JOHN CARTER BROWN LIBRARY Purchased from the Trust Fund of Lathrop Colgate Harper LUT. D. TRAITE DES MALADIES LES PLUS FREQUENTES J ET D ES REMEDES SPECIFIQUES POUR LES GUERIR» TRAITE DES MALADIES LES PLUS FREQUENTES 5 S T DES REMEDES SPECIFIQUES POUR LES GUERIR, AVEC LA METHODE DE S’EN SERVIR pour Futilité du Public & le foulagement des Pauvres. Par M. HELVETIUS , Médecin de S. A. R. Monfeicntnr le Duc d’OrleàWS. A PARIS, ) Chez Laurent d’Houry , nie S» Severin , vis-à-vis la rue Zacharie, au S. Efprit. ET Chez P 1e r re-August in Le Merci**, rue du Foin , du côté de la rue S. Jacques, prés S. Yves, à S. Ambroifc. M. D c cm. AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE. DE NESMOND- ADAME L' apli cation continuelle que vous ornez, à ficourir les Pauvres efi fi E P I T R E. édifiante , quon ne peut avoir l honneur de vous connoitre fans reffentir les imprefflons du %ele charitable qui vous anime . Ce fl dans l'ardeur de ce ^ele que vous m ave^fouvent dit , que la Mé- decine étant un don du Ciel , celui qui avoit été favori fé de fis con- noijfances , bien loin de pouvoir les enfle velir , était obligé par les engagements de fa Religion , d'en faire part au ‘Tublic, Ces paroles mont touché fi Vivement , que fay formé le deffein de féconder vos bonnes intentions y pour le foulage - ment des pauvres Malades , & particulièrement de ceux de la campagne , qui font ordinairement abandonne %. Dans cette vu'ô , fay fait choix E P I T R E. des meilleurs Rente de s que four- nit la éMedecine , (dp j’ay compose des Mémoires familiers , pour en faire connoîtfe l’ujage. éMais comme la pratique fans principes eflpeu fure , (dp quelle pouroit fouvent tromper les per- fonnes qui voudraient donner tes Remedes -, je me fuis attaché a dé - couvrir la nature des ^Maladies par leurs jymptomes les plus fin- fibles , cefi-a- dire , par les acci- dents qui les accompagnent. Cette connoijfance efi abfilument necefi faire , & j'ay tâché de la rendre fi facile , que pour s'en infiruire , il fiffira d’un peu d'application (dp debonfins. eAinfi, SMA DAME, j ofi dire que je donne aux perfbn - net charitables , le s moyens de pra - • E F I T R E. tiquer elles-mêmes la, Médecines puifqu après avoir acquis cette connoijfance , elles n auront quel Je pourvoir de mes Remedes Jpe - cijiques } ou de ceux , dont fay fait un recueil dans ce Traité. On les employera toujours utilement , f on prend la peine de lire ces mé- moires, que fay drejfe^avec toute V exactitude dont je fuis capable. P eut’ être me dira-t- on , que la fcience de ces éMe decins charita- bles fera bornée; mais je répons à cela que la pratique de la Mé- decine vie fl pas auffl étendue que fa théorie, hile fe re duit a def em- plir les vaijfeaux par la faignêe , a corriger les humeurs par les al- térants , a les évacuer par le vo- mijfement , parla purgation , par E f I T R E, fcsfùeurs, (ëjr pur les urines ; a Us calmer par les anodins , f) i p/W- enjûite le ferment de l’esîo- mach , par les Remedes qui forti- fient. ° Voila y MA 'VA MB , en peu de mots , tous les Remedes gene- raux qu'on employé pour la gueri- fin des maladies. J'explique dans chaque Chapi- tre leur ufage y {g) la maniéré dont ils agi fient s (êfi je marque en mê- me temps ce qu'on doit objerver , pour en recevoir tout le fiulagé- ment que j'en promets. C'efi une Méthode pratiquée par mon P ere y qui s'en efi toujours fervi avec ficcês , l expérience me répond de celui que les Malades en doi- vent attendre. Je la communique E P I T R E. dautant plus volontiers , que le men public a toujours été ma prin- cipale veuë, dans l'exercice de ma profeffion, La Medecine rieft pas m Art dont on doive faire un mi. (1ère; quoique les fecrets en [oient cachet on ne peut fe di/penfer de les revelerjans renoncer en quel- que maniéré a l'humanité naturel- le , qui nous porte àfoulager le pro- chain. f offre a tous ceux qui au. font de la peine à faire les prépa- rations de mes Remedes , de les leur montrer de bon cœur, & mê- me de donner aux Tauvres } qui s adre feront à moy3tous ceux dont Us auront b e foin. Les perfonne. s pieufes , que la ch amé porte à fe courir les Pauvres de la campagne , ne doivent pas Ë f I T R £. appréhender de Je méprendre datât la diflribution des Remèdes que je leur prefente : elles en verront, hien-tot i' utilité , par la facilite que les Malades auront a les pren* dre 3 & par le promt fecours quils en recevront. Ces Rente des n ont rien de vio- lent ni de dangereux dans leurs operations ; ft) les effets en feront heureux , lorfquon obfervera de les donner félonies réglés , & félon les dofes que fay marquées. Je prendrais foin de faire été" trer icy le détail d un grand nom- bre de cures extraordinaires .pour appuyer ce que fay dit de l utilité de mes Remèdes j mais vous aveg, été fifouvent témoin de leurs ef- fets .MADAME, que fofe mi J A iiiii E P I T R E. ' jidter de (votre faffrage 3 en cette con/onmre ■ & J, ans doute , l'ap- probation d'une perfinne de votre rang 3 de votre figejfe, & de votre piete yjuffira pour rendre inconte- fiable tout ce que j'avance. Beu. . reux t que cet ouvrage , qui n'a et c entrepris que pour vous obéir , me donne lieu de rendre à votre charité , les hommages qui luijbnt djfs y fp) de vous marquer le pro- fond rejpefô avec lequel je fais , MADAME, /■ Votre très -humble & . «cs-obéiflàm Serviteur, , *1 fa , P R E F A € E. LA connoiflance de la Mede- cineeft d’une étendue pref- que fans limites» Pour l’e- xercer dans la derniere perfe- ction , il faudrait avoir déve- loppé le nombre infini de ref- forts Sc de parties dont le corps humain eft compofé j cette diver- sité de fluides qui l’arrofent & le vivifient, 5c dont l’union, ou le dérangement caufent la fanté, ou la maladie > les differentes altera- tions auxquelles il eft fujet , ÔC les divers effets qu’y produifent les paflions,le mouvement & le reposs Icfommeil 6c les veilles j l’air , les aliments , êc tout ce qui nous en- vironne. Il ferait encore très ne» ceflaire de pofleder à fond , les vertus de toutes les plantes ^Sc les T R E F A C t, qualitez des minéraux 3 en un mot il faudrait avoir pénétré dans tous les fecrets de la nature, Celuy qui aurait acquis cette notion univers Telle , pourrait Te vanter de guérir toutes Tortcs de maladies , ou du moins d’en prédire tous les événe- ments, Tans Te tromperjmais la vie des hommes elt trop courte & trop partagée, l’efprit humain trop dil» npé , trop Toible , & trop borné, pour acquérir des connoiffances fi Vallès & li étendues. Cependant quoique nous ne pu i liions pas nous flarer d’atteindre à une li haute perfection , nous devons faire nos efforts pour en approcher. C’eft a quoi je me fuis toujours appli- qué, & j’ofe dire avoir fait quel- ques progrès. Toit dans la connoif- iance des maladies , dont j’ay exa- miné les effets & les caufes , avec toute l’application, & toute 1 exa- ctitude polîîble 5 Toit dans la re- cherche des Remcdes fpecifiques* PREFACE., dont j’ay fait une infinité d’expe- riences heureufes & connues de beaucoup de monde. Je me fuis toujours fait un de- voir de déveloper les idées que j’avois conçues de ces choies , de les rendre claires & diftin&es, & de les ranger dans un ordre naturel , afin que chaque perfon- ne, pour peu qu’elle eût d’intel- ligence , fuit en état d’en foula- ger d’autres, îorfque l’occafion s’en prefenteroit : C’eil là mon u- nique delFein & ma feule veuë, dans ce que je communique au Public. Ainfi ce qui m’a coûté beaucoup de travail, d’étude 6c de aeine, pourra facilement être ap- pris, fçu & mis en pratique par les jerfonnes charitables qui veulent dien s’employer à fecourir les Ma- ades , hors d’état d’être affiliez d’un Médecin. En fuivant exacte- ment ces mémoires , elles évite- ront les fautes qu’elles pourraient P RE F A CE. commettre dans les differentes maladies> quelles prendront le foin de traiter.- Mais avant que d’entrer dans ce detail, voicy quelques avis Gé- néraux qui pourront leur être uti- les , & qui ferviront à les guider dans le befoin : car les remedes, même les plus éprouvez , donnez a contretemps , font plus funedes que falutaires. Il ed d’abord neceffaire d’ob- lerver que les maladies luivent affez ordinairement le tempera- ment de ceux qu’elles attaquent, & qu elles font plus ou moins longues , ou violentes j félon le plus ou le moins de difpofition quelles y rencontrent , & félon la qualité des humeurs. Ceux qui ne s’apliquent pas affez à faire ce difcernement , & à connoître le tempérament des Malades qu’ils entreprennent de guérir, font prefque toujours trompez. C’eû PRE F A C E. pourquoy il elt bon de fufpendre fon jugement , de s’inftruire 6c d’étudier le tempérament du Ma-? lade, avant que de rien ordonner, 6c de prononcer fur f évenenaent de la maladie. O n doit bien fe garder, en trai- tant un Malade qui s’afloupit de lui-même, ou qui a de la difpo- ficion à la Léthargie, de lui don- ner des remedes pour le faire dor- mir 5 ni de le faire , ou faigner , ou vomir quand il fue. Il ne faut jamais purger dans les Fluxions caillantes , dans les Inflamma- tions , ni dans les Hemoragies : en ces trois occalions» la faignee cft d’ufage , ôc toujours utile. Les Femmes fe trouvent dans des états, où le vomiffement , la purgation , êc la faignée du bras font abfolument interdites , quel- ques maladies qui leur furvien- nent alors. Ainh il faut toujours s’informer de ce qui en eft » avant PREFACE. qtte de I ordonner ,. afin de ne rien tenter mal a propos 5 car il n’y va pas moins pour elles que de la vie. Au contraire , quand elles tom- bent dans une fuprellîon de leurs réglés , par faififlement , ou par autre caufe , il ne faut point dif- férer d’un moment la fa ignée du pied. Il faut obferver attentivement, de ne point interrompre les éva- cuations favorables, dans le cours de la maladie, pourvu qu’elles foient proportionnées aux forces du Malade : 8c c’eft ce que nous apelons Cryfe. Il eft auïïï de la pru- dence du Médecin , de fuivre 8c de féconder les indications 8c les mouvements de la nature, 8c de bien examiner fi ces Cryfes ne lui font pas contraires. Il fe rencontre très fouvent des maladies héréditaires, dont on ap- porte le germe en nailîant , 8c que les Médecins ont toujours regar- P R E F A C E. dées comme incurables} ce qui eft difficile à connotcre , filon ne s’en informe exactement. Ces mala- dies fe perpétuent par fucceffion dans les Defcendants , & tout ce qu’on peut faire pour le mieux» eft de les foulager & de guérir l’accès dans le tems de 1 attaque : mais on ne peut garentir de la récidivé. Telles font la Migraine, l’Epileplie , l’Apoplexie , les Ma- ladies du Poulmon , la Gravelle, la Pierre , l’Hydropifie , les Affe- ctions mélancoliques , la Goure , èt plufieurs autres : mais lorlque ces maladies ne font point héré- ditaires , on peut les guérir •Radi- calement» Il y a encore des maladies fi re- belles , qu’elles ne cedent pas mê- me aux remedes les plus fouve- i*ains ; fans que l’on puiffe en dé- couvrir la raifon. Cette difficul- té vient affez fouvent de quelque maladie feerete»que le Malade ca- P R E F A C E. cïie par la honte qu’il a de l'a- vouer. Ces fortes de maux ne de- vant point être traitez comme les autres,, ils ne peuvent qu’être ir- ritez par des remedes qui ne leur conviennent pas 5 ils demandent l’ufage de là tifanne de bois de fer, dé entre dans laMethode fur ce fu- jet , qui lesguerira s’il eftpoiïible. S’il fo trouve des Malades dans lefquels on remarque des lignes funeftes , comme Tranfports au cerveau , Inflammation de poitri- ne, Douleur aigue, & fixe dans quelque partie du corps , Tenlion de bas ventre, le Pouls petit , con- centré & intermittent , VomilTe- ment continuel , Cours de ventre violent , Gangrené , Hemoragie, frequentes FoiblelTes , Convul- sons , ou Mouvements convulfifs. Perte de connoiflance , lesExtre- mitez froides, des Sueurs gluantes & grades , & le Hoquet j on peut dire que ces lignes font non feu- lement P R E F A C E. lement dangereux , mais prefque toujours mortels. Alors c’eft im- prudence d’aflurer de guérir , car nous n’avons aucun fpecificjue qui puifife rendre immortel. Dieu feulj peut quand il luy plaît, ren- dre la fanté aux Malades les plus defefperez , en beniflant les reme- des & les foins du Médecin. Les Convalefcents doivent fur toutes choies fe conferver dans une difpofition d’efprit fi tranqui- lè , qu’ils ne fe lailfent aller à au- cune palïïon violente : autrement iis courent rifque.de retomber. Enfin c’eft une obligation indif- penfable pour ceux qui a Aillent les Malades , de les avertir qu’ils ayent à donner ordre aux affai- res dé leur confcience 5 car quel- que application que l’on ait , & quelque foin que l’on apporte à bien examiner une maladie , il arrive alfez fouvent , & quelque- fois même en un moment , des ac- B PREFACE. __ cidents imprévus & des morts i- nopmées , bien qu’il n’ait parti aucun des-fignes que nous venons de faire obferverj ce qui pour l’or- dinaire efl caufe par des Abcès, Ruptures d arteres & des Polipes qui Ce trouvent dans les ventri- cules du cœur , dans l’Aorte , ou dans les vaifTeaux du poulmon, lefquels arrêtant tout à coup la circulation du fang , produifent une ceffation univerfelle des fon- dions naturelles , & caufent une mort fubite. La confiance contribue beau- coup à la guerifon des Malades, & ceux qui en manquent font or- dinairement dans des agitations, qui font un obftaele au retour de leur fante , & à l’effet des reine— des. Je croy que le Médecin doit ceffer de voir un Malade , qu’il trouve dans cette fituation. Ce defaut deconfiance vient ordinai- rement , ou de ce que le Malade p g g F A' € F. s’enuye dene pas guérir allez vi- te 3 ou de quelques nouveaux in- cidents qui furvfonnent dans le cours de la maladie , 6c aufquels* on ne peut remedier,ni par le foin, ni par l’habileté. En femblable conjoncture , le Médecin doit cé- der la place à un autre; fur de s’en mieux trouver, *tufli bien que le Malade. Au contraire quand le Malade témoigne une confiance aveugle, il faut que le Médecin; y réponde , en redoublant fon at- tention , fes foins & fa vigilance, pour lui procurer , s’il eft poffible, une promte 6c parfaite guéri fon. Au refte , comme cet ouvrage' peut tomber entre les mains de; plufieurs perfonnes qui mont au- cune connoilfance des remedes de leur compofition , &; de la ma- niéré de s’en fervir Sc de les or- douer j j’ay cru devoir leur mar- quer icy quelques formules gene- rales de Médecine, avec îelquel- m i) PREFACE. les elles puffent fe guider dans les oc calions , lorfqu 'elles n’auroîent point de mes Spécifiques qui ne Peuvent être préparez qu’avec eaucoup de temps, & en diffe- rentes faifons. Il n’y a pas une-leule de ces or- donnances qui ne foit utile, & dont l’effet ne doive prcfque tou-; jours répondre a l’attente de ceux j ef— j’y a porte, pour les conduire a leur point de perfection , fans quoi el- les n’auront pas la réuffite que j’en promets. Comme cela dé- pend louvent d’un degré de feu. F Jt M f A C Ê, peïe les contenter 5 car j’entre- ray toujonrs avec plaifir dans les* bonnes œuvres qu’elles fe propo- feront de faire. On obfervera les dofes des re- medes ordonnez dans ces formu- les , fui van t l’âge, & fuivant les forces du Malade, comme je l’ay marque dans l’inftruétion faite fur ce fujet 3 & en fuivant exa~ élément ce que j’en ay écrit, on ne courra point rifque de fe mé- prendre. Les effets en feront heu- reux, les Malades ne fe plaindront point de la violence des remedes, & ne fe fentiront point échauffez, ce qui efl un grand point dans la ^edecine , contre lequel on ne péciie fouvent, que faute de re- flexion, ou de eonnoiflanee. C’ell pourquoi je confeille de lire les chapitres qui traitent des effets de chaque remede en par- ticulier , afin que lorfqu’on aura fait prendre a un Malade de quoj PRE F A € E~ le faire vomir , purger , ou fuer, on foit inftruit du régime exaét qu’il lui faut faire obferver 5 car e’eft ordinairement de là , que dé- pend le fuccés du remede, On y trouvera auffi , à quelles fortes de* maladies ces formules convien- nent. Pour ne pas> donner lieu de s’y tromper , je les ay mifcs im- médiatement apres mes prépa- rations, J’ay cru auffi , qu’en donnant quelques Méthodes qui apren- cir, oient à connoître parfaitement le caraétere & les caufes des ma- ladies, & le temps convenable à. donner les remedes , je contente- rois davantage les Malades , Sc ceux qui les traitent 5 c’eft ce qui m’a engagé d’en donner de fort étendues, pour l’inftruction d’un chacun 5 parce que fur les moin- dres doutes qui furviendront , on n’aura qu’à les lire pour s’éclair- P R E F A CE. Toutes les perfonnes qui vou- dront avoir de moy quelque é- elairciflement fur des maladies particulières , & fur les remedes qu elles doivent prendre, pouront fedonner la peine de m’écrire j je leur répondray exa&ement : mais j avertis que je ne verray point les lettres qui ne me feront pas rendîtes par une perfonnc de connoiflance , à qui j’en- puifle faire donner la réponfe» On peut conferver mes reme- des dans un lieu fcc, autant de temps qu'on le voudra j car ils ne fe corrompent jamais j & il n’y en a pas un feul, qui dans la fui- te , ne produife l’effet que j’en promets : Ce font tous des Spé- cifiques que je compofe moy-mê- me > & dont j’ay l’êxperience de- puis plufieurs années: à moins qu’il n y ait dans le corps quelque par- tie noble gâtée , on peut avec leur secours , efperer la guerifon. b PREFACE. Je dois encore avertir, que lesMa- dades, qui n’auront point été trai- tez avec nies Remedes dés le com- mencement de leurmaladie, pou- ront cependant s’en fervir dans la fuite, fi la maladie devient re- belle. On obfervera avec la der- nière exa&itude, tout ce qui eft marqué dans mes mémoires, fans avoir égard à,xe que l’on auroit fait auparavant : mais fi on ufe de mes Rémedes fpecifîques , dés le commencement de la maladie, on guérira plus fûrement & plus promptement. Pour les Pauvres qui viendront à moy , quels qu’ils (oient , ils fe- ront bien receus , tous les jours : fçavoir en été depuis cinq heures & demi du matin jufqu’à fix Sc demi, & en hvver , depuis iept heures jufqu’à huit. Je les écou- teray avec attention, & je leur donneray des remcàcs gratis , non feulement pour les fievres,ou pour p r n f a c ê; la dyfenterie , mais pour toutes les autres maladies, fans en excepter aucune : ce que je fuis obligé de marquer , afin que la bonté qui naît de certains maux , ne retien- ne perfonne , & n’empêche d’en venir. chercher la guerifon. Je feray imprimer ce livre tous les ans, avec une augmentation d’une méthode exacte de traiter chaque maladie par les Remedes les plus fpecifiques, & je commen- ceray par l’Afthme. Au refie , comme cet ouvrage pour- voit efire contrefait & que dans l'im- prejjion on pour oit changer les dojès des Remedes pre frites dans les formu- les -, ce qui efi d' une très grande con- fié que n ce 5 je fuis obligé d’ avertir , que les exemplaires qui ne fieront pas fer grtez> de ma main , n’auront point été imprimez, par mon ordre. Ainfe je ne réponds point des fautes qui s’y pour y voient trouver ç TRAITE DES MALADIES LES PLUS FREQUENTES; REMEDES SPECIFIQUES POUR LES GUERIR. DE LA MANIERE DE connoijlre le Pouls. A vie des Animaux ne fubfifte que par le mouvement du fang , qui arrofe , qui nourit, & qui vivifie toutes les parties. CVft par cette taifon que la Nature a pris tant de foin de le faire circuler dans toute l’habitude du corps; lecœurle poufle à tout momentdans les arteres , §c les arceres le diftribuent dans Çij 4 Traite des Maladies $ les parties , d’où il revient au cœur par les •veines ; pour être raporté de nouveau dans les arteres. C’eft ce qui s’apele la circula- tion du fang , qui dure autant que la vie $ chaque fois que le fang eft pouffé dans la ca- vité des arteres ,> il en éleve les parois, ÔC ■caufe le battement du pouls. Si vous examinez celui d un Homme tranquile & qui fe porte bien , vous trou- verez que les battements font égaux, foit par caport à la force , foit par raport à l’inter- valle qu’il y a de l’un à Pautre. Mais cet ordre change une infinité de foi s pendant la vie. Le Pouls des enfans eft pour l’ordinaire fort frequent, & mo- dérément élevé. A mefure qu’ils avancent en âge, cette frequente pulfation diminué: &C le Pouls devient &c plus grand & plus fort* Enfin il eft foible Sc languiflant dans la vieillefte. La raifon de ces différences fe tire des alterations , que le fang fouffre pen- dant le cours de la vie, Sc du changement des organes qui le pouffent. Pans le tems de l’enfance , le fang eft rempli de ferofitez , &c eft moins chargé de fels & de matières huileufes, que dans un âge plus avancé. Ce fang étant plus fluide que celui des Adultes, coule plus librement, èç eft plus facilement pouffé par le cçema & de leurs Remedeïl > f dans les arteres-, & comme le cœur d’un Enfant ne pouffe que peu de fang à la fois». Sc que les efprits » qui en font le mouve- ment , font fort dégagez , fes contrarions doivent être plus fréquentes s d’où vient la viteffe du pouls. A melüre qu’on avancé en âge » les princi- pes du fang s’épaiffiffént, & par confequent fa fluidité diminue. Le cœur des Adultes» qui cft grand , pouffe beaucoup de fang à la fois » & n’a pas befoin de contrarions fl fréquentes : d’ailleurs la z i (colite du fang ne luy permettant pas de s’en débaraffer aufli vifte qu’il fait du fang fluide des En- fants , l’oblige , pour furmonter cet obfta- cle , de faire des contrarions plus vigou- reufes. Enfin dans la vieilleffe , où le fang étant devenu plus épais, coule plus difficilement,- les mufcles du cœur, qui manquent de for- ces fe contrarant lentement, forment un pouls foible & languifTant, Ces varierez que nous venons de remar- quer dans le pouls font generales, & fe pro - dxifent neceffairement ; mais elles ne font pas les feules. LePouls change en une infini- té d’occafionSjfelon les faifons» félon les va- riations des tems, félon les differents tempé- raments»^ félon les differentes pallions» % J raite des Maladies^ Car les Sanguins & Bilieux ont naturel-* iement les vailfeaux rendus & gonflez , êc les battements du pouls fort durs j au con- traire ceux qui font d’un tempérament Pi- tuiteux & Flegmatique, ont pour l’ordi- naire un pouls foible & mou. Dans les tem- péraments Mélancoliques le pouls eft fort inega , ce qui dependdes idées différentes qui les agitent, & font des impreffions con- liderables dans le mouvement du fane. Un exercice un peu violent éleve le Pouls , l’a- nime, & le tranquilife; les diverfes paillons y font des changunens fui prenants. Dans la joye le pouls eft égal , plein de élevé -, dans la triftefle il eft foible & languiflant ; irré- gulier dans 1 inquiétude ; fort & frequent dans la colere, dans la crainte, dans l’amour & dans le defelpoir ; en un mot chaque pa - lion y imprime fescaraderts differenis,dont il leroit trop long de faire le détail. Mais c es changements font peu confldera. blesjen comparaifon de ceux qu’on obferve dans certaines maladies. Dans laïyncope le Pouls s arrête, dans la plufpart des fievres il eft incomparablement plus frequent , plus grand & plus élevé que dans l’état naturel $. quelquefois cependant il eft petit & con- centre, ce qu’on obferve dans la plufpart des fievres malignes, dans le pourpre , dans tj de leurs Rtwtdcsi J k rougeole , dans la petite verole 3 & dans le commencement des redoublements & des accès de ftevtes intermittentes» Dans l’Afthme & dans la Péri pneumo- nie, le Pouls parok fouvent fbible & em barafle , 6c quelquefois beaucoup plus fort & plus stand que dans 1 état naturel. Dans l’Apoplexie de fang il eft ordinai- rement plein 6c dur. Dans l’Apoplexie fereufe il eft knguiftanî 6c aproche fort de fon état naturel. Dans les Foibleft'es & les Vapeurs , le Pouls eft très petit & envelopè ; il en eft de même dans les Evanoüiftements. Alors il eft quelquefois un elpace de temps lans Le fentir , mais il fe ranime auflitoc que 1 on a fait flairer où prendre au Malade quelque liqueur fpiritueufe i fl ces remedes ne pro- duifent point un promt changement , c eft ttn mauvais ligne. • Dans la Palpitation , le Pouls luit le me*, me mouvement que celui du coeur, - Enfin l’inégalité & 1 intermiffion dm Pouls nous font connoître,ou que le rang eft chargé 8c embarafle de matières étran- gères , qui en troublent & en altèrent k la- mentation, ou que les organes qui pouftent le fang ne font pas dans leur fituation natit* telle, ie Pouls inégal ou intermittent * eft ‘ • Q Üii * Traite des Maladies , Souvent un ligne dangereux & mortel v ex- cepte pour les vieillards , dans lefquels mê- me en lanté, il eft naturellement fujet à une intermittence qui ne marque rien de funefte, mais feulement beaucoup de foiblefTe: pour- vu qu il n y ait point d’autres accidents qui accompagnent Tintermiffion du pou!s;com- me déliré , hoquet &c , il n’y a pas dequoi Ce n’eft nullement mon delTein de trait- ter a fonds de tout ce qui concerne le Pouls, & de marquer d’où viennent , & ce que fi-' gnifient routes les différences qu’on peut obferver entre les divers battements des ar- tères. Cela ne feroitqu’embaraffer les Per- mîmes pour qui j’écris -, & je ne cherche qu a leur communiquer une méthode claire & facile pour bien connoître & guérir les maladies dont je parle dans ce traité. Il: leur fuffit donc de favoir par raport au . ouïs j que celui qui eft petit & languiflant nous marque que la fermentation du fan» élt ralentie , que la chaleur naturelle eft fort diffipée & que le Malade eft fort af- foibli , ou bien, que le cœur ou le poulmon font embaralfez. Un pouls intermittent & mou lignifie que le fang circule difficilement , & que le cœur manque de forces. Pour lors le Ma- (ÿ de leurs Mme des . 9 la de eft en grand danger , fur tout quand ce fymptôme'fe trouve accompagne dunepe- fanteur de tête, d’une oppreffion de poitri- ne , ôc d’une enflure de cuifles &c de jam- Aux jours critiques des maladies , il ar- rive encore differens changements dans le Pouls -, cesCrvfes fe forment par plufieurs voyes » tantôt par les Sueurs & p'ar les Urines ; tantôt par des V omiflèments ou Devoycments , quelquefois par une Hemo- rasie i fuivant le tempérament , la dilpolt- tion ou la plénitude des humeurs du Mala- de. Si les forces ne font point epuilees par de trop frequentes faignêes, le pouls devient grand & fort, & le Malade eft inquiet le agité ; ce qui eft caufe par 1 effort que la nature fait , pour former la Cryle. Lors quelle arrive dans les jours ordi- naires , qui font le cinquième , le feptieme, le neuvième , l’onzième , le quatorzième , vingt- unième , & quelquefois le quarante- «nieme de la maladie fi les évacuations lont affez fortes , elle s’appelle Cryfe parfaite » &c elle eft ordinairement fuivie de la gueri- fon quelque violente que foit la maladie ; mais lorfque les Cryfes fe forment dans d’autres jours, la maladie eft ordinairement longue, dangereufe & mortelle, KJ iraite des Maladits r Si les forces ont été diffipées , & dut; la nature ne puifTe /cutenir les évacuations qui le tant pour lors, le Malade meurt a VCnt à !a fin de ce combat. rr“ Ce, Traite des M aladies y dissertation SUR L E S U RIME S. COmme les Urines contribuent beau- coup à nous faire connoître les diffe- rentes maladies 8c les divers états de la.: malfe du fang , j ay crû que je devois don- ner au Public les réflexions qui ont été faites far la nature de fur les principes dont elles font compo fées 5 fur les quai i- tez qu elles doivent avoir dans l’état na- turel j 8c fur les differentes alterations quelles fouffrent dans les maladies. Quan t a leur compofition3l Analy fè exadte que d’habiles gens en ont faite 3 démontré quelles contiennent une grande quantité de parties aqueufes.beaucoup de fel volatil meu de fel fixe , beaucoup d’huile ou de foul- phre, 8c environ autant de terre quelles contiennent d’huile ; enforte qu’on peut afTurer que l’Urine n’eft autre chofe qu’un mélangé 8c un compofé de parties aqueu- *es) lalines j lûlphureufes 8c terreftr es s çf de leurs Remies . * 3 où les parties aqueufes prédominent fur toutes les autres, .& ou les parties lalmes» fulphureufes & terreftres ic rencontrent en quantité à peu prés égale S arnfi que l’experience le confirme , quand on les eva- P Lorfque les Urines font dans^ leur état naturel , elles ont la fluidité de 1 eau com- mune ; mais elles font plus pefantes , & ont une odeur fade -, leur couleur eft d’un jaune de citron , & leur chaleur eft fi temperêe , quelles ne fe font prefque point fentir lors qu’on les rend. Il faut au fli faire attention a la quan- tité de l’Urine , qui doit être proportion- née à celle des liqueurs que Ion boit. Quant au changement qui arrive lors- que l’Urine a perdu fa chaleur , & qu elle a été expofée à l’air, on remarque qu ri s’y fait de certaines Concrétions , au (quel- les on a donné des noms differents par taport à leurs differentes fituations. _ On nomme Sitfpsnfion_, la Concrétion qui s’êpaiflit à la furface de l’Urine y on appelé Nuée , celle qui paraît au milieiu &c on donne le nom de Sédiment a la Concre lion qui fe précipite au fond. Il eft à remarquer que ces Concrétions ne fe rencontrent pas dans toutes les Urt T uuuetre .bianchâci dans tontes fes parties. ~ lesriTff 0ncretIons different entr’elles félon ëa25£S«& terreufe. nc Plus de maticre 4ufvLfif^!"Tiriire *» les Urine. j>„ n°ncc fe renconcre dans ni- fo,ufrent differentes altéra- %nce* oJ?C dl{lw.Suées Par leur confi, ^r«c^nS;"r'p“ltut<>a™ Pour ce gui regarde la confidence , elles é* de leurs Remedes . rf font plus épaifles qu’elles ne doivent être, lorfqu’elles entraînent avec elles une trop grande 'quantité de matière terreufe , qui venant à le mêler avec l’Urine, en empêche la fluidité , & caufe fouvent des Coliques néphrétiques, &: quelquefois des fuprefïions très douloureufes , dont quelques unes (ont accompagnées de danger. Le Trouble qui fument dans les urines après qu’elles ont été rendues , n arrive en partie que, de ce qu’elles ont perdu la chai, ur ëe le mouvement que le lang leur com- muniquoit , ôc qu’elles n ont plus que ce*» lui du fluide , qui n cil pas aihz a&if, pour empêcher les parties terreufes de s’u- nir , 6c de fe fcparer des autres principes, qui les tenoient diflbutes. Les Enfants en charte rendent quelque» fois des Urines huileufes & graifleufes qui nagent fur la fu perfide , ce qui arrive auflï à d’autres perfonnes dans les fièvres hecti- ques ou colliquatives » pour lors elles lont fouvent un figne mortel, parce qu el- les marquent une dUTolution des principes du fang. Quant à l'odeur que doivent naturelle- ment avoir les Urines, elle neft ni bonne ni mauvaife : Elles fentent la violette , lors que la perfonne qui les rend aufe de the^» M ' Traité des Maladies^ rebentine; elles exhalent une mauvaife odeur lorfquelle a mangé des afperges , & cela > parce qu une partie des huiles eiientielles de ces deux Amples ne chan- geant pas de nature dans les fermentations qui le font dans nos corps, paffent avec les^urines, en confervant ces mêmes odeurs qu elles avoient avant que d y entrer. A 1 egard des differentes couleurs de l U- lines , elles font en A grand nombre , qu’il eftdificile Sc prefqu impoflible de les ex- phquer toutes. Voicy les principales ôc les plus neceffaires à connoître. Il y a des Urines jaunes de plufieurs efpeces , favoir de livides , de couleur de citron ou de paille , & d’autres d’un jau- ne fonce *, ce qui dépend des differentes proportions des parties d’eau , de fel , Ôc de loulphre, dont 1 Urine eft compofée ; & ce qui peut encore provenir de la bile quand elle reflue dans le fang 9 parce qu’il, y a des obftruétions formées dans les glandes du foye. Quelquefois les Urines font claires Sc tranfparentes , ce qui vient de la grande quantité de ferofitez qu’elles contiennent, ou du peu de fermentation du fang ; auf- fi obferve-t-on que leur tranfparence eft quelquefois un ligne de l’hydropifie, ou de robfkuétiois $ de leurs Meme de s. 1 7 robftmâion de de quelque partie. Lors que les parties aqueuies foRt^udeffous de la jufte proportion 3 on rend une Urine opaque 3 trouble 3 & l’on reffent fouvent des douleurs de tête 3 de poitrine & de côté. Elle paroît prefque de même dans le déclin de toutes les fièvres *, & il eft bon d’avertir icy que comme on reconnoît par là que la fermentation du fang n’eft plus fi grande y on doit dhoifir précifé- ment ce rems pour la purgation. Lorfque les Urines font tout à-fait blan- ches 3 on doit les regarder comme un fi- gue dangereux3dans toutes les Maladies du cerveau 3 dans les Pallions hifteriques , dans les Fievres malignes 3 dans les Déli- res, dans les Apoplexies & dans les Lé- thargies* Quant aux Urines noires il y en a de trois fortes : les unes tirent fur le rouge3 les autres font grifâtres 3 & les dernieres font noires comme de l’ancre *5 mais toutes trois ne font ainfi teintes que par le peu de fe- rofitez qu’elles contiennent 3 ce qui don- ne lieu aux autres parties de fe confondre. Les accidents les plus frequents dans les Urines rouges , font une Chaleur ex- ceffive par tout le corps 3 une Soif immo- dérée , des Douleurs aiguës dans les D iS Traite des Maladies , reins , la Dyfenterie * 3c le Tenefme^ L’Urine noire eft la plus funefter& ne prend cette teinture que pareeque fon fel eft devenu d’un acide vitriolique : le fang étant dénué de (a ferofité y 3c les parties volatiles 3c fulphureufes étant trop exai-^ tées. On met encore au nombre des Urines noires 3 celles qui font violettes & ver- tes. Ces differentes couleurs ne dépendent que de la differente proportion des par- • ties aqueufes y fàlines , fulphureufes 3C terreftres : d’ailleurs les differentes altera- tions que la bile reçoit ne contribuent pas peu à les teindre : ainfi que nous l’obfer- vons dans la jauniflè 3c dans le fehire du foye. Les Urines ne font prefque jamais nam-’ ï telles^lors qu'en les rendant elles caufent - des cuiffons , ou que leur chaleur eft trop ferfible 5 comme il arrive dans les fievres " ardentes. Elles pèchent aufïi quelquefois | par leur trop grande ou trop petite quan- 1 tité à quoy les Sueurs contribuent beau-» coup. De leur excès vient l’Infomnie* | TAbbatement des forces x de grandes Laflî- tudes 5 3c une Maigreur extrême. Au ; contraire lorfquelles fortent en petite quantité ^ il arrive pour l’ordinaire des é* de leurs Remedef. i 3 Dégoûts 3 des Affections foporeufes de cathareufes, des Difficultés de refpirer % des Toux frequentes, des Gonflements dans les vifeeres , des Tumeurs œdémateufes , l’Hydropifie , la Diarrhée de des Suenrs abondantes, A l’égard du fediment 5 on remarque qu'il n’eft pas dans fon état naturel. i°0 Lors qu’il neft point blanc , mais d’une autre couleur» i°. Lors qu’il eft mêlé de couleurs differentes 3 comme en partie de blanc ou en partie de rouge : ce qu’on ap- pelle ordinairement briquetéi Ce mélange fe rencontre dans les Hydropifics formées, dans les Fiertés quartes invétérées , de dans les Maladies hypocondriaques : d’ail- leurs il fupofe une tres-grande chaleur & un très-grand trouble dans le fang. On pouffe quelquefois avec les Urines des Filaments longs , appellées cheveux j des Membranes j du Sang même ; & des Canin eu te si Les Filaments paroiffent, lorfque îesglan* des des reins s’étant trop relâchées, laiffent échaper des parties fibreufes du fang , lef- quels à mesure qu’elles fe filtrent au travers deces glandes , acquièrent de la confidence, & prennent la figure des pores qui leur ont fervi de filière^ ïo Traité des Maladies , Les Membranes &c les Caruncules qu on y remarque fouvent , font plufieurs petits morceaux de ces mêmes fibres acrochées & unies enfemble par petits pelottons , ou bien la membrane même * dont la fu- perficie interne a été corrodée par laçri- monie de Turinc. Les Ecailles que l’on obferve dans les Urines , font ordinairement une fuite des ulcérés qui fe forment dans les reins , ou au col de la veflle , ou par une efpece de galle a laquelle la vellie eft fujette h alors le pus s epaifliffant par fon fejour, ou les croûtes de galle fe détachant , font paroî- £fe cette forte de fediment. Enfin le pus &c le fan g feront mêlez avec lesUrinesJorfqu'il y aura un ulcéré ou bien quelque vaifïèau rompu déchiré dans les reins , dans les ureteres , dans la vefïie ou dans le canal de l’uretere *, ce qui peut avoir plufieurs caufès , comme la Gravelle, la pierre * Sec, On a même vu rendre par la voye des Urines, des abcès de la poi- trine & du bas ventre, dont le pus avoir cté entraîriépar la circulation du fang :c3eft de quoy j ay été hémoin en plufieurs oc- cafîons avec Monfieur Triboulot Se Mon- iieur de Beifîiere. Ces Urines font puantes, la couleur en eft ordinairement laiteufe .& verjutée. & dt leurs Remtdes. £ î Après avoir expliqué les différons états des urines * il eft aifé de comprendre que quoyque leur infpeétion foit d une très grande utilité pour la connoiffance & pour la guerifon des maladies y on n’en peur pourtant rien conclure de pofïtif & de certain : Dans les fièvres malignes * par exemple 3 on ne peut pas s’arrêter à leur bonne ou mauvaife difpqfition* puifqu’cl- les paroiffent quelquefois fort naturelles,» dans le tems même que le Malade eft mourant 5 au contraire 3 on voit des Ma- lades revenir de l’extremité , après avoir- rendu des urines qui paroifïoient abfolu- ment funeftes. Ainfi pour juger fainement de l’état d’une maladie * même dans les cas ordinaires^ ne doit pas s’arrêter à la feule inlpeétion des urines \ mais on doit les conférer avec les autres fymptômes. Sur ce principe * qu’on ne peut conteftef, c’eft un abus & une illufion de prétendre * que par le feul examen des urines* certaines gens puiftènt diftinguer l’efpece & l’état de la maladie * connoître le fexe * la grofleffe * l’âge , le tempérament * les forces ou la foi- blefle*le danger ou Tempérance* &c même la partie qui fouffre* & deviner au jufte la eau- fe * l’évenenient &C femblables circonftan- ces * lefquelles nont aucun raport avec les urines. aï' Traite des Maladies \ IJ S A G E D ^ £ A S A 1 G N E’ El LA plufpart des Hommes font incapa* bies de garder un jufte milieu dans les jugements qu ils portent 3 & donneur prefque tous dans quelque extrémité. f /Qiî un remede aitreiiffi 3 ou pour avoir ete appliqué à propos 3 ou parce que la ma* ^adie tendoit à la fin j on s’en fert indife* ■remment pour toutes les maladies ^ & s’il dt permis de parler ainfi * on en fait nn remede à la mode. Aucontraire s’il eü fuivi de quelque accident funefte > foit par la faute de ceux qui l’ont donné i foit parce que la maladie étoit devenue incurable ; tout le monde en eft rebuté* & déclamé contre fon ufage. G’eft ceque nous expérimentons tous les jours à l’egard de la Saignée , qui a fes Partifans aufli bien que fes Ennemis y. les uns & les autres ne manquent pas de raifons apparentes ^ pour appuyer leurs fentimentsdans le public. Je ne naarrêteray point à les rapporter* ni à marquer le foiblç de la plupart 9 par rap~ & de leurs Reme de si t f port aux indu&ions qu’ils en tirent > mais j explique ray feulement en peu de mots > quels font les effets d un remede fi ufite 3 5C en quelles occafions il peut être utile. Le principal effet de la Saignee , eft de defemplir les vaiffeaux , ô£ de changer en quelque maniéré la fermentation ^du fang d’ou il eft aifé de conclure quon ne doit l’ordonner , que lors que les vaii- féaux font trop pleins * ou qu il eft ne^- ceffaire de détourner une fluxion , qui ^ jette fur quelque partie. C’eft par la première de ce$ raifons > que Ton fait faigner dans la plus part des fieyres r le fàng qui fe raréfié dans ces maladies peut s’extravafef , ÔC empo- cher la fecretron des humeurs , 6e 1 on ne peut y remédier que par la faignee. On faignedans les inflammations, pour prévenir la rupture des vaiffeaux , 6e pour diminuer le depot, qui fe fait fur la par- tie enflammée y à quoi nous pouvons ajouter que ces maladies font ordinaire-» ment accompagnées de fievres , ce qui eft une nouvelle raiion pour ordonner la Saignée. Mais il ne faut point outrer 1 ufage d’un remede fi utile. Lors qu on faigneâ parce que les vaiffeaux font trop remplis *4 Traité des Maladies \ de , fang * il faut s’arrêter y après en avoir ciré la quantité qui fur-abondoit : fii c eft a raifon de l’inflammation de quelque partie noble * on ne doit pas tant confia derer la plénitude des vaiflêaux en ge- neral 3 que celle de la partie * que l’on veut dégager > & il ne fuffit pas alors que les vaifleaux foient defemplis * il faut palier outre ; car quoi que le nombre des Saignées diminue les forces du Malade * il vaut encor mieux l’affoiblir * 8c le guérir * que de le laifler mourir avec tou- tes fes forces; Dans toute autre occaflon il faut mé- nager le fang * qui eft le trefor de la vie. La Saignée eft furtout contraire fdans îa Jaunifle inveterée * dans l’Hydropifte* dans les Fievres malignes ouvertement de- ciarées * par des éruptions fur la peau* dans les Fievres lentes* &c dans la Pthifie. Elle n eft nullement propre aux Enfanta en charte * ni à ceux qui ont des goû- tes pîtuiteufes; en un mot* dn peutaflu- rer en general * qu’elle ne convient nulle- ment dans les maladies froides * 8c qu’elle eft rarement utile aux V ieillards ôc auxBara- litiques. Dans les Apoplexies de fang * & dans les Maux de tête extraordinaires ôc inve* é* de leurs Remeâes. % f tcrez, on faigne à la gorge , & au pied avec beaucoup plus de fiiccés qu’aux bras. Dans les Fievres continues èc intermit- tentes 3 Sc dans toutes les Maladies de poitrine * foit Inflammation ou Crache- ment de fang , on doit toujours préfé- rer la Saignée du bras aux autres. Dans les Tranfports au cerveau Sc dans les Inflammations du bas ventre » on doit toujours ordonner la Saignée du pied, fans hefiter un moment , aufïi-bien qu’à l’e- gard des Femmes nouvellement accou- chées , aufquelles il furvient quelque accident. A l'égard des Saignées de précaution dans les changements de làifon , on ne les doit jamais faire fans quelque raifon eflentielle , comme lors qu’on eft mena- cé de quelque maladie , par la trop grande Plénitude de iang. On faigne pour l’ordinaire le matin pre- ferablement à route autre heure. Quant au nombre des Saignées qu’on doit faire dans les maladies , il fe réglé fur la force du Malade , fur la violence du tykl fur laquilité du Sang. Il eft quelquefois dangereux de remettre la Saignée au lendemain, fur tout lors que la Maladie demande un prompt fecours. il %6 Traité des Maladies , y a des occafions, lorsque le Tempérament eft fanguin où Y on eft obligé de la reï- itérer julqu’à deux ou trois fois dans un ftiême jour 9 Sc même plus , comme dans tes Peripneumonies , Pleurefies, Opprefi fions de poitrine, & Tranfports au cerveau. Quand on faigne trop fouvent les En- fants, les Vieillards & les Perfonnes d’un tempérament flegmatique , ils tombent dans des langueurs , qui degenerent fou- vent, en Hydropifie. On ordonne toujours la Saignée avec fuccés, dans les Supreffions d’hemoroïdes & autres : on l’ordonne encore dans les accouchements difficiles. Âpres avoir déterminé en quelles occa- fions la Saignée doit êtremifeen ufage, en quelles parties ilfaut la faire, 6c enquels cas elle éft nuifible , ou inutile *, il nous refte à marquer les précautions neceflaires pour la faire avec fuccés , & fans danger , car quoi que ce foit l’operation de la Chirurgie la plus ufitée &c la plus commune, il n’en arrive que trop fouvent des accidents fau- cheux, foit par la faute du Malade, foit par celle du Chirurgien. Si je n’écrivois que pour les Riches , je ne parlerois pas des'accidents qui furviennent par la faute du Chirurgien , puis qu’il leur eft facile & de leurs Remedes. de ne point tomber dans cet inconvénient en employant un habile homme ; & je me contenterais de leur dire qu’ils doi- vent fe fervir d’un Chirurgien qui foit jeune & làge , (jui ait 1 œil bon & la main ferme & alîuree , qui ait de la finelîe dans le taêl , & qui foit hardi , fins être téméraire 5 mais comme j’écvis principa- lement^ pour les Pauvres * qui ne peuvent pas toujours choilîr les gens qu’ils em- ployer ; & que d’ailleurs les plus Aifés mê- me , peuvent le trouver dans des occalîons preflantes , où l’on n’a pas le tems d’aller chercher un Homme fameux , on me per- mettra de donner quelques avis qui pour- ront être utiles aux perfonnes charitables, qui faignent pour fecourir les Pauvres, Entre les accidents qui arrivent dans la Saignée , les uns font légers & fujsts à des fuites peu dangereufes ; les autres font très fâcheux. Voicy les moyens de les éviter, & d’y remedier , îprs qu’on eft aifés malheureux pour y être tombé. Les premiers accidents font les Foiblelfes dans lesquelles le Malade tombe pendantla Saignée ; une Ouverture trop petite de la veine ; leTrombusqui y furvient; uneSu- puration qui dure quelques jours après la Saignée ; la piqueure de la Ponevrofe du E 2.S Traité des Maladies , ■Tendon j. & l’ouverture de quelque Vaif- feau lymphatique ^ qui eft ordinairement Itiivie d’un épanchement de quelque lym- phe 3 qui forme