COLUMBIA LIBRARIES OFFSITE HEALTH SCIENCES STANDARD HXOOO 19879 PARIS SCHLEICHER FRÈRES m t^e €itp of i^eto gorfe CoUege of ^îips^tciantf anb ^urgeonsi JCUSTAVE.STECHERT "9E6ST 16. STREET itv NEW TORK . ^ TRAITÉ DES VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME OUVRAGES DU MEME AUTEUR Leçons cliniques sur les fractures de jambe faites à rHôtel-Dieii de Paris, en d87D, par le professeur Richet, recueillies, rédigées et publiées par MM. L. Gar- nies et A. Le Double, internes des hôpitaux. In-8° de 68 pages. Paris, 1875. Du kleisis génital et principalement de l'occlusien vaginale et vulvaire dans les fistules uro-génitales. (Th. inaug. récompensée par la Faculté de médecine de Paris : médaille de bronze.) In-S"^ de 2o0 p. Paris, 1876. Essai sur la pathogénie et le traitement des hémorrhagies de la paume de la main. In-8^ de 110 p. Paris, 1876. De l'Épididymite blennorrhagique dans les cas de hernie inguinale, de varicocèle ovi d'anomalies de l'appareil génital. (Ouvrage récompensé par l'Académie des sciences, prix Godard : 1 000 fr., et par la Faculté de médecine de Paris, prix Chatauvillard : 2 000 fr.). In-8'^ de 252 p., avec 3 planches. Paris, 1879. Des avantages de l'allaitement maternel pour la mère, pour l'enfant, pour la famille et pour la société. (Ouvrage récompensé par la Société nationale d'Encouragement au Bien : médaille d'argent.) In-8° de 39 p. Tours, 1880. " La médecine et la chirurgie dans les temps préhistoriques. In- 8° de 24 p. Tours, 1887. La grotte des Fées, de Mettray, à l'époque de la pierre polie. (Reconstitution à l'exposition nationale de Tours, de 1892.) In-8° de 28 p. avec de nombreuses figures dans le texte. Tours, 1892. Velpeau. In-8'^ de 2i p. Tours, 1897. Pour paraître prochainement : RABELAIS ANATOMISTE ET PHYSIOLOGISTE E \' R E L' X , m l' R 1 U E H 1 !•; DE C U A II L E S 11 E R I S S E Y TRAITÉ DES VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME ET DE LEUIl SIGNIFICATION AU POINT DE VUE DE L'ANTHROPOLOGIE ZOOLOGIQUE P A R Le IV A.-F. LE DOUBLE PROFESSEUR d'aNATOMIE A L'ECOLE DE MÉDECINE DE TOURS LAURÉAT DE L'INSTITUT AVEC UNE PREFACE DE IVl. E.-J. IVIAREY Membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine. Professeur au Collège de France. TOME PREMIER PARIS LIBRAIRIE G. REINWALD SCHLEICHER FRÈRES, ÉDITEURS 15, RUE DES SAINTS-PÈRES, 13 1897 Tous droits réservés. Q- M !b-| L 4^ V. PRÉFACE Écrire un traité didactique des variations du système muscu- laire de riiomme et de leur signification au point de vue de Tan- thropologie zoologique était une entreprise longue et difficile; M. Le Double s'en est acquitté à son honneur et nous a donné un précieux ouvrage. On y trouve rassemblés, à côté des faits que lui a fournis sa longue pratique des dissections, ceux qui étaient épars dans les recueils anatomiques français et étrangers. Dans ce vaste compendium, tout est classé avec méthode, et le nombre des documents qui s'y trouvent est assez grand pour que l'auteur ait pu soumettre à la statistique le degré de fréquence des diverses variations musculaires, suivant la race et le sexe des individus étudiés. M. Le Double a compris également l'intérêt qui s'attache à la comparaison des formes normales ou aberrantes des muscles de l'homme avec celles que présentent les muscles homologues chez les diverses espèces animales. Rien n'est plus suggestif qu'une telle comparaison pour celui qui cherche à saisir les lois encore obscures de la morphogénie. En voyant combien un même muscle varie, d'une espèce à une autre, par sa forme et par ses attaches, on ne peut s'empêcher d'émettre quelque prévision sur les particularités de sa fonction dans chacune de ces espèces ; or, ces prévisions, on peut aujour- d'hui les contrôler grâce aux puissantes méthodes dont la physio- logie dispose pour analyser les mouvements propres aux diverses VI PREFACE ■ espèces animales. Le moment paraît venu où l'anatomie et la physiologie des muscles pourront se développer d'un pas égal en s'appuyant l'une sur Tautre. Toutefois nos connaissances sur l'anatomie comparée des muscles et sur leurs homologies sont encore fort incomplètes ; cela tient, en grande partie, à la difficulté de rassembler et de classer dans les galeries zoologiques les pièces anatomiques du système musculaire. On possède de riches collections de squelettes ; la taxidermie reproduit artistiquemeut les formes extérieures et les attitudes des animaux ; les centres nerveux et les viscères eux-mêmes sont conservés dans des liquides spéciaux; il en est de même pour les belles dissections du système nerveux. Mais les muscles, difficiles à préparer et à conserver, ne sont représentés que par de rares moulages. Et pourtant, tout le mondé reconnaît l'importance de la myologie comparée ; les plus éminents anthropotomistes et anato- mistes vétérinaires, réunis en congrès à Bâle et à Berne, ont cherché à porter la lumière dans cette région peu connue de l'anatomie humaine et de l'anatomie comparée ; ils ont tenté de créer une nomenclature qui rendît moins incertaine la détermi- nation des homologies musculaires. Mais jusqu'ici aucune réso- lution n'a prévalu, de sorte que nous gardons encore la nomen- clature que la force des choses nous a imposée, celle qui a été faite pour les besoins de l'anatomie humaine. Or, cette nomen- clature est des plus défectueuses. Elle manque d'unité en désignant les muscles tantôt d'après leurs attaches, tantôt d'après leur forme, tantôt d'après leur fonction ; dans ce dernier cas, le nom donné au muscle consacre souvent une erreur physiologique, ainsi que l'a montré Duchenne, de Boulogne. La nomenclature qui désigne les muscles par leurs attaches, celle qu'a proposée Chaussier et qu'ont employée partiellement Cuvier et Laurillard, est plus homogène et permet, d'après le nom donné à un muscle, d'avoir déjà quelque idée de sa fonction. Mais, en myologie comparée, cette nomenclature est défectueuse, PREFACE vu car, chez les espèces différentes, les attaches d'un même muscle changent souvent. Comment sortir de ces difficultés qui semblent inextricables? Est-ce par l'embryologie qui, dans le développement desmyotomes, nous révélera des phases plus simples de l'organisation de l'appareil musculaire et déterminera les grandes masses que la différenciation ultérieure subdivisera en muscles spéciaux? Est-ce rhomologie qui servira de base à cette classification en montrant comment un muscle, simple chez une espèce animale, peut prendre, chez une autre, des attaches nouvelles et se diviser en deux muscles différents, comme le plantaire grêle et le fléchisseur perforé des orteils? Ou bien la physiologie nous donnera-t-elle la clé des variations dans la forme et les attaches des muscles en révélant les lois de la morphogénie ? Ces trois sources de connaissances serviront à constituer peu à peu la myologie comparée, mais aucune d'elles ne semble, en ce moment du moins, capable de fournir la base d'une nomenclature méthodique. La possibilité d'établir une telle nomenclature est même très douteuse, puisque les efforts de Cuvier et ceux des plus grands zootomistes n'ont pas réussi à la constituer. En attendant, le travail le plus utile consiste à rassembler et à classer des documents. On pourrait s'étonner que le livre si riche de M. Le Double n'illustre pas au moyen d'images la description des diverses variations des muscles qu'il signale. Mais on sait l'impuissance des figures à donner une idée précise de la forme des muscles; on s'en aperçoit en étudiant le grand Atlas de Cuvier et Laurillard sur la myologie comparée. C'est par une série de moulages, et mieux encore par des pièces conservées avec leurs articulations flexibles, qu'on aura les éléments d'une comparaison fructueuse des formes musculaires chez les diverses espèces ani- males. M. Le Double Fa compris et il a déjà rassemblé un grand nombre de moulages et de pièces anatomiques ; un éminent zootomiste, M. Montané, a préparé aussi des pièces de ce genre; notre Muséum d'histoire naturelle en possède également quelques- Yiii PRÉFACE unes. Il est à souhaiter que ces éléments réunis forment bientôt un petit musée de myologie comparée qui sera d'un haut intérêt et s'enrichira bien vite. Mais je cède trop à mes préoccupations personnelles en signa- lant les lacunes regrettables de la myologie comparée. Le livre de M. Le Double a pour titre Les Variations musculaires chez ï homme ; il répond entièrement au but qu'il se propose, et tous ceux qui ont besoin d'une connaissance approfondie de la myo- logie humaine y trouveront de précieux renseignements. Le chirur- gien par exemple sera prévenu, dans l'opération du strabisme, que les muscles de l'œil peuvent augmenter de nombre, se dédoubler ou avoir des tendons surnuméraires; que dans la ligature des artères il peut trouver au-devant de ces vaisseaux un plan musculaire anormal ; que la plupart des muscles qui servent de repères en pareil cas peuvent être déplacés ou faire défaut. La connaissance des variations musculaires chez l'homme est le complément nécessaire des études anatomiques pour celui qui veut se livrer à la pratique chirurgicale. Le livre de M. Le Double répond à cette nécessité, mais en même temps il rassemble de précieux documents pour ceux que préoccupent les questions d'ana- tomie comparée, de transformisme et de philosophie anatomique. Une chose pourtant m'a surpris en lisant ces deux volumes : c'est que M. Le Double ait prié un physiologiste d'en écrire la préface. Je n'ai trouvé l'explication de ce choix trop flatteur qu'en lisant les considérations générales où sont acceptées sans réserves certaines idées que J'ai émises sur le rôle de la fonction comme modifica- trice de la forme des muscles, et sur les changements que l'action musculaire produit dans la forme des os. Rien ne pouvait être plus encourageant pour moi que cette approbation venant d'un ana- tomiste dont le nom et les travaux sont tenus en grande estime en France et à l'étranger. Marey. Juillet 1897. INTRODUCTION C'est en 1876 que j'ai commencé à m'occuper de la question des variations du système musculaire de l'homme et de leur signification au point de vue de l'Anthropologie zoologique. En 1879, j'ai communi- qué à la Société d'Anthropologie de Paris mon premier mémoire sur le muscle présternal. En 1880 j'ai lu, au Congrès tenu à Alger par V Asso- ciation française pour Vavancement des sciences, un travail qui débute ainsi : « Occupé à préparer un Traité des anomalies musculaires, je crois devoir signaler dès à présent, pour prendre rang, certains muscles des animaux qui peuvent anormalement se reproduire chez l'homme. « Je n'indiquerai ici que les muscles anormaux des régions de la nuque, du dos, de la région thoracique antérieure, de la région thora- cique latérale, de l'épaule et du cou. Les muscles anormaux des autres régions qui reproduisent chez l'homme une disposition animale seront l'objet de communications ultérieures. » De 1880 à 1883 j'ai écrit dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales de Dechambre et Le Reboullet, les articles suivants : « Deltoïde, grand dentelé, petit dentelé postérieur et supérieur, petit dentelé postérieur et inférieur, demi-tendineux, demi-membra- neux, intercostaux internes et externes, omo-trachélien, orbiculaire des lèvres, orbiculaire des paupières, sourciller, sous-clavier, sous-sca- pulaire, sous-scapulaire accessoire, sous-épineux, sur-costaux, sur-cos- tal antérieur, sternal, sterno-cléido-mastoïdien, cléido-occipital, sterno- cléido-hyoïdien, sterno-chondro-thyroïdien. X INTRODUCTION Dans chacun de ces articles les malformations du muscle en cause sont largement analysées et interprétées. Depuis, pas une année ne s'est écoulée, sans que j'aie publié une ou plusieurs monographies sur les vices de conformation des muscles humains. Qu'il me soit perm.is de citer les principales : Du muscle sus-claviculaire propre, in Bulletins de la Société anato- mique de Paris, 1880 ; Contribution à l'histoire des anomalies du diaphragme, in Bulletins delà Société d'Anthropologie de Paris, 1883; Contribution à l'histoire des anomalies musculaires, in Revue d'An- thropologie de Paris, 1883-1 886-1 887-1 888 ; Sur 33 muscles présternaux, in Comptes rendus de F Académie de médecine de Paris, 1890 ; Du muscle épitrochléo-olécranien ; eod. loc, 1891 ; Malformations des muscles de l'oreille in Journal de l'Anatomie et de la Physiologie, 1894 ; Malformations des muscles de l'œil, in Archives d'ophtalmologie, 1894 ; Des muscles anormaux et des divers modes de conformation des muscles normaux du larynx, in Annales de Laryngologie et de Rhinolo- gie, 1 894 ; Des variations morphologiques des muscles de la face, de la