on peut appeler sclérotique. En arrière, la sclérotique se fixe sur l'orbite cartilagineuse qui entoure le ganglion optique (G. op); en avant, elle devient transparente et forme la cornée Co, qui peut être ou complètement fermée, ou (comme elle est re- présentée dans le diagramme) percée d'un orifice plus ou moins grand. Der- rière la cornée est la chambre antérieure de l'œil, qui se prolonge en arrière sur les côtés tout autour d'une grande partie de la circonférence de l'organe et sépare la sclérotique d'une couche située en dedans. Dans la chambre antérieure de l'œil se trouvent la partie antérieure du cristallin (1^) et les repUs de l'iris {Ir). A l'exception de la partie qui corres- pond au cristallin, elle est tout entière tapissée par l'épiderme [lut 1 et Int 2). Une couche appelée choroïde {lut 1) en limite la paroi interne et se conti- nue en avant dans les replis de l'iris {Ir). La zone la plus superficielle de la choroïde est l'épithélium déjà signalé ; ensuite vient une couche formée de lames disposées obliquement, la couche argentine externe {argentea extcrna), puis une couche musculaire et enfin la couche argentine interne (argentea interna). Celle-ci s'insère sur une capsule cartilagineuse qui entoure complètement la portion profonde de l'œil. Le cristallin est un corps à peu près sphérique, composé de lamelles con- centriques d'une substance dépourvue de structure. Il est formé de deux segments, l'un externe {l^) petit, l'autre interne {l) volumineux, séparés par une mince membrane, et il est soutenu par une saillie particulière de la paroi de la coupe optique, le corps ciliaire [Co. ep), qui s'insère à la base de l'iris et qui est dû principalement à un prolongement de la rétine. Toutefois, ce corps est de nature musculaire et présente sur ses faces externe et interne une série de replis qui sont surtout développés sur la dernière. La membrane qui divise le cristallin en deux parties est continue avec le corps ciliaire. En dedans du cristallin est la chambre interne de l'œil, limi- tée en avant par le cristallin et le corps ciliaire, en arrière par la rétine. Celle-ci se compose de deux feuillets principaux, un antérieur contiguà la chambre interne de l'œil, et un postérieur [N. S) adjacent au cartilage cho- roïdien. Une membrane les sépare. En allant de dedans en dehors, on peut distinguer dans la rétine les couches suivantes : 1° Une membrane homogène ; n, 2° Une couche de bâtonnets: / p n ^ .- • i i , , , . - ' leuillet antérieur de la relme. 3° Une couche de granules entoures^ de pigment; j 4° Une couche cellulaire; \ 0° Une couche de tissu conjonctif ;j feuillet postérieur de la rétine. 6° Une couche de fibres nerveuses.) (1) Voyez Hensen, Zeit. f. wiss. ZooL, vol. XV. 436 ORGANES DK I.A VISION. m?»*^^^ ^^limmam^ Sur le cùtc du ganglion optique est un corps pai'ticulier connu sous le nom de corps blanc (non reprt-senté dans la figure), qui offre les caractères histo- logiques du tissu glandulaire. La première description satisfaisante du développement de l'œil des Céphalopodes est duc à I.ankcster (n" 363). Grenadier (n° 363), de son côté, en avait aussi ob- servé les particularités les plus importantes, et Bo- brclzky en avait donné dans son mémoire (n° 362) de très belles figures. L'œil apparaît d'abord comme une fossette ovale de l'épi- blaste, limitée par un re- bord saillant (fig. 294, A). Bientôt la couche épiblas- tique qui revêt le fond de la fossette s'épaissit considérablement. Par l'extension de ses bords en dedans, l'orifice de la fossette se rétrécit peu à peu (fig. 29'i, B) et Fig. 294. — Deux coupes de l'œil d'un Cépluilopode en voie de développement, pour montrer la formation de la fossette optique (d'après Lankester). — Coupe transversale de lu tel euiliryon avancé de Calmar (d'après Bohrctzky) ressemble à ce stade à l'œil de Nautile; enfin il se ferme complète- ment. Il en résulte un sac aplati doublé par l'épiblasle, et qu'on peut (*) vil, œsophage. — {/Is, glandes salivaircs. — i/.''.<, franjjlion viscéral. — f/c, ganglion cérébral. — «.'> Le cristallin semble donc une formation cuticulaire. Il prend peu à peu une forme presque sphérique, et il se compose alors de couches concentriques (fig. 296 hl). Pendant qu'il se constitue, l'épithélium ciliaire de la vésicule opti- que se divise en deux couches, une externe à grosses cellules et une interne à cellules petites. Ces deux couches se continuent d'abord par la paroi antérieure de la chambre optique en avant du cristallin; mais elles ne tardent pas à être reléguées sur les côtés (fig. 296 A, ce et gz). D'après Lankester, les muscles que l'on rencontre chez l'adulte dérivent de la couche interne. Les cellules mésoblastiques disparais- sent aussi de la région située en avant du cristallin, et l'épithélium externe se transforme en une sorte de membrane cuticulaire. Par suite de ces modifications, les couches originelles de cellules en avant du cristallin se trouvent ramenées à de simples membranes, résultat qui semble préparer l'apparition du segment antérieur du cristallin. Le développement de ce dernier n'a encore été complètement suivi 1 1) Lankester, Z)ei'e/o/;;». of Cephalopoda {Quart. Jouni. of micr. Science. 1875, p. 44). t38 ORGANES DE LA VISION. aq; que par Bobretzky, dont les figures semblent indiquer qu'il se forme comme un dépôt cuticulaire en avant de la membrane déjà mention- née (fig. 296 B, vl). En tout cas, les deux segments du cristallin pa- raissent ôtre séparés par une membrane en continuité avec la région ciliaire de la vésicule optique. Grenadier croit que le segment antérieur du cristallin naît dans une dé- pression en forme de poche de la couche épiblastique étendue sur la face externe de la coupe optique ; mais suivant Lankester, le cristallin « s'ouvre un passage à travers la zone antérieure moyenne de la]cliambre optique primitive et fait saillie dans la seconde chambre, ou chambre optique anté- rieure, où s'appliquent étroitement sur lui les replis de l'iris. » Pendant que le cristallin arrive i\ son complet développement, il apparaît, autour de la circon- férence de l'œil, un nouveau repli^qui s'étend peu à peu en dedans de manière à former une chambre à l'extérieur des parties qui existaient déjà : c'est la chambre optique an- térieure de l'adulte. Chez la plupart des Céphalopodes (fig. :21)3 f), les bords de ce repli ne s'affrontent pas complète- ment, mais laissent entre eux un orifice de grandeur variable, qui conduit dans la chambre où sont contenus l'iris, le seg- ment externe du cristallin, etc. Chez quelques formes cepen- dant, ils se rencontrent, s'u- nissent et interceptent ainsi toute communication entre cette chambre et l'extérieur. i l \^ ce jd ^^.M^.^- La marge du repli constitue la Fig. 296. — Coupes do rœil du Calmar en %oic de de- COméC, taudis qUC Ic rCStC velopnenieiit i deux stades différents (d'après Bu- , . > i i ' brcizky) (•). donuc uaissancc à la scléro- tique. La rétine consiste d'abord en une épaisse couche de nombreuses assises de cellules uvales (fig. 295). Lorstjue la formation du segment {*) /i', scKnii-nl interne du cristallin. — vl, segment externe du cristallin. — a et a , épilhélium ta- plisaql la chambre oculaire antérieure. — gz, grosses cellules épiblastiques du corps ciliaire. — cr. petitoi r.lhilis ùpiblnstiqucs du corps ciliaire. — m.i, couche de mésoblaste intermédiaire aux deux lame» epil.l.iMi.pics du c.rps ciliaire. — af et if, replis de l'iris. - H, rétine. — rf, couche interne «le la reliiic. -- st, bâtonnets. — ai/, cartilage éuiire comme un cristallin devienne, après des observations plus complètes, un simple coagulum. ŒIL DES ARTHROPODES. 441 je suis porte à attribuer cette similitude aux caractères de l'exosque- lette, qui modifient d'une manière plus ou moins semblable toutes les formes d'organes visuels, plutôt qu'à la descendance de tous ces yeux d'un prototype commun. Aucun de ces yeux ne présente une chambre remplie de fluide entre le cristallin et la rétine, et cet espace est com- blé par des cellules, caractère qui les sépare nettement des yeux tels que ceux cVAlciope (fi.g. 297). Voici succinctement les types d'yeux que l'on rencontre chez les Arthropodes : 1° Yeux simples. — Dans tous les yeux simples la lentille cor- néenne est formée par un épais- sissement de la cuticule. Les Trachéales seuls possèdent de tels yeux. On en distingue trois types. a. L'un, dans lequel les cellules rétiniennes se trouvent immé- diatement en arrière de la len- tille, a été rencontré (Lowne) chez les larves de quelques Dip- tères (Eristalis) ainsi que chez quelques Chilognathes. b. Dans un second type d'œil simple observé chez quelques Chilo- podes et quelques larves d'Insectes {Dydscus, etc.) (fig. 298), les parties qui le constituent dérivent entièrement de l'épiderme. Ce sont : un cristallin (/), dû à un épaississement de la cuticule; une humeur dite vitrée [g] formée de cellules hypodermiques modifiées, et une rétine (r) qui dérive des mêmes éléments. L'extrémité externe des cellules rétiniennes se termine par un bâtonnet, tandis que l'interne se conti- nue en une fibre nerveuse. c. Un autre type d'œil simple que l'on rencontre chez les Arachnides et, à ce qu'il paraît, chez quelques Ghilopodes, forme les yeux simples de la plupart des Insectes. Il difl"ère du type a en ce que les cellules de la rétine constituent une couche spéciale au-dessous de Vhypoderme, ce dernier ne donnant évidertiment naissance qu'à l'humeur vitrée. Le développement des yeux simples n'a pas encore été étudié. Ceux que nous venons de décrire sont toujours situés sur la tête et ordinairement assez nombreux. 2° Yeux composés. — Les yeux composés existent presque toujours chez les Crustacés et se rencontrent habituellement chez les Insectes 2'J7. — OEil d'un Aleiopide {Neopluinta celox) (emprunté à Gegenhaur, d'après Greef) {*). (*j /, cuticule. — c, continuation de la cuticule en avant de l'œil. — /, cristallin. — /i, corps vitré. - 0, nerf optique. — o', épanouissement de ce nerf. — i, couche de bâtonnets. — p, couche pigmentée 4i2 ORGANES DE LA VISION. à l'étal parfait. Ils sont pairs dans les deux groupes, bien que, chez les Crustacés, un (eil composé médian beaucoup plus simple puisse remplacer les yeux pairs, comme dans la larve Nauplius elles formes inférieures, ou coe.xister avec eux pendant une période du développe- ment chez les types supérieurs. L'œil composé typique est formé (fig. 290) d'un ensemble de leu- lilles cornéennes (c) dérivées de la cuticule, sous lesquelles sont des corps appelés cônes cristallins, dont chacun correspond à une lentille. Au-dessous des cônes se trouvent d'autres corps appelés rétinules (?•), qui constituent les éléments impressionnables de l'œil; elles se com- posent chacune d'un bâtonnet axial, le rhabdome, et d'un certain nombre de cellules qui l'entourent. Les cônes cristallins résultent de la coalesccnce de depuis cuticulaircs de plusieurs cellules dont les noyaux persistent ordinairement et sont appelés noyaux de Scmper. Ces cellules sont pro- pablement de simples cellules hypoder- miques, mais dans quelques formes, par exemple chez les Phrûnima, il peut y avoir entre elles et la cuticule une cou- che continue de cellules hypodermiques. Les cellules qui d'ordinaire constituent un cône cristallin, peuvent, dans divers yeux d'Insectes, demeurer distinctes; de tels yeux ont reçu de Grenacher le nom d'yeux acànes, tandis qu'il a appelé yeux pseudocônes ceux qui sont pourvus de cônes cristallins incomplètement formés. De môme que le cône cristallin, le rlialidomc dos rétirmlcs résulte de la fusion d'une série de parties consis- tant priniiliveinent en bâloiuiets distincts, situés chacun dans une cellule propre. Cet état des rétinules est permanent dans l'œil des Tipulides. Le développement des yeux composés n'a jusqu'ici été étudié d'une manière satisfaisante que par lîobretzky (n"- 307) chez quelques Crus- tacés. Cet auteur l'a observé dans les genres Palacmon et Astacus, mais plus complètement chez le dernier, auquel s'applique la descrip- tion suivante. L'd'il de VAstartis lire son origine de deux parties distinctes : 1" de l'épiderme externe des lobes procéphaliques, qui sera appelé couche épidermique de I'umI ; 2° d'une portion des ganglions sus-œsophagiens, qui en sera la couche nerveuse. Le mésoblaste fournit en outre une portion du pigment situé entre les deux couches précitées. De la couche épidermique dérivent les lentilles cornéennes, les cônes cris- tallins cl le pigment qui entoure ces derniers. D'autre part, la couche C) /, Icnlitlo rornéetinc. — g, rorp» vitrù. — r, rétine. — (,. ncif oplicino. — h, liypoJcTiiie. Fig. 298. — Coupo d'un œil simple d'une jeune larve de DijUscus (emprunté à Ge- geiilj;iur, d'après Gienaclier) {*). ŒIL DES ARTnROPODES. 443 nerveuse semble donner naissance aux rétinules avec leurs rliabdo- nies et au ganglion optique. Après que les ganglions sus-œsophagiens se sont séparés de l'épihlasle su- perficiel, les cellules de l'épiderme deviennent columuaires dans hi région que l'œil doit occuper, et forment ainsi la couche épidermique oculaire men- tionnée ci-dessus. Bientôt cette couche acquiert une épaisseur de deux ou trois assises de cellules. En môme temps la partie la plus superficielle du ganglion sus-œsopliagien adjacent s'étrangle partiellement sur le reste du ganglion et devient la couche nerveuse de Vœii ; mais elle est séparée de la portion épaissie de l'épiderme par un petit espace dans lequel pénètrent quelques cellules mé- soblastiques à une période un peu plus avancée. Les couches épidermique et nerveuse se divisent ensuite chacune en deux assises. De l'assise externe de la première couche dérivent les cônes cristallins et les noyaux de Semper. Cha- que cône est formé de quatre bâtonnets fusionnés, résultant de différenciations culiculaircs de quatre cellules dont on peut voir les noyaux au côté externe de l'embryon. Les extrémités inférieures des cônes traversent l'assise interne du dis- que épidermique, dont les cellules se chargent de pigment et constituent les cellules pigmentées entourant la partie inférieure des cônes cristallins chez l'a- dulte. L'extrémité externe de chaque cône est entourée par quatre cellules que Bo- bretzky a crues identiques aux noyaux de Semper (1). A un stade ultérieur (non observé chez VAstacus), ces cellules donnent naissance aux lentilles cor- néennes cuticulaires. Des deux assises de la couche nerveuse, l'externe a une épaisseur de plu- sieurs rangées de cellules, tandis que l'interne se compose de cellules allon- gées en forme de bâtonnets. Malheureusement, la destinée ultime des deux assises nerveuses n'a pas été observée, bien que l'on ne puisse guère douter que les rétinules ne tirent leur origine de l'assise externe. Le mésoblaste qui pénètre entre les couches nerveuse et épidermique se transforme en une couche de pigment, et forme probablement aussi la mem- brane perforée située entre les cônes cristallins et les rétinules.. - Di.igi'amme représentant les diverses parties d'un œil composé d'Ar- tliropodc (d'après Gegenbaur) (*). Il semblerait, d'après les observations précédentes de Bobrelzky, que les yeux composés pairs des Crustacés appartiennent au type d'yeux (1) Il semble y avoir dans la description de Bobrctzky quelque confusion quant à la nomenclature de ces parties. (*) A. ooupe longitudinale de l'œil. B, facettes cornéennes. G, deux segments de l'œil. c, lentilles (cuticulaires) cornéennes. — r, rétinules avec leurs rhabdomes. — n, nerf optique. — g, renflement ganglionnaire de ce nerf. •U4 ORGANES DE LA VISION. cérébraux. Justjirù iiuel point en esl-il de même des yeux composés chez les Insectes? c'est ce que l'on ignore, car il est bien possible que ces yeux aient eu une origine indépendante (1). Les relations entre les yeux pairs et l'œil médian des Crustacés ne sDul pas mieux déterminées. Dans le genre Euphaiisia, parmi les Schizopodes, il existe une série d'yeux situés sur les côtés de quelques-unes des pattes thoraciqucs et sur ceux de ralidomeu. Hien que la structure n'en ait pas encore été élal^lie d'une manière (I) Dans un travail important {* , JI. II. Viallanos a récemment étudié le dévelop- pement de l'appareil visuel chez les Insectes. Il a bien voulu me remettre sur ce sujet la note suivante : « Les recherches auxquelles je me suis livré sur le mode de développement de l'appa- rcil visuel des Insectes, nous montrent que chez ces animaux l'œil proprement dit ne peut être, ainsi que cela paraît avoir lieu pour les Crustacés, d'après Bobrctzky, consi- déré comme une simple dépendance des centres nerveux. << Chez les larves aveugles des mouches, l'appareil visuel se trouve représenté par trois parties principales. Le disque imaginai de l'œil, la tige nerveuse, et le ganglion oplifiue. Le disipie imaginai est bâti sur le plan de tous les autres disques. Il jtrésente par conséquent, en allant de dehors en dedans, un feuillet provisoire, un cxoderme et un mésoderme. L'exodcrmo du disque de l'œil, chez les jeunes larves, se montre avec les mêmes caractères que dans tous les aiUres disques, c'est-à-dire qu'il est formé par de petites cellules fusiformes très serrées disposées sur plusieurs rangs; en dehors il est limité par une mince cuticule, en dedans par une basale. Quelque temps avant la métamorphose, les cellules exodermiques les plus superficielles grossissent beaucoup et s'allongent ; elles méritent alors le nom de cellules optogènes. » Le mésoderme du disque de l'œil n'a pas la structure du mésoderme des autres disques; il n'est point en effet formé par une sorte de tissu conjonctif embryonnaire, mais bien par un amas de fines fibrilles nerveuses qui pénètrent dans l'exoderme et se continuent chacune avec une cellule optogène. « La tige nerveuse est une sorte de pédoncule qui relie le disque de l'œil au ganglion optique. Elle est constituée par de fines fibrilles nerveuses qui se continuent avec les fibres nerveuses du mésoderme du disque. Ainsi le mésoderme du disque n'est qu'un épanouissement de la tige nerveuse. Aussi, dès qu'elle commence à se différencier, cha- que cellule optogène est-elle reliée au centre nerveux par un conducteur. ■> Le ganglion optique est constitué par la partie la plus externe du ganglion céré- broide. Il se compose d'un noyau central de substance blanche revêtu par une écorce cellulaire. i> Dans cette écorce se trouve encastré comme un coin un organe fort complexe que j'ai désigné sous le nom d'ébauche de la lame ganglionnaire. Les fibres de la tige nerveuse naissent de la surface de cette partie. « Au momiînt de la métamorphose les phénomènes suivants s'accomplissent: le feuil- let provisoire du disque do l'œil disparaît, l'exoderme vient occuper la place où doit a|)para"ure l'œil, sa cuticule devient la cornée, sa basale la limitante de l'œil, chaque ci'Uule optogène se segmente pour former à elle seule les dilïérentes cellules constitu- tives de l'œil élémentaire. <■ La lame ganglionnaire jusque-lii comprise sous forme d'ébauche au sein du gan- Rlion optique, émigré hors de celui-ci, et s'étale comme un écran nerveux en arrière de l'œil composé. M Pendant l'évolution de la lame et du disque, les fibrilles de la tigo nerveuse ne cessent pas un instant d'unir ces deux parties, A mesure qu(! la lame s'approche de l'œil com- po».', les librillMS d(! la tige se raccourcissent, mais elles jjersistent toujours chez l'adulte, où elles sont désignées sous le nom de fibres postrétiniennes. » (Trad.) ( ) U. \ inlliinos, /lrch,?i-clii-s sur r/iisliilof/ie des ïnsecle.i et sur lus phcriomciies hislolfu/ir/iics qui accompagmitt le dvvelnpjicnent posl-,;„bn/,ji„iair<' ik ces animaux [\nn. se. mil. G» si:,-., Zool., \. XIV, I88J). * ŒIL DES VERTÉBRÉS. 445 satisfaisante, elle semble cependant dillci-er beaucoup de celle des autres or- ganes visuels des Arthropodes. Œil des Vertébrés. — Eu égard aux diverses formations qui se combinent pour le constituer, l'œil est incontestablement l'organe le plus complexe des Vertébrés. Bien que son mode de développement soit assez constant dans tout le groupe, il sera coftimode de décrire d'abord ce qui peut en être considéré comme le type et de procéder ensuite à un examen comparatif de l'origine de ses diverses parties, en nous étendant davantage sur quelques-unes d'entre elles. Cette section se terminera par la description des organes accessoires de l'œil. La formation de l'œil commence avec l'apparition d'une paire d'excroissances creuses de la vésicule cérébrale antérieure ou thala- raencéphale qui se montrent dans quelques cas même avant la fermeture du canal mé- dullaire. Ces excroissances, que l'on dési- gne sous le nom de vésicules optiques, s'ou- vrent d'abord librement dans la cavité de la vésicule cérébrale antérieure ; mais bientôt elles s'étranglent partiellement sur cette dernière et forment des vésicules (fig. 300, a) unies à la base du cerveau par des pédon- cules creux relativement étroits, les rudi- ments des nerfs optiques. L'étranglement qui donne naissance au pédoncule ou nerf optique, se produit obliquement en bas et en arrière, de manière que les nerfs opti- ques s'ouvrent à la base de la partie antérieure du tbalamencéphale (fig. 300, b). Après la formation des nerfs optiques survient : 1° celle du cristal- lin ; 2° celle de la coupe optique, aux dépens des parois de la vésicule optique primaire. L'épiblaste externe ou superficiel qui recouvre la partie la plus saillante de la vésicule optique et avec laquelle il est en contact immédiat chez la plupart des Vertébrés, devient plus épais. Cette por- tion épaissie est alors poussée en dedans de manière à former une fossette ouverte, peu profonde, dont les épaisses parois (fig. 301 A, 3) refoulent devant elles la paroi antérieure (4) de la vésicule optique. Cette invagination de l'épiblaste superficiel est portée à un tel degré que la paroi antérieure de la vésicule optique arrive jusque près de la paroi postérieure et que la cavité de la vésicule s'oblitère presque complètement (fig. 301 B). Fig, 300. — Coupe transversale de la tète d'un embryon de Téléos- téen, montrant la formation des vésicules optiques, etc. (emprunté à Gegenbaur, d'après Schenk) (*). (*) c cerveau antérieur. — a, vésicule optique. — 6, pédoncule de celte vésicule. — d, épiderme. 446 ORGANES DE LA VISION. Le bulbe de la vésicule opli(iue se transforme ainsi en une coupe à double paroi, renfermant dans sa cavité la portion d'épiblaste inva- giné. Afin de la distinguer de la vésicule optique primitive, on la dési- gne généralement sous le nom de vésicule optique secondaire. Pour plus de brièveté nous l'appellerons coupe optique; en réalité, elle ne constitue jamais une vésicule, puisqu'elle est toujours largement ouverte en avant. De ses deux feuillets, l'interne ou antérieur (fig. 301 B, 4) est formé par la partie antérieure de la paroi de la vésicule optique primitive, l'externe ou postérieur (fig. 301 B, 5), parla portion postérieure de cette même paroi. Le premier (i) s'épaissit très rapi- dement et devient la rétine, tandis que le second (5), qui reste mince, s'infiltre dans la suite de pigment et forme finalement la couche pig- mentaire en mosaïque de la choroïde. Par suite de la fermeture de son orifice, la fossette formée par Té- piblaste invaginé selrans- forme en un sac complète- ment clos, à parois épais- ses entourant une petite cavité centrale(fig. 301 B, 2). En même temps elle se sé- pare de l'épiblaste externe, qui s'étend en avant en une couche continue, de sorte que toute trace de son ori- fice primitif disparaît. 11 reste ainsi dans la cupule de la vésicule optique secondaire une masse épiblastique elliptique isolée, le rudi- ment du cristallin. La petite cavité dont il est creusé se réduit encore rapidement par l'épaississement de ses parois, surtout de la pos- térieure. A sa première apparition, le cristallin est en contact immédiat avec le feuillet antérieur de la vésicule optique secondaire (fig. 301 B). Peu après cependant, on le voit se placer dans l'orifice de la coupe optique (fig. 303 G), par suite du développement d'un espace (7) (qui est occupé par le corps vitré) entre le cristallin lui-même et le feuillet antérieur de cette coupe. Pour comprendre comment cet espace s'est développé, il est néces- saire d'avoir présents à l'esprit la situation de la vésicule optique et les rapports de son pédoncule. La vésicule est située sur le côté de la tête, et son pédoncule se dirige en bas, en dedans et en arrière. En fait, celui-ci est oblique (•) A, H. C, stades de développement. — 1, feuillet épidermique ; 2, épaississcraent de ce feuillet; ' "*■■"!'. '■'•""""'n'enne; i, vésirule oculaire piimitive, dont la partie antérieure est déprimée par !'• rnMnllin ; .1. piirtie postérieure de la vésicule oculaire primitive et feuillet externe de la vésicule oculaire s.Toiidmre ; G, endroit où le cristallin s'est séparé du feuillet épidermique; 7, cavité de la VLMc.il.- n, ulaire secondaire occupée par le corps vitré (.l'après Itemak). Fig. 301. — Coupes diagrammatiques iiiontrant la formation de l'œil (d'après Remak) (*). ŒIL DES VERTÉBRÉS. 447 sur la vésicule ; d'où il résulte qu'au moment où le cristallin s'inva- gine, la direction suivant laquelle la paroi antérieure de la vésicule est refoulée en dedans n'est pas en ligne droite avec l'axe du pédon- cule, comme le représente le diagramme (fig. 301) pour plus de sim- plicité; mais elle forme avec cet axe un angle obtus, ainsi que l'indique la figure 302, où s' désigne la cavité du pédoncule partant de celle de la vésicule optique primitive qui est presque oblitérée. Au stade peu avancé représenté par la figure 302, le cristallin rem- plit toute la cavité en forme de coupe de la vésicule optique secon- daire. L'état ultérieur est amené par l'ac- croissement rapide des parois de la coupe optique, dont toutes les parties cependant ne se développent pas également. Ces parois s'é- lèvent sur tout le pourtour de la coupe, ex- cepté au point de sa circonférence qui se réunit au pédoncule. Tandis que partout ail- leurs les parois croissent rapidement en hau- teur, emportant pour ainsi dire avec elles le rig. 302. — coupe diagramma- cristallin, en ce point qui, dans la position tZ ^1:^.:^ ^é ;!^ naturelle de l'œil en occupe la face infé- kQiin)(*). rieurc, l'accroissement est nul, la paroi est incomplète et présente une lacune. Cette lacune, qui reçoit dans la suite le nom de fissure choroidlenne, ouvre au tissu mésoblastique entourant la vésicule optique et le pédoncule un passage dans l'inté- rieur de la cavité de la coupe. Il résulte de son mode de formation que cette lacune ou fissure est évidemment sur le prolongement de l'axe du pédoncule de l'œil, et pour la voir on doit la chercher sur la face inférieure de la vésicule optique. On la reconnaît facilement dans cette position sur l'embryon vu par transparence (fig. 126 chs). Si le lecteur se rappelle ces relations de la lacune avec le pédoncule de l'œil, il comprendra comment les coupes de la vésicule optique présentent, à ce stade, des aspects très différents selon le plan sui- vant lequel elles sont faites. Lorsqu'on regarde la tête par sa face inférieure et par transparence, l'aspect de l'œil est très semblable à celui du diagramme (fig. 303). Une coupe d'un tel œil suivant la ligne y et perpendiculairement au plan du papier donnerait une figure correspondant au diagramme (fig. 303 C). Le cristallin, la cavité et la double paroi de la vésicule optique secondaire, les restes de la cavité primitive, seraient tous représentés (comme aussi l'épiblaste superficiel de la tête); mais on (*) Elle montre le cristallin / remplissant toute la cavité de la coupe optique, l'oljliquité du pédon- cule s sur cette dernière, et la continuité de la cavité du pédoncule s' avec celle de la vésicule optique primitive c. — r, feuillet antérieur. — u, feuillet postérieur de la coupe optique. 448 OKGANES DE LA VISION. ne verrait rien ni du pédoncule, ni de la fissure. D'un autre cùté, si la coupe élail prise parallèlement au plan du papier, i\ quelque distance au-dessus du pédoncule, on obtiendrait à peu près la figure que l'on voit en E, fig. .'{Oi. Ici, la fente f est évidente, et il en est de môme de la communication de la cavité vh de la vésicule secondaire avec l'extérieur de l'œil ; mais naturellement, la coupe n'in- téresse pas l'épiblasle superficiel. Enfin, une coupe perpendiculaire au plan du papier el passant par la ligne -, c'est-i\- dire par la fissure elle-même, oflVirait l'aspect de la figure 30i F, sur laquelle la paroi de la vésicule fait complètement défaut dans la région de la fissure, dont la position est indiquée par la lettre /'. -^ L'épiblasle externe n'a pas été représenté Fig. 303. — Diagramme représentant rœii danS CCtte ngUrC. du Poulet vers le troisième jour, tel quoi. le voit lorsqnoM oi.serve la tcte ^^^ -^^ ^^ j^^ description précédente, qui par sa face inférieure à la lumière •' '■ \, . i-i- transmise (*). Gst em|)runtôe avec quelques légères modiu- calions aux Elcnienls ofEmhryolotjy, première partie, deux points doivent ûtre remarqués. Eu premier lieu, il est extrêmement douteux que l'invagination de la vésicule optique secondaire doive réellement élre considérée comme un résultat mécanique de celle du cristallin. 11 estpro- bable, eu second Ueu, que la fissure clioroïdienne n'est pas due simplement au développement inégal desparois delacoupe optique secondaire, mais qu'elle résulte en partie d'un plissement de la vésicule primaire qui s'effectue de bas en haut sur le cùté où apparaît la fissure et dans sa direction, en même temps que le cristallin pénètre en avant dans la vésicule. Chez les Mammi- fères, ce plissement s'étend au péJoncule oculaire, qui s'aplatit (et dont par conséquent l;i cavité primitive soblilère) et se replie ensuite sur lui-même de manière à circonscrire une nouvelle cavité centrale en conlinuité avec celle de l'humeur vitrée. Chez d'autres formes, des indices d'un semblable phéno- mène s'observent ordinairement, comme on le verra plus particulièrement dans la suite. Avant de décrire le développement de la cornée, de l'humeur aquL'use, etc., nous examinerons l'accroissement ultérieur des parties duiit le développement vient d'être décrit, en commençant par la coupe upticiue. • i /, rri-ilalliii. — /', cavité ilii cristallin, (|ui est situé dans la cavité de la coupe optique. — r, feuillet antérieur; — m, feuillet postérieur îles parois de la coupe optique. — c, cavité de la vésicule optique priiiiilivc pros<|uc oblitérée. Par inadvertance le feuillet « a été représente en certains points plus épais qui! le fLMiillel /•, tandis que partout il dev rait être plus mince. — S, iiédoncule de la coupe opti- qui- avi'i! sa cuvito s , sui- un niM-au inférieur à celui do la rupule elle-même et par ronse(pient en ilclii.M du foyer visuel; la continuité entre la'cavité du pédoncule et celle de la vésicule primitive est iinliqiiùe par lu li^'ne ponctuée. Ui ligne zz par laquelle la coupe représentée dans la figure 304 F est supposée avoir été menée pa»»p p.ir la fitiiure clioru'idieiinc. ŒIL DES VEUTEUUES. 449 Pendant que s'opèrent les transformations dont nuiis venons de parler, le mcsoblaste entourant la coupe optique prend les caractères d'une enveloppe spéciale qui iixe délinitivenient les contours du globe de l'œil. Les parties internes de cette enveloppe les plus voi- sines de la rétine deviennent la choroïde (c'est-à-dire la chorio-ca})il- laris et la laniiua /«sc« ; l'épithélium pigmentaire dérivant, ainsi que nous l'avons vu, de, la coupe optique épiblastique), dans laquelle plus tard se dépose du pigment. La partie externe restante de cette enve- loppe forme la sclérotique. La différenciation complète de ces deux tuniques de l'œil ne survient toutefois qu'à une période tardive. j^V> Nous avons laissé la cavité de la vésicule optique primitive comme un espace presque oblitéré entre les deux feuillets de la coupe optique. A la fin du troisième jour, l'oblitération est complète et les deux feuillets sont en contact immédiat. Dès le début, le feuillet interne ou antérieur est plus épais que l'externe ou postérieur, et sur la plus grande partie de la coupe opti- que, cette différence s'accroît avec le développement de l'œil, le feuillet antérieur augmentant notablement en épaisseur et subissant des changements dont nous allons parler (fig. 305). Dans la partie antérieure cependant, sur les lèvres, pour ainsi dire, de la coupe optique, en avant d'une ligne qui deviendra plus tard Vora serrata, les deux feuillets cessent de prendre part à cet épaississement progressif, qu'accompagnent des changements histo- logiques particuliers dont le reste de la cupule est le siège; et c'est (*) D, coupe di;igranimatique menée perponiliculairement au plan du papier suivant la ligne ytj de la figure 303. On ne voit pas le pédoncule, la section passant tout à fait en dehors de la région qu'il occupe. — l'A, cavité delà coupe optique remplie par l'humeur vitrée. Les autres lettres ont la même signification que dans la figure 301 B (d'après Remak). E, coupe parallèle au plan du papier, menée par la figure 303 assez loin en arrière de la face an- térieure de l'œil pour enlever une petite portion de la surface postérieure du cristallin, mais pas assez pour atteindre le pédoncule. Les lettres ont la même signification (|ue ci-dessus, — f, fissure choroï- dienne. F, coupe suivant la ligne :: perpendiculairement au plan du papier, pour montrer la fissure choroi- dienne /' et la continuité entre la cavité du pédoncule de Wv.il et colle de la vésicule optique primitive- Si la section avait été prise un peu à côté de la ligne zz, les parois de la coupe optique se seraient étendues en bas comme en haut jusqu'au cristallin. Mêmes indications que plus haut. On a négligé dans cette section l'épiblaste externe. Balfour. — Embryologie. II. — 29 450 ORGANES DE I..V VISION. ainsi qu'une parlie posléiieure, ou la rétine proprement dite, se sépare d'une parlie antérieure. Celle-ci, accompagnée parle mcsoblaste qui la recouvre immédiale- menl, forme en arrière du cristallin des replis appelés procès ciliaires, tandis (jue plus en avant, elle se recourbe en dedans entre le cristallin et la cornée pour constituer l'iris. La large ouverture primitive de la i-unpr («pliquo se trouve ainsi rétrécie et transformée en un petit orifice, V\g. 30S. — Coupe de ToDil de Poulet au quatrième jour (*). la pupille ; et le cristallin, qui auparavant était situé à l'entrée de la coupe, est maintenant enfermé dans sa cavité. Tandis que dans la portion postérieure de la capsule ou dans la rétine proprement dite, la couche formée parle feuillet interne ou antérieur n'est le siège d'aucun dépôt de pigment noir, il s'en dépose en abondance dans les (*) e.p, épibl^isto 8u|Ériflciel do la face latéia'.o de la tète. — H, rétine proprement dite, feuillet an- térieur de la roupe o|iti(|ue. — p.C/i, épitliéliuni [lifrinontaire de la rhoruide, feuillet postérieur de la coupe optique. — b indique le Itord exirèmo de lu coupe optique, qui deviendra le bord interne de l'in». — /, criïilallin. Sa paroi postérieure, dont les cellules allongées montrent en ni leurs noyaux, on forme maintenant toute la masse, sa paroi antérieure étant réduite à une roucbc de cellules apla- lii-it ri. — i;i, mé»olda.>tle entourant la roupe opticpic et sur le point de former la clioroïde et la sclé- lotiquc. On lo voit passer en avant entre lu hord do la cupule et l'épiblasle superfieiel. l ne )(rnndi; partie do lu ravité de la co'ipe optique est remplie par une masse hyaline, le rudiment de la ni> inlir.iiie liyalu'ide et du riia^uluni de l'humeur vitrée, y. Dans le voisinage du cristallin, comme u»r eiemplc en cl, celte niemlirane s Ide ètie en continuité avec le tissu a, qui parait lui-même cire le rudiment de la capsule du cristallin et du ligament suspenscur. RÉTINE. 451 deux foiiillets de la portion antérieure qui forme la r(''gion de l'iris, et tout d'abord dans le feuillet externe, de sorte que dans la suite cette portion de la vésicule optique semble n'ôtre autre chose qu'un pro- longement antérieur de l'épithélium pigmentaire de la choroïde. Ainsi, pendant que la moitié postérieure de la coupe optique devient la rétine proprement dite, y compris le pigment choroïdien dans lequel sont plongés les bâtonnets et les cônes, la moitié antérieure se transforme en la portion ciliaire de la rétine, qui recouvre les procès ciliaires, ainsi qu'en l'uvée de l'iris. Les procès ciliaires et la substance de l'iris, leurs vaisseaux, muscles, tissu conjonctif et pigment ramifié, dérivent de la choroïde, qui a elle-même une origine mésoblastique. Le bord de la pupille marque la limite extrême delà vésicule optique, là où le feuillet externe ou postérieur se renverse pour se continuer avec l'interne ou antérieur. Le muscle ciliaire et le ligament pectine dérivent l'un et l'antre du mésoblaste compris entre la cornée et l'iris. Rétine. — Tout d'abord les deux feuillets de la coupe optique ne diffèrent pas beaucoup en épaisseur; mais au troisième jour, l'externe ou postérieur devient beaucoup plus mince que l'interne ou antérieur, et, vers le milieu du quatrième jour, il se réduit à une seule assise de cellules aplaties (fig. 305 p. Cit.). Vers la quatre-vingtième heure, ses cellules commencent à se charger de pigment et finissent par former l'épithélium dit pigmentaire de la choroïde ; aucune partie de la rétine proprement dite (ou aucune autre partie de la rétine, si l'on suppose que la couche pigmentaire en question appartient plutôt à la rétine qu'à la choroïde) ne dérive de ces cellules. Au quatrième jour, le feuillet interne (antérieur) de la coupe opti- que (fig. 305 R) présente une structure entièrement uniforme et se compose de cellules allongées, à peu près fusiformes et pourvues de noyaux distincts. De bonne heure apparaît à sa surface externe (pos- térieure) une membrane cuticulaire spéciale, la membrana limitans externa (membrane limitante externe). A mesure que le feuillet interne devient plus épais, ses cellules se multiplient rapidement, de sorte qu'il acquiert bientôt une épaisseur de plusieurs couches de cellules; il est probable cependant que cha- cune de celles-ci se continue à travers toute l'épaisseur du feuillet. A ce stade, ce feuillet correspond par sa structure exactement au*cer- veau, dont il peut, à proprement parler, être considéré comme une partie. D'après la manière de voir habituelle, qui n'est cependant pas pleinement confirmée par l'observation du développement, la rétine se divise pendant son accroissement ultérieur en deux parties : i° une externe, correspondant morphologiquement au revêtement épithélial du canal cérébro-spinal et composée de ce que l'on peut appeler les cel- lules visuelles de l'œil, c'est-à-dire les cellules qui forment la couche 452 OIIGANES DE LA VISION. granuleuse (nucléaire) externe, ainsi que les bâtonnets et les cônes qui leur font suite; 2° une interne, qui comprend la couche granuleuse (nucléaire^ interne, la couche niulcculaire inlerne, la couche ganglion- naire et la couche des fibres nerveuses, et qui correspond morpholo- giquement aux parois du cerveau. Toutefois, d'après Lôwe, les seg- ments externes des bAlonncts et des cônes, qu'il regarde comme des cellules njélamorphosées, correspondent seuls à la couche épithéliale du cerveau. I.e développement réel de la rétine n'est pas encore complètement connu. Selon les données ordinnires (Kolliker, n° 298, p. 603) (1), la couclie de cellules paii;:lionnaires et la couche moléculaire interne se difl'érencient d'abord, tandis que le reste des cellules donne naissance aux autres parties de la rétine proprement dite et se trouve limité à l'extérieur par la membrane limitante externe. L'assise des fibres nerveuses se constitue aussi de très bonne Iieure à la face interne de la couche ganglionnaire. Les bâtonnets et les cônes sont dus à des prolongements (Kolliker, Habuchin) ou à des produits cuticulaires Scliulize, W. .Millier) des cellules qui i'ormeiit finalement la couche granuleuse externe. Ce n'est que relativement tard que la couciie de cellules située en dehors de la couche moléculaire se divise en couches granuleuses (nucléaires) interne et e.xterne et en une couche moléculaire externe in- termédiaire. La description que Liiwe donne du développement de la rétine chez le Lapiu s'écarte en beaucoup de points de celle qui précède. Suivant cet auteur, on peut distinguer trois stades dans la diflerenciation des couches de la rétine. Au premier stade, dans uu embryon de 4 à o millimètres, on trouve les couches suivantes, en allant de dehors en dedans à partir du feuillet externe de la vésicule optique secondaire : 1" Une membrane qui, toutefois, ne devient pas, comme on le croit ordi- nairement, la membrane limitante externe; 2** Une couche d'éléments transparents dérivés de cellules métamorphosées el qui constituent les segments externes des bâtonnets et dés cônes ; 3" Vue couche d'éléments sombres arrondis; 4" Une concile indistinctement striée, la future couche des fibres nerveuses. De la troisième de ces couches dérivent toutes les couches dcfinilives de la rétine proprement dite, à l'exception des segments externes des bàloiinels et des cônes. Au stade suivant, lorsque l'embryon a atteint une longueur de 2 centim. cette couclie se divise en trois assises, savoir : une externe et une interne d'élémiMits Sdinbres et une moyenne d'éléments plus clairs. Les deux internes de ces assises deviennent respectivement la couche moléculaire inlerne et la couclie de cellules gan;,'lioiinaires, tandis que l'externe forme les parties de la rétine situées en dehors de la couclie moléculaire interne. Chez l'animal nouveau-né, la couche externe plus sombre du stade pré- cédent s'est considérabU-meiil subdivisée. Sa partie la plus externe forme une assise d'eléniLiits de couleur suiiibre qui donne naissance aux segments I, Trad. fiani;., p. ■; l". NERF OPTIQUE. 4d3 inleriics des bùtonnels et des cônes; en dedans, elle est liniitôe par une membrane, la véritable membrane élastique externe. La i)artio de la couclie située en dedans de celte membrane forme bientôt, en se divisant, les cou- ches granuleuses externe et interne, séparées l'une de l'autre par la mince couche moléculaire externe. Ainsi, peu après la naissance, toutes les couches de la rétine sont constituées chez le Lapin. 11 importe de remarquer que, d'après les vues de Lowe, les segments externes et internes des bâtonnets et des cônes sont des cellules métamorphosées. Les articles externes forment d'abord une couche continue, dans laquelle on ne peut reconnaître d'éléments disliiicts. De très bonne heure une membrane apparaît sur la face adjacente à l'hu- meur vitrée : c'est la membrane hyaloïde. Les recherches de Kessler et les miennes propres conduisent à cette conclusion qu'elle peut se constituer à une époque où il n'existe aucune trace de formations mcsoblasliques dans la cavité de l'humeur vitrée, et que par conséquent elle s'est nécessairement développée comme un dépôt cuticulaire des cellules de la coupe optique. Lie- beikiilin, Arnold, Lôwe et d'autres auteurs la regardent cependant comme une production mésoblastique, et Kôlliker croit qu'une membrane primitive dérive des cellules de la coupe optique et que la membrane hyaloïde propre- ment dite se développe beaucoup plus lard aux dépens du mésoblasle. Pour de plus amples informations sur ce sujet, le lecteur est renvoyé aux auteurs cités plus haut. Nerf optique. — Les nerfs optiques dérivent, comme nous l'avons dit, des pédoncules primitivement creux des vésicules oculaires. La cavité dont ils sont creusés disparaît peu à peu par épaississement de leurs parois, et l'oblitération progresse de l'extrémité rétinienne en dedans, vers le cerveau. Pendant que l'extrémité proximale des pédon- cules oculaires est encore creuse, les fibres nerveuses situées à leur racine s'étendent de l'un des pédoncules à la base de l'autre et forment le rudiment du chiasma optique. L'entre-croissement des fibres paraît complet. Les fibres nerveuses se montrent un peu plus tard dans le reste du nerf optique. Ce nerf est tout d'abord continu avec les deux feuillets de la coupe optique, comme cela doit être nécessairement, puisque l'intervalle compris à l'origine entre ces deux feuillets est en continuité avec la cavité du pédoncule. Lorsque le nerf optique perd la cavité dont il est creusé et que ses fibres apparaissent, toute connexion entre le feuillet externe de la coupe optique et le nerf optique est rompue ; le nerf perfore simplement ce feuillet et se con- tinue avec l'interne. Je ne vois aucune raison pour douter (comme l'ont fait llis et Kulliker) que les fibres du nerf optique dérivent par différenciation des cellules épithéliales dont il est d'abord formé. Fissure choroïdienne. — Relativement à la fissure choroïdienne, nous pouvons dire que sa manière d'être varie un peu dans les diffé- rents types. Elle se ferme sur la plus grande partie de son étendue, bien ij4 ORGANES DE LA VISION. que sop. exiiémilé proxiinalc soit loujours Iraverséo par le nerf optique el aussi, dans beaucoup de cas, par un prolongement niésoblastique. Cristallin. — Le cristallin consiste d'abord en une vésicule ovalaire, à cavité centrale petite, dont les parois antérieure et postérieure sont presque d'égale épaisseur et sont constituées l'une et l'autre par une seule coucbe de cellules columnaires allongées. Pendant les stades ultérieurs, le mode de développement de la paroi postérieure est exactement inverse de celui de l'antérieure. La première s'épaissit considérablement; elle devient convexe en avant et tend à oblitérer la cavité centrale du cristallin. En môme temps ses cellules, encore dis- posées en une couche unique, s'allongent et prennent la forme de fibres. Au contraire, la paroi antérieure devient de plus en plus mince et ses cellules plus aplaties. Ces deux modes de développement se continuent, comme le montre la figure 30o, jusqu'à ce que la paroi postérieure /soit en contact immé- diat avec l'antérieure e/, et que la cavité ait ainsi entièrement disparu. Pendant ce temps, les cellules de la paroi postérieure sont devenues de véritables fibres disposées presque parallèlement à l'axe optique sur une coupe longitudinale, et leurs noyaux ni sont rangés suivant une ligne passant par leur milieu. La paroi antérieure, un peu épaissie de chaque côté, au point où elle se continue avec la postérieure, est maintenant une couche simple de cellules aplaties, qui sépare la paroi postérieure du cristallin ou, comme nous pouvons l'appeler désormais, le cristallin lui-même, du segment antérieur de la capsule cristalli- nienne, dont elle devient l'épithélium. Les modifications ultérieures consistent i)rincipa]ement dans l'al- longement persistant des fibres du crisLallin, leur nnilLiplication et la disparition partielle de leurs noyaux. En même temps qu'elles se multiplient, ces fibres prennent la dispo- sition caractéristique qu'elles offrent dans le cristallin adulte des diverses formes de Vertébrés. Ainsi que l'a d'abord avancé KC.Uiker, la capsule crislallinienne paraît se former conmie une membrane cuticu- laire produite par les cellules épitbéliales du crislalliu. La manière de voir de I.iolxTkiilm, Arnold, I.uwe et autres, d'.ipris laquelle la c;ipsule du crislullin est une lonnalioii niésoblastique, ne semble jias lonJée. L'opinion contraire, soutenue par KOlliker, Kessier, etc., est surtout appuyée par ce fait qu'au moment où la capsule devient visible, il n'existe pas de cellules inr.M.blastiques qui puissent lui (ionncr naissance. Il faut dire «ependunt qur W . .M„li,.,- ;, réellement trouvé des éléments cellulaires dans ce quil con.sidcre comiru; la capsule du cristallin de l'.\mmocèle. Si l'on tient compte du cuructore de dè-radalion de l'œil de ce Poisson, ou n'acceptera qu uxec réserve un trmoii:nat:e lin- de la slruclure de cet u-il. Corps vitré. — Le corps vitré dérive excepté clie/ les Cyclostomes) CORNEE. 455 d'une excroissance vasculairc qui pénètre par la lissurc choroïdicnne et qui offre des diflerences considérables dans les divers types de Yertébrés. Sa véritable nature est encore très contestée. D'après Kessler, c'est un produit de transsudation; mais les cellules mésoblas- tiques embryonnaires ordinaires qu'il renferme accidentellement, aussi bien que la présence de nombreux corpuscules sanguins, lui donnent le droit d'être considéré comme une substance intercellu- laire. Dans les cas les plus favorables, ces cellules sont cependant en nombre extrêmement petit, et fréquemment il n'y en a aucune trace. 11 paraît y avoir, chez les Mammifères, quelques cellules mésoblasti- ([ues qui s'invaginent en même temps que le cristallin et qui servent probablement à la formation des vaisseaux de la membrane appelée capsulo-pupillaire. Chez l'Ammocète, le corps vitré tire manifestement son origine d'une invagination mésoblastique, bien que les cellules qui lui donnent naissance disparaissent dans la suite. Chez les Mammifères, le développement de la zone de Zinn, qui pourrait jeter quelque lumière sur la nature du corps vitré, n'a pas été complètement observé. Suivant Lieberktihn (n" 374, p. 43), cette formation se montre chez les embryons de Brebis et de Veau arrivés à la moitié de leur développement. « Aux points où les procès ciliaires et la portion ciliaire de la rétine sont complètement enlevés, dit-il, on voit, sur chaque méridien, des faisceaux de fines fibres qui correspondent aux vallées laissées entre les procès ciliaires et qui les comblent; il existe aussi entre ces faisceaux, à l'état de mince couche, des masses semblables finement striées et qui seraient situées sur l'arête des procès ciHaires. » Il ajoute qu'on peut suivre ces fibres jusque sur les segments antérieur et postérieur de la capsule crislallinienne, et qu'au milieu d'elles se trouvent de nombreuses cellules. Kolliker confirme ces don- nées de Lieberkûhn. Il n'est guère douteux que les libres de la zone de Zinn ne soient de nature conjonctive; on les regarde comme élastiques. Lowe croit qu'elles dérivent delà substance de l'humeur vitrée ; mais cela ne me paraît pas résulter des faits observés jusqu'ici. Il est très possible qu'elles naissent de cellules mésoblastiques, uniquement destinées à les former, qui ont péné- tré dans l'intérieur du corps vitré. Les parties intégrantes de l'œil en avant du cristallin sont :1a cornée, l'humeur aqueuse et l'iris. Le développement de l'irisa déjà été décrit; il nous reste donc à traiter de la cornée et de la cavité qui contient l'humeur aqueuse. Cornée. — La cornée résulte de la coalescence de deux formations : répithélium cornéen et la cornée proprement dite. La première dérive directement de l'épiblaste externe qui recouvre l'œil après l'invagina- tion du cristallin; la dernière se forme suivant un mode assez remar- quable, décrit d'abord clairement par Kessler. Lorsque le cristallin s'est complètement séparé de l'épiderme, sa paroi antérieure est en contact immédiat avec l'épiblaste externe (lefu- 456 ORGANES DE LA VISION, tur épilliélium cornéen). Autour de son bord est un petit espace annu- laire, limité par le tégument externe, le cristallin et le bord de la coupe optique. Chez le Poulet, que nous pouvons prendre pour type, appa- raît, vers l'époque où la cavité du cristallin a complètement disparu, une couche sans structure, extérieure h l'espace annulaire mentionné ci-dessus et appliquée immédiatement surla face interne de l'épiblaste. Cette couche forme le commencement de la cornée proprement dite et ne consiste, au début, qu'en un anneau situé au bord du cristallin, dont la plus grande épaisseur est ;\ son bord externe et qui s'amincit graduel- lement vers le centre. Bientôt cependant il s'étend davantage et consti- tue finalement une couche continue et très épaisse, intermédiaire au tégument externe et au cristallin. Aussitôt que celte couche a atteint une certaine épaisseur, nne assise de cellules aplaties se développe sur sa face profonde et de dehors en dedans, aux dépens du mésoblaste en- Fig. 300. — Coupe de l'œil d'un Poulet de liuit ji>Mrs, monliMiit l'iris et la cornée en voie de foiiualion (d'iiiirès Kesslci') (*). tonrant la coupe optique (lig. ^06, ilm). Cette assise est la couche épi- théliale de la membrane deDescemet. Lorsqu'elle (I) s'est complète- ment développée, le mésoblaste se divise, autour du bord de la cornée, en deux couches, une interne (fig. 306, cb) qui doit former le tissu méso- blasti(iiie de l'iris déjà décrit, et une externe (fig. 306, ce) adjacente à l'épiderme. Celle-ci donne naissance aux corpuscules cornéens qui sont les seuls éléments constituants de la cornée non encore déve- loppés. Les corpuscules cornéens s'avancent ;\ travers la couche cornéenne dépourvue de structure et la divisent en deux strates adja- centes, l'une à l'épiblaste, l'autre à l'épithélium interne. Ces deux strates s'amincissent peu à peu à mesure qu'une portion de plus en plus grande de leur substance est envahie par les corpuscules, et à la (1) Il mn .semble iiossible que Liebeikiilin nii raison, lorsqu'il assure qno répilliélinin (l<; la ni(;inbraiie (le Descemct s'avance cii dedans entre le cristallin et l'épiblaste avant la formalinn d'ï la corn(!'o proprement dilc, et que la description ci-dessus de Kcssler exige sur ce point une rectification. Il est probable, d'après la structure de l'œil do l'Ain- inocèle, que la membrane de Desceinet est en continuité avec la clioroide. (*) <•/). ^pitliéliiim é|>ild.i<4tiipie de l:i corné<'. — rc. corpiisrulcs rornécns pénétrant dans la matrice dépourvue il<- «Irurture de la cornée. — ,1m, membrane île Desoeniet. — ir, iris. — cb, mésoblaste de l'iri» (la li({no indiriilriee .i été tirée un peu trop haut). L'ialcrvalle entre lus nlro la face interne de la viîsiiulc auditive se voit le ganglion cochléaire GC ; le côté gauche de la (Igurc montre le nerf auditif G et ses rapports iV avec le rcrveau postérieur. Au-dessous do la vésicule auditive se trouve, de chaque côté, la veine jugulaire. ORGANES UE l'audition CHEZ LES VERTÉBRÉS. 479 L'étranglemcnl est si profond que le saccultts no coniniuni(iuo d'un côté avec le canal cochléaire, de l'autre avec la cavité générale de la vésicule auditive, que par un canal court et étroit. De ces deux canaux, le premier (fig. 320, b) est le canalis reuniens. Nous pouvons appeler iifriculus, à ce stade, le reste de la cavité de la vésicule auditive primitive, dans lequel s'ouvrent toutes les parties mentionnées ci-dessus. Bientôt après la formation du sacmlus hemisphxricus, le canal co- Fig. 319. Coupe tiaiis\ crsilo de la tèto d'un cnibrym de Brebis de 20 mm, de longueur (d'après Bôttcher) (*). chlcaire et les canaux semi-circulaires s'enveloppent de cartilage; toutefois, le récessus du labyrinthe reste encore entouré de mésoblaste- non différencié. Entre le cartilage et les parties qu'il enveloppe, persiste une certaine quantité de tissu conjonctif indifférent, plus abondant autour du canal cochléaire qu'autour des canaux semi-circulaires. Aussitôt après avoir acquis une enveloppe particulière de tissu con- jonctif, les canaux semi-circulaires commencent à se dilater â une de leurs extrémités pour former les ampoules, A peu près à la même époque apparaît, en face de l'orifice du récessus du labyrinthe, un (*) R.V, récessus du lubyrintlie. — X.B, canal semi-circulaire vertical. — HD, canal semi-circu laire horizontal. — C.C, canal cocliléairc. — G, ganglion cochléaire. 480 OllGANliS DE L'AI'DITION. élianglement qui le divise en deux branches, dont l'une se dirige vers l'utricule, l'autre vers le saccule ; et les rapports de ces parties entre elles sont modiliés au point que la communication entre le saccule et l'utricule ne peut avoir lieu que parl'orilice du récessus du labyriuthe (fig. 321). Lorsque le canal cochléaire a acquis deux tours et demi de spire, 1 épi- JJrTJi Fig. 320. — Coupe ti-ansveisalc do roroillo intciiio d'un embryon de Brebis de 2S mm. de longueur (d'après B6ttclicr) (*). Uiélium épaissi qui en tapisse la paroi iiilerieure forme un double bour- relet, aux dépens duquel se développera dans la suite Vorgnne de Corfl. Au-dessus de ce bourrelet apparaît une mince membrane culiculaire, la (*j D.M, «liirn-mcre. — li.V, récessus du labyrinllie. — ll.XJi, can:il semi-circulaire verilral pos- térieur. — i/', utricule. - //.ô, ranal senii-rirrulairc horizontal. — b,canaUs rcunicns. — a, étrangle- ment qui détermine la formation du sacculus heniisphxricus S.Ii. — f. étroit passage de ce dernier dans l'utricule. — CC, limaçon. — C.C, sa cavité. — A'.A', sa capsule cartilagineuse. — K./i, phKjuc hasiUire. — Ch, notocliorde. ORGANES DE L'AUOITION CHEZ LES VERTÉBRÉS. 481 monhrane de Corfion mcmbrana tecloria (membrane do recouvremenl). Les parois épithéliales de l'utricule, du rccessus du labyrinthe, des canaux semi-circulaires et du canal cochléaire constituent ensemble le produit très compliqué delà vésicule auditive primitive. Toute cette formation représente une cavité close de toutes parts, dont les diverses parties communiquent librement entre elles. Le liquide contenu chez l'adulte dans cette cavité se nomme endolymphe. Dans le mésoblaste situé entre ces parties et le cartilage qui les enveloppe à cette période, naissent des espaces lymphatiques dont le développement n'est que partiel chez les Sauropsidiens, mais qui de- viennent, chez les Mammifères, des formations très importantes. Elles se composent, chez ces derniers, en partie d'un espace entou- rant l'utricule et les canaux semi-circulaires, et en partie de deux canaux bien définis qui entourent la plus grande partie du canal cochléaire. Ces canaux forment, au-dessus de ce canal, la scala vestibuli (rampe vestibulaire), et au-dessous, la scala tympani (rampe tympa- nique). La rampe vestibulaire communique librement avec la cavité lymphatique qui entoure le vestibule, et elle s'ouvre au sommet de la cochlée dans la rampe tympanique. Celle-ci se termine en cul-de-sac t\ la fcneslra rolunda (fenêtre ronde). Le liquide contenu dans les deux rampes et dans les autres cavités lymphatiques du labyrinthe auditif est appelé pé)'ilij7nphe. Les cavités dont nous venons de parler se forment par la résorption de certaines parties du tissu muqueux embryonnaire compris entre le périchondre et les parois du labyrinthe membraneux. La rampe vestibulaire se constitue avant la rampe tympanique, et le développement commence pour chacune d'elles à la base du lima- çon. Par une résorption graduelle du mésoblaste, leurs cavités se prolongent en avant d'une manière continue vers le sommet du canal cochléaire. Les deux rampes sont tout d'abord assez étroites; mais elles augmentent bientôt en dimensions et en netteté. Le canal cochléaire, que l'on désigne souvent sous le nom de rampe moyenne du limaçon {scala média), se trouve comprimé par suite de la formation des rampes, de sorte qu'il prend, sur une coupe, la forme d'un triangle dont la base est tournée en dehors. Cette base n'est séparée du cartilage environnant que par une bande étroite de mésoblaste condensé qui devient la st7'ia vascularù (strie vascu- laire), etc. A l'angle opposé à la base, le canal est uni au cartilage par un isthme étroit de substance condensée qui renferme des nerfs et des vaisseaux. Cet isthme formera plus tard la lamina spiralis (lame spirale), qui sépare la rampe vestibulaire de la rampe tympanique. La rampe vestibulaire est située sur le côté supérieur du canal cochléaire, dont la sépare une très mince couche de mésoblaste revêtue, du côté du canal, de cellules épiblastiques aplaties. C'est li'i Balfour. — Embryologie- II. — 31 482 ORGANES DE L'AUDITION. la membrane de Rcissuer. La rampe lympanique se trouve séparée (le ce môme canal par une lame mésoblasliquc plus épaisse, la mem- brane basilaïre, qui supporte l'organe de Gorti et l'épithélium adja- cent. A son extrémité supérieure, le canal cocliléaire se termine en un cul-de-sac, la cupola (coupole), que pendant quelque temps les rampes n'atteignent pas. Cet état est permanent chez les Oiseaux, où la coupole est représentée par une formation connue sous le nom de lagcna (lagénule) (lig. 3:21, H. L). Dans la suite, les deux rampes se réunissent à l'extrémité du canal cochléaire ; toutefois, le sommet de la coupole reste encore en contact avec l'os qui s'est substitué au r '-Ji Fig. 3îi. — Diagrammes du labyrinthe membraneux (empruntée à Hegcnljaup) (*). cartilage ; mais, à une époque encore plus avancée, la rampe vestibu- laire s'étend davantage tout autour et sépare la coupole du tissu osseux adjacent. L'ossification des parties qui circonscrivent rorcille interne est d'abord limitée au cartilage; mais, dans la 'suite, elle gagne l'épais périoste in- terposé entre le cartilage et l'oreille interne et finit par envaliir la lame spi- rale, etc. Organe de Corti. — De l'épithélium du canal cocliléaire dérive, chez les Mammifères, un organe très remarquable, l'orr/a/ic de Corti, dont le déve- loppement est assez important pour mériter une courte dcscriplion. Afin de faciliter l'intelligence de ce développement, je décrirai brièvement l'organe à l'étal adulte. Le canal cochléaire est limité par Irois parois, dont rexterne est la paroi (•) 1. Poisson. — II. Oiseau. — Ut, Mammifère. — U, ulriculc. — 5, saccule. — US, utrirule et Sacculc. — Cr, canalis reiniirns. — Jl, rércssus du labyrinthe. — UC, conimcneemCnt du limaçon. — C, c.insl Cocliléaire. — L, lagénule. — K', coupole formant lo «onimot du ranal cochléaire. — V, csp- rum du Tcslibulc du canal cochléaire. ORGANES DE L'AUDITION CHEZ LES VERTÉiniES. 