une petite veffie dans l’en- droit de la piquûre. On remédié facilement à la foiblefle dans laquelle les Malades tombent lors qu’on les iaigne : il faut pour cela les cou- cher la tête bafte5 leur fermer la veine * avec ie doigt pour un moment * leur faire avaler un verre d’eau , & attendre qu’ils foient revenus , pour achever de faire la Saignée, tors que rouverturc de la veine eft trop petite , il n’y a qu’à l’élargir. La Supuration qui furvient quelquefois , pafle dans peu de jours > & ne demande point de remede particulier. Les petites Tumeurs tranlparentes qui furviennent à l’ouverture de quelque vaik feau lymphatique , fe diflipent d’elles- mê- mes , ou fe deftechent bientôt après qu’on les a ouvertes,. Enfin la piqueure de la Fonevrofe* du Tendon , du Biceps, quoique de plus gran- de confequence que les accidents dont nous venons de parler , n’eft ordinairement fuivie que de quelques douleurs & de quelques fremiffements que le Malade jsfs é> de leurs Remedef . t ÿ feftt pendant quelque tems ,• &C qui le dif- jfipent dans la fuite en lui frotant le bras avec l’huile de petits chiens, ou autre. Tour au plus il en eft quitte pour un petit abcès qui fe forme quelquefois à la Membrane* La piqueure du Tendon, & 1 ouverture de l’Artere font bien d’une autre confe- quence^ôc par cette raifon Ton doit prendre toutes les précautions necedaires pour les éviter. , f Ceft en faignant la Bafilique quon eft expofé à ouvrir F Artere ornais il^eft fa- cile de prévenir ce danger , pourvu qu oiV faife une ligature extrêmement forte t car comme f artère fe trouve comprimée, fou battement cefle , s’enfonce , & fait, un moindre volume. Pour plus de fureté , ort ouvrira la veine le plus loin qu on pourra du plis du bras , en defeendant. Le Tendon du Biceps eft fitué fous la Médiane par confequent on eft expo- fié à le piquer lors qu’on eft oblige d ou— - vr ix cette Veine : pour éviter cet inconvé- nient , il ne faut point faire étendre le bras 5 il faut aucontraire le faire ^plier tant foit peu afin que le Tendon s éloi- gne de la Veine : Et quand malgré ces précautions on amalheureufemcnt ouvert fAttere^ou piqué leTendon,d ne P0^' 3® t Traite des Maladies , p.iare^Ie jugement, mais il faut envoyer aulii-tor chercher dufecours, & fe fervir des plus habiles pour y remédier , & pour en prévenir les fuites funeftes. En attendant qu’on puifie avoir du lè- eours , fi 1 ouverture de l’ Artère eft alfés gran de pour qu il ne fe forme point de Trombus,& fi les forces du Malade le per- mettent , on doit lui tirer plus de fan g- ?Uc mn^Ufe Sfgnée ordinaire , afin que la foibielTe dans laquelle il tombera, don- ne lieu de fe rendre maitre du fane , & de refermer Tartere. Au contraire, fi le Malade cfi foible j d une complexion délicate , il faut fe onner de garde de lui tirer du fang par excès j car en voulant prévenir un mal , on en cauferoit un autre : On doit en mer ae meme a l egard d’une Femme en- ceinte , à laquelle il ne faut jamais tirer du fang,jufqu’à la faire tomber en foiblefle. Lors que l’ouverture de l’Artere fe trou- ve petite,en lorte qu’il s’y forme un Trom- bus , il faut fermer d'abord l’ouverture, lans quoi on feroit augmenter le Trombus. Ahn d apliquer l’Appareil convenable pour arrêter 'e ^ang > & pour procurer la reiinion e A recréai! faut le faire comprimer dans â Par^e iüperieute du bras^par. une perfon- 4* de leurs Rem e de s'. '$t 6e forte de adroite qui fafle cette operation avec les doigts } fî cela ne fuffifoit pas y on pouroit fe fervir du tourniquet. Enfuite y il faut prendre un peu de papier mâché 3 le mettre fur l’ouverture de TArtere^ôe l’appuyer avec quelque Concis preffes qui foient épaiffes 3 dans 1 une defqueîles on mettra quelque corps foli* de 3 figuré de maniéré y qu’il comprime directement l’endroit de l’ouverture* Ou peut prendre à cet effet un morceau, de plomb 3 parce qu’on lui donne aifément la forme qu’on veut ; il faut le mettre dans la première des Ccmpreffesqiie I on afîujettira par le moyen d’une l^ande plus longue , de que l’on ferrera davantage que dans la Saignée ordinaire* Après qu’on aura apliqué cet apareil $ on prendra une Compreffe longue de epaii- fe 3 qu’on mettra le longdu bras , fuivant le progrès de l’Artere 3 jufqu’à l’aiffelle * de que l’on affujettira par le moyen d’un Bandage circulaire» Pourvu qu’un Chirurgien prenne ce^ précautions 3 il eft difficile qu’il fe faffe un Aneuvrifme 3 fur tout fî le Malade tient fon bras plié de en repos pendant quel- ques jours : Cependant s’il vient à fe for- mer y on aura recours aux remedes de au^ 3 2 Traité des Maladies, operations qui le pratiquent en pareilcasi & pour cet effet on envokra chercher un Chirurgien fage & habile. Si le Tendon eft piqué , ce qu’on con- noitra fans peine par l’extrême douleur que le Malade foufrira , & par la refif- tance que le Chirurgien aura fenti au bout de là^ lancette , le bras ne fera pas long- tems à Ce tuméfier. La Pulfation, l’Inflam- «ration & la Fievre feront bientôt fentir au Malade le danger qui le preffe , & dont on ne fera que trop convaincu par la Gan- grené , par ra Convulfion & par le Déliré qui le fuivront bientôt & le menaceront d^une mort prochaine , à moins que Ton «’y remédie promtement. Le meilleur con- tai que 1 on puiffe donner à ceux qui feront tombés dans ce malheur,eft d’avoir recours aux Médecins & aux Chirurgiens les plus expérimentez , qui lavent donner promte- ment les remedes generaux, capables de prévenir & de détourner les'defordres mar- qués cy-deffus. DU REGIME DE VIVRE. PEndant que l’Homme joint d une fanté parfaite , qu’il fe nourrit d’aliments propres àfon tempérament , & qu’il n’en prend que la quantité neceftaire pour entre- tenir 3c reparer fes forces la Digeftion fe fait fans peine , le Chile qui fc forme dans l’Eftomach eft toujours doux 3C loüable , & les parties fe confervant dans leur état naturel , s’aquittent aifement.de leur fonctions. Mais il n en eft pas de même, lors qu’on charge l’Eftomach d une trop grande quantité de boifïbn 3c de nouriture , ou de ragoûts indigeftes *, car alors les Codions fe font mal , ou ne fe font point du tout , 3c 1 Eftoma^ch com- me les Inteftins , fe remplirent de Cru- dités , qui font la fource d’une infinité de Maladies. Dans cet état , plus on nourrit les Malades , plus les Crudités augmentent , 3c plus la Maladie devient violente 3c dangereufè : Ainfi il faut necef4 3 4 Traité des Maladies , lairement leur retrancher la nourritu- re , les obliger à la diette , & ne leur donner que des aliments faciles à di^e- rer, ô C,eNPjn^?nt^ n’eftpas poffible de trou- ver ia-dcfïus une réglé generale pour tout e monde ; car les uns ont befoin de beaucoup de nourriture,^ les autres de peu a chacun doit fur cela confulter fon tem- perament. Voicy ce qu’il faut faire dans les Ma- ladies aigues. Quoi que le Régime qu’on doit obfer- ver loi t ailes connu de tous ceux qui s’cm- ployent a fervirles Malades, j’ay crû nean- moins que cette petite Inftru&ion ne laif- icroit pas de leur faire plaiiir. Dans toutes fortes de Fievres Malignes, mteimittentes & Continues, accompagnées de Fluxion fur la poitrine , & de Redou- blements , on obfervera de leur donner B .3,U,atre heures en quatre heures des souillons faits avec deux livres de Rouelle de veau , une Volaille , une livre de Tran- che de bœuf, & deux Cœurs de veau qui lervent a donner un bon goût : il faut taire bouillir le tout dans une fuffifante quantité d’eau pour, être réduite à cinq ou lix bouillons. • & de leurs Reine des', 3 f On obfervera de ne point faire prendre de boiiillon dans la force du Redouble- ment de la Fievre : on fe contentera pour lors de donner quelques Cuillerées de gelée de Poulet , de Veau , ou de Corne de cerf» jSc de faire boire aux Malades lorsqu’ils auront foif , un Verre d’Eau de poulet , d’Emulfion ou de Tifane. Dans toutes fortes de- Fievres , on fera prendre au commencement les Boiiillons un peu clairs. A mefure que la Fievre diminuera , on fera les Boiiilions plus forts; Sc lors quelle aura celle, on augmentera la nourriture, & l’on ajoutera aux boüillons les Herbes po- tagères de la lâifon, & des Oignons blancs piqués d’un Clou de gerofîe : On peutaufii permettre aux Convalefcents, d’ufer d’ali- ments plus folides à diner , comme Pota- ges , Panades , Viandes rôties ; car elles chargent moins l’Eftomac que les viandes boüillies. Il ne faut pas non plus s’opolêr àl’u- fage modéré du Vin , car il eft utile , & même necelfaire pour faciliter la Dige- ftion,& pour fortifier l’Eftomac duConva- lefcent , qni peut encore manger dans l’a- ptés dinée un peu de Compote de fruit avec du pain , ou bien ua Bifcuit trempé 3 6 ? 2>4/V/ des Maladies , dans de 1 eau 8c du vin, ou une Rôtie avec du vin d £ fpagne , &: fouper legerement Sc de bonne heure avec un potage & un ' «euf frais : on peut encore prendre un Boüillon dans la nuit. A l’égard des Perfonnes foi blés, langui £ fautes 8c epuifées par de longues mala- dies , ou par des Cours de ventre , on doi t les nourrir avec des Bouillons fucculents, des Consommés- 8c des Reftaurants faits au Bain marie avec fe Cœur de veau, leCœur de mouton , l’Iclanche , le Trumeau de bœuf , un vieux Cocq , la Perdrix , le Dindon 8c le Jus de mouton: on doit auflï leur donner fouvent des Oeufs frais , de la Gelée de corne de cerf 8c femblables f mais peu à la fois , 8c par ce moyen ils feront pluspromtement rétablis. Les Convalescents obferveront nean- nioins^ de fe ménager avec foin, 8c de gar- der un bon Régime jufqu’à ce qu’ils foient entièrement rétablis $ ils éviteront tout ce qui eft difficile a digerer , comme Pâté, Ragoûts, Bœuf à la mode. Viande lardée,. Viande de porc tant fraîche que falée. Viande noire, Trufes, Champignons, Oli- ves. Fruits crus. Salades, Cornichons „ Legumes, Fromage , 8c particulièrement le Citron * 8c le Vinaigre,, & de leurs Remedes. 57 Ils ne feront point maigre qu’ils ne foient entièrement rétablis -, ils obferveront de bien mâcher les morceaux avant que de les avaler , boiront à leur repas de oon y in vieux trempé, &c ne prendront enluite aucune boiffon que deux heures apres avoir mangé, de peuf de troubler la digeftion. ^ Si les Malades n’ont pas le moyen de fournir à la dépenfe des aliments que nous venons de propofer , on leur fera des Boüillons à la viande félon leur pouvoir ; linon ils prendront des Boüillons faits avec du Ris , de l’Orge mondé , du Gruau cuit dans l’eau, ou du potage aux Lentilles à l’Oignon, félon ce qui fe trouvera plus à leur goût. Les Perfoftnes qui ont envie de nourrir les Pauvres , pourront fe fervir de la Mé- thode fuivante pour leur faire desBoüillons èc des Potages avec moins de frais & moins de peine , qu fuivant la maniéré or- dinaire. 3 8 Traité des Maladies , bouillon POUR LES PAUVRES. TJRenez quatre Onces d’Orge mondé ou JL d Avoine moulue , qu’on apele Gruau; lavez-les, & les jettez enfuite dans quatre Pintes d eau bouillante, & les laiffez infu- fer fur un petit feu , jufqu’à ce que le tout loit bien enfle : après quoi faites-le boiiillir jufqu à une codtion parfaite; paflez-le com- me on fait les pois ; faites boiiillir enfuite dans cette liqueur trois onces de Sucre , ou de^Mitl blanc , ou de Miel commun , pourvu qtfil foit bien clioifi , & qu’on l’é- cume avec foin ; vous ajouterez un brin de Thin,deSarriette, de Sauge,deMarjolaine, deBafiIic,ou un peu d’Oignon &un peu de Sel. Au lieude Miel , il y en a qui fe fervent d’un peu deBeure frais, mais leMiel eft plus fain, car il tient le ventre libre. Si la Fievre eft violente, on ne don- nera que le clair de ce 'Boiiillon aux Ma- lades ; mais fi elle n eft pas forte , Sc que le Malade ait befoin de nouriture, vous lui donnerez le Boiiillon plus épais , en le remuant avant que de le faire ehaufer , ■& de leurs Remedes. pour y mêler une efpece de boiiillie qui le trouve au fond. Le Gruau vaut mieux que FOrge mondé, principalement pour les maux de Poitrine* f ievres putrides, Dyfenteries, Flux de fang &c Cours de ventre : on peut mettre un peu de pain ôc un jaune d’œuf dans ces Bouil- lons , quand les Malades commencent à avoir de l’apetit. Pour reveiller le goût par quelque chan- gement , on peut ajouter à ce Boiiiilon une pincée de Mufcade râpée , ou de la Fleur de mufcade , ou y jetter quelques Amandes ameres pilées. Ces Boüillons fe confervent deux jours en été, & trois ou quatre jours en hyveij on les garde dans une Cruche de grais bien bouchée , dans un lieu fec ôc froid. MANIERE DE FAIRE DES Bouillons a peu de frais pour cinquante " Fer formes, P Renez quarante Pintes d’eau & les mettez dans un Chaudron ente fur un Fourneau, tel que celui des Teinturiers j de cette maniéré il ne faudra que le tiers du bois qu’on employé ordinairemem. U fera bon qu’il y ait un gros Robinet 4 O Trait é des Maladies -, au bas de ce Chaudron , pour en tirer le bouillon ailement 6c promptement: Quand on n’a pas cette comodité , on peut le lervir d’une Marmite de fer ordinaire , & la pendre à la Cremaillée. Quand 1 Eau fera tiede , jettez-y une de- mie livre de Sel ou plus , 6c y mêlez deux ivres de Gruau ou d Orge mondé cuit, pour épaiffir la Soupe, & luy donner bon goût. On obfervera qu’il faut faire cuire les Racines&les Herbes potageres,ou legumes dont on voudra fe fervir , dans une petite marmite a part , de la maniéré luivante ; parce que h on les faifoit cuire dans le grand Chaudron , il faudrait employer plus de rems & plus de feu , ce qui ferait diminüer le Boüillon. Prenez deux livres de Beure falé , de Graille ou de Lard , faites les fondre dans une marmite qui foit de telle grandeur , que vos Herbes la puilTent remplir tout à fait. Jettcz dans cette Graillé ou ce Beure rouffi , les Herbes épluchées , lavées 6c coupées menu, 6c remuez- les fouvent, afin que le tout fecuife également. Si vous prenez des Choux,Oignons,Con- combres, Citroiiille, Navets , Porreaux & telles d* de leurs Rente des. 41 telles autres Racines, Herbes ou Legumes, ii faut les couper par petits morceaux, afin qu’ils puiffent être mêlés plus égale- ment lors qu’ils feront mis dans la grande marmite : & pour relever les Potages, Vous y ajouterez un peu de Ciboules, d’ Ail, ou a Échalotes. Il y a des Oignons aigres , & il y en a qui font doux j les aigres donnent meilleur goût à la Soupe, & il en faut moins*. Si vous voulez mettre des Pois ou des Éeves dans vos Potages, prenez- en un demi boififeau , faites-les moudre après les avoir bien fait fecher au four, ils cuiront mou- lus, enun quart d’heure , & fi vous les lait fez en leur entier , il ne fe peut faire que ce demi Boiffeau partagé en cinquante por^ rions , fe repamde également. Les Pois,le Ris,l’Avoine & l’Orgê mon- dé, moulu ou batu , fe cuifent en un. quart d’heure comme la Boüillie yau lieu qu’il faut bien du tenxs & des façons^ pour les faire cuire lors qu’ils font entiers.- Lors que les Racines, Herbes,ou Légumes feront cuites dans la petite marmite, on les jettera dans l’eau boitillante du grand chau- dron , 3c l’on fera boüiîlir le tout enfemble pendant un quart d’heure , plus ou -moins.. Qnand on fera prêt à tremper la Soupe, E 4 * Traite des Maladies 3 on ajoutera une cuillerée de Poivre dans le boiiillon, & enluite on y ajoutera promto ment vingt-cinq livres de Pain coupé par petits morceaux 5 gros comme la moitié du poulce , 3c non par petites tranches. Plus la Soupe eft chaude quand on la mange , plus elle fortifie 3c rafiafie c’eft pourquoi il fera bon > fi cela fe peut com- modément 3 de faire boiiillir le Pain avec le Boüiüonrefpace d un Mifenre . DISTRIBUTION DV F OTAGE, IL faut avoir une Cuillère d’un demy- feptier 3 3c en donner trois Cuillerées à diner 3 3c trois à louper à chaque Pauvre au dtiïusdequinzeans : ce Potage ne revien- dra guere qu’à deu’x fols par jour pour cha^ cun. M 0 YEN DE FAIRE VN PAREIL Potage pour un Homme feuL P Renez pour un fol d’Hcrbes afibrtiçs demi once de Beure ou de Graille 3 un gros de SeL quatre cuillerées deFarine avec une pincée de Poivre v vous en ferez trois, cjbopincs de Potage * fuivant la Method© precedente pour s’en fervir au befoin* r de leurs Remedef. 4 J On en peut faire pour trois ou quatre jours j fi F on veut y il faa de meilleur goût lors qu’il fera rechaufé y 8c il en coûtera moins. BOISSON PGVR LES PAUVRE^ Qui ri ont pas le moyen (Lavoir du Vin # du Cidre 9 oh de la B terre . _ P Renez fix B oiffeaux de graine de Geniè- vre legerement concaffée 5 quatre poi- gnées d’Abfinthe bien épluchée *3 mettez-le tout dans un tonneau & verfez defiiis cent pintes d’eau commune 5 laiffez-les infufer dans la cave ou dans un lieu frais pendant, unmois 5 après quoi on en peut faire & boifibn ordinaire. Car alors l’eau eft de- venue fpiritueufe v elle foutient 8c fortifie les Perfonnes qui en boivent y 8c elle eft tres-faine 8c convient à toute forte de tenir peraments. Il faut laifler le marc au fond du ton- neau : Et plus elle eft vieille 5 8c meil* leure elle eft. 44 Traité des Maladies s INSTRUCTION pour donner utilement LES REMEDES AUX MALADES. i COmme la Santé eft le plus précieux de tous les Biens, & que fans elle tous les autres deviennent inutiles; il n’eft rien de fi naturel à l’hôme que de fuir tout ce qui peut l’alterer , & de chercher tout ce qui peut la. conferver ou la rétablir. On a creuié pour cela , jufques dans le fein de la Terre , afin d’en tirer des Métaux & des Mineraux:on en a parcouru tout le tour pour reconnoitre la vertu des Plantes , & les diferentesqua- ficez quelles ont fous divers Climats ; on a même examiné avec foin les propriétés Mé- dicinales qui pouvoient fe rencontrer dans le corps des Animaux te treftres ,& dans; les moindres parties quilescompofent ; les Oifeaux & les Poilfons n’ont pu fe dérober à l'exactitude de ces recherches , & il n’eft pas jufqu’aux Mouches & aux plus vils In- leâes dont on. n’ait fait des préparations , dr de leurs Remedns l 4 5 & dont on ne fe foit fervy pour la guerifon des Maladies: mais cesRemedes ne font pas toujours également utiles 5 tel foulage fû- rement dans certaines Maladies , qui dans quelques autres produit des effets très- con- traires. Il eft donc neceffaire que les Per Tonnes qui voudront employer des Remedes, con- noiflent auparavant leurs Vertus, de la ma- niéré dont ils agiffent , aulîi-bien que la nature des Maladies ,, avant que d’entre- prendre de les guérir s ce qu’ils aprem- dront facilement , s’ils fe donnent la peine de voir les Mémoires dans lefquels je mar- que comment de dans quelles occafions on doit ufèrde chaque Remede: outre cela, on doit avoir foin de les proportionner à l’âge, à la foiblefle, de â la delicateife du temper rament : car filadofe du Remede eft trop £oible,.elle eft inutiles fi elle eft trop fortes les effets en deviennent fouvent pernicieux* On trouvera icy; une defcripxion exaite des Maladies , de des Remedes neceflaires pour les combatre 3 j’y détermine en quel cas ils peuvent convenir en quelles occa^- fions ils pouroient nuire , de j’y réglé les dofes de chaqueRemede avec route l’exaéti* tmde poflible. Pour rendre l’ufagejdes Remedes facile* 46 Traite des Maladies , êc faire enforte que les Perfonnes les moins experimentees ne puiflent s’y méprendre y J ay compofe les Eflenees avec une telle proportion , qu on en pourra donner aux Malades au deflous de feize ans , autant de Goûtes qu ils auront d*années.Par exem- ple, a un Enfant d Un an, une Goure, à ce- lui de Deux ans , deux Goûtes > & de mê - me aux autres a proportion de leur âge 5 juiqu a douze ou quinze Goûtes, qui eft la dofe ordinaire de toutes les Elfences. De- puis Seize ans juiqu’à Soixante on donne- ra toujours la même quantité de douze ou de quinze Goutes/ansaugmenter ni dimi- nuei , parraportà l’âge, mais avec quelque egard pour le tempérament jce qu’on réité- rera conformement à ce qui fera marqué dans chaque infiruction. Pour bien compter les Goûtes, on les laide tomber par Inclination lune après 1 autre : ou bien, apres avoirtrempé un gros chalumeau de paille dans la fiole , on I le retire promtement pour en laiffer tom- ber la Goute^ ce que Pon recommence juf- qu a ce qu il en foit tombé le nombre dont on a befoim Quand les Goures font tombées dans le verre ou dans la pourcelaine , on verfo pardeflus la Liqueur dans laquelle on les é* de Iqurs Remèdes. 47 doit prendre afin de les mieux mêler. A Fegard des Poudres 8c des Pillules , on en donnera aux Enfants de Page de deux ans jufqu’à quatre 5 le quart des dofes mar- quées dans ces Mémoires 5 depuis quatre ans jufqu’à huit , le tiers de ces memes do- fes ; depuis huit jufqu’à douze x la moi- tié 5 depuis douze jufqu’à dix-huit, les deux tiers j 8c depuis dix-huit ans- jufqu à foi- Xante , les dofes entières. Il faut toujours en excepter les Perfonnes faciles à être purgées, aufquelles on ne doit jamais faire prendre que la moitié ou les deux tiers des dofes marquées pour chaque 'À aSe# S’il fe trouve neanmoins des Malades d’un Tempérament dificile à émouvoir * quoique ce foient des Perfonnes jeunes 8c délicates , on doit leur augmenter la dofe du Rcmede y lors qu’il fera a propos de le leur donner. On fera le partage des Poudres & des Pillules avec des Balances y 8c en cas que l’on n’ait pas de Poids de cüivre , on pren- dra pour les pefer , de gros Grains de bled ou d’orge , ou bien on fefervira d’un Cou* teau pour les divifer à l’œil le plus exacte- ment que faire fe pourra. LesRemedes fe prennent ordinairement 4 8 Traité des Maladies y le matin a jeun * & trois heures apres avoir diné : on peur les mêler dans du Boiiillon chaud , ou fe fervir pour véhiculé , de toutes fortes de Vins François , ou de Vin d Efpagne : mais fi l’on a de la répugnance a prendre les Remedës delayez, on en fera une Opiate avec du Syrop de Gapiillaire ou autre , pour Favaller dans du Pain à chanter , enfuite de quoi , on boira du Vin ou du Boiiillon *, deux heures agrès , on? peut prendre de la nouriture. Si les Malades font d’un Tempérament fec & chaud , rlà pouront prendre les îlemedes dans de là Tifane ou de Beau , au lieu de vin ; ce qui ne les empechera pas d en recevoir les mêmes effets. On ne peut boire de l’Eau de vie ou du Vin pur , fans fe fentir altéré & échaufé s c’eft ce que nous apprend l’experience * au lieu qu’on relient des effets contraires lors qu’on prend ces liqueurs temperées avec de l’eau s il en eft de même à l’égard des Remedes delayez dans Tune ou l'autre liqueur. Les Perfonnesqui craindront de fè trou- ver trop échaufées par quelque purgarif^ préviendront ce mauvais effet, en prenanr un verre d’Eau de Sainte Reine ,deTifana rafraichiffante , ou de petit Lait , toutes lès fois que le Remede opérera,. Cet: '& de leurs Remedes. 4^ Cet 11 (âge convient encore à un nombre infini de Malades qui ont les entrailles de* licates, & qui ne peuvent être purgés fans foufrir des Coliques violentes- On prévient auflî par la même Metôde, les Superpurga- tions > qui dépendent fouvent d’une dif- pofitionnaturelle,qu’on ne fauroit prévoir. En effet , nous voyons quelquefois qu’un {impie Minoratif , comme la Caffe &c la Manne -, caufe ce defordre auffi bien que les autres Purgatifs j mais ce font des acci- dents qui ne durent que douze heures^&quî n’ont d’ordinaire aucune mauvaife fuite. Il fe trouve communément des Perfon- nes attaquées d’Apopléxie * de Fievre con- tinue , avec Transport & Reverie , ou des Enfants opiniâtres , qui refiftent fi fort , lors qu’on leur veut faire avaler quelque ehofe , qu’il eft impoffible d’en venir à bout *, alors il faut prendre une Cueillera, -couverte & s’en fervir de cette maniéré. On met la Tête du Malade fort baffe , on place le Tuyau de laCueillere couverte dans une des narines j on la hauffe douce- ment pour faire couler peu à peu ce qu’elle contient , &c l’on s’arrête à chaque gorgée que le Malade avale. J’ay tiré de la derniere extrémité plu- &urs Perfonnes qui feroient mortes indu- G *ÿ.o T natté des Maladies * bitablemcnt > il je ne m’étois avifé de leur faire prendre les Remedes > les Ti~ :£ane$ s 5c les Bouillons de cetteinaniere. <&fâ? USAGE DE LA POUDRE TEMPERANTE. OU CORRECTIVE UNIVERSELLE. LOrs qüon examine avec attention le nombre infini deReflorts donc le Corps humain eft compofé 3 lors qu’on en confia de-te la Stru^iuxJaPelicate{fea Y Arrange- ment 5 l’Harmonie 5c les Nœuds qui les unifient pour les faire agir tous enfemblej on ne peut fie défendre d’admirer un com- pofé fi merveilleux. Cependant la diver- fité des Liqueurs qui coulent dans JesVaif- feaux 2 5c l’Ordre avec lequel elles fe diftri- huent dans les Parties 3 -ont quelque choie qui frape 5c qui furprend encore davan- tage. En effet 5 c’eft de la même fource que forcent une infinité d’ Humeurs di feren~ tes en couleur > en odeur 3 en faveur 5c en confidence s elles fie feparent toutes de la mafle du Sang , 5c font dffttibuécs avec tant de fagt fle3 que dans l’état naturel elles j»p manquent ,ea aucun des endroits ou C ;T:de leurs R emedes* 5 4 felJcS font neccflfaires , ôc ne coulent que félon la quantité requife , pour les ufages aufqüels elles font deftinées, L’ Air qui entre ou qui fort* dans le mou- vement de la Refpiration , pourroit defTe- cher les Poulmons Sc laTrachée artere : la Nature,, pour prévenir cet inconvénient , les a femès d’un grand nombre de glandes, defquelles tranfpire fans celle une ferofité limpide qui les humeâe & les arrofe. La Bouche, l’Oefophage, l’Eftomac, les ïnteftins, & quelques uns des Yifceres du Bas- ventre fou rnilfent continuellement des Levains propres à diflbudreles Aliments, Sc à les convertir en Chile. Ce Fluide fpkitueux qui fert à nous faire mouvoir , &c à nous faire fentir , fe fepare dans le cerveau? enfin il n’eft point de par- tie, où il ne fe falfe quelque Sécrétion par- ticulière. Ce nombre infini de Fluides qui coulent dans le Corps humain, font la fource d’une infinité de Maladies diferentes lors qu’ils viennent à s’alterer ou à fe corrompre ; Sc entr’autres lors qu’ils viennent à s’épaiffir* ils s’arrêtent dans les Couloirs où fe fait leur feparation , ils les bouchent Sc y pro- duifenr des Obftru étions , ce qui caufe de ârands defordres , non feulement dans les G ij 5 i" Ifrdilé des Maïadks % parties où les Obftru&ions fe font Foi?*' tnées, mais même dans les autres. Cela Capofé, il eft aifé devoir combien font uxiles les Alkalis , lefquels adouciffant les Levains Acides 3 d’ffolvent en même tems les Humeurs épaiffies, ^corrigent pour l’ordinaire les Matières crues & indi- gnes 3 qui fe forment dans les premières yoyes. La Poudre Tempérante produit tous cés effets : elle fermente dans TEftomacavec îes Cruditez aigres & vifqueufes qui eau- lent les Obftrudions : après les avoir adou- cies, elle paffe dans les voyes du Sang., diffout les Humeurs * lefquelles de- venant plus fluides , délayent infenfible- ornent les Vifcofitez qui font embaras dans les parties.éloignées3& rétablit l’économie de ces humeurs fans évacuation. Les promis effets de cette Poudre juftifieront ce que l’avance icy. Je lapelle encore Corredif Univerfel, parce qu’on la peut donner, en toute occa- Ix on,& à tout tempérament. Cette Pou- dre eft Ipecifique contre les Paies- Couleurs , quelle guérit finement * quel- qu’inveterées qu’elles foient. Son ufage eft d’en prendre le marin à Jeun le poids de Vingt Grains , & une pa- } é* de leurs Remedes'l r^ ÿ îéiïïeDofe trois heures après dîné*en obfer- vant de boire patdeflus un peu d’Eau & de Vin * ou un petit boiiillon s enfuite de quoy l’on agira * ou Ton fe promènera une demie Meure * s’il eft poffible. Il faut continuer ceRemede pendant trois Jours /& fe purger le quatrième avec les Pillules Purgatives * ou avec la Poudre Fébrifuge y mais lors que la Maladie eft inveteréey& qu’on fe plaint de Maux de cœur on doit toujours préférer la Poudre Vomitive pour fe purger la première fois s le lendemain on recommencera à prendre la Poudre Corredive pendant quatre jours** comme on a fait auparavant * & le cinquiè- me on fe purgera : le lendemain de la Pur- gation * on prendra de nouveau la Poudre Corredive pendanteinq jours*&lefixiéme ©n fe purgera pour la troifiéme fois. On reïtere ce Remede* en fuivant la même Mé- thode pendant trois femaines ou un mots * j ufqu’à parfaite guerifon. - Les Malades fe trouveront fouîagez*ina- mediatement après la première Purgation y- mais dans les Maladies extrêmement invété- rées* comme par exemple d’une ou de deux &i\nées y la guerifon ne fera pas fi p'ro'mte. 54 Traite des Maladies * PO V DRE TE MP ERANTE & Comftivç* Tj Renez deux onces de Safran de Mars x apéritif préparé à la rofée de May , trois gros d’Antimoine diaphonique fo- laire^ Cinabre naturel. Ambre jaune,* Fleurs de Beinjoin , de chacun deux Gros *, Sel de Sabine trois Gros -, Canelle, Macis, de cha- 1 cun un Gros 5c demy *, des fœcules de la racine de Brione & d’Aron , de chacun Demie once vreduifez le tout en Poudre fubtile, ajoutez-y des huiles diftilées de . Cloux de Gerofle & de Fenoüil , de cha- cun trente Goûtes } mêlez-Ies exactement, & gardez votre Poudre dans une Bouteille ' de verre bien bouchée. LaDofeeft d’un demi Gros que Pon pren- dra le matin à jeun , envelopée dans du Pain à chanter; on reïtere la même quantité trois heures apres avoir dîné , buvant cha- ; que fois pardefliis un demi verre de Vin J mêlé avec autant d’Eau , ou bien un Bouil- lon rouge. m # de leurs Rem iis: £ LE CT VA J RE APERITIF. P Renez trois onces de Limaille d Acier, arrofez-la avec un peu de Y in blanc, &C la paiTez fur le Porphire pour la réduire en poudre fubtile •, enfin te faites-la fecher , Ht ajoutez-y une Demie once de Canelle SC deux Gros de Rhubarbe , le tout en poin- dre , dont vous ferez un' EleCtuaire avec une fufifante quantité de Sirop d Abfiüte. Le Malade en prendra un demi Gros îè matin à jeun dans du Pain a chanter, & boira pardeflus un peu d'Eau & de Vin» ou un demi Boiiillon : Quatre heures apres avoir dîné on reïierera la même dofe , &e on obfervera le Régime marque, dans l’ufage de la Poudre Tempérante & Corre- ctive. EXTRAIT DE MARS APERITIF, F Aites bouillir pendant un quart d’heure dans une Terrine verniCfée , deux Pintes de Suc d’Ofcille dépuré , avec deux Onces de Tamarin -, coulez la Liqueur , à la- quelle vous ajouterez fix Onces de Limail’- le d’aiguilles fines -, mettez- les en dige* âioadans unMatras; au bain de fable^erv- 56 Traite des Maladies 1 dant quatre jours , en le remuant de terns a autre > coulez enfuite votre Liqueur , & Ia faites évaporer jufqu’à confiftence d’ex- | trait un peu liquide. On en prend un Gros le matin, & autant après le dîner,, buvant parddlùs à chaque fois , un Ver: - re “e Tifane , ou de Bouillon apéritif. O F 1 A T E FONDANTE & Puroative. 1 pRenez une Once de Confervc d’Enuk 1 Campana,deuxGrosdeConfcâ:ion d’Al- fcermes, demie once deSafran deMarsAoe- rmt, de la Gomme Ammoniaque, de l’An- nhedicum Poterii , du SafranOriental ,de chacun un Grosjdu Seld’Abfinte unGrosôc demi, Panacée mercurielle, de la Scammo- nee prepareede chacune deuxScrupulestdes Extraits deRhubarbe & d'Aloës,dc chacun troisGros:mêlez le tout exa alors il eft ne- ceflaire que l’Art vienne au fecours de h Nature 5 6c c’eft à quoi les Emétiques fer- c® ‘rme des Maladies , vent ; car ils font le même effet que fe- sroient les Humeurs acres, ils irritent com- Se f n e YentricuIe » & à liftant mè* Diaphragme &c les mufcles du bas ventre fe reffcrrant violemmem,preflent & efagent I eftomac des matières impures, , qui feroient la fource dune infinité de Maladies diferences. C eft dans ces occafîons que ce Remede prodmt des effets furprenants : toutes for- tes de Perfonnes attaquées de maladies fu- ites ou mveterées , s en trouvent égale- ment tecouruës, & on en peut ufe°r en toute fiifon, a toute heure, & à rout Ce Remede eft encore fouverain contre les attaques d Apoplexie, de Léthargie contre les Maladies qui demandent 'une jpromte & grande évacuation , & par tout ^',fe Vomiffement eft indiqué par On le donne auffi avec fuccés dans les Tmnfports au cerveau, & dans toutes for- tes de Fievres malignes , continues , inter- Ï‘2’ r& opiniâtres ; il purge par haut & par bas fans grande violence, & il eft très utile dans les Fluxions de poitrine. ér de leurs Remedes; 6 f apres que l’on a fuftfament defempli les Vaiffeaux. Il produit de très bons effets dans leé Oppreffions & dans l’Hydropifie de Poi- trine & du bas Ventre vil debaraffe l’Efto- xnac des humeurs vifqueufes & bilieufes v il diffipe les Obftruètions inveterées-, en un mot , il eft très efficace dans un grand nombre de Maladies qui ne cedent pas aux R emedes ordinaires. On le réitéré tous les jours félon la ne- ccftîté, ou bien de deux ou de trois jours l’un , félon les forces du Malade , jufqu’à. une parfaite guerifon, qui ne -paffe jamais la quatrième ou cinquième ptife i mais il ne faut pas négliger en même rems, l’u- fage des Cordiaux & des autres remedes dans les Maladies qui en ont befoin, prin- cipalement les jours qu’on ne prend pas •cette poudre. L’ufage eft d’en donner aux Enfants qui font à la mamelle , un Grain à la fois V ■on augmente enfuite la dole félon l’âge, "jufqu’à douze Grains, & la plus forte doze eft de feize Grains. Dans les conjon&ures extraordinaires» comme dans les Apoplexies , Léthargies 9 Cathares fuffoquants , &c, on le donne deux ou trois fois de fuite félon la ne- , J ratte des Maladies, ceffitc, en ne laiflànt qu’un quart d’heure ou une demie heure d’intervalle entre cha- que prix ; mais lorfque la première ou la leconde prife n’opere point , & que le Su- jet eft plein de vigueur , ôn en peut don- ner encore hardiment une troiûéme pnfe de ieizc Grains. r Lorfque les -forces font épuilees, & qu il s agit neanmoins de vuider abon- damment les humeurs, on doit toujours oblerver de n en donner qu’unGrain d’heu- re en heure dans un peu de boihllon , con- tinuant ain fî jufqu’à ce que les évacuations loient luhfantes, dans compter le nombre des grains de la Poudre vomitive ; j’en ay donne fouvent juqua vingt ôc trente grains de fuite avec tout le fuccés ima- ginable. . ^«/^methodé eft à préférer dans une infinité d occafions , à la maniéré ordinai- re de donner l’Emetique , particulièrement quand les Malades font d’un tempérament deheat & qu’üs ont Ia poitrinre écroite & toible ; car en donnant le Remede de cette maniéré, il excite rarement le Vo- miftement , & fon mais çomme cette impreflion de chaleur n eft eau fée que par les grandes Evacuations , : ^ , ; ' ' ' , ■ ' ■ | ^4 ^ raité des Maladies , Sc par la qualité des Humeurs qu’on a ren- dues par la bouche , elle s’éteint facilement en le gargarifant * ou en bûvant quelques verres de Limonade ou d’Orgeato On peut auflï faire infufer ce Remede dans un verre de Vin la veille qu’on le doit prendre, & le bien remuer afin de tout avaler , 3c ne rien laifler au fond du verre > cette précaution en augmentera l’ef- fet , 8c en rendra 1 operation plus aifée Sc plus abondante. Il n’y a prefque point de Maladie dans laquelle on nepuiiïe s’en fervir dés le commencement , 3c avant que d^ employer autre choie > car la plupart n étant caulêe que par l’abondance des Hu- meurs crues 3c indigeftes, il eft bon de dégager promtement la Nature du poids qui 1 accable : de plus on fe met par là en état d employer dans la fuite les autres Rcmedes nece/Taires avec plus dé fuccés. r Les^Perfonnes rpi ontvomi ou qui ont craché du fang par excès, font avertie^ de ne jamais fe fervir d’aucun Remede vomitif, à moins qu’il n’y allât de kvie| alors il eft permis de topt tenter : mais on doit obferver en même tems la Mé- thode la plus douce que jay marquée y pour ne point exciterl’Hemoragie. TmRTR% ré dé buts Remzdes* éy TA R TR E EM ET l QJÜEi ^ Et la Maniéré de le préparer. P Renez du Nitre purifié de l'Anti- moine cru de chacun une Livre , met- rez-les en Poudre fubtile , que vous paC Jerez au travers d’un Tamis de foye ? fai- tes rougir un Creufet fur les charbons ardents , & quand il fera rouge 5 jettez-y cette Poudre par petites cuillerées * & la faites détonner ? laiflez la Matière en fonte pendant une demie heure, apres quoy vous laiflferez éteindre le feu 3 & re- froidir le Creufet , que vous caflérez en- fuite pour réduire la Matière en Poudre fubtile. Ajoûtez-y le double de fon poids de Crème de Tartre auffi en Poudre, Sc après avoir mêlé le tout enfemble, paf- fez-le par un Tamis de foye3 jettez cette Poudre peu à peu dans une fuffiiante quan- tité d’eau boüillante pour faire ladiflolu- tion du Sel qu’elle contient * filtrez cette eau boüillante par le papier gris , apres quoi faites * la évaporer jufqu’à Siccité , SC vous aurez un Sel qui eft de tous les Vomitifs , fans contredit , le plus excel- lent : lai dofe eft depuis huit Grains juf- qu’à douze 3 ÔC la plus forte eft de feize grains» H €S Ti raité des Maladies l TOT ION EMET1QTJE, T)Renez trois onces de Vin Emetique , A plus ou moins 3 félon fa préparation 3 à laquelle on doit faire attention ; mê- lez-lesavec un gros de Confe&ion^d’Hya- cinte3 Sc les faites avaler au Malade » Quand la Maladie eft aiguës & que le Malade eft d’un tempérament fort &c ro- bufte 3 on en fait prendre une grande P nie 3 & Ton obfervc tout ce qui eft marqué dans le Chapitre du VomifTemenr. On ordonne encore fix Grains * plus ou moins > de Tartre Stibié ou Emetique * qu’on fait avaler dans du Vin chaud 3 ou du Boiiillon* obfervant le Régime ordinaire des Vomitifs. Il fe rencontre des occafions extraordi-? naires 9 où il eft neceflaire de ménager les forces du Malade $ c’eft pourquoi on a recours à l’Emetique fuivant. Prenez des Eaux de Betoine y de La- vande &c de Canelle orgée 3 de chacune deux Onces 3 du Tartre Emetique douze Grains , de la Confection d’AlÊermés um Gros* Eftencc de Vipères trente gouttes 9 Sirop d’œillets une Once ; faites du tout ta mélange 3 duquel vous ferez prendre '& dé leurs Remder. une ou deux cuillerées au Malade de de^ mie heure en demie heure*, ce que vous continuerez jufqu’à une raifonnahle éva- cuation 5 ayant en même tems égard aux forces. Ce Remede agit par haut Sc par bas*, mais fort doucement, & quand 1 Ope-* ration n’eft pas fufifante, on fe fert de la Médecins fuivante. Prenez une Once de Gaffe de Levant mondée ^ deux Onces de Manne de Cala- bre choifie ,* faires-les diffoudre dans une Ghopine.de Petit Lait , leur donnant un Boüiilon ou deux j paffez-ks apres , & y ajoutez une Once de Sirop de Pommes ou de Chicorée compofé : On fera du tout deux Prifes , que le Malade prendra à une heure de xliftance l’une de l’autre, . On ordonne dans plufieurs. ©ccafions la même Medecine en deux Verres , ajou- tant au dernier trois ou quatre Grains de Tartre Stibic : ce Remede provoque un Vomiffement très doux;, & .opère fort bien par le bas. Pour les perfcnnes d’un tempérament foibîe &, délicat, on leur ordonnera la Potion fuivante. Prenez du Sirop Eme tique fix Gros , de lïau de Sauge^une Once & demic^de c4> H ij fs Traité des Maladies ] les de Candie & de Fleurs d’Orange, de chacune Demie once; feues du tour un mélangé que vous ferez prendre en une lois au Malade, luy feifent obferver un Régime ordinaire. On fe fert du Gilla Vitrioli, depuis an Scrupule jufqu’à un Gros & demi ; ce Vomitif eft très doux dans fon Ope- ration , pourvu qu’on ait le foin de boire I Eau chaude. Les Anglois fe fervent , avec beaucoup de lucces, d’une forte decoftion de Thé, ©u de Feuilles de Chardon bénit, dont" ils boivent jùfqu’à une ou deux Pintes , uns y rien ajouter. Quelques- uns prennent le Crocus Me - Ullorum ou infufé, ou en fubftance, dont la dofe eft de trente Grains pour les plusRobuftes. # On met encore en ufage, le Gobelet de Régulé d’ Antimoine, dans lequel on “f* cîng ou fix Onces deVin blanc qu’on Jlaiiie in fu fer du loir au lendemain matin, & que l’on fait prendre au Malade. H y a outre cela differentes Parti lies pour les Pauvres , dont les unes font fai- tes avec le Vert , les autres avec les Fleurs d Antimoine , le Crocus Metallorum, la Poudre d Algaroth ; mais ces Emétiques & de leurs Rem des: 6 > se conviennent qu’à des Perfonnes ttes-- robuftes. On pouroit encore mettre au rang des Vomitifs, le Turbith Minerai, dont la* dofe eft de quatre ou cinq Grains incor- porez avec un peu de Conlêrve de Rofes, mais comme l’ufage le plus ordinaire de ce Remede eft pour tes Maladies fecretes , on le paiïe fous ftlenee. Enfin , l’Hypecacuana eft un des meil- leurs Vomitifs qui fe puifle trouver pour un grand nombre de Maladies caulees par une abondance de Pituite ou de Bile glai- reufe j mais il ne faut jamais l’ordonner quand le Malade eft naturellement con- ftipé. On peut afturer que depuis l’ufage de l’Emerique , on ne voit pas que les Mala- dies foient auffi rebelles , parce que ce Re- mede évacue les Humeurs qui altèrent la maflè du Sang , lorfqu’elles viennent à s’y mêler , outre qu’il enleve plus facilement les obftruétions des Vifceres du Bas-ven- tre , lefquelles faifoient fouvent languir les Malades des années estïieres , fans aucun çfpoir de guerifon. JO i Tâiîe dès Maladies^ ... V SA GE DES P IL LV L EA: Purgatives. & A Prés que les Aliments ont été digo ~-~rcz dans 1 Eftomac , ils defcendent dans les Inteftins , & foufrent dans cette partie une nouvelle fermentation par le mélangé de laBile & du SucPancreatique5 c eit par cette fermentation que le Chile achevé de le perfectionner , & qu'il ao- quiere fa blancheur. Les Inteftins dont les parties Ce refterrent fucceffivemenr, le pref- fent & l’obligent de defeendre du côté de Anus 3 - mais comme en continuant fon couis 5 le Chiîe rencemre une infinité de Veines la&ées , il s’y glifïe , & ne laiffè danHes Inteftins , que les parties terreftres qui font trop groffieres 3 pour entrer dans ces petits VaiiTeaux , dont les ouvertures îont prefque imperceptibles. Lorfque ces matières font arrivées dans le Colon , elles s’arrêtent & feiournent dans les Cellules de cet Inteftin jufqu’à ce que le, Sang qui circule à l’entour , & a feroute qui tranfude des Glandes , ayent dégagé les parties falines , contenues dans les excremens -, alors elles piquottent la membrane nerveule du Colon 5 qui ve- é* de leurs Remedesi fi nant à fe rc (Terrer 3 preiTe les matières fér cales 5 8c les chafle dehors. C’eff ce qui arrive dans Tétât naturel**, mais cet ordre change ou s’altère en plu- fieurs occaftons * de de plufieurs maniérés* tantôt le Mouvement periftalticjue des In- teftins eft fnviolent & fi précipité 3 que le Chile n ayant pas le-tems de s’immuer dans les Veines ladées 3 fort avec les matières * tantôt la Serofité faline qui fe féparedans le Colon 3 s’y filtre en fi grande quantité* & noyé les excremens de telle forte 3 qu’ils me fejournent plus dans cette partie 5 8c pour lors le Cours de Ventre arrive nccef- fairement. Que fi au contraire le mouvement des Inteftins eft forf lent 3 & qu’il ne fe filtre que peu de Serofité dans les Glandes du Colon 3 le Ventre eft conftipé & ferré 3 8c les matières qui fejournent trop long- tems dans les premières voyes 3 deviennent la fource d’une infinité de Maladies auf- quelles on ne peut remedier* qu’en vuidant promtement les Humeurs qui en font la caufe. Les Pi llules Purgatives que je prépaie, font très propres à faire cet effet * elles fer- mentent avec leSang^augmentent laSerofité du Colon 3. 8c redoublent le Mouvement J z Traite des Maladies? periftaltique ides Inteftins ^ comme la pîuf» part des autres Purgatifs y mais elles ne caufcnt ni tranchées > ni douleurs -, ni al- teration x comme font prefque toutes les autres Médecines. Ce Remede rétablit féconomie des Hu« nieurs , en évacuant la trop grande abon* dance des Matières crues ^pituiteufes* bi« lieufes <3c glaireufes qui caufent les diffe- rentes Maladies» Toutes fortes.de Perfon* 1res en peuvent ufer'également. Il produit toujours de très bons effets ✓ dans les Fievres Continues 3 Malignes 5 Pourpreufcs 3 daus les Pleurefîes y Fluxions de Poitrine y de Tranfports au Cerveau: on fupofe qu’on ait été fufif amène faigné avant que de s’en fervir Elles font fpecifi- ques dans les V omiffements & lesColiques opiniâtres ; leur ufage3 dans les occafions prenantes 3 ne doit point exclure la Sai- gnée du bras ou du pied : lors qu’on a befoin de Cordiaux 5 on fe fert de l’Or po- table y ou de l’Elixir Theriacal : on peut suffi prendre la Teinture de Corail le foir a neuf ou dix heures * quoiqu’on ait été purgé le même jour. Les P erfonnes Aflhma tiques , Valetudi- iiaires y Mélancoliques 5 Atrabilaires ; cel* ks qui font fujettesaux Vapeurs ^ qui font menacées é'dt, leurs Remedes? 