HARVARD UNIVERSITY. LIBEARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOÜLOGY. A D347. | GIFT OF THEODORE LYMAN OF THE Class of 1855. ET mon } hf F DT ET EE VE ri L TRAITÉE PALÉONTOLOGIE, 118 À AGEN, AMIENS, AMSTERDAM, ANGERS, ARRAS, ATHÈNES, BERLIN, BESANÇON, BORDEAUX, BREST, BRUXELLES, CAEN, COPENHAGUE, Dow, Du, EDIMBoURG, FLORENCE, GAND, GÈNES, GENÈVE, GRENOBLE, La HAE, LErPziG, LEYDE, Liéce, LILLE, LIiSBONNE, Louvain, Lyon, MARSEILLE, MESSsINE Merz, chez ; PE En e PARIS, — Imprimerie de L. MARTINET, rue Mignon, 2. Cet Quvrage se trouve aussi: Bertrand. Chairou et C*. Prévost-Allo. Van Bakkenes. Caarelsen et C®. Barassé. Cosnier et Lachèse. Topino. Ad. Nast. Hirschwald. Baudin-Bintot, Bulle. Chaumas. Baron. Fr. Robert. Tircher. Bouchard. Host et C®. Lamarche et Drouelle. Hodges et Smith. Maclachlean et Stewart. Piatti. Ricordi et Jouhaud. Hoste. A. Beuf. A. Cherbulliez. Rey-Giraud. les héritiers Doormann. Michelsen. W.. Gerhard. Ch. Twietmeyer. T.-0. Weigel. Brill. Desoer. — Gouchon. Béghin, Vanackère. Rolland et Semiond. Silva. Van Esch. M°° Savy et fils. Chaix, veuve Camoin. Bergamin. Ant. Distefano. Lorette, Warion. À Mexico, MiLaw, MONTPELLIER, Moscou, — Nancy, NANTES, NAPLES, PALERME, PoirTiers, Porro, RENNES, ROCHEFORT, ROME, ROTTERDAM, ROUEN, ST-PÉTERSBOURG, STOCKHOLM, STRASBOURG, — TouLoN, TOULOUSE TUBINGEN, Turin, — UTRECuT, VARSOVIE, VIENNE, WÜRZBOURG, ZURICH, ch°z H. Brun. Dumolard frères. Sévalle. Gautier. Renaud. Urbain. Mlle Gonet. Grimblot et C°, Forest aîné. Guéraud. Marghierri. G. Nobile. Muratori. Letang. Moré. Verdier. Proust-Branday. Giraud. P. Merle. Kramers. Dubust, Lebrument. Clusel et CE, S. Dufour, J. Issakoff. Bonnier. Berger-Levrault. Derivaux. — Salomon. Treuttel et Würtz. Monge. Gimet, Fuës. J. Bocca. Schiepatti. Toscanelli et C*. Kemink et fils. Natanson. Braumüller. Gérold. Sternickel et Sintenis. Stahel. Bernard-Neubhaus, TRAITÉE DE PALÉONTOLOGIE OÙ HINTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX FONSILES CONSIDÉRÉS DANS LEURS RAPPORTS ZLOOLOGIQUES ET GÉOLOGIQUES PAR F.-9. PICTET, Professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Académie de Genève. SECONDE ÉDITION, REVUE, CORRIGÉE, CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE, Accompagnée d’un atlas de 119 planches grand in-4°. TOME DEUXIÈME. ———> $-0- _— A PARIS, CHEZ #2 BAÏLLIÈRE, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, RUE HAUTEFEUILLE, 19; A LONDRES, CHEZ H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET : A NEW-YORK, CHEZ H. BAILLIÈRE, 290, BROADWAY ; A MADRID, CHEZ C. BAILLY-BAILLIÈRE, CALLE DEL PRINCIPE, 11, M 1854 .MANHT ET R nier 18 “ chres HART UE cl, sé A (TTTNA Eee +4 12 CA) ‘= ne: | sois ds AES ot, anita-ve'h nur Ds TRAITÉE DE PALÉONTOLOGIE. QUATRIÈME CLASSE. POISSONS. Les poissons paraissent, au premier abord, devoir présenter moins d'intérêt que les mammifères et les reptiles. Leur uniformité apparente, leur vie aquatique qui nous empêche de bien connaître leurs habitudes, leur multitude même, sont autant de circonstances qui semblent rendre leur étude peu attrayante. Le paléontologiste n’a pas non plus à reconstruire de ces êtres bizarres ou gigantesques qui excitent la curiosité et frappent l'imagination; et l'on ne trouve pas dans l’his- toire de cette classe des genres perdus qui aient acquis la célébrité dont jouissent quelques mammifères et quelques reptiles. Mais si l'intérêt d'une étude est en raison des ensei- gnements qu'elle fournit et des questions générales qu’elle tend à résoudre, aucune classe du règne animal ne peut en paléontologie rivaliser avec ceile des pois- sons. Aucune ne fournit des résultats plus reinarqua- bles dans la comparaison des êtres qui l'ont représentée aux diverses époques géologiques. Cette classe est la seule de tout lembranchement des vertébrés qui ait il. | 9 POISSONS. vécu dès les premiers âges du monde, et dont on puisse par conséquent trouver des débris dans tous les ter- rains stralifiés. Elle est donc plus propre qu'aucune autre à jeter du jour sur les lois de succession des êtres organisés, et sur les relations qu'ont eucs entre elles les nombreuses faunes qui ont successivement peu- plé notre terre. Cependant cette branche importante de la paléon- tologie a été négligée jusqu'au moment où M. Agassiz en a posé les bases par la publication de son magnifique ouvrage sur les poissons fossiles, dans lequel ce savant et ingénieux naturaliste a su à la fois refaire à nouveau la classification des poissons, décrire une multitude d’es- pèces et déduire les nombreuses conséquences théori- ques qui découlent de la comparaison des faits. Les poissons sont des vertébrés ovipares à sang froid, à respiration branchiale et vivant dans l’eau. Toute leur organisation est disposée pour la natation, et elle s’écarte en tant de points de celle des vertébrés supérieurs, que je dois entrer ici dans quelques détails pour montrer quels sont les caractères que peuvent fournir les orga- nes solides et pour indiquer quelle nomenclature j ai adoptée pour les pièces osseuses. Du squelette des poissons.-— On peutdistinguer dans le squelette la colonne épinière et ses apophyses, les na- geoires impaires, les nageoires paires, et la tête. La colonne épinière se présente dans l'embryon du poisson sous la forme d'une corde dorsale, c'est-à-dire qu’elle est primitivement un cylindre gélatineux, uni- forme, non divisé, étendu depuis la tête jusqu’à la queue et entouré d'une gaine fibreuse. Le développement de la vie amène ordinairement son ossification et sa divi- sion. Le phosphate de chaux se dépose en formant des POISSONS, "à anneaux distincts qui correspondent aux corps des ver- tèbres. Ces anneaux, formés probablement dans l'origine de deux parties concentriques, se développent jusqu’à se toucher les uns les autres par leurs faces articulaires, tout en restant séparés. Les corps des vertèbres sont en général biconcaves. Cette ossification de la corde dorsale et sa division en anneaux ou corps distincts n’ont pas toujours lieu ; quelques poissons conservent à l’état adulte la corde dorsale indivise, ayant ainsi d'une manière permanente une disposition qui n’est que passagère chez le plus grand nombre. Dans la nature actuelle on peut citer comme exemple de cette organisation, les cyclostomes, les esturgeons, les chimères, les lépidosirens, ete. Parmi les fossiles les exemples paraissent plus nombreux, et une grande partie des ganoïdes ont eu aussi leur corde dorsale gélatineuse. Il y à en outre cette différence entre les fossiles et les vivants, que parmi ces derniers tous ceux qui ont la corde dorsale non divisée ont un sque- lette carlilagineux; tandis que parmi les fossiles on trouve un grand nombre de véritables poissons osseux chez lesquels cette disposition est évidente {{). La moelle épinière longe la partie supérieure des corps des vertèbres ; elle est protégée par des sortes d'arceaux ou de fourches appuyées sur ces corps par leur partie bifide et terminées en haut par une pointe unique (*). Ces pièces osseuses, qui sont en même nombre que les corps des vertèbres, ont reçu divers noms. Elles correspondent aux lames tecirices des ver- tèbres des animaux supérieurs ; elles sont les neurapo- (1) PI. XXXIV, fig. 10, et pl. XXXVI, fig. 10. (2) PI, XXXI, fig. 1, 1. 4 FOISSONS. physes de M. Owen, et les arcs neuraux de quelques autres anatomistes. A la partie inférieure des corps on voit des pièces semblables, destinées à protéger les gros vaisseaux sanguins. Elles ont été nommées hémapophyses par M. Owen; ce sont les arcs hémaux (*). Dansledéveloppement embryonnaire l’endurcissement des arcs neuraux et hémaux précède ordinairement celui du corps de la vertèbre. La plupart des poissons finissent par avoir les uns et les autres ossifiés. Dans quelques uns (plusieurs ganoïdes fossiles) Les ares s’ossifient seuls et les corps restent mous. Dans un très petit nombre (quelques squales) les corps s'ossifient et les arcs res- tent carlilagineux. Quelquefois même sur une corde dorsale indivise on ne voit que des pièces détachées, ru- diments des ares neuraux non développés en opive. On pourrait citer encore plusieurs degrés intermédiaires. M. Heckel (*) a fait des observations intéressantes sur ces divers états de la colonne épinière des poissons et en a déduit quelques caractères propres à éclairer la classification. Îl a fait remarquer que la terminaison de cette co- lonne épinière vers la queue présente des types assez différents dans la forme des dernières vertèbres et dans celle de leurs apophyses. Les ganoïdes osseux vivants, et probablement tous les ganoïdes fossiles, même ceux qui ont comme eux la colonne épinière ossifiée, ont les vertèbres terminales très imparfaites, et en partie cartilagineuses. Les pre- mières traces d’ossificalion apparaissent sur les côtés de (t} PL. XXXI, fig. 1, 2. (2) Sitzungs Bericht Wiener Akad., juillet 4850, p. 143, et novembre, p. 358. POISSONS. 5 la corde dorsale, avant la formation des apophyses épi- neuses et des arcs hémaux et neuraux. Ce fait se lie probablement à la circonstance que les ganoïdes ac- quièrent pendant toute leur vie de nouvelles vertèbres. Les téléostéens ont une organisation fort différente. Dans les uns (‘) une partie notable de la corde dorsale reste pendant toute la vie du poisson sans divisions vertébrales et s’unit avec un système d'os en toit tout particuliers, qui, appuyés sur la vertèbre qui les pré- cède, la dépassent en arrière, présentent l’apparence d'une apophyse épineuse supérieure ou d'un osselet porte-nageoire, et se lient avec les apophyses épineuses, au moyen d’un processus vertical. Le canal médullaire longe cette portion de la corde dorsale, et ces deux organes sont ordinairement unis en une masse cartila- gineuse en forme de cône allongé. Les rayons de la nageoire caudale, à l'exception des fulcres supérieurs, naissent tous en dessous de la corde dorsale, et chaque vertèbre terminale est biconcave comme les antérieu- res. À ce type appartiennent, parmi les poissons fos- siles, les thrissops , les tharsis, les leptolepis, les chi- rocentrites, etc.; et parmi les vivants, les salmones, les scopélides et les ésoces. Ils ont tous des arcs hémaux et neuraux insérés dans des fossettes des corps des ver- tèbres. Les clupes, les cyprinoïdes et les loches ont les mêmes caractères généraux, mais les arcs et les os en toit sont soudés aux vertèbres. Les autres téléostéens ont l’extrémité de la colonne épinière ossifiée jusqu’à l'extrémité, et le dernier corps de vertèbres possède seul une cavité conique qui ren- ferme la fin de la corde dorsale. À ce type appartien- nent la plupart des téléostéens vivants. {t) M. Heckel en fait son groupe des Sleguri. 6 POISSONS. M. Heckel a encore montré qu’il y a de nombreux degrés entre les cordes dorsales complétement nues et les colonnes épinières ossifiées. Ces degrés sont dus au fait que j'ai rappelé plus haut, c’est-à-dire à ce que les arcs neuraux et hémaux s'appuient sur la corde par ‘des épatements ou plaques osseuses. M. Heckel les à désignés sous le nom de demi-vertèbres (halbwtrbel). Tantôt ces épatements sont presque nuls ; tantôt les demi-vertèbres forment des plaques arrondies assez marquées ; tantôt leur bord se couvre de dentelures ; quelquefois enfin elles se découpent en digitations qui engrènent les unes dans les autres et recouvrent pres- que complétement la corde (‘). Ces divers degrés se trouvent dans les pycnodontes (?) et concordent d’une manière remarquable avec leur histoire géologique. Les pycnodontes du trias ont la corde dorsale presque nue, ceux des lerrains jurassiques ont des demi-vertè- bres assez développées, et ceux des terrains tertiaires ont des demi-vertèbres engrenées par des digitations. Dans d'autres ganoïdes les demi-vertèbres se déve- loppent assez pour se recouvrir. La demi-vertèbre supérieure est dépassée par lademi-vertèbre inférieure, en sorte que l'os est double sur le milicu de la corde dorsale. Cette forme a été observée dans les genres sauropsis, lepidotus et pholidophorus (°), et paraît spéciale à l'époque jurassique. Les arcs neuraux et les arcs hémaux peuvent se termi- ner à leur partie pointue par des apophyses épineuses (1) La figure 7 de la planche XXX VI représente des demi-vertèbres à épate- ments latéraux arrondis, la figure 8 des épatements dentés, et la figure 9 des _demi-vertèbres unies par dés digitations engrenées. (2) Cette organisation se retrouve dans plusieurs autres ganoïdes fossiles. (8) La figure 11 de la planche XXXIV montre ces demi-vertèbres supé- rieure (a) etinférieure (b) ; la figure 12 les représente dans leur position relative. POISSONS. 7 plus ou moins développées et qui acquièrent des propor- tions considérables dans quelques poissons très élevés. Les vertèbres antérieures portent ordinairement des côtes (pl. XXXI, fie. 1, 3); ces organes sont attachés sur les rudiments des arcs hémaux (”) dont les äeux pièces constituantes ne se réunissent pas pour former l'arc ou l’ogive , mais restent écartées de chaque côté. Ces côtes sont souvent surmontées d’un petitosselet rap- pelant les apophyses qui lient entre elles les côtes des oiseaux (fig. 1, #). Quelques poissons présentent en outre des apophyses musculaires ou arêtes fines, souvent bifides, attachées aux vertèbres, aux côtes, ou aux arcs neuraux et hé- maux. Elles ne paraissent être que des productions osseuses des feuillets tendineux qui séparent les muscles. Les nageoires impaires ou verticales ne sont qu'une dépendance de la colonne épinière. Dans l'embryon elles forment une sorte de frange autour du corps, qui n’a d’abord aucun appui solide; elle commence vers la tête, passe sur la queue eu s’arrondissant et se termine vers le foie. La suite du développement produit des rayons pour soutenir la membrane ct divise la nagcoire con- tinue en lambeaux. Le poisson adulte à ainsi plusieurs nageoires impaires, les dorsales (souvent uniques) sur le dos (pl. XXXIH, fig. 1,5 et 6), la caudale qui devient fréquemment fourchue (fig. 1, 7) et l’anale, rarement double, entre l'anus et la queue (fig. 1, 8). Les nageoires impaires sont portées par des osselets (1) Les pièces qui portent les côtes ne sont point les apophyses transverses. Il est facile de suivre leurs passages et de voir qu’elles sont évidemment les ru- diments des arcs hémaux. Les apophyses transyerses existent dans un très petit nombre de poissons (polyptères, quelques pleuronectes). 8 POISSONS. attachés d'une part aux ravons de ces nageoires et de l’autre au sommet des ares neuraux pour la nageoire dorsale (fig. 1, 9) et des arcs hémaux pour la nageoire anale (fig. {, 10). Ils ont été nommés osselets interapo- physaires, osselets surépineux, osselets interépineux, rayons porte-nageotres ; ils sont en général en même nombre que les rayons de la nageoire et souvent plus nombreux que les vertèbres qui leur correspondent. Ils existent quelquefois sans porter de nageoires. Dans la caudale on ne les distingue pas, et ils se soudent avec les arcs hémaux et neuraux. Dans quelques poissons fossiles (pl. XXXIE, fig. 11, a), il y a un rang d'’osselets de plus, qui ont été nommés os- selets surapophysaires, et qui sont intermédiaires entre les rayons des nageoires et les rayons porle-nageoires. Cette organisation n'a aucun exemple dans la nature actuelle. Les pycnodonies ont des osselets supplémentaires très remarquables (pl. XXXVI, fig. 5). Ce sont de lon- gues arêtes qui naissent d'une pièce écailleuse dermale et qui se prolongent obliquement en arrière en croisant les rayons porte-nagcoires. Tantôt ils existent depuis la nuque jusqu'à la nageoire dorsale; tantôt ils règnent sur toute la longueur du dos. de reviendrai sur leur compte en traitant des pycnodontes. Les rayons des nageoires se présentent sous deux formes principales. Les uns sont pointus, d’une seule pièce (pl. XXXE, fig. 1, 5) en forme d’épines solides ; ils portent le nom de rayons épineux. Les autres, ou rayons mous, sont divisés à l'extrémité en forme de balai (fig. 1, 6) et sont composés de pièces articulées. Il est rare que les premiers existent seuls ; ils sont ordi- nairement placés en avant et suivis par des rayons mous; POISSONS. 9 ils caractérisent les poissons acanthoptérygiens. Les rayons mous existent souvent seuls ou précédés d’une seule épinc, et les poissons, que cette dispositioncarac- térise, ont reçu le nom de malacoptérvgiens. Quelquefois on observe de grands rayons osseux re- couverts d’émail, qui forment de véritables défenses. Ils se trouvent souvent fossiles et isolés, et ont reçu le nom d'ichthyodorulites. Les uns ont une facette d’articula- tion à leur base et ont appartenu à des poissons osseux. Les autres, dépourvus d’articulation, étaient suspendus dans les chairs par une partie taillée en biseau, et ont protégé des poissons cartilagineux. La nageoire dorsale est tantôt simple, tantôt double ou triple; tantôt aussi composée d’une nagcoire propre- ment dite, et de fausses nageoires ou pinnules disposées en arrière. Elle a quelquefois des rayons libres en avant. La nageoire anale est presque toujours simple. Quel- ques poissons vivants ont cependant des fausses na- geoires sous la queue comme sur le dos. De rares pois- sons fossiles (diptériens, quelques célacanthes) ont deux nageoires anales. La nageoire caudale présente des modifications plus importantes. Dans tous les poissons osseux vivants, la colonne épinière s'arrête vers la base de cette nageoire (pl. XXXE, fig. 1, 7), les corps de vertèbres se raccour- cissent, se resserrent et s’atrophient en continuant à correspondre au-dessus et au-dessous avec des arcs hé- maux plus ou moins symétriques et avec des rayons de nageoires qui forment un lobe supérieur à peu près semblable au lobe inférieur. Les poissons caractéri- sés par celte organisation ont reçu le nom de poissons homocerques. 10 POISSONS. Dans plusieurs poissons cartilagineux vivants et dans une foule de poissons fossiles, la colonne épinière se prolonge, dans le lobe supérieur de la queue, jusque près de son extrémité et fournit des rayons de nageoires dont les plus longs constituent le lobe inférieur. Cette inégalité des lobes caractérise les poissons hétérocerques. Je montrerai plus bas la sinsulière concordance qui existe entre cette organisation et l'histoire géologique des poissons (pl. XXXV, fig. 12 et 13.) Les nageoires paires sont au nombre de quatre, for- mant deux paires. Les pectorales (pi. XXXT, fiv. 1,11) sont les plus fixes dans leur place; elles sont portées par une ceinture presque complète , ou arc pectoral, composé de deux branches réunies ensemble en dessous ét attachées en haut aux côtés postérieurs de la tête. Ces nageoires manquent rarement. Les nagcoires ventrales (fig. 1, 12) sont portées par un 6s horizontal double qui représente le bassin. Leur place est variable. Tantôt (et c’est probablement leur position normale) elles sont situées en arrière de l'abdomen et caractérisent les poissons abdominaux (pE XXXHIE, fig. 1 et2, ete.). Tantôt la pièce qui les porte vient s’unir en arrière de l'arc pectoral, de manière à amener ces nagcoires sous la partie antérieure du corps et à caractériser les poissons thoraciques (pl. XXXI, fig. 1). Tantôt elles dénassent cette place et viennent se mettre sous la gorse, ct forment ainsi des poissons subbrachiens ou jugulaires. Ces nageoires sont plus sujettes à disparaître que les pectorales. La tête est la partie du squelette qui a soulevé le plus de discussions. Mais les questions les plus impor- tantes sont restées sans lien direct avec la paléonto- logie, et nous n'avons aucune raison de nous occuper ici POISSONS. 11 dé la composition de la tête en vertèbres, non plus que dés homologies des os du crâne. Cette partie de la tête n’a jusqu’à présent guère fourni de caractères pour la classification des poissons (‘). Les os de la face, plus visibles, plus développés, plus faciles à observer, ont joué un rôle plus important. Le crâne n'est composé dans les poissons les moins parfaits que d’une enveloppe cartilagineuse. Dans les plagiostomes cette enveloppe un peu endurcie reste indi- vise et sans sutures. Dansles poissons osseux, autour du crâne carlilagineux se développent des os distincts quise soudent plus ou moins au cartilage. Ces os se rapportent assez bien à ceux des animaux supérieurs, sauf que . quelques-uns d’entre eux se multiplient. Par exemple, les os frontaux se présentent dans les poissons en trois paires: frontaux principaux, antérieurs et postérieurs. Les sphénoïdes et les occipilaux sont dans le même Cas. Les os du crâne n'influent pas beaucoup par leurs modifications sur les formes du poisson, ctils jouent en conséquence, comme nous l'avons dit, un rôle secon- daire dans la classification et dans la description des pois- sons fossiles. Beaucoup d'entre eux sont constamment cachés par les os de la face, et parmi ceux qui sont or- dinairement visibles nous signalerons seulement : Les frontaux principaux (pl. XXXH, fie. 2; pl. XXXIH, fig. 1, n°1) (*), qui déterminent la forme du profil et qui (1) M. Agassiz a seul essayé de tirer des caractères des os du crâne isolés ; il a du le faire pour l'étude des poissons de l'argile de Londres. Malheureuse- ment ce travail, exécuté postérieurement à la publication de ses Recherches sur les poissons fossiles, n’est connu que par des extraits très incomplets. (2) J'ai fait figurer une tête de truite (pl. XXXIL, fig. 1) et une tête de perche (pl. XXXL fig. 2), pour montrer la disposition des os de la tête, et principale- ment de la face. J'ai numéroté les pièces avec les mêmes chiffres qu'ont adop- 12 POISSONS. occupent la partie frontale située au-dessus de l'orbite. Les pariétaux (n° 7), qui forment des épines posté- ricures, quelquefois assez caractéristiques, en se joi- gnant aux occipitaux externes (n° 9); Les occipitaux supérieurs (n° 8), qui portent souvent des crêtes saillantes, et dont la forme détermine celle de la nuque. Parmi ceux qui sont encore visibles, mais peu impor- tants, on peut citer les frontaux antérieurs (no 2) et postérieurs (n° 4), les nasaux (n° 3), et les écailles du temporal (n° 12). La face est comme le crâne tout à fait cartilagineuse dans les poissons les moins parfaits (cyclostomes etc). Elle est encore très simple dans les plagiostomes et composée seulement d’une mâchoire supérieure et d'une mâchoire inférieure plus endurcies, suspendues au-des- sous de la tête. On remarque en outre quelques petites pièces carlilagineuses d'une homologie douteuse. Dans les poissons osseux les os deviennent nombreux et com- pliqués. La bouche est formée en haut par les os intermaæil- laires(id., n°17), et par les maæillaires (1d., n° 18). Ces deux os varient par leur position. Tantôt, comme dans la truite (pl. XXXIT, fig. 1), 11s conservent en quelque sorte la même position que dans les mammifères, l’in- termaxillaire restant vers la ligne médiane et le maxil- laire continuant le bord de la bouche et portantaussi des dents. Tantôt, comme dans la perche (pl. XXXI, fig. 2), tés MM. G. Cuvier, Meckel et Agassiz, car ces numéros sont maintenant en quelque sorte consacrés par l'usage, et plusieurs auteurs les emploient même sans autre désignation pour citer les os. Quelques pièces du crâne u’étant pas visibles dans nos profils, il en résulte que plusieurs numéros n’ont pas pu être placés, mais ils se rapportent à des os dont on n’a tiré jus- qu’à présent aucun caractère paléontologique. POISSONS. 3 l'intermaxiliaire forme seul le bord et le maxillaire est rejeté en arrière. Quelques cas intermédiaires se trouvent entre ces deux dispositions: quelquefois aussi le maxillaire est plus subordonné encore, petit et comme atrophié (balistes, etc.). La face palatine de la bouche est formée par le vomer, les palalins et les ptérygoïdiens. Tous ces os portent quelquefois des dents. La cavité orbitaire est entourée d’un cercle de petits os squameux (id., n° 19), qui commencent depuis le coin antérieur de l'œil jusqu’au temporal. Ces os ont été nommés sous-orbitaires par Cuvier. M. Agassiz les désigne sous le nom d'os jugal, Leur forme varie beau- -coup et peut fournir des caractères d’une observation facile. Les parties antérieures de la face sont liées à celles que nous allons décrire, intérieurement par les ptéry- goïdiens etextérieurement par l'os transverse(id.,n°24), qui joint l’are mandibulaire à l'os carré, La mâchoire inférieure est composée de trois pièces de chaque côté. Celle qui porte les dents et qui forme les bouts de la mâchoire est l'os dentaire (id., n° 34). Elle est soutenue par l'os articulaire (id., n° 35), qui s'étend jusqu'à l'articulation; l'angle postérieur est complété par un petit os accessoire, qui est l’angulaire (id., n° 36). Cette mâchoire inférieure est portée par un are man- dibulaire, association de pièces assez compliquée que l'on désigne aussi sous le nom de suspenseur de la mä- choire inférieure. 1] commence vers le temporal et des- cend plus ou moins verticalement en arrière de l'orbite jusqu'à l'articulation de la mâchoire inférieure. Il est composé en haut du mastoïdien de M. Agassiz, 14 POISSONS. (temporal de Cuvier, id., n° 23), précédé en bas par la caisse du temporal (id., n° 27). Les noms de ces deux os montrent qu'on les considère généralement comme faisant partie du crâne. En bas, l'articulation est sup- portée par l'os carré d’Agassiz (os jugal, Cuvier, id., n° 26), dans une entaille duquel s'insinue le tym- pano-malléald'Agassiz (symplectique, Cuvier, d., n° 31). L’arc formé par ces quatre os est fortifié en arrière par le préopercule (1d., n° 30), dont la forine, les dentelures et les épines sont une source abondante de caractères génériques et spécifiques. Ses rapports avec les autres os du suspenseur de la mâchoire ont été employés pour caractériser des familles, et en particulier les silu- roïdes. En arrière du suspenseur de la mâchoire sont les os operculaires qui couvrent l'ouverture des branchies. Le principal ou supérieur est l’opercule proprement dit (2. , n° 28). Il est bordé en bas par le sous-opercule (id., n° 32), ct ce dernier os est précédé par l’interopercule (1d., n° 33). L'appareil respiratoire, contenu sous le crâne et entre les os de la face, est composé de quatre arcs branchiaux de chaque côté, attachés à la face inférieure du crâne par des petits os pharyngies supérieurs, quelquefois suspendus dans la paroi supérieure de l'œsophage, quelquefois articulés au crâne. Ils se réunissent en avant vers la base de la langue et sont protégés par l'opercule et par l'appareil branchiostége, dont les rayons (d., n° 43), sont ordinairement visibles sur les côlés de la face. Dentition des poissons. — Les dents des poissons sont loin de fournir des caractères aussi précis que celles des mammifères. Soit que la science soit moins avancée POISSONS. 15 en ce qui les concerne, soit que leurs variations se lient d'une manière moins constante avec le genre de vie, ellesne jouentqu'unrôlesecondaire dans laclassification. Elles peuvent se trouver sur presque tous Îes os ou cartilages qui entrent dans la composition de la bouche. Les intermaxillaires, les maxillaires, le sphénoïde, le vomer, les palatins, les ptérygoidiens, les pharyngiens, les arcs branchiaux, la langue et la mâchoire inférieure, peuvent en porler. Aucun poisson n'en présente ecpen- dant à la fois sur tous ces os. M. Apgassiz les distingue, sous le nom de dents de préhension et de dents molaires, en deux catévories dont les limites ne sont pas toujours très exactement tranchées. Les dents de préhension sont en général coniques, quel- quefois aplalies en forme d’incisives. Les dents coni- ques sont tantôt isolées, tantôt rapprochées. On désigne sous le nom de dents en cardes celles qui sont grandes et serrées, de dents en räâpe des dents moins hautes mais encore fortes, de dents en brosse celles qui sont fines et déliées, de dents en velours les très petites qui sont plus sensibles au toucher qu’à la vue. Quelques dents plates sont comprimées en fer de lance, en cou- teau , en lancette, etc. Leur pourtour peut être cré- nelé, dentelé, hérissé de pointes, etc. Les dents molares sont aplaties et à couronne large, du reste de même nature que les dents de préhension. Elles servent à broyer. Quelquefois elles sont sous la forme de grandes plaques ou de pavés. Dans quelques poissons elles se soudent pour former de grosses dents en apparence uniques. Chaque dent est composée d’un tissu médallaire cen- tral, à canaux distincts et d’une substance dentaire ou 16 POISSONS. dentine, dure, périphérique ; cette dernière est traversée par des tubes calcigères disposés d’une manière varia- ble. Souvent cet appareil est recouvert par de l'émail; on observe rarement du cément. On peut, dans la composition des dents, distinguer plusieurs types. Les pycnodontes, raies, téléostéens, requins, etc., ont une dentine simple, à tubes rayon- nants et une cavité pulpaire simple. D’autres (lépidos- téides) ont une dentine plissée autour d’une cavité pul- paire terminée par une surface de même forme, à peu près comme les ichthyosaures. Dans quelques uns (myliobates, cestraciontes, etc.) des plis analogues sont plus rapprochés au centre, en sorte que la cavité pul- paire disparaît ; les canaux médullaires sont parallèles entre eux et à l'axe de la dent; chacun d’eux est entouré de tubes calcigères rayonnants. D’autres poissons, enfin, appartenant à la fois au type des téléostéens et à celui des cartilagineux, ont des dents de préhension à canaux réliculés, c’est-à-dire une dentine traversée par destubes sans ordre apparent et recouverts par un émail épais. Les dents ne sont jamais insérées dans l'os qui les porte, c’est-à-dire qu'il n'y à pas de véritable gom- phose. Elles sont ou ankylosées ou soutenues par les gencives et fixées par des ligaments ; plusieurs reposent sur des socles. Les dents des poissons osseux n’ont jamais de véritable racine; celles des poissons carti- lagineux présentent une base élargie, arrondie et for- mée d’un tissu spécial. On distingue facilement ces deux groupes de dents lors même qu'on les trouve isolées, car dans les dernières la base de la dent est régulière, pleine, arrondie, tandis que dans les premières elle est creuse ou présente des traces de rupture. Des écailles. — L'étude des écailles est d’une haute POISSONS. 17 importance pour la paléontologie, car ces organes sont fré- quemment conservés, cachent quelquefois lesquelette, et fournissent souvent seuls des caractères distinctifs. Leur variabilité les rend d’ailleurs très propres à cet usage, et l’on trouve chez eux des détails d'organisation faciles à apprécier, qui peuvent jouer un rôle utile dans la classification. Les écailles de la plupart des poissons vivants sont composées, d’une substance cornée dans laquelle on voit des lignes d’accroissement concentriques, disposées au- tour d'un point qui n’est pas situé ordinairement sur le centre exact de l’écaille. Ces lignes, vues au microscope, sont souvent granulées. Des sillons qui rayonnent du même point coupent les lignesconcentriquesetsontplus visibles sur les bords. Ils varient de grandeur et d’évase- ment, et n’occupent souvent qu'une portion de la sur- face. | Une analyse plus minutieuse montre que l’écaille est composée de deux couches. L’inférieure est continue et composée de lames superposées; la supérieure, plus dure, plus cassante et plus transparente, porte les or- nements el est formée de lames imbriquées. Les lignes concentriques paraissent résulter de l'inégalité de dé- veloppement de cette couche supérieure qui porte en outre des aspérités variées. Lesécailles cornées appartiennent à deux types. Les unes (poissons cycloïdes) ontles bords régulièrement ar- rondis ou simplement ondulés, les lisnes concentriques simples et les aspérités de la couche supérieure peu marquées (pl. XXXIL, fig. 2 à 4). Les autres (poissons ciénoïdes) ont le bord postérieur en forme de scie den- telée, les lignes concentriques disposées de même et la couche superficielle hérissée au bord postérieur de IT. 2 18 POISSONS. piquants ou de dentelures qui les rendent âpres au tou- cher, et qui quelquefois sont grandes et très visibles à l'œil nu (pl. XXXI, fig. 3 et 5). Quelques poissons vivants (lépidostées etpolyptères), et un grand nombre de poissons fossiles (sanoïdes) pré- sentent des écailles formées sur un tout autre type. Elles sont composées d’un écusson osseux et d’une couche d’émail. Le premier est parfaitement caractérisé au mi- croscope par ses corpuscules fusiformes ; il a tous les au- tres caractères physiques et chimiques des os, et est composé de lames superposées. La couche d’émail est formée d’une substance dure et cassante, sans struc- ture apparente et semblable à du verre (pl. XXXIV, fig. 7, 9, etc.). Beaucoup de poissons manquent d’écailles propre- ment dites. Dans les uns la peau est nue. Dans d’autres elle est protégée par de petites esquilles dentelées (cha- grin des requins) ou par des boutonscreux portantenleur centre une sorte de dent recourbée (boucles des raies). Chaque écaille est fixée sur la peau dans une sorte de poche du chorion, de manière que son bord antérieur ou bord caché s’avance librement dans cette poche et que son bord postérieur ou visible soit retenu par un repli de la peau. Elles sont disposées par rangées qui présentent diverses modifications, et le plus souventelles sont imbriquées de manière à se recouvrir en partie. Tantôt des écailles quadrangulaires sont accolées par leurs bords supérieurs et inférieurs, et recouvertes par les bords des écailles de la série transversale qui les précède (ganoïdes). On remarque des variétés dans celte disposition : les bords par lesquels les écailles de la même série se touchent peuvent être joints par une suture droite, ou taillés en biseau, ou assujettis par POISSONS. 19 des pointes (voyez pl. XXXIV, XXXV et XXXVI). Tantôt les écailles ont une imbrication plus serrée, de sorte que chaque écaille d’une série transversale recouvre celle qui est au-dessous, et qu’en outre, comme dans le cas précédent, les écailles de chaque rangée transversale recouvrent celles de la rangée qui les suit (cténoïdes et eycloiïdes). On remarque ordinairement vers le milieu des flancs une série longitudinale d'écailles un peu différente des autres, percées d’un trou ou portant un petit tube. Elles forment la ligne latérale. Quelques poissons, appartenant principalement à la division des ganoïdes, présentent sur les rayons anté- rieurs de leurs nageoires (dorsale, anale et surtout caudale), des appendices assez remarquables auxquels on à donné le nom de fulcres et qui tiennent à la fois de la nature des rayons des nageoires et de celle des écailles. [is sont insérés soit sur le bord antérieur des nageoires dorsales et anales ou des nageoires paires, soit plus fréquemment encore sur le bord supérieur et le bord inférieur de la nageoire caudale; ils sont acuminés, implantés obliquement sur les rayons et en avant d'eux, la pointe tournée en haut et en arrière (pl. XXXIV, fig. 7, etc.). Quelquefois on peut voir facilement leurs rapports avec les écailles, et, en observant la base de la nageoire, s'assurer que les écailles de la ligne médiane, en s’al- longeant et en s'apointissant, passent peu à peu à l’état de fulcres. Quelquefois aussi ils ent beaucoup plus l'apparence des rayons de nageoires. Ces fulcres peuvent fournir quelques caractères de classification, soit par leur présence ou leur ab- sence, soit par leur disposition, Tantôt ils forment une 20 POISSONS. seule rangée impaire et médiane, tantôt ils sont dispo- sés deux à deux et forment une rangée double. Ce dernier cas est celui du Jépidostée, le seul ganoïde osseux vivant chez lequel ces organes existent. La classification des poissons a été l’objet de diverses tentatives plus ou moins heureuses: La méthode de Lacépède, qui se fondait surtout sur la position des nageoires, rompait évidemment les rapports naturels. Celle de Cuvier, qui prenait pour caractères principaux l'ouverture et la forme des branchies, et la nature des rayons de la dorsale, était meilleure, mais laissait encore à désirer. Celle qu'a proposée M. Agassiz, et qui est fondée sur la nature des écailles, a fait faire un grand pas à la science; mais elle a dù être modifiée dans ce qu’elle a de trop systématique. Les dernières améliora- tions sont principalement dues aux travaux de M.J.Mül- ler, qui, en prenant dans les classifications précé- dentes ce qu’elles ont de bon, a introduit quelques mo- difications importantes. | M. Agassiz a le premier fait remarquer que l'on peut trouver dans les téguments des poissons des ca- ractères d’une haute importance. Les écailles, en effet, sont d’une observation facile ; la nature de la fossilisa- tion des poissons les conserve dans la plupart des ter- rains, et l'expérience démontre qu'elles concordent avec l’ensemble de l'organisation, et créent souvent des divisions naturelles. Ce fait n’étonnera point si Fon réfléchit à l'accord constant qui existe entre les divers organes, et à la généralité du principe de concordance des caractères dont j'ai parlé dans le premier volume. Toute l'étude du règne animal nous montre combien, en général, les téguments extérieurs sont le reflet de l'organisation intime. POISSONS. 21 En se basant sur cette étude des écailles, M. Agassiz a divisé Les poissons en quatre ordres. Les PLracoïnes, dont la peau porte des plaques os- seuses disposées irrégulièrement et terminées en dessus par des pointes ou des crochets. Tantôt ces plaques ont une large base et un crochet très fort, comme dans les raies ; tantôt elles ne forment que des petites esquilles dentelées qui rendent la peau âpre, comme chez les squales. Le squelette de ces poissons est cartilagineux. Les Gaxoïnes, dont les écailles sont anguleuses et revêtues d'une couche d'émail. Ces écailles s'unissent par leurs bords d’une manière très régulière. Le sque- lette est moins osseux que dans les ordres suivants: il est même cartilagineux dans plusieurs genres. Les Crénoïnes, qui ont des écailles cornées, sans émail, et dont le bord postérieur est dentelé ou pec- tiné comme les dents d’un peigne, Leur squelette est OSSEUX. L SES Les Cycroïnes, qui ont aussi des écailles cornées ei sans émail, mais dont le bord postérieur est simple. Leur squelette est aussi osseux. Le principal mérite de cette classification est d’avoir fixé l'attention sur la nature des écailles des lépidos- tées et des polyptères, associés à tort aux clupes, par Cuvier; d’avoir montré que la plupart des poissons an- ciens ont le même système de tésuments, et d’avoir réuni tous ces poissons en un ordre distinct (ganoïdes). Cette observation à servi de point de départ aux faits si sin- guliers que M. Agassiz, aidé par une meilleure méthode, a pu constater dans l’histoire paléontologique des pois- sons. On pourrait dire avec raison que c'est le trait de génie qui domine l’ensemble de son bel ouvrage sur les poissons fossiles. 29 POISSONS. On peut cependant ajouter que cette classification, ne tenant compte que d'un seul caractère, est trop systé- matique. Elle a dù être contestée dans certaines par- lies, et sans rien ôter de son mérite principal, 1} est nécessaire de lui faire subir quelques modifications 1m- portantes. Ainsi que je lai dit plus haut, M. J. Müller (°) a proposé une nouvelle distribution qui conserve ce que celle de M. Agassiz a de meilleur, et qui paraît plus conforme aux principes de la méthode naturelle. On peut objecter à la classification de M. Agassiz: 1° Que l’ordre des cténoïdes et celui des cycloïdes sont très peu différents l’une de l’autre et ne peuvent pas faire des divisions équivalentes aux sanoïdes et aux placoïdes. Cette objection, que j'avais déjà signalée dans ma première édition, a engagé M. F. Müller à réunir ces deux ordres sous le nom de téléostéens. 2° Que l’ordre des ganoïdes, tel que l’admet M. Agas- siz,a des limites trop étendues, et qu’en particulier les sclérodermes, les lophobranches et les siluroïdes ont bien plus les caractères des poissons osseux normaux (téléostéens) que ceux des lépidostées et des polyptères. 3° Que quelques types exceptionnels (lamproies, amphioxus, elc.) ne peuvent être compris dans aucun des quatre ordres de M. Apassiz et doivent deveair le type de divisions équivalentes, malgré le petit nombre d'espèces qui les représentent. L'importance des modi- fications organiques, qui peut seule servir de guide, semble rendre nécessaire cette modification. En conséquence de ces objections M. 3. Müller divise les poissons en six sous-classes : 1° Les SIRÉNOIDES, qui ont toute leur vie des poumons (t) Muller, Arch. d'hist. nat. de Wiegmann, 1845, p. 91,et Ann. des sc. nat,, trad. de M. Vogt, 3° série, t. IV, p. 5. POISSONS. 23 et des branchies, et qui sont rapportés, par la plupart des auteurs aux batraciens urodèles. 2° Les TÉLÉOSTÉENS, ou poissons osseux normaux. 3° Les GANoÏDEs. 4° Les ELasmoBrANCsEs, ou Selachii, correspondant à peu près à l’ordre des placoïdes de M. Agassiz. 9° Les MARSIPOBRANCHES, ou CYCLOSTOMES, comprenant les lamproiïes, c’est-à-dire des poissons cartilagineux, à mâchoires non ossifiées , remplacées par un anneau également cartilagineux, sans arcs branchiaux solides, sans nageoires paires, elc. 6° Les Leprocarpir, ou poissons dépourvus de cœur, mais à système vasculaire musculaire, à cerveau con- fondu avec la moelle épinière, ete. Cette sous-classe ne renferme que le genre Amphioxus. Dans l'application de cette méthode se présente une difficulté, c’est de fixer les limites de la sous-classe des ganoïdes. M. Ayassiz appelait ainsi tous les poissons osseux (ou cartilagineux à os de la tête distincts) qui sont protégés par des écailles osseuses ou par des plaques dures en pavé, et leur en associait plusieurs qui ont la peau nue. J’ai dit plus haut que ces limites trop éten- dues faisaient réunir aux vrais ganoïdes des poissons qui ont évidemment une analogie plus grande avec les teléostéens. Il est très difficile de trouver des caractères précis et constants pour remplacer ceux qu’admettait M. Agassiz. Les caractères anatomiques n'ont pu être vérifiés que sur les ganoïdes vivants, quisont très peu nombreux, et ce n’est que par des hypothèses plus ou moins proba- bles qu’on peut les supposer dans l'immense série des poissons fossiles. M. J. Müller met en première ligne la structure du 2% POISSONS. bulbe aortique (‘). Cette cavité, placée à la base de l'aorte, présente constamment deux valvules dans les poissons osseux ; elle en a un grand nombre formant plusieurs séries dans les plagiostomes et les chimères (placoïdes), et dans l'esturgeon, le lépidostée et le po- lyptère, qui sont les seuls genres certains de ganoïdes vivants. M. J. Müller propose donc de se servir de ce caractère comme limite principale et essentielle de l’or- dre des ganoïdes et de réunir sous ce nom tous les pois- sons qui ont à la fois des valvules multiples et des os du crâne distincts, ce dernier earactère les séparant des élasmobranches ou placoïdes. M. Vogt a depuis lors constaté que le genre remar- quable des Amia, qui vit dans les rivières de l'Amérique méridionale, a aussi des valvules multiples. IT devra être réuni aux ganoiïdes. Cétte limite une fois établie, il n’a pas été jusqu’à présent possible de trouver dans les parties solides des caractères constants qui, se liant d’une manière certaine avec l’organisation du cœur, pussent la faire préjuger lorsqu'on ne connaît que le squelette ou les écailles. On comprend donc que si le caractère &ifférentiel pro- posé par M. Müller est bon en lui-même, 1l n’en est pas moins vrai que dans l’application, et surtout en ce qui concerne la paléontologie, on sera souvent fort em- barrassé pour décider si un poisson est un ganoïde. Mais si l’on ne peut pas trouver un lien certain entre les parties solides et Forganisation anatomique des ga- noïdes, on peut découvrir un certain nombre de carac- tères accessoires qui, sans être constants, sont fréquents, (1) M. Müller discute aussi l’entrecroisement des nerfs optiques et l’exis- tence d’une branchic operculaire. Je n’ai pas insisté sur ces caractères, qui pe sont pas non plus visibles dans les poissons fossiles. POISSONS. 25 et qui, s'ils ne peuvent pas assurer une détermination incontestable, peuvent au moins la rendre probable, La nature des téguments est dans ce cas. Elle ne peut pas fournir des caractères constants; car, parmi les cinq senres de ganoïdes actuels, deux sont revêtus d’écailles osseuses en pavé régulier, un (esturgeon) est couvert de grosses plaques écartées, un est nu {spathulaire), et un est couvert d’écailles semblables à celles des cycloïdes (amia). Mais par une analogie probable on peut éta- blir : | Que tous les poissons revêtus d’'écailles osseuses en pavé régulier sont des ganoïdes : ce pavé est composé de séries dans lesquelles chaque écaille est unie par son - bord à celle qui la précède; Que tous les poissons dont es écailles sont revêtues d’émail sont des sanoïdes; Qu'il est possible qu'il y ait des panoïdes à écailles sans émail (à cause des amias). Le squelette peut de même donner quelques bons caractères, mais aucun n’est rigoureusement constant. On peut, par une analogie semblable, établir de même : Que tous les poissons osseux à colonne épinière sous forme de corde dorsale indivise sont des ganoïdes ; Que tous les poissons osseux à queue hétérocer- que appartiennent à la même division ; Que tous les poissons dont les nageoires portent des fuicres sont également des ganoïdes. | Il est plus douteux que l'existence d’os selets surapo- physaires soit un caractère de ganoïdes, car on ne les retrouve pas dans la nature vivante. De cette analyse il résulte que l’on peut donner comme caractères essentiels aux ganoïdes : des valvules multiples au bulbe aortique, des nerfs optiques non 26 POISSONS. entrecroisés, des branchies libres et couvertes d’un opercule, des nageoires ventrales abdominales. On peut y ajouter les caractères suivants, qui sont fréquents, mais non constants : des écailles couvertes d’émail , des nageoires munies de fulcres, une queue souvent hétérocerque , une colonne épinière fréquem- ment en forme de corde dorsale indivise. Le squelette peut être cartilagineux ou osseux. Ces caractères suffisent, dans la grande majorité des cas, pour placer avec certitude un poisson dans cette sous-classe. Il n’y a, en réalité, d'incertitude que pour quelques genres dont nous avons fait la famille des leptolépides, et qui ont des écailles minces, imbri- uées comme les téléostéens, où la couche d’émail est difficile à constater, un squelette osseux, une queue homocerque, pas de fuleres, etc. Ces poissons sont-ils voisins des amias? ou ressemblent-ils à ceux de nos mers ? telle est une question insoluble dans l'état ac- tuel de la science. On les a, en général, rangés parmi les sanoïdes parce que leurs contemporains appartiennent à cette sous-classe. Mais, comme l'ont fait observer tous ceux qui se sont occupés de ce sujet, il faut se garder ici contre une pétition de principes évidente, qui con- sisterait à déclarer ganoïdes les poissons des terrains antérieurs au lias, à cause de leur gisement, pour en conclure que tous les poissons des terrains anciens sont des ganoïdes. Histoire paléontologique des poissons. La comparai- son de l’époque d’apparition et de développement des sous-classes dans lesquelles nous avons divisé les pois- sons fournissent quelques résultats remarquables. 11 faut exclure de cette comparaison celles des siré- noïdes, des cyclostomes et des leptocardiens, dont on POISSONS. 97 n’a pas trouvé de représentant fossile. [1 ne reste donc que les téléostéens, les ganoïdes et les placoïdes. Les poissons ont été les plus grands animaux des mers les plus anciennes, et l’on peut dire qu'ils ont été les rois de l’époque primaire. Au commencement de l’époque secondaire, ils ont commencé à partager la domination avec les reptiles; mais dès le milieu de cette époque , ils ont été subordonnés à cette classe, et ont servi de nourriture aux genres gigantesques que nous avons indiqués dans le volume précédent. La première remarque que l’on peut faire, est que les diverses faunes des poissons sont séparées par des caractères plus tranchés que ceux qui distinguent en . général les faunes des animaux inférieurs. Les mêmes genres ne se conservent pas dans un grand nombre de terrains successifs ; et l’on ne voit pas, comme dans les mollusques, par exemple, certaines formes se retrouver dans la presque totalité des formations. Chaque type semble avoir été créé pour un temps plus restreint, et l’ensemble de la création d’une époque diffère ordi- nairement beaucoup des autres. Un des faits les plus remarquables est que, quelque nombreuses que soient les populations de poissons des époques anciennes, on ne retrouve, dans les terrains antérieurs à la craie, aucun genre identique avec ceux de la création actuelle. Tous ces poissons anciens diffèrent de ceux que nous pouvons observer aujourd'hui par des caractères plus importants que de simples diffé- rences spécifiques. Le nombre des genres éteints reste encore ne rable dans des formations relativement récentes. Ainsi au Monte Bolca, qui est un dépôt correspondant à l'o- rigine de l’époque tertiaire, la moitié au moins des 28 POISSONS. serres ne vivent plus aujourd'hui. Ainsi encore dans les dépôts tertiaires plus récents on trouve plusieurs senres perdus. Cet état de choses est bien différent de ce qui existe pour les mollusques ; car, dans cet embranchement, les terrains primaires contiennent quelques genres iden- tiques avec les genres actuels, et les terrains tertiaires n’en ont que bien peu qui aient disparu de nos mers ou de nos continents. L’analogie est plus grande avec les reptiles qui présententà peu près les mêmes faits dans les terrains anciens ; mais nous avons vu plus haut que les faunes tertiaires ne renferment presque aucun genre perdu de cette classe. Si, au lieu de comparer les genres, on étudie les divisions supérieures, on trouvera des résultats égale- ment intéressants. Des trois sous-classes que j'ai indi- quées plus haut, deux seulement se retrouvent dans les terrains antérieurs à la craie, les placoïdes et les ganoïdes (!); l’autre, celle des téléostéens, n'apparaît pour la première fois qu'avec l’époque crétacée, et augmente d'importance jusqu’à nos jours. En d’autres termes, depuis la première création jusqu’à la fin de l'époque jurassique, aucun poisson n’a eu des écailles cornées et minces analogues à celles qui recouvrent tant de poissons actuels; tandis qu'aujourd'hui ces poissons à écailles cornées forment la partie la plus essentielle de la faune ichthyolosique dont ils repré- sentent peut-être les quatre cinquièmes. Le reste consiste principalement en placoïdes, aux- (1) À moins toutefois, comme je l'ai dit, que les leptolépides ne soient les téléostéens. Il faudrait, dans ce cas, faire remonter l’origine de cette sous- classe jusqu'au lias, et remplacer dans ce paragraphe le mot crélacé par le mot jurasssique. POISSONS. 29 quels se joint un nombre très restreint de ganoïdes. Il est remarquable de voir combien les faunes anciennes ont différé de cet état actuel du globe. Les terrains les plus anciens ne renferment presque que des ganoïdes, aujourd’hui si rares, et n’ont aucun représentant de la sous-classe qui est actuellement la plus abondante. Ces ganoïdes restent nombreux jusqu'à la fin de l’époque jurassique, pendant laquelle les placoïdes deviennent plus fréquents. Ces derniers se continuent pendant la période crétacée, où apparaissent les téléostéens, et les sanoïides diminuent rapidement. La comparaison des ordres et familles, qui se compo- sent des trois sous-classes, fournit des résultats non _ moins curieux qui ressortiront mieux de l’histoire dé- taillée des poissons. Je dois en particulier attirer l’at- tention sur les faits suivants, Les formes ordinaires des poissons osseux actuels sont relativement récentes. Ainsi, tandis que nous voyons de nos jours que la nageoire ventrale peut être abdominale, thoracique ou jugulaire, nous ne trouvons dans les poissons antérieurs à la craie que des ventrales abdominales. La nageoire dorsale y est aussi bien plus rarement divisée; la forme du corps est moins compri- mée , etc. La forme de la queue présente aussi une singulière modification. Aujourd'hui elle est homocerque dans tous les poissons osseux, et hétérocerque dans plusieurs poissons carlilagineux. L'étude des fossiles montre : 1° que ‘tous les poissons antérieurs au lias, osseux où cartilagineux , ont eu une queue hétérocerque (sauf les genres sans nageoires caudales); 2° que depuis et y compris le lias, tous les poissons osseux {sauf de très rares exceptions) ont eu une queue homocerque, 30 POISSONS. De ces divers faits et de ceux que renfermeront les pages suivantes, on peut tirer des conclusions théoriques qui confirment tout à fait celles que nous avait fournies l'histoire paléontologique des animaux supérieurs. On trouve ici des preuves très puissantes de la spé- cialité des fossiles dans les divers terrains, preuves qui sont d'autant plus remarquables que les poissons se trouvent dans tous. Sur plus de mille espèces de pois- sons fossiles que l’on connaît maintenant, aucune n’a été trouvée identique avec une espèce vivante (‘), et au- cune n'a passé d'un terrain à un autre. Ce résultat est d'autant pius important que la véritéenest incontestable, mème pour l’époque tertiaire, tandis que pour les mol- lusques un grand nombre d'auteurs affirment le con- traire. Les poissons des terrains récents sont ordinai- rement trouvés complets, et leur distinction spécifique peut être faite avec bien plus de rigueur que celle des mollusques dont on ne connait que les coquilles. Jai déjà montré plus haut que même les genres ont souvent participé à cette spécialité remarquable, et la perfection d'organisation des poissons rend ces faits encore plus intéressants que dans les animaux inférieurs. Nous trouverions encore dans l'histoire des poissons bien des arguments contre l'hypothèse de la transition des espèces les unes dans les autres. Les téléostéens ne peuvent pas avoir leur origine dans les poissons qui ont existé avant l’époque crétacée, et il est impossible de les faire venir des placoïdes et des ganoïdes, qui les ont précédés. L'histoire de chaque famille montrera en abondance des exemples analogues. Le lien des faunes, (1) Je ne parle pas ici des espèces mal connues, indiquées seulement par des dents ou par des fragments incomplets, et qui, à cause de cette imper- fection même, sont citées dans plusieurs terrains. POISSONS. 31 comme dit M. Agassiz, n’est pas matériel, mais réside dans la pensée du Créateur. On trouve en particulier une preuve très frappante contre la succession des faunes par transition des es- pèces, dans le fait que l’on voit fréquemment des genres tout à fait spéciaux à une époque y apparaître dès l’ori- gine par une multitude d'espèces. Si les théories que j'ai combattues étaient vraies, les choses ne se passe- raient pas ainsi, et l'on verrait une espèce être la souche des autres, et les précéder par conséquent dans son apparition. C’est dans la classe des poissons que l’on a cherché les preuves les plus fortes en faveur de la sixième loi que nous avons indiquée (1. [, p. 69). L'ordre d’appa- rition des divers types de cette classe rappelle plus sou- vent peut-être que dans les autres les phases du déve- loppement embryonnaire. Les trois caractères sur les- quels M. Agassiz a le plus insisté à cet égard sont : la persistance de la corde dorsale, bien plus fréquente dans les poissons anciens; la forme du corps plus dé- primée dans les poissons anciens et dans les embryons, plus comprimée dans les poissons récents adultes ; la division imparfaite des nageoires et la duplicité de l’a- nale qui semblent rapprocher quelques poissons anciens de l’état embryonnaire où le corps estentouré d’une pa- geoire continue. Ce dernier point me paraît bien con- troversable. Nous trouvons aussi dans cette série de faunes quel- ques enseignements sur l’état de la terre aux époques anciennes. | Les poissons des premières époques diffèrent, comme nous l’avons vu, par leurs formes, de ceux que nour- rissent aujourd’hui nos mers; mais rien dans ces dif- 5 1 POISSONS. férences n'autorise à admettre que les conditions de la vie n'aient pas été les mêmes. On.peut, au contraire, reconnaître avec une très grande probabilité, que les poissons ont eu dans tous les temps une orsanisation générale tout à. fait analogue à celle des poissons mo- dernes, et qu’ils ont eu besoin à peu près des mêmes circonstances extérieures. On en peut conclure que Ja température des eaux a dû être à peu près la même qu'actuellement, et qu’il est impossible qu’à aucune époque elle se soit élevée d’une manière notable au- dessus de ce qu'elle est aujourd'hui dans les parties les plus chaudes du globe. On peut aussi en, inférer que ces mêmes eaux n’ont pas pu charrier des matières étrangères nuisibles, ou trop abondantes ; il est proba- ble que les anciennes espèces avaient, comme celles d'aujourd'hui, besoin d’une certaine limpidité et pureté dans les mers. | L'étude des poissons fossiles semble prouver aussi que dans les premiers âges du globe les eaux n’ont pas été aussi salées qu'aujourd'hui, et surtout que les dif- férences entre les eaux douces et les eaux salées étaient moins prononcées. On n’a encore trouvé aucune preuye qu'il y ait eu des eaux de nature différente.avant la fin de l’époque jurassique, vers laquelle les terrains weal- diens ont été déposés. Des preuves nombreuses sem- blent montrer que ces terrains ont été formés par des eaux saumâtres; car, comme nous l'avons déjà vu en traitant des reptiles, ils renferment des débris de genres qui sont aujourd'hui marins, mêlés avec d’autres qui vivent actuellement dans les eaux douces. Ce n’est guère que depuis l’époque tertiaire que l’on peut distinguer avec précision les dépôts d’eau douce des dépôts marins. Je terminerai en indiquant dans les divers terrains, POISSONS. 39 quelles sont les principales localités où l'on a trouvé des poissons fossiles. Le terrain stratifié Ie plus ancien que l’on connaisse, le terrain silurien, en renferme des débris qui ont prin- cipalement été recueillis dans les roches de Ludlow. Le terrain dévonien en a fourni de plus nombreuses espèces. Les vieux grès rouges de plusieurs localités des îles Britanniques et des formations analogues de Russie et d'Allemagne, telles que celles des environs de Riga, de l’Eifel, etc., sont principalement remar- quables sous ce point de vue. La faune ichthyologique reconstruite au moyen de ces débris est une des plus remarquables par les formes bizarres ei les caractères spéciaux des êtres qui Ïa composent. Dans les terrains houillers, les calcaires carbonifères d'Armagh, de Bristol, etc., sont très riches en poissons; les environs d’Autun en France, de Wettin en Allema- one, etc., en renferment aussi plusieurs. Une des loca- lités les plus célèbres, ce sont les carrières de Burdie- House, des environs d'Edimbourg, dont les productions intéressantes ont fourni matière à de nombreuses dis- cussions géologiques et paléontolosiques. Le zechstein du Mansfeld est, parmi Les terrains in- férieurs, une des localités les plus anciennement con- nues. Les poissons de ce gisement, qui sont conservés dans des schistes cuivreux, existent dans la plupart des collections. Les dépôts analogues de Richelsdorf en ont aussi fourni plusieurs espèces. Le terrain triasique, et en particulier le muschelkalk, contiennent aussi des ossements de poissons. Les envi- rons de Lunéville et quelques gisements d'Allemagne sont particulièrement connus. On peut citer aussi le grès bigarré de Deux-Ponts en Bavière. IT, Let 34 POISSONS. Dans les terrains jurassiques, le lias renferme une quantité immense d’espèces de poissons. Les environs de Lyme-Revis, si célèbres par leurs ichthyosaures et plésiosaures, sont aussi très intéressants sous le point de vue des poissons. Les lias du Wurtemberg en ren- ferment aussi, ainsi que ceux de divers pays. Les calcaires lithographiques de Solenhofen et de Kelheim sont un des gisements les plus célèbres, soit par le nombre des espèces, soit par leur parfaite conservation. La collection du comte de Münster, qui fait partie maintenant du musée de Munich, est en par- ticulier très remarquable pour les poissons de ces lo- calités. Les calcaires lithographiques de Cirin, dans le dépar- tement de l'Ain, dont l’âge parait le même que celui des gisements précédents, ont fourni à M. Thiollière des matériaux non moins intéressants et d’une admirable conservalion. Parmi les autres terrains jurassiques on peut citer diverses oolithes, comme celles de Caen, de Stonesfield, etc., les marnes kimméridsiennes, les ter- rains jurassiques supérieurs de la Suisse, les calcaires de Purbeck, etc. Les terrains crétacés renferment dans diverses loca- lités des dents et des débris de poissons; on en a trouvé surtout dans les grès verts supérieurs et dans les craies moyennes et supérieures. La France, l’Angleterre et l'Allemagne sont riches en débris de ce genre. Le mont Liban renferme aussi des gisements très intéres- sants qui contiennent des poissons de cette époque. C’est au commencement de l’époque tertiaire que l’on doit, à ce qu'il paraît, rapporter deux gisements célèbres qui ont fourni une quantité considérable d’es- pèces. Ce sont : POISSONS. 39 Les ardoises des environs de Glaris, qui ont été longtemps considérées comme appartenant à des épo- ques bien plus anciennes, et qui ont été plus tard rap- portées à l'époque crétacée et maintenant aux terrains nummuliliques. Les dépôts calcaires du Monte Bolca, le plus riche de tous les gisements connus, qui paraissent avoir été formés à peu près à la même époque. Les terrains tertiaires plus récents présentent aussi plusieurs localités assez riches. Dans l’étage éocène on peut en particulier citer l'argile de Sheppy et quelques gisements de calcaire grossier en France, el en parti- culier dans les environs de Paris. Les plâtrières d'Aix . en Provence renferment de nombreux poissons d’eau douce, d’une conservation parfaite. Dans les étages plus récents, la localité la plus célèbre est celle des marnes d’OEningen, près de Schaffhouse, qui sont aussi un dépôt d’eau douce. La mollasse de Suisse à fourni un grand nombre de dents de poissons placoïdes. On trouve les poissons conservés de diverses ma- nières. Tantôt, et c’est un cas fréquent, le squelette est complet et tous les os, restés en place, permettent de reconstruire l'espèce avec une grande sécurité. C'est ce qu'on voit souvent pour les poissons de So- lenhofen, du Monte Bolca, d'Aix, d'OEningen, etc. Souvent les écailles elles-mêmes sont conservées, et dans certains cas on a leur série complète. Cette con- servation est surtout fréquente dans les poissons ga- noïdes , à cause de la dureté de l’émail qui recouvre leurs écailles. Les poissons du Mansfeld, du vieux grès rouge d'Angleterre, etc., en présentent des exemples remarquables. Ces cas et divers autres ont été, comme 39 POISSONS. je l'ai dit ailleurs (t. F, p. 29), invoqués comme preuve en faveur des cataciysmes subits et violents. Fréquemment aussi les poissons ne sont conservés que par fragments. C’est ce qui arrive le plus souvent pour tous les poissons carülagineux dont le squelette se détruit et dont les parties plus dures subsistent seules. C'est aussi le cas de tous les poissons dans cer- taines formations , où ils ont été probablement long- temps charriés et macérés avant que d’être enfouis. Les pièces que l’on trouve le plus souvent dans ces cas-là sont les dents et les rayons durs de quelques nageoires. Plusieurs espèces et même quelques genres ne sont connus que par ces éléments incomplets. Les dents, observées depuis lonstemps, ont reçu divers noms : ainsi celles des squales se nommaient glosso- pètres, parce qu'on les comparait à des langues pétri- fiées. Les rayons des nageoires sont connus sous Île nom d’ichthyodorulites ; on en trouve beaucoup dans les terrains anciens. Il nous faut maintenant passer en revue la longue série des poissons fossiles. Si l'on voulait suivre l'or- dre d'apparition, il faudrait commencer par les ga- noides et terminer par les téléostéens; mais la méthode que j'ai suivie jusqu’à présent, d'aller du plus parfait au plus imparfait, me force à terminer par les placoïdes, qui ont un squelette cartilagineux et un système nerveux dont le cervelet est rudimentaire. Les ganoides, quoi- que ayant quelques affinités avec les sauriens, se rap- prochent des placoïdes par leur squelette peu osseux. Je commencerai donc par les poissons téléostéens, qui son! les plus parfaits. POISSONS. y {re SOUS-CLASSE. POISSONS TÉLÉOSTÉENS. Les poissons téléostéens sont caractérisés par leur squelette complétement ossifié, par leurs écailles cor- nées et imbriquées, sans émail, à bord postérieur ar- rondi, par leurs branchies portées sur des arcs osseux , toujours protégées par un opercule et par des rayons branchiostéges. Leur bulbe aortique n’a constamment que deux valvules et leurs nerfs optiques s’entrecroisent. Cette sous-classe, quirenferme la presque totalité des poissons osseux de nos jours, à eu, comme je l'ai dit plus haut, une apparition relativement récente. Elle manque à toutes les premières périodes géologiques et ne commence à paraître qu'avec l’époque crétacée. IL faut toutefois observer que si plus tard on réunit aux téléostéens (') les poissons que nous avons désignés sous le nom de léptolépides, il faudra aussi modifier celte assertion, et admettre que les téléostéens ont ap- paru pour la première fois dans les mers qui ont déposé le lias. | J'ai plutôtsuivi, pour la classification de ces poissons, la méthode de M. Agassiz que celle de M. J. Müller, en la modifiant cependant dans quelques points. J'ai été décidé par la considération que les caractères pro- posés par M. Müller ont l'inconvénient de ne pas pou- voir être observés sur les fossiles, sans qu’on puisse dire d'une manière incontestable qu'ils sont les plus importants. L'existence des dents pharyngiennes et la communication aérienne de la vessie natatoire sont dans ce cas; rien ne démontre, ce me semble, la supériorité (!) Voyez p. 26 de ce volume. 38 POISSONS. de ces caractères, qui sont d’ailleurs d’une application impossible en paléontologie. Je dois faire remarquer, au reste, que les résultats de ces deux méthodes s’écartent beaucoup moins que leurs principes. Aïnsi il n’y a pas de discussion possible sur les plectosnathesetles lophobranches, qui, dès qu’on les transporte dans la sous-classe des téléostéens, doivent évidemment former des ordres distincts. Les acan- thoptérygiens de M. Müller correspondent aux cté- noïdes de M. Agassiz, moins les pleuronectes et plus les cycloïdes acanthoptérygiens. Les physostomes du premier de ces anatomistes sont identiques avec les cy- cloïdes malacoptérygiens du second (abdominaux et apodes ). Les divergences portent donc seulement : 1° Sur les pleuronectes, qui doivent, ce me semble, former un or- dre distinct, soit à cause de leur défaut de symétrie, soit parce que ce sont les seuls cténoïdes malacoptérygiens. Ïls font pour M. Müller partie de l’ordre des Anacanthint. 2° Sur les ganoïdes, qui pour M. Müller forment avec les pleuronectes un ordre distinct, et que nous réunis- sons aux cycloïdes malacoptérygiens. 3° Sur les labroïdes et les scombrésoces, qui, à cause de leurs dents pharyngiennes, forment un ordre spécial (Pharyngognathes }, et que nous laissons avec M. Agas- siz dans celui des cycloïdes acanthoptérygiens. 4° Sur les siluroïdes, qui sont des physostomes pour M. Müller et des ganoïdes pour M. Agassiz, et que nous considérons comme formant un ordre distinct, par des motifs tirés de la nature de leurs tésuments, de la forme du suspenseur de la mâchoire, etc. Dans l’état actuel de la science, où l’on ne peut pas encore donner une classification des poissons véritable- POISSONS. — CTÉNOÏDES. 39 ment naturelle et incontestable, celle que j'ai adoptée a l'avantage d'être fondée sur des caractères d’une ob- servalion facile , soit dans la nature vivante , soit dans les fossiles. J'admets donc les ordres suivants : 1. Crénoïpes, poissons acanthoptérygiens, à écailles en peigne , rudes. 2. PreuronecTEs, poissons cténoïdes malacoptéry- oiens, à tête non symétrique. 3. CYcLoÏiDES ACANTHOPTÉRYGIENS, à écailles rondes ou simplement sinueuses, lisses, à rayons antérieurs de la dorsale épineux. 4. CycLoïpes MALACOPTÉRYGIENS, différant des précé- dents par leurs rayons dorsaux mous. 5. SiLuRoïDEs, poissons malacoptérygiens abdomi- naux, sans écailles, à peau nue ou cuirassée, le suspen- seur de la mâchoire inférieure plus simple, à mâchoires et branchies normales. 6. PLecrocnaTues, poissons revêlus d’une peau dure ou de plaques, branchies normales, opercule caché sous les téguments, maxillaire supérieur fixé à l’intermaxil- lire et rudimentaire. 7. Lopnoprancues , poissons à mâchoires normales, à corps cuirassé, à branchies sous la forme de houppes rondes, disposées par paires. AT ORDRE. CTÉNOIDES. Cet ordre, dont le type est la perche, correspond à peu près aux acanthoptérygiens de Cuvier, dont on au- rait relranché les genres que nous réunissons plus bas sous le nom de Cycloïdes acanthoptérygiens. 40 POISSONS. — CTÉNOÏDES. Leur caractère principal est d'avoir des écailles cor- nées, qui se recouvrent comme des luiles et dont le bord postérieur, presque toujours arrondi, est dentelé en forme de peigne et plus ou moins hérissé de petites épines (voy. pl. XXX[, fig. 3 et 5). Ils ont ordinairement dans leur squelette quelques caractères spéciaux, et en particulier l'opercule et le préopercule ont une tendance à être dentelés et à imiter ainsi en quelque sorte la forme caractéristique des écailles. Ils sont tous acan- thoptérygiens, c’est-à-dire que, chez tous, les premiers rayons de Ja dorsale sont durs et sous la forme d’épines. Les cténoïdes ont apparu pour la première fois avec l'époque crétacée. Les plus anciens que l’on connaisse ont été trouvés dans les terrains crétacés de Westphalie, de Bohême, du Sussex et du Brésil. Le Monte Bolca et les schistes de Glaris en renferment un grand nombre d'espèces. L'argile de Londres, les gypses de Mont- martre, le calcaire grossier éocène, les gypses d'Aix en Provence, quelques lignites, les calcaires d’eau douce d'OEningen et le crag, en ont fourni en beaucoup plus petite quantité. On peut remarquer que presque tous les cténoïdes des terrains crétacés appartiennent à des genres per- dus, que presque la moitié des genres du Monte Bolca ont aussi disparu des eaux actuelles, et que dans les terrains tertiaires récents, la majorité, au contraire, peut rentrer dans les mêmes groupes que les poissons d'aujourd'hui. Onze familles ont des représentants parmi les pois- sons fossiles. On peut les caractériser comme suit: 1. PERCOÏDES : pièces operculaires dentées ou épineuses, des dents sur le vomer ou sur les palatins. PERCOÏDES. | 2, ScréNoïipes : pièces operculaires dentées ou épineuses ; pas de dents sur le vomer ni sur les palatins. 3. SPaRoÏDES : pièces operculaires lisses et sans épines ; palais sans dents, souvent des molaires en pavé. h. JouEs currAsséEs : sous-orbitaires articulés avec le préoper- cule ; tête plus ou moins hérissée ou cuirassée. 5. CHrouipes : écailles grandes ; lèvres épaisses, opercule lisse; des lambeaux de peau à la dorsale. 6. TEUTRIES : corps comprimé, souvent armé d'une grosse épine des deux côtés de la queue ou en avant de la dorsale; des dents tranchantes sur un seul rang. 7. SQUAMMIPENNES : corps comprimé; bouche petite, dents fines : des écailles sur les nageoires. 8. GoBloïDEs : corps peu comprimé; ventrales réunies, rayons de la dorsale très grèles. 9. PECTORALES PÉDICULÉES : corps déprimé, sans écailles, quel- quefois cuirassé ; pectorale portée sur un pédicule. 10. Boucmes EN r£ure : bouche formant un long tube par le prolongement des pièces du crâne. 11. MuaiLoïpes : écailles grandes, à peine dentées ; tête couverte de plaques polygonales. tre Famizze. — PERCOIDES. Cette famille comprend des poissons oblongs, à écailles rudes , dont les pièces operculaires sont dentelées où épineuses, et qui ont des dents aux intermaxillaires, aux maxillaires inférieurs, à la partie antérieure du vomer et souvent aux palatins. La na- geoire dorsale est composée de forts rayons épineux et de rayons mous; ces derniers sont quelquefois séparés en une seconde na- geoire. Les ventrales sont le plus souvent thoraciques. La bouche a son bord supérieur formé par les intermaxillaires seuls. La tête est tantôt lisse, tantôt écailleuse; l’occiput est très développé et les parties antérieures étroites. On peut les diviser en tribus d’après le nombre de leurs rayons branchiostéges et l'existence d’une ou de deux nageoires dor- sales. Parmi celles de ces tribus qui ont des représentants fossiles, il y en a deux qui ont au plus sept rayons branchiostéges ; elles ont pour types les perches et les serrans. L'une et l'autre ne da- 42 POISSONS CTÉNOÏDES. tent que de l’époque tertiaire. Une troisième tribu, caractérisée par plus de sept rayons branchiostéges, est représentée dans les mers actuelles par quelques poissons des zones chaudes (beryx, holocen- tres, etc.), et se trouve à l’état fossile dès l’époque crétacée. 1 TriBu. — PERCOIDES A DEUX DORSALES ET QUI ONT AU PLUS SEPT RAYONS BRANCHIOSTEGES. Les PercREs (Perca, Lin.), — Atlas, pl. XXXI, fig. 1 et 2, sont les plus fortement armées par leur épine à l'angle de l'oper- cule, et par les dentelures du préopercule, du subopercule, des scapulaires et de l’angle de l'huméral. Ce sont des poissons d'eau douce voraces et bien connus dans toutes les parties de l'Europe. M. Agassiz (') cite trois espèces fossiles remarquables par un caractère commun , qui les éloigne des perches d'Europe pour les rapprocher de celles qui vivent aujourd’hui dans l'Inde ou la Nouvelle-Hollande. Elles n’ont que neuf rayons à la dorsale épi- neuse, tandis que les perches d'Europe en ont de douze à quinze. La Perca lepidota, Ag., a de grands rapports avec les espèces vivantes, et en particulier les formes de la tête de la perche du Danube; mais, outre le caractère ci-dessus, elle se distingue facilement par ses écailles d’un tiers plus grosses, et par les rayons épineux de sa dorsale plus gros et plus éloignés. Elle a été trouvée dans les schistes lacustres d'OEningen (2). Une écaille de la mollasse de Gurnigel paraît aussi devoir lui être rapportée. La Perca angusta, Ag., a la forme étroite et allongée de l’Aspro-Zingel. Elle vient des lignites de Ménat (Puy-de-Dôme ). La Perca Beaumonti, Ag., est caractérisée par le mode de dentelure de son préopercule, qui forme à son bord postérieur une scie fine à petites dents uniformes, tandis que les dents du bord inférieur sont distantes, séparées par des découpures arrondies, et ont la pointe tournée en bas et même en arrière. Cette espèce a été trouvée dans les schistes d’Aix en Provence. Quelques autres espèces ont été indiquées depuis, mais elles sont trop peu certaines pour qu'il y ait utilité à les citer. (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 7 et 67, pl. 10, 11 et 11 a; Bronn, Lethæa, I, 817; Giebel, Fauna der Vorwelt, TX, 3, p. 29; etc. (2) Cette espèce avait été décrite par Karg, Denkr. nat. Schwabens, sous le nom de Perca fluviatilis, et par Kruger, Gesch. der Urwelt, t. IL, p. 648, sous celui de Perca lucioperca. Voyez aussi H. de Meyer, Zur Fauna der Vorwelt, OEningen, p. 43, et (?) Paloæntographica, I, p. 56 ( Polirschiefer de Kutschlin). PERCOÏDES. 43 Nous mentionnerons seulement une perche indéterminée (1) des calcaires lacustres de Vichy ( miocène inférieur ). M. Agassiz indique (2), sous le nom de : COELOPERCA, Agass., des poissons de l’argile de Londres, très voisins des perches, mais qu'il n’a pas encore caractérisés. La seule espèce citée est le Cœloperca latifrons, Ag. Les Bars ( Labrax, Cuv.) sont très voisins des perches, et n’en diffèrent guère que par la double pointe de leur opercule, par l'absence de dentelure au sous-orbitaire, à l’interopercule et au subopercule, par les écailles qui recouvrent toutes les pièces operculaires, et par leur langue, qui est couverte de très petites dents en velours ras. On en connaît trois espèces fossiles (3). L'une, Labrax major, Ag., a tous les caractères essentiels du genre, et dif- fère surtout des bars vivants par les proportions de sa tête, qui est plus grande par rapport au corps. Ce poisson provient des calcaires grossiers de Passy. Les deux autres ont des caractères qui ne concordent pas exactement avec ceux du genre actuel, mais qui les en rapprochent toutefois plus que d'aucun autre. Le Labrax lepidotus, Ag., dont les écailles sont très grandes, a dans ce ca- ractère et dans la forme de ses nageoires quelques ressemblances avec les apo- gons. Il a été trouvé au Monte Bolca. Le Labrax schizurus, Ag., a une queue plus allongée et une caudale plus fourchue que les labrax vivants. Il provient aussi du Monte Bolca. Les Arocons ( Anogon, Lac.) ont deux dorsales très distinctes, de très grandes écailles et un double rebord dentelé au préopercule. On n’en connaît fossile qu'une seule espèce, qui a les mêmes écailles que les vivantes, et qui les perdait probablement aussi facilement, car le corps (1) Viquesnel, Bull. Soc. géol., t. XIV, p. 145; Pomel, id., 2° série, t. TIT, p:1372: (2) Ann. se. nat., 3° série, 1843, t. IL, p. 28 et 46. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 7 et 84, pl. 12 et 13; Bronn, Lethæa, t. IL, p. 817; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 31. 44 POISSONS CTÉNOÏDES. du seul exemplaire connu en est en partie privé. C’est lApogon spinosus, Ag. (Holocentrus lanceolatus, 1tt. Ver.), qui diffère de l’apogon commun par les rayons épineux de sa dorsale, plus gros et plus forts. Il a été trouvé au Monte Bolca (1). Les VARIOLES | Lates, Cuv.) ne diffèrent des perches que par de fortes dentelures, et même par une petite épine à l'angle du préopercule et par des dente- lures aussi plus fortes au sous-orbitaire et à l’huméral. Ces pois- sons habitent aujourd’hui les mers des pays chauds. M. Agassiz (2) en a décrit quatre espèces, qui restent toutes inférieures par leur taille aux varioles vivantes. Ce sont : Le Lates gracilis, Ag., dont les écailles sont petites et dont la forme géné- rale est svelte et allongée. Du Monte Bolca. Le Lates gibbus, Ag., dont les écailles, au contraire, sont plus grandes que dans aucune espèce fossile ou vivante, Sa forme est trapue. Du Monte Bolca (3). Le Laies notœus, Ag., dont les nageoires sont plus petites que dans les autres espèces, sauf la dorsale, qui a de gros rayons si développés, que le troisième surpasse en longueur l'insertion de la nageoire elle-même. La tête est grosse et large. Du Monte Bolca. Le Lates macrurus, Ag., est l'espèce la plus mince du genre. Elle est re- marquable par l'allongement du pédicule de sa queue, et a été trouvée dans le calcaire grossier des environs de Sèvres { parisien inférieur ). Le Lates Partschi, Heckel (#), a été trouvé à Margarethen, dans les monta- gnes de Leitha. Les CycLoPoMA, Agass., n'existent plus dans la nature vivante. Ils ressemblent aux varioles et sont caractérisés par leur opercule terminé par une grosse pointe forte et aiguë, et par leur préopercule fortement dentelé, les dentelures de l’angle étant plus fortes et dirigées en avant. L’angle de l’huméral est arrondi, les deux dorsales légèrement réunies, et la caudale arrondie. (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 8 et 35, pl. 9, fig. 2-4; Jitiol. Veron., pl. 86, fig. 2: Blainville, Zchthyol., p. 45; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 32. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 8, etc.; Bronn, Lethæa, t. IL, p. 817; Giebel, Loc. cit., p. 33. (8) C’est le Lutjanus ephippium de Gazzola, Jitiol. Veron., pl. 56, fig. 4. (4) Leonh. und Bronn, Neues Jahbr., 1849, p. 500. Le calcaire de Leitha (Leitha Chalk) appartient probablement aux terrains miocènes supérieurs. PERCOÏDES, 45 Les dépôts du Monte Bolca ont conservé les débris de deux espèces (1). Le Cyclopoma gigas, Ag. (Labrus turdus, lit. Ver.), a la caudale très grande et les dentelures du bord postérieur du. préopercule dirigées eu ar- rière. Le Cyclopoma spinosum, Ag. (Scorpæna scrofa, Itt. Ver.), a ces mêmes dentelures inclinées vers l'angle du préopercule. Les EURYGNATHUS, Agass., sont, suivant M. Agassiz, très voisins des centropomes ; ils n'ont pas été décrits. L'E. cavifrons, Ag. (2), a été trouvé dans l’argile de Sheppy ( parisien infé- rieur ). Les ÉNoroses (Ænoplosus, Lac.) joignent aux caractères ordinaires des percoïdes un corps large et comprimé, une dorsale antérieure très haute, et des ventrales très grandes; le préopercule est seul dentelé, son angle porte de ‘ fortes dents, surtout une: les écailles sont petites. On n'en con- naît aujourd'hui qu'une seule espèce, qui vit à la Nouvelle-Hol- lande. On a trouvé au Monte Bolca une espèce fossile ($), l'Enoplosus pygopterus, Ag. (Scomber ignobilis, Itt. Ver.). Il diffère de l’espèce vivante par son corps moins haut, par le nombre moindre des rayons de son anale, etc. Les Smerpis, Agass., — Atlas, pl. XXXI, fig. 4, forment un genre perdu et composé seulement de irès petites es- pèces. Leurs caractères sont un premier sous-orbitaire fortement dentelé, un préopercule également dentelé, sans épine à son angle, un opercule terminé en arrière par une saillie arrondie, deux dorsales également étroites et une caudale fourchue. On en trouve les débris dans les dépôts du Monte Bolca et dans les ter- rains tertiaires. M. Agassiz en a décrit six espèces (“). (!) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 8 et 17, pl. 1 et 2; [ét. Veronese, pl. 34 et 49 ; Bronn, Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 34. (2) Ann. sc. nat., 3° série, t. IL, p. 28.et 46. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 6 et 62, pl. 9, fig. 1; J{£. Veron., pl. 14, fig. 1; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 26. (4) Agassiz, Poiss, foss,, t. IV, p. 6 et 32, pl, 7 et 8; Gicbel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 26, 46 POISSONS CTÉNOÏDES. Le Smerdis micracanthus, Ag., est caractérisé par ses dorsales, surtout l'antérieure, plus basses que dans les autres espèces. Ce poisson, qui attei- gnait à peine la taille de deux pouces, a été trouvée au Monte Bolca (1). Le Smerdis pygmœus, Ag., est moins trapu que le précédent, et sa dorsale épineuse est mieux séparée de la dorsale molle. Il provient aussi du Monte Bolca. Le Smerdis minutus, Ag. (Perca minuta, Blainv.), a les rayons épineux an- térieurs de la dorsale très élevés. Il paraît très commun dans les gypses d'Aix en Provence, et atteint jusqu'à trois pouces de longueur. Le Smerdis macrurus, Ag., diffère des précédents par l'allongement de la caudale et surtout du pédicelle de la queue. Il a été découvert dans les lignites tertiaires d’Apt ( département de Vaucluse, parisien supérieur ). Le Smerdis ventralis, Ag., se rapproche du S. minutus, mais avec une ca- vité abdominale plus allongée en comparaison des autres parties. Il a été trouvé dans les plâtrières de Montmartre (?). Le Smerdis latior, Ag., est plus large que tous les autres; la localité où il a été trouvé est inconnue. M. H. de Meyer en a fait connaître quelques autres espèces. Le Smerdis elongatus, H. de Meyer (3), est voisin du S. pygmœæus, et pro- vient des marnes tertiaires des environs d'Ulm. Le Smerdis formosus, H. de Meyer, a été trouvé à Unterkirshberg, et paraît se distinguer à peine du S. minutus (4). Le Smerdis (?) Lorenti, H. de Meyer (5), a été trouvé dans un calcaire ter- tiaire des environs du Caire (Égypte). Il se rapproche beaucoup des perches. 2° TriIBU. — PERCOIDES A UNE SEULE DORSALE ET QUI ONT AU PLUS SEPT RAYONS BRANCHIOSTÈGES. Les SERRANS (Serranus, Cuv.) ont des dents en crochets mêlées à celles en velours, le préoper- cule dentelé et l’opercule osseux terminé par une ou plusieurs pointes. Ce genre est très nombreux de nos jours et répandu dans presque toutes les mers. (1) C’est l’Holocentrus maculatus et l’Amia indica de l’Jtt. Veron., pl. 35 et 56. (2) C’est l'espèce qui a été décrite par Cuvier sous le nom de 5° poisson des plâtrières (Oss. foss., 4° édit., t. V, p. 632). (3) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1851, p. 80. (4) Quenstedt, Handb. der Petref., p. 246, pl. 12, fig. 7. (5) Palæontographica, t. I, p. 105, pl. 12, fig. 8. PERCOIÏDES. 47 On en connaît (!) deux espèces fossiles qui proviennent de Monte Bolca. La première n’a pas d’écailles aux mächoires et appartient par conséquent au sous-genre des SERRANS PROPREMENT DITS. Le Serranus microstomus, Ag., a de petites écailles; il est large et a des apophyses épineuses grêles. Il se rapproche d’ailleurs des Serranus scriba et cabrilla (2). La seconde espèce a des écailles aux deux mâchoires et rentre dans le sous-genre des BargBiers ( Anthias, BI. ). Le Serranus ventralis, Ag., est plus effilé que les espèces vivantes, et les premiers rayons mous de ses ventrales atteignent l'insertion de l’anale. Ses rayons épineux et les rayons grêles de sa dorsale sont très allongés (3). Le Serranus occipitalis, Ag., suivant M. Heckel, est un Pagre. M. Agassiz(4) rapproche des serrans quatre genres de l'argile de Londres, qui n’ont pas encore été décrits : ce sont les Popoce- PHALUS, BRACHYGNATHUS, PERCOSTOMA et SYNOPERYS. Il désigne les espèces sous les noms de Podocephalus nitidus, Brachygna- thus tenuiceps, Percostoma angustum et Synophrys Hopei. Les PELATES, Cuv., n'ont que des dents en velours; les rayons épineux de la dorsale sont nombreux, le préopercule est dentelé et l’opercule terminé par une forte épine. Ces poissons habitent aujourd’hui les pays chauds (). M. Agassiz rapporte à ce genre une espèce du Monte Bolca qui diffère en quelques points des pélates vivants, et en particulier parce qu’elle a trois rayons épineux de plus à la dorsale (15 au lieu de 12 ). C’est le Pelates quin- decimalis, Ag. du Monte Bolca. Les Doues (Dules, Cu.) n'ont aussi que des dents en velours, et se distinguent parce (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 9 et 98, pl. 23, 23 a et 23 b; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 36. (2) C'est le Sparus brama, Itt. Veron. p.147, pl. 45, fig. 3, et le Sparus vulgaris, Blainv., /chth., p. 46. (5) C’est le Sparus chromis, Itt. Veron., p. 138, pl. 32, fig. 1, et le Lutjanus Lutjan ? Blainv., Ichth., p. 46. (£) Ann. sc. nat., 3° série, t. IIL, p. 28 et 46. (5) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 9 et 95, pl. 22;Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 36. XS POISSONS CTÉNOÏDES, qu'elles n’ont que six rayons branchiostéges. Leur opercule est épineux et leur préopercule dentelé; elles ne vivent actuellement que dans les régions tropicales. Le Monte Bolea en a fourni deux espèces (1). Le Dules temnopterus, Ag., qui a le corps effilé et la dorsale fortement échancrée entre les rayons épineux et lesrayons mous. [Il ressemble au Dules tæniurus, Cuv. et Val., et s’en distingue par sa caudale beaucoup moins échancrée (2). Le Dules medius, Ag., est plus trapu et sa dorsale n’est presque pas échancrée. 3° TriBu. — PERCOIDES A PLUS DE SEPT RAYONS BRAN- CHIOSTEGES. Cette division, qui est de beaucoup la moms nombreuse au- jourd'hui, et qui ne renferme que quelques poissons des pays chauds, a été, comme je l'ai dit plus haut, le seul représentant de la famiile des percoïdes pendant l'époque crétacée. Ces pois- sons ont eu, pendant cette période, des formes qui rappellent les holocentres ; toutefois la plus grande partie des espèces s’écartent trop des types vivants pour pouvoir être classées dans les genres actuels. Les seuls genres de cette division qui présentent encore des espèces vivantes sont ceux des holocentres et des myripristis qui datent du Monte Bolca, et celui des heryx qui a été trouvé dans la craie. Les autres sont tout à fait éteints, et appar- tiennent soit au terrain crétacé, soit au terrain nummulitique. Nous parlerons d’abord des trois genres vivants. Les HoLocENTRES (/olocentrum , Gron.) ont des écailles très dentelées, ainsi que l’opercule et le préoper- eule, qui sont en outre épineux, le dernier étant armé d'une forte épine dirigée en arrière. Les os du crâne et le sous-orbitaire sont aussi dentelés. Ces poissons ont deux dorsales, dont l'épineuse, formée de gros piquants, est plus large que la seconde (Ÿ). (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 8 et 90, pl. 15, fig. 4 et 21; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 35. (2) C’est la Sciæna Plumieri, Itt. Veron., p. 185, pl. 45, fig. 2. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p.6 et 106, pl. 14 et 45 ; Giebel Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 25. PERCOÏDES. 49 On en connaît deux espèces du Monte Bolca. L'Holocentrum pygœum, Ag., dont la dorsale épineuse est formée de forts rayons et dont la dorsale molle égale l’anale à laquelle elle est opposée. Cette espèce est plus courte et plus large qu'aucune espèce vivante: elle a aussi la tête plus grosse et l'anale plus petite (!). L’Holocentrum pygmæum, Ag., dont les rayons épineux de la dorsale sont beaucoup plus grêles que ceux de l’anale. Les Myripristis, Cuv., ressemblent beaucoup aux holocentres et vivent aujourd’hui avec eux dans les mers chaudes. Ils en diffèrent par leur préopercule qui a un double rebord dentelé et qui manque d’épine à son angle. Il y en a deux espèces fossiles au Monte Bolca (?). Le Myripristis homopterygius, Ag., qui a l’anale égale à la dorsale molle et les épines du dos aussi fortes que celles de l’anale (3). Le Myripristis leptacanthus, Ag., dont les épines dorsales sont grêles et l’anale plus grande que la dorsale (4). Une troisième espèce a été découverte dans l'argile de Londres (parisien inférieur). C'est : Le Myripristis toliapicus, Ag. (5), de Sheppy, non encore décrit. Les BERYx, Cuv., n'ont qu'une dorsale, avec seulement quelques rayons épineux plus courts que les mous ; leur tête est très grosse et obtuse. On en connaît deux espèces vivantes des mers des pays chauds, et huit fossiles de la craie. Il est à remarquer que jusqu’à présent on n’en à vu aucune espèce des terrains tertiaires. Les espèces décrites par M. Agassiz sont les suivantes (f) : (1) C'est le Chœtodon saxatilis de l’Itt. Veron., p. 265, pl. 64, fig. 1; le Chælodon de la pl. 72, fig. 1. du même recueil, le Uolocentrus sogo, id., p. 210, pl. 51, fig. 2, l’Holocentrus macrocephalus, Blainv., Ichthyol., p. 45, et le Chœtodon saxatilis du même auteur, p. 49. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 5 et 110, pl. 15; Giebel, Fauna der Vor- welt, I, 3, p. 24. (3) Il a été décrit dans l’Jtt. Veron., pl. 72, fig. 4, sous le nom de Perca, et les jeunes sous celui de Polynemus quinquarius, pl. 36. (4) C'est la Perca formosa de l’It. Veron., pl. 17, fig. 8; et de Blainville, Ichthyol., p. 43. (5) Ann. sc. nat., 3° série, t. ILE, p. 28 et 46. (6) Poiss. foss., t. IV, p. 4 et 114, pl. 14 a, 14b,140c, 14 d, 14e et 13; Giebel, Fauna der Vorivelt, Y, 3, p. 48. TA la 50 POISSONS. — CTÉNOIÏDES. Le Beryx ornatus, Ag., est caractérisé par sa tête très grosse, ses nageoires proportionnellement faibles et ses écailles larges à plusieurs couches concen- triques depiquants (Atlas, pl. XXXI, fig. 5). Cetteespèce paraîtcommune dans Ja craie blanche du comté de Sussex. Elle est citée aussi dans les mêmes terrains de diverses parties du continent (). | Le Beryx radians, Ag., est moins trapu, et ses écailles plus petites ne por- tent à leur bord postérieur qu'une simple rangée d'épines grêles et divergentes. Il a été trouvé dans la craie blanche de Lewes et dans les environs de Na- ples (?). Le Beryx microcephalus, Ag., a une tête plus petite, une taille grêle et effilée, et une seule rangée de très grosses épines au bord postérieur des écailles. Il a été trouvé à Lewes avec le précédent (3). Le Beryx Zippei, Ag., est très trapu, a la nuque fortement arquée et les épines dorsales médiocres. Ce poisson a été découvert dans le grès crétacé de Smeczna, en Bohème; M. Geinitz l'indique comme se trouvant aussi dans la craie marneuse de Saxe (4). Le Beryx germanus, Ag., a les rayons antérieurs de la partie molle de la dorsale très allongés, et les écailles granuleuses à la partie postérieure de leur surface. Il se trouve dans la craie des Baumberge, près de Münster, en West- phalie (5). Quelques autres espèces ont été décrites plus récemment. Le Beryx superbus, Dixon ($), a été trouvé dans la craie de Southeram (Sussex ). Le Beryx vexillifer, Pictet (7), provient des calcaires durs de Hakel ( mont Liban). Le Beryæ dissolepidotus, Fischer de Waldheim (8), est douteux, et a été découvert dans la craie blanche du gouvernement de Boronesch. Les genres éteints des percoïdes à plus de sept rayons bran- (1) Roëmer, Kreidegeb., p. 109; Geinitz, Charact., p. 14, pl. 2, fig. 3; et Kieslingsw., p. 5, pl. 4, fig. 1 ;, Reuss, Boehm. Kreideform., p.12, pl. 2, fig. 2, pl. 5, fig. 12-15, pl. 12, fig. 1-2. C'est le Zeus lewesiensis, Mantell, Geol. of Sussex, pl. 34, fig. 6, pl. 35 et 36, etc. Voyez encore Dixon, Geol. of Sus- sex, p. 311. (2) Costa, Jttiologia. foss. del regno di Napoli, 1" livr.;, Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 371. (3) Dixon, id., p. 372. (4) Geinitz, Charact.; Reuss, Boehm. Kreideform., pl. 1 et 2. (5) Rœmer, Kreidegebirge, p. 110. (6) Dixon, id., p. 372, pl. 36, fig. 5. (?) Pictet, Poiss. foss. du mont Liban, p. 8, pl. 1, fig. 1; Mém. Soc. phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XII, p. 281. (8) Bull. Soc. des nat. de Moscou, 1841, p. 465, pl. 8. PERCOÏDES. 51 chiostéges se rapprochent plus ou moins des trois genres encore vivanis que nous venons d'indiquer. Les BERYcoPsis, Agass., difièrent des beryx par l'absence de pectination sur le bord libre des écailles. Le Berycopsis elegans, Dixon (1), ressemble au B. radians, et s’en distingue par ses écailles plus petites, plus simples et plus nombreuses. Il a été trouvé dans la craie du comté de Sussex. Les HomonotTus, Âgass., difièrent des beryx par les proportions de leur tête, qui est plus sale longue et plus forte. Les écailles sont petites. L'Homonotus dorsalis, Dixon (2), provient également de la craie du comté . de Sussex. . Les HOPLOPTERYX, Agass., ont le port des myripristis et des holocentres, et la même dentelure des os de la tête; mais la partie épineuse de la dorsale n’est pas séparée de la partie molle. Cette partie épineuse rappelle par ses forts rayons l’organisation des holocentres, et diffère tout à fait de celle des beryx. On n’en connaît (>) qu'une petite espèce, qui provient de la craie de West- phalie. C'est l'Hoplopteryx antiquus, Ag., remarquable par la force de sa charpente osseuse et par les nombreux moyens de défense qu’elle trouve dans les épines et les dentelures dont elle est ornée. Les SPHÉNOCÉPHALES (Sphenocephalus, Ag.) sont au contraire plus voisins des beryx par leur dorsale unique, qui n'est soutenue en avant que par un petit nombre de rayons épineux plus courts que les rayons mous. Leur tête est très al- (1) Dixon, Geol. and foss, of Sussex, p. 312, pl. 33, fig. 8. Ce genre et le suivant ont été nommés par M. Agassiz dans la collection de M. Catt, et dé- crits pour la première fois dans J’ouvrage de Dixon. (2) Dixon, id., p. 372, pl. 35, fig. 2. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 4et 131, pl. 17, fig. 6-8; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 17; Roëmer, Kreidegeb., p. 110. Dans l’Index palæon- tologicus de M. Bronn, ce nom est écrit à tort HOLOPTERYx=. 52 POISSONS. — CTÉNOÏDES. longée, caractère rare dans les percoïdes, et inconnu dans la na- ture vivante chez ceux qui ont plus de sept rayons branchio- stéges. La seule espèce connue, Sphenocephalus fissicaudatus, Ag., est un petit poisson élégant qui provient de la craie des Baumberge, en Westphalie (1). Les ACANUS, Agass., ont aussi des rapports avec les beryx dans leur dorsale unique ; mais leur rayons épineux sont plus nombreux et plus longs que leurs rayons mous. Leur forme générale est aplatie, ce qui les a fait à tort confondre avec les zeus. Ce genre présente l'intérêt d'avoir été un des premiers éléments qui ont servi à M. Agassiz pour prouver que les schistes de Glaris ne devaient point être rapportés au lias ou à un terrain antérieur, Ce savant anatomiste reconnut au mode d’articulation des rayons épineux, que ces poissons ne pouvaient être rangés que dans l'ordre des acanthoptérygiens de Cuvier. Convaincu d’ailleurs qu'aucun poisson de cette division n'avait apparu avant l'époque crétacée, il eut assez de confiance dans les lois de distribution géologique qu'il avait établies, pour affirmer que ces schistes ne pouvaient pas être antérieurs à cette époque. De nouveaux faits paléontologiques ont démontré jusqu à l'évidence la vérité de cette conception , et ont forcé même d'aller plus loin que M. Agassiz, et de rapporter les schistes de Glaris à l’époque tertiaire (num- mulitique). On en connaît cinq espèces qui proviennent toutes des schistes de Glaris (?). L' Acanus ovalis, Ag. ( Zeus spinosus, Blainv.), a la forme ovale et le dos légèrement arqué; sa dorsale occupe presque toute la longueur du dos. L'Acanus Regley, Ag. (Zeus Regleyanus, Blainv.), est aussi haut que long , et a le dos très arrondi. L'Acanus oblongus, Ag. (Zeus platessa, Blainv. ), est plus long que haut, et a le dos plat. L'Acanus minor, Ag., est de même forme que le précédent, mais plus court. (1) Agassiz, Poiss. foss., t. 1V, p. 4 et 129, pl. 17, fig. 3-5; Giebel, Loc. cil., p. 16; Roëmer, Kreidegeb., p. 110. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 5 et 123, pl. 16, et 16 a; Blainville, Ichthyologie, p. 12 et 15; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 21. PERCOÏDES. 53 L’'Acanus arcuatus, Ag., se rapproche surtout de l'oblongus, mais il est un peu plus large, et sa dorsale a de grands rayons épineux fortement arqués. Les PACHYGAsTER, Giebel, sont caractérisés par une tête petite, une colonne épinière en ligne droite, un abdomen doucement arrondi, les apophyses épineuses supérieures placées directement au-dessus des infé- rieures, les articulations des corps obliques, et par le peu de dé- veloppement des nageoires impaires. Ils proviennent aussi des schistes de Glaris. M. Giebel (1) décrit les Pachygaster spinosus et polyspondylus, Gieb. Les ACROGASTER, Agass.. ont l’anale aussi étendue que la dorsale; celle-ci est munie seule- ment, comme dans les beryx, d’un petit nombre de rayons épi- . neux, et ne se prolonge qu'au milieu du dos. Les ventrales sont thoraciques , et la région abdominale est très développée. M. Agassiz indique une seule espèce (2), l’Acrogaster parvus, Ag., petit poisson très bossu, rappelant un peu dans cette division le genre Eno- PLOsUs de la première { voy. p. 45 ). Il a été trouvé dans la craie de West- phalie. Les Ponocys, Agass., ont la mâchoire inférieure saillante des holocentres, et la partie antérieure de la dorsale avance jusqu’à la nuque. Les ventrales ont un premier rayon très gros et très long, suivi de nombreux rayons plus courts. Ils ont quelques rapports avec les acanus. La seule espèce connue est le Podocys minutus, Ag., qui estovale et allonge. Il a été trouvé dans les schistes de Glaris, mais on n’en possède que des échantillons imparfaits (3). Les PRISTIGENYS, Agass., ont aussi des rapports avec les acanus. Ils ont comme eux la partie épineuse de la dorsale longue, mais les épines s’allongent insensi- blement, tandis que dans les acanus le bord supérieur est droit. (!) Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 22. (2) Agass., Poiss. foss., IV, p. 5 et 434, pl. 17, fig. 1 et 2; Roëmer Kreidegeb., p. 110; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 93. (8) Agass., Poiss, foss., t. IV, p. 3 et 135, pl. 16, fig. 3: Giebel, id. 54 POISSONS. —— CTÉNOÏDES. Les épines de l'anale sont moins fortes, et les sous-orhitaires sont fortement dentelés. Le Pristigenys macrophthalmus, Ag. (Chætodon striatus, Itt. Ver., Chæto- don substriatus, Blainv.), a une orbite énorme; il provient du Monte Boôlca (1. Les RHacOLErIS, Agass., n'ont encore été qu'incomplétement caractérisés. Ils se distinguent par leur petite dorsale très éloignée de la nuque, par des écailles dentelées au bord postérieur et lobées au bord antérieur, par un museau pointu, par une gueule très fendue et par des dents coniques. M. Agassiz (2) en a signalé trois espèces. Le Rhacolepis buccalis, Ag., a été trouvé par M. Chabrillac dans le terrain crétacé de Fernambouc ( Brésil ). Il a à peu près la taille et la forme du Serranus scriba. Le R. latus, Ag., provient aussi de la craie du Brésil. Le R. Olfersii, Ag. (Ambleptyrus Olfersii, id. olim), a été trouvé à Ceara, dans les plaines du Brésil (3). Les STENOSTOMA, Agass., paraissent se rapprocher beaucoup des rhacolepis ; leurs carac- tères distinctifs n'ont pas encore été précisés. Le Slenostoma pulchella, Dixon (4), a été découvert dans la craie de Steyning (Sussex). Ce n’est qu'avec doute que nous ajoutons à la fin de cette famille : Les AzLocorus, Fischer de Waldheim, connus par une tête avec la partie antérieure du tronc. Les carac- tères observés ne sont pas suffisants pour déterminer les rapports () Agass., Poiss. foss., IV, p.5 et136; lit. Veron., p. 92, pl. 20, fig. 2; Blainville, /chthyol., p. 48; Giebel, Fauna der Vorwelt, E, 3, p. 26. (2) Agassiz, Jameson Journal, t. 30, p. 83, et Comptes rendus de l' Acad. des sc., 1844, 1° sem., t. XVIII, p. 1011. Dans le journal de Jameson, le nom a par erreur été écrit PHACOLEPIS. (3) Agassiz, loc. cit., et Poiss. foss., IE, p. 40. (4) Dixon, Geol. and. foss. of Susseæ, p. 373, pl. 36, fig. 2. SCIÉNOÏDES. 55 génériques. La forte dentelure du préopercule semble les rappro- cher des percoïdes (1). La seule espèce connue a été trouvée dans un calcaire schisteux de l’île de Négrepont. 2e FamiLe. — SCIÉNOIDES. Les sciénoïdes tiennent aux percoïdes par la dentelure de leur préoperecule et les épines de leur opercule, et aux sparoïdes par l'absence des dents palatines. Ils ont aussi un caractère assez con- stant dans leurs os du crâne et de la face caverneux, qui forment un museau plus ou moins bombé. Cette famille, qui est très nombreuse aujourd'hui, soit dans les mers d'Europe, soit dans celles des pays chauds, paraît au con- traire avoir été très rare dans les époques antérieures à la nôtre. Trois espèces fossiles ont été trouvées, dont une en Amérique dans le terrain éocène, et deux en Europe au Monte Bolca, montrant ainsi qu'à cette époque le type des sciénoïdes avait déjà apparu, mais qu’il était dans une proportion très inférieure à ce qu'il est aujourd'hui. Les deux espèces du Monte Bolca appartiennent à la division des sciénoïdes à dorsale unique. Les PRISTIPOMES (Pristipoma, Cuv.) se distinguent, dans la division des sciénoïdes à dorsale unique et à sept rayons branchiostéges, par les pores et la fossette de la mâchoire inférieure; leur bouche est moins fendue que celle des gorettes. Ce genre habite aujourd'hui les mers chaudes des deux océans. Le Pristipoma furcatum, Ag. (2), du Monte Bolca, est voisin du P. hasta, et en diffère par une caudale plus échancrée, etc. Les OponTEUS, Agass., sont un genre perdu qui appartient à la division des sciénoïdes (!) Fischer de Waldheim Recherches sur les ossem. foss. de la Russie, 9e livraison, comprenant une Lettreà Agassiz sur deux poissons fossiles, p. T, | LUS RS (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 11 et 175, pl. 39, fig. 1; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 38. 56 POISSONS. —— CTÉNOÏDES. qui ont une dorsale unique et six rayons branchiostéges. Ils se rapprochent des héliases, mais ont à peu près la dentition des sparnodus de la famille précédente, dont ils différent par leur préopercule dentelé. La seule espèce connue, l’Odonteus sparoïides, Ag., est aussi du Monte Bolca (1). La troisième espèce appartient à la division des sciénoïdes à deux dorsales. Les TawBours (Pogonias, Lacépède ) sont voisins des ombrines ; ils ont des barbillons nombreux sous la mâchoire, et des os pharyngiens garnis de grosses dents en pavé. M. J. Wymann (2) a trouvé dans le terrain tertiaire de Richmond, en Vir- ginie, des dents pharyngiennes qui paraissent indiquer une espèce perdue de ce genre. 3° FamiLze. — SPAROIDES. Les sparoïdes diffèrent des percoïdes par leurs pièces opercu- laires lisses et sans épines, et leur palais sans dents ; ils ont tou- jours au plus six rayons branchiostéges et une seule dorsale. Ces poissons sont peu nombreux à l’état fossile, et se trouvent pour la première fois dans les dépôts du Monte Bolca ; ils man- quent tout à fait dans les terrains crétacés. Cinq genres vivants ont été trouvés fossiles, et il en faut ajouter quelques autres au- jourd’hui perdus. Les DENTÉS (Dentex, Cuv.) se distinguent facilement par leurs grandes dents coniques et par l'absence de dents en pavé. On en connaît six espèces fossiles (3). Cinq d’entre elles proviennent du Monte Bolca. Ce sont : (1) Agassiz, l’oiss. foss., t. IV, p. 11 et 177, pl. 39, fig. 2; Giebel, id. (2) Amer. Journal of Sillimann, t. X, p. 234; Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1851, p. 255. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 10 et 143, pl. 24-27; Giebel, Fauna der Vorwell, 1, 3, p. 39. SPAROÏDES. 27 Le Dentex leptacanthus, Ag., qui est très allongé, tout d'une venue, et qui a les écailles très grandes et les rayons épineux de la dorsale aliongés (1). Le Dentex crassispinus, Ag., qui est encore assez allongé, mais qui a une dorsale basse à rayons épineux épais. Le Dentex breviceps, Ag., à tète courte, à dents effilées et à dorsale basse. Le Dentex microdon, Ag., dont les canines se distinguent à peine des autres dents. Le Dentex ventralis, Ag., qui est beaucoup plus grand, trapu, et qui a des canines grosses, presque droites. La sixième espèce est du calcaire grossier de Nanterre : c'est le Dentex Faujasii, Ag. (2). Il est caractérisé par sa dorsale, qui avance beaucoup sur la nuque. Les autres genres ont des dents en pavé des deux côtés de la bouche. Les Pacres ( Pagrus, Cu.) n'ont que deux rangées de petites dents en pavé. Leurs incisives .sont en cardes ou en velours. M. Heckel (3) rapporte à ce genre le Serranus occipitalis, Ag., du Monte Bolca. Les DAURADES (Chrysophrys, uv.) ont sur les côtés des molaires rondes, formant au moins trois ran- gées à la mächoire supérieure, et sur le devant quelques dents coniques ou émoussées. M. Valenciennes (?) a décrit les dents d’une espèce qui provient du calcaire madréporique de Staoueli près Alger (Chrysophrys arsenilana, Val.) M. Marcel de Serres (5) a signalé des dents analogues dans les tertiaires marins des environs de Montpellier. Les SARGUES (Sargus, Cuv.) sont caractérisés en outre par des incisives tranchantes. Le Sargus Cuvieri, Ag., petite espèce allongée, a été trouvé dans les (t) C'est le Lutjanus lutjanus de l'Iltiol. Veron., pl. 54, et un Scomber pour M. de Blainville, Zchthyol., p. 44. (2) C'est le Labrus Julis (?) de Blainville, Zchthyol., p. 24, et la Coryphæna chrysurus, Lacépède et Faujas, Ann. du Muséum, I, 313. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 102, pl. 23; Heckel, Sitzungs Bericht Wiener Akad., juillet 1850, p. 148. (4) Ann. sc. nat., 3° série, t. I, p. 103, pl. 1, fig. 6. (5) Ann, sc. nat., 2° série, t. IX, p. 287. « 58 POISSONS. — CTÉNOÏDES. gypses de Montmartre, et a déjà été rapporté par Cuvier à la famille des sparoïdes (1). M. Valenciennes (?) a décrit des dents trouvées près d'Alger, dans la mollasse, Elles paraissent indiquer la présence de trois espèces de sargues : les S. Jommitanus, Val.; S. Rusucuritanus, id.; S. Sitifensis, id. Les PaceLs (Pagellus, Cuv.) ont en avant des dents coniques grêles et nombreuses, et, sur les côtés, des molaires plus petites en pavé et sur deux rangées. M. Agassiz en a décrit deux espèces (3) : Le Pagellus microdon, Ag., qui se distingue de toutes les espèces vivantes par son profil plus droit. Il a été trouvé au Monte Bolca. Le Pagellus leptosteus, Ag., dont la tête est plus allongée, et qui est caractérisé par son squelette généralement grêle, ainsi que les rayons épineux des nageoires dorsale et anale, qui sont plus longs que les rayons mous. Îl paraît que ce poisson vient du mont Liban (terrain crétacé céno- manien). Le Pagellus libanicus, Pictet (4), paraît moins grêle que le précédent et en diffère par les rayons mous de la dorsale qui dépassent beaucoup les durs. Il a été trouvé dans les calcaires tendres de Sach el Aalma (mont Liban). À ces genres encore vivants, j'ai dit qu’il fallait en ajouter quel- ques autres qui n'ont plus de ressemblance dans le monde actuel. Les SarGopoN, Plieninger, paraissent avoir eu de grands rapports avec les sargues. M. Plieninger (5) a décrit une seule espèce, le S. tomicus, Plien., des brè- ches osseuses de Steinenbronn. Les SPARNODUS, Agass., ont un type de dentition spécial, qui a à la fois des caractères (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 11 et 168, pl. 18, fig. 4 a, et 4 db; Cuvier, Ossem. foss., 4° édit., t. V, p. 617 (Sparus); Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 45. (2) Ann. sc. nat., 3° série, 1844, t. I, p. 103, pl. 1. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 10 et 152, pl. 27, fig. 1; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 42. (4) Pictet, Poiss. foss. du Liban, p. 11, pl. 1, fig. 2 et 3, et Mém. soc. phys. et d'histoire nat. de Genève, t. XII, p. 284. (5) Würt. Jahreshefte, 1847, t. WI, p. 165, pl. 1; Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1848, p. 111. SPAROÏDES. 59 des dentés et des daurades. Les dents sont peu nombreuses et espa- cées ; elles sont disposées sur un seul rang principal, comme les dents coniques des dentés, mais si obtuses, qu'elles rappellent presque les molaires en pavé des daurades. On en voit en outre quelques unes petites et serrées en arrière des antérieures. _ On en connaît cinq espèces qui sont toutes du Monte Bolea (). Le Sparnodus macrophthalmus, Ag., est très trapu, et a les orbites très grandes (2). Le Sparnodus ovalis, Ag., est ovale, à nageoires médiocres (3). Le Sparnodus altivelis, Ag., est de même forme, mais les rayons épineux de sa dorsale sont plus longs que dans les autres espèces (4). Le Sparnodus micracanthus, Ag., est aussi ovale, et a les rayons épineux de la dorsale courts; son anale est plus en avant que dans le S. ovalis. Le Sparnodus elongatus, Ag., est de forme plus grêle que ses congénères, et a la dorsale proportionnellement plus haute ($). Les Cariroous, Münster, :ne sont connus que par quelques os maxillaires et quelques dents qui laissent leurs rapports très douteux. On voit des dents arron- dies, en pavé, disposées en rangées plus ou moins régulières et des incisives comprimées. Ces organes rappellent ainsi à la fois les sparoïdes et les pycnodontes. Le comte de Münster (), qui les a fait connaître, les place dans cette dernière famille, et par con- séquent dans la sous-classe des ganoïdes. M. Agassiz (°) les considère comme des sparoïdes, opinion qui nous paraît plus probable. On en connaît cinq espèces des terrains tertiaires miocènes du bassin de (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 10 et 155, pl. 28 et 29; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 43. (2) C’est le Sparus macrophthalmus, Ittiol. Veron, pl. 60, fig. 2 ; le Cypri- nus, id., pl. 75; et le Sparus vulgaris, Blainv., Ichthyol. p. 45. (3) C’est le Sparus dentex et le S. sargus, Itt. Ver., pl. 13, fig. 1, et pl. 17, fig. 1; le Sparus vulgaris, Blainv., id. (4) C’est le Sparus erythrinus, Itt. Ver., pl. 60, fig. 3; Sparus vulgaris, Blainv., id. (5) C'est la Perca radula et le Sparus salpa de l'It. Veron., pl. 34, fig. 1, et pl. 56, fig. 1 ; le Sparus vulgaris, Blainv., id. (6) Münster, Beitr. zur Petref.,t. V, p. 67, pl. 6, fig. 13, 14 et 17, et t. VII, p. 12, pl. 1, fig. 2 et 3, et pl. 2, fig. 1 à 16; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 184. (7) Bronn, Index palæont., Nomenclator, p. 214. 60 POISSONS. —— CTÉNOÏDES. Vienne. Elles ont reçu du comte de Münster les noms de C. subtruncatus, truncatus, angustus, interruptus, et dubius. Les SoricIDENS, Münster, sont connus seulement par quelques incisives semblables à celles du genre précédent, mais qui ont une de leurs faces ornée de quatre ou cinq gros nœuds ou épines obtuses. La seule espèce connue ({) a été trouvée avec les précédentes. Les Asima, Giebel.(Æadamas (), Münsier), ne sont connus que par un fragment de palais semi-circulaire borde par un rang de dents arrondies et pointues. Dans le milieu de la surface sont implantées quelques autres dents irrégulières , poin- tues. Ces corps paradoxaux ne peuvent pas encore être classés. Nous les inscrivons provisoirement à la suite des capitodus et des sorici- dens. M. Giebel les rapporte aux pycnodontes. L'Asima Jugleri, Giebel (Radamas Jugleri, Münster), provient du bassin tertiaire de Vienne (5). %e Famize. — JOUES CUIRASSÉES. (Cottoides, Agassiz.) Les poissons de cette famille ont pour caractère commun , des sous-orbitaires plus ou moins étendus sur la joue et s’articulant en arrière avec le préopercule. Ils ont, en général, une tête d’un aspect singulier, diversement hérissée et cuirassée, qui leur donne une physionomie spéciale. Les joues cuirassées paraissent dater de l’époque crétacée. Ces poissons sont, au Monte Bolca, représentés par deux genres remar- quables, dont l’un est éteint, et qui se rapprochent surtout des (1) Münster, id., t. V, p. 68, pl. 6, fig. 5-11; Giebel, loc. cit. (2) Le comte de Münster a établi deux genres Radamas. Nous conservons ce nom au plus ancien, qui appartient à la sous-classe des placoïdes, et nous adoptons, pour désigner celui dont nous parlons ici, le mot de 4sima proposé par M. Giebel. (3) Münster, Beitr. zur Petref., t. VIL, p. 11, pl. 1, fig. 6; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 184. JOUES CUIRASSÉES. 61 trigles. On ne trouve dans les autres terrains tertiares que le genre des chabots, qui a habité quelques eaux douces de cette époque. Le type des SCORPÈNES n’a pas été trouvé fossile. Les CaaBors (Coftus, Lin.) ont la tête large, déprimée, épineuse, l'abdomen aminci, et deux nageoires dorsales ; leurs ventrales n'ont que trois ou quatre rayons. Tout le monde connaît le chabot de rivière ; il en existe di- verses autres espèces d’eau douce et marines. Il est à remarquer que tous les chabots actuels sont des régions boréales, et que la Méditerranée n’en nourrit aucun. Ceux trouvés à Aix et en Italie montrent qu'anciennement ce genre s’est étendu plus au midi qu'aujourd'hui. M. Agassiz (!) en a décrit trois espèces fossiles, qui sont des terrains ter- tiaires d'eau douce. Le Cotius brevis, Ag., ressemble beaucoup au chabot de rivière, C. gobio, mais ilest plus petit et plus grêle. Il se trouve dans les schistes d'OEningen. Le Cottus aries, Ag., a plus de rapports avec le scorpion de mer, C. scor- pius ; mais sa dorsale antérieure est proportionnellement plus petite. Il pro- vient des gypses d’Aix en Provence. Le Cottus papyraceus, Ag., est une très petite espèce, dont le corps est court et très trapu. Il a été trouvé dans les lignites de Monte Viala au nord de Vicence, à Sinigaglia et à Melilli. Il faut ajouter le Cottus horridus, Heckel (?), des terrains tertiaires de Wieliczka, en Galicie. Les Crisricers, Cuvier et Val. (Péerygocephalus, Agass.), ont été considérés par M. Agassiz comme un genre perdu, et dé- signés sous le nom de Pferygocephalus; mais M. Müller vient de démontrer qu'ils ont tous les caractères des cristiceps de Cuvier et Valenciennes. Ils ont les écailles carénées des dactyloptères et les rayons épineux de la dorsale très longs, séparés et s’avan- ant jusque sur la tête. La partie molle de cette nageoire occupe tout le dos ; les ventrales sont grandes et reculées (°). (1) Agass., Poiss. foss., t. IV, p. 6 et 185, pl. 18 et 32; Giebel, Fauna der Voriwelt, I, 3, p. 92. (2) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1849, p. 499. (3) Agass., Poiss. foss., t. IV, p. 6 et 190, pl. 32, fig. 5et 6 ; Jtt. Veron., pl. 55, fig. 3; Blainville, Zchthyol., p. 47; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p.93; J. Müller, Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1853, p. 122. 62 POISSONS. — CTÉNOÏDES. On n’en connaît qu'une seule espèce du Monte Bolca, c'est le Pterygoce- phalus paradoæus, Ag. (Labrus malapterurus, Itt. Ver.), poisson de petite taille, remarquable par sa grande caudale. Les CALLIPTERYX, Agass., forment un genre perdu, et encore imparfaitement connu. Il n'est pas même bien certain qu'il appartienne à cette famille. Ce sont de grands poissons allongés, dont la dorsale, qui s'étend tout du long du dos, a en avant peu de rayons épineux, et dont l'anale est aussi très longue. Le Monte Bolca en a fourni deux espèces (1). Le Callipteryx speciosus, Ag. (Gadus merluccius, It. Ver.), a au moins deux pieds de long et cinq pouces de haut. Sa caudale est arrondie. Le Callipteryx recticaudus, Ag. (Trigla lyra, Itt. Ver.), est plus petitet a sa caudale coupée carrément. M. Heckel (?) réunit à ce genre le Gobius macrurus, Ag., du Monte Bolca. Ce n'est qu'avec quelque doute que je rapporte à cette famille Les PETALOPTERYx, Pictet., qui se rapprochent des dactyloptères par leur tête couverte de pla- ques dures, hexagonales. Leurs écailles sont dures, carrées et im- briquées, mais moins dentelées que dans le genre vivant. Les rayons branchiostéges sont grèles et nombreux. Les dents sont petites ; les unes sont tranchantes, les autres en pavé. La première nageoire dorsale est longue et ses premiers rayons sont divisés à leur extrémité en lames aplaties ovales et pointues ; ils sont très élevés. La seconde dorsale est basse et courte. Les nageoires pec- torales sont composées de deux masses comme chez les dactylo- ptères. On ne connaît pas bien la forme de la tête et pas du tout celle du squelette, ce qui empèche de se former une idée précise des véritables affinités de ces poissons. Ils semblent cependant se rapprocher beaucoup des joues cuirassées, sauf un point très essen- tiel, la position de leurs ventrales. Cesnageoires sont abdominales. (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 12 et 193, pl. 33, fig. 1 et 2; lit. Veron., pl. 15 et 30; Giebel, loc. cit. (2) Sitzunt Berichgs Wiener Akad., juillet 1850, p. 148; Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p 12 et 203, pl. 34, fig. 3 et 4. C'est le Gobius barbatus de V'Itt. Veron., pl. 11, fig. 1 et le Gobius Veronensis, id., pl. 11, fig. 2. CHROMIDES. 63 Le Petalopteryx syriacus, Pictet (1), a été trouvé dans les calcaires tendres de Sach el Aalma (mont Liban). 5° Famizze. -— CHROMIDES. Les chromides ont été anciennement réunies aux labroïdes à cause de leurs lèvres épaisses et de leurs grandes écailles, et éri- gées en une famille particulière par M. Heckel (?). Ce sont, pour la plupart, des poissons fluviatiies des pays chauds, caractérisés par une ligne latérale interrompue, une seule nageoire dorsale, épi- neuse dans sa partie antérieure , dont les rayons portent souvent des lambeaux de peau, par des nageoires ventrales situées sous le thorax et armées au moins d un fort rayon épineux. Le préoper= cuie est ordinairement lisse el rarement dentelé. Les os pharyn- giens sont composés de deux pièces réunies par une suture. Le quatrième arc branchial est muni de deux rangs de lames égales et séparé des pharyngiens par une large fente. Cette famille a été placée par M. Müller dans les pharyngogna- thes. M. Agassiz la rapporte à son ordre des cténoïdes. On n’a encore trouvé à l’état fossile qu’un seul genre, qui ne présente pas même d’une manière incontestable tous les caractères de la famille. Les PYcNostERiNx, Heckel, ont une bouche médiocrement fendue, les deux mâchoires armées de petites dents très fines ; le corps comprimé et élevé ; l’opercule arrondi; la nageoire dorsale simpie, naissant à peu près au milieu du dos, soutenue en avant par cinq ou six rayons épineux ; une na- geoire anale à peu près semblable à la dorsale ; des écailles arron- dies, dentées sur leur bord, diminuant de grosseur en approchant des nageoires verticales, dont elles couvrent une partie ; des ver- tèbres solides, des côtes courtes portées sur de longues apophyses iransverses. Ils ont quelque analogie avec les squammipennes, principale- ment dans la disposition des écailles, mais ils paraissent se rap- procher davantage des chromides. (1) Pictet, Poiss. du Liban, p. 20, pl. 3, fig. 1, et Mém. soc. phys. el d’hist. nat. de Genève, t. XII, p. 293. (2) Annalen des Wiener Museums, t. IL, p. 330 et 440. 64 POISSONS. -— CTÉNOÏDES. Les espèces connues ont toutes été trouvées dans les caleaires tendres de Sach el Aalma (mont Liban). M. Heckel (!) a décrit les Pycnosterinx discoides et Ruessegerü, Heckei. J'en ai moi-même (2) fait connaître deux espèces, les P. Heckelii et dor- salis, Pictet. 6° Famizze. — THEUTIES. Les theuties sont caractérisés par un corps comprimé, oblong, une seule dorsale, une bouche petite, armée à chaque mâchoire de dents tranchantes sur une seule rangée: le palais et la langue en sont dépourvus. Cette famille ne renferme aujourd'hui que des poissons étran- sers à l'Europe. Quelques espèces ont habité les eaux de ce conti- nent dans les époques antérieures à la nôtre. Leur première appa- rition a eu lieu dans les mers qui ont déposé les terrains du Monte Bolea. Les ACANTHURES (Acanthurus, Lac.) ont des dents tranchantes et dentelées, et une forte épine tran- chante et mobile de chaque côté de la queue. Ils vivent aujourd'hui dans les parties chaudes des deux océans. On en connaît deux espèces du Monte Bolca (*). L'Acanthurus tenuis, Ag., de forme ovale allongée, et l’Acanthurus ovalis, Ag., plus court. Ainsi que nous l'avons dit (tome I, page 510), les dents décrites par M. H. de Meyer (4) sous le nom de Zguana Haueri, et provenant du terrain tertiaire miocène du bassin de Vienne, appartiennent probablement à une troisième espèce, l'Acanthurus Haueri, Agass. Les Nasows {Vaseus, Commerson) ressemblent aux acanthures par l’armure de la queue; mais leurs dents sont coniques et sans dentelures, et leur front forme une sorte de loupe au-dessus du museau. () Abbildungen und Beschreibungen der Fische Syriens. Stuttgard, 1843, in-8 et planches folio, p. 235. (2) Pictet, Poiss. foss. du Liban, p.13, pl. 2, et Mém. Soc. phys. et d’hist. nat. de Genève, t. XII, p. 286. (8) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 13 et 207, pl. 19 et 36; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1. 3, p. 60. L'A. tenuis, Ag., est le Chœtodon linealus de l'A. Veron., pl. 31, fig. 2 et de M. de Blainville, Zchthyol., p. 50. (4) H. de Meyer, in Münster Beilr. zür Petref.,t. V, p. 32, pl. 6, fig. 12; Agass., in Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1846, p. 471 ; Giebel, loc. cit. SQUAMMIPENNES. GS Deux espèces se trouvent au Monte Bolca (1). Le Naseus nuchalis, Ag. (Chætodon nigricans, 1tt. Ver.), a la forme d'un large ovale et les rayons épineux de la dorsale peu nombreux. Le Naseus rectifrons, Ag. (Chælodon triostegus, Itt. Ver.), est très large, court, plat, et a un profil presque vertical. Les trois genres suivants, rapportés par M. Agassiz à la famille des teuthies, n’ont pas encore été décrits (?). Les PTYCHOCEPHALUS, Agass., paraissent se rapprocher des amphacanthes. La seule espèce citée a été trouvée dans l'argile de Londres. C’est ie P. ra- diatus, Ag. Les POMOPHRACTUS, Agass., formeront probablement un type à part, à cause des grands sous- orbitaires qui recouvrent leurs joues. Le P. Egerloni, Ag., provient du même gisement. Les CaLopomus, Agass., sont trop incomplets pour qu'on puisse décider de leurs affinités, et leurs grandes écailles les éloignent du type de cette famille. Le Calopomus porosus, Ag., a été trouvé dans les mêmes terrains, 7° Fame. — SQUAMMIPENNES. (Chétodontes, Agassiz.) Les squammipennes ont pour caractère principal la partie molle de la nageoire dorsale, et souvent la partie épineuse, couverte d'écailles qui l'encroûtent et la rendent difficile à dis- tinguer de la masse du corps ; ce sont des poissons comprimés, ornés de brillantes couleurs souvent disposées d'une manière bizarre. La plupart ont des dents en soies ou en brosses flexibles. Cette famille renferme aujourd'hui de nombreuses espèces qui fréquentent généralement les rivages rocailleux des mers chaudes. Les plus anciens fossiles se trouvent au Mont Liban; ils sont plus (1) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 212, pl. 36 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 61; {kiol. Veron., pl, 22, fig. 1 et pl. 33 ; Blainv., Ichthyol., p. 49 et 50. (2) Agassiz, Ann. des sc. nal., 3° série, t. IT, p. 29 et 46; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 61 et 62. IL. 5 66 POISSONS. — CTÉNOÏDES. abondants au Monte Bolca. Les espèces se rangent en partie dans les genres actuels et forment aussi quelques genres éteints. On en trouve également dans les terrains tertiaires plus récents. Le genre des Caéropons, qui est le principal dans la nature vivante, n'a pas été trouvé fossile. Les CavaLiers (Æphippus, Cuv.) ont la partie antérieure de la dorsale formée de très gros rayons épineux, qui ne sont pas recouverts d'écailles, et qui sont séparés des rayons mous par une forte échancrure. Ils sont connus à l’état fossile par deux espèces du Monte Bolca (1). L'Ephippus longipennis, Ag., est remarquable par le développement des rayons des deux dorsales et de l’anale (2). L’Ephippus oblongus, Ag., est moins haut et a les nageoires verticales plus courtes ($). L'Ephippus Owenii, Koenig (Bucklandium diluvii,id.', est un Glyptocepha- lus (4). Les ScaTOPHAGES { Scatophagus, Cu.) ne diffèrent des ephippus que par l'existence de quatre épines à l’anale et par des écailles très petites. Le Scatophagus frontalis, Ag. (Chœt. argus, Itt. Ver.), du Monte Bolca, est la seule espèce fossile connue. Elle diffère des vivantes par son front plus élevé et son profil plus droit, quoique le museau soit plus saillant (°). Les Trancoirs (Zanclus, Commers.) ont une dorsale non échancrée, dont les rayons épineux peu, nom- breux, croissent rapidementetse prolongent en filets ; leur museau est très saillant. (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 145 et 224, pl. 39 et 40; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 50. (2) C’est le Chætodon mesoleucus, Itt. Veron., pl. 10, fig. 1 ; le Ch. chirur- gus, id., pl. 43; le Ch. chirurgus et le Ch. rhombus, Blainv., Ichthyol., p. 49. (3) C’est le Ch. asper, Itt. Ver., pl. 20, fig. 1; et le Ch. substriatus, Blainv., {chthyol., p. 48. (4) Ce poisson avait été pris pour un oiseau. Voyez t. I, p. 414. (5) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 15 et 230, pl. 39, fig. 4; Iit. Ver., pl. 10, fig. 2 ; Cuvier et Valenciennes, Hist. nat. des poissons, t. VAL, p. 145; Blainv., Ichthyol., p. 49; Giebel, Fauna der Vorwell, T, 3, p. 51. SQUAMMIPENNES. 67 On ne connaît fossile que le Zanclus brevirostris, Ag., dont le museau, quoique très proéminent, est plus court que dans l’espèce vivante. Il a été trouvé au Monte Bolca (1). Les PLATAx, Cuy., ont le corps très comprimé, plus haut que long, se confondant avec des nageoires verticales hautes et écailleuses. Les rayons épineux de la dorsale sont courts et cachés, et les ventrales très longues. M. Agassiz a décrit quatre espèces fossiles de ce genre, qui est nombreux dans les mers chaudes actuelles (?). Le Plalax altissimus, Ag., a le corps beaucoup plus haut que long, même abstraction faite des nageoires verticales qui sont excessivement développées. Il a été trouvé au Monte Bolca (5). Le Platax macropterygius, Ag., a le corps circulaire et la dorsale et l’anale immenses. Il vient aussi du Monte Bolca (4). Le Platax papilio, Ag., est une petite espèce à dorsale très développée, mais . dont l'anale est plus courte. Ce fossile remarquable du Monte Bolca existe au musée de Paris, où un échantillon très bien conservé montre encore les bandes verticales et les taches noires de la peau (5). Le Platax Woodwardi, Ag., du crag de Norfolk (pliocène), n'est encore connu que par quelques ossements détachés, qui présentent ces renflements bulleux, caractéristiques des squelettes des ephippus et des platax. A ces quatre espèces il fant ajouter : Le Platax minor, Pictet (6), des calcaires durs de Hakel (mont Liban). Le Platax quadrula, Heckel (7), du Monte Bolca. (1; Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 15 et 234, pl. 38; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 52. C’est le Chœætodon canescens, Itt. Ver., pl. 26, fig. 2, Blainv., Zchthyol., p. 40. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 16, et 244, pl. 19, 41, 41 a et 42: Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 55. (5) C'est le Chœætodon pinnatus, Itt. Ver., pl. 4, et le Chætodon pinnati- formis, Blainv., Ichthyol., p. 47. (®) C’est le Chœætodon vespertilio, Itt. Ver., pl. 6; le Chætodon subvesper- tilio, Blainv., Ichthyol., p. 48. Voyez encore Cuvier et Valenciennes, Hist. nat. des poissons, t. VII, p. 239. (5) C'est le Chælodon papilio, It. Ver., pl. 26, fig. 4 et Blainville, Ichihyol, p. 51. (S) Poiss. foss. du Liban, p. 19, pl. 2, fig. 4, et Mém. Soc. de png ei d'hist. nat. de Genève, t. XII, p. 292. (7) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1849, p. 300. 68 POISSONS. — CTÉNOÏDES. Une espèce indéterminée dont quelques ossements ont été trouvés par M. W. Gibbes {!) dans le terrain éocène de la Caroline du Sud. Les deux genres suivants sont des genres éteints, qui ont des rapports évidents avec ceux dont nous venons de parler. Les SEMIOPHORUS, Agass., ressemblent aux platax, mais sont moins hauts. La dorsale, qui s'étend tout le long du dos, est très élevéedans sa partie antérieure et est entièrement molle, sauf le premier gros rayon et quelques petites épines ; l'extrémité postérieure est basse. L’anale est beau- coup plus courte et les ventrales très allongées. Le profil est droit. Ce genre paraît spécial au Monte Bolea (?). Le Semiophorus velifer, Ag., et le Semiophorus vwelicans, Ag., diffèrent par la partie haute de la dorsale, qui est plus grande dans le premier ; les ventrales, au contraire, sont plus longues dans le dernier. Les Pyeæus, Agass.. sont un genre perdu, voisin des ephippus, mais à dorsale unique. La partie épineuse est formée de gros rayons nombreux ; la partie molle est plus allongée dans sa partie moyenne. L'anale ressemble à la dorsale, mais est plus courte. M. Agassiz en a décrit huit espèces qui forment quelques groupes assez tranchés, et qui proviennent toutes du Monte Bolca (3). Le Pygœus gigas, Ag., atteignait la taille de la carpe; sa dorsale est molle et son anale acuminée (4). Le Pygœus nobilis, Ag., à la partie épineuse de la dorsale aussi grande que la molle. Son corps est trapu (°). (!) Proceed. Amer. Assoc., 1849, p. 193; Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1850, p. 746. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 14 et 219, pl. 37 et 37 a; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 48. Ces deux espèces ont été réunies dans l'Ithohiologia Veronese et attribuées au genre Kurrus, Bloch (Kurtus velifer). M. de Blainville (/chtiyol., p. 51) les désigne sous les noms de Chætodon velifer et velicans. (5) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 16 et 251, pl. 20, 44 et 44 a: Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 57. (f) Cette espèce a été décrite dans l'Ætiolitologia Veronese sous les noms de Sparus bolcanus, pl. 59; de Labrus punctatus, pl. 46 et de Labrus ciliaris, pl. €6, C'est le Labrus rectifrons, Blainv., Zchthyol., p. 47. @} C'est le Chælodon canus, Ittiol. Ver., pl. 65, fig. 1, et Blainville, Icthyol., p. 50. SQUAMMIPENNES. 69 Le Pygœus oblongus, Ag., est plus allongé; sa dorsale et son anale sont arrondies. Le Pygœus dorsalis, Ag., est très petit et a des nageoires verticales propor- tionnellement très hautes. Le Pygœus nuchalis, Ag., est de la taille du précédent. Sa tête est proportionnellement plus petite et plus obtuse, et sa dorsale s'étend jusqu’à Ja nuque. Le Pygœus Coleanus, Ag., est ovale et a l’anale plus étendue que les autres espèces. Le Pygœus Egertoni, Ag., est un peu plus large, a une tête plus ar- rondie et plus courte, et le pédicule de la queue plus rétréci. Le Pygœus gibbus, Ag., est le plus large de tous. C’est une très petita espèce {un pouce), presque aussi haute que longue. 11 faut à ces huit espèces en ajouter une : le Pygœus lemelka, Heckel (!), de Margarethen, trouvé dans les montagnes de Leitha (calcaire de Leitha). Suivant le même auteur, le Notœus Agassiz, Münster (2), du bassin de Vienne, est aussi un Pigœus. Les Hocacanruts (#olacanthus, Lac.) différent de tous les squammipennes précédents par un grand aiguillon à l'angle du préopercule. Ce sont de beaux poissons, remarquables par leurs couleurs, et qui vivent en abondance dans les mers tropicales. On n'en connaît fossile qu'une espèce du calcaire grossier de Châtillon, près de Bagneux. C'est le {olacanthus microcephalus, Ag. ($), qui parait différer des espèces vivantes par la petitesse de sa tête et par la grandeur du rayon épineux antérieur de l’anale. Les PoMAcaNTRES { Pomacanthus, Cuv.) ne diffèrent des holacanthes que par leur forme plus élevée et par les rayons épineux de leur dorsale plus allongés. Le Pomacanthus subarcualus, Ag. (#), du Monte Bolca, est la seule espèce connue. Il est plus arrondi que les espèces vivantes, et ses nageoires n’onf pas de rayons allongés qui dépassent les autres. {1) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1849, p. 500. (2) Munst., Beitr. zur Petref., t. VI, pl. 3, fig. 2; Heckel, Sitzurgs Be- richt Wiener Akad., juillet, 1850, p. 148. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 15 et 243, pl. 31, fig. 1 et 2; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 54. (4) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p.15 et 241, pl. 19, fig. 2; Giebel, td. C’est le Chætodon arcualus de l’Jltiol. Veronese, pl. 8, fig. 1, et le Chælodon subarcuatus, Blainville, Ichthyol., p. 48. 70 POISSONS. -—— CTÉNOIÏDES. Les Arc&Ers (Toxotes, Cu.) forment un genre remarquable qui s'éloigne beaucoup des précé- denis, tout en conservant les caractères essentiels de la famille des squammipennes. Leur corps est court et comprimé ; leur dor- sale, très reculée, est écailleuse dans sa partie molle, qui est réunie à l’épineuse dont les rayons sont forts. La mâchoire inférieure est saillante et le museau déprimé. La seule espèce vivante de ce genre habite aujourd'hui les mers du Bengale. La seule espèce fossile se trouve au Monte Bolca. C'est certainement un fait remarquable que celui de ce genre représenté seulement par deux espèces, qui ont vécu à des distances si grandes et à des époques si éloignées. Le Toxotes antiquus, Agass., du Monte Bolca, diffère de l’espèce vivante par les rayons épineux de sa dorsale plus petits, et par son anale plus large (1). Nous terminons la série des squammipennes par un genre éteint remarquable, qui établit une transition inattendue entre cette famille et la suivante. Les MacrosTomA, Agass., présentent la réunion des caractères des pleuronectes et des squammipennes. Ils ont, comme les premiers, un développement extraordinaire de la charpente osseuse, et surtout des apophyses épineuses des vertèbres, et leur ressemblent dans plusieurs détails de forme du. squelette, ainsi que par leur corps tout à fait plat; mais leur tête symétrique les en sépare complétement, et leurs nageoires allongées les rapprochent des chétodontes. La seule espèce connue (?) est le Macrostoma altum, Ag., du calcaire grossier de Nanterre (parisien inférieur). (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 16 et 262, pl. 43; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 59. C’est la £ciæna jaculatrix de l'Itiol. Veronese, pl. 45, fig. 1, etle Luljanus ephippium, de Blainv., Ichthyol., p. 43. (2) Agassiz, Poiss. foss , t. IV, p. 15 et 259, pl. 30; Giebel, Fauna der Forwe't, 1, 3, p. 53. GOBIOÏIDES. —— LOPIHIOÏDES. 71 8e Famizze. — GOBIOIDES. Nous limitons cette famille comme l'avait fait Cuvier, avec cette exception que nous en sortons les blennies, qui sont des poissons cycloïdes. Les gobioïdes se distinguent surtout par les rayons épineux de leur dorsale grêles et flexibles et par leurs ventrales thoraciques réunies. Ce sont de petits poissons allongés et cylin- dracés, dont l'ouverture branchiale est petite. Cette famille, qui renferme aujourd hui beaucoup d’espèces, est rare à l'état fossile. On n’en connaît qu'une seule certaine; elle provient du Monte Bolca, et montre que déjà à cette époque cette famille existait avec ses caractères actuels, car elle appartient au genre vivant des gobius. Les Gogous (Gobius, Lin.) ont deux dorsales et des dents en velours ou en cardes. Le Gobius macrurus, Ag., est, suivant M. Heckel, très voisin des calli- pteryx, et n’est pas un gobioïde (1). Le Gobius microcephalus, Ag., atteint à peine des dimensions du G. minu- tus ; la tête est petite, et la dorsale molle s'étend peu en arrière, Il a été trouvé au Monte Bolca (?). | Le Gobius (?) conicus, H. de Meyer (3), provient des marnes tertiaires de Unterkirchberg, près Ulm. 9e Famize. — LOPHIOIDES. Cette famille, qui est celle des PECTORALES PÉDICULÉES de Cuvier , est clairement caractérisée par le prolongement extraor- dinaire des os qui portent la nageoire pectorale. Ge sont des pois- sons laids et disproportionnés, dépourvus d’écailles. Cette absence des écailles rend leur classement difficile, et ils ont été associés par quelques auteurs aux cténoïdes et par d’au- tres aux cycloïdes. Nous les placons dans la première de ces sous- classes à cause de leurs affinités avec les gobioïdes. (*) Heckel, Sitzungs Ber. Wien. Akad. juillet 4850, p. 148. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IV, p. 204, pl. 34, fig. 2; Giebel, id. (3) Leonh. urd Bronn, Neues Jahrb., 4851, p. 79. FL=4 POISSONS. —- CTÉNOIDES. Les Bauproies (Lophius, Cuy.} sont le seul genre représenté à l’état fossile. Ces poissons sont fa- ciles à reconnaître par l'extrême largeur de leur tête, par leur bouche énorme, et par les longs rayons détachés de leur première dorsale. Le Lophius brachysomus, Ag. (!)}, est un poisson fossile du Monte Bolca qui se distingue de l'espèce vivante parce que la tête est plus large, que les os qui portent la pectorale sont plus droits, et que la nageoire elle - même est plus petite. 10° Famizze. — BOUCHES EN FLUTE. (Aulostomes, Ag.) Les bouches en flûte ont, cemme leur nom l'indique, une bouche formée d'un long tube qui résulte du prolongement de l'ethmoïde, des ptérygoïdiens, des frontaux, du vomeret des pièces opercu- laires. Les naturalistes n'ont pas été tous d'accord sur leur véri- table place. Linné les rangeait parmi les abdominaux à cause de la position de leurs ventrales. Cuvier, mieux inspiré, reconnut en eux des acanthoptérygiens. La forme de leurs écailles montre que ce sont des cténoïdes, et M. Agassiz pense qu'ils se rapprochent surtout des squammipennes, tout en reconnaissant que leurs rap- ports ne sont qu'éloignés. Quelques genres manquent d écailles. La famille des bouches en flûte n’a été trouvée fossile que dans les terrains tertiaires et principalement dans ceux de l'époque nummulitique {schistes de Glaris et Monte Boica). Jis sont aujour- d'hui très peu nombreux, etil est curieux qu'on en ait déjà décou- vert sept espèces fossiles. Trois d’entre elles appartiennent à des genres éteints. Les Fisrucaires (Fistularia, Lin.) ont le tube de la bouche très long et déprimé, de petites dents aux intermaxillaires et aux maxillaires inférieurs, une seule dorsale opposée à l’anale et le rayon médian de la queue filamenieux. Les espèces de ce genre habitent aujourd'hui les mers chaudes. (1) Agassiz, Poiss. foss., V, 1, p. 114, pl. 40. C'est le Lophius p'scatorius, it. Ver., pl. 42, fig. 3; le Lophius plecostomus, id., pl. 20, fig. 4, et le Lophius piscatorius, Var. Ganelli, Blainv., Ichth., p. 36 et 38: BOUCHES EN FLUTE. 73 La Fistularia tenuirostris, Ag. ('), est petite et a le museau très allongé et très grêle. Elle a été trouvée au Monte Bolca. La Fistularia Kœnigii, Ag. (?), est plus grande et sa tête est moins grêle à proportion. Elle vient des schistes de Glaris. Les AULOSTOMES (Aulostoma, Lac.) sont un peu moins effilés que les fistulaires, et n’ont pas de dents. Is ont la bouche plus ample et quelques épines libres en avant de la dorsaie. La queue n’a point de rayon prolongé en filament. L'Aulostoma bolcense, Ag. (3), est beaucoup plus petit et plus trapu que l'espèce vivante. Il provient du Monte Bolca. Les UROSPHEN, Agass., forment un genre perdu, établi pour un petit poisson fossile qui est intermédiaire entre les fistulaires et les anlostomes. I] a les dents des premières, mais sa caudale est dépourvue de filet. La seule espèce connue est l'Urosphen fistularis, Ag. (£), dont Ja taille égale celle de l’Aulostoma bolcense. Il a été découvert au Monte Bolca. Les RuaMPHOSUS, Agass., sont encore un genre éteint, mais qui se rapproche des centrisques ou bécasses de mer, et non pas des fistulaires ou des aulostomes. 1] est caractérisé par un immense rayon épineux, dentelé à son bord postérieur et inséré immédiatement derrière la nuque. Le museau est en forme de nez, saillant au-dessus des mâchoires. Le Rhamphosus «culeatus, Ag. (5), est du Monte Bolca. (1) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 14 et 280, pl. 35, fig. 4; Giebel, Fauna der Voriwelt, I, 3, p. 99. L'auteur de l’Jéf. Ver., pl. 5, fig. 2, rapporte cette espèce à l'Esox belone. C’est l'Esox longirostris, Blainv., Ichth., p. 37. (2) Agassiz, id., p. 279, pl. 55, fig. 5; Giebel, id. (3) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 12 et 281, pl. 35, Hs. 2 et 3:31 Giebel, Fauna der Vorweit, 1, 3, p. 98. C'est la Fistularia chinensis, tt. Ver., pl. 5, fig. 1, et la Fistularia bolcensis, Blainv., Ichth., p. 36. (f) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 14 et 2824, pl. 35, fig. 6; Giebel, Fauna der Voriweli, I, 3, p. 100. C’est la Fistularia labaccaria, Itt. Ver., pl. 29, fig. 4, et la Fistularia dubia, Blainv., Ichth., Do (5) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 14 et 270,pl. 32, fig. 7; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 99. II a été figuré sous le nom d'Uranoscopus rastrum ei de Centriscus dans l’Jét. Ver., pl. 5, fig. 4, et pl. 75, fig. 1. C'est le Centriscus _aculeatus, Blainv., Ichth., p. 43. Dans son ouvrage sur les poissons fossiles, M. Agassiz écrit RamPHosus. Il corrige cette orthographe dans son Nomenclator. 74 POISSONS. — CTÉNOÏDES. Les AmpisiLes (Amphisile, Klein.) sont des poissons très singuliers, voisins aussi des centrisques (t) et qui vivent aujourd'hui dans la mer des Indes. Leur dos est cui- rassé de larges pièces écailleuses dont l’épine antérieure de fa pre- mière dorsale a l'air d’être une continuation. L'Jitiolitologia Veronese figure une espèce de ce genre trouvée au Monte Bolca, et qui a le museau plus long et le tronc plus court que les vivantes. C'est l’Amphisile longirostris, Ag. (2). L'Amphisile Heinrichi, Heckel (3), a été trouvé dans les terrains tertiaires (miocènes) de Krakowitza, près Inwald (Galicie). 11° Fame. — MUGILOIDES. Cette famille comprend des poissons dont les écailles sont si fai- blement dentelées, qu’on les avait d’abord classés dans les cy- cloïdes. Ils font donc une transition à ce dernier ordre. Ils sont ca- ractérisés par un corps cylindrique couvert de grandes écailles, deux dorsales séparées, une tête déprimée couverte de plaques po- iygonales, et une bouche transversale présentant un angle au milieu des mâchoires. Les mugiloïdes sont peu nombreux de nos jours ; 1ls ne forment qu'un genre, celui des Muces (MWugil, Lin.), qui vit aux embouchures des fleuves. On n’en connaît qu'une espèce fossile. Le Mugil princeps, Ag. (f), est caractérisé par une petite tête et par la grandeur du premier rayon épineux de la dorsale, qui est plus gros et plus élevé que les autres. Il a été trouvé au Monte Bolca. (1) Le genre CENTRISQUE ( Centriscus, Lin.) n'a pas été trouvé fossile. Les espèces qu'on lui a à tort attribuées ont été réparties dans les genres Rham- phosus et Amphisile. (2) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 13 et 274, pl. 18, fig. 4. La figure de l'Itt. Ver., pl. 63, fig. 2, est donnée sous le nom de Centriscus velitaris. C’est le Centriscus longirostris, Blainv., Ichth., p. 35. (8) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1849, p. 499, et Beitr. zur Kentniss der Fische Oesterreichs, 1°° livr., p. 25, pl. 8. (4) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 10 a et 121, pl. 48, fig. 1 et 2; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 46. C'estle Mugilcephalus, Blainv., Ichth., p. 66. PLEURONECTES. 75 Les CALAMOPLEURUS, Agass., ont une tête petite, un corps cylindrique et des écailles grandes et polies, qui, vues au microscope, montrent des lignes rayonnées fines. La bouche est capable d’une grande distension. La nagcoire dorsale est placée à peu près sur le milieu du dos (1). Le Calamopleurus cylindricus, Ag., a été trouvé dans la craie du Brésil. Le Calamopleurus anglicus, Dixon, provient de la craie du comté de Kent. 2° ORDRE. PLEURONECTES. Les pleuronectes sont trop clairement caractérisés par leur corps aplati et le défaut de symétrie de leur ‘tête pour qu'il soit besoin d’insister sur leurs carac- tères. Leurs rapports avec les autres poissons sont plus coniroversés. Cuvier les à réunis aux malacoptérygiens subbrachiens, à cause de l’absence de rayons épineux à la dorsale et de la position des ventrales. M. Agas- siz pense que leurs véritables affinités sont avec les chétodontes, et les preuves que l’on peut donner en faveur de cette manière de voir sont principalement la forme des écailles qui sont du type cténoïde et hérissées en dehors de cils roides comme celles des chétodons. L’aplatissement du corps et les dispositions des cou- leurs confirment cette analogie, rendue plus frappante encore par la découverte du genre remarquable des macrostomes par lequel j'ai terminé l’histoire des squammipennes, M. Müller en fait une simple famille de l’ordre des Anacanthini, et M. D’Orbisny au contraire (1) Ce genre a été établi par M. Agassiz (Poiss. foss., V, p. 122), qui a indi- qué en même temps l'existence de la première espèce. Il a été décrit et figuré plus tard par Dixon (Geol. and foss. of Sussex, p. 375, pl. 32, fig. 12), à l’occasion de la seconde espèce. 75 POISSONS. — PLEURONECTES, les envisage comme un type équivalent aux grandes di- visions des placoïdes, ganoïdes, etc. Il me paraît évident que cette dernière opinion est inadmissible et que les pleuronectes sont de véritables Teleostei. Leurs rapports avec les chétodontes, la per- fection de leur squelette, et toute leur anatomie, ne peuvent laisser aucun doute. Mais ceci établi, je crois convenable d'en former un ordre distinct, d'autant plus que ce sont les seuls pois- sons qui soient des Cténoïdes malacoptérygiens. Ces poissons paraissent avoir été très rares dans les époques antérieures à la nôtre, et ce groupe si abondant dans nos mers n’a pris son développement numérique que dans l’époque actuelle. Les Tursors (Æhombus, Lin.) — Atlas, pl. XXXH, fig. 9, comprennent les pleuronectes à bouche régulière, dont la na- geoire s'étend depuis le bord de la mâchoire jusque près de la caudale. Le Rhoïmbus minimus, Ag. (1), du Monte Bolca, est plus petit que toutes les espèces vivantes. Le Rhombus Fitzingeri, Heckel (?}, a été trouvé dans le Leitha chalk de Margarethen {bassin de Vienne. Les SoLes (So/ea, Cu.) sont caractérisées par une bouche contournée et comme mons- trueuse du côté opposé aux yeux. Leur nageoire dorsale est aussi longue que celle des turbots ; leur forme est plus oblongue. M. Eser (3) a signalé l'existence de deux espèces dans les marnes tertiaires d'Unterkirchberg, près Ulm. L'une est la Solea antiqua , Eser ; l’autre est la (1) Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 17 et 290, pl. 54, fig. 1; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 102. C'est le Pleuronectes quadratulus, tt. Ver., pl. 65, fig. 3, ct Blainv., Ichfh., p. 55. (2) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1849, p. 500. (3} Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1851, p. 80. CYCLOÏIDES ACANTHOPTÉRYGIENS. 11 Solea Kirchbergeana, id.; elle a été d'abord rapportée au genre précédent et indiquée sous le nom de Rhombus Kirchbergeanus. 9° ORDRE: CYCLOIDES ACANTHOPTÉRYGIENS. Cet ordre, détaché des acanthoptérygiens de Cuvier et des cycloïdes de M. Agassiz, comprend tous les pois- sons téléostéens qui ont des écailles cornées, lisses, circulaires ou elliptiques, sans dentelures et dont Îa nageoire dorsale est soutenue dans sa partie antérieure par des rayons épineux non divisés à l'extrémité. Comme les deux ordres précédents, ils n’ont point existé avant l’époque crélacée. Aucune espèce ne se trouve à la fois dans deux formations successives. Quel- ques unes même sont tout à fait spéciales à certaines localités : ainsi un grand nombre d'espèces (et même de genres) ne se trouvent qu’au Monte Bolca ; ainsi en- core aucune de celles des schistes de Glaris n’a été trouvée ailleurs. Cette localisation remarquable se trouve surtout dans les gisements des terrains tertiai- res, tandis que les espèces de la craie paraissent, au contraire, plus répandues et se retrouvent souvent à de grandes distances. On ne cite dans l’ordre des eycloïdes acantho- ptérygiens aucune famille éteinte, mais bien une grande quantité de genres. Le nombre de ces genres perdus est, comme on devait s'y attendre, d'autant plus grand que les terrains sont plus anciens. Les poissons des lerrains crélacés appartiennent en majorité à des {vpes éleints ; une forte proportion de ceux da Monte Bolca sont dans ie même cas, et les poissons des genres ac- tuels sont les plus fréquents dans les terrains tertiaires, 78 POISSONS. — CYCLOÏDES ACANTHOPTÉRYGIENS. Sept familles ont été trouvées à l'état fossile (*). Elles sont caractérisées comme il suit : 4. ScomB£roïpes : corps lisse, écailles petites ; squelette com- posé d'os solides: pièces operculaires lisses, ventrales thoraciques ou jugulaires. 2. XiPHioïpes : corps lisse, allongé; écailles petites ; squelette composé d'os plus forts et plus solides encore; apophyses épineuses formant de larges plaques verticales ; ventrales thoraciques ; mà- choire supérieure allongée en un bec effilé. 3. SPHYRÉNOÏDES : Corps allongé, écailles grandes: vertèbres peu nombreuses; ventrales abdominales; mâchoires armées de grandes dents tranchantes. L. TRACHINIDES : des dents palatines et des dentelures sur les pièces operculaires ; ventrales Jugulaires. 5. BLENNIOÏDES : poissons trapus, à petites écailles ; pièces oper- culaires lisses, ventrales jugulaires ; une seule dorsale très longue. 6. ATHÉRINIDES : corps allongé, bouche protractile ; six rayons branchiostéges ; deux dorsales écartées, ventrales presque abdo- minales. 7. LaBRoïpes : corps oblong, écailles très grandes; une seule dorsale; lèvres charnues, os pharyngiens armés de grosses dents; ventrales thoraciques. | Are Famizze. — SCOMBÉROIDES. La famille des scombéroïdes, telle que nous devons la limiter ici (?), comprend des poissons réunis plutôt par un ensemble de caractères que par quelque chose de bien tranché. Ce sont, dit M. Agassiz, des poissons en général réguliers, munis de petites écailles, à ventrales thoraciques ou jugulaires, à nageoires verti- cales non écailleuses, à pièces operculaires lisses et à squelette en général simple. | Les scombéroïdes ont apparu dès l’époque de la craie, et l’on en (!) Les Tænioïnes et les ÉCRÉNÉIDES n’ont encore été trouvés que dans les mers actuelles. (2) Elle ne comprend pas tous les scombéroïdes de Cuvier, car il faut en retrancher les Capros, qui sont des cténoïdes, et les Espadons, qui doivent former une famille à part. SCOMBÉROIDES. 719 irouve dans la plupart des terrains tertiaires. Quoiqu'ils soient plus nombreux à l'éiat fossile qu aucune autre famille des téléos- téens, ils paraissent avoir joué, dans les époques antérieures à la nôtre, un rôle moins important qu'aujourd'hui. Ils sont plus abon- dants et plus variés dans nos mers qu'ils ne semblent l'avoir été autrefois. La majeure partie des genres actuels n’a pas de repré- csentants fossiles. Sur 52 genres décrits dans les ouvrages de Cu- vier et d'Agassiz, 29 ne renferment que des espèces vivantes, 16 sont entièrement éteints, et 7 seulement contiennent à la fois des espèces vivantes et des espèces fossiles. Ces chilires sont re- marquables, parce qu'ils prouvent combien les faunes de poissons ont changé d'une époque à l’autre. Les MAQUEREAUXx (Scomber, Cu.) ont le corps en forme de fuseau, deux dorsales séparées par un in- tervalle, des fausses pinnules derrière la seconde, et des écailles uniformes. M. Heckel ({) a décrit le Scomber antiquus, Heck., du Leitha chalk de Mar- garethen (bassin de Vienne). Cette espèce ayait d’abord été rapportée aux tassards. Les Taons (Thynnus, Cuv.) sont caractérisés par un corps allongé, deux dorsales contiguës , des fausses pinnules derrière les dorsales et l’anale, et des écailles inégales formant un corselet autour du thorax. Le Thynnus propterygius, Ag. (?), est une espèce du Monte Bolca, carac- térisée par une grosse tête et remarquable par sa petite taille, qui est bien loin d’égaler celle du thon de la Méditerranée. Le Thynnus bolcensis, Ag. (3), de la même localité, est une grande espèce trapue. (i) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1849, p. 500. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. > et 55, pl. 27; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 77. Ce poisson a été décrit dans l’Itt. Ver. sous divers noms: c'est le Scomber pelamys, pl. 14, fig. 2; le Scomber trachurus, pl. 29, fig. 2; le Labrus bifasciatus, pl. 50, fig. 1. 11 a été aussi rapporté, pl. 48, fig. 4, au genre OP#iCEPHALUS, sous le nom de O. striatus. Voy. encore Blainv., Ichin., p. 47 ( Labrus bifasciatus ). (3) Agass., id.; Giebel, id., figuré dans l'Jtt. Ver., pl. 27, sous le nom de Scomber thynnus. s0 POISSONS. — €YCLOÏDES ACANTHOPTÉRYGIENS. Les GERMONS (Orcynus, Cuv. ne diffèrent des thons que par de très longues pectorales, qui égalent le tiers de la longueur du corps. Ce genre renferme aujour- d'hui une grande espèce de la Méditerranée. On en connaît deux espèces fossiles du Monte Bolca (f) : L'Orcynus lanceolatus, Ag., qui est allongé et comprimé (2); L'Orcynus latior, Ag., dont le corps est trapu. Les Tissarps (Cybium, Cux.) ont aussi le corps allongé, les dorsales con{iguës et des fausses pin- nules ; mais ils manquent de corselet, et leurs dents sont grandes, comprimées et tranchantes. Le Cybium speciosum, Ag., est allongé et a des apophyses épineuses très vigoureuses. Il a été trouvé au Monte Bolca 3). Le Cybium macropomum, Ag., a les dents longues, grêles et fort espacées. Il provient de l'argile de Sheppy (f). Le Cybium Partschii, Munster (5), provient du bassin tertiaire de Vienne (Inzersdorf). Les Ducror, Agass., sont aussi un type perdu, caractérisé par un corps allongé et cy- lindracé, le pédicule de la queue large et des vertèbres longues et peu nombreuses. Le Ductor leptosomus, Ag., a été trouvé au Monte Bolca (6). Je passe maintenant à des espèces qui, par leur forme très al- longée et leur dorsale longue et continue, se rapprochent peu à peu des lepidopus. (1) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 5 et 58, pl. 23 et 24; Giebel, Fauna der Voriwelt, I, 3, p. 72. (2) C'est ie Scomber alatunqua de V'Iit. Ver., pl. 29, fig. 1, et le Sakno cyprinoides, id., pl. 50, le Clupea cyprinoides, Blainv., Ichth., p. 39. (3) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 6 et 61, pl. 25 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 73; ltt. Ver. pl. 41 ( Scomber speciosus ), Blainv., Ichth., p. 42. (4) Agassiz, id.; Giebel, id. (5) Münster, Beitr. zur Petref., VIE, p. 25, pl. 3, fig. 1. (5) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 5 et 33, pl. 12; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 76. Il a été figuré dans l'/#t. Ver. sous les noms de Callionymus Vestenæ, pl. 32, fig. 2, et de Gobius smyrnensis, pl. 58, fig. 2: Blainville, Ichth., p. 54 et 55. SCOMBÉROIDES. s1 Les GOXI0GNATHUS, Agass., sont un genre éteint qui ressemble beaucoup aux coryvphènes et qui en difière par la forme anguleuse de ses mächoires. L'argile de Sheppy renferme les débris de deux espèces, le Goniognathus coryphænoides, Agass., et le Goniognathus maxillaris, Agass. (1. Les Enxcaopus, Agass., — Atlas pl. XXXIE, fig. 5, sont encore peu connus et n existent plus auiourd’hui. Leurs dents principales sont très développées, bombées à leur face interne, plus comprimées à leur face externe, et occupent tout le pourtour des mâchoires qui portent en outre des dents en brosse sur leur bord. Cette dentition rappelle celle des thyrsites et des lepidcpus, genres actuellement vivants et sans représentants fossiles. Ce sont des poissons de la craie blanche. L’Enchodus halocyon, Agass. !Esox lewesiensis, Mantell\, a des dents acérées “et très espacées. 11 provient de la craie blanche de Lewes, et se trouve dans lesgrès verts supérieurs de la Saxe et dans le terrain crétacé de diverses par- ties de l'Allemagne (2. L'Enchodus Faujasi, Agass., a les dents très grandes et inégales. Il a été trouvé à la montagne de Maëstricht (3). L’'Enchodus valdensis, Dunker (#4), a été cité dans les terrains wealdiens d'Obernkirchen, mais seulement sur l'examen d'une dent qui ne suffit pas pour prouver l'existence de ce genre dans ce terrain. L'Enchodus serratus, Egerton (5), a été découvert aux environs de Pondi- chéry, par MM. Kaye et Cunliffe, dans un terrain qui a des caractères mixtes, mais qui parait appartenir à l’époque crétacée moyenne. Les ANENCHELUM, Blainv., sont aussi voisins des lepidopus ; leur corps est allongé, anguil- (1) Agassiz, Poissons fossiles, V, p. 6 et 63; Giebel, Fauna der Vorwelt, ESS 91. (2) Agassiz, Poissons fossiles, V, p. 6 et 64, pl. 25 c: Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 74; Roëmer, Kreidegeb., p. 111 ; Geinitz, Characht., p. 63, pl. 17, fig. 13 et 14; Reuss, Bühm. Kreidegeb., I, p. 13, pl. 4, fig. 63 et 66; Mantell, Geol. of Sussex, pl. 33 et 44; Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 373, pl. 30 et 31 ; etc. (8) Agassiz, id., pl. 29, fig. 3; Giebel, id. (*) Nord Deutsch. Wealdenbild., p. 62, pl. 15, fig. 24. (5) Quarterly journal of the geol. Soc., t. 1, p. 66, et Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VII, p. 91. II, 6 32 POISSONS. — CYCLOÏDES ACANTHOPTÉRYCIENS. liforme, leur tête obtuse, leurs mächoires armées de fortes dents, leur dorsale continue, leurs ventrales composées de quelques longs rayons ; leurs vertèbres sont longues et grêles. Ce genre ne renferme que des espèces fossiles ; elles sont toutes des schistes de Glaris (‘). L'Anenchelum glarisianum , Blainv., a le corps excessivement allongé et la queue grêle (2). L’Anenchelum isopleurum, Agass., a les vertèbres plus courtes. L’'Anenchelum dorsale, Agass., est caractérisé par ses apophyses supérieures très inclinées, et par l'allongement des rayons antérieurs de sa dorsale. L'Anenchelum heteropleurum, Agass., a les apophyses articulaires obliques et les apophyses épineuses supérieures dirigées autrement que les inférieures. L’'Anenchelum latum, Agass., est plus large que toutes les autres espèces. M. Agassiz indique encore l'Anenchelum longipenne. Les Leriporipes, Heckel, ont dans la forme générale du corps et dans la disposition de la colonne épinière, des rapports avec les anenchelum, mais leurs dents rappellent plutôt les trichiures et les lepidopus. Elles diffèrent cependant de celles de ces deux genres, en ce que la mâchoire supérieure (la seule connue), porte deux grandes dents antérieures simplement pointues et tranchantes des deux côtés, tandis que celles des genres vivants sont taillées en demi-fer de flèche. L'extrémité postérieure n’est pas connue (°). Le Lepidopides leptospondylus, Heckel, a été trouvé dans les schistes mar- neux tertiaires de Krakowiza en Galicie et de Nikolschitz en Moravie. Le Lepidopides brevispondylus, Heckel, provient des schistes tertiaires d’'Ofen. Une troisième espèce, le Lepidopides dubius, Heckel , semble indiquée par une seule vertèbre, découverte dans les marnes schisteuses de Mautnitz, près Selowitz (Moravie |. (1) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 6 et 66, pl. 36 et 37 a ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 79. (2) Ce poisson a déjà été décrit par Krüger, Gesch. der Urwelt, t. I, p. 643; Scheuzer, Herbarium diluvianum, pl. 9, fig. 1; Blainv., Ichth., p. 10. (3) Voyez, pour les caractères de ce genre et pour ceux des trois espèces, Heckel, Beitr. zur Kentniss der Fische Oesterreichs, A" livr., p. 41, pl. X et XV. SCOMBÉROÏDES. 83 M. Giebel a fait connaître en outre l’Anenchelum breviceps (1), qui ressemble à l’Anenchelum isopleurum, mais avec une tête plus courte et plus grosse. Les NEMOPTERYX, Agass., sont des anenchelum à corps plus trapu, et comme eux ils sont fossiles dans les schistes de Glaris. Leur caudale est arrondie; leurs pectorales sont très grandes et composées de rayons longs et fins ; leur colonne vertébrale est robuste. Ils ont de fortes dents anx mâàchoires et diffèrent en outre de tous les scombéroïdes, en ce que les rayons de leur première dorsale sont bifurqués, à l’'ex- ception des deux premiers. Le Nemopteryx crassus, Agass., a le corps trapu et la tête très grosse (2). Le Nemopteryx elongatus, Agass., a aussi la tête grosse, mais son corps est élancé et grêle, et ses vertèbres sont longues et inégales (3). Les XIPHOPTERUS, Agass., . ressemblent aussi aux anenchelum et sont un genre éteint, encore peu connu ({). On n’en possède qu’un exemplaire mal conservé et long de plus d'un mètre, qui indique un scombéroïde très allongé et à caudale très fourchue. C'est le Xiphopterus falcatus, Agass., du Monte Bolca. Après ces genres éteints, qui par leur forme allongée rappellent plus ou moins le type des lepidopus, nous passons à des scom- béroïdes à corps plus court et comprimé, qui se groupent autour du genre des liches. Les Licnes (Zichia, Cuv.) ont de nombreux représentants dans la nature vivante et sont caractérisées par des épines libres en avant de la dorsale et de l'anale. La première du dos est dirigée en avant. Leur corps est oblong et comprimé. (1) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 663 ; Bibl. univ. de Genève, , Archives, t. VII, p. 84; Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 78. Agassiz, Poiss. foss., V, p. 6 et 75, pl. 22 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 5, p. 78; Egerton, Catalogus (Cyclurus crassus ). (8) Agassiz, id., p. 76, pl. 21 a; Giebel, id. ; Egerton, id. (Cyclurus nemoptéryx). (f) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 6 et 77; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, . 81; It. Ver., pl. 57 ( Esox falcatus ). 1847 (2) SÆ POISSONS. — CYCLOÏDES ACANTHOPTÉRYGIENS,. On n’en connaît qu'une seule espèce fossile, trouvée au Monte Bolca, la Lichia prisca, Agass. (1), qui se distingue par la longueur de son corps et par celle des rayons épineux de sa dorsale. Les TRACHINOTES (7rachinotus, Lacép.) ne diffèrent des liches que par leur corps plus élevé, leur profil plus vertical et leurs nageoires impaires plus pointues. Ces pois- sons sont abondants aujourd'hui. On n'en connaît qu'une espèce fossile : Le Trachinotus tenuiceps , Agass. (2), du Monte Bolca, qui a le corps des vertèbres et leurs apophyses épineuses beaucoup plus grèles que les espèces vivantes. Sa tête est très petite par rapport au corps. Les CaraNGopPsis, Agass., ressemblent aussi beaucoup aux liches, mais ils manquent des épines en avant de la dorsale et de l’anale; et, en revanche, les premiers rayons épineux de la dorsale sont plus développés. Au- cune espèce de ce genre ne vit aujourd'hui; les seules connues ont été trouvées au Monte Bolca. Le Carangopsis latior, Agass., a une forme trapue et une tête grosse et obtuse ($). Le Carangopsis dorsalis, Agass., est au contraire très allongé, et ses ver- tèbres sont sensiblement plus longues que hautes (#, Le Carangopsis analis, Agass., est allongé, et a le pédicule de la queue étroit. Il a quelques épines en ayant de l'anale (5, (1) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 4 et 33, pl. 11 et 11 a; Giebel, Fauna der Vorwel, 1, 3, p. 75. Ce poisson a été décrit dans l’Jtt, Ver., pl. 16, 28 et 68, sous les noms de Scomber pelagicus, Scomber cordyla et Coryphœna. I a été rapporté par M. de Blainville au genre Caraxxomorus (C. pelagicus ), Ichth., p. 41 et 42. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 4 et 36, pl. 7 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, E, 3, p. 67. C'est le Chœtodon rhomboidalis, de \'Itt. Ver., pl. 39, fig. 3; Blainv., Ichth., p. 52. (3) Agassiz , Poiss. foss., V, p. 4 et 40, pl. 9, fig. 2; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 68. C'est le Polynemus quinquarius de l'Itt. Ver., pl. 36, et le Mugil brevis, Blainv., Ichth., p. 40. (#) Agassiz, id., pl. 8; Giebel, id. C'est la Sciæna undecimalis de V'Itt. Ver., pl. 53, fig. 1, et Blainv., Zchth., p. 44. (5) Agassiz, td., pl. 9, fig. 1. Ce poisson a été décrit dans l’ft#. Ver., pl. 69 et 75, sous les noms de Scomber et de Polynemus. Giebel, Fauna der Vorwelt, 1,3, p. 76, le réunit aux Zichia. SCOMBÉROÏDES. 85 M. Agassiz indique encore un Carangopsis maximus (1). Les PALIMPHYES, Agass., sont probablement aussi voisins des liches, mais avec quelques caractères des thons et des maquereaux. Ils paraissent avoir eu une première dorsale formée d’épines assez serrées et réunies en nageoires comme celles de ces poissons ; ils avaient peut-être de fausses pinnules. Leurs pectorales sont très grandes, le pédicule de leur queue est large, et leurs vertèbres sont courtes et nom- breuses. Ce genre ne renferme que des espèces fossiles qui proviennent toutes des schistes de Glaris. M. Agassiz en a décrit trois espèces (2) : Le Palimphyes longus, Agass., est allongé et grêle ; son tronc est plus étroit que sa tête, qui a à peu près le tiers de la longueur totale. Le Palimphyes latus, Agass., est encore allongé et grêle, mais un peu plus ” large que le précédent. Le Palimphyes brevis, Agass., est, au contraire, court et trapu. M. Giebel (3) en a ajouté deux : les Palimphyes crassus et gracilis. Les ARCHÆUS, Agass., sont peu connus et ne renferment aussi que des espèces fossiles de Glaris. Ils ont beaucoup de rapports avec les palimphyes dans la disposition des nageoires et la grandeur de la tête; ils s’en distinguent par la petitesse extrême desosselets interapophysaires et par la prépondérance marquée des apophyses, qui sont beau- coup plus vigoureuses et moins nombreuses {f). L'Archœus glarisianus, Agass., est allongé, et l’Archœus brevis est, au contraire, court , avec un squelette très grêle. On trouve ensuite des genres qui prennent une forme de plus en plus comprimée et élevée, et qui se rapprochent des vomers (1) Agassiz, id. ; Giebel, id. C'est le Scomber glaucus de l'Itt. Ver, pl. 4 et le Scomber speciosus ; Blaïinv., Ichth. (2) Agassiz, id., V, p. 5 et 46, pl. 19, 20, 21 et 28: Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 70. (8) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 665; Bibl. univ. de Genève, 4847, Archives, t. VII, p. 85. (4) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 5 et 49, pl. 28; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3 RCE 86 POISSONS. — CYCLOÏPES ACANTHOPTÉRYGIENS. ou scombéroïdes plats, à peau fine et satinée, sans écailles appa- rentes. Les Vouers (Vomer, Cu.) joignent à ces caractères d’un corps comprimé et d’un profil ver- tical celui de n’avoir plus d’armure sur la ligne latérale et des nageoires simples et sans prolongements remarquables. Les mers d'Amérique en nourrissent aujourd'hui une espèce. On en connaît trois fossiles (1), Le Vomer priscus, Agass., est une petite espèce des schistes de Glaris. Le Vomer longispinus, Agass., a les rayons de la dorsale plus allongés que ceux de l’espèce vivante, et son corps est aussi plus long. Il a été trouvé au Monte Bolca (?). Le Vomer parvulus, Agass., se trouve au Mont Liban (terrain crétacé). ‘Les GASTERONEMUS (olim Gasteracanthus) Agass. , qui n'ont plus de représentants dans le monde actuel, ont en grande partie les formes des vomers; leur hauteur ne provient pas du développement de la tête, mais bien de celui des os du bassin, de l'osselet styloïde et des premiers interapophysaires de l’anale. Les ventrales sont supportées par un énorme os pelvique, et compo- sées d’un long rayon simple précédé d’un petit osselet. M. Müller (*) pense que ce genre ne peut pas être distingué de celui des MENE, Lacép., aujourd'hui vivant dans les mers de la Chine. Il renferme deux espèces du Monte Bolca (‘) : Le Gasteronemus rhombeus, Agass., a le corps aussi haut que long, et les rayons de la ventrale excessivement allongés (?). Le Gasteronemus oblongus, Agass., est deux fois aussi long que haut, et a une dorsale grêle. (1) Agassiz, Poissons fossiles, V, p. 4 et 28; Giebel, Fauna der Vorwelt, LR: 66. (2) Ce poisson a été décrit dans l'Jtt. Ver., pl. 35, fig. 3ct 44, fig. 2, sous les noms de Zeus vomer et de Zeus triurus. (3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1853, p. 123. (f) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 17, pl. 1 et 2; Giebel, Fauna der Vorwelt, k, 3, p. 63. (5) Ce poisson a été figuré dans l’Jtt. Ver., pl. 48, sous le nom de Scomber rhombeus. C’est le Zeus rhombeus, Blainville, Zchth., p. 52. Voyez aussi Sternberg, Verh. vaterl. Mus. Bühm, 1834, p. 66. SCOMBÉROÏDES. 