483 osseuse du limaçon. La membrane de Rcissner le sépare de la rampe vesti- biilaire, et la membrane basilaire, delà rampe tympanique. I,a membrane de Reissner s'étend du bord de la lame spirale au ligament spiral, qui est une simple expansion du tissu conjonclif dont est doublé le limaçon osseux. La lame spirale se prolonge en deux lèvres, le labium tympanicum (lèvre tympanique) et le labium vestUndare (lèvre vestibulaire); c'est sur la première, qui est en même femps la plus longue, que se fixe la membrane basilaire. La lèvre tympanique est perforée le long de son insertion sur la membrane basilaire, pour livrer passage aux fibres nerveuses, et cette région est appelée Vhahcnula perforata (bandelette perforée). La lèvre vestibulaire, qui tire son nom de sa situation, est plus courte que la précédente et émet en haut de nombreuses dents mousses. Une mem- brane élastique, la membrana tcctoria (membrane de recouvrement ou de Corti), naît en partie de la lèvre vestibulaire, près de l'insertion interne de la membrane de Reissner, d'où elle se dirige vers la paroi externe de la coclilée. Sur la membrane basilaire repose Vorga7ie de Corli. Considérons pour le moment une coupe transversale du canal cocliléaire de l'épaisseur d'une seule cellule ; nous trouverons alors que l'organe de Corti consiste en une partie centrale composée de deux baguettes de forme parti- culière qui, en bas, sont largement écartées, mais qui se touchent en haut: ce sont les piliers ou fibres de Corti. Sur leur côlé externe, c'est-à-dire sur le côté qui regarde la paroi osseuse du canal, est la meitibranarelicularis (mem- brane réiiculée), qui se dirige du pilier interne vers la paroi osseuse du canal. Sur cette membrane se fixent, par leurs extrémités supérieures, trois cellules (quatre chez l'homme), qui s'appuient par leurs extrémités infé- rieures sur la membrane basilaire ; pourvues de soies auditives, elles portent le nom de cellules ciliées externes, et elles alternent avec trois autres cellules, les cellules de Deiters. Entre celles-ci et l'insertion externe de la membrane basilaire se trouve une série de cellules dont la hauteur décroît graduellement de dedans en dehors. En dedans des fibres de Corti est une cellule ciliée, puis des cellules modifiées d'une manière particulière, qui remplissent l'in- tervalle compris entre les deux lèvres de la lame spirale (ou le sillon spiral interne). Il ne sera pas nécessaire de nous étendre sur le développement des lèvres tympanique et vestibulaire. La dernière se forme par bourgeonnement du tissu conjonctif qui se fusionne avec les cellules épithéliales et s'insinue entre elles. Les cellules épithéhales qui en revêtent le bord supérieur (vestibulaire) se transforment et deviennent les dents auditives ou dents de la première rangée de Corti. La lèvre tympanique résulte de la coalescence de lu couche du tissu con- nectif qui sépare la rampe tympanique du canal cochléaire, avec une partie du tissu connectif de la lame spirale. Ces deux couches sont d'abord sépa- rées, et les fibres nerveuses qui se rendent à l'organe de Corli passent entre elles ; mais dans la suite elles se fusionnent, et la région par laquelle y pénètrent les fibres nerveuses constitue la bandelette perforée. L'organe de Corli lui-même dérive des cellules épiblasliques qui tapissent le canal cochléaire, et consiste au début eu deux bourrelets ou saillies épi- théliales. Du plus épais de ces bourrelets se forment les cellules situées au 484 ORGANES DE L'aL'DITION. côté interne de l'organe de Corli: du plus petit, les piliers avec les cellules ciliées internes et externes, et les cellules de Deilers. Ces deux bourrelets se composent d'abord de simples cellules épithéliales allongées formant une seule assise. Le plus petit est le premier à se modifier. Celles de ses cellules qui confinent à l'autre bourrelet acquièrent des soies auditives à leurs extrémités libres et forment la rangée des cellules ciliées internes ; les cellules de la rangée suivante se fixent par une large base à la membrane basilaire, et donnent naissance aux fibres internes et externes de Corti. En dehors de ces dernières viennent plusieurs rangées de cellules qui adhèrent entre elles de manière à former une masse compacte dont la sec- lion est quadrangulaire. Cette masse se compose de trois cellules supé- rieures avec des noyaux situés au môme niveau, qui forment les cel- lules ciliées externes et se terminent en haut par des soies auditives, et de trois cellules inférieures qui deviennent les cellules de Deilers. Au delà, les cellules passent graduellement aux cellules épithéliales cubiques ordi- naires. Comme nous venons de le dire, les cellules de la seconde rangée reposent par une large base sur la membrane basilaire et deviennent les libres de Corti. La base de ces cellules s'accroît rapidement, et des modifications im- portantes surviennent dans la constitution des cellules elles-mêmes. Le noyau de chaque cellule se divise de manière qu'il se forme deux ou parfois trois noyaux situés l'un à côté de l'autre près de la base de la cel- lule. Kn dehors des noyaux, et de chaque côté, apparaît une bande cuticu- laire fibreuse. Les deux bandes s'étendent de la base au sommet de lu cel- lule, où elles se rencontrent, bien qu'à la base elles soient très écartées l'une de l'autre. Entre les deux bandes fibreuses, le reste du contenu de la cellule devient granuleux et se résorbe bientôt en grande partie, laissant entre ces bandes un espace d'abord arrondi et ensuite triangulaire. Entou- rés par une faible quantité de substance granuleuse, les deux noyaux viennent se placer chacun à l'un des angles formés par les bandes fibreuses et la membrane basilaire. l*ar suite de changements qui n'exigent pas une description détaillée, les deux bandes fibreuses se transforment en les fibres de Corli, et leurs extré- mités supérieures émettent en dehors les prolongements que ces fibres pré- sentent à l'état adulte. Chaque paire de fibres de Corti doit donc (Bottcher) élre considérée comme le produit d'une seule cellule, et les noyaux plongés dans la masse grami- leuse comprise entre ces fibres sont simplement les restes des deux noyaux résultant de la division du noyau primitif de la cellule (I). Le plus grand bourrelet n'a en majeure partie qu'une existence transitoire, et après avoir été la partie la plus apparente de l'organe de Corti, il finit par ôlre beaucoup moins important que le plus petit. Ses cellules éprouvent une dégénéres- cence partielle, de sorte que l'épilhélium de l'espace compris entre les deux lèvres (le la lame spirale, qui dérive de ce bourrelet, consiste à la lin eu une assise unique de cellules courtes et larges. Toutefois, dans le voisinage im- (1; On ne voit pas liicn, d'a])rès la description de Boitclicr, comment il s-j fait fine lus fibres internes de Corti soient plus nombreuses que les externes. I ORGANES ACCESSOIRES DE L'APPAREIL AUDITIF. 48o médiat des cellules ciliées internes, une ou deux des cellules précédentes sont très allongées. La membrane réticulée est une formalion culiculaire dérivée des parlies auxquelles elle adhère. Organes accessoires de l'appareil auditif chez les Vertébrés terrestres. Chez tous les Amphibiens, les Sauropsidiens et les Mammifères, à l'exception des Urodèles et de quelques Anoures et Reptiles, la pre- mière fente viscérale ou hyo-mandibulaire entre en relation étroite avec les organes de l'ouïe, et de cette fente, ainsi que des parties adjacentes, se forment la caisse du tympan, la trompe d'Eustache, la membrane du tympan et le meatus audilorius externus (conduit audi- tif externe). La membrane du tympan reçoit de l'air extérieur les vibrations sonores, qui sont transmises par un seul osselet, ou par une chaîne d'osselets auditifs, aux liquides contenus dans le laby- rinthe auditif proprement dit. L'addition i\ l'appareil de l'ouïe d'une membrane tympanique des- tinée à recevoir les vibrations sonores aériennes est un cas intéres- sant de l'adaptation aux conditions de l'audition dans l'air, d'un organe disposé originellement pour l'audition dans l'eau ; et, comme nous l'avons déjà fait remarquer, l'analogie entre cette membrane et la membrane tympanique de quelques Insectes est également frap- pante. Relativement au développement des parties ci-dessus mentionnées, beaucoup de points restent entourés d'obscurité ; de plus, il n'a été étudié avec soin que chez les Oiseaux et les Mammifères. La trompe d'Eustache et la caisse du tympan paraissent dériver de la portion interne de la première fente viscérale ou hyo-mandibu- laire, dont l'orifice externe ne tarde pas à s'oblitérer. D'après Kôlliker, la caisse du tympan est simplement un prolongement dirigé en haut et en arrière, de la portion moyenne et interne de cette fente; tandis que Moldenhauer (n° 392) la fait provenir, si je le comprends bien, d'un prolongement d'une cavité qu'il appelle le sidcus tuho-lympanicus, qui dérive, ainsi que la gouttière du pharynx, dans laquelle il s'ouvre, de l'orifice interne de la première fente viscérale ; et d'après Mol- denhauer, la plus grande partie de la fente primitive s'atrophie. Le conduit auditif externe se développe dans la région un peu dépri- mée où s'est effectuée la fermeture de la première fente viscérale. Il résulte en partie de ce que le tissu qui entoure celte dépression s'élève en forme de muraille, et Moldenhauer croit que c'est en cela que consiste tout le processus. D'après Kôlliker, cependant, l'extré- mité en cul-de-sac du conduit s'avance en réalité en dedans vers la cavité tympanique. 486 ORGANES DE L'AUDITION. La membrane du tympan dérive du tissu qui sépare le conduit auditif externe de la cavité tympanique. Ce tissu est manifestement constitué par un épithélium hy|)oblastique en dedans, un épithélium épiblaslique en dehors, et entre eux une couche de mésoblaste; de ces trois couches naissent celles en même nombre qui forment cette membrane chez l'adulte. Pendant la plus grande partie de la vie fœtale, elle est relativement très épaisse, et sa structure n'offre qu'une faible ressemblance avec celle de l'état adulte. Dans le voisinage de la caisse du tympan, une prolifération des cellules de tissu conjonclif détermine, chez les Mammifères, l'oblité- ration complète ou presque complète de cette cavité pendant la vie fœtale. La cavité tympanique est limitée en dedans par le revêtement os- seux de l'oreille interne ; mais en un point appelé la fenestra ovalis (fenêtre ovale), l'os fait défaut chez les Amphibiens, les Sauropsi- diens et les Mammifères, et se trouve remplacé par une membrane ; ou observe en môme temps, chez les Mammifères et les Sauropsi- diens, un second orifice, la fenestra rotunda (fenêtre ronde). Ces deux fenêtres apparaissent de bonne heure ; mais on ne sait pas d'une manière certaine si elles sont dues à une résorption du cartilage ou à la non chondrificalion d'une petite portion de la paroi. La supérieure, ou la fenêtre ovale, encadre la base d'un osse- let connu, chez les Sauropsidiens et les Amphibiens, sous le nom de cnlumella (culumelle). La partie principale de la columelle consiste en une tige que Parker regarde comme dérivant d'une partie du sque- lette des arcs viscéraux, et dont la nature sera discutée à propos du squelette, tandis que la base, qui forme l'étrier, semble provenir de la paroi cartilagineuse périotique. Chez tous les Amphibiens et les Sauropsidiens pourvus d'une cavité tympanique, la tige de la columelle s'étend jusqu'à la mem- brane (lu tympan ; elle s'y fixe par son extrémité externe, et elle a i)our funclion de transmettre les vibrations de cette membrane au li(iui(le contenu dans l'oreille interne. Chez les Mammifères, l'étrier ne se llxe pas directement j)ar une tige à la membrane du tympan, et entre cette merfibrane et l'étrier se trouvent doux osselets auditifs addition- nels dérivés de certaines parties du squelette des arcs viscéraux. Ces osselets portent les noms de marteau [malleus) et d'enclume [incus], et la chaîne formée par ces trois osselets tient lieu, physiologiquement, de l'osselet unique des formes inférieures. Ces osselets sont d'abord plongés dans le tissu conjonetif distribué dans le voisinage de la cavité tympauicjue ; mais lorsque celle-ci a achevé son développement, ils semblent situés dans son intérieur, bien que, on réalité, ils soient compris dans la muqueuse qui la tapisse. OHGANES ACCESSOIRES DE L'APPAREIL AUDITIF. 487 La fenêtre ovale est en rapport immédiat avec la paroi de l'utri- cille, tandis que la fenêtre ronde touche à la rampe tympanique. D'après ses recherches sur l'embryologie du Cochon, Hunt (n" 391) croit que « la trompe d'Eustache et le conduit auditif externe sont des involutions, la première de la muqueuse du pharynx, le second du tégument, » tandis que la « membrane du tympan est due à ce que la trompe d'Eustache s'ap- plique sur l'extrémité du conduit. » Urbantschitsch est aussi d'avis que la première fente viscérale ne prend aucune part à la formation de la cavité tympanique et de la trompe d'Eustache, et que ces parties dérivent de diver- ticules latéraux de la cavité orale. Si les vues de Hunt et de Urbantschitsch étaient exactes, l'évolution des parties accessoires de l'oreille s'expliquerait difficilement d'après les princi- pes de Dar^vin ; et la doctrine reçue, proposée primitivement par Huschke (n" 389), d'après laquelle ces organes sont dus à une « modification fonction- nelle » de parties de la première fente viscérale, peut être acceptée sans hésitation, tant qu'on n'aura pas à lui opposer des faits plus concluants que ceux qui ont été produits jusqu'ici. Tuniciers. — L'organe auditif des Tuniciers (fig. 322) est situé sur la paroi inférieure de la vésicule antérieure de l'encéphale. Il se com- F'g. 3-22. — Larve d'Ascidia mentula (empruntée à Gegenbaur, d'aprèi Kupfl'er) (*). pose de deux parties : 1° d'une proéminence formée par les cellules du plancher du cerveau et constituant une crête acoustique {crisla aciistica) ; 2" d'un otolithe qui fait saillie dans la cavité du cerveau et qui est fixé à la crête par de fines soies. La crête acoustique est formée de cellules cylindriques très déli- cates, et dans sa partie la plus saillante se trouve une vésicule à contenu clair. L'otolithe est un corps ovalaire, dont la moitié dorsale est pigmentée, tandis que la moitié ventrale est claire et douée d'un pouvoir réfringent considérable ; il se balance au sommet, de la crête. (*) La partie antérieure de la queue est seule représentée. — N', ronflement antérieur du tube neu- ral. — N, renflement antérieur de la portion médullaire du tube neural. — ?i, portion postérieure du tube neural. — ch, notochorde. — K, région branchiale de la cavité digestivc. — d, région œsopha- gienne et gastrique de la cavité digestive. — 0, œil. — a, otolithe. — o, bouche. — s, papille de fixation. 488 ORGANE DE L'OLFACTION. La crête acoustique semble dériver des cellules de la partie infé- rieure de la vésicule cérébrale antérieure ; mais l'otolilbe se forme d'une cellule unique sur le rùté dorsal droit du cerveau. Cette cel- lule commence par faire saillie dans la cavité cérébrale, et son extré- mité libre se couvre de pigment. Elle s'avance graduellement en dedans jusqu'à former une saillie sphérique qui se projette dans la cavité cérébrale, à la paroi de laquelle elle est fixée par un pédoncule. En môme temps elle parcourt (suivant un mode encore incomplète- ment élucidé) le côté droit de la vésicule cérébrale et finit par attein- dre le sommet de la crête, qui s'est développée dans l'intervalle. L'organe auditif des Ascidies simples peut dillicilement se compa- rer à celui des autres Chordata, et il s'est très probablement développé primitivement dans le phylum des Tuniciers. Invertébrés. (384) V. IIensen. Studien ub. d. Gchôrorgan d. Decapoden [Zeit. f. wiss. Zoo!., XIII. 18C3). (385) 0. and R. Hertwig. Das Nervcnsijstem u, d. Siriricsorgmic d. Medrscn, Leipzig, 1878. Vertébrés. (.386) A. BoETTCHEn. Bau u. EiUwicklunR d. Schnccke [Denkscliriflen d. kniserl. Leop. Carol. Akad. d. Wisse7isc/iaf(.,WW). (3871 C. Hasse. Die vergleich. Morphologie n. Histologie d. huutiçjen GelUirorgaue d. Wirbelthiere. Leipzig, 1873. (388) K. Hensen. Zur Morphologie d. Schnecke {Zeit. f. wiss. Zool., XIII. 1803). (389) E. HusciiKE. Ueb. d. erste niidungsgeschichte d. Auges u. Olires beini bebrij- teteii Kiichlein (Isis von Okcn. IS'31, et Meckel's Ai-chiv, VI). (3'JO) Reissner. De Auris internœ formations {Inaug. Diss. Dorpat, 1851). Parties accessoires de l'oreille des Vertébrés. (391) David Hunt. A comparative sketcli of the dcvelopment of llie ear and eye in the Pig (Transactio7is of the international otologicnl Congi-css, 1870). (392) W. MoLDEMiAOER. Zur Eatwick. d. niittlereii u. àiisseren Olircs [Morphol. ,Jahrbuch, IIL 1877). (393) V. UiiDANTSciiiTSCH. Ueb. d. crste Anlago d. Mittelolires u. d. Trommelfelles {Millhcil. a. d. embvijol. Instit. Wicn, I. 1887). Organe de l'olfaction. On a décrit, sous l'épitliète d'organes olfactifs, de nombreux orga- nes sensoriels chez les Invertébrés. Chez les animaux aquatiques, ils ont souvent la forme de fossettes ou de gouttières ciliées, tandis que chez les Insectes et les Crustacés, on regarde ordinairement comme organes de l'odorat des soies délicates et d'autres formations portées par les antennes. Mais ce que nous savons de tous ces organes est tellement vague qu'il est inutile d'en parler ici plus longuement. (tu rcMicoiilre ordinairement chez les Chordata des organes olfactifs bit'u développés. FOSSETTE OLFACTIVE. fcr=:^^=:^^rt'// 71 La question de savoir quels sont, chez les Urochorda (Tuniciors), les organes qui méritent cette appellation (si toutefois il y en a) est en- core indécise. Il est très possible que l'organe situe sur le côté dorsal de l'orifice du sac respiratoire remplisse une fonction olfactive; mais il n'est certainement pas l'homologue des fossettes olfactives des Vertébrés proprement dits, tandis qu'il l'est peut-être du corps pitui- taire, ainsi que nous l'avons mentionné précédemment (p. 402). Chez les Géphalochorda {Amphioxus), il existe, sur le côté gauche de la tête, une fossette ciliée peu profonde découverte par Kollikcr, qui est en con- nexion intime avec un pro- longement particulier de l'extrémité antérieure du cerveau, et qui est très pro- bablement l'homologue des fossettes olfactives des Ver- tébrés proprement dits. Chez ceux-ci, l'orgnne de l'olfaction affecte ordinaire- ment la forme d'une paire de fossettes ; cependant l'or- gane est impair chez les Cy- clostomes. Partout où il existe deux fossettes olfactives , elles consistent en une paire d'é- paississements de l'épiblaste situés sur le côté inférieur du cerveau antérieur, im- médiatement en avant de la bouche (fig. 323, ol). Bientôt chacun de ces épaississements épiblasti- ques s'invagine et forme une petite fossette (fig. 324, N) tapissée par des cellules qui deviennent l'épithélium olfactif ou de Schneider. L'étendue de la surface de cet épithélium s'accroît d'ordinaire con- sidérablement par suite de la formation de divers replis, qui, chez les Élasmobranches, naissent de très bonne heure et sont disposés symé- triquement de chaque côté de la ligne médiane, d'où ils s'écartent -rA al Fi?:. 323. Tètes d'embryons d'Élasmobranchcs ;i deux stades Mies par transparence (*). (*) A, embryon de Pristiurus au même stado que celui do la figure 34 F. — B, embryon de Scyllium un peu plus avancé. III. V, Yll, nerfs do la troisième, de la cinquième et de la septième paire. — au.n, nerf acous- tique. — gl, nerf glosso-pharyngien. — Yy. nerf vague. — fb, cerveau antérieur. — pn, glande pinéale. — mh, cerveau moyen. — hb, cerveau postérieur. — io.v. quatrième ventricule. — cb, cer- velet. — ol, fossette olfactive. — op, œil. — au.V, vésicule auditive. — m, mésoblaste de la base du cerveau. — ch, notochorde. — ht, cœur, — Vc, fentes viscérales. — eg, branchies externes. — pp, cavités céphaliques. 490 OUGANE DE L'OLFACTION. comme les barbes d'une plume. Dans la suite, ils deviennent très accusés (fig. 323) et augmentent considérablement l'étendue de la sur- face de l'épithélium olfactif. A un stade très précoce du développe- ment, le nerf olfactif s'unit aux cellules olfactives. L'organe olCaclif naît, cliez la Lamproie, comme un épaississoment cpi- blastique impair qui forme, dans les larves nouvellement écloses, une fos- sette peu profoiule située sur le côte ventral de la tôte, immédiatement en avant de la bouclie. Cette fossette s'approfondit rapidement et s'étend bien- tôt en arrière presque jusqu'à rinfundilHilum (tig. 32U, ol). l'ar suite du déve- loppement delà lèvre supérieure, l'orilice de la fossette olfactive se porte peu à peu sur la face dorsale de la tôte, en même temps qu'il se rétrécit et se garnit de cils (fig. b4, ol.). Dans son ensemble, l'organe constitue un sac allongé, et dans les stades ultérieurs, il se divise presque en deux moitiés par un repli médian. Il est probable que, chez la Lamproie, l'imparité de l'organe olfactii résulte de la fusion de deux fossettes en une seule. Rien, il est vrai, dans le pre- mier développement, ne prouve qu'il en soit ainsi; mais dans les stades plus avancés, la division du sac en deux moitiés par un repli médian peut être considérée comme un indice de sa nature paire. Chez la Myxine, l'organe olfactif communique avec la cavité buccale à travers le palais ; mais cette communication, qui semble d'une autre nature que celle que l'on observe chez les types supérieurs entre les fosses nasales et celte cavité par les narines postérieures, on en ignore encore la signifi- cation. L'orifice de la fossette olfactive ne conserve pas ses caractères em- bryonnaires. Chez les Élasmobranches et les Chimères, les téguments forment autour de lui un rebord saillant qui manque sou- vent du côté de la bouche, d'où résulte une gouttière qui se dirige de la fossette nasale vers l'angle de l'orifice buccal. La gouttière est ordinairement étranglée le long de sa ligne médiane, de sorte que l'oriQce pri- mitivement simple du sac nasal se divise Kig. 324. - Vue (le profil (le la tète ' rp,,/: 4A *1 (l'un embryon de Poulet du troi- prCSqUC CU dCUX. CheZ ICS léléOStéenS Ct ICS sieme jour par rùtlexion (prépara- Q^iji^iJcs, la division dC l'oriflCe UaSal CU tion a laeide clironiique) ( ). deux parties est complète ; mais l'orilice ventral est en général reporté ;\ quelque distance de la bouche et vient se placer, par suite de l'extension du museau, sur la face supé- (•) en. lijmispliéres cértibraux. — FI), vésicule du troisième ventricule. — MP, cerveau moyen. — Cb, rervelot. — J/IJ, moelle allongée. — N, fossette nasale. — ol, vé.siculc auditive à l'état de fossette dont l'orifice n'est pas encore fermé. — op, vésicule opti(luc avec le cristallin /. et la fente cho- roïdienne, c/i.f. ],a tente clioroidicnne, (luoique formée entièrement au-dessous de IcpiLlaste supcrfi- ric'l, est distinctement visible à l'iitéricur. if-', premier arc viscéral au-de>sus du(iucl on voit une légère indication du bourgeon maxillaire fupéricur. 2,3,4/'', iccond, troisième et quatrième arcs viscéraux avec les fent(;s viscérales intermédiaires. narinks externes et internes. 491 rieure de la tête (fig. 61 et 75). Il est probable que, dans tous ces cas, l'orifice dorsal du sac nasal est l'homologue des narines ex- ternes ; le ventral, des arrière-narines des types supérieurs. Ces der- nières sembleraient donc, en fait, représentées chez tous les Pois- sons par la partie ventrale de l'orifice de la fossette nasale primitive, qui touche au bord de la bouche (beaucoup d'Elasmobranches) ou qui en est complètement séparée (Téléostéens et Ganoïdes). Chez les Dipnoïques, les Amphibiens et tous les types supérieurs de Ver- tébrés, la région orale s'étend de manière à entourer les narines postérieures, et chaque fosse nasale se trouve pourvue de deux orifices, l'un situé à l'extérieur de la cavité buccale, les na- rines externes, l'autre dans son intérieur, les narines internes ou pos- térieures (arrière -nari- nes). Chez les Dipnoï- ques, les deux orifices sont très semblables à ceux Que l'on observe chez les ^'o- ^-^' — coupe du cerveau et de Torgane olfactif d'un , , , embryon de Scyllium (modifiée d'après les figures de Mar= Ganoïdes et les TeléoS- sliall et les miennes) (*). téens ; mais ils s'ouvrent tous les deux sur la face inférieure de la tête, l'interne ou postérieur dans la cavité buccale, l'antérieur si près du bord externe de la lèvre supérieure que quelques naturalistes l'ont considéré comme étant situé aussi dans l'intérieur de la bouche. Les fosses nasales n'ont originellement, chez tous les types supé- rieurs de Vertébrés, qu'un seul orifice, et le processus ontogénique par lequel l'orifice nasal postérieur prend naissance a été étudié chez lesAmniotes et les Amphibiens. Parmi les premiers, nous pouvons pren- dre pour type le Poulet, où le processus se présente sous une forme très simple. Les traits généraux en ont d'abord été décrits par Kolliker. L'orifice de la fosse nasale s'entoure d'un rebord saillant, excepté du côté tourné vers la bouche où il se forme, par suite, une sorte de sillon peu profond allant de la fossette nasale à l'orifice buccal. Le rebord dont est garni l'orifice delà fossette se prolonge ensuite le long des côtés du sillon, en particulier de l'interne, en même temps que le prolongement ou bourgeon maxillaire supérieur s'étend en avant de manière à en limiter la partie inférieure du bord externe. Conjointe- (*) ch, hémisphères cérébraux. — ol.v, vésicule olfactive, —olf, fossette olfactive. — Sch, replis de Schneider. — /, nerf olfactif. La ligne indicatrice a été par erreur prolongée jusqu'au cerveau. — pn, glande pinéale. 492 ORGANE DE L'OLFACTION. menl avec le bourgeon maxillaire supérieur, les rebords interne et externe limitent un sillon profond qui relie à la bouche l'orifice pri- mitif de la fossette nasale, i.o processus qui vient d'être décrit est représenté dans la fig. 327 A, où l'on peut voir que le rebord qui limite en dedans le sillon forme le bord latéral du bourgeon fronlo- nasal (/.•}, Au sixième jour (Born, 394), les bords du sillon s'unissent suivant sa ligne moyenne et le transforment en un canal ouvert à ses deux extrémités ; les orifices ventraux des canaux de chaque côté sont si- tués immédiatement en dedans du bord oral et forment les narines postérieures, tandis que les orifices externes constituent les narines antérieures. La partie supérieure du canal et la fossette nasale primi- tive sont seules tapissées par l'épithélium olfactif ; le reste do la aux md ct> mô Fig. 3-20. — Coupe verticale diagrammatique tie la tète d'une laive de Pctromyzoïi longue de 1°"" 8, trois jours après l'éclosion, Les vésicules optique et auditive sont supposées vues au travers dos tissus (*). cavité nasale est revêtu d'un épithélium cpibiastique indifférent. Les narines postérieures éprouvent dans la suite d'autres transformations qui seront décrites dans le chapitre traitant de la bouche. Le mode général de formation des narines antérieures et des pos- térieures chez les Mammifères est le môme que chez les Oiseaux ; mais, ainsi que l'ont montré Dursy et KoUiker, un diverticule de la paroi interne du canal se développe de bonne heure entre les deux orifices ; il se sépare des narines postérieures, s'ouvre par un orifice particulier dans la cavité buccale et devient l'organe de Jacobson. Les rapports généraux do cet organe complètement développé se voient dans la figure 3:28. (*)c./i, hémisphère cérébral.'— (h, couche optique. — in, infiindilnilum. — pn, glande pinéalc. — mb, cerveau moyen. — cb, cervelet. — )ml, moelle allongée. — au.v, vésicule auditive. — nj), vési- cule optique. — ol, fossette olfactive. — m, bouche. — br.c, poches branchiales. — tli, invuhition thyroïde. — ht, ventricule du cœur. — v.ao, aorte ventrale. — ch, notorliorde. NARINES EXTERNES ET INTERNES. 493 Chez les Lacerliens, la formation des narines postérieures diffère en quel- ques points de celle qu'on observe chez les Oiseaux (Born). Il se forme un sillon allant delà fossette nasale primitive à la bouche, limité en dedans par le bord renflé du bourgeon fronto-nasal et en dehors par un bourgeon nasal externe ; mais le bourgeon maxillaire supérieur ne contribue ])as à le cir- conscrire. Sur le côté interne de la partie la plus étroite de ce sillon, se développe un grand diverticule latéral tapissé par un prolongement de l'épi- Ihélium de Schneider et qui forme le rudiment de l'organe de Jacobson. Le sillon nasal continue à croître en longueur ; mais bientôt il se convertit en un canal par la réunion du bourgeon nasal externe au bourgeon fronto- Fig. 327. - Tèlcs d'onibryons do Poulet vues par la face inférieure au sixième et au septième jour de l'incubation (empruntée k Huxley) (*). nasal. Ce canal est ouvert à ses deux extrémités: à l'extrémité dorsale se trouve l'orifice primitif de la fossette nasale, et son orifice ventral s'ouvre dans la cavité buccale et représente les narines postérieures primitives. Le bourgeon maxillaire supérieur ne tarde pas à s'étendre en dedans, au-des- sous de la partie postérieure du conduit nasal et contribue à en former la paroi inférieure. Ce prolongement interne du bourgeon maxillaire supérieur est le rudiment de la voûte palatine. En môme temps que le sillon nasal se transforme en un conduit fermé, l'orifice par lequel s'y ouvrait l'organe de Jacobson cesse d'ôtre visible, et à une période ultérieure cet organe n'a plus aucune communication avec les (*) 7", vésicules cérébrales. — a, o6ll dahs ie((Upi les restes de la fente choi'oïdieniie peuvent enèoi'é Sô voir en A. — g, fossettes nasales. — A", prolongement ou bourgeon fronto-nasal. — /, bourgeon maxil- laire supérieur. — i, bourgeon maxillaire inférieur ou premier are viscéral. — 2, second arc viscéral. — X, première fente viscérale. En \, la cavité buccale se niontre limitée par le bourgeon fronto-nasal, les bourgeons maxillaires supérieurs et la première paire d'arcs viscéraux ; à sa partie dorsale on voit l'orifice conduisant dans le pharynx. Les gouttières nasales, qui font communiquer les fossettes nasales avec la bouche, sont déjà fermées et transformées en canaux. En B, l'orifice externe de la bouche est devenu très resserré, mais est encore limité en haut par le bourgeon fronto-nasal et les bourgeons maVillaircs supérieurs, et en bas parle bourgeon maxillaire Inférieur (première paire d'arcs viscéraux), Les bourgeons maxillaires supérieurs sont Unis au bourgeon fronlo-nasal sur presque toute la lon- gueur de celui-ci. 494 ORGANES SENSORIELS. fosses nasales, et s'ouvre dans la cavité buccale à l'extrémité aniérieure d'un sillon allongé, dirigé en arrière jusqu'aux narines postérieures. Celles-ci se constituent, chez les Ampliibiens, d'une tout autre manière que chez les Amniotes. De bonne heure, il se forme un sillon peu profond allant de la fossette nasale à la bouche ; mais au lieu de donner naissance aux narines postérieures, ce sillon disparaît bientôt, et par l'extension de la partie antérieure de la tête, les fossettes nasales s'éloignent davantage de la bouche. Les narines postérieures se forment en réa- lité par une perforation qui survient dans la voûte palatine et qui s'ouvre dans l'extrémité en cul-de-sac de la fossette nasale primitive. Si l'on considère que les divers stades de for- mation des narines postérieures chez les Am- niotes sont autant de répétitions de l'état adulte „,„ - , , , chez les formes inférieures, peut-être sera-t-il lig. 328. — r.oiipc transversale de ' la cavité nasale et de l'organe de permis d'admettre quc le processus suivant Jacoi.sou (empruntée à Gegen- lequel se Constituent les narines postérieures chez les Amphibiens est secondaire, comparé à celui que l'on observe chez les Amniotes. On doit sans doute, chez les Anoures, considérer comme une l'orme rudi- menlaire d'organe de Jacobson un diverticule de la partie aniérieure delà cavité nasale. (394) G. BoRN. Die Nasenhôlilen u. d. Tiiraneiinasengaiig d. amnioten Wirbelthiere, I et II {Moi-pfio/ngisches Jahrbuch, V. 1879).'; (395) A. KiiLLiKER. Ueber die Jacobson'schcii Organe des Mensclion. Fcstsdirift /". l\ienecker. 1877. (39G) A. M. Marshall. Morpliology of tlie Vcitebrate Olfactory Organ [Quart. Journ. oftnicr. Science, XIX. 1879). Organes sensoriels de la ligne latérale. Je n'ai pas l'intention de décrire d'une manière générale le développement des divers organes sensoriels de la peau ; mais il y a une série d'organes, eu particulier ceux de la ligne latérale, qui, à raison de leur large distribution chez les Ichthyopsidiens et de l'analogie de quelques-unes de leurs parties avec certains orgiuies que l'on rencontre chez les Chétopodes (i), ont une haute importance morphologique. (1) Les remarquabU^s organes sensoriels trouvés par Eisig chez les Copilellidœ {Mit- Iheil. a. d. Zool. Slatio?i zu Xeapel, vol. I) sont les organes qui olTrent du l'analogie avec ceux de la ligne latérale; mais je ne pense pas qu'il y ait véritablement lioniologie entre ces organes et coux de la ligne latérale des Vertébrés. Il me paraît probable que li;s organes o|)iique5 de l'ohjophtltdlmus, dont l'arrangement est segnientaire, sont une {'] «/), rloison nasale. — en, cavité nafalc. — /, organe de JarolKun. — d, l'nid i\c la màciioirc lupérieurc. ORGANIÎS SENSORIELS DE LA I,IGNE LATÉRALE. 49a Les organes de la ligne latérale se composent généralement de canaux situés en partie dans la tête, en partie dans le tronc, et qui s'ouvrent de distance en distance à la surface du corps. Leurs parois renferment une série de terminaisons nerveuses. A la tête, les branches du canal reçoivent pour la plus grande partie leurs nerfs de la cinquième paire, et dans le tronc, du rameau latéral du nerf vague. Typiquement, il n'y a dans le tronc qu'un seul canal, dont les orifices et les terminaisons nerveuses ont un arrange- ment segmentaire. Ces organes offrent deux types de développement : l'un caractérise les Téléostéens, l'autre les Élasmobranches. Chez les Téléostéens nouvellement éclos, Schulze (n° 402) trouva, au lieu des canaux normaux, une série de petits bourgeons sensoriels faisant libre- ment saillie à la surface du corps, et composés en partie de cellules pour- vues de soies rigides. Ces bourgeons sont pour la plupart entourés d'un tube délicat ouvert à son extrémité libre, et leur nombre correspond à celui des Myotomes. Chez quelques Téléostéens {Gohius, Esox, etc.), ces organes sen- soriels restent tels pendant la vie tout entière ; chez le plus grand nombre cependant, chaque organe se recouvre d'une paire de lobes dus au tissu ad- jacentetquise développent l'un en dessus, l'autre endessous. Les deux lobes de chaque paire s'unissent ensuite et forment un tube ouvert à ses deux extré- mités. La série linéaire des tubes ainsi formés est le commencement du canal de l'adulte, et les bourgeons sensoriels primitifs deviennent les organes sensitifs des tubes. Les tubes s'unissent enfin en un canal continu ; mais aux points de jonction, il reste des orifices (pores) qui mettent ce canal en communication avec l'extérieur. Outre CCS parties, j'ai observé au niveau du nerf latéral, chez le Saumon qui vient d'éclore, une bande linéaire d'épiderme modifié ; et, à en juger d'après l'analogie du processus décrit ci-dessous pour les Élasmobranches, il me semble probable que ces bandes jouent un certain rôle dans la forma- tion du canal de la ligne latérale. Chez les Élasmobranches {Scyllium), la ligne latérale naît sous la forme d'un épaississement linéaire de la couche muqueuse de l'épiderme. Cet épais- sissement est d'abord très court ; mais il s'étend peu à peu en arrière, où son extrémité postérieure forme une sorte de pointe épaissie et en voie d'ac- croissement. Le nerf latéral apparaît peu après la ligne latérale, et lorsque celle-ci a atteint le niveau de l'anus, le nerf s'est étendu en arrière jusqu'aux deux tiers environ de sa longueur. Le nerf latéral semble se former comme une branche du vague ; mais il est d'abord à demi entouré par les cellules modifiées de la ligne latérale (fig. 291, ni) (1) et il ne tarde pas à être situé plus profondément. Un état permanent, correspondant plus ou moins au stade qui vient d'être décrit chez les Élasmobranches, se conserve chez les Chimères et VEchino- modification particulière des organes sensoriels plus indifférents des Capitcllidœ. Les affinités étroites de ces deux types de Cliétopodes parlent en faveur de cette manière de voir. (1) D'après Gôtte et Semper, le nerf latéral ne s'accroît pas en direction centrifuge comme les autres nerfs, mais il dérive directement de l'épiblaste de la ligne latérale. Quant aux raisons qui m'empêchent de partager cette manière de voir, je dois renvoyer le lecteur à ma Monorjvaph on Elasrnobvnnch Fisltes, p. 141-146. 496 ORGANES SENSORIELS. rhinus spmosus, où la ligne latérale a la forme d'une goulliL're ouverlc (Solger, n" 404). I/cpaississement épidermiquc qui forme la ligne latérale chez les Elas- mobranches ne se transforme pas en un canal delà môme manière que chez les Téléostéens, par le reploiement de ses bords en dessus; mais il se forme, entre les feuillets muqueux et épidermique de l'épiblaste, une cavité qu'en- tourent ultérieurement les cellules modifiées du feuillet muqueux, cellules qui constituent la ligne latérale. La cavité apparaît en premier lieu à l'ex- trémité postérieure de l'organe, d'où elle s'étend en avant. Apres s'être transformée en un canal, la ligne latérale s'éloigne peu à peu de la surface ; mais elle re^te unie à l'épiderme en une série de points dont chacun correspond à un segment, et où se produisent ensuite des perfora- tions qui forment les orifices segmentaires du système. I,e mode suivant lequel se constitue la lumière du canal chez les Élasmo- branches offre, avec le mode ordinaire de transformation de la gouttière en un canal, les mômes rapports que la formation de l'involution auditive chez les Amphibiens, avec le môme processus chez les Oiseaux ; chez les Élasmo- branches comme cbez les Amphibiens, le feuillet muqueux de l'épiblaste se comporte exactement comme l'épiblaste tout entier dans les autres types, mais il est séparé de l'extérieur par le feuillet épidermique de l'épiblaste, dont le rôle est passif. Les canaux muqueux de la tôte et les cavités ampullaires se forment, de la môme manière que la ligne latérale, de la couche muqueuse de l'épiderme; mais les nerfs qu'ils reçoivent sont de simples branches des nerfs de la cin- quième et de la septième paire, qui s'y unissent en des points nombreux, sans en suivre le trajet comme le fait le nerf latéral. Il est clair que le canal de la ligne latérale est une formation secondaire, comparé à la gouttière ouverte des Chimères ou aux bourgeons sensoriels à arrangement segmentaire des jeunes Téléostéens, et il l'est également que le processus phylogénétique de formation du canal a consisté dans la fermeture d'une gouttière primitivement ouverte. L'abréviation de ce processus, chez les Llasmobranches, a été probablement acquise après l'apparition dans l'œuf du vilellus nutritif, et la disparition qui s'ensuivit d'un stade larvaire libre. Les points qui viennent d'ôlrc indiqués sont assez évidents ; mais il parait difficile de décider a prioiù, si les formalions primitives qui ont donné nais- sance aux canaux de la ligne latérale ont consisté en une gouttière senso- rielle continue, ou en bourgeons sensoriels isolés. On peut tout aussi facile- ment se figurer que le canal de la ligne latérale dérive, ou d'une ligne sensorielle non segmentée et continue, dont certains points se sont difl'éren- ciés en bourgeons sensoriels spéciaux correspondant aux segments, tandis que l'ensemble s'est transformé ultérieurement en une gouttière et ensuite eu un canal ; ou d'une série de bourgeons sensoriels isolés, pour cliacun desquels s'est développée une gouttière protectrice, dont l'union linéaire avec les gouttières adjacentes a donné naissance à un canal continu. Il me semble plus probable cependant, d'après la présence chez les larves des Téléostéens aussi bien que chez les Élasmobranches, d'une bande linéaire d'épidermc modifié, que la formation primitive dont dérivent toutes les modifications de la ligne latérale était une bande sensorielle linéaire, et que ORGANES SENSORIELS DE LX LIGNE LATÉIWLE. 497 les bourgeons sensoriels à arrangement segmentaire desTéléostéens sont des différenciations secondaires de cette formation primitive (1). (1) Dans une note préliminaire, John Beard (*) a récemment fait connaître le résultat de ses recherches sur le développement des organes de la ligne latérale chez le salmo fario. D'ajtrès cet auteur, le développement de la ligne latérale débute par la fonnation d'un cordon de cellules qui se séparent de la couche épiblastiqne interne ; ce cordon appa- raît d'abord dans la région cervicale, d'où il s'étend en arrière sur toute la longueur du corps. Lorsqu'il est complètement constitué, il présente une série de renflements successifs, dont chacun correspond à un segment du corps, et entre lesquels il reste très grêle. Le renflement antérieur, qui est situé dans la région cervicale, est de beau- coup le plus large et le plus long. Dans la suite, on ne trouve plus de traces des parties de ce cordon intermédiaires aux renflements ; cependant, J. Beard pense avec Boden- stein et Solger que les divers organes sensoriels de la ligne latérale restent pendant toute la vie en connexion les uns avec les autres. C'est de ces renflements que naissent, de la manière suivante, les bourgeons sensoriels de la ligne latérale : certaines de leurs cellules, parmi les plus superficielles, s'allongent jusqu'à ce qu'elles atteignent la surface externe du corps et acquièrent des soies terminales; le reste des cellules se dispose autour de la base des premières, comme autour d'un centre. Quant au nerf latéral, il se développe comme une branche du nerf vague; il émane du ganglion de ce nerf et s'accroît ensuite d'avant en arrière jusqu'à l'extrémité posté- rieure du corps, ce qui confirme les observations de Balfour. A aucune période de son développement, le nerf latéral n'est situé dans l'épiderme. Suivant Beard, ce n'est qu'après la résorption complète du vitellus que des canaux protecteurs se développent, et que les bourgeons sensoriels cessent d'être libres à la surface du corps. L'auteur examine ensuite la question de savoir comment il se fait qu'une branche d'un nerf crânien innerve une région qui comprend le plus grand nombre des segments du corps. Dans les quatre ou cinq segments qui précèdent la région du nerf vague, il existe un «nerf latéral » pour chaque segment, tandis que dans la partie du corps si- tuée en arrière de l'origine du nerf vague, un seul « nerf latéral » fournit aux organes sensoriels d'un nombre considérable de segments. Cet état de choses est-il primitif? D'accord avec Marshall et Van Wijhe, Beard considère les nerfs oculo-moteur, triju- meau, facial et glosso-pharyngien, comme des nerfs segmentaires, en se basant sur ce fait, que tous émettent des branches dorsales qui se rendent à des organes sensoriels segmentaires. Il rappelle que le nerf vague résulte de la fusion d'au moins six nerfs segmentaires, et d'après lui, c'est dans la fusion partielle de ces nerfs qu'il faut chercher l'explication des particularités dont nous venons de parler, et de la part plus grande que prend le nerf vague à l'innervation de la ligne latérale. Enfin, dans le tronc, les branches dorsales des nerfs segmentaires auraient cessé peu à peu, conformément au principe du changement de fonction po^é par Dohrn, d'innerver les «organes senso- riels segmentaires, » et cette fonction aurait été acquise au nerf latéral. La disposition primitive de tout cet appareil rappellerait donc celle qui a été observée par Eisig chez les Capitellidés, et Beard conclut, contrairement à l'opinion de Balfour, que les organes de la ligne latérale des Vertébrés sont réellement homologues de ceux des Annélides. Il termine par quelques considérations sur la morphologie de l'organe auditif des Vertébrés. De même que les « organes sensoriels segmentaires, >' l'organe auditif n'est au fond qu'une partie modifiée de l'épiblaste. Dans l'embryon, l'organe auditif est un simple sac séparé de l'épiderme, et dont une portion de la paroi interne se compose d'une double couche de cellules épiblasti- ques modifiées, que Beard compare à un « organe sensoriel segmentaire. » Gomme dans ceux-ci, les cellules de sa surface libre sont pourvues de longues soies, qui sont de même en rapport avec la perception des mouvements ondulatoires du milieu dans lequel vit l'animai; seulement, les soies des cellules auditives se rattachent à la percep- (*) On the segmentai sensé organs of the latéral line, and on the Morphology of tlie Vertébrale auditory organ {Zrjol. Anzeiger, n» 161, p. 123, et n" 162, p. 140, 1884). Balfour. — Embryologie. H- 32 498 ORGANES SENSORIELS. La distribution si remarquahlo, au preniier abord, du nerf vague à la ligne latérale est probablement liée à révolution de cetorgaue et trouve parla sou explicatiou. Comme l'indiquent à la fois son innervation par le nerf vague et la région où elle commence à se développer, la ligne latérale était sans doute à l'origine restreinte à la partie antérieure du corps. A mesure qu'elle se prolongeait en arrière, elle entraînait naturellement avec elle le nerf vague, et c'est ainsi qu'utie brandie sensorielle de ce nerf est allée innerver une région située bien au doli des limites de sa dislrilnition originelle. (397) F. M. Balfol'u. A Monogruph on t/te developmeîit of Elasmobraiicli Fi'ihes, pp. 141-146. London, 1878. (:{9H) H. EisiG. Die Segmentalorgaiie d. Capitellideii [Mittheil. a. d. zool. StatioJi zu Neapel, I. 1879). (3H9) A. GôTTE. Enlwicklunç/sgesdiichte d. Unke. Leipzig, 1875. (400) Fr. Leydig. Lefn-bucli , cartilages extrabranchiaux. — Z',i2,.../S, cartilages labiaux. — Les lignes ponc- tuées dans Mck désignent le basiliyal. 520 CRANE. le dt'veloppemcnt, persiste à l'âge adulte, sans inOme qu'il s'y ajoute des os dermiques, chez les Cyelostomes, les Hlasmoljranches (fig. 343) et les llolocépha les. On le rencontre également chez les Ganoïdessélachoï- diens adultes; mais il est recouvert par des os d'origine membraneuse. Dans l'embryon de tous les autres types, son existence est constante, mais il est plus ou moins remplacé chez l'adulte par du tissu osseux. Squelette branchial. Le type le plus primitif de squelette branchial, chez les formes actuelles, semble ôtre celui des Pefromi/zon(if/;e, qui se développe dans un tissu sous-dermique superficiel, et se compose d'une série de tiges cartilagineuses réunies par des pièces transversales de manière à former un treillis. On le désigne sous le nom de système extra- branchial, et il est représenté dans la figure 34 à l'un des premiers stades de son développement chez la Lamproie. Ce système est rem- placé, dans les formes plus élevées, par une série de tiges appelées arcs branchiaux, qui sont disposées de manière à servir de soutien à une suite de poches branchiales. Outre ces arcs, il peut y avoir, chez quelques formes primitives (Élasmobranches), des éléments cartilagi- neux que l'on suppose être des vestiges du système extra-branchial (fig. 3 '(3, Ex. Br); il s'y ajoute ordinairement encore une série d'os dermiiiues, dont nous traiterons dans un paragraphe spécial. Les arcs branchiaux se développent à l'état de simples baguettes cartila- gineuses, dans les parties profondes du mésoblaste qui constitue les arcs branchiaux primitifs. La situation des arcs branchiaux relativement à la somatopleure et à la splanclinopleure peut se déterminer d'après leurs rapports avec les cavités dites céphaliques. Ces cavités s'atrophient avant la formation des arcs bran- chiaux cartilagineux; mais on remarquera (fig. 34t) que l'artère de chaque arc (art) est située au côté interne delà cavité céphalique correspondante (pp). L'arc canilagineux se développe à une période ultérieure au côté interne de l'artère, et par conséquent aussi, au côté interne de la partie de la cavité générale qui existait primitivement dans les arcs. i:n arc antérieur appelé arc niandibulairc, et un second arc, l'arc hyoïdien, situés, le premier en avant de la fente hyomandibulaire, le second en avant de la fente hyobranchialc, se développent chez tous les types. Les arcs suivants sont les arcs branchiaux proprement dits, et ne se développent complètement que chez les Ichthyopsidiens. Il peut exister chez quelques Requins (Notidani) sept arcs branchiaux, non compris les arcs hyoïdien et mandibulaire. Chez d'autres Ichthyo- psidiens, il en existe ordinairement cinq, du moins chez l'embryon, tandis qiic chez les Amniotes, il n'y a dans la rôgle que deux ou trois Fig'. 344. — (>oupt; liorizuntale de l'a- vant-dernier arc viscéral d'un em- bryon de Pristiurus {*). SQUELETTE BRANCHIAL. 527 arcs membraneux post-hyoïdiens, dans l'intérieur desquels se forme le pins souvent une tige cartilagineuse. La figure 345 montre, chez le Chien de mer {Sci/lUum), la forme générale de ces arcs à un stade précoce du développement. L'état de simplicité de ces arcs chez l'embryon rend très probable l'existence, à une certaine époque, de for- mes pourvues d'un squelette branchial simple de cette sorte; toutefois, de telles formes n'existent plus actuellement. Dans tous les cas, le premier arc a changé de fonction et s'est transformé en un sque- lette destiné à soutenir la bouche. Bien qu'il conserve chez quelques formes ses fonctions branchiales, l'arc hyoïdien a été le plus souvent appelé à remplir d'autres fonctions et a subi par suite des modifications particulières diverses. Les arcs branchiaux propre- ment dits conservent leurs fonctions branchiales chez les Poissons et quelques Amphibiens; mais ils se modifient secondairement et s disparaissent pour la plus grande partie chez les formes abran- ches. Puisque les changements éprouvés parles arcs branchiaux proprement dits sont beaucoup moins compliqués que ceux des arcs hyoïdien et mandibu- laire, nous traiterons d'abord des premiers. Ainsi que nous l'avons déjà dit, ces arcs sont fort nombreux chez certaines formes très primitives (sept chez le Notidanus), tandis qu'à mesure que l'on s'élève dans la série, les arcs postérieurs ont une tendance à disparaître. Cette tendance résulte d'une atrophie graduelle des poches branchiales postérieures, qui a commencé à un stade de l'évolution des chordata de beaucoup antérieur à l'apparition des arcs branchiaux cartilagineux ou osseux^ et qui a atteint son plus haut degré chez les Amniotes. Dans un arc branchial complètement développé, la tige cartilagi- neuse primitivement simple se divise en une série de segments, ordinairement quatre, articulés entre eux de manière à être plus ou (*) ep épiblaste. vc, diverticule hypûblastique qui formera les parois d'une fente viscérale. — pp, segment de la cavité générale dans l'arc viscéral. — aa, crosse aortique. (**) Tr, trabécules. — Pl.Pt, ptérygo-carré. — M.Pt, région métaptérygoïdienne. — Mn, cartilage mandibulaire. Hij, arc hyoïdien. — Br.l, première arc branchial. — Sp, fente mandibulo-hyoï- dienne. 67', fente hyobranchiale. — Lch, gouttière au-dessous de rœil. — Na, rudiment olfactif. — E, globe oculaire. -^ Au, masse auditive. — Cl, 2, 3, vésicules cérébrales. — Hm, hémisphères cérébraux. — f.n.p, bourgeon naso-frontal. Fig. 345. — Tète d'un embryon de Roussette de onze lignes de longueur (empruntée à Parker) (**). 528 CRANE. moins mobiles, et qui restent cartilagineux, ou s'ossifient en partie ou en totalité. Chaque tige (iig. 3-43) constitue une formation un peu arquée qui eml)rasse le pharynx. Le segment dorsal, dirigé presque horizontalement, est désigne sous le nom de pharyngobranchial {Ph. Dr.); les deux suivants ont reçu les noms d'épibranchial (E. Br) et de cératobrancliial (6'. Br), et le segment ventral, celui d'hypobran- chial (//. Br. 11 existe aussi, chez les formes types, un segment basi- laire impair, le segment basibranchial (/?. Br), qui réunit les arcs des deux côtés. Les arcs sont fréquemment pourvus de rayons cartilagi- neux qui supportent les lamelles branchiales. D'ordinaire se développent, chez les Téléostéens, des plaques den- taires qui forment un recouvrement exosquelettique sur certaines parties des arcs branchiaux. Chez les Amphibiens, quatre ou trois arcs branchiaux seulement existent chez l'embryon. Ces par- lies persistent plus ou moins com- plètement chez les Pérennibran- •ches et les Gaducibranches; mais chez les Myctodères et les Anoures, elles sont très réduites et s'unissent d'une manière intime avec l'arc hyoïdien. Elles n'atteignent jamais un dé- veloppement considérable chez les Anoures et se réduisent bientôt à une plaque (flg. 3-46), la plaque basihyale et la plaque basibran- chiale fusionnées, dont les apophyses postérieures représentent les restes des arcs branchiaux. D'après Parker, l'apophyse postérieure de celte plarjuc, chez l'adulto, est un reste du quatrième arc branchial; la suivante correspond au troisième arc, tandis que la lamelle antérieure située en arrière de l'os hyoïde est con- sidérée par cet auteur (bien que ce point soit encore entouré de quelque incertitude) comme un vestige des deux premiers arcs. Tmx fig. 346. — Jeune Grenouille dont I:i queue vient d'être résorbée. Vue latérale du crâne (empruntée à Parker) (*). Chez les Amniotes, la dégradation des arcs branchiaux est portée encore plus loin, l'ait qui est en rapport avec la disparition absolue de respiration branchiale à ttjutes les périodes de la vie. Les restes de CCS arcs constituent des parties plus ou moins importantes de l'os hyoïde et n'ont pour fonction que de servir de soutien fi la langue. (*) Au, capsule auditive, en avant de laquelle est la paroi crânienne latérale. — A. iV, narine externe. — S<, élrier. — Mck, cnrtilapc de Mcckel. — B.Hy, plaque basiliyobranchiale. — St. //y, stjlohyal ou céraldhyal. — Dr.\, premier are branchial. Ot: ^.0,fiiicci[iital.— J'r.O, iirooti(|ue. — /'a, pariétal. — Fr, frontal. — A'a, nasal. — Pmx, pré- mmllairc. — Mx, maiillairc. — J'I, pterygoïdicn. — .SV/, squamosal. — Qu.Jii, quadrato-jugal. — Art. articulaire. — D, dentaire. ig. 347. — Squelette branchial crânien d'un em- bryon de Poulet au quatrième joui- de l'incuba- tion, vu par sa face inférieure (*). AUCS MANDUiULÂlUE ET HYOÏDIEN. o29 Leurs jjorlions basilaires sont le mieux conservées et contribuent à la formation du corps de l'hyoïde. Les cornes postérieures (thyroïdiennes) de cet os sont des restes des arcs proprement dits. Il y a deux de ces arcs chez les Chéloniens et Lacertiens, et un seul chez les Oiseaux et les Mammifères. Chez les Oi- seaux, la corne formée par le premier arc branchial (fig. 3i7 cljr) est toujours plus grande que celle de l'arc hyoïdien propre- ment dit {r/i). Arcs raandibulaire et hyoïdien. — L'adaptation des deux arcs mandibulaire et hyoïdien à des fonctions toutes différentes de celles qu'ils remplissaient primi- tivement est un phénomène des plus remarquables, et dans beau- coup de cas, ces adaptations sont si étroitement liées ensemble qu'il n'est pas posssible d'en par- ler séparément. Le changement de fonction le plus important est sans aucun doute celui qu'éprouve l'arc mandibu- laire, qui se transforme complètement en un squelette pour les mâ- choires. On peut remarquer, comme une particularité de cet arc, le fait qu'il est toujours dépourvu d'un élément basilaire impair. Le type le plus simple de métamorphose se rencontre chez les Elasmobranches, et a été observé (Parker, n'' 436) chez la Roussette {Sci/Uitan) et la Raie [Raja). Dans quelques-unes de ces formes, par exemple chez la Raie, une partie de l'arc mandibulaire conserve toujours des connexions avec la fente hyomandibulaire (l'évent ou spiracule). Elasmobranches. — Chez le Scyllium, les arcs hyoïdien et mandi- bulaire sont tout d'abord très semblables aux suivants; mais bientôt ils émettent l'un et l'autre un prolongement dorsal dirigé en avant (fig. 345). Les régions que l'on peut y distinguer à la suite du déve- loppement de ces prolongements ont tiré leurs noms des ossifications que l'on rencontre dans ces derniers chez d'autres formes. Le prolongement antérieur de l'arc mandibulaire est désigné sous le nom de piér)jgo-carré {PL Pt); l'extrémité dorsale de l'arc primitif dont il (*) cul, vésicules cérébrales. — e, œil. — fn, bourgeon fronto-nasal. — n, fosse nasale. — tr, tra- béculcs. — pts. espace pituitaire. — mr, bourgeon maxillaire supérieur. — pg, ptérygoïde. — pa, pa- latin. — q, os carré. — mk, cartilage de Meckel. — ch, cératohyal. — bli, b.isihyal. — cbr, cérato- branchial. — ebr, portion proximale du cartilage du troisième arc viscéral (le premier arc branchial). — 66r, basibrancliial. — 1, 2, première et deuxième fentes viscérales. — 3, troisième arc \i3céral. Balfour. — Embryologie. II- — 34 5:»0 CRAN'K. provii'iil '/. /'/ e>l appelée apuplnjse métaptérygoide, tandis que l'exlrémilé venlrale de l'arc forme le cavll/af/e de Merkel. La partie supérieure de l'arc hyoïdien constitue Yliymnandibulalre. A un stade un peu plus avancé, il survient des modifications telles que ces parties prennent sensiblement la forme adulte (fig. 343\ Au point où il fait uti coude, l'arc niandibulaire se divise : 1° en une tige ptérvgo-carrée {PI. Pi), qui s'étend en avant au-devant de la bouche et forme la mâchoire supérieure; 2» en un cartilage de Meckcl {Mck) situé en arriére de la bouche, et qui forme la mâchoire infé- rieure. Les deux mâchoires s'articulent ensemble, et les cartilages des deux côtés s'unissent à leur extrémité distale. Au point où le cartilage de Meckel s'articule avec la partie carrée du ptérygo-carré, se trouve un ligament [M. Pt) qui remplace l'apophyse métaptérygoïde du stade précédent et se dirige en haut sur le côté antérieur de l'évent, pour se fixer sur la partie antérieure de la région auditive du crâne. Ce ligament, qui est complété par un second, le l/ganient ethmo-paladu, étendu de la tige ptérygo-carrée à la région anlorbitaire du crâne, ne constitue cependant pas le soutien le plus im[)ortant de la mâchoire. Au contraire, celle-ci est princi- palement supportée par l'arc hyoïdien, dont le segment hyomandi- bulaire (//. M) aussi bien que le segment adjacent (le céralohyal C.Hy) sont solidement fixés à l'arc niandibulaire par des ligaments. L'hyomandibulaire s'articule avec le crâne au-dessous du bourrelet ptérotique {Pt. 0). Dans le tyjie qui vient d'être décrit, les arcs hyoïdien et niandibu- laire subissent moins de changements que dans presque tous les autres cas. Le premier de ces arcs est modifié dans sa forme, mais il conserve ses fonctions respiratoires. Une fonction secondaire, celle de supporter l'arc niandibulaire, lui est cependant dévolue. Ce dernier se divise en deux éléments qui forment respectivement la mâchoire supérieure et la mâchoire inférieure. Il ne s'articule pas directement avec le crâne, et son mode de soutien par l'arc hyoïdien a été nommé par Huxley (a°'44o) hyostylique. Le développement des arcs hyoïdien et niandibulaire est caractérisé, chez la Raie, par quelques particularités importantes (fig. 348). L'élément antérieur de l'arc hyoïdien, qui constitue l'hyomandibulaire (/y. M), se sépare complètement de la partie postérieure de l'arc et ne sert qu'à supporter les mâchoires. La partie postérieure de l'arc (////) conserve la fonction respiratoire de l'arc hyoïdien et entre en connexion intime avec le premier arc branchial. L'élément supérieur ou métaptérygoïde; de l'arc mandibulaire {M. Pi) offre un développe- ment considérable et forme, après t'^tre séparé du reste do l'arc, une masse cartilagineuse pourvue d'un ou de deux rayons branchiaux dans la paroi antérieure de l'évent; il constitue ainsi une portion ARCS MANDIBULAIRR ET II YolDlKN. 531 C.B-i Fig. 348. — Toli' il'iiii eiiibryocidc RhIc de 1 pouce 1/3 de longueur (empruntée à Parker) (*). de l'arc mandibulairo qui conserve encore des traces de ses fonctions primitives, en servant de soutien à la paroi d'une poche branchiale. Bien que lo développement des autres types d'Elasmobranches ne soit pas connu, il est cependant nécessaire d'appeler l'attention sur le mode de soutien de l'arc mandibn- laire chez certaines formes, parti- culièrement dans les genres Noli- danus, Hcxanchus et Ceatracion^oh la portion ptérygo-carrée de l'arc mandibulaire s'articule directe- ment avec le crâne, entre les ori- fices de sortie des nerfs optique et trijumeau. Dans les deux premiers genres, le segment métaptérygoïde de l'arc est de plus en continuité avec le ptérygo-carré et s'articule avec l'apophyse postorbitaire de la région auditive du crâne. Malgré ces liaisons, l'arc mandibulaire continue à être soutenu en partie par l'hyomandibulaire. Les crânes dans lesquels l'arc mandibulaire offre ce double mode de soutien ont été appelés par Huxley amphis- f y ligues. Si l'on prend en considération les caractères primitifs sous beaucoup de rapports des formes à crâne amphistylique, il ne semble pas in- vraisemblable qu'elles aient conservé le mode originel de soutien de l'arc mandibulaire, qui aurait éprouvé ensuite des différenciations dans deux directions différentes : 1° des différenciations conduisant au soutien exclusif de l'arc mandibulaire par l'arc hyoïdien, disposi- tion qui est caractéristique de la plupart des Élasmobranches et, comme on le verra ci-dessous, des Ganoïdes et des Téléostéens ; 2" des différenciations vers l'articulation directe ou attache de l'arc mandi- bulaire au crâne, sans l'intervention de l'arc hyoïdien. Le dernier mode de suspension a reçu d'Huxley le nom d'autostylique. On le rencontre chez les Holocéphales, les Dipnoïques, les Amphibiens et les Amniotes. Téléostéens. — Outre le crâne des Élasmobranches, celui du Saumon est le seul crâne hyostylique chez lequel, par les admirables recher- ches de Parker (n° 451), l'ontogénie des arcs hyoïdien et mandibu- laire ait été établie d'une manière satisfaisante. A part la présence d'un système d'os d'origine membraneuse, le développement de ces arcs coïncide dans son ensemble avec les types déjà décrits. Bien que l'arc hyoïdien soit ossifié dans des proportions importantes, (*) Tr, trabécule. — P/.P<, picfe ptérygo-carrée. — ]IIn,p\cce mandibulaire. — 3/. P^ rartilage métaptérygoïde. — H. M, hyomandibulaire. — Hy, portion r^htante de l'arc hyoïdien. — BrA, pre- mier arc branchial. — Sp, fente raandibulo-hyoïdienne ou évent. — Pn, glande pinéale. — Au, vé- sicule auditive. — Cl, C.2 et Ci, vésicules encéphaliques. 532 CRANE. le processus de son développement est très seml)lablc à celui que l'on observe chez la Raie. Il se forme à l'état d'arc cartilagineux simple, qui se divise bientôt suivant sa longueur en deux parties, l'une anté- rieure, l'autre postérieure (fig. 34'J). La première constitue l'hyoman- dibulaire (//. M.), tandis que la seconde se sépare de plus en plus de ce dernier et devient l'arc hyoïdien proprement dit. Par suite de la dis- parition de la fente hyobranchiale, cet arc perd ses fonctions primi- tives et sert de soutien, d'une part à l'opercule qui recouvre les bran- chies, de l'autre, ;\ la langue. 11 se divise en une série de parties qui, en s'ossiiiant (lig. 350), donnent naissance à l'épicératohyal {ep. h) en haut, ensuite à un grand cé- ratiihyal [ch) suivi d'un hypohyal (/i/<), tandis que le segment ventral médian forme le basi- hyal ou glossohyal ig.h)- L'hyoma n d i b u 1 a i r e lui-même s'articule avec le crâne au-dessous de l'apophyse ptérotique (fig. 349, //. M.). Son segment supérieur ossi- fié devient l'hyomandi- ,/'.:.<://. JIM Gz/jf ji.li', r.û!. h "'' Fig. 349. — Squelette crânien d'un jeune Saumon, dans la sp conde semaine après l'éclosion. Les os d'origine membianeusc, bulairC (fig. 350 II. JH.) les globes oculairi's et les sacs nasaux ont été enlevés («m- . . ' pruntèc à Parker) (•). taudlS qUG Sa pOrtlOU inférieure (fig. 'SAi), S>/), qui est solidement unie à l'arc mandibulaire, forme, en s'ossifiant également, le symplectique (fig. 350, s//). Un élément d'union entre les deux parties de l'arc hyoïdien constitue l'interhyal (//<). Le développement de l'arc mandibulaire ollVe, chez les l'^lasmo- branches et le Saumon, des différences plus importantes que celui de l'arc hyoïdien. Chez le Saumon, en effet, la mâchoire supérieure n'est pas formée tout entière par l'arc mandibulaire, et son arcade supé- rieure est complétée en avant par un nouvel élément en forme de bande cartilagineuse, qui se développe d'une manière indépendante. Mais môme avec cette bande, les deux moitiés de la branche sui)érieure de l'arc ne se rencontrent pas en avant et restent séparées par les extrémités des trabécules. La pièce antérieure de l'arcade supérieure reçoit le nom de pièce (*) T.Cr, tefjmen cranii. — .S. Or, bande sus-orbitairc. — Fo, fontanelle supérieure. — Au. capsule auditive. — l'a.ch, cartilage paraebordal. — C/i, nolocliorde. — 7'r, trabécule; au-dessus de la trabé- cule, on voit la cloison interorbitaire qui, en haut, ga<;nc la paroi crânienne et atteint la bande sus- orbitairc. — //, trou optique. — V, trou du trijumeau. — /I, /!, cartila-jes labiaux. — l'LI't, pièce palato-ptérygoïde. — M.I't, niétaptérygoïde. — Qii, pièce carrée. — Afr/c, cartilage de Mcekcl. — II. Af, cartilage hyomandibulairc. — Sy, symplectique. — 1-Hy, interliyal. — C.Hy, cératohyal. — H.Hij. Iiypoliyal. — G.lhj, glossohyal. — lir.\, premier arc branchial. AUCS MANniBULAlRE ET HYOÏDIEN. 533 palatine; mais il me semble qu'on n'a pas encore établi jusqu'à quel point on doit la regai'doi' comme un élément appartenant primitive- ment ;\ l'arcade supérieure de l'arc mandibulaire et dont le développe- ment serait devenu secondairement indépendant, ou comme une formation toute spéciale qui n'a pas sa contre-partie dans la mâchoire supérieure des Élasmobranches. Parker et Bridge ont adopté la der- nière manière de voir, et ils ont identifié avec la bande palatine des Téléostéens un cartilage fixé à la paroi postérieure de la capsule nasale de beaucoup d'Élasmobran ches. Tout d'abord l'arc lui- même est très semblable à ceux qui suivent; bientôt cependant, son extrémité dorsale s'élargit et présente une apophyse dirigée en avant. Cette partie (fig.349, M. Pt el Qu) se sépare en- suite du segment inférieur et forme une pièce que l'on peut appeler cartilage pté- rygo-carré, bien qu'il ne soit pas complètement homologue avec le cartilage de même nom chez les Élasmobranches ; tandis que la partie inférieure forme le cartilage de Meckel [Mck), qui s'est déjà accru en dedans, de manière à rencon- trer, du côté ventral, son congénère au-dessous de la bouche. En môme temps, l'arc tout entier se sépare largement des parties axiales du crâne. Presque simultanément avec la première différenciation de l'arc mandibulaire, une bande cartilagineuse, la bande palatine, dont nous avons déjà parlé, se forme de chaque côté au-dessous de l'œil, au- devant de la bouche. L'extrémité antérieure élargie de cette bande arrive bientôt en contact avec une apophyse antérieure des trabécules, l'apophyse ethmopalatine. ,^P~'^' / C L'' ' " Fig. 3a0. — Jeune Saumon du premier été, d'environ deux pouces de long. Vue latérale du crâne, les arcs branchiaux ayant été supprimés (empruntée à Parker) (*). (■) Les arcs palato-mandibulairc et liyo'idien sont éloignés de leur situation normale ; une ligne in- dique le -point où l'hyomandihulaire s'articule au-dessous du bourrelet plérotiiiuc. oU fosse olfactive. — c.tr. cornes des trabécules. — u/^, uV°, cartilages labiaux supérieurs. — ji.s, présphénoïde. — t.cr, teçjmen cranii. — s.o.b, bande sus-orbitaire. — fo, fontanelle supérieure. — n.c, notochorde. — b.o, cartdage basilaire. — <;•, trabécule. — p.c, condyle pour le cartilage pa- latin. — 5, trou de sortie du trijumeau. — la, celui du facial. — 8, celui des nerfs glosso-pharyn- gien et yague. — znk, cartilage de Meckel. — op.c, condyle pour l'opercule. Os : e.o, exoccipital. — s.o, susoccipital. — e.p, épiotique. — p.to, ptérotique. — sp.o, sphénoti- que. — op, épisthotiquc. — pro, prootique. — b.s, basispliénoïde. — al.s, alisphénoïde. — o.s, orbi- tosphénoïde. — Le, ectethmoïdc ou ethmoïde latéral. — pa, palatin. — p;/, plérygoïde. — m.pij , nié- soptérygoïde. — mt.py, métaptérygoïdi,'. — qit, os carré. — ar, articubiire. — h.m, hyomandibu- laire. — sy, symplectique. — i.h, interhyal. — ep./i,épicératohyaI. — c./i, rératohyal. — h. h, hypohyal. — g.h, glosso- ou basihyal. 