masti- cation, de la main, du pied et du périnée de l'homme et dix muscles nouveaux dans l'espèce humaine, in Bibliographie anatomique 1894- 1893-1896. Faut-il ajouter que je possède les moulages des anomalies muscu- laires les plus curieuses que j'ai observées, que plusieurs d'entre eux ont été présentés à l'Institut, à l'Académie de médecine, aux Sociétés d'anatomie, d'anthropologie et de biologie de Paris, et que j'espère voir la collection qu'ils forment figurer dans la section des sciences anthro- pologiques de l'Exposition de 1900 ? Ceci établi, — et je devais l'établir d'une manière irréfutable dans l'intérêt de la vérité, du droit et de la justice — il me reste à dire pourquoi j'ai tant tardé à écrire ce livre. Parce que, pour faire une œuvre originale, complète, digne de rester et d'être consultée avec INTRODUCTION xi profit, je devais avoir réuni un chiffre élevé d'anomalies musculaires, traduit et contrôlé maints travaux français et étrangers, soumis aux savants les plus compétents les cas nouveaux et difficiles à interpréter que j'avais rencontrés, démontré l'intérêt qu'offre l'étude des variations morphologiques des agents actifs du mouvement. Aujourd'hui ce but est atteint. Il est des malformations que j'ai vues plusieurs centaines de fois; j'ai découvert un grand nombre de fais- ceaux insolites et dix muscles nouveaux (choanoïde de l'œil, stylo- pharyngien inférieur, lombo-stylien, masto-hyoïdien, adducteur du second orteil, abducteur accessoire du petit orteil, auriculaire infé- rieur, accessoire de la longue portion du biceps crural, accessoire du droit antérieur de la cuisse, accessoire du petit fessier). Mes recherches sont invoquées et citées dans les traités classiques d'anatomie, et devant les sociétés savantes, des thèses sur les variations du sterno-cléido- mastoïdien et du groupe scalénique et un ouvrage d'ensemble sur les variations des muscles du corps — non compris les muscles de la face, de la mastication, des yeux, des oreilles, de la langue, du voile du palais, du pharynx, du larynx, du diaphragme, des gouttières ver- tébrales, du périnée, de la main et du pied — ont été imprimés à Paris et à Bordeaux. En Amérique, en Angleterre, en Alsace-Lorraine, en Russie, un service de statistique analogue à celui que j'ai établi, en 1878, à l'Ecole de Tours, dès que j'ai pris possession de l'amphithéâtre d'anatomie, est organisé et a déjà donné des résultats curieux sur le degré de fré- quence, d'apparition du chef humerai du biceps, du présternal, etc., et de disparition du pyramidal de l'abdomen, du petit psoas, etc., dans les ditTérentes races. En Angleterre même, sur l'initiative des profes- seurs Cunningham, de l'Université de Dublin et Macalister, de l'Uni- versité de Cambridge, la Société anatomique a nommé, le G mars 1889, une commission chargée de rassembler et de classer les observations d'un certain nombre d'anomalies organiques mises annuellement et simultanément à l'étude dans les 36 Instituts anatomiques du royaume. Au congrès d'anatomie humaine tenu à Bàle en 1894 les anthro- potomistes allemands ont chargé M. W. His d'élaborer un projet de nomenclature anatomique internationale applicable à l'anatomie de l'homme; au congrès d'anatomie vétérinaire tenu à Berne en 1895, XII INTRODUCTION les vétérinaires de tous les pays ont chargé MM. Arloing et Lesbre d'élaborer un projet analogue applicable à l'anatomie comparée, prin- cipalement à la myologie comparée : la forme, la constitution, le volume, les attaches, les usages, et par suite le nom d'un même muscle variant d'une espèce à l'autre. Pour déférer à ce vœu, M. W. His a fait paraître, à Leipsig, en 1896, les No7nina anatomica, et M. Lesbre, à Lyon, en 1897, un Essai de myologie coni'parée de L'Homme et des Mammifères domestiques en vue d'établir une nomenclature unique et rationnelle . Les deux premières questions qui figurent sur le programme de la section d'anatomie du XIP congrès international de médecine qui doit s'ouvrir à Moscou, le 19 août de cette année, sont les suivantes : « 1° Doit-on admettre comme internationale la nomenclature ana- tomique latine élaborée par la Société anatomique allemande ? « 2° De quelle manière peut-on introduire l'unité de nomenclature dans les ouvrages russes sur l'anatomie ? » A tous égards mon livre arrive donc bien à son heure. Cest le pre- mier traité didactique complet des vai^iations du système musculaire qui paraisse en France et à l'étranger. J'ose croire qu'en raison de son utilité et du labeur considérable qu'il m'a coûté, il sera bien accueilli. Je ne saurais mieux terminer qu'en donnant un souvenir ému à la mémoire de Wood, de Londres; de W. Gruber, de Saint-Pétersbourg ; de Broca, de Quatrefages et de Dechambre, avec lesquels j'ai entretenu de si cordiales relations du jour où j'ai commencé à m'occuper des variations organiques au point de vue de l'Anthropologie zoologique, et en remerciant sincèrement les maîtres éminents français et étran- gers qui me sont venus en aide, elles prosecteurs, les aides d'anatomie et les élèves de l'Ecole de médecine de Tours qui ont été, depuis vingt ans, mes collaborateurs et qui peuvent attester avec quel soin et quelle persévérance mes recherches ont été faites ; MM. Macalister, de l'Université de Cambridge; Cunningham et Knott, de l'Université de Dublin ; Humphry, Struthers et Turner, de l'Université d'Edimbourg; Leboucq, de l'Université de Gand ; Krause, de l'Université de Berlin ; Schwalbe et Pfitzner, de l'Université de Strasbourg ; Bertelli, de l'Université de Pise ; Bovero, de l'Université de Turin; Stoddard, de l'Université de Rochester (États-Unis); LNTRODUCTION xiii MM. Mcirey. de l'Institut et du Collège de France; Deniker, biblio- thécaire du Muséum d'histoire naturelle; Mathias Duval, Farabeuf, Blanchard, Poirier, Pozzi, Sebileau, Laborde, Morestin, de la Faculté de médecine ; Dureau, bibliothécaire de l'Académie de médecine ; Hervé, Manouvrier, Chudzinski et Regnault, de l'Ecole et de la Société d'an- thropologie de Paris ; Heydenreich, Nicolas et Prenant, de la Faculté de médecine de Nancy ; Wertheimer, de la Faculté de médecine de Lille ; Charpy, de la Faculté de médecine de Toulouse ; Paulet et Gilis, de la Faculté de médecine de Montpellier; Maisonneuve etMotais,delaFaculté des sciences et de l'Ecole de médecine d'Angers; Moussu, Lavocat et Lesbre, des écoles vétérinaires d'Alfort, do Toulouse et de Lyon ; Cuyer, de l'Ecole nationale des beaux-arts ; MM. Revol, Delaittre, Cuvier, Danseax, Maurice, H. Barnsby, André, J. Thomas, Bougrier, Compain, Bourgougnon, Girard, Petit, Robert, Sabathé, Dubois, Servant, Lelot, Boyer, Alain, Franchet, Audat, Ansa- loni, Mahoudeau, Roux, Sainton, George, Jusseaume, etc., etc. TABLE DES CHAPITRES TOME I Préface de M. le professeur Marey v I.NTRODUCTIOX IX Muscles de la face 1 — de la maslicaliou 33 — de Toeil ^"^ — de l'oreille 61 — de la langue "''^ — du voile du palais 82 — du pharynx S5 — du cou 97 — du larynx 1~8 — de la nuque et du dos lî^l — des parois de la poitrine 243 — des côtes 287 Diaphragme 297 Muscles de l'abdomen 309 — de la fosse lombo-iliaque 325 — du périnée 332 TOME II Muscles de l'épaule 1 — du bras 21 — de l'avant-bras ~^ XVI TABLE DB;S CHAPITRES Muscles de la main 153 — de la hanche 219 — de la cuisse 249 — de la jambe 303 — du pied 373 Considérations générales sur les variations du système musculaire de l'homme 429 Table des muscles et des faisceaux musculaires 497 Errata. Addenda 511 MUSCLES DE LA ÏETE MUSCLES DE LA FACE FRONTAL Syu. ' : M. fronlis (Fallope, Morgagui) ; M. fronfalis (N. a.)-; M. de Vattenllon^ de Z>7oH/ie»ie/i^ (J3uchenne, de Boulogae.} Absence. — M. le professeur Macalister a noté une fois l'absence du muscle frontal. [Transactions of the royal Irish Acadcmy, 1871.) Variations de structure. — Le frontal olTre, suivant les individus et suivant les races, des ditférences sensibles dans son épaisseur et dans sa couleur. M. le docteur Ilamy a présenté à la séance de la Société d'anthropologie du 3 mars 1870 une belle planche reproduisant les muscles de la face d'un négrillon. Or dans cette planche on voit très nettement que, malgré la grande jeunesse du sujet, ces agents contractiles, intimement unis entre eux, sont très prononcés. Il en est de même chez le nègre représenté dans l'atlas de Cuvier et Laurillard. M. Chudzinski a constaté : que les « muscles frontaux étaient très rouges, absolument comme les autres muscles striés de l'économie... et le muscle occipito-frontal très épais chez divers nègres et certains ' Les muscles de la lace ayant été décrits sous des noms très différents, je crois devoir donner ici une synonymie exacte de chacun d'entre eux. Pour me conformer à l'usage je sépare le muscle frontal du muscle occipital que les anthropo-zoologistes considèrent avec raison comme un seul muscle [M. occipllo-fronlalis; M. eplcranitis ; M. crun'ii cutaneus). - Les deux lettres (n. a.) signiûent d'après les nomina anatomica. 1 2 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME mongoloïdes ^ » Un nègre Ashanii, disséqué par le docteur Popowsky, avait aussi les muscles faciaux volumineux et peu indépendants^. Le frontal peut ressembler aux muscles des pois.so?is, être divisé en fasciculi. M. Chudzinski a trouvé chez une Annamite une intersection tendi- neuse de 12 mm. au-dessous de l'angle supéro-externe du muscle en question. Union des deux muscles. — J'ai observé sur une femme l'entre- croisement des fibres inférieures des deux frontaux. AxATOMiE COMPARÉE. — L'occipito-froutal {M. cimnii ciitaneus; sous- cutané épicranien) appartient à la grande classe des plat i/s7na myoïdes. Comme les platysma myoïdes il est plus ou moins développé, disparaît quelquefois des régions oii on le trouve normalement ou se montre anormalement dans des régions oii il n'existe pas. Sur un gorille mâle disséqué par M. Chudzinski le frontal était très épais et très rouge. Chez le fœtus de gibbon les deux frontaux semblent se toucher par leurs bords internes, du moins en bas^ Variations des Insertions. — Variations des insertions supérieures. — D'ordinaire l'aponévrose épicranienne s'avance entre les bords charnus supérieurs convexes des deux frontaux en formant un angle obtus à sommet inférieur. Comme M. le professeur Macalister et Sœmmerring, j'ai noté souvent la disparition de cette lamelle nacrée triangulaire et la fusion complète des deux frontaux dans toute leur hauteur. Normalement les frontaux ont pour limite supérieure une ligne située à égale distance de la suture fronto-pariétale et des arcades orbitaires. Exceptionnellement ils s'étendent jusqu'à la suture fronto- pariétale. Mayer^ a même signalé l'union du muscle occipital et du muscle frontal. Chez deux Xéo-Calédoniens disséqués par M. Chudzinski, « le frontal était limité, en haut, par un arc festonné et les fibres du temporal superficiel s'engageaient sous son bord externe qu'elles prolongeaient jusqu'à l'arcade zygomatique ». ' Chudzinski. Quelques observulions sur les muscles peauciers du crâne et de la peau dans les races humaines, Paris, 1896, p. 11. - Popowsky. Journal l'Anthropolofjie, 1893. ^ Deniker. Recherches anatomiques et emhryolorjiques sur les sinrjes anthropoides, Paris, 1886, p. 117. * Mayer, t. III, p. 159, MUSCLES DE LA TÊTE 3 Anatomie comparée. — Dans \Q.Vespertilio miirinus le pcaiicior du crâne est une lame musculaire très mince dans laquelle il n'y a pas à considérer une aponévrose épicranienne qui serait intermédiaire à deux muscles dont l'un serait l'occipital et l'autre le frontal, de façon à constituer un véritable digastrique. Il est vrai que par endroits la couche musculaire devient plus épaisse et ses fibres plus nettes; mais en réalité il y a là un pannicule charnu non interrompu dans toute son étendue'. M. Chudzinski a retrouvé chez les gorilles le mode de conformation du frontal qu'il a observé chez les deux Néo-Galédoniens qu'il a disséqués-. Variations des insertions inférieures. — Dans son travail très cons- ciencieux et très complet sur le Musculiis frontalis in Verslarjen en Mededeelingen der K. Akademie van Wetenschappen Natuurk. Deel VII and Archiv (Bd. II, lift. I, p. 48), M. Halbertsma donne, en bas, comme normales les insertions suivantes du frontal : L'apophyse orbitaire interne, la peau du sourcil et de l'espace inter- sourcilier, l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supé- rieure. A ces insertions j'ajouterai avec MM. Wilson et Macalister la face profonde de l'orbiculaire des paupières. C'est à tort que divers anatomistes prétendent que la continuité du frontal et du releveur commun de l'aile du nez et de la lèvre supé- rieure constitue une anomalie, l'exception et non la règle. J'admets entièrement cette continuité non seulement avec ^I. le professeur Hal- bertsma, mais aussi avec Lauth, Langenbeck, Rosenmûller, Theile, Albinus, Courcelles, etc. Anormalement le muscle frontal peut se fixer infériourement : 1" A l'arcade orbitaire (x\rnold, Bock, Mcckel, deux observations personnelles, sur deux hommes); 2° A l'arcade sourcilière (Bock, Fies, Hyrtl, Langenbeck, Meyer, Weber) ; 3° A la glabelle (Arnold, Fies et Hyrtl); 4'' Aux os propres du nez (Arnold, Bock, Langenbeck, Bohmer, Rosenmilller, ïhcile, Henle et Weber); o" A la suture fronto-maxillaire (Macalister); ' Maisoniieuve. Traité de Vanalomle et de la p/njsiolor/le du Vesperlllio mur'mus. Pari?, 1878, p. 143. - Chudzinski. Loc, cit. suprà, p. 13. 