87 Les AMPHiISTIUM, Agass., doivent probablement être aussi rapprochés des vomers; mais ils ont des caractères qui les distinguent clairement de tous les scom- béroïdes. Leur corps est large et trapu; leur dorsale est continue et occupe plus de la moitié du bord dorsal; leur anale est aussi fort grande. Ce genre est éteint. On n’en connaît qu’une espèce fossile, du Monte Bolca (1) : l’Amphistrium paradoxum, Agass. Les IsURuS, Agass., ont le port des vomers et leur profil droit; Jeur tête est grosse, terminée par un bec pointu; le pédicule de leur queue est très rétréc1 et leur squelette est robuste. Ce genre a été établi pour un poisson fossile des schistes de Glaris, l’Isurus . Macrurus, Agass. (2). Les PLEIONEMUS, Agass., ne sont pas encore caractérisés, et M. Agassiz dit seulement qu'ils doivent être placés près des isurus. Le Pleionemus macrospondylus, Agass. (3), a été trouvé dans les schistes de Glaris. Nous arrivons maintenant à des genres qui joignent à la forme comprimée des précédents une bouche très protractile. Les Dorées (Zeus, Cu.) sont caractérisées par une dorsale échancrée, dont les rayons épi- neux portent de longs lambeaux membraneux, et par une série d’épines fourchues le long des bases de la dorsale et de l’anale. Ce genre remarquable renferme aujourd'hui deux espèces qui habi- tent les côtes d'Europe, et quelques unes étrangères. (1) Agassiz , Poiss. foss., V, p. 44, pl. 13; Giebel, Fauna der Vorwelt, E, 3, p. 67, tt. Ver., pl. 44, fig. 1 ( Pleuronectes platessa); Blainville, Ichthyol., p. 53. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. “1, pl. 21, fig. 3 et 4; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 69. (3) Agass., Poiss. foss., V, p. 52 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 70. 883 POISSONS. — CYCLOÏIDES ACANTHOPTÉRYGIENS. H n'est pas parfaitement certain que l'on trouve des dorées fossiles. C'est avec doute que M. Agassiz rapporte à ce genre un poisson d'origine inconnue, sous le nom de Zeus priscus, Agass. (1), Les ACANTHONEMUS, Agass., sont des poissons qu'on ne retrouve que fossiles, et qui ont aussi une bouche protractile. Ils se rapprochent beaucoup du genre Equura, Cuv., qui est encore vivant, et ont comme eux une dor- sale continue; mais ses rayons sont encore plus développés, les premiers épineux dépassent la longueur de la moitié du corps. Les apophyses épineuses des vertèbres sont très dilatées. On en connaît deux espèces (2?) : L'Acanthonemus filamentosus, Agass., est ovale et provient du Monte Bolca (3). L'Acanthonemus Bertrandi, Agass., est plus allongé. I] a été trouvé dans un calcaire tertiaire bleuâtre, siliceux, près de Schio, dans le Vicentin (terrain nummulitique). Je termine l’histoire de la famille des scombéroïdes par celle de deux genres éteints, qui sont caractérisés par un allongement remarquable du bec, et qui forment ainsi une sorte de transition à la famille suivante. Les PALÆORHYNCHUM, Blainv., ont le corps long et anguilliforme, la tête petite et les mächoires égales, allongées en un bec très grêle dépourvu de dents. (Ce bec diffère de celui des espadons chez qui la mâchoire supérieure seule se prolonge.) La dorsale et l’anale sont très développées, la caudale est petite et fourchue. | Ce genre a été établi pour des poissons fossiles de Glaris. On ne le retrouve dans aucun autre terrain, non plus que dans le monde actuel. (1) Agass., Poiss. foss., V, p. 32, pl. 48, fig. 4; Giebel, Fauna der Vorwelt, IV Sp. GT: (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 24, pl. 3 et 4; Giebel, Fauna der Vorwelt, L,.3, D. 64. (3) Ce poisson a été décrit dans l’J#t. Ver., pl. 19 et 51, sous les noms de Zeus gallus et de Chætodon aureus ; c'est le Chœætodon subaureus, Blainville, Ichthyol., p. 50. SCOMBÉROIDES. 89 On en connaît &éjà sept espèces ({) : Le Palæorhkynchum longirostre, Agass., est caractérisé par la longueur de son bec, et par celle des rayons de l’anale et de la caudale. Son squelette est robuste. Le Palæorhynchum Egertoni, Agass., a les rayons de la dorsale et de l’anale gréles et minces, et la colonne vertébrale robuste. Le Palæorhynchum glarisianum, Blainv., a le corps très allongé, les rayons de la dorsale et de l’anale longs et grêles, et la colonne vertébrale mince (2). Le Palæorhynchum latum, Agass., a le corps large et les rayons de la dorsale et de l'anale longs. x Le Palæorhynchum medium, Agass., se distingue par un corps allongé et les rayons de la dorsale fort longs. Sa colonne vertébrale est grêle. Le Palæorhynchum Colei, Agass., a le corps large et les osselets inter- apophysaires plus nombreux que les apophyses. Le Palæorhynchum microspondylum, Agass., joint au même caractère des osselets un corps trapu, une colonne vertébrale robuste, et des rayons dor- saux courts et serrés. Les Hemmavncaus (olim Æistiophorus), Agass., ont la plupart des caractères des palæorhynchum; mais leur bec n’est formé que par la mâchoire supérieure. On n’en connaît qu'une espèce et même qu'un seul échantillon, l’Hemi- rhynchus Deshayesi, Agass., qui a été trouvé dans le calcaire grossier de Paris (3), À cette famille appartiennent encore plusieurs genres établis par M. Agassiz (f), mais non décrits ; ils renferment des poissons de l'argile de Londres. Ce sont les suivants : Les CoscLoPomA, remarquables par leurs os frontaux plus squammeux encore dans leur partie antérieure que chez les autres scombéroïdes, et par la gran- deur des crêtes temporales. M. Agassiz cite les Cœlopoma Colei et lœve, Agass. Les BoTHROSTEUS, renfermant trois espèces : les B. latus, brevifrons et minor. Les PuALACRUS ( P. cybioides ), Les Raoxcaus ( R. carangoides ). (1) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 7 et 78, pl. 32, 33, 34, 34 a et 35; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 81. (2) Ce poisson a déjà été figuré par Scheuzer, Herbarium diluvianum, pl. 9, fig. 6. Voyez Blainv., Ichth., p. 10. (5) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 7 et 87, pl. 30, sous le nom de Histiophorus Deshayesi ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 84. (4) Agassiz, Ann. des sc. nat., 3° série, t. II, p. 30 et 47. 90 POISSONS. — CYCLOÏIDES ACANTHOPTÉRYGIENS. Les CEcaemus (C. politus ). Les ScomBriImus (S. nuchalis ). Deux autres genres ne sont rapportés qu'avec doute à cette famille par le même auteur. Ce sont : Les CosLocerHacus ( C. salmoneus ). Les Naupyqus (N. Bucklandi ). 2 Famizze. — XIPHIOIDES. Les xiphioïdes ou espadons ont été réunis par Cuvier aux scom- béroïdes; mais M. Agassiz les en a séparés, en les caractérisant par la forme bizarre de leur museau dont la mâchoire supérieure se prolonge en un bec aplati, sans dents, par leur dorsale très variable, par l'absence de ventrales chez plusieurs, et par leur charpente osseuse beaucoup plus forte que celle des scombéroïdes, et remarquable surtout par l’aplatissement des apophyses épineuses en larges plaques verticales. Il faut toutefois reconnaître que les poissons fossiles présentent quelques types intermédiaires entre les deux familles. Les deux genres dont nous venons de parler joignent au squelette frêle des scombéroïdes le museau prolongé des espadons. La famille des xiphioïdes renferme trois genres vivants : les espadons, les voiliers et les tétraptures. Ces derniers seuls ont été trouvés fossiles. Quelques autres espèces des terrains tertiaires d'Angleterre constituent trois autres genres qui n'ont plus de représentants aujourd'hui. Les TÉTRAPTURES ( Zetrapturus, Rafin. ) (1) ont la pointe du museau en forme de stylet, et diffèrent en outre des espadons par leurs ventrales rudimentaires thoraciques, con- sistant en un seul brin inarticulé. Le 7°. Belone vit aujourd’hui dans la Méditerranée. On en connaît des débris assez imparfaits qui indiquent deux espèces (2) : Le Tetrapturus priscus, Agass., a la tête comprimée et la mâchoire infé- rieure épaisse. Le reste du corps n’est pas connu. Il provient de l'argile de Sheppy. (1) M. Agassiz a changé l'orthographe de ce nom et écrit Tetrapterus. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 7 et 89, pl. 31 et pl. 60 a, fig. 9-13; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 85. SPIHYRÉNOIDES. 91 Le Tetrapturus minor, Agass., n'est connu que par une extrémité du bec, qui est grêle et marquée de plis longitudinaux, et par quelques vertèbres trouvées dans la craie de Lewes. Les COLORHYNCHUS, Agass., forment un genre éteint, établi seulement sur quelques becs très allongés de l'argile de Londres. Ces becs sont plus minces, plus droits, et plus insensiblement rétrécis que ceux des genres vivants de cette famille. Ces débris semblent indiquer l'existence de deux espèces : le Cœlorhynchus rectus et le C. sinuatus, qui proviennent toutes deux de Sheppy (1). M. R.-W. Gibbes (2?) indique des débris appartenant au même genre trouvés das les terrains éocènes de la Caroline du Sud et du Mississipi. Il faut ajouter deux genres de l’argile de Londres non encore décrits : ce sont (?) les Prascanus, Ag. (P. declivis, Ag.), et les . ACESTRUS, 2d. (A. ornatus, Ag.). 3° Famizze. — SPHYRÉNOIDES. Les sphyrènes ont été rapprochées par Linné des brochets, à cause de leur tête aplatie, de leur grande bouche, de leurs dents aiguës et de leurs ventrales abdominales. Cuvier en à fait une pe- tite subdivision des percoïdes; mais elles n'ont ni les dentelures et les épines operculaires, ni les dents palatines de ces poissons. Leurs caractères sont assez spéciaux pour qu'elles doivent former une familie à part, qui se rapproche des scomhéroïdes par les écailles cycloïdes et par la forme générale du corps. Ce sont des poissons allongés, abdominaux, à écailles lisses. Leurs mâchoires sont garnies de grandes dents tranchantes ; leurs dorsales sont séparées, leurs vertèbres peu nombreuses. Les sphyrènes proprement dites se trouvent vivantes et fos- siles. On croit aussi pouvoir rapporter à cette famille plusieurs dents de la craie et de l'argile de Londres, qui indiquent des (1) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 8 et 92; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 85. M. Dixon, Geol. an foss. of Sussex, p. 205, dit que les débris des cælorhynchus sont plus abondants à Bracklesham qu'à Sheppy. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1850, p. 746. (3) Agassiz, Ann. des sc. nat., 3° série, t. IL, p. 30 et 47; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 85. 99 POISSONS, — CYCLOÏDES ACANTHOPTÉRYGIENS. genres éteints. Si ces rapprochements sont exacts, on en doit con- clure que la famille des sphyrénoïdes date de l’époque crétacée, et que, pendant l’époque tertiaire, elle a renfermé des êtres plus nombreux et plus variés qu'aujourd'hui. Les SPHYRÈNES (Sphyræna, Bloch), ont de fortes dents tranchantes aux intermaxillaires, aux palatins et à la mâchoire inférieure. On en connaît quatre espèces (1) : Les trois premières viennent du Monte Bolca. La Sphyrœæna bolcensis, Agass., a une charpente osseuse forte et massive (2). La Sphyræna gracilis, Agass., a le corps plus large ct les os plus grêles. La Sphyræna maxima, Agass., est la plus grande espèce connue {). Une quatrième espèce , la Sphyræna Amici, Agass., n’est connue que par un fragment de mâchoire du mont Liban. Ses dents moyennes sont plus larges que dans les espèces précédentes. Les SPHYRÆNODUS, Agass. {Dictyodus, Owen), forment un genre éteint dont les véritables affinités ne sont pas encore suffisamment déterminées ; il n’est connu que par des fragments de têtes de l'argile de Londres. Ses mâchoires sont armées de dents très fortes, mais uniformes, coniques et légèrement comprimées. M. Agassiz en à décrit deux espèces (4) : Le Sphyrænodus priscus, Agass., devait atteindre une taille considérable. Il a été découvert à Sheppy. Le Sphyrænodus crassidens, Agass., est de la même localité. Le Sphyrænodus gracilis, Dixon ($), a été trouvé avec les précédents. (1) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 8 et 93, pl. 10 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 86. (2) Cette espèce a été figurée dans l'Jtt. Ver., pl. 24 et 51, sous les noms de Esox sphyræna et de Perca punctata. M. de Blainville, Ichth., p. 43, la rapporte au genre OPHICEPHALUS. (3) C’est l’Esox lucius de V’Itt. Ver., pl. 62, et de M. de Blainville. (4) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 8 et 98, pl. 26, fig. 4 et 6; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 87; Owen, Rritish Assoc., 1838, p. 142, et Odonto- graphy, pl. 54. (5) Geol. and foss. of Sussex, p. 205. SPHYRÉNOÏDES, 93 Il faut ajouter les Sphyrænodus lingulatus et conoideus , H. de Meyer (1), trouvés dans le sable tertiaire miocène de Flonheim, Les HyPsopon (clim Heyalodon), Agass., sont aussi des poissons fossiles, connus seulement par des dents et par quelques fragments de la tête. Ils ont été considérés d’abord comme des reptiles; mais la structure microscopique des dents prouve que ce sont bien des poissons. Leurs mächoires très épaisses portent des dents coniques et inégales. L'Hypsodon lewesienis, Agass. (Olim Wegalodon sauroides), se trouve dans la craie de Lewes, et dans les grès verts supérieurs de Saxe (2). L’argile de Sheppy contient deux autres espèces, l'Hypsodon loliapicus, Ag., et l'A. oblongus, Agass. (3). Les SauROCEPHALUS, Harlan , — Atlas, pl. XXXH, fig. 7, ne sont aussi connus que par des dents. M. Harlan, qui a établi ce genre sur des fossiles américains, l’a placé d’abord dans la ciasse des reptiles; mais ce sont de vrais poissons, très probablement voisins des sphyrènes. Leurs dents se distinguent de celles des genres précédents, en ce qu'elles sont très comprimées. Elles sont droites, et leur couronne a des plis verticaux comme celle de plu- sieurs sauriens. Ce genre est spécial à la craie blanche. Le Saurocephalus lanciformis, Harl. (4), a été découvert dans la craie de New-Jersey. 11 paraît que la même espèce se trouve à Lewes et en Bohème, Le Saurocephalus striatus, Agass. (5), a des dents plus petites et très ser- rées. Il provient de la craie de Lewes, Les Saurocephalus substriatus, Münster, et inæqualis, id. (6), ont été découverts dans le terrain tertiaire miocène de Vienne. (!) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1846, p. 597 ; Bibl. univ. de Genève, 4846, Archives, t. III, p. 311. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 8 et 99, pl. 25 a et 25 b; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 88; Mantell, Geol. of Sussex, pl. 33 et 42 ; Geinitz, Characht., p. 63. (>) Agassiz, id., p. 100. (£) Harlan, Journ. Acad. Philad., IL, p. 334, pl. 12; Mantell, Geol. of Sussex, pl. 33, fig. 7 et 9 ; Agassiz, Poiss. foss., V, p. 8 et 102, pi. 25 c, fig. 21 et 22 ; Reuss, Bühm Kreideg., p. 13 ; Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 374, pl. 30, fig. 21, pl. 31, fig. 12, et pl. 34, fig. 14, Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 89. (5) Agassiz , id.; Giebel, id. (6) Beitr. zur Petrefacten Kunde, t. VII, p. 26, pl. 2, fig. 20 et 21. O4 POISSONS. — CYCLOÏIDES ACANTHOPTÉRYGIENS. Le comte de Münster indique encore ({) un Saurocephalus striatus, Münster, du terrain jurassique supérieur de Linden. Mais cette espèce établie sur une seule dent doit très probablement être rayée des catalogues paléontologiques. Elle est beaucoup trop incertaine pour suffire à prouver l'existence des pois- sons téléostéens avant l’époque crétacée. Les Sauropon, Hays, — Atlas, pl. XXXII, fig. 6, sont encore un de ces genres perdus, et connus seulement par des fragments de mâchoires. Leurs dentssont comprimées comme celles du genre précédent; mais elles sont obliques au sommet au lieu d'être droites ; leur base est striée. Le Saurodon leanus, Hays, a été trouvé dans la craie de Lewes et de New- Jersey (2). Les Pacayruizopus, Agass. (?) 77 sont connus par un fragment de mâchoire inférieure dont les dents sont très fortement épatées vers leur base. L’extrémité est grêle, légèrement courbée en arrière. Le Paczhyhyrodus basalis, Dixon, a été trouvé dans la craie du Sussex. Les CLADOCYCLUS, Agass., ne sont pas plus complétement connus que les précédents. On n’a d'eux que quelques écailles et une partie de la colonne verté- brale. Leur organisation les rapproche des sphyrènes ; mais les écailles de la ligne latérale ont un tube branchu comme les la- bres (). Le Cladocyclus lewesiensis, Agass., a été trouvé dans la craie de Lewes. Le Cladocyclus Gardneri, Agass., est du Brésil. Les Isopus, Heckel (non /sodus, MCoy), forment un genre établi sur l'examen de quelques dents et d'un (1) Beitr. zur Petref. Kunde, t. VIL, p. 48, pl. 3, fig. 45. (2) Hays, Trans. Americ. phil. Soc., t. I, part. 2, p. 471 ; Agassiz, Poiss. foss., V, p. 8 et 102, pl. 25 c, fig. 30 et 31; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 89. (3) Ce genre n’a été publié qu'en 1850 dans l'ouvrage de Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 374, pl. 34. (f) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 8 et 103; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, +, DPr08 SPHYRÉNOIÏDES, 95 fragment de mâchoire. M. Heckel les associe aux sphyrénoïdes ; leur peu de compression rend cette détermination douteuse. L’Isodus sulcatus, Heckel (1), a été trouvé dans les calcaires marneux de Sach el Aalma ( mont Liban). Je terminerai ce qui tient à la famille des sphyrénoïdes en indi- quant deux genres également perdus, mais qui sont connus d’une manière plus complète. Les RHAMPHOGNATHUS, Agass., ont le corps allongé et les ventrales abdominales des sphyrènes ; mais leurs mâchoires sont très effilées, et la supérieure déborde l'inférieure. On n’en connaît qu’une seule espèce, le Rhamphognathus paralleloides, Agass., du Monte Bolca (2). Les MESOGASTER, Agass., ont encore la position des ventrales des sphyrènes, mais la phy- sionomie générale des scombres. Ils ont aussi des rapports avec le genre précédent, mais la tête courte et obtuse, et des mächoires d’égale longueur. Le Mesogaster sphyrænoides, Agass., est un petit poisson allongé et cylin- dracé du Monte Bolca (3). Le Mesogaster gracilis, Pictet (4), a été découvert dans les calcaires marneux de Sach el Aalma ( mont Liban). (1) Fische Syriens, p. 241, pl. 23, fig. 4. (2) Agassiz, Poiss, foss., V, p. 9 et 104, pl. 38, fig. 4 et 2, sous le nom de R. pompilius ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 99. Ce poisson a été décrit dans l’Jtt. Ver., pl. 24, fig. 2, pl. 50, fig. 2, et pl. 53, fig. 3, sous les noms de Esox saurus, Esox sphyrænaet Ammodytes tobianus. M. de Blain- ville, Zchth., p. 38, le rapporte aussi au genre AMMODYTES. (3) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 9 et 105, pl. 38, fig. 3; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 90. C'est le Silurus Bagre et l'Esox sphyræna de PTE. Ver., pl. 14, fig. 5, et pl. 24, fig. 3. (#) Pictet, Poiss. du Liban, p. 24, pl. 3, fig. 2, et Mém. Soc. phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XIL, p. 297. 96 POISSONS. — CYCLOÏDES ACANTHOPTÉRYGIENS. 4e Fame. — TRACHINIDES. Les trachinides, confondues par Cuvier avec les percoïdes, s en distinguent par leurs écailles cycloïdes et par leurs ventrales si- tuées sous la gorge. Elles ont la même dentelure aux pièces operculaires et des dents palatines. Les Vives ! 7rachinus, Lin.) sont le seul genre représenté à l’état fossile. M. Heckel (1) cite le Trachinus dracunculus, Heckel, trouvé dans le ter- rain tertiaire de Radoboj en Croatie. 5e Famizze. — BLENNIOIDES. Cette famille, réunie par Cuvier aux gobioïdes, s’en distingue par ses écailles cycloïdes. Leurs ventrales sont jugulaires et composées ordinairement de deux rayons; leur dorsale, très longue, s'étend sur presque tout le dos, et leur tête est courte et obtuse. Les blennioïdes sont aujourd'hui peu nombreux et peu variés. On n’en connaît que deux espèces fossiles qui appartiennent à des genres éteints. Les SPINACANTHUS, Agass., ont des caractères intermédiaires entre les blennies et les chiro- nectes. Leur corps est trapu et porte deux dorsales. La première est composée d'immenses épines, dont la longueur égale celle du corps et dont les premières sont dentelées à leur base. La seconde dorsale est grêle. Le Spinacanthus blennioides, Agass. (2), est du Monte Bolca. Les Laparus, Agass., approchent par la forme du crâne du loup de mer (Anarrhichas lupus). Leur dentition est inconnue. Le Laparus alticeps, Agass. ($), provient de l’argile de Londres. (!) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 500. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 9 et 107, pl. 39, fig. 1; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 96. C'est le Blennius ocellaris de l'Itt. Ver., pl. 13, fig. 2, et le Blennius cuneiformis, Blainv., Zchth., p. 58. (3) Ann. des sc. nat., 3° série, t. III, p. 33 et 47. LABROIDES, 97 Ge Famirze. — ATHÉRINIDES. Les athérinides sont de petits poissons à corps allongé, à deux dorsales très écartées, à ventrales en arrière des pectorales, à bouche très protractile, garnie de dents menues. Leurs rayons branchiostéges sont au nombre de six. Les ÂTRÉRINES (A/erina, Lin.) habitent aujourd'hui nos mers. Toutes les espèces connues ont une large bande argentée le long des flancs. Les dépôts du Monte Bolca renferment les restes de deux espèces, l’Atherina macrocephala, Agass., et l’Atherina minutissima, Agass, (1). 7e Famize. — LABROIDES. Les labroïdes sont des poissons eycloïdes à grandes écailles, à . dorsale unique dont les rayons antérieurs sont épineux et garnis souvent de lambeaux membraneux, à mächoires recouvertes par des lèvres charnues, et à ventrales thoraciques, Leurs os pharyr- giens portent de grosses dents. _ Cette famille est très abondante dans les mers actuelles et ren- ferme des poissons souvent parés de couleurs très brillantes. Elle paraît, au contraire, avoir été très faiblement représentée dans les créations antérieures. On ne connaît que quelques espèces fossiles qu'on puisse lui rapporter ; trois appartiennent au genre actuel des : LaBres (Zabrus, Lin.), qui sont caractérisés par des pièces operculaires sans dentelures, et par des joues écailleuses. Le Labrus Valenciennesi, Agass., du Monte Bolca (2), n’appartient pas à ce genre, suivant M. Heckel. (1) Agassiz, Poiss, foss., V, p. 122; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 47. L'A. macrocephalu a été figurée dans l'Jttolito!ogia Veron., sous les noms de Silurus ascita, pl. 48, fig. 3, ct de Silurus cataphractus, pl. 35, fig. 5. Voy. encore Blainv., /chth., np. 39. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 9 et 415, pl. 39, fig. 2 ( Labrus microdon }; Giebel, Fauna der Vorweit, 4, 38, p. 1063. C’est le Labrus merula de V'Ift. Ver., pl. 37; Blainv., Zchth., p. 46. Voyez Heckel, Sifzungs Rer. Wien. Ak., juiilet 4850, p. 448. Ji. 7 98 POISSONS. — CYCLOÏIDES MALACOPTÉRYGIENS. Le Labrus Ibbetsoni, Agass., est connu par quelques fragments découverts dans la mollasse suisse (1). Deux espèces ont été indiquées par M. Heckel (?), comme trouvées à Mar- garethen, dans les montagnes de Leitha. Ce sont les Labrus parvulus et L. Agassizii, Heckel (calcaire de Leitha). Les ANCHENILABRUS, Agassiz, ne sont encore connus que par une simple indication (5). L'Anchenilabrus frontalis, Agass., a été trouvé dans l'argile de Londres. Les PLATYLEMUS, Agassiz, ne sont connus que par des plaques dentaires qui rappellent les os pharyngiens des labres et des scares. Ces plaques sont com- posées d'une masse dentaire continue à surface polie et faible- ment émaillée, finement ponctuée, avec des dépressions corres- pondant aux canaux vasculaires (4). Le Platylemus Colei, Dixon, a été trouvé à Bracklesham (Sussex) { éocène _ moyen). h° ORDRE. CYCLOIDES MALACOPTERYGIENS. Cet ordre, qui correspond aux malacoptérvsgiens de Cuvier, comprend les poissons à écailles cyclsides (°) dont les nageoires ne sont soutenues que par des rayons mous. Il contient la grande majorité des poissons d’eau douce actuels, et son histoire paléontologique est la même que celle des ordres précédents (9). (*) Agassiz, id., p. 116; Giebel , id. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 500. s) Ann. des sc. nat., 3° série, t. ul, p. 47. (f) Ce genre a été décrit dans l'ouvrage de Dixon, Geol. and foss. of Safi: p. 205, pl. 12, fig. 41 à 15. (5) Voyez Atlas, pl. XXXIL, fig. 2 à 4 (5) Je dois encore rappeler ici que ces assertions peuvent être modifiées, si quelques uns des genres de la famille des leptolépides sont transportés dans la sous-classe des téléostéens. Is appartieudraient à cet ordre et feraient remonter son apparition à l'époque jurassique. Voyez p: 26 et 37, | GADOIDES. 99 On n y trouve également aucune famiile éteinte , et l’on y observe la même loi relative aux genres, c'est-à- dire que presque tous les poissons de l’époque crétacée appartiennent à des genres éteints, et que ceux des ter- rains terliaires s'associent d'autant mieux aux genres actuels qu'ils sont plus récents. Nous divisons cet ordre en trois sous-ordres déjà reconnus par Cuvier et basés sur la place qu'occupe la nagcoire ventrale. Ce sont les jugulaires, les abdomi- naux et les apodes. 1: SOUS-CRDRE. CYCL OIDES MALACOPTERYGIENS JUGULAIRES. (Anacanthiniens, J. Müller.) L'ordre des anacanthiniens de M. Müller correspond à celui des malacoptérygiens subbrachiens de Cuvier. Nous en avons séparé les nie © pe les molifs indiqués plus haut. Ce sous-ordre renferme trois familles : les Gapoines, les Ormnines et les Héréropyciexs. La première seule a des représentants fossiles. Famicze DES GADOIDES. Cette famille, qui renferme les morues, se distingue facilement des deux autres. Les ophidides n’ont pas de pectorales, et les hé- téropygiens sont des petits poissons presque aveugles, cylindri- ques, allongés, des lacs souterrains de l'Amérique du Nord. Les gadoïdes ont des formes normales, des écailles petites, et, en gé- néral, des nageoires dorsales nombreuses. Les poissons fossiles de cette famille sont encore très mal connus. Les Morues (Gadus, Lin.) ne paraissent pas avoir vécu avan! l’époque actuelle, 100 POISSONS. —- CYCLOÏDES MALACOPTÉRYGIENS. Le Gadus zolynemus, Fischer (1), de Russie (époque inconnue) doit, sui- vant M. Agassiz, devenir le type d'un genre nouveau. Les RaiNocEritaLUus, Agassiz, tiennent, par leur eräne, le milieu entre les merlaches et les phy- cis. Ils n'ont pas encore été décrits en détail (?). Le Rhinocephalus planiceps, Agass , provient de l'argile de Londres. Les GONIOGNATHUS, Agassiz, d'abord associés aux coryphènes (*), paraissent plus voisins des merlans. Le Goniognathus coryphænoides, Agass., a été trouvé dans ie même gise- ment. Le Gonicgnathus maxillaris, Agass., d'abord indiqué par ce savant paléon- tologiste, n'a pas été inscrit dans ses derniers catalogues. Les MErLINUS, Agassiz, se rapprochent aussi des merlans. Le Merlinus cristatus, Agass. (4), se trouve également dans l'argile de Londres. Les AMPHERISTUS, Kœnig, devront probablement former, quand ils seront mieux connus, un type spécial. L'Ampheristus toliapicus, Kæœnig (5), est aussi un poisson de l'argile de Londres. 2e SOUS-ORDRE. CYCLOIDES MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. (Physostomes, J. Müller.) Nous comprenons sous ce nom les physostomes ab- dominaux de M. Müller, dont on aurait retranché les siluroïdes et les soniodontes, + (1) Fischer, Nouv. Mém. de Moscou, 1, p. 298, pl. 21, fig. 1 ; Bronn, Nomenclator, p. 521. (2) Agassiz, Ann. des se. nat., 3° série, t. HIT, p. 33 et 47. (5) Agassiz, Poiss. foss., V, p. 63, et Ann. des se. nat., id. (1) Ann. des sc. nat., id. (5) Kœnig, /cones sectiles; Agassiz, Poiss, foss,, V, 9 part., p. 139, et Ann. s se nal., id. h Gegés - Agessiz , iti 2 ae GADOIDES. 101 Ces poissons sont donc caractérisés : 1° par leurs na- geoires soutenues par des rayons mous (malacoptéry- siens); 2 par des écailles cycloïdes ; 8° par des na- seoires ventrales à l’extrémité postérieure de l'abdomen (abdominaux) ; 4° par leur vessie ratatoire toujours munie d’un canal aérien, Ce sous-ordre, très naturel, renferme principalement des poissons d'eau douce , et c’est à lui que se rapportent la plupart de ceux qui peuplent aujourd’hui nos lacs et nos fleuves. Il paraît que, dans les époques antérieures, sa distribution a été la même ; la plupart des cvcloïdes malacoptérygiens abdominaux fossiles se trouvent également dans des dépôts d'eau douce. Toutes les familles de cette division sont représentées à l'état fossile. Les espèces les plus anciennes se trou- vent dans les terrains crétacés et étaient probablement marines. Les poissons d’eau douce n’ont élé trouvés que dans des terrains tertiaires. Ces familles sont caractérisées comme 1l suit : 1. CyPrinoives. Des dents sur les pharyngiens, et pas aux mà- choires ; bouche petite, formée seulement par l'intermaxiilaire; niaxiilaire placé en arrière et parallèle; trois rayons branchios- téges. 2. CyprinoDoNTEs. Ne différant des précédents que par des dents aux mâchoires. à. SCOPÉLIDES. Bouche grande, formée seulement par l’inter- maxillaire, et armée de dents coniques; pas de dents aux pharyn- siens. h. Esocipes. Corps élancé; bouche grande, formée à la fois par les intermaxillaires et les maxillaires qui sont sur une même ligne; maxillaires sans dents ; nageoire dorsale très reculee. 5. HaLÉcoipEs. Corps allongé; bouche formée par les inter- maxillaires et les maxillaires, ces derniers souvent dentés; na- geoire dorsale médiane; squelctte grêle. 102 POISSONS. —- CYCLOIDES MALACOPTÉRYGIENS. PAMILLE, — CYPRINOIDES. Les cyprinoïdes, dont la carpe est le type, sont des poissons oblongs, réguliers, abdominaux. Les os pharyngiens infé- rieurs ont une ou plusieurs rangées de dents fortes; mais les machoires n'en portent point. La “bouche est petite, entourée de lèvres charnues. La colonne épinière est forte et composée de peu de vertèbres. Les rayons branchiostéges sont au nombre de trois. On ne trouve des cyprinoïdes fossiles que dans les dépôts ter- liaires d’eau douce. On n’a jamais vu aucune espèce fossile de cette famille associée à des poissons marins. Aussi peut-on dire que, dans les époques anciennes, comme de nos jours, la famille des cyprinoïdes est celle de toutes que l’on peut être le plus suré de trouver dans les eaux douces. Les espèces sont d’une étude très difficile, soit dans la nature vivante, soit surtout dans les fossiles. Heureusement ces derniers sont souvent conservés d'une manière très parfaite, et permettent de reconnaitre la généralité de la loi qui établit qu'aucune espèce fossile ne vit de nos jours. Les Carpes (Cyprinus, Cuv.) ont une dorsale et une anale longues, de grosses écailles et une épine plus ou moins forte à la dorsale. On a souvent rapporté à ce genre (f) des fossiles qui ne lui appartiennent pas. Il paraît cependant qu'on peut admettre le Cyprinus priscus, H. de Meyer (2), des marnes tertiaires d'Unterkirchberg, près Ulm. Sa nageoire anale commence au point où cesse la dorsale. Il n’est pas certain qu'il ait eu de rayon épineux à la dorsale, et peut-être dans ce genre, comme dans les barbeaux, y a-t-il des différences entre les espèces sous ce point de vue. Les TAncHES (7nca, Cuv.), caractérisées par leur corps trapu, leurs nageoires épaisses et leurs petites écailles, ont vécu à l'époque tertiaire (3). (1) Les cyprins des terrains tertiaires miocènes d'Auvergne doivent former un genre nouveau (Agassiz, Bull. Soc. géol., 2° série, t. ILE, p. 372). Les dents du calcaire de Steinheim rapportées par Plieninger à des cyprinoïdes sont douteuses. (Wurtemb., Jahreshefte, 1847, p. 162.) (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 80. (3) Voyez pour ces trois espèces, Agassiz, Poiss. foss., V, 2° part., p. 10 et 17,pl. 51, $1 a et 52; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 107. CYPRINOIDES. 103 - Deux espèces se trouvent da:s les schistes d'OEningen : La Tinca furcata, Agass., a la caudale bifurquée et l'anale étroite. La Tinca leptosoma, Agass., à aussi la caudale fourchue et à lobes peu arrondis. Elle est plus grêle que les espèces vivantes. Ses écailles sont figurées dans l'Atlas, pl. XXXII, fig. 4. Une troisième espèce de petite taille, Tinca micropygoptera, Agass., carac- térisée par une anale étroite et par des ventrales larges pourvues d’un gros rayon extérieur, a été trouvée dans le calcaire d’eau douce tertiaire de Stein- heim en Wurtemberg (1). Les GouJoxs (Gobio, Cuv.) sont de petits poissons fusiformes, à barbillons, à dorsale et à anale courtes, sans épines. Le Gobio analis, Agass. (?), a les ventrales plus rapprochées de l’anale que l'espèce vivante. Il a été découvert dans les schistes d'OEningen. Les ABLes (ZLeuciscus, Klein), qui sont si abondantes aujourd'hui dans les eaux douces, ont le corps fusiforme, couvert de grandes écailles, et un squelette ro- buste. Elles n'ont ni épines aux dorsales, ni barbillons. M. Agassiz en a décrit dix espèces des terrains tertiaires (3). Quatre d’entre elles sont d’OEningen : Le Leuciscus œningensis, Agass., espèce trapue, à grosses vertèbres et à larges côtes (4). Le Leuciscus latiusculus, Agass., dont le tronc est très large, la tête pétite et les osselets interapophysaires développés. Le Leuciscus pusillus, Agss., peatite espèce allongée, voisine du L. aphya, à caudale très échancrée. Le Leuciscus heterurus, Agass., très petite espèce, dont le lobe supérieur de la queue est plus court, plus large et plus arrondi que l'inférieur. (1) C'est, suivant M. Giebel, la Tinca microptera, Jaeger, Foss. Wirbelth., Wurtembergs. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 15, et pl. 54, fig. 1-3; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 107. Ce poisson a déjà été ind.qué par Lavater dans le catalogue envoyé à de Saussure, Voyages, IL, p. 336, et confondu avec le goujon ordinaire. (3) Voyez pour ces dix espèces, Agassiz, Poiss. foss., N12,1p.t29;tpl.544, 51 b, 5i c et 56-59; Giebel, Fauna der Vorwelt, [, 3, p. 109. (4) Ce poisson a déjà été figuré par Scheuzer, Piscium querelæ, pl. 3, et par d’Argenville, Oryct., pl. 18. il a été confondu par M. de Blainville, Zchth., p. 13, avec le meunier (C. Jeses). Voyez encore pour les espèces d'OEningen, le catalogue précité de Lavater. 10% POissONS, — CYULOIDES MALACOPFÉRYGIENS. Une cinquième espèce, le Leuciscus leptus, Agass., a été trouvée dans le polierschiefer, terrain tertiaire du Habichtswald. Elle est élancée et cylin- dracée, et a la bouche petite (1). Deux autres sont des iignites d'Allemagne. Le Leuciscus macrurus, Agass., a un squelette robuste, äes nageoires grandes et une caudale longue. Elle provient des environs de Bonn. Le Leuciscus pasyraceus, Bron, est une petite espèce grêle, à queue large, à caudale peu fourchue, des lignites tertiaires et en particulier de ces couches à feuillets minces connues sous le nom de papier Kohle (2). Le terrain tertiaire de Steinheim en Wurtemberg en a aussi fourni deux espèces. Le Leuciscus Harinanni, Agass., se fait remarquer entre toutes les ables fossiles par sa grande taille, et par le développement extraordinaire des os du crâne. Le Leuciscus gracilis, Agass., est une espèce allongée et grêle, à caudale très échancrée. Le Leuciscus brevis, Agass., caractérisé par sa forme trapue ct ses vertè- bres hautes et courtes, est d'une origine inconnue. Depuis les travaux de M. Agassiz, quelques espèces nouvelles ont été décrites. M. Reuss (3) en a fait connaître deux des terrains tertiaires de Bohème, les Leuciscus acrogaster et medius {demi-opale de Luschitz). M. H. de Meyer (4) en a décrit aussi quelques espèces du même pays; ce sont : Le Leuciscus Stephani, H. de Meyer, du calcaire d’eau douce de Waltsch. Le Leuciscus Colei, H. de Meyer, du même gisement, et qui se trouve également dans la demi-opaie de Luschitz. différent des Leuciscus par leur corps comprimé et leur squelette grêie. Leur dorsale est en arrière des ventrales. Ce genre renferme plusieurs espèces vivantes qui sont presque toutes de petite taille. Elles habitent les eaux douces de presque toutes les parties du monde. (f) Voyez encore pour cette espèce, Landgrebe , Zeonh. und Bronn Neues Jahrb., 1843, p. 137. (2) Ce poisson a été décrit par Bronn, Zeitschr. fur. Miner, 1828, p. 380, pl. 3; Geinitz, Verstein., p. 122. Il faut Jui réunir le L. cephalon, Zenker, Neues Jahrb., 1833, p. 395, pl. à, fig. 4. (3) Geognost. Skizzen aus Bæhmen, t. I, p. 262. (4) Palæontographica, t, I, p. 45, pl. 5.. CYFRINOÏDES. 105 M, Agessiz en a décrit deux espèces fossiles {{ L'Aspius gracilis, Agass., a le corps effilé ct les lobes de Fa caudale arrondis, Il à été trouvé dans les schistes d'OEningen, L'Aspius Brongniarii, Agass., est plus trapu. Il à une petite tête et une colonne vertébrale droite. I provient des lignites de Ménat (Puy-de-Dôme). M. FH. de Meyer en a ajouté deux autres des terrains tertiaires de Bohème (2) : L'Aspius furcatus, H. de Meyer, trouvé dans le terrain d'eau douce de Kostenblatt et &ans les schistes à tripoli de Kutschlin. L'Aspius elongatus, H, de Meyer, de ce dernier gisement. Les Rnopeus, Agass., ont aussi le corps comprimé, mais plus trapu. Leur dorsale est opposée à l'anale. Ce genre ne comprend aujourd’hui qu'une pe- tite espèce des eaux douces d'Europe. Le Rhodeus elongatus, Agass., est grêle et allongé, et a un squelettetrès mince. Le Rhodeus latior, Agass., est plus trapu. Ces deux espèces viennent des schistes d'OEningen (3), Les Locues (Cobilis, Lin.) ont Îe “ie allongé, revêtu de petites écailles. Les joues sont lisses et les sous-orbitaires cachés sous la peau. Les dents pha- ryagiennes sont effilées ct tailiées en biseau. Les espèces vivantes sont de petite taille et habitent les eaux douces. M, Agassiz en a décrit trois espèces fossiles (4 La Cobitis centrochir, Agass., a les pectoraics grandes, avec un premier rayon très vigoureux. Elle se trouve à OEningen La Cobitis cephaloles, Agass., de la même localité, est plus allongée ét a la tête très longue et la queue large. (1) Agossiz, Poiss. foss., V, 2, p. 36, pl. 55 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, LE 3, p. 112. L’Aspius gracilis parait être le Cyprinus grislagine, et le Clupea alosa du catalogue Lavater (Voyages de de Saussure). L’'Aspius Bron- gniarti à été indiqué sous le nom de Cyprinus par M. Croizet, Bull. Soc. géol., 1833, t. IV, p. 22 (2) Palæontographica, t. I, p. 59, pl. 8 et 12. (3) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 40, pl. 54; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 113. Le R. elongatus paraît être le Cyprinus nasus du catalogue de -Lavater (Voyages de de de (*) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 11, pl. 59; Giebel, Fauna der Voriwelt, Ep: 106. (5) C'est la Cobitis barbatula du catalogue de Lavater (Voyages de de Saus- sure). Elle a été aussi trouvée dans l'Astésan. Voyez Eug. Sismonda, Poiss. el crust. trouvés en Piémont, p. 12, pl. 2, fig. 58 108 POISSONS. — CYCLOÏDES MALACOPTÉRYGIENS. La Cobitis longiceps, Agass., a été trouvée dans le calcaire d’eau douce de Mombach (1). Les ACANTHOPSIS, Agass., ont été détachées des loches par M. Agassiz, et comprennent les espèces dont le corps est allongé et comprimé, et dont le premier sous-orbitaire est mobile et terminé en pointes acérées. Plusieurs espèces vivent aujourd'hui dans les eaux douces de l'Europe et de l'Inde. On n’en connaît qu’une espèce fossile, à corps très étroit, lAcanthopsis angustus, Agass., des schistes d'OEningen (2). Les ScarpiNius, Heckel, me sont encore inconnus. je trouve ce genre indiqué comme ap- partenant aux cyprinoïdes (3). Le Scardinius homospondylus, Heck., a été trouvé à Eibiswald (Unter Steyermark). 9 KamiLe. — CYPRINODONTES, Les cyprinodontes ont tous les caractères des cyprinoïdes, mais leurs mâchoires portent des dents. Ce sont des poissons de petite taille, qui habitent les eaux douces de la zone tempérée et de la zone tropicale. On en connaît cinq genres vivants, mais un seuld'entre eux a des représentants fossiles (f). Les LEBIAS, Cu. ont le corps peu allongé, les mâchoires aplaties horizontalement . (1) M.H. de Meyer a donné une description de cette espèce, dans Palæon- tographica, t. I, p. 151, pl. 20, fig. 2. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 8, pl. 50, fig. 2 et 3; Giebel, Fauna der Voruwelt, 1, 3, p. 106. (8) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 499. (4) Le genre Pæœcilia a été indiqué occasionnellement dans une note, par M. Agassiz, Poiss. foss., IV, p. 170, comme trouvé fossile dans les gypses de Paris. Il nomme P. Lametherei le poisson rapporté par de Lamétherie au genre brochet {Journal de phys., t. LVIF, p. 320), et avec doute aux mor- myres, par Cuvier, Ossem. foss., 4° édit., t. V, p. 626, pl. 157, fig. 12. Mais M. Agassiz ne le mentionne plus en parlant des cyprinodontes, t, V, 2, p. 47. SCOFÉLIDES. 107 et garnies d’une rangée de dents dentelées. Les opercules sont grands et les rayons branchiostéges nombreux. On connaît cinq espèces fossiles (1) : Le Lebias cephalotes, Agass., a sa Caudale tronquée, ou légèrement échan- crée. C’est une petite espèce dont on trouve souvent de nombreux individus réunis dans le terrain tertiaire d'Aix en Provence. La figure 8 de la planche XXXII de. l'Atlas représente un fragment d'une plaque sur laquelle on observe une quantité considérable de ces petits poissons. | Le Lebias perpusillus, Agass., est une très petite espèce à dos voûté, des schistes d OEningen. Le Lebias gobio, Münster, est trapu, a la tête grosse et les ventrales très reculées. Il provient des lignites de Senssen (Fichtelgeleirge). Le Lebias Meyeri, Agass., a le corps élancé, les nageoires très développées, et la caudale ample et tronquée. Il a été trouvé dans l'argile plastique des eavirons de Francfort. Le Lebias crassicaudus, Agass., est caractérisé par une caudale courte et large, et de grosses écailles. Il a été découvert dans une marne tertiaire à Gesso, près de Sinigaglia. M. Eug. Sismonda l’a trouvé aussi dans l’Astésan (2. 3e Famizie. — SCOPÉLIDES. Les scopélides ont beaucoup de rapports avec les halécoïdes ; mais leur mâchoire supérieure n’est formée que par l'intermaxil- laire , et le maxillaire lui est parallèle en arrière. Ces caractères extérieurs concordent avec des différences importantes dans les organes de la génération. Cette famille, qui renferme à l'état vivant les Sawrus, Scope- lus, etc., poissons des zones chaudes, n’est représentée à l'état fossile que par un seul genre associé d’abord aux halécoïdes. Les OSMÉROÏDES, Agass. sont des poissons fossiles de la craie qui ressemblent beaucoup aux éperlans, mais qui ont la dorsale plus avancée, la tête aplatie, la bouche plus petite et les dents en velours ras. Leur squeletie ressemble à celui des clupes, mais sans côtes sternales. M. Agassiz en a décrit quatre espèces (5) : (1) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 47, pl. 41; Giebel, Fauna der Vorweli, I, 3, p. 115. (2) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 13, pl. 2, fig. 59. (8) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 103, pl. 60 b et 60 4; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 122; Roemer, Kreidegeb., p. 111. 108 roissONS. — CYCLOÏIDES MALACOPTÉRYGIENS. L'Osmeroides Monasterii, Agass., du grès vert de Ringerode, près de Münster, à corps trapu et à tête grosse. L'Osmeroides microcephalus, Agass., dont la tête est petite. Il vient du grès vert des Baumberge. L'Osmeroides lewesiensis, Agass. (!), a le corps ailongé, la tête aplatie et la bouche peu fendue. II a été trouvé dans la craie de Lewes. Ce même gise- ment renferme une quatrième espèce, l'Osmeroides granulatus, Agass. Une cinquième espèce de la craie du Sussex a été décrite par M. Dixon (2): c'est l'Osmeroides crassus. J'en ai ajouté une sixième, l'Osmeroiles megapterus, Pictet (3, des cal- caires tendres de Sach el Aalma ‘most Liban. %e Fame. — ÉSOCIDES. Les ésocides sont des poissons élancés, couverts de grandes écailles et à ventrales abdominales. Leurs maxillaires supérieurs sont dépourvus de dents et placés à Ja suite des intermaxillaires. La mâchoire inférieure, les palatins et le vomer portent des dents ordinairement fortes et coniques. Ils ferment ainsi une sorte de passage entre les trois famiiles précédentes, qui ont le maxillaire situé derrière l'intermaxillaire et parallèle à cet os, et les halé- coïdes dans lesquels le maxillaire porte des dents comme l'inter- maxillaire. Les terrains tertiaires d’eau douce renferment des brochets fossiles qui ont joué probablement le même rôle qu'aujourd'hui , et un genre éteint qui en parait voisin. Les terrains marins en ont aussi un. On doit peut-être encore rapporter à la même famille quelques genres moins connus, qui l'auraient représentée pendant la période crétacée où les vrais brochets n’existaient pas. Les Brocnets (Æsox, Lin. sont caractérisés par leur grande tête, leur museau allongé, obtus et déprimé, leur gueule très fendue, leurs dents nombreuses, etc. Le brochet commun est, comme on le sait, répandu dans toutes les eaux douces d'Europe, et est connu par sa voracité. {1} C'est le Salmo lewesiensis, Mantell, Geol. of Sussex, pl. 33, 34 et 40; Geinitz, Character, p. 11, pl. 2, fig. 3 a,b; Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 376, pl. 33, fig. 4. Voyez Atlas, pl. XXXI, fig. 2, une écaille figurée. (2) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 376. (3) Poiss. foss. du Liban, p. 27, pl. 3, fig. 3, et Mém. soc. phys. et d'hist. nat., t. XII, p. 300. ÉSOCIDES, 109 On trouve dans les marnes diluviennes des environs de Breslau un brochet {(Esox Otto, Agass.), très voisin de celui d'Europe. Ce poisson n’a été trouvé que par fragments; mais une étude approfondie de ses os détachés a permis à M. Agassiz de reconnaître qu'il ne peut pas être confondu avec les espèces vivantes (1). | L'Esox lepidotus, Agass., est une espèce d'OEningen dont les écailles sont beaucoup plus grandes que celles du brochet commun (2). L’'Esox waltschanus, H. de Mever, à été trouvé dans le calcaire d'eau douce de Waltsch en Bohème (à). Les HoLosTEus, Agass., ne vivent plus de nos jours et ne sont pas encore très bien connus. Leur corps est plus allongé que celui des brochets, leurs côtes sont minces et leurs arêtes musculaires nombreuses et très grandes. Ce genre se rapproche probablement des orphies (les mèchoires ne sont pas connues). On n'en a trouvé qu'une seule espèce, l’Holosteus esocinus, Agass., du Monte Bolca. Son habitation marine confirme ses analogies probables avec les éso- cides à long bec (f). Les SPHENOLEPIS, Agass., qui sont aussi un genre éteint, ne sont pas beaucoup mieux con- nus. Leur forme allongée, leur museau grêle et leurs grandes écailles semblent prouver que ce sont bien des ésocides. Ils ont le museau plus allongé et Ia dorsale moins reculée que les brocheis, car cette nageoire est opposée aux ventrales. Ils habitaient les eaux douces de l'époque tertiaire. On en connait deux espèces (5): (4) Agassiz, Poiss, foss., V, 2, p. 68, pl. 47; Giebel, Fauna der Vorwelé, PU TT. | (2) Agassiz, id., pl. 42; Giebel, id.; Knorr, Merckwürd, t. I, pl. 26; Scheuzer, Piscium querelæ, pl. 1. {3} Palæontographica, t. I, p. 49, pl. 6 et 7. 4) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 85, pl. 43, fig. 5; Gicbel, Fauna der Vomueltat 3 pe #17. iz, Poiss. foss., V, 2, p. 87, pl. 44 et 45; Giebcl, launa der Vorweit, 1, 3,p. 118. Le S. squainosus est le Cyprinus squamosseus, Blainville, Zckth., p. 67. Le S. Cuvieri a été décrit par Cuvier, Ossem. foss., 4° édit., V, p. 639, pl. 157, fig. 41 et 158, fig. 8-13 (Truite). M. de Blain- ville, Zchth., en fait un genre nouveau AKOR#URUS {4. macrolepilotus, (9) Agass 110 POISSONS. — CYCLOIÏIDES MALACOPTÉRYGIENS. Le Sphenolepis squamosseus, Agass., est une grande espèce à vertèbres robus- tes, à apophyses épineuses fortes et droites, et à côtes grèles. Les écailles sont très allongées et striées dans le sens de leur longueur. Il se trouve à OEningen. Le Sphenolepis Cuvieri, Agass., a le corps plus allongé et plus grêle, la tête courte, les nageoires petites et la caudale à peu près ronde. Ce poisson a été découvert dans les gypses de Montmartre. Les ISTIEUS, Agass., forment un genre remarquable et qui a disparu de la création ac- tuelle. Ils ont des rapports avec les scombéroïdes et avec les éso- cides. On ne connaît pas assez leur dorsale pour savoir si les premiers rayons sont épineux ; mais leurs ventrales abdominales, la forme de leur caudale, leur anale très reculée et leurs grandes écailles semblent démontrer qu'ils doivent être rapportés à cette dernière famille. Ils se distinguent d’ailleurs facilement de tous les ésocides par leur dorsale qui s'étend tont le long du dos, leur gueule petite, leurs vertèbres très courtes, et leurs osselets apo- physaires moins nombreux que les apophyses. Ce genre paraît limité aux terrains crétacés (1). Trois espèces proviennent de la craie des Baumberge, près de Münster : L'Istieus grandis, Agass., à tête allongée et à osselets interapophysaires très robustes. ; | L'Istieus macrocephalus, Agass., à tête très grande et à osselets moins forts. L'Istieus microcephalus, Agass., à tête courte et massive. Une quatrième espèce, l'Istieus gracilis, Müuster, caractérisée par des côtes courtes et par une caudale très fourchue, a été trouvée dans le grès vert de quelques parties de l'Allemagne (2, Je rapporte à cette famille un genre associé par M. Agassiz aux sclérodermes : Les RHINELLUS, Agass. J'ai montré , en effet, que, par une erreur dont mon savant ami avait lui-même admis la possibilité, ce genre avait été caractérisé en réunissant quelques uns des caractères qui lui sont propres avec ceux des dercetis. M. Agassiz avait associé à une tête de rhi- (1) Agassiz, Poiss. foss., V,2, p. 91, pl. 15 à 18; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 119. (2) C'est le même que l’Istieus polyspondylus , Münster, in Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1834, p. 539. Il est cité aussi par Roëmer, Kreidege- birge, p. 111. HALÉCOIDES. 11: nellus le corps d'un dercetis ; d'où il avait inféré à tort, chez le premier, l'existence d'une armure sur les côtés. Les rhinellus sont des poissons allongés, à bee semblable à celui des bélones , à nageoire dorsale située en arrière du milieu du corps, à nageoires ventrales abdominales, et à nageoire anale commençant en arrière de la dorsale Le Rhinellus furcatus, Agass., est un petit poisson de trois à quatre pouces de long sur deux ou trois lignes de large. Il a été trouvé au mont Liban {cai- caires tendres de Sach el Aalma) (1. Le Rhinellus nasalis, Agass., n'est connu que par une figure de l't. Ver. (Pegasus lesiniformis }, qui, suivant M. Agassiz, paraît se rapporter à ce genre (2). 5e Famizze. — HALÉCOIDES. Cette famille renferme deux types que l’on a presque toujours considérés comme distincts, c’est-à-dire les deux familles nommées par Cuvier CLUPES et SALMONES. La présence d'une nageoire adi- peuse dans les derniers ne peut pas être nn caractère suffisant pour les séparer, et l'analogie de composition de leur bouche tend au contraire à les réunir. Les uns et les autres sont des poissons réguliers à écailles Cy- cloïdes ei à ventrales ae Dans tous, le maxillaire supé- rieur fait partie du bord de la mâchoire et est souvent armé de dents (Atlas, pl. XXXIT, fig. 1). Leur squelette est grêle, avec ou sans côtes sternales. Les halécoïdes ont apparu dès les terrains crétacés ; on en trouve dans les grès verts et dans la craie. Les schistes de Glaris, le Monte Bolca et les autres terrains tertiaires en renferment Re sieurs. La plupart des espèces peuvent se classer dans les genres actuels ; quelques unes cependant ont exigé la formation de genres nouveaux, Cette famille renferme des poissons marins et d’eau douce. - (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IT, p. 260, pl. 38 b, fig. 5; Heckel, Fische Syriens, p. 238, pl. 23; Pictet, Poiss. du Liban, p. 43, DE 8, fig. 3 et 4, et Mém. Soc. phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XIE, p. 318: Giebel, Fine der Vorwelt, 1, 3, p. 158. (2) Agassiz, id.; Giebel, id., Itt, Ver., pl, 39, fig. 1; Blainv.. chth. & 36. 112 POISSONS, — CYCLOÏDES MALACOPTÉRYGIENS. tre Trips. — SALMONES, OU HALÉCOÏDES MUNIS D'UNE SECONDE DORSALE ADIPEUSE. Le genre des Saumoxs, qui est aujourd’hui un des principaux de cette famille , soit par le nombre des espèces qu'il renferme, soit par leur grande taille, n’est pas représenté à l’état fossile. Les di- verses citations que renferment à cet égard d'anciens ouvrages paraissent erronées (1). Les Lavarers (Corregonus), qui sont aussi si abondants aujourd'hui, n’ont également pas existé dans Îles époques antérieures à [a nôtre. Les ÉPERLANS (Osmerus, Art.) ressemblent aux saumons, mais ils n'ont que huit rayons bran- chiostéges. Leurs maxillaires et leurs palatins ont de fortes dents coniques. Leur dorsale est opposée aux ventrales. Une espèce vit aujourd'hui en abondance à l'embouchure des grands fleuves (2). L'Osmerus Cordieri, Agass., en diffère par son corps très élancé, sa tête petite et sa bouche largement fendue. 1] a été trouvé dans le grès vert d'Ibben- büren, en Westphalie. L'Osmerus glarisianus, Agass., a ja tête plus grosse et Ja dorsale plus re- culée. Il provient des schistes de Glaris. Les Loppes (#/a/lofus, Cuv.) sont voisines des éperlans, mais ont des dents en velours ras sur les mâchoires, le palais et la langue. On n’en connaît aujourd'hui qu’une espèce des mers septentrionales. Cette même espèce se trouve fossile au Groënland dans des rognons de marne, qui sont probablement d’origine récente (©. Les trois genres suivants, qui contiennent des poissons de la craie, paraissent voisins des salmones ; mais ils sont encore trop peu connus pour que leurs affinités soient suffisamment établies. \ Ainsi les Salmo articus, Krüg., et groenlandicus, Bloch, sont des Mal- se Le Salino cyprinoides de l'Jtt, Ver, est un Orcynus. Le S. muræna du même ouvrage est une elupe. Le Salmo lewesiensis, Manteil, est un osmé- roïde, etc. (2 Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 101, pl. 60 d et 62; Gicbel, Fauna der Vor well, L 3, Ar, 3) Agassiz, Poiss. foss., V 6 ,4p.7121 . 2,p. 98, pl. 60; Giebel, Fauna der Vorwei, HALÉCOIDES, 113 Les ACROGNATHUS , Agass., sont de petils poissons cycloïdes , abdominaux, à tête grande et aplatie, de la craie de Lewes {1}. L'Acrognaihus boops, Agass., a d'énormes orbites. Les AuLoLeris , Agass., sont irapus, à museau effilé, garni de dents coniques (?). Ce genre renferme une seule espèce, l’Aulolepis typus, Agass., qui est aussi de Ja craie de Levwes. Les TomoGnaTaus, Agass., ne sont connus que par une portion de cräne et par des mâchoires courtes, armées de très fortes dents (3). Le T. mordax, Dixon, et le T, leiodus, id,, ont été trouvés dans ia craie du Sussex. 2e TRIBU. — CLUPES. OU HALÉCOIDES DÉPOURVUS DE NAGEOIRE ADIPEUSE. Les ALOosEs (A/osa , Cu.) ont, comme les clupes, des eôtes sternales et la colonne vertébrale composée d'un grand nombre de vertèbres. Elles se distinguent par une échancrure au milieu de la mâchoire supérieure. L’Alosa elongata, Agass., a été apportée du terrain tertiaire d'Oran. Elle est plus allongée que les espèces vivantes (f). Les Harencs (CZupea, Lin.) ont aussi des côtes sternales ; leur squelette est très grêle, et leur mâchoire supérieure n'a pas d'échancrure. Les espèces fossiles sont nombreuses. Il est difficile de leur ap- pliquer ia subdivision en genres qui a été proposée par M. Valen- ciennes (5) ; car si quelques unes d’entre elles sont assez bien con- servées pour qu'on puisse y étudier les caractères de dentition sur lesquels ces genres sont fondés, la plupart ne les présentent pas (1) Agassiz, Poiss, foss., V, 2, p. 108, pl. 60 «a ; Giebel, Fauna der Vor- men, 33 pr 123. | (2) Agassiz, id.; Giebel, id. (3) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 376, pl. 30, fig. 31, et pl. 35, fig. 1. (4) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 113, pl. 64; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p: 424. (5) Cuvier et Valenciennes, Hist. nat. des poissons, t. XIX. IL. 8 me” 114 POISSONS. — CYCLOIDES MALACOPTÉRYGIENS. avec une clarté suffisante. Nous conservons donc ici un genre unique. Les espèces les plus anciennes ont été trouvées au mont Liban (terrain cénomanien } (1). On trouve dans les calcairestendres de Sach el Aalmala Clupea lata, Agass., minima, id., et Beurardi, Blainx. Les Clupea macrophthalma, Heckel, sardinoides, Pictet, laticauda , idem , brevissima, Agass., et gigantea, Heckel, ont été découvertes dans les PES durs de Hakel. Les schistes de Glaris ont fourni les Clupea brevis, Agass., C. megaptera, Blainy., et C. Scheuzeri, Blainv. (?). On trouve au Monte Bolca les Clupea macropoma, Agass., C. leptostoma, Agass., C. catopygoptera, Agass., et C. minuta, Agass. (3). La Clupea tenuissima, Agass., a été trouvée dans les environs de Rimini, et la C. Goldfussii, Agass., dans les environs de Bingen. M. H. de Meyer (# a indiqué la Clupea humilis lolim gracilis) des marnes tertiaires de Unterkirchberg, près Ulm. M. Heckel (5) en a fait connaitre quatre espèces, la Clupea Haidingeri, du calcaire de Leitha, etc., et trois autres qui, suivant lui, appartiennent au genre MeerrTA, Val. Ce sont la M. sardinites, de Radoboj, la M. longimana, des schistes tertiaires de Krakowiza, en Galicie, et la M. crenala, du sable tertiaire (karpathen sandstein), de Zakliczyn. Les Axcnois (Engraulis, Cuv.) sont faciles à distinguer par leur bouche fendue jusque bien en arrière des yeux, leur museau pointu et leur squelette grêle. On n'en connaît qu'une espèce fossile, l'Engraulis evolans, Agass., du Monte Bolca, dont les nageoires sont bien plus développées que dans Le espèces vivantes (°). (1) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 115, pl. 61; Giebel, Fauna der Vorwelt, E, 3,p. 125 ; Heckel, Fische Syriens, p. 242, pl. 23; Pictet, Poiss. du Liban, p. 36, pl. 7 et 8, et Mém. Soc. phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XII, p. 340. (2) Agassiz, vd. ; Giebel, id. (3) Agassiz, id.; Giebel, id. La C. macropoma a été figurée dans l’Jtt. Ver., sous les noms de C. sinensis, pl. 65, C. thrissa, pl. 25, C. cyprinoides, id., Salmo muræna, pl. 48. Ce sont les Clupæa murænoides et thrissoides, Blaïay., Ichth., p. 39. (4) Leonh. und Bronn Neues Jahrd., 1851, p. 80. {5) Beitr. zur Kent. der Fische Oesterreichs, 1'° livraison, p. 28 et 37, pi. 9 à 14. (6) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 121, pl. 37, fig. 4 et 2; Giebel, Fauna iALÉCOÏDES. 115 Les MÉcaLropes (Wegalops, Lacép.) ont les formes générales et les mâchoires des harengs ; mais leur corps n'est pas comprimé et leur ventre n'est pas tranchant. Ce sont aujourd hui des poissons des mers chaudes. Le Megalops prisca, Agass., est de l’argile de Sheppy {{). Les Spaniopon, Pictet, — Atlas, pl. XXXIL, fig. 9 ont une bouche médiocre, qui se distingue de celle de tous les genres précédents, parce qu elle est armée de quelques dents al- longées, robustes, en forme de crochets pointus. Ces dents sont portées en haut par l’intermaxillaire seul, et la mâchoire inférieure n'en présente que dans sa partie antérieure. Les rayons bran- chiostéges sont nombreux, le squelette grêle. La nageoire dor- sale est située vers le milieu du corps, l'anale est très près de la queue, la caudale est fourchue, la pectorale médiocre, et les ven- “trales sont situées très en arrière (?). Le Spaniodon Blondelü, Pictet, et le Spaniodon elongatus, id., ont été trouvés dans les calcaires tendres de Sach el Aalma (mont Liban). Les CHIROCENTRITES, Heckel, ont le corps allongé comme les chirocentres et les thrissops; une bouche ouverte en dessus, formée par un petit intermaxillaire el un grand maxillaire, en forme de sabre; des dents coniques dis- posées sur un seul rang, les antérieures grandes, les postérieures très petites; des rayons branchiostéges nombreux, les suborbitaires très épais, le préopercule triangulaire et dentelé; une dorsale courie, située très en arrière; une anale longue, dont les rayons antérieurs sont très élevés ; des ventrales médianes, une caudale très fourchue, et des écailles médiocres, dures et sans lignes rayonnées. der Vorwelt, 1, 3, p. 127. C'est la Clupea evolans , Blainv., Ichth., p. 40. Ce même poisson a été figuré dans l'Z#. Ver., sous les noms d'Exocetus evolans, pl. 22, fig. 2, d'E. exiliens, pl. 39, fig. 5, et de Silurus catus, pl. 39, fig. 2. (1) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 114; Ann. des sc. nat., 3° série, t. III, p. 47; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 124. (2) Pictet, Poiss. du Liban, p. 33, pl. 5 et 6, et Mém. Soc. phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XII, p. 306. 116 POISSONS. — CYCLOÏDES MALACOPTÉRYGIENS. Ces poissons paraissent appartenir à l'époque crétacée (!). Le Chirocentrites corononiü, Heckel, a été trouvé dans les schistes bitumi- neux de Goriansk, près Gorice. Le C. gracilis, Heckel, a été découvert aussi dans un schiste bitumineux noir du cercle de Gorice, près Comen. Le C. microdon, Heckel, provient des schistes lithographiques (crétacés) de l’île Lesina. Les HaLec, Agass., ont la tête large et aplatie des élops, la gueule fendue presque comme dans les anchois, les os de la mâchoire inférieure très étroits et pas de côtes sternales. L'Halec Steinbergerü, Agass., est du plæner de Bohême (2). Les HaLEcopis, Agass., ne sont encore connus par aucune description (5). L'H. lœvis, Agass., a été trouvé dans l'argile de Londres. Les ELOPIDES, Agass., ne sont pas mieux connus (4). L'Elopides Couloni, Agass., provient des schistes de Glaris. Les COELOGASTER, Agass., sont dans le même cas (). Le Cœlogaster analis, Agass., a été découvert au Monte Bolca. Les PLATINX, Agass., sont très bien caractérisés par le premier rayon de leurs pecto- rales qui est fort allongé. On en connaît deux espèces du Monte Bolca (6) : (1) Heckel, Beitr. zur Kentniss der foss. Fische Oesterreichs, p. 5, pl. 1 à 5. (2) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 123, pl. 63; Reuss, Kreideg., 1, 3, p. 13, pl. 22 et 23; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 127. (3) Agassiz, Ann. des sc. nat., 3° série, t. ILE, p. 47. (4) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 139. (5) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 126. (6) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 125, pl. 14 ; Giebe]l, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 128. Le dernier est le Monopterus gigas de l'Itt, Ver., pl. 47. MURÉNIDES. 117 Le Platinx elongatus, Agass. (Esox macropterus, Blainv.), et le Platinæ digas, Agass. 3° SOUS-ORDRE. CYCLOIDES MALACOPTÉRYGIENS APODES. (Anguilliformes.) Ce sous-ordre, qui correspond au deuxième sous- ordre des physostomes de M. Müller, est caractérisé par une vessie nataloire formée comme dans ces poissons; mais les nageoires abdominales manquent toujours et quelquefois les pectorales. Le corps s’allonge consi- dérablement , et le squelette est irès compliqué. Les écailles sont très petites. Il renferme les apodes de Cuvier, dont on aurait _sorii les ophidides pour les réunir aux anacanthiens, et forme trois familles : les Murénines, les SymBRAN- cHipes et les Gymnoripes. La première seule à été trou- vée fossile. FamLze pes MURÉNIDES. Ces poissons ont apparu pour la première fois dans les mers qui ont déposé les calcaires du Monte Bolca, et depuis lors ont laissé leurs traces dans quelques terrains tertiaires. Les espèces n'en sont pas nombreuses; mais, en général, d’une détermination assez facile. La plupart se rangent dans les genres actuels. Les MurÈèNEs (Muræna, Thunb.) n ont pas été trouvées fossiles, et les espèces rapportées à ce genre doivent être réparties dans les suivants. Les ANGUILLES (Anguilla, Thunb.), — Atlas, pl. XXXIT, fig. 10, ont des pectorales; leurs ouïes s'ouvrent de chaque côté sous ces nageoires. Les espèces fossiles appartiennent, pour la plupart, au sous- genre des CONGRES, ou anguilles marines, chez lesquels la dorsale commence assez près des pectorales (1) y (1) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 133, pl. 29 et 43; Gicbel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 130. 11S POISSONS. —— CYCLOÏDES MALACOPTÉRYGIENS,. On en connaît plusieurs du Monte Boilca : L’'Anguilla latispina, Agass., a des apophyses épineuses excessivement ro- bustes derrière la nuque. L’Anguilla ventralis, Agass., est une espèce très grêle. L'Anguilla brevicula, Agass., est plus trapue. On cite encore de la même localité, l’Anguilla branchiostegalis, Agass., l'A. interspinalis, Agass., et l'A. leptoptera, Agass. (1), Deux espèces des terrains d’eau douce ne sont connues que par la partie postérieure de leur corps, de sorte qu'on ne peut pas savoir si elles ont eu les caractères des congres ou ceux des vraies an- guilles, chez lesquelles la dorsale commence bien en arrière des pectorales. L’'Anguilla multiradiata, Agass., a des osselets interapophysaires extrême- ment nombreux. Elle provient du calcaire d'eau douce d'Aix en Provence. L’Anguilla pachyura, Agass., des schistes d'OEningen, a les rayons des nageoires très développés. Les RHYNCHORHINUS, Agass., sont encore incomplétement caractérisés, et paraissent interme- diaires entre les anguilles et les congres (?). Le Rhynchorhinus branchialis, Agass., a été trouvé dans l’argile de Londres. Les ENCHELYOPuS, Agass., sont des poissons qui ne vivent plus aujourd'hui, et qui diffèrent des anguilies par leur dorsale prolongée jusqu’à la nuque, et leur ceinture thoracique grêle. On n’en connaît qu’une espèce, l'Enchelyopus tigrinus, Agass., du Monte Bolca (3). À ces genres 1] faut en ajouter quelques autres encore vivants, dont les espèces fossiles n’ont pas été encore suffisamment étudiées. Les OPnisurEs, Acass., sont des anguilles à queue dépourvue de nageoires et terminée comme un poinçon. (1) L’A. leptoptera est le Muræna conger de l'Itt. Ver., pl. 23, fig. 3. (2; Agassiz, Ann. des sc. nat., 3° série, t. III, p. 35 et 47. (3) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 137, pl. 49 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 132. C'est l'Ophidium barbatum de l'Iit. Ver., pl. 38, fig. 2, et de Blainv., Zchth., p. 56, SILURÉENS. 119 Elles sont représentées par une espèce du Monte Bolca, l'Ophisurus acu- licaudus, Agass., qui était marine comme Île sont les vivantes (1), Les SPHAGÉBRANCHES (Sphagebranchus, Agass.) manquent de pectorales, et ont des branchies ouvertes sous la gorge. On en connaît une espèce fossile au Monte Bolca, le S. formosissimus, Agass, (2). Les Leprocérnares (Leptocephalus, Penn.) ont le corps comprimé comme un ruban, et ont été encore plus abondants. On en connaît trois espèces des mêmes localités , les Leptocephalus tœnia, Agass., gracilis, Agass., et medius, Agass. (3), 5° ORDRE. SILURÉE NS. Je forme un ordre distinct du groupe des silures, et je le distingue des physostomes : 1° par l'absence constante des écailles, remplacées quelquefois par des plaques osseuses ; 2° par la simplification du suspen- seur de la mâchoire inférieure, dont le préopercule, intercalé entre les os ordinaires, forme la partie prin- cipale, ainsi que l’a démontré M. Vost (*). Nous pou- vons ajouter que le caractère essentiel des physosto- mes, suivant M. Müller, l’existence d’un canal aérien pour la vessie, manque dans une partie d’entre eux (1) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 138; Giebel, id. C'est le Muræna ophis de l’Zét. Ver., pl. 23, fig. 4, et Blainv., {chth., p. 56. (2) Agassiz, id.; Giebel, id. Il a été réuni dars l’Jttiolitologia Véron, pl. 38, fig. 1, au prétendu Ophidium barbatum. (3) Agassiz, id. ; Giebel, id. ; It. Ver., pl 23, fig. 2 (L. gracilis) et 53, fig. 2, où le L. medius est figuré sous le nom de Muræna cœca. M. de Blain- ville le rapporte avec doute aux CéciciEs ou aux Apréricutys, Dum. (4) Ann. des sc. nat., 3° série, t. IV, p. 52, 120 POISSONS. — SILURÉENS. (goniodontes), qui n’ont point de vessie natatoire. Ce sont d’ailleurs encore des poissons malacoptérysiens abdo- minaux. Ils habitent les eaux douces, et sont surtout fréquents dans les pays chauds. L'existence de ce groupe à l’état fossile a été niée jusqu’à ces dernières années. Quelques fragments, dé- couverts récemment, semblent fournir une conclusion contraire. | On les divise en deux familles, les Srzuroïnes et les Gonioponres. Les premiers sont nus ou couverts de quelques plaques sur la tête et sur la partie antérieure du corps. Les soniodontes sont complétement couverts de pla- ques régulières, et font certainement une transition aux ganoïdes cuirassés. Ils n’ont pas encore été trouvés. fossiles (*). Famize DES SILUROIDES. Les PiméLones (Pémelodus, Lacép.) ont le corps revêtu seulement d’une peau nue, des dents en velours aux deux mâchoires et aux palatins. M. Heckel (2?) rapporte à ce genre quelques rayons de nageoires trouvés dans les sables tertiaires de Hongrie (Pimelodus Sadleri, Heckel). J'ai associé avec doute, au même ordre, le genre des Coccopus, Pictet, caractérisé par un squelette plutôt fibreux qu'osseux, par une peau granuleuse et épaisse, et par des nageoires supportées par de gros rayons tout à fait semblables à ceux de quelques silu- roïdes (5). (1) La Loricaria plecostoma de l'Itt. Ver. est un Lophius. (2) Beitr. sur Kentn. der foss. Fische Oesterreichs, p. 15, pl. 2, fig. 3. ( 8) Poiss. du Liban, p.48, pl. 9, fig. 9, et Mém. Soc. phys. et d'hist. nat, de Genève, t. XII, p. 325. PLECTOGNATHES. 121 Le Coccosteus armatus, Pictet (f), a été trouvé dans les calcaires durs de Hakel (mont Liban). 6° ORDRE. PLECTOGNATHES. Cet ordre, établi par Cuvier, est caractérisé par son os maxillaire soudé sur le côté de l’intermaxiilaire, qui forme toute la mâchoire, et par son arcade palatine qui s’engrène par suture avec le crâne et est tout à fait immobile. À ces caractères on peut ajouter un sque- lette fibreux, tardivement ossifié, et l'absence de véri- tables écailles, qui sont ordinairement remplacées par des plaques dures ou par des piquants. La peau est dure, elle recouvre les opercules et les rayons bran- chiostéges, de manière à laisser voir seulement une petite fente branchiale. Les poissons qui appartiennent à ce groupe ont été associés par M. Agassiz aux panoïdes. M. Müller a mon- ré, comme nous l'avons dit plus haut, qu'ils doivent rentrer dans la sous-classe des téléostéens. Aucun d’eux n’est plus ancien que la craie, et les espèces ne sont pas nombreuses. On y distingue deux familles. Les ScLéRODERMES et Îes GymnoponTes, auxquelles il faut peut-être en ajouter une troisième, pour un poisson très anormal (Blochius du Monte Bolca). tre Famizze. — SCLÉRODERMES, Les sclérodermes ont le museau saillant armé de quelques dents distinctes, des écailles plates en forme de larges plaques rhom- boïdales ou polygones, obliques au corps, qui en est tout couvert, (1) Agassiz, Poiss. foss., I, 2, p. 251, pl. 75; Giebel, Fauna der Vorwelt, LS p. 134. 129 POISSONS. — PLECTOGNATHES. Cette famille renferme aujourd'hui des poissons des mers chaudes, dont les principaux types sont les balistes et les coffres. Les espèces fossiles se trouvent dans les terrains crétacés et ter- tiaires. Le genre des coffres est le seul des vivants qui ait été trouvé fossile ; trois autres genres sont éteints. | Les ACANTHODERMA, Agass., appartiennent au type des balistes, c’est-à-dire qu'ils ont le corps comprimé, une première dorsale épineuse, et une seconde molle et longue, etc.; mais l'empreinte laissée par leur corps est cou- verte de cavités qui doivent avoir été produites par des pointes saillantes de la peau. Ces épines ont probablement surgi de la surface des écailles par des bases simples, sans avoir des racines analogues à celles des piquants de diodons. Ces poissons sont propres aux schistes de Glaris (terrain num- mulitique). L’Acarthoderma ovale, Agass., a la forme des balistes. L’Acanthoderma spinosum, Agass., est beaucoup plus trapu (1). Les ACANTHOPLEURUS, Agass., sont aussi voisins des balistes , et surtout des monacanthes, qui n'ont qu'un rayon à la première dorsale ; mais ils ont des ven- trales soutenues par une forte épine. On en connait deux espèces des schistes de Glaris : l’Acanthopleurus ser- ratus et l’Acanthopleurus brevis, Egert. (2). Les CorrRes (Ostracion, Lin.), sont, comme je l'ai dit, le seul genre des sclérodermes qui se trouve vivant et fossile. Ces poissons sont faciles à distinguer, parce qu'ils sont recouverts de compartiments osseux réguliers, qui forment une cuirasse inflexible. La seule espece fossile est l'Ostracion micrurus, Agass., du Monte Bolca (3). (1) Agassiz, Poiss. foss., I, 2, p. 251, pl. 75; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1,95. 194 (2) Agass., Poiss. foss., 11, 2, p. 257, pl. 75 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 135. Ce genre avait d’abord été nommé par M. Agassiz PLEURA- CANTHUS. (8) Agässiz, Poiss. foss., II, 2, p. 262, pl. 74; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 435. Ce poisson a été figuré dans l’/tt. Ver. sous les noms de GYMNODONTES,. 123 Je termine ce qui tient à la famille des sclérodermes par un genre encore peu connu, celui des GLYPTOCEPHALUS, Agass., qui a la forme du crâne des balistes, mais avec des tubercules distincts, en séries régulières. La seule espèce connue, le Glyptocephülus radiatus, Agass., a été trouvée dans l'argile de Sheppy (!. 2e Fame — GYMNODONTES. Les gymnodontes sont très voisins des sclérodermes, et ont comme eux les mâchoires immobiles et le squelette ossifié tar- divement ; mais leurs mâchoires n'ont pas de dents distinctes et sont recouvertes d’une gaîne d'ivoire formée de dents réunies. Leurs écailles sont saillantes, portent des pointes ou des piquants et couvrent tout le corps. Les Diopon, Lin., ont des màchoires qui ne sont en haut et en bas composées que d’une pièce. Les espèces actuelles sont nombreuses et habitent les mers des pays chauds (2). Le Diodon tenuispinus, Agass., du Monte Bolca, est une petite espèce à aiguillons plus fins que les vivantes (3). Le Diodon Scillæe, Agass., n’est connu que par des dents sillonnées à leur surface de lignes rapprochées et finement crénelées. IL a été trouvé dans les terrains tertiaires du midi de l'Italie. Ostracion turritus, pl. 492, fig. 4, et de Cyclopterus lumpus, pl. 65, fig. 2. C'est le Balistes dubius, Blainv., Ichth., p. 33. (1) Agassiz, Poiss. foss., IL, 2, p. 264; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 136. M. Koœnig l’a désigne sous le nom de Ephippus Oiwenü, Morris, Cat., p. 193. Je crois que c'est la même espèce que celle qu'il a figurée dans les co es sectiles, pl. 8, sous le nom de Bucxcannium. Voyez t. I, p. 414, et t. Il, p. 66. (2) M. Agassiz rapporte à ce genre celui des Taeraricarys, Kœnig(Teratichtys in Bronn). Voyez pour ces trois espèces, Agassiz, Poiss. foss., Il, 2, p. 273, pl. 74, fig. 2 et 3; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 136. (8) Ce poisson a été figuré dans l’Jff. Ver, pl. 8, sous le nom de Tetraodon hispidus et Honkenii, noms que lui a conservés M. de Blainville, Zchth., p. 34. 124 POISSONS. —— PLECTOGNATHES. Le Diodon erinaceus, Agass., est caractérisé par une forme ovale et des piquants courts, robustes et clair-semés (1). Les Triconopon, Eug. Sismonda, : ressemblent aux tétrodons, et ont comme eux quatre dents ; mais ces organes sont un peu courbés, aplatis, à couronne élevée et tranchante représentant un triangle curviligne (?). Le Trigonodon Owenii, Eug. Sism., a été trouvé dans les terrains miocènes de la montagne de Turin, 3° Famizze. — BLOCHIOÏIDES. Nous ajoutons avec doute (*) cette troisième famille pour un poisson qui a des caractères tout à fait spéciaux, et qui est si dif- férent de tous ceux qui vivent aujourd hui, que Volta, l’auteur de l'Jttiolitologia Veronese, qui cherchait toujours à rapporter les poissons du Monte Bolea aux espèces actuelles, reconnut qu'il ne pouvait rentrer dans aucun des genres vivants. Il forme celui des : Bcocæus, Volta, et est caractérisé par l'allongement extrême du corps, par des ventrales situées sous les pectorales, par un bec long et grêle comme les bélonostomes et les bélones, par des dents en brosse et par la nature de ses téguments. La peau est recouverte par des plaques dures, en losanges, qui paraissent indiquer une certaine analogie avec les sclérodermes. La seule espèce connue (#), le Blochius longirostris, Volta, a été trouvée au Monte Bolca. Un des exemplaires a été célèbre parce que, comme nous l’avons dit (t. 1, p. 30), il semblait avaler un plus petit au moment où il est mort et a été fossilisé. (1) Cette espèce a été citée dans les Verhandl. Bühm. Musœums, 1834; p. 66, sous le nom de Diodon hystrix. (2) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 25, pl. 1, fig. 14 à 16. (5) MM. Agassiz, Giebel, etc., placent ce poisson parmi les ganoïdes. La nature de ses écailles me paraît l’associer au moins autant aux sclérodermes. Ses nageoires ventrales, situées sous les pectorales, sont d’ailleurs un caractère inconnu chez les vrais ganoïdes. (#) Agassiz, Poiss. foss., 1, 2, p. 255, pl. 44; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1,3, p.M5: GANGOÏDES. 125 1° ORDRE. LOPHOBRANCHES. Les lophobranches sont suriout caractérisés par leurs branchies divisées en petites houppes rondes. Leur corps est cuirassé d'une extrémité à l’autre par des écussons qui le rendent presque toujours anguleux. Les SYNGNATHES (Syngnathus, Lin.), reconnaissables à leur museau tubuleux et à leur corps allongé, mince et tout d’une venue, sont très abondants dans les mers actuelles. On en connaït une espèce fossile, le Syngnathus ophistopterus, Agass., à dorsale très reculée, qui a été trouvée au Monte Bolea (1). Les CaLamosroua, Âgass., sont un genre éteint qui à la forme des hippocampes et qui en diffère par une nageoire ronde à l'extrémité de la queue. Le bec tubuleux , effilé et spatuliforme, occupe à peu près le tiers de la longueur totale, Le Calamostoma breviculum, Agass., a été trouvé au Monte Bolca (2). 2e SOUS-CLASSE. GANOIDES, La sous-classe des ganoïdes, ainsi que nous l'avons Ü ) dit plus haut, est essentiellement caractérisée par deux modifications anatomiques, qui sont malheureusement (1) Agassiz, Poiss. foss., Il, 2, p. 276; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 138. C’est le Syngnathus typhle de L'Itt. Ver., pl. 58, fig. 4; Blainville, IChth., p. 35. (2) Agassiz, Poiss. foss., I, 2, p. 276, pl. 74, fig. 1; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II, p. 137. Ce poisson a été décrit dans l’Z4t. Ver., pl. 5, fig. 5, sous le nom de Pegasus (P. natans). C’est le Syngnathus breviculus, Blainv., Ichth., p. 33. 126 POISSORS. —- GANOIDES. sans lien direct avec les parties du corps qui peuvent se conserver fossiles. Elle comprend tous les poissons osseux ou Cartilasineux, à tête composée d'os distincts dans lesquels le bulbe aortique, musculaire, présente à l'intérieur des valvules multiples, et dans lesquels les nerfs optiques ne se croisent pas. Le petit nombre de poissons actuels que l’on range dans cette sous-classe présentent, à côté de ces caractè- res essentiels, quelques modifications accessoires qui ont permis de leur associer avec une certaine sécurité une très grande quantité de poissons fossiles (°). Les sanoïdes sont les seuls poissons dans lesquels on trouve des écailles osseuses, disposées en lignes régu- lières, unies par leurs bords et couvertes d’une couche d'émail. Ce n’est aussi que chez eux que l'on trouve des ful- cres (*) en avant des nageoires. Les ganoïdes sont les seuls poissons à opercules qui aient quelquefois une colonne épinière à corps indivis, el composée d’une corde dorsale uniforme. L'existence d'une queue hétérocerque est un carac- tère qui ne se trouve jamais dans les téléostéens. Une queue de celte nature, joint à une tête à os distincts et à un opercule visible, est caractéristique des sanoïdes. Ces poissons sont aussi, suivant M. Heckel, les seuls dans lesquels la queue { homocerque ou hétérocerque ) soit terminée par des vertèbres à corps incomplétement _ossifiés, lors même que l’ossification des autres vertè- bres est complète. () Voyez, pour cette discussion, les pages 23 et suivantes. (2) M. Heckel, en réunissant les aetalions aux téléostéens, introduit une exception à cette règle (Sitzungs Ber. Wien. Akad., novembre 1850, p. 363). Voyez, pour les fulcres, la page 19. GANOIDES. 127 Ce sont probablement aussi les seuls poissons qui aient des osselets surapophysaires, c'est-à-dire une rangée d’arêtes placée entre les osselets purte-nageoire et les rayons de la nageoire. Ces caractères ne se trouvent jamais en dehors de la sous-classe des ganoïdes. [ls ne sont pas cependant gé- néraux, car chacun d’eux est loin de se irouver dans tous les membres de cette grande division. Il est rare qu'ils manquent tous, cependant la nature vivante en offre un exemple frappant dans le genre Amia. On est généralement d'accord pour considérer comme des ganoïdes {ous les poissons fossiles qui présentent l’un ou l'autre de ces caractères accessoires, et pour leur attribuer par hypothèse l’organisation des ganoïdes vivants. Cette sous-classe, ainsi limitée, est évidemment in- tcrmédiaire entre les téléostéens et les placoïdes. Elle a un squelette moins ossifié que les premiers, et les deux caraclères anatomiques que nous avons mis en première ligne leur sont communs avec les placoïdes. ils sont supérieurs à ces derniers par leur Lête formée d'os distincts et par leur opercule. Leurs formes géné- rales rappellent d’ailleurs principalement celles des téléostéens. L'ordre des ganoïdes à été distingué et établi par M. Agassiz, et j'ai déjà dit ailleurs que c'était un des points Les plus essentiels de sa méthode, et un des prin- cipaux services qu'il arendus à la classification. Ces poissons élaient auparavant épars en divers endroits de la série. On plaçait les lépidostées et les polyptères dans la famille des clupes, ainsi que les amia; Îles siuriones faisaient partie de la série des chondroptéry- giens. M. Agassiz a reconnu le premier la nécessité de 128 POISSONS. — GANOIÏDES. rassembler ces types divers en un seul ordre, et la paléontologie a fourni une démonstration éclatante de la justesse de cette manière de voir. Quoique les Himi- tes de cette sous-classe aient été assez notablement mo- difiées dans ces dernières années, ainsi que nous l’avons fait voir, les résultats essentiels du travail de M. Agas- siz sont restés inlacts et ont révélé des faits très cu- rieux dans l’histoire paléontologique des poissons, faits qui, sans cette classification plus méthodique, seraient restés obscurs et confus. Nous avons vu les téléostéens apparaître pour la pre- mière fois avec l’époque crétacée (ou jurassique), pren- dre immédiatement un grand développement et former la partie la plus importante de la population de nos mers. Les ganoïdes ont précisément une histoire 1n- verse. ils ont été très abondants dans les époques an- ciennes, et jusqu’à la craie ils ont formé avec les pla- coïides la totalité de la faune ichthyologique. Depuis la craie ils ont été très peu nombreux, et dans les mers actuelles ils ne sont représentés que par un très petit nombre de genres. L'existence d’un poisson ganoïde dans un terrain rend probable qu’il est antérieur à la craie. La dé- couverte d’un téléostéen prouve le contraire. Si nous comparons les divers groupes dans les- quels on peut diviser les ganoïdes, nous trouverons aussi des résultais remarquables. Quelques familles n’ont vécu que pendant une seule époque, et ont été remplacées par des formes nouvelles. D'autres au con- taire ont été plusieurs fois renouvelées, et forment une série de faunes successives dont aucune ne ren- ferme des espèces identiques avec les autres, et dans les- quelles les genres sont souvent très différents. Je ne GANOÏDES. 129 rappellerai ici que l’exemple que j’ai déjà cité. Aucun poisson ganoïde n’a eu une queue homocerque avant l’é- poque du lias, et presque tous les genres à queue hété- rocerque ont disparu avant celte période. Aussi l’ordre des ganoïdes est-il un de ceux qui méritent le plus l'attention des paléontolosistes, parce qu’il peut, mieux peut-être que tout autre groupe d'animaux, montrer cette richesse et cette variété de créations successives toutes différentes, liées cependant par des rapports que nous pouvons entrevoir, mais que nous sommes bien loin de connaître encore. La distribution des ganoïdes en ordres et en families présente quelques difficultés, parce que l’on ne peut pas se faire une idée exacte de la valeur des carac- tères externes, ou de ceux du squelette, dans une division où l'on a pu disséquer un si petit nombre de iypes. La méthode que j’ai cru devoir suivre est basée sur celles de MM. Agassiz, J. Müller, Heckel, Vogt, Gie- bel, etc., sans concorder tout à fait avec aucune d'elles. Les caractères qui me paraissent devoir être princi- palement employés sont les suivants : 1” La nature des téguments, qui dans les poissons ac- tuels forment trois types : celui des esturgeons et des spa- tulaires qui sont cuirassés ou nus; celui des lépidostées et des polyptères qui ont des écailles osseuses rhomboï- dales, émaillées, unies par leurs bords; et celui des amia qui ont des écailles arrondies sur leur bord postérieur. Ces trois types se retrouvent parmi les fossiles, qui en présentent peut-être en outre un quatrième. Quelques poissons paraissent avoir eu des écailles arrondies comme les amia, mais recouvertes par une couche d’'émail qui manque à ce genre vivant. Les ichthyolovistes ne sont pas d'accord sur l'importance à accorder à cette diffé- IL, (e] {30 POISSONS. —— GANOÏDES. rence, non plus que sur la répartition des genres entre le type des poissons à écailles ordinaires et celui des poissons à écailles arrondies et émaillées. 2% L'état de la colonne épinière, qui peut présenter des corps de vertèbres divisés et ossifiés, ou rester sous la forme de corde dorsale, tantôt nue, tantôt plus ou moins recouverte de demi-vertèbres (*). Ces caractères ont une haute importance, car ils se lient avec le déve- loppement embryonnaire ; la colonne épinière de tous les vertébrés passe en effet, comme on le sait, par l'état de la corde dorsale. Malheureusement, il arrive souvent que l’on ne peut pas voir les squelettes des ga- noïdes. 3° La forme de la queue homocerque ou hétérocer- que. Ce caractère manque de précision dans certains cas, car il y a des transitions d’une de ces formes à l’autre ; mais il se lie aussi avec le développement embryon- naire, tous les poissons commençant par être hétérocer- ques. Il concorde bien avec la distribution ans. et il est d’une observation facile. 4° La disposition des fulcres, qui peuventmanquer ou exister, et qui tantôt se présentent sur un rang simple, tantôt forment une double rangée. 5° Nous mettons moins d'importance à la forme des dents que n’en mettait M. Agassiz, car dans la nature vivante on voit ces organes varier beaucoup dans l’éten- due d’une famille naturelle. Par la combinaison de ces caractères, nous admettons quatre ordres, et nous les divisons comme il suit en familles : 4er Ordre. — GANOÏDES CYCLIFÈRES, ou ganoiïdes à écailles arron- dies et libres du côté postérieur. {1} Voyez page 4 de ce volume. GANOÏDES. 131 45e Famille. — Amiades. Poissons homocerques , à squelette ossifié, à écailles minces, sans émail, à rayons des nageoires nor- maux. 2° Famille, — ZLeptolépides. Poissons homocerques, à squelette ossifié, à écailles minces recouvertes d’émail , à rayons des na- geoires normaux (les genres appartiennent aux terrains jurassiques et crétacés). 3° Famille. — Célacanthes. Poissons homocerques ou hétéro- cerques , à squelette ossifié , à écailles minces, à rayons des na- geoires creux à l'intérieur. h° Famille — Æoloptychiides. Poissons hétérocerques, à sque- lette en parte cartilagineux , à écailles très épaisses, composées d’un tissu osseux, poreux, à tête souvent ciselée, souvent couverte d'écussons , à bouche armée de dents grandes et crochues. (Tous les genres ont été trouvés dans le terrain dévonien.) 2° Ordre. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES, Ou ganoïdes à écailles rhom- boïdales, osseuses, couvertes d'émail, unies par leurs bords. Are Famille. — Polyptérides. Poissons homocerques, à nageoires dorsales très nombreuses. (Un seul genre vivant ; pas de fossiles.) 2: Famille. — Zepidostéides. Poissons homocerques et hétéro- cerques, à une seule anale , à dents crochues, à écailles grandes. (Un genre vivant, lepidostée, et beaucoup de fossiles.) 3e Famille. — Acanthodiens. Petits poissons hétérocerques, à une seule anale, à dents crochues et à écailles très petites, formant une sorte de chagrin. (Quelques genres des terrains anciens.) he Famille.— Diptériens. Poissons hétérocerques à deux anales. (Quelques genres des terrains anciens.) 5° Famille. — Pycnodontes. Poissons ayant une corde dorsale non ossifiée , des osselets supplémentaires verticaux et des dents en pavé, arrondies ou ellipsoïdes. (Tous les genres sont fossiles.) 3° Ordre. — HorcoPLEuriDEs. Squelette osseux ; corps armé de séries (ordinairement 5) d'écussons disposés sur le dos et les flancs, et s'étendant depuis la nuque jusqu à la queue. h° Ordre. — GANOÏDES CUIRASSÉS, ou ganoïdes sans écailles, re- couverts souvent de plaques osseuses, à squelette cartilagineux et à corde dorsale. 17 Famille. — Céphalaspides. Tête et corps cuirassés de pla- ques angulaires unies par leurs bords; souvent de petites plaques 432 POISSONS. — GANOÏDES CYCLIFÈRES. sur la queue, ressemblant à des écailles osseuses. (Tous les genres appartiennent au terrain dévonien.) | 2° Famille. — Séuriones. Corps armé d’écussons osseux pointus et arrondis, disposés en série. (Un genre vivant, esfurgeon, et un fossile.) 3° Famille. — Spatularides. Corps nu. (Un genre vivant, pas de fossiles.) À°T ORDRE. GANOIDES CYCLIFÈRES. Nous comprenons dans cet ordre tous les poissons ganoïdes dont les écailles sont arrondies et libres au bord postérieur, disposées comme les tuiles d’un toit, et rappelant par conséquent, sous ce point de vue, celles des téléostéens cycloïdes. A l'étude de cet ordre se rattachent d'assez grandes difficultés. Quand on voit en effet le genre amia avoir les caractères internes des ganoïdes et les caractères externes des téléostéens, on peut craindre que bien des genres fossiles, connus seulement par leurs téguments ou par leurs squelettes, ne soient associés à tort à l’une ou à l’autre de ces sous-classes. Il est vrai que sur ces écailles amincies et arrondies des poissons fossiles que nous classons dans cet ordre, on peut souvent constater l'existence d’une couche d’é- mail qui peut faire croire à une analogie de structure avec les lépidostées ou les polyptères. Mais cette couche se trouve-t-elle sur toutes? telle est une question qui n’est pas résolue de même par tous les observateurs. Son existence est souvent difficile à constater, il n’est pas démontré qu'elle existe toujours. Que devons-nous donc penser des poissons qui man- queraient de cette couche d’émail ? S'ils ont à côté de cela un squelette ossifié et pas de fulcres, où sont les GANOÏDES CYCLIFÈRES. 133 motifs suffisants pour les associer aux ganoïdes ? Pour- quoi les comparer aux amia plutôt qu’à des téléostéens ? Ne tombe-t-on pas ainsi tout à fait dans la pétition de principes dont plusieurs naturalistes ont déjà signalé les dangers, et qui consiste à déterminer les terrains avec les poissons, et les poissons avec les terrains. Si les paléontologistes associent aux ganoïdes des poissons qui n’ont ni des écailles émaillées, ni des fulcres, ni la corde dorsale fréquente dans cette sous-classe, il est évident qu'ils ne seront dirigés que par la place géolo- gique de ces animaux, et l’on pourra alors ne pas trop s'étonner de ce que la classification des poissons con- corde si bien avec leur histoire paléontolosique. Les observations de M. Heckel que nous avons citées plus haut (") montrent que quelques uns des genres que nous laissons provisoirement dans le sous-ordre des ganoïdes cyclifères (Leptolepis, Tharsis, Thrissops,)ont la colonne épinière terminée comme les salmones et les esox, et sont par conséquent, pour cet habile ichthyo- logiste, des Steguri (téléostéens). D’autres, au contraire (Megalurus), ont la colonne épinière terminée comme les ganoïdes vivants. Il y a donc peut-être ici deux types qui devront être séparés, et dont l’un restera à la place où nous le mettons ici, et dont l’autre viendra s’asso- cier aux poissons téléostéens, pour prouver que cette sous-classe date du commencement de l’époque juras- sique. J'aurais immédiatement accepté cette modification, si M. Agassiz ne disait pas positivement que les leptolepis ont des écailles couvertes d’émail. Ce fait, tant qu’il ne sera pas directement contredit, me paraît rendre la position de ce genre douteuse. Au reste, il suffit d’avoir (f) Voyez page 5. 134 POISSONS. —— GANOÏDES CYCLIFÈRES. attiré l'attention sur ces questions intéressantes, qui me paraissent avoir besoin, pour être résolues, de quel- ques nouveaux documents ('}. Je n’ai pas adopté l’opinion de M. Giebel qui réunit les leptolepis aux amia, sous le nom d’amiades, parce que si les écailles des premiers ont de l'émail, ce carac- tère me paraît prouver qu'ils appartiennent à une autre famille, et s’ils n'en ont pas, ils devront, comme je viens de le dire, être exclus de la sous-classe des sanoï- des et entrer dans celle des téléostéens. dre Famice. — AMIADES,. Cette famille, formée pour le genre vivant des amia, comprend, suivant nous, les poissons ganoïdes à colonne épinière entière- ment ossifiée et à écailles arrondies, sans émail. Il est probable qu'on doit y placer deux genres fossiles des ter- rains tertiaires, qui, suivant M. Heckel (?), ont la colonne épi- nière terminée comme les ganoïdes vivants, et qui, par conséquent, ont été associés à tort aux téléostéens. Les NoTæus, Agass., sont des poissons fossiles abdominaux de Montmartre, qui ont le corps trapu, la caudale arrondie et la dorsale s'étendant sur la plus grande partie du dos. Le Notœus laticaudatus, Agass., à été trouvé dans le gypse de Mont- martre (5). Le Notœus Agassizit, Münster, du bassin tertiaire de Vienne (4), est, suivant M. Heckel, un Pygœus. (1) En particulier d'une nouvelle étude de la structure des écailles de tous ces genres, et de la liaison qui peut exister entre les organes tégumentaires et les modifications de la colonne épinière. (2) Sitzungs Ber. der 7 Akad., juillet 1850, p. 158. (3) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 127, pl. 46 ; Cuvier, Ossem. foss., 4*édit., t. V, p. 621, pl. 157, fig. 43; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 129. (4) Beitr. zur Petref., 1. VIL, pl. 3, fig. 2; Heckel, Sitzungs Ber. Wien. Akad., juillet 1850, p. 148. LEPTOLÉPIDES. 135 Les CycLuURUS, Agass., forment un genre éteint qui n’a d’abord été connu que par la partie postérieure du corps. Ces poissons paraissaient par là se rapprocher des carpes et des tanches. Leur caudale est arrondie ; leur dorsale et leur anale sont très développées. Leur colonne vertébrale est re- courbée en haut à son extrémité. Leurs vertèbres sont grosses et courtes, et leurs écailles épaisses et allongées. La découverte de squelettes entiers, quoique dans un état médiocre de conservation, a montré que la tête ressemble à celle des halécoïdes , et qu'en particulier les dents sont pointues. Le Cyclurus Valenciennesii, Agass., est de grande taille ; il a les rayons des nageoires très gros, et des vertèbres très courtes et nombreuses. Il a été trouvé dans les lignites de Ménat (Puy-de-Dôme) (1). Le Cyclurus minor, Agass., a la colonne vertébrale grêle, les apophyses . épineuses longues, et les rayons de la caudale peu serrées. Il provient d'OEnin- gen (2). Le Cyclurus macrocephalus, Reuss (5), a été découvert dans les schistes à tripoli de Kutschlin (Bohême). 2e Fame. — LEPTOLÉPIDES. Nous comprenons sous ce nom tous les poissons ganoïdes à colonne épinière tout à fait ossifiée, dont le corps est protégé par des écailles arrondies, imbriquées, couvertes d'émail. Nous les divisons en trois tribus. L’une a la colonne épinière terminée comme les Sfeguri (4), l’autre comme les vrais ganoïdes homocerques ; la troisième ne comprend qu'un genre hétérocerque. La première renferme les genres qui devront peut-être être trans- portés dans la division des téléostéens ; la seconde et la troisième ne contiennent probablement que de vrais ganoïdes. (1) Agassiz, Poiss. foss., V, 2, p. 44, pl. 53, fig. 2 et 3; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 113. | (2) Agassiz, id., p. 45, pl. 53, fig. 1; Giebel, id. (3) Reuss, Geogn. Skizzen aus Bühmen, t. IL, p. 267; H. de Meyer, Palæontographica, t. H, p. 61, pl. 8 et 9. (4) Voyez, pour ces formes de la queue, la page à. 136 POISSONS. — GANOÏDES CYCLIFÈRES. 4e TRIBU. COLONNE ÉPINIÈRE TERMINÉE COMME DANS LES STEGURI. Ceite tribu renferme trois genres qui, comme je l'ai dit, sont peut-être des téléostéens. Leurs véritables affinités seront déter- minées quand on pourra prononcer sur l'existence ou l'absence de l'émail sur les écailles de tous ces genres et sur l'importance rela- tive que l’on doit attribuer à cette organisation. Les Leproreris, Agass., — Atlas, pl. XXXIIT, fig. 14, forment un de ces genres dont le caractère des écailles reste dou- teux. M. Agassiz affirme cependant que la couche d’émail y est visible. Leur forme, semblable à celle des poissons actuels, les a fait d’abord rapporter à des espèces vivantes. Ils ont en particulier beaucoup de rapports avec les clupes. Ces poissons sont caracté- risés par des écaiiles minces, une gueule fendue, des pièces oper- culaires larges, une dorsale opposée aux ventrales, et des dents en brosse, parmi lesquelles il y en a de plus grosses à la partie pos- térieure de la bouche. La figure 4 de la planche XXXIIT en re- présente un restauré. Les leptolepis se trouvent dans les terrains jurassiques et sont surtout abondants dans les plus récents (1). On en trouve quelques uns dans le Jias : Le Leptolepis Bronni, Agass., petit poisson à corps court proportionnelle- ment à la tête, et dont les os des vertèbres sont très grêles, a été trouvé à Neidingen, à Caen, à Bayreuth, à Lyme-Regis, etc. (?). Le Leptolepis Jaegeri, Agass., de Boli, est court, trapu et large; ses ver- tèbres sont plus grosses. Le Leptolepis longus, Agass., aussi de Boll, est plus long. Le Leptolepis caudalis, Agass., du lias d'Angleterre, ressemble au Zepto- lepis Bronnii ; mais ses écailles sont beaucoup plus petites. Le Leptolepis tenellus, Agass., a aussi, comme le Z. Bronnii, les apophyses et les corps des vertèbres très grêles. Il vient du lias de l'Oberland badois. Le Leptolepis filipennis, Agass., à été trouvé dans le lias de Street. Il faut ajouter le Leptolepis concentricus, Egerton, du lias supérieur de (1) Voyez, pour la description des espèces, Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 129, pl. 61 et 61 a; Giebel,.Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 143. (2) Voyezencore pour cette espèce, Roëmer, Nord Deutsch. Ool. Geb.,Nachth., p. 53; Quenstedt, Flützgeb., p. 249. C'est le Cyprinus coryphcænoides, Bronn, Neucs Jahro., 4830, pl. 1, fig. 1. LEPTOLÉPIDES. 137 Cheltenham (!), ainsi que le Leptolepis constrictus, Egerton, du lias d'Il- menster (2). Le terrain oxfordien en a fourni une espèce. Le Leptolepis macrophthalmus, Egert., de Chippenham (). Ces poissons sont nombreux dans les terrains jurassiques supé- rieurs (corailiens). On en a trouvé plusieurs à Solenhofen : Le Leptolepis sprattiformis, Agass., a la forme d'un anchois; sa queue est grande, son corps grêle et sa dorsale allongée. Il est très commun à Solen- hofen, et a aussi été trouvé à Pappenheim (4). Le Leptolepis crassus, Agass., a un squelette plus vigoureux que les autres espèces ; sa tête est grande et large. Le Leptolepis macrolepidotus, Agass., a la tête plus grosse que le spratti- formis et l’orbite plus rapprochée du profil. Le Leptolepis polyspondylus, Agass., ressemble beaucoup au précédent ; .mais il a des vertèbres plus nombreuses, plus larges et plus robustes. Le Leptolepis Knorrii, Agass., est une espèce très élancée, à tête petite et à caudale grêle (5). Le Leptolepis dubius, Agass., lui ressemble beaucoup, mais a une dorsale plus petite (6). Le Leptolepis contractus, Agass., est très voisin du ZL. Voithü. Les formations analogues de Kehlheim en renferment aussi quelques espèces. Le Leptolepis Voithii, Agass., est plus court que le L. sprattiformis et a des vertèbres moins nombreuses. Le Lepiolepis pusillus, Münst. (7), et le Leptolepis paucispondylus, Agass., ont été trouvés dans la même localité. Le Leptolepis latus, Agass., provient des schistes calcaires d'Eichstaedt. (1) Quarterly journal of the geol. Soc., t. V, p. 35. (2) Mem. of the geol. Surv. Brit. org. remains, déc. VI, pl. 9. (3) Quarterly journal of the geol. Soc., t.I, p. 231, et Mem. geol. Surv. Brit. org. remains, déc. VI, pl. 8. (#) C’est la Clupea sprattiformis, Blainville, Jchth., p. 36. Voyez encore Knorr, Merkwurd., I, pl. 23, fig. 2 et 3, pl. 26, fig. 1 à 4, pl. 28, fig. 3, pl. 29, fig. 2 et 4; Thiollière, Notice sur les calc. lith. du départ. de l'Ain, p. 18, et Deuxième Notice, p. 53. (5) C’est la Clupea Knorrii, Blainv., Ichth., p. 36; Knorr, Merkwurd., 1, nn fe, (6) C’est la Ciupea dubia, Blainv., Zchth., p. 36; Knorr, Merkwurd., 1, pl. 24 et 27. (7) Münster, Leonk. und Bronn Neues Jahrb., 1839, p. 679; Agassiz, loc. cit. : 138 POISSONS. — GANOÏDES CYCLIFÈRES. M. Thiollière indique dans les calcaires lithographiques de Cirin une espèce uouvelle, non encore déterminée (1). Les Taarsis , Giebel, sont très voisins des leptolepis, mais leur squelette est plus ro- buste, et surtout les apophyses des vertèbres sont plus grandes , tandis que les côtes sont grêles et arquées. La bouche est peu fen- due, les machoires sont faibles et les orbites grandes. L'appareil operculaire est très grand, et les rayons branchiostéges nom- breux et minces. La queue a une tendance à devenir hétérocerque. Les nageoires sont médiocres, sauf les pectorales qui sont grandes : les ventrales sont au milieu du corps, en face de la dorsale, qui s'étend plus en arrière que dans les leptolepis ; l’anale est très en arrière. La caudale est profondément échancrée ; elle a une ten- dance à devenir hétérocerque par la disposition des rayons et par son lobe inférieur plus large, quoique pas plus long que le supé- rieur. Les écailles sont minces, rondes ou ovales, et striées de lignes concentriques fines. Toutes les espèces ont-été trouvées dans le terrain corallien de Solenhofen. M. Giebel (2?) cite les Tharsis Germari, Giebel, radiatus, id., elongatus, id., intermedius, id., parvus, id., et microcephalus, id. Les Tarissops, Agass., ont les écailles très minces, arrondies en arrière, plus hautes que larges, un squelette grêle et délicat, pas de fulcres, des pecto- rales grandes, étroites, portées par des rayons dont les premiers ne sont pas divisés ; les ventrales sont petites, l’anale longue et la caudale inéquilobe. Les mâchoires sont grèles, les dents petites et acérées. Les caractères ci-dessus ne conviennent pas à tous les thrissops de M. Agassiz. Il faut ôter de ce genre les espèces à caudale petite et peu échancrée et à écailles rhomboïdales (T. micropodius et intermedius). Is doivent être trans- portés dans la famille des Lépidostéides homocerques, et probablement associés aux sauropsis. -(t) Thiollière, Notice sur les calc. lith., p. 19, et Deuième Notice, p. 53. (2) Fauna der Vorwelt, 1, 3. p. 145. Le Tharsis Germari a été décrit par Germar dans Kefersiein Geogn. Deutsch., t. IV, p. 96, pl. 1, fig. 1, sous le nom de Zchthyolithus luctüformis. LEPTOLÉPIDES. 139 La plupart des espèces appartiennent aux terrains coral- liens (1). Le Thrissops formosus, Agass., de Solenhofen, a les osselets interapophy- saires allongés, donnant au dos une forme voutée. Le Thrissops salmoneus, Agass., est plus petit et plus grêle. Il a été trouvé à Solenhofen et à Kelheim. Le Thrissops mesogaster, Agass.. de Solenhofen, a les ventrales plus éloi- gnées de l'anale. Le Thrissops cephalus, Agass., de Solenhofen, a une grande tête et un œil énorine. Le Thrissops subovatus , Münster, de Kelheim , est voisin du salmoneus ; mais il a des formes plus trapues et des nageoires plus grandes. Ce genre paraît s’être continué dans les terrains crétacés. M. Heckel (2?) indique deux nouvelles espèces, l’une a été trouvée dans le calcaire de Comen, qu’il rapporte au terrain crétacé, l’autre provient de Lesina. Ces deux espèces n’ont été à ma connaissance ni nommées ni décrites. 92e TRIBU. COLONNE ÉPINIÈRE TERMINÉE COMME DANS LES GANOÏDES HOMOCERQUES. Les MEcazurus, Agass., — Atlas, pl. XXXIIT, fig. 2 et 3, sont principalement caractérisés par leur queue très ample et arrondie, qui, jointe à un squelette assez trapu, leur donne une apparence très massive. La colonne épinière se replie vers le haut, comme dans le genre précédent, et donne à la base de la queue une apparence de forme hétérocerque. Les écailles sont grandes et minces. La dorsale est opposée à l’anale. La tête est grande et les mâchoires sont armées de grosses dents coniques entremêlées de plus petites. M. Agassiz (?) en décrit quatre espèces des étages supérieurs du terrain Jurassique. (1) Agassiz, Poiss. foss., I, 2, p. 193, pl. 61 et 65 &; Giebel, Fauna der Vorweli, I, 3, p. 151. M. Thiollière, Première Notice, p. 18, et Deuxième Notice, p. 31, cite avec doute dans les calcaires lithographiques du départe- ment de l'Ain les T, salmoneus, formosus et cephalus, Thiol]. (2) Leonh. uxd Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 500. (3) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 145, pl. 51 et 51 a; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 147. . 140 POISSONS. — GANOÏDES CYCLIFÈRES. Le Mejalurus lepidotus, Agassiz , a des écailles qui rappellent celles des carpes, et où l’on voit les lignes d’accroissement à travers l'émail. Il a été trouvé à Solenhofen. Le Megalurus brevicostatus, Agass., est plus petit et a des côtes très courtes. Il provient de Kelheim. Le Megalurus elongatus , Münster, de Kelheim, est beaucoup plus élancé que le précédent , auquel il ressemble d’ailleurs. Le Megalurus parvus, Münst., de Solenhofen, est un peu plus petit et un peu plus trapu. Ïl ne serait pas impossible qu'on düt réunir ces trois dernières espèces. Le Megalurus isiermedius, Münst., a été trouvé à Kelheim ainsi que le Megalurus polyspondylus, Münster (1). Il faut y ajouter le Megalurus Idænicus, Thioll., des calcaires lithographi- ques du département de l'Ain (2). Les OLicorLeurus, Thiollière, se rapprochent des megalurus, et en diffèrent par leur dorsale plus reculée et moins longue, par leur caudale échancrée au lieu d’être arrondie, et formant encore plus que dans ce genre une transition à la forme hétérocerque Leurs côtes sont très courtes et faibles. Leurs écailles, grandes, minces et arrondies, n’ont point de lignes concentriques, mais bien des hachures dirigées d'avant en ar- rière qui ne s’effacent que vers le bord. Une couche d’émail pa- rait recouvrir ce bord qui est lisse. Les vertèbres sont tout à fait ossifiées. La dorsale est opposée à l’anale ; on remarque quelques fulcres sur la dorsale et sur la caudale. L'Oligopleurus esocinus, Thioll. (3), a été trouvé dans les schistes lithogra- phiques du département de l'Ain (corallien). 3° TRIBU. COLONNE ÉPINIÈRE TERMINÉE COMME DANS LES GANOÏDES HÉTÉROCERQUES. Les Coccocgris, Agass., — Atlas, pl. XXXIIT, fig. 4 et 5, forment un type remarquable, et se présentent dans des circon- (1) Wagner, Abhandl. Bayer. Akad., 1851, t. VI, p. 69. (2) Deuxième Notice, p. 50. (3) Idem., p. 46. CÉLACANTHES. 141 stances exceptionnelles, à la fois sous les rapports zoologiques et géologiques. Ce sont les seuls poissons vraiment hétérocerques de la famille qui nous occupe, et ce sont presque les seuls poissons qui aient cette forme de queue dans les terrains jurassiques. Ils sont caractérisés par des écailles pointillées et par une dorsale très grande, tronquée en arrière en forme de triangle rectangle ; les rayons de cette dorsale sont nombreux, fins et indivis , distincte- ment articulés. On n’en connait qu'une espèce, des schistes calcaires de Solenhofen, le Coccolepis Bucklandi, Agass. (1). 3e Famizze. — CÉLACANTHES. Les limites de cette famille sont bien loin d’être encore fixées d'une manière suffisamment précise. Son caractère principal repose dans le fait que les os, et notamment les rayons, sont creux à l’in- térieur. La nageoire caudale est aussi formée sur un type tout spé- cial; la colonne épinière se prolonge dans le milieu pour former un appendice effilé, et les rayons sont portés par des osselets inter- apophysaires , ce qui n a ordinairement lieu que pour la dorsale et pour l’anale. La dentition de quelques genres se rapproche de celle des lépidostéides, et d'autres ressemblent plutôt, sous ce point de vue, aux pycnodontes. Ces poissons ont été surtout abondants dans le vieux grès rouge et dans les terrains carbonifères. On en trouve quelques espèces dans le zechstein, le trias, et dans les terrains jurassiques et cré- iacés. Aucune ne vit aujourd hui, et leur extinction parait avoir précédé l’époque tertiaire. Les CoLacanTaus, Agass., — Ailas, pl. XXXITIT, fig. 6, sont le type de la famille. Ils ont deux dorsales ; leur queue est formée comme je l’ai dit ci-dessus; leurs dents sont analogues à celles des lépidostéides, et leurs écailles sont minces et arrondies en arrière. M. Agassiz dit n’avoir pas pu s'assurer si elles sont émaillées. (1) Agassiz, Poiss, foss., Il, 4, p. 300, pl. 36, fig. G et 7; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 150. 142 POISSONS. — GANOÏDES CYCLIFÈRES. On en connaît trois espèces (!) des terrains carbonifères . Le Cœlacanthus Phillipsii, Agass., à caudale arrondie, à rayons serrés et à écailles grandes, vient du terrain houiller d'Halifax. | Le Cœlacanthus lepturus, Agass., de la houille de Leeds, est petit et a des écailles rugueuses. Le Cœlacanthus Münsteri, Agass., belle espèce de la houille de Lebach, est caractérisé par des formes trapues. On en a trouvé trois espèces (?) dans le terrain pénéen : Le Cœlacanthus granulosus, Agass., a des écailles minces, marquées d’an- neaux concentriques et de granulations en relief. Il a été trouvé dans le calcaire magnésien d'East-Thickley, de Durham, etc. Le Cœlacanthus caudalis, Egert., provient de Ferry-Hill. Le Cœlacanthus Hassiæ, Münst., a été découvert dans les schistes cuivreux de Richelsdorf. Le Cœlacanthus minor, Agass. est une très petite espèce du muschelkalk de Lunéville, remarquable par des osselets interaphophysaires très courts. Le Cœlacanthus gracilis, Agass., espèce allongéeet à rayons peu serrés, est d'une origine inconnue. Les Uxpina, Münster, sont très voisins des cælacanthus, et en diffèrent par leurs dents en pavé, comme celles des pycnodontes. On en connaît deux espèces du calcaire lithographique de Bavière : les Un- dina striolaris, Münster , et Kohleri, Munster, décrites d’abord comme des célacanthes (3). Les Macropoma, Agass., — Atlas, pl. XXXIIL, fig. 7 et 8, ont été placés dans la famille des célacanthes sans preuves parfai- tement suffisantes, car on ne sait pas si leurs rayons sont creux à l'intérieur. Ils ont de grands rapports avec eux dans leurs formes (1) Voyez Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 168 et 170, pl. 62 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, L, 3, p. 219. (2) Voyez, pour les espèces des terrains pénéens : Münster, Beitr. zur Petref.,t. V,p. 49 ; W. King, Permian foss., Palæontographical Soc., p. 235; B. Geinitz, Zeichsteingeb., p. 6. (3) Beitr. zur Petref., t. V, p. 57, pl. 2; Agassiz, Poiss. foss., I1,2, p. 174. CÉLACANTHES. 143 trapues, leurs deux dorsales et la même disposition des nageoires ; mais leurs rayons sont hérissés d’épines sur leur tranche. On n’en connait que deux espèces des terrains crétacés. Le Macropoma Mantelli, Agass., est un poisson à tête grosse, à grandes écailles couvertes de très petits tubercules, à caudale vigoureuse et large, trouvé dans la craie blanche d'Angleterre et d'Allemagne. Cette espèce est ordinairement accompagnée de coprolites qui ressemblent à ceux des sauriens (voyez tomel, p. 552) et qui ont été décrits quelquefois comme des cônes des sapins. Quelques exemplaires de la collection de M. Mantell montrent même l'estomac, qui a la forme d’un cylindre squammeux (1). Le Macropoma Egertoni, Agass., a été trouvé dans l’argile de Speeton (2, Les CreNoLEPiS, Agass., ne sont encore connus que de nom ei associés aux cœlacanthus par ce savant paléontologiste. Le Ctenolepis cyclus, Agass. (3), a été trouvé dans la grande oolithe de Stonesfield. Les GYROSTEUS, Agass., sont dans le même cas. Le Gyrosteus mirabilis, Agassiz (#), provient du lias de Whitby et de Lyme- Regis. Les GLYPTOLEPIS, Agass., — Atlas, pl. XXXIIT, fig. 9, diffèrent de tous les genres précédents par leur caudale hétéro- cerque, caractère qui les rapproche, au contraire, des trois sui- vants. Ils sont caractérisés, en outre, par des écailles lisses à la surface , à compartiments rayonnés à l'intérieur, par des dents (1) Agassiz, Poiss. foss., t. I, 2, p. 174, pl. 65 «a à 65 d; Reuss, Boehm. Kreid., p. 41, pl. 4 et 5; Buckland, Traité Bridg., trad. Doyère, pl. 15, fig. 5-7; Bronn, Lethœa, 1*° édition, 1, p. 740, pl. 34, fig. 8 ; Geinitz, Charac., p.13 et 38, pl. 2, fig. 4 et 5, et Verstein., p. 151, pl. 8, fig. 2et3: Roemer, Nord Deutsch. Kreid., p. 108 ; Giebel, Fauna der Vorwell, I, 3, p. 221 ; Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 368, pl. 34, fig. 2. C’est l’Amia lewesiensis, Mantell, 71. geol. of Sussex, pl. 37 et 38. (2) Agassiz, id.; Giebel, id. (3) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 180. (4) Idem. ibid. 144 POISSONS. — GANOÏDES CYCLIFÈRES, coniques plissées, par deux dorsales et deux anales opposées comme les diptériens. Le corps est fusiforme, leur tête petite. Trois espèces sont conservées dans les vieux grès rouges d'Angleterre (1) ; ce sont : Le Glyptolepis elegans, Agass., le Glyptolepis leptoplerus, Agass., et le Gly- ptolepis microlepidotus, Agass. M. M'Coy (2) a donné le nom de Isopus (non Iscdus, Heckel) à un os dentaire de poisson ganoïde qui paraît allié aux glvptolepis. Il est dépourvu d’ornements, légèrement arqué ; le bord alvéolaire est finement rugueux, et porte trente dents à peu près égales, sé- parées par des intervalles égaux à leur longueur. Elles sont cont- ques, deux fois aussi hautes qu'épaisses, polies vers la pointe, et cannelées à la base. La cavité médullaire rappelle celle des rh1z0- dus. Les rapports de ce genre me paraissent encore bien douteux. L'Isodus leptognathus , M'Coy, a été trouvé dans le grès jaune de Moyhee- land Draperstaun, Islande (terrain carbonifère). Les PHyLLOLEPIS, Agass., ne sont connus que par de très grandes écailles extrêmement minces, lisses ou ornées de rides concentriques. Quelques unes ont jusqu'à un demi-pied de diamètre. Le Phyllolepis concentricus, Agass. , est des vieux grès rouges de Clash- bennie (3). Le Phyllolepis tenuissimus, Agass., a été trouvé dans le calcaire carbonifère de Burdie-House (4). Les HopLopyGus, Agass., ont une caudale trilobée ; la dorsale et l’anale ont en avant un rayon épineux (5). (1) Agassiz, Poiss. foss. , IL, 2, p. 179 ; Poiss. de l'Old red, p. 61 et 62, pl. 19, 20, 21 et 21 a; Miller, Old red, pl. 5, fig. 2 à 6; Keyserling, Pet- schora, p. 292 b. M. Eichwald a cité dans le système dévonien de Pawlowsk (Russie) les G. leptopterus et elegans, en leur donnant les noms de G. orbis et de G. quadratus. (Bull. soc. nat. de Moscou, 1846, t. XIX, p. 315). (2) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, tome IL, p. 8. (3) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p.179, et Poiss. de l’Old red, p. 67, pl. 24, fig. 4 ; Gicbel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 227. (4) Agassiz, Poiss. foss., Gicbel, id.; id. (5) Agassiz, Poiss. foss., id. HOLOPTYCHIDES. 145 On n’en connaît qu'une espèce de la houille de Manchester, l'Hoplopygus Binneyi, Agass. Les URONEMUS, Agass., ont une longue dorsale qui s'étend de la nuque à la caudale. Ce sont des petits poissons des terrains carbonifères (1). L'Uronemus lobatus, Agass., a été trouvé à Burdie-House. 4e FamiLze. — HOLOPTYCHIDES,. Les holoptychides sont très voisins des célacanthes, et leur ont été réunis par M. Agassiz. La plupart paraissent, en effet, avoir comme eux les rayons des nageoires creux à l’intérieur, mais ils se distinguent par leur squelette moins ossifié, souvent même cartilagineux, et par l'émail qui revêt la surface des os du crâne, endureis en boucliers sculptés et granuleux. Ils ont de très grandes dents plissées dans leur longueur et d’un tissu compliqué, mêlées -avec de plus petites, et cette circonstance, jointe à la grandeur de leurs nageoires, montre qu'ils ont été agiles et voraces. Un très petit nombre de genres, du reste, sont connus par des corps entiers. Plusieurs n'ont été établis que sur l'étude de dents et d'écailles. Ces dernières sont faciles à reconnaître par leur émail et par leurs sculptures ou tubercules. Les denis se confon- draient plus facilement avec celles des sauriens ou d’autres pois- sons; leur complication interne et leur cavité pulpaire souvent ramifiée et digitée peuvent servir à les reconnaître. Toutes les espèces connues appartiennent aux terrains dévo- niens et carbonifères. Les Hocorrycuius, Agass., — Atlas, pl. XXXIIT, fig. 40, 11, ont le corps trapu, des dents coniques, acérées, précédées par des incisives en très petit nombre ankylosées à la mâchoire, à base fortement plissée ; des écailles arrondies, imbriquées et or- nées de nombreuses sculptures ; les os de la tête granulés et émaillés. M. Agassiz réunit à ce genre les Raizopus de M. Owen, établis sur des mâchoires lorsque les holoptychius n'étaient connus que par des écailles. M. Owen persiste à conserver le nom de rhi- zodus pour les espèces à dents plus acérées et plus grêles. (1) Agassiz, Poiss, foss., I, 2, p. 180. ITS pin Ce] 146 POISSONS. “— GANOÎDES CYCLIFÈRES. Ce savant paléontologiste a donné une description détaillée (°) de ces dents, qui excèdent par leur taille celles des sauriens les plus gigantesques. On en connaît huit espèces du terrain dévonien (?). Les Holoptychius giganteus, Agass., Flemingii, id., nobilissimus, id. (3), Andersonii, id., et Murchisoni, id., ont été trouvés dans le vieux grès rouge des îles Britanniques. L'Holoptychius Omaliusii, Agass., est des environs de Liége. M.M' Coy a fait connaître () les Holoptychius princeps et Sedgwickii, d'Écosse. Les terrains carbonifères en ont déjà fourni neuf espèces. Les Holoptychius Hibberti, Owen, sauroides, Agass., falcatus, id., Portlockü, id., Garneri, Murch., granulatus, id., striatus, id., et minor, id. , pro- viennent d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande (5). Il faut ajouter l'Holoptychius Hopkinsiü, M' Coy, des mêmes gisements (6). Les AcTinoceris, Agass., — Atlas, pl. XXXIIE, fig. 12, ne sont connus que par des écailles dont le contour rappelle celui des organes analogues des holoptychius, tout en étant un peu plus régulières. Leur partie médiane est élevée de sorte qu'elles forment comme une sorte de toit. Elles sont ornées de tubercules disposés à la fois en stries concentriques et en éventail. M. Agässiz place ce genre dans le voisinage des holoptychius. Sir Philippe Egerton pense qu'on devrait peut-être les associer aux céphalaspides (°). La seule espèce connue, l’Act'nolepis tuberculatus, Agass. ($) , à été trouvée par le comte de Keyserling dans le terrain dévonien des environs de Péters- bourg, et par M. Malcolmson, dans les mêmes gisements, à Elgin. (1) Odontography, pl. 35 à 37. (2) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 179, et Poiss. de l'Old red, p. 68, pl. F, fig. 2, 22, 23 et 24 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 271. (3) L’H. nobilissimus a aussi été trouvé en Russie (Eichwald, Bull. Soc. nat. Moscou, 1846, t. XIX, p. 310 ; Kntorga, Zwei Beitræg. zur Pal. Russlands, Pétersbourg, 1844, in-8; Verneuil , Pal. de la Russie, p. 399 et 405). Ce poisson est aussi cité comme un des fossiles communs à l'Europe et à l’Amé- rique (Bull. Soc. gécl., 2° série, t. IV, p. 688). (4) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. Il, 1848, p. 310. (5) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 180. (6) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. I, 1848, p. 2. (?) Quart. journ. of the geol. Soc., 1849, t. IV, p. 302. (8, Agassiz, Poiss de l'Old red, p. 141, pl. 31, fig. 15-18, et 31 a, fig. 28 ; Giebel , Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 273. HOLOPTYCHIDES. 147 Les GyroPrycHius, M Coy, sont des poissons allongés, avec une grande tête demi-ovale et déprimée. La queue est terminée par une nageoire rhomboïdale et pointue et le corps est prolongé un peu en dessus de la ligne mé- diane. Les deux dorsales sont opposées à deux anales semblables, caractère des diptériens que nous avons déjà retrouvé dans les glyptolepis. Les écailles sont imbriquées, subrhomboïdales sur les flancs et ovales sur le ventre. La partie visible est ornée de lignes concentriques, la partie cachée est presque lisse. Les os de la tête sont couverts de granules disposés en lignes. Les dents sont pe- tites, coniques, presque égales. Ces poissons réunissent donc comme les glyptolepis les carac- tères des nageoires des diptériens avec les écailles des ganoides cychfères (1. Les deux espèces connues, le Gyroptychius angustus et le G. diplopte- roides, M' Coy , ont été trouvés dans le vieux grès rouge d'Orkney (terrain dévonien). Les PLATYGNATHUS, Agass., ont des écailles sculptées comme les holoptychius; mais le corpset la queue sont allongés. Cette dernière porte de puissantes nageoires. M. Agassiz attribue à cegenre une mâchoire qui présente des inci- sives isolées, plissées et placées dans de trèsgrands compartiments. Le Platygnathus paucidens, Agass., a été trouvé dans le terrain dévonien dé Caithness , et le P. Jamesoni, id., dans celui de Dura-Den et de Pétersbourg. Le premier est connu par la partie postérieure du corps et par la queue; le second l’est par une mâchoire. L’association générique de ces deux fragments n’est pas parfaitement certaine (2). Le PL. minor, Agass., a été transporté dans la famille des diptériens, sous le nom de Glyptopomus minor. Les Denpropus, Owen, — Atlas, pl. XXXIIL, fig. 4 ne sont connus que par des dents, et leur place est par 0 can fort incertaine. Ces organes rappellent assez bien les grandes (1) M’ Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, t. IL, p. 307. . (2) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 162, et Poiss. de l’Old red , p. 76 et 142, pl. 25 ; pl. 28, Gg. 11, et pl. 31 a, fig. 22, 23; Giebel, Fauna der Vorwelt, 4, 3, p. 273. Le P. Jamesoni a été cité par M. Eichwald, Karstens Archiv., 1845, t. XIX, p. 677, sous le nom de Carasrozepis (C. clathratus). 148 POISSONS. — GANOÏDES CYCLIFÈRES. dents de la plupart des genres qui composent la famille qui nous occupe ici; mais 1] se pourrait bien que cette analogie fût trom- peuse. Il en est de même des deux genres suivants qui ne sont qu’un démembrement des dendrodus. Les dents des dendrodus sont placées dans des mâchoires larges, creusées decavitésarrondies. Elles sontcylindrico-coniques, striées de lignes fines longitudinales, profondes vers la base et oblitérées vers le sommet ; elles ont des racines arrondies. Les siries corres- pondent aux canaux médullaires internes. Leurs cavités médullaires se terminent par des bassins latéraux entourés d'émail. On en connaît déjà cinq espèces qu appartien- nent toutes au terrain dévonien (1). Le Dendrodus latus, Owen, a été trouvé dans le Murrayshire et à Riga. Le D. strigatus, Owen, provient d'Elgin, de Riga et de Pétersbourg. Le D. sigmoides , Owen, se trouve en Écosse et en Russie. Le D. tenuistriatus, Agass., a été découvert aux environs de Saint-Péters- bourg. Le D. minor, Agass., provient de Megra. Les Lamnopus, Agass., — Atlas, pl. XXXIIT, fig. 14, ne sont aussi, comme nous l'avons dit, connus que par leurs dents qui ressemblent beaucoup à celles des dendrodus, mais qui sont comprimées, élancées, à bords tranchants; la racine seule est ronde. Leur composition microscopique diffère un peu de celle des dendrodus avec lesquels M. Owen les réunissait. Leurs cavités médullaires se terminent par des branches latérales. On en connaît trois espèces du terrain dévonien (?) : Ce sont les Lamnodus biporcatus , Agass., hastatus, id. , et sulcatus , id., d'Elgin , Riga, etc. (1) Owen, Odontography, p. 171, pl. 62 A; Agass., Poiss. foss. , I1,2, p. 462, pl. 55 a, et Poiss. de l’Old red, p. 79 et 142, pl. 28 et 28 a. Voyez, pour la composition des dents, Owen, loc. cit. , et Agassiz, Poiss. de l'Old red, pl. C. (2) Owen, Odontography, p. 171; Agassiz, Poiss. foss. , 11, 2, p. 162 , et Poiss. de l’'Old red, p. 83 et 144, pl. C, 28 et 28 a ; Giehel, Fauna der Vor- welt, 1, 3, p. 276; Keyserling, Petschora, p. 292 b. M. Kutorga, Beitr. zur geol. und paleont. Dorpats, a connu une grande quantité de dents de ce genre et du précédent, et les a réparties dans les genres crocodile, monitor, varan, ichthyosaure et téjus. Il en a même formé un nouveau genre, Syopon, qu'il a placé dans les mammifères pachydermes. HOLOPTYCHIDES. 149 Les Cricopus, Agass., — Atlas, pl. XXXIIT, fig. 45, sont aussi un démembrement des dendrodus, et leurs dents sont émoussées, robustes, recourbées et ont une grande cavité pulpaire, unique, non divisée. Le Cricodus incurvus, Agass. , appartient aussi au terrain dévonien ; il a été trouvé à Cremon, Elgin, Riga, etc. ({). Les Cocoxopus, M Coy, sont connus par des dents coniques, allongées, diminuant très graduellement, à section circulaire à la base, mais triangulaire vers la pointe, à flancs sillonnésde courtes rides alternantes trans- verses, à surface lisse et émaillée, finement striée en longueur. Leur base forme un disque court et dilaté, oblique par rapport à la direction de la dent. La cavité qui a environ un tiers du diamètre _est cylindrique et communique avec des canaux médullaires. Ces dents diffèrent de celles des genres précédents par leurs rides transverses et par l'absence des sillons longitudinaux qui commu- niquent avec la substance médullaire. Le Colonodus longidens, M’ Coy , a été trouvé dans les calcaires carbonifères d'Armagh (2). Les CENTRopus, M Coy, forment encore un genre établi par des dents. Elles sont coniques, diminuant graduellement, pointues, à section circulaire et striées longitudinalement. Leur cavité médullaire est grande, conique et simple comme celle des dents de cricodus. Le Centrodus striatulus, M'Coy (3), provient des formations carbonifères de Carluke, dans le Lanarkshire. Les ASTEROLEPIS, Eichwald (Chelonichthys, Agass.), — Atlas, pl. XXXIIL fig. 16 et 17, ne sont au contraire connus que par des écailles osseuses, en (1) Agassiz, Poiss. foss., IL, 2, p. 156 et 162, pl. H, fig. 9-12, et Poiss. de l'Old red, p. 88, pl. 28, fig. 4 et 5 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 276; Verneuil , Paléont. de la Russie, p. 400 et 406; Keyserling , Petschora, p- 292b, etc. (2) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. 11, 1848, p. 4. (3) Idem, ibid., p. 3. 150 POISSONS. —— GANOÏDES CYCLIFÈRES. sorte qu'ils pourraient bien former un double emploi avec quel- qu'un des genres précédents dont on ne connaît que des dents. Ces écailles ont été décrites par M. Eichwald sous le nom d’aste- rolepis, et plus tard il les rapporta à tort aux pterichthys dont nous parlerons plus bas. M. Agassiz, ne connaissant pas les premiers travaux de M. Eichwald, les décrivit avec plus de soin et leur donna le nom de chelonichthys. Ces corps avaient été plus ancien- nement confondus avec les polypiers; Lamarck y avait vu des monticularia et M. Fischer des hydnopora; M. Kutorga les à pris pour des carapaces de trionyx. Ces plaques ou écailles osseuses sont recouvertes de mamelons arrondis parfois an sommet et marquées à leur base de rides as- cendantes plus où moins profondes. Leur surface interne est lisse et d'un aspect fibreux. Leur tissu vu au microscope présente elai- rement des corpuscules osseux ; il est celluleux et présente des sortes de colonnes plas compactes correspondant aux mamelons. Quelques fragments du squelette trouvés plus tard ont démontré que les asterolepis devaient avoir eu une tête large et une gueule très ouvertecomme les baudroies ou les silures. Elles atteignaient certainement une très grande taille, car M. Agassiz à vu un os maxillaire de 80 centimètres (2 pieds 1/2) de longueur. On en connaît environ dix espèces dont neuf ont été trouvées dans le terrain dévonien et une seule jusqu'ici dans les terrains carbonifères (1). On cite parmi les premières : L’Asterolepis Asmusii, Agass., de Riga et d’Elgin ; L’A. ornata, Eichw., de Riga et de Megra; .L’A. speciosa, id., de Voronèje ; l'A. minor, id., d'Elgin, de Riga, et de Saint-Pétersbourg : L'A. granulata, id., de Riga ; L'AÀA. Hœninghausi, id., de l'Eifel ; L’A. aus, , (4., d'Elgin; L’A. apicalis , id., de Riga. La seule sl carbonifère est : L’'À. verrucosa, M’ Coy, du calcaire carbonifère d'Armagh (2). (1) Eichwald, in Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1840, p. 621; Agassiz, Poiss. de l'Old red, p. 89, et 146, pl. 30 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 2717. * (2) Ann. and mag. of nat, hist., 2° série, t. II, 1848, p. 9 HOLOPTYCHIDES. | 151 Les Borarozeris, Eichw. (G/yplosteus, Agass.) , — Atlas, pl. XXXUL, fig, 18. Ce genre, connu aussi seulement par des plaques ou écailles os- seuses, a été décrit presque en même temps par MM. Eichwald et Agassiz. Ces plaques osseuses sont, comme celles des asterolepis; ornées de granulations perforées au sommet, mais elles sont sépa- rées par des carènes saillantes. M. Agassiz a trouvé en connexion avec des écailles de ce genre des dents incisives grandes et plis- sées à leur base qui ressemblent beaucoup à celles des holopty- chius. Les deux espèces connues caractérisent les terrains dévoniens (1). Les B. favosa, Agass., et ornata, Eichwald, ont été trouvés à Elgin et dans plusieurs gisements de la Russie. Les PsamMosTEus, Agassiz (olim Placosteus et Psammolepis) 4 Atlas, pl. XXXIIL, fig. 19, ont des plaques semblables à celles des asterolepis, mais dont les mamelons sont beaucoup plus petits et sous la forme de granules serrés ayant l'apparence du chagrin. Il faut probablement réunir à ce genre les Microzepris et les ScLEROLEPIS de M. Eichwald, ainsi qu’une partie des espèces que ce paléontologiste attribue au genre CHEIROLEPIS, Agassiz. On en connaît quatre espèces des terrains dévoniens (2) : Le Psammosteus meandrinus, Agass., de Ladoga; Le Ps. paradoxæus, Agass., de Riga et de Cremon ; Le Ps. arenatus, Agass., de Riga, Cremon, Ladoga et Saint-Pétersbourg ; Le Ps. undulatus, Agass., de Riga. Deux autres ont été trouvées dans la formation carbonifère lc Es (1) Eichwald, Bull. Soc. nat. de Moscou , 1840, t. VIT, p.78, et 1846, t. XIX, p. 306; Agassiz, Poiss. foss., 1, p. xxxiv {Glyptosteus reticulatus et favosus), et Poiss. de l’Old red, p. 97 et 149, pl. 27,28, 29, 30 a et 31 a ; Giebel, Fauna der Vorwelt, X, 3, p. 279 ; Keyserling, Petschora, p. 292 a : de Verneuil, Pal. de la Russie , p. 399, 400 et 404, etc. (2?) Agassiz, Poiss. foss., 1, p. xxxun, et Poiss. de l’Old red, p. 103 et 130, pl. 27 et 31 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 280; Eichwald , Karstens Archiv., 1845, t. XIX, p. 672, et Bull. Soc. nat. de Moscou, 1846, t. XIX, p. 299 et 301 ; Verneuil, Pal. de la Russie, p. 406, etc. (5) M Coy, Ann. and mag. of nat. history, ©° série, t. Il, 1848, p. 7. 152 POISSONS. —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Le Ps. granulatus, M Coy, de Kesh, rivière de Banagh, comté de Ferma- nagh (Irlande). Le Ps. vermicularis, M Coy, de Fallaghloon, et Maghera (Irlande). Les OsTEorLax, M Coy, ont des plaques dermales grandes, plates, osseuses, polygo- nales, dont la surface est irrégulière et finement ridée de pores nombreux. Ces plaques rappellent l’organisation de celles des psammosteus , mais les rides de la surface sont plus lisses dans les osteoplax. Ils ont aussi des corpuscules osseux plus développés. L'Osteoplax erosus, M° Coy ({), a été trouvé dans les formations carboni- fères d'Irlande. Quelques auteurs ajoutent à cette famille le genre des ScLERo- cepHaLus, Goldfuss (2); mais nous avons dit, tome I‘ p. 552, quele fossile désigné sous ce nom (S. Æauseri) est probablement un reptile. 2° ORDRE. GANOIDES RHOMBIFEÈRES. Cet ordre comprend les sanoïdes qui ont des écailles osseuses, en général rhomboïdales, revêtues d’une cou- che d’émail et disposées non plus comme les tuiles d’un toit, mais comme une sorte de pavé et umies entre elles par leurs bords, Ces poissons sont ceux qu'avait surtout en vue M. Agassiz, quand il a établi l’ordre des ganoïdes. Ils sont très nombreux à l'état fossile, et comme nous l'avons dit ailleurs, leur principal développement a eu lieu pendant l’époque primaire et pendant l'époque secondaire , jusqu'à la fin de la période jurassique, Depuis lors ils ont diminué rapidement de nombre et d'importance, tellement que sur près de soixante-dix (1) Ann. and mag. of nat. history, 2° série, t. II, 1848, p. 6. (2) Goldfuss, Beitr. zur vorwelilichen Fauna des Steinkohlengebirges, 4°. LÉPIDOSTÉIDES. 15 genres que renferme cet ordre, deux seulement ont des représentants dans la faune actuelle. Nous divisons cet ordre en cinq familles (voy. p.131). Are FamiLze. — POLYPTÉRIDES. Cette famille, caractérisée par des nageoires dorsales nombreuses (12 à 16) dont chacune est supportée par une forte épine, ne ren- ferme qu'un seul genre, celui des PocvPrTÈRES (Polypterus, Geof- froy), qui vivent aujourd'hui dans les fleuves du continent afri- cain. Aucun fossile n’a été rapproché de ce type remarquable. 2e Famre. — LÉPIDOSTÉIDES, Les lépidostéides constituent, pour ainsi dire, l’état normal de l'ordre des ganoïdes rhombifères, et sont caractérisés par des dents coniques , des écailles grandes ou moyennes toujours très visibles à l'œil nu, et par une seule anale. Cette famille nombreuse doit être divisée pour la commodité de l'étude, et divers caractères ont été employés dans ce but. M. Agas- siz la remplace par deux autres : les Sauroïdes à grandes dents crochues et les Zépidoïdes, à dents en brosse ou obtuses; puis il divise chacune de ces familles en deux tribus, suivant que la queue esthomocerque ou hétérocerque. M. Vogt admet deux famiiles : les Monostichii, dans lesquels les fulcres sont disposés sur une seule rangée, et les Diséichii, où 1ls en forment deux. M. Giebel en établit trois : les Monosfichii, qui ne renferment que les Honosfichii homocerques de la division précédente; les /eferocerci mono- pterygii, qui correspondent à tous les hétérocerques sauroïdes et lépidoïdes de M. Agassiz, et les Lepidotini, qui sont les Distichir homocerques. Aucun de ces trois auteurs n’admet donc la famille des lépidostéides. IT m'a paru plus conforme à l'importance des caractères de suivre la méthode de M. J. Müller, en établissant une famille unique qui réunisse tous ces groupes. Pour la commodité de l'étude je la divise en tribus. J'ai choisi de préférence des caractères faciles à observer, car ces coupes sont un peu artificielles, et il est difficile de décider de l’impor- tance relative des caractères qui ont été employés. L'unité est 154 POISSONS, —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. dans la famille, et ce n'est que parce qu'elle renferme plus de quarante genres qu'il convient de la subdiviser. Je distingue les tribus suivantes : 1° Poissons homocerques à mâchoires prolongées en un long bec et à écailles formant des rangées longitudinales inégales. Dans toutes les autres tribus, les màchoires ne sont pas pro- longées et les écailles forment des rangées obliques à peu près égales. 2° Poissons homocerques à dents en brosses ou ohtuses. 3° Poissons homocerques à dents isolées et crochues. L° Poissons hétérocerques à dents isolées et erochues. 5° Poissons hétérocerques à dents en brosse ou obtuses. D'après ce que j'ai dit ailleurs sur la distribution géographique des poissons homocerques et hétérocerques, on comprend que les trois premières tribus ne datent que du lias et sont surtout re- présentées dans les terrains jurassiques, et que les deux dernières caractérisent l’époque primaire et les terrains triasiques. tre TRIBU. LÉPIDOSTÉIDES HOMOCERQUES A MACHOIRES PROLONGEES, Ces lépidostéides sont clairement caractérisés par leur bec qui rappelle celui des bélones, et par leurs écailles qui forment des rangées longitudinales inégales. Les AsPIDORHYNCHUS, Agass., — Atlas, pl. XXXIV, fig. 1, sont faciles à reconnaître à leur corps allongé et tout d’une venue, et à leur mâchoire supérieure prolongée en un long bec qui dépasse l'inférieure. Ce bec porte des dents, même dans la partie qui n’a point de correspondante en dessous; elles sont très Inégales en grosseur. Les écailles forment une armure toute spéciale, et qui peut, ce me semble, laisser des doutes sur la véritable place de ces poissons. Elles sont disposées en rangées inégales, tantôt hexagonales, tantôt tétragones ; quelques-unes sont deux fois aussi hautes que longues. Ce genre se trouve principalement dans les terrains jurassiques LÉPIDOSTÉIDES. 155 supérieurs ; une espèce a été découverte dans les terrains crétacés d'Amérique (!). Les espèces les plus anciennes proviennent du lias. L'Aspidorhynchus anglicus, Agass., a été trouyé à Whitby. L'Aspidorhynchus Walchneri, Agass., est de l'Oberland badois. On en connaît une espèce des terrains oxfordiens : L’Aspidorhynchus euodus, Egert., de l’argile de Chippenham (?). Les terrains jurassiques supérieurs en renferment plusieurs. On en a trouvé trois à Kelheim : L'Aspidorhynchus ornatissimus, Agass., a sur ses écailles un réseau serré de lignes entrelacées. L’Aspidorhynchus lepturus, Agass., ressemble beaucoup à l'A. mandibularis mais il est plus petit. L'Aspidorhynchus speciosus, Agass., a sur ses écailles des rides ondulées. Le calcaire lithographique d’Eichstaedt contient les restes d’une espèce, l'Aspidorhynchus mandibularis, Agass., dont la mächoire inférieure est étroite, et dont les écailles du ventre sont si minces qu'elles ressemblent à de fines stries. Les dents sont longues, régulières et très acérées. Dans le calcaire de Solenhofen on cite l’Aspidorhynchus acutirostris, Agass., chez qui la mâchoire supérieure est du double plus longue que l’inférieure (5. L’Aspidorhynchus longissimus, Münster (f), a été trouvé à Pointen. J'ai dit qu'une espèce avait été trouvée dans les terrains eré- tacés. L’Aspidorhynchus Comptoni, Agass.,est une grande espèce dont les écailles ont des granulations coniques. Elle provient d’un terrain probablement cré- tacé de l’Amérique du Sud. Les BELONOSTOMUS, Agass., sont très voisins des aspidorhynchus, mais leurs deux mâchoires sont égales, et leur corps est ordinairement plus élancé, en sorte (1) Voyez, pour les espèces, Agassiz, Poiss. foss., IE, 2, p. 135, pl. 45-47 ; Giebel, Fauna der Vorwell, 1, 3, p. 153. (2) Quarterly. journ. of the geol. Soc., t. I, p. 231, et Lond. and Edinb. phil. journ., 1844, t. XXV, p. 225. (8) C’est l'Esox acutirostris, Blainv., Ichthyol., p. 28; Voy. Knorr, Merk- wurdik., t. I, pl. 23 et 29, etc. (4) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1842, p. 424. 156 POISSONS. -—— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. qu'ils ont l'apparence des bélones ; les écailles sont minces et à bords libres. Ils sont contemporains des précédents (). On en connaît deux espèces du lias : Le Belonostomus Anningiæ, Agass., vient de Lyme-Regis. Le Be!onostomus acutus, Agass., de Whitby, a un bec plus allongé et plus grêle qu'aucune autre espèce. Les schistes de Stonesfield renferment une espèce : Le Belonostomus leptosteus, Agass., donton ne connaît qne des os détachés de la tête. Les terrains jurassiques supérieurs ont des espèces plus nom- breuses. Plusieurs ont été trouvées dans les calcaires lithographiques de Bavière. Le Belonostomus sphyrænoides, Agass., de Solenhofen, a des mächoires lon- gues, robustes et peu atténuées, qui lui donnent une sorte de ressemblance avec les sphyrènes. Le Belonostomus Munsteri, Agass., dépasse souvent un pied de longueur; sa tête est moins longue que celle de l'espèce précédente; ses mâchoires sont égales, mais son museau est plus grêle, et sa bouche est fendue jusque sous l'orbite. Le Belonostomus tenuirostris, Agass., de Solenhofen, a un bec grêle, qui atteint le tiers de la longueur totale ; sa mächoire supérieure dépasse un peu l'inférieure. | Le Belonostomus subulatus, Agass., de la même localité, est voisin du Bel. Munsteri ; mais sa mâchoire supérieure dépasse d’un cinquième l’inférieure. Le Belonostomus ventralis, Agass., est une espèce allongée, à tête grosse et large, remarquable par ses ventrales très reculées. Il a été trouvé aussi à Solenhofen. Le Belonostomus Kochi, Münst., de Kelheim, ressemble au Munsteri, et a comme lui les mâchoires égales; maïs il est moins allongé. M. Costa annonce (2 l'existence de deux espèces dans les terrains de Pie- traroja, près Naples, les B. crassirostris et gracilis. Les belonostomus ont été aussi trouvés dans les terrains ceré- facés. (1) Voyez, pour les espèces, Agassiz, Poiss. foss., Il, 2, p. 140, pl. 47 a et 66 a; Giebel, Fauna der Vorwelt,1, 3, p. 154. M. Thiolliere, Deuxième no- tice sur les poissons, etc., p. 53, cite aussi dans les terrains lithographiques du département de l'Ain, les B. tenuirostris et Munsteri. (2) Leonh. und Bronn Neues Jarhb., 1851, p. 183. LÉPIDOSTÉIDES. 157 On rapporte du moins à ce genre des écailles et des mâchoires isolées trou- vées dans la craie de Lewes, qui constituent une espèce nommée Belonostomus cinctus, Agass., dont la taille a dû atteindre trois ou quatre pieds. Deux autres espèces ont été figurées par M. Dixon (1). Ce sont les Belono- stomus cinctus et attenuatus de la craie du Sussex. Elles ne sont connues que par des fragments de màächoires. Les PrIoNoLepis, Egerton, paraissent voisins des deux genres précédents, mais leurs flancs sont protégés par un seul rang d’écailles très hautes, profondé- ment dentelées sur leur bord postérieur. Ce genre n'est connu que par un exemplaire très incomplet (?). Le Prionolepis angustus, Dixon, a été trouvé dans la craie de Burvwall, près Newmarket. 2° TRIBU. LÉPIDOSTÉIDES HOMOCERQUES, A BOUCHE ET ÉCAILLES NORMALES, 4 DENTS EN BROSSE OÙ OBTUSES. Cettetribu, qui comprend les Zepidoïdes homocerques deM. Agas- siz, renferme un grand nombre de poissons des terrains jurassi- ques, quelques-uns de l’époque crétacée, et un très petit nombre de l’époque tertiaire. On peut, pour faciliter l'étude des genres, les grouper comme il suit : 4° Espèces à deux dorsales on à dorsale profondément échan- crée, fulcres sur deux rangs. Genres Nofagoqus et Propterus. 2° Espèces aune seule dorsale très longue, à fulcres surun rang. Genres Nofhosomus et Ophopsis. 3° Espèces à dorsale courte, à fulcres peu nombreux et seule- ment sur la caudale, à colonne épinière complétement ossifiée et terminéecomme dans les steguri (téléostéens). Genre Æ#halion. h° Espèces à dorsale courte, à deux rangs de fuicres sur toutes les nageoires, à colonne épinière complétement ossifiée, terminée comme dans tous les ganoïdes homocerques. Genre Lepidotus. 5° Espèces à dorsale courte, à fulcres sur un rang, à corde dor- (?) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 367, pl. 35, fig. 3 et 4. (2) Idem, p. 368, pl. 32 *, fig. 5. 158 POISSONS. — GANOIDES RHOMBIFÈRES. sale persistante et protégée par des demi-vertèbres, à corps allonge. Genres Semionotus, Centrolepis, Pholidophorus, Libys et Dic- tyopyge. 6° Espèces aune seule dorsale, à un seul rang de fulcres, à corde dorsale persistante et protégée par des demi-vertèbres, à corps très élevé et comprimé. Genres Tefragonolepis, Dapedius et Am- blyurus. 7° Espèces très comprimées, à dorsale unique, très haute (éga- lant au moins la hauteur du corps). Genre Dorypterus. Les NoTacoGus, Agass., sont caractérisés par leur dorsale partagée en deux lobes qui for- ment deux nageoires distinctes, caractère très rare dans la famille des lépidostéides. Les écailles sont de médiocre grandeur. Ce sont de petits poissons des étages jurassiques supérieurs (!). Le Notagogus Zieteni, Agass., de Solenhofen, a le corps très large et court; et les écailles lisses en leurs bords. Le Notagogus denticulatus, Agess., de la même localité, a le corps moins court, et les nageoires dorsales imparfaitement séparées. Le bord des écailles est dentelé. Le Notagogus Pentlandi, Agass., a les écailles lisses et le corps allongé et étroit. 11 a été découvert dans les calcaires de Torre d'Orlando, près de Naples. Le Notägogus latior, Agass., est plus large, et à aussi les écailles lisses. Son ventre fait une saillie considérable. Il a été trouvé avec le précédent. M. Thiollière {2) a fait connaître le Notagogus imi montis, Th., des schistes lithographiques du département de l’Ain. Il faut ajouter les Notagogus erythrolepis et minor, Costa (3) de Castel- lamare. Les PROPTERUS, Agass., peuvent à peine être séparés des notagogus; 1lS ont comme eux deux dorsales, etils s'en distinguent par les rayons de la première beaucoup plus larges que ceux de la seconde. (1) Agassiz, Poiss. foss., If, 1,p. 293, pl. 49 et 50; Giebel, Fauna der Vor- welt, 1, 3, p. 201; Wagner, Athandl. Bayer. Akad., 1851, t. VI, p. 64. (2) Deuxième notice sur le gisement, etc., p. 29. (3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1831, p. 183. LÉPIDOSTÉIDES. 159 On en connaît quatre espèces des calcaires lithographiques de Bavière (1). Le Propterus microsiomus, Agass., a une forme courte et trapue. Le Propterus serratus, Münst., a des écailles dont le bord est fortement dentelé. Ces deux espèces proviennent de Kelheim, ainsi que le Propterus speciosus, Wagner. Le Propterus gracilis, Wagner, a été trouvé à Eichstaedt. Les Noraosomus, Agass., diffèrent des pholidophorus par une dorsale plus longue et par des écailles plus hautes que longues. On n’en connaît que deux espèces (2) : le Nofhosomus octostychius, Agass., du lias de Lyme-Regis, et le Nothosomus lœvissimus, Agass., du calcaire de Solenhofen. Les OpPniopsis, Agass., ont aussi les formes des pholidophorus; mais leur dorsale occupe la moitié de Ja longueur du dos. Leurs dents sont un peu plus développées. Les espèces connues sont toutes de l'époque jurassique (*). L'Ophiopsis procerus, Agass., est de taille moyenne, et a une tête courte et une caudale presque pas échancrée. ïi a été trouvé à Solenhofen. L'Ophiopsis Munsteri, Agass., provient de Kelheim. M. Wagner ({) a de nouveau décrit les O0. procerus et Munsteri, et ajouté l'Ophiopsis serratus, W agner, de Kelheim. Sir Ph. Grey Egerton vient de faire connaître (5) l'Ophiopsis breviceps, Egert., du calcaire dé Purbeck. La figure porte le nom générique de His- TIONUTUS. (1) Agassiz, Poiss. foss., 11, 1, p. 295, pl. 50; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1,3, p. 202; Wagner Abhandl. Bayer. Akad., 1851, t. VI, p. 66, pl. 4. (2) Agassiz, Poiss. foss., 11, 4, p. 292; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 209; Wagner, Abhandl. Bayer. Akad., 31851, t. VI, p. 63. (3) Agassiz, Poiss. foss., Il, 1, p. 289, pl. 36 et 48; Giebel, Fauna der Vôrwelt, 1, 3, p. 149. M. Giebel les associe aux amiades, mais ils ont des écailles rhomboïdales. _ (f) Athandi. Bayer. Akad., 1831, t. VE, p. 60. (5) Mem. geol. Survey, Brit. organ. rem., décade VI, pl. 6. 160 POISSONS. —- GANOÏDES RHOMBIFÈRES. L'Ophiopsis penicillatus, Agass., a, au contraire, une très grande tête et sa caudale est inéquilobe. 11 a été trouvé dans le calcaire de Purbeck. L'Ophiopsis dorsalis, Agass., de l’oolithe inférieure de Northampton, est beaucoup plus élancé, et sa caudale est moins inéquilobe. Les ÆTHaALION, Münster, présentent une réunion de caractères assez anomale. Leur co- lonne épinière est complétement ossifiée et terminée comme dans les téléostéens (steguri) ; aussi M. Heckel ne les place-t-il point dans les ganoïdes ('). Leurs écailles par contre ont tout à fait le caractère de la division dans laquelle nous les laissons, elles sont rhomboïdales et émaillées. Les fulcres, qui sont très petits, ont été niés par quelques auteurs. M. Heckel en a observé quelques uns sur la nageoire caudale. Ces poissons ressemblent aux pholidophorus, ont des dents en brosse, une dorsale courte insérée entre les ventrales et l’anale. Ils paraissent abondants dans les schistes lithographiques (ter- rain corallien). Le comte de Münster (2) a fait connaîtreles Æthalion angustissimus, Münst., angustus, id., inflatus, id., tenuis, id., subovatus, id., et parvus, id. Les Lepinorus, Agass., — Atlas, pl. XXXIV, fig. 2 à 5, sont de grands poissons , dont la forme générale rappelle celle des cyprins. Ils sont oblongs, épais et corpulents; leur tête est large et médiocrement longue: leur dos et leur ventre sont bombés, et le pédicelle de leur queue à au moins Île tiers de la largeur du tronc. La dorsale et l'anale sont médiocres et opposées ; elles ont de gros rayons à leur partie antérieure (comme les carpes). Les mâchoires sont courtes et la bouche peu fendue. Les dents sont obtuses, étranglées à leur base. La figure 2 de la planche XXXIV représente ce genre restauré. (1) J'ai déjà dit, p. 166, que ces poissons semblent donner des doutes sur l'importance des caractères que M. Heckel tire de la colonne épinière. (2, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1842, p. 42. Les deux premières es- pèces avaient été d'abord indiquées comme des caturus (Neues Jahrb., 1839, p. 679). La première est figurée dans les Beitr. sur Petref., t. V, p 60, pl. 5, fig. 3. Voyez encore pour ce genre, Giebel, Faunader Voruwelt, 1, 3, p. 195, et Heckel, Sitzungs Bericht Viener Akad., novembre 1850, p. 363. LÉPIDOSTÉIDES. 161 Les lepidotus sont très répandus dans tous les terrains juras- siques, et se retrouvent aussi jusque dans les terrains crétacés et tertiaires. C’est le seul genre des lépidoïdes qui ait vécu dans ces formations récentes et ait traversé autant d'époques différentes ; tous les autres ont eu une apparition bien plus courte. On en connaît plusieurs espèces du Has (1). Le Lepidotus gigas, Agass. (?), a été trouvé en France, en Allemagne et en Angleterre. Il a l'apparence d’une grosse carpe, et des écailles à bord parfai- tement lisse aussi longues que hautes. Le L. semiserratus, Agass., est très commun dans les lias de Whitby cet de Scarborough. Il est un peu plus allongé que le gigas et ses écailles ont quel- ques dents au bord postérieur (5). Le L, rugosus, Agass., de Lyme-Regis, a toute sa surface rugucuse. Le L. fimbriatus, Agass., est une espèce dont la position générique est encore douteuse. Les écailles ont une fine dentelure sur leur bord. Il a été trouvé à Lyme-Regis, en Tyrol et à Cobourg. Le L. ornatus, Agass., de Seefeld, a des rayons divergents sur les bords pos- . térieurs des écailles. Le Z. frondosus, Agass., de Boll , est très large en avant et a ses écailles sculptées sur leur base. Le L. speciosus, Münst., de Seefeld, est remarquable par la forme des rayons de sa caudale qui ressemblent à des entonnoirs placés les uns dans les autres. Le L. parvuius, Münst., de Seefeld, est une petite espèce, à dents hémi- sphériques avec un bouton au sommet, et à écailles lisses sans dentelures. Le L. serrulatus, Agass., du lias de Whitby, a des rapports avec le L. gigas, mais en diffère, ainsi que de presque tous ses congénères, par ses écailles qui sont plus étroites vers le bord ventral. Le L. pectinatus, Egerton, est de la même localité (f). Le L. dentatus, Quenstedt, provient du lias de Boll (5). Le £L. Trotti, Crivelli, à été trouvé dans le lias des bords du lac de Côme (6). (*) Voyez, pour les nombreuses espèces de ce genre, Agassiz, Pois, foss., IE, 4, p. 233, pl. 28 à 35; Giebel, Faœuna der Vorwelt, 1, 5, p. 185. (2) Cette espèce a été l’objet d’un travail spécial de M. Quenstedt, Über Lepidotus im lias Wurtembergs, 18248, in-4. C'est le Cyprinus elevensis, Blainx., leht.. p. 90; et le Lepidotus elevensis de M. Quenstedt. (8) Cette espèce a été figurée par Young, Geol. of Yorkshire, pl. 16, fig. 7 ct 8. (4) Ann. and mag. of. nat. hist., 1844,t. XII, p. 151, et Hem. offhe geol. Survey, British organic Remains, décad. VI, pl. 3. (5) Flütsgebirge WVurt., p. 236. 6) Crivelli, Politec, Milano, mai 1839. I 11 162 POISSONS. —— GANOÏDES RHOMBIFÉÈRES, Les espèces des autres étages jurassiques ne sont pas moins 1n- portantes. Le Lepidotus undatus, Agass., de Caen, est caractérisé par l'allongement de l'angle inférieur et postérieur des écailles. Le L. tuberculatus, Agass., de Stonesfield, n’est connu que par une écaille couverte de tubercules, et dont l'angle inféricur est prolongé. Le L. macrccheirus, Egerton, a été trouvé dans le terrain oxfordien de Chippenham (1). Le L. radiatus, Agass., a ses écailles marquées de profonds sillons qui con- vergent vers un centre commun, On ne connaît pas son gisement. Le L. unquiculatus, Agass. (2), de Solenhofen, a quelques onglets au bord postérieur des écailles. Ce poisson est remarquable par les erreurs auxquelles il a donné lieu. C’est le Lepinosaurts de M. H. de Meyer qui l'avait pris pour un reptile. Ses écailles ont été décrites comme des algues. Le L. notopterus, Agass., de Solenhofen, est caractérisé par une série de très grands fulcres au bord antérieur de ja dorsale ($). Le L. oblongus, Agass., de la même localité, est une grande espèce aliongée, à petites écailles. Le L. similis, Gicbel (4), du même gisement, n'est connu que par quelques nageoires. Le L. subundatus, Munster (5), provient des terrains coralliens du Hanovre. Le L. palliatus, Agass., n'est connu que par deux écailles des marnes kimméridgiennes de Boulogne-sur-mer. Elles indiquent un poisson d'environ huit pieds de long, et sont remarquables par un faisceau d’arêtes arrondies. Le L. lævis, Agass., est une espèce du portlandien de Seleure, dont on ne connaît aussi qu'une écaille et un rayon de nagcoire. L’écaille est lisse ct polie, et plus haute que dans les autres lepidotus. Le L. minor, Agass., du portlandien d'Hildesheim et du calcaire de Pur- beck, a des écailles petites, à bords entièrement lisses (5). (1) Quart. Journ. of the geol. Soc., t. I, p. 230. Je pense que c'est la mêma espèce qui avait été inscrite sans description par M. Agassiz, sous le nom de L. latimanus, Egerton. (2) Rüppel, Abbild. und Bescir, von Versteiner., 1829, p. 14, pl. 4; Dunker, Nord Deutsch. weald Bild, p. 64, pl. 15, fig. 11; Lepidosaurus, H. de Meyer, Palæologica, p. 208; Fucoides Brardii, Krüger, Jahrb, fur wissensch. Kribik, 1831, p. 191. Le Lepidotus Dunkeri, Dunker, loc, cit., p. 65, pl. 15, fig. 40, doit lui être réuni. (8)M.Thiollière, Deuxième notice sur le gisement, p. 30, cite avec doute, parmi les poissons de Cirin, le L. notopterus, Agass., et une espèce indéterminée. ({) Fauna der Vorwell, 1, 3, p. 191. () Beitr. zur Petref., t. Vil, p. 37, pl. 5, fig. 16, (6) C’est le Lepidolus Agassizii, Roëmer, Nord Deutsch, Oo, Geb. Nachtr., pb: 53, pl. 20, fig: 36, LÉPIDOSTÉIDES. 163 Le L. Mantelli, Agass., des sables d'Hastings, est une grande espèce, à écailles très grandes et plissées dans la partie antérieure de l’émail ; ses dents sont terminées en pointe (1). Le L. Füittoni, Agass., du mème gisement, a la tête plus petite et surtout moins large, et ses dents sont hémisphériques (2). Le L. acutirostris, Costa, a été trouvé à Pietraroja, près Naples (3). Les espèces des terrains crétacés sont moins nombreuses que celles des terrains jurassiques. Le Lepidotus siriatus, Agass., est une petite espèce dont les écailles sont striées sur leurs bords. Il a été trouvé dans la craie des Vaches-Noires, en Normandie. Il faut ajouter à cette espèce : Le L. punctatus, Agass., de la craie blanche du Kent ; Le L. Cottæ, Agass., de Hohenstein, près de Schandau ; Le L. Virieti, Agass., des grès verts de Morée; Le L, temnurus, Agass., de la craie du Brésil. Enfin, on a trouvé une espèce dans les terrains tertiaires. Le Lepidotus Maximiliani, Agass., qui n’est connu que par quelques écailles grandes, unies, à bords lisses, du calcaire grossier de Paris. Les SEMIONOIUS, Âgass., sont des poissons élégants, à tête allongée, à mächoires étroites, beaucoup plus longues que hautes, et armées de dents en brosses fines. La dorsale est longue, insérée au-dessus des veutrales et l’anale courte très en arrrière. La caudale est fourchue, son lobe supérieur est un peu plus grand que l'inférieur, et ses rayons ex- ternes sont en partie recouverts par des écailles qui lui donnent un peu de ressemblance avec les poissons hétéroccrqies. On trouve ces poissons dans le lias, le terrain jurassique et le terrain cré- tacé (5). (1) Voyez Roëmier, loc. cit, p.55; Dunker,; Nord Deutsch. iweald Bitd,, p. 62, DEUST 14 1, J: | (2) Dunker, Loc cit., p. 63, pl. 14 et 15, fig. 8, 12-15 et 95, 3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 183. M. Costa cite encore plusieurs espèces de M. Agassiz, trouvées près de Naples; mais ses détermi- nations semblent bien peu vraisemblables. | (4) Agassiz, Pois. foss., Il, 1, p. 222, pl. 26 à 27, &: Gichel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p: 210. 164 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Les espèces du lias sont nombreuses. Le Semionotus leptocephalus, Agass., de Boll, a Ja tête très allongée. Le S. latus, Agass. (Dapedius altivelis, Agass.), de Seefeld, est le plus large du genre, ct Ja partie antérieure de sa dorsale est très élevée, Le S. rhombifer, Agass., de Lyme-Regis, est une petite espèce trapuc à écailles rhomboïdales uniformes. Le S. Nissoni, Agass., de Schonen en Scanie, est caractérisé par de grandes écailles lisses et par une tête petite. Le S. striatus, Agass., de Seefeld, est de petite taille et a des écailles uni- formes, striées, dont l’angle inférieur et postérieur est saillant. Il faut y ajouter quelques espèces jurassiques. Les Semionotus Pentlandi, Egert., le S. iinutus, Egert. etle S. pustulifer, Egert., sont trois espèces encore mal connues des environs de Castellamare. Le S. curtulus, Costa, provient de Giffoni, près Naples. Une seule espèce a été trouvée dans les terrains crétacés ; c’est : Le S. Bergeri, Agass., espèce large et à grosses écailles, Il provient du Quader Sandstein de Cobourg (1). Les CENTROLEPIS, Egerlon. ne sont pas encore caractérisés (2). Le C, asper, Egert., a été trouvé dans le lias de Lyme-Regis. Les Paocipornorus, Agass., — Atlas, pl. XXXIV, fig. 6, sont très voisins des lepidotus. Ils en diffèrent par leurs dents en brosse, et par leur dorsale opposée aux ventrales et non à l'a- nale. Ce sont d’ailleurs de petites espèces, tandis que presque tous les lepidotus sont grands. IIS ont formé, dit M. Agassiz, la plèbe de la faune ichthyologique de l'époque jurassique. Ils ont, comme les lepidotus, des fulcres sur les rayons supérieurs de la caudale; mais les deux lobes de cette nageoire sont à peu près égaux. Ces poissons sont très abondants dans le lias et dans ja plupart des étages jurassiques. Les espèces sont si nombreuses, que je ({, Ce poisson, nommé d'abord par M. Agassiz Semionotus Spirü, a été décrit par M. Berger, Verst. der Kobuïrger-Gegend, p. 18, pl. I, fig. 1, sous le nom de Palæoniscum arenaceuin. (2) Agassiz, Poiss. foss., Il, 1, p. 304; Giebel, Fauna der Vorwelt, 3. 3, »n. 212. LÉPIDOSTÉIDES. 165 renvoie complétement, pour les caractères, à l'ouvrage de M. Agas- siz.(!). On trouve dans le lias de Lyme-Regis : le Pol. Bechei, Agass., le Phüt onychius, Agass., le Phol. limbatus, Agass., le Phol. pachysonus, Egert, et le Phol. crenulatus, Egert. (2). Dans le lias de Seefeld : le Phol. dorsalis, Agass., le Phol. pusillus, Agass., le Phol. furcatus, Agass. (3), et le Phol. latiusculus, Agass. Dans le liäs de Barrow :le Phol. Stricklandi, Agass. et le Phol. Haslingswe, Agass. Dans le lias de Street : le Phol. leptocephalus, Agass. Dans celui d'Ohmden : le Phol. Hartmanni, Egert. Ceux des terrains jarassiques supérieurs au lias sont encore plus nombreux. Les calcaires de Solenhofen en particulier en renferment beaucoup. On cite entre autres : le Phol. macrocephalus, Agass., le Phol. microps, Agass., le - Phol. striolaris, Agass., le Phol, taxis, Agass., le Phol. latimanus, Agass., le Phol. radians, Agass., le Phol. uræoides, Agass., le Phol. radiato-punclaius, Agass., et le Phol. maximus, Agass. Les calcaires de Kelheim ont fourni le Phol. tenuiserratus, le Phol. longi- serratus, Agass.; le Phol, micronyx, Agass.; le Phol. intermedius, Agass. et le Phol. gracitis, Agass., Dans les calcaires d'Eichstaedt on trouve le Phol. latus, Agass. M. Thiollière (#) cite plusieurs pholidophorus dans les schistes lithographi- ques du département de l'Ain; mais les espèces sont restées indéterminées ou nommées avec doute, Le Pol. ornatus, Agass., est du calcaire de Purbeck, Le Phol. Flesheri, de l’oolite inférieure. Le Phol, angustus, Agass., du grès rouge jurassique de Pologne, Le Phol, minor, Agass., de l'oolite de Stonesfield. (!) Agassiz, Poiss. foss., 11, 1, p. 271, pl. 36 à 43; Giebel, Fauna der Voriwelf, 1, 3, p. 203; Gray Egerton, Catalogus, etc. (2) Les Phol. pachysomus, Egert., crenulatus, id, viennent d'être décrits et figurés par sir Ph. Grey Egerton, dans les Memoirs of the geol. Survey, Brit. organ. Rem., décade VE, pl. 4 et 5. (3) Le Phol. furcatus axait d’abord été séparé génériquement par M. Agassi7, sous le nom de Micrors; plus tard, ce même paléontologiste l'a placé dans le genre Paorinopnorus. M. Giebel, Fauna der Vorweit, 1, 3, p. 50, l'associe aux amiades; mais ses écailles rhomboïdes m'empéchent d'accepter cetie réunion. (#) Notice sur le gisement, ete., p. 16, et Deuxième notice, p. 33. 166 POISSONS, — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Le Phol, fusiformis, Agass., de Castellamare, ainsi que le Phol, Stabianus. Costa (1). M. Heckel cite aussi (2) les Pholidophorus parvus, Heck., et loricatus, i@., comme trouvés à Raible, en Carinthie, dans un terrain dont je ne connais pas l'âge, Les Ligys, Münster, forment un genre encore très douteux caractérisé par quelques dents coniques placées en avant d'une bande de dents qui res- semblent à du chagrin et par des granulations sur les os de la iête et sur les écailles. Le Libys pelypterus, Münster, a été trouvé dans les schistes lithographiqnes de Kelheim (3). Les Dicryoryce, Lyell, sont caractérisés par des écailles rhomboïdales, par une forme al- longée, par une tête petite, par une anale haute et longue, par une dorsale qui commence un peu en avant d'elle et fort en ar- rière des ventrales et par une queue échancrée, à lobes égaux mu- nis de fulcres (*). L'espèce qui a servi de type à ce genre a été d’abord décrite par M. Red- leld, sous le nom de Catopterus macrurus. Or, les premières espèces connues de ce genre CATOPrERUS qui a été établi par le même auteur sont caractérisées par une queue hétérocerque. La réunion dans un même genre de poissons homocerques et hétérocerques est impossible, et elle n’a servi qu'à rendre obscurs les caractères de ce genre. Les dictyopyge paraissent voisins des pholidophorus. Le Dictyopyge macrurus, Lyell, et une espèce indéterminée, ont été trouvés dans une touche carbonifère de l’est de la Virginie, qui paraît appar- tenir à l’époque triasique ou oolithique inférieure. Les TETRAGONOLEPIS, Agass.,— Atlas, pl. XXXIV, fig. 15 et 16, sont des poissons courts, hauts et comprimés. Is ont des dents en massue, non échancrées, et sur plusieurs rangées. Leur dorsale est opposée à l’anale, ct s'étend depuis le milieu du corps jusqu'au () Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 183. (2) Jbid., 1849, p. 499. (3) Münster, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1842, p. 45; Giebel, Fauna der Voriwelt, 1, 3, p. 209. (4) Lyell, Quart. journ. of the geol. Soc., t. HU, p. 275; Redfield, Silmans Americ. journ. of se., 18#1, vol. XLI, p. 27. LÉPIDOSTÉIDES. 167 rétrécissement de la queue dont la nageoire est coupée carrément ; les pectorales et les ventrales sont petites ; les fulcres sont très développés (1), Quelques auteurs indiquent une espèce trouvée à Saint-Cassian (terrain triasique), ce qui formerait une exception bien rare parmi les lépidostéides homocterques. Cette espèce, Tetragono!epis obscurus, Münster, repose sur une écailie granulée comme celles qui avoisineut latète des tetragonolepis. Ce débris, à en juger par la figure (?}, me parait tout à fait insuffisant pour justifier ce rapprochement, Ce genre est abondant dans Le lias. Le T. confluens, Agass., de Lyme-Regis, se distingue par de grosses gra- nelures qui bérissent ses os du crâne. C’est une des plus grandes espèces. Le T, specicosus, Agass., de la même locaiité, atteint presque les dimensions du 1, confluens et a les os du cràne et les opercules couverts d'une granu- lation plus fine qui ressemble à des écailles. Le T, pustulatus, Agass., du même gisement, est aussi une grande espèce et atteint un pied de longueur. Les os du cräne ont des saillies chtuses dépri- mées, qui ressemblent à des grains de sable. Les écailles ont leurs angles couverts Ge saillies en forme de pustules. Le T. radiatus, Agass., qui est aussi de Lyme-Regis, a des plis en éventail sur les écailles, Le T. leiosoinus, Agass., qui se trouve avec les précédents, est plus petit et a des écaiiles parfaitement lisses ct sans dentelures. Le 1’, ovalis, Agass., de Boll, est l'espèce la plus allongée que l’on connaisse dans ce genre, Le T, dorsalis, Agass., de Byrford, a les rayons de sa dorsale allongés. Le T, monilifer, Agass., de Banwell et de Barrow, est une espèce très large, dont les écailles sont fort inégales. Le T, angulifer, Agass., de Stratford, a sur les écailles des stries qui for- ment un triangle. M. Agassiz en a figuré un magnifique exemplaire; M, Giebel lui réunit le F. Trailiii, Agass. Le T. Leachii, Agass., de Lyme-Regis, a les écailles des flancs plus hautes que larges. Dans le T. pholidotus, Agass., de Boll, ces écailles deviennent encore plus hautes et plus étroites. Le T. semicinctus, Bronn, de Neiïdingen, a les écailles de plus en plus grandes du dos vers le ventre. | Le T, Bouei, Agass., de Seefeld, les a de même largeur, (1; Voyez, pour les nombreuses et belles espèces de ce genre : Agassiz, Poiss. foss., LE, 1, p. 496, pl, 21 à 24; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 212. (?) Beitr. zur Petref., t. IV, p. 140 et pl. 16, fig. 18. 168 POISSONS. -—— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Le T. heterodermus, Agass., de Bol], a les écailles plus larges que les autres espèces, finement dentelées sur leur bord postérieur. On trouve aussi quelques tetragonolepis dans les autres étages jurassiques. Le Tetragonolepis Magneville, Agass., est caractérisé par des écailles qui portent de petits piquants à leur surface extérieure. Il a été trouvé dans le calcaire oolithique de Caen. Le T. mastodonteus, Agass., n’est connu que par un fragment de mâchoire découvert dans les sables d'Hastings. Ses dents sont amincies à la base, renflées à l'extrémité, et surmontées d'une pointe d'émail conique (!!. Les Dapenits, Agass., {Dapedium, Labèche), —Atlas, pl. XXXIV, fig. 14, ne diffèrent des tetragonotepis que par leurs dents qui sont échan- crées, C’est à tort qu'on a cherché dans leurs écailles et dans teurs nageoires des caractères pour les distinguer: leur forme est tout à fait la même. Ce sont des poissons du lias (?). Le Dapedius politus, de la Bëche (3), a le eràne et la nuque fortement gra- nulés, mais les écailles du corps parfaitement lisses, au moins à l'œil nu, Il est commun dans le lias de Lyme-Regis. Le D. granulatus, Agass., a les écailles granulées sur tout le corps, et les dents dilatées à l'extrémité. Il se trouve aussi à Lyme-Regis. Le D. punctatus, Agass., a les écailles lisses du D. politus et sa forme gé- nérale; mais son crâne est beaucoup plus finement granulé. Il vient de la mème localité. Le D. Colei, Agass., a la surface des os de la tête parfaitement lisse, ainsi que les écailles. I est aussi de Lyme-Regis. Il faut encore ajouter deux espèces de Lyme-Regis qui sont le D. orbis, Agass., et le D. arenatus, Agass.; ct une du lias de Whitby, le D. micans, gass. ” Les AMBLYURUS, Agass., sont très voisins des tetragonolepis et ont la même forme élevée et comprimée, mais leur anale est très étroite et leur gueule, très fendue, est armée de petites dents pointues (f). 1) Voyez, pour cette espèce, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. NH, pl. 6. 2) Agassiz, Poiss. foss., IL, 1, p. 181 et 217, pl. 25 à 25 d; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 216; sir P. G. Egerton, Catalogus. (3) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. [, pl. 6, fig. 1-4. 4) Agassiz, Poiss. foss., 1, 4, p. 220, pl. 25e; Giebel, Fauna der Vor- welt, 1, 3, p. 209. LÉPIDOSTÉIDES,. 469 On n'en connaît qu'une espèce, du lias de Lyme-Regis, l'Amblyurus ma- crostoinus, Agass. Les DorÿPTERUS, Germar, forment un type très singulier qui s'éloigne de tous les précédents et dont la place est encorc fort douteuse. Le corps rappelle par sa hauteur la forme des tetragonolepis et des dapedius. La cavité orbitaire est assez grande. L'appareil operculaire est déveioppé. La colonne épinière et les apophyses sont incomplétement conservés. Le caractère le plus évident con- siste dans l'allongement de quelques rayons de la dorsale qui at- teignent une longueur supérieure même à la hauteur du corps. Ces poissons présentent une anomalie plus remarquable dans leur queue homocerque : ils sont les seuls lépidostéides de l'é- poque triasique dans lesquels où n'ait pas reconnu une queue hétérocerque. J’ajouterai, il est vrai, que la seule figure qu'on en possède n’est pas suffisante pour donner une confiance complète. Le Dorypterus Hoffmanni, Germar, a été trouvé dans les schistes cuivreux de Eisleben (!. 3° TRIBÜ LÉPIDOSTÉIDES HOMOCERQUES À BOUCHE ET ÉCAILLES NORMALES, ET A DENTS CROCHUES ET ISOLÉES. Cette tribu correspond à peu près aux sauroïdes homocerques de M. Agassiz. On peut grouper comme il suit, les genres qu elle renferme : 4° Espèce à dorsale courte, à caudale équilobe ou subéquilobe. Genres : Lepidosteus, Caturus, Pachycormus, Strobilodus, Sauro- stornus, Amblysemius, Sauropsis, Thrissonotus, Oxygonius.’ Is ont tous des fulcres sur deux rangs. 2° Espèces à dorsale très longue. Genres : Wacrosemius el Dis- ticholepis. 