534 CUA^E. A un stade ultérieiir, l'extréaiité pléryguïdienne du cartilage pté- rygo-carré s'unit avec l'extrémité distalede la bande palatine (fig. 349, i*l. Pt), et il en résulte une arcade cartilagineuse continue qui formera la mâchoire supérieure, et qui ressemble d'une manière frappante à la mâchoire supérieure cartilagineuse des Klasmobranches. Une forte apophyse dorsale du ptérygo-carré primitif forme mainte- nant un grand segment métaptcrygoïde [M. Pt), tandis que l'arc tout entier s'unit solidement â l'hyumandibulaire (//. M). Dans les stades subséquents, les parties constituées à l'état de cartihige s'ossifient. Le palatin s'ossifie d'abord ; la région ptérygoï- dienne du ptérygo-carré s'ossifie ensuite pour former un inésuptcri/goide dorsal {m. pg) et un jjlch'ygoide \enira\ proprement dit (p^). La région carrée, qui s'articule avec le cartilage de Meckel, s'ossifie en un os carré particulier {gi(), tandis que la région dorsale s'ossifie également et devient le métaijlérygoide {mt.pg). Dans le cartilage de Meckel, une ossification superficielle du bord ventral et de la face interne constitue un articulaire {ar); mais la plus grande partie du caitilage persiste pendant toute la vie. Quelques-unes des ossifications précédentes, au moins celles du palatin et du plérygoïcie, semblent provenir de plaques osseuses dentaires adjacentes au cartilage. Nous y reviendrons plus loin dans le paragraphe relatif aux os d'origine membraneuse. Amphibiens. — Le développement des crânes autostyliques de poisson n'a malheureusement pas encore été observé, et les types autostyliques les plus primitifs dont nous connaissions le dévelop- pement sont ceux des Amphibiens, que les recherches d'Huxley et de Parker ont éclairés d'une vive lumière. Les transfoi'mations de l'arc hyoïdien sont relativement simples et uniformes. Il constitue une baguette cartilagineuse, qui bientôt s'ar- ticule en avant avec la portion carrée de l'arc mandibulaire, et plus tard se fixe par des ligaments ;\ l'os carré ainsi qu'au crâne. Chez ces Amphibiens chez lesquels les branchies externes et les fentes bran- chiales disparaissent, il se fusionne avec la i)artie basilaire de l'hyoïde (fig. 3'4(;j, qui forme avec les parties semblables des arcs suivants une plaque caitilagineuse continue. Lorsque ces modifications sont ac- complies, les portions paires de l'arc hyoïdien ont la forme de deux baguettes allongées, appelées cornes antérieures de l'hyoïde, qui unissent la plaque basihyale au crâne, en arrière de la capsule auditive. On ne sait pas encore s'il existe chez les Amphibiens quelque élément particulier correspondant à l'hyornandibulaire des l'oissons. Parker regarde la culumclle de rureille des Anoures comme l'homologue I AKCS MANDIBULAIllE ET HYOÏDIEN. oili de rhyomandibulaire. La columelle se développe relativement tard et iiidc- pendamnieiit du reste de l'arc hyoïdien ; mais l'analogie entre ses rapports et ceux de rhyomandibulaire avec les nerfs est présentée par Parker comme un argument en faveur de sa manière de voir. Les connexions précoces au moyen de ligaments, entre l'os carré et l'extrémité supérieure del'liyoïdc pri- mitif, tendent cependant à faire considérer l'extrémité supérieure de ce der- nier comme l'élément hyomandibulaire, qui ne s'est pas séparé du reste de l'arc. L'histoire de l'arc mandibulaire est plus compliquée que celle de l'arc hyoïdien. Le développement de la partie de cet arc qui cor- respond i\ la mâchoire supérieure des Élasmobranches offre des varia- tions très singulières, à tel point qu'on doit admettre que les modifi- cations secondaires qu'il a éprouvées sont assez importantes pour rendre très circonspect à l'égard des conclusions morphologiques à tirer des processus qui, dans quelques cas, sont observables. On pourra se prononcer sur ce point d'une manière plus catégorique après la publication d'un mémoire sur les crânes des divers Anoures, dont Parker s'occupe actuellement. Les os d'origine membraneuse qui se fixent sur les côtés de l'arc mandibulaire ont une importance relative beaucoup plus grande que dans les types inférieurs. Ceci s'applique particulièrement à la mâchoire supérieure, où les os maxillaire et prémaxillaire remplacent, au point de vue fonctionnel, la mâchoire cartilagineuse primitive, tandis que des plérygoïdes et des palatins d'origine membraneuse s'appliquent sur les bandes cartilagineuses de même nom et s'y sub- stituent en grande partie. Pour l'exposition du développement de l'arc mandibulaire, on peut choisir deux types observés par Parker, l'Axolotl et la Grenouille commune. Chez l'Axolotl, qu'on peut prendre pour type des Urodèles, l'arc mandibulaire se- compose, à l'un des premiers stades : 1° d'un élément dorsal élargi, qui correspond au ptérygo-carré des types plus infé- rieurs, mais qu'on désigne ordinairement sous le nom de pièce carrée; 2' d'un élément ventral ou de Meckel. Le cartilage de Meckel acquiert de très bonne heure son revêtement osseux, tandis que la partie dor- sale de l'os carré se divise en deux apophyses caractéristiques, une antérieure dorsale qui s'étend vers la crête trabéculaire, avec laquelle elle se fusionne bientôt définitivement, et une postérieure appelée apo- physe otique, qui s'applique sur la face externe de la région auditive. Gomme l'a montré Huxley, la première de ces apophyses est probable- ment l'homologue de l'apophyse antérieure de la pièce ptérygo -carrée du lYotidaniis, qui s'articule avec la région trabéculaire du crâne, tandis que l'apophyse otique est l'homologue de l'apophyse métaptérygoïde. C'est à peine si l'on distingue quelque vestige d'une apophyse anté- 536 CRANE. rieure rcpiésonUinl une liaiule pléiygoïdicnne : mais des plaques garnies de dents, et qui constituent une i)iècc palatu-i)téi'ygoïde der- mique, ont déjà fait leur apparilitju. A un stade un peu plus avancé, une nouvelle apophyse, qu'Huxley apj)elle le pédicule, naît de l'os carré et s'articule sur le côté ventral de la région auditive (fig. 351, pd). Bientôt après, l'os carré envoie en avant, au-dessous du ptérygoïde der- mique {pg), une baguette cartilagi- neuse qui correspond à la pièce pté- rygoïde cai'tilagineusc des autres types (fig. 351), et immédiatement au-dessus de la plaque palatine garnie de dents (pa), se développe une pièce palaline indépendanle, qui naît même avant l'apophyse ptéry- Fig. 3.-il. - Jeune Axolotl, d'une lon-ucur. le goïde et SC (ixC à la trabéculc COr- 2 pouees un quart. Crâne dissèque \u p:ir o j • 5. r> • sa face in(eiieurc, après lenlèvement ,1c la rCSpondaUte. CcS dcUX pièceS UniS- jnâcboirc inférieure et .les arcs branchiaux ^^^^ ^^ rcnCOUtrer, mais ellcS US (empruntée a Parker) (y. ' s'unissent jamais intimement à des os d'origine membraneuse plus importants situés plus superficielle- ment. En ce qui concerne son développement, l'arc mandibulaire de la Grenouille présente un contraste frappant avec celui de l'Axolotl, bien que la disposition des parties adul- tes soit évidemment semblablcdans les deux types. Au stade le plus précoce, il cons- titue, dans l'arc mandibulaire d'ori- gine membraneuse, une bande car- tilagineuse simple, parallèle et tout à fait semblable h l'arc hyoïdien situé en arrière (fig. 352, Mu). Au stade observé ensuite, c'est-à-dire sur des Têtards de 4 à G lignes de long, une transformation surprenante s'est accomplie. L'arc mandi- bulaire (fig. 353) se dirige directement en avant parallèlement aux Jir.L Ur ,^j„ Fig. 3o2. — Embryon Hc Orenouille, immédia- tement avant l'c<-losioM. Tète vue de profil, après l'ablation de la peau (l'mprunléo à Parker) (••). (*) ne, notocliorde. — oc.c, rondyle orcipital. — f.o, fenêtre ovale. — st, étrier. — tr, cartilage tra- bèculairc. — j.7j, narines internes. — c.tr, cornes des trabécules. — pd, pédicule de l'os carré. — q, os carré. — pg, contours du cartilage plérygoïdo. — b', nerf orbito-nasal. — 7, nerf facial. Os: pa.s, paraspliénoidc. — c.o, exoccipital. — i', vomer. — px, prémaxillaire. — mx, maxillaire — pa, palatin. — •). A ce stade, le cartilage de Meckel est si- tué en avant du sac nasal, dans la lèvre inférieure de la bouche dispo- sée pour la succion. La partie la plus considérable de l'arc, qui est parallèle aux trabécules, est équi- valente à ce que nous avons appelé os carré chez l'Axolotl, tandis que celle par laquelle il s'unit en avant aux trabécules est le rudiment du cartilage palalo-ptérygoïde . Celle qui s'y fixe en arrière est le pédicule. p.py Fig. 353. — Tètai-d du Crapaud commun, d'un tiers de pouce do longueur. Le cartilage crânien et l'arc mandibulaire sont vus d'en haut ; on ne distingue pas encore nettement les cartilages parachordaux (empruntée à Parker) (•). Pendant ce stade et le suivant (tig. 3o4), la manière d'être de l'arc mandi- bulaire est très embarassante. Sa con- formation semble en quelque sorte adaptée à ce but, qu'il serve de soutien à la bouche en suçoir du Tôlard. Dans une précédente partie de ce volume, nous avons présenté les raisons qui font supposer que la bouche en suçoir du Têtard n'est probablement pas simplement une formation acquise secondairemeni par cette larve, mais un organe hérité d'un ancêtre pourvu pendant toute la vie d'une bouche orga- nisée pour la succion. La question se pose ainsi : la transformation particulière de l'arc mandi- bulaire du Têtard constitue-t-elle un caractère hérité ou acquis? Si nous acceptons la première alternative, nous devrons admettre que l'arc mandibulaire éprouva tout d'abord des modifications en rapport avec la forme en suçoir de la bouche avant de se transformer en les mâchoires des Gnathostomes, et que l'histoire particulière de cet arc chez le Têtard est une récapitulation plus ou moins fidèle de son développement phylogénétique. A l'appui de cette manière de voir, on peut mentionner la ressemljlance frap- pante signalée par Huxley entre le squelette oral de la Lamproie et celui du Têtard; et certaines particularités de l'arc mandibulaire des Chimères et des Dipnoïques s'expliqueraient peut-être le mieux, eu supposant que dans ces (*) ne, notochorde. — 7ns, segments musculaires. — an, capsule auditive. — pij, région correspon- dant au corps pituitairc. — tr, trabécules. — c.tr, cornes des trabécules. — P-P'J , pièce palato-ptéry- goïdc. — pd, pédicule. — q, condylc carré. — in/c, portion mcckélicnne do l'arc mandibulaire. s.o.f, fenêtre sous-oculaire. — u.l, cartilage labial supérieur. Le cercle ponctué dans la région carrée indique la situation des narines internes. .-.38 CRANE. formes, le squelette oral a pris naissance à peu près de le môme manière que chez la Grenouille; sur ce point, loulefois, de nouvelles données emhryor logiques sont indispensables. D'un autre côté, les hypothèses émises ci-dessus nous conduiraient à admettre que chez les l'rodèles, qui sous les autres rapports sont plus pri- mitifs, le développement de l'arc mandibulaire a éprouvé une abréviation importante, et que la manière simple dont les mâchoires se développent aux dépens de l'arc niandibulaire primitif chez les Klasmobranciies estphylogéné- tiquemont un processus très abrégé et modifié, et non, comme on l'admet ordinairement, un résumé fidèle de l'histoire anccstrale. Si l'on regarde les caractères de l'arc mandibulaire du Têtard comme secondaires, on doit nécessairement admettre que l'adaptation de l'arc man- dibulaire à une bouche en suçoir n'a eu lieu qu'après que celle-ci est deve- nue un simple organe larvaire. Eu égard à l'imperfection de notre connaissance du développement de la plupart des crânes de Poissons, je m'abstiendrai d'exprimer une opinioncaté- gorique en faveur de l'une ou de l'autre de ces alternatives. A mesure que la queue du Têtard disparaît peu à peu et que la transformation en Grenouille s'efTecluc, l'arc mandibulaire éprouve d'importantes modifications (fig. 35i) : l'attache palato- ptérj'goïdienne [pa. py) de la bande carrée sous-oculaire s'allonge graduellement, et lorsque ce changement a eu lieu, l'extrémité antérieure de cette bande {su) se tourne en dehors et en arrière et fait bientôt avec les trabé- cules un angle élevé. En même temps, le cartilage de Meckel (w/c) s'allonge considérablement à son ex- trémité libre. Ces processus de développement se continuent jusqu'à ce que (fig. 346) la bande pa- lato-ptérygoïde {/'t) forme un arc sous-oculaire, et qu'elle soit devenue beaucoup plus longue que la région sous-oculaire primitive de l'os carré; de son côté le cartilage de Meckel a atteint sa situation défini- Fig. 354. — Têtard dont la queue rommonce à s'atrophier. Crâne vu dcprolil, sans les arcs branchiaux (empruntée à l'arker) (*). (*) n.c, notochonle. — au. cnpsnli' aiiililivc ; cmIii- l'ilc i-l ft/i. un vnit l;i [lami latérale inférieure du crâne. — fl/i. région ctliiiiuïdale. — .il, cliior. — o, trou de sortie du trijumeau. — i, trou opti- que. — ol, capsules oir.ictlvcs ; on les voit toutes deux par suite d'une léfçcre inclinaison du crâne. c.lr, cnrnes des Iraliécidcs. — u.l, cartilage lahial supérieur, dont le contour seul est tracé. — "II. «u^pensorium (os carré). — pd, son pédicule. — ot.pr, son apophyse otiquc. — or.p, son apo- j>li>»e nrliilnirc. — l.m, muscle temporal, indiqué par des lijrncs ponctuées qui passent sous l'apo- |>h)^* orhil.iire. —papi/, pi^cc palato-ptérygoîdo. — ?n/i, cartilage de Meckel. — l.l, cartilage labial inférieur, représcni,. ,,ar non eontnur seulement. — c.h, cératohyal. — ô./i, basihyal. Le contour supé- rieur de la léte esl (iguro par des lignes ponctuées. ARCS MANUIBULAIRE ET HYOÏDIEN, b39 Fig. 355. — Jeune Grenouille, presque à la fin du premier été. Crâne vu d'en haut; la mâchoire inférieure gauclie a été enlevée et la droite écartée en dehors (empruntée à Parker) ('). tive sur le bord postérieur de la bouche qui n'est plus en suçoir, et s'est développé en avant de manière à presque rencontrer son congé- nère sur la ligne médiane. De la région métaptérygoïdienne de l'os carré naît une apophyse postérieure et dorsale (fig. 354, oL pr), dont l'extrémité se sépare pour former Vanneau tynipa- nique (flg. 3o5, a. t), tandis qne sa partie proximale cons- titue l'apophyse otique (mé- taptérygoïde), qui s'articule avec le cartilage auditif. Le pédicule {/id) conserve sa liaison originelle avec le crâne. La pièce palato-ptérygoïde se divise bientôt en un pala- tin disposé transversalement et un ptérygoïde dirigé dans le sens longitudinal (fig. 335). A l'exception de quelques os- sifications, dépourvues d'ail- leurs de tout intérêt spécial, les diverses parties de l'arc mandibulaire sont maintenant arrivées à leur état définitif, qui n'est pas très différent de celui qu'on observe chez l'Axolotl. Sauropsidiens. — Les transformations qu'éprouvent les arc hyoïdien et mandibulaire sont assez uniformes chez les Sauropsidiens. La partie inférieure de l'arc hyoïdien, y compris le basihyal, s'unit avec les restes des arcs situés en arrière pour former l'os hyoïde, dont elle constitue la corne antérieure et la partie antérieure du corps. D'après Huxley et Parker, la columelle représente, comme chez les Anoures, avec l'étrier auquel elle est unie, l'élément dorsal (hyomandi- bulaire) de l'arc hyoïdien, dont le développement est indépendant (1). (1) Le lémoignage le plus puissant en faveur de la manière de voir d'Huxley et de Parker sur la nature de la columelle résulte de la fusion, chez le Sphenodoîi adulte, de l'extrémité supérieure de l'arc hyoïdien avec cette pièce (Voy. Huxley, n" 445). L'exa- men d'un spécimen du musée de Cambridge ne m'a pas convaincu que la fusion n'est pas secondaire; mais je n'ai pu observer en coupe l'union de l'arc hyoïdien et de la co- lumelle. Pour une manière de voir sur ce point différente de celle d'Huxley, voyez Peters, Ueber die Gehôrknoctielchen und ihr VerhuUniss zum Zungenbeinbogen bei Sphenodo7i {Berliner Monatsberichte, 1874). (*) 6.0, région basiofcipitalc. — s.o, région sus-occipitale. — fo, fontanelle frontale. — e.n, narine citerne; en dedans est la plaque internasale. — a.t, anneau tynipanique. Os : e.cj, exoccipital. — pr.o, prootique, recouvert en partie par le pariétal p. — f, frontal. — elh, rudiment du sphénetlimoïdc. — na, nasal. — pm.r, prémaxillaire. — m.r, maxillaire. — /)j;r, pté- rygoïde, engainant en partie le cartilage réduit, —q.j, quadrato-jugal. — sy, squaraosal. — ar, arti- culaire. — d, dentaire. — m.m/c, niciito-meckélien. 540 CRANE. Chez l'embryon de tous les Sauropsidiens, l'arc mandibulaire membraneux émet, pour former la mâchoire supérieure, un bourgeon assez prononcé dont la formation semble représenter l'extension en avant de l";ipnphyse ptérygoïde des Élasmobranches, extension qui Coïncide, il est vrai, avec la formation d'un bourgeon semblable. Mais la baguette squelellique qui apparaît dans l'axe de ce bourgeon, est en général indépendante de celle de l'arc proprement dit (fig. 347, pa. pff). La première est la pièce ptérygo-palatine ; la seconde for- mera le carlihige de Meckel et le cartilage carré. Ordinairement, sinon toujours, la bande ptérygo-palatine s'ossifie directement, sans intervention de cartilage. Born a montré récemment que Parker s'était mépris en supposant que l'os palato-ptérygoïde est d'origine cartilagineuse chez les Oiseaux. Il semble exister, chez la Tortue, une courte apophyse ptérygoïde cartilagineuse de l'os carré (Parker, n° 4o8). Le cartihige carré et celui de Meckel sont séparés dès le début, ou le deviennent de très bonne heure. En s'ossihant, le cartilage carré forme l'os carré et fournit l'arti- culation définitive pour la mâchoire inférieure. Son extrémité supé- rieure présente une tendance h se diviser en deux apophyses, qui correspondent au pédicule et à l'apophyse otique des Amphibiens. Bientôt le cartilage de Meckel se recouvre d'os de revêtement, et son extrémité proximale s'ossifie pour former l'articulaire. Le reste du cartilage disparaît ordinairement. Mammifères. — Les transformations les plus remarquables des arcs hyoïdien et mandibulaire se rencontrent chez les Mammifères et sont en partie coimues depuis la publication du mémoire de lleichert(n" 'iGl). Ces deux arcs se développent au début plus complètement que dans tout autre type supérieur aux Poissons; ils s'articulent en haut l'un avec l'autre, tandis que la pièce ptérygo-palatine est tout à fait dis- tincte. Les particularités principales du développement ultérieur ne sont pas contestées, ii l'exception de celles qui concernent l'extrémité supérieure de l'arc hyoïdien, et qui sont encore contro- versées. La description suivante de Parker (n° 452), chez le Cochon, confirme en général la manière de voir primitivement mise en avant par Huxley (n° AAo). Les arcs mandibulaire et hyoïdien sont tout d'abord très semblables (fig. 350 wn et ////); leurs extrémités dorsales se recourbent un peu en dedans et s'articulent ensemble, A un stade un peu plus avancé (fig. 357), l'extrémité supérieure de l arc mandibulaire in/j) se renfle sensiblement, sans se séparer de la partie ventrale de l'arc, et correspond évidemment à la région carrée ARCS M A NUI BU LAI RE ET HYOÏDIEN. 541 'py Fig. 3otj. — Embryon de Cochon de deux tiers de pouce de long. Les éléments du crâne sont vus d'en bas d'une manière un peu sché- matique (empruntée à Parker) (*). des autres types. La portion ventrale de l'arc constitue le cartilage de Meckel {mk). L'arc hyoïdien s'est en même temps divisé en deux parties, une supérieure («), qui devient dans la suite un des osselets de l'ouïe, l'enclume (iricns), et une inférieure qui persiste comme corne an- térieure de l'os hyoïde {st. h). Ces deux piè- ces continuent à être reliées par un ligament. L'enclume s'articule avec l'extrémité carrée de l'arc mandibulaire, et sa tête arrondie vient en contact avec l'étrier (rig.Soo, s?), qui s'est séparé de la fenêtre ovale. La partie principale de l'arc hyoïdien se divise en un hypohyal {h. h) en bas, un stylo- hyal isL h) en haut, et s'articule en outre avec l'élément basilaire de l'arc situé en ar- rière {bh). Dans le cours du développement ultérieur, la portion meckélienne de l'arc mandibulaire s'entoure d'une ossification superficielle qui forme le dentaire. Son extrémité supérieure adjacente à la région carrée se calcifié et se résorbe ensuite, tandis que l'inférieure, à l'exception de sa pointe terminale, s'ossifie et se confond plus tard avec le dentaire. Comparée aux parties adjacentes du crâne, la région carrée reste relative- ment stationnaire dans son dévelop- pement et, finalement, s'ossifie pour former l'un des osselets de l'ouïe, le marteau {maliens). L'apophyse grêle [p7'ocessiis fjracilis) du marteau se conti- nue à l'origine avec le cartilage de Meckel. Le marteau et l'enclume sont d'abord plongés dans le tissu con- jonctif qui touche à la cavité tympanique (fente hyomandibulaire, Voy. p. 485), et en dehors de ces osselets se développe un os appelé os Fig. 337. — Embryon de Cochon, d'un pouce et un tiers de long. Arcs man- dibulaire et hyoïdien vus latéralement. On voit la partie principale de l'arc hyoïdien qui s'est comme portée en ar- rière après la séparation de l'enclume (empruntée à Parker) (**). {'*)pa.ch, cartilage parachor lai. — )if, notochorde. — au, capsule auditive. • — pij, corps pituitaire. — tr, trabécules. — c.tr, cornes des trabécules. — pn, cartilajje prénasal. — en, orifice nasal externe. — ol, capsule nasnle. — P-POi pièce palato-ptérygoïde comprise dans le bourgeon maxillo-palatin. — mn, arc mandibulaire. — hy, arc hyoïdien. — M. /«, premier arc branchial. — la, nerf facial. — 8a, glosso-pharyngien. -• 8ô, vague. — 9, hypoglosse. (*) tg, langue. — mk, cartilage de Meckel. — ml, corps du marteau. — inb, manubrium ou manclie du marteau. — t.ty, tegmen tympani. — i, enclume. — st, étrier. — i-hy, ligament interhyal. — st.h, cartilage stylohyal. — h.h, hypohyal. — b.h, basibranchial. — th.h, rudiment du premier arc branchial. — 7a, nerf facial. 542 CRANE. tympanique, de sorte qu'ils arrivent à ôtre situés entre ce dernier os et la capsule périotiqiie. Dans la dernière période de la vie fœtale, ils s'engagent complètement dans la cavité tympanique; mais ils sont recouverts par une portion réfléchie de la muqueuse de cette cavité. L'extrémité dorsale de la portion de l'arc hyoïdien séparée de l'enclume devient, après s'être ossifiée, le tympano-hyal, et se confond ensuite avec les parties adjacentes de la capsule périolique. La partie moyenne de l'arc située immédiatement en dehors du crâne forme le stvlo-hyal apophyse styloïdc chez rilomme), qu'un ligament rattache h la corne antérieure de l'os hyoïde (céralo-hyal). Tandis que la description précédente du mode déformation du marteau, de l'enclume et de l'étrier est généralement acceptée en Angleterre, une manière de voir un peu diflerente domine en Allemagne. Heichert (n" 4G1) croyait que le marteau aussi bien que l'enclume dérivent de l'arc mandibu- laire, et cette opinion a été confirmée par Giinltier, KôUiker et autres obser- vateurs, et adoptée récemment par Salensky (n° 46*2) après des recherches attentives spécialement dirigées sur ce point. Reicliert croyait également que l'étrier dérivait de l'arc hyoïdien; mais bien que ses observations sur ce sujet aient été accueillies avec beaucoup de faveur, elles n'ont pas rencontré la même adhésion universelle que ses vues sur l'origine du marteau et de l'en- clume. Salensky est récemment arrivé à une vue qui concorde avec celle de Parker, du moins en ce qui regarde l'indépendance de l'étrier, aussi bien de l'arc hyoïdien que de l'arc mandibulaire. Toutefois, Salensky pense que cet osselet dérive d'une masse mésoblastique qui entoure l'artère de l'arc man- dibulaire, et que l'étrier doit sa forme à sa perforation par cette artère mandi- bulaire. Chez quelques Mammifères, un rameau de cette artère perfore l'étrier à toutes les périodes de la vie; mais il s'atrophie chez le plus grand nombre. Eu égard aux descriptions différentes qui ont été données de l'origine de l'enclume, la nature exacte de cet os est une question que l'on doit consi- dérer comme encore ouverte; mais, si la manière de voir de Reicliert venait à être confirmée, il faudrait renoncer à identifier l'enclume avec la columelle des Amphibiens et des Sauropsidiens. Os d'origine membraneuse et ossifications crâniennes. Les os crâniens d'origine memhraneusc peuvent se diviser en deux classes : 1" ceux qui dérivent de plaques osseuses dermiques et qui, comme nous l'avons exposé plus haut (p. /l'J'J), se forment primitive- ment par la coalescence de plaques osseuses composées d'écaillés; 2° ceux qui résultent de la fusion de plaques osseuses formées de dents garnissant la cavité hin-cale. (Juelques-uns des os qui recou- vrent le rehord de la bouche sont dus en partie ;\ l'un et en partie iï l'autre de ces processus. Ou rcncuntre, chez les Poissons, tous les degrés de transition entre os D'ORIGINE MEMBRANEUSE ET OSSIFICATIONS CRANIENNES. 543 de simples scutelles dermiques et les plaques osseuses sous-dermiques proprement dites qui forment une partie intégrante du squelette interne. C'est chez l'Esturgeon et quelques Siluroïdes que les scutelles dermiques se trouvent le mieux représentées. Lh où les os d'origine membraneuse conservent encore les caractères de plaques dermiques, ceux qui sont situés ;\ la surface du crâne sont d'ordinaire disposés en rangées longitudinales qui continuent dans la région céphalique les rangées de scutelles dermiques du tronc, tandis que les autres scutelles crâniennes sont en rapport avec les arcs viscéraux. Le nombre, les dimensions, la disposition des os dermi- ques à la surface dorsale de la tête sont très différents chez les divers types de Poissons; mais par suite de leur disposition en séries linéaires, on peut le plus souvent trouver un certain nombre d'os, aussi bien pairs que impairs, qui sont semblablement situés chez les diverses formes. Ceux-ci reçoivent ordinairement les mêmes noms; mais d'après des considérations générales relatives à leur origine, comme aussi d'après leur comparaison chez différentes espèces, il me semble probable qu'il n'y a pas une homologie véritable entre ces os dans les diverses formes, mais seulement une sorte de correspondance générale (1). En fait, ce n'est que chez les types supérieurs aux Poissons que nous pouvons trouver une série d'os dermiques homologues recou- vrant la voûte crânienne. 11 existe ordinairement dans ces types trois paires de tels os, qui sont, d'arrière en avant : les pariétaux, les frontaux et les nasaux, dont les derniers limitent le bord postérieur de l'orifice nasal externe. Même dans les types supérieurs, ces os peuvent s'écarter considérablement de leur disposition habituelle. Outre ces os, on trouve d'ordinaire, chez les formes supérieures, un os lacrymal situé sur le bord antérieur de l'orbite, et qui dérive de l'un des os périorbitaires d'origine membraneuse que l'on rencontre fréquemment chez les Poissons. On trouve souvent aussi, chez les Lacertiens, etc., divers os supra-orbitaires et postorbitaires, etc., qui n'ont peut-être au<îun rapport phylogénétique avec les os d'origine membraneuse hérités des Poissons, et peuvent s'être développés comme scutelles osseuses dans le tissu sous- dermique des papilles des écailles de Sauropsidiens. Les arcs viscéraux des Poissons, particulièrement des Téléostéens, sont en général garnis d'une série d'os d'origine membraneuse, qui, sur les arcs branchiaux proprement dits, prennent la forme de plaques garnies de dents; mais ces plaques ne se rencontrent ni chez les Amphibiens, ni chez les Amniotes. Le repli operculaire fixé à l'arc hyoïdien est ordinairement soutenu (1) Pour quelques remarques intéressantes sur l'arrangement de ces os chez les Poissons, voyez Bridge, Oîi tfie Osteology of Polj/odon foliiun [Phil. Trans., 1878). 544 CIIANE. par une série d'os d'origine membraneuse, dont le développement atteint le plus haut degré chez les Téléostéens. L'un de ces os, le prêopo-culalre, est très constant et se fixe primitivement le long du bord externe de l'hyomandibulaire. Il semble, chez les Amphibiens, s'être conservé comme un os dermique qui recouvre le point d'attache de l'os carré et que l'on appelle sqimmosal; toutefois, il n'est pas impossible que cet os dérive d'un os dermique superficiel largement répandu chez les Téléostéens et les Ganoïdes, et que l'on désigne sous le nom de supra-feoiporal. Chez les Dipnoïques, l'os qui paraît être évidemment l'homologue du squamosal, semblerait, d'après sa situa- tion, appartenir à la série des plaques dorsales et correspondre par conséquent au supra-temporal; mais Huxley (n° 446) le considère comme le préoperculaire (1). Chez les Amniotes, le squamosal forme une partie intégrante de la voûte osseuse du crâne; mais chez les Sauropsidiens il continue, comme chez les Amphibiens, à ôlre en rapport intime avec l'os carré. Un plus grand nombre d'os dermiques persistants sont en conexion avec l'arc raandibulaire et son apophyse palato-carrée. Deux rangées d'os recouvrent celte apophyse, l'une située au bord de la bouche, sur le côté externe de l'apophyse ptérygo-palatine , l'autre sur la voûte de la cavité buccale, superficiellement par rapport à cette dernière apophyse. La rangée externe se compose des os piémnxi/ku're, maxillaire, jugal, et très fréquemment du quadrato-jugal. Parmi ces os, le maxillaire et le prémaxillaire dérivent, comme le prouve plus particulièrement leur ontogénic chez les Urodèles, en partie de plaques pourvues de dents, et en partie de plaques dermiques situées en dehors de la cavité buccale; mais le jugal et le quadrato-jugal, lorsqu'ils existent, ont une origine exclusivement extra-orale. Chez les Amphibiens et les Amniotes, les prémaxillaires et les maxillaires sont les os les plus importants de la région faciale et sont absolument indépendants de tout substratum cartilagineux. La seconde rangée d'os se compose manifestement, chez les Dip- noïques et les Amphibiens, du vomer en avant, ensuite du palatiii, et enfin du /)/t';-?/(/o(V/e en arrière. Le vomer n'est jamais en connexion avec un clément cartilagineux sous-jacent, comme le sont d'ordinaire le palatin et le ptérygoïde. La situation et la formation de ces trois os chez beaucoup d'Urodèles (Axolotl) est particulièrement remarquable (llertwig, n" W'I). Ils forment, chez l'Axolotl, une série continue; le vomer et le palatin sont garnis de dents, mais le ptérygoïde en est (1) Il n'est pas impossible que la solution de la difficiilié concernant lu préoperculaire doive se trouver dans la supposition (|ue cet os, tel qu'il se prt''senie chez les Téléos- téens, dérivcî d'une placjue derniiiiue dorsale, et que, clicx les Dipnoiiiues, cette plaque conserve sa situation primitive plus fidèlement que chez les ïclcostéens, OSSIFICATION DU CIIANE CAHTIL\GINl!:UX. îiio tlépourvu. Lo vomcr oL le palatin dérivent des phuines osseuses fusion- nées constituées par les paities basilaires des dents, tandis ({u'au début le ptérygoïde est en continuité avec le palatin. Chez les ïéléostéens, VAmia, etc., il existe des plaques garnies de dents qui forment un palatin et un ptérygoïde, et qui, par leur position au moins, correspondent exactement aux os de même nom chez les Amphibiens. On observe également un vomer pourvu de dents, que l'on peut à juste titre considérer comme l'équivalent de celui des Amphibiens. Les trois os que l'on rencontre chez les Amphibiens existent cons- tiimment chez les Amnioles; mais, excepté chez quelques Lacertiens et quelques Ophidiens, ils ne portent plus de dents. Les bandes cartila- gineuses qui, chezles types inférieurs, sont sous-jacentes aux os palatin et ptérygoïde d'origine membraneuse, sont d'ordinaire imparfaitement développées ou même absentes. Des os dermiques importants se greffent presque toujours sur le cartilage de Meckel. Sur la face externe et la portion distale du carti- lage, se développe ordinairement un os dentaire, qui peut l'envelop- per et le remplacer dans une mesure plus ou moins étendue. Son bord oral est en général garni de dents. Le plus important des os 858). (444) T. H. Hi'XLF.Y. T/te Eléments of Comparative Analomi/. London, ISGD. (445) T. 11. lluxi.EY. On tlu; Maliens and incus [Proc. Zool. Soc. 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Trans. 187 7). (455) W. K. Parker. On the structure and develo]nnent of ihe skull in the Common Snaki" (Tro|)i'!onotus natrix) [Vhil. Trans. I87fi). (450) W. K. Parker. On the structure and development of the skull in Shaiks and Skales {Trans. Zoolog. Soc. 1878, X, pt. IV). (457) W. K. Parker. On the structure and development ofthe skull in the Lacertilin. Pt. I, Lacena agilis, L. viridis and Zjotoca vivi|)ara (/ViiY. Tra7is. 1879). (458) W. K. Parker. The development of the Green Turtle [Th>i Zuologij of Ihr Voyage ofU. M. S. Challenger. I, pt. V). (459) W. K. Parker. The structure and developmeiit ofthe skull in \]u: Batrachia. Pt. III {l'hd Trans. 1880;. (40") W. K. Parker et G. T. nETTANY. Tiie .Mor;,hologg of the SInill. I.oiulon, 1877. (460') II. Batiike. Entwick. d. Natter. Konigsberg, I,S3!). (401) C. B. BuicnEKT. Ueber die Visceralbogcn d. Wirbelthiere {Mùller's Archiv. 1837). 4t;'2; W. Sale.nsky. Beitràgo z. Entwick. d. knorpcligen Gehoïknochelchen {Morphol. ■lahrbueh, VI, 1880). Voyez aussi Kolliker (n" 298), particulièrement en ce ([ui concerne le crâne de l'Homme i;t des Mammifères, et Golte (ir "290). CHAPITRE XX. CEINTtlRES THORÂCIQIE Eï PELVIENNE, SQUELETl' DES MEMBRES. Ceinture thoracique. Poissons. — La forme la plus simple de ceinture thoracique s'observe, parmi les Poissons, chez les Elasmobranches, où elle se compose d'une bande cartilagineuse recourbée, située de chaque côté du corps, de forme assez variable, et qui rencontre, en s'y unissant généralement, sa congénère du côté ventral. Son bord antérieur est contigu au dernier arc viscéral, et un bourrelet transversal qui s'élève sur son bord externe et postérieur, et qui forme la surface d'articulation pour le squelette du membre, la divise en une portion dorsale et une portion ventrale, que l'on peut appeler respectivement Vomoplale [scapula] et le coi^acoide. A cette bande cartilagineuse, qui peut s'ossifier en totalité ou en partie, s'ajoute, chez tous les autres groupes de Poissons, un support osseux formé par une série d'os d'origine membraneuse. Chez les types pourvus de tels os, les parties cartilagineuses cessent de se rencontrer du côté ventral, excepté chez les Dipnoïques, où l'on observe une pièce ventrale cartilagineuse distincte de celle sur la- quelle s'articule le membre. En outre, le cartilage se prolonge, au- dessous de l'articulation du membre, en deux apophyses ventrales, une antérieure et une postérieure, que l'on peut appeler, conformé- ment à la nomenclature de Gegenbaur, proco)'aco'ide et coracoïde. De ces apophyses, la procoracoïde est de beaucoup la plus saillante, et dans la plupart des cas on peut à peine distinguer la coracoïde. Tou- tefois, l'apophyse coracoïde est bien développée chez les Ganoïdes sélachoïdiens et les Téléostéens siluroïdes. Chez les Téléostéens, la région scapulaire s'ossifie fréquemment en deux parties, dont la plus petite a reçu de Parker le nom de procoracoïde, bien qu'elle soit toute différente du procoracoïde de Gegenbaur. Les os d'origine membraneuse tels qu'ils se présentent dans leur état le plus primitif chez l'Esturgeon et les Siluroïdes, consistent en scutelles dermiques encadrant le bord antérieur de la ceinture cartilagineuse. Il existe, chez l'Esturgeon, trois scutelles dermiques de chaque côté : une scutelle dorsale désignée sous 55 t CEINTURE TIIORACIQUE. le nom de supra-claviculalre et qui, en haut, est reliée au crâne parle post-temporal; une pièce moyenne ou clavicule, et une ventrale ou infra-clavkulaire (interclaviculaire) qui rencontre en dessous celle du côté opposé. Chez la plupart des Poissons, les scutelles dermiques primitives sont devenues des os d'origine membraneuse sous-dermiques, et ordinai- rement riiifra-cliiviculaire n'est pas distinct ; mais les deux clavicules constituent la partie la plus importante des éléments osseux d'origine membraneuse de la ceinture. Souvent aussi d'autres os dermiques (post-claviculaires) se trouvent en arrière de la rangée principale. Le développement de ces parties chez les Poissons n'a encore été que peu étudié. Je trouve que chez le Sci/llium, parmi les Klasmobranches, chaque moitié de la ceinture scapulaire se développe sous la forme d'une bande cartilagineuse verticale sur le bord antérieur du rudiment de la nageoire et en de/wi-s des plaques musculah-c^. Avant que les tissus dont dérivent la ceinture thoracique aient ac- quis les caractères de véritable cartilage, les bandes des deux côtés se rencontrent du côté ventral, par suite d'une difiérenciation in situ des cellules mésoblastiques ; de sorte qu'après s'être transformée en car- tilage, la ceinture forme un arc indivis qui encercle le côté ventral du corps. En continuité avec le bord postérieur de cet arc, se développe, au niveau de la nageoire, une tige cartilagineuse horizonlale, qui se continue en arrière le long de l'insertion de la nageoire et qui devient, comme on le verra dans la suite, le métaptérygium de l'adulte (fig. 339, bp et 363, m/j). Les autres éléments squelcltiques de la na- geoire sont également en continuité avec cette tige. Les perforalious que présente la ceinture scapulaiie ne sont pas dues tout d'abord à une résorption de tissu, mais au défaut de déve- loppement du cartilage dans les points occupés jjar des nerfs et des vaisseaux préexistants. 'Swirski (n" 472) a récemment observé le dcvelop])cmenl de ces parties chez les Téléostéons, et il a trouvé que chez le Hiucliel (Esox), la ceinlure thoracique carlilaf^iiieuse est au début en continuité avec le squelette de la nageoire. Klle consiste en une baguette pourvue d'une apopliyse dorsale sca- pulaire et d'une ventrale coracoïdienne. Une masse cartilagineuse indépen- dante donne naissance à un procoracoïde, qui s'unit à la niasse principale pour former une pièce à trois rayons, semblable 'a celle de rKslurgeon ou des Siluroïdos. I.'ajiopliyse coracoïde diminue peu à peu dans le cours du développement. 'Swirski en conclut que la pièce dite procoracoïde est jusqu'à un certain point un élément secondaire, el que la pièce coracoïde correspond à toute la partie ventrale de la ceinlure des Elasmobranclies ; mais ses recliercbes ne n)e paraisscMit pas an-si cnmplèles (|u'()n pourrait le désirer. CLAVICULE, 551 Anipliibiens et Amniotes. — Chez tous les Amphibiens et tous les Amnioles, la ceinture tlioraciquc comprend une série d'éléments plus ou moins constants, et les différences de structure qu'elle présente dans ces groupes et chez les Poissons sont si grandes, qu'on peut tout au plus établir (jnclqucs propositions générales sur les homologies des parties qui la composent dans les deux séries de types. Suivant l'opinion généralement acceptée et basée sur les recherches de Parker, d'Huxley et de Gegenbaur, il existe une plaque coraco-scapu- laire primitivement cartila.uiueuse homologue de celle des Poissons, et les os d'origine membraneuse que l'on observe chez ces derniers sont représentés, chez les Sauropsidicns et les Mammifères, par la clavicule et l'interclaviculaire, que l'on considère cependant d'ordinaire comme absents chez les Amphibiens. Récemment, Gôlte (n" 466) et Hoffmann (a° 467) ont combattu ces vues en se fondant sur une série d'obser- vations embryologiques faites avec soin; et tant que l'ensemble du sujet n'aura pas été approfondi par d'autres observateurs, il me paraît impossible de se prononcer catégoriquement entre des opinions con- tradictoires. On admet généralement que les éléments scapulo-cora- coïdiens de la ceinture thoracique apparaissent sous la forme d'une paire de plaques cartilagineuses, une de chaque côté. La moitié dor- sale de chaque plaque devient l'omoplate {scapiila), qui peut, dans la suite, se diviser en un supra-scapulaire et en une omoplate propre- ment dite, tandis que la moitié ventrale forme le coracoïde, qui ne se sépare pas toujours de l'omoplate, et se divise d'ordinaire en un co- racoïde proprement dit, un procoracoïde et un épicoracoïde. Par suite de la transformation en membranes de certaines parties des plaques cartilagineuses primitives, diverses ouvertures peuvent apparaître dans le cartilage, et les bandes qui les limitent, aussi bien dans le segment scapulaire que dans le segment coracoïdien, ont reçu des noms particu- liers. La bande antérieure du segment coracoïdien, qui forme le proco- racoïde, offre une importance spéciale. Sur le bord postérieur de chaque plaque, à la limite entre l'omoplate et le coracoïde, se trouve une cavité articulaire, la cavité glénoïde, destinée à recevoir la tête de l'humérus. Les divergences entre Gôlte et Hoffmann d'un côté, et divers ana- tomistes de l'autre, portent particulièrement sur la clavicule et l'interclaviculaire. On regarde généralement la clavicule comme un os d'origine membraneuse qui peut, dans une certaine mesure, devenir cartilagineux. Pour les anatomistes cités ci- dessus, comme pour Rathke, elle est d'abord unie à la plaque coraco-scapulaire, dont elle forme la branche antérieure, qui est libre du côté ventral, mais unie du côté opposé à la partie principale de la plaque; et Gôlte et Hoff- mann la considèrent comme étant essentiellement un os d'origine cartilagineuse, qui cependant, chez la plupart des Reptiles, s'ossifie directement sans passer par l'état cartilagineux. :i32 CEINTURE TIIORACIQL'E. Suivant GoLte, l'interclaviciilaire (épisternum) provient d'une for- mation paire qui se développe sur les extrémités ventrales libres des clavicules ; mais les vues émises par cet auteur sur les homologies de cet os chez les Mammifères et les Amphihiens lui sont, sous beaucoup de rapports, particulières. Même en admettant les faits avancés par Gutle, il ne me semble pas en résulter nécessairement que les déduc- tions qu'il en tire soient exactes. La plus importante de ces déductions établit que la clavicule dermique des Poissons n'a pas d'homologue dans les types plus élevés. Accordons que dans ces groupes la clavi- cule, au premier stade de son développement, soit en continuité avec la plaque coraco-scapulaire, et que chez quelques formes elle puisse passer par l'état cartilagineux avant de s'ossifier; encore me semble- t-il parfaitement possible qu'elle dérive phylogéuétiquement de la clavicule des Poissons, mais qu'elle a perdu à un haut degré, même dans son développement, ses caractères primitifs, bien que ces carac- tères soient encore partiellement révélés par ce fait, qu'elle s'os^ife ordinairement de très bonne heure, et en partie au moins comme os der- mique (1). Il convient de commencer la description systénialique du développemenl de la ceinture thoracique par les Amniotes, chez lesquels a été établie la nomenclature des élénienls de celte ceinture. Lacertiens. — La ceinture thoracique se compose, chez les Lacerliens, de deux plaques meml)raneuses, dont la partie antérieure du bord dorsal émet une pièce (Ralhive, Gulte) qui est libre à sou extrémité ventrale. Cette pièce, que l'on regarde habituellement (Gegenbaur, Parker) comme indépendante du reste de la ceinture, donne naissance à la clavicule et à l'inlerclaviculaire. Bientôt la plaque scapulo-coracoïdienne devient cartilagineuse, en même temps que la pièce claviculaire passe directement de l'état membraneux à l'état osseux. Les extrémités ventrales des deux pièces claviculaires s'élar- gissent pour former deux plaques dirigées dans le sens longitudinal, qui s'unissent l'une à l'autre et, en s'ossifiant, forment l'interclaviculaire. L'iuterclaviculaire de YAnguis est décrit d'une manière très diflcrenle par I*arker. Il résulte, d'après cet auteur, de deux paires d'os « fixés sur la partie antéro-inl'érieure du présternum, » et qui plus tard se conl'ondent en une seule pièce. Chéloniens. — Chez les Cliéloniens, la ceinture thoracique consiste, de chnqne côté (l\atbke), en un cartilage trirayonué, dont l'une des branches est dorsale, les deux autres ventrales. Tout le monde admet que la branche dor- sale est l'omoplate, et la ventrale postérieure, le coracoïdc; mais taudis qu'eu général on considère la branche ventrale antérieure comme le [trocoracoïde, Golle et llofrniaini souliennent que, bien qu'elle soit formée de cartilage, elle (I) Le fuit ((lie la clavicule sort, pour ainsi dire, do sa voie en devenant caitilagi- neuse avant de s'ossilier, peut s'expliquer peut-être par l'hypothèse que £es relations étroiios avec d'autres parties de la ceinture scapulaire ont déterminé, par une sorte de contagion, une variation dans ses caractèies h'stologiques. CLAVICULE. E>53 est, l'homologue de a pièce antérieure des plaques scapulairesprimilives des Laccrtiens, et par conséquent Thomologue de la clavicule. Parker et Huxley (celui-ci avec doute) pensent que les trois éléments anté- rieurs du plastron ventral (l'entoplastron et les épiplastrons) sont les homo- logues de riulcrclaviculaire et des clavicules ; mais si l'on réfléchit que ces plaques semblent appartenir à un système secondaire d'ossifications dermi- ques spéciales aux Chéloniens, cette homologie ne paraîtra pas probable. Oiseaux. — il existe des divergences très grandes dans la manière de voir des auteurs sur le développement de la ceinture tlioracique des Oiseaux. Tous sont d'accord quant à la présence, dans les formes types, de la plaque coraco-scapulaire et de deux pièces cUniculaires indépendantes. En ce qui concerne la clavicule et l'interclaviculaire, Parker (n° 468) trouve que l'extré- mité scapulaire de la clavicule se fixe sur une masse cartilagineuse qu'elle ossifie et qu'il considère comme le méso-scapulaire, tandis que l'interclavi- culaire est formé par une masse de tissu comprise entre les extrémités des clavicules, là où elles se rencontrent du côté ventral, et dont provient la plaque élargie située à leur point de jonclion. Gegenbaur regarde les deux pièces claviculaires primitives comme repré- sentant simplement des clavicules, sans aucun élément scapulaire; il soutient que les clavicules ne passent pas absolument de l'état de membrane à l'état d'os, mais qu'une bande délicate de cartilage précède les pièces osseuses. 11 ne trouve pas d'interclaviculaire. D'après Gôtte et Ralhke, la clavicule est d'abord en continuité avec la pla- que coraco-scapulaire; mais elle s'en sépare de bonne heure et passe tout entière directemeut de l'état membraneux à l'état osseux. Gotte avance en outre que les interclavisulaires naissent sous la forme de deux excroissances des extrémités médiaues des clavicules, qui, à une période précoce du déve- loppement, se prolongent le long des bords internes des deux moitiés du sternum. Hienlôt elles se séparent des clavicules, qui se rencontrent ensuite pour former le furculum (la fourchette), tandis qu'au point de réunion des deux moitiés du sternum, les rudiments interclaviculaires donnent naissance (/ la carcnc de cet os et au ligament qui l'unit à la fourchette. Les observations de Gotte, d'après lesquelles la carène du sternum est en réalité un intercla- viculaire, me paraissent être d'une grande importance. Chez l'Autruche {Stnitlno), il existe un procoracoïde séparé en partie du coracoïde par un intervalle. 11 est dû à la formation d'une fenêtre dans une plaque coracoïdienne cartilagineuse primitivement continue (Hoffmann). Chez l'Emeu (Dromœus) et le Casoar [Casuarius), on rencontre des clavicules (fu- sionnées avec l'omoplate chez l'Emeu adulte), bien qu'elles manquent chez d'autres Rulites (Parker, etc.). Mammifères. — L'élément coracoïdien de la plaque coraco-scapulaire est très réduit chez les Mammifères, et forme tout au plus une simple apophyse (excepté chez les Ornilhodelphes) qui, toutefois, s'ossifie séparément (i). (1) Sabatier regarde cette apophyse, qui est connue sous le nom d'apophyse cora- coï.ie, comme étant le procoracoïde; et d'après lui, le tiers supérieur de la cavité glé- noïde, dont l'ossification se fait par un centre spécial, est le véritable coracoïde.. L'ab- sence d'un procoracoïde chez les Ornitliodelphcs est, à mon avis, un obstacle sérieux à la manière de voir de Sabitier. 5o4 CEINTURE TnORACIOUE. A l'égard des clavicules, on observe ici les mônics divergences d'interpré- tations que pour d'autres types. D'après Huthke, la clavicule est d'abord en continuité avec la plaque coraco- scapulaire ; bientôt cependant elle s'en sépare et s'ossifie de très bonne heure, même avant tout autre os dans l'embryon humain. Mais Gegenbanr a fait voir que la clavicule de l'Homme est pourvue d'un axe central cartilagineux, observation qui a été confirmée par Kolliker et étendue à d'autres Mammi- fères par Cijtte. Toulerois, son mode d'ossification est, sous beaucoup de rap- ports, inlermcdiaire entre celui d'un véritable os d'origine cartilagineuse et celui d'un os d'origine membraneuse. Les extrémités des clavicules restent cartilagineuses pendant quelque temps, ou môme d'une manière permanente, et ont été considérées pur Parker, sans raisons suffisantes à mon avis, comme des parties du méso-scapulaire et du procoracoïde. Le méso-scapulaire de l'arkcr peiil s'ossifier séparément. Les homologies de l'épislernum sont encore très discutées. Suivant Golle, qui a étudié le développement de ces parties plus complètement que tout autre anatomiste, les éléments interclaviculaires pairs s'étendent en arrière à partir des extrémités ventrales des clavicules, s'unissent et forment un interclaviculaire un peu en forme de T,qui recouvre l'extrémité antérieure du sternum. Cet état est permanent chez les Ornitho- delphes, avec cette restriction que la partie antérieure du sternum s'atrophie. Mais dans les formes supérieures, l'interclaviculaire se divise presque subitement en trois parties, dont les deux latérales restent distinctes, tandis que l'élément médian se fusionne avec la portion adjacente du sternum, avec laquelle il constiiue le présternum {manuhrhnn slerni). Si l'on s'en rap- porte aux données de Golte, et elles ont été en grande partie confirmées par llofl'fnaini, les homologies qu'il a reconnues semblent établies d'une manière satisfaisante. Ainsi que nous l'avons dit page ."ilT, Ruge (n" 438) pense que (iôlte s'est trompé sur l'origine du préslernum. Gegenbanr regarde les éléments latéraux comme des parties de l'intercla- viculaire; mais suivant Parker il en est autrement, et ils sont les homologues de l'omoslernum de la Grenouille, que Golte considère cependant comme un véritable interclaviculaire. Araphibiens. — Chez les Amphibiens, les deux moitiés de la ceinture thoracique consistent chacune en une plaque continue, dont la portion ven- trale ou coracoïdienne est bifurquée et se compose de deux apophyses en forme de tige, l'une postérieure plus grande, l'autre antérieure plus petite, qui s'unissent du côté dorsal. Chez les Urodèles, ces deux apophyses restent toujours libres à leur extrémité ventrale, mais elles s'unissent chez les Anoures, et l'espace qu'elles circonscrivent forme une fenêtre. On regarde ordinairement (Gegenbaur, Parker) l'apophyse antérieure comme le proco- racoïde; mais Gotle a montré que par son mode de développement elle res- semble extrêmement à la clavicule des formes supérieures, et se comporte d'une manière toute différente de la pièce dite procoracoïde chez les Lacertiens. On doit cependant remarquer qu'elle diffère de la clavicule en ce qu'elle ne se sépare jamais de la plaque coraco-scapulaire, condition dont on ne trouve l'analogue que dans le cas également douteux des Chéloniens. Suivant l'arker, il n'y a pas de clavicule chez les Amphibiens, tandis que Gegenbaur soutient qu'une ossincalion qui se développe chez beaucoup d'Anoures (mais non chez CEINTURE PELVIENNE. 5S5 les Urodèles) dans le périchondre, sur le bord antérieur de la lige cartilagi- neuse mentionnée plus haut, représente la clavicule. Les observations de Gôlte sur l'ossification de cet os jettent un certain doute sur cette manière de voir de Gegenbaur; d'un autre côté, le fait que la tige cartilagineuse peut être complètement enveloppée par l'os dont il s'agit, rend très improbable cette vue de Gegenbaur, qu'il existe à la fois une clavicule et un procoracoïde. Les Urodèles sont dépourvus d'interclaviculaire; mais dans ce groupe et chez beaucoup d'Anoures, une apophyse s'élève de l'extrémité de chacune des tiges (procoracoïdes) que Gotte considère comme des clavicules. Les deux apo- physes se réunissent sur la ligne médiane et constituent en avant l'élément impair antérieur de la ceinture thoracique (omoslernum de Parker). Elles recouvrent parfois les épicoracoïdes en arrière, se fusionnent avec eux et les relient ensemble sur la ligne médiane. Parker, qui a décrit l'origine paire de la pièce dite omosternum, considère colle pièce comme n'étant pas l'homo- logue de l'interclaviculaire et la compare à son omosternum des Mammifères. (4G:i) Bruch. Ueber die Entwicklung dcr Clavicula und die Farbo des Blutes [Zeit. f. iviss. ZooL, IV. 1853). ('i64) A. DuGÈs. Reclierches sur l'ostéologie et la myologie des Batraciens h leurs différents âges [Mémoires des savants élrang. Acudémie roijale des sciences de l'Institut de France, VI, 1835). (4G5) C. Gtr.ENBAUR. UnlersucJiungen ziir verqlcichenden Anatornieder Wirbellhiere, 2 Hi'ft. Schultergiirtel (1er Wirbelthiere. Bi ustflosse der Fische. Leipzig, 18G5. (4()G) A. G()TTE. Beitrâge z. vergleicli. Morpliol. d. Skeletsystems d. VVirbeitliiere : Brustbien n. Scholtergurti'l [Archiv f. mikr. Anat., XIV. 1877). CiGT) C. K. Hoffmann. Biitrage z. vergleich"nden Anatomie d. Wirbelthiere. Nieder- landisclies Archiv f. Zoo/.., V. 1879. (4G8) W. K. Parker. AMonograph on tlie Structure and Development of the Slioulder- girdle and Sternum in tlie Vertebrata. tîai/ Societ//, 18';8. (469) H. Rathke. Ueber die Entwicklung der Schildkroten. Braunscliweig, 1848. (470) H. Iîathkp:. Ueber den Bau imd die Entwicklung des Brustbeins der Saurier, 1853. (471) A Sabatier. Comparaison des ceiiitnres et des membres antérieurs et postérieurs dans la Série îles Vertébrés. Montpellier, 1880. (472) Georg 'SwiRSKi. Untersnch. ûh. d. Etiiwick. d. Schultergùrtels u. d. Skelets d. Brustflosse d. Huchts. Inaug. Diss. Dorpat^ 1880. Ceinture pelvienne. Poissons. — La ceinture pelvienne des Poissons consiste, de chaque côté, en une bande cartilagineuse sur la face externe et postérieure de laquelle s'articule ordinairement l'élément basilaire de la nageoire abdominale. Cette articulation la divise en deux segments, un iliaque dorsal, et un pubien ventral. Jamais le segment iliaque ne s'articule avec la colonne vertébrale. Chez les Élasmobranches, les deux bandes s'unissent du côté ventral, mais le segment iliaque est peu développé. Chez les Chimères, il existe une apophyse iliaque bien développée, tandis que les parties pubiennes de la ceinture ne sont unies que par du tissu conjonctif. Chez les Ganoïdes cartilagineux, la ceinture pelvienne se sépare à peine du squelette de la nageoire. Elle ne s'unit pas à celle du côté 536 CEINTUUt: PELVIENNE. opposé, et elle consiste en une plaqno ponrvnc d'apophyses pnbionne et iliaqne faiblement développées. 11 n'existe, chez les Dipnoï<|ues, qn'nn simple cartilage médian qui s'articule avec le membre, mais qui est dépourvu d'apophyse iliaque. Chez les Ganoïdes osseux et les Téléostéens, on trouve de chaque côté un os qui rencontre son conf^énère sur la ligne médiane ventrale et que l'on regarde d'ordinaire comme le rudiment de la ceinture pel- vienne; mais Davidoff a essayé de montrer qu'il constitue l'élément basilaire de la nageoire, et qu'à rexception du Polyptcre, ces types manquent d'une véritable ceinture pelvienne. Il résulte de mes propres observations, que le mode de développe- ment de la ceinture pelvienne chez le Scyllium est très semblable ù celui de la ceinture thoracique. De chaque côté se trouve une bande, en continuité sur son bord postérieur avec l'élément basilaire de la nageoire (fig. 3G0 et 30:2). Avant de se transformer en véritable car- tilage, cette bande rencontre celle du côté opposé sur la ligne médiane ventrale et s'y unit; et bien que i'apophysc iliaque {il) ne soit jamais très considérable, elle est cependant mieux développée chez l'em- bryon que chez l'adulte et se dirige d'abord presque horizontalement en avant. Ampliibiens et Amniotes. — La ceinture pelvienne cartilagineuse primitive des types plus élevés se divise, comme celle des Poissons, en un segment doi'sal et un segment ventral qui se rencontrent en for- mant, i)Our l'ailiculalion du fémur, une cavité articulaire désignée sous le nom d'ocetabulio/i. Le segment dorsal est toujours simple, et il est relié par des côtes rudimenlaires à la région sacrée de la colonne vertébrale, et parfois aux vertèbres des régions lombaire ou caudale adjacentes. En s'ossifiant il forme toujours l'ilium. Le segment ventral se compose ordinairement de deux parties plus ou moins indépendantes, une antérieure et une postérieure, qui deviennent respectivement, en s'ossifiant, le pubis et l'ischion. L'espace compris entre elles reçoit le nom de trou obturateur. Chez les Amphibiens, ces deux parties ne sont pas séparées et rappellent sous ce rapport la ceinture pulvionne des Poissons. En général, elles rencontrent du côté ventral les éléments correspondants du côté opposé et forment avec eux une symphyse. La symphyse du pubis et celle de l'ischion peuvent être en continuité (Mammifères, Amphi- biens). Les observations sur le développement de la ceinture pelvienne chez les Amphibiens et les Amniotes sont presque aussi insuffisantes que celles effectuées sur les Poissons. Amphibiens. —chez les Amphibiens (Bunge, n" 473), les deux moitiés de la ceinture pelNiiiuic se développent sous la forme de deux masses carlilagi- CEINTURE l'KLVlENNK. 557 lieuses iiulépeiulaiiles, qui s'unissent dans la suilc sui' la lii-iie médiane ventrale. Chez les Urodèles (T/tYo/i!), chaque masse consiste en une simple plaque de cartilage, que l'acétahulum divise en une partie dorsale et une ventrale. Les parties ventrales ne se divisent pas en deux segments cts'unissent relative- ment tard par une symphyse. La partie dorsale s'ossilie et devient l'ilium. La ventrale renferm ■ d'ordi- naire une seule ossification dans sa moitié postérieure, qui forme l'ischion, tandis que sa moitié antérieure, que l'on peut regarder comme représentant le pubis, reste le plus souvent cartilagineuse. Mais, d'après Huxley (n°47o), cette dernière présente, chez la Salamandre, un centre particulier d'ossifica- tion, qui toutelois ne paraît pas constant (Bunge). Entre l'ischion et le pubis est un petit trou obturateur, qui livre j)assage au nerf obturateur. Ce trou résulte de ce que la portion de tissu qui correspond au point occupé par le nerf ne se transforme pas en cartilage. Sur la ligne médiane ventrale, en avant du pubis, est un cartilage particu- lier, dont le développement est indépendant de celui des parties proprement dites de la ceinture pelvienne et a lieu beaucoup p'us tard. On peut l'appeler cartilage prépubien. Lacertiens. — Chez les Lacertiens, la ceinture pelvienne se compose de chaque côté d'une masse cartilagineuse à peu près triradiée, pourvue d'une apophyse dorsale (iliaque) et de deux ventrales (pubienne et ischiatique). L'acétahulum est situé sur sa face externe, au point de jonction des trois apophyses, dont chacune peut être considérée comme prenant part à sa for- mation. Les extrémités distales du pubis et de l'ischion sont e:i contact immé- diat au moment de leur formation; mais plus tard elles se séparent. A un stade avancé, chacune d'elles s'unit par une symphyse ventrale à l'apopbyse correspondante du côté opposé. Un centre d'ossification apparaît dans cha- cune des trois apophyses du caitilage primitif. Oiseaux. — Les parties de la ceinture pelvienne ne se développent plus, chez les Oiseaux, en un cartilage continu (Ikinge). Le pubis peut être distinct, ou, comme chez le Canard, les trois éléments. On voit de bonne heure une courte apophyse antérieure sur Tilium. Le pubis et l'ischion ont d'abord leurs grands axes disposés à angle droit sur celui de l'ilium; mais ils s'incli- nent peu à peu pour se placer parallèlement à ce dernier, de manière que leurs extrémités distales regardent en arrière et ne s'unissent pas du coté \entral, si ce n'est dans une ou deux formes de Struthionides. Mammifères. — Chez les Mammifères, la ceinture pelvienne se constitue à l'état de cartilage comme chez les Cormes inférieures; mais chez l'Homme (outaumoins, laportion pubienne se forme indépendamment dureste du car- tilage (Rosenberg). On observe les trois centres ordinaires d'ossification, et les trois pièces se réunissent dans la suite en un seul os, l'os innominé. Le pubis et l'ischion de droite et de gauche s'unissent l'un à l'aulre du côté \ entrai, de manière à entourer complètement le trou obturateur. Huxley pense que les os marsupiaux des Monotrèmes et des Marsupiaux, qui sont, comme l'a montré Gegenbaur (n" 474), préformés à l'état de carti- lage, sont les homologues de l'os prépubien des Urodèles ; mais eu égard à la distance considérable qui sépare les Urodèles et les Mammifères, .Sb8 ClilNTURES IIIÛHACIQUE ET PELVIENNE- celle homologie ne peut être regardée que tomme une conjecture. Il croit en outre que les piolongemenis antérieurs des exlrémilés ventrales cartilagi- neuses du pubis des Crocodiles sotït également des formations de môme nature. (473) A. Blnce. Uidersucli. z. Enlwiclc. d. De:hen(/uitels d. Amphilien, Reptilien u. Vôgel. Inaug. Diss. Dorpat, 1880. (474) C. GEGK.\BAi;n. L'cber d. Ausscliluss des Sclianibeins von d. l'famie d. Hûftge- lenkes {Mi.rph. Jn/ir/jw/i, II. 187G). (475) Th. H. Hixi.EY Tlie tharacters of llic Pelvis in ."Maminulia, etc. [Proc. of R'^y. Soc, XXVIII. 1879). (47(.) A. Sabatier. Compuraisrm des ceintures et des membres untàicuvs et posté- rieurs dans la Série des Vertébrés. Montpellier, 1880. Comparaison des ceintures thoracique et pelvienne. Dans toute la série des Vertébrés, on observe une homologie séria- laire plus ou moins complète entre les ceintures thoracique et pel- vienne. Chez les Poissons cartilagineux, chacune de ces ceintures se com- pose d'une bande continue, que l'articulation de la nageoire divise en une partie dorsale et une partie ventrale. La première est relative- ment peu développée dans la ceinture pelvienne, tandis que dans la ceinture thoracique elle peut s'articuler avec la colonne vertébrale. Au cartilage primitif de la ceinture thoracique s'ajoutent, chez la plupart des Poissons, des os dermiques secondaires qui font défaut dans la ceinture pelvienne. Chez les Amphibiens et les Amniotes, le segment ventral de chaque ceinture se divise en une partie antérieure et une postérieure, dont la première constitue le procoracoïde et le pubis, la seconde, le cora- coïde et l'ischion ; toutefois, ces parties sont très imparfaitement dif- férenciées dans la ceinture pelvienne des Urodèles. En général, les parties ventrales de la ceinture pelvienne s'unissent en dessous par une symphyse. Les parties correspondantes de la ceinture thoracique se rencontrent également du côté ventral chez les Amphibiens; mais dans la plupart des autres types elles sont séparées par le sternum, qui n'a pas d'homologue dans la région pelvienne, à moins (ju'on ne regarde comme tel le cartilage prépubien. Le segment dorsal ou scapulaire de la ceinture thoracique reste libre, tandis qu'une ar- ticulation solide s'établit entre la ceinture pelvienne et la colonne vertébrale. Si la clavicule des types supérieurs dérive des os dermiques de la ceinture thoraci(iue des Poissons, elle est sans homologue dans la ceinture pelvienne; mais si, comme l'admettent Gotte et Hoffmann, elle constitue une partie de la ceinture cartilagineuse primitive, la manière de voir habituelle sur l'homologie sérialaire des segments MliMBRES. 