4 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L' HOMME 6° A l'apophyse nasale de l'os maxillaire supérieur (Meckel, Bock, Bôhmer). Theile a vu le muscle frontal renforcé par un faisceau provenant de la crête temporale de l'os frontal, et d'autres anatomistes, par un faisceau détaché de l'apophyse orbitaire. Au dire de M. Chudzinski, la surface du frontal atteint son maximum de développement dans la race jaune et son minimum dans la race noire ; la race blanche tient le milieu entre les précédentes'. A>'AT0MiE COMPARÉE. — Lcs fibrcs du muscle frontal s'entre-croisenl chez le fœlus de gorille avec celles du muscle orbiculaire et du pyra- midal du nez (Deniker). Elles sont donc plus développées que chez le gorille adulte chez lequel elles dépassent à peine, d'après Ehlers, la partie postérieure de l'arcade sourcilière. OCCIPITAL Syn. : M. occijntalis (N. a.) ; Epicranius occipilalis ; Occ'qntii, Occipitales muscuU. Absence. — L'absence des deux occipitaux a été constatée par M. le professeur Macalister et M. Gassebohm-. J'ai cherché vainement moi-même ces deux muscles sur une fillette de onze ans. Anato-aiie comparée. — Les occipitaux font normalement défaut chez les Ruminanls, le bœuf en particulier. Variations de structure. — Le muscle occipital est plus épais et plus coloré que le frontal, surtout dans la race noire. Portai a signalé la division en deux faisceaux horizontaux superposés ^ Je pense que le faisceau supérieur de ce muscle occipital anormal était tout simplement le faisceau supérieur de l'auriculaire postérieur. L'union de l'auriculaire postérieur et de l'occipital est, en ellet, assez fréquente. J'incline à croire que l'occipital est plus souvent divisé en ' Chudziuski. Loc. cit. si/prù, p. 13. ^ Cassebolmi, in Macalister, lue. cit. si/prù. ■' Portai. Cours d'anal, méd. Paris, 1803, t. II, p. 50. MUSCLES DE LA TÈTE 5 fasciciili que le frontal. Chez une Annamite disséquée par M. Chudzinski, l'occipital avait la forme d'un large triangle à sommet supérieur. Union des deux muscles. — L'entre-croisement de l'occipital droit et de l'occipital gauche sur la ligne nîédiane est indiqué par Sœm- mcrring ' . Anatomie comparée. — La fusion des deux occipitaux sur la ligne médiane est, d'après M. Lesbre, presque constante chez le chien. Chez le fœtus de gorille la distance entre les bords internes des deux occipitaux n'est en haut que de 10 millimètres (Deniker). Variations des insertions ei connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Je viens de dire que l'union de l'auriculaire postérieur et de l'occipital est assez fréquente. Je l'ai observée après Lieutaud-, ]\L Macalister et plusieurs autres anatomistes. Ce qui est plus rare, c'est la prolongation dans le muscle de la nuque des libres d'insertion supérieure du sterno-cléido-mastoï- dien ou du grand complexus. En disséquant, il y a environ cinq ans, la nuque d'un adjudant d'infanterie qui, pour éviter le conseil de guerre, s'était logé une balle dans le crâne, j'ai mis à nu une bande- lette musculaire qui s'étendait du grand complexus droit au muscle occipital du même côté. Cette bandelette avait à peu près la largeur et la longueur de l'index. M. Chudzinski a remarqué que chez les sujets de race de couleur les faisceaux les plus antérieurs de l'occipital allaient se fixer sur le pavillon de l'oreille. Au dire du môme anatomiste, la surface de ce muscle est plus large chez les noirs, un peu moindre chez les blancs et au minimum chez les mongoloïdes. Anatomie comparée. — Dans son mémoire sur les Chauves-souris, M. le professeur Macalister assigne à l'insertion postérieure de l'occipito-frontal la partie interne de la ligne courbe supérieure de l'occipital. Blanchard fait de même dans le dessin qu'i' donne de la myologie du Vespertilio inurinus. Selon M. Maisonncuve, il y a là une erreur commise par ces deux auteurs. C'est au-dessous et en arrière du méplat triangulaire cons- • Sœmiiierring, p. 79. - Lieutaud, p. 121. 6 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME titué par l'angle supérieur de l'occipital que se voit l'origine du peaucier du crâne, c'est par conséquent entre les deux grands com- plexus que s'insère le peaucier ^ Par sa partie antérieure, ce muscle donne insertion à l'adducteur de l'oreille qui y adhère par sa portion profonde, au pyramidal du nez et à l'élévateur de la lèvre supérieure. Dans Y éléphant des Indes, l'occipito-frontal est sous-cutané : son ventre antérieur est en relation avec les fibres postérieures de l'orbi- culaire des paupières et son ventre postérieur avec les muscles de l'oreille (Watson'), Dans le Troglodytes Aiibnjï, quelques fibres de l'occipital se diri- geant vers la partie postérieure de la conque forment un muscle au- riculaire postérieure Chez le gorille l'auriculaire postérieur est atta- ché en arrière sur l'aponévrose du muscle occipitaP. PYRAMIDAL Syn. : Frontalis jyars per dorsum nasi ducta (Eustachi) ; M. procerus nasi (Santorini : N. a.) ; M. pyramidalis nasi ; Dorscdls nurium ; M. de Vagression, de la menace (Duchenne, de Boulogne). Le pyramidal est-il une dépendance du muscle frontal, Frontalis pars per dorsum nasi ducta ? Cette opinion n'est plus soutenable à l'heure présente. Le pyramidal est l'antagoniste du frontal (Sappey, Duchenne, de Boulogne, etc.). Existe-t-il un interstice aponévrotique qui marque la séparation entre le pyramidal et le frontal ? Ludovic Hirschfeld prétend qu'en disséquant avec soin le pyramidal, il a trouvé souvent entre ce muscle et le frontal une intersection apo- névrotique visible à l'œil nu. Comme Cruveilhier et Duchenne, de Boulogne, je n'ai jamais rencontré cette intersection, mais j'ai vu une fois, sur une femme, le pyramidal droit s'insérer à la peau du front à 3 millimètres du muscle frontal. * AJaisonneuve. Loc. cil. si/pi-ù, p. 143. * Watson. Journ. of . anal, and jjhys., 1874, p. 118. * Alix et Gratiolet. Recherches sur Tanatomie du Trorjlodijles Ai/bri/'i, Noi/v. Arcli. du Muséum, 1866, t. II, p. 209. •* Deniker. Le développeiuent des muscles de la l'ace chez le gorille, Complet rendus de la Soc. de Biolof/., 1887, p. 449. MUSCLES DE LA TETE 7 Absence. — Le pyramidal peut manquer à droite ou à gauche ou des deux côtés. Harrison a observé divers cas de ce genre. J'ai noté une fois, sur un homme, l'absence du pyramidal droit et une fois, sur une femme, l'absence du pyramidal gauche. Le 21 janvier 1893, mon prosecteur M. André, préparant, sur un vieillard, les muscles de la face pour mon cours, a cherché vainement les deux pyramidaux. Anatomie comparée. — Les pyramidaux sont rudimentaires ou font défaut chez divers Mammifères d'un ordre assez élevé. Chez les animaux domestiques le pyramidal n'existe pas ou parait s'être fusionné avec le releveur commun de l'aile, du nez et de la lèvre supérieure (Lesbre). « Dans le Gorilla gina il n'y a que quelques traces des pyramidaux entre les deux orbites', » dit Duvernoy. M. le professeur Hartmann, de l'Université de Berlin, a écrit d'autre part : « Le pyramidal du nez se rencontre chez tous les Anlhropoïcles, surtout chez le gorille et chez Xorang. Il est plus faible chez le chimpanzé et le gibbon; il existe d'ailleurs aussi chez des formes non Anthropoïdes, par exemple, chez le babouin aiV aie le. » (Hartmann, Les Singes Anthropoïdes, Paris, 1886, p. 119.) — Ailleurs, M. Hartmann ajoute que le muscle en question est très réduit chez le gibbon cendré (Die MenschendlinlichenAffen, p. 142). Variations de structure. — Les variations de développement et les connexions plus intimes avec les muscles voisins sont, je le répète pour la dernière fois, les anomalies les plus communes de tous les muscles du visage. Union des deux muscles . — Les pyramidaux sont quelquefois si intimement unis sur la ligne médiane qu'ils semblent ne former qu'un seul muscle -. Souvent ils sont seulement confondus vers leur partie inférieure \ Anatomie coMPAiiÉE. — Chcz le Vespertilio tnurinus les pyramidaux sont séparés entre eux quant à leur portion musculaire, mais se ter- minent par un tendon commun. Variations de forme. — D'après M. Chudzinski le pyramidal n'aurait pas la même forme dans toutes les races : il aurait la forme d'un ' Duvernoy. Des caractères anat. des grands singes pseudo-anthropomorphes, Arch. du Muséum d'hisL. nat., 1853, p. 192. - Casserius.I'e nasi fabricd, 1. III, cap. VII. ^ Santorini. Obsercafiones anatomicœ.\eneins, 1724, p. 12, pi. LXVI. 8 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME trapèze dans la race blanche et d'un triangle à sommet supérieur dans les races noire et jaune. Chez les quelques nègres et négresses que j'ai disséqués il était, en effet, triangulaire. Variations des insertions. — Ainsi que je l'ai dit, il peut être séparé dii muscle frontal. Cela doit arriver excessivement rarement : en 19 ans (1878-1897) je n'ai rencontré cette conformation qu'une fois. En bas il s'attache généralement à l'aponévrose du transverse du nez et exceptionnellement : a) iVux os propres du nez ; P) Aux cartilages de l'aile du nez ; y) A l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure ; 5) A la face profonde de la peau de l'aile du nez. Anatomie comparée. — Dans les Chauves-souris il n'y a qu'un rele- veur de la lèvre supérieure qui part de l'angle de l'adducteur aurien avec le pyramidal. Chez le chat l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supé- rieure est formé par deux faisceaux dont les fibres confondues en haut, naissent, les profondes, de l'apophyse nasale du siagon, les superficielles du pyramidal et du muscle frontal \ Le pyramidal d'un jeune gorille mâle disséqué par M. Chudzinski était divisé en deux faisceaux dont l'interne était constitué par les fibres médianes du muscle frontal qui s'entre-croisaient, au-dessous de la suture naso-frontale pour former une espèce de chevron ouvert en bas. M. Chudzinski a observé un mode de conformation analogue chez une négresse. TRANSVERSE DU NEZ Syn. : Qui alam naris dilatât sine elevalione nasi (Riolan) ; Piimi paris constrinr/ium alas (Spigel) ; Compressov n«r(s (Albinus) ; Pinnal transverse (Cruveilhiei") ; Ma.xillo-nasal (Chaussier) ; M. compresser nasi ; M. triangtilaris nasi ; M. atlrahens nasi ; M. constric- tor alw nasi; Pars Iransversa musculi nasalis (N. a.); M. de la lubricité (Duchenne, de Boulogne). rencontré le triangulaire droit sur un homme de 45 ans, mort de Absence. — H y ïi douze ans, un de mes élèves, M. Cuvier, n'a pas ïncontré le trian paralysie agitante. ' Straiiss-Durckheiui. Anat. du cliat^ t. IL Paris, 1840, p. 208. MUSCLES DE LA TETE 9 Anatomie coMPAUÉi:. — Ehlcrs ne faiL pas menlion de ce muscle dans le gorille et BiscliofT avance qu'il manque dans Yoram/. Il faisait défaut chez le fœius de r/ibbon de Deniker. « Les trois petits muscles suivants, préposés à la dilatation des narines, manquent chez la girafe, dit M. Lavocat', comme chez les autres Rumina nls : Transverse ou triangulaire du nez, Dilatateur de la narine fpinnal supérieur), ) , ,,, \' ^ 'M de 1 homme. » Myrtiforme (pinnal radié), ) Il n'existe pas non plus de transverse dans deux Carnassiers dômes-, tiques, le c/iieft. le chat'-. Variations de structure. — Quelquefois le Iransverse est représenté seulement par quelques minces fascicules : Dans le Troglodyles Auhry'i il n'avait également que « quelques fibres placées à la face dorsale du nez rudimen taire » (Alix et Gratiolet). Chez le négrillon disséqué par M. Hamy il n'y avait aucune trace de séparation entre les faisceaux que l'on distingue habituellement dans le transverse de chaque côté. Union des deux muscles. — Il peut être entièrement charnu et sembler ne constituer qu'un seul muscle avec celui du coté opposé. Sur une Angolaise j'ai vu les deux muscles séparés seulement l'un de l'autre par un raphé fibreux. M. Maisonneuve a observé ce dernier mode de con- formation dans le marin. Chez le /;ort' qui n'a pas de fausse narine le muscle en question forme au groin une épaisse bordure décrite comme un muscle particulier sous le nom de « muscle du groin ». Variations de forme. — Au lieu d'être triangulaire il est assez sou- vent rectangulaire. Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — A son origine il peut être uni au muscle canin ou à l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure. Il se continue presque toujours avec les fibres postérieures et externes du myrtiforme. Chez un nègre disséqué par M. Chudzinski il s'insérait accessoirement à l'apophyse montante du maxillaire supérieur. Dans ' Lavocat. Mém. de l'Acad. des se. de Toidoiise, 1878, p. 11.j. - Chauveau et Arloing. Trailé d'anal, comp. des animaux doniesiiqt/es. Paris, 1890, p. 294. 10 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCUI.AIIÎE DE L'HOMME Jes races de couleur, le transversaire du nez « a toujours, dit cetéminent anatomiste, une insertion osseuse au voisinage du muscle myrti- forme ». DILATATEUR POSTÉRIEUR DES NARINES Musculus dilalalor narls poslerior (Saûtorini) ; Pars alaris musculi nasalis (N. a.) ; M. levalor proprltis aise nasi poslerior ; Nasal dilalalor (Leidy) ; Dilalaleur des narines (Sappey) ; Pinnal supérieur. Il est triangulaire et situé dans l'épaisseur des ailes du nez dont il occupe les deux tiers postérieurs. « On le rencontre constamment, dit Sappey, mais parfois si peu développé qu'on ne peut constater sa présence qu'au microscope. » Je ne l'ai pourtant pas trouvé à deux reprises différentes. Par contre je l'ai trouvé très développé chez un homme adulte. M. le professeur Macalister l'a vu recevoir un faisceau de l'orbiculaire des paupières. Anatomie comparée. — M. Deniker a cherché vainement le dilatateur des ailes du nez chez le fœius de gibbon et le fœtus de gorille. Il est pour- tant signalé dans le gorille adulte par Ehlers ^ « En cas de dyspnée, observe Cruveilhier, il dilate la narine comme on le voit dans le cheval haletant. » C'est en effet chez les Solipèdes qu'il acquiert son maximum de développement. Il manque dans les Rtwiinants, le porc, les Carnivores, etc. MYRTIFORME Syn. : Incisif moyen (Winslow) ; Pinnal radié (Cruveilhier) ; Moustachier ; M. depressor aise nasi ; M. depressor labii superioris ulseque nasi: M. depressor labii superioi'is ; M. nasa- lis; M. laleralis nasi; M. dilalor narium: M. dilalatulor pinnœ ; M. fixalor labii supe- rioris ; Incisivus labii superioris (N. a.); Labio-nasal depressor; Nasal depressor. Absence. — Le myrtiforme peut manquer. Il faisait défaut chez le fœtus de gibbon de Deniker. Il n'existe pas chez le bœuf, le mouton et la chèvre (Lesbre) et est rudimen taire chez les Carnassiers. ' Ehlers. Abhandluncjen der Gesellesch der Wissench zu Gotlingen, 1881, t. XVIII. MUSCLES DE LA TETE 11 Variations de volume. — Suivant M. Chudzinski, le myrlifurmc acquiert son maximum de développement chez les nègres d'Afrique. La forme caraclérislique des lèvres des nègres est en grande partie due au développement excessif des muscles myrtiformes et de l'orbi- culaire des lèvres. « Chez eux, remarque M. Chudzinski, la moitié supérieure de ce dernier muscle est 1res remarquable ; elle s'avance presque jusqu'à la hase du nez en se renversant sur les autres muscles et surtout sur les myrtiformes. Quelques millimètres séparent à peine la demi-circonférence de ce muscle de la base du nez. Ajoutant à cela les gros faisceaux musculaires qui convergent vers la commissure des lèvres, on aura l'explication de cet aspect charnu qui caractérise les lèvres du nègre'. » « Chez les Anthropoïdes, déclare encore M. Chudzinski, l'orbiculaire des lèvres est très fort et très épais. » « L'orbiculaire des lèvres du gorille est très puissant et prend des dimen- sions considérables, » dit aussi M. Hartmann '. « L'orbiculaire des lèvres du fœtus de gorille, observe d'autre part M. Deniker, présente une bande musculaire relativement beaucoup plus étroite que chez l'homme ; il en est d'ailleurs de même chez le gorille adulte, comme l'a déjà remarqué Ehlers et comme j'ai pu le constater moi-même^ » Comment concilier ces assertions contradictoires, si on n'admet pas que les muscles des Anthropoïdes varient comme ceux de l'homme ? Variations de structure. — Le myrtiforme peut être divisé en fas- ciculi. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il est quel- quefois inséparable de l'orbiculaire des lèvres. Les fibres internes du myrtiforme et le transverse du nez forment autour de chaque narine un anneau musculeux [Constrictor aise nasi de Cowper ; M. nasa- lis des Allemands), analogue au sphincter qui existe autour des naseaux chez quelques animaux. Cet anneau est surtout très impor- tant dans la girafe, « de manière, remarque sir Richard Owen, à pouvoir fermer momentanément ces orifices et s'opposer ainsi à l'in- troduction du sable soulevé par les vents du désert ». Chez le fœtus de gorille on trouve au-dessous et en dedans de l'in- sertion du canin un muscle que M. Deniker assimile au myrtiforme et au transverse réunis. ' Chudzinski. Revue d'AnlhropoL, 1874. - Hartinaun. Loc, cit., p. 120. ^ Deuiker. Loc. cit., p. 116. 12 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIUE DE L'HOMME ORBICULAIRE DES LÈVRES Syn. : Moles carnea^ miiscula tamen quce iitrumqite labiiim format (Fallope) ; Labial (Chaus- sier) ; Sphincter oris:M. orbiciilaiùs oris {N. a.), M. constrictor labiorum; M. conslric- tor prohiba siiperloris et inferioris ; Oral orbicular muscle. Il est peu de muscles qui aient provoqué autant de controverses que l'orbiculaire des lèvres. On les trouvera résumées dans la thèse inaugurale de M. Roy [Le Muscle orhicidaire des lèvres, th. Bordeaux, 1890) en môme temps qu'un exposé des nouvelles recherches entre- prises par l'auteur et MM. Charpy et Poirier pour arriver à établir d'une façon certaine le mode de conformation du muscle dont il s'agit. Mes dissections et mes coupes histologiques des diverses parties de l'orbiculaire des lèvres ne diffèrent pas très sensiblement de celles faites par MM. Roy, Charpy et Poirier. J'admets donc avec ces ana- tomistes que l'orbiculaire des lèvres comprend deux portions bien distinctes : une portion excentrique {orhicidaire externe, portion acces- soire de Sappey) formée par le prolongement des triangulaires, des canins, des buccinatcurs, des incisifs et une portion concentrique ou marginale {sphincter oris, orhicidaire interne, "portion principale de Sappey) formée par deux demi-ellipses dont les extrémités entre-croi- sées s'attachent à la peau et à la muqueuse des commissures de la bouche. On a donné le nom de M. depressor septi mohilis nariwn ^ , M. nasa- lis labii siiperioris, depressor apicis nariwn, naso-lahicdis à un fais- ceau musculaire qui se porte, à droite et à gauche, de l'orbiculaire sur la cloison des fosses nasales. Je me demande pourquoi Henle a fait de ce petit faisceau qui est toujours séparé de son congénère par un certain intervalle un muscle impair. Le naso-labial est si bien confondu chez les animaux comme chez l'homme, avec l'orbiculaire qu'il m'est impossible d'en faire un muscle spécial. Je dois en dire autant des trousseaux de fibres dépendant de la portion excentrique de l'orbiculaii'e et qui ont été décrits sous les ' Kxdx\?>Q. Anlhropolornle, Bandl. Wien, 1835. MUSCLES DE LA TÈTE 13 noms de Muscles incisifs, M. adduclorcs anguli, protrcictores,protasores, M. incisivi, M. accessorii orbicularis, etc. J'ai vu manquer : a) Les quatre incisifs chez une femme. ,3) Les deux incisifs supérieurs chez un homme. y) Lincisif inférieur droit chez un homme. o) Lincisif supérieur gauche chez une femme. ;) L'incisif supérieur droit chez une femme. Les muscles incisifs que M. Denilvcr n'a pu trouver chez le fœtus de gorille existent chez les Anthropoïdes adultes (Denikcr, BischofT, Ehlersl. COMPRESSEUR DES LÈVRES Syn. : Compressor labil ; Reclus labii Aeby : Muscle de Klein ; Muscle de la succion. Il n'est pas mentionué dans les Xoinina analomica. Ce muscle qui a été bien étudié par Klein', Aeby - et mon ami le professeur Wertheimer, de Lille ^ a été découvert par Luschka '\ Bien développé chez le nouveau-né où il me paraît constant, je l'ai vu manquer quelquefois chez l'adulte. 11 n'existe pas chez les Primates inférieurs, [es Prosiniiens (Ruge), le lapin (Clmrpy, Poirier, Roy). ELEVATEUR COMMUN DE LA LÈVRE SUPÉRIEURE ET DE L'AILE DU NEZ Boyer, Bichat) Syii. : Élévateur ou releveur superficiel (Cruveilhier) ; Grand sus-ma.villo-labiul (Chaussier) : Élévateur commun interne de l'aile du nez et de la lèvre supérieure (Malhias Duval) : Rhinœus (Cowper) : M. pijramidalis ; M. pyramidalis narium ; Capuf anf/ulare musculi quadrafi labii super ioris (IIeiiIe^,N. a.): Xaso-labial elevator; Muscle du samjlot, du pleurer à chaudes larmes (Duchenne. de Boulogne). Absence. — Il peut manquer en totalité (Cruveilhier, Anat. du sijl- ' Klein. Zur Kenntniss des Daues der Mundlippen. ^Viea, 1869. ■ Aeb\'. Arch. f. microsc. anat., 1879. ' Wertheiiuer, Arclt. rjén. deméd.. 1883. * Luschka. Zeilschrif'l /. rat. med., 1863. ^ La couche musculeuse qui recouvre le nez et la lèvre supérieure est le plus souvent U VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME tème nerveux, 2" livraison). J'ai noté son absence des deux côtés sur un enfant, mort de méningite tuberculeuse. Quand un des faisceaux qui le composent fait défaut, c'est ordi- nairement le faisceau nasal. Anatomie comparée. — Le releveur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure est représenté chez les Equidés, les Ruminants et les Carnassiers par le muscle sus-naso- labial (maxillaire de Bourgelat) et le releveur propre de la lèvre supérieure, par le muscle sus-maxillo- labial (releveur de la lèvre antérieure de Bourgelat). Le sus-naso -labial manque chez le jjorc, le mouton, la chèvre. Indépendance des deux chefs dans toute leur longueur ou division de l'un des deux chefs. — Santorini a décrit comme un muscle dis- tinct, sous le nom de Pijramidalis socius, le faisceau nasal séparé dans toute sa longueur du faisceau labial '. Le faisceau d'insertion aux os du nez peut être double. Sur un nègre M. Chudzinski a vu ce faisceau naître de l'os nasal par deux chefs qui allaient rejoindre le faisceau externe fixé isolément à l'apophyse montante du maxillaire supérieur. Anatomie comparée. — En étudiant le muscle suivant nous four- nirons une interprétation des subdivisions et de la multiplication des releveurs. Bornons-nous à dire seulement, dès à présent, que chez le fourmilier, le manis, le blaireau, l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure est divisé en deux muscles complètement distincts - et que sur le fœtus de gibbon M. Deniker a trouvé deux releveurs communs de la lèvre supérieure et de l'aile du nez : un superficiel et un profond. Variations des insertions et connexions plus intimes avec les très épaisse. <• J'aipu la disséquer, dit M. le professeur Hartmann, de Berlin, tant cliez les AnUiropoides que chez d'autres Siiif/es, même du nouveau monde, jusque dans ses détails, c'est-à-dire y distinguer les muscles zygomatiques, l'élévateur propre de la lèvre supé- l'ieure, l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure. Duvernoj', Alix et Gratiolet ont réussi à le faire sur les An/hropoïdes qu'ils ont disséqués, Macalister et Bis- cholf ont fait de même. L'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure était très large chez le f/orille que j'ai eu à ma disposition. Elilers prépare le petit zygo- matique, les élévateurs de la lèvre supérieur et de l'aile du nez du r/orille suivant la méthode indiquée p ir llenlc comme une pièce unique, sous le nom de muscle carré de la lèvre supérieure (micsculus quadralus lab'd superlorls ). » Hartmann. Loc. cit., jd. 118. ' Santorini. Tab. L - Meckel. Anal, coinp. Paris, 183?, t. VIII. p. Î>o0-ÔG3. MUSCLKS DE LA TETE 15 muscles voisins. — M. Chudzinski affirme que dans les i-aces de cou- leur, les élévateurs superficiel et profond de la lèvre supérieure sont intimement unis. Pour les séparer il faut avoir recours aux moyens violents. Dans ces conditions les limites des deux muscles sont pure- ment artificielles. Nous avons parlé des connexions que le muscle en cause a avec le frontal et l'orbiculaire des paupières. Chez quelques sujets il a même des rapports intimes avec le pyramidal ou le canin. Anatomie comparée. — L'élévateur commun du nez et de la lèvre supérieure des Ruminants est confondu avec l'élévateur propre de cette lèvre, au point de ne constituer avec lui qu'un seul muscle qui est fort, carré et dirigé d'avant en arrière'. Chez les Solipèdes le sus-naso- labial est composé comme chez l'homme de deux chefs dont l'un, l'antérieur, est superposé, et l'autre, le postérieur, est juxtaposé au grand sus-maxillo-naml (pyramidal du nez de Bourgelat, canin des anthropotomistes). Dans le bœuf^ les deux branches du sus-naso-labial ne sont pas diposées comme chez les Solipèdes, c'est la branche antérieure qui recouvre les deux muscles précités, (Chauveau et Arloing.) Selon Strauss-Durckheim l'élévateur propre de la lèvre supérieure du cliat « se trouve appliqué sur l'apophyse nasale du siagon, où il naît et est confondu par des fibres superficielles, en dedans avec l'élé- vateur commun de la lèvre supérieure et de l'aile du nez et en dehors avec le palpébral. En bas il adhère fortement au petit zygomatique^ ». ELEVATEUR PROPRE DE LA LEVRE SUPÉRIEURE iBOYER, BlCHATj ?yii. : Eléra'eur ou releveuv profond (Cruveilhieri; Moyen sus-muxillo-lahidl (Chaussier) : Elévateur commun externe de l'aile du nez et de la lèvre supérieure (Mathias Duval; : Supra-lahiat éleva tor (LevAy) -^ M. levator labii superioris proprius vel major; Superior labial elevator ; M. incisorius : Caput infra orbitale musculi quadrati labii superioris N. a.); Muscle du ])leurer [Duchenne, de Boulogne). Absence. — Elle est très rare et signalée, dans un cas seulement, par Otto. ' Meckel. Loc. cit. p. 412. - Strauss-Durckheim. Loc. cit., p. "210. 