3° Espèces à caudale très inéquilobe, tout en étant homocerque. Genres : £'ugnathus, Conodus et Péycholepis. h° Espèces à bouche très grande et déprimée. Genre: Zoyhia- stomus. (1) Germar in Münster, Beitr. sur Pelrefactenkunde, t&. V, p. 35, pl 14, fig. 4; Giebel, Fauna der Vorivelt, 1, 3, p, 218. 470 POISSONS, —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Au premier de ces groupes appartient le seul genre vivant qui représente aujourd'hui la famille des lépidostéides, C'est celui des EæpiposTÉEs {Lepisosteus, Lae., Lepidosteus, Agass.), — Atlas, pl. XXXIV, fig. 7.-9, qui habitent aujourd'hui les rivières de l'Amérique septentrionale. On leur a rapporté quelques fragments trouvés en Angleterre dans les terrains tertiaires d'eau douce. M. Searles Wood en indique (! dans les calcaires d'eau douce inférieurs du Hampshire, Is ont été trouvés avec les microchærus, les spalacodon, le Crocodilus Hañtonensis, ete. M, Wright les à cités plus tard dans le mêmas terrain. Les CarTurvs Agass. (olim Urœus), — Atlas, pl. XXXIV, fig. 40, sont des poissons réguliers dont les formes rappellent les salmones et les clupes. Leurs écailles sont très minces; leurs mächoires ont des grosses dents coniques très serrées ; leurs nageoires sont mé- diocres, leur dorsale est opposée aux ventrales; leur corde dorsale est protégée par des demi-vertèbres séparées. Les caturus se trouvent dans les terrains jurassiques, et surtout dans les étages supérieurs : nne espèce provient des terrains cré- iacés (2). Le lias en à fourni deux. Le Caturus Bucklandi, Agass., est de Lyme-Regis. Le C. Meyeri, Münst., du lias de Werthern, dans le Rawensberg, est uné srande espèce trapue et renflée, qui se distingue de toutes ses congénères par ses apophyses vertébrales très resserrées. Une espèce à été trouvée dans l’oolithe de Stonesfield. Le Caturus pleiodus , Agass., est encore peu connu, et se distingue par le nombre et la forme de ses dents. Les schistes lithographiques de Solenhofen en renferment un très grand nombre. (1) Searles Wood, London geol. journal, t. F, part. 1, p. 6; Wright, Ann. and mag. of nat. hist., 1851, 2° série, t. VII, p. 433, et Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 711. Le nom de ZLepisosteus a été changé par M. Agassiz en Lepidosteus, mot qui est plus correctement composé. (2) Agassiz, Poiss. foss., I, 2, p. 115, pl. 56, 56 a et 66 a ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 193. LÉPIDOSTÉIDES. 171! Le Caturus furcatus, Agass. (Urœus nuchalis, Agass.), à une nuque voutée qui porte des écailles plus grandes que les autres parties du tronc. Le C, pachyurus, Agass., à la queue épaisse et le corps tout d'une venue. Le C, latus, Münster, n'est peut-être qu'une variété du furcatus. Le C, maximaus, Agass,, a les lobes de la caudale qui se prolongent énor- inément, Le C. branchiostegus, Agass., est une petite espèce à mächoires courtes el à dents rapprochées, caractérisée aussi par la largeur de ses premiers rayons branchiostéges. Le C, inacrodus, Agass, , est très voisin du furcatus, et a des dents fortes et irrégulières. Le €. macrurus, Agass., est une petite espèce d'environ quatre pouces de long, trapue, et dont le squelette est vigoureux. Le C. microchirus, Agass., est aussi une petite espèce. Ses pectorales sont larges, mais courtes, et les dents de sa mâchoire inférieure sont plus grandes et plus distantes que les autres. Le C. elongatus, Agass., est allongé, tout d'une venue, à tête grosse et à caudale grande, largement échancré?. Le comte &e Münster en a fait connaître {!) cing autres espèces du même gise- ment, les Catirus ovatus, granulctus, obovatus, intermedius et brevicostalus, Münster. M. Thiollière (2) cite dans les schistes lithographiques du département de l'Ain, le C. latus, Münst. , furcalus, Agass., et elongatus , Agass. Il ajoute deux espèces nouvelles, les C. velifer et Driani, Thioll. Le terrain portlandien a conservé les débris d'une espèce re- marquable. Le Caturus angustus, Agass., poisson très allongé et caractérisé par le dé- veloppement excessif des fulcres du lobe supérieur de la queue, a été trouvé dans le portlandien de Garsiegton. Enfin les terrains crétacés en ont aussi une espèce : Le Caturus similis, Agassiz, connu seulement par un fragment de mächoire, est caractérisé par l’uniformité de ses dents, qui sont courtes. Ce fragment a été trouvé dans la craie blanche de Kent. Les Pacayconmus, Agass. se distinguent par un corps très renflé, une caudale grande à pé- dicule mince, dont les lobes sont précédés d'un grand nombre de rayons indivis qui s’allongent insensiblement ; par une colonne (1) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1839, p. 679, ct 1842, p. #4. (2) Deuxième notice sur le gisement, etc., p. 34. 472 POISSONS, —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. épinière complétement ossifiée; par l'absence des fulcres, par des inaächoires robustes armées de dents coniques. Saufecs caractères, ils ressemblent aux caturus. Ces poissons se trouvent principalement dans le lias. On en con: nait quelques-uns Ges autres étages jurassiques (. Le Pachycormus macropterus, Agass., est une grande espèce qui, dans son ensemble à un peu de ressemblance avec un saumon. Ses pectorales sont très grandes et sa caudale est excessivement dilatée, On l'a trouvée dans le lias de Beaune (Bourgogne) et dans des terrains analogues de quelques pays 4'Aïle- iagne (2). Le P. curtus, Agass., du lias du Yorkshire, est plus petit et a les rayons des nageoires plus grêles, tandis que son squelette est très fort. Le P. macrurus, Agass., a une caudale énorme et inéquilobe, Le P. heterurus, Agass., a des écailles arrondies au lieu d'être anguleuses. Ces deux dernières espèces, du lias de Lyme-Regis, ne sont rapportées à ce genre qu'avec doute. Le P. latirostris, Agass., du lias de Whitby, est plus grand encore que le macroplei us, mais a une tête courte. Le P. gracilis, Agass. , du mème gisement , est voisin du P, curtus et est encore plus grêle. Le P, latipennis, Agass., du lias de Lyme-Regis, se rapproche du latirostris avec des pectorales plus larges. Le P. latus, Agass, , da lias de Whitby, est une espèce large et trapue à téte courte et petite. Le P. acutirostris, Agass., de la même localité, a un museau pointu et des dents fines et acérées. Le P, leptosteus, Agass., est une espèce douteuse du lias de Lyme-Regis. Les espèces trouvées dans les terrains iurassiques proprement dits sont les suivantes : Le Pachijcornius macroponus, Agass., des Vaches-Noires en Normandie, est caractérisé par une tête très haute, des dents proportionnellement petites et un opercule énorme. Le comte de Münster (3) indique quatre espèces des schistes lithographiques de Solenhofen, les Pachycormus gibbosus, striatissimus, elongatus et latus. Ce dernier nom , déjà donné à une autre espèce par M. Agassiz, est changé en P. Munsterii par M. Giebel. (1) Agassiz, Poiss, foss., IL, 2, p. 110, pl. 58 a, 59 et 59 a ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 196. 2) Ce poisson a été rapporté par M, de Blainville, Zchthyol. , p. 58, au genre ELors. 3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1842, b. 43. LÉPIDOSTÉIDES. 173 Les SAUROSTOMUS, Agass., ne sont connus que par une mâchoire qui laisse leur place tres douteuse. M. Agassiz les compare aux lépidostées plutôt qu'aux zenres fossiles. M. Giebel les associe génériquement aux pachy- COTmUus. La seule espèce connue, le Saurosionus esccinus, Agass., provient du lias de l'Oberland badoïis (1). Les AMBLYSEMIUS, Agass., sont encore imparfaitement connus, et paraissent se distinguer des caturus et des pachycormus par une forme élancée, des ver- tébres moins massives et par une colonne épinière relevée vers l'extrémité, ce qui n'empêche pas la caudale d’être régulière ; _leur dorsale est large. M. Agassiz en décrit une espèce, l'Amblysemius gracilis, Agass., de l'oolithe de Northampton (2). M. Thiollière en a fait connaitre une seconde, l’Amblysemius Bellovacci- nus, Thioll., des schistes lithographiques du département de l'Ain 3!. Les Sauropsis, Âgass., sont clairement earactérisés par leurs vertèbres tres courtes et nombreuses, leurs écailles rhomboïdales d’une petitesse extrême, et par leurs pectorales très développées, au point de dépasser l’origine des ventrales qui sont mésogastriques et petites. La corde dorsale est protégée par des demi-vertèbresqui se recouvrent. La dorsale est courte et l’anale longue (f. Agassiz, Poiss. foss., 1,2, p. L44, pl. 58 b, fig. 4 ; Giebel, Fauna der Forwelt, 4.3, p.197. (2) Agassiz, Poiss. foss., 11, 2, p. 119; Giebel, Fauna der Vorwell, 1, 3, p. 196. 3) Thiollière, Deuxième notice, ete.; p. 38. M. Thiollière montre que les amblysemius sont très voisins des caturus, et, en particulier, que quelques espèces de ce dernier geure ont Ja même disposition de la colonne épinière dans la base de la queue. (#) Agassiz, Poiss. foss., 1, 2, p. 120, pl, 60; Giebel, Fauna der Vor- sueit, 1, 3, p. 199. 174 POISSONS, — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. On en connaît une espèce du Jias. Le Sauropsis latus, Agass., espèce large, à dorsale reculée , a été trouvé dans le lias de Lyme-Regis, de Bade et du Wurtem berg. Deux autres espèces sont des terrains jurassiques. Le S. longimanus , Agass. , long d'un pied, est plus étroit que le précé- dent. Il provient de Solenhofen. Le S. mordax, Agass., est de Stonesfield. Il faut peut-être, à l'exemple de M. Giebel, réunir à ce genre les espèces à écailles rhomboïdales qui avaient été associées aux thrissops (voy. p. 135). Cependant les écailles sont plus grandes et les vertèbres plus longues. Ce sont (1) : Le Thrissops micropodius, Agass., espèce élancée, de la forme du brochet. On ne sait pas où il a été trouvé. Le T. intermedius, Münst., du terrain jurassique supérieur de Werthern. Les Turissonorus , Agass., paraissent intermédiaires entre les sauropsis et les thrissops dont ils ont l'anale allongée ; la dorsale est médiane. Ce genre n’a pas encore été caractérisé en détail. Le Thrissonotus Colei, Agass., provient du lias de Lyme-Regis (2, Les STROBILODUS, Wagner, sont des grands poissons, remarquables par d'énormes dents co- hiques. La forme du corps rappelle celle des sauropsis, mais la colonne épinière est complétement ossifiée, composée de vertèbres plus grandes et moins nombreuses que dans la plupart des genres de cette tribu. Le Strobilodus giganteus, Wagner %, a été découvert dans les schistes de Solenhofen, Les Oxycoxius, Agass., forment un genre qui, indiqué par M. Agassiz, est seulement men- lionné par M. Brodie (*) dans son histoire des insectes fossiles. 1) Agassiz, Poiss. foss., T1, 2, p. 126 et 127, pl. 65 ; Gicbel, id. 2) Agassiz, Poiss, foss., I, 2, p. 128 ; Giebel, Fauna der Voriwell, A, 3, DM (3) Wagner, Abhandl.Bayer. Akad., 4851, t. VE50p.- 79, pl (#) Brodie, An hist: of foss. insects, p. 16, pl. 1, fig: 4, LÉPIDOSTÉIDES. 175 Ces poissons sont voisins des thrissops, mais ils ont une caudale longue et très fourchue. Les écailles sont inconnues et Jaissent par conséquent douteuse la place de ce genre. L'Oxygonius tenuis, Agassiz, à été trouvé dans les terrains wealdiens d'An- gleterre. Les MacROSEMIUS, Âgass., ont une dorsale qui s'étend sur toute la longueur du dos et dont les rayons sont très grands. Cette organisation se rapproche un peu plus de ceile des polyptères que ne le font les genres à dorsale courte. Cependant les véritables rapports de ces poissons restent douteux. Îls ont de grandes nageoires pectorales, une bouche, peu fendue armée de grosses dents coniques, et une corde dorsale protégée par des demi-vertèbres séparées ('). Une espèce a été trouvée dans les schistes de Stonesfield , le Wacrosemius brevirostris, Agass., non encore décrit. Le 31. rostratus , Agass., a été trouvé dans les schistes lithographiques de Solenhofen et du département de l'Ain. Ce dernier gisement renferme aussi une nouvelle espèce , le M. Helenæ , Thiollière, Les Disricsoceris, Thiollière, différent des macrosemius par la disposition des rayons de leurs nageoires dorsales, qui, au lieu d’être uniformes, sont très diffé- rents à la partie antérieure et à la partie postérieure. Les pre- miers sont épais et peu divisés, les derniers sont plus minces et composés de sept ou huit rameaux. Ils ont aussi un caractère spécial dans l'inégalité de leurs écailles. Celles de la partie pos- térieure du dos sont beaucoup plus petites que les autres et forment des séries suppiémentaires intercalées entre les séries normales. Ces écailles sont épaisses , rhomboïdales, striées transversalement et fincment dentelées sur leur bord postérieur. Le Disticholesis Fourneti, Thiollière , a été trouvé dans les schistes litho : graphiques du département de l’Aia (2, (1) Voyez, pour ces cspeces, Agassiz, Poiss. foss., 11, 2, p, 1430 et 166, pl. 47 a, Gig, 1; Verhandl. Musœum Büôhm:, 1834, p: 67; Gicbel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 202; Thiollière, Notice sur le gisement , ete: , p. 20, et Deuxième notice, p. 27. (2) Thiollièré, Deuxième notice, etc., pa 28: 176 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Les genres suivants forment une transition assez marquée entre les homocerques et les hétérocerques. M. Agassiz les considère cependant comme de véritables hemocerques, car la colonne épi- nière ne se prolonge pas dans le lobe supérieur ; M. Giebel au contraire en fait des hétérocerques. Cette queue est caractérisée par son lobe inférieur, qui naît beaucoup plus en avant que le su- périeur et par ses écailles qui se terminent en une ligne oblique sinueuse. Les EucNarnus, Agass., — Atlas, pl. XXXIV, fig. 13, ont des nageoires grandes et bien fournies en rayons ; la dorsale a des rayons vigoureux , elle est opposée à l’espace situé entre les ventrales et l'anale. Les écailles sont grandes et ont leur bord pos- térieur dentelé par la terminaison de sillons très marqués. Leur gueule très fendue et leurs dents fortes indiquent des poissons voraces. Les fulcres sont nembreux et existent sur presque toutes les nageoires. Presque tous les cugnathus connus sont de l'époque du Hias (*:. On en connaît déjà onze espèces de Lyme-Regis. L'Eugnathus orthostomus, Agass., a des formes élancées, de fortes dents et une grande caudale, Sa mâchoire inférieure est très droite. L'E. speciosus, Agass., a Ja tête aliongée, la mâchoire supérieure apointie et les dents de la mächoire inférieure très variées. L'E. Philpotiæ , Agassiz , est plus trapu et à ses écailles antérieures plus hautes que longues. L'E. chirotes, Agass., est une grande espèce de près de trois pieds de long, remarquable par sa tête courte et son museau obtus. L'E. minor , Agass., est au contraire de petite taille. Peut-être est-il le jeune de l'E. Philpotiæ. L'E. polyodon, Agass., est clairement caractérisé par ses dents, disposées de manière qu'une petite alterne avec une grosse. L'E. opercularis, Agass., a un appareil operculaire très développé. Il faut encore ajouter les E. ornalus, Agass., scabriusculus, Agass., lepto- aus, Agass., et mandibularis, Agass., de ce mème lias de Lyme-Regis. L'E, fasciculatus, Agass., a été trouvé dans le lias de Whithy. L'E, tenuidens, Agass., est du lias de Street. L'E. giganteus, Agass., provient du lias de Boll. - ! * à « 1) Agassiz, Poiss. foss., 11, 2, p. 97, pl. 57 à 58 a; Giebel, Fauna der Voriwelt, 1, 3, p. 236. LÉPIDOSTÉIDES. 177 On en connait aussi une espèce Gu terrain jurassique supérieur. L'Eugnathus microlepidotus , Agass. (olim Urœus inicrolepidotus), a été trouvé à Soleahofen. Les Coxonus, Agass., son encore peu connus, et paraissent ne différer des eu grathus que par quelques particularités de la dentition (*). On n'en connaît qu'une espèce, le Conodus ferox, Agass., du lias de Lyme- Regis. Les PryCHoLErIS, Âgass., sont aussi très voisins des eugnathus ; leur principale différence consiste en ce que leurs écailles ont des sillons plus longs et plus profonds, qu'on ne distingue qu'avec peine des lignes de sépara- tion. Il en résulte que leur corps paraît couvert d’une cüirasse uniforme. On en connaît deux espèces, le Ptycholepis bollensis , Agass., du lias de Boll, et le Ptycholepis minor, Egerton, du lias de Barrow-on-Soar (2). Les Lopxiosromus, Egerton, diffèrent de tous les lepidostéides connus par leur tête déprimée et par leur bouche largement ouverte, rappelant presque celle des baudroies ou de quelques siluroïdes. L’os incisif et l'os maxil- laire portent un simple rang de dents assez grandes, coniques, recourbées, annelées. Des dents plus petites se voient sur le vo- mer et les palatins. La mâchoire inférieure porte un rang externe de grandes dents et un interne de plus petites. Les écailles sont rhomboïdales, dentées sur leur bord postérieur et portent une épine d’articulation sur leur bord antérieur ($). Le seul exemplaire connu, type de l'espèce, le Lophiostomus Dixoni, Egerton, a été trouvé dans la craie des environs d’Alfriston (Sussex). (1) Agassiz, Poiss. foss., IL, 2, p. 105; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p.259: | | A (2) Agassiz, Poiss. foss., Il, 2, p. 107, pl. 58 b; Giebel, Fauna der Vor- welt,1,3,p. 238; sir Ph. Grey Egerton, Mem. of geo!. Survey, Brit. org.rem., déc. VI, pl. 7. | (8) Sir Ph. Grey Egerton, em. ofthe geol. Survey, British organic re- mains, déc. VI, pl. 10 et 10*. IT, #2 178 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. he TRIBU. LÉPIDOSTÉIDES HÉTÉROCERQUES A DENTS CONIQUES ISOLÉES. Cette tribu renferme les sauroïdes hétérocerques de M. Agas- siz. Elle comprend deux groupes distincts. Dans l’un on peut placer quelques espèces à fulcres sur deux rangs et munies de très grandes dents. Genres : Sawrichthys et Megalichthys. L'autre renferme des espèces à dents médiocres et à fulcres sur un rang. Genres : Pygopterus et Acrolepis. Le premier de ces groupes ne comprend que deux genres, re- marquables par le développement excessif de leurs dents. Il ren- ferme des poissons qui, avec les holoptychius, ont été les car- nassiers les plus redoutables des terrains anciens. Les Sauricarays, Agass., — Atlas, pl. XXXV, fig. 4 à 7, ont des dents qui ont été confondues à plusieurs reprises avec celles des sauriens. Elles ont des plis verticaux, et sont logées dansdesrainures, comme celles des plésosiaures. Leur structure microscopique prouve évidemment que ce sont des dents de pois- sons sauroïdes ; elles ressemblent beaucoup à celles des pygopterus, sauf que leur couronne est séparée de la racine par un étran- glement. Toutes les espèces connues proviennent des terrains triasiques (!). Le Saurichihys apicalis, Agass., du muschelkalk de Bayreuth, etc., à une mâchoire étroite et des dents coniques légèrement comprimées et recourbées en arrière, à base plissée et à sommet lisse. (Atlas, pl. XXXV, fig. G.) Le S. Mougeoti, Agass., du muschelkalk de Lunéville et de Bayreuth, a une mâchoire plus large et plus courte. (Jb., fig. 7.) Le S. acuminaius, Agass., du muschelkalk d'Aust-Cliff, a des dents qui diffèrent des précédentes par une base plus courte, (Jb., fig. 4.) Le S. semicoslatus, Agass., du muschelkalk de Benk et de Laineck, a des dents à base très large, {{) Agassiz, Poiss. foss., I, 2, p. 84, pl. 55 a ; Giebel, Fauna der Vor- well, 1, 3, p. 256; sir Ph. Grey Egerton, Catalogus ; H. de Meyer, Palæonto- graphica, t. 1, p. 195; H. de Meyer et Plieninger, Pal, Wurtemb., p. 119 et pl, 12; Münster, Beitr, zur Petref., t. T, p.116, etc, LÉPIDOSTÉIDES. | 179 Le S. longidens, Agass., d'Aust-Cliff, a des dents plus grêles que les pré- cédents. (Atlas, pl. XXXV, fig. 5.) Le S. tenuirostris, Münst. , du muschelkaik de Bavière, a une mâchoire supérieure grêle comme un bec de bécasse. Le S. costatus, Münst., de Bayreuth, a des dents voisines de celles de l’api- calis, mais plus grandes et à rides longitudinales très marquées. Le S. angustus, Münst., a des dents plus petites, à base étroite. MM. H. de Meyer et Plieninger ont décrit les Saurichthys longiconus, brevi- conus et listroconus. Les MEGALICHTHYS, Agass., — Atlas, pl. XXXV, fig. 1 à 3, on aussi été pris pour des reptiles, et ont étécités comme preuve de l'antique apparition de eette classe : M. Agassiz a prouvé que l'on devait les rapporter à celle des poissons. Leur tête est toute cuirassée de fortes plaques osseuses qui rappellent l’organisation des polyptères, et leur corps est couvert de grandes écailles gra- nulées. Leurs dents sont énormes et ressemblent à celles des sau- riens. Leur existence dès l’époque dévonienne paraît démontrée par la décou- verte d’une espèce (M. Fischeri, Eichwald) (1) dans les terrains dévoniens de la Russie. Deux autres espèces ont été trouvées dans les terrains carboni- fères. Le Megalichthys Hibberti, Agass. , est de Glascow et de Carluke, et le M. maxillaris, Agass., provient de Leeds (2). Le premier a été figuré dans V'Atlas, Les PyGoPTERUS, Agass., sont des poissons assez allongés; leurs nageoires ont des petits rayons le long du côté extérieur ; l’anale est très longue, et la dor- sale est courte et opposée à l'intervalle entre l’anale et les ven- trales ; la mâchoire supérieure dépasse un peu l'inférieure. On les trouve dans les terrains carbomifères et pénéens. (1) Eichwald, Karsten’'s Archiv., 4845, t. XIX, p. 678. L'espèce qui avait été indiquée par M. Agassiz sous le nom de 1. priscus appartient plus pro- bablement au genre PocyParacrus (Poiss. de l’Old red, p. 30). (2) Agassiz, Poiss. foss., IE, 2, p. 89, pl. 63-64; Giebel, Fauna der Vor- welt, 1,3, p. 256; Hibbert, Trans. roy. Soc. Edinb., t. XIIT; Buckland, Traité Bridgew., trad. Doyère, pi.27, | 180 POISSONS. — GANOÏDES RIROMBIFÈRES. On en connaît cinq espèces des terrains carbonifères (1). Ce sont : le Pygopterus Bonnarti, Agass., de Muse près d'Autun; les P. Bucklandi, Agass. et Jamesoni, Agass., de Burdie-House près d'Édim- bourg; le P. lucius, Agass., de Saarbrüch; ct le P. Greenockii, Agass., de New-Haven en Écosse. Trois espèces ont été trouvées dans les terrains pénéens (2). Le Pygopterus Humbotdtii, Agass , est une grande espèce, à petites écailles, et dont la pectorale a un très gros rayon. C'est un des plus beaux poissons fossiles que l'on ait trouvé dans le zechstein de Mansfeld. Le P.mandibularis, Agass., provient du calcaire magnésien d'East-Thickley, de Ferry-Hill, etc. Il faut probablement lui réunir le P. sculptus, Agass. Le P. latus, Egerton, a été découvert à Ferry-Hill (3). Les AcroLeris, Agass., — Atlas, pl. XXXV, fig. 8, diffèrent des pygopterus par leur anale plus courte, et parce que chaque écaille est surmontée d'une ou de plusieurs carènes (f). On en connaît une espèce des terrains carbonifères. L'Acrolepis acutirostris, Agass., a été découvert à Carluke. Trois espèces ont été trouvées dans les terrains pénéens. L'Acrolepis Sedgwickii, Agass., est un poisson élancé à grandes nageoires. 11 provient du calcaire magnésien d'Angleterre. L’A. asper, Agass. (°), estun beau poisson duzechstein de Mansfeld, qui se (1) Agassiz, Poiss. foss., 1, 2, p. T4; Gicbel, Fauna der Vorwelt, TX, 3, p. 239. (2) Agassiz, id., pl. 53 à 55; Gichel, id.; Germar, Verst. Mansfeld. Kupfers., p. 22; Münster, Beitr. zur Petref., t. V, p. 48, pl. 5; Sedgwick, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. HT, pl. 10 et 11; King, Permian fossils Palæont. Soc., p. 232. Le P. Humboldtii est le Palæothrissum magnum et l'Esox lewesiensis, Blainv., Ichth., p. 16 et 18. Le P. mandibularis a été décrit par M. Agassiz, d’abord sous les noms de Nemopteryx mandibularis et de Sauropsis scoticus. 3) Voyez King, loc. cit. (#) Agassiz, Poiss. foss., IL, 2, p. 79, pl. 52; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 241; Sedgwick, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. IN, pl. 8 (Palæoniscus); Münster, Beitr. zur Petref., t. V, p. 40, pl. G; Geinitz, Zechsteingeb., p. 4, etc. (5, Ce poisson est le Palæoniscus Dunkeri, Germar, Verst. Mansf. Kupferseh., p. 19, fig. 1-5; Kurtze, Diss. de Petref. Mansfeld., p. 16, pl. 1 ; l'Acrolepis Dunkeri, Munster, loc. cit, Voyezencore Quenstedt, Wiegman’s Archiv., 1835, t. p.92. LÉPIDOSTÉILES. 181 distingue du précédent par plusieurs caractères, et en particulier parce que les écailles qui recouvrent la base de la caudale sont différentes de celles du tronc. L'A. exsculptus, Münster (!), a été trouvé dans les schistes cuivreux de Richelsdorf et d'Eisleben avec les À. angustus, Münster, intermedius, id., et giganteus, id. - L'A. reticulatus, Eichwald, a été découvert en Russie (2). 5° TRIBU. . LÉPIDOSTÉIDES HÉTÉROCERQUES A DENTS EN BROSSE OU OBTUSES. Cette tribu, comme la précédente, ne renferme que des espèces antérieures au lias. Elle correspond aux lépidoïdes hétérocerques de M. Agassiz. Les AmBLYPTERUS, Agass., — Atlas, pl. XXXV, fig. 9 à 11, sont des poissons fusiformes, à queue courte et proportionnelle- ment très grosse. Les nageoires sont toutes larges et composées de nombreux rayons. Elles n'ont point de fulcres sur leurs bords, sauf au lobe supérieur de la queue. Les écailles sont médiocres, lisses ou striées. Les màchoires ont de fortes dents en brosse. Les amblypterus ont été surtout abondants pendant l’époque carbonifère ; ils paraissent ne pas avoir existé dans les périodes antérieures et se retrouvent jusque dans le terrain triasique (5). Ceux des terrains houillers sont les suivants : L'Amblypterus macropterus, Agass., a des écaiiles petites et striées et un corps assez large. Ii atteint jusqu’à un pied de longueur; mais la plupart des échantillons n'ont que la moitié de cette dimension. Il est commun à Saar- brück, à Lebach et Boerschweiler (#). L’A. eupterygius, Agass., a des écailles plus g’andes et un corps plus large et se trouve dans les mêmes localités, (1) C’est le Palæoniscus exsculptus, Germar, loc. cit.; Kurtze, loc. cit. ; l’Acrolepis ornatus, Münster, loc. cit. (2) Bullet. Soc. des nat. de Moscou, 1846, t. XIX, p. 299. (3) Agassiz, Poiss. foss., Il, 1, p. 28, pl. 1 à4 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 251, sir Ph. Grey Egerton, Quart. journ. of the geol. Soc., 1850, t. VI, p. 1, et Catalogus. M. Agassiz les réunissait anciennement aux pa- læoniscus. (#) Cette espèce a été décrite en détail par Goldfuss, Beïty, zur Vorwelt Fauna der Steinkohlengebirge, p. 20. . | | 182 POISSONS. —— GANOÏDES RHOMRIFÈRES. L'A. lalus, Agass., des terrains houillers de Saarbrück, a le corps très arge et les écailles lisses et grandes, surtout sur les côtés de l'abdomen, 1 L'’A.lateralis, Agass., du même gisement, a aussi de grandes écailles, mais son corps est ovale. L’A. nemopterus, Agass., ressemble au Mmacroplerus, mais les rayons an- térieurs de la dorsale et de l’anale sont allongés. Il a été trouvé à New-Haven en Écosse. | L’A. punctatus, Agass., du mème terrain, a le corps beaucoup plus large; sa tête est plus petite, et ses joues sont recouvertes de grosses plaques angu- leuses ; ses écailles sont ornées d’un dessin creux. L'A. striatus, Agass., a des écailles au moins doubles de toutes les autres espèces. Il a été trouvé avec les deux précédentes. M. Giebel ajoute à ces espèces décrites par M. Agassiz : L’À. Duvernoy, Giebel, réuni aux palæoniscus par M, Agassiz, de Münster- Appel. : Il pense aussi qu'il faut réunir à ce genre (ou à celui des palæoniseus) le Gyrolepis (1) Rankinei, de la houille de Leds. LA. Portlocki, Egert. (2), a été trouvé dans les terrains carbonifères de Moyola, Moyheeland et Maghora, Le muschelkalk en a aussi fourni quelques espèces. L'Amblypterus Agassizi, Münst., est voisin de l'A. macropterus ; mais son museau est plus allongé et sa mâchoire supérieure forme une saillie. Ses écailles sont petites. Ce poisson a été trouvé à Esperstaedt, en Thuringe. L’A. ornatus, Giebel, est caractérisé par des écailles lisses ou ornées de diverses stries suivant les régions du corps. Il provient du muschelkalk d'Esperstaedt. L’A. latimanus, Giebel, a été trouvé avec le précédent. M. Gicbel ajoute sous le nom d’A. decipiens, Giebel, les Gyrolepis lenui- striatus et maximus, Agass., du muschelkalk de Lunéville, etc. Nous avons dit, page 54, que l’À. Olfersi est un Rhacolepis. (1) Le genre Gyrozeris a été établi par M. Agassiz sur des écailles ornées de stries concentriques saillantes, fréquentes dans le muschelkak de France et d'Allemagne. Ces écailles ont été trouvées depuis lors avec des fragments de squelettes auxquels on doit les associer, Le G, tenuistriatus appartient au genre AMBLYPTERUS, et les écailles plus ornées décrites sous le nom de G. maximus sont celles de la région antérieure du corps au-dessus des pecto- rales dans la même espèce. D'autres gyrolepis doivent, suivant M. Giebel, être rapportés au genre CoLosopus. Voyez encore H. de Meyer et Plien., Palæont. Wurtemb., p. 54, 72, ete. pl. 41 et 12; Geinitz, Thuring. Musch, p. 24, pl. 3, fig. 4, et Verstein., pl. 7, fig. 27. Les figures 19 et 11 de la plan- che XXXV représentent des écailles des À, sériatus et nemopterus. (2) Quart. journ. of the geol. Soc., 1850, t. VE, p. 2. LÉPIDOSTÉIDES, 183 Les EuryNnorus, Agass., ont été rapprochés des platysomus par M. Agassiz et ils leur res - semblent en effet par la forme générale du corps, haut et com- primé et par leur longue dorsale. Mais les platysomus ont du être transportés dans la famille des pycnodontes et les eurynotus sont au contraire de vrais lépidosiéides. Sir Philippe Grey Egerton a montré en effet que leurs dents, quoique voisines en apparence de celles des pycnodontes, ont les caractères de celles des lépidostéides et que les écailles sont tout à fait celles de cette dernière division. Il est probable que l'on doit les rapprocher des amblysemius. Ces poissons ont, comme Je l’ai dit, les formes des platysomus, leurs pectorales sont très grandes, et quelques rayons de leur dorsale sont allongés. Les dents sont petites et obtuses. Ils ne se trouvent que dans les terrains carbonifères (1). L'Eurynotus crenatus, Agass., èstun poisson élégant, à tête petite. Sa dor- sale est presque aussi haute que son corps, le dix-huitième rayon est le plus grand de tous; ses écailles sont lisses, à bords crénelés. Cette espèce vient du calcaire de Burdie-House. L’E, fimbriaius, Agass., a des écailles plus petites et à franges plus fines. I a été trouvé à New-Haven en Écosse. L’E. tenuiceps, Agass., a la tète mince et le museau allongé. Ses écailles sont aussigrandes que celles de l’£. crenatus, mais frangées comme celles de l'E. fimbriatus. Ce poisson a été découvert dans un schiste bitumineux du Massa- chusetts. M. W. C. Redfeld le considère comme un spécimen imparfait de Pschypterus latus. Les ELonicatTays, Giebel, sont intermédiaires entre les amblypterus et les palæoniscus. Ils ressemblent aux premiers par la disposition des fulcres et par la grandeur des nageoires. Ils se rapprochent des derniers par la force plus grande des rayons de ces mêmes nageoires et par les écailles qui les recouvrent quelquefois en partie. Ils se distinguent d'ailleurs de ces deux genres par les os de la tête dont la surface est ornée de stries rayonnées, et par les màchoires couvertes (1) Agassiz, Poiss. foss. 11, 4, p. 1453, pl. 44 a à 14 c.; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1,3, p. 235; Paterson, Edinb. new. philos. journ., 1837, t. XXII, p. 146 ; sir Ph. Grey Egerton, Quart. journal of the geol. Soc., 1850, t. VI, p- 2, ete. 184 POISSONS. —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. de plis longitudinaux, striés ou granulés, et ayant une apparence très raboteuse. Les granules se confondent avec les dents en brosse et l’on remarque en outre quelques grandes dents coniques et pointues. Les elonichthys paraissent spéciaux à l'époque carbonifère. M. Giebel(t) décrit trois espèces des terrains carbonifères de Wettin. Ce sont les Elonichthys Germari, Gicbel, crassidens, id., et lœvis, id. Les Pazæoniscus, Agass. (Palæothrissum, Blainv.), — Atlas, pl. XXXV, fig. 12 à 17, ressemblent aux ambivplerus, mais ont toutes les nageoires mé- diocres, munies de fulcres, et portées par de forts rayons. Les dents sont toutes en brosse. La partie antérieure de la tête est or- dinairement renflée, comme dans quelques sciénoïdes (les fig. 42 et 13 de la pl. XXXV en représentent deux espèces restaurées). Ces poissons sont abondants dans la houille et le zechstein. On les retrouve jusque dans le trias (?). Les espèces du terrain houiller ont presque toutes les écailles lisses. Il n’y à guère d'exception que pour celles de Burdie-House. Les suivantes, des terrains houillers proprement dits, n'ont ja- mais de points ni de stries. Le Palæoniscus fultus, Agass., a de gros osselets sur les bords antérieurs de toutes ses nageoires (3); il a été trouvé dans la houille de l'Amérique sep- tentrionale. On doit, suivant M. Redfield, lui réunir le P. macropterus, Redf., des mêmes gisements. Le P,. Duvernoy, Agass., de Münster-Appel, a le dos voüté, largement cui- rassé et la queue allongée. Le P. minulus, Agass., de la même localité, est très allongé, et a de grandes nageoires. Le P. Blainvillei, Agass., de Muse près d’Autun, a le corps large et trapu. (1) Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 249. (2) Agassiz, Poiss. foss., I, 1, p. 41, pl. 5 à 14; Giebel, Fauna der Vorwelt, li, 5.2:.242. (3) Ces osselets ont paru suffisants à M. Redfeld pour modifier l’établisse- ment d'un nouveau genre, celui des IscayptErus. Il renfermerait les P. fultus, Agassisii, latus et ovatus. Voy. Quart, journ. of the geol. Soc., 1850, t. VI, p. 8. LÉPIDOSTÉIDES. 185 Le P. Volizi, Agass., du même endroit, a le corps plus étroit et les écailles plus grandes. Le P. angustus, Agass., du même gisement, a le corps étroit ct de grandes écailles. (Atlas, pl. XXXV, fig. 17.) Le P. Vratislaviensis, Agass., est un peu plus étroit que le Blainvillei et a des écailles lisses et minces. Sa dorsale est plus en arrière que dans les autres espèces. Il a été trouvé à Ruppersdorf, en Bohême. (Atlas, pl. XXXV, fig. 14.) Le P. lepidurus, Agass., ressemble au P. fultus, sans avoir toutefois les fulcres aussi gros. Il a une série de longues écailles étroites à l’insertion de la caudale. Il a été trouvé avec le précédent. Le P. carinatus, Agass., de New-Haven en Écosse, a les dimensions du P. fultus ; ses écailles abdominales sont très grandes. (Atlas, pl. XXXV, fig. 16.) J1 faut encore ajouter aux espèces de la houille : Le P. Agassisü, Redf., de New-Jersey ; Le P. Egertoni, Agass., de la houille du Stratfordshire (1); Le P. monensis, Egert., de la houille d’Anglesea ; Et quelques espèces récemment décrites par sir Ph. Grey Egerton (?), savoir : le P. Beaumonti, Agass., d'Autun ; le P, decorus, Egerton, d’Au- - vergne, et le P. arcuatus, Egerton, de Goldlauter. Les espèces du calcaire de Burdic-House, près d'Edimbourg, qui appartient à l'étage inférieur de la formation carbonifère, forment, comme je l’ai dit, une exception à cette règle qui sem- blait générale, que les palæoniseus de la houille ont tous des écailles lisses. Chez ces poissons, elles sont toujours marquées de stries et de points. Le Palæoniscus Robisoni, Agass., est aussi étroit que le P. angustus, mais a plus de rayons à sa dorsale et à son anale que toutes les autres espèces. Le P, striolatus, Agass., est caractérisé par une forme moins élancée et de grosses écailles ornées de sillons et de points irréguliers. Le P. ornatissimus, Agass., est un des plus allongés du genre ; ses écailles ont des stries ondulées très marquées. Le P. Güilbertiü, Goldfuss (3), des terrains carbonifères de Haimkirchen, en Bavière, présente la même exception que les espèces précédentes. Les palæonisceus du zechstein sont moins nombreux que ceux des terrains carbonifères. Leurs écailles sont toujours striées ou ponctuées (1). (1) Cette espèce vient d’être décrite et figurée par sir Ph. Grey Egerton, dans les Memoirs of the geol. Survey, Brit. organ. remains, décade VE, pl. 2. (2) Quart. journ. of the geot. Soc., 1850, t. VI, p. 6. (3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 403. ({) Voyez encore pour ces espèces du zechstein : Sedgwick, Trans. of the geol, 186 » POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Le Palæoniscus Freieslebeni, Agass., est une des espèces les plus ancienne- ment connues et les plus fréquemment citées : c’est l'Ichthyolithus eislebensis des anciens géologues; c’est le Palæoniscum Freieslebense, le Palæothrissum macrocephalum et la Clupea Lametherii de M. de Blainville ; c’est l'Accipenser bituminosus de Germar, ete., ete. I est commun dans ie zechstein du Mans- feld. Ses écailles sont sculptées de nombreuses lignes ondulées (1). Le P. magnus, Agass., de la mème localité, a le corps large, le dos bombé, et les écailles sculptées. Le P. macropomus, Agass., a l'opercule plus large que les autres es- pèces et ses écailles n’ont que quelques stries. Il a été trouvé avec les précé- dents. Les espèces suivantes ont été trouvées dans le calcaire magnésien d’Angle- terre qui est contemporain &u zechstein. Le P. elegans, Sedgw., a des formes plus élancées que le P. Freieslebeni, et ses écailles sont plus uniformes. Le P. comptus, Agass., est aussi large quele P. magnus ; ses os du crâne sont marqués de points disposés en série. Ses écailles n'ont que quelques stries irrégulières. Le P, glaphyrus, Agass,, a un corps court, une tête petite, et de très grandes écailles qui sont fortement dentelées au bord postérieur, (Atlas, pi AXXV, fx: 45) Le P. macrophthalmus, Agass., a au contraire une grosse tête, un grand œil, et des écailles très petites à stries irrégulières. Le P. longissimus, Agass., est plus long et plus arrondi que tous ses con- génères, Ce genre des palæoniseus est aussi représenté dans le trias, mais par une seule espèce. Le Palæoniscus catopterus, Agass., à été trouvé dans les grès bigarrés de Tyrone et de Roan-Hill. Les UROSTHENES, Dana, paraissent voisins des palæoniscus, mais ne sont connus que par une courte description. Leur corps est allongé; la colonne épi- Soc., 2°série, t. IE, p. 117 ; Phillips, Encycl. met. Geol., vol. VI; Report Brit. assoc., 1844, p. 198; King, Permian fossils, Palæontog. Soc., 4850. (1) Voyez, sur cette espèce , Scheuzer, Piscium querelæ, pl. 2et 4; Wol- farth, Hist. nat. Hassiæ, X, pl. 12, 14, 16, 17 et 20; Mylius, Memorab. Sax. subt., 1, pl. 4; Lang, Hist. lap. fig. Helvet., pl. 6, fig. 3, pl. 7, fig" 4; Liebknecht, Hass, subter. spec., pl. 5, fig. 1 ; Knorr und Walch, Verstein, pl. 17, 18, 19 ct 20; Blainville, Zchthyol., p. 17-19; Germar, Verstein Mansf. Kupf., p. 12, Kurtze, Diss. de Petref. Mansf., p. 12, etc. LÉPIDOSTÉIDES. 487 nière se prolonge jusqu à l'extrémité da lobe supérieur de la queue. L’anale est triangulaire, insérée près de la base de la caudale ; la dorsale est directement au-dessus de l'origine de cette dernière pageoire ; les ventrales sont distantes de l’anale. Les rayons de toutes ces nageoires sont très fins et nombreux, composés d'ar- ticles oblongs dont chacun est excavé. L'Urosthenes australis, Dana (1), a été trouvé dans les couches carboni- fères de Newcastle, sur la rivière Hunter (Australie), pendant le voyage com- mandé par C. Wilkes. Il a été décrit par M. J.-D. Dana, géologue de l’expé- dition. Les PrecrroLErIS, Agass., forment un genre qui a seulement été indiqué par M. Agassiz dans son catalogue général. Plus tard sir Ph. Grey Egerion a décrit une partie de ses caracières. Les poissons qui le composent ont la forme des palæoniseus et ils en diffèrent par des écailles très solides , couvertes d’émail dense et Instré, munies sur leur bord postérieur de quatre ou cinq épines. Les os de Ja tête sont gros- sièrement rugueux. Les dents sont mousses. La nageoire dorsale est plus rapprochée de la tête que dans aucun autre genre de cette famille. Les fulcres caudaux sont grands et rugueux (2). La houille d'Écosse renferme le Plectrolepis rugosus, Agass. Je place avec doute à la fin de cette tribu le genre des : Carorterus, Redfield, en lerestreignant, comme je l'ai dit page 166, aux espèces hétéro- cerques et en excluant celles dont M. Lyell a fait le genre dic- tyopyge. Le corps est allongé, la tête petite, la nageoire dorsale en arrière du milieu du corps et l’anale grande. Ce genre est spécial jusqu’à présent aux terrains carbonifères d'Amérique (). Le Catopterus gracilis, Redf., a été trouvé à Durham (États-Unis). (1) Ann. and mag. of nat. hist., 1848, 2° série, t. IE, p. 149. (2?) Agassiz, Poiss. foss., Il, 1, p. 306 ; sir Ph, Grey Egerton, Quart. journ. of the geol. Soc., 1850, t. VI, p. 3. (8) W. C.Redfield, in Sillim. Americ. journ., 1841, t. XLI, p. 27; Agass., Poiss. foss., I, 1, p. 303; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 209; Lryell, Quart. journ, of the geol. Soc., t. IE, p. 276 188 POISSONS. -— GANOÏDES RHOMBIFÈRES, Le C. parvulus, Redf., provient de New-Jersey. Le C. anguilliformis, Redf., a été découvert à Midlletown (États-Unis). Je dois, en terminant la tribu des lépidostéides hétérocerques à dents isolées, indiquer quelques genres qui ne sont encore con- nus que de nom et dont la place n'est pas fixée. Les GrarrToLeris, Agass., sont un type spécial au terrain car- bonifère (!). Le Graptolepis ornatus a été trouvé à Glascow. Les Onocnaraus, Agass. (2), appartiennent au même gisement. L'Orognathus conidens a élétrouvé en Écosse, avec peut-être quelques autres espèces. Les Popopus, Agass. (3), sont dans le même cas. On cite le Pododus capitatus du même pays. 3° Famizce. — ACANTHODIENS. Cette famille se distingue de celle des lépidostéides par ses écailles presque microscopiques qui donneni à la peau l’aspect-du chagrin. Elle ne renferme que des poissons hétérocerques des ter- rains anciens. Leur taille est en général petite, leur corps fusi- forme et trapu, leur tête grosse et large; leur bouche, largement fendue, porte des petites dents mélangées avec quelques plus grandes, et leurs yeux sont en général rapprochés. Ces divers ca- ractères leur donnent quelque chose de la physionomie des urano- scopes et des baudroies. Leur squelette est passablement développé. La famille des acanthodiens ne renferme que cinq genres qui paraissent jusqu'a présent spéciaux à l'époque primaire. Trois d’entre eux n’ont été encore trouvés que dans le vieux grès rouge ; un autre a un représentant dans le même terrain et deux dans les terrains carbonifères ; le cinquième appartient à l'époque pé- néenne. (1) Agassiz, Poiss, foss., I, ?, p. 83 et 106. (2) Id., ibid., p, 83 et 105. (3) Id., ibid. ACANTHODIENS. 189 Les AcanTHoDes, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 1 à 3, ont une dorsale située en arrière de l’anale et des rayons épineux aux nageoires (!). On en connaît une espèce du vieux grès rouge : L'Acanthodes pusillus, Agass., dont les plus grands exemplaires n'atteignent pas un pouce de longueur. Deux autres espèces ont été trouvées dans les terrains carboni fères. L’Acanthodes Bronni, Agass., a en petit la forme du corps des silures, mais avec une peau chagrinée et de grandes nageoires. Il à été trouvé dans la houille de Saarbruck (2). L’A. sulcatus, Agass., a des écailles proportionnellement plus petites, et chacune d'elles a sur son milieu un Jarge sillon diagonal, parallèle à une sec- tion transversale du corps. Cette espèce vient de New-Haven en Écosse. Les CHEIRACANTHUS, Agass., ont la dorsale située en avant de l’anale et des rayons épineux aux nageoires. Ce sont aussi des petits poissons du vieux grès. rouge (). Le Cheiracanthus Murchisoni, Agass., a le rayon de la pectorale fort et long, et des écailles à bord entier. Il vient de Gamrie. Le C. minor, Agass., a le rayon de la pectorale court et grêle; ses écailles sont aussi à bord entier. il a été trouvé à Pomona. Le C. microlepidotus, Agass., de Lethen-Bar et de Cromarty, a les écailles du dos crénelées et fort petites. M. M’ Coy (4) en a fait connaître trois espèces du terrain dévonien d'Orkney. Ce sont les Cheiracanthus pulverulentus, grandispinus et lateralis. (1) Agassiz, Poiss. foss., I, 1, p. 19 et 124, pl. 1, et Poiss. de l'OU red, p. 36, pl. 28; Giebel, Fauna der Vorweli, I, 3, p. 229. (2) L'Acanthodes Bronni avait été décrit d'abord par M. Agassiz (Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1832, p. 149), sous le nom générique de Acax- THOESSUS. (3) Agassiz, Poiss. foss., Il, 1, p. 301, et Poiss. de l'Old red, p. 38, pl. 15; Miller, Old red, pl. 7 ; Gicbel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 230. (4) M’ Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. ÎT, p. 299, et Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 878. 190 POISSONS, —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Les DipLacaNTHUS, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 4 à 6, ont deux dorsales ; leurs nageoires ont aussi des rayons épineux. Ce sont, comme les précédents, des petits poissons à lête grosse et à bouche bien fendue. On ne les trouve que dans le vieux grès rouge (!). Le Diplacanthus striatus, Agass., a des écailles lisses, le lobe supérieur de la caudale très allongé et les rayons osseux striés longitudinalement. Il a été trouvé à Cromarty. Le D, striatulus, Agass., a les écailles lisses, mais les rayons dépourvus de stries, Il provient de Lethen-Bar. Le D. longispinus, Agass., de Lethen-Bar et de Cromarty, a les écailles or- nées de plis saillants qui convergent vers le bord postérieur ; sa seconde dor- sale est très reculée. Le D. crassispinus, Agass., de Caithness, a les écailles plus larges que hautes, à surface régulièrement granulée ; le rayon de la première dorsale est large et fortement granulé. Il faut ajouter les D, gibbus et perarmatus, M Coy, du terrain dévonien d’Orkney (2). Les CHEIROLEPIS, Agass., ont la dorsale en arrière de l’anale, mais les nageoires n’ont pas de rayons épineux. La bouche est très grande et “les dents petites. Ce sont des poissons du vieux grès rouge (*). Le Cheirolepis Traillii, Agass., a des écailles à quille moyenne, relevée et voûtée, la queue forte et épaisse, et les ventrales courtes. Il a été trouvé dans les schistes de l’île de Pomona. Le C. uragus, Agass., a des écailles convexes, lisses, ridées longitudina- lement. Sa queue est longue et grêle. Il vient de Gamrie, et se trouve dans des géodes cristallines. Le C. Cummingiæ, Agass., a des écailles lisses, la queue forte et épaisse, et des ventrales étendues jusque vers l’anus, Il à été trouvé à Lethen-Bar et à Cromarty. (1) Agassiz, Poiss. foss., IT, 4, p. 301, et Poiss. de l'Old red. p. 41, pl. 13 et 44; Miller, Old Red, pl. 8 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 228. (2) M’ Coy, loc. cit. - (8) Agassiz, Poiss. foss., Il, 1, p. 301, et Poiss. de l’Old red, p. 45, pl. 12; Miller, Otd red, pl. 6; Pentland, Trans. of the geol. Soc,, 2° série, t. II, p. 364; Giebel, Fauna der Vorwelt, T, 3, p. 231, DIPTÉRIENS. 191 M. M Coy ({) en a fait connaître trois autres espèces des terrains dévoniens d'Angleterre, le Cheirolepis curtus de Lethen-Bar, et les €. velox et macro- cephalus d'Orkney. Il faut encore ajouter les C. splendens et unilateralis, Eichwald (2), trou- vés dans les terrains dévoniens des environs de Pawlowsk. Les HoLacaNTHoDES, Bevrich, ont le corps plus grêle que les genres précédents et leurs nageoires pectorales sont remplacées par une paire d’écailles plus fortes que les autres, comprimées latéralement, tranchantes, et légèrement courbées. Derrière leur base on voit quelques rayons de nageoires tout à fait courts et finement articulés. Les nageoires ventrales sont remplacées par une paire d’écailles de moitié plus petites et sans rayons. Le corps est couverl d'écailles microscopiques, qua- drangulaires, qui disparaissent vers le milieu du dos: La nageoire caudale est très petite (5). L’Holacanthodes gracilis, Beyr., a été trouvé dans le terrain pénéen (Roth- Liegende) de Trautnau et d’Oschatz. 4e Fame. — DIPTÉRIENS Cette famille renferme des poissons hétérocerques peu nombreux qui ont les mêmes écailles que les lépidostéides, mais qui en dif- fèrent parce qu ils ont deux dorsales et deux anales. Le caractère exceptionnel de la duplicité de l'anale se présente également comme nous l'avons vu dans quelques ganoïdes cyclifères, mais n’a jusqu à présent été constaté dans aucun poisson postérieur à l’époque carbonifère. Les diptériens ont des écailles quadrangulaires médiocres, per- cées de petits trous pour le passage des vaisseaux sanguins ; une tête large et aplatie; des dents égales, composées probablement d'un tissu simple et ayant à l'intérieur une cavité de même forme que la surface externe ; des nageoires entièrement supportées par des rayons mous; une caudale hétérocerque peu échancrée. Ils ne paraissent pas avoir eu de corde dorsale persistante. (1) M Coy, loc. cit. (2) Bull. de la Soc. des natur. de Moscou, 1826, t. XIX, p. 304. (3) Beyrich, Uber Xenacanthus Decheni und Holacanthodes gracilis, Berlin. Monatsbericht, 1848, p, 24; Leonh, und Bronn Neues Jahrb., 1849, p, 118, 192 POISSONS. —: GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Ces poissons sont spéciaux au vieux grès rouge (terrain dévo- nien) et à l'époque carbonifère. Les Drprerus, Sedg. et Murch. (Catopterus, Agass., non Redf.), — Atlas, pl. XXXVIL, fig. 1, ont les deux dorsales opposées aux deux anales, et les ventrales un peu en avant de la première anale et de la première dorsale. Le Dipterus macrolepidotus, Agass. (auquel il faut réunir le D. Valencien- nesü, et le D. brachygopterus, Sedg. et Murch., qui ne sont probablement que des variétés de l’âge), est caractérisé par la grandeur de ses écailles. II a été trouvé dans plusieurs localités d'Angleterre (1). Le D. arenaceus, Eichwald (?), du terrain dévonien de Russie, est douteux, Les OSTEOLEPIS, Agass., ont les nageoires verticales alternantes, c’est-à-dire la première dorsale au milieu du dos, la première anale en avant de la seconde dorsale, et la seconde anale en arrière de cette même nageoire. On n’en a trouvé que dans le vieux grès rouge (*). L'Osteolepis macrolepidotus, Val. et Pentl., a de grandes écailles, un corps allongé et le pédicelle de la queue peu aminci. Il à été trouvé dans les schis- tes de Caithness et de Pomona. L'O. microlepidotus, Val. et Pentl., des mêmes localités, a une forme plus trapue, des écailles plus petites et le pédicelle de la queue plus aminci. L'O. arenatus, Agass., a des écailles marquées de petits points creux. Il a été découvert dans les géodes de Gamrie. L'O. major, Agass., provient de Lethen-Bar. L'O. brevis, M’ Coy ({), a été trouvé à Caithness et à Orkney. M. Eichwald a indiqué, outre l'O. major, Agass., les O. nanus, Eichw., et éntermedius, id., comme trouvés dans les terrains dévoniens de Russie (°). (1) Sedgwick et Murchison, Trans. of the geol. Soc., 2*série, t. III, p. 125, pl. 45 et 17; Agassiz, Poiss. foss.;-IL, 4, p. 23 et 112, pl. 2e Rs et Loiss. de l’Old red, p. 58, et 127; Miller, Old red, pl. 5, fig. 1; Eger- ton, Catalogus ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 2925. (2) Karsten’'s Archiv., 1845, t. XIX, p. 678. (3) Agassiz, Poiss. foss., IF, 1, p. 119, pl. 26, et Poiss. de l’Old red, p.126; Miller, Otd red, pl. 4; Giebel, Fauna der Vorwelt, T, 3, p. 223. (4) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IF, p. 305; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 878. (5) Eichwald, Karsten's Archiv., 1845, t. XIX, p. 677, et Bull. de la Soc. des nat. de Moscou, 1846, t. XIX, p. 307. DIPTÉRIENS. 193 Les DiPLoPTERUS, Agass., ont, comme les dipterus, les nageoires verticales opposées, mais leurs dorsales sont plus espacées et leurs dents sont plus grandes et plus isolées. On en connaït quatre espèces du vieux grès rouge (!). Le Diplopterus affinis, Agass., provient de Gamrie. Le D. borealis, Agass., a été trouvé à Orkney et à Stromness. Le D. macrocephalus, Agass., est de Lethen-Bar. Le D. gracilis, M’ Coy, provient du vieux grès rouge d'Orkney (2). Deux espèces ont été trouvées dans les terrains carbonifères. Le Diplopterus Robertsoni, Agass., a été découvert à Burdie-House. Le D. carbonarius, Agass., vient de Stafford. Les Trirterus, M Coy, - se rapprochent beaucoup des osteolepis par leur forme générale et par la disposition des plaques ; mais ils n’ont qu'une nageoire dor- sale opposée à la première anale. La queue est tout à fait hétéro- cerque (°). La position (mais non le nombre) des nageoires rapproche ces poissons des diplopterus. Le Tripterus pollexfeni, M’ Coy, a été trouvé dans le vieux grès rouge d'Orkney. Les GLYPTOPOMUS, Agass., ne peuvent être associés qu'avec doute à cette famille, car on ne connaît pas leurs nageoires. Leurs écailles sont rhomboïdales, juxtaposées ; leur corps est trapu, leur queue courte et leurs os de la tête sont sculptés. (1) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 162, et Poiss. de l'Old red, p. 34 et 138, pl. 17, 18 et 31 a; Traill, Trans. of the roy. Soc. Edinb., t. XV, p. 89: Sedgw. et Murchison, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. III, p. 141 ; Gie- bel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 223. (2) M’ Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, t. Il, p. 303, et Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 878. Voyez encore une discussion sur la queue de ce poisson, Loc. cit., et Ann. and mag., t. IL, p. 53 et 139, (entre sir Ph. G. Egerton et M. M’ Coy). {5) M’ Cov, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, t. IL, p. 306. IT. 15 194 POISSONS. —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Le Glyptopomus minor, Agass. (1), provient du terrain dévonien de Dura- Den. Les STAGONOLEPIS, Agass., sont encore plus douteux, et ne sont connus que par quelques grandes écailles rhomboïdales, remarquables par des impressions en forme de gouttelettes disposées en rosettes, rayonnant depuis le centre. Le Stagonolepis Roberisoni, Agass. (2), a été trouvé dans le vieux grès rouge d’Elgin (dévonien). 5e FamiLzze. — PYCNODONTES. Les pycnodontes sont principalement caractérisés par des dents en pavé, arrondies ou allongées. Quelques genres et espèces ne sont même connus que par ces dents, et dans ces cas-là il importe de savoir les distinguer de celles de plusieurs placoïdes (cestra- ciontes) qui ont extérieurement la même forme. On reconnaîtra celles des pycnodontes à ce que la racine est creuse et adhérente aux mâchoires, de sorte que les dents isolées sont cassées à leur base et creuses en dessous ; tandis que les dentsdes placoïdes ont une racine compacte à l'intérieur et arrondie à l'extérieur, sans liaison avec la mâchoire. Sur le devant de la bouche on trouve en outre des incisives peu nombreuses, mais souvent assez dévelop- pées ; ces dents sont du reste rarement conservées et portées pro- bablement par une partie de l'os plus fragile; elles manquent sou- vent sur les plaques qui fournissent une série complète des dents en pavé. Cette dentition prouve que les pycnodontes ont été des poissons broyeurs et qu'ils se sont probablement nourris de coquillages et de crustacés. La forme de leur corps est en général élevée et comprimée. Ils ont le profil de la tête assez incliné , les yeux rapprochés du bord supérieur et la bouche du bord inférieur. Leur squelette présente des caractères très remarquables. La colonne épinière se compose, au moins dans plusieurs d’entre (1) Agassiz, Poiss. de l’Old red, p. 57, pl. 26 (Platygnathus minor ); Giebel, Fauna der Vorwelt, T, 3, p. 274. (2) Agassiz, Poiss. de l’Old red, p. 139, pl. 31, fig. 13 et 14; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 274, PYCNODONTES. 195 eux (t), d'une corde dorsale indivise sur laquelle s'appuient des arcs neuraux et hémaux qui sont au contraire bien ossifiés. Leurs apophyses sont vigoureuses et munies de prolongements osseux qui, devenant toujours plus larges vers la cavité abdominale, for- ment souvent une cloison continue entre les muscles des deux côtés. Les côtes sont longues, solides et attachées à de fortes apo- physes transverses. La cavité abdominale est protégée en bas par un appareil sternal à peu près semblable à celui des clupes et des serrasalmes, qui forme avec les côtes une quille large et solide. M. Heckel (?) à montré que les arcs hémaux et neuraux ossifiés s appuient sur la corde dorsale cartilagineuse par des épatements plus ou moins prononcés. Tantôt ces pièces sont simplement arron- dies (pl. XXXVIÏ, fig. 7}, tantôt elles ont leurs bords dentés (fig. 8), tantôt aussi elles ont des épines qui s’engrènent les unes dans les autres et qui donnent à l'appareil vertébral une solidité presque égale à celle qu'aurait une colonne épinière à corps ossifiés (fig. 9). | Ce développement des épatements des ares ou des demi-vertèbres, comme les appelle M. Heckel, suit l’ordre d'apparition géologique. Nuls dans les pycnodontes des terrains triasiques, ils sont mé- diocres dans ceux des terrains jurassiques et crétacés, et unis par des épines dans les espèces tertiaires. En arrière de la nuque, on remarque des pièces osseuses allon- gées, dirigées obliquement en bas, croisant ies apophyses épi- neuses et s'étendant quelquefois jusqu'aux côtes. Ordinairement ces pièces n'existent que dans la région qui esi entre la nuque et la nageoire dorsale ; quelquelois aussi elles s'étendent dans toute la région du dos. M. Agassiz pense que l'on doit comparer ces (i; Il arrive souvent que les pycnodontes sont conservés avec toutes leurs écailles, ou qu'ils sont connus seulement par des mächoires; dans ces deux cas, on ne peut pas voir le squelette. Pour une grande partie des espèces que nous énumérerons, on n’a donc pas d'autre guide que l’analogie. Les ren- seignements principaux que l’on possède sur l’état de la colonne épinière sont le résultat des travaux importants de MM. Wagner et Heckel. ils pourront être complétés par l'étude. des magnifiques échantillons recueillis dans les schistes lithographiques du département de l'Ain, sur lesquels M. Thiollière a déjà donné des détails intéressants. (2) Sitzungs Bericht Wiener Akad., nov. 1850, p. 358, 196 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. singuliers osselets aux os en V que l’on observe dans l'abdomen des clupes, à l'extrémité des côtes, et dont les symphyses portent des arêtes proéminentes prolongées en arrière et imbriquées les unes sur les autres. Sir Philippe Grey Egerton (!‘)les considère au con- traire comme des dépendances de la peau, et il se fonde sur des arguments qui paraissent assez puissants. Ces osselets ne sont point articulés, mais bien soudés aux épines dermales qu'ils sup- portent en avant dela dorsale, et les écailles des pycnodontes ont en général des sortes de processus internes et obliques dont ces os- selets pourraient bien n'être que l’exagération. M. A. Wagner (?) a montré que dans les gyrodus ils assujettissent les bandes d'é- cailles en formant des sortes de listelles longitudinales destinées à les supporter. La forme complète du corps n’est connue que dans un petit nombre de genres. On leur en a associé quelques autres plus dou- teux qui ne sont fondés que sur la dentition, dont l’analogie avec celle des genres connus semble montrer qu'ils ont dû appartenir à la même famille. M. Agassiz n’a placé dans la famille des pyenodontes que des genres homocerques. Mais Sir Philippe Grey Egerton a prouvé qu'on doit leur associer les platysomus, qui joignent à une queue hétérocerque une réunion complète des autres caractères des pycnodontes, et qui ont entre autres la même forme, la même disposition des dents et les mêmes osselets sur la nuque. Il devient par là probable que cette famille a eu la même histoire géologique que celle des lépidostéides, c’est-à-dire qu'elle a été représentée par des poissons hétérocerques dans l’époque primaire (seulement dans les terrains carbonifères et pénéens) et dans le commence- ment de l’époque secondaire. Depuis le lias, tous les genres ont pris une queue homocerque et leur nombre a diminué jusqu'à l'époque tertiaire. Ces poissons ne sont plus représentés dans l'é- poque actuelle, et ils fournissent ainsi le seul exemple d'une fa- mille qui, datant de l'époque primaire, se soit continuée jusqu’à la période tertiaire pour se terminer avec elle. Au reste il est dou- teux aussi que parmi les dents des terrains tertiaires 1l n’y en ait pas qui aient été associées à tort à cette famille, et qui appartien- (1) Quarterly journ. of the geol. Soc., t. V, p. 329. (2) Abhandl. Bayer. Akad., 1851, t. VI, part. I, p. 8. PYCNODONTES. 497 nent plutôt à celle des sparoïdes ou aux anarrichas. M. J. Müller va même jusqu'à exclure de la famille des pycnodontes toutes les dents tertiaires. L'étude microscopique de ces corps peut seule résoudre la question. Nous distinguons deux tribus. Are Trigu. — PYCNODONTES HOMOCERQUES. Cette tribu, qui renferme la plupart des pycnodontes de M. Agas- siz, ne date très probablement que de l’époque du lias, et quoique quelques espèces antérieures aient été rapportées aux pycnodus, aux sphærodus, etc., nous pensons que l'analogie de la dentition est trop incertaine pour que l'on puisse en déduire la forme probable de la queue. Jusqu'à preuve contraire et jusqu'à ce qu'on ait trouvé un seul fait de quelque valeur qui contredise la loi, démontrée par un si grand nombre de poissons, qui éta- . blit qu'aucun poisson osseux à queue homocerque n'a vécu avant le lias, nous rejetterons dans la tribu suivante toutes les espèces qui, n'étant connues que par leurs dents, appartiennent aux ter- rains triasiques ou à l’époque primaire. 4° Genres connus à la fois par leur squelette et par leurs dents. Les Pycxopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 10 à 13, ont leurs deux mâchoires tapissées de grosses dents à couronne aplatie, disposées de chaque côté sur trois ou cinq rangs, affectant la forme de fèves ou de demi-cylindres, et arrondies à leur extré- mité. Au bout du museau, il y a, en haut et en bas, deux ou plu- sieurs larges dents en forme de ciseau tranchant. Le profil de la tête est haut et presque vertical et le museau un peu saillant ; les yeux sont près du bord supérieur. Les nageoires sont peu dévelop- pées ; la dorsale et l’anale sont soutenues par des rayons médiocres et la caudale est en forme de croissant. Les osselets de lanuque ne se trouvent qu'entre l’occipital et la nageoire dorsale. Quelques espèces ont été citées dans les terrains triasiques, mais ce que nous avons dit plus haut nous empêche de croire que les dents sur lesquelles elles ont été établies aient appartenu à des poissons homocerques ; nous les considérons comme faisant partie de la tribu suivante. 198 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Les pycnodus se trouvent dans les terrains jurassiques, crétacés et tertiaires (1). Ils sont surtout abondants dans les dépôts de l’époque juras- sique. L'oolithe de Stonesfield en particulier en a fourni huit espèces. Le Pycnodus Bucklandi, Agass., a des dents très espacées; les médianes sont régulièrement elliptiques et les latérales circulaires. Le P. didymus, Agass., a des dents un peu plus allongées. Le P. ovalis, Agass., a des dents beaucoup plus rapprochées. Le P. latirostris, Agass., a une mâchoire inférieure très large et des dents disposées en triangle équilatéral. Les P. obtusus, Agass., parvus, Agass., tristychius, Agass., et trigonus, Agass., sont aussi de Stonesfield et n’ont pas encore été décrits. On a trouvé dans une oolithe sablonneuse du Northamptonshire des dents vomériennes finement rugueuses et en séries très régulières ; on les rapporte au P. rugulosus, Agass. Le P. umbonatus, Agass., probablement du forest-marble, a des dents lé- gèrement déprimées au milieu. Dans les terrains coralliens on cite quelques espèces. M. Agassiz en indi- quait deux de la collection du comte de Münster, P. gracilis (2) et minutus, Münster, des terrains coralliens du Hanovre. Depuis lors le comte de Müns- ter (3) a décrit les P. Jugleri, granulatus et Preussii des mêmes gisements. M. Thiollière (f) a trouvé dans les schistes lithographiques du départe- ment de l'Ain, le P. Sauvanausi, Thioll., et le P. Itieri, id. Deux espèces des schistes lithographiques de Bavière rapportés aux micro- don par M. Agassiz sont, suivant M. À. Wagner, de vrais pycnodus. Ce sont les P. elegans, Wagn. (Microdon elegjans, Agass.), de Solenhofen, et le P. no- tabilis, Wagn. (Microdon notabilis, Münst.), de Kelhheim (°). Il faut ajouter le P. formosus, Wagn. Les quatre suivantes appartiennent aux terrains jurassiques supérieurs. Le P. gigas, Agass., a de plus grosses dents que ses congénères. Elles sont en forme de demi-cylindre, ordinairement un peu arquées en avant. Cette espèce est commune dans les terrains kimméridgiens de la Suisse. (1) Agassiz, Poiss. foss., 11, 2, p. 183, pl. 71 à 72, a; Egerton, Catalogus ; Münster, Beitr. zur Petref., t. VIE, p. 40, pl. 3; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 163. (2) Cette espèce paraît devoir être réunie au Pycnodus ovalis, Agass. (3) Beitr. zur Petref., t. VII, p. 41, pl. 8. (#) Deuxième notice sur le gisement, etc., p. 23. (5) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 204; A. Wagner, Abh. Bayer. Akad., 14851, t. VII, p. 36. Le Pycnodus elegans, Agass., a aussi été trouvé par M. Thiollière dans les schistes lithographiques de Cirin (Ain). PYCNODONTES. 199 Le P. Nicoleti, Agass., a des dents plus courtes et plus plates. Il a été trouvé dans le même terrain (canton de Neuchâtel). Le P. Hugü, Agass., de Soleure et de Neuchâtel, a des dents d'une forme anguleuse et rhomboïdale. Le P. latidens, Agass., provient aussi des carrières de Soleure. A cette série d'espèces jurassiques on peut ajouter le P. rhombus, Agass., du calcaire fétide de Torre d'Orlando près de Naples, qui est connu par des squelettes complets, tandis que les espèces précédentes ne le sont que par des dents. M. Costa vient d'indiquer (1!) encore les P. Achilleis, Costa, et grandis, id., de Pietraroja près Naples. Les terrains wealdiens de la forêt de Tilgate ont aussi fourni une espèce. le P. Mantellii, Agass., dont les dents sont assez serrées pour former un payé non interrompu (2). Le Microdon radiatus, Agass., qui ressemble au P. elegans, mais qui a sur l’opercule des ornements en forme de lignes rayonnantes, devra probablement rentrer aussi dans le geure pycnodus. Il a été trouvé dans le calcaire de Pur- beck. Les terrains crétacés renferment aussi des débris âssez nombreux de pycnodus. Dans les terrains néocomiens on trouve des dents qui rappellent beaucoup celles du Pycnodus gigas, mais qui sont un peu plus plates. M. Agassiz les rapporte à une espèce qu'il nomme Pycnodus Coulonü, Agass. Le Pycnodus minor, Agass., de l’argile de Speeton, est une espèce dou- teuse et non décrite. Le P. Harlebeni, Ræœmer ($), provient du hilsconglomérat (terrain néoco- mien) d'Allemagne. M. Heckel a décrit () le P. Muraltü, Heck., du terrain crétacé de Pola (Istrie), et indiqué une nouvelle espèce dans celui de Comen (Istrie). Dans le grès vert on connaît déjà trois espèces. Le P. Munsteri, Agass., du grès vert de Ratisbonne, a les dents grêles et allongées. Le P. complanatus, Agass., du même gisement, a des caractères analo- gues, quoique moins prononcés. Le P. depressus, Agass., a été trouvé dans les grès verts de Gand et de Ratisbonne. (1) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 183. (2) Voyez, sur cette espèce, Dunker, Norddeutsch. Wealdenbild, p. 65, pl. 45; Mantell, Geol. of Sussex, pl. 17, fig. 26 et 27. (>) Rœmer, Norddeutsch. Kreideg., p. 109. (*) Mém. de Haidinger, 1848, t. II, p. 184, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 500. 200 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. La craie blanche d'Angleterre renferme les débris de quatre espèces : Le P. cretaceus, Agass., à dents larges, de Ja craie de Kent ; les P. an- gustus, Agass., et marginalis, Agass., du même gisement; et le P. elongatus, Agass., de la craie de Lewes. Il faut ajouter le P. parallelus, Dixon (!), de la craie du Sussex. M. Reuss a fait connaître plusieurs espèces (2) du plaener de Bohême. Ce sont les P. subdeltoidus, scrobiculatus, rostratus , semilunaris et rhomboidalis. La craie de Maëstrich contient une espèce, le P. subclavatus, Agass., dont les dents se distinguent par une forme arquée. Cette même espèce a été trou- vée en Allemagne. Le calcaire du Monte Bolca a conservé deux espèces qui sont mieux connues que la plupart des précédentes, parce qu'on en pos- sède des squelettes complets. Le Pycnodus platessus, Agass. (3), est remarquable par la forme grêle de sa partie postérieure, qui contraste avec la forme massive et lourde de sa partie antérieure. Son profil est presque vertical. Le P. orbicularis, Agass. (#), est un gros poisson qui a des dents arrondies et arquées à leur extrémité. On en a trouvé une espèce dans l'argile de Londres. Le Pycnodus toliapicus, Agass., de Sheppy, n’est connu que par une mà- choire dont les dents sont allongées et arrondies aux deux extrémités (°). Les terrains tertiaires miocènes d'Allemagne paraissent en ren- fermer aussi des dents. M. H. de Meyer a décrit le Pycnodus faba, de Mæsskirch (6). Les Gyropus, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 44, ont les formes extérieures des pycnodus, et sont, comme eux, (1) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 369, pl. 33, fig. 3. (2) Geog. Skizzen, 1, p. 221 et 258; et Bühm Kreidegeb., I, p. 10, pl. 4. (3) Ce poisson a été décrit dans l’Jttiol. Veronese, sous les noms de Cory- phœæna apoda, pl. 35, fig. 1 et 2, et de Diodon reticulatus, pl. 20, fig. 3. C'est le Zeus platessus, Blainv., Ichthyol., p. 52. (4) C’est le Diodon orbicularis de l’Ittiol. Veron., pl. 40. M. de Blainville, Ichthyol., p. 34, en avait fait un genre nouveau, PALOEOBALISTUM (P. orbicu- latum). (5) Agassiz, loc. cit., et Ann. sc nat., 3° série, t. III, p. 47. (6) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 186, et Palæontographica, t: L'DI0E PYCNODONTES. 201 connus par des squelettes entiers. Leur mâchoire supérieure ne se prolonge pas en forme de museau. La nageoire anale et la dorsale sont soutenues par des rayons longs en avant et diminuant rapidement ; la caudale est profondément échancrée. Leurs dents sont elliptiques ou circulaires, et diffèrent de toutes celles des genres voisins, parce qu’elles sont ombiliquées, c'est-à- dire entourées d’un sillon qui sépare le sommet de la dent de son pourtour. Elles diffèrent de celles des periodus, parce que dans ces derniers le sillon est près de la base. La mâchoire supérieure n’a qu'une rangée de dents et l’inférieure en à quatre de chaque côté. Les antérieures sont en forme de canines. Ces poissons sont abondants dans les terrains jurassiques; on en connaît quelques uns des terrains crétacés, et ils se retrouvent aussi dans les tertiaires (1). On en connaît de nombreuses espèces des divers étages juras- siques. Le calcaire de Caen en renferme une, le Gyrodus radiatus, Agass.. On en a trouvé deux à Stonesfeld. L'une, le G. trigonus, Agass., est re- marquable par son vomer qui se rétrécit rapidement d'arrière en avant. L'autre, le G. perlatus, Agass., est caractérisée par de petits tubercules perlés sur la surface des écailles. Le G. wmbilicus, Agass., dont les dents ont entre les sillons un enfonce- ment sur leur milieu, a été trouvé dans l’oolithe de Durrheim, grand-duché de Bade. C’est l’espèce figurée dans l'Atlas. Le G. punctatus, Agass., est de l'oolithe de Malton. Les schistes de Kehlheim en ont fourni de nombreuses espèces, qui sont or- dinairement connues pour des squelettes entiers. Le G. macrophthalmus, Agass., est remarquable par la grandeur de son orbite. Le G. frontatus, Agass., a le ventre très large, le front moins déclive et l'œil plus petit. Le G. rugosus, Münst., est plus allongé et a les écailles très ridées. Il faut, suivant M. Wagner, lui réunir le Microdon abdominalis, Agass. Les G. gracilis, Münst., analis, Agass., et punciatissimus, Agass., sont aussi de Kelheim. Outre ces espèces déjà citées par M. Agassiz, le comte de Münster a indi- qué le G. meandrinus, Münst. (lepturus, Wagner), et laticauda, id. (2. (1) Voyez Agassiz, Poiss. foss., IL, 2, p. 223, pl. 67 à 69 a; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 176; Münster, Beitr. zur Petref., t. I; Wagner, Abhandl. Bayer. Akad., 1851, t. VI, p. 7, pl. 1 et 3. (2) Münster, in Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1839, p. 679, et 1842, p. 45. 202 POISSONS. — GANOIDES RHOMBIFÈRES. On en connaît cinq des schistes de Solenhofen : les G. circularis, Agass., rhomboidalis, Agass., multidens, Münst., hexagonus, Wagn. (Microdon hexa- gonus et analis, Agass.), truncatus, Wagn. (Microdon platurus, Agass.). Le G. Cuvieri, qui a le sillon très développé et la surface du sommet très petite, provient des terrains kimméridgiens d'Angleterre et de Boulogne-sur- Mer. On à trouvé dans le calcaire à tortues de Soleure le G. jurassicus, Agass., à dents parfaitement lisses. Deux espèces ont été trouvées dans les terrains wealdiens. Le Gyrodus Mantelli, Agass., est très voisin du G. trigonus, et proyient de la forêt de Tilgate. Le G. Schusteri, Rœæm. (1), a été découvert dans les terrains wealdiens d'Os- terwald. On trouve aussi quelques espèces dans les terrains crétacés (2). Le Gyrodus minor, Agass., de l'argile de Speeton, a des dents dont le sommet est caréné ; celles de la rangée externe sont les plus grandes. Les grès verts de Ratishonne ont conservé deux espèces, le G. rugulosus, Agass., dont les dents ont leur couronne sillonnée transversalement, et le G. Munsteri, Agass., qui a deux sillons annulaires au lieu d’un. On connaît trois espèces de la craie blanche. Le G. cretaceus, Agass., n’a que trois rangées de dents au lieu de cinq. Il a été trouvé dans la craie de Lewes. Le G. angustus, Agass., de la craie de Maidstone, a des dents elliptiques marquées au sommet d’un sillon distinct; mais dont le sillon annulaire est presque nul. { Le G. mammillaris, Agass., est dela craie de Kent. M. Dixon (5) cite dans la craie du Sussex, outre le G. cretaceus et angustus, une nouvelle espèce, le G. conicus, Dixon. M. Reuss (#) à fait connaître le G. quadratus des conglomérats de Bilin. Enfin, on possède une espèce des terrains tertiaires. Le Gyrodus lævior, Agass., de l'argile de Sheppy, ressemble au G. juras- sicus. Le G. runcinatus, Agass., est d’un gisement inconnu. (1) Rœmer, Norddeutsch. ool. Geb., p. 54; Dunker, Norddeutsch. Weal- den Bild., p. 67. (2) Voyez encore, pour quelques unes de ces espèces, Rœmer, Norddeutsch. Kreid., et Reuss, Bühm. Kreid. (3) Geol. and foss. of Sussex, p. 370, pl. 30 et 32. (#) Geog. Skizzen, II, p. 222 et 257; Bühm. Kreidegeb., 1, p. 9, pl. 4, fig. 56 et 61. PYCNODONTES. 203 Les MicropoN, Agass., avaient été séparés des pycnodus à cause de leurs dents beaucoup plus petites, toutes d’égale forme, et par leurs osselets nuchaux qui s'étendent dans toute la région dorsale. M. Wagner a montré (‘) que les espèces de ce genre doivent toutes être réparties entre les pycnodus et les gyrodus, et que le nom de microdon doit être abandonné. Les Microdon elegans et notabilis doivent devenir des Pycnodus. Les M. hexagonus, abdominalis, analis, platurus, etc., sont des Gyrodus Deux espèces (2?) trouvées dans la craie du Sussex me paraissent connues par des fragments trop incomplets pour décider de leurs affinités génériques. Elles appartiennent peut-être au genre gy- rodus. Ce sont les Microdon nuchalis, Dixon, et occipitalis, id. Les MEsopon, Wagner, forment un genre nouveau, caractérisé par des dents en pavé, for- mant un ovale allongé, légèrement creusées et striées, et par un corps ovale, court. Ils ont une tête terminée par une sorte de bec formé par le prolongement des deux mâchoires, des nageoires dor- sales et anales soutenues par de très longs rayons qui ne se rac- courcissent qu'en s'approchant de la queue, et une caudale en forme d’éventail terminée par un bord arrondi M. A. Wagner rapporte à ce genre deux espèces qui avaient été attribuées aux gyrodus (?). Ce sont : le Mesodon macropterus, Wagn. (Gyrodus macropterus Agass.), et le M. gibbosus, Wagn. (Gyrodus gibbosus, Münst.), trouvés dans les schis- tes lithographiques de Kehlheim. (1 — Abh. Bayer. Akad., 1851, t. VII, p. 34. (2) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 369, pl. 32, fig. 7, et pl. 32*, fig. 2. (5) Wagner, Abh. Bayer. Akad., 1851, t. VIL, p. 49, pl. 4, fig. 2et pl. 3, fig. 2, Agassiz, Poiss. foss., 11, 2, p. 236. 204 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. 2° Genres connus seulement par leur dentition. Les PEriopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 45, diffèrent des pycnodus par leurs dents dont la couronne est en- tourée d'un large sillon, en sorte que leur coupe transversale pré- sente la forme d'un chapeau à larges bords relevés (!). On n'en connaît qu’une espèce, le Periodus Kænigi, Agass., de l'argile de Sheppy. Les Gyroncaus, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 46, sont des pycnodus dont les dents de la rangée médiane du vomer sont allongées dans le sens du diamètre longitudinal du poisson, au lieu de l'être transversalement (?). Le Gyronchus oblongus, Agass., provient du calcaire de Stonesfield. Les ACROTEMNUS, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 17, ont encore de grands rapports avec les pycnodus; mais leurs dents ont au milieu une arête saillante semblable à un pli qu'on y aurait pincé ($). On ne connaît que l’Acrotemnus faba, Agass., de la craie de Kent. Les ScroBopus, Münster, ont une petite fossette ronde au milieu des dents. Leur corps est beaucoup plus allongé et rappelle la forme des lépidoïdes (). Le Scrobodus subovatus, Münst., a été trouvé dans les schistes lithographi- ques de Solenhofen. (1) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 201, pl. 72 a, fig. 61 et 62; Ann. des sc. nat., 3° série, t, III, p. 47; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 182. (2) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 202, pl. 69 a, fig. 10 et 11; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 183. D'après l’Index de M. Bronn, ce genre aurait d'abord été nommé ScarHopus, Agass. (3) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 202, pl. 66 a, fig. 16-18 ; Giebel, id. (f) Münster, Beitr, zur Petref., t. V, p. 55, pl. 1, fig. 4, Agassiz, Poiss. foss.,1[, 2, p. 203 ; Giebel, id. ; A. Wagner, Abh. Bay2r. Akad., 1851,t. VII, p. 59. PYCNODONTES. 205 Les SPHæroDUS, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 18 et 19, se distinguent de tous les précédents par des dents circulaires, en rangées régulières. On ne connaît pas leur sqnelette, et ce genre doit donc être considéré comme encore douteux. Les grands lepi- dotus, en particulier, ont des dents à peu près semblables aux leurs. Nous excluons de ce genre les dents antérieures au lias. Les espèces se trouvent depuis cette époque jusque dans les terrains tertiaires (1). Dans les terrains jurassiques ils sont moins nombreux que les pycnodus. On trouve dans le lias de Lyme-Regis, le Sphærodus microdon, Agass. Le S. minor, Agass., provient de l’oolithe de Stonesfeld. Le comte de Münster (?) en a décrit quatre espèces des terrains coralliens du Lindner-Berg près de Hanovre. Ce sont les S. subannularis, hybridus, tetra- gonurus et subradiatus. Le S. gigas, Agass., a de grandes dents qui ont été décrites anciennement sous le nom d’yeux de crapaux pétrifiés (3), et dont la forme est à peu près hémisphérique ; ces dents ont été trouvées dans les terrains kimméridgiens. M. Costa (4) cite quelques unes des espèces précédentes dans les terrains (1) Agassiz, Poiss. foss., Il, 2, p. 209, pl. 73 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 13,p..159. (2) Beitr. zur Petref., t. VII, p. 39. (3) Les fossiles décrits ous les noms de yeux de crapaux pétrifiés, de cra- paudines, de chélonites, de batrachites, et surtout de bufoniles, n’appartiennent pas tous à cette espèce, mais sont en général des dents de pycnodontes. La grande taille et la forme ronde de celles du Sphærodus gigas et leur abon- dance sont cause qu'elles ont plus souvent que les autres été décrites sous ce nom. C’est la Carrapatina de Mercati, Metallot., p. 336. Voyez parmi les ou- yrages anciens : Luid, Litho. brit., p. 68 ; Wolfart, Hist. nat. Hassiæ inferioris, fol., 1719 ; Abbé de Witry, Mém. sur les glossopètres et les bufonites (Mém. de Bruxelles, t. 11, part. I, 4); Wormius, Musœum, p. 107 ; Jacob, M. À. D., p. 34; Calceolar, Mus. Veron., p. 364; Helwing, Lithol., I, p. 69; d’Argenville, Oryctologie, p. 186 et 228 ; Aldovrand, Metall., p. 810 ; C. G. Fischer, De aëritis et bufonitis agri Prussici, 4°, Regiom, 1715. Voyez surtoutun mémoire de Antoine de Jussieu, dans les Mém. de l’ Acad. des sc. de Paris, 1723 Hist., p. 5, Mém., p. 205 (Ed., 8°, p. 21 et 296). Ce natura- liste a clairement démontré leur analogie avec des dents de poisson. (*) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 183. 206 POISSONS. — GANOÏDES RHOMBIFÈRES. jurassiques des environs de Naples. Ce sent les S. annularis, Agass., et cinc- tus, Agass., trouvés à Cerisano, et le S. gigas, Agass., à Majella. Une espèce a été trouvée dans les terrains wealdiens. Le Sphærodus semiglobosus, Dunck. (1), paraît assez répandu en Allema- gne. On cite quelques espèces des terrains crétacés. Le Sphærodus neocomiensis, Agass., du néocomien de Neuchâtel, a des dents de la taille du Gigas. Le S. mitrula, Agass., est connu par des dents de taille moyenne, circulaires et assez plates pour des sphærodus. Ces dents ont été trouvées dans les grès verts de Ratisbonne. Le S. crassus, Agass., de la craie de Maëstricht, a des dents à couronne très épaisse. Le S. tenuis, Reuss (2), a été trouvé dans le plaener de Bohême. Le S. rugulosus, Egerton ($), a été découvert dans le terrain crétacé de Pondichéry. Les sphærodus ont été cités plus souvent dans les terrains ter- tiaires que les autres genres de cette famille ; mais ce sont sur- tout ces espèces dont la place peut être contestée, et il est bien possible que beaucoup d'entre eux se rapportent à la famille des sparoïdes ou à d’autres types de téléostéens. Le Sphærodus lens, Agass., du tertiaire d'Osnabrück, est une espèce encore mal définie. Le S. truncatus, Agass., n’est connu que par une dent massive, élevée et tronquée, qui a à sa base des plis irréguliers, C’est probablement une dent an- térieure. Le S. irregularis, Agass., du sable tertiaire d'Eppelsheim, à des dents el- liptiques mêlées aux circulaires. C'est peut-être à cette espèce que l’on doit rapporter quelques dents trouvées dans la mollasse de Suisse. Il est probable aussi que ce sont elles qui ont servi de base au genre Pisoonox de M. Kaup (#). Le Pisoodon Coleanus est vraisemblablementidentique avec le Sphærodus irre- gularis et n’est certainement pas un saurien. (1) Norddeutschl. Wealdenbildung., p. 66, pl. 45, fig. 17. (2) Geog. Skizzen, I, p. 220 et 257, et Bühm. Kreideg., 1, p. 9. (3) Quart. journ. of the geol. Soc., t. 1, p. 167, et Transact. id.; 2° série, t. VII, p. 92: (4) Ossem. foss. de Darmstadt, pl. 9. PYCNODONTES. 207 Le S. parvus, Agass., à dents très hautes, est du terrain tertiaire de Cassel. Le S. cinctus, Agass., de Styrie, a des dents plissées à leur base (1), Les S. pygmœus, Münst., et subtruncatus, Münst., ont été trouvés dans le bassin tertiaire de Vienne, ainsi que le S. depressus, Agass., qui provient aussi des Alpes de Salzburg. M. Eugène Sismonda (?) a décrit le S. poliodon, Eug. Sism., qui se trouve dans le terrain tertiaire miocève de la montagne de Turin. On doit peut-être encore ajouter quelques espèces qui provien- nent de gisements dont l’âge n’est pas encore déterminé. Ce sont le Sphærodus discus, Agass., des Algarves en Portugal, le S. con:- cus, Agass., de l’île de Ceylan, et le S. oculus serpentis, Agass., des Algarves. Les PayLLopus, Agass., ont des dents rangées comme les pyenodus ; mais chaque dent, au lieu d'être d’une seule pièce, est composée de quatre à dix lames ‘superposées, qui se remplacent et s’usent successivement. On ne connait pas le reste de leur corps, ensorte que leur place est en- core très problématique. M. Owen pense que l’analogie est plus grande avec les dents pharyngiennes des scares. On en connaît une seule espèce des terrains crétacés et plusieurs de l’époque tertiaire (®). La première est le Phyllodus cretaceus, Reuss, du conglomérat de Bilin (#). Les seules espèces qui aient été connues de M. Agassiz sont celles de l’argile de Sheppy (5). Le Phyllodus toliapicus, Agass., n’a que trois grandes dents renflées. Le P. planus, Agass., a des dents planes. Dans le P. marginalis, Agass., le contour des dents est anguieux. Le P. polyodus, Agass., a un grand nombre de dents secondaires mêlées aux autres. On trouve encore les P. irregularis, Agass., et medius, Agass. (!) Cette espèce est citée par M. Eug. Sismonda , dans le terrain pliocène et dans le terrain miocène du Piémont. (2) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 18. (8) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 238, pl. 69, a; Giebel, Fauna der Vor- welt, 1, 3, p. 174. (#) Geog. Skizzen, IL, p. 222 et 257, et Bühm. Fes 1, 11, pl. 4 et 12. (5) Agassiz, loc. cit., et Ann. des sc. nat., 3° série, t. LIL, p. 47. 208 POISSONS. —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Quelques autres espèces ont été signalées dans les terrains tertiaires miocènes. Le comte de Münster (1) a décrit les Phyllodus multidens, subdepressus et umbonatus, Münst., du bassin de Vienne. Cette dernière espèce se trouve aussi à Ulm. Une espèce a été citée dans les terrains tertiaires d'Amérique (2) par M. Wy- mann. Les Pisopus, Owen, ne sont encore connus que de nom et correspondent à des dents de l'argile de Londres. Le Pisodus Owenii, Agass. (3), est la seule espèce citée. Les Paacopus, Dixon, — Atlas, pl. XXXVI, fig. 20, ne sont connus que par quelques dents en forme de haricots, un peu déprimées en leur centre par l'usure, lisses et marquées seule- ment de petits points correspondant aux tubes calcigères (4). Le Phacodus punctatus, Dixon, a été trouvé dans la craie de Lewes. 9e TriBu. — PYCNODONTES HÉTÉROCERQUES. Nous placons dans cette tribu deux genres qui sont connus par leurs formes générales, et nous leur associons provisoirement toutes les dents de pycnodontes antérieures au lias. 4° Genres connus pur leur squelette et par leurs dents. Les PLATYsOMUS, Agass.,— Atlas, pl. XXXVI, fig. 21, sont des poissons comprimés, très élevés, ayant une grande dor- sale qui commence au milieu du dos et qui s'étend jusque vers la queue. L’anale ressemble à la dorsale et les pectorales sont pe- (!) Beitr. zur Petref., t. VII, pl. 1. (2) A. Wymann, Silliman’s journal, 2° série, t. X, p. 234; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 255. Cette espèce n’a pas reçu de nom. (3) Ann. sc. nat., 3° série, t. IE, p. 47. (4) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 371, pl. 30, fig. 16. PYCNODONTES. 209 tites. Sir Philippe Grey Egerton (1) a montré qu'ils ont les osse- lets nuchaux des vrais pyenodontes, dans toute la région dorsale. Les dents sont obtuses et ont une forme circulaire ; elles sont un peu aplaties sur la surface de trituration et sont portées par unc base un peu plus étroite. On en trouve une espèce dans les terrains carbonifères : Le Platysomus parvulus, Âgass., de la houille de Leds. Celles du zechstein sont plus nombreuses. Le Platysomus gibbosus, Agass. (Siromateus angulatus, Germ.}, a le dos très élevé et anguleux. Il a été trouvé dans le zechstein de Mansfeld (?). Le P. rhombus, Agass. (Stroma'eus major, Blainv., St. Knorrü, Germ.}, a le dos arrondi et Le corps un peu plus allongé. Il vient du même gisement. Le P. striatus, Agassiz, a le corps très court et très large, et les écailles striées cbliquement. 1] a été trouvé dans le calcaire magnésien d'Angleterre. Le P. macrurus, Agass., du même terrain, a le corps plus étroit, l’anale . courte, à rayons plus allongés, et la queue très grande. M. Quenstedt 3) croit que les P. gibbosus, rhombus, striatus et macrurus ne sont qu'une même espèce, Le P. parvus, Agass., a la partie postérieure arrondie, la queue petite et la tête allongée. Il a été trouvé aussi dans le calcaire magnésien d'Angleterre. Le comte de Münster (4) a décrit encore queïques espèces de platysomus des schistes cuivreux de Richelsdorf. Ce sont les P. intermedius, Althausii et Fuldai. Le P. gibbosus s'y trouve aussi. Le P. Fischeri, Arnd. (5), a la queue homocerque et n'appartient pas à ce genre. (1) Quarterly journ. of the geol. Soc., t. V, p. 329. Voyez aussi, sur ce genre, Agassiz, Poiss. foss., Il, 4, p. 161, pl. 15 à 18; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 232; Germar, Verst. Mans'e!d. Kupf., p. 25; Sedgwick, Trans. geol. Soc., 2° série, t. IT; Geinitz, Zechsteingeb., p. 4; W. King; Permian fossils, Palæontographical Soc., p. 227, etc. (2) Ce poisson a déjà été décrit par Scheuzer, Piscium querelæ, pl. 14, sous le nom de Rhombus minor, et par Wolfarth, Histor. Hassiæ, 1, pl. 14, tig. 1; Mylius, Memor. Saxon. subt., 1, p. 85. pl. 10; Germar, Taschenbuch f. Mineralogie, 18224. Le P. rhombus a aussi été décrit par Wolfarth et Ger- mar. (Ë) Wiegman’s Archiv., 1835, 2, p. 94. Clbenr. sur Petref,t. V, p. 45,pl. 5, ff. 1,609, {°) Bull, Soc. nat, de Moscou, 1850, t. XXII, I, p. 88. 210 POISSONS. —— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. 2° Genres connus seulement par des dents. Les GLoBucopus, Münster, ne forment très probablement pas un genre particulier, et les dents que l’on a désignées sous ce nom appartiennent vraisemblablement à des platysomus. Le Globulus elegans, Münst. (1), a été trouvé dans les schistes cuivreux de Richelsdorf. Les PLacopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig, 22 et 23, ne sont aussi connus que par leur dentition. Leurs dents sont poly- gonales, à angles arrondis et ont une surface aplatie et entièrement lisse. Leursrapports ne pourront être bien connus que par la dé- couverte de leur squelette. Ces poissons sont spéciaux aux terrains triasiques (?). Le Placodus impressus, Agass., du grès bigarré de Deux-Ponts, est carac- térisé par un enfoncement sur le milieu des dents. Les autres espèces proviennent du muschelkalk de Bamberg en Bavière, Le P. gigas, Agass., a quatorze molaires à surfacé plate, disposées sur quatre rangées. Les incisives sont très grosses. Le P. Andriani, Münst., a des dents plus petites et plus grêles. Le P. Munsteri, Agass., a un crâne très large à rostre court. Le P. rostratus, Muünst., a des dents plus distantes et le cräne forme un bec allongé. Les Taocopus, H. de Meyer, ont de grosses dents à couronne bombée, arrondie, cupuliforme, un peu allongée, marquée de stries rayonnantes. Le centre forme quelquefois une pointe obtuse. La racine est épaisse et plus longue que la couronne; elle est marquée de plis longitudinaux. Le Tholodus Schmidti (3), H. de Meyer, a été trouvé dans le muschelkak de la haute Silésie, etc. (*) Beitr. zur Petref., t. V, p. 47, pl. 45, fig. 7. (2) Agassiz, Poiss. foss., IL, 2, p. 217, pl. 70 et 71; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 172; H. de Meyer, Palæontographica, t. I, p. 196 et 241; Strombeck, Muschelkalk Bild., p. 28 et 56, etc. (3) H. de Meyer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1848, p. 467, et 1850, p. 246 et Palæontographica, X, p. 195. PYCNODONTES. o1i Les CocoBopus, Agass., ne sont connus que par des dents disposées en plaques très ser- rées, formant des pavés irréguliers. Arrondies ou cylindracées à leur base, elles ont leur couronne renflée en massue; sur leur milieu s'élève un petit mammelon tronqué. Le Colobodus Hogardi, Agass., provient du muschelkalk (1). M. Giebel pense, comme nous l'avons dit plus haut, p. 182, quil faut réunir aux colobodus une partie des gyrolepis de M. Agassiz ; c'est-à-dire ces écailles striées de plis parallèles en relief qui ont été décrites sous les noms de Gyrolepis Albertir, par M. Agassiz (?). Les AsTERODON, Münster (5), ont des dents semblables à celles des colobodus, mais à plis rayon- _nés très marqués. M. Giebel les associe aux colobodus. L’Asterodon Bronni, provient de Saint-Cassian. Les Nerarotus, H. de Meyer (Omphalodus, id., olim), sont connus par des dents disposées en une série (unique? ou non). Leurs couronnes sont aplaties, un peu plus larges que longues et un peu moins hautes que larges. Le centre présente une petite pointe mousse. M. H. de Meyer avait d'abord nommé Omphalodus ces denis ; puis pour ne pas faire double emploi avec un genre de plantes, il a changé ce nom contre celui de Nephrotus. M. Giebel doute qu’on puisse les séparer des colobodus. Le Nephrotus chorzowensis, H. de Meyer, a été trouvé dans le muschel- kalk de Chorzow (4). (1) Agassiz, Poiss. foss., Il, 2, p. 237. (2) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 173, pl. 19, fig. 1-6 ; H. de Meyer und Plieninger, Pal. Wurtembergs, p. 54 et 109, pl. 12, fig. 40 ; Geinitz, Thu- ring. Musch., p. 21, pl. 3, fig. 3; Alberti, Trias, p. 133; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 181. M: Giebel réunit à cette espèce le Gyrolepis biplica- tus, Münster, Beitr. zur Petref., t. IV, p. 440, pl. 16, fig. 15, de Saint- Cassian. (3) Münster, id., pl. 16, fig. 44; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 182. (®) H. de Meyer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 574, et 1850, 212 POISSONS. -—— GANOÏDES RHOMBIFÈRES. Les Cencuropus, H. de Meyer, ne sont aussi connus que par une partie de la dentition, et en particulier par un os ptérygoïdien qui porte des dents semblables à des grains de millet (xéyyeos). Ces dents paraissent éparses sans ordre et ont une couronne arrondie portée par un court pé- dicule. Les affinités de ce genre ne peuvent pas être précisées avec de tels matériaux. La forme des ptérygoïdiens semble indiquer une tête allongée, M. H. de Meyer (') cite dans le muschelkalk de Chorzow les Cenchrodus Gœpperti, H. de Meyer, et Offoi, id. Je place provisoirement à la fin des pycnodontes deux genres qui ne sont connus que par leurs dents, et dont les rapports zoolo- giques ne peuyent pas encore être appréciés. Les CHariTonoN, H. de Meyer (Charitosaurus, id., olim), ont été d’abord réunis aux sauriens, puis transportés dans la classe des poissons. On en connaît seulement la mâchoire infé- rieure, qui porte une rangée de dents, au moins au nombre de 4#, presque égales, composées d’une couronne ovoïde, terminée par une pointe peu aigue, striée en longueur, et d'une racine cvlin- drique lisse. Ces dents me paraissent avoir quelques rapports avec celles des tholodus, et c’est par ce motif que j'ai rapproché les charito- don des pycnodontes. Le Charitodon Tschudii, H. de Meyer, a été trouvé dans le muscheïkalk de la baute Silésie (2). p. 246 et Palæontographica, 1, p. 242, pl. 28, fig. 20 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, Züzütze, p. 466. (1) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 574, Palæontographica, 1, p. 243. (2) H. de Meyer, Leonh. u1d Bronn Neues Jahrb., 1838, p. 415, et Pa- læontographica, I, p. 205, pl. 31, fig. 22 et 23. Ces dents avaient déjà été connues de quelques anciens paléontologistes. Elles sont figurées par Buttner, KRudera diluv., pl. 10, fig. 6, et par Walch et Knorr, Verst., Supp., pl. 8, fig. 2. Cette derniere figure montre une grande dent crochue antérieure. HOPLOPLEUPRIDES,. 213 Les HemiLopas, H. de Mever, ont à peu près les mêmes dents que les charitodon ; mais la cou- ronne, au lieu d'être régulièrement ovoïde, est subtriangulaire, obtuse, un peu échancrée du côté postérieur. L'Hemilopas Mentzelli, H. de Meyer, a été trouvé dans le muschelkalk de Chorzow (!). Je termine ce qui tient à la seconde tribu des pycnodontes en indiquant les espèces qui ont probablement été placées à tort dans les genres apparténant à la première (voy. p. 196). Ces especes, si elles confirment la loi qui nous a guidé, devront, quand elles seront mieux connues, devenir des types de genres nouveaux, ou se réunir aux genres de la seconde tribu. Quelques unes de ces dents ont tout à fait (ou en partie) la forme de celles des pyenodus. On peut citer en particulier : Le Pycnodus priscus, Agass. (?), du keuper de Tubingen (Wurtemberg). Le P. triasicus, H. de Meyer ($), et le P. sp'endens, id., du terrain triasi- que de la haute Silésie. D’autres dents sont rondes et ont été réunies aux sphærodus (#). Le Sphærodus annularis, Agass., a ses dents entourées d'une dépression circulaire comme un anneau. 1l vient du keuper. | Le S. minimus , Agass., a la partie médiane de la dent saillante. Il a été trouvé dans le keuper de Tubingen. 3° ORDRE. HOPLOPLEURIDES. Je forme cet ordre nouveau pour réunir quelques types remarquables de poissons fossiles qui ont pour (t) H. de Meyer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 373, et Pa- læontographica, T, p. 236, pl. 28, fig. 17. (?) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 199 ; Giebel, Fauna der Vorwell, I, 3, p. 164. (8) Palæontographica, t. 1, p. 152, et pl. 29. (#) Agassiz, Poiss. foss., M, 2, p. 211, pl. 73 ; H. de Meyer et Plieninger, Palæont. Wuilembergs, p. 117, pl. 10 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 159. 214 POISSONS. —- GANOÏDES IOPLOPLEURIDES. caractère commun des séries de pièces écailleuses dis- posées en ligne droite depuis la tête jusqu’à la queue, au moins au nombre de trois rangées, une dorsale et deux latérales. Ces pièces ou écussons sont de consistance dure et ressemblent quelquefois à des écailles; elles sont trianpulaires comme des dents de squales, ou en forme de cœur de carte à jouer. M. Agassiz a connu un seul des genres que nous pla- cons dans cet ordre, celui des dercetis. Il l'a associé aux ganoïdes en le rangeant dans la famille des scléro- dermes, et en comparant ses écussons à Ceux qui revê- tent la peau des esturgeons. Ses principaux arguments sont tirés de la nature même de cette armure. Les motifs que nous avons discutés plus haut ont paru suffisants à la plupart des paléontologistes pour donner moins d'importance aux caractères tégumen- taires que ne leur en attribuait notre savant ami. On a transporté les sclérodermes dans la sous-classe des poissons téléostéens, et les esturgeons ont été con- servés dans celle des ganoïdes. Dans cet état de choses il devient nécessaire de faire un choix entre les deux analogies invoquées par M. Agassiz, ct de décider si les genres dont nous nous occupons ici doivent accompagner les sclérodermes dans les téléostéens , ou les esturgeons dans la sous- classe des sanoïdes. Ils me paraissent occuper une position intermédiaire qui laisse celte question très discutable. Le genre des eurypholis, par son squelette osseux, la nature de ses nageoires, la forme de sa tête, semble indiquer des ana- logies avec les physostomes. Celui des sauroramphus se rapproche davantage des ganoïdes. Je me range provisoirement à l'opinion de M. Heckel, HOPLOPLEURIDES. 1x qui les associe à cette dernière sous-classe. Deux carac- tères me paraissent lajustifier : {°Les hoplopleuridesont une colonne épinière, dont les corps, tout en étant ossi- fiés, se touchent par des cavités coniques qui sont res- tées cartilagineuses à une plus grande profondeur que dans les poissons ordinaires. 2° Un des genres présente des osselets sur-apophysaires à l’anale, caractère que l'on n'a jusqu’à présent trouvé que dans quelques ga- noïdes. Je dois dire en même temps que l’absence d’écailles proprement dites, de fulcres, etc., peut laisser de lépitimes doutes. Les hoplopleurides ne peuvent être du reste associés avec aucun des ordres (‘) connus. Ils diffèrent des ga- “noïdes cyclifères et rhombifères par l'absence des écail- les proprement dites, [ls ne peuvent pas être confondus avec les ganoïdes cuirassés, qui ont une corde dorsale persistante et même quelquefois un squelette complé- tement cartilagineux. Leurs pièces operculaires , leurs mâchoires, leurs rayons branchiostéges nombreux, leurs vertèbres grêles, la forme de leurs nageoires, etc., les rapprochent des poissons osseux bien plus que des céphalaspides ou des esturgeons. Toutes les espèces ont été trouvées dans les terrains de l’époque crétacée. Les SaurorAmPaus, Heckel, — Atlas, pl. XXXII, fig. 11, ont un corps allongé, pentangulaire ; une tête quadrangulaire à front plat, rappelant celle du brochet et couverte d’écussons rayonnés; une bouche ouverte horizontalement, une mâchoire in- férieure plus longue que la supérieure ; des dents petites, poin- tues, disposées sur un seul rang, avec des plus grandes sur Ja (1) Lors même qu'on les transporterait dans la sous-classe des téléostéens, ils devraient former un ordre distinct. Ils ne peuvent point rester unis aux sclérodermes. 216 POISSONS. —— GANOÏDES HOPLOPLEURIDES, partie antérieure de la mâchoire supérieure; un opercule rayonné, bilobé au bord postérieur ; un arc buméral fort; un processus en forme de bouclier à la base des nageoires pectorales : deux écus- sons semblables sur la poitrine, servant de base aux nageoires ventrales ; une dorsale médiocre située sur le milieu au dos, sans osselets interapophysaires ; une anale très reculée portée par une double série d'os ; une série de gros écussons sur le dos, allant de la tête à la queue; une série de chaque côté d’écussons plus petits et disposés aussi sur toute la longueur, et peut-être deux séries sur le ventre. La colonne épinière est clairement divisée en vertèbres. Quelques motifs font cependant penser à M. Heckel que les corps avaient une consistance cartilagineuse (!). Le Sauroramphus Freyeri, Heckel, a été trouvé dans les schistes calcaires bitumineux noirs (crétacés) des environs de Comen (Istrie), Les Euryraouis, Pictet, — Atlas, pl. XXXIT, fig. 12, ont de très grands rapports avec les sauroramphus. Ils ont comme eux les os de la tête couverts de lignes rayonnées et la même dis- position des écussons osseux du corps. Leur nageoire ventrale est aussi protégée en avant par une sorte de bouclier qui la fixe indi- rectemeni à l'arc huméral. Ils en diffèrent par leur tête plus courte, dont les os sont moins réunis en boucliers (?), et par leur denti- tion qui est composée de deux sortes de dents ; les grandes sont répandues sur toute la longueur au nombre d'environ dix, séparées par des plus petites. L'opercule n’est pas bilobé; la nageoire dor- sale est plus en avant. La colonne épinière présente de très gran des différences. Les corps sont plus grêles et, tandis que dans le sauroramphus les apophyses épineuses supérieures manquent dans toutela partie antérieure etne s élèvent pas jusqu'aux osselets porte- nageoires, ces mêmes apophyses, dans les curypholis, sont partout longues, grêles et s enchevêtrent avec les osselets porte-nageoires, (1) Voyez, pour la description détaillée de ce genre, Heckel, Beiträge zur Kentniss der fossilen Fische Oesterreichs, p. 17, pl. 6 et 7. (2) Les figures que nous avons données de ces poissons représentent les os vus à leur face interne, ce qui peut contribuer à les rendre plus distincts. La où ils ont été enlevés, on voit clairement l'impression des lignes rayonnées et tuberculeuses. J'avais. d'abord associé ce genre aux halécoïdes, mais depuis que j'ai eu connaissance de celui des sauroramphus, j'ai dü reconnaitre leur analogie. HOPLOPLEURIDES. 214 comme dans la plupart des poissons osseux. Les rayons bran- chiostéges sont nombreux. L'anale et la caudale sont inconnues. J'en ai fait connaître trois espèces du mont Liban (t). L'Eurypholis sulcidens, Pictet, a la nageoirc dorsale très avancée et les grandes dents sillonnées longitudinalement. L'E. Boissieri, Pictet, a la nageoire dorsale petite et moins avancée et les dents lisses. L'E. longidens, Pictet, n'est connu que par des échantillons assez altérés. Les dents sont très longues et la nageoire dorsale est plus élevée que dans les deux autres espèces. Les deux premières proviennent des calcaires durs de Hakel ; la troisième des calcaires tendres de Sach-el-Aalma. Les Derceris, Münst. et Agass., —Atlas, pl. XXXIL, fig. 13 à 16, sont des poissons allongés et à bec étroit. Leur mâchoire supé- rieure dépasse l'inférieure; toutes deux ont des dents coniques. _ Les flancs sont recouverts par trois rangées d’écussons qui rap- rellent ceux des genres précédents. La dorsale occupe presque toute la ligne du dos. Ce genre parait propre aux terrains crétacés, M. Agassiz en a décrit deux espèces (?). Le Dercetis elongatus, Agass., a des dents fines et acérées ; il a été trouvé dans la craie de Lewes. Le D. scutatus, Münst. et Agass., de la craie de Westphalie, a des dents plus grandes et plus eïfilées. J'ai ajouté à ce genre () trois espèces des terrains crétacés du mont Liban (calcaires tendres de Sach-el-Aalma). Ce sont les Dercetis tenuis, Pictet, triqueter, id., et linguifer, id. (1) Pictet, Poiss. du Liban, p. 28, pl. 4 et 5, et Mém. Soc. phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XII, p. 302. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. 1[, 2° partie, p. 258, pl. 66a; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 157. | (3) Pictet, Poiss, du Liban, p. 45, pl. 9, et Mém. Soc. phys. et d’hist. nat., +. XI, p.319. 218 POISSONS. —— GANOÏDES CUIRASSÉS. L° ORDRE. GANOIDES CUIRASSÉS. Nous réunissons dans cet ordre les ganoïdes cartila- gineux chez lesquels la principale protection du corps consiste dans des plaques osseuses, rugueuses ou cise- lées, et chez lesquels les écailles sont nulles ou réduites en importance, occupant seulement, par exemple, la région caudale. On doit associer à ces poissons, à cause de l’analogie de tout le reste de l'orsanisme, un genre tout à fait nu. Chez tous la corde dorsale est petite, cartilagineuse et indivise; le squelette est très peu développé ; la tête est déprimée et la bouche presque toujours inférieure. Ils sont tous hétérocerques ou acerques. On les divise en trois familles : Are Famille. —CépraLaspines. Tête et portion antérieure du corps couvertes de grandes plaques osseuses en contact ; nageoires très peu développées, et en particulier la ventrale manquant toujours. 2° Famille. — SrurioNiENs. Corps revêtu de plaques osseuses, isolées, disposées en séries sur toute sa longeur; nageoires nor- males. 3° Famille. — SPATULARIDES. Corps nu. Cette famille n'a pas de représentant fossile. 1re Famizze. — CÉPHALASPIDES. La famille des céphalaspides comprend des poissons à queue hé- térocerque, ou sans queue, dont la tête et la partie antérieure du tronc sont couvertes de plaques osseuses qui forment quelquefois une carapace compliquée et bizarre. La tête est plate et arron- die ; la bouche est terminale, souvent sans dents; le corps est aplati. Les nageoires pectorales manquent fréquemment et les ventrales n'existent jamais ; il n’y à presque jamais de caudale. Le squelette est très simple et réduit presque aux parties péri- CÉPIALASPIDES, 219 phériques. La corde dorsale persistait toute la vie sous la forme d’un cordon rond auquel se fixaient des apophyses d’une appa- rence osseuse. Il paraît aussi que les os crâniens n'étaient que des plaques protectrices qui recouvraient une boîte cérébrale car- tilagineuse, semblable à celle des esturgeons. La queue, devenue le principal organe locomoteur par le peu de développement des nageoires, est ordinairement couverte d'écailles lisses et émail- lées. Cette courte description montre combien les céphalaspides forment une famille tranchée et anormale. Il n’est pas étonnant dès lors que les premiers débris que l’on en a connus aient fort embarrassé les naturalistes. On en a décrit quelques uns en les rapportant à la famille des trilobites et à la classe des insectes. Les véritables affinités des céphalaspides paraissent être avec les esturgeons par leur squelette cartilagineux et incomplet. Les plaques qui les couvrent pourraient les faire comparer aussi aux siluroïdes et aux goniodontes, mais l’analogie avec ces familles paraît s'arrêter à la surface. Cette famille a été considérée jusqu'à présent comme compléte- ment restreinte au vieux grès rouge (terrain dévonien); la décou- verte du genre menaspis prolongerait son existence jusqu'à la fin de l’époque primaire (terrain pénéen). Je commence par ceux qui ont une caudale; cette nageoire est toujours hétérocerque. Ils ne forment qu'un genre (t). Les CepuaLaspis, Agass., — Atlas, pl. XXX VIT, fig. 2, ont le haut de la tête couvert par un écusson unique; dont les côtés se prolongent en arrière comme les cornes d’un croissant. Les yeux, tournés en haut, sont placés sur le milieu de ce disque. Le corps est plus étroit que la tête et couvert de plaques allongées, en séries transversales. La queue est prolongée en un long pédi- cule qui porte une nageoire hétérocerque. Il y à deux dorsales, une en arrière de la nuque et une sur le pédicule de la queue. Les ventrales et les pectorales manquent. (1) H faudra probablement en ajouter un second qui n'est pas encore carac- térisé, celui des Eminicarays, Agassiz, indiqué comme devant être établi pour des poissons du terrain dévonien de l'Eifel (Bull. Soc. géol., 2° série, t. IN, p. 488). 220 POISSONS. —— GANOÏDES CUIRASSÉS. Toutes les espèces (1) ont été trouvées dans le vieux grès rouge ; une d'elles est citée aussi dans le terrain silurien. Le Cephalaspis Lyelli, Agass., du pays de Galles, a l’écusson de la tête très large et prolongé en deux grandes pointes postérieures. Le C. rostratus, Agass., de Whitbach, a la tête étroite et allongée. Le C. Lewisii, Agass., de la même localité, a une tête ovale, tronquée aux deux extrémités. Le C. Lloydii, Agass., du pays de Galles, a aussi une tête ovale, mais à extrémités arrondies. C'est ceite dernière espèce qui est citée par M. Rudolph Kener (?)}, comme se trouvant aussi dans les roches arénacées siluriennes de la Gallicie orientale. Les autres genres manquent tous de caudale. Les Coccosteus, Agass., — Atlas, pl. XXXVI, fig. 3, ont encoreunce anale et une dorsale, mais manquent de pectorales. Leur tête est large et presque circulaire. Leur bouche est grande, terminale et garnie de petites dents coniques égales. : Les plaques qui couvrent la tête ne forment plus un écusson continu, mais on y distingue une plaque faciale, une plaque nu- chale trapéziforme, deux plaques latérales antérieures et deux plaques latérales postérieures ; l'ensemble de ces six plaques forme un écusson arrondi, presque circulaire, relevé en crête sur la ligne médiane. La partie antérieure du corps est protégée par une sorte de carapace que l'on peut comparer à un bonnet d'évèque dont la base serait tournée en avant. On y distingue aussi six plaques, savoir: une énorme dorsale plus grande que la tête et formant toute la partie supérieure, et cinq ventrales (deux antérieures, une médiane et deux postérieures). La queue est longue et flexible, la corde dorsale est continue et carulagineuse, les apophyses sont ossifiées. Les coccosteus ont été surtout trouvés dans le vieux grès rouge (1) Agassiz, Poiss. foss., IN, 4, p. 135, pl. 4 a et 1 b, et Poiss. de l'OlA red, p. 126 ; Murchison, Silur. syst., pl. 2 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 268. (2, Kencr R., Mém. de Haidingçer, t. 1, p. 159; Bull. Soc. géol., 2° série, t. IV, p. 163. CÉPHALASPIDÉS, 291. (terrain dévonien); on en cite avec doute une espèce de l’époque carbonifère. Le Coccosteus decipiens (1), Agass., a les dents allongées et pointues, et des granulations éparses sur les plaques du corps ; la plaque faciale a des crochets prolongés en arrière. Cette espèce a été trouvée dans le grès rouge d’Angle- terre. Le C. oblongus, Agass., a des dents massives et des granulations serrées ; il est très commun à Lethen-Bar. Le C. cuspidatus, Agass., est caractérisé par une plaque dorsale très allongée et pointue. Le C. maximus, Agass., n’est fondé suivant M. Miller (2?) que sur une pla- que dorsale de pterichthys. Le C. obtusus, Pander (3), a été trouvé sur les bords de l'Uchta. M. M Coy (#) a fait connaître les C. pusillus, C. microspondylus (?) et €, trigonaspis, des terrains dévoniens d'Orkney. Le même auteur (*) a rapporté avec doute à ce genre une espèce (C. carbo- narius, M' Coy,) du calcaire carbonifère d'Armagh. Les PrEricHTaYs, Agass., — Atlas, pl. XXXVIL, fie. 4 et 6, forment un des types les plus bizarres que l’on connaisse et ne ressemblent à ancun poisson connu (6). Ils sont composés d’une tête très petite qui s'élève comme un bouton sur le corps, d'une grande carapace composée de pièces distinctes, d'une queue cy- lindrique écailleuse, et de nagcoires pectorales en forme de deux ailes, placées vers l'articulation de la tête et du tronc. Ils ont une petite nagcoire sur la queue. Les auteurs qui les ont décrits, d'accord sur ces caractères essentiels, ne le sont plus sur les détails; car la face décrite comme dorsale par M. Agassiz est au contraire envisagée comme ventrale par sir Ph. Grey Egerton et par M. Hugh Miller. Ces derniers auteurs considèrent la carapace comme composée de six plaques supérieures et de neuf inférieures. Les premières (t) Agassiz, Poiss. de l'Old red, p. 22, pl. 7 à 11 et 31; Poiss. foss., I, p. 32; Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 268 ; Miller, Old red, pl. 3. (2) Sir Ph. G. Egerton et H. Miller, Quart. journ. of the geol. Soc., 1849, te EVS pi 302. (3) Keyserling, Peischora Land, p. 292 b. (#) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IE, p. 297. (5) Idem, ibid, p. 9. (6) Aussi ont-ils été dans l’origine pris pour des crustacés et des scarabées 229 POISSONS. —— GANOÏDES CUIPRASSÉS. sont : une dorsale antérieure (pl. XXXVI, fig. 4, a), une dorsale postérieure, b, deux latérales antérieures, c (une de chaque côté), et deux latérales postérieures, d. La face inférieure (dorsale, Agas- siz) a une plaque médiane (fig. 2, g) en forme de losange (plague fée à Agass. ), placée entre la deuxième paire, e, etla troisième, , qui porte les nageoires pectorales. Sir Ph. Grey Egerton et M. Hugh Miller réunissent aux pterich- thys quelques uns des genres qui ont été établis par M. Agassiz, et en particulier : Les PaupHRACTUS, Agassiz (1), qui ne sont, suivant eux, que des pterichthys vus par leur face dorsale. Ils n’en diffèrent que par leur plaque dorsale unique, qui, à la place de la division, mwa qu'un sillon profond. Les Homornorax, Agass. (?), genre fondé sur un exemplaire mal conservé dans lequel la séparation des plaques de la carapace n'était pas visible. Les CaeLYoPHoRus , Agass. (?), connus seulement par des pla- ques isolées, réticulées, semblables aux plaques dorsales des pterichthys. En admettant ces réunions, on peut compter maintenant une dizaine d'espèces de pterichthys () Les espèces suivantes ont toutes été trouvées dans les vieux grès rouges d'Angleterre. Le Pterichthys latus, Agass., est trapu, et a des pectorales grêles; les écailles de sa queue sont en séries transverses. Le P. testudinarius, Agass., est trapu et a l’écusson central supérieur très petit. Le P. Milleri, Agass., est presque circulaire, a des pectorales courtes et grosses, et une queue longue et grêle. (1) Agassiz, Poiss. foss., II, 2, p. 302 (Pterichthys hydrophilus), et Poiss. de l'Old red, p. 21, pl. 4, fig. 4-7 (Pamphractus) ; Giebel, Fauna der Vor- welt, I, 3, p. 264. (2) Agassiz, Poiss. de l'Old red, p. 80 et 134, pl. 31, fig. 6; Giebel, &d., p. 265. (3) Agassiz, Poiss. de l'Old red, p. 135, pl. 31 a, fig. 14-19 ; Giebel, id., p. 266. (£) Agassiz, Poiss. de l'Old red, p. 6, pl. 1 à 5; H. Miller, Old red, pl. 1; sir Ph. Egerton et H. Miller, Quart. journ. of the geol. Soc., t. IV, p. 303 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 261. CÉPHALASPIDES. 993 Le P. productus, Agass., est allongé et a des pectorales courtes et massi- ves, une queue courte et conique, et des écailles en séries longitudinales. Le P. cornutus, Agass., est aussi allongé et a les écailles de la queue mu- uies d'épines. Le P. cancriformis, Agass., est de même forme ; ses pectorales sont termi- nées en une pointe longue et acérée. Le P. oblongus, Agass., est très allongé et a une carapace très haute, Le P. major, Agass., est caractérisé par de très grandes pectorales. Le P. quadratus, Egert. et H. Miller, est une des espèces qui ont servi à rectifier la description de M. Agassiz. Le P. hydrophilus, Agass., est l’espèce dont le savant naturaliste avait plus tard fait son genre Pampmractus. C’est aussi à elle que l’on doit, suivant M. Miller, attribuer l'échantillon qui a servi de type au genre HomoTHorax. À ces espèces d'Angleterre on peut en ajouter deux de Russie. Le P. arenatus, Agass. (1), n’est connu que par un fragment de carapace des environs de Saint-Pétershourg. Le P. cellulosus, Pander (2), provient des environs de Kokenhusen. Les Menasris, Ewald, paraissent appartenir à la famille des céphalaspides, par leur corde dorsale non ossifiée, par leurs écussons osseux de la tête en forme d'un large bouclier semi-lunaire, par les grosses épines qui remplacent les nageoires pectorales comme dans les pterich- thys, et par leur queuecouverte de petites écailles coniques comme dans ce même genre. Ils diffèrent de tous les genres connus par leurs dents semblables à celles des cestraciontes et par l'absence de grands écussons sur la face ventrale. Ce genre n’a pas encore été figuré. La Menaspis armata, Ewald (3), a été trouvée dans les schistes marneux uoirs du Hartz, qui paraissent appartenir au zechstein (terrain pénéen). Quelques autres genres associés à cette famille sont encore douteux et imparfaitement connus. (*) Agassiz, Poiss. de l'Old red, p. 133, pl. 30 a, fig. 3. (2) Keyserling, Petschora Land, p. 292 a. (8) Ewald, Berli: Monatsbericht, 1848, p. 33, et Leonh. u :d Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 120. 224 POISSONS. -— GANOÏDES CUIRASSÉS. Le nom de MacRorETALICHTAYS a été donné par MM. J.-G. Nor- wood et D.-D. Owen à un poisson très mal conservé, probable- ment voisin des pterichthys et trouvé dans le territoire d Indiana (Amérique septentrionale). Il appartient au terrain silurien, et est par conséquent un des plus anciens représentants de cette classe. L'espèce a été nommée Macropetalichthys rapheidolabis (1). Les PLacoTHorRAx, Agass., ne sont connus que par des fragments de carapace en plaques rhomboïdales, à surface externe granulée. Les granules sont dis- posés en séries rectilignes. Le Placothorax paradoxæus, Agass., a été trouvé dans le terrain dévonien de Stat-Craig près d'Elgin (?). \ Le P. Agassizi, H. de Meyer, provient du terrain dévonien de l'Eifel ($}. Les PoLYPnRACTUS, Agass., sont encore très imparfaitement connus. On n'en a trouvé qu'un fragment de la tête, qui a des plaques nombreuses et sculptées en lignes concentriques. La seule espèce connue, le Polyphractus platycephalus, Agass., a été trou- vée à Caithness (4). 9° FAMILLE. — STURIONIENS. Les STURIONIENS, OU ACCIPENSÉRIDES, ont des branchies ordi- paires et un opercule, mais pas de rayons branchiostéges. Leur squelette est cartilagineux et leur corps est cuirassé d’écussons disposés par séries. Ils ne forment aujourd hui qu'un genre, celui des : (1) J.-G. Norwood et D.-D. Owen, Sillim. journ., 1846, 1, p. 367 ; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1848, p. 872. (2) Agassiz, Poiss. de l’'Old red, p. 134, pl. 30 a, fig. 20 à 23; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 263. (3) H. de Meyer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1846, p. 596, et Palæon- tographica, I, p. 202, pl. 12, fig. 4 ; Giebel, Loc. cit. (ï) Agassiz, Poiss. de l'Old red, p. 29 et 135, pl. 27, fig. 1 et 31, 6g.5; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 266. 10 1Ÿ Qt PLACOÏDES, EsTurGEoNs (Accipenser, Lin.), à bouche protractile située sous la tête. Ce sont des poissons qui vivent aujourd hui à l'embouchure des fleuves, qu'ils remontent en abondance (!). On en connaît une espèce fossile de l'argile de Sheppy, l’Accipenser toha- picus, Âgass. À ce genre il faut en ajouter un autre qui ne vit plus aujour- d hui, celui des : CHONDROSTEUS, Âgass., qui n’a pas encore élé décrit et qui ne renferme qu'une espèce du lias de Lyme-Rezis, le Chondrosleus accipenseroides, Agass. (?). 3e SOUS-CLASSE. PLACOIDES. (Elasmobranchii, Müller.) La division des placoïdes, telle que nous la limitons ici, correspond à l'ordre du même rom de M. Apassiz dont on aurait retranché les cyclostomes. Elle renferme, avec Ja même restriction, lus poissons dont Cuvier avait fait l'ordre des chondroptérysiens à branchies fixes. Les caractères principaux qui distinguent cette sous- classe sont : 1° L'état cartilagineux du squelette, même dans l’âge adulte et dans la vieillesse. 2° Le crâne formant une boîte d'une seule pièce, où ja division ordinaire des os de la tête n existe pas. 3 Une colonne épinière formée en sénéral de corps (1) Agassiz, Poiss. foss., IE, 2, p. 280; Ann. sc. nar., 5* série, t. III, p. 47; Giebel, Fauna der Vorwell, I, 3, p, 260, (2) Agassiz, Poiss. foss., IL, 2. p. 280 Giebel, loc. cu. IL 45 226 POISSONS PLACOÏDES. discoïdaux assez considérables et d’un appareil apophy- saire et costal au contraire fort réduit, A ces caractères du squelette on en peut joindre de plus importants, tirés des parties molles dont l'étude échappe au paléontologiste, tels que la disposition du système nerveux central, celle des organes de la repro- duction, les valvules du bulbe aortique, etc. On peut aussi les caractériser par la nature de leurs téguments. Leur peau est quelquefois tout à fait pue, souvent aussi couverte par des petits corps osseux et épineux, qui tantôt ont un grand crochet médian, comme chez les raies (*), tantôt sont très pelits et hérissés, et rendent la peau âpre en formant ce qu'on appelle le chagrin. L'étude des fossiles présente de très grandes diffi- cultés; la mollesse du squelette fait qu'il n’a été que rarement conservé, el que l’on ne recueille le plus souvent que des pièces détachées dont il est difficile de déduire l’ensemble de l'être. Mais en même temps la connaissance des placoïdes est très essentielle en paléontologie; car ces poissons se retrouvent dans tous les terrains, depuis les dépôts siluriens , qui sont Îles plus anciens de tous, jusqu'à l'époque tertiaire, et aujourd'hui encore ils sont abondants dans nos mers. C'est, des trois sous-classes de poissons que l’on con- naît à l'état fossile, celle qui estla plus universellement répandue; aussi ancienne que celle des ganoïdes, elle ne diminue pas autant d'importance dans les épo- ques récentes. ; On doit à M. Agassiz d'avoir établi les bases de l'étude de ces animaux ; il en a le premier mentré 1) Voyez Atlas, pl. XXX VII fig. 7. PLACOÏDES. 297 l'importance et a singulièrement éclairé leur histoire. Mais quelque remarquables que soient les travaux de cet illustre paléontologiste, il reste encore beaucoup à faire pour connaître les rapports qui existent entre les diverses parties de l'animal. Une étude détaillée de la nature vivante pourra seule nous apprendre com- ment teile où telle ferme de dents se lie avec certaines modifications des vertèbres et des nageoires. Des tra- vaux approfondis sur les placoïdes actuels sont néces- sairecs pour qu'on puisse espérer de connaître d’une manière satisfaisante Jes placoïdes éteints. L’exa- men microscopique des dents pourra aussi rendre de grands services, et M. Owen a ouvert, à cet égard, une aouvelle voice qui sera, nous n’en doutons pas, féconde en résultats. Les parties détachées des placoïdes que l’on ren- contre le plus souvent sont les dents , les rayons des nageoires, les vertèbres et les téguments endurcis. Les dents ont été connues depuis fort longtemps. Celles des squales ont été anciennement comparées à des langues d'oiscaux, et désignées sous le nom de glossopètres (*); Scilla Ie premier les a rapportées à (1) Les glossopètres ont été l'objet de nombreux travaux, et diverses opi- nions ont été soutenues sur leur nature. Quelques auteurs (Gessner, Geyerus, Koenig, Lang, Reiskius, etc.) les ont attribuées à des jeux de la nature, ou les ont considérées comme formées par la fermentation de la terre. D’autres (Boetius , etc.) les ont associées aux bélemnites et ont pensé qu'elles repré- sentent le premier état de ces corps. Plusicurs (Nicderstedt, Cornelius a Lapide, Bochart, Major, Harcmberg, ctc.,) les ont prises pour des langues pétrifiées:; Scilla, Césalpin, Fabius Columna, Stéron, Pcccone, Werms, ctc., ont au con- traire su reconnaître daus ces fossiles de véritables dents de requin. Voyez Aldovrand, Musaum melallicum, p. 111; Agricola, Le natura fossi- lium, p. 263, 304 et 479 (dans De ortu el causis sulterraneorum, Eâle, 15:6, in-4”) , d'Argenville, Cryctologie, 1755, in-4°, p. 3:3 ; Partholin fils, Gasp.T., Le Gloscopeiris, Hafuiæ, 1704, in-4° ; Certraid Elie, Escai sur les usages des 228 POISSONS PLACOÏDES. leur véritable genre. Celles des cestraciontes ont été confendues longtemps avec celles des pycnodontes sous le nom de bufonites ("). Il y a de très grandes différences d'organisation et de forme entre les dents des divers genres de pla- coïdes ; les raics, les cestraciontes, les squales, ete., se ressemblent peu par l'apparence générale de ces organes. Toutefois quelque différentes que paraissent ces dents, elles ont des caractères communs dans leur racine toujours pleine, sans adhérence osseuse à la mâchoire, et jamais enchàseée dans un alvéole. Dans aucun autre poisson les dents ne sont aussi indépen- dantes du squelette et aussi complétement suspendues dans les parties molles. montagnes, p. 250, et Dictionnaire des fossiles, t. 1, p. 216 ; Boccone, Re- cherches et obs. natur., 167%, in-12, p. 297, et Museum di fisicae di esp., Venise, 1697,in-4°,p. 179; Bruckmann F.E.), Épistolæitinerariæ, Woïifenbu- tel, 1742, in-4° (epist., 29) ; Bültner, Rudera diluvii teste:, Leipzig, 1710, in-4°, p. 243 ; Charleton Gualteri), Onomasticon z0.con, Lond., 1768, in-4°, p. 262; Cohausen, Commerc. lilter., Diss. epist. de giossopetris, etc., Franef. a. M., 4646, 80 ; Fabius Columna, De glossopetris diss., Rome, 1616, in-4° (Scilla, De corp mar. lap.); Geyerus, De montibus conchif. et glossopetris Alseiens., Francf., 1687.in-4° ; Haremberg, Encrinus seu lilium lapid., Wolfenb., 1729, ia-4°; Koenig, De glossopetris in Helvelia repertis (Miscell. curios, déc. 2, 4689, p. 303, avec une addition de Faber, même recueil, déc. 2, 1690, p.461 ; Kundmann, Rariora nat. et artis, pl. 5 ; Lang, Hist. lapid. fig. Hel- vetiæ, Venise, 1708, in-4°, p. 49, pl. 10 ; Lister, Phil. Trans., 1674, p. 221 ; Luid, Lithophylac. britannic., Londres, 1699, in-8”, p. 63 ; Mercati, Metal'ot. Vaticana, Rome, 1717, p. 332; Reiskius, De glossopetris Luneburgensibus epist., Lips., 1684: Scheuzer, Piscium quere'æ etvindiciæ, Zurich, 1708, in-4”, pl. 3; Sténon, Prodr. diss. de solido intra solidum, Florence, 1668, in-4°, et Lugd. Batav., 1679, in-12 ; Scilla, La vana speculazione, etc., Naples, 1670, in 4° ; S. A. Judeciuset Godof. Schultz, De oculis serpentum et linguis Meliten- sibus(Miscell. Acad. nat. cur., déc. 1,1678 et 1679, p. 287) ; Valentini, Mu- sœuin musæorum, Francf., 1714, in-folio, t. I, p.65 ; Volkmann, Silesia sub - terranea, Lipsiæ, 1720, in-4”, pl. 26 ; Witry ‘abbé de), Mém. de Bruxelles, t. I, part. 1; Olaus Wormius, Musœum Wormianum, Lugd. Bat., 1655, in-4°, p. 67. (D Voyez la note de la page 205. PLACOÏDES. 299 On peut donc, en général, distinguer facilement les dents des placoïdes de celles de tous les autres pois- sons. Mais il est bien plus difficile d'en déduire à quelle famille ou à quel genre a appartenu Île poisson fossile dont elles indiquent la présence. Souvent des genres, très distants les uns des autres par leurs orga- nes essentiels, ont des dents en apparence identiques. Souvent aussi des genres très voisins ont des dents de formes toutes différentes. On arrivera probablement une fois à trouver un fil pour guider dans celte étude difficile. Peut-être, comme je l'ai déjà dit, faudra-t-il recourir à l'organisation microscopique. Pour le mo- ment, la classification des placoïdes par les dents laisse “beaucoup à désirer, et comme la plupart des genres que nous aurons à énumérer sont établis sur ce caractère, il y à beaucoup d'incertitude et de provisoire dans la place qu’on leur assigne. Les rayons des nageoires fournissent des caractères encore moins fixes que les dents. Ils ont été désignés sous le nom d'ichthyodorulites, et leur étude est impor- tante parce que leur nombre est très grand dans certains terrains. On reconnait facilement ceux de ces rayons qui ont véritablement appartenu à des placoïdes ; car dans cet ordre ils n’ont jamais à leur base de vraie fa- celle articulaire, tandis que ceux des poissons osseux en ont toujours deux pour leur articulation avec les osselels Interapophysaires. Dans la nature vivante beaucoup de placoïdes ont des rayons épineux sur le dos et Îles caractères génériques de ces rayons ne sont pas, en général, très précis. On ne peut donc espérer pour les fossiles, et surtout pour ceux des terrains anciens, de pouvoir toujours rap- porter ces organes à leurs véritables genres. On à 230 POISSONS PLACOÏDES. — HOLOCÉPIIALES. donc été oblié de former des genres provisoires, qui sont cerlainement des doubles emplois de ceux établis par les dents, mais qui ne pourront leur être réunis que lorsque le hasard aura fait trouver des squelettes complets. Les vertèbres et es téguments ont aussi été trouvés quelquefois, mais on n’a pas pu en tirer un bien grand parti pour constituer des espèces perdues. Nous divisons les placoïdes en deux ordres : les HorocériraLes , dans lesquels la mâchoire supé- rieure est continue avec le crâne, et les PLacio- sTOMES , chez lesquels cette mâchoire est mobile et suspendue. A ORDRE. HOLOCÉPHALES. Ces poissons sont caractérisés par leur mâchoire su- périeure unie au crâne, par leurs ouvertures branchiales simples à l'extérieur, protégées encore par un rudiment d'opercule, mais présentant au fond les trous séparés caractéristiques des placoïdes. Leur colonne épinière est sous la forme de corde dorsale persistante; elle est moins uniformément cartilagineuse que chez fes estur- geons, car il existe de minces anneaux ossifiés dans l'épaisseur de Ja gaine. Leur peau est nue. Cet ordre est peu nombreux, surtout en espèces récentes: les fossiles se trouvent depuis l’époque tria- sique. Î ne forme qu'une seule faimilie. FAMILLE DES CHIMÉRIDES. Les chimérides ont des mächoires garnies de plaques dures, © formécs de dents soudées à peu près comme dans les diodon; CHIMÉRIDES. Eh à : mais au nombre de quatre en haut et de deux en bas. Ces orga- nes (1) sont oblongs et composés de côles verticales, de substance dure, qui alternent avec d’autres plus tendres; en sorte que Île bord tranchant est dentelé par l'usure. Dans les dents fossiles, là structure Jamellaire est ordinairement cachée par une couche de dentine, mais la forme est à peu près la même. On a formé, dans cette famille, divers genres d'après quelques différences dans l'organisation des dents. La valeur de ces carac- tères ne peut guère être appréciée, car nous ignorons Lout à fait les formes réelles des chimérides fossiles (?). Les Iscavopox, Egerton, — Atlas, pl. XXXVIT, fig. 10 et 11, ont les tubercules de trituration de la mâchoire inférieure très développés, et séparés les uns des antres ; celui du milieu est très large. On les trouve dans les terrains jurassiques et crétacés. On en connaît une espèce du lias, l’Zschyodon Johnsonii, Agass. Dans le terrain jurassique inférieur, on cite l’/s. Tessonii, Buckl., trouvé à Caen. C'est probablement à ce genre qu'il faut rapporter la Chimera Personali, Quenstedt, du Jura, brun 8, de l’Heininger Wald., et la €. Aalensis, id., du Jura, brun £, de Aalen (è). On en a trouvé quatre dans le terrain kimméridgien: l'/s. Egertonii, Buck1., de Shotover, et les /s. Dutertrei, Egert., Dufrenoyi, Egert., et Beaumonti, Egert., de Poulogne-sur-Mer. L'Is. Towsendii, Buckl., a été trouvé dans le terrain portlandien d’Angle- terre. Deux espèces appartiennent aux terrains crétacés. L’Is. brevirostris, Agass., provient du gault de Folkstone. L'Is. Agassizii, Buckl., a été trouvé dans le grès vert supérieur et la craie marneuse d'Angleterre. Les Ganopus, Egerton (Ganodus et Psittacodon, Agass.), ont ces mêmes tubercules allongés, rapprochés, réunis en une (1) Voyez, Atlas, pl. XXX VII, fig. 8 et 9, lamächoire d'une chimère vivante. (2) Voyez sur cette famille et pour chacun des genres qui la composent : Buckland, Proceed. geol. Soc., t. ET, p. 206 ; sir Phil. G. Egerton, Quarterly journ. of the geol. Soc., t. UT, p. 350 ; Agassiz, Poiss. foss., t. HI, p. 336, pl. 40 à 40 d ; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 374. (3) Quenstedt, Handb. der Petref,, p. 185, pl. 14, fig. 14 à 17. PS 2 POISSONS PLACOÏDES, —- IOLOCÉPHALES. seule protubérance recouverte d'une lame osseuse ; ils sont situés très en arrière et fort obliques. On doit, suivaut sir Ph. Grey Egerton, considérer les mâchoires inférieures décrites sous le nom de Psirraconox, comme apparte- nant à ce même genre. Ces mâchoires se prolongent en une pointe allongée, falciforme, et sont les os prémaxillaires. Toutes les espèces connues viennent de Stonesfield. Ce sont les Ganodus Colei, Buckl., Uwenii, Buckl., rugulosus, Egert., neglectus, Egert., et curvi- dens, Egert., décrits sous le nom de Ganodus. Les Ganodus Bucklandi, Egert., dentatus, id.,emarginatus, id., falcatus, id., et psittacinus, id., ont été décrits comme des Psittacodon. Les Erasmonus, Egerton, ont les lames de l'intermaxillaire supérieur disposées en quatre séries. verticales, et leur maxillaire inférieur a, avec des lames semblables, un bord irrégulier dû à leur usure. La surface de tritu- ration est convexe, unie et pointillée. L'Elasmodus Hunterii, Egert., a été trouvé dans l'argile de Sheppy. L'E. Grenoughii, Egert., est de la même localité ou peut-être du grès vert. Les Psaciopus, Egerton, ont une mâchoire inférieure qui ressemble plus aux chimérides vivantes que les genres précédents. Toutefois elle en diffère par des contours moins droits, par la courbure de la symphyse et par l'absence des tubercules de trituration. Le Psaliodus compressus, Egert., est de l'argile de Sheppy. Les Eparnonon, Egert. (ZWaphodon et Passalodon, Buckl.}, — Atlas, pl. XXXWVIE, fig. 12, sont caractérisés par des maxillaires supérieurs munis de trois tubercules de dentine dendritique, faisant saillie sur la mâchoire, et par une disposition à peu près semblable du maxillaire infé- rieur. Leur os prémaxillaire supérieur, qui est devenu le type du senre Passazonon, Buck!., esi composé de lames paralièles qui for- ment un corps triangulaire court. On en connaît trois espèces des terrains crétacés. PLAGIOSTOMES. 233 L'Edaphodon gigas, Egert., et Mantelli, Bucki., ont été trouvés dans la craie de Lewes et de Worthing. L'E. Sedgwicki, Agass., provient du grès vert des environs de Cambridge. On en a trouvé quatre espèces dans les terrains tertiaires. L’E. Bucklandi, Agass., VE. leptognathus, Agass., et l'E. eurygnathus, Agass., proviennent des sables de Bagshot et de Bracklesham. L’'E, helveticus, Agass., a été trouvé dans la mollasse suisse. Un rayon dorsal (ichthyodorulite), trouvé dans la craie de Lewes, indique encore une autre chiméride qui appartient ou au genre chimæra ou à quelque genre éteint. Il est possible, dit M. Agassiz, qu'il faille le rapporter au Psi/tacodon Mantelli. 2° ORDRE. PLAGIOSTOMES. Les plagiostomes sont caractérisés par leur mâchoire supérieure séparée du reste de la tête, suspendue et mobile, par iceur colonne épinière presque toujours formée de corps distincts, par leurs ouvertures bran- chiales multiples et composées de trous distincts. Ils forment une division très naturelle et fournissent de très nombreuses espèces dans les mers actuelles. Au- cune n'habite les eaux douces. Nous les divisons en deux sous-ordres, les Squa- lidiens eu Requins, et les Rajidiens ou Raies, compre- nant entre eux sept familles. Une de ces familles, celle des hybodontes, appartient surtout aux terrains anciens et s'est élcinte avant l'époque actuelle. Les six autres ont des représentants vivants et fos- siles. Cinq d'entre elles sont en voice de croissance, c’est-à- dire que le nombre de leurs représentants a graduelle- ment augmenté jusqu'à l’époque actuelle. Trois da- 234 POISSONS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES. tent de l'époque carbonifère ou de l'époque pénéenne: ce sont les Squatinides, les Raïdes et les Myliobatides ; deux autres, celle des Squalides, et celle des Pristides, paraissent plus récentes. Une seule famille est en voie de décroissance, c'est celle des Gestraciontes. Ces poissons présentent une histoire paléontologique remarquable, car ils ont pris naissance dans les terrains les plus anciens que l'on connaisse ; ils ont été très abondants dans les époques {riasiques et jurassiques, ils se sont continués jus- qu'à nous en diminuant de nombre, etils ne sont repré- sentés dans nos mers que par une seule espèce de la Nouvelle-Hollande. 1° sous-erpre. — SQUALIDIENS. Nous comprenons sous cette dénomination les espèces à corps allongé, à queue grosse et charnue, à pectorales médiocres, à ouvertures branchiales latérales, à yeux placés sur les côtés de la tête. Elles étaient toutes réunies dans le genre Squazus de Linné. Nous les divisons en quatre familles : Les Squarines, à bouche ouverte en dessous de la tête, à dents triangulaires, comprimées et tranchantes. ; Les HyYBopoNtes, à dents coniques, à corps inconnu. Les CESTRACIONTES, à formes semblables à celles des squalides, à dents aplaties. Les SouaTininEs, à bouche fendue au bout du museau, et à pectorales plus grandes que dans les squales. Are Famizze. — SQUALIDES. La famille des squalides, telle qu'elle est ici limitée, comprend tous les placoïdes qui ont des branchies adhérentes par leur bord SQUALIDES,. 235 externe, le corps allongé, des pectorales médiocres et des dents tranchantes, triangulaires ou élancées. Ces poissons ont commencé à exister cès les terrains juras- siques (!), et ils ont été depuis lors en augmentant de nombre jusqu à l'époque moderne Quelques espèces fossiles sont connues par des empreintes de leur corps; mais il arrive beaucoup plus souvent quon n'en à que des fragments. On trouve quelquefois des vertèbres qui sont discoïdales, de la forme d'une dame à jouer (?); mais la plupart des espèces nesont connues que par leurs dents (3). Cette circonstance empêche d'appliquer à leur classification les principes qui dirigent dans celle des squalides vivants, etqui repose sur la forme des narines, la présence ou l'absence des évents et la disposition des nageoires. Nous nous bornerons, à l'exemple de M. Agassiz, à les subdi- viser en deux tribus, peut-être plus artificielles que naturelles, fondées sur ce que les uns ont des dents dentelées et les autres des dents à bord lisse. Cette distinction, qui est très commode en paléontologie, paraît ne pas s’accorder toujours avec l'ensemble des caractères. Une classification fondée sur l'analyse microsco- pique respecterait probablement davantage les rapports naturels. {re Trigu. — SQUALIDES A DENTS DENTELÉES. Les Requis (Carcharias, Cux.) ont des dents qui présentent un cône creux à l'intérieur et qui sont très fortes, tranchantes, triangulaires. Ces poissons sont célèbres de nos jours per leur grande taille et par leur voraeité. (1) Nous ne tenons pas compte ici des genres CaRCHAROPSIS et CHILODUS qui seuls appartiennent à l'époque carbonifère; il est probable qu'ils ne font pas partie de la famille des squalides. Le plus ancien débris connu de cette fa- mille est, suivant M. Quenstedt, une dent découverte dans le jura brun le plus inférieur, avec l’Ammonites torulosus (Handb. der Petref., p. 173,) qui n'a pas été caractérisée. | (2) Goldfuss a décrit comme un polypier Petref. German., pl. 65, fig. 12) une de ces vertèbres, trouvée dans la craie (Cæloptychium acaule). Voyez la figure d'une vertèbre de lamna, Atlas, pl. XXXViI, fig. 13. (3) Ces dents sont celles qui ont été surtout désignées sous le nom de Glos- sopètres. Voyez la note de la page 227. 236 POISSONS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES. Il faut réunir à ce genre celui des Scorionow, Reuss, établi sur des dents qui paraissent identiques avec celles des requins. On en connaît trois espèces fossiles qui appartiennent à l'épo- que crétacée (1). Le Carcharias tenuis, Agass., du gault du Sentis (Appenzell), n’est connu que par un fragment de dent mince, tres dentelée en bas et presque pas au sommet. Le C. acutus, Agass., des marnes de la craie de Bockum, est connu aussi par une seule dent en forme de triangle isocèle élancé. Les dentelures sont très fines. Le C. priscus (Scoliodon priscus, Reuss) provient du plaener de Bohême (2). M. W. Gibbes (3) indique quelques débris indéterminés trouvés dans les terrains tertiaires éocènes de la Caroline du Sud. Les GLypmis, Agass., — Atlas, pl. XXXVII, fig. 12, ont été séparées des requins, parce que les dents antérieures de leur machoire inférieure sont élancées, rétrécies au milieu, puis élargies à l'extrémité en forme de ciseau de tailleur de pierre. Les auires dents ne peuvent guère être distinguées. Les glyphis ont la forme des requins. On en connaît trois espèces fossiles, des terrains terliaires. La Glyphis hastalis, Agass. (4), a été trouvée dans l'argile de Londres. La G. ungulata, Münst. (5), provient des terrains tertiaires miocènes des environs de Vienne. La G. subulata, Gibbes (6), a été découverte dans les terrains éocènes de la (1) Agassiz, Poiss. foss., t. III, p. 242, pl. 30 a et 36; Giebel, Fauna der Voruwelt, 1, 3, p. 365. ÿ (2) Reuss, Bühm. Kreideg., part. 2, p. 100, pl. 24, fig. 23 et 24, et pl. 42, fig. 10 à 12; M. Giebel lui réunit encore l'Oxyrhina heleromorpha du même auteur, part. 41"°, p. 7, pl. 3, fig. 14-16. (3) Proceed. Amer. assoc.;*#4849, p. 193 ; Leonh. und Bron Neues Jakhrb., 4830. p. 746 ; et Monogr. of the foss. Squalidæ of the United-Siates, mémoire inséré dans le Jcurn. ofthe Acad. nat. sc. Philad., in-4°, janvier 1849, et tiré à part. (#4, Agacsiz, Poïss. foss., t. I, p. 244 et 270, pl. 36, fig. 10-13 et pl. 40 b, fig. 21, 22; Ann. des sc. nat., 3° série, t. I, p. 48 ; Gicbel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 366. (5) Münster, Beitraege, t. VIT, p. 22, pl. 2. fig. 19 ; Gichel, loc. cit. (6) Gibbes, Monogr. of foss. Squal., 1, p. 6, pl. 25, fig. 86 et 87; Wy- man, Sillim. journ., 1850, t. X, p. 228. SQUALIDES. 237 Caroline du Sud, et tronvée aussi à Richmond. en Virginie. Peut-être même, suivant M. Gibbes, cette espèce se retrouverait-elle aussi dans les terrains crétacés les plus supérieurs de New-Jrrsey (?). Les CarCHARODON, Smith, — Atlas, pl. XXXVIIE, fig. 1 à 3, sont aussi un genre détaché des requins, et qui renferme des espèces de très grande taille, dont une vivante et plusieurs fossiles Ils sont caractérisés par leurs dents, qui ont extérieu- rement les mêmes formes que celles des requins, mais qui n'ont point de cavité à l'intérieur, et qui sont composées d'une dentine massive à canaux réliculés. On peut penser que les carcharodon fossiles ont été de très grands animaux ; car ces! à ce genre qu appartiennent la plupart des grandes dents si abondantes dans presque toutes les collec- tions 1l est difficile d'être certain que la grandeur des dents ait été exaciement proportionnelle à la taille ; mais si l'on part de celte donnée comme hypothèse, on verra qu'un carcharodon vivant de 44 pieds 1/2 de longueur a des dents de À ponce 1/2 de haut, et de 1 pouce de largeur; et que le Carcharodon rectidens a des dents de A pouces 1/2 de haut : ce qui lui donnerait une longueur (1) de A3 pieas! Ce genre ne remonte pas au delà des terrains crélacés supé- rieurs; 1} a été abondant pendant l’époque tertiaire et manque aux mers actuelles (?). Les espèces antérieures à l'époque tertiaire n'ont encore été trouvées que dans les terrains crétacés de Maëstricht. M. Giebel décrit une nouvelle espèce: le Carcharodon minor, Giebel, et rapporte au même gisement le C. subauriculatus, Agass., dont M. Agassiz ne connaissait pas l'origine, Les espèces des terrains tertiaires européens sont nombreuses. On cite dans les dépôts éocènes : (!) Voyez, pour cette estimation de la taille des requins fossiles, outre les ou- vrages généraux, Knox, Edinb. journ. of sc., t IX, p.16, et Bull. Fér., 1827, t. XI, p. 387; Bowerbanck, Afthenœum, n° 1237, p. 751, et Bibl. univ., 1851, Archives, t. XVII, p. 68. (?) Agassiz, Poiss foss., t. I, p. 245, pl. 28, 30, 30 «a, et 36; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 348. 238 POISSONS PLACOÏDES. —— PLAGIOSTOMES. . Les Carcharodon toliapicus, Agass., et subserratus, Agass., de l'argiletde Sheppy. Le C. rectidens, Agass., qui est la plus grande espèce connue, découverte à Noyant :Maine-ct-Loire), dans le calcaire grossier. Le C. sulcidens, Agass., de Soissons (trouvé aussi à Castel-Arquato). Les terrains miocènes et pliocènes renferment les espèces sui- vanies Le Carcharodon megulodon, Agass., a été trouvé dans diverses localités de ces deux époques, telles que le crag d'Angleterre et de Belgique, la mollasse suisse. les dépôts récents de l'île de Malte et de la Styrie, les faiuns de Dax, les terrains miocènes du Piémont, de Vienne, de Romans (Drôme) etc. (1). Le C. productus, Agass., a été trouvé à Malte, à Alzey et à Apt. Le C. polygyrus, Agass., et le C. Escheri, Agass., sont de la mollasse suisse. Le C. auriculatus, Agass., est de Dax. Les C. angustidens, Agass., et lancewlatus, Agass., ont été trouvés dans le terrain tertiaire du Kressemberg. Le C. disauris, Agass., est de Gand. Le C. turgidus, Agass., provient de Flonheim. M. Eug. Sismonda (?) a décrit plusieurs espèces trouvées en Piémont dans les terrains miocènes, et en particulier parmi les espèces indiquées ci-dessus, lès C. megalodon, polygyrus, angustidens et productus. Il cite en outreleC. he- terodon, Agass., déjà indiqué, mais avec doute, comme trouvé en Normandie dans un terrain tertiaire. 1 décrit une espèce nouvelle du calcaire miocène de Gallino, le C. crassidens, E. Sism. M. Costa (3) indique, dans le royaume de Naples, plusieurs espèces dans des terrains dont l’âge ne me paraît pas avoir été suffisamment précisé. Avec quelques espèces des divers étages tertiaires mentionnés ci-dessus, il cite comme espèces nouvelles les C. latissimus, Costa, et tumidissimus, id., de Leue, et le C. interamniæ, id, de Gransasso d'Italia. Le C. leptodon, Agass., est d'une origine inconnue. L'Amérique septentrionale renferme beaucoup d'espèces dans ses terrains éocènes. (*) Voyez, outre les ouvrages précités, Münster, Beitraege, t. VII, p. 22; Gervais, Acad. des sc. de Montpellier, 12 janv.1851,et Bill. univ., 1851, Ar- chives, t. XVI, p. 160 ; Eccks, Leonh. und Bronn Neues Jakrb.,18:3, p. 257; E. Sismonda, Foiss. et-crust, fcss. du Piémont, p. 33; Gressly, Beob. uler die tertiaer Eildungen in Thale von Laujon, dans Thurmaun, Leitres cerites du Jura, Berne, 1830, et Lecnh. und Bronn Neues Jakrb., 1851, p. 745, ctc. (2) Poiss. et crust. foss. du Picmort, p. 33 et 38, pl. 1. (3) Leonh. und Bronn Neues Jalirb., 1851, p. 183. SQUALIDES, 239 M. Gibbes (*) dit y avoir retrouvé les C. megalodon, angustidens et sulci- dens, cités ci-dessus, et il ajoute trois espèces : le C. acutidens, Gibbes; le C. Mortoni, id., et le C. lanciformis, id. Le C. megalotis, Agass., vient du Maryland. Les CARCHAROPSIS, Agass., ont des dents qui difièrent de celles des carcharodon par de gros plis vers la base de la couronne. Ce genre, qui n'a encore été ni figuré ni décrit en détail, a peut-être des rapports avec les peta- lodus que nous laissons provisoirement dans les cestraciontes. Il serait possible, comme le fait remarquer M. Agassiz, que ces deux genres dussent être une fois réunis pour former une petite famille (?). On n’en connaît qu'une espèce, trouvée dans les terrains carbonifères, le Carcharopsis prototypus, Agass., qui provient du Yorkshire et d’Armagh. Les CuiLopus, Giebel, ne sont de même connus par aucune figure. M. Giebel (5) les ca- ractérise par des dents en pyramide quedrangulaire très finemen dentelées sur les arêtes, et à tubercules basilaires variables. (On trouve avec ces dents des écailles quadrilatères.) On n’en connaît que des terrains carbonifères de Wettin. M. Giebel décrit les Chilodus tuberosus, Gieb., et gracilis, id. Les MiLAnpREs (Galeus, Cuy.), ont la forme des requins et en diffèrent parce qu'ils ont des évents Leurs denis, plus courtes et plus élargies que celles des requins, ont une cavilé interne et sont irrégulièrement dentelées, le bord antérieur étant lisse. La seule espèce citée (4) est le Galeus Cuvieri, Agassiz, du Monte-Bolca, très imparfaitement connu. (1) Monog. of. foss. Squal., 1, p. 6, pl. 19 à 21. (?) Agassiz, Poiss. foss., t. I, p. 313; Gicbel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 345. _ (8) Gicbel, Fauna der Vorwell, 1, 3, p. 332. (*) Agassiz, Poiss. foss., t. W, p. 379 ; Giebcl, Fauna cer Vorwell, I, 3, p. 26. C'est le Squalus carcharias de V'Itt. Veron., pl. 3, fig. 1. 240 POISSONS PLACOÏDES, == PLAGIOSTOMES. Les Corax, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIT, fig. 6 et 7, forment un genre établi sur des espèces fossiles, dont les dents ont de grands rapports avec celles des milandres, mais dont la dentelure est homogène. La composition même de la dent con- firme l'importance de celte difference; car les dents des corax sont pleines à l'intérieur, et celles des milandres ont une cavité. Ces dents sont courtes; elles ont une base large et des dente- lures fortes. Les dents des corax se retrouvent surtout dans les terrains crélaccs. ; Le Corax pristodontus, Agassiz, paraît avoir cu une distribution géogra- phique très étendue, Il est cité dans la craie de Maëstricht, de Lewes, des États- Unis et de Pondichéry (!;. M. Reuss nomme C. heierodon (?), une espèce à dents très variées à laquelle il réunit les C. Kaupii, falcatus, appcndiculatus et affinis de M. Agassiz. Cette espèce se trouve dans les étages crétacés supérieurs, tels que le plaener de Saxe et de Bohème, la craie blanche du Kent, du Sussex, de Maëstricht, etc. La mème espèce a été retrouvée au Texas (%). LeC. maximu:, Dixon ({), a été découvert dans la craie du comté de Sussex. Le C. lœvis, Gicbel, provient du terrein crétacé de Quediimbourg. Le C. obliquus, Reuss (°;, a été trouvé dans le plaener de Bohème. Sir Ph. Grey Egerton (6) a décrit une nouvelle espèce, le C. incisus, comme trouvée dans le terrain crétacé de Pondichéry avee le €. pristodontus. Je ne sais que penser de l'espèce indiquée par M. Costa (7) sous le nom de C. falcatus, Agass. (réunie ci-dessus au C. heterodon). Elle a été trouvée à Cerisano (royaume de Naples), et si l'on en croit M. Costa, elle était associée avec des espèces triasiques (Sphærodus annularis) et tertiaires. (1) Agassiz, Poiss. foss., t. TT, p. 224, pl. 26, fig. 9-13 ; Mantell, Geol. of Sussex, pl. 32, fig. 12 16; Faujas de St-Fond, Hist. Mont. de St-Pierre, pl. 18, fig. 1-9 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, T, 3, p. 370; Kaye, Trans. of the geol. Soc., 2° sér., 1846, t. VII; Quart. journ.,t. I, p. 167, et Leonk. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 116; etc. (2) Agassiz, loc. cit., pl. 26 et 26 a; Giebel, loc. cit.; Reuss, Bühm. Kreidegeb., p. 3, pl. 3, fig. 49-71. (8) F. Rocmer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb, 1850, p. 102. (4) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 36€, pl. 31, fig. 13 et 13 a. (5) Bühm. Kreidegeb., p. 4, pl. 4, fig. 1-3. (6) Trans. of the geol. Soc., 2° sér., t. VIL, et Quart. journ., t. 1, p. 167, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 116. (*) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 183. SQUALIDES. 241 Les espèces des terrains tertiaires sont moins nombreuses Le C. planus, Agass., a été trouvé à Osterweddirgen. Le C. pygmæus, Münst. (f), provient du bassin tertiaire de Vienne. Le C. pedemontanus, Eug. Sism. (2), a été trouvé dans les terrains plio cènes et miocènes du Montferrat et de la colline de Turin. Le C. Egericniü, Agass., a été trouvé dans le terrain éocène de la Caroline du Sud et dans le terrain miccène du Maryland (3). Les GaLsocERDO, Müller et Henle, — Atlas, pl. XXXVIIT, . fig. 4 et 5, ont des dents tout à fait semblables par leur forme à celles des deux genres précédents (f), et creusées d’une cavité interne comme celles des galeus. Mais le pourtour est crénelé d’une ma- nière très inégale, sur toute son étendue, la base ayant de fortes crénelures et la pointe de très fines. Deux espèces vivent encore dans nos mers. On a trouvé des galeocerdo fossiles dans les terrains crétacés et tertiaires (5). Les espèces des terrains crétacés ont été décrites par M. Agassiz Le Galeocerdo gibberulus, Agass., provient de la craie de Halden. Le G. denticulatus, Agass., a été trouvé dans la craie de Maestricht. Les espèces de l'époque tertiaire sont plus répandues. Le G. aduncus, Agass., a été cité dans divers gisements de l’époque mio- cène. On l’a trouvé dans la mollasse suisse, dans celle de Souabe, dans le calcaire de Leitha (bassin de Vienne), ainsi qu’en Amérique, comme nous le verrons plus bas. (Atlas, pl. XXXVIIT , fig. 5.) Li (1) Beit. zur Petrefaktentunde, t. V, p. 66, ett. VIL, p. 29. (?) Eug. Sism., Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 31, pl. 1, fig. 19-24, (3) Agassiz, Poiss. foss., t. IL, p. 36, pl. 36, fig. G et 7; Giebel, Loc. Ch; Gibbes, Monogr. of the foss. Squal., 2, p. 4 (Galeocerdo Egertoni). (*) Les dents des trois genres GaLeus, Corax et GALEOCERDO se ressemblent beaucoup et quelques auteurs n’admettent pas leur distinction. Les galeus et les galeocerdo ont des dents creuses, inégalement dentelées; dans les premiers, le bord antérieur est lisse; dans les galeocerdo, tout le contour est dentelé. Les corax ont des dents pleines et également dentelées. (5) Agassiz, Poiss. foss., t. II, p. 230, pl. 26 et 26 a; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 368; Münster, Beitr. zur Petref., t. VII, p. 20; sir Ph. G, Egerton, Catalogus ; etc. Il, 16 242 POISSONS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES. Le G. minor, Agass., a été recueilli dans la moilasse suisse, dans le bassin de Vienne et à Osterweddingen. Le G. latidens, Agass., provient de Neudorfi (bassin de Vienne). (Atlas, J. XXXVIIII fig. 4}. Le G. rectus (?), Costa, a été découvert à Leue (royaume de Naples) (1). L'Amérique septentrionale en a aussi fourni de nombreux débris. M. W. Gibbes (2) paraît avoir trouvé dans les terrains éocènes la plu- part des espèces ci-dessus qui appartiennent en Europe à des dépôts plus récents. Il cite le G. aduncus, Agass., du terrain éocène de la Caroline du Sud, et les G. latidens et minor, Agass., trouvés à la fois dans ce même gise- ment et dans les terrains miocènes du Maryland. Il y joint une espèce nouvelle le G. contortus, Gibbes, du terrain éocène de la Caroline du Sud et du terrain miocène de Virginie. A la suite de ces genres connus par leurs dents, je crois devoir en placer un qui est indiqué seulement par l'empreinte de la par- tie postérieure de son corps. Les AELLOPOS, Agass., paraissent avoir eu les formes des milandres; mais ils diffèrent de tous les squalides par la grandeur de leur seconde dorsale (*). On en connaît deux espèces : l'Aellopos Wagneri, Agass., des schistes de Solenhofen, et l'A. elongatus, Münst., de Kehlheim. Les Hemiprisris, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIE, fig. 8 et 9, sont caractérisés par les dentelures des bords de la dent qui s'ar- rêtent avant l'extrémité, celle-ci est entièrement lisse (f). L'Heimipristis serra&, Agass., paraît caractériser en Europe l’époque miocène. Elle est citée dans les mollasses de Suisse et d'Allemagne, le bassin de Vienne, () Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 183. (2) W. Gibbes, Monogr. of the Squal. of the Uniled-Stuies, 3, p. 3, pl 25; Wymann, Amer. jouru. of Silliman, t. X, p. 232. (8) Agassiz, Poiss. foss., t. UT, p. 377; Giebel, Fauna der Forwell, I, 3, ° D: 312. (f) Agassiz, Poiss. foss., L. Hi, p. 237, pl. 27, fig. 18-30; Müsster, Beit. zur Petref., t. VE, p. 21; Giebel, Fauna cer Vorweit, X, 3, p. 367; Sismonda, Poiss. et crus. foss. du Piémont, p. 32 ; Gibbes, Monogr. of the Squalidæ of United-States, p. 3: Costa, Leonh.und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 183;etc. SQUALIDES, 243 le Piémont, etc. En Amérique elle a été trouvée dans le terrain éocène de Ja Caroline du Sud et le terrain miocène du Maryland. M. Costa l'indique à Leue (royaume de Naples), mais avec cette bizarre association d'espèces dont nous avons parlé plus haut. L’'H. paucidens, Agass., a des dents plus élancées et à dentelures moins nombreuses. Elle a été trouvée probablement dans ia mollasse du Wur- temberg. Quelques dents, semblables à celles de l'A. serra, sont citées comme trou- vées dans les terrains crétacés de Ratisbonne. C’est l'A. subserrata, Münst, Les Grisers (Wofidanus, Cuv.), — Atlas, pl. XKXVIÏE, fig. 40, lorsqu'ils sont complets, se distinguent par l'absence de la pre- mière dorsale. Mais on ne connaît bien que les vivants, et les fos- siles sont indiqués seulement par leurs dents, qui sont d’ailleurs très facties à distinguer de toutes les autres. Chacune d'elles est composée non d'une pointe conique ou principale, mais d'une série de dentelons subégaux, dont le premier, qui est le plus grand, est lui-même crénelé à son bord antérieur. Ces dents sont mas- sives à l’intérieur comme celles des carcharoden et des corax. Ces poissons (!) ont vécu depuis l’époque jurassique. Le Notidanus Hugeliæ, Münst., a été trouvé dans le terrain oxfordien de Boll (Jura brun ©). Le N. contrarius, Münst., provient del’oolithe ferrugineuse de Rabenstein. Le N. Munsterii, Agass., a été découvert dans le terrain jurassique supé- rieur de Streithberg (Franconie) et dans celui du canton de Schaffhouse. Deux espèces ont été trouvées dans les terrains crétacés. Le N. microdon, Agass. (2), a été trouvé dans la craie de Quedlimbourg, de Strehlen, de Maëstricht, d'Angleterre, etc. Le N. pectinatus, Agass., provient de la craie d'Angleterre. Les terrains tertiaires en renferment aussi. Le N. serratissimus, Agass., se trouve dans l'argile de Sheppy. Des dents toutes semblables ont été découvertes dans le calcaire de Leitha (bassin de Vienne) (3). (1) Agassiz, Poiss. foss., t. TL, p. 216, pl. 27 et 36; Münster, Beitrüge, t. VI, p. 84, pl. 1 et 2; Giebél, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 345. (2) Voyez encore, pour cette espèce : Geiniiz, Charact., p. 38, pi. #4, fig. 2; Roemer, Norddeutsch. Kreid., p. 107; Reuss, Bühm. Kreideg., H, p. 9, pl. 42, fig. 8. | (5) Münster, Beitrüge, t. VH, p. 19, 24% POISSONS PLACUIDES. — PLAGIOSTOMES. Le N. Liserratus, Münst. (1), provient de Neudorfl (bassin de Vienne). Le N. primigenius, Agass., a été découvert dans la mollasse suisse, et re- trouvé à Cassel et à Klein-Spauwen (?), ainsique dans les terrains éocènes de Virginie. Le N, recurvus, Agass., est d'une origine inconnue. Les MarTEAUXx (Sphyrna, Raf., Zygæna, Cuv.), — Atlas, pl. XXXVIH, fig. 11, sont très clairement caractérisés par leur tête élargie, lorsqu'on peut les observer complets. Mais lorsqu'on ne connaît que leurs dents, comme c’est le cas des espèces fossiles découvertes jusqu'à présent, il est au contraire très difficile de les distinguer des re- quins ; d'autant plus que ces dents diffèrent beaucoup d’une mä- choire à l’autre. On peut en général reconnaître les dents des mar- teaux à leur forme élancée ; mais ce caractère manque de précision. On en a trouvé dans les terrains crétacés et tertiaires (ÿ). La Sphyrna denticulata, Agass., a été trouvée dans la craie marneuse de Strehlen, près de Dresde. La S. prisca, Agass., a été trouvée à Malte et dans la mollasse suisse (et même à Leue, suivant M. Costa). On l’a retrouvée dans les terrains éocènes de la Caroline du Sud, où M. Gibbes cite aussi la précédente. La S. lata, Agass., paraît appartenir à la mollasse et a été retrouvée dans la Caroline avec la précédente. La S. serrata, Münst., ct subserrata, id., ont été trouvées dans le bassin de Vienne (4). Les AlGUILLATS (Spinax, Cuv.), diffèrent de la plupart des squalides par l'absence d’anale, et par une forte épine en avant de chacune de leurs dorsales. Ce der- nier caractère leur est commun avec les humantins; mais ils sont grêles et allongés comme les requins. Le prince de Canino a divisé ces poissons en deux sous-genres : les AcANTHIAS, à épines rayées de cannelures, et les Spinax, à épines lisses. Nos mers nourrissent aujourd’hui une espèce très commune. Les fossiles appartiennent aux terrains crétacés et tertiaires. (1) Beiträge zur Petref., t. V, p. 66, pl. 15, fig. 9, et t. VII, p. 19. (2) Philippi, Tertiaer Verst., p. 29. (3) Agassiz, Poiss. foss.,t. II, p.234, pl. 26 a; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 366; W. Gibbes, Monogr. of the Squalidæ of United-States, 2, p. 6. (4) Beiträge zur Petref., t. V, p. 67, ett. VII,p. 21, pl. 2, fig. 17 et 18. SQUALIDES. 245 Le Spinax primævus, Pictet (1), a été trouvé dans les calcaires tendres de Sach-el-Aalma (mont Liban). Il devra peut-être former un autre genre, car sa seconde dorsale paraît manquer d’épine. Le S. major, Agass. (2?) (sous-genre Acanthias), a été trouvé dans la craie de Lewes et dans celle du nord de l'Allemagne. Le S. marginatus, Reuss (sous-genre Acanthias), et S. rotundatus, id., (sous-genre Spinaæ), ontété trouvés dans les terrains crétacés de la Bohème (3). Le S. bicarinatus (Acanthias bicarinatus, E. Sism.) (), est la seule espèce connue de l'époque tertiaire. Il a été trouvé dans le terrain tertiaire miocène de la colline de Turin. 2e TriBu. — SQUALIDES A DENTS LISSES. Leurs dents n’ont sur les bords aucune dentelure. Ils ne sont pas moins nombreux en espèces que les précédents, mais ils for- ment moins de genres différents. Les Oropus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIE, fig. 13 a, b, ‘ ne vivent plus aujourd'hui, et ne sont connus que par des dents intermédiaires entre celles des carcharodon et des genres suivants. Elles ont la forme de celles des carcharodon, mais en diffèrent par l'absence complète de dentelures. Elles sont beaucoup plus larges que celles des lamna, et l'on peut les distinguer de celles des 6xyrhina par la présence d’un bourrelet ou dentelon très mar- qué de chaque côté. C’est probablement avec ce dernier genre que les otodus avaient le plus d’analogie (*). On en connaît plusieurs espèces des terrains crétacés (). L'Otodus appendiculatus, Agass., est commun dans les étages crétacés supérieurs. Il a été trouvé à Lewes, en Normandie, à Quedlimbourg, à Strehlen, etc. (1) Poiss. foss. du mont Liban, p. 53, pl. 10, fig. 1-3, et Mém. Soc. phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XIX, p. 327. | (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IL, p. 60, pl. 10 b, fig. 8-14; Geinitz, Kies- lingswalda, p. 5, pl. 4, fig. 4; Reuss, Bühm. Kreidegeb., I, p. 100, pl. 21, fig. 65; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 301. (8) Reuss, Büehm. Kreidegeb., 1, 8, pl. 4, fig. 10-14; Giebel, loc. cit. (4) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 27, pl. 2, fig. 41-43. (5) Agassiz, Poiss. foss., t. III, p. 266, pl. 31 à 37; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 353. (6) Voyez, pour les espèces crétacées, Mantell, Geol. of Sussex; Geinitz, Charact.; Poemer, Norddeustch. Kreidegeb., p. 107; Reuss, Bühm. Krei- degeb., II, p. 99, pl. 21. 246 POISSONS PLACOIDES, -—— PLAGIOSTOMES. L'O. crassus, Agass., est des grès verts de Ratisbonne et de Kehlheim. Les O. latus, Agass., et serratus, Agass., ont été trouvés dans la craie de Maëstricht. L'O. semiplicatus, Agass., provient de la craie de Quedlimbourg, et de la craie marneuse de Strehlen, près Dresde. L'O. rudis, Reuss, et l'O. sulcatus, Geinitz (!), ont été recueillis dans le plaener de Bohême. L'O. basalis, Gicbel(?) (non Egerton), provient du grès vert deQuedlimbourg. Les espèces des terrains tertiaires sont encore plus nombreuses. Les O. obliquus, Agass., et macrotus, Agass., proviennent de l'argile de Sheppy (®). Cette dernière espèce a été aussi trouvée dans le calcaire grossier de Véteuil, localité qui renferme encore l'O. apiculatus, Agass. Les O. lanceolatus, Agass., et trigonatus, Agass., viennent des grès ferru- gineux du Kressemberg. On cite à Wilhelmshoele près Cassel, l'O. tricuspis, Agass., et les O. mitis et catticus, Philippi (4). L°0. subplicatus, Münst., a été trouvé dans les terrains tertiaires de Bude. L'O. minor, Giebel, a été recueilli près de Magdebourg et d'Anvers. L'O. pygmœæus, Münst., est une espèce douteuse de Neudorfl (bassin de Vienne). L’O. recticonus, Agass., provient de Malte estn'estpas beaucoup plus certain. L'O, sulcatus, E. Sismonda ($),a été trouvé dans le terrain miocène de Gassino. L’O. Salentinus, Costa (6;, est cité à Leue (royaume de Naples). Pendant les époques crétacée et tertiaire, le genre otodus à eu une dispersion géographique assez grande. Les terrains crétacés de Pondichéry en renferment des débris qui ont été décrits par sir Ph. Grey Egerton (°). Ce savant paléontologiste indique cinq espèces nouvelles : les 0. basalis, Egert. (non Giebel), nanus, Egert., divergens, id., minutus, id., et (?) margi- natus, id. Les terrains crétacés de l'Amérique septentrionale en contien- nent aussi quelques dents. (*) Kieslingswalda, p. 5, pl. 4, fig. 2. (2) Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 354. (3) Voyez aussi pour les terrains éocènes d'Angleterre, Dixon, Geol. and loss. of Sussex, p. 204. (4) Philippi, Palæontographica, t. 4, p. 24, pl. 2, fig. 2-7. (5) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 38, pl. 1, fig. 34-36. (6) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1851, p. 183. (7) Quart. journ. of the geol. Soc., t. I, p. 168, et Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VH, p. 93. SQUALIDES. 247 M. W, Gibbes et M. J. Wymann ({) citent l'Olodus appendiculatus, Agass., comme trouvé dans le grès vert de New-Jersey, et l’Otodus crassus, Agass., également d'Europe, comme découvert dans la craie de l’Alabama. Les terrains éocènes du même pays paraissent renfermer aussi des espèces qui ont vécu en Europe pendant la période tértiaire. M. W. Gibbes et M. Wymann (2?) citent parmi les espèces communes à l'Eu- rope, l'Otodus obliquus, de l’éocène de New-Jersey et de Richmond; i'O.ap- pendiculatus, Agass., de ce dernier gisement; l’O. lanceolatus, Agass., id.; l'O. macrotus, Agass.; l'O. trigonatus, Agass., et l'O. apiculatus, Agass., de l’éocène de la Caroline du Sud. L'Otodus lœvis, Gibbes, du même gisement, paraît spécial à l'Amérique. Les OxyrHina, Agass., — Atias, pl. XXXVIIE, fie. 44, forment aussi un genre éteint qui n’est connu que par des dents. Elles sont comprimées et larges, comme celles du genre précédent, mais elles n’ont pas de dentelons à leur base (3). Une espèce de ce genre nombreux a déjà été trouvée dans le terrain wtal- dien. C’est : L'Oxyrhina paradoxa, Agass., qui diffère de toutes ses congénères par ses dents à bord extérieur convexe et marquées de plis fins sur toute la surface de l'émail. M. Agassiz pense que cette espèce pourrait devenir le type d’un genre nou- veau qui serait nommé MErisTopon, Agass. Ses dents ont, en effet, un caractère tout spécial dans la manière trés nette dont la couronne se détache de la ra- cine, comme si cette racine était simplement soudée à l'émail. Au lieu de bourrelets, elle présente une dilatation des bords qui rappelle certains hybodus. Cette espèce a été trouvée dans le terrain wealdien de ia forêt de Tilgate. Quelques petites dents des terrains jurassiques (calcaire oolithique ferru- gineux de Rabenstein) pourraient peut-être, suivant M. Agassiz, leur être associées génériquement. On connaît six oxyrhina des terraiñs crétacés d'Europe. (1) W. Gibbes, Honogr. ofthe Squalidæ of United-States, 2, p. 11; Wymano, in Silliman’s journal, t. X, p. 234, et Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 254. L'Ofodus appendiculatus cest aussi indiqué par M. Roemer, comme trouvé au Texas. (2) Gibbes, loc. cit., Wymann, id. (3) Agassiz, Poiss. foss., t, Ii, p. 276, pl. 83 à 37; Gicbel, Fauna der Forwelt; 1,3, p. 356. : 248 POISSONS PLACOÏDES. —— PLAGIOSTOMES. L'Oxyrhina subinflata, Agass., a été trouvée dans les grès verts de Bohême et de la perte du Rhône, L'O. Zippei, Agass., se trouve dans les grès verts de Ratisbonne. L’O. Mantelli, Agass., provient de la craie blanche du Kent et du Sussex (1) L’O. crassidens, Dixon (?), a été découverte à Houghton (Sussex). M. Reuss a décrit (3) les Oxyrhina angustidens et acuminata, du plaener de Bohême. Ce genre a été nombreux pendant l'époque tertiaire. La diffi- culté de bien distinguer les espèces dans ces genres, qui ne sont connus que par des dents, fait que l’on ne peut accepter qu'avec quelque réserve la distribution géologique de quelques unes d’entre elles. L'Oxyrhina æœiphodon, Agass., paraît une des plus anciennes, car elle a été découverte dans les gypses de Paris. Elle a été aussi indiquée comme trouvée dans plusieurs terrains plus récents, à Dax, à Malte, dans le bassin de Vienne, à Ostermeddingen, en Piémont, etc. C’est l'espèce figurée. L'O. hastalis, Agass. , caractérise les dépôts miocènes, et en particulier les mollasses de Suisse et d'Allemagne, les dépôts du Piémont, du bassin de Vienne, d'Anvers, etc. La moilasse suisse renferme en outre les O. leptodon, Agass., et Desori, Agass. La première de ces espèces a aussi été trouvée à Flonheim, et la se- conde à Ulm, Bünde, Osnabruck, etc., et dans le bassin de Vienne, Les sables tertiaires de la vallée du Rhin ont fourni les ©. trigonodon, Agass., quadrans, id., et crassa, id. Cette dernière espèce a aussi été trouvée dans le bassin de Vienne, ainsi que l'O. plicatilis (4), Agass., et l'O. retro- flexa, id. L'O. minuta, Agass., provient d'Osnabrück et du Piémont. M. Eug. Sismonda a décrit (5) les O0. complanata, isocelica et basisulcata, des terrains miocènes du Piémont. L’O. numida, Valenciennes (6), a été trouvée en Algérie. Les terrains crétacés de l'Inde ont fourni une espèce. L'O. triangularis, Egerton, a été trouvée à Pondichéry (?). (1) Voyez encore, pour cette espèce, Mantell, Geol. of Sussex, pl. 32, fig. 4; Geinitz, Charact., pl. 2, fig. 4; Reuss, Bühm. Kreideg., NH, p. 100, pl. 5, Hg, 9, etc. (2) Geol. and foss. of Sussex, p. 367, pl. 31, fig. 13, 13 a. (3) Boehm. Kreidegeb., 1, p. 6 et 7, pl. 3. (4) L'Oxyrhina plicatilis, Agass., a aussi été trouvée à Castel-Arquato. (5) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 40. (6) Ann. sc. nat., 3° série, 1844, t. I, p. 103. (1) Quart. journ. of the geol. Soc, t. J, p. 169, ct Trans. of the geol. Soc., 2e série, t. VII, p. 94. SQUALIDES. 