7 j» menacées d’ Apoplexie , ou qui en ont déjà eu quelque attaque , peuvent en ufer , foit par neceffité , ou par précaution : & com- me elles purgent fans Irritation , je les ordonne avec ficcés dans les Maladies de Poitrine. Il en faut prendre dans tomes les autres que j’ay marquées cy dellus , de deux jours l’un , jufqu’à parfaite guerifon. Si les forces du Malade ne permettent pas den ufer Ci fouvent , on laide trois ou quatre jours d’intervalle entre chaque pri- LaDofe ordinaire , & la maniéré d’en ufer , eft d'avaler le matin à jeun deux Pil- lules à la fois dans une Cuilleré de Bouil- lon , & de prendre un Bouillon pardelFus. Trois heures après on prend un autre Bouil- lon , & le refte de la journée on obferve un Régime de vivre convenable à chaque Maladie. Toutes les fois que la Medecme opérera , il faut que le Malade avale un Verre de Tifane , ou de petit Lait,bien cia - rifié. Les Perfonnes qui ont le Ventre paref- lèux, pouront prendre une Pillule en lou- pant, deux ou trois fois la Semaine, ce qui leur rendra le Ventre libre. Ces Pillules le confervent, tant qu’on le yeut , mais lors qu’on les a gardées envi- J 4 T ratâ des Maladies , v ron trois mois , il faut les écrafer , & îe$ délayer dans du Bouillon pour les pren- dre j ou bien en faire une Qpiate, avec un peu de -Sirop de Capillaire ou autre. On peüt dormir apres les avoir prifes, iàns craindre que le fommeil empêche leur effet. On en augmente , ou Ton en diminue la Dofe, félon le tempérament 8c Tige. On fait prendre aux Enfants depuis deux ans jufqu’à quatre, le quart de la Prife de ce Kemede , depuis quatre jufqu’à huit le tiers , depuis huit julqu’à douze la moitié , depuis douze jufqu’à dix huit les deux tiers, & depuis dix-huit jufqu’à foixante ans, on donnera la Prife entière qui pefe un de- mi Gros , c’eft-à-dire trente- fix Grains. Si le jour qu’on les a prifes on ne fe trouve point fuffifament purgé , on peut difloudre dans le fécond Bouillon une On- ce 8c demie de Manne, 8c deux Gros de Sel végétal $ mais fl l’on fe trouve trop purgé , on ne doit prendre qu’une Filia- le à la fois à la première occaflon. Il eft bon d’obferver de prendre un La- vement rafraichiffant la veille 8c le lende- main de tous les Purgatifs, tels qu’ils puiffent être , lequel fera compofé félon k befoin d’un chacun. d* de leurs Remedes ; 7^ On reïtere la Purgation autant de fois que le Malade fe fent en avoir befoin > c’eft à dire ^ jufqu’à ce que les Humeurs ne pèchent plus ni en quantité, ni en qualité. MANIERE DE P V R G E R ordinaire* T)Renez des Feuilles de Senne mondé trois Gros, du Sel Policrefte deux Gros; faites-les infufer la nuit dans fix Onces de Tifane , faite avec les Racines de Poli- pode, de Fraifier Sc de Chiendent? &. le lendemain vous delayerez dans la Colature fix Gros de CaflTe de Levant récemment mondée, & une Once de Sirop de Pom- mes compofé : on' prend cette Potion à Jeun, ôc trois heures apres un Bouillon : Cette Medecine purge les Humeurs craf- fes & bilieufes. 'AV T RE POVR PVRGER LES perfonnes foibles & faciles a émouvoir . , •• . . . • T) Renez des Follicules de Senne deü'k A Gros j Rhubarbe en Poudre Demi gros; Manne de Calabre Demie once , Sel de Tamaris, de Chicorée ou d’AbfinteDe- 7^ Traité des Maladies , mi gros*, une Demie douzaine de Raifins fecs coupez 8c mondez de leurs Pépins, avec un peu de Reglifife écrafée ; faites boüillir le tout dans un demi feptier de Tifane faite avec les Feiiilles de Betoine* ou dans une Eau de Veau réduite aux deux tiers , faites-en la Colatutc. Deux heures après avoir pris cette Medecine, on prendra un Bouillon, 8c Ton vivra fo- hrement le refte de la journée. Cette Médecine purge la Pituite 8c la Bile, dégagé la Tête, l’Eftomac 8c les yifceres du bas Ventre on peut y ajou- ter am peu d’Eau de Canelle diltillêe , four la rendre plus agréable. Il fe rencontre fouvent des Malades d. un tempérament fi délicat , qu’il ne leur faut au plus , pour les bien purger , qu’u- ne once de Cafie de JLevant mondée ou unp Once deCatholicum double', c’eft pourquoi il faut toujours s’informer file Malade eft facile à émouvoir, afin de ne jamais purger trop fortement. On peut auffi ajouter a la Purgation , un demi Gros de Confection d’Hyacime,quand lesMalades font faibles* Sc languiffants. & de leurs R.emtdesl 7 7 JVTRE , DANS LES COVRS de rentre & debilite^d’ Eftomac , P Renez du Catholicüm double une On- ce* des Rofes de Provins deux Puicees, du Sel de Soulphre un Scrupule -, & deux Cloux de Gerofle concalfez j faites bouil- lir le tout dans huit Onces d Eau de Plan- tain , jufqu’à la confommation du <^uart i ôtez le du feu & l’exprimez ; ajoutez * la Colature une once de Sirop Magittrah Trois heures après prenez un Bouillon , & le refte de la journée vivez de Re- S* Cette Medecine purge legerement les Humeurs acres & crues qui fe rencontrent dans les premières Voyes , tombe l fc- ftomac , & arrête le Cours de ventre. 'siVTRE, SANS . ODEVR ET fans goût. P Renez trois Gros de Senne mondé ;deux Gros de Racines de Jalap mifes en Pou- dre ; Demie once de Raifins de Dama* mondez de leurs Pépins y un Gros de Re- çliffe feche conciliée , 5c deux Onces de bonne Manne» faites bouillit le tout un I ii} 7 S ' Traité des Maladies , woraent dans douze Onces d’Eau ; puis Te ;!cliez en M&fion pendant fept ou huit heu . £ 5 cxPnme2 cnfuitel’Infuhon, & laclari- 3^eC Uîî D’Oeuf 3 y ajoutant , Ci vous Je voulez, deux ou trois gouttes d’El- Tûc'~ Citron. Cette Medecine purge fans 1 zancnees les Serofitez bilieufes. - On peut clarifier tous les Purgatifs après mnls font infufez, mais il faut doubler les d oies des Drogues. Les Perfonnes qui ont l’Eftomac foiblo peuvent prendre à dîner vingt-cinq Grains de Rhubarbe choifie en Poudre, qu’on met entre deux foupes dans une cuillère ouMenvingt-cinq grains de l’Extrait de ivhubarbe 3 dont on fait de petites Pii- Iules qu’on prend dans du Pain à chan- ter , ou dans quelque confiture , en fe cou- ' chan. 3 ou bien les Pillules fuivàntes. EXTRAIT P V RG A Tl F, ' * -i P Renez d’AIoes Succotrin huit Onces, de A Mirrhefix Onces; Safran oriental deux Onces, Rhubarbe choifie quatreOnces; Ma- ftic trois Onces ; reduifez le tout en Pou», dre lubtile ,• mettez-le dans un Matras : verfez delTus deux Pintes d’Efprit de Vin rectifie , & le digerez pendant deux jours de leurs terne de s, 7^ au Bain Marie. Filtrez cette teinture , met- tez y de nouveau une Pinte d efprit de Vin, & le faites digerer comme deffus ÿ enfuite vous diftillerez vos teintures , &C apres en avoir tiré les deux tiers d Efprit de Vin, vous y ajouterez une Once de Baume du Pérou , vous le ferez éva- porer au Bain-Marie en confiftence d’Ex- trait. La dofe eft d’un Scrupule jufqu a un- demi Gros , que Ton prend au commence- ment du dîfter * ou du fouper, E MV L S 10 N PV R GA TI VE très agréable. P Renez Amandes douces & ameres, de chacune un Gros ; des quatre Semences froides deux Gros; faites- en une Ernulfiôn avec fîx Onces d'Eau d Orge : la Colav- ture en étant faite , ajoûtez-y une Once d’Eau de Canelic , aufâlit de Sirop de Ca- pillaire délayez-y parmy douze Grains, de Scamonée jfulphurée , mife en poudre très- fubtile , avec un peu de Sucre. LeMa- lade prendra cette EmulfionMe matin à jeun , & trois heures après un Bouillon * vivant de Régime le refte de la journées comme il fe pratique dans Tufage des au- tres Médecines. X iiij Traité des Maladies , tisane povr pvrgem généralement toutes les Humeurs. Vh enez deTartre folubîe deux Gros, Sen- ne mondé ou de fesFollicuJes troisGro**. deTamarm uneOncej deReglnfeconcaflèe ^ ee Gros y la moitié cTur* Citron avec fon écorce coupé par tranches j une poignée de Pimprenelle ou de Cerflüd ; faites infufer k tout peu- Oant la nuit dam une grande Chopine d’Eau Bouillante *pafTez la Liqueur le lendemain matin par une Examine ; vous la diviferez en deux Prifes, l’une defquel les vous don- ner-.z a fix heures- du matin, & l’autre une heure après. On prendra un Boüit ton rafiaichiiîant deux heures après lafe- conde prife , obfervant le même Régime J j‘vre- Lors qu’osa defTein de purger .Oucmcnt , on ajoute au dernier verre, quelques grains de Tartre Emétique, ou de Scamonée préparée. On p;ut encore diflbudre dans la pre- mière prife, une once & demi de man, ne, ou une once de Sirop de fleurs de Peche , de Rofes pâles , de Chicorée , ou de Pommes compofé, félon le befoin qu’on aura d etre plus ou moins purgé* & de leurs Remedes. ti MANIERE DE PREPARER le Bouillon avec lequel le Roy fi p*rge. P Renez deux Gros de Senne ; un Gros de Rhubarbe y. un Gros de Sel Vexerai & le Jus d’un Citron y faites infuler le tout pendant la nuit dans une Tafle de terre vernifféc» avec un demi verre d. Eau y verièz le lendemain matin cette inîufion dans un Bouillon fait avec U Rouelle de Veau ou un Poulet , la Laitue, le Cerfeuil » le Pourpier , la Poirée & la Chicorée de chacune une poignée y ajoutez-y deux on» ces & demie de belle Manne. & lïx ze- ftes de Citron y vous retirerez votre Bouil- lon du feu dés que la Manne fera fondue» & le paiferez à travers une Etamine , avec une forte expreffiom BOL P V RG AT 1 F, POVR LEÊi Malades , qui ont averfion pour les Médecines en Boijfin , P Renez de la Poudre Cornachine recemî ment préparée un Demi Grosy du Tar- tre vitriolé & de la Rhubarbe» de chacun quinze Grains y incorporez le tout avec deux Gros de Conferve de Violettes » £s *2 . . rr*tâ des Maladies , en hitcs un Bole qu’on prendra à la poin- te du Couteau , ou dans du Pain à chan- ter, en buvant pardefTus im Bouillon clair- on prendra encore un autre Bouillon deux ^ cures aptes , & ion vivra de Régime le refte de la journée. Ce Remede purge les Humeurs bilieu- les & fereufes , fans caufer de tranchées ni deraports : on peut changer la Poudre ornachine fuivant les differentes indica- nons des Maladies , & lui fubftituer huit grains de Gomme gutte , ou huit Grains - d j lnc d; Jalap, ou de Scamonéc en poudre tres-fubtile. On ajoute encore dans de certaines oc- caüons ou l’on veut purger plus à fond „ quatre Grains de Tartre Emetique , avec tin peu de Canelle. Ces Purgatifs peuvent être employer partout ou les Pituites & les SeWtés actes abondent; comme dans les Coliques* dans les Pvhumatifmes , dans la Goûte dans les Hydropifies, &c. Ikmcifent les Humeurs crades & vifqueufes ; mais on ne le ferr de ces Remèdes, qUe pour les Per- sonnes grades , robudes & dificîles à émouvoir. Dans les Maladies dou lotir eu fes , com- me Coliques, Goûtes, &*. le Laudanum gf de leurs Mme des* % pris un jour de Médecine le foir en fe couchant , reftaure &-.;ranquilife parfaite- ment le Malade : il fautes enabftenir néan- moins dans les Hydropifies* dans les Sup* preffions d’urine * 6cc. On donne avec fuccês 5 le foir avant la Medecine , douze ou quinze Grains de Pa- nacée Mercurielle > incorporée dans quel- que Conferve 5 comme il fe pratique com- munément en Holande. Le Malade encfl: mieux 5c plus doucement purge. EXTRAIT PVRGAT1F. T) Renez de Pulpe de Coloquinte fixGros£ -*• d’ AloesSuccotrin^d’Hellebore noire^des Efpeces de Diarhodon Abbatis y de chacun une Once $ d’E {prit de Vin douze On- ces y faites digérer le tout au Bain-Marie pendant trois jours 3 enfuite de quoy vous filtrerez la liqueur * 6c l’évaporerez en con- fiftence de Miel| alors vous y ajouterez les Trochique de Diagrede demie once 5.8c çe d’extrait. La Dofe eft depuis un Scru- pule jufqu’à un demi gros. Le Sirop de Nerprun au poids d’une Once* 6c pris en mangeant la foupe , pur- :s d’Alhandal* d’ Agaric &C fulphurée * de chacun une melerez le tout en confîften- Traite dts Maladie / , gc encore abondamment les Serofitcz' de toutes es Parties du corps ; on boit enlûite ott e EauPanee,ou duBoiûllon dePoulet, La Coloquinte , les Pignons d’Inde , a Racine de Brione, & quelques autres, îontdes Purgatifs trop violents, pour être pris, fans beaucoup de prudence; car de trente perfonnes qui en prendront, il s’en trouvera vingt-huit qui s’en fendront telle- ment échauffées & tellement aflfoiblfes,par les douleurs, & par les trop grandes éva- cuations, qu’il leur faudra un tems confide- rable pour fe rétablir : il y en a même qui Jangiud'ent enfui te le relie de leurs jours j c eft t*e quoy il eft bon d’être averti. SEL PURGATIF, DE tous les Purgatifs qu’on ordonne en Medecine , il n’y en a point quî agifle plus doucement que le Sel tiré des Eaux de la Fontaine d’Epfon en Angle- terre : Remede qui m’a été communiqué par Milord Manchefter Ambalïadeur de «tte Couronne en France, dont j’avois i honneur d’être Médecin. Ce Milord en a un tempérament fi facile à émouvoir,, quil n’a jamais pû prendre d’autres Mé- decines, fans tomber dans quelque acci- gf de leurs Remedes ; S f dent fâcheux. Je me fuis fervide ce Re- mede , 6c lay veu opérer avec la même douceur fur un grand nombre de Tempé- raments femblables , aufquels le moins vio- lent des Purgatifs ordinaires ne manquoic pas de caufer des douleurs vives , ou un accès de Fièvre, le lendemain de la Me* decine. Ce Sel eft different du Sel Folicrefte Sç des autres, en ce quil n’eft point fi acre au goût, 6e qu'il ne fe fond point fi facilement à l’air ; il purge fans in- convénient toutes fortes de Tempera- mens, quelque foibles ,6e délicats qu ils foient, 6c ne caufe ni Colique ni Raports C’eft la plus douce 8e la plus agréable de toutes les Médecines : la Dofe eft d u- ne Once qu’on difiout dans duBoüillon,ou .dans de TFau pure^ on peut la diminuer félon le befoin , 6e on peut aufli 1 eguifer avec la Rhubarbe, le Senné, la Manne 6e çê Js6 Trai te des Maladies -, Ct^ù ■ ■■fâifàï Jfe<# 3 , ■■ USAGE 'DE LA POUDRE SUDORIFIQUE. TOutes les Humeurs qui fe féparent dans les divers Couloirs répandus dans le Corps humain , font produites par les Principes du Sang qui fe brifent en nulle maniérés differentes, dans la Fer- mentation qu ils fouffrent dans les Parties; la V6 CCKe ^ei'mcntad°n fe fait fans obftacie j que le Mouvement circulaire du Sang n eft ni trop lent ni trop -précipité, Sc que les Principes qui les compofent iont dans une jufte Proportion , les Hu- meurs qui s’en feparent , fe maintiennent dans leur état naturel j mais £ cet ordre vient a changer, les Humeurs s’altèrent , leur Proportion naturelle ne fubfifte plus , la Quantité des unes excede, & celle des autres diminue. Te n entreray point ici dans le détail des changements qui arrivent dans ces Hu- meurs , félon les diverfes Alterations du Sang j il me fuffit de faire remarquer que - lorfque le Sang eft épais , que fa Fermen- tation eft foible , 5c qu’il roule lentement ér de leurs Remedes. % y dans les Vaiflêaux * la Tranfpiration ou la Sueur ( ce qui eft la même chofe ) eft pref- qu’entierement fupprimée * faute des Par- ties Volatiles qui fervent à la former,. Alors il eft necefiaire de ranimer le Sang, & de volatilifer les Principes qui le com- pofent 3 ce qu’on fait avec fuccés par l’u- fage des Sudorifiques qui étant remplis de Sels volatils ? l’agitent > le divifent , 6c empêchent leSjdefordres que fon épaif- feur ne manqueront pas de caufer. Ces Re- medes font encore d’un très bon ufage* dans les Maladies caufées par un Levain impur 6c contagieux , parce qu’ils vuident ce Levain par les Glandes de la peau. La Poudre Sudorifique que je propofe* agit d’une maniéré très -douce , 6c produis des effets fu [prenants dans toutes les occa- sions où l’on aperçoit de la Malignité j ce qui me la fait préférer aux autres Sudori- fiques , dans ces fortes de maladies 3 où les Sueurs font necefiaires. J’ay toujours re- connu que ce Remedeétoit tres-fouverain dans les Fièvres continues & malignes * dans la petite Verole* dans la Rougeole* 6c dans les Pleurefies 6c Fluxions Tùr la poitrine. On délaye cette Poudre dans un demi Bouillon ou bien onia mêle dans fi x onces d'Eau de Scorfonaire diftilée 9 1 & Trait é des Maladies 9 jôc l’on en donne u^ie Prife de fix heures en fix heures, jufqu’àcé que le Malade fuë. jEniuite on le couvre ^ 5c des qu’il com- mence à fuer , on lui donne un Bouillon chaud : Lors qu’il ne fuë point aifement* jon lui met fous chaque aifïelle une Bou- teille remplie d’eau chaude, poux faciliter la Sueur , qui doit ordinairement durer fept heures , fuppofé que les forces le per- mettent. Il faut que le Malade fe tienne tran- quilement dans fonlit, fans fe découvrir, ni trop fe remuer , parce que l’agitation feroit capable de faire ceffer la Sueurs ce qui ne manque roît point de produire beau- coup de defordre. Quand il aura fui abondament 5c afifez long-tems , ce que l’on peut connoître à quelque Palpitation de cœur , 5c à une ef- pece de .Défaillance ou de Faibleffe 5 alors on eflfuie le Malade on lui «change de linge , 5c on lui fait prendre un peu de Vin ou de Bouillon, pour le fortifier. Au refte, en ces occafions on doit garder un Régime de vie convenable à chaque Ma- ladie differente. Si pendant la Sueur le Malade a foif , on lui donne à boire , Sc pn lui fait dégourdir fa boifibn. Pn employé utilement ce Remcde dans é* de leurs Rem des. 89 dans les Fievres intermittentes dans les Doubles-Tierces continues , lorfqu’on ju- ge que le Malade a befoin de Tuer ; mais ce n’cft qu apres Pavoir fuffîfamment fai- gné* &c purgé avec la PoudreV omitive*ou Fébrifuge. Dans les Fievres intermittentes , on donne la première Prife du Sudorifique* ûx heures avant le Redoublement de la Fièvre * ou fix heures avant le Friflfon y &c Ton donne une fécondé Prife au com- mencement du Friflon ou du Redouble- ment > ce qu’on doit obferver pendant; deux ou crois Accès de fuite * & par cc moyen*, la Eievre eft ordinairement em~ portée» Lorfqu’on a befoin de feer * dans la Scia- tique * ou dans le Rhumatifme univeriel on prend le matin à jeun une Prife de la Poudre delayée dans un Bouillon * ôC une autre le foir y ce qu’on reïtere juf~ qu’à parfaite guerifon, en obfcrvant ce qui a été marqué cy-delïus pour fon ufage. On peut encore fe fervir de cette Poudre dans les occafions où la Confection d’ Al- kermés & la Theraque font indiquées ^ comme dans la Débilité d’eftomac r dans les Envies de vomir* dans les ^Cours de Ysntie, dans la Colique > dans la Palgb K 90 Traité des Maladies , îion de coeur &c. On ne prend peur lors, que le quart ou la moicié de la Prife dé- layés dans un peu de Vin pur, pour en être plus promtement- foulage ; & on ne. fe met point pour cela en état de jfuer , fi on ne le juge neceffùre. La Dole or- dinaire tft de trente- fix Grains. POVDRE SV DO RI F IQJJ E. a- T)Renez des Racines d’ Angélique , d’A-v riftoloche ronde 3 de chacune deux Gros$ de celles de Serpentine , de Virginie, de. Petacite , de Carline 3 Sc de Valériane^, de chacune trois Gros*, deZcd.oaire &.de Gin- gembre 5 de chacune un Gros & demi , des Feuilles de Chardon-benit, de Scordion &;■ de Rue 3 de chacune une Demie poignée | des Fleur* de Calendule, du Safran orien-' ta! ^ de chacun un Gros $ des Bayes de. Laurier 3 de la Mirrhe & de l’Encens , de chacun un demi Gros > du Soulphre d’ An- timoine 3 du Camphre, de chacun un Gros. & demi * du B^zoard Oriental , du Sang de B o u &. in , de la Poudre de Vipere, du Sel Volatil de Karabé, de chacun quatre Scrupules; du Diaphonique Solaire une Once ay de 1 Elle n ce d’ Ecorce de Citron un demi Gros. Reduifez le tout en Poudre • Subtile ^ & rincorporez avec une égale & dt fours Remedes. 9Î & fuffifan te quantité de Thériaque & de Mitridate, pour en faire une Pare qu’il faut faire fecher à une chaleur douce, afin de la réduire enfuite en Poudre Subtile. La Dofe de cette Poudre eft d’un demi Gros j c’tft un des plus excellents Sudo- rifiques 8c le plus leur que j’aye connu' jufqu’à préférât : c’eft aufli un Contrepoi- fon merveilleux , tant pour les Hommes que pour les Animaux. P R EPA R AT 10 N du Diaphore icjvte Solaire qui entre dans i& cmpofîtîon cy de ants T}Renez du Nitre Purifié quatre Oncesy ^ 8c de P Antimoine de Hongrie une On- ce ; que vous réduire z en Poudre fubei le§ Broyer le tout exadt ment fur un Porphi- re avec un Gros de FeiiUles d’Or ^faites la Détonnation de cette Poudre félon FArt, puis la calcinez pendant une de- mie heure à Feu ouvert , jufqu’à ce que £a couleur tire un peu fur le violet : Otez alors le Creu fet du feu y 8c lai fiez re- froidir la Poudre que vous garderez dans une bouteille bien bouchée : la Dofe eft depuis un demi Gros jufqu’à un Gros0 5>* T rai té des Maladies > P O V D RE SV DO RJF 1 QV & de U Comejfe de Kent. Jp Renez des Extremitcz noires des Pa- res d Ecreviflls de mer,, quatre Onces * Semence de^ Perles orientales , Corail rou- ge 3 \ eux d Ecrevifiès préparées de chacun une^Once y Ambre jaune 3 Racine Vipé- rine de Virginie 3 Racine de Contrahier-- ve 3 , de chacune fix Gros, Bezoard oriental trois Gios* Os de Cœur de Cerf quatre Scrupules , Safran deux Scrupules 5 Apres avoir réduit le tout en Poudre fubtile , vous la tro ferez avec une Once & de- mie d Efprit ardent de Miel 3 &: vous- 1 incorporerez dans quatre Onces de Ge- îee faite avec les Vipères. Vous formerez, de cette Ma (le des Trochiques que vous, te^ z (echer doucement à l’ombre 3 en- fuite d quoy vous le réduirez en Poudre que vous garderez dans une bouteille bien bouchee : La Dole doit être depuis un dinm Gros jufqu’à un Gros : C’eft un Su* dorifique dont les effets font merveilleux dans les petites Veroles » Rougeoles ^ Fievres malignes & Plcurefics : On reï- îere ce Remede comme les aunes Sudo- rifiques * & on obferve le Régime or- dinaire^ é* de leurs Remedes. 5 $ POTION SV DO RI FI QV E . pRenez des Eaux de Fleurs de Sureau* de Scorfonaire , de chacune deux On- ces j de Marjolaine demie Once * de Dia* phorerique Minerai avec fon Sel*de Corne de Cerf philofophiquement préparée , de chacune trente Grains*, de Sel d’ Abfinte dix Grains^ deTheriaque recente douzeGrains^ de Sirop de Chardon bénit une Once * de trente Goûtes d’Efprit Volatil de Vipè- re, ou de Sel Ammoniac. Faites du tout une Potion que vous ferez prendre, en une. fois au Malade, ayant foin de le bien, couvrir* afin de faciliter la Sueur. On obfervcra le même Régime qui eft pref- crit dans la Méthode* aux Perfonnes que Fon fait fuer. A V T R Er T Renez de l’Eau Theriacale deux Oncesf, * de celles de Chardon bénit * & de Sca- bieufe de chacune trois Onces ^ du. Sel Volatil de Corne de Cerf douze Grains^ du Bezoar A oriental un Scrupule} du Dia- phoretiqie Minerai une demie Dragrne^, de la Theriaqueune Dragme*, de du Si- rop d’Ocillets une Once} Vous ferez un mélange du tout ; de en ferez prendre au Malade une ou deux cuillerées d’heure en. 54- Traite des Maladies , heure , félon que la Maladie fera plus ou rnoins violente. Ce Cordial corriee les Levains Fébriles, & les chalTe de la Malle du Sang par la Sueur & par une >1 ranipiration continuelle. BOL SVDOR1FIQVE. P5?« du Cinnabre natif, ou à fou défaut du Diaphonique Minerai, du Safran oriental, de chacun quinze Grains -, du Sel Volatil de Vipere, du Bezoard Animal, du Camphre , de chacun dix Grains ; Mettez le tout en Poudre fubtile, & 1 incorporez avec demie Dragme de Diafcordium pour en faire un Bol que vous ferez avaler au Malade ; faites-luy mire un Boüillon immédiatement après, 1 r uy, 5es Sarder Régime quon obierve lorfque Ion fue JL V T R E. P Renez du Sang de Boudfr'n préparé tm Scrupule \ du Sel de Chardon bénir ^ du Sel volatil de Tartre , & du Sel vo- latil huileux de Si 1 vins y de chacun dix Grains *, du Bezoard minerai huit Grains*; incorporez le tout avec Demie Dragme de Thériaque recente y on de Confedion d A- termes y & le faites avaler au Mala- de * lui donnant pardcflus un verre devT& & de leurs Remedesl 9 f fane de Racines de Scorfonaire. Ces Sudorifiques conviennent parfaite- ment dans toutes les Fievres aigues 3c Ma- lignes * dans la Petite Verole * dans la Rougeole * 3c dégagent les Matières crues impures * par des Sueurs abondantes. On les réitéré autant de fois qu’ on le ju- ge neceflaire * en obfervant le Régime convenable pour fuer * 3c la Méthode que j’ay preferite *. en parlant de la Poudre Su- dorifique^ On fait prendre encore dans un Demi Bouillon huit ou dix Goûtes d’Efience de Fiels de Viperes diftilées * ce que Ton réi- térera de quatre heures en quatre heures-.ee Remede fait fuer abondament. Lors qu on s’en fert dans les pieu, refies 3c dans Ls Fluxions de Poitrine *. il faut le prendre dans quatre Onces d’Eau de Pervanche * ou de Chardon bénit* un peu tiede. RE AÏE DE SVDO R I F I QV dans les fleure fies. P Renez fept Germes d’Oeufs frais* bat*» tcz-les bien & les mêlez avec les Eaum de Scabieufe 3c de Chardon bénit * de chacune trois Onces; du Sang de Bouc- tin préparé* des Fleurs de Soulphre^de, $6 Traité des Maladies , chacun un Scrupule ; & du Sirop de Co- quclico une Once ; faites du tout une Po- tion que vous ferez avaler au Malade 3 ayant foin de le bien couvrir afin de fa- ciliter & d augmenter la Sueur y &c ob» fervanc tout ce qui eft marqué pour la Pleurefie. Ce Remede opéré très-efficace- ment dans ces maladies y &c peut être reï- tei-é quatre heures apres , Ci ou le juge ne- cefiaire. A VT RE SVDORIFIQJVE four U r/iitnc Maladie. DRenez unGrosd’Encens Male réduit en- poudre iubtile > quinze Grains dePoudre de Viperes > autant de Racine d’Angeli- que^ & un Gros & demi d’Extrait de Genievre y jxrnr en faire un Bol que le- Malade avalera dans du Pain à chanter. On luy fera boire un Boiiillon immédiate*» ment apres 3 on le couvrira bien > & on obfervera ce qui efir neceffiaire^ dans 1er Sudorifiques. A PO S E ME SV DO R IF 1 QV E* P Renez parties égales de Feuilles de Bourache , de Buglofe de de Pervan- che ; pilez-les pour en tirer le Suc que Tous depurerez , & édulcorerez avec fufe- iânte- é de leurs Remedes: 97 fante quantité deSiropde Coquelico : Vous donnerez quatreOnces de cettePotion tou- te chaude au Malade y vous re ïtererez ceRe-* mede de quatre heures en quatre heures, juf- qu’à ce qu'il fuë copieufement j ôc vous obferverez tout ce qui a été dit cy deflus touchant les Sudorifiques. On peut ajouter auxRemedes cy-devant décrits, le Laudanum, ou fa Teinture, en cas que le Médecin le juge à propos. Il fera encore permis de fe fervir des Goûtes d’Angleterre, foit en les prenant feules dans quelque Véhiculé convenable, ou en les mêlant parmi les Remedes préf- crits , &c en réglant la Dofe félon la prudence de celui qui les ordonnera. Les differentes maniérés de faire ces Goûtes d’Angleterre , m’engagent d’a- vertir les perfonnes , qui s’en ferviront I prendre garde de les avoir bien & fidèle- ment préparées ; La composition n’eft autre chofe que la Soye crue diftilée ; 8c quelques-uns par le feul motif d’épargne employent en fa place les Cocques des Vers à Soye, ou le Sel volatil de Crâne humain, dont TEffence n’a point une vertu fi efficace, L 9 § Traité des Maladies , 5^4 è?4 i % *%. >?4 >?4 >^4 >*4 >*/ >*/ N#»/ xvv xw xw/ xw/ XV»/ xw, xw/ xw/ DIURETIQUE- USAGE DE LA RACINE de Parera Brava . DE toutes les Humeurs qui entrent dans la Compofition du Sang, il n’en eft point de fi neceflaire que la Se- rofité, puifqus ceft elle qui lui donne la Fluidité , 5c qui le rend propre à le difttibuer dans toutes les Parties , mais il n’en eft point aulïi qui caufe tant de de- fordres, iorfqu’elle inonde la Maffe du Sang > Car outre qu’elle altéré les autres Humeurs , elle énerve les Ferments , 5c relâche les Parties folides , elle caufè auffi des Hydropifies de Poitrine & de Bas - Ventre , des Apoplexies , des Ca- thares fuffoquants , & plufieurs autres Maladies , félon que la Seroficé s’arrête dans le Cerveau , fur les Poulinons , ou qu’elle fe dégorge dans les Cavitez de la Poitrine, du Bas Ventre, ou fur quel- qu’autre Partie : Ce qui fait voir l’utilité des Remedes Diurétiques , qui facilitent & de leurs Remedes. ÿ $ l’évacuation de la Serofîté , lorfqu’elle eft arrêtée. On appelle en general Diuréti- ques , tous les Remedes qui palTenr prora- tement par les Urines : il y en a de trois elpeces differentes. Les premières font les Boifïons ordinai- res, & les Eaux Minérales prifes en a- bondance , parce qu’elles doivent natu- rellement augmenter la Serofîté du Sang, & provoquer des Urines plus abondantes. Les féconds fons les Remedes Acides* comme TEfprit de Nirre, l’Efprit de Sel* l’Efprit de Vitriol , l’Efprit de Soulphre & autres femblables , qui ralentiflfant le mouvement du Sang , & rapprochant les Parties Fibreufes les unes des autres , en expriment la Serofîté , & font qu’elles fe déchargent dans lesReins, plus facilement, & plus abondamment qu’auparavant. On peut ranger fous la troifîéme ef- pece , le Sel Ammoniac , le Sel Pru- nelle , les Sels Volatils de Karabé & de Cloportes, &c. l’Ail , le Suc d’Oignon, de Pariétaire , l’Efprit de Therebentine, 6c autres de même efpece , lefquels fe fil- trant facilement par les Reins , entraînent les Serofitez vers cette partie. Ce font les Diurétiques les plus excel- lents , & dont on s’eft fervi jufqu’à pre- too Traité des Maladies * fent , avec beaucoup de fuccés , dans le£ Maladies que nous avons nommées *, mais comme ils ne reülîîffent pas toujours éga- lement bien , ona cherché des Remedes plus efficaces ,&ona trouvé que la Ra- cine de Parera Brava l'emportoit fur tous les autres Diurétiques. Elle fermente dou- cement avec le Sang , &c elle ne fe charge que de quelques Soulphres volatils , pro- Î>res à emporter les obftacles qui arrêtent e cours des Urines : foit qu'ils foient çaufez par la GjravelLe , foit par les Glai- res , foit par d'autres Accidents. Ce Remede m’a été donné par M. de Pille , connu dans toute T Europe pour un. homme tres-curieuf &c tres-favant. Ilena fait la découverte , pendant qu'il étoit à la fuite de Mr Ame lot Confeiller d'Etat ^ Ambaffiadeur de France en Portugal. La maniéré de s’en fervir dans le Brefil en Portugal , eft de faire boiiiilir une Once de cette Racine batue §c effilée , avec un Gros de Sel Ammoniac, dans une Pin- te d'eau. Lors qu’elle a fait cinq ou fix Bouillons , on la retire du feu , & on la laiffie infufer jufqu'à ce qu elle foit froide. On pafle la Liqueur , & le Malade en boit enfui, e un Verre de quatre heures en qua- tre heures : on en peut donner auffi en & de leurs Remedesl loi fdbftance. La Dofe eft d’un Demi Gros , & de quinze Grains de Sel Ammoniac , qu’on reïcere de quatre heures en quatre heures : jufqu’à ce qu’on foit foulage. J’en ai compofé un Baume, pour en fa- ciliter l’ufage , afin qu on pu i fie s en fervir plus commodément dans les Voyages 8c a la Campagne , 8c j’ai éprouvé que ce Re- mede eft aufli fpecifique contre les difte^ rentes Maladies des Reins 8c de la Velue, que le -font le Quinquina, l’Hypeeacuana 8C l’Alun pour les maux où on les em- ployé fi efficacement. C’eft ce qui m’a en- travé de donner une Méthode qui expli- que au long toutes lesMaladies, ou ce Bau-; me eft propre. Ce Remede eft encore tres-utile dans les Hydropifies naiflantes , à eau fe de fa qualité de Diurétique. L’on obferve de bien purger le Malade , avant que de s en fervir; on lui donne enfuite une Prife de ce Baume , de quatre heures en quatre heures, envelopée dans du Pain a chanter , & on lui fait boire immédiatement pardefius un petit Verre deVin blanc , ou de T i fane aperitive. On continue 1 ufage de ce Re- mede pendant quatre jours , 8c le cinquiè- me on purge le Malade avec la Poudre Fé- brifuge; Le lendemain de la Purgation, on loi Trait é des Maladies j reprend du Baume quatre autres jours de' fuite ; & fi pendant ce temsdà le Malade n urine pas aflez abondamment , il faut ceffer d’en prendre , & inferer delà , que ce mal eft très difficile à guérir , pour ne pas dire incurable. * On tente neanmoins encore quelquefois la Paracéntefe, ou Ponction, par le moyen de laquelle on vuide promtement les Se- rofitez . qui avoient inondé le Bas ventre Pourvû quelles n’y ayentpas fait un trop long lejour , on peut efperer la guerifon , ou du moins un grand foulagement de cet- re operation , qui prolonge ordinairement les jours du Malade. Elle n’eft jamais dan- gereufe , a moins qu il ne le trouve des Schyres formez. On doit obferver dans chaque maladie, un Régime de vivre convenable , & boire rres- peu dans les H ydropifies, quoique l’on foit fort altéré ; il faut que le Malade fe contente de fe laver & de fe gargarifer fou« vent la bouche, pour apaifer fa foif. B AV ME DIVRET1QVE de Parera brava. P^nez de 1 Huile de Scorpion com- * fuivant Matbiole, une livre ; du & de leurs Remedes. 103 tume de Copayué cinq Onces : du Bau- me de Soulphre Therebentiné quatre On- ces : du Snrax liquide deux Onces : de la Cire jaune fix Onces : de la Racine de Parera brava' en Poudre Subtile une demie livre : du Sel Ammoniac deux On- ces r d’excellent Vin d Efpagne deux li- vres. Faites bouillir le tout à petit feu, en le remuant toujours avec une Spatule de bois jufqu’à Févaporation entière du Vin j enfuite ôtez le tout du feu, 8c pafifez leBaume chaud à travers une Etamine avce une forte expreffion & quand il fera a demi refroidy , vous y ajouterez troisOnces du Baume de Pérou noir , que vous mê- lerez bien avec la Spatule. Lorfque tout fe* ra froid , vous le mettrez dans un pot de Fayance bien bouché. La Dofe eft d’un demy Gros, & on peut retrancher la Cire {1 1 on veut . PO V DRE D IV R ET I QJV E. P Renez du Sel Volatil de Karabe De* mi Gros \ Sel Ammoniac purifié , Yeux d’Ecreviffes & Cloportes préparez, de chacun un Gros. Faites-en le Mélangé que vous diviferez en trois Prifes dont on prendra Fune le matin , l’autre a Mb L iiij lo4 Traité des Maladies , di, & la troifieme le loir, beuvant im- médiatement apres chacune , un petit ver- le e \ in blanc ; Le Malade demeurera une heure devant & une heure après , fans prendte de nourriture : & continuera ce Remede fuivant la neceffité. AVTRE BOL. T)Renez des Cloportes, du Milium Solis, du Sel de Cochlearia de chacun Demi ^fos ; des Huiles blanches d’ Ambre , de Genievre & de Therebentine , du Bau- me de Pérou de chacun dix Goûtes , & un Gros de conferve de Kinorodon. Melez le tout exactement , & le divifez en trois parties égales, que le Malade avalera de la même maniéré que la Pou- die piecedente. Il boira immédiatement par delfus chaque prife, quatre Onces d Eau de Boulleau diftillée. Dans toutes les Maladies, où Ion a be- loin de provoquer abondamment les Uri- nes, on joindra à lufage de ces Remedes, Jes Boitillons , les Ti fanes, ou les Apofe- mes apéritifs. 1 & de leurs R emedes: 105 TEINTURE DE TARTRE Diurétique. P Renez une Livre de Sel de Tartre ^ & le mettez dans une grande cruche de terre ^ ver fez deflus deux Pintes 8c demies de bon Vin blanc ; mettez-le fur un feu doux pour lechaufer feulement y & mê- lez enfuite dans la Cruche une livre SC demie de Tartre de Montpellier en Pou- dre. Laifïèz-le toujours fur le feu, remuez- le bien avec une Spatule de bois, 8C lorfque la fermentation fera cclfee , fil» irez la liqueur fix ou fept fois par un linge, èc gardez la teinture dans une bouteille bien bouchée : La Dofe eft d’en prendre deux Onces le matin a jeun , Sc autant qua- tre heures après avoir diné , mêlé dans un Bouillon ou dans un verre de Tilane : C’eft un Remede merveilleux contre les Maladies des Reins & de la Veffie, & con- tre toutes celles qui dépendent des obftru- flions lelquelles arrêtent le cours desUrines. SIROP DIURETIQUE. P Renez des Racines d’Afperges , de Pe- tit Houx , d’Aretebeuf de chacune qua- ïo6 Traité 'des Maladies 9 tre Onces-, desdeFeüillesde Saxifrage,d’Âr- gentine,lesSummitez deBoulieau &d’Alta luya , de chacune deux Poignées^ des Bayes de Laurier 3 de Genievre ^d’AliccKenge 8c de Kynorodon , de chacune trois Onces y des Semences d’Ortie piquante, d’Oi- gnons blancs , de Refort Sauvage , de cha- cune une Once; des Fleurs de Guimau- ve & d’Hypericon de chacun une once & demie : Lorfque le tout fera épluché , nettoye , lavé & coupé menu , vous le ferez boüillirdansfix Pintes d’Eau réduites à la moitié ; vous le pafferez & l’exprime, lez fortement;puis vous y ajouterez trois li- vres de Miel de Narbonne , & en ferez îèîon l art , un Sirop que vous clarifierez avec le Blanc d’œuf, ajoutant à chaque Livre de Sirop, un gros de Sel Volatil de Tartre, diilout dans deux Onces d’Eau de Canelle orgée : La Dofe de ce Sirop eft dune Once, que l’on prend de quatre heures en quatre heures ; on peut le pren- dre pur, ou le mêler dans quelque liqueur convenable. & de leurs Remedes , 107 TISANE MINERALE Diumiquc. P Renez une Pinte de Tifane, faite avec les Bayes d’Alieeitenge , de Kynoro don de de Genievre* & y ajoutez trois gros de Teinture de Mars aperitivej un Gros de demi d'Efpnt Volatil Huileux Aromatique* &deux Onces de Sirop des cinq Racines Aperitives : On prendra quatre Onces de cette Tifane Minérale le matin à jeun > autant deux heures après le diner * de autant deux ou trois heures après le fouper : on en continuera Pufa* ge félon la neceflïté. EAV DIVRET1QVE . IL faut diftillerle Kynorodon, les Ecof- fes de Feves * les Racines de Refort Sauvage *de Perfîi de de Saxifrage avec le Lait de Vache * prendre quatre Onces de cette Eau, y délayer un Scrupule de Tartre Vitriolé, autant de Sel d’Abfin- te , de une Once de Sirop de Capillaire $ on réitérera cette Potion fuivant le befoin* On peut faire prendre dans les Hydro- piûes* fix Onces de Racine de Suc de I o 8 Traite des M al a die s > Sureau depuréjlereïrerer de deux joursPun; c cftun paillant Diurétique , lequel ne laifle pas de purger en même tems le Malade ^ & diminue 1 Enflure Sc l’Oppreflion. P O r i O AT D IV R E TI QJJ E, Tour appaifer les Coliques Néphrétiques* P Rem z des Eaux de Pariétaire 9 de Perfii Sc d’Ecofles de Feves diftillées de chacune une Once ^ de l’Efprit de Sel ou de celui de Nitre dulcifié , demie Dragmej Sel de Prunelle vingt grains % Sirop de Limon, une Once ^ Mêlez le tout Sc faites le prendre au Malade : Sc reïterez la même quantité de quatre heu- res en quatre heures ; On y ajoutera fui- vant Je befoin une Once ou une Once Sc demie de Sirop de Pavot blanc. AV T R E P Renez des Eaux diftillées de Virga Aurea Sc de Pariétaire de chacune tro^s Onces y d’Huile dVAmandes douces une Once-, du Sirop d’ Alt hœa de Fernel de- mie Once, Sc le Jus d un Citron^ vous mêlerez le tout enfemble , Sc le ferez pren- dre au Malade en deux fois à une ou deux heures de diftance. é1 de leurs R emedes. 10$ tLEMEDE SPECIFIQUE Peur la guerifon des Coliques Néphrétiques- & de U Goûte , communiqué par Àion~ fleur de B avilie y Confeiller d' Etat y qui t a éprouvé luy-même. P Renez la Racine de Calcitrape 5 autement dite y Caiduus Stellatus , cueilli fur la fin du mois de Septembre* nettoyez-la-bien y enfuite ôtez la petite peau de la Racine qui eft une pleure fort fine ; faites - la fecher à lombre , & la mettez en Poudre fubtile. La Do- fe eft d’en prendre le matin à jeun le vingt-huitième jour de la Lune de cha- que mois 3 le poids d’une Dragme en- velopé dans du Pain à chanter : en beu- vant immédiatement pardefliis* un demi verre de bon Vin blanc ; 011 doit etre trois heures après fans riea prendre. Le foir du même jour qu’on a pris cette Pou- dre 3 on préparé le Remede fuivant. Prenez un petit Pot de terre neuf * qui tienne un peu plus d un Demi-Septier d’Eau , une Poignée de Feuilles de Pa- riétaire bien nettoyée y epluchee & lavee3 du Bois de Saflafras , & Semence d’Anis de chacun une Dragme > Canelle fine. De- îïo Traite des Maladies y mie Dragme; le tout concafTé. Verfez-y par de (lus un Demi Septier d’Eau, fai- tez-Ie bouillir cinq ou fix Bouillons, re- nrez lepot du feu, tenez- le couvert, & le laiflez fur les cendres chaudes. Le Len- demain, avant que de prendre ce Reme- de , on le fait bouillir encore cinq ou fix boiiillons ; on paffe l’infufion dans une Etamine^ avec une forteexpreflion , 8c on y ajoute une demie Once, ou une on- ce de Sucre Candi en Poudre. Il faut 1 avaler le plus chaud qu’on poura : le Malade fera trois heures fans rien pren- L U fige de ce Remede n’empêche point qu on n aille a fes affaires ; au contraire 1 exercice y eft bon ; mais il faut obfer- ver un bon Régime de vivre, 8c le réi- térer plufieurs mois de foire. é de leurs Rem des ; ut mmmàmwmmkmmmmm àmMmmmmmrâmmmiw USAGE DE LA TEINTURE DE CORAIL ANODINE , ET SES VERTUS. LE Sommeil & les Veilles dépendent des differens états , où fe trouvent les Nerfs & le Cerveau. Lors qu’ils font ten- dus 5c remplis d’Efprits Animaux, les moindres impreflxons des Objets externes fe communiquent dans l’inftant par les Organes, jufqu’au Siégé du Sentiment, ce qui caule les Veilles : Lors qu’au con- traire le Cerveau & les Nerfs font moins tendus , ils deviennent moins fenilbles aux imprelfions des Objets, & s’abandonnent plus facilement au Sommeil. Ces deux Etats partagent les jours de l’Homme, & lui font abfolument neceflaires j l’un pour fournir aux divers befoins de la vie j l’autre pour reparer fes forces : Aulïi per- fonne n’ignore que rien n’accable tant la Nature, & ne diflxpe tant, que l’Infomnie, Elle met , pour ainfi dire , le feu dans le Sang 5 & comme elle en dilîlpe les Patries les plue douces 5c les plus Bal- i î i Traite des Maladies ] fàmiques, nous tombons neceflai rement dans des accidents fâcheux , fi nous ne prenons foin de reparer la perte des Ef- prits, par le fecours du Sommeil. Pour le rappeler on doit employer le Pavot ou l’Opium , dont l’ufage eft connu pour être très utiles en mille occasions * fiirtout lors qu’on le donne à propos. Ce Remede fermente dans le Sang où il eft porté, &c fe mêle avec les Efprits qu’il rend plus aqueux qu’ils ne font dans leur état naturel ; de là vient que le Cer- veau & les Nerfs fe relâchent , & que le Malade commence à s’endormir. La Teinture Anodine que je prépare M produit les mêmes effets , & eft même plus efficace que les Préparations ordinai- res d’Opium &c de Pavot*, car en procu- rant le Sommeil elle fortifie le Malade , parce que la teinture de Corail qui luy îert de Corredif, eft très cordiale d’elle- même : je n'ay encore veu perfonne fe plaindre d’en avoir ufé : comme on fait fouvent de l’Opium qui laiffe la tête pe- fante, enyvrée, & caufe une Alteration exceffive , avec de continuelles envies de vomir , 8c une Sufpenfion generale de toutes les fondions de la Nature. Audi je ne fçaurois affez recommander l’ufage é de leurs Remede s . il} l’ufage de ce Remede dans toutes les Ma- ladies qui proviennent de rEfFervefcence du Sang : en effet il eft d un fecours merveilleux contre les Fievres' conti- nues , les T ranfports au Cerveau , les Hemoragies , le Cours de ventre , la Dyf* fonterie , le VomifTement continuel, là Colique Néphrétique & Bilieufe. Il ap- paife les douleurs de la Goûte , celles des Hemoroïdes , enfin il foulage les Afthrna- tiques, il calme la Toux violente ôc in* veterée, & facilite le Sommeil. La Dofe eft de quinze Goûtes , qu’on donne ordinairement le foir dans quatre Cuillerées de Vin d’Efpapne ou de Bour- gogne , trois heures après que le Malade a pris de la nourriture; mais on doit donner le Remede dans un peu de Boüil» Ion ou de Tifane au lieu de Vin, a ceux qui font attaquez de la Fievre. Dans les Maladies preffantes, & dans celles où les douleurs font violentes , on employé cetee Teinture a toute heure j & lorfque le Malade ne fe trouve point foulage à la première ou à la fécondé Prife, on lui en donne une troifiéme : en laiflant une heure d’intervalle entre* chaque Prife. L’ufage de ce Remede n’eft point con- M 1 1 4 f raîtê des Maladies, traire à la Saignée , dans les Maladies ai- gu es y & n’empêche point de faire pren- dre au Malade la Poudre Vomitive > les FÜJules purgatives , ou tel autre Remè- de qu’on jugera necefTaire* pourvu que ce foie fîx heures apres en avoir ufé. On doit fe garder furtout d’ufer de la Teinture Anodine dans les Léthargies * & d3 en donner aux Malades trop affioupis^ ou à ceux qui ont eu quelque attaque d’ Apoplexie , non plus qu’aux Malades qui ont de la difficulté d’uriner y &c aux: Hydropiques. Un long ufage de ce Re~ mede ne convient pas aux Enfants à la Mammelle * ni aux Perfonnes fort âgées* I REP A R AVION DE LA Teinture de Corail Anodine ». P Renez une Once d’Opium choifi cou* pé par tranches , & feché doucement^ ïeduifez-le en Poudre, & l’arrofez peu à, peu avec huit Onces de Teinture de Gou- rai! * Faites- lé digerer au Bain Marie pen- dant deux jours ; & le laifïèz refroidir* Ajoutez -y du Sel Volatil de Tartre %■ Fleurs de Becjoin de chacun deux Gros y de Camphre un Gros,deSafran,deBois de Safc fa s & de RegiijTe x de chacun trois Gros % & de leurs Remedef. 