16 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Anatomie comparée . — « Chez le gorille j'ai observé, dit M. Hart- mann, un élévateur ou tenseur de l'aile du nez, placé à côté de l'éléva- teur du nez et de la lèvre supérieure mentionné plus haut : mais je n'ai pas trouvé d'élévateur propre de la lèvre supérieure. » (Hartmann, loc. cit., p. 118.) Faisceau pour l'aile du nez. — Nous en avons parlé amplement à propos du muscle précédent. Variations des insertions. — M. Ghudzinski avance que dans les races de couleur le muscle en question, quand il est dissociable du précédent, peut remonter jusqu'à la suture fronto-nasale et môme jusqu'à l'arcade sourcilière. Disposition bicipitale, duplicité et triplicité du muscle. — Ordinai- rement le chef supplémentaire se détache de l'os malaire (c'est le Jochbeinzacke de Henle) et quelquefois de l'orbiculaire des paupières (Gant et Henle). Sandifort et M. le professeur Macalister ont trouvé deux et môme trois élévateurs propres de la lèvre supérieure. Un de mes prosecteurs, M. André, a disséqué, en 1893, sur le côté droit du nez d'un sexagénaire, un élévateur propre de la lèvre supérieure com- posé de deux faisceaux séparés dans toute leur étendue Anatomie comparée. — Si on veut relire attentivement les quelques pages qui précèdent, on y verra que, dans la série animale comme chez l'homme, les releveurs ne forment souvent qu'une masse indivise, ou se substituent l'un à l'autre ou se multiplient. Dans le bœuf, en plus du sus-mamllo -labial qui représente, avons- nous dit, le releveur propre de la lèvre supérieure de l'homme, et dans les Solipèdes., les Ruminants et divers Carnassiers il y a deux autres muscles sus-maxillo-labiaux accessoires. Ces muscles qui par- tent du môme point que le sus-maxillo-labial normal, se terminent chacun par un tendon ramifié qui passe sous le naseau pour se pro- longer dans le tissu de la lèvre supérieure. (Chauveau et Arloing.) Dans le porc, le sus-maxillo-labial et le grand sus-maxillo-nasal sont remplacés par trois corps charnus à peu près parallèles, couchés sur le côté du chanfrein ' . ' Chauveau et Arloing. Loc. cit., p. 294. MUSCLES DE LA ÏJiTE 17 L'élévateur commun du hérisson et de la taupe, fortement développé et divisé en plusieurs muscles distincts, va se distribuer en totalité au nez ' . Le sus-majcillo- labial et le grand su^-niaxlllo-nasal du cJiien et du chat c( ne constituent qu'un seul corps charnu formé de plusieurs faisceaux parallèles, qui prennent leur origine au-dessus du trou sous-orbitaire et qui se terminent à la fois à l'aile externe du nez et dans la lèvre supérieure- ». Les muscles de la lèvre supérieure du didelphys, au nombre de trois, sont forts, allongés, étendus de l'os maxillaire supérieur au nez et à la lèvre supérieure, oii ils s'attachent par des tendons séparés : ces muscles se succèdent de haut en bas. « Le supérieur, dit Mcckel [loc. cit.^ p. 622), représente l'élévateur commun du nez et de la lèvre supérieure, soit en entier, soit seulement en partie ; dans le dernier cas il en constitue la portion supérieure. Le second muscle est ou bien la portion inférieure du muscle précédent, ou bien l'élévateur propre de la lèvre supérieure. Enfin le troisième est l'élévateur propre ou le zygomatique : dans la première supposition, le zygomatique manque. » Les Coatis ont un nez allongé et mobile ; aussi observe-t-on parmi les muscles de leur face un fort releveur propre de l'aile du nez. Ce muscle est partagé en deux faisceaux qui laissent voir entre leurs tendons, à l'extrémité du nez, le triangulaire ^ Dans Voranr/, les zygomatiques et les deux élévateurs sont très minces et chacun d'eux se divise de nouveau en faisceaux distincts. (Hartmann, loc. cit., p. 119.) Enfin l'insertion du releveur propre de la lèvre supérieure de l'homme à los malaire existe parmi les Primates. Chez le Gorilla gina'* le releveur propre de la lèvre supérieure s'attache à la portion supérieure de l'os malaire sous l'orbiculaire des paupières et descend un peu obliquement en dehors jusqu'à l'orbiculaire des lèvres, au- dessus et en arrière de la dent canine supérieure. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il peut rece- voir ou envoyer des fibres aux grand zygomatique, petit zygomatique et transverse du nez. Le releveur profond de la lèvre supérieure du ' MeckeL Loc. cil., p. 65i. ^ Chauveau et Arloing. Loc. cit. suprù. ' Ciivier et Laurillard. Atl. d'anal, comp., pi. du Coati roux. * Duveraoy. Loc. cit., p. 192. 18 VAIUATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME nègre Émilien, disséqué par M. Gluidzinski, beaucoup plus développé que chez le blanc, naissait du bord inférieur de l'orbite, en arrière du releveur superficiel avec lequel il était confondu, Il recevait aussi des fibres des muscles zygomatiques et de l'orbiculaire des paupières par son bord postérieur. En se réunissant au releveur superficiel il formait un plan musculaire, large et épais, dont les fibres, croisant celles du canin et du myrtiforme, contribuaient puissamment à l'aug- mentation de l'épaisseur de la lèvre supérieure. Anaïomie comparée. — Je lis dans Strauss-Durckheim' : « L'éléva- teur propre de la lèvre supérieure du chat adhère fortement au petit zygomatique. » Les grands et petits zygomatiques, les releveurs de l'aile du nez et de la lèvre supérieure du jeune gorille mâle que M. Ghudzinski a eu à sa disposition, étaient confondus presque en une seule masse musculaire. J'ai noté plus haut que Henle et Ehlers désignent, chez l'homme comme chez les Singes, sous le nom de M. quadratus labii superioris un muscle composé des élévateurs de l'aile du nez et de la lèvre supérieure et du petit zygomatique. {Caimt angulare^ capiU infraorbitale, caput zygo^naticum.) MUSCLE ANORMAL D'ALBINUS Syn. : Musculus rhomboïdeus (Santorini) ; Muscle tenseur de la muqueuse alvéolo-labiale (Sappey). 11 n'est pas mentionné dans les Nomina anatomlca. Ce muscle avait fort embarrassé Albinus qui en parle en ces termes : « J'ai vu un certain muscle rectiligne et obliquement descendant qui adhère sur toute sa longueur à l'os maxillaire, et qui ne s'insère à aucune partie molle qu'il puisse mouvoir : ce muscle ne me semble donc avoir aucun usage. » « Si étrange que paraisse cette conclusion, remarque Sappey^ elle m'avait d'abord paru exacte. Plus tard, cependant, j'ai pu cons- tater que ce muscle descend jusqu'à la muqueuse gingivale à laquelle ' Strauss-Durckheini. Loc. cit., p. 210. - Sappey. Anat. descript., t. II, 2^ éclit.,p. 130. MUSCLES DE LA TÈrE 19 il adhère, et j'ai dû penser alors qu'il avait pour usage de soutenir et de tendre en quelque sorte le repli que forme la muqueuse buccale en passant de la lèvre supérieure sur l'arcade alvéolaire. On pourrait donc l'appeler inuscle tenseur de la muqueuse alvéolo-labiale. Il est constant, mais très variable dans ses dimensions. » Ce muscle que Sappey appelle «»<5c/t^ tenseur de la muqueuse alcéolo- labiale, a été nommé par Albinus ' Musculus anomalus et par Santorini - Musculus rhomboïdeus. Il a été trouvé successivement par Albinus, Santorini, Sœmmerring^ Sandifort'% M. le professeur Macalister, Chudzinski, etc. J'en ai vu, moi-même, divers spécimens très curieux. C'est M. le professeur Macalister qui me semble en avoir donné la description la plus complète et la plus exacte. Absolument indépendant, dans la généralité des cas, des autres muscles faciaux, sous-jacent d'abord à l'élévateur commun superficiel et puis à l'élévateur commun profond, il s'attache, en haut, à l'apo- physe montante du maxillaire supérieur, près de l'orbite et, en bas, au pourtour de la fosse canine. Quelquefois il provient du chef nasal de l'élévateur commun de l'aile du nez cl de la lèvre supérieure et se perd dans le muscle canin. Je n'ai jamais vu pourtant les insertions du muscle anormal d'Albinus au releveur commun et au canin sur le même cadavre. Sur une fillette j'ai trouvé, des deux cotés, la prolon- gation de quelques librilles de ce muscle sur l'arcade alvéolaire et dans la muqueuse buccale. Le muscle ayiorm^/ d'Albinus ne me paraît pas constant. Je l'ai ren- contré souvent, mais pas toujours. Sappey et moi avons, sans doute, eu affaire à une série exceptionnelle de sujets. L'orbito-labial peut être charnu dans toute son étendue ou tendineux à sa partie moyenne (digastrique), ou à ses deux extrémités (fusiforme). Il peut être remplacé par une lame aponévrotique. Après M. le professeur Macalister j'ai observé, en outre, en mars 1890, sur un homme, une bandelette de nature conjonctive, qui doit évidemment être rapprochée du muscle en question. C'était un trousseau fibreux nacré, qui, détaché à droite et à gauche vl orhito -labial ^ . Ce serait, à mon avis, une erreur. Cette lame fibro-musculaire, située superficiellement, est une expansion du sous-cutané épicranien; le muscle anormal d'Albinus est profond, couché au-dessous des releveurs dont il se détache parfois. Il convient plutôt, je présume, de voir dans le faisceau en question un des sus-maxillo-lahiaux accessoires dont nous avons signalé également la présence chez les Équidés, les Bovidés, etc., etc. GRAND ZYGOMATIQUE >yn. : Grand zygovxato-labkd (Chaussier) ; Zygomaticus (N. a.) ; Zygomatic muscle (Leidy) Muscle du rire (Duchenne, de Boulogne). Absence. — A l'inverse du petit zygomatique le grand zygomatique fait rarement défaut. Anatomie comparée. — u Le grand zygomatique n'existe pas chez lâchât, si ce n'est le labio- auriculaire, » dit Strauss-Durckeim. Il ne se rencontre pas non plus dans le fourmilier ni dans le manis. Pour Bischoff le large muscle zygomatique de Vorang correspond seulement au petit zygomatique. Variations de volume. — Au dire de M. Ghudzinski le grand zygo- matique prodigieusement développé dans les races de couleur, est plus éloigné du conduit auditif externe dans la race blanche que dans la race noire, et plus encore dans la race jaune. Ce développement insolite contribuerait pour beaucoup à déterminer cette tuméfaction de la pommette qui est propre aux nègres. * Voy. plus loin, M. abaisseur de la paupière inférieure. MUSCLES DE LA TÈTE 21 Disposition tricipitale et duplicité du muscle. — Sur un nègre disséqué par M. Ghudzinski il naissait de ]'os malaire par trois fais- ceaux qui se réunissaient bientôt pour former un seul corps muscu- laire qui échangeait de nombreuses libres avec l'orbiculaire des pau- pières et le petit zygomatique. Ainsi que M. Macalister, j'ai trouvé ce muscle double. La division du grand zygomatique en deux faisceaux a été signalée par Ehlers chez le gorille adulte et par Deniker chez le fœtus de gibbon. Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — En haut le grand zygomatique peut se détacher soit de l'aponévrose épicranienne (Ghudzinski), soit de l'aponévrose qui recouvre le buccinateur, soit de l'aponévrose massétérine ou du faisceau extra-orbitaire de l'orbiculaire des paupières. En bas je crois, contrairement à Bell', qu'il se fixe, à l'état normal, par deux faisceaux à l'angle des lèvres. La fusion du grand et du petit zygomatique a été constatée par MM. Macalister, Ghudzinski et moi. J'ai vu, une fois, le grand zygo- matique se perdre dans le risorius, deux fois dans le triangulaire des lèvres, une fois dans le buccinateur, à deux centimètres au-dessus de la commissure des lèvres. Anatomie comparée. — Le zygomato-labial naît de l'aponévrose faciale, entre le zygoma et la mâchoire inférieure dans X éléphant indien (Watson), du voisinage de l'articulation temporo-maxillaire dans le bœuf (Lesbre), de l'angle oral du cartilage scutiforme dans le chien (W. Ellenberger et H. Baum), de l'aponévrose massétérine dans le cheval ovi il se termine dans Valvéolo-labial (buccinateur) à une petite distance de la commissure des lèvres (Arloing et Ghauveau). Dans le gorille la fusion du grand et du petit zygomatique a été signalée par M. Macalister, et celle du grand zygomatique et du triangulaire des lèvres, par Elhers. Ghez le gorilla gina « le grand zygomatique, confondu avec le petit zygomatique, envoie, dit Duvernoy, un faisceau au peaucier ». Un chimpanzé noir, disséqué par M. Ghampneys, n'avait qu'un zygomatic{ue fixé en partie sur l'aponévrose temporale. Le desman des Pyrénées ne posssède qu'un zygomatique ^ ' Bell. Enrjrav'nifjs of bones, muscles and Joints. Londres, 1819. E. Trutat. Essai sur Vhistoire naturelle il u desman des Pyrénées. Toulouse, 1891, p. 57. YAUIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME PETIT ZYGOMATIQUE Syn. : Petit zygomalo-Iabial (Chaussier) ; Capitt sygomalicum muscnli quadratilabiisuperioris (N. a.) ; Lesser zygoinatic ; Muscle du pleurer (Duchenne, de Boulogne). Absence. — Sur 100 sujets dont 50 hommes et 50 femmes je l'ai vu faire défaut 22 fois : 10 fois chez l'homme 7 fois des deux côtés, 1 fois à droite et 2 fois à gauche, 12 fois chez la femme : 5 fois des deux côtés^ 4 fois à droite et 3 fois à gauche. Sappey ne se trompe donc pas en affirmant qu'il manque « 1 fois sur 3 ou 4 sujets ». A^ATOMiE COMPARÉE. — Le petit zygomatique disparaît communément chez le cheval, Vâne, le mulpt, la girafe (Lavocat, Owen, Lesbre). M. le professeur Macalister avance que, dans l'ordre des Chéiroptères, il n'a rencontré ce muscle que chez le cephalotes. M. Maisonneuve croit cependant qu'on le retrouve chez toutes les chauves-souris, et que dans cet ordre de Mammifères il provient de l'oreille. Disposition bicipitale, duplicité et triplicité du muscle. — Très exceptionnellement le petit zygomatique est attaché à l'os malaire par deux chefs dont l'un va renfoncer la demi-zone inférieure de l'orbi- culaire des paupières, et l'autre, l'élévateur commun externe. Mal- gaigne, Mac Whinnie, Santorini, Walther \ M. le professeur Macalister ont vu, de chaque côté de la face, deux petits zygomatiques provenant soit de Torbiculaire des paupières, soit de l'os de la pommette. Un cas de triplicité du petit zygomatique est noté dans Morgagni -. Je n'ai constaté que deux fois la duplicité de ce muscle (chez deux hommes : une fois des deux côtés, une fois à droite). Anatojhe COMPARÉE. — Lc petit zygomatique du chat est « formé de deux chefs dont l'un, supérieur, naît de l'os malaire au-dessous de l'orbite, et se porte au-dessous et en avant sur la partie postérieure de la houppe fibro-graisseuse qui soutient la moustache. Le second, ' Walther. Tenuiorummusc. anat. repetita in Ilaller's disputai, anat. selecl.,\o\.\\, p. 670. * Morgagni. Adversaria anatomica, XI, p. 23. MUSCLES DE LA TÊrE 23 inférieur, naît sur le bord alvéolaire devant la grosse molaire, se porte en avant et se fixe à la même houppe, se confondant avec les fibres de l'élévateur de la lèvre supérieure, ainsi qu'avec le canin* ». Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Les variations des insertions du petit zygoma- tique ont été indiquées par Cruveilliier : « Le petit zygomatique, dit cet anatomiste'-, naît par plusieurs racines ; souvent l'une de ces racines est constituée par les fibres externes du muscle orbiculaire des paupières. Dans quelques cas le petit zygomatique est exclusive- ment formé par des libres détachées de ce muscle. Dans d'autres cas ce muscle extrêmement grêle naît de l'os malaire par deux faisceaux dont l'un va former le faisceau inférieur de l'orbiculaire des paupières et l'autre va s'unir à l'élévateur profond. Le plus ordinairement ce petit muscle naît de l'os malaire, au-dessous du grand zygomatique, se porte en bas et en dedans, gagne le bord externe du relévateur profond avec lequel il se confond {petit zygomato-lahial, Chaussier). » Eustachius a signalé l'union de ce muscle et des fibres externes du muscle frontal. Chez le- négrillon de M. Hamy, l'orbiculaire des lèvres envoyait de son bord externe au petit zygomatique un faisceau de renforcement et, par son bord interne, s'emmêlait aux fibres externes de l'élévateur superficiel, tandis que de son bord inférieur partaient de petits faisceaux enchevêtrés qui se rendaient à la peau de la face et à l'orbiculaire des lèvres. (Hamy, Bulletins de la Société d'anthropo- logie de Paris, 4870, p. 116.) M. Chudzinski a vu, sur un nègre, le petit zygomatique naître de l'aponévrose épicranienne, dans la région temporale; le même auteur l'a vu, sur un Cochinchinois, se prolonger dans le peaucier du cou, et dans le canin chez un Annamite. En mars 1881, j'ai disséqué des deux cotés, sur une femme, un faisceau musculaire, excessivement grêle, qui naissait par deux racines du grand et du petit zygomatique au niveau de leurs insertions osseuses, se dirigeait obliquement en haut et en arrière et allait rejoindre l'auri- culaire antérieur. Le petit zygomatique peut encore se perdre dans les parties molles de la joue, à égale distance du zygoma et de la commissure labiale, être renforcé par une bandelette du risorius. ' Strauss-Durckheim. Loc. cit., p. 210. - Cruveilhier. Aiuit. descripL, 2« cdit., t. II, p. 218. 2i VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Anatomie comparée. — Les zygomatiques étant solidaires, les ano- malies de l'un ressemblent beaucoup aux anomalies de l'autre : quand l'un est fort, l'autre est grêle ; quand il n'y en a qu'un, il est large, épais, et parfois bifide à l'une de ses extrémités. Un point digne de retenir l'attention, c'est le déplacement, vers l'oreille des insertions supérieures des zygomatiques qui a été observé anormalement dans l'espèce humaine, et dans le Troglodytes niger de Champneys, et qui s'observe normalement dans les Chéiroptères, le chien?, etc. « Nous voyons ici, remarque à ce sujet M. le professeur Maisonneuve (d'An- gers), un nouvel exemple du procédé employé souvent par la nature de modifier les parties pour les faire servir à des usages différents au lieu d'en créer de nouvelles. L'oreille est dans les Chéiroptères l'organe prédominant de la face : cet organe est le mieux fourni en muscles, et même certains d'entre eux, qui sembleraient ne devoir pas entrer dans la constitution de l'appareil de l'audition, y entrent pour ren- forcer l'action des puissances musculaires nécessaires. » Dans le fœtus de gorille le petit zygomatique n'est qu'une dépen- dance de l'orbiculaire des paupières. RISORIUS NOVUS DE SANTORINI Syn. Risorius (N. a.) ; Muscle du rire forcé, menaçant (Duchenne, de Boulogne) Absence. — Le risorius manque assez souvent. Je l'ai vu faire défaut du coté droit seulement chez une femme. Variations de volume. — Il peut être très fort ou rudimentaire, large ou étroit. M. Chudzinski a noté, dans les races de couleur, le grand développement du risorius qu'il a vu entrer en connexion avec l'orbi- culaire des paupières, le muscle occipital, les zygomatiques et le triangulaire des lèvres. Dans l'atlas de Cuvier etLaurillard les risorii du nègre dont la myologie est dessinée, n'atteignaient pas cependant a commissure des lèvres. Ils étaient fusionnés, en bas avec le peaucier et, en haut, avec les zygomatiques, chez le négrillon de M. Hamv. MUSCLES DE LA TKIE S5 Variations de structure. — Le risorius est quelquefois tkV^oniposd en faisceaux donl le nombre varie entre deux et quinze. Variations de nombre. — Il peut y avoir deux et même trois risorii de chaque coté de la face (?) (Santorini, Macalister). Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Ses insertions peuvent s'étendre, eu arrière jusqu'au bord antérieur et même jusqu'au bord postérieur du sterno-cleido-mastoï- dien. En avant, il peut ne pas atteindre la commissure des lèvres (Hamy, Chudzinski), uu confondre ses attaches avec celles du trian- gulaire. Normalement, du reste, il est uni au bord postérieur de ce muscle dont il serait, au dire de Ruge* et de Popowsky-, une dépen- dance, un chef transversal. 11 peut coexister avec les prolongements dénommés plalysma risorius, zygoma risorius que le peaucier et le grand zvgomatique envoient quelquefois dans la région parotido-mas- sétérine. Anatomie comparée. — Le professeur Hartmann, qui n'a pas trouvé le risorius chez Vorang ni chez le gibbon, l'a rencontré « assez faible- ment développé chez un chimpanzé », et très long chez le gorille oii il était « partagé en petits faisceaux près de l'angle des lèvres tandis qu'en arrière il divergeait en trois faisceaux de largeur ditférente ». Le risorius du fœtus de gorille de M. Deniker « était rudimentaire », et celui du gorille adulte du professeur Ehlers « confondu avec le trian- gulaire des lèvres ». Il était « large et épais » chez le Troglodytes Aubryï. Il est légitime de croire qu'il varie autant chez les Anthro- poïdes que chez l'homme. Au-dessous des Anthropoïdes le muscle en cause a été signalé dans Vateles leucophthalnius (Hartmann), le bœuf^ le mouton, la chèvre (Leybre). ' Ruge. Uatersuchiingen twier die Gesic/ilmiis/adatur der l'i-iinalen, 1887. - Popowsky. Esquisse d'ana t. comp. de la face chez lltoiivne et les animaux (on russe. 1888). 26 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME TRIANGULAIRE DES LEVRES Sj'n. : Depressor anquU orls (Albinus) ; M. triangularis menti; 7d. depressor lablorum com- munis ; M. pi/ramidalis meîiti ; Maxillo-lahial{Cha.ufis[ev); Muscle du mécontentement, du mépris (Dm-lienne, de Boulogne). Il n"est pas mentionné dans les Nomina anatomica. Variations de structure. — Les fibres constitutives du triangulaire sont plus fortes et plus colorées dans les races de couleur que dans la race blanche (Chudzinski). Ordinairement le triangulaire des lèvres est divisé en trois faisceaux et très rarement en deux séparés par le nerf mentonnier. Il peut être aussi fascicule. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — HenleS Fro- riep-, W. Schmidt'^ ont signalé des cas dans lesquels le peaucier, après avoir franchi la ligne médiane du cou, se continuait par des faisceaux transversaux dans le triangulaire des lèvres du côté opposé. — Cruveilbier a appelé inuscle triangulaire interne ou fibres accessoires du triangulaire « des fibres curvilignes décolorées à concavité supé- rieure qui semblent faire suite au muscle triangulaire, sont coupées à angle droit par les fibres du carré, et qui constituent avec lui, dans l'épaisseur de la lèvre inférieure, une espèce de triangulaire ». M. Poirier a vu le triangulaire émeltre par son bord externe un trous- seau de fibres qui allait se fixer à l'aponévrose buccinatrice et au- dessous duquel passait l'artère faciale. Le triangulaire des lèvres peut être intimement uni au carré du menton. Quant aux connexions qu'il a avec le grand zygomatique, l'élévateur commun de l'aile du nez, et le canin, nous y reviendrons en temps opportun. Anato3iie comparée. — L'enlre-croisement des peauciers sur la ligne médiane du cou et leur terminaison dans les muscles du menton qui constituent une disposition peu commune chez l'homme, constituent une disposition normale dans quelques espèces animales, notamment dans les Cynocéphales et les Cercopithèques. ' Ilenle. Muskellehre. - Frorlep. Ai-ch. f. an. u. phijs., Ileft t. I, p. 46, 1877. 'V. Schinidt. Arch. f. an. u.ph. oG 92 Il est donc plus souvent présent qu'absent. Suivant M. Chudzinski il serait plus fréquent dans les races de couleur que dans la race blanche. Amatomie compauéc. — 31. Ehlers n'a pas observé de sangle analogue chez son gorille, « fait, dit-il, qui, en l'absence de menton proémi- nent, est d'une signification pour la physionomie ». Mais elle a été observée par M. Deniker chez le fœtus de gorille, et par Alix et Gra- tiole chez le Troglodytes Aubrgï. Elle faisait défaut chez le fœtus de gibbon examiné par M. Deniker. Conclusion : elle manque parfois, chez les Anthropoïdes comme chez l'homme. On a fait du faisceau sous-symphysien : Un muscle autonome, le muscle transverse du mentofi (Sappey) ; ' Surines 30 sujets — qui comprenaient autant d'iiommcs que de femmes, — je lai trouvé huit fois cliez l'homme et onze fois chez la femme. Cliez une femme il n'existait que tlu côté sauche. 