249 L'Amérique septentrionale a fourni beaucoup de dents de ce genre. L'O. Mantelli, Agass., est citée comme trouvée dans les terrains crétacés de l’Alabama. M. W. Gibbes (!) cite, dans les terrains éocènes de la Caroline du Sud, plusieurs espèces européennes et en particulier les O. hastalis, Agass., plicati- lis, id., æiphodon, id., crassa, id., et minuta,id. Les deux premières ont aussi été trouvées dans les terrains miocènes de Virginie. Il ajoute trois espèces nouvelles du terrain éocène de la Caroline du Sud, les O. Sillimani, Gibbes, Wälsoni, id., et Desorii, id. Cette dernière espèce a été retrouvée dans le terrain miocène. Les Lamies (Zamna, Cuv.), — Atlas, pl. XXXVIT, fig. 15, ont des dents qui diffèrent de celles des genres précédents par leur forme grêle et allongée, qui les a fait comparer à des langues. Elles ont les tubercules latéraux des otodus. Deux genres vivants ont les dents semblables , les lamies et les odontaspis, tandis qu'ils sont assez éloignés l’un de l’autre par leurs caractères essentiels. Le paléontologiste ne peut malheureusement pas décider d’une manière précise auquel de ces genres appartiennent les espèces fossiles connues seulement par leurs dents. M. Agassiz, se fondant sur de légères différences de formes qui existent entre quelques espèces vivantes, rapporte aux lamies les dents qui sont plus plates et plus droites, et aux odontaspis celles qui sont plus cylindriques et plus tordues. On placerait ainsi, dans le genre des lamies, un certain nombre d'espèces des terrains crétacés et tertiaires (?). Les terrains crétacés d'Europe n'en renferment qu'une, c'est : La Lamna acuminata, Agass. (3), de la craie blanche d’Angleterre et de Belgique, des grès verts de Quedlimbourg, du plaener de Koztitz, etc. Cette espèce, suivant M. Gibbes, a été retrouvée dans le terrain éocène de la Caro- line du Sud. (!) Monogr. of the foss. Squalidæ, of United-States, 2, p. 13. (2) Agassiz, Poiss. foss., Ill, p. 287, pl. 35, 37 et 37 a; Giebel, Fauna der Vouell, LE, 5, p.359. () C’est le Squalus cornubicus, Mantell, Geol. of Sussex, pl. 32, fig. 1, Voyez encore Reuss, Bühm. Kreideg., p. 8, et Geol. Skizzen, t. 1, p. 65. 250 POISSONS PLACOÏDES. —- PLAGIOSTOMES. Les terrains crétacés de l'Inde en contiennent deux (*). _ Les Zamna compla:ata, Egerton, et sigmoides, id., ont été trouvées à Pondichéry. Les dépôts contemporains de l'Amérique en renferment égale- ment. Outre quelques espèces européennes qui se retrouvent dans l'Amérique sep- tentrionale, on peut citer la Lamia Texana, Roemer (2), découverte au Texas. Les espèces deviennent plus abondantes dans les terrains ter- tiaires. La L.eleqans, Agass , s’il n’y a pas d'erreur de dénomination, a été trou- vée dans plusieurs étages. Elle est citée dans l'argile de Londres, le terrain éocène de Paris, les dépôts plus récents de Bordeaux, de Montpellier, d'Os- terweddingen, du bassin de Vienne, d'Italie, etc. La L. compressa, Agass., a été trouvée dans l'argile de Sheppy et dans le calcaire grossier de Chaumont. La mollasse suisse a fourniles L. cuspidata, Agass., et denticulata, id. Ces deux espèces ont été retrouvées à Flonheim, etc., et la première dans le leithachalk du bassin de Vienne, ainsi que dans le Piémont. Outre cette espèce et la L. elegans, M. Eugène Sismonda (3) en a trouvé dans les terrains miocènes du Piémont une nouvelle, la Lamna undulata, E. Sism. La L. crassidens, Agass., provient du bassin de Vienne et de Moesskirch. Les L. reversa, Giebel, et gracilis, id., ont été découvertes dans les schistes tertiaires de Süldorf, près Magdebourg. La plupart des espèces tertiaires européennes ont été retrou- vées dans les terrains de l'Amérique du Nord. M. W. Gibbes (f) cite en particulier les Lamna elegans, Agass., cuspi- data, Agass., Compressa, Agass., acuminata, Agass., et crassidens, Agass., comme trouvées dans le terrain éocène de la Caroline du Sud. M. Wymann (5) en indique une partie dans les dépôts tertiaires de Rich- mond. (!) Sir Ph. Grey Egerton, Trans. of the geot. Soc., 2° série, t. VII, p. 95, et Quart. journ., id., t. I, p. 170. (2) Roemer, Die Kreidebildungen von Teæas,in-4°, 1852, p. 29, pl 1, fig. 7 a, b. (3) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 45. (#) Monogr. of the Sq'alidæ of United-States, 2, p. S. (5) Sillim. journal, 1850, t. X, p. 228. SQUALIDES. 251 Les Oponraspis, Agass. (7riglochis, Müller et Henle\, — Atlas, pl. XXXVIIT, fig. 16 et 17, renfermeraient, comme nous l'avons dit, toutes les espèces à dents cylindriques et tordues, sans que l’on puisse affirmer que ces lé- gères modifications correspondent bien aux caractères plus im- portants qui séparent aujourd'hui les lamies et les odontaspis vivantes (1). On connaît quelques espèces des terrains crétacés d'Europe. L'Odoniaspis gracilis, Agass., a été trouvée dans le terrain néocomien de Neuchâtel. L'O. raphiodon, Agass. (2), se trouve dans la plupart des terrains crétacés supérieurs. On l’a citée dans la craie blanche de Lewes, le plaener de Bo- hème, le grès vert supérieur de Qued!imbourg et de Ratisbonne, etc. L'O. subulata, Agass. (réunie par M. Giebel à l'O. gracilis), a été trouvée dans les grès verts supérieurs d'Allemagne et d'Angleterre, et dans le plaener de Bohème. L’O. Bronni, Agass., provient des environs de Maestricht. L’O. undulata, Reuss (3), a été trouvée dans le plaener de Bohéme et le grès vert de Quedlimbourg. L'O. regularis, Giebel, provient du Salzberge, près Quedlimbourg. Les terrains crétacés de l'Inde en renferment deux espèces. Les O, constricta et oxyprion, Egerton (f), ont été trouvées à Pondi- chéry. Les terrains tertiaires d'Europe en ont aussi fourni plusieurs. L'O. Hopei, Agass., et l'O. verticalis, id., proviennent de l'argile de Sheppy. La première est citée aussi dans quelques localités plus récentes, et en particulier dans les environs de Vienne et de Magdebourg. (1) Agassiz, loc. cit.; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 361. (2) Voyez, encore pour cette espèce, Reuss, Bohm. Kreidegeb., p.7 et 100, pl. 34 à 44 (L. raphiodon et L. plicatella) ; Geïinitz, Charact., pl. T, fig. 16; Mantell, Geol. of Sussex, pl. 32, fig. 1; Faujas de St-Fond, Hist, mont. de Saint-Pierre, pl. 18, fig. 2, etc. (3) Kreidegeb., p. 8, pl. 3, fig. 45 à 48. (*) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VII, p. 95, et Quart. journ., id., t.E, p. 171. 252 POISSONS PLACOÏDES, — PLAGIOSTOMES. L'O. dubia, Agass., est de la mollasse suisse ; l'O. contortidens, Agass., se trouve dans le même gisement et dans plusieurs autres dépôts du tertiaire miocène (Flonheim, Vienne, Crag, etc.). Ces deux espèces se ressemblent beaucoup par leur forme élancée et sinueuse ; la première est parfaitement lisse, la seconde a des plis longitudinaux très marqués. L'O. acutissima, Agass., leur ressemble aussi beaucoup et s’en distingue par des cônes basilaires très développés. Elle provient aussi de la mollasse suisse et a été trouvée près de Berthoud. Les O. angusta et mirabilis, Gicbel, ont été découverts à Süldorf, près Magdebourg. L’O. pygmæa, Münster (1), provient du bassin de Vienne. L'O. duplex, Agass., est d’une localité inconnue. Les terrains éocènes de la Caroline du Sud contiennent aussi des dents d’odontaspis. M. W. Gibbes (?) y cite les O. Hopei, Agass., verticalis, Agass., et gracilis, Agass., mais aucune espèce nouvelle. Les OxvTes, Giebel, ne diflèrent des genres précédents que par les tubercules basi- laires de leurs dents, qui sont doubles, et dont l’interne est de moitié plus petit que l’externe. L'Oxytes obliqua, Giebel (3), a été trouvée dans le terrain tertiaire de Sül- dorf, près de Magdebourg. Les SPHÉNODUS, Agass., -— Atlas, pl. XXX VII, fig. 18, ne sont connus que par des dents semblables à celles des lamna et des odontaspis, mais dont la face externe, qui est plane dans ces deux genres, est un peu bombée, et dont les bords sont exces- sivement tranchants et accompagnés d’une légère rainure paral- Ièle. La racine est inconnue (‘). On en connaît trois espèces des terrains jurassiques : 1) Beitr. zur Petrefactenkunde, t. VIX, p. 23. (2) Monogr. of the Squalidæ of United-States, t. I, p. 10. (3) Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 364. (4) Agassiz, Poiss. foss., t. IL, p. 298, pl. 37; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 364. SQUALIDES. 253 Le Sphenodus longidens, Agass., provient du terrain jurassique moyen de l'Allemagne méridionale (marnes oxfordiennes du mont Vohaye, calcaire de Pfullingen près Tübingen, calcaire oolithique de Rabenstein, etc.) Il faut probablement lui réunir la Lamna Philips, Rouillier (1), de Russie. Le Sph. longidens est aussi indiqué par M. Costa comme trouvé à Ceri- sano et à Leue avec des espèces tertiaires, crétacées, triasiques, etc. (2). L'Oxyrhina macer, Quenstedt, trouvée dans le Jura blanc :, de Schnai- theim, et lOx. Ornati, id., de l'Ornatenthon des environs de Boll (3), appar- tiennent aussi à ce genre. Une autre espèce est citée dans les terrains crétacés. Le Sphenodus planus, Agass., a été découvert dans le gault du mont Sentis (Appenzell). Les GomPxopus, Reuss, forment un genre douteux, établi sur des dents trouvées dans la craie. Elles sont composées d’un cône médian, épais, peu tran- chant, faiblement apoinii, à flancs très arrondis, et de deux petits cônes latéraux. Le Gomphodus Agassizi, Reuss. (f), a été trouvé dans le plaener de Bohême. Les ANCISTRODON, Debey, sont au moins aussi incertains que le genre précédent et ne sont aussi connus que par quelques dents de la craie. Elles sont petites, crochues, comprimées et obtuses à l'extrémité. M. Debey en a indiqué une espèce dans la craie d’Aix-la-Chapelle, et M. F. Roemer en cite une des mêmes terrains du Texas (5). Je termine cette famille en indiquant quelques genres qui appartiennent à la seconde tribu, mais qui sont connus par des empreintes de leurs corps, et non plus par des dents isolées. (1) Bull. Soc. nat. de Moscou, 1847, t, XIX, p. 372, et 1828, t. XXI, p. 265 et 277. | | (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 184. (3) Quenstedt, Handb. der Petref., p. 172, pl. 13, fig. 13 a, b, et 18. (%) Reuss, Bühm. Kreidegeb., 11, p. 99, pl. 21, fig. 22 à 23. (5) Debey, in liütteris ; F. Roemer, Texas, p. 419, et Kreideb. von Texas, p.30; plt456e. 40% : 254 POISSONS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES. Les ScyLLiopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIHE, fig. 49 et 20, ont les formes de la colonne vertébrale des lamna, avec les petites dents des rousseties (Scy/lium, Cuv.), tricuspides comme dans ces dernières, mais avec une base plus large, des dentelons la- téraux plus écartés et des dentelons médians plus tranchants. Le chagrin qui recouvre les mâchoires est formé de granules irrégu- liers étoilés (fig. 20). | Le Scylliodus antiquus, Agass., provient de la craie de Kent (1). Les THYELLINA, Münst. paraissent très voisins des roussettes, mais leur première dor- sale est un peu en arrière des ventrales, la deuxième est opposée à l’anale et plus grande qu'elle. M. Giebel ne voit dans ces diffé- rences que des caractères spécifiques, et réunit les deux espèces qui composent ce genre aux ROUSSETTES (Scy/lium, Müll. ) (2). La Thyellina angusia, Müunst., provient du terrain crétacé des Baumberge, La T. prisca, Agass., a été trouvée dans le lias de Lyme-Regis. H n'est pas certain que cette espèce appartienne bien à ce genre. de FAMILLE. — HYBODONTES. Les hybodontes diffèrent des squalides par leurs dents coniques, beaucoup moins comprimées et non tranchantes. Ces organes sont ordinairement marqués de fortes stries ou plis longitudinaux qui les font facilement distinguer de leurs analogues dans la famille précédente. Ces poissons forment une famille éteinte qui a eu son principal développement dans les terrains triasiques et juras- siques. Quelques faits ont permis d’associer génériquement les dents et les rayons des dorsales qu’on trouve en nombre considéra- ble ; mais les empreintes du corps ne sont pas assez parfaites pour qu'on ait pu déduire rigoureusement ses formes de l'observation directe. Les dents indiquent des poissons voraces et rendent vrai- (1) Agassiz, Poiss. foss., t. I, p. 378, pl. 38; Giebei, Fauna der Vorwelt, E, 3, p. 373. (?) Agassiz, Poiss, foss., t, III, p. 378, pl, 39, fig, 1-3; Giebel, loc, cit. HYBODONTES. 255 semblable leur affinité avec les lamies. On peut donc, avec une grande probabilité, se représenter ces poissons comme semblables aux squalides à formes élancées, et comme ayant eu deux dorsales soutenues en avant par un rayon épineux. Les HyBopus, Agass., — Atlas, pl. XXXIX, fig. 4 à 5, ont des dents plutôt grèles que massives et caractérisées par la présence d’un cône médian, ordinairement allongé, subulé et pointu, flanqué de cônes secondaires qui vont en décroissant à mesure qu'ils s'éloignent du médian. Sir Ph. Grey Egerton {t) a décrit la bouche complète de l’Æ. ba- sanus. La mâchoire supérieure à vingt-quatre dents, l'inférieure porte un premier rang de dix-neuf dents et deux rangs en arrière. Les plus grandes sont vers le milieu de chaque demi-mâchoire ; elles décroissent un peu vers la symphyse et davantage en s'ap- prochant de l'articulation. Cette mâchoire, la seule connue, prouve l'analogie probable des hybodus et des squalides. La ressem- blance des dents des deux mâchoires, bien plus grande que dans les requins vivants, montre que l’on peut sans crainte établir des “espèces dans le genre hybodus sur des différences de forme dans ces organes. Les rayons des nageoires sont très grands et caractérisés par Jeur forme arquée, leur diamètre plus gros à la base et leur ter- minaison en pointe amincie. La partie cachée dans les chairs est longue, striée et ouverte en arrière par un sillon qui se resserre en une cavité intérieure. Le bord antérieur a des arêtes saillantes et des sillons profonds ; le bord postérieur porte deux rangées de grosses dents. On n'a encore pu associer avec les dents qu’un très petit nombre de ces rayons; d'où 1l résulte que l’on a dù établir dans ce genre deux séries d'espèces, qui forment certainement de nom- breux doubles emplois. De nouvelles découvertes pourront peut- être augmenter le nombre des associations, et diminuer par consé- quent celui des espèces nominales (?. (1) Quarterly journal of the geol. Society, t, !, p. 197. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IT, p. 41 et 178, pl. 8 b à 10 b (rayons), et pl. 22 a à 24 (dents); voyez, pour la structure des dents et des rayons, les p. 207 et 215; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 311. 9256 POISSONS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES, Deux espèces seulement sont connues à la fois par des rayons et des dents. Ce sont les Hybodus reticulatus, Agass., et H. minor, Agass., du lias de Lyme-Regis. Beaucoup d’autres sont connues seulement par leurs dents. Deux espèces sont citées dans les terrains carbomifères (1). Ce sont les Hybodus carbonarius et vicinalis, Giebel, de Wettin. On en a décrit plusieurs du terrain triasique (?). Quelques unes proviennent du keuper. M. Agassiz en décrit trois de ce terrain : l'Hybodus cuspidatus, Agass., de Rietheim et Tübingen (Wurtemberg), l'H. sublœævis, Agass., des mêmes gise- ments, et l’H. apicalis, Agass., de Hiidesheim. MM. H. de Meyer et Plieninger en ont ajouté quatre du terrain keupérien du Wurtemberg, les Hybodus attenuatus, Plien., orthoconus, id., aduncus, id., et bimarginatus, id. Le muschelkalk en renferme beaucoup. L'H. plicatilis, Agass., à été trouvé à Lunéville, dans le Hartz, dans la Thuringe, dans le Wurtemberg, à Tarnowitz, à Schonerberg près Mass- taedt, etc. | L'H. Mougeoti, Agass., provient de Lunéville, d'Epperstaedt, de Schewem- mingen, de la haute Silésie, etc. Les Hybodus angustus, Agass., polycyphus, id., et longiconus, Agass., pro- viennent de Lunéville. Cette dernière espèce se retrouve dans ie Wurtem- berg. L'H, obliquus, Agass., se trouve dans le muschelkalk d'Allemagne. L'H. simplex, H.de Meyer (3), a été découvert dans la haute Silésie. Les dents du terrain jurassique indiquent plusieurs espèces : Les Hybodus pyramidalis, Agass., et medius, Agass., sont du lias de Lyme- Regis. L'H. raricostatus, Agass., provient du lias de Quedlimbourg, suivant M. Giebel. : L'H. radix, Giebel, appartient au même gisement. (1) Giebel, loc. cit. (2) Voyez encore, pour les espèces du terrain triasique : H. de Meyer et Plie- ninger, Beitr. zur Pal. Wurtemb., p. 56; ilougeot, Bull. Soc. géol., 1835, 4. VI, p. 19; Geinitz, Thuring. Muschelk, p. 22, Gea Saxonica, ete. (3) Palæontographica, t. T1, p. 228, pl. 28, fig. 42. HYBODONTES. 257 Les Iybodus grossiconus, Agass., et polyprion, Agass., ont été trouvés à Stonesfield. Les H. obtusus, Agass., et inflatus, Agass., proviennent de Caen. Les terrains wealdiens en ont aussi conservé. Les calcaires de Purbeck ont fourni les H. dubius, Agass., et undulatus, Âgass. L'H. pusillus, Dunker (1), a été découvert dans le terrain wealdien de Deister. : L'H. Basanus, Egerton (?), a été trouvé dans l'ile de Wight, au con- tact du terrain wealdien et du terrain crétacé. Il ne serait pas impossible qu'il appartint à ce dernier gisement. C’est l’espèce dont on connaît la bou- che entière dont j'ai parlé plus haut. Les espèces se continuent dans les terrains crétacés. M. Reuss en a décrit (3) huit espèces du plaener de Bohème. Ce sont les H. cristatus, polyptychus, Bronni, dispar, serratus, regularis, gracilis et tenuissimus. Leur existence dans les terrains tertiaires est très douteuse. L'espèce qui avait été décrite par le comte de Münster {4 sous le nom d’Hybodus dubius ne parait pas appartenir à ce genre. Les espèces établies sur l'inspection des rayons forment, comme je l'ai dit, une série provisoire parallèle à la précédente. On en cite quelques unes du terrain triasique. Ce sont les H. major, Agass., tenuis, Agass. (5), et dimidiatus, Agass., du muschelkalk de Lunéville, et les H. hexagonus et angulaius Münst. (6), des schistes de Saint-Cassian, Les terrains jurassiques renferment beaucoup de ces rayons. Ceux du lias ont permis d'établir cinq espèces, outre les deux que j'ai indi- quées plus haut, qui sont connues aussi par leurs dents. Ce sont les H. cur- tus, Agass., crassispinus, Agass., formosus, Agass., et ensatus, Agass,, de Lyme-Regis, et l'A, lœviusculus, Agass., de Bristol. (?) Norddeutschl. Wealdenbild., t. 1, p. 68, pl. 15, fig. 25. (2) Quarterly journal of the geol. Soc., t. I, p. 197. (5) Bühm. Kreidegeb., LH, p. 97, pl. 214 ct 24. (*) Beitr. zur Petref., t. V, p. 67. (°) L'Hybodus major et l’'H. tenuis se trouvent aussi dans le muschelkalk d'Allemagne, (6) Beitr, zur Petref., t. IV, p, 441. Il. 17 258 POISSONS PLACOÏDES. —— PLAGIOSTOMES. L'Hybodus crassus, Agass., a été trouvé dans l'oolithe inférieure de Tow- cester. On trouve à Stonesfield (grande oolithe), les H. apicalis, Agass., dor- salis, Agass., et marginalis, Agass. L’H. leptodus, Agass., provient du terrain oxfordien. L'H. acutus, Agass., appartient à l'argile de Kimmeridge. L'H. strictus, Agass., a été trouvé dans le calcaire portlandien de l'ile de Portland. L’'H. pleiodus, Agass., est d'une localité inconnue. Quelques espèces ont été découvertes dans les terrains weal- diens. L'H. striatulus, Agass., a été trouvé dans les sables d'Hastings. L'H. subcarinalus, Agass., provient de la forêt de Tilgate. (Atlas, pl. 39, fig. 5.) L'H. Fittoni, Dunker (}, a été découvert dans le terrain wealdien de Neustadt. On à aussi trouvé un de ces rayons dans la craie. L'H. sulcatus, Agass., provient de Lewes. Les CLapopus, Agass., — Atlas, pl. XXXIX, fig. 6 et 7, ne diffèrent des hybodus que par les cônes secondaires des dents qui vont en augmentant à mesure qu'ils s'éloignent du cône médian. Ils proviennent tous des terrains dévoniens et carbo- aifères. Les terrains dévoniens n’en ont jusqu'à présent fourni qu'une espèce. Le Cladodus simplex, Agass. (Hybodus longiconus, Eichw.), a été trouvé dans le vieux grès rouge des environs de Saint-Pétersbourg (2). Les espèces sont plus nombreuses dans l’époque carbonifère (*). Le calcaire carbonifère d’Armagh renferme les C. mirabilis, Agass., striatus, Agass., marginatus, Agass., et aculus, Agass., ainsi que le C. lœvis, M’ Coy. (t) Norddeustckl. Wealdenbild., p. 67, pl, 13, fig. 14, (2) Agassiz, Poiss. de l'Oldred, p 124, pl. 33, fig. 28 à 31; Eichwald, Bullet. soc. nat. de Moscou, t. XIX (18:6), p. 297; Giebel, Fauna der Vorweit, 1, 3, p. 323. (3) Agassiz, Pois. foss., t. Lil, p. 196, pi. 22 D; Giébel, loc, et. HYBODONTES. | 259 2 On a trouvé à Burdie-House les Cladodus Hibberti, Agass., et parvus, Agass. Les C. Milleri, Agass., et conicus, Agass., proviennent de Bristol. Les SPHENoNcaus, Agass. (olim, Zeiosphen), n ont à leurs dents qu’un seul cône très développé, qui est forte- ment arqué en dedans (!). On a trouvé le Sphenonchus hamatus, Agass., dans le lias de Lyme-Regis. Le S. Martini, Roberston (Agass.), provient du terrain portlandien de Linksfeld. Le S. elongatus, Agass., a été trouvé dans le terrain wealdien de ia forêt de Tilgate. Les Dipcopus, Agass., — Atlas, pl. XXXIX, fig. 8, présentent le caractère contraire des sphenonchus, c’est-à-dire que les cônes secondaires sont très développés et que le cône mé- dian est rudimentaire. Ces dents ont été trouvées dans les terrains carbonifères (2). Le Diplodus gibbosus, Agass., vient de Ja houille de Carluke. Le D. minutus, Agass., a été trouvé à Burdie-House. Les GLossopus, M’ Coy, ont des dents en forme de langues, oblongues, beaucoup plus hautes que larges, à couronne recourbée, diminuant depuis la base jusqu'à la pointe, qui est subtronquée. Elles diffèrent de toutes celles des autres hybodontes par leur coupe quadrangulaire. Leur surface est poreuse (). Le Glossodus lingua bovis, M’ Coy, et le Glossodus marginatus, id., ont été trouvés dans les calcaires carbonifères d'Armagh, I faudra peut-être ajouter à celie famile le genre des Hapro- (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IT, p. 201, pi. 22 a; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 324 ; Charlesworth, ag. of nat. history, t. WI, p. 245, (2) Agassiz, Poiss foss., t. II, p. 204, pl. 22 b; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 324. (8) Annal. and mag. of nat. hist., 1848, 2° série, t, LU, p, 127. 260 POISSONS PLACOÏDES, — PLAGIOSTOMES. pox, Münster (1), dont je ne connais pas les caractères et qui a été établi pour une espèce du keuper. 3° Famize. — CESTRACIONTES,. Les cestraciontes se rapprochent des familles précédentes par la forme de leur corps; mais ils en diffèrent par leurs dents, qui sont aplaties et en pavé. Leurs mâchoires sont pointues et avan- cent autant que le museau. Cette famille, si toutefois on peut la considérer comme établie sur des caractères suffisants, a une histoire paléontologique très remarquable. On en trouve des traces dans les terrains les plus anciens que l’on connaisse, puis elle se continue sans interrup- tion dans toute la série des formations, ayant son développement principal au commencement de l’époque secondaire et diminuant ensuite d'importance jusqu'à l’époque moderne, où le genre des cestracions est seul représenté par une espèce qui vit à la Nouvelle- Hollande. La plupart des cestracions anciens ne sont connus que par des dents isolées, aussi est-il très difficile de se faire une idée exacte de leurs rapports réels. Parmi les noms et les rapprochements établis, il en est encore beaucoup qu'on ne peut considérer que comme provisoires. Les Srrornonus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIT, fig. 21, ont des dents allongées, plus ou moins rétrécies, tronquées aux deux bouts et sensiblement tordues suivant leur diamètre longi- tudinal. Leur surface est réticulée et les pores de l'émail sont peu sensibles (?). On en connait quaire espèces des terrains triasiques. Le Strophodus angustissimus, Agass., et le S. elytra, Agass., ont été trouvés dans le muschelkalk de Lunéville (3). (1) Braun, Bayreuth, p. 74. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IE, p. 116, pl. 10 b, 16 à 18 et 22; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 330. (3) M. H. de Meyer, Palæontographica, Y, p. 233, pense que les dents des £. angustissimus et elytra, ont appartenu à un poisson voisin des myliobates, et désigne sous le nom de PaLÆOBATES le nouveau genre qu’elles doivent ca- ractériser, 1) les réunit en une seule espèce, le P. angustissimus, H. de Meyer. CESTRACIONTES. 261 Le S. ovalis, Giebel, provient du muschelkalk d'Esperstaedt. Le S. orbicularis (1), a été trouvé dans les brèches du keuper près de Stuttgard. Ces dents manquent dans le lias; mais on en trouve beaucoup dans les autres étages jurassiques. Le S. longidens, Agass., provient du calcaire de Caen. Le S. irregularis, Muünst., a été trouvé dans l’oolithe inférieure de Rabenstein et de Neuenburg. Les S. magnus, Agass., tenuis, id., et favosus, id., caractérisent la grande oolithe de Stonesfield. Le S. radiato-punctatus, Agass., a été trouvé à Kellowary. Le comte de Münster (2) a fait connaître deux espèces des terrains coral- liens du Hanovre: les S. punctatissimus et radiatus. Le S. reticulatus, Agass., a été découvert à Shotover (terrain kimmerid- gien). Le S. subreticulatus, Agass., provient du calcaire à tortues de Soleure. Les terrains crétacés en ont fourni trois espèces. 7” Le S. punctatus, Agass., est du grès vert de Kehlheim, et le S. sulcatus du grès vert de Maidstone. Le S. asper, Agass., a été trouvé dans la craie de Lewes. Les Acropus, Agass., — Atlas, pl. XXX VIII, fig. 22 et 23, différent des strophodus par leurs dents qui ne sont pas tordues. Toute leur surface est ornée de rides transversales, qui se rami- fient uniformément en divergeant toujours d'une saillie longitu- dinale (5). Ces dents ont été prises par quelques anciens auteurs pour des insectes et des vers. Les terrains triasiques en renferment quelques espèces. L’Acrodus Braunii, Agass., est du grès bigarré de Deux-Ponts. L'A. Gaillardoti, Agass., et l'A. lateralis, Agass., viennent du mus- chelkalk de Lunéville. Le premier se retrouve dans le muschelkalk de la plus grande partie de l'Europe. (1j Gicbel, loc. cit. C'est le Psammodus orbicularis, H. de Meyer et Plienin- ger, Beitr. zur Pal. Wurtemb., p. 117, pl. 10, fig. 24. (2) Beitr. zur Petref., p. 46 et 47, pl. 3, fig. 14, (3) Agassiz, Poiss. foss., t. 2 p. 139, pl. 21 et 22; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 325. 262 POISSONS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES. L'A. immarginatus, Meyer, a été trouvé en Silésie dans le même terrain. L'A. minimus, Agass., paraît caractériser les terrains triasiques supé- rieurs Il a été trouvé en Angleterre dans les brèches qui font la limite entre le keuper et le lias et dans des gisements analogues du Wurtemberg. L'A. acutus, Agass., a été découvert avec le précédent (!), dans les mêmes terrains, aux environs de Tübingen, etc. Les terrains jurassiques en ont fourni plusieurs. Le plus grand nombre vient du lias. Les Acrodus nobilis, Agass., latus, Agass., gibberulus, Agass., undulatus, Agass., et Anningiæ, Agass., ont été trouvés à Lym’-Regis. L'A. angustus, Gicbel, provient du lias de Quedlimbourg. L'A. leiopleurus, Agass., a été (suivant M. Morris) trouvé dans la grande oolithe du Wiltshire. Une espèce a été trouvée dans les terrains wealdiens. L'A. hirudo, Agass., provient de la forêt de Tilgate. Enfin, on en cite quelques unes de l'époque crétacée. L'A.transversus, Agass., a été trouvé dans la craie blanche du Sussex, Les mêmes gisements ont fourni à M. Dixon (?) les À. Ilingworthi, Dixon, et cretaceus, id. M. Reuss (3) cite dans le plaener de Bohème les À. afinis et polydyctios, Reuss. L'A. rugosus, Agass., caractérise la craie de Maëstricht. Les Taectopus, Plieninger, ont des dents complètement dépourvues de plis transverses. L’élé- vation médiane a un tranchant plus fort que dans les acrodus, et le centre de la dent s'élève d'une manière qui rappelle singulière- ment les orodus. MM. H. de Meyer et Plieninger (‘) en ont décrit quatre espèces des brèches du keuper du Wurtemberg. Ce sont les Thectodus glaber, Plien., tricuspida- tus, id., crenatus, id., et inflatus, id. (1) H. de Meyer et Plieninger, Beitr. zur Palæontol. Wurtembergs, p. 115, pl. 12. (2) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 364, pl. 30, fig. 11-13 et pl. 32, fig. 9. (3) Geogn. Skizsen, 1, p. 218, et Bühm. Kreidegeb., I, pl. 2, fig. 8et 4; IF, a 21, fig. 1-8. ($) H. de Meyer et Plieninger, Beitr. zur Peiref. Wurtembergs, p. 116, pl. 40; Giebel, Fauna der Vorwell, T, 3, p. 328. + CESTRACIONTES. 263 Les Wopnika, Münst., paraissent très voisins des thectodus et ont comme eux des dents sans rides ni sillons: elles sont ornées dans leur milieu d'une colline plus saillante et tranchante dans les grandes dents, mais manquant aux petites. La nageoire dorsale porte un fort rayon conique, court, sillonné. Le corps est couvert de petites écailles striées, variables, difformes,. On ne connaît qu'une seule espèce ({) : le Wodzika striatula, Münster, des schistes cuivreux de Richelsdorf (terrain pénéen). M. Giebel luiréunit l’Acrodus Althausii, Münster, et les Strophodus arcua- tus et angustus, du même auteur. Les Perropus, M’ Coy, ont des dents coniques dont la hauteur égale à peu près le dia- ‘ mètre et dont la base osseuse est circulaire, concave en dessous. La couronne à une surface compacte profondément sillonnée de lignes rugueuses, saillantes, rayonnantes. Ces dents ressemblent à celles des orodus et des acrodus, mais seu distinguent par leur forme circulaire, par la profondeur des lignes rayonnantes, par leur surface rugueuse et par leur structure microscopique, où l'on voit de très nombreux petits canaux (?). Le Petrodus patelliformis, M Coy, a été trouvé dans le calcaire carbonifère du Derbyshire. Les Oropus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIT, fig. 24, ont encore des dents allongées, à structure poreuse, dont le grand diamètre a une arête saillante ; mais la région médiane de la dent s'élève davantage jusqu'à former un cône obtus et transverse. Quelques rides obliques partent de l’arête longitudinale. Ces poissons ont de grands rapports avec les thectodus. Ils ne se trouvent que dans les terrains carbonifères. (1) Münster, Beitr. zur Petref.,t. VI, p. 48, pl. 1, fig. 4 à 3; t. HI, p.123, Acrodus et Strophodus, etc.; Giebel, Fauna der Vorwelit, 1, 3, p. 329; Geinitz, Zechsteingeb., p. 6. (2) Ann. and mag. of nat. history, 2° série, 1848, t. I, p. 132, 264 POISSONS PLACGÏDES. — PLAGIOSTOMES. M. Agassiz (1) en a décrit deux espèces des environs de Bristol, l'Orodus cinctus, Agass., et l’O. ramosus, id. Ce dernier a été retrouvé en Belgique. M. M’ Coy {?) en a fait connaître deux autres d’Armagh (Irlande), l'O. po- rosus, M’ Coy, et l'O. compressus, id. Les Crexorrycmius, Agass., — Atlas, pl. XXXVIII, fig. 25, ont des dents qui ressemblent à celles des orodus; mais elles sont petites, fortement comprimées, et les rides transversales sont disposées de manière à former un peigne de saillies plus ou moins détachées (5). On en connaît deux espèces des terrains dévoniens. Le Ctenoptychius crenatus, Agass., à été trouvé à Megra, en Russie, et lo C. priscus, Agass., en Ecosse. Les autres espèces viennent des terrains carbonifères. Les calcaires de Burdie-House et de Manchester renferment des dents des Ctenoptychius pectinatus, Agass. et denticulatus, Agass. Le C. apicalis, Agass., vient des schistes houillers de Stafford. Les C. cuspidatus, Agass. et crenatus, Agass., ont été trouvés dans les houilles des environs de Glascow, et les C, serratus, Agass., macrodus, Agass., et dentatus, Agass., proviennent du calcaire carbonifère d'Armagh. Les CENTRODUS, Giebel, ont des dents à racine élevée, très poreuse, sur lesquelles s'élèvent six pointes aiguës, lisses, disposées par paires d’égale grosseur. On doit peut-être leur rapporter des rayons de nageoires peu courbés et épais ({). Le Centrodus acutus, Giebel, a été trouvé dans le terrain carbonifère de Wettin. Les Prycaopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIL, fig. 26 et 27, ont des dents anguleuses, plus ou moins carrées ; leur couronne (1) Agassiz, Poiss. foss., t. AIT, p. 96, pl. 11; sir Ph. Grey Egerton, Ca- talogus ; de Koninck, Anim., foss. de Belg., p. 613, pl. 55, fig. 2; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 342. (2) Annals and mag. of nat. history, 1848, 2° série, t. II, p. 131. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. LL, p. 99, pl. 19; et Poiss. de l’Old red, p.124; de Verneuil, Pal. de la Russie, p. 403 et 411; Giebel, Fauna der Vorwell, {, 3, p. 549. (4) Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 344. CESTRACIONTES. 265 est plus haute que la racine, qui est obtuse, tronquée et plus ou moins échancrée dans son milieu. La partie émaillée est étalée par ses bords, et se relève au milieu en un mamelon obtus et sillonné de rides, ou plutôt de gros plis tranchants, parallèles, quelquefois sinueux, séparés par des sillons peu profonds. Les bords sont ornés d’une granulation plus ou moins serrée et d’un réseau de plis irréguliers et peu saillants. Avec ces dents plus plates, on en trouve d'autres plus petites et plus bombhées, qui étaient probablement les antérieures. Les ptychodus sont aussi connus par des rayons épineux très gros et formés de larges lames soudées ensemble dont l'union forme des sillons longitudinaux. Les espèces établies par les rayons sont, comme je l'ai déjà dit pour les hybodus, p. 255, des doubles emplois de celles qui sont connues par les dents. Cette association des dents et des rayons justifie le classement des ptychodus dans la division des squalides. Les dents seules auraient pu tout aussi bien faire croire à des rapports avec les raies. Les espèces que l’on connaît par des dents sont toutes des ter- rains crétacés (1). Les Ptychodus mamillaris, Agass., decurrens, Agass., et latissimus, Agass., se trouvent dans la craie blanche de presque toute l'Europe. Le P. altior, Agass., vient de la craie du Sussex, le P. polygyrus, de Quedlimbourg et de Lewes. Le Piychodus triangularis, Reuss (2\, a été trouvé dans le plaener de Bohème. M. Dixon ($) a fait connaître récemment plusieurs espèces de la craie du Sussex, trouvées avec la plupart des espèces indiquées ci-dessus. Les espèces nou- velles sont les P. rugosus, Dix., paucisulcatus, id., depressus, id. et Oweni, id. Les terrains crétacés d'Amérique renferment le P. polygyrus, Agass., in- diqué ci-dessus, et le P. Mortoni, Agass., retrouvé plus tard dans le Sussex. Les espèces établies par les rayons sont aussi des terrains crétacés. (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IT, p. 150, pl. 25 a, 25 b; Mantell, Geol. of Sussex, pl. 32; Geinitz, Charact., p. 64, pl. 17; Roemer, Norddeutschl. Kreideg., p. 107; Reuss, Bühm. Kreideg., 1, 1, pl. 2, fig. 9 et 10; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 332. (2) Geogn. Skizzen, I, 218, et Bühm. Kreidegeb., 1, 2, pl. 2, fig. 14-19. (3) Geol. and foss. of Sussex, p. 361. 266 POISSONS PLACOÏDES, == PLAGIOSTOMES. Les P. spectabilis, Agass., gibberulus, id., arcuatus, id., et articulatus, id., ont été trouvés dans la craie blanche de Lewes. Le P. acutus, Agass., vient d'une localité inconnue. Les Psammopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIT, fig. 28, ont des dents très larges et plates, dont la surface offre l'aspect d'un sablé uniforme, et ne porte ni rides, ni gibbosités, ni ma- melons. Ces poissons appartiennent à l'époque carbonifère (1). Le Psammodus rugosus, Agass., a été trouvé à Bristol, à Esky, etc., et dans l'Eifel, à Gerolstein. Le P. porosus, Agass., est du calcaire carbonifère de Bristol, et le P. cor- nutus, Agass., de celui d’Armagh. Le P. canaliculatus, M° Coy, a été trouvé aussi dans ce dernier gisement. Les Caomaropus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIL, fig. 29, ont des dents très semblables à celles des Psammedus, mais plus allorgées, et entourées à leur base d’une série de plis concen- triques plus ou moins saillants et plus ou moins nombreux. Ces dents sont tantôt plates, tantôt élevées en leur centre, où elles forment même quelquefois un tranchant plus ou moins acéré. On les trouve surtout dans les terrains carbonifères (?). Les Chomaiodus cincius, Agass., et linearis, id., viennent des calcaires carbonifères de Bristol, et le C. truncatus, Agass., a été trouvé dans les mêmes terrains à Armagh. Ce dernier gisement a fourni à M. M’ Coy les C. obliquus, M Coy et denti- culatus, id. Une seule espèce a été citée dans l’époque triasique: c’est : P poq que ; Le C. sphenodiscus, H. de Meyer et Plieninger (3), trouvé dans les brèches osseuses du muschelkalk de Kraïlsheim. Les HeLopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIII, fig. 30, ont des dents parfaitement lisses, dont le centre est renflé en (1) Agassiz, Poiss, foss., t. 1, p. 110, pl, 42, 13 et 19; Portlock, Geol. rep. of London, 1843, p. 468. (2, Agassiz, Poiss. foss., t IL, p. 107, pl. 45; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3,p. 341; M'Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 1848, 2* série, t. 1, p. 124. (8) Beitr. zur Pal. Wurtembergs, p. 55. CESTRACIONTES. 267 forme de cône obtus. Quelquefois elles présentent une série de ces cônes ; quelquefois il n°v en a qu'un. Les helodus sont aussi des poissons des terrains carboni’ères (). On a trouyé dans les calcaires carbonifères de Bristol les Helodus lœvissi- mus, Agass., subteres, id., gibberulus, id. et turgidus, id. Ceux d'Armagh renferment les Æ. didymus, Agass., mamillaris, id., et planus, id., ainsi que les H. appendiculatus et rudis, décrits par M. M'Coy. L'H. simplex, Agass., vient des schistes houillers de Stafford et de Coalbrookdale. L'H, mitratus est de la houille de Carluke. Les CawPopus, de Koninck, — Atlas, pl. XXXVIIL, fig. 31, ont des dents plus compliquées ; elles sont oblongues, à bords presque parallè'es, et leur couronne, surmontée de plusieurs tu- bercules détachés, également oblongs, mais placés en travers (?). Le Campodus Agassizianus, de Koninck, a été trouvé dans les rognons cal- caires du schiste alumineux de Chokier (terrain houiller de Belgique). Les Cocariopus, Agass., — Atlas, pl. XXXVIIE, fig. 32, ont des dents moins nombreuses que les genres précédents ; mais chacune d'elles couvre un plus grand espace de mâchoire et est enroulée et tordu. Ces poissons ont vécu seulement dans l'époque carboni- EE C) Le Cockliodus contortus, Agass., est le plus commun: il a été trouvé dans les calcaires carbonifères de Bristol, de Clifton et d'Armagh. Cette dernière localité renferme aussi les dents de quatre autres espèces : les C,. magnus, Agass., obiongus, id., aculus, id. et siriatus, id. Les CuraTopus, Agass., — Atlas, pl. XXX VII, fig. 33 et 34, ont des dents qui ressemblent par la structure à celle des psam- modus ; mais leurs contours sont fort différents. Un de leurs côtés (1) Agassiz, Poiss. foss., t. TI, p. 104, pl. 12, 14, 15,19; sir Ph. Grey Egerton, Catalogus ; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 340 ; M’Coy, Ann. and mag., 1848, 2° série, t. 11, p. 123. {2} De Koninck, Descript. des anim. foss. de Belgique, p. 618, pl. 55, fig. I. (3) Agassiz, Poiss. foss., t. III, p. 113, pl. 14 et 19; Giebel, Fauna der Vorwelt, \, 3, p. 336. 268 POISSONS PLACOÏDES, —— PLAGIOSTOMES. est toujours droit, tandis que le côté opposé a des cornes sail- Jantes. Il est probable qu’elles n'étaient pas sur plusieurs rangées, Leur bord droit était vraisemblablement interne, et le bord à cornes, externe. Le plus petit côté était certainement le plus antérieur ; d'où résulte que les cornes tournées en dehors ont leur pointe dirigée en avant, et que les postérieures sont les plus grandes. Ces dents sont composées de deux couches très différentes. La couche superficielle est formée d’un émail à tubes très serrés comme dans les psammodus. La couche profonde est osseuse. Presque tous les ceratodus appartiennent aux terrains triasi- ques (!). Le Ceratodus serratus, Agass., vient du grès keupérien d’Argovie; le C. heteromorphus, Agass., a été trouvé dans le muschelkalk de Luné- ville. MM. H. de Meyer et Plieninger ont décrit les C. runcinatus, palmatus et Guillielmi, du muschelkalk dolomitique de Louisbourg (cette dernière espèce se trouve aussi dans les brèches du keuper); le C. Weismani, du muschel- kalk de Friedrichshall ; le C. concinnus, du grès du keuper de Stuttgard, et le C. Durriæi, desbrèches supérieures du même terrain. En Angleterre, on en a trouvé beaucoup dans les conglomérats d’Aust-Cliff, près de Bristol, qui renferment la limite supérieure du terrain triasique; mais il n'est pas certain que les différences qui distinguent ces dents ne doi- vent pas Ôtre attribuées à des différences de place sur la mächoire. M. Agas- siz a établi les espèces suivantes : Ceratodus latissimus, curvus, planus, parvus, emarginatus, gibbus, dædaleus, altus, obtusus et disauris. On en connaît aussi une des terrains jurassiques proprement dits. Le C. Philippsii, Agass., a été trouvé à Stonesfeld. Le C. Kaupüi, Agass., est d'une localité inconnue. Les Cæiropus, M’ Coy, ont des dents épaisses et aplaties qui rappellent celles des cerato- dus par leurs formes générales en éventail. Le bord antérieur est profondément divisé en lobes ; l'intérieur, à peu près droit, porte un petit lobe recourbé en forme de pouce se projetant à angle (1) Agassiz, Poiss. foss., t. I, p. 129, pl. 18 à 20; H. de Meyer et Plieninger, Beitr. sur Palæont. Wurtembergs, p. 85; Giebel, Fauna der Vorwelt, I, 3, p. 357. CESTRACIONTES. 269 droit depuis le milieu de sa longueur. Ce processus écarte les dents des deux côtés. La surface est finement ponctuée (1). Le Chirodus pes ranæ, M’ Coy, a été trouvé dans le calcaire carbonifère du Derbyshire. Les CTENOpuS, Agass., — Atlas, pl. XXXVIII, fig. 35, ne sont encore connus que par un petit nombre de dents en forme d'éventail, dont les côtes seraient dentelées. Leurs rapports ne peuvent pas être précisés. On à trouvé ces dents dans les terrains dévoniens et carbo- nifères (2). M. Agassiz cite dans les premiers les Ctenodus Keyserlingü, Agass., Woere thü, id., marginalis, id., asteriscus, id., et parvulus, id., trouvés dans le vieux grès rouge d’Orel. M. Eichwald a fait connaitre le C. serratus, Eichw., des mêmes gisements, et le C.radiatus, id., du terrain dévonien de Slayanka, Les espèces des terrains carbonifères sont les suivantes : Le C. cristatus, Agass., vient de la houille de Tong, le C. Robertsoni, Agess., est de Burdie-House, et le C. alatus, Agass., provient du calcaire carbonifère d’Ardwick. Le C, Murchisoni, Agass., a été trouvé à Botwood. Les Coxcaopus, M Coy, ont aussi des dents paires (?) comme les ceratodus et les ctenodus, Chacune d'elles est grande, semi-circulaire, apointie en avant, subtronquée en arrière, à surface triturante profondément con- cave. Le bord extérieur est ondulé de plis très marqués, corres- pondant à des côtes qui sont plus fortes à la partie antérieure. Ces plis n’atteignent pas le bord interne. Ce genre diffère surtout des ceratodus et des conchodus par la surface triturante de ses dents qui est fortement creusée et qui rappelle l’intérieur d’une huiître (). (1) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, t. Il, p. 130. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. IE, p. 137, pl. 19, et Poiss. de l'Old red, p. 122, pl. 28 a, et 33; Eichwald, Karsten's Archiv, 1825, t. XIX, p. 671, Bull, Soc. nat., Moscou, 1844, t. XVIE, p. 827; Gicbel, Fauna der Vorwelt, 1, No (3) Ann. and mag. of nat. hist. 2° série, 1848, p. 311. 279 POISSONS PLACOIDES. —— PLAGIOSTOMES. Le Conchodus ostreæformis, M Coy, a été trouvé dans le vieux conglomérat rouge (terrain dévonien) de Seat-Craig. Les PogciLopus, Agass., sont encore très mal connus. Leurs dents sont un peu convexes, creuses en dessous, polygonales ou arrondies, ornées sur leurs bords de plis parallèles. M. Agassiz (1) a nommé six espèces non décrites du calcaire carbonifère d’Armaghet de la houille de Carluke Ce sont les Pæcilodus Yonesii, parallelus, transrersus, obliquus, sublævis et angustus. Ïl faut ajouter le P. rossicus, Keyserl. (?), du pays de Petschora ainsi que les P. aliformis, M Coy (3), et foveolatus, id., du calcaire carbonifère du Der- byshire. Les CLimaxopus, M Coy, ont des dents plus longues que larges, se rétrécissant graduelle- ment en avant ; les côtés sont presque droits. La partie antérieure de la couronne est traversée par des côtes larges, imbriquées, transversales et perpendiculaires au diamètre longitudinal. La surface est finement ponctuée (). Le Climaxodus imbricatus, M' Coy, a été trouvé dans le calcaire impur et foncé qui recouvre le calcaire carbonifère du Derbyshire. Les PLEuRODUS, Agass., n'ont pas encore été caractérisés (). Les Pleurodus affinis et Ranlkinei, Agass., ont été trouvés dans la houille de Carluke. Les PETALODUuS, Owen, forment un type tout à fait particulier et qui n'appartient proba- blement pas à la division des cestraciontes. La dificulté de trou- ver ses véritables affinités génériques m'a engagé à lui laisser provisoirement cette place. I est possible, comme je l'ai dit plus (1) Agassiz, Poiss. foss., t. IL, p. 174 et 384; Portlock, Geol. rep.;p. 468, pl. 14 a; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 537. (2) Petschora Land, p. 292, pl. 21, fig. 6. (5) Ann. and mag. of nat. hist., 1848, 2° série, t. IE, p. 129. (4) Ibid., p. 128. (5) Agassiz, Poiss. foss., t. IT, p. 174 et 384. CESTRACIONTES. 71 haut, qu'il faille le rapprocher des carcharopsis. M. Giebel le réunit à ce genre pour former un groupe des pétalodontes. Les dents ont des plis concentriques autour de leur base, qui est large et finement ponctuée. Sur le milieu s'élève verticale- ment une partie comprimée à bords tranchants. Les espèces appartiennent toutes à l'époque carbonifère ('). Le Petalodus acuminatus, Agass. (Chomatodus acuminatus, id.), a été trouvé dans le comté de Durham. Le P. Hastingsiæ, Owen, provient d’Armagh, M. Agassiz nomme, sans les décrire, quelques espèces du même gisement (2), les P. psiütacinus, rectus, lœævissimus, marginalis et sagittatus. Le P. rhombus, M’ Coy, a été trouvé dans les terrains carbonifères du Desbyshire. Les Pocvrmizopus, M’ Coy, ont des dents épaisses, à couronne peu élevée, formant une sur- face ovale, transversale, qui se rétrécit vers les extrémités. Des côtes antérieures et postérieures séparent la couronne de la racine, Celie-ei est grande et profondément divisée en plusieurs lobes (5 à 8), ce qui fait le caractère distinctif de ce genre, car les pois- sons n'ont jamais, sauf dans ce cas, la racine multiple. Ces dents sont voisines de celles des petalodus, mais bien plus lourdes et plus épaisses (5). Le Polyrhizodus magnus, M'Coy (Petalodus radicans, Agass.), et le P, pusillus, M° Coy, ont été trouvés dans le calcaire carbonifère d'Armagth. Les Dicræa, Münster, forment un genre très singulier qui paraît se rapprocher des ces- traciontes par ses dents obtuses ()}, mais qui est associé par M. Giebel aux squatinides. Il rappelle en effet un peu les anges (1) Owen, Odontography, p. 61, pl. 22, fig. 3, 4, 8; Agassiz, Poiss. foss., t. I, p. 174 et 384 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, [, 3, p. 344 ; M' Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 1848, 2° série, t. IH, p. 125. La première espèce (P. acuminatus) est décrite par M. Agassiz, Poiss. foss., t. 111, p. 108, pl. 19, fig. 11-13, (2) Le P. radicans, Agass., doit être transporté dans le genre suivant. (3) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, t. H, p. 123. (*) La dentition se rapproche peut-être encore plus des raies, et ce genre est voisin sous ce point de vue des janassa, mais les formes de son corps for- cent à l'associer aux squalidiens. 272 POISSONS PLACOÏDES. -— PLAGIOSTOMES. par ses grandes nageoires pectorales. Le corps est court et gros, la nageoire anale est très développée et rapprochée de la caudale. 1! y a deux dorsales dont l’antérieure est bilobée. Tout le corps est couvert de petites écailles arrondies, striées sur la tête et rugueuses sur le reste du corps. La dentition est composée de quatre rangées de dents al- longées et arrondies sur le palais, et d’une rangée de chaque côté de dents plus petites et rhomboïdales portées par les maxil- laires. La Dictæa striata, Munster (1), a été trouvée dans les schistes cuivreux de Richelsdorf et de Kamsdorf (terrain pénéen). 4e Fame. — SQUATINIDES. Les squatinides diffèrent de tous les squalidiens par leur bouche fendue au bout du museau et non en dessous. Ils se rapprochent des raies par leurs yeux situés à la face dorsale et par leurs grandes pectorales. Leurs formes allongées sont du reste celles des squalidiens. Leur colonne épinière est tantôt ossifiée, tantôt cartilagineuse. Les ANGES (Squatina, Dum.), forment le type le plus fréquent dans les mers actuelles. Ils ont une tête ronde, un corps large et aplati, des dents lisses, compri- mées, pointues, à racines peu développées et à cavité interne con- sidérable. Les espèces fossiles se trouvent dans les terrains crétacés et tertiaires. Elles remontent même jusqu’à l'époque jurassique, si l’on réunit à ce genre celui qui a été établi par le comte de Münster, sous le nom de THaumas, et qui paraît avoir les caractères essentiels des anges, sauf quelques modifications dans la disposition des na- geoires de la queue. 1} Munster, Beitr. zur Petref., t. XL, p. 124, pl. 3, 4 et 8; Agassiz, Poiss. foss., t. MI, p. 376; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 299, Ce der- nier auteur réunit à cette espèce l'Acrodus larva, Agassiz, Poiss. foss., t. I, pl. 22, fig. 23-25. SQUATINIDES. 273 Le Thaumas alifer, Münster, et le T, fimbriatus, id., ont été trouvés dans les schistes de Solenhofen (!). Les espèces des terrains crétacés ne sont connues que par des dents. M. Reuss (?) a décrit les Squatina Mulleri et lobata, Reuss, du plaener de Bohème. Il en est de même de la seule espèce qui soit citée dans les terrains tertiaires. La Squaiina carinata, Giebel ($), provient des schistes tertiaires de Klein- Spauvea près de Maëstricht. Les Rapamas, Münsier, ont un museau allongé comme les rhmobates et les pristiophorus du monde actuel. Suivant M. Giebel, ils se rapprochent de ce se- cond genre plus que du premier, et doivent, en conséquence, être placés dans l’ordre des squalidiens et dans la famille des squati- nides. La figure donnée par le comte de Münster m'a paru insuf- fisante pour pouvoir apprécier les affinités de ce genre (). Les Radamas macrocephalus, Münster, a été trouvé dans les schistes cui- vreux de Richelsdorf (terrain pénéen). Les XENACANTHUS, Beyrich, ont beaucoup de rapports avec les anges dans la forme du corps et de la tête, et La disposition des nageoires, mais présentent un ensemble de caractères qui forcera probablement une fois à en faire une famille à part, à laquelle on réunirait quelques genres des terrains anciens, connus seulement par des rayons (orthacan- thus, pleuracanthus, etc.). Les os de la tête présentent la structure en mosaïque caracté- ristique des poissons cartilagineux vivants. Les dents rappellent celles des diplodus. La corde dorsale est cartilagineuse. Leur (1) Munster, Beütr, zur Petref., t. V, p. 62, pl. 7, fig. 1, et t, VI, p, 53, pl. 1, fig. 4. (2) Bôhm. Kreidegeb., 1, p. 100, pl. 21, fig. 18-21. (ë) Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 298. (f) Münster, Beitr. zur Petref.,t. VE, p. 52, pl. 14, fig, 4; Giebel, Fauna der Vorivelt, 1, 3, p. 297 ; Geinitz, £echs'einsgeb., p. 6. IL. 15 27% POISSONS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES. caractère le plus distinctif consiste dans un gros rayon épineux situé immédiatement derrière la tête, c’est-à-dire bien plus en avant que dans tous les autres genres. Ce rayon est déprimé, mé- diocrement pointu et garni sur les côtés d'épines courtes, cro- chues et comprimées. Il ressemble à ceux desmyliobates, et prouve que c'est probablement à tort que l’on a attribué au sous-ordre des rajidiens les rayons déprimés des pleuracanthus, ete., qui appar- tiennent vraisemblablement à des genres voisins des xenacanthus. Fort en arrière de ce rayon, on remarque une grande nageoire dorsale ; la queue est inconnue. Le Xenacanthus Decheni, Beyrich, a été réuni par Goldfuss aux Onraacax- Taus d'Agassiz, qui ne sont connus que par des rayons plus comprimés. El a été trouvé dans le terrain carbonifère de Ruppersdorf (Bohême), de Oschatz en Saxe, de Trautenau, dans les Riesen-Gebirge, etc. (1). de SOUS-ORDRE. — RAJIDIENS. Les rajidiens se distinguent des squalidiens par leur corps très aplali, semblable à un disque, uni avec des pectorales extrêmement amples et charnues, qui se joi- gnent en avant l'une à l'autre ou avee le musean; par leurs branchies ouvertes à la face venirale, et par leur queue généralement grêle. Nous les divisons en trois familles : les Prisripes, ou Scies ; les Racines, ou Raies sans aïquillons, et les Mv- LIOBATIDES, Où Raies armées d'aiguillons. : dre Famizze. — PRISTIDES. La famille des pristides, ou scies, renfermedes poissons bizarres, qui joignent à la forme allongée des squales un corps aplati en avant et des branchies ouvertes en dessous comme dans les raies. (f) Goldfuss, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1847, p. 404, et surtout Beitr. zur Vorwelt Fauna des Steinkohlengeb., p. 23, pl. 5, &g. 9 et 10; Giebel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 322; Beyrich, Berlin. Monatsbericht, 1848, p. 24, et Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 118. PRISTIDES. | 975 Ce qui les caractérise le plus clairement est leur long museau, déprimé en forme de lame d épée, et armé de fortes épines osseu- ses pointues et tranchantes, implantées comme des dents. Les Scies (Pristis, Lath.), sont le seni genre que l’on puisse rapporter à cette famille. On en connaît quelques espèces vivantes, ct d'autres se trouvent fossiles. Une espèce à été citée dans les terrains jurassiques, mais avec doute. C'est le Pristis dubius, Münster (1), des terrains coralliens du Hanovre. Les autres appartiennent à l’époque tertiaire (?). Le P. bisulcatus, Agass., ct le P. Hastingsiæ, id., ont été trouvés dans l'argile éocène de Sheppy. Le P. acutidens, Agass., vient des sables de Bagshot. Le P. Bathami, Galcotti, a été découvert dans les terrains éocènes do Melsbroeck en Brabant. Ce genre se retrouve fossile cn Amérique. M. W. Gibbes a décrit sous le nom de P. Agassizii, Gibbes, une espèce de la Caroline du Sud, et possède d’autres fragments qui indiquent la pré- sence d'une ou de deux autres espèces (3). Les SQuaLOoRAIA, Riley, forment un genre très anormal et dont la véritable place est diffi- cile à aseigner. Il paraît avoir eu une grande analogie de formes avec le genre pristiophorus, aujourd'hui vivant (sous-ordre des squalidiens), et avoir eu un museau prolongé comme ce genre et comme celui des scies. Cette circonstance nous a engagé à le laisser provisoirement dans la famille des pristides, car il ne pa- raît pas pouvoir entrer dans le sous-ordre des squalidiens. Ses autres caractères l'éloignent plus ou moins de ce type. De véritables boucles sur la peau ei la forme de ses vertèbres rap- (1) Beitr. zur Petref.,t. VIX, p. 47. (2) Agassiz, Poiss. foss., t. LL, p. 382%, pl. 41, Gg. 4, et Ann. sc. nül., 3° série, t. ILE, p. 48; Galeotti, Bull. Acad. Bruxelles, 1835, H, p. 132; Gicbel, Fauna der Vorwelt, 1, 3, p. 295. (5) Journ, Acad. nat. sc. of Philadelphia, nouv. série, t. I, p. 299. 276 POISSCNS PLACOÏDES. — PLAGIOSTOMES. pellent les raies ; ses ventrales, à peu près aussi développées que les pectorales, ressemblent à ceiles des rhinuobates. Sa queue est armée d'un piquant comme celle des myliobates. Ses mâchoires sont articulées comme dans tous les placoïdes; les dents sont petites et pointues. Les orbites sont énormes et encadrées par un anneau en relief. La seule espèce connue (!) a été trouvée dans le lias de Lyme-Regis. C'est le Squaloraja polyspondyla, Agass. (S. dolichognatha, Riley). 9e FamiLe — RAJIDES. Cette famille comprend les espèces à museau simple dont la queue n’est pas armée d’aiguillons. Les SPATHOBATIS, Thiollière, ressemblent beaucoup aux rhinobaies, et, ainsi que le fait remar- quer M. Thiollière lui-même, il est très possible qu’on doive réu- nir ces deux genres. Les spathobatis ont cependant un caractère différentiel dans l'existence d'une nageoire en crête basse qui s'é- tend sur le dos, entre les deux os en ceinture (?}. Le Spathobatis Bugesiacus, Thiollière, a été trouvé dans les schistes Jitho- graphiques de Cirin (Ain). Ïl ne serait pas impossible que le Thaumas alifer, Münster, que nous avons indiqué, page 273, comme un squatinide, appartint à ce même genre et peut-être à la même espèce. La tête du thaumas est très incomplétement conservée, et a été interprétée comme ressemblant à ceile des anges {Squatina). Le reste du corps est tout à fait celui des spathobatis. (1) Riley, Proceed. geol. Soc. London, 1833, 5 mai, etc.; Agassiz, Poiss. foss., t. I, p. 379, pl. 42 et 43; Giebel, Fauna der Vorweli, I, 3, p. 294, M. Agassiz a changé le nom de ce poisson. M. Riley l’avait nommé S. doli- chognatha, parce qu'il attribuait à tort le bec au développement des maxil- laires. M. Agassiz lui avait d’abord donné le nom générique de SPINACORHINUS, mais il est revenu plus tard au nom de M. Riley. (2) Voyez Thiollière, Sur un nouveau gisement de poiss. foss., p. 21; Deuxième notice, id., p. 21, avec planche. RAJIDES. 977 Les ARTHROPTERUS, Agass., ne sont connus que par une empreinte de nageoire qui montre des rayons cylindracés à articulations très distinctes. M. Giebel les réunit au genre des PLaryraina, Müller, caractérisé par des nageoires arrondies et par une grosse queue. Il contient des espèces vivantes de la Chine, du Japon et de l'Inde (1). On en connaît une espèce du lias, l’Arthrozterus Rileyi, Agass. Les Rates (Æaia, Cuv.), caractérisées par leur forme rhomboïdale, leur queue mince mu- nie de deux petites dersales, et leurs dents menues ct serrées dis- posées en quinconce, ont été quelquefois trouvées fossiles, dans les terrains tertiaires et récents (?). ‘La Raja Philippi, Münster, à été découverte dans les schistes tertiaires de Cassel. La R. spiralis, Münster, provient des sables de Minden. La R. antiqua, Agass., a été recueillie dans le crag de Norfolk. Les ASTERODERMUS, Agass., ont les formes des raies, avec la peau couverte de petites étoiles épineuses. M. Giebel ne considère pas ces caractères comme suffisants pour l'établissement d’un genre, il les réunit aux raies (5). On n’en connaît qu'une espèce de Solenhofen, l’Asterodermus platypte- rus, Agass. Les EURYARTHRA, Agass., ne sont aussi connus que par une nageoire pectorale, qui indique (1) Agassiz, Poiss. foss., t. TT, p. 379; Giebel, Fauna der Vorwell, T, 3, p. 295. Il serait possible quelegenre Narcoprerus, Agass., Poiss. foss., t. IT, p. 382**, doive-aussi être réuni aux platyrhina, et que le N. bolcanus, Agass., düt devenir le Platyrhina bolcana. | (2; Agassiz, Poiss. foss., t. WT, p. 371, pl. 37, fig. 33; Münster, Beitr. zur Petref., t. VIE, p. 33, pl. 2, fig. 22 et 24; Giebel, Fauna der Vorwelt, E,:5,222292: (3) Agassiz, Poiss. foss., t. III, p. 381, pl. 44, fig. 1-6 ; Giebel, Fauna der Vorweit, 1, 3, p. 292. 278 POISSONS PLACOÏDES. —— PLAGIOSTOMES. une très grande espèce. Les rayons sont larges, plats et composés de très grands articles. M. Giebel les réunit aussi aux raies (‘). L'Euryarthra Munsteri, Agass., vient de Solcnhofen. Les CyCLARTHRUS, Agass., ne sont connus que par un fragment de nageoiré, caractérisé par les articles des rayons cylindracés, courts à leur base et plus longs à mesure qu'ils se divisent {?). Le Cyclarthrus macropterus, Agass., a été trouvé dans le lias de Lymc- Regis. Les TorniLLes (Torpedo, Dum.), à corps circulaire ct lisse, et à queue charnue, ont été représen- tées par une espèce gigantesque, à l'époque du dépôt des schistes du Monte Bolca. C'est la TorpeZo gigantea, Agass. (?). Les Cycroparis, Egerton, — Atlas, pl. XXXIX, fig. 9, sont caractérisés par leur forme circulaire, par les rayons de la pcciorale moins nombreux que dans les torpilles et surtout que dans les raies, et par leurs os du bassin qui forment de longues pointes dirigées en avant dans la même posilion que les os mar- supiaux. 1ls manquent de côtes. La seule espèce connue {{; est le Cyclobatis oligodactylus, Egerton, des cal- caires durs de Hakel (mont Liban). Les Byzexos, Münster, ne soût connus que par des fragments de peau chagrinée qui né (f) Agassiz, Poiss. foss., t. II, p. 382; Giebel, loc. cit. (2 Agassiz, Poiss. foss., t. UF, p. 382, pl. 44, fig. 1 ; sir Ph. Grey Egertoa, Ca’al.; Giebel, Fauna der Voruet, 1, 3, p. 294, (3 Agassiz, Poïiss. foss., t. IN, p. 382* ; Gicbel, Fauna der Vorwe!t, I, 3, p. 293. C'est la Raja lorpedo de l'Itt ol. Veronese, pl. 61. M. de Bleinville ea avait fait le genre des Narcor\rts. (4) Sir Ph. Grey Egerton, Quart. journ. of the geol. Soc., 1845, I, p. 225, pl. 5; Pictet, Poiss. du Liban, p. 54, pl. 10, fig. 4; Giebel, loc, &it. MYLIOBATIDES. £ 979 ) et (6) Berendt, Bernstein, I, p. 56. 328 INSECTES. — COLÉOPTÈRES. (13 lignes) et l'échancrure de la lèvre inférieure rappellent les premiers. La longueur des élvtres, qui recouvrent non seulement le thorax, mais encore les trois premiers anneaux de l’abdomen, les rapproche au contraire des omaliens. Ilsont de fortes mandi- bules recourbées, aiguës et sans dents, de grands yeux, des an- iennes filiformes dont le deuxième article est court, des jambes antérieures cylindriques, et des tarses dont le quatrième article est en forme de cœur renversé et les trois premiers cylindriques. La seule espèce connue (!), type du genre Proracrus, Heer (P, Erichsonii, Heer), a la forme extérieure des omaliens, mais une taille gigantesque par rapport à ces petits insectes qui vivent aujourd hui sur les fleurs. Elle pro- vient d'OEningen. 11 ne serait pas impossible, comme le fait remarquer M. Heer, que la Silpha stratuum, Germar (2), des lignites des Siebengebirge, ne dût former un second membre de cetle même tribu. Le Trisu. — OMALIENS ou APLATIS. Ces insectes ont une tête dégagée comme les trois tribus pré- cédentes, un labre entier, des palpes maxillaires courts, et des élytres en général moins raccourcies, protégeant les premiers anneaux de l'abdomen. M. Heer (3) rapporte aux Omarium, Gravenh., sous le nom de O. pro- togeæ, une petite espèce des terrains tertiaires de Radoboj (Croatie). M. Berendt 4) attribue au même genre un petit brachélytre de l'ambre de Prusse. Il considère une autre espèce du même gisement comme appartenant au genre des LesrÈves (Anihophagus, Grav.). Les ALÉOCHARES (Aleochara, Grav.) ont aussi laissé des traces dans l’ambre de Prusse (5). Gravenhorst en cite une espèce, et M. Berendt parle de deux insectes appartenant au même groupe, mais dont le genre ne peut pas être déterminé avec certitude. 5 TriBu. — MICROCÉPHALES. Les microcéphales sont caractérisés par une tête enfoncée dans (1) Nouv. mém. Soc. helv. sc. nat., 1847, t. VIII, p. 28, pl. I, fig. 9. {2) 19° fascicule de la continuation de Panzer, pl. 5. (3) Nouv. mém. Soc. helv., t. VI, p. 34, pl. 1, fig. 10. (4) Bernstein, 1, p. 56. (5) Berendt, id.; Gravenhorst, Schles. Gesells,, 1834, p. 92. STERNOXES. 329 le prothorax jusqu'aux yeux, sans cou ni étranglement. Le pro- thorax est trapéziforme, rétréci en avant. M. Berendt (!) rapporte au genre des Tacnines (Tachinus , Grav.) quatre espèces de l'ambre de Prusse. Deux espèces du même gisement sont considérées par le même auteur comme des Tacayror:s (Tachyporus, Grav.). Une autre, trouvée également avec les précédentes, est attribuée par M. Be- rendt au genre Mycerororus, Mannerheim. BRACHÉLYTRES INCOMPLÉTEMENT CONNUS. M. Brodie a cité et figuré (2) deux espèces des couches de Purbeck (weal- dien) dont les caractères sont insuffisants pour déterminer le genre. M. Berendt (2) a cité aussi quelques brachélytres incertains de l’ambre de Prusse. 4e Famizze. — STERNOXES. Les sternoxes ont quatre palpes ; des antennes en soie, en scie ou en peigne, et un prosternum terminé postérieurement par une pointe reçue dans une cavité du mésosternum. Leur corps est ovale ou elliptique, de consistance solide, déprimé, et la tête en- gagée jusqu'aux yeux dans le prothorax. Ces insectes vivent aujourd'hui sur les plantes. J'ai déjà signalé leur développement extraordinaire pendant les époques secondaire et tertiaire. Are TriBu. — BUPRESTIDES. — Atlas, pl. XL, fig. 3 et 14. Les buprestides ont la saillie postérieure du prosternum simple etne servant pas au saut. Ils sont en général aujourd'hui ornés de belles couleurs, et les pays chauds surtout fournissent une quantité considérable d'espèces brillantes. Dans ces dernières années, les entomologistes ont partagé l'ancien genre des Buprestes (Zwprestis, Linn.) en plusieurs sous-genres, qui sont souvent fondés sur des caractères trop dé- licats pour que l’on puisse y rapporter des espèces fossiles. En particulier, quelques espèces des terrains secondaires ont (1) Bernstein, I, p. 56. (2) An history of fossil insects, p. 32, pl. 2, fig. 2 et 3. (3) Bernstein, I, p. 56. 330 INSECTES. — COLÉOPTÈRES. pu jusqu'à présent être seulement placées dans la tribu des buprestides sans qu’on osât décider pour un sous-genre plutôt que pour un autre. M. Brodie (1) indique un abdomen et des élytres de buprestide dans le lias inférieur du Gloucestershire, dans la grande oolithe de Stonesfield et dans le calcaire de Purbeck (wealdien). M. Buckland (2), sur l'autorité de M. Curtis, rapporte aussi à la famille des buprestides plusieurs élytres de la grande oolithe de Stonesfield. Le même auteur dit avoir vu dans la collection du docteur Siebold, à Leyde, un magnifique échantillon d'un bupreste du Japon, ayant environ un pouce de long et converti en chalcédoine. M. C. H. G. von Heyden (è) a rapporté au genre CarysoBotTaris, Esch., une espèce des calcaires lithographiques de Solenhofen (C. veterana, Heyden). M. Germar ({) a décrit quelques espèces de buprestes trouvées dans les li= gnites des Siebengebirge, près de Bonn, B. alutacea, carbonum et major, et une espèce indéterminée. Cette dernière espèce et le B. carbonum paraissent faire partie du sous- genre Dicerca , Escholtz. Il a ajouté depuis (5) le Buprestis æylographica, Germ., des lignites des environs d'Orsberg. M. Marcel de Serres ($) cite dans les terrains tertiaires d'Aix en Provence une espèce du genre AxTHaxr4, Dejean, et une autre voisine du Buprestis nana, Fabr. (genre Trachys, Fabricius). M. Berendt |’) a signalé deux espèces de l’ambre de Prusse, qu'il rapporte au genre AGgiLus, Megerle. It signale aussi quelques espèces de genres indé- terminés. M. Heer à étudié avec plus de soin les bruprestides fossiles du lias d'Argovie et des dépôts tertiaires d'OEningen. Il a décrit la disposition des nervures et la sculpture des élytres, de manière à y trouver des caractères propres à la détermination des genres. (1) An history of fossil insects, p. 101, pl. 6, fig. 23-26 et pl. 10, fig. 1; p. 48, pl. 6, fig. 47-19, et p. 32, pl. 6, fig. 1-10. Dans l'Athenœwm de jan- vier 1843, le même auteur avait cru pouvoir rapporter une de ces élytres du lias au genre ANCYLOCHEIRA, (2) Buckland, Géol. et minéral., Traité Bridgewater, pl. 46, fig. 4 à 9, et explication de cette planche. (8) Palæontographica, X, p. 99, pl. 12, fig. 4. (4) 49° fascicule de la continuation de Panzer. (5) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 759. (6) Not. géol. sur la Provence, p. 35. (7) Bernstein, I, p. 56. STERNOXES. 3931 Les dépôts du lias d’Argovie lui ont fourni des représentants de deux genres connus et deux genres nouveaux (!). Une espèce appartient au genre EucarowA, Solier, aujourd'hui spécial à l Amérique méridionale. C’est l'Euchroma liasina, Heer. Elle est figurée dans l’Atlas (pl. XL, fig. 3). Une seconde espèce paraît devoir être attribuée au genre MELANOPHILA, Esch. (M. sculptilis, Heer.) M. Heer a établi le genre GLAPHYROPTERA pour des buprestides qui se distinguent par leurs élytres lisses et par un prothorax terminé par des angles aigus. Le lias d’Argovie en renferme quatre espèces, les G. insignis, Heer, de- presse, id., Gehreti, id. et gracilis, id. Il a formé celui des MicraNTHAxIA pour des petites espèces très voisines des anthaxia, et qui en diffèrent par un prothorax atiénué en avant et par un écusson plus grand. La M. rediviva , Heer, est la seule espèce décrite dans ce mémoire. Les espèces d'OEningen sont encore plus nombreuses (?). M. Heer rapporte au genre Carxonis, Escholtz, les C. antiqua, Heer, et puncticollis, id. La première est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 13). Une autre espèce appartient au genre Peroris, Megerle. (P. Lavateri, Heer..) Le genre des AncyLocxEirRA, Escholtz, en renferme plusieurs. M. Heer décrit les À. Heydenii, deleta, rusticana, Seyfriedi, et gracilis. Il en rapporte une au genre EURYTHYREA, Serville (E. longipennis). Le genre Dicerca, Escholtz, dont nous avons parlé plus haut, renferme la D, prisca, Heer. Au genre SPHENOPTERA, Dejean, appartient le S. gigantea, Heer. M. Heer a formé deux genres nouveaux pour ces mêmes bupres- tides d'OEningen. Celui des PROTOGENIA, Heer, est caractérisé par des élytres lan- céolées, striées, non dilatées à leur base, des articles des tarses courts et égaux, et le quatrième segment de l’abdomen échancré sur son bord. | La seule espèce connue est le P, Escheri (2), Heer. (1) Zwei geol. Vorträge, p. 13, fig. 18, 20 à 30, 33, 34 et 36. (2) Nouv. mém. Soc. helv. sc. nat., 1837, t. VILL, p. 75. KE INSECTES. — COLÉOPTÈRES. Celui des Fusscini4, Heer, est caractérisé par une tête arron- die, de grands yeux, un prothorax trapéziforme et un prosternum court, faiblement prolongé en arrière, et des pieds courts. La F. amæna, Heer, est la seule espèce décrite. Le même auteur désigne sous le nom provisoire de BUPRESTITES, deux es- pèces plus incomplétement conservées que les précédentes, ce sont les B. ŒEningensis et extincta. Ces espèces d'OEningen forment un ensemble qui se rapproche davantage des faunes des pays chauds que de celle qui habite actuellement la Suisse. Le grand nombre des espèces et la taille de quelques unes d’entre elles, qui dépasse un pouce, indiquent des conditions très différentes de celles qui caractérisent les bu- prestes de nos Alpes. 2e Tru. — ÉLATÉRIDES. Les élatérides sont caractérisés par le développement plus grand du stylet postérieur du prosternum qui s'enfonce dans une cavité de la poitrine, au-dessus de la naissance de la seconde paire de pattes, et qui permet à ces animaux de sauter lorsqu'ils sont cou- chés sur le dos. On peut dire de ces insectes ce que nous avons dit des bu- prestides. Il est souvent difficile de rapporter les espèces fossiles aux nombreux sous-genres dans lesquels on les à divisés. En particulier M. Brodie (!) indique des élytres ou d'autres fragments comme appartenant aux élatérides, sans qu'on puisse fixer un sous-genre. Ces débris ont été trouvés dans le lias inférieur du Gloucestershire et dans la grande oolithe de Stonesfield. Le premier de ces gisements a présenté entre autresune espèce un peu mieux conservée que les autres, M. Brodie lui a donné le nom d'E, vetustus. M. Marcel de Serres (?) avait cité trois espèces d’elater des terrains tertiaires d'Aix en Provence, dans sa géognosie des terrains tertiaires, mais il ne les cite plus dans le catalogue plus complet qu'il a donné des insectes fossiles de ce gisement dans les Notes géologiques sur la Provence. Gravenhorst (3) indique plusieurs espèces de l’ambre de Prusse qui doivent, (1) An history of fossil insects, p. 32 et 101, pl. 6 et 7. (2; Géognosie des terrains tertiaires, p. 240; Not. géol. sur la Provence, p. 35. (3) Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Gesellschaft, 1834, p. 93. MALACODERMES. 399 comme les précédentes, être rapportées au genre des Taurins (Elater, Linné), mais dont les sous-genres restent indécis. Toutefois M. Hope (!) n’en indique qu'une espèce. M. Berendt (2) cite dans ce gisement, outre plusieurs espèces indétermi- nées, deux espèces du genre Cryprouypnus, Escholtz; deux espèces du genre MicroPxaGus, Chevrolat; quatre espèces du genre Eucnemis, Abrens; trois espèces du genre Limonius, Escholtz, cité plus bas, et onze espèces du genre Taroscys, Latreille. M. Brongniart avait déjà plus anciennement désigné sous le nom de Srernoxys un elater (ou un bupreste) de l'ambre. M. Heer (3) a fait une étude détaillée des élatérides d'OEningen : il à rap- porté une espèce au genre Ampenus, Mégerle (Ampedus Seyfriedi, Heer), une espèce au genre Icaxopes , Germar (1. gracilis, Heer), une au genre CARDIO- rHORUS, Escholtz (C. Braunü, Heer), une au genre Dracanraus, Lair. (D. sutor, Heer), une au genre Limonius, Escholtz (L. optabilis, Heer), une au genre Lacow, de Laporte (L. primordialis, Heer), une au genre ADELOCERA, Latr. (A. granulata, Heer). Il désigne sous le nom d'ÉLATÉRITES trois espèces trop incomplétement connues pour la détermination du genre. Ce sont les Æ,. Lavateri, obsoletus et amissus. Il a nommé Pseupo-ELATER une empreinte plus douteuse encore, provenant de la collection de Carlsruhe. M. Heer ({) a formé un genre nouveau, MEGACENTRUS, pour un insecte du lias d’Argovie (M. tristis, Heer) dont la place est encore douteuse et qui a des rapports avec les élatérides et avec les eucnemis. 5e Famizze. — MALACODERMES. Les malacodermes ont quatre palpes, des antennes en soie, en scie ou en peigne, le prosternum simple, et le corps protégé par des étuis de consistance ordinairement molle et flexible. Cette famille, composée aujourd'hui d'un grand nombre d'espè- ces, esttrès inégalement représentée à l'état fossile, suivant la na- ture des dépôts ; ce qui, comme je l'ai dit plus haut, doit proba- blement être attribué en grande partie aux habitudes des insectes qui la composent. Vivant sur les fleurs, les arbres, etc., et loin des eaux, ils ont été rarement fossilisés dans les dépôts aquatiques et ne forment guère que 3 pour 100 de la population coléoptérique des dépôts d'Aix, OEningen, etc., tandis qu'aujourd'hui ils font {!) Trans. of the entom. Soc. of London, t.1I, p.140. (2) Bernstein, 1, p. 56. (3) Nouv. mém. Soc. helv. des sc. nat., 1847, t. VIII, p. 130. (4) Zwei geol. Vorträge, p. 14, fig. 17. | 33% INSECTES. — COLÉOPTÈRES. au moins 6 pour 400 de la faune des coléoptères d'Europe. Ces mêmes habitudes, par contre, ont dû les mettre souvent en con- tact avec l’ambre; leur faiblesse et la mollesse de leurs tégu- ments les ont empêchés de s'échapper. Ils représentent près de 18 pour 100 des coléoptères de ce gisement. are TriBu. — CÉBRIONITES. Les cébrionites ont le corps arrondi, bombé et arqué en dessus, un prothorax transversal à angle postérieur prolongé, et des pal- pes de même grosseur ou plus grêles à leur extrémité. On ne cite parmi les fossiles que quelques petites espèces. M. Brodie ({) rapporte au genre Cypnon, Fabricius, une petite espèce du calcaire de Purbeck (wealdien). M. Berendt (2) rapporte au même genre vingt-cinq espèces de l’ambre de Prusse. Il attribue au genre SCIRTES, Illig., deux espèces du même gisement. 2e TriBu. — LAMPYRIDES. Les lampyrides ont le corps allongé, plat, des palpes renflés à l’extrémité, et le pénultième article des tarses bilobé. M. Berendt rapporte avec doute aux LaAmPyRES ou VERS LUISANTS (Lampyris, Linné), deux espèces de l’ambre de Prusse. Il en range deux autres dans le genre des Lycus, Fabr. | Le genre des TÉLÉPHORES (Telephorus , Schæffer; Cantharis, Linné), pré- sente plusieurs espèces fossiles. M. Brodie (>) rapporte à ce groupe une élytre du lias inférieur de Forthampton. M. Berendt (4) signale l'existence de plusieurs espèces dans l’ambre de Prusse. M. Heer (5) en a décrit quatre; ce sont les T. Germari et fragilis, Heer, d'OEningen, le T. tertiarus, d'OEningen et de Radoboj, et le T'. atavinus, de ce dernier gisement. Une espèce du genre MazTanus, Lat., a été signalée par M. Berendt dans l’ambre de Prusse. (1) An history of fossil insects, p. 32, pl. 3, fig. 3. (2) Bernstein, 1, p. 56. (3) An history of fossil insects, p. 101, pl. 6, fig. 29. (£) Bernstein, 1, p. 56. (5) Nouv. mém. Soc. helv. des sc. nat., 1847, t. VII, p. 143. MALACODERMES. 399 M. Marcel de Serres (1) rapporte au genre Srzis, Mégerle, et considère comme très voisine du S. spinicollis, une espèce des terrains tertiaires d'Aix en Provence. 3e Trisu. — MÉLYRIDES. Les mélyrides ont un corps étroit et allongé, un prothorax quadrangulaire, des palpes filiformes courts et les articles des tarses entiers. M. Berendt (2?) cite quelques espèces de l’ambre qui paraissent appartenir à cette tribu; il en rapporte une au genre Dasvrrs, Paykull ( avec doute), une au genre Eræus, Erichson, et trois au genre des MArACHES, (Malachius, Fabr.) M. Heer (°) a décrit une espèce qui appartient à ce dernier genre, c’est le M. Vertumni, Heer, d'OEningen. he TriBu. — CLÉRIDES. — Atlas, pl. XL, fig. 45. * Les clérides ont un corps presque cylindrique, une tête et un prothorax étroit, des palpes en massue et le pénultième article des tarses bilobé. | Cette tribu correspond à l’ancien genre des CLaïRoNS (C/erus, Geoff.) On en a trouvé plusieurs espèces dans l’ambre. M. Berendt (‘) en rapporte dix au genre des Tizzus, un au genre des Noroxus, Fabr. (Opilo, Latreille), quatre au genre des Coryneres, Herbst. M. Heer ($) a rapporté au genre des CLAIRoNS (Clerus, Fabr.; Thanasimus, Latr.) une espèce d'OEningen, le C. Adonis , Heer. Elle est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 15). 5° TriBu. — PTINIDES. Les ptinides ont un corps plus solide que les autres malacoder- mes, cylindrique ou ovoïde, court, une tête orbiculaire recue dans un prothorax en forme de capuchon, des palpes courts terminés par un article plus gros et des tarses simples. (9) Lo) (3) Nouv. mém. Soc. helv., 4847, t. VI, p. 450, pl. 5, fig. 4 et 2. (4) (0) 336 INSECTES. — COLÉOPTÈRES. M. Schilling (!) a décrit une espèce du genre Prixe (Ptinus, Linné), re- cueillie dans le sel du dépôt de Wielitzka, et l'a nommée P. salinus. Une espèce du même genre ou d'un genre voisin a été indiquée par M. Curtis (2) dans les terrains tertiaires d'Aix en Provence. M. Bcrendt (3) a trouvé dans l'ambre une espèce du même genre, et en attribue huit à celui des Prius, Geoffroy, deux à celui des DorcaTomA, Herbrst, et neuf à celui des VRILLETTES {Anobium, Fabr.). 6° Trigu. — LIME-BOIS (Xylofrogi). Les lime-bois se distinguent de tous les malacodermes par leur tête dégagée et séparée du prothorax par un étranglement ou cou. Les insectes de cette tribu n'ont encore été trouvés fossiles que dans l’ambre. M. Desmarets (4) indique dans ce gisement une espèce du genre ATRACTO- cerus, Palissot de Bauvois (sous-genre des LymexyLons, Fabr.). M.Berendt (5), qui cite probablement la même espèce sous ce dernier nom, en attribue trois au genre Cupes, Fabr. 6° Fame. — CLAVICORNES. Les insectes de cette famille ont quatre palpes, des antennes en massue, ou du moins plus grosses à l'extrémité ; 1ls sont en général de consistance plus solide que ceux de la famille précé- dente. Plusieurs d’entre eux se nourrissent de matières animales. 4re TriBu. — PALPEURS. Les palpeurs se distinguent par des palpes maxillaires longs et avancés, des antennes presque filiformes et des cuisses en massue. Le seul genre qui aitété cité à l'état fossile est celui des ScyDmÈNES (Scyd- mœænus, Latr.); M. Berendt ($) lui rapporte trois espèces de l’ambre de Prusse. (1) Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Gesellschaft, 1843, p. 174. (2) Edinburgh new phil. journal, octobre 1829. (3) Bernstein, I, p. 56. (4) Bronn, Index, Nomenclator, p. 131. (5) Bernstein, 1, p. 56. (6) Bernstein, 1, p. 56. CLAVICORNES. ss S. 2e TriBu. — HISTÉROIDES. Les histéroïdes-sont clairement caractérisés par leur corps très solide, plus ou moins carré, par leurs élytres tronquées et leurs mandibules fortes et avancées, souvent inégales. Cette tribu, qui correspond au genre des Escarpors (Hister, Linné), n’est représentée à l’état fossile que par une seule espèce de l'ambre de Prusse (!). 3° TRiBU. — SILPHALES. Les silphales ont les antennes en massue perfeuillée, des élytres fortement bordées, des pattes grandes, des tarses à cinq articles et des mandibules terminées en une pointe entière. Cette tribu, qui renferme aujourd'hui plusieurs genres remarquables, tels que les NÉcrorPHores, etc., n’a fourni qu'un très petit nombre d’es- pèces fossiles. M. Heer (?) rapporte l'une d’entre elles au genre des Boucuiers (Silpha, Linné), sous le nom de S. obsoleta, Heer. Elle provient de Radoboi. Nous avons dit plus haut que la Silpha stratuum, Germar, des lignites des Siebengebirge, appartient probablement à la tribu des protactides. Le TriBu. — SCAPHIDITES. Les scaphidites ont des antennes en massue allongée, un corps ovalaire rétréci aux deux bouts, convexe en dessus, et la tête basse, reçue dans un prothorax trapézoïde peu ou point re- bordé, | M. Heer ($) décrit une espèce du genre Scapminiuw, Olivier, des terrains tertiaires d'OEningen ? (S. deletum, Heer). M. Berendt () attribue au même genre deux espèces de l’ambre de Prusse : il en place trois autres dans le genre des CuorÈves (Choleva, Latr., Catops, Fabr.). 5° TriBu. — NITIDULIDES. Les mitidulides ont des élytres bordées comme les silphales ; le (1) Berendt, Bernstein, 1, p. 56. (2) Nouv. mém. Soc. helv., 1847, t. VIII, p. 36, pl. 2, fig. 7. (3) Nouv. mém. Soc. helv., 1847, t. VII, p. 35, pl. 7, fig. 20. (4) Bernstein, X, p. 56. IF 29 338 INSECTES, — COLÉOPTÈRES. prothorax est également fortement rebordé, mais les mandibules sont bifides à leur extrémité. M. Heer (1) a trouvé deux véritables Nirmures (Nitidula, Fabr.) dans les terrains tertiaires. La N. melanaria, Heer, a été découverte à OEningen, et la N. Radobojana , Heer, à Radobo)j. Le mème auteur attribue (?) au genre AmPnoris, Erichson , une espèce de Radoboj (4. Lella, Heer). Il en place une autre %) d'OEningen dans le genre Pecris, Geoffroy (P. tricostata, Heer). Une espèce de la collection de Carlsruhe paraît devoir rentrer dans le genre TrocosiTA, Olivier (1. Kollikeri, Hcer) (4). Ce mème genre a été trouvé dans les lignites des bords du Rhin. M. Cer- mar (5) y indique le T. tenelricides, Germ., et le T. emortua, id.; M. Marcel de Serres parle d'un trogosita voisin du T. cœrulea, Oliv., qui aurait été trouvé dans les terrains tertiaires d'Aix en Provence. | La tribu des nitidulides est aussi représentée dans l’'embre de Prusse: M. Perendt (6) y indique cinq Niripuces et rapporte une espèce au genre des SruoxGyLUs, Herbst. Cette même tribu paraît plus ancienne, car M. Heer (7) y place une espèce du lias d'Argovie, pour laquelle il a formé un genre nouveau, celui des PErRuRoPRUs. Ce genre paraît se rapprocher des Cents, Latr., mais il s'en distirgue par les stries des élvtres au nembre de huit, parallèles jusqu'à l'extrémité sans se réunir. Les élvtres, très courtes et tronquées, ont dù laisser à découvert la partie terminale de l'abdomen. La seule espèce connue est le P. truncatus, Ileer. 6° TriBu. — ENGIDITES. Les engidites ont les mandibules échancrées comme les précé- (!) Nouv. mém. Soc. helv., 1847 , t. VII, p. 36, pl. 7, fig. 21, et pl. 1, fig. 8. (2, Idem, p. 38, pl. 7, fig. (3) {dem, p. 39, pl. 7, fig. (4) Idem, p. 40, pl. 6, fig. 3. (*) Insect. proloy., 19° fascicule @e la continuation de Panzer, n°9; Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1851, p. 79, ct Zeitschritder Deutschen geoloyischen Gesellschaft, t. 1, p. 60, pl. 2, fig. 4. (6\ Bernstein, 4, p. 6. (7) Zwei geosogische Vorträge, p. 12, fig. 8 ct 9. 12 I] C2 os CLAVICORNES. 339 dentes, un corps ovalaire ou elliptique, une tête avancée en pointe, des antennes en massue perfeuillée de trois articles et des élytres recouvrant en entier | abdomen. M. Berendt (!) rapporte neuf espèces au genre des CRYPTOPHAGES, (Crypto- vhagus, Herbst). M. Hecr ajoute à cette tribu, sous le nom de BELLINGERA, un genre voisin des ATOMARIA, qui en diffère par des élytres striées d'une manière plus marquée et ornées de sept lignes profondes, mais non ponctuées. La seule espèce connue (2), la B. ovalis, Heer, a été trouvée dans le lias d'Argovie. 7° TrRigu. — DERMESTIDES. Les dermestides ont le corps ovoïde, épais, la tête enfoncée dans le prothorax, des antennes courtes, le prosternum dilaté antérieu- rement et des pattes en partie rétractiles. M. [cer (3) a trouvé à OEringen un insecte qui paraît un véritable Der- MESTE (Dermestes, Lincé\, il l'a nommé D. pauper. M. Berendt (4) rapporte à ce genre trois espèces de l’ambre de Prusse; il en attribue trois autres au genre des ANTuRÈxES (Anthrenus, Geoffroy), et une au genre des Limnicaus, Ziegler. 8° TriBu. — BYRRHIDES. Les byrrhides ne diffèrent des dermestides que par leurs pattes plus complétement rétractiles. Ces organes sont aplatis et peu- vent se loger en entier dans des cavités correspondantes de la face inférieure du corps. M. Heer (5) place dans le genre des Byrnues (Byrrhus, Linné) une espèce d'OEningen. 1) Bernstein, X, p. 56. 2, Hecr, Zwei geolog. Tortrëge, p. 12, fig. 10. M. Heer dit qu'il est pro- bable qu'on doit rapporter à ce genre des petits insectes figurés par M. Brodic (An history of foss. insects, pl. 9, fig. 7, 8 et 9), qui ont été trouvés dans le lias inférieur d'Angleterre. Je pense ceperdant, relativement à la figure 9, qu'il ne veut parler que des deux petits coléoptères qui sont associés avec des in- sectes d'un autre groupe. (3) Nouv. mém. Soc. helv., 4847, t. VI, p. 43, pl. 1, fig. 11. (4) Bernstein, 1, p. 56. (*) Nouv. mém. Soc. helv., 1847, t. VILL, p. 44, pl. 2 Gg. 9, ( \ ( 340 INSECTES. — COLÉOPTÈRES. M. Berendit (f) indique cinq espèces du même genre trouvées dans l’ambre de Prusse. 9e TriBu. — PARNIDES. Les parnides ont un corps ovoïde, avec une tête enfoncée dans le prothorax, qui est rebordé; des jambes simples etétroites, à tarses longs. Cette tribu a pour type principal le genre des ParNuS, Fabricius (Dryops, Olivier). M. Brodie (2) rapporte avec doute au sous-genre des Lrmnius, Illig. (Elmis, Latr.) une élytre des couches de Purbeck, de la vallée de Wardour (terrain wealdien). M. Schmidt (*) a décrit des coléoptères du dépôt de Wielitzka qui parais- sent se rapporter à ce genre. La famille des clavicornes renferme encore plusieurs insectes fossiles dont les rapports génériques sont incertains. M. Berendt (4) cite entre autres dix-huit espèces de genres indéterminés, qui proviennent de l’ambre de Prusse. 7° Fame. — PALPICORNES. Atlas, pl. XL, fig. 4 et 12. La famille des palpicornes est caractérisée par des antennes en massue perfeuillée, presque toujours plus courtes que les palpes maxillaires ; le corps est ovoïde ou hémisphérique, bombé ou vote. La plupart de ces insectes ont des pattes natatoires et vivent dans l’eau. Cette circonstance explique l'abondance de ces insectes à l’état fossile dans certains gisements. J'ai déjà signalé le fait qu'ils sont plus nombreux par rapport aux dytiscides, que dans la faune actuelle. Ces mêmes habitudes font qu'on ne les trouve pas dans l’ambre. M. Heer (5) a trouvé dans le lias d'Argoyie une espèce qui paraît ne pas {t) Bernstein, 1, p. 56. (2) An history of fossil insects, p. 32, pl. 6, fig. 9. (3) Ubersicht der arbeiten der Schlesischen Gesellshaft, 1837, p. 102. (4) Bernstein, I, p. 56. (5) Zwei geolog. Vorträge, p. 12, fig, 12-14. PALPICORNES. 341 différer es HynroPmres actuels ( Hydrophilus, Geoffroy); il l'a nommée H. Acherontis, Heer. Elle est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 4). Le même auteur (1) a décrit plusieurs espèces d'OEningen, ce sont les H. vexatorius, spectabilis, Knorri, Noachicus, Rehmani et Braunii, Heer. L'H. spectabilis est tiguré dans l’Atlas (pl. XL, fig. 12). L'Hydrophilus carbonarius, Heer (?), a été trouvé dans les lignites de Parschlug (Steiermark). Le genre Hypromius, Leach, est aussi représenté dans le lias d’Argovie par une espèce que M. Heer (3) a nommée H. veteranus. L’Hydrobius longicollis, Heer (4), a été trouvé à Radoboj. M. Curtis (5) attribue au même genre une espèce des terrains tertiaires d'Aix en Provence; c’est probablement la même qui est citée par M. Marcel de Serres ($) comme plus grande que le H. fuscipes, Linné. M. Brodie (7) a trouvé dans les couches de Purbeck, de la vallée de War- dour (terrains wealdiens), des élytres qu’il attribue au groupe des HyDRoPHI- LDÆ, et d’autres qu'il rapproche des HecLornondæ (Elophorus, Linné). Le même auteur (8) rapporte au genre Berosus, de Leach, une élytre du lias inférieur d’Aust. M. Heer (?) a formé sous le nom de WoLLAsTONIA, un genre nouveau pour une espèce du lias d'Argovie, qui ressemble aux spercheus et aux berosus, mais qui s’en distingue par son bouclier céphalique, qui est grand et tronqué en avant, et par un pro- thorax très large et très court, largement échancré pour recevoir la tête. La Wollastonia ovalis, Heer, est la seule espèce connue. Le genre Escnerra, du même auteur (1°), est caractérisé par une tête arrondie, enfoncée dans le prothorax, des antennes à sept ar- ticles, un prothorax transverse, des élytres convexes, rebordées et dépassant beaucoup l’abdomen. (1) Nouv. mém. Soc. helv., 4847, t. VII, p. 46, pl. 1, fig. 12 et 15, et pl. 2, fig. 1-5. (2) Idem, p. 52, pl. 7, fig. 24. (3) Zwei geol. Vorträge, p. 13, fig. 15. (#) Nouv. mém. Soc. helv., 14847, t. VI, p. 56, pl. 2, fig. 6. (5) Edinburgh new phil. journ., octobre 1829. (6) Not. géolog. sur la Provence, p. 34. (7) An history of fossil insects, p. 32, pl. 6, fig. 42 et 13. ($) Idem, p. 104, pl. 9, fig. 40. (®) Zwei geolog. Vorträge, p. 13, fig. 17. (16) Nouv. mém. Soc, helv., 1847, t. VILLE, p. 87, pl. 7, fig. 25. 349 INSECTES. — COLÉOPTÈRES, La seule espèce connue, l'Escheria ovalis, Hcer, provient de Ja collection de Lavater (probablement d'OEningen), M. Heer considère comme pré- bable que la Coccinella protogea, Germar (!), doit être réunie à cette même espèce. Se Famizre. — LAMELLICORNES. Les lamellicornes sont clairement caractérisés par des antennes courtes, dont les deraiers articles forment une massue en éventail. Ces insectes constituent de nos jours la famille la plus importante de l’ordre des coléoptères, tant par le nombre des espèces que par lataille et la beauté de quelquesunes d’entre elles. fs sont représen= tés à l'état fossile par quelques types qui paraissent indiquer un développement moindre dans les époques qui ont précédé la nôtre. Is existent depuis l'époque secondaire et se continuent à AIX, OEningen, etc., dans des proportions un peu inférieures à celles qu'ils ont dans la faune actuelle. Ils sont très rares dans l’ambre. Quelques insectes des terrains jurassiques paraissent assez ) cite une sauterelle proprement dite trouvée dans les terrains tertiaires d'Aix en Provence; elle paraît se rapprocher de la L. grisea, Fabr. Famize. — GRYLLIDES. Les gryllides diffèrent des deux familles précédentes par leurs ailes horizontales à l’état de repos, et par leurs tarses à trois ar- ticles au lieu de quatre. M. Germar (4) rapporte à cette famille, sous le nom de GRYLLITES , une espèce des schistes lithographiques de Solenhofen, imparfaitement carac- térisée, M. Brodie (5) a trouvé dans les terrains wealdiens une espèce qui paraît appartenir au véritable genre des GRILLONS (Acheta, Fabr.; Gryllus, Geoffroy) et l’a nommée Acheta Sedgwicki. Les terrains tertiaires d'Aix en Provence paraissent en renfermer plusieurs espèces. M. Marcel de Serres (f) en cite cinq, dont quatre ressemblent beau- coup aux espèces européennes actuelles. M. Hope (7) signale l'existence probable de quelques espèces de ce genre dans l’ambre de Prusse. Le genre des CourriLiÈRes (Gryllotalpa; Latr.) est représenté dans les (1) Münster, Beitr. zur Petref. Kunde, t. V, p. 81, pl. 9, fig. 2, et pl. 13,06. 1 2) Nouv. mém. Soc. helv.sc. nat., 1850, t. XL, p. 3, pl. 1, fig. 2 à 5. (3, Notes géologiques sur la Provence, p. 38. (4) Münster, Beiträge zur Petref. Kunde, t. V,p. 82, pl. 9, fig. 3, êt pl. 43, fig. 8. (5) Aa history of fossil insects, p. 52, Pl. 2, HD, 4 (6) Notes géologiques sur la Provence, p. 37. (?) Trans. of the geolog. Soc. of London, 1847, t. IV, p. 251. NÉVROPTÈRES. 307 terrains tertiaires d'Aix (!) par deux espèces beaucoup plus petites que la courtilière vivante. M. Hope (2) cite le même genre dans l’ambre. Les Trinacryces (Tridactylus, Olivier ; Xya, Illiger) ont été également trouvés fossiles dans les terrains tertiaires d’Aix et dans l’ambre de Prusse (5). 9° ORDRE. NÉVROPTÈRES. Les névroptères ont pour caractères quatre ailes mem- braneuses d’épale consistance, ordinairement soute- nues par des nervures nombreuses. Leur bouche, qui appartient au type des insectes broyeurs, présente de grandes différences : fortement armée dans quelques genres, elle est au contraire presque complétement atrophiée dans d’autres. Sous le point de vue des métamorphoses, les névro- ptères forment deux groupes distincts. Les uns pas- sent par un état de nymphe immobile, et appartiennent par conséquent à la catégorie des insectes à métamor- phoses complètes. Les autres, agiles pendant toute leur vie, ont au contraire des métamorphoses incomplètes. Cette différence doit peut-être les faire subdiviser en deux ordres (*). On peut toutefois remarquer que les névroptères sont, de tous les insectes à métamorphoses complètes, ceux dont les nymphes sont les moins im- mobiles, et que, parmi les insectes à métamorphoses incomplètes, il n’en est aucun dont les larves ressem- blent aussi peu aux adultes. {ls forment ainsi une série {?) Marcel de Serres, Notes géolog. sur la Provence, p. 37. (2) Hope, Loc. cit. (3) Marcel de Serres, id.; Hope, td. (*) Quelques entomologistes , et en particulier M. Burmeister, réunissent aux orthoptères les genres à métamorphoses incomplètes, et ne composent l'ordre des névroptères que de ceux qui ont des métamorphoses complètes. 308 INSECTES, — NÉVROPTÈRES. de transitions qui peuvent justifier la convenance de l'ordre dans lequel ils sont tous réunis. Les névroptères paraissent dater de l’époque carbo- nifère, où l’on a trouvé des termès et des insectes voi- sins des corydales et des chauliodes. Plusieurs espèces incontesltables ont été découvertes dans les terrains jurassiques, et les divers dépôts de l'époque tertiaire ea renferment également. L’ambre jaune contient aussi des névroptères. Ainsi que je l'ai dit plus haut, M. le docteur Berendt avait bien voulu me confier la description des insectes de cet ordre. En les comparant avec les espèces du monde actuel, on voit que les névroptères de l'ambre présen- tent : 1° des espèces très voisines de celles qui vivent aujourd’hui en Prusse (mais non identiques); 2° des espèces plus méridionales, telles que des termès, etc., qui caractérisent aujourd hui les cliwats intertropicaux et méditerranéen; 3° des espêces qui appartiennent à des genres qui habitent aujourd'hui hors d'Europe (par exemple, une chaulicde, genre actuellement amé- ricain); 4 des espèces qui doivent former des genres nouveaux et sans représentants dans la nature actuelle: ces espèces sont, du reste, en petit nombre dans cet ordre. Les névroptères se divisent, comme je l'ai dit plus haut, en {nsectes à métamorphoses complètes et en 1n- sectes à métamorphoses incomplètes. Il est intéressant de savoir si ces deux sous-ordres ont apparu ensemble ou si l’un à précédé l’autre. L'existence du groupe à mélamorphoses incomplètes dès l'époque carbonifère est incontestable, depuis la découverte des termès daus ces terrains par M. Goldberger. L'existence du groupe à métamorphoses complètes dans la mème épo- TERMITINES. 369 que est probable, car le genre dictyophlebia, du même auteur, paraît se rapprocher des chauliodes ct des co- rydales. Nous discuterons plus bas ce qu’on doit penser de l'aile rapportée par M. Audouin à ce dernier genre. 1° SOUS-ORDRE. NÉVROPTÈRES A MÉTAMORPHOSESINCOMPLÈTES dre Famizze. — TERMITINES. Atlas, pl. XL, fig. 23. Les termitines ont la bouche assez semblable à celle des ortho- ptères, la lèvre quadrilide, les antennes courteset quatre grandes ailes plates, jamais plissées, horizontales, dont les nervures très fines ne forment pas de réseau régulier. L's termitines ont déjà existé dans l’époque carhonifère. Ils sont cités aussi dans Îles terrains wealdiens et ont été fort abon- danis pendant l'époque tertiaire. On trouve soit dans l’ambre, soit dans les dépôts tertiaires proprement dits, des espèces nom- breuses et de grande taille qui rappellent la faune des pays chauds plutôt que celle de l'Europe actuelle. Les espèces des terrains carboniféres viennent d'être signalées par AI. Gold- berger (!). Ce naturaliste rapporte au genre des Terwires (Termes, Lin.) deux espèces, les T. Heeri ct T. affinis, Goïd , trouvés dans les schistes carboni- fères des environs de Sulzhach. Ces espèces ne sont encore ni figurées, ni dé- crites en détail. M. Brodie ,?, rapporte avec doute au mêm” geure, sous le nom de F. gran- dœvus, une espèce du terrain Wealdien du VWiltshire. M. Heer 3, ea décrit plusieurs, il les divise en deux sous-genres, les Ten- moPsis, qui ont la nervure scapulaire rameuse et queiques véritables cellules , et les EUTERMÈS, qui ont une nervure scapulaire simple et pas de cellules. Au premier de ces sous-genres appartiennent les T. procerus, Heer, et (!) Siützungsber. der Kais. Akad. der Wissench , Wien, octobre 1852, t. IX: p#99: (2) An hisiory of fossil insects, p. 32, pl. 2, fig. 5. (5) Nouv. mém, Soc, helv:, 1850, t, XI, p. 22, pl, 3 ct 3. II. 24 370 INSÉCTES. —- NÉVROPTÈRES. Haïdingeri, id., de Radoboj, ainsi que les T. spectabilis, Heer, et insignis, id., d’OEningen. Ces quatre espèces ont une longueur comprise entre 15 3/4 et 18 3/24 lignes. Au second sous-genre appartient le 7. pristinus, Charpentier (1), et les T. obscurus et croaticus, Heer. Ces trois espèces proviennent de Radoboj. Les termès de l’ambre sont également nombreux, comme nous l'avons dit. Nous avons décrit cinq espèces : les T. Berendtii, granulicollis (Pictetii, Ber.), gracilicornis, obscurus et gracilis, Pictet et Berendt. La seconde de ces espè- ces est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 23). Depuis lors M. Heer |?) en a décrit trois espèces qu'il n’a pas pu comparer avec les nôtres à cause du retard de la publication de l'ouvrage de M. Berendt. Deux d'entre elles, les T. debilis, Heer, et pusillus, id., sont certainement différentes de celles que nous avons décrites. La troisième, le T. Bremii, Heer, ressemble un peu à notre T. gra- nulicollis, et comme chez lui l'extrémité de l'aile présente de vraies cellules. Il me paraît cependant que dans l'espèce que nous avons décrite, ces cellules sont plus irrégulières et moins nombreuses, et que la tête est plus courte et le prothorax plus large. Nous avons également trouvé dans l’ambre une espèce qui se rapporte au genre remarquable des EmBia, Westwood, dont on ne connaît aujourd'hui qu'un petit nombre d'espèces des pays chauds. Nous l'avons nommée Embia antiqua, Pictet et Berendt, Elle est figurée dans l’Atlas (pl. XL, fig. 28). 9e Famizze. — PSOCIDES. Les psocides sont de petits insectes à corps court, mou, renflé, à antennes sétacées, à ailes en toit, planes, non plissées, veinées d'un petit nombre de nervures régulières. On ne les a encore trouvés fossiles que dans l'ambre, où ils ont déjà été cités par Gravenhorst ($). M. Berendt et moi en avons décrit quatre espèces savoir : les P, affinis, ciliatus, debilis, Pictet et Berendt, et une espèce indéter- minée. 3° Famizze. — ÉPHÉMÉRINES. Les éphémérines se distinguent facilement de tous les névro- ptères à métamorphoses incomplètes, par leur bouche composée de pièces rudimentaires et atrophiées. Leurs antennes sont courtes et en alène comme chez les libellulines. Leurs quatre ailes sont (1) Nova acta Acad. nat. cur., t. XX, p. 409, pl. 23, fig. 2 et 3. (2) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 31, pl. 3, fig. 2, 6 et 7. (3) Uebersicht der arb. der Schles. Gesellsh., 1834, p. 92. LIBELLULINES. 871 planes, verticales dans le repos, jamais plissées ; l'abdomen porte deux ou trois longues soies. M. Brodie (1) attribue à cette famille une aile trouvée dans le lias infé- rieur de Strensham; mais ce rapprochement me paraît douteux; je ne connais aucune éphémérine actuelle dont les ailes offrent une ressemblance avec celle-ci, soit dans la forme, soit dans les nervures. L'ambre en contient des débris plus certains, qui ont été cités par Sende- lius, par M. Marcel de Serres (2), etc. Les fragments d’ambre que M. Berendt m'avait envoyés en contenaient trois espèces. J'en ai rapporté une au genre PALINGENIA, Burmeister , sous le nom de P. macrops, Pictet et Berendt ; une seconde au genre Bzris, Leach, et je l’ai nommée B. anomala, Pictet et Berendt ; elle s'éloigne de toutes les espèces vivantes par la présence d'un rudiment de troisième soie caudale. La troisième fait partie du genre Poræamanraus, Pictet (P. priscus, Pictet et Berendt). 4° Famizze. — LIBELLULINES. Les libellulines ont aussi quatre ailes planes et jamais plissées, à peu près égales et soutenues par des nervures nombreuses. Les antennes sont en alène, les yeux énormes, la bouche forte- ment armée, la lèvre grande, les pièces labiales formant des sortes de feuilles, et un corps très allongé. Ces insectes, connus sous le nom de DEMoiseLLes, sont aujourd’hui répandus sur tout le globe et nombreux en espèces. Leur existence dans l'époque jurassique a été constatée par «re sieurs échantillons incontestables, trouvés soit dans le-lias, soit dans les schistes lithographiques de Solenhofen. On en possède aussi plusieurs des terrains wealdiens et ils se continuent dans quelques gisements de l’époque tertiaire. On peut les diviser en trois tribus. Are TRiBu. — AGRIONIDES. Les agrionides ont le corps grêle, le prothorax mince, les veux écartés, et les ailes verticales dans l’état de repos. (1) An history of fossil insects, p. 102, pl. 40, fig. 14. (2) Sendelius, Hist. succini; M. de Serres, Géognosie des terrains ter- liaires, p. 241. | | 372 INSECTES. — NÉVROPTÈRES. M. Brodie {!) a trouvé dans le lias supérieur de Dumbleton une aile qu'il avait rapportée au genre AGRION, Fabr., et nommée Agrion Buckmannü ; mais sur l'avis de M. Westwood il l’a réunie au genre HETEROPuLEBIA, dont nous parlerons plus bas. M. Charpentier (?} en cite deux dans les schistes lithographiques de Solen- hofen. M. Germar (5) a figuré une espèce de ce même gisement sous le nom d’Agrion Latreillei, Munster. M. Hecr ({) en a décrit plusieurs espèces des terrains tertiaires. 11 forme un sous-geare sous le nom de StEroPE, pour des espèces à ailes aiguës, bien réticulées, à parastigmate grand, et y place l’Agrion Parihenope, Heer, d OEningen. Il rapporte au sous-genre des Lesres, Leach, l’Agrion coloratum, Hagen (°), décrit par Charpentier comme appartenant au genre CaLoPTEryx, et décou- vert à Radoboj aiüsi que les À. leucosia, ligea et peisinoe, Heer, d'OEningen. Ï! place dans le sous-genre des AGxioNs proprement dits l'Agrion Aglaope, Heer, d OEaingen, et décrit une larve du même gisement. Nous avons trouvé dans l'ambre une espèce du mème genre, l'Agrion anli- quum, Pictet et Berendt. 2° Trisu. — ÆSHNIDES,. Les æshnides ont les yeux gros et rapprochés, les ailes hori- zontales dans l'état de repos, et la lèvre inférieure divisée en trois parties égales. M. Strickland et M. Brodie (6) rapportent au genre des Æsanes (Æshna, Fabr.) une aile trouvée dans le lias du Warwickshire, c'est l'A. l:asina, Strickl. M. Bronn (7 fait remarquer que cette aie se rapproche surtout du sous-genre des CoxpuLeGasTER, Leach ( Diastatomma, Charp.). Je pense, si la figure est ciacte, que la petitesse du triaagle qui ne forme qu'une cel- lule, et qui est très rapproché de la base, rappelle bien plus le geare (1) An history of foss. insects, p.102, pi. 8, fig. 2, ct Quart. journ. of the geol. Soc., t. V, p. 35. (2) Libellulinæ europææ, p.172 pl. 48. (3) Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX, p. 218, pl. 23, fig. 16, (#, Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 44, pl. 3 et 4. (5) Hagen, Entomol. Zeitung., 1848, p. 7; Charpentier, in Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1841, p. 232, (5) Strickland, Ann. and mag. of nat. kist., 2° série, 14840, t. IV, p. 302, et 1842, t. IV, p. 257; Brodic, An history of fossil insects, p. 102, pl. 40, fig. 4. (7) Index palæont., Nomenclator, p. 18. LIBELLULINES. 47 dont nous parlerons plus bas, sous le nom d'Heterophlebia, que les Æshnes vivants. Plusieurs espèces ont été citées dans les schistes de Solenhofen. Germar (1) en a décrit et figuré deux sous les noms d'Æshna Munsieri, Germar, et gigantea, Münster. M. Charpentier (2) les a considérées aussi comme de véritables æshnes, et il pense qu'il faut réunir à ce genre la Libellu'a longialata, Germar. Il figure Ini-même une belle espèce du même gisement, conservée dans le musée de Dresde. M. Van der Linden (3) a décrit une espèce plus petite, trouvée avec les précédentes. Il faut aussi probablement rapporter au même genre l'espèce figurée par M. de Buch (‘). M. Brodie (‘) nomme Æshna perampla une espèce des terrains wealdiens du Wiltshire et en indique une autre du genre Linpenra (Diastalomma, Charp.). Quelques espèces ont été découvertes dans les terrains tertiaires. M. Heer (6) indique l'Æshna polydore, Heer, et Tyche, id., d'OEningen ; et l'A. Metis, 1d., de Radcboj. II figure une larve d'OEningen sous le rom d'A. Eudore. Nous avons trouvé dans l’ambre une larve qui appartient probablement au genre des Diasraromma, Charp. (Lindenia, v. der Hœv.; Cordulegaster et Gomphus, Leach). 3° TriBu. -— LIBELLULIDES. Atlas, pl. XL, fig. 7 et 19. Les libellulides ont, comme les æshnides, les yeux gros et rap- prochés, et les ailes horizontales dans l’état de repos, mais leur lèvre inférieure est divisée en trois parties dont l’interne est beau- coup plus petite que les deux latérales. Le lias supérieur d'Angleterre a fourni une espèce attribuée d'abord au genre Æsuxa par M. Buckmann , sous le non de À. Brodiei, Buckm.; puis replacée par M. Westwood dans celui des LIBELLULES proprement dites (Libel- lula, Linné), où clle devient la L. Brodiei (7). (1) Nova acta Acad. nat. cur.,t. XIX, p. 215, pl. 23, fig. 12 à 15. (2) Libellulæ europææ, p. 170, pl. 48. (3) Mém. Acad. de Bruxelles, t. IV, et à part. (4) Ueber den Jura in Deuisclland, Athand. der Berl. Akad., 1839, in-4°. (5) An hist. cf foss. insects, p. 32, pl. 5, fig. 7, 8 et 9. (6) Nouv. mém. Soc. kelv., 1850, t. XI, p. 63, pl. 4 et 5. (7) An hist, of foss. insects, p. 101, pl. 8, fig. 1. 37% INSECTES. —— NÉVROPTÈRES. . Une espèce des mêmes gisements est devenue plus tard le type du genre HererorzeprA, Brodie (!), distingué des véritables Libellules par quelques détails des nervures (4. dislocata, Brodie). Elle est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 7). Le lias inférieur du mémepays renferme une espèce qui a été rapportée avec doute aux libellules par M. Brodie , sous le nom de Z.? Hopei, Brodie (?). . On en cite aussi quelques espèces dans les schistes lithographiques de Ba- vière. M. Charpentier (3) en indique une voisine de la L. sabinæ, de Chine, mais plus grande. Nous avons dit plus haut que la L. longialata, Germ., était probable- ment une æshne. La L. bavarica, Schl., doit aussi vraisemblablement être rapportée à ce genre et fait peut-être double emploi avec quelqu’une des es- pèces que nous avons citées. . M. Brodie (4) indique dans les terrains wealdiens du Wiltshire une L. an- tiqua, Brod. Les terrains tertiaires d'Aix en Provence ont fourni, suivant M. M. de Ser- res ($), un certain nombre de libellules à l’état parfait et de larves. M. Charpentier {$) a décrit la Libellula platyptera de Radoboj, que M. Heer a plus tard placée dans le genre des Corpuzia, Leach (Chlorosoma, Charp.; Epophthalmia, Burm.). M. Heer a fait connaître plusieurs larves de véritables libellules d'OEnin- gen (7): les L. Thce, Heer, Perse, id., Doris, id., T'hetis, id., Eurynome, id., Melobaris, id., et Calypso, id. Cette dernière est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 19). 5° Fame. — PERLIDES. _ Les perlides se distinguent facilement de tous les névroptères à métamorphoses incomplètes par leurs ailes postérieures plis- sées : ce caractère les rapproche des phryganides ; mais ces der- nières manquent de mandibules et peuvent par conséquent facile- (1) Quart. journ. of the geol. Soc., t. V, p. 31, pl. 2. (2) An hist. of foss. insects, p. 102, pl. 40, fig. 3. (3) Libellulæ europæcæ, p. 173. (®) An hist. of foss. insects, p. 32, pl. 5, fig. 10. (5) Not. géol. sur la Provence, p. 40. (6) Nova acta Acad. nat. cur., t. XX, p. 408, pl. 22, fig. 3 ; Hagen, Entom. Zeitung., 1848, p. 12. (7) Nouv. mém, Soc. helv., 1850, t. XI, p. 79, pl. 5, fig. 4, 7 et 9; pl. 6, fig. 2 à 7. Ces mêmes larves d'OEningen ont été citées ou figurées par plu- sieurs auteurs. Voyez en particulier Knorr, Merkw., 1, pl. 33, fig. 2 à 4; Scheuzer, Piscium querelæ, pl. 2, Physica sacra, pl. 53, et Herbarium diluvianum, pl. 5, fig. 4; Karg., Schwab. Denks., I, p. 42. PHRYGANIDES. 375 ment en être distinguées, lors même que l’on ne connaît pas leurs métamorphoses. Cette famille n’a jusqu'à présent été trouvée fossile que dans l’'ambre. M. Grayenhorst (!) a le premier indiqué l'existence de quelques espêces et les a rapportées au genre Semsuis, Fabr., qui correspond à peu près à l’ensemble de la famille. Parmi les espècés que j'ai étudiées, une a du être rapportée au genre des PerLes (Perla, Geoffroy), sous le nom de P. prisca, Pictet et Berendt. Quatte autres appartiennent au genre des Némoures (Nemoura, Latr.). L'une d'elles, que l’on peut placer dans le sous-genre des TænioPrERYx, Pictet, a été désignée sous le nom de N. ciliata, Pictet et Berendt ; deux autres appartiennent au sous-genre des Leucrra, Stephens, et ont reçu le nom de N. gracilis, Pictet et Berendt, et N. fusca, id.; une enfin doit se ranger dans le sous-genre dés NemourA proprement dits : c’est la N. ocularis, Pictet et Berendt. 2° SOUS-ORDRE. NÉVROPTÈRES A MÉTAMORPHOSES COMPLÈTES 6° Fawue. — PHRYGANIDES. (Trichoptera, Kirby.) Les phryganides ont pour caractères des aïles postérieures plis- sées, peu de nervures transversales et point de mandibules. Elles forment aujourd'hui une famille très nombreuse. M. Brodie (2) en indique deux espèces indéterminées des terrains wealdiens du Wiltshire; l’une d'elles appartient à la tribu des phryganides propres et l’autre à celles des leptocérides. M. Hœninghaus (3) a figuré la Phryganea Mombachiana des terrains ter- tiaires. Quelques auteurs attribuent à des larves de phryganes des tubes que l’on trouve dans certains terrains d’eau douce du midi de la France. Ces tubes, formés de grains de sable, ou de petites coquilles agglutinées, ne me parais sent en aucune manière pouvoir être considérés comme faits par des larves de ce genre. lis sont beaucoup plus épais que tous ceux que forment les phryganes actuelles ; la cavité interne est beaucoup plus petite; ils sont d’ailleurs plus (t} Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Geseilshaft, 1834,.p. 92. (2) An history of fossil insects, p. 33, pl. 2, fig. 6 et 7. (3) Bronn, Index palæontologicus, Nomenclator, p. 969. 376 INSECTES. — NÉVROPTÈRES. longs, etc. [ls ressemblent plus aux tubes que se font certaines annélides. Quelques auteurs les désignent sous le nom d’InpusiEs, et ncmment calcaires à Indusies !1) les roches qui les renferment. Les phryganides de l'ambre sont micux connues, et leur existence a déjà été signalée par Gravenhorst, Germar, Desmarest, Marcel de Serres (2), ctc. Parmi celles de ce gisement qui m'ont été communiquées par M. Berendt, j'ai d'stingué les espèces suivantes : Dans la tribu des Limnéphilides, deux espèces du genre PHRYGANE prepre- ment dite (Phryganea, Linné), les F. antiqua, Pictet et Berendit, ct fossils, id ; quatre espèces du genre LimxkPmius, Leach, les L. piceus, Pictet et Ec- rendt, dubius, id., et deux moins certaines. Dass la tribu des Séricostorides, une espèce du genre MorumoniA, Curtis, la M. tœniata, Pictet ct Berendt. Dans la tribu des Rhyacophilides, une espèce du genre RayacoPxiLa, Pictet, la R. prisca, Pictet et Berend£. Dans la tribu des Hydro»sychides , neuf espèces du genre POLYcENTROPUS, Curtis : les P. afjinis, Pictet et Berendt, guttulatus, id., æanthocoma ? id., atratus, id., lalus, id., lævis, id., incertus, id., dubius, id., et macroce- phalus? id.; deux espèces du genre Hyoaorsycue, Pictet, les H. prisca, Pictet ct Berendt, et barbata , id.; une espèce du genre ArxErocHEIRA, Stephens, l'A. fusco-nigra, Pict. et Ber.; deux espèces du genre Psycaomia, Latr., les P. pallida, Pict. et Ber., et sericea, id . Nous avons formé un genre nouveau sous Île nom d'AMPHIENTO- MUM, pour un insecte dont les caractères sont tout à fait anor- maux. Il a la tête large comme les psoques. Les ailes supérieures sont velues et citiées, et leurs nervures rappellent celles des hy- dropsychés ; les ailes inférieures sont transparentes et leurs ner- vures sont celles des psoques: les jambes n'ont que de petites épines, les tarses sont à trois articles, dont le premier très long. Nous avons nommé Amphientomum paradoæum, Pict, et Ber., la seule es- pèce que nous ayons trouvée. Elle est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 27). 7° FauiLze. — PLANIPENNES. Les planipennes ont les ailes plates ct jamais plisséces, amples, (t) Voyez ca particulier Beck, Proc. of the geological Soc., 1835, t. TI, p. 219; Viquesnel, Bull. Soc. géol. de France, 1843, t. XIV, p. 145. (2, Uetersicht cer arteiten der Schiesischen Gesellshaft, 1843, p. 92; Marcel de Serres, Gcognosie des terrains tertiaires, p. 242; Germar, Mag. der Ent., 1,p. 17, Phrygancolitha, Ehrenerg, in Leonh und. Bronn Neues Jahrb., 1843, p. 502; Eerendt, Bernstein, 1, p. 57. PLANIPENNES. 371 en toit, supportées en général par des nervures nombreuses ; leur bouche est normale. Cette famille paraît dater de l’époque carbonifère, car l’insecte que M. Goldberger à désigné sous le nom de DicryoruLepia, et dont nous parlerons plus bas, paraît, ainsi que l'aile attribuée per M. Audouin à une corydale, devoir lui appartenir, Nous la divisons en trois tribus. 4e TuiBu. — SIALIDES. Les sialides ont les ailes à nervures moins abondantes que les deux autres tribus, les antennes en soie, le prothorax grand, en forme de corselet, le dernier article des palpes petit et des larves aquatiques. Le genre des CaaurioDes , Latr., aujourd'hui américain, a été trouvé dans l'ambre de Prusse (Ch. prisca, Pict. et Berendt). Cette cspèce cest figurée dans “J'Atlas (pl. XL, fig. 24). M. Brodie (!) a figuré plusieurs ailes trouvées dans le lias inférieur d'An- gleterre. 11 les rapproche des chauliodes, et, en effet, il est possible que la plupart d'eatre elles aient appartenu à des insectes de cette tribu. Nous dirons la même chose de quelques ailes des terrains wealdiens du VWiltshire, que le même auteur rapproche des Corypares (Cory- dalis, Latr.). C'est à cette tribu que M. Goldherger rapporte le nouveau genre qu'il a établi (2) sous le nom de DicryoPaLeBta, pour un insecte des terrains carbonifères des environs de Saarbrück (2. pofogæa, Goldb.). Il n’est connu encore que par une brève description; les nervures longitudinales sont semblables à celles des chauliodes et des corydales, mais les transversales font une transition aux hbellules. C'est probablement encore à la même tribu que l'on doit rap- porter une aile découverte dans les terrains carbonifères d’An- gleterre par M. Mantell. Elle a été d'abord considérée comme un débris de végétal, puis étudiée par M. V. Audouin, qui crut y (1) An hitory of fossil insects, p. 102, pl. 10, fig. 6, 9 à 12, et pl. 8, fig. 3, 5, G, ct 14. (2) Sitzungs Bericht der Kaiserl. Akad. der Wissensch., Wien, octobre 1852, t. IX, p. 39. 378 INSECTES. -— NÉYVROPTÈRES. reconnaître les caractères des corydales. Elle a été depuis lors figurée par M. Murchison (1), et la comparaison de cette figure avec les ailes des insectes vivants, autant du moins que l’état de conservation permet d’en juger, me fait croire qu’elle doit se rap- procher beaucoup du genre précédent. Ses nervures longitudi- nales ont des rapports évidents avec la tribu des sialides ; mais les transversales sont beaucoup plus rapprochées que dans les corydales, présentent par conséquent des cellules beaucoup plus nombreuses, et font ainsi une transition aux libellulides. Elle est figurée dans l'Atlas, pl. XL, fig. 1. 2e TriBu. — HÉMÉROBINS. Les hémérobins ont, comme les précédents, des antennes en sole, mais leur prothorax est très petit ; le dernier article de leurs palpes est plus épais que les autres. Leurs larves sont terrestres. M. Brodie (?) rapporte avec doute au genre Hemerogius, Linné, un frag- ment de corps du lias inférieur d'Angleterre, qui me parait trop imparfait pour hasarder une détermination. M. Buckland (3) a formé un genre provisoire HEMEROBIOIDES pour une espèce voisine des hémérobes, représentée par une aile trouvée dans la grande oolithe de Stonesfield. M. Gravenhorst (4) indique dans l’ambre des espèces du genre heme- robius. M. Germar ($) en avait désigné une sous le nom générique de HÉMÉROBITES (A. antiquus). Nous ayons nous-même observé quelques espèces de la même famille trou- vées dans le même gisement. M. Berendt en a formé deux genres nouveaux, celui des MacroPALpus, caractérisé par le dernier article des tarses, gros et très pointu (M. elegans, Pict. et Ber.), et ceiui des Ropauis, dans lequel cé même dernier article des palpes est petit, étroit, mais également pointu (Rophalis relicta, Pict. et Berendt). (?) Murchison, Silurian system, t. I, p. 105. (2) An history of fossil insects, p. 102, pl. 9, fig. 43. (8) Proceed. of the geologicat Soc., t. II, p. 688. (4) Uebersicht der arbeiten der Schles. Gesellshaft, 1834, p. 92. (5) Germar, Mag. der Entomol., I, p. 146. M. Germar cite Sendelius, Hist, succ., p. 20, $ 9, pl. 1, fig. 5; mais je crois que cette figure se rapporte à un termès. PANORPATES, 379 3e TriBu. — MYRMÉLÉONIDES. Les myrméléonides ont les antennes en massue ou en bouton, six palpes et des larves terrestres. Le genre des Fourmizions, Olivier (Myrmeleon, Lin. et Fabr.), a été trouvé fossile dans les terrains tertiaires, Le M. reticulatum, Charpentier (1), pro- vient de Radoboj. Le M. brevipenne, du même auteur, paraît, comme nous l'avons dit, devoir être attribué au genre GRYLLACRIS. 8° FamiLzze. — PANORPATES. Les panorpates ont quatre ailes planes, jamais étendues, ils se distinguent de tous les névroptères connus par leur bouche pro- longée en un long bec. M. Wesiwood (?) a formé un genre nouveau, celui des Orrxo- PHLEBIA, pour des insectes névroptères voisins des bittacus et trouvés dans le lias inférieur d'Angleterre ainsi que dans les ter- rains wealdiens du Wilishire. Nous avons trouvé dans l’ambre de Prusse une espèce du genre BiTrAQUE {(B. antiquus, Pictet et Berendt). Elle est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 26). M. Heer 5) a décrit le B. reticulatus, de Radoboj. LARVE DE NÉVROPTÈRE INDÉTERMINÉE. M. Midendorif (*), dans un voyage en Sibérie, a trouvé dans un terrain peut-être tertiaire (?) une larve de névroptère qui ne ressemble à aucune de celles que l’on connaît. Elle a des soies caudales comme les éphémères, et des appendices sur les anneaux comme les libellulines. Le gisement où elle à été trouvée est peu éloigné de la frontière de Chine. (1) Nova acta Acad. nat. cur., t. XX, pl. 22, fig. 2; Heer, Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 92. (?) Brodie, His. of fossil insects, p. 102 et 119, pl. 8, fig. 7-9, et pl. 5 fig. 12, 18 et 21. (3) Nouv. mém. Soc. helv., 1830, t. XI, p. 90, pl. 5, fig. 44. (4) Leonh. und Bron: Neues Jahrb., 1851, p. 768. , 380 INSECTES. — HYMÉNOPTÈRES. 4° ORDRE. HYMÉNOPTERES. Les hyménoptères sont encore des insectes breyeurs ; mais leurs organes buccaux allongés, leur abdomen muni d’une tarière où d'un aiguillon, et leurs ailes transparentes, de consistance ésale, courtes, fortes et à nervures rares, les distinguent des ordres précédents. Leurs léguments, plus durs que ceux des névroptères, el leurs formes plus ramassées, les font aussi reconnai- tre facilement. Cet ordre, célèbre de nos jours par l'instinct re- marquable de quelques insectes sociaux, ne renferme que peu d'espèces trouvées à l'état fossile, à l'ex- ceplion toutefois du groupe des fourmis, qui est représenté dans l’époque tertiaire avec une richesse extraordinaire. On trouve en particulier à Radoboj des pierres absolument couvertes de fourmis. Le nombre des espèces connues dans les gisements de l’époque terliaire s'élève environ à cent, tandis que celui des fourmis actuelles ne dépasse pas quarante. On ne cile aucun hyménoptère de l’époque primaire ; ceux des lerrains jurassiques sont rares. Les schistes lithosraphiques de Bavière renferment des empreintes de deux espèces, que M. Germar et le comte de Münster (‘) rapprochent des bombus et des xylocopes, et qui ont été nommées Ap'aria (?j antiqua, Münster, et Apiaria (?) lapidea, Münster. M. Hecr (*) pense que ces insectes se rapprochent (1) Cermar, Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX, p.210; Münster, Beitrüge zur Petref. Kund., t. V, p. 84. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1850, p. 18, ct Quarterly journ. of the geol. Soc., t. VI, p. 6S. PUPIVORES. 381 plutôt, l’un des fourmis (À. lapidea), et l’autre des ter- mites (A. antiqua). Les espèces des terrains tertiaires sont mieux connues, et peu- vent, comme les hyménoptères actuels, se distribuer dans les fa- milles suivantes. 4er SOUS-ORDRE. — HYMÉNOPTÈRES TÉRÉBRANTS. Ce sous-ordre renferme toutes les espèces dont les femelles sont munies d'une tarière et manquent d’aiguillon. Ar Famizze. —- PORTE-SCIE. Les porte-scie on Moucnes À scie (Tenthredinitæ, Latr.) sont les seuls qui aient l'abdomen sessile. M. Marcel de Serres ({) cite plusieurs espèces des terrains tertiaires d'Aix en Provence. il en rapporte deux au genre des TexrnRÈpes (T'enthredo, Linné), une à celui des SeLAxDRrA, Leach, une à celui des Cryprus, Jurine (Hylotoma, Fabr.), et une à celui des Preroxus, du mème auteur. M. Heer (2, a décrit trois espèces d'OEniagen : l'une d'entre elles (T. we- tusta, Heer) appartient au genre TexTuneno; les deux autres, de rapports génériques douteux, ont été provisoirement réunies sous le nom de CepPHites, peur indiquer leurs rapports probabl!s avec les cephus. Ce sont les C. œnin- gts et fragil s, Heer. Ce dernier est figuré dans l'Atlas pl. XL, fig. 20). Gravenhorst $) a trouvé des tenthrèdes dans l'ambre de Prusse. 2° Famizce. — PUPIVORES. Les pupivores ont l'abdomen pédicellé, c’est-à-dire, attaché au thorax par un article très amincet, souvent filiforme. M. Marcel de Serres (4) en a trouvé plusieurs dans les terrains tertiaires d'Aix en Provence. 11 en place quelques unes dans ie genre des IcaxeLmoxs (f) Noies géologiques sur la Provence, p. 40. (2) Nouv. mém. Soc. helv., 1850,t. XXI, p. 172, pl. 13, fig. 16 et 17, pl.14, fig.1. (3) Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Gesellshaft, 1834, p. 92. (#) Notes géologiques sur la Provence, p. 40. J'ai profité encore ici de quel- ques additions manuscrites de M. Marcel de Serres. Voyez aussi Curtis, Edin- burgh new philos. journal, octobre 4829. 382 INSECTES. — HYMÉNOPTÈRES. proprement dits (/Zchneumon, Latr.) , une dans celui des Agaris, Latr., quatre ou cinq dans celui des ANOMALON, Grav., ou OpxioN, Fabr., une dans le genre des Pimpza, et avec doute une à celui des Bracox, Fabr, M. H. de Saussure vient de décrire et de figurer (1) sous ie nom de Pimpla antiqua un insecte de ce gisement. M. Heer (2) a décrit quelques espèces d'OEningen et de Radoboj. Une d’entre elles, provenant de cette dernière localité, appartient au genre Icuneu- Mo , Latr. ({. longœævus, Heer), une autre d'OEningen fait partie de celui des ANOMALON, Grav. { A. protogeum); une troisième, également d'OEningen, est rapportée au genre CryPTus, Fabr. (non Jurine) (C. antiquus, Heer); une es- pèce de Radoboj paraît devoir être rapportée au genre Acoœxirus, Latr. (À, lividus, Heer). M. Heer rapporte une sixième espèce au genre HemiTELES, Gravenhorst, sous le nom de Æ. fasciata ; eHe provient de Radoboj. L'ambre de Prusse renferme aussi quelques pupivores. Gravenhorst (3) cite plusieurs espèces d'Icaxeumon, de Cryprus, Fabr., de BRAcoN, Fabr., de CeLoxus, Jurine, de Drpcoceris, Fabr. Toute cette partie de l'histoire des insectes fossiles est encore très mal connue. M. Berendt (#) a formé, sous le nom d’ERIDANUS, un genre nouveau, voisin des cynips (E. compressus, Berendt). Le docteur Beck (5) a trouvé dans des terrains tertiaires récents, inférieurs aux dépôts erratiques du Jutland, un insecte hyménoptère qu’il rapporte au genre CLEPTEs, Latr., sous le nom de C. Stenstrupü. 3 FamiLze. — HÉTÉROGYNES. Atlas, pl. XL, fig. 17, 18 et 21. Les hétérogynes, ou fourmis, ont des antennes coudées et une languette petite, arrondie, voütée ou en cuiller ; ils sont surtout caractérisés par l'absence d’ailes dans les neutres ou dans les fe- melles, Les uns vivent en société et offrent alors trois sortes d'in- dividus ; les autres, non sociaux, n'ont que des mâles et des fe- melles. | Cette famille, si remarquable de nos jours par les mœurs de quelques espèces, a été excessivement nombreuse pendant l'épo- que tertiaire. M. Heer (5), comme nous l'avons dit plus haut, en a (1) Mag. de zool. de Guérin, 4852, p. 279, pl. 23, fig. 5. (2) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, p. 166, pl. 13, fig. 11-15. (3) Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Gesellshaft, 1834, p. 92. (4) Bernstein, 1, p. 60. (5) Proceed. of the geol. Soc. of London, t. IE, p. 219. (6) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. I, p. 108, pl. 7-13. HÉTÉROGYNES. 383 trouvé à OEningen et à Radoboj une quantité considérable, soit relativement au nombre des espèces, soit relativement à celui des individus. Ce savant entomologisie les divise en deux tribus. La première, celle des Fonwicines, est caractérisée par le pédi- celle abdominal qui n’a qu'un seul nœud. M. Heer décrit quarante espèces ! de Radoboj et d'OEningen, qui se rap- portent au genre des Fouruis preprement dites (Formica, Linné). Neuf espèces des mêmes localités appartiennent au genre des Ponera, Latr. La Formica primcrdialis, Heer, d'OEningen, est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 18). M. Heer a établi sous le nom de ImmorriA un genre nouveau caractérisé par des antennes dont le premier article est à peine plus long que le troisième, par une tête petite et par un abdomen court. La seule espèce connue, la J. nigra, Heer, a été trouvée à OEningen. Elle "est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 17). La seconde tribu, celle des Myrmicipes, a deux nœuds au pédi- celle abdominal. M. Heer réunit trois espèces de Radoboj, en un genre nouveau, sous le nom d’ArTtopsis, Heer, qui paraît intermédiaire entre les œcodoma et les atta, par la disposition des cellules de leurs ailes. L'une d’elles , l'A. longipennis, Heer , est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 22). Le genre des Myrmica, Latr., est représenté dans les terrains de Radoboj et d’'OEningen par dix espèces. | La famille des HÉTÉROGYNES a aussi été indiquée parmi les catalogues des insectes fossiles d’Aix en Provence. M. Marcel de Serres (1) signale l’existence de plusieurs espèces. L’ambre de Prusse renferme aussi des fourmis qui ont été très incompléte- ment étudiées (2) et qui paraissent nombreuses. (1) Notes géologiques sur la Provence. (2) Voyez Sendelius, Hist. succ.; Marcel de Serres, Géognosie des terrains tertiaires, p. 242 ; Gravenhorst, Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Gesell- . shaft, 1834, p. 92; Berendt, Bernstein, 1, p. 53. La Formica surinamensis, Schweizer Reise, p. 119, pl. 8, fig. 70, est conservée dans une résine ré- cente et non pas dans l'ambre. ; 384 INSÈCTES. —— HYMÉNOPTÈRES. he Fame. — FOUISSEURS. Les fouisseurs sont toujours ailés, ont des ailes planes, un corps x pédicellé et une languette plus ou moins évasée à son extrémité. M. Hecer {f) rapporte au genre des Pownizus, Fabr., une espèce d'OEningen. Il le nomme P. induratus. Quelques espèces du genre CraBro, Fabr., paraissent se trouver dans l'ambre. 5e Famize. — DIPLOPTÈRES. Les diploptères diffèrent des précédents par les ailes supé- rieures repliées sur elles-mêmes longitudinalement à l'état de repos. Leurs antennes sont en général coudées et en massue. Le genre des Guëres (Vespa, Linné) est représenté dans l’ambre (?) et dans lies lignites de Parschlug. M. Heer (>) a décrit la Vespa attavina, Heer, trouvée dans ce deraier gisement. M. Marcel de Serres (f) rapporte au genre Postes, Latr., deux espèces des terrains tertiaires d'Aix en Provence. Ge Famize. — APIAIRES ou MELLIFÉRES. Les apiaires sont caractérisés par la forme du premier article des tarses postérieurs, qui est élargi en palette et qui leur sert à recueillir le pollen des fleurs. Leurs mâchoires et leurs lèvres sont allongées ct forment une sorte de trompe. On a quelquefois rapporté à cette famille, sous le nom d'Arrarta, quelques insectes fossiles imparfaitement déterminés. Nous avons déjà parlé ci-dessus {p. 380) de ceux qui ont été trouvés à Solenhofen. M Germar (5) décrit sous le mème nom un insecte des terrains tertiaires d'Orsberg qui paraît avoir le corps épais des Bombus (A. dubia). M. Heer (!) a trouvé plusieurs espèces de cette famille dans les terrains (i) Nouv. mém. Soc helv., 1850, t. [T, p. 165, pl. 13, fig. 10. (2; Gravenhorst, Uebersicht der arbeiten der Schles. Gesells., 1834, p. 92. | (3) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. II, p. 401, pl. 7, fig. 8. (4) Notes géologiques sur la Provence, p. 41. (5) Zeitschrift der Deutschen geolog. Gesellshaft, t. T, p. 66, pl. 2, 6g. 8. APIAIRES. 389 tertiaires; il rapporte une espèce d'OEningen au genre XyLocopaA, Lair. (X. senilis, Heer), une espèce du même gisement au genre OsmiA, Panzer (0. antiqua, Heer). Une espèce de Radoboj appartient au genre Bousus, Latr. (B. grandævus, Heer). M. Heer (‘) a formé un genre nouveau sousle nom d’'ANTHOPHO- RITES, pour des insectes qui ressemblent aux anthophores par la forme du premier article des tarses postérieurs et par leur abdomen ovale-allongé et velu, mais dont les ailes ne sont pas encore assez connues pour permettre d'en fixer les caractères génériques. Il décrit quatre espèces d'OEningen, les À. melona et Titania, Heer, qui sont moins incomplétement connues, et les À. tonsa et veterana, Heer, qui ne peuvent être réunies qu'avec doute au deux précédentes. 5° ORDRE. HÉMIPTÈRES. Les hémiptères sont caractérisés par leur trompe lon- gue , droite et articulée. Leurs ailes, au nombre de quatre, sent toujours planes ; tantôt les supérieures sont d’une consistance coriace (Hémiptères hétéroptères), tantôt elles sont de mème consistance que les posté- rieures (Hémiptères homopitères). L’ordre des hémiptères a probablement été abondant dans les époques antérieures à la nôtre, autant du moins qu’on en peut juger par la grande proportion qu’on en trouve dans quelques gisements. Îls sont très mal connus, car M. Heer n’a pas encore publié la portion de son travail sur OEningen et Radoboj qui s’y rap- porte (?); les nombreuses espèces d'Aix sont à peine in- diquées, et celles de l’ambrene sont pas mieux connues. (1) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 97, pl. 7, fig. 1-7. (2) Je regrette d’autant plus de n’avoir pas pu profiter des travaux de M. Heer sur les hémiptères, que la description des espèces ne tardera pas à paraître dans les Nouveaux mémoires de la Société helvétique, et que leur nombre est considérabie (133), 1 25 380 INSECTES -— HÉMIPTÈRES. On possède cependant des matériaux suffisants pour affirmer que les hémiptères ont vécu dès l’époque du lias, se sont continués dans les terrains jurassiques et wealdiens, et ont été, comme nous l'avons dit, abondants pendant l'époque tertiaire. * 1e sous-orpre, — HÉMIPTÈRES HÉTÉROPTÈRES. {re Famizze. — GÉOCORISES. Les géocorises, qui correspondent au genre PuNaIsE (Cimezæ, Linné), renferment tous les hémiptères hétéroptères dont les an- tennes sont découvertes, plus longues que la tête et insérées entre les veux. {re TriBu. — PENTATOMIDES. Les pentatomides ont la gaîne du suçoir de quatre articles, le labre très prolongé en forme d’alène, les tarses à trois articles, les antennes filiformes de cinq articles et le corps court, ovale ou arrondi. Quelques insectes de cette famille ont été trouvés dans le lias de Strensham et figurés par M. Brodie (!)}. Le même auteur en cite dans les terrains weal- diens, sans les attribuer à aueun genre, et les désignant seulement sous le nom de Cimicide. M. Marcel de Serres (2) en indique plusieurs espèces à Aix en Provence. II rapporte quatre espèces au genre PENTATOMA, Olivier, et une au genre Cyonus, id. L'ambre de Prusse renferme des espèces indiquées sous les noms de PEn- TATOMA. 2° Trieu. — CORÉODES. Les coréodes ont les mêmes caractères généraux que la tribu précédente, mais leur corps est allongé et le dernier article des antennes ovoïde et élargi. (1) An history of fossil insects, p. 101 et 33, pl. 4, fig. 6, et pl. 7, fie. 29 Br “me (2) Notes géologiques sur la Provence, p. 38. GÉOCORISES. 387 C’est probablement à cette tribu qu’il faut rapporter un genre nouveau, celui des ProTocoris, établi par M. Heer (‘) sur quel- ques élytres caractérisées par la brièveté de leur partie membra- neuse. La seule espèce connue , le P. planus, a été trouvée dans le lias d’Ar- govie. M. Brodie (2) a trouvé aussi dans les terrains wealdiens du Wiltshire une espèce qu'il rapporte avec doute au genre KLeibocerys, Westwood, ou à celui des PacavmeriA, Laporte (Archimerus, Burm.). M. Marcel de Serres (?) compte au moins quatre espèces du genre des Corées (Coreus, Fabr.) dans les terrains tertiaires d’Aix en Provence. Il en rapporte une au genre Corizus, Fallen, M. Germar ({) a décrit une espèce des lignites d'Allemagne, qu'il rapporte au genre des ALypus, Fabr., sous le nom de À. pristinus, Germar. 3e TriBu. — LYGÉIDES. Les lygéides ont des antennes filiformes de quatre articles, insérées plus bas que les yeux, et le corps oblong. Le genre des Lycées (Lygœus, Fabr.) paraît abondant dans les dépôts d'Aix en Provence (5). M. Marcel de Serres en indique au moins douze ou quinze espèces de diverses grandeurs, mais généralement de petite taille. Ce même genre se trouve fossile dans l’ambre (6). Une espèce de ce dernier gisement a été rapportée par MM. Germar et Be- rendt au genre des Pacaymerus, Lepelletier et Servilie. Le TriBu. — CAPSIDES. Les capsides ne diffèrent des lygéides que par leur tête ovoïde, rétrécie postérieurement en manière de col. M. Curtis (7) indique une petite espèce du genre Minis, Fabr., trouvée dans les terrains tertiaires d'Aix en Provence. (f) Zwei geologische Vorträge, p. 15, fig. 44. (2) An history of fossil insects, p. 33, pl. 2, fig. 41. (3) Notes géologiques sur la Provence, p. 38. (4) Insectorum protog., 19° fascicule de la continuation de Panzer, n° 18. (5) Voyez Marcel de Serres, Notes géologiques sur la Provence, p. 38; Curtis, Edinburah new philos. journ., octobre 1829. (6) Voyez Schilling , Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Gesellschaft, 4834, p. 93; Germar et Berendt, in Berendt Bernstein, 1, p. 55. (7) Edinburgh new philos, journ., octobre 1829. 388 INSECTES. —— HÉMIPTÈRES. Le même genre parait abondant dans l’ambre, où M. Schilling (1) en in- dique cinq espèces. Le genre des Carsus, Fabr., est aussi représenté par quelques espèces dans le même gisement (2). 5° TriBu. — MEMBRANEUX. Les insectes de cette tribu sont caractérisés par un sucoir à trois articles, droit, un corps aplati et en partie membraneux, une tête non séparée par un cou. M. Marcel de Serres ($) rapporte au genre des Tincis, Fabr., une petite espèce d'Aix en Provence, une seconde du même gisement au genre SYRTIs, Fabr., et une troisième à celui des Arapus, du même auteur. MM. Germar et Berendt (#) ont trouvé dans l’ambre de Prusse deux espèces de tingis et deux d'aradus. 6° Trisu. — RÉDUVIDES. Les réduvides ont, comme les précédents, le bec à trois articles apparents ; mais cet organe est découvert, souvent arqué; les yeux sont gros, et la tête est brusquement étranglée en arrière en forme de cou. M. Marcel de Serres (5) indique au moins trois espèces de RÉDUVES propre- ment dits (Reduvius, Fabr.), et quelques unes des genres PLoïari4a, Scop. (Emesa, Fabr.), VeuiA, Latr., et Gers, Latr., qui proviennent des marnes insectifères d'Aix en Provence. L'ambre de Prusse renferme quelques espèces. MM. Germar et Berendt (f)en ont rapporté une au genre PLATYMERIS, Laporte, et une au genre Namis, Latr., et d'autres au genre Sazpa, Fabr., HyprouETRA4, id., et HALoBaTEs, E:ch. C'est probablement à cette famille qu'il faut rapporter un insecte des schistes lithographiques de Solenhofen qui a été placé par le comte de Münster dans le genre PrcoLamris, Burm., et décrit par Germar (7), sous le nom de P. gigantea, Münster. Ses caractères génériques restent incertains, mais l'empreinte est suffisante pour montrer que cet insecte avait une grande res- semblance de formes avec les hémiptères allongés et à pattes minces, tel que les gerris. … (1) Uebersicht der arbeiten der Schles. Gesells., 1834, p. 93. (2) Schilling, loc. cit.; Berendt, Bernstein, I, p. 55. (3) Notes géologiques sur la Provence, p. 39. (4) Bernstein, 1, p. 53. (5) Notes géologiques sur la Provence, p. 39. (6) Berendt, Bernstein, 1, p. 53. (7) Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX, p. 207, pl. 22, fig. 8. CICADAIRES. 389 M. Brodie a trouvé dans les terrains wealdiens de Wiltshire quelques ailes du mème type, qu'il rapporte sans les figurer aux genres VeL1A, Fabr., et HYDROMÈTRE. 2 FamiLe. — HYDROCORISES. Les hydrocorises, ou punaises d’eau , ont les antennes insérées et cachées sous les yeux, plus courtes que la tête ou à peine de sa longueur. Ces insectes sont tous aquatiques et carnassiers. Deux espèces ont été trouvées dans les schistes lithographiques de Solen- hofen, l’une d'elles a été rapportée par Germar (!) au genre des Nèpes (Nepa, Linné), sous le nom de N. primordialis, Münster. L'autre paraît appartenir au genre des BeLostowA, Latr., et a été décrite sous le nom de B. elongatum, Germar. Ces deux genres sont représentés tous deux dans les terrains tertiaires. Germar (2) a décrit un BeLosroma, des lignites des Siebengebirge. Karg (*) indique une nèpe dans les terrains tertiaires d'OEningen. M. Marcel de Serres ({) a trouvé dans les terrains d’Aix en Provence une nèpe plus petite que la N. cyrenæa, Latr. M. Berendt avait cité une nèpe dans ses anciens catalogues des insectes de l’ambre, mais elle ne figure pas dans ses travaux plus récents, de sOUS-0RDRE, — HÉMIPTÈRES HOMOPTÈRES. Âre FamiLzEe. — CICADAIRES, Les cicadaires comprennent tous les hémiptères homoptères qui ont trois articies aux tarses et des antennes très petites, subuli- formes. 4re TriBu. — CICADAIRES CHANTEUSES. Ces insectes, qui correspondent au véritable genre des CIGALES (Cicada, Oliv.; Tettigonia, Fabr.), ont les antennes à six articles, et trois yeux lisses. | (f) Nova acta Acad. nat. cur.,t. XIX, p. 205, pl. 22, fig. 6 et 7. (2) Insect. protog., 19° fasc. de la continuation de Panzer, n° 17. (3) Schwabens Denks., t. I, p. 41. (*) Notes géologiques sur la Provence, p. 39. 390 INSECTES. — HÉMIPTÈRES. M. Brodie (!) rapporte à ce genre, sous le nom de Cicada Murchisoni, une espèce du lias de Hasfield, et sous le nom de Cicada punctata une aile trou- vée dans les terrains wealdiens du Wiltshire. M. Marcel de Serres (2) a trouvé dans les terrains tertiaires d'Aix en Pro- vence une espèce qu'il rapporte à ce genre, 2° TriBu. — FULGORELLES. Les fulgorelles ont trois articles distincts aux antennes, qui sont insérées immédiatement sous les yeux, et deux petits yeux lisses. Plusieurs espèces de cette tribu ont été indiquées par M. Brodie (3) comme trouvées dans les terrains wealdiens du Wiltshire. Il rapporte une espèce avec doute au genre RicaniAa, Germar, sous le nom de R. fulgens. Une seconde, aussi incertaine, paraît appartenir au genre AsIRACA, Latr. (4. Egertoni, Brodie). 11 en attribue une troisième, avec le même doute, au genre Cixivs, Latr., sous le nom de C. maculatus. Une aile d’une quatrième espèce a les caractères des DeLPHAx. Fabr., et a été nommée D. pulcher, Brodie. M. Germar (4) a attribué à son genre Ricania une espèce des schistes do Solenhofen, qui n’est connue que par une : aile il lui a donné le nom de R. hospes. M. Marcel de Serres (5) rapporte au genre AsrmAca, Latr., un petit hémi- ptère des marnes tertiaires d'Aix en Provence. MM. Germar et Berendt (6) ont trouvé plusieurs fulgorelles dans l’ambre de Prusse; ils les rapportent aux genres Crxius, Latr., FLATA, Fabr, PŒOCcER:«, Laporte, et PseupoPHANA, Burm. (Dictyophora, Germar). ; 3° TRIBU. — CICADELLES. Les cicadelles ont, comme les précédents, deux petits yeux lisses et trois articles distincts aux antennes, mais ces dernières sont insérées entre les yeux. Une espèce a été signalée dans les schistes lithographiques de Solenhofen et est devenue le type du genre DiromorrerAa, Germar ("), dont les affinités me paraissent encore bien douteuses. La seule espèce connue porte le nom de D. dubia, Germar. (1) An history of fossil insects, p. 101 et 32, pl. 7, fig. 20, et pl. 5, fig. 4. (2) Notes géologiques sur la Provence, pl. 39. (3) An history of fossil insects, p. 33, pl. 2, 4 et 5. () Nova acta Acad. nat. cur.,t. XIX, p. 220, pl. 23, fig. 18. {5 Notes géologiques sur la Provence, p. 39. (6) Bernstein, X, p. 55. (7) Nova acia Acad. nat. cur., t, XIX, p. 203, pl. 22, fig. 5. GALLINSECTES. 391 M. Brodie (1) a trouvé dans les terrains wealdiens du Wiltshire une larve qu'il rapporte au genre des Cercopis, Fabr. {Aprophora, Germar. Ce même genre a été trouvé fossile à Aix en Provence avec quelques autres cicadelles (2). On cite en particulier une Memgracis, Fabr. MM. Germar et Berendt ont également trouvé plusieurs cicadelles dans lambre ($), où Schilling et quelques auteurs en avaient déjà signalé. On les rapporte aux genres Jassus, Germar (au moins quatre espèces), Cercoris, Fabr., Byraoscopus, Germar, et TyPHLOCYBA, id. 9 Famizze. — APHIDIENS. Les aphidiens ou pucerons n'ont que deux articles aux tarses, des antennes filiformes plus longues que la tête, et un corps mou; ils sont souvent aptères. M. Brodie (4, en indique deux espèces dans les terrains wealdiens du Wilt- sbire. I} les rapporte aux genres des PUCERONS proprement dits (Aphis, Linné); . il désigne une d’entre elles sous le nom d’À. valdensis, et l’autre, plus dou- teuse, sous le nom d'A. plana. M. Curtis (5) indique aussi un puceron dans les marnes tertiaires d'Aix en Provence. M. Schilling et MM. Germar et Berendt indiquent plusieurs aphidiens dans l’'ambre de Prusse (6). Ils en rapportent quatre espèces au genre des Puce- RONS proprement dits (Aphis, Linné), une au genre Lacanus, Illig., et une au genre SCHISONEURA, Hartg. 3° FAMILLE, — GALLINSECTES. Les gallinsectes, ou cochenilles, n’ont qu’un article aux tarses, avec un seul crochet. Le mâle a deux ailes et la femelle est aptère. On ne rapporte à cette famille, parmi les insectes fossiles, que trois espèces de l’ambre que MM. Germar et Berendt (7) placent dans le genre des Mono- PHLEBUS, Leach. (1) An history of fossil insects, p. 33, pl. 2, fig. 12, et pl. 4, fig. 9. (2) Marcet de Serres, Notes géologiques sur la Provence, p. 34. (3) Berendt, Bernstein, 1, p. 55. (*) An history of fossil insects, p. 33, pl. 2, fig. 10, et pl. 4, fig. 3. (5) Edinburgh new philos. journ., 1829. (6) Voyez Schilling, Uebersicht der arbeiten der Schles. Gesellschaft, 1834, p. 92; Berendt, Bernstein, 1, p. 53. (7) Bernstein, 1, p. 55, 392 INSECTES, — LÉPIDOPTÈRES. G° ORDRE. LÉPIDOPTERES. Les lépidoptères ont une trompe enroulée et quatre grandes ailes planes recouvertes par de petites plumes ou écailles. Ces insectes, qui forment une partie impor- tante des faunes actuelles par leur variété, leurs bril- lantes couleurs, sont rares à l’état fossile. Quelques faits sembleraient cependant montrer qu'ils ont existé dans les époques anciennes du globe; mais il reste à cet égard des doutes légitimes. Nous ne pouvons pas atlacher une grande importance à une observation de Sternberg () qui ferait remonter leur existence jusqu’à l’époque carbonifère. Cet auteur a observé des feuilles de végétaux de cette époque qui sont percées de la même manière que les teignes le font aujourd'hui. Des traces également contestables indiquent leur existence dans l’époque jurassique; des empreintes trouvées à Solenhofen ont été rapportées à des sphinx et à des teignes. Leur existence dans les terrains tertiaires est démon- trée par quelques empreintes qui ne peuvent laisser au- cun doute. R Are Famizze. — LÉPIDOPTÈRES DIURNES. Atlas, pl. XL, fig. 11 et 21. Cette famille, qui comprend les PapiLLons (Papilio, Linné), est représentée (1) Bohmische Verhandlungen, 1836, p. 34, pl, 1, fig. 3. CRÉPUSCULAIRES. 393 dans les marnes tertiaires d'Aix en Provence, suivant M. Marcel de Serres (1), par une espèce qui paraît appartenir au groupe des Satyres (Satyrus, Latr.). M. Saporta (2) a trouvé dans le même gisement une aile remarquablement bien conservée, qui a d’abord été considérée comme appartenant à une nym- phale, et qui paraît plutôt celle d’un satyride. M. Boisduval a reconnu que cette aile appartenait à une espèce perdue, faisant partie du genre CyLLo (C. sepulta) aujourd’hui confiné dans les îles de l'archipel Indien. Elle est figurée dans l'Atlas, (pl. XL, fig. 11). M. Heer (5) a décrit trois espèces de Radoboj qui sont aussi conservées par des empreintes remarquables. Deux d’entre elles font partie du genre des Vanesses (Vanessa, Fabr.) : ce sont les V. atavina (4), et Pluto, Heer. La troi- sième, voisine des piérides, n’est pas assez bien conservée pour qu’on puisse fixer ses véritables rapports. M. Heer en a fait le genre provisoire des PIÉRITES (P. Freyeri). La Vanessa Pluto, Heer, est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 21). M. Hope (5) parle d’un papillon trouvé dans l’ambre. - 2e Famize. — LÉPIDOPTÈRES CRÉPUSCULAIRES,. Une empreinte trouvée à Solenhofen dans les schistes lithographiques paraît indiquer l'existence d’un Srnx. Il a été figuré par Schroeter et nommé par Germar S. Schroeteri. Une empreinte probablement de la même espèce a été trouvée plus tard, et faisait partie de la collection du comte de Münster (6). Quelques espèces ont été trouvées dans les terrains tertiaires d'Aix en Pro- vence. M. Marcel de Serres (7) en rapporte deux au genre des SÉsiEs (Sesia, Fabr.), et une à celui des Zyeènes (Zygena, id.). Nous avons dit plus haut que le Sphinx atavus , Charpentier, de Radoboj, était une vanesse. (1) Notes géologiques sur la Provence, p. 41. (?) Voyez Annales de la Soc. entom. de France, t. VIT, Bull. p.52, ett. VIII, Bull., p. 7; le rapport de M. Boisduval, id., t. IX, p. 371 et pl. 8; Marcel de Serres, Notes géologiques sur la Provence, p. 93; Coquand, Bull. Soc. géol. de France, 2° série, t. Il, p. 385. (8) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 177, Dh 12, fig. 3-6. (?) C’est le Sphinx atavus, Charpentier, Nova acta Acad. nat. cur.,t. XLIIL, p. 408, pl. 22, fig. 4 (5) Trans. of the entom. Soc. of Lond., t. I, p. 146. (6) Schroeter, Litteratur, erster Theil., pl. 3, fig. 16; Schlotheim, Petref. Kunde, p. 42; Germar, Nova acta Acad. nat. cur.,t. XIX, p. 193. (*) Notes géol. sur la Provence, p. 41. 394 INSECTES, = LÉPIDOPTÈRES. L'ambre ({) paraît ne renfermer qu'un petit nombre de lépidoptères cré- pusculaires. M. Hope y cite une SÉsiE qui est peut-être la même espèce indi- quée par M. Berendt sous le nom de SPrinx, 3° Famize. — LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES. M. Germar (2?) rapporte à la tribu des teignes , sous le nom générique de TinËires, une empreinte des schistes lithographiques de Solenhofen, qui, à en juger par la figure, me paraît ressembler au moins autant à un termès qu’à une teigne. M. Marcel de Serres ($) indique deux espèces des marnes tertiaires d'Aix en Provence ; l’une d'elles appartient au groupe des Bowgyx et l’autre à celui des Nocrua. M. Heer (4) a décrit quelques espèces dont les caractères imparfaitement conservés ne permettent pas en général une détermination générique. Il les a désignées sous les noms provisoires de BomBycites, Nocruires et PHALÉNITES, pour indiquer leurs rapports probables avec les bombyx, les noctuelles et les phalènes. Le Bombycites œningensis a été trouvé à OEningen; les Noctuites Haidingeri et effossa, à Radoboj, ainsi que les Phalenites crenata et obsoleta. Il a rapporté au genre Psycaé, Fabr., un étui composé de petits frag- ments de bois, qui abritait probablement une larve de ce genre. Il l’a nommé P. pinella. M. Germar (5) a placé dans le genre des YPsoLoraus, Fabr., une espèce des lignites des Siebengebirge. L'ambre a fourni quelques espèces (6) qui paraissent devoir être rapportées aux Torrrix, Treitsch {au moins quatre espèces), et à des genres indéterminés de TinËitTes ou de NOCTUÉLITES. 7° ORDRE. DIPTÈRES. Les diptères diffèrent de tous les ordres précédents parce que les ailes antérieures existent seules, et que (t) Trans. of the entom. Soc. of London, t. I, p. 146; Berendt, Bernstein, 1, p: 21: (2) Münster, Beitr. zur Petref. Kund., t. V, p. 88, pl. 9, fig. 8. (3) Notes géologiques sur la Provence, p. 41. (4) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 183, pl. 14, fig. 7-12. (5) Insect. protog., 19° fasc. de la contin. de Panzer, n° 20. (6) Gravenhorst, Uebersicht der arbeiten der Schlesischen Gesellschaft, 1834, p. 92. INSECTES, — DIPTÈRES. 399 les postérieures sont remplacées par des cuillerons ou des balanciers. Leur trompe est droite et non articulée. Cet ordre, remarquable de nos jours par le nombre immense des espèces, dont la plupart sont de petite taille et peu apparentes, a aussi ses représentants dans les faunes anciennes. On peut diviser les diptères en deux sous-ordres, les Némocères, dont les antennes sont composées d’ar- licles nombreux, et les Brachocères, chez lesquels ces organes sont courts et n'ont que trois articles. M. Heer a fait remarquer que les proportions de ces deux sous-ordres ne sont pas les mêmes dans Les épo- ques antérieures à la nôtre que dans le monde actuel. Les némocères ont apparu les premiers, formant les quatre cinquièmes des espèces de l'ordre des diptères connus à OEningen, les trois quarts de celles de Radoboj et d'Aix, et les deux tiers de celles de l’ambre, tandis que de nos jours 1Îs ne forment qu'un septième de l’en- semble des diptères. Cette apparition des némocères avant les brachocères et leur plus prompt développement paraissent se lier à l'état de la vésétation. Les larves des némocères vivent dans l’eau ou dans les détritus humides, et ont dû se trouver en abondance dans les anciennes forêts où les insectes parfaits volligeaient probablement comme ils le font de nos jours. Les brachocères, au contraire, volent à l’état parfait sur les fleurs des plantes herbacées et les tiges; les racines et les fruits de ces mêmes plantes servent au développement de leurs larves. Cet ordre n'a donc pu prendre son entier déve- loppement que lorsque les plantes dicotyviédones ont été abondantes sur la surface de la terre. 296 INSECTES. — DIPTÈRES. M. Heer fait remarquer aussi que les faunes ter- tiaires sont caractérisées par un énorme développement des bibionides. 1% sous-onprE. — NÉMOCÈRES. re Famizze. — CULICIDES. Cette famille, quicomprend le genre des Cousins (Culex, Lin.), n’est citée qu'avec doute à l’état fossile. M. Brodie (!) lui rapporte avec doute, sous le nom de Culex fossilis, une espèce des terrains wealdiens du Wiltshire. 9° Famizze. — TIPULAIRES. Les tipulaires, qui correspondent au grand genre Trruca, Lin., sont au contraire fréquents à l’état fossile. M. Brodie indique quelques débris du terrain wealdien du Wiltshire, et le comte de Münster une espèce de Solenhofen. Les autres appartiennent à l'époque tertiaire. Are TriBu. — TIPULAIRES CULICIFORMES. M. Brodie (2) a trouvé quelques espèces de cette tribu dans les terrains weal- diens ; il en rapporte une au genre Tanypus, Meig. (T. dubius), deux à celui des Caironomus, id. (C. extinctus et une espèce indéterminée), et rapproche une troisième du genre des Macropeza, Meig., ou de celui des CHENEzIA, Meig., (Fungicoles). M. Heer (3) a décrit plusieurs espèces de cette tribu. Il en rapporte au même genre CHiroNomus deux espèces d'OEningen, C. œæningensis et obso- letus, et une de Radoboj, C. sepultus. L'’ambre de Prusse renferme aussi plusieurs tipulaires culiciformes. M. Heer (4) a décrit le Chironomus Meyeri, Heer, et MM. Lœw et Berendt (5) (1) An history of fossil insects, p. 34, pl. 3, fig. 15. (2) Idem, p. 33 et 34, pl. 3, fig. 10 et 14, pl. 4, fig, 5. (3) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XL, p. 188, pl. 14, fig. 14-16. (4) Idem, pl. 14, fig. 13. (5) Berendt, Bernstein, I, p. 57. Voyez aussi Ehrenberg, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1843, p. 502. TIPULAIRES. 307 en ont décrit plusieurs espèces qu'ils rapportent aux genres Tanyrus, Meigen, CEraToPoGON, id., CHiroNOMUS, id. et MocaLonyx, Lœw. M. Marcel de Serres (1) a trouvé dans les terrains tertiaires d'Aix en Pro- vence une espèce qu'il rapporte au genre précité des CERATOPOGON. 2e Trisu. — TIPULAIRES GALLICOLES. Les insectes de cette tribu n’ont encore été trouvés fossiles que dans l’ambre. MM. Læw et Berendt (2) en comptent vingt-quatre espèces qu’ils distribuent dans les genres CamPyLomyza, Meigen, CeciouviA, id., Posraox, Lœw, Dirco- NEMA, id., PHALÆNOMYIA, id., PsycuopA, Latr. 3° TriBu. — TIPULAIRES TERRICOLES. La tribu des terricoles paraît avoir laissé des traces nom- breuses dans les terrains tertiaires. M. Heer {) rapporte au genre des TiPucA, Linné, sept espèces de Radoboj; à celui des Rærinra, Meigen, trois espèces du même gisement, et à celui des Limnosra, Meigen, cinq espèces trouvées avec les précédentes. M. Marcel de Serres (#) a trouvé quelques espèces dans les marues tertiaires d'Aix en Provence. Il en rapporte une au genre TipuzA, une au genre NE- PHROTOMA, Meigen, une au genre TricHocerA, id., et une au genre ANISO- rUs, id. M. Curtis avait attribué une espèce du même gisement au genre LimnoBra, cité plus haut. L'ambre de Prusse renferme, d’après MM. Lœw et Berendt (5), au moins cinquante-trois espèces de tipulaires terricoles. Ils en rapportent quelques unes aux genres Tipuza, Meigen, Raaupæipra, id., CvcivproTouA, Macquart, AnIsoMERA, Meigen, Dix, id., et forment avec les autres de nombreux genres nouveaux, dont quelques uns seulement ont été nommés. Ce sont les genres ÂADETUS, TanvspHyrA, TRICHONEURA, MACROCHILE , TOXORHINA et STYRINGIA, Lœw et Berendt. h° TriBu. — TIPULAIRES FONGICOLES. La tribu des tipulaires fongicoles paraît représentée dans les terrains juras- (4) Notes géologiques sur la Provence, p. 42. (2) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. (3) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 191, pl. 14, fig. 17 et 18, ei pr. 45," 49 1-11; (f) Notes géolog. sur la Provence, p. 42. (5) Berendt, Bernstein, I, p. 57. 398 INSECTES. — DIiPTÈRES. siques par une espèce que le comte de Münster (1) rapporte au genre ScrARA de Meigen, sous le nom de S. prisca. Elle a été trouvée à Solenhofen. Les terrains wealdiens du Wiltshire renferment des débris que M. Brodie (2) attribue avec doute aux genres ScioPxiLa, Meigen (S. defossa), MacroGERA, id. (M. rustica), et PLarycerA, Meigen (P. Fittoni). M. Heer (5) a décrit quelques tipulaires fongicoles. Il rapporte sept espèces de Radoboj au genre Myceroriza, Meigen, une espèce des lignites de Pars- chlug au genre SciormiLa, Meigen, et trois espèces de Radoboj à celui des SCIARA, Meigen (Malobrus, Latr.). M. Curtis ({, cite dans les marnes tertiaires d’Aix en Provence deux es- pèces de MyecropxiLa et deux autres qu'il attribue au genre des GNonisTA, Meigen. M. Mar cel de Serres (5) attribue celles qu'il a trouvées dans ce même gisement aux genres des ScrarA et des PLATyYuRA âe Meigen. L'ambre de Prusse renferme quarante-neuf espèces de cette tribu, suivant MM. Lœw et Berendt (6), qui sont réparties dans divers genres nouveaux et dans quelques uns de ceux que nous avons cités ci-dessus, entre autres ceux des MyceroPHiLA, SCIOPHILA, MACROCERA et PLATYURA, 5e TriBu. — TIPULAIRES FLORICOLES. Les tipulaires floricoles ont été trouvés fossiles dans les terrains wealdiens et tertiaires. M. Brodie (7) a trouvé dans les terrains du Wiltshire, qui se rapportent à la première de ces époques, quelques débris qu'il attribue aux genres des Ravraus, Megerle (R. priscus), et des Simvium, Latr. (Scimulia, Meigen). M. Heer ($) a décrit une espèce de Radoboj qu'il rapporte au genre Ray- raus, Megerle. Deux autres espèces, dont l’une de Radoboj et l’autre d'OEningen, ont été rapportées par lui au genre des Piecia, Hoffmansegg. Le genre le plus richement représenté dans ces gisements tertiaires est celui des Brrions (Bibio, Geoffroy; Hirta, Fabr.). M. Heer (°) en décrit onze (:) Germar, Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX; p 281 0m, he” 11. (2) An history of fossil insects, p. 34, pl. 3, fig. 9, 12 et 15. (3) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 201, pl. 15, fig. 12-21, etc. 4) Edinb. new philos. journal, octobre 1829. 5) Notes géologiques sur la Provence, p. 42. 6) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. (Tr An history of fossil insects, p. 33, pl. 3, fig. 8, et pl. 4, fig. 10. (8) Nouv. mém. Soc. helv., ce t. XI, p. 208, pl. 14, fig. 20,.pl. 45, fig. 22 et 23, et pl. 17, fig. (©) Idem, ibid., p. 21, “ 16, fig. 1-19, et pl. 45, fig. 23. ( ( ( TIPULAIRES,. 399 espèces de Radoboj, huit d'OEningen, et une qui se trouve à la fois dans ces deux gisements. Le même auteur (‘) forme un genre nouveau sous le nom de Brmiopsis, pour des insectes très voisins des bibions, mais à an- tennes plus courtes, à pattes antérieures sans épines et à deux cellules marginales parallèles, Il en décrit trois espèces de Radoboj. Le genre des Protromyi4, Heer, ne diffère des précédentes que par leurs cellules marginales, qui sont séparées par une veinule transverse. M. Heer (2) a fait connaître huit espèces de ce genre, dont cinq ont été trouvées à Radoboj, deux à OEningen, et une à la fois à OEningen et dans les lignites de Parschlug. Les terrains tertiaires d'Aix en Provence ont fourni à M. Marcel de Serres (3) plusieurs espèces de BiBioxs, trois espèces au moins du genre PEN- THETRIA, Meigen, une qui appartient aux Scators, Meigen, et deux Dico- PHUS , id. L'ambre de Prusse, d’après MM. Lœw et Berendt (), contient une dizaine d'espèces de cette tribu qui se rapportent aux genres Rayraus, Latr., PLECIA, Wiedm., Diropaus, Meig., Simuzivm, Latr., et ScarTors, Geoffroy. 9° soUS-ORDRE. — BRACHYCÈRES. 17 Famizze. — TANYSTOMES. Les tanystomes ont le dernier article des antennes simple ei sans aucune division transverse. Ils ont été trouvés dans les terrains de l’époque jurassique et de l’époque tertiaire. La tribu des Asèlides est celle qui a été trouvée le plus fréquemment. Un des genres les plus connus de cette division, celui des AsiLes (Asilus, Linné), paraît avoir existé dès l’époque jurassique. M. Brodie ©) lui rapporte avec doute le seul diptère qu’il ait trouvé dans le lias d'Angleterre 4.? ignotus, Brodie). (1) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XT. p. 228, pl. 15, fig. 24-26. (2, Idem, p. 231, pl. 16, fig. 20-22, et pl. 17, fig. 1-5. () Notes géologiques sur la Provence, p. 42. (4) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. (5) An hislory of fossil insects, p. 102, pl. 7, fig. 19. + 460 INSECTES. —— DIPIÈRES. PTE Une empreinte de Solenhofen, très voisine des asiles, a été désignée par Germar (1) sous le nom générique d’Asiricus, et nommée À. lithophilus. Elle est figurée dans l'Atlas (pl. XL, fig. 9). Les autres espèces appartiennent toutes à l’époque tertiaire. poq M. Heer (2) rapporte au même genre Asizus deux espèces d'OEningen (4. antiquus et A. deperditus), et une espèce de Radoboj (4. bicolor). Il attri- bue une quatrième espèce au genre des Leprogasrer, Meigen. C'est le L. Hellii, Unger, de Radoboj. M. Marcei de Serres (3) indique deux espèces d’AsiLes dans les marnes in- sectifères d'Aix en Provence. L'ambre de Prusse, suivant MM. Læw et Berendt (4), renferme deux espè- ces d’Asies et un Dasyrocon, Meiger. La tribu des £mpides à aussi été trouvée fossile dans quelques localités. M. Brodie (?) lui rapporte une espèce des terrains wealdiens du Wiltshire. On cite dans les terrains tertiaires une espèce des lignites des environs de Bonn, décrite par M. Germar (6) et appartenant au genre Eunis, Linné (E. carbonum). Sept ou huit espèces se trouvent indiquées par MM. Marcel de Serres et Curtis (?), dans les terrains tertiaires d'Aix en Provence. De nombreuses espèces proviennent de l'ambre de Prusse (vingt-huit au moins, dont une est un véritable empis, et dont les autres peuvent se distri- buer dans les genres RaampHomyia, Meigen, GLOMA, id., BrACHYSTOMA, id., TracayproMaA, Id., etc. Les tribus suivantes sont moins répandues. On cite : Dans la tribu des ZZybotides : Une espèce de Hysos, Meig., et une Lepropeza, Macq., indiquées par MM. Lœw et Berendt (8). Dans la tribu des Zombyliides : (t) Münster, Beitr. zur Petref., t. V, p. 87, pl. 9, fig. 7. (2) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 239, pl. 17, fig. 7-10. Voyez aussi Unger, Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX, pl. 72, fig. 8. (3) Notes géologiques sur la Provence, p. 43. (#) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. (5) An hist. foss. insects, p. 34, pl. 3, fig. 11. (6) Insectorum protog., 19° fascicule de la contin. de Panzer. (*) Marcel de Serres, Notes géol. sur la Provence, p. 43; Curtis, Edinb. new philos. journ., octobre 1829. (8) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. TABANIENS. hO4 Une espèce du genre Parma, Meig., trouvée par M. Germar {!) dans les lignites des environs de Bonn (P. dubia, Germ.). Dans la tribu des Anéfhracides : _ Une espèce du genre Nemesrrinus , Latr., provenant des marnes d’Aix en Provence (2). Une espèce rapportée à un genre nouveau, ANTARACIDA (À. æylotoma), par M. Germar (3), et trouvée dans les lignites d’Orsberg. Dans la tribu des Leptides : Sept espèces de l’ambre de Prusse attribuées par MM. Lœw et Berendt aux genres Lepris, Fabr., et ATHERIx, Meigen. Dans la tribu des Do/ichopides : Une quarantaine d'espèces de l’ambre distribuées par MM. Lœw et Berendt dans les genres Porpayrops, Mepererus et CarysorTus, de Meigen, Dans la tribu des Piponculides : Une espèce de l’ambre, appartenant, suivant les mèmes auteurs, au genre Pruxcuzus, Latr. Dans la tribu des Thérévides : Une espèce de l’ambre rapportée, d’après la même autorité, au genre Tgr- REVA, Latr. Une espèce des lignites de Wilhelmsfund (Nassau), indiquée avec doute par M. von Heyden (4), sous le nom de Thereva carbonum. 9° Famizze. — TABANIENS. Les tabaniens ont le dernier article des antennes annelé, la trompe saillante, et le suçoir en six pièces. On n’a cité parmi les fossiles qu’un Tao (Tabanus, Linné) trouvé dans les marnes insectifères d’Aix ($) et une espèce du genre Sizvius, Meigen, décou- verte dans l’ambre par MM. Lœw et Berendt (6). {?) Insector. protog., 19° fascicule de la contin. de Panzer. (2) Notes géologiques sur la Provence, p. 43. (3) Zeitschrift der Deutsch. geol. Gesellsch., t. I, p. 64, pl. 2, fig. 7 et 7 a. (*) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1834, p. 677. (5) Marcel de Serres, Notes géologiques sur la Provence, p. 43. (6) Berendt, Bernstein, I, p. 57. 15 26 402 INSECTES. — DIPTÈRES. 3e Famizce. — NOTACANTHES. Les notacanthes ont aussi des antennes annelées, mais le sucoir n’a que quatre pièces. Ils se distinguent aussi des tabanides par leurs ailes ordinairement croisées et leur abdomen plus ovalaire ou arrondi. On n’en a trouvé que dans les terrains tertiaires. La tribu des Stratiomydes est représentée à Aïx par plusieurs espèces. M. Marcel de Serres (1) indique une espèce du genre OxycerA, Fabr., un NemoTELus, Meig., et un SARGUS, id. La tribu des Xylophagides se trouve à la fois à Aix et dans l'ambre. M. Marcel de Serres (2) rapporte au genre XyLorxaGus, Meig., une espèce d'Aix, voisine du X. ater, Latr. M. von Heyden a déterminé provisoirement ($), sous le nom de Xylophagus antiquus, une espèce des lignites de Wilhelmsfund (Nassau). MM. Lœw et Berendt (4) ont trouvé dans l’ambre quelques espèces rappor- tées à des genres nouveaux. Deux d’entre eux ont reçu les nems d'ELectra et de CHRYSOTHEMIS. 4e Famizce. — ATHÉRICÈRES. La famille des athéricères est composée de tous les diptères qui ont une trompe membraneuse renfermée dans une gaîne, un sucoir de deux pièces, et des antennes de deüx ou trois articles. | 4re Tript. — SYRPHIDES. Les syrphides, ou mouches des fleurs, sont peu abondantes à l’état fossile. (1) Notes géologiques sur lu Provence, p. 43. Voyez aussi Curtis, Edinburgh new philos. journ., octobre 14829, pl. 6, n° 12. (2) Idem, ibid. (3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1854, p. 677. (4) Berendt, Bernstein, T, p. 57. ATHÉRICÈRES. 403 M. Heer ({) attribue au genre des Syrruus, Fabr., quatre espèces de Rado- boj : les S. Haidingeri, Freyeri, geminatus, et infumatus, Heer. M. Marcel de Serres (2?) a trouvé un ApPgriris, Latr., à Aix en Pro- vence. M. Germar (?) a rapporté avec doute au genre HeLorxLus, Meigen, une espèce des lignites des Siebengebirge, sous le nom de FH. primarius. MM. Lœw et Berendt (£) ont trouvé dans l'ambre six espèces de cettétribü qui paraissent devoir former deux genres nouveaux. 2e TriBu. — MUSCIDES. La tribu des muscides a fourni beaucoup plus d’espèces fossiles que la précédente. | M. Germar ($) rapporte au genre des Moucues (Wusca, Linné) une espèce de Solenhofen (M. lithophila, Germ.) qui est extrémement douteuse, M. Heer (5) a décrit un grand nombre d'espèces de cette tribu. I attribue au genre Ecanouvyra, Duméril, une espèce d'OEningen (E. anti- qua, Heer). Trois espèces de Radoboj sont des AnraomyiA, Meigen (4. atavina, latipen- nis et morio, Heer). Une du même gisement appartient au genre CorpyLura; Fallen (C. ve- tusia, Heer). Les PsiitTes sout un genre provisoire établi par M. Heer, pour des mouches voisines des psilomides. Le P. bella, Heer, a été trouvé à Ra- doboj. Le même auteur attribue au genre Teperiris, Latreille, une espèce de Ra- doboj (T. antiqua, Heer) et au genre AGROuYzA, Fallen, une espèce du même gisement (A. protogea). | Il inscrit sous le nom de DrpTeRITES une mouche dont les caractères sont: encore incertains et qui a été trouvée aussi à Radoboj (D. obsoleta, Heer). M. Marcel de Serres {7) a trouvé dans les marnes insectifères d'Aix en Pro- vence une espèce du genre OcarkerA, Latr, L’ambre ($) renferme plusieurs espèces (au moins dix). MM. Lœw et Be- rendit les répartissent dans des genres nouveaux, non encore caractérisés. (1) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 243, pl. 17; fig. 11-14. (2) Notes géologiques sur la Provence, p. 44. (5) Insect. protog., 19° fascic. de la contin. de Panzer, n° 95. (4) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. (5) Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX, p. 222, pl. 23, fig. 19. (6) Nouv. mém. Soc. helv., 1850, t. XI, p. 247, pl. 17, fig. 13 à 23. (7) Notes géologiques sur la Provence, p. 44. (8) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. 40% INSECTES, — THYSANOURES. 3e TriBu. — PHORIDES. Le petit groupe très exceptionnel des phorides n'a été trouvé que dans l’ambre. MM. Lœw et Berendt (1) rapportent cinq espèces de ce gisement au genre des Puores (Phora, Latr.; Trineura, Meig.). 8° ORDRE. THYSANOURES. Les thysanoures sont des insectes aptères dont la bouche peu complète rappelle celle de quelques né- vroptères, et dont le corps est revêtu d’écailles imbri- quées qui ressemblent à celles dont sont ornées les ailes des papillons. Ces insectes délicats n'ont encore été trouvés que dans l’ambre. ÿre Famizze. — LÉPISMÈNES. Les lépismènes sont faciles à distinguer par leurs antennes en soie, divisées en petits anneaux dès leur base, et par leur abdo- men muni d'appendices latéraux mobiles. Cet organe est terminé par des soles articulées. MM. Koch et Berendt (2) rapportent sept espèces au genre des PETroBIUS, Leach (Machilis, Latr.), une à celui des ForBicna, Geoffroy, deux à celui des Lermsma, Linné, et forment un genre nouveau, celui des GLESSARIA, pour une espèce qui ne rentre dans aucun des précédents (G. rostrata). de Fame. — PODURELLES. Les podurelles ont des antennes de quatre articles et l'abdo- men terminé par une queue fourchue repliée sous le ventre et servant à sauter. (1) Notes géologiques sur la Provence, p. 44. (2) Ces espèces, non encore décrites, sont énumérées dans une feuille pro- visoire donnée avec la 1% livraison de l'ouvrage de M. Berendt : Die in Bernstein befindl. Org. Rest. der Vorwelt, etc. MYRIAPODES. 