559 ventraux dos deux ceinUircs chez les types supérieurs devra ôlre examinée à nouveau. Membres. Il convient de décrire ici non seulement le développement du sque- lette des membres, mais encore celui des men)bres eux-mêmes. En outre, les membres des l'oissons diffèrent tellement de ceux des Amphibiens et des Amniotes, ({u'il vaut mieux traiter séparément du développement de ces deux types de membres. Chez les Poissons, les premiers rudiments des membres se mon- trent comme de légers épaississements épiblastiques en forme de bour- relets longitudinaux, qui ont une étroite ressemblance avec les premiers rudiments des nageoires impaires. Ces bourrelets sont au nombre de deux de chaque côté, un antérieur situé immédiatement en arrière du dernier repli viscéral, et un pos- térieur au niveau du cloaque. Il n'existe entre eux, chez la plupart des Poissons, aucune connexion; mais chez quelques embryons d'E- lasmobranches, plus particulièrement dans celui de Torpédo, ils sont reliés ensemble au moment de leur premier développement par une ligne de cellules épiblastiques columnaires (1;. Cette ligne de communication est une formation très éphémère, et après qu'elle a disparu, les rudiments de na- geoires deviennent plus proéminents et consistent (fig. t^o8, b) en un bourrelet saillant formé à la fois d'épiblaste et de mésoblaste, mais sur le bord externe duquel est un repli formé d'épiblaste seu- lement et qui atteint bientôt des dimen- sions considérables. A un stade subsé- quent, le mésoblaste pénètre dans ce repli, et ]a nageoire n'est alors qu'un simple bourrelet de mésoblaste recouvert d'épiblaste. Le développement des na- geoires pectorales est d'ordinaire de beaucoup en avance sur celui des nageoires abdominales. Pour ce qui concerne l'histore ultérieure du développement, nous devons nous borner au Scyllium, comme étant le seul type qui ait été convenablement étudié. (1) F. M. Balfour, Monograph on Elasmobrancli Fishes, pp. 101-2. (*) h, nagooii'e pectorale. — ao, aorte dorsale. — cav, veine cardinale. — lia, artère vitelline. — uo, veine vitelline. — al, duodénum. — l, foie. — sd, orifice du canal segmentaire dans la cavité gé- nérale. — mp, plaque musculaire. — um, canal vilellin. Fig. 338. — Coupe transversale au ni- veau du cordon ombilical de la portion ventrale du tronc d'uu jeune embryon de Scyllium (*). oCO MEMBIŒS. La bandelette ([ui relie ;\ l'origine les deux nageoires de chaque côté se dirige presque longiludinalement, en s'inclinant un peu obli- quement en bas. 11 en résulte que l'insertion de chaque paire de membres se fait sur une ligne un peu en biais, et que ceux de la paire abilomiuale se renconlreul presfiue sur la ligne médiane ventrale, à une faible distance en arrière de l'anus. Le bourrelet allongé qui forme le rudiment de chaque nageoire devient de plus en plus saillant et plus épais proportionnellement ;\ sa longueur ; mais en même temps son insertion sui- le cùlé du corps se raccourcit d'arrière en avant, de telle sorte que ce qui en constituait originellement le bord adhérent devient en partie le bord postérieur. Ce processus s'exécute d'une manière beaucoup plus complète pour les nageoires pectorales que pour les abdominales, et les variations de forme que les premières éprouvent dans leur développement peuvent se déduire des figures 359 et 363. Avant de passer au développement du squelette des nageoires, on peut remarquer que la connexion établie entre les deux rudiments des nageoires par une ligne épithéliale ininterrompue suggère l'hypo- thèse qu'ils sont les restes de deux nageoires latérales continues (1). Peu après avoir émis, dans mon travail sur les Élasmobranches, l'o- pinion que les nageoires paires étaient les restes de nageoires latérales continues, parurent deux très intéressants mémoires de Thacker (n° i89) et de Mivart (n" 484), dans lesquels ils soutiennent cette manière de voir en se fondant sur des raisons entièrement nouvelles, tirées de la structure du sciueielte adulte des nageoires paires comparée à celle des nageoires impaires (2). (I) iMaclise ainsi que Ilumpliry [Journal of Anat. and Phi/s., vol. V) avaient anté- rieurement sngiçéré l'idée que les nageoires paires avaient des raiipuns avec les nageoires impaires. 2) Dans un mémoire [n» -477) qui forme une contribniion impoitante à nos connais- sances sur la structure des nageoires abdominales, Davidofl' a essayé de tirer de ses observations certains arguments contre la théorie de la nageoire latérale. Son principal r-irgument repose sur ce fait, (jue des nrrfs spinaux en nombre variable, mais souvent considérable, situés en avant de la nag"oire abdominale, s'unissent par une commis- sure lonfi;itudinale au plexus nerveux proprement dit (|ui fournit à la nageoire. Il en conclut (|uc la nageoire abdominale a éprouvé un déplacement, et qu'elle a pu par conséquent être autrefois située immédiatement en arrière des arcs viscéraux. Si tel est le plus puissant argument que l'on puisse invoquer contre la théorie soutenue dans le texte, il y a de grandes probai)ilités, îi mon avis, pour qu'elle finisse par être ac- ceptée de tous. Car, à sujjposer même que la conclusion t)ue Diividoff tire des carac- tères du plexus lombaire soit exacte, il n'y u, autant je puis voir, rien dans la théorie delà na;:eoire latérale qui soit en contradiction avec un déi)lacemeiU d;s nageoires abdouiiiiales; d'un autre côié, le fait qu'un cordon lon.uitudiiial réunit (piel(|ues-uns (les nerfs spinaux en avant de la nageoire abiiominnle peut recevoir une autre inlei- préiation. Ce cordon i)ourrait, par exenqile, être le reste d'iuie disposition remontant h répij(iue où la nngeoire abdominale avait une forme plus allongée qu'aujourd'hui, et s'étendait p;ir conséiiiuMit plus en avant. En tout cas, nos connaissances sur la nature et l'origine des plexus norvcux sont beaucoup trop imparfaites, pour que nous puissions baser sur leurs caractères des con- clusions telles que celles qu'en a tirées Davidoff. NAGEOllUiS PAIRES. 561 Le développement du squclellc n';i mallieureuseinent pas été jus- qu'ici observé dans tous ses détails. J'ai fait cependant (jueliiues re- cherches sur ce sujet chez le Scyiiiion, et 'Swirski en a fait également chez le Brochet. Chez le Scylhwn, il y a une grande analogie entre le développement des nageoires pectorales et celui des nageoires abdominales. Au stade le plus précoce, le squelette des deux nageoires consiste en une tige qui naît sur le côté postérieur de la ceinture thoracique ou de la ceinture pelvienne, et qui se dirige en arrière parallèlement au grand axe du corps. Le bord externe de cette tige se continue en une plaque qui se prolonge dans la nageoire et qui se divise de très bonne heure en une série de rayons parallèles, perpendiculaires sur la tige longitudinale. En d'autres termes, le squelette primitif des deux nageoires se compose d'une tige longitu- dinale qui court le long de leur base et émet à angle droit une série de rayons qui s'étendent dans chacune d'elles. La tige longitudinale, que l'on peut appeler le ba- "' / "\^ j \ siplerygium, est de plus en ^__ , — -_,:^ ^ -v,!.] J-\ p.q. continuité en avant avec la / / '~^ \:;--' \,^ ceinture thoracique ou la lip_ J"'' ,/ ) ceinture pelvienne, suivant f,^. 33,. _ Coupc longitudinale et horizontale de la na- le cas-. geoire pectorale d'un jeune embryon de Sci/Uium {*}. Le squelette primitif de la nageoire pectorale se voit en coupe longitudinale dans la ilgiu-e 3o9, et celui de la nageoire abdominale à un stade un peu plus avancé dans la figure 360. La figure 361 représente une coupe transversale du basiptérygium {m/it) de la nageoire pectorale et de la plaque qui s'étend de cette tige dans la nageoire. Avant de décrire la destinée ultérieure des deux nageoires, il n'est peut-être pas inutile de montrer que leur structure embryonnaire vient à l'appui de la manière de voir à laquelle conduit la considéra- tion des parties molles de ces organes. Mes observations montrent que le squelette embryonnaire des na- geoires paires se compose d'une série de rayons parallèles semblables à ceux des nageoires impaires. Ces rayons supportent la portion molle l'j Le squelette de la nageoire était encore à l'état de cartilage embryonnaire. h.p, basiptérygium (plus tard métaptérygiuni;. — fr, rayons de la nageoire. — p.y, coupe trans- versale de la ceinture thoracique. — /, perforation dans cette ceinture. — pc, piroi de la c.uité péri- tonéalc. Dalfouiî. — Embryologie. II. 30 502 MI'MliUMS. i Foriiio truiie crèlo Inn-itiidiiialc, et ils sont // /j/! l''ig'. 3G0. — N;igeoii-e ubilominiili! iluii ti-ci jeune eiiiljrvoii l'cmolle de Sci/Uiinn sfel lare {'). de 1.1 nageoire, (|iii a en (■(intiiuiiti'' à Iciii' hase avec nne tige longilinliiiale, due très proba- blement à lin lieveloppement secondaire. (Ininini- Ta montré Mivart, une lige semblable se développe par- ^— — rr^-.^ fois aussi pour servir de support aux ^/ rlkv rayons cartilagineux des nageoires impaires. Thacker et Mivart consi- dèrent la lige longitudinale des na- geoires paires comme résullant de la coalescence des bases de rayons primitivement indépendants dont la vy nageoire, suivant eux, était compo- sée î\ l'origine. Cette manière de voir est en soi assez vraisemblable : mais on ne découvre, dans l'cm- l)ryon, aucun indice (\ue la lige eu question soit due à la coalescence de rayons, bien que le fait ({u'elle est en coritiuuil(i parfaite avec les bases des rayons parle un peu eu faveur de cette vue (i). On peut nieutiuniier encore ici un l'ail qui semblera peut-être une diKi- cullé : c'est que le carlilage cmbryoniuiire dont dérivent les rayons des nageoires est, sui- mie élendiie CDusidciMhlc dans la naf^eoire pecloralo, el à nii cerlain de^i'é d uis la na_i;i;oire aluiuniinale, tout d'abord une luiue coii- linuc «iiii se divi-c dans la suite en rayons. (?.ependant, je suis porté à consi- dérer celle parlicularilé comme résultant siniplcnieul de la uuuiicre dont le mésoblasle iiidiflorcMit se transforme en caililage; on n'en peut lirer, en tout cas, aucune conclusion contruii'c aii\ vues exposées plus haut, puisque, d'après mes observations, les rayons de la nageoire inipaire sont dus sem- blablemcnl à la division d'une lame continue. La segmenlalion des rayons est lonjours en grande partie acbevée avant que le tissu en que-tiou soit suf- llsanuueul dillerencié pour qu'un bistologistc puisse lui donner le nom do cartilage. ïhacker et iMivart regardent tous les deux les ceintures tli ua- cique et pelvienne comme ayant été formées par des excroissances ventrales el dorsales de l'extrémité antérieure de la tige longitudinale i[u\ supporte les rayons des nageoires, (I) Tliacknr base plus particulièri'ineiit sa manière do voir sur la forme adulte (les uagijoires abdominales chez les GanoïJes cartilagineux, en s'appuyant suriout sur relies du Vohjodon, chez lequel la partie qui constitue la plaque basilaire des autres l'ormi'S e.st divisée en segments distincts. Comme le soutiennent Gej;cnbaur et Davidoiï, il se lient que la segmentation de cette plaque soit secondaire; mais l'opinion de Thacker, que la segmentation est un caractère primitif, me semble, tant que des faits précis en faveur du coiUraire feront défaut, être la plus naturelle. (•) 66, l)asiptéryt,'iuni. — j,ii, apoi)liyse iiubicniio ik' iliaque. la ruiiitiirc peUicmic. — (7, son a|)i)j.|];' NAGIiollil': AB.iOMhNAI.E. f)63 Je ne vois aucune objeclion Ihéoriciuc fi élever contre celte vue, qui est appuyée plutôt que contredite par ce fait, que les ceintures thora- cique et pelvienne naissent en continuité avec les liges longitudinales (les nageoires correspondantes et que pendant longtemps elles lestenl unies à ces tiges. On peut en dire autant de cette particularité, que la partie la première constituée de chaque ceinture est celle qui se trouve dans le voisinage de la tige longitudinale (basiptérygium) de la nageoire, tandis que les prolongements dorsaux et ventraux sont dus i\ des excroissances nllérieures. Le développement subséquent du squelette des deux nageoires demande à être traité séparément. Nageoire abdominale. — Les changements qui surviennent dans Fig. 361. — Coupe tr;u^^^el■.^;l(e île la nageoire i)ectoi-ale d'un jeune embryon de ScijUiinii strllare (*). la nageoire abduminale sont relativement peu importants. Pendant toute la vie, elle reste comme une saillie latérale du corps dirigée presque horizontalement, etla tige longitudinale — le basiptérygium — située à sa base conserve sa forme. Pendant longtemps elle demeure fixée à la ceinture pelvienne; mais elle s'en sépare dans la suite. Le rayon antérieur de la nageoire continue à s'articuler directement avec la ceinture pelvienne après la séparation du basiptérygium (fig. 362), et les-autres rayons finissent par se séparer de cette tige, avec laquelle cependant ils restent articulés. Ils se segmentent aussi transversale- ment à un certain degré. Enfin, l'extrémité postérieure de la tige basiptérygienne se sépare pour former le rayon terminal. La nageoire abdominale conserve donc dans tous les points essen- tiels sa disposition primitive. (■) mil/, tipe basiptérygienne (niétaptérygiuin i. /(/; lil.vres cornées. fr, rayon de la nageoire. — //(, muscles. 564 MEMBUliS. Nageoire pectorale. — A son premier stade, la nageoire pectorale ne diffère de la nageoire abdominale qu'en des points d'ordre secon- daire. Elle présente la môme lige longitudinale ou basiptérygienne, sur laquelle se fixent les rayons de la nageoire, et dont la position à la base de celle-ci se voit nettement sur la coupe transversale (fig. 361, mpt). En avant, cette lige se continue avec la ceinture thoracique (fig. 3o9 et 363). Les changements qui surviennent dans le cours du développement ultérieur sont toutefois beaucoup plus considérables dans la nageoire pectorale que dans la nageoire abdominale. Par suite du processus dont nous avons parlé plus haut, d'après lequel l'insertion de la nageoire pectorale à la paroi du corps se rac- rig. 362. — Nageoire abiloiiiinalo d'un jeune embryon niàlc de Sci/llium stellure (* courcit d'arrière en avant, la tige basiptérygienne se porte en dehors, pendant que son extrémité antérieure reste fixée t\ la ceinture Ihora- cique. Elle arrive ainsi à former le bord postérieur du squelette de la nageoire (fig. 363 et 364 ??///) et à constituer le melaplerygiiun de Gegenbaur, pour se séparer enfin de la ceinture thoracique et s'arti- culer sim[)lement avec son bord postérieur. La i)laquc cartilagineuse qui, du basiptérygium, se continue en dehors dans la nageoire, ou, comme nous pouvons l'appeler désor- mais, le mélaptérygiiim, est loin de se diviser en rayons aussi com- plètement que dans le cas de la nageoire abdominale, et ceci s'applique particulièrement ù. la partie basilaire de la plaque. En fait, cette por- tion basilaire ne se divise d'aboi-d qu'en deux parties (fig. 363j, une petite en avant, à son extrémité antérieure {me.p), et une postérieure ','j l^l'i Imsiplérygiiim. — ui.o, son prolongement dans Toi'ganc i)rélicnscur. 'Je !a rciiilure pclMennc. — pu, piil)is. ■ il, a|iopliysc iliaque NACEOIllE PECTORALE. 563 plus grande, étendue le long de la base du reste de la nageoire. Le segment antérieur s'unit directement par sa base à la ceinture tliora- cique et ressemble sous ce rapport au rayon antérieur de la nageoire abdominale. Il constitue le ru- diment du mesoplerygium et du propteryginm de Gegenbaur. Il porte à son extrémité quatre rayons, dont l'antérieur est peu distinct. Les autres rayons parlent du bord de la plaque qui est en continuité avec le métaptérygium. Les changements qui sur- viennent ultérieurement dans les cartilages du membre sont sans importance, et se com- prennent facilement à l'ins- pection de la figure 3G4, qui représente le membre d'un embryon presque complète- ment développé. L'extrémité antérieure du cartilage ba- „. .,.,,,. . , ,. '-' iMg. 3i)i. ^ >ageoire pecloi-alc il un embryon de silaire antérieur se sépare scyinum stdiare {*). comme proptérygium , qui porte un seul rayon, tandis que le reste du cartilage constitue le mésoptérygium. Tous les autres rayons, divisés maintenant en un nombre considérable d'articles, sont portés par le métaptérygium. Le mode de développement de la nageoire pectorale prouve, comme l'avait supposé Mivart, que le métaptérygium est l'homologue du car- tilage basilaire de la nageoire abdominale. Du mode de développement des nageoires chez le Scyllium, on peut tirer des conclusions opposées aux vues émises récemment par Huxley et Gegen- baur sur la structure de la nageoire. Suivant ces deux auteurs, le type pri- mitif de nageoire s'est le mieux conservé chez le Ceratodus, et se compose d'un axe central à segments multiples, portant de chaque côté de nombreux rayons. Gegenbaur fait dériver la nageoire pectorale des Élasmobranches d'une forme qu'il appelle Varchipterygium et qui se composait, presque exac- tement comme celle du Ceratodus, d'un axe médian et de deux rangées de rayons ; mais il admet qu'il y avait, outre les rayons fixés à l'axe médian et qui existent seuls chez le Ceratodus, d'autres rayons directement articulés sur la ceinture thoracique. Suivant lui, la plupart des rayons latéraux du bord *) mp, métaptérygium (basiptérygium du stade précédent). — me.p, rudiment du futur pro- et mi?soptéryglum. — se, apopiiyse scapulaire sectionnée. — cr, apophyse coracoïde. — fr, perforation; — f, fibres cornées. 566 MEMBRES. i>i.p- PP cr^. /■// e.jj postérieur (médian ou inlenio, d'après sa mauiôrt! i\i.^ voir sui- lu position du membre) de la nageoire des Klasmol)ranclies ont avorté, et l'a\e central est représenté par le métaplérygium, tandis que le pro- et le niésopti'ryginm ainsi que leurs rayons dérivent, penso-t-il, do ces rayons de l'arcliiptérygiutn qui s'articulaient à l'origine directement avec la ceinture Ihoraciqiic. L'opinion de Gegenbaur me paraît absolument contredite par les pliéno- mènes du développement de la nageoire pectorale chez le Sajllium, moins parce que dans celte forme la nageoire pecloralo doit nécessairement être considérée comme primitive, que pour celte raison, que la partie que (îegen- i)aur regarde comme l'axe de la nageoire bisériée aélé i-econnue en consti- tuer en réalité la I)ase-, et ce n'est que chez l'adulte que l'on peut supposer qu'une seconde série de rayons latéraux a pu exister sur le bord postérieur du mélaptérygium. Si les vues de Ge- genbaur étaient exactes, nous pourrions espérer trouver chez l'enibryon, s'il en existe quelque part, des traces de la seconde série de rayons latéraux ; mais, comme il est facile de le voir en exami- nant les figures 3o!) et 361,1e fait est que celte seconde série de rayons latéraux n'aurait pu exister dans un type de na- geoii-e tel que celui que nous trouvons cliez l'embryon (1). En niônje temps que celte Inpotliése de Gegenbaur, tombe également, ce me semble, la tliéorie établie par cet analoniiste, d'après la- quelle les membres sont des arcs bran- cliiaux modifiés. En ell'et, cette tliéorie, ([ui lait dériver les membres des arcs branchiaux, ne saurait être admise, at- tendu qu'il est dillicile de voir comment un membre disposé sur le type de membre embryonnaire d'Elasmol)ranclie a pu dériver d'un arc viscéral garni de ses rayons branchiaux (i). E'Iiypitlièse plus ancienne de Gegenbaur, que la nageoire des Éhismobran- cbes représente un type unisérié primitif, me paraît plus rapprochée de la vérité que sa n'^uvelle manière de vuir sur ce sujet, bien que, selon moi, le fait fondamental qui résulte du développement de ces parties chez le Sryl- liiuii, consiste en ce que le bord postérieur de la nageoire d'Elasniobranche (I) Si, ce dont j(! doute très fort, Ccgivibaur a raison en considérant cci tains rajons que l'on renconiru dans quelqncs nageoires pectorales d Élasmobranciies coninie des rudinienls d'une seconde rangée de rayons ih^crés sur le bord postéiieurdu métaplé- ryginni, ces rayons devront ère regardés comme des formations en voie do développe- nieni et non comme les derniers vestiges d'une nageoire bisérii'ic. (2; VViedershiiin ;i présenté, comme résultant de ses recherches sur le l'rolopterus, quelques arguments intéressants en faveur de la théorie de Gegenbaur. L'insertion qu'il décrit des branchies externes sur la ceinture tlioraci(|ue est sans aucun doute très re- marfjc.able ; mais je présume que les observations que nous possédons sur la vascula- nsaliou de ces branchies fourniraient la preuve que cette insertion (!>t secondaire. ( ) m/), niélaptérygiiiin. — uie.p, mùsoptérygiiiiii. — pp, proptérygiuiii. — cr, apophyse coraco'iilf . Fig. 30t. — Sqiiolctte de la nafrcoire pecto raie et d'une partie de la eL'iiiture tlioia- ci'iuc d'un embryon de Scylliimt steUarr presque arrivé à maturité (*). LE CflIROPTEUYGIUM. ÎUil aduUo représente la ligne basilaire primiiive, c'est-à-dire la ligne d'inseiiion de la nageoire sur le côté du corps. Selon Huxley, le mésoptérygiuni est la pièce proximale du s(iuelellc axial du membre de Ceratodus, et il fait dériver la nageoire d'Élasmohraiiclie de celle de Ceratodus, par le raccourcissement de son axe et la coalescence de quelques-uns de ses éléments. Le caractère secondaire du mésoptérygium, et son absence totale chez l'embryon de Scylliiim, me paraissent des arguments aussi décisifs contre la manière de voir d'Huxley, que les caractères de la nageoire embryonnaire le sont contre celle de Gegenbaur; et je croirais bien plus volontiers que la nageoire de Ceratodus est dérivée d'une nageoire sem- blable à celle des Elasniobranches, en passant par une série de degrés analo- gues à ceux qui, d'après la supposition d'Huxley, ont conduit à la nageoire de ces derniers, mais qui succéderaient dans un ordre exactement inverse. Quant au développement de la nageoire pectorale des Teléostéens, nous possédons sur ce sujet quelques observations de 'Swirski (n° 488) ; malheureu- sement elles ne jettent pas beaucoup de lumière sur la nature du membre. D'après 'Swir^ki, le squelette du membre, cliez le Brochet, se compose d'une plaque cai'tiiagincuse en continuité avec la ceinture llioracique, et qui ne tarde pas à se diviser en une partie proximale cl une distale. La première se divise plus tard en cinq rayons basilaires, et la seconde en douze segments dont le nombre diminue dans la suite. Ces recherches sembletit indiquer que le basiplérygium des Élasmobranches n'est pas représenté chez les Teléostéens, puisque les rayons de la nageoire ne se sont pas unis en une tige basilaire continue; jiiais les observations sont encore trop incomplètes pour qu'on puisse en tirer avec quelque certi- tude une semblable conclusion. Le chiroptérygium. Les observations sur le premier développement des membres penla- daclyles des Vertébrés supérieurs sont relativement très restreintes. Les membres naissent sur les côtés du corps comme de simples excroissances formées h la fois d'épiblaste et de mésoblaste. Ce sont, au moins chez les Amniotes, des portions saillantes d'un bourrelet lon- gitudinal particulier désigné sous le nom de bourrelet de Wolff. Dans ce groupe, ils portent aussi à leur extrémité une épaisse calotte d'épi- blaste, que l'on peut comparer au repli épiblastique situé au sommet de la nageoire des l^^lasmobranclies. Les deux membres ont d'abord une position exactement semblable et se dirigent en anière parallèlement à la surface du corps. Chez les Urodôles (Gotte), les bords cubital et péronéal sont primiti- vement dorsaux, et les bords radial et libial ventraux ; chez les Mam- mifères cependant, d'après Kolliker, les bords radial et tibial sont au début tournés en avant. On ne connaît pas encore pleinement les changements exacts de position que subissent les membres dans le cours de leur développe- o6S MEMBRES. ment. Pour s'adapter au mode de vie terrestre, les torsions des deux membres ont lieu dans des sens de plus en plus opposés, juqu'à ce que, chez les Mammifères, les articulations correspondantes de chacun d'eux aient une direction exactement inverse. Dans le mésoblaste des membres se forme un blaslème continu, qui est le premier indice du squelette de ces appendices. Les éléments correspondants des deux membres, c'est-à-dire l'humérus et le fémur, le radius et le tibia, le cubitus et le péroné, les os du carpe et ceux du tarse, les méticarpiens et les métatarsiens, enfin les doigts, se dif- férencient au milieu de ce blastème, par transformation en cartilage de segments définis, qui peuvent être tout ;\ fait distincts ou se trouver unis au début. Ces éléments cartilagineux s'ossifient dans la suite. Le développement ultérieur de ces parties, plus particulièrement du carpe et du tarse, a fuit le sujet de nombreuses recherches qui ont conduit à d'im- portants résultats relativement à l'homologie des divers os du carpe et du tarse dans tout le groupe des Vertébrés; mais ce sujet est trop spécial pour èlre traité ici. Le premier développement, comprenant la formation succes- sive de chacune des parties ot le degré de continuité qui existe primitivement entre elles, n'a été, d'un autre côté, que peu étudié. Récemment cependant, deux anatomistes, Gotte (n" 482) et Strasser (n» 487), ont observé le dévelop- pement des membres chez les Urodéles en dirigeant leur attention sur ce point ; et bien que les résultats qu'ils ont obtenus ne concordent pas sur tous les points, ils oflVent un intérêt considérable, tout particulit'rement à raison des conséquences qui en résultent relativement à la dérivation du membre pentadactjle, de la nageoire de poisson. Mais tant que de nouvelles recher ches de môme nature n'auront pas été dirigées sur d'autres types, les conclu- sions à tirer des observations de Gotte et de Strasser doivent être considérées comme provisoires, l'interprétation exacte des divers processus otitogéniques étant très incertaine. Les genres Triton et Salamandra sont ceux sur lesquels ont porté les recher- ches. Nous rappellerons au lecteur que la main des Urodcles a quatre doigts et le pied cinq; le cinquième doigt manque à la main (1). Chez le Triton, la rangée proximale des os du carpe se compose (d'après la nomenclature de Gegenbaur) d'un radial, d'un intermédiaire et d'un cubital, qui sont unis en partie. La rangée distale est formée de quatre carpiens, dont souvent le premier ne porte pas le premier métacarpien, tandis que le second s'articule en môme temps avec le premier et le second métacarpien. Dans le pied, la rangée proximale des os tarsiens est composée d'un libial, d'un intermé- diaire et d'un péronéal. Quatre tarsiens forment la rangée distale; fréquem- ment, comme dans la main, le premier ne s'articule pas avec le premier métatarsien; le second supporte les premier et second métatarsiens, elle quatrième, les quatrième et cinquième métatarsiens. La marche du développement est presque la même pour la main et pour le pied. I,c fait le plus remarquahle est l'ordre dans lequel se forment succes- (I)Ceci me parait réaultcr clairement des observations de Gutte et de Sirascr. LE CHIROPTÉRYGIUM. 569 sivemenl les doigts. Les deux antérieurs (qui répondent respeclivement aux bords radial et tibial) se forment d'abord; puis, l'un après l'autre, le troi- sième, le quatrième et le cinquième. En ce qui concerne le développement proprement dit du squelette, Slrasser, dont les observations ont été faites à l'aide de coupes, est arrivé aux résul- tats suivants. L'humérus avec le radius et le cubitus, ainsi que les éléments correspon- dants du membre postérieur, sont les parties qui se différencient les pre- mières dans la plaque continue de tissu dont dérive le squelette du membre. Un peu plus lard, un centre cartilagineux se montre à la base du premier et du second doigt (qui ont déjà apparu sous la forme de saillies à l'extrémité du membre), à la place qu'occupera le second carpien délinitif de la rangée dislale des os du carpe, et le processus de chondrification s'étend de ce cen- tre dans les doigts et le reste du carpe. Ainsi se constitue une plaque car- pienne cartilagineuse ininterrompue, qui est en continuité d'une part avec le cartilage des deux métacarpiens, de l'autre avec le radius et le cubitus. On peut remarquer dans le cartilage du carpe deux liges particulières, dont l'une, située au bord radial, est très avancée dans son développement et en continuité avec le radius, et dont l'autre, plus en retard, située sur le bord cubital, se continue à la fois avec le cubitus et le radius. Ces deux der- niers au contraire ne sont pas unis à l'humérus. Pendant la période suivante du développement, le troisième et le quatrième doigt, et au pied le cinquième doigt également, naissent peu à peu et suc- cessivement comme des bourgeons, du bord cubital de la plaque carpien ne continue. Cette plaque se sépare elle-même du radius et du cubitus et se subdivise en les os du carpe. La lige radiale primitive se divise en trois éléments : un proximal, le radial; un élément moyen, le premier carpien, et un élément distal, le second car- pien déjà mentionné. Le premier carpien se trouve ainsi placé entre le carti- lage basilaire du deuxième doigt et le radial, et semble par conséquent repré- senter une rangée moyenne 'primitive d'os carpiens, dont le central est également un autre représentant . Le central et l'intermédiaire sont les produits moyen et proximal de la segmentation de la lige cubitale du carpe primitif, tandis que le second carpien distal appartient en même temps à celte lige et à la tige rkdiale. Le bord cubital ou péronéal du carpe ou du tarse se divise en un élément proximal — le cubital ou le péronéal — le cubital restant uni en partie avec l'intermédiaire. De la plaque carpienne naissent aussi deux carpiens qui s'ar- ticulent avec les troisième et quatrième doigts, tandis que dans le pied, les éléments correspondants s'articulent, l'un avec le troisième doigt, l'autre avec le quatrième et le cinquième. Gôlte, qui a suivi dans ses observations une méthode un peu différente de celle de Slrasser, est en désaccord avec ce dernier sur plusieurs points. Il trouve que le squelette primitif du membre se compose d'un segment basi- laire, l'humérus, qui se continue en un rayon radial et un rayon cubital, et ceux-ci se prolongent respectivement en les deux premiers doigts. Les deux rayons se confondent ensuite à la base des doigts pour former le carpe, et la division du membre en bras, avant-bras et main, se trouve ainsi réalisée. 570 MEMBRES. Le cubitii;;, qui se prolonge ù l'origine en le second doigt, s'en sépare dans la suile et se conliiiue |)ar le troisième. Sur le bord de la partie du carpe qui relie le cubitus au troisième doigt, naît ensuite le quatrième comme nu bourgeon, et sur la partie correspondante du pied se développent le qua- trième et le cinquième doigt. Cbacune des trois colonnes qui sont respective- ment en rapport avec le premier, le second et le troisième doigt, se divise en trois os carpiens placés l'un à la suite de l'autre ; de sorte que, d'après Gôlte, le squelette de la main ou du pied est cousiilué par trois rangées d'os car- piens, une proximale, une moyenne et une dislale, renfermant chacune en puissance trois éléments. La rangée proximale est formée pir le radial, l'in- lermédiaire et le cubital; la moyenne, par le premier cai'pieu, le central elle quatrième carpieu, et la rangée distale, par le deuxième (ijui se compose, selon Gotte, de deux éléments fusionnés) et le troisième carpien. Counnciit le cliiiopti'ryijùim dérive de i iciithyoptci ygiiiin . — Tous les aualo- mistes sont d'accord sur ce point, que les membres des Veilébrés supérieurs dérivent d(! ceuK des Poissons; mais l'abîme qui sépare ces deux types de membres est tellement profond, que les opinions les plus diverses peuvent se produire sur le mode de développement du chiroptérygium. Les spéculations los plus importantes sur ce sujet sont dues à Gegenbaur et à Huxley. Gegenbaur croit que le cliiroptérygium dérive d'un membre nuisérié de poisson, et qu'il se compose d'une tige primitive sur l'un des bords (le bord cubital de laquelle se tixcnt um; série de rayons latéraux; taudis que, d'après Huxley, le cliiroptérygium dérive d'un membre bisérié de poisson par « l'al- longement du squelette axial, coïncidant avec l'éloignemenl de ses éléments périphériques de la ceinture thoraciquc, et par la réduction du nomijrc des rayons >> Aucune de ces théories n'est basée sur l'ontologie, et les seuls laits onto- géniques que nous pDSsédions sur cette question sont ceux que nous avons rapportés plus haut sur le développement des mcmijn's des L'rodèles. Sans soutenir (|ue ces faits puissent en aucune façon être considérés comme concluants, ils me paraissent cependant témoigner en faveur de riiypolhèse que le chiroptérygium dérive d'un type unisérié de nageoire. L'humérus ou le fémur représenterait les pièces basiplérygieunes (mètapté- rygium), qui se seraient dirigées en dehors au liiu de conserver à la base de la nageoire leur direction originelle parallèle au grand axe du corps. On doit supposer que les rayons antérieurs ^les plus rapprochés de l'axe du corps) de la nageoire ainsi que le pro- et le mésopléryginm ont avorté, tandis (jue le radius ou le cubitus et le tibia ou le péroné sont les deux r.iyous postérieurs de la nageoire (doni chacMiu représente probablemeiil, comme le pro- et le mésoptérygium, plusieurs rayons fusionnés) qui supportent à leur extrémité distale des rayons plus nombreux, dont proviennent les rangées d'os car- piens et tarsiens. Celte manière d'envisager le chiroplérygium coriesiiond sous certains rap- ports à celle (jui a été émise par Gotte comme résultant de ses recherches sur le développement des membres d'Urodèles, bien qu'à d'autres égards elle en soit très difr.;renle. Uu obstacle à cette manière de voir est le fait qu'elle sup- pose que le bord ra liai du membre correspond au bord métaptérygien de la nageoire de poisson. Les diflicultés qui en résultent ont été netlemcnt iiidi- LE GIllliOPTERYGIUM. . ^i'I (jiiéos par Huxley; mais le l'ail, que dans leur position primilive. les mem- bres des Urodèles ont le radius ventral et le cul)itus dorsal, montre que ces difficultés ne sont pas insurmontables. 11 est facile, en effet, de se figurer comment le bord radial de la nageoire a pu passer, par un mouvement de rotation angulaire, de sa position primitive chez les Élasmobrancbes à la position verticale qu'il occupe chez l'embryon des Urodèles, et ensuite, par un mouvement de rotation autour de l'axe du membre, de celte position à celle qu'il présente chez les Urodèles adultes et dans toutes les formes supé- rieures. (4771 M. v. Davidoki-. Beitrage z. vergleich. Anat. d. liinteren Gliedmaassen d. Fisclie. I [Morphnl. Jahrbuch, V. I87D). (47S) G. Gegenbauh. Untersuclnmgen z. vergleich. Anat. d. Wirbeliltiare. Leipzig, 18(ti-3. l'irstes Heft. Carpus u. Tarsus. Zvveites Heft. Brusiflossc d. Fisclie 410) G. Geginbalu. Utsb. d. Skelet d. Gliedmaassen d. Wirbellliiere im Allgenieinen 11. d. Himergliedmaasseii d. Snlacliier insbesondere (Jenaiscfie Zeitschrift, Y. 1870). 1 480 G. Gegenbaur. Ut^b. d Archipterygium [Jenaische Zeit^chri/Ï, VII. 1873). 481) G. Ge(;e\bacii. Zur Morpliologie d. Gliedmaassen d. Wirbelihiere [Morpholo- i/isches Ja/irhiich, II. 1876). (482) A. GOtte. Uefj. En'xcick. u. Regmcralion d. Gliedmaassenskeluts d. Molche. Leipzig, 1879. (483) T. H. Huxley. On Geratodus Forsteri, with some observations on the classi- lication of Fishes Pioc. Zool. Soc. 187C). 184) George Mivakt. On tlie Fins oC Liasmobi-ancliii {Zoologi-al Tra/is., X . (48Û1 A. RosF.NBi.:nG. Ueb. d Enlwick. d. Extremitatrm-Skelets bel cnii^en dui-rli Rédac- tion iiircr Gliedmaassen charakiei-isirten Wirbeitliiere {Zeit. f. wiss. Zoo^., XXlII. 1873). (480) E. RosENBERG. Ui'b. d. Entwick. d. Wirbelsaule u. d. centrale carpi d. Men- schen {Morpho/ogisc/ies Jahrôuclt, I. IS7.")). (187) H Strasser. Z>ir Enlwick. d. Extremitàtenknorpel bei Salamandern a. Tiitonen [Morpho/ogisches Ja'irhuch, V. 1879). 488) St. G.'SvviRSKi. Untersuch. ûb. d. Entwick. d. Schultergiirtels u. d. Skclets d. Hrustflosfie d. Hechts . Inang. D ss. Dorpat, 1880. 489 J. K. Thacker M^-dian and paii-ed fins. A contribution to the hislory of the Vertébrale llmbs (Trans. of the Connecticut Acad., III. 1877). (400) J. K. Thacker. Ventral tins of Ganoids {Trans. of the Connerticut Ara/., IV. 187"'. CHAPITRi: X\I. CAVIil': CK.MÎUALE, SVSTKMK VASCULAIRE HT GI.AMiKS VASCULAIIIES. Cavité générale. Il n'y a pas de cavité générale distincte de la cavité digestive chez les Cœlentérés; mais chez les autres Invertébrés, la première peut: 1° consister en un vaste espace qui sépare la paroi de l'intestin de celle du corps; ou 2° se présenter sous la forme plus ou moins réduite de nombreux espaces séreux ; ou 3" n'être représentée que par des canaux irréguliers disposés entre les cellules de tissu musculaire et conjonctit' qui occupent l'intérieur du corps. Quelle qu'en soit la forme, la ca- vité générale est sans doute constamment remplie par un fluide, qui peut contenir des éléments cellulaires particuliers. Une cavité générale bien développée peut exister en même temps qu'un système d'espaces séreux indépendants, comme chez les Vertébrés et les Echinodcrmes, la portion périhémale de la cavité générale chez les derniers, représen- tant probablement le système d'espaces séreux. Dans plusieurs des types pourvus d'une cavité générale bien déve- loppée, il a été établi que chez l'embryon, cette cavité tire son origine d'une paire de diverticules entériques, et les cavités qui résultent de la formation de ces diverticules peuvent demeurer séparées, tandis que les portions adjacentes de leurs parois se fusionnent et forment un mésentère dorsal et un mésentère ventral. On peut considérer comme certain que quelques groupes, les Trachéales par exemple, pourvus d'une cavité générale imparfaite, descendent d'ancêtres chez lesquels cette cavité était bien développée; mais on ne peut encore décider jusqu'à quel point ce fait est général, et pour de plus amples renseignements sur ce sujet, le lecteur est ren- voyé aux pages .'}3()-:{33 et à la bibliographie qui s'y rapporte. Chez les Chétopodes et les Trachéates, la cavité générale apparaît comme une série de chambres paires dans les somites mésoblastiques (fig. 3G5j. L'extension de ces chambres sur le côté inférieur du corps est d'abord très restreinte ; mais dans la suite elles se prolongent du côte dorsal cl du c(Mc ventral, jusqu'à ce que chaque cavité forme un CAVITÉ gé.néii\ll;. oT.J demi-corclc eiUcnuant rinlostin. Du cùlé dorsal, les parois qui séparenl les deux cavités de chaque paire persistent ordinairement et forment le mésentère dorsal, tandis que du côté opposé elles se résorbent le //^ >-■ /O I %■ y/.>r.t S ^\ 'ÊÊl^ Fig. SCo. — Coiipo longiUnliiuile (l'un frnl.iryoQ dM(/e/e)ia labi/rinthica {']. plus souvent. Les cloisons transversales qui séparent les chambres successives de la cavité générale sont d'ordinaire perforées à divers degrés. Chordata — Chez les Ghordata, la cavité générale primitive dérive directement d'une paire de diverticules du tube digestif ((^éphalo- chorda) (fîg. 3), ou d'une paire de cavités qui se développent dans les plaques mésoblastiques des deux côtés du corps (fig. 25^^. Comme nous l'avons déjà dit (p. 273-281), les parois des parties dorsales de la cavité générale primitive se séparent bientôt de celles des parties ventrales; elles se segmentent et constituent les plaques musculaires, en même temps que la cavité qu'elles contiennent s'oblitère: elles seront traitées dans un chapitre particulier. La par- tie ventrale seulement de la cavité primitive forme la cavité t^énéralo définitive. Chez les Vertébrésinférieurs,la cavité générale primitive se prolonge d'abord en avant dans la région céphalique; mais lors de la formation des fentes viscérales, la portion céphalique de cette cavité se divise en une série de compartiments distincts. Dans la suite, ces segments delà cavité générale s'oblitèrent, et comme leursparois se transforment en muscles, peut-être est-il permis de les considérer comme correspon- (*) Celle coupe est menée un peu en dolioi's de la ligne médiane de façon à monti-ei- k-< relations des soniiles mésoblastiques avee les membres. Dans l'intérieur on voit les segments vitcllins avec Icuis noyaux. — 1-16, segments. — pr.l, lobe pi-océpbalique. — do, tégument dorsal. o7t CAVITÉ GÉNÉRAL',:. (lant aux segments dorsaux de la cavité générale dans le tronc; nous les déciirons donc en môme temps que le système musculaire. Par suite de son mode de développement, la cavité générale est d'ajjord divisée dans le tronc en deux moitiés latérales. La portion du mésoblaste qui la tapisse prend bientôt les caractères d'une couche épilhéliale particulière, l'épithélium péritonéal, dont la pailie qui limite la paroi externe forme la lame somaticiue, et celle qui limite la paroi interne, la lame splanclinique. lOiitre les deux lames splau cliniques se trouve l'intestin. Bientôt les deux moitiés de la cavité géné- rale se réunissent du côté ventral dans la région de l'intestin délinilif: la cloison (jui les sépare se résorbe, et les lames splanchniques d'épithélium de chaque côté s'unissent sur le bord ventral de l'intestin, les lames somatiques sur la ligue médianti venti-ale de la paroi du corps (lig. 306). Chez les Vertébrés inférieurs, la cavité générale s'étend originellement jusque dans la région postanale du tronc; mais elle s'y atrophie ordinairement de bonne heure, souvent avant la fusion de ses deux moitiés. Les deux moitiés de la cavité générale ne se réunissent jamais sur le côté dor- sal de l'intestin ; mais à la tin, les lames épithéliales splanchniques des deux côtés forment, avec une mince couche de mé- soblaste interposé, une membrane déli- cate désignée sous le nom de mésentère, par laquelle lintestin se trouve sus- pendu à la paroi dorsale du cor[)s(rig. lii" et oGO). L'épiihélium (]ui tapisse la région d(U'>ale de la cavité générale est oïdinairenicnt plus coluumaire que partout ailleurs Uig. 3GGj, et ses cellules forment eu partie un revète- meiit aux organes de la génération et en partie donnent naissance aux cellules germinatives primitives. Cette portion de répilhéliuni est sou- vent dé-ignée sous le nom d'épithélium germinatif. L'épithélium qui tapisse la i)lus grande partie de la cavilé générale s'unit intimement, chez l'adulte, ;\ une couche de tissu conjunctif sous- jacente, avec laquelle il constitue une membrane particulière de revêtement pour la cavité générale, la nieinO/ane périiouéale. l'ijj. .300. — Coupe du tiOHC d"un eiii Iji'j'on de Srytlium un peu plus jeun 'lue celui do la figuie 3i !•' (*). (*) •'*/'•''. canal unirai. — W, suhstance blanche de la moelle 'piiiiére. — /ir, racines neiM usi.s IMisIéricures. — r/i, notocliorde. — x, lige subnotochordalc. — tio, aorti.-. — iiip, iilatpic musculaire. — nip', rourhe inlcrne de la plaque niusculaiie déjà transforméo en muscles. — \'r, ludiment des eorp.H vertébr.iux. — si, tube segmcntairc. — .s(/, canal scgnieiitaire. — sp.i', valvule spirale, c, \eini' .sous-iiilcslinale. — p.o, cellules germinatives piimiliMs, l'OKKS Al?UOMhNAlJ\. 575 I Pores abdominaux. — chez les Cycloslomes, le plus i;r;iiKl noiiiljre des Klasmohraiiclies, les Ganoïdes, un pelil nombre de Téléosléens, les Dipnoïques, et quelques Sauropsidicns (les Clicloniens el les Crucodiliens), la cavité générale communique avec l'extérieur par une paire de pores appelés porcs altdominaux, dont les orilices externes sont ordinairenieul situés dans le cloaque (1). Peu de reclierclies ont été jusqu'ici dirigées sur l'ontogénie de ces porcs, lisse forment, chez la Lamproie, comme deux orifices qui conduisent de la cavité générale dans le segment excréteur du cloaque primitif. D'après les observations de Scott (n° 87), ce segment semblerait déri\er d'une partie de la région cloacale hypoblastique du tube digestif. Dans tous les autres cas, ils prennent naissance dans une région qui semble appartenir à la région épiblasiique du cloaque, et mes propres observations sur les Elasmobraiiches permettent de conclure avec certitude que c'est bien là qu'ils naissent dansce groupe. Ils apparaissent: 1° comme des perforations, soit au sommet de prolongements papilliformes de la cavité générale, soit au fond de fossettes cioacales dirigées de l'extérieur vers cette cavité, ou i" comme de simples orifices en forme de fentes. Eu égard à la différence dans le développement entre les pores abdomi- naux de la plupart des types et ceux des Cyclostomes, il est douteux que ces deux genres de pores soient rigoureusement homologues. Ils servent, cliez les Cyclostomes, à la sortie des produits de la génération; ils remplissent également cette fonction dans quelques-uns des Téléostéens peu nombreux chez lesquels on les rencontre, et d'a[irès Gegenbaur et Bridge, il est probable que, primitivement, avantque les conduits de Millier se fussent développés, la sortie des produits de la génération s'efiectuait par ces pores. J'ai émis ailleurs l'hypolbèse que les pores abdominaux sont peut-être des restes des orifices de tubes segmentaires; il ne semble pas cependant qu'il y ait en faveur de cette vue aucun fait pri5cis, et il est plus probable qu'ils ont pris naissance comme de simples perforations de la paroi du corps. Cavité péricardique, cavités pleurales, et diaphragme. — Chez tous les Vertébrés, le cœur est d'abord situé dans la cavité générale (hg. 368 A) ; mais la partie de cette cavité qui le renferme se sépare ensuite en formant une cavité particulière, la cavité péricnrdiqne. Toutefois, chez les Elasmobraushes, l'Esturgeon, etc., il reste une communication entre cette cavité et la cavité générale, et chez la Lamproie, la sépara- tion des deux cavités ne survient pas pendant le stade ainmocèle. Chez les Elasmobranches, la cavité péricardique se constitue de la manière suivante, comme un espace particulier situé en avant de la cavité générale. Lorsque se développent les deuxcanauxde Cuvier, qui se dirigent transversalement du sinus veineux aux veines cardinales, il se forme, pour les soutenir, une cloison horizontale que l'on voit sur le côté droit de la figure 367. Cette cloison s'étend delà paroi splanchni- que à la paroi somalique de la cavité générale, et, à son niveau, elle (1) Le lecteur trouvera une descriplion complète de ces formations dans T. W. Bridge : Poii abdominales of Vtrlebrula (Journal of Aiiat. and I^liysiol., vol. XiV, 187U). 576 CAVITE GENÉHALE. rar divise celte cavité (fig. 367) : l°eii un segment dorsal coujposé de deux moitiés, droite et gauche, et qui constitue la cavité générale propre- ment dite (/j/>);2° en un segniont ventral, la cavité péricardi(jue {pc . La cloison a d'abord une étendue longitudinale très faible; de sorte qu'en avant comme en arrière de cette cloison (fig. 367, à gauche), le segment dorsal et le segment ventral de la cavité générale communi- quent librement. Mais elle ne tarde pas à s'étendre davantage; elle quitte alors sa direction horizontale et se dirige obliquement en haut et en avant jusqu'à ce qu'elle rencontre la paroi dorsaledu corps. Toute communication en avant se trouve ainsi de bonne heure interceptée entre la cavité générale et la cavité péricar- dique; mais en arrière les deux cavités s'ou- vrent encore librement l'une dans l'autre. La partie antérieure de la cavité générale étendue au-dessus de la cavité péricardique se rétrécit peu à peu et s'oblitère entière- ment longtemps avant la lin de la vie em- bryonnaire, de sorte que, chez les Elas- mobranches adultes, il ne reste aucune por- tion de la cavité générale au-dessus de la cavité péricardique. La cloison qui sépare la cavité générale de la cavité péricardique se prolonge en arrière jus(iii'à ce qu'elle ren- contre la paroi ventrale du corps, au point où le foie se fixe par son mésentère ventral (ligament falciforme). La cavité péricardique s'isole ainsi complètement de la cavité géné- cmbiyon do Scyiiium un pou raie, exccpté, scmble-l il, au niveau des plus jeune iiuc reliii représeiilé ,, ., • ■• i. clans lu ûsuiii 34 F (•;. étroites communicatious que 1 on rencontre chez l'adulte. Mais l'origine de ces dernières n'a pas encore élé observée d'une manière satisfaisante. La cloison tendue entre la cavité péricardique et la cavité générale se fixe au foie du côté dorsal. Dirigée d'abord presque horizontalement, elle prend peu à peu une position plus verticale, et, par suite de l'obli- tération de la partie antérieure primitive de la cavité générale, elle paraît alors former la limite antérieure de cette cavité, La description précédente du mode de formation de la cavité péricardique et l'inter- prétation (|ui a élé donnée de ses rapports avec la cavité générale s'ap- pliiiuenlproijablement à tous les Poissons. '*') Ln figure montre |:i sépanilion de la cavité générale et de la oiuilé péricardlipie par une cloison lioi'izoïilalc dans laipiolle pénétrent les canaux de Cuvicr ; sur le colé gauche on \oil le passage étroit i|ui eunllnue ii mettre les deux cavités en eoinmuuicalion. yt.c, taniil spinal. — W, substance biandic de l'axe nerveux. — pr, commissure réunissant les racines postérieures des nerfs. — c/i, nolûcliorde. — J-, lige subnotocliordale. — ao, aorte. — nv, sinu< x'ineiix. — eau, veine caidinale. — ht, cœur. — pp, cavité générale. — jic, cavité périrardiiiue. — "•V. «usoidiage solide. — /, foie. — mji. pliipic musculaire. — C.oiipj du tronc dun CAVITE PERICARDIQUE. 577 Les premiers changements qui surviennent dans les types supérieurs sont exactement les mêmes que ceux que l'on observe chez les Elas- mobranches. Le cœur est d'abord contenu dans la cavité générale et lixé à la paroi ventrale de l'intestin par un mésocarde (fig. 368 A). Ensuite se développe une cloison horizontale dans laquelle se trouvent les canaux de Cuvier, et qui, sur une faible étendue, divise la cavité l'ig. 368. — Coupes transversales d'un embryon de Poulet pourvu de vingt et un somites mésoblasti- ques, pour montrer la formation de la cavité péricardique. A est la coupe antérieure (*). générale en un segment dorsal [pp) et un segment ventral {pc) (fig. 368 B). Chez les Oiseaux et les Mammifères, et probablement aussi chez les Reptiles, les parties ventrale et dorsale de la cavité générale com- muniquent d'abord librement entre elles, aussi bien en avant qu'en arrière de cette cloison. C'est ce que mettent en évidence, pour le Poulet, les figures 368 A et B, qui représentent des coupes du même em- bryon, A étant prise un peu en avant de B. Bientôt la cloison se pro- longe en avant, de manière à séparer complètement, dans cette région, la cavité péricardique en dessous, de la cavité générale en dessus. A cette période, la première s'étend beaucoup plus en avant que la seconde. Puisque, d'après son mode d'origine, la cloison horizontale se fixe nécessairement sur le côté ventral de l'intestin, la portion dorsale de la cavité générale primitive se divise en deux moitiés par une cloison {*) pp, cavité générale. — pc, cavité péricarili(|ue. — ni. cavité intestinal'. — au, oreillette. — I,', ventricule. — sv, sinus veineux, — de, canal do Cuvier. — ao, aorte. — mp, plaque musculaire. — me, moelle épinière. Balfolr. — Embryologie. "• 37 ii78 CAVITE (JÉNÉHALE. vorlicale médiane, lorniée par riiileslinet son mésenlère (fig. 308 B). V.n arrière, la cloison horizonlale s'élend en se dirigeant un peu en bas le long de la face inféiioure du foie (fig. 36'Jj juscju'iX ce qu'elle ren- contre la ijaroi abdominale du corps au point d'insertion du ligament falci- fornie, et sépare ainsi complètement la cavité péricardique de la cavité gé- '^ néi'aie. Il résulte évidemment de celte / description que la cloison horizontale forme la paroi dorsale de la cavité péri- ^ cardi([ue (j). Avec la séparation complète de la cavité péricardique de la cavité géné- rale, se termine la première période du développement de ces parties, et les rapports de ces deux cavités entre elles sont exactement les mêmes que ceux ({lie l'on observe chez les embryons d'Eiasmobranches. Les changements ultérieurs sont cependant très dissem- blables. Tandis que, chez les Poissons, les portions droite et gauche de le ca- vité générale situées au-dessus de la cavité péricardi(iuc ne tardent pas à s'atrophier, elles éprouvent, chez les types plus élevés, un agrandissement rapide en rapport avec la si- tuation relativement reculée du cœur, et renferment ensuite les pou- mons, qui naissent bientôt du pharynx sous la forme de bourgeons. Les diverticules qui forment les poumons se développent dans le mésoblaste splanchnique, en avant de la cavité générale ; mais à mesure qu'ils s'accroissent, ils s'étendent dans les deux compartiments anté- rieurs de cette cavité, oii chacun d'eux est fixé par son mésentère à celui de l'intestin (fig. 309 /g). liientùt, en outre, ils se prolongent au- delà de la région du péricarde dans la partie postérieure indivise delà cavité générale. Ceci s'appli(iue non seulement aux embryons d'Am- phibiens et de Sauropsidiens, mais aussi à ceux de Mammilères. Pour comprendre les transformations ultérieures de la cavité péri- I-Sfr. 369. — Coupe transversale au iH\caii lie la région cardiai|ue d'un embryon de Laccrta muialis de ',) niillimètre.s do lon- gueur, pour montrer le mode de form:i- tion de la cavité péri;'ardique (*). (1) Kollikcr appello cette cloison le niésocarde latéral (ii>^ 298, p. 295, trad. IVaiiç., p. 307), et de la description qu'il en donne, il semble résulter que clu'Z les Mamnii- R-res de est achevée en arrière même avant la formation du foie. Je n'ai pu jusqu'ici déti-rniiner par mes |)ropres observations r6po(iuc exacte h. laquelle elle est consti- tuée; mais je doute qu'elle soit aussi précoce que le suppose Kolliker. (*J hl, cœur. — pc, cavité péricardique. — al, tube difrestîf. — Ig, poun^on. — /, foie. — pp, ca- vité pénérnic. — tnd, cxlrcniité ouverte du canal de Millier. — wd, canal de Vulir. — vc, veine cave inréric'urc. — ao, aorte. — ch, notochordc. — me, moelle épinièrc. CAVITÉ PÉUIGAUDIQUI'. ■MO cardique, il importe de se rappeler ses relations avec les parties adja- centes. A cette période, elle est située tout entière au-dessous des deux prolongements antérieurs de la cavité générale qui renferment les poumons [iig. 369). Sa paroi dorsale est fixée à l'intestin, et se continue avec le mésentère intestinal qui se porte vers la paroi abdo- minale dorsale et qui, en anatomie humaine, constitue le médiaslin postérieur. Les changements qui surviennent ensuite consistent essentielle- ment dans l'agrandissement des segments de la cavité générale situés au-dessus delà cavité péricardique. Cet agrandissement est dû en partie à l'allongement du médiastin postérieur, mais plus encore i\ ce fait, Fig. 370. — Coupe transversale d"un embryon avancé 'de Lapin, pour montrer renvcloppement de la cavité péricardique par les cavités pleurales (*). que les deux divisions de la cavité générale qui renferment les pou- mons se prolongent, du côté ventral, autour delà cavité péricardique. La figure 370, prise sur un embryon de Lapin, montre ce processus. Les deux segments dorsaux de la cavité générale {pl.p) s'étendent à la fin de manière à envelopper complètement la cavité péricardique {pc), en restant cependant en dessous séparées l'une de l'autre par une lame qui s'étend de la paroi ventrale de la cavité péricardique à la paroi du corps et qui, en anatomie humaine, forme le médiastin antérieur. A la suite de ces modifications, la cavité péricardique s'est trans- formée en un sac clos, entouré de chaque côté par les deux parties Cj ht, cœur, - pc, cavité péricardique, — pi.p, cavité pleurale. - Ig, poumon. - al, tube di- gestif. - ao, a^rte dorsale. - ch, notochorde. - rp, côtes. - .7, sternum. - sp.c, moelle épinière. 58U SYSTÈMK VASCLLAIRI': . latérales de la cavité générale, qui lui étaient primitivement super- posées. Ces deux segments, qui, chez les Amphibiens et les Sauropsi- diens, continuent de communiquer librement en arrière avec la cavité périlonéalo indivise, peuvent, puisqu'ils contiennent les poumons, recevoir le nom de cavités pleurales. Un nouveau changement se produit chez les Mammifères et consiste en ce que, par suite de la formation en travers de la cavité générale d'une cloison verticale appelée diaphracjme, les cavités pleurales, qui renferment les poumons, s'isolent du reste de la cavité gi'-nérale ou cavité péritonéale. Comme on le voit par leur développement, les plèvres ou sacs pleuraux sont simplement les revêtements péritonéaux des segments antérieurs de la cavité générale, que le diaphragme sé- pare du reste de cette cavité. Le mode exact de formation du diaphragme est incomplètement connu, la description qu'en a récemment donnée Cadiat (n" 491) n'étant pas, à mon avis, entièrement satisfaisante. (■i91) M. Cadiat. Du ciéveloppement de la partie céplialollioraciqno de l'embiyon, de la formation du diaphragme, des pleures, du péricarde, du pliarynx et de l'œso- phage {Journal de VAnatomie et de la Physiologie, XIV. 1878). Système vasculaire. Les observations approfondies sur l'origine du système vasculaire, en comprenant aussi sous cette dénomination le système lympha- tique, sont fort rares. Il est probable, surtout d'après des raisons à priori, que les systèmes vasculaire et lymphatique résultent de la transfor- mation en canaux définis d'espaces mal délimités situés primitivement dans le tissu conjonctif général. 11 est absolument certain que chez beaucoup de types, des systèmes de vaisseaux se constituent d'une manière indépendante ; et on peut mentionner comme un exemple très frappant de cette sorte, le développement, chez certains Copé- podes parasites, d'un système fermé de vaisseaux renfermant un sang rouge dépourvu de corpuscules (E, van Beneden, Heider), et qu'on ne rencontre chez aucun autre Crustacé. Dans quelques cas, ceitaines parties du système vasculaire semblent résulter d'une canalisation de cellules. Le système vasculaire sanguin peut être clos ou communiquer avec la cavité générale. Dans les cas oîi la cavité générale primitive s'atro- phie ou se divise en partie en chambres séparées (Insectes, Mollusques, Disco[)hores, etc.), elle communique d'ordinaire librement avec le système vasculaire; mais dans ces cas, la communication est sans nul doute secondaire. En résumé, il paraît probable que dans la plupart des cas, le système vasculaire se constitue d'une manière indépen- dante de la cavité générale, au moins chez les types où cette cavité CŒUR. S81 est bien développée. Ainsi que les frères Herwig l'ont signalé, un sys- tème vasculaire fait con'-tamment défaut là où le lissu conjonclif n'olfre pas un développement considérable. Relativement à ronlogciiic des canaux vasculaires, il reste beaucoup à établir, aussi bien chez les Vertébrés que chez les Invertébrés. Les petits vaisseaux naissent souvent par canalisation de cellules. Ce pro- cessus a été étudié d'une manière satisfaisante par Lankester sur la Sangsue (!), et on peut facilement l'observer sur le blastoderme du Poulet, ou dans l'épi- ploon d'un Lapin nouvellement né (Scliafer, llanvier). Dans chacun de ces cas, les vaisseaux dérivent d'un réseau de cellules, dont le protoplasme super- ficiel et une partie des noyaux servent à constituer les parois, tandis que les corpuscules sanguins dérivent soit de masses nucléées qui se trouvent libres dans l'intérieur des vaisseaux (Poulet), soit de corpuscules qui se dif- férencient directement dans l'axe des cellules (Mammifères). Les gros vaisseaux semblent provenir de cordons cellulaires pleins, dont les cellules centrales se transforment en corpuscules sanguins, pendant que les cellules périphériques deviennent les parois vasculaires. Ce mode de for- mation a été observé par moi sur le cœur de l'Araignée, et par divers obser- vateurs chez d'autres Invertébrés. Chez les Vertébrés, un mode plus ou moins semblable "de formation parait s'appliquer aux gros vaisseaux ; mais sur ce sujet, de nouvelles recherches sont nécessaires. D'après Gôtte, les gros vais- seaux naissent, chez la Grenouille, sous la forme de lacunes longitudinales, et leurs parois dérivent des cellules indifférentes limitant ces lacunes, qui s'aplatissent et s'unissent en une couche continue. La première formation de vaisseaux a lieu, chez les Vertébrés, dans le mésoblaste splanchnique ; mais cette particularité semble due à ce fait, que la circulation est d'abord principalement limitée à la région de l'aire vitelline que recouvre cette partie du mésoblaste. Cœur. Le cœur se forme essentiellement comme une cavité tubuleuse dans le mésoblaste splancbnique, au côté ventral du pharynx, immédiate- ment en arrière de la région des fentes viscérales. Les parois de cette cavité sont composées de deux couches, une couche externe plus épaisse qui n'a au début que la forme d'une moitié de tube, incomplète qu'elle est du côté dorsal, et une lame interne formée de cellules délicates aplaties. Cette dernière constitue le revêtement épithélioïde du cœur, et la cavité qu'elle limite est la cavité cardiaque proprement dite, La couche externe donne naissance à la paroi musculaire et au revêtement péritonéal du cœur. Bien qu'elle n'ait en premier lieu que la forme d'une moitié de tube (fig, 371), elle se replie bientôt en dedans du côté dorsal, de manière à former pour le cœur une paroi (1) Connedive and vasifactive tissues of the Leech [Quart. J. of Microsc. Science, vol. XX, 1880). 582 SYSTEM !•: VASCl'LAIKfc;. musculaire complète. Après s'être ainsi rejoints pour compléter le tube du cœur, ses deux bords restent d'abord en continuité avec le mésoblaste splancbnique entourant le pharynx, et constituent un mésentère provisoire, le mésocarde, qui fixe le cœur à la paroi ventrale du pharynx. La zone superficielle de la paroi du cœur se différencie en le revêtement périloncal. Le tube épilbélioïde interne fait son apparition à l'époque où le mé- soblaste splancbnique commence à se séparer de l'bypoblaste pour former la cavité générale du cœur. Pendant ce processus (fig, 372), une couche de mésoblaste reste appliquée sur l'hy- poblaste, mais elle est rattachée à la masse mésoblasticiue principale par des prolongements protoplasiniques. Une seconde couche, reliée à ^.. ^ . , la première par ces prolongements, se sépare ig. 3/1. — Coupe lransversali> ' . ^ i o ; i ducœui- en voie dedéveiop- cusuite du mésoblaslc sijlauchnique. Ces deux n:a;:^;r^5r:ïa couches forment ensemble le revêtement épi- Ihélioïde du cœur; l'espace compris entre elles est la cavité cardiaque, d'où disparaissent bientôt les tiabécules proto- plasmiques qui la traversent au début. On peut donc dire que la cavité du cœur prend naissance par la formation d'une excavation dans le mésoblaste splanchni(iue, et elle ressemble par son mode d'origine à celle des autres gros troncs vasculaires. La description qui piécède ne s'applique qu'au développement du cœur des types chez lesquels il se constitue a})rès que le pharynx s'est transformé en tube clos (Elasmobranches, Amphibiens, Cyclostomes, Ganoïdes?). Dans un certain nombre d'autres cas, dans lesquels le cœur prend naissance avant que cette transformation du pharynxsoit accom- plie, et dont le plus remar(]uable se rapporte aux Mammifèies (llensen, Gi'itle, KuUiker), le cœur naît sous la forme de deux tubes indépen- dants (fig. 373), qui se fusionnent dans la suite en une formation im- paire. Chez les Mammifères, les deux tubes dont se forme le cœur apparaissent sur les côtés des lames ccphaliques, au niveau de la région des cerveaux moyen et postérieur (fig. 373j. Ils uuisscnl à l'époque où les replis latéraux qui formeront la paroi ventrale du pharynx ne fout que devenir visil)les. Chaque moitié du cœur naît de la même manière que le cœur tout entier cliez les Elasmobranches, etc., ellacouchede mésoblaste splanclmique qui cons- lilue la paroi de chacune d'elles (a/t/i) a d'abord la forme d'une moitié de tube ouvert en dessous contre l'bypoblaste. Au moment de la formation des icplis latéraux des parois splanchuiques. {' ) ni, liilie ili^-i->tir. — .ip, mésoblaste sp1aiirlini>|iie. — $o, niésoblasli- soriia(ii|uc'. — /il, cœur. CŒUli. 583 les lieux inoiiiés île cœur se porlenl en deilans el eu luis, pour se rencoulrer ensuite sur le C(jlé veutral du pharynx. Klles n'y restent, distinctes que peu de temps et se fusionnent bieiilùt en un tube unique. Chez les Oiseaux, le cœur naît, comme chez les Mainmirrres, sousla forme de deux tubes, mais à une période où la formation du pharynx est beaucoup plus avancée que chez ces derniers. [,e cœur apparaît immédiatement en ar- rière du point jusqu'auquel s'est constituée la paroi ventrale du pharynx, et il affecte d'abord la forme d'un V renversé (A). .\u sommet du A, qui forme l'extrémité antérieure du C(L'ur, les deux nioitiés sont en contact (fig. 372), mais non fusionnées, tandis qu'en arrière elles divergent et se contiiment par les veines vitellines. A mesure que le reploiement du pharynx en dedans Fig. 372. ^ Coupe transversale de la partie postérieure de la tète d'un embryon de' Poulet de trente heures (*). s'étend du côté postérieur, les deux segments du cœur se mettent en rapport l'un avec l'autre et se fusionnent bientôt d'avant en arrière en une formation unique. La figure 374 A et H montre le cœur pendant ce processus. Les deux moitiés se sont fusionnées en avant (A); mais en arrière elles sont encore séparées par un large intervalle (B). Chez les Téléosféens, le cœur résulte, comme chez les Oiseaux et les Mammifères, de la coalescence de deux tubes, et il se développe avant la formation du pharynx. Le fait que dans beaucoup de cas le cœur naît sous la forme d'un double tube, pourrait faire supposer que les ancêtres des Vertébrés, au lieu du cœur impair actuel, étaient pourvus d'un cœur composé de deux tubes. (*) hb, cerveau postérieur. — vg, nerf vague. — ep, épiblaste. — cli, notoeliorde. — x. épaississe- inent de l'hypoblasfe (peut-être le rudiment de la tige subnotorliordale). — al, pharynx. — ht, cœur. — pp, cavité générale. — so, mésoblaste somatique. — sf, uiésoblaste splanchnii]ue. — hy, liypo- blaste. 