28 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Une dépendance du peaucier (Froriep, Schmidt) ; Une dépendance du triangulaire (Cruveilhier). Je suis de l'avis de Cruveilhier. Dans l'immense majorité des cas ce faisceau se continue manifestement avec le triangulaire; il est situé au- dessous du peaucier et fait défaut chez les animaux qui ont un peaucier bien développé, mais un triangulaire rudimentaire, chez les Cercojn- thèques, par exemple. CANIN Syn. : M. levator aiif/tili orls (Albinus) ; M. levator lubiorum communis : Petit sus-nia.villo- lahial (Chaussier); OiyiI angle elevator (Leidj); Caninus (xi. a.,). Variations de volume. — Le volume du canin serait, d'après Cru- veilhier, inversement proportionnel à celui du grand zygomatique. Les insertions labiales du canin sont plus étendues dans la race noire que dans les autres races, et surtout que dans la race blanche (Chudzinski). Anaïomie comparée. — Pour Ch. Bell le canin, secondé par les zygo- matiques et le buccinateur, est essentiellement un retrousseur de l'angle labial qui découvre la canine ; selon lui le muscle et la dent corres- pondante ont un volume proportionnel. Le découvrement de la canine s'observe dans l'acte de mordre, dans la mastication. Physionomique- ment c'est un mouvement puissant chez les Carnassiers qui montrent leurs crocs. Variations de structure. — J'ai vu cette année (1896) sur une fillette les canins divisés en trois faisceaux égaux. Anatomie cOxMparée. — La division des canins en trois faisceaux chez le fœtus de gorille et en quatre faisceaux chez le gorille adulte a été signalée par M. Deniker. Ehlers ne fait pas mention de cette segmen- tation dans le gorille adulte, mais sur la planche qu'il donne on voit que les muscles dont il s'agit sont composés par trois corps charnus ^ « Le canin du porc se rapproche beaucoup de celui des Ruminants mais il n'est formé que de deux portions au lieu de trois, » dit M. Lesbre*. ' Ehlers. Loc. cit., pi. I, fig. 2, c. - Lesbre. Essai de myolofjie comparée cit., p. 22. MUSCLES DE LA TETE 29 Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Le canin cl rélévatciir commun du nc^n'illou disséqué par M. Ilamy « étaient en partie confondus, tandis que du premier de ces muscles partait un fais- ceau externe qui se joignait à Torbiculaire des paupières ». De Quatrefages a remarqué que les fusions musculaires à la com- missure buccale sont en rapport, chez les peuples nègres, avec un empâtement spécial de cette région qui contribue à leur donner une physionomie caractéristique '. La continuité du canin et du triangulaire, du canin et du transverse du nez ou de l'élévateur profond ne me paraît pas rare, même dans la race blanche. Anaïomie comparée. — Les fusions musculaires aux commissures ont été signalées chez le chimpanzé noir et le gibbon cendré par MM. Ilamy et Champneys et chez le Troglodytes Aubrijï par Gratiolet et Alix. Dans nos aminaux domestiques le canin plus ou moins con- fondu av'cc les veleveurs de l'aile du nez et de la lèvre supérieure, agit autant sur les naseaux que sur la lèvre supérieure. CARRÉ DU MENTON Svii. : Depressor labii inferiurts: M. quadratus menti ; M. quadraliis labii luferioris (X. a. Mento-labial (Ctiaussier) ; Muscle dit déf/où( (Diichenne, de Boulogae). Variations de volume. — Chez plusieurs nègres disséqués par M. Chudzinski. — « Les deux muscles carrés, en s'entre-croisant sur la ligne médiane, recouvraient la plus grande partie du menton, comme cela s'observe chez les Singes. Les fibres paraissaient finir sur la peau de la lèvre inférieure, juste sur la ligne qui sépare la peau de la mu- queuse. » Dans l'atlas de Cuvier et Laurilhird les muscles carrés du menton du nègre écorché qui y est représenté, descendent aussi très bas et ne laissent à découvert qu'une faible partie du menton. Anatomie comparée. — Le carré du menton « était un muscle excep- tionnellement épais » chez le jeune gorille mâle de Chudzinski, « s'éten- ' De Quatrefages. Bullet. de la Soc. dWntliropolorjie de Paris, 1870, p. 116. 30 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME dait sur toute la symp.hyse du menton et se prolongeant de là en arrière de la canine » chez le rjorille de Duvernoy et « était excessive- ment grêle » chez \g fœtus de gibbon de Deniker. « Dans la lèvre infé- rieure du gorille, dit M. Hartmann, j'ai remarqué un abaisseur de l'angle des lèvres et un abaisseur de la lèvre inférieure peu développé. Chez le chimpanzé et \orang ces deux muscles se voient nettement ; chez le gib- bon^ l'un des deux au moins, l'abaisseur des lèvres, est développé. » p]n somme la contexture du carré du menton n'est pas immuable dans les Espèces si?7iiennes. Division en plusieurs faisceaux. — La division du carré du menton en fasciculi a été observée par >I. Macalister et moi. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Dans son mémoire sur les muscles du menton, W. Schmidt déclare qu'il a été très frappé de l'extrême variabilité de ces muscles et de leur conti- nuité habituelle avec lepeaucier. Cette continuité fréquente du peaucier et du carré ài menton a été notée par MM. Beaunis et Bouchard * et Gegenbaur-. Anaïomie comparée. — Le carré du menton du fœtus de gorille de M. Deniker était situé au-dessous du peaucier et fixé, d'une part, au bord inférieur de la mandibule, à 5 mm. de la symphyse, et d'autre part, à l'orbiculaire des lèvres. Chez le gorille adulte Ehlers dit que le carré du menton est composé de deux plans musculaires : un super- ficiel « situé dans le prolongement du muscle peaucier », un profond <( situé au-dessus du précédent et sous le triangulaire des lèvres ». MUSCLE DE LA HOUPPE DU MENTON Syn. : M. levalor lub'ti Inferlorts: M. levalor menti (Albiiuis) ; M. menialls; M. inclsivus lahil infenoris (N. a ). Variations de volume. — Il a, comme le précédent, nous le répé- tons, des dimensions très variables. Il est constamment uni au peau- cier. Ce muscle manque chez le porc et les Carnassiers. ' Beaunis etBoui-hard. Trall. iVanat., p. 257. - Ge"onbaur. Lehrhuch der analoinie des vienschen. 1883, p. 330. iMUSCLES DE LA TKTl': 31 Variations de structure. — Quelquefois, mais très rarement il est divisé en deux faisceaux parallèles. Anatomie comparée. — « J'ai pu isoler dans le fœlus de gorille, dit M. Deniker, la lioupe du menton, mais je n'ai pu y distinguer comme le fait Elilers deux parties : une externe, une interne. » Le menton fait défaut chez les Quadrupèdes, mais il est remplacé dans un certain nomjjre d'entre eux, tels que les Solipèdes et les Rumi- nants, par une houppe musculaire située au dessous et en arrière de la lèvre inférieure avec laquelle elle est confondue, et rattachée à la symphyse horizontale du maxillaire inférieur par deux muscles sus- penseurs bien développés. Anomalus menti. — Theilc a décrit ' sous ce nom un faisceau mus- culaire à peu près constant, de forme triangulaire, sous-jacent à la houppe et qui naît du maxillaire inférieur et se tiu^mine sur l'émi- nence mentonnière. Il se continue parfois avec le muscle de la houppe du menton auquel il doit très vraisemblablement être rattaché. MUSCLES SURNUMÉRAIRES Je donne le nom de muscles surnuméraires aux muscles qui sont plus souvent absents que présents dans l'espèce humaine. Transverse accessoire du nez. Le transeiersus accessoriits nasi est un muscle triangulaire, situé sur la partie inférieure de la portion osseuse du nez, au-dessus du transverse, auquel touche son bord inférieur. « Les fibres qui le composent et que l'on voit quelquefois très bien à l'œil nu naissent, dit Theile qui l'a découvert, de l'apophyse montante du maxillaire supérieur, se portent en avant et en haut sur les os propres du nez, pour gagner le dos de celui-ci, se réunissent du côté opposé, et s'at- tachent aux os nasaux, entre les prolongements nasaux (pyramidal) des muscles frontaux. » ' ïhcile. Mijolofjle. 32 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Anatomie comparée. — Chez les Solipèdes où il existe entre la pointe nasale et l'apophyse montante de l'intermaxillaire, une lacune occupée par un cul-de-sac du naseau appelé fausse narine, divers hippotomistes ont décrit deux muscles séparés par cette fausse narine : l'un procédant du dos du nez, sous le nom de court du nez ; l'autre di; l'apophyse montante de l'intermaxillaire sous le nom de petit sus- maxillo-nasal (transverse du nez chez l'homme, au dire de M. Lesbre). Dilatateur antérieur des narines. Sous le nom de M. dilalator naris anterior, M. lecator propidus alae nasi anterior Theile a décrit ^ un faisceau musculaire encore moins apparent que le précédent. Ce faisceau, situé à la partie inférieure de l'aile du nez, entre le sillon hucco-nasal et le cartilage ovale, fait presque toujours défaut. Quelquefois il est divisé en deux corps. Petit compresseur des narines. Arnold a appelé compr essor narium mmor un petit muscle très grêle qui, du bout du nez, se porte en travers sur la face antérieure du cartilage de l'aile du nez^ Je l'ai cherché, môme avec l'aide du micros- cope, sur un grand nombre de sujets sans pouvoir le rencontrer. Theile n'a pas été plus heureux que moi. Le dilatateur antérieur des narines et le muscle d'Arnold, dont il n'est pas question dans beaucoup de traités d'anatomie humaine ont été absolument oubliés ou négligés par les zootomistes. Considérations générales sur les malformations des muscles faciaux. — Ainsi que nous l'avons dit, l'union plus intime et le développe- ment plus marqué constituent les deux malformations les plus com- munes des muscles faciaux. Ce sont des anomalies réversives. Les singes inférieurs ne possèdent pour toute la face qu'un seul muscle qui est une dépendance du peaucier ' ; aussi le jeu de leur physionomie se rapporte-t-il à une grimace qui est toujours la même, qui ne pré- ' Theile. Myol. cit. ' Arnold, in Poirier. Mi/olofjie. * C'est Topinion de Ruge, de Gegenbaur, de Rabl, de Popowsky, etc. Il y a lieu pour- tant de se demander si les sphincters de la bouche, des narines et des yeux qu'on retrouve chez les Poissons qui ne possèdent pas de platysma ne sont pas des muscles autochtones. MUSCLES DE LA TÊTE 33 sente que des nuances dans son intensité, mais qui ne lui permet point d'exprimer des passions différentes, et même opposées, ainsi qu'on les voit se peindre sur le visage humain. Chez les Anthropoïdes, la séparation est plus complète pour les muscles situés au-dessus de la bouche, mais d'autres causes s'oppo- sent à ce que la face reflète les impressions. Dans la région de la face placée au-dessous de la lèvre inférieure toute la partie du peau- cier qui se rend à cette lèvre agit à la fois, ses faisceaux étant à peine séparés les uns des autres. Dans la région de la face placée au-dessus de la lèvre supérieure, la distinction plus grande des fais- ceaux charnus n'a pas le résultat auquel on pourrait s'attendre au premier abord. Cela tient d'une part à la consistance de la peau qui est couverte de rides et ne peut être comparée qu'à un masque dont tous les traits sont indiqués d'avance; et d'autre part à ce que par leur mode d'insertion sur la lèvre supérieure les muscles faciaux, lorsqu'ils se contractent, tirent cette lèvre de manière à découvrir les canines et les molaires, et à produire une expression féroce et menaçante. Les Singes, imitateurs des gestes de l'homme, ne lui ont jamais emprunté le sourire, et le jeu de leur physionomie n'a pour consé- quence que des grimaces plus ou moins hideuses et repoussantes. Si on s'en tient aux recherches de Cuvier et Laurillard, de MM. Hamy, Chudzinski et Popowsky, c'est le nègre qui, dans les races humaines, a les muscles faciaux les plus grossiers, les plus épais. « Chez la majo- rité des nègres, dit M. Chudzinski, les muscles peauciers profonds de la tête sont beaucoup plus fusionnés que ceux de la race blanche. En outre chez les hommes noirs il se développe des faisceaux supplémen- taires qui se rendent surtout à la commissure des lèvres. En même temps chez les sujets noirs, dans les endroits où la lèvre reçoit les insertions des fibres musculaires, elle s'épaissit au point de simuler la dureté du tissu fibro-cartilagineux. Le tissu adipeux interposé entre les couches musculaires et même sous la peau des nègres est plus ferme, plus abondant et plus coloré que chez les individus de la race blanche. Enfin les aponévroses des régions crânienne et faciale des nègres sont beaucoup plus résistantes et plus épaisses. Dans la race jaune les muscles peauciers de la tête ont un développe- ment intermédiaire entre celui des blancs et des noirs. Cependant ils se rapprochent davantage de ces derniers, soit par 3 34 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME leurs caractères généraux, par la vigueur de leurs fibres musculaires, soit par la fusion de leurs faisceaux. Il faut ajouter à cela que leur coloration est plus foncée. Cela est vrai pour les Chinois et les Indo-Chinois, car nous n'avons pas eu l'occasion de