1 1 5 de Miel de Narbonne une Once , d’Hirles de Canelle de d’Anis de chacune Trente Gouttes; faites- les digerer de nouveau au Bain Marie pendant un mois. Filrez en- fuite la Teinture , 6c la gardez dans une bouteille bien bouchée, pour 'vous ea fervir félon le mémoire de fon ufage. PREPARATION de la Teinture de Corail pour faire le Rcntidi dont on aparté ty-dejfus. P Renez Tartre Crue une Livre , Vitriol blanc 6e Vitriol de Marcacite de cha- cun deux Livres; Calcinez- les jufqu’à Rou- geur ; mêlez le tout, diftillez-le par la Retorte 6c feparez l’Efprit de l’Huile» Prenez de cet Efprit , huit Onces , Corail Rouge en Poudre , deux Onces , faites-les digerer pendant fix jours , après lefquels, verfez la Teinture par inclination , 6c y ajoutez de nouveau Huit Onces d Efpris de Vitriol fur le Marc , 6c procédez comme nous l’avons marqué cy-oefTus. il faut enfuite diftilîer cette Teinture jufqu a iccité ; verfer fur le Reftant Huit On» :es d’Efprit de Vin reéfifiê , 6c le dige- :ez jufqu’à ce que la Teinture foitdua seau rouge. Pour lors elle fera parfait^ ii 6 Traité des Maladies ôc propre à être employée. C’eft un Cor- dial excellent contre plufieurs fortes de Maladies. POTION N A R CO TI QV E Dam les Coliques Néphrétiques & autres . P Renez de l’Eau de Canelle Deux Gros> des Eaux de Saxifrage, d’Anis , ôc de Fenouil j de chacune deux Onces j de la Theriaque recente un Scrupule*, Efprit de Sel quinze Gouttes *, Sirop de Pavot blanc une Once \ mêlez le tout enfemble. & le faites avaler au Malade en une Pri- fe, trois heures apres la nourriture. Si ce Remede ne fait pas ceflfer les douleurs, il faudra le reïterer au bout d’u- ne heure > mais il faut qu’elles foient très violentes, lors qu’elles ne peuvent être calmées par la première Prife. POTION POVR ARREST ER les Toux violentes . T)Renez des Eaux de Coquelico , & de A Nénuphar de chacune deux Onces > des Yeux d’Ecreviffes préparez vingt Grains, Sirop de Diacode, une Once j mê- lez le tout , ôc le donnez au Malade le & de leurs Remedes \\y foir à l’heure du Sommeil , entre deux: boitillons. On employé dans les mêmes occafions, un Grain de Laudanum délayé dans la même Potion , au lieu de Sirop de Dia- code : on reçoit le même fecours de la Teinture d’Opium ; la Dofe eft depuis vingt Gouttes jufqu’à trente. Le Diafcordium 8c la Theriaque ré- cente, pris depuis demi Gros juiqu’à un Gros , produifent de très bons effets dans les mêmes Majadies. Les PUluWdc Cinoglofle & de Storax, font encore des Remedes fouverains con- tre les Toux violentes , 8c les Fluxions de poitrine : La Dofe eft depuis douze juf- qu’à vingt Grains , prife le foir en le cou- chant > mais comme il fe trouve des Per- fonnes qui ont de l’averfion pour le Pa- vot 8c pour l’Opium , iis pourront fe fervir de l’Emulfîon fuivante dont les effets ne font neanmoins, ni û promts , ni fi certains. Prenez des Quatre Semences froides deux Gros; des Piftaches, des Semences de Laitues 8c de Pavot blanc , de cha- cune un Gros ^ des Amandes douces 8c ameres , de chacune demie douzaine , pi- lez le tout dans un Mortier de Marbre^ 1 1 B T mité des Maladies f verfant peu à peu defïus Huit Onces Sé Decoéiion de Guimauve ? ou d’Orge $ ajoutez à la Colature deux Onces de Si- rop de Nénuphar \ Vous diviferczle tout en deux Prifes *, l’une defquelles- vous don- nerez au Malade 5 fi la douleur ne celle pas* vous lui donnerez la fécondé , ayant foin de lu y faire prendre un Bouillon entre les deux Prifes SIROP NARCOTIQUE, P Renez Opium * Gomme de Storax J & Ambre jaune en Poudre > de cha-* cun une Once mettez- les dans une pe- tite terrine verniflee fur un feu douxj lorique le toux fera fondu & bien incor- poré enfemble , ôtcz-le du feu & le re- muez toujours jnlqu’à ce que k Mafie fine refroidie en flûte reduifez-le en Pou- dre Subtile * & vous aurez un Opiuna parfaitement bien corrigé. Prenez une on- ce de cette Poudre 3 faites la bouillir pen- dant un demi quart d’heure dans une Pin- te de Vin %. ajoutez y enfuite deux Pintes d’Eau , &c lorfque le tout fera réduit à k moitié * retirez-le du feu &c le filtrez par le Papier gris vous ajouterez à la Colature une Livre de Sucre Royal quo & de leurs Rmedes.' itf vous ferez bouillir derechef en confluen- ce de Sirop , qu'on gardera dans une bou- teille : La Dolef ft depuisune Demie Once jufqu’à une Once. On fe fert encore avec (accès d’une Décoction de deux ou trois Têtes de Pavot blanc fches coupées par morceaux, que Ton fait boüillir dans trois demis- Septiers d’Eau réduits à la moitié : on. pâlit le tout à travers une Etamine , ÔC on donne trois ou quatre bonnes cuillerées de cette Decoétion au Malade dans du Bouillon, ou dans un Vert; de Tifane • On en augmentera la Dofe j jfquà lept: ou Huit bonnes cuillerées , lùivant la nectlfîté. On ne prend ordînairemendes Rcmedes Somnifères que fur les Dix ou Onze Heu-» res du foir , mais lorfque les Maladies font pr Hantes, on les prend à toute heur; ïë du jour. Il y a beaucoup d’autres Pre« paradons & Formules de Somnifères dont il feroit inutile de faire mention apres avoir donné les meilleurs , & les plus en î 20 Traité des Maladies j gpqpqpf^ USAGE DE LA QJJ INT ESSENCE d'Abfînte. LA Mafle du Sang s’épuiferoit bientôt* 5c le Corps humain tomberoit en rui- ne j fi ce qui fe confume à tous moments * pour fournir à la nourriture des Parties * n’étoit de tems en tems réparé par le Chi- le. C’eft pour cette raifon que la Nature a rendu tous les Animaux fi fenfibles aux: Imprefïions de la Faim 5c de la Soif-, afin que ce Principe de vie* qu’ils renferment au dedans d’eux-mêmes * fût continuelle- ment entretenu par les Aliments folides ëc liquides* qu’ils font obligez de pren- dre. Cette fage Ouvriers qui pourvoit à tout * a formé les dents pour broyer les Aliments qui ont quelque folidité * & a difpofé l’Eftomach pour les recevoir * 5c pour les réduire par la Digeftion* en con- fiftence de Lait épais. La Liqueur* qu’on apelle Chile , eft épurée dans les Boyaux* d’où elle pafle par les Veines laétées * dans & de leurs Remedes . ni le Refervoir de Pequet \ de là elle eft cou-' duite par le Canal thorachique dans la Souclaviere , où elle fe confond avec le Sang , pour ne faire enfemble qu’irne mê- me fubftance. Quand le Chile eft doux & fpiritueux* il répare avec avantage les pertes qui fe font continuellement > mais s’il eft mal préparé , 3c s’il vient à s’alterer 3 il eau- le une infinité de maladies , qui attaquent differentes parties du Corps , félon les dif- ferents vices de la Digeftion. Plufieurs chofes font neceffaires pour faire un bon Chile , il faut que les Aliments foient fa- ciles à digerer 3 que leur quantité foit pro- portionnée au tempérament de celui qui en ufe 3 3c que les Levains qui en font la diflolution foient dans leur état naturel % fi une 4e ces conditions manque 5 le Chi- le devient neceflairement imparfait 5 3c n eft plus propre à vivifier les Parties* Quand ce defordre arrive , on doit y re- médier promptement , afin de prévenir les accidents qui en pourroient naître-, ce qu’on fait aijfement par l’ufage de la Quintelfen- ce d3Abiinthe ^ qui eft le Reme de le plus fur 3c le plus efficace qu’il y ait pour ré- tablir les fondions de l’Eftomac. Il gué- rit aufli toutes les Maladies qui font eau* N î il Traite des Maladies ? fées par la foibleffe & la dépravation du ferment de cette partie il appaife les Vo- miflèments continuels & invcterez 3 il ex- cite F Apetit 3 il facilite la Digeftion 3 il corrige les Aigreurs -, enfin il difïipe les Douleurs * les Vents 3 les Gonflements 3 de les Coliques de l’eftomac. Son effet eft merveilleux contre le Dégoût & les Lan- gueurs $ accidents qui font ordinaires aux Convalefcents 3 de qui les conduifent à des rechutes 3 fouvent plus dangereufes que leurs Maladies precedentes. On prend auffi ce Remede pour dif- jfiper la mauvaife Odeur de T Haleine & de la Bouche. Il convient encore aux Fem- mes qui n’ont pas leurs Réglés : on en donne aux Enfants qui font tourmentez de Vers •, efpece de maladie qui les fait tom- ber en langueur 3 de les empêche de pio-^ fiter. La dofe ordinaire eft de quinze Goûtes qu’on doit prendre le matin à jeun 3 mê- lées dans trois cuillerées de Vin de autant d’Eau 3 ou bien dans une taflfe de Thé ou de Caffé 3 une demie heure avant ou après le dîner } O n doit reïterer fia même quan- tité 3 & en continuer l’ufage jufqu’ à ce qu’on fe porte bien3 de qu’on fente toutes les fonctions de fon Eftomac entièrement & de leurs Remedes . u f rétablies : on peut aulïi dans le befoin , en prendre le fôir une demie heure avant ou iprés le fouper. Les Perfonnes qui ne veulent fe fervit le ce Remede que par précaution , n’en doivent ufer que le matin à jeun ôc ceffei: l’en prendre quand elles le jugent à pro-i pos. On en ule encore à toute heure, lors jue l’on fent quelque indigeftion , ou mal l’Eftomac. Quant aux Malades qui font d’un Tem- pérament fort échaufé , je leur confeille de prendre ce Remede immédiatement apres ivoir mangé , dans fix Cucillerées d’Eau pure j il ne laiiTera pas de produire les mè- nes effets , quoique plus lentement. Ceux qui auront befoin d’être purgez, pendant l’ufage de ce Remede , peuvent le ervir des P ilulies Purgatives , ôc même le la Poudre Vomitive , s’ils fe plaignent le grands Maux de cœur , de Pefanteurs i’Eftomac , de Rapports aigres ou bilieux, 5c d’autres accidents qui marquent l’abon- lance des Humeurs. On obfervera tou- jours un bon Régime de vivre pendant ju’on u fera de ce Remede. xi 4 Traité des Maladies , QV INT ESSE NC E D'ABSINTHE . P Renez des Feuilles de petite Abfînthe, bien épluchées de fechées à l’ombre , deux poignées ; d’Ambre gris un Gros > de Cloux de Gerofle une Once > de Su- cre Candi une Demie Once y Reduifez le tout en poudre fubtile j mettez-le dans un Matras , de verfez-y pardefliis une Cho- pine d’Efprit de Vin rectifié *, bouchez exa&ement votre Vaifîeau avec une Veffie mouillée , mettez-le en digeftion au Bain- Marie aune chaleur douce5 pendant quin- ze jours > de laiflez-le refroidir \ enluite vous filtrerez la Teinture par le papier gris > de la garderez dans des Bouteilles bien bouchées. VIN D'ABSINTHE COMPOSE \ ' ^Renez de Feuilles de petite Abfînthe „ . deux Poignées 5 de Feuilles de Came- dris > de petite Centaurée , d’Hyfîope de de Chardon bénit , de chacune une demie Poignée ; de Racine de Valériane une de- mie Once ; le tout épluché & coupé me- nu ; de la Graine de Genievre une Once, des Ecorces d’Oranges de Portugal de de é * de leurs Rente de s. 1 1 5 Citron dcffechées , de chacune une demie Once j de la Canelle une Once , de la Rhubarbe crois Gros * du Sucre Candi mit Onces ; le tout groflieremen concai- fé : Mette z-le dans un Matras ajoutez- y Jeux Pintes d’excellent Vin blanc* de le aiflez infufer à froid pendant huit jours* :n le remuant de tems à autre. Vous fil- trerez enfuite la Liqueur * de la garderez Jans une Bouteille bien bouchée. La dofe eft d’une Cueillerée jufqu’à deux * que 1 on prend dans un Verre de Vin ou d Eau le tnatin à jeun * de autant deux ou trois heures apres avoir dîné. Ce Remede cor- robore l’Eftomac, diflipe les Vents de les Gonflements * appaife les Coliques, de fa- cilite la Dtgeftion. ELIXIR STO MAC Ah. P Renez du Bois de Santal rouge , du Bois d’Aloës de chacun Demie Once* de la Canelle deux Onces , du Petit Car** damome * du Galanga , du Gerofle * du Zedoaria * de chacun un Gros \ des Se- mences d’Anis * de Fenoüil de de Ker- mès de chacune deux Gros*, de la Re- gliflfe deuxOnces *, de la Terre de Cachou* du Criftal Minerai, de chacun Demie N üj 1 16 Traité des Maladies , Once j des Dattes dix ou douze •, de Rai- fins de Damas quatre Onces ; des Fleurs de Coquelico feches Demie Once -, des Fleurs de Romarin une Once : coupez les Dattes , les Raifins ôc les Fleurs très menu , & pilez le refte , Mettez le tout dans un grand Matras,verfez-y uneChopine d Eau deVie j-dans laquelle on aura diffout le Criftal Minerai -, faites macerer ces Ma- tières pendant une nuit -, ajoûtez-y le len- demain deux Pintes d’Eau de Vie ; laif- lëz le tout infuler a froid pendant quatre jours, ayant foin de remuer leMatras trois ou quatre fois par jour : Prenez enfuitc une Livre de Sucre Royal que vous cui- rez en confiftence de Sirop , avec huit On- ces d’Eau de Fleurs d’Orange ; mêlez ce Sirop parmi voftne Elixir , & y ajoutez ie 3 de deux Citrons -, filtrez le tout, & vôtre Elixir fera parfait. Son effet eft de fortifier l’Eftomac, & toutes les Parties nobles affoiblies par les Maladies ; il convient auffi dans les attaques d’ Apoplexie & de Vapeurs : La Dofe eft depuis deux Gros jufqu’à une Once , foit qu’on le prenne pur ou mêlé avec de l’Eau ou du Vin. L’Elixir de propriété de Paracelfe, feuI ou diftillé & cohobé une fécondé fois, ou & de leurs Remedes. 127 mêlé avec l’Efprit Volatil huileux aroma* tique , pris à la quantité de vingt Goûtes dans un peu de Vin & d’Eau , fortifie l’Eftomac, excite LAperit, & facilite la Digeftion. On employé dans les memes occafions le Vin d’Abfinthe 3 l’Eau Divine, l’Eau Impériale , l’Eau Theriacale , & 1 Eau Ge- nerale 3 qu’on prend une heure devant ou apres le repas. Elles fortifient 1 Eftomac, le Cerveau * le Cœur 3 & toutes les Par-* ries du Corps *5 c’eft ce qui fait qu elles conviennent dans toutes les Maladies de Foibieffe & de Langueur, ôc dans le tems ©11 les Digeftions font lentes & impar- faites. On fe fert aufli utilement de la Théria- que, de l’Orvietan, de 1 Qpiate de Sa- lomon 3 de on en prend le matin a jeun , depuis Demi Gros jufqu’à unGros, buvant pardeffus quelques cuillerées de bon Vin. Les Conferves de Rofesde Provins, de Romarin 3 de Sauge, d Oeillets , de de plufieurs autres Fleurs , Ecorces ôc Raci- nes Aromatiques , font auffi parfaitement bonnes pour fortifier. On en prend un Gros ou deux à la fois. Il y a encore les Poudres d Ayomatici , Rofati, Diambra, Diamofchi , de plufieurs N iiij j 1 ® Traité des Maladies , e emolablc nature y qui ne font pas à mé- pn er^ les prenants au poids de vingt-cinq Grains dans de bon Vin. ^ Dans les extrêmes Foibleffes & épuife- MenSj on fe lert auifi de l’Ambre gris, _ u Mule, dont on peut prendre un Grain de chacun , incorporé dans un De- t%1 ?°'J* ^ucre 9 & délayé avec une emie- Once d Eau de Canelle 5 mais il faut ie garder d’en prendre, lors qu’on elt m jet aux Vapeurs , car l’odeur en ell: très forte, & inconamoderoit le Malade au l^u de le loulager. Au refte quand on s’appercoit que l’u- . ge ^e ces Remedes échaufe, il faut les interrompre pour quelques jours, & ne 15s continuer qu’autant qu’on en a be- ioin : On ne doit pas aprehender qu’ils raillent aucune mauvaife Impreflîon ni a la Poitrine , ni à l’Eftomac , & en- core moins au Foye & à la Rate ; car leur effet eft uniquement de fortifier & de ranimer les Parties. Je finiray ce Chapitre par la defeription du Syrop de Longue Vie , dont voicy la Compofition & l’Ufage. & de leurs Remedes? 129 SIROP magistral autrement appelle de Longue Vîe. P Renez huit Livres de Sue de Mercu- riale, Suc de Bourache , & de Bu- glofife , de chacun deux Livres , épurez à la maniéré ordinaires quatre Onces de Racine de Gentiane s huit Onces de Ra- cine d’iris de Jardin , concaffées -, faites- les infufer pendant vingt- quatre heures dans troisChopines deVin blancs melez cette in- fufion avec les Sucs,& ajoutez-y douze Li- vres de Miel de Narbonne , ou d excellent Miel blanc S faites boüillir le tout en con- fidence de Sirop * paflez-le par la Chauf- fe d’Hypocras ; Sc le gardez dans des Bouteilles. v La Dofe eft d’en prendre le Matin a jeun une Once , mêlée dans un Verre d’Eau , & on doit la continuer jutqu a ce qu’on fe trouve guéri. Son principal effet eft de fortifier l’Eftomac , de foula- ger la Poitrine, 6c de tenir le Ventre li- bre : à l’égard des autres effets miraculeux qu’on lui attribue * je n’en veux pas être caution s & je me contentetay de dire que quand un Remede ne convient pas au Tempérament de ceux qui s en fervent* 1 3 o Traité des Maladies , on s en aperçoit bientôt par plufieurs Ac- cidents differents, comme Chaleur , In- fomnie, &c. Alors on n’a qu’àccffer de s en fervir : on eft toujours feur à l’égard e /r 5 ^ * nc jamais cTim- pre ion acheuie , pourvu qu’on n’en pren- ne pas trop long-tems. & de leurs Remedes. 131 USAGE DE L’OR POTABLE. IL y a tres-peu de Perfonnes qui puif- fent fe perfuader que la préparation de TOr Potable foit poffible 5 & moins en- core quelle foit utile pour la fanté. Il paroît d’abord dificile de convaincre ces Incrédules *, mais la Préparation que j’en ay faite publiquement en eft une preuve fenfible & inconteftable. Que fi quelqu un a la curiofité de voir cette Operation y qui fe fait en moins d’une demie heure 5 il n a qu’à me faire l’honneur de venir chez moi y il aura la fatisfadHon & le plaifir de voir préparer l’Or Potable en fa pre- fence- Cette épreuve s je 1 avoue ^ feroic inutile & vaine , fi le Remede ne produis foit les effets que je lui attribue : mais ceux qui en ont ufé y en feront fuffifany- ment l’éloge > fans qu’il foit befoin de m c- tendre davantage là-defiùs. Je voudrois feulement que ceux qui en conteftent la *3‘ ^ /rare aes Maladies , poffibihtc , fifTent attention à une chofc qui eu connue de tout le monde ; fça- voir quon tire d’excellents Remedesdc diverfes Préparations de Métaux impar- faits. Ceux qu’on tire du Fer , par exem- ple, produisent tous les jours des Gueri- fons extraordinaires. Cela fupofé, il Sem- ble que 1 on ne doive pas douter que les Préparations de l’Or, qui eftlepl'uspar- fait de tous les Métaux , ne fourniiTe des Kemedes d une vertu Supérieure ; outre que 1 expérience fait connoître tous les jours la vérité de ce que j’avance touchant ce Remede , j’ofe dire que le Public ne m honorerait pas , comme il fait, de fa confiance , fi je m’appliquois plus à van- ter mes Remedes qu’à guérir , & fi les effets ne repondoient pas à mes promef- Les Préparations de l’Or font moins connues que celles des autres Métaux , mais elles n’en Sont pas moins poffibles m moins utiles. Il s’en peut faire de pluI fleurs Sortes ; & pour décider quelle eft la meilleure , je croy qu’on doit s’en rap- porter uniquement à l’Experience. Celle ' dont je me Sers produit des effets Surpre- nants , lors même que les Malades font à i extrémité. & de leurs Rente de s. i 3 3 Ce Remede eft fpiritueux 5c rempli de Sel Volatil : dés quil eft dans l’Eftomac, il fermente avec les Humeurs qu il y ren- contre j les adoucit , les fubtilife, 5c les met hors d’état de caufer des Irritations^ 5c lors qu’il eft porté dans le Sang , il en augmente le Mouvement. De là vient que la Circulation fe faifant plus facile- ment , les forces du Malade le réparent, 5c les Efprits Animaux qui fervent à en- tretenir le Cerveau 5c les Nerfs dans leur Tenfion naturelle , fe filtrant en plus gran- de abondance , font cefïer dés le moment qu’on l’a avalé , les Maux de Cœur , les Vapeurs , les Foibleftes , 5c les Défail- lances. Les Perfonnes âgées , d’un Tempera* ment fbible 5c Lnguiftant , qui veulent conferver leur Santé, doivent en prendre le matin à jeun , dans quatre Cueillerces de Vin d’AUcant , ou d’autre excellent Vin pur , ou dans une Cueiileree de Si- rop d’Oeillet y de Grenade ou de Capil- laire j ce que l’on réitéré deux ou trois fois la femaine. On en peut aufli avaler dans une Prife de Thé, de Chocolat, ou:de Cafté- Pour les Perfonnes fu jettes aux Maux de Mere, ou telles autres Vapeurs que ce 134 Traité des Maladies i fait > aux V omiffiements habituels ® aux Maux d’Eftomac * &c aux Cours de Ven- tre inveterez y on leur en doit donner quinze Goures dans du Vin * ou dans un peu de Bouillon : ce qu’on réitéré de qua- tre heures en quatre heures , jufqu’à ce qu’elles fe trouvent mieux ; dans la fuite on n’en fait prendre que le matin. Dans les Syncopes * les Evanoui déments & les attaques de Vapeurs violentes , on en donne la même dofe. Elle fait reve- nir dans 1 inftant , Se doit être réitérée* félon le befoin. Ce Remede produit de très* bons effets dans les Accouchements difficiles , &fait fortir l’ Arriéré- faix, quand il ne vient pas naturellement. Il opéré encore des Gucrifons furpre- nantes dans les Apoplexies iereufes , dans les Léthargies , dans les Cathares fuffo- quants & autres Accidents inopinez : En ces occafions prenantes, on en fait avaler aux Malades de quart d’heure en quart d heure , jufqu’à ce qu’ils foienc forris de leur Affoupiffement , & qu’ils ayent don- né des marques de Connoiflance : on en frotte auffi les Tempes &c les Narines de tems en tems ÿ mais dans les Apoplexies de Sang, on fe fert de l’Elixir Theriaca! de la même maniéré. & de leurs Remedes: i j % . Il convient parfaitement dans les Fie- rres malignes & pourpreufes , dans la Rou- jeole,dans la petiteVeroIe,dansles Erefipe- es, & dans les Convulfions des Enfants. [1 fait fortir le Venin par la Tranfpira- :ion 3c par la Sueur d’une maniéré trcs facile. Les Perfonnes qui font obligées d’être nuprés des Malades * peuvent s’en fervir comme de Prêfervatif contre le mauvais air , le prenant le matin à jeun, mêlé dans quatre Cueillerées de Vin pur , 3c le foir en fe couchant. On donne ce Remede dans toutes les Maladies dont je viens de parler , de qua- tre heures en quatre heures dans la Tifane* dans les Eaux Cordiales dans du Vin , ou dans fix Cueillerées de Boiiilion. On en fait prendre dans les Maladies aiguës de quart d’heure en quart d’heure , ou de demie heure en demie heure , jufqu’à ce que les Malades fe trouvent foulagez. V S AG E DE L'ELIXIR Theriacal. L’Elixir Theriacal produit prefque les mêmes effets que l’Or Potable ; fe prend de la même maniéré* 3c convient 13 £ Traité des Maladies , aux mêmes Maladies, avec cette feule différence, que ce Cordial eft plus tem- péré: Mais quand il arrive des Attaques dangereufes & preffantes, il faut avoir recours à l’Or Potable qui ranime plus puiffamment les Efprits & la Chaleur na- turelle; ce qui rend fes effets fuperieurs à ceux de tous les autres Cordiaux. Cet Elixir a une Propriété que l’Or Potable n’a point; car outre qu’il eft Cor- dial , il çft encore Apéritif, & convient fort dans les Maladies d’Obftruétions : C’eft un Remede Spécifique dans la Mé- lancolie , & dans toutes les Maladies in- vétérées. Il eft auffi fort falutaire aux Ptrfonnes qui font Languiiîàntes , Amai- gries, Attaquées d’une Toux feche, & qui ont la Poitrine affaiblie & menacée de quelques defordres • Il corrige les intem- péries duFoye.il enleve lesObftruétionsdu Mefantere & de laRatc,& il les guérit furc- ment,à moins qu’il n’y eût des Pierres dans la Vdficuledu Fiel , ou que ces Parties ne fuffent devenues Schireufes. Quand ces de- fordres font parvenus à ce point , il n’y a aucun remede dans la Nature qui les puiffe rétablir ; mais cet Elixir peut du moins en empêcher le Progrès , & par fon ufage' donner au Malade efperançe gf de leurs Remedesi 13 *jf de vivre plus long-tems. Comme ce Cordial fortifie toutes les Parties , il convient fort aux Femmes qui ont de la peine à porter T Enfant à ter- me, appaife les Vomifiements , & diffipe les Foiblefies ôc les Langueurs. On en doit faire ufer regulierement aux Malades qui fe trouvent épuifez par de grandes iHemoragies , ou par de longues Débauchés* mais ils font quelquefois deux ou trois mois avant que de recouvrer la Santé * cependant il s’en rencontre un grand nombre aufquels il ne faut que peu de jours pour fc remettre. C’eftle plus ou le moins de tems qu’on a été Malade, qui caufe le retardement ou la promtitude de la guérifon * maison peut toujours fe flater de le rétablir entièrement , dans quelque Ab- batement ou Maigreur qu’on foit réduit, pourvu que les Parties Nobles ne foient point encore trop altérées. L’Ufage de cet Elixir eft d en prendre le matin à jeun tous les jours. Vous filtrerez enfuite vo- tre Elixir a travers le Papier gris , & le garderez dans des Bouteilles bien bou- chées 5 pour vous en fervir fuivant le Me- moire de fon ufage. TEINTVRE DE TARTRE pour faire la Préparation dont on a parlé cy dtjfus. P Renez du Sel de Tartre une Demie Livre , de la Corne de Cerf philofo- phiquement calcinée une Livre *, mêlez- les exactement, reduifez-les en Poudre fiibtile, & les calcinez dans un Creufet à feu ouvert, pendant huit heures apres quoy vous pilerez la Matière toute chau- de dans un Mortier de fer. Vous mettrez cette Poudre c^ns un Matras , verfant deflus quatre Livres d’excellent Elprit de Vin *, Bouchez enfuite vôtre Vaiffeau, ayant foin de le bien agiter , pour empc-i cher qu’il ne s’y forme point de grumeaux*, mettez vôtre Matras au Bain de Sable pen- dant huit jours, au bout defquels vous trouverez vôtre Teinture d’un très beau rouge; vous la conferverez dans des bou- teilles bouchées très exactement. Cette Teinture convient encore à une é* de leurs Remedes. ï 41 infinité d’Operations, ÔC furtout pour la Préparation de l’Elixir de propriété de Paracelfe. POTION CORDIALE Spi itueufc dont on peut ufer dans Us extremite^de tontes les Maladies . P Renez de l’Elixif de Vie de Mathio- le , des Eaux de Meliffe 6c de Rofes, de chacune deux Onces \ de la Confeâion d’Alkermés deux Gros j de l’Huile de Ca- nelle fix Goûtes } du Sirop de Grenade deux Onces, de l’Efprit de Soulphre vingt Goûtes *, mêlez le tout exa&ement , 8c en faites prendre au Malade une petite cuil- lerée, chaque demie heure. C eft le meil- leur & le plus efficace Cordial qu on puif- fe ordonner , car il produit des effets fur- prenants dans les extremitez memes des Maladies où la chaleur naturelle a be- foin d’être puifïàmment ranimée. POTION CORDIALE TEMPERE'E dans les Fièvres ardentes , continués , & intermittentes . P Renez des Eaux de Bourache , de Bit- glofe, d’Ozeille 6c de Fraifes * de cha» s 4 î Trait é des M aladtes eune deux Onces ; du Sel d’Abfinte De- mi Gros ; de la Confedion d’Hyacinre un Gros & demi ; du Sirop de Limon ; ou de celui de Grenades, deux Onces , de l’Efprit de Vitriol trente Goûtes , & mêlez le tout exactement. Cette Potion qui eft d’un goût charmant, tempere la Chaleur du Sang , & éteint la foif infîi— Î>ortable : On en prend une ou deux cueil- erées d’heure en heure. POTION CORDIALE, «entre Iss Fievres continua & Malignes ; faite V trois & Rougeole. jnRenez de 1 Eau Theriacale une Once ; A des Eaux de Scorfonaire, de Chardon bénit & de Scabieufe , de chacune deux Onces ; du Bezoard minerai & Perles pré- parées de chacun deux Scrupules; de la Poudre de Viperes un Scrupule ; du Dial- cordium ou de la Theriaque un Gros; du Sirop de Chardon bénir une Once ; Faites du tout une Potion , dont vous vous fendrez de la même maniéré que des précédentes, augmentant ou diminuant la Dofe fuivant la neceffité. & de leurs Remedes? 14$ POTION CORDIALE Hifterique contre les Tapeurs de Mere & Palpitations de coeur. P Renez de l’Eau Generale une Once ; de celles de Matricaire , de Fleurs d’O- range & de Sauge» de chacune deux On- ces; du Sel Volatil de Succin vingt Grains; des Teintures de Caftor & de Myrrhe de chacune vingt-cinq Goûtes; du Camphre quinze Grains , de l’Efprit volatil de Sel Ammoniac ou de Vipères vingt Goûtes ; de la Theriaque demi-Gros ; du Lauda- num un Grain » 8c une Once de Sirop d’Armoife. Faites du tout une Potion dont on fera prendre deux ou trois Cueillcrees à la fois » les réitérant de demie heure en demie heure fuivant le befoin. LIQJVEVR CORDIALE appellie Eau Divine. P Renez des Eaux de MelifTe , de Scor- fonaire , de Boutache , de Buglofe, de Fleurs d’Orange , de Noix 8c d E- corce de Citron » de chacune deux On- ces; de l’Efprit de Vin redific » & du Sucre Royal en Poudre, de chacun qua»; 144 Traite des Maladies, îre Onces ; mettez le tout dans un pot de Fayence , & le remuez avec une Cueil- lere d'argent, jufqu a ce que le Sucre foit fondu y paflèz-le enfuite deux ou trois fois par une Chauffe d’Hypocras de bazin bien nette , de gardez cette liqueur dans des bouteilles de verre bien bouchées. On en peut prendre depuis une Cueillerée juf- *lu à deux à la fois ; on s en fert dans toutes les attaques de Vapeurs 3 de Lan- gueurs & de Foibleffes d’Eftomac : Ce Cordial eft une des plus agréables boiffons que 1 oh puifle goûter , ne fait que du bien 3 de n echaufe jamais trop ceux qui en ufent. OPIATE CORDIALE. T)Renez de la Confection d’Alicermés deux Gros; de la Confection d’Hya- cinte un Gros $ de la Theriaque trois Gros; des Ecorces de Citron ôc d’Orange con- fites 3 de chacune Demie Once ; de l’Hui- le de Canelle dix Goûtes ; incorporez le tout avec une fufifante quantité de Sirop de Grenades 5 & en faites une Opiate de confidence requife : On en peut ufer deux ou trois fois le jour en prenant la quantité de la grofleur d’une Feve à cha- çfr de leurs Remedes. 14 ou fourra retrancher l’Ambre &c le Mufc. COMPOSITION DE LA PIERRE Cordiale de Dom Gafpard Antonio , qui efl le Bezjoard compoje qui on aporie des Indes . T) Renez des Pierres d’Hyacinte, To- ^ paze, Saphir, Rubis, Marguerite Emeraude * de chacune un Gros *, du Co- rail blanc deux Gros -, du Bezoard orien- tal Demie Once ; de la Licorne 3c du Pied d’Elan , de chacun deux Gros \ du Mufc 3c de l’Ambre gris de chacun un Demi Gros. Reduifez le tout en Poudre fubtile fur le Porphire*, enfuitc hume&ez ces Poudres avec de l’Eau- Rofc , dans la- quelle on aura diffout de la Gomme Adra- gant , pour en faire une Pâte dont vous for- merez de petites boules de la grofleur d’un Oeuf de Pigeon. Faites-les fecher lente- ment à l’ombre, de lorfqu’elles feront tout à fait endurcies, couvrez- les d’un Ver- nis de Gomme 3c d’une Feiiiile d’or : On les polira enfuîte avec une dent, pour leur donner le luifant des Pierres ordinaires de Bezoard , 3c on gardera cette Pierre pour s’en fervir dans les occaûons où les & de leurs Rente des. 147 Sudorifiques &les Cordiaux feront necef- faires : La Dofe eft depuis vingt jufqu’à trente Grains ; on râpe lajPierre, avec un couteau pour la mettre en poudre. Le Befoard Animal eft encore plus ef- ficace, & fa vertu furpafte infiniment cel- le des Pierres compofées. Le meilleur vient de la grande Ville de Mazalipatan au Royaume de Golkonde ; & fe trouve dans leVentrede certains petits Boucs qui paifi* fent dans un Canton qu’on appelle Be- zoard ; c’eft ce qui lui a donne ce même nom *, car quoi qu’il fe trouve ailleurs de ces lierres, if eft certain que celles qui viennent de cet endroit, font les plus eftimées & les meilleures , & c’eft pour les diftinguer que les Indiens leur ont don- né le même nom du lieu où on les trouve,' 1 4 S T'mV/ Maladies, qpqpqp;Qpqpqpqpqpqp:qpqpqp MANIERE D£ FAIRE LES TISANES * I Apofemes , lesjuleps , les Emul- ions 3 <£• differents Bouillons . L’Eau pure , le Vin , le Cidre 3 la Biere & les autres Boiffons qui font en tifage , ne conviennent pas toujours aux Malades : C’eft pour en fubftituer d’au- tres plus convenables , qu’on fait boiiillir ©u infufer dans l’eau , differentes Racines, Bois, Ecorces, Feüilles, Fleurs, Fruits &c Semences qu’on choifit félon les differen- tes Maladies : Comme la plufpart des Re- medes font dégoûtants , ce qui fait que les Malades s’en laffent facilement , les Mé- decins ont été obligez de chercher les moyens de les diverfifier , &c de les ren- dre moins defagreables au goût, afin d’en faciliter l’ufage. On a inventé à ce deffein diverfes Pré- parations des mêmes Remedes , lefquelles fans en altérer les qualitez , en changen pourtant la forme ôc le goût > c’eft pour & de leurs Remedes. 1 45 quoi on doit toujours confulter l’incli- nation du Malade qui en doit faire fa boiflon ordinaire , & obferver autant qu’on peut y d’employer des Remedes qui ne le dégoûtent point. Les Tifanes* les Apofemes* les Juîeps* les Emulfions 5c les Boüillons 3 font des Décodions qui ne different en rien dans leur compofition * finon qu’elles font pré- parées de differentes façons 3 mais la ver- tu en eft toujours la même. Toute la dif- férence qu’il y a des unes aux autres y c’efl que les Tifanes 5c les Apofemes font de fimples Décodions de Plantes dont on fait quand on le veut des Boüillons y en y ajoutant feulement de la Viande. Pour les Juleps 3 il ne faut point s’at- tacher au nom 3 car quoi que les Eaux diftillées en foient ordinairement la Ba- ie , les Décodions peuvent aufïi le deve- nir, en y ajoutant du Sirop ou du Sucre. Les Emulfions fe font avec les Amandes* les Piftaches 5c les quatre Semences froi- des 5c autres . Les unes 5c les autres de ces Boiffons peuvent fervir à remplir tou- te forte d’indications. Si vous employez les Plantes rafraîchi (Tan tes * la Tifane * l5Apofeme3 le Botiillon 5c le Julep feront rafraîchiflants j ils feront apéritifs fi vous 15° Traité des Maladies les compofez de Plantes Aperitives , 8c Purgatifs , fi vous y mettez des Drogues -Purgatives. ° Tous ces Remedes ne different qu’en ce qu ils font plus ou moins chargez de Sim- ples Il faut pourtant en régler la quantité de telle maniéré > qu’on puifïe facilement extraire avec l’Eau , la vertu des Plantes qu on employé : Au refte on doit éviter de faire les Tifanes trop épaifïes , de peur de charger l’Eftomac du Malade. Ainfi °n fe contentera de mettre dans chaque Pinte d’eau , une Poignée de Racines , deux Poignées de Feuilles, deux Pincées de Fleurs , une Demi Poignée de Fruits ou de Semences , Sc chacun fera prépa- rer fes Tifanes félon fa maladie. Pour ne s y pas tromper , on n a qu’à lire les For- mules fuivantes. TISANES POVR les FIEVRES A4 alignes, pour le Pourpre, pour la Rougeole & pour la petite Verole. P Renez les Racines de Scorfonaire , de Scabieufe , de Chardombenit , de au- tres de même nature 5 la Vipere, la Corne de Cerf , l’Ecorce verte de Citron ; on y ajoûte le Sirop d’Oeillcts ou de Grena- & de leurs Rente des: 151 des, pour les rendre plus efficaces. Tifrne pour la P hure fie. Dans la Pleurefie , lors quelle eft ac- compagnée de Fluxion fur la Poitrine , de Douleurs de tête , ou de Crachement de Sang , ou de Fievre , la T ilane le fait avec les Racines de Guimauve , de Bar- dane , & de grande Confoude , avec les Feuilles de Capillaire , & les Fleurs de Coquelico. On y ajoute le Sirop de Ju- jubes , de Sebeftes, ou celui de Tuffilage. Ttfane pour les Rhumes , To x & Maladies de Poitrine . Pour les Rhumes & les Toux violen- tes , on fait des Tifanes avec la Racine de Guimauve, avec les Feuilles d’Hyflo- pes , avec les Jujubes , les Sebeftes , les Raifins de Damas , les Figues & une Tê- te de Pavot blanc -, on y ajoute le Sirop de Pommes de Renette , ou de Capillai- re , de Pied de Chat , ou de Coquelico , qui font des Sirops tres-propres à ces maux; L’Hydromel eft encore une Boiflon excel- lente pour toutes les Maladies de P oitrine, lors qu’elles ne font point accompagnées de Fievre. T fane pour la Toux opiniâtre & inveitnt. Prenez une Poignée de Pulmonaire de Chêne , deux Poignées de Feuilles de P iiij fi 52, Traité des Maladies ï Lierre terreftre , deux Gros de Reglifie ; un Gros de Criftal Minerai 3 quatre Onces de Miel de Narbonne faites bouillir le tout dans trois Chopines d’eau réduites à Pinte 5 paffez la Tifane 3 3c faites boire au -Malade cette dofe dans la journée; Les Poulmoniques s’en trouvent auffi fort fou- Jagez. Tifane pour les Fièvres Tierces j Double- Tierces 3 Continues- fmpïes. Dans les Fievres Tierces 3 Double- Tierces 3 Continues fimples 3 on prépa- re les Tifanes avec la Racine d’Ozeille* de Nénuphar 5 de Fraifier 3 de Chien- dent 3 de Reglifl^ & avec de l’Orge. On peut y mêler le Sirop de Limon 3 ou de Grofeilles 3 ou l’EfpritdeSoulph^ pour les rendre plus agréables 3c plus rafraî* chiflantes. On fait auffi boire aux Mala- des des Emulfions préparées avec les qua- tre Semences froides 3 les Amandes 5 3c le Sirop Violât. La Limonade 3c l’Oran- geade ne leur font pas contraires 3 pour- vu que le Malade ne touffe point. On fait encore infufer à froid dans une Pinte d’eau 3 une Poignée de Feuilles de Chi- corée fauvage 3 d’Aigremoine 3 de Melif. fe 3 de Pimprenelle 3c fembîables 3 dont l’ufage n eft pas fi dégoûtant que celui des "" 5-’, f , ; .:x. - .... fl ", ' ,‘V g? de leurs Rente des? 153 Titanes , & qui cependant nejaiffem pas de faire du bien & de rafraîchir. C eit pour cela qu’on fe contente fouvent de faire battre dans de l’eau pure les Sirops marquez cy-deflfus. Tifane four les Dyfenterîes. Dans les Dyfenteries , les Titanes doi- vent être faites avec les Racines de gran- de Conloude , d’Aigremoine 5e de Chien- dent , avec les Fleurs de Grenade , les Ko- fes Rouges & la Regîiffe : on y ajoute le Sirop de Berberis ou de Grenade. Tifane four les Cours de Ventre inviterez. Dans les Cours de Ventre inveterez , les Titanes les plus convenables fe font avec la Racine de Chiendent , de Tormentil- le , avec l’Ecorce de Grenade , l’Epme- V inerte , le Sumac 8e ta Raclure de Corne de Cerf : on y peut mêler pour plus d utt- lité , le Sirop de Coins , ou d’ Alkermes. Tifrne four la Gravelle. ' Pour la Gravelle 8e les Ardeurs d’uri- ne, on prépare la Tifane avec la Racine de Guimauve , la Graine de Lin , ' Alice- ken^e, le Milium Solis, 8c la Reglifle: on y ajoutera le Sirop de Nénuphar , ou celui d'Althea, fS 4- ■ i Traite des Maladies , Tifant pour les Eufiures de Jambe & Hyiroÿlfits, Pour les Enflures de jambes & les Hy- dropifies naiflantes , on compofe une Ti- fane avec la Racine d’ Arrête - Bœuf, de petit Houx , de Chardon Roulant / de Fougere male , de grande Flambe , de Pa- tience Sauvage , d’Afperges , de Perfil ,dè Chiendent & de Semence de Fenouil • On peut ajouter le Sel de Mars , le Criftal Minera1 & quelquefois félon lebcfoin, Eîprit de Nitre dulcifié , afin de rendre la Tifane plus diurétique, Tifane pour les Hemoraftes. Dans toutes les efpeces d’Hemorames» on fait les Tifanes avec les Racines de Bourfe a Pafteur , de grande Confoude, de Reghfle, avec les Feuilles de Plantain, de Lierre terreftre , de Centinode , d’Or- tie piquante , & avec les Grapcs de Sumac. On y ajoute , fi l’on veut , le Sirop de Myrthe , qui augmente la vertu de la Ti- lane. Tifane pour les Rloumatifmes. Dans toute forte de Douleur.» de Rhuma- mmes vifs &c opiniâtres,on compofe la Ti- lane avec la Racine d’Efquine , de Salie pa- reil M,Azarum& de Regliffc-, l’Ecorce & leBois de Gayac , & de Saflàfras & de* é1 de leurs Remedes. 15 y Raifins fecs. On peut y ajouter pen- dant que la Tifane eft fur le feu , un Nouer degales parties de Mercure cou- lant & d’Antimoine d’Hongrie en pou- dre fubtile , incorporez enfemble. On prendra une demie Once de chacun pour chaque Pinte ? & on fulpendra au milieu du Coquemar le Nouer , qui fervira au- tant de fois qu’on le defirera , le Remede en aura beaucoup plus de fuccés. Cette Tifane convient encore parfaitement dans les occafions , où il faut adoucir & pu- rifier la Malle du Sang j mais lorfque les Rhumatiimes font accompagnez de Fievre continue , les BoilTons doivent être rafraî- chiflantes 5 comme font les Emulfions fai- tes avec les quatre Semences froides , cel- les de Pavot blanc avec un peu d’ Aman- des : telle eft aufli la Tifane faite avec les Racines de Nénuphar , d’Ozeille , la Re- glifle & l’Avoinejà quoi on ajoûtele Sirop de Nénuphar ou Violât. La Tifane faite avec le Quinquina eft tres-excellente dans toute forte de Fièvres Intermittentes qui font rebelles •, on peut même s’en fervir dans les Fievres conti- nues & malignes , quand on en craint les fuites, & qu’il y paroît du danger. Prenez quina en i$6 Traite des Maladies , Tifane de Quinquina, une Once du meilleur Quin- poudre , un Gros de Criftal Minerai & un peu de ReglilTe ; faites bouiUir le tout dans trois Chopines d Eau réduites a une Pinte, laifTez refroidir cet- .1® Tifane & la paflèz. Le Malade boira chaque jour cette Pin- te a differentes reprifes , & à telle heure qu il Souhaitera , comme fi c etoit une Ti- lane ordinaire 5 il obfervera feulement de ne point prendre de nourriture une demie heure devant ou après en avoir bû • On continue lufage.de cette Tifane jufqu’à ce que la Fievre foit paflee, & même quel- ques jours après. Avec ce fecours , quel- que longue & inveterée quelle foit , on en peut efperer une guerifon promte , parfaite , & fans récidivé , pourvu que le Malade ait etc bien purgé , & qu’il veuil. le bien en boire trente jours de fuite fans interruption } mais quand la Fievre eft continue , on peut boire deux ou trois Pintes de cette Tifane dans vingt-quatre heures , en continuant fon ufage iufqu a parfaite guerifon. * Tifane pour les Coliques . Pour toute forte de Coliques on pré- & de leurs R emedes : 1 57 pafe une Tifane avec la Racine d’Enula Campana, de Chiendent ôc de Regüffe * avec les Graines de Genièvre * de Fenouil* de Coriandre ôc d’Anis. lnfnfion four U Pituite & Sero/itez. On fait auffi une infufion de Feuilles de petite Sauge de Provence en guife de Thé 3 qui eft tres~utile pour les Tempé- raments où la Pituite ôc les Serofîtez do- minent y fur tout lors qu’elles tombent fur la Poitrine ôc dans l’Eftomac. On doit prendre garde de ne pas faire bouillir les Tifanes trop long-tems * ôc fi Ton ne peut recouvrer le nombre en- tier des Racines ôc des Herbes ordonnées* on pourra s’en paflfer 5 car il n’eft pas d’u- ne neceffité indifpenfable d’employer tout ce qui eft prefcrit dans ces Recettes j il fufira d’en avoir la plus grande partie 3 ôC pour lofs on augmente la quantité * fi 00 le juge à propos. ïf8 Traité des Maladies , wV9d6t^sw-'wé#èt);;6t#sÿ-wWb-. dt&ifo TISANE SPECIFIQUE CONTRE TOUTES LES ESPECES de maladies honteuses. Elle efi et un ufiage fi commode , quelle rit. blige prefque à aucune contrainte. Elle guérit , fiant befioin de repos & fiant ré- gime de vivre extraordinaire , & efl em- ployée avec fiuccés contre les Rhumatifimes invetere\& contre les Pieux Vlceres ; enfin contre toutes les Maladies qui fiont cattfiées eu entretenues par l’impureté de U Mafific Au Sang. COMPOSITION DE L A TISANE. P Renez de l’Ecorce de Bois de fer ra- pce j huit Onces, de Séné une Once j de Regliffe deux Onces ; faites bouillir le tout dans huit Pintes d’eau réduites à cinq Pintes,: Ajoutez y un Nouet d’un demi Gros d’ Ambre gris pulverilé avec un peu de Sucre royaf; laiiTez refroidir la Décodion , paflez-la , & la gardez daa Cf de leurs Remedes. 159 des Bouteilles bien bouchées. On en donnera, au Malade le matin à jeun, une Chopine en deux Verres, laif- fant une heure de diftance entre l’un SC l’autre Verre ; & quatre heures après le dîner on réitérera la même quantité. On continuera d’en prendre pendant Vingt» quatre jours , en fe purgeant chaque fixié- me jour avec la Poudre Purgative. Cette T i fa ne m’a été communiquée par un Américain , qui m’a même envoyé de ces Ecorces qu’on ne trouve facilement qu’en Holande & en Angleterre : du moins je n en a y pu trouver en France. , J’ay ex* perimenté ce Remede une infinité de fois, & je puis dire que fes effets font tels qu’on me l’avoir marqué-.Je l’ay décrit dans mon Traité des Hemoragies , accompagné d’u- ne Lettre de Mr Huel, homme de qua- lité & de diftinétion , où l’on peut voir les raifons qui ont engagé la Perfonne dé- pofitaire de ce Secret , à me le commu- niquer, jiPOSEME CORDIAL ET^ Rafraîcbijfunt. P Renez des Racines d’Af >erges , Perfil, Fenoüil , Hache, ÔC Chi.ndent, de cha- léo Traité des Maladies, cune une Once * Feiiilles d’ Aigremoine , Laitue * Pourpier 8c Chicorée fauvage* de chacune une Poignée \ des Quatre Semen- ces froides de chacune deux Gros \ des Fleurs Cordiales * c’eft à dire de Boura- che* de Buglofe* de Violette 8c de Chi- corée^ de chacune une Pincée 3 faites boüil- lit le tout dans trois Chopines d’Eau ré- duites à Pinte 3 clarifiez la Decoélion avec un Blanc d’Oeuf,- faites-en quatre Prifes que vous donnerez au Malade à differents tems félon la neceffité. Si vous voulez faire un Julep des mêmes Simples*vous ajouterez à chaque Prife une Once de Si- rop de Limon ou de Violette* 8c quel- ques Goûtes d’Efprit de Nitre dulcifié. AFOSEME APERITIF. P Renez des Racines d’Arrête-beuf * Pjf-< fenlis* Orties , Chardon Roulant * de chacune une Once 3 Feiiilles de Pariétaire* Cerfeiiil* Bourache* Buglofe > Raifîns de Corinthe * de chacun une Poignée 3 Se- mence de Milium Solis 8c de Chicorée de chacune une Demie Once ; Sel de Pru- nelle un Gros, Faites boüillir le tout dans £rois Chopines d’Eau réduites à la moi- tié s pafiez-le * & le partagez en trois Prifes é* de leurs Remedes . 1 6r Prifes égales: Ajouter à chacune une On- ce de Sirop d’Althea de Fernel, ou de celui des cinq Racines Aperitives, ou autres Semblables 8c alors ce fera un Ju- lep. Quand on veut rendre cet Apofeme purgatif, on y ajoute du Séné , de la Rhubarbe, de la Manne, de F Agaric > de la. Scamonée , 8c on délaye quelque- fois de la Caffe mondée, ou des Sirops Purgatifs : Pour les rendre Somnifères , on y ajoute du Laudanum , ou du Sirop de Diacode. 