584 SYSTÈME VASCULAIRE. Les considérations suivantes me semblent prouver que cette conclu- sion ne saurait être acceptée. Si le reploiement de la splanchnopleure en dedans, pour former le pharynx, était retardé par rapport à l'époque de formation du cœur, il s'ensuivrait évidemment une modification dans le développement de ce dernier organe, en ce que ses deux moitiés seraient de toute nécessité largement séparées au moment de leur formation, et ne se réuniraient que plus tard après le reploiement des parois du pharynx. Il est donc possible d'expliquer celte dupli- cité dans la formation du cœur, sans avoir recours à l'hypothèse pré- cédente d'une forme ancestrale de Vertébrés pourvue de deux cœurs. iJt/,. \iihh Fig. 373. — Couiie transversale de la tète d'un Lapin du même âge que celui représenté dans la figure 132 B (empruntée à Kolliker) (*). Si cette interprétation est la vraie, le cœur ne se développerait sous la forme de deux tubes que lorsque sa formation précède celle du pha- rynx, et comme un tube unique, lorsqu'elle la suit. Puisque c'est ainsi que les choses se passent invariablement, on peut, sans crainte de se tromper, conclure que la formation du cœur à Vétat de deux cavités est un mode secondaire de développement^ qui a été amené par des vnrùdions dans la période de fermeture de la paroi du pkarj/nx. Le cœur naît en continuité avec le sinus veineux, qui, chez les Am- niotes, se continue lui-même directement par les veines vitellines. Bien qu'au début il se termine en avant par une extrémité aveugle, il entre bientôt en connexion avec les arcs aortiques antérieurs. {*) B est la partie centrale de A, plus grossie. — rf, gouttière médullaire. — wp, plaque médullaire. — rw, repli médullaire. — h, épiblastc. — ;rz ii. Ar- tericibof/en ici Ceratoden u. Proioplerus, et Ui/ber d. conus arlcr. bei Butirinus, etc. {Moridiol. Jahrb., vol. VI, 1880). (•J! Boas admet que la cloison longitudinale résulte de la cna'escence d'uw raiicéo de valvules longitudinales; mais cfitte opinion est opposée aux données de Lankester dans son mémoire: On t/ie liearls of Candodu'o(opté7-us), tantôt disparaît. Chez les Poissons pourvus d'une vessie natatoire bien développée, cet organe reçoit des artères qui parfois naissent de l'aorte dorsale, parfois des artères cœliaques, parfois encore de la portion dorsale du dernier (quatrième) arc branchial. Cette dernière origine se ren- contre chez le Polyptère et VAmi'a, et semble s'être transmise aux Dipuoicjucs, où la vessie natatoire constitue un véritable poumon. Vartère pulmonaire de tous les Vertébrés à res^piration aérienne dérive de l'artère pulmonaire des Diimoiques. Chez tous les types supérieurs aux Poissons, l'arrangement pri- mitif des artères sur les arcs viscéraux éprouve des modifications considérables. Chez les Amphibiens, la disposition que l'on observe chez les Poissons est à très peu près conservée (3). L'artère mandibulaire ne se développe jamais, et l'artère hyoïdienne est incomplète, puis- (1) (liiez les Mammifères, l'artère mésentérique suptîrieurc naît de l'artère vilelline qu'on pourrait, par suite, considi^rercommtî une artère coeliaco-mésentérique primitive. (2) Suivant Gotte, l'artère mandibulaire ne se développe jamais cliez les Téléostéens; mais elle est nettemimt ri;^'ur(?p dans Lorebouilct (n" 71^. (3) Pour ce qui concerne les Amphibiens, j'ai suivi Golti; 111° '290]. SYSTEM K AHTÉHIEL. 593 ([u'ellc n'est en connexion qn'avec les vaisseaux céphaliques et qu'elle ne s'unit jamais directement à l'aorte dorsale. En outre, elle se développe plus tard que les artères des arcs branchiaux pro- prement dits situés en arrière. Les artères sous-clavières naissent des troncs communs qui, en se réunissant, forment l'aorte dorsale. Outre l'artère hyoïdienne, il se développe, chez les Urodèles, quatre artères branchiales, dont les trois antérieures fournissent d'abord aux branchies correspondantes, fonction qu'elles continuent à rem- plir pendant toute la vie chez les Pérennibranches. La quatrième artère ne fournit à aucune branchie, et de très bonne heure elle émet, comme chez les Dipnoïques, une branche pulmonaire. Bientôt l'artère hyoïdienne émet en avant une artère linguale née de son extrémité ventrale, et se continue avant tout avec la carotide, qu'envoie également en avant la portion dorsale du premier vaisseau branchial. Chez les Gaducibranches, où les branchies s'atrophient, les trans- formations suivantes se produisent. Le reste de l'artère hyoïdienne se continue tout entier dans l'artère linguale. La première artère branchiale se poursuit surtout dans la carotide et autres vaisseaux céphaliques : mais le tronc qui s'unissait originellement à l'aorte dorsale laisse un reste étroit et grêle, que l'on désigne sous le nom de ductus Botalli (conduit de Bolal). Sur son trajet est un réseau .idmirable, vestige de la branchie primitive. La seconde et la troisième artère branchiale se continuent sous la forme de troncs simples dans l'aorte dorsale, tandis que le sang du quatrième arc se rend surtout aux poumons ; mais un étroit conduit de Botal unit encore cet arc à l'aorte dorsale. 11 existe dans l'embryon des Anoures le même nombre d'arcs artériels que chez les Urodèles, et les quatre artères branchiales fournissent à des branchies ; mais la disposition des deux troncs postérieurs n'est pas la même que chez les Urodèles. De très bonne heure, le troisième arc se continue en un vaisseau pulmonaire, en même temps qu'il s'unit au second arc par une branche relativement étroite, et le quatrième arc se réunit à la branche pulmonaire du troisième. Au moment de la métamorphose, l'artère hyoïdienne perd ses connexions avec la carotide, et la racine de l'artère linguale en est le seul reste qui persiste. La première artère branchiale ne se réunit plus à l'aorte dorsale et devient la racine de la carotide ; la glande dite carotidienne située sur son trajet, est le reste de la bran- chie à laquelle elle fournissait avant la métamorphose. La seconde artère branchiale forme une racine de l'aorte dorsale. Comme chez tous les Amniotes, la troisième fournit maintenant aux poumons et émet en outre un rameau cutané. La quatrième disparait. Les connexions de l'artère pulmonaire avec la troisième et la quatrième Balfour. — Embryologie. II- — 38 594 SYSTÈME VASCULAIRE. artère branchiale, chez l'embryon , me semblent indiquer avec évidence que cette artère dérivait primitivement du qunlrihne arc comme chez les Urodèles, et que ses rapports permanents avec le troisième, chez les Anoures et tous les Amniotes, sont secondaires. Chez les Amniotes, les transformations qu'éprouvent les artères sont très semblables dans tous les cas. Cinq arcs artériels, savoir, le mandibnlaire, l'hyoïdien et trois branchiaux, se développent cons- tamment (Wix,. 379) ; mais par suite de l'absence de branchies, ils ne remplissent jamais les fonctions d'artères bran- |\^ f ,.^-zr^]( chiales. Les parties principales des deux pre- miers arcs, qui réunissent le tronc artériel au /p~-=^l l/^^^^^'H] tronc collecteur dans lequel se jettent les arcs \^;:=:^:^\ \^-pr::^( artériels, disparaissent toujours, ordinairement avant que le développement des artères des arcs postérieurs soit achevé. La partie antérieure du tronc collecteur au- quel se rendent ces vaisseaux ne s'oblitère pas lorsque ceux-ci disparaissent ; mais au con- traire, elle se continue en avant en un vaisseau qui fournit à l'encéphale, et qui est l'homologue *' de celui que l'on rencontre chez les Poissons : rig. 379. — Disposition scbé- qq vaisscau constitue la carotide interne. D'une inatique des arrs artériels ., . . r • chez un embryon d'Amniote manicrc Semblable, la partie antérieure du (emprunt,>e à Gegenbaur, ^^^^^ ^^^^ naissaicut Ics artères mandibnlaire (I après Uatlikc) ( i. et hyoïdienne se prolonge en avant sous la forme d'un petit vaisseau (1), qui se dirige d'abord vers la région orale et forme, chez les Reptiles, l'artère linguale, homologue de l'artère de même nom chez les Amphibiens ; mais il acquiert beaucoup plus d'importance chez les Oiseaux et les iMammifères et prend alors le nom de carotide externe (fig. 133j. A la suite de ces transformations, les racines des carotides interne et externe naissent respectivement des extrémités ventrale et dorsale de la troisième artère primitive, c'est- à-dire de l'artère qui suit le premier arc branchial (lig 380, c et c')\ d'où il résulte que cet arc artériel po-sisle chez Ions les tijjjes, où il constitue la carotide commune et la partie basilaire de la carotide interne. Le tronc qui réunit le troisième arc artériel au système de l'aorte dorsale persiste chez quelques Reptiles (Laccrtiens, fig. 381 A) comme conduit de Rotai, mais il disparaît dans le reste du groupe, (1) His U\° T-Vl) décrit cliez l'iiomme deux prolongciiniiUs ventraux du tronc artériel, dont l'un, (lui naît de l'artère inandibu!aire, forme l'artère maxillaire externe, et l'autre, qui provient de l'artère liyoidienne, constitue l'artère linguale. Le vaisseau dont ils tirent leur origine est la carotide externe. Ces observations de His seront très proba- blement aussi confirmées pour les autres types. (*) a, aurtc vciilialo. — «', aorte dorsale. -• 1, 2, 3, 4, 5, arcs artériels. — c, carotide. SYSTEME ARTÉRIEL. 595 ainsi que chez les Oiseaux et les Mammifères [ûg. ,'581 B, C, D). Sa disparition a lieu de très bonne heure chez les Mammifères (fig. 380 G); elle survient plus tard chez les Oiseaux (fig. 380 B), et plus tard encore dans la majorité des Reptiles. Le quatrième arc continue toujours, comme chez les Anoures, à fournir les racines du système de l'aorte dorsale. Il persiste des deux côtés chez tous les Reptiles (lig. 381 A et B) ; mais après la division du tronc artériel en trois vaisseaux, l'un de ceux-ci, celui qui s'ouvre le plus à gauche dans le ventricule {e et d), est en continuité avec le quatrième arc droit, ainsi qu'avec les artères carotides communes (c), tandis qu'un second, qui naît du côté droit du ventricule, se continue avec le quatrième arc gauche (h et f). Les Fig. 380. — Développement des gros troncs artériels dans trois embryons : A, de Lézard; B, de Poulet; C, de Porc (empruntée à Gegenbaur, d'après Ralhke){*), divisions droite et gauche du quatrième arc se rencontrent toutefois au-dessus de l'œsophage pour constituer l'aorte dorsale (g). Chez les Oiseaux (fig. 381 C), le quatrième arc gauche [h] perd ses connexions avec l'aorte dorsale, bien que sa portion ventrale persiste comme racine de l'artère sous-clavière gauche. En outre, le tronc artériel ne se divise qu'en deux parties, dont l'une se continue avec tout le système artériel général. Il arrive ainsi que, chez les Oiseaux, le quatrième arc droit (e) seulement donne naissance à l'aorte dorsale. Chez les Mammifères (fig. 381 D), le tronc artériel ne se divise qu'en deux branches ; mais c'est le quatrième arc aortique gauche (e), et non le droit, qui est en continuité avec l'aorte dorsale, et ce dernier (i) se continue seulement dans l'artère vertébrale et l'artère sous-cla- vière droites. (*) Les deux premiers arcs artériels ont disparu dans les trois embryons. Les trois derniers son encore complets en A et en B; mais en C, il n'y a que les deux derniers. p, artère pulmonaire naissant du cinquième arc, mais encore en relation avec le système de l'aorte dorsale par un conduit de Botal. — c, carotide externe. — c', carotide interne. — ad, aorte dorsale. — a, oreillette. — v, ventricule. — n, fossette nasale. — m, rudiment du membre antérieur. 396 SYSTÈME VASCULAIIŒ. Le cinquième arc fournit constamment l'artère pulmonaire (fîg. 380, p) et se continue avec l'une des divisions du tronc artériel. Chez les Lacertiens ((ig. 381 A, i], les Chéloniens et les Oiseaux (fig. 381 C, i), et probablement chez les Crocodiliens, les artères pulmonaires droite et gauche naissent respectivement des cinquièmes arcs droit /— ' Fig. 381. — Diagrammes représentant les transformations des arrs artériels rhez un Lézard A, un Serpent B, un Oiseau C et un Mammifère U (empruntée à Mivart, d'après Ratlike) (*). et gauche, et pendant la plus grande partie de la vie embryonnaire, le segment du cinquième arc compris, de chaque côté, entre l'origine de l'artère pulmonaire et le système de l'aorle dorsale, persiste comme conduit de Botal. Ces conduits persistent pendant toute la vie chez les Chéloniens. Chez les Ophidiens (fig. 381 B, h) et les Mammifères (fig 381 D, m), un seul des arcs de la cinquième paire (*) A. a, carotide interne. — b, carotide externe. — c, carotide primitive. — d, conduit de Botal entre le troisième et le quatrième arc. — e, tronc aortiquc droit. — f, sous-olavière. — g, aorte dor- sale. — h, tronc aortique gaucho. — i, artère pulmonaire. — k, rudiment de conduit de Botal entre l'artère pulmonaire et le système île l'aorte dorsale. B. a, rarofidc interne. — 6, carotide externe. — c, carotide primitive. — d, racine aortique droite. — e, artère vertébrale. — f, racine gauche de Taorte dorsale. — h, artère pulmonaire. — i, conduit de Botal de l'artère pulmonaire. C. a, carotide interne. — b, carotide externe. — c, carotide primitive. — d, aorte. — e, quatrième arc du Coté droit (racine de Taorte dorsale). — f, sous-clavière droite. — g, aorte dorsale. — h, sou.i- clavicre gauche (quatrième arc du coté gauche). — i, artère pulmonaire. — le et /, conduits de botal droit et gauche des artères pulmonaires. D. a, carotide interne. — b, carotide externe. — c, carotide primitive. — y(i\ koiliker (No. 298), et Hallike (Nos. 299, 300, et 301). Système lymphatique. Le système lymphatique dérive de lacunes répandues dans le parencliyme général du corps, dont le développement est indépendant de la cavité générale proprement dite, bien qu'elles communiquent en môme temps avec cette cavité et avec le système vasculaire. Cliez tous les véritables Vertébrés, certaines parties de ce système consti- tuent des troncs définis en communication avec le système veineux, et chez les types supérieurs, les principaux troncs lymphatiques acquièrent des parois propres. On ne sait que peu de chose sur l'ontogénie des vaisseaux lympliatiques; ils ne prennent naissance, toutefois, qu'à une époque tardive de la vie em- bryonnaire et aflectent d'abord la l'orme de simples lacunes intercellulaires. Les glandes lympliatiques semblent naître de plexus lymphatiques, dont les cellules engendrent les corpuscules de la lymphe. Ce n'est que chez les Oiseaux et les Mammifères, et particulièrement chez les derniers, que les glandes lymphatiques constituent des organes définis. ^ate. — D'après sa structure, la rate doit être rangée parmi les glandes lympliatiques, bien qu'elle offre des relations définies avec le système vas- culaire. Elle se développe dans le mcsoblaste du mésogaslre, ordinaire- ment en même temps que le pancréas et en connexion intime avec cet organe. D'après Millier et Peremeschko, la masse mésoblastique qui doit former la rate se sépare de bonne heure par un sillon, d'un côté du pancréas, de l'autre du mésentère. Quelques-unes de ses cellules s'allongent et émettent des pro- longements qui, en s'unissant à des prolongements semblables d'autres cellules, forment le système des trabécules de la rate. Du reste du tissu dérivent les cellules de la pulpe splénique, qui renferment fréquemment plus d'un noyau. Des amas particuliers de ces cellules se constituent à une période ultérieure pour donner naissance aux corpuscules malpighiens de la rate. (511) W. MtJLLER. The Spleen {Stricker's Hislology). (502) fEREMESCHKO. Ueb. d. Entwick. d. Milz. {Sitz. d. Wien. Akad. Wiss., LVI. I8U7). Capsules surrénales. On rencontre chez les Élasmobranclies deux groupes différents de forma- lions qui ont reçu l'un et l'autre le nom de capsules surrénales (corps surré- naux). Comme on le verra dans la suite, il est probable que ces deux sortes de formations se réunissent chez les types supérieurs pour constituer les capsules surrénales. L'un de ces groupes consiste en une série de corps pairs situés sur les brandies de l'aorte dorsale, dont l'arrangement est segmentaire, et qui forment une chaîne étendue depuis le cœur jusqu'à l'extrémité postérieure de 6^2 CAPSULES Sl lUlEiNALES. la cavité générale. Cliacun de ces corps se compose d'un certain nombre do lobes, et se divise nettement en une couche corticale de cellules columnaires et une substance médullaire formée de cellules polygonales irrégulicres. Ainsi que l.eydig l'a montré le premier, ils sont en connexion intime avec les ganglions svmpatliiques et renferment habituellement de nombreuses cel- lules ganglionnaires réparties entre leurs propres cellules. La seconde formation consiste en un cordon impair de cellules, situé entre l'aorte dorsale et la veine caudale impaire, et limité de chaque côté pur la partie postérieure des reins. Je propose de l'appeler capsule sunénale inter- médiaire (corps interrénal). Ce corps recouvre en avant les capsules surrénales paires, mais sans s'y unir, et se compose d'une série de lobules bien déli- mités, etc. Leydig (n» o06) a trouvé qu'à l'état frais. « la niasse principale du corps est formée de molécules graisseuses dans lesquelles sont plongés librement des noyaux vésiculaires clairs. » Comme on peut facilement le constater sur des préparations durcies, il est enveloppé d'une tunique propre d'où partent des cloisons qui le divisent en compartiments bien délimités, remplis de cellules polygonales. Ces cellules constituent le parenchyme proprement dit de l'organe. Les globules huileux dont elles sont pleines à l'état frais disparaissent d'une manière complète par les méthodes ordi- naires de durcissement. Les capsules surrénales paires (Balfour, n" "292, p. 242-24i) dérivent des tranglions sympathiques. Ces ganglions, que Ton voit à un stade précoce sur la figure 39;) sij. g, se divisent peu à peu en deux parties, l'une ganglionnaire, l'autre glandulaire. La première forme les ganglions sympatliiquesde l'adulte, la seconde, les capsules surrénales paires proprement dites. Le corps intcr- rénal se développe au contraire ^Balfour n° 292, p. 245-247) aux dépens de cellules mésoblastiques indifférentes entre les deux reins, à la place même qu'il occupe chez l'adulte. L'étudiî la plus complète du développement des capsules surrénales dos Amniotes a été faite par Braun (n" 503) sur des Reptiles. Ces organes se composent, chez les Lacertiens, d'une pairedecorps jaunâtres allongés, situés entre la veine rénale efTércnte et les glandes de la géné- ration. Ils sont formés de deux sortes d'éléments constituants: i» d'amas de cel- lules brunes que l'on rencontre sur le côté dorsal de l'organe et qui se colorent fortement par l'acide chromique, comme certaines cellules des cap- sules surrénales des Mammifères; 2° de cordons irréguliers, pourvus en partie dune lumière et remplis de globules ayant l'aspect graisseux ()), parmi lesquels se trouvent des noyaux. Par le traitement à l'acide chromique, les globules graisseux disparaissent et les cordons se divisent en petits corps qui ressemblent à des cellules columnaires. Les masses dorsales de cellulesbrunesdérivenl des ganglions sympathiques de la même manière que les capsules surrénales paires des Élasmobranches, tandis que les cordons remplis de globules d'aspert graisseux proviennent de cellules mésoblastiques indiiïérenles, ot forment un épaississemeni compris (1) Ces globules ne sont pas formés de substance graisseuse proprement dite, et il en est probablement de même des globules semblables que l'on observi) dans les corps interrénaux des Élasmobranches. CAPSUI.IiS SURRÉNALES. 613 dans les parois latérales de la veine cave inférieure el des veines cardinales avec lesquelles la première est en continuité. Les observations de Brunn (n" 504) sur le Poulet et celles de KôUiker (11° 2'.J8, p. 9o3-9oi)) (1) sur les Mammifères, n'ajoutent que peu de chose à celles de Braun. Elles montrent que dans les deux types, la plus grande partie de la glande (la substance corticale) dérive du mcsoblaste, et que cet organe est en connexion intime avec les ganglions sympathiques; de plus, également d'après Kôlliker, la partie postérieure des capsules surrénales d'un embryon de Lapin de seize à dix-sept jours est impaire. Il y a une concordance si absolue sous le rapport de la structure et du développement, entre ce que j'ai appelé corps inlerrénal chez les Élasmo- branches et la partie mésoblastique des capsules surrénales des Reptiles, que j'hésite à peine à les regarder comme homologues (2) ; tandis que d'autre part, les corps pairs des Élasmobranches, dérivés des ganglions sympathiques, correspondent évidemment à la [)artie des capsules surrénales des Reptiles qui aune origine semblable, bien que les 'segments antérieurs des capsules surrénales paires des Poissons aient manifestement avorté chez les types supérieurs. Pav conséquent, on observe chez les Élasmobranches : 1" une série de corps pairs dérivés des ganglions sympathiques ; 2° jin corps impair d'origine mésoblas- tique. Chez les Amniotes, ces corps s'unissent pour former les capsules surré- nales composées, dont, toutefois, les deux sortes d'éléments constituants restent distincts pendant leur développement . La partie mésoblastique de ces éléments semble former la couche corticale des capsules surrénales adultes, la partie ner- veuse, la substance médullaire. (503) M. Brain. Bau u. EiUwick. d. A'ebennieren bei Reptilien [Arbeit. a. d. zooL- zoot. Institut Wiirzburg, V. 1879. (ôOi) A. V. BnuN\. Ein Beitiàg z. Kenntniss d. feinern Baues u. d. Entwick. d. Ne- benniereii {Arch. f. mikr. Anat., VIIL 1872). i'50ô) Fr. Leydig. Vntersuch. ûb. Fische u. Reptilien. Berlin, 1853. (506) Fr. Leydig. Rochen u. Haie. Leipzig, 1852. Voyez aussi F. M. Balfour (No. 292), Kôlliker (No. 298), Remak ^No. 302), etc. (1) Traduction française (1879-82), p. 995-997 (trad.). (2) Le fait que l'organe est impair chez les Élasmobranches et pair chez les Am- niotes n'a aucune importance, puisque cet organe présente une partie impaire chez le Lapin. CHAPITRE XXII. SYSTÈME MUSCULAIRE Chez tous les Cœlcnlércs, à l'exception des Cténophores, les éléments contractiles des parois du corps consistent en prolongements filiformes de cellules épithéliales eclodermiques ou entodermiques (fig. 390 et 391 B), Les éléments pourvus de ces prolongements, que Kleinenberg a découverts le premier, sont connus sous le nom de cellules myo-épi- l/iélioles. Leurs parties contractiles peu- vent être striées (fig. 391) ou non (fig. 390]. Dans quelques cas, la partie épithéliale delà cellule peut presque complètement disparaître, son noyau seul persistant Fig. 390. — Cellules myo-épitiiciiaios de (fig. 391 A); et c'cst ainsi quB se forme n?'tlînZrIt''r.? ''''«^''"""'"■' ''■■'- une couche musculaire entièrement si- près Kleinenberg) ( ). tuée sous la surface externe du corps. On a la preuve embryologique que le système musculaire volontaire d'un grand nombre de types dérive de cellules myo-épilhéliales de cette sorte. Les plus importants de ces types sont les Chétopodes, les Géphyriens, les Chœtognathes, les Nématodes et les Vertébrés (1). Tandis qu'il est prouvé d'une manière positive que le système mus- culaire d'un grand nombre de types se compose de cellules qui tirent leur origine des cellules myo-épilhéliales, chez d'autres, le développe- ment de ce système est encore très obscur. Chez l'embryon, les muscles peuvent provenir de cellules amœboïdes ou indifiérenle», et dans beau- coup de cas de cette sorte, d'après les frères Herlwig (2), ils ont aussi phylogénétiquement tiré leur origine de cellules de tissu conjonctif indifférent. Toutefois, le sujet est entouré de 1res sérieuses difficultés, (1) Si l'on s'en rapporte aux données récentes de Metschnikofl', les Écliinodermes doivent être ajoutés à ces groupes. Les cellules îimœboïdfs que, sur l'autnrité de Se- lenka, nous avons considérées dans le premier volume de ce traité comme formant les muscles clicz ces animaux, donncnit seulement naissance, selon Metsclinikoff, au cutis, tandis (jue d'après le môme naturaliste, les cellules épithéliales des vésicules vaso-péri- tonéales sont pourvues de prolongements musculaires. (2) O. et H. Ilertwig, Die Cw.lomtlieone. lena, 1881. •j >ii. niircs (.'ontraclilc». SYSTÈME MUSGUI-AIRR. 615 et pour le discuter ici il me faudrait par trop empiéter sur le domaine de l'histologie pure. Système musculaire volontaire des chordata. Fibres musculaires. — Les éléments musculaires des Chordata ap- partiennent sans aucun doute au type myo-épithélial. Les cellules musculaires embryonnaires sont d'abord des cellules épithéliales simples; mais bientôt elles deviennent fusiformes, en môme temps Kig. 391. — Cellulos miisnilaircs de Lizzia Kollikeri (empruntée ù Laiikcsler. d'après 0. et R. Hertwig) (*). qu'une partie de leur protoplasme se différencie en fibrilles muscu- laires longitudinales striées, tandis que l'autre, qui renferme le noyau, reste indifférente et constitue l'élément épithélial des cellules. Tantôt les fibrilles musculaires sont situées sur l'un des côtés de la partie épithéliale de la cellule, tantôt (Lamproie, Triton, Esturgeon, Lapin) elles l'entourent. Cette dernière disposition est représentée chez l'Es- turgeon dans la figure 64. Le nombre des fibrilles nées de chaque cellule s'élève graduelle- ment, tandis que le protoplasme diminue, et il n'en reste finalement que le noyau, ou les noyaux qui résultent de sa division. Le produit de chaque cellule donne probablement naissance, conjointement avec une division ultérieure du noyau, à un faisceau primitif, qu'enveloppe, excepté chez VAmpkioxus, le Petromyzo7t, etc., un revêtement particu- lier de sarcolemme. Système des muscles volontaires. — Il sera commode, pour décrire le système musculaire des Vertébrés, de le diviser en deux parties, celle de la tête et celle du tronc. La portion principale, sinon la totalité du système musculaire du tronc, dérive de certaines formations désignées sous le nom de plaques musculaires, qui tirent leur origine d'une partie des somites mésoblastiques primitifs. Nous avons déjà dit (p. 274-278) que les somites mésoblastiques dé- rivent de la partie dorsale segmentée des plaques mésoblastiques pri- mitives. Comme l'histoire de ces corps se présente sous sa forme la (*) A, cellule musculaire dos fibres circulaires de la subombnllo. B, cellules myo-épithéliales de la base d'un tentacule. : --. Vf-^'^i!-^ - -a 616 SYSTEM R MUSCULAIRE. plus simple chez les Élasmobranches, non s commencerons par ce gronpe. Cliaqne somite se compose de deux lames, l'une sonialique, l'autre splanchnique, formée chacune d'une assise unique de cellules columnaires. Entre ces deux lames se trouve une cavité qui est d'abord en continuité directe avec la cavité générale, dont, à vrai dire, elle forme simplement une partie spécialisée (fîg. 392) ; mais bientôt elle se sépare complètement, par étranglement, de la cavité générale défi- nitive. De très bonne heure (fig. 392) la structure de la lame interne ou splanchnique des somites devient plus com- plexe, par suite de modifications particulières que subit sa partie moyenne. Des coupes longitu- dinales menées horizontalement montrent im- médiatement la nature de ces modifications, et prouvent (fig. 393) que les cellules qui occupent la région mentionnée [?np) se sont allongées dans le sens longitudinal et constituent enréa- lilé des cellules musculaires embryonnaires fu- siformes typiques, pourvues chacune d'un gros noyau. Chaque cellule musculaire s'étend sur toute la longueur d'un somite. La lame interne de chaque somite, immédiatement en dedans de la bande musculaire qui vient d'être décrite, Fis. 39i. - r.oupe transvcisaie commcuce à proliférer et donne naissance à une masse de cellules intermédiaire aux mus- cles et à la notochorde ( IV). Ces cellules for- ment le commencement des corps vertébraux et offrent d'abord (fig. 393) la même segmentation que les somites dont elles dérivent. Après que les corps vertébraux se sont séparés des somites, les restes de ces derniers peuvent recevoir le nom de plaques musculaires, puisqu'ils se transforment directement en tout le système musculaire volontaire du tronc (fig. 394, ?»/>). D'après les données de Bambeke et de Gôtle, les Amphibiens offrent, dans le développement de leur système musculaire, celle parlicularilé à remar- quer, qu'il ne se forme pas de plaques musculaires disUncles, telles que celles que l'on observe dans les autres tjpes de Vertébrés. Chaque plaque latérale de mésohlaste se divise en un feuillet somalique et un feuillet spl;nu;luiique, qui se continuent dans les portions vertébrales et pariétales de la plaque, nientùl les portions vertébrales (somiles) des plaques se séparent des paiictak's, et forment des masses cellulaires indépendantes, composées (*) ne, canal neural. — pr, rorinc postérieure d'un nerf spinal. — x, tige stibnotocliordale. — ao, aorte. — se, mésohlaste somatique. — sp, mésoblaste splanchnique. — mp, plaque musculaire.— «ip , portion lie plaque musrulaire transformée en muscle. — Vi', portion de la plaque vertébrale qui donnera naissance aux corps vertébraux. — al, cavité digestive. g. 39i. — Coupe transversale du tronc d'un embryon un peu plus âgé que cilui représenté dans la figure 3i lî (*). PLAQUES MUSCULAIRES. CAl Fig. 393. — Coiipo liorizontale du tronc d'un cni- bi-von de Sci/Uium beauroup plus jeune (|ue ci'lui représenté dans la figure 3i F (*). de deux couches qui étaient originellement en continuité avec les feuillets somatique et splanchnique des plaques pariétales (fig. 80). Le feuillet externe ou somatique des plaques vertébrales est formé d'une seule assise de cellules, mais le feuillet interne ou splanchnique se compose d'un noyau de cellules situé sur le côté qui regarde le feuillet somatique, et d'une lame interne. Le noyau du feuillet splanchnique et le feuillet externe ou somatique correspondent ensemble à une pla- que musculaire des autres Verté- brés, et présentent une segmenta- tion semblable. Chez les Poissons osseux, on con- sidère le développement des somites et du système musculaire comme concordant avec celui des Amphi- biens (I); mais ce point exige de nouvelles observations. Chez les Oiseaux, le clivage hori- zontal du mésoblaste s'étend d'abord jusqu'à l'arête dorsale des plaques mésoblasliques ; mais après la séparation des somites, la fente comprise entre les lames somatique et splanchnique s'oblitère sur une grande étendue, bien qu'elle semble persister en partie dans les somites antérieurs. Au second jour, les somites prennent sur une coupe transversale (fig. 123, P. v.) une forme à peu près quadrangulaire; mais ils sont moins haut» qne larges. A ce moment, chacun d'eux se compose d'une écorce assez épaisse de cellules columnaires rayonnantes un peu granuleuses, contenant un petit noyau de cellules sphériques. Comme on peut le voir dans les figures précé- dentes, ils ne sont pas complètement séparés des parties ventrales (ou laté- rales, comme elles le sont encore à cette période) de la plaque mésoblasti- que, et la couche dorsale et externe de leur écorce se continue avec la lame somatique, le reste de l'écorce ainsi que le noyau central, avec la lame splanchnique. Vers la fin du second jour et le commencement du troisième, la couche supérieure et externe de l'écorce, à laquelle se joignent probable- ment quelques-unes des cellules centrales du noyau, se sépare à l'état de plaque musculaire (fig. 124). Lorsqu'elle est constituée (fig. 125), cette plaque se compose de deux lames, une interne et une externe, qui comprennent entre elles une cavité centrale presque oblitérée, et aussitôt après, la partie moyenne de la lame interne se transforme en muscles longitudinaux. En fait, les plaques musculaires des Oiseaux ont exactement la même constitu- tion que celles des Élasmobranches. L'espace central est manifestement un reste de la partie vertébrale de la cavité générale, qui, bien qu'il disparaisse totalement ou en partie à un stade précédent, réapparaît lors de la formation de la plaque musculaire. (l) Ehriich. Ueber den peripher. Theil d. Urwirbel. (Arcftiv f.mikr. Anat.,\b\. XI). (*) La coupe passe au niveau de la notochorde et montre les plaques musculaires se séparant des cellules qui forment les corps des vertèbres. ch, notochorde. — ep, épiblaste. — Vr, rudiment de corps vertébral. - mp, plaque musculaire. — nîjt)', portion de plaque musculaire déjà difTérenciée en muscles longitudinaux. 618 SYSTEME MUSCULAIRE. Après la iormation de la plaque musculaire, le reste du soniite offre un volume considérable; les cellules de l'écorce qui y sont comprises perdent leurs caractères distinctifs, et la plus grande partie de ce reste devient le rudiment du corps vertébral. Le processus paraît être en général, cliez les Mammifères, le môme que chez les Élasmobranches. La fissure qui donne naissance à la cavité générale se prolonge jusqu'à l'arôte dorsale des plaques mésoblasliques ; les parties dorsales de ces plaques avec les cavités qu'elles contieiuient se divisent en somitcs et se séparent ensuite de la portion ventrale. Le développement ulté- rieur des somites n'a pas été observé avec les soins voulus ; il semblerait cependant qu'ils forment des corps cuboïdes où toute trace de la fissure primitive a disparu. Plus lard, ce développement est le môme que chez les Oiseaux. D'après les données actuelles, les premiers changements qui sur- viennent dans les somites mésoblasliques, et la formation des plaques musculaires, ne s'effectuent pas tout à fait suivant le môme type chez tous les Vertébrés ; cependant, la comparaison établie entre les Elasmo- branches et les autres Vertébrés semble prouver que le développement de ces parties offre des particularités communes importantes, que l'on peut regarder comme primitives et héritées des ancêtres des Vertébrés. Ces particularités sont: 1" l'extension de la cavité générale dans les pla- ques vertébrales et la clôture ultérieure de cette cavité entre les deux lames des plaques musculaires ; 2" la division primitive de la plaque vertébrale en une lame externe (somatique) et une interne (splanchni- que), et la formation d'une grande partie du syslôme des muscles vo- lontaires aux dépens de la lame interne, qui, dans tous les cas, se transforme en muscles avant l'externe. Transformation des plaques musculaires en muscles. — Il sera bon de commencer ce sujet par une description des niodilicalions qui sur- viennent dans un type simple, tel que celui des Elasmobranches. A l'époque où les plaques musculaires sont devenues des formations indépendantes, elles constituent des corps oblongs aplatis, composés de deux lames et renfermant une cavité centrale en forme de fente (fig. 39i, mp). La paroi externe ou somatique est formée de cellules épithélioïdcs simples; mais l'interne ou splanchnique a une structure un peu compliquée. Elle est formée, du côté dorsal et du côté ventral, d'un épithélium columnaire, et dans sa partie moyenne, par les cellu- les musculaires mentionnées précédemment. Entre celles-ci et lacavité centrale des plaques commence à s'intercaler l'épilhélium dont est formé le reste de la paroi ; de sorte qu'une mince couche de cellules, qui toutefois n'est pas entièrement continue, apparaît entre le muscle le premier formé et la cavité delà plaque musculaire. Aussitôt après leur formation, les plaques musculaires, vues de l'ex- lérieur, ont leurs bords antérieur et postérieur presque droits; mais PLAQUES MUSCULAIRES. 619 bientôt une courbure apparaît daus leur partie moyenne, de manière que ces bords prennent la forme d'un angle obtus dont le sommet est dirigé en avant. Elles sont disposées de telle sorte que le bord antérieur de chacune d'elles s'adapte au bord postérieur de celle qui précède. Au niveau des lignes suivant lesquelles s'unissent les plaques mus- culaires apparaissent des couches de cellules de tissu conjonctif, qui constituent les rudiments des cloisons intermusculaires. L'accroissement des plaques musculaires est très rapide, et leurs ex- trémités supérieures s'étendent bientôt jusqu'à l'arêle dorsale du ca- nal neural, tandis que les inférieures se rencontrent presque sur la ligne médiane ventrale. La bande musculaire primitive, dont le déve- loppement était d'abord très lent, s'ac- croît maintenant avec une grande rapi- dité et forme le noyau de tout le système des muscles volontaires (fig. 395, wp'). Elle s'étend vers le haut et vers le bas par la transformation continue de nou- velles cellules de la lame splanchnique en cellules musculaires. En même temps, son épaisseur devient rapidement plus considérable, par l'addition de nouvelles cellules musculaires fusiformes dérivées de la lame somatique, aussi bien que par la division des cellules déjà existantes. Ainsi, les deux lames des plaques mus- culaires prennent part à la formation des grands muscles latéraux longitudinaux, bien que la lame splanchnique se trans- forme eu muscles beaucoup plus tôt que (a somatique (1). Chaque plaque musculaire est d'abord une formation continue, étendue de la surface dorsale à la surface ventrale; mais au bout de quelque temps, une couche de tissu con- jonctif qui se développe presque au même niveau que la ligne latérale, la divise en deux parties, une dorso-lalcrale, l'autre ventro-latérale. Les extrémités des plaques musculaires restent pendantlongtemps formées (I) Les frères Hertwig ont soutenu récemment que la lame interne des plaques mus- culaires se transforme seule en muscles. Il est facile de dt^montrer, chez if'S Élasmo- branches, l'inexactitude de cette donnée, et chez l'Esturgeon (voyez fig. 64, mp), les deux lames de la plaque musculaire conservent leurs rapports primitifs après que les cellules de l'une et de l'autre se sont converties en muscles. Fig. 394. — Coupe transversale du Ironc d'ua embryon de ScyHium un peu plus jeune que celui représenté dans la figure 34 F (*). (•) sp.c, canal médullaire. — W, substance blanche de l'axe nerveux. — pr, racines nerveuses pos- térieures. — ch, notocliorde. — x, tige subnotochordalc. — an, aorte. — mp, plaque musculaire. — >/!/)', couche interne de la plaque musculaire, déjà convertie en muscles. — Xr, rudiment de corps vertébral. — st, tube segineiitaire. — sp.v, valvule spirale. — v, veine sous-intestinale. — sd, canal segmentaire. — p.n, cellules germinutives primitives. 620 SYSTÈME MUSCULAIRE. de cellules coliimnaires non différenciées. Les contours conipliiiués des Fig. 39j. — (^oupo transversale do la partie anlérioiu'C du tronc d'un cinlu-yon do Sri/lliiim un pou plus âgé ipio celui de la figure 30 U i*). cloisons intermusculaires s'établissent peu à peu pendant les stades ultérieurs du développement, et donnent lieu à l'aspect bien connu (•) Cette coupe est diagrammatique en ce que les racines nerveuses antérieures ont été figurées sur toute leur longueur, tandis qu'en fait elles s'unisseat ù la mocUo épinièrc au milieu de l'intervalle qui sépare deux racines postérieures. sp.c, moelle épinicre. — sp.g, ganglion d'une racine postérieure. — ar, racine antérieure. — dn, nerf dirigé du coté dorsal, provenant d'une racine postérieure. — mp, plaque musculaire.— »ip', p ir- lion de cette plaque déjà transformée en muscles. — tnp.l, portion de la même plaque dont naissent lesmusclesdcs membres, —ni. nerf latéral. — no, aorte. — c/i, noiooliordc. — sy.g, ganglion synipa- rtiiquc. — ca.v, veine cardinale. — sp.n, nerf spinal. — sd, canal segnientairo (uretère primitif). — s/, tube Kegmentaire. — du, duodénum. — ;>fi». pancréas. — A/). r/, point où le canal lirpiitiqne s'ouvre dans le duodénum. — umc, canal vitcllin. PLAQUES MUSCULAlliES. 021 qu'oirronlles musclos sur des coupes tranversales, paiiiculai-ilé sur la- quelle nous n'avons pas ;\ insister ici. Muscles des membres. — Les muscles des membres naissent, chez les l'jlasmobfaiicheis, en môme temps que le squelette cartilagineux, sous la forme de deux bandes de fibres longitudinales situées sur les faces dorsale et ventrale des membres (fig. 3G1). Les cellules qui leur don- nent naissance dérivent des plaques musculaires. Aux points où les ex- trémités de ces plaques atteignent le niveau des m^embres, elles se recourbent en dehors et pénètrent dans le tissu de ces derniers (fig. 395). De petites portions de plusieurs plaques musculaires (mp./) viennent ainsi se placer dans l'intérieur des membres et ne tardent pas à se séparer du reste de ces plaques. Elles perdent bientôt leurs caractères primitifs; on ne peut guère douter cependant qu'elles ne fournissent les éléments nécessaires à la formation des muscles des membres. Après avoir en- voyé aux membresces bourgeons, lesplaques musculaires elles-mêmes s'étendent vers le bas et ne présentent bientôt plus aucune tracede ce bourgeonnement. Outre les muscles longitudinaux du tronc décrits ci-dessus, et qui, d'une manière générale, sont caractéristiques des Poissons, on trouve, chez l'Aw- pliloxiis, un muscle abdominal transverse particulier, qui s'étend de la bou- che au pore abdominal, et dont l'origine n'a pas encore été établie. On a déjà vu que chez tous les Vertébrés supérieurs, il se développe des plaques musculaires tout à fait semblables à celles des Elasmo- branches, de sorte que tous les Vertébrés supérieurs passent, relative- ment à leur système musculaire, par un stade poisson. Gomme chez les Élasmobranches, la partie moyenne de la lame interne de leurs plaques musculaires se transforme en muscles à une période très précoce, et la lame externe reste pendant longtemps formée de cellules indifférentes. Que ces plaques donnent naissance au système muscu- laire principal du tronc, au moins aux muscles épisquelettiques d'Huxley, c'est ce qui est bien certain ; mais les détails du processus n'ont pas été observés. Chez les Pérennibranches, la disposition ichthyque des muscles persiste pendant la vie tout entière dans la queue et les parties dorso-latérales du Ironc. L'arrangement primitif est aussi plus ou moins conservé dans la queue des Amniotes, et on peut en dire autant pour les muscles dorso- latéraux du tronc des Lacertiens. Chez les autres Amniotes et les Anoures, les muscles dorso-latéraux se divisent en une série de muscles distincts, qui se disposent en deux couches principales. 11 est probable que les muscles intercostaux appartiennent au môme groupe que les muscles dorso-laté- raux. Les muscles abdominaux du tronc, même chez les Ampliibiens les plus inférieurs, se divisent en plusieurs couches. Les muscles droits de l'abdomen 622 SYSTÈME ML'SCLLAlUi:. soiil les parties les moins modifiées de ce système, et ils gardent ordinaire- ment des traces des cloisons intermusculairos primitives, qui, chez beau- coup d'Amphibiens el de Lacerliens, persistent aussi jusqu'à un certain point dans les autres muscles abdominaux. Au-dessous de la colonne vertébrale et des apophyses Iransverses, se déve- loppe, cliez les Amnioles, un système de muscles qui forment une partie du système hyposqucletliqne d'Huxley, et que (îegenbaur a désignés sous le nom de muscles sous-vertébraux. Le développement de ce système n'a pas encore été observé ; mais à tout prendre, je suis porté à croire qu'il dérive des plaques musculaires. Cependant, KôUiker, Huxley et d'autres embryolo- gistes pensent que les muscles dont il s'agit ont une origine indépendante de ces plaques. On ne sait pas encore si le muscle du diaphragme doit être rangé dans la môme catégorie que les muscles hyposquelettiques. Il est probable que les muscles cutanés du tronc dérivent de cellules pro- venant des plaques musculaires. KôUiker, toutefois, leur assigne une ori- gine indépendante. Les muscles extrinsèques aussi bien que les muscles intrinsèques des membres dérivent des plaques musculaires, ainsi qu'on peut le conclure d'après leur développement chez les Élasmobranches. Kleinenberg a ob- servé, chez les Lacerliens, une extension des plaques musculaires dans les membres, et Gôlle trouve que, chez les Amphibiens, la lame externe de ces plaques donne naissance aux muscles des n)embres. D'un autre côté, la pénétration des plaques musculaires dans les membres n'a pas été observée chez les Vertébrés supérieurs (Kollikerj. 11 paraît pro- bable, par conséquent, que par suite d'une déviation embryologique dont les cas sont si nombreux, les cellules qui, chez les Vertébrés supérieurs, don- nent naissance aux muscles des membres, ne peuvent plus être suivies jusque dans leurs rapports directs avec les plaques musculaires. Les sémites et le système musculaire de la tête. L'extension des somiles jusqu'à l'extrémité ant-érieure du corps chez VAinithtoxus prouve clairement que des somites semblables à ceux du tronc existait originelleiuent dans la région qui, par diilérencialion, est devenue la tôle chez les Vertébrés supérieurs. Aucun Vertébré pro- prement dit ne montre, i\ l'état adulte, de traces de tels somites; mais dans les embryons de dilléronts Vertébrés inférieurs, on a renconlré des formations qui équivalent probablement aux somites du tronc, et (jui ont été souvent mentionnées dans les précédents chapitres de ce volume. Elles ont été très complètement observées chez les Élasmo- branches. Chez les embryons d'Élasmonbranches, le mésoblasle se clive d'a- bord, dans la région de la tête, en lames somalique et splanchnique. Entre ces lames se développent deux cavités, une de chaque côté, (jui se terminent en avant vis-à-vis de l'extrémité antérieure aveugle du tube digestif et se continuent en arrière avec la cavité générale (fig. 25 CAVITES CEPIIALIQUES. 623 A, vp). Je propose de les appeler cavités céplialiques. Les cavités des deux côtés n'ont entre elles aucune communication. En même temps qu'un diverticule dupharynx se forme pour consti- tuer la première fente viscérale, la cavité céplialique de chaque cùlé se divise en un segment situé en avant de la fente et un segment situé en arrière, et t\ une époque ultérieure, par suite de la formation d'une seconde fente, elle se divise en trois segments : l'un est situé en avant de la première fente ou fente hyomandibulaire : un second dans l'arc hyoïdien, entre la fente hyomandibulaire et la fente hyobranchiale ou première fente branchiale, et un troisième en arrière de cette dernière. Le segment antérieur de la cavité céphalique s'étend en avant et se divise bientôt, sans qu'une fente viscérale intervienne, en une partie anté- rieure et une postérieure. La première est située près de l'œil, en avant de l'involution orale com- mençante ; la seconde se place tout entière dans l'arc mandibulaire. A mesure que se forment l'un à la suite de l'autre les rudiments des fentes viscérales, la par- tie postérieure de la cavité céphalique se divise en segments successifs, un pour chaque arc. La cavité céphalique tout entière se divise donc de chaque côté : 1° en un segment prémandibulaire; 2° un segment mandibulaire (Voy. fig. 36 A, pp) ; 3° un segment hyoïdien; et 4" en segments pour chacun dés arcs brachiaux. Le premier de ces segments constitue un espace d'une étendue considérable dont les parois épithéliales sont formées de cellules columnaires assez courtes (fig. 396, \pp). Il est situé tout près de l'œil, et sur une coupe transversale il a une forme circulaire ou parfois triangulaire. Les deux cavités droite et gauche se prolongent du côté ventral et se réunissent sous la base du cerveau antérieur, et cette connexion semble se maintenir pendant longtemps. Ces deux cavi- tés sont les seules parties de la cavité générale qui, dans la tête, s'unissent du côté ventral. Le segment de la cavité céphalique qui vient d'être décrit est tellement semblable aux autres qu'il doit en être considéré comme l'homologue sérialaire. Coupe tiansversaie de la partie antérieure de la tète d'un jeune eiiibrj'on de l'ristiuriis l*i. (*) Par suite de la flexion crânienne, la coupe passe à la fois par le cerveau antérieur et le posté- rieur. Elle montre les cavités céphaliques prémandibulaire et mandibulaire ipp et Ipp, etc. Elle est en outre un peu oblique d'un côté à l'autre. l'b, rerveau antérieur. — l, cristallin. — m, bouche. — pt, paroi supérieure de la bourlio for- mant l'involution pituitaire. — lao, arc aortique mandibulaire. — \pp et 2pp, première et seconde cavités cépiialiques. — 'Lcc, première fente viscérale. — Y, nerf de la cinquième paire. — aun, gan- glion du nerf auditif. — V7/, nerf de la septième paire. — aa, racines de laorte dorsale. — ocu, veine cardinale autéiicure. — f/i, notochorde. 62i SYSTEM li ML'SCULAlRli. La division suivante de la cavité céphalique, qui, d'après sa posi- tion, peut recevoir le nom de cavité mandihulaire, offre une forme en spatule, élargie qu'elle est du côté dorsal, et continuée du côté ventral en un prolongement long et grêle, parallèle à la fente bran- chiale hyomandibulaire (fig. 30, ;)/> . De même que l'espace précédent, elle est tapissée par un épitliélium columnaire à cellules courtes. L'arc aortique mandibulaire est situé à son côté interne (fig. 396, 2/v>). Apres s'ôtre séparée de la partie inférieure (Marshall), la partie supérieure de cette cavité s'atrophie vers le moment où apparaissent les branchies externes. Sa partie inférieure devient aussi très étroite, mais ses parois avec leurs cellules columnaires persistent. La paroi externe ou somatique devient à la vérité très mince, tandis que l'in- terne s'épaissit et forme une couche com- posée de plusieurs rangées de longues cel- lules. Dans chacun des autres arcs est un segment de la cavité générale primitive, essentiellement semblable à celui que Ton trouve dans l'arc mandibulaire (fig. 397). lig. 397 -c.mpe horizontale de Ta- j| sg,^]jie cependant \ avoir, mais seule- vanf-deiniLT arc viscéral d un em- ' biyou de Pristiurus [•). ment daus le troisième segment ou seg- ment hyoïdien (fig. 25), une partie dorsale dilatée, qui môme on ce point, disparaît rapidement après s'ôtre sé- parée de la partie inférieure (Marshall). Les cavités situées dans la partie postérieure de la tête se réduisent considérablement, comme celles de la partie antérieure, bien qu'à une période sensiblement plus avancée. Nous avons vu que les parties de la cavité générale situées dans la tête s'atrophient de bonne heure, excepté l'antérieure, mais qu'il nen est pas (le même de leurs parois. Aussi bien dans les segments dorsaux que dans les segments ventraux de ces cavités, les cellules qui en cons- tituent les parois s'allongent et finissent par se transformer en muscles. Leur destinée exacte n'a pas été suivie dans ses détails; mais elles deviennent presque incontestablement le muscle constricteur super- ficiel et le muscle interbranchial (1), ainsi que probablement aussi le muscle élévateur de la mâchoire inférieure et d'autres muscles de la partie antérieure de la tête. La cavité antérieure située près de l'œil reste sans changements beaucoup plus longtemps que les autres. Sa destinée ultérieure est très intéressante. Dans la description que j'ai primitivement donnée de cette cavité (n" 292, p. 208), j'ai exprimé (I) Voyez Veller, Die Kienieu uiid Kiefermusculatur d. Fische {Jenaische Zeitschrifl, vol. VII). •) cp, épiblustc. — uc, tlivcrliculc liypoldastiqnc qui formera les parois d'une fente viscérale. — ]>p, segnic lit de la ravilé générale dans l'arc viscéral. — aa, crosse aortique. CAVITÉS CÉPIIALIQUES. 625 celte opinion que les musles de l'œil dérivaient de ses parois, et la marche de ce processus a été jusqu'à un certain point observée par Marshall dans son important mémoire (n" 309). Marshall a reconnu que la portion ventrale de cette cavité, après qu'elle s'est unie à celle du côté opposé, s'isole de l'autre partie ; cependant le sort définitif n'en a pas été suivi. Chaque segment dorsal devient cupulifurme et enveloppe la face postérieure et interne de l'œil. Dans la suite, les cellules de sa paroi externe donnent nais- sance à trois groupes de muscles. Le groupe moyen, qui dérive aussi en partie de la paroi interne de la coupe, devient le droit interne de l'œil ; le groupe dorsal forme le droit supérieur, et le ventral, le droit inférieur. L'oblique inférieur semble se développer aussi en partie aux dépens des parois de cette cavité. Divers faits rapportés par Marshall montrent que le droit externe (comme on pouvait le prévoir d'après son innervation) n'a aucune connexion avec les parois de la cavité céphalique prémandibulaire, et, suivant cet auteur, il prend naissance près du point originellement occupé parles deuxième et troisième cavités céphaliques. Le déve- loppement de l'oblique supérieur n'a pas été établi d'une manière satisfaisante par Marshall. Les parois des cavités dont nous venons de décrire l'histoire ont avec les nerfs crâniens des rapports définis que nous avons déjà indiqués page 424. Des cavités céphaliques essentiellement semblables à celles des Élas- mobranches ont été rencontrées dans l'embryon de Lamproie (fig. 52, hc), de Triton (Osborn et Scott) et de divers Reptiles (Parker). (507) G. M. HuMPHRY. Muscles in Vertébrale Animais [Jowm. of Anat. and Phys. VI. 1872). (508) J. MiJLLER. Vergleichende Anatomie d. Myxinoiden. Part I. Osteologie u Myologie {Akad. Wiss. Berlin, 1834). (509) A. M. Marshall. On the head cavities and associated nerves of Elasmobranchs {Quart. J. of Micr. Science, XXI. 1881). (510) A. Schneider. Anat. u. Entwick. d. Muskelsystems d. Wirbelthiere [Sitz. d. Oberhessischen Gesellschaft. 1873). (511) A. Schneider. Beitrage z. verqleich, Anat. u. Entwick. d. Wirbelthiere. Berlin, 1879. Voyez aussi Gôtte (No. 296), KuUiker (No. 298), Balfour (No. 292), Huxley, etc. Balfour. — Embryologie. II. — 40 CHAPITRE XXlll. ORGANES EXCRÉTEURS. Les organes excréteurs consistent en tubes enroulés ou ramifiés et souvent ciliés, pourvus d'un pore excréteur qui s'ouvre à la surface externe du corps et, en général, d'un orifice interne cilié situé dans la cavité générale. Chez les formes qui possèdent un système vascu- laire proprement dit, on observe un développement particulier de ••apillaiies autour de la partie glandulaire des organes excréteurs. Dans beaucoup de cas, les cellules glandulaires de ces organes sont remplies de concrétions d'acide urique ou de quelqu'autre produit azoté de désassimilalion . Au point de vue morphologique et physiologique, il existe une très grande similitude entre presque toutes les formes d'organes excréteurs observées dans le règne animal ; mais bien qu'il y ait beaucoup d'ar- guments à faire valoir pour considérer tous ces organes comme dé- fivés d'un prototype commun, on rencontre des difficultés considéra- bles si l'on essaye d'établir entre eux des homologies définies. Platyhelminthes. — Chez tous les Platyhelminthes, ces organes sont i.'onstruits sur un type bien défini, et il existe également, chez les Itotifères, des organes excréteurs de môme forme. Ces organes (Fraipont, n" 313) sont plus ou moins distinctement pairs, et se composent d'un système de larges canaux fréquemment unis en réseau, qui s'ouvrent, d'une part, dans une paire de gros tubes conduisant à l'extérieur, de l'autre, dans de fins canalicules terminés par des orifices ciliés, soit dans des lacunes que laissent entre elles les cellules de tissu conjonclif ^Platyhelminthes}, soit dans la cavité générale (Rotifères). Les canalicules s'ouvrent directement dans les canaux plus larges sans passer par d'autres de calibre intermédiaire. Les deux gros tubes s'ouvrent à l'extérieur, soit par une vésicule médiane contractile placée en arrière, soit par une paire de vésicules situées sur la face ventrale et en avant. Le premier type caractérise le plus grand nombre des Trématodes, des Cestodes et des Rotifères, le second, les Némertiens et quelques Trématodes. Chez les Turbel- huiés, la position des orifices externes du système est variable, et chez quelques Cestodes (Wagner) il existe, outre les orifices termi- MOLLUSQUES. G-»7 naux, des orifices latéraux sur chaque proglottis. On ne connaît pas malheureusement le mode de développement de ces organes. Mollusques. — On rencontre ordinairement chez les Mollusques deux paires indépendantes d'organes excréteurs, dont l'une ne s'observe chez un certain nombre de formes que pendant la première période de la vie larvaire (1), et dont l'autre existe constamment chez l'adulte. On a rencontré l'organe excréteur larvaire chez les Gastéropodes pulmonés [Gegenbaur, Fol (2), Rabl]. le Taret (Hatschek), et peut être aussi chez la Paludine, Il est situé dans la région antérieure du corps et s'ouvre de chaque côté sur la face ventrale, un peu en arrière du voile. C'est un organe purement larvaire, qui disparaît avant la fin du stade véligère. Chez les Pulmonés aquatiques, où il est le mieux développé, il se compose, de chaque côté, d'un tube en forme de V, dont le sommet, tourné du côté dorsal, présente un élargissement (le la lumière du tube. L'une des branches est céphalique, ciliée, tapissée par des cellules renfermant des concrétions, et se termine par un orifice interne près de l'œil ; l'autre, pédieuse et non ciliée, s'ouvre à l'extérieur (3). Deux manières de voir inconciliables ont été émises relativement au développement de ce système. Rabl (vol. I, n'uses) et Hatschek affirment qu'il se développe dans le mésoblaste; et d'après Rabl, il dérive, chez le Planorbe, des cellules antérieures des bandes méso- blastiques. De chaque côté, une cellule mésoblastique spéciale s'é- tend en deux prolongements, les rudiments des branches du futur organe. Une cavité se développe dans cette cellule et se continue dans chacune des branches, tandis que les prolongements de ces der- nières sont dus à la perforation de cellules mésoblastiques. D'après Fol, ces organes naissent, chez les Pulmonés aquatiques, un peu en arrière de la bouche, sous la forme d'une paire d'invagina- tions de l'épiblaste (4). Chaque invagination s'accroît d'abord dans la direction dorsale, puis, au bout d'un certain temps, se recourbe brus- quement et s'étend en bas et en avant. C'est ainsi qu'elle prend une forme en V. Suivant le même auteur, les organes excréteurs provisoires pren- (1) Je laisse de côté un organe rénal externe qui se rencontre chez beaucoup de larves de Gastéropodes marins. Voyez vol. I, p. 262. (2) H. Foi, Études sur le dévclopp. des Mollusques, 3^ Méni. {Archives de Zooi. expérim. et générale, vol. VIII.) (.3) Les consciencieuses observations de Fol me semblent prouver d'une nian ère presque décisive que cette branche possède un orifice externe, et les données con- traires établies à la page 262 du premier volume de ce traité, sur l'autorité de Rabl et de Butschli, doivent sans doute être rectifiées. M. Jourdain a récemment étudié l'organe excréteur larvaire des Lim:ices et lui a trouvé la forme d'un tube en siphon ouvert à ses deux extrémités [Comptes ren lus, t. 98, p. 308, 188i). [Irai.]. (4) Cette origine épiblastique a été également constatée par .M. P. de Meuron chez les Hélix {Comptes rendus, t. 98, p. 093, I88i. [Trad.) C28 ORGANES EXCIŒTEURS. nenl naissance, chez les Pulmonés terrestres, de la même manière que chez les Pulmonés aquatiques; mais ils ont la forme desimpies sacs non ciliés, dépourvus d'orilices internes. L'organe rénal permanent des Mollusques se compose typiquement d'une paire de tubes, bien que chez le plus grand nombre des Gasté- ropodes l'une d'elles ne se développe pas. Il est situé très en arrière de l'organe rénal provisoire. Chaque tube, dans sa plus typique forme, s'ouvre par un entonnoir cihé dans la cavité péricardique, tandis que son orifice externe est situé sur le côté du pied. L'entonnoir péricardique conduit dans une portion glandulaire de l'organe, tapissée par des cellules remplies de concrétions. Vient ensuite une partie ciliée, d'où un canal étroit con- duit à l'extérieur. Quant au développement de cet organe, on retrouve les mêmes di- vergences de vues que pour celui de l'organe rénal provisoire. D'après les observations soignées de Rabl sur le Planorbe (vol. I, n" 2G8), il dérive d'une masse de cellules mésoblasliques voisine de l'extrémité de l'intestin. Cette masse se creuse d'une cavité, et en même temps qu'elle se fixe à l'épiblaste sur le côté gauche de l'anus, elle acquiert un orifice externe. Son orifice interne ne s'établit qu'a- près la formation du cœur. La description de Fol n'est pas moins pré- cise; mais, suivant cet auteur, le premier rudiment de l'organe naît sous la forme d'une masse solide de cellules épiblastiques. Lankester trouve que cet organe se développe, chez le Pisidium, comme une invagination paire de l'épiblaste, et Bobretzky le fait également dériver de l'épiblaste chez les Prosobranches marins. D'un autre côté, les observations de Bobretzky montrent (ce que je conclus de ses figures) que chez les Céphalopodes, les sacs excréteurs des organes rénaux dérivent du mésoblaste. Bryozoaires. — llatschek et Joliet ont trouvé chez les Bryozoaires entoproctes des organes excréteurs simples, composés d'une paire de canaux ciliés, qui s'ouvrent entre la bouche et l'anus. D'après Hat- schek, qui les a d'abord rencontrés chez la larve, ces organes dérivent du mésoblaste. Brachiopodes. — On trouve, chez les Brachiopodes, une ou rare- ment deux [Ithynckonella) paires de canaux pourvus d'un orifice péri- tonéal aussi bien que d'un orifice externe. Ils servent sans aucun doute de conduits excréteurs des glandes génitales; mais leur struc- ture montre avec évidence qu'ils sont de môme nature que les organes excréteurs que nous allons décrire chez les Chétopodes. Le développe- ment n'en a pas encore été observé. Chétopodes. — Les Chétopodes nous offrent deux formes d'organe excréteur. L'une de ces formes se rencontre constamment ou presque constamment chez l'adulte, et se compose typiquement d'une paire CIIÉTOPODES. 620 de tubes enroulés qui se répètent dans chaque segment. Chaque tube a un orifice interne, situé en général dans le segment qui précède celui dans lequel se trouvent la plus grande partie de l'organe et son orifice externe. On observe dans la structure de ces organes de grandes variations, dont nous ne pouvons parler ici. On remarquera cependant que l'ori- fice interne peut manquer, mais qu'il peut aussi y en avoir plusieurs pour chaque organe {Polynoe). En outre, Eisig (n" 312) a trouvé, chez les Gapitellidés, plusieurs paires de tubes excréteurs sur chacun des segments postérieurs. La seconde forme d'organe excréteur n'a été rencontrée jusqu'ici que dans la larve de Polygordius, et la description en sera mieux placée à côté du développement du système excréteur de ce type de Ver. Le mode de formation des tubes excréteurs des Chétopodes est encore entouré de beaucoup d'incertitude. Kowalevski (n° 277) conclut de ses observations sur les Oligochètes qu'ils se développent comme des excroissances de la couche épithéliale qui recouvre la face posté- rieure des cloisons, et qu'ils se relient secondairement à l'épiderme. Hatschek trouve qu'ils naissent, chez le Çriodrilm, d'un épaississe- ment linéaire continu du mésoblaste somatique, immédiatement au- dessous de l'épiderme, et au-dessus de la bande ventrale de muscles longitudinaux. Ils se divisent ensuite en cordons en forme d'S, dont chaque extrémité antérieure est située en avant d'une cloison et con- siste d'abord en une seule grosse cellule, tandis que la partie posté- rieure se continue dans le segment situé en arrière. Ces cordons sont recouverts par un revêtement péritonéal, qui les enveloppe encore dans le stade suivant, alors qu'ils sont parvenus dans la cavité géné- rale. Plus tard ils se creusent d'une lumière, et leur extrémité posté- rieure s'ouvre au dehors. On n'a pas encore suivi la formation des orifices internes. Kleinenberg est porté à croire que les tubes excréteurs dérivent de l'épiblaste ; mais il dit qu'il n'en a pas observé le développement d'une manière satisfaisante. Les observations d 'Eisig (n" 512) sur les Gapitellidés viennent appuyer l'opinion de Kowalevsky, que les tubes excréteurs tirent leur origine du revêtement de la cavité péritonéale. Hatschek (n° 514) a donné une très intéressante description du développement du système excréteur chez le Polygordius. Ce système commence à se former pendant que la larve appartient encore au stade trochosphère (fig. 398, nph), et consiste en un organe excréteur provisoire situé en avant de la partie du corps qui doit se segmenter, et dont la position est la même que celle de l'organe excréteur provisoire que l'on rencontre chez quelques larves de Mollusques (Voy. p. C27). Fig. 3'JS. — Larve de Polyyordius (d'après Hatscliek) (*). 