205 MM. Koch et Berendt citent dix espèces de l’ambre (1). Quatre appartien- rent au genre des PODURES proprement dites (Podura, Latr.), deux à celui des Parmium (?), trois à celui des Suynraures (Smynithurus, Latr.), et uue à un genre nouveau, ACREAGRIS, K. et Ber. DEUXIÈME CLASSE. FEWBEHAPFOG6DES. Les myriapodes ont de grands rapports avec les in- sectes par leur respiration trachéenne , la forme de leurs antennes, de leur bouche, de leurs pattes, etc. Mais ils en diffèrent par leurs anneaux de l’abdomen, qui ressemblent beaucoup plus à ceux du thorax, et qui portent aussi des pattes. Ces organes, limités à trois paires dans les vrais insectes, sont toujours en nombre considérable dans les myriapodes. Cette classe, peu nombreuse de nos jours, n'est connue à l'état fossile que par un petit nombre de fragments. Les plus anciens appartiennent à l’époque jurassique. Le comte de Münster (2) a décrit le Geophilus proavus, des schistes litho- graphiques de Kelheim. On en cite très peu dans l’époque tertiaire. M. Cotta a décrit un Iuce, trouvé dans une chaux carbonatée qui remplit des fentes du gneiss non loin de Dresde (3), et dont je ne connais pas l’âge. L'ambre jaune à fourni à MM. Koch et Berendt (f), dans la famille des lulides, une espèce du genre Iucus, Lin., deux Pozzyxenus, Latr., et deux Cras- pEDOsOMA, Leach. Dans la famille des Scolopendrides, deux espèces du genre CERMATHIA, lilig., et trois espèces du genre LiraoBius, Leach. (1) Berendt, Bernstein, 1, p. 57. (2) Beitr. zur Petrefacten Kunde, t. V, p. 89, pl. 9, fig. 9. (5) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1833, p. 392. (4) Feuilie provisoire faisant partie de la 4'*° livraison du grand ouvrage Die in Bernstein, etc. 406 ARACHNIDES. TROISIÈME CLASSE. ARACSNEDES. Les arachnides sont intermédiaires entre les crus- tacés et les insectes. Leur respiration s'exerce par des stigmates et par des sacs internes, tantôt simples et faisant les fonctions de poumons, tantôt ramifiés et com- parables à des trachées. Leur tête est confondue avec le thorax, et présente à la place des antennes deux ap- pendices quelquefois terminés par des pinces. Les pattes sont au nombre de quatre paires. Ces articulés, connus généralement sous les noms d'araignées et de scorpions, se distinguent facilement des insectes par leur tête unie au thorax, par le nom- bre de leurs pattes, et par leur circulation bien plus complète; ils n'ont d’ailleurs jamais d’ailes. Leur vie terrestre, leur respiration aérienne, la forme de leur abdomen, etc., empêchent de les confondre avec les crustacés. | On ne connaît encore qu’un très petit nombre d’a- rachnides à l’état fossile, sauf dans l'ambre ; quelques découvertes intéressantes prouvent cependant qu'elles ont existé dès les époques les plus reculées. On a trouvé un scorpion fossile dans une formation houillère des environs de Prague, et quelques araignées dans le calcaire carbonifère de Coalbrook-Dale. Quelques empreintes montrent que ces articulés ont existé pen- dant l’époque jurassique, et lambre prouve, par la quantité qu’elle en renferme, qu'ils ont dû être abon- dants pendant l’époque tertiaire. ARACHNIDES. 407 1° ORDRE. ARACHNIDES PULMONAIRES. Les arachnides pulmonaires paraissent avoir disparu en même temps que les autres, autant du moins qu’on en peut juger par le petit nombre de faits qui sont connus. Il est difficile de tirer quelque parti des figures (‘) qui ont été données par Lhwyd, et reproduites par Parkinson ; elles repré- sentent des articulés à huit pattes et probablement des arachni- des pulmonaires, provenant des terrains carbonifères d'Angle- terre. Une des découvertes les plus importantes qui aient été faites dans la classe qui nous occupe, est celle du scorpion que nous ‘avons déjà cité plus haut, provenant du terrain carbonifère de Bohême. Il a été trouvé par le comte de Sternberg (2), et diffère des scorpions actuels par la disposition des yeux. Il en a douze comme le genre ANDROCTONUS, mais rangés en cercle, Il a été nommé CYCLOPHTHALMUS. La découverte de ce fossile remarquable semble fournir une preuve à ajouter à lant d'autres, que, pendant l’époque bouillère, le centre de 1 Europe a eu une température comparable à celle qui caractérise aujourd'hui les régions intertropicales. (Il est figuré pl. XLI, fig. 4.) Les arachnides pulmonaires paraissent avoir existé pendant la période jurassique. M. Roth a formé un genre nouveau, celui des PaLpipes (3) pour deux es- pèces très remarquables des schistes lithographiques de Solenhofen (Atlas, pl. XLI, fig. 2). Ces arachnides ont l'abdomen bien séparé du céphalothorax et ressemblent plus aux pulmonaires qu'aux trachéennes. Leurs palpes sont très longs et simulent des véritables pieds. (t) Lhwyd, Lithophylaci britannici Iconographia , pl. 4; Parkinson, Organic remains, t. NI, pl. 47. (2) Verhandl. Bühm. Mus., avril 1835; Buckland, Hinér. et géol., traité Bridg., trad. Doyère,p. 357. C'est le Cyclopht. senior, Corda. (5) Münch. gelehrt. Anzeigen, 1851, t. XXXIE, p. 164 ; Leonh. und Bronn neues Jahrb., 1851, p. 373, pl. 4 B, fig. 8. 198 ARACHNIDES. Les deux espèces connues sont fe P. priscus et le P. cursor, Roth. Le comte de Münster (1) avait déjà connu la première, et l’avait décrite sous le nom de Phalangites priscus, en la rapprochant des Faucaeurs (Pha- langium). Les espèces des dépôts tertiaires formés par les eaux sont très peu abondantes. M. Marcel de Serres (?) a trouvé à Aix en Provence une araignée du genre TEeGExARIA, Walckenær, et plusieurs espèces qui paraissent se rapporter à celui des PrHYNus, Olivier. L'ambre en renferme au contraire un très grand nombre. MM. Koch et Berendt ($) ont donné un catalogue de quatre-vingt-seize espèces. Elles devaient être décrites dans le grand ouvrage sur l’ambre. Ils forment une nouvelle tribu, celle des ARCHÆIDES, et y citent trois espè- ces d’un genre ArCHÆA, qui paraît spécial à l’ambre. Is citent en outre . Dans la tribu des Epéirides, trois espèces du genre Zizza, Koch, et deux d'un genre nouveau qu'ils nomment GEA. Dans la tribu des Mithracides, deux espèces d’un genre perdu , ANDROGEUS, Koch et Berendt. Dans la tribu des Théridides, deux espèces du genre Ero, Koch, sept Taeripium, Walck., une ER1GONE, Sav., trois MicrypHanres, Koch, deux LinypiA, Latr., et quatre genres nouveaux, celui des FLEGra, K et B., contenant une espèce, celui des CLya, id.. avec deux espèces, celui des Mrza- LiA, id., avec quatre espèces, et celui des CLyTHIA, avec une espèce. Dans la tribu des Agélinides, deux TEGENARIA, Walck., une AGELENA, id., deux Texrrix, Blackw., une HERrsizra, Sav., et huit espèces formant un genre nouveau, qu'ils annoncent sous le nom de TayeL1:A, K. et B. Dans latribu des Drassides, deux AmauroBius, Koch, trois PyTHonissA, id., quatre MELANOPHORA, id., une MacaRIA, id., une ANYPHÆNA, Sunderv., et six CLurioxA, Latr. Daos la tribu des Eriodontides, deux espèces formant un genre nouveau, celui des Sosyaius, K. et B. Dans la tribu des Dysdérides, quatre espèces de SecesrriA, Latr., une Dys- DERA, id., et trois espèces appartenant à un genre nouveau, indiqué sous le nom de Taerea, Koch et Berendt. Dans latribu des Thomisides, quatre Paicopromus, Walck., trois OCYPETE, Leach, et cinq espèces réunies en un genre nouveau, celui des Sypxax, Koch et Berendt. (1) Beiträge zur Petref., t. I, p. 84, pl. 8, fig. 2 à 4. () Not. géol. sur la Provence, p. 34. (3) Feuille provisoire dans Die in Bernstein, ete. ARACHNIDES. 498 Dans la tribu des Erisides, deux espèces du genre Eresus, Walck. Dans la tribu des Attides, neuf espèces formant le genre nouveau des Pxr- mipus, K. et B., et une celui des LEDA, id. Les Scorpions n’y sont pas représentés, et l’espèce trouvée par Schweigger, et indiquée par Holl, sous le nom de Scorpio Schweiggeri (1), paraît renfer- mée, non dans l’ambre, mais dans une résine récente. 2° ORDRE. ARACHNIDES TRACHÉENNES. Les arachnides trachéennes, moins nombreuses aujourd'hui et en général plus petites que les arachnides pulmonaires, sont aussi moins fréquentes à l'état fossile, mais paraissent avoir eu la même histoire paléontologique. Leur existence pendant l’époque carbonifère paraît démontrée par une empreinte trouvée dans les mêmes gisements de Bohême que ceux qui ont fourni le cyclophthalmus. Ce fossile (2?) paraît voisin des Pinces (Chelifer, Geoffroy ; Obisium, Hlig.), mais il semble devoir former un genre nouveau, désigné par M. Corda sous le nom de MicroLais (M. Sternbergii). Les terrains tertiaires d’eau douce ne sont pas plus riches en arachnides trachéennes qu'en arachnides pulmonaires. M. Marcel de Serres ($) indique un PHALANGIUM dans les marnes insecti- fères d'Aix en Provence. M. Gray (£) a indiqué aussi une Pince (Chelifer, Leach) des terrains mio- cènes. L’ambre de Prusse a offert à MM. Koch et Berendt (5) vingt- sept espèces dont ces entomologistes ont publié le catalogue. Ils citent : (1) Schweigger, Reise, p. 117, pl. 8, fig. 69 ; Holl, Petref., p. 177. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1841, p. 8354; Quenstedt, Handb. der Petref., p. 307. (3) Not. géol. sur la Provence, p. 34. (*) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 756. (5) Feuille provisoire dans Die in Bernstein, etc. 410 CRUSTACÉS. Dans la famille des Faux scorpions, trois espèces du genre Pince (Cheli- fer, Lin.), et. une de celui des OBisius, Leach. Dans la famille des Holètres, vingt-trois espèces ; savoir : Dans la tribu des Phalangiens, trois espèces du genre Newasroma, Koch, un PLarTyBunus, id., deux OriL10, Herbst, et un GonyLePtes, Kirby. Dans la tribu des Acarides, deux TrowBinium, Fabr., quatre RHYNCHOLOPHUS, Dugès, une AcrTinenA, Koch, deux Terranycuus, Dufour, un PExrHALEUs, Koch, une BpELLA, Latr., un CHEYLETUS, id., deux ORiBATES, Latr., un ACARUS, Lin., et une Sesus, Koch. QUATRIÈME CLASSE. CRUSTACÉS. Les crustacés sont des animaux articulés, à respi- ration branchiale, chez qui le sang à une véritable cir- culation vasculaire. Leur thorax est grand’et recouvert par une carapace, sous laquelle la tête est presque tou- jours plus ou moins engasée. L’abdomen s'en distin- gue facilement et est composé de plusieurs articles. Les pattes sont au nombre de cinq à sept paires, pré- cédées d'appendices maxillaires pairs, et souvent sui- vies de fausses pattes abdominales, Ces caractères s’effacent plus ou moins dans quel- ques types dégradés que l’on est cependant d'accord pour réunir aux crustacés ; toutefois ils ne disparaissent pas tous ensemble et subsistent en général d’une ma- nière suffisante pour rendre ce type parfaitement dis- tinct de tous les autres. Les crustacés forment parmi les articulés la classe la plus importante pour le paléontologiste. Moins nom- breux dans la nature vivante que les insectes, ils ont bien plus souvent laissé leurs dépouilles dans les ter- rains qui se sont formés aux divers âges géologiques. On peut facilement en trouver la raison dans leur vie aqua- CRUSTACÉS. A1 tique, leur taille plus grande et leur enveloppe plus solide, sans en inférer qu'ils aient été réellement plus abondants que les autres articulés dans les époques qui ont précédé la nôtre. Leur histoire paléontologique est toutefois bien moins connue que celle des vertébrés et des mollusques; car leurs restes fossiles, quoique plus abondants que ceux des autres articulés, le sont bien moins que les ossements des animaux supérieurs ou que les coquilles des mollus- ques. Ces dernières ont été conservées dans la plupart des terrains stratifiés; mais les lévuments des crus- tacés n’ont pas pu résister comme elles à un séjour prolongé dans l’eau après la mort de l'animal, et ne peu- vent d’ailleurs que plus rarement être séparés de la malière minérale qui les a entourés. Aussi les princi- paux documents sur l’histoire de cette classe se trou- vent-ils dans ces gisements remarquables de roches à à grain fin, formées par des dépôts plus ou moins subits, tels que les schistes lithographiques de Bavière, ete. Ce que l’on en connaît suffit cependant pour faire entre- voir que leur histoire présente des faits remarquables et tout à fait dignes d'attention. Ces animaux paraissent, dans leur succession géolo- gique, devoir être comparés aux poissons et aux repli- les plutôt qu'aux mollusques et aux insectes. Ces der- niers ont très peu changé de formes dans la longue succession des créations. Les senres tout à fait anéantis y sont plus rares que ceux qui se sont conservés dans tous les âges, et ce n’est suère que par exception que l’on cite des types créés pour un temps déterminé et clairement caractéristiques d'une époque spéciale. Nous avons fait voir, au contraire, que, dans l’histoire des poissons, certaines formes ont précédé toutes les autres 442 CRUSTACÉS. etont été complétement détruites plus tard. On peut, avons-nous dit, partager l'histoire du globe en certaines phases qui renferment des poissons nettement distincts par des caractères importants et généraux. Nous avons aussi reconnu pour les reptiles combien l’époque secon- daire a été remarquable par l'apparition d'animaux de formes tout à fait différentes de celles que nous con- naissons aujourd’hui, et dont la vie à la surface du globe a été restreinte dans des limites de temps fort resserrées. Les crustacés ont dans leur histoire paléontologique beaucoup d’analogie avec ces deux dernières classes. Pendant l’époque primaire, ils ont apparu principale- ment sous la forme de trilobites ou paléades, ordre nombreux et remarquable, dont l'existence à été com- plétementlimitée à cette époque, et qui n’a aucun repré- sentant dans l’époque secondaire, même dans les ter- rains les plus anciens. Ces trilobites composent l'im- mense majorité de la faune carcinologique de l'époque primaire, qui parait privée des crustacés les plus par- faits, c'est-à-dire des crustacés décapodes. Dans l’époque secondaire, les trilobites sont rem- placés par des crustacés plus semblabies aux nôtres, et surtout par des décapodes macroures, qui se trou- vent abondants et variés dans divers terrains. Il est à remarquer que presque tous ceux qui ont été décrits appartiennent à des genres perdus; et ces crustacés, tout en rappelant dans leurs formes générales les ca- ractères essentiels de ceux de nos mers, en diffèrent par de nombreux détails. C’est ainsi qu'on trouve dans les terrains de cette époque les Eryons, si remarquables par la transition qu'ils semblent former entre les crabes cet les écrevisses, les Æyger avec leurs longues pattes- CRUSTACÉS. 413 mâchoires qui dépassent les pattes ordinaires, etc. Les décapodes brachyures, ou crabes, manquent compléte- ment dans les terrains triasiques et jurassiques ; les macroures forment la presque totalité de ces faunes avec quelques isopodes nageurs, de petits cyproïdes, quel- ques limules, et des cirrhipèdes. Vers la fin de cette époque secondaire, c’est-à-dire au milieu de la période crétacée , on voit pour la pre- mière fois paraître quelques crabes. [ls deviennent plus abondants dans les terrains tertiaires, et les faunes de cette époque s’enrichissent de quelques anomoures, de stomapodes, d’amphipodes et d’isopodes terrestres. Les formes commencent à ressembler davantage à celles du monde actuel, et les fossiles de ces terrains peuvent presque tous être rapportés aux genres qui viventencore dans nos Iners. La comparaison de ces faits, autant du moins que l’on peut généraliser des données encore trop peu nom- breuses, fournit quelques résultats qui ne sont pas sans intérêt. Elle montre en premier lieu que dans les crustacés, comme dans plusieurs autres classes, les ordres et les familles naturelles ont souventune histoire paléontologi- que très différente les uns des autres. Trois ou quatre or- dres seulement commencent à l’époque primaire et sub- sistent encore aujourd’hui, et même 1l n’y en a que deux que l'on ait trouvé dans la plupart des terrains intermé- diaires, les xiphosures et les cyproïdes ; les phyllopodes, qui ont aussi leur origine dans les terrains carbonifères, et qui vivent encore, manquent jusqu à présent dans toute l’époque secondaire. Un autregroupe, les trilobites, est spécial à l’époque primaire. La plupart des famiiles vivantes ont une origine plus récente. Les macroures 41% CRUSTACÉS. cuirassés datent du trias ; quelques autres, de l’époque jurassique ; les brachvyures ont apparu pour la première fois dans le milieu de l’époque crétacée; enfin il en est qui n'ont pas encore été trouvés fossiles. Ces mêmes faits fournissent encore une nouvelle preuve de la spécialité des fossiles ; car ici ce ne sont pas seulement des espèces nouvelles qui ont succédé aux espèces antérieures, mais les différences des fau- nes successives sont assez marquées pour exiser le plus souvent la création de genres spéciaux. Il faut remar- quer à ce sujet que plus les animaux fossiles sont com- plets, moins il y a de doute sur cette spécialité ; plus, au contraire, ils ne sont connus que par uñe partie de leur corps, plus les doutes augmentent. Les poissons et les crustacés, conservés dans leur forme générale et dans la plupart de leurs caractères extérieurs, sont évi- demment différents d’une époque à l'autre. Les mol- lusques dont on n’a que des coquilles, partie peu im- portante relativement aux fonctions vitales, ont souvent élé considérés comme identiques dans deux faunes suc- cessives. N’est-il pas légitime de donner plus d'impor- tance aux faits les plus complets, et de croire que si les mollusques étaient connus par l’ensemble de leur orga- nisme, les doutes qui existent encore dans l'esprit de plusieurs naturalistes s'évanouiraient tout à fait ? L'histoire paléontolosique des crustacés semble aussi fournir une preuve contre l’idée de la transition des espèces les unes dans les autres. Les décapodes, par exemple, manquent tous à l'époque primaire. Îl est impossible de supposer qu'ils soient provenus, par une suite de dévénérescences, des trilobites, des gampsonyx, des cyproïdes ou des limules, que l'on a seuls trouvés dans les terrains de cette époque. CRUSTACÉS. 415 J'ai adopté à peu près, pour la classification des crus- tacés, la méthode suivie par M. Milne Edwards. Ce savant zoologiste les divise maintenant en deux sous- classes, dont l'une, sous le nom de Crustacés proprement dits, comprend fous ceux qui ont des organes buccaux spéciaux, c’est-à-dire la presque totalité de la classe ; etdont l’autre, désignée sous le nom de Xiphosures, ren- ferme les limules, qui n’ontautour de la bouche que des pattes-mâchoires. J’ai placé les Cirrhipèdes dans une troisième sous-classe, caractérisée par les singulières métamorphoses qu'éprouvent ces animaux. La première sous-classe se divise en quatre types principaux ou lésions, le type Podophthalmaire, le type Edriophthalmaire, le type Branchiopodaire et le type Copépodaire. Il faut y ajouter un type provisoire et dont les rapports ne peuvent pas encore être fixés, celui des Ostracodes ou Cyproïdes. Le tableau suivant fera comprendreles caractères des divisions principales. 17° SOUS-CLASSE. — CRUSTACÉS PROPREMENT DITS: Des organes de la bouche spéciaux et distincts de ceux de la locomotion. Are Légion.— PODOPHTHALMAIRES. Anneaux céphaliques et thoraciques réunis et protégés par une carapace commune; mem- bres thoraciques ayant la forme de pattes ambulatoires ; yeux pédonculés et mobiles ; des branchies proprement dites. 4er Ordre.— Décapopes. Branchies renfermées dans les côtés du thorax; appareil buccal composé de six paires d'organes; cinq paires de pattes thoraciques. 2° Ordre.— Sromaropes. Branchiesextérieures ou nulles ; appa- reil buccal composé de trois paires d'organes ; plus de cinq paires de pattes thoraciques. 2° Légion. — ÉDRIOPHTHALMAIRES. Membres thoraciques for- 4.16 CRUSTACÉS. més comme dans le type précédent ; tête séparée du thorax ; pas de carapace commune : yeux sessiles; pas de branchies propre- ment dites ; respiration s’effectuant en partie par le système ap- pendiculaire. a.) Respiration ayant lieu au moyen de palpes thoraciques de- venus vésiculaires. 4e Ordre. — LæmoprPones. Abdomen à l'état de vestige. 2° Ordre. — Aupnipones. Abdomen bien développé. B.) Respiration ayant lieu par les membres abdominaux mo- difiés. 3° Ordre. — Isopopes. Abdomen bien développé. 3° Légion. — BRANCHIOPODAIRES (1). Membres thoraciques plus ou moins lamelleux, formant des feuilles membraneuses qui servent d'appareil respiratoire; thorax peu distinct de l'ab- domen. 47 Ordre.— CLapocÈrEs ou DAPaNoïpEs. Quatre ou cinq paires de pattes; une carapace bivalve. 9° Ordre. — Paycropopes. Pattes très nombreuses ; onze an- neaux au thorax; corps nu ou renfermé dans une carapace bivalve. 3° Ordre.—TriILOBITES. Pattes probablement nombreuses ; cara- pace formée d’une série d'écussons ; nombre des anneaux du thorax variable. he Légion. — COPÉPODAIRES. Pattes thoraciques ne servant pas à la respiration, mais converties en rames à deux branches ; anneaux abdominaux peu nombreux, et appendices peu déve- loppés. 4 Ordre.— Copépones. Bouche conformée pour la mastication ; pattes natatoires bien développées, pattes-mâchoires petites. 2° Ordre.—StPHONOSTOMES (?). Bouche conformée pour la succion ; (1) Les branchiopodaires, les copépodaires et les ostrapodes constituaient pré- cédemment la légion des ENTOMOSTRACÉS. 2 Les siphonostomes, les lernéens et les xiphosures formaient pour La- treille l'ordre des POECILOPODES. _ CRUSTACÉS. — DÉCAPODES. 417 pattes-mächoires bien développées, pattes thoraciques petites ; thorax composé d'anneaux distinets. 3* Ordre. — LerNÉENS. Bouche conformée pour la succion ; pattes thoraciques et pattes-mâchoires rudimentaires ou nulles ; thorax sans divisions annulaires. Légion douteuse. —OSTRAPODATRES. Pattes thoraciques peu nombreuses (deux ou trois paires), ne servant pas à la respiration : une carapace bivalve, ovalaire ou réniforme. Ordre des OSTRAPODES ou CYPROÏDES. 2° SOUS-CLASSE. — XIPHOSURES. Bouche dépourvue d’organes spéciaux et entourée seulement de pattes-mâchoires. Ordre des XiPHoSUREs. Corps composé d'un grand bouclier cé- phaïo-thoracique, d’un abdomen plus petit et d’une longue queue styliforme. 3° SOUS-CLASSE. — CIRRHIPÈDES. Animaux fixés dans l’âge adulte et recouverts alors d’une co- quille multivalve, comprenant l'ordre des CiRRHIPÈDES 1'° Légion. — PODOPHTHALMAIRES. A ORDRE. DÉCAPODES. Les décapodes, qui comprennent tous les crusta- cés désignés généralement sous les noms de Crabes et d'Écrevisses, forment dans la faune actuelle la division la plus importante de la classe qui nous occupe ici, soit par le nombre des espèces, soit surtout par leur grandeur et leur variété. Ils sont caractérisés parce qu'ils ont des branchies proprement dites, non ra- meuses, fixées sur les côtés du corps et renfermées dans une cavité. Leur tête est soudée au thorax et est recou- 27 IL 418 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES. verte par une carapace qui s'étend jusqu'à l'abdomen. Les yeux sont pédonculés et mobiles; les pattes, ambu- latoires ou préhensiles , sont presque toujours au nombre de cinq paires. On peut les diviser en trois sous-ordres : Les Bracnvures ont l'abdomen ordinairement petit (il est improprement nommé quelquefois la queue). Cet abdomen est replié sous le corps ; la carapace est large et Le plastron sternal n’est jamais linéaire. Ce sont les crustacés qui se rapprochent des Crabes. Les Axomoures ont l'abdomen médiocre, tantôt reployé, tantôt étendu, muni sur l’avant-dernier seg- ment d’appendices plus ou moins développés, et le plastron sternal linéaire. Ce sous-ordre renferme quelques crustacés, tels que les Pagures ou Bernard l’ermite, intermédiaires entre les brachyures et les macroures. Les Macroures ont l’abdomen très développé, or- dinairement plus long que le reste du corps, servant à la natation, et portant toujours en dessous des fausses pattes lamelleuses et une nageoire terminale. Ces crus- tacés se rapprochent tous plus ou moins par leur forme des Écrevisses. L'histoire paléontologique de ces trois sous-ordres présente de grandes différences. Les macroures ont été nombreux et variés pendant l'époque secondaire, tandis que les brachyures ont probablement apparu pour la première fois pendant l’époque crétacée. Les uns et les autres paraissent manquer dans toute la période primaire. Les anomoures ont été si rarement lrouvés à l'état fossile, qu’il est impossible de se faire encore une idée de leur histoire. CRUSTACÉS. — DÉCAPODES. 419 der sous-orpre. — DÉCAPODES BRACHYURES. Ce sous-ordre renferme, comme je l’ai dit plus haut, les crustacés , que l’on désigne généralement sous le nom deCrabes. Ils sont recouverts d’une carapace carrée, ovalaire ou circulaire, ordinairement au moins aussi large que longue, et qui forme toute la face supérieure du corps. L’abdomen est petit et replié en dessous. La bouche est composée de mâchoires et de pattes-mi- choires. Les pattes proprement dites sont au nombre de cinq paires ; celles de la première sont toujours termi- nées par une main didactyle ou pince ; les autres sont ambulatoires ou natatoires, et toujours monodactyles. Dans la nature vivante, les caractères les plus impor- tants sont la forme et la place des antennes, l’ouver- ture des orifices génitaux, la forme des pattes-mâchoi- res, etc. Ces caractères échappent le plus souvent au paléontologiste, à cause de la fragilité des organes et de l’empâtement produit par la matière minérale. Il a donc fallu recourir à des caractères plus artificiels, mais d’une observation plus facile. Desmarest, dans son beau travail sur les crustacés fossiles, a cherché à faciliter la détermination des familles et des genres par une étude approfondie des formes de la carapace. Il a mon- tré que les diverses bosselures et empreintes qui se re- marquent à la surface de ce bouclier dorsal correspon- dent à des organes internes essentiels, dont elles retra- cent la forme et le développement. IL a diviséla surface de cette carapace en régions (pl. XLEI, fig. 3), qui sont la région siomacale (s), qui recouvre l'estomac et qui est médiane et antérieure ; la région génitale (q), qui est aussi médiane et située en arrière de la précédente; 420 CRUSTACÉS. —- DÉCAPODES BRACHYURES. la région cordiale (c), qui recouvre le cœur et qui est placée en arrière, aussi sur la ligne médiane ; les ré- gions hépatiques, dont les deux antérieures (h) sont si- tuées de chaque côté de la stomacale, et dont la posté- rieure {h’) est médiane et placée entre la cordiale et le bord de la carapace ; et enfin les régions branchiales (b), qui sont placées de chaque côté entre les régions cordiale et génitale et les bords latéraux de la cara- pace. Les proportions et les formes de ces régions peuvent fournir de précieux caractères pour distinguer les genres lorsque les organes plus essentiels sont al- térés. Les décapodes brachyures paraissent être les crus- tacés les plus récents. On n’a encore trouvé aucune trace certaine de leur existence avant le milieu de l’époque crétacée. Les gisements remarquables de l’époque jurassique, qui ont conservé les débris d'un si grand nombre de macroures, ne paraissent pas en contenir; et ces crustacés, très abondants dans les mers actuelles, semblent avoir été réservés pour les époques relativement modernes. L'origine récente de ces crustacés peut faire préjuger le peu de variations de leurs formes. En effet, tous ceux qui ont été trouvés jusqu'à présent ont pu être associés aux genres qui vivent encore aujourd’hui. Nous verrons plus bas qu'il est bien loin d’en être ainsi pour les dé- capodes macroures. Nous adoptons pour leur étude les familles éta- blies par M. Milne Edwards (‘), et j'insisterai princi- (1) Hist. nat. des crustacés, 3 vol. in-8°, faisant partie des Suites à Buffon. Voyez aussi un mémoire récent imprimé dans le tome XVIII des Annales des sciences naturelles, 3° série. CYCLOMÉTOPES. 421 palement sur les caractères qui peuvent le mieux être observés à l’état fossile. Are Famizze. — OXYRHYNQUES. Les oxyrhynques sont principalement caractérisés par leur carapace rétrécie antérieurement. Les régions branchiales sont très développées et occupent presque toute la partie laté- rale du thorax. Les régions hépatiques sont rudimentaires. Le front est avancé et forme en général un rostre très saillant ; les orbites sont dirigées en dehors. Cette famille paraît, par son système nerveux, présenter le type le plus élevé de l’organisation des crustacés. Elle renferme aujourd hui un grand nombre de genres et d'espèces, remarqua- bles par leur carapace presque toujours épineuse, leurs pattes très longues et leur front pointu. Leur existence à l’état fossile est très douteuse. Desmarest (!) a décrit une espèce de l'argile de Londres, qu'il rapporte au genre Ixacaus, sous le nom d'Znachus Lamarckiüi. M. Milne Edwards n’admet pas l'exactitude de cette détermination, et pense que ce fossile ne doit pas être rapporté à cette famille. M. M’ Coy en a fait un genre nouveau, sous le nom de Basinoropus, dont nous parlerons plus bas. Il appartient, suivant lui, au sous-ordre des Axomoures et à la famille des APTÉRURES. 2e Famize. — CYCLOMÉTOPES. Les cyclométopes ont une carapace très large, régulièrement arquée en avant et rétrécie en arrière. Les régions hépatiques sont irès développées et occupent presque toujours au moins la moitié de la portion latérale du test. Le front est transversal, peu ou point rabattu, non prolongé en pointe. Les orbites sont dirigées obliquement en haut et en avant. Cette famille, qui renferme les crabes proprement dits, se trouve plus fréquemment à l’état fossile que la précédente. Son appari- tion paraît ne remonter en Europe qu'au commencement de (1) Desmarest, Crustacés fossiles, p. 116; Milne Edwards, His. nat. des crustacés , t. 1, p. 271; M’'Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 168. 429 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES BRACHYURES. l'époque tertiaire, et en Amérique à l'époque crétacée ; mais, comme je l'ai déjà dit ci-dessus , 1l est impossible d’avoir con- fiance à ces déductions prématurées. Les CRABES (Cancer, Lin.), — Atlas, pl. XLI, fig. 3 à 5 sont caractérisés par des pattes postérieures semblables aux pré- cédentes, non natatoires, la forme arquée et convexe de la cara- pace, leurs pattes courtes, comprimées et garnies en dessus d’une crête élevée ou d’une série d’épines, et leurs tarses très courts. On peut rapporter à ce genre plusieurs crustacés fossiles des terrains tertiaires d'Europe. On en cite en particulier quelques uns dans les terrains mum- mulitiques. Le Cancer Desmaresti, Münster, a été trouvé au Kressemberg, ainsi que le C. Klipsteiniüi, H. de Meyer. Ces deux espèces n'ont peut-être pas été encore suffisamment comparées (1). Le C. Buckmanni, H. de Meyer (2) a été trouvé dans une argile ferrugi- neuse, à Solenhofen en Bavière. Une espèce des argiles ferrugineuses de Bavière avait déjà été indiquée par Schlotheim et confondue par cet auteur avec une espèce de Sheppy, sous le nom de Brachyurites hispidiformis, var. major et minor. M. H. de Meyer laisse le nom de Cancer hispidiformis à celle de Bavière, et lui rapporte un crabe découvert par M. Ehrlich dans le sable nummulitique d'Oberweis, près de Gmünden, en Autriche. Un crabe du Monte Bolca a été désigné par Holl (3) sous le nom probable- ment erroné de Cancer mænas. Je pense que c'est au même terrain qu’appartiennent le Cancer Boscii, Desm. (4), trouvé près de Vérone dans un banc de calcaire grossier , et le Cancer punctulatus, Desm. (5), découvert près de Vicence (Atlas, pl. XLI, fig. 5). Le terrain nummulitique qui a servi à construire les pyramides d' Égypte (4) Münster , in Keferstein Deutsehl., 4828, t. VI, p. 97; H. de Meyer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1842, p. 589. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1845 , p. 456. (3) Petrefackt., p. 144. (4) Desmarest, Crust. foss., p. 94, pl. 8, fig. 3 et 4 ; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. I, p. 379. (5) Crustacés fossiles, p. 92, pl. 7, fig. 3 et 4; Knorr et Walch, Verstein., t. L, pl. 16 À, fig. 2et 3; Milne Edwards, Hist. des crust., t. 1, p. 380. CYCLOMÉTOPES. 423 renferme aussi des crabes (1). M. Quenstedt nomme Cancer antiquus l’es- pèce qui a été déjà décrite par Schlotheim, sous le nom de Brachyurites antiquus. M. H. de Meyer en a décrit et figuré une autre, qui a été rapportée par le duc Paul de Wurtemberg. Il l’a nommée Cancer Paulino Wurtember- gensis. Une seule espèce a été indiquée dans les terrains éocènes pro- prement dits. M. Galeotti (2) a trouvé le Cancer Burtini, Gal., dans la formation infra- marine des terrains tertiaires du Brabant. Quelques espèces appartiennent aux terrains miocènes et pliocènes. ‘ Le Cancer quadrilobatus, Desmarest (3) provient des faluns des environs de Dax (Atlas, pl. XLI, fig. 4). M. Morris (4) cite le Cancer pagurus, Lin., actuellement vivant, comme trouvé dans le crag corallien de Sutton. Plusieurs espèces attribuées au genre des crabes ont été trans- portées dans les suivants. Les Carpicies (Corpilius, Leach), — Atlas, pl. XLI, fig. 6, ne diffèrent des crabes que par leurs pattes plus longues, qui ne sont ni comprimées, ni munies d’une crête. C'est à ce genre que M. Milne Edwards rapporte le Cancer macrocheilus, Desm, (C. lapidescens, Rumphius), indiqué comme trouvé en Chine ($). Les XANTHES (Xantho, Leach. ; Zantho, M'Coy) ont les mêmes caractères généraux que les crabes; mais leur carapace, aussi très large, n’est que peu ou point bombée. Le (1) Quenstedt, Hand. der Petref., 1, p. 261 ; Schloth., Petrefakt., Nachträge, p. 26, pl. 1, fig. 1; H. de Meyer, Palæontographica, I, p. 91, pl. 11. (2) Galeotti, Mém. sur la province du Brabant, p. 47. (3) Desmarest, Crust. foss., p. 93, pl. 8, fig. 4 et 2; Milne Edwards, Hist. des crust., I, p. 380. (#) Catalogue, p. 72. (5) Desmarest, Crust. foss., p. 90, pl. 7, fig. 4, et 2; Rumphius, Amboin. rarit. Kab., pl. 60, fig. 3 ; Milne Edwards, Hist, des crust., 1, p. 380. 494 CRUSTACÉS. —— DÉCAPODES BRACHYURES. front lamelleux, presque horizontal, est divisé par une scissure médiane. M. Eug. Sismonda ({) a décrit, sous le nom de Xantho Edwardsi, une espèce qui a été trouvée dans les terrains miocènes du Piémont. Il faut ajouter le X. Desmaresti, Roux (?). Les ZanTuopsis, M Coy, ont au contraire une carapace bombée et gibbeuse, fortement ar- quée d’avant en arrière, mais ils se rapprochent des xanthes par la disposition des yeux et des antennes. La région stomacale est très grande, renflée, déprimée vers la région génitale, qui est très petite et pentagonale, divisée en deux portions dont la pos- térieure égale en largeur les régions cordiale et stomacale, qui sont plus longues que larges et forment ensemble un bourre- let renflé de trois nodules obiongs et obtus. Les régions bran- chiales portent quatre tubercules. L'abdomen a sept segments dans les deux sexes. Les pinces antérieures sont robustes, inégales, à doigts courts obtusément dentés. Toutes les espèces connues appartiennent à l’argile de Lon- dres (3). M. M’ Coy décrit les Zanthopsis nodosa, bispinosa et unispinosa. Elles avaient été plus ou moins confondues ensemble et décrites par Desmarest, sous le nom de Cancer Leachii. Il est difficile actuellement de savoir à laquelle de- yrait appartenir ce nom. C’est probablement aussi une espèce de ce genre que Schlotheim avait décrite sous le nom de Brachyurites hispidiformis, var. minor. Elle paraît différente des trois de M. M’ Coy, car elle a la forme du thorax et la nodulation de la Z. nodosa, avec les pointes postérieures de Ja Z. bispinosa (4). Les PoporizLumnus, M'Coy, — Atlas, pl. XLI, fig. 7, ont une carapace dont les parties antérieures et latérales forment une courbe semi-elliptique, à bords non comprimés, obtusément (1) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 60, pl. 3, fig. 5. (2) Ann. sc. nat., 1829, t. XVIL, p. 85, pl. 5 B, fig. 1 et 2. (3) M’ Coy, Annals and magaz. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 162. (4) Desmarest, Crust. foss., p. 95, pl. 8, fig. 5 et 6; Milne Edwards, Hist. des crust., t.1, p. 380; Schlotheim, Petref., Nachträge, p. 26. Voyez, sur ce même B. hispidiformis, la page 422 du présent volume. CYCLOMÉTOPES. 495 arrondis, armés de trois petits tubercules épineux. Le front est étroit, quadrilobé, un peu projeté en avant. Les orbites sont grandes, ovales. La partie postérieure de la carapace est aplatie et étroite ; la surface est unie, à régions peu marquées. Les pattes postérieures sont presque égales, comprimées et longues ; les pinces courtes et fortes. Ce genre se rapproche beaucoup des pilumnus, et il paraît en différer surtout par la longueur plus grande des pattes, par l’ab- domen de la femelle, qui est plus large, et par la forme du bord antéro-latéral de la carapace. On en connaît deux espèces (1). L’une d'elles est le Podopilumnus Fitioni, M’ Coy, du grès vert de Lyme-Regis. M. M’ Coy attribue au même genre le Portunus peruvianus, d'Orbigny, des Cordillères, qui appartient probablement aussi à l’époque crétacée. Les PLATYCARCINS (Platycarcinus, Latreille) ressemblent beaucoup aux crabes et aux xanthes. La carapace est peu bombée. Le front est divisé en plusieurs dents, dont une médiane. Les bords latéro-antérieurs de la carapace sont divisés en lobes dentiformes. Les pattes et l'abdomen rappellent ceux des xanthes. Quelques auteurs citent (2) comme fossilele P. pagurus ou Tourteau, abon- dant aujourd'hui sur les côtes d'Europe. On l’a en particulier indiqué dans le crag. C’est peut-être (3) à cette division que se rapporte le C. paguroides, Desm., d'origine inconnue. M. Eug. Sismonda (#) nomme Platycarcinus antiquus une espèce des ter- rains pliocènes du Piémont que son frère, M. A. Sismonda, avait considérée comme identique avec le Cancer pustulatus, Desm., et que M. H. de Meyer avait nommée Cancer Sismondeæ. (1) M'Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, vol. IV, p. 163 ; d'Orbi- gny, Voyage dans l’Amér. mér., Paléontologie, p. 107, pl. VI, fig. 17. (2) Morris, Catalogue, p. 72. (3) Desmarest, Crust. foss., p. 90, pl. 5, fig. 9. (4) Angelo Sismonda, Note sur deux foss., Mém. Acad. de Turin, 2° série, t. I, p. 85; Eug. Sismonda, Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 58, pl. 3, fig. 1-2; H. de Meyer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1823, p. 589. 426 CRUSTACÉS. —— DÉCAPODES BRACHYURES. Les Portones (Portunus , Fabricius), — Atlas, pl. XLI, fig. 8, diffèrent de tous les genres précédents par leurs pattes pos- térieures terminées par un article aplati, qui les rend nata- toires. La carapace est large, aplatie, munie antérieurement sur ses côtés de quatre ou cinq grosses dents. Le front est proéminent. On cite ces crustacés dans les terrains crétacés d'Amérique ; mais le P. peruvianus, seule espèce indiquée dans ces gise- ments, paraît, comme je l'ai dit plus haut, devoir être placé dans le genre PODOPILUMNUS. Quelques espèces ont été trouvées dans les terrains ter- tiaires. Le Portunus Hericarti, Desmarest (1), a été trouvé dans les grès marins supérieurs (miocène inférieur) des environs de Meaux {c’est l’espèce figurée dans l'Atlas). Le P. leucodon a été transporté dans le genre suivant. M. Marcel de Serres (?) cite dans les terrains tertiaires du midi de la France des pinces qui ressemblent à celles du Portunus puber, Fabr. M. Wood (5) a trouvé une espèce du même genre dans le crag corallien d'Angleterre, Les Lupées (Zupea, Leach) ont tous les caractères des portunes, sauf que leur carapace est encore plus large, car son diamètre transversal a plus du double du longitudinal. M. Milne Edwards (£) rapporte à ce genre le Portunus leucodon, Desm., grand crustacé fossile trouvé, à ce qu'il paraît, dans l'Inde (Atlas, pl. XLI, fig. 9). Les PopoPaTHaLMEs (Podophthalmus, Lamk.), ont les pieds postérieurs natatoires comme les portunes et les lupées ; mais ils peuvent être distingués facilement par la lon- gueur démesurée de leurs pédoncules oculaires, ou, si ceux-ci sont détruits, par le bord antérieur de la carapace non denté, ses bords très aigus, sa surface plane et large, etc. (1) Desmarest, Crust. foss., p. 87, pl. 5, fig. 5. (2) Géognosie des terrains tertiaires, p. 154. (3) Morris, Catalogue, p. T6. (€) Crabe pétrifié, Davila, Catalogue, t. II, pl. 3 G; Desmarest, Crust. CATOMÉTOPES. 4927 M. Reuss (1) rapporte à ce genre, sous le nom de Podophthalinus Reussii, Reuss, une espèce des marnes du plaener de Bohème. Le P. Defranciü, Desmarest (2), paraît avoir été trouvé dans les terrains tertiaires du midi de la France. Les Ertpnies (Zriphia. Lair.) forment une transition à la famille suivante, avec laquelle ils ont été réunis par quelques auteurs. Leur carapace est plus quadri- latère que dans les vrais cyclométopes, dont ils ont du reste les caractères essentiels. L’Eriphia spinifrons, Herbst, aujourd'hui commune dans les mers euro- péennes, a été trouvée fossile dans quelques dépôts récents (5). 3e Famuze. — CATOMÉTOPES. (Ocypodiens, M. Edw.) Les catométopes ont une carapace quadrilatère ou ovoïde, dont les régions hépatiques sont rudimentaires, et les régions bran- chiales, au contraire, très développées. Le front est transversal, sans armature rostrale, et ordinairement rabattu et infléchi pour s'unir au lobe nasal qui sépare les deux fosses antennulaires. Ses orbites ont leur plancher peu développé. L'histoire paléontologique de cette famille est encore peu con- nue; on n’y à rapporté qu'un petit nombre d'espèces dont la plupart même proviennent de gisements d’un âge indéterminé. M. Milne Edwards vient d'annoncer (‘) qu'il s’occupera, dans un prochain mémoire, des ocypodiens fossiles. Nous regrettons de ne pas pouvoir profiter des travaux de cet éminent zoologiste. foss., p. 86, pl. 6, fig. 1-3; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t, I, p. 457. (1) Reuss, Bühm. Kreideform., p. 15, pl. 5, fig. 20. (2) Desmarest, Crust. foss., p. 88, pl. 5, fig. 6-8; Milne Edwards, dans Lamarck, Anim. sans vert, 2° édit., t. V, p. 472; M. de Serres, Géognosie des terrains tertiaires, p. 154. (3) Bronn, Index palæont., Nomenclator, p. 466. (f) Ann, des sc. nat., 3° série, t. XViIT, p. 140. 428 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES BRACHYURES. Les GÉCARGINS (Gecarcinus, Latreille) sont caractérisés par une carapace ovalaire, plus large que lon- gue, très arrondie et renflée sur les côtés. Le front est très fortement recourbé en bas. Les bords des pattes ont des dents spiniformes. Ce genre renferme aujourd'hui de grands crustacés terrestres. Son existence à l’état fossile est très douteuse. Desmaret a décrit un G. trispinosus, que M. Milne Edwards considère comme un PSEUDOGRAPSE (1). M. Lyell (2) indique une espèce trouvée dans les terrains tertiaires de l'Amérique septentrionale. Les GÉLASIMES (Gelasimus, Latreille) ont une carapace rhomboïde, large, un peu bombée, rétrécie et déprimée en arrière, très élevée en avant. Le bord fronto-orbitaire en occupe toute la largeur; son milieu est avancé en forme de chaperon spatuliforme aigu. Les régions sont distinctes et sail- Jantes ; la stomacale est moyenne, la cordiale grande, les hépa- tiques antérieures petites, et les branchiales très développées. La G. nitida, Desmarest (3), appartient à ce genre. On ignore son gise- ment. Les GonoPcaces (Gonoplax, Lamarck) ont aussi une carapace trapézoidale plus d’une fois et demie aussi large que longue, et un front lamelleux très large. Il est possible qu’il faille rapporter à ce genre la G. incerta, Desmarest (f), d'une origine inconnue; mais ce fossile est plus quadrilatère que les gono- places vivantes. Les autres gonoplaces de Desmarest sont des macrophthalmes, Une d'elles cependant, la G. impressa, Desmarest (5), paraît, à cause de sa (1) Desmarest, Crust. foss., p. 108, pl. 8, fig. 10; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 27. (2) Silliman’s Journ., 1844, t. XLVI, p. 319. (3) Crust. foss., p. 106, pl. 8, fig. 7 et 8. (5) Idem, p. 104, pl. 8, fig. 9 ; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 62, et dans Lamarck, Hist, nat. des animaux sans vertèbres, t. V, p. 466. (5) Idem, p. 102, pl. 8, fig. 13 et 14. CATOMÉTOPES. 429 carapace, presque aussi longue que large, et de ses pattes antérieures, courtes et renflées, devoir former un genre nouveau. Son origine n’est pas bien cer- taine. Les MACROPHTHALMES (Macrophthalmus, Latreille) sont très voisins des gonoplaces, dont ils diffèrent par leur cara- pace plus large, dont le bord antérieur occupe toute la longueur, et par leur front plus étroit et recourbé en bas. C’est à ce genre que l’on doit rapporter trois gonoplaces fossiles, décrites par Desmarest (1!) comme apportées des Indes orientales : ce sont les G. La- treill, incisa et emarginata. M. Lucas (2) a fait connaître le M. Desmarestii, trouvé près du détroit de Malacca. Les GRapses (Grapsus, Lamk.), diffèrent des genres précédents par leur carapace, qui est moins régulièrement quadrilatère, et dont les bords latéraux sont légè- - rement courbés. Cette carapace est très déprimée, horizontale; la région stomacale est très large, ainsi que les régions bran- chiales, qui sont presque toujours marquées de lignes saillantes obliques. Les espèces sont communes aujourd'hui sur les côtes rocail- leuses de la plupart des mers. L'existence de ce genre à l’état fossile est douteuse. Desmarest (5) a décrit le Grapsus dubius, d’après une carapace incomplète provenant de l’Inde. M. H. de Meyer ({) rapporte au même genre, sous le nom de Grapsus spe- ciosus, une espèce des terrains tertiaires d'OEningen. M. Th. Bell (5) a décrit les pattes d’un crustacé voisin des grapses, trouvé dans la craie blanche du Sussex. (1) Desmarest, Crust. foss., p. 99, pl. 9, fig, 4 à 8; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 64, et dans Lamarck, Anim. sans vertèbres, 2° édit., t. V, p. 468. Le Gonoplax Latreillei, Gaïllardot, du muschelkalk, repose, suivant M. . de Meyer, sur des fragments d’os de vertébrés. (2) Ann. sc. nat., 3° série, t. XII, p. 63; Ann. de la Soc. entomol. de France, t. VIII, p. 567, pl. 20. (3) Crust. foss., p. 97, pl. 8, fig. 7 et 8. (£) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1844, p. 331. (5) Dixon, Geol. and fossils of Sussex, Crustacea, by Th. Bell, p. 344. 430 CRUSTACÉS. —- DÉCAPODES PBRACHYURES. Les Pseupocrapses (Pseudograpsus, Milne Edwards) ont le corps plus épais que les grapses et une carapace plus con- vexe en dessus. C’est à ce genre que M. Milne Edwards rapporte le Gecarcinus trispinosus, Desmarest (!), dont l'origine n’est pas connue. Les SÉSARMES (Sesarma, Say.) sont voisins aussi des grapses, mais s'en distinguent par leur ca- rapace plus équilatérale, leur front très large, brusquement replié en bas, leurs orbites ovalaires ouvertes à leur angle externe, comme chez les macrophthalmes, etc. Ce genre renferme aujourd’hui de petites espèces américaines. M. Lyell (2) lui rapporte une espèce fossile des terrains tertiaires du même continent. 4e Famizze. — OXYSTOMES. Les oxystomes sont surtout caractérisés par la disposition de leur appareil buccal , et en particulier parce que Île cadre est triangulaire, très étroit en avant, et avance en général jusque auprès du front. La carapace présente des caractères moins précis. On peut souvent reconnaître les oxystomes à ce qu'elle est circu- laire; mais quelquefois aussi elle est arquée en avant seulement, et ressemble ainsi à celle de quelques cyclométopes. Ii paraît que les oxystomes ont déjà vécu dans les mers de l’époque crétacée. On en retrouve aussi des traces dans quelques terrains tertiaires. Les LEUCOSIES (Leucosia, Fabricius) sont le type principal de cette famille. Elles ont une carapace bombée, presque globuleuse, à régions peu distinctes, et terminée en avant par une saillie assez forte, qui porte un front étroit et de petites orbites. Le plastron sternal est à peu près circulaire, (1) Desmarest, Crust. foss., p. 108, pl. 8, fig. 10; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. I, p. 27. (2) Silliman’s Journ., t. XLVI, p. 319. OXYSTOMES. A3 et les pattes sont courtes , à l'exception de celles de la première paire. Desmarest (1) a décrit, sous le nom de Leucosia subrhomboidalis, une espèce d’origine inconnue, qui paraît voisine de la Leucosia crassiolaris, Fabr. La L. Prevostiana, de Montmartre, est encore trop imparfaitement connue pour qu'on puisse décider à quel genre elle appartient. Les EBaLiEs (Zbalia, Leach) ont beaucoup de rapport avec les leucosies, mais leur carapace est carrée avec des angles tronqués, et leur front, plus avancé, est terminé par un bord droit. On cite dans le crag d'Angleterre l’Ebalia Bryerü, Leach (2). Les ARCANIES (Arcania, Leach) .ont une carapace globuleuse comme les leucosies et un front re- levé ; mais le cadre buccal ne se rétrécit pas en avant, et les pattes antérieures sont grêles et allongées. M. Mantell (3) rapporte à ce genre des débris trouvés dans le gault , trop mal conservés pour permettre d'établir des espèces. Les Puiyres (Philyra, Leach), — Atlas, pl. XLI, fig. 43, ont une carapace circulaire et déprimée, dont le front s’avance moins que l’épistome. Les quatre dernières paires de pattes ont le tarse déprimé et presque lamelleux. M. Milne Edwards rapporte à ce genre, à cause de la forme du front, la Leucosia cranium, Desm. (4), apportée des Indes orientales. (t) Crust. foss., p. 114, pl. 9, fig. 12 et 13; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 123 ; et dans Lamarck, Anim. sans vertèbres, 2° édit., EN, tp. 414. (2) Morris, Catalogue, p. T3. (3) Mantell, Geol. of Sussex, pl. 29. (4) Desmarest, Crust. foss., p. 113, pl. 9, fig. 10 et 11 ; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 133. 432 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES BRACHYURES. Les Ixa (Zxa, Leach) se distinguent facilement par leur carapace, dont la partie moyenne est à peu près sphérique avec une portion cylindrique qui triple sa largeur et dépasse de chaque côté l'extrémité des pattes. M. Kœnig ({) a figuré, sous le nom d’Zxa tuberculata, une espèce des ter- rains récents des Indes orientales. Les ATÉLÉCYCLES (Afelecyclus, Leach), — Atlas, pl. XLI, fig. 14, diffèrent de tous les genres de cette famille que nous venons d'in- diquer par leur plastron plus étroit, leur cadre buccal moins étroit, et leur carapace plus large, bombée, presque tuberculeuse, arquée en avant et rétrécie en arrière, à bords saillants, tran- chants, découpés et se réunissant postérieurement. Desmarest (2) rapporte à ce genre l'A. rugosus, trouvé au Boutonnet, près Montpellier, dans un calcaire qui appartient à l'époque tertiaire miocène. M. Vood a trouvé dans le crag corallien quelques débris qui paraissent ap- partenir au même genre (). Les CorysTes (Corystes, Latreille) commencent à former une transition aux anomoures par leur ca- rapace plus longue que large, et leur front qui forme un rostre triangulaire. Leur plastron sternal est étroit. MM. Mantell (4), Fitton et quelques géologues anglais ont trouvé dans le gault et le grès vert inférieur d'Angleterre quelques fragments de crustacés que l’on a rapportés à ce genre, mais qui paraissent à M. M Coy appartenir à celui qu'il a établi sous le nom de Notopocorystes. On cite des débris analogues dans le calcaire corallien (?) de Wrischliz, près Tiertizna (5). (1) Icones sectiles, fig. 24. (2) Crust. foss., p. 3, pl. 9, fig. 9. (3) Morris, Catalogue, p. 71. (4) Mantell, Geol. of Sussex, pl. 29 ; Fitton, Trans, of the geol. Soc. t. LV, p. 128 et 157. (>) Hohenegger, Haidinger Berichte, 1849,t. V,p. 115; Leonh.und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 478. OXYSTOMES. 433. Les NoTopocoRYsTES, M'Coy, — Atlas, pl. XLE, fig. 15, forment un lien entre les brachyures et les anomoures, et sont in- termédiaires entre les deux genres des corystes et des homola. Leur carapace est plus longue que large, ovale, déprimée, ornée de tubercules ; le bord antérieur est armé d’épines marginales ; le front forme un rostre triangulaire, et les côtés convergent vers le bord postérieur, qui est étroit. C'est probablement à ce genre qu'il faut rapporter les corystes indiqués dans le gault par MM. Leach et Mantell (1). M. M’ Coy décrit le N. Mantelli, M’ Coy , du grès vert de Lyme-Regis et du gault de Folkstone. C’est à cette espèce qu’appartiennent probablement les échantillons représentés par M. Mantell dans les figures 15 et 16 et peut-être 9 et 10 de la planche 29. L'espèce attribuée par M. Deslongchamps (2) au genre Oryrxias, Leach, et décrite sous le nom d’O. Bechei, est aussi, suivant M. M° Coy, un notopo- coryste. Les Dortppes (Dorippe, Fabricius) forment un genre remarquable, qui diffère de presque tous Îes crustacés brachyures par une carapace déprimée, tronquée en avant, beaucoup plus large en arrière, et trop courte pour recou- vrir tout le thorax. Les pattes ne s’insèrent pas sur la même ligne, mais celles de la quatrième paire sont plus élevées que les précédentes, et celles de la cinquième paraissent s’insérer sur le dos. Desmarest ($) a décrit la D. Rissoana, d’origine inconnue. 2° sous-0RDRE. — DÉCAPODES ANOMOURES. Ïls ont un abdomen médiocre tantôt reployé, tantôt étendu, et muni sur l'avant-dernier segment d’appen- dices plus ou moins développés. Le plastron sternal est linéaire. (1) Mantell, Geo!. of Sussex, pl. 29 ; Fitton, Trans. of the geol. Soe., t. IV, p. 128 et 157; M’ Coy, Annals and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, P. 169 ; Bronn, Lethæa, Terr. crét., 3° édit, p. 357, pl. 32. (2) Mém. de la Soc. lin. de Normandie, d'après M. M' Coy. () Crust. foss., p. 119, pl. 10, fig. 1 à 3. Il, 23 134 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES ANOMOURES. Ces crustacés, qui forment un passage entre les bra- chyures et les macroures, se rapprochent des premiers par leur abdomen plus petit que le thorax et trop peu développé pour servir à la locomotion. L’allongement de la carapace et le fait que l'abdomen ne se replie pas en dessous du corps montrent au contraire des rapports avec les macroures. Les organes plus essentiels, tels que le système nerveux, justifient leur place intermé- diaire entre ces deux sous-ordres. Les anomoures sont aujourd’hui beaucoup moins nombreux que les brachyures et les macroures. On n'en connaît encore qu’un très petit nombre à l’état fossile, qui proviennent des terrains jurassiques, crétacés et tertiaires. Nous les divisons en deux familles. {5 Fame. — APTÉRURES. Les aptérures ont l'abdomen dépourvu d'appendices terminaux ; ils se rapprochent beaucoup des brachyures par les formes géné- rales du corps. Les Dromis (Dromia, Fabricius) ont les pattes antérieures chéliformes et celles des quatre dernières paires cylindriques. Leur corps est globuleux et leur front recourbé en bas ; leur carapace, plus large que longue, leur donne encore une grande ressemblance avec les brachyures. Leurs pattes posté- rieures sont petites et relevées au-dessus des autres. M. Milne Edwards ({) indique une petite espèce fossile, la Dromia Buck- landii, de l'argile de Sheppy. | Une autre espèce, également de Sheppy, est pour M. Milne Edwards le type du genre DROMILITE (2), caractérisé par une carapace plus carrée que les (1) Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 478 ; Schlotheim, Peiref., Nachträge, p. 23, pl. 1, fig., 2 à, b. (2) Lamarck, Anim. sans verièbres, 2° édit.,t. V, p. 482. Dansson Hist, des crust., M. Milne Edwards ne parle que de la dromie, et dans Lamarck que du dromilite. On pourrait donc supposer que ces noms devraient se rap- APTÉRURES. 435 drornies. Les régions branchiales sont divisées cn deux par un sillon transver- sal. 11 pense que le Brachyurites rugosus, Schloth., des terrains crétacés su- périeurs du Danemark (danien), doit être rapproché de ce genre. Cette espèce ({) deviendrait le Dromilites rugosus. M. Reuss y réunit son D. pustulosus, Reuss, du plaener mergel de Bohême ; mais ainsi que le fait observer M. Quenstedt, les figures ne semblent pas justifier ce rapproche- ment, d'autant plus que M. Reuss en donne deux très différentes l’une de l’autre. (Voy. Atlas, pl. XLI, fig. 16.) Les Basinoropus, M’ Coy, — Atlas, pl. XLE, fig. 47, sont voisins des dromilites, mais M. M’ Coy, qui les a comparés directement, affirme qu'ils ne peuvent pas leur être réunis. Ils sont également caractérisés par deux paires postérieures de pattes très petites et fort élevées, comme cela a lieu dans les homola, les dorippes, les notopus, etc. Desmarets n'avait connu que la carapace de ces crustacés et les avait envisagés comme des inachus. On en connaît une seule espèce (2), qui paraît commune dans l'argile de Sheppy : c'est le B. Lamarckii (Inachus Lamarckii, Desm.). Les OcypromITES, Milne Edwards, paraissent se rapprocher des dynamènes et n’ont été encore qu'in- complétement caractérisés. M. Milne Edwards en cite une seule espèce du terrain jurassique des envi- rons de Verdun (5). Les Houozes (Z/omola, Leach) ont une carapace épineuse, armée d'un rostre, un plastron ster- porter à la même espèce; mais la dromia est décrite comme globuleuse et le dromilite a la carapace carrée. (?) Bronn, Lethæa, 3° édit., Terrains crétacés, p. 358; Reuss, Bôhm. Kreideform., 1, p. 15, pl. 7 et 11 ; Geinitz, Quadersandstein, p. 98; Quens- tedt, Handb. der Petref., I, p. 263. (?) Desmarest, Crust. foss., p. 116, pl. 9, fig. 45 et 16; Milne Edwards, Hist. nat. des crust.,t. 1, p. 271; M Coy, Ann. and mag. of nat. hist., SF SERIES LIN, Dx467: (8) Milne Edwards, dans Lamarck, Hisf. des anim. sans vertèbres, 2° édit., t. V, p.482. 436 CRUSTACÉS. —— DÉCAPOBES ANOMOURES, nal élargi, et des pattes petites et inégales, dont la seconde paire est très longue et la dernière très petite. M. Deslongchamps rapporte à ce genre, sous le nom de Homola Audouini, une espèce des terrains jurassiques de Normandie (1). Les RanINES (Æanina, Lamk.), — Atlas, pl. XLI, fig. 18, ont les pattes des quatre dernières paires lamelleuses et natatoi- res, et les antérieures chéliformes. Leur carapace est plus longue que large, amincie en arrière et tronquée en avant. L'abdomen est très petit. On doit rapporter à ce genre la Ranina Aldrovandi , Ranzani, des environs de Vérone, décrite anciennement par Aldrovande sous le nom de Sepites saxum os sepiæ imitans, effossum in agro Bononiensi (2). La Ranina Marestiana, Koenig, doit probablement lui être réunie (3). M. Eugène Sismonda ({) a décrit une nouvelle espèce des terrains tertiaires miocènes de la colline de Turin, la Ranina palmea, E. Sism. (C’est l’espèce figurée dans l’Atlas.) Le comte de Münster (5) a établi sous le nom de HeLLa un genre nouveau qui a tout à fait la carapace des ranines; mais dont l'ab- domen paraît être replié en dessous, presque comme dans les brachyures (Atlas, pl. XLI, fig. 49). M. Sismonda fait remarquer que dans les ranines vivantes l’ab- domen est assez mobile pour pouvoir tantôt s'étendre, tantôt se replier, et qu'il n'y à probablement là qu’un accident de fossili- sation. La H. speciosa, Münster, et la H. oblonga, id., ont été trouvées dans les formations récentes tertiaires, situées entre Osnabrück et Cassel. {:) Mém. Soc. lin. de Normandie, 1835, t. V. (2) Desmarest, Crust. foss., p. 121 ; id., Nouv. dict. d'hist. nat., 2° édit., t. VII, p. 512 (Remipes sulcatus); Ranzani, Mem. di storia natur., decas prima, p. 73, pl. 5, Bologne, 1820 ; Spada, Corporum lapidef. agri vero- nensis catalogus, pl. 8, fig. 4 ; Milne Edwards, dans Lamarck, Anim. sans vertèbres, 2° édit., t. V, p. 401, et Hist. des crust., t. II, p. 195; Aldroyande, Mus. meta!lic., p. 451. (8) Icones sectiles, fig. 45. (*) Poiss. et crust. foss. du Piémont, p. 62, pl. 3, fig. 3 ei 4. {) Beirüge zur Petref., &. VE, p. 24. PTÉRYGURES. 437 9 Famizze. — PTÉRYGURES. Les ptérygures se rapprochent plus des macroures que des bra- chyures, car leur abdomen assez allongé se termine par une paire d'appendices mobiles; mais cet abdomen n'est jamais constitué de manière à être un organe de locomotion : tantôt les appen- dices ne forment pas une vraie nageoire , tantôt l’abdomen est mince, mou et reployé. Les Pacures (Pagurus, Fabricius) sont leseul genre vivant que l’on ait signalé à l’état fossile, etencore ces citations sont très douteuses. Il renferme des crustacés con- nus sous le nom de Bernard l’ermite, caractérisés par un ab- domen mou, qui porte des appendices non symétriques, par un plastron sternal linéaire, par des pinces didactyles, etc. Ces ani- .mauxs’abritent dans des coquilles dont ils ont détruit le mollusque ; ils s’y accrochent au moyen des appendices de l’abdomen, et peuvent s’y cacher, en ne laissant voir que leurs pinces anté- rieures. M. Milne Edwards ne considère pas comme un pagure le Pagurus Faujast, Desmarest ; il le rapporte plutôt aux CaLLrANASSES (1). M. M’ Coy (2) rapporte avec doute à ce genre une espèce de la grande ooli- the de Minchinhampton (Pagurus ? platycheles, M Coy). Le P. Bernardus, Fabricius, aujourd’hui vivant, est cité dans le crag corallien d'Angleterre (3). M. Marcel de Serres (#) nomme Pagurus Desmarestianus, une espèce des terrains tertiaires du midi de la France, connue par des pinces d’inégale grosseur. Les Prosoron, H. de Meyer, — Atlas, pl. XLI, fig. 20 à 22, paraissent aussi devoir être réunis à cette famille(*). La carapace (1) Desmarest, Crust. foss., p. 127, pl. 11, fig. 2, ; Milne Edwards, Hist. nal. des crust., t. IE, p. 237. (2) Annals and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 171. () Morris, Catalogue, p. T3. (4) Géogn. des terrains tertiaires. p. 1534. (5) H. de Meyer, dans Münster, Beiträge, t. V, p. 71, pl. 15, fig. 1-6, et Neue Gattungen fossiler Krebse, p. 23, pl. 4; Bronn, Lelhœa, 3° édition, Terr. jurassiques, p. 427, et Terr. crétacés, p. 356. 438 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES ANOMOURES. présente des protubérances qui lui donnent un peu de ressem- blance avec un masque ou un visage humain (+sicwr), et ne ressemble complétement à aucun genre vivant. Cet organe étant seul connu, il est diflicile d’en déduire les formes probables du reste du corps. Aussi les prosopon ont-ils été successivement considérés comme des macroures, des brachyures et des ano- moures. Leur association avec ce dernier sous-ordre a été soute- nue par M. Bronn, et l’on peut en effet, avec assez de probabilité, leur supposer les formes des hippa. Ces carapaces sont demi-cylindriques, ordinairement atténuées et arrondies en avant, tronquées en arrière pour l’union avec l'abdomen. Elles sont partagées en régions par des sillons trans- versaux. Leurs formes semblent indiquer l'existence de deux sous- genres, les PRosopon proprement dits, dont le bord postérieur est large et dont la surface est divisée par des sillons profonds, et les Piruonoton, H. de Meyer, dont le bord postérieur est plus rétréci et dont la surface est plus arquée et plus lisse. On en connaît six espèces des terrains jurassiques et néoco- miens. Trois PRosopon proprement dits ont été trouvés dans les terrains jurassiques. Le Pros. spinosum, H. de Meyer, provient de l’oolithe jaune de Aalen (Atlas, pl. XLI, fig. 21). Le Pros. hebes, id., a été découvert dans l’oolithe inférieure de Crune. Le Pros. simplex, id., appartient au calcaire à scyphies des environs de Streitberg. Ces mêmes terrains renferment deux espèces de PITHONOTON (pl. XLI, fig. 20). Ce sont les P. marginatum , H. de Meyer, et rostratum, id., de l’oolithe jaune de Aalen. Les terrains néocomiens n'ont jusqu'a présent fourni qu'une seule espèce ; elle appartient aux prosopon proprement dits. Le Prosopon tuberosum, H. de Meyer, a été découvert dans le terrain néo- comien de Boucherans (dép. du Jura) (pl. XLE, fig. 22). DÉCAPODES MACROURES. 439 3e sous-0RDRE. — DÉCAPODES MACROURES. Ces crustacés ont l'abdomen très développé, ordinai- rement plus long que le reste du corps, et pouvant ser- vir à la natation. Il est terminé par une grande pageoire en éventail composée de cinq lamettes, et porte en dessous des fausses pattes natatoires. La Cara- pace est presque toujours plus longue que large, sou- vent armée d’un rostre. Ce sous-ordre comprend tous les crustacés dont la forme se rapproche de celle de l'écrevisse (f). Quelques gisements célèbres, remarquables par la . perfection avec laquelle de nombreux corps délicats y ont été conservés, nous ont transmis des documents précieux sur les formes des organes les plus fragiles de quelques macroures fossiles. Mais dans la plus grande partie des cas, comme pour Les brachyures, il n’est pas possible d'employer pour la classification tous Îles ca- racières dont se servent les zoologistes qui étudient la nature vivante. La carapace et les pattes sont bien plus souvent conservées que les antennes et les organes de la bouche. Desmarest a appliqué à cette carapace les dénominations que j’ai rappelées plus haut (p. 419) pour les brachyures. Les mêmes régions s’y remarquent sou- vent; mais elles tendent en général à se réunir et à se confondre. Ainsi dans l’écrevisse (pl. XLIT, fig. 1) on distingue encore une région stomacale (s) très grande eitrès allongée ; mais les régions hépatiques antérieures (1) C’est à cet ordre qu’il faut rapporter les Macrounites, les GAMMARO- LITRES, etC., des anciens auteurs. Voyez en particulier P. J. Sachs a Lewen- bcimb, Gammarologia, Francfort et Leipsig, 1665; N. Grimm, Obs. de gammaris in lapides conversis, Nat. cur., déc. NI, ann. I, obs. 148, etc. k%0 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES MACROURES. sont confondues avec elle et indistinctes. La région génitale (g) est petite et se confond avec la région cordiale (c) et la région hépatique postérieure (h°). Les régions branchiales (b) sont grandes et bien visibles. Les décapodes macroures sont, comme je l'ai dit, beaucoup plus anciens que les brachyures; on a des preuves de leur existence dès le commencement de l’époque secondaire. Nous en connaissons surtout un grand nombre dans quelques terrains de l’époque juras- sique, où les gisements intéressants dont j'ai parlé, tels que ceux de Solenhofen, d'Eichstaedt, etc., en ont conservé beaucoup. [ls sont encore aujourd’hui abon- dants et répandus dans toutes nos mers. Les formes de ces fossiles, comme on pourrait s’y attendre , sont bien plus variées que celles des bra- chyures. Les terrains triasiques et jurassiques renfer- ment de nombreuses espèces qu’il est impossible de faire rentrer dans les genres actuels, et, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, on retrouve ici des faunes suc- cessives qui ont chacune leur physionomie spéciale, d’une manière presque aussi marquée que dans les pois- sons et bien plus que dans les mollusques. Nous les divisons en quatre familles. 4re Famizce. — CUIRASSES. Les macroures cuirassés se distinguent par l'épaisseur et la du- reté de leur enveloppe, par leur plastron large en arrière, et par leur carapace sensiblement plus déprimée que dans les astaciens et les salicoques. Ces crustacés, par leur carapace large et solide, se rapprochent plus des brachyures que ne le font les deux familles suivantes. Cette analogie est encore augmentée par le genre remarquable des éryons, qui est spécial à l’époque secondaire, et qui, par sa cara- pace plus large que dans tous les macroures actuels, son abdo- CUIRASSÉS. L%1 men peu développé et la petitesse de ses antennes, fournit une transition qui manque dans la nature vivante. Les cuirassés se trouvent dans les terrains triasiques, juras- siques, crétacés et tertiaires. Plusieurs vivent encore aujourd’hui. Les GALATÉES (Galatea, Fabricius) sont caractérisés par une carapace déprimée, large, ainsi que le plastron sternal et l'abdomen, et par les paites de la- cinquième paire, qui sont grèles, atrophiées et reployées au-dessus de la base des précédentes. La carapace est couverte de sillons transversaux. Ce genre, aujourd'hui vivant, a été cité dans l'époque secon- daire; mais ces indications paraissent douteuses. M. H. de Meyer (1) a décrit , sous le nom de G. audax, un crustacé du grès bigarré de Soulz-les-Bains, qui a des analogies avec les galatées, mais qui devra probablement former un genre nouveau. Ses dernières pattes ne sont pas autant repliées et la carapace présente des différences notables. Les Ervons (£'ryon, Desmarest), — Atlas, pl. XLII, fig. 2, sont, comme je l'ai dit, remarquables par leur carapace très élar- gie, presque carrée, plus longue que l'abdomen et fortement den- tée en avant. Les antennes internes et externes sont petites; ces dernières sont recouvertes par une écaille. Les pattes antérieures sont aussi longues que la carapace, de grosseur médiocre, et ter- minées par une pince à doigts grêles et arqués; les autres paires sont plus minces, plus courtes et également didactyles, sauf la dernière, qui n'a qu'un doigt. L'abdomen est aplati et terminé par une nageoire caudale dont la lame médiane est pointue, et les quatre lames latérales plus courtes et hastiformes. Ces singuliers crustacés ont surtout été trouvés dans les schistes lithographiques de Bavière (Solenhofen, Daiting, Eichstaedt), Kelheim, etc.), qu'on rapporte généralement au terrain corallien. L'espèce la plus commune est celle qui a été décrite par Schlotheim, sous le nom de Macrourites arctiformis, et par Desmarest sous celui de Eryon Cuvieri. Elle doit porter celui de Eryon arctiformis (2). (Voyez Atlas, pl. XLIT, fig. 2.) (!) Neue Gal. foss. Krebse, p. 23. (?) Cette espèce a été décrite sous le nom de Pagurus dans le Musœum Richterianum, t. XII, f. 33; sous celui de Locusta marina, par Bajer, Oryct. 49 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES MACROURES. Schlotheim a figuré sous le nom de Macrourites propinquus une seconde espèce à carapace moins dentée (!). Le comte de Münster (?) en a décrit plusieurs autres : les £. speciosus (3), Meyeri, orbiculatus, latus, elongatus, pentagonus, subpentagonus, bilobatus, ovatus, subrotundus, Schuberti, Meyer, et Rottenbacheri. L'E. Rehmanni, H. de Meyer (4) provient des mêmes gisements. Les E. acutus et muticus, Germar (5), sont douteux. Ce genre a existé dès l’époque du lias, comme le prouvent les empreintes de deux espèces trouvées en Angleterre et en Alle- magne. | L’E. Hartmanni, H. de Meyer (6), a été découvert dans les schistes posido- niens de Goppingen, Ohmden, etc. L'E. Barrowensis, M Coy (7), provient du lias de Barrow et se distingue de toutes les autres espèces par sa carapace plus courte et plus forte. Quelques débris peu déterminables semblent indiquer que les éryons se sont continués pendant l'époque crétacée. M. Mantell ($) a figuré quelques fragments trouvés dans la craie, qu'il rapporte à ce genre. Les ScyYLLARES (Scyllarus, Fabricius) forment un genre très singulier, qui se distingue facilement par norica, suppl. 13, pl. 8, fig. 1 et 2 ; sous celui de Brachyurus par Walch et Knorr, t. I, pl. 15, fig. 2. Voyez Schlotheim, Petref., p. 37, et Nachträge, p. 34, pl. 3, fig. 1; Desmarest, Crust. foss., p. 129, pl. 10, fig. 4 et 5; H. de Meyer, Nova acta Acad. nat. cur., 1836, t. XVIII, pl. 12, fig. 5; Munster, Beitr. zur Petref., WU, pl. 1, fig. 1-4; Bronn, Lethæa, 3° éd.; Terr. qjur., p. 422, etc. (1) Voyez Walch et Knorr, Verst., t. I, pl. 14 b, fig. 1 (figure douteuse); Schlotheim, Petref., Nachträge, p. 35, pl. 3, fig. 2; Koenig, Icones sectiles, fig. 93, etc. (2) Beiträge zur Petref., t. Il, p. 1. (3) L’'E. speciosus à été confondu avec le Cuvieri. C'est l'E. spinimannus, Germar, et il faut probablement lui rapporter la figure 4 de la planche 14 et la figure 4 de la planche 14 a, de Walch et Knorr, t. I”. (£) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1833, p. 415. (5) Keferstein, Deutschland, t. IV, p. 99. (6) Nova acta Acad. nat. cur., 1836, t. XVIII, 1°° partie, p. 263, pl. 11, et 12; Quenstedt, Handb. der Petref., p. 267. (7) Annals and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 172. (8) Geol. of Sussex, pl. 29, fig. 2; Morris, Catalogue, p. 73. CUIRASSÉS. 413 une carapace large et peu élevée, et surtout parce que les antennes externes sont foliacées et très larges, et perdent ainsi tout à fait leur forme ordinaire. L'abdomen est très épais et terminé par une large nageoire, dont les feuillets sont en partie mous. Ces crusta- cés vivent aujourd'hui dans les mers chaudes et tempérées , et atteignent une grande taille. C’est à ce genre ou à un très voisin que l'on doit rapporter le Scyllarus Mantelli, Desmarest (!}, trouvé dans la craie de Lewes. M. Koenig (2) a indiqué dans l'argile de Londres un Scyllarus tuberculatus, qui paraît bien douteux. Les LancousTes (Palinurus, Fabricius) sont faciles à distinguer de tous les cuirassés par l'existence d’an- tennes de forme ordinaire, jointe à l'absence de pinces didac- ivles. Tout le monde connaît la langouste commune des côtes d'Eu- . rope. Parmi les espèces fossiles qui ont été citées, on ne peut en admettre qu'un petit nombre. y | et des pieds qui paraissent avoir appartenu à un crustacé de ce genre. Ces fragments ont été trouvés au Monte Bolca. Le P. Regleyanus, Desmarest , est une Glyphæa, et le P. Sueurii est un Pemphix. Le Palinurus quadricornis, Desmarest (3), n’est connu que par des antennes Les ArcaÆocaraBus, M Coy, — Atlas, pl. XLIT, fig. 3, paraissent voisins des langoustes par la forme et les épines de leur carapace; mais ils en diffèrent par l’organisation de leurs pattes antérieures, qui sont beaucoup plus fortes que les paires suivantes, élargies et terminées par un appendice subchéliiorme. L'Archæocarabus Bowerbanki, M’ Coy (4), a été trouvé dans l'argile de Sheppy. Les PALINURINES (Palinurina, Münster), —Atlas, pl. XLIT, fig. 4, ne diffèrent des langoustes que par leur carapace plus courte et (1) Crust. foss., p. 130. (2) Icones secti!es, fig. 54, (3) Crust. foss., p. 131. () Annals ard mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 173. 44} CRUSTACÉS. —— DÉCAPODES MACROURES. plus ovale, et leurs antennes latérales très longues et épaisses. Les pattes sont assez longues et terminées par un crochet court, simple et pointu. La taille de ces crustacés est en général petite ; ils ne vivent plus aujourd'hui. On n'en a encore trouvé que dans les schistes lithographiques de Bavière. Le comte de Münster (!) a décrit les Palinurina longipes, intermedia et Pyg- mæa de Solenhofen. Les Pempmix, H. de Mever, — Atlas, pl. XUIT, fig. 5, ont été anciennement confondus avec les langoustes, dont ils dif- fèrent cependant à beaucoup de titres. La carapace, au lieu de n'être divisée qu'en deux parties, l’est en trois, dont l’antérieure correspond à la région stomacale, la moyenne aux régions cor- diale et génitale très développées, et la postérieure aux régions branchiales. Les pattes antérieures, encore mal connues, sont plus différentes des paires suivantes que dans les langoustes. Le bord antérieur de iS carapace se prolonge en pointe et en particulier en un rayon allongé, aplati en forme de lancette. Ce genre, qui ne vit plus aujourd'hui, n’a été trouvé fossile que dans le terrain triasique (?). Le Pemphix Sueuri, H. de Meyer, a été décrit par Schübler, sous le nom de Macrourites gibbosus, et par Desmarest sous celui de Palinurus Sueuri. Il provient du muschelkalk. Le Pemphix Albertü, H, de Meyer, se trouve dans le même gisement. Les Lirocaster, H. de Mever, — Atlas, pl. XLII, fig. 6, a et b, ne sont connus que par leur carapace, qui a les mêmes caractères généraux que celle des pemphix. La partie antérieure est plus amincie ; la région cordiale n’est pas partagée par une ligne lon- gitudinale, mais élevée en deux tubercules très marqués. Le Z. obtusa, et le L. venusta, H. de Meyer, ont été trouvés dans le mus- chelkalk de Rottweil (3). (1) Beitr. zur Petref., t. IL, p. 36, pl. 14, fig. 8 à 11, et pl. 29, fig. 8. (2) H. de Meyer, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1835, p. 328, Nova acta, 1833, t. XVI, p. 517; Fossile Krebse, pl. 1, 2 et 4, fig. 35 et 36: Desmarest, Crust. foss., p. 132 ; Schübler, in Alb. Wurtemb., p. 288. (5) Palæontographica, t. 1, p. 437, pl. 19, fig. 20 et 21. THALASSINIENS. 445 Je place provisoirement à la fin de cette faille un geure qui paraît s'éloigner plus que les précédents des formes des ecrus- tacés actuels. Les CancriNos, Münster, — Atlas, pl. XLIT, fig. 7, sont de gros crustacés, remarquables par leurs antennes externes assez longues et excessivement épaisses. Ces antennes sont com- posées de seize à vingt anneaux, élargis surtout dans le milieu, au point que le diamètre de l'anneau le plus large égale presque le tiers de la longueur de l'antenne. La carapace est encore in- connue. Les pattes sont épaisses et terminées par un ongle simple et obtus. Les seuls représentants de ce genre, aujourd'hui éteint, sont le C. claviger, Münster (1), trouvé dans les schistes lithographiques de Pappenheim, et le C. latipes, id., des environs d’Eichstaedt. De FamiLLE. — THALASSINIENS. Les thalassiniens sont caractérisés par l'allongement extrême de l'abdomen et par le peu de consistance des téguments, et ils manquent sur le pédoncule des antennes externes de Ja petite lame qui distingue les astaciens. Les caractères distinctifs de ces deux familles sont souvent difficiles à reconnaître dans les fossiles, et dans plusieurs cas la place des genres n’a été déter- minée que par des analogies un peu vagues avec les genres vi- vants, et en particulier avec les callianasses et les gébies. Les CaLLianAssEs (Callianassa, Leach) se distinguent par une carapace petite, qui n'occupe guère plus du tiers de la longueur du corps ; par des pédoncules des yeux presque lamelleux ; par leurs pattes de la seconde paire didac- tyles, et par celles de la troisième monodactyles, très élargies vers le bout, et qui leur servent à creuser le sable pour s’y enfon- cer. Ce genre, qui exisle encore, se trouve fossile dans les terrains crétacés. (!) Beitr. zur Petref., t. X1, p. 43, pl. 15, Gg. 1 et 2. 446 CRUSTACÉS. — PDÉCAPODÉS MACROURES. M. Milne Edwards lui rapporte le Pagurus Faujasi, Desmarest (1), de ia craie de Maëstricht, connu seulement par des pattes. (Voyez Atlas, pl. XL, fig. 8.) M. Roemer (?) indique une seconde espèce, la C. antiqua, Otto. Les THALASSINES (7halassina, Latreille) sont remarquables par la forme de leur abdomen qui rappelle un peu le corps d'une scolopendre. La carapace est courte, étroite et très élevée. Les pattes de la première paire sont étroites, médio- crement allongées, assez robustes, inégales entre elles, et termi- nées par une main dans laquelle le doigt mobile, qui est long, ne rencontre à la place de doigt immobile qu'une épine grosse et courte. M. Th. Bell (?) place dans ce genre un crustacé fossile de la Nouvelle-Hol- lande, rapporté par le lieutenant Émery. Il le considère comme voisin de l'espèce vivante, et l’a désigné d'abord sous le nom de Th. antiqua, puis sous celui de Th. Emerii. Les GéBies (Gebia, Leach) ont les mêmes paites que les thalassines, mais l'abdomen reprend ses formes normales et se termine par une grande nageoire dont les quatre lames latérales sont foliacées et très larges. L'existence de genre à l’état fossile est très douteuse. M. H. de Meyer ({) lui attribue avec doute des crustacés du grès bigarré de Soulz-les-Bains. La carapace et l’abdomen sont seuls connus et rappellent assez bien ces organes dans les gebia ; mais les pattes et les autres organes essentiels n'ont pas pu être observés. M. H. de Meyer lui a donné le nom provisoire de Gebia ? obscura. (1) Desmarest, Crust. foss., p. 127, pl. 11, fig. 2 ; Faujas, Hist. de la mon- tagne de St-Pierre, pl. 32, fig. 5-6; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. IL, p, 310. (2) Verst. Norddeutsch. Kreid., p. 106; Geinitz, Charact., t. Il, p. 6, fig. 11; Reuss, Kreid., t. 11, p. 103. (8) Proceed. of the geol. Soc., 21 février, 1844; Annals and mag. of nat. hist. , 1844, t. XIV, p. 455 ; Quarterly journ. of the geol., 1845, t. I, p. 93. (4) Museum Senkenbergianum, 1835, t. I, p. 294, et Neue Gattung. foss. Krebse, p. 25. THALASSINIENS. 447 Les MEyerta, M Coy, — Atlas, pl. XLIT, fig. 8, ont une carapace fortement comprimée, latéralement prolongée en avant en un rostre très pointu, formant une pièce antérieure sé- parée de la région moyenne par un sillon très profond. M. M Coy les rapproche des gebia. Il n’a pas observé lui-même les pattes ; mais si, comme 1] le pense, on doit associer aux meyeria le Cran- gon Magneviller, Desl., il en résulterait que ce genre aurait les pattes antérieures subchéliformes des gebia. M. M Coy (Î) rapporte à ce genre l’Astacus ornatus, Phillips, de l'argile de Speeton , et a décrit sous le nom de M. magna une seconde espèce du même gisement. Les OrPaxEA, Münster, — Atlas, pi. XLH, fig. 9 paraissent aussi ‘assez voisines des gébies. Les pattes de la pre- Mmière paire sont longues et très larges, et n'ont qu'un ongle crochu et pointu qui ne rencontre qu'un court tubercule; les autres paires sont aussi monodactyles ; le crochet de la cinquième est très long. La carapace est plus courte que l'abdomen. Ce genre éteint se trouve dans les schistes lithographiques de Bavière. Lecomte de Münster(?) a décrit cinq espèces de Solenhofen, les O. pseudo- scyllarus, striata, lævigata, squamosa, et pygmæa , Münst., et une d'Eich- staedt, l'O. longimana, id. (la squamosa est figurée dans l'Atlas). M. Quenstedt (*) considère plusieurs des espèces décrites par le comte de Münster comme de simples variétés d’àâge. Le même auteur les associe aux glyphæa; mais il me semble que les sillons de la carapace établissent une difiérence assez tran- chée entre ces deux genres. Les pattes des glyphæa étant in- connues, ce caractère important manque pour résoudre la ques- tion. (1) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 333. (2) Münster, Beitr. zur Petref., p. 39, pl. 14, fig. 4-7. La première avait été nommée Macrourites pseudo-scyllarus par Schlotheim, Petref., Nachträge, p. 36, et figurée sous le nom d’Astacus par Bajer, Monog. rerum petref, sup.;B- 15, pl.8, 6.7 \#) Handb. der Petref., p. 269. ÀAS CRUSTACÉS. —— DÉCAPODES MACROURES. Je croirais plus volontiers avec M. Quenstedt que le genre See- NisCA, H. de Meyer (1) n'en diffère par aucun caractère appréciable. La comparaison des figures me semble indiquer des différences de bien peu d'importance. La Selenisca gratiosa, H. de Meyer, a été trouvée dans une roche calcaire du Jura blanc moyen de Tutlingen. Les Brisa, Münster, sont encore imparfaitement connues et paraissent se rapprocher des orphnea, dont elles diffèrent par des appendices natatoires sur l'abdomen plus grands et plus arrondis, et situés sur ses côtés. On les trouve avec les genres précédents. La Brisa lucida, Münster (2), vient d'Eichstaedt, et la B. dubia, id., de Solenhofen. 3° FamiLzze. — ASTACIENS. Les astaciens ont une carapace moins dure, moins épaisse et moins déprimée que les cuirassés. Leur plastron est tout entier linéaire et leur abdomen plus long à proportion. Ces crustacés se distinguent des thalassiniens par leur abdomen plus court et plus robuste, et par une lame sur le pédoncule des antennes ex- ternes. Ils s’éloignent des salicoques par une compression géné- rale moins grande, par cette même lame qui recouvre la base des antennes externes et qui est plus petite, et par les fausses pattes natatoires qui ne sont pas encaissées à leur base par des prolon- gements lamelleux des anneaux abdominaux. Ces caractères, comme je l’ai dit plus haut, sont souvent d’une application difficile au classement des fossiles, et la place de plu- sieurs genres est encore provisoire. Les Ecrevisses (Asfacus, Lin.) sont caractérisées par leur carapace terminée en avant par un rostre déprimé, par leurs pattes antérieures grandes et portant une forte pince didactyle, par la mobilité du dernier anneau de (1) Palæontographica, t. T1, p. 141, pl. 19 fig. 1. (2) Münster, Beiträge zur Petref., t. 1, p. 46, pl. 15, fig. 6 ct 7. ASTACIENS. 449 leur thorax, etc. Tout le monde connaît l'écrevisse commune ; les espèces actuelles sont toutes fluviaiiles. On a souvent rapporté aux écrevisses des espèces fossiles in- complétement étudiées. Plusieurs d’entre elles devront être trans- portées dans d’autres genres, ei en particulier dans les GLYPHEA. La plupart de ces espèces, en eifet, n’ont pas tout à fait les ca- ractères de nos écrevisses d'eau douce, non plus que ceux des Howarps (!) et des Néparops, qui s’en distinguent par un rostre allongé et armé, et ces derniers en outre par leurs yeax gros et réniformes et leur corps plus long. Toutefois M. Milne Edwards (2) rapporte aux écrevisses, sous le nom d’4s- tacus Knorrü, un petit fossile de Pappenheim, considéré par Desmarest comme trop imparfaitement connu pour être définitivement classé. M. Galeotti (3) en indique des fragments dans la formation infra-marine des terrains tertiaires du Brabant. L’Astacus leucodon, Pusch (f), appartient probablement à quelque genre voisin. Cette espèce a été trouvée dans un calcaire tertiaire de Pologne. Les espèces suivantes, citées par M. Phillips ($) comme des astacus, devront probablement aussi être transportées dans d’autres genres lorsqu'elles seront mieux connues. Ce sont, l'A. glaber, Ph., du lias; l'A. leptomanus, id., du terrain oxfordien ; l’A. Stricklandi, id., de l’oolithe inférieure ; l'A. scabro- sus, id., du coral-rag, et l'A. mucronatus, id., de l'argile de Speetca. Les Horcoparta, M’ Coy, — Atlas, pl. XLIT, fig. 40, ne se distinguent guère des homards que par un prolongement des joues en forme de cornes demi-cylindriques qui, lisses depuis la moitié de leur longueur, égalent la pointe du front. Les mains antérieures sont très longues et inégales. M. M’ Coy ($) décrit quatre espèces de ce genre, dont deux crétacées et deux tertiaires. L’'H. prismatica, M Coy, a été trouvée dans l’argile de Speeton (Yorkshire), (1) M. Robineau Desvoidy (Annal. Soc. entom., 2° série, t. VIT, p. 93) a décrit un grand nombre d'espèces connues seulement par des pinces. Je ne les ai pas énumérées ici à cause de l'incertitude de leurs affinités génériques. IL dé- crit en particulier 16 Houarps et 2 Nerxrops du terrain néocomien de Saint- Sauveur (Yonne), (2) Hist. nat. des crust., t. Il, p. 33; Desmarest, Crust, foss., p. 135. (8) Mém. prov. de Brabant, p. 140. (4) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 4838, p. 130. (*) Geol. of Yorkshire, p. 170, et Murchison, Siur. system, p. 18. (6) Ann. and. mag. of nat. hist., &° série, t. TV, p. 175. IT. 29 450 CRUSTACÉS. — DÉCAPODES MACROURES. L'H. longimana, M’ Coy, provient du grès vert de Lyme-Regis. Elle a été décrite par Sowerby sous le nom d’Astacus longimanus (1). L’'H. Belli, M’ Coy, est commune dans l'argile de Londres (Sheppy, Hamp- stead, etc.). L'H. gammaroides, M° Coy, appartient au mème gisement; elle a été trouvée à Sheppy. Les PazæasTacus, Bell, — Atlas, pl. XLIT, fig. 11 et 12, sont également très voisins des écrevisses et des homards. Ils s’en distinguent surtout par leur surface ornée de tubercules très nombreux qui deviennent de véritables épines sur les côtés des segments de l'abdomen. Les pinces sont couvertes de tubercules plus gros encore que ceux de la carapace. M. Bell (?) a décrit deux espèces de la craie du comté de Kent, le Pal. Dixoni, Bell, et le P. macrodactylus, id. La première est figurée dans l'Atlas. Les Gzyruea, H. de Meyer, — Atlas, pl. XLIT, fig. 43 et 14, appartiennent encore au même type en se rapprochant surtout des nephrops. Leur carapace est partagée en trois régions par des lignes transversales très marquées. La deuxième de ces régions se prolonge beaucoup en arrière, et les deux premières sont sub- divisées et bosselées. Suivant M. Phillips, leurs mains antérieu- res sont terminées par des grandes pinces et les écailles termi- nales de leur abdomen sont divisées en iravers. Ces crustacés, qui ne vivent plus aujourd'hui, se trouvent fos- siles dans les terrains jurassiques (#). Deux ont été trouvées dans le lias. Ce sont les G. grandis et liasina, H. de Meyer (4). La première, qui est la plus grande espèce connue, provient de Frittlingen, près Rottweil; la seconde a été découverte à Menzingen, Elle est figurée dans l'Atlas (pl. XLII, fig. 13). La G. pustulosa, H. de Meyer (5), a été trouvée dans l’oolithe inférieure d'Ehningen, en Wurtemberg. M. H. de Meyer lui associe quelques débris moins certains appartenant à des étages jurassiques plus récents. () Zoological journal, ?*° vol., pl. 17. (2, M. Robineau Desvoidy, loc. cit., décrit, sans la figurer, une glyphée du terrain néocomien de Saint-Sauveur (G. neocomiensis, R. D.). (3) Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 344, pl. 38 *, fig. 1 à 6. (4) H. de Meyer, Neue Gatlung. foss. Krebse, p. 16, pl. 3, fig. 26 et 27. 5) idem, p. 15, pl. 3, fig. 22. ASTACIENS. 451 La G. Bronni, Roemer (1), a été trouvée dans les terrains coralliens inférieurs du nord de l'Allemagne. M. Vosinsky lui associe une espèce trouvée dans le terrain jurassique des environs de Moscou. La G. Regleyana, H. de Meyer (?}, G. vulgaris, id., Palinurus Regleyanus (Atlas, pl. XLH, fig. 14), se trouve dans le terrain à chailles, du département de la Haute-Saône, ainsi que la G. Udressieri, H. de Meyer. La G. Munsteri, H. de Meyer (Ÿ) (G. speciosa, id.), provient de gisements analogues et de l’oxfordien du Wurtemberg. M. H. de Meyer réunissait à cette espèce l’Astacus rostratus de Phillips, mais M. M’ Coy a montré que cette as- sociation était impossible. La G. Meyeri, Roemer (f), se trouve dans les terrains kimméridgiens de Uppen. La G. Hauensteinü, H. de Meyer (5), a été découverte au Hauenstein (canton de Soleure). Les ErvmA, H. de Meyer, — Atlas, pl. XLI, fig. 45, sont des glyphées à carapace plus large, dont la région du milieu est moins prolongée en arrière. Les pattes sont plus courtes, sur- tout celles de la première paire. Elles se trouvent dans les schistes _Hthographiques de Bavière; les espèces principales ont été dé- crites par le comte de Münster sous le nom de glyphea (5). Ce sont les G. fuciformis, Münster, crassula, id., intermedia, id., elon- gata, id., modestiformis, id., lævigata, id., minuta, id., verrucosa, id., et Weltheimii, id. Elles ont toutes été trouvées à Solenhofen ou à Eichstaedt, et plusieurs dans ces deux gisements à la fois. Quelques unes d’entre elles ont été indiquées ou décrites par d'anciens auteurs (7) sous les noms d'Écrevisses, Macrourites, etc. (1) Ool. Geb., supplément, p. 51, pl. 20, fig. 32; Vosinsky, Bull. Acad. des sc. de Moscou, 1828, t. XXI, p. 494. (2) H. de Meyer, Neue Galtung., p. 10 et 14, pl. 3, fig. 14 à 21 et 28. (3) Idem, p. 23, pl. 3, fig. 23. (*} Oof: Gebirg., 1, p. 210, pl. 12, fig. 44. (5) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 348. (6) Münster, Beitr. sur Petref., t. Il, p.15. L’E. elongata est figurée dans l'Atlas. | (7) Walch et Knorr, dans leur grande iconographie, en ont figuré plusieurs, sous le nom de Flusskrebs : l'E. fuciformis, t. 1, pl. 15, fig. 5 et 7, ett. EM; p. 101, pl. 1 a, fig. 3; l'E.elongata, t. E, pl. 15, fig. 1; l'E. minuta, pl. #5, fig. 3; l'E. Weltheimi, pl. 14 b, fig. 3, etc.; Schlotheim en a décrit éga- lement, dans son supplément (Nachträge zur Petref.), sous le nom de Macrourires. Il figure en particulier l'E. fuciformis, pl. 2, fig. 2: l'E. modes- tiformis, pl. 2, fig. 3; l'E. minuta, pl. 3, fig. 3, etc. Voyez encore Bajer, Monum. rer. petref., 1757, pl. 8, fig. 6 et 8; Germar, in Keferst. Deustchl., etc. 459 CRUSTACÉS. —— DÉCAPODES MACROURES. Les CLyria, H. de Meyer (‘), — Atlas, pl. XLIT, fig. 16, ont, comme les glyphées, une carapace partagée en trois régions par deux lignes transversales ; mais ces lignes sont beaucoup moins profondes, celle du milieu se prolonge beaucoup moins en arrière, et entre celle-ci et la postérieure on remarque une région dorsale en forme de fourche ou de faux. M. H. de Meyer (2) en a décrit deux espèces des terrains jurassiques : la Clytia ventrosa, H. de Meyer, a été trouvée dans le terrain à chailles, et la C. Mendelslohi, dans l'oxfordien de Rabenstein. La C. ornati, Quenstedt (3), se trouve dans l’Ornatenthon du Wurtemberg. Les EnorLocLyTiA, M Coy, — Atlas, pl. XLIT, fig, 17, différent des clytia par leur rostre déprimé et denté, et par les tubercules qui hérissent la surface de la carapace. Le type de ce genre est l’Astacus Leachii, Mantell (), transporté dans le genre des clytia par Roemer. Cette espèce devient l'Enoploclytia Leachi ; elle a été recueillie dans la craie de Lewes, etc. Il faut y ajouter l’Enoploclytia Imagei, M'Coy, de la craie de Burwell et Maidstone, et l'E. brevimana, id., trouvée dans la craie inférieure de Cherry- Hinton, près Cambridge. Les Bozina, Münster, — Atlas, pl. XLIT, fig. 49, ont une carapace à peu près semblable à celle des glyphées, et des yeux gros et réniformes comme les nephrops. Leurs pinces sont longues et minces. M. Quenstedt les considère comme sem- biables à celles qu'il attribne à la C/ytia ornati. W serait possible que les limites entre ces deux genres fussent difficiles à établir. Les bolina n'ont encore été trouvées que dans les schistes litho- graphiques de Bavière. | (1) Le nom de ce genre avait d'abord été écrit KuvriA. Il a du reste été mal choisi, car il pourrait facilement se confondre avec celui de Cuisia, Leach, attribué à des cirrhipèdes, nom qui a été écrit CurriA par d'autres auteurs (Morris, etc.). (2) H. de Meyer, Neue Gattung. foss. Krebse, p. 20 et21, pl. 4, fig. 29 et 30. (8) Quenstedt, Handb. der Petref., p. 269. Nous nous associons compléte- ment à M. Bronn pour trouver ce nom mal choisi 1 (#) M’ Coy, Ann. ard mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 330 ; Man- tell, Geol. of Sussex, p. 221, pl. 29 à 31; Geinitz, Kreidegeb., pl. 9, fig. 1; Roemer, Kreidegeb., p. 105 ; Bronn, Lelhæà, 3° édit., Terr. crét., p. 351. ASTACIENS. 153 Le comte de Münster (1) a décrit la Bolina pustulata, de Solenhofen, et la B. angusta, de Flonheim. Les Unpina, Quenstedt, — Atlas, pl. XLIF, fig. 20, ne peuvent pas encore être classées. On n’en connait que des pinces, remarquables par l'allongement de la main, qui est étroite à sa base, et par la forme des doigts, qui sont recourbés en cro- chets. L'Undina Posidoniæ, Quenstedt (?), a été trouvée dans les schistes liasiques à posidonies, des environs de Roll. Je place provisoirement à la fin de la famille des astaciens quel- ques genres qui s'en rapprochent par certains caractères, tout en ayant quelques uns de ceux des salicoques. Leur place est incertaine. Ils sont tous éteinis, et se trouvent dans les schistes lithographiques de Bavière. Les BroME, Münster, sont encore incomplétement connus. Ils diffèrent des orphnea et des genres voisins par leurs cinq paires de pattes allongées, toutes égales en diamètre et terminées par un seul crochet. La première paire est la plus longue. Les Brome ventrosa, et tridens, Münster (3), ont été trouvées à Solenhofen. La B. elongaita vient de Daiting. Les Maciza, Münster, me paraissent, autant du moins que j'en puis juger sur les figu- res, réunir des espèces fort disparates (f). La M. latimana, Münster, de Solenhofen, ressemble aux astaciens par sa carapace non prolongée en rostre et par les doigts de ses pinces presque égaux. La M. longimana, id., du même gisement, rappelle les gébies par son doigt immobile très court. (®) Münster, Beiträge zur Petref., t. Il, p. 23, pl. 9, fig. 13 et 14: Quenstedt, Handb. der Petref., p. 269. (2) Quenstedt, Handb. der Petref., p. 269, pl. 20, fig. 12. (8) Münster, Beiträge, p. 47, pl. 15, fig. 6; pl. 16, fig. 7-8. (4) Idem, ibid., p. 25, pl. 10, fig. 2 à 4. 45% CRUSTACÉS. —— DÉCAPODES MACROURES. La 3. denticulata, id., d'Eichstaedt, a le rostre prolongé ct denticulé de plusieurs salicoques actuelles. Cette association ne me semble pas pouvoir être maintenue, et il est pos- sible que suivant que le nom du genre restera à l’une ou à l’autre de ces espè- ces, il doive passer dans l'une ou l’autre des familles qui composent l’ordre des décapodes macroures. Les Aura, Münster, — Atlas, pl. XLIE, fig. 21, diffèrent de tous les crustacés connus par les pinces de leur pre- mière paire de pattes, dont les doigts sont fendus presque jus- qu’à la base. L'Aura Desmarestii, Münster ({), a été trouvée à Solenhofen. h° FAMILLE. — SALICOQUES. La famille des salicoques comprend les décapodes macroures dont le corps est comprimé latéralement, l'abdomen très grand et les téguments simplement cornés ; chez lesquels une grande écaille recouvre la base des antennes externes, et qui ont leurs fausses paites natatoires encaissées à leur base par des prolongements Jamelleux de l'abdomen. : | Cette famille, très nombreuse de nos jours, renferme aussi plu- sieurs fossiles, principalement des terrains jurassiques. Leurs formes correspondent rarement tout à fait à celles des genres vivanis. Les CRanxGons ([rangon, Fabricius) ont les antennes internes insérées sur la même ligne que les ex- ternes, circonstance rare dans les salicoques, et les pattes de la première paire terminées par une main subchéliforme. La cara- pace est plus déprimée que dans les autres genres. Ce genre vit encore aujourd'hui, et une espèce très commune, connue sous le nom de crevelle, fournit un aliment fort répandu. On lui a rapporté des fossiles du terrain jurassique, mais ces rapprochements restent très douteux. Le Crangon Magnevilli, Eudes Deslongchamps (?,, du calcaire jurassique de Caen, a été associé par M. M’ Coy au genre des MEYErIA, ainsi que je l’ai dit plus haut. (4) Münster, Beitr, zur Petre’,, p. 26, pl, 10, fig, 5. | (2) Desionzchamis, Mémn. Sc. lin. de Normandie, t. V, p. 42; Milne Edwards, Hi:t. nat. des c'u:., t, il, p, 344. SALICOQUES. 455 Ii est peu probable aussi qu’on doive laisser dans les crangons une seconde espèce du calcaire à polypiers de Ranville, décrite aussi par M. Deslong- champs. Les PaLémoxs (Palæmon, Fabricius) ont les antennes insérées sur deux rangs et un rostre grand, la- melleux, comprimé et dentelé. Les pattes de la seconde paire sont robustes et longues; les autres sont grêles. Les deux premières paires sont didactyles ; les autres, monodactyles. L’abdomen est très grand. Ce genre est fort nombreux aujourd'hui. On lui a rapporté plu- sieurs fossiles, qui paraissent devoir pour la plupart entrer dans les genres suivants (1). Le Palæmon longimanatus est un Mecacmimus. Les P. spinipes et tipula- rius sont des ÆGEr. Le Palæmon dentatus, Roemer (?), du terrain néocomien, est une espèce très douteuse. Les crangons et les palémons sont les deux seuls genres encore vivants que l’on ait cités à l'état fossile. Tous ceux qui nous res- tent à énumérer dans la famille des salicoques manquent aux mers actuelles. Les CoLeta, Broderip, sont intermédiaires entre les astaciens et les salicoques, et leurs véritables rapports sont loin d’être fixés. Ils se rapprochent de ces dernicrs par leurs antennes externes, qui sont pourvues d'une grande écaille. Le thorax est mince, partagé par deux sillons transverses comme dans Îles genres précédents, épineux sur les côtés, orné en avant de trois fortes échancrures, et armé d’une épine à chacun de ses angles. Les pattes de la premiére paire sont longues et grêles, et portent des pinces filiformes, lisses et pointues. L'espèce qui a servi à établir ce genre, aujourd'hui éteint, est la Coleia antiqua, Broderip (Ÿ), trouvée dans le lias de Lyme-Regis, (t) M. Robincau Desvoidy, loc. cit., a établi un genre PALÆNO pour une espèce du terrain néocomien de Saint-Sauveur (P. Roemeri, R. D.). Il est trè voisin du P. dentatus, Roemer. (2) Roemer, Kreidegeb. (#) Proceed. geol. Soc., t. IE, p. 201 ; Trans. of the geol. Soc., t. V, p'A74: 456 CRUSTACÉS. -—— DÉCAPODES MACROURES. Quelques autres espèces ont été indiquées, mais non décrites, par MM. de la Bèche et Brodie (1). Elles appartiennent toutes au lias. Les AnrrimPos, Münster, — Atlas, pl. XLIIL fig. 1, se rapprochent du genre PÉKÉE. Ils ont une carapace cylindrique allongée, terminée par un rostre long, pointu et denté. Les an- tennes internes sont courtes ; les externes longues et fortes. Les trois premières paires de pattes ont des pinces à deux longs doigts; la troisième est la plus longue; les deux dernières sont aussi didactyles, mais plus minces. Les trois derniers anneaux de l’ab- domen portent une élévation en forme de verrue. Ce sont en général de grands crustacés. On n’en connaît que des schistes lithographiques de Bavière. Le comte de Münster (2) en a décrit neufespèces : l'A. speciosus, de Solenhofen ct d'Eichstaedt , les A. angustus et trifidus, d'Eichstaedt, les À. bidens, de- cemdens, tridens et dubius ? de Solenhofen, et les À. monodon et senidens, de Pointen. Les ByLçra, Münster, — Atlas, pl. XLIIL, fig. 2, diffèrent des antrimpos par leurs antennes externes plus fines et plus longues, parce que la deuxième paire de pattes est la plus longue, et parce que la troisième a des pinces plus petites. Les cinq paires sont aussi didactyles. On les trouve également dans les schistes lithographiques de Bavière. Les Bylgia hexadon et spinosæ, Münster (5), ont été trouvées, la première à Solenhofen, et la seconde à Eichstaedt. Les DroBna, Münster, — Atlas, pl. XLIIT, fig. 3, ont encore, comme les deux genres précédents, tous leurs pieds didactyles ; mais les pinces des trois premières paires diffèrent beaucoup dans la forme. La première paire est plus longue que la seconde; celle-ci a de larges pinces dont le doigt extérieur est le plus petit. La troisième paire est la plus longue et les pinces (t) De la Bèche, Trans. of the geol. Soc., t. Il, pl. 4, fig. 3; Brodie, An hist. of foss. insects, p. 65 et 102. (2) Münster, Beiträge zur Petref., t. II, p. 49, pl. 17, 18 et 19. (3) Idem, ibid., p. 56, pl. 20, fig. 1 ct 21, fig. 1. SALICOQUES. 457 ont de longs doigts. La forme du corps rappelle le genre vivant des HiPPOLYTES. La Drobna deformis, Münster (1), vient de Solenhofen, et la D. Hæberleiniü a été trouvée à Daiting. Les KoœLca, Münster, ressemblent aussi aux hippolytes, et diffèrent des antrimpos par un corps plus ramassé. Les deux premières paires de pattes sont seules didactyles ; la seconde est la plus longue. La carapace est courte et large; l'abdomen est très courbé comme dans les hip- polytes, mais le rostre est plus court. On les trouve aussi dans les schistes lithographiques de Ba- vière. Le comte de Münster (?) a décrit les K: quindens, gibba, septidens, lœvi- rostris et lridens, de Kelheim; la K. dubia, d'Eichstaedt et de Solenhofen, et . les X. quadridens, et curvirostris, du dernier de ces gisements. Les Æcer, Münster, — Atlas, pl. XL, fig. 4, ont comme les antrimpos, les bylgia et les drobna, toutes les pattes didactyles. La première est la plus longue et a une longue pince; la troisième est la plus courte. Les antennes externes sont très longues. Le rostre est pointu et droit. Les pattes-mâchoires externes sont très grandes et très épineuses, souvent plus lon- gues que les pattes ordinaires. On trouve ces crustacés avec les précédents (5). Il faut rapporter à ce genre deux espèces connues depuis longtemps. L'une, Æger tipularius, Münster, a été décrite par Schlotheim, sous le nom de Macrourites tipularius (f). La seconde, Æger spinipes, Münster (5), déjà figurée en 1616 par Besler. a UhBerr: sur Petref., til, p.58, pl:20, fi8 2e691, fie. 2. (2) Idem, p. 60, pl. 22 et 23. (3) Münster, Jd., t. Il, p. 65, pl. 24, 25, 26 et pl. 27, fig. 1. (4) Schlotheim, Petref., Nachträge, p. 32, pl. 2, fig. 1. (5) Besler, Con‘inuatio rariorum, etc., pl. 32; Bajer, Monumenta, supp., pl. 8, fig. 9 (Squilla), Walch et Knorr, Verstein., t. I, pl. 13, fig. 1, etc. (Locusta brachiis contractis); Leonhard, Propr. des mines, pl. 6, fig. 31; Desmarest, Crust. foss., p. 134, pl. XI, fig. 4 ; etc, 458 CRUSTACÉS. —— ‘DÉCAPODES MACROURES. été depuis indiquée ou figurée par plusieurs autres auteurs: c’est le Palæmon spinipes, Desm. Elle provient de Solenhofen. Le comte de Müpster a enoutre décrit l'Æger longirostris et l’ Æ. tenuima- nus d'Eichstaedt, et l'Æ. elegans de Solenhofen. Les Upora, Münster, ont le même caractère remarquable que les æger, dans l’allonge- ment des pattes-mâchoires ; mais les antennes sont beaucoup plus courtes, et les dernières paires de pattes sont monodactyles (1). L'Udora brevispina, Münster, et l'Udora rarispina, id., ont été trouvées à Eichstaedt. L'U. cordata, id., et l'U. angulata, id., proviennent de Solenhofen. Les Dusa, Miünster, — Atlas, pl. XL, fig. 5, se distinguent de toutes les salicoques connues par leurs longs pieds filiformes qui portent à leur extrémité despinces très grosses et en forme de fuseaux. Les Dusa monccera et denticulata, Münster (2), ont été trouvées dans les schistes de Solenhofen. Les Herrica, Münster, — Aïlas, pl. XLIIT, fig. 6, ont les mêmes antennes que les palémons ; mais les cinq paires de pattes sont terminées par un article unique pointu et un peu recourbé comme un ongle d'oiseau. La première paire est très courte et la seconde très longue. Ce sont de très petits crustacés. Les Hefriga serrata et subserrata, Münster (5), ont été trouvées dans les schistes lithographiques de Solenhofen. Les Bousur, Münster, sont encore imparfaitement connus. Ils ressemblent aux antrim- pos ; maisils en diffèrent, ainsi que de la plupart des crustacés con- nus, par leur carapace, qui est à peine plus longue que le sixième article de l'abdomen. Les pattes paraissent avoir été pelites, avec (!) Münster, Beitr. zur Petref., t. W, p. 69, pl. 27, fig. 2 à 5, et pl. 28, fig. 3. (2) Idem, ibid., p. 71, pl. 20, fig. 3 et 4. (3) Idem, ibid., p. T3, pl. 28, fig. 1 et 2. SALICOQUES. 439 une paire plus longue. Ce sont de très petites espèces des schistes lithographiques de Bavière. 1 Les Bombur complicatus et angustus, Münster, sont les deux seules espèces connues (1). Les BLacurLra, Münster, ont probablement eu des téguments très tendres, et sont en général conservées seulement par leurs pattes et leurs autres appendices. Elles paraissent avoir ressemblé aux Nixa, genre actuellement vivant, mais elles ont, comme plusieurs des genres précédents, toutes les pattes didactyles. La Blaculla nikoïdes, Münster (2), a été trouvée à Solenhofen ; la B. bre- vipes, id., vient d’Eichstaedt. Les ELDER, Münster, ne sont aussi guère connus que par leurs appendices, Les an- - tennes internes sont doubles et courtes, les externes longues et hérissées à leur base de grandes écailles. Les pattes-mâchoires sont petites et terminées par des ongles semblables à ceux des pattes. Les deux premières paires de pattes sont petites et courtes. L'abdomen porte en dessous des fausses paites allongées. Les Elder ungulatus et unguiculatus, Münster (3), ont été trouvés à Solen- hofen. Les Rav, Miünster, — Atlas, pl. XLTIT, fig. 7, sont remarquables par la longueur extraordinaire des fausses paties de l'abdomen, qui égalent presque les vraies; celles-ci sont médiocres, la troisième est plus grande. Le rostre n’est pas denté. La Rauna mu'tipes, Münster (4), a été trouvée dans les schistes lithogra- phiques de Solenhofen ; la R. angusta, id., provient de la même localité. Les Saca, Münster, ressemblent un peu au genre vivant des Mysis, et font ainsi une (1) Münster, Beitr. zur Petre’., t. 1, p. 74, pl .28, fig. 5 à 8. (?) Idem, ibid., p. 75, pl. 29, tig. 4 et 2. 15; (3) Idem, ibid., p. 71, pl. 29, fig. 3 à 5. (*) Idem, ibid., p. T8, pl, 28, fiz. 9 et 10. 460 CRUSTACÉS. —— DÉCAPODES MACROURES. transition aux stomapodes. Trois paires de pattes-mâchoires ont l'apparence des pieds ordinaires ; seulement elles sont plus petites et plus courtes. Elles sont comme eux partagées à la base en deux bras, ont de côté des appendices natatoires, et à leur extré- mité un ongle simple. La carapace est très pointue en avant. La Saga mysiformis, Münster (1), vient de Solenhofen, et la S. obscura a été trouvée à Daiting. Je place provisoirement à la fin de la famille des salicoques un genre très singulier qui devra peut-être former une famille à part. Les Mecocmirus, Germar, — Atlas, pl. XLIIL, fig. 8, sont remarquables par l'extrême allongement de leurs pattes an- térieures, qui sont tout à fait dépourvues de pinces et terminées par un arlicle droit, pointu, allongé et mobile, ailé, et formant ainsi une sorte de nageoire. La carapace est unie, prolongée en avant en un court rostre denté. Les yeux sont rapprochés, les an- tennes externes très longues. La seconde paire de pattes est courte; son pénultième anneau, élargi et trapézoïde, anguleux en avant, porte un doigt mince et mobile. Ce genre à été établi par Germar, et plus tard Bronn l’a dési- gné sous le nom de Mecacuirus. A la suite d’une comparaison d'échantillons incomplets, le même auteur distingua sous le nom de Prerocuirus des espèces chez lesquelles l’article terminal des pattes antérieures est ailé des deux côtés, laissant le nom de MEca- camus à celles où il n'y à qu'une aile. M. Quenstedt a montré que ces différences ne tiennent qu’à des accidents de fossilisation et que l'aile est toujours double. Les noms de megachirus et de pterochirus deviennent done synonymes de mecochirus. Il faut aussi leur réunir le genre Carcinium, H. de Meyer, qui n'a été fondé que sur l'étude de fragments insuffisants appartenant au groupe qui nous occupe. Le nom d'Eumorrgna, H. de Mever, n’est qu'un synonyme de carcinium, et par conséquent de meco- chirus. M. M’ Coy y réunit aussi le genre AmmonicoLax, de M. Pearce. Les mecochirus ont vécu seulement pendant l'époque juras- (1) Münster, Beitr. zur Petref., t. II, p. 80, pl. 29, fig. 6 et 7. SALICOQUES. 461 sique; quelques espèces ont été connues 7 les auteurs du siècle dernier (1). Deux espèces ont été citées dans le terrain oxfordien. Le M. socialis, Quenst. (Eumorphia sociaiis, H. de Meyer), a été trouvé dans l’Ornatenthon du sud-ouest de l'Allemagne (2). Le M. Pearci, M Coy (Ammonicolax longimanus, Pearce), provient du ter- rain oxfordien de Christian Malford (3). Les autres espèces ont été découvertes dans les schistes litho- graphiques de Bavière ({). La pius anciennement connue est le Megachirus locusta, Germar (Locusta marina, Bayer; Macrourites longimanatus, Schloth.), trouvé à Solenhofen et à Eichstaedt, Le M. Bayeri, Germar (M. tenuimanus, Münster), et le M. intermedius, Münster, proviennent des mêmes localités. Le comte de Münster a décrit en outre les M. brevimanus, et fimbriatus, de Solenhofen. Les Pierochirus remimanus, Bronn, et dubius, Münster, ainsi que le P. elongatus, Münster, d'Eichstaedt, doivent être ajoutés aux précédents. DÉCAPODES MAL CONNUS. En terminant l'histoire des décapodes, il convient d'indiquer quelques noms de genres non encore caractérisés ou très incom- plétement connus. M. Richter (°) a établi, sous le nom de Grrocrancon, un geure (1) Voyez sur le genre Mecocmirus en général : Germar, in Keferstein Deutsch land, t. IV, p. 102; Bronn, Lethæa, 1° édit., p. 475 et 2° édit., Terrains juras., p. 418; Münster, Beiräge zur Petref., t. II, p. 27 et 29, pl. 11 à 13; Quenstedt, Wurtembergische Jahreshefte, 1850, t. VI, p. 186, pl. 2, fig. 1, et Handb. der Petref., p. 270. Voyez sur le A. locusta en particulier : Bajer, Oryct. Norica, pl. 8, fig. 6, et suppl., pl. 8, fig. 3 et 4: Museum Richterianum, pl. 13, fig. 32; Walch et Knorr, Versiein., t. I, pl. 13 a, fig. 2; Schlotheim, Petref., 1, p. 38, et suppl., p. 20 et 53; Desmarest, Crust. foss., p. 137, pl. 5, fig. 10 ; Krüger, Urwelt, t. IL, p. 592, etc. (2) Quenstedt, Flützgeb. Wurtemb., p. 377, et Handb. der Petref., p. 271 ; H. de Meyer, Palæontogr., t. 1, p. 144, etc. (5) Pearce, Ann. and mag. of nat. hist., 1842, t. IX, p. 578; M’ Coy, Id., 2e série, t.1V, p. 171. (*) Münster, Beitr. zur Petref., joc. cit. (5) R. Richter, Beiträge zur Palæontologie des Thuringer Waldes, p. 43, pl. 2, Ge 4% h62 CRUSTACÉS. —— STOMAPODES. qui, suivant lui, fait le passage entre les brachyures et les ma- croures. Les figures données par cet auteur ne me paraissent pas jeter une lumière sulfisante sur ses caractères. Le G. granulatus, Richter, a été trouvé dans les schistes de la grauwacke de la Thuringe (terrain dévonien). Ce serait le plus ancien décapode connu. M. H. de Meyer (*) indique dans le muschelkalk de la haute Silésie les genres suivanis : APHTHARTUS ornatus, H. de Meyer. BRACHYGASTER serrata, 14. LissocarpiA magna et silesiaca, id. Ils n'ont pas été décrits, à ma connaissance. 9 Le genre des Naranpa, Münster (?), paraît être un décapode macroure à longues antennes, mais ce que l'on en connaît est insuffisant pour fixer ses affinités. Le N. anomala, Münster, provient des schistes lithographiques de Kel- heim. 2° ORDRE. STOMAPODES. Les stomapodes appartiennent, comme les précédents, à la légion des podophthalmaires, mais ils n'ont point de branchies dans les côtés du thorax; ces organes sont extérieurs ou nuls. L'appareil buccal n’est composé que de trois paires d'appendices, et, en re- vanche, il y a plus de cinq paires de pattes thoraciques. Ces crustacés, beaucoup moins nombreux aujourd hui que les décapodes, n’ont aussi été trouvés que rarement à l’état fossile. Les Squices (Squilla, Latr.), — Atlas, pl. XLIIL, fig. 9, caractérisées par des pattes antérieures très grandes et ravis- seuses, un abdomen très développé et une carapace divisée en trois lobes, sont le seul genre de cet ordre dont je connaisse une espèce antérieure à l'époque actuelle. (1) Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 4847, p. 57 (2) Beitr. zur Petref., t. IL, p. 78, pl. 14, 65. 5. = JD: CRUSTACÉS. — AMPHIPODES. 63 Le comte de Münster (!) a décrit et figuré une belle empreinte trouvée dans les schistes du Monte Bolca (Sq. antiqua). 2° Légion. — EDRIOPHTHALMAIRES. A ORDRE. LŒMODIPODES. Les lœmodipodes sont caractérisés par l’état rudi- mentaire de leur abdomen. Leur respiration a lieu au moyen de palpes thoraciques devenus vésiculaires. Ils n'ont pas été trouvés fossiles, à moins qu’on ne leur rapporte, comme le propose M. Milne Edwards, les Pycxoconies, qui avaient élé jusqu à présent rangés dans la classe des arachnides (?) et quon n adopte l'opinion de M. Quenstedt, qui leur associe (3), sous le nom de Pycnocoxites (P. wncinatus), des débris trouvés à Solenhofen, que nous avons cités plus haut sous le nom de Pacpipes (). Ce rapprochement est douteux, car ces articulés pa- raissent avoir cinq paires de pattes (et six dans quelques exem- plaires, probablement femelles). 2° ORDRE. AMPHIPODES. Les amphipodes ont une respiration semblable à celle des læmodipodes, mais leur abdomen est bien développé. Cet ordre renferme les Creverrines et les HyPérines, et en particulier la petite crevette des ruis- (t}-Beir. zur Petref., t. Vip.,16,:pl.9, fig. 41: (2) Ces articulés ont huit pattes et une paire d'appendices pédiformes dans ies femelles, un abdomen réduit à un petit article tubuleux et aucune trace d'organes respiratoires. Ils vivent tous dans la mer. (3, Handb. der Petref., p. 308, pl. 21, fig. 28 ; Leonh. und Bronn, Neues Jahrb., 1842, p. 750. (4) Voyez la page 407 de ce volume. h64 CRUSTACÉS. — AMPHIPODES. seaux. On ne connaît qu’un seul genre qui se trouve à la fois vivant et fossile. Les Typis, Risso, appartiennent à la division des hypérines. Ils sont caractérisés par des antennes se repliant de manière à former trois où quatre coudes, une tête courte et arrondie, et les pattes de la seconde paire préhensiles. Le Typhis gracilis, Conrad (1), a été trouvé dans le tertiaire inférieur des États-Unis d'Amérique. C'est à ce même ordre que l’on a rapporté un crustacé très in- téressant à cause de son antiquité, et qui forme le genre : Gamrsonyx, Jordan, — Atlas, pl. XLIIT, fig. 40: mais cette association, déjà contestée par M. Bronn, me parait singulièrement douteuse. La partie la plus visible est l'abdomen, qui se termine par cinq lamettes disposées tout à fait comme dans les décapodes macroures. On voit en outre quatre antennes dont les internes ont un fouet double, et les externes un simple, mais très long. Les pattes antérieures sont propres à la préhension suivant M. Jordan, mais ce fait n’est pas suffisamment démontré par les échantillons que l'on possède. Ces circonstances justifie- raient bien l'opinion de M. Bronn, qui réunit ce crustacé aux décapodes macroures, s'il ne restait pas en litige un caractère d’une haute importance, la forme de la tête. M. Jordan le décrit comme libre, sans céphalothorax, et ayant probablement des yeux sessiles. Si cette description est exacte, 1l est impossible d'adopter l'opinion de M. Bronn, et il faut le placer dans les amphipodes ou les isopodes. Malheureusement la figure donnée par M. Jordan, et que nous reproduisons, laisse de très grands doutes. Ces questions (?) ne pourront être résolues que par de meilleurs échantillons. (3) Conrad, Amer. journ. of sc., t. XXII, p. 339. (2) Ces questions sont importantes, car d'elles dépendent de savoir si les décapodes ont précédé les édriophthalmaires, ou vice versa. CRUSTACÉS. — ISOPODES. 465 La seule espèce connue (1) est le G. fimbriatus, Jordan. Elle a été trouvée dans les sphærosidérites marneuses du terrain carbonifère des environs de Saarbrück. 3° ORDRE. ISOPODES. Les isopodes ont un abdomen bien développé, et ils diffèrent des deux ordres précédents par leur respi- ration, qui s'exécute au moyen des membres abdomi- naux modifiés dans ce but. Cet ordre, assez nombreux dans la nature vivante, renferme principalement de petites espèces, dont quel- ques unes semblent faire une exception aux habitudes ordinaires des crustacés, en vivant à l’air, mais surtout . dans les lieux humides. Ge n’est que dans ces dernières années que l’on en a trouvé des fossiles. On en connaît maintenant quel- ques espèces des terrains jurassiques et tertiaires. Je parlerai d’abord de ceux qui appartiennent à la division des Îsopones marcueurs, et en particulier de deux genres qui font partie de la famille des CLopor- TIDES TERRESTRES (*). Les CLoporTes (Oniscus, Lin.) ont l’appendice terminal des dernières fausses pattes styliforme et les antennes externes composées de huit articles. On n’en connaît de fossiles que dans l’ambre jaune. MM. Koch et Berendt ont décrit l’Oniscus convexæus de l’ambre de Prusse ($). (1) Docteur H, Jordan, Verhandl. der naturhist. Vereins der Preuss. Rhein-Lande, 1847, p. 89, pl. 2; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1848, p. 125; Quenstedt, Handb. der Petref., p. 277. (2) Je ne parle pas ici du crustacé très douteux provenant du zechstein et rapporté par Germar aux Inotea, sous le nom de Z. antiquissima (Schweigger Jahrb. der Physik, t. VII). (3) Koch et Berendt , dans Berendt die organische reste in Bernstein, in- olio, 1845, feuille supplémentaire. IL. 30 466 CRUSTACÉS. — ISOPODES. Les PorceLLIoNs (Porcellio, Lat.) n'ont que sept articles aux antennes externes et les pattes confor- mées comme les cloportes. On n'en connaît aussi qu'une espèce fossile dans l’ambre, le Porcellio notatus, Koch et Berendt (1). Les autres isopodes fossiles appartiennent à la divi-_ sion des Isopones NaGEurs et ont probablement vécu dans la mer. Les SrxæÆroMa, Latr., — Atlas, pl. XELIIT, fig. 1 vivent encore aujourd'hui. Leur corps est large, très bombé et ar- rondi vers ses extrémités. Ils peuvent s’enrouler complétement en boule , la lame externe des dernières fausses pattes se reployant sous l’interne de manière à ne pas faire saillie. M. Desmarest (?) attribue à ce genre deux espèces très douteuses : l’une, le S. antiqua, Desm., d’une roche calcaire qui a l'apparence des schistes litho- graphiques ; et l’autre, le S. margarum, Desm., trouvé daus la marne verte au-dessus des gypses de Montmartre. Cette espèce appartient probablement au genre suivant. M. Eug. Sismonda (5) a décrit une espèce des sables miocènes de la colline de Turin ({S. Gastaldii, E. Sismonda). C'est l'espèce figurée dans l'Atlas. Les Pazæoniscus, Milne Edwards, ont un corps déprimé, une tête de moyenne grandeur, des yeux petits et latéraux. Le thorax est composé de sept anneaux et offre de chaque côté une espèce de bordure formée par les pièces épi- mériennes qui se recouvrent mutuellement, et sont de forme qua- drilatère. L'abdomen a douze anneaux, dont le second porte des appendices natatoires lamelleux, subfalciformes, disposés comme chez les SPHÆROMA. Le Palæoniscus Brongniartii, Milne Edwards (f), est abondant dans les ter- rains tertiaires de la butte de Chaumont. On l’a rencontré dans la couche de (t) Koch et Berendt, dans Berendt die organische reste, etc. (2) Crust. foss., p. 138. (3) Poiss. el crust. foss. du Piémont, p. 66, pl. 3, fig. 10. (#) Ann. des sc. nut., 2° série, t. XX, p. 323. CRUSTACÉS. — 1SOPODES. 67 marne située immédiatement au-dessous des marnes vertes et renfermant des cythérées. II est si abondant, que quelquefois dans un pied carré on trouve les empreintes de plus de cent individus. Je ne doute pas que cette espèce ne soit la même que celle que Desmarest a citée sans la décrire, sous le nom de Sphæroma margarum. Les Arcaæoniscus, Milne Edwards, — Atlas, pl. XLIIT, fig. 42, appartiennent probablement aux CYMOTHoADIENS et sont intermé- diaires, suivant M. Milne Edwards, entre les séroles et les cymo- thoadiens errants. Leur corps est élargi et se compose d’une série d’anneaux terminés postérieurement par un bouclier arrondi. Les premiers anneaux abdominaux sont mobiles et ressemblent tout à fait aux anneaux thoraciques. Les pièces épimériennes des uns et des autres sont très développées par rapport aux pièces tergales. Les pattes et les antennes sont inconnues. L'animal pouvait pro- bablement se rouler incomplétement en boule. L'Archæoniscus Brodiei, Milne Edwards (1), a été trouvé dans le terrain wealdien de la vallée de Wardour. À la suite de ces genres, dont la place paraît suffisamment dé- cidée, nous devons en ranger provisoirement quelques autres, trouvés dans les schistes lithographiques de Bavière et décrits par le comte de Münster. Une partie d'entre eux paraissent bien de véritables isopodes ; d'autres forment aux amphipodes, et peut- être aux décapodes, des transitions dont la valeur ne pourra être appréciée que quand on aura pu étudier des échantillons plus complets. Les Urpa, Münster, — Atlas, pl. XLIIL, fig. 13, ont quatre antennes et quatorze pattes. L’abdomen, formé de six ou sept anneaux, est terminé par cinq grosses feuilles natatoires. Le comte de Münster (?) a décrit quatre espèces des schistes de Solenhofen, les U, rostrata, decorata, cincta et elongata. Les Reckur, Münster, sont très voisines des urda, et me paraissent en différer par des (1) Ann. des sc. nat., 2° série, t. XX, p. 328 ; Brodie, An hist. of foss. insecis, p. 10, pl. 4, fs, 6 à 10: (2) Beitr. zur Petref., t. I, p. 21, pl. 1, fig. 2 à 4. 168 CRUSTACÉS. —— ISOPODES. caractères de peu d'importance et surtout très Imcomplétement connus. Leur tête est plus grosse, presque quadrangulaire, plus large en avant qu’en arrière ; le bouclier thoracique est partagé en trois parties dont les latérales seules sont granulées ; les sépa- rations des anneaux de l'abdomen sont anguleuses. Il est terminé aussi par cinq feuilles natatoires dont les latérales sont plus pe- tites. Le R. punciatus, Münster (1), a été trouvé dans le terrain corailien de Daiting. Les Norna, Münster, ne sont connues que par une empreinte très vague, et paraissent ressembler aux ANCEUS, de Risso (isopodes vivants). La Norma lithophila, Münster (?), a été découverte à Solenhofen. Les ScuLpa, Münster, — Atlas, pl. XL, fig. 44, paraissent se rapporter à la famille des Cymornoaptens. Leur partie antérieure est couverte de lignes et de points, qui ont pres- que l'apparence de petits aiguillons. L'abdomen se termine par une grosse écaille, aux deux côtés de laquelle on voit une feuille allongée, pointue, fortement frangée et pennée. La Sculda pennata, Münster (5), a été trouvée à Solenhofen. Les Azvis, Münster, — Atlas, pl. XL, Gg. 45, sont des crustacés à huit pattes, dont la forme semble intermé- diaire entre celle des décapodes macroures et celle des pranizes (isopodes). La tête, séparée du thorax par un sillon arqué, paraît porter quatre antennes en forme de feuilles. La première paire de pattes est la plus grosse et la plus courte; toutes sont terminées par des ongles courts. L’Alvis octopus, Münster (4), a été trouvé dans les schistes calcaires de Bavière. (t) Beitr. zur Petref.,t. V, p. 77, pl. 9, fig. 40. (2) Idem, t. IE, p. 22, pl. 3-4, fig. 9. (3) Idem, t. IE, p. 19, pl. 1, fig. 6 à 8. (4) Jde, t, IT, p. 20, pl. 4, fig. 1. CRUSTACÉS. — PHYLLOPODES. 169 3° Légion. — BRANCHIOPODAIRES. A% ORDRE. CLADOCERES. Aucun représentant de cet ordre n’aencore été trouvé fossile, à moins qu’on ne doive y placer le genre des Darawoïnea, Ibbert (*). Une espèce a été indiquée dans les terrains carbonifères des iles Britan- niques. 2° ORDRE. PHYLLOPODES. Les phvllopodes ont le corps divisé en un grand nom- bre de segments, qui portent presque tous des pattes foliacées, converties en branchies. Deux familles le com- posent aujourd’hui : les Apusrens, qui sont recouverts par un test bivalve, et les Brancaipiens, qui sont nus. Âre FAMILLE. — BRANCHIPIENS. L'absence de téguments durs dans cette famille fait qu’on n'en a trouvé aucun représentant fossile. Quelques auteurs (?), cependant, parlent du petit crustacé des marais sa- Jants (Artemisiæ salina, Leach ; Artemisus salinus, Lamarck), qui se trouve dans les dépôts récents des bords de ces marais. 9 Famizze. — APUSIENS. On n a également jusqu'à présent rapporté qu’un petit nombre d'espèces fossiles à cette famille. La plupart appartiennent à l’é- poque primaire. (!) Trans. Edinb. Soc., t. XI, p. 180. (?) Bronn, Index palæontol., Nomenclator, p. 103. h70 CRUSTACÉS. —— PHYLLOPODES. Les Dirayrocaris, Scouler, forment un genre éteint destiné à réunir quelques crustacés des terrains dévoniens, qui avaient d'abord été associés aux ARGAS par M. Scouler, et que M. Milne Edwards rapportait au genre NÉBALIE (1). M. Scouler a décrit le D. tricornis, et M. Portlock les D. Colei et orbicu- laris. Les Apus, Schæffer, vivent dans nos eaux douces et sont remarquables par leur grande carapace clypéiforme. On rapporte à ce genre deux espèces fossiles qui ont besoin d'être revues quant à leurs véritables rapports avec les crustacés vivants. M. Prestwich (2) a décrit, sous le nom d’Apus dubius, une espèce des ter- rains carbonifères de Coalbrook-Dale, qui appartient peut-être à la famille des limulides. M. Schimper (3) a nommé Apus anliquus un petit crustacé du grès bigarré (terrain triasique). Les Esrueria, Straus-Durkeim, très voisins des LimNaDies et des Cysricus, Audouin, ont une carapace bivalve comme les cypris, mais les pattes des apus. On leur rapporte quelques fossiles des terrains wealdiens (*) et entre autres l'E. elliptica, Dunker, et l'E. subquadrala, id. (1) Scouler, On fossil Argas, Record of general science, t. I, p. 136; Milne Édwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 356; Portlock, Geol, report, p. 314 et 316. Je crois (mais saus avoir pu le vérifier) que cest encore ce même argas de Scouler qui est décrit par M. M” Coy, sous le nom d'ENTOMOCONCHUS (E. Scouleri), Geol. journ. of Dublin, t. IE, pl. 5. (2) Trans. of the geol. Soc. of London, 2* série, t. V, p. 491, DL’, fe. 19. (8) L'Institut, 1839, p. 292; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1840, p. 338. (4) Dunker, Wealdenbild., p. 62, pl. 13. CRUSTACÉS. —— TRILOBITES, L71 9° ORDRE. TRILOBITES. (Paléades, Dalman.) Les trilobites, ou paléades, forment un ordre nom- breux, composé de genres qui ont tous aujourd'hui dis- paru de la surface du globe, et qui caractérisent les époques les plus anciennes. Ils sont remarquables à la fois par leurs formes et par leur histoire paléontologique. Ces crustacés se présentent ordinairement sous la forme d’un bouclier ovale, composé d'articles divisés en trois parties par deux dépressions latérales; le pre- ._mier de ces articles, qui est plus grand, porte les yeux. Ïls sont si ahondants dans la plupart des terrains de l’époque primaire, qu'ils ont été observés et décrits fréquemment. Depuis Lhwyd, qui, en 1698, les fit le premier connaître, on peut citer de nombreux auteurs qui ont cherché leurs affinités zoologiques et décrit leurs formes et leurs espèces (*). (1) Voyez, pour les premiers essais sur les trilobites jusqu’à Brongniart, en 1822 : Audouin, 1821, Recherch. sur les rapports natur. des trilobiles (Mém. mus., t. Vial, p. 22, et Ann. sc. phys., t. VILL, p. 233); Baumer, Naturg. des Min.-Reickes, 1763; Beckmann, De reductione rerum fossil. (Comm. reg. Soc. Gœtting., 1173,t. NL, p. 2); Blumenbach, Abbild. naturh. Gegenstände, 4'° cent.; Born, Lüthophyl. Brit.; Al. Brougniart, Hist. nat. des crust. foss., Paris, 1822, in-4°; Bromell, Lithogr. suecana, 1729 ; Brückmann, Cent. Epist. Itin., Volfenb., 1732, iu-4°; Brünnich, Beskrivelse over Trilob., Kio- ben-Selsk, t. I, p. 38%, 1781; Davila, Cat. syst. curios. de la nat., 1767, in-8”; Gehler, De quibusdam rarioribus agri Lipsiensis petre/actis spec., 1793, in-:°; Genzmar, Beschr. einer verst. Muschel mit dreifacher Rucken, dans les Mém. de lu Soc. d'Ober-Lausitz, 1757, in-8° ; Guettard, Mém. sur les ardoises d'Angers Hist. de l Acad. des sc., 1757 ; Hermauon, Maslographia, Brigæ, in-4°, 4711 ; Kinsky (comte de), Lettre au chevalier de Born sur les entomo olithes de Ginetz, dans Born Abhandlungen, 1775, in-8”; Klein, Spec. netref. Gedan., 4770, in-folio; Lange, Hist. lapid. fig. helvet., 4708, in-4°, et Traciaius de 72 CRUSTACÉS. —— TRILOBITES. On a longtemps discuté pour savoir si les trilobites étaient des mollusques ou des crustacés. Quelques au- origine lapid. figur., 1709; Latreille, Affinités des trilobites (Mém. mus., 1821, p. 22, et Ann. sc. phys., t. VI, p. 350) ; Lehmann, De entrochis et asteriis (Nov. comm. Petropolit., 1766 [1764], t. X, p. 429); Leigh, À nat. hist. of Lancashire, etc., Oxford, 1700, in-folio ; Lhwyd, Phil. trans,, 1698, t. XX, p. 279, et Lühoph. Brit., London, 1699, in-8°; Linné, dans ses Voyages dans l'Oeland., etc., 1745 et 1747, dans le Museum Tessinianum, et dans un mémoire spécial, Act. reg. Acad. sc. Holmiens., 1759; Lyttleton, Phil. irans., 1750, t. XLVI, p. 598; Mendez da Costa, +1d., 4753, t. XLVIIL, p. 286 ; Mortimer, Zd., 1750, t. XLVI, p. 600; Modeer, Ammerk. uber Märkisc. verst., Schr. der Berliner Ges. naturfreunde , 1785, t. VI, p. 247; Parkinson, Org. remains, 1811 ; Scheuzer, Specim. lithol. Helvetiæ, Zurich, 1702, in-8°, et Oryciographia, Zurich, 1718, in-8° ; Schlotheim, Petref.; Torrubia, Apparato para la hist. nat. espanola, t. 1, Madrid, 1754, in-folio ; Tristan, Journal des mines, 1807, t. XXIIL, p. 21; Wahlemberg, Petref. tell. suecanæ (Nova acia, Upsal, 1821, t. VIII, 34) ; Walch et Knorr, Verstein.; Wilkens, Nachricht von selt. petref., Stralsundisch. mag., 1768, t. I, p. 267, in-8°, Wolterdorf, Syst. min., Berlin, 1748, in-4°; Zeno, Von den Seeverstein. und foss. bei Prag., dans ses Neue phys. belustig., Prague, 1769, in-8°, Quant aux auteurs plus récents, sans parler des traités généraux ni des ou- yrages de descriptions qui ont été déjà cités si souvent, et en omettant les descriptions spéciales qui seront indiquées plus loin, lorsque j’entrerai dans le détail des genres, je dois mentionner les ouvrages suivants : Barrande, Notice prélimin. sur le syst. sil. et les trilobites de Bohème, 1846, in-8° , et surtout Syst. silurien de Bohéme, 1853, in-4°, dont nous parlerons plus bas ea détail. Cet ouvrage est le plus important que l’on possède sur le groupe des trilobites. Boek, Uebersicht der bisher in Norwegen gefund. trilob., dans Keïlhau, Gea Norwegica, 1838, t. I, p. 138 ; Burmeister, Die organis. der trilobiten, Berlin, 1843, in-4°, l'ouvrage le plus complet jusqu’à la pu- blication de celui de M. Barrande ; Castelnau (Laporte de), Sur les pattes des trilobites (l'Institut, 1842, p. 74); Dalmann, outre divers mémoires spéciaux, On Palæaderma , Stokh., 1826, in-4°, ouvrage traduit en allemand par En- gelhart; Milne Edwards, Sur les affinités des trilobites (l’Institut, 1837, p. 254); Eichwald, Observ. geog. zool. per Ingriam, etc., nec non de trilo- bitis, Casan, 1825, in-4° ; Emmrich, De trilobitis diss. petref. inaug., Berlin, 1839; Goldfuss , Observ. sur la place qu'occupent les trilobites dans le règne animal (Ann. sc. nat., 1828, t. XV, p. 83), et Syst. Uebersicht der trilobiten (Leonh. und Bronn Neues Jahrbuch, 1843, p. 537); Green, À monograph of the trilobites of North-America, Philadelphie, 1832, in-8°; Hœninghaus, Sur le Calymène, etc. (Isis, 1824 et 1830); Hunefeld , Analyse chimique du test des trilobites, dans Schweigger journal of nat. sc., 1831 ; lukes, quelques TRILOBITES. UE teurs y voyaient des coquilles à trois lobes, et les com- paraient aux oscabrions, en leur supposant un pied charnu , comme dans les mollusques gastéropodes. Mais une comparaison plus exacte de la forme des téguments, l'existence des yeux réticulés, etc., ont démontré jusqu’à l'évidence que ce sont de véritables crustacés. On a même, à diverses reprises, cru trouver des preuves plus puissantes encore de cette opinion dans la découverte des pieds; mais les faits sur lesquels on se fondait ont été successivement reconnus erronés. Il est probable que ces animaux avaient des pieds très tendres et délicats, qui n’ont pas laissé d'impression dans la roche, au moins dans les échantillons trouvés jusqu’à présent, et M. J. Barrande à montré que toutes les ‘découvertes de pieds de trilobites reposaient sur des illusions (*). M. Burmeister à aémontré que ces crustacés se rap- prochent beaucoup des phyllopodes. Leurs analogies avec les isopodes, établies par quelques auteurs, sont beaucoup moins réelles, à cause de la nature des pattes. Leur connaissance exacte vient d’être singulièrement descriptions dans Loudon’s magazine, Silliman’s journal, ete.; Payton, On tri- lobites of Dudley, London, 1827, in-4° ; de Razoumowsky, Quelques observ. sur les trilobites (Ann. sc. nat., 1828,t. VIII, p. 186); Sars, Jsis, 1835, p. 333; J. D. Sowerby, On English trilobites (Loudon’'s mag., 1831, t. IV, p. 53 ; Sternberg (comte de), quelques mémoires dans les Trans. du musée de Prague, 1825, 1830, et surtout 1833, Ueber Bühmisch. trilobiten. (1) Voyez, pour cette discussion sur les pieds des trilobites : Audouin (Rech. sur les rapporis entre les trilobites et les animaux articulés), qui déclara que les pattes manquaient ou étaient devenues branchiales, Burmeister (Die or- gan. der trilobiten, p. 48), qui établit que ces organes étaient mous; Eich- wald, Geogn., nec non de trilobitis, obs. 39 ; Goldfuss, Obs. sur la place qu’oc- cupent les trilobites; Sternberg, Isis, 1830, p. 515; Castelnau (l'Institut, 4842, p. 74), qui crut avoir vu les pattes des trilobites, observation révoquée en doute par presque tous les paléontologistes ; Corda, Prodrom. der tril., p. 9; Barrande, Syst. sil. de la Bohème, 1, p. 226. h7h CRUSTACÉS, = TRILOBITES, avancée par la publication des savantes recherches de M. Barrande (*). C'est de son ouvrage remarquable que j'extrais les faits suivants, relatifs à leur organisation et à leur distribution séolosique. Le corps des trilobites est toujours composé de trois parues distinctes (*) : l'antérieure, A, correspond à la tète, suivant M. Milne Edwards, et a reçu les noms de bouclier (Brongniart), de céphalo-thorax (Dalman), de scutum capitale (Emmrich). La seconde, B, qui est le thorax pour M. Edwards, est l'abdomen pour Brongniart et le fronc pour Dalman. La troisième, GC, ou abdomen (M. Edwards), est le post-abdomen de Brongniart, et a souvent été nominée pygidium et scutum caudale (Dal- man). Chacune de ces parties est divisée, dans sa largeur, en trois lobes par deux dépressions longitudinales. La partie du milieu se nomme lobe médian (M. Edwards) ou lobe moyen (Brongniart). Les parties latérales sont les flancs ou les lobes latéraux (Brongniart). L'étendue proportionnelle des trois parties prinei- pales varie suivant les genres. En général, la tête est la plus grande : sa larseur, en particulier, surpasse Lou- jours celle du reste du corps; sa longueur varie entre le quart et la moitié de la longueur totale. La fivure de cette tête se rapproche ordinairement de celle d'un demi-cercle. Son bord extérieur est formé par une expansion du test, nommé bord ou limbe, di- visé lui-même en un bord extérieur (A, 1) (filet margi- nal), et une partie interne plus basse (sillon ou rainure (!) Système silurien du centre de la Bohême, Paris et Prague, 1852, in-4°. (2; Voyez la planche XLIIL de l'Atlas, fig. 16 Les lettres et chitfres indiqués dans la description anatomique se rapportent à cette figure toutes les fois qu’une autre n’est pas spécialement indiquée, TRILOBITES. h75 du bord) (A,2). Le bord est quelquefois orné de granu- lations, de fossettes, d’épines, etc. Sa partie antérieure est le bord où limbe frontal; ses parties latérales for- ment dans leur partie externe le bord latéral, et dans le sillon interne la rainure latérale de la joue ou le sil- lon latéral. La tête est limitée en arrière par une ligne qui porte dans son milieu le nom d’anneau occipi- tal (A, 8), et dans ses côtés, de bords postérieurs de la joue, Les modifications de ces parties fournissent des caractères uliles. La partie médianc de la tête comprise entre les deux sillons longitudinaux est la glabeile (A, 4). Cette région est presque toujours distincte ; 1! arrive cependant quel- quefois ({llænus, Æqlina) que les sillons sont à peine indiqués, et que la glabelle n’est, en conséquence, pas distinctement limitée. Quelquefois aussi (Lichas, Aci- daspis) des sillons accessoires parallèles peuvent créer quelque confusion. M. Barrande pense que les sillons normaux correspondent à l'insertion des mâchoires ou des premières paires de pattes, et qu’en conséquence leur direction et ia forme de la glabelle ont une grande importance. Quelques autres impressions régulières et constantes peuvent aussi jouer un certain rôle. Ainsi les Dalmannia ont une cavité symétrique en arrière du lobe frontal, etc. Les pièces qui composent [a tête sont unies par des sutures distinctes, contrairement à ce qui exisie pour les autres crustacés. M. Barmeister leur attribue quelque mobilité; M. Barrande pense qu’elles ont plutôt facilité la mue. Ces sutures, qui fournissent des caractères d'une certaine importance pour la détermination des groupes zoologiques, peuvent se distinsuer comme il suit : 1° La grande suture (A,5), qui forme une courbe à 76 CRUSTACÉS. —- TRILOBITES. double courbure, fermée en avant, vers la région fron- tale , et ouverte vers l'extrémité postérieure. Elle est tracée sur la surface supérieure de la tête, contourne la glabelle, longe toujours les veux à leur côté interne, lorsqu'ils existent, et ses deux branches se terminent vers le bord postérieur. | 2° La suture hypostomale, passant en dessous de la tête, entre l’hypostome et le bord postérieur de la dou- blure sous-frontale. 3° Les sutures de jonction, qui, dans certains genres seulement, unissent la suture hypostomale et la grande suture, soit par une ligne médiane, soit par deux lignes jumelles. 4° La suture suboculaire (A,6), qui entoure l'œil extérieurement. Cet organe est ordinairement bordé en dedans par la branche faciale de la grande suture. 5° La suture anomale, entre la surface de la glabelle et le limbe des harpes. Les yeux (A,6) ne paraissent pas exister dans tous les genres. Il faut toutefois remarquer que l’on a con- staté leur présence dans plusieurs groupes où ils pas- saient pour manquer. M. Barrande fait observer un fait géologique curieux, c’est que les genres que l’on consi- dère comme dépourvus d’yeux appartiennent tous à la faune primordiale, et que parmi les trilobites de cette époque les conocéphalites sont les seuls où l'existence de ces organes soit incontestable. Une espèce, le Trinucleus Bucklandi, présente des yeux dans le jeune âge, et en manque à l’état adulte. La structure des yeux présente des différences no- tables, et l'on peut y distinguer trois types : Celui des-phacops et des dalmannia, chez lesquels le tégument de l’eil cest identique avec le restede l’enve- TRILOBITES. 77 loppe céphalique, mais réticulé, c'est-à-dire percé de trous par chacun desquels s’élève une cornée transpa- rente, en sorte que la surface visuelle est bosselée. (PI. XLIIT, fig. 16, 17 et 18.) Celui des asaphus, acidaspis, etc., chez lesquels l'œil est couvert d’une cornée générale différente du test céphalique qui recouvre les lentilles partielles. (PI. XLIIE, fig. 19 à 25.) Celui des harpes, chez lesquels les yeux sont com- posés d’un petit nombre de stemmates lisses, ou d’veux simples isolés. (PL: XLIIT, fis. 24.) Dans les deux premiers types, les lentilles ont presque la forme d’une sphère, quelquefois un peu aplatie. Ces lentilles paraissent augmenter avec l’âge dans certains types ; leur nombre varie beaucoup, même dans un genre naturel. Ainsi le Phacops Volborthi, Barr., en a 14 dans un œil, et le Phacops cephalotes, Corda, en a 200. Ces chiffres sont singulièrement dé- passés dans quelques genres : l’Asaphus nobilis, Barr., ena 12,000, etle Remopleurides radians, Barr., 15,000. M. Barrande distingue dans leurs formes : les yeux conoïdes tronqués (fig. 18), conoïdes arrondis, panora- miques (fig. 20, 21), annuloïdes, ovoïdes et aplatis. La dimension de ces organes n'est pas plus constante : quelquefois il dépasse la moitié de la longueur de la tête, quelquefois 1l n'en forme que la dixième partie ou une fraction plus petite. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, ils sont inva- riablement placés sur la branche faciale de la grande suture, mais ils peuvent exister sans elle, comme la suture sans eux. Leur plus grand diamètre est longitu- dinal, sauf dans le Cromus intercosiatus. La grande suture, qui longe l'œil dans sa partie h7T8 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. faciale, laisse entre elle et la glabelle une surface que l’on nomme Îa joue fixe (À, a), et sépare, au contraire, de la tête ka joue mobile (A, b). L’œil fait partie de cette dernière, puisque la suture le contourne à sa partie interne ; mais en arrivant vers lui elle s’infléchit pour circonscrire un lobe qui fait partie de la joue fixe, et qui se nomme le lobe palpébral (A,5). L’angle posté- rieur de la joue se nomme la pointe génale (q). L'enveloppe crustacée recouvrant Ja tête ne se ter- mine pas brusquement à l'arète extérieure du contour, mais se replie en dessous pour former la doublure du test céphalique. Elle porte vers son milieu l'ouverture de la bouche, qui est ainsi placée sous la glabelle à la face inférieure de la tête. Cette bouche paraît avoir eu de lanalogie avec celle des phyilopodes vivants, On peut, dans les trilebites, y distinguer deux pièces : l'hypostome, placé exlérieurement en avant de louver- ture buccale, et analogue au labre des phyllopodes; et l’épisiome, placé en dedans parallèlement, au moins dans quelques espèces, L’hypostome a été déerit en 1821 par Wahlenberg ; 11 est attaché à Ia doublure du test céphalique par lx suture hypostomale. On peut y distinguer un corps et des ailes. Le thorax (B, B) des trilobites est composé de seg- ments dont chacun peut se diviser en une partie mé- diane ou anneau de l'axe (B,7), et deux parties laté- rales ou plèvres (B, 8). | La partie médiane forme un anneau toujours visible en dehors, et un genou antérieur caché dans l'extension, visible quand l’animal est enroulé, et séparé de l'anneau par une rainure. Les plèvres paraissent unies à l'anneau d'une mamière continue, sans suture, conformément aux observations TRILOBITES. 79 de MM. Burmeister et Barrande, et contrairement à l'opinion de M. Emmrich. Elles sont conslituées sur deux types différents : la plèvre à sitlon (pl. XEXE, fig. 25 et 26), dont la surface externe est creusée dans le sens de sa longueur par une rainure ou sillon qui lui donne l'apparence d’une sorte de lanière mince avec un pli médian; et la plèvre & bourrelet (pl. XLHH, fo. 27, 28 et 29), qui est inverse de la précédente, et dont la surface externe présente dans son milieu une élé- valion longitudinale qui la fait paraître cylindroïde. Chacun de ces types, vu en dessous, représente à peu près l’autre dans sa position normale, Les variations des plèvres, leur courbure, leurs proportions, etc., fournissent des caractères que nous ne pouvons pas ana- " lyser ici. Le nombre des anneaux du thorax, négligé par les premiers observateurs, a ensuite été dolce é comme constant dans les genres natürels,et érigé par conséquent en caractères génériques. Quelques auteurs (Loven, Beyrich) ont cru à la constance des nombres dans un genre ou dans une famille naturelle, non dans Le thorax ou dans le pygidium isolé, mais dans l'ensemble du corps. M. Barrande a démontré, par @es faits nombreux, que ces nombres sont variables dans les genres naturels, ainsi que dans les diverses périodes de croissance, fait sur lequel nous reviendrons en traitant des métamor- phoses. II a montré, en même temps, que le nombre total, aussi bien que le nombre des anneaux de chaque région , est constant dans les individus adultes d’une même espèce. La plupart des trilobites (prob ablement tous) peuvent s’errouler autour d'une ligne perpendicukaure à l'axe du corps. À. Barrande, dans l'étude de ce mouvement, 180 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. nomme celte ligne axe d’enroulement, pôles les extré- mités du corps, et équateur la courbe que forme l’axe du corps. Cet enroulement provient principalement des sepments thoraciques; son plus ou moins d'intensité dépend de la forme du genou, de celle des lobes laté- raux, et de la possibilité de contraction du bord. On peut, sous ce point de vue, distinguer les trilobites à forme sphéroïde (calymènes, etc.) et les trilobites à forme discoide, où l'enroulement se réduit à un re- ploiement du corps en un disque aplati. Le pygidium (C,C) est composé d’un certain nombre de segments semblables à ceux du thorax, mais soudés ensemble de manière à constituer un bouclier posté- rieur. La soudure varie suivant les genres et les espèces. La forme normale de l'organe est un demi-cercle, mais on peut distinguer aussi les formes seomentaire, tra- pézoïdale, ovalaire, subtriangulaire et parabolique ; sa Jonsueur est, en général, moindre que sa largeur : elle arrive cependant, dans quelques cas exceptionnels, à être double et même triple (Griffithides longispinus, Portl.). Dans la plupart des pygidiums, l'axe (C, 9) se continue analogue à celui du thorax, quelquefois il est rudimen- taire. Sa largeur est en harmonie avec celle du thorax, et il conserve le plus souvent la même hauteur. Le nombre des anneaux qui le composent est très variable, et dépend de sa grandeur proportionnelle. Dans le Paradoxus spinosus , ce nombre forme un treizième de celui de tout Le corps. Dans l’Amphion multisegmen- tatus, il en contient la moitié. Les anneaux ont la même organisation que ceux du thorax, et leurs plèvres (C, 10) présentent aussi les deux types que nous avons indiqués ci-dessus. Le bord de ces plèvres peut rester TRILOBITES. h SA libre ou s’unir en un bord commun: mais les caractères qu'on en peut tirer sont purement spécifiques, el va- rient dans l'étendue d'un même genre naturel. Le test des trilobites présente divers ornements. Les uns sont en relief, et forment des cranulations, des verrues ou tubercules, des épines, et des nervures ou stries saillantes. Les autres sont en creux, et sont des perforations, des cavités, et des stries ou sillons. Le fait le plus important qui ait été acquis dans ces dernières années sur les trilobites est la découverte de leurs métamorphoses. Les premières notions émises sur ce sujet sont dues au comte de Sternberg (!); mais il était réservé à M. J. Barrande de les mettre hors de doute, et de constater leurs diverses périodes. Ce sa- - vant, d’après l’étude d’un nombre considérable d’échan- tillons dus à ses patientes et incessantes recherches, a pu montrer que les divers genres présentent des diffé- rences marquées sous ce point de vue, et établir quatre types différents en ce qui concerne les changements de formes de ces crustacés. Les uns commencent par une forme circulaire dis- coïde pour arriver à une forme allongée ; la tête, dans l’origine, ne se distingue pas du thorax, où la seg- mentation est nulle ou réduite à deux ou trois anneaux. Dans la Sao hirsuta, par exemple, les dix-sept anneaux du thorax apparaissent un à un. Le pygidium, chez ces animaux, ne commence à exister qu’à la fin de la pé- riode embryonnaire, et les ornements du test sont rela- tivement récents. D’autres, au contraire, ont dès l’origine leurs formes génériques. Les anneaux du thorax, d’abord indistincts, (1) Verhandl. des vaterl, Mus. in Bühm., p. 69. IT, 31 489 CRUSTACÉS, —— TRILOBITES. deviennent successivement libres. Le pygidium, dans l’origine, a aussi des anneaux qui apparaissent succes- sivement (Trinucleus, Agnostus). Dans un troisième type (Arethusina, Cyphaspis, Go- nocephalites, Illænus, etc.) le thorax et le pygidium sont distincts dès l’origine et ont à peu près la même appa- rence que dans l'adulte, mais ils prennent l'un et l’autre de nouveaux anneaux. Le Dalmanites Hausmanni forme un quatrième type qui a dès l’origine un thorax complet, et dont le pygi- dium distinct, mais incomplet, se complète peu à peu. Il est possible, même probable, que quelques genres ont été exempts de métamorphoses. M. J. Barrande a établi un fait très remarquable qui concerne les liaisons des métamorphoses avec la distribution géologique. Le nombre des trilobites dont la métamorphose à été constatée va en décroissant dans les divers étages fossilifères de la Bohême, à partir du plus bas jusqu’au plus élevé, et contraste avec le nom- bre absolu des espèces qui, au contraire, va en croissant dans le même sens. Le mêmé auteur à constaté l'existence de pelits sphéroïdes dé couleur noire mélés avec les fragments des trilobites. Il est probable que ces corps ont été les œufs de ces animaux. M. Burmeister considère ces crustacés comme vivant dans des eaux peu profondes et dans le voisinage des côtes, IL est difficile de prouver comme de nier cette assertion, Il est peu probable, au contraire, qu'ils aient été parasites comme le prétend Dalman. La distribution géologique dés trilobites présente des faits très intéressants. Malheureusement il s’en faut de beaucoup que tous les pays aient été étudiés avec autant FRILOBITES. 483 de soin que la Bohême, et le nombre considérable de fragments mal connus, légèrement assimilés à des espèces constatées ailleurs, jette encore une certaine confusion sur les résultats ‘obtenus. Je ne cite ici que les plus certains. 1° Tous les trilobites appartiennent à l’époque primaire ; aucune espèce n’a été trouvée au-dessus des terrains carbonifères. Ce fait, connu depuis longtemps, a fait donner à l’époque primaire le nom d’époque tri- lobitique, et offre ainsi un des exemples les plus frap- pants d’un type nombreux créé pour un temps limité. 20 La faune primordiale de Bohême (étage inférieur, C, du silurien inférieur) a six genres spéciaux ! et un seul genre (Agnostus) qui passe à la faune seconde. Aucune espèce n’est commune à ces deux faunes. 3° La faune seconde (étage supérieur, D, du silurien in- férieur)a dix-huit genres, ou plus de la moitié du nombre des genres qui la constituent, communs à la faune troi- sième, mais aucune espèce ne passe de l’une de ces faunes à l’autre. h° La faune troisième (silurien supérieur) a onze genres, C'est-à-dire aussi un peu plus de la moitié des genres qui la composent, communs avec la faune dévo- nienne. Cette proportion comprend tous les genres dé- voniens. Un très petit nombre d’espèces passent de l’une à l’autre (Acidaspis radiata). | 5° Un seul genre (Philhipsia) se continue de la faune dévonienne à la faune carbonifère, et la cempose peut- être seul. . Il est impossible de ne pas voir là de puissantes con- firmalions des lois que nous avons établies sur la durée limitée des espèces ct sur leur disparition simultanée. Si l'on compare les espèces dans leur distribution SA CRUSTACÉS. — TRILOBITES. géographique , on les trouvera bien plus cantonnées que les mollusques, et formant, en général, des exceptions à la loi qui établit la plus grande extension des espèces anciennes. Ce fait se lie probablement au faible pou- voir locomoteur de ces crustacés. Les premiers essais de classification (*) des trilobites sont dus à Alex. Brongniart; on peut citer ensuite celles de Dalman, Quenstedt, Emmrich, M. Edwards, Gold- fuss, Burmeister, Corda, M’ Cov, etc. Les principaux caractères employés par ces auteurs sont la possibilité de se contracter en boule, que nous avons dit ci-dessus être générale ou à peu près; l'existence des yeux, bien plus constante qu'on ne le croyait; le nombre des seg- ments du corps, variable suivant l’âge, ete. M. J. Bar- rande en a proposé une plus rationnelle que nous sui- vrons ici en grande partie. Il sépare, en premier lieu, des véritables trilobites les agnostus, dont l’organisation est très anomale, qui ont la tête à peine distincte du pygidium, et dont les anneaux thoraciques sont très peu nombreux. Il distingue les trilobites en deux séries d’après la conformation des plèvres, plaçant dans la première les espèces qui ont des plèvres à sillon, et dans la se- conde celles qui ont des plèvres à bourrelet. Dans chacune de ces séries il dispose les familles d'après Le développement du pygidium, estimé soit par sa grandeur, soit par le nombre des anneaux. Ce déve- loppement, sauf quelques exceptions, est inversement (!) AI. Brongniart, Crust. foss., 1822; Dalman, Paléades, 1826 ; Quen- stedt, Wiegmanns Archiv, 1837, t. IV, p. 337; Emmrich, De trilob. diss., 1839, et Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1845 ; Milne Edwards, Hist. nat. des crustacés, 1840, t, II, p. 293 ; Goldfuss, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 4843; Burmeister, Org. der Trilobiten, 1843 ; Corda, Prodrom. der Trilob., 4847; M' Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, 1850. TRILOBITES. 485 proportionnel à celui du thorax. La plus grande perfec- tion du pygidium semble indiquer la plus complète évo- lution de l'être. Cet organe est faible dans Le jeune âge, et se développe davantage plus tard. On peut remar- quer aussi qu’en général les trilobites des terrains très anciens l'ont relativement plus petit, et celles des ter- rains plus récents l'ont plus grand. Ce fait se lie, comme on le voit, à la loi que nous avons discutée tome [°, p.69. J’ai cependant cru devoir apporter à cette méthode quelques légères modifications, qui portent plus sur la forme que sur le fond. Plusieurs familles de M. Bar- rande sont établies sur des analogies un peu vagues, et il m'a paru qu’elles ne sont pas toutes équivalentes. Sans vouloir, dans un ouvrage de cette nature, discuter complétement ces questions, il m'a semblé qu’il serait plus clair de réduire le nombre des familles et d'en di- viser quelques unes en tribus. On peut ainsi les carac- tériser avec plus de précision, et faire mieux comprendre les types auxquels elles correspondent. Ce traité de paléontologie s'adressant principalement aux commen- çants, j'ai, dans celte occasion, comme dans plusieurs autres, cherché la route la plus facile. Je suivrai donc la classification suivante : 1° Tête très distincte, dans sa conformation, du pygidium. À. Type de la plèvre à sillon. a.) Pygidium très petit, thorax grand. Are Famille. — Harpipes. 25 à 26 segments au thorax, très simples; tête grande, entourée d'un large disque perforé; yeux à stemmates ; pas d'appendices au pygidium. 2° Famille. — Paranoxipes. 11 à 20 segments au thorax ; tête grande, à bord peu développé, et sans disque perforé; pygidium terminé par des appendices de forme variable. L86 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. BG.) Pygidium et thorax moyens. 3e Famiile.— CaLvMÉNines. Segments du thorax ordinairement au nombre de 41 à 13, mais variant de 8 à 22 dans quelques types exceptionnels; tête plus petite que le thorax, à lobation normale; pygidium à limbe peu étendu. 4° Famille. — Licasines. Segments du thorax au nombre de 11; pygidium composé d'un petit nombre de segments, mais occupant par son limbe une assez grande étendue; tête divisée en com- partiments par des rainures ; branche faciale de la grande suture se terminant aux bords antérieurs et latéraux au niveau de l'œil. y.) Pygidium grand et thorax petit. 5e Famille.—TrinucLétnes. Tête plus grande que le thoraxet que le pygidium, entouré d’un limbe souvent perforé; pointes génales longues ; thorax de 5 à 6 segments. 6° Famille. — Asapipes. Pygidium égal ou supérieur à la tête, à segments nombreux et distincts; thorax à 8 segments. 7° Famille. — Æcrimnes. Corps étroit; pygidium égal ou supé- rieur à la tête, à axe tronqué et à segments très peu nombreux; yeux marginaux ; thorax très court, à 5 ou 6 segments. 8° Famille, — ILLÆNIDES. Pygidium égal ou supérieur à la tête, lisse, à segments très peu nombreux ou nuls ; thorax de 8 à 10 seg- ments, à plèvres plates, sans sillons. B. Type de la plèvre à bourrelet, 9€ Famille. — OponToPLEurIDES. Pygidium de 2 à 5 segments , terminé par des pointes où dentelurés, beaucoup plus petit que le thorax, qui a de 8 à 12 segments, et qui porte des plèvres plus ou moins pointues ou armées d’épines. 40° Fanuile. —Ampnionines. Pygidium armé de pointes, comme dans la famille précédente, mais à segments plus nombreux (fa- mille provisoire). 41° Famille. —BronTIDES. Pygidium ayant un axe très court ou nul, mais étant développé dans ses parties latérales en un vaste bouclier à sillons rayonnants, qui égale la tête en surface. 20 Tête et pygidium ayant presque la même forme ; thorax très petit. 49° Famille. — Acnosrines. Corps composé d’une tête et d’un pygidium, qui forment chacun un grand bouclier semi-lunaire, séparés par un très petit thorax de deux segments. HARPIDES. h87 re Famizze. — HARPIDES. Ces trilobites ont la tête très grande, à partie interne saillante, en forme de fer à cheval, prolongée en cornes latérales ; des yeux à stemmates ; la grande suture arrivant sur l’arête du limbe, qui est grand et très perforé; 25 à 26 segments au thorax, et un très petit pygidium. Le test est orné de granulations sans stries. Cette famille ne renferme qu’un seul genre. Les Harpes, Goldfuss, — Atlas, pl. XLIV, fig. 1, qui ont été anciennement confondus avec les olenus par Goldfuss. Cet auteur à plus tard classé parmi les CRYPTOL1THUS quelques espèces de ce genre, décrites par le comte de Münster sous le nom de 7rinucleus. On trouve les harpes dans les terrains siluriens et dévoniens (1). Les terrains siluriens inférieurs d'Irlande (Caradoc sandstone) sont le seul gisement de cette époque où l’on en ait découvert. M. Portlock {2} a décrit les H. Donovani et Flanaganni, et M. M’ Coy (3) a fait connaître le H. parvulus. La Bohême seule à fourni des espèces du terrain silurien supé- rieur (#). M. Barrande en admet sept : l'A. ungula, Sternberg, les H, venulosus Corda, Montagnei, id., et reticulatus, ïid., et trois espèces nouvelles, les H. vittatus, Barrande, crassifrons, id., et d'Orbignyanus, id. Les terrains dévoniens du Rhin en contiennent également. L'espèce la mieux connue (5) est le l’'H. macrocephalus, Goldfuss, confondu à tort avec l'H. ungula, Sternb. Il paraît, par contre, qu’on doit lui réunir le H. speciosus, Münster, et les espèces que cet auteur a décrites sous les noms (1) Les harpes n’ont encore été trouvés qu’en Allemagne, en Bohême et en Irlande. | (2) Geol. report, p. 267, pl. 5, fig. 4 et 5. (3) Ann. and mag. of nat. hist., 1851, t. VUL, p. 387. (£) Sternberg, Verhandl. Bühm. mus., p. 52; Hawle et Corda, Prodrome, p. 163; Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 347, pl. 8 à 9. (5) Goldfuss, Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX, p. 359, pl. 30, fig. 2, et Leonh. und Bronn Neues Jahrb,, 1843, p. 533 ; Münster, Beitrüge zur Petref., t. li, pl. 45, PLtS. L88 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. de Trinucleus gracilis, Wilkensü, etc., que Goldfuss a associées plus tard au genre CRYPTOLITHUS, de Green. M. F. W. Hœninghaus (1) a découvert dans l'Eifel une nouvelle espèce, le I. reflexus, Hœn. 2° Famizze. — PARADOXIDES. Les paradoxides, auxquels je réunis les rémopleurides, ont, comme les harpides, la tête grande, en fer à cheval, prolongée en arrière en cornes; mais le disque de la tête est plus étroit, non perforé, et le thorax n’a plus que 41 à 20 anneaux. Le pygidium est très petit, et muni en arrière d’appendices dont la forme varie dans les divers genres. Les REMOPLEURIDES, Portlock, — Atlas, pl. XLIV, fig. 2, forment un type très distinct de tous les autres trilohites. Ils se distinguent facilement par leurs articles, au nombre de 41 seule- ment, et par leur pygidium, terminé par une partie plate, prolon- gée, arrondie ou découpée en pointes. Le test est mince. Ce genre, établi par M. Portlock, doit comprendre celui que M. Barrande avait décrit sous le nom de Carxyra, genre qui a été plus tard désigné par M. Corda sous le nom de AMPHITRYON (?). Les espèces se trouvent dans les terrains siluriens. Celles qui ont été recueillies en Irlande appartiennent au ter- rain silurien inférieur. M. Portlock décrit les R. Colbii, lateri-spinifer, dorso-spinifer , longi-capi- tatus et longi-costatus. Elles proviennent toutes des environs de Tyrone. Le terrain silurien de Bohême en a fourni une seule espèce. M. Barrande l'a décrite sous le nom de B. radians, Barr.; elle appartient à la partie la plus élevée de l'étage supérieur des terrains siluriens infé- rieurs. Les ParaDoxiDES, Brongniart, — Atlas, pl. XLIV, fig. 3, sont des trilobites en forme de triangle allongé. La tête, plus courte que le corps, représente un bouclier semi-circulaire pro- (1) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1819, p. 370. (2) Portlock, Geol. report, p. 254, pl. 4; Barrande, Notice prélim., p. 32, et Syst. sil. Bühm., p. 356; Hawle ct Corda, Prodrome, p. 112, pl. 6, fig. d8. PARADOXIDES. 189 longé en pointes latérales jusqu’au milieu du thorax ; les yeux for- ment un arc de cercle très étendu, sans réticulation apparente. Le thorax est étroit, composé de 16 à 20 segments, dont les plèvres sont souvent prolongées et minces à l'extrémité. Le pygi- dium est petit, mais varie de 8 à 20 segments. Ce genre est connu depuis longtemps, et a été confondu avec d’autres trilobites sous les noms d'ENTOMoLITHUS, ENTOMOSTRA- aTEs, etc. Il fait partie des OLENUS de Dalman. Les paradoxides n'ont encore été trouvés qu'en Suède, en An- gleterre et en Bohème. Ils caractérisent le terrain silurien infé- rieur. On trouve dans le grand ouvrage de M. Barrande la description détaillée de douze espèces de Bohême (1). La plus connue est le P. Bohemicus, Boeck, confondu avec le P. Tessini de Brongniart ; elle a été décrite sous plusieurs autres noms. C’est l'espèce figu- rée dans l'Atlas. Les autres sont les P. Sacheri, Barr., spinosus, Boeck, Linnœi, Barr., | rotundatus, Barr., Lyelli, id., inflatus, Corda, imperialis, Barr., orpha- nus, id., pusülus, id., rugulosus, Corda, desideratus, Barr., et expec- tans, id. Les principales espèces de Suède (2) sont le Par. Tessini, Brongniart, (Entomostr. paradoxissimus, Walh]., Entomol. paradoæus, Lin.), et les Par. Forchammeri et Lœveni, décrits par M. Angelin. M. Salter ($) a annoncé qu’une espèce de ce genre avait été trouvée dans les terrains siluriens inférieurs du pays de Galles. On pourrait citer encore quelques espèces plus incertaines, telles que le P. actinurus, Burm., Harlani, Green, etc.; mais leurs rapports génériques sont trop incertains. Les HyprocEePHaLus, Barr. (PAlysacium et Phanoptes, Corda), — Atlas, pl. XLIV, fig. 4, ont les plus grands rapports avec les paradoxides dans la forme de leur tête et de leurs yeux, dans la conformation de leur thorax et dans l'allongement de quelques plèvres. Ils s’en distinguent par la suture faciale, qui aboutit au contour latéral, en sorte que la (1) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 361, pl. 9-14; Boeck, Mag. für naturw., t. 1, 1° cahier; Hawle et Corda, Prodrome, p. 30. (2) Brongniart, Crust. foss., p. 31, pl. 4, fig. 1; Wahlenberg, Act. Ups.; Angelin, Pal. Suec. : (3) D'après M. Barrande, p. 366. 190 CRUSTACÉS, == TRILOBITES. pointe génale reste attachée à la joue fixe, et non à la joue mobile, par leur glabelle, que divise un sillon médian, et par le nombre des anneaux du thorax, qui se réduit à 12. Leur tête est énorme dans le jeune âge, et finit par former la moitié de la lon- gueur totale (1). On n'en counaît que deux espèces, l'H. carens, Barr. (Phlysacium para - doxœum, Corda), et l’'H. saturnoides, Barr. (Phanoptes pulcher, Corda), de Ja faune primordiale (étage C) des terrains siluriens de Bohème. Les Sao, Barrande, — Atlas, pl. XLIV, fig. 5a à f, ont le corps ovalaire, clairement trilobé; la tête médiocre, à peu près semi-circulaire, à pointes génales courtes. La glabelle, saillante, est séparée par des sillons dorsaux profonds et marqués de trois sillons latéraux. Le thorax a 17 segments dans les adultes, les plèvres couchées et légèrement imbriquées, non prolongées. Le pygidium est petit et composé de deux segments. M. J. Barrande a montré (?) que ce genre passe par les méta- morphoses les plus remarquables. L'animal, réduit dans l’origine à un petit disque qui correspondra plus tard à la tête, s'augmente par de nouveaux anneaux, qui naissent un à un pour former le thorax. En même temps la glabelle se marque, se bosselle, les plèvres prennent leurs ornements ou les augmentent. M. Bar- rande énumère et décrit en détail les phases de ce développement, pour lesquelles je suis obligé de renvoyer à son bel ouvrage. Notre Atlas, dans ses figures 5 a à f, de la planche XLIV, en donne les principaux états successifs. Ces observations curieuses, en même temps qu'elles démon- trent les métamorphoses des trilobites, prouvent avec quelle pru- dence il faut se servir du nombre des anneaux comme caractères génériques. D’autres naturalistes, n'étant pas éclairés par la connaissance de ces passages, ont multiplié les noms pour désigner la seule espèce de ce genre que l’on connaisse. Elle porte 18 noms spé- (1) La figure 4 a de la planche XLIV de l'Atlas représente un jeune in- dividu de l'A, saturnoides, et la figure 4 db un individu adulte de la même espèce. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 385, et Syst. sil. Bühm., p. 383, pl. 7. PARADOXIDES, LA cifiques dans le prodrome de MM. Hawle et Corda, et ses divers états sont répartis entre 10 genres différents. Il faut, en conséquence, considérer comme synonymes du mot Sao les noms génériques suivants, établis par M. Corda : Criraias, TETRAGNEMIS, GONIACANTHUS, ÉNNEACNEMIS, ACANTHOCNEMIS, ACAN- THOGRAMMA, ENDOGRAMMA, MICROPYGE, SELENOSEMA et STAUROGMUS. M. Barrande lui-même, avant sa découverte, avait donné le nom de Monapina et de MONADELLA aux premiers âges des sa0. La seule espèce connue, la Sao hirsuta, Barrande, n’a été trouyée qu’en Bohème, dans l'étage C, qui renferme la faune la plus ancienne des terrains siluriens, Les ARIONELLUS, Barrande (olim Arion et Arionides, id., Agraulos et Æerse, Corda), ont les formes des sao, mais 16 segments (au lieu de 17) au tho- rax et 3 {au lieu de 2) au pygidium ; et la glabelle, plus simple, ‘n’est pas divisée par des sillons. II faut toutefois remarquer que le moule en porte l'empreinte, et que c’est probablement l'épaisseur du test qui les efface. La seule espèce connue (1), l’Arionellus ceticephalus, Barrande, appartient également à l'étage C ou à la faune silurienne primordiale de Bohême. Les ÉLLIPSOCEPHALUS , Zenker, ressemblent encore aux s20, et ont, comme les arioneHus, une glabelle sans sillons; les angles génaux sont arrondis. La suture faciale, très limitée, aboutit à l'angle postérieur de la Joue; le thorax à 12 à 14 segments, et le pygidium 2. On en connaît deux espèces (2) du même étage C de Bohème : l’Ellipso- cephalus Hoffi, Schl. (Calymene decipiens, Kæœnig), et l’'£. Germari, Barr. ' Les OLenus, Dalman , — Atlas, pl. XUIV, fig. 6, ont été anciennement confondus avec les paradoxides , et les limites de ces deux genres, mal précisées par Dalman, ont été envisagées (1) Barrande, Syst. sil. Bühin., p. 404, pl. 10. (2) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 413, pl. 10 et 13; Schlotheim, Petref., Nachträge, p. 30 et 34, pl. 22, fig. 2; Koenïig, Zcones sectiles, I, 2, pl. 3, fig. 32. 499 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. de manières très diverses par les paléontologistes. Nous admet- tons ici la séparation de ces genres, telle que l’a établie M. Bur- meister, c'est-à-dire que nous nommons OLENGS les espèces dont le bouclier céphalique est plus court que dans les genres pré- cédents, terminé par des pointes génales médiocres, dont la gla- belle est partagée par des sillons, dont les yeux sont en arc de cercle étroit, dont le thorax à 14 segments et le pygidium 5 (si toutelois ces chiffres sont constants dans toutes les espèces). * :; Les olenus sont caractéristiques des terrains siluriens infé- rieurs (1). L'espèce la mieux connue est l’O. gibbosus, Dalman (Paradoæides gibbosus, Brongniart), des schistes alumineux des environs d’Andrarum. Plusieurs autres espèces ont été décrites, mais parmi elles il y en a quel- ques unes qui sont douteuses. Deux d’entre elles, qui ont été signalées par M. Burmeister, ont été transportées dans d’autres genres. Les PELTURA , Milne Edwards, — Atlas, pl. XLIV, fig. 7, sont un démembrement des olenus établi précisément pour une de ces espèces de M. Burmeister. Ils sont clairement caractérisés par leur pygidium, élargi en une portion marginale dentée. Les autres caractères sont ceux des olenus (?). M. Milne Edwards a décrit deux espèces, le Peltura scarabæoïdes (Olenus sca- rabæoides, Dalm.) des terrains siluriens inférieurs de Suède, et le Peltura Bucklandii, Milne Edwards (Trilobite de Dudley , Brongniart), des terrains siluriens d'Irlande. Les TRIARTHRUS, Green, sont remarquables par la brièveté du thorax et du pygidium. Ces organes sont clairement trilobés, et la glabelle a des sillons (3). Le Triarthrus Beck, Green (Paradoxides triarthrus, Harlan), a été trouvé dans un schiste carbonifère des environs d’Utica (Etat de New-York). C’est, comme je l’ai dit plus haut, la seule espèce de cette famille qui n’appartienne pas à l’époque silurienne, (1) Burmeister, Die organ. der Trilob., p. 81, pl. 3, fig. 2. (2) Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. IL, p. 344; Burmeister, loc. cit.; Brongniart, Crust. foss., pl. 3, fig. 5, et pl. 4, fig. 9. (3) Green, Monog. des trilobites, p. 86, fig. 6; Harlan, Med. and phys. research., p. 305, fig. 5; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. II, p. 345, etc. CALYMÉNIDES. 493 Les CoNocEPHALITES, Barrande (Conocephalus, Zenker, Cono- coryphe, Ptychoparia et Ctenocephalus, Corda), — Atlas, pl. XLIV, fig. 8, | sont très voisins des olenus, et en comparant les échantillons figurés et la description, ils me paraissent ne différer que par les plèvres, qui sont plus pointues dans les premiers et plus arrondies dans les conocephalites. Ces derniers ont aussi des pointes gé- nales un peu plus grandes, 14 à 15 segments au thorax, 2 à 8 au pygidium. Quelques espèces ont des veux, d’autres en sont dé- pourvues. Ces trilobites caractérisent les terrains siluriens inférieurs. M. Barrande (1) en décrit quatre de Bohème (étage C), dont deux sans yeux, le C. Sulzeri, Schl. (C. costatus, Zenk.), et le C. coronatus, Barr.; et deux munis d’yeux, les C. striatus, Emmr., et Emmerichi, Barr. Le C. Sulzeri, a déjà été connu de Born en 1772. M. Angelin (2) a décrit six espèces de la faune primordiale de Suède. Elles ont toutes des yeux. Ce sont les C. holometopa, Ang., canaliculata, id., bra- chymetopa, id., aculeata, id., lejostracea, id., et stenometopa, id. M. Salter ($) a signalé dans les mêmes terrains de la Géorgie (États-Unis) une espèce, C. antiquatus, Salter, qui ressemble beaucoup au C. striatus, de Bohême. 