9 On peut faire des Apofemes, des Ju- leps & des Boiii lions de toute forte de Tifanes quon ordonne aux Malades, fe^ Ion les réglés que nous venons de pref- crire , 8c qu’il n’eft pas neceffaire de les ré- péter icy. Voicy encore quelques formules particulières de faire des Emulfions 8c des Bouillons , dont les effets font fort utiles*. EMVLSION RAFRAICHISSANTE . P Renez des quatre Semences froides majeures mondées , qui font le Melon , laCitroiiille,le Concombre 8c laCourge,de chacune deux Gros-, ou bien des mineures* qui font la Laittue , le Pourpier , l'Endive* §c la Chicortée , avec douze Amandes pe- if 1 Traite des Maladies , lées. Broyez le tout très menu dansunMor- tier de marbre y en y ver Tant peu à peu une Pinte de Dcco&ion faite avec l’Otge* la Racine de Guimauve 5c de Nénuphar, ou autre s faites en la Colature à travers une Etamine ; & y ajoutez deux onces de Sirop Violât, ou deceluy de Capillaire ou de quelcju’autre. Cette Emulfion peut fer^ vit de Tifane ordinaire , convient dans toute forte de Fievres ; hume&e la poitrine , éteint la £oif , & rafraîchit la Mifle du Sang. O E MV L S 10 N PECTORALE. P Renez fix Amande douces pelées ; des Quatre Semences froides mondées de leurs Ecorces , fix Gros -, des Piftaches & de Semence de Pavot blanc , de chacune deux Gros. Pilez le tout dans un Mor- tier de marbre ; & le delayez enfuite , y ajoutant peu à peu une Chopine de De- codion Pedorale faite avec les Jujubes, les Sebeftes, les Raifins & les Capillai- res. Pallez le tout par une Etamine , & y ajoutez des Sirops d’Althea & de Tuf- filage, de chacune une Once. Divifez le rout en trois Prifes que le Malade pren- dra en diferents tems pendant le jour 8c la nuit , entre les Boitillons : On en peut & de leurs Rentt de s. 163 compofer encore d’autres conformement a la même Méthode ; félon les diferentes Maladies. On peut rendre les Emulfions purgati- ves , en y ajoutant dans un Demi Septiec deux Onces de Manne , ou llx Grains de Scamonée préparée , dont on peut au- gmenter la Dofe jufqu’à dix ou douze Grains j on boit une demie heure après un fécond verre d’Emulfion , & trois heures après un Boüillon. Cette maniéré de pur., ger eft tresaifée, & même agréable aux Malades, qui ont de la répugnance pour les Médecines ordinaires. A l'égard- des Apofémes, on doit les charger d’une plus grande quantité de Plantes que les fimples Tilanes, pour les rendre plus efficaces, & fuivre les formu- les de leur compofition , de même que pour les Juleps & les Boitillons. BOUILLON RAFRAICHISSANT, ou Eau de Poulet. T^Corchez un Poulet & le vuidez , cou- jQpez - en la tête & les pieds, mettez dans le corps une Once des quatre Semen- ces Froides concaflces , & une Demie On- ce d’Orge mondée ; farciflez le , fi vous le QJj ï Fraifier* Piflènlis * Chicorée fauvage* Aigtemoine* Ozei'le* Buglofe * de cha- cune une Poignée bien lavée : Vous bri- ferez ces Racines avec le Manche d’un Couteau * pour ôter le Cœur ou la Cor- de à celles qui en ont -, Coupez- les en- fuite 3 & les faites boüillir pendant une Demie heure dans un Coquemar *. avec trois Pintes d’Eau de Fontaine \ ajoûtez- y enfuite les Feüiltes fuivantes * épluchées, lavées ^ & coupées* de Houblon,, d’Ai- gremoine* de Bourache* de Buglofe* de Pimprenelle* de Piffenlis * d’Epinars * d’O- zeilîe * de Chicorée Sauvage & cultivée* de Pourpier & des cinq Capillaires * de chacun une petite Demie poignée. Laif fez- les boüillir un quart d’heure* puis é* de leurs Remdesï 1I5 tirez le Coquemar du feu , &C quand le Boüillon fera refroidi , coulez la Liqueur fur une toile fans l’exprimer , ÔC ta gar- dez dans une bouteille bien bouchee en lieu frais &c fec. On prendra une Demie Ecuelle de ce boiiiilon le matin a jeun * avec autant de Bouillon au Veau an Poulet fans fel *, le Malade en pourra pren- dre aufli quelques verres dans la journée. BOV1LLON RAFRAICHISSANT , P Renez une Livre de Roiielle de Veau coupée par tranches > deux Gros de Creme de Tartre en Poudre des Feuilles de Bourache , de Buglofe, de Violette s de Piff nlis , de Laitue, de Primevere* de Pointes de Sureau, de Cerfeuil, de Poirée, de Pourpier , d’Orties piquantes* de Concombre, ou de Citrouille, de chacu* ne unePoignévjlorfque le tout fera bien net- toyé , lavé ÔC coupé menu , faites-le boüil- lir dans une fuffifante quantité d’Eau pour être réduit à deux Bouillons , & le pafe fez en exprimant. La maniéré d’ufer de ceBouillon eft d’en prendre un le matinôd autre le foir pendant Douze ou Quinze jours dans le Printems ou dans l’Automne > &c de fe purger au t<3$ Traité des Maladies , commencement , au milieu Sc à la fin de ce tems, avec le Bouillon du Roy,, ou avec la Poudre Fébrifuge : On y peut ajouter dans le befoin, deux onces de Li- maille d Acier enfermée dans un Linge : le meme Nouet peut toujours fervir *, pour- vxi cju on ait le foin de le laver 5c de le faire fecher chaque fois qu’on s’en 1er vira, BOUILLON PECTORAL . P Renez un Poulmon de Veau coupé par roiielles, 5c bien lavé , une Cueillerée de Ris battu, des Jujubes, des Sebeftes, des Rai/ins de Damas , des Dattes 5c des Figues , de chacun une Once 5 des cinq Capillaires, qui font V Adiantum , le Ce- t crac h y le Politric , la Scolopendre 5c le Pclipode 5 du Lierre terreftre du P as> d Afne , de la Pervanche , du Choux rou- ge , de chacun une Poignée ; & deux Pom- mes de Renette, Quand le tout fera net- toyé, lavé, 5c coupé, faites le bouillir: dans une fuffifante quantité d’Eau* pour en faire quatre petits Bouillons, 5c les paffez : Il en faut prendre un le matin à jeun , un autre trois heures après avoir diné, le troifiéme dans la nuit, & le quatrième le lendemain matin. On peut dilToudre dans chaque Bouillon un Gros $ de leurs Remèdes . 1 6? de Sucre candi , 8c douze Grains de Sa- ► fran en Poudre. Ceux qui ont des Cours de Ventre, & qui ont befoin d’être nourris , peuvent delayer un Jaune d’Oeuf frais dans le mê- me Bûiiillon , 8c mettre en la place du Poulmon de Veau, une Livre de Tran- che de Beuf , &: en continuer l’ufage pen- dant un mois ou fix femaines , en fe pur- geant félon le befoin avec les Pillules pur- gatives : On peut encore ajouter dans ces Bouillons, une Douzaine d’Ecreviffes la* vées 8c écrafées legeremenr. BOVILLON POVR LA Poitrine. P Renez une Douzaine dfEfcargots de vigne } les Cuiflfes d’une Douzaine de Grenoüilles ; faites* les bouillir Quatre ou Cinq Bouillons, pour en fàire jetter l’écu* me -, enfuite pilez-les dans un Mortier* & prenez le Blanc de quatre Poireaux , une Demie Douzaine de Navets coupez: menu, une petite poignée d’Orgc mon- dé, 8c le Quartier d’un petit Cochon de lait coupé par morceaux. Faites bouillir le tout dans une fuffifante quantité d’Eau pour être réduit à deux Boitillons , pafc ï ^ S Traité des Maladies 9 fez-le; prenez-ên l’un le. matin à jeun % 1 autre trois heures, après .avoir foupé , &c continuez pendant un mois ou fïx Semai- nes. BOUILLON ANTJSCORBVTIQVE . D Renez des Feüilles de Cochîearia , de Becabunga , de Crefïon^ de Fumeterre, & de Selleri,de chacune deux Poignées* d Ecorce d’Orange amere un Gros* de la Semence de Navets fauvages Demie On* ce 5 deux Cœurs de Veau, coupez par tranches ; les Pâtes & les Queues d une Douzaine d’Ecreviflfes lavées & écrafées; faites bouillir le tout dans une fuffifante quantité d Eau , pour être réduit à deux Boüillons. Lors qu’on peut trouver fuf- fifamment du Cochîearia , on en peut d'ou- bler 8c tripler la Dofe > on la pile , même on en tire le jus , 8c on en ajoute un pe- tit verré au Bouillon , afin que les Ma- lades en foient plus promtement foula- ge* Quand ce Bouillon eft préparé au Bain- marie, il eft merveilleux dans les Hydro^ pifies , car il provoque des Urines en abon- dance. BOUILLON & de leurs Remedes. ïéf I MOV IL LO N DE VIF ERE ^ POUR furifitr la Majfc du Sang. P Renez un poulet degraiffe , de îa Pim* prcnclle , de la Chicorée , du Cerfeuil * de la Laitue, de chacune une Poignée bien lavée & coupée menu ; une Vipere écorchée en vie, que vous couperez par Morceaux, après luy avoir ote îa Tete* la Queue , & les Entrailles , ne refervant que le Corps, le Coeur & le Foye* Fai- tes bouillir le tout dans une fuffi faute quan- tité d’Eau , pour être réduit a un grand Bouillon ou à deux petits Bouillons qu’on prendra le matin à jeun. On en continuera Pu fage pendant quinze jours, en le pur- geant devant 5c après la Quinzaine , avec tes Pillules purgatives. On peut rendre ces Bouillons plus ef- ficaces , en pilant les Morceaux de la Vipere bouillie dans un Monter de Mar- bre, & Pexprimant fortement dans le Bouillon : Les Malades qui auront la Maf- fe du Sang tort corrompue , mettront les Herbes Vulnéraires de Suiffe , en la plaq $e des Herbes rafraîchüTantes. t îyo Traité des Maladies , MANIERE DE COMPOSER LES LAVEMENTS. A Nature eft admirable dans tous fes ouvrages , 6c agit avec tant d’ordre & tant de fageffe , que les chofes qui pa- roiflent les plus viles & les plus abje&es, fervent à des ufages très importants 6c très confîderables. Les Matières impures &C terreftres , qui forment les excrements , retardent le Mouvement periftaltique des Inteftins, 8c empêchent par là , que le Chile ne coule trop vite du côté de l’A- nus. Outre cela elles échauffent le Ven- tricule 6c facilitent la Digeftion. C’eft ce qui paroît d’une maniéré très fenfible dans les diverfes efpeces de Cours de ventre; où Ton remarque toujours que les Mala- des perdent l’Appétit , qu’ils maigriflent à veuë d’œil, que la Digeftion s’altere, Sc que les Forces diminuent. Mais autant que ces excrements font utiles , lorfqu’iîs & de leurs Remedes, lyt s'arrêtent modérément dans les Inteftins , autant font- ils pernicieux * lorfqu’ils y fe- journent trop long-rems. Ils s’y deflechent, ils en bouchent le Canal , & caufent une Paflion Iliaque , avec tous les Symptô- mes qui la fuivent : deforte que les Ma- tières fecales qui fe forment dans la fuite ne pouvant plus continuer leur route du côté de l’Anus, remontent vers le Ven- tricule , d’où elles font enfin rejettées par la bouche. Si l’Excrétion des Matières fécales n’eft pas entièrement fupprimée, &; qu’elle foit feulement retardée ^ les defordres qu’elles caufent ne font pas lî conûderables que ceux dont nous venons de parler : mais elles ne laiflènt pas d’exciter des fymptô- mes très- fâcheux •, comme des Maux de tête , des Chaleurs d’Entrailles * des He- moroïdes , & plufieurs autres Maladies qu’il feroit trop long de raporter. C’eft fans doute pour prévenir , ou remédier à de femblables inconvénients , qu’on a com- mencé de mettre les Lavements en prati- que. On a fait dans la fuite de nouvelles Reflexions , & on a reconnu que les La- vements fervoient à d’autres ulages : on a éprouvé qu’en y ajoûtant du Pavot on af- Rij 1 7 2 Traite des Maladies 5 foupiffoit le Malade j qu’on pouvoir té nourrir par des Lavements de Bouillon 9_ & qu’une Déco&ion de Tabac faifoit plus d’effet que ie plus violent Emetique. Pour moy je me luis avifé de faire des Lave- ment s- avec la Racine d’Hypecacuana ? ce qui a parfaitement bien réulïi en placeurs occalions où la Dyfenteric avoit réduit le Malade à la dernière extrémité ^ 5c Favoit mis hors d’état de pouvoir prendre ce Reme'âe parr la bouche. Cet heureux fuccés me fit venir la penfée de compo- fer des Lavements avec le Quinquina pour la guerifon des Fièvres rebelles ; J en a y fait l’épreuve , par ordre du Roy 3 à l'Hô- pital de la Charité de Vetfailles* fur Vingt Malades qui furent tous guéris dans l’ef- pace de trois jours ; Sa Majefté a bien voulu que j’aye eu l’honneur de luy dé- dier la Méthode que j’ay fait imprimer fur ce fujet. Au refie r chacun compofe les Lave- ments félon fon befoin j lésons pour ren-^ dre le Ventre libre 5c pour rafraîchir * 5c les autres pour purger : il faut confulter en cela les differentes difpolitions du Ma- lade. Pour temperer les Entrailles 3 on prend ordinairement des Lavements ÿEau fe- & de leurs Remedes. 17 3 Veau, d’Eau de Poulet , d’Eau de Rivière, ou d’Eau de Son. Les Décodions des Lavements purga- tifs font faites avec les feuilles de Mau- ve , de Guimauve , de Pariétaire, de Se- neffon & de Mercuriale -, on y ajoute trois ou quatre Onces de Miel commun. On peut , félon le mal , fubftituer à la place du Miel commun , celui de Né- nuphar , le Violât ou le Mereurial } & quand on veut rendre ces Lavements plus purgatifs , on y dilïout deux Gros ds •Criftal minerai quelquefois une On- ce de Catholicum double , de Lc-nitif fin, ou de Diaphonie : On fait encore des La- vements avec de l’Urine d’une Performa y faine , dans laquelle on délaye quatre On» .ces de Miel commun. Dans les Maladies où il ne s’agit que de rafraichir & de purger legerement , on fe fert d’une Décoction de toute forte d’Hetbes potagères , dans laquelle on de- laye trois Onces de Miel Violât j ou bien s .on prend une Chopiné de petit Lait , dans laquelle on délaye une Once de Galle mondée , ce qu’on réitéré deux fois par jour. | Dans les Cours de Ventre & Dyien- R üj 1 74 Traité \ des Maladies, îeries > on doit fe fervir de Lavements faits avec une Tête de Mouton écrafée, ou une Fraife de Veau , à quoi l’on ajoû- te les Feuilles de Plantain 3 la Trainafle , la Pervanche 3 le Bouillon blanc* les Fleurs d’Hypericum * de la Graine de Lin. On délayé dans chaque Décoction un Jaune ci Oeuf 5 une Once de Populeum * de Gé- rât d Huile Rofat ou femblables ^ de fi les douleurs font aigues* on peut ajoûter dans la Décoction deux Têtes de Pavot blanc. Quand les Malades ont des Fievres Corn» tinues^ ou Intermittentes * qui paroiftènt opiniâtres de dangereufes * on ufe avec fuccés de Lavements faits avec le Quin- quina. Il faut prendre deux Onces du meil- leur Quinquina en poudre * le faire bouil- lir dans une Pinte d’eau réduite à Cho^ pine > le paffer de le donner en Lavement aux Malades. On le réitéré de quatre heures en quatre heures , jufqu’à ce que la Fievre ait cefte. Ce qui eft de plus ne- ceflaire a obferver * eft de garder ces La- vements le plus long temps qu’il eft pof- On trouvera les éclairciflements necef- & de leurs Remedes. 17 5 faircs pour les compofer 6c pour enufer, dans ma Méthode imprimée , qui le vend chez le Sieur d’Houry Libraire. Ceux qui onc des Ardeurs d Urine » doivent prendre des Lavements avec de l’Eau de Riviere tiede , les garder long- temps , &f les réitérer très louvent pour en être foulagé. Une Déccdion dc Ra- cines de Guimauve , ou de Graine de Lin, foulage dans le même mal. Dans les Coliques Venteufes , on fait des Décodions avec les Fleurs de Camo- mille , de Melilot , de Graines de Co- riandre , d’Anis , & deux greffes Tetes de Pavot blanc : on y ajoute pour 1 ordi- naire trois Onces de Miel MerCunai ,8c deux Onces d'Huile d’Anet ou de Ca- momille. Si c’eft une Colique Néphrétique , on fe fert de Lavements prépares avec un Demi Septierde Vin d’Efpagne , ou d au- tre Vin , 6c autant d’Huile de Noix , dans lefquels on délaye une Demie Once de Theriaque recente , ce qui procure un protnc foulagement. On ordonne auffi dans les Coliques Né- phrétiques, 6c même dans la Dyfenterie , des Lavements faits avec la Therebentine R iiij ij€ Traité des Maladies y Schs Jaunes d’Oeufs dans une DecodioM convenable j mais j’en ay vu de lî fané- es effets 3 que je fiiis obligé d’en aver- tir le Public 5 afin cju on les regarde corn- inc peu utiles ^ & fouvent même comme uangeieuxj lorfque la Therebentine n’a pas ccé bien diiîbute^ avec l’œuf. Pour les Vapeurs de Mere 3 on employé h Décoction de Marricaire, d’Armoife, R hue y & d Àbfinte j on y ajoute a pi es le Caftoreum &: le Camphre 3 félon le beioin > ou deux Onces de Miel mer- ci! liai , ou de Miel de Concombres Sau- vages ; 011 peut encore le fervir avec beau- coup- de fuccés d un Lavement d’Urine s & d’une Demie Once de Savon noir. Une Decodion d Annoile y d’ABfinte & de Joubarbe 3 diminue encore confide- rabîernent les Vapeurs. Dans les Apoplexies on fait une De- coéfron avec une ou deux Pommes de Co- loquinte, & une Demie Once de Séné-, on ajoute à la Colatme quatre Onces de Vin Emetique trouble, & une Once d’Hie* ïe picre. Quand les Malades font tombez eq Le- .tbargie , on prend une Once de Tabac ca corde coupé menu, on la fait bouillie & de leurs Remdes. lyj Hans une Pinte d’Eau réduite a Chopine. Ce Lavement qui excite à ordinaire le Vo miiTement , ne laiife pas de purger beau- coup. Il convient encore dans les Apople- xies Sercufes , & dans les Coliques vio- lentes & defefperées. Dans les Efquinancies où l’on ne içau- roit rien faire avaler , on fait prendre aux Malades des Lavements de Bouillon or- dinaire, délayant dans chacun un Jaune H’ Oeuf ôc deux Gros de Confection d’Hyacinthe : On oblige le Malade à les garder le plus long teins qu’il luy eft pof- . fible : on les reïtere de quatre heures en quatre heures , jufqua ce que le MaLde pu i fie avaler j & avec ce fecours il eft pref- que nourri ôc {outenu comme s il pr-noir le Bouillon par la bouche. On doit luy avoir fait prendre des Lavements purga- ' tifs 3c rafraîchifîants , avant les Lavements Nutritifs. On peut réitérer toute forte de Lave- :nts purgatifs quatre fois, dans lefpa- ments ce de vingt-quatre heures Il faut fe fouvenir que la Mefure or- dinaire d’un Lavement eft d une Chopine, qu’on diminue à proportion de 1 âge , en- forte qu’on n’en donne que la moitié au* Enfants, v tjg Trait ê des Maladies , On fe 1ère encore dans les occa - lions , de Suppofitoircs faits avec le Sel & *5 Mic* commun 5 on les rend plus adifs en y ajoutant de la Poudre d’Hie- re picre ; & pour les Enfants on en fait avec un morceau de Savon coupé de la longueur du petit doigt : ce qui eft très commode pour les Malades qui ne peu- vent prendre des Lavements, ou qui les ont en averfiom Remede p ourles Hemoroides. . Ccux <3ui font affligez d’Hemoroïdes internes ou externes, fc ferviront avec un très grand luccés du Remede fuivant. Prenez telle quantité de Feuilles de Su- reau qu il vous plaira , fai tes- les piler dans un Mortier de Marbre, pour être~reduit en forme de Cataplafme que vous appli- querez fur les Hemoioides : Vous chan- gerez ce Remede de deux heures en deux heures , julqu a ce que le Malade foit guéri. Quand les Hemoroïdes font internes, on tire le jus des Feuilles de Sureau, 3c ion fait une injection de deux ou tr is ~ Çueillerees de ce jus avec une petite Se- ringue ; on obferve de les garder tant $ de leurs Remedes. *79 qu’on peut. C’eft le Remede le plus fpe- cifique que je connoiflè pour ces Maladies: Si l’ Abcès n’eft point encore forme, ce qui arrive fouvent , on évitera pat a , en venir à F Operation de la Fiftule. Le c mede fuivant eft encore très fouverain con tre le même Mal. . Prenez du Suc de Joubarbe, raites-y difloudre un Gros de Laudanum , De- mie Once d’Huile d’Oeufs, & une On- ce de Populeum : Mêlez le tout exaéte- ment , & en faites un Liniment que vous appliquerez fur la Partie malade , avec un Plumaffeau de linge fin j réitérant ce Remede trois ou quatre fois par jour : On fe fert de ce Liniment en Hyvcr , au defaut des Feuilles de Sureau. Voicy en- core un excellent Cataplafme pour les Hc» moroïdes externes. , r Prenez du Perfil pilé, Appliquez-le fur les Hemoroïdes deux fois par jour , SC la Douleur ceffera. L’Onguent gris , autrement dit Neapo» litanum, appliqué avec du Coton fur les Hemoroïdes endurcies , pendant quelques jours , emporte les grandes Douleurs Ôc l’Inflammation : On le renouvelle deux fois par jour. 1 lo Traité des Maladies } Pour les Hemeroïdes internes , les in- fcdions de petit Lait, -avec quelques Grains de Sel de Saturne & de Laudanum, pro- duifent encore de bons effets.'Je crois avoir donne fuffifamment de ces forces de Re- rnedes, qui m’ont paru furpaiTer en bon- té toutes les autres recettes qu’on employé contre ce mal. f ; é- de leurs Remedes , mm DIFFERENTES MALADIES, DES FIEVRES CONTINUES & Malignes . LA Fièvre eft un Mouvement déré- glé du Sang , qui rend Le Pouls plu» frequent qu’il ne doit être , qui aug- mente la Chaleur de toutes les parties du Corps , & qui en trouble les Fondions. Tantôt ce Mouvement du Sang celte * & tantôt il revient : c’eft cette Interruption, c’eft ce Retour qui caraderife les Fievr® appelées Intermittentes. ; Quelquefois ce Mouvement déréglé du- re un certain tems fans difeontinuer , Sc celle enfin pour ne pas revenir : c eft ce que J’on appelle Fievre Continue. On donne à ces Fièvres differents mt ïSî Traité des Maladies ? foie par rapport à leur durée , foie par rapport aux accidents qui les accompa- gnent. On appelle Fievres Ephemeres celles qui commencent & finirent dans l’efpace de vingt-quatre heures : lors quelles ne du- rent que trois jours , on les appelle Ephe - meres étendues ou prolongées. Elles retien- nent encore ce nom , quoi qu’elles s’éten- dent jufqu’au feptiéme jour , pourvû que les Accidents qui les accompagnent foient médiocres, & qu’elles fe terminent d’u- ne maniéré favorable ; c’eft - à * dire , par les Sueurs , par les Selles , par les Uri- nes , ou par quelques Gales autour de la bouche ; de forte que fi le Ma- lade n’eft pas fort abatu , fi les Acci- dens & la Fievre font médiocres , & fi elle fiirvient dans un Corps bien confti- tué par une caufe Iegere , on a lieu de juger dés le commencement , que c’eft une Fievre Ephemere. Lorfque la Fievre s’étend jufqu’au qua- torzième , vingtième , trentième ou qua- rantième jour , on l’appelle Putride : fi elle dure plus long-tems , on l’appelle Ht [B que ou Habituelle. On donne ces noms aux Fievres Con- tinues, lorfque les Symptômes qui lesac- é4 de leurs Kemedes. îSj compagnent n’ont rien d’extraordinaire qui ne foit produit par l’excès de la Fer- mentation du Sang > mais fi. les Symptô- mes font tels 3 que la Fievre feule ne pa- roiffe pas capable de les produire > nous difons que la Fievre eft Maligne. Les Symptômes qui accompagnent la Fievre Putride a font plus violents pour l’ordinaire que ceux des Fievres Continues Simples *, la langue du Malade eft féche* fa Soif eft extrême , fes Entrailles font brû- lantes ; fur quelques parties du Corps que vous appliquiez la main > vous fentez une Chaleur ardente qui la pénétré * il fou- fre une Douleur de Tête très- violente qui eft fuivie d’infomnie , de Rêveries & quel- quefois même de Tranfport au Cerveau y Il eft aiféde voir que ces Symptômes font des fuites & des effets du Mouvement dé- réglé du Sang 3 car fa Fermentation ne peut augmenter y que la Chaleur des Parties n’augmente aufli* & que les Vaiffeaux ne fe gonflent 3 ce qui produit les acci- dents que j’ay fait remarquer. Les Matières étrangères & Sulphureu- fes qui fermentent avec la Maffe du Sang* font les véritables caufes des Fievres Con- tinues &c Malignes. Lorfque les Humeurs qui produisent la I S 4 T faite des Maladies , , Fievre font fort dégagées & en petite quan- tité, elles ne caufent qu’une Fièvre Ephé- mère > parce quelles fe vuident facilement par les Sueurs, par les Urines &c. mais au contraire lors qu’elles font abondantes 6c chargées de Sel 5c de Soulphres gref- fiers, elles caufent une Fievre Putride ., x parce quelles font plus long-temps à fe dégager de la Mafle du Sang , qu’elles le font fermenter davantage, 5c qu’elles le diffipent plus difficilement , ce qui fait que la Fievre eft plus longue , Sc que les Sym- - ptomes en font plus violents. Ces Symptômes n ont cependant rien de fort extraordinaire : on connoîc évidem- ment que la violence de la Fermentation du Sang en eft l’unique caufe ; mais il n’en eft pas de même dans les Fievres Mali- gnes , car elles font accompagnées de cer- tains Accidents qu’on ne peut attribuer à la Fievre $ tels font les Vomiftements , les Maux de cœur, une Soif infupportable, la Noirceur 5c la Scchereffe de la Lan- gue 8c du Palais, l’Abatement des For- ces^ le Déliré, les Sueurs continuelles , le Flux de ventre, & femblables effets . funeftes qui reduifent en peu de tems le Malade à l’extremité , quoique le Pouls Sc les UrijQçs femblent ne marquer rien d’extraordinaire,. <& de leurs Remeâes. ïf 5 ePextraordinaire , & que la Difpofition des Parties paroifie allez confonde à leur état naturel. On doit mettre au nombre de ces Acci- dents extraordinaires, le Pourpre * la Dif- ficulté & la Foiblefie de la refpiration # les Hemoragies , les Charbons, les Bu- bons, & les Parotides qui accompagnent très fouvent^ces Fievres. Mais pour juger qu une Fievre eft Ma- ligne , il n eft pas neceffaire qu'elle fait fuivie de tous les Symptômes que je viens de rapporter *, quelques-uns fuffifent pour nous déterminer à Pappeller ainfu On donne encore d’autres noms aus Fievres par. rapport à certains Accidents^ par exemple , on appelle Syncopales celles qui font fuivies de frequents Evanofiiffe- jnaents : Çolliq native s celles qui font ac* pagnees .de Cours de Ventre ou de Sueurs .abondantes qui maigriflént le Malade à veue d’oeil : Lipirks celles où les Parties .Intérieures brûlent pendant que les fleures font glacées &c. $ ( iM Tulle des Maladies, K'i i % è?4 >?4 >% iyv/ v»»/ ^x /v ^ ^ M ^ ^m-v ^ /v\ &? ^ METHODE POUR GUERIR LES FIEVRES CONTINUES ET MALIGNES. ON doit Te fouvenir que la Saignée ne peut jamais nuire dans le commen- cement de toutes fortes de Maladies ac- compagnées de Fievres violentes. On en a marqué 1 utilité & les raifons en parlant de fon ufagej ainlî on peut commencer d’abord qu’on a la Fievrt , par faire ou- vrir la veine au Malade , pour defemplir les VaifTeaux , & rendre la circulation du Sang plus libre. Deux heures après on lui donnera un Lavement purgatif pour dégager le bas Ventre, qui pour lors eft rempli d humeurs. On doit ordonner en même tems des Tifanes & des Emullîons rafraîchiftàntes pour temperer l’ardeur de la Fievre, & nourrir le Malade avec des Bouillons un peu clairs, dans lefquels on mêlera quinze Grains de Poudre d’Yeux d’Ecrevifles. On reïtere la Saignée lorlqu’elle eft in- , & de leurs Remedes. 187 diquée par la continuation de la Fievre , ou par la plénitude des V ai fléaux : On en u le de meme à l’égard des Lavements pour débarrafler le Ventre. On continue la Diette 8c les Boiflons , 8c on purge le Malade le quatrième jour, Suivant la difpofition & la neceflité qui s’y rencon- tre .Onfelert pour cela de Pillules pur-* gatives , qu’on fait prendre à la fin d’un Redoublement, avec un Bouillon immé- diatement après; obfervant le refte de la journée un Régime conuenable. Si la Fievre ne ceffe point dans l’ef- pace de fix ou fept premiers jours , pen- dant lequel rems le Malade doit avoir etc fuffifammment faigné , 8c une ou deux fois purgé , la Maladie fe caraéterife , au moins de maniéré à ne s’y pouvoir mé- prendre. Lorfque la Fievre eft continue , 8c fans Accidents extraordinaires , on reïtere 1 u- fage des Pillules purgatives le fixiéme 8c le huitième jour, 8c on les donne de deux jours l’un jufqu’à parfaite guerifon, qui arrive aux uns plûtoft , 8c aux autres plus tard ; mais lorfqu’il eft poffible de guérir, on peut s’affeurer qu’on guérira indubi- tablement par leur ufage. Quand on s apperçoic par les Accidents S ij îSS '7'rdkë des Maladies. squi accompagnent la Fievre ^ qu’il y a cfe la Malignité 3 on ceflfc de faigner 3 3c dans îc meme înftant on met les Cordiaux en mùge. Je me fers alors de Y Elixir The- ri a cal 3 dont 1 effet a quelque chofe de ifurprenant dans ces Maladies. Il en faut T tendre une Prife de deux heures en deux •heures 3 ou de quatre heures en quatre heu* ires > comme il eft marqué dans le Mémoi- re - Son effet eft de procurer une Trans- piration douce , accompagnée de petites Sueurs qui aident à guérir le Malade plus facilement. r On change en même tems les Boiffons xafraichi Captes on employé la Tifane fai» m avec la Racine de Scorfonaire* Raclu- re de Corne de Cerf &c. 3c on modéré des 'Lavements. On continue toujours avec Tufage des Cordiaux y celui des Pillules purgatives^ anfqueiles on peut donner le nom de Spé- cifiques pour les Fièvres Continues-Sim- fks.& Putrides .p 3c même pour les fie- wres Malignes 5 lorfquc les Symptômes ne font point extraordinairemem; violents. Ces Pillules évacuent les Humeurs qui ' font k caiife de ces maux ; leur effet eft ivtbrt doux 3 & n’eft fuivi d’aucune -Dou- feur^ Tranchée ou Aîteradonc hiles eæ é* de km s Remedes. ï ment jamais la Fievre * Ôc n augmentent point les Accidents ; ainfi Ton ne doit pas craindre de lçs donner dans toutes fortes de Maladies* 8c Ion peut en faire ufer à toutes fortes de Tempéraments, Il faut obferver de ne pas donner ce Remede dans la force du Redoublement de la Fievre * mais toujours dans fon De- clin* & ne jamais s’en fervir les jours de Cryfe* tels que font le cinquième * le feptiéme* le neuvième* le onzième* le quatorzième* & le vingt-uniéme de la Ma- ladie ôcc. à moins qu’il n y eût un danger évident de différer la Purgation * & qu’il n’y eût aucune efperance de Cryfe. On doit continuer l’ufage de FElixir Theriacal pendant toute la Maladie* mê*> me les jours qu’on fe purge* Lorfqu’on s’apperçoit dans les jours Cri- tiques* de quelque difpofition à la Sueur* on ne fçauroit mieux faire que d’aider la nature dans cet état * en fe fervant de la Poudre Sudorifique * qui formera une -Crife parfaite s’il eft poffible» Un tel Re- mede qui peut abréger fi fort le Cours de la Maladie * ne doit point être négli- gé dans l’occafion. Il faut obferver exacte- ment le Régime marqué dans le Memoi» •■■nae.de ion ufage* afin qu il ne manque poiEiv ï po Traité des Maladies ; de procurer une Sueur abondante. Quand les Fievres Malignes font opi- niâtres de fuivies d’ Accidents fâcheux , tels que font FOppreffîon de Poitrine , le Gonflement & la Tenfion de B as- Ven- tre, l’Embarras & la Pefanteur de Tête, le Tranfport au Cerveau , les Mouve- ments convulfifs , les Envies de vomir 6c les Infomnies, on change de Remede*, & aulieu de FElixir Theriacal , on peut alors donner avec fuccés au Malade 1 Or pota- ble, qui eft un plus grand Cordial , qui fortifie 6c ranime davantage. Au lieu de Pillules purgatives on lui donnera aufli la Poudre vomitive, parce qu alors la Ma*^ ladie demande une plus grande Evacua- tion que les Pillules n’en peuvent procu- rer. Ce befoin fe fait infailliblement con* noître par les Accidents que nous venons de rapporter. On prend feize Grains de Poudre Vo- mitive qu’on met dans fix Onces de Ti- £me faite avec la Racine de Scorfonai- re~j on y mêle foixante Gouttes d’ Or po- table , de on en donne au Malade d’heu- re en heure, une ou deux Cuillerées à la fois., obfervant de bien remuer la bou- teille chaque fois qu’on en ufera. Lorf- que la Potion eû finie, & que la Fievre é- de leurs Remedes. 19Ï 8c les Accidents ne font pas confide- rablement diminués , on compofe une fé- condé Potion de la même maniéré -, mais alors on n’en fait prendre la même quan- tité que de deux heures en deux heures. Dans l’intervale des prifes du Remede, l’on donne au Malade du Bouillon , de la Gelée 8c de la Tifane aux heures or- données , 8c quelquefois l’Or Potable feul dans du Vin , conformément au Mé- moire. Quand la Poudre Vomitive aura pro- duit fon effet , 8c que le Malade aura été fuffifament dégagé , on peut lui donner le foir la Teinture de Corail Anodine, pour calmer les Reveries & les Transports. On en revient toujours dans le befoin à l’u- fage des Pillules Purgatives , car elles con- tribuent plus à la guerifon , que tous les autres fecours enfemble : Il eft toutefois utile de ne pas négliger les autres Reme- des , mais on ne doit les regarder que comme des Aides, 8c lesPilulles Purgati- ves comme le Spécifique. Lorfque le Malade a été confiderable- ment dégagé par les fecours que nous ve- nons de marquer, 8C qu’aprés le quatorziè- me jour on voit que la Fièvre s opiniâtre, comme cela peut arriver, quand la Mali- iy^ Traite des Maladies^ «gnité eft grande , on doit avoir recours â ^u^ge de Ia Tifane de Quinquina , qui fauroit jamais faire de mai ,, quand on en ufèroit meme dés le commencement de toutes les Maladies accompagnées de Fievres. U fufïîc qu’on ait pris quelques lavements purgatits pour pouvoir com- mencer à s’en fervir comme d’une Tifane ordinaire ,, fans attendre que la neceffité y oblige, car elle abrégera toujours le cours de la Maladie. J’ofe affûter qu'elle n’échaufe pas plus qu’une Tifane commune quoique pla- ceurs veuillent perfuader le contraire. Son amertume eft félon moy , l’unique défaut qu’elle ait ^ du refte elle ne peut produire ïju’un tres-bon effet. On peut donner aufïi l’Extrait Cordial de Quinquina , de fe fèrvir de toutes fes autres préparations. Avec les réglés que nous venons de pref- .crire^ on guérira une infinité de Fievres Continues de Malignes;, mais fi les Par- ties nobles font attaquées , quelque fa lu - taire que foit d’ailleurs le fecours , il de- vient pour lors inutile. On doit éviter dans les Fievres de s’ar- racher à un fenl Rernede particulier , quel- -que excellent qu’il foit , à moins qu’il ne . ;foit fpecifique 3 au contraire il faut ne- méfiai remeut & de leurs Remedes. 1 9 3 ceflairemcnt employer divers Remedes par raporc a la diverfiié des mouvemens de la Nature. La Medecine , entre autres no- dons , nous aprend à continuer les Remè- des utiles , & nous oblige d’abandonner ceux qui font contraires. Le Médecin qui obterve le mieux cette réglé dans la t>ra- / Traité des Maladies , qpqpqp.-qp^^qpqpqp.-qpqpqp METHODE POUR GUERIR LES FIEVRES intermîttenIes. LEs Médecins ont été long*tem$ par- tagés fur la caule des Fievres, mais a prefent ils conviennent prefque tous , que celle des Fievres Intermittentes confifte en des Matières crues, acides 5e falines, qui paffànt des premières Voyes dans le Sang, répailïiflent 5e ralentirent Ton mouve- ment, dans le tems quelles s’y mêlent en- femble , ce qui fait que ces Fievres com- mencent prelque toutes par un Froid excef- fif , qui eft fuivi d une Chaleur extrême. Pendant le Froid , le Vifage 5e les Lè- vres deviennent livides Sc pâles , la Toux, les Bâillements & les Extenfionsde mem- bres font frequents , le Pouls eft petit & concentré , le Malade relfent des Trem- blements 5e des FriiTonnements par tout le corps , il fe trouve accablé , opprefle, & foufre une foif extraordinaire. Ces Ac- cidents diminuent peu à peu , & le Ma- lade pâCe bientôt d’un grand Froid à une & de leurs Remedes. je) y Chaleur exceflîve ; Alors ion Pouls de- vient fort élevé &c frequent $ il refient des Douleurs de Tête & de Reins , accom- pagnées d’une difficulté de refpirer. Tous ces Symptômes qui augmentent avec là Fievre , ceffent auflï avec elle , lorfque ces Matières étrangères font enfin difldures pat la Fermentation. Elles font enfuite vut- dées par des Sueurs abondantes , par les Selles ou par les Urines , & le Malade revient dans fon état naturel , jufqu’au retour de la Fievre. Si vous chercher la caille de ces Cru- ditez acides ôc falines , vous la trouve*, rez dans l’alteration du Levain qui fert à la digeftion , lequel étant trop foible pour faire une Diflblution convenable des Ali- ments les laide crus & indigeftès *5 de forte que lors qu’ils viennent à pafîer dans le Sang, ils excitent la Fievre, ainfi que nous venons d’expliquer, Cette caüfe fe trouve encore dans quelque autre partie des premières Voyes , comme dans le Pan- créas , & dans le Mezentere. Cela fiippofé , il eft facile de rendre rai*, fon du retour de la Fievre , qui eft une fuite neceftaire de cette caufe : Pendant qu’elle fubfiftera , il fe formera toujours de nouvelles Cruditez qui cauferont de nouveaux Accès de Fievre s &c ces Acci- T ij içè Traite des Maladies , dents doivent necêffairemém revenir dans des tems égaux , puifque la caufe qui les produit eft toujours la même. Mais comme les Alterations du Sang Sc des Humeurs font differentes dans les Perfonnes de different Tempérament , dans les differentes Saifons 5 8c dans ceux qui ufent de nourriture dijferen - te 5 il doit fe former des Levains de di- vetfe nature , dont les uns paffent plu- tôt dans le Sang 3 èc les autres plus tard> de là vient que les Accès font plus ou moins fréquents , 8c que la Fievre a diffe- rents nonfs» Lorfquè la Fievre revient tous les jours à la même heure , on l’appelle Fievre Quo- tidienne : lorlqu’elle revient de deux jours lun 5 on l’appelle Tierce : lorfqu elle re- vient le troifiéme jour après celui de l’Ac- cès 5 on l’appelle Quarte : 8c lorfqu’elle .revient le quatrième ou cinquième jour , on l’appelle de même Quinte ou Sexte. Il y a encore des Fièvres Doubles 8c Triples ^Tierces , Doubles 8c Triples- Quartes : Voiqy la maniéré dont on lesdi- ftingue. Dans les Doubles Tierces 3 il y a tan- tôt deux Accès dans un jour * 8c le len- demain eft libre > tantôt il y a un Accès chaque jour ? 8c il n y a point de jour libre; & de leurs Remèdes . 157 on les diftingue des Quotidiennes 3 par- ce que les Accès ne reviennent pas aux mêmes heures * Sc que le premier répond au troifiéme., le fécond au quatrième , Sc ainfi de fuite. Dans les Doubles- Quartes 5 tantôt il y a deux Accès dans le même jour & deux jours libres 3 tantôt il y a un Accès pen- dant deux jours de fuite ", Sc le troifiéme eft libre. Dans les Triples-Tierces Sc Triples- Quartes, tantôt les trois Accès reviennent dans le même jour , tantôt dans des jours differents : Alors le premier répond au quatrième , le fécond au cinquième , le troifiéme au fixiémè , Sc ainfi de fuite. Les Fievres Continues avec Redouble- ment , ne font proprement que des Fievres Intermittentes , dont les Accès font allez longs pour entrer l’un dans l’autre y c’eft a dire , que le fécond commence avant que le premier foit fini , Sc ainfi de fui- te. Le Froid qui Furvient au commence- ment du Redoublement eft fort petit pour l’ordinaire, mais d’un autre côté la Cha- leur qui fuit eft très-grande. La Fievre Ardente eft une efpece de ces Fievres continues avec Redoublement , qu’on peut réduire à la Fievre Double- Tierce Continue : Ce qu’elle a de parti- T iij 198 T raiîé des Maladies , culier eft une Tenfion confiderable dans la Région du Foye , accompagnée dune Alteradojn extraordinaire : Quoyque les Fri (Tons qui reviennent tous les jours foicnt petits > les Symptômes font bien plus violents que dans les autres Fievres con- tinues avec Redoublements. La violence de ces Symptômes vient de ce que la Matière qui produit la Fievre fe précipite fut le Foye * y {ait obftru- &ion* empêche la Séparation de la Bile* & l’oblige à refluer dans le Sang. Après avoir obfervé la Nature de tou- tes ces Fievres* il eft neçeftàire de par- ler de leur Guerifcn. Le Remede que j’employç* eft un Pur- gatif convenable à toutes les Fievres in- termittentes : Je l’appelle Spécifique * pafr ce qu’il guérit* à coup feur* plus des deux tiers des Malades qui s’en fervent. Quand une Perfonne eft attaquée de la. Fievre intermittente * il faut d’abord com- mencer par la faire Saigner une ou deu^ fois* & même plus fi elle en a befoin : On lui fera prendre des Tifanes rafraî- chiflantes 5c des lavements purgatifs , qui font décrits dans la Méthode } il faut en même tems l’obliger à faire Diette* & demeurer en repos. Si la Fievre ne ceffe point après les é r de leurs Remedes. ïj)j deux ou trois premiers Accès, & que les Saignées n'ayent apporté aucun change* ment *, fi Ton s’apperçoit que le Malade ait l’Eftomae embaraifé & rempli d* Hu- meurs > ce qui fe connoît par les Envies de vomir f on doit alors fuivre l'indica- tion de la Nature * &c donner une Prife delà Poudre Vomitive. Si Ton voit quelle a un (accès favorable par la diminution de la Fievre, on pourra la reïterer deux ou trois fois : mais fi la Fievre s’opiniâ^ tre , on fera prendre au Malade la Poudre Fébrifuge la veille ou le lendemain de l'Accès. Dans les Fievres Quotidiennes, Doubles 8c Triples- tierces , Doubles 8c Triples-quartes, on la donnera fix heures avant l'Accès. Dans toutes les Fievres Intermittentes & Doubles Tierces-continues , on ddnne le Retnede à la fin du Redoublement y mais dans toutes ces Maladies on ne le doit reïterer tout au plus que quatre ou cinq fois > & cela de deux jours l’un. Ce Remede purge les Levains qui caufent la Fievre, 8c quelquefois excite un léger Vomifîement, quand rEftomac eft trop chargé d' Humeurs. Si la Fievre devient rebelle , ce qui arri- ve fouvent dans l'Automne ou dansl'Hy- ver, mais rarement dans les autres Saifons, T iiij 200 Traité des Maladies , Ôc que le feptïémc Accès foit auffi fort que les premiers; alors on ne doit point différer un moment a faire fucceder à l’ulage de la Poudre Fébrifuge , celui du Quînquina compofeavec la Racine d’iris de Florence, ôc avec le Sel Ammoniac. On en donne une Prife deux heures avant la Fievre, ou à l’entrée de l’Accès, Ôc on eft obligé de la reïterer trois ou quatre fois au plus , ce qui achevé indubi- tablement de gùerir le Malade , carie plus fouvent la Fievre ceflè à la première ou fécondé priiè ; On l’avale délayé dans un Verre de Vin ou de Tifane, ou enveloppé ^ans du Pain à chanter; on en peut auffi j/ff ‘ j*n Opiate, avec un peu de Sirop d Oeillets , de Capillaire ou autre. Si les Fievres Intermittentes font mali- gnes , ce qui fê connoît aifément Iorlqu’el- ies font accompagnées de Vomilfements continuels , de Syncopes frequentes , de Mouvements convulfifs , de De-lire , d’ Af- foupilfement , de Cours de Ventre , ou d’autres femblables Accidents qui mena- cent ordinairement la vie du Malade ; alors on doit avoir recours à l’ufage de l’Extrait de Quinquina qui eft très cordial , fans s arrêter à aucun autre Remede. Quand Ja Fievre fera fixée > on purgera & on fai- gnera le Malade ièlon les Indications» Si & de leurs Remedes. 