630 ORGANES EXCRÉTEURS. Hatschek regarde avec quelque apparence de raison, les organes excréteurs provisoires d^i Pulygardius comme les homologues de ceux des Mollusques. A son premier stade, l'organe excréteur provisoire de Polygordins se compose d'une paire de tubes ciliés simples, pourvus chacun d'un orifice infundibuliforme antérieur situé au milieu des cellules méso- blastiques, et d'un orifice externe postérieur. Le dernier se trouve immédiatement en avant de la partie qui deviendra plus tard la région segmentée de Tembryon. Avant la segmentation de la larve, un second orifice interne se forme pour chaque tube tig. 398, nph)^ et les deux orifices ainsi for- més peuvent finalement se subdiviser en cinq (fig. 399 A), qui communiquent tous avec l'extérieur par un pore unique (1). Après la segmentation de la région pos- térieure de l'embryon, des organes excré- teurs pairs apparaissent dans chacun des segments formés; mais la description que Hatschek donne de leur développement est tellement singulière que je ne pense pas qu'elle puisse être acceptée définitivement sans confirmation ulté- rieure. Du point de rencontre des deux branches principales du rein de la larve, se développe en arrière (fig. 399 B), vers l'extrémité posté- (1) M. J. Fraipont (*) a repris l'étude do cet appareil excréteur provisoire chez le Polygovdius 7ieapolitanus. Contrairement aux données de Hatschek, il a constaté que le canal excréti-ur n'est pas en comnninication directe avec la cavité du corps pur rintermédiaire de l'entonnoir. M. Fraipont décrit la manière dont sont constitués ces prétendus entonnoirs, et il pense, d'aiiès les figures mêmes de Hatschek, qu'ils offrent la même disposition dans la forme décrite par le naturaliste hongrois. Cherchant à interpréter !a signification morphologique de ces organes terminaux du « rein céplialicjue » de l'olyrjordius, l'auteur ne croit pas qu'il soit possible de les identifier avec les entonnoirs vibratiles des Rotifèies et des Platyhelminthcs, avec les- quels ils n'ont qu'une ressemblance éloignée et supei ficielle. Suivant lui, les canali- cules (:{ à G- terminés en culs-dc-s;ic qui soutiennent la membrane de ces entonnoirs, et qui ne sont pas de simples tûtes comme le supposait Hatschek, représentent lis restes du système des canaux de deuxième grandeur qui existent chez beaucoup de Rotifères et chez presque tons les Platyhelminthcs. Les fins canaliculcs que l'on observe chez ces derniers n'apparaîtraient plus chez le Pobjijordius, pas plus qu'ils n'existent chez les Rotateurs. Quant aux vrais entonnoirs qui mettent la cavité ou les cavités du corps en communication avec l'appareil excréteur chez tous les Rotifères et la plupart des Platodes, ils sont atrophiés chez le Polygovdius et n'apparaissent plus à aucune période du développement. En résumé, d'après M. Fraipont, les entonnoirs de la larve de Polygovdius ne peu- vent être assimilés aux entonnoirs péritonéaux des Rotateurs et des Platyhelminihos, et ils sont homologues à une partie des canalicules excréteurs de ceux-ci. [Tvad.) (*) Archives de Binlogic, t. V. p. 103(1884). (') m, bouche. — sp, ganglion sus-œsopliagion. — »;}/,, ncpliriilc. — nie.p, l.anile mcsoblabli.iuo. - an, anus. — ol, l'sloniac. CIIÉTOPODES. 631 rieure du premier segment, un tube très délicat indiqué seulement par son conduit cilié, ses parois n'étant pas encore différenciées. Un entonnoir qui conduit dans la partie céphalique de la cavité générale de la larve, se forme près de l'extrémité antérieure de ce tube, dont l'extrémité postérieure acquiert ensuite un orifice externe, en môme temps que ses parois deviennent distinctes. La communication avec l'organe excréteur provisoire disparaît alors, et le tube excréteur du premier segment se trouve constitué. Les tubes excréteurs se forment, dans le second segment ainsi que dans ceux qui suivent, de la même manière que dans le premier, c'est-à-dire par le prolongement de la lumière de l'extrémité pos- térieure du tube excréteur du segment précédent, et la séparation ultérieure de cette partie en un tube distinct. J^ ^ -p^ -i^ f* ^ / Fig. 390. — Diagramme représentant le développcnicjit du système excréteur de PolygorcUus (d'après Hatschek). Ce tube peut se continuer avec un trajet sinueux dans plusieurs segments sans offrir de parois définies. Les orifices externe et interne des tubes excréteurs définitifs se forment donc secondairement. Les orifices internes s'ouvrent dans la cavité générale permanente. La figure 399 C et D représente d'une manière schématique le dévelop- pement des tubes excréteurs définitifs. L'organe excréteur provisoire s'atrophie pendant la vie larvaire. Si le développement du système excréteur de Polygordius est exactement d écrit par Hatschek, ce système a dû évidemment être le siège d'importantes modifications secondaires. La description de cet auteur suppose, en effet, que de l'organe excréteur antérieur, et pendant qu'il est pourvu de son orifice externe propre, pousse un conduit postérieur qui ne communique ni avec l'extérieur, ni avec la cavité générale ! Un tel conduit ne pourrait rem- plir aucune fonction. On conçoit : 1° que l'organe excréteur antérieur conduise dans un canal longitudinal ouvert en arrière ; qu'il se forme ensuite sur ce 032 ORGANES EXCRÉTEURS. canal une série d'orifices secondaires ouverts dans la cavité générale ; que pour chaque orifice interne il s'en forme ultérieurement un externe, et qu'enfin cet ensemble se divise en tubes séparés; ou bien 2° qu'en arrière d'un or- gane excréteur provisoire antérieur, il puisse se former une série de tubes segmentaires indépendants secondaires. Mais ni l'un ni l'autre de ces deux modes de développement ne peut se déduire de la description de Hatschek. Géphyriens. — Los Géphyriens peuvent présenter trois formes d'orga- nes excréteurs, dont deux ont été rencontrées chez l'adulte, tandis que la troisième, qui ressemble' par sa position et parfois aussi par sa structure à l'organe excréteur provisoire du Polygordius, n'a été jusqu'ici observée que chez les larves d'Echiure et de Bonellie. Chez tous les Géphyriens, les « tubes bruns » paraissent être les homologues des tubes excréteurs segmentaires des Ghétopodes. Il semble que leur principale fonction soit de conduire au dehors les produits de la génération. On n'observe, chez la Bonellie, qu'un seul tube profondément modifié, qui sert en môme temps d'oviducte et d'utérus ; il en existe une paire chez les Géphyriens inermes, et deux ou trois paires chez la plupart des Géphyriens armés, la Bonellie exceptée. Le développement n'en a pas été étudié. En outre, il existe toujours, chez les Géphyriens armés, une paire d'organes excréteurs situés en arrière, qui s'ouvrent chez l'adulte dans l'extrémité anale du tube digestif et qui sont pourvus de nom- breux entonnoirs péritonéaux ciliés. D'après Spengel, ces organes naîtraient, chez la Bonellie, sous la forme d'excroissances de l'in- testin ; mais Hatschek (n° 515) trouve que, chez l'Echiure, ils pro- viennent du mésoblaste somatique de la partie terminale du tronc. Bientôt ils se creusent d'une cavité, et après s'être fixés à l'épiblaste de chaque côté de l'anus, ils acquièrent des orifices externes. Ils sont d'abord dépourvus d'entonnoirs péritonéaux ; mais bientôt ceux-ci se développent à leur extrémité interne, aux dépens d'un anneau de cellules, et il n'existe d'abord pour chaque vésicule qu'un seul entonnoir. On n'a pas observé le mode d'accroissement des enton- noirs, ni établi la manière suivant laquelle les organes se fixent sur l'extrémité postérieure de l'intestin. L'organe excréteur provisoire de l'Echiure se développe à l'un des premiers stades et joue un rôle fonctionnel pendant toute la vie larvaire. Il forme d'abord, de chaque côté, un tube cilié, situé en avant de la partie de la larve qui deviendra le tronc de l'adulte. Il s'ouvre à l'extérieur par un pore ventral très étroit, immédiatement en avant de l'une des bandes mésoblastiques, et semble constitué par des cellules perforées. Il se termine en dedans par un léger ren- flement qui représente l'entonnoir cilié interne normal. L'organe ex- créteur primitivement simple devient plus tard très complexe, par DISGOPIIORES. 633 suite de la formation de nombreuses branches, dont chacune se termine par une 'extrémité un peu renflée. Pendant les stades lar- vaires ultérieurs, ces branches forment un véritable réseau, et l'extré- mité interne de chacune des principales d'entre elles se divise en une touffede tubes fins. L'organe tout entier ressemble sous beaucoup de rapports à l'organe excréteur des Platyhelminthes (1). Spengel a décrit, chez la larve de Bonellie, une paire de tubes excréteurs provisoires qui s'ouvrent près de l'extrémité antérieure du corps, et qui sont probablement les homologues de ceux de l'Echiure (Voy. t. I, fig. 179 G, se). Discophores. — De même que dans un grand nombre des types dont nous avons parlé jusqu'ici, il peut y avoir, chez les Discophores, des organes excréteurs permanents et des organes excréteurs provisoires. Les premiers présentent ordinairement un arrangement segmentaire et ressemblent à beaucoup d'égards aux tubes excréteurs des Chéto- podes. Ils peuvent être pourvus d'un entonnoir péritonéal {Nephelis, Clepsine) ou manquer d'orifice interne [Hirudo). Bourne (2) a montré que les cellules qui entourent le conduit prin- cipal chez la Sangsue médicinale sont traversées par un très remar- quable réseau de canalicules, et la structure de ces organes chez la Sangsue est tellement particulière^ qu'on n'en doit admettre qu'avec une sage réserve l'homologie avec les organes excréteurs des Ghétopodes. D'après Whitman, les tubes excréteurs de Clepsine se développent dans le mésoblaste. On trouve dans les embryons de Nephelis et à.' Hirudo des organes excréteurs provisoires remarquables, dont l'origine et l'histoire n'ont pas encore été complètement établies. Chez les Néphélis, ils appa- raissent au côté dorsal de l'embryon sous le forme d'une (selon Robin), ou (selon Bûtschli) de deux paires successives de tubes contournés qui dérivent, d'après le dernier auteur, des cellules mésoblastiques dissé- minées sous les téguments. Lorsqu'ils sont complètement développés, ils s'étendent, suivant Robin, depuis la tête jusque près de la ventouse anale. Chacun de ces tubes a la forme d'un U dont l'extrémité ouverte (0 D'après M. Fraipont ('), les tubes fins ramifiés de l'appareil excréteur provisoire de l'Echiure sont homologues aux canalicules en culs-de-sac des entonnoirs du même appareil chez la larve de Polygordius, et les renflements pleins qui terminent chaque ramuscule chez l'Echiure représentent les véritables entonnoirs vibratiles terminaux des Rotifères et des Platyhelmiathes. La seule difl"érence qui séparerait le « rein cé- phalique » du Polygordius de celui de l'Echiure, c'est que chez celui-ci, les fins cana- licules ne sont pas réunis par une membrane comme chez le premier (où celte mem- brane peut d'ailleurs être rudimentaire), et que des vestiges des entonnoirs termi- naux persistent, tandis qu'ils n'apparaissent plus à aucun moment du développement dans le « rein céphalique » du Polygordius. {Trad), (2) On the Structure of the Nephridia of the Médicinal Leech {Quart. Journ. o" Micros. Science, vol. XX, 1880). (') Travail cité p. 030, note 1. 634 ORGANES EXCRÉTEURS. est antérieure, et dont chaque branche est formée de deux tubes qui s'unissent en avant. Aucun orifice externe n'a été observé d'une ma- nière certaine. Fiirbringer incline à penser, d'après ses propres re- cherches, qu'ils s'ouvrent latéralement. Ils contiennent un liquide clair. Leuckart a décrit, chez VHiruflo, trois paires semblables d'organes dont il a complètement fait connaître la structure. Ils sont situés dans la partie postérieure du corps, et chacun d'eux commence par un renflement d'où part un tube contourné qui se dirige en arrière sur une certaine longueur, puis revient en avant pour se recourber sur lui-même et s'ouvrir à l'extérieur. La partie antérieure se résout en une sorte de réseau labyrinthiforme. Les organes excréteurs provisoires des Sangsues ne peuvent être identifiés avec les organes provisoires antérieurs de Polygordiiis et d'Echiure. Arthropodes. — Le Peripotus est la seule forme, parmi les Arthro- podes, qui soit pourvue d'organes d'excrétion disposés sxr le tj^pe des organes excréteurs segmentaires des Chétopodes (1). Ces organes sont situés à la base des pieds, dans les divisions latérales de la cavité générale, et sont séparés de la division médiane principale de cette cavité par des cloisons longitudinales formées de muscles transversaux. Chaque organe complètement développé se compose de trois parties : 1" D'une vésicule renflée qui s'ouvre au dehors à la base d'un pied; 2" d'un tube glandulaire enroulé, uni à cette vésicule et sub- divisé en plusieurs petits segments ; 3° d'une courte portion termi- nale qui s'ouvre ;\ une extrémité dans le tube enroulé, et à l'autre, à ce que je crois, dans la cavité générale. Cette dernière partie devient très apparente sous l'influence des réactifs colorés, par suite de l'énergie avec laquelle les noyaux de ses parois fixent la matière colorante. Chez la plupart des Trachéates, les organes d'excrétion affectent la forme des tubes dits de Malpighi, qui naissent constamment (Voy. vol. I) comme une paire de diverticules du proctodœum épi- blastique. D'après leur mode de développement, on peut les comparer aux vésicules anales des Géphyricns, bien que dans l'état actuel de nos connaissances une semblable assimilation soit assez hypolhéliciuc. La glande antennaire et la glande du test des Crustacés, et peut-être aussi l'organe dorsal de diverses larves du groupe, paraissent être des organes d'excrétion, et les deux premiers ont été considérés par Claus et Grobben comme appartenant au même système que les tubes excréteurs segmentaires des Chétopodes. Nématodes. — On rencontre, chez les Xématodes, des tubes excréteurs l)airs qui s'étendent dans la ligne dite latérale sur toute la longueur (1, Voyez F. M. Balfoiir, On certain points in thc Anatoniy of l'cripalus Cape/isis [Quart. Joiaii. of Micros c. Science, vol. XIX, 187'J). VERTÉBRÉS. G3o du corps, et s'ouvrent en avant par un pore ventral commun, lis ne semblent pas communiquer avec la cavité générale, et le dévelop- pement n'en a pas été étudié. On sait peu de chose soit sur la structure, soit sur le développement des organes d'excrétion des Echinodermes et des autres types d'In- vertébrés qui n'ont pas été jusqu'ici mentionnés dans ce chapitre. Organes excréteurs et conduits génitaux des Crâniotes. Il conviendrait peut-être de séparer l'histoire des organes d'excré- ' tion de celle des conduits génitaux ; mais ces parties sont en con- nexion si intime chez les Vertébrés, puisque dans quelques cas le même conduit remplit à la fois une fonction génitale et une fonction urinaire, que cette séparation est impossible. Les organes d'excrétion des Vertébrés se composent de trois corps glandulaires difTérents et de leurs conduits excréteurs. Ce sont : 1° Un petit corps glandulaire pourvu ordinairement d'un ou de plu- sieurs entonnoirs ciliés qui s'ouvrent dans la cavité générale par un orifice près duquel fait saillie, dans cette cavité, un glomérule vascu- laire. Il est situé très en avant et reçoit habituellement le nom de rein céphalique, bien qu'il soit peut-être préférable de le désigner, d'après la nomenclature de Lankester, sous celui àe^-gnephros. Son canal excréteur, qui est le point de départ des conduits génitaux et urinaires, sera appelé canal segmentaire. 2" Le corps de Wolff ou mesonephros. Il se compose d'une série de tubes glandulaires (les tubes segmentaù^es) qui offrent d'abord (à quel- ques exceptions près) un arrangement segmentaire, et qui s'ouvrent primitivement, à une extrémité, dans la cavité générale par un orifice en entonnoir, à l'autre, dans le canal segmentaire. Chez beaucoup de formes, ce dernier se divise longitudinalement en deux parties, dont Tune reste ensuite unie aux tubes segmentaires et forme le canal de Wolffou du mesonephros^ tandis que l'autre devient le canal de Mûllcr. 3° Le rein proprement dit ou melanephros. Cet organe ne se ren- contre complètement différencié que chez les Amniotes. Son conduit excréteur est un diverticule du canal de Wolff. Les organes dont nous venons de parler ne coexistent en pleine activité chez aucun membre adulte des Vertébrés actuellement vivants, bien qu'on les rencontre tous en même temps chez certains em- bryons. Ils ont entre eux des rapports si intimes qu'il est impossible d'en parler séparément d'une manière satisfaisante. Êlasmobranches. — Le système excréteur des Élasmobranches n'est nullement le plus primitif que l'on connaisse ; mais il peut servir avan- tageusement de point de départ pour l'étude des modifications du système dans les autres groupes. Parmi les particularités qu'il pré- 636 ORGANES EXCRÉTEURS, sente, la plus remarquable est l'absence d'un pronéphros. Le dévelop- pement du système excréteur des Élasmobranches a surtout été étudié par Semper et par moi. Le premier rudiment du système se montre sous la forme d'une protubérance mésoblastique qui s'élève de la masse cellulaire inter- médiaire, à peu près au niveau de l'extrémité postérieure d u cœur (fig, 400 A,pd). Cette protubérance est le rudiment de l'orifice abdo- minal du canal segmentaire, et il en part en arrière, jusqu'au niveau de lanus, un cordon solide de cellules qui constitue le rudiment du SpB Fig. 400. — Coupes transversales d'un embryon de Pristiurus ayant trois fentes viscérales (*;. canal segmentaire lui-même (fig. 400 B. pd). La protubérance fait saillie vers l'épiblaste, et le cordon qui lui est relié s'étend entre le mésoblaste et l'épiblaste. La protubérance et le cordon ne restent pas longtemps solides ; la première acquiert uu orifice qui s'ouvre dans la cavité générale (fig. 436, sd) et se continue avec une lumière que l'on voit apparaître dans le cordon i fig. 401, sd). Cette protubérance est la seule formation qui puisse être regardée comme un rudiment du pronéphros. Pendant que peu i\ peu une lumière se creuse dans le cordon, les tubes segmentaires du mésonéphros se constituent. Ils semblent naître comme des différenciations de cette partie des plaques latérales pri- mitives de mésoblaste, qui est située entre l'extrémité dorsale de la cavité générale et la plaque musculaire (fig. 40i, s()y (1) et que l'on (I) Dans nioti mcnioire primitif sur lo développement do ces tubes, je les ai consi- dérés comme des invaginations de l 'épilhéliiim porilonéai. A la suite de ses recherclios (*) Ces coupes montrent le ilovcloppi-mont du c.inal segmentaire (/)'/; ou conduit primitif du proné- pliros. En A (la plus antérieure des deux coupes), celui-ci apparaît comme une protubérance pleine (/)'/ qui se drosse \cts l'épiblaste. On voit en D une coupe transversale du cordon qui, né de la protubé- rance en \, s'est développé en arrière. spn, rudimi lit .le nerf spinal. — me, canal médullaire. — ch, notocliorde. — X, tige subnotochor- dalc. — )/!/), plaque musculaire. — tnp', portion de plaque musculaire particulièrement développée. — 00, aorte dorsale. — pd, canal segmentaire. — so, somatoplouro. — sp, splanelinopleurc. —pp, ca- vité générale. — ep, épiblaste. — al, tube digestif. ELASMOBRANCIIES. 637 désigne ordinairement sous le nom de masse cellulaire intermédiaire. D'abord très étroite, la lumière des tubes segmentaires acquiert bientôt une largeur considérable. Elle semble se former à la place même qu'occupait cette partie de la cavité générale qui s'avançait dans la masse cellulaire intermédiaire, et qui, au début, unissait la portion de cette cavité située dans les plaques musculaires à la cavité générale définitive. Chaque tube s'ouvre i\ son extrémité inférieure dans la partie dor- sale de la cavité générale (fig. 401, st), en même temps qu'il se replie obliquement en arrière autour du bord interne et dorsal du canal segmentaire, près duquel il se termine par une extrémité qui est d'abord aveugle. Il se d éveloppe pour chaque somite un tube segmentaire (fig. 281), et la série de ces tubes commence immédiatement en arrière de l'orifice abdominal du ca- nal segmentaire et finit quelques seg- ments en arrière de l'anus. Aussitôt après la formation des tubes segmentai- res, leur extrémité aveugle vient se mettre en contact avec le canal segmen- taire ; elle s'y ouvre, et chacun d'eux se divise en quatre segments: l°un segment qui porte l'orifice péritonéal et qu'on dé- signe sous le nom d'entonnoir péritonéal; 2° une vésicule dilatée dans laquelle s'ouvre la première; 3° un tube contourné qui naît de la vési- cule et se termine dans 4° un segment plus large ouvert dans le canal segmen taire. En même temps, ou un peu avant, chacun des canaux seg- mentaire s s'unit à l'une des cornes du cloaque et s'y ouvre; de plus, il abandonne la position qu'il occupait entre l'épiblaste et le mésoblaste pour venir se placer près de l'épithélium qui tapisse la cavité générale (fig. 395, sd). La figure 402 représente d'une manière schématique les caractères généraux des organes excréteurs à cette période. Dans cette figure, pd désigne le canal segmentaire et o son orifice abdominal ; st indique les tubes segmentaires, dont les détails de structure ne sont g. 401. — Coupe transversale du tronc d'un embryon de Scyllium un peu plus jeune que celui représenté dans la figure 34 F (*). sur le Poulet, Sedgwick (n» 549) a été amené à douter de l'exactitude de cette donnée, et après un nouvel examen de mes préparations, il parvint aux résultats exposés dans le texte, et que je suis maintenant moi-même disposé à accepter. (*) sp.c, canal médullaire. — W, substance blanche de l'axe nerveux. — pr, racines nerveuses pos- térieures. — ch, notochorde. — x, tige subnotocbordale. — ao, aorte. — mp, plaque musculaire. — mp', couche interne de la plaque musculaire, déjà convertie en muscles. — Vi; rudiment de corps vertébral. — st, tube segmentaire. — sp.v, valvule spirale. — v, veine sous-intestinale. — sd, canal segmentaire. — p.o, cellules gernimatives primitives. 6.J8 ORGANES EXGKÉTEURS. pas représentés. Le mésonéphros forme donc à cette période une glande allongée, composée d'une série de tubes pelotonnés distincts, dont les extrémités s'ouvrent, pour chacun d'eux, l'une dans la cavité générale, l'autre dans le canal segmentaire ; celui-ci constitue l'unique conduit excréteur du système et communique en avant avec la cavité générale, en arrière avec le cloaque. Le premier changement important affecte le canal segmentaire, qui se divise suivant sa longueur en deux canaux complets chez la femelle, et en un canal complet et des portions d'un second chez le mâle. La manière dont se fait cette division est schématiquement représentée Fig. 402. — Diagramme représeritant la disposition primitive du rein chez un embryon d'Élasmobranoho ("j. dans la figure 40:2 parla ligne claire x, et sur des coupes transversales dans les fig. 4U3 et 404. Les deux canaux qui en résultent sont : 1" le canal de Wolff ou du mésonéphros [wd) en dessus, qui reste en con- tinuité avec les tubes excréteurs de l'organe, et 2°, en dessous, l'ovi- ducte ou canal de Millier chez la femelle, et les rudiments de ce canal chez le mâle. La formation de ces conduits chez la femelle est amenée par ce fait (fig. 40i), que sur toute la longueur du canal segmentaire primitif, excepté dans sa portion antérieure, un cordon presque solide de cellules se sépare peu à peu sur le côté ventral de ce canal : ce cordon est le canal de Miiller [od). Une très petite portion de la lumière du canal segmentaire primitif se continue peut-être dans ce cordon; mais en tous cas, il se creuse bientôt d'une large cavité (fig. 404 A), La partie antérieure du canal segmentaire ne se divise pas ; elle reste en continuité avec le canal de Miiller, et son pore antérieur en forme l'orifice péritonéal permanent (1) (fig. 402). Le reste du canal segmen- taire (après la perte de son segment antérieur et de la partie qui s'en est séparée sur son côté ventral) constitue le canal de AN'o^'l. Le pro- 'Jt (1) Cinq ou six tubes segnientaires correspoiicJeiU à la i)artie antérieure indivise du canal segmentaire, qui forme l'extrémité anlérieupe du canal de Millier; n)ais ils pa- raissent s'atrophier de très bonne heure sans se fixer nettement sur le canal segmen- taire. Cl pii, ranal sejrmentaire ; il s'ouvre en o dans la cavité générale et à son autre extrémité dans le cloaque. — x, ligne suivant laquelle s'oiicrc la division du canal segmentaire en le canal de WoUl en dessus et le canal de Miiller en dessous. — «.<, tubes segnientaires; ils s'ouvrent à une extrémité dans la cavité générale, à l'autre dans le canal segmentaire. ÉLASMOBRANCIIES. 639 cessus de foriualion de ces canaux chez le mâle diflère de celui que l'on observe chez la femelle principalement par ce fait, que la partie antérieure indivise du canal segmentaire, qui forme l'extrémité anté- rieure du canal de Millier, est plus courte, et que le cordon de cellules par lequel elle se continue est incomplet dès le début. ■m.c n.-p 1 10 gr --.^ k^i^ . Fig. 403. — Coupe tr.uisversale schématique d'un em- bryon de Scylliuiii, montrant la formation des canaux de AVolir et de Miiller par division longitudinale du canal segmentaire (*). Fig. 404. — Quatre coupes transversales de la partie antérieure du canal segmentaire d'un embryon femelle de Scyllium cani- cula (**). Les tubes segmentaires du mésonéphros éprouvent des modifica- tions ultérieures importantes. La vésicule située à l'extrémité de chacun des entonnoirs péritonéaux envoie en avant, vers le tube précédent, un bourgeon qui s'unit au quatrième segment de ce tube près de son orifice dans le canal de Wolff (fig. 405, px,. Le reste de la vésicule se transforme en un corpuscule de Malpighi {mg). Du premier de ces processus résulte un tube qui unit deux segments successifs du méso- néphros, et bien que chez l'adulte ce tube soit en partie atrophiée (ou ne soit représenté que par une bande fibreuse) dans la portion antérieure (*) me, canal médullaire. — nip, plaque musculaire. — ch. notochorde. — ao, aorte. — cav, veine cardinale. — st, tube segmentaire. Du côté gauche, la coupe passe par l'oriflce d'un tube segmentaire dans la cavjté générale. L'orifice est représenté adroite par des lignes ponctuées, et la coupe ren- contre rorifice du tube segmentaire dans le canal de Wolff. — iv.d, canal de Wolff. — md, canal de Miiller. La coupe est menée par le point où le canal segmentaire vient de se séparer de celui de Wolff. — gr. bourrelet germinatif avec son épitliélium germinatif épaissi. — l, foie. — i, intestin avec sa valvule spirale. {") La figure montre comment le canal segmentaire se divise en le canal de Wolff ou conduit du mésonéphros en de.ssus et le canal de Millier ou oviducte en dessous. wd, canal de VVollf ou conduit du mésonéphros. — od, canal de Miiller ou oviducte. — sd, canal segmentaire. 640 ORGANES EXCRÉTEUHS. et très probablement aussi dans la portion postérieure des organes d'ex- crétion, il semble cependant presque certain que les corpuscules de Malpigbi secondaires et tertiaires de la plupart des segments naissent de son extrémité aveugle persis- tante. Chacun de ces corpuscules malpighiens secondaires et ter- tiaires est en connexion avec un lube pelotonné (fig 406, a. mg), (]ui naît également du conduit réunissant deux à deux les tubes segmentaires, et débouche par conséquent dans le tube pri- maire près de son embouchure dans le canal segmentaire. Par suite de la formation de tubes accessoires, la constitution des seg- ments du mésonéphros devient très compliquée. En s'accroissant d'une manière continue, surtout dans les segments Kig. 40o. — Coupe verticale longitudinale d'une [lartii du mésonéphros d'un embryon de Scijlliiim (*). P M'/ U./ii(/ Fig. 406. — Trois segments de la partie antérieure i silu. AMPlllBIEN'S. 60 1 reste en communicalion lil)re avec la cavité générale par deux (beau- coup d'IJrodèles), trois (de nombreux Anoures), ou quatre (Gœcilidés) conduits, et qui constitue la partie dorsale du pronéphros. La portion ventrale de la glande dérive de la partie du canal (pii suit immédiate- ment le conduit longitudinal. Cette portion s'accroît en longueur, se recourbe en S, et se place sur la face ventrale de la partie du proné- phros qui s'est formée la première. Par suite de cet accroissement continu dans un espace limité, les circonvolutions du canal du proné- phros se multiplient, et le développement de diverticules terminés par des extrémités aveugles rend la structure de la glande encore plus complexe, A la racine du mésentère, en face des orifices péritonéaux du pronéphros, appa- raît un repli longitudinal tapissé par l'épi- lliélium péritonéal, et qui est fixé par une étroite bande de tissu. Il devient bientôt très vasculaire et constitue un glomérule homologue de celui que l'on rencontre chez le Pet?-omyzon et les Téléostéens. La partie de la cavité générale qui con- tient les orifices du pronéphros et le glo- mérule, s'agrandit et se sépare pour un temps du reste de la cavité. A une époque ultérieure, elle forme une chambre parti- culière, qui cependant est incomplète- ment isolée. Pendantune longue période, le pronéphros et son canal excréteur con- stituent les seuls organes d'excrétion des larves d'Amphibiens. A la fin, toutefois, commence la formation du mésonéphros, suivie de l'atrophie du pronéphros. Comme dans les autres types, le mésonéphros se compose d'une série de tubes segmentaires ; mais le nombre de ces tubes ne correspond plus, excepté chez les Gœcilidés, à celui des myotomes, et dans tous les cas il est plus élevé. En outre, dans la portion postérieure du mé- sonéphros, chez les Urodèles, et sur toute la longueur de la glande dans les autres types, naissent des tubes segmentaires secondaires et ter- tiaires qui s'ajoutent aux tubes primaires. Le développement du mésonéphros commence, chez la Salamandre (Fiirbrin- ger), par la formation d'une série de cordons pleins qui, dans les myotomes (*) a, repli de l'épibldste en continuité avec la nageoire dorsale. — w', cordon méilullaire. — m, muscle latéral. — ns', lam" externe de la pla(|ue méJtillaire. — s, plaque latérale du mésoblaste. — b, mésentère. — u, extrémité ouverte du canal segmentaire, qui forme le pronéphros. — f, tube digestif. — f, diverticule ventral qui forme le foie, — e, jonction des cellules vitellines et des cellules hypolilastiques. — egmentaires se développent partout dans le mésoblaste, indépen- damment de l'épitliélium péritonéal. Ces cordons se séparent rapidement de cet épithélium (en tant qu'ils lui étaient primitivement unis), et après avoir prisd'iibord la l'urme d'une vésicule, ils s'étendent en tubes contournés présen- tant une brandie médiane dont l'extrémité aveugle prend part à la formation d'un corpuscule de Malpighi, une branche litérale qui arrive en contact avec le canal segmentaire, dans lequel elle s'ouvre, et une partie intermédiaire qui réunit les deux précédentes. Au point de jonction de la branche médiane avec la partie intermédiaire, et par conséquent au collet du corpuscule de Mal- pighi, pousse, dans une direction ventrale, un canal qui rencontre l'épithé- lium péritonéal et acquiert ensuite un orifice imfnndibuliforme ouvert dans la cavité générale. Plus tard, cet orifice se garnit de cils vibraliles. Ainsi se constituent les entonnoirs péritonéaux que l'on rencontre chez l'adulte. Les branches médiane et latérale des tubes segmenlaires deviennent tri-s contournées, et les tubes d'abord disjoints se rapprochent bientôt à tel point que leur indépendance primitive disparaît. Le premier tube segmentaire qui arrive à son complet développement, se forme, chez la Salamandra maculata, à peu près dans le sixième myotome en arrière du pronéphros; mais dans la région comprise entre les deux for- mations, se développent d'autres tubes rudimentaires. Voici le nombre des tubes segmentaires primaires contenus dans chacun des myolomes delà Salamandre : Dans le C myotome (c'est-à-dire dans le premier qui soit pourvu d'un vérita- ble tube segmentaire) 1-2 tubes segmentaires Du 7' au 10"= myotome 2-3 — Dans le 11'^ myotome • . . . . 3-4 — — 12« — 3-4 ou /i-ii — — I3« — 4 5 — — 13%au Ki'' 5-6 — On voit ainsi que les tubes segmentaires ne sont pas seulement plus nom- breux que les myotomes, mais que dans chacun de ceux-ci leur nombre s'accroît d'avant en arrière. Chez la Salamandre, il se forme encore, dans la région des myotomes postérieurs (10-1 6), des tubes segmentaires secondaires, tertiaires, etc., provenant de cordons pleins indépendants qui naissent dans le mésoblaste, du côté dorsal relativement aux tubes déjà constitués. Les tubes segmentaires seconiiaires semblent naître de ces cordons exac- tement de la même manière que les tubes primaires, à cela près qu'ils ne s'unissent pas direclement au canal segmentaire, mais aux tubes segmentaires primaires, un peu a\ aiit la réunion de ces derniers avec le canal segmentaire. C'est de cette façon que se constituent des tubes segmentaires composés, qui aboutissent à un canal segmentaire commun, mais qui sont pourvus de nom- breux corpuscules de Malpighi et d'orifices péritonéaux ciliés. La difl'érence est très fiappanle entre le mode d'origine de ces tubes composés et ceux es Llasiiiobr;uiclies. AMPlllBIENS. 653 Les stades ultérieurs du développement des tubes segmeutaires n'ont pas été étudiés chez les autres types d'Amphibiens. Chez les Cœcilidés, les premiers stades ne sont pas connus; mais les tubes oflrent chez l'adulte (Spengel) un véritable arrangement segmentaire; ils sont simples chez le jeune et ne sont pourvus que d'un seul entoinioir péri- lonéal. Chez l'adulte cependant, beaucoup d'organes segmentaires devien- nent composés et peuvent présenter jusqu'à vingt pavillons, etc. On rencontre à la fois, dans toutes les parties du mésonépliros, des tubes segmentaires sim- ples et des tubes segmentaires composés, disposés sans ordre déterminé. Chez les Anoures (Spengel), tous les tubes segmentaires sont composés, et sur la face ventrale de l'organe existent des entonnoirs péritonéauxen nombre énorme; mais on n'a pas encore définitivement établi dans quelle partie des tubes segmentaires ils s'ouvrent. Avant de pailer des transformations ultérieures du corps de Wollî, il est nécessaire de revenir encore au canal segmentaire, qui, en même temps que le pronéphros s'atrophie, se divise en un canal dorsal ou de Wolff, et un canal ventral ou de Mûller. Le processus de division, chez la Salamandre (Fiirbringer), est essentiellement le même que chez les Elasmobranches, c'est-à-dire que le canal de Millier est dû à la sé- paration graduelle d'avant en arrière d'un cordon solide de cellules sur le côté ventral du canal segmentaire, tandis que le reste du canal con- stitue le canal de Wolff. Pendant que se forme le canal de Millier, son extrémité antérieure se creuse d'une cavité; elle se fixe en avant à l'épithélium péritonéal et s'ouvre ensuite dans la cavité générale. La formation de la lumière de ce canal se continue en arrière part passu avec la division du canal segmentaire. Chez la femelle, le processus se poursuit jusqu'à ce que le canal de Millier s'ouvre, à côté du caual de Wolff, dans le cloaque. Ce canal se termine d'ordinaire par une extré- mité aveugle chez le mâle. Il importe de remarquer que chez les Am- phibiens (Salamandre), l'orifice abdominal du canal de Millier est une formation indépendante du pronéphros, un peu en arrière duquel il est situé, et que la partie antérieure indivise du canal segmentaire (avec le pronéphros) n'est pas unie au canal de Millier comme chez les Elasmobranches, mais reste en connexion avec le canal de Wolff. Le développement du canal de Millier n'a pas été étudié d'une manière sa- tisfaisante chez d'autres formes que la Salamandre. Chez les Cœcilidés, son orifice abdominal se trouve au niveau de l'extrémité antérieure du corps de Wolff. Chez d'autres formes, il est ordinairement situé beaucoup plus en avant, près de la racine des poumons (excepté chez le Proteus et le Batravho- seps, oii il est reporté un peu plus en arriére), et à une certaine distance en avant du corps de Wolff. Le canal de Millier est toujours bien développé chez la femelle et joue le rôled'oviducte. Chez le mâle, il ne prend aucune part (excepté peut-être chez VAJytes] à l'évacuation des produits de la génération; il est toujours plus ou moins rudimentaire et peut, chez les Anoures, faire complètement défaut. Gj». UHGAiNES EXCIŒTI'IRS. Après la l'orinalioii du canal do .Miillci-, le canal de Wold' reslecotnnie conduit excréteur du c«M-ps de Wolll", et, jusqu'à l'atrophie du pronc- phros, de cette dernière glande également. Sa portion antérieure, placée en avant du corps de AVolfF, s'atrophie plus ou moins complètement. Les transformations ultérieures du système excréteur se rapportent : 1° à l'union, chez le mâle, de la partie antérieure du corps de ^\'olff au testicule; 2° à certaines modifications (jui surviennent dans les tubes collecteurs de la jjarlie postérieure du mésonéphros. Le premier de ces processus conduit à la divison du corps de Wolll" en une partie sexuelle et une partie non sexuelle ; et chez la Salamandre et autres Urodèles, cette division correspond à la répartition des tubes segmen- taires des deuxsortes, simples et composés. Comme le développement des canaux qui unissent les testicules à la partie génitale du corps de AYoiff n'a pas été complètement mis en lumière sur tous les points, nous commencerons par décrire la dis- position des parties à l'état adulte (fig. 415 B). Dans la plupart des cas, un système non segmentaire de canaux venant du testicule, les vasa efferentia (/;e), sejettentdans un canal appelé canal longitudinal du corps de Wolir, d'où partent des canaux transversaux en môme nombre que les corpuscules malpighiens primaires de la partie génitale de la glande, auxquels ils se rendent. Arrivé aux corpuscules de Malpighi, le sperme est ensuite conduit par les tubes segmentaires dans le canal de Wulli", d'où il passe à l'extérieur. Le système des canalicules qui unissent le testicule aux corpuscules de Malpighi est désigné sous le nom de réseau testiculaire. Le nombre des tubes segmentaires en con- nexion avec les testicules est extrêmement variable. On en compte 30 à 32 chez le 6/rt'(/on(Spengel). Le canal longitudinal du corps de \> oill" fait défaut dans des cas peu IVé- quenls {Siitlerps, etc.; où la partie sexuelle du corps de Wolll' est faible- ineiil développée. Cliez les Urodèles, les leslicules sont unis à la partie an- térieure du corps de Wulfl". Chez les Cœcilidés, l'union se fait avec une partie qui est l'Iioniologue du corps de Wolff, niais à une certaine distance en arrière de l'extrémité antérieure, à raison du développenient des tubes seg- nieiitaires antérieurs, qui sont rudimentaires chez les Urodèles. Chez les Anoures, les coiuiexions entre le testicule et les tubules du corps de NVoIll' sont soumises à des variations très étendues. Chez la Utifo cinercus, le ly[)e urodéle normal esl conservé, et chez le Boinbmator, ou observe la même dis- postion, mais à l'état rudimentaire. Chez ce dernier, eu efl'et, il existe drs troncs transversaux qui partent du canal longitudinal du corps de VVulU ci qui se termuient par une extrémité aveugle, tandis que le sperme est con- duit dans le canal wolftieu par des canaux situés eu avant du coips de NNulIf. Chez YAUjlcs et le Discoylossus, ce transport du sperme se fait de mémo par un prolongement direct du canal longitudinal en avant du corps de Wolll; mais il n'y pas, comme chez le Uombinator, de canaux transversaux rudimen- taires pénélraul dans cet organe. Chez la Harui, les canaux transversaux qui AMi'iiHiiENs. 63:; parlent du canal loiigitiidiiuil du corps de WoUl se jetleiil dirccteineiil, après s'èlre dilatés pour former (?) des corpuscules malpigliicns rudimenlaires, dans les tubes collecteurs piès de leur embouchure dans le canal de Wolfl". (liiez la plupart des Urodèles, les orilices péritonéaux eu connexion avec les corpuscules malpigbicns génitaux primaires s'atropbieni ; mais ils persis- tent chez le Spclerpcs. lis sont également conservés chez les Cœcilidos à l'état adulte. Un ne sait rien sur le développement de ces parties, si ce n'est que le réseau teslicnlaire provient des corpuscules malpighiens piiniai- res et qu'il s'unit aux testicules. Les faits embryologi(iues, aussi bien que cette particularité que les entonnoirs péiitonéaux de la partie gé- nitale persistent dans quelques formes chez l'adulte, prouvent q;ie le réseau testiculaire ne dérive pas des entonnoirs péritonéaux. On rencontre des rudiments du réseau testiculaire dans la femelle des Ca'cilidés et de beaucoup d'Urodèles (Sutomanc/ra, Triton). Dans leur dévelop- pement le plus complet, ces rudiments se composent d'un canal longitudinal et de canaux transversaux allant de celui-ci aux corpuscules de Malpighi, ainsi que de quelques branches qui pénètrent dans le mésovarium. Chez les Urodèles, les tubes collecteurs de la partie postérieure non sexuelle du corps de WoUf, qui représente probablement un métauéphros rudimen- taire, éprouvent chez le mâle une transformation semblable à celle qui sur- vient chez les Élasmobranches. Leurs points de jonction avec le canal de Wollf sont reportés en arrière, à l'extrémité postérieure du canal (fig.415 B), et ces tubes eux-mêmes se réunissent en un ou plusieurs courts conduits (uretères) avant de s'ouvrir dans le canal de Wolff. Chez le Batnichôseps, le premier lube collecteur seulement se sépare de cette manière, et forme un uretère simple, allongé, qui reçoit tous les tubes collecteurs des tubes segmentaires postérieurs. Chez le Pi'olée, le Méiiobrau- che et la Sirène, les tubes collecteurs conservent dans les deux sexes leur Ira- jet transversal primitif et s'ouvrent latéralement dans le canal de Woliï. Karement [ElUpsoglossus, Spengel) les uretères s'ouvrent directement dans le cloaque. La vessie urinaire des Amphibiens est un diverticule de la paroi ventrale de la portion cloacale du tube digestif, et l'homologue de l'al- lantoïde des Amniotes. Le diaphragme ci-joint (lig. 41o) du système urogénital de Triton fait voir les points principaux de la description qui précède. Chez la femelle (A), on observe les parties suivantes : 1° Le canal de iMiiller ou oviducte {od), produit par scission du canal segmen taire; 2» Le canal de Wolff (su^), constituant la partie du canal segmentaire qui reste après la formation du canal de Millier ; 3" Le mésonéphros (r), divisé en une partie sexuelle antérieure en 6o6 ORGANES EXCRÉTEURS. connexion avec un réseau tesliculaire rudinienlaire, et une partie pos- térieure non sexuelle. Les tubes collecteui's de ces lieux parties se jettent transversalement dans le canal de WolU"; 4° L'ovaire [ov) ; 5° Le réseau testiculaire rudinienlaire. Chez le mâle (B), on trouve : 1" Le canal de Millier (m), dépourvu de fonction, quoique assez bien déve- loppé; 2" Le canal de Wolff {sug) ; 3" Le mésonéphros (r), divisé en une véritable partie sexuelle, à travers les tubes scgmentaires de laquelle s'écoule la liqueur séminale, et une partie non sexuelle. Les tubes collecteurs de cette dernière ne se rendent pas directement au canal de Wolfi", mais se recourbent obliquement en arriére et ne s'y ouvrent que près de son orifice cloacal, après Ù s'être unis pour former un ou deux tubes primaires (les uretères) ; A" Le réseau testiculaire (ye), composé: 1" de conduits transversaux venant des testicules ; 2° du canal longitudinal du corps de Wolff, auquel aboutissent ces conduits ; 3" de canaux transversaux qui partent du précédent et se rendent aux corpuscules de .Malpiglii. Amuiotes. — Autant (lue l'on sait, il y Kig. 415. — Diafciamnie repri-senlrint le "^ système uiofçénilai de Triion (oni- a, chcz Iss Amiiiotcs, uuc coucordance pruutée à (;egenbaar, daprcs spen- ppegfj^.e absoluc daus hi formation du système uro-géuilal. La particularité la plus caractéristique du système consiste dans le développement complet d'un métanéphros, qui constitue le rein dé- finitif après ralropliie du mésonéphros ou corps de Wolff. ce dernier étant un organe purement embryonnaire. La partie du système qui se forme la première est un canal que Ton appelle ordinairement canal de \\ uUf, mais qui est en réalité l'homologue du canal segnientaire. 11 paraît se développer, chez tous les Amniotes, presque suivant le môme type que chez les I<]lasmobranches, sous la forme d'un cordon (') A, fimelle. B. niàlc. r, mésonépliros, à la siirfarc iltiqticl on volt de noiidircux ciituniioir- péiitoiiéaux. — surj, Conduit du mésonéplirus ou canal de Widd'. — mi, oviductc (ranal de Miillcrj. — »), canal de Sliillor chez le mâle. — «<•, l'uitt efferenlia du testicule. — /, testicule. — nv, ovaire. — up, pore urogcniiul. AMNIOTES, 657 plein qui dérive du mésoblasle somati(iue de la masse ccUulaireiiiter- luédiaire (fig. 4IG W. d) [D. Le premier indice de ce canal a[)parail, chez l'embryon de Poulet présentant huit somites, comme un bourrelet qui, de la masse cellu- laire intermédiaire, fait saillie vers Tépiblaste dans la région du septième somite. Dans le cours du développement ultérieur, il continue ;\ former un tel bourrelet jusqu'au onzième somite (Sedgwick) ; mais à partir de ce point, il s'accroîten arrière dans l'espace intermédiaire à l'épiblaste et au mésoblaste. Chez un embryon de quatorze somites, So. \ ^ms^ Fig. il 6. — Coupe transversale de la région dorsale d'un embryon de Poulet de 45 heures (*). une étroite lumière a apparu dans sa partie moyenne, tandis qu'en avant est uni aux tubules wolfflens rudimentaires, qui se développent en continuité avec le canal (Sedgwick). Dans les stades qui suivent, la lumière du canal s'étend peu à peu en arrière et en avant, et le canal lui-môme se porte en dedans relativement à l'épiblaste (fig. 417). Son extrémité postérieure s'allonge jusqu'à ce qu'elle se soit mise en rapport avec la partie cloacale de l'intestin postérieur, dans laquelle elle s'ouvre (2). (1) Dansky et Kostonitsch (n" 543) décrivent le canal de Wolff chez le Poulet comme provenant d'une gouttière ouverte dans la cavité péritonéale, et qui s'étrangle plus tard en un canal. Je n'ai jamais rien rencontré de semblable à ce qu'ont figuré ces auteurs. (2) D'ai)rès Casser, l'extrémité antérieure du canal segmentaire présente de curieuse» irrégularités, et on rencontre fréquemment une partie antérieure complètement isoiéci "i il/.c, canal niédiilhiire. — /".u, somite niésoblastii|uo. — W.d, canal de Woliï en contact avec la masse cellulaire intermédiaire. — So, somalopleure. — S.p, splanchnopleure. — p.p, cavité pleuropéritonéale. ~ ao, aorte. — v, vaisseaux sanguins. — w, muraille germinativ-e. — ch, noto* cliorde. — op, limite de rairc opaipie et de l'aire pellucide. Balfour. — Embryologie. U. — 4-2 6o.S OUOANES EXCRETEUnS. On aurait pu s'attendre à ce que, comme dans les types inférieurs, l'extrémité antérieure du canal segmentaire s'ouvrirait dans la cavité générale, ou se mettrait en rapport avec un pronéphros. Ni l'une ni l'autre de ces deux alternatives ne se réalise, bien que dans quelques types (le Poulel), il se développe une formation qui est probablement le rudiment d'un pronéphros; toutefois elle n'apparaît qu'à un stade subséquent, et est alors sans conn-axion avec le canal segmentaire. La partie du système qui se montre ensuite est le mésonéphros ou corps de AVulir. Il se forme, chez tous les Amniotes, comme une série de tubes seg- mentaires, qui correspondent aux Myotomes chez les Lacertiens (Braun), mais qui sont en plus grand nombre chez les Oiseaux elles Mammifères. ChezlesReptilcs (Braun, n" 542), les tubes du mésonéphros se développent au côté interne du canal de WolPF, sous la forme de masses offrant un arrange- ment segmentaire et qui semblent tout d'abord utiles à l'épithélium périto- néal. ('.hacuncde ces masses devient bientôt une vésicule ovalaire, qui s'ouvre probablement pendant une très courte période dans la cavité périlonéale par un orifice en entonnoir. Les vésicules se séparent de très bonne heure de l'épi- thélium péritonéal; elles émettent des diverticulcs latéraux dont proviennent les parties principales des tubes segmentaires, qui bientôt s'uiùssent au canal segmentaire. Le développement des tubes segmentaires est plus compliqué chez les Oi- seaux (i). Les Inbulesdu corps de WolfT dérivent de la masse cellulaire intermédiaire, qui est représentée surla figure 410 entre l'extrémité supérieure de la cavité générale et la plaque musculaire. Chez le Poulel, la manière dont cette masse se développe en tubes segmentaires diflere dans la région qui précède et dans celle qui suit le seizième segment. En avant du seizième segment environ, la masse cellulaire intermédiaire se sépare sur certains points de l'épithélium péritonéal, tandis que dans d'autres, dont plusieurs pour chaque segment, elle lui reste fixée. I^es parties de celte masse fixées à l'épitiiélium péritonéal se convertissent en cordons en l'orme d'S (fig. 417, st), qui ne tardent pas à s'unir au canal segmentaire {ivd). La cavité générale se prolonge sur une courte distance dans le commencement de chacun de ces cordons, de sorte que cette partie de ceux-ci constitue un entonnoir péritonéal rudimentaire. Chez le Canard, l'union de la masse cellulaire intermédiaire à l'épithélium péritonéal s'étend plus en arrière que chez le Poulet. Dans les tubes segmentaires antérieurs, qui ne se développent jamais com- plètement, les entonnoirs péritonéaux deviennent remarquablement larges, en même Ictnps qu'ils acquièrent une lumière distincte. La portion de tube adjacente à chacuti de ces entoiuioirs s'invaginc en partie, par suite de la (l) Kollikf.T a d'abord donné des ligures exactes de ces formations fi leurs piTmiors stades; mais c'est îi Scdgwick n" 55!)) que nous en devons la juste inlerprétaiiDn, ainsi rpio la première description satisfaisante du développement des organes excré- teurs cliez les Oiseaux. AMNIUTE?. 6.VJ lunnalioii d'un yloinérule, qui s'ai'ci'oil l)ieulùt à un tel point qu'il se pi'o- Jelle dans la cavité générale à travers l'entonnoir dont il remplit compléle- inent le col (fig. 418, gl). Ainsi se constituent une série de glomérulcs périto- néaux libres appartenant aux lubulcs wolffiens antérieurs (i). Ces tabules cependant s'atro[)liient de bonne heure. Quant au reste des tubules qui proviennent des cordons en forme d'S, leur insertion à l'épithélium périlonéal disparaît rapidement. Les cordons se creusent d'une cavité et s'ouvrent dans le canal segmentaire, tandis que leurs extrémités aveugles constituent des rudiments de corpuscules de Malpighi. Fipr. UT. Coupi;' transversale du tronc d'un embryon de Canard avec environ 24 somites mésoblustiques (*). Dans la partie postérieure du corps de Woliïdu Poulet, la masse cellulaire intermédiaire se sépare de très bonne heure de l'épithélium péritonéal, et ce n'est que beaucoup plus tard qu'elle, se divise en vésicules ovalaires sem- blables à celles des Reptiles et qui forment les rudiments des tubes segmen- laires. Des tubules segmentaires secondaires et tertiaires se développent, chez le Poulet, comme des différenciations directes du mésoblaste, sur le côté dorsal (1) J'avais pris tout d'abord (11° 539), par erreur, ces glomérules externes pour le glomérule du pronéphros, h raison de leur ressemblance avec le glomérule du proiié- phros des Âmphibiens. Leur véritable signification a été établie par Sedgwick (uo 650). (*) rtw, amnios. — so, somatopleuro. — sp, splanchnopleure. — vxl, canal de Wolff. — si, tube segmentaire. — ra.r. veine cardinale. — ms, plaque musculaire, — sp.y, ganglion rachidien. — p.c, cordon niédullairc. — r/i. notorliorde — ao, aorte — lu/. liy[iol)iaste. 660 ORGANES EXGRÉTEUHS. /;,/ des lubules primaires. Ils s'ouvrent dans; le canal de NVollT par des orifices indépendants. Chez les Mammifères, les Inbulcs segmenfaires prennent naissance (Egli) sous la forme des masses pleines, dans la môme région que chez les Oiseaux et les Reptiles. On ignore si elles sont unies à répithélium péritonéal. Elles deviennent bientôt des vésicules ovalaires qui se développent en tubules com- plets à la manière déjà indiquée. Après que le corps de Wolff s'est constitué, il se forme dans les deu.v sexes, chez tous les Amniotes, un conduit qui devient roviductc chez la femelle, mais qui, chez le mâle, est sans fonction et disparaît plus ou moins complètement. Malgré certaines particularités de son développement, ce conduit est sans doute l'homologue du canal de Millier des Ichthyopsidiens, On a trouvé, chez le Poulet, en rapport avec son extrémité antérieure, des formations qui sont probablement, pour des raisons exposées plus loin, homologues au pronéphros (Balfour et Sedgwick). Ce pronéphros, commeje l'appelle- rai, est constitué par un canal longi- tudinal légèrement contourné, avec trois ou un plus grand nombre d'ori- ^. ,., ^ ,'^ , , . < , fices perilonéaux. A son premier état, Fig. 4IS. — Coupe liansvci'sale du gloraérulu ^ ^ ^ . cxtoiiie lie l'un iios tubes segmentniies an- il consislc eu trois involutions ouver- looruro's'" !'"''''^"" ^' ^°"''' '"""" ^es de répithélium péritonéal situées l'une à la suite de l'autre, et reliées ensemble par des épaississements épithéliaux plus ou moins bien déli- mités et en forme de bourrelets. Il dérive de la couche d'épithélium péritonéal épaissi, voisine de l'angle dorsal de la cavité générale, et il est situé à une distance considérable en arrière de l'extrémité anté- rieure du canal de Wolff. A un stadeun peu plus avancé, les bourrelets qui unissent les gout- tières entre elles se séparent en partie, par étranglement, de répithélium péritonéal, et une lumière s'y développe. I.'état de cette formation î\ ce stade se voit dans la ligure ilO, où sont représentées trois coupes trans- versales passant par deux gouttières et par le bourrelet qui les unit. En fait, le pronéphros peut maintenant être décrit comme un canal légèrement contourné, qui s'ouvre dans la cavité générale par trois orifices en forme de gouttière, et qui se continue en arrière avec le ru- diment du véritable canal de Millier. [') .'/'. «'"'"éi-ule. — ije, ciiilliéliuin péritonéal. — W' ; C, la 18^ — i/ri et f/rd, 2' et 3» gouttière. — r2, 2« bour- relet. — M'rf, canal de AVoilT. (**) A, aorte. — ms, i;m, mésentère (l'intestin n'est pas compris dans la coupe). — pa, paroi ab- dominale latérale. — G, ramification vasculaire venue de l'aorte et allant former un glomémle du corps de Wolff (ou rein primitif). — W, coupe du canal de Wolff. — w, w, w, coupes diverses des ramifications (canaux secondaires du canal de Wolff). — GW, un de res canaux en rapport avec un gloroérule. — 1, stroma de la glande génitale. — 0, épithélium de la glande génitale (épithélium germinatif très épaissi et montrant déjà des ovules primordiaux. — M, involution de l'épitbélium germinatif donnant naissance au canal de Millier. 602 ORGANES EXCRETEURS. Sur un embryon un peu plus âgé que le dernier décrit, le proné- phros s'atrophie en tant que tel : ses deux orifices postérieurs dispa- raissent, et l'antérieur persiste comme orifice définitif du canal do Millier, Le pronéphros est une formation essentiellement transitoire qui se développe et s'atrophie d'une manière complète entre la quatre-vingt- dixième et la cent vingtième heure do l'incubation. La situation du pronéphros par rapport au corps de AYolff se voit sur la coupe (fig. 420 1, qui passe probablement dans une région comprise entre deux orifices péritonéaux. Aussi longtemps que persiste le proné- phros, le canal de Millier consiste simplement en un très faible rudi- ment en continuité avec le plus antérieur des trois orifices péritonéaux, et son extrémité pleine semble s'unir aux parois du canal de Wolff. Après l'atrophie du pronéphros, le canal de Millier commence à s'ac- croître rapidement, et dans la première partie de son trajet, il semble se séparer sous la forme d'un cordon solide de la paroi externe ou ven- Vig- 421. — Coiiiies montrant la réunion de la portion i)loine terminale du cunal de Millier a\ec le canal de WoHl' (d'aiircs Balfour et Sedgwick) (*). fralo du canal de Wolffifig. A2\}. La lumière dont est creusée sa partie antérieure se continue ensuite dans ce cordon. Il en résulte qu'en avant, le canal se développe exactement de la même manière que le canal de Millier chez les Llasmobranchcs et les Amphibiens. Ce mode de développement ne se présente toutefois que dans la par- tie antérieure du canal. En arrière, la pointe par laquelle il s'accroît est située dans une dépression de la paroi externe du canal de Wolff; mais elle ne se fixe pas nettement i\ ce dernier. Bien que le canal de MiiilcM' de soit pas di'i en réalité ;\ une scission des parois de celui de Wolff, il est cependant possible qu'il s'accroisse en arrière aux dépens de cellules qui en dérivent. ') Kn A. la portion terminale ihi canal est iiiljiMéiiiciit lilne : en H, elle s'est unie à la paroi du canal de WollI'. md, canal de .Miiller. — Wd, canal de WoKl. AMNIOTES. 663 Le canal de Millier finit par atteindre le cloaque ; mais il ne s'y ouvre que longtemps après chez la femelle, et jamais chez le mâle. La description suivante, empruntée au mémoire que nous avons publié en commun, Sedgwick et moi, fera le mieux comprendre le mode d'accrois- sement du canal de Miiller dans la partie postérieure de son trajet. « Quelques coupes en avant de sa terminaison, le canal de Miiller se montre, en coupe tranversale, sous la forme d'un canal ovalaire bien délimité, en contact d'un côté avec la paroi du canal de Wolff, de l'autre, avec l'épithé- lium germinatif. Peu à peu, cependant, à mesure que nous avançons en arrière, le canal de Miiller s'élargit ; la paroi externe adjacente du canal de WolfT s'épaissit fortement, et dans sa partie moyenne elle est poussée en dedans, de manière qu'elle vient presque en contact avec la paroi opposée, et qu'elle forme en dehors une dépression dans laquelle se place le canal de Miiller. Aussitôt que ce dernier a pris celte position, ses parois perdent la netteté de contours qu'elles offraient précédemment, et les cellules dont elles sont formées prennent une apparence vacuolaire singulière. On ne reconnaît plus de ligne nette de démarcation entre les parois du canal de Woltf et celles du canal de Miiller ; mais entre elles est un étroit espace clair, traversé par un réseau irrégulier de fibres, dans quelques mailles duquel se trouvent des noyaux. u Le canal de Miiller se présente dans ces conditions sur un grand nombre de coupes, dans lesquelles les caractères particuliers qui viennent d'être décrits s'accusent de plus en plus à mesure qu'on se rapproche de son extrémité postérieure. Il continue à s'élargir et atteint ses plus grandes dimensions à peu près une coupe avant qu'il disparaisse. On y reconnaît une lumière jusqu'à son extrémité; mais elle est d'ordinaire irrégulière dans ses contours et fréquemment traversée par des traînées de protoplasme. Enfin, le canal de Millier se termine brusquement, et dans la coupe qui suit immédiatement, le canal de Wolff reprend son aspect normal, en même temps qu'au niveau du canal de Miiller saparoi externe entre en contact avec l'épithélium germinatif.» Avant de décrire le canal de Miiller chez d'autres types d'Amniotes, il con- vient de dire quelques mots sur les identifications admises ci-dessus. L'iden- tification du canal appelé ordinairement canal de Wolff avec le canal seg- mentaire (à l'exclusion du pronéphros), semble justifiée morphologiquement par les raisons suivantes : 1° il donne naissance à une partie du canal de Miiller aussi bien qu'au conduit excréteur du corps de Wolff, et se comporte sous ce rapport exactement comme le canal segmentaire des Élasmobranches et des Amphibiens ; 2° il sert de conduit excréteur au corps de Wolff avant d'avoir donné naissance au canal de Miiller ; 3° son mode de développement ressemble d'une manière frappante h celui du canal segmentaire de diverses formes inférieures. Relativement au pronéphros, il est évident que l'organe que nous avons considéré comme tel, est, sous beaucoup de rapports, semblable au proné- phros des Amphibiens. L'un et l'autre se composent d'un canal longitudinal un peu contourné, avec un certain nombre d'oritices péritonéaux. Les principales difficultés que l'on éprouve à admettre ces homologues, résident : Cfii ORGANES EXCRÉTEURS. 1° Dans le fait que, chez les Oiseaux, le pronépliros n'est pas uni au canal segmentaire ; 2" Dans cet autre, qu'il est situé en anière de l'extrémité antérieure du corps de WolfT. Pour ce qui concerne la première de ces difficultés, on doit se rappeler que dans la formation du canal de Millier chez les Élasmobranches, l'extré- mité antérieure indivise du canal segmentaire primitif, avec l'orifice périto- néal qui représente probablement le pronéphros, est fixée au canal de Millier et non au canal de Wolff, bien qu'on observe l'inverse chez les Am- phi biens. Pour expliquer la discontinuité du pronéphros avec le canal seg- mentaire, il suffit d'admettre que le canal segmentaire et le pronéphros, qui se développent chez les Ichihyopsidiens comme une formation unique, constituent des formations indépendantes ciiez les Oiseaux, hypothèse qui n'a rien d'absurde, si l'on réfléchit que, cliez l'Oiseau, le pronéphros est sans aucun doute absolument dépourvu de fonctions. Quant à la situation reculée du pronéphros, on remarquera seulement qu'un changement de position pourrait facilement survenir après que le développe- ment est devenu indépendant, et que ce déplacement est probablement cor- rélatif d'un déplacement de l'orifice abdominal du canal de Millier. Le pronéphros n'a été observé que chez les Oiseaux, et il ne se développe probablement pas chez d'autres Amniotes. D'ordinaire, on regarde également le canal de Millier comme provenant d'une gout- tière de l'épithélium péritonéal, que l'on voit chez le Lézard sur la figure 369 md., et qui se continue en arrière sous la forme d'un cordon primitivement plein, dans l'espace compris entre le canal de Wolif et l'épithélium péritonéal, sans se fixer c\ ce canal. Après la formation du canal de Millier, le conduit excréteur du mé- sonéphros devient le canal proprement dit du mésonéphros ou canal de Wolff. Lorsque ces changements ont eu lieu, apparaît un nouvel organe d'une importance considérable, le rein définitif ou métanéphros. Métanéphros. — Jusqu'ici, le mode de développement du métané- phros n'est connu d'une manière satisfaisante que chez le Poulet (Sedgwick, n" 549). L'uretère et les tubes collecteurs du rein naissent d'un diverlicule dorsal de l'extrémité postérieure du canal de WolfT. Ce diverticule s'accroît enavanl ets'étend le long du bord externe d'une masse de tissu mésoblastique, qui est surtout située derrière le corps de WolfT, mais qui en recouvre un peu aussi la face dorsale. Cette masse de cellules mésoblastiques peut être appelée le blas- terne du mclancpitros. D'après la description de Sedgwick, dont j'ai vérifié moi-môme l'exactitude, elle dérive, chez le Poulet, de la masse cellulaire intermédiaire, dans la région comprise à peu près entre le trente et unième et le trente-quatrième somite. Elle est d'abord on continuité avec la partie de la masse cellulaire intermédiaire de la région située immédiatement en avant, partie qui se divise en canali- AMNIOTES. 