3° Famizze. — CALYMÉNIDES. Nous réunissons dans cette famille tous les trilobites du type de la plèvre à sillon, qui ont la tête normale plus petite que le thorax, et un pygidium peu étendu , sans limbe marqué. Leur thorax a , dans la grande majorité des genres , 11 à 13 seg- ments. Dans quelques types, dont la place est douteuse, ce nombre s'élève jusqu'à 22. Si le genre des cyphaspis ne les liait pas aux autres par des transitions insensibles , ces genres excep- tionnels seraient mieux placés avee les harpides, auxquels ils font une transition incontestable. Nous divisons cette famille en trois tribus : (1) Syst. sil. Bühm., p. 419, pl. 3, 14, 29 ; Schlotheim, Petref., Nachtrüge, p. 34, pl. 22, fig. 4 ; Emmrich, De trilob itis, p. 43 ; Burmeister, Org. der Trilob., p. 85, etc. (2) Pal. Suec., p. 23, pl. 18 et 19. (3) British assoc., 1852 (teste Barrande). 9 CRUSTACÉS. — TRILORITES. Les Proétiens. Segments du thorax en nombre variable, yeux normaux , branches faciales isolées (tribu de transition). Les Phacopiens : 11 segments au thorax; test qui recouvre les yeux complétement identique avec celui du reste de la tête (carac- tère tout à fait spécial à cette tribu); grande suture contournant le lobe frontal. Les Calyméniens. 13 segments au thorax, yeux normaux; grande suture variable en avant, et aboutissant toujours en arrière à l’angle génal. re TriBu. — PROÉTIENS. Les proétiens ont une tête très variable dans ses apparences. Les branches faciales de la grande suture sont toujours isolées ; le thorax est plus grand que la tête, et varie de 8 à 22 segments ; le pygidium est aussi très variable, ordinairement plus petit que le thorax. Cette tribu, qui diffère des familles précédentes par l'accrois- sement du pygidium, est, comme on le voit, imparfaitement ca- ractérisée ; mais elle réunit des genres que des transitions nom- breuses empêchent de séparer. Elle forme elle-même le lien entre les harpides et les calyménides. Les ProgTus, Steininger, — Atlas, pl. XLIV, fig. 9 à 44, ont un corps ovalaire, distinctement trilobé, dont la tête occupe un pêéu moins du tiers. Celle-ci est toujours entourée d’un limbe formé d’un bord externe et d’une rainure interne; la forme de l'angle génal varie. La glabelle est lobée par des sillons. Les branches faciales de la grande suture sont parallèles vers les yeux et vers le bord antérieur, et divergent en arrière pour atteindre le bord postérieur entre l’angle de la joue et le sillon dorsal. Les yeux sont grands, réticulés. Les segments du thorax varient de 8 à 40 ; les plèvres sont coudées, terminées en pointe ou arrondies. Le pygidium varie de 4 à 13 segments; il est arrondi ou parabo- lique , denté dans quelques espèces. 11 faut réunir à ce genre une partie des GErasros, Goldfuss (1), les Æonia, Burmeister, les ForBesiA, M° Coy, les PRIONOPELTIS, (!) Les autres gerastos sont des Cyphaspis. CALYMÉNIDES. h95 les XipHoconiuu et les Goniopceura, Corda, les TriGonaspis, Sandberger, et probablement les GyziNprasris , id. Les proetus sont très nombreux, et les espèces sont réparties dans les terrains silüriens et dévoniens ; elles sont surtout abon- dantes dans les terrains siluriens supérieurs. On peut les diviser en deux sous-genres : les PRoETUS propre- ment dits, qui ont le contour du pygidium uni (Atlas, pl. XLIV, fig. 9 et 10), et les PHaEToN, Barr., qui ont ce contour dentelé (idem, fig. 11). Parmi les premiers on peut citer (1) : Dans l'étage silurien inférieur, le P. latifrons (Forbesia latifrons, M’ Coy), d'Irlande (2). Dans l'étage silurien supérieur, une espèce à neuf segments at thorax, le P. sculptus, Barrande de Bohème; et environ trente-cinq espèces à dix segments au thorax, savoir : Le P. concinus, Dalman (5), de Suède, le P. Siokesi, Murchison (4), d’An- . gleterre, et un grand nombre d'espèces de Bohême. Parmi ces dernières, les P. Ryckolti, Barr., frontalis, Gorda, superstes, Barr., myops, id., unguloides, id., orbitatus, id., retrofieæus, id., micropygus, Corda, Ascanius, id., serus, ur ., lusor, id., gracilis, id., inœæquicostatus, id. don gr id., et latens, id., ont le test lisse. Les P. bohemicus , Corda, neglectus, Barrande, étui rue, id., Lœveni, id., Memnon, Corda, natator, Barr., insons, id,, mœstus, id., eremita, id, curitus, id., ont le test granulé. Les P. complanaius, Barrande, et intérmedius, id., ont le test granulé et strié, Les P. lepidus, Barr., venustus, id., decorus, Nes et Astyanax, Corda, ont le test strié, Dans les terrains dévoniens : Le P. Barrandei, Roemer (5), du Hartz, la seule espèce qui n’ait que huit segments au thorax, ainsi que les P. orbicularis, et crassimargo, du même auteur, et probablement celle qu’il a nommée crassirachis, (1) Voyez, pout la plupart de ces espèces, Barrande, Syst, sil, Bühm., p. 429, pl.15à417. (2) M Coy, Synop. sil. foss. Ireland, p. 49, pl. 4, fig. 11. (3) Paléades, p. 40, pl. 4, fig. 5 (*) Si. syst., p. 656, pl. 14. (5) Palæontographica, t. IX, 1° cahier, 196 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. Les P. Cuvieri, Steininger (1), granulosus, Goldfuss, et cornutus , id. (2) de l’Eifel, à 10 segments au thorax et à test lisse. Le P. Verneuilli, Barrande, à test strié. Il faut y ajouter les espèces dont MM. Sandberger (5) ont fait leur genre Triconasris, les P. lœvigatus, Sandb., et cornutus, id., du duché de Nassau, et probablement celles dont ils ont fait le genre Cycinpraspis, les P. latispi- nosa et macrophthalmus, Sandb. Le sous-genre des P#4ETON, Barrande, renferme trois espèces des terrains siluriens supérieurs de Bohême. Ce sont le P. Archiaci, Barrande, à test lisse ; le P. planicauda, id., à test granulé et strié, et le P. striatus, id., à test strié. Ce dernier est figuré dans l'Atlas, pl. XLIV, fig. 11. Les Paiccisia, Portlock (Phillipsia et Griffithides, idem), — Atlas, pl. XLIV, fig. 42, ont le corps en ovale allongé; la tête variant depuis la forme semi- circulaire jusqu’à celle d’une parabole étroite; la glabelle est com- posée d'un grand lobe médian simple, et de deux petits lobes latéro-postérieurs. Le thorax a 9 (ou 10) segments. Le pygidium varie de 41 à 16 segments dorsaux, qui portent de 8 à 13 plèvres. Les Cypaus, de Koninck, ne sont que des fragments de phil- lipsia. Il faut aussi réunir à ce genre une partie des ARCHEGONUS, Burmeister (f). Ce genre est surtout caractéristique de l'époque carbonifère, et il réunit toutes les espèces trouvées jusqu'à présent en Europe dans ces terrains. M. Barrande lui accorde toutefois une existence plus longue (°), et il se fonde sur une espèce recueillie par lui en Bohème, et sur diverses autres encore inédites. Il cite dans les terrains siluriens supérieurs : La Ph. parabola, Barrande, de Bohème, espèce encore douteuse. Une nouvelle espèce, incomplétement connue, de l’île de Gothland, qui existe dans la collection de M. de Verneuil. (4) Mém. Soc. géol. de France, t. I, p. 355, pl. 21, fig. 6. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1843, p. 558, pl. 4, fig. 4, et pl. 5, fig. 1 (3) Verst. Rhein. schicht. syst. Nassau, p. 30, pl. 3. (#) Les autres, formant le sous-genre des DysPLANUS, sont des Jilænus. (5) Syst. sil. Bühm., p. 477, pl. 48. ,” CALYMÉNIDES, 497 Dans les terrains dévoniens : La Ph. Verneuilli, Barr., espèce inédite de l'Eifel. Une espèce américaine, décrite par Hall sous le nom de Calymene crassi- marginale. Les espèces des terrains carbonifères sont beaucoup plus nom- breuses et mieux connues. MM. Portlock {t) et de Koninck (?) ont décrit, le premier les espèces des terrains carbonifères d'Irlande, et le second celles de Belgique. Ce sont : La Ph. Brongniarti, Kon. (Asaphus Brongniarti, Fischer, obsoleta, Phil., Goldf., etc.), de Belgique, d'Irlande et de Russie. La Ph. globiceps, Kon. (Asaphus globiceps, Phill., Griff. globiceps, Por!l., Archegonus globiceps, Burm.), de Belgique et d'Irlande. La Ph. Derbyensis, Kon. Entomolithus oniscites Derbyensis, Martin, Asaphus granuliferus , seminiferus et raniceps, Phill., Phillipsia Jonesii var semini- fera, Portl., Asaph. Dalmani, Goldfuss), de Belgique, d'Irlande, etc. C'est l’espèce figurée dans l'Atlas. La Ph. gemmulifera, Morris (Asaphus gemmuliferus, Phill., Phillipsia * Kellii, Portlock), des mêmes gisements. La Ph. pustulata, Kon. (Asaphus pustulatus, Schl., Às. truncatus, Phil]l., Phill. ornata, Portlock), d'Angleterre, d'Irlande et de Belgique. La Ph. Jonesü, Portlock, des mêmes localités. La Ph. Mac Coyi, id., d'Irlande. , Les Griff. longiceps et longispinus, id., également d'Irlande. MM. de Verneuil, Murchison et Keyserling (3) ont ajouté les Ph. Eichwaldi et ouralica, des mêmes terrains de Russie. Le Griff. mesotuberculatus, M Coy (£), a été trouvé en Irlande. Les CyPxasris, Burmeister (Cyphaspis et Conoparia, Corda) , — Atlas, pl. XLIV, fig. 13 et 14, qui forment une partie des Gerasros et des Paacors de Goldfuss, sont très voisins des proetus, soit dans la forme de la suture fa- ciale, soit dans celle du thorax et du pygidium. Ils en diffèrent par leur glabelle plus bombée, par leurs yeux plus ovoïdes, par leurs segments thoraciques ordinairement plus nombreux et va- riant de 40 à 47 (au lieu de 8 à 12), et par leur granulation spini- forme. Leurs pointes génales sont souvent longues et minces. (1) Geol. report, p. 303 et 310, pl. 11. (2) Descr. an. foss. Belg., p. 395, pl. 53. (3) Pal. de la Russie, p. 376, pl. 27, fig. 14 et 16. () Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 406. 11, 32 498 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. On en connaît une douzaine d'espèces , qui s'étendent depuis le terrain silurien inférieur jusqu'au terrain dévonien, Ce sont, en général, des espèces rares et de petite taille. Les terrains siluriens de Bohême en ont fourni quelques unes (1). La Cyphaspis Burmeisteri, Barr., se trouve à la fois dans l'étage le plus supérieur des siluriens inférieurs et dans la partie la plus inférieure des terrains siluriens supérieurs. Les C. Halli, Barr., novella id., humillima, id., et depressa, id., caractéri- sent l'étage inférieur des terrains siluriens supérieurs. Les C. Barrandei, Corda, cerberus, Barr., Davidsoni, id., et convexa, Corda, se trouvent dans les étages moyens du même terrain. Quelques espèces ont été citées dans les terrains dévoniens. Ce sont les Cyphaspis ceralophthalma, Beyrich (2), et hydrocephala, Roemer ($), si toutefois ces deux espèces sont distinctes, et la C. Gaultieri, Rouault (4, de Bretagne. Les ARETHUSINA, Barrande (Arethusa, Barr., olim ; Aulacopleura, Corda), — Atlas, pl. XLIV, fig. 15, appartiennent encore au même type; mais la glabelle est très raccourcie et enfoncée, le nombre des anneaux du thorax s'élève à 22, et les ornements consistent en petites cavités qui les distin- guent clairement des cyphaspis. On n’en connaît ($) que deux espèces, les À. Konincki, Barr., et nitida, id., spéciales à l'étage inférieur des terrains siluriens supérieurs de Bohème, Les Harpipes, Beyrich, ressemblent beaucoup aux arethusina, et ont la même disposition des parties de la tête, sauf qu'elle est bien moins bombée. M. Bar- rande rapproche ces deux genres dans sa classification, quoique, suivant lui, les harpides aient des plèvres à bourrelet. Cette cir- constance laisse leurs affinités génériques très incertaines. (1) Syst. sil. Bühm., p. 479, pl. 16 et 18. (2) Phacops ceratophthalmus, Goldfuss, Leonh. #nd Bronn Neues Jahrb., 48243, p. 564, pl. 5, fig. 2; Cyphaspis ceratophthalnus, Beyrich, Trilobites, p. 23 ; Sandberger, Verst. Rhein. sch. Sust., p. 28, pl. 2, fig. 4, etc. (3) Harzgeb., p. 38, pl. 11, fig. 7. (9 Bull. Soc. géol., 2° série, t. VII, p. 382. (5) Syst. sil, Bühm,, p. 493, pl. 18. CALYMÉNIDES. 499 La seule espèce connue ({}, l'A, hospes, Beyrich, appartient probablement au terrain silurien inférieur. 2° TriBu. — PHACOPIENS. Les phacopiens ressemblent beaucoup aux proétiens par leurs formes générales, tout en rappelant aussi les calyméniens. Ils ont un céphalothorax bien développé; leur grande suture con- tourne immédiatement le lobe frontal de la glabelle. Le thorax a 11 segments, et occupe la plus grande partie du corps. Le pygidium est variable. Le test est toujours granulé. Ces trilobites diffèrent de tous les autres genres connus par leurs yeux, qui sont formés sur le premier type que nous avons indiqué (p. 476), c'est-à-dire que chez eux le test, qui forme la base de leur surface visuelle, est complétement iden tique avec celui de tout le reste de la tête. Ce caractère est le principal motif qui justifie leur séparation en une famille distincte, Les PHacors, Emmrich, — ÂAilas, pl. XLIV, fig. 46, ont un corps ovalaire, clairement trilobé, dont le céphalothorax forme un peu moins du tiers, et le pygidium le quart. Le pre- mier est arrondi, son limbe est rudimentaire autour du lobe frontal de la glabelle; les angles génaux sont arrondis; la glabelle est pentagonale, arrondie et renflée dans sa partie antérieure, se projetant en avant du limbe rudimentaire. La suture hypostomale existe toujours sous la forme d'un arc aplati, et permet la sépa- ration facile de l'hypostome, qui est triangulaire. Le thorax a tou- jours 41 segments. Ce genre se distingue de ceux qui composent la tribu des proétiens et celle des calyméniens par la forme de sa tête, et sur- tout par l'absence du limbe en avant, et par le cours de la suture faciale. Toutes les espèces se roulent facilement en boule. Les phacops se trouvent dans les terrains siluriens et dévoniens. Ils sont rares dans les terrains siluriens inférieurs. On n'en a point trouvé dans ceux de Bohème; mais on peut citer le Pha- cops Stokesi (Calymene Stokesi, Milne Edwards) (2), des grès de Caradoc, et : quelques espèces indéterminées d'Angleterre citées par M, Barrande. (1) Beyrich, Ueber Trilobiten, I, p. 34. (2; Milne Edwards, Hist. nat. des crust., t. III, p. 32 4, Brongniart, Crust. foss., pl. 1, fig. # (Cal. macrophthakma\; Barrande, Syst. sil. Bühm., p, 507, 500 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. Is augmentent beaucoup de nombre dans les terrains siluriens supérieurs. M. Barrande ({) en a décrit quinze espèces de Bohême. Les unes ont trois sillons normaux indépendants sur chaque côté de la glabelle. Ce sont les Phacops cephalotes, Corda, Sternbergü, 1d., intermedius, Barr., Boekü, Corda, fecundus, Barr., breviceps, id., Bronni, id., miser, id., signatus, Corda, Hæninghausi, Barr., et emarginatus, id., qui ont tous des yeux saillants, et le Ph. Wolborthi, qui a les yeux noyés dans la face. Les autres ont les sillons antérieur et moyen réunis de chaque côté de la glabelle. Ce sont les Ph. Glockeri, Barr., trapeziceps, id., et bulliceps, id. Les Ph. macrophthalmus, Murchison (2,, et tuberculatus, id., ont été trou- vés dans le terrain silurien supérieur d'Angleterre. Le Ph. bufo, Green, provient de l'Amérique septentrionale. Le terrain dévonien a aussi fourni quelques phacops (3). L'espèce la plus répandue est le Phacops latifrons, Bronn, confondu sou- vent avec la Calymene macrophthalma, Brongniart (#), et décrit par plusieurs anciens auteurs. Elle se trouve à l'Eifel, dans le Harz, le Fichtelgebirge, dans les Asturies , le département de la Sarthe, etc. C'est l’espèce figurée dans l'Atlas. Le comte de Münster a décrit les Calym. lœvis et granulata, de la Fran- conie, qui sont des phacops. M. Phillips a fait connaître aussi, sous le nom de Calymene, trois espèces des terrains dévoniens d'Angleterre, les Ph. lœvis, granulata (Phacops cryptophthalmus, Emmr.) et Latreillei. (1) Syst. sil. Bühm. p. 498, pl. 20 à 23. (2) Sil. system., pl. 14, fig. 2 et 4. (3) Voyez, pour les phacops du terrain dévonien : Schlotheim, Petref., Nachtr., p.15et 34; Knorr et Walch, Verstein., Sup., pl. I, fig. 4; Bronn, Lethæa, t. 1, p. n1;, Münster, Beitr. zur Petref., t. II, p. 36, pl. 5, fig. 3 et 4, d'Archiac et Verneuil, Trans. of the geol. Soc., t. VI, p. 381; Phillips, Pal. foss. of. Devon, p. 129, pl. 35 et 56; Roemer, Harzgeb., p. 37, pl. 41, fig. 4; Sandberger, Verst. Rhein. schicht. Syst., p. 15; de Verneuil, Bull. Soc. géol., 1850, 2° série, t. VII, p. 778 et 167. (#) Sous le nom de Calymene macrophthalma, Brongniart a confondu plu- sieurs espèces de France, d'Amérique, etc. Les auteurs subséquents ont souvent encore mélangé avec ciles celle qui provient de l'Eifel. On trou- vera une bonne figure de cette dernière dans Burmeister, Org. der Tri- lob., p. 105, pl. 2, fig. 4 à 6. Elle est figurée sous le nom de Cal. ma- crophthalma, par Schlotheim, Hæninghaus, etc. Il faut lui réunir les Cul. Brongniarti, Schlotheimi, et Latreillei, Steininger, Mém. Soc. géol., t, 1, p. 350. CALYMÉNIDES. D01 Le Calyin. Jordani, Roemer, du Harz, est aussi un phacops. Les DazmaniA, Emmrich, — Atlas, pl. XLV, fig. 4 et 2, ont été réunies aux phacops par plusieurs auteurs, et séparées pour la première fois en 1845 par Emmrich en un genre distinct, dont les limites n'ont pas été envisagées de la même manière par tous les paléontologistes. Nous désignons sous ce nom, avec M. Bar- rande, les phacopiens , qui ont l’angle génal terminé en pointe, ainsi que les plèvres, et chez lesquels le pygidium est également terminé en pointe et formé ordinairement de plus de 10 segments (jusqu'à 22). Le thorax est toujours composé de 11 segments. Il faut réunir à ce genre une partie des Acaste de Goldfuss ; les PLEURACANTAUS de M. Milne Edwards ; les CryPHæus de M. Green, et les ODONTOCHILE , ASTEROPYGE et METAcANTEUS de M. Corda. Les dalmania se trouvent dans les terrains siluriens et dévo- niens. Les espèces des terrains siluriens inférieurs forment un type spécial, caractérisé par un limbe frontal rudimentaire ou nul, et par un pygidium dont les segments ne dépassent pas le nombre de 15 (une seule espèce en a 16). M. Barrande (1) en a décrit sept espèces nouvelles, de l’étage supérieur (D) des terrains siluriens inférieurs, les D. Hawlei, Deshayesi, dubia, socialis, solitaria, Phillipsi et Morrisiana. Les mêmes formes se retrouvent chez une espèce (D. orba, Barr.) de la partie inférieure du terrain silurien supérieur. M. Rouault (2) en a fait connaître deux des terrains siluriens inférieurs de la Bretagne, sous le nom de Phacops. Le Ph. D'ujardini est nouveau. Il cite eu outre le P. macrophthalmus, Brongniart, et le longicaudatus, id. Cette der- nière paraît identique avec la D. socialis, Barr. Plus tard, il a ajouté ($) la D. Vetillarli, R., qu’il avait confondue précédemment avec la D. Dawningi, Murchison. Les espèces d'Irlande et d'Angleterre (4) ont été décrites par MM. Portlock, M' Coy, Salter, etc. On cite en particulier les P. Dalmani, Port., D. obtusi- caudatus, Saiter, Murchisoni, id., Jamesii, id., et la P. truncato-caudatus, id., (1) Syst. sil. Bühm., p. 528, pl. 21 à 27. (2) Bull. Soc. géol., 2° série, t. IV, p. 309. (8) Idem, 2° série, t. VIII, p. 359. (4) Portlock, Geol. report, p. 281, pl. 2; Salter, Mem. of the geol. Survey, Brit. org. rem., décade 2, pl. 1, etc, 502 CRUSTACÉS. —= TRILOBITES. qui est la seule espèce du terrain silurien inférieur qui ait 16 segments au pygidium. Parmi ces espèces il y en a peut-être quelques unes du terrain silurien supérieur. Les D. coniophthalma et sclerops, Angelin (1), ont été trouvées en Suède dans le terrain silurien inférieur, et appartiennent au même groupe. La D. callicephala, Hall. (2), caractérise le terrain silurien inférieur de l'Amérique septentrionale, Les espèces du terrain silurien supérieur diffèrent des précé- dentes par leur limbe frontal développé et leur lobe frontal détaché. Elles ont au moins 16 segments au pygidium. La D. Hausmanni, Barr. (Asaphus Hausmanni, Brong.), la D. auriculata, Dalm. (Asaph. auriculatus, Dalm.), les D. rugosa, et cristala, Corda, ainsi que les D. spinifera, Barr., Reussi, id., Fletcheri, id., et Mac Coyi, id., ont été trouvées dans les terrains siluriens de Bohême (3. La D. caudata, Purmeister (4, se trouve en Angleterre à la fois dans le terrain silurien supérieur et dans l’inférieur, et elle est même intermédiaire entre les deux groupes : c’est l’espèce figurée dans l'Atlas, pl. XLV, fig. 1. M. M. Rouault cite la D. incerta (As. iicertus, Dal.), des terrains siluriens supérieurs de Bretagne. Les espèces des terrains dévoniens ont le limbe frontal déve- loppé, comme celles du terrain silurien supérieur; mais elles pré- sentent quelques différences importantes, et en particulier leur pygidium est orné de pointes au contour (Atlas, pl. XEV, fig. 2). Ce sont ces espèces qui ont servi à établir les’genres CRYPHÆUS, Green, et PLEURACANTAUS , Milne Edwards. On trouve à l'Eifel (5) la D. stellifer (Phacops stellifer, Burmeister), la D. punctata (Olenus punctatus, Stein.; Phacops arachnoides , Burm.), et la D. laciniata (Pleuracanthus laciniatus, Roemer). Cette dernière espèce et la D. brevicauda (Phacops brevicauda, Sandb.) (6) ont été trouvées dans le duché de Nassau. (1) Pal. Suec. (teste Barrande). (2) Pal. of New-York, p. 2 «7, pi. 635. (3) Barrande, loc. cit. (4) Burmeister, Org. der Trilob., p. 112, Trilobites caudatus, Brünnich, Parkinson , Schlotheim; Asaphus caudatus, Brongniart, Dalmann, Green, Buckland, etc. C'est probablement le même que l’As. tuberculato-costatus, Murch., Si. syst., pl. 7, fig. 8 «a. (5) Burmeister, Org. der Trilob., p. 115; Steininger, Bull. Soc. géol., t. I, p. 21, fig. 7; Roemer, Harzgeb., p. 39, pl. 11, fig. 11. Voyez Atlas, pl. XLV, fig. 2, la D. punclala. (6) Verst. Rhein. schicht. Syst. Nassau, p. 14. CALYMÉNIDES. 503 La D. calliteles, Green (Cryphœus calliteles, Green), a été trouvée dans les terrains dévoniens de l'Amérique du Nord, dans ceux du département de la Sarthe et dans ceux des Asturies (1). M. de Verneuil lui réunit avec doute la D. laciniata, Roemer, indiquée plus haut. M. M. Rouault (2) distingue de cette espèce, sous le nom de Ph. Michelini, Roemer, un trilobite des terrains dévoniens des environs de Rennes, qu'il avait d’abord confondu avec elle. Il serait bien possible qu’on dût rapporter à cette nouvelle espèce une partie des citations qui établissent l'existence de la D. calliteles en Europe. La D. sublaciniata, Verneuil ($), a été trouvée dans le département de la Sarthe. 8e Trisu. — CALYMÉNIENS. Les calyméniens ont la tête bien développée, le thorax à 13 seg- ments et prédominant sur les autres parties du corps, le prgi- dium plus ou moins étendu, et le test toujours granulé. La grande suture aboutit en arrière, au milieu de l’angle génal, qui est très rarement prolongé. Cette tribu ne renferme que deux genres. Les CaLymÈènes (Calymene, Brongniart),— Atlas, pl. XLV, fig. 3, ont le corps ovalaire, la tête plus grande qué le pygidium et que la moitié du thorax; son bord frontal est enflé et relevé (ce qui les distingue facilement des phacops) ; les lobes latéraux de la gla- belle sont globuleux, caractère spécial à ce genre. Les branches de la suture faciale sont isolées, et coupent le bord frontal en de- dans de la projection des yeux, et aboutissent à l'angle génal ; les yeux sont peu développés et réticulés. Le thorax, composé de 13 segments, a un axe saillant, et les plèvres, fortement coudées, ont l'extrémité arrondie. Le pygidium, bombé et plus ou moins arrondi, à son axe bien marqué. Le test est fortement granulé. Il faut réunir à ce genre les Paarosroma, Corda, et probable- ment les PrionocueiLus, Rouault. Les calymènes caractérisent les terrains siluriens. (1) Green, Silliman’s journ., 1857, t. KXXIL, p. 343; Hall, Geo!. of New- York, p. 200, fig. 7; de Verneuil, Bull. Soc. géol. de France, 1850, 2° série, t. VID. "16%,"pl. 3, fig. 3, D. 118. (2) Bull. Soc. géol., 2° série, 1851, t. VIIT, p. 382. {8) De Verneuil, loc. cit , p. 778. o04 CRUSTACÉS. —— TRILOBITES. La plus anciennement connue et la plus fréquente est la Calymene Blumem- bachi, Brongniart (1), déjà mentionnée en 1750 par Lyttleton. Cette espèce caractérise le terrain silurien supérieur de Ja plupart des pays où cette for- mation se retrouve. (Voyez Atlas, pl. XLV, fig. 3.) La C. Tristani, Brongniart (2), se trouve dans les terrains siluriens de Nan- tes, du Cotentin, de la Russie, etc. M. Portlock (3) a décrit la C. brevicapitata, Portl., du silurien de Tyrone, et M. Salter (4) la C. tuberculosa, Salter, du terrain silurien supérieur d'An- gleterre. M. Rouault (5), parmi les trilobites nouveaux de Bretagne, énumère la Calymene (Prionocheilus) Vernewilli, Rouault, du terrain silurien infé- rieur. M. Barrande (6), outre la C. Blumembachii, Brong., décrit huit espèces propres à la Bohème. Les C. incerta, Barr., declinata, Corda, parvula, Barr., et pulchra, id., appartiennent au terrain silurien inférieur (étage D). La dernière a seule l'angle génal apointi. _ Les C. diudemata, Barr, interjecta, Corda, Baylei, Barr., et tenera, id., caractérisent les terrains siluriens supérieurs. En Amérique on cite principalement (7) la C. senaria, Conrad, du terrain silurien inférieur. On doit peut-être lui réunir les C. callicephala et sclero- cephala de M. Green. Les Homaoxorus, Kœnig, — Atlas, pl. XLV, fig. 4, ont la glabelle dépourvue de lobations, et leur suture faciale, qui se comporte en arrière, comme chez les calymènes, a ses deux branches réunies en avant. Le céphalothorax a un bord moins re- levé, le thorax est peu renflé, et le pygidium a ses côtés non divi- sés en plèvres. Il faut leur réunir les PLæstacomta, Corda, les DiPLEURA, de Green, et les TRIMERUS du même auteur, qui ne diffèrent que par (1) Brongniart, Crust. foss., p. 11, pl. 1, fig. 1; Burmeister, Org. der Tril., p. 96, pl. 2, fig. 1-3; Barrande, Syst. sil. Bühm., pl. 19 et 43, etc. (2) Brongniart, /d., pl. 2, fig. 7 et 8; Burmeister, Zd., p. 95, pl. 2, fig. 7 et 8, etc. (3) Geol. report, p. 286, pl. 3, fig. 3. (4) Mem. geol, Survey. Brit, org. rem., décade 2, pl. 8. (5) Bull. Soc. géol., 2° série, t. IV, p. 320. 1b) Syst. sil. Bühm., p. 560, pl. 19 et 43. (7) Conrad, Ann. geol. report New-York, p. 49; Green, Monog. tril., p. 28 à 31, Hall, Pal. of New-York, p. 238, etc. CALYMÉNIDES. 905 les crnements. Quelques trimerus, en particulier, sont armés d'épines remarquables. On trouve les homanolotus dans les terrains siluriens et dévo- niens; Le terrain silurien inférieur en renferme quelques uns. M. de Barrande (!) en décrit deux, les H. bohemicus, Barr., et rarus, id. (Plæsiacomia rara, Corda). Les géciogues chargés du Geological Survey ont constaté leur existence dans le.terrain silurien inférieur d'Angleterre (2). M. Eudes Deslongchamps ($) en a décrit deux espèces sous le nom d'Asaphus 4, Brongniarti, et brevicaudatus, E. D.). Elles ont été trouvées dans les grès de May, qui paraissent appartenir à la partie supérieure des siluriens infé- rieurs. Quelques espèces ont été trouvées dans les terrains siluriens supérieurs. L'Homal. Knightii, Kœnig (4), se trouve dans les roches supérieures de Ludlow avec les H. Ludensis, Murch., Herschellüi, id., et delphinoce- phalus, id. Cette dernière espèce se retrouve dans le groupe du Niagara, Amérique du Nord. M. M. Rouault (°) a décrit ie H. Barrandei et la Plæsiacomia Kieneriana, des terrains siluriens supérieurs de Gahard, près Rennes, Plusieurs ont été citées dans les terrains dévoniens. M. Burmeister (6) pense que les H. Knightü, et delphinocephalus, cités ci-dessus, se retrouvent dans ces terains. Il y ajoute le Z. armatus, Burm., de l’Eifel. C'est l’espèce figurée dans l’Atlas. M. Roemer (7) a décrit trois espèces, encore peu certaines, des terrains dé- voniens du Hartz, les H. Ahrendi, punctatus, et gigas, Roemer. (1) Syst. sil. Bühm., p. 577, pl. 29 et 34. (2) Teste Barrande, loc. cit. (5) Soc. lin. du Calvados, 1825, pl..19 et 20. (4) Kœnig, Icon. sec., p. 83 ; Murchison, Si. syst., pl. 7. ($) Bull. Soc. géol., 2° série, 4851, t. VIII, p. 370. M. Rouault rapporte ce terrain ausilurien supérieur. Peut-être comme les grès de May, appartient- il plutôt à la division inférieure. (6) Org. der Trilob., p. 99. (7) Harzgeb., p. 39, pl. 11. 506 CRUSTACÉS. —— TRILOBITES. MM. Sandbcrger (!) ont fait connaître deux nouvelles espèces du duché de Nassau, les H. obtusus, et crassicauda, Sandb. M. Phillips (2) associe quelques fragments des terrains dévoniens d'Angle- gleterre aux H. Knightii et Herschellii, citées plus haut. M. de Verneuil (3) a trouvé dans les montagnes de Léon (Espagne) une nou- velle espèce, le H. pradoanus, de Vern. Le même auteur a fait connaître le H. Gervillei, des terrains dévoniens du département de la Sarthe. M. M. Rouault (#) a décrit les H, Haussmanni et Legraverendi, R., des terrains dévoniens des environs de Rennes. Enfin, en Amérique, l'H. Dekayi, Green (5), paraît appartenir à la même époque. 4° Famizze. — LICHASIDES. Les lichasides ont un pygidium qui n’a ordinairement que trois segments, mais qui commence à prédominer sur la tête. Les trois plèvres de ce pygidium se développent en bandes aplaties, qui forment un disque assez large et ordinairement dentelé au pour- tour. La tête bombée, parabolique, est divisée en un nombre con- sidérable de compartiments par des rainures qui Ini donnent une apparence tout à fait spéciale. Le thorax est grand, divisé en onze segments. La suture faciale est courte, coupe le bord frontal sur la projection antérieure de l'œil, se coude brusquement derrière le lobe paipébral, et se termine au bord latéral, un peu en arrière de l'œil. Cette famille ne renferme qu'un seul genre. Les Licuas, Dalman, — Atlas, pl. XLV, fig. 5, très faciles à distinguer de tous les types connus par Ja petitesse de leur tête comparée au pygidium, par les sillons qui la divi- sent, par la découpure de quelques parties du corps, etc. Ces crustacés sont d’ailleurs assez variables de formes pour que quel- ques auteurs les aient subdivisés en un grand nombre de genres. (1) Verst. Rhein. schicht. Syst. Nassau, p. 26, pl. 2. (2) Pal. foss., p. 130, pl. 57. (3) Bull. Soc. géol., 2° série, 1830, t. VIL, p. 168, pl. 3, fig. 4, et p. 778. (4) Idem, t. VII, p. 379. (5) Monogr. tril., p. 79. LICHASIDES, 507 Ils forment une partie des Parapoxipes de Brongniart, On doit leur réunir les PLaTyNorus, Conrad, les ARGes, Goldfuss, les Merorras, Eichwald, les Acrinurus, comte de Castelnau, les Nurraiia, Portlock, ainsi que les CorypocepnaLus, les Dicrano- PELTIS, les ACANTHOPYGE et les Dicraxocmus , Corda. On trouve les lichas dans les terrains siluriens et dévoniens. On en connaît plusieurs espèces des terrains siluriens infé- rieurs. La plus anciennement décrite (!) est la L. laciniata, Dalm. (Trilobites laci- niatus, Schl,, Paradoxides laciniatus, Brongniart), des terrains siluriens de Suède. M. Eichwald (2) en a fait connaître quelques unes de Russie sous le nom de Meropras, les M. Hubneri et verrucosus, Eichwald. Le duc de Leuchtenberg (3) a donné quelques nouveaux détails sur ces mêmes espèces, et décrit une nouvelle, le Z. coniceps (Metopias coniceps, Leuchtenberg). On peut citer dans les îles Britanniques (4) le L. hibernica (Nullainia hibernica, Portlock) et les L. pumila, M’ Coy, et laxata, id. L'Amérique (5) a fourni le Z. Boltoni, Green, et le L. Trentonensis, Conrad. Quelques espèces caractérisent les terrains siluriens supérieurs. M. Barrande (6) a décrit, outre Ie Lichas scabra, Beyrich, déjà connu, les L. palmata, Barrande, ambiqua, id., Haueri, id., heteroclyta, id., et sim- plex, id. M. Fletcher (7) a fait connaître les L. Bucklandiüi, M. Edw., hirsutus, F1., Grayi, id., Salteri et Barrandei, id., de Dudley. Une seule espèce a été citée dans le terrain dévonien. (!) Schlotheim, Petref., t. I, p. 26 et 36 ; Brongniart, Crus. foss., p. 35, pl. 3, fig. 3; Dalman, Paléades, p. 53 et 71, pl. 6, fig. 1; etc. C’est peut- être sur des fragments de cette espèce que Dalman a établi son Ampyx pachyrhinus. (2) Urwelt Russlands, p. 62, fig. 19 à 23. (3) Thieresten der Urwelt, p. 10, pl. 1. (4) Portlock, Geol. report, p. 274, pl. 4 et 5 ; M Coy, Mem. geol. Survey, t. II, p. 340, et Syn. sil. foss., pl. 4, fig. 8. (5) Green, Monog. trilob., pl. 60, fig. 5 ; Conrad ,Journ. nat. se., t. VII, Po2r DL 46; 18, 16. (6: Syst. sil. Bühm., p. 582, pl. 28. (7) Fletcher, Proceed. geol. Soc, janv. 1850 ,et Quart. journ., t. VI, p. 236. € 008 CRUSTACÉS. —— TRILOBITES, C’est le L. armata (Arges armatus, Goldf.), de }'Eifel (1). Quelques autres espèces ont été décrites, mais on ne connaît pas exacte- ment leur âge (2). 5° Famizze. — TRINUCLÉIDES. Les trinucléides commencent, comme on l’a vu page 486, dans le type des plèvres à sillon, la série des familles où le pygidium tend vers son maximum de développement. Cet organe est sub- triangulaire ou arrondi. Le thorax n’a que 5 ou 6 segments, et oc- cupe moins de place que la tête. Celle-ci est très développée, plus grande que le thorax et que le pygidium, souvent sans yeux, et le limbe est quelquefois perforé; les pointes génales sont ordinai- rement longues. La perforation du limbe semblerait indiquer des rapports avec les harpes ; mais la proportion du thorax et du pygi- dium est trop différente pour qu'on puisse rapprocher ces genres. Les TriNucLeus, Lhwyd (Cryptolithus, Green), — Atlas, pl. XLV, fig. 6 et 7, ont une forme ovalaire, clairement trilobée. La tête est très déve- loppée, entourée d’un large limbe perforé et prolongé en une longue pointe génale. La glabelle est renflée, et des deux côtés les joues forment des protubérances assez marquées, mais moins saillantes. La grande suture est marginale. Le thorax a 6 segments dans les adultes ; les plèvres sont planes. Le pygidium forme une surface triangulaire ou arrondie sur laquelle s'élève l'axe; le nombre des segments est très variable ; il est entouré d’un bord vertical strié. Ce genre a été réuni aux Asaraus par Dalman, et aux Ampyx par Emmrich, ete. Il est identique avec celui des CRYPTOLITHUS, Green, nom qui a été conservé par quelques auteurs. M. Barrande a montré qu'on devait lui réunir les Terraspis, M° Coy, et les TETRAPSELLIUM, Corda. Tous les trinucleus connus (*) appartiennent aux terrains silu- {1) Goldfuss, Nova acta Acad. nat. cur., t. XIX, pl. 23, fig. 1. (2) Voyez Loeven, Konigl. Vetensk. Ak. Forh., avril 1845 ; Beyrich, Trilo- bites, etc. (3) M. de Verneuil dit cependant qu’on a trouvé des trinucleus dans les schistes de Wealock (silurien supérieur); mais ce fait n’a pas encore été TRINUCLÉIDES. 509 riens inférieurs. En Bohême, ils manquent aux dépôts les plus an- ciens (étage C), et se trouvent tous dans l'étage immédiatement supérieur (D), le plus récent des terrains siluriens inférieurs. La même distribution paraît se retrouver dans le reste de l'Europe et en Amérique. La plupart sont dépourvus d’yeux. Le T. ornatus (1) (Trilobites ornatus, Sternberg) est une des espèces les plus répandues. On le trouve en Suède, en Bohème, etc. M. Barrande a fait connaître les 7. Godlfussi, Barr., et ultimus, id., de Bohème. Le T. granulatus, Burm. (Entomostracites granulatus, Wahl., Trinucleus Lloydi, Murch.), se trouve en Suède et en Angleterre (2). M. Murchison (5) a décrit les Tr. caractaci, fimbriatus, radiatus, etc., des terrains siluriens inférieurs d'Angleterre, et le T°. gibbifrons, M’ Coy ({, d'Irlande. Le T7, Pongerardi, Rouault (5), de Bretagne, est remarquable par la bifur- cation de ses pointes génales. (Voyez Atlas, pl. XLV, fig. 7.) Le T. concentricus, Hall (6), provient de l'Amérique du Nord. - Quelques espèces sont pourvues d’yeux. M. Barrande a décrit le T. Bucklandi, de Bohême. Le T. seticornis, Hisinger, a été trouvé en Suède. Jl faut ajouter aux trinucleus quelques espèces décrites par M. Portlock (7), et dont l'organisation est moins connue. Les Ampyx, Dalman, — Atlas, pl. XLV, fig. 8, ressemblent aux trinucleus par leurs formes générales et par leurs ornements. Ils en diffèrent par l'absence de perforâtions sur la tête, par les branches faciales de la grande suture, qui apparaît sur la constaté d'une manière parfaitement certaine (Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 614). (1) Sternberg , Verhand. vaterl. mus., p. 53, pl. 2, fig. 2; Boek, Gea Norweg., p.142; Burmeister, Org. der Trilob., p. 67; Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 623. (2) Burmeister, Org. der Trilob., p. 66; Wahlenb., Acta Ups., t. VI, p. 30, pl. 2, fig. 4; Dalman, Paléades, p. 43, pl. 2, fig. G; Murchison, Sil. syst., p. 660. (3) Si. syst., p. 660, pl. 23. (4) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 411. (5) Bull. Soc. géol., 2° série, 1846, t. IV, p. 311. (6) Pal. of New-York, t. 1, p. 249. (?) Geol. report, p. 262. 510 CRUSTACÉS, — TRILOPITES. surface, et surtout par la glabelle, dont le lobe frontal se prolonge en une saillie souvent terminée par une longue pointe. Les BracnamPpyx de M. Ed. Forbes ne diflèrent des ampyx que par leur pointe frontale plus courte. Les espèces connues appartiennent toutes à l'époque silurienne, et paraissent caractériser surtout les terrains qui ont été formés à peu près vers le moment où s’est établie la différence entre la division inférieure et la division supérieure. En Bohème, on les trouve dans l'étage supérieur des terrains siluriens inférieurs et dans l'étage inférieur des terrains siluriens supérieurs. Deux espèces ont été trouvées en Bohême (1), l’'Ampyx Portlocki, Barr., du silurien inférieur, et |A. Rouaulti, id., du silurien supérieur. Les espèces d'Angleterre (2) sont le Trinucleus nudus, Murchison, du Llan- deilo Flags, etc., l'A. latus, A Coy, l'A. parvulus, E. Forbes, du Wenlock Shale et une espèce, encore inédite, du même auteur, indiquée par M. Barrande, (4. tumidus). On a trouvé, à ce qu'il paraît, les mêmes espèces en Norwége et en Ir- lande ($), savoir : l'A. mammiilatus, Sars (A. Sarsii, Portl.), et l'A, nasutus, Sars (A. Austinii ? Portlock). L'A. nasutus, Dalman (f), a été trouvé en Suède et en Russie. L'A. Bruckneri, Boll (5), provient du Mecklembourg, Ce même genre a été découvert dans le Canada, mais les espèces ne sont pas précisées (6). Les Dionipe, Barrande (olim Done, id., Polytomurus, Corda), — Atlas, pl. XLV, fig. 9, ne diflèrent des trinucleus que par quelques caractères accessoires. La glabelle est subearrée et aplatie au lieu d’être bombée ; la surface génale et le limbe sont presque confondus; les cavités or- nementales ne sont pas toutes perforantes ; le pygidium n’est pag entouré d’un bord vertical, etc. (!) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 632, pl. 30. (2) Murchison, Si. syst., p. 660, pl. 22, fig. 5; M’ Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 410. Voyez surtout E, Forbes, Wem. of the geol. Survey, Brit. org. rem., décade 2, pl. 10. (3) Sars, Isis, 1835, 3° cahier, pl. 8, fig. 3 et 4; Portlock, Geol. report, p. 258. (*) Dalman, Paléades, p. 54, pl. 5, fig. 3; Burmeister, Org. der Trilob., p. 128. (5) Palæontographica, 1, p. 126, pl. 17, fig. 8. ($) Teste Barrande, p. 635. ASAPHIDES. 511 On n'en connaît (!) qu’une espèce qui caractérise la partie supérieure du terrain silurien inférieur de Bohême, C'est la D. formosa, Earrande. 6: Famixe. — ASAPHIDES. Les asaphides ont un corps large et se rapprochant plus ou moins d'un ovale régulier ; la tête est développée, mais le pygi- dium l’égale ou la surpasse en étendue. Le thorax a 8 segments. Le test est orné de stries ou de pores. Les Asapaus, Brongniart, — Atlas, pl, XLV, fig. 10, ont un contour ovale ct une surface trilohée. Des trois parties qui le composent, ie pygidium est ordinairement la plus grande ou du moins égale la tête; le thorax est ia plus petite ; toutelois ces différences de dimension sont peu marquées. Le limbe est dis- tinct, la glabelle est délimitée par sa courbure plutôt que par des .sillons ; la suture faciale est variable; les yeux sont grands et réticulés, lPhypostome est fourchu (fig. 10, a); le thorax a 8 seg- menis ; les plèvres sont creusées par un sillon oblique. Le pygi- dium est arrondi ou parabolique, son axe estinégalement marqué. Le iest est orné de stries ou de plis. Quelques espèces ont atteint une grande taille (2). Les limites assignées à ce genre ont beaucoup varié, et il a ren- fermé plusieurs types qui, comme on l'a vu, ont été transportés ailleurs. Tel que nous le limitons ici, il correspond en partie aux Isorezus, Dekay, aux CryPronymus, Eichwald, aux BRONGNIARTIA, Eaton, aux HemicryPTuRUS, Green, aux AsapHAGuS, Troost, aux Basicicus, Salter, aux Niceus, Dalman, genres établis sur quelques espèces qu on peut considérer comme de vrais asaphus, et dont quelques uns peuvent être conservés comme sous-genres ou sec- tions utiles dans l'étude des espèces. Les asaphus appartiennent tous aux terrains siluriens in- férieurs. En Bohême, ils caractérisent la partie supérieure (étage D) de cette formation. Le véritable gisement de toutes les espèces n'est pas assez connu pour qu’on puisse affirmer que leur (*) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 640, pi. 42. (2) L'Asaphus tyrannus, Murchison, paraît ayoir atteint la taille d'au moins 260 millimètres, 512 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. place géologique est la même dans tous les pays; mais on ne con- naît aucun fait précis qui contredise cette assertion probable. M. Barrande les divise en plusieurs groupes. Dans les uns, la segmentation des lobes latéraux du pygidium n'est pas apparente. Quelques uns de ceux-ci, correspondant à peu près au genre des Nieus, Dalman, ont l'axe distinct et quelquefois segmenté. A cette division appartiennent !{!) les Zsotelus ovatus et Powisü , Portlock, d'Angleterre, l'A. lœviceps, Dalman, de Suède, l’A. extenuatus, Dalman (Entomostracites extenuatus, Wahl.), du même pays, et surtout l'A. expan- sus, Dalm. (Entomolithus paradoxus expansus, Lin., Entomostracites para- dorus, Wahl.), espèce décrite et figurée par un très grand nombre d’auteurs et une des plus répandues. D'autres, auxquels on pourrait réserver le nom d’IsoTELUS, ont l’axe peu distinct ou effacé. On peut principalement citer (2) l'Jsotelus gigas, Dekay (Asaphus platyce- phalus, Stokes, Burm., etc.), des Etats-Unis. On peut placer dans un second groupe les espèces dont la seg - mentation est très marquée sur les trois lobes du pygidium. Les uns ont la suture faciale à branches unies. À ce type appartiennent l'A. nobilis, Barr., de Bohème, les À. frontalis et angustifrons, Dalman, et l'A. Barrandei, de Verneuil, du département de l'Hérault. D'autres, les Basicicus, de Salter, ont la suture faciale à bran- ches isolées (*). Tels sont les À. ingens, Barrande, de Bohème, et tyrannus, Murchison, Plusieurs autres espèces ne sont pas assez connues (*) pour être réparties dans ces groupes. (1) Portlock, Geol, report, p. 297; Dalman, Paléades; Wahlenberg, Acta Upsalia, t. VIII; Burmeister, Org. der Trilob., etc. (2) Stockes, Trans. of the geol. Soc., 1824; Burmeister, Org. der Trilob., p. 127, pl. 2; Dekay, Ann. Lyc. New-York, t. I, p. 176, pl. 12 etLS, eic. (3) Barrande, loc. cit.; Murchison, Si. syst., p. 626, pl. 24, fig. 4. (4, Voyez Murchison, Sil. syst.; Richter, Pal. der Thuringerwald., p. 22; Boek, Gea Norwegica, I, p. 141; M° Coy, Ann. and mag. of nat. hist., t. IV, p. 405; duc de Leuchtenberg, Thierreslen der Urwelt, ete. ASAPHIDES. 513 Tels sont l'A. Fourneli, Verneuil, du département de l'Hérault, }’À. Po- wisii, Murchison, l'A. grandis, Sars, l'A. afinis, M Coy, d'Irlande, plusieurs espèces de Norwége, décrites par Boek, etc. Les SymPaysurus, Goldfuss, sont des asaphus dont la glabelle est dépourvue de lobe, et où manque ainsi le sillon occipital. L’axe du pygidium est peu dis- tinct (1). Le type de l'espèce est le S. palpebrosus, Goldfuss (Asaphus palpebrosus, Dalman), des terrains siluriens. Il faut probablement y ajouter les S. intermedius, Goldfuss, lœvis, id., et oblongatus, id., décrits par Boek sous le nom générique de trilobites. LesOcyGra, Brongniart (Ogygies? Eaton),—Atlas, pl. XLV, fig. 41, sont aussi très voisines des asaphus, et, d’après M. Barrande, ne peuvent absolument en être distinguées que par la forme de l’hypo- stome, qui, dans les asaphus, est fourchu ou profondément échan- cré au bord buccal, et qui, chez les ogygia, a au contraire ce même bord buccal entier, arrondi, et muni dans son milieu d'une petite saïrllie. Il s’en faut de beaucoup que l’on connaisse l’hypostome de toutes les espèces de ces deux genres; ily en adonc plusieurs dont la place n’a été décidée que par le facies, et qui restent douteuses. On peut, suivant M. Barrande (?), considérer comme de vraies ogygia les espèces suivantes qui appartiennent toutes à l’époque silurienne : L'Ogygia Buchi, Brongniart, et l'O. Portlocki, Salter, figurées et décrites en détail par M. Salter (5). RE" L'O. dilatata, Goldfuss (Trilobus dilatatus, Brunnich), réunie à tort à l'O. Buchi, dont elle diffère par sa suture faciale (4). Les 0. Guettardi et Desmaresti, Brongniart (5), des schistes siluriens des environs d'Angers. L'O. Edwardsi, Rouault(6), de la Couyère, près Angers. (1) Goldfuss, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1843 , p. 552; Boek, 1d., 4841, p. 726; Dalman, Paléades, p. 48, etc. (2) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 655. (3) Mem. of the geol. Survey, Brit. org. rem., décade IL, pl. 6 et 7. (4) Brünnich, Kjübenh. selsk. skrift., 1781, p. 293; Goldfuss, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1843, p. 556. (5) Crust. foss., p. 28, pl. 3, fig. 1 et 2; Rouault, Bull. Soc. géol., 2° sé- rie, 4848, t. VI, p. 87, pl. 1. (6) Rouault, Zd., p. 87, pl. 2. IT, ù 98 514 CRUSTACÉS. — TRILOBITES, 7° Famizze. — ÆGLINIDES. Les æglinides forment une petite famille anomale, caractérisée par la brièveté de l'axe du pygidium, par la trilobation qui n'est marquée que sur le thorax et à peine indiquée sur les deux autres régions, et par la tête, qui prédomine en étendue et porte de grands yeux rapprochés du bord. Le thorax a 5 ou 6 segments, le pygidium est en demi-cercle. Cette famille ne renferme qu'un seul genre. Les ÆcGzina, Barrande (Zgle olim, 1d., Cyclopyge et Micro- paria, Corda), — Atlas, pl. XLV, fig. 12, qui sont de petites espèces remarquables par leur forme allongée et par la petitesse du thorax; elles da à aimes au premier Coup d'œil les agnostus. On n’en connaît que dans les terrains siluriens inférieurs. rois espèces ({) ont été trouvées en Bohème (étage D), les À. rediviva, Barr., speciosa, Corda, et pachycephala, id. M. Barrande parle aussi d’une espèce inédite trouvée par M. Salter (À. mi- rabilis) dans le groupe de Llandeilo, du pays de Galles. 8° FamLie. — ILLÆNIDES. Les illænides forment un groupe de passage entre le type des plèvres à sillon et celui des plèvres à bourrelet , car ces organes ont une surface presque plane. La tête est très développée; la glabelle, non lobée, est peu distincte du reste de la surface ; le tho- rax a 8 à 40 segments, et le pygidium, aussi développé que la tête, n’a point de segments visibles, et son axe est très court ou nul. Les ILLÆNUS, Dalman, — Atlas, pl. XLV, fig. 43 et 44, ont le corps large, convexe, la tête semi-elliptique, ordinairement plus large que longue, presque lisse, les yeux très distants et rejetés sur les côtés, le thorax plus petit que la tête et que le py- (1) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 663, pl. 34 et 43. iLLÆNIDES, 515 gidium ; ce dernier organe très grand, lisse, arrondi, bombé, sou- vent sans trace de segmentation. | Ces trilobites sont en partie les mêmes que céux qui ont été nominés CRYProxYMUS par M. Eichwald. L'étude de formes plus nombreuses et plus variées a montré que l’on devait leur réunir les Bumasrus, Murchison (Atlas, pl. XLV, fig. 14), qui ont l'axe plus large que les flancs, mais qui sont liés par des transitions nombreuses et des espèces intermé- diaires aux véritables illænus, ainsi que les Dyspcanus, Burmeis- ter, qui ont neuf anneaux au thorax et les angles génaux prolongés. Le genre Taareops, Conrad , n’est fondé que sur une espèce d'il- lænus. Il en est de même du genre ACESTE, Corda. Tous les illænus connus appartiennent aux étages supérieurs des terrains siluriens inférieurs et aux étages inférieurs des ter- rains Siluriens supérieurs. On en connait environ une trentaine, M. Barrande les divise en deux sous-genres, les ILLæNtSs et les - BumasTus, caractérisés, comme je l'ai dit ci- dess Us, ds: les pro- portions de l'axe et des flancs. Tous les ILLÆNUS proprement dits appartiennent aux terrains siluriens inférieurs. Deux espèces n’ont que huit segments au thorax, Ce sont (1) : l'A. Hisingeri, Barr. (Alceste latissima, Corda), de Bohème, et l’Z1. Beaumonti (Nileus Beaumonti, Rouault), de Bretagne. D’autres ont neuf segments au thorax. Parmi eux quelques espèces ont les angles génaux prolongés en pointes et correspondent ainsi au genre DysPLaNES, de M. Burmeister. Tels sont l’Jl. centratus, Dalman, du calcaire de transi- tion du Gothland, et l'J. Vahlenbergianus, Barr., de Bohéme. D’autres, au contraire , ont l’angle génal arrondi : tel est l'A. Panderi, Barr., de Bohême. L’Ill. Bowmannii, Salter (2), a aussi neuf segments au thorax. Le nombre de dix segments au thorax est plus fréquent, C'est à ce groupe qu'appartient le principal type du genre, ou du moins le plus anciennement connu (3), l’lænus crassicauda, Dalm. (Entomostracites crassicauda, Wahlenb.), de Suède, de Russie, etc. (1) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 669, pl. 29 ; Rouault, Bull. Soc, géol., 2° série, 1846, t. IV, pl. 3, fig. 2. 2) Mem. geol. Survey, t, 1, pl. 4, p. 339 (teste Barraude). (3) Te Acta Upsalia, 1821, t. Vi, p. 27,pl, 2: Dalman, Pa- léades, pl. 5, fig. 2, etc, 516 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. L'IU. giganteus, Burmeister (1), provient des schistes argileux d'Angers. M. Salter (2) a décrit les I. Davisü, Salt., Portlocki, id. (crassicauda, Portlock), et Murchisoni, id. L'IU. Salteri, Barr., de Bohème, l'{U. perovalis, Murchison (3), d’Angle- terre, et l'A. tauricornis, Kutorga (#), de Russie, appartiennent aussi à ce groupe. Il en est de mème de l'J. ovatus, Hall (Thaleops ovatus , Conrad), de New-York (5). Quelques illænus proprement dits sont trop incomplétement connus pour être placés dans les groupes ci-dessus. On peut citer en particulier ($) les JU. distinctus et transfuga , Barr., de Bohème, et plusieurs espèces décrites par MM. Boek, Salter, Hall, etc. Le sous-genre des Bumasrus, Murchison , n'est représenté dans les terrains siluriens inférieurs que par une seule espèce. ‘C'est le B. trentonensis, Hall (7), de l'Amérique septentrionale, à neuf seg- ments. Deux espèces au moins (à 40 segments) ont été trouvées dans les terrains Siluriens supérieurs. Ce sont l'Z. Bouchardi, Barrande, de Bohème, et l'A. Barriensis, Mur- chison (8), d'Angleterre. Les Nizeus, Dalman, — Atlas, pl. XLV, fig. 45, ont aussi des plèvres à sillon effacé. La trilobation ne se montre presque plus sur aucune partie du corps. Ils ont été anciennement réunis aux asaphus, mais ils ont bien plus de rapports avec les illænus, quoiqu'ils en diffèrent par leur thorax plus grand que le pygidium. Plusieurs espèces de ce dernier genre ont même été décrites sous le nom de nileus , et, dans l'impossibilité où je suis d'en faire une comparaison complète, je me borne à indiquer ici l'espèce type du genre NILEUS. (t) Org. der Trilob., p. 119, pl. 3, fig. 10. (2) Mem. geol. Survey, Brit. org. rem., décade If. (8) Sil. syst., p. 661, pl. 23, fig. 7. (*) Mém. de l'Acad. des mines de St.-Pétersbourg, 1848, pl: 8, fig. À. (5) Hall, Pal. of New-York, t. I, p. 259, pl. 67, fig. 6. | (6) Voyez, pour toutes ces espèces, Barrande, Syst. sil, Bühm., p. 680. (7) Pal. of New-York, t. 1, p. 230, pl. 60, fig. 5. {8} Sil. syst., p. 656, pl. 7, fig. 3, et pl. 14, fig. 7. ODONTOPLEURIDES. 517 C'est le Nieus armadillo, Burm. (1) (4saphus arimadillo, Dalm.), du terrain silurien du Gothland, 9e Famizze. —— ODONTOPLEURIDES. Cette famille commence, comme on l’a vu page 486, la série des trilobites dont les plèvres ont un bourrelet. Le pygidium est beaucoup plus petit que le thorax, et composé de 2 à 5 segments prolongés en épines ou découpures saillantes. Le thorax, composé de 8 à 12 segments, porte des plèvres pointues et souvent armées d'épines. Les Acipaspis, Murehison (Odontopleura, Emmrich, etc.), — Atlas, pl. XLVI, fig. 4 et 2, constituent un genre très distinct, dont M. Barrande forme peut-être -avec raison une petite famille. Ils sont principalement caractéri- sés par la richesse de leur ornementation. La tête occupe ordinai- rement un peu moins du tiers (quelquefois un cinquième) de la longueur totale, et est divisée en un si grand nombre de comparti- ments qu'on a peine à y reconnaître, au premier coup d'œil, la lobation ordinaire; M. Barrande a cependant prouvé qu’elle est tout à fait normale. Le thorax à 8 à 10 segments, ordinaire- ment armés de pointes pleurales plus ou moins dirigées en arrière, et quelquefois très prolongées. Le pygidium est très petit, et a la forme d’un segment de cercle. Il a 2 ou 3 articles, et porte des pointes très marquées. Le test est orné d’une granulation tantôt fine et régulière, tantôt inégale. Presque tous les auteurs ont adopté pour ce genre le nom d'OpoxtoPceurA, établi par Emmrich. Celui d’Acipasris, de M. Mur- chison , a réellement la priorité, comme l’a montré M. Barrande. Celui de CErATocEPHALA de Warder est encore plus ancien, mais il se confond avec un nom de plante, et n’a pas été adopté. On doit réunir à ce genre les CErauRus, Green, une portion des ARGESs de Goldfuss, les Pocieres, Rouault, les SELENOPELTIS et les TRAPELOCERA, Corda. (1) Org. der Trilob., p. 123; Dalman, Paléades, p. 49, pl. 14, fig. 3; Mile Edwards, Hist. nat. des crust., pl. 34, fig. 1. 518 CRUSTACÉS, —— TRILOBITES. : Ce genre est un des plus nombreux de l'ordre des trilobites. On en connaît au moins 50 espèces, commencant au terrain silu- rien inférieur, ayant leur maximum dans les terrains siluriens supérieurs, et leur minimum dans l’époque dévonienne. La Bohême est le pays qui en renferme le plus à proportion, car M. Barrande en compte 30 espèces (1). Les espèces des terrains siluriens inférieurs ont presque toutes 10 segments au thorax et 2 au pygidium. C’est le cas en particulier des 4. primordialis, Barr., Keyserlingii, id., et tremenda, id., de Bohème {étage D), ainsi que l'A. trentonensis , Hall (2), d'Amérique et une espèce inédite du Gothland. Toutefois l'A. Buchi, Barr., de ce même étage de Bohême, a neuf segments au thorax et trois au pygidium. Les espèces des terrains siluriens supérieurs appartiennent,sous le point de vue du nombre des segments, à deux types différents. Les unes ont 10 segments au thorax et 2 au pygidium, comme les À. Verneuilli, Barr., et vesiculosa, Beyrich, de Bohême. D’autres ont 9 segments au thorax et 3 au pygidium, comme les A. Leonhardi, Barr., Hoernesi, id., et Geinitziana, Corde. Plusieurs ont 9 segments au thorax et 2 au pygidium. M. Barrande a dé- crit les A. Roemeri, Barr., Dormitzeri, Corda, minula, Barr., peclinifera, id., derelicta, id., ruderalis, Corda, et propinqua, Barr., chez lesquelles il n’y a qu’une seule pointe développée à l'extrémité de la plèvre, et les À. mira, Barr., Prevosti, id., et Dufrenoyi, id., où les plèvres portent deux pointes développées. L’A. ovata, Beyrich, appartient à ce dernier type. Il y a encore beaucoup d'espèces moins certaines dans leur gisement ou dans leurs caractères organiques qui sont énumérées dans l'ouvrage de M. Barrande (3). On ne cite que peu d'espèces dans les terrains dévoniens. L’A. elliptica, Burm. (4), provient de l’Eifel (Atlas, pl. XLVEI, fig. 2). L'A. radiata, Goldfuss, a été trouvée à la fois dans les terrains siluriens et dé- voniens. MM. Sandberger (5) paraissent avoir recueilli encore une espèce dans le duché de Nassau, (1) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 692, pl. 36 à 39. (2) Hall, Pal, of New-York, pl. 64. (3) Syst. sil. Bühm., p. 706. 1: (#) Org. der Trilob., p. 73, pl. 1, fig. 4, etc. @) Verst, Rhein. Schicht, syst, Nassau, p. 24, ODONTOPLEURIDES. 519 Les Cagmurus, Beyrich, — Atlas, pl. XLVE, fig. 3, sont moins ornés que les acidaspis, et les épines ou pointes sont moins nombreuses. Leur corps est ovalaire, distinctement trilobé dans toute sa longueur ; la tête forme le tiers de cette longueur et le pygidium un cinquième. La première est arrondie en demi- cercle, bordée d’un limbe, et terminée ordinairement aux angles génaux par une pointe oblique. Le bord rappelle la forme des plèvres thoraciques plus que dans tout autre genre. La glabelle est hombée et limitée par des sillons prononcés. Les yeux, peu volumineux, sont variables de position. Le thorax est composé de 10 à 12 segments; les plèvres ont des formes spéciales, mais très diverses. Le pygidium a quatre articulations dont la dernière est rudimentaire, et est terminé par des pointes ou découpures irès prononcées qui varient de une à quatre. Les espèces de ce genre, établi seulement en 1845 par Bey- * rich, ont été auparavant confondues dans ceux des calymènes, des otarion, des ceraurus, des paradoxides, des phacops, des asa- phus, des cyphaspis, des amphion, etc. M. Cordales a divisées en CHEIRURUS , ACTINOPELTIS et ECCOPTOCHILE. Les cheirurus ont leur maximum dans les terrains siluriens in- férieurs, et se continuent jusqu'aux terrains dévoniens, où ils sont très peu nombreux. M. Barrande les groupe en sections. Les uns ont le sillon pleural parallèle aux bords et peu mar- qué. Ils appartiennent exclusivement à la faune silurienne in- férieure (étage D, en Bohême). Le Cheirurus claviger, Beyrich, et les Ch. globosus, Barr., insocialis, id., tumescens, id., et scuticauda, id., ont été trouvés en Bohême. Le Ch. Sedgwickii (Cryphœus Sedgwickü, M’ Coy) ({) provient d'Irlande. Le Ch. Sembnitzki, Eichwald (2), a été trouvé en Russie. Il faut ajouter le Ch. clavifrons, Dalm., et peut-être comme espèce dis- -tincte celle qui a été décrit par Salter sous le même nom. Les autres ont le sillon pleural oblique et profond, et toujours 11 segments au thorax. Ils sont répartis dans les terrains silu- riens et dévoniens. (1) Ann. and mag. of nat. hist.,t. IV, p. 406. {2) Sil. syst. Esthl., p. 68. 920 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. Plusieurs se trouvent dans le terrain silurien inférieur {étage D. Parmi les espèces de Bohème, ont peut citer le Ch. insignis, Beyrich. Parmi les espèces d'Angleterre et d'Irlande {f), le Ch. speciosus ? Salter, le Ch. gelatinosus, Portlock, le Ch. Wäillamsi, M° Coy, le Ch. brevimucro- natus ? id. Parmi les espèces de Suède, le Ch. speciosus, Dalm. Parmi les espèces d'Amérique, le Ch. pleurexanthemus, Green, différent, suivant M. Barrande, de celui qui a été décrit par Hall sous le même nom. D’autres sont répartis dans les terrains siluriens supérieurs. Tels sont en Bohème les Ch. obtusatus, Corda, Harwlei, Barr., Beyrichii, id., Quenstedti, id., gibbus, Beyrich, Cordai, Barr., pauper, id., Lifurcatus, id., minutus, id. En Allemagne, les Ch. propinquus (Calymene propinqua), Münster, et articulatus (Cal. articulata, Münster); en Norwége, le Ch. Sternbergi, Boek. En Angleterre (2), le Ch. bimucronatus (Paradoæxides bimucronatus, Mur- chison). % Les terrains dévoniens n'en renferment, comme je l’ai dit, qu'un très petit nombre (). { M, Barrande cite le C. Sternbergü ? Phillips, et le C. gibbus ? Sandberger. Les PLacoparia, Corda, sont formés sur le même type que les cheirurus peu découpés et n’en diffèrent que par l'absence des yeux et de la suture faciale, par la direction des sillons de la tête, et par la forme des plèvres, dont le bourrelet fait une forte saillie, et dont la partieexterne, se coudant à angle droit, prend une direction verticale. La PI. Zippei, Corda (£), a été trouvée dans les terrains siluriens inférieurs ‘étage D) de Bohême. La PI. Tournemini, Rouault (5), caractérise les terrains analogues de la Bre- tagne. (1) Salter, Mem. geol. Survey, t. I, pl. 7; Portlock, Geol. report, pl. 3; M’ Coy, loc. cit., et Syn. sil. foss. Ireland, p. 44. (2) Murchison, Sil. syst., pl. 14, fig. 8. (3) Phillips, Pal. foss. Dev., pl. 56, fig. 247; Sandberger, Vers!. Rhein. Schicht. syst. Nassau, pl. 2, fig. 2. (#) Hawle et Corda, Prodrome, p. 129, pl. 6, fig. 71; Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 803, pl. 29. (5) Bull. Soc. géol. de France, 2° série, 1846, t. IV, p. 309, pl. 3, fig. 4. GDONTOPLEURIDES. D21 Des fragments encore mal déterminés ont été trouvés en Portugal et en Espagne dans les mêmes gisements (t). Les SPHÆREXOCHUS, Beyrich, — Atlas, pl. XLVI, fig. 4, diffèrent des cheirurus par les branches de la suture faciale iso- lées, par leurs plèvres plus simples, qui ne présentent ni bour- relets secondaires, ni nodules, et par leur pygidium constamment composé de 3 segments au lieu de 4. Ils sont remarquables par leur tête très bombée et leur glabelle enflée. On les trouve dans les terrains siluriens. La division supérieure des terrains siluriens inférieurs en a fourni deux espèces (?). Ce sont le S. calvus, M’ Coy, d'Irlande, et le S. clavifrons (Cal.-clavi- frons, Hisig., non Dalman), de Suède. On en trouve aussi dans les terrains siluriens supérieurs. Le S. mirus, Beyrich (3), a été découvert en Bohême. D’autres espèces moins connues ({) ont été signalées en Suède, en Angle- terre et aux États-Unis. Les STAUROGEPHALUS, Barrande, — Atlas, pl. XEWT, fig. 5, se distinguent de tous les trilobites connus, par leur tête for- mée de trois parties enflées, inégales, disposées en croix : ce sont le lobe frontal de la glabelle et les joues. Le thorax est composé de 10 segments ; le pygidium en a probablement 4, dont 3 portent une pointe. C est une tête de ce genre que Beyrich avait associée avec un pygidium fort différent appartenant à un lichas, pour former le genre TRoCHURUS. Ce nom a dù être abandonné comme motivé par le pygidium. La seule espèce connue ($,, le Staurocephalus Murchisoni, Barrande, a été (!) Sharpe, Proceed. geol. Soc., 1848 , p. 146 ; Barrande, loc. cit. (2) M’ Coy, Syst. sil. foss. Ireland, p. 44, pl. 4, fig. 10; Hisinger, Lethæa Suecica, 2° suppl., pl. 37, fig. 1. (3) Barrande, Syst. sil, Bühin., p. 805 , pl. 42 ; Beyrich, Ueber ein. Bühm., Tril., p. 21, | (#) Beyrich, loc. cit.; de Verneuil, Bull. Soc. géol., 2° série, t. IV; Bar- rande, loc. cit. ($) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 810, pl. 43; M’ Coy, Brit. pal. foss., p. 153. 522 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. trouvée dans les dépôts inférieurs du système silurien supérieur de Bohême, et en Angleterre par M. M° Coy. Les DetPxon, Barrande, — Atlas, pl. XLVEI, fig. 6 ne sont encore connus que par leur tête et leur pygidium. Ces organes ne ressemblent à aucun type connu. La tête se compose d’une glabelle sphéroïdale, sur les côtés de laquelle les lobes latéraux s'étendent en prenant la forme de côtes ou de plèvres correspondant aux angles génaux et portent les veux. M. Barrande lui a associé un pygidium non moins para- doxal, composé de 4 à 5 anneaux; le premier porte une pointe de chaque côté, et les autres donnent naissance à des appendices qui s'unissent en une plus grande pointe divergente. Le Deiphon Forbesi, Barr., est la seule espèce connue ({). Elle se trouve à Dudley et en Bohème, dans le terrain silurien supérieur. Les ZETaus, Pander, ont le corps ovalaire, trilobé, le pygidium terminé par des épines, et les mêmes proportions entre les diverses régions que tout le reste de la famille. Ils ont du reste l'apparence des caly- mènes, avec lesquelles on les avait confondus ; leurs veux très saillants sont caractéristiques. Le thorax a 12 segments et porte des plèvres dont les cinq premières diffèrent notablement des sept dernières. fl fant y réunir les CyBeLe, Loeven. On en connaît deux espèces (2), les Z. verrucosus, Pander, et bellatulus (Calymene bellatula, Dalman, Cybele bellatula, Loeven), des terrains siluriens de Russie, de Suède, etc. Les DiNpyMENE, Barrande, — Atlas, pl. XEVE, fig. 7 ont les formes des zethus, mais leur glabelle n’est pas lobée, les veux et la suture faciale manquent, leur thorax n à que 10 seg- ments, les plèvres sont uniformes, et le pygidium n'en porte que 2 au lieu de A. (1) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 814, pl. 39. 2) Pander, Russland, p. 140; Dalman, Paléades, p. 36, pl, 1, fig. 4; Loe- ven, Ofvers. Acad, Handl., 1845, 0° 4, p. 110. AMPHIONIDES. 523 On n'en connaît que deux espèces des terrains siluriens inférieurs (étage D) de Bohème, les D, Frederici-Augusti, Corda, et Haidingeri, Barrande (!). 10° Fame. — AMPHIONIDES, Les amphionides ont aussi le pygidium armé de pointes ; mais cet organe est composé de segments plus nombreux. Cette famille est, du reste, encore tout à fait provisoire, car il n'est pas parfai- tement certain qu’elle appartienne au type des plèvres à bour- relet. Les AmpHION, Pander, — Atlas, pl. XLVI, fig. 8, font une transition entre cette famille et la précédente, car ils n’ont que 6 segments au pygidium. Leurs formes, comme celles des zethus, rappellent les calymènes, et ils ontété confondus avec ce dernier genre. L'4. Fischeri, Eichwald (2) (Calymene Fischeri, Vern.), provient de Russie, I] paraît qu'on doit lui réunir l’Amphion frontilobus, Pander. L'A. Lindaueri, Barr. (3), a été trouvé dans la partie supérieure (étage D) des terrains siluriens inférieurs de Bohême. Les Cromus, Barrande, — Atlas, pl. XLVI, fig. 9, ent 12 à 28 segments au pygidium, un corps ovalaire distincte- ment trilobé, une tête semi-circulaire à glabelle médiocre, des yeux peu développés, et 10 (?) segments au thorax. Les plèvres du pygidium se terminent en pointe. M. Barrande (4) a décrit les L. intercostatus, Barr., Beæumonti, id., bohe- micus, id., et transiens, id., de l’étage inférieur des terrains siluriens supé- rieurs de Bohème. Les Encrinurus, Emmrich, sont caractérisés par la multiplicité des divisions de l’axe de leur pygidium, beaucoup plus nombreuses que les plèvres, et qu'on (1) Barrande, Syst. sil. Bôhm., p. 816, pl. 45. (2) Eichwald, Trilob., p. 52, pl. 3, fig. 2; de Verneuil, Pal. de la Russie, p. 379, pl. 27, fig. 11. (3) Barrande, Syst. sil. Bühm., p. 820, pl. 30. (4) Syst. sil. Bühm., p. 821, pl. 43. 024 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. pourrait considérer comme des subdivisions des véritables an neaux. Cette apparence fait ressembler cette région à une tige d’encrine (1). L'Encrinurus punctatus (Cybele punctata, Fletcher, Calymene variolaris, Brongniart) provient du Gothland et de Dudley. Cette espèce paraît devoir être distinguée de l’Encr. punctatus, Kutorga, de l’OEsel, ainsi que de l'E. variolaris (Calymene variolaris, Parkinson, non Brongniart), de Dudley. H faut peut-être y ajouter l’'Amphion multisegmentatus, Portlock, du terrain silurien. 14e Famizze. — BRONTIDES. Les brontides reproduisent, dans la série des trilobites à plèvres a bourrelet, les formes des æglinides, et ont, comme elles, l’axe du pygidium tronqué et à segments très peu nombreux, tandis que le pygidium lui-même forme une vaste surface semi-cireulaire, qui égale la tête, et qui est ornée de sillons rayonnants. Les Bronteus, Goldfuss, — Atlas, pl. XLVT, fig. 10 et 11, composent seuls cette famille. Ce sont des trilobites à corps ova- laire allongé, à tête et thorax trilobés, à pygidium sans lobes; ces trois parties occupent chacune à peu près la même surface. La tête est semi-circulaire, la glabelle bien développée, sans beau- coup de relief, le lobe frontal prédomine ; les yeux sont annulaires. Le thorax a 10 segments parallèles. Le pygidium, semi-ovalaire ou semi-circulaire, est plus ou moins bombé, et est orné, en gé- néral, de sillons dorsaux qui convergent vers la fin de l'axe. Quelques espèces ont atteint une très grande taille (250 milli- mètres). Ce genre, réuni par les anciens auteurs aux asaphus et aux ole- nus, à été établi en 1839 par Goldfuss sous le nom de BRONTES, qu'il changea en 1844 contre celui de Pronteus. M. de Küninck a désigné les mêmes trilobites sous le nom de Goznius (contracté de Goldfussius), parce que le nom de Arontes appartient déjà à un insecte. M. Corda les a divisés en TaysaNoPELTIS et BRONTEUS, ce (1) Emmrich, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1845, p. 42; Brongniart, Crust. foss., pl. 1, fig. 3; Portlock, Geol. report, p. 291; Murchison, Si. sysl., p. 665, pl. 14, fig. 1, etc, BRONTIDES. 5925 dernier genre comprenant lui-même trois sous-genres . PARALE- surus, HoLomERIS et DICRANACTIS. Les bronteus se trouvent dans les terrains siluriens et dévoniens. Les espèces des terrains siluriens inférieurs ne sont pas nom- breuses, caractérisent l'étage supérieur (D), et diffèrent de toutes les autres par leur pygidium, qui ne présente que 6 côtes rayon- nantes. On cite {1) le P. laticauda, Burm. (Eniom. laticauda, Wahl.), de Suède, et le P. hibernicus, Portloek. Les espèces des terrains siluriens supérieurs sont très nom- breuses, et ont 7 ou 8 côtes latérales au pygidium. Toutes les suivantes en ont 7. Les unes ont le test lisse. Tels sont les B. elongatus, Barrande , Sieberi, Corda, et thysanopeltis, Barr., de Bohême, et le B. costatus, Münster (2), d’Elbersreuth. D’autres ont des stries. M. Barrande en a décrit treize espèces de Bohème, savoir : les B. campa- nifer, Beyr., Dormitzeri, Barr., Zippei, id., cœlebs, id., formosus, id., oblongus, Corda, Kutorgai, Barr., transversus, Corda, viator, Barr., furci- fer, Corda, palifer, Beyr., simulans, Barr., et planus, Corda. On peut ajouter (3) le P. signatus, Phillips, d'Angleterre, et le P. grandis {Asaphus grandis, Münster), d'Elbersreuth. Quelques unes ont des stries et des cavités, M. Barrande en a décrit trois espèces de Bohème, les B. Brongniarti, Barr., tenellus, id., et Partschii, id, D’autres ont des stries et des granulations, Telles sont six espèces de Bohème décrites par le même auteur, les B. angusticeps, Barr., Haïdingeri, id. , nuntius, id., Spinifer, id., umbellifer, Beyrich, et Edwardsi, Barr. Une espèce a des grains et des cavités, c’est le P. porosus, Barr., de Bohême. Plusieurs enfin sont seulement granulées. On peut citer quatre espèces de Bohême, les P. brevifrons, Barr., infaustus, id., Richteri, id., et pustu- latus, id., et une espèce d’Elbersreuth, le P. subradiatus, Münster (4). (!) Burmeister, Org. der Trilob., p. 76; Wahienberg, Acta Upsal., t. VI, pb. 28, pl. 2; Brongniart, Crust. _oss., pl. IT, fig. 8; Portlock, Geol. re- ‘port, “ 5, etc. (2) Beitrüge zur Petref., t. TX, p. 41, pl. 5, fig. 14. (8) Phillips, Pal. foss., pl. 57: Münster, Beitr., t. II, p. 39, pl. 9, fig; 4: () Beitr. zur Petref., t. M, p. 41, pl. 5, fig. 15. 526 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. il faut enfin ajouter une espèce de ces mêmes terrains siluriens supérieurs, qui a 8 côtes latérales au pygidium, c'est le B. radiatus, Münster, d'Elbersreuth (f). Les espèces sont moins nombreuses dans les terrains dévoniens que dans les terrains siluriens. On cite : Parmi les espèces striées (2), le B. signatus, Goldf. (non Phillips?), de l'Eifel, ie B. insignatus, Bevyrich, du Harz, et le B. Nestuni, Münster, du calcaire à clyménies de Schübelhammer ; parmi les espèces striées et granulées, le B. flabellifer, Goldf. ($), du Harz et de l'Eifel; et parmi les espèces granu- lées (4), lesP. granulatus, Goldf., intermedius, id., alutaceus, id., scaber, id., caneliculatus, id., de FEifel, etc., et le D. Gervillei, Barr. 12e Famize. — AGNOSTIDES, Les agnostides, comme on l'a vu page 434, se distinguent de tous les trilobites, ei forment un sous-ordre spécial par le mode de conformation de leur tête, qui ressemble au pygidium. L'animal est formé de deux boucliers presque semblables, séparés par un petit nombre d'anneaux thoraciques. Les Acnosrus , Brongniart (Zattus, Dalman), — Atlas, pl. XLVT, | fig. 12 et 13, sont le seul genre que l’on puisse placer dans cette famille ano- nale. Ils ont la forme d'une ellipse allongée, amineie dans son milieu ; une tête simple, semi-cireulaire, quelquefois trilobée, quelquefois lisse; un thorax à 2 segments, à plèvres très ré- duites, un pygidium de même forme que la tête, et un test lisse. Il est quelquefois difficile de décider de quel côté est la tête; la forme de son rebord et la direction des ornements, s'ils existent, la font souvent seules distinguer du pygidium. Ces bizarres crustacés ont déjà été mentionnés en 1729 par Bromel, qui a décrit ceux de Suède sous le nom de Vermiculo- (t) Beitr. zur Petref., p. 40, pl. 5, fig. 13. (2) Goldfuss, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1843, p. 549, pl. 6, fig. 7; Roemer, Harzgebirge, pl. 11; Münster, Beitrüge, t. 1, p. #41, pk 5, fig. 16. (3) Goldfuss, loc. cit., pl. 6, fig. 3. (4 Id., ibid, pl. 6, fig. 2, 4, 6, etc. AGNOSTIDES. 527 rum vaginipennium imagèines. Linné les associa aux autres trilo- bites sous le nom de ÆEn{omolithus paradoxus pisiformis. Bron- eniart en fit, en 1822, le genre Acxosrus, et, plus tard, Eichwald y vit des œufs de mollusques. Dalman substitua à ces noms celui de Barrus. Burmeister crut que ces crustacés ne représentaient que le jeune âge de quelques trilobites, et il les associa aux olenus, opinion que j'ai reproduite moi-même dans la première édition de cet-ouvrage. M. Corda les a divisés en PæazacromA , MesospnexIs- CUS, DiPLOREINA, CONDYLOPYGE, ARTHRORHACHIS, PERONOPSIS et Pceurocrenium. M. M Coy les a partagés en Acnosrus et TRINODUS. Les agnostus caractérisent les terrains siluriens inférieurs. M. Angelin vient d'en décrire douze espèces de Suède (1). M. Barrande (2?) en a étudié six espèces de Bohème, dont cinq de l'étage (C) (faune primordiale), les Agn. integer, Beyrich, nudus, id., bibullatus, Barr., reæ, id., et granulatus, Barr., et une de l'étage (D), le Agn. tardus, Bar- rande. M. Eichwaid (3) a fait connaître l'A. paradorus, des environs de Saint- * Pétersbourg. M. M Coy a décrit le Trinodus agnostiformis et la Diplorhina triplicata, qui paraissent appartenir aux agnostus. Quelques autres espèces sont indiquées en Angieterre, aux États- Unis, ete, GENRES MAL CONNUS. En terminant l’ordre important des trilobites, je dois encore indiquer quelques genres trop mal connus pour être classés. Les Tecgraus, Barrande (‘), ne sont connus que par des frag- ments de tête et par des pygidiums. Le T. fractus a été trouvé dans l'étage supérieur (D) des terrains siluriens inférieurs de Bohème. Les Bracaymerorus, M Coy (°), dont on ne connaît pas le thorax, sont rémarquables par la brièveté du lobe frontal de la glabelle. Le pygidium est dentelé. (1) Palæont. Suecana, p. 5, pl. 6. Cet ouvrage ne nous est pas eñcore parvenu. S (?) Syst. sil. Bühm., p. 893, pl. 49. (5) Geogn. Russlands (teste Barrande). 4) Syst. sil. Bühm., p. 890, pl, 18. . 5) Ann. and mag. of nat, hist.,t, XX, 1847, p: 2929. 528 CRUSTACÉS. — TRILOBITES. Le B. Strzeleckii, M’ Coy, provient de la Nouvelle-Galles du Sud. Les HarriDeLLA, M Coy (‘), sont voisins des harpes. La N. megalops provient des terrains siluriens d’frlande. Les Jonorus, H. de Meyer (?), sont probablement aussi voisins du même genre. Le J, refleæus, H. de Meyer, a été trouvé dans le terrain dévonien de l'Eifel. 4° Légion. — COPÉPODAIRES. Les copépodaires, caractérisés par leurs pattes tho- raciques converties en rames et leurs anneaux abdomi- naux peu nombreux et portant des appendices peu déve- loppés, sont en général des animaux mous et délicats, dont on ne connaît que peu ou point de représentants fossiles. Un genre anormal (*) des terrains anciens est jusqu’à présent le seul qu’on ait rapporté à cette lé- gion (*). Il appartient peut-être à l'ordre qui en forme le type. ORDRE DES COPÉPODES. Cet ordre renferme les crustacés dont la bouche est encore disposée pour la mastication. Le senre dont je viens de parler est celui des : (1) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1849, t. IV, p. 412. (2) Palæontogr., t. I, p. 182, pl. 26, fig. 1. () Quelques auteurs rapportent à cette légion le genre AMMONICOLAX, Pearce (Proceed. geol, Soc., 5 janvier 1842, et Ann, and mag. of nat. hist., t. IX, p. 578), et le considèrent comme un crustacé suceur. J'ai déjà dit, p. 460, que M. M’ Coy l’envisage comme identique avec le genre Mrco- CHIRUS, Germar. Il a été trouvé dans le terrain oxfordien. (4) La place de ce genre est très incertaine. M. Burmeister le rapproche des trilobites ; M. M’ Coy (Ann. and mag. of nat. hist., t. IV, p. 394), et M. Roemer (Palæontogr., t. 1, p. 190) l’associent aux limules. M. Milne Edwards (Hist. nat. des crust.) pense qu'il appartient à l’ordre des copépodes. Ses pattes élargies en nageoires et la forme de ses anneaux me paraissent rendre cette opinion probable. CYPROÏDES. 929 EucryprÈREes (£urypterus, Dekay), — Atlas, pl. XLVI, fig. 44, Ces crustacés paraissent dépourvus de parties dures, et ne sont connus que par des empreintes qui montrent une tête munie de deux veux à facettes réniformes, et deux paires d'antennes en forme de soie. Le thorax est probablement composé de 9 anneaux, dont le premier porte une grande paire de pattes à 5 articles réniformes ; les paires suivantes paraissent avoir été membra- neuses. L’abdomen a 5 ou 6 anneaux, et est aminci à l'extrémité. Îl faut probablement leur réunir les ElboTHEA de Scouler, connus seulement par des fragments de tête et de thorax. On connaît quatre espèces d’euryptères (1) : l’Eurypterus remipes, Dekay, des schistes argileux dévoniens des environs de New-York; l'E. lacustris, Harlan, de la grauwacke de Willaimsville; l'E. tetragonophthalmus, Fischer, des grès de transition de Podolie, et l'E. Scouleri, Hibbert (Eidothea, Scou- ler), du calcaire carbonifère de Bathgate. L’E. remipes est figuré dans l'Atlas, pl. XLVI, fig. 14. 5° Légion. — OSTRAPODAIRES. Cette légion, que M. Milne Edvards donne comme douteuse, et dont les rapports sont encore indéterminés (voy. p. 415), ne renferme qu’un seul ordre, ORDRE DES CYPROIDES. (Ostrapodes, Strauss; Ostracodes, Latreille.) Les cyproïdes sont caractérisés par leur corps ren- fermé en entier dans une carapace bivalve, ovoïde ou réniforme, munie d'une charnière dorsale, pouvant se fermer complétement, et laissant sortir, quand elle est ouverte, l'extrémité des antennes et des pieds. Ce sont (1) Dekay, Ann. Lyc. of New-York, t. I, p. 375, pl. 29, t. II, p. 279; Harlan, Med, and phys. res., p. 298; Bronn, Lethæa, 1"° édition, t. 1, p. 409; Fischer, Bull. Soc. nat. Moscou, 1839, t. I, p. 1427, et Notice sur l'Eury- pière de Podolie; Hibbert, Edinb. trans., t. XHL, p. 281, pl. 12, fig. 1 à 5; Scouler, in Cheek’s Edinb. journal, 4841, t. IT, p. 352, pl. 10; Roemer, Palæontographica, t.Y, p. 190, pl, 27, etc. Il. 34 530 CRUSTACÉS. — CYPROÏDES. aujourd'hui de petits crustacés presque microscopiques. On en trouve des fossiles, surtout dans les terrains ter- tiaires, el l’on rapporte en outre ordinairement à cette famille des carapaces bivalves plus grandes des terrains anciens (*). Les CyTHÈRES (Cythere, Müller, Cyéherina, Lamarck), — Atlas, pl. XLVI, fig. 45, ont un seul œil médian et trois paires de pattes outre les an- tennes inférieures. Elles habitent les eaux salées et saumâtres. Leurs carapaces ressemblent trop à celles des cypris pour qu’on puisse décider avec sécurité quelles sont les espèces fossiles qui se rapportent à ce dernier genre, et quelles sont celles qui appartiennent au premier. On s’est beaucoup laissé guider par la nature des terrains, et l’on a placé dans les cythères les espèces des dépôts marins, et dans les eypris celles qui caractérisent les dépôts d’eau douce. Trois sous-genres ont été proposés dans les cythères : les Barmpia , M’ Coy, qui ont la charnière de la carapace simple et sans la dent ordinaire des cythères , et les CYTHEREIS et CYTHE- RELLA, Rupert Jones, caractérisées par quelques détails de forme de cette même carapace. Nous les réunissons aux cythères. Je me borne aussi à citer deux autres genres du terrain dévo- nien, fondés sur des caractères dont l'importance me parait con- testable. Ce sont (?) les Beyricaia, M’ Coy, et les LEPERDITIA, M. Rouault. Ce genre date de l'époque silurienne, et a passé à travers toutes les modifications du globe. Les espèces les plus anciennes appar- tiennent au terrain silurien supérieur (murchisonien). Hisinger (>) en a décrit deux de Suède, les L. baltica, Hisinger, et pha- seolus, id. On en a trouvé aussi dans les terrains dévoniens et carbonifères. (1) Ces fossiles ont souvent été décrits sous les noms de Cycrores, de MoxocLes (Honoculus), etc, (2) Rouault, Bull. Soc. géol., 2° série, 1851, t. VII, p. 377. (3) Lethœa suecica, pl. 1, fig. 1 et 2. CYPROIDES. 531 M. M. Rouault (1) a cité dans les terrains dévoniens de Bretagne, la Bey- richia Hardouiniana et la Leperditia britannica. M, Roemer (2) a décrit la L. intermedia du calcaire à brachiopodes (dévo- nien) du Harz. Le comte de Münster ($) en a décrit plusieurs espèces des terrains dévo- niens d'Allemagne, les C. bilobata, elongata, Hisingeri, inflata, intermedia, Okeni, subeylindrica et suborbiculata. M. de Koninck ({) a fait connaître la C. Phillipsiana, Kon. , des terrains carbonifères de Belgique. Il faut probablement ajouter une partie des cypris marins dont je parlerai plus bas. Les terrains permiens en ont fourni plusieurs espèces. M. W. King (°) a décrit les espèces d'Angleterre. Il cite : Parmi les CyTHÈRES proprement dites, les C. Morrisiana, King, Geinitziana, id., et Kutorgiana, id.; il en rapporte une à la C. elongata, Münster, du terrain dévonien. Parmi les Bairpia, les C. curta, M'Coy (f), gracilis, id., et acuta, King. Parmi les CyTHerEïs (?), la C. biplicata, King. Parmi les CyrHERELLA (?) les C. inornata, M Coy, et nuciformis, King. Les cythères se trouvent aussi dans les terrains jurassiques. M. Roemer (7) a décrit la C. prisca, R., de l’oolithe inférieure des envi- rons de Salzgitter. Le comte de Münster (5) a fait connaître les C. Ehrenbergi, faba, peduncu- lata, subarcuata , subrecurva et subinflata , des schistes lithographiques de Bavière. Elles se continuent dans les terrains crétacés, Quelques unes appartiennent aux terrains néocomiens. M. Cornuel (°) a donné la description et la figure du C. amygdaloides, (1) M. Rouault, loc. cit. (2) Palæontographica, t. XF, p. 61. (3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1830, p. 65, et Braun, Baireuth, p. 67. (£) Descr, an. foss. de Belgique, p. 585, pl. 52, fig. 1. (5) Permian fossils, Paleont. Society, 1848, p. 60. (6) La Bairdia curta a été trouvée aussi dans l'Australie, Ann. and mag. of nat. hist,,t. XX, p. 229. (7) Verst. Norddeuisch. oo!. geb., suppl., p. 53, pl. 20, fig. 25. (8) Braun, Bayreuth, p. 62. Le nom de C, faba, a été donné à plusieurs espèces différentes. (°) Mém. Soc, géol, de France, 2° série, t. }, p, 196, pl. 7, et t. II, 522 CRUSTACÉS. — CYPROÏDES, Corn., harpa, id.? auricuiata,' id., seulpta, id., aucta, id. et inversa, id. Toutes ces espèces appartiennent au terrain néocomien du département de la Haute-Marne, M. Roemer (1) a décrit les C. Hiseana, punctulata et triplicata, du Hils- thon d'Allemagne. D'autres ont été trouvées dans les terrains crétacés supérieurs. On en a en particulier cité plusieurs en Allemagne. Le même auteur a décrit les C, cvata, Roem., et subdeltoidea, Münster, de l’untere kreide mergel d'Allemagne {terrain cénomanien), et les C. lœvigata, Roemer, et quadrilatera, id., du terrain crétacé supérieur. M. Reuss (2), outre quelques unes des espèces précédentes, indique dans la craie de Bohème (plaener kalk et plaener mergel) les C. parallela, Reuss, complanata, id., elongata, id., asperula, id., attenuata, id., faba, id., sole- noides, id., Karsteni, id., ornatissima, id., ciliata, id., semiplicata , id., spi- nosa, id., concentrica, id. I cite la C. ornata, Roemer, de la mollasse, comme trouvée avec les précédentes. M. Geinitz (3) a décrit la C. pedata, des craies de Saxe. M. Rupert Jones () a étudié les cythères des terrains cré- tacés d'Angleterre. Ce naturaliste est arrivé à des résultats qui contredisent complétement ceux qu'ont fournis toutes les autres branches de la zoologie. Il indique un grand nombre d'espèces qui, suivant lui, se trou- vent dans plusieurs formations différentes. Trois en particulier sont citées dans le calcaire carbonifère, l'époque crétacée et l’époque tertiaire. Il est bien probable que ces assertions étranges reposent sur des déterminations erronées. Je dois faire remarquer de nouveau ici que c’est presque toujours dans les petites espèces, et dans les genres où les différences spécifiques résident surtout dansles parties molles non fossilisées, que l’on trouve ces passages d’une époque à l'autre. Je n’indiquerai ici que les espèces nouvelles, décrites par M. Rupert Jones. Ce sont, parmi les CyTHÈREs proprement dites : la C. Bairdiana, du green sand de Farringdon. p. 244, pl. 1. Parmi ces espèces il y a des doubles emplois, M. Cornuel n'ayant pas suffisamment connu jes espèces décrites par Roemer. (1) Verst. Norddeutsch. Kreidegeb., p. 104, pl. 16. (2) Bühm. Kreideg., I, p. 16, et If, p.104, pl. 5 et 24. (8) Characht., suppl., p. 6, pl. 5, fig. 13. (4 Entomostracea of the cretaceous formations, Paleont, Soc., 1848. CYPROÏDES. 539 Parmi les Cyraereis, la C. gaultina, du gault, et la C. Lonsdaleana, de la craie blanche et du terrain jurassique. Parmi les BarrprA, la C. siliqua, de la craie et du terrain tertiaire mio- cène ; la C. Harrisiana, du speeton clay, de la craie et du terrain carbonifère ; la C.triquetra, du grès vert et de la craie; la C. silicula, des dépôts cré- tacés de charriage. Parmi les CyYTuereLLA, la C. Wülliamsoniana, de tous les étages crétacés depuis le grès vert jusqu’à la craie; la C. appendiculata, du gault; la C. Mantelliana et la C. Bosquetiana, des dépôts crétacés de charriage. La craie de Maesiricht en a fourni quelques espèces. Elles ont été décrites par M. Bosquet (1). Ce sont les C. reniformis Bosq., éruncata, id., et trigona, id., outre les cypridines dont je parlera plus bas. Les terrains tertiaires marins renferment un grand nombre de ces petits crustacés. La Cyth. barbata, Sow. (2), a été découverte dans l’argile de Londres. M. Roemer (5) en a décrit une vingtaine d’espèces des terrains tertiaires inférieurs et moyens d'Allemagne. Le comte de Münster (f) en a fait connaître aussi un grand nombre de ces mêmes terrains miocènes. Ces espèces sont trop mal connues et trop nombreuses pour qu'il soit utile de les énumérer ici. M. À. E. Reuss (5) a étudié les cythères des terrains tertiaires des États autrichiens. Il a reconnu l'existence de quatre-vingt-dix espèces de la famille qui nous occupe, dont six seulement avaient été recueillies dans d’autres pays. Mais sur ces quatre-vingt-dix espèces trente-sept seulement sont de vrais cythères et les autres sont des cypridines. Les CyPris, Müller, — Atlas, pl. XLVI, fig. 16, ont aussi un seul œil médian, mais seulement deux paires de pattes. Ils vivent dans les eaux douces. Leurs carapaces ne peu- (1) Descr. des entom. foss. de la craie de Maëstricht, extrait du t. IV des Mémoires de la Soc. royale des sciences de Liege, et à part, 1847, in-8°. (2) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. V, pl. 9, fig. 1. (8) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1838, p. 515, pl. 6, et 1839, p. 430. (4) Idem, 1830, p. 63, et 1835, p. 425. Voyez aussi Philippi, Teri, verst. nordwest. Deutschlands, p. 62. (5) Haidinger, Bericht. Mitheil, in Wien, 1847, t, I, p, 417, et Abhandl., id., t. IN, p. 41, pl. 8-11. 534 CRUSTACÉS. — CYPROÏDES. vent pas se distinguer d'une manière constante et absolue de celles des cythères : aussi est-on convenu, comme je l’ai dit plus haut, de rapporter à ce dernier genre les espèces fossiles des terrains marins. Les CanpoNA, Baird, bien caractérisés à l’état vivant, ne peuvent guère en être distingués à l’état fossile. Quelques espèces ont été indiquées dans les terrains de l'époque primaire. Parmi elles, il y en a quelques marines à retrancher de ce genre. Il est pro- bable qne l’on peut considérer comme de véritables cypris la Cypris inflata, Murchison (1), trouvée dans des dépôts d’eau douce de l’époque carboni- fère, et quelques autres espèces des mêmes gisements. Ce genre parait avoir été trouvé aussi dans les terrains tria- siques. M. Jasykow a cité (2) le Cypris Pyrrhæ, trouvé près du fleuve Achtaï (Russie), avec des unio, des cyclades, etc. Les terrains wealdiens en renferment plusieurs espèces. Quatre espèces (3), les C. granulosa, Sow., spiniger, id., tuberculata, id., et valdensis, id., ont été trouvées dans les terrains wealdiens d'Angleterre. Les espèces d'Allemagne ont été décrites (#) par M. Danker et par M. Roemer; ce sont les C. lœvigata, Dunker, pinniformis, id., rostrata, id., oblonga, Roemer, sériato-punctata, id. Les terrains tertiaires d’eau douce en renferment aussi. M. Rupert Jones (5) en a décrit plusieurs des terrains pleistocènes d’Angle- terre : les Cypris setigera, Rup. Jones, Browniana, id., tumida, id., et gibba, Ramdobr, et trois espèces sous le nom de CanpoxA, Baird, les C. lucens, Baird, reptans, id., et torosa, id. M. Reuss (6) a fait connaître les C. grandis, angusta et nitida, des terrains tertiaires d’eau douce de Bohème. (1) Si. syst., p. 84, fig. A. (2) Erman’s Archiv, t. VI, p. 577; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 230. (3) Trans. ofthe geol. Soc., 2° série, t. IV, p. 177. (*) Duncker, Wealdenbild., p. 59, pl. 13; Roemer, Oolithengeb., p. 52, pl. 20. (5) Ann. and mag. of nat. hist., 2e série, 4850, t, VI, p. 25. (6) Palæontographica, t, IL, p. 16. CYPROÏDES. 539 La C. faba, Desm. (t), a été trouvée au Puy-de-Dôme. On en a cité souvent dans les mollasses et les calcaires d’eau douce de divers pays (2). Les CyrrIDINEs (Cypridina, Milne Edwards), — Ailas, pl. XLVT, fig. 417 et 48, différent des deux genres précédents par deux yeux assez éloignés de la ligne médiane, et situés au milieu de leur test bivalve. Ce genre, qui vit encore aujourd'hui, est représenté à l'état fossile par quelques espèces. Le nombre en serait plus considérable si le genre avait été admis par tous les auteurs, mais plusieurs l'ont confondu avec celui des cythères. Il faudra lui ajouter plusieurs espèces prises parmi celles que j'ai énumérées plus haut. Parmi celles qui sont connues pour des cypridines, on en peut citer quelques unes de l’époque primaire, et, en particulier, dans les terrains siluriens. La C. marginata, Keyserling (3), de Russie. Dans les terrains dévoniens : Les'C. serrato-striata, Sandberger, subfusiformis, id., et subglobularis, id., du duché de Nassau (). Dans certaines localités ces crustacés sont assez nom- breux pour avoir donné leur nom à un système de couches du terrain dévo- nien (Cypridinen Schiefer). Les C. nitida, Roemer, et fragilis, id., du Harz (5). La C. buprestis, Rolle (6), du terrain dévonien de New-York. Dans les terrains carbonifères : Les €. Edwardsiana, concentrica, et annulata, des calcaires carbonifères de Belgique, décrites par M. de Koninck (7). Dans l’époque crétacée, les espèces, probablement nombreuses, ont été confondues avec les cythères. (1) Bull. Soc. phil., 1813, p. 259, pl. 4, fig. 8; Brongniart et Desmarest, Crust. foss., p. 141, pl. 9, fig. 8, etc. (2) Voyez en particulier Viquesnel, Bull. Soc. géol., 14840, t. XIV, p. 145; Prestwich, Athenœum, 1846, p. 968; Ranzani, Sopra à ves igi di crusi. en- tomost. di genere Cyclopo, Bologne, 1830, in-8. (3) Peischora Land, p. 288, pl. 14, fig. 16. (£) G. et F. Sandberger, Verst. Rhein. schichten Syst. Nassau, p. 3, pl. 1. ©) Palæontographica, t. I, p. 49 et 28. (6) Rolle, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1851, p. 666, pl. 9 &, fig. 4. (7) Descr. an. foss. de Belgique, p. 386, pl. 52, fig. 2 à 4. 236 CRUSTACÉS. — XIPHOSURES. M. Bosquet 1), qui les a décrites sous le nom de CYPrRIDINES, en a énuméré quinze espèces dans le terrain crétacé supérieur de Maestricht. Ce même auteur indique quelles sont, parmi les cythères de la craie, les espèces qui ont les caractères des cypridines. Dans l'époque tertiaire, on en a également recueilli beaucoup. On peut principalement citer cinquante-trois espèces des États autrichiens, recueillies et décrites (2) par M. Reuss, et dont j'ai déjà parlé ci-dessus. Les CypreLLa, de Koninck, — Atlas, pl. XLVI, fig. 49, ne difièrent des cypridines que par une échancrure angulaire au bord ventral de chaque valve, qui devient ainsi semi-lunaire. Ce genre n'existe plus aujourd’hui. La C. chrysalidea, de Kon. ($), a été trouvée dans les terrains carbonifères de Belgique. Les CyPRIDELLA, de Koninek, — Atlas, pl. XLVI, fig. 20, ont une carapace globuleuse, les tubercules des yeux proéminents, latéraux et opposés, et deux ouvertures également opposées, dont l'uneronde et postérieure, et l’autre transversale, linéaireet arquée. LaC. cruciata, de Kon., du calcaire carbonifère de Visé, est le seul repré- sentant connu de ce genre aujourd'hui éteint (4). 2e SOUS-CLASSE. XIPHOSURES. Les xiphosures se distinguent de tous les crustacés par l’ensemble de Ieur organisation. Leur corps est composé de trois parties. La plus grande est l’anté- rieure; celle consiste en un bouclier céphalothora- cique, qui représente la carapace des apus, et qui (1) Bosquet, Entom. foss. de Maëstricht, p. 9, pl. 1-4. (2) Haidinger, Berichte, t. I, p. 417,et Abhandl., t. HE, p. 41, pl. 8-11. (3) Descr. an. foss. Belgique, p. 589, pl. 52, fig. 6. (4) Descr. an. foss. Belgique, p. 590, pl. 32, fig. 7. La Cyp. lineolata, Sandb., indiquée dans le Nomenclator, n’est pas reproduite dans le graud ou- vrage de MM. Sandberger. XIPHOSURES. 0937 porte ordinairement en dessus deux yeux composés sessiles ec deux yeux lisses. La seconde partie, ou l’ab- domen, est moins longue et beaucoup moins large; elle a la forme d'un hexagone inéquilatéral denté sur les côtés. La troisième partie est une pièce styliforme très allongée, qui représente l'anneau caudal (pl. XLVT, fig. 21). Un des caractères les plus remarquables de ces sin- guliers animaux est la forme de leur bouche. La mastica- tion s'opère par l’article basilaire des premières pattes, dont le bord est tranchant et denté. Ces paltes ont d’ail- leurs dans le reste de leur étendue les caractères de membres ambulatoires et préhensiles ; on en compte six _ paires, dont la première est la plus petite. Outre ces six paires de pattes proprement dites, qui sont didactyles, on en compte cinq converties en branchies. Les Lives (Zimulus, Fab.), — Atlas, pl. XLVT, fig. 21, ont deux veux réticulés et deux yeux lisses : l'abdomen est denté sur les côtés et à peu près plat en dessus. Nos mers actuelles en renferment quelques grandes espèces. On en connaît quelques unes fossiles dans divers terrains. Il est à remarquer qu'elles sont en général plus petites que les vivantes (1). Quelques limules ont déjà vécu dans l’époque jurassique. On a trouvé dans les schistes lithographiques de Bavière le Limulus Wal- chi, Desmarest (2). Plusieurs espèces ont été décrites par le comte de Münster (3), les L. intermedius, ornatus, giganteus, brevicauda, brevispina et sulcatus. (1) Voyez pour ce genre : Van der Hoeven, Recherches sur l'hist. nat. des limules, Leyde, 1838, in-folio. | (2) Brongniart et Desmarest, Crust. foss., pl. 11, fig. 6 et 7, p. 138; Walch et Knorr, Verst., t. 1, pl. 14, fig. 2. C’est l'espèce figurée dans l'Atlas. (®, Leonh. und Bronn Neues Juhrb., 1830, p. 680, et Beiträge zur Peiref., IF p.26: 538 CRUSTACÉS. -— XIPHOSURES. Leur existence n’a été constatée qu'avec doute pendant l’époque crétacée. Le Z. Steinlæ ? Geinitz (1), de la craie de Saxe, ne peut être considéré que comme une indication très vague. Les HALYCINES ( Walycine, H. de Meyer), — Atlas, pl. XLVI, fig. 22, paraissent différer des limules par l'absence des veux réticulés ; peut-être cependant ces organes existent-ils en réalité et ont-ils échappé à l'observation. Ce genre, aujourd’hui éteint, renferme des espèces du terrain triasique. M. H. de Meyer (2) a décrit les H. agnota et laxa du muschelkalk de Rottweil. Il faut peut-être ajouter à ce genre le Limulus priscus, Münster (3), du muschelkalk de Bayreuth. Les BEeczunurus, Koenig, — Atlas, pl. XLVI, fig. 23, diffèrent des deux genres précédents par l'articulation de la queue, et surtout parce que le bouclier abdominal présente deux sillons longitudinaux qui lui donnent une ressemblance avec le corps des trilobites. On n'en connaît que dans les terrains de l’époque primaire. Le B. bellulus, Koenig (4), (Entomolithus monoculites lunatus, Martin, Limu- lus trilobitoides, Buckl.), a été trouvé dans les terrains carbonifères du comté de Derby. Il faut probablement rapporter à ce genre les Limulus anthraæ et rotundatus, Prestwich (5), des terrains carbonifères de Coalbrook-Dale. C'est peut-être à ce groupe des limules qu’il faut rapporter les singuliers fossiles figurés par Agassiz sous le nom de : PTERYGOTUS, Agass., Ces crustacés paraissent liés aux bellinurus par les articulations (1) Characht., suppl., p. 6, pl. 4, fig. 3. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1838, p. 415, et 1844, p. 567, et surtout Palæontographica, t. 1, p. 134, pl. 19. (3) Beitr. zur Petref., t. I, p. 71. (#) Koenig, Jcones sectiles, p. 230 ; Buckland, La géol. et min., Traité Bridgewater, traduit par Doyère, p. 348, pl. 46”, fig. 3; Martin, Petref. Der- biensia, pl. 43, fig. 4 ; Portlock, Geol. report, p. 316, pl. 24, fig. 44, etc. (5) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. V, p. 49, fig. 1, pl. 41. CIRRHIPÈDES. 539 de l'abdomen ; d’autres paléontologistes les rapprochent des eury- ptères (1). Ils sont encore mal connus, et se caractérisent par les grandes dents qui arment les diverses pièces de leurs téguments. Le P. anglicus, Agass. (?), a été trouvé dans le vieux grès rouge d'Écosse. Le P. problemalicus, Agass. (3), provient du terrain silurien supérieur, ainsi que le P. leptodactylus, M' Coy (#). 3° SOUS-CLASSE. CIRRHIPÈDES. Les cirrhipèdes ou cirrophodes forment un groupe très anomal et dont les véritables rapports ont été souvent contestés. Considérés longtemps comme des mollusques , et décrits et classés comme tels dans tous les anciens ouvrages, ce n’est que dans ces dernières années qu’une étude plus attentive a prouvé qu'ils doivent être placés dans la division des articulés. Les cirrhipèdes sont fixés aux corps sous-marins comme certains mollusques, avec ou sans pédicule. Leur corps est enfermé dans un manteau qui présente des traces de divisions circulaires ou anneaux; leur bouche est composée de mâchoires latérales, Le long du ventre on observe des filets, ou cirrhes, disposés par paires et composés de nombreuses articulations ciliées. Le manteau sécrète une coquille multivalve aussi dure que celle de la plupart des mollusques. Si l’on étudie ces singuliers animaux uniquement (1) I serait bien possible, comme le fait observer M. M'Coy, qu'il convint * de transporter les euryptéres dans la sous-classe des xiphosures et de les as- socier aux Pterygotus et aux Bellinurus, pour former une famille. (2) Agassiz, Poiss. de l’Old red, p. 19, pl. A. (3) Agassiz, in Murchison, Si. system, p. 606 et 704, pl. 4, fig. 4 et5; Salter, Quart. journ. of the geol. Soc., 1852, t. VIT, p. 386, pi. 21. (4) Ann. andmag. of nat. hist., 2° série, t. IV, p. 394. 540 CRUSTACÉS. — CIRRHIPÈDES, dans leur organisation extérieure, on leur trouvera des rapports presque égaux avec les articulés et avec les mollusques, et presque autant de raisons de les réunir à l'un qu'à l’autre de ces embranchements. Ils ont, en effet, une coquille comme les mollusques, et sont fixés de la même manière que quelques uns d’entre eux, Le pédicule des anatifes, en particulier, rappelle au premier coup d'œil le ligament des lingules. Leurs cirrhes arti- culés, écailleux et disposés par paires, ne trouvent, d’un autre côté, leurs analooues que dans les appendices de quelques crustacés. Mais de nouvelles découvertes ont résolu ces diffi- cultés, et des preuves incontestables démontrent que leur analopie est beaucoup plus grande avec les articulés qu'avec les mollusques. La première de ces preuves est la forme du système nerveux, qui est composé d’une série de renflements ganglionnaires disposés par paires sur la partie anté- rieure Gu canal alimentaire et immédiatement sous la peau. Cuvier avait déjà reconnu que cette disposition se rapproche beaucoup plus de l’organisation des articulés que de celle des mollusques. La seconde preuve consiste dans un fait découvert par M. Thompson, puis étudié par divers naturalistes , el entre autres par M. Burmeister (‘). Les balanes et les anatifes sont libres dans leur jeune âge, et à cette époque ils sont enfermés dans un test bivalve et nagent comme les crustacés. Plus tard l'animal se fixe par le (1) On pourra consulter sur ces faits remarquables, que nous ne pouvons qu'indiquer ici : Thompson, Zool. res., p. 8, Cork, 1830, et Phil. trans., 1835 ; Martin Saint-Ange, Mém. sur l'organ. des cirrhipèdes, in-4°, Paris, 1824; Burmeister , Beitr. zur Naturgeschichte der Rankenfüsser, Berlin, 1814, etc. CIRRHIPÈDES SECSILES. 541 dos ; puis le point d’adhérence s’élargit et s'élève en un cône , formé de six lames calcaires qui laissent voir à leur sommet les deux valves tévumentaires primitives. Leur ressemblance avec les véritables crustacés est même si grande pendant leur jeune âge, que sans les métamor- phoses qu'ils subissent dans la suite de leur développe- ment, on n'hésiterait pas à les classer dans la lésion des copépodaires. La suite de leur vie me semble cependant montrer la convenance de les considérer comme une sous-classe distincte. De nombreux genres ont été établis dans les cirrhi- pèdes, mais la plupart d’entre eux ne se retrouvant pas fossiies, nous n’'aurons pas à nous en occuper ici. L'apparition de ces animaux paraît relativement ré- cente; on n'en connaît du moins qu’une très petite quantité dans les époques antérieures à la période crétacée. Les cirrhipèdes se partagent en deux familles. Are Famizze. — CIRRHIPÉDES SESSILES. Les cirrhipèdes sessiles sont ceux qui manquent de pédoncule, et dont le corps se trouve enfermé dans une coquille fixée immé- diatement sur les corps sous-marins. Cette coquille n’est jamais comprimée, comme dans la famille suivante, mais se présente ordinairement sous la forme d’un cône tronqué, composé de valves soudées ensemble. Les BaLanEs (Balanus, Lamk: Lepas, Linné: Balanites et Bala- nitina des anciens auteurs), — Atlas, pl. XLVIT, fig. 4 et 2, ont une coquille conique plus ou moins élevée, formée de six valves distinctes, articulées entre elles, et portées ordinairement par un support plat, calcaire et épais. Cette coquille est fermée par un opercule pyramidal oblique, composé de quatre valves triangu- laires. L'animal ressemble à celui des anatifes. 542 CRUSTACÉS, — CIRRHIPÈDES. Ce genre, connu depuis longtemps sous les noms de &/ands de mer, de Tulipes, de Turbans, est commun dans les mers actuelles. On n’en a encore trouvé de fossiles certains que dans les terrains tertiaires. On en cite cependant quelques espèces plus anciennes (1), mais elles sont très probablement le résultat de déterminations er- ronées. Le B. carbonarius, Petzholdt (2), se trouverait dans le terrain carboni- fère, et une espèce indiquée par Goldfuss dans le muschelkalk. Les espèces des terrains tertiaires sont surtout abondantes dans les étages moyens et supérieurs. On en cite cependant quelques unes dans les dépôts nummuli- tiques. | M. d’Archiac (3) indique à Biaritz deux espèces inédites, dont l’une porte le nom de Balanus coronularis , d'Archiac. Le B. sublœvis, J. C. Sow. ({), a été trouvé dans les dépôts nummulitiques de la province de Cutch (Indes orientales). Dans les terrains éocènes proprement dits ou parisiens, on ne peut citer aucune espèce européenne certaine. C’est probablement à cette époque qu’appartiennent quelques espèces améri- caines (°), telles que les B. ostrearum, Conrad, peregrinus, Morton, etc. Les terrains miocènes et pliocènes en renferment un grand nombre ; mais ce genre aurait besoin d’une révision complète, et les espèces ont été très insuffisamment comparées. Sowerby (5) en a décrit deux espèces du crag d'Angleterre, les B. tesse- (1) C’est peut-être à cette famille qu'appartient le genre WALLERITES, Fischer de Waldh., Foss. de Moscou ; mais il est trop douteux pour pouvoir être classé. (2) Petzholdt, De balano et Calamo syringe, Additamenta ad Saxon. palæont., Dresde, 1841, in-8°; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1842, p. 181 et 403, (3) Hist. des prog. de la géologie, t. IX, p. 255. (4) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. V, p. 327, pl. 25, fig. 3, et Madras journal, 1840. (5) Morton, Synopsis on rem. cret. with an appendix, etc., 1838, in-8° ; Lyell, Proceed. geol. Soc., 1842, t. IL, p. 737; Lea, Contrib, of geol., p. 217; Conrad, Journ. Acad. Phil., t. VIE, p. 134. (6) Min. conch., pl. 84. CIRRIIPÈDES SESSILES. 543 latus et crassus. M. Morris (1) en indique quelques autres trouvées, soit dans le crag, soit dans les dépôts récents. Defrance (2) en a fait connaître plusieurs, et en particulier le B. delphinus, Def., qui est peut-être le même que le B. sulcatus, Brug., de Saint-Paul- Trois-Châteaux ; le B. squamosus, id., du terrain pliocène d'Italie ; le B. denti- formis, id., de Marseille (?); le B. striatus, id., de Plaisance; le B. circinatus, id., des faluns du département de la Manche, etc. Lamarck (3) avait avant lui indiqué plusieurs espèces, qui se trouvent à la fois vivantes et fossiles, et entre autres le B. sulcatus, Brug., fossile en Pié- mont et dans le Plaisantin; le B. tintinnabulum, Lin., foss. en Italie; le B. cylindraceus, Lamk, foss. près de Turin; le B. miser, Lamk (B. balanoides Ranzani), foss. en Italie; le B. amphimorphus, Lamk, foss. id. Le même auteur a cité, comme se trouvant à l’état fossile seulement, le B. pustularis, Lamk, d'Andona en Piémont, et le B. crispatus, id., d'Italie. Le comte de Münster (4) a décrit plusieurs espèces des terrains tertiaires marins d'Allemagne. Les B. porosus, Blüm., zonalis, Münster, pyramidalis, id. , stellaris, Poli, latiradiaius, Münster, pictus, id., ornatus, id., etc., outre quelques espèces déjà citées. M. Bronn (5) a fait connaître plusieurs espèces d'Italie, les B. pectinarius, Lamk, stellaris, Bronn, rhombicus, id., concavus, id., plicarius, id. M. Geinitz (6) a décrit le B. Holgeri, d'Eggenburg en Autriche. M. Risso (7) cite le B. tertiarius, Riss., trouvé sur des huîtres fossiles de Saint-Jean et de la Trinité, et le B. radiatus, Riss., qui est probablernent le B. stellaris, Bronn, fossile dans les galets de la colline de Saint-Pierre. M. Philippi ($) énumère parmi les espèces fossiles des terrains quaternaires de Sicile les B. tulipa, Brug., perforatus, id., balanoides, Ranz., et sulcatus, Lamk, actueliement vivants. MM. Marcel de Serres, Brown, ete., ont encore cité (?) quelques espèces vivantes, retrouvées fossiles dans des terrains récents. (!) Catalogue, p. 68. (2) Dict. des sc. nat., t. IT, suppl., p. 166. (3) Lamarck, Anim. sans vertèb. Voyez surtout la 2° édit., avec les addi- tions de Deshayes, t. V, p. 657. (4) Beitr. zur Petref., t. I], p. 27, pl. 7. La figure 4 de la planche XLVII de l’Atlas représente le B. latiradiatus , Münster, et la figure 2 une espèce rapportée avec doute par cet auteur au B. pustularis (?), Lamk. (5) Jtaliens tert. geb., Heïdelb., 1831, in-8°, (6) Grundiss der Verstein., p. 249. (7) Hist. nat. Europe mér., t. IV, p. 382. (8) Enum. mollusc. Sic., t. 1, p. 247, et t. il, p. 209. (°) Marcel de Serres, Ann. Soc. agric. de Lyon, t. I, p. 417; Brown, Ann. and mag. of nat. hist., 1841, t, VII, p. 427, etc. 544 CRUSTACÉS. —= CIRRHIPÈDES. Le B. Uddevallensis, Lamk, vivant, est aussi cité dans divers dépôts d'An- gleterre (1). Les AcastEs (Acasta, Leach) ressemblent aux balanes ; mais leurs valves sont peu adhérentes entre elles, et la coquille à pour fond une lame orbiculaire , con- vexe en dehors, ressemblant à une patelle ou à un gobelet. Ces animaux paraissent vivre dans les éponges. L’A. Montagui, Leach (2), espèce qui vit encore aujourd’hui, est citée par les auteurs anglais comme trouvée dans le crag de Sutton. Les CHTHAMALUS, Ranzani, diffèrent des deux genres précédents par leur base membraneuse. Le tube, composé de six valves, offre à l'extérieur des aires sail- lantes, presque égales ; l'ouverture est tétragonale. M. Philippi (3) indique deux espèces dans les terrains récents de Sicile, dont une, le Ch. stellatus, Ranz., se trouve vivante dans la Méditerranée, et dont l’autre, le Ch. giganteus, Philippi, est éteinte. Les CoRoNULES (Coronula, Lamk) ont, comme le genre précédent, une base membraneuse; mais la coquille paraît univalve, et les sutures n’y sont pas visibles. Sa forme générale est plus aplatie que celle des balanes. Les parois sont très épaisses, creusées intérieurement en cellules rayon- nantes. L’opercule est composé de quatre valves. Les coronules se fixent souvent sur les grands animaux marins, et en particulier sur les baleines. On n’en connaît des fossiles que dans les terrains tertiaires les plus récents. Elles appartien- nent au sous-genre des DiapemA, Ranzani (). (t) Lyell, Trans. of the geol. Soc., t. VI, p. 137, et Phil. trans., 1835, t. 1, p. 371. Cette espèce est le type du sous-genre CairoNA, de Gray (C. scoticus, Lyell). (2) Leach, Encycl. Brit., suppl., t. I, p. 174, pl. 57; Morris, Catal., p. 68. (8) Enum. moll. Siciliæ, t. 1, p. 250, ett. IE, p. 211. (#) Le genre des Dianema, Ranzani, comprend les coronules dont la partie tubuleuse est presque globuleuse , les parois très épaisses, inférieures, l'ori- fice grand, subcirculaire ou hexagonal, et l’opercule bivalve. L'adoption de ce CIRRHIPÉDES SESSILES. 5h35 On trouve dans le crag rouge d'Angleterre une espèce qui a été rapportée à la C. diadema, qui vit dans les mers actuelles (1). M. Bronn (2?) indique dans les terrains pliocènes d’italie la C. bifida, Bronn. Les CREUSIES (Creusia, Leach) ont un tube formé de quatre valves distinctes: l'opercule est co- nique, composé aussi de quatre pièces , et sa gaine est presque aussi longue que les valves. Une seule espèce de ce genre ainsi limité a été trouvée dans les terrains miocènes de l’ouest de la France (3). Les Crisies, Savigny ({) (CZitia, Morris), auxquelles on peut réunir une partie des VErruca, Schumacher, ont aussi un tube de quatre valves ; mais l’opercule n'est pas di- visé (5). La seule espèce indiquée fossile est la Clisia verruca, Sow. (Clisia striata, Leach, Verruca striata, Gray), qui vit dans les mers du Nord. Cette espèce est citée comme trouvée dans le crag rouge d'Angleterre, Les Ocarosia, Ranzani, qui correspondent aussi en partie aux VErRUCA de Schumacher, ont un tube formé de trois valves, une ouverture trigone, et un opercule articulé plus ou moins vertical. L’O. Stroemii, Ranzani (6) (Lepas stromia, Müller, Verruca Stroemii, Schum.), actuellement vivante, se trouve fossile dans les terrains qua- ternaires de Sicile. genre forcerait à changer le nom de Diadema , donné à des échinodermes de la famille des cidarides. (1) Morris, Catal., p. 68. (2) Jtalien Gebirge, p. 126. (3) Desmarest, dans Grateloup, Cat: zool. des débris foss, du bassin de la Gironde, Bordeaux, 1838, in-8°, p. 70. (*) Voyez la note, p. 452. (5) Sowerby, Genera, fig. 2; Morris, Catal., p. 68. (6) Philippi, Enum. moll. Sic., t. 1, p. 231, ett. IE, p. 212. LE. 9) 546 CRUSTACÉS. — CIRRHIPÉDES. Les PyrGomes (Pyrgoma, Savigny, Adna, Leach), — Atlas, pl. XLVIL, fig. 3, ont un opercule bivalve, et une coquille univalve, subglobuleuse, ventrue et percée au sommet par une petite ouverture elliptique. La P. undata, Mich., a été trouvée dans la montagne de Turin. La P. sul- cata, Philippi, qui vit aujourd'hui dans la Méditerranée, est indiquée comme trouvée dans le crag corallien d'Angleterre (1). Les TuBiciNELLES { Tubicinella, Lamk.), ont aussi une coquille univalve , mais allongée, tubuleuse, droite, entourée de bourrelets en anneaux. L'opercule est formé de quatre valves. Morren (2) a décrit une espèce de ce genre. Si la détermination générique est exacte, ce serait le plus ancien cirrhipède sessile. C’est la T, maxima, Morr., de la craie. 2e Fame. — CIRRHIPÉDES PÉDONCULÉS. Les cirrhipèdes pédonculés sont ceux dont le corps est soutenu par un pédoncule tubuleux , mobile, fixé par sa base aux corps marins. Les ANaTIFES (Anatifa, Bruguière, Anatifera, Gray), — Atlas, pl. XLVIL, fig. 4, ont une coquille comprimée sur les côtés, à cinq valves, dont l'en- semble forme un ovale apointi au sommet. Ces valves sont con- tiguës, inégales ; les inférieures sont les plus grandes. De nombreux bras tentaculaires, longs, articulés et ciliés, sortent sur les côtés. L'existence de ce genre à l’état fossile est fort douteuse. Les espèces décrites par M. Steenstrup (3), et trouvées dans la craie du (1) Michelotti, Bull. Soc. géol. t. X, p. 141; Morris, Catal., p. 68 (4dna sulcata, Wood). (2) Messager des sciences, 4827-28, t. VI, p. 227. Je ne rapporte cette ci- tation que sur l'autorité de M. Bronn, Nomenclator, p. 1310, et je n'ai pas pu la vérifier. (3) Kroyer’s naturh. Tidsckrift., Copenh., 1837, t. [, p. 19, et Beiträüge zur Gesch. der Cirrhipedier, dans le même journal, 1839, p. 396. Voy. aussi Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1843, p. 863 et 864. CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS. 547 Danemarck (4. cretæ, Steen., turgida (?), id., et Nüllsoni, id.), paraissent être des pollicipes et des scalpellum. On ne peut aussi citer qu'avec doute une espèce tertiaire. l'A. cancellata, Hoen. (1), du terrain pliocène. Il faut retrancher de ce genre l'A. convexæa, Roemer (?), qui est l’Aptychus cretaceus. Quelques fragments indéterminés ont été cités par MM. Sedgwick et Murchison comme trouvés dans les Alpes de Salzbourg. Les Poucerieps (Pollicipes, Leach), — Atlas, pl. XLVIT, fig. 5 et 6. ressemblent aux anatifes, et ont, comme elles, une coquille com- primée, portée par un pédoncule tendineux ; mais les valves sont nombreuses (de 18 à plus de 100), et les inférieures latérales sont petites. La figure 5 de la planche XLVII représente un de ces crustacés vivants. Ce genre est le même que celui des Mirecca, Gken, des Ram- PHIDIONA, Schumacher, et des PozyLæpas, de Blainville, et son nom devrait être remplacé par le plus ancien d’entre eux, si celui des polhicipes n'était pas tellement usuel, qu'il ne résulterait de cette rectification qu une confusion peu utile, d'autant plus que le nom de Pollicipes a déjà été employé en 1752 par J. sir John Hüll, avant, il est vrai, l'introduction de la nomenclature binaire. À l'état fossile, où l'on ne connaît, le plus souvent, que des valves isolées, on peut distinguer les débris des pollicipes par des caractères qui sont énumérés en détail dans l'ouvrage de M. Charles Darwin (°). On en connaït quelques espèces des terrains jurassiques. Le P. liasinus, Dunker ({), a été découvert dans le lias d'Halberstadt. Le P. radiatus, Kock et Dunker (°}, caractérise l’oolithe inférieure de Hol- tensen. Son nom devra être changé, car il est postérieur au méme nom donné par Sowerby, Muller, etc. Le P. oolithicus, Buckmann (*), provient de l’oolithe inférieure de Stonesfield. (i) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1831, p. 155. (2) Verst. Norddeutsch. Kreid., p. 103. (3) Voyez, pour ce genre et les deux suivants, la belle monographie de M. Darwin, À monograph of fossil Lepadidæ, dans les Mémoires de la Soc. paléontographique, 1851. (#) Palæontographica, t. I, p. 180, pl. 25, fig. 44. (5) Norddeutsch. ool. geb., p. 35. (S) Murchison, Outline of geol. of Cheltenham, new, edit. by Buckmann and Strickland, pl. 3, fig. 7; Ch. Darwin, loc. cit,, p. 51, pl. 3, fig. 2. 518 CRUSTACÉS. — CIRRIHIPÈDES. Le P. concinnus, Morris (1), a été trouvé dans le terrain oxfordien, adhé- rent à une ammonite. La figure 6 de la planche XLVII le représente grossi. Le P, planulatis, Morris (2), appartient à la même époque géologique. Les espèces sont beaucoup plus nombreuses dans les terrains crétacés. Quelques unes appartiennent aux terrains crétacés inférieurs. Le P. Haussmanni, Kock et Dunker (3), se trouve en Allemagne dans le hilsthon, et en Angleterre dans Je lower green sand. Le P. unguis, Sow. (), en y réunissant le P. lœvis, id., caractérise le lower green sand. Le P. radiatus, Sowerby (5), du même gisement, est une espèce dou- ieuse. Le P. Bronni, Roemer ($}, provient du hilsthon des environs de Essen, M. Ch. Darwin lui rapporte une espèce de l’upper green sand. D'autres se trouvent dans le gault. On peut citer (7) principalement le Poll. rigidus, Sow., et peut-être le P. unguis, ci-dessus indiqué. Le P. maximus, Sow., est un scalpellum. Le P, politus, Ch. Darwin, est d’une localité incertaine et peut- “être du gault. Elles augmentent de nombre dans les terrains crétacés supé- rieurs. M. Roemer (5) en a décrit plusieurs de la craie du nord de l'Allemagne. (1) Morris, Ann. and mag. of nat. hist., 1845, t. XV, pl. 6, p. 30; So- werby, Min, conch., pl. 647, fig. 1; Ch. Darwin, loc. cit., p. 50, pl. 3, fig. 1. (2) Morris, loc. cit.; so rBÉ Min. conch., pl. 647, fig. 2; Ch. Darwin, loc. cit., p. 78, pl. 4, fig. (3) Norddeuisch. ool. al p. 52, pl. 6, fig. 6; Roemer Norddeutsch. ool. geb., p. 211, pl. 4, fig. 2; Ch. Din loc. cit, bp. 53,pl:8,6.8 () Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. IV, pl. 114, fig. 5 et 5*; Ch. Dar- win, loc. cit., p. 64, pl. 4, fig. 1. (5) Sowerby, Zd., pl. 11, fig. 6. Il ÿ a aussi un radiatus, Roemer, Ool. geb., p. 103, du Hilsthon. (6) Norddeuisch. ool. geb., p. 103, pl. 16, fig. 8. (7) Sowerby, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. IV, pl. 11 et 16, et Min. conch., pl. 606; Ch. Darwin, loc. cit. (8\ Roemer, Norddeutsch. Kreid., p. 403, pl. 16 CIRRIHIPÈDES PÉDONCULÉS. 519 On peut citer en particulier parmi les espèces nouvelles, les P. asper, Roem., uncinatus, id., et gracilis, id., de l'oberc kreide mergel, et le P. glaber, id. de l’untere kreide mergel. M. Reuss ({) a fait connaître en outre le P. conicus, Reuss, du plaener kalk de Bohême. Son P. quadricarinatus est un scalpellum. M. Steenstrup (2) a décrit deux espèces du Danemarck, et en particulier les P. Nillsoni , Steens. ($), undulatus, id., validus, id., elongatus, id., dorsa- tus , id., etc. M. Ch. Darwin (4) cite une grande partie de ces espèces comme trouvées en Angleterre , et il ajoute plusieurs espèces nouvelles : le P. acuminatus, Darw., de la craie inférieure, les P. striatus, Darw., semilatus, id., fallax, id., et Angelini, id., de la craie supérieure. Le P. elegans , id., provient de la craie de Faxoë. ? On en a trouvé aussi dans les terrains tertiaires. Le P. reflexus, Sow. (?), a été trouvé dans les formations supérieures de l'ile de Wight. Le P. carinatus, Philippi (6) , a été recueilli dans les formations récentes de Sicile. Le P. antiquus, Michelotti (*), provient du terrain miocène du Pié- mont. & Les ScacPeLLUM, Leach, — Atlas, pl. XLVIT, fig. 7, sont très voisins des pollicipes ; ils n'ont que 12 à 15 valves, et, en particulier, leur verticille inférieur n’en à que 4 ou 6. Ils diffèrent, en outre, par la disposition de leurs lignes d’accroisse- ment. | Il faut leur réunir, en partie, les Smizium, Leach, les CaLANTICA, Gray, les THaLiELLA, 1d., et les Xipmipium, Dixon. On les trouve dans les terrains crétacés et tertiaires, ainsi que dans les mers actuelles. On n’en connaît que peu d'espèces du gault et du grès vert. (:) Reuss, Bühm. Kreid., 1, p. 16, etIl, p. 105. (2) Kroyer’s, Naturh. Tidsckrift, 1839. (3) Cette espèce a été décrite par Nillson, Petref. Suecana, pl. 2, fig. 4, comme un fragment de bélemnite. (£) Darwin, loc. cit. (5) Min. conch., pl. 606, fig. 8. (6) Enum. moll. Sic., pl. 12, fig. 16 et 28. (7) Bull, Soc. géol., t. X, p. 140. 590 CRUSTACÉS. — CIRRHIPÈDES. Le Scalpellum simplex , Darwin ('), caractérise le lower green sand de Maidstone. Le Sc. arenatum, id., se trouve dans le gault et dans les craies mar- neuses. Les espèces sont plus abondantes dans les terrains crétaces supérieurs. M. Ch. Darwin cite dans le lower chalk ct le chalk-marl les Sc. lineatum, Darw., hastatum, id., angustum, id. (Xiphidium angustum, Dixon), trilinea- tum, id., etc. Dans la craie supérieure d'Angleterre, le Sc. fossula, Darwin, le Sc. ma&i- mum, id.; ces deux espèces comprenant entre elles le P. maæimus, Sow. Le Sc. carinatum, Sowerby (P. carinatus, Reuss), caractérise le plaener kalk inférieur de Bohême. Les Sc. solidulum, Steenstrup, et semiporcatum , Darwin, caractérisent la craie supérieure du Danemarck (Faxoë). On en connaît quelques espèces des terrains tertiaires. Le Sc. quadratum (Xiphidium quadratum, Dixon) (2) a été trouvé dans le tertiaire éocène de Bognor , etc. Il est figuré grossi dans l'Atlas, pl. XLVII, fig. 7. Le Sc. magnum, Wood (3), a été découvert dans le crag corallien. Les Loricuza, G.-B. Sowerby, — Atlas, pl. XLVIT, fig. 8, forment un genre éteint très caractérisé, et qui diffère de toutes les formes connues des cirrhipèdes vivants. Leur pédoncule est protégé par dix rangées verticales d’écailles calcaires, dont les six qui forment les flanes sont allongées en travers, et dont les quatre autres sont étroites. Les écailles de chaque rangée sont imbri- quées avec celles de la suivante, sauf sur les lignes médiane, dor- sale et ventrale. La seule espèce connue est la L. pulchella, G.-B. Sowerby({), de la craie (lower chalk) de Cuxton. (1) Ch. Darwin, loc. cit. (2) Dixon, Geol. and foss. of Sussex , pl. 14, fig. 3 et 4; Ch. Darwin, loc. cit. (3) Morris, Catal., p. 68; Ch. Darwin, loc. cit. (4) Ann. and mag. of nat. hist., 1843, t. XII, p. 260 ; Ch. Darwin, loc. cit, p. 81, pLl.5. CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS. 551 Les Arrycaus, H. de Meyer (7rigonellites, Parkinson), — Atlas, pl. XLVIT, fig. 9 à 47, sont des corps dont les rapports zoologiques ont été très discutés , et dont l’erganisation a donné lieu aux opinions les plus contradic- toires (1). On les a tour à tour envisagés comme des coquilles, comme des opercules , comme des osselets internes et comme des dents de poissons. On trouve ordinairement les aptychus sous la forme de deux lames subtriangulaires un peu concaves, distinctes et unies par une charnière, suivant quelques auteurs ; soudées , suivant d'au- tres, et séparées seulement par une quille médiane. Quelque- fois leur surface convexe est lisse, quelquefois elle est marquée de gros plis plus ou moins réguliers et parallèles. La première opinion que l’on eut sur leur compte les fit consi- dérer comme de véritables coquilles externes. Mais les auteurs furent loin d’être d'accord sur leurs affinités. Scheuzer et Knorr les décrivirent comme des valves d’anatifes, et cette idée, la plus anciennement soutenue, est précisément celle à laquelle nous pensons qu’on doit revenir aujourd'hui. Parkinson les nomma des trigonellites, Schlotheim les regarda comme des tellinites; et, plus (1) Voyez pour les Aptychus : Baier, Oryctogr. norica, suppl., p. 19, pl. 14; Boué, Ann. sc. nat.,1824,t. Il, p. 198 ; Bourdet de la Nièvre, Notice sur des foss. inconnus nommés Ichthyosagones, Genève et Paris, 1822, in-4°; de Buch, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1850, p. 245 ; Burmeister, 1d.; Coquand, Bull. Soc. géol. de France, 1841, t. XIX, p. 376 ; Defrance, Dict. des sc. nat., t. LV, p. 291; Deluc, Journ. de physique, prairial an VII, p. 21; Deshayes, Mém. Soc. géol. de France, t. I, p. 31; Deslongchamps, Mém. Soc. linn. de Normandie, 1835, t. VI; d'Orbigny, Cours élément. de paléont., t. I, p. 254; Germar, in Keferstein, Geol. Deutsch., t. IV, p. 105; Knorr, Verstein., t. Il, suppl., pl. 5 ; Krüger, Urwelt Lis er t.. L D. 545 ; FH. de Meyer, Nova acta Acad. nat. cur., 1831, t. XV, part. 2, p. 125, pl. 58 à 60, et Mus. Senkenb., 1834, t. I, p. 24; Münster, in Braun, Bayreuth ; Parkinson , Organic remains, t. ILE, p. 184 ; Quenstedt, Petref. Deutschlands, Cephalop.; Rüppel, Solenh. Verstein., 1829, in-4°, p. 8; Scheuzer, Lithogr. helvetica, Zurich, 1702, in-8°, p. 21; Schlotheim, Min. Taschenb., 1813, et Petref., t. 1, p. 182; Volz, Mém. Soc. d'hist. nat. de Strasbourg, dans son Mémoire sur les belopeltis, t. III, et Zeonh. und Bronn Neues Jahrb., 1836, 1837 et 1838. Ho CRUSTACÉS. — CIRRHIPÈDES, Cr récemment, M. Eudes Deslongchamps les a rangés dans la famille des solénacés, et leur a donné le nom générique de Munster. M. H. de Mever, M. Voltz et M. Coquand, ont cherché à démon- trer qu'il est impossible de considérer les aptychus comme des coquilles externes. Leurs principaux arguments reposent sur la composition de ces fossiles, qu'ils considèrent comme formés d'une lame probablement cornée, sur laquelle on remarque un dépôt calcaire. Le plus souvent la lame cornée a été détruite par la fossilisation, et n’a laissé que son empreinte sur le test calcaire. On voit dans les stries d’accroissement de cette empreinte et dans leur discordance avec celles de la surface externe du test, que la lame cornée et le dépôt calcaire se formaient d’une manière indé- pendante. Cette organisation est, suivant ces naturalistes, fort différente de celle des coquilles ordinaires ; car, dans ces dernières, les stries d'aceroissement ne sont jamais visibles à la surface interne; cette surface, au contraire, est recouverte d’une couche calcaire qui conserve les traces des impressions musculaires et palléales. Dans les aptychus (‘), on ne distingue jamais ces impres- sions, et l’on voit toujours les stries d’accroissement d’une manière aussi claire qu’à la surface externe (voy. pl. XLVIE, fig. 11). La couche intermédiaire des Cellulosi, qui est poreuse à sa sur- face, et qu'une section perpendiculaire montre être tubuleuse (ig. 14), prouve aussi que l'on ne peut pas les comparer aux co- quilles ordinaires. On peut encore ajouter que l’on ne distingue sur les aptychus aucune trace de charnière proprement dite; leur bord n'est ni épaissi, ni arrondi, ni dentelé sur aucune partie de son contour, ce qui semble exclure l’idée de deux valves articulées. Cet argument toutefois ne peut pas s'appliquer à l'opinion de Scheuzer et de Knorr. Ces objections ont paru assez fortes pour que de nombreux na- turalistes aient cherché d’autres explications. Ce que j'ai dit plus haut sur leur composition, ainsi que la forme lisse de la surface interne, l'absence de marques d’adhé- rence, etc., excluent tout à fait l’idée émise par Deluc et par (1) La figure 12 de la planche XLVIT représente la surface grossie d’un Apty- chus de la division des Cellulosi; la figure 13, une surface analogue dont la couche superficielle a été altérée de manière que les tubes sont plus ouverts. La figure 14 a été dessinée d’après une coupe perpendiculaire à ces surfaces. CIRRHIPÈDÉS PÉDONCULÉS. 099 Bourdet (de la Nièvre), que ce sont des dents ou des plaques pa- latales de poissons. Il faut donc rejeter aussi le nom d’Icaruyo- SAGONES que ce dernier leur avait donné. M. Voltz a cherché à prouver que les aptychus étaient les oper- cules des ammonites. Il se fonde sur deux preuves principales : 1° les opercules des gastéropodes vivants sont composés de deux couches, qui offrent, dans leurs stries d’accroissement , la même discordance que j'ai dit plus haut exister dans les aptychus ; 2° on a trouvé souvent les aptychus dans la dernière loge des ammo- nites, et plusieurs collections renferment des individus remar- quables sous ce point de vue. Mais ces deux arguments sont loin de fournir une démonstra- tion complète. Ces rapports dans la discordance des stries ne prouvent pas nécessairement une analogie réelle ; et les aptychus peuvent avoir été placés, après la mort des ammonites, dans la dernière loge de leurs coquilles vides, par des circonstances tout -à fait fortuites. On voit, en effet, souvent les nautiles de divers terrains, et entre autres ceux des craies marneuses de Rouen, renfermer plusieurs espèces qui en étaient certainement indépen- dantes pendant leur vie. Nous verrons d’ailleurs plus loin que cette association des aptychus et des ammonites s'explique très bien dans l'opinion de Walch et de Knorr. On peut d’ailleurs objecter directement à cette manière de voir : 4° Que les aptychns ne présentent point d'impression de l’at- tache du muscle qui aurait dû les mouvoir; 2° Qu'il y a de nombreux gisements où l’on trouve des ammo- nites et pas d’aptychus , et vice vers ; 3° Que l’on connaît dix fois autant d'espèces d'ammonites que d’aptychus; 4° Qu'on n’a jamais trouvé d’aptychus assez grands pour servir d'opercules aux ammonites de grande taille; 5° Que les mêmes espèces d’ammonites renferment quelquefois des aptychus différents : la belle collection du comte de Münster est célèbre sous ce point de vue; 6° Qu'il est très peu probable que les ammonites aient eu des opercules. Ces corps paraissent, en général, l'apanage des mol- lusques côtiers, qui vivent dans un repos plus ou moins grand. Les ammonites ont habité les hautes mers, et y ont probablement navigué constamment ; leur progression à dù avoir pour cause 554 CRUSTACÉS. — CIRRHIPÈDES. l'absorption et le rejet d’une certaine quantité d’eau, comme cel: a lieu aujourd'hui chez presque tous les céphalopodes. Il semble donc qu'un opercule n'aurait fait que les gêner. M. H. de Mever, et plus tard M. Coquand, ont émis une autre idée, et veulent voir dans les aptychus des osselets internes d'un mollusque nu. M. Coquand les compare aux teudopsis, et pense que ces deux genres doivent être placés dans la même famille. I croit pouvoir affirmer, par la comparaison de nombreux échantil- lons, que les deux prétendues valves des aptychus n'étaient point séparées, mais qu'elles formaient un corps unique, bilobé et tra- versé dans son milieu par une carène , qu'il compare à la tige de l'osselet des teudopsis. La principale différence consisterait dans ce que l’osselet des aptychus se serait revêtu d’une substance dure, et aurait été plus court et plus échancré, ce qui indiquerait un mollusque plus élargi. Les stries d’accroissement et l'absence d'impression musculaire paraissent à M. Coquand mériter d’être considérées comme des analogies importantes. Il faut remarquer que, dans aucun mollusque, on ne trouve une coquille interne composée comme les aptychus et à structure tubuleuse. Quelques auteurs, cherchant aussi à lier les aptychus aux am- monites , les ont considérés comme étant des parties endurcies de la muqueuse de leur estomac. On sait que, chez les céphalopodes, ce viscère est musculeux comme le gésier de quelques oiseaux, et que la membrane muqueuse se sépare facilement des autres. Les plis de cette membrane ressemblent un peu à ceux de quelques aptychus, et l'on peut supposer, chez les ammonites, qu’elle était fortifiée par un dépôt calcaire. C'est peut-être l'idée qu'a eue M. Desbayes, quand il dit (*) que les aptychus sont des parties intérieures de l'animal des ammonites, mais qu'il est certain qu'ils ne sont pas des opercules. Les preuves positives manquent pour combattre et surtout pour confirmer cette manière de voir, qui ne repose également sur aucune analogie certaine de Structure. M. Burmeister, partant également de l'hypothèse que les apty- chus sont une dépendance des ammonites , a cherché à démontrer qu'on pouvait les envisager comme des organes protecteurs desti- nés à garantir l'animal lorsqu'il se projette en dehors de sa co- (!) Mém. Soc. géol. de France, t. III, p. 31. CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS. 09) quille. L'aptychus, suivant lui, protégerait le sac branchial, et se développerait dans sa paroi externe. M. de Buch à adopté cette opinion, en ajoutant que l'on à pu voir dans les collections des schistes lithographiques de Bavière des centaines d’ammonites avec des aptyehus en place. Malgré l'autorité de ces naturalistes éminents, je crois que cette opinion, comme les précédentes, au- rait besoin, pour être admise, d'être étayée par des anaïogies organiques qui lui donnassent un caractère moins hypothétique. Dans ces dernières années, M. d'Orbigny a soutenu l'opinion de Scheuzer et de Knorr, et cherché à démontrer l’analogie des aptychus et des anatifes. Il donne pour arguments : 4° L'analogie de forme des aptychus et des grandes valves des anatifes. Il n'y aurait, sous ce point de vue, de différence que dans l'absence probable de petites valves dans le genre fossile. 2° La composition poreuse et les lignes internes de certains aptychus identiques avec celles de quelques crustacés (cypris) et avec celles de l’âge embryonnaire des cirrhipèdes. 3° Le fait que les anatifes ont l'habitude de se fixer aux corps flottants, ce qui expliquerait la présence des aptychus sur Îles ammonites , si, Comme cela est probable, l’analogie des formes se liait avec une analogie d'habitudes. J'ai longtemps répugné à admettre l’analogie soutenue par M. d'Orbigny, à cause de la composition du test, si différent de celui des anatifes actuelles. Une comparaison avec les balanes m'a convaincu que cette structure pouvait, au contraire, fournir un argument en faveur de l’association de ces fossiles aux cirrhi- pèdes. Si l’on examine la partie basilaire d’un gros balane, scice ou dépourvue de sa couche superficielle, on verra qu'elle est tout à fait semblable à celle de plusieurs aptychus. On y remarque les mêmes tubes, ayant tout à fait la même forme, et s'appuyant de même à deux couches minces, l’une externe et l’autre interne, dont les stries ne sont point d'accord entre elles. Dans plusieurs balanes même, la couche externe forme à sa face interne des lames qui ont une très grande analogie avec celle des aptychus du groupe des /mbricati. Je crois donc très probable que les aptychus sont des coquilles de cirrhipèdes voisins des anatifes par leurs formes comprimées, et des balanes par leur structure intime. Ils étaient probablement 296 CRUSTACÉS, —— CIRRHIPÈDES. pédicellés (1) comme les premiers, et formaient entre eux et les balanes une transition qui manque à la nature actuelle. Tous les aptychus sont, comme je l'ai dit plus haut, composés de deux valves de forme triangulaire (Atlas, pl. XLVIE, fig. 10 etc.). Ces valves sont convexes en dehors et concaves en dedans. Un des bords est droit (fig. a), taillé en biseau, et a dù probablement ser- vir à laisser passer les bras de l'animal. Un autre (fig. &) est ar- qué, plus ou moins arrondi, aminci, et paraît avoir été enchâssé dans le manteau. Le troisième (fig. c) est le plus petit, bâillant, coupé par une courbe rentrante, et a probablement servi d'attache au pédoncule. La composition du test varie davantage que la forme extérieure, ct l’on peut, sous ce point de vue, les partager en trois groupes. Les GeczuLost (pl. XLVIT, fig. 9 à 14) sont les plus épais de tous. Ils sont composés d’une mince couche interne striée de lignes concentriques , sur laquelle est une substance calcaire composée d'une multitude de tubes. Ces tubes sont perpendiculaires à la couche interne dans le milieu de la coquille, et s’infléchissent en dehors vers les bords. Ils ont des parois minces, polygonales par leur influence mutuelle, et ne sont pas cloisonnés. A la surface externe, ils sont en partie bouchés par une couche calcaire mince qui rend cette surface lisse. Chacun d'eux reste cependant ouvert par un très petit trou ou pore. Plus la coquille est intacte, plus les pores sont difficiles à voir; si elle est usée, on voit les trois tubes eux-mêmes, et par conséquent des plus considérables. Les ImgricaTi (pl. XLVIL, fig. 15 à 17) ont la même surface in- terne que les précédents, et des tubes analogues plus petits et moins visibles. Ils en diffèrent surtout par le développement de la couche externe, qui forme un véritable test calcaire à gros plis. La surface externe en est mince et délicate, et 1l arrive presque toujours qu'elle se détruit par la fossilisation, laissant voir les plis, qui constituent une sorte d’imbrication. Si l'on a des échan- tillons très bien conservés, comme celui qui est figuré dans l'Atlas, pl. XLVIL, fig. 15, on verra que, dans ce groupe, la sur- face est aussi lisse que dans le précédent, et que les pores qui @) Voy. pl. XLVIL, fig. 9, la figure d'un Aptychus, restauré d’après M. d'Orbigny. CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS. 594 terminent les tubes y sont rangés par lignes régulières correspon- dant à l'intervalle des plis. Les Corel sont encore mal connus, et paraissent réduits à une simple lame, et n'avoir point de substance tubuleuse. Je ne sais pas, du reste, pourquoi quelques auteurs veulent que la lame interne ait été cornée et non calcaire. Je crois probable qu'elle était de la même substance que le reste, et, je le répète, on trouvera dans les balanes une structure qui me paraît tout à fait propre à expliquer celle des aptychus. Ces fossiles paraissent dater de l’époque primaire, mais ils ont été trouvés surtout dans les terrains de l’époque jurassique et de l’époque crétacée. Les Cornei paraissent spéciaux au lias et à l’oolithe inférieure ; les deux autres groupes ont une distribution géologique plus étendue. Quelques uns, comme je lai dit, ont été indiqués dans l’époque primaire. . L’A. vetustus, d’Archiac et Verneuil ({), a été découvert dans le terrain dévonien de l’Eifel. Les À. antiquus, Goldfuss, et Gaillennei, d'Orb., paraissent caractériser les terrains carbonifères (2). Le dernier a été trouvé à Sablé (Sarthe). Le premier provient d'Herborn. Les espèces augmentent de nombre dans l’époque jurassique. On en cite quelques unes du lias, et en particulier : Parmi les Corner, les A. elasma, H. de Meyer, striolaris, Voltz, et rugu- losus, id. Ces trois espèces proviennent de Boll (5). Parmi les Iugricart (#), les À. bullatus, Meyer, de Banz; les À. Jatifrons, Voltz, et speciosus, id., de Boll ; l’A. ovatus, H. de Meyer, et l’4. Theodosia, Deshayes, de Crimée. Ce gisement paraît ne pas renfermer des Cellulosi. () Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VE, part. 2, p. 343, pl. 26, fig. 9. (2) Goldfuss, in Dechen, Trad. allem. de la géol. de la Bèche, p. 29 ; d'Archiac et Verneuil, loc. cit., p. 386 ; d'Orbigny, Bull. Soc. géol., 1842, t. XIII, p. 359. (5) H. de Meyer, Nova acta Acad. nat. cur., t. XV, pl. 60; Roemer, Ool. geb.,t. EL, p. 51, pl. 19, Gg. 25; Voltz, Mém. de Strasbourg, t. LL, p. 38, pl.5, fe 2 et.3. (#) H. de Meyer, Nova acta Acad. cur., t. XV, pl. 60, fig. 1, et Mus. Sen- kenb., 1834, t. 1, p. 24; Voltz, loc. cit.; Deshayes, dans le Mém. de Ver. neuit sur la Crimée, Mém. Soc. géol., 1838, t. HE, p. 32, p. 16. 598 CRUSTACÉS. — CIRRHIPÉDES. Les terrains jurassiques inférieurs en ont fourni quelques espèces (1). On a trouvé dans l’oolithe inférieure du département du Calvados les A. prœælongus, Voltz, et cuneatus (Munsteria cuneata, Deslongchamps), du groupe des Cornei. L’A. lamellosus, Voltz (Munsteria lamellosa , Del.), des mêmes gisements, y représente le groupe des /mbricati. C’est l’espèce figurée dans l'Atlas, pl. XLVIL, fig. 16. Elles se continuent dans les terrains jurassiques moyens et supérieurs. On y a trouvé plusieurs Cellulosi. Les terrains oxfordiens du mont Terrible renferment les À. heteropora, Voltz, et Thurmanni, Voltz. L’A. Zieteni, Voltz (A. acutus, H. de Meyer), est d'un gisement analogue de l’alpe du Wurtemberg. L'A. Beaumontii, Coquand (loc. cit.), vient du corallien des Basses-Alpes. On a trouvé à Solenhofen l'A. latus, Voltz (A. lœvis latus, Meyer), l'A. la- tissimus, Voltz, et l'A. subletragonus, Voltz. L’A. costatus , Voltz, provient du portlandien de Beiningen. Le groupe des /mbricati est aussi représenté par plusieurs espèces. On trouve dans les terrains jurassiques supérieurs de Solenhofen, l'A. de- pressus, Voltz (/mbricatus depressus, Meyer), l'A. profundus, Voltz (Imbrica- tus profundus, Meyer), l'A. Meyeri, Voltz, l'A. elongatus, Voltz, et l'A. elegans, Voltz. Les terrains crétacés contiennent aussi des aptychus. On cite (?) : Parmi les Cel/lulosi : L’'A. Blainvillei, Coquand, du terrain néocomien du département du Var. L’A. complanatus, Geinitz, de l'untere quader sandstein de Saxe. Parmi les Zmbricati : Les A. Didayi, Coquand, Seranonis, id., et radians, id., trouvés dans le terrain néocomien des Basses-Alpes. La première est figurée dans l'Atlas, pl. XLVIL, fig. 17. L’A, cretaceus, Münster (Anatifa convexa, Roemer), trouvé dans la craie marneuse de Saxe. (1) Voltz, loc. cit. (2) Coquand, Bull. Soc. géol., t. XIÏ ; Geinitz, Characterist, p. 69, pl. 47, fig, 25 à 29 ; Roemer, Norddeutsch. Kreidegeb., pl. 16, fig. 7, etc. CIRRHIPÈDES PÉDONCULÉS. 559 On pourrait ajouter encore quelques espèces mal connues ou de gisements incertains (1). APPENDICE A LA CLASSE DES CRUSTACÉS. Je place provisoirement à la fin des crustacés deux genres fos- siles dont les véritables rapports n’ont point encore été appréciés d'une manière satisfaisante. Les CRuzIANA, d'Orbigny (?) (PBrlobites, Cordier), — Atlas, pl. XLVII, fig. 18, sont formées de deux valves allongées ou oblongues, sembla- bles, toujours horizontales, jamais isolées, qui paraissent être accolées ensemble sur la ligne médiane, et n'avoir formé qu’une seule et même pièce, peut-être mobile au milieu, comme les cara- paces des cypris. Ces caractères peuvent les faire considérer comme des articulés ; mais quelques exemplaires semblent aussi montrer une sorte de bifurcation , en sorte qu'il ne serait pas impossible que ces sin- guliers fossiles appartinssent au règne végétal. On les trouve dans les terrains siluriens d'Amérique et d'Europe. M. d'Orbigny a décrit les C. rugosa et furcifera , trouvées à Bolivia. Il indique aussi la C. Lefebvrei, découverte dans les gres micacés des environs de Nantes. Les Bosrricaopus, Goldfuss, — Atlas, pl. XLVIT, fig. 49, sont des petits animaux très singuliers , dont on ne connaît qu'un petit nombre d'échantillons. Ils sont composés d’un corps ovale, long d’une ligne et demie, duquel partent une soixantaine de fils articulés (tentacules ou pieds ?) longs de 10 lignes, et de l’épais- seur d'un cheveu. A la première vue, l’animal ressemble plutôt à une comatule ; mais le corps a les caractères de ceux des articulés. (!) Voyez Voltz, loc. cit.; Bronn, Nomenclator ; Phillips, Geol. of York- shire, etc. (2) Voyage dans l'Amér. mér., Paléont., p. 30: Cordier, Rapport à l’In- stitut sur les travaux de M. d'Orbigny. Ce genre est tout différent de celui qui a été nommé BrcoBites par Dekay, Ann. Lyc. de New-York, 1824, Ci pre 560 ANNÉLIDES. Il est composé de parties paires, divisé en anneaux très distincts. On y remarque un céphalothorax et un abdomen de six anneaux. Les fils sont eux-mêmes groupés en séries paires, et forment quatre faisceaux symétriques attachés de chaque côté au céphalo- thorax. Cette organisation tout exceptionnelle semble indiquer un articulé, et probablement un crustacé. Goldfuss le place dans les cirrhipèdes; MM. Barmeister, Geinitz et Sandberger, dans ies stomapodes. La seule espèce connue (1), le Bostrichopus antiquus, Goldfuss, a été trou- vée par Dannenberg dans les schistes à posidonomyes (terrain dévonien) de Herborn. \ CINQUIÈME CLASSE. ANNÉLIDES. Les annélides ont été anciennement réunies sous le nom de Vers avec plusieurs animaux invertébrés qui n’ont avec eux que des rapports très éloignés. Elles sont caractérisées par un corps allongé, vermiforme, divisé en anneaux nombreux, formés d’une peau médiocrement endurcie. Leurs organes de la locomotion ne consistent jamais en membresarticulés, mais bien en poils ou soies isolées ou en faisceaux ; leurs mâchoires sont plus ou moins fortes, et leur tête porte souvent des tentacules charnus et des veux peu apparents. Ces animaux ont une véritable circulation dans un système clos d’artères et de veines, et dans la plupart d’entre eux le sang est rouge comme chez les animaux vertébrés, circonstance dont on ne trouve pas d’autres exemples parmi les invertébrés. La plupart des annélides vivent à nu ; quelques unes (!) Goldfuss, Nova acla Acad. nat. cur., t. IX, part. 1, p. 353, pl. 32, fig. 6; Geinitz, Grundriss der Verstein., p. 197; G. et F. Sandberger, Verst. Rhein. sch. Syst. Nassau, p. 2, pl. 1. ANNÉLIDES. 061 sécrètent, par une sorte de suintement de la peau, un tube protecteur, souvent calcaire, d’autres fois presque membraneux et fortifié par des grains de sable et divers autres débris. Ce tube est presque la seule trace qui nous reste des espèces qui ont vécu dans les mers anté- rieures à l’époque actuelle. Quelquefois cependant des roches à grain fin ont conservé des empreintes des espèces nues; mais on comprend facilement que ces débris rares ne peuvent donner qu’une idée bien impar- faite de ce qu'a été cette classe dans les diverses époques géologiques. Il faut en outre remarquer que les tubes sont en général peu réguliers, et que leur forme neselie point à l'organisation de l’animal d’une manière aussi intime que la coquille du mollusque retrace les carac- ‘tères de l’être qu’elle a protésé. L'étude de ces tubes ne peut donc pas toujours fournir des éléments parfai- tement certains pour la détermination des genres et des espèces, et 11 s’en faut de beaucoup que cette branche de la paléontologie ait acquis une certitude satis- faisante. Ce que nous savons de leur histoire montre qu’elles ont vécu dès les époques les plus anciennes, et qu’elles se sont continuées dans les mers de toutes les périodes. Les serpules en particulier paraissent abondantes dans la plupart des terrains. Je suivrai, pour la classification des annélides, la méthode proposée par Cuvier, en les divisant en trois ordres fondés sur la disposition des branchies. Ces or- ganes sont placés vers la tête dans les espèces qui se sécrètent des tubes ; parmi les espèces qui vivent nues, les unes les ont disposés le long du corps et d’autres en sont dépourvues. Il. 66 562 ANNÉLIDES TUBICOLES. A ORDRE. ANNÉLIDES TUBICOLES. (Vulgairement Pinceaux de mer.) Les annélides tubicoles ont des branchies en forme de panache ou d’arbuscule, attachées à la tête ou sur la partie antérieure du corps. Elles se sécrètent des tubes où elles se cachent presque complétement. Cet ordre est, comme je l’ai dit, celui auquel appartient le plus grand nombre des espèces fossiles. Les SERPULES (Serpula, Linné), — Atlas, pl. XLVIE, fig. 20 à 23, ont un corps en forme de tube allongé, un pen déprimé, aminci en arrière, à segments nombreux et étroits, et des branchies ter- minales en éventail, fendues profondément en digitations très menues. Elles sécrètent des tubes solides, calcaires, irrégulière ment contournés, groupés ou solitaires, fixés, à ouverture termi- nale arrondie. Ces animaux ont été anciennement placés parmi les mollusques ; mais les formes de l'animal sont tout à fait celles des annélides. Leurs tubes calcaires sont faciles à confondre avec ceux des ver- mets, qui sont produits par un animal tout différent. On peut les distinguer, parce que les tubes des vermets sont cloisonnés à l’intérieur, tandis que ceux des serpules sont complétement libres. Les serpules forment aujourd'hui un genre très nombreux. Les espèces fossiles ne le sont pas moins, et se trouvent dans tous les terrains à partir des plus anciens. La distinction des espèces pré- sente d’assez grandes difficultés, parce qu’on ne sait pas suffi- samment jusqu’à quel point la forme de l'animal se lie à celle du tube. Aussi ce genre est-il un de ceux dans lesquels on à cité en quantité des espèces qui passent d’un terrain à l’autre. Ces assi- milations ne peuvent être admises qu'avec une extrême réserve toutes les fois que les parties fossilisées n’ont qu’une relation très indirecte avec les véritables caractères zoologiques. ANNÉLIDES TUBICOLES. 568 On en trouve, comme je l’ai dit, dès l’époque primaire. La Serpula umbilicata, Schl., décrite d’abord sous le nom de Serpulites (1), appartient au terrain silurien supérieur. On trouve dans le mème terrain la Serpula lituus, Hisinger (2), de l’île de Gothland. Les terrains dévoniens renferment une espèce confondue par M. Gold- fuss ($) avec des serpules jurassiques, crétacées, etc., sous le nom de S. gor- dialis. Le mème auteur a décrit sous le nom de Serpula deux espèces du même terrain, qui sont des spirorbes , et la Sp. epithonia, qui appartient probable- ment à un autre genre (ordre des annélides antennés , suivant M. Milne Edwards) (4). Les espèces des terrains carbonifères ont été décrites (5) par MM. Sowerby (S. compressa), Portlock (S. subannulata et S. subcincta), de Koninck, {S. elaviformis, spinosa, Archimedis, Sowerbyana), etc. Quelques espèces ont été citées dans les terrains iriasiques. On cite en particulier dans le muschelkalk (6) la S. serpentina, Schmid et Schleiden; mais la $S. valvata, Goldfuss, paraît être une spirorbe et la S. co- lubrina, Goldf., n’est, suivant M. Milne Edwards, qu’une agglomération d'œufs de mollusques. Les schistes de Saint-Cassian en renferment quelques espèces décrites (7) par le comte de Münster (cinq espèces) et par M. Klipstein (S. lineata). Les serpules augmentent beaucoup de nombre dans les terrains jurassiques , où l’on en cite plus de cinquante espèces, outre plu- sieurs qui appartiennent aux genres suivants. Quelques unes ont été trouvées dans le lias. (1) Petref., t. I, p. 97. (2) Hisinger, Fauna suec., p. 20, pl. 4, fig. 8; Rotularia lituus, Def., Dict. sc. nat., t. XLVI, p. 321. (3) Petref. Germ., I, pl. 67 et 69. (#) Deuxième édit. de Lamarck, t. V, p. 632. (5) Sowerby, Min. conch., pl. 598, fig. 3; Portlock, Geol. report, p. 362 et 363 ; de Koninck, Ann. foss. de Belg., p. 55, pl. G, et corrections à l’errata. | (6) Goldfuss, Petref. Germ., pl. 67, fig. 4 et 5; Schmid et Schleiden, Die geogn. Verh. des Saal Thales, Leipzig, 1846, in-folio, p. 38, pl. 4, fig. 1; Milne Edwards, deuxième édit. de Lamarck, p. 632. (7) Münster, Beitr. zur Petref., t. IV, p. 54; Klipstein, Geol. der Oestl. Alpen, p. 207. o0/ ANNÉLIDES TUPRICOLES. La S. capitata, Phillips (non Goldfuss), a été trouvée en Angleterre (t). Les espèces d'Allemagne ont été décrites (2) par le comte de Münster dans l'ouvrage de Goldfuss (S. 3-cristata, 5-cristata, 5-sulcata, circinnalis, etc.), et par M. Roemer {S. capillaris, Roemer, non Defr., stricta, Roem.). Les espèces des autres étages jurassiques sont parmi celles dont la synonymie est la moins certaine. On trouvera la description d’un très grand nombre d’entre elles dans le grand ouvrage de Goldfuss (3). Ce paléontologiste les divise d’après le nombre de leurs carènes, et en énumère environ douze espèces des terrains jurassiques inférieurs parmi lesquelles six lisses, quatre à trois carènes , cinq à quatre carènes, et une à cinq Carènes. Il cite deux lisses, deux à trois carènes et une à cinq carènes, des terrains jurassiques moyens. Trois lisses et deux à quatre carènes paraissent communes aux terrains ju- rassiques moyens et supérieurs. Les terrains jurassiques supérieurs Jui ont fourni quatre espèces lisses, cinq à trois carènes, deux à quatre carènes, et une à sept carènes. Plusieurs ont été décrites (f) par Defrance (S. Warniüi, circinnata, etc.), Phillips {S. intestinalis, lacerata, quadrata, etc.), Sowerby (S. triangulata, vertebralis , tricarinata, ruminata, etc.), Roemer (similis, coacervata , ser- pentina , etc.), Morris et Lycett (trois espèces déjà décrites de la grande oolithe) ; etc. Les terrains crétacés en renferment aussi beaucoup. Nous avons constaté la présence des Sp. cincta, Goldfuss, antiquata, Sowerby , et filiformis, id., dans le terrain aptien de la perte du Rhône (5). C’est probablement à la même époque qu’il faut rapporter quelques espèces décrites (©) par le comte de Münster et par M. Roemer, et trouvées dans le (1) Phillips, Geol. of Yorkshire, p. 169, pl. 67, fig. 17. (2) Goldfuss, Petref. Germ., t. 1, p. 226, pl. 67 ; Roemer, Ool. geb., p. 34. (3) Goldfuss, Zd., p. 227, pl. 67, 68 et 69. (4) Defrance, Dict. des sc. nat., t. XLVIHIE, p. 570 ; Phillips , Geol. of Yorkshire ; Sowerby, Min. conch., pl. 599, 608, etc.; Roemer, Ool. geb., p. 34; Morris et Lycett, Mollusca of the great oolit of Yorkshire, Palæont. Society, 1850, p. 121, etc. (5) La figure 20 de la planche XLVII représente la P. cincta, Goldf.; la figure 21, la S. antiquata, Sow., et la figure 22 la S. filiformis, id. (t) Münster , in Goldfuss, loc. cit,; Roemer, Verst. Deutsch. Kreide geb., p. 99. ANNÉLIDES TUBICOLES. 269 hils conglomerat ou les grès verts inférieurs d'Allemagne (S, hexagona, Roemer, angulosa, id., parvula, Münster, trachinus, Goldfuss, ne id., lœævis, id., quinque carinata, Roemer, etc. On trouve dans le gault de la perte du Rhône la S. antiquata, Sow., citée plus haut, la S. Phillipsi, id., et la S. spirographis, Goldfuss. Au même gisement appartient la S. articulata, Sow. (1), de Folkstone. Les espèces des terrains crétacés supérieurs me sont moins connues. On trouvera la description d’une quarantaine d'espèces (réelles ou nomi- pales) : Pour l'Allemagne (2), dans l’ouvrage précité de Goldfuss et dans ceux de Geinitz, Roemer, Reuss, de Hagenow , etc.; Pour l’Angleterre ($), dans ceux de Sowerby, de Woodward, etc.; Pour la France (#), dans ceux de Defrance, de Dujardin, de d’Archiac, de Leymerie, de Lamarck, etc. Les espèces des terrains tertiaires paraissent nombreuses et exigent également une nouvelle étude. Celles des terrains nummulitiques ont été décrites (5) par le comte de Münster et par Goldfuss dans l’ouvrage de ce dernier auteur (S. anfracta, Goldfuss, angulaia, Münster, corrugata, id., quadricarinata, id., tortrix, Goldfuss, etc.), par M. d’Archiac (S. alata, corona, dilatata, etc., de Biaritz), par M. Al. Rouault (S. subgranulosa, de Pau), etc. La S. spirulæa, Lamk. (6), enroulée dans son jeune âge comme une spirorbe, est une des espèces les plus fréquentes et les plus caractéristiques de cette époque. Elle a été distinguée génériquement par Bronn sous le nom de Spr- RULÆA (S. nummularis, Schl.), et sous celui de RoruLaria par Defrance (R. cristata). C’est l’espèce qui est figurée dans l'Atlas, pl. XLVIT, fig. 25. (1) Sowerby, Min. conch., pl. 599. Cette espèce a été pour Monfort le type du genre Nocross (N. vermicularis, Monfort). (2) Goldfuss, loc. cit., pl. 70 et 71; Geinitz, Charact., suppl.; Roemer, Norddeutsch. Kreideg., p. 99 ; Reuss, Bühm. Kreidef., 1, p. 18, I, p. 105 ; y. Hagenow, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1840, etc. (8) Sowerby, Min. conch., pl. 598, 599, 608, et Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. IV. (4) Defrance, Dict. sc. nat., loc. cit.; Dujardin, Mém. Soc. géol., t. I, p. 233; d’Archiac, /d., p. 180 ; Leymerie, /d., t. V, p. 2; Lamarck, Anim. sans vert., 2° édit. (5) Goldfuss, loc. cit.; d'Archiac , Mém. Soc. géol., 2° série, t. I, pl. 7 Voyez surtout le catalogue donné par ce dernier auteur dans son Hist. des progrès de la géol., t. II, p. 254 (vingt-huit espèces). (6) Lamarck, Anim. sans vertèbres, 2° édition, Paris, 1838, t. V, p. 628. M. Milne Edwards la rapporte avec doute aux vermets. 206 ANNÉLIDES TUBICOLES. Celles des terrains éocènes proprement dites ont surtout été décrites ({) par Lamarck, qui a nommé une vingtaine d'espèces nouvelles, par Sowerby (S. crassa, Sow., de l’argile de Londres, etc.), par Galeotti (S. quadrangu- laris, Gal., non Lam., S. triangularis, id., de Belgique), etc. Quant aux espèces des terrains tertiaires moyens et supérieurs, on en troü- vera la description (?) dans plusieurs ouvrages cités plus haut, et en particu- lier dans ceux de Goldfuss et de Lamarck, ainsi que dans ceux de MM. M. de Serres, Philippi, Risso, Brocchi, Sismonda, etc. On en trouve aussi hors d'Europe (3). La S. barbata, Morton, a été trouvée dans le terrain crétacé des États- Unis. Les terrains tertiaires du même pays en renferment quelques unes. On rapporte (4) encore aux serpules quelques fragments trouvés dans les terrains tertiaires de l'Inde. Les FiLoGranA, Berkeley, diffèrent des serpules par la forme de l’animal plus que par le tube (°). Le type de ce genre est une espèce vivante, la S. filograna, Lin. M. Wood lui rapporte une espèce fossile du crag. Il est bien possible que d’autres aient été décrites comme des serpules et ne puissent pas en être distinguées par leurs tubes. M. W. King (6) attribue avec doute à ce genre une espèce du terrain per- mien d'Angleterre, Les SPIRORBES (Spirorbis, Daudin, Serpula, Lin., Dénote, Guett.}, — Atlas, pl. XLVII, fig. 24, diffèrent des serpules parce que chaque individu est solitairé , ne (!) Lamarck, loc. cit.; Defrance, Dict, sc. nat., t. XLVIIT; Sowerby; Min. conch., pl. 30 ; Galeotti, Mém. const. géol. Brabant, p. 161 , etc. (2) Philippi, T'ertiær-verst., p. 43 (deux espèces, dont une nouvelle); Sis- monda, Syn. (cinq espèces d’Asti, dont trois décrites par Lamarck et deux par Bonelli) ; Risso, Hist. nat. Europe mér., t. IV, p.405; M. de Serres, Géogn. des terr. tert., p. 153, etc. (3) Morton, Journ. Acad. Phil.,t. VILLE, p. 224, et Synopsis ; Lea, Contribut., pl, 37; Say, Journ. Acad. Phil., t. IV, p. 154, etc. (4) Madras journ., 1840. (5) Vood, Ann. and mag. of nat. hist., 1842, t. IX, p. 458, (6) W. King, Permian foss., Palæont. Soc., 1841; p. 56. ANNÉLIDES TUBICOLES. 567 se réunit jamais avec d'autres pour former des groupes où fais- ceaux, s’enroule régulièrement pour former une coquille hélici- forme ou planorbiforme, et adhère aux corps sous-marins. Leur longueur paraît limitée, tandis que les serpules continuent tou- jours à s’accroitre (t). Les espèces actuelles vivent dans toutes les mers, fixées aux fucus, aux coquilles et à presque tous les corps marins. Les fossiles se trouvent dans la plupart des terrains, et il faut, comme je l'ai dit plus haut, rapporter à ce genre une ne partie des espèces décrites comme des serpules. On en irouve déjà dans l’époque primaire (?). On trouve dans les terrains siluriens les Sp. Lewisii, Sowerby, et tenuis, Murchison. Il faut rapporter à ce genre les Sp. ammonia et omphalodes ($) des terrains dévoniens. il faut ajouter la Sp. gracilis, Sandb., du même terrain. La Sp. minutus, Portlock, a été trouvée dans les terrains carbonifères. Les Sp. helix, King, et permianus, id., proviennent des terrains permiens d'Angleterre. On en cite dans le muschelkalk. La Sp. valvata, Goldfuss, appartient à ce genre. Les terrains jurassiques en renferment aussi. Il faut, comme je l’ai dit, rapporter aux spirorbes plusieurs des espèces dé- crites par M. Goldfuss comme des serpules, et en particulier la Sp. complanata du lias, et la Sp. planorbiformis, du calcaire jurassique de Streitberg. (1) On pourra consulter sur ce genre en général l’article de M. Defrance, dans le Dict. des sc. nat.,t. L; Milne Edwards, deuxième édition de Lamarck, t. V, p.612; et la monographie insérée dans les Zllustrations conchyliologiques de M. Chenu. Ce dernier travail renferme la description de plusieurs espèces, mais quelquefois avec des données incompiètes sur les gisements et avec des rapprochements peu probables entre les espèces vivantes et fossiles. Le genre CyczorA, Hall, du terrain silurien inférieur des États-Unis (Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1848, p. 374), est peut-être identique avec celui des Spirorbes. (2) Murchison, Si. system, p. 616, 705, pl. 8 ; Sandberger, Verst. Rhein. schicht. Syst. Nassau, p. 36; Münster et Goldfuss, Petref, Germ., pl. 67; Portlock, Geol. report, p. 363; W. King, Permian foss., Pébaone de. 1828, p. 54, etc. (3) LaS. omphalodes est, suivant M. de Verneuil (Pal. de la Russie, p. 36), un des fossiles les plus caractéristiques des terrains dévoniens de la Russie, C’est l’espèce qui est figurée dans l'Atlas. 968 ANNÉLIDES TUBICOLES. Ce genre se continue dans les terrains crélacés. Les S. rotula, anfracta, etc., décrites dans Goldfuss , appartiennent à ce genre. Les spirorbes sont abondantes dans les terrains tertiaires. La monographie précitée de M. Chenu contient la description de vingt-huit espèces, dont la plupart d'Hauteville et de Grignon. Les S. subcarinata, et umbiliciformis, Goldfuss, du terrain tertiaire d’Alle- mague, sont aussi des spirorbes. La dernière a été attribuée par le comte de Münster (1) au genre SriRILLUM, Oken. M. Wood, en a fait connaître plusieurs du crag t2). Les VERMILIES (Vermilia, Lamk) peuveni fermer leur tube par un opercule testacé et orbiculaire. Daudin les a réunies à tort aux vermets, car l'animal à tous les caractères des annélides. Le caractère distinctif de ce genre ne peut pas s'appliquer fré- quemment à la distinction des espèces fossiles. Il est probable qu'une partie de celles qui ont été citées ci-dessus comme des ser- pules doivent être rapportées aux vermilies. M. W. King (3) a décrit la Vermilia obscura, King, des terrains permiens d'Angleterre, et rapporté à ce genre la S. pusilla, Geinitz, de la même époque. Quelques auteurs placent dans ce genre des fossiles des terrains jurassiques et crétacés. Les V. punctata, Defr. (4), obtorta, id., et muræna, id., des Vaches noires et du calcaire à polypiers de Caen sont très douteuses. On a trouvé à Shotover la V. sulcata, Morris (S. sulcata, Sow. 608). M. Roemer (5) rapporte à ce genre, à titre de section, plusieurs espèces des terrains crétacés qui peuvent, ce me semble, tout aussi bien être des ser- pules. (1) Teste Bronn, Nomenclator, p. 1187. (2) Ann. and mag. of nat. hist., 1841, t. IX, p. 458. (3) W. King, Permian foss., Palæont. Soc., 1848, p. 56, pl. 6; Geinitz, Zechsteingeb., p. 6, pl. 3. M. King avait formé avec la S. pusilla le genre provisoire des FORAMINITES. (4j Dict. des sc. nat., t. LVII, p. 330. (5) Norddeutsch. Kreidegeb., p. 101. ANNÉLIDES TUBICOLES, 269 M, Morris (1) attribue à ce genre la S. ampullacea, Sow., 597, de Black- down et de la craie de Norwich, la S. macropus, Sow., id., de cette dernière localité, et les S. pentangulata et striata, Woodw., également des craies su- périeures. On considère aussi comme des vermilies quelques See des terrains tertiaires. On trouve dans l'argile de Londres la V. crassa, Sow., 30, et quelques espè- ces non décrites. M. Wood en cite quatre dans le crag, dont une nouvelle et d’autres analogues aux vivantes. Les GALÉOLAIRES ((raleolaria, Lamk) ont un opercule comme les vermilies, et des tubes serrés en toutes. Les espèces ont certainement été confondues avec celles des genres précédents (?). On doit peut-être rapporter à celui-ci la S. prolifera, Goldfuss, du calcaire . jurassique de Baireuth, et les S. socialis, Goldfuss, et filiformis, Sowerby, du grès vert. Nous devons placer à la suite de ces trois genres, caractérisés par des tubes calcaires, quelques autres qui sont encore mal dé- terminés. Les SERPULAIRES (Serpularia, Münst.) ne sont connues que par des fragments de tubes analogues à ceux des serpules, mais cré- nelés sur le dos ou sur deux côtés (3). Ce genre a été établi pour deux espèces du calcaire à orthocératites d'El- bersreuth (dévonien), les S. crenata et bicrenata, Münster. Les SERPULITES, Sow., sont de grands tubes comprimés, unis, légèrement tortueux, composés de nombreuses couches de sub- stance calcaire, contenant beaucoup de matière animale. Les vé- ritables rapports de ce genre sont encore complétement incon- nus (*). (1) Catalogue, p. 67. (2) Voyez Milne Edwards, Deuxième édit. de Lamarck, t. V, p. 636 ; Bronu, Nomenclator, p. 521. () Münster, Beiträge, t. IT, p. 115. (4) Murchison, Si. system, p. 608 et 700. 970 ANNÉLIDES TUBICOLES. Le Serpulites longissimus, Sow., a été trouvé dans les roches de Ludlow (terrain silurien). D’autres auteurs ont nommé indistinctement Serpuuires toutes les serpules fossiles. Les Cyccocyra, Wood, sont composés de nombreux tours de spire, dont l'ensemble forme un disque; chacun d'eux enveloppe en partie le précédent. Ces tubes diffèrent des coquilles enroulées par leur irrégularité, et des OPercuLINES de d’Orbigny, parce qu'ils ne sont pas cloisonnés à l’intérieur. Ils ne paraissent pas très éloignés de ceux des spirorbes. La C. multiplex, Wood (t), a été trouvée dans le crag d'Angleterre. M. Morris rapporte avec doute à ce même genre la Serpula granulata, Sow., 597, de la craie de Norwich. Les SPIROGLYPHUS, M° Coy (?), ne sont pas encore décrits. Le S. marginatus, M'Coy, provient du calcaire carbonifère d'Irlande. Les TÉRÉBELLES (Terebella, Cuvier), — Atlas, pl. XLVIT, fig. 25, ont aussi des tubes, mais qui ne sont plus calcaires comme ceux des genres précédents. Leur corps sécrète une substance mem- braneuse qui se coagule en agglutinant des grains de sable et des fragments de coquilles. L'animal diffère de celui des serpules par ses anneaux moins nombreux, parce que les branchies sont en arbuscule et non en éventail, et parce que de nombreux tenta- cules filiformes entourent la bouche. Quelques tubes trouvés dans le calcaire jurassique moyen ont été rapportés à ce genre (3) (T. lapilloides, Münster). Les Dirrupes (Ditrupa, Berkeley), forment un genre remarquable, caractérisé par une coquille libre, tubuleuse, ouverte à ses deux extrémités et tout à fait semblable à celle des dentales. Mais l'animal est une véritable annélide. Nous avons dit plus haut que les dentales avaient été autrefois réunis à (‘) Ann. and mag. of nat. hist., t. IX, p. 458. (2) Morris, Catalogue, p. 67. M. Morris écrit Spyroglyphus. et M. Bronn Spiroglyphus. me (3) Goldfuss, Petref. Germ., t. I, pl. 71. ANNÉLIDES DORSIBRANCHES. 971 cette classe, et que depuis lors on avait dû reconnaître en eux de véritables mollusques. Il paraît que l’on a trop généralisé cette observation, et que nos mers nourrissent quelques animaux qui ont une coquille en apparence semblable à celle des dentales, mais qui sont voisins des serpules par leur organisation. Les espèces sont encore mal connues (1), et il faudra peut-être réunir aux ditrupa quelques-unes décrites comme des dentales. L'espèce vivante que l’on a reconnu être une annélide est le Dentalium subulatum, Desh., de la Médi- terranée , qui est cité comme se trouvant aussi dans le crag d'Angleterre, aiusi que le D. polita, Wood. M. Ed. Forbes rapporte à ce genre le D. pla- num, Sow., 79, de l'argile de Londres. 2 ORDRE. ANNÉLIDES DORSIBRANCHES. Les annélides dorsibranches ont leurs branchies dis- posées d’une manière à peu près uniforme le long de leur corps, ou au moins dans sa partie moyenne, et ne se sécrètent pas de tube. Ces animaux ont dû, comme je l’ai déjà dit, ne lais- ser que rarement des traces de leur existence, et par conséquent le petit nombre de faits que nous pouvons énumérer ici ne peut faire en aucune manière préjuger leur abondance ou leur rareté dans les époques anté- rieures à la nôtre. Les APHRODITES (Aphrodita, Linné), sont caractérisées par deux rangées longitudinales d’écailles, im- proprement nommées élytres, qui recouvrent les branchies situées sur le dos. Leur existence à l’état fossile n’est démontrée que par quelques traces (1) Berkeley, Zoo!. journ., t. V, p. 427; Wood, Ann. and maÿ. of na. hist., t. IX, p. 489. La véritable orthographé de gente, comme le fait rémar- quer M. Bronn, devrait être Dirryra. 272 ANNÉLIDES DORSIBRANCHES. douteuses, citées par M. Portlock (1) comme trouvées dans le terrain silurien de Fermanagh. Les Léonices, Savigny (Æunices, Cuv., Branchionéréides et Néréidontes, Blainv.), ont des branchies en panache et une trompe armée de mâchoires cornées. Les géologues anglais (2) citent des débris trouvés dans les terrains carbo- nifères des environs de Haltwhistle, qui rappellent les formes de la Leodice gigantea des mers actuelles. Les NÉRÉIDES ({Vereis, Cuv.) n’ont pas été trouvées fossiles, et les genres des terrains siluriens inférieurs qu’on avait cru devoir en rapprocher (#) sous les noms de Nereites, Murch., MyRuNITES, id. et NEMERTITES, id., parais- sent appartenir plutôt à l’'embranchement des zoophytes et avoir de grandes analogies avec les graptolithes. Les ScoziciA, de Quatrefages, sont des impressions allongées qui paraissent être celles du corps d'une annélide; les bords sont dentelés par des plis assez marqués et n’offrent pas de traces de pieds. M. de Quairefages a observé un individu dont la longueur, bien qu'on n'y distingue ni la tête ni la queue, atteignait 2",20, sur une largeur de 4 millimètres. En dedans des parois du corps on voyait très nettement les cloisons inter-annulaires, aussi rapprochées que chez les grandes eunices, et l’intestin libre dans toute la longueur ducorps, marqué de plis transversaux. La seule espèce connue (4) la Scolicia prisca, de Quatrefages, a été trouvée dans les roches feuilletées de la baie de Saint-Sébastien qui appartiennent à la grande formation crétacée des Pyrénées. (1) Geol. report, p. 362. (2) Morris, Catalogue, p. 67. (3) Murchison, Sil. system, p. 700. (4) De Quatrefages, Ann, sc. nat., 3° série, 1849,t. XII, p. 265. =] Où ANNÉLIDES ABRANCHES. 3° ORDRE. ANNÉLIDES ABRANCHES. Les annélides abranches sont complétement dépour- vues d'organes externes de la respiration. La surface entière de la peau et celle des cavités intérieures pa- raissent remplacer les branchies (f). Ces annélides, par les mêmes raisons que l'ordre précédent, sont à peu près inconnues à l’état fossile. Les HiRuDELLES (Æirudetia, Münst.) sont des corps très problématiques. On a trouvé dans les schistes de Kelheim des traces qui paraissent avoir la même consistance que les céphalopodes mous fossiles, et qui ont à peu près la forme des sangsues. Le comte de Münster les considère comme des an- nélides fossiles. Les H. angusta et tenuis, Münster (2), forment deux espèces qui se distin- guent facilement par leurs proportions. Les Tupirex, Lamarck, sont très voisins des Naïnes (/Vaës, Lin.), avec quelques ca- ractères de transition aux lombrics. Ce genre est encore mal défini. Les espèces se fabriquent des tubes de glaise ou d’autres débris. On ne peut considérer que comme tout à fait douteux le Tubifex antiquus, Plien. (3), du keuper d'Allemagne. (1) Cet ordre comprend les SanGsues (Hirudo, Lin.), et les Lomsrics (Lum- bricus, Lin.), qui ne sont pas connus à l’état fossile. Le Lumbricus marinus, Bajer, est un cololithe. (2) Beitr. zur Petref.,t. V, p. 90. (3) Wurtemb. Jahreshefte, 1845, t. 1, p. 159, pl. 4, fig. 5. 