101 ôn n’avoit point l’Extrait de Quinquina tout préparé , on peut l’ordonner en Ti- fane * ou infufé dans du Vin, ou en fub- ftance , cela dépendra de i’inclinâtion du Malade : on peut y mêler la Confe&ion d’Hyàcinte , la Theriaque , l’Eau de Scon- fonaire, &c autres Cordiaux femblablcs, VS AG E DE LA POVDRE Fébrifuge . ON fait prendre aux Enfants le quart de la Prife depuis l’âge de deux ans jufqu’à quatre : le tiers depuis quatre jufi» qu’à huit \ la moitié depuis huit jufqu’à douze : les deux tiers depuis douze jufqu’à dix- huit, & la Prife entière d’un demy- Gros ou trente fîx Grains depuis dix-huit ans jufqu’à loixante. On doit augmenter la Dofe pour ceux qui ne fe trouvent pas fuffifamment purgez , & la diminuer lors qu’elle fait trop d’effet» On délayé cette Poudre dans trois ou quatre Cueilîerées de Bouillon , ôc l’on prend le Bouillon immédiatement apres avoir avalé la Poudre. Trois heures après on prend un autre Bouillon, Sc le refte de la journée on vit fobrement. Lorfqu’on eft guéri, on prend l’Effence d’Abfinte fi l’on a befoin de fortifier fon zoz Traité des Maladies , Eftomac : elle eft très cordiale & faciii- teJa Digcftion. L’Or Potable produit les mêmes effets , mais il échauffe le Mala- de , lorlqu il s en fert trop long temps/ La Poudre Fébrifuge eft encore propre dans les Maladies longues Sc inveterées , qui font ordinairement entretenues par des Obftru&ions des Vifceres du Bas- Ventre: Alors on entremêle l’ufage de la Poudre Corrective avec la Poudre Fébrifuge ; l’une prépare les Humeurs , & leve les Obftruétions ; 1 autre fait évacuer les Humeurs : Par ce moyen on peut efpe- rer la gueerifon parfaite d’un grand nom- bre de Maladies , qui refiftent aux Remè- des ordinaires. Cette Poudre convient encore dans tou- tes les Maladies qui font caufées par l’a- bondance de la Bile : On peut même s en fervir dans les changements de Saifons, pour fe purger par précaution. On la don- ne, fans rien rifquer, à toute Perfonne, de tout âge 8c de tout Tempérament ; les Femmes greffes peuvent même en ufer. POVDRE FEBRJFVGE. P Renez du Sel effentiel Fébrifuge deux Onces ; du Sel fixe une Once; des Fleurs de Régulé de Mars Demie- Once ; du Sel fixe tiré de la Tête morte de l’Efprit de Sel Ammoniac une Once ; de Safran De- dr de leurs Rente de s. 203 mie-Once i de Scamonée Sulphurée deux Onces 8c demies -, mêlez le tout exadte- ment enfemble -, pulverifez le, palfez-le par une Etamine de Soye , & le gardez dans un lieu fec : La dofeeftd’un Demi-Gros, 5c il faut fùivre en tout le Mémoire de fonufage. „ , - . Le Sel Eifentiel Fébrifuge , & le Sel Fixe fe font avec les Simples fuivants. Prenez Racines & Feuilles d’Antora, Contrahierve , Gentiane, Angélique, Aza- rum , Hellebore noir , de chacun Partie égale , 8c en grande quantité ; le tout cou- pé 8c pilé dans un Mortier de Marbre pour en tirer le lue par la Prefle, dont yous ferez le -Sel eifentiel félon l’art : fai- tes après lecher le Marc de ces Racines 8c Herbes que vous brûlerez pour tirer le Sel Fixe de leurs cendres , à la maniéré accoutumée. , , r -rr On peut faire venir ce Sel de S uille , ou d’Auvergne , où ces Plantes fe trouvent en grande quantité , 8c où il ne coûte pas fi cher à faire qu’icy. DIVERSES PREPARATIONS DV Quinquina contre toutes fortes de Pievres Intermittentes. P Renez une Once de très bon Quin- quina en Poudre, mettez-le dans une 204 Tutti des Maladies , bouteille de verre, verfez dcfïîis une Pi» te d excellent Vin de Bourgogne, bou- chez bien la bouteille que vous expofêrez en Eté à l’air , & en Hiver au coin du reu , ayant foin de la bien remuer de tems en tems , pendant vingt-quatre heures que vous 1 y tiendrez : des qu’on commence- ra a s cj} Servir , il faudra faire une nou- velle mfufion dans une autre bouteille qui puilie eue prête lorfque la première fini- ra : Le Malade en prendra de quatre heu- res en quatre heures plein un Verre dé Fougere , obfervant * un bon Reaime de vivre , mangeant de quatre heures en quatre heures , afin dcmbarafl» le Quinquina avec les Aliments , & empê- cher par là qu’il n’échauffe, & qu’il ne pafle trop vite, il faut continuer cet ufage pendant fix fc main es. On en prend d’a- bord jour & nuit toujours de quatre heu- res en quatre heures jufqu a ce que la Fie- vre j t^xee> & on continue eniuite d’en prendre , quatre fois par jour , pendant les quinze premiers jours : trois fois pendant les quinze jours fuivants : & deux fois pendant les quinze derniers jours. Il eft a propos que le Malade ait été préparé avant cet ufage par quelque Saignée & pur- gation ; mais on s’en pafifera après l’ufa- ge, a moins qu’il n’y ait une grande ne- & de leurs Rem de s. *05 eeffité, & cela , parce que la Fievre revient pour l'ordinaire peu de jours apres la Mé- decine. Monfieur le Chevalier Talbot, An- gîois qui a apporté le premier en France Fufage de lTnrafion du Quinquina , y me* lois fiuivant la neceffité , tantôt deux Dra- gmes de Racine de Contrahyerve , 6c tan- tôt un Grain d'Opium , èc le donnoit quelquefois broüillé , afin d'arrêter plus promtement la Fievre. AUTRE PREPARATION âu Quinquina. P Renez une Dragme de bon Quinqui- na en Poudre fiibiile , que vous incor- porerez avec luffifante quantité de Sirop d'Oeillets , ou de Capillaire , ou de Dia- code3 pour en faire un Bol qu'on fera a- valer dans du Pain à chanter , en buvant un Demi- Verre de Vin & d'Eau, ou bien un Bouillon immédiatement par deffus. Il faut reïterer ce Remedc de quatre heures en quatre heures , ôc le continuer de la même maniéré que l'Infufion précédente, à la referve qu'en le prenant en Subftan- ce , un mois d'ufage fera fi fiifant. Lotlque les Accès de Fievre font vio- lents , Ôc qu'on eft obligé de les fixer prom- io 6 *rraité des Maladies > tement, il faut ufer du Quinquina* foie en iqfufïon , ou en Bol , toutes les trois heures * afin de gagner du tems. Si la Fievre fc rend opiniâtre 8c rebelle , il faut alors changer de Batterie, en faifant fai- gnerle Malade du bras ou du pied , ou en lui donnant tantôt une Medecine , 8c tantôt de l’Emetique , fuivant fa difpofi- tion 8c la prudence de ceux qui le con- duifent , enfuite de quoy on recommen- cera TUlagedu Quinquina comme on l’a preferit cy~deflus, & le Malade fera gué- ri , pourvu que les Parties Nobles ne Ibient point altérées , ou Abfcedées, ou Ulcérées. Dans les Fievres Malignes on employé avec grand fuccés la Préparation fuivante. Prenez de PExtrait de Quinquina récemment préparé une Dragme *? Con- fection d’ Al Kermès fans odeur quinze Grains, Poudre de Vipères dix Grains * 8>c du Bezoard oriental pulverifé quatre Grains , Faites du tout un Bol , faites-le avaler au Malade dans du Pain à chan- ter ; 8c luy donnez un Bouillon pardeffus. On réitérera ce Rernede de trois heures en trois heures, ou de quatre heures en quatre heures, fuivant que laFievre fera plus ou moins violente, jufqu’à ce qu’elle foit & de leurs Remedes ; 207 entièrement paflee : On en celfera alors l’ufage , parce que les Fièvres Mali- gnes & Continues ne font point fu jettes au retour , lorfqu’eiles font une fois fixées. La Tifane de Quinquina produit les mêmes effets que l'Extrait, au ffî bien que les Lavements de Quinquina , dont j’ay donné le premier la Compofkion au Pu- blic : A l’égard des Enfants on prépare pour eux un Sirop avec le Quinquina, pour leur en faciliter l’Ufage, en obfer- vant le même Régime de vivre. On peut dire qu’il n’y a point eu juf- qu’icy de Remede plus efficace ni plus fouverain dans la Medecine pour les Fiè- vres curables, que le Quinquina, pour- vu qu’on ait eu le foin de purger fai- gner fuffifamment le Malade avant que de luy en donner , & qu’on falTe obier ver un bon Régime de vivre. EXTRAIT DE Q7JINQV INA P Renez une Livre du meilleur Quin- quina*, quatre Onces de la Racine d’i- ris de Florence *, le tout en poudre , que vous ferez bouillir avec quatre Pintes de Vin rouge , pendant un quart d’heure dans une Terrine verniffée. Palfez le tout à i d S T Mité des Maladies , travers une Toile forte , ayant loin de l'exprimer à la prefle * faites boüillir le Marc un quart d’heure avec deux Pin- tes de Vin Rouge 8c autant d’Eau de Ri- vière , 8c l’exprimez comme cy- devant > Vous ferez enfui te beiiiliir le Marc de nouveau dans quatre Pintes d’Eau, en cas que vous y remarquiez encore de l’amer- tume 5 linon vous ferez évaporer enfem- ble les deux Teintures jufqu’aux deux tiers, de vous y ajouterez deux Onces de Sirop de Kermes. Continuez l’Evaporation à petit feu jufqu’àla confidence d’un Extrait un peu liquide 7 afin d’éviter que la Par- tie refineufe du Quinquina ne fe rotilTe : ce qui arriveroit fi vous le fai fiez évapo- rer jufqu’à ficcité, 8c vous ptiveroit fû- rement des bons effets qu’il doit produi- re. Retirez alors votre Terrine du feu, délayez- y l’Extrait de Centaurée, de Noyer de de Gentiane , de chacun une Demie Once ; 8c lorfque votre Extrait fera pres- que refroidi , mêlez- y deux Gros de Be- zoard Otiental , 8c trois Gros de Cam- phre fubtilement pulverifé , 8c cinquante Feuilles d’Or , dix Goûtes d’Huiledifti- lées d’Abfinte , & autant de celle de La- ( vande : Serrez votre Extrait dans un Pot de Fayance bien bouché, La Dofe eftd’un & de leurs Kemedes : iojf Gros 3 8c (q donne aux mêmes heures, que Pjnfufion du Quinquina. S’il arrive qu après l’ufage de toutes ces? préparations du Quinquina ^ la Fievre fdfit aiTez opiniâtre pour ne pas ceder* ou que le Malade retombe fouvent après avoir ère guéri * alors je confeille d’avoir re- cours à l’ufage du Quinquina préparé de la maniéré fuivante. Préparation du Quinquina. Prenez un Gros du meilleur Quînqui* na en poudre tres-fubtile * deux Gros d’Hyera-picra ^ mêlez-les enfemble , 8c faitesde avaler au Malade le matin à jeun dans du Pain à chanter 3 avec un peu d’Eau 8c de Vin pardeflus - 8c deux heures après faites-lui prendre un Boüillon : On réi- téré la même chofe trois heures après avoir dîné. En continuant cet ufage pendant quinze jours on guérit fans retour les Fiè- vres rebelles. Ceux qui veulent délayer le Remede dans un Demi Verre d’Eau 8c autant de Vin 3. Je peuvent faire , mais il eft très- def agréa- ble à boire. Il y a outre les Préparations que je viens de donner un nombre infini d’autres Re- V no Traité des Maladies , medes dont des Particuliers ont des ex- périences, & que je ne prétends point blâ- mer , laiffant à chacun la liberté^ e s en fervir , fuivant la connoiffance qu on a de leurs effets Ç mais lorfquils ne suffiront pas , on pourra avoir recours a 1 un ou a l’autre des Fébrifuges cy-defïus, 6c fur tout à l’Extrait , lequel en gueriffant ne laille aucune Impreffion de chaleur , aucu”e . e* fanteur , aucune Indigeftion ni Difficulté de refpiter , comme il arrive quelquefois aux autres Préparations , quand on ne con- noît point affez parfaitement le Tempéra- ment du Malade. . . ; Au refte il n’y a point de Médecin qui ne doive convenir de bonne foy , que de- puis qu’on commît la vertu du Quinquina, éc qu’on la mis en ufage, il meurt beau- coup moins de Malades qu’il n en mouroit auparavant , ce qui doit les encouragera s^cîi fcrvïr* S’il fe trouvoit pourtant des Fievres qui lefiftaffent aux Préparations de Quinquina que je viens de décrire , je concile d’avoir recours a la Pierre de Porc prépa- rée , dont je donne cy- apres 1 ufage dans un Traité particulier. & de leurs Remedes. 211 yx >ys >?4 ^?4 >74 >?4 >?<. >?4 ^ ^V'v ^M'S /V^ ^V'V ^»\ 5/*^ DE LA PLEURESIE E T PERIPNEUMONIE; LA Refpiration eft fi abfolument ne- ce flaire à la vie,, que dés qu’elle cef* fe3 le cœur n’a plus fon mouvement or- dinaire 3 l’Oreille cefle d’entendre 3 l’Oeil de voir > &; toutes les Parties du Corps perdent leur fentiraent. En unmot3 l’Hom* me ne vit qu’autant qu’il refpire , d’où il eft aifé de conclure , que les Maladies du Poumon font d’autant plus dangereufes^ qu’elles attaquent l’Organe de la Refpi- ration. Il eft fujet à s’enflammer anflibien que les autres Parties. Lorfque c’eft le corps du Poumon qui eft attaqué y on appelle ce niai Péripneumonie : Et lorlque c’eftla par- tie extérieure du Poumon &c la Pleure qui font enflammées > on 1 nomme Pleurtfie. La caule de ces deux Maladies eft le gonflement des Yelicuies qui font répan* Vij 212 T rai lé des Maladies > dues dans le Poumon : ces Veficules gon- flées prefTent les Vaifîeaux qui les envi- ronnent 3 le Sang eft arrêté en cet endroit* .& l’Inflammation s’y forme. Ces Maladies font toû jours accompa- gnées d’une difficulté de refpirer 5 d une violente Fievre3 d’un Pouls dur 5c ferré* d une frequente Toux > 5c crachement teint de Sang* quelquefois jaune * verd* rouiL- lé y gluant 5c épais. Dans les Fteurefles les Malades fe plai- gnent d’une Douleur vive au côté j 5c dans, la Peripneumonie * d’une Pefanteur confi- derable à la Poitrine , quelquefois la Par- tie enflammée abfcede 5c fuppure * pour lors, il fe forme un Ulcéré dans la fubftan- ce du Poumon * 5c le Malade crache du Pus. Cet accident efl; fuivi d’une Fievre lente , qui venant à augmenter infenfible- ment3 le met dans un état déplorable* dont il revient très* rarement. Quelquefois mê- me le Pus tombe dans la capacité de la Poitrine * 5c on efl: obligé d’en venir a l’operation de i’Empiéme pour guérir le Malade. Outre la Pleurelie que je viens de dé- crire * il y en a encore une autre qu’on appelle Fanjfe Pleurefîe s qui eft propre- ment une legere Inflammation de la Pieu- & de leurs Remedes. z 1 3 re de des Mufcles intercoftaux internes ou externes. Elle eft toujours accompagnée d*une difficulté de refpirer 5 de d’une Dou- leur vive au côté ^ comme la véritable Pleu- refie j mais outre qu’elle n’eft pas fi dam gereufe 3 il n’y a jamais de Crachement de Sang * de rarement y apperçoit-on de la Fievre. Ces maux font plus fréquents dans les Armées 5c à la Campagne qu’ail leurs : plus ordinaires dans le Printemps 5c dans l’Eté que dans les autres S ai fons : 5c font prefque toujours caufées par un grand 5c long travail. Si l’on a bien chaud 5c qu’on vienne indiferetement à boire trop frôid^ ou à entrer dans un lieu frais^ on ne manque prefque jamais d’en être atteint : cette trifte expérience doit fervir d’aveiv tifiement à tout le monde. Pour guérir ces fartes de Maux* 5c remedier aux defordres qu’ils caufent , il faut commencer d’abord par faire faigner le Malade deux ou trois fois de fuite 3 de ne point épargner fon Sang dans cette conjonéhire : Si l’on voit que la .Saignée le foulage ^ fi l’on s’apperçoit d’une di- minution confiderable dans la violence des Symptômes , on la reïtere jufqu’à parfai- re guerifon. On lui fait ufer de Tifanea 2ï4 Traité des Maladies , & de Sirops convenables à la Poitrine , décrits dans la Méthode , on lui donne de frequents Lavements purgatifs pour dé- gager le Ventre de pourvuider la Pléni- tude des humeurs. Mais fi deux ou trois Saignées n’ont pas foulage le Malade le même jour quelles ont été faites, fi la violence de la Douleur dure encore , fi les Accidents fubfiftent de augmentent mê- me au lieu de diminuer } alors on donne- ra au Malade une Prife de la Poudre fu- dorifique dans fix onces d’Eau de Coque- liquo diftillee , ou à fon défaut dans la même quantité de Jus de Bourache , de Buglofe , de Cerfeuil , ou de Jus tiré de la Racine de Scorfonaire. En même>tems qu’on aura fait prendre ce Remede, on appliquera un Cataplafme fur le côté où la Douleur fe fait fentir *, en fui te on cou- vrira le Malade , de lors qu’il commen- cera à fuer , on luy donnera un Bouillon très chaud , dans lequel on exprimera le jus d’un Demi Citron , ce qui augmen- tera considérablement la Sueur. Ôn au- ra loin de la ménager pour le moins pen- dant fept heures, ou j -fqu’à ce quon s’ap- perçoive de quelque Palpitation de Cœur, ou de quelque FoibL fl}' y alors il faudra changer le Malade de lu ge * l’efluyer .y & cf de leurs Remedes. %i 5 luy faire prendre un bon Bouillon. Lorfque le Malade ne fue pas aifement* on luy donne une fécondé prife du Su- dorifique deux heures apres qu il a pris la première ^ ce qui ne manquera pas de rendre la fueur generale : on mec en me- me rems fous chaque Aiffellej une Bou- teille d’Eau chaude pour faciliter 8c en- tretenir la Sueur plus long^tems. Le Ma- lade doit fe tenir tranquille dans fon lit * fans fe découvrir* ni trop fe remuer 5 a moins de cela * la Sueur fera interrom- pue , 8c il fera obligé de recommencer fe lendemain les mêmes remedes. Si le Malade fe plaint de quelque Foi- blefle de Cœur pendant qu’il fuë * d Peut avaler une Cucilleree ou deux de Vin chaud , 8c de petits Bouillons qu de la gelée par intervalle * pour foiitenit 8c ré- parer fes Forces. Au bout de fept heures on ôte# le Cataplafme * 8c on lave le co- té avec de l’Eau de Vie dégourdie. Si pendant que le Malade cft fechement dans ion lit la Sueur patoîr de nouveau* il le faut mettre en erat d’en profieer fans s’impatienter pendant tout le temc quelle durera car alors la Na ureagit* 8c l’on n’eft le plus fouvent g ’ery que par la * Au contraire fi on empêche la Sueur eî& il 6 Traité des Maladies , le découvrant ou autrement , il furvient un Rhumatifme univerfel , ou d’autres Accidents fâcheux. On doit prendre la meme précaution dans toutes fortes de Ma- ladies pendant que l’on fue. Si à la fin de la Sueur , la Fievre 8c tous les autres Accidents n’ont pas ceflé, & fi malgré tous ces fecours la Maladie s opiniâtre , fi l’Oppreflîon de Poitrine eft violente , fi elle eft accompagnée de Fluxion ^ de Gonflement 8c de Tenfion de Bas- Ventre ; en ce cas on doit fè fèrvir de la Poudre Vomitive 5 8c pour en augmenter 1 Operation , on donnera qua- tie heures apres, les Filiales purgatives, qu’on reïterera de, fix heures en fix heu- res, jufqua ce que le Ventre du Mala- de fe trouve dégagé , 8c que lesautres ac- cidents foient diminuez. Lorfque la Fluxion de Poitrine eft con» fideiaole, 8c que le Malade ne crache pas facilement , on îuy peut donner le foir , une prife de la Teinture de Corail , qui épaiflira les Matières, 8c adoucira celles qui font n*op acres. Ce Remede appaife- fa en meme tons la Toux 8c la Douleur, rendra le Malade plus tranquille pendant la nuit , 8c facilitera bientôt après i’Expe- «ftoratiom & de leurs Remedes. z ] 7 Voilà la Méthode la plus fûrc & la plus promte pour la guerifon de ces Maux, & je l’ay pratiquée jufqu’icy avec tout le fuccés poffibie. Au refte je recommande fur toutes chofes en cette occafion , de faire prendre au Malade de l’Eau de Co- quelico ou, du Jus des Herbes que j’ay indiquées. Toutes les fois qu’il voudra boire , on en mêlera une Cueillerée dans la Tifane , & quatre Cucillèrées dans cha- que Bouillon qu’on lui fera prendre ; Ce Mélange qui tiendra lieu d’Apoféme fera continué nuit & jour jufqu’à la guerifon parfaite. Le Remede fuivant eft encore tres-fou- verain dans les Pieurefies -, on peut s’en fer- vir de la même manière que de la Poudre Sudorifique. Prenez le poids de quatre Onces de Fi en-, te de Mulet , ou à fon défaut de Cheval entier ; mettez la dans un Pot de terre , verfez-y deffus un Demi Septier de bon Vin blanc-, faites- le infufer fur des Cen- dres chaudes pendant fix heures , enfuite de quoy vous le paiferez par une étamine avec expreflion. Faites avaler, ce Breuvage au Malade le plus chaud qu’il fe pourra, après quov on aura foin de le bien cou- X ilî Traité des Maladies , yrir , de lui appliquer en même tems un Cataplafme fur la Partie douloureufe, & de lui faire obferver exa&ement le Régi- me que je viens de marquer pour la Pou- dre Sudorifique. Quand ces Maux n’ont pas été bien fei- gnez dans le commencement * ou que le Médecin a été appelle trop tard , le Ma- lade ne laiffc pas de mourir, malgré tous les fecours qu’on peut lui don- ner ? c’eft pourquoi il ne faut pas diffé- rer un feul moment de donner les Reme- des preferits , fur tout dans les, commen- cemens de la Maladie , s’il eft poflible, car alors il y aura toujours lieu d’efperer la guéri fen. A l’égard des Remedes Topiques, on peut oindre le coté du Malade avec dif- ferentes Huiles ou Onguents. L’Huile de Palmes 3c de Rofes , 3ç l’pnguent de Gui- mauve font les meilleurs ôc les plus en ufages on y ajoute un peu d’Efprit volatil de Sel Ammoniac , ou d’Eau de Vie, jdouç le rendre plus pénétrant & réfolutif. Plufieurs mettent fur le côté , de Y Avoi* ne fricaffée avec le Vinaigre , ou un Sachet de Sable chaud , ouune Veiïie remplie de Lait > d’autres un Chat que l’on ouvre tojiç & de leurs Remedes ; 1 1 g On compofe aufïî un Cataplafme avec des Porreaux , ou de la Verveine bouillie dans du Laie , 8c on y mêle les quatre Farines. J’ay toujours vu de très- bons ef- fets du Cataplafme fait avec une Demie douzaine de Blans d’Oeufs étendus fur des Ecoupes , fur lelquelles on met une De- mie Once de Poivre noir , 8c autant de Gingembre en poudre» Au défaut d’Oeufs , on fait bouillir de la Mie de Pain dans du Vinaigre \ Pon y met de même le Poivre 8c le Gingem- bre pardeflus , enfuite de quoy on applique le Cataplafme. Lorfqu’il y a beaucoup de danger , que la Douleur eft prenante * & que îa Diffi- culté de refpirer eft grande, on fera mieux* d appliquer au lieu de Cataplafme, un Emplâtre velîcatoire , allez étendu pour couvrir tout Fendroit où Ton fou la Dou- leur j le fuccés en eft ordinairement tres- heureux. On doit obferver pendant la Maladie* un Régime de vivre convenable. Si les Malades peuvent prendre un grand Bouil- lon à la fois * on leur en donnera de qua* tre heures en quatre heures *, 8c s’ils ont de la peine à avaler , on leur fera pren- dre un Demi Bouillon de deux heures ggi 2,10 Traité des Maladies > deux heures, fans oublier la Gelée , qui eft d’une grande utilité dans ces Maladies, tant pour hume&er la Poitrine , que pour faciliter le Crachement. Quand les Malades font guéris, on les purge avec les Pilulles Purgatives , qu’on réitéré félon le befoin , & on les rétablit ordinairement par Tufage du Lait d’Anelîe & de Vache , ou par les Bouillons d’Ecre- vi &s. & de leurs Remedes ; m *4y4rî4??4 ^4 ^4^4 >?4 >11^% >%>%'$%&'*'&& $&$•&% %< %< %$ %$%z %< %t v ^.yv %} Mc*î%> %* w*frv *& DE LA PETITE VEROLE. LA Petite Verole commence prefque toujours par une Fievre , qui eft ordi- nairement accompagnée de V omilfements, de Maux de Coeur > d’Affoupilfement 3 de Douleurs de Tête , d’Oppreffion de Poi- trine , de Difficulté de refpirer .s & qui eft quelquefois] fuivie de Maux de Reins,, 6c de Mouvements convulfifs. On remarque que ceux qui en font attaquez * ont les yeux troubles 6c chargez 5 6c ont fouvent mal à la Gorge. Le fécond „ le troifiépie ou le quatrième jour de la Fievre , tout le Corps eft femé de Pullules * qui d’abord font clai- res dans le milieu 3 6c rouges à l’entour. Cette Rougeur étant paffèe 3 la matière qui forme les Pullules s’épaiffit 3 devient blan- che 6c purulente 3 fe defféche * 6c tombe vers le quatorzième jour. La Fievre qui avoit commencé avec vio- lence 2 quitte ordinairement le Malade X iij £2,3 Traité des Maladies , apres l’Eruption des Pullules , mais elle recommence dans le tems de la Suppura- tion y & dés que ce tems eft pâlie , la Fiè- vre cefle pour ne plus revenir. Voici la cau- iè de tous ces mouvements. Les Hommes contractent dans le fein de leur Mere un mauvais Levain qui cir- cule avec la malle du Sang , lans y faire aucune impreffion lérjfibie, jufqu a ce quai ait acquis un certain degré de Codion 3c de Maturité , qui le mette en état de fer- menter 5 ce qui arrive dans les uns plus toc , Bc dans les autres plus tard. Lorlque ce Levain eft dans cette difpolîtion , il s’exalte à la première occafion : c’eft à dire , îorfque la çpnftitudon de l’Air eft propre à le mettre en mouvement , c’eft ce qui caufe la Fievre , 6c tous les 5ym- ^ ptômes qui ont accoutumé de la ftiivre \ rhumeur étant féparée , fe précipite fur les Glandes de la Peau 5 & produit les Puftu.. les dont elle tft couverte. La Fievre celle pour l’ordinaire apres l’Eruption des Pullules ; la raifon en eft claire , c’eft que le Levain qui fait fermen- ter le Sang en eft for ri. Quelquefois tout ce Levain ne pouvant être entièrement vuidé par les Glandes de la Peau , il en refte une partie dans le (fr de leurs Remedes. 1 1 J Sang *, de-là viennent les Hemoragies , 1® Flux de Ventre , les Peripneumonies , les Tranfports au Cerveau , 6c tels autres Ac- cidents qu’on voit arriver fi fouventdans cette Maladie , 6c qui font encore bien plus violents , lorfque le Levain ne fcvui* de point du tout. v La Rougeole a beaucoup de rapport a la Petite Veroîe : la caufe en eft la meme , avec cette différence pourtant , que le Le- vain de la Rougeole eft beaucoup plus fu~ btii 6c plusdégagé , que celui de la Petite Verole. Ce qui fait que les Pullules de la Rougeole font pour 1 ordinaire plus plattes , 6c que confervant toujours une Rougeur érefipelateufe , elles fe diffipent fans fuppuration. La Rougeole commence toujours pat une Ficvre , tantôt plus , 6c tantôt moins forte , accompagnée d’une Toux violente, de Maux de Gorge , 6c quelquefois de Vomiffements , Flux de Ventre 6c Délire, outre que Ton fe fent alors la vue fort chargée. Pour ce qui eft de la guerifon de ces Ma- ladies , fi la Fievre eft petite, 6c que les Piftules fortent facilement , fans que leur Eruption foie accompagnée d’aucun Acci dent confiderable , il faut bien prendre gar X iiij 224 Traité des Maladie s , de de troubler le cours de la Nature par la Saignée, par la Purgation, & par les lavements , de peur que le Levain qui fe Vuide , ne vienne à rentrer dans le Sang, & à fe précipiter fur les Parties internes. La Nature feule tirera les Malades d’af- faire fi on la laiffe agir- Cependant on ne doit pas tnéprifer l’uiage de la Poudre de Viperes, de la Theriaque, de la Confe- &ion d’Hyacinte, & de la Tifannede Scor- fonaire ; mais fi la Fievre eft violente, fi les Pullules ont de la peine à fortir, fi elles font Larges , Entafiees les unes fur les autres, fi elles fç trouvent Livides, tirant fur le vert ou fur le violet ; fi elles font Marquées de noir au milieu, ou qu’ayant une fois paru , elles difparoiflènt enfiiite ; pour lors il faut employer des Re- medes qui animent puilfamment la Cha- leur naturelle , & qui pouffent le Venin au dehors, puilque la Séparation qui fe fait naturellement, n’eft pas fuffifante pour épurer le Sang. Voilà en peu de mots la maniéré dont on doit fe conduire dans la guetifon de ces Maladies ; mais comme cette inftru- étion eft trop vague &i trop generale, je vais regler plus particulièrement le Régi- me qu’on y doit obferver , les Remedes (ÿ* de leurs Rente de s. n 5 fju’il y faut employer , 1 Ordre 6c le Tenis dans lesquels il faut les mettre en ufage, 6c ce qu'il ya à craindre 6c à éviter, pen- dant le cours de la Maladie. Il faut commencer par mettre le Ma- lade dans un lieu qui ne foie ni froid., ni exceffivement chaud , 6c prendre garde de ne le pas accabler par le poids des cou- vertures. Si la petite Verole , ou la Rougeole, ont peine à fortir à caufe de la violen- ce de la Fievre , on peut d’abord fai- re faigner le Malade une ou deux fois * luy donner des Lavements, 6c meme le purger avec la Poudre Fébrifuge , fans rien craindre de l’effet de ces Rcmedes ; mais il faut bien fe donner garde de ten- ter la Purgation ni la Saignée , à moins que ce ne foit dans des cas pteffants , &C lorfque les Symptômes feront confdera- bles, 6c menaceront la vie du Malade : Enfuite pour chafler promtement le venin de la petite Verole ou de la Rougeole en dehors, on fera prendre au Malade de deux heures en deux heures , une Prife d’E- lixir Theriacal , ou autre Cordial meie dans la Tifane faite avec la Racine de Scorfonaire, la Corne de Cerf 6cc. ôc l’on continuera ce remede jufqu à ce que 216 Trait fies Maladies , la petite Vcrole s’élève par tout en poin- te ; En cet état on ne donnera plus de cet Elixir au Malade que de quatre heures en quatre heures jufqu a parfaite guerifon. Ce Remede eft très Ipeçifique contre toutes ces Maladies , de fon effet ordinaire eft de faire fuer, ou tranfpirer. La Nourriture fera de Bouillons * d Oeufs frais, de Gelée, &c lors qu’il ny aura point de Fievre, on pourra don- ner aux Malades de petites foupes. Pour garantir les yeux de l’imprefïîoa des Humeurs acres , on fe fervira dés le commencement , d’un Collyre fai t avec les Eaux diftiîiees de Plantain, d’Euphraife, & de Chelidoine j dans kquel on mêlera le Safran & la Tu trie préparée : On cham géra ce Collyre félon Ses différentes indi- cations î & pour appaifer les Démangeai - ions du Vifage, on le baflinera pendant le cours de la Maladie, avec l’Eau d’Or- ge tiede, de l’Huile d’ Amandes douces , ou 1 huile des Quatre Semences froides* Quand les Maux de Gorge font trop Violents, on fait mâcher au Malade une Croûte de Pain , afin qu’en l’avalant les Puftules fe percent, ce qui fait pour 1 ordinaire cefïer la douleur. Il eft permis de s’humeder fouvent la bouche d’un & de leurs Remedes, 227 Gargariftne fait avec l’Eau d’Orge 8c le Miel de Narbonne. Lorlque le Nez eft bouché par les Croû- tes des Puftales ou gpinsde Verole * 8c qu’on y lent de la Douleur à caufe de l'in- flammation., on y met de l’Onguent * ou de l’Huile rofat > eniiiite de quoy on débou- ché les Narines avec un Cure- oreille } alors le Malade fouffxe moins* 8c refpi- re plus librement. Si après l’Eruption des Pullules il fur- vient quelques Accidents fâcheux* com- me augmentation de Fievre * Rêverie * In* fomnie* Inquiétude* Cours de Ventre* Colique * 8c même Hemoragie ; on peut faire prendre au Maîade/ans aucune crain- te * la Teinture de Corail mêlée dans la Tifane * qui eft d’un grand fecours en ces Occasions , Sc continuer de donner les Cor- diaux à l’ordinaire. On doit s’abftenir de toute forte de Ra~ fraichiflèments dans le Cours de la Ma- ladie , car les moindres font capables de eau fer une grande révolution. Quoique le Septième* le Neuvième* 8c l’Onzième jour fe foient paflez favora- blement * il ne lai (Te pas de fur venir quel- quefois plufieurs Accidents les jours (la- vants * 8c l’on doit alors redoubler V ut- 2 1 S Traité des Maladies , des Cordiaux , 8c avoir recours à 1 Or potable , ou à la Poudre fiidorifique, pour foûtenir les forces du Malade , 5c pour faire pouffer le refte du Venin au dehors , autant qu’il fera poffible. Pendant qu on fe fer vira de cette Prati- que, quelque violent que foit le mal, il y aura toujours lieu d ’efperer > mais tous les autres Remedes , comme la Saignée, 1 Emetique , & la Purgation qu’on tente dans 1 extrémité, font non feulement inutb les 5c dangereux , mais même mortels $ 5c 1 on doit tenir pour maxime certaine , que quand on ne peut pas fouîager un Ma- lade , il ne faut pas luy nuire vifiblement. Quand les Pullules font dans le degré de la maturité où elles doivent être , ©n peut les percer, & froter le vifage d’une pommade faite fimplement avec âu Benre frais, qu on fait rouffir dans une Poêle , & où l’on jette enfuite des feüilles de Sau- Lorfque la Sauge eft grillée , il faut 1 oter avec une petite écumoire , 5c y en remettre de nouvelle julqu’à trois ou qua- tre fois. On applique cette Pommade de quatre heures en quatre heures j 5c comme elle leche promtement les Pullules , elle empeche que la Matière ne creufe , 5c n y iaiffe enfuite une marque defagreable , ou é* de leurs Remcdes. 2 29 une Cicatrice difforme * comme il arrive tous les jours quand on ne prend point cette précaution. De toutes les Pomma- des qu’on employé dansces occafions , j’ay trouvé que celle-ey étoit une des meil- leures. Quand le quatorzième jour fera pafïe , &c que les Pullules feront tombées , le Malade fe fervira d'une Pommade ordi- naire pour fe decralfer. Il obfervera tou- jours un bon Régime de vivre julqu’au vingt-un j & pendant tout cet intervalle, il ne doit plus prendre deTifane Sudorifi- que, ni d’Eiixir Theriacal \ mais il s’hu- medera par des Tilanes rafraîchiflantes , par des Potages , par des Nourritures lé- gères & par des Lavements félon le be- foin. Après le vingt-un on le doit pur- ger avec les Pillules purgatives , 8c mê- , me les reïterer plulîeursfois : mais il faut attendre à le faire, que le Vingt-un foit palfé j car on voit mourir un grand nom bre de Malades , le jour même qu’ils ont été purgez , uniquement pour l’avoir été trop tôt. Il arrive fouvent que la Petite Vcrole n’ayant pas fuppuré alfez abondamment, produit des Gales 8>c des Abfccs en diver- ses Parties du corps 1 on doit fe fervir 23° Traité des Maladies , dans ccs occasions 3 de 1 Onguent Divin pour les panfer j & on aura foin en mê- me rems de faire prendre aux Convales- cents des Bouillons propres à purifier le Sang * Sc quelquefois du Lait pour les remettre. & de leurs Remèdes. 1 3 1 LES VERTUS ET L’USAGE Cl X A PIERRE DE PORC LA Pierre de Porc a la réputation dans les Indes * en Portugal , en Angleter- re , 5c en Holande * cf être uh Remcde Spécifique contre la Petite Verole* contre la Rougeole , contre la Fleurefie , con- tre inflammation de Poirrine > contre les Erefipdes , contre toutes fortes de Vapeurs mélancoliques s & autres 5 de quelque caufe qu’elles proviennent tant dans les hommes que dans les femmes. On avoit marqué au Roy d’Angleter- re Charles II. que ces Pierres étoient un trefor pour la fanté * & qu’on ne pouvoir trop les eftimer. Mon pere qui fut char- gé par S. M. Britannique d’en examiner trois de differente efpece* m’a communi- qué les obfervations fuivantes. Cette Pierre fe trouve dans laVefficuîe * du Fiel du Porc Epie, Animal colere 5c « cruel qui n’habite que les Bois 5c ne fe “ z 3 * Maladies , »» nourrit que d’herbes fortes. Il naît dans « les Royaumes de Malaka , de Bona ôc » de Zeilon. Les Médecins &: les Peuples de ces w Païs là les eftiment beaucoup , & non » feulement s’en fervent pour les Maia- « dies que nous avons nommées., mais » en font auffi ufer aux Vieillards, ai- ^ furant qu’elles raniment la Chaleur na- v> tutelle, purifient la- Malle du Sang, *» leur prolongent la Vie, & les confer- » vent dans une fanté parfaite. Ils difent w que cette Pierre -eft un Cordial admira- » ble , 5 c qu’ils ne connoiflem point chez » eux de Remede auquel ils ayent plus de » confiance. Voici le mémoire de fonufage. Ils prennent une Tafle de Porcelaine, y mettent quatre Onces de Vin , ou autre Liqueur fpiritueufe , & font infufer la Pierre à froid, pendant demie -heure. Comme elle eft ordinairement enchaftee, on la fufpend danslaTafte, afin qu’elle ne touche point au fond , enfuite de quoy on la retire -, & comme elle s’amollit pen- dant l’infufion on la met dans un lieu fec , jufqu’àce quelle ait repris fa dure- té naturelle. Son effet ordinaire eft de pro- voquer la Tranfpiration &c les Sueurs a- bondantes. Ils en prennent dans les Ma- & de leurs Rente des . 233 ladies les plus aigues, huit ou dix ou douze fois au plus , pour être entièrement guéris , laiflent entre chaque Prife , dou- ze ou vingt-quatre heures de diftance, de aftiirent qu’ils gueriflcnt fans autre re- cours toutes les Maladies dont nous ve- nons de parler. Mon Pere m’en écrit en ces termes. . J’ay examiné avec toute Fexaâitude te poffible , ces differentes efpeces de Pier- ce res. La première du Royaume de Ma- « laka , eft d une couleur de Paille , 8c u d’une amertume très agréable. La fe-> « conde eft un peu brune 3c plus dure; C€ elle vient du. Royaume de Bona , 8c n’a « point cette douce amertume. La troi- cc fiéme enfin , eft d’une couleur noirâtre, u 3c d’une fubftance un peu molle 3c li- c« monneufe ; elle vient du Royaume de et Zeilon : fon amertume eft très dégoû- ce tante , 3c fa vertu très- médiocre, ^ Ces Pierres donnent une legere teintu- c« re blanchâtre à la liqueur dans laque 1- le 011 les fait infufer ’> 3c perdent quel- ce que chofe de leur pefanteur,à chaque ce fois qu’on s’en fert. Leur compofîtion ce n’eft autre chofe qu’une Bile pétrifiée, c« qu’on trouve fouvent dans la Veflicule du Fiel des Hommes 3c des Animaux « X 234 T raité des Maladies > » de ce Pays-cy;Ces dernieres Pterresn’ont m pas la même vertu de font plus pef antes. » Apres avoir été inftruit de la nature 93 & de la qualité de ce Remede , j'ay re- ts connu par piufieurs expériences , que la 93 Pierre de Porc qui vient duRoyaume de »? MalaKa,furpaffe infiniment les deux au- 93 très, ce qui me l’a toujours fait préfe- « rer dans l'ufage que j’en ay fait. Au lieu n de la faire infufer dans des Liqueurs w fpiricueufes , je me fers des Eaux di- w ftillées convenables aux Maladies; de » j’ay obfirvé que les effets du Remede w en étoient plus promts de meilleurs , en 93 obfervant le Régime acoûtumé de la w Sueur. » Je me fuis fervi de ces Pierres, dans 93 le tems que la pefte regnoit en Holan- »3 de , où les occasions étoient frequentes » pour 1 s éprouver, de je les ay don- 93 nées a vec un fuccés étonnant, je puis 33 dire que je leur ay prefque toujours vu >3 produire les mêmes effets que les In* 93 diens leur attribuent. *3 Celle que je vous envoyé efi une des 33 meilleures qui fe trouvent, de l’ufage 33 que vous en ferez vous convaincra de 93 fa bonté : Les effets de ces Pierres a» font connus de tous nos Médecins, de & de leurs Retnedes. 235 de nos Apotiquaires , qui en ont dans ce leurs boutiques. ct Comme elles ne font pas toutes de & la même bonté il faut avertir ceux qui c« voudront en acheter , de prendre la pre- c« caution de les éprouver auparavant fur ce des Malades , ce que les Marchands ne t« refufent point. Quoique celles duRoyau- ce me de Malaxa ayent une vertu plus tt efficace , il faut cependant prendre ce garde qu’elles n’ayent pas trop fervi 3 « car alors leurs effets deviennent moins tt fenfibles 3 furtout lorfqu’elles font peti- «s tes, lor {quelles deviennent fort unies, «c fendues par plufieurs endroits , 5e quel- ce les balottent dans for ou elles font en- ce chaffées. La grofleur de la Pierre , & les gue- ce rifons qu’elles produit , en réglé ordi- ce nairement le prix : il s en trouve de- ce puis cent écus jufqu’à quatre mille francs: ce 8c celle que je vous envoyé coûte huit » cents écus. ce Le Roy de Portugal a plufieurs de ces ce Pierres, ôc lorfque quelqu’un de fes ce Sujets eft attaqué d’une Maladie confide- ce rable , ou eft à l'extrémité , on s’ad- ce dreffe fouvent à ce Prince , qui ordonne ce lui-même l’Infufion 5c l’envoye. « Y i| T raité des Maladies , Le détail de cette lettre eft affez pré- cis, 3c je ne croy pas qu'il foit necef- faire cl'y rien ajouter ^ je ne puis nean- moins me difpenfer de rapporter icy quel- ques Cures farprenantes que j’ay faites avec cette Pierre, 3c qui font connues d’un grand nombre de Perfonnes. Mes amis ont jugé qu’il étoit d’autant plus neceffaire que je les rapportafle , que fon ufage 3c fes vertus ne font point encore connues en France , 3c que rien ne juftifie mieux la confiance qu’on y doit avoir , que les guerifons des Maladies mêmes , pour lelquelles on les propoie. Le premier des Malades à l’égard des- quels je l’ay employée , eft le fils de M. de Vanolles , Treforier General de la Ma- rine, âgé de quatorze ans. Il étoit atta- qué d’une petite Verole accompagnée d’u- ne Fievre continue, Vomiftements , Tran^ fports au Cerveau , 3c d’une grande He- moragie par la Langue , accident très fin- ^ulier, & qui le reduifit en deux jours a Textremité. Je luy donnay unePriie de l’infufion du Remede toutes les huit heu- res , & il gu/erit heureufement. Madame d’Erbigni , Reîigieufe dans le Convent de S. Avoye âgée de Tren- te ans , étoit atteinte dune Fievre continue^ & de leurs Rente de s. 2 yj d’une vive Douleur au côté , d’une Dif- ficulté de refpirer , 5c d’un Crachement de Sang. Tous les Remedes, comme la Saignée 5c autres, ayant été inutilement employez , elle fut réduite a 1 extrémité 9 & receut même l’Extrême Onétion. Alors je luy fis prendre lTnfnfion de la Pierre, &; quelques heures après l’avoir prife , le Tranfport & les autres Accidents dimi- nuèrent peu à peu : je luy en donnay une fécondé & troifiéme Prife qui la guéri- rent parfaitement. Le R. P. Gaillard Je- fuite qui étoit pour lors auprès d elle , eft témoin de ce que je dis. M. le Comte de Gondrin âgé d’on- ze ans , tomba malade de la petite Vé- role , accompagné de Fievre, ôc des au- tres Symptômes , avec un Saignement de nez confiderable , qui Favoit réduit dans un abatement extrême,' d’une r maniéré à ôter toute efperance. Dans cet état dé- plorable, M. l’Abbé Anfelme m’envoya chercher en pofte ; j’y fus , 5c lui fis prendre d’abord le Remede, que je fis infufèr en fa prefence ,5 c à mefure que le remede commença d’agir , la petite Vé- role fortit en abondance, ôc les Sueurs devinrent copieufes. Il en avala quatre Prifes, qui toutes produifirent le même effet ; La, première même fortifia beau- 23 S Traité des Maladies y coup le Malade * qui guérie enfin très heureufement. Le Chirurgien de M. le Marquis d’Amin * homme très habile * qui le gouvernoit dans fa Maladie* avoua qu’il n’avoit jamais vû de Remede agir fi efficacement. Mademoifelle de Mefgrigny âgée de trenre ans* tomba malade de la petite Verole à Sens en Bourgogne * 6c fe mit en chemin dans cet état pour arriver à Paris. Je fus appelle * je trouvay la petite Verole rentrée* 6c une Fievre con- fiderable* avec une fluxion fur la poitrine* la Malade rêvant continuellement * en un mot à Fextremité. Je lui fis prendre le Remede qui d’abord ne fit rien * mais la fécondé Prife provoqua des Sueurs très abondantes* fit fôrtir la petite Verole* deforte que tout le corps de la Malade fut à l’inftant couvert de Pourpre. Elle en ufa fix Prifes qui la guérirent parfai- tement* 6c elle joiiit depuis ce temps d’u- ne fânté parfaite. Cette humeur étoit fi maligne* qu’elle lui flt tomber tous les ongles des pieds 6c des mains. Madame la Frefidente le Bailleul * à Page de cinquante ans , fut attaquée d’u- ne groflê Fievre * accompagnée d’une Op- preffion de Poitrine * de Tranfport au Cerveau* avec un Pouls intermittent * & é- de leurs Remedes. 13$ toutes les marques d’une Mort prochai- ne. On m’appella , & on me dit que c’étoit la fuite d’une Rougeole rentrée : Après l’avoir examinée j je trouvay encore quelques petites Taches noires tirant fur le violet, fon corps femé de petits Bouton les uns gros comme du Millet , & d’autres gros comme dn Chenevis : tous remplis d une ferofite claire & rranfparente ; ce qui faifoit croi- re que c’étoit une petite Verole avortée. Dans cet état déplorable , je propofay à fa famille l’ufagede la Pierre d^Porc : On y confentit facilement , Je luy don- nay une prife de l’infufion de ce Reme- de, qui la fit fuer , & fit reflortir la Rougeole. Douze heures apres cette pre- mière Prife , je lui en donnay une fécon- dé , par le moyen de laquelle tous les Accidents commencèrent à diminuer ; en- fin la fixiéme Prife luy rendit une fânte parfaite. La petite Verole & la Rougeole dont le Fils de M. Baré Auditeur des Com- ptes âgé de quatre ans, fe trouva atteint, étoient encore plus dangereufes , car el- les étoient accompagnées d’une groflè Fièvre , de Convulfion , d’une Colique confiderable , & de Tranfport- Je fus appelle , lorfque le Malade étoit à 1 a- % 40 Traité des Maladies , gonie , & je propofay l’Infufîon , que je ne pus lui faire prendre que par le Nez. Ce s Remede eut un effet furprenant 3 & procura une Sueur qui dura vingt-quatre heures * à la fin de laquelle les Symptô- mes ayant ceflé cet Enfant fut hors de danger : On luy donna quatre Prifes à l’ordinaire : il n’eut pas le | moindre Accident dans le cours de fa Maladie 3 de fut parfaitement guery. Je pourrois rapporter icy un grand nom- bre d’experiences femblables que je pafîe fous fîlencede crainte d’ennuyer leLefteur. Je diray feulement que Madame d’ Arma- gnac , de M. l’Abbé d’Eftrées ont ache- té depuis > chacun une de ces Pierres en Portugal * laquelle quoique petite / leur coûte à chacun cinq cents écus. M. l’Abbé de Cicey 3 qui a été fait par le Pape 3 Evêque Se Vicaire Apoftolique dans le Royaume de Siam Se qui a de- meuré long-tems dans les Indes > m’a ai- fure qu’il en connoifïbit la vertu * con- formement à ce que mon Pere m’en avoir écrit. Il ma dit qu’il étoit prefenr lors qu’on refufa d’une de ces Pierres > la fem- me de quatre mil livres dans le Païs mê- me ^ & que le Marchand ne voulut jamais b donner à moins de huit mil livres. DE LA & de leurs Semedes. i4ï 6i«ï*»d 6t»9c^è*è^;6’t^*»s»*wf.%>,a«. <&*•$» DE L A PIERRE DE P O RC P R E'P ARE’E. A Prés m'être convaincu par les Qb- fervations que je viens de rapporter* des Effets étonnants de la Pierre de Porc; j’ay conçu * en faifant de ferieufes refle- xions fur fes vertus 3 qu'on pourroit en faire une Compofition * qui la rendroit universelle dans toutes les Fievres Conti- nues &: Intermittentes. A force de re- t cherches * je fuis enfin parvenu à la trou* ver. Mes expériences m'ont fait connoî- îre depuis trois ans , que huit ou dix Pri- fes de eette Préparation , gueriiTent infail- liblement, & avec une douceur furprenan- te , toutes fortes de Fievres Continues & Intermittentes , quelque violentes qu’elles foient,poutvûque laMaladie n’ait point été pouffée à Son dernier Période , & qu’il n’y ait point d’ulcere, ni d’abcés dans le corps. { %^% Traité des Maladie s , ni d’alteration dans la fubftance des Vif- ceres. C’eft une confolarion que les Malades n’ont point encore eue jufqifici *5 puifqu’on a toujours regardé la plupart des Fievres Continues 6e Malignes, comme mortel- les , ou du moins comme très- dangereu- fes par leurs fuites , à caufe des Accidents qui les accompagnent 5c qui furviennent pour L’ordinaire. Il fe trouve neanmoins de ces Maladies qui fe gueriffent par les Secours generaux, 5c c’eft dans cette vûe que je les propofej mais ii dés \es premiers jours on ne voit point une heureufe diminution de la Fiè- vre , 5c des Accidents qui l’accompagnent, alors je confeilled’en venir à Fufage delà Pierre de Porc préparée , qu’on employera toujours utilement , en fuivant exad ment les Réglés marquées dans le Mémoire lui- vaut. Au refte , quelque nombreufes , 5c quel- que fortes que foient les Expériences que j’ay faites de l’infaillibilité de ce Rcmede, je ne pretens pas en être cru fur ma pa- role : Mais pour convaincre les Incrédu- les , entre un grand nombre d’exemples que je pourvois citer , je me contenteray d’alleguer celui de Mje Duc de Beauyii- & de leurs Remedes. 245 villiersj qui étant attaqué d’une Fievre tres- opiniâtre 3 comme toute la France l5a fçû* fut guéri par huit Prifes de ce Remede. Ceux qui fe voudront donner la peine d’a- profondir ce qui regarde les effets de ce Re- mede , en entendront parler communément aplufieursPerfonnes de foy3 qui ont éprou- vé par elles-mêmes la certitude de ce que j avance ici. % 44 Traité des Maladies 3 METHODE POUR TRAITER TOUTE SORTE de Fievres par Fufage de la Pierre JE) e Porc prépar e» LOrs qu’un Malade fe trouvera atta- qué de la Fievre , il faudra d’abord îe faire faigner une ou deux fois , lui don- ner des Lavement^ rafraichiifants , & le purger avec telle Medecine qu’on jugera à propos j ou aveç les Pillules Purgati- ves , afin d’ôcer la trop grande Plénitude du Sang 3c des Humeurs. Si apres cela la Fieyre ne ce{Te pas 3 on mettra la Pierre de Pore en ufage. Ceft un Remede facile à prendre * & qui guérit infailliblement toute forte de Fievres Continues , Intermittentes * celles même qui ont refifté au Quinquina > 3c aux autres Remedes particuliers. Il enleve les Obftru plions de toutes les Parties du Corps * 3c guérit les Fievres Hcftiques , pourvu qu il ny aitpasd’Ul- çm dans le Poumon, dr de leurs Remedés. i4f Les effets de ce Remede font differents* & fuivent toujours les differents mouve- ments de la Nature. Il corrige &c emoufle les Humeurs âcres & malignes, il vuide par la Tranfpiration , ou parles Sueurs 3 quelquefois par les Urines , ou bien pat de légers Vomiflements 5 ou Crachements* mais rarement par les Selles * a moins que le Malade n y eût de la difpofitiom Quoique plufieurs de ceux qui ufent de cette Pierre n’en reffentent aucun effet feir fible * neanmoins ils s’en trouvent egale- ment guéris. ^ Ce Remede convient à tout âge * à tout fexe & à tout tempérament \ & la Dofe nen doit 'point être diminuée , non pas même pour les Enfants de fix mois : cc qui fait comprendre avec combien de dou- ceur il agit , & avec combien de feureté on peut s’en fervir ) neanmoins dans les Maladies où les Enfants en doivent ufer plusieurs fois * il fuffira dans un Age fiten* dre de leur en donner la moitié de la Do- fe * ôc ils guériront de même. mmh es Malades fe trouveront toujours fou- lagez dés la première ou fécondé Prife ce qui ne manquera pas de leur infpirer de la confiance pour ce Remede. Lorfqu’on veut le prendre * on le délay®. Z iij f4$ Traité des Maladies 3 dans un peu de Vin ou de Sirop , & on bon un peu de Vin pardeifus , afin qu’il defcende plus facilement dans I’Eftomac. On peut auffi en faire un Bol avec un peu de Confitures , & le prendre dans du Pain a chanter. Il faut fur tout obferver de le prendre a jeun , ou bien fix heures après de la Nourriture folide , ou trois heures apres un Bouillon , pour attendre que la A/igeftipn (oit entièrement faite. Apres que le Malade aura pris le Re- toede, on le couvrira plus qu’à l’ordinai- re , afin ne provoquer la Tranfpiration ou la Sueur. r Dans les Fièvres Malignes & Pleurefies on doit donner une Prife du Remede de huit heures en huit heures , avec une On- UUv VJ ce de Syrop de Coquelico, de Nenuph ou de Diacode , félon la violence c iar, des Douleurs que reifent le Malade, ou le befom qu’il a de dormir : on doit obfer- ver auffi de le faire prendre quelques heu- res avant le Redoublement ou à l’entrée du Redoublement en cas qu’il avance. Il n’eft pas necefiaire de faire fai «mer & purger dans les Fievres Maligne” L’ufa- ge leul de la Pierre de Porc fuffira, La Sueur furvient pour l’ordinaire, à la seconde ou a la troifiéme Prile, & de- ($• de leurs Remedes. 