665 Cilles wûlffiens et dont on ne peut la distinguer par sa structure. Tou- tefois, le blastème du métanéphros reste absolument passif pendant que se constituent les canalicules wolffiens dans le blastème adjacent ; et après la formation de l'uretère , il se'sépare du corps de Wolif qui le précède pour s'étendre ensuite en avant et du côté dorsal, et se placer au bord interne de l'uretère dans la position qui vient d'être décrite. Pendant le développement ultérieur du rein, des tubes collecteurs naissent de l'uretère et se mettent en continuité avec des amas de cellules du blastème du métanéphros, qui se différencient ensuite en les canalicules rénaux. Ce processus me semble prouver que le rein des Amniotes est une portion postéi'ieure spécialement différenciée du mésonéphros primitif. | D'après la manière de voir de Reaiak et de KoUiker, les diverticules de l'uretère donnent naissance à la totalité des canalicules urinifères et aux capsules des corpuscules de Malpighi, tandis que le mésoblaste environnant forme les vaisseaux sanguins, etc. D'un autre côté, quelques observateurs (Kupffer, Bornhaupl, Braun) soutiennent, conformément à la description précédente, que les diverlicules de l'uretère ne forment que les tubes col- lecteurs, et que les canalicules sécréteurs, etc., se développent in situ dans le mésoblaste adjacent. Braun (n° o42) a été conduit à cette conclusion que, chez les Lacertiens, le tissu dont se forment les canalicules du métanéphros dérive de bourgeons solides irréguliers de l'épithélium pôritonéal, qui se développent en arrière du corps de Wolff, mais dans une situation correspondante à celle dans laquelle les tubes segmentaires prennent naissance. Après s'être séparés de l'épithélium péritonéal, ces bourgeons s'unissent entre eux, et constituent un cordon auquel l'uretère envoie les diverticules latéraux déjà décrits. Ces derniers s'unissent aux canalicules sécréteurs et aux corpuscules de Mal- pighi formés in situ. Chez les Lacertiens, le blastème du rein s'étend jusqu'à la région postanale. Mais les données de Braun sur l'origine du blastème du métanéphros ne me paraissent pas suffisamment démontrées. L'uretère ne reste pas longtemps uni au canal de Wolff, mais son orifice se reporte peu à peu en arrière, jusqu'à ce qu'il s'ouvre (entre le sixième et le huitième jour chez le Poulet) d'une manière indépen- dante dans le cloaque. Le plus important des changements qui surviennent ultérieurement i dans le système excréteur, est l'atrophie de la plus grande partie du | corps de Wolff, et la transformation, chez le mâle, du canal wolffien en canal déférent, comme chez les Amphibiens et les Ëlasmo- , branches. Les connexions du testicule avec le canal de Wolff sont très remar- quables, mais elles peuvent se déduire de la disposition primitive ca- ractéristique observée chez les Élasmobranches elles Amphibiens. On peut distinguer, dans les parties qui unissent le testicule au 066 ORGANES EXCRÉTEURS. corps de Wolff, deux sortes de formations : 1° celle qui correspond au réseau testiculaire des types inférieurs; 2" celle qui dérive des tubes segmentaires. On doit sans doute reconnaître la première dans des excroissances particulières naissant des corpuscules de Malpighi à la base des testicules. Ces excroissances furent d'abord rencontrées par Braun chez les Reptiles, et se composent, dans ce groupe, d'une série de bourgeons nés des corpuscules malpighiens primaires (?) le long de la base du testicule; ils s'unissent et forment, dans la substance de cette glande, un cordon interrompu, dont dérive dans la suite, par différenciatioUj les canalicules testiculaires (à l'exception des cellules séminifères). Excepté les deux ou trois premiers, ces bourgeons se détachent des corpuscules de Malpighi. On trouve chez la femelle, des bourgeons semblables à ceux que l'on observe chez le mâle, mais plus tard ils s'a- trophient. J'ai moi-même découvert chez les Mammifères (n" 555) des bour- geons homologues de ceux qui ont été trouvés par Braun. Il y a incer- titude sur les parties des canalicules testiculaires auxquelles ils donnent naissance ; mais les vasa recla (canalicules droitsi et le rete vasculosum au moins en dérivent probablement. On les rencontre également chez la femelle des Mammifères, et il en naît des cordons situés dans l'ovaire, qui peuvent persister pendant toute la vie. La comparaison des canalicules dérivés de ces formations, au réseau testiculaire des Élasmobranches et des Amphibiens, trouve sa jusli- lication dans ce fait, que les premiers, comme le second, naissent sous la forme de bourgeons des corpuscules malpighiens primaires, d'où ils s'étendent dans le testicule pour entrer en connexion avec le stroma spermogène proprement dit. De môme que dans les types inférieurs, la liqueur séminale arrive du réseau testiculaire au canal wolffien pai- une partie des tubes glan- dulaires du corps de Wolff. (Ihez les Reptiles, les deux ou trois tubes segmentaires antérieurs, au niveau du testicule, remplissent proba- blement cette fonction. Chez les Mammifères, les vasa efferentia, c'est- à-dire les coni vasculosi, semblent, d'après la manière de voir généra- lement admise, avoir la même signification, bien que Banks et d'autres investigateurs les regardent comme des formations qui se sont déve- loppées d'une manière indépendante. De nouvelles recherches sur ce point sont nécessaires. Chez les Oiseaux, une connexion entre le corps de Wolff et le testicule semble s'établir comme dans les autres types. Le canal wolffien devient lui-même, chez les mâles de tous les Am- nioles, le canal déférent et le canal enroulé de l'épididyme, cette der- nière formation (à l'exception de la tête) dérivant entièrement du canal de Wolff. AMNIOTES. 07 Chez la femelle, le canal wolffien s'atrophie plus ou moins complô- tement. Chez les Serpents (Rraun), la partie postérieure persiste à l'état de canal sans fonction, qui part de l'ovaire et s'ouvre dans le cloaque. Chez les Geckos (Braun), elle persiste également comme un petit canal qui s'unit à l'uretère; eudn chez les Orvets, une partie considérahle du canal est con- servée, tandis que chez les Lacerta, il n'en reste que des fragments disjoints. Chez les Mammifères, la partie moyenne du conduit, qui reçoit le nom de canal de Gaertner, persiste chez la femelle de quelques Singes, du Porc et de heaucoup de Ruminants. Le corps de Wolff s'atrophie presque complètement dans les deux sexes, bien que, comme nous l'avons dit plus haut, il en reste, en face du testicule, une partie qui devient la tête de l'épididyme. La partie postérieure de cette glande, depuis le niveau du testicule, en peut être appelée la partie sexuelle, la partie antérieure en constituant la partie non sexuelle. La dernière, c'est-à-dire la partie antérieure, se résorbe en premier lien, et chez quelques Reptiles, la postérieure, étendue depuis la région des glandes génitales aux reins définitifs, persiste jusque dans la seconde année. Divers restes du corps de Wolff se rencontrent dans les deux sexes do dif- férents type? à l'état adulte. Le plus constant est peut-être la partie qui, chez la femelle, correspond à la tôle de l'épididyme ainsi qu'à une partie du tuhe enroulé de l'épididyme, et que l'on peut appeler avec Waldeyer, V epoophoron (1). Ce dernier se rencontre chez les Reptiles,les Oiseaux et les Mammifères, mais sous une forme très rudimen taire dans le premier de ces groupes. Les restes de la partie antérieure non génitale des corps de Wolff on tété désignés par Wal- deyer sous les noms de parepididymis chez le mâle, et de paroophoron chez la femelle. Ces restes font défaut (Braun) chez les Reptiles, mais on prétend qu'ils existent chez les Oiseaux, aussi hien chez le mâle que chez la femelle, comme un petit organe composé de tubes terminés par une extrénfitô aveugle, avec du pigment jaune. Chez quelques Mammifères mâles (y compris l'Homme), on trouve un parépididyme sur le bord supérieur du testicule, et on lui donne ordinairement le nom d'organe de Giraldès. Ainsi que nous l'avons dit, le canal de MûUer devient l'oviductechez la femelle. A l'origine, les deux canaux s'ouvrent séparément dans le cloaque; mais chez les Mammifères, cette disposition subit une modi- fication ultérieure, dont nous parlerons dans un paragraphe particu- lier. Chez les Oiseaux, l'oviducte droit s'atrophie, laissant parfois un vestige. Chez le mâle, les canaux de Millier s'atrophient de même plus ou moins complètement. (t) Cet organe reçoit aussi le nom de parovarium (His), et d'organe de Rosen- muller. C68 ORGANES EXCRETEURS. Clioz la plupart des ilopliles et des Oiseaux, l'alropliie des canaux de Millier est complète chez le niAle ; mais dans les genres Lacerta et Anyids, I.eydig en a découvert un rudiment de la partie antérieure sous la forme d'iui canal contourné. Chez le Lapin iKolliker, (I) et sans doute chez d'autres Mammifères, les canaux disparaissent probablement tout entiers; mais chez quelques-uns, l'Homme par exemple, les extrémités inférieures réunies des canaux de Millier donnent naissance à une poche qui s'ouvre dans Turèthre, et qu'on désigne sous le nom d'utérus mâle [utérus muxculinus}; et dans d'autres cas, par exemple chez le Castor et l'Ane, ces vestiges sont plus déve- loppés et peuvent se prolonger en deux cornes homologues de celles de l'utérus (Weber). L'ii\datide de Morgagni, chez le mâle, est supposée (Waldeyer) représenter l'orifice abdominal de la trompe de Fallope de la femelle, et être par consé- quent un reste du canal de Millier. Modifications qui surviennent dans les parties inférieures des canaux génito-urinaires des Amniotes. Cordon génital. — Chez les Monodelphes, la partie inférieure des canauxdeWolff s'entoure, dans les deux sexes, d'un cordon particulier, désigné sous le nom de cordon génital (fig. 122, ^c), qui comprend aussi dans sa portion inférieure les canaux de Millier. Chez le mâle, les canaux de Millier s'atrophient dans ce cordon, excepté à leur extrémité distale, où ils se réunissent pour former l'utérus mâle. Après être devenus les vasa deferentia (canaux déférents), les canaux de Wolff restent encore pendant quelque temps compris dans le cordon commun, mais, dans la suite ils se séparent l'un de l'autre. Les vésicules séminales sont des diverticules des canaux déférents. Chez la femelle, les canaux de Woltf s'atrophient dans l'intérieur du cordon génital, hien qu'on en distingue pendant longtemps des ves- tiges, qui peuvent même persister indéfiniment. Les parties inférieures des canaux de IVIiiller s'unissent pour former le vagin et le corps do l'utérus. La réunion commence dans la partie moyenne, d'où elle s'étend en avant et en arrière ; le stade correspondant i\ cette jonc- tion moyenne se conserve d'une manière permanente chez les Marsu- j)iaux. Sinus urogénital et organes génitaux externes. — Chez tous les Amniotes, s'ouvrent d'abord dans le cloaque commun, l'intestin en haut, rallanloïde en bas, et sur les côtés les canaux de Woliï et de Millier, ainsi que les uretères. Cet étal embryonnaire persiste chez les lieplik'S et les Oiseaux. Dans les deux groupes, rallantoïde sert de vessie urinaire chez l'embryon; mais tandis qu'elle s'atrophie chez (I' D'après Wober in" '.y.)'^^, il oxistn un utérus màhî clipz le Lnpiii ; mais la (iosciij)- tion qu'il en donne n'est nullement satisfaisanti', et Kolliker en nie visiblement l'exis- tence. AMNIOTES. 669 les Oiseaux, son pédoncule se dilate chez les Reptiles pour former une vessie urinaire définilive. Chez les Mammifères, la portion dorsale du cloaque, avec l'intestin, se sépare tout d'abord en partie, par étran- glement, delà ventrale, qui forme alors un sinus urogénital (rig.422, vg). Dans le cours ultérieur du déve- loppement, chez tous les Mam- mifères, à l'exception des Orni- thodelphes, le sinus urogénital se sépare complètement du cloaque intestinal, et ces deux parties ac- quièrent des orilices externes dis- tincts. Les uretères (fig. 422, 3) s'ouvrent plus haut que les autres canaux dans le pédoncule de l'al- lantoïde, qui se dilate pour for- mer la vessie (4). Le pédoncule qui unit la vessie à la paroi ven- trale du corps constitue l'oura- que, et s'oblitère avant la fin de la vie embryonnaire. La portion du pédoncule de l'allantoïde si- tuée au-dessous des orifices des uretères se rétrécit et forme l'u- rèthre, qui s'ouvre dans le cloa- que génito-urinaire en même temps que les canaux de Wolff et de Millier. En avant de ce cloaque, se développe un tubercule génital (fig. 422, c/>), présentant sur sa surface inférieure un sillon qui fait suite à l'orifice génito-urinaire, et de chaque côté, un repli génital (/s). Chez le mâle, les bords du sillon se soudent ensemble en comprenant entre eux l'orifice du cloaque génito-urinaire, et le tubercule lui-même devient lepénis, le long duquel se continue le conduit génito-urinaire commun. Quant aux deux replis génitaux, ils s'unissent d'arrière en avant pour former le scrotum. Chez la femelle, le sillon que présente le tubercule génital disparaît peu cl peu, et ce dernier devient le clitoris, qui est par conséquent l'homo- logue du pénis. Les deux replis génitaux forment les grandes lèvres Fig. 422. — Diagramme représentant les organes génito-iirinaircs d'un Mammifère à Fun des pre- miers stades (d'après Allen Thomson ; empruntée à V Anatrnny do Qiiain) ('). (*j Les parties sont surtout r(q)réscDtées de profil, mais les canaux de Aliiller et de Wolff sont vus par leur face antérieure. 3, uretère. — 4, vessie urinaire. — 5, oiiraque. — ot, bourrelet génital (ovaire ou testicule). — '\\', corps wolflien gauche. — x, son sommet, d'où proviennent plus tard les cônes vasculaires. — >n. canal de Wolff. — m, canal de Miiller. — gc, cordon génital, composé des canaux de Wolff et de Millier enveloppés dans une gaine commune. — i, rectum. — ug, sinus urogénital. — cp, proémi- nence qui devient le èlitoris ou le pénis. — h, bourrelet dont proviennent les grandes lèvres ou le scrotum. 670 ORGANES EXCRliTrAIlS. [labia nirt/(iiii\. L'iirèlhrc et le vagin s'ouvrent séparément dans le sinus uro-îïénital commun. Conclusions générales et résumé. Pronépliros. — Sedguick a montré que le pronéphros existe con- stanunenl chez les types à développement larvaire^ et qu'il manque ou Cbt imparfaitement développé dans ceux chez lesquels la plus grande partie du développement s'effectue dans l'œuf. C'est ainsi qu'etrectivement, il fait défaut chez les embryons d'Elasmobranches et d'Amniotes, tandis qu'on le rencontre chez les larves de toutes les autres formes. Il résulte de celte coïncidence, d'après des principes déjà établis dans un chapitre précédent sur les formes larvaires, de fortes pré- somptions pour que le pronéphros soit un organe ancestral ; et rap- prochée de ce fait, que cet organe est la partie du système excréteur la première développée, et souvent le seul organe d'excrétion pendant une longue période, elle conduit à conclure que le pronéphros et son conduit excréteur, le canal segmentaire, sont les parties les plus primi- tives du système excréteur des Vertébrés. Cette conclusion concorde précisément avec celle à laquelle ont été conduits Gegenbaur et Fûrbringer. Le canal du pronéphros se développe constamment avant la glande, et son développement peut s'effectuer selon deux types différents, soit par la fermeture d'une gouttière continue de l'épithélium péritonéal somatiquc (Amphibiens, Téléosléens, Le/)idos(ei(s), soit parla formation d'une saillie pleine, ou cordon de cellules dérivées du mésoblaste so- matique, qui s'étend en arrière entre l'épiblaste et le mésoblaste {{'ctromyzou, Élasmobranches et Ammiotes). 11 est absoluiuent certain (\\\c le second de ces processus n'est pas un résumé fidèle de l'évolution du canal dont il s'agit, et bien que l'on puisse plutôt tirer du processus que l'on observe chez les Aniplii- bions et les Téléosléens quelques indications sur la manière dont le canal du pnonéphros s'est primitivement constitué, on ne lient encore rien conclure de certain à cet égard. Le mode de développement du pronéphros lui-môme dépend évi- demment en partie de celui de son canal excréteur. Chez le Petromi/zou, où ce canal est d'abord sans communication avec la cavité générale, le pronéphros se forme comme une série de diverticules qui naissent du canal, rencontrent l'épilbélium péritonéal et s'ouvrent dans la ca- vité générale ; mais dans d'autres cas, il dérive de l'extrémité anté- rieure ouverte de la gouttière qui donne naissance au canal segmen- taire. L'extrémité ouverte de cette gouttière peut rester simple (Téléostéens, Ganoïdesj, ou se diviser en deux, trois, on un plus grand CONCLUSIONS GENEUALKS. (ITl nombre d'orifices (Âmphibiens). Dans run el l'autic cas, la parlie principale de la glande se l'orme par des circonvolutions du tube en connexion avec l'entonnoir ou les entonnoirs péritonéaux. Les en- tonnoirs péritonéaux du pronéphros semblent offrir un arrangement segmenlaire. Le pronéphros se dislingue du mésonéphros par des particularités de développement aussi bien que de structure. La plus importante, parmi les premières, consiste dans ce fait que les tubules glandulaires dont il est formé sont constamment des excroissances du canalsegmen- taire, tandis que dans le mésonéphros, la formation de ces tubes est toujours ou presque toujours (1) indépendante du canal. La principale particularité de structure que présente le pronéphros, est l'absence de corpuscules de Malpighi offrant les mêmes relations que dans le méso-et le métanéphros, à moins qu'on ne regarde comme tels les formations que l'on rencontre chez la Myxine. Au point de vue fonctionnel, le rôle de ces corpuscules est rempli par le bourrelet pé- ritonéal vasculaire dont nous avons parlé dans les pages précédentes sous le nom de glomérule. Que ce corps soit réellement en relation fonctionnelle avec le pronéphros, c'est ce que semblent indiquer ; 1° son occurrence constante avec le proné- phros et sa situation en face des orifices péritonéaux de cette glande; 2" la simultanéité de son atrophie et de celle du pronéphros ; 3° le fait qu'il s'isole en même temps que l'orifice du pronéphros dans un compartiment spécial de la cavité générale chez les Téléosléeus et les Ganoïdes, et seule- ment en parlie dans un semblable compartiment chez les Amphibiens. Dans la plupart des types, le pronéphros s'atrophie plus ou moins complètement; cependant, il persiste probablement pendant la vie chez les Téléostéens et les Ganoïdes ; et chez quelques membres du premier de ces groupes, il constitue peut-être le seul organe d'excrétion de l'adulle. La cause qui en détermine l'alropbie est peut-être liée à ce fait, qu'il est situé dans la région péricardique delà cavité générale, dontla partie dorsale s'obUtére lors de la formation d'un péricarde fermé ; et sa persistance chez les Téléostéens et les Ganoïdes peut, d'après cette manière voir, tenir à ce que, dans ces types, son entonnoir péritonéal et son glomérule sisolenl de bonne heure dans une cavité particulière. Mésonéphros. — Le mésonéphros se compose dans tous les cas d'une série de canalicules (tubes segmentaires) qui se développent indépen- damment du canal segmenlaire. Sous sa forme typique, chaque cana- (1) Selon Sedgwick, quelques-uns dos tubes segmentaires antérieurs des Oiseaux font exception à la règle générale, d'après laquelle aucune excroissance du canal seg- mentaire ou conduit c!u mésonéphros, n'irait rencontrer les tubes segmentaires. 672 OlîGANES EXCRETEURS. liciilc comprend : 1" un entonnoir péritonéal qui s'ouvre dans 2- un corpuscule de Malpighi; de celui-ci part 3" un tube glandulaire pelo- tonné qui débouche enfin par 4" un tube collecteur dans le canal scgmenlaire, lequel constitue le canal prunitif du mésonéphros aussi bien que du pronéphrus. Le développement des canalicules du mésonéphros est soumis à des variations très étendues. 1" Us peuvent naître comme des différenciations de la masse cellu- laire intermédiaire, et être dès le début pourvus d'une lumière qui s'ouvre dans la cavité générale et qui dérive directement de la portion de cette cavité que renferme la masse cellulaire intermédiaire; les en- tonnoirs péritonéaux persistent alors souvent chez l'adulte (Elasmo- branches). 2" Us peuvent naître sous la forme de cordons pleins, fixés ou non sur l'épithélium péritonéal, qui, après s'être, dans le premier cas, sé- parés de cet épithélium, s'y unissent de nouveau dans la suite par un prolongement qu'ils envoient en bas et qui forme un entonnoir péri- tonéal, lequel peut ou non persister (Esturgeon, Amphibiens). 3° Ils peuvent se former comme dans le dernier cas, mais sans contracter aucune connexion secondaire avec l'épithélium péritonéal (Téléostéens, Amniotes). L'insertion primitive sur cet épithélium peut toutefois coïncider avec le développement d'un véritable entonnoir péritonéal (Oiseaux, Lacertiens). D'après certaines considérations physiologiques, de ces trois modes de développement, le premier paraît être le plus primitif. Le dévelop- pement des tubes sous la forme de cordons pleins peut difficilement être considéré comme primaire. Une question relative aux tubes segmcnlaircs et qui exige une réponse, e?t celle de l'iiomologie des orifices péritonéaux développés secondairement chez les Amphibiens, avec les orifices primaires des Ëlasmobranches. D'un côté, si les orifices sont homologues dans les deux types, on comprend difficile- ment pourquoi l'attache périlonéalc primitive disparaîtrait chez les Amphi- biens, pour se rétablir simplement bionlùt après. 11 est encore i)lus dillicile de comprendre, d'un antre côté, quel avantage physiologiquepourrail résulter, si l'on rejette l'Iiomologie des orifices, du remplacement de l'orifico pri- maire par un orifice secondaire exactement semblable au premier. 1mi égard aux variations considérables que présentent dans leur développement des parties incontestablement homologues, je suis porté à admettre l'Iiomo- logie des orifices dans les deux types. Chez le plus grand nombre des Vertébrés inférieurs, les tubes du mésonéphros offrent tout d'abord un arrangement segmentaire, «lui en est sans doute la manière d'être primitive. Eisig a fait voir récem- ment, par une intéressante découverte, que l'existence simultanée de deux, trois on plus, de ces tubes dans un seul segment chez les Arnphi- CONCLUSIONS GÉNÉRALES. G7:î biens, les Oiseaux et les Mammifères, a son paiallcMc chez les Chélo- podes, par le fait de la coexistence, chez quelques Capilellidés, de plusieurs organes segmentaires dans un seul segment. A propos de la disposition segmentaire du mésonéphros, il convient peut-être de rappeler le fait que chez les Elasmobranches, de mcMne que chez d'autres types, il existe des traces de tubes segmentaires dans quelques segments de la région po stanale. A tous les lubcs segmen- taires s'adjoint un corpuscule de Malpighi, qui se développe près de l'extrémité du tube adjacente à l'orifice péritonéal, ou dans un point homologue pour les tubes dépourvus d'un tel orillce. L'extrémité op- posée du tube se réunit toujours au canal segmentaire. Chez certains types, des tubes secondaires et tertiaires se dévelop- pent dans beaucoup de segments du mésonéphros, surtout dans les pos- térieurs ; ils se réunissent aux canaux collecteurs des tubes primaires et, comme ceux-ci, sont pourvus de corpuscules de Malpighi à leur exlrémité fermée. A mon avis, il est peu ou point douteux que, chez les différents types, les tubes secondaires soient homodynames, sinon homologues. Dans ces conditions, on est surpris de voir par quels procédés dissem- blables ils prennent naissance. Chez les Elasmobranches, le corpus- cule malpighien d'un segment émet un bourgeon qui s'unit au tube collecteur du segment précédent et qui, après s'être séparé plus tard du corpuscule de Malpighi dont il provient, forme un nouveau cor- puscule secondaire à son extrémité fermée. Ainsi, les tubes secondaires d'un segment naissent sous forme de bourgeons du segment situé en arrière. Chez les Amphibiens (Salamandres) et les Oiseaux, les tubes secondaires se développent d'une manière indépendante dans le mé- soblasle. Ces différences considérables dans le mode de développement sont importantes au point de vue de l'homologie du métanéphros ou rein définitif, que nous discutons plus bas. Avant de quitter le mésonéphros, quelques considérations hypothétiques relatives à son origine et à ses relations avec le pronéphros méritent encore d'être exposées; nous renverrons toutefois à une discussion ultérieure la dif- ficile question de l'homologie des tubes segmentaires avec les organes seg- mentaires des Cliétopodes. C'est une particularité du développement des tubes segmentaires, qu'ils se terminent d'abord par des extrémités fermées, bien qu'ils s'accroissent ensuite jusqu'à ce qu'ils atteignent le canal segmentaire, auquel ils s'unis- sent directement, sans que celui-ci ait envoyé à leur rencontre (1) aucune sorte de bourgeon. Il est difficile de comprendre comment des entonnoirs péritonéaux terminés en culs-de-sac et dépourvus d'orifice externe auraient (I) Ainsi qu'il a été menlioiuié dans la note d« la page 611, Sedgwick soutient que les tubes segmentaires antérieurs du Poulet constituent une exception à cotte règle générale. Balfouh. ~ Eudjryolofiii'. II. — 43 r.74 ORGANES KXCRÉTEUHS. pli rcmplii' une foiiclioii d'exciétioii ; nous sommes donc plutôt conduits à supposer que ces entonnoirs, qui devionuenl les tubes segmentaires, étaient des le début pourvus cliacun d'un nrilice en communication avec rextérieur, ou qu'ils étaient unis au canal sepmcnlaire. S'ils étaient primiti- vement pourvus d'orifices oxtoriies, nous pouvons alors admettre que c'est secondairement qu'ils se sont unis au conduit excréteur du pronépliros (canal segmentaire), et qu'ils ont perdu ensuite leurs orifices externes, puis- qu'il n'en reste aucune trace, mC'medansl'ontogénie du système. 11 me paraît plus probable que le pronépliros, avec son canal s'ouvrant dans le cloaque, étJÙt le seul organe d'excrétion des ancêtres non segmentés des Chordata, et qu'après l'allongement du ti'onc et sa segmentation ultéiieure, il s'est dé- veloppé une série de tubes segmentaires métamériques ouverts dans le canal segmentaire, et dont cliacun était en quelque sorte l'iiomologue sérialaire du pronépliros primitif. Ce dernier a pu ensuite, avec la segmentation du tronc, prendre l'arrangement métamérique plus ou moins net de ses parties. Une autre livpotlièse est possible : les tubes segmentaires peuvent cive des dérivés modifiés des branches latérales postérieures du pronépbros, qui ont pu, à l'origine, s'étendre sur toute la longueur de la cavité géni''rale. Si cette liypotiiùse est vraie, il faut admettre que lorsque l'ancêtre non seg- menté des Cbordata se divisa en segmenis, les brandies postérieures de l'organe excréteur primitif prirent un arrangement segmentaire, et que, corrélativement aux modifications graduelles dont elles furent ainsi le siège, l'époque de leur développement se trouva reculée de manière à coïncider jusqu'à un certain point avec celle de la formation des segments auxquels elles appartenaient. Le cliangement apporte parla à leur mode de développe- ment ne serait sans aucun doute pas plus profond que celui survenu dans les tubes segmentaires qui, après s'être développés primitivement sur le type élasmobranclie, en sont arrives à se former chez les Salamandres, les Oiseaux, etc., dans la partie postérieure du mésonépliros. Conduits génitaux. — Jusqu'ici, nous avons examiné l'origine et le développement des organes d'excrétion sans avoir égard aux inodilica- lions qui résullent de ce fait, que leurs conduits excréteuis servent aussi de conduits génitaux. Cet état non modifié des organes d'excré- tion se rencontre peut-être d'une manière permanente chez les Cyclostomes (1), et femporaii-ernenl clic/, les embryons de la plupart des formes. Les produits de la génération paraissent avoir été, ;\ l'origine, versés librement dans la cavité générak; et portés à rexlérieui- jiar les pores abdominaux (voy. p. 57.")). Les relations secondaires des canaux de l'excrétion avec les organes génitaux semblent avoir été amenées par ce fait, qu'un orifice en com- munication avec l'extrémité pronépliridienne du canal segmentaii-e 1) 11 ii'('>t, millomcnt ci'i'tain qin! l'évacualioii au duliors des iirodiiit.s di' la f;iMié- ralion par los porcs abdoiniiiaiix, clit;z l(!.s Cycloâtome.s, ne soit jias le rùsultat crnii déj^éiiLTOsceiico. ^ CONCLUSIONS GI'lNÉRAl.ES. 67b aurait ou pour fouclion de recevoir les produits de la gcuératiou et de les transuiettre au dehors; de sorle que, primitivement, le canal segmen- taire a dà servir de conduit excréteur, à la fois pour les produits de la gé- nération et la sécrétion du pronéphros (exactement comme le fait encore actuellement le canal de Wolfl" pour les produits du testicule et la sé- crétion du corps de Wollf, chez les Elasmobranches elles Amphibiens). On admettrait diffidlement que l'orifice par lequel les produits delà génération pénétraient dans le canal segmentaire se soit spécialement développé pour cet usage, tandis qu'il a dû être presque certainement l'un des orifices péritonéaux du [)ronéphros. Le canal segmentaire remplissant en môme temps une fonction génitale et une fonction uri- naire, il a dû en résulter, comme conséquence (par un processus de sélection naturelle), une nouvelle différenciation, en vertu de laquelle ce canal se divisa en deux, un canal de Millier ventral, et un canal de Wolff dorsal. Le canal de jMiiller était probablement on continuité avec un ou plusieurs des orifices abdominaux du pronéphros, qui servaient de pores génitaux. A l'origine, le canal segmentaire se scindait sans doute suivant sa longueur en deux parties égales, et, par exception, ce mode de division s'est conservé chez quelques Elasmobranches ; mais peu à peu la fonction génitale du canal de MûUer retentit de plus en plus sur le développement embryonnaire, de telle sorte que, dans le cours des temps, le développement de ce canal se fit de moins en moins aux dé- pens du canal de Wolff. Ce processus semble avoir été en partie suivi chez les Elasmobranches, et encore plus chez les Amphibiens, qui, sous ce rapport, présentent un état moins primitif que ces Poissons ; il est même allé plus loin chez les Oiseaux, et il est possible que, chez quelques Amniotes, le canal de MuUer et le canal segmentaire se dé- veloppent en réalité indépendamment l'un de l'autre, comme c'est exceptionnellement le cas chez quelques individus parmi les Salaman- dres (Fûrbringer). Il n'est pas douteux que l'orifice abdominal se soit de même spécia- lisé. Il est fort possible que, primitivement, plus d'un des entonnoirs péritonéaux du pronéphros ait servi à l'admission des produits géni- taux, cette fonction s'étant, en tout cas, restreinte dans la suite à un seul d'entre eux. On a observé trois types différents de développement de l'orifice abdominal du canal de Muller. Chez les Amphibiens [Salamandra), l'orifice permanent du canal de iMiiller se forme indépendamment du pronéphros, à quelque distance en arrière de cet organe. Chez les Elasmobranches, l'oiifice primitif du canal segmentaire forme l'orilice permanent du canal de Muller, et un pronéphros pro- prement dit ne semble pas se développer. 676 ORGANES KXCRÉTEUHS. Chez les Oiseaux, des trois orilices du pi'oué|)lii'os rudimeulaire, l'antérieur persiste comme orifice permanent du canal de Millier. Ces trois modes de développement représentent très probablement des modifications spéciales d'un état primitif vers trois directions dif- férentes. Chez les Amphibiens, la spécialisation de l'orifice du canal de Millier a été portée si loin qu'il n'a plus aucune connexion avec le pro- néphros. C'était sans doute à l'origine l'un des orifices postérieurs de cette glande. Chez les Elasmobranches, d'un autre côté, l'orifice fonctionnel se forme à une période oii nous nous serions attendus à voir le proné- phros se développer. Cet état est très vraisemblablement dû à une dif- férenciation en vertu de latiuelle le proncpbros a peu à peu cessé de se développer, tandis ((ue l'un de ses orifices péritunéaux s'est conservé comme orifice abdominal du canal de Midler. Chez les Oiseaux, enfin, la différenciation semble avoir pris une troisième direction, puisipie, chez les ancêtres du gi-onpe, le pore antérieur .?) du rein céphalique semble s'être spécialisé comme orifice permanent du canal de Millier. D'ordinaire le canal de Millier se constitue plus ou moins complè- tement dans les deux sexes. Chez les Ganoïtles, où la séparation entre ce canal et celui de AVolft'ne s'étend pas jusqu'au cloaque, il sert pro- bablement, ainsi que chez les Dipnoïques, à l'évacuation des produits génitaux des deux sexes. Dans d'autres cas cependant, les produits de la femelle arrivent seuls an dehors par cette voie, et il est nécessaire d'expliquer dans ces cas la formation partielle ou complète du canal de Millier chez le mâle. On peut le faire en admettant que la disposition observée chez les Ganoïdes était primitive chez les ancêtres des autres formes, ou en supposant que les caractères primitivement acquis par la femelle se sont transmis par hérédité aux deux sexes. C'est une question encore pendante de savoir si la nature des con- duits génitaux des Téléostéens peut s'expliquer par la comparaison de ces conduits avec ceux des Ganoïdes. Le fait que les canaux de Millier du Ganoïde osseux le Z,^pjrfos/e«s s'unissent aux oi-ganes de la génération et ressemblent par là aux conduits génitaux des Téléostéens (1), four- nit un puissant argument en faveur de l'opinion que, chez ceux-ci, les conduits génitaux des deux sexes sont des canaux de Millier modifiés. Toutefois, l'embryologie peut seule résoudre cette question d'une manière catégorique. Chez les Elasmobranches, les Amphibiens et les Amniotes, les pro- duits génitaux miles sont évacués par le canal de Wollï", dans lequel ils arrivent, no)/ par les entonnoirs péritonéaux ouverts du mésoné- phros, mais par un réseau de canalicules qui bourgeonnent soit d'un certain nombre de corpuscules de Malpighi situés en face de la glande (I) Vi>y<-z la noie I d.; la pag<3 648. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. r.77 testiciilaire (Amphibiens, Amniotes), soit des pédoncules par lesquels ces corpuscules s'unissent aux entonnoirs ouverts (t^lasmobranches). Après avoir traversé ce réseau, la liqueur séminale arrive (excepté chez certains Anoures), par un nombre variable de tubes segmentaires, di- rectement dans le canal de Wolll. L'étendue des connexions entre le testicule et le corps de Wolff est soumise à de grandes variations ; mais ordinairement ces connexions sont plus ou n\pins limitées à la partie antérieure du dernier organe. Dans beaucoup de cas, des rudiments du réseau testiculaireont été acquis par hérédité par la femelle. L'origine des connexions entre le testicule et le corps de WolfT est encore très obscure. On comprendrait facilement comment les produits du testicule, après être tombés dans la cavité générale, auraient pu être reçus par les extrémités ouvertes de quelques entonnoirs péritonéaux, et comment ces entonnoirs auraient pu être munis, le long du mésorchium, de prolonge- ments en forme de silloiisqui se seraient dans la suite transformésen canaux. L'ontogénie cependant n'est pas entièrement favorable à cette manière de voir sur l'origine du réseau testiculaire. C'est néanmoins, ce me semble, l'hypothèse la plus vraisemblable qui ait jusqu'ici été émise sur ce point. Le mode d'évacuation du sperme par l'intermédiaire des canalicules du mésonépliros est tellement spécial, que l'hypothèse qu'il ait été acquis deux fois est très invraisemblable; il faut Jonc admettre que les Amphibiens et les Amniotes l'ont hérité des mômes ancêtres que les Élasmobrauches. Il est remarquable, par conséquent, que cette disposition ne se rencontre ni chez les Gaiioïdes ni chez les Dipnoïques. Ou bien : I" la disposition du canalde MiUler, tel qu'on le rencontre chez les Ganoïdes et les Dipnoïques et fonctionnant dans les deux sexes (1), est primi- tive, et celle que l'on observe chez les Élasmobrauches, secondaire; ou bien 2" l'arrangement propre aux Ganoïdes est un état secondaire, qui a pris nais- sance à un stade de l'évolution des Vertébrés où quelques-uns des tubes seg- mi'utaires ont commencé à fonctionner comme canaux efférents des testi- cules, et qui est par conséquent le résultat d'une rétrogradation de ces derniers organes. Bien que la seconde hypothèse soit plus facile à concilier avec les affinités qui rapprochent les types ganoïde et élasmobranche, telles qu'elles nous sont révélées par d'autres particularités de leur organisation, je suis néanmoins porté à accepter la première, et je considère la division incomplète du canal segmentaire chez les Ganoïdes comme un puissant argu- ment en sa faveur. Métanéphros. — Avec l'emploi du canal de Wolff pour l'évacuation du sperme, semblent être en corrélation : 1° une tendance des tubes seg- mentaires postérieurs à constituer un conduit excréteur propre dans lequel le mélange des fluides séminal et urinaire ne puisse avoir lieu ; 2° une tendance de la part des tubes segmentaires antérieurs à perdre leur fonction excrétrice. Lestubes segmentaires postérieurs qui se sont trouvés ainsi reliés à un canal plus ou moins spécialisé ont été considé- (1) La note 1 de la page 648 enlève toute valeur à ces considérations ITrad.). (Ig ORGANES EXCRETEURS. rés dans les pages précédentes comme constituant un métanéphros. Celte dillérencialion est à peine marquée cliez les Anoures; mais elle est très accusée chez les Urodèles et les Élasmobranches, et dans ce dernier groupe, elle s'est transmise par hérédité aux deux sexes. D'a- près la manière de voir j\ laquelle nous avons été conduits séparément, Semper et moi, elle atteint son plus haut degré chez les Amniotes, par suite : 1" de la formation, dans les deux sexes, d'un métanéphros complètement distinct, dérivé cependant, comme l'a montré Sedgwick, du môme blastème que le corps de Wolfi'; 2° de l'atrophie, chez l'a- dulte, du corps de WolfF tout entier, à l'exception de la partie qui réunit le testicule au canal wolfficn. Selon moi, il n'y a qu'une lionioloyie générale entre la partie postérieure ou niélanépliridienne du corps de Wolfl' deslilasmobratiches et des Urodèles, et le rein proprement dit des Amniotes, c'est-à-dire que dans les deux cas, une cause commune, savoir, le canal de Wolff fonctionnant comme canal déférent, a amené une différenciation plus ou moins seinhlahlc des parties. A notre manière de voir, de Semper et de moi, Fûrhriiiger a objecté que imlle preuve satisfaisante n'en avait encore été donnée. Mais depuis que Kiir- bringera écrit son mémoire, cette preuve a été fournie parles observations de Sedjiwick. Le développement du rein chez les Amniutes est sans aucun doute direct, par opposition à un dévelo|»penient phylogénétique, et la substitution d'un développement direct à uu développement phylogénétique a été très probablement rendue possible par ce fait, que pendant tout le temps aucune influence ne s'est exercée sur la partie antérieure du mésonépbros, qui a continué à rester pendant la vie fœtale le principal organe d'excrétion. L'objection la plus sérieuse que l'ûrbriiiger ait opposée à l'iiomologie dont il s'agit, est le fait que l'uretère di; inétané[)bros se développe suivant un type qui lui est propre et qui dillère absolument du mode de développement des uretères du métauépliros chez les Ichthyopsidieus. Mais il est très possible, bien que ce soit loin d'être certain, que l'uretère des Amniotes soit une for- mation spéciale restreinte à ce groupe, et ce fait ne serait nullement en oppo- sition avec riiomoiogie que j'ai essayé d'établir. Comparaison des organes d'excrétion chez les Chordata et les Inver- tébrés. Les purticulaiités de structure et de développement des diverses formes d'organes d'excrétion décrites dans les pages précédentes ne me paraissent pas assez caractéristiques, pour qu'il devieime possible d'établir sur des bases suflisamment solides des homologies entre ces organes, excepté pour les groupes qui ont entre eux des affinités étroites. Les organes d'excrétion des Platyhelminthes sont, à beaucoup d'égards, semblables aux or;^anes excréteurs provisoires de la Trochosphère de Polij- i/ordius et des (iéphyrieiis, d'un côté, et au pronéphros des Vertébrés, de r.tuire ; et peut-être pourruil-ou regarder l'organe excréteur des Platyhel- miiiihcs avec un ovifkc antérieui' comme l'origine de l'organe dclaTroclio- UHiLlOGHÂPIllE. 670 sphère, tandis quVfvcc un orifice postérieur il constituerait le point de départ du pronéphros des Vertébrés (1). Halscliek a comparé l'organe excréteur provisoire de la Trochosphère de Polygordiiis au pronéphros des Vertébrés, et les tubes segmentaires posté- rieurs des C-iiétopodes aux lubcsdu niésoiiépliros; la dernière de ces liomo- logies avait d'ailleurs déjà été indiquée séparément par Semper et par moi. En ce qui concerne la comparaison du pronéphros avec l'organe excréteur provisoire de Polygordius, deux sérieuses difficultés se présentent: \° i,e canal du pronéphros (canal segmenlaire) s'ouvre directement dans le cloaque, tandis que celui de l'organe excréteur provisoire de la Trochosphère s'ouvre en avant et directement à l'extérieur ; 2" I-e pronéphros est situé dœis la région segmentée du tronc, et ses parties offrent une disposition métamérique plus ou moins évidente ; au contraire, l'organe provisoire de la Trochosplière se trouve en avant de la région seg- mentée du tronc et ne présente aucune trace de segmentation. Bien qu'une comparaison puisse, à la rigueur, être établie entre les tubes du mésonépliros et les organes excréteurs segmentaires des Ghétopodes, elle ne peut cependant être admise avec confiance tant qu'on n'aura pas jeté quelque lumière sur la disparition des orifices externes supposés de ces tubes, et sur l'origine de leur connexion secondaire avec le canal segmen- tuire. Si nous bornons notre attention aux Invertébrés, il me paraît assez évident que Hatscbek a raison de considérer comme homologues les organes excré- teurs provisoires de la Trochosphère de Polijgordius, d'Echiure et des Mol- lusques {i), L'alropbie de tous ces organes larvaires a peut-être eu pour cause la présence, chez l'adulte, d'une région du tronc bien développée (qui manque chez la larve) dans laquelle se sont formés des organes d'excrétion, qui étaient probablement les homologues sérialaires de ceux que présente la partie antérieure de la larve. Les organes excréteurs du tronc étaient sans doute plus favorablement situés que ceux delà tête, ce qui détermina l'atro- phie de ces derniers chez l'adulte, tandis que ceux du tronc se développèrent suffisamment pour remplir seuls les fonctions d'organes d'excrétion. Invertébrés. (51 "2) H. EisiG. Die Segiuentalurgane d. Capitellidea Jliilh. a. d. zoo/. Slat. z. Neapel, I. 1879). (âi:j) J. FiiAiPOiNT. Reciierclies sur l'appareil excréteur des 'J'iémalodes et des Ces- toïdes [Arc/lices de bioloijie, I. 1880). (ôl't) B. Hatschek. Studieii ub. lùitwick d. Aiinelidea {Arbcit. a. d. zool. Inslitut Wœn, I. 18:8). 1^515) B. Hatschek. Ueber l';ii;\v:Lk. vun Echiurus, etc. [Avbeit. a. d. zuol. irisfil. Wien, III. 1880;. Organes cVexcrétion des Vertébrés. Généralités. (,j|(j) F. M. Balfour. On llie origin and history of the urinogenital organs of Verte brates Journal of Anut. and P/iijs., X. 1S7G). (1) On doit, je crois, cette suggestion J» Furbringer. (•2) Voyez p. t)30 et G33, en note, l'opinion de M. J. Traipont sur ce point. \Trad.) 680 HlBIJOGliAIMlII';. (ÔI7) Max. FiiniiniNfiEn (1). Ziir verpU^ichendeii Anat. n. Kiuwick. d. F.xcretions- organe d. Vertebraton {Morphol. Jahrbucli, IV. 1878). ,.SI8) H. Meckel. Zw Morphol. d. Harn- u. Gesddechhwevkz. d. Wirbclthierc, etc. Hallo, 18is . (519) Joli.' .MiiM.En. BUdungsgeschichte d. Genitalien, etc. Dli^seldoif, 18:^0. IÔ-20) H. Rathke. Beobachtuiigeii u. Betraclitungen ii. d. Enlwicklung d. Gnschlochts- werkzeuge bei deii Wirbelthieren [N. Sdiriften d. natw-f. GeselL in Dantzig, Bd I. 1825\ (521) C. Sf.mpkr (1). Das Ui-ogenitalsystfiii d. Plagiostomeii u. seine Bedentung f. d. iibrigen Wirbeltliiere. [Arh. a. d. zoo/.-zoot. Instit. Wiirzburg, II. 1875.) 522) VV. Waldeyer (1). Eierstock xi. Ei. Leipzig, 1870. Élasmohranches . 52^^ A. ScHiLTZ. Zur Entwick. d. Selachiereies (^?'c/(2i; f. mikr. Ânat.,W. 1875). Voyez aussi Semi>or (No. 521) et Balfour (No 292). Cydosiomes. (52i) J. Miii.i.EH. UiU'^rsiichangen û. d. Eingeweidc d. Fisclie {.\bli. d. k. Ak Wiss. Berlin, 1815). (525 W. Miii.i.F.H. Ucbor d. Persistoiiz d. Urniore b. Myxine gUUinosa [JenaiscliP Zrit- schri/t. VII 1873 . (.52(i) W. Mùi.i.EU. Ueber d. Urogenitalsystem d. Ampliioxiis u. d. Cyclostomeii (Je- 7iaiscfte Zethcfirift, IX. 1815). (.îîli A. SciiNEiDER. Beitrûge z. verrjhich. AmU. u. Enlwick. d. Wirielthicre. B(>rliii, 1870. (528'i W. B. Scott. Heitiagc z. Entwick. d. Petromyzonlen 'Morphol. Jahrbuch, \U. 1881. Téléostéens. (:)'J9 .1. llviiTL. na> ui'opoctiscluî System d. Knociienfisclie [Doth-ichr. d. k. k. Akad. Wiss. Wicii, II. ISGO. (530) A. BosENBERG. Untersiidmnçicn iib. die Eidwicklung d. Tcleostierniere. Dcrpat. (SG7. Voyez aussi Oellacher (No 7v). Amphihiens. (531) F. H. BiDDEn. Vergleichend-amdovrisrhe u. hisUdogisdtn Untermchiingen ii. die miiiudichcn Gcaddcdd^- tmd Uarnwerkzeuge d. nnckten Amphibien. Dcrpat, 184C. (532) C. L. DrvEnNOY. Fragments sur les Organes gi'nito-urinaircs des Reptiles, etc. (Mém. Acad. Sdmces. Paris, XI. 1851, pp. 17-95). (533) M. FiiuiuiiN'GF.n. Zur Entwi'ki-/u7ig d. Auijdiibiennicre. Heidelberg, 1817. (534) F. Leydig. Anatomie d. Amphibien n. Reptilien. Berlin, 1853, (535) F. Leydig. Lehrbtidt d. Histologie. Hamni, 1857. (536) F. MKYEn. Anat. d. Urogenitalsystems d. Seiacbier n. Amphibien {Sitz. d. nn- turfor. Gesdhch. Leipzig, 1875). (537) J. W. Si- EN CEI.. Das Urogenitalsystem d. Ampliibien (Arh. a. d. zool.-zoot. Inatit. Wiirzburg, III. 187tl^. (538) Von WiTTicii. Harn- u. Gcschleclitswerkzeuge d. Ampliibien {Zcit. f. iviss, Zool., IV. Voyez aussi Gotte (No 296). Amiliotes. (.53!)) F. M. ItAi.Foun and A. Sedgwick. On the existence of a hcad-kidney in tlie em- bryo Chick, etc. {Quart J. of micr. Science, XIX. 1878). (l'i Les mémoires de FQrbringer, Somper et Waldeyer contiennent des indications bibliograplii'iucs complètes sur les organes d'excrétion des Vertébrés. BlBLIOGUAPnilî. r,8i (540i Banks. On thc Wolffian bodie& of the fœtus and t/wir reinaiiis in the odult. Edinburgli. 18(Ji. (541) Th. KoitNiiAui'T. Uiitersiir/tuni/cn ûù. die Eiitwickelung d. Urogcnilalsijslems beini Hiihnclien. Iiiaug. Diss. Riga, ISOT. (542) Max Biiaun. Das Urogp.nitalsystem d. einheiniisclieii Ueplilicn {Arheiten a. d. zool.-zoot.Instit. Wiirzburg, IM. 1877, (543) J. Danskv 11. J. KosTENiTscii. Ueb. d. Fntwick. d. Keimblatter u. d. WolfT'schen Ganges im Hûlinerei (Mcm. Acad. hnp. Pétersôourg, 1" série, XXVII, 1880). (544) Tli. Egli. Beitrâge zur Anat. tmd Entwick. d. Geschlechtsorgane . Inaug. Diss. Zurich, 187G. (545) E. Casser. Beitrâge zm- Kntwickcticngsgesctiichte d. AllantoiSy der Mùllersclicn Gange u. des Afters, rraiikfurt, 1874. (546) E. Gassku. Beob. ub. d. Kiitsteluing d. Wolft"schen Ganges bei Embryonen von Hûiinern u. Gijnsen \Arch. fur mikr. Anat., XIV. 1877). (547) E. Gasseu. Beitrâge z. Entwickelung d. Urogenitalsyslems d. Hiihnerembryonen [Sitz. d. Gesetl. zur Beforderung d. gesant. Nainrwiss. Marburg, 1870). (5i8) G. Klpffer. UiUersuchung uber die Entwickelung des Harn- nnd Geschleclits- systems (Archiv fïtr mikr. Anat., II. 18CG). (549) A. Sedgwick. Development of tlie kidney in its relation to tlie Wolffian body in the Cliick [Quart. J. of micros. Science, XX. 1880). (550) A. Sepgwick. On the development of the structure known as the glomernUis of the head-kidney in the Chick (Quart. J. of micros. Science, XX. 1880). (551) A. Sedgwick. Early development of the Wolffian duct and anterior Wolffian tu- bules in the Chick; with some remarks on the vertebrate cxcrctory System [Quart. J. of micros. Science, \X\. 1881). (552) M. Watson. The homology of tlie sexual organs, illustrated by comparative anatomy and pathology [Journal of Anat. and Phys., XIV. 1879). (553) E. H. Weber. Zusutze z. Lettre von Baue u. d. Verricldungen d. Gesclilccltls- orgrine. Leipzig, 184G. Voyez aussi Remak (No 302), Fost'^r el Balfonr (\o 295), His (No 2)7), Kollik(n- (No 298). \V\^' CHAPITRE XXIV. ()U(;a.m:s skxlkls eï conduits (ikniiaux. Organes sexuels. La structure et la formation de l'œuf et des spermatozoïdes ont été décrites dans le premier chapitre de cet ouvrage ; mais la manière dont ils dérivent des feuillets germinatifs n'a pas été abordée. C'est de ce sujet que nous allons nous occuper ici. S'ilexiste des formations dont l'identité soit hors de doute dans tout le groupe des Métazoaires, ce sont à coup sûr l'œuf et le spermatozoïde; et la constance de leurs rapports avec les feuillets germinalifs semblerait un critérium absolu pour décider si les feuillets ont rinipnrlance morphologique qu'on leur attribue ordinairement. L'état très incomplet de nos connaissances sur l'origine des cellules sexuelles a cependant empêché jusqu'ici l'application très générale de ce critérium. Porifères. — Les recherches de Schulze ont clairement démontré que chez les Porifères, les œufs aussi bien que les spermatozoïdes tirent leur origine de cellules indifférentes du parenchyme général, que l'on peut appeler mésoblastique. Les cellules germinalives primi- tives des deux sexes ne peuvt'ul être distinguées les unes des autres ; mais en grossissant et en devenant spluMiiiue, une cellule germinalive produit un œuf, tandis qu'en se subdivisant, elle forme une morule spermali([ue, dont les cellules constituantes donnent directement naissance aux spermatozoïdes. Cœlentérés. — 11 règne la plus grande confusion relativement au feuillet germinatif dont dérivent les produits mâle et femelle chez les Cœlentérés (1). Les modes apparents d'oi'igine de ces produits, ([ui ont été observés, sont les suivants : 1 " Les produits génitaux des deux sexes naissent dans l'ectoderme (1) K. v;iii IJoncden (ii" 5.')G) a élc le premier :\ découvrir une diiïérence d'origine dans les piodiiiis g.'niiaux des deux sexes chez les llydracliuies, et ses observations ont provor)ut^ sur ce sujet de nombreuses reclierciies uJiéiieures. Pour un résumé des observaiiuns sur les llydruîdes, voyez Weismann (u« 500). ORGANES SEXUELS. 683 (épiblaste) : JJi/dra, Corel ijlophora, Tnhnldi'ia, tous (?) les Gonophores libres d'Hydroméduses, les Siphonophores et probablement les Gté- nophores. 2° Les prudiiils géuiLaux des deux sexes naissent dans l'endoderme (hypoblaste) : Plumularia et ScrhiJarcUa parmi les liydroïdes, et tons les Acraspèdes et Actinozoaires. 3" Les cellules mâles se forment dans l'ectoderme, et les cellules femelles dans l'endoderme : Gonotlnjnra, Cnrnpanularia, Ihjdrarlhiia, Ckwa. En égard aux résultats quelque peu surprenants auxquels ont conduit les recherches sur l'origine des produits génitaux chez les Cœlentérés, il semble nécessaire, on d'admettre qu'il n'y a aucune homologie définie entre les feuillets germinalifs des différentes formes de Cœlentérés, ou de donner de l'origine des produits génitaux quel- que interprétation plausible en dehors de la première alternative. Il serait difficile jusqu'à présent de dire qu'une semblable interpré- tation ait été présentée ; mais quelques observations de Kleinenberg (n-'So?) montrent incontestablement qu'elle est possible. Cet auteur a fait voir que chez les E udendrium les œufs passent librement de l'ectoderme dans l'endoderme et vice versa; mais il a donné de puissantes raisons pour penser qu'ils prennent naissance dans l'ectoderme. De plus, il a montré que dans ce type la migration n'est nullement un phénomène isolé. Puisqu'il n'est ordinairement possible de reconnaître les éléments sexuels que lorsque le développement en est très avancé, la simple situation d'une cellule sexuelle ne peut fournir au moment de sa première observation, d'après ce qu'a montré Kleinenberg, aucune preuve absolue de son origine. Il est donc fort possible qu'il n'y ait réellement chez les Cœlentérés qu'un seul type d'origine des cellules sexuelles, Kleinenberg a produit des arguments pour penser que la migration dos œufs dans l'endoderme a lieu dans un but de nutrition. S'il en est ainsi, et il y a des faits nombreux qui montrent que la position des cellules sexuelles est fréquemment influencée dans une large mesure par les exi- gences de leur nutrition, il ne paraît pas impossible que la situation endo- dermique des organes génitaux chez les Aclinozoaires et les Méduses acras- pèdes, soit due à une migration de plus eu plus précoce des cellules sexuelles de l'ectoderme dans l'endoderme, et que la migration puisse actuellement survenir à une période si précoce du développement, que nous aurions raison de considérer les produits sexuels comme étant positivement d'origine endo- dermique. D'après cette manièie de voir, peut-être pourrions-nous formuler de la façon suivante l'origine des produits génitaux cbez les Cœlentérés : Les œufs ainsi que les spermatozoïdes naissaient primitivement dans l'ec- 684 ORGANES SEXUELS ET CONOriTS GÉNITAUX. toderme ; iiKii-; aliii deii assurer une nulritioii plus complote, les cellules qui leur domieiil naissance nionlrent, dans certains pi'oupes, une tendance à éniigrer dans l'endoderme. Cette migration, qui peut intéresser les cel- lules sexuelles d'un seul ou des deux sexes, survient, dans quelques cas, lorsque ces cellules peuvent ùtre reconnues comme telles, et très probable- ment dans d'autres, à une période si précoce qu'il est impossible de distinguer les cellules génitales des cellules embryonnaires indifférentes. On sait tiès pou de chose sur l'origine des cellules sexuelles chez les Invertéhrés Iriploblasliques. Chétopodes et Géphyriens. — Chez les Ghétopodes et les Géphyriens, les cellules p;crniinalives naissent toujours, chez l'adulte, du revête- ment épilhélial delà cavité générale, de sorte qu'il paraît assez bien établi qu'elles tirent leur origine du mésoblaste. Si nous avons raison de considérer la cavité générale de ces formes comme un dérivé de l'archentéron primitif (Voyez p. 330 et 331), nous pouvons i\ juste titre regarder les cellules sexuelles comme tirant leur origine d'une couche qui correspond i\ l'endoderme des Cœlen- térés (1). Chaelognatlies. — Décrite d'abord par Kowalevsky et Bûtschli. This- Fi g. i-'S. — Trois stades du dévclc|)peincnt de la Sagitta (\ et C d'après Hiitsclili, B d'api-ës Kowalevsky) Les trois embryons sont représentés dans lu même position (*). toire des cellules sexuelles chez la Sagitta a été récemment traitée avec de grands détails par 0. Hertwig (2), (I) Dans roiiinion dos frères Hertwif; (n" 271), les cellules sexuelles naissent du revêtement de la cavité générale dans toutes les formes cliez lesquelles cette cavité est un produit de l'archentéron. Nous ne connaissons rien du développement des organes Rénitaux chez les Échinodcrmes ; mais la situation, dans ce groupe, des organes de la génération à l'état adulte, est très défavorable :\ la manière de voir des Ilertwip. \2) O. Hertwig, Die Cliaelo(inatlicn. lena, 1880. *) .\, stado de gastrula. — D, stade suivant; l'archentéron primitif commence à se diviser en trois partiel. — C, stade jihis avancé; l'invagination buccale m est en continuité avec la cavité di- ftestivi-, et le bla.stoporc s'est fermé. — »i, bouclie. — al, tube dipcstif. — ae, archentéron. — bl.p, blaMopore. — j,v. cavité périviscérate. — sp, mésoblaste splanchnique. — so, mésoblaste somatique. — i/e, organes génitaux. OUGANKS SEXUELS. 685 Les cellules sexuelles l'oul leur apparition pendant le stade gastrula sous la forme de deux grosses cellules pourvues de noyaux évidents et qui sont situées dans l'hypoblastc tapissant l'archentéron, au pôle opposé au blastopore. Bientôt ces cellules se divisent, en même temps qu'elles quittent l'hypoblaste pour pénétrer dans la cavité archenté- rique (tig. 4:23, A, gc). La division en quatre cellules, qui n'est pas re- présentée d'une manière satisfaisante dans mon diagramme, s'exécute de telle manière que deux cellules sont situées plus près de la ligne médiane et deux en dehors des premières. Les deux cellules internes deviennent les testicules et les exter- nes les ovaires, une moitié (le chacune des cellules pri- mitives formant ainsi un ovaire, et l'autre un testicule. Lorsque la cavité archen- térique se divise en un tube digestif médian et deux par- lies latérales qui forment la cavité générale, les organes génitaux sont situés dans le vestibule commun, dans le- quel s'ouvrent d'abord la cavité générale ainsi que la cavité digestive (fig. 423). Les organes génitaux conservent pendant longtemps le caractère de simples cellules. Dans la suite (flg. 424), les deux ovaires se portent en avant et s'appliquent sur les parois du corps, tandis que les deux testicules se trouvent également séparés par un prolongement posté- rieur de la cavité digestive médiane. Après la formation de la cloison transversale établissant une sépa- ration entre la queue et le corps, les cellules ovariennes sont immé- diatement situées en avant de ce septum, et les cellules testiculaires dans la région qui le suit. Bryozoaires. — Chez les Pédicellaires, parmi les Bryozoaires ento- proctes, Hatschek a trouvé que les organes génitaux tirent leur origine d'une paire de cellules mésoblastiques particulièrement grosses, si- tuées dans l'intervalle compris entre l'estomac et le plancher du vesti- bule. Ces deux cellules éprouvent des modifications qui ressemblent d'une manière évidente à celles des cellules sexuelles des Chœtogna- thes. Elles s'entourent d'un revêtement de cellules mésoblastiques, Fis. 4:!! — Deux Mics d'un embryon avancé de Saijilta (d'ajirès Biitsclili) (*;. (*) A, vue par la face dorsale. — B, vue de prolil. — m, bourlie. — a/, tube digestif. — ur/, ganglion ventral (épaississement de l'épiblaste). — ep, épiblaste. — c.pv, portion réphalique de la cavité géné- rale. — so, soinatopleurc. — sp, splanchnopicure. — ye, organes génitaux. 686 OHGANKS SEXUELS ET CONDUITS GÉNITAUX. et se diviseul de manière à former deux masses qui se séparent chacune, à une période plus avancée, en une partie antérieure et une partie postérieure. La première devient l'ovaire, la seconde le testicule. Nématodes. — Les organes génitaux proviennent, chez les Nématodes, de la division d'une cellule unique, qui paraît être mésoblaslique (1. Insectes. — Les cellules sexuelles ont été observées chez diverses formes d'Insectes, à un stade embryonnaire très précoce (vol. I, p. 389); mais les observations qui s'y rapportent et qui ont été jus- qu'ici enregistrées, ne nous permettent pas de déterminer avec certi- tude celui des feuillets germinatifs dont elles dérivent. Crustacés. — Grobben (2) a montré que chez la Moitin, parmi les Cladocères, les organes de la génération dérivent d'une cellule uni(jue qui se différencie pendant la segmentation. Celte cellule, qui est en contiguïté immédiate avec celles dont proviennent à la fois le méso- blaste et rhypoblaste, se divise ultérieurement; mais au stade gas- Irula et après la formation du mésoblasle, les cellules auxquelles elle donne nais- sance sont incluses dans rcpiblaste, et elles n'émigrent en dedans (juà un stade plus avancé. Les produits de la division de la cellule sexuelle se séparent dans la suite en deux masses. Il est impossible de rap- porter la cellule sexuelle de Muina h un feuillet germinatifdélini. Cependant Grob- ben pense qu'elle provient de la division d'une cellule dont le reste donne naissance à riiyiM)l)lasle. Ghordata. — Chez les Vertébrés, les cel- lules sexuelles primitives (désignées fré- quemment sous le nom d'tcufs primitifs) se distinguent de bonne heure au milieu des cellules de deux bandes linéaires d'épithé- r.oupo transversale du "'"■^'^ péritouéal. sltuécs sur la paroi dor- tronc d'un embryon de Scyiiium un galc dc la cavité générale, uuc de chaquc peu plus jeune que celui représenté .., , , ., ,,. , ^.^ n, . ,-«« n dansia ngurc3iF(*). coté du méscnlèrc (ng. 420 G et 125, po). Elles semblent dériver des eellules épithé- liales dans lesquelles elles sont plongées, et sont caractérisées par (I) Voyfiz vol. I, p. -TiO, ainsi que dute, Zool. Anzeiyev, n" 80, p. IS!). (î'i C. Grobben, Die Entwich. d. Moina rccliroslris lArbeit. a. d. zool. Instit. }Vie?i, vol. II, 1879). (*) *p.Ci fnnal médullaire. — W, substance blanche de l'axe nerveux. — pr, racines nerveuses pos- térieures.— rh, nolocliorde. — x, lige subnotocliordale. — ao, aorte. — mp, plaque musculaire. — m/) , riiurlip int<-rne dc lii |daquc musculaire, déjà convertie en muscles. — Vr, rudiment de corps vertébral. — si, tube scgmcntaire. — sp.v, valvule spirale. — v, veine sous-intcstinale. — sd, canal »ïK"""nl:'irc. — p.o, cellules gcrminatives primitives. I OUGANES SliXUKLS. 68" la présence, dans leur intcrieni", d'nn gros noyau granuleux, entouré d'une masse considérable de protoplasme. L'épithéliuinijéritonéal dans lequel elles sont situées est connu sous le nom CicpiUivIiiiin (/eriiiinal/f. Tout d'abord, il est impossible de distinguer les cellules germinatives qui deviendront des œufs, de celles qui donneront naissance à des spermatozoïdes. Toutefois, les premières restontdans répithélium péritonéal (lig. 426) et se transforment en œufs suivant un mode qui est plus particulière- ment décrit dans le premier volume (pp. '(7-33). L'histoire des cellules germinatives primitives n'a pas été décrite d'une manière aussi satisfaisante chez le mâle que chez la femelle. La plus complète qui en ait été donnée est celle de Seniper (n° 539) pour les Élasmobranches, histoire dont je puis confirmer pleinement Fig. 426. — Coupe transversale de rovaire d'un jeune embryon de Sojlliwn canicidu inontraul les cellules germinatives primitives {po) situées dans l'épithélium germinutif sur le côté externe du bourrelet ovarien. l'exactitude générale, bien que sur certains stades de nouvelles re- cherches soient encore nécessaires [l). Chez les Llasmobranches, les cellules germinatives mâles, au lieu de rester dans l'épithélium germinatif, émigrent dans le stroma adja- cent, accompagnées, je crois, de quelques cellules épithéliales indif- férentes. Là, elles se multiplient et donnent naissance à des masses de forme variable, composées en partie de cellules germinatives pro- prement dites et en partie de cellules plus petites dont les noyaux se colorent fortement, et qui dérivent, i\ ce que je crois, de l'épithélium germinatif. Ces masses se divisent ensuite en ampoules, qui sont principale- (I) Réceiuaieat, Balbiani in" t54) a également traité ce sujet; mais je ne puis mettre mes propres observations d'a'cord avec les siennes, quant à la structure du testicule des Élasmobranches. 688 ORGANES SliXL'ELS ET CONDUITS GÉNITAUX. meiil lurmôes de cellules germinalives et dont chacune est pourvue d'iiue lumière centrale Ces ampoules se lîxent à des tubes qui déri\ on l des cellules plus peliles et qui, do lourcùtc, sont en continuité avec le réseau lesticulaire. Les spermatozoïdes proviennent des cellules for- niaul les parois des ampoules primitives; mais nous n'avons pas à nous occuper dans ce chapitre du processus de leur lormalion. ('hez les lleptilos, ]3raun a suivi l'entrée des cellules germinalives piiiuilives dans les tubes testiculaires, et je suis à même de con- lirmer ses observations sur ce point; toutefois, il n'a pas observé leur desliuée ultérieure. On ua pas fourni, chez les Mammifères, la preuve absolue que les spermatozoïdes tirent leur origine de l'épithélium germinatif, mais on ne peut guère douter qu'il n'en soit ainsi (I). Langerhausa montré ([ue, rhc/AWin/j/dn.rus, les œufs et les speruia- tozoïdes dérivent de cellules germinalives semblables, que l'on peut comparer à l'épithélium germinatif des Vertébrés. Cependant, ces cellules sont disposées en masses distinctes ollVant un arrangement segmen taire (Voyez vol. 1, p. '18). (ôôi) G. Balbiani. Leroiis ^ur In fjénération des Vertébrés. Paris, 1879. (55.^)) F. M. Balfour. 0» tlie structure and dcvelopment of ilie Veitebratc ovary {Quart. J. of Micr. Sciencr, WIII). (65G) E. van Beneden. De la distinction originelle du testicule et de l'ovaire, etc. {Bull. Ac. roij. beUjique, XXXVll. 187i). (557) N. Kleinendeug. Ueb. d. Entstehung d. Kier b. Eiidcndriuni {Zeit. f. vnss. Zool., XXXV. 1881 . (558) H. LuDwiG. Ueb. d. Eibildung iin Tliierreiche ^Arbeit. a. d. zool.-zoot. hisfit. Wùrzburçi, I. 1874). (559) C. Semper. Das Urogenitalsystem d. Plagiostonion, etc. [Arbeit. a. d. zool.- zoot. histit. Wiirzburf/, II. 1875). (5G0) A. Weissman.n. Zur Frage nach dem Ursprung d. Geschlechtszelieii bci den Hydroidcn {'/ool. Aiizcii/er, No. 55. 1880). Voyez aussi O. et l\. Hertwig (No 271), Kolliker (No 298), etc. Conduits génitaux. Le développement et l'évolution des conduits génitaux sont jus- qu'ici très incomplètement connus ; mais môme avec les seules res- sources de nos connaissances actuelles, une revue comparative de ce sujet met en lumière des particularités d'un haut inlérôl et ouvre un chauip fertile à de nouvelles recherches. Les (Cœlentérés sont dépourvus de conduits génitaux. Chez les llydroméduses et les Siphonophores, les produits sexuels deviennent libres en tombant directement dans le milieu ambiant, taudis (jiK' chez les Acraspèdes, les Actinozoaires et les Gténophores, I) Balbiani a aduplô sur l'origine des cellules sperniali(|ues une inaniire de voir entièrement difTérent<;, pour lafpiullc le lecteur est renvoyé à son mémoire (n" .')5i). CONDUITS GÉNITAUX. 