57! ANNÉLIDES ABRANCHES. Les ENToBia, Bronn, sont des corps dont les relations zoologiques sont tout à fait dou- teuses (1). NA 3 L’E. antiqua, Portlock, est un trilobite du terrain dévonien. L’'E. Conybeari, Bronn, et l'E. cretacea, Portlock, des terrains crétacés, sont des impressions organiques de nature incertaine qui peuvent être des annélides, des éponges, etc. Les TacpiNa, Hagenow, ne sont pas mieux connus et peuvent être des annélides ou des vers intestinaux, et peut-être aussi des parasites, d’après l’opi- nion de M. Quenstedt. Ils peuvent avoir de l’analogie avec les éponges perforantes. Je reviendrai sur ces corps en parlant des dendrina. M. Hagenow en a décrit (2) quelques espèces des terrains crétacés. Les VERMICULITES, M. Rouault, me paraissent d’une nature tout aussi douteuse. Ce sont des corps de petite dimension, dirigés en tout sens, et dont la forme rap- pelle celle de certains vers, qui ne présenteraient en longueur que de 10 à 20 millimètres, sur 2 à 4 de large (5). Le Vermiculites Panderi, Marie Rouault, a été trouvé à Guichen (Bre- tagne), dans le terrain silurien inférieur. .(®) Portlock, Geol, report p. 360 ; Bronn, Lethæa, p. 691 ; Conybeare, Trans. of the geol. Soc., 1"° série, t. II, p 328, pl. 14. (2) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1840 , p. 670; Quenstedt, Petref. Wurtemb., I, p. 470. (3) Bull. Soc. géol, de France, 2° série, 1850, t. VII, p. 744. MOLLUSQUES. 575 TROISIÈME EMBRANCHEMENT. MOLLUSQUES. Les mollusques sont, comme leur nom l'indique, des animaux mous et charnus, à peau membraneuse plus ou moins épaisse, et sans squelette osseux à l’intérieur. Leur système nerveux, ordinairement formé d’une petite quantité de masses médullaires , leur circulation assez parfaite et la perfection des organes des sens de quelques uns d’entre eux, sembleraient leur assigner une place intermédiaire entre les vertébrés et les arti- culés, surtout si l’on étudie ces organes dans les cépha- lopodes; mais, en revanche, les classes inférieures de l’embranchement des mollusques ont évidemment une organisation plus imparfaite que les articulés. Ils four- nissent ainsi une preuve que nous avons déjà invoquée ailleurs, contre la possibilité de disposer les êtres en une série unique et linéaire. Ces animaux sont fréquemment protégés par une coquille , qui est une substance dure et solide, compo- sée principalement de carbonate de chaux, et sécrétée par une portion du système tésumentaire que l’on nomme le manteau. Cette coquille est le plus souvent visible au dehors, et affecte des formes variées ; quel- quefois aussi elle est remplacée par un osselet interne. Les formes de la coquille traduisent plus ou moins exactement les caractères extérieurs de l’animal, et peu- vent par conséquent fournir une base à la classification. Mais il faut se garder de classer les mollusques unique- ment par leur étude. Les coquilles ne peuvent servir à 576 MOLLUSQUES, caractériser les groupes naturels qu'autant que l’on à fait une étude approfondie de leurs rapports avec les organes essentiels. Chaque détail de forme d’une co- quille n’a de l'importance que lorsqu'il accompagne ou sisnale des différences organiques. Il ne faut jamais perdre de vue, comme on l’a fait trop souvent, les vé- ritables principes de la classification naturelle, et en particulier les lois de concordance et de subordimation des caractères. Mais si l'emploi des coquilles pour la classification à ses écueils , il peut aussi rendre de très grands services. Il est en particulier indispensable pour les animaux fossiles, qui ne sont le plus souvent connus que par cette partie de leur corps. Il devient dès lors nécessaire au paléontologiste de faire une étude constante et atten- tive de la nature vivante; elle seule pourra lui fournir les moyens d'établir ses travaux sur des bases solides et rigoureuses. Les coquilles se forment, en général, par l’apposition de couches d’accroissement autour d’un petit noyau (nucleus) existant déjà dans l’œuf. Ces couches sont de trois sortes : Les unes, formées par le bord du manteau, entou- rent la partie libre de la coquille, et forment une série de bandes qui restent extérieures et qui sont limitées par des lignes dites lignes d’accroissement. Dans les gas- téropodes, elles entourent la bouche. Dans les acé- phales, elles forment le bord palléal. D’autres, moins régulières, sont sécrétées par la sur- face même du manteau, et sont destinées à augmenter l'épaisseur de la coquille. Elles sont placées en dedans des précédentes, et étendues sur toute la surface in- terne. MOLLUSQUES. 571 D'autres enfin, plus rares, revêtent la surface exté- rieure de la coquille, et sont dues à des prolonsements du manteau. Elles forment comme une sorte de vernis brillant qui cache les lignes d’accroissement. Les cy- prées , l’argonaute, etc., en offrent des exemples. M. d'Orbigny a montré que les ornements des co- quilles se modifient suivant diverses circonstances. L'âge, en particulier, joue un grand rôle dans ces va- riations. La jeune coquille, dans sa période embryon- naire, est ordinairement plus simple. Elle ne prend tous ses caractères que pendant la période d'accroisse- ment; c’est le moment où les pointes, tubercules, côtes, etc., sont le plus saillants et le mieux caracté- risés ; c’est le moment où la bouche s’entoure quelque- fois d’un péristome ou de prolongements spéciaux. Plus tard, dans la période de dégénérescence , elle devient souvent plus simple, et, dans plusieurs espèces, ces mêmes ornements disparaissent ou s’atténuent. La plupart des mollusques vivent dans la mer, quel- ques uns habitent les eaux douces, et d’autres enfin sont terrestres. On reconnaîtra, en général, les coquilles marines à leur épaisseur et à leur pesanteur plus grandes, tandis que les coquilles terrestres et fluviatiles sont souvent minces. Toutefois ce caractère présente de nombreuses exceptions. Les naturalistes sont d'accord aujourd’hui pour divi- ser les mollusques en deux sous-embranchements : les mollusques proprement dits et les molluscoïdes. Le premier renferme les types les plus parfaits. Ces mollusques ont tous un collier nerveux œsophagien formé de ganglions d’une certaine importance; leur génération est sexuelle, comme chez les animaux su- périeurs, et ils ne soni jamais agrégés. IT, 37 578 MOLLUSQUES. Les molluscoïdes ont, au contraire, un système ner- veux rudimentaire, ne formant pas de collier œsopha- gien et sans ganglions distincts. Îls se reproduisent par bourgeonnement aussi bien que par le moyen d'œufs, et ils sont souvent agrégés. Le sous-embranchement des mollusques proprement dits renferme quatre classes. Les CépnaLorones sont composés d'un corps bursi- formeet d'une grande tête, séparée par un cou distinct, et armée de bras ou de tentacules locomoteurs disposés en cercle autour de la bouche, qui forme un enton- noir central. Les organes des sens, et en particulier les yeux, sont presque aussi parfaits que ceux des ver- tébrés. Le collier œsophagien est considérable, et pro- tégé encore, chez quelques uns, par un cartilage ru- dimentaire. Le reste de l’organisation montre également une grande supériorité sur les autres mollusques. Leur coquille est tantôt nulle, tantôt interne, tantôt externe. Dans ce dernier cas , elle est toujours univalve, et en- roulée de manière à pouvoir être coupée en deux parties symétriques par un plan médian; elle est souvent cloisonnée. L'étude de l’embryogénie de ces animaux a montré, dans ces dernières années , qu'ils forment un type très différent des autres classes, et qu'il y aurait peut-être lieu à en former un embranchement distinct. Les Gasréropones rampent sur une partie du corps élarei en un disque charnu. Leurs organes essentiels ont un développement inférieur à ceux des céphalo- podes, ettrès supérieur à ceux des acéphales et des brachiopodes. Leur coquille univalve, ordinairement enroulée sur le côté hélicoïdal et non symétrique, est souvent munie d’un opercule; quelquefois aussi elle MOLLUSQUES. 579 n'est pas enroulée, et alors elle redevient souvent sy- métrique; quelquefois elle manque tout à fait ; elle est rarement interne. Les AcÉPHALES ont un corps entouré d’un manteau qu'on à comparé, avec raison, à la couverture d’un livre, dont les organes respiratoires en forme de lames formeraient les feuillets. Leur organe de la locomotion consiste dans un pied charnu, qui manque quelquefois. Ils ont tous une coquille bivalve, composée de deux battants réunis par une charnière. La bouche et l’anus sont sur le plan qui sépare les deux valves, l’une d’un côté et l’autre de l’autre, d’où résulte que l’état normal de la coquille est d’être équivalve, et de n’être jamais rigoureusement équilatérale. Les BrAcHIOroDES ont aussi une coquille bivalve, presque loujours inéquivalve , et ordinairement exacte- ment équilatérale, parce que la bouche est située sur Ja partie qui correspond au milieu de chaque valve. Les organes de la locomotion sont fort différents de ceux des acéphales ; le pied manque toujours, et est remplacé par deux bras symétriques charnus. Le sous-embranchement des moiluscoïdes renferme deux classes : Les Tuniciers ont un manteau en forme de sac, qui constitue une double enveloppe au corps. Ils sont mous, et n’ont pas été trouvés fossiles. Les Bryozoaires, confondus jusqu’à ces dernières années avec les polypiers, ont un manteau replié sur lui-même, dont la partie externe s’endurcit et forme une cellule cornée ou calcaire où vit l'animal. Les bran- chies sont libres et développées en forme de plumes. Ces mollusques sont très pelits, et vivent en formant 580 MOLLUSQUES. des agrégations considérables dont les parties solides se sont souvent conservées fossiles. L'histoire paléontologique des mollusques est très différente de celle des animaux vertébrés. Les quatre classes dans lesquelles se subdivisent ces derniers ont, en effet, été créées à des époques très éloignées les unes des autres; les poissons ont précédé les reptiles, et ceux- ci sont bien antérieurs aux mammifères. Les diverses classes des mollusques ont, au contraire, apparu ensem- ble; les terrains siluriens, c’est-à-dire les dépôts les plus anciens que l’on connaisse, les renferment toutes. On trouve des différences tout aussi marquées lorsqu'on compare les rapports qui existent entre les diverses faunes successives des mollusques avec ceux qui lient les créations successives des vertébrés. J’ai montré, en traitant des poissons et des reptiles, com- bien ces animaux diffèrent d’un étage à l’autre. J’ai fait voir qu'aucun genre des terrains anciens n’est parvenu jusqu’à nous, et qu'à diverses reprises les faunes ont été remplacées par d’autres tout à fait différentes. On trouve dans ces deux classes de vertébrés de nombreux genres, et même plusieurs familles, qui n’ont été créés que pour un temps et pour une époque restreinte et déterminée. Ainsi les ptérodactyliens et les ichthyosau- riens sont spéciaux à quelques terrains de l’époque se- condaire ; ainsi encore la plus grande partie des familles dont se compose l’ordre des ganoïdes ne sont pas arri- vées jusqu'à nous. On ne voit, par contre, aucun genre des terrains antérieurs à la craie subsister jusqu’à la faune actuelle. Les mollusques, au contraire, ne présentent qu’une petite quantité relative de ces genres et de ces familles éteintes, et offrent un grand nombre de types qui se MOLLUSQUES. 281 retrouvent dans tous les terrains. Les nautiles, les téré- bratules, etc., fournissent des exemples que l’on cher- cherait en vain parmi les animaux vertébrés. Il suffit de jeter les yeux sur des catalogues de fossiles pour voir que les genres qui ne vivent plus aujourd’hui sont en grande minorité. L'étude des faunes vivantes montre aussi que ceux qui datent seulement de l’époque mo- derne sont rares, et leur nombre diminue tous les jours par de nouvelles découvertes paléontologiques. Le cas le plus fréquent est celui des genres qui ont vécu dans plusieurs époques géologiques , et qui se re- trouvent encore aujourd’hui. La faune jurassique, et, à plus forte raison, la faune crétacée, ont plus de genres communs avec la création actuelle que de genres _éteints. Get état de choses n’est que plus propre à confirmer quelques uns des résultats théoriques que j’ai rappelés ailleurs. Les mollusques fournissent une preuve évi- dente et sans réplique contre le perfectionnement gra- duel; car les faunes les plus anciennes sont riches en espèces appartenant aux classes les plus parfaites. Le terrain silurien renferme une quantité considérable de céphalopodes et de gastéropodes (!); et, en général, toutes les faunes de l’époque primaire ont une moyenne d'organisation au moins aussi élevée que celle des mol- lusques du monde actuel. Ces mêmes fails peuvent aussi fournir des preuves en faveur de l'opinion, que les circonstances atmosphé- (1) Dans le cas même où l'on adopterait l’idée indiquée plus haut, que les céphalopodes doivent former un embranchement spécial, la preuve fournie par les mollusques contre le perfectionnement graduel ne perdrait pas de sa force. Les gastéropodes, qui deviendraient ainsi les mollusques les plus par- faits , sont richement représentés dans l’époque primaire, et cela dès les terrains siluriens. 582 MOLLUSQUES. riques ont peu changé pendant toute la série des âges géologiques. Les mollusques des époques primaire et secondaire ont dù vivre dans des eaux semblables à celles d'aujourd'hui par leur nature et leur température. On trouve, dans les mollusques de l’époque ter- tiaire, quelques preuves que le continent européen a eu alors un climat analogue à celui des régions plus méridionales. Mais d’autres faits montrent aussi, comme je l'ai dit ailleurs, que dans les temps plus modernes, au commencement de l’époque diluvienne, ce inême climat à dû être plus froid. On trouve en Sicile des mollusques analogues à ceux qui vivent aujourd’hui dans la mer du Nord, et quelques dépôts récents des îles Britanniques recèlent une faune semblable à celle qui caractérise aujourd'hui le Groënland et l'Islande. Il est toutefois une loi très importante que l'étude paléontologique des mollusques semble ne pas confir- mer, c'est celle de la spécialité des fossiles de chaque terrain. Les catalogues qui existent aujourd'hui con- tiennent beaucoup d'espèces qui sont communes à deux formations , ou qui se trouvent fossiles et vivantes. Mais j'ai déjà dit que je considère ces résultats comme en partie erronés; une comparaison attentive a souvent fait reconnaître des différences là où l’on n’en avait pas vu et démontré que bien des rapprochements invoqués sont fautifs. Îl y a certainement des mollusques qui passent d’un terrain à l’autre; mais la règle générale est la durée limitée des espèces, comme je l’ai montré dans le premier volume. Je ne doute pas que le temps n'arrive où les mollusques, loin d’infirmer cette loi essentielle, viendront lui fournir de nouvelles preuves. Il ne faut pas perdre de vue combien la distinction des espèces vivantes présente souvent de difficultés, et pourtant les CÉPHALOPODES. 583 conchyliologistes ont des échantillons bien conservés avec leur coloration. Les paléontologistes , au contraire, ont des fossiles sans couleur, et le plus souvent plus ou moins altérés ; ils doivent, par conséquent, affirmer les identités avec d'autant moins d'assurance qu'ils ont des éléments de conviction plus imparfaits. Remar- quons encore que ces prétendues identités n'existent guère que pour les genres les plus difficiles et les plus nombreux en espèces. Les mollusques sont, de tous les animaux fos- siles , les plus répandus et les plus abondants. Ce sont eux qui, en pratique, jouent le plus grand rôle dans Ja détermination des terrains, et ce sont ceux qui ont été le plus souvent observés et signalés. Malheureusement aussi ce sont ceux que les géologues ont cru pouvoir le plus facilement décrire sans études préalables. Aussi je ne crains pas d’être contredit en disant que cette branche de la science est encombrée d'erreurs. Depuis quelques années, plusieurs paléon- tolosistes distingués ont tenté de rétablir cette étude sur ses véritables bases, et ils ont fourni des modèles qu'il est à désirer qu’on imite. Je n’indiquerai pas ici quels sont les terrains où l'on trouve des mollusques, il faudrait les énumérer tous. Il est rare qu'une localité renferme des fossiles sans que ceux de cet embranchement soient en majorité. PREMIÈRE CLASSE. CÉPHALOPODES. - Les céphalopodes ont une tête distincte, portée par un cou plus étroit et séparé du corps, qui est sous la 084 CÉPHALOPODES. forme d'un sac sphérique ou allongé. Cette tête est ronde, pourvue de deux gros yeux formés sur le type de ceux des animaux vertébrés. Elle porte des bras ou tentacules disposés en un verticille terminal, formant le bord d’un entonnoir dont le fond est occupé par une bouche munie de deux mâchoires solides. Le système nerveux forme un collier œsophagien dont les ganglions principaux sont quelquefois protégés par un cartilage rudimentaire. Dans la nature vivante, on ne connaît que deux genres, les argonautes et les nautiles, qui aient une coquille externe. Elle est enroulée régulièrement et sans variation, de manière qu’un plan médian la coupe en deux parties rigoureusement symétriques. Quelques genres sont tout à fait dépourvus d'organes solides; mais, chez un plus grand nombre, il y a des coquilles ou osselets internes de consistance cornée ou calcaire. L'histoire paléontologique des céphalopodes est des plus remarquables, quoique nous ne la connaissions probablement pas d’une manière complète. Les genres sans coquille ne sont pas parvenus jusqu’à nous, et ceux à coquille interne ont été aussi en grande partie détruits. Ceux à coquille externe sont, au contraire, abondants, surtout parmi les coquilles cloisonnées, et c’est principalement à eux que s’appliqueront les considérations suivantes. Le premier point qui frappe dans cette histoire est le nombre considérable de formes éteintes (environ 50 genres et 1509 espèces) parmi ces coquilles cloison- nées, dont les mers actuelles ne renferment plus qu’un très petit nombre d'espèces, appartenant à un seul senre, celui des nautiles, € CÉPHALOPODES. 283 On peut remarquer, en second lieu, le fait assez sin- gulier de l'inégalité de durée de ces divers types. La plupart d’entre eux ont traversé un très petit nombre d’époques géologiques. Quelques uns, comme les am- monites et les bélemnites, ont existé pendant la période secondaire presque entière. Un seul genre, celui des nauliles, a traversé toutes les époques, et se continue dans nos mers. Le nombre des formes diverses exprimé par celui des genres à été en voie de décroissance. La plus grande variété se trouve pendant l’époque primaire ; l’époque secondaire est un peu moins remarquable sous ce point de vue, et l’époque tertiaire ne possède, au contraire, ainsi que l’époque moderne, qu'un nombre de genres singulièrement limité. Je montrerai plus loin que, dans ces coquilles cloi- sonnées, il y a des différences très grandes dans la forme des cloisons. Les plus simples ont exclusivement régné dans l’origine. Les plus compliquées (ammoni- tides) ont été, au contraire, plus abondantes pendant l’époque secondaire , et [a caractérisent très bien. Le type des coquilles à cloisons simples, et celui des coquilles à cloisons compliquées, ont présenté cha- cun, à un certain moment, une variabilité extraordinaire dans le mode d’enroulement. C’est pendant l’époque primaire que l’on remarque surtout les formes variées du premier. Celui des ammonitides offre une diversité égale et plus grande encore pendant l’époque secon- daire, surtout dans Îles terrains crétacés. On divise les céphalopodes en deux ordres : Les CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES, dont les bras sont au nombre de huit ou dix, munis de ventouses, et qui ont deux branchies. Leur coquille est nulle ou 1n- 586 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. terne, sauf dans un seul genre, où elle est externe, mais non cloisonnée. Les CÉPHALOPOBES TENTACULIFÈRES, dont les bras sont plus courts, plus nombreux, toujours dépourvus de ventouses, et qui ont quatre branchies. Leur coquille est toujours externe et cloisonnée. A7 ORDRE. CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÉRES. Les céphalopodes acétabulifères (") sont des animaux libres, à tête bien distincte, munie d’yeux saillants assez parfaits et de huit ou dix bras toujours armés de ventouses, qui leur servent à se fixer ou à saisir leur proie. Leur manteau se réunit sous le corps et forme un sac musculeux qui enveloppe tous les viscères, et renferme deux branchies en forme de feuille de fougère très compliquée. Dans ce même sac est une poche à encre, Ou réservoir qui contient un liquide noir que l'animal peut répandre en abondance autour de lui pour teindre l'eau et échapper ainsi à ses ennemis. Ces animaux sont presque toujours nus; un seul d'entre eux (l'argonaute) se loge dans une coquille enroulée, symétrique, non cloisonnée. La plupart des autres ont un osselet interne, ordinairement déprimé, corné ou crétacé; quelquefois 1l est remplacé par une coquille spirale cloisonnée. Ces mollusques, qui sont les plus parfaits de la pre- mière classe, sont remarquables par la rapidité de leur locomotion. Ils peuvent, en aspirant l’eau et en la reje- (1) Voyez la figure du calmar vivant, Atlas, pl. XLVIIL, fig. 40, et pour l'ensemble de cette classe de mollusques, l'ouvrage de MM. de Férussac et A. d'Orbigny, Histoire naturelle des céphalopodes acétabulifères, Paris, 1838- 1848, 2 vol. avec 144 pl. col. CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. 587 tant, déterminer dans leur corps un mouvement de recul, fendre l’onde avec la rapidité de la flèche, et s’élancer à des distances considérables. Ils acquièrent souvent une grande taille. Ce que j'ai dit plus haut de la nature de leurs parties solides doit faire comprendre que la plupart des genres sont rarement conservés à l’état fossile. Toutefois leur histoire paléontologique a acquis depuis quelques an- nées bien des faits intéressants. Le lias de Lyme-Repis et de Boll, en Wurtemberps, les schistes lithographiques de Bavière, quelques couches oxfordiennes d’Anple- terre, etc., ont conservé d’une manière remarquable les formes de ces animaux perdus. Les plus anciens que l’on connaisse proviennent du Jias, et depuis ce terrain on en retrouve dans la plupart des formations. Dans les étages inférieurs on n'en a encore observé aucun ("), soit que leur création ne date que du commencement de l’époque jurassique, soit qu'ils aient jusqu'ici échappé aux géologues. On les divise en deux sous-ordres, d’après le nombre des bras. 4er sous-oRrDRE. —— OCTOPODES. Les octopodes ou poulpes ont huit bras égaux et point d’osselet. La plupart de ces animaux sont nus; les espèces d’un seul genre sont logées dans une élégante coquille. Ce genre est donc le seul qui ait été retrouvé fossile, et si les Poucres, les Erenones et les PniLo- NExXIS, etc., ont vécu avant l’époque actuelle, il est : (1) Je ne parle ici que des espèces connues par une empreinte du corps ou par des osselets. Je parlerai plus bas de mâchoires ou becs fossiles qui appar- tiennent peut-être à cet ordre et qui feraient remonter son existence jusqu’à l’époque triasique. Je citerai aussi plus bas une indication qui pourrait faire croire à l’existence de seiches dans les terrains siluriens. 088 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. probable que leur corps aura été décomposé sans lais- ser des traces de son existence. Les ARGONAUTES (Argonauta, Lin.; Cybium, Gualtieri ; Ocythoe, Raïin.), — Atlas, pl. XLVIT, fig. 14, paraissent être les véritables nautiles des anciens, et auraient eu plus de droits à conserver ce nom que les espèces qui le portent aujourd'hui. [ls ont une coquille largement ouverte, enroulée en une courte spirale, fragile, mince, symétrique, ordinairement cannelée et point cloisonnée. Les argonautes de nos mers ont été célébrés par les poëtes comme d'habiles navigateurs ; leur coquille légère flotte sur la mer et leur sert de bateau; les longs bras de l’animal pendent, dit-on, dans l’eau et font l'office de rames: deux d’entre eux, élargis à l'extrémité et dilatés en forme de membrane, sont dirigés en haut et servent de voiles (1). Il y a dans ces faits plus de fiction que de réalité; l'argonaute se sert, il est vrai, de ses bras pour nager, mais son principal moyen de progression est, comme pour les autres cépha- lopodes, d’avaler de l’eau et de la rejeter brusquement. La délica- tesse des coquilles de ce genre a dû rendre difficile et rare leur fossilisation. Une espèce a été trouvée dans les marnes bleues pliocènes du dépôt de Conigliano (Piémont). Elle a été rapprochée par M. Michelotti de l’Argo- nauta argo, Lin., vivant; mais elle est considérée maintenant comme iden- tique avec l’Argonauta hians, Solander (4. nitida, Lamk.), qui habite aujour- d'hui l'Océan (2). Dans quelques catalogues de fossiles on a confondu des carinaires avec les argonautes. L'Argonauta Zborzewski, Eichwald (3), du terrain tertiaire de Miecziboz, en Podoiie, est probablement un foraminifere. (1) Ces bras dilatés, qui forment un des caractères principaux des argo- nautes, servent, suivant M. d'Orbigny, à sécréter la coquille. M, Verany affirme cependant qu’ils servent souvent à ramer. (2) Michelotti, Ann. sc. nat., 1837, t. VII, p. 128 ; Bellardi, Bull. Soc. géol., 1838, t. IX, p. 270 et t. X, p. 31; Sismonda, Synopsis anim. ev. Ped.; d’Orbigny, Moll. viv. et foss., t. 1, p. 223, et Prodrome, t. IE, p. 164; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. UE, p. 15. (8) Zool. spec., p. 35, pl. 2, fig. 18; Pusch, Polens Palæont., p. 165; Giebel, /d. CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. 589 2e sous-oRDRE. — DÉCAPODES. Les décapodes ont huit bras courts où les cupules sont disposées uniformément, et deux bras longs portés par des pédicules cylindriques et élargis à l'extrémité, qui porte seule des cupules. Aucune espèce de cette division n’a de coquille externe ; la plupart, par contre, ont un osselet interne de consistance variable (f). La nature de cet osselet con- corde en partie avec les caractères tirés des organes plus importants, mais cependant pas d’une manière assez constante pour qu'on puisse toujours déduire de son étude seule les véritables rapports zoolosiques de l'être qui en était muni. En conséquence, dans l’étude des fossiles, on est obligé de faire quelquefois des rap- prochements hypothétiques, et parmi les espèces que nous allons énumérer 1l en est peut-être bien quelques unes qui n’ont pas tous les caractères essentiels des familles dans lesquelles on les range. L’osselet a dû, chez ces animaux, remplir plusieurs fonctions. En premier lieu, il soutenait les chairs et rendait le corps solide, comme le font les os des mam- mifères. On remarque que les céphalopodes qui nagent le mieux sont ceux qui ont l’osselet Le plus complet. Ce même osselet a pu aussi leur servir quelquefois de vessie natatoire, à cause des cellules de l’alvéole. Mais de toutes ses fonctions , la plus importante a probable- ment été de les protéger dans leur marche rétrograde. Les céphalopodes, en aspirant et rejetant promptement l’eau, se donnent en arrière une impulsion très forte, (1) Ces osselets ont été décrits par quelques auteurs sous les noms de sepio- staria, sepiostera, etc. 590 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. dont ils ne peuvent pas calculer exactement l'effet. On remarque que ceux qui n’ont pas d’osselet sont obligés de vivre dans la haute mer pour ne pas se briser contre les rochers, et que les espèces qui en ont peuvent , au contraire, se rapprocher des rivages. L’osselet des bélemnites paraît en particulier avoir dù remplir ces fonctions avec une grande efficacité, et les protéger encore mieux que ne le font les coquilles internes des céphalopodes vivants. On peut diviser les décapodes en cinq familles. {re Famizze. — SÉPIDES. Les sépides, ou Seiches, ont les yeux recouverts par une con- jonctive et protégés par une paupière inférieure. Leur membrane buccale est sans cupules. Elles n'ont pas de bride supérieure au tube locomoteur. À ces caractères, que l’on ne peut pas observer dans les fossiles, il faut ajouter que les sépides ont presque toujours un osselet in- terne composé d'une matière solide calcaire, sans siphon, formé de cellules nombreuses et irrégulières. Ce sont d’ailleurs les seuls céphalopodes où la coquille soit testacée, à l'exception des spi- rulides et des bélemnitides, qui s'en distinguent facilement par leurs loges régulières et par leur siphon. Il faut observer en même temps que quelques genres vivants ont une coquille simple. On rapporte, en général, à la famille des sépides (') toutes les coquilles internes fossiles qui sont testacées et composées de cellules irrégulières, et ce rapprochement repose sur une très grande probabilité. Il est moins certain que tous les osselets cornés appartiennent aux familles suivantes. (1) Quelques fragments encore mal caractérisés paraissent appartenir à cette famille, entre autres des osselets de Solenhofen, dont M. H. de Meyer a fait le genre TRACHITEUTHIS (Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1846, p. 598), et peut-être (?) des débris trouvés par M. Kner dans les terrains siluriens de la Galicie (Haidinger Berichte, 1837, t. 1, p. 135). SÉPIDES. 591 Les Seicues (Sepia, Lin.), — Atlas, pl. XLVIIE, fig. 2 à 5, ont un osselet connu de tout le monde sous le nom d'os de seiche, qui est large, ovale, bombé en dessus et en dessous, et terminé postérieurement par une petite pointe plus dure (fig. 2). Les li- gnes d’accroissement sont très visibles. On en a trouvé des espè- ces fossiles dans les terrains jurassiques et tertiaires. Quelques unes ont été découvertes en Allemagne dans les schistes lithographiques de Solenhofen. M. Ruppel (t) a décrit la Sepia hastiformis (Atlas, pl. XLVIIE, fig. 3). Depuis lors le comte de Münster a fait connaître les S. antiquata, caudata, linguata, obscura, regularis et gracilis. Ces quatre dernières doivent prohablement être réunies ensemble. MM. d'Orbigny, Giebel, etc., sont d'accord à ce sujet, et le nom de linguata doit leur rester. Le même auteur a décrit une espèce un peu plus anomale. I1 l’avait d’a- bord séparée en un genre particulier sous le nom de Serioures (S. venustus), puis associée au genre SepioreuTais , Blainv., suivant M. Bronn (?); mais devant l'incertitude des caractères et le mauvais état de conservation des exemplaires, il a provisoirement réuni cette espèce aux seiches, conformé- ment à l'opinion de M. d'Orbigny. Les espèces des terrains tertiaires ne sont connues que par une partie de l’osselet. La pointe postérieure, avec les portions endur- cies qui le supportent, est ordinairement seule conservée. M. Voltz en avait fait le genre BELOSEPtA, qui a été abandonné depuis par la plupart des conchyliologistes, comme n'étant pas suffisamment distinct des seiches. M. F. Edwards vient de chercher à le rétablir, et il le caractérise principalement par la cavité basilaire, qui con- tient des cloisons transverses percées de trous elliptiques qui rap- pellent un peu l'apparence d’un siphon. Cette disposition indi- querait une transition entre les véritables seiches et la famille suivante ; mais en même temps les cloisons rappellent plutôt les (1) Ruppel, Abbild. und Besch. Solenh., p. 9 ; Knorr, Versi., t. I, p. 168, pl. 29, fig. 2; Münster, Bericht. Deutsch. naturfor. Ges. Lena, 1836, et Beitr. zur Petref., t. VII, pl. 9; d'Orbigny, Mol. viv. et foss., t. I, p. 265, et Prodrome, t. 1, p. 347; d'Orbigny et Férussac, Céphalop. acétab., Seiches, pl. 14, 15 et 16; Quenstedt, Handb. der Petref., t.1, p. 493; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. IL], p. 17, etc. (2) Le comte de Münster avait communiqué ces noms par lettres. [ls n’ont pas été publiés. 5992 CÉPIHIALOPODES ACÉTABULIFÈRES, lames internes de l’osselet de la seiche que les calottes régulières des spirulides. A ce caractère on peut en ajouter quelques au- tres qui sont connus depuis longtemps. La partie de cet osselet est élevée, un peu anguleuse en arrière, et couverte de fortes ru- gosités ; le rostre est assez allongé, gros, comprimé et aigu, pres- que tranchant etséparé de la partie élevée par une dépression très marquée. En dessous, la base du rostre est entourée d’une lame épaisse, élargie et arrondie en arrière, ornée de côtes rayonnantes qui la rendent denticulée sur son bord (1). On n’en connaît bien que deux espèces (2). La première, Sepia sepioidea, d'Orbigny, caractérise le calcaire grossier (parisien inférieur), et a été trouvée à Paris, Chaumont, Grignon, etc, dans l'argile de Londres et de Braklesham, et en Belgique. Il faut, suivant M. d'Orbigny, lui réunir les S. Cuvieri, longispina, longirostris et Blain- villei, de M. Deshayes, qui paraissent ne reposer que sur des modifications individuelles et peu importantes du rostre. M. F. Edwards, par l'étude de nouveaux matériaux, croit pouvoir distinguer la S. Cuvieri, Deshayes (non Sowerby), dont le rostre est plus dilaté, et la S. brevispina, Sow., dans laquelle ce même organe est beaucoup plus court, La seconde, Sepia compressa, d'Orbigny (Beloptera compressa , Blainv., S. Defrancii, Desh.), appartient à l'étage parisien supérieur et a été trouvée à Valmondois et à Valognes. 2° Famirze. — SPIRULIDES, Les spirulides ont comme les sépides une coquille testacée ; mais la cavité est divisée en loges régulières, séparées par des cloisons en forme de segments de sphère, chacune d'elles étant (1) Voyez Atlas, pl. XLVIIL, fig. 4 et 5. La premiére de ces figures repré- sente l’osselet restauré d’après M. F. Edwards. (2) Voyez d'Orbigny, Moll. viv. et foss., t. 1, p. 269; d'Orbigny et Férussac, Céphalop. aceétab., Seiches, pl. 3, 14 et 16; Cuvier, Ann. sc. nat., 1824, t. Il, p. 482, pl. 22, fig. 1 et 2; Blainville, Man. de malacologie, p. 621, et Bélemnites, p. 110, pl. 4, fig. 10 ; Deshayes, Cog. foss. des environs de Paris, t. Il, p. 758, pl. 101, fig. 7-9; Nyst., Cog. et pol. foss. de la Belgique, p. 610, pl. 46, fig. 1; Sowerby, Min. conch., pl. 591, fig. 1 ; Quenstedt, Handb. der Petref., p. 492, pl. 34, fig. 22 ; Voltz, Bélemnites, p. 22, pl. 2, fig. 6; Bronn, Lethæa, pl. 42, fig. 19; Dixon , Geol. and foss. of Sussex, p. 109, pl. 9; F. Edwards, Eoc. moll., Palæont. Soc., 1849, p. 23, pl. 1, fig. 3, etc. Ces corps avaient déjà été figurés par Guettard, Mémoires, t. V, pl. 2 du 7° mémoire, fig. 29 et 30, et par Burtin, Oryctog. de Bruxelles, p. 90, pl. 2, fig. A. SPIRULIDES. 593 traversée par un ligament ou siphon commun. Ce caractère les rapproche des bélemnites, mais elles s’en éloignent par les formes du reste de l’osselet. Cette famille renferme quatre genres : les SPiRULES, à coquille régulièrement spirale, sans rostre ; les SPIRULIROSTRES, à coquille spirale protégée par un rostre; les BÉLoPrTÈREs et les BecomNosis, à coquille droite avec un rostre. Le premier de ces genres vit aujourd’hui et n’a pas été trouvé fossile ; les trois autres appar- tiennent exclusivement à l'époque tertiaire. Les BécorTÈres (Beloptera, Besh.), — Atlas, pl. XLVIIT, fig. 6, sont des mollusques dont on ne connaît que les osselets internes. Ces corps sont crétacés et oblongs ; ils sont composés en avant d'un prolongement subcylindrique, en arrière d’un rostre obtus, et sur les côtés, d’expansions aliformes. Leur partie cylindrique est creusée dans l’intérieur en une cavité droite, conique, cloison- -née à peu près comme les alvéoles des bélemnites , et partagée aussi en loges aériennes. Cet appareil est percé par un siphon. On n’en a trouvé que dans les terrains tertiaires inférieurs (!). Le bassin de Paris en renferme deux, la P. belemnitoidea, Blainv. (Sepia parisiensis, d'Orb. et Fér.), qui se trouve à la fois dans le terrain nummuli- tique (suessonien) de Biaritz, dans les environs de Paris, dans le calcaire grossier de Grignon (parisien supérieur) et à Bracklesham. Bay. La B. Leves- quei, d'Orb., a été découverte dans le terrain nummulitique de Cuise- Lamotte, etc., et retrouvée à Highgate près Londres. Les Bezemnosis, F. Edwards, — Atlas, pl. XLVIIL fig. 7, ont été réunies aux béloptères par la plupart des auteurs, mais elles en diffèrent par leur manque complet d’expansions ali- (1) Deshayes, Encycl. méth., Vers, t. Il, p.135, et Foss. des envir. de Paris, t. Il, p. 761, pl. 100, fig. 4 à6; Blainville, Malacolog., suppl., p.622, pl. 411, fig. 8, et Bélemnites, p. 111, pl. 1, fig. 3; d'Orbigny et Férussac, Cépha- lop. acétab., Seiches, pl. 20, fig. 10-12 ; d'Orbigny, Moll. viv. et foss., p. 307, pl. 14; Sowerby, Min. conch., pl. 591, fig. 3 ; Nyst, Coq. et polyp. foss. de Belgique, p. 612, pl. 6, fig. 2; Dixon, Geol. and foss. of Sussex, p. 109, pl. 9, fig. 48 ; F. Edwards, Eoc. moll., Palæont. Soc., 1849, p. 33, pl. 2, fig. 1 et 2; Quenstedt, Handb. der Petref., t. 1, p. 472, pl. 30, fig. 38 et 40 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. A, p. 23, etc. IT, 38 59/ CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. formes, par leur rostre par conséquent simple et cylindrique, et par la profondeur de l’alvéole ouvert par un trou terminal. La seule espèce connue (1) est la Beloptera anomala, Sow. (B. plicata, F. Edwards), de l’argile de Londres des environs de Highway. Les SPIRULIROSTRES (Spirulirostra, d'Orb.), — Atlas, pl. XLVIIF, fig. 8, forment un genre remarquable qui ne vit plus aujourd'hui, et qui n’est connu que par un osselet interne, raccourci, presque entiè- rement formé d’un grand rostre terminal, pourvu en avant de légères expansions latérales, et contenant dans son intérieur une coquille multiloculaire spirale, cloisonnée dans toute son éten- due et percée au côté interne d’un siphon continu. Ce genre forme une transition intéressante entre les seiches et les spirules. On n’en connaît qu’une seule espèce fossile, la S. Bellardi, d'Orb., trouvée par M, Bellardi dans le terrain tertiaire miocène de la montagne de Turin (2). 3e Famizze. — LOLIGIDES. Les loligides ont, comme les sépides, les veux couverts par une conjonctive, mais ces organes sont dépourvus de paupières, plus allongés et subcylindriques. Le tube locomoteur est attaché à la tête par une double bride supérieure; la coquille interne (*) est cornée, en forme de plume ou de spatule, toujours dépourvue de loges aériennes, sans godet ni rostre terminal. Les Cazmars (Loligo, Lamk),— Atlas, pl. XLVIIT, fig. 10, qui sont des loligides allongés, à nageoires triangulaires et cour- () Sowerby, Min. conch., pl. 591, fig. 2; Deshayes, Cog. foss. de Paris, t. Il, p. 761 ; d'Orbignyet Férussac, Céph. acétab., Seiches, pl. 20, fig. 13-15 ; d’Orbigny, Moll. viv. et foss., p. 309, pl. 14, fig. 8-10 ; Quenstedt, Handb. der Petref., p. 473, pl. 30, fig. 41; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. I, p. 24; F. Edwards, Eoc. moll., Palæont. Soc., 1849, p. 38, pl. 2, fig. 3. (2) D'Orbigny , Ann. sc. nat., 1842, t. XVII, p. 262, pl. 11, fig. 1-6, Moll. viv. et foss., p. 314, pl. 145 ; Michelotti, Foss. mioc. ltal. sept., p. 346, pl. 145, fig. 2; Quenstedt, Handb. der Petref., p. 473, pl. 30, fig. 42-46; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. IE, p. 25. (8) Plusieurs des osselets de cette famille ont été décrits sous le nom géné- rique de LoLigmniTEs, principalement par M. Quenstedt. LOLIGIDES. 595 tes, ont été souvent indiqués à l’état fossile, mais il est probable que la plupart de ces citations (‘) doivent se rapporter aux genres suivants ou à la famille des teuthides. Une coquille interne trouvée dans le lias supérieur des environs de Ohmden paraît cependant avoir tous les caractères des véritables calmars. C’est le Loligo piriformis, d’Orbigny , décrit comme un teudopsis par le comte de Münster (2). Les Teupopsis, Deslongchamps (Teufhopsis, Bronn) — Atlas, pl. XLVHT, fig. 41, ne sont connus qu'à l'état fossile. Leurs osselets sont cornés, et ressemblent beaucoup à ceux des calmars; mais ils en difierent, parce qu'ils sont plus spatuliformes, plus étroits en avant et fort élargis en arrière. Leur côte médiane est étroite et saillante, et leurs expansions latérales sont larges et dirigées de manière à former une sorte de cuiller arrondie à son extrémité. Ces mol- lusques avaient aussi un sac à encre. Quelques échantillons présentent une fente à l'extrémité pos- térieure, qui n’est probablement due qu'à une rupture provenant de la compression. Toutes les espèces ont été trouvées dans le lias supérieur. M. Deslongechamps ($) en a décrit quelques unes qui proviennent du lias du Calvados. La T. Brunellii est la seule que l’on doive conserver en lui réu- nissant la T. Caumontii, Desl. La T. Agassizii, id., est une belopeltis. Il faut probablement placer dans le même genre une espèce ({) attribuée par le comte de Münster au genre beloteuthis, mais qui n’a pas les ailes () Ainsi le Loligo bollensis, Sch., et le L. Schubleri, Quenstedt, sont des teudopsis ; le L. Aalensis, Schub., un belopeltis ; le L. subsagittata, Münst., un enoploteuthis; le L. priscus, Ruppel, un acanthoteuthis, etc. (2) D'Orbigny , Moll. viv. et foss., p. 336; Münster , Beitr. zur Petref., t. VI, p. 58, pl. 6, fig. 3 (Teudopsis piriformis); Quenstedt, Peiref., Wurt., p. 500 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II, p. 27. (3) Deslongchamps, Mém. Soc. linn. de Normandie, t. V,p. 74, pl. 5, fig. 1 à 5 ; d'Orbigny, Terr. jur.,t. I, p. 38, pl. 1, Moll. viv. el foss., p. 360; Quenstedt, Handb. der Petref., p. 500; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. IL, p. 28. () Münster, Beitr. zur Petref., t. VI, p. 60 et 77, pl. 5, fig. 1, pl. 6, fig. 1,-et pl. 14, fig. 5 ; d'Orbigny, Mol. viv. et foss., p. 360, Pal. univer- selle, Terr. jurass., pl, 11; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II, p. 29. 596 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. Jatérales séparées par un sillon. C’est le Teudopsis ampullaris, d'Orb., du lias supérieur du Wurtemberg. Le Sepialites gracilis, Münster, n’est peut- être qu'un individu altéré de la même espèce. Le Teudopsis bollensis, Voltz (Loligo bollensis "Schübler), du même gise- ment, paraît former une espèce distincte ({) appartenant encore au genre qui nous occupe. C’est l'espèce figurée dans l'Atlas. Les BELOTEUTHIS, Münster, — Atlas, pl. XLVIIT, fig. 42, ont une coquille qui ressemble à celle des teudopsis (?), mais qui, tout en étant comme elle acuminée en avant, est moins rétrécie dans cette région. Elle se distingue surtout par des expansions aliformes, situées en arrière sur les côtés et séparées du reste de la coquille par une côte ou par un sillon. La seule espèce connue (3) appartient au lias supérieur du Wurtemberg. C'est la B. subcostata, Münster, à laquelle il faut probablement réunir les B. substriata, acuta et venusta, du même auteur, ainsi que les Loliginites subcostatus et giganteus, Quenstedt. Les Lerroreutuis, H. de Meyer, — Atlas, pl. XLVIIT, fig. 43, sont caractérisés par une coquille interne cornée, très large et arrondie en avant, munie vers cette partie antérieure d'expan- sions latérales droites et peu marquées, et s'atténuant en arrière pour se terminer en pointe. Cette coquille peu convexe est sou- tenue par une côte médiane large. La seule espèce connue, le L. gigas, H. de Meyer (f), a été trouvée dans les schistes lithographiques de Solenhofen. (1) Zieten, Petref. Wurtemb., p. 49, pl. 37, fig. 1 (Loligo bollensis); Voltz, Taschenb., p. 629 ; d'Orbigny, Moll. viv. et fossiles, p. 361; Giebel, Faunda der Vorwelt, t. HE, p. 29. Ce dernier auteur lui réunit l'Onychoteuthis prisca, Münster. (2) M. Giebel réunit en un seul genre les beloteuthis et les teudopsis. Il est difficile de savoir si les petites différences qui existent dans les coquilles se liaient ou non avec des caractères organiques plus importants. (8) Münster, Beitr. zur Petref., t. VI, p. 61, pl. 5, fig. 3, pl. 6, fig. 2, 4 et 5, pl. 14, fig. 2; d'Orbigny, Moll. wiv. et foss., p. 364, pl. 22, Pal. unit., pl. 16; Quenstedt, Petref. Wuriemb., t. TI, p. 501, pl. 32, fig. 7 et 8; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. NI, p. 30. (4) H. de Meyer, Musœum Senkenberg., t. 1, p. 292 ; d'Orbigny, Mol. viv, et foss., p. 363, pl. 21 ; Gicbel, Fauna der Vorivelt, t. WT, p. 32, TEUTHIDES. 297 4e Famizze. — TEUTHIDES. Les teuthides ont les yeux en contact immédiat avec l’eau, un corps allongé muni de nageoires anguleuses, un tube locomoteur attaché à la tête par une ou deux brides de chaque côté et ayant une forte valvule à sa partie interne supérieure. Leur coquille est interne, ressemble à celle des loligides etest également cornée et dépourvue de loges aériennes, Dans la nature vivante il est très facile de distinguer les teu- thides des loligides ; mais quand on n’a que des osselets, comme c’est le plus souvent le cas en paléontologie, cette distinction devient beaucoup plus hypothétique. Les genres perdus ne peu- vent être placés dans l’une ou dans l’autre de ces familles que par une comparaison plus ou moins incertaine avec les genres vivants. Les BELEMNOSEPIA, Agassiz (Belopeltis, Voltz; Loligosepia, Quen- stedt; Geoteuthis, Münster; Palæosepia, Theodori), — Atlas, pl. XLVITT, fig. 44 et 15, forment un de ces genres dont la place est douteuse. La plupart des auteurs les rangent dans la famille des teuthides. M. d’'Or- bigny (1), dans ses derniers ouvrages, les a transportées dans celle des loligides. Ces mollusques sont caractérisés par une coquille interne cor- née, mince, tronquée en avant, acuminée en arrière, et munie sur ses bords postérieurs d’expansions latérales. Elle ressemble, sous ce point de vue, à celle des beloteuthis, mais sa troncature antérieure diffère complétement de la forme que présente cette région dans ce genre. La partie médiane est plane, conique et formée de trois régions distinctes, une au milieu marquée de hi- gnes transversales droites et supportée souvent par une côte sur la ligne du milieu, et deux de chaque côté, séparées de la première par des sillons et marquées de lignes d’accroissement paraboliques. Les régions ou expansions latérales sont formées de stries d’ac- croissement qui les divisent en deux parties. Ces lignes sont si- nueuses dans le voisinage de la région médiane, verticales ou un peu obliques et légèrement arquées dans la partie externe. Cette disposition des stries rappelle les ommastrèphes et les bélemnites, (1) Cours élément. de paléont., t. I, p. 192. 598 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. mais l'extrémité postérieure ne forme jamais ni godet mi rostre. Les premiers échantillons ont été découverts en 1830. Ils ont été rapportés par le comte de Münster au genre ONYCHOTEU- Ts (‘), Licht., et par Schubler (?) au genre des Cazmars. Buckland a décrit sous ce dernier nom les espèces du lias de Lyme-Regis. M. Agassiz leur a le premier donné le nom de BELEMNOsEPIA (), en les considérant comme pouvant n'être qu’une partie de l’osse- let des bélemnites. | Cette opinion a été adoptée par M. Voltz (*) et combattue au contraire par MM. le comte de Münster et Quenstedt, qui ont démontré que ce sont des osselets spéciaux, qui n'ont jamais de rostre, et qui ne peuvent par conséquent être confondus avec les bélemnites. Pendant cette discussion chaque auteur a proposé un nom nou- veau pour ces corps : M. Voliz les a nommés BeLopeLTis, M. Quen- stedt, LozicosepiA, et le comte de Münster, GeoTeuTRis. Le nom de Belemnosepia doit être conservé, quoiqu'il ait été proposé à la suite d’une hypothèse erronée sur la nature de ces osselets; il est le plus ancien, et il indique avec raison un animal intermédiaire entre les bélemnites et les seiches. Toutes les espèces connues appartiennent au lias supérieur (°). On trouve dans le lias du Wurtemberg les B. lata, flexuosa, Orbignyana, sagittata, hastata et speciosa, décrites sous ces noms par le comte de Munster, avec la désignation générique de Geoteuthis. Le B. bollensis, d'Orb., qui comprend les Loligo aalensis et bollensis, Schü- (!) Le genre OxycaoTeuTms, actuellement vivant, a souvent été cité comme renfermant aussi des espèces fossiles ; mais toutes ces espèces doivent mainte- nant être réparties dans d’autres genres. Ainsi les O. angusta, Münster, Ferussaci, id,, lata, id., speciosa, id., subovata, ïid., etc., sont des acantho- teuthis ; les O0. cochlearis, Münster, intermedia, id., sont des ommastrè- phes, etc. (2) Zieten, Petref. Wur then. pl. 25; Buckland, Geol, et min., Traité Bridgew., pl. 28 à 30. (3) Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1835, p. 168. (4) Voltz, in Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1836, p. 223, Bull. Soc. géol., t. XI, p. 40, et Mém. Soc. de Strasbourg, 1843, t. IT; Quenstedt, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1839, p. 126, et Flützgeb. Wurtemb., p. 252 ; Münster, Beitr. zur Petref., t. VI, p. 68, pl, 7, 8 et 9. (5) Voyez, outre les mémoires indiqués ci-dessus, d'Orbigny, Moll. viv. et foss., p. 433, pl. 31. TEUTHIDES. 599 bler, et le Belopeltis sinuatus, Voltz, a été trouvé en Wurtemberg et à Lyme-Regis (1). Le B. Agassizü, d'Orb. (Teudopsis Agassizü, Desl.), provient du lias de Trois-Monts près Caen (Calvados) (2). La figure 15 de la planche XLVIIT de l'Atlas représente la partie posté- rieure du B. bollensis avec sa poche à encre. La figure 14 représente la B. fleæuosa, d’Orb., plus complète. Les Exorcoreutuis, d'Orb., — Atlas, pl. XLVIIT, fig. 46, sont allongés, couverts de tubercules réguliers, à nageoires dé- passées par la queue ; leurs bras sont munis seulement de crochets et non de ventouses. L'osselet est en forme de plume, étroit, à expansions latérales sinueuses. On en connaît plusieurs espèces vivantes, mais une seule fossile. M. d'Orbigny rapporte à ce genre, sous le nom d’E. sagittata (3), le Loligo sagittata, Münster, des schistes lithographiques d’Eichstaedt (Bavière). Les ACANTHOTEUTHIS, Wagner, — Atlas, pl. XLVIIT, fig. 17 et 18, n'ont été trouvés qu'à l'état fossile, mais quelques individus ont laissé l'empreinte de leurs corps et de leurs bras (fig. 17), de sorte qu'on les connaît mieux que la plupart des genres des céphalo- podes acétabulifères qui ne viveni plus aujourd’hui. Ces mollusques sont allongés, cylindriques, terminés par des nageoires anguleuses, probablement courtes. Leurs bras, au nom- bre de dix, sont peu inégaux et tous munis de crochets sur deux lignes. Leur coquille interne (fig. 18) est cornée, en forme de glaive conique et allongé, renforcée par une côte médiane, peu large en haut et diminuant graduellement et uniformément jus- qu’à la pointe. La première espèce connue a été décrite sous le nom de LoriGo, par M. Ruppel. Le comte de Münster établit pour elle le genre KELæxo, auquel 1l renonça pour la transporter dans celui des OnvcaorTeutuis (‘), et pour adopter plus tard le nom de AcanTHo- (1) Schübler, in Zieten, Petref. Wurtemb., p. 34, pl. 25, fig. 4 à 7; Buck- land, Geol. et min., Traité Bridgew., pl. 28 à 30, etc. (2) Deslongchamps, Mém. Soc. linn. de Normandie, t. V, De#72, pl. fig. #5: (3) D'Orbigny, Moll. viv. et foss., p. 398, pl. 27 ; Münster, Taschenbuch, 1836, p. 582, et Beitr. zur Petref., p. 107, pl. 10, fig. 3. (*) Voyez la note, p. 598. 600 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. TEUTHIS, proposé par M. Wagner. Quelques espèces, qui ont eté également promenées de genre en genre, paraissent appartenir à celui des OumasrrèPges, dont nous parlerons plus bas. La seule espèce (1) que les paléontologistes soient aujourd’hui d’accord pour admettre est l'A. prisca, d'Orb. (Loligo priscus, Rüppel), des schistes litho- graphiques de Solenhofen (terrain corallien). M. d’Orbigny considère comme appartenant à la même espèce plusieurs fossiles qui ont été décrits par le comte de Münster sous les noms de Kelæno et d’Onychoteuthis. Le comte de Münster a figuré (2) une espèce gigantesque, mais trop mal conservée pour qu'on puisse juger de ses véritables rapports généri- ques : c’est l'A. gigantea, Münster, des schistes lithographiques de Dai- ting. Les OMMAsTRÈPHES, d'Orb., — Atlas, pl. XLVIIT, fig. 49, ont été décrits par M. de Blainville sous le nom de CaLmars FLÈ— cHES, et vivent encore dans nos mers. Ils sont caractérisés par un appareil de résistance très compliqué, et par des bras dépourvus de crochets et munis seulement de cupules. Ils diffèrent aussi de tous les genres précédents par leur coquille interne qui se termine à la partie postérieure par un godet creux. On rapporte à ce genre quelques osselets fossiles des schistes lithographi- ques de Bavière (terrain corallien). M. d'Orbigny () considère comme des ommastrèphes les Onychoteuthis angusta, intermedia et cochlearis, du comte de Münster, et a ajouté l'Omm. Munsteri, d'Orb. 5e FAMILLE. — BÉLEMNITIDES. La famille des bélemnitides est caractérisée par un osselet « corné semblable à celui des teuthides, mais terminé à sa partie (t) Ruppel, Abbild. und Besch. foss., p. 8, pl. 3, fig. 1; Münster, Bericht Deutsch. naturf., 1836, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1837, p. 252, et Beitr. zur Petref., t. I, p. 94, pl. 9 et 10, fig. 1 et 2, et t. V, p. 97, pl. 1, fig. 3,t. VIL, p. 55, pl. 4 à 7; d'Orbigny, Moll. viv. et foss., p. 409, pl. 28 ; Pal. franç., Terr. jur., t.1, p. 440, pl. 23, fig. î-4; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. III, 34. (2) Beitr. zur Petref., t. VII, pl. 8. (3) Mol. viv. et foss., p. 415, pl. 30; Münster, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1837, p. 252, et Beitr. zur Petref., t, VII, pl. 4 et 5 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. III, p. 37. BÉLEMNITIDES. 601 postérieure par un godet divisé en loges régulières par des cloi- sons arrondies et souvent protégé par un rostre. Cette famille est intermédiaire entre les spirulides d’une part et les teuthides et les loligides de l’autre, et si je l’ai placée ici à la fin de l’ordre des céphalopodes acétabulifères, ce n’est que pour que sa description fût précédée de celle des groupes qui sont connus à l’état vivant. Elle ne comprend que quelques genres, qui paraissent avoir tous disparu avant l’époque actuelle et même avant la période tertiaire. Les CoxorTEuTuis, d'Orb., — Atlas, pl. XLIX, fig. 4, out des osselets d’une forme tout à fait semblable à ceux des om- mastrèphes, mais le godet terminal est plus grand et cloisonné. Ils font ainsi un passage intéressant entre la famille des teuthides ei le genre des bélemnites, dont ils ont l’osselet et l’alvéole, et dont ils ne diffèrent que par l'absence de rostre. On n’en connaît (1) qu’une espèce fossile des terrains aptiens du dépar- tement de l’Aube, le C. Dupinianus, d'Orb. C'est peut-être dans le voisinage des conoteuthis qu’il faut pla- cer un genre dont l'existence a été fort contestée et discutée, celui des BecEmMNoTEUTœIs, de M. Pearce (?). Ce paléontologiste nomme ainsi des godets trouvés dans les terrains oxfordiens d'Angleterre, qui, au lieu d'être protégés par un véritable rostre, le sont par une simple capsule extérieure mince et prolongée, fibreuse d’ailleurs comme le rostre des bélemnites (Atlas, pl. XLIX, fig. 2). Il at- tribue à ces godets les parties molles découvertes dans les mêmes terrains (fig. 7), et considérées par M. Owen comme étant l’ani- mal de la bélemnite. Il a été appuyé dans cette opinion par MM. Mantell, Cunnington, etc.; ces naturalistes se fondent sur les dimensions proportionnelles de la partie cloisonnée, plus courte (!) D'Orbigny, Comptes rendus de l'Acad. des sc., 1842, t. XVI, p. 753, Ann. des sc. nat., 2° série, 1842, t. XVII, p. 377, et Moll. viv. et foss., P. 444, pl. 32; Quenstedt, Petref. Wurtemb., t. I, p. 482; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II, p. 45. (2) Pearce, London geolog. journ., p. 25, n° 2; Cunnington, d., n° 3, p. 97; Bibl. univ., Archives, 1847, t. VI, p. 350; Mantell, Proceed. of the geol. Soc. of London, 14 février 1850, et Philos. transact., 1848, p. 181, pl, 13, et 1850, part. 2, p. 393, pl. 28 à 30. 602 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. dans ces godets que dans les alvéoles des bélemnites auxquelles on les a rapportés, sur l'épaisseur plus grande de l'enveloppe, sur l'existence de deux bourrelets qui manquent toujours aux phrag- mocônes, sur le fait enfin que, dans le gisement où on les a signa- lées, les bélemnites ont toujours leurs phragmocônes en place. MM. Owen, d'Orbigny, etc., n'admettent pas ce genre belem- noteuthis, et l'envisagent comme fondé sur des fragments de bé- lemnites. La figure 2 de la planche XLIX, copiée d’après M. Man- tell, me semble cependant indiquer un corps différent d’un simple godet de bélemnite. La seule espèce connue a été décrite sous le nom de B. antiquus, Pearce. Les BéÉLEMNITES (Pelemnites, Agricola), — Atlas, pl. XLIX, fig. 3 à 16, sont connues depuis fort longtemps; car on trouve déjà ce nom indiqué en 1546, dans les ouvrages d’Agricola. Quelques auteurs font même remonter leur histoire jusqu'à Théophraste; mais la phrase de cet auteur, qu’on invoque en faveur de cette manière de voir, ne parait pas se rapporter à ces fossiles (1). Les opinions les plus bizarres ont été émises sur la nature et l’origine des bélemnites (?), et cela se comprend d’autant mieux, (1) Théophraste, à la fin de son article sur l’émeraude, parle du Zyncu- rium, pierre dure dont on fait des cachets sculptés. Il attribue son origine à Ja solidification de l'urine du Iynx. Les commentateurs ont appliqué cette phrase aux bélemnites , et quelques médecins se sont fondés sur cette analo- gie, pour attribuer à ces fossiles des propriétés contre la gravelle. Agricola (De ortu et causis subterraneorum, De natura fossilium, Bäle, 1546, in-folio, lib. I, p. 266) et Mattioli (Commentaires sur Dioscoride) disent que c’est à tort que l’on confond la bélemnite avec le Lyncurium et avec l'Idœus dactylus, signalé par Pline (Hist. nat., chap. 37), et ainsi nommé, suivant quelques au- teurs, parce qu’il ressemble à un doigt, ct suivant d’autres, parce qu'il a été trouvé au mont Ida. Belon, en 1553, et jusqu’au xvm siècle plusieurs auteurs, ont soutenu au contraire cette analogie de la bélemnite avec le lyn- curium des anciens, et les ont désignés dans cette hypothèse sous ce nom et sous ceux de Lingurius, Lyncurius, Langurius, Lygurius, etc. (2) Voyez sur les bélemnites, outre les ouvrages descriptifs récents : Agassiz, l'Institut, n° 6, p.132,et Wiegm. Archiv., 1835, t. II, p. 244; Agricola, De ortu et causis subterraneorum, lib. V, De natura fossilium, lib. X, Bâle, 1546, in-folio; Albrecht, Acta physico-medica, vol. IV, obs. 15, p. 72; Allan, Observ, sur la structure de la bélemnite(Trans. of the Edinburgh royal Society, 1813, p. 293) ; Allioni, Oryctog. Pedemont., p. 50 ; d'Argenville, BÉLEMNITIDES. 603 que les fragments qui existent dans la plupart des collections ne représentent qu une très petite partie de l'animal. On ne trouve ordinairement qu'une portion du rostre, c’est-à-dire des corps cylindriques ou un peu aplatis, arrondis ou acuminés à une de leurs extrémités, et fracturés à l’autre qui présente souvent une cavité plus ou moins conique. Ces corps ont une teinte brune ou noirâtre, et sont durs, pierreux et demi-transparents Quelques auteurs les ont attribuées au règne minéral et n’ont pas su y reconnaître des corps organisés. En 1599, Imperato les Oryctologie, p. 346; Baker, À lelter contain. on two extraord. belemnites, (Phil. trans., 1748, p. 598); J.-F. 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D’autres les placèrent dans le règne végétal. Vers la fin du xvi° siècle, Mercati les regardait comme des dattes pétrifiées ; Sto- bœus y voyait des débris végétaux ; Libavius, en 1601, attribuait leur origine à du succin durci, opinion qui a été plus tard soute- nue encore par Elsholtz, etc. nitz, Protogea, pl. 8; Lesser, Epist. de prœcipuis naturæ, 1736; Libavius, Singularium pars tertia, Francfort, 1601; Lesser , Testacéologie , 1752; Linné, Syst. naturæ ; Lister, Hist. anim. Angliæ, 1685 ; Lochner, in Musæo Besleriano, 1716; Lwyd (Luidius), ZLithophyl. Britann., London, 1699 ; Mattioli, Commentarii in XVI lib, Dioscoridis, Venise, 1558 ; Mercati, Metal- lotheca, Rome, 1719, in-fol.; P. Merian, /n die lang gezogene belemnilen aus kanton Uri (Abhand. naturf. Ges. in Basel, t. VI, p. 55, 1847); Ch. Merret, Pinax rerum, London, 1667; Miller, Obs. sur les bélemn. (Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. IL, p. 45), et Obs. sur le genre Actinocamax.(Id., p. 63); Denis de Montfort, Conchyl. system., Paris, 1808, 2 vol. in-8°; Mylius, Memorab. Saxoniæ subterraneæ, in-4°,1709-18 ; Olearius, Gattorsfische Kunstkammer, 4674 ; d'Orbigny, Paléont. franç., Mollusques viv. et foss., Prodrome, etc.; Owen, Mém. sur les bélemnites, etc. (Phil. Trans., 1844); Platt, An attempt to account, etc. (Phil. Trans., 1764, p. 38); Quenstedt, Handb. der Petref.; Raspail, Hist. nat. des bélemn. (Ann. des sc. d'observ., t. 1, p. 271); G. de Razoumowski, Considér. sur le foss. appelé Belemnite, etc. (Mém. de Lau- zsanne, t. 1, p. 54); Ritter, Oryctog. Goslariensis, 1738 ; Rosinus, De belem- nitis, Frankenhau, 1728, ouvrage devenu très rare et traduit en allemand par Kastner, dans le Hamburgische Magazin, p. 97 : ce dernier y a fait quelques additions ; Rumphius, Thes. conchyliorum et Ambonia rar., p. 212, Lugd., 1711 ; Sage, Mém. sur les bélemnites (Journ. de phys., 1800) ; Scheuchzer, dans plusieurs ouvrages indiqués à l'appendice bibliogr.; Schlotheim, Petrefack- tenk., Gotha, 1822; Schmidel, Vorstellung einig. merkw. Verstein., in-4°, Nuremb., 1780-82 ; Schroeter, Volist. einl. Steine und Verstein., t. IV, 1784, p. 149; G. Schwenkfeld, Stirp. et foss. Silesiæ cat., Lips., 1660 ; Schütte, Oryctog. lenensis, p. 97 ; H.-J. Sievers, Curiosa Niendorpensia, 1732, in-8° : le 3° spec. traite des bélemnites; Rob. Sibbald, Scotia illustrata, Edimb., 1684 ; Spada, Corp. lapid. agri Veronensis, p. 27, in-32 ; Kil. Stobæus, Diss. epistolaris, in-4°, London, Goth., 1732; Swedenborg , E. miscellanea obser- vata, etc., Lipsiæ, 1722 ; Titius, Geimennüzige Abhandl., t. I, p. 269; Voltz, Obs. sur les bélemnites, Paris, 1830 ; Walch (avec Knorr), Merckwurdigk. ; Wallerius, Mineralogia, Holmiæ, 1747; Woodward, An. essay towards a nat. hist., Londres, 1695; Worm, Mus. Worntanum , Lugd., 1655, in-fol. BÉLEMNITIDES. | 605 La plupart des naturalistes reconnurent cependant dans les bélemnites, des preuves d’une organisation animale. Déjà, en 1596, Césalpin soutint cette idée; mais les opinions les plus erronées furent successivement émises, sur leur véritable nature. Les uns les ont considérées comme des dents d'animaux verté- brés. Lwyd, en 1699, les décrivit comme des dents de narwall ; Bourguet, en 1742 et Formey, comme des dents de cachalot : Cappeler, en 1740, crut plutôt y reconnaître celles des crocodiles. Lwyd, du reste, changea plus tard d'opinion et les compara à des pinceaux de mer, puis aux dentales. Wolkman, èn 1720, les envisagea comme des épines ou des vertèbres de poissons. Swedenborg, en 1722, prit leurs alvéoles pour des queues d'écrevisse. Klein en 1731, Spada en 4737, et Ritter en 1738, y virent des baguettes d’oursin. Lister, en 1678, paraît avoir déjà eu une idée analogue. Bruckmann, en1742, les compara aux mollusques perforants et en particulier aux pholades, et Tressan aux patelles. Titius crut y reconnaître des branches d'étoile de mer. Wallerius, en 1747, y vit des holothuries pétrifiées ; cette idée fut soutenue plus tard par E. Bertrand. En 1763, M. Claret de la Tourette la combattit et s’efforça de prouver que les bélemnites étaient des polypes. Quelques naturalistes ont cherché à rapprocher les bélemnites des vers. Cette opinion paraît avoir été celle de Linné, qui les inscrivit dans son Systema naturæ sous le nom de Æe/mintolithus alcyonit lyncurri. Helwing, en 1720, Erhard, Walch, Schroeter, les ont comparées aux éubulites (dentales et serpules). Ehrhard, en 1724, paraît être le premier qui ait vu dans les bé- lemnites des coquilles marines, voisines des nautiles et de la Spi- rule, et qui ait conçu l'idée qu'elles s’accroissent par l'application de couches extérieures. Rosinus est probablement arrivé, de son côté, aux mêmes résultats, que Platt, en 1764, confirma et étendit. Breyn, en 1732, les réunit aux polythalames, division qui com- prenait alors les céphalopodes cloisonnés. Quelques faits nouveaux ont été successivement ajoutés à leur histoire par Walch en 1775, par Guettard en 1783, et par Schroe- ter en 1784. G.-A. Deluc en 1799, et Sage en 1800, cherchè- rent aussi à démontrer leur analogie avec les céphalopodes cloi- sonnés, mais en s'exagérant la ressemblance de leurs phragmocônes avec les orthocères, Les travaux de Schlotheim, les monographies 606 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. de Faure Biguet et de Miller, en firent mieux connaître les es- pèces. Faure Biguet adopta les idées de Deluc; Miller, en 1823, soutint l’idée que les bélemnites ont des coquilles externes, seu- lement recouvertes par des replis ou lèvres du manteau. Les recherches de M. de Blainville, en 1827, firent faire à la connaissance des bélemnites des progrès beaucoup plus impor- tants. Ce savant zoologisie prouva le premier leur analogie avec les céphalopodes nus, et décrivit une quantité considérable d’es- pèces. Les travaux de Raspail, en 1829, ne peuvent pas être mis en parallèle avec ceux de M. deBlainville. Ceux de Voltz, en 1823, renferment de bonnes observations. On peut citer depuis lui des descriptions nombreuses dans les ouvrages de Roemer, Zieten, Quenstedt, Münster, Duval, etc. MM. Buckland et Agassiz ont cru avoir touvé leur osselet ; mais, comme nous l’avonsditplus haut, ils ont associé par erreur aux rostres des bélemnites la coquille interne des belemnosepia. M. d'Orbigny, dans sa Paléontologie française, à traité en dé- tail de ces fossiles. Il a montré quelles devaient être les formes de l'animal, discuté leurs caractères et leurs habitudes probables, et a établi la connaissance des espèces sur uneétude plus rigoureuse. Enfin, M. Owen a publié en 1844 un mémoire pour décrire quelques échantillons très remarquables où l'animal tout en- tier est conservé. Aujourd'hui les bélemnites peuvent être con- sidérées comme presque aussi bien connues que les céphalo- podes vivants, et il faut remarquer ici, comme une preuve de la confiance qu’on peut avoir à la reconstitution des animaux an- ciens par l'étude bien faite de leurs débris fossiles, que les bélem- nites complètes, auxquelles je viens de faire allusion, ont con- firmé presque en tous points l'opinion que MM. de Blainville, d'Orbigny, etc., avaient conçue théoriquement sur les formes de ce genre. Cette longue série de travaux peut faire penser que les bélem- nites ont été désignées sous des noms variés. Chez les auteurs an- ciens, elles sont citées sous ceux de : ceraunites coracias, corvinus lapis, spectrorum candela, sagitta, telum, jaculum, lapis fulmi- neus, tontitrur cuneus, etc. Denis de Montfort a compliqué leur histoire d’une foule de noms inutiles, comme il l’a fait pour tant d’autres mollusques. Il faut réunir aux bélemnites tous les fragments ou modifications BÉLEMNITIDES. 607 qu'il a désignées sous les noms de THALAMUS, PACLITE, Acawas, ACHELOÏS, CALLIRHOE, CÉTOCÈNE, CHRYSAORE et CHRYSAOR, HIBOLITE, PORODRAQUE . Quelques déformations ont aussi, comme je le montrerai plus bas, des noms génériques qu'il faut abandonner : tels sont les ACTINOCAMAX, et les PsEuDOBELUS de M. de Blainville. On a à deux reprises cru trouver des bélemnites vivantes. En 47514, Targioni Tozetti () décrivit un animal marin dans l’inté- rieur duquel 1] signala une coquille cloisonnée semblable au phrag- mocône d’une bélemnite. Cet animal, qui n'appartient certaine- ment pas à ce genre, est resté inconnu, et est peut-être un forami- nifère. Le second corps vivant que l’on a cru pendant un temps pou- voir rapporter aux bélemnites est cité en 1766 par D. Fermin (2), qui avait reçu de P. Renard un corps mou, trouvé dans la mer de Sargasse, et qui rappelait grossièrement par sa forme, mais non par .son tissu, le rostre d’une bélemnite. | Aujourd'hui on croit être certain que les bélemnites ne vivent plus dans nos mers, on les considère même comme spéciales aux époques jurassique et crétacée. Les beaux et nombreux échantil- lons qui en ont été récoltés ont permis de se faire une idée assez complète de leur organisation. L'osselet, ou coquille interne des bélemnites, est placé dans l’in- térieur du corps comme ceux des seiches et des calmars, et s'étend aussi dans toute la longueur de la région dorsale. Il est composé de trois parties, le rosére, l’alvéole ‘ou phragmocône, et l'osselet corné (3). Le rosire est, comme je l'ai dit, la partie que l’on trouve le plus souvent. Il termine l'osselet en arrière, et protége l'extrémité de l'alvéole qu'il recoit dans sa partie basilaire. Il est cylindrique ou plus ou moins aplati; sa coupe longitudinale et sa coupe transver- sale montrent qu'il est formé de couches minces concentriques (Atlas, pl. XLIX, fig. 4et 5), composées de fibres triédrales, prisma- (?) Voyage à Florence, 1751, partie 1, p. 281. (2) Bibl. des sc. et des beaux-arts, la Haye, 1766, t. XXVI, art. 4, p. 83. (3) La figure 3 de la planche XLIX représente, d’après M. d'Orbigny, une coquille interne de bélemnite restaurée : & est l’osselet corné ; b, le phragmo- cone, et c, le rostre. 698 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. tiques et très petites, dirigées à angle droit du plan des couches. Ces couches sont déposées extérieurement ; elles sont plus épaisses dans leur partie terminale et amincies autour du godet. Les ros- tres sont durs et pesants ; il est probable que la fossilisation à augmenté leur poids, et qu'ils étaient primitivement crétacés comme les os des seiches ; mais ce serait une erreur que de croire que les couches et les fibres sont un produit de cette fossilisa- tion ; elles étaient certainement les mêmes dans l’état de vie. Le rostre est souvent marqué de sillons. Tantôt on voit un sil- lon ventral ou un sillon dorsal imprimés sur toute la longueur ou seulement à la base. Tantôt on remarque des sillons latéraux pairs qui peuvent également s'étendre dans toute la longueur ou se borner à la région supérieure. Tantôt encore on observe des petits sillons courts qui partent de la pointe et qui s’avancent peu sur les flancs. On a souvent considéré tous ces sillons comme des traces d’attaches musculaires; ce ne sont que des impressions de la gaine charnue qui renferme le rostre. Si l'on étudie la coupe longitudinale dont nous avons parlé (pl. XLIX, fig. 4), on verra que les couches concentriques for- ment comme une série de cônes emboîtés dont les sommets ont été successivement la pointe postérieure de la coquille. Ces som- mets sont situés sur une ligne que M. Voltz nomme la ligne ami- ciale, et dont les rapports de position avec le reste du rostre sont constants dans chaque espèce. Les rostres des bélemnites sont sujets à être perforés par des parasites dont nous parlerons en traitant des spongiaires, et en par- ticulier des genres TaLPiNa et CLIONITES. Legodet ou cône alvéolaire est le prolongement des bases durostre (pl. XLIX, fig. 4 et 6). Ilestcorné, mais rempli par un appareil tes- tacé qu'on a appelé improprementl'alvéole (phragmocône, Owen), et qui est un empilement de loges aériennes, séparées par des cloisons en forme de verre de montre. Ce godet est plus ou moins conique, à pointe souvent un peu déviée, et à angle très différent suivant les espèces. [Il dépassait probablement beaucoup les cloisons, et ses bords s’élevaient autour comme ceux d’un cornet. L’alvéole a ses loges traversées par un siphon ou canal longitudinal, renflé dans chaque loge, qu'il traverse sans communiquer avec elle, et rétréci et étranglé à chaque cloison. Il est toujours contigu aux parois ex- ternes de l’alvéole , et placé sur la partie médiane et marginale BÉLEMNITIDES. 609 de la région ventrale. C’est à tort que quelques auteurs ont décrit ce siphon comme placé autrement. La première loge de l’alvéole correspond à l’âge embryonnaire de la bélemnite et est ordinairement d'une autre forme que les autres, ovale, ronde, ou eupuliforme (pl. XLIX, fig. 6); les autres sont régulières. Elles ont probablement été nacrées. Ces alvéoles se remplissent souvent de matière minérale, et sou- vent 1ls se détachent du rostre, de sorte qu'on les trouve isolés. La position du siphon empêche de les confondre avec les ortho- cératites, auxquels elles ressemblent par la forme des cloisons. L'osselet corné (fig. 3, a) se compose d’une région dorsale large qui est le prolongement du bord postérieur du godet, et d’expan- sions latérales qui partent de cette région. Il avait probablement la consistance des osselets de calmars ; on voit distinctement les lames d’accroissement qui sont en ogive sur la région dorsale et obliques sur les côtés. J'ai dit plus haut que des découvertes récentes avaient montré quelle était la forme générale du corps des bélemnites, forme que d'ailleurs on avait déja pu conjecturer avec assez de précision. Le corps était allongé et élancé comme dans les calmars. La tête portait huit tentacules qui avaient des crochets cornés (fig. 7), sur une double série alternante. Chaque tentacule en portait quinze à vingt paires. Ils étaient peut-être munis aussi de ventouses, et devaient former des organes de préhension redoutables. On a reconnu aussi les bases de deux longs tentacules, qui ressem- blaient vraisemblablement à ceux des calmars. La tête et les yeux paraissent avoir été semblables à ceux de ce genre. Les nageoires étaient semi-ovales et placées beaucoup plus en avant que dans ces mêmes mollusques (1). Ils avaient à l’intérieur un sac à encre ovale, semblable à celui des céphalopodes vivants. L’encre est si bien conservée dans les échantillons décrits par M. Owen que l’on peut s’en servir pour peindre. Elle à une teinte d'un brun très foncé. Si, d'après l'étude de ces caractères, on cherche à se faire une idée des habitudes des bélemnites, on arrivera aux conclusions suivantes. (?) La figure 9 de la planche XLIX représente la restauration de ce mollus- que faite par M. Owen, et la figure 10 de la même planche, celle qui est due à M, d'Orhigny. IE 939 610 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. La forme des bras et leurs crochets indiquent des animaux qui ont dû saisir avec une grande puissance les poissons et les mol- lusques dont ils faisaient leur nourriture. La forme élancée du corps et la position des nageoires montrent qu'ils ont dû avoir une natation rapide, soit en avant, soit en arrière. Les grandes es- pèces ont donc dû être de redoutables carnassiers ; car quelques- unes ont une taille considérable. On peut estimer que les plus grandes bélemnites ont dû attemmdre au moins quatre pieds de lon- gueur. Ces mollusques ont eu les mêmes moyens de défense que les céphalopodes nus actuels, c'est-à-dire que leur sac à encre leur per- mettait d'échapper à leurs ennemis, par la faculté qu’il leur don- nait de rendre, tout d'un coup, l'eau noire et opaque autour d'eux. L’osselet a dù remplir chez eux les fonctions que nous avons indiquées plus haut (p. 589) ; il a dù même être plus efficace pour ces divers usages qu'aucun de ceux des céphalopodes acétabuli- fères vivants. Les espèces de bélemnites sont nombreuses et difficiles à dis- tinguer, parce qu'on ne les connaît, en général, que par leur rostre, et qu’on ne sait pas très bien quelles sont les modifications dont ces organes étaientsusceptibles dans les divers individus d'une même espèce, ou aux divers âges d’un même individu. M. D'Or- bigny a montré quon sest trop souvent basé sur des variations accidentelles, pour établir des espèces et même des genres. Il pense, en particulier, comme je l'ai dit plus haut, que le genre AcTiNoCAMAx, Blainv., fondé sur des rostres sans cône alvéolaire, doit être rejeté, parce que cet état ne provient que d’une rupture accidentelle (1). El croit aussi que les tortillements ou les flexions de l'extrémité sur lesquelles on a établi les espèces nommées apicr- curvatus, eic., ne sont que le résultat des chocs que le rostre est destiné à amortir. Les variations de sexe et d'âge sont aussi certai- nement très étendues, comme on peut s’en convaincre par la com- (*) Les Acrinocawax sont une déformation des bélemuites à forme lancéo- lée, c’est-à-dire de celles qui sont minces vers l'alvéole. Cette forme les rend faciles à rompre dans cette région. Le frottement de la partie postérieure rompue contre les parois de l’alvéole, détruisant alors son action sécrétante, il s'ensuit une série de couches en retrait qui forment une pointe antérieure à Ja place de la cavité normale. (PI. XLIX, fig. 16.) BÉLEMNITIDES. 611 paraison d’un grand nombre de fragments et par des sections lon- gitudinales de rostres adultes. Divers essais ont été faits pour la classification des bélemmites d'après les formes du rostre et les sillons dont il est marqué (1). Une des plus anciennes est renfermée dans l’'Onomatologia de Ph. G. Gmelin et G.F. Christmaun, quiles partagent en 2. canali- culosi, B. cavi, B. circulis concentricis, B. conici, B. cylindrici, B. diaphani, B, duplicati, B. pyramidales et B. sulcati. La classi- fication de Wallerius est à peu près la même. Celle de Baumgartner et de Davila sont plus simples. Ce dernier auteur les divise seu- lement en 2. coniques, B. cylindriques et B. en fuseau. Erhardt a introduit avec raison les caractères tirés des sillons, mais en même temps beaucoup d'’inutiles. Vogel, Cartheuser, Klein et Scheuchzer ont peu amélioré cet état de choses (2). La classification de Waich (3) est un progrès. Il distingue : A. Les LP. cylindriques, comprenant des espèces à pointe aiquë, à - pointe aiquë et allongée, et à pointe émoussée et arrondie. B. Les 2. coniques, divisées en 2. à pointe effilée, B. pyrami- dales et B. à pointe émoussée. C. les 2. fusiformes, chez lesquelles la plus grande largeur peut se trouver au milieu ou près de la pointe. D. Les 2. sillonnées, divisées en monosulei, bisulci et trisulci. E. Les 2. courbées. | La plupart des auteurs suivants ont peu modifié la classification de Walch ou se sont bornés à décrire des espèces jusqu’à l’année (1) Je ne parle pas ici de quelques classifications ne reposant pas sur des caractères réels, telles que celles de Waltersdorf (Wineralsystem, p. 44), qui les divise en Bel. totales, Belemnitæ polythalamium (alvéoles), Belemnitæ cortex (rostre), et Belemnitæ fragmenta. (2) Voyez pour ces premiers essais : Gmelin et Christmann, Onomatologia medica completa, 1758, p. 177, in-8°; Wallerius, Minéralogie, p. 462; Baumgartner, Traduction de Théophraste, p. 198; Davila, Caialogue sys- tém., t. LI, p. 62 ; Ehrardt, De belemnitis suecicis, p. 46, 47; Vogel, Prac- tisches mineralsystem, p. 215; Cartheuser, Elem. mineral., p. S4; Walch, Systematich. Steinreich, 1°° édit., p. 92; Klein, De fubulis marinis, 1'° édit., p. 13, 2° édit., p. 28 ; Scheuchzer, dans son Nomenclator lapidum figurato- rum, publié par Klein, p. 23. (5) Walch dans Knorr, Verstein., t. I], 2° partie, p. 254. . 612 CÉPHALOPODES ACÉTADULIFÈRES, 4827, où M. de Blainville {*) a établi huit sections fondées sur la forme de la cavité interne et sur les sillons ou fissures du rostre. M. Duval a proposé de les diviser en GastrosipaiTes et Norosi- PHITES, suivant la place du siphon. IT croit que le sillon médian du rostre est toujours ventral, et que tantôt le siphon est du même côté que lui (gastrosiphites) tantôt du côté opposé (notosiphites). M. d'Orbigny a montré avec raison qu'il est bien plus probable que le siphon est toujours à la même place, car il est plus im- portant, et quec’estle sillon lui-même qui est tantôt dorsal, tantôt ventral. Ces deux mots doivent donc être abandonnés. M. d’Orbigny a proposé une classification des bélemnites en groupes. Il admet les cinq suivants : 4° Les Acuarti, à rostre plus ou moinsconique, souvent marqué de courts sillons vers la pointe et dépourvu de sillons antérieurs. Des terrains jurassiques et néocomiens. (PI. XLIX, fig. 11.) 2° Les Canaliculati, àrostreallongé, lancéolé ou conique, marqué d’un sillon ventral qui occupe la plus grande partie de la longueur et dépourvu de sillons latéraux. De loolithe inférieure et de la grande oolithe. (PI. XLIX, fig. 12.) 3° Les Hastati, à rostre allongé, le plus souvent lancéolé, marqué comme les canalieulati d’un long sillon ventral, mais pourvu en outre de sillons latéraux sur une partie de sa longueur. Des ter- rains jurassiques et crétacés. (PI. XLIX, fig. 13.) h° Les Clavati, à rostre allongé, souvent en massue, dépourvu de sillon ventral et pourvu seulement de sillons latéraux. Du lias. (PI. XLIX, fig. 44.) 5° Les Dilatati, à rostre comprimé, souvent très élargi, marqué d'un sillon antérieur et de sillons latéraux. Du terrain néoco- mien. (PI. XLIX, fig. 15.) Les bélemnites ont paru pour la première fois avec l'époque secondaire. On les considère généralement comme datant du lias; mais M. F. de Hauer (?) en a trouvé dans les terrains salifériens de Hallstadt qui font partie de l'époque triasique. Elles présentent dans le lias leur maximum de développement numérique ; on en retrouve encore plusieurs espèces dans les couches oolithiques et (1) Monog. des Bélemnites, p. 58. (2) Bull. Soc. géol. de France, 2° série, t. IV, p. 160; Palæont. Beitr. Cephalop. des Salzkammer Gut., Vienne, 1746, in-4°. MM. d'Orbigny, Gie- bel, etc., ne parlent pas de ces découvertes. BÉLEMNITIDES. 615 oxfordiennes; mais les terrains supérieurs de l'époque jurassique en renferment très peu. Dans l'époque crétacée, elles sont assez abondantes dans les terrains néocomiens : on n’en retrouve qu une espèce dans le gault et une autre dans la craie chloritée. Dans la craie blanche elles sont remplacées par les bélemnitelles (1). Les bélemnites du lias se présentent souvent sous la forme d'Acuarii et quelquefois sous celle de Clavarr. Le B. acutus, Miller, caractérise les étages inférieurs du lias (sinémurien, d'Orb.) Cette espèce a été trouvée en Angleterre et en France. Le lias moyen en renferme un plus grand nombre. Le B. niger, Lister, abonde dans la plupart des gisements d’Angle- terre, de France et d'Allemagne, et a reçu près de vingt noms diffé- rents (2). Les B. umbilicatus, Blainv., clavalus, id., et longissimus, Miller, sont aussi très répandus. Il faut y ajouter le B. Fournelianus, d'Orb., du lias moyen du nord-est de la France. Elles augmentent encore de nombre dans le lias supérieur (toarcien, d'Orb.). Trois espèces ont été décrites par Schlotheim et se trouvent en Allemagne et en France. Elles ont une synonymie aussi compliquée que le B. niger. Ce sont les B. irregularis, Schl., tripartitus, id., et canaliculatus, id. Le B. brevis, Blainville, est aussi répandu dans la plus grande partie de l'Europe. Le B. tricanaliculatus, Hartm., provient d'Allemagne et de France. M. d’Orbigny a fait connaître en outre les B. curtus, Nodotianus, exilis et Tessonianus, d'Orb. Les espèces de l’oolithe inférieure sont moins nombreuses. Une d'elles fait encore partie du groupe des Acuariü. C’est le B. giganteus, Schl, (B. maximus, Giebel), espèce remarquable par la grande taille à la- (1) Voyez principalement, pour Ja synonymie compliquée et pour la des- cription des espèces, les divers ouvrages précités de MM. de Blainville, d'Orbigny, etc., ainsi que Quenstedt, Petref. Wurtembergs, etc.; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II. (2) Je renvoie complétement, comme je viens de ie dire, pour les synony- mies, aux ouvrages précités, et surtout à ceux de M. d’'Orbigny et Giebel. 614 CÉPHALOPODES ACÉTABULIFÈRES. quelle elle parvient, et qui est fort répandue dans Ja plus grande partie de l'Europe. rois autres appartiennent au groupe des Canaliculati. Ce sont les B. sul- calus, Miller apiciconus, Blainv., Gieb.)} unicanaliculatus, Hartm. (Blainvillei, Voltz, Gieb.), et Bessinus, d'Orbigny. M. Giebel réunit cette dernière au B. sulcatus. On n'a trouvé dans la grande oolithe qu’une seule espèce. e M. d'Orbigny y cite le B. Fleuriausus, d'Orb., du groupe des Canaliculati. Elle a été trouvée à Luçon (Vendée). Les espèces des terrains oxfordiens (kellowien et oxfordien) sont au contraire nombreuses. Quelques unes appartiennent au groupe des Hastati. La plus caractéristique et la mieux connue est le B. hastatus, Blainville, d'Orbigny (mcnosulcus, Giebel), qui se trouve dans tous les étages, depuis le terrain kellowien jusqu’à l’oxfordien supérieur. Au même groupe appartiennent les B. latesulcatus, d'Orb., Duvalianus, id., et Altdorfensis, id., des terrains kellowiens de France, d'Angleterre, de Russie, etc. : le B. Garantianus, d'Orb., de la province de Cutch (Indes orientales); ainsi que les B. Didayanus, d'Orb., Sauvanensis, id., Coquan- dus, id., et œænigmaticus, id., des terrains fc Cu supérieurs dé France, et le B. Volgensis, d'Orb., des mêmes gisements en Russie. Dans le groupe des Acuari on cite surtout : Le B. Puzosianus, d'Orbigny, du terrain kellowien du Calvados et du Pas-de-Calais. Le B. excentralis, Young, du terrain oxfordien supérieur du nord-ouest de la France. Il faut ajouter plusieurs espèces du terrain oxfordien supérieur de Russie (1), Les terrains jurassiques supérieurs ne paraissent pas chine à - en bélemnites. Dans l’étage corallien on retrouve le B. excentralis, Young, indiqué ci-des- sus, et l’on cite en outre le B. Royerianus, d'Orb., du même groupe des Hastati. Ce dernier a été trouvé dans ia Haute-Marne, la Charente-Inférieure, la Suisse, etc. Dans l’étage kimméridgien on ne cite que le B. Troslayanus, d'Orbigny, espèce du groupe des Acuarii, indiquée dans le Prodrome, mais non encore décrite. Elle provient de Trouville. (1) Voyez, pour ces espèces, d'Orbigny, Paléontologie universelle, pl. 59 à 62. Ce sont les B. magnificus , Panderianus, Russiensis, Kirghiensis et borealis, BÉLEMNITIDES. 615 Dans l'étage portlandien du nord-ouest de la France, on a trouvé le B. Souicki, d'Orbigny, qui appartient également au groupe des Acuarüi. Les bélemnites des terrains crétacés reproduisent les formes des Acuarii par uneseule espèce, celles des Æastati par un plus grand vombre, et apparaissent sous une forme nouvelle, celle des Dilatair. Les terrains néocomiens sont de beaucoup les plus riches en espèces. | Le B. subquadratus, Roemer, y représente le groupe des Acuarii. Il se trouve à Wassy, en Allemagne, etc. Au groupe des Hastati appartiennent les B. bipartitus, Catullo, pistillifor- mis, d'Orb., et bicanaliculatus, Blainv., du terrain néocomien inférieur, ainsi que le B. minaret, Raspail, du terrain néocomien supérieur (urgonien) du midi de la France, et le B. semicanaliculatus, Blainv., du terrain aptien de Gargas. Le groupe des Dilatati est représenté dans le terrain néocomien inférieur par les B. dilatatus, Blainv., Emerici, Raspail, polygonalis, Blainv., latus, . id., binervius, Rasp., Orbignyanus, Duval, et conicus, Blainv. Le B. Gra- sianus, Duval, du même groupe, se trouve dans le terrain urgonien et das le terrain aptien. Le gault (terrain albien) paraît pauvre en bélemnites. La seule espèce que l’on cite dans ce terrain est le B. minimus, Lister, trouvé dans la plupart des gisements. Les craies inférieures (terrain cénomanien) renferment l'espèce la plus récente que l'on connaisse. Le B. ultimus, d'Orb., a été trouvé à Rouen. On a trouvé des bélemnites jusque dans l'Inde et en Amé- rique (!). Les BELEMNITELLA, d'Orbigny, — Atlas, pl. XEIX, fig. 17, se distinguent des bélemnites par la présence d'une fente à la base du bord antérieur du rostre, qui communique avec la paroi interne de l'alvéole, et par deux impressions dorsales latérales qu'on ne retrouve jamais chez les bélemnites Ces impressions sont divisées en rameaux dirigés vers la région ventrale. L'alvéole est, (1) Voyez Journ. de Madras, 1840; Journ. de l'Acad. de Philadelphie, &. VI, VII, etc. 15 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES, comme l'extrémité supérieure du rostre, pourvu d’une forte côte dorsale qui s'étend sur toute sa longueur (fig. 17, d). Les bélemnitelles ne se trouvent que dans les terrains crétacés supérieurs (!). La Belemnitella vera, d'Orb., est la plus ancienne et appartient au terrain cénomanien, Les craies blanches (ter. sénonien) de la plus grande partie de l'Europe contiennent la B. mucronata, d'Orb. (2), et la B. quadrata, id. La première se retrouve aussi en Amérique (New-Jersey) avec une autre espèce, la B. am- bigua, d'Orb. Elle se continue aussi en Europe dans les couches les plus su- périeures de l’époque crétacée (ter. danien). Il faut peut-être ajouter à la famille des bélemnitides un genre nouveau décrit sous le nom de HeLicERuUS par M. D. Dana. Ce fos- sile est composé d'un osselet épais, subcylindrique. Il contient à l'intérieur une cavité tubulaire mince, qui paraît la continuation d'un alvéole supérieur et qui se termine en une petite chambre divisée par des cloisons placées en hélice. Cette chambre est fusi- forme ou plutôt composée de deux cônes adossés par leur base. La seule espèce connue (3) est l’Helicerus Fuegensis, rapporté de la baie de Nassau, près du cap Horn, par l'expédition commandée par Charles Wilkes (États-Unis). 2° GRDRE. CEPHALOPODES TENTACULIFÉRES. Les céphalopodes tentaculifères ont la tête moins distincte du corps que ceux de l'ordre précédent. La bouche est entourée d'un grand nombre de tentacules cylindriques, rétractiles, sans cupules, très différents (1) Voyez surtout d'Orbigny, Pal. fr., Terr. crét., t. I, p. 6, et Moll. viv. et foss., p. 449 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. NE, p. 45. (2) I m'est impossible ici de citer tous les auteurs qui ont décrit la B, mu- cronala, si commune dans la craie. Depuis Breynius, en 1732, jusqu'à nos jours, elle a été citée par tous les zoologistes qui se sont occupés des bélem- nites et par tous les géologues qui ont étudié la craie. On trouvera cette sy- nonymie très complete, dans Giebel, Fauna der Vorwell, t. UE, p. 46. (3, Silliman, American jouwrn., mai 1848; Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, t. II, p. 150. CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. 617 des bras qui arment les céphalopodes acét:bulifères. Le tube locomoteur est fendu dans toute sa longueur, et le sac renferme quatre branchices. Tous les céphalopodes tentaculifères vivent dans la loge supérieure d’une coquille cloisonnée, presque toujours enroulée en spirale, symétrique à droite et à gauche d’un plan médian, sauf dans quelques cas rares où elle est turriculée. Cet ordre renferme un grand nombre de genres fos- siles et un seul vivant, celui des nautiles. Son ana- tomie, faite avec un grand soin, dans ces dernières an- nées, par MM. Owen, Blainville, etc., est donc le seul moyen quon ait de se faire une idée de l'organisation interne de plusieurs genres aujourd’hui éteints. L’ana- logie des coquilles autorise à admettre une grande res- semblance dans les animaux. Les nautiles ont un corps subcylindrique, presque complétement enfermé dans un manteau en forme de sac. Ils ont, comme les céphalopodes acétabulifères, un tube locomoteur (*), mais cet organe est fendu dans sa longueur. La position du tube parait être ventrale dans le nautile comme elle l’est dans les autres céphalo- podes. Or il est situé vers Le côté externe de la coquille, et par conséquent l'animal s’enroule sur son dos. Il est extrêmement probable que la même chose a lieu pour tous les tentaculifères fossiles enroulés, et cependant les paléontolosistes ont généralement consacré l'idée inverse, en désignant comme dorsaux les organes qui sont situés extérieurement à l’enroulement, et comme () Voyez planche L, fig. 1, a. Cette figure représente le nautile dans une coquille coupée transversalement; a, le tube locomoteur ; b, les tenta- cules ; c, prolongement ventral du manteau, qui couvre une partie du tour de spire précédent ; d, aile triangulaire qui sert d'opercule et de pied, e, l'œil. 618 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES,. ventraux ceux qui existent vers le retour de la spire. Cette nomenclature devra être modifiée, et il vaudra mieux employer les mots externe et interne, qui ne peuvent pas permettre la confusion. Le manteau présente du côté interne un prolonge- ment (c) qui s'étend sur une portion du tour de spire précédent, et en dedans de cet organe existe une aile large et triangulaire (d) qui sert en partie à fermer la coquille et en partie à ramper. Entre cette pièce et le tube locomoteur sont des bras ou tentacules nom- breux (b) complétement dépourvus de ventouses et rétracliles dans une gaîne. La bouche est armée de deux mâchoires cornées ; elle est cachée entre les bras, De chaque côté de la tête on voit un grand œil pédi- cellé (e). Le manteau abrite deux branchies de chaque côté, soit quatre en tout, et il paraît n’exister aucune trace de poche à encre. Cet animal] est logé dans la chambre antérieure d’une coquille cloisonnée, résulièrement enroulée en spirale. La partie postérieure du manteau sécrète successive- ment des cloisons arrondies à mesure que l'animal grandit et change de place. Chacune d'elles, à son tour, a été le fond de la grande loge où vit l'animal. La ligne par laquelle elles se joignent avec la coquille proprement dite est simple- ment arquée dans le nautile, mais dans plusieurs genres fossiles elle présente une complication très remar- quable. Les cloisons sont traversées par un ligament (f) qui s’entoure en partie d’un prolongement calcaire. Ce prolongement et le trou qui y correspond laissent des traces évidentes sur la coquille, et fournissent dans les fossiles de bons caractères suivant la place qu'ils occu- CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. 619 pent. On a désigné cet appareil sous le nom de siphon, quoique le ligament n'ait probablement pour but que de fixer le mollusque dans la coquille. L'histoire paléontologique des céphalopodes tentacu- lifères présente des faits curieux. Un seul genre (celui des nautiles) traverse toutes les époques géologiques depuis la période silurienne, et se conserve seul dans nos mers. Tous les autres genres ont une durée limitée, Le maximum de développement numérique (en se basant sur le nombre des espèces) a eu lieu pendant les époques les plus anciennes, etie minimum a lieu dans les mers actuelles. Les céphalopodes tentaculifères ont _constamment suivi une progression décroissante. Le maximum des variations de formes (estimé d’a- près le nombre des genres) a eu lieu à deux époques, pendant le commencement de la période primaire, et pendant le milieu et la fin de la période secondaire. Dans la première de ces époques, les variations ont eu lieu sur le type des céphalopodes à cloisons simples (nautilides, clyménides, etc). Dans la seconde, c’est le sroupe des ammonites, ou des céphalopodes à cloisons compliquées, qui a présenté une quantité considérable de modifications dans le mode d enroulement. Quelques types caractérisent ainsi clairement cer- taines époques géologiques. Toutes les coquilles de céphalopodes à cloisons simples et incomplétement enroulées ou droites sont spéciales à l'époque primaire. Toutes les coquilles de céphalopodes à cloisons com- pliquées caractérisent l’époque secondaire. Toutes Îles coquilles de céphalopodes à siphon dorsal et à cloisons simples appartiennent à l’époque primaire, etc. À ces règles générales, et à quelques autres analogues, on ne 620 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. peut opposer qu'un bien petit nombre d'exceptions que nous signalerons plus tard. Trois caractères principaux se présentent pour la clas- sification des céphalopodes tentaculifères : [a position du siphon, la forme des cloisons, et le mode d’enroule- ment. L'estimation de leur importance relative est ren- due difficile par le fait que nous avons signalé plus haut, de l'existence d’un seul genre dansles mers actuelles, et de l'impossibilité qui en résulte de comparer les varia- tions des parties solides avec celles desorganes essentiels. La position du siphon paraît se lier en général assez bien avec les autres modifications de la coquille, et c’est d’aifleurs un caractère précis et d’une observation fa- cile. Cet appareil peut percer la elcison plus ou moins vers son milieu, ou vers sa ligne de contact avec la par- tie externe de la coquille, ou vers le point interne de rencontre avec la spire précédente. C’est ce qu’on dé- signe sous le nom de siphon médian ou submédian, externe et interne. La ligne de rencontre de la cloison et de la coquille proprement dite présente aussi de bons caractères. Cette ligne n’est pas visible lorsque le test est intact; elle apparaît lorsque l'usure ou la destruction de la surface extérieure permet d'arriver jusqu’à la cloison. Elle est très visible dans la plupart des ammonites dont le test a disparu par Ja fossilisation. La classification qui ré- sulle des modifications de cette ligne semble même s’accorder mieux que toute autre avec la distribution géologique, et cette circonstance pourrait fournir un ar- gument puissant en faveur de son emploi en première ligne, et elle m'a engagé à introduire une famille de plus qu'on n’en admet généralement. Le mode d’enroulement est évidemment le moins im- NAUTILIDES. 621 portant des trois caractères. On voit en effet des co- quilles dont l'organisation est presque identique diffé- rer beaucoup sous ce point de vue, et la multiplicité même des modes de déroulement prouve qu'il ne peut pas former un caractère de premier ordre. Je pense aussi que l’on doit tenir compte de la forme ovoide et de la bouche resserrée de quelques genres qui forment certainement un type spécial. Je divise en conséquence les céphalopodes tentaculi- fères en cinq familles : 1. NauriLipes. Bouche largement ouverte ; cloisons simples ; siphon central ou subcentral. | 2. ParacmocÉraTiDEs. Bouche étroite ; coquille fusiforme, droite ou arquée. 3. CLYMÉNIDES. Bouche largement ouverte; cloisons simples, arrondies ou anguleuses ; siphon situé vers le retour de la spire. h. GYROCÉRATIDES. Bouche largement ouverte ; cloisons simples ; _ siphon externe. 5. AMMONITIDÉS. Bouche largement ouverte; cloisons formant au moins un lobe et le plus souvent des sinuosités nombreuses ; siphon externe. Are Famizze. —— NAUTILIDES. Les nautilides ont un siphon qui traverse les cloisons. Tantôt il est central, tantôt plus rapproché du côté externe que de l'in- terne, ou inversement, mais toujours à une certaine distance des bords. Les lignes d’accroissement de la coquille sont convexes en avant ; les cloisons rencontrent toujours la coquille en formant avec elle une ligne d’union simple ou onduleuse, jamais découpée. Les divers genres se distinguent les uns des autres par le mode d’en- roulement de la coquille, qui est tantôt en spirale régulière , à tours en contact ou recouverts, tantôt plus ou moins déroulée, et tantôt tout à fait droite. tre Trisu. — NAUTILIDES À ENROULEMENT SPIRAL REGULIER. Cette tribu ne comprend que deux genres: les nautiles, dont les 629 CÉPHALOPODES TDNTACULIFÈRES. tours sont plus ou moins recouverts les uns par les autres et au moins en contact, et les nautiloceras, où ils sont disjoints. Les NauTiLes (Nautilus, Linn.), — Atlas, pl. L, fig. 4 à 7, ont le siphon à peu près central. Ils présentent le fait remar- quable et assez rare, d'un genre qui à vécu à toutes les époques géologiques et dans les mers actuelles. On n’en connaît aujourd’hui qu'un petit nombre d'espèces dans les mers chaudes. Les nautiles des terrains anciens diffèrent, en général, des es- pèces plus récentes par leur aplatissement , et parce que le der- nier tour, très peu embrassant, laisse voir une bonne partie des autres (pl. L, fig. 2 à 5). Quelques auteurs les ont distingués gé- nériquement (1). King en a fait le genre Discus ; de Haan ceux des Disares et des OuraLtA ; M Coy y à ajouté les TEMMoCHEILUS, qui ont une échancrure sur le milieu du bord buccal , ete. Certaines espèces comprimées et rendues ovales par la fossilisation sont aussi devenues le type d'un genre nouveau, celui des ELLIPSOLITBES, Sowerby (2), qui ne peut pas être conservé, Les espèces des époques suivantes sont en général enroulées sur le même système que les vivantes, c’est-à-dire que les tours sont très embrassants et ne laissent voir qu'un petit ombilie. On les a distinguées en trois groupes d’après la nature de leurs orne- ments: les Zœvigati, qui sont tout à fait lisses ; les Sériati, qui sont marqués à tous les âges de siries bien marquées, et les Zadiati, or- nés de côtes bien marquées (pl. XLIX, fig. 7). Les premiers se trouvent dans tous les terrains; les siriati caractérisent surtout l'époque jurassique, et les radiati l'époque erétacée. Quelques auteurs, et surtout Denis de Monifort, ont érigé en ca- ractères génériques des modifications de peu d'importance. On ne peut conserver Ici son groupe des ANGULITHES, pour y pla- cer les nautiles carénés; ni celui des Bisipmires, ou BisyPHITES, établi sur une fausse observation qui lui à fait prendre une dépression fréquente sur le bord interne des cloisons pour un se- cond siphon; ni celui des OCÉANIES (Oceanus, Montf.), fondé pour (1) King, Ann, and mag. of nat. hist., 1844; de Haan, Monog. amm. et gon. ; M’ Coy, Foss. of Ireland. (2) Sowerby, Min. conch., pl. 32, 37 et 38. NAUTILIDES. 623 le nautile ombiliqué, espèce vivante, dont l’ombilic est un peu plus grand que dans le nautile commun. Les nautiles de l’époque primaire sont très nombreux, mais surtout dans les terrains carbonifères où 1ls BRAS N IE cu leur maximum de développement. Ils ont été considérés pendant longtemps comme manquant aux terrains siluriens ; mais M. J. Barrande vient de signaler (1) l'existence de deux espè- ces de ce genre dans sa faune E, ou faune inférieure du terrain silurien su- périeur. Ces espèces ne sont pas encore décrites. On cite dans les dépôts de l’époque dévonienne (2) les N. germanus et megasipho, décrits par Phillips et trouvés en Angleterre ; les N. orbicularis et polylrichus , découverts dans le Hartz et décrits par M. Roemer ; les N. depressus et teres, indiqués par M. Eichwald comme trouvés en Russie ; le N. subtuberculatus, Sandberger , des terrains dévoniens de Nassau, etc. Les nombreux nautiles de l'époque carbonifère ont été trouvés dans tout le nord de l'Europe. On trouvera leur description dans les ouvrages spéciaux (?), et leur énumération dans le Prodrome de M. d'Orbigny qui en compte trente-huit espèces, ainsi que dans les dernières publications de M. Giebel. Elles appartiennent toutes plus on moins au groupe des nautiles àaombilic découvert (Zmperfecti, Quenst., Disci, King), mais avec des différences (‘). (PI. L, fig. 3.) (1) Barrande, Syst. sil. du centre de la Bohème, p. 728. Le N. undosus, Sow., du terrain silurien, est un lituite. (2) Phillips, Palæoz. foss., pl. 48, fig. 226 et 227 ; Roemer, Harzgebirg., p. 33, pl. 9, fig. 12, et pl. 12, fig. 35 ; Eichwald, Uber das siluriche Schicht. Syst., in Peterb. Zeits. fur natur., ete., p. 106; Guido et Frid. Sandberger, Verst. Rhein. schicht. Syst. Nassau, p. 132, pl. 12, fig. 3 , etc. (3) Martin, Petref. Derbiensia, pl. 35, fig. 4 et 2 (Amm. Luidii), Sowerby, Min. conch., et Trans. of the geol. Soc., 1840,t. V; Phillips, Geol. of Yorkshire, t. Il; M’ Coy, Fossil. carbon. Ireland; Portlock, Geol. report of Londonderry, etc.; de Koninck, Anim. foss. carbon. de Belgique; de Ver- neuil, Pal. de la Russie ; d'Orbigny, Paléont. univers. (quelques planches ont paru); Léveillé, Mém. Soc. géol., 1835, t. IL, etc. (f) La planche L représente ces différents fossiles. La figure 4 est celle d’un nautile carbonifère globuleux (N. clitellarius, Sow.); la figure 3 repré- sente le N. Leveilleanus, de Koninck, comme type des Temnocheilus, la fig. 2 le N. compressus, Sow., comme type des Disci; la figure 5, le N. Koninchii, d'Orb., comme type des nautiles à carènes ; la figurc 6, le N. tuberculatus, comme type des nautiles à ornements. 624 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les uns, comme les N. globatus, Sowerby, multicarinatus, id., carini- ferus, id., sont épais et plus ou moins globuleux. D’autres (fig. 2), comme les N. compressus, Sow., discus, id., anglicus, id., compressus, id., mutabilis, M' Coy, etc., sont au contraire aplatis, à ombilic très large. Quelques uns, comme le N. cyclostomus, Sow., joignent à ce même ombilic découvert des tours qui croissent avec rapidité. Plusieurs espèces, appartenant à l’un ou à l’autre de ces types, ont une échancrure du côté externe de la spire (fig. 3) et appartiennent ainsi au groupe des Temnocheilus, M’ Coy (T. coronatus, M’ Coy, crenatus, id., pinguis, id., etc.). La plupart sont lisses; d’autres, comme le N. tuberculatus, Sow., Tscheffkinii, de Verneuil, etc., ont des tubercules ou des ornements (fig. 6); d’autres sont carénés (fig. 5) (N. Ko= nincki, d'Orb., cariniferus , Sow., etc). Deux espèces ont été citées dans le terrain permien. Ce sont : Le N. Freieslebeni, Geinitz, d'Allemagne et d'Angleterre, et le N. Bower- bankianus, King, d'Angleterre. Ces deux espèces (f), par leur enroulement, se rapprochent davantage des nautiles de l’époque secondaire. Le muschelkalk en renferme aussi une {?). On a trouvé en Allemagne et à Lunéville le N. bidorsatus, Schlot. (Arietis, Rein.), remarquable par son dos un peu excayé et bordé de chaque côté par une carëne émoussée. Les terrains salifériens ont fourni quelques espèces remarqua- bles (5). M. de Hauer, en particulier, en a fait connaître plusieurs d'Hallstatt et d’Aussée, qui ont des formes très variées. (1) Geinitz, Zechsteingeb., p. 6, pl. 3, fig. 7; King, Permian foss. Pa- læont. Soc., pl. 17, fig. 13-16. Ces deux espèces sont réunies en une seule par M. d'Orbigny. (2) Ce nautile a été décrit par beaucoup d'auteurs depuis Reinecke, Nau- til. et arg., p. 88, fig. 70 et 71. On le trouve indiqué par Schütte, Oryct. Jenensis, p. 82; Büttner, Rudera dil. test., p. 271, pl. 30 ; Lerche, Oryct. Halensis, p. 34, Kundmann, Baumer, Knorr, Schroeter, etc. M. Giebel, Fauna der Vorwelt, t. IE, p. 157, en donne la synonymie. Les meilleures figures qui en aient été données sont celle de Zieten, Petref. Wurt., pl. 18, fig. 1, de Bronn, Lethœæa, p!. 11, Gg. 21. Il a été indiqué par M. de Keyserling, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1848, p. 635, comme trouvé mélangé, au col de Lana, à des espèces de Saint-Cassian. (3) F. de Hauer, Die Cephalop. der Salzkammer Guts, Vienne, 1846 ; dans les Mém. de Huidinger, t. I et I, et dans les Mittheilungen, id., in-8?, t. IV, 1848, p. 377. NAUTILIDES. 625 Les unes, comme les N. Barrandi, de Hauer, et heterophyllus, id., ont l'ombilic grand et rappellent un peu par leurs tours à découvert les types carbonifères. D’autres, comme les N. Quenstedti et Salisburgensis, de Hauer, ont le dos excavé par un sillon profond, bordé par deux carènes. Le N. go- niatiles a le siphon presque externe et les cloisons anguleuses, et forme ainsi, comme son nom l'indique, une transition aux goniatites. Dans le N. Sauperi et le N. acutus les cloisons sont sinueuses et le dos comprimé. Le N. Breun- neri est remarquable, au contraire, par son dos très large et aplati. Le N, Si- monyi ressemble aux nautiles lisses normaux. Les nautiles du terrain jurassique ont en général, comme nous l'avons dit, les formes des espèces vivantes, c’est-à-dire qu'ils sont larges, et que leur spire est embrassante ou presque embrassante. Quelques espèces soni siriées, d’autres tout à fait lisses. Les espèces du lias sont assez répandues, mais peu nombreuses. Le N. striatus, Sow. (1), caractérise en Angleterre le lias de Lyme-Regis et de Cheltenham; M. d'Orbigny attribue à la même espèce le nautile qui se trouve dans le lias inférieur (sinémurien) de la Côte-d'Or, de l'Yonne, ete. Le N. intermedius (?) a été trouvé en Angleterre à Lyme-Regis et à Keyns- ham. M. d'Orbigny lui rapporte l'espèce du lias moyen (liasien), qui est fréquente à Avallon, Pouilly, etc., et M. Giebel lui réunit les N. aratus et clathratus, Schlot., et les N. giganteus, squamosus et dubius, Zieten. Le N. truncatus, Sowerby (%), a été trouvé dans le lias de Keynsham et de Bath, et suivant M. d'Orbigny, dans le lias supérieur (toarcien) de l'Aveyron. Le N. astacoides, Phillips, et le N. annularis, id. (4), caractérisent le lias supérieur de Withby. Ce même lias supérieur a fourni trois espèces de France que M. d’Orbi- gny (5) a désignées sous les noms de N. toarcensis (olim latidorsatus) , semi- striatus et inornatus, (1) Sowerby, Min. conch., pl. 182; d’Orbigny, Pal. fr., Terr. jur., t. f, p. 148, pl. 25, et Prodrom., t. I, p. 211 ; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. IL, Pp. 165. (2) Sowerby, Min. conch., pl. 125 ; d'Orbigny, Pal. fr.,Terr. jur., t.\, p. 150. pl. 27, ct Prodrom., t. T1, p. 223; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II, p. 163. Voyez aussi Zieten, Petref. Wurtemb., pl. 17 et 18; Schlotheim, Petref., p. 134, etc. (8) Sowerby , Min. conch., pl. 123; d'Orbigny, Pal. fr., Terr. jur., t. I, p. 153, pl. 29, et Prodrom., p. 245. (£) Phillips, Geol. of Yorkshire, I, pl. 12, fig. 16 et 18. (5) Pal. fr., Terr. jur., t.1, p. 147, pl. 24, 26 et 28, et Prodrome, t. 1, p. 245. IL, 10 626 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. M. Giebel (!) indique en outre un N. Schmidti, Giebel, du lias inférieur d'Allemagne. Les nautiles se continuent dans tous les autres terrains juras- siques, mais sans y être jamais très nombreux en espèces. L’oolithe inférieure d'Angleterre est caractérisée par les N. excavatus, Sow., lineatus, id., sinuatus, id. (subsinuatus, d'Orb.), polygonalis, id., et obe- sus, id. Les trois premiers se retrouvent aussi dans les terrains analogues du Calvados et de quelques autres parties de la France (2). M. d'Orbigny a fait connaître en outre le N. clausus, d'Orb., du Calvados et du Var, et indiqué le N. Bajocencis, id., de Bayeux. Dans la grande oolithe on cite le N. subbiangulatus, d’Orbigny (3), des départements de l’Ain, de la Sarthe et de la Vendée, et les N. dispansus, Morris et Lycett, Baberi, id., et subtruncatus, id., des environs de Min- chinhampton ({). Le N. hexagonus, Sow. (5), est une espèce bien distincte, caractéristique du terrain kellowien. M. d’Orbigny a trouvé dans ce même terrain le N. granulosus, d'Orb., qui passe au terrain oxfordien. Il faut y ajouter une espèce indiquée sous le nom de N. Julii, Baugier (5). Le N, giganteus, d'Orb. (non Zieten), et le N. arduennensis, id, (7), appar- tiennent au terrain oxfordien du Calvados, des Ardennes, etc. Le premier se trouve aussi dans les terrains coralliens et kimméridgiens. M. d’'Orbigny ($) a décrit les N. subinflatus et Moreanus, de ces mêmes ter- rains kimméridgiens. (1) Giebel, Fauna der Vorwelt, t. HI, p. 164, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1849, p. 78. (2) Sowerby, Min. conch., pl. 529, 41, 194, 530 et 124; d'Orbigny, Pal. fr., Terr. jur., t. I, p. 158, pl. 30, 32, 33 et 38et Prodrome,t:1, p. 260. (8) D'Orbigny, Pal. fr., Terr. jur., t. 1, p. 160, pl. 34 (sous le nom de biangulatus, déjà donné à une autre espèce par Sowerby). (‘) Mollusca fromthe great oolite, par Morris et Lycett, Palæont. Soc., 1847. (5)Sowerby, Min. conch., pl. 529; d'Orbigny, Pal. fr.,Terr.jur.,t. I, p.164, pl. 35, fig. 1 et 2. (6) Voyez pour le N. granulosus, d’Orbigny, loc. cit., pl. 25, fig. 3 à 5, et pour le N. Julü le Prodrome, p. 328. (7) D'Orbigny, Pal. fr., Terr. jur., t.1, p. 163, pl. 36, et Prodrome, t. I, p. 548, et t. IL, p. 1. (8, D'Orbigny, Pal. fr.,Terr. jur., t.1, p. 165, pl. 37 et 39, Le N. subinfla- tus y est indiqué sous le nom d’inflatus, déjà attribué par Montagne à une autre espèce. M. Giebel, Fauna der Vorwelt, t. TE, p. 147, a donné le nom de N. ferox à ce même nautile, NAUTILIDES. 627 Le N. Marcousanus, d'Orb. (1), caractérise le terrain portlandien des envi- rons de Salins. Les nautiles des terrains crétacés ont les formes de ceux des terrains jurassiques et de l’époque moderne. Quelques uns d’en- tre eux sont lisses, mais plusieurs se distinguent par un caractère qui leur est tout à fait spécial; ils sont costés ou sillonnés en tra- vers, même à l’âge adulte, et constituent ainsi (comme nous l'avons dit plus haut) le groupe des Æadiati (pl. L, fig. 7). Le terrain néocomien proprement dit renferme deux espèces de ce groupe (?). Ce sont le N. pseudo-elegans, d’Orb., large, et le N. neocomiensis, id., plus comprimé et à sillons plus réguliers et mieux marqués. Cette dernière espèce se retrouve accidentellement dans le terrain néoco- mien supérieur (urgonien), dans lequel M. d’Orbigny cite (3) le N. Varusensis, non encore décrit et voisin du pseudo-elegans. Le terrain aptien renferme quelques espèces bien caractéri- " sées {*). Nous citerons en particulier : Dans le groupe des Radiati : Le N. plicatus (5), Sow. (N. Requienianus, d'Orb.), espèce dont les sillons forment sur les flancs des angles très prononcés. II a été aussi trouvé dans le terrain urgonien du Mauremont. Le N. Neckerianus, Pictet (5), voisin du N,. neocomiensis, mais à côtes al- ternativement courtes et Jongues. Ce nautile se trouve dans les grès verts inférieurs (aptiens) de la perte du Rhône. Le N. undulatus, Sow. (7), à côtes grosses et espacées, du grès vert infé- rieur de Reigate. Dans le groupe des Lœvigati : Le N. Lallierianus, d'Orb. ($) (N. Saxbii, Morris), à cloisons sinueuses et (1) Prodrome, t, Il, p. 57. (2) D'Orbigny, Pal. fr., Terr. crét., t. I, p. 70, pl. 8, 9 et 41; Prodrome, tps 62. (3) Prodrome, t. IL, p. 97. (*) D'Orbigny, Pal. fr., Terr. crét., t.1, p. 72, et Prodrome, t. IL, p. 112. (5) Sowerby, dans le Mém. de Fitton, Trans. of the geol. Soc., t. IV, p. 129; d’Orbigny, Pal, fr., Terr. crét., t. 1, p. 72, pl. 10. (6) Pictet, Moll. foss. des grès verts, p. 16, pl. 1, fig. 2. Dans ce mémoire les grès verts inférieurs aptiens ont été “oh fide avec le gault : voyez la note qui le termine. C’est l'espèce figurée dans l'Atlas, pl. L. fig. 7. (7) Sowerby, Min. conch., pl. 40, fig. 1. (8) D'Orbigny, Pal. fr., Terr. crét., t. I, p. 620 ; Revue zool., 1841, p. 318 2° série, 628 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. à dos comprimé, plat et bordé de deux carènes, et le N. Ricordeanus, d'Orb., à cloisons sinueuses et à dos rond.. Ces deux espèces proviennent de Gurgy (Yonne). Les nautiles du gault (terr. albien), d'Orb.) sont bien distincts de ceux du terrain précédent. Le groupe des Radiati ne renferme que le N. Saussureanus, Pict. (1), du gault de Savoie et de la perte du Rhône, et le N. albensis, d’Orbigny (2), de Clar (Var) et de la perte du Rhône. Le groupe des Lævigati est représenté par plusieurs espèces, les N. Bou- chardianus, Clementinus et Astierianus, de M. d’Orbigny ($), auxquels il faut ajouter le N. Rhodani, Pictet et Roux (#), des environs de Bellegarde (Ain), remarquable par son dos aplati. Les craies chloritées, les craies marneuses et les craies blanches en renferment également plusieurs espèces. M. d'Orbigny (°) indique dans le terrain cénomanien, les N. triangularis, Montf. (N. Fleuriausianus, d'Orb.), subradiatus, d'Orb. (radiatus, Sow.), Largiliertianus, d'Orb., elegans, Sow., Deslongchainpsianus, d'Orb., Archia- cianus, id., et Matheronianus, id. Il cite dans le terrain turonien de France, les N. Sowerbyanus, d'Orb., et lævigalus, id. (nom changé en sublævigatus dans le Prodrome, et en N. cre- taceus par M. Giebel). Il faut ajouter Je N. expansus, Sow., de la craie marneuse d'Hamsey, (Middleham), qui paraît plus large que les espèces précédentes. Le N. Dekayi, Morton ($), auquel, suivant M. d'Orbigny, il faut réunir le N. perlatus, id., le N. simplex, Roemer, les N. sphæricus, lœævigatus et Orbignyanus, Forbes, caractérisent le terrain sénonien d'Europe, d'Amérique et de l’Inde. Le N. Indicus, d'Orb. (7) (N. Clementinus, Forbes, non Sow.), a été trouvé dans les terrains crétacés supérieurs de l'Inde. et Prodrome, t. II, p. 112 ; Morris, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, 1848, t. I, p. 106, avec planches; Quart. journ. of the geol., t. IV, p. 193. (1) Pictet, Moll. des grès verts, p. 17, pl. 1, fig. 3. Le N. Neckerianus, ainsi que je l'ai dit plus haut, appartient au terrain aptien. (2, D'Orbigny, Prodrome, t. 11, p. 122. (3) Idem, et Pal. fr., Ter. crét., t. 1, p. 75, pl. 13 et 13 bis. (4) Pictet, Moll. des grès verts, p. 19, pl. 1, fig..4. (5) D'Orbigny, Pal. fr., Terr. crét., t. 1, p. 79, pl. 12, 14, 18, 19, 20, 21. Le C. Matheronianus est décrit dans la Revue zo0l., 1841, p. 318. (6, Morton, Synopsis of the org.rem., p. 33, pl. 8 et 13 ; d'Orbigny, Pro- drome, p. 211. (7 Prodrome, t. IF, p. 211. NAUTILIDES, 629 Le N. obscurus, Nilss. (1), provient de la craie blanche de Suède. Le terrain danien (2) a fourni les N. Danicus, Schlotheim, et Hebertinus, d'Orbigny. Les nautiles des terrains tertiaires ont les formes des précé- dents, mais leur test est toujours lisse. Le N. Rollandi, Leymerie (3), a été trouvé dans le terrain nummulitique de la montagne Noire (Aude) et dans les environs de Nice. C’est probablement à cette même époque que se rapportent les N. lingula- tus, de Buch, et N. ellipticus, Schafhautl (propinquus, Münster), du Kressen- berg en Bavière (4). L’argile de Londres, de Sheppy, Highgate, etc., a fourni les N. centralis, Sowerby, regalis, id., uwrbanus, id., imperialis, id., Sowerbyi, Wetherell, et Parkinsoni, F. Edwards (5). Le N. regalis, Sow., se retrouve dans le calcaire grossier de France, de Belgique, etc. Il faut y ajouter le N. wmbilicaris, Deshayes (6), du calcaire grossier de Grignon, etc. Le terrain miocène de la montagne de Turin (7) contient les N. Micheloltii, d'Orbigny (Bucklandi, Michel., non Risso), et Allioni, Michel. (excavatus, Sism,, non SOW.). Les NauTiLocERAS, d'Orbigny, — Atlas, pl. L, fig. 8, ont les tours de spire disjoints et non contigus. Leur enroulement est d’ailleurs uniforme et régulier. Ils difièrent des gyroceras par leur siphon qui est subcentral et non externe. Ce genre paraît presque spécial à l’époque carbonifère. Il est représenté en outre par une espèce qui à vécu à la fin de l’époque triasique (terr. saliférien). (1) Petref. Suec., p. 7, pl. 10, fig. 4. (2) Schlotheim, Petref., p. 117 ; d'Orbigny, Prodrome, t. IL, p. 290. (3) Mém. Soc. géol. de France, 2° série, t. [, p. 365, pl. 17, fig 1. (‘) De Buch, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1834, p. 53, et 1850, p. 434; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. IT, p. 139 ; Schafhautl, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1852, p. 164. (5) Sowerby, Min. conch., pl. 1, 355, 628, 627; Wetherell Philos. mag., t. IX, p. 465; Dixon, Geol. and foss. of Sussex ; F. Edwards, Eocene mollusca, Cephalopoda, dans les publications de la Soc. paléontog., 1849. (6) Deshayes, Cog. foss. Par, pl. 99, fig. 1 et 2. (7) Michelotti, Indic. cephalop. foss., p. 3 et 4, et Précis faune miocèn?, pl. 15, fig. 1 et 6; Sismonda, Synopsis anim. inv., p. 53, 630 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. M. d'Orbigny rapporte à ce genre trois espèces des terrains carbonifères de Tourray, décrites par M. de Koninck comme des gyroceras. Ce sont les N. aigoceras, serratum et Meyerianum, de Koninck !{1). Le Cyrtoceras linearis, Münster (?), du terrain saliférien de Saint-Cassian, appartient aussi probablement à ce genre. 2° TriBu.— NAUTILIDES A ENROULEMENT RÉGULIER DANS LE JEUNE AGE ET PROJETÉS EN CROSSE DANS L'AGE ADULTE. Les LaruiTes, Breynius (3), — Atlas, pl. L, fig. 9, ont dans le jeune âge une coquille semblable à celle des nautiles. Plus tard le dernier tour cesse de se coller aux précédents et s’en écarte en se rapprochant davantage de la ligne droite. Leur nom indique qu'on les a comparés aux bâtons dont se servaient les au- gures (/2/uus). Quelques auteurs, les comparant à tort aux spirules, les ont considérés comme des coquilles internes. “ Les espèces connues appartiennent toutes à l’époque silu- rienne. Sowerby a décrit (4) le L. cornu arietis, du terrain silurien inférieur d'Angleterre. Cette espèce se retrouve en Russie, en Allemagne et dans l’A- mérique septentrionale (calcaire de Trenton). M. d'Orbigny attribue à ce genre le Nautilus undosus, Sow. (5), d’Angle- terre (Llandeilo flags). MM. Murchison et de Verneuil ont trouvé en Russie le L. Odini, Vern. (6). Le L. undatus, Hall (7), provient des États-Unis d'Amérique. (1) De Koninck, Descr. an. foss. des terr. carb. de Belg., p. 532-534, pl. 47, fig. 6 et 48, fig. 1 et 2; d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 112. (2) Münster, Beitr. zur Petref., t. IV, p. 195, pl. 14, fig. 5; d’Orbigny, Prodrome, p. 179. (5) Voyez pour ce genre : Breygnius, De Polythalamiis p. 27 ; Klein, De tubulis marinis, p. 10; Léopold, Relatio de itinere suecico, Londres, 1720, Hist. nat. foss. p. 620; Schlotheim, Petref.; Wahlenberg, Acta Upsalia, t. VIN; d'Orbigny, Cours de géol., t. I, p. 283; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. IT, p. 183, etc. (4) Sow. in Murchison, Si. system, p. 643, pl. 20, fig. 20, et pl. 22, fig. 18 ; Hall, Pal. of New-York, p. 192. M. d’Orbigny sépare la figure 18 de la planche 22 de Sowerby pour en faire une autre espèce, le L. Sowerbyanus. Voyez Prodrome, t. I, p. 1. () Murchison, Si. syst., pl. 22, fig. 17; d'Orbigny, id. (6) Verneuil, Pal. de la Russie, p. 360, pl. 25, fig. 8. (7) Pal. of New-York, p. 52, pl. 13 et 13 bis. NAUTILIDES. 631 Toutes ces espèces appartiennent au terrain silurien inférieur. Les suivantes caractérisent le silurien supérieur (Murchisonien, d'Orb.\. Sowerby a fait connaître le L. articulatus (1), des roches de Ludlow. Hisiuger a décrit (2) deux espèces de Suède, les L. lamellosus, Hisinger, (imperfectus, Quenstedt, non Wahl.), et convolvens, id. (L. Hisingeri, d'Orb., imperfectus, Wahl.). à Les Horrozus, Montfort, — Atlas, pl. L, fig. 10 et 11, ont dans le jeune âge une coquille semblable à celle des nautilo- ceras, c'est-à-dire à spire régulière et tours disjoints. Cette coquille se projette en crosse comme celle des lituites. Les espèces appartiennent également au terrain silurien. L'H. americanus, d'Orb. (Lit. convolvens, Hall, non Montf.), caractérise le terrain silurien inférieur des États-Unis (3). M. d’Orbigny (#) rapporte à ce genre quatre espèces des terrains siluriens supérieurs, décrits comme des lituites, savoir : le L. giganteus, Sowerby, ibez, id., et Biddulphii, id., des roches de Ludlow, et le L. perfectus, Wahl. {Spirula nodosa, Goldf., L. lituus, Hisinger), de Suède. 3e Trisc. — NAUTILIDES À COQUILLE ARQUÉE, NON ENROULÉE. Les APLocERAS, d'Orbigny, — Atlas, pl. L, fig. 12, composent seuls cette tribu. Leur coquille forme une corne régu- lièrement arquée, disposition que nous retrouverons plus tard dans les cyrtoceras et dans les toxoceras, qui ont le siphonexterne. Cet appareil est subcentral dans les aploceras. Les espèces connues appartiennent exclusivement à l'époque carbonifère (°). (*) Murchison, Si. syst., pl. 11, fig. 5, 7. M. Giebel lui réunit les L. annulatus, Hising., et les L. arcuoliratum , textile et perelegañs, de Hall. (2) Hisinger, Petref. Suec., pl. 8, fig. 6 et 7. (3) Pal. of New-York, t. I, p. 53, pl. 13, fig. 2. (4) Sowerby in Murchison, Si. syst., pl. 11, fig. 4, 6 et 8; d'Orbigny, Prodrome, p. 27; Wahlenberg, Acta Upsalia, t. VIN, p. 83; Hisinger, Lethœa Suecica, p. 27, pl. 8, fig. 5; Goldfuss in Bronn, Lethæa, 1'° édit., p. 102, pl. 1, fig. 4. (5) D'Orbigny, Prodrome, t. 1, p. 112; de Koninck, Descr. des an. foss. carb. Belg., p. 525, pl. 44, fig. 7, et pl. 48, fig. 3à 6; Sowerby, Min. conch , pl. 457; Phillips, Geol. of Yorkshire, p. 239, pl. 21, fig. 12; M° Coy, Foss. of Lreland, pl. 4, fig. 2. 632 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. M. d'Orbigny rapporte à ce genre quatre espèces des terrains carbonifères de Belgique, décrites comme des cyrtoceras par M. de Koninck (C. Verneuil- lanuim, de Kon., cinctum, id., tesselatum, id., Puzosianum, id.), l'Orthoceras paradoxica, Sowerby, d'Angleterre, l'Orthoc. dentaloideum, Phillips, du Yorkshire, et le Cyrtoc. tuberculatum, M° Coy, d'Irlande. Il donne à ce der- nier le nom de À. Geineri. h° TriBu. — NAUTILIDES A COQUILLE DROITE. Cette tribu renferme cinq genres que l’on distingue soit par leur forme extérieure, soit par celle de leur siphon. Les ORTHOCÉRATITES (Oréhoceras, Breyn.), — Atlas, pl. LI, fig. 1 à3, ont dans la forme des cloisons et dans leur siphon simple et à peu près central, les mêmes caractères que les tribus précédentes ; mais la coquille ne subit aucun enroulement et a la forme d'un cône allongé. Ce genre remarquable, qu'on pourrait appeler des nau- tiles déroulés, est caractéristique des terrains anciens, mais se re- trouve pourtant jusque dans le commencement de l’époque secon- daire. J'ai déjà fait remarquer ailleurs qu’on pourrait quelquefois les confondre avec des alvéoles de bélemnites ; mais ces dernières, en général plus courtes, ont sur leurs côtés des traces très évi- dentes du siphon qui est latéral, tandis que dans les orthocérati- tes, s’il se rapproche des bords, il n’est jamais en contact avec eux. Ces coquilles ont acquis quelquefois des dimensions consi- dérables. On en trouve qui ont eu probablement jusqu’à dix ou ouse pieds de longueur. Les orthocératites varient par leur angle de croissance : les unes sont presque cylindriques ; d’autres croissent sous un angle aussi ouvert que celui des alvéoles de bélemnites. Elles diffèrent aussi par la forme des loges et par le plus ou moins d’écartement des cloisons. Il paraît cependant que cet écartement ne dépasse pas la longueur même de ces cloisons, de manière que les chambres les plus hautes sont à peu près égales en‘tous sens. La dernière chambre destinée à loger le mollusque a au plus la moi- tié de la longueur totale de la coquille et souvent un tiers ou moins. Les loges précédentes arrivent quelquefois à un très grand nombre, peut-être jusqu'à cent. Le siphon présente aussi des va- riations, mais les plus importantes ont motivé, comme nous le ver- NAUTILIDES. 633 rons plus bas, la formation de quelques genres. Dans les vraies orthocératites, il est unique, simple, central ou subcentral, petit ou médiocre. Le test est plus ou moins épais suivant les espèces ; sa surface externe est tantôt lisse, tantôt marquée de lignes d’aceroissement, tantôt ornée de côtes saillantes, régulières ou irrégulières , longi- tudinales ou transversales. On y voit très rarement des tubercules ou des épines. Un mémoire de M. Anthony (1) à pu faire espérer de connaître les parties molles des orthocératites ; mais il paraît qne ce qui en- vironnait la coquille dans l'échantillon décrit était composé seule- ment de concrétions minérales. Les orthocératites sont connues depuis fort longtemps (2), mais dans l’origine on méconnut leur véritable nature. Gesner, dans le xvre siècle, les prit pour des queues de crustacés. Plusieurs auteurs les associèrent aux bélemnites. Gmelin, en 1728, les décrivit sous ‘le nom de radar articulati lapider. Breyne, en 1732, est le premier qui ait reconnu leur analogie avec les mollusques cloisonnés et qui ait en même temps compris en quoi elles différaient des genres (1) Quart. journ. ofthe geol. Soc., t. TE, p. 255, et Silliman’s Amer. journ., 2° série, 1848, t. VI, p. 132. (2) Voyez sur les orthocératites, outre les ouvrages généraux qui sont cités plus loin : Bigsby, Trans. of the geol. Soc., 1824, t. I; Blumenbach, Spec. archeol. tell. ; Bowmann, Trans. of the geol. Soc., 2° série, 1841,t. VI ; Bol], Geogn. der Ostseeländer ; Breynius, De Polythalamiis ; Bronn, Lethæa, t. I ; de Buch, Gebirgs form. Russlands; Castelnau, Syst. sil. de l’Amér. sept.; Defrance, Bull. Soc. géol., 2° série, t. IL, p. 131; Dreves, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1841, p. 551; Eichwald, Si. syst., et Bull. Soc. des nat. de Moscou, t. VIT, VIE, etc.; Emmon, Nat. hist. of New-York, t. IV ; Hœnin- ghaus, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1830 ; Kloden, Id., 1832, et Verst. Mark. Brandenbourg ; Knorr und Walch, Verstein. ; Klein, Descr. tubul. marin.; Krüger, Gesch. der Urwelt; Kutorga, Beitr. zur geogn. Dorpats ; Martin, Petref. Derbiensia ; Morris, Cat. of Brit. foss.; Münster, Verz. Bay- reuth Petref., et Beitr., etc.; Pander, Beitr. zur Geogn. Russlands ; Pusch, Polens paleont.; Rost, Berichie Deulsch. naturf., 1846; Schlotheim, Petref.; Schroeter, Verslein., t. IV ; Sedgwich, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VI; Stockes, Id., t. V; Troost, Report. geol. Tennesse, t, VI; Vanuxem, Nat. hist. of New-York, t. IT; Wahlenberg, Act. Upsal., t. VIII; Weaver, Trans. of the geo. £oc., 1837, t. V; Zimnswrmann, Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 18231. 63% CÉPHALOPOBDES TENTACULIFÈRES, voisins. H leur à donné le nom qu'elles conservent aujourd’hui. Ses successeurs ont pendant longtemps contribué plutôt à rendre confuses les notions sur ce genre qu’à les éclaircir : Planeus leur associa des foraminifères ; Klein les rangea dans ses tubes ma- rins; Wallerius les confondit encore avec des queues d’écre- visse, etc. Au commencement de ce siècle, Denis de Montfort con- tribua pour sa part à compliquer inutilement leur histoire, en dé- signant sous des noms nouveaux de légères variations de formes. Il faut rejeter dans l'oubli avec tant d’autres désignations analo- gues ses genres MoLossus, ACHELOÏS, TELEBOITE (?), EcHipMs, etc. De nombreuses espèces ont été décrites par les naturalistes mo- dernes et quelques essais ont été faits pour les subdiviser en genres. Quelques unes de ces nouveiles coupes doivent être ad- mises et nous les énumérerons plus loin. On à cherché aussi à les classer en groupes (1), d’après la forme du siphon, celle du contour, ete. La méthode la plus simple me paraît être de former trois groupes principaux qui sont : Les Orthocératites régulières, à surface extérieure lisse. (Atlas, pl. LI, fig. 4.) Les 0. annulées, ornées de côtes transverses et annulaires. Ce sont les Cyccoceras de M. M'Coy. (PI. LI, fig. 2.) Les O. rayées, ornées de côtes longitudinales. (PI. LI, fig. 3.) Chacun de ces groupes peut se subdiviser suivant la forme ronde, ovale ou comprimée de la coquille, l’angle d’accroissement, le siphon central ou subeentral, etc. Le genre des orthocératites renferme une multitude d'espèces, caractéristiques en général des terrains anciens. Quelques unes appartiennent aux premières époques d’animalisation. Aïnsi M. Barrande (?) vient de montrer que les orthocératites ont pré- cédé dans les terrains siluriens de Bohême tous les autres cépha- lopodes. Elles ont eu leur maximum de développement à l'époque dévonienne, et se continuent en diminuant de nombre et d’im- porlance jusque vers le milieu de la période secondaire, pour se terminer, à ce qu'il paraît, avant l’époque jurassique. Les espèces des terrains siluriens sont nombreuses. ’ (1) Voyez Giebel, Fauna der Vorwelt, t. UE, p. 224. (2) Syst. sil. de la Bohême, t. 1, p. 70. NAUTILIDES. 635 Celles dont M. Barrande a indiqué l'existence dans la faune (?) de Bohême ne sont pas encore décrites. Deux espèces du terrain silurien inférieur d'Angleterre ont été décrites par Sowerby (1). Ce sont les O. conicus, Sow. (subconicus , d’Orb.), et approæi- matus, Sow., des grès de Caradoc. M. Marie Rouault (2) a fait connaître deux espèces des terrains siluriens inférieurs des environs de Rennes, les O. Hisingeri, M. Rouault, et Tallavi- gnesi, M. R. À cette même époque il faut rapporter l’O. gregarioides, d’Orbigny, de Saint-Sauveur (Manche), et l'O. basillus, Eichwald (3), de Russie. Le terrain silurien inférieur des États-Unis contient beaucoup d'orthocéra- tites. M. J. Hall (#; en a décrit plus de vingt espèces. Le terrain silurien supérieur d'Angleterre et de Suède en a fourni piu- sieurs. Sowerby (5) a fait connaitre les O. filosus, virgatus, dimidiatus, bullatus, gregarius, ludensis, distans et ibex, des roches de Ludlow. Cette dernière es- pèce se trouve en Suède et en Amérique. Le même auteur a décrit l'O. Maktreensis, Sow., du calcaire d’Aymestry, - etles O. excentricus, fimbriatus , Bright, attenuatus et canaliculatus, de Wenlock. M. M'Coy (6) a signalé quelques nouvelles espèces, et entre autres les O. tenue, annulatum et politum, M Coy. Hisinger (7) a fait connaître les O. centralis, conicus et lineatus, de Suède. L’O. regularis, Schlotheim, du même pays, est connu depuis longtemps. M. Marie Rouault (8) cite dans le terrain silurien supérieur des environs de Rennes, les O. semipartitus et gregarius, Sow., et ajoute une espèce nou- velle, l'O. Cazanovei, M. KR. Hall a trouvé dans les États-Unis l'O. lœvis (sublævis, d'Orb.), qui ap- partient aussi au terrain silurien supérieur. Les orthocératites ont eu, comme nous l'avons dit, leur maxi- mum de développement pendant l’époque dévonienne. Le comte de Münster a décrit et figuré celles du Fichtelgebirge, et celles (1) Sowerby in Murchison, Si. syst., pl. 21, fig. 21 et 22. (2) Bull. Soc. géol., 2° série, t. VII, p. 360. (3) Zool.. spec.,t. IL, p. 31, DI. 2, R8. 14. () Palæont. of New-York, t. 1, p. 13, 34, 198 et 312, pl. 3, 7, 42 à 56, 85 et 86. (5) Murchison, Sil. syst. (6) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. VIH, p. 46. (7) Lethæa Suecica, p. 29, pl. 9. (8) Bull. Soc. géol., 2° série, t. VIIL, p. 372. 636 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. d'Elbersreuth , d'Oberfranken, etc. Les unes ont la coquille lisse. Ce sont d’abord deux espèces rapportées probablement à tort aux O0. regularis, Sch]., et gregarius, Murch., du terrain silurien supérieur, puis les O. acuarius, Münst., maximus , id., conoideus, id., speciosus, id., ellipticus, id., inter- ruptus, id., et venustus, id. D'autres ont des côtes ou des raies transverses. Ce sont les O. semiplicatus, Münster (1), dimidiatus, id., cinctus, id., linearis, id., subannularis, id., cos- tulatus, id., duplicatus, id., irregularis, id., subflexuosus, id., carinatus, id., subtrochleatus, id., et {orquatus, id. Quelques unes ont des raies longitudinales. Ce sont les O. striatopunciatus, Münster, tenuistriatus, id., calamiteus, id., decussatus, id., et striatulus, id. (Munsterianus , d'Orb.). D'autres sont peu connues, les O. granulatus, Münster, punctatus, Münst., et anceps, id, L'O. paradoxus, Braun, a encore été trouvé à Oberfranken. D'autres auteurs ont encore fait connaître des orthocératites des terrains dévoniens d'Allemagne. L'O. crassus, Roemer, a été trouvé dans le Harz (2). L’'O. nodulosus, Schlotheim (5), caractérise les terrains dévoniens de l’Eifel. Les orthocératites des vieux grès rouges d'Angleterre ont été spécialement décrits par Sowerby (f) et par Phillips (5). Ce sont les O. semipartitus, Sow., trochlearis, id., striatus, id. (substriatus, d'Orb.), tubicinellus, id., striatu- lus, id., ellipsoideus, Phill., lineolatus, id., ibex id. (Phil'ipsü, d'Orb.), len- ticularis, id., cinctus, id. (Oceani, d'Orb.), et litteralis, id. Il faut ajouter l'O. Jovellani, d’Arch. et Vern. (5), des Asturies et l'O. Lo- rieri, d'Orb. (7), des départements de la Manche et de la Sarthe; plusieurs espèces des terrains dévoniens d'Allemagne décrites par M. Ad. Roemer (8) et par M. Richter (*), et surtout celles du duché de Nassau que viennent de décrire MM. G. et F. Sandberger (10). Ces naturalistes énumèrent vingt-sept espèces, dont la plupart sont nouvelles. (!) Münster, Beitr. zur Petref., t. 1, p. 35, t. NE, p. 93, et t. V, p. 127. M. Giebel, Fauna der Vorwelt, réduit beaucoup le nombre de ces espèces. (2) Roemer, Harzgebirge, p. 35, pl. 10, fig. 10. (3) Petref., pl. 11, fig. 2. (*) Dans Murchison, Sil. system., pl. 3, et Trans. ofthe geol. Soc., 1839, pl 54:et 57, (5) Palæozoic foss. of Devon, pl. 41, 43 et 60. (6) Bull. Soc. géol., 2° série, pl. 13, fig. 12. [SProdram., t. I, p.58. (8) Palæontographica, t. IE, p. 3, 16, 27, 39, 50, etc. (*) Palæont. der Thuring. Wald., p. 23. (10) Guido et Frid. Sandberger, Syst. Besch. der Verstein. des Rhein schichten Syst. Nassau, 5° livraison. La description des orthocératites n’est pas terminée dans cette livraison, la dernière que j'aie reçue. NAUTILIDES. 637 Les terrains carbonifères en ont aussi de nombreuses espèces. M. de Koninck(f) en a décrit plusieurs des calcaires carbonifères de Belgique, et en particulier parmi les lisses, les O. Martinianus , de Kon., Goldfussia- nus, id., et calamus, id.; parmi les annelées, les O. cinctus, Sow., subcen- tralis, de Kon., conquestus, id., dilatatus, id., strigillatus, id., anceps (Konin- ckianus, d'Orb). et dactyliophorus, id., et parmi les rayées, les O. linearis, de Kon. (sublinearis, d'Orb.), subcanaliculatus, id., et Gesneri, id. M. Sowerby, outre l’espèce indiquée ci-dessus (0. cinctus), a fait connai- tre quelques (2) espèces d'Angleterre : les O. giganteus, Sow., annulatus, id., et striatus, id. Les autres espèces de ce pays ont été décrites par Phillips (3) (0. inæqui- septum, Phill., angularis, id., reticulatus, id., et ovalis, id.) et par M° Coy (4) (0. mucronatus et O. distans, ou subdistans, d’Orb.). Il faut ajouter quelques espèces de Russie (les 0. Trearsü, Vern. et Keys.) (5), et striolatus, H. de Meyer, Vern. et Keys.), outre l'O. ovalis, Phillips, qui s’y trouve aussi. Une espèce a été découverte dans le terrain permien. C’est l'O. Geinitzii, d'Orbigny (6), espèce indiquée par M. Geinitz dans le zechstein d'Allemagne. Les orthocératites se continuent dans le terrain triasique mais seulement dans l'étage supérieur ou saliférien. Elles n’ont pas été trouvées jusqu à présent dans le muschelkaik. On cite dans les schistes de Saint-Cassian, les O. elegans, Münster (°), O. subundata, id., O. inducens, Braun, Freieslebensis, Klipstein, elliptica, id., et polita, id. M. de Hauer ($) a trouvé dans le marbre rouge du Saltzkammergut, les 0. latiseptatus, Hauer, salinarius, id., et dubius, id. (1) Descr. an. foss. Belg., p. 497, pl. 43 à 47. (2) Min. conch., pl. 58,133, 246. (8) Geol. of Yorkshire, p. 238, pl. 21. (4) Syn. of 1reland, pl. 1, fig. 1 et 4. (5) Pal. de la Russie, t. 11, p. 254, pl. 25, et Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VI, p. 345, pl. 27, fig. 5. (6) Geinitz, Zechst. Geb., p. 6, pl. 3, fig. 8; d'Orbigny, Prodrome , t. I, p. 1635. (T) Münster, Beitr. zur Petref., t. IV, p. 195, pl. 14; Klipstein, Geol. der Oest. Alpen., p. 143, pl. 9. (8) Ceph. der Saltzkammerquts, p. 41, pl. 11, et Haidinger, Abhandl., t. 1, p. 260, pl. 7, fig. 3-8, 638 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Leur existence dans les terrains jurassiques est encore très douteuse. L'O. liasinus, Fraas (1), a un petit siphon marginal et n’est certainement pas une véritable orthocératite. Les GoniocErAs, Hall, sont caractérisés par une coquille droite comme celle des ortho- cératites, mais très comprimée, à coupe elliptique, les côtés for- mant de fortes carènes aiguës. Le siphon est subcentral un peu externe, les cloisons sont sinueuses. Le Gonioceras anceps, Hall (?), la seule espèce connue, a été trouvée dans le terrain silurien inférieur des États-Unis (calcaire de Black-river, Water- town, etc.). Les AcrTinocERAs, Bronn, — Atlas, pl. LI, fig. 4, a et b, | ont extérieurement les mêmes formes que les orthocératites, mais leur siphon (qui du reste est central comme dans ce genre) est formé de parties renflées qui forment comme un collier ou un em- pilement de pièces plus ou moins discoïdales. Ces parties corres- pondent souvent à l'intervalle des cloisons, mais quelquefois aussi sont en nombre différent. Il arrive quelquefois que le siphon se conserve seul et forme ainsi des fossiles dont l’origine a été méconnue (fig. 4, b). Get organe présente souvent à l'intérieur des sortes de cloisons rayonnées. Il faut réunir à ce genre les Cono- TUBULARIA de Troost, et les ORmocEras et Huronia de Stokes (5). Ce sont les Orthoceratites cochleati de quelques auteurs. Le plus grand nombre des espèces appartient à l'époque silu- rienne. Trois d’entre ellesont été indiquées sous le nom d'Ormoceras par M. Hall ({) et trouvées dans le terrain silurien inférieur des États-Unis (4, tenuifilum, Hall, gracile et crebriseptum, Hall). (1) Fraas, Wurtemb. Jahrb., 1847, t. II, p. 218; Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1848, p. 242. (2) Pal. of New-York., t. 1, p. 54, pl. 14. (3) Troost, Descr. d'un nouv. genre de foss.; Mém. Soc. géol. de France, t. II, p. 87, pl. 9; Stokes, Trans. of the geol, Soc., 1840, 2° série, t. V, p. 709. (4) Pal. of New-York, p. 55, 58 et 313, pl. 15, 16, 17, 58 et 87. NAUTILIDES. 639 L’4. Cuvieri, d'Orb. (Conotubularia Cuvieri, Troost), provient des mêmes gisements et du mème pays ‘!). M. Giebeï lui réunit l'Orthoceras nummularis, Sow. (2), du terrain silurien supérieur de Wenioek, et les considèretoutes deux comme identiques avec l'O. cochleatum, Schlot. {crassiventris, W ahl.), espèce commune en Suède. C’est elle qui est figurée dans l'Atlas. Aucune espèce n'a encore été citée dans le terrain dévomien, mais le terrain carbonifère en a fourni une. C’est l’A. giganteum, d'Orb. (3) (Orth. giganteum, de Koninck), trouvé en Belgique et en Angleterre. Les Ascoceras, Barrande (Cryptoceras olim), sont encore très incomplétement connus, et Je ne les place iei que tout à fait provisoirement , en attendant que leur siphon et leur forme externe soient connus. On sait seulement que les cloisons ne sont pas perpendiculaires à l’axe de la coquille, mais au Con- traire presque parallèles à sa direction, de manière à entourer en partie la dernière loge. On ne les a trouvés que dans les terrains siluriens. M. Barrande ({) a annoncé l'existence de sept espèces dans l'étage inférieur du silurien supérieur de Bohême. 5° TriBu. — NAUTILIDES ENROULES SUIVANT UNE FORME TURBINEE. Cette tribu remarquable, qui rappelle parmi les céphalopodes anciens et à cloisons simples les turrilites de la famille des am- monitides, n’est pas encore connue dans tous ses détails. La po- sition deson siphon, en particulier, n’a pas été décrite, ce qui laisse ses véritables rapports incertains. Elle ne renferme qu’un genre. (1) Troost, loc. cit. (2) Murchison , Si. syst., pl. 13, fig. 24. Cette espèce est connue depuis longtemps et a déjà été figurée par Klein, Descr. tub. mar., pl. 2, fig. 3, 4 sous le nom de Tubulus concameratus Gothlandicus ; et par Breyne, Polythal., pl. 6, fig. 1 et 2. C’est l'O. crassiventris, Wahlenb., Nova acta Upsal., t. VII, p. 90, etc. (3) De Koninck, Descr. an. foss. Belgique, pl. 46; d'Orbigny, Prodrome, 5, E DATA () Haïidinger, Wiener Mittheil., 1848, t. II, p. 267, pl. 8; Notice prélimin. sur le silurien et les trilobites de Bohéme. 2 640 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES, Les Trocaoceras, Barrande, ne sont connus que par le fait que je viens de rappeler ; leur en- roulement n’a pas lieu dans un plan, en sorte que la coquille à une forme hélicoïdale. Les espèces appartiennent toutes à l'étage inférieur du terrain silurien de Bohême. M. Barrande (1) en a indiqué douze espèces, mais il ne les a pas encore décrites. GROUPE PROVISOIRE. — PLEUROSIPHONIDES. Je forme un groupe provisoire pour des coquilles allongées , droites, à siphon marginal ou submarginal, et qui, saufdansce point essentiel, ont desrapports évidents avec les orthocératites. Ces mol- lusques ne peuvent pas être associés avec certitude aux familles suivantes, car on ne peut pas décider si le siphon est externe ou interne. Leurs rapports ont été envisagés différemment par les paléonto- logistes. La plupart d’entre eux les rangent dans le genre même des orthocératites, association probablement erronée, car 1ln’est pas vraisemblable que des animaux qui diffèrent autant par la posi- tion et par la forme du siphon aient une organisation identique. M. d'Orbigny place un des genres (les endoceras) dans les nau- tilides, et les deux autres dans les clyménides, résolvant ainsi, ceme semble, la question de la position du siphon sans preuves suffi - santes. D'ailleurs il est impossible de séparer les melia des came- roceras. Les motifs qui m'engagent à établir ce type provisoire sont donc : 4 L’analogie incontestable de ces deux derniers genres. 2 L'impossibilité de les laisser dans la famille des nautilides. 3° L'impossibilité de décider si le siphon est externe ou interne, et par conséquent s'ils appartiennent aux clyménides ou aux aganides. Dans le cas où l'on pourrait résoudre cette dernière question, si par exemple la forme de la bouche, aujourd’hui inconnue, montrait que la partie plus avancée correspond ou non au siphon, on de- (1) Barrande in Haidinger, Wiener Mütheil., 1848,t. IT, p. 266, et t. IV, p. 208. NAUTILIDES. 641 vrait alors transporter {oute cette famille dans une des deux sui- vantes. Les espèces qui la composent se trouvent depuis le terrain silu- rien jusqu au terrain saliférien. Les ENpocERAs, Hall, (Andoceras d'Orbigny), — Atlas, pl. LI, fes St 7 ont les formes externes des orthocératites, mais leur siphon est rès large et composé de cônes allongés qui s'emboîtent les uns dans les autres, de sorte que la section de la coquille montre, sui- vantles places, plusieurs cercles concentriques correspondant à des lames testacées superposées. Ce siphon est marginal ou submar- ginal, et comme son angle ne correspond pas crdinairement à celui de la coquille, 1l en résulte qu'il est plus ou moins rapproché du bord suivant l'endroit âe la cassure. On trouve quelquefois dans son intérieur un tube semblable à l’orthocératite elle-même ; Klein l'avait déjà remarqué (1), et à son exemple Hisinger le fait entrer comme partie constituante de la coupe de l'espèce. M. Hall le considère au contraire comme Ja coquille d’un em- bryon; M. de Verneuil admet la probabilité que c’est un jeune in- dividu introduit accidentellement dans le plus grand. Les lames superposées qui composent l'enveloppe du siphon sont d'autant plus minces qu'elles sont plus externes. Elles por- ient l'empreinte des cloisons de la coquille qu'elles traversent, empreinte que l'on a à tort décrite quelquefois comme spirale ; le siphon est ordinairement un peu plus large à l'endroit où ont lieu ces rencontres, mais les renflements sont bien moins appa- rents que dans le genre des actinoceras. Les impressions des cloi sons sont obliques, car ces dernières sont hémisphériques et le si- phon les traverse entre le bord et le centre, de manière que l’im- pression de la partie externe est plus rapprochée de la bouche de la coquille que celle de la partie centrale. M. de Verneuil a montré que le genre Hyozirnes de M. Eich- wald (?) n'est qu'un moule intérieur d’un siphon d’endoceras. Les espèces paraissent spéciales aux terrains siluriens. {) Klein, Descr. tub. mar., pl. 2, fig. 4 ; Hisinger, Lethæa Suecica, pl. 9, fig. 1; Hall, Pal. of New-York, t. I, p. 207; Verneuil, Pal. de la Russie, p. 352. Voy. Atlas, pl. LI, fig. 6. (2) Sil, syst. in Esthland, p. 97. IT, 41 642 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. L’O. vaginatus, Schloth., et l'O. duplex, Walh., caractérisent le re silurien inférieur du nord de l'Europe (1). M. Hall (2) en a décrit douze espèces des terrains siluriens inférieurs des États-Unis. M. d'Orbigny réunit à ce genre l’Orth. bisiphonatum, Sow. (3), des grès du Caradoc (silurien inférieur). Les CamEROCERAS, Conrad, — Atlas, pl. LI, fig. 8, ont, comme les endoceras, la forme des orthocératites et un énorme siphon. Cet organe, dont les parois sont simples, est tout à fait marginal et en contact avec le bord. M. d'Orbigny'place dans ce genre l'O. vaginatus, Schloth., mais outre le fait que j'ai signalé ci-dessus que son siphon est composé de lames superposées , je dois faire remarquer qu’il n’est guère plus exactement marginal que dans les endoceras. La figure 6 b, de la pl. 24 de l'ouvrage de M. de Verneuil, réduite dans notre atlas, pl. LI, fig. 8, montre une distance appréciable entre cet organe et le bord. Les autres espèces proviennent principalement des terrains _Siluriens. Le C. trentonense, Hall (4), a été découvert dans le silurien inférieur d'A- mérique. Le C. spirale, d'Orb. (5) (Thoracoceras spirale, Fischer), a été trouvé dans un gisement analogue en Russie. Une espèce appartient à l'époque dévonienne. C'est l'Orih. vermicularis, de Verneuil et Keys. (6); de Russie. ._ (!) Voyez surtout pour ces espèces: de Verneuil, Pal. de la Russie, p. 349, pl. 24, fig. 6 et 7, et pl. 25, fig. 2; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. I, p. 238. M. d'Orbigny, Prodrome, t. 1, p.5, met l'O. vaginatum dans les cameroceras. Je n'en comprends pas le motif, car M. de Verneuil dit posi- tivement que dans cette espèce le siphon est formé de plusieurs lames comme dans l'O. duplex. (2) Pal. of New-York, p. 59 et 207. (3) Murchison, Si. syst., pl. 21, fig. 23. 4) Pal. of New-York, t.1, p. 221, pl. 56, fig. 4. (5} Fischer, Bull. Soc. nat. de Moscou, 1844, p. 769; d'Orbigny, Pro- drome, t. I, p. 4. 6) Pal. de la Russie, p, 355, pl. 95, fig. 4. NAUTILIDES. 643 Les Mecra, Fischer (Thoracoceras, partim, id.), — Atlas, pl. LI, fig. 9 ont aussi les formes des orthocératites et le siphon marginal sim- ple; mais cet appareil est étroit. On les trouve depuis les terrains siluriens jusqu'à l’époque sali= férienne. M. d'Orbigny place dans ce genre les Orth. cominunis et trochlearis, Hisinger (!}, du terrain silurien inférieur de Suède, de Russie, etc. La M. Cincinnatæ, d'Orb., a été trouvée dans le même terrain aux États- Unis. - Les Orth. cingulatus, Walhl., et imbricatus, id. (2), du terrain silurien su- périeur de Suède, appartiennent aussi à ce genre. La dernière a été retrouvée dans les roches de Ludlow. Les espèces des terrains dévoniens sont plus nombreuses , et ont toutes été décrites sous le nom d'orthocératites. MM. d’Archiac et de Verneuil ont fait connaitre ($) les O. triangularis, Wissembachii, gracilis, Dannenbergii, de Wissembach en Allemagne; VO. angulifrons, de Paffrath et l'O. subflexuosus , d'Elbersreuth. Il faut y ajouter l'O. compressus, Roemer (#), du Harz, et l'O. Keyserlingii, d’ Orb. (0. carinatus, Keyserling), de Russie (5). Les terrains carbonifères en contiennent aussi plusieurs. Les M, vestita, Fischer de Waldheim, atienuata, id., et affinis, id., ont été trouvées en Russie (6). M. d'Orbigny (7) rapporte au même genre l’Orth. Steinhaueri , Sow., €$ (1) Lethœæa Suecica, pl. 9, fig. 2 et 7; d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 4. La M. trochlearis est l’espèce figurée dans l'Atlas. - (2) Hisinger, Z4., pl. 9, fig. 9, et pl. 10, fig. 1; Wahlemb., Acta Ups., p. 90; Sowerby in Murchison, Sil. syst., pl. 9, fig. 2. (3) Trans. ofthe geol. Soc., 2° série, t. VI, pl. 27 et 28. (4) Harzgeb., p. 36, pl. 10, fig. 7. (5) D’ Orbigny, Pr odrome, t. [, p. 56; Keyserling, Petschora Land., p. 271, pl. 13, fig: 42. (6) Bull. Soc. nat. de Moscou, 1844, t. XVII, p. 763 à 782, pl. 7 et 8. (?) D'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 114; Phillips, Geol. of Yorkshire, p. 238, pl. 21, fig. 5; Sowerby, Min. conch., pl. 60, fig. 4 et 5 ; Martin, Petref. Derb., pl. 39, fig. 2 ; de Koninck, Descr. an. foss. carb. de Belg., p. 506, pl. 43, fig. 1 et 5, et pl. 45, fig. 5 6h CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. l'Orth. Breynii, Mart., d'Angleterre, et les Orth. Munsterianum et pygmæum, de Koninck, des terrains carbonifères de Belgique. Ces mollusques manquent aux terrains pénéens et au muschel- kalk, mais se retrouvent dans le terrain saliférien. M. de Hauer (!) a décrit les Orthoceras alveolare , Quenst., reticulatum, Hauer, et convergens, 1d., du calcaire de Aussée (Tyrol), M. d’Orbigny les rapporte au genre MELIA. 9° Fami. — GOMPHOCÉRATIDES. Je réunis dans cette famille les céphalopodes tentaculifères dont Ja coquille est fasiforme, plus étroite en avant que dans son milieu, et dont la bouche est rétrécie. Cette circonstance se lie certaine- ment avec une modification importante dans la forme du corps, et les genres qui présentent ces caractères ne doivent pas, ce me semble, être répartis suivant la place de leur siphon dans les familles à coquille régulière. Les espèces sont toutes fossiles et appartiennent exclusivement à l'époque primaire. Les GomPHocErAs, Sowerby, — Atlas, pl. LI, fig. 10, ont un siphon central, et par conséquent ont été associés aux nautilides par la plupart des auteurs. Les espèces se trouvent de- puis le terrain silurien inférieur jusqu'au terrain carbonifère. Ce genre paraît identique avec celui qui a été nommé BorBo- cERAs, et plus tard Apioceras, par M. Fischer de Waldheïm ; on doit lui réunir les Porerioceras de M. M'Coy et quelques espèces associées par M. Pusch aux ConiLiTEs de Lamarck (2). Trois espèces ont été décrites dans le terrain silurien. Le G. Hallii, d'Orb. (Orth. fusiforme, Hall, nou Sow.),est une grande es- pèce du silurien inférieur des États-Unis (5). Le G. minor, Keyserling (#), provient du silurien supérieur de Russie. (?) Naturwiss. Abhandl, de Haïdinger., t. f, p. 258, pl. 7 ; d'Orbigny, Pro- drome, t. I, p. 180. (2) Fischer de Waldheim, Bull. Soc. nat. de Moscou, 4844; M° Coy, Foss. carb. of Ireland; Pusch, Polens paleont., p. 150, (3) Pal. of New-York, t. 1, p. 60, pl. 20, fig. 1. (4) Petschora Land., p. 269, pl, 13, fig. S. GOMPHOCÉRATIDES. 645 Le G. piriforme, d'Orb. [Orth. piriforme, Sow. (!)] a été découvert dans les roches de Ludlow et de Wenlock. M. Giebel Ie réunit au précédent, mais la direction des cloisons est très différente. M. M Coy, au contraire, distingue deux espéces dans celle de Sowerby, le G. (Polerioceras) ellipticum, M° Coy, et le G. piriforme, . Sow. Le premier est représenté dans l'Atlas, pl. LI, fig. 10. Quelques espèces ont été rapportées aux terrains dévoniens. Deux ont été décrites sous le nom d’Orthoceratites par le comte de Müns- ter (2). Elles proviennent de Bayreuth et de l’'Eifel (G. subfusiforme et subpiriforme). MM. Murchison, Verneuil et Keyserling (3) ont fait connaître le G. sulca- tulum, de Russie. Le G. compressum, Roemer (#), du Harz, a son siphon inconnu. Le G. ficus, du même auteur, appartient à un autre genre (Sycoceras). Les terrains carbonifères en contiennent également (5). M. Sowerby a fait connaître depuis longtemps, sous le nom d’Orthoceras, les G. fusiforme et cordiforme, des térrains carbonifères d'Angleterre. M. d'Orbigny rapporte également aux gomphoceras, l’Apioceras trochoïdes, Fischer, de Russie, et le Poterioceras ventricosum, M Coy, d'Irlande. Les Sycoceras (9), Pictet, — Atlas, pl. LI, fig. 11, sont des gomphoceras à siphon marginal. Je suis forcé d'établir ce nouveau genre pour des coquilles oviformes, droites, que l’on ne peut pas laisser avec les gomphoceras à cause de la place de leur siphon. M. d'Orbigny, qui en a connu une, la place avec les on- coceras; mais Ces derniers ont une coquille arquée dont la cour- bure même permet de décider la place du siphon, cet organe lon- geant leur courbure externe. Dans les sycoceras il y a la même (!) Sowerby in Murchison, Së. syst., p. 620, pl.8, fig. 19 ct 20 ; d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 27; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. AT, p. 214; M° Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. VIE, p. 45. (2) Münster, Beitr. zur Petref., t. I, pl. 20, fig. 6 et 10; Verneuil et d'Archiac, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VI, pl. 28, fig. 3. (3) Pal. de la Russie, p. 357, pl. 35, fig. 6. (#) Palæontographica, t. IT, p. 4 et 38, pl. 1, fig. 7, et pl. 6, fig. 1. (5) Sowerby, Min. conch., pl. 588 et 247; Fischer de Waldheim, Bull. Soc. nat. de Moscou, 1844, t. XVII, p. 779; M’ Coy, Syn. foss. of Ireland, pl. 1, fig. 2; d’Orbigny, Prodrome, t. I, p. 112. (6) De oùxev, figue, et xépas, corne. 646 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. incertitude que pour tous les pleurosiphonides ; il me paraît très difficile de décider si leur siphon est interne ou externe. On peut placer dans ce genre le Gomphoceras Eïicluvaldi, Vern., Keys. et Murch. (!), du terrain silurien inférieur de Russie (Oncoceras Eichwaldi, ‘d’'Orbigny). | Le Gomph. ficus, Roemer {?), provient des terrains dévoniens du Harz. C’est l'espèce figurée dans l'Atlas. Les CameuLiTEes, Deshayes (Phragmoceras, Broderip), ont une coquille arquée et un siphon du côté interne ; elles rappel- lent donc sous ce point les clyménies. Leur bouche comprimée, for- tement rétrécie dans son milieu, les distingue des cyrtoceras dont ils ont la forme arquée. Ils n'ont du reste point le même siphon, car cet appareil est situé chez eux au côté qui correspond à la petite courbure. Ce sont en général des coquiiles courtes et épaisses. Les espèces se trouvent dans les terrains siluriens et dévoniens. On en connaît quelques unes du terrain silurien supérieur. Quatre ont été décrites par Sowerby (3) et proviennent toutes des roches de Ludlow. Ce sont les Phragm. avenatum, nautileum, ventricosum et com- pressum. M. M Coy a ajouté le Phrag. intermedium (4;. Les terrains dévoniens en renferment deux (°}. Le Ph. Brateri, Münster , a été trouvé en Bavière. Le Ph. subventricosus, d’Arch. et Vern., provient de l'Eifel, et les Ph. orthogaster, Sandb., et bica- rinatum, id. (6), du duché de Nassau. Les Oxcoceras, Hall, ont une coquille arquée et un siphon longeant la grande courbure, ce qui leur donne sous ce point de vue les caractères des gyro- (1) Pal. de la Russie, p. 357, pl. 24, fig. 9; d'Orbigny, Prodrome, LE p:. x (2) Palæontographica, t. HE, p. 38, pl. 6, fig. 1. (3) Sowerby in Murchison, Si. syst., pl. 10 et 11. (4) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. VIL, p. 45. (5) Münster, Beitr. sur Petref., t. I, p. 105, pl. 1, fig. 10; Verneuil et d'Archiac, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VI, p. 351, pl. 30, fig. 1; Guido et Frid. Sandberger, Verst. Rhein. Syst. Nassau, p. 150, pl. 14, fig. 2 et 4. CLYMÉNIDES. 647 cératides. Ils ressemblent aux cyrtoceras, sauf par leur bouche rétrécie et par leur coquille fusiforme. M. Hall (1) a décrit l'O. constrictum, du terrain silurien inférieur de l’A- mérique du Nord. L’O. tortuosus, d'Orb. [Lituites tortuosus, Sow. (2)] a été trouvé dans les roches de Ludlow (silurien supérieur). M. d'Orbigny rapporte à ce genre le Gomphoceras Eichwaldi, Vern, Keys. et Murchison ($), du terrain silurien inférieur de Russie ; mais cette espèce est tout à fait droite, il me paraît difficile de décider si son siphon est externe ou interne. Je l’ai placée dans le genre Sycoceras, décrit plus haut. 8° Famizze, —- CLYMÉNIDES. Les clyménides ont des cloisons simples ou seulement sinueuses et un siphon interne, c’est-à-dire rapproché du bord sur lequel se _ fait l’enroulement ; ils varient depuis la forme tout à fait involute jusqu'à la forme presque droite. Nous pourrions même ajouter la forme droite, si, comme nous l'avons dit plus haut, on pouvait trou- ver des motifs suffisants pour reconnaître une position analogue du siphon dans quelqu'un des membres de la famille précédente. Les clyménidesont été surtout abondantes pendant l’époque pri- maire. Aucune espèce n’a encore été trouvée dans les terrains de l'époque secondaire. Un seul type apparaît pendant l’époque ter- tiaire et lui est spécial. Les TrocHoziTEs, Conrad, — Atlas, pl. LI, fig. 13, sont régulièrement enroulés, rappelant par leurs formes les nau- tiles des terrains carbonifères, dont ils ne diffèrent que par la position du siphon. Leurs cloisons sont simples, droites ou ar- quées et sans lobes. _ Ce genre renferme une partie des espèces qui ont été décrites sous le nom de clyménies. On en connaît quelques unes du terrain silurien et un nombre beaucoup plus considérable de l'époque dé- vonienne. | (1) Pal. of New-York, t. I, p. 197, pl. 41, fig. 6 et 7. © (2) Sowerby in Murchison, Si. syst., pl. 11, fig. 3 (3) Pal. de la Russie, p. 357, pl. 24, fig. 9; d'Orbigny, Prodrome, FLE 648 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les trocholites du terrain silurien n’ont été trouvées que dans l'étage inférieur. M. Hall () a décrit les T. ammonius et planorbiformis, des États-Unis. M. d’Orbigny (2) rapporte à ce genre la Clymenia antiquissima, Eichw.; de Russie. Les espèces des terrains dévoniens ont été pour la plupart dé- crites sous le nom de clyménies. Le comte de Münster (3), en particulier, en a fait connaitre treize des ter- rains dévoniens d'Allemagne. Elles constituent Ja division des clyménies à lobes simples, M. Phillips (4) a décrit les C. fasciata, pl'eurisepla , sagillalis, ct vaiida, d'Angleterre. Il faut, suivant M. d'Orbigny, y ajouter la Spirula sulcata, Roemer, du Harz (5). Les CLyménies, Münster (C/ymenia endosiphonites, Anstedt), — Atlas, pl. LE, fig. 14, ont les formes des trocholites et le même siphon situé contre le retour de la spire; mais les cloisons forment sur les côtés un lobe distinct, arrondi, séparé par deux selles aiguës, et quelquefois deux lobes latéraux. Les espèces appartiennent toutes aux terrains dévoniens. Le comte de Münster (6) en a décrit un très grand nombre de Bavière. Parmi celles qui ont un lobe simple, il cite les planorbiformis, undulata, sublævis, inæquistriala et une variété , linearis, serpentina, striata avec quatre variétés, tenuistriata, similis, semistriata, Sedgwickit, flexuosa, sub- fleæuosa, dorsocostata, bisulcata, parvula, dorsorostrata. (1) Pal. of New-York, t. 1, p. 192 et 310, pl. 40 a, fig. 4, et pl. 84 fig. 2 et 3. © (2) Eichwald, Urwelt des Russlands, 2° cahier, p. 33, pl. 3, fig. 16 et 17; d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 5. (3) Münster, Clyménies et Goniatites, in-4, et Beitr. zur Pelref., t. I, p. 6, pl. 1et 16, ett. V, p. 122, pl. 11 et 12. (#) Pal. foss. of Devon, pl. 53 et 54. (5) Roemer, Harzgebirge, p. 33, pl. 12, fig. 36 ; d'Orbigny, Prodrome, DS. (6) Münster, loc. cit. CLYMÉNIDES. 649 Parmi celles qui ont deux lobes latéraux, il indique les C. bilobala, angu- losa et semicostala. La pature de la fossilisation n’a quelquefois pas permis de voir les cloisons, Les C. annulata, falcigera, interrupta, dorsonodosa, aculicostata, et d'autres espèces plus douteuses encore, restent incertaines quant à leurs affinités spéci- fiques. M. d'Orbigny ({) y a ajouté deux espèces qu'il avait décrites sous les noms de Bellerophon Pailletei et dubia, et qui proviennent du col d’Ogassa, en Catalogne. M. Richter {2) a indiqué aussi quelques espèces de Thuringe, et M. M’ Coy a fait connaître les C. quadrifera et Palissoni (3), des terrains dévoniens d’Au- aleterre. Les SUBCLYMENIA, d Orbigny, sont des clyménies sans lobes latéraux, mais dont Les cloisons for- ment un lobe siphonal. La seule espèce connue est la S. evoluta (Goniatites evolutus, Phillips), ‘du terrain carbonifère d'Angleterre (f). Les Aruri4, Bronn (Wegasiphonia, d'Orbigny), — Atlas, pl. LT, hé. 45, sont plus enroulées que la plupart des espèces des trois genres pre- cédents ; elles en diffèrent surtout par leur siphon beaucoup plus large, à parois épaisses et en forme d'entonnoir. Leurs cloisons forment un grand lobe latéral. Les espèces connues appartiennent toutes à l’époque tertiaire. Il paraît, comme je l'ai dit plus haut, que la famille des clyménides, créée d’abord avec une grande abondance au commencement de l'é- poque primaire, a été complétement éteinte dès le moment où les terrains carbonifères ont été déposés, car on n'en retrouve aucun débris pendant toute l'époque secondaire. Le genre dont je parle ici à apparu à l’époque tertiaire, où il représente momentanément cette famille qui a de nouveau disparu aujourd’hui. Ce genre à été établi pour la première fois par M. Bronn sousle nom d'ATuRIA, (1) Bellérophons, pl. 7, fig. 8 à 11; Prodrome, t. 1, p. 58. (2) Pal. der Thuring. Wald., p. 28. (3) Ann. and may. of nat. hist., 2° série, t. VIIL, p. 487. (#) Phillips, Geol. of Torishire, 237, pl. 20, fig. 65 à 68; d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 114 650 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES, sous-genre des nautiles; M. d'Orbigny lui a donné plus tard celui de MEcasipnonta. Les espèces ont été décrites aussi sous ceux de NAUTILES, AMMONITES, CLYMENIA, AGANIDES, et ORBU- LITES (!). L’A. delphinus [Nautilus delphinus, Forbes) (?)] a été trouvée dans le ter- rain nummulitique de Pondichéry. On en cite deux espèces dans le terrain parisien. L'A, zigzag | Naut. zigzag, Sow. (*)] a été trouvée en France, dans les étages supérieurs, et en Angleterre, dans l'argile de Londres. j L'A. Alabamensis [Naut. Alabamensis, Morton (#)] provient des États-Unis. Le terrain miocène contient les plusrécentes. L'A. Aturi, Basterot (Clym. Morrisii, Mich.) (5), a été trouvée à Bordeaux, à Dax, à Turin, etc. M. Edwards la réunit à l'A. zigzag. ke FamiLe. — GYROCÉRATIDES. Nous comprenons dans cette famille les céphalopodes tentaculi- fères à cloisons simples, chez lesquels le siphon est placé du côté externe. Ce dernier caractère les rapproche de la famille sui- vante; la simplicité des cloisons leur donne au contraire des rap- ports avec les précédentes. J'entends ici par cloisons simples celles dans lesquelles aucune (?) Bronn, Lethœa geogn., 4'° édit., t. ÎE, p. 1123; Sowerby, Min. conch., t. 1, pl. 1 (Nautilus); Van Mons, l’Institut, 1833, p. 272 (Ammonite) ; Mi- chelotti, Ann. sc. regn. Lomb. Veneto, 1840, p. 6 (Clymenia); Sismonda, Synopsis, 1847, p. 57 (Aganides); Blainville, Manuel de malacol., 1825 (Orbulite); d'Orbigny, Prodrome, t. II, p. 309, et Cours élemenc., t. E, p. 235. (2) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VII, p. 98. (8) Voyez, outre les auteurs précités : Nyst, Cog. et pol. foss. Belgique, p. 644, pl. 46, fig. 4; F. Edwards, Eocene mollusca, p. 52, pl. 9, fig. 1, dans les publications de la Soc. paléontographique, 18#9. (4) Morton, Synopsis, pl. 18, fig. 3. (6) D'Orbigny, Tabl, des Céphalop., p. T1 (Aganides Aturi); Basterot, Cog. foss. Bord., p. 17; Michelotti, Précis faune mioc., pl. 15, fig. 315; F. Ed- wards, loc, cit. GYROCÉRATIDES, 651 partie de la ligne de contact entre la cloison et la coquille ne mé- rite le nom de lobe. | Toutes les espèces connues appartiennent à l'époque pri- maire. Les CryProceras, d'Orb., — Atlas, pl. LT, fig. 16, sont des goniatites à cloisons simples c’est-à-dire qu'ils ont la coquille enroulée et le siphon dorsal des goniatites, mais que leurs cloisons, dépourvues de lobes et de sinuosités, ressemblent à celles des nautiles. à On n'en connaît que deux espèces. L’une appartient au terrain dévonien (!). | C'est le C. subtuberculatus, d'Orb. (Nautilus subtuberculatus, Sandherger), d'Allemagne. C'est l'espèce figurée dans l'Atlas. L'autre à été trouvée dans les terrains carbonifères (?). C’est le C. dorsalis, d'Orb. (Nautilus dorsalis, Phillips), d'Angleterre. Les GyrocErAs, H. de Meyer, — Atlas, pl. LE, fig. 47, ont les caractères essentiels des précédents, mais leurs tours s'en- roulent à distance et restent séparés par un intervalle spiral. Ils représentent ainsi dans cette famille les formes des nautiloceras et celles des crioceras. Leur analogie avec les premiers est même assez grande pour avoir engagé quelques paléontologistes, en par- ticulier M. Giebel, à ne pas tenir compte de la position du siphon et à les réunir en un seul genre. D’autres auteurs ne les ont pas séparés des cyrtoceras. On en connaît une espèce du terrain silurien supérieur. C'est celle qui a été décrite par Hisinger (3), sous le nom d’Inachus costatus. Elle provient de Suède. | (1) Guido et Frid. Sandberger, Verst. der Rhein. Syst. Nassau, p. 153, pl. 12, fig. 3 ; d’Orbigny, Prodrome, t. I, p. 58. (2) Phillips, Geol. of Yorkshire, p. 231, pl. 18, fig. 1, 2; d'Orbigny, Pro- drome, p. 114. G) Lethæa Suecica, p. 38, pl. 12, fig. 2. 652 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les terrains dévoniens en renferment plusieurs. Elles ont presque toutes été décrites sous le nom de CYRTOCERAS. M. Phillips {{) a fait connaitre les Cyrt.armatum, marginale, nautiloideum, ornatum et reticulalum, qui sont des gyroceras pour M. d'Orbigny. Les espèces du Rhin (2) ont été décrites par MM. d'Archiac et de Verneuil, et par M. Roemer. Ce sont ies Cyrt. depressus, Gold., Eifelensis, Vern. et d’Arch., ornatus, Gold. non Phill. (Goldfussi, d'Orb.), tetragonus, Vern. et d’Arch., cancellatus, Roemer. Les espèces des gisements analogues du duché de Nassau ont été l’objet d'études de MM. Guido et Frid. Sandberger ($). Ces naturalistes ont décrit les G. binodosum, Sandb., aratum, id., quadratoclathratum, 1d., el tenuisquama- tum, id., ct donné quelques nouveaux détails sur le G. costatum, Goldf., au- quel ils réunissent l’Eifelensis, Vern. ct d'Arch., et sur le G. ornatus, Goldf. Ï! faut, suivant M. d'Orbigny, ajouter l’Hortolus convolvens, Steinberg, de l'Eifel (#). Le Cyrt. subornatum , M° Coy ($), des terrains dévoniens de Plymouth, me paraît aussi devoir appartenir à ce genre. Les CyrToceras, Goldfuss, ne diffèrent des gyroceras que par la direction de leur coquille, qui est simplement arquée en forme de corne et qui ne s’enroule pas en une véritable spirale. Les limites entre ces deux genres ne sont pas toujours très précises, car 11 y a des différences de cour- bure considérables dans chacun des types, et lorsqu'on ne possède que des fragments, même assez considérables, on peut avoir quelque hésitation. Les espèces sont nombreuses, spéciales à l’époque primaire, et se trouvent dans les terrains siluriens, dévoniens et carboni- fères. M. Hall (6) a décrit sept espèces du Trenton limestone (silurien inférieur) des Etats-Unis. M. d'Orbigny en réunit au même genre deux autres, décrites (!