247 termine bientôt la Maladie , pourvû qu’on la ménagé avec" foin , & qu OI\ tienne e Malade couvert , pour le faire fuer autant que'fes forces le permettront. Dans les Fievres continues avec Ke- doublements, on donne Ce Remede de douze heures en douze heures , & on le mêle avec deux ou trois cuillerées de Vin , obfervant pour réglé generale de donner un Bouillon deux heures apres au Malade , & un autre Bouillon immédiate- ment à la fin de l’Accès, ou du Redou- blement. On luy doit faire au refte gar- der un Régime de vivre ordinaire : & s il a foif, on peut luy donner à boire -, pour- vu que ce foit demie- heure avant, ou apres avoir pris le Remede. Il le faut reïcerer jufqu’à parfaite gué- ri fou qui ne le fait jamais attendre que quatre ou cinq jours au plus , de quelque nature que foit la Fievre: car huit ou dix Prifes de ce Remede gueriflent tou- jours. Au refte il eft bon de remarquer qu’en ufant de ce Remede dés le com- mencement , on coupe le chemin a une infinité d’accidents qui pourraient. lurve- nir pendant le couïs de la Maladie. Dans la petite Verole 8c la Rougeoie* on le donne dans du Vin^ ou bien me-t Z iiij H 8 traité des Maladies , je avec la Thériaque ou la Confection d Hyacinte. Le Malade en prend les trois premiers jours une Prife ie ma[i une demie Prife douze heures après. A mefure que la petite Verole & Rouzeè, Je ferrent, & qu’on voit les Accidents diminuer, on n’en donne qu’une demie rife le matin , & autant le foir , & on ceflè tout-a-fatt d’en donner, quand on voit qui. ny a plus rien à craindre. 1 Aa §ouvernera pendant tout ce tems les Malades , comme on a coûtumc de taire dans chaque Maladie, tant pour les ■Bouillons, que pour la Boiflon ; enfuite on les purgera autant de fois qu’on le ju- g-ra a propos , & on pourra même leur donner des Lavements aux jours qu’ils auront pris le Remede , pour peu qu’ils te lentent en avoir befoin. Dans les Fievres quartes , il faut donner ce Remeae le matin à jeun , la veille de 1 Accès, faire mettre le Malade au lit , le b,en couvrir. Deux heures après on luy donnera un Bouillon ; mais s’il ne tranfpiroit ou ne fuoit pas, il pourra fe lever & vivre a fon ordinaire. On fera prendre la (êconde Prife fix heures après avoir dîne ^ obfervant le même Régime ; la troUieme Prife fe doit donner environ é* de leurs Remedes . 245 trois heures avant l’Accès. Le troifiéme jour le Malade ne doit rien prendre qu’un Lavement purgatif. On luy donnera la quatrième Prife du Remede à jeun , le matin dti quatrième jour , Sc la cinquième fix heures après qu’il aura dîné. Enfin la fixiéme fe prendra trois heures avant l’Accès : Il faut continuer cette Méthode julqu’à parfaite guerifon 3 qui eft toujours feure après le troifiéme Accès. Et comme elle arrive fouvent plu- tôt , il eft bon d’avertir qu’on doit cef- fer Je Remede d’abord qu’on fe trouve guéri de quelque Fievre que ce foit. On doit feulement dans la fuite fe purger deux ou trois fois. Dans les Double-Quartes il faut donner le Remede le matin à jeun 5 la veille de l’Accès j ôc la fécondé Prife fix heures après le dîné. La troifiéme prife fe don- ne avant la Fievre ou à l’entrée de l’ Accès* &c la quatrième Prife fix heures après que la Fievre aura ceflé. On continue la mê- me Méthode le lendemain 3 Sc les jours fuivants jufqu’à parfaite Guerifon. Dans les Triples' Quartes > il faut don- ner le Remede trois jours de fuite de la même maniéré : Les Malades feront tou- jours guérisse troifiéme ou quatrième jour. i^o Tratte des Maladies , Dans les Fievres tjuctidiem.es , on eti prendra trois jours de fuite , trois heures avant le Redoublement, & fix heures âpres que la Fievre aura ceffé. Dans les Fievres Tierces , on prendra la première Prife le marin à jeun la veille de 1 Accès , & la féconde fix heures après avoir dine. Latroifiéme trois heures avant 1 Accès, la quatrième fix heures après j On réitérera les Prifes dansTe même or- dre, jufqu’à ce que le Malade {oit gue~ ïy , ce qui arrive pour l’ordinaire après le fécond Accès. Dans les Fievres Doubles -Tierces , on prendra le Remede trois jours de fuite, comme dans les autres Fievres, & en cas *3U on ne puifïe le donner précifément trois heures avant V Accès , on le donnera à 1 entrée de l’Accès, ou dun Redouble- ^ doit obferver généralement a 1 égard de toutes les Fievres, Quand les Malades (ont agitez la nuit par des . Infomnies, par des Chaleurs ou par des Inquiétudes, on leur peut donner le loir une Emulfion , avec les quatre Se- mences froides ôc les Amandes , en y ajou- tant une Once de Syrop de Nénuphar ou de Diacode. Après que la Fievre aura cef- le , le Convalçfcent fe ménagera avec foin j é* de leurs Remedes . 25! car on ne peut pas tout d un coup recou- vrer fes forces ni fe rétablir entièrement, fur toutlorfque la Fievre a été extrême- ment violente , quelle a été maligne, ou qu elle a duré un tems confidcrable. Il faut fe purger dans la fuite autant de fois qu'on en aura befoin , &C chacun réglera Ion Régime de vivre d'une maniéré con- venable à fa Maladie &c à ion Tempera^ ment. & i 5 1 Traité des Maladies. METHODE POVR TRAITER LES MALADIES des Reins , & de Lî V ;jjte , par t ufage du Baume fait avec la Racine de Parerabrava. LA Partie extérieure des Reins eft for- mée d’un amas de petites Glandes qui fervent à filtrer les Urines -, & la partie in- térieure cft formée d’un grand nombre de petits Tuyaux, pat lefquels l’Urine, à mefure qu’elle fe fepare de la Ma (Te du Sang , fe déchargé dans le Baffin. De là elle coule par les Ureteres dans la Veffie qui eft le Refervoir où elle fejourne juf- qu’à ce qu’elle foit a fiez acre , Bc en af- fez grande quantité pour irriter îa Mem- brane nerveufe qui tapifle les Parois in- ternes de cette Partie. Alors la Veffie fe reffierre, les Mufcles du bas Ventre k prelïènt, & l’Urine en eft exprimée avec rapidité. Tout cela fe fait fans peine &c fans douleur, pendant que l’Urine Scies- Parties par où elle pafle font dans leur Etat naturel ; mais l’une & l’autre font fu- é* de leur s Remdes ; 155 jettes à beaucoup d’accident s. L'Urine devient quelquefois trop acre, 8c trop ardente, pour lors elle irrite (ans cefle le Col de la Veffîe : Ton urine à tout moment , 8c Ton fent une ardeur infup- portable dans le Canal de l Urêtre. Quelquefois elle eft fi chargée de Boue, ou de Glaires , qu’elle fait des obftruétions dans les Glandes des Reins, ce qui eau- fe une fuppreffion d’urine, lorlque tout le corps des Reins eft bouché , 8c une Di- minution confiderable , s’il n’y en aqu’u* ne Partie d’embaraflee. Quelquefois le Tartre qu’elle charie avec elle , eft fi difi- pofé à s’unir par le mélange des Glaires, que plufieurs de fes Parties s’accrochent enfemble , avant que de defeendre du Rein j & c’eft ainfi que le Calcul 8c la Gravelle fe Forment, Ce Sable & cette Pierre qui fe forment dans les Reins , caufent à leur tour un très grand nombre de Symptô- mes. La Pkrrç caufe ordinairement une Fe- fanteur continuelle dans cette Partie , 8c quelquefois une elpece d’Engourdiffement à la Cuiffe. Si elle s'ébranle , elle excite des Dou- leurs infupportables, aufquellcs on a don- né le nom de Colique Néphrétique , & 2 54 Traité des Maladie s , ces couleurs font continuelles , lorlque la figure de la Pierre eft fort irreguliere. En ce cas la , il arrive aflez iouvent eue quelque petit Vai fléau s’ouvre dans les Reins, le Sang qui s’écoule fie mêle avec 1 Urine, la rend flanglante , & quel- quefois caufe une Hemoragie confiderable. La Partie du Rein qui eft déchirée , fuppure aflez fouvent ; il s’y forme quel.- quefois un Abcès, ou un Ulcéré, les Uri- nes font purulentes, cet Ulcéré caufe prefque toujours une Douleur fourde , & de tems en tems des Douleurs extrême- ment vives accompagnées de Fievre ; ces Maladies durent pour l’ordinaire beaucoup d’années. Voila les Accidents que la Pierre a cou- tume de eau-fer îorfqu’eile refte engagée dans le Rein : Si elle s’en détaché, & quelle s’arrête dans les Ureteres, elle y excite des Douleurs incomparablement plus vives que celles dont nous venons de parler, parce que les Ureteres font infini- ment plus fenfibles que la Subftance des Reins. Outre la violence de la Douleur que caufe une Pierre engagée dans les Ureteres, elle eft fuivie de Maux de cœur & de Vo- miiîements ; cette Douleur & ces vomif- dr de leurs Remedesï 255 fèments durent jufqu’à ce que la Pierre fok defcenduë dans la Veflie. Lorfque cela arrive , & quelle eft affez petite pour pafler par le Canal de TUretere , elle fort avec l’urine *, lî elle eft trop grof- fe, elle s arrête dans la Veflie , où elle grôflit infenfiblement par l'union des Par- ties tartareufes de PUrine, qui s’atachent continuellement à fa fupcrficie. Cette Maladie eft des plus facheufes, car on ne peut efperer d’en guérir que par l’Operation de Taille-, & ceux qui pré- tendent avoir le fecret de la dïflbudre , ne veulent que tromper le Malade. Pendant que la Pierre fejourne dans la Veflie, elle caulë plufieurs Symptômes très differents, des Ardeurs d’Urine prefque continuelles, dêsfîonfLments & des Douleurs très vives dans le Col de la Veflie au moindre faux pas que l’on fait ; des Envies frequentes cfUriner, 'un~fentiment.de Pefanteur vers l’Os pubis , 5 c quelquefois des Retentions d’Urine lorfqu elle s’engage dans le Canal de TUreteie. Si elle eft raboteufe & ïrreguliere les Douleurs font plus infupportables , car elle déchire de petits V ai flé aux qui font fendre du Sang au Malade , 8c elle fait des Excoriations dans la Veflie qui dege- %*)6 Traite des Maladies, nerent en Ulcérés * &c produifent louyent des Champignons qui rendent l'Opera- tion inutile. Lors quil fe forme du Sable , les Uri- nes en font remplies pour l’ordinaire *, ôc ce Sable excite des Ardeurs d’Urine, en raclant le Canal. Quelquefois il s’ar- rct : dans ies Tuyaux excrétoires des Reins* &c produit alors une Colique Néphrétique* qui comme celles qui ont pour principe le Calcul 8c la Boue * caufe fouvent une entière Supprefiion d’Urine. L Urine eft quelquefois fi acre 8c fi ardente qu’elle caufe une Envie continuel- le d’Uriner* qu’on appelle Tenefme de Vellie 8c qui eft accompagnée de douleurs cxceffives. La Veffie eft encore lu jette à une clpe- ce de Gale qni s’attache à fa Partie inter- ne * la refferre & la durcit pour l’ordi- naire * fi 1 on n y remedie promtemenr. Mais il faut bien prendre garde de confondre les Maladies des Reins 8c de la Veffie , avec les Accidents qui arrivent à l’Uretcre, Il fe forme dans ce Canal des Gonflements * des Ulcérés * des Chairs baveufes * 8c des Carnofitez qui empêchent 1 Ecoulement de 1 Urine. Dans cet état la Veffie peut être remplie* fes Fibres char- nus & de leurs Renie de s. 257 nus 3c les Mufeles du bas Ventre peuvent fc reflerrer Sc la prefler, niais l’Urine eft retenue parce qu'elle trouve un Obftacle a Ton pajTage. Cette Maladie eft tres-dan- gereufe , de il n'y a que la Sonde 3c les Bougies qui puiflent y remedier. Lorlque la Suppreffion a duré alTeZr longtems pour avoir caufé une Extenlîou violente à la Vellîe, elle perd fon Ref- fort j qu elle ne reprend qu’au bout de Vingt, Trente ou Quarante jours * 3c lorfque le Malade eft âgé, la Veftïe de- meure fou vent tout- à- fait paralitique. On a jufqu’ici employé un grand nom- bre de Remedes contre les Maladies des Reins 3c de la Veftïe *, les Diurétiques font ceux que 1 on a le plus mis en ufage s mais l'experience a fait voir , que dans beaucoup d'occaftons ils ont été plus nui- fibles qu utiles. Ils ont caufé quelquefois des defordres allez fâcheux , pour faire aprehender de s'en fervir en toutes rem* contres, parce que chariant trop de Ma- tières a la fois , 3c précipitant trop abon- dament les Urines-, ils caufoientdes Sup- preffions entières , 3c des Douleurs ex- trêmes & continuelles. Cependant on étoit fouvent obligé de tenter ce fecoursmal- gre qu on en eut, parce qu’on n’en con- 2 5 B Traité des Maladies , noiifoit pas de meilleur : mais depuis peu d’années qu’on a découvert i’ufage de la Racine de Parera brava , on n’eft plus, dans le même embaras. Ce Remede n’eft point fujet à de pareils inconveniens , c’eft un Spécifique contre toutes les Maladies des Reins de de la Veffie qui font curables. Il agit avec tant de douceur, qu’il n’y a point d’Occafion où l’on ne puiffe l’em- ployer fans en craindre de mauvaifes fui- tes j de on peut comparer fes effets aux effets fpecifiques du Quinquina , de l’Hy- pecuana , de de l’Alun. J’ay vû des Ma- lades qui après en avoir ufé , ont rendu des Pierres groffes comme des Olives , & fe font par là garantis de la Taille *, ce- pendant cet effet n’eft pas toujours cer- tain , il réufîit aux uns , de ne réuflit pas aux autres. J’en ay compofé un Baume , afin qu’on puiffe s’en fervir plus commodément dans les Voyages & à la Campagne. Son ef- fet eft d’emporter les embaras des Reins de de la Veffie , telle qu’en puiffe être la càufe -, fi ce font des Glaires qui s’y ar- rêtent , il les diffout ; fi c’eft un Cal- cul , il emporte la Mufcofité qui le groffit ; fî c’eft du S abîe , il divifê la Matière qui uniffoit plufieurs Grains en- & de leurs Remedes . 15^ femble, Sc les empêchoit de couler & de fe vuider par les Urines. Ce Remede ra- nime & fortifie encore ces Parties ,& ap- paife en même rems les irritations dou- loureufes, qui s'y font fentir. Ceux qui font lujets à des Accès de Co- lique Néphrétique , doivent s’en fervir les cinq derniers jours de la Lune, ôc fe pur- ger immédiatement après , c’eft à dire le lendemain du cinquième jour , avec les Pii Iules Purgatives, On doit boire dans ces occafions, le jour qu’on prend ce Remede , une Pinte d’Eau de Forges , ou de Fontaine , dans laquelle on fait infufer à froid deux Oi- gnons blancs coupez menu , une Poignée de Racines de Guimauve , deux Pincées de Feuilles d’Orties piquantes fechées, Sc un peu de Graine de Lin. Lorfque dans ces Accès , les Douleurs font fort grandes, on peut donner la Tein- ture de Corail , qui les appaifera pour quelque tems , Sc le Gravier ne laiflcra pas de faire fon chemin. On réitéré ce Remede félon le befoin. Ce Baume eft encore tres-bon dans les Ardeurs d’Urine , dont T Acrimonie caufe fouvent des Douleurs infupportables. On peut aufïi avoir recours ? dans ces Attaques Aa i j 2jO Traité des Maladies , violentes , à la Saignée du Bras ou du Pied j à l’Eau de Poulet avec les quatre Semences froides , aux Emulfions , aux Tifanes , aux Fomentations, aux Demi- bains & aux Lavements adouciffants *, le tout en vûe de rafraîchir de de temperer le Sang de les Humeurs. Dans les Supprefïions d’Urine fimples, cm efl obligé de fonder le Malade de dou- ze heures en douze heures , afin que la Veffie puilfe peu à peu reprendre fon Ref- fort , de dans les deux ou trois premiers jours , on laifïe quelquefois la Sonde juf* qu a douze ou quinze heures ; mais il faut enfuite Poter , de crainte qu’y demeurant trop long-tems , elle n’y caulât du defor- dre. On la remet toutes les fois que le M'alade fe fent un peu prefie d’Uriner j en ce cas , on lui donne feulement la moitié de la dofe du Baume : ce qu’on réitéré de douze heures en douze heures, jufqu’à ce que les Urines coulent naturel- lement *, l’on frotte la région des Reins de de la Veflîe , avec le même Remede un peu chaud , ou avec l’Huile de Scorpion compofée de Mathioles , de on applique pardeifiis ce Liniment, une Fomentation avec les Herbes émollientes , qu’on fait entrer au ffi dans £es Lavements : Enfin oa & de leurs Remedes. 261 feigne plufîeurs fois *, & fi la Maladie s’o- piniâtre , on en vient au Demi- bain & à de légers Purgatifs. Ce Remede fera toujours fon effet , à moins que la fupprefllon ne vienne d’une grofle Pierre , ou de la Paralyfie de ces parties ; car alors on ne fçauroit être fou- fegé que par la Taille 3 ou la Sonde , ou la Pon&ion : Si c’eft par des Catnofîtez , 011 ne peut être guéri que par les Bou- gies. Ceux qui font attaquez de ces Maladies doivent s’adreffer à M. Maréchal préféra- blement à tout autre. Il fuffit de dire de lui j pour faire fon Eloge , que M. le Pre- mier Médecin l’a choifï pour fe faire faire l’Operation de la Taille, qui eut tout le fuccés qu’on pouvoir defirer. z6i Traité des Maladies , DE LA DYSENTERIE- T ^ Cours de Ventre , le Flux de Sang* JL*& la Dyfenterie ont été regardez de tout tems comme des Maladies très dan- gereufes & tres-difficiles à guérir \ mais la Dyfenterie eft celle qui a toujours été la plus à craindre. On appelle Dyfenterie * le Cours de Ventre dans lequel les Déjeélions font frequentes * fanglantes * purulentes 3c dou - loureufes. Avant qu’on eût trouvé un Re- mede fpecifique contre ce Mal * il ne fi- ni (loir point qu’il n’eût palTé par tous les degrez ; car il fortoit d’abord des Matiè- res gluantes 3c graifïèufes teintes de Sang* Sc fouvent de differentes Couleurs : dans îa fuite on vuidoit quelques Filaments membraneux : dans le progrès du mal on rendoit des efpeces de Caruncules \ ce qui duroir allez long- tems pour mettre à bout la patience du Malade* qui fouffroit des douleurs infuppor tables. La Nature en & de leurs Remede s . 3 guerifloit quelques-uns, mais la vertu du Remede en fauvoit peu: car les uns étoient emportez par l’Inflammation ou la Gan- grené des Inteftins *, de les autres plus mal- heureux encore, perifibientpar un Ulcéré accompagné d’une Fievre lente qui les mi- ncit infenfiblement , de rendoit la Mala- die prefque toujours incurable. Ce n’eft pas que la Médecine demeurât oifive , de qu’un nombre d’habiles Gens n’employaf- fent ce que l’Art de l’Experience leur avoit appris, pour arrêter le progrès de ce Mal. Onordonnoitla Saignée, les Lavements^ on employoit les Narcotiques , l’Emeti- que , les Purgatifs de les Aftringents. Tous ces Remedes avoient rarement un heureux fuccez , & l’on voyoit même , malgré ces fecours , périr des Armées entières par la contagion de ces Maladies. Enfin j’ay découvert l’ufage d’un Remede fpeci- fique pour tous ces maux. Le plus grand des Rois en a fait l’éloge , lors qu’aprés m’avoir ordonné de lui communiquer mon fèçret , de avoir reconnu l’utilité que fes Sujets en recevroient s’il devenoit public. Sa Majefté m’a honoré d’une gratification de mille Louis d’or. L’illuftre Pifon , Médecin d’Amfter- dam2 eft le premier qui a parlé delà Ra« ^4 Traite des Maladies p eine d’Hypecacuana dans (on Hiftoire na- turelle des Indes. Il en fait la defcription* &C parle même de fes effets 5 8c des lieux ou elle croit , mais il ne dit aucun mot de lufage particulier qu'on en peut faire dans les Maladies. Ellen eft point fudorifique^ni propre con- tre lePoifon dans ce Païs-çi^comme ils pré- tendent quelle l'eft dans leslndes : mais pai éprouvé qu'outre quelle guérit fpecifique- ment les differents Cours de Ventre /elle convient encore dans toutes les Occafions où l'on a befoinde faire vomir. Je me fuis particulièrement appliqué à en régler la jufte Dofe ^ à corriger les effets vio- lents du Vomiffement 3 8c à rendre cette Racine plus purgative par une prépara- tion dont l'ufage ejft doux 8c facile. Ce Remede guérit infailliblement tou- tes ces Maladies , lors qu’il eft pris au corn* mencement, 8c qu'il refte encore quelques forces au Malade ^cependant je fuis obligé d avertir que les Poûmoniques , les Atro- phiques 8c ceux qui ont des Schirrescon- fiderables dans le Bas* ventre 5 ne font pas- du nombre des Malades qui doivent efpe- rer de ce Remede l'avantage que j'en pro- metsjnon plus que ceux aufquel, il fument un Flux de Sang à la fin d'une grande 8c longue ^ & de leurs Rente des. longue Maladie ; parce que dans ces ren- contres le Flux eft ordinairement un iîmie de la Dilïolution totale de la malTe^du Sang } & de la Mort prochaine. Tout ce que le Remede pourra faire, fera de pro- longer les jours du Malade pour quelque tems , mais il ne produira pas une Guéri-' ion parfai te. Lorfque dans le Cours de la Maladie il furvient un Hoquet & un VomifTemcnt avec une Tenfion douloureufe dans le Bas- ventre , accompagnée de Déjedions iem- plables a la Lie de Vin ou à la Lavftre de chair fentant le Cadavre , le Malade cfiayera inutilement de guérir ; car ce font des marques certaines que la Gangrené eft déjà dans les InreÛins. Pour tous les autres Malades afligezde la Dyfenterie ou de differentes Efpecesde Cours de Ventre, comme font la Diar- rhée bilieufe , le Cours de Ventre chi- leux & graiffeux , & même le Tenefme qui eft une envie continuelle d’aller ; en obfervant ce qui fuit , ils guériront heu» reufeument. Il n’y a que dans la Liente- rie 8c dans le Cours de Ventre fereux , c eft a dire , dans certaines Evacuations po tracées, claires, puantes & extrêmement abondantes, où ce Remede ne convient pas» Bb ' a 4$ Traité des Maladies , VSAGE BV REMEDE . 13Remierement ^ on donnera au. Malade JL îe matin à jeun , une prife du Remede fpecifique, délayé dans un petit Bouillon, ou dans un Verre de Vin rofé , ou bien enveloppé dans du Pain à chanter , beu- vaut le Bouillon ou le Vin pardeffus : Quatre heures après il prendra un Bouil- lon, & le refte de la journée il vivra fo~ brement. Ce Remede dégage l’Eftomac &c le Bas- ventre d’une Bile âcre & vifqueu- fe , qui caufe pour l’ordinaire cette Ma- ladie. Sur les neuf heures du foir on don- nera au Malade quinze Goûtes de Tein* sure de Corail , mêlées dans quatre Cueil- lerées de Vin pur. Cette Teinture appaife les Fermenta- îions du Sang 5e des Humeurs, calme les Douleurs & provoque le Sommeil *5 ce qui difpofe à guérir plus promptement. Le Lendemain on réitérera le même Remede fpecifique , en cas que le Malade foit encore preilépar des Douleurs, ou par des Evacuations frequentes : mais s’il fe trouve mieux , on biffera paffer un ou deux jours d’intervale entre chaque Prife pour ménager fes forces. S’il n’eft pas & de leurs Remedes. %6y guéri par la Seconde Prife du Remede , il en prendra une Troifîéme , 8c même une Quatrième , s’il eft befoin. Les jours que le Malade ne prendra pas le Remede fpecifique , on lui donnera le matin 8c le foir une Demie prife de la Poudre Corredive, délayée dans un peu de Vin, pour adoucir les Humeurs âcres, fortifier l’Eftomac 8c aider à la Digeftion: par-là le Malade guérira 8c fe rétablira plus promtement. Mais fi la Dyfenterie ou le Cours de Ventre ne font point opi- niâtres ni invétérez , le Malade n’aura pas bel o in d’ufer de la Poudre Corredive. Il prendra tous les.foirs une Prife de Tein- tare de Corail , 8C continuera l’ufage de cette Teinture jufqu’à parfaite guerifon* On diminue îaDofe des Remedes, à pro* portion de l’age 8c de la delicateife du Tempérament. Il faut que le Malade s’empêche , au~ tant qu’il le pourra , de vomir le Reme- de ; fi cependant cela arrive , il ne faut point perdre courage , car le Remede ne laiffe pas de faire fon effet , quoique bien plus lentement. On aura foin dans les in- tervalles que laifle le Vomiffement , de donner quelques Verres d’Eau tiede pour le garantir des efforts. z6 8 Traité des Maladies 3 Lorlque la Dyfenterie fera accompagnée de Fievre , que F Evacuation du Sang fera extraordinaire , ou que les Douleurs fe*? ront exceffives , on pourra avoir recours à une ou deux Saignées , ce qui fera très- neceflfaire , tant pour temperer l’ardeur de la Fievre 3 que pour diminuer la trop grande Plénitude des V aideaux , & pour empêcher que le Sang ne fe porte vers les Inteftins. On pourra même au commen- cement du Flux de Ventre , purger le Ma- lade avec les Pillules purgatives , pour ôter d’abord la trop grande quantité des Hu- meurs crues &C bdieufes , avant que de commencer Pufage du Remede fpscifi- que. Quoyque le Dévoyement & la Dyfen- terie foient fuivis d’dne grande Altera- tion , qui fait croire aux Malades que leur mal vient de chaleur , il faut les empê- cher de boire indiferetement , rien n’étant plus contraire à leur Guerifon que le trop de Boiffbn. La Soif dont ils fe plaignent ne vient que de ce qu’il leur refte fort peu de Liqueur fereufe Se douce dans le Sang, qui cft la matière de la Salive , 8c qui efë emportée par le Cours de Ventre. Qu’ils fc contentent donc de fe laver fouvent la gauche avec de i’Eau & du Vin, $ de leurs Kèmtâesl 169 Si les Tranchées continuoient apres les premières Prifes du Remede , il faut faire prendre au Malade des Lavements , Ano- dins , deterfifs, de Vulnéraires décrits dans le Chapitre qui eh traite* Âpres que le Malade fera guéri ^ fi fon Eftomac eft encore foible* de quil n air pas entièrement recouvré Y Appétit* il pren- dra le matin de le foir une Prife de Quin- teflence d’Âbfinte, mêlée dans deux Cueil- le rées de Vin & autant d’Eau , ou bien un Verre deVin d’ Abfinte. L effet de ce Vin eft d’adoucir les Acides, de fortifier l’Eftomac, de corriger les Cruditez , de de difliper les Vents , qui font les Acci- dents ordinaires de cette Maladie. Dans les Armées on put fe fervir d’un Verre de bon Vin rouge , avec une Once de Sucre, de une Pincée de Canelle ou Mufcade râpée , qu’on avale le plus chau- dement qu’il eft poflible , de qu on teïtere félon le be foin : pendant tout le rems de la Maladie, il faut obferve'r un bon Ré- gime de vivre, & boire les T i fanes mar- quées dans la Méthode. Si après avoir pris le Remede exacte** ment , félon l’Ordre preferit , on 11e fe rrouvoit point abfolument Guéri , com- me il arrive quelquefois , principalement B b üj 170 Traite des Maladies 5 lors qu on n a pas pris le Spécifique dans îe commencement de la Maladie , ou qu’on la vomi* ou qu i! eft refié des Ulcérés dans les înteftins > ( ce que l’on connoît par le Pus qu on rend , & qui fait fou vent 5ue mai eft très long & très difficile a guérir ) on n aura qu'à m’écrire , &c à nie faire fçavoir d une maniéré précife , 1 effet que le Remede aura produit, Ôe ï Etat ou le Malade fe trouvera , je feray réponfe avec toute lexa&itude poffible f & je marquera^ en même tems ce qui fera ie plus convenable, pour rendre aux Ma- lades une promte ôc parfaite fanté. Toutes les Perfonnes que la delicateflè du Tempérament 3 la foibleffc de l’Age , ou la Groflefle empêcheront de prendre les Dofes entières de la Poudre Spécifique comprife dans chaque paquet , réitéreront une fécondé fois le même Remede fi elles n’ont pas été gueries. Si après l’uîage des Remedes les Mala- des qui viennent dette guéris fe trouvent extenuez , & défirent de recouvrer prom- rernent leur Embonpoint , je leur concil- ie de prendre le matin à jeun , un Pota- ge de Lait de Chèvre , ou de Lait de Va- che , & de C purger quand il fera necef- laire avec les Pillules purgatives. Traite des Maladies , 271 &$4> : Sfe.?teste «asefâstssfe. t»«fesi21S g|SifflS®S5JBf|S^S riSSSS-S.aS GjSS^'1 à • ¥ f #mflt r USAGE DU SPECIFIQUE CONTRE LES HEMORAGIES. ON peut dire qu'entre toutes les Ma- ladies qui affligent le Corps humain, il n’y en a point de fi effrayantes , ' ni de fi dangereuies que les Hemoragies , ni par confequent qui demandent un plus promt Remede. ; La Saignée a toujours été regardée com- me le fecours le plus promt & le plus falutaire 5 en effet elle eft très utile , lors- que l’Hemoragie eft caufée par la Pléni- tude des Vaiffeaux. Les Anodins font auffi de très bons effets , iorfque le Bouillonnement & l’Ef- fervefcence du Sang en font la caufe ; Les Topiques & le repos conviennent parfaitement à cette Maladie , lors qu elle a été excitée par des mouvements violents, ou par des Efforts extraordinaires. Mais B b iiij 2. 7 2 Traité des Mdadies , une malhcui-cufe Expérience ne nous a que le ^Ue ces Remcdes deviennent il fUS fo“venc mutiles dans les Hemo- S!ljyl0^ntes> & qoe le Malade périt ffiaikureurernent, quand on n a pas d’au- t*e Secours a lui procurer. C’eft ce qui ina obî.ge Qen chercher quelqu’un qui 7 put iupplecr, & j’ay été alfez heureux pour trouver un Spécifique, qu’on peut i ; £‘}e “ne des P1^ grandes & des p;us unies decouvertes que l’on ait faites, depuis plus d un fiecle , dans la Medecine. Ce Remede neft autre chofe que l’A- un : & quoy que ce hoir la Drogue du monde la plus commune, & qUe pfufieurs habiles gens en ayent fait l’AnaWe.on n a point cependant encore parlé de fes Qinhtez eflentielles , ou du moins cela eulPnrXé^fT JU^a’* m°y'> car fi elles culhnt été fiiffifamment connues aux Me- tCW'> Ü Sf. Certfin ^’i!s ««oient trop n -U|ie re , lnt5,a » Pour le releguer par- nen OFqUCS * qui ne cdnvien- ncnt^ qu a la Chirurgie. C eft un Remede précieux qui peut feul f fans lnconvenient, détruire radicalement toutes les differentes caufes des Pertes de ng>. " en reparer en meme tems les mauvais effets, avec promtitudc & facilité. $ de leurs Remedes . 273 la Plufpart des Auteurs n’ont point appréhendé de dire que l’Alun a plis de Stipticiré que le Vitriol , èc qu’on ne peut avancer la Confolidation des Ulcérés Sc des Vaiffeaux ouverts , par un , Remede plus efficace 3 mais j’ay éprouvé que fou ufage interne eft encore fpecifique contre toutes fortes d’Hemoragies. Il agit également dans les Crachements & dans les Vomiffiements de Sang i il guérit le Flux des Hemoroïdes , & 1 E- coulement du Sang qui provient de T Ou- verture de quelque veine dans le Corps 5 il arrête le Saignement de Nez,&c celui qui fe fait par le conduit des Urines , & par toute ïutre Voye $ mais on doit laiffer agir la nature dans les Hemoragies , qu’on pré- fume êtres critiques, dans le Cours des Fievres , ou autres Maladies. On fera aifément convaincu de ce que J’avance fur les effets de T Alun, lorsqu’on aura lû la Differtation que j’en ay faite-. Feu S. A. R. Monfieur, voulut bien qu’elle luy fut dediée, 6c me fit alors l’honneur de m’agréer pour l’un de fes Médecins. Ce livre fe vend chez le Sieur d’Houry. Le Spécifique que j’y propofe , eft un Remede d’autant plus eftimabie, qu’011 le trouve par tout , qu’il fe prépare prom- *74 Traité des Maladies, tement^, & que fi l’on obferve ce qui çft marque plus bas, il guérit fùrement , quel- ^ b ‘C que paroifiè le Mal ; pour- ^ u que les forces ne ioient point entière- ment cpti i le es , 6c que la cauic ne provienne pas de quelque infiniment tranchant. VS AGE DE VALVN DANS les Hemoragks. P Renez de 1 Alun de Roche , formez- en dés Pillules de la grolfeur d’un gros Pois , avec la pointe d’un Couteau , Faites-en prendre au Malade le poids d’un Demi-Gros dans du Pain à chanter ; faites-lui avaler par deiïus , un Verre de Tifane contre les Hemoragies, telle qu’elle eft décrite dans la Méthode , ou un Ver- re d Eau panee , & donnez lui un quart d’heure apres , un fécond Verre de la meme Boiflon. Il faut réitérer ce Rerne- de deux heures en deux heures dans les occafions preffantes , où le Sang fort à gros Bouillons. On commence d’ordinaire à s’appercevoir de la diminution du Mal, après quatre ou cinq Prifes, 6c la perte s’arrête toujours peu à peu, fans que le Malade fente d’autre changement au dedans du Corps, que quelques légers Maux dé & de leurs Remedes. 175 Cœur qui durent très peu. Il n y a point d’Hemoragie , de quelle nature qu’elle Toit, qu’on ne guerifie entièrement en trois ou quatre jours au plus : Lors quelle eft ap~ paifée 9 on ne donne plus de ce Remede 9 que de quatre heures en quatre heures > & quand la Perte eft entièrement ceffée * on ne laiffe pas de continuer encore l’ufagedes Fillules pendant quelques jours. Mais le Malade n en doit plus avaler qu’une Frife le matin , & une autre le foir. Dans les Pertes > & dans les Hemoragies nouvelles &c peu confîderables 5 il fumtde donner une Demie Dragme du Remede le ma- tin à jeun , de autant le foir. Ce que je trouve de plus fiiigulier dans rÜiage dé ce Remede 3 c’eft qu’on ne le peut jamais donner mal à propos , 5e: qu’il n’y a aucun Côntre-tems à craindre 3 en quelque état , ou en quelque difpofition que le Malade fe pu i fie trouver > quand même il fe rencontrerait une Complication de Maux. J’en ay donné depuis plufieurs années à un fi grand nombre de Perfonnes, que j’en puis parler auvec affurance* de juf* qu’à prefent je n’ay point connu de Re- mede plus Spécifique , & dont les effets fuffent plus promis , plus furs de plus doux. Si les Malades fe trouvent agitez la nuit 1 7 6 Traité des Maladies , par la Toux , ou par lTnfcmnie , on peur ieur donner une Prife de Teinture de Corail, qui convient meme parfaitement a toutes les Hemoragiès; Pour le Saignement de Nez* on prend les Pillulcs dans le tems ordonné * & en meme tems on réduit les mêmes Pii Iules en Poudre fubtile * avec autant de Pou- dre d Yeux d Ecreviffes. On en met im peu au bout dune grofle Tente qu’on fourre dans le Nez , & qu’on y lailTe auffi long- tems qu’on le jugea propos. Pour 1 oter * il faut refpirer un peu de Bouillon gras par le nez * afin que cette Tente étant ainfi humeétee * fe détaché fans faire une nouvelle Excoriation. La Perte de Sang par les Hemoroîdes eft très- difficile à guérir , parce qu’ordi- iiairement elle revient peu de tems apres, îî en a remarquer que ces Récidives font caufées par les efforts qu’on fait en allant a la Selle , lesquels rouvrent les Vaiffeaux*, comme c elt un befoin dont on ne fe peut exemter * ce# ce qui fait la diffi- culté de guérir ces fortes de Pertes. La Reflexion que jay faite fur cette difficul- té * m a conduit à une maniéré de la fur- monter * qui ma toujours parfaitement reuffi. Ccft de prendre l’Alun en pou- é* de leurs Remedes . 2.77 dre , d’y mêler autant de Farine , & d'en faire un Suppofitoire avec le Mucilage de Gomme Adragant. Il faut mettre un de ces Suppofiroires le matin , l’autre le foir, 6c le garder deux heures ^ par ce moyen les V ai {féaux fe réuni {fent , & la Cica- trice fe trouve fi forte , qu’elle refifte ai- fément dans la fuite aux Efforts qu on fait. Il faut obferver pendant le tems de la Maladie un bon Régime de vivre , 3c pré- férer finage du Ris à toute autre Nourri- ture. Après la Guerifon, les Malades doivent Être purgez trois ou quatre fois avec les Pillules purgatives , & prendre , félon le befoin , des Lavements rafraichiflants. Toutes les grandes Hemoragies font prefque toujours fuivies de Dégoût, d’ Al- teration , deLafficude, de Battements de Coeur , d’Inquktude , de Douleurs de Tête, 3c de quelque Mouvement de Fie- vre ; mais le Malade ne s’en doit pas in- quiéter , car ces Accidents ne durent gue- res plus de quinze jours ou trois Semai- nes , 3c la Fievre diminue peu à peu , fans qu’il foit neceffaire d’employer aucun Fé- brifuge. L’ufage du Lait eft très -convenable dans 2 7 § Traité des MtLdies , la fuite pour adoucir les Humeurs & pour rétablir promtement les Malades, L’Eau de Forges eft encore merveilieufe pour temperer le Bouillonement & la Cha- leur du Sang : ce qui prévient aifément les Récidives. On employé encore avec fuccés dans les Hemoragics les Herbes Vulnéraires, donc nous allons parler. & de leurs Remedes . 2,7$ ï% >% >% £% >% i% >% è% >% M >% ÿ& £*S >*£ %$ îza *,& */$$ 5a$ %$ */& %$ %-$ %$ LES PROPR IETEZ ET L’USAGE DES HERBES VDLNERAIR.ES. CEs Herbes font universellement bon- nes, 5c d’une utilité très grande, contre toutes les Maladies , caufées par T Alteration , 5c par la Corruption du Sang , quelles rétabliffent dans fon état naturel. On les donne avec fuccés dans toutes les Hemoragies , ÔC lors qu’il s’agit de confolider les Vaiffeaux rompus. Ce Remede diffout le Sang cxtravafé 6c coagulé dans la Tête 8c dans le Corps, par des Chutes , par des Coups , 5c par des Efforts extraordinaires. Il eft très ef- ficace dans les Abcès , dans les Fiftules, 5c dans les Playes recentes 5c invétérées* tant internes qu’externes. On en fait ufer aux Poulmoniques 5c à ceux qui font attaquez de Fievres lentes. Ces Herbes font aufli d’un excellent ufage dans les Dyfenteries, 5c dans les '280 Traité des Maladies * Cours de Ventre opiniâtres 3c entretenus par des Ulcérés dans les Inteftins. Elles îoulagent les Paralitiques 3 Jes Gouteüx -, & ceux qui font Tu jets à la Gravelle : el- les font tres-utiles dans les Hydropifies naiflantes \ elles enlevent les Opilations du Foyc 3c de la Ratte 3 elles fortifient î’Eftomach 3 facilitent la Digeftion , 3c font celîèr les Dégoûts. Ceux même qui jouifTent d une parfaite faute , peuvent en u fer pour fe la conférver 3c n’en doivent jamais craindre aucun mauvais effet ^ car ces Plentes font toutes très- bal famiques 5 de n’ont aucune qualité nuifible, 'MANIERE DE PREPARER les Herbes V ulncr aires. P Renez le Poids d un Demi gros de Vulnéraires afiottis 5 mettez je dans un Pot de terre verni fie 5 verfez-y p.trdef fus un Demi feptier de bon Vin ou d’Eau,, ou de Petit Lait tout bouillant 5 ou de Bouillon fait avec le Veau ou le Poulet. Couvrez le Pot,, & les laifléz infufer juf- qu’à ce qu’elles foient tombées au fond 1 verfez enfuite la Liqueur par Inclination dans une talfe 5 3c y ajoutez du Sucre fé- lon votre volonté. pn & de leurs Remedes. 281 On prendra , le matin à jeun > la pre- mière P rite chaude comme du The , 5c deux ou trois autres Prifes>dans la jour- née , entre les Repas. On en continuera Fufage plus ou moins long-tems , félon la Maladie , augmentant ou diminuant la dofe des Herbes félon le befoin. On peut en appliquer le Marc fur les Plaies, ou fut les Parties douloureufes. On fe fert de differentes Liqueurs pour les faire infufer , félon les differentes Ma- ladies. Ceux qui ont befoin d’être fortifiez & échaufez , doivent employer le Vin. Ceux qui doivenc être temperez ou ra- fraîchis 3 fe fervent d’Eau de Fontaine , ou de Petit Lait. Les plus excellentes de ces Herbes Vul- néraires font j, la Sanicle, la Véronique * la Bogie 3 le Scordion , la Pirole , P An- gélique, le Pied de Lyon, la Verge d’Or > FAigremoine , la Pervanche ^l’Hyperi- con 5c le Camedrîs. Q^and clics font cueillies , on en fait fecher les Fleurs & les Feuilles, & Fon prend partie égale de toutes ces Herbes , qu on a foin de bien mêler , pour s’en fervir dans le befoin. Ceux qui ont connu les premiers la vertu de ces Plantes , en ont fait fort long- Ce 1 1 2 Traité d es MaUdtes } teins un Myftere , & le font contentez J’en faire voit feulement des Expériences* fans en découvrir la Compofition. Ces Herbes Vulnéraires croiffent en differents Païs.mais les meilleures fe cueil- lent enSuiffe/ur laMontagne deDole* prés de Gcneve. & de leurs Remedes. 185 w«s»»w« m D E L’APOPLEXIE* L’Apoplexie eft un Affoupifïement très* profond 5 pendant lequel le Malade perd tout à coup le Sentiment & le Mou- vement, On lui donne differents noms, félon les differents degrez de fa violence* Lorfque le Malade , excité fortement par les Perfonnes qui s’empreffent de le fecourir^ ouvre les yeux & répond à ce qu on lui demande , on appelle ce mal y^ffeBkn Comateufe. Lorfque le Sommeil eft un peu plus profond 3 que le Malade ne fiit qu entre ouvrir les yeux 3 qu'en ce que la couleur de fon teint eft un peu changée ^ 3c que le Pouls 3c la Refpiration fubfiftent , quoi- qu'ils ne laiftent pas quelquefois d’être plus foibîe&que dans leur Etat naturel. L Apoplexie fe divife ordinairement en deux efpeces 3 fçavoir 3 la Sereufe , & h Sanguine . La caufe ordinaire de l’Apoplexie Se* reufe j conftfte dans une abondance de Ma- tières crues * indigeftes 3c vifqueufes* qui paffants des premières Voyes dans la mafte du Sang 5 en troublent la Fermentation de telle maniéré , que les Parties fubtiles qui compofent les Efprits animaux , fe trouvent embaraflees , 3c beaucoup plus chargées de Serofitez qu à l’ordinaire : ce qui eft caufe qu’elles relâchent le Cerveau 3c les Nerfs au lieu de les entretenir dans létat de Tenfion , qui eft neceflaire pour produire le fentimenc 3c le mouve- Ô1 de leurs Rçmedes. itf Ment , & c’eft la fource de tous les fym- ptômes que nous venons de rapporter.  l'égard de l'Apoplexie Sanguine , qui eft encore beaucoup plus dangereufe que la première , elle eft le plus fouvent eau- fée par un Epanchement de Sang , dans la Subftmce du Cerveau , lequel eft pro- duit , tantôt par des Caufes externes , com- me un Coup, une Chute, un Abcès dec ; ôe tantôt par une Qbftrudion fubite de quelques Glandes du Cerveau* Cette A- poplexie eft abfolument incurable, lors qu'on ne peut pas vuider le Sang extra- vafé par l'Operation du Trépan. Elle fe diftingue de la Sereufé, en ce que le Pouls eft beaucoup plus grand & plus fort* que les Vaifteaux font plus pleins de fort tendus , de qu'il paroît une grande Rou- geur fur le vifage -, quelquefois le Sang n'cft point extravafé, de les Vaifteaux ne font que gonflez } alors on a lieu d’efpe- rer de guérir par la Saignée. L’Apoplexie peut encore avoir pour eau- fe une très- grande Fermentation de Sang5 qui par fa Rarefa&ion, gonfle, tend, de ouvre quelquefois les Vaifteaux, particu- lièrement ceux qui pénètrent dans la Sub- ftance corticale du Cerveau , à caufe de leur Jiifu mince de délicat , ce qui fait iBé Traité des Maladies * que les Glandes deftinées à la Sécrétion des Elprits, fe trouvent prefiees de telle forte , qu’ils ne fe filtrent plus , ou fe feparent en fi petite quantité qu’ils ne peuvent fuffire pour produire le Mouve- ment ÔC le Sentiment des Parties -, de c’eft de là que dépend la Ceflation de Tun de de 1 autre. Cette Apoplexie eft à propre- ment parler , une efpece d’ Apoplexie de ^Sang ,car elle a tous les mêmes Accidents j mais ce qu’elle a de particulier, ce font des Mouvements convulfifs très frequents, qui la rendent pour l’ordinaire incurable; On la traite de même que les Apoplexies de Sang, mais dans celle- cy les Malades fouffrent beaucoup avant que de mou- rir. L’Apoplexie dégénéré fort fouvent en Paralifie, en voicy la raifon. Pendant l’attaque de l’Apoplexie, les Glandes du Cerveau fe relâchent , & laif- fent paffer quelques Parties Groffieres 5 qui étant pouflees vers les Principes de quelques Nerfs y font Obftrudion de les bouchent, deforte que les Efprits n’y pou- vant plus penetrer , les Parties où ces Nerfs vont fe répandre , relient Paralitiques , quoique le Cerveau fe rétabli fie , de que les Efprits reviennent à leur état naturel* & de leurs Remedcs, %%j La Paralifie eft plus ou moins confide- rabîe, fuivant que l’Humeur qui fe de- pofe du Cerveau eft plus ou moins abon- dante : tantôt elle occupe toutes les Par- ties qui font au deffbus de la Tête, &C on l’appelle Paraplégie , tantôt la moitié du Corps eft entreprife , ce qui fait l’Is- miplegie -, quand il n’y a qu’une feule Partie affligée, comme la Langue, un Bras, une ïambe, on l’appelle Paralifie particulière . Il y a encore une autre Affection fo- poreule qu’on appelle Léthargie , pendant laquelle les Malades font affbupis de même que dans l’Apoplexie , mais ils le font beaucoup moins *, deforte qu’on les reveille plus facilement. Cet Affoupiffement eft accompagné d’une Fievre de d’une efpece de Déliré, qui fait qu’ils ne répondent pas toujours jufte lors qu’on les interroge, de qu’ils oublient dans le moment ce qu’ils avoienc demandé avec inftance. La Léthargie différé affez de l’Apople- xie , en ce que celle-cy furprend tout à coup , comme nous l’avons dit ey-devanr, au lieu qu’on ne tombe en Léthargie que peu à peu de par degrez. Ceux qui re- lèvent de cette Maladie, fouffrent dans i§ 8 T raiîê des Maladies î le commencement de leur Convalefcence une Pefanteur de tête exceffive , relfentent au cou une vive Douleur , 5c ont même quelquefois de la peine à refpirer. Quoi- que les Malades relient fouvent hebetez pendant quelque tems , 5c qu’ils ayent perdu la Mémoire , leur Efprit fe rétablit d’ordinaire avec la famé. Pour ce qui regarde la Curation : Dans l’Apoplexie de Sang on fait d’a- bord faigner le Malade , on luy met du Sel dans la bouche, 5c on le purge en même tems avec la Tifane laxative* une ou deux heures après on reïtere la Saignée qu’on fait ample * jufqu’a ce que le Pouls fe dégagé , 5c que la Circulation du Sang fe falfe avec liberté. On fa igné ou au Bras* ou au Pied , ou à la Gorge. On ne donne la Poudre vomitive que lorfque le Ven- tre a commencé à s’ouvrir , 5c l’on fe fers enfuite de l’Elixir de vie mêlé dans du Bouillon , ou d’autres Cordiaux temperez: Voila le plus prompt fccours quon puiflè apporter dans cette occafion. Dans les Apoplexies fereufes , il faut d’abord commencer par tourmenter le Ma- lade, pour tâcher de le reveiller, 5c lui donner dans l’ir fiant de l’Attaque, une grande Prife de Poudre vomitive. On luy &de lenrs Remedesl t S 9 fera avaler en même cems l’Or potable mêlé dans une Cueillerée de Vin* d’Eau impériale , de Meliffe ou dans quelqu’au- tre Liqueur femblable , &: on rti'terera ce Remede de quart d’heure en quart d’heu- re. Il fortifie la Chaleur naturelle , rani- me la Fermentation du Sang , le fait cir- culer plus librement , & incifè les Matiè- res gluantes &c pituiteufes ; ce qui eft le plus capable de foulager le Malade, en cet état. Il faut aufli iui donner dans le moment * un Lavement purgatif avec le Vin Emetique trouble , pour dégager le Ventre. On peut reïtcrer la Poudre vo- mitive j jufqu a ce que les Evacuations foient abondantes. La Saignée qui efl: le plus efficace de cous lesRemcdes dans l’Apoplexie de Sangs efl: très nuifibledans celle-cy , parce qu elle épuife les forces du Malade , & quelle ralentit le Mouvement du Sang: ce qui fait que la Seroficé s’en fepare Cplus fa- cilement , & fc précipité avec plus d a- bondance fur le Cerveau. Les Fripions faites à la Tête , & les Poudres Sternutatoires , conviennent fort aux Apoplexies fereufes , parce quelles animent le Sang, & font évacuer les Vif coûtez par les Narines $ mais elles ne D d Traité des Maladies , conviennent pas dans les Apoplexies die fang , parce qu’elles font capables d’en augmenter le mouvement , de le faire ext ravaler dans le Cerveau , te de rendre la Maladie incurable. C’eft par la même jraifon , qu’il ne faut point prendre d’abord l’Emetique ni l’Or potable dans les Apo- plexies de Sang, On rafe, te on frotte la Tête, le Cou l’Epine du Dos , avec des Liqueurs fpiritueufes ; lorlquç tout cela ne fait pas revenir la connoiffance , te que la Poudre vomitive n’agit point dans l’efpace d’un quart d’heure , on la reïtere en dou- blant la Dofe, Si le Remède demeure fans adion, c’eft ordinairement un Signe dangereux & mortel : mais on peut tenter encore de donner au Malade quelques verres de Tifanne laxative , éguifée avec une Prife de Poudre vomitive , te en reï- terer l’ufage , jufqu’à ce qu’il donne quel- que marque de connoiffance. Quand les premières Voyes comment cent une fois à fe debaraffer , te que la Tête fe dégagé , on continue la Tifane, pu on employé les Pillules purgatives* autant qu’on le croit neceffaire. Que fî tous ces Remedes n’ont point d’effet, ou a recours au Lavement de Tabac qui fait ÿçmiiF j êf purge beaucoup j cf de leurs Remedes . 