689 ils sont versés dans des parties du système gastro-vasciilairc et arrivent à l'extérieur par la bouche. Cette disposition dans les dernières formes nous indique l'origine des procédés d'évacuation des produits génitaux au dehors, chez beaucoup de types supérieurs. Nous avons déjà fait remarquer que, dans un très grand nombre de formes, la cavité générale est probablement dérivée d'une partie d'un système gastro-vasculaire semblable ;\ celui des Actinozoaires. Lorsque la partie du système gastro-vasculaire dans laquelle les produits génitaux étaient versés s'est séparée de l'extérieur, au moment où elle donnait naissance à la cavité générale, un mode d'évacuation des produits génitaux au dehors a dû nécessairement se constituer. Dans quelques cas, de simples pores (qui existaient probablement déjà au moment de la formation d'une cavité générale fermée) servent de conduits génitaux. Tel a été probablement le cas pour les Cheeto- gnathes {Sagi(ta) et les Ghordata primitifs. Ciiez les dernières formes, les produits de la génération tombent parfois dans la cavité péritonéale, d'où ils sont conduits à l'extérieur par les pores abdominaux (Cyclostomes et quelques Téléostéens , voyez p. 575). Chez ÏAmphioxus, ils sont versés dans la cavité atrialp et de là ils passent à l'exté- rieur par les fentes branchiales et par la bouche, ou par le pore abdominal (?}. La disposition observée chez ÏAinphioxus et les Téléostéens est probablement secondaire, comme peut-être aussi celle des Cyclostomes ; de sorte qu'il y a encore incertitude sur le mode primitif d'évacuation des produits génitaux chez les Cliordala. 11 n'y a aucune probabilité que les conduits génitaux des Tuniciers soient des formations primitives. Un mode d'évacuation mieux disposé et plus répandu des produits génitaux, après qu'ils sont versés dans la cavité générale, est fondé sur l'emploi des organes excréteurs. Les produits sexuels passent de la ca- vité générale dans les entonnoirs péritonéaux ouverts de ces organes, et de là au dehors par leurs conduits. Ce mode d'évacuation des pro- duits génitaux est caractéristique des Chétopodes, des Géphyriens, des Brachiopodes et des Vertébrés, et probablement aussi des Mollusques. De plus, il est très possible qu'il existe également chez les Bryozaires, quelques Arthropodes, les Platyhelminthes et quelques autres types. Les organes excréteurs segmentaires simples des Polychètes, des Géphyriens et des Brachiopodes, servent de conduits génitaux, et dans beaucoup de cas ils n'éprouvent aucune modification, ou seulement une très légère en rapport avec leur fonction génitale secondaire, tandis que dans d'autres, par exemple chez la Bonellie, cette modifica- tion est très considérable. Les conduits génitaux des Oligochètes dérivent probablement des organes d'excrétion. Chez les Terricoles, outre les conduits génitaux, il existe, dans les segments génitaux, des organes excréteurs ordinaires, tandis que chez les Balfour. — Embryologie. IL — 44 690 OHGANKS SliXUELS ET CONDUITS GÉNITAUX. Limicoles à l'état tuliillo, on ne rencontre que des conJuits génitaux ; mais avant que ce» lierniers se soient développés, on ti'ouve des organes excréteurs disposés sur le ly[)e lialjituel et qui s'atrophient après l'apparition des con- duits génitaux (Vedjovsky). Par analogie avec la division du canal segmentaire des Vertébrés en canaux de Millier et de WolfT, comme résultat de l'association d'une fonction génitale cl d'une fonction excrétrice (Voyez p. 070), il parnît probable que, dans les segments génitaux des Oligocbètes, les organes d'excrétion ont d'abord rempli à la fois une fonction excrétrice et une fonction génitale, et que par un elfi-t secondaire de celte double fonction, chacun d'eux s'est scindé en deux parties, une génitale et une excrétrice. La partie génitale a éprouvé dans toutes les formes de grandes modifications. Les parties excrétrices res- tent sans changements chez les Terricoles, mais s'atropliient complètement après le développement des conduits génitaux chez les Limicoles. On peut sans doute donner de la disposition particulière des conduits génitaux du Saccocinus , parmi les Polychètes (Voyez Marion et Bobretzky), une interpré- tation analogue à celle qui vient d'être présentée pour les Oligocbètes, Les modifications très intéressantes introduites dans les organes excréteurs des Vertébrés, par le fait qu'ils servent de conduits géni- taux, ont été complètement décrites dans le dernier chapitre, et en rapport avec cette partie de notre sujet, nous n'avons à signaler ici que le cas du Lepidosteiis et celui des Téléostéens. Chez le Lepidosleus, le canal de Millier semble s'être fixé aux organes génitaux, de sorte qu'au lieu de tomber directement dans la cavité gé- nérale pour de là pénétrer dans l'extrémité ouverte d'un entonnoir péritonéal des organes d'excrétion, les produits sexuels s'engagent immédiatement dans le canal de Muller sans passer par la cavité gé- nérale. Cette modification est encore plus complète chez la plupart des Téléostéens, en ce que les conduits génitaux de l'adulte n'ont au- cune connexion appréciable avec les organes excréteurs. Chez tous les Vertébrés supérieurs, l'évacuation des produits niâles au dehors, sans passer par la cavité générale, est semblable, en prin- cipe, à la disposition observée chez le Le/jidusletis. D'après les exemples cités plus haut, dans lesquels les entonnoirs péritonéaux d'un organe excréteur deviennent continus avec les glandes génitales, il est très probable que des cas semblables peuvent se présenter chez les Invertébrés. Ainsi que Gegenbaur l'a déjà signalé, il existe dans la structure des conduits génitaux des Mollusques les plus primitifs, beaucoup de par- ticularités qui indiquent qu'ils dérivent des organes excréteurs. Chez plusieurs Lamellibranches (1) [Spondylus, Lima, Pecten), les conduits génitaux s'ouvrent dans les organes d'excrétion (organe de Bojanus), do sorte que les produits sexuels doivent traverser l'organe d'excrétion (1) Pour un rt'-sumé clos faits concernant ce sujet, voyez Broun, Klussen u Ordnim- (jeii d. Thierreichs, vol. 111, p. 404. CONDUITS GENITAUX. 09 1 dans leur passage à l'extérieui'. Chez d'autres Lamellibranches, les organes génitaux et excréteurs s'ouvrent sur une papille commune, el dans le reste des types, les orifices sont situés l'un à côté de l'autre. Chez les Céphalopodes, les relations particulières des organes géni- taux avec leurs conduits excréteurs montrent également que les der- niers remplissaient à l'origine une fonction différente, probablement excrétrice. Les glandes ne sont pas en continuité avec leurs conduits, mais elles sont situées dans des capsules spéciales, d'oii partent ces derniers. Les produits génitaux tombent dans ces capsules et passent de là dans les conduits. Chez les Gastéropodes, la glande génitale est en continuité directe avec son conduit excréteur, et celui-ci prend, particulièrement chez les Pulmonés et les Opisthobranches, une forme si compliquée, qu'on soupçonnerait difficilement qu'il tire son origine de l'organe d'excré- tion. Toutefois, le fait que son orifice est situé à côté de celui de l'or- gane excréteur indique qu'il est l'homologue des conduits génitaux des types plus primitifs. Chez les Discophores, oii les conduits génitaux sont en continuité avec les glandes génitales, la structure de ces glandes aussi bien que celle de leurs conduits montre que ceux-ci ont tiré leur origine des organes d'excrétion. Ainsi que nous l'avons déjà dit, il est très possible qu'il y ait d'autres types chez lesquels les conduits génitaux dérivent des organes d'excré- tion. Chez les Arthropodes, par exemple, les conduits génitaux, là où ils sont pourvus d'orifices situés en avant, comme chez les Crustacés, les Arachnides et les Myriapodes chilognathes, les Pœcilopodes, etc., pourraient bien aussi être de cette nature; mais les faits qui permet- traient de se prononcer sur ce point sont si insuffisants, que nous de- vons actuellement nous borner à de simples conjectures. L'ontogénie des conduits génitaux des Nématodes et des Insectes semble indiquer qu'ils ont pris naissance, dans ces groupes, indépen- damment des organes excréteurs. Chez les Nématodes, les organes génitaux des deux sexes naissent d'une cellule unique (Schneider, vol. I, n° 390), Cette cellule s'allonge et ses noyaux se multiplient. Après avoir pris une forme un peu columnaire, elle se divise en : 1° une couche enve- loppante superficielle, et 2° une portion axiale. Chez la femelle, la couche superficielle n'est développée d'une ma- nière distincte que dans la partie moyenne de la colonne. Dans le cours du développement ultérieur, les deux extrémités de cette co- lonne deviennent les deux extrémités aveugles de l'ovaire, elle tissu axia\ qu'elles renferment forme le tissu germinatif de protoplasme nucléé. De la couche superficielle dérive l'épithélium de l'utérus et de l'ovid^icte. Le tissu germinatif, qui forme originellement un toutcon- 692 OllGANliS SEXUIiLS ET CONDUITS GÉNITAUX. tinu, s'interrompt dans la partie moyenne (où la couche superficielle donne naissance à l'utérus et à l'oviducte) et se trouve limité aux deux l'xtrémités aveugles du tube. Chez le mâle, la couche superficielle, qui donne naissance à l'épithé- liiim du canal déférent, ne se forme qu'à l'extrémité postérieure de la (•(jlonne primitive. Sous les autres rapports, le développement s'effec- tue comme chez la femelle. Chez les Insectes également, les faits, bien qu'un peu contradictoires, montrent que les conduits génitaux naissent presque exactement comme chez les Nématodes, de la môme masse primitive que les or- ganes sexuels. 11 parait probable que dans ces deux types, les organes sexuels étaient primitivement situés dans la cavité générale et fixés à l'épiderme, par un pore duquel sortaient leurs produits, et qu'en prenant une forme tubuleuse , la partie périphérique de la glande donna naissance à un conduit, tandis que le reste constituait la glande génitale proprement dite. Il est fort possible que les conduits génitaux de formes telles que les Platyhelminthes aient la même origine que chez les Insectes et les Nématodes; mais d'après leur analogie avec ceux des Mollusques, il y a presque autant de raisons pour les consi- dérer comme des organes excréteurs modifiés. On ne sait malheureusement rien sur l'ontogénie des organes et des conduits génitaux chez les Echinodermes. La structure de ces organes chez l'adulte semblerait cependant indiquer que le type le plus pri- mitif d'organe génital d'Échinoderme consiste en un sac aveugle, qui l'ait saillie dans la cavité générale et s'ouvre par un pore à l'extérieur. Ce sac est tapissé par un épilhélium en continuité avec l'épiderme, et dont les cellules donnent naissance aux œufs ou aux spermatozoïdes, il est manifeste que le conduit excréteur de ces organes se différencie à peine de la glande, et on pourrait facilement faire dériver toute cette formation du type d'organe génital caractéristique des Ilydroméduses, où les cellules germinatives naissent d'aires spéciales de l'ectoderme, et, arrivées à maturité, tombent directement dans le milieu ambiant. Si celte vue est exacte, nous pouvons alors admettre que les conduits génitaux des Echinodermes ont une origine différente de ceux de la plupart des autres triploblastiqucs{lj. Leurs conduits génitaux se sont développés chez des formes dans lesquelles les produits sexuels continuaient à être versés directement à l'extérieur comme chez les Hydroméduses, tandis que ceux des au- tres types se sont développés chez des formes dans lesquelles les pro- duits sexuels arrivaient d'abord, comme chez les Aclinozoah'es, dans les canaux gastro-vasculaires (2). (I) h y aiiiaii iiuérôl à avoir de nouvelles données sur le Dalunoglossus. (21 Ces vues s'accordent parfaileniciit avec colles qui ont déjà été émises d;ins le riiapilre XUI sur le* afflnilés des f^cliinodermes. CHAPITRE XXV TUBE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES GHORDATA Chez les Chordata, le tube digestif est toujours composé de trois parties, qui sont analogues à celles que l'on rencontre si généralement chez les Invertébrés. Ce sont : 1° le mésentéron, tapissé par riijpo- blaste; 2° le stomodœum ou bouche, tapissé par l'épiblaste, et 3° le proctodceum ou portion anale, tapissé par lépiblaste comme le sto- modœum. Mésentéron. Le premier développement de la paroi épitbéliale du mésentéron a déjà été décrit (chapitre XI). Il forme d'abord un simple tube hypo- blastique qui s'étend presque de l'extrémité antérieure du corps, où il se termine en cul-de-sac, jusqu'à l'extrémité postérieure, où il s'unit au tube neural par le canal neurentérique (fig. 435, ne). Souvent il reste pendant longtemps largement ouvert dans sa partie moyenne, du côté du sac vitellin. On a déjà vu que la notochorde se sépare de la paroi dorsale du mésentéron, presque en môme temps que les plaques latérales du mé- soblaste (pp. 274-281). Tige subnotochordale. — Un peu après la formation de la notochorde et avant qu'aucune différenciation importante soit devenue visible dans le mésentéron, un corps remarquable en forme de tige, qui a d'a- bord été découvert par Gotte, se sépare de la paroi dorsale du tube digestif chez tous les Ichlhyopsidiens. Ce corps^ dont l'existence est purement transitoire, est désigné sous le nom de lige subnoto- chordale. Cette tige se développe, chez les embryons d'Élasmobranches, en deux segments, dont l'un est situé dans la tôte, l'autre dans le tronc. Celui-ci apparaît le premier. La paroi du tube digestif s'épaissit le long de la ligne médiane dorsale (fig. 427, x), ou s'élève sous la forme d'un bourre- let dans lequel pénètre un étroit prolongement de la cavité de ce tube. Dans chaque cas, les cellules de son bord le plus supérieur se séparent peu à peu en formant une tige située immédiatement au-dessus du tube digestif et au-dessous de la notochorde (fig. 428, a;). 60 i Trnt: digestif et ses annexes chez les ciiordata. Dans la partie la plus postérieure du corps, son mode de formation diffère un peu de celui qui vient d'être décrit. Dans cette région, la paroi intesti- nale est très épaisse et n'éprouve aucun accroissement particulier avant la formation de la tige subnotocliordale ; au contraire, une petite portion linéaire de la paroi se découpe le long de la ligno médiane dorsale, et se sépare ensuite du reste en formant la lige en question. Dans le tronc, la séparation de cette tige s'opère d'avant en arrière, de sorte que sa partie antérieure se constitue avant la postérieure. Le segment céphalique de la tige suljnotocliordale semble se développer de KFi-lfe: : Fig. 427. — Coupe transversale de la région Fig. 428. — Coupe transversale du troiir d'un em- caudalc d'un embryon de Pristiianis du bryon un peu plus âgé que celui reprosenté dans même âge que celui représenté dans la la figure 34 E (**j. ligure 34 E_f). la môme manière que celui du tronc, et sa séparation d'avec le pharynx marche d'avant en arrière. Lors de la formation de l'aorte dorsale, la lige subnotochordale se sépare de la paroi de l'intestin, et l'aorte se place entre les deux (fig. 38'2, x). Lorsque la tige subnotochordale a atteint son développement complet, elle se termine du côté antérieur à quelque distance en avant do la vésicule auditive, mais un peu en arrière de l'extrcmilé correspondante de la noto- chorde; du côté postérieur, elle s'étend à peu près jusqu'à l'e.xlrémilé de la quoue et (iffrc i)vesquc la même extension que la portion jwstanak du tube digestif, bien qu'elle ne se prolonge pas en arrière tout à fait aussi loin que la vési- cule caudale (fig. 430, 6x). Très peu de temps après avoir atteint ses plus grandes dimensions, elle commence à s'atrophier en avant. Nous pouvons donc (*) df, nageoire dor.saIe. — sp.c, cordon médullaire. — p/), ra»itc générale. — '.?/), lame splanrhnique du méiinblaste. — «o, lame somaliquc du niésoblastc. — mp' , partie du mésoblnste splanrhnique qui ri>mini:nce à se iliflùrcncier en muscles. — c/i, Motocliordc. — x, tige subnotochordale naissant comme une dilTfrrcnriation île la paroi dorsale de la cavité digestive. — al, cavité digestive. (*•) ne, canal nciiral. — pr, racine postérieure d'un nerf spinal. — x, tige subnotochordale. — ai), aorte. — sr, mésoblastc somatiquc. — sp, mésoblnste splnnclmique. — mp, plaque musculaire. — mji' , purlion cle plaque musculaire transformée en muscle. — Vv, portion de la plaque vertébrale qui donnera naiitancc aui corps vertébraux. — al, cavité digestive. MÉSE.NTÈIŒ. 695 conclure que son atropliie, de niùuie que son clévelopponiorit, s'opère d'avant eu arrière. l*ctidaiit les derniers stades embryonnaires, on n'en trouve plus aucun vestige. On l'a rencontrée également ciiez l'Esturgeon, le LepUIosteus, les Tôléosléens, le Pe(row2/.:o?i elles Amphibiens, où elle paraît se développer parlnulossenlicllement de la même manière que clicz les Eiiismobranclies.Chez ri'sturgpon, elle semble persister cbcz l'adulte à Télat de ligament sous-verté- bral (Hridge, Salensky). On ne l'a encore observée cliez aucun Amniolesous une forme complètement développée, bien que nous ayons trouvé chez le Poulet, Marshall et moi, un épaisissement de l'hypoblaste qui en représente peut-être un rudiment (fig. 118, x). Eisig a établi une comparaison intéressante entre la tige subnotochordale et un organe qu'il a rencontré dans une famille de Cbétopodes, les Capitel- liilés. Dans ces formes, il existe un tube qui s'étend au-dessous de presque toute la longueur de la cavité digestive, dans laquelle il s'ouvre en avant, et probalilement aussi en arrière. Un reste d'un tel tube pourrait facilement devenir un rudiment semblable à la tige subnoiocbordule des Ichthyopsidiens, et comme l'indique Eisig, la continuation de la cavité digestive dans celte dernière pendant sa formation, est manifestement favorable à celle vue sur sa nature originelle. 11 est cependant difticile d'admettre qu'il y ail quelque connexion génétique directe entre l'organe d'Eisig chez les Capitellidés et la tige subnolochordale des Cbordala. MésolDlaste splanclmique et mésentère. — Le mésentéron consiste au début en un simple tube hypoblastique, qui s'enveloppe toutefois d'une couche de mésoblaste splanchnique. Cette couche ne se continue pas d'abord sur le côté dorsal du mésentéron; mais elle s'étend peu à peu en dedans et se place entre l'hypoblaste du mésentéron et les organes situés au dessus. En même temps elle se différencie en deux feuillets, un feuillet épithélioïde externe, dont provient une partie de l'épithélium péritonéal, et un feuillet interne de cellules non différen- ciées, qui se transforme, avec le temps, en le tissu conjonctif et les parois musculaires du mésentéron. Les couches de tissu conjonctif se forment d'abord, et, des couches musculaires, celle qui est composée de fibres circulaires est la première h se montrer. En môme temps qu'elles se différencient, la couche de tissu con- jonctif du péritoine se constitue. Le mésentère. — Avant que le mésoblaste splanchnique ait entouré en dessus le tube digestif, l'insertion de ce dernier sur la paroi dorsale du corps occupe une grande largeur. Lorsque cet enveloppe- ment est achevé, la couche de mésoblaste par laquelle se trouve sus- pendu le tube digestif, devient plus mince, et en même temps ce tube semble se porter en bas et s'éloigner de la colonne vertébrale. Dans la partie de la cavité pleuropéritonéale générale qui peut en être considérée comme la division thoracique, le long de cette portion du tube digestif qui deviendra l'œsophage, l'éloignement dont nous venons de parler est très faible, mais il est très accusé dans la région 696 TLBE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES CnORDATA. abdominale. Dans celle région, le lube digestif, d'abord recliligne, se trouve suspendu au corps par une étroite bande aplatie de tissu méso- blastique. Celle bande comprimée est le mésentère, que l'on voit à son début dans la figure 125, et à un stade beaucoup plus avancé dans la figure 127, .]/. Il est recouvert de chaque côté par une couche de cel- lules aplaties, qui forment une partie de répilhélium péritonéal gé- néral, tandis que son iiitéiieiir est constitué par un tissu indifférent. A la simplicité i)riniilive dans la manière d'être du mésentère, suc- cède ordinairement dans la suite une disposition plus compliquée, due à rallongement ultérieur de Tintestin et de Testomac, et aux circonvolutions qui en résultent. La couche d'épithélium péritonéal qui revêt la face ventrale de l'es- tomac se continue sur le foie, et après avoir enveloppé cet organe, se fixe sur la paroi abdominale inférieure (fig. 395). Ainsi, dans la région du foie, la cavité générale est divisée en deux moitiés par une mem- brane dont les deux faces sont tapissées par l'épilhélium péritonéal, et qui enveloppe l'estomac du côté dorsal, le foie du côté ventral. La portion de cette membrane étendue entre l'estomac et le foie est étroite et constitue une sorte de mésentère par lequel le foie est fixé à l'estomac : on la désigne en anatomie humaine sous le nom de [jetit épiploon [^omentnm minus). La partie de la membrane qui rattache le foie à la paroi abdominale antérieure constitue le ligament falciforme ou ligament suspeuseur du foie. Il résulte d'une fusion secondaire, et n'est pas un reste d'un mé- sentère ventral primitif (Voy. p. 574). Le mésentère de l'estomac, ou mésogastre, s'étend chez les Mammi- fères de manière à former un sac particulier appelé le grand épiploon [omentum jnojus). Le mésentéron présente de bonne heure une division en trois seg- ments. L'un, antérieur, s'étend jusqu'à l'estomac et se sépare comme segment 7rspi/atoire. Après la formation de l'invagination anale, la partie du mésentéron située en arrière de l'anus se distingue comme segment postanal, et entre celui-ci et le segment respiratoire, se trouve une partie moyenne qui forme le segment intestinal et chacal du mé- sentéron. Segment respiratoire du mésentéron. Ce segment du lube digestif se distingue par ce fait, que ses parois émettent une série de diverlicules pairs qui vont rencontrer la peau et qui forment, après une perforation de celle-ci aux points de con- tact, les fentes branchiales ou fentes viscérales. Chez VAmij/tioxus, la région respiratoire s'étend jusqu'à l'orifice du SEGMENT RESPinATÛlRE DU MÉSENTÉRON. 097 diverticule hépatique, et par conséquent jusqu'à un point qui corres- pond au commencement de l'intestin chez les types supérieurs. Le nombre des fentes viscérales est réduit chez les Cràniotcs; mais, de l'extension de ces fentes chez ÏAmp/iioxiis, jointe au fait que le nerf vague, qui est essentiellement le nerf des poches branchiales, fournit en outre, chez les Vertébrés supérieurs, aux parois de l'œsophage et de l'estomac, on peut légitimement conclure, comme l'a indiqué Ge- genbaur, que la région respiratoire proprement dite comprenait aussi primitivement la portion du mésentéron qui, chez les Vertébrés supé- rieurs, forme l'œsophage et l'estomac. Le sac respiratoire des Ascidies est l'homologue de la cavité respi- ratoire de ÏAmphioxus. Les particularités du développement des fentes branchiales dans les divers groupes de Vertébrés ont déjà été décrites dans la partie systé- matique de cet ouvrage. Chez tous les Ichlhyopsidiens, les parois d'un certain nombre de fentes branchiales se couvrent de replis, dans le mésoblaste desquels se déve- loppe un riche réseau de capillaires qui reçoit le sang des artères bran- chiales. Ces replis constituent les branchies internes proprement dites. Outre les branchies internes, certains arcs viscéraux portent, dans les larves de Polypterus, de Protopterus et de beaucoup d'Amphibiens, des appendices branchiaux externes recouverts d'épiblaste. Ces bran- chies externes n'ont probablement aucune relation génétique avec les branchies internes. Les branchies dites externes des embryons d'Élasmobranches ne sont autre chose que des branchies internes qui se prolongent à l'ex- térieur à travers les fentes branchiales. La partie postérieure du segment respiratoire primitif du mésen- téron devient, chez tous les Vertébrés supérieurs, l'œsophage et l'es- tomac. En ce qui concerne le développement de ces parties, le seul point digne d'être remarqué d'une manière spéciale, est le fait que, chez les Élasmobranches et les Téléostéens, la lumière dont elles sont creusées chez les très jeunes embryons s'oblitère complètement à un stade plus avancé, et que par conséquent la cavité digestive se trans- forme en un cordon solide de cellules (fig. 28 A, œs) dans les régions de l'œsophage et de l'estomac. Ainsi que la suggestion en a déjà été faite (p. 58), il ne semble pas impossible que cette particularité soit due à ce qu'à une certaine époque, la région œsophagienne du pharynx était perforée par des fentes branchiales. Outre les branchies, deux organes importants, le corps thyroïde et les poumons, dérivent de la région respiratoire du tube digestif. Corps thyroïde. — Nous avons déjà décrit, chez les Ascidies (p. 16), l'origine d'un diverticule en forme de gouttière de la paroi ventrale du sac branchial, qui est limité par deux replis latéraux, et que l'on 698 TL'BE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES CIIÛRDATA. désigne sous le nom d'endostyle ou gouttière hypopharyngienne. Cette gouttière reste ouverte d'une manière permanente vers le sac plia- rvngien et paraît fonctionner comme un organe glandulaire sécrétant l'ig. 429. — Coupe diagramm:ilif|iie voi'lic:iI(! d'une larve récemment éclose de Petromtjzon (empruntée à Gegenbuur, d'après Calberla) {*). (lu mucus. Comme l'a d'abord signalé W. Millier, il exi>te, chez VAm- pliloxus^ un organe très semblable et probablement homologue, la gouttière hypopharyngienne. Chez les Vertébrés supérieurs, cet organe ne conserve jamais à l'état adulte sa manière d'être primitive. On observe cependant, chez la larve de Pe/romyzon, un diveilicule ventral en forme de gouttière du pha- rj nx, ([m s'étend à peu près de la seconde à la quatrième fente viscé- rale. Cet organe, représenté en coupe longitudinale dans la figure 429, h, et en coupe transversale dans la figure 430, a été assimilé par W. Millier (n°^ 505 et 366) i\ la gout- tière hypopharyngienne de VAm- phioxus et des Ascidies. Toutefois, il ne conserve pas longtemps son état primitif, et son orifice se ré- duit peu à peu à un simple pore situé entre la troisième et la qua- trième des fentes viscérales perma- nentes(fig. 431, Ih). Cet orifice persiste pendant tout le stade Ammo- cète, mais l'organe devient très compliqué et présente des cornes antérieures et des cornes postérieures paires, ainsi qu'une partie moyenne contournée en spirale. La communication avec le pharynx s'oblitère chez l'adulte, tandis que l'organe se résorbe en partie, et en partie se divise en une série de follicules glandulaires qui, finale- ment, forment le corps thyroïde. (•) o, bouche. — o', fosscllc olfaclive. — v, cloison séparant le stomodœum du méscntéron. — h, loTolution (liyroidc. — n, cordon médullaire. — ch, nolociiorde. — c, cœur. — o, vésicule auditive. (") rf, région brancliiulc du pliarynx. Fig. 430. — Coupes transversales diagramma- tiques de la région branchiale d'une jeune larve de Petrnmyzon (empruntée à Gegcn- baur, d'après Calberla) (**). CORPS thyroïde. 699 La considération des faits exposés ci-dessus conduisit W. Miillei" à cette conclusion, que le corps thyroïde des Crâniotes était dérivé de Ven- dostyle ou gouttière hypopharynglenne. Chez tous les Vertéiii'és supé- rieurs, le corps thyroïde naît de la paroi ventrale du pharynx, dans la m d cb m 5 Fig. 431. — Coupe verticale diagrammatique de la tète d'une larve de Petromyzon,\on^\iQ de 4"°', 8, trois jours après l'éclosion. Les vésicules optique et auditive sont supposées vues au travers des tissus. Les lettres tu indiquent la base du voile, point où, d'après Scott, serait située la fente hyo-raandibulaire ('). région de l'arc mandibulaire ou de l'arc hyoïdien, sous la forme d'un diverticule (fig. 432, Th) , qui, après s'être séparé, se divise en fol- licules. Chez les embryons d'Élasmobranches, cette glande apparaît d'assez bonne heure dans la région de l'arc mandibulaire, comme un diverticule de la paroi ventrale du pharynx, qui s'étend du bord de la bouche jusqu'au point où l'aorte ventrale se divise en les deux branches aortiques de l'arc mandibulaire (fig. 432, Th). Un peu plus tard, il devient solide chez le Scyllium et le Torpédo, tout en restant fixé à la paroi œsophagienne. Il con- tinue à augmenter eu longueur et se divise en un certain nombre de lobules pleins ramifiés, séparés par des cloisons de tissu conjonctif. Finalement, il perd ses connexions avec le pharynx, et les lobules se creusent d'une lumière. Ctiez VAcayithiaîi, la cavité de la glande persiste (W. Millier) jusqu'après la sépa- ration de cette glande d'avec le pharynx. L'organe conserve pendant toute la vie sa position embryonnaire. Comme chez les Élasmobranches, il naît, chez les Amphibiens, dans la région de l'arc mandibulaire ; mais au moment de son apparition, il forme une double paroi épilhéliale qui rattaclie le pharynx à la lame nerveuse de l'épiderme. Dans la suite, il se sépare de l'épiderme et affecte alors la forme ordinaire d'un diverticule du pharynx. Chez la plupart des Amphibiens, il se divise en deux lobes, de manière à constituer un corps pair. La connexion particulière du diverticule thyroïde (*) c.h, hémisphère cérébral. — th, couche optique. — in, infundibulum. — pn, glande pinéale. — mb, cerveau moyen. — eb, cervelet. — »id, moelle allongée. — au.v, vésicule auditive. — op, vési- cule optique. — ol, fossette olfactive. — m, bouche. — br.c, poches branchiales. — là, involution thyro'ide. — ht, ventricule du cœur. — v.ao, aorle ventrale. — ch, notochorde. 700 TL'BE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES CHORDATA. avec l'cpidcrme chez les Amphibiens, a été observée par GoUe chez le Bombinulor, et par Scott et Osborn chez le Triton. 11 est assez difficile de voir quelle peut en ôtre la signification. Ci)ez le Poulet (W. Muller\ le corps thyroïde apparaît à la fin du second ou au commencement du troisième jour, sous la forme d'un€ excroissance de l'hvpoblasle du pharynx, au niveau de l'origine de l'arc artériel antérieur. Cette excroissance devient, au quatrième jour, une masse solide de cellules, et elle perd, au cinquième, ses connexions avec l'épilhélium du pharynx, on même temps qu'elle se divise en deux lobes. Au septième jour, elle s'est portée un peu en arrière, et les deux lobes se sont /y.r complètement séparés l'un de l'autre. Au neuvième, rf,p toute la formation se trouve enveloppée dans une -v capsule de tissu conjonctif, d'où partent intérieure- ment des cloisons qui la divisent en un certain nom- bre de lobes ou masses cellulaires pleines, et au seizième jour, elle consiste en un corps pair, com- posé de nombreux follicules ramifiés, creux, pourvus chacun d'une « membmna propria » et séparés les uns des autres par des cloisons de tissu conjonctif. Enfin, elle se porte en arrière jusqu'au point d'origine des carotides. Parmi les Mammifères, la glaude thyroïde naît, chez le Lapin KoUiker) et chez l'Homme iHis), comme fig. 432. -Coupe transversale "" divcrticule crcux du pliurvnx, au pohit de bifur- de la tète d'un embryon d'É- catiou de la paire antérieure d'arcs aortiques. Bien- lasmobranche, prise au ni- . cependant elle devient solide, et dans la suite veau de 1 involution audi- r ' live (*). elle se sépare du pharynx pour venir se placer sur le côté ventral du larynx ou delà trachée. Les trans- formations qu'elle éprouve sont en général semblables à celles que l'on observe chez les Vertébrés inférieurs. Elle se divise en partie en deux lobes qui, toutefois, continuent à être réunis par un isthme (f). Le fait que la glande thyroïde naît tantôt dans la région de la première fente viscérale, (1) D'api es \AOinfir (ii» 571), le corps ihyroide apparaît, chez le Cochon et le Veau, sous la forme d'une paire de vésicules épitlicliales qui se développent comme des ex- croissances des parois de la première paire de fentes viscérales. W^lfler essaie d'ex- pliquer les observations contradiLtoircs d'autres embryologistes, en supposant qu'ils ont pris les extrémités ventrales des poches viscérales pour un divcrticule impair du pharynx. Siieda (n" 509) dit également que chez le Porc et le Mouton, la glande thyroïde naît h l'état do corps pair de l'cpithclium d'une paire de fentes viscérales, à une pé- riode beaucoup plus reculée qu'il ne résulterait des observations de Mis et de KôUiker. Eu épard au développement comparatif de cet organe, il est difficile d'accepter soit la descri|ition de Wôlfler, soit celle de Stieda. L'explication tentée par Wolfler des er- reurs supposées de ses prrdécesseurs, n'est certainement pas applicable au cas des Élasmubranches ou du Petromyzon, et j'incline à penser que la méthode des coupes transversales, qui a été ordinairement suivie dans les recherches, est moins sujette à erreur t.s Oei Atvte- lidrn {Mitlheil. a. d. zool. Station zu Neape/, vol. II, 1881). INTESTIN. 7(Jii n'est pas tout d'abord séparé d'une manière nette de la division posla- nale située en arrière. En face du point où, dans la suite, se formera l'anus, apparaît une dilatation du mésentéron, qui vient se mettre eu contact avecle tégument externe (fig. 3i E, au). Cette dilatation devient la partie hypoblastique du cloaque. Elle communique en arrière avec l'intestin postanal (tig. 431) D), en avant avec l'intestin, et peut se dé- finir : la portion dilatée du tube digestif qui reçoit les conduits génitaux et urinaires, et qui s'ouvre à Vexiérieur par le proctodxum. Chez l'Esturgeon et les Ampbibiens, la région cloacale est indiquée par un diverticule ventral du mésentéron, même avant la fermeture du blastopore. Elle est représentée, chez les Ampbibiens, à l'un des pre- miers stades dans la fig. 80, et à une période plus avancée dans la figure 43.5, lorsqu'elle arrive en contact avec la peau, au ^' point où l'invagination anale est à la veille de se former. Chez les Sauropsidiens et les Mammifères, le cloaque apparaît sous la forme d'une dilatation du mésentéron , dans la- quelle s'ouvre l'orifice de l'allantoïde presque aussitôt après que la partie postérieure du mésentéron s'est constituée. Les dernières modifications qu'il subit ont été traitées en môme temps que les organes génito-urinaires. Intestin. — La région du mésentéron située en avant du cloaque forme l'intestin. Chez certains Vertébrés, l'intestin conserve presque sa forme primitive de tube droit, et dans ces types, sa partie antérieure est caractérisée par la présence d'un repli particulier que l'on désigne, lorsqu'il offre un haut degré de spécialisation, sous le nom de valvule spirale. Cette formation se montre sous sa forme la plus simple chez l'Ammocète, où elle consiste en un repli de la paroi de l'intestin, qui, sur une coupe transversale, donne à la lumière de ce canal une forme semi-lunaire, et qui décrit un demi-tour de spire. Chez les Élasmobranches, un repU semblable à celui de l'Ammocète apparaît d'abord chez l'embryon. Dès le début, ce repli n'est pas tout à fait droit, mais il s'enroule le long de l'intestin suivant une hélice à tours très écartés. Dans le cours du développement, il se transforme en une crête épaisse et très saillante qui se projette dans la cavité de (*j m, bouche. — an, anus. — l, foie. — ne, caual neurentérique. — me, can;il médullaire. ch, notochorde. — pn, glande pinéale. Balfolb. — Embryologie. H. — iii Coupe longitudinale d'un embryon avancé de Doinbinator (d'après Gotte) (*). 706 TLUE DIGESTIF Kl" SliS ANNEXES CHEZ LES CllOHÛATA. l'intestin (fig. 403, /). L'iirlice qu'il déciil devient beaucoup plus serrée, et il acquiert ainsi la forme de la valvule spirale adulte. On rencontre également une valvule spirale chez la Chimère et les Ganoïdes; mais chez les Téléostéens, les Amphibiens et les Vertébrés supérieurs, on ne trouve aucune trace d'une semblable formation. La présence de cet organe particulier paraît ôtre un caraclère très primitif des Vertébrés. L'intestin des Ascidies offre exactement la môme particularité que celui de l'Ammocète, et peut-être l'embryologie nous permet-elle de conclure que les ancêtres des Ghordata étaient pourvus d'un intestin droit, dans la cavité duquel se projetait un repli destiné à augmenter l'étendue de l'épithélium intestinal. (liez toutes les formes qui man(iucnt de valvule sjiirale, à l'excep- tion de quelques Téléostéens, l'intestin acquiert une longueur beau- coup plus considérable que celle de la cavité qui le renferme, et, par suite, décrit nécessairement des circonvolutions plus ou moins nom- breuses. La partie postérieure se dilate d'ordinaire notablement pour former le rectum ou, comme chez les Mammifères, le gros intestin. Il existe, chez les Klasmobranches, une glande particulière qui s'ou- vre dans la paroi dorsale du rectum, et chez beaucoup d'autres formes on rencontre un cœcum au commencement du rectum ou du gros in- testin. Chez les Téléostéens, l'Esturgeon et le Lepidostée, un certain nom- bre de poches en cœcums, appelées cœcums pancréatiques (appendices pyloriques), s'ouvrent dans l'extrémité antérieure de l'intestin. Chez TEsturgeon adulte, ces poches se réunissent pour former une glande compacte, mais elles naissent, chez l'embryon, sous la forme de nom- breux divcrlicules isolés du duodénum. Deux organes glandulaires très importants et très constants, le foie et le pancréas, sont en connexion avec la partie antérieure de la région moyenne du tube digestif, que l'on peut appeler le duodénum. Foie. — Le Ibic est, chez l'embryon, l'organe glandulaire le premier formé et le plus volumineux. Il se montre sous sa forme la plus simple chez VAmp/noxus. immé- diatement en arrière de la région respiratoire, comme un diverlicule unitjue et non ramifié du tube digestif, qui se dirige en avant et cjui est situé au côté gauche du corps. (>hez tous les Vertébrés proprement dits, la glande présente une structure beaucoup plus compli(juée. Elle naît comme un diverticule ventral du duodénum (lig. 435,/). Ce diverticule peut être d'abord sim- ple et se développer ensuite en deux lobes, comme chez les Elasmo- branches ,lig. 436) et les Ampliibiens, ou affecter dès le début la forme de deux diverticules inégaux, comme chez les Oiseaux (lig. 437) ; ou bien encore, comme chez le Lapin (KoUiker), un seul diverticule prend FOIE. 707 Fig. 436. — Coupe transversale de I.t portion ventrale du tronc d'un jeune embryon de Sci/llium au niveau du cordon ombilical (*). d'abord naissance et un second apparaît un peu plus tard. QnL'llc qii'eïi soit la forme primitive, les diverticules hépaticiucs pénètrent dans un épaississement spécial du mésoblaste splanchnitiue. Bientôt les diverticules primitifs émet- tent un certain nombre de bourgeons creux, qui deviennent rapidement plus longs et plus nombreux, et forment les cylindres dits hépatiques. Ceux-ci ne tardent pas à s'anastomoser et à s'unir entre eux, de manière à constituer un réseau irrégulier. En môme temps que se forme le réseau hépatique, les veines vitelline et viscérales réunies [u.v) émet- tent en traversant le foie de nombreux rameaux, et finissent par se résoudre en un plexus composé de canaux qui for- ment un réseau secondaire entre les cy- lindres hépatiques. Suivant Gotte, ces canaux sont des lacunes chez les Amphibiens ; mais chez les Elasmo- branches, et probablement chez tous les autres Vertébrés, ils sont pourvus dès le début de parois qui, malgré leur délicatesse, sont bien distinctes. On ne sait pas encore d'une manière certaine si les cylindres hépatiques sont, dans la règle, creux ou pleins. Chez les Elasniobranches, ils sont d'a- bord pourvus d'une large lumière, qui se rétrécit peu à peu, sans cependant disparaître entièrement. Il semble en être de môme chez les Amphibiens et quelques Mammifères. Même dès le début, la lumière des cylindres est beau- coup plus difficile à apercevoir chez les Oiseaux; Remak les considère comme solides, et Ivolliker est d'accord avec lui sur ce point. KoUiker les a également trouvés solides chez le Lapin. Le réseau hépatique embryonnaire donne naissance au parenchyme du foie adulte, dont la disposition générale est semblable à celle de ce réseau. Les vaisseaux sanguins, d'abord très gros, sont disposés très irrégulièrement, et ce n'est qu'à une époque relativement avancée que se constituent les lobules hépatiques avec l'arrangement caractéristi- que de leurs vaisseaux. Les conduits biliaires proviennent de quelques-uns des cylindres hé- patiques primitifs, ou, comme cela paraît être le cas chez les Élasmo- branches et les Oiseaux (fig. 437), des plus gros culs-de-sac des deux diverticules primitifs. I*; b, naeooire perforale. — ao, aorte dorsale. — cav, veine cardinale. — tia, artère vitelline. — uv, veine vitelline unie à la veine sous-intestinale. — al, duodénum. — /, foie. — sd, orifice du ca- nal segmentairc dans la cavité générale. — mp, plaque musculaire. — uni, canal vitellin. TOb TUBC D1GL,ST1F ET SES ANNEXES CHEZ LES CHOUDATA. La vésicule biliaire est si inconstante et la disposition des conduits ([ui s"ouvent dans l'intestin tellement variable, qu'il est impossible d'en donner un exposé général. Chez les Élasmobranches, le diverticule médian primitif (fig. 436 donne naissance au canal cholédoque, dont l'extrémité antérieure se dilate pour former une vésicule biliaire. Chez le Lapin, le canal cholédoque est dû à un diverticule de l'in- testin, au point d'insertion des deux lobes primitifs. La vésicule biliaire naît sous la forme d'un diverticule du lobe primitif droit. Pendantlavie embryonnaire, le foieestrelativement très développé, et il remplit sans nul doute, par rapport à la circulation, un rôle important. Pancréas. — .\ulant que l'on sait, le développement du pancréas s'effectue suivant un type très constant dans toute la série des Cràniotes, bien que cet organe fasse défaut chez quelques Pois- sons osseux et quelques Cyclostomes, et qu'il soit très réduit chez la plupart des Téléostéens et chez le Petromyzon. Il apparaît presque à la même époque (jue le foie, sous la forme d'un bourgeon creux de la paroi dorsale de l'intestin, à peu près en face, mais cependant un peu en arrière du diverticule hépatique (fig. 437, p). Bientôt il prend sensiblement, chez les Elasmobranches et les Mammifères, la forme d'un entonnoir renversé, et de la par- tie dorsale élargie de cet entonnoir partent de nombreux diverticules qui s'avancent dans le mésoblaste splanchnique, dont le rôle est passif. A mesure que les canalicules s'allongent et se ramifient, des prolon- gements vasculaires se développent entre eux, et l'ensemble forme un corps glandulaire compacte compris dans le mésentère sur le côté dorsal du tube digestif. La cavité en entonnoir perd sa forme primitive, s'allonge et prend les caractères d'un conduit excréteur. Il est évident, d'après ce mode de développement, que les cellules glandulaires du pancréas dérivent de l'hypoblaste. 11 est impossible d'examiner en détail l'origine des dispositions va- riables des conduits pancréatiques. Dans quelques cas, chez le Lapin l,Kôlliker) par exemple, les deux lobes et leurs conduits excréteurs ré- sultent d'une division de la glande primitive et de son conduit ; ailleurs, comme chez l'Oiseau, un second diverticule s'élève du tube digestif. Dans un grand nombre de cas, la disposition primitive avec un conduit iiiiiciuc persiste. Fi(». 437. — Diagramme du tube iligestif 'l'un Poulet au quatrième jour (d'après Gôlte) (*). ri Lu lii^iic noire désigne riiypoljlaslc. La partie ombrée c|ui l'entoure est le mésoblaste splanchnique. ig, poumon. — at, estomar, — p, pancréas. — /, foie. SEGMENT POSTANAL DU MÉSENTÉRON. 709 Segment postanal du mésentéron. — Il existe chez les embryons de tous les Ghordata un segment du mésentéron qui est situé en arrière de l'anus, et qui s'atrophie invariablement à une période relativement précoce de la vie embryonnaire; mais il est beaucoup mieux développé chez les formes inférieures que chez les supérieures. Ainsi que Kowa- levsky l'a d'abord fait voir, il est primitivement en continuité avec le tube neural h son extrémité postérieure. Le conduit qui réunit le canal neural et le tube digestif a déjà été décrit sous le nom de canal neurentérique ; il représente les restes du blastoporc. Chez les Tuniciers, la portion du mésentéron qui, selon toute probabilité, correspond àlintestin postanal des Vertébrés, suit immédiatement la partie dilatée dont provient la cavité branchiale et l'in- testin définitif. On a déjà vu que la notochorde et les muscles de Têtard d'Ascidie dérivent des par- ties dorsale et latérales de cette portion du tube ^ digestif primitif. Ce qui reste de ses parois forme un cordon cellulaire plein (fig. 438, aV), qui s'atro- phie, ou selon Kowalevsky, donne naissance à des vaisseaux sanguins. Chez l'Am^j/Koa'us, l'intestin postanal est bien dis- pjg 433 _ coupe optique tinct ; mais il n'est pas très long et il s'atrophie à transversale de la queue d'un , . , , . , , embryon de Phallusia ma- une période relativement précoce. ^^^i^^t^ (^i-après Kowaiev- Chez les Elasmobranches, cette partie du tube sky) (*). digestif est fort bien développée, et persiste pen- dant une période considérable de la vie embryonnaire. Elle se développe de la manière suivante dans le genre Scyllium. Peu de temps après le stade où l'anus se trouve indiqué par un prolonge- ment papilliforme que le tube digestif envoie en bas vers la peau, l'intestin postanal commence à développer une dilatation terminale ou vésicule, qui est reliée au reste du canal par un pédoncule plus étroit. Les parois de la vésicule ainsi que du pédoncule sont constituées par un épithélium sensiblement columnaire. En avant, la vésicule communique par un étroit passage avec le canal neural, et elle se continue en arrière en deux cornes qui correspondent aux deux protubérances caudales dont nous avons parlé précédemment (p. 59). Au point où le canal se continue en ces deux cornes, ses parois perdent la netteté de leurs contours et se confondent avec le mésoblaste adjacent. Pendant les stades qui suivent, la queue s'alldngeant de plus en plus, la partie postanale du tube digestif s'accroît en même temps, sans éprouver toutefois de modification dans aucun de ses traits essentiels. A l'époque de son développement maximum, sa longueur est d'environ le tiers de celle de tout le tube digestif. Les particularités qu'elle offre au stade qui précède presque imraédiate- {*) Cette coupe est pratiquée sur un embryon du même âge que celui représenté dans la figure 8 lY. — ch, notochorde. — n.c, canal neural. — ine, mésoblaste. — al', hypoblaste de la queue. 7!0 TUBE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES CHORDATA. ment l'apparilion des branchies externes, sont représentées dans une série de coupes transversales de la queue (fig. 430). Les qualres coupes ci-jointes ont été choisies dans une série assez complète d'environ cent vingt. En arrière (A) est une vésicule terminale {alv) de 0"",2o de diamètre, qui communique en haut par un étroit orifice avec le canal neural {ne); elle se continue par un pédoncule en forme de tube, qui est également tapissé par un épilhélium columnaiio, et qui s'étend sur une longueur d'environ trente coupes (13 ai;. Son diamètre moyen égale à peu près û™™,084, et les parois en sont très épaisses. La tige subnotochordale {x) repose sur son extrémité antérieure; mais elle ne s'étend pas en arrière jusqu'à la vésicule terminale. Le pédoncule à parois épaisses de cette vésicule est relié à la por- tion cloacale du lube digestif par un tube très étroit et à parois min- ces (C al). Ce tube présente un calibre assez uniforme sur la plus graïuie partie de sa longueur, et son diamèlre ne dépasse pas 0"",035. Ses parois sont formées de cellules épithéliales aplaties. Dans le voisinage du cloaque, il devient plus étroit et son diamètre se réduit à 0™'",03. En avant de ce point, il se dilate de nouveau rapidement, et s'ouvre ensuite sur le côté dorsal de la portion cloa- cale du tube digestif, immédiate- ment en arrière de l'aims (D al). Très peu de temps après le stade auquel correspondent les figures qui précèdent, la portion postanale du tube digestif devient pleine au point situé un peu en arrière de l'anus où elle était précédemment le phis grêle, et elle ne tarde pas à s'y interrompre. Une fois commencée, l'atrophie de cette partie du tube digestif marche ra- pidement. Sa partie postérieure se réduit d'abord à une faible rudiment situé près de l'extrémité de la queue. Il n'existe plus de vésicule lerniinale ni de canal ncurenlcrique. Lu partie du segment postanal du tube digestif qui vient immédiatement on arrière du cloaque est représentée pendant un court espace de temps par un faible reste de la portion dilatée qui, antérieurement, s'ouvrait dans le cloaque. Chez les Téléosléens, la vésicule découverte par Ku|ifl'er à l'extrémité de la queue (tig. 41, Injv) représente probablement la vésicule située à rextrémilé de l'intestin postanal ciiez les Elasmobranclies. C) ne, canal iifural. — al, inicstin iKislanal. — alv, vésicule caudale de l'inleslin postanal. — X. tige ïubnoUichordal.;. — mp, pluciue musndaire. — ch, notocliorde. — cl. al, cloaque. - ao, aorte. — v.cau, veille caudale. Fig. 439. — Quatre coupes de la portion postanalc de la queue d'un embryon du niêine âge que celui représenté dans la figure 34 F. — A est la coupe postérieure {*). STOMOD.EUM. 711 Chez le Fetromrjzon et les Amphibiens, on rencontre un intestin postanal bien développé, qui communique avec un canal neurentérique et s'a- trophie peu à peu. 11 est représenté chez l'embryon de Bomhinator dans la figure 43o. L'intestin postanal est moins développé chez les Amniotes que chez les Ichlliyopsidiens. Un canal neurentérique s'observe pendant une courte période chez divers Oiseaux (Casser, etc.) et chez le Lézard, mais il disparaît de très bonne heure. Il existe cependant, comme l'a signalé KoUiker, chez les Oi- Fig. 440. — Coupe longitudinale iliagrammalique de l'extrémité postérieure d'un embryon d'Oiseau au raoraent de la formation de l'allantoïde (*). seaux (fig. 440, p. a. g.) ainsi que chez les Mammifères (le Lapin), mais parti- culièrement chez les derniers, un intestin postanal bien marqué, qui se con- tinue en arrière sous la forme d'un tube étroit depuis le cloaque jusque dans la queue. 11 s'atrophie de bonne heure comme dans les formes inféi*ieures. La signification morphologique de l'intestin poslanal et du canal neuren- térique a déjà été examinée dans le chapitre Xtf, p. 301. Stomodseum. La partie antérieure du tube digestif définitif est formée par une invagination épiblastique qui constitue une fossette plus ou moins grande, dont la paroi interne est en contact avec l'extrémité anté- rieure aveugle de la cavité digestive primitive. Chez les Ascidies, cette fossette est située à la surface dorsale (fig. 9, o) et devient la cavité orale définitive de ces formes. On la dit se former d'une manière asymétrique chez la larve 6! Amphioxus (voyez p. 6) ; mais son développement exige de nouvelles observations. Elle apparaît toujours, chez les Vertébrés proprement dits, sur la face ventrale de la tête, immédiatement en arrière de la région du (*) ep, épiblaste. — Sp.c, canal neural. — ch, notochorde. — n.c, eanal neurentérique. — hy, hypo- blaste. — p-a-g, intestin postanal. — pr, restes de la li;,'ne primitive repliés sur le côté ventral. — al, allantoïde. — me, mésoblaste splanchnique. — an, point où se formera l'anus. — p.c, cavité pé- riviscérale. — am, amnios. — so, somatopleurc. — sp, spl.mchnopleure. 712 TIBE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES CHORDATA. cerveau antérieur (fig. 441); elle est plus profonde chez le Petronn/zon (fig. 431, m) que chez toute autre forme connue. De la cavité buccale primaire ou stomodœum, naît la fossette pitui- taire (fig. 441, pf), dont nous avons déjà décrit lo développement (p. 401). La cloison qui sépare le stomodœum du mésentéron se perfore toujours d'ordinaire h un stade précoce du développement; et bien que la limite entre les deux cavités reste indiquée par le voile chez le Pelro- myzon, cependant, chez les Vertébrés su- périeurs, toute trace d'une semblable sépa- ration disparaît, et les limites originelles de la cavité buccale })rimitive s'effacent, tandis qu'une cavité buccale secondaire s'établit, tapissée en partie par l'hypo- blaste et en partie par l'épiblaste. Abstraction faite des organes qui s'y rattachent, cette cavité pré- sente des variations importantes de structure. Elle conserve un ca- ractère assez simple chez la plupart des Pois- sons; mais chez les Dipnoïques, sa limite ex- terne s'étend de manière à entourer rorifice ventral du sac nasal, qui constitue dès lors les narines postérieures. Chez les Amphibiens et les Amniotes, l'ori- fice des narines postérieures se trouve égale- ment compris en dedans des limites de la ca- Fig. -ili. — Diagramme mon- •, ' i i trant la division de la cavité ^'^l^ bUCCalC. Fip. 441. — Coupe longitudinale de loncépliali; d'un joune embryon de Pristiurus (*). D'importantes modifications surviennent ul- rieurement chez les Amniotes. En premier lieu, une plaque naît de chacun hiircale primitive en une por- tion respiratoire en liant et la civitéburcalc proprement dite térieurement chcz IcS AmUlOtCS. CD lias (empruntée à Gegen- baur) (**). des bourgeons maxillaires supérieurs et se porte en dedans (fig. 442,/)) ; les deux plaques se rencontrent sur la ligne médiane et forment une cloison horizontale qui divise la partie antérieure de la cavité buccale primitive en une portion dorsale res- piratoire (?j), renfermant l'orifice des narines postérieures, et une ven- trale qui forme la cavité buccale définitive. Ainsi formées, ces deux divisions s'ouvrent en arrière dans une cavité commune. Une plaque osseuse se développe dans l'intérieur de la cloison horizontale, qui constitue alors la voûte palatine. iT, nid. ment impair des liémisplicres ccroliraux. — pii. glande pincale. — J», infundibulum. — pt, invidiitinn de In eavité orale, destinée à former le corps pituilaire. — uib, cerveau moyen. — ci, c«r>clet. — cil, noloelionle. — al, tube digestif. — Itia, .irtere de l'arc mandiliulaire. {") p< plui|ui' palnlinr du bourgeon maxillaire supérieur. — m, cavité buccale définitive. — ti, partie poitérieurc du conduit nasal. — e, cloison intcrnasule. STOMOD.EIIM. 713 Une cloison internasale (fîg. 442, e) pent diviser plus ou moins com- plètement la cavité dorsale en deux canaux, qui communiquent cha- cun avec une cavité nasale. Chez les Mammifères, un prolongement postérieur du palais, dans lequel ne se développe pas de plaque osseuse, constitue le voile du palais. Le second changement observé chez les Amniotes, et qui se produit aussi chez quelques Amphibiens, est dû à ce fait, que le segment du mésentéron dans lequel s'ouvrent les poches branchiales se trans- forme, lors de l'atrophie de ces formations, en la partie postérieure de la cavité buccale. Les organes qui dérivent de la cavité buccale sont : la langue, les di- verses glandes salivaires et les dents; mais ces dernières seulement fixeront ici notre attention. Dents. — On doit considérer les dents comme un produit spécial de la muqueuse orale. Gegenbaur et 0. Hertwig ont montré que, par leur mode de développement, elles ressemblent essentiellement aux écailles placoïdes des Elasmobranches, et que dans ce groupe ces dernières formations s'étendent h une certaine distance dans la cavité buccale. Les dents doivent donc, ainsi que l'a indiqué Gegenbaur, être re- gardées comme des écailles placoïdes plus ou moins spécialisées, dont la présence dans la cavité buccale s'explique par le fait, que cette cavité est doublée par une invagination de l'épiderme. La différence la plus importante entre le développement des dents et celui des écailles placoïdes consiste en ce que, dans le cas des dents, un bourgeon cen- tripète spécial de l'épiblaste va rencontrer une papille de tissu con- jonctif, ce qui n'a pas lieu pour les écailles. Bien qu'on doive considérer les dents comme des formations primitivement épiblasliques, on en trouve cependant, chez les Téléostéens et les Ganoïdes, sur les arcs hyoïdien et branchiaux, et il est fort possible que celles que l'on rencontre sur quelques autres parties de la bouche se développent réellement dans Ihypoblaste. Les dents sont formées par deux organes distincts, savoir : une calotte épi- théliale et une papille de tissu conjonctif. Ainsi qu'il résulte plus particulièrement des recherches étendues de Tomes, le mode général de développement des dents est essentiellement le même pour tous les Vertébrés ; il convient donc de le décrire tel qu'on l'observe chez les Mammifères. Le long de la ligne suivant laquelle les dents sont sur le point de se dé- velopper, apparaît un bourrelet épithélial qui s'avance dans le tissu con- jonctif sous-jacent et qui dérive de la couche columnaire interne de l'épilhé- lium buccal. Aux points où vont se former les dents, ce bourrelet éprouve des modifications spéciales. 11 s'épaissit d'abord un peu, par suite du déve- ~1 714 TUBE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES CIIORDATA. loppemont dans son inlérieurd'un certain nombre de cellules arrondies, de sorlc qu'il se compose alors : 1° d'une couche externe de cellules colum- naircs; 2" d'un noyau central de cellules arrondies, de nature épilhéliale comme la couche précédonte. En second lieu, l'itrj^Mnc prend peu à peu la forme d'un dôme (fig. 443, e) et recouvre une papille du tissu conjonclif sous-épiihélial (p), qui s'est développée dans rinlerviiUc. De celte foinialion épilhéliale, que l'on peut appeler Vorudne de irmail, et de la papille qu'elle recouvre, qui peut recevoir le nom de papille dentaire^ dérive toute la denl. Lorsque ces parties se sont consliluées, il se forme au- tour du rudiment de chaque dent une capsule parliculière de tissu conjonctif, la capsule deiilairc. Avant que cette capsule soit ncltcment formée, l'organe de l'émail et la pa- pille dentaire sont le siège d'importants change- /\ ments. Les cellules épitlicliales arrondies dont est formé le noyau de l'organe de l'émail se transfor- ment en un tissu particulier qui a tous les carac- tères du tissu conjonctif embryonnaire ordinaire, tandis qu'en môme temps l'épithélium adjacent à la papille dentaire, et qui tapisse la face interne de l'organe de l'émail, acquiert des caractères un peu différents de ceux de iepilhélium situé à la face externe de l'organe. Ses cellules deviennent nette- f' ■' y ment columnaires et forment un épithélium cylin- ....''; '.\ ■ drique très régulier. Cette couche intervient seule dans la formation de l'émail. Les cellules de la couche épitliéliale externe de l'organe adamantin s'aplatissent un peu, et la surface de cette couche est relevée d'une mullilude de papilles courtes qui \- T^ ] pénètrent dans le tissu très vasculaire du sac den- - -"" taire. Entre l'épithélium de l'organe de l'émail et le tissu conjonctif adjacent, se trouve partout une membrane délicate appelée la mcmbrana prxforma- tiva, La papille dentaire se compose d'un noyau très vasculaire et d'une couche superficielle dépourvue de vaisseaux, adjacente à l'épithélium interne de l'organe de l'émail. Les cellules de la couche super- licielle sont disposées de telle manière qu'elles oflrent presque l'aspect d'un éi»itliélium. La première formation des parties dures de la dent débute au sommet de la papille dentaire. La couche externe de la papille commence à se calcilier et pi-oduit une mince couche de denline. Presque simultanément, la couche épilhéliale interne de l'organe adamantin dépose sur celte dentine une mince couche d'émail (fig. 't't'.i). De l'émail et de la dentine continuent à se déposer jusqu'à ce que la couronne de la dent ait pris sa forme définitive. iViidanl ce processus, l'organe de l'émail se réduit a une mince couche, et toute la couche externe de la papille dentaire se transforme en denline, tandis que la partie interne persiste à l'étal de pulpe. (* p. |.-i|iille do:ilairc — r, ortranc do IVin.iil. !-ip. 1, lUI mon- tr.int 1.' ( '•-— i"i'i" 'IIK ■rit lies ilcnis (cm ipruntée à G ugcn- baurj n PROGTOD.'EUM. 7i:i La racine se forme plus tard que la couronne, mais l'organe de l'f^mail ne s'étend pas sur celte partie de la dent, de sorte qu'elle n'est composée que de dentine. Par suite de la formation de la racine, la couronne de la dent est poussée au dehors; elle traverse le sac dentaire et fait librement saillie à l'extérieur. La partie du sac qui entoure la racine de la dent produit le cément et se convertit en le périoste de l'alvéole dentaire. La figure 443 représente d'une manière schématique le développement général des organes de l'émail et des papilles dentaires. On voit trois organes de l'émail qui naissent du bourrelet épitliélial. Cette disposition se présente lorsque les dents sont successivement remplacées. L'organe adamantin le plus inférieur et le plus jeune (e) a pris la forme d'une coiffe enveloppant une papille dentaire, mais aucune calcification ne s'est encore produite. Au stade suivant, il s'est formé une calotte de dentine, qui s'est elle- même recouverte d'une couche d'émail dans les dents plus âgées. Comme on peut le conclure du diiigramme précédent, le bourrelet épithélial primitif dont dérive l'organe de l'émail ne se résorbe pas nécessairement après la lormalion d'une dent, mais il peut donner naissance à de nouveaux organes de l'émail. Lorsque l'organe adamantin est arrive à un certain degré de déve- loppement, il perd sa connexion avec le bourrelet épithélial (fig. 443). La disposition représentée dans la figure 443, où des organes de l'émail dé- rivent successivement du même bourrelet épithélial, se rencontre chez la plupart des Vertébrés, à l'exception des Téléostéens. Chez ces derniers, toute- fois (Tomes), un nouvel organe de l'émail pousse de l'épithélium vers l'in- térieur pour chaque dent nouvellement formée. Proctodœum. Chez tous les Vertébrés, la partie cloacale du tube digestif qui reçoit Fig. 444. Coupe longitudin.'ile diagrammatiquc de l'extrémité postérieure d'un embryon d'Oiseau au moment de la formation de l'allantoïde (*). les conduits urogénitaux communique avec l'extérieur par une inva- gination épiblastiqne constituant un proctodseum. (*) ep, épiblaste. — Sp.c, ranal neural. — ch, notochorde. — n.e, canal nourenférique. — hij, hypo- blaste. — p-iiij, intestin postanal. — />;•, restes de la ligne primitive re|.liés sur le roté ventral. — al, allantoïde. — me, niésoblastc. — an, point on se formera l'anus. — p.c, cavité périviscéralo. — am, amuios. — so, somatopleure. — sp, splanchnopleure. 710 TUBE DIGESTIF ET SES ANNEXES CHEZ LES CHORDATA. D'ordinaire, cette invagination n'est pas très profonde, et dans la plupart des cas la cloison qui la sépare du cloaque hypoblastique ne disparaît que longtemps après la perforation du stomoda3um ; cepen- dant, chez le Pcd-omyznn, elle est résorbée avant que la bouche com- munique avec le pharjmx. Le mode de formation du proctodfeum est en général extrême- ment simple, et se trouve représenté dans la figure 435 [an). ■ Chez la plupart des formes, la limite originelle entre l'épiblaste du proctoda-um et Ihypoblaste du cloaque primitif disparaît après qu'une communication libre s'est établie entre les deux cavités. La fornialion du proctodieuni est un peu plus compliquée chez les Oi- seaux que dans les autres types, par la raison qu'il donne naissance à la bourse de Fabricius. Le proclodieum apparaît lorsque rextrémité de la queue de l'embryon commence à se soulever (fig. 444, an), et il est situé près de l'cxtiémité auté- rieure (originellement la postérieure en apparence) de la ligne primitive. Sa position marque la limite antérieure du segment postanal de l'intestin. La première apparition de la bourse de Fabricius a lieu au septième jour (chez le Poulet] sous la forme d'un diverticule dorsal du proctodaeum. La perforation complète de la cloison tendue entre le proctodasum et le segment cloacal du tube digestif survient seulement vers le quinzième jour de la vie fœtale, et le rapprochement des couches épithéliales des deux organes, qui prépare leur résorption, est dû en partie à ce que le tissu mcsoblastique in- termédiaire se creuse de nombreuses lacunes. Le segment hypoblastique du cloaque des Oiseaux, qui reçoit les orifices des conduits urogénitaux, est séparé d'une manière permanente par un repli, du segment épiblastique ou proctodaeum proprement dit, avec lequel com- munique la bourse de Fabricius. Tube digestif et ses annexes. (5G1) b. Afaxassiew. Ueber Dau u. Eiuwicklung d. Thymus d. Saugetli. (Arrftiv f. mikr. Anat. Bd. XIV. 1877;. {5G2) Fr. BoLL. Das Prinap d. Warhstkums. Berlin, 187G. (S63j E. Casser. Die Entsteliung d. Cloakenbffiiung bel Huhnerembryoueii [Archiv f. Anat. u. Physiol. Anat. Abth. 1880). (564) A. GoTTE. Beilraije zuv Entwicklungsgeschichtt; d. 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