} Palæozoic. foss. of Devon. (2) D’Archiac et Verneuil, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VI; Roemer, Das Rhein. Uebergang. Geb., p. 80. Goldfuss est aussi quelquefois cité, mais il a surtout donné des noms inédits aux fossiles du musée de Bonn, (3) Guido et F. Sandberger, Verst. Rhein. Syst. in Nassau, p. 134, pl. 12 à 14. (4) Mém. sur les foss. du calcaire interm. de l’Eifel, traduit Mém. Soc. géol. de France, t. I, p. 270, pl. 23, fig. 3. (5) Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. VIIE, p. 489. (6) Pal. of New-York, t. I, p. 193, pl. 41 et 42. GYROCÉRATIDES, 653 par le même auteur, sous le nom de Cyrroures (!) (C. filosum et Tren- tonense). Le Cyrt. Archiaci, Vern. et Keys. (2), a été trouvé dans le terrain silurien inférieur de Russie. Le Cyrt. lœvis, Sow. (3), a été découvert dans le terrain silurien supérieur de Ludlow. Les terrains dévoniens en contiennent un grand nombre d'es- pèces. M. Phillips (#) en a décrit sept espèces d'Angleterre (outre les cinq indi- quées ci-dessus comme des gyroceras). MM. de Verneuil et d’Archiac ont fait connaître les C. flexuosus, lamellosus et lineatus, Goldfuss, du bassin du Rhin (5), dans lequel on trouve aussi les C. angustiseptatus, Münster, et ungulatus, id.; ainsi que le multistriatus, Roemer, et le C. nautiloideus, d’Orb. (Orthocera, id., Steininger). Le C. teres, Roemer, provient du Harz (6), ainsi que le C. undulatum, id., multiseptatum, id., et subplicatum, id. (7). Les terrains dévoniens du Nassau ont fourni à MM. G. et F. Sandberger ($) plusieurs espèces, et en particulier huit nouvelles, les C. cornucopiæ, bilinea- tum, breve, acuticostatum, planoexcavatum , ventralisinuatum , subconicum et applanatum. M. d'Orbigny (?) ajoute le C. subrugosus, d'Orb., du département de la Manche. Les terrains carbonifères en ont fourni quelques espèces. M. de Koninck (10) a décrit les Orthoceras anguis et rugosum, de Belgique, qui sont des Cyrtoceras. (1) Hall, Zd., p. 189, pl. 41 ; d'Orbigny, Prodrome, t. 1, p. 2. Ce genre CyrrouiTE renferme, dans l'ouvrage de M. Hall, des coquilles enroulées qui sont des bellérophons, et des coquilles en forme de corne qui paraissent n'être pas des céphalopodes. (2) Pal. de la Russie, p. 359, pl. 24, fig. 41. C'est l'espèce figurée dans l'Atlas. (3) Sowerby in Murchison, Si. syst., pl. 8, fig. 21. (£) Palæoz. foss. of Devon, pl. 44 à 48. (ë) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VI; Münster, Beïtr., t. I, pl. 17, fig. 4 et6; Roemer, Das Rhein. Ueber. Geb., p. 81, pl. 6, fig. 3; Steinin- ger, Mém. Soc. géol., t. I, pl. 23, fig. 1. (6) Roemer, Hartzgeb., p. 35, pl. 10, fig. 3. (7) Palæontographica, t. IT, p. 18, pl. 3, fig. 25, et p.38, pl. 6, fig. 2 et3. (8) Verst. Rhein, Syst. Nassau, p. 142, pl. 13 à 15. (°) Prodrome, t. I, p. 53. (10) Descr. foss.carb. de Belq., p. 524 et 527, pl. 44, 47 €t48, 654 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Le C. novemangulatum, Verneuil, Keys. et Murchison (1), a été trouy en Russie. 5° Famizze. — AMMONITIDES. Je comprends sous le nom d’ammonitides tous les céphalopodes tentaculifères chez lesquels le siphon longe la grande courbure, du côté opposé à l’enroulement et dont les cloisons forment une ligne compliquée. Dans un petit nombre de types cette compli- cation ne consiste qu'en un simple lobe siphonal. Dans l’immense majorité il y a plusieurs lobes et plusieurs selles. Tantôt ces lobes sont eux-mêmes simples (goniatites, etc.); tantôt ils sont dente- lés (cératites); tantôt ils sont ramifiés et forment comme un feuillage très divisé (ammonites, etc.). Cette famille rappelle tout à fait la précédente par la position de son siphon ; elle me paraît cependant former un type distinct. Les goniatites sont trop liées aux cératites et aux ammonites pour pouvoir en être séparées. Les genres de la famille précédente rappellent au contraire les nautilides, et sont la répétition des formes de ce groupe avec lequel ils présentent un parallélisme remarquable. Outre les différences que nous venons d'indiquer dans la forme des cloisons, les divers genres des ammonitides se distinguent les uns des autres par le mode de l’enroulement de la coquille, qui présente de nombreuses modifications , depuis la spirale régulière jusqu'à la ligne droite, et qui quelquefois même s’élève en forme d'hélice. Les ammonitides sont aussi anciennes que les nautilides ; mais elles sont bien moins variées dans les terrains primaires. Tandis que nous voyons les nautilides être représentés dès les terrains si- luriens par des genres nombreux, les ammonitides ne le sont que par celui des goniatites, par quelques cératites et par les bac- trites. Dans l'époque secondaire, les rôles changent, et la famille des ammonitides prend un développement beaucoup plus considérable que celle des nautilides. Le genre des ammonites se trouve dès les terrains triasiques, mais on voitsurtout àcette époque s’augmenter 1!) Pal. de la Russie, p. 328, pl. 24, fig. 104 AMMOGNITIDES. 655 le genre des cératites, dont les lobes sont simples et seulement un peu denticulés sur les bords. Les terrains jurassiques et crétacés renferment une multitude considérable de véritables ammonites qui, comme nous le dirons plus bas, en traitant de ce genre re- marquable, forment une partie essentielle de la paléontologie de ces époques. On voit aussi avec la péricde jurassique paraître quelques genres à cloisons foliacées, mais dont l'enroulement est moins régulier. Les turrilites, les ancyloceras , les toxoceras et les helicoceras se trouvent déjà dans les terrains de cette période. Avec l’époque crétacée apparaissent encore d’autres types, les crioceras, les scaphites, les hamites, les ptychoceras, les baculites, etc. À la fin de l'époque crétacée la famille des ammonitides dispa- rait complétement et les terrains tertiaires n’en renferment au- cune trace. Elle n'a d’ailleurs plus de représentant dans la faune actuelle. Les caractères qui peuvent servir à subdiviser les aiinonitides n'ont pas été appréciés de même par tous les paléontologistes, et l’on trouve des divergences assez grandes soit sur la conve- nance de créer des coupes génériques d'après certaines modifica- tions de ces caractères, soit sur les limites de quelques groupes. Quelques auteurs considèrent comme insuffisants les caractères par lesquels on a séparé les goniatites , les cératites et les ammo- nites, et réunissent ces trois genres en un seul. D'autres regardent les différences dans le déroulement comme d'une importance secondaire et tendent à réduire beaucoup le nombre des genres qui ont été établis sur ce caractère. Je reconnais volontiers qu'on rencontre souvent des transitions embarrassantes, que les limites s'évanouissent fréquemment de- yant la multitude des formes, et que l’on peut craindre de voir s’augmenter outre mesure le nombre des genres. Je crois toutefois qu'il ne faut ici rien exagérer et que des difficultés du même genre se présentent dans toutes les divisions du règne animal. La forme des lobes et le système de l'enroulement offrent ici des différences trop grandes , pour qu'on ne puisse pas y trouver des caractères génériques. Je divise les ammonitides en deux tribus. 656 CÉPIIALOPODES TENTACULIFÈRES. je Tripu. — AMMONITIDES A CLOISONS NON RAMIFIÉES. Cette tribu contient deux genres semblables par leur enroule- ment normal, les cératites et les goniatites, et deux genres droits, les bactrites et les baculines. Les deux premiers ont de grands rapports l’un avec l'autre et ne sont pas faciles à caractériser. Les diagnoses qui en ont été données sont incomplètes ou manquent de généralité, et l'on ne tarde pas à voir que les auteurs, tout en se croyant d'accord, n'ont point envisagé de la même manière les limites de ces deux genres. M. de Haan, qui a établi le genre des cératites, ne les distingue des goniatites que par leurs tours moins enroulés, et il laisse dans ce dernier genre les espèces complétement enroulées. Ces carac- tères sont évidemment d’une importance secondaire. La plupart des autres auteurs ont eu recours à la forme des cloisons. M. d'Orbigny nomme Aganides (genre qui correspond aux goniatites) les espèces qui ont les cloisons pourvues laiérale- ment de parties anguleuses, indépendamment d’un lobe dorsal également anguleux. fl nomme Cératites les espèces dont les cloi- sons forment des découpures plus où moins profondes, obtuses et non ramifiées, et qui ont le lobe dorsal profond, à peine séparé par une petite selle médiane pleine. Il suftit de jeter les yeux sur une série de goniatites et de cératites telles que M. d'Orbigny les distingue lui-même, pour trouver une foule d’exceptions. I y a beaucoup de goniatites dont les cloisons forment des découpures obtuses et non anguleuses, et plusieurs espèces à cloisons angu- leuses ont été classées parmi les cératites. Le lobe dorsal, dans l'un comme dans l’autre genre, est tantôt profond, tantôt court, tantôt anguleux, tantôt arrondi, à selle médiane tantôt simple, tantôt découpée, tantôt étroite, tantôt large. M. de Buch (') a proposé de nommer goniatites toutes les es- pèces qui n’ont qu'un seul lobe latéral accompagné d'une très grande selle, et qui sont dépourvues de lobes auxiliaires. Il trans- porte dans le genre des cératites toutes les espèces qui ont des lobes nombreux. L'adoption de ce caractère modifierait l'étendue actuelle des deux genres, ferait passer un grand nombre d'espèces (1) Bull, Sce, geol. de France, 2° série, 4849, 4. VI, p. 564, AMMONIFIDES. 657 dans les cératites etles ferait remonter jusqu'à l'époque dévonienne. Cette différence dans ia disposition des lobes est d’une obser- vation facile, assez rigoureuse dans la plupart des cas; mais elle présente dans certaines espèces, qui ont 2, 3 et A lobes latéraux, des passages d'un type à l’autre; il est d’ailleurs douteux qu'elle puisse avoir une valeur générique, quand on la refuse, probablement avec raison, à des modifications au moins aussi danse dans les ammonites proprement dites. Il est enfin un caractère que plusieurs auteurs ont fait entrer dans les descriptions, mais auquel on n'a pas donné jusqu'à présent de valeur générique, quoiqu'il en ait probablement autant et plus que le précédent. Je veux parler de la denticulation des lobes dans la plupart des cératites, denticulation très marquée, qui forme un passage évident à la ramification des ammonites et aui acquiert par là une importance incontestable. On verra même, surtout dans les ammonitides de Saint- Cassian, des transitions qui lient insensiblement les ammonites et les cé- “ratites. Dans les cératites modernes et dans plusieurs autres es- pèces, les lobes sont découpés en plusieurs petites pointes, tandis que les selles sont simples. Je conclus de cette discussion que les goniatites et les cératites sont unies par des caractères qui établissent des transitions nombreuses entre elles et quelles ne doivent peut-être former qu'un seul grand genre naturel. Si toutefois on veut les séparer pour la commodité de l'étude , le seul caractère qui n'offre pas trop de passages embarrassants consisté’ dans la dentelure des lobes. Je nommerai donc Goniatites toutes les espèces à lobe simples, et Cératites celles dont les lobes sont dentelés Les GoniaTiTEs, de Haan (Aganides, Montfort ? d'Orb.), Atlas, pl. LIT, fig. 4 à 7, ont une coquille régulièrement enroulée, à tours de spire souvent embrassants et au moins contigus. Les cloisons rencontrent la coquille par des lignes sinueuses ou anguleuses qui ne sont jamais dentelées. | Ce genre a été établi par M. de Haan, qui en a le premier pré- cisé les caractères et lui a donné le nom que nous lui conservons. M. d'Orbigny a proposé, dans ces dernières années, de reprendre celui d’aganides donné par Denis de Montfort à une coquille 11. 42 658 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. qui est peut-être une goniatite. Je n'ai pas cru devoir adopter ce changement, car tous les conchyliologistes savent quel peu de valeur ont ces prétendus genres de Denis de Montfort. Dans le cas actuel en particulier, je ne puis pas accepter comme s’appli- quant avec quelque certitude au genre des goniatites, une des- cription qui représente les cloisons comme percées par un trou, sans dire si ce trou est dorsal, ventral ou central ; qui indique ces mêmes cloisons comme feuilletées , lobées, en zigzag ou dé- coupées, et qui donne enfin pour caractère, que la coquille est enroulée sans ombilic, ce qui est bien loin de convenir à un grand nombre d'espèces. Il me semble donc plus juste de conserver le nom donné par le premier auteur qui à fait connaître les carac- ières réels du genre. Nous ne ferons ainsi que nous conformer à la nomenclature généralement admise et nous éviterons des discus- sions insolubles, car M. d'Orbigny lui-même, en 1826, a donné ce nom d'aganides aux clyménies, semblant indiquer par là que la description de Montfort se rapporte également à ce genre (1). Les espèces sont très nombreuses. MM. Guido et Fridolin Sandberger, à l'exemple de M. de Buch, ont proposé une division fondée sur l'étude des lobes ; ils admettent huit groupes, qui sont : Les Linguati, à lobes et à selles en forme de langues, très sail- lants, constamment arrondis. Les Zanceolati, à lobes en forme de lancettes, plus étroits que les précédents, pointus, à selles rondes, ordinairement clavi- formes. (Atlas, pl. LIT, fig. 1.) Les Genufracti, dont la seconde selle latérale, très développée, occupe la plus grande partie des flancs et forme avec le second lobe latéral un angle presque droit. Le lobe dorsal est petit. (Atlas, pl. LIT, fig. 2.) Les Serrati, à lobes et selles petits et pointus, formant par leur réunion l'apparence d'une scie. (Atlas, pl. LIT, fig. 3.) Les Crenati, à lobe dorsal très petit, échancrant une selle dorsale arrondie ; selle latérale très grande et arrondie, séparée de la précédente par un lobe aigu. (Atlas, pl. LIT, fig. 4.) Les Acutolaterales, à lobe dorsal simple, un lobe et une selle aiguë sur chaque côté. (Atlas, pl. LIT, fig. 5.) (1) Voyez Denis de Montfort, Conch. syst., t. 1, p. 30; de Haan, Monoyg.: ammon.; d'Orbigny, Tabl. méth. des Céphalopodes et Cours élément., 1. I, p. 287. AMMONITIDES. 659 Les Magnosellares, à selle latérale large et courte, à lobe latéral arrondi ; lobe dorsal mince. (Atlas, pl. LIT, fig. 6.) Les Nautilin, lobe dorsal étroit, cloison simplement arquée sur les côtés. {Atlas, pl. LIT, fig. 7.) Ces groupes s’:ccordent en partie avec la distribution géolo- gique. Les Naufilini appartiennent exclusivement à la partie inférieure des terrains dévoniens. Les Crenati et les Magnosellares se trouvent dans les couches supérieures de la même époque. Les Genufracti sont tous de l'époque carbonifère. Les limites que nous donnons maintenant à ce genre nous forcent à admettre son existence jusqu à l'époque crétacée ; mais son plus grand déve- loppement a eu lieu pendant la période primaire. Il manque aux terrains jufassiques. Les goniatites n'ont pas encore été trouvées dans les térrains siluriens et les plus anciennes appartiennent à l'époque dévo- nienne. Les espèces y sont en très grande abondance. M. de Buch (!) est un des premiers auteurs qui aient mis de la clarté dans leur étude ; il à fait connaître, dans divers ouvrages ou mémoires, un bon nombre d'espèces. M. E. Beyrich (?) a étudié celles du bassin du Rhin et en a décrit dix-huit espèces, dont quelques unes avaient déjà été étudiées par M. de Buch. Le comte de Münster (3) a réuni des matériaux bien plus considérables. La série de ses mémoires renferme la description de plus de quarante espèces, dont la plupart proviennent du Fichtelgebirge. MM. G. et F. Sandberger ({) viennent d'en décrire avec soin un grand nombre des terrains dévoniens du duché de Nassau {vingt-huit espèces dont quinze nouvelles). Ils ont en particulier réuni des faits curieux sur les ya- fiations du G. relrorsus, de Buch. MM. de Verneuil et d’Archiac (5) en ont figuré plusieurs dans leur beau travail sur les dépôts du Rhin. M. Roemer (6) en a fait connaître quelques unes du Harz. M. Richter de la (!) De Buch, Ueber Ammoniten, etc., 4bhandl. Berlin. Akad., 1832; Ueber Goniatilen und Clymenien in Schlesien, in-4°, Berlin, 1839. (@) Beyrich, Beitr. zur Kentniss Verst. Uebergangsgeb., Berlin, 1837, in-4° ; Ann. sc. nat., 2° série, t. X,p. 65. (8) Münster, Ueber Goniatiten und Clym., etc., Bayreuth, 1832, in-4° ; Ann. sc. nat., 2° série, t. Il, et Beitr. zur Petref., t. I, p. 16, t. Il!, p. 106, ett. V, p. 107. , (£) Verst. Rhein. schich. Syst., p. 64, pl. 4 à 11. (5) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VI. (6) Harzgebirge, et Palæontographica, t, II, p. 19 et 39. 660 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Thuringe ({) et M. Phillips (2), d'autres des terrains dévoniens d'Angleterre. Les goniatites se continuent nombreuses dans les terrains car- bonifères. | Les espèces (#) ont principalement été décrites par M. Phillips pour l’An- gleterre (au moins vingt-cinq espèces), et par M. de Koninck pour la Belgique (quatorze espèces). Quelquesunes dé ces espèces avaient déjà été décrites ou signalées par d’au- tres auteurs, parmi lesquels on peut citer Sowerby, de Buch, etc. Plusieurs d’entre elles, en effet, ont une distribution géographique assez étendue. Ainsi le G. sphæricus, Phillips, se trouve en Belgique, en Angleterre, en Irlande, en Allemagne, en Amérique, etc. On peut citer parmi les travaux plus récents ceux de M. de Verneuil, de M. M'Coy, qui ont fait connaître quelques espèces intéressantes. Deux espèces ont été tronvées dans le muschelkalk (f). Il faut en effet rapporter à ce genre, à cause de la simplicité de leurs lobes, l'Amm. Bogdoanus, de Buch, du muschelkalk de Russie, et l'Amm. Oltonis, de Buch, des environs de Cassel. Ce genre s’est retrouvé dansle terrain saliférien, où il contribue à ce mélange si singulier des types paléozoïques avec les types de l'époque secondaire (°). Quelques espèces ont été décrites par le comte de Münster Cesont les G. pi- sum, spurius, armatus, eryx, glaucus, furcatus, Wismani, et Friesei. D'autres ent été décrites par M. de Klipstein. Ce sont les G. Beaumontii, infrafurcatus, suprafurcatus, Buchi, ornatus, Blumii, æquilobatus , radia- tus, bidorsalus, iris, Bronnii, Rosthorniü, Dufresnoyi et tenuissimus. M. de Hauer en a fait connaître aussi quelques unes des terrains salifériens du Tyrol, et entre autres le G. Haidingeri, Hauer, de Aussée, et le G. deco- ralus, id., de Hallstatt. Je ne connais pas cette dernière, mais la première a 1) Pal. der Thuringer Wald, p. 32. (2) Palæozic foss. of Devon. () Voyez pour les espèces carbonifères : Phillips, Geol. of Yorkshire ; de Ko- ninck, Descr. des an:m. foss. carb. de Belg., p.556 : Sowerby, Min. conch., pl. 262, 501, etc.; de Buch, Ammonites, etc.; de Verneuil, Murchison et de Keyserling, Pal. de la Russie, t. I; M’ Coy, Foss. of Ireland, etc. ({) De Buch, Ueber Ceratiten, Mém. de l'Acad. de Berlin, 1848 (publiés en 1830), et 3 planches d'Amm., pl. 2, fig. 1 ; de Verneuil, Pal. de la Russie, pl. 26, fig. 1 (Gonialite); d'Orbigny, Prodrome, t. 1, p. 171 (Céralite). (5) Münster, Beitr. zur Peiref., t. IV, p. 127, pl. 14; Klipstein, Geol. der Oestlich. Alpen, p. 136 et 143, pl. 8; de Hauer, Naturw. Abhandl., de Haidinger, t. 1, p. 264, pl. 8, et Cephalopoden Salzkammerguts,p. 35, pl. 41. AMMONITIDES. 661 des lobes découpés qui la rapprochent singulièrement des cératites. Elle a toutefois quelque chose de si anormal dans la structure de ces lobes, qu’il me paraît difficile de fixer ses véritables rapports. Les limites que j'ai adoptées pour ce genre me forcent, comme je l'ai dit, à admettre quelques espèces crétacées (1). La G. Vibrayeanus (Ceratites Vibrayeanus, d'Orb.), de l'étage cénomanien de Vibraye (Sarthe), et le G. Ewaldi (Ceratites Ewaldi, id.), du terrain tu- ronien d'Uchaux, ont des lobes linguiformes simples. Les CeRATITES de Haan, — Atlas, pl. LIL, fig. 8 et 9, ont les lobes denticulés, et en général leurs tours se recouvrent peu, en sorte que la coquille n’est pas ordinairement globuleuse. On en trouve plusieurs dans le muschelkalk (?). L'espèce la plus commune est le C. nodosus, de Haan, de Lunéville, d’Al- lemagne, etc. Il faut y ajouter le C. semipartitus, Gaïllardot, de Buch (bipartitus, Voltz, enodus , Quenst., Hedenstromii, Keyserl.), de Lunéville, d'Allemagne, et de Russie (fig 8). Le C, parcus, de Buch, du canton de Soleure. Les C. Mittendorfi, euomphalus et Eichwaldi, Keyserling, de Russie. Le C, Geinitzii, d'Orbigny, d'Allemagne. Le terrain saliférien en contient aussi beaucoup (5). On trouvera la description de plusieurs espèces de St.-Cassian dans les ou- vrages du comte de Münster. Ce sont les C. bœtus, busiris, basileus, bipun- ctatus, dichotomus, Okeani, venustus, Munsteri, sulcifer, Achelous, Agenor , jarbas et irregularis. D’autres du même gisement ont été décrites par M. de Klipstein. Ce sont les C. infundibuliformis, Zeuschneri, Karstenü, Meriani, brevicostatus et Agas- sisi, parmi lesquelles il y a peut-être quelques doubles emplois avec celles du comte de Munster. (1) De Buch, Ueber Ceratiten, Mém. Acad. de Berlin, 1848 (publié en 1850); d'Orbigny, Pal. fr., Terr. crét., t.1, p. 322, pl. 96, fig. 1-3, et Prodrome, t. Il, p. 145 et 190. (2) Gaillardot, Ann.sc. nat., 1824, t. Il, p. 488 ; de Haan, Monog. Ammon. et Gon., p. 157; de Buch, Ueber Ceratiten, etc.; Keyserliag, Petschora Land, pl. 1 et 3 ; Quenstedt, Petref. Wurtembergs, p. 70, pl. 3, fig. 15; d'Orbi- gny, Prodrome, t. 1, p. 172. | () Münster, Beitr. zur Petref., t. IV, p. 129, pl. 14 et 15; Klipstein, Geol. der Oestlich. Alpen, p. 130, pl. 8. 662 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Ce genre, comme celui des gonialites, paraît manquer à l'épo- que jurassique et se retrouve dans les terrains crétacés, mais quel- quefois avec des caractères qui forment une transition aux am- monites. La C. Senequieri, d'Orb. (1), a des lobes trifurqués comme beaucoup d’am- monites, et sa selle latérale échancrée. Elle se trouve dans le gault d'Escragnolles. La C. Jacquemonti, de Buch (2) a des lobes tout à fait semblables, mais la selle latérale simple. Elle provient de l'Himalaya. La C. Syriacus, de Buch (3), est, avec des lobes semblables, plus voisine encore des ammonites par ses selles très subdivisées. Elle a été trouvée dans le terrain cénomanien du mont Liban (fig. 9). La C. Robini, Thiollière (4), du terrain turonien de Dieu-le-Fit, a une découpure plus prononcée encore. M. d’Orbigny la considère comme uneam- monite altérée. Les échantillons originaux que j’ai vus à Marseille dans la collection de M. Challande m'ont paru justifier l'opinion de ceux qui la placent dans le genre des cératites. La C. Pierdenalis, de Buch (5), du Texas, a les caractères des véritables cé- ratites. Les Bacrmires, Sandberger (Stenoceras, d'Orbigny), — Atlas, pl. LIL, fig. 40, ont une coquille droite comme les orthocératites et un siphon mince marginal. On croirait peut-être, en conséquence, devoir les rapprocher des melia, mais ce siphon correspond à un lobe ou si- nuosité des cloisons qui semble indiquer le côté qui serait externe s'il y avait enroulement (côté dorsal pour tous les paléontolo- gistes, côté probablement ventral.) Ils appartiennent donc au même type que les goniatites dont les cloisons sont presque réduites au lobe dorsal. Les flanes ont quelquefois un lobe latéral arrondi. La coupe de la coquille est tantôt régulièrement circulaire, tantôt elliptique. MM. Sandherger ont fait remarquer avec raison que ce genre est aux goniatites ce que les baculites sont aux ammonites. (4) Pal. fr., Terr. crét.,t. 1, p. 292, pl. 86, fig. 3 à 5, et Prodrome, t. IE, p. 122. (2?) De Buch, Ueber Ceratiten, p. 24, pl. 6. (3) Id., Zbid., p. 20, pl. 5. (4) Thiollière, Note sur une nouvelle espèce d'ammonite, Ann. Soc. d'Agric. de Lyon; d'Orbigny, Prodrome, t. IT, p. 190. (5) De Buch, Ueber Ceratiten, p. 30 «a, pl. 6; Roemer, Kreidegeb. von Texas, p. 34, pl. 1, fig. 3. AMMONITIDES. 663 On en connaît quelques espèces de l’époque dévonienne (1). MM. Sandberger (2) ont décrit les B. gracilis et subconicus, Sandb., et rapporté au même genre, sous le nom de B, carinatus, l'Orthoceratites cari- natus, du comte de Münster. Ces trois espèces ont été trouvées à Wis- sembach. Les BacuLiNa, d’Orbigny, ont aussi une coquille droite, mais des cloisons semblables à celles des cératites. Elles représentent le déroulement de ce genre, comme les bactrites celui des goniatites et les baculites celui des ammonites. M. d'Orbigny n’en indique qu’une seule espèce (3), qui n’a été encore ni décrite ni figurée, la B. Rouyana, d'Orb., du terrain néocomien de Saint- Julien (département des Hautes-Alpes). T1 faut probablement lui ajouter le Baculites acuarius, Quenstedt (#) du Jura brun € de Gammelshausen (terrain oxfordien inférieur). Ce serait le seul exemple connu d’une espèce de cette tribu dans les terrains jurassiques. (Atlas, pl. LIL, fig. 41.) 2e TriBu. — AMMONITIDES A CLOISONS RAMIFIÉES. Cette tribu contient tous les genres dont les cloisons ren- contrent la coquille, en formant une ligne compliquée, semblable au contour d’un feuillage plus ou moins découpé. Elle à pour type les ammonites proprement dites et offre des variations nom- breuses dans le mode d’enroulement. Toutes les espèces de cette tribu appartiennent à l’époque se- condaire et sont réparties dans les terrains triasiques supérieurs, jurassiques et crétacés. (t) Sandberger in Leonh. und Bronn Neues Jahrb., 1841, p. 240; Roemer, Palæontographica, t. UI, p. 18, pl. 3, fig. 26; Quenstedt, Petref. Deutsch- lands, p. 63, pl. 1, fig. 11, et Handb. der Petref., p. 341, pl. 26, fig. 6; Giebe!, Fauna der Vorwelt, t. UT, p. 278 ; Guido et Frid. Sandberger, Verst. schicht. Syst. Nassau, p.124, pl. 17, fig. 3; d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 58. (2) Sandberger, loc. cit.; Münster, Beitr. zur Petref., t. IIL, p. 100, pl. 49, fig. 8 a et 8 c; Keyserling, Peischora Land, p. 271, pl. 13, fig. 11: Roe- mer, loc. cit. Le Stenoceras Verneuilli, d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 58, est probablement le même qu’une de ces espèces. (3) D’Orbigny, Prodrome, t. II, p. 66. (4) Petref. Wurtembergs, t. 1, p. 297, pl. 21, fig. 15. 664 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES, Les Aumoxires, Brug., — Atlas, pl. LIT, fig. 12 et 13, pl. LH, pl. LIV, et pl. LV, fig. 1 à 4, sont enroulées en spirale régulière dans un plan, leurs tours étant en contact ou se recouvrant les uns les autres. Elles représen- tent ainsi en quelque sorte la forme normale de cette tribu, et forment un genre très nombreux, remarquable par la variété et l'élégance de ses formes. On les a primitivement nommées cornes d'Ammon, du nom de Jupiter-Ammon. Il paraît qu'on avait coutume de représenter ce dieu avec des cornes enroulées et qu'on le révérait en Libye sous la figure d’un bélier. La forme des ammonites et leur ressem- blance approximative avec les cornes de cet animal auraient mo- tivé cette comparaison. D’autres auteurs pensent que l'origine du mot de cornes d’Ammon vient de ce que les premières ammonites connues ont été trouvées dans le voisinage du temple de Jupiter- Ammon. Quelques uns, enfin, attribuent cette désignation à l'habitude que l'on avait de s'en servir dans le culte de ce faux dieu. Il paraît, d’après une lettre du père Calmette, qu'on les emploie encore aujourd'hui dans Finde à des usages analogues, et que les sectateurs du dieu Vischnou les considèrent comme des objets sacrés. Les premiers observateurs qui les ont étudiées y ont facile- ment reconnu des coquilles, et l’on ne reirouve pas lei les er- reurs nombreuses dont quelques autres fossiles ont été l’objet. En 1553, Belon les comparait déjà aux coquilles cloisonnées des nautiles, etce rapprochement, mieux démontré par Lister en 1685, n’a guère été contesté que pour comparer quelques espèces dis- coïdales et costées à des serpents pétrifiés. Le nombre considérable des espèces répandues dans les terrains de l'époque secondaire ont attiré l'attention des géo- logues et des zoologistes, qui depuis Agricola en 1546, et sur- tout depuis Gessner en 1556, en ont figuré, décrit et classé beaucoup d'espèces. Les premières descriptions scientifiques sont dues à Lister, Luid, Lange, Bajer, Scheuchzer, ete. Les essais de classification ont laissé pour traces un grand nombre de noms aujourd’hui complétement abandonnés (4). On est actuellement (tj Aldrovande, en 1648, les distinguait suivant leur substance, en Curysam- MONITES OU AMMOCHRYSOS, SIDERAMMONITES, etc., et suivant leur forme, en AMMONITIDES. 565 d'accord pour n’admettre qu'un seul genre et pour le diviser en eroupes, dont je discuterai plus bas la valeur. Les travaux de Bruguières dans l’£neyclopédie méthodique ont fourni la base de la science moderne, jusqu’au moment où Léo- pold de Buch, par l'étude des cloisons, fit faire un pas si important à l'étude des céphalopodes. Les beaux travaux de M. d'Orbigny ont singulièrement contribué aussi à mettre de la rigueur et Horcrres, Sprutes, Opaires où OpximoRpitEs, AETITES, ete. Dans les anciens auteurs on trouve encore les noms de HamwmoniTes, Tepariris (Agricola, Ger- mar); Cenaroïnes (Agricola), Mexoïnes, CarysauiTes (Mercati). Lamarck les divisa en PLANORBITES, ORBULITES, PLANULITES, AMMONITES @t AMMONOCERATITES ; Plott y distingua des OPioromorvaiTes et des AupmiopomorPæiTEs; Denis de Montfort introduisit les noms de AMALTHEUS, ELLIPSOLITHES, PELAGUSES, SIPLI- Gapes, etc., et donna le nom d'Ammonite au nautile vivant. Parkinson distinguait des AmmoxoëLuipsires et des NAUTELLIPSITES ; de Haan nommait PLaniTes les espèces peu enroulées, GLomires les globuleuses, etc. Voyez pour l’histoire des ammonites, outre les travaux plus récents ef plus importants que nous citerons, les ouvrages suivants : Allioni, Oryctog. Pedem. specim., 1757 ; Baier, Oryctog Norica, 1708; Baker, À letter concern. some vertebræ of ammonita, Phil. Trans., 1747, p. 37; Baumer, Naturg. des mineralreichs ; E. Bertrand, Dict. oryctologique ; Bessler, Gazophyla- cium : Bolten, Etwas von den Ammonshürnen, Beschäft. Berliner. Naturf. Freund., tome IV, p. 510 ; Bourguet, Mém. pour servir à l’histoire des pétrif., 1742,in-4° ; Brongniart dans Cuv.,Oss. foss. ; Bruguière, Encycl. méth., 1792; Büttner, Rudera diluvii testes : Brackmann, Siles. subterr.; Guettard, MHeé- moires; de Haan, Monog. Ammonit. et Goniatilorum, Lugd. Batav., 1825, in-8°; d'Hombres Firmas, Consid. sur les foss., et partic. sur les ammonites, Bibl. univ. de Genève, mai 1824 ; À. de Jussieu, De l'origine el dela formation d'une sorte de pierre figurée que l'on nomme corne d'Ammon, Mém. Acad. des sc. de Paris, 1722; Kuudmann, Rariora nat. et artis; Klein, Descript. l'etref. Gedan. ; Lister, Hist anim. Angliæ, 1678, et Hist. vel syn. meth. con- chyliorum, 1683; Lang, Hist. lapid. fig. Helvetiæ ; Lesser, Lithotheologie ; Leibnitz, Protogæa, pl. 4 et 3; Lochner, Mus. Beslerianum, 1716, pl. 34» Mantell, Geol. of Sussex, ete.; Parkinson, Org. remains, 1811, in-4°; Pon- toppidan , Naturgesch. Danemark’s ; Rumphius, Amboyn. Rariteikammer Amst., 1705, in-fol, ; Reinecke, Maris Protogæi nautili et argon. vulgo cor- nua Ammonis in agro Coburgico repert., 1818, Reiske, De cornu Hammonis agrt Brunshufani, Misc. Acad. nat. cur., déc. I, 1688, Ritter, Oryct. Goslar., Oryct. Galenb. ; Sowerby, dans ses divers ouvrages ; Scheuchzer, 24.; Schlot- heim, Petref. ; Stobæus, Opuscula ; Spada, Corp. lapid. agri Veronensis. Vérone, 1744; Waich etKnorr, Merkwurdigk. ; Young and Bird, Geolog. of York- shire, etc. 666 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. de la précision dans cette branche de la paléontologie. Si l’on voulait, du reste, citer tous ceux qui ont contribué par leurs travaux à avancer plus ou moins l’histoire des ammonites, il fau- drait indiquer ies noms de presque tous les paléontologistes. Les ouvrages de Zieten, Sowerby, Phillips, d'Orbigny, Quenstedt, ete., sont en particulier indispensables pour la connaissance des es- pèces. Les ammonites ne vivent plus aujourd'hui, de sorte qu’on ne connaît pas l'animal lui-même. On a discuté dans un temps la question de savoir si les coquilles de ces mollusquesétaient internes comme celles des spirules, ou externes comme celles des nautiles. Cette question n’en est plus une. On à découvert des ammonites complètes qui montrent clairement que la dernière loge est très grande, et qu’elle a dû recevoir un mollusque aussi bien que celle des coquilles des nautiles. Elles sont cloisonnées comme celles de ce genre {!), et lui ressemblent trop, pour qu'on ne puisse pas en inférer que les animaux devaient aussi avoir une grande ana- logie. Ces coquilles étaient en général minces, et, par consèquent légères ; leurs cellules aériennes intercloisonnaires ont dù contri- buer aussi à diminuer leur pesanteur spécifique; et il est très probable que les ammonites naviguaient sur la surface des mers, comme le font aujourd'hui les nautiles et les argonautes, habitant principalement la haute mer et plus rares vers les rivages, où elles risquaient de se briser contre les rochers. Le test des ammonites paraît avoir été dépourvu de la couche externe qui existe chez les nautiles, et la nacre se trouvait proba- blement à découvert, présentant des stries d’accroissement très distinctes. Cette circonstance, jointe à leurs formes élégantes, a dû en faire l’ornement des mers anciennes; d’autant plus qu'elles ont été pendant longtemps très abondantes et très variées. Leur taille présente de grandes différences : quelques-unes ont atteint des dimensions telles qu’on les a comparées à des roues de voi- ture ; d'autres ont moins d’un pouce de diamètre. La principale différence entre l'animal de l’ammonite et celui du nautile consistait probablement dans la forme du manteau, dont les bords ont dû, dans le premier, être très digités, puis- qu'ils ont sécrété des cloisons aussi découpées. Cette organisation était probablement nécessitée par la position excentrique du si- M) Voy. Atlas, pl. LIL, fig. 12. AMMONITIDES. 667 phon, et a eu pour but de compenser par une adhérence plus grande ce que l'animal perdait ainsi en solidité. La bouche de la coquille a dû être le plus souvent simplement limitée par la courbure des lames d’accroissement, qui, comme je l'ai dit, sont toujours concaves en avant. Mais quelquefois aussi elle a eu des prolongements remarquables. Quelques bouches ont un rostre médian très allongé; d’autres ont, outre ce rostre, deux ailes latérales. On voit aussi des coquilles où ces ailes sont seules développées (1). Il arrive quelquefois que l'animal a pendant sa jeunesse des bouches provisoires de forme assez variée, qui se détruisent à me- sure qu'il croît. Souvent ces bouches laissent des traces ou im- pressions sur la coquille (?). La distinction des espèces a une grande importance, l’abon- dance des ammonites les rendant précieuses au géologue pour la détermination des terrains. Les caractères les plus apparents - sont : 4° l’enroulement plus ou moins serré, qui quelquefois est une spire tout à fait embrassante, et d’autres fois a lieu par des tours à peine en contact (); 2° la forme et la position des côtes, tuber- cules et lignes de la coquille; 3° la présence ou l’absence d’une carène, etc. Il faut avoir soin de tenir compte des différences souvent assez grandes qui distinguent le moule interne de la coquille, Cette - dernière a quelquefois des ornements dont le moule ne conserve aucune trace. Il faut aussi prendre garde à ce que les ammonites changent souvent beaucoup avec l’âge, ce dont on peut s’assurer en brisant les coquilles et en comparant les premiers tours aux derniers. On reconnaïtra avec M. d'Orbigny, chez plusieurs d’en- tre elles, une période embryonnaire, une période d’accroissement et une période de dégénérescence. Les ornements n’ont tout leur développement normal que dans celle du milieu. (1) Voyez pour ces bouches la pl. LIL, fig. 2, 3, 8 et 11, et lapl. LV, fig. 1 et 2. (2) Voyez pl. LIV, fig. 7 et 9. (3) M. d'Orbigny a indiqué une bonne méthode pour apprécier l'enroule- ment. Elle consiste à mesurer le diamètre total de la coquille, à prendre cette longueur pour unité, et à mesurer, en les estimant en fractions de cette unité, la largeur du dernier tour, le diamètre del’ombilic et l’épaisseur. II faut avoir soin de prendre ces mesures sur la même ligne, 668 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. A ces caractères externes et d’une observation plus facile, M. de Buch, ainsi que je l'ai dit plus haut, a montré que l’on pou- vait joindre avec un grand avantage l'étude des cloisons, ou plutôt de la ligne qui eguie de la rencontre de la cloison avec la co- quille proprement dite. La cloison à une courbure presque uniforme et nautiloïde dans son centre. À mesure que la surface se rapproche du bord, elle se bosselle et se complique de parties saillantes et de parties ren- trantes, qui, arrivant vers la coquille, y déterminent la ligne d'in- tersection dont je viens de parler. J'ai déjà dit que cette ligne d'union était, dans les véritables ammoniltes, très sinueuse et découpée. On nomme /obes, les cour- bures ou sinuosités qui sont dirigées en arrière par rapport à l'enroulement, et se/les, celles qui sont dirigées en avant. Chaque cloison forme au moins six lobes, dont deux médians, l’un situé extérieurement, l'autre contre le retour de la spire, et quatre la- téraux dont deux de chaque côté ; leur nombre augmente dans les espèces à spire plus embrassante. Ces lobes ont recu de M. de Buch les noms de lobes dorsal, ventral, latéraux et accessoires. Ces dénominations doivent être en partie modifiées , car il est très probable que l’animal-de l’ammonite avait la même position que le nautile, et celui-ci est, comme je l’ai dit plus haut, dans une po- sition inverse de celle qu’on lui supposait. M. de Buch, et depuis lui tous les paléontologistes, ont nommé lobe dorsal celui qui est médian et sur la partie externe de la spire ; il est formé par la partie ventrale de l’animal. Le Zobe ventral, au contraire, corres- pond à son dos. Je ne propose pas de renverser ces noms et d'appeler lobe ven- tral celui que l’on désignait sous le nom de dorsal, et vice versd, ce serait introduire une grande chance de confusion. Il me sem- ble préférable de leur appliquer une dénomination qui soit indé- pendante de cette position du dos et du ventre, et de nommer (!) lobe siphonal, où médian externe, celui qui correspond à ce que l'on nommait lobe dorsal, et lobe médian interne, celui que l'on appelait ventral. Les autres lobes peuvent conserver les dénominations (t) M. M' Coy, Ann. and mag. of nat. hist., 2° série, t. VIT, p. 487, vient de proposer une nomenclature analogue; il nomme ces deux lobes peripherian maid-lob et inner mid-lob, AMMONITIDES. 669 reçues, c'est-à-dire que le lobe le plus rapproche du siphonal ex- terne est le latéral supérieur : ce lobe est le plus grand des laté- raux. Vient après lui le latéral inférieur; puis, les accessoires, qui n'existent pas toujours et qu'on désigne par des numéros d'ordre: 4: accessoire, 2° accessoire, etc. Les selles portent des noms analogues. Je nomme selle externe, celle qui est comprise entre le lobe médian externe et le lobe la- téral supérieur : c’est l'ancienne selle dorsale. La se//e latérale est comprise entre le lobe latéral supérieur et le lobe latéral inférieur. Les autres sont des selles accessoires. Les lobes et les selles fournissent de bons caractères, soit dans leur nombre, soit dans leur forme et leur degré de complication, soit dans leur longueur proportionnelle. M. d'Orbigny s'appuie beaucoup sur leur mode de terminaison. Il désigne sous le nom de lobes pairs et de selles paires ceux dont l’extrémité est divisée en deux rameaux, et nomme lobes et selles impaires ceux dont l'extrémité est formée par nn rameau unique ou par un rameau médian. Le lobe dorsal est toujours pair. Ce caractère, d’une observation facile, n’est pas toujours très rigoureux (1). Il faut tenir compte de quelques variations. La découpure des lobes se complique avec l'âge, et les jeunes les ont souvent beau- coup plus simples que les adultes. La compression plus ou moins grande introduit aussi des différences. Les individus renflés difiè- rent quelquefois dans une même espèce des individus compri- més, par le nombre des lobes accessoires; les modifications de l'ombilie amènent le même résultat. Avec un peu d'attention on verra facilement qu'a côté de ces légères variations, les lobes fournissent dans leurs traits essentiels des caractères très fixes et très précieux. Il faut encore remarquer que ce n'est que quand le test est en- levé qu'on peut apercevoir les lobes ; mais que, pour connaître leur forme exacte, il faut quele moule soit très bien conservé. S'il est usé, les lobes se simplifient considérablement; car la cloi- son, comme je l'ai dit ci-dessus, n’est découpée qu’au bord et elle est simple dans son milieu. On trouve quelquefois des ammonites (1) Les échantillonsdel’Amm. inflatus, Sow., par exemple, quel'on recueille à la perte du Rhône, ont toujours les lobes pairs, tandis que le type normal les a impairs. 670 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. altérées, où les lobes paraissent aussi simples que dans les gonia- tites, tandis qu'ils auraient été très compliqués dans des échan- tillons mieux conservés. : L'observation des lobes, jointe àquelques caractères extérieurs, a servi, à M. de Buch et aux paléontologistes qui ont suivi ses traces, à diviser les ammonites en groupes que je dois indiquer ici. Ils sont commodes pour la distinction des espèces, et plusieurs d’entre eux ont des limites assez tranchées. D'autres au contraire me paraissent reposer sur des distinctions qui s'évanouissent de- vant l'étude d'espèces nombreuses. Les ammonites ont apparu vers la fin de l’époque triasique ; les plus anciennes que l’on connaisse ont été trouvées dans les terrains salifériens. Elles sont nombreuses et variées dans tous les terrains jurassiques et crétacés, et disparaissent avant la formation des terrains tertiaires. Elles sont donc parfaitement caractéristiques de l’époque secondaire. Le nombre des espèces connues dépasse cinq cents. Il serait impossible de les indiquer toutes ici, et surtout de discuter Îles synonymies, d'autant plus que l’on pourra trouver leur énumé- ration dans les ouvrages de MM. d'Orbigny, Quenstedt, Gie- bel, etc. (!). J'en cite cependant la plus grande partie, en insistant sur les plus connues et les plus caractéristiques, et en cherchant surtout à faire ressortir les modifications de leurs formes et les liaisons de ces modifications avec leur distribution géologi- que. Pour faciliter-cette étude, je les divise en sections et en groupes, en suivant en grande partie la méthode de M. de Buch et de M. d'Orbigny, mais en y apportant cependant quelques modifica- tions qui m'ont paru indispensables. | Dans les terrains jurassiques et crétacés, les formes des ammo- nites se modifient insensiblement et les diverses faunes successives conservent de grands rapports les unes avec les autres. La transi- tion est beaucoup plus brusque entre l’époque saliférienne (?) et les (1) Voyez principalement pour l’énumération et la discussion des espèces . d’'Orb., Prodrome ; Quenstedt, Petref. Wurtemb., t. 1, Cephalopoda ; Giebel, Fauna der Vorwelt, t. I. (2) Voyez pour les espèces des terrains salifériens : Münster, Beitr. zur Petref., t. IV, p. 436 : Klipstein, Geo. der Oestlich. Alpen ; de Hauer, Cephal. der Salzkam., et Mém. de Haïdinger, t. Let II. AMMONITIDES. 671 suivantes. Les ammonites de cette époque ont en général des formes assez spéciales : les unes constituent évidemment des groupes à part ; et la plupart des autres, en se rapprochant des groupes connus, et en paraissant pouvoir s y ranger, en difièrent cependant par des caractères d’une certaine importance (1). 1'° Section. — AMMONITES A QUILLE CONTINUE. Ammonites ayant une carène saillante, mince et continue sur la ligne siphonale, séparée souvent par un sillon des parties ad- jacentes de la coquille. 1# Groupe. — ARiETES , de Buch. M. de Buch nomme ainsi les ammonites ornées sur les côtés de côtes toujours simples, droites, saillantes. La carène ou quille est souvent bordée par un sillon. Le lobe siphonal est aussi profond que large, aussi long que le lobe latéral supérieur. La selle externe est courte. . Exemple : Ammonites bisulcatus, Brug. (Atlas, pl LIT, ne.:1}. | Ce groupe est éminemment caractéristique du lias inférieur. On lui a, il est vrai, rapporté deux espèces des terrains salifériens, mais elles sont loin d’en offrir tous les caractères. Ce sont : L’Ammonites salinarius, de Hauer (2), qui a été confondue par M. Bronn avec VA. Turneri, et par M. de Buch avec l'A. Walcotü. Elle provient du calcaire rouge de Hallstadt. L'Amm. pseudo-aries, de Hauer (3), qui est réunie aux arietes par M. Giebel, mais qui forme un type tout spécial. La quille a disparu et les deux sillons latéraux caractéristiques des arietes se trouvent ainsi réunis en un seul qui est médian. Les espèces du lias inférieur sont au contraire nombreuses et bien caractérisées. Elles fournissent au géologue un moyen com- mode et presque certain de reconnaître l'étage auquel M. d’Orbi- gny a donné le nom de sinémurien. (:) Voyez la synonymie générale des espèces dans les ouvrages précités. Pour abréger les renvois et diminuer le nombre des notes, j’ai indiqué par un chiffre placé après les noms de MM. d'Orbigny et Sowerby le numéro de la planche de la Paléont. française et du Mineral conchology. (2) Cephal. Salzkamm., p. 30, pl. 10, fig. 1-3. (8) Haidinger Abhandl., t. I, pl. 2, fig. 9-11. 672 CÉPHALOPODES TENTAGULIFÈRES. Parmi les plus caractéristiques, on peut citer l'Amm. bisulcatus, Brug. (A. Bucklandi, Sow., 130 ; multicostaius, id., 454, d'Orb., 43), compagne or- dinaire de la Gryphæa arcuata, et répandue dans toute l'Europe. L'Amm. Conybeari, Sow., 131, d'Orb., 50; l'A. rotiformis, id., 453, d'Orb., 89 ; l'A. obtusus, id., 167, d'Orb., 44, et l’A. stellaris, id., 93, d'Orb., 45, sont également connues des paléontologistes comme un horizon certain, mais elles sont en général moins communes. On peut ajouter, parmi les es- pèces moins importantes : les À. liasicus, d'Orb , 48; Kridion, d'Orb.;-S4: Scipionanus, d'Orb., 51 ; ophioides, d'Orb., 64; sinemuriensis, d'Orb., 95; Nodotianus, d'Orb., 47; Landrioti, d'Orb., 33; Bonnardi, d'Orb., 46; raricostatus, Ziet., d'Orb., 54, etc. 9e Groupe.— Les FaLciFERI, de Buch, ont une coquille compri- mée, munie d'une quille saillante et de plis infléchis en avant, souvent coudés au milieu de leur longueur et sans tubereules. La bouche, quand elle est complète, a nn rostre médian et des ex- pansions latérales. La selle externe est immense de largeur ; son lobe accessoire pourrait être pris pour le latéral supérieur. Ce dernier est toujours beaucoup plus long que le lobe siphonal. Exemples : Ammonites serpentinus, Schlot. (Atlas, pl. LIFE, fig. 2),et À. bifrons, Brug. (pl. LIT, fig. 3). Les limites zoologiques de ce groupe sont beaucoup moins strictes que celles du précédent. Les espèces du lias sont les mieux caractérisées, mais celles des terrains jurassiques supérieurs présentent des transitions nom- breuses aux Crisfati. Les côtes perdent leur forme coudée; elles se réunissent quelquefois par deux ou trois à des tubercules om- bilicaux; la selle externe perd de son importance et le lobe qui J’échancre rentre pour plusieurs espèces dans des limites nor- males. | En étendant même ce groupe demanière à y comprendre les es- pèces à caractères plus ou moins modifiés, 1l commence au lias inférieur et ne s'étend pas au delà du terrain oxfordien. Je ne puis pas, en effet, admettre jusqu à nouvelles preuves son existence dans les terrains salifériens. M. Giebel cite, il est vrai, les Amam. subcingulatus, d'Orb. (4. cingulatus, Klipst.), de Saint-Cassian (!); mais d’après la figure de M. Klipstein, cette espèce manque de carène, et n'appartient pas à ce groupe. (1) Geol. der Oestlich. Alpen, pl. 7, fig. 40, AMMONITIDES. 675 Dans le lias, les falciferi sont, comme nous l'avons dit, nom- breux et ordinairement bien caractérisés. Ils paraissent cepen- dant manquer au lias inférieur. Le lias moyen en renferme quelques espèces qui on£ bien les caractères du groupe. | On peut citer principalement les À. Masseanus, d'Orb., 58, et Norman- nianus, d'Orb., 88. Les À. Guibalianus, d'Orb., 73; Acteon, id., 61, et Aegion, id., ont une carène très peu saillante et des lobes plus simples, mais avec les caractères essentiels du groupe. Quelques auteurs (Giebel, etc.) lui rapportent encore l'A. Sismondæ, d'Orb., 97, du lias inférieur de la Spezzia. Son dos carré rend cette assimilation très douteuse ; l’A. Boucaultianus, d’Orb., 97, a aussi des rapports avec ce groupe, mais un dos rond. Le lias supérieur renferme les espèces les plus connues. L’A. serpentinus, Schlot., d'Orb., 55, se trouve dans presque toute l’Eu- - rope, et est facile à distinguer à ses côtes très anguleuses dans le milieu des flancs. Peut-être passe-t-elle à l’oolithe inférieure dans quelques gisements, (Atlas, pl. LIL, fig. 2.) L’A. bifrons, Brug., d'Orb., 56 (Walcotii, Sow., 106), est aussi très ré- pandue et très caractéristique (Atlas, pl. LIL, fig. 3). Elle est remarquable par le sillon longitudinal qui partage ses flancs en deux aires dont l’externe a des côtes tres arquées, et dont l’interne est lisse. On peut ajouter plusieurs espèces caractérisées par des côtes plus uniformes; telles que les À. comensis; de Buch, radians, Schl., d'Orb., 59: Levesquei, d'Orb., 60 ; primordialis, Schl., d'Orb., 62; opalinus , Krüger; Aalensis, Zieten, d'Orb., 63; complanatus, Brug., d’Orb., 114; concavus, Sow., d’Orb., 116, etc. L’4, discoides, Zieten, d'Orb., 115, du lias supérieur de France et d’Alle- magne, très voisine de l’À. complanatus par ses ornements, fait une transition entre le groupe des falciferi et celui des clypeiformi, dont elle a le dos tran- chant sans carène. L’A. variabilis, d'Orb., 113, commune dans le lias supérieur de France, fait un passage très marqué au groupe des cristati par ses côtes bifurquées, partant des tubercules ombilicaux. Ce passage est rendu plus remarquable encore par l’A. insignis, Schubier, d'Orb., 412, qui est plus renflée. On connaît quelques falciferi de l’oolithe inférieure. L'A. Murchisonæ, Sow., d'Orb.,120, est une des plus connues. L’A, £douar- dianus, d'Orb., 130, en diffère peu. L’A. Sowerbyi, Miller, d'Orh., 119, a des côtes bifurquées et rappelle quelques cristati. TEE h 5 674 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES,. L'A, Truellei, d'Orb., 117, a des raies longitudinales. On peut ajouter l'A. subradiatus , d'Orb., 118, et l'A. Tessonianus, d'Orb., 130. L'A. cycloides, d'Orb., 121 (Cadomensis, id.), est très renflée et a la forme des macrocephali,ce qui l’a fait mettre dans ce dernier groupe par M. Giebel, mais elle a une carène et des côtes arquées comme les falciferi. Leur existence est douteuse dans la grande oolithe. Ce n’est, en effet, qu'avec hésitation qu'on peut associer à ce groupe l'A. hecticus, Rein., d'Orb., 152, espèce anomale qui a souvent une carène divisée en tubercules comme les pulchelli, et d’autres fois une carène en- tière. Cette même espèce passe au terrain kellowien et probablement au ter- rain oxfordien. F Le terrain kellowien est également peu riche en ammomites falciferi. On y trouve outre l'A. hecticus, Rein., que je viens de citer, l'A. lunula, Zieten, d'Orb., 157, qui n’en est peut-être elle-même qu'une variété, et qui offre aussi des apparences très diverses. Les espèces de ce groupe paraissent ne pas dépasser les ter- rains oxfordiens. Une des plus fréquentes est l'A. canaliculatus, Münster, d'Orb., 199, caractérisée par un sillon, qui partage les flancs parallèlement à l’enrou- lement. Les À. Henrici, d'Orb., 198, et Eucharis, id., en sont à peine distinctes, mais le sillon et les côtes s’y effacent plus ou moins. M. d'Orbigny indique encore dans le Prodrome, quelques espèces qui pa- raissent appartenir à ce groupe, mais qui n'ont été ni figurées ni décrites. 3° Groupe. — Les CrisrTari, d'Orb., sont ornés de côtes infléchies en avant, non coudées, qui diffèrent de celles des groupes précé- dents, en ce qu’elles sont le plus souvent bifurquées, ou iné- gales. Le lobe siphonal est ordinairement très long et la selle externe est médiocre. Toutes les espèces appartiennent aux ter- rains crétacés. Exemple : Armonites inflatus, Sow. (Atlas, pl. LUI, fig. 4). Ce groupe est bien moins distinct des précédents qu'on ne l’a cru pendant longtemps, et les ammonites à quille du terrain cré- tacé ne peuvent guère être distinguées par leurs formes d’une AMMONITIDES. 675 manière certaine ct constante de celles des terrains liasiques et jurassiques. J'ai déjà dit plus haut que quelques falciferi ont des tubercules ombilicaux placés sur la bifurcation des côtes, et que chez quelques unes aussi la selle externe perd de son impor- tance. Nous trouvons dans les cristati des variations inverses qui augmentent encore les transitions. Quelques espèces (telles que l'A. Æoëssyanus et l'A. Mirape- lianus, etc.) ont des côtes simples, arquées, sans tubercules, comme la plupart des falciferi. Chez d’autres, le lobe siphonal s’élargit et reste plus court que le latéral supérieur : l'A. Æugar- dianus, d'Orbigny, par exemple, présente par ses lobes et ses côtes les caractères de plusieurs espèces que nous avons placées dans le groupe précédent. Plusieurs espèces cèpendant, groupées autour de l'A. inflatus , ont des caractères bien tranchés et forment un type tout à fait spécial à l'époque crétacée. Les ammonites cristati ne sont pas nombreuses dans le terrain néocomien. On cite dans le néocomien inférieur l'A. cultratus, d'Orb., 46, du rayin de Saint-Martin (Var). Il faut peut-être lui ajouter l’4, Aonis, d'Orb, (Prodr.), espèce non encore figurée. On a trouvé dans le terrain néocomien supérieur (urgonien) |A. Ixion, d’Orbigny, 56. Le plus grand développement de ce groupe a eu lieu pendant l'époque du gault (‘) (terr. albien). Une des plus anciennement connues est |’ Ammonites inflatus, Sowerby, d’Orbigny, 90, répandue dans toute l'Europe et passant au terrain céno- manien. L’A. Candollianus, Pictet, réunie à tort, suivant nous, à la précédente par M. d'Orbigny, a le lobe dorsal plus court que le latéral supérieur et commence la série des transitions aux falciferi. L’A. Balmatianus, Pictet, est plus voisine de l’inflatus. L'À. Hugardianus, d'Orbigny, 86, est celle de toutes qui, par ses lobes et ses ornements, se rapproche le plus des falciferi. Elle est voisine aussi de l'A. Candollianus, et lui est liée par des transitions nombreuses. (1) Je renvoie pour les espèces du gault des environs de Genève à ma Descr., des Mollusques des grès verts, Genève, 1847, in-4°, 1°° livraison. 676 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES, L'A. cristatus, Delue, d'Orb., 88, est aussi une espèce bien connue et abon- dante. Elle se lic de près d'un côté avec l'A. cornutus, Pictet, et l'A. De- laruei, d'Orb., 87, etc., espèces remarquables par leurs côtes, et de l’autre avec une série d'espèces plus comprimées, qui commencent à l'A. Bouchar- dianus, d'Orb., 88, pour finir aux À. Roissyanus, d'Orb., 89, et Mirapelianus, d'Orb. (Prodrome). L'A. varicosus, Sow., d'Orb., 87, perd ordinairement sa carène ayee l'âge, et finit souvent par ressembler à quelques capricorni. L'A. T'ollotianus, Pictet, est remarquable par son dos en toit et ses côtes très arquées. Les craies marneuses et les craies chloritées (terrains cénoma- nien et turonien) renferment moins d'ammonites cristati que le gault. Outre l'A. inflatus, Sow., citée plus haut, le terrain cénomanien renferme l'A. varians, Sow., d'Orb., 92, espèce très répandue et bien connue. L’'A. Goodhalli, Sowerby, 255, de Blackdown, est une grande espèce com- primée. L’A. Bravaisianus, d'Orb., 91, a été découverte dans le terrain turonien d'Uchaux. L’A. Goupilianus, d'Orb., 94, a les caractères externes des cristati, mais le lobe dorsal court. Les ammonites de ce groupe arrivent jusqu'aux terrains créta- cés supérieurs (terrain sénonien). L’A. subtricarinatus, d'Orb., 91, est une espèce remarquable qui rappelle les arietes par sa carène et son mode d’enroulement, mais non par ses lobes, ni par ses côtes. Je ne connais pas les À. Nouelianus et Bourgeoisianus, d'Orb. (Prodrome), espèces non encore décrites, qui paraissent appartenir à Ce groupe. 2€ Section. — AMMONITES A QUILLE DENTELÉE OU TUBERCULEUSE. Je comprends dans cette section toutes les espèces dans les- quelles sur la ligne siphonale s'élève une quille distincte den- telée, ou une série de tubercules médians, et celles aussi dans lesquelles la région siphonale est comprimée, tranchante el den- telée sans former de quille distincte. he Groupe. —Les AmazTuet, de Buch, sont caractérisés par leur ligne siphonale dentelée, les dentelures résultant ordinairement des côtes qui arrivent obliques sur cette ligne, dirigées en avant AMMONITIDES. 677 et qui se rencontrent avec celles de l’autre côté en formant une partie saillante. Il arrive souvent aussi que les tubercules de la carène sont plus nombreux que les côtes et ne leur sont pas di- rectement liés. Le lobe dorsal est plus court que le latéral supé- rieur. | Exemples : A. cordatus, Sow. (Atlas, pl. LIT, fig. 5), comme type de l’état normal, et A. margaritus, Sow. (Atlas, pl. LIT, fig. 6), comme type des espèces où les tubercules sont plus nom- breux que les côtes. Les ammonites amalthei appartiennent exclusivement à l’épo- que jurassique. On ne peut guère en effet leur associer l’Am. Layeri, de Hauer, d’Aussée (terrain saliférien), qui a des selles et des lobes très différents, et une dente- lure tout à fait spéciale. Cette espèce appartient à un type particulier. Les amalthei du lias sont bien caractérisés, mais pas très nom- breux. Je n’en connais pas du lias inférieur , car je ne puis pas rapporter à ce groupe, avec M. Giebel, l'A. Collenoti, d'Orb., que j'ai placé plus haut dans les falciferi, ni l’A. angulatus, Schlot., qui n'a pas le dos tranchant. Au lias moyen appartiennent deux espèces très connues et bien caracté- ristiques. Ce sont : L'A. spinatus, Brug., d’Orb., 52, espèce qui a la carène dentelée des amalthei, mais qui rappelle les arietes par son large dos et ses sillons laté- Taux. L’A, margaritatus, Montfort, d'Orb., 67 et 68 (foliaceus, Giebel, Stokesi, Sow., 191, amaltheus, Schl.), espèce très variable. Ce même lias moyen renferme quelques espèces moins répandues. On peut citer, en particulier, l’A. Lynx, d'Orb., 87, à laquelle M. Giebel réunit l’4. Coynarti, d'Orb., id. Ces deux ammonites ont les lobes des cly- peiformi, et si leur association doit être admise, elles forment une transition remarquable entre ce groupe et celui des amaltheï, car la première a une ca- rène dentelée et la seconde est tranchante et lisse. Le lias supérieur ne contient pas de véritables amalthei. Je ne puis pas placer dans ce groupe, avec M. Giebel, les A. insignis, d'Orb., et sternalis, de Buch, dont j'ai parlé en terminant l’histoire des falciferi du lias supérieur, non plus que l'A. Grenoughii, Sow., 112. L'oolithe inférieure et la grande oolithe n'en renferment pas, mais on en trouve plusieurs dans les terrains kellowiens et oxfor- diens. 678 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. L'A. Lamberti, Sow., d'Orb., 177, est une espèce commune ; elle forme, avec l’A. Sutherlandiæ, Murch., d'Orb., id., et l'A. Mariæ , d'Orb., 179, un groupe caractéristique de l’époque des argiles de Dives. Les À. funiferus, Phillips (Gualdrinus , d'Orb., 136), et l'A. lenticularis, Phill. (Chamusetti, d'Orb., 155), appartiennent à un type différent qui se rapproche un peu de quelques espèces oolithiques dont nous parlerons en traitant des clypeiformi (A. sternalis, etc.). La première a été trouvée avec les précédentes ; la seconde caractérise le terrain kellowien inférieur (oolithe ferrugineuse du mont du Chat, etc.). Dans le terrain oxfordien proprement dit on trouve une espèce bien connue, très commune et fort caractéristique, malgré ses variations, l'A. cordatus, Sow., d’Orb., 194, qui, à l’état adulte, se rapproche beaucoup des deux pré- cédentes. 5° Groupe.— Les PuoLcReLLt, d'Orbigny, n’ont pas de carène pro- prement dite, mais leur ligne siphonale est occupée par une série de tubercules plus ou moins isolés et indépendants. Il me paraît impossible de les séparer des Æhotomagenses de M. d'Orbigny, quoique ces derniers aient en général des côtes tuberculeuses et les premiers des côtes simples. Ces tubercules disparaissent dans certaines variétés et ne peuvent pas être caractéristiques. C'est ainsi que l'Amm. Lyelli, qui a des côtes très tuberculeuses dans l’état normal, a une variété à côtes simples, etc. Exemples : À. Zrottianus, d'Orb. (Atlas, pl. LIL, fig. 7), et À. crenatus, Brug. (Atlas, pl. LIL, fig. 8). Les pulchelli ont apparu à l’époque jurassique, mais sont surtout abondants pendant l’époque crétacée. Dans la première de ces époques ils n’ont encore été cités que : dans les terrains kellowiens et oxfordiens. Je rapporte à ce groupe des espèces du terrain kellowien qui ont des formes un peu exceptionnelles et qui font une transition aux amalthei. Je cite en particulier les À. crista-galli, d’Orb., 153, et pustulatus, d'Orb., 154. Les tubercules sont mieux marqués dans les espèces de l’époque oxfordienne. L’A. oculatus, Bean, d'Orb., 200 et 201, dont l’extrême variabilité a fait faire de nombreuses espèces, se trouve dans tous les terrains oxfordiens, et à dans son état normal tous les caractères du groupe des pulchelli. L’A. crenatus, Brug., d’Orb., 197 (dentatus, Rein.), remarquable par sa compression et ses grandes dents sur la ligne siphonale, est plus anomale et AMMONITIDES. 679 a peut-être autant de rapports avec les amalthei, elle est commune aussi dans les marnes oxfordiennes. Depuis cette époque on ne retrouve aucune ammonite de ce groupe jusqu aux terrains néocomiens. L'AÀ, Dumasianus, d’Orb. (pulchellus, id.), a été trouvée dans les terrains néocomiens supérieurs (urgoniens) de France. Le terrain du gault (albien) en renferme quelques espèces. L'A. Brottianus, d'Orb., 39, et l'A. Itierianus, d'Orb., 112, appartiennent au véritable type des pulchelli. L’A. Lyelli, Leym., d'Orb., 74, a, dans son état le plus fréquent des côtes tuberculeuses. L’A. Huberianus, Pictet, doit lui être réunie, ainsi, comme je l’ai dit plus haut, qu'une variété inédite à côtes simples. Dans les terrains crétacés supérieurs au gault les espèces sont en général plus tuberculeuses et assez renflées. Elles forment alors - le type des RHOTOMAGENSES. On en cite plusieurs de l'étage cénomanien. La plus connue est l'A. Rhotomagensis, Lamk, d’Orb., 105 et 106, fré- quente en France et en Angleterre. L’A. Mantelli, Sow., d'Orb., 103et104, n’est pas moins commune. Elle avait été d’abord décrite par M. d’Orbigny comme extraordinairement variable ; mais ce paléontologiste a plus tard lui-même reconnu que les diverses formes qu’il avait réunies devaient former des espèces distinctes (4. Couloni, d'Orb., navicularis, SOW.). On peut ajouter à ces espèces les A. Renauæianus, d’Orbigny, triserialis, Sowerby, etc. Le terrain turonien en contient aussi. On trouvera dans la Paléontologie française de M. d’Orbigny la description des À. Woolgari, Mantell(Carolinus, d'Orb., 91), Fleuriausianus, d'Orb., 107, Vielbanciüi, d’Orb., 108, Papalis, d'Orb., 109, Deverianus, d'Orb., 110, rusti- eus, d'Orb. 111, etc. Les espèces se continuent jusqu'au terrain sénonien. On a découvert dans ces terrains les À. Verneuillianus, d'Orb. 98, Paille- teanus, d'Orb., 102, polyopsis, Dujardin, etc. 3° Section. — AMMONITES SANS QUILLE, COMPRIMÉES ET TRANCHANTES. Je comprends dans cette section les ammonites dont les flancs, 680 CÉPHALOPODES TENTAGULIFÈRES. ordinairement comprimés, se réunissent sur la ligne du siphon en formant un angle très aigu, en sorte que leur région siphonale est tranchante. Ces coquilles n’ont cependant pas de quille et elles différent en cela de celles de la première section. La courbure est faible et uniforme depuis la ligne siphonale jusqu'aux flancs, tandis que dans les falciferi la quille est mince et repose sur une partie de la coquille plus élargie. 6 Groupe. — Les CLyperrorMi, dOrb., forment le seul groupe compris dans cette section. Ils sont en général lisses et dépourvus d'ornements, sauf quelques côtes ou rides peu marquées et s’ef- facant avec l’âge. Les cloisons sont divisées en un grand nombre de lobes et de selles. Le lobe siphonal est plus court que le la- téral supérieur. Exemple : Am. Requienianus, d'Orb. (Atlas, pl. LIT, fig. 9). Ce groupe se lie de très près avec les falciferi ; surtout par ses espèces jurassiques qui ont encore souvent le caractère de la très grande selle externe et des lobes impairs. Les espèces créta- cées ont en général une selle externe médiocre et des lobes pairs; sauf quelques exceptions, lenrs autres caracières sont identiques avec ceux des espèces jurassiques. On pourrait, si l'on voalait sé- parer ces deux divisions, réunir ceux des terrains jurassiques sous le nom de Biscr. Ce groupe est à peine représenté dans le lias. On peut cependant citer, outre quelques espèces intermédiaires entre ce groupe et les autres, l'A. Engelhardti, d'Orb., 66, du lias moyen, qui a des côtes longitudinales et une forme comprimée ; l'A. serrodens, Quenstedt, du lias supérieur d'Allemagne, qui est lisse et comprimée, et qui a bien les ca- ractères des clypeiformi. La grande oolithe renferme aussi quelques espèces qui sont pour quelques auteurs des falcifert, mais qui, d'après les caractères que j'ai adoptés, sont des disci ou clypeiformi à lobes impairs. Ce sont : L'A. discus, Sow., d'Orb., 131; l°4. subdiscus, d'Orb., 146; l’À. bifleæuosus, d'Orb., 147, et l'A. helveticus, Giebel (1), (4) Giebel, Fauna der Voriwelt, t. IH, p. 501. LI AMMONITIDES. GS1 Ces mêmes terrains jurassiques fournissent quelques espèces d'ammonites qui se rangent plus ou moins parmi les disci, et qui font une transition au groupe des amaltheï. Ce sont des ammonites quelquefois comprimées comme les vrais clypeiformi, quelquefois renflées à bord siphonal tranchant, et ornées de petites côtes fines qui arrivent sur la ligne siphonale en formant des dentelures imperceptibles. L’À. sternalis, de Buch, d’Orb., 111, du lias supérieur, est une espèce renflée très anomale, intermédiaire entre ces deux groupes. Ainsi l’À. catenulatus, Fischer (!), de l’oxfordien de Russie, a la forme des clypeiformi, des côtes fines , mais le lobe siphonal plus long que le latéral supérieur. L’4. yo, d'Orb., 210, du terrain kimméridgien, commence au contraire à prendre tout à fait les caractères de formes et de lobes des véritables clypei- formi. . Les clypeiformi proprement dits, spéciaux aux terrains crétacés, ._ Sont mieux caractérisés. Le terrain néocomien inférieur renferme l'A. clypeiformis, d'Orb., 42, ct l'A. Gevrilianus, d'Orb., 43. Cette dernière espèce a des petits lobes impairs. On trouve dans le néocomien supérieur (urgonien) l'A. difficilis, d’Orb., qui fait une transition aux ligati. Le terrain aptien renferme l’A. bicurvatus, Michelin, d'Orb., 84, fig. 1 et 2, et l’A. nisus, d'Orb., 55. On cite dans le gault une espèce confondue d’abord avec la précédente, l'A. Cleon, d’Orb. (À. bicurvatus, olim, 84, fig. 3). L’4. Requienianus, d'Orb., 93, du terrain turonien, appartient aussi à ce groupe. 4° Section.— AMMONITES À BORD SIPHONAL EXCAVÉ,. Jecomprends dans cette section toutes les espèces dans lesquelles la ligne médiane externe, dépourvue d’ornements, est plus basse que les parties qui la bordent. 7° Groupe. —- Les DENTATI (Dentati et Ornati, de Buch) ont des côtes simples ou bifurquées qui se terminent en saillies de chaque côté de l’excavation de la ligne siphonale. Ces côtes ont souvent en outre un tubercule au pourtour de l'ombilic. Les lobes sont im- pairs et les selles ordinairement paires. Le lobe siphonal est égal au latéral supérieur ou plus court que lui. (1) D'Orbigny dans de Verneuil, Pal. de la Russie, pl. 34, fig. 8 à 12. 682 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Exemples : Ammonites denarius, Sow. (Atlas, pl. LIT, fig. 10), et À, Jason (pl. LIT, fig. 11). Ces ammonites se trouvent dans les terrains jurassiques et cré- tacés. Les espèces du lias que l’on peut le mieux rapporter à ce groupe sont comprimées et ont la région siphonale plate, bordée par des tubercules plus ou moins prononcés et manquent de tubercules latéraux. On est forcé de leur associer des espèces où les tu- bercules qui bordent la ligne siphonale sont tout à fait effacés et où la région qui leur correspond s’arrondit comme dans les ligati et les planulati. Les lobes auxiliaires obliques de quelques unes d'entre elles semblent indiquer une analogie de plus avec ce dernier groupe. Il est probable qu’elles devront former un petit groupe spécial. Ce sont l’A. Laigneletti, d'Orb., 92, à côtes courtes et à tubercules ombi- licaux et externes ; l'A. Moreanus, d'Orb., 93, à côtes courtes, à tubercules externes et sans tubercules ombilicaux ; l’A. catenatus, d'Orb., 94, à côtes régulières et sans tubercules; l'A. Charmassei, d'Orb., 92, à côteseffacées et à ligne siphonale presque tranchante. Dans le lias moyen on cite l'A. Taylori, d'Orb., 84 (sous le nom de lamel- losus), de France, d'Allemagne et d'Angleterre, qui commence à prendre les caractères du type des ornati, dont je parlerai plus bas. Le lias supérieur ne paraît pas en renfermer, si ce n’est la petite espèce décrite par Buchmann sous le nom d'A. lacunatus (1). Quelques espèces appartiennent à l’oolithe inférieure. On cite dans ce terrain l'A, Parkinsoni, d'Orb., 122, nom trop générale- ment admis pour qu’il y ait avantage à lui substituer le nom d’A. inter- ruptus, Brug., employé par tous les auteurs pour une espèce du gault. L’ÀA. Garantianus, d'Orb., 123, s'en distingue à peine ; |A. Niortensis, d'Orb., 121, est une jolie espèce bien caractérisée. L’A. Caumonti, d'Orb., 138, a l’excavation siphonale très petite et fait une transition aux Coronarii. La grande oolithe et les terrains kellowiens et oxfordiens ren- ferment des espèces élégantes qui sont souvent munies d’un dou- (1) Murchison, Chellenham, pl. 11, fig. 4, 5 ; Quenstedt, Petref. Wurtemb. pl. 11, fig. 13. AMMONITIDES. 683 ble ou d’un triple rang de tubercules; le plus constant borde la région siphonale, un second règne au milieu des flancs, et un troisième borde quelquelois l’'ombilic. Ces ammonites ont été dési- gnées sous le nom d’Orwart par M. de Buch, qui en a fait un groupe spécial en le caractérisant par les tubercules des flancs (pl. LIT, fig. 11), et réservant le nom de DeNTATI à ceux qui n’ont que des tubercules ombilicaux. Cette distinction ne cadre pas, comme on l’a cru, avec la distribution géographique, et l’on ne peut pas dire que tous les ornati soient jurassiques et les dentati crétacés. Plusieurs espèces jurassiques (A. callowiensis, etc.) n'ont que des tubercules ombilicaux. Plusieurs espèces crétacées (A. regula- ris, etc., n’ont de tubercules que sur les flancs). Il est donc né- cessaire de réunir ces deux groupes dont les caractères des lobes sont d'ailleurs les mêmes. La grande oolithe a fourni l'A. contrarius, d'Orb., 145, et l'A. Julii, id., remarquables par leurs côtes coudées en avant. è On trouve dans le terrain kellowien, surtout dans sa partie supérieure (Ornaten Thon des Allemands), plusieurs de ces espèces. L’A. Jason, Zieten, d'Orb., 159 et 160, espèce très commune, très varia- ble, et qui a été, par conséquent, décrite sous plusieurs noms. L'A. Duncani, Sow., d'Orb., 161 et 162, n’est pas moins variable. L'une et l’autre ont été, à diverses reprises, désignées sous le nom d’À. ornalus. L’A. Callowiensis, Sow., d'Orb., 162, est plus simple. L’A. bipartitus, Zieten, d’Orb., 158, et Baugieri, d'Orb., id., ont de fortes pointes périphériques et des flancs simples. La première est anormale en ce qu’elle a une petite carène. L'A. Kirghisensis, d'Orb. (1), des terrains oxfordiens de Russie, a les formes normales des dentati. Le terrdin kimméridgien en renferme quelques espèces qui rappellent celles de l'oolithe inférieure, et en particulier l’A. Parkinsoni. Ce sont les À, Callisto, d'Orb., 213, Eudoæus, id., et mutabilis, d'Orb., 214. Cette der- nière fait une transition aux planulati. ; Ce groupe devient abondant dans les terrains crétacés, où il fournit des espèces moins ornées qu'une partie des précédentes. Elles ont toutes des côtes transversales, formant ordinairement un tubercule vers la région siphonale. Quelques-unes ont des tuber- cules ombilicaux, plus rarement des tubercules sur les flancs. Les côtes sont simples ou fourchues. (1) De Verneuil, Pal. de la Russie, pl. 33, fig. 6 à 8. 68/1 CÉPIHALOPODES TENTACULIFÈRES, Le terrain néocomien en renferme quelques-unes. L'A. neocomiensis, d'Orb., 59, est une espècetrès répandue dans le terrain néocomien inférieur, où l'on trouve aussi les A. sinuosus, d'Orb., 60, asper- rimus, id., verrucosus, d'Orb., 58, ete. Ces deux dernières espèces ont les caractères externes des ornati; les deux premières appartiennent au type normal. Le terrain aptien en a fourni un petit nombre. L’A, Dufrenoyi, d'Orb., 33, a les formes des dentati. L’A. preliosus, d'Orb., 58, a au contraire les tubercules des ornati. Le gault ou terrain albien est de tous les terrains celui qui ren- ferme le plus grand nombre d'’ammenites dentati. Les unes ont des côtes fourchues, partant de tubercules ombilicaux. Ce sont: les 4. Deluci, Brong. (1) (denarius, Sow.); interruptus, Brug.; splendens, Sow., d'Orb., 64; Pictetianus, d'Orb.; Raulinianus, d'Orb., 67 et 68; auritus, Sow., d'Orb., 65, etc. D'autres ont des côtes simples, régulières et égales. Ce sont : les À. regula- ris, Brug., d'Orb., 71 ; tardefurcatus, Leym., d'Orb., 71; Camatteanus, d'Orb., 69 ; Senebierianus, Pictet; Archiacianus, d'Orb.,70 ; Michelinianus, id.,69,etc. Quelques unes ont les côtes tuberculeuses égales ou inégales. Telles sont les À. mamillatus, Sch. (monite, Sow.), d'Orb., 72 et 73 ; l'A. nodoso-costatus, d'Orb., 75, et une espèce de la Nouvelle-Grenade, que M. d'Orbigny vient de décrire sous le nom d'A. Solitæ. On trouve dans ce même gisement des ammonites dont la ligne siphonale est creusée par un canal plus ou moins profond. M. d'Or- bigny en a fait le groupe des TUBERCULATI, mais ces espèces se lient insensiblement aux vrais dentati, et il est impossible de trouver une limite fixe, car le canal s’évase peu à peu (?). Les deux espèces les plus remarquables sont les À. lautus, Parkins., d'Orb. 64, et tuberculatus, Sow., d'Orb. 66. Cette dernière ressemble aux ornati par ses tubercules des flancs. (1) M. d'Orbigny n’est pas d'accord avec moi sur la synonymie des 4. De- luci et interruptus. J'ai vérifié sur la collection Delue que l'A. Deluci est la même que l'A. denarius, Sow., et tout à fait différente de l'A. interruptus. M. d'Orbigny donne le nom de Deluci à l'interruptus, et conserve l'A. de- narius comme espèce distincte. Quant à la conservation du nom d’inter- ruplus, je renvoie à ce que j'ai dit page 682, au sujet de l'A. Parkinsoni. (2) Journ. de conch., de Petit de la Saussaye, Paris, 1853. (8) L’A. auritus, en particulier, est placée dans les dentati par M. d'Orbi- gny et ne peut pas être séparée de quelques variétés de l'A. Raulinianus. AMMONITIDES. 685 Les terrains crétacés supérieurs au gauli ne renferment que bien peu d'ammonites dentati. On peut cependant encore citer dans le terrain cénomanien l'A. falcatus, Mantell, d'Orb., 99, qui a le canal profond des tuberculati. 8° Groupe.— Les Gemmari, Pictet. Je forme ce groupe nouveau pour des ammonites très voisines des dentati, et qui ont comme elles des côtes qui se terminent par un tubercule avant la ligne si- phonale qui est excavée. Ces côtes sont souvent très tuberculeuses et exagèrent sous ce point de vue ce qu'on voit chez l'Amm. mamillarts ; elles sont aussi en général plus serrées et plus nombreuses que chez les dentati. La différence essentielle entre ces deux groupes réside dans leurs cloisons : celle des gemmati sont tout à fait anomales ; les lobes sont impairs, pointus, très angulaires et obliques. Exemple : Ammonites Aon. (Atlas, pl. LIT, fig. 12). Les espèces appartiennent exclusivement à l’époque salifé- rienne. L’'Ammonites Aon (1), Münster, est une espèce commune à Saint-Cassian et assez variable dans sa forme. On doit lui réunir plusieurs variétés érigées en espèces par le comte de Münster et par M. Klipstein. LA. Ruppelli, Klipstein, en diffère à peine. L’A. armato-angulatus, Klipstein (?), en est encore très voisine, mais a des côtes plus grosses et plus irrégulières. Dans l'A. Mandelslohi, Klipstein (3), les côtes sont minces, écartées et peu tuberculeuses. Ces deux espèces proviennent aussi de Saint-Cassian. L’'A. bicrenatus, Hauer (i), a été tronvée à Hallstadt. 5e Section.— AMMONITES A BORD SIPHONAL APLATI. Ce groupe, qui correspond aux espèces à dos carré de M. d'Or- bigny, renferme toutes celles dont la face siphonale est à peu près (1) Münster, Beitr., t. IV, p. 136, pl. 15, fig. 27. M. d'Orbigny lui réu- nit les À. Brothœus, Münster, Humboldtii, Klipst., Credneri, id., noduloso- costatus, id., æquinodosus, id., Decheni, id., Veltheïñmi, id., spinulosocos- talus, id. (2) Geol. der Oestlich. Alpen, pl. 7, fig. 10. (3) Idem, pl. 6, fig. 2. | (4) Ceph. Salz., pl. 9, fig. G-S8. Ï 686 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. plate, perpendiculaire au plan médian, séparée des flancs par des angles droits ou obtus, et bordée ou non de tubereules. 9° Groupe.—Les FLexuost, de Buch, ont le dos un peu carré ou formant une large saillie, une rangée de tubercules au pourtour de l’ombilic, une autre sur les côtés du dos, et ordinairement des côtes infléchies en avant. Les lobes sont impairs et les selles paires. Le lobe dorsal est court et le latéral supérieur très large. Toutes les espèces sont du terrain néocomien. Exemple : À. radiatus, Brug. (Atlas, pl. LIV, fig. 1). On trouve dans le terrain néocomien inférieur quelques espèces qui acquièrent une grande taille. L'A. radiatus, Brug. (asper, Merian), d'Orb., 26, est une espèce très ca- ractéristique, fréquente dans le terrain néocomien inférieur de France et de Suisse. : L’A. Leopoldinus, d'Orb., 22 et 23, et l'A. cryptoceras, id., 24, sont aussi fréquentes. Le terrain néocomien supérieur (urgonien) en renferme quel- ques espèces moins caractérisées et plus petites. On cite en particulier les À. heliacus, d'Orb., 25, et Castellanensis, id. 10° Groupe.— Les ComPressi, d'Orb., ont le dos étroit et comme coupé carrément ; la coquille très comprimée, à spire embrassante, et des côtes ou stries qui forment des tubercules sur les côtés du dos. Les lobes sont nombreux et impairs, les selles souvent pai- res ; le lobe dorsal est très grand. Cette division est spéciale aux terrains crétacés. Exemple : A. Beaumontianus, d'Orb. (Atlas, pl. LIV, fig. 2). On en trouve quelques espèces dans le terrain néocomien su- périeur (urgonien). L’A. compressissimus , d'Orb., 61, et l'A. Didayanus, d'Orb., 108, ont été découverts dans le midi de la France. Le gault en renferme peu. On ne cite guère que l’A. quercifolius, d'Orb., 83. Les espèces augmentent de nombre dans le terrain cénoma- nien. AMMONITIDES. 687 On a trouvé en France les E. Largilliertianus,, d'Orb., 95, Geslianus, d'Orb., 97, et Beaumontianus, d'Orb., 98. L’A. complanatus, Mantell, Sow., 569, de Hamsey, appartient aussi probablement à cette division. Ce groupe continue jusqu'au terrain sénonien. L’A. Lafresnayanus, d'Orb., 97, à été trouvée à Fréville (Manche). l'A. bidorsatus, Roemer (1), provient de la craie d'Allemagne. 41° Groupe.— Les ARmATI, de Buch, ont le dos large, carré et se joignant à angle droit avec les flancs, une rangée de tubercules saillants sur les côtés et une ou plusieurs autres sur les flancs. Les lobes sont impairs et les selles paires ; le lobe latéral, égal au dor- sal ou plus petit, est étroit et placé au milieu des flancs. Exemple : À. perarmatus, Sow., (Atlas, pl. LIV, fig. 3). Ce groupe est spécial aux terrains jurassiques moyens et supé- rieurs. Les espèces commencent avec l’époque kellowienne. L’A. athleta, Phillips, d'Orb., 163 et 164, est une espèce très répandue et bien caractérisée. L’A. Babeanus , d'Orbigny, 181, ressemble beaucoup à l’Amm. perar- malus. Les terrains oxfordiens en renferment plusieurs. La plus connue et le type le mieux caractérisé de ce groupe est l'A, perar- matus, Sow., d'Orb., 184, L'A. Edwardsianus, d’Orb., 188, en est très voisine. L’4. Eugenii, Raspail, d'Orb., 187, est une espèce très anomale qui, dans son jeune âge, appartiendrait plutôt au groupe des planulati, et qui, en pre- nant des tubercules avec l’âge adulte, ressemble aux armati, avec cette ex- ception que la région siphonale est presque celle des dentati. Les terrains jurassiques supérieurs ont quelques espèces qui continuent le type du perarmatus. Le terrain corallien renferme l’A. Rupellensis, d'Orb., 205, remarquable par ses très longues épines. On trouve dans les terrains kimméridgiens et portlandiens l'A. longispinus, Sow., Orb., 209 (bispinosus, Zieten). 12° Groupe. — Les ANGuLicosTaTt, d'Orb., ont le dos plus étroit que les flancs et des côtes élevées, alternes, qui passent d’un côté (t) Roemer, Kreidegeb., p. 88, pl. 13, fig. 5. 688 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. à l’autre, et qui, à l’angle du dos, font une légère saillie de ma- nière à le faire paraître carré. Les lobes sont impairs et les selles ordinairement impaires. Le lobe siphonal est plus court que le latéral supérieur ; les lobes auxiliaires sont obliques vers lom- bilic. Exemple : À. Milletianus, (Atlas, pl. LIV, fig. 4). Ce groupe est en général caractéristique des terrains crétacés. Il faut cependant observer que les espèces armées d’épines ou de tubercules ressemblent beaucoup aux armati, et qu'il est impos- sible de séparer quelques espèces jurassiques des angulicostati des terrains crétacés. Ainsi l'A. Meyendorfii, d'Orb. ;f), du terrain oxfordien de Russie, appartient évidemment au même type que l'A. Cornuelianus, et doit être rangée dans le mème groupe. Ainsi encore | A. Arduennensis, d'Orb., 186, et l’A. Toucasianus, d'Orb., 190, de l’oxfordien de France, ont tout à fait les caractères de ce groupe, et paraissent devoir y entraîner l'A. Constantii, d'Orb., 186, du même terrain, qui n'est peut-être qu'une simple variété de la première, mais qui, par ses tubercules qui bordent la région siphonale, rappelle plutôt les capri- corni de la première division. Les lobes auxiliaires de ces deux espèces sont obliques. Les terrains néocomiens et aptiens en renferment quelques espèces. L'4. angulicostatus, d'Orb., 46, et l'A. Feraudianus, d'Orb., 96, du ter- rain néocomien supérieur (urgonien), appartiennent au type normal du groupe. L'A1. crassicostatus, d'Orb., 59, et l'A. fissicostatus, Phillips (Deshayesi, Leym.), du terrain aptien, ont également des côtes simples et une région siphonale plate. L'4. Gargagensis, d'Orb., 59, du même terrain, a de petits tubercules le long de la région siphonale. Les A. Martini, d'Orb., 58, et Cornuelianus, d'Orb., 112, prennent des tubercules latéraux, qui les rapprochent des armati.Elles appartiennent égale- ment au terrain aptien. L'A. Hambronii, Forbes (2), du lower green sand, est une espèce à dos presque rond, mais qui, par ses côtes et ses tubercules ombilicaux, rappelle plusieurs angulicostati du gault. se t) De Verneuil, Pal. de lo Russie, pl. 32, fig. 4, 5. ) ( (2) Quart. Journ, of the geol. Soc., t. F, p. 354, pl. 5, fig, 4. AMMONITIDES. 689 Les angulicostati du gault sont les derniers représentants de ce groupe. L’A. Milletianus, d'Orb., 77, est le type le plus normal. L’A. Dutempleanus, d'Orb. (fissicostatus, d'Orb., 76), a les côtes bifurquées, des tubercules vers lombilic, et la région siphonale plus ronde. L'A. Puzosianus, d'Orb., 78, a aussi des côtes bifurquées et des tubercules ombilicaux ; mais la région sipho- nale est aplatie. 6° Section. — AMMONITES À RÉGION SIPHONALE ARRONDIE. Cette section, la plus nombreuse de toutes , est caractérisée par l'arrondissement régulier de ses tours, du côté externe ou op- posé à l'enroulement. Elle se lie de près à la précédente, car ii y a des passages nombreux entre les bords aplatis et les bords ar- rondis. 13° Groupe.—Les Capricorni, de Buch, font un de ces passages ; ils rappellent souvent les angulicostati par leurs formes, mais - leurs tours sont plus arrondis et leurs côtes, droites, simples, passent sur la ligne médiane externe sans s’abaisser. Quelque- fois, dans chaque tour, la région siphonale est plus développée que les flancs. Les lobes sont impairs et les selles paires. Le lobe dor- sal est le plus long et les latéraux sont larges. Ils sont très voisins des armati et leur région siphonale arron- die les en distingue mal. On les reconnaîtra surtout à l'absence de tubercules sur les flancs ; ceux qui bordent la région siphonale sont souvent très développés. Quelques espèces rappellent aussi les coronarii, sauf en ce que les côtes sont simples, tandis que dans ces dernières, elles se bi- furquent aux tubercules. Exemples : A. planicosta (Atlas, pl. LIV, fig. 5), comme re- présentant des capricorni sans épines, et À. armatus (Atlas, pl. LIV, fig. 6), pour les capricorni à épines. Toutes les espèces appartiennent au lias. Quelques unes ont des tubercules ou épines le long de la région siphonale. On peut citer parmi elles : Dans le lias inférieur : les À. Birchü, d'Orb., 86, Æduensis, d'Orb. (Prodrome), et Sauzeanus, d'Orb., 95. Dans le lias moyen : les À. Maugenestii, d'Orb., 70, Valdani, id., 71, natrix, Lieten, armatus, Sow., d'Orb., 78, brevispina, Sow., d'Orb., 79, muticus, d'Orb., 80, Davæi, Sow., d’Orb., 81. IT, hi 690 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES, L’A. Regnardi, d'Orb., 72, fait une sorte de passage entre les deux subdi- visions de ce groupe. Dans le lias supérieur : À. capricornus, Schlot. (Dudressieri, d'Orbigny, 103). Les autres espèces s’éloignent davantage des armati et ont des côtes simples, passant sur la région siphonale sans tubercules. Nous citerons : Dans le lias inférieur : l’À. carusensis, d'Orb., 84. Dans le lias moyen : les À. planicosta, Sow., d'Orb., 65, Jamesoni, Sow., 553, latecosta, Sow., 556, et peut-être aussi l'A. Boblayei, d'Orb., 69. 14° Groupe.—Les Hererorayzct, d'Orb., ont le bord siphonal peu large et convexe, la spire plus ou moins embrassante, et les lobes très ramifiés, composés de parties impaires. Les selles, le plus souvent paires, ont à leur partie supérieure des feuilles larges et plus ou moins arrondies, en massue, d'un aspect particulier. La coquille est lisse ou ornée de côtes fines et rapprochées. Exemple : À. Guettardi, Rasp. (Atlas, pl. LIV, fig. 7 ei 8). On devrait faire dater leur apparition de l’époque saliférienne, si les cloisons des espèces trouvées dans les terrains de cette pé- riode n’avaient pas quelque chose de très anomal, qui engagerait plutôt à en faire un petit groupe à part. Les principales espèces sont les suivantes : L'A. neojurensis, Quenstedt (f), d'Hallstadt, est lisse, avec des selles rami- fiées d’une manière assez spéciale, à feuilles bien claviformes. L'A. Morloti, Hauer (2), du même gisement, en est très voisine. On peut ajouter l'A. Sümonyi, Hauer (monophyllus, Quenstedt), du même gisement ; l'A. amænus, Hauer (respondens, Quenst.), de Hallein et Hornstein ; et l'A. sphœærophyllus, Hauer, des Alpes vénitiennes. L’A. jarbas, Münster, est une petile espèce à feuilles simples et peu dé- veloppées, de Saint-Cassian. Ce n’est que depuis l’époque du lias que les espèces prennent leurs formes normales. Le lias moyen renferme les À. Loscombi, Sow., d'Orb., 75, et Buvigneri, d'Orb., 74. Je dois faire remarquer que cette dernière espèce a les feuilles bien plus petites et bien moins en massue que les vrais Heterophylli, et qu’elle appartient plutôt au groupe des Ligati. (1) Quenstedt, Petref. Wurt., pl. 19, fig. 8; Hauer, Ceph. Salz., pl. 3, fig. 2 à 4. (2) Haidinger, Abhandl., t. I, pl. 2, fig. 12-14. AMMONITIDES. 691 Dans le lias supérieur on trouve l'A. heterophy lus, Sow., d'Orb., 109, qui, suivant M. Bayle (!), passe aux terrains oolithiques et oxfordiens ; l’A. mi- matensis, id., etl’A. zetes, d'Orb. (Heterophyllus Amalthœus, Quenstedt). Plusieurs espèces ont été indiquées dans les terrains kelloviens et oxfordiens. La plus répandue et la plus connue est l’A. tatricus, Pusch., d'Orb. 180, fréquente dans le kellowien et passant à l’oxfordien : elle daterait même du lias supérieur, si, comme cela paraît probable, il faut lui réunir l'A. Calypso, d’Orb., 110. | L’A. Zignodianus, d’'Orb., 1482, du terrain kellowien, a les sillons plus ax- guleux. Il faut ajouter les À. viator, d'Orb., 172, et Hommairei, id., 173, du même terrain, et l’A. fortisulcatus, d’Orb., 189, du terrain oxfordien. Les terrains crétacés en renferment plusieurs espèces bien caractérisées. On cite dans le terrain néocomien inférieur : Les À. semisulcatus, d'Orb., 53, incertus, d'Orb., 30, Tethys (Tethis et semistriatus), d’Orb., 59 et 41, et Terverü, d'Orb., 54. Le terrain néocomien supérieur (urgonien) renferme, l'A. Rowyanus, d'Orb. (olim infundibuli:m, pl. 39 et 110), espèce très voisine de l’À. viator, du kellowien. Le terrain aptien en contient aussi. On cite les À. picturaius, d'Orb., 54, Carlavantii, d'Orb. (Prcdrome), et Guettardi, Rasp., d’Orb., 53. Ce groupe se continue et se termine dans le gault. On y trouve l’A. Velledæ, Michelin, d'Orb., 82, et l'A, alpinus, d’Orb., 83, qui en est à peine distincte. 15° Groupe.—Les Licari, d'Orb., ressemblent aux précédents par leur forme et par leur défaut d'ornements, mais les selles ne pré- sentent jamais de feuilles en massue, comme les heterophyili. Le lobe dorsal est court, les derniers auxiliaires sont quelquefois obli- ques vers l’ombilic. La coquille est le plus souvent marquée de sillons ou de côtes, anciens points d’arrêt des bouches temporaires. Exemple : À. Mayorianus, d'Orb. (Atlas, pl. LIV, fig. 9). Quoique quelques espèces des terrains jurassiques montrent des formes à peu près analogues, telles que l'A. £rato, d'Orb., 201, on peut dire que les ligati sont caractéristiques de l'époque cré- tacée, car les espèces jurassiques n’en ont jamais tous les carac- tères réunis. (1) Bull. Soc. géol., 2° série, 1848, t. VI, p. 454. 692 CÉPITALOPODES TENTACULIFÈRES. On en trouve plusieurs dans le terrain néocomien. Les A. Grasianus, d'Orb., 44, Seranonis, d'Orb., 109, et Carteroni, d'Orb., 61, caractérisent le néocomien inférieur. On trouve dans le terrain néocomien supérieur (urgonien), les À. ligatus, d'Orb., 38, intermedius, id., cassidea, d'Orb., 39, et Charrierianus, d'Or- bigny (1). Les espèces sont abondantes dans le terrain aptien. L'A. inornatus, d'Orb., 55, est une petite espèce très commune. L'A. Matheroni, d'Orb., 48 et 81, appartient au type de l’A. Mayorianus. I] faut ajouter les À. raresulcatus, d'Orb., 85, Royerianus, d'Orb., 112, Emerici, d'Orb., 51, impressus, d'Orb., 52, Belus, d'Orb., id., rotula, SOwW., 570, etc. Le gault (terrain albien) en renferme une série considérable. L'A. Mayorianus, d'Orb., 79, est une espèce fréquente à la perte du Rhône; elle passe en France au terrain cénomanien. Les 4. Parandieri, d'Orb., 38, et Dupinianus, d'Orb., 81, ont la même forme et des bouches provisoires nombreuses. Les A. latidorsatus, Michelin, d’'Orb., 80, Timotheanus, Pictet (?), Jurinia- nus, id., et Bourrilianus, id., sont épaisses. La première seule a des bouches provisoires L’A. Agassizianus, Pictet, est remarquäble par de gros tubercules et des stries très fines. L'4. Beudanti, Brongniart, d'Orb., 53, est comprimée et rappelle un peu les clypeiformi. L'A. Bonnetianus, Pictet, a des côtes nombreuses et régulières, et des tu- bercules ombilicaux. Ce groupe se continue, en diminuant, dans les terrains crétacés supérieurs au gault. L'A. Mayoria .us, d'Orb., 79, et l'A. latidorsatus, Michelin, d'Orb., 80, citées plus haut, se retrouvent dans le terrain cénomanien. On cite dans le même terrain l’A. catillus, Sow. (dispar, d'Orb., 45). Les À. peramplus, Mantell, d'Orb., 100, Prosperianus, id., et Lewesiensis, Sow., 80, non d'Orb., du terrain turonien, s’éloignent un peu des formes normales du groupe. (t) Cette ammonite a été décrite par Quenstedt, Petref. Wurtemb., pl. 17, fig. 7, sous le nom de Parandieri; mais ce n'est pas l’A. Parandieri, d'Orbigny. (2, Voyez pour ces espèces, et pour plusieurs des suivantes, Pictet, Moll. foss. des grès verts, 1° livraison, AMMONITIDES. 693 Il en est de même de l'A. Gollevillensis , d'Orb. (olim Lewesiensis, 101 et 102), du terrain sénonien. J'ai dit plus haut que quelques espèces jurassiques rappelaient les ligati dans une partie de leurs caractères. On en pourrait for- mer un groupe spécial, si elles ne passaient pas d’un autre côté aux formes des planulati. On peut citer parmi ces espèces, l'A. Sabaudianus, d'Orb., 174, des terrains kellowiens, qui a les bouches provisoires des ligati ; l'A. Altenensis, d'Orb., 204, et l’A. Radisensis, id., 203, du terrain corall'en, qui ont les stries des ligati et non les côtes des planulati. L’A. Lallierianus, d'Orb., 208, du terrain kimméridgien, espèce lisse, est remarquable par ses singuliers tubercules ombilicaux, dirigés en dedans, exa- gération en quelque sorte de ceux de |’. peramplus, Mantell. L’A. orthocera, d'Orb., 218, du même terrain, striée aussi et non costée, a des tubercules énormes, mais dirigés, comme c’est le cas le plus fréquent, perpendiculairement aux flancs. 16° Groupe.—Les PLanuLaTt, de Buch, ont une coquille discoï- dale à tours plus ou moins cylindriques, ornée de côtes fourchues et sans aucune pointe. Les lobes sont toujours impairs, les auxi- liaires sont fortement obliques en arrière, les selles sont le plus souvent paires. Exemple : À. biplez, Sow. (Atlas, pl. LIV, fig. 10 et 11). Ce groupe appartient à l’époque jurassique et renferme un grand nombre d'espèces. Il manque au lias inférieur et moyen, et se trouve dans le lias supérieur. L’A. communis, Sow., d'Orb., 108, est répandue partout et connue de tous les paléontologistes. On cite en outre l'A. annulatus, Sow., d'Orb., 76, et l'A. Holandrei, d'Or- bigny, 105. L'oolithe inférieure en renferme quelques espèces. L’'A. polymorphus, d'Orb., 124, varie beaucoup dans son enroulement. L’A. Martinsü, d’Orb., 125, en est voisine, ainsi que l'A. Defranciü, d'Orb., 129. Dans la grande oolithe on en cite également un petit nombre qui sont : L’A. arbustigerus, d'Orb., 143, et l'A. planula, Hell., d'Orb., 144, espèces qui paraissent devoir être réunies. L’A. sub-Bakeriæ, d'Orb., 148 (non 149), qui passe au terrain kellowien. 69/ CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les terrains kellowien et oxfordien en ont fourni également. On cite dans le terrain kellowien, outre l'espèce précédente, l'A. Bake- riæ (1), Sow., d'Orb., 149, confondue d’abord avec elle. Le terrain oxfordien est caractérisé presque partout par une espèce très commune, l'A. biplex, Sow , 293 (plicatilis, d'Orb., 191) (2). Cette espèce varie beaucoup. Je pense, avec M. d’Orbigny, que l’on peut lui réuuir celles que M. Quenstedt figure sous les noms de l'A. polygyratus, Kruger, et l'A. colubrinus, Rein. On peut en distinguer quelques espèces d'Allemagne (?), comme l'A. involutus, Quenstedt. La Russie () en a également fourni quelques unes. La plus re- marquable est l'A. virgatus, de Buch. Les espèces se continuent dans le terrain corallien. L’A. Achilles, d'Orb., 206, est la plus commune, elle a des cloisons très compliquées et les formes externes de l’A. biplex. L’A. Cymodoce, d’Orb., 202, est presque lisse à l’âge adulte, et pourrait bien, suivant M. Giebel, n'être que la véritable À. plicatilis, Sow., 166. Les terrains kimméridgien et portlandien renferment les plus récentes. On trouve, dans les premiers, outre 1’4. Cymodoce, qui passe du corallien, les À. decipiens, Sow., d'Orb., 211, Erinus, d'Orb., 212 et 215 (Hector), Eumelus, d'Orb., 216, Eupalus, d'Orb., 217, etc., qui ont de très grands rapports ensemble. Les À. giganteus, Sow., 126, d’Orb., 221, gigas, Zieten, d’Orb., 220, Gravesianus , d’Orb., 219, du portlandien, etc., sont réunis au bifidus par M. Giebel, mais par une association qui me paraît forcée. L’A. suprajurensis, d'Orb., 223, du même terrain, est plus distincte. (!) Je ne puis ici, comme je l’ai déjà dit, discuter la synonymie des ammo- nites. Il s’agit ici de l’A. Bakeriæ telle que l’admet M. d’Orbigny, et non de l'A. Bakeriæ interprétée par M. Quenstedt, qui est l'A. perarma- tus. Malheureusement la discussion repose sur la figure 570, 1 et 2, de Sowerby, qui est très mauvaise. (2) 1 n’y a aucüne série d’espèces sur lesquelles les paléontologistes soient moins d'accord que sur les Amm. planulati des terrains oxfordiens et coral- liens. Celle dont je veux parler ici est l’A. bipleæ, Sow., qui est probablement l'A. bifidus, Brug. M. d'Orbigny lui réunit, je crois à tort, l'A. plicatilis, Sow., 166. (3) Voyez surtout pour ces espèces difficiles, Quenstedt, Petref. Wurtemb., et Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II. (#) Voyez d'Orbigny, dans l'ouvrage de MM. de Verneuil, Murchison et Keys., Pal. de la Russie, pl. 31, etc. ; Keyserling, Petschora Land, etc. AMMONITIDES. 695 17° Groupe. —Les Coronaru, de Buch, ne diffèrent des planulati que par un tubercule au point de bifurcation des côtes oustries. Ces tubercules sont placés entre le lobe latéral supérieur et le latéral inférieur ; les auxiliaires sont obliques. Exemple : A. Æumphriesienus (Atlas, pl. LV, fig. 4). De nonibreuses transitions unissent ce groupe avec le précé- dent, ainsi qu'avec le suivant. On pourrait citer des espèces dont le type normal appartiendrait à un des groupes, et des variétés incontestables à un des autres. Les espèces caractérisent le lias supérieur et les terrains juras- siques inférieurs. Dans le lias ce groupe est représenté par quelques espèces qui appartiennent au type normal, et par d’autres qui ont les tuber- cules beaucoup plus marginaux, formant ainsi une transition aux Capricorni. Parmi les coronarii normaux on peut citer l'A. Raquinianus, d'Orb., 106, et l'A. Desplacei, d'Orb., 107, du lias supérieur, et probablement l'A. acan- thus, d'Orb., du lias moyen. Dans le type des Coronari à tubercules marginaux, qu’on pourrait nom- mer Mucronati, on cite : Dans le lias moyen l’À. subarmatus, Young, d’Orb., 77, l'A. centaurus, d'Orb., 76. Dans le lias supérieur, les À. mucronatus, d'Orb., 104, Braunianus, d'Orb., id., et À. acanthopis, d'Orb. (Prodrome). Les ammonites coronarii de l’oolithe inférieure et de la grande oolithe ont en général les tubercules latéraux. On cite dans l’oolithe inférieure : L’A. Humphriesianus, d'Orb., 133 et 134, espèce très variable dans son enroulement, fréquente et caractéristique. Les À. Blagdeni, Sow., d'Orb., 132, Braikenridgii, Sow., d'Orb., 135, et Deslongchampsianus, d'Orb., 138, appartiennent tout à fait au même type. L’A. z3igzag, d'Orb., 129, est plus anomale. La grande oolithe renferme l'A. linguiferus, d'Orb., 136, très voisine de l'A. Humphriesianus. Les espèces les plus récentes se trouvent dans le terrain kello- wien et y sont assez abondantes. Les deux plus connues et les plus caractéristiques sont l'A. anceps, Rein., d'Orb., 166 et 167, et l'A. coronatus, Brug., d'Orb., 168 et 169, très com- munes dans l'oolithe ns qui forme la partie inférieure du terrain kellowien. 696 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES, On peut ajouter l'A. modiolaris, Luid., d'Orb., 170, l'A. arthrilicus, Sow., d'Orb., 224, etc. 18° Groupe.— Les MacrocEPHALt, de Buch, ressemblent aux co- ronarii, mais sont ordinairement plus renflés. Le tubercule est plus près de l’ombilic, et est situé en dedans des deux lobes laté- raux supérieur et inférieur. Exemple : À. microstoma d’Orb., (Atlas, pl. LV, fig. 2). Les espèces de ce groupe caractérisent en général les mêmes terrains queles coronarii, mais quelques unes ont apparu plus tard, et l’on trouve jusque dans le terrain néocomien des espèces qui en ont la plupart des caractères essentiels. On en connaît quelques du lias. On cite en particulier dans le lias moyen, l'A. Bechei, Sow., d'Orb., 82, et l'A. Henleyi, Sow., id., 83; si toutefois ces deux espèces sont distinctes ; ainsi que l’À. hybridus, d'Orb., 85, et l'A. Grenouillouxi, d’Orb., 96 (Peitos, Quenstedt). L’oolithe inférieure et la grande oolithe en renferment un assez grand nombre. On cite dans la première, les À. Brongniarti, Sow., d'Orb., 137, Sauzei, d'Orb., 139, Gervillei, Sow., d'Orb., 140, et dimorphus, d'Orb., 141. On trouve dans la grande oolithe, l'A. macrocephalus, Schlot., d'Orb., 151, et l'A. Herveyi, Sow., d'Orb., 150, espèces à peine distinctes l’une de l’autre, et qui passent toutes deux au terrain kellowien. L’A. bullatus, d'Orb., 142, l'A. microstoma, id., remarquables par l'ex- trême rétrécissement de leur bouche, plus étroite que le tour qui la précède. Les espèces se continuent nombreuses dans le terrain kello- wien. Outre les deux espèces précitées qui passent de la grande oolithe (A. macro- cephalus et Herveyi), on cite l'A. tumidus, Zieten, d'Orb., 171, l'A. Lalan- deanus, d'Orb., 175, l'A. refractus, Haan, d'Orb., 172, et l'A. Christoli, Beaudoin (1), espèce très remarquable par son dernier tour qui perd tout à fait la forme spirale, etc. Le terrain oxfordien en renferme également. L'A. Goliathus, d'Orb., 195, arrive à un grand évasement. L’A. nuæx, d'Orb., reproduit les formes de l’4. microstoma. Les À. Panderi, Eichw., Okaensis, id., Tscheffkini, d'Orb., Frearst, id., (1) Bull. Soc. géol., 2° série, t. VIII, p. 596. AMMONITIDES. 697 Uralensis, id., polyptychus, Keyserl., etc., caractérisent le terrain oxfordien de Russie (1). Les terrains crétacés inférieursen renferment, comme je l’ai dit, quelques espèces. Elles ont les caractères essentiels des macro- cephali jurassiques, mais sont en général plus comprimées. On cite dans le terrain néocomien inférieur, les À. Astierianus, d'Orb., 28, commune en France et en Suisse; l'A. Jeannotti, d'Orb., 56, et l’À. bidicho- tomus, Leym., d'Orb., 57. L’A. fascicularis, d'Orb., 29, caractérise le terrain néocomien supérieur (urgonien). Quelques espèces plus récentes ont les formes renflées des ma- crocephali, avec des côtes simples ou nulles ; mais elles sont en- core trop mal connues pour pouvoir être classées. Je citerai parmi elles (?) l'A. Michelianus, d'Orb. (Prodr.), du gault, et l'A. Santonensis, id., du terrain sénonien. 19° Groupe.— Les GLogosr, Giebel, ont une coquille très enrou- lée, globuleuse, quelquefois anguleuse, à ombilic étroit, sembla- ble sous ces points de vue, aux espèces les plus globuleuses du groupe précédent ; mais leur surface est lisse, ou faiblement striée, dépourvue de côtes et de tubercules. Les lobes sont petits et bien découpés, les auxiliaires varient ordinairement de deux à quatre, et dépassent quelquefois ce nombre. Exemple : A. globus (Atlas, pl. LV, fig. 3). Ce groupe est spécial au terrain saliférien (3). On trouve à Hallstadt l'A. globus, Quenstedt (angustilobatus, Hauer). Les À. Gaytani, Klipst., subumbilicatus, de Hauer, Johannis Austriæ , Klipst., Maæimiliani Leuchtembergensis, id., etc., ont été trouvées à Saint- Cassian, à Aussée, etc. On peut ajouter les À. Ramsaueri, Quenstedt, tornatus, Brown, subga- leatus, d'Orb., etc., d'Hallstadt et d’Aussée, et les À. latilabiatus, Klipst., Goldfussi, id., Meyeri, id., etc., de Saint-Cassian. 20° Groupe : Les FimgriaTt, d'Orb., ont une coquille discoïdale, (1) Voyez d'Orbigny, de Verneuil et Murchison, Pal. de la Russie; de Keyserling, Petschora Land, etc. (2) D'Orbigny, Prodrome, t. 11, p. 124 et 212. (8) Voyez, pour ce groupe des Globosi, Giebel, Fauna der Vorwelt, t. II, p. 442 ; Quenstedt, Petref. Wurtemb., pl. 18 et 19; Klipstein, Münster, de Hauer, loc. cit, 698 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. formée de tours cylindriques, contigus sans se recouvrir, et pré- sentant des traces de bouches temporaires. Leur bouche est circu- laire. Les lobes et les selles sont pairs, élargis à leur extrémité et rétrecis à leur base; le lobe dorsal est souvent le plus long. Exemple : A. subfimbriatus, d'Orb. (Atlas, pl. LV, fig. 4). Les espèces se trouvent peut-être déjà dans les terrains salifé- riens, L'Amm. Acis, Münster (‘), et l'A. Wengensis, Klipstein, de Saint-Cassian, paraissent appartenir à ce type, autant du moins qu'on en peut juger sur des figures très imparfaites. Elles augmentent de nombre et d'importance dans les terrains Jurassiques. On en cite plusieurs du lias. Celles du lias inférieur sont encore petites et peu caractérisées. On cite les A. Phillipsü, Sow., d'Orb., 97, articulatus, Sow., d'Orb., id., et Hagenowi, H. de Meyer (?). Le lias moyen renferme une belle espèce bien connue, l'A. fimbriatus, Sow., d'Orb., 98. Le lias supérieur a fourni | À. cornucopiæ, Young, d'Orb., 99, espèce. assez répandue et caractéristique, ainsi queles À. Jurensis, Zieten, d'Orb., 100, et lineatus, Schlot. L’A. hircinus, Schlot., d'Orb., 101, ressemble au moins autant aux ligati qu'aux fimbriati. L'oolithe inférieure en renferme quelques unes. L'A. Eudesanus, d'Orb., 128, est une belle espèce bien caractérisée. On peut ajouter l'A. pygmœæus , d'Orb., 129, | 4. Linneanus, d'Orb., 127, etc. L’A. Pictaviensis, d'Orb., 126, reproduit les ornements de l'A. cornu- copiæ. Le terrain kellowien en renferme quelques unes. L’A. Adelæ, d'Orb., 183, paraît appartenir à ce groupe. L’A. tripartitus, Raspail, d'Orb. 197, (polystomus, Quenstedt), caractérise le kellowien en France, et se trouve en Allemagne avec l’A. Murchisoni. Les terrains crétacés n'ont pas moins d'ammonites fimbriati que les jurassiques. Le terrain néocomien est celui qui en contient le plus. On cite dans le néocomien inférieur les À. subfimbriatus, d'Orb., 35, espèce (1) Münster, Beitr., t. IV, pl. 15, fig. 32 ; Klipstein, Geol. de Oesilich. Alpen, pl."G, Hg (T° (2) Palæontographica, t. 1, pl. 13, fig. 22, et pl. 17, fig. 2. AMMONITIDES. 699 très caractéristique et fort répandue en Suisse, Juilleti, d'Orb., 471, et stran- gulatus, d'Orb., 49. Les 4. inæqualicostatus, d'Orb., 29, Honoratianus, d'Orb., 37, recticos- talus, d'Orb., 40, lepidus, d'Orb., 48, etc., caractérisent le néocomien supé- rieur (urgonien). Quelques espèces se continuent dans le terrain aptien. On cite l’À. striatisulcatus, d'Orb., 49, et l'A. Duvalianus, d'Orb., 50. Le gault n’en renferme qu'une seule. C’est l’A. Jallabertianus, Pictet, très voisine de l'A. Duvalianus, et réunie à tort par M. d'Orbigny à l'A. inflatus. L'espèce la plus récente a été trouvée dans le terrain cénoma- nien. C'est l’A. Cassisianus, d'Orb. (Prodrome), qui n’a encore été ni figurée ni décrite. Cette énumération, quelque longue qu'elle soit, ne comprend pas absolument toutes les formes d’ammonites. Quelques unes, principalement parmi les espèces des terrains salifériens, semblent trop anomales pour rentrer dans les groupes connus. Telles sont {1) l’A. mirabilis, Klipstein, de Saint-Cassian, l'A. larva, id., du même gisement, etc. je n'ai jusqu’à présent parlé que des ammonites des terrains d'Europe. Ce genre a eu cependant une distribution géographique assez étendue, et on l’a retrouvé dans l'Amérique A ME AL et méridionale, et dans les Indes orientales. Les espèces de l'Amérique septentrionale sont connues (2) par divers mémoires de MM. Morton, Dekay, etc. L’étage du terrain crétacé des États-Unis, qui paraît correspondre à la craie blanche d'Europe (terrain sénonien), renferme des espèces dont les principales sont les À. placenta, Dekay, Delawariensis, Morton, Vanuxemi, Morton, telifer, id., M id., vespertinus, id., Mandanensis, id., Abyssi- nus, id., Nicoleti, id. M. Roemer en a de tre quelques unes du terrain crétacé du Texas. (1) Klipstein, Geol. der Oestlich. Alpen, pl. 5, fig. 2, et pl. T, fig. 9. (2) Journ. Acad. Phil., t. VI, p. 88, et t. VIII, 2° partie, p. 208 (1842) Ann. du Lyc. de New-York, t. I, p. 277, etc. 700 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les espèces de l'Amérique méridionale ont été décrites (!) par MM. Léopold de Buch, d'Orbigny, Hopkins, Coquand et Bayle. Les espèces décrites par M. de Buch sont les À. Peruvianus, galeatus, æqua- torialis , etc. Elles paraissent appartenir au terrain néocomien supérieur (urgonien). Les espèces recueillies par M. d'Orbigny dans les terrains crétacés de l’A- mérique méridionale sont, outre l'A. galeatus, Humb., les À. Boussingaulli, Dumasianus , Santafecinus, alternatus , planidorsatus, Alexandrinus et Columbianus. M. Hopkins en a fait connaître plusieurs de Santa-Fé de Bogota (4. Hopkinsi, Inca, Buchiana, Leai, Bogotensis). MM. Coquand et Bayle ont décrit les À. Domeykus et pustulifer, de Co- quimbo (Chili), et les ont rapportées aux terrains jurassiques inférieurs. Les espèces des Indes orientales ont surtout été recueillies dans les terrains crétacés supérieurs (?). Les plus anciennement connues ont été trouvées par le capitaine Smee, puis décrites par Sowerby, etc. Plus récemment M. Ed. Forbes en a fait connaître un très grand nombre. Les Crioceras, Léveillé (Topæum, Sowerby), — Atlas, pl. LV, hei,5, ont tous les caractères essentiels des ammonites, sauf que les tours de spire ne sont pas contigus les uns aux autres. La spire toutefois reste régulière. Les cloisons sont régulièrement divisées en six lobes presque toujours impairs, et en selles paires. Le lobe latéral supérieur est plus long que le dorsal. Les lobes et les sel- les sont étroits à leur base, et fortement élargis à leur extrémité. Ces mollusques paraissent spéciaux à la période crétacée, mais seulement aux étages inférieurs et moyens. Ils se trouvent depuis les terrains néocomiens jusqu'au gault. Les crioceras sont, comme nous le verrons plus bas, tout à fait semblables au premier enroulement des ancyloceras, de sorte qu'un de ces derniers, s’il est fracturé et privé de sa crosse, a tous les caractères des premiers. Il en est résulté que l’on à sou- (1) De Buch, Pétrif. recueil. par Humboldt, Berlin, 1839, in-folio; d’Or- bigny, Voyage dans l’Amér. mérid.; Roemer, Texas, in-4°; Hopkins, Quart. Journ. of the geol. Soc., t. I, p. 176; Coquand et Bayle, Bull. Soc. géol., 2° série, t. VII, p. 232, etc. (2) Voyez Journ. de Madras, et Proceedings of the geol. Soc., t. IT, p. 77; Forbes, Trans. of the geol. Soc.,t. VII, p. 99, etc. AMMONITIDES. 701 ventrapporté au genre qui nous occupe des ancyloceras incomplets. M. Astier (!) va plus loin, et affirme que ces deux genres n’en forment qu’un. Ce paléontologiste zélé a trouvé plusieurs préten- dus crioceras projetés en crosses, et il en a conclu que tous pren- nent cette forme à l'âge adulte, d'autant plus qu'on ne trouve pas de crioceras terminés par une bouche qui indique leur forme complète. Cette opinion de M. Astier est possible, mais comme il y a plu- sieurs espèces quon n'a jamais trouvées encore qu’à l’état de crioceras, j'ai provisoirement conservé ce genre. Des découvertes nouvelles pourront transporter une partie des espèces (ou touies) dans le genre des ancyloceras. Les espèces lesplus anciennes appartiennent, comme je l'ai dit, au terrain néocomien. Le C. Cornuelianus, d'Orb., 115, a été trouvé à Wassy, à Cheiron et à Anglès, Le C. Puzosianus, d'Orb., 115, provient d’Anglès et de Barrême. Le C. cristatus, d'Orb., 115, se trouve à Escragnolles et à la Doire (Var). Le C. alpinus, d'Orb. (Prodrome), a été découvert à Anglès. Le terrain aptien paraît n’en renfermer qu'une espèce. C'est le C. plicatilis, d'Orbigny (Hamites plicatilis, Phillips), de l'argile de Speeton. Les espèces se continuent dans le gault. Le C. Astierianus, d'Orb., 115 bis, a été trouvé à la collette de Clar, près Escragnolles. J'ai décrit (2) le C. Vaucherianus, Pict., du gault de la perte du Rhône. Les ScapmiTEs, Parkinson, — Ailas, pl. LV, fig. 6 à 8, ont dans leur jeune âge un enroulement semblable à celui des am- monites, avec les tours en contact ou se recouvrant les uns les autres. À un certain àge la coquille se redresse et se projette en une crosse dont l'extrémité forme un fer à cheval. Les scaphites sont spéciaux à la formation crétacée. Ils com- (1) Catal. descr. des ancyloceras de l'étage néoc.d Escragnolles, extrait des Mém. de la Soc. d’agric. de Lyon, et à part, Lyon, 1851, in-S8. (2j) Descr. des Moll. foss. des grès verts des envir. de Genève, p. 111, pl. 1% fig. 1, 702 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. mencent avec l'époque néocomienne , et s’éteignent avec celle de. la craie blanche. Les espèces les plus anciennes ont les tours peu recouverts et la spire visible. On cite en particulier, dans le terrain néocomien supérieur (urgonien) de Barrème, une espèce remarquable sous ce point de vue, le Scaphites Ivanii, Puzos, d’Orb., 128 (Atlas, pl. LV, fig. 6). M. d'Orbigny indique dans le même terrain une espèce nouvelle, le S. alpi- nus, d'Orb. (Prodrome). Les terrains aptiens d'Angleterre en renferment deux espèces. M. d'Orbigny rapporte à ce genre le Crioceratites Bowerbankii (1), Sow., de l’île de Wight, et le Hamites Phillipsü, Dean (2j, de l’argile de Speeton. Le gault en à fourni aussi deux espèces. Le S. Astierianus, d'Orb., de Clar, est une espèce très distincte (Atlas, pl. LV, fig. 7). Le S. Hugardianus, d'Orb., a été trouvé dans le gault de la Savoie et de la perte du Rhône (fig. 8). Le terrain cénomanien en contient aussi quelques-unes. Le S. œæqualis, Sow., d'Orb., 129, est commun à Rouen, à Uchaux, etc. Le $S. obliquus, Sow., 53, provient de Rouen. Le S. Rochatianus, d'Orb. (Prodrome), d'Uchaux, rappelle le mode d’enrou- lement des scaphites néocomiens. Les craies supérieures (terrain sénonien) en ont fourni un plus grand nombre. M. d'Orbigny a décrit le S. compressus, d'Orb., 128, et le S. constrictus, d’'Orb., 129, de France et d'Allemagne, Les paléontologistes allemands, et en particulier M. Roemer (3), en ont fait connaître plusieurs des terrains crétacés supérieurs d'Allemagne. Tels sont le S. Geinitzii, d'Orb. (æqualis, Geïnitz, non Sow.), et les S. inflatus, Roemer, binodosus, id., compressus, id. (non Sow., Roemeri, d'Orb.), plicatellus, Roe- mer, pulcherrimus, id., ornatus, id. Quelques espèces ont été trouvées dans les mêmes terrains en Amérique. (1) Sowerby, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. V, p. 410, pl. 34, fig. 1; Quart. Journ. of the geol. Soc., t. IT, p. 303. (2) Phillips, Geol. of Yorkshire, p. 95, pl. 1, fig. 29. (3) Roemer, Norddeutsch. Kreidegeb., p. 90, pl. 13 et 14; Geinitz Characht., etc. AMMONITIDES, 703 On cite en particulier (1) le S. Cuvieri, Morton (Amm. hyppocrepis, Dekay), et le £$. Conradi, d'Orbigny (Amm. Conradi, angulosus et petechialis, Morton). Les ANCYLOCERAS, d'Orb., — Atlas, pl. LVE, fig. 9 à 414, ont une coquille enroulée d’abord en spire disjointe, comme les crioceras (?), puis se projetant en une longue crosse. Ils sont donc à ces mollusques ce que les scaphites sont aux ammonites. La crosse est toujours sans cloisons. Il est probable qu’à toutes les époques de sa vie, l'animal était logé dans un prolongement de cette nature, qu'il détruisait au fur et à mesure de son accrois- sement. Sans cela 1} faudrait admettre, ce qui est peu probable, des différences de formes entre l’animal adulte et le jeune. Ces mollusques ont apparu pour la première fois dans l’oolithe inférieure, et n’ont pas survécu à l’époque crétacée. Plusieurs espèces ont été citées dans les terrains jurassiques. L’A. annulatus, d'Orb., 225, de Caen et de Niort, et l’A. bispinatus, Bau- gier et Sauzé ($), des environs de Niort, caractérisent l’oolithe inférieure. L’À. tenuis (Toxoceras tenuis, Baugier et Sauzé), l'A. spinatus, id. (4), et VA. Agassizü, d'Orb. (Prodr.), appartiennent à la grande oolithe, L’4. Calloviensis, Morris (5), l'A. distans, Baugier et Sauzé (6), et l'A. tu- berculatus (Toxoceras tuberculatus, B. et S.), ont été trouvés dans les ter- rains kellowiens. Ils augmentent de nombre dans les terrains crétacés. On en cite en particulier plusieurs dans les terrains néocomiens. M. d'Orbigny a décrit l’À. dilalatus, d'Orb., 121, du néocomien inférieur de Gigondas, et l'A. pulcherrimus, id., du même terrain, de Sisteron et de Cheiron. Il énumère parmi les espèces du terrain néocomien supérieur (urgonien), VA. furcatus, d'Orb., 127, de Robion et Cheiron, l'A. Puzosianus, id., de (1) Morton, Synopsis, p. 39 et 41, et Journ. Acad. Phil., t. VI, p. 109. (2) Je renvoie à ce que j’ai dit plus haut, p. 704, sur les liaisons des crio- ceras et des ancyloceras, et sur la possibilité que ces deux genres doivent être réunis en un seul. (8) Not. sur quelqg. cog., etc., p. 12, pl. 3 et 4. (4) Idem, pl. 4. (5) Ann. and. mag. of nat. hist., t. V, p. 32, pl. 6. C'est l’espèce figurée dans l'Atlas, pl. LV, fig. 41. (6) Loc. cit., pl. 3 et 4. Voyez aussi pour toutes ces espèces, d'Orb., Pal. fr., Terr. jur., et Prodrome, t. I. 704 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Robion et d'Escragnolies ; l’A. brevis, id., de Cassis ; l'A. cinctus, d'Orb., 125, de Cheiron; l'A. Duvalianus, d'Orb., 124, de la Bedoule et du Vicentin; l'A. Emerci, d'Orb., 114 (olim, Crioceras Emerici, d'Orb., C. Darü, Zigno. C. Fourneli, Duval), commun à Escragnolles, Barrème, Anglès, etc. IL cite dans le même terrain trois espèces nouvelles, les À. Perezianus, d'Orb., de Nice, Astierianus, id., d'Escragnolles, et ornatus, id., de Cheiron. M. Astier (1) en a ajouté un très grand nombre. Il a décrit l'A. Binelli, Ast., de Cheiron et d’Anglès; les À. Kæchlini, Astier, Moutoni, id., Thiollie- rei, id., Tabarelli, id., Van den Hecki, id , Jourdani, id., et Jauberli, id., d'Anglès. Ce dernier est figuré dans l'Atlas, pl. LV, fig. 12. Les 4. Sablieri, Astier, Mulsanti, id., Fourneti, id., Andouli, id., Terverii, id., Sartousü, id., et Seringei, id., ont été trouvés à Cheiron. L'A. Pugnairei, Astier , provient du ravin de Saint-Martin, près Escra- gnolles. Les espèces se continuent dans les terrains aptiens. L'A. gigas (H. gigas, Sow., Scaphites gigas, Forbes, À. Renauxianus, d'Orb., 123), a été trouvé à la Bedoule, à Apt et dans l’île de Wight. M. d'Orbigny a décrit en outre les À. Matheronianus, d'Orb., 122 (A. va- rians, id., 126), de Barrème et de la Bedoule ; l’A. simplex, d'Orb., 125, de la Bedoule ; l'A. Cornuelianus (Toxoceras Cornuelianus, d'Orb., 119), de Gar- gas, etc. Le premier est figuré dans l'Atlas, pl. LV, fig. 10. M. Matheron (2) a fait connaître l'A. Orbignyanus, de la Bedoule. Ji faut, suivant M. d'Orbigny, considérer aussi comme des ancyloceras l'H. Beanii, Young and Bird (3), de l’argile de Speeton ; l'A. intermedius, Phil- lips (#), du même gisement ; l'A. grandis, Sow., 593, de Folkstone, etc., et l'H. Hilisii, Sow. (5), des mêmes terrains. L’A. sexænodosus, d'Orb. (H. sexnodosus, Roemer) (6), a été découvert dans le hilsthon du nord de l’Allemagne. Elles deviennent moins nombreuses dans le gault. M. d'Orbigny place dans ce genre l’Hamites spiniger, Sow., 216, en y réu- nissant les H. nodosus et tuberculatus, du même auteur. Ils ont été trouvés à Folkstone. J'ai décrit (7) sous le nom de Æamites Saussureanus, une belle (1) Catal. descr. des ancyloceras, Lyon, 1851, in-8° (extr. des Mém. de la Soc. agric. de Lyon). (2) Catal. corps org., etc., p. 265, pl. 41, fig. 1 et 2. (8) Phillips, Geol. of Yorkshire, p. 95, pl. 1, fig. 28. (#) Idem, pl. 1, fig. 22. (5) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. IV, pl. 15, fig. 1 et 2. (6) Norddeutsch. Kreideg., p. 94, pl. 14, fig. 10. (?) Descr. Moll. des grès verts, p. 118, pl. 13, fig. 4 à 7. AMMONITIDES. 705 espèce que M. d Orbigny considère comme un ancyloceras, et qui pourrait peut-être former un genre nouveau. Je n’aurais pas hé- sité à établir ce genre si j'avais pu trouver un échantillon complet: mais je n'ai pu que recomposer la forme probable au moyen de fragments. Il est vrai que le nombre de ces fragments est assez considérable et leur forme assez constante pour laisser bien peu de doute. Le nom de ANISOCERAS pourrait être donné à ce nouveau genre (Atlas, pl. LVI, fig. 42). Il paraît caractérisé par une forme plus irrégulière que chez au- cun autre céphalopode. La coquille dans le jeune âge est si- nueuse, formant une spirale irrégulière héliciforme, à tours dis- joints, ayant tous une double courbure, et ne pouvant pas être compris dans un plan. Plus tard elle se redresse et s’infléchit en crosse comme les ancyloceras. Ce genre mérite peut-être mieux que tout autre la qualification que M. d'Orbigny donne aux heteroceras, de présenter le maxi- mum de dévergondage de formes parmi les céphalopodes. il est le plus irrégulier de tous. La seule espèce connue deviendrait l’Anisoceras Saussureanus, Pictet, du gault des environs de Genève. Le terrain cénomanien a fourni quelques ancyloceras. M. d'Orbigny (1) indique deux espèces nouvelles de Montblainville (Meuse), les À. Moriausianus, et Arduennensis, d'Orb., et rapporte à ce genre | Ha- mites armalus, SOW.; mais je ne connais aucune preuve qui justifie cette ma- nière de voir. L'Ancyl. ellipticus, Mantell, a été trouvé à Middleham. On a trouvé aussi quelques ancyloceras hors d'Europe. Les À. Humboidtianus, Forbes, et Buchianus, d'Orb. (Ain. Rhotomagensis, de Buch)}, proviennent du terrain néocomien supérieur de Santa-Fé de Bogota (2. L’A. tenuisulcatus, d'Orb. (Hamitestenuisulcatus, Forbes, Harmites Indicus, d'Orb., Astrol.), a été découvert dans les terrains crétacés supérieurs de Poa- dichéry {*). (tj Prodrome, t. I, p. 147. @) Forbes, Quart. Journ. of the geol. Soc , t. 1, p. 174; de Buch, Pétrif. recueill. var Humboïdi, p. 7, pl. 4, 63. 15; d'Orb., Predrome, t. if, p. 40i. 3; Forbes, Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VII, p. 116, pl. 10 et 11 ; d'Orbiguy, Voy. de l’Astrolabe, pl. 1, fig. 13 et 14, et Prodrome, t. U, p, 214. Il, h5 706 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les Toxoceras, d'Orb., — Atlas, pl. LV, fig. 42 à 14, ont, avec les caractères essentiels de tous les genres précédents, une coquille en forme de corne oblique, plus ou moins arquée et jamais en spirale. Elle croit en formant une courbure régulière depuis le commencement jusqu'à la fin. Ce genre se confond facilement avec celui des ancyloceras, lorsqu'on ne connaît que des fragments de la coquille. Je crois même par cerlains faits que j'ai pu observer dans les fossiles de Ja Suisse et de la Savoie, que ue espèces ont une croissance assez variable pour être tantôt semblables aux toxoceras, tan- tôt assez enroulées pour mériter le nom d’ancyloceras. Je dois ajouter que dans un très grand nombre de cas la distinction entre ces deux genres paraît plus justifiée et plus facile. Les toxoceras ont à peu près la même histoire paléontologique que les ancyloceras. Quelques espèces ont été trouvées dans les terrains jurassiques. MM. Baugier et Sauzé (!) ont décrit les T. Orbignyei, æqualicostatus et rarispinus, de l'oolithe inférieure du département des Deux-Sèvres. La belle collection de M. Ooster renferme des T. Orbignyei, de la chaîne du Stockhorn, qui s'enroulent comme des ancyloceras. MM Baugier et Sauzé ont décrit aussi le T. Garanti, de la grande oolithe du même département, Les espèces sont abondantes dans les terrains néocomiens. M. d'Orbigny, cite comme trouvés dans le terrain néocomien inférieur : le T. bituberculatus, d'Orb., 116, de Castellane; le T7. Duvalianus, d'Orb., 117, de Castellane et d'Escragnolles ; ainsi que les T. elegans, d'Orb., 417, annularis, d'Orb., 118, et Astierianus, d'Orb., (Prodr.), trouvés à Chciron. Parmi les espèces du terrain néocomien supérieur (urgonien), il a décrit les T. Emericianus, d'Orb., 120, Honoratianus, d'Orb., 119, et obliquatus, d'Orb., 120, de Ru et de Saint-Martin, et le T. Reguieni die d'Orb., 116, d'Escragnolles, etc. Dans le Prodrome il ajoute quelques espèces nou- velles d'Escragnolles, les T. plicatilis, Moutonianus , Jouvertianus et Varu- sensis. L'espèce connue la plus récente appartient au terrain aptien. C'est le T. loyÿerianus, d'Orb., 118, du département de Vaucluse, etc. 11) No’, sur quelq. cog., ete., pl. 1-3. AMMONITIDES,. 707 On en cite aussi hors d'Europe. Le T. nodosus, d'Orb. (Prodr.), caractérise le terrain néocomien supérieur de Santa-Fé de Bogota, etc. Les HamitEs, Parkinson, — Atlas, pl. LVI, fig. 1 à 4, ont une coquille qui forme une spire-irrégulière, très elliptique, formée de coudes placés aux exirémités du grand axe de l’ellipse et d’intervalles droits ou plus ou moins arqués. La bouche est ronde et a été en général considérée comme simple. J’ai montré que dans quelques cas du moins (1) elle était modifiée par un bourrelet (pl. LVI, fig. 4). Il est très rare de trouver la coquille entière, et ce n’est que sur un très petit nombre d'échantillons que l’on a pu constater l’exis- tence de deux crosses. Parmi eux on peut citer celui que nous avons reproduit dans l'Atlas, pl. LV, fig. 4, qui a été figuré dans le mémoire de Fitton. Pour beaucoup d'espèces ce n’est que par une hypothèse probable qu'on les considère comme ayant une forme analogue, Les fragments paraissent pouvoir s'associer de même. M. d'Orbigny avait cru pouvoir établir (?) que tous les hamites du terrain néocomien n'ont qu'une crosse, et il en avait fait le genre HamuLINA, laissant le nom d'Hamires à ceux des terrains crétacés moyens et supérieurs. Il s'en faut de beaucoup que les faits connus soient assez nombreux pour justifier cette distribution des espèces, et M. d'Orbigny paraît y avoir renoncé lui-même (3. Les hamiies paraissent spéciaux à l'époque crétacée et se trou- vent dans tous les étages dans lesquels elle se subdivise. Quelques espèces caractérisent les terrains néocomiens. M. d'Orbigny rapporte aux terrains néocomiens inférieurs : l’'H. incertus, d'Orb., 130, de Cheiron, et l'H. Emericianus, id., de Castellane. Il décrit comme trouvés dans les terrains néccomiens supérieurs : les H. dissimilis, A'Orb., 130, Astierianus, d'Orb. (Prodr.), cinclus, d'Orb., 125, alpinus, d'Orb. (Prodr.), d’Angiès; les H. subundulatus, d'Orb., subcy- lindricus, id., et Varusensis, id., d'Escragnolles. (1) Descr. des Moll. des gres verts, p. 135, pl. 14, fig. 9. (2) Prodrome, t. 1, p. 66. (3) Cours élément, 1° partie, p. 291. 708 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. L'H. hamus, Quenstedt (1), a été trouvé à Castellane et à Anglès. Deux espèces ont été trouvées dans Îes terrains aptiens. L’'H. Royerianus, d'Orb., 131, a été découvert dans les départements de l’Aube et de l'Yonne, L’H. raricostaius, Phillips (2), provient de l'argile de Speeton. Les espèces augmentent beaucoup de nombre dans le gault. Parmi les pius répandues et les plus anciennement connues, on peut citer l'H. rotundus, Sow., 61, d'Orb., 132, et l’H. attenuatus, Sow., 61, d'Orb., 131 (tenuis et compressus, Sow., funalus, Brongniart). L’'H. virgulatus, Brongniart (5), se trouve dans Ie gault des Alpes. M. d'Orbigny a fait connaître lH. punctatus, d'Orb., 131, de Clan- sayes, etc.; l'A. flexuosus, id., de Wissant, de la perte du Rhône, etc.; l'H. Bouchardianus, d’'Orb., 132, l'A. elegans, d'Orb., 133, l'A. Sablieri, id., l'H. Raulinianus, d'Orb., 134, l'H. Neptuni, d'Orb. (Prodrome), V'H. Acteon, id., l'A. Ixion, id., etc. Ces dernières espèces ont principalement été trouvées dans je département du Var. M. Leymerie ({) a décrit l’'H. aiterno-tuberculaitus (alternatus, Phill., spint- ger, Fitton, tuberculatus, Michelin). de Geraudot, Escragnolles, etc. I faut ajouter l’'H. armatus, Sow. (°). J'en ai décrit moi-même (6) plusieurs espèces du gault des environs de Genève, et en particulier : Parmi les hamites à tubercules, l'H, Favrinus, Pictet, et Y’H. Desoria- nus, id. Parmi les hamites sans tubercules, |’. Charpentieri, Pictet, V'H. Venet- zianus, id., et l'H. Studerianus, id. Les espèces se continuent dans les eraies chloritées, les craies marneuses et les grès verts supérieurs. On cite dans le terrain cénomanien de Rouen l'A. simple, d'Orb., 134, et dans le même étage de la Malle (Var), l'A. dubius, d'Orb. (Podr.). L'IT, biplicatus, Roemer (7), a été trouvé dans le quader d'Osnabrück. (1) Petref. Wurtemb., pl. 21, fig. 3 et 4. (2) Geol. of Yorkshire, p. 95, pl. 4, fig. 28. (3; Dans Cuvier, Oscein. foss., 4° édit., pl. O, fig. 6. () Mém.Soc. géol., ta V, pl. 17, fig. 21. 5) Voyez l'observation, p. 706. (6) Descr. Moll. des grès verts, p. 115, pl. 12, 14 et 15. ï7) Norddeulsch. Kreidegeb., p. 93, pl. #4, fig. 11, AMMONITIDES. 799 L'H. gracilis (Toxoceras gracilis, d'Orb., 120) caractérise le terrain tu- ronien d'Uchaux. Le terrain sénonien en renferme aussi. M. d'Orbigny indique dans son Protrome V'H. Carotinus, d'Orb., espèce non encore décrite, de Meudon. L'H. cylindraceus, Defrance, d’Orb., 136, provient de Sainte-Colombe (Manche) et de Maëstricht. M. Geinitz (1) en a décrit plusieurs de la craie de Strehlen, mais avec des erreurs de détermination. Ce sont les H, Geinitzi, d'Orb. (ellipticus, Geinitz, non Mantell), strangulalus, d'Orb. (intermedius, Gein., non Sow.), conscbrinus, d'Orb. (rotundus, Gein., non Sow.), et alternans, Geinitz. M. Peuss (2) a fait connaître une espèce de Eohême, sous le nom de pli- catilis, qui n’est pas le plicatilis, Sow.; M, d’Orbigny le nomme A. Reussianus. Les terrains crétacés supérieurs d'Amérique et de l'Inde ont aussi fourni des hamites. M. Morton ($) a décrit les Z. columna (sous le nom de baculites), arculus, torquatus et trabeatus, des États-Unis. M. d'Orbigny (£) a fait connaître l'H. constrictus, de Pondichéry. M. Forbes ($) a décrit les H. Indicus et subcompressus, du même pays. L'Amérique en a aussi fourni qui appartiennent au terrain néocomien su- périeur (urgonien). On cite en particulier (6) les A. Degenhardtii, de Buch, et l'H. Orbign yanus Forbes, de Santa-Fé de Bogota. ” Les Prycuoceras, d'Orb., — Atlas, pl. LVL fig. 5, sont des hamites dont les branches sont encore plus serrées; car elles se touchent ensemble dans toute leur longueur, formant ainsi une sorte de siphon. Ce genre est propre aux terrains cré- tacés. On en connaît deux espèces du terrain néocomien. M. d'Orbigny a décrit le P, Emericianus, d'Orb., 137, du néocomien infé- (1) Characht., p. 41, pl. 12 et 13. (2) Bôühm. Kreidef., p. 23, pl. 7, fig. 3 et 6. (3) Synopsis, p. 44, pl. 15 et 19. (#) Voyage de l’Astrolabe, pl. 3, fig. 7 et 8. (5) Trans. of the geol Soc. of London, 2° série, t. VIE, p. 116, pl. 11. (6, De Buch, Pétrif. recueill. par Humboldt, fig. 23 à 25; Ed. Forbes, Quart. journ. ofthe geol. Soc., t. I, p. 175. 710 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. rieur de Lieous et de Vergons, et le P. Puzosianus, id., du néocomien supérieur de Barrème et d’Anglès. Le terrain aptien en a fourni un: c’est le P. lœvis, Matheron (), de Cassis et de Gargas. Les espèces augmentent de nombre dans le gault. J'ai décrit (2) le P. gaultinus, Pictet (P. Puzosianus, Quenstedt), du gault des environs de Genève. M. d'Orbigny (3) indique le P. adpressus, d'Orb. (Hamites adpressus, Sow.), d’Escragnolles et du gault d'Angleterre, et le P. Astierianus, d'Orb., de Clar. Les terrains crétacés supérieurs de l’nde en renferment aussi. M. Forbes (4) a fait connaître le P. sipho, de Pondichéry. Les Bacuzires, Lamarek, — Atlas, pl. LVL, fig. 6, ont une coquille conique, ronde, comprimée ou anguleuse, qui diffère de celle de tous les genres précédents parce qu'elle est par- faitement droite et sans courbure. La dernière cavité qui renfer-- mait l'animal est très grande. La bouche à une languette dorsale comme quelques ammonites et une échancrure profonde de chaque côté. Les lobes, au nombre de quatre ou de six, sont pairs, sauf le ventral, qui est souvent très petit et toujours impair. FI faut réunir à ce genre les HomALOCÉRATITES de Hüpsch, ainsi que les TIRANITES de Montfort, et une partie des Reagpires de de Haan. Les bacu- lites sont spéciales aux terrains crétacés. Elles sont rares dans les terrains crétacés inférieurs. On n’en connait qu'une seule du terrain néocomien et point du gault. La B. neocomiensis, d'Orb., 1438, a été trouvée dans le néocomien infé- rieur des Basses-Alpes. Les craies chloritées, les craies marneuses et les grès verts su- périeurs en ont fourni quelques espèces. La B. baculoides, d'Orb., 138, se trouve dans le terrain cénomanien de Rouen, Cassis, Uchaux, etc. (!) Catal. des corps org., etc., p. 266, pl. 41, fig. 3, (2) Descr, Moll. des grès verts, p. 139, pl. 15, fig. 5 et 6. (3) Pal. fr., T'er. crét., p. 555, et Prodrome, t. If, p. 125. 14) Trans. of the geol, Soc., 2e série, t. VII, p. 118, pl. 114, fig. 5. AMMONITIDES, 711 La B. undulaius , d'Orb. (Prodrome\, a été découverte a Uchaux, où elle caractérise, suivant M. d'Orbigny, le terrain turonien. Les espèces augmentent de nombre dans le terrain sénonien. La PB, incurvatus, Dujardin, d'Orb,, 139, a été trouvée à Tours, à Qued- limbourg, etc. La B. anceps, Lamk, d'Orb., 139, se trouve en Angieterre, en Suède, en France, etc. La B. Faujasii, Lamk, Sow., 632, est répandue aussi en Angleterre, en Bohème, ete., et se trouve aussi dans le terrain danien de Faxoe et de Maëstricht. Les terrains crétacés supérieurs d'Amérique et de l'Inde en contiennent également. La B. anceps, ci-dessus indiquée, se trouve aussi dans les uns et les autres. On peut ajouter pour l'Amérique quelques espèces décrites par MM. Say et Morton (1) (B. ovatus, Say, asper, Mortou), et pour les Indes orientales, celles qu'a fait connaître M. Ed. Forbes (2) (B. vagina, Forbes, teres, id., de Pondichéry). Les Turniires, Lamarck (Cornes d’Ammon turbinées (5), etc.), — Ailas, pl. LVE, fig. 7, diffèrent de tous Les genres précédents, par leur coquille qui s’en- roule obliquement et qui est turriculée. Cette coquille forme une hélice de tours apparents, arrondis ou anguleux, en contact ou s'entamant légèrement, et laissant entre eux un ombilie perforé. La bouche est entourée d'un bourrelet ou d’un capuchon. Les lobes, au nombre de six, sont pairs ou impairs, les selles sont paires. La forme de ces coquilles pourrait les faire confondre avec les gastéropodes, mais leurs cloisons les en distinguent facile- ment. M. d'Orbigny leur a associé (‘ des ammonitides du lias infé- (!) Journ. Acad. Phil., t. VI, p. 89, t. VIIE, p. 214, 221, etc.; Morton, Synopsis; d'Orbigny, Voyage de l’Astrolabe, etc. C2) Trans. of the geol. Soc., 2° série, t. VIT, p. 414, pl. 10; Afadras journ., 1840, t. IT, p. 39. (5) Le nom de ce genre a été quelquefois écrit TurmLiruEs, et changé par M. de Haan en Turrires. (4) D'Orbiguy, Pal. fr., Ter. jur , t. X, p. 178, pl. 41 et 42. Les espèces décrites sont les T. Boblayei, d'Orb., Va'dani, id., et Coynarti, id. Elles proviennent toutes d’Augy-sur-Aubois, 742 CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. rieur (terrain sinémurien) qui ne présentent qu une très legère déviation dans leur enroulement, et qui sont presque aussi planes que les ammonites normales. Il m'est impossible d'y voir de véri- tables turrilites, et ces coquilles doivent, ou former un genre nou- veau, ou, ce qui me paraît plus probable, ne peuvent être consi- dérées que comme une modification peu importante des ammo- nites proprement dites (Atlas, pl. LV, fig. 8). Les véritables turrilites sont spéciales aux terrains crétacés. Elles manquent à l'époque néocomienne, mais sont abondantes dans le gault. M. Al. Bronguiart a décrit depuis longtemps (1) la T. Bergeri, du gault des Alpes. Cette espèce se trouve aussi à la perte da Rhône. M. d'Orbigny en a fait connaitre plusieurs, les T. catenatus, d'Orb., 140, Mayorianus, id., et elegans, id., de la perte du Rhône ; les T. Astierianus, d'Orb., 141, Senequierianus, id., bituberculatus, id., Mouionianus, d'Orb., 1242, et Vibrayeanus, d'Orb., 148, d'Escragnolles et de Clar (Var); la T. Pu- sosianus, d'Orb., 143, de Savoie et de France; la T. Hugaerdianus, d'Orb., 147, des Fiz. J'ai décrit moi-même (?) la T, Escherianus, Pictet, du gault de Savoie, Le terrain cénomanien en renferme aussi plusieurs. La T. Bergeri, ci-dessus indiquée, s’y retrouve quelquefois (3). La T. costatus, Lamarck, d'Orb., 145, est connue depuis longtemps et ré- pandue en Angleterre, etc. La T. tuberculatus , Bose, d'Orb., 144, est aussi une espèce fréquente et caractéristique. La T, Scheuchzerianus, Bosc, d'Orb., 146, se trouve à Rouen et dans les Alpes. M. d'Orbigny a ajouté les T. Gravesianus, d'Orb., 144, Desnoyersi, d'Orb., 146, ornatus, d'Orb., 147, bifrons, id., et alpinus, d'Orb., (Prodr.). La T. carcitanensis, Matheron (#), a été trouvée à Cassis. La T. Essensis, Geinitz (5), provient d'Allemagne. (t) Dans Cuvier, Ossem. foss., 4° édit. pl. Q., fig. 3 a. (2) Descr. Moll. foss. des grès verts, p. 154, pl. 15, fig. 11. (3) Quelques dépôts des Alpes renferment des turrilites associées un peu différemment qu'elles ne le sont en France. On trouve les T. Bergeri, Puzo- sianus, Hugardianus, etc., avec d’autres fossiles du gault, et avec les T. Des- noyersi, tuberculatus, etc. (4, Catal. corps org. foss., p. 267, pl. 41, fig. 4, (5) Quadersandstein, pl. 4, fig. 1 et 2, AMMUNITIDES. 719 Où en trouve egalement dans le terrain sénonien. M. d'Orbigny a fait connaître les T. plicatus, d'Orb., 143, et acuticostatus d'Orb., 147, de Soulage (Aude), la T. Archiacianus, d'Orb., 148, de Royan, et la T. Germanica , d'Orb, (Prodr.), d'Haldheim. I rapporte au même geare, sous le nom de 7. plicatilis, V'Hamites plicatilis, Roemer ({}, de Strehien, ete. M. Geinitz (2) a décrit sous le nom erroné de T. undulatus, Sow., une es- pèce de Strehlen (T. Geinitzi, d'Orb.) M. Reuss (3) a nommé à tort T. Astierianus une espèce de Bohême dont M. d'Orbigny fait le T. Reussii. Les Heucoceras, d'Orbigny, — Aïlas, pl. LVL, fig. 9 et 10, sont des turrilites à bords disjoints et tout à fait séparés les uns des autres. Ces coquilles diffèrent done des turrilites au même titre que les criocératites diffèrent des ammonites. On en connaît une espèce des terrains jurassiques. L’'H. Teilleui, Baugier et Sauzé (#), a été recueilli dans loolithe inférieure du département des Deux-Sèvres. Toutes les autres appartiennent à l'époque crétacée. On en connaît deux des terrains néocomiens. L'H., Varusensis, d'Orb. (Prodrome), et V'H. interruptus, id., ont été trou- vés dans les terrains néocomiens supérieurs du département du Var. Le gault en renferme plusieurs. Des échantillons plus compiets que ceux que l’on possédait m'ont montré que la Turrilites Robertianus, &'Orb., 122, de la perte du Rhône et de Clar, est un véritable helicoceras, qui ressemble, il est vrai, davantage aux turri- Jites que les espèces à tours minces. Elle est figurée dans l'Atlas, pl. LVT, fig. 10. M. d'Orbigny a décrit les 4, annulatus, d'Orb., 148, d'Escragnolles, et gracilis, id., de Dienville, Dars son Prodrome, il indique sept espèces nouvelles, Les espèces paraissent se continuer dans le terrain sénonien. M. d'Orbigny attribue à ce genre l’Hamites armatus, Geïinitz (non Sow.), de Strehlen, et le Turrilites polyplocus, Geinitz, du même gisement ($;. (1) Norddeutsch. Kreideg., p.94, pl. 14, fig. 7. 2) Charachter., pl. 13, fig. 3. (8) Bühm. Kreidef., p. 24, pl. 7, fig. 7. (4) Notice sur quelques coquilles, p. 15, pl. 3, fig. 11 à 16. (5) Geinitz, Charachi. supp., pl. 5; d'Orbigny, Prodrome, t. IE, p. 216. 71h CÉPHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les Herenoceras, d'Orb., — Atlas, pl. LVL, fig. 44, sont pendant leur jeune âge cnroulés comme des turrilites, avec. les tours en contact, puis se projettent en une crosse qui rappelle celle des ancyloceras. Ces curieux mollusques sont aussi spéciaux aux terrains crétacés. On en connaît quatre espèces de l'époque néocomienne (!). L'H, Emericianus, d'Orb. (olim Turrilites Emericianus, d'Orb., 141), du terrain urgonien du Var, des Basses-Alpes et de Nice. LH, Astierianus, d'Orb., et FH. bifurcatum, du terrain néocomien supé- rieur de Barrème, L'H. Abichanum, d'Orb., des terrains néocomiens du Caucase. Une espèce appartient aux terrains crétacés supérieurs. C’est : L'H. polyplocus, d'Orb. (Turrilites polyplocus, Roemer)(?), du kreide mergel et du plaener d'Allemagne. APPENDICE. BECS VOSSILES DE CÉPIHALOPODES, Les céphalopodes ont, comme je l'ai dit plus haut, la bouche armée de deux mâchoires pointues, calcaires, qui constituent un bec puissant, propre à entamer les corps dont ils font leur nourriture. Des becs analovues à ceux des céphalopodes vivants ont été trouvés fossiles dans divers terrains (s). Les uns ressemblent tout à fait aux NauriLes actuels, et comme ils se trouvent dans des terrains qui renferment des coquilles fos- siles de ce genre, iln’y a aucun motif pour leur attribuer d’autres noms génériques. Ce sont des becs calcaires ayant une sorte de capuchon comme ceux des espèces vivantes, et une dimension (1) Voyez surtout ie mémoire de M. d'Orbigny, dans le Journ. de conch., de M. Petit de la Saussaye, 4851, p. 217, pl. 38 et 4. (2) Norddeustch. Kreideg., p. 92, pl. 14, fig. 1 et 2. (3) Ces becs ont été désignés par Faure Biguct, sous le nom de Rhyncholi- thus, qui doit être abandonné comme s'appliquant à la fois à tous, tant à ceux des nautiles qu'aux Conchorhynchus, etc. AMMONITIDES, 719 qui convient tout à fait à celle des coquilles fossiles avec lesquelles on les trouve (Ailas, pl. LVI, fig. 43). On en a irouvé deux espèces dans les terrains jurassiques. M. d'Orbigny (f) les rapporte aux N. giganteus, d'Orb., du terrain oxfor- dien de la Rochelle, etc., et N, lineatus, Sow., de l’oolithe inférieure des Moütiers. Les terrains crétacés en contiennent également. Le terrain néocomien inférieur du mont Salève renferme quelques becs qui appartiennent probablement au N. neocomiensis, d'Orb., ou au N, pseudo- elegans, id., les seules espèces qu'on ait trouvées dans ce gisement, Les autres ne peuvent se rapporter à aucun genre connu. Ils peuvent appartenir à des céphalopodes acétabulifères et aussi bien à quelqu un des genres que nous avons énumérés ci-dessus, qu’à des tvpes perdus. On les a désignés sous des noms génériques provisoires. - Les Concrorayncaus, Blainv., — Atlas, pl. LVE, fig. 14, sont des becs triangulaires, concaves en dessous et convexes en dessus. La surface dentaire est costulée dans sa partie antéricure etinférieure. On n’en connaît que dans l'époque triasique. Le muschelkalk en a fourni deux. Le C. avirostris, Bronn (?), se trouve à Lunéville, à Laineck, etc. Le C. duplicatus (Rh. duplicatus, Münster) (3), est considéré par M. d’Or- bigny comme une espèce distincte ect par plusieurs auteurs comme devant être réuni à la précédente. On en a trouvé une espèce dans le terrain saliférien. C'est le C. Cassianus, H. de Meyer ({), de Saint-Cassian, (!) D'Orbigny, Ann. sc. nat., 1825, t. V, pl. 6, fig. 4; Pal. fr., Ter. jur., t. I, p.. 145, et pl. 39 et 40. (2) Bronn, Lethæa, pl. 11, fig. 16; Münster, Beitr. zur Petref., t. 1, p.49, pl. 5, fig. 2 et 3. Cette espèce a été décrite par Blumenbach sous le nom de Sepiæ rostrum, et par Schlotheim, Petref., t. 1, p. 169, pl. 29, fig. 10 , sous celui de Lepadites avirostris. C’est le Rhyncholithes Gaillardoti, d'Orb., Ann. sc. nat., t. V, p. 219, et Moll. viv. et foss., p. 589; et le Conchorhynchus _ornalus, Blainville, Bélemnites, p.115, pl. 4, fig. 12. (3) Beitr. zur Petref., t. T1, pl. 5, fig. 5; d'Orbigny, loc. cit. (4) Klipstein, Beitr. zur Kent,, Oestlich. Alpen, p. 445, pl. 9, @g. 7. 746 >ÉPIHALOPODES TENTACULIFÈRES. Les RayxcnoteuTuis, d'Orb., — Atias, pl. LVL, fig. 45, sont aussi triangulaires et convexes en dessus, mais ils ne sont pas concaves en dessous. Ils sont formés de deux parties, l’une anté- rieure et aiguë, l’autre postérieure, munie d'ailes latérales. On en connaît plusieurs espèces des terrains Jurassiques et cré- tacés (!). Les plus abondants se trouvent dans les terrains kellowiens. M. d'Orbiguy en cite quatre espèces : le R. Honoratiarus, d'Orb., de Chau- don (Basses-Alpes); le R. Emerici, id., des Basses-Alpes et du Var, le R. larus, id., des Basses-Alpes et de Vaucluse; et le R. antiquatus, id., de Crimée. Oùn en connait une des terrains oxfordiens. C'est le R. Coquandianus, d'Orb., de Rians. Les terrains crétacés en ont jusqu'à présent fourni trois. Le R, alatus, d'Orb., a été trouvé dans le néocomien inférieur des Basses- Alpes. Le R. Astierianus, d'Orb., provient du terrain aptien du midi de Ia France. C'est l’espèce figurée dans l'Atlas. Le R. Dutemplei, d'Orb., caractérise le terrain sénonien, et a été trouvé à Chavot (Marne). es PALÆOTEUTES, d'Orb., ressemblent aux rhynchoteuthis, mais sont plus pointus, plus étroits, lancéolés en avant et dépourvus d'ailes latérales. Ils ont seulement un talon postérieur plus large que le reste. On n’en connaît qu'une espèce, le R. Honoratianus, d'Orb. (2), du terrain kellowien de Chaudon (Basses-Alpes), (1) Voyez surtout d'Orbigny; Moll. viv. et foss., p. 593, et Prodrome, t. Let IL. Les planches citées par cet auteur, et destinées à figurer les espèces, n’ont pas encore été publiées. (2) D'Orbigny, Pro7rome, t. 1, p. 327. FIN DU TOME DEUXIÈME. TABLE DES MATIÈRES DU TOME DEUXIÈME. Guatrième elasse. — Poissons ....... A" sOUS-CLASSE. Poissons téléos- PERS en rare s 1 1% OnrprEe. CTÉNOIDES...... 39 4'e Famille. PERCOIDES. . ..... 41 1" Tribu. Percoïdes dorsales et qui ont sept rayons branchiostéges. PErGRESE : Ua 2 Cœlüperca: :. ::.: PRESS Fos e a S'NRISOE ADOBOS.-.... 2 1e Variles sus. Cyclopoma....... Eurygnathus............ Enoploses........ SMEFdIS «ss. se 20e 0 2e Tribu.Percoïdes à une seule dorsale et qui ont septrayons branchiostéges. 4 SBRTAS Le erurrers rs PeRMeS. ose DOUIGS NE RERRES © Tribu. Percoïdes à plus de sept rayons branchiostéges. Holocentres. - «sta Myripristis....... BERpERTEEN ae Berycopsis....... Homonotus ...... Hoplopteryx...... Sphénocéphales... ACARUSSe à 0 00 eos Pachygaster...... ACFOGASIET. co... PUdOCES 2 + ce sue Pristigenys....... Rhacolepis....... Stenosloma ...,... Allocotus...,.... a aie) ee pen n 2° Famille. SCIÉNOIDES. . .. AMEL NAT E Pristipomess ar dasin:à à “ Odonteus.: SMS Larmbours- SEAT à deux | 3° Famille. SPAROIDES. ...« au plus | DERLÉS CCC EMEEC RER 49 Pagre nee eee.n cite 42! Daurades-- 555." J+SHORE 43) Siren een: 43] Pal os save abs Reno) 43) Särsodons..-.0 tn LL mn Sparnodüses 4322 4 PH UELE 24 Capitodus:.... sr atsre 45| Sonisidens, : 2e A, 51 AMV oser dsl TRES __ 45| 4° Famille. JouEs cuIRASSÉES. . au plus ..... 4 ..... 4 À .....… + ....… +. M Gr © Cr Or OX C7 O2 OÙ Hs ds de 9 C9 CO O9 10 en es les mn CO CO D 2 Tranchoirs. ... Pate ss Semisphorus .. Pysœus cer Jolacanthes... tre 34] Pomaecantnes.. ..... 54 Arckers CE] CRE LH] 54! Macrostoma s-.0 5° Famille. CHROMIDES. . Pygrosterinx........ | 6° Famille. THEUTIES. .. Acanthures ....... | NOUS maire Ptychocephalus, ... | Pomophractüs ...... Calopomus.....s..e | 7° Famille. SQUAMMIPENNES. | Cavaliers... Î .. Scaiophages. .....ee | Chabot Cristicegsss ones at 6] Callipteryx. .......s 6! Petalopteryx. | 7 Li Or Or QE Qr CE CE Cr Or Or pù D 1 1 = Où CO Où CE CE Qc » CA # 718 6° Famille. GOBIOIDES. «evo GODDUSS es 10 8e € à 9° Famille. LOPHIOIDES. 00e Baudroies.. ss... 40° Famille. BoUCHES EN FLUTE. FISIDITITES se same te ere Aulostomes ...... san iols Urosphen......s Rhamphosus Amphisiles. ...sooseesee 41° Famille. MuGiLoipEs..... Muges. eee: Calamopleurus....s..e.. 9° Onpre. PLEURONECTES.. LuCDALS ee s2@rae ete « 3° De CYCLO! DES ACAN- THOPTÉRYGIENS. . . se se 0 4" Famille. £COMBÉROIDES. ... Maquereaux....oss.essce The rene sense Germons . «0 0 0 o'0 » ee 101s 016 Tissat ds sos sasscremiee Ductor... Goniognathus,.....s.0ee Enchodus . Anenthelunl ss. satiété tie Lepidopides.....s see NemMOPICTYXe « » oo » - Xiphopterus.. s.scsessee Liches. ÆrACHINGÉES d'a ses Carangopsis....o.cssoee Palimphyes....e.. ATOS. A Vomérs uen este Gasteronemus ee... Amphistium. 0….6e0e.e: Jafiiscetaher senti Pleionemus.. Dortes. Ms «Uri Acanthonemus....ssesee Palæorhynchum.. Hemirhynchus.......... 2e Famille. XIPHIOIDES. . 0e Tétraptures . . . « » o #0 ° + ot Cœlorhynchus. .ossossee 3° Famille. SPHYRÉNOIDES. » » « Sphyrènes . Sphyrænodus..esesssee Hypsodon.. Saurocephalus ...... Saurodon, ..... TABLE 000.09. 00006ceeeseese :00..0.000ee °. DES MATIÈRES, 14 Pachyrhizodus. ......... 71 Cladocyclus.…. ........ TE ISOUUS RS Enr e « VÉRS 72} Rhamphognathus........ 12 Mesogaster eee. ee. 2\ 4° Famille. TRACHINIDES. ... o Vives ses Ro oaue cue 5° Famille. BLENNIOIDES. . « . » » 73 Spinacañthus. 05 74 Laparus. ...s.oespoe.ss 14! 6° Famille. ATHÉRINIDES... °° 74 AthéniBess 5e 751 7° Famille. LABROIDES. ..sv.e 5 LADIES es cos | Anchenilabrus..o..essvee Platylemus.......ss..se 4e Onpre. CYCLOIDES MALA- 77| 1COPTÉRYGIENS sus - ce 78 4° Sous-ordre. Cycloïdes 79 malacoptérygiens jugulai- 79 resSs cad dun En 80| Famille des GADOIDES. eo. 80 Morues.. +2 sonde 80 Rhinocephalus. ss... 8! Goniognathus. se. 81 Merlinus.. 4... 81 Ampheristus .... Het 82 2° Sous-ordre. Cycloïdes ma- 83 Jacoptérygiens abdomi- 83 HAUTS se ee NET ": 1"° Famil'e. Cure L'aide 82 | Carpes. eecsseseesssees S4 Tauches:...t.sedteters 85 Goujons. s.ssssset-tete 5 ADIESs 0 86 ASDIUS ssssstase der" 86 Rhodeus.e + s 50 00 50 0 » ététe É Loches.c.ssosesesese.e 87 ACanthoOpsiS..sovses.s.e 87 ScardiniuS.….e.s... 00: 87| 2° Famille CYPRINODONTES. . .. 88 Leblas ...+:....1te0. 881 3° Famille. SCOPÉLIDES. cesse 89 Osméroïdes...ecossseere 00! 4° Famille. ESOCIDES «0.00 90 Brochets ...osse.s0.. 91 Holosteus.. os... 91 Sphenolcpis. cesser 92 ISTIBUS-seussosecs 92 Rhinellus... cesse 93! 5° Famille. HALÉCOIDFS..00 ° 95 qe Tribu. Salmoues, ou Halé- 94| coïdes munis d’une seconde TABLE dorsale adipeuse.,......,, PHMNANS asus use s ÉTUMES A aus 0 5e à ACTOSHALAUS. : à «à. « 2. OO Se. ce sean TOMERAlQUS .. «ee ee 2° Tribu. Clupes, ou Halécoïdes dépourvus de nageoire adi- DEUSC =... se 500 AICOROS . asnia els misfe ls que à HATRRES ess « ss cu « ADCHOIS . « ans s ae Te Mégalopes ... ......se RO IQNLSS < à « emo de Chirocentrites.... TRE es de dae deu ds DÉTIPCODIS ue sseuc.e oies He dec ds CRDP ASIER «0.8 2 02e sue MUR ee ee se, qe: 3° Sous-ordre. Cycloïdes ma- lacoptérygiens apodes... Famille des Muréxines.. LE TS PROS UNIES. Lo. ci Rhynchorhinus . ss... Euchel\ opus Ophisntes + aan Sphagébranches. ..ssusee Eeplocéphales.......... %° OrDre. SILURÉENS. ... 0e Famille des SILUROIDES. ee Pimélodes. . see os Coccodus ie de 6° Orork. PLECTOGNATHES. 1"° Famille SCLÉRODERMES. ... Acañnthoderma.:.:...:.1 Acanthopleurus. ........ Cotes esse Rae Glyptoccphalus .......e 2° Famille. GYMNODONTES . ... Dindon:sis relaie so ste Mas Trigonodon ...........e 3° Famille. BLocuioines. . ... . Diocuss se ose. 7° Onpre. LOPHOBRANCHES. , Syngnathes . soso Calamostoma..........e 2° sOus-CLASSE. Ganoïdes. . . . 1°" OnDre. GANOIDES CYCLI- BÉRE Sr ce Re A Famille. AMIADES. 00 0 Natæussitte ouais. 06°. ee DES MATIÈRES, 112 CYR. 112} 2° famille. LEPTOLÉPIDES. . ... 112] 4% Tribu. Colonne épinière 443 terminée comme dans les 113 SECRETS Sicaeee 2e not 113 Leplolépis io sers | Thai. va dec AS TRRISSONS ess te MERS 113] 9° Tribu. Colonne épiuière 143 terminée comme dans les 113 ganoïdes homocerques.... 414 Megalrusie ts. se das 415 Oligopleuruss. . . #6. 445] 3° Tribu. Colonne épinière 415 terminée comme dans les 416 ganoïdes hétérocerques. . . 416 Coctalems:s Re 416| 3° Famille. CÉLACANTHES. ... 126 Cœlacanthus.. +: 116 Godin ses. Macropomans 2 Sn 417 Cienolepies. his 417 GyrOS te SRE Me 417 GIYPÉOIEDIS SE Renoir 417 PFYHOlEPIS A uma 118 HOplopygus sexes. 418 Uronenus.. 35 eee A1! 4° Famille. HoLoPrycuipes ... 419 Holoptychius.. 2.52 419 ActinplebiSs assedic 4119 Gyroptychiuss 4e, ei. 420 Platygnathus. ....., 420 Dendrodus. seras 120 ÉAMNOQUS;. rase s 421 Cricodus 90e 121 Colonodus sue et 129 Centrodus insert 129 Asterolepiss cat es 122 Bothriolepis:s sas - jaetste 423 Psammosteus. . . se. 0 0 » 0 425 OSteoplax. 2/5 nas 12312° Orore. GANOIDES RHOMBI- AIARAEMRRTERNU eer eE 12%| 1° Famille. POLYPTÉRIDES. . . 124! 2° Famille. LépinostÉipes . ... 425| 1'° Tribu. Lépidostéides ho- 425 mocerques à mâchoires pro- 425 longées Ses ii 125 Aspidorhynchus. ......, Belonostomus..... SOS E 432 Prionolepisrs «5: 52600 434| 9° Tribu. Lépidostéides homo- 134 cerques, à bouche et écail- 719 135 439 ES dès 5 me Le be he de ès © D eÙ 1 1 OO Gi Ce L Zn bn fn jun Mot les Lo bin fe 720 TABLE les normales, à dents en brosse ouobtuses........ Nota nee 2 ÉRnEe : PAM 7 6 os eme = 101,1 LUI Li D OENNRINRENEONF ES CEMOPMSL TS 2e OUI FEARANON EEE 230 2) : 1151 ii CARRE RER SERRONOEUS. 2.10. :.7.. Gentrolepis .: 2... Pholidophorus. 2. 2 UT A ME LE DicEveREce.. TS Tetragonolepis. ......... Popediusé,. 222. a. Ambiyürne se _. Dany pére Te 3° Tribu. Lépidostéides ho moccrques à bouche et écail- les normales, et à dents crochues et isolées. ...... Fepidofiées". Lie CUS: HTML ENTETEL Pachycormus : : ::.....:. Savrbstomas 000 Amblysemius..........% SAMFOPMS 2 20 PSS ou Lhrissonatss 0... 0, SÉTOBUOEE LEE. 5. OR A ST Macrosémius": ST Disticholépis".0. 7.8.2: Euh ss Contuss ie re er in PASEROIePIS SET encre Lophiostomus .......... 4° Tribu. Lépidostéides hété- rocerques à dents coniquis SRB: 252 LACS 7. (0 DPI LE: Megalichthys ......,.... Pésoprerust 0 er Le AICOIePIS 22 ue SE 3° Tribu. Lépidostéides hétéro- cerques à dents à brosse ou a ii COR MEN ONE. Amblypterus. 1... 0... CANONS ENS Ve Éloniehthys A4 ane vit il Or RER Ur Urosthenes . : 24003: Plectrôlé dis "€ 4 Catopterus ..:...:,,:,,. DES MATIÈRES. | Graptolemis®.. tee | Orcghatbüs 4.2... | Pododus...... ER. : | 3° Famille. AGaNTHopIExs. . Acanthôdes 2.00 0e Cheiracanthus ........., | Diplatapthes. 7292757: : 160) Chelrolepis. Eee eue 163 Holacanthodes. ........, 164| 4° Famille. DipTÉRIEXS. . .. 164! Dipteths: 5.70 166, OstéHIEDIS TT 165! Diplopterfus. CR Tr'IPICPOS See 165 Glyptopétnus SR 168. Stagotiolepis "MISE 5° Famille, PYCxobONTES . . . .. 1" Tribu. Pyenodontes hbomo- cefques à", LORS PyYCDOUUS. 9 Gyrodus. LPSC 0 Microdont 20e (4) MésbGcu::.. er eee Î Perolus NE ë Gyronchus. "ee 73 Acrôteninns...7..:.-.. 3 4 4 4 5 Scrobodus’ "#5 6000 | Sphæ&rodus : FA Phyllodus: 2 Pisddus :- SR Phatodüs. 25 27m 5 2° Tribu. Pycnodontes hétéro- 6! cer ques. 4 22/0000 7 Platysomus. . : :. ste ee 7 Globulodus-; "77 7. PHRCOPUS EST ETES i.. Thotodus.: Te Colobédus"." VAR. Astérodvns :.. 1.180020 Nephrotus. "1 .2709 179 Centhrodas TT 179 Charitodon.. Rd 180 Hemilopas . FRERE 3° Onpre. HOPLOPLEURIDES. | Sauroramphus.......... 181! Eurypholis........ 0... 2 Derteélis. 55% RerP RS 4° OrprE. GANOIDES CUIRAS- 183 ADS. Ne ES 184! 4" Famille. CÉPRALASPIDES . .. 186 Cephalaspis............ 187 Govinstéds >. 51200002 187| Pterichthys re 188 188 188 1388 189 189 190 199 191 191 192 192 193 4193 193 194 194 197 197 200 203 203 204 204 204 204 205 207 208 208 208 208 210 210 210 211 211 211 212 212 213 213 215 216 217 218 218 219 220 221 92° Famille. STURIONIENS. . 4'° Famille. SQUALIDES. . . . TABLE MENASDIS ei à u se dolseie Placothorax...... Polyphractus....,. Estureeons.. ee se des Chondrosteus........... 3° Sous-CLas$e Placoîides...... . 4"° OnDre. HOLOCÉPHALES.. . Famille des CHimÉRiDES. ..... Ischyodon ........ dise GMbAUS er mure Hlasmodus: à::c." ses PARUS. sta set Edaphodon.... 2° ORDRE. PLAGIOSTOMES.... 1° Sous-ordre. Squalidiens. 4'"° Tribu. Squalides à dents Hentelées- RÉMMINS ES sesremelessiote GIYBRIS hote cree eo Carcharodon........ Carcharopsis ........e. Chilodus ....... Milandres.. Gorax JR Ne -Galeocerdo.........se..e ABLOBOS ee sde date se HeRDEIS HIS de as ere a de CRISE it ets omdere MArERUE EN «5 are Mieuillaiss tint es 2e Tribu. Squalides à dents lisses . .... Otodus. se Osyrhinas 9). Famies cmt eetfe che Odontaspis. soso. Oxvfes reines Sphenodus. .... Gomphodus......0:0 Ancistrodon.. ss. Scylliodus ......s00e Thyellina..sssessooosee 0.00 . 2° Famille. HYBODONTES....,, Hybodus . ....s.s00009e Cladodus. . 4... eo oocte se Sphenonchus....s.5%09. Diplodus ....+.:: Glossodus .... 3° Famille. CESTRACIONTES.. ., Strophodus........s.ese Acrodus. IL, ..0699999°99#.-3s DES MATIÈRES. 4° Famille. SQUATINIDES. . 3° Famille. MYLIOBATIDES. PFheetoduss aan, Wodmkas. same Petrodus Orodus.. RAT Efe Ctenoptychius.......... Centrodus.... 21780412. Ptychodus 600, Psammodus: 992940 Chomatodus... Helodus....... Camipodus2./#: 037085 Cochliodus.... Ccratodus . . . T2 Ehirodus.... "#5. "1; Étenqdus: 22 due: 5: Conchodus.s2 ame ee Pæcilodus .5. "23457108: Climaxodus ..... Pleuraduss m4. Petalgdus 3: eee ce Polyrhizodus.......,.... Dites ee Anges... Radamas: ds. 25 0er Xenacanthus.........ee 2° Sous-ordre. Rajidiens .. 4'e Famille. PRISTIDES. . , «°° » Scies .0.e0.00..00e.e Squaloraja cts ce 9° Famille. RAIIDES...... .% + + 0 Spathobatis ......s.ese Arthropterus.-c54.:0:.2 Ralesstioh sea. de Asterodermus . °° ee Euryarthra 40... Cyclarthrus.........0.e Torpillesss 6.1. er Gyclabatis 240 RS Byzenos. ....osssserese Pastenagues, ..s..s9000 Myliobates, ...,,::%99s Ætobatis. ...,%009 Zygobates, ..sso.sss0e. Janassa soso. ER] Rayons de nageoires, ou ich- thyodorulites.. 000. 4° Rayons plus ou moins com- primés, dépourvus de dents, OnChUSE, 25. ceneleb Oracanthus . ....s00999e Gyracanthus..,..,,.00. 46 129 FABLE Dimeracanthus ......... Nemasauthus..:..60414899 Leipgçcanthus. . :...24eums Haplacanthus ......... . Narendes.s : LOTIR FLE 11! SNNRENENRER subetins Byssacanthus...... CR TATR Cosmacanthus. ........ à 2° Rayons plus ou moins comprimés, dentelés ou épi- neux à leur bord postérieur. Leptacanthus........... Homacanthus........... Asteracanthus.......... Pristacanthus......... = Myriacanthus ......,.. = Ctenacanthus. :.. 70082 Tristychius.….....5 14e. DES MATIÈRES. 285 Asteroptychius.........e 285 Physonemus..,.... er: 286 Ptychacanthus......., .. 286 Sphenacanthus ......... 286 Platycanthus......... PL 287 Dipriacanthus......... # 287 Erismacanthus.......... 287 Climatiuis: ECS IQUUTE JE Pasexus. tua tu), CEE LS Odontacanthus ......... 288| 3° Rayons plus ou moins dé- 288 primés, armés d’épines sur 288 leurs cô1és...:... 25078 Le 388 Pleuracanthus...... qu 289 Aulacanthus .....,..... 289 Orthacanthus........... 290! APPENDICE A LA CLASSEDES POISSONS. | 290; Celokites. «2482.40 DEUXIÈME EMBRANCHEMENT. — ARTICULÉS OÙ ANNELÉS. Première classe. — Insectes. 4°: Orpre. COLÉOPTÈRES. 1°" Sous-ordre. Pentamérés. 4" Famille. CARABIQUES. ..,. 4° Tribu. Cicindélètes. .... 2e Tribu. Truncatipennes,. .. 3° Tribu. Scaritides......., 4° Tribu. Harpaliens...... è 5° Tribu. Simplicimanes. ... 6° Tribu. Patellimanes . .... 7° Tribu. Grandipalpes..... Carabiques incompléte- ment CONNUS, se 9e Famille. HYDROCANTHARES. , 4'° Tribu. Dytiscides..... Le 9€ Tribu. Gyrinides. ...... 3° Famille. BRACHÉLYTRES ..0 4'° Tribu. Staphyliniens.... 2° Tribu. Longipalpes...... 3e Tribu. Protactides......, 4° Tribu. Omaliens ou aplatis. 5° Tribu. Microcéphales .... Brachélytres incomplétement 4° Famille. STERNOXES. ....,.. 1'° Tribu. Buprestides...,.. 9€ Tribu. Élatérides....... 5e Famille. MALACODERMES,. . , . are Tribu. Cébrionites.. ge Tribu. Lampyrides. ..... 3° Tribu. Mélvrides ....... 4° Tribu. Clérides ...... Mr 5° Tribu. Ptinides....,,... 318 6° Tribu. Lime-bois. .... 320| 6° Famille. CLAvicORNES. . ... 320| 4'e Tribu. Palpeurs........ 320! 9e Tribu. Histéroïdes ...... 320! 3° Tribu. Silphales...... de 321| 4° Tribu. Scaphidites...... 322| 5° Tribu. Nitidulides ...... 323| 6° Tribu. Engidites........ 323| 7° Tribu. Dermestides. ..... 324| 8° Tribu. Byrrhides........ 9° Tribu. Parnides......... 324! 7° Famille. PALPICORNES. . ..,.. 325| 8° Famille. LAMELLICORNES.. . . 325! 1'° Tribu. Coprides........ 326| 2° Tribu. Géotrupides..... 326| 3° Tribu. Mélolonthides .... 327| 4° Tribu. Cétonides..... ARLES 327| 5° Tribu. Lucanides ....... 327 2° Sous-ordre. Hétéromérés. 328! 1'° Famille. MÉLASOMES. . .... 328| 9° Famille. TAXICORNES... .... 3° Famille. STÉNÉLYTRES ..... 329! 4° Famille. TRACHÉLIDES . . ... 329 3° Sous-ordre. Tétramérés.. 329] 4'° Famille. CURCULIONIDES ou 3324 RYNCHOPHORES. . .. ee d' 3331 4° Tribu. Bruchides....... 334! 9° Tribu. Attélabides..... $ 334] 3° Tribu. Charançons. ..... 335! 2e Famille. XYLOPHAGES.. . ... 335! 1° Tribu. Scolytides ...... 3331 2° Tribu, Bostrichides,.,,.. TABLE 3° Tribu. Mycétophagides... 4° Tribu. Trogositides...... 3° Famille. LonNGiCoRNEs . ..:. 2° Tribu. Prionienssz:#118: 2° Tribu. Cérambycins. .... sb: Eamiaires . : 5. 4° Tribu. Lepturètes....... 4° Famille. CHRYSOMÉLIDES. . 1"° Tribu. PDonacidés. 52:41: 2° Tribu. Cassidides. . 22,5 4152 3° Tribu. Chrysomélines.... 4° Tribu. Gallérucites.. >e Tribu. Clavipalpes ,..... 4° Sous-ordre. Trimérés... 4" Famille. FuxGicoues.....: 2° Famille. APHIDIPHAGES. . . . . 3° Famille. PSÉLAPHIENS. soit 2° Orpre. ORTHOPTERES., ... 1'° Famille. DEeRMAPTÈRES. . . 2e Famille. BLATTIDES. ... ce 3° Famille. MaANTines..... PA 4° Famille. PSEUDOPERLIDES. . . 5° Famille. ACRIDIENS . .....t 6° Famille. Locusrines.. ..... 1° -Famille. GRyYLLIDES.. . .: 54 3° OrDre. NÉVROPTÈRES. ... 1°° Sous-ordre. Névroptères à métamorphoses incom- plètes. . 3: 4° Famille. TERMITINES 4 , :::. 2° Famille. Psocipes .....:4. 3° Famille. EPHÉMÉRINES. . : .. 4° Famille. LiBELLULINES.. ... 4'° Tribu. Agrionides...... 9° Tribu. Æshnides , .:.: 5! 3° Tribu. Libellulides. . 5° Famille. PERLIDES. .. 2° Sous-ordre. Névroptères à métamorphoses complè- CSSS = « 6° Famille. PBRYGANIDES.. 7° Famille. PLANIPENNES. . .... 1"° Tribu. Sialides.ssntriéss 9° Tribu. Hémérobins.....: 3° Tribu. Myrméléonides... 8° Famille. PANORPATES.....e Larve de Névroptere indéter- miné. 4° ORDRE. HYMÉNOPTÈRES. 1°* Sous-ordre. Hyménoptè- res férébrants .. 41"° Famille. PoRTE-SCIE.. . 2° Famille. PUPIVORES. ..,5,,: .….e. DES ! Or Or ©? Or O7 Or Cr -1O OO CO À OO) Co A U9 49 O9 C0 C9 O2 C9 CU) Us O9 US CO O2 Co 9 (dL 367:6° ORDRE. 369 369 370 370 371|7° Orore. DIPTÈRES 371 372 373 314 1 —! O9) ©9 09 Ce Co: Co, Co ET = nel ACCRO OI TROTRC UNE 379 380 MATIÈRES. 3° Famille. HÉTÉROGYNES. . ... 4° Famille. Fouisseurs ...... 5° Famille. DiPLOPTÈRES . .... 6° Famille. Aprarres ou MELLI- FÈRES, 5° ORDRE. HÉMIPTÈRES. . 1° Sous-ordre. Hémiptères hétéroptères . ...:..... 1" Famille. GÉocorises. ..... 4" Tribu. Pentätomides.... 2° Tribu. Coréodes... 3° Tribu. Lygéides........ 4° Tribu. Capsides .....:.. 5° Tribu. Membraneux..... 6° Tribu. Réduvides.. 2° Famille. HYDROCORISES. . : 2° Sous-ordre. Hémiptères homoptères .... 1" Famille. CicADAIRES.. .... 4"° Tribu. Cicadaires chan- teuses 2° Tribu. Fulgorelles . .:... 3° Tribu. Cicadelles ...:... 2° Famille. APHIDIENS...:.:4. 3° Famille. GATLINSECTES. . . LÉPIDOPTÈRES.. 1"° Famille. LÉPIDOPTÈRES DIUR- NES. 2° Famille. LÉPIDOPTÈRES CRÉ- PUSCULAIRES « « « « » - 3° Famille. LÉPIDOPTÈRES NOC- TURNES » « 1°" Sous-ordre. Némocères. 4"° Famille. Cuuicines.. 2° Famille. TiPULAIRES. . . . : 1'° Tribu, Tipulaires culici- formes . . 2° Tribu. Tipulaires gallicoles. 3° Tribu. Tipulaires terricoles. 4° Tribu. Tipulaires fongicoles 5° Tribu. Tipulaires floricoles. 2° Sous-ordre. Brachycères. 1° Famille. TANYSTOMES . . ... 2° Famille. TABANIENS....... 3° Famille. NOTACANTHES..... 4° Famille. ATHÉRICÈRES...... 4" Tribu. Syrphides:saesrt 2° Tribu. Muscides...:4:%1 3° Tribu. Phorides. ...:: 4... ee... ....…e 381|18° Orpre. THYSANOURES.... 381 381 4° Famille. LÉPISMÈNES...... 2° Famille. PODURELLES, ,,4.. 7924 TABLE DES MATIÈRES. Deuxième classe. — My;riapedes. Troisième classe. — Arachnides. . 4° ORDRE. ARACHNIDES PUL- MONNAIE Erin Labs Quatrième classe. — Crustacés 1"° Sous-CLasse. Crustacés pro- prement dits... «esse see se 4"° Légion. Podophthalmaires 1er One. DÉCAPODES . . ... : 4'° Sous - ordre. Décapodes brachyures. ...... sue": 4'° Famille. OxXYRHYNQUES. ... 2° Famille. CYCLOMÉTOPES . . .. DES eut it, CRT Carpilies se. cute NE XANÉRESSC ES CU SERRE : Zanthopsis: .. HU UTouEEL Podopilumnus...,...... Platycarcins 6. .L60. POP. sc source 0e Lupées. .... SCERRR LERNS Podophthalmes ....,.... Ernpues #2 008 4, oluu 3° Famille. CATOMÉTOPES. . .., Gétarene TT Enr 2 7 Gélasimes . ........ IAE Gonoplaces.......... - Macrophthalmes ........ CHARÉES Re coRutREr Pseudograpses .....,.. - SES ec de Lot : 4e Famille. OxYSTOMES....... Lenétésissss eus cts = RES Se HeLCELL JUvLX Arcanies EE SUD. Phiiyres mens D Re . DS PACE AT EVE Atélécycles..... ....... Corysles.: évite. s stUE Te Notopocorystes......,,.. Dprippes.: :SUSBLET. ECS 2° Sous-ordre. Décapodes ARDINÔMEES LT. ÉCX 4'e Famille. APTÉRURES . .... - D 5 1e Fe CE SPA ENES NNRS 75 Basinotopus....... ASS Ogydromites 5 55 oise HOMMES SR OR. di Ranines..... + TOP MER 2e Famille. PTÉRYGURES. ..... Pagures: -...... s SV Prosopon...,.,.... SUTT 407 «+. ‘« Use Un fstinu/ot'e lue MIE. 3° Sous-ordre. Décapodes Scylares 20000 + Langoustes. . . :2.% JR Archæocarabus.......... Palinurines ..,.4.50%%8 Pemphix /7: 4241460500 . Litogasterr: 70 NS Canerinos1. ‘20.040600 2e Famille. THALASSINIENS.... Callianasses: : :: 14509008 Thalassines 4 AS OUR Gébies AT Su TS OL Lee Ê 3° Famille. ASTACIENS......…e Ecrevisses.. NX Hoploparia :4GSIS rm Palæastacus 231708 Giypheassir eus . . Eryma Sp A Clytia 0... Enoplociytia : ..34.,0408 Bolina 54 0m eReRE Undina.- 100648... re brome. sum ES Magila 5 JR 006 Aura 28 UTUEMEE = 4° Famille. SALICOQUES......, Crangons....... PPT Palémous 23708 00m Coléia.. «vus RENTE. © Antrimpos.......sr..ee Bylgia.: sure. AIT IE Si Drobmaicn:Puirse s SRE Kœlga ..... écrer 5 EEE Æger He ss ape Un sent de 10 Dans et relie Hefriga........... ds Bombur... ARLES Et Blaculla. . Elder. 0... 2° Orpre. ARACHNIDES TRA- CHEENNES.......... c…. Rauna.. Saga.... Mecochirus........ LE Décapodes mal connus. .... Gitocrangon......sss.se Aphthartus...... fasses Brachygaster..... Lissocardia ........ - Naranda ..s.o.soeose.se 9° Onpre. STOMAPODES. ..... Squilles . . 2° Légion. Edriophthalmaires 4° OrDre. LOEMODIPODES ... 9® OnDre. AMPHIPODES..... . Typhis....... Ars ee a ere GampsONYX +... FETES 3e Onpre. ISOPODES ........ Cloportes.... Porcellions.....se Sphæroma.....sess.se : Palæoniscus + «.soresers Archæoniscus.....sesees LT 2 Me CUT 1 PP - Norna......... SET ÉNMNMERE AIVIS ce... 3° Légion. Branchiopodaires. 4er Onpre. CLADOCERES 9e OrpREe. PHYLLOPODES... 1° Famille. BRANCHIPIENS ee 2e Famille. APUSIENS.+.. NE Dithyrocaris. ....ssse ES ........ Estheria... ...... its 3° ORDRE. TRILOBITES. . sci 1" Famille. HARPIDES..... Harpes. ......s.e..e 7 2° Famille. PARADOXIDES...e Remopleurides........ Paradoxides...s.eserses Hydrocephalus......... Arionellus.....ssssees Ellipsocephalus ......+. Olenus. ..... LTÉE : Peltura .. soso ' Triarthrus...... LE DESS Conocephalites........ .. 3° Famille, CALYMÉNIDES ..... 4° Tribu. Proétiens....... Proctus ....ssssessee 2 Phillipsia. ...s.esesssee DES MATIÈRES. 491 491 12° Famille. Genres mal conpus.. Cyphaspis...esss.s.sss Arethusina........ss.e. Harpides .. 9° Tribu. Phacopiens ...... Phacops..... ste eg : Dalmania.......... Se 3° Tribu. Calyméniens..... Calymènes........ee..e Homalonotus...esess.es 4° Famille. LiCHASIDES..... LAChaSt ete -oroteteret AE 5° Famille. TRINUCLÉIDES. .... FHaueElens : : : >: + APN 6° Famille. ASAPHIDES. +00: Asaphus.............. Symphysurus........... Ogygia 2355-7508 gaie m° Famille. ÆGLINIDES.....e Æglina.......ess. ne Se Famille. ILLÆNIDES....... eousi::775322000808 : Nieusr.s:2: ONE RL 9 Famille. ODONTOPLEURIDES. . ACIdaspis.....ee Mi D à L< Cheirurus. LE Placoparia. «ses. Sphæroxochus .......... Staurocephalus ........: Deiphon.........s...e. ZOLRUS: «= 0 vs ae es se ere Dindymene .....rs..v.e 10° Famille. AMPHIONIDES...,e Amphion. ....ssss.e u Cromasssss cudesnses Encrinurus ...... rerteite 11° Famille. BRONTIDES...... Bronteuse cree Me AGNOSTIDES« + e Agnostus....ese 308 Brachymetopus. ...... « Harpidella. ....... ds Ionotus.....sesssssees 4e Légion. En à _ 492|ORDRE DES CoPÉPODES. Euryptères ...sss.e.re 492 493 3° Légion, Ostrapodaires... 493|ORDRE DES CYPROIDES +... . 494 Cythères .....ssesessee 494 Cypris esse. 496 Cypridines.ssess.es.rse 726 JABLE DES MATIÈRES. Cyprella......essessses 536 Ochifosia..…. .... Cypridella .....:..:.... 336 Pyrgomes.........- 2° Sous-CLassE. Xiphosures...+ 536 Tubicinelles. , ....:é.sss Limules. «.sse.ste.ss.e D37| 2° Famille. CIRRHIPÈDES PÉDON- Halycines........se.... D38| CULÉS....e.seeserossmese Bellinurus .…... …##ssacttl 558 Annales. te Pterygotus.sssssesresse D38 Poucepieds... pt. 3° Sous-cLasse. Cirrhipèdes.... 539 Scalpellum. : . és nass 1° Famille. CiRRWIPÈDESSESSILES. d41 Lorieula 4.1.2 Balanes .sramssi.sttecl Gi Aptychus..... SBUER np ACASÉES eee. eeeueeeer 544 /APPENDICE À LA CLASSE DES Crus- Chthamalus:::221.sn507 544 | N'ACÉS so EN AS OR ER Coronules .…....s#sse.se 545 Cruzianass:scoimat st. Creusies se. ..seaes, 549 Bostrichopus, .:...4:.... SORNREPRRRRP TO TETT | Cinquième classe. — Annéiides...........::...... 1° Orpre. ANNÉLIDES TUBI- 2 Orpre. ANNÉLIDES DORSI- US SERRE s…svtrétét 56319 BRANCHES. .:5 5-20 Serpules...ss.siesseese 062 Aphrodites.........e.s Filograna..........++2 566 Léodices. . ... 2e Spirorbes..........:... D66 Néréides..... RON Vermilies.. ....°..4566 cé: 568 SCOTIE- 0 25 +0 MANETTES à Galéolaires. .....ee..sse 569/3° Orpre. ANNÉLIDES ABRAN- Serpulaires «...ss..... D69| CHES................nee Serpulites . + nb bb 569 Hirudelles ..........+.. Cyclosyra -. ... -smebét 570 Tubifex ..... PÉTRELS Spiroglyphus..... sam o T0 Entobia ..s..-ssset see Térébelles . . ssntsseomctetz 570 Talpina...s...o.s.o.se Ditrupes.....gseéessesss 970 Vermieulites.......s.s.e TROISIÈME EMBRANCHEMENT. — MOLLUSQUES. ..4...1::.: Première classe. — Céphalepodes. ........:....... 1" Orne. CÉPHALOPODES Ommastrèphes.......:64 ACÉTABULIFÈRES...::... 586| 5° Famille. BÉL&MNITIDES:: :.. 4° Sous-ordre. Octopodes.. 87 Conoteuthis......55e. 0: Argonautes. s........e. D88 Bélemnites.....s..s..es 2° Sous-ordre. Décapodes... 389 Belemaitella..........s. 1" Famille. SPIDES......... 5902 Onpre. CEPHALOPODES SRICRES « cesse D91| TENTACULIFERES.....::3 9° Famille. SPIRULIDES. «ee. D92| 1'° Famille. NAUTILIDES.....: Béloptères ......... .... 593! 4'eTribu. Nautilides à enrou- Belemnosis............+ D93 lement spiral régulier. ... Spirulirostres..........: 394 Nautiles....... sstossisf 3° Familie. LoLiGipEs.......+ 594 Nautiloceras .:.::.... CalmäfSe .ssccceeecs 094] 2° Tribu. Nautilides à enrou- Teudopsis:.::4,..:..+.. 595 lement régulier dans Île Beloteuthis......... Huet 596 jeune âge, et projetés en Leptoteuthis............ 596 crosse à l'ège adulte..... 4° Famille. TEUTMDES..:.... 597 Lituites:cosez 14.2. 88m : Belemnosepia....... tés. 597 Hortolus .::%5+....... Enoploteuthis .......... 599, 3° Tribu. Nautilides à ce- Acanthoteuthis..sscee.s 599] quille arquée, non enroulée. TABLE PAIOEETAS oi s à E 4° Tribu. Nautilides à co- DIE Are. à. Oithpgératiies. . * ...., Gonioceras ...... SSSR PAMCETAS +. - so 50, 0 MRSEDECTAS. se coco se suivantune forme turbinée. TenehOeeras. 1.5... Groupe provisoire. Pleuro- siphomides. .....-... HRAMEBFAS uses ee: à à » DAMMÉEULETAS «2 20 à so à sr csen eos 2° Famille. GOMPHOCÉRATIDES. . Gomphoceras........... SYCOCETAS . « « « Campaliies. 4... 0. MONET ue ee à sas © 0 0 3° Famille. CLYMÉNIDES....., ETHPROMIES seen ss 0 DINRRENER etes Soncccse Subclymenia........... TN EN RE R e 4° Famille. GYROCÉRATIDES . . « L'EMDIOGREAS 0 ge À à ° ÉNIDEREAS 8e + ste 'e os na DES MATIÈRES. Cyrloceras.... 5° Faille. AMMONITIDES . .... 4"° Tribu. Ammonitides à cloi- Sons non rainifiées...... CARMEN. ue dose Cératlies . 2 BACIPRES SE En due Baculiee. Je A. Jose 2€ Tribu. Ammonitides à cloi- sons ramifiées.......... Ammontiess sous CHIDCET ASS LR Re DÉMOS Se d'ouest cles ÉnCyIQceFAas ie... à c Toxoceras ...... Hamites: . Teese ee Ptychocerds, 2.400 Paculites:.. FAPMLES 25e sata sets HCCOCERAS