251 en même rems on applique les Ventoufes fcarifices fur les Epaules , &c apres les avoir orces , on met un Emplâtre velîcatoire en leur place. On met encore ce même Emplâtre derrière les oreilles, & on ar- rofe 1 un & l’autre de quelques Goûtes d Efprit de Vitriol pour leur donner plu£ de force. On frotte les Membres paralitiques avec de l’Eau Impériale, Sc on en feringue fou- vent dans les Narines du Malade : on y fouffle aufli de 1 E lebore blanc, ou du Poivre , & on fe fert de l’Efprit volatil de Sel Ammoniac , pour luy redonner le fentiment. Dans les Paralifies de la Langue il faut fou vent laver la bouche avec l’Eau Impériale , & la temperer avec l’Eau com- mune. > Méthode pour foûtenir les forces d un Malade, & pour ranimer les Efprits, de lui faire prendre 1 Or potable depuis le commencement de l’Attaque jufqu a la parfaite convalefcence. Dieu ma fait la grâce de guérir heureufement un fi grand nombre de Perfonnes avec ce Remede, que j ay tout lieu d’elperer qu’on fera content de fon ufage , bien qu’il n ait pas ïa Vertu de rendre immortel, Geç excellent Cordial n’empêche point £> d ij Zÿi T mté des Maladies , qu'on ne donne aux Malades tous les au- tres fecours neceffaires , au contraire , com* me il reyeille la Chaleur naturelle * il fa- cilite en même tems ^Opération des au- tres Remed.es, 6c fait qu’ils agiffent plus promtement , & avec plus de fuccés. Ce qu’il faut tâcher d’éviter dans ces triftes Rencontres, eft la Confufion des Remedes , 6c la trop grande précipitation avec laquelle on pourroit les donner , car de cette maniéré on accable le Malade , plutôt que de le foulage?; , en ne lafflant pas à chaque Remede le tems d’agir &C de faire fon effet. Je conviens qu’une Perfonne dans cet état touche vivement lesAffiftants, 6c que tous les moments font précieux à ménager j mais fouvent trop d’mprefTemenc devient prejudiciable, & quelquefois mortel , à moins qu il ne foit réglé par la prudence» Quand la Paralifie tombera fur quel- que Partie, ce qui eft un des meilleurs Signes qu’on puiffe fouhaiter pour la vie du Malade , on ne doit pas lâiffer de le purger à fond avec le Remede preferit. Nous voyons auffi. arriver fouvent des Rechutes du jour au lendemain, 6c quel- quefois après plufteurs jours d’intervalle, piite de Purgation forte. Ces Recidiye§ & de leurs Remedes. 293 enlevent ordinairement le Malade , fani qu’on ait le Ioifir de faire aucun Remede* c’efl: pourquoi il faut toujours être fur fes gardes apres une telle Attaque. Lors qu’on verra qu’il n’y aura plus d’Accident Apople&iquejon pourra donner desBou il- Ions de tems à autre, 3c même laifïèr dormir le Malade deux ou trois heures, afin que la Nature fe puiffe rétablir, 3c le veiller à veuë pendant fon fommeil : Sa Boiflon doit être une Tifane faite avec la Racine de Scorfonaire, Reglilfe, Feuil- les de Meliflc 3c de Betoine, Quand on eft entièrement forti de cette Maladie , on doit fe purger de tems en tems avec les Pillules purgatives y en at- tendant les Saifons propres à prendre les Eaux minérales. Celles de Vichy & de Bourbon font à préférer à tous les autres: Pour les Paralitiques , quand ils ne font point entièrement guéris par les Eaux 3c par la Douche j les Bains du Mont d’Or, 3c îur tout, les Bains deNery, font fouvent des merveilles j c’eft pourquoy on ne doit point les négliger. Cependant chacun iuivra le meilleur confeil qu’on lui don- nera dans l’occafion j mais il eft d’une ne- ceffité indifpenfable d’en ufer quand on a été attaqué de cette Maladie, finon on D d iij 2 94 Traité des Maladies , efl en danger d’être bientôt furpris par le Ceux gui ont refend de fortes Vapeurs» ou qui fe plaignent de quelqtl’Ëngourdif- fement des Mains ou des Pieds, que nous appelions Avant-coureurs de l’Apoplexie, ne fe doivent pas trop dater ; ils feront fort bien defe purger fouvent, Ôc de pren- dre par précaution les Eaux minérales dans la iaifon. Lors qu’étant encore en fanté , on s’ap- peiçoit d une trop grande plénitude do Sang, ce qu’on connoît par des Pefanteurs de corps, Engourdiflcments , Vertiges, Gonflements , & par des Mouvements de chaleur qui s’élèvent fouvent à la tête , & allument le Vifage, on n’a pas moins à craindre, & l’on doit promtement avoir recours à de grandes Saignées , qui feules peuvent prévenir le danger , enfuite de quoi il faudra fepurger. Enfin tous ceux qui font menacez d’A- popîexie fereufo , ou qui y font déjà tom- bez , pourront éviter la récidivé par le feul ufage de la Fumée de Tabac. Ce Simple eft un des plus grands Remedes qui foit connu dans la Médecine contre une infiuité de Maladies rebelles, comme la Goûte, la Gravclle, le Rhumatifme, ér de leurs Remedes. ^5 l’Àfthme , &. la difficulté de refpirer. Il delivre de toutes fortes de Maux de tête, de Fluxions fur les Yeux, fur les Dents, & fur les autres Parties du Corps, & de toutes celles enfin qui font carnées par une trop grande abondance de Pituite & de Glaires'. Il debaraffe l’Eftomac de toutes les Humeurs qui troublent la Di- geftion , & en diffipe les Vents & les Gonflements : Quand on fe fent avoir befoin de vomir , or> avale quelques gor- gées de la Fumée , ce -qui produit un très promt effet : le Tabac tient auffi ordinaire- ment le Ventre libre. Les meilleurs Tabacs à fumer , font celuy de Virginie qui vient d’Angleterre, la Verine , & groffes Andouilles d’Holan- de > le petit Canaffe de- Liège , & celui de Scaferlati , qui eft le plus doux de tous, .& qui vient d’Alep .& de Çônftantinople. Le Tabac de Brefil eft ffelui dont on fe fert pour mâcher. Le meilleur Tabac d’Efpagne à prendre par le Nez , eft celuy de la Hayana &C de Seville. Celui qu’on fait en France eft de S. Domingue , & eft lavé & grene. Le petit Tabac de Strasbourg eft le plus naturel Sc le meilleur à râper. Tous les autres Tabacs font compofez D d iiij ifjê Traité des Maladies j par differentes perfonnes , & les Parfums qui y entrent produifent fouvent de très mauvais effets : c’eft ce qui m’a obligé de rapporter le nom de ceux qui n’en ont point. é1 de leurs Rente de s. METHODE POUR GUERIR LES î A L E S COULEURS. LEs Filles de Page de Douze ans juf- qu’à Vingt, font très fu jettes à une Maladie , quon nomme vulgairement Pâles Couleurs. Elle eft fouvent fi opiniâ- tre , qu’il eft fort ordinaire de voir des Filles languir des années entières fans pou- voir recouvrer leur fanté, quelque Re- mede qu’on leur fafïe. Cette Maladie eft aifée à eonnoîrre par la feule infpe&ion du vifage fans pouvoir s y tromper y car tout le monde fçait que la couleur de la Peau dépend uniquement de la qualité de la Limphe & du Sang. Elle eft vive 6C vermeille lorfque le Sang eft dans fon état naturel j c eft à dire lors qu’il s’y trouve & de Sels volatils exa&ement unis enlem- ble par la Fermentation. Si le Sang eft dcftitué dp fes Parties fulphureufes & voi une quantité proportionnée de Soulphre 8 ^ Traité des Maladies , latiles , dans la proportion quelles doivent avoir entr elles , 8c que le mélange en foie imparfait j alors les Parties groffieres, laPi- tuite , les Serofitez, ou la Bile, prenant leur place , eaufejnt un changement de couleur dans la Limphe 8c dans le Sang, 8c par une fuite neceflaire , en produiient un pareil tlans la Peau. Car le Sang qui circule par tout le Corps, ne peut communiquer qu’u- ne Couleur pareille à la Tienne , c’cft à dire une Couleur vermeille, lorfque leSoulphre 8c le Sel volatil dominent, une Couleur pâle lorfque c’eft la Pituite, 8c une Cou- leur jaune, lorfque c’cft la Bile qui reflue dans le Sang. C’eft Pétât où fe trouvent les Malades dont nous parlons, leur Yifage, leurs Levres , leurs Gencives deviennent pâles êc livides , ce Changement de couleur eft accompagné de Palpitation de Cœur , de Maux de Tête & d’Eftomac, d’Envies. de vomir , de difficulté de rcfpirer en mar- chant un peu vîte , d’une grande Pcfanteur de Corps , de laffitude dans les Bras, d’in- quiétudes dans les Jambes 8c les Cuifles,, 8c de Douleurs entre les Epaules. Enfin le Goût de ces Filles devient dépravé ; les unes défirent manger de la Cire , les au- tres du Sel , du Plâtre, des Charbons* & de leurs Remèdes. 299 Se une infinité de choies pareilles. Il y en a qui ont une averfion generale pour tous les Aliments , d'autres qui ont le Ven- tre , les Pieds & les Jambes enflées , de à qui fouvent tout le Corps devient bouffi. Il paroi t quelquefois des Taches noires 9 jaunes ou rouges fur differens endroits de la Peau , comme fi elle avoitété meurtrie. Ces Malades fe trouvent en s’éveillant la Langue chargée, la Bouche pâteufe de mauvaife , de font fouvent plus fatiguées le matin à leur reveil , que le foir en fe couchant. T ous ces Accidents font ordi- nairement accompagnez d’un Battement confiderable de PArcere Cœliaque , d’une Fievre lente de irreguliere> de il fe for- me alors par la difpofition du Sang , des Obftru<5tions dans les Vifceres du bas Ventre , qui augmentent infenfiblement la Langueur , & la Maladie. Pour guérir ces Malades , il faut cor- riger le Ferment de l’Eftomac y enlever les Obftru&ions, évacuer les Humeurs épaif- fes , vifqueufes de bilieufes , de enfin pu» rifier la Mafle du Sang. Tout cela fe fait aflfez promtement parle moyen de la Pou- dre corre&ive , quieflr un Remede Spéci- fique , de qui guérit immanquablement ces Maladies > quelqu’inveterées quelles 300 Traité des Maladies \ foient y pourvû qu’on obferve exactement le Régime que je donne. La Malade prendra le matin à jeun * 8c quatre heures apres avoir diné le poids de vingt Grains de Poudre correCtive 9 enveloppee dans du Pain à chanter y bûvant immédiatement par deflus un Bouillon *ouge » °u un Bouillon antifcorbutique décrits dans la Méthode y apres quoy elle agira , ou fe promènera pendant une de- mie-heure. Elle doit continuer ce Remede pendant trois jours > 8c fe purger le qua- trième avec les Pilluies purgatives* ou avec la Poudre Fébrifuge. Si la Malade fe plaint de Maux de Cœur y alors on préférera la Poudre vo- mitive aux Pilluies purgatives * pour (e purger la première fois. Le lendemain elle recommencera à reprendre la Poudra correCtive pendant quatre jours comme au- paravant y 8c le cinquième elle fe purgera avec la Poudre Fébrifuge 5 ou les Pilluies purgatives. Le lendemain de la Purgation , elle ufera encore de la Poudre corredive pendant cinq jours , 8c le fixiéme on la purgera Une troisième fois avec laPoudre fébrifuge* ou les Pilluies Purgatives : On reïtere ce Remede dans le même ordre * jufqu’à ce & de leurs Remedes . 3 ot que la Malade foit parfaitement guerie , ce qui ne paflfe jamais trois femaines ou un mois. Elle fe trouvera même foula- gée immédiatement apres la première Pur- gation. Quand on a ceflfé de prendre le Remede, on te fert de la Quinteffence d’Abfinte pour fortifier y Sc pour rétablir entièrement le Ferment de 1 Èftomac. Les Rechutes peuvent arriver dans cette Maladie auffi bien que dans les autres , mais on les prévient aifément en avalant d’abord quelques Prifes de la Poudre cor- re&ivc s &: quelque Purgatif , fans qu’il foit befoin de fuivre entièrement tout ce qui eft marqué cy-deffus. Quand les Malades fe trouvent gueries fans être encore tout- à-fait réglées , on peut tenter le Demi Bain & la Saignée du pied , laquelle ne nuit jamais dans cette occafion. On obferve un bon Régime * pendant le terris qu’on ufé' de ce Remede * &c l’on s’abftient de toutes fortes de nourritures crues ôc indigeftes 3 fur tout de Laitage, de Fromage , de Citron & de Vinaigre, La BoiUon ordinaire pendant le repas, doit être de l’Eau &c du Vin; & entre lç repas on doit ufer d’une Tifane con^ JO i Traité des Maladies , venable au Tempérament. Quand on a befoin de Lavements, on les compofe félon les Indications ; il fuffit d etre averti qu il faut toujours avoir le Ventre libre , pendant Lufa^e de ce Re- înede. Les Femmes qui étant parvenues à un ■certain âge 'deviennent fujettesà plusieurs Maladies fâcheufes , par la cdfation de leurs réglés 3 fe trouvent également bien de cette Méthode , mais elles feront obli- gées de fe faire faigner de te ms à autre du bras ou du pied , afin de fuppléer par ce moyen au défaut de la nature. Avec cette précaution Sc Tulage des Remedes, elles préviendront ces Maladies aufquelles elles font expofées dans ce tems là. Cel- les qui font incommodées d’une abondan- ce extraordinaire de Fleurs blanches, fe trouveront encore gueries par l’ufao-e des mêmes Remedes, & par la même" Mé- thode. S il fe rencontroit de ces Maladies extrê- mement rebelles on aura recours aux Eaux minérales de Carenfa c, qui produi- fent toujours des effets merveilleux dans toutes celles qui font opiniâtres, & qui font caufées par de trop fortes obftruétions. Ces Eaux temperent adoucirent auflï & de leurs Remedes, 303 T Acrimonie du Sang. Je fuis le pre- mier qui les ay fait tranfporter à Paris, & qui en ay fait connoiftre futilité. Les Eaux de Ville Comte prifes fur ies lieux , produifent encore des effets fcmbla^ blés. 304 Traité des Maladies , METHODE POVR GVERIR LES ENFJNTS en Cbartre yar l'ufage de la Teinture de Mars. LA Maladie qu’on appelle Rachitis^fk proprement une Conftitution fero^ phuleufe de toutes les Parties du Corps. Les Enfants nez de Parents qui ont été attaquez de ce mal dans leur jeunefle , ceux qui ont été mal nourris , ceux à qui on a fait prendre d’autres Aliments que le Lait , pendant qu’ils étoient encore à la Mammelle \ ceux enfin qu’on a fevrez trop tôt , tombent ordinairement dans cette Maladie. Ils la contra&ent faute d’avoir un nombre de dents fuffîfant pour brifer les nourritures folides , qu’on leur donne après les avoir fevrez; car fans une Ma- ftication parfaite , la Digeftion fe fait mal, & le Levain de leur Eftomac eft trop foi- foie pour digerer. De là fe forment des Cruditez, qui venant à pafler des premier %&$_ voyes dans le Sang, épaiffiflent les Humeurs &de leurs Remdesl 50 j; Humeurs qui s’en feparent , & caufent pour l’ordinaire la Fievre. L’Epaiffiflement du Sang &c des Humeurs dégénéré bien- toc en Salure, la Bile devient acre & vif- queufe , le Suc pancréatique , & le refte des Levains qui fervent à la Digeftion /altèrent : ce qui augmente la Maladie de jour en jour. On obferve aufli quil fe forme des Ob* ftru&ions, dans tous les Vifceres du Bas- ventre ; k Eoye, la Rate, &c les Glandes du Mefantere fe gonflent & fe durcillenc pour l’ordinaire >. la Tête fe grofïît fou- vent au delà du natureljTEpine du Dos* les Os des Bras &c des Jambes çroiffent inégalement , & leurs extremitez fe nouent*, leur Courbure naturelle augmente confi- derablemenr, les Chairs desCuiffes deviens nent mollaifes * & toutes lés Parties du: corps maigriflènt à veue d’œil , à- la re- ferve du Vifage qui feul conferve de l’Em- bonpoint. Tous ces Accidents font fou« vent accompagner d’une Fievre lente. Lorfque la Rougeole ou la petite Vé- role n’eft pas bien fortie , les Enfants qui en ont été attaquiez , tombent prefque toujours* dans cette Maladie , laquelle eft encore or- dinairement accompagnée de Gale , d’Ab- y fifcç,. II* ont auiïi le Ventre tendu*. El 3 oG Truite des Maladie s , ils fuent prelque continuellement autour du Front , ils ont des demangeaifons au Nez, ils ont le Dévouement,. 6c rendent une Matière grifâtre , tantôt glaireufe*, tantôt crue , 6c toujours tres-puante. Leurs Urines font huileufes , & de mauyaife odeur : enfin les uns ont une Faim cani- ne , 6c une Alteration perpétuelle ; les autres un Dégoût general pour toutes les Nourritures. Cette Maladie eft plus ou moins dangereule ,, félon qu’elle a fait plus> ou moins de progrès , 6c que la Maffe du Sang eft plus ou moins altérée. Les Enfants attaquez de cette Maladie , ont cela de par- ticulier, qu’ils ont l’Efprit plus meur à. Cinq ans, que les autres à Quinze.. Pour bien nourrir , 6c pour guérir ce» Enfants lors qu’ils font encore à la M am- ine lie , il faut d’abord obferver fi la Nour- rice eft d’un âge 6c d’un Tempérament à S eu prés égal à celui delà Mere;fi elle joint ’une Santé parfaite , fi- elle eft propre 6c foigneufe , fi elle n’a point les Dents gâtées , fi, fon Lait n’eft point trop vieux,trôp nouveau,trop clair ou rrop épais, fi elle n’a pas fes Réglés , fi elle n'eft point Colère, fi elle n’aime point trop le Vin*, car tout cela eft préjudiciable à la Santé de fEnfant. Il ne faut pas non plus qu’elle ufc de maûvaifes Nourritures , ni qu’elle dr de leurs Remedes. 30 7 fafle maigre, parce que de mauvais Ali* ments ne font jamais un bon Lait. LesNôurrices font encore accoutumées de prendre la Bouillie dans leur bouche avant que de la donnnerà l’Enfant , pour connaî- tre fi elle n’eft point trop chaude. C’eftune Maniéré pernicieufe^ car le mauvais Suç qui peut être dans la Bouche de la Nour- rice * fe mêle alors avec la Nourriture qu’elle donne à l’Enfant , Tinfeéte > & lui communique les M^dies aufquelles elle eft lujstte. C’eft pourquoy il eft bon d’en avertir, afinquon évite cet Inconvénient, qui ne peut jamais être que très préjudi- ciable , quand même la Nourrice joiiiroit d’une Santé parfaite. Il faut encore examiner , fi ces Enfants n’ont point le Filet , 6e remarquer qu’on ne doit les fevrer , que lorfqu’ils ont aller de Dents pour pouvoir faire la Maftica- tion des Aliments , ce qui n’arrive quel- quefois qu’à deux ans ou plus.. On fçait par expérience ,, que les Enfants attaquez de cette Maladie , meurent pref- que tous a eaufe de la difficulté qu’il y &: de leur faire des Remedes. La préparation particulière de la Teinture de Mars que mon Pere a découverte , & que je pro- pofe P a cet avantage 9 qu’elle eft aifée è 30 S Traite des Maladies l prendre * & qu’elle guérie {virement * pourvu que la Maladie ne foit pas trop invétérée r & que les Parties nobles ne /oient point encore gâtées. Cette Teinture eft tres-fouveraine pour Incifer &c pour corriger les Cruditez ai- gres elle diflîpe les Obftruâûions du Me- fantere ^ du Foye y de la Rate & des Vif- ceres du Bas- ventre. Son effet le plus or- dinaire y eft de faire vomir le matin des Glaires & des Phlegmes auflî facilement que fi Ion crachoit > &c jamais l’après- dîner. La maniéré de s’en fervir * eft d’en fai- re prendre le matin aux Enfants à la- Ma- melle deux Goûtes , & autant l’aprés-dî? né y mêlées dans uiie Cueillerée de Vin 8c autant d’Eau : obfervant cependant de ne leur point donner à téter une heure de- vant , ni une heure après le Remede. Pour les Enfants qui fontfevrez., &c qui ont atteint l’âge de deux * de trois ou de quatre ans , on leur en donne le matin à jpun 3 & deux heures après avoir dîné , au- tant de Goûtes qu’ils ont d’années , avec deux Cueillerées de Vin & une ou deux. Cueillerées d’Eau.. On laifle tomber ces Goûtes dans un Verre ou dans une Porcelaine x mais non dans de l'Argent ni dans de l’Etain , 5c & de leurs Renie de s. 30^ on vcrfe la Liqueur pardeffus. Il en fkut continuer l’ufage jufqu’à ce que les Mala- des ayent recouvré une véritable fanté ; ce qui arrive ordinairement dans l’efpaced’ua mois ou de fix femaines , 8c fouvent plû^ Lors qu’on remarque que ces Enfants ont befoin de vomir on augmente la dofe du Remede avec prudence > 8c on leur donne deux ou trois Goûtes de cette Teinture de plus qu’à lordinaire x feule- ment le matin à jeun. Comme ils vomif- fent fans efforts 3 8c que le Remede ne produit pour l’ordinaire qu’une Evacua** tion tres-lcgere 3 on peut donner encore une heure après* la même Dofe , afin de rendre 1 Evacuation plus grande j mais avant que de la réitérer 3 il faut conful- ter fi la neceffité 8c le Penchant de la na*- ture le demandent. Si le Malade a befoin d’être purgé 86 s’il n’a pas de dévoyement , on fe fervira de la petite Medecine y 8c s’il a le Cours de Ventre s on ufera du Sirop purgatif. Ces Remedes qui agifient l’un 8c l’autre avec beaucoup de douceur,, font décrits à la fin de ce Chapitre, Nous n’avons point de Remede plus fcuyerain ni plus efficace dans la. Mcde^ 5 1 G Traité des Maladies , cinc pour toutes les Maladies des Enfants, que cette Ttinture de Mars. Elle eft même très- falüta ire pour les Coqueluches, pour la Toux feche , pour TEpilepfie n aidante , 8c pourlesConvulfions caufées parlesVers qu’- elle tue & qu’elle fait vuider; car les Con- vulfions qui font caufées par les Dents , font prefque toujours un figne mortel , 8c l’on ne peut alors fecourir fûrement ces Enfants qu’en faignant du Bras , ou en coupant promtement la Gencive * pour fa- ciliter la fortie de la Dent. Ce Remede guérit encore la plupart des fievres Intermittentes auxquelles les En- fants font fort fujets lors qu’ils commen- cent à fe dénouer j mais fi elles ne ceflent point dans l’efpace de huit jours , il faut venir à l’ufage de la Pierre de Porc ou du Quinquina, 8c le donner en Bol, en Sirop* ou en Lavement. On choifira la maniéré la plus convenable 8c la plus facile. Au refte fi la Fievre n’eft caufée que par le mou- vement des Dents, il faut avoir un peu de patience & laiftèr agir la Nature. La Conduite 8c le Régime de vivre qu’on doit faire obferver à ces petits Ma- lades pendant l’ufage du Remede , eft de les tenir proprement , de leur faire rdpirer un Air pur Sc temperé > de 1» d- d e leurs Remeies. 3 f x empêcher de crier de de fe tourmen- ter , & de leur donner des Aliments doux de faciles à digerer £ comme des Bouillons / des Potages y du Pain trempé dans le pot , des Panades faites avec du pain , ou un Blanc de Chapon de un Jau- ne d’Oeuf > du Gruau cuit dans l’Eau avec un peu de Sucre r des Oeufs frais de de la Gelée de Corne de Cerf. Quand ils font dévoyez, la Bouillie de Farine de Feve avec un Jaune d’Oeuf , eft: encore fort bonne^. 11 faut donner à quelques-uns , quand ils ont trois ou quatre ans , un p.eu de Viande à dîner , de à gourer un Bifcuit trempé dans du Vin de de l’Eau , ou une petite Rôtie au Vin de au Sucre. Mais on ne doit pas leur laifler manger aucu- ne Pâtifïerie ni Echaudez , non pas mê- me du Pain fec ( quoique ce foit un ufage établi ,. de une des plus grandes envies que ces petits- Malades ayent ) parce que le Chile qui doit neceffairement fe diftri- buer dans toutes les parties pour les nour- rir de les vivifier deviendroi trop épais de malélaboré , ce qui grofïit le Ventre de caufe encore de nouveaux embaras. Il faut toujours obferver de les nourrir légère- ment, leur donnant à manger peu & fou- Ïent ; car plus ils mangent * plus la Mar ^ idie augmente.. 3 1 1 Traité des M aladi es 5 La Boiffon ordinaire doit être une Ti- fane faite avee le Froment , la Raclure de Corne de Cerf 8c le Chiendent*. Lors que ces Enfants ont une averfion generale pour toutes les Nourritures 3 on ajoute à la même Tifane quatre ou cinq côtelettes de Mouton bien dégraiffées *, par ce moyen ils ne laiffcnt pas d’être nourris. On eft auffi obligé de mêler quelquefois un peu de Vin dans la Tifane 8c même dans les Bouillons , pour fatisfaire aux envies de ces petits Malades ; le tout en vûe de les nourrir 8c de leur conferver les Forces j à quoi il faut être fort attentif. Il s’en trouve que le Cours de Ventre & la longueur de la Maladie ont entiè- rement affoiblis * extenuez 8c dêcharnez. A ceux-là on fait prendre d’abord duSirop purgatif 3 dont on continue Fufage juf- qu à ce que ce Flux foit un peu apaifé après quoi on en vient à l’ufage de la Teinture de Mars. On donne auffi dans cet état des Lavements faits avec le Bouillon à la 'Viande y 8c qui fert à les nourrir 8c £ faire revenir leurs forces plus promte- menU Quoique ces petits Malades foient fbuvent fort altérez * Il ne faut pourtant pas leur donner trop à boire *, car outre que trop de Boiffion retarderait la fuccés; & de leurs Rente de s. 3 1 1 il faudroit fe fervir de la Médecine fuivante > qui agit avec toute la douceur imaginable. Mais on doit confulter les Forces du Malade avant que de la faire prendre. MEDECINE POVR LES Enfants . P Renez Demi Gros de Rhubarbe en j poudre quinze Grains de Sel d’Ab- fÿnthe ^ faites-les infufer pendant la nuit J fur des Cendres chaudes dans une Once & de leurs Remedes. 5 ^ d’Eau de Pourpier diftillée ; PafTez le tour îc lendemain , & y ajoutez fix Gros ,de Manne ou une Demie Once de •Sirop de Chicorée ou de Pommes com- pofé • Vous reglerez & augmenterez h Dofe de la Purgation félon 1 âge 8c les Forces de l’Enfant. On employé le Sirop Purgatif, quand Maladie eft accompagnée d un Cours de Ventre ; & fi elle devient rebelle , on a recours à l’Hypecacuana , dont l’ufage eft décrit dans la Méthode que j’en ay don- née. On peut encore faire prendre le foir a ces Enfants un Gros de Sirop de Pavot blanc mêlé dans deux Cucillerécs d’Eau ou de Tüane. SIROP PV RG AT IF. P Renez de l’Eau de Plantain , de Rofes & de Pourpier , de chacune huit On- ces; Rhubarbe en poudre fix Gros-, de Rofes de Provins 8c de Sumac, de cha- cun Demie Once y de Graine de Kermes 8c Canelle concaflee , de chacune trois Gros. Faites infufer le tout pandant dou- ze heures fur les Cendres chaudes dans un Vafe de terre bien bouché. Paftez-le enfuie en le preffant ; ajoutez dans la co- Ff ij 3 t ô Traité des Maladies f lamre quatre Onces de Sucre Gandy ; Fai- res-le bouillir de rechef pour le réduire en confiftence de Sirop un peu clair , Sc donnez-en aux Enfants à proportion de leur âge. On commence d’abord par en faire prendre aux Malades une Demie Once le matin à jeun , 6c un peu de Bouil- lon ou de Tifane immédiatement pardef- fus -, le refto de la journée on les fera vi- vre à l’ordinaire. On réitéré la même chofe le jour fuivant * 6c fi on le juge à propos , on augmente la dofe jufqu’à une Once , après quoi on laifïe quelques jours d’intervale jufqu’à quatre ou cinq. C’eft la nature du Dévoyement qui doit regler le terns de réitérer ce Remede. Dans la fuite on ne le donne que lors qu’on croit que les Malades ont befoin d’être purgez, & on le fait prendre pour l’ordinaire tous les (douze ou quinze jours ou tous les mois» Ce Sirop purge doucement 6c fortifie l’E« ftomac. Les Lavements faits avec la Caflè SC le Petit Lait , conviennent encore très- fouvent dans ces Maladies , 6c fur tout qaand le Ventre eft fort tendu , 6c que les petits Malades n’ont pas le Dévoye- ment. , . Lors qu’ils font guéris » 6c qu il ne leur plus que la Maigteur 3 on p£Ut IçQX é* de leurs Remèdes. 3 î 7 faire prendre le matin à jeun un Potage au Lait de Chèvre ou au Lait de Vache * ôc les purger de tems à autre avec la pe- tite Medecine cy deffus , ou avec le Si- rop purgatif. CATAPLASME CONTRE les V ns. P René 2 un Gros de Mithridate 5 un Gros d’Aloës , & un Demi Gros de Semen contra $ mêlez bien le tout ôc le mettez dans un gros Oignon blanc , dans lequel on aura fait un trou que vous re- fermerez 3 Penvelopant dans du papier un peu mouillé , pour faire cuire eniuite cet Oignon fous les Cendres chaudes. En- faite vous le pilerez dans un Mortier , ôc vous en étendrez la Pâte fur un Lin- ge pour l’appliquer fur le Nombril , ôc l’y laiiler pendant vingt-quatre heures. On renouvellera le même Cataplafme pendant cinq ou fix jours de fuite. Ce Remede tue ôc fait for tir les Vers, s'il y en a. La Racine de Nify eft un Remede ex- cellent pour les Enfants en charthe,pour les Coliques Bilieufes ôc venteufes , Ôc pour toutes fortes de Fievres , qu’elle gué- rit inleniiblement , en purifiant la malle I 1 3 I S Trahé des Maladies 3 (frc. du Sang. On s’en fert encore avec fuccés dans plufieurs autres Maladies. La dofe eft depuis douze Grains jufqu’à un demi Gros. Il y a quelques années que M. Hermens ProfefTeur en Médecine à Leiden , m’a fait 1 honneur de me communiquer la connoiffance de cette Racine , qui Te tire du Japon & de la Chine. La meilleure . vient de ce dernier Royaume. Les Grands du Pays s’en fervent lors qu’ils font ma- lades , comme d’un Cordial excellent, &C en prennent en fubftance , en infufion & en font mefme des Tifanes. M. Deker Médecin Allemand en parle en plufîeurs endroits de fa Pratique , comme d’un très- grand Remede , dont il a vû des effets merveilleux , fur tout dans toutes fortes de Couvulfîons ôc de Vapeurs. FIN, i l ; . M l'age i Dijfertation fur les Vrims 9 it Vfage de la Saignée y 22, Du Régime de Vivre , 33 Bouillon four les Pauvres , 37 Manière de faire des Bouillons à peu de frais pour cinquante Perfonnes y 37 Diftributkn du Potage , 42 Moyen de faire un pareil Potage pour un Hom- me feuly ibid. Boijfon pour les Pauvres qui n ont pas le moyen d’avoir du Vin > du Cidre ou de la Bien* re y ibid. Inftmfllon pour donner utilement les Remedes aux Malades y 44 Vf âge de U Poudre Tempérante ou Correftive univerfelle y 50 Pondre Tempérante & Comclive , 54 F f iiij table EleBuaire Apéritif, Extrait de Mars Apéritif , ibid. Opiaie Fondante & Purgative, Tablettes Digefiives & Stomacales , j§ Vfttge de la P oudre T ornitive , ^ Tartre Emetiqm ; Et U Manière de le prè- Potion Emeûque , çg Ufage des Pillâtes Purgatives , y0 Manière de Purger ordinaire , y y^ Tijane pour purger généralement toutes les Humeurs, ° gQ Maniéré de Préparer le Bouillon avec lequel le Roy fe purge , gx Bol Purgatif 5 pour les Malades qui ont aver - fion pour Us Médecines en Boif on , ib. Extrait Purgatif , g ’ Sel Purgatifs g^ Tfage de la Poudre Sudorifique , g g P oudre Sudorifique , ^ 0 Préparation du Diaphor etique Solaire qui en- tre dans la composition cy~ devant , DES SUJETS. Poudre Sudorifique de U Comtejfe de Kent9 Potion Sudorifique 9 cj j Autre , ibid.- Bol Sudorifique s 94 Autre , ' ibid. Remede Sudorifique dans les Pleure fies , 9 j Autre Sudorifique pour la ?nème Maladie , Apofème Sudorifique , ibid. Diurétique. Vfagé de la Racine de Parera Brava , 58 Baume Diurétique de Parera Brava , 102 Poudre Diurétique } 103 Autre Bol , 104 Teinture de Tartre Diurétique , 105 Sirop Diurétique , ibid. Tifane Minérale Diurétique , 107 Eau Diurétique , ibid. Diurétique y pour apaifer les Coliques Néphrétiques , 108 , ibid, Remede Spécifique pour la Guerifon des Coli- ques Néphrétiques & de la Goûte > commu- niqué par Monfieur de Baville , Confeiller tP Etat 3 /’* éprouvé lui-même y ioq VH* de l Teinture de Corail Anodine , ef fes Vertus, m préparation de la Teinture de Corail Anodine, U4 1 H 8 120 124 ibid. 125 TABLE Préparation de la Teinture de Corail pour faire le Remede dont on a parlé cy-dejfus , 1 15 Potion Narcotique dans les Coliques Néphréti- ques & autres a ii£ Potion pour arrêter les Toux violentes 5 ibid. Sirop N arc a ique y Vfage de la Quint ejfence d' Ab (inte , Quintejfence d' Ab (inte , Vin d’ Ab frite compofè , Elixir S tomachal , Sirop Magifiral , autrement appelle de Lon- gue Vie , 115 Zhifdge de T O* Potable >_ 131 ZJfa qc de P E Uxïr Tntriacal , 135 Elixir Th eriacd , 1 3 y Teinture de Tartre ponr faire la Préparation dont an a parlé cy dsjfus , 140 Potion Cordiale Sfmtneufe dont on peut ufr dans les extremhe^de toutes les Maladies * 141 Potion CordïaleTemperee dans les Fièvres Ar- dent es y Continues > & Intermittentes , ib* Potion Cordiale contre les Fievres Continues & Malignes , Petite V erole & Rougeole , 142 Potion Cordiale Hiflerique contre les Vapeurs de Mere & Palpitations de cœur 3 145 Liqueur Cordiale appdlée Eau Divine, ib. Cpiate Cordiale , 144 O pian Confort atm y 1 45 DÉS SUJETS. Compofition de la Pierre Cordiale de Dom Gafi pard .Antonio , qui efl le Bezoard compofè qu on apporte des Indes , 14^ Maniéré de faire les Tifanes 3 les Apofêmes y lesjuleps , les Emulfionsy& differents Bouil- lons J 14S Tifanes pour les Fievres Malignes y pour le Pourpre 3pour la Rougeole & pour la Petite Ver oie 3 1 50 Tifane pour la Pleure fie y 15 1 Tifane pour les Rhumes , 7**0# # Maladies de Poitrine 3 ibid.‘ Tifane pour la Toux opiniâtre & invétérée , ibid. Tifane pour les Fievres Tierces 3 Double-Ter ces 3 Continues -fimples y 15 2, Tifane pour les Dyfenteries 3 153; Tifane paur les Cours de Ventre inveterez* ibid. Tifane pour la Gravelle y ibid. Tifane pour les Enflures de Jambe & Bydro - pifies y s 154 Tifane pour les Bemoragies y ibid. Tifane pour les Rhumat fines 9 ibid. T ifane de Quinquina y 1 5 £ Tifane pour les Coliques , ibid. Infufion pour la Pituite & Sero fiiez. , J57 Compo fit ion de la Tifanè Spécifique contre ton- tes les Efpeces^ de Maladies, Bmeufesy 15 g TABLE Gipojeme Cordial & Rafraîchi jfm ] 159 A pofême Apéritif , j E mu l fi on Rafraichijfante y Emulfion Pe florale 5 2 ^ > Bouillon Rafraichijfant , oh Eau de Poulet y J?3 Bouillon Rouge y Bouillon Rafraîchi fiant , Bouillon Pg fl oral 3 Bouillon pour la Poitrine 3 Bouillon Antificorbutique y Bouillon de Vipere , pour purifier la Majfe du Bang y 169 M aniere de compofèr les Lavements , 170 Remede pour les Hemoroides , 173 Des Fièvres Continues & Malignes 3 î8i Mtthode pour guérir les Fievres Continues & Malignes , . 18 £ Méthode pour guereir les Fievres Intermittent teS y JCJ^ Zdfage de la Poudre Fébrifuge , 2o i Poudre Fébrifuge , 202 Eiverjès Préparations du Quinquina contre toutes fortes de Fi vres Intermittentes , 203 T Autre Préparation du Quinquina 3 205 Extrait de Quinquina % 20 7 Préparation du Quinquina , 209 De la Pleure fie & Péripneumonie , 21 ï J?* /*i Vérole y 221 DES SUJETS. Les Venus & h Vfage de la Pierre de Porc l 231 . De la Pierre de porc Préparée , 241 Méthode pour traiter toute forte de Fievres par tufage de la Pierre de Porc préparée , 244 Méthode pour traiter les Maladies des Reins & de la V ejjîe , par lufage du Baume fais avec la Racine de Parera brava , 252 Delà Dyfent erie , 262 Vf âge du Remede , 2é"£ Vfage du Spécifique contre les Hemoragies , 271 Vfage de l' Alun dans les Hemoragies , 274 Les Propriétés & F ufage aes Herbes Vulné- raires, 279 Maniéré de Préparer les Herbes Vulnéraires 9 280 De V Apoplexie , 2 8f Méthode pour guérir les Paies Couleurs ,257 Méthode pour guérir les Enfants en Charte par l'ufage de la Teinture de Mars Æ 304 Baume Nerval y Médecine pour les Enfants , Sirop purgatif 3 Cataplufme contre les V m , 3H 3*5 3*7 Fin de la Table d^s Sujets. 9pqpqeqpqpqp^p' yxpvp qra T A B L E DES M AT I ERES AB s i js T -h E > fa Quinteffence , i loi Ses V ertus & la maniéré de la don- ner , 12.2 &c 123. Sa Compofition, 124.4 Son Ufage apres laDyfenrerie * 363 Abcès ou U lcere dans les Reins ^ 254 Alun, Remede fpecifique contre les He- moragies. Ses Qualités, fes Effets , fon Ufage, 272 &fmv. Apoplexie, fa Définition & Divifion de fes Accidents & Symtôm es, 28 j Apoplexie feteufe & fes Caufes , 284 Apoplexie fanguine ôc fes Caufes , 285 Apoplexie, pourquoy elle dégénéré en Pa- ralifie, 28^. Manière de la traiter 3 28? & fuivanns. VNTENVES EN CE LIVRE A Alïcalis & leurs Effets, Differents Alxalis, 5* 57 TABLE Apofême Apéritif, 160. Purgatif ou Som- nifère , \6i. Sudrifique , Apofême Cordial <5 c rafraïchiflant , 159, 14! 147 81 ?4 T) Aume Diurétique de la Racine de Pa* JO rera-brava , 102 Baume Nerval, fa Compofition, 313^314 Bains apres P Apoplexie , Bezoard compofé de Dom Antonio , Bezoard Animal , Bol Purgatif, Bols Sudorifiques , Boiffons differentes félon le befoin 3c l’in- clination des Malades, 148. Pour les Pauvres, 43 Bouillons pour les perfonnes foibles 3c dans les Cours de Y entre , 36 Bouillon pour les Pauvres , 58 , 35 & 40 Bouillon Rafraîchiflant, 1^3 3c 165 Bouillon Rouge , 164 Bouillon Pedoral , \(£ & 16 j Bouillon Antifcorbutique , ié'p Bouillon pour purifier le fang , i6f Bouillon Royal purgatif, 81 1 Aïeul , Sable 3c Gravier dans les Reins, 2 j! Capillaires DES MATIERES. Capillaires * leurs noms * Caruncules dans l’Urine , Cataplafmes differents dans les Hemoroï- des , 178 & 179 Cataplafmes dans la Pleurefie > 214 CT 218 Cataplafmes contre les V efs , 317 Cheveux dans l'Urine * Couleurs differentes de l’Urine* 13 & Contrepoifon* 9° Coloquinte * 84 Confortatif dans la Dyfenterie * 169 Cours de Ventre differents , 265 Crocus Metallorum , Emetique * £8 Cryfe * 9 & *0. Diaphonique Solaire & fa Préparai tion * 91 D dire dans 1* Apoplexie * 287 Diurétiques * 58 * 99 , 103 & 104 Dofes differentes d’Effences en general , Dofe des Pillules & Poudres * 47 Dyfenterie * fa Définition > fes Effets* i6z9 fon Remede & l’Ufage * 2^3 2^4 E Au Divine* I4 Eau de Poulet * *4) TA BLE Eau Diurétique , lcy Eau Impériale, Eaux Minérales de Vichy , de Bourbon, du Mont d’or, de Nery dansl’Apople- xie , 29 j Eaux M inerales de Carenfac , 302 Eaux Minérales de Ville-Comte , 363 Eau Stomacale , j2g Ecailles dans l’Urine, 2Q Ele&uaire Apéritif, fa Compofidon , j j Elixir Stomacal & fa Compofidon, 12c. Ses Effets & fa Dofe , ug Elixir Theriacal, 135. SesEfFets, fonUfa- ge , 136'. Sa Compofidon , 139 Emetiques, leurs Effets, leurs Dofes, &c. $9 y 60 jufqu’à 64 Emulfion RafraichifFmte , ié'r. Pedorale, 162. Purgative , 79. Dans les Coliques, 117 Enfants en charte. Méthode pour les gué- rir» 304 Expériences furprenantes de la Pierre de Porc , depuis 2 36 jufqu’à 240 Extrait de Mars Apéritif", 55 Extrait Purgatif, 78 & 83 F F Ievres Continues & Malignes, r8r Fievre Putride , Hectique ou Habituel- le», ‘ 182 DES MANIERES. Fievres Malignes , leurs Caufes de leurs Symptômes, 183 *84 de 185 Fievres Syncopales , ColUquatives ou Ly- pitiés, 185. Méthode pour les traiter, 186 jufqu’ài^ Fievaes Intermittentes, 15? 4 j.u(qu a 10 f Fébrifuge, fon Ufageôc fa Compofition, 201 , 202 & 203 Ficvre dans la Dylenterie , 2^8 Filet aux Enfants , 307 Fripions dans les Pleurefies, 218, Dans FApolexie, 289 Fumée de Tabac utile , 2? 4 G GAngrene dans les Inteftîns , 2^3 GllU Vltrloïi Emetique , 6% Goblet d’Antimoine Emetique , 6% Gouttes d’Angleterre, 91 Gravelle, 253 &c9 H HArmonie de Suudure du Corps hu- main, 5° Hemoragies , Remedes differents , z-ji. Leurs efpeces differentes , *7? Hemoroïdes internes de externes, Reme- des. *7^ TA B L E Herbes Vulnéraires j leurs Proprietez & leur U (lige , 2-*9 Hydropifle , la Guerifon , ioï Hypecacuana Racine, fesqualitez, cft un Antidote dans les Indes, Tes Effets, 264 Hypecacuana Vomitif, ^ INfufion pour les Hemoroïdes , 180 Infufion pour la Pituite & les Serofitez , *57 Infomme , Ces Caufes, fes Effets , fes Re- medes , m Inftrudion pour donner utilement les Re- mèdes aux Malades , 44 LAudanum , fes V ertus , g % Lavements, leur Ufage, 170 #*171 Lavements de Bouillon , d’ Hypecacuana. & autres en plufiqjirs Maladies , depuis 171 jufju à 177 Lavement dans l’Apoplexie, 285? Léthargie, 287 Lettre curieufe fur la Pierre de Porc , de - puis 231 jufyiih zjy . t>ÈS MATIERES. M j \ÀT Aladies des Reins & de laVeflîe^ JLVX & la Maniéré de les traiter fuivant tous les accidents qui peuvent furvenir, depuis 2ji jufiju a i6z Medecine pour les Enfants * 314 Médecines differentes * 77 7I N NEphretique Colique caufée par h Pierre * le Calcul , la Gravelle , ou les Glaires qui féjournent dans le Rein , ou dans quelque autre partie,^ & fmvm Nourice, les qualitez qu’elle doit avoir * 30 6. 8c 307 O OBfervation fur la Saignée, lé Odeurs differentes de l’Urine, 15 Operation de laTailLe, 255 Opiate fondante 8c purgative, 5^ Opiate cordiale, 144 Opiate confortative „ 145 Opiate faite de Poudres 8c Filiales , 46 Or potable , 131. fes effets 8c fa dofe ijj* & fuivt T) Aies» couleurs , leurs caufes , leurs X effets * leur guerifon, 197 Paraplégie 3c Emiplegie dans l'Apople- xie , 287 Faracentefe , ou Ponction dans l’Hydro- pifie, 182 Paftilles pour les Pauvres , 6% Pavot blanc. Décoétion de Pavot blanc , 119 Paralyfîe dans l’Apoplexie , 28^ Feripneumonie , iix Petite Verole, fes caufes , fes fymptômes & fes Remedes , 228 Pierre de Porc. Remede merveilleux ,231 Pierre dans le Rein , dans les Ureteres , 3c dans la Veffie, 254 & [hiv. Pignons d’Inde j 84 Filiales purgatives, 71. & faiv. Pillules changées en Opiate , 46 Pleure fie, fa Définition, Acccidens qui l’ac- compagnent , fes càufes & fes remedes,, 211. in 3c 213 Potions Sudorifiques , 93 potions dans les Coliques Néphrétiques, 108. 3c u6 Potion dans les Toux , 2 ié DES MJ TI ERES. Potions dans les FoibleiTes* dans les Fiè- vres y de autres maladies , 141. 14 l.8c 143 Potion Emetique adoucie 5 66 de 6j Pomade pour empefeher l’impreffion de la Petite- Verole y zz8. de 22^ Poudre Vomitive. 300 Poudre Tempérante 5 Ton Ufageffes Effets 5 de fa Compofidon 3 depuis 50. jufqua 54 Poudre Sudorifique y depuis jufqu a yo Poudres changées en Opiate 3 4§ Pouls ; Maniéré de le çonnoiftre y depuis 3 • jufcju u 8 Préparation de la Pierre de Porc contre toute forte de Fièvres > depuis z^i.jufqiih 25î Purgations ordinaires 5 7 y de qè- Pus ou Sang dans l’Urine * zq cl QUalitez requifes à un Chirurgien , ij Quinquina préparé de differentes Manières * depuis 203 .jujquÀ 20^ Quintdlènce d’Abfimhe y 124 R RAchytis, Maladie * Racine de BidoneP Racine de Nid 304 84 3*7; TAbacs differents , 255 Tablettes Digeftivss Stomacales, 4- Tartre TA B L n Racine de Cal ci t râpe , 10 9 Racine de Parera - brava , depuis jî.jufqHh loi Rechute dangereufe , 255 Régime de vivre , 33. 34. 3c 35 Rougeole ? 121. & fnivé SAignée. Son Ufage , depuis 11. jufquù 32* Saignement de Nez. Remede Sel Eflèncicl Febri Sel Purgatif fort Semences froides Sirop de Nerprun , Sirop Diurétique , Sirop Narcotique , Sirop Magiftral , ou de longue vie. Sirop Purgatif, 315. 3c $16 Sudorifique de la ComtefTe de Kemt , 52 Sudorifiques, ^5 ,j6.3c 114 Suppofïtoire , 177. 3c 178 DES MATIERES. 337 Tarrre Ernetique, 65 Teinture de Tartre Diurétique , 105. ôc 140 Teinture de Corail Anodine & fes Vertus, depuis ni. jufcjH A 115 Teinture de Mars pour les Enfans , dcpkis 308. jufjHk 510 Theriaque excellente, 319 Tifane pour les Enfans , 312 Tifane Spécifique contre les Maladies honteufes , 15 8. & 159 Tifanes differentes , félon les differentes , M ladies , depuis 150. j&fqna 136. T ifanc Minérale Diurétique , 1 07 Turbith Minerai Vomitif, 6$ Abfimhe , y VomifTement , Vomitif, Urine. Differtation fur ce Sujet IZ Vulnéraires , 27?. 280, 281.&282 fin d$ U Table des MatUnu APPROBATION. Î’Ay lû par ordre de Monfcigneut 1s Chancelier , un Manuicrit intitulé : Traité dis Maladies les plus frequentes , & des Rtmeies Jpecifiques peur les guérir , par M. Helvitios, Médecin de S. A. R. Monfeigneur le Duc d’Orléans -, dont il m’a paru que l'Impreflxon pouvoir cftre per- mife. fait à Paris ce a. Juin 1703. Ho«»ur, PRIVILEGE DV ROY. LO U I S , par la grâce de Dieu , Roy de France & de Navarre : A nos araez 8c féaux Confeiilers , les Gens tenans nos Cours de Parlement , Maiftres des Re- queftcs Ordinaires de noftre Hoftel, Grand Confeil, Prevoft de Paris, Bailli fs , Sé- néchaux , Prevofts, leurs Lieutenans , & à tous autres nos Jufticiers &c Officiers qu’il appartiendra ; Salut. Noftre amé Adrien Helvetius, Doéfceur en Médecine de noftre tres-cher & bien aimé Neveu le Duc d’Orléans , Nous a fait expofer , qu’ayant compofé un Traité des Maladies les plus frequentes , & de leurs Remedes Spé- cifiants , avec la Méthode de bien s’en (ervir utilement en faveur des V oyageurs & des Pau- vres , à quoi il s’eft appliqué depuis un temps confiderable , il defireroit de le faire imprimer pour que le Public en tirât tout le bien qu’il s’eft propofé en lecompofànt, s’il Nous plaifoit de le lui permettre par nos Lettres fur ce neceffaires. Et voulant donner audit Helvetius des marques de noftre bienveillance , N O U ? lui avons Permis & Permettons par ces Prefentes * de faire imprimer ledit Traité pat tel Im- primeur 8c de telle forme > marge & ca* radte re que bon lui fomblera , 8c de le fai- re vendre 8c débiter pat tout noftre Royau- me pendant Six années confecutives 3 a compter du jour &c datte des Prefentes. Défendons à tous Imprimeurs , Libraires & autres Perfonnes , de quelque qualité & condition qu’elles foienc ,d imprimer> faire imprimer ou contrefaire 3 vendre ni débiter ledit Traité , 8c den faire au- cuns Extraits , fous quelque pretexte que ce puifîc être, même d Impreffion Etran- gère , fans le confentement par écrit de i Expoiânt ou de fos Ayans -caufo , fous peine de Quinze cens livres d* Amande contre chacun des Contrevenants , appli- cable un tiers à Nous 3 un tiers a 1 Hoftel- Dieu de Paris , & l’autre tiers à l’Expo- Tant , de Confifcation des Exemplaires contrefaits , & de tous dépens , domma- ges & interefts , à condition de faire en- regiftrer ces Prefentes dans les Registres de la Communauté des Imprimeurs & Li- braires de Paris *, que l’Iropreffion dudit Traité fora faite en beaux Caraâeres , fut de beau 8c bon Papier , dans noftre Royau- Bl nôft âiîieim *. ? R-glemens de iâ Lihr f iU* l’Expofirion dudlr b IC : & <ÏUW f^misdTaiErl 1 Lreen,Ventc* 11 « tlioth que Prjkï1(,m^ 3ires dans noftrc Bi- vrc > & un autre dans la B hl u° L