disséquer un vrai Mongol. Chez les trois Peaux- Rouges de l'Amérique du Sud, et chez une jeune Cynghalaise, les muscles se rapprochaient plutôt de ceux de la race blanche. » (Chud- zinski, loc. cit. supra^ p. 9.) Les agents contractiles de la face varient non seulement suivant les races, mais encore, dans chaque race, suivant les individus. « Il n'est pas d'anatomiste, observe M. le professeur Hamy, qui n'ait eu l'occasion de constater dans les relations des muscles un grand nombre de variétés individuelles. De deux sujets de môme race, Fun appartenant au type fin aura les muscles de la face bien distincts, l'autre au type grossier les montrera plus ou moins confondus. » En effet, si on dissèque une face aux traits fins et accentués, dont l'ensemble a l'expression intel- ligente, on trouvera des muscles pâles, minces et séparés d'une façon précise. Inversement, si l'on rencontre un sujet à face large sans expression, dont l'ensemble des traits forme un masque presque immobile, les muscles seront rouges, gros et intriqués, fusionnés. Parmi les hommes appartenant à la race blanche ce sont, sans con- teste, ceux doués d'une intelligence inférieure dont les muscles de la figure se rapprochent le plus de ceux du noir, autrement dit de ceux des Anthropoïdes. En regardant attentivement, dans la 4° édition du Traité d'anatomie de Cruveilhier, le dessin si exact de l'appareil loco- moteur de la région antérieure de la tête, on y trouve la reproduction de celui du nègre. C'est que si Cruveilhier conseille de choisir des sujets vigoureux et athlétiques pour les études de ce genre, lui-même s'est servi de têtes de suppliciés, et tout le monde a pu remarquer la face hébétée que présentent leurs bustes en plâtre. Pour corroborer cette opinion disons que nous-même avons trouvé cette fusion et cette intrication des muscles faciaux chez deux idiots microcéphales. Il est indubitable que plus l'intelligence s'élèvera, plus les sensa tions et les pensées seront compliquées et parfaites, plus la mimique faciale sera expressive, plus les moteurs faciaux devront être divisés et mieux en contact avec la peau'. Si le système de Gall est faux * Les muscles faciaux de nos animaux domestiques sont aussi bien individualisés et à peu près aussi nombreux que ceux de l'homme, mais sont séparés du tégument facial par une expansion du peaucier. MUSCLES DE LA TÊTE . 3o puisqu'il repose sur la corrélation qui existerait entre les saillies et les dépressions de la lame externe et les saillies et les dépressions de la lame interne de la boîte crânienne, ce qui est inexact, puisqu'il y a entre ces deux lames des cavités (sinus frontaux, etc.) et une couche de tissu spongieux plus ou moins épaisse (diploé), il n'en est pas ainsi du système physiognomonique de Lavater'. En raison de l'insertion des muscles faciaux à la peau à laquelle leurs fibres terminales sont en quelque sorte identifiées, la contrac- tion fréquemment répétée d'un ou de plusieurs de ces muscles imprime à la longue au tégument du visage des plis ou rides qui persistent mC>me après la cessation et dans l'intervalle des contractions qui les ont déterminées. L'habitude de certaines passions se grave à la longue en caractères indélébiles sur la physionomie, de telle façon qu'avec une grande perspicacité d'observation on peut, jusqu'à un certain point, juger du moral d'un individu d'après l'aspect facial. Avec Darwin -, Gratiolet \ Cruveilhier % Zaborowski% etc., je pense donc que le système physiognomonique de Lavater est acceptable, sinon toujours dans ses détails, du moins dans son ensemble. La physiologie expérimentale dénote même des distinctions fonc- tionnelles que l'anatomie normale ne permet pas de prévoir. Est-il besoin de rappeler les beaux travaux de Duchenne, de Boulogne ^ Sur le jnécanisme de la physionomie humaine, méconnus en France tant que Darwin ne les a pas reproduits, en les commentant, dans son intéressant ouvrage sur Y Expression des émotions chez l'homme et chez les animaux? Faut-il dire que l'introduction de la méthode expérimentale dans l'étude du jeu de la physionomie, jointe à l'observation à laquelle s'étaient tenus Camper", Lebrun*, Lavater, Ch. Bell', etc., a permis de classer les muscles faciaux en muscles ' L'édition de Lavater à consulter est l'édition en 10 volumes de Moreau. Paris, 1820. - Ch. Darwin. L'expression des émotions chez l'homme et citez les animaux. Trad. fran- çaise par MM. Benoit et Pozzi. Paris, 1874. ^ P. Gratiolet. De la p/njsionomie et des mouvements d'expression. Paris, 1865. * Cruveilhier. Anat. descript., 2^ édit., t. II, p. 227. " Zaborowski. Uorif/ine du Irnif^aije. Paris, 1879, p. 66. * Duchenne de Boulogne. Mécanisme de la physionomie liumaine ou analyse électro-phy. siologiquede l'e.vpression des passions applicable à la pratique des arts plastiques. Paris, 1861. ' Pierre Camper. Dissertation sur les différences réelles que présentent les traits duvisaqe chez les hommes de différents pays et de différents âyes. (OEuvres posthumes. Paris, 1786.) * Vo\'. notamment. Conférences sur l'expression des différents caractères des passions. Paris, 1867. Ces conférences eut été imprimées dans l'édition de Lavater, par Moreau , vol. IX, 1820. " Ch. Bell. Anatomie et physiologie de l'expression, 18i4 (édition publiée après la mort de Ch. Bell.). 36 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME expressifs, muscles expressifs complémentaires et muscles inexpressifs ? Une dernière question à résoudre pour nos successeurs sera la sui- vante : La séparation entre certains muscles qu'on retrouve anormale- ment, entre le frontal et le pyramidal par exemple, alors que déjà les expériences électro-physiologiques témoignent que ces muscles en état de fusion apparente normalement sont antagonistes; ces séparations qui constituent, pour employer les expressions du professeur M. Du val des anomalies évolutives, seront-elles plus tard la règle pour les autres faisceaux musculaires similaires de la face? Aux anatomistes de l'avenir d'en juger. On prétend déjà que l'homme ne se distingue pas seulement par le jeu de sa physionomie mais encore par l'asymétrie de sa musculature faciale droite et gauche, qui rappelle celle des deux moitiés de son cerveau. MUSCLES DE LA MASTICATION TEMPORAL Syn. : M. erotaphile; M. lemporo-maxillaire (Chaussier); Temporo-maxillien . Élévateur de la mâchoire; Temporalis (N. a.)- Dédoublement en deux plans. — Massa a rencontré un temporal formé par deux couches superposées ^ La couche superficielle du temporal anormal décrit par Massa répond au M. temporal superficiel de Sappey qui est une dépendance de l'auriculaire antérieur. (Voyez ce muscle.) Variations de volume. — Je l'ai vu très épais sur des sujets où il était plus large et plus long que d'ordinaire. Variations des insertions. — Il peut se rapprocher assez près du ' Massa. Liber hilroductorius, cap. xxxv, p. 77. MUSCLES DE LÀ TÈTE 37 vertex. En mars 1886, un de mes élèves, M. Allain, a trouvé chez une femme, morte de fièvre typiioïdc, le muscle temporal droit très épais, et seulement distant de deux travers de doigt de la suture sagit- tale. Très fréquemment quelques-unes des fibres postérieures du tem- poral s'insèrent directement à la face interne et au bord postérieur de l'apophyse coronoïdc (Bellini '). Une conformation beaucoup plus rare est celle observée par M. le professeur ^lacalister : Textension du muscle le long du bord anté- rieur de la branche montante du maxillaire inférieur jusqu'à la der- nière molaire. J'ai eu la bonne fortune de la montrer une fois à mon cours. « Plus le temporal est puissant, dit M. F. Regnault. plus l'apo- physe coronoïde s'élargit pour donner une plus grande surface d'in- sertion. Chez le vieillard dont les fonctions masticatoires déclinent, l'apophyse coronoïdc est mince et longue-. » Anatomie comparée. — De tous les Mammifères, quelques Tardigrades exceptés, c'est l'homme dont les muscles destinés à mouvoir les mâ- choires ont le moindre développement et les surfaces d'insertion de ces muscles, le moins d'étendue. Quelle dilTérence entre sa petite fosse temporale, circonscrite en haut par une ligne courbe peu indiquée et la fosse profonde des Atithi'opoïdes! Non seulement chez ces derniers toute la surface latérale du crâne sert d'insertion aux fibres du muscle temporal, le muscle masticateur par excellence, mais encore sur la ligne médiane de la tète du mâle se dresse une crête forte et haute qui permet à ces fibres de se multiplier. Aussi l'élévation de la ligne temporale, l'étendue de sa courbe et son rapprochement de la ligne médiane sont-ils dans le groupe humain un caractère d'infériorité. Sur certains crânes préhistoriques de la Floride et des crânes de Néo- Galédoniens modernes les deux lignes, distantes normalement chez le blanc de 8 à 10"' n'arrivent à s'écarter que de 2". Ce sont là, comme toujours, des caractères généraux. Dans les races préhistoriques et dans les races inférieures actuelles, aussi bien que chez les Anthrojioïdes , le temporal n'est pas un muscle invariable. Dans les Troglodytes Aubry'i il ne différait pas sensiblement de celui da l'homme, et dans le gorille de Duvernoy il se fixait, comme M. Maca- lister et moi l'avons vu chez l'homme, à tout le bord antérieur de la • Bellini. Bullet. de la Soc. anal, de Paris, 1892, p. 457. - F. Regnault. Ballet, de la Soc. anal, de Paris, 1896, p. 799. 38 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME branche montante de la mâchoire jusqu'à sa base. Il semble môme résulter des recherches de M. Deniker sur les fœtus de gibbon et de gorille que le muscle en cause ne diffère pas sensiblement chez les Anthropoïdes, pendant la vie fœtale et pendant la première jeunesse de celui de l'homme bien conformé. « Dans le fœtus de gibbon il n'oc- cupe que la 10° partie de l'os pariétal , dans le fœtus de gorille il n'occupe la partie inférieure du pariétal que sur une longueur de 16 millimètres, ce qui fait moins d'un quart de la hauteur totale de cet os, tandis que chez le jeune gorille il occupe déjà plus d'un tiers de la hauteur totale et chez l'adulte la hauteur entière du pariétal \ » Segmentation du muscle. — J'ai vu parfois le faisceau zygomatique signalé par Sappey- séparé du faisceau temporo-sphénoïdal. Henke a donné le nom de M. temporalis minor à de petits faisceaux musculaires indépendants qui se portent du ménisque temporo-maxij- laire sur l'échancrure sigmoïde\ Anatomie comparée. — Le temporal est divisé en plusieurs faisceaux dans quelques Mammifères , notamment dans le chat où il est composé de trois chefs : deux superficiels juxtaposés et un profond (Strauss- Durckheim). Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — D'ordinaire il est intimement uni au masséter mais séparé du ptérygoïdien externe et du buccinateur par du tissu cellulo-adipeux qui se prolonge vers la région de la joue. Horner indique cependant un cas où les libres les plus inférieures de ce muscle étaient fusionnées avec celles du bord supérieur du ptérygoïdien externe''. M. le professeur Macalister a ob- servé la môme malformation avec passage de l'artère maxillaire interne au-dessous du ptérygoïdien externe ^ Anatomie comparée. — M. le professeur Humphry, par des dissections minutieuses pratiquées sur le cryptobranche et le lépidosiren, a dé- ' Deniker. Loc. cil.,]). 114-118. "■' Sappey. Anu/. dcscripL, 2" édit., p. lio. ' Ilenke. Zeilschr. ziir rat. med., 3 R. \IU, 76. ' Ilorner. Spect. anat. Plnladelphia, vol. I, p. 372. "' Macalister. Loc. cit., p. 18. " IluriJphry. Observ. in m/jolor/y. Cambridge, 1872, p. 117. MUSCLES DE LA TETE 39 montré que le muscle temporal n'est que le prolongement du muscle dorsal vers la nuque et la mâchoire et qu'il en est probablement de même du masséter, du ptérygoïdien externe, du buccinateur, etc/. M. le professeur Mathias Duval a prouvé d'autre part que les muscles masticateurs dérivent tous des masses musculaires de l'arc maxil- laire. MASSETER Syn. iM. manducatorius; M. mandibularis extevnus ; M. zijf/omato-maxillaife (Chaussier) l'retiiier mdcheur ;Diemerbroeck) ; Élévateur inférieur de la mâchoire; Masséter (N. a.) Muscle du plat de la joue. Absence. — Duméril a noté cette absence dans un cas de monstruo- sité (phocomélie'). Anatomie comparée. — Dans les Vertébrés inférieurs les masséters, je viens de le dire, manquent ou sont confondus avec les temporaux. La mâchoire inférieure énorme des Toucans [oiseaux) est retenue sim- plement par un ligament élastique-. Variations de volume. — 11 est plus ou moins prononcé dans le genre Homo aussi bien que dans les diverses espèces animales. C'est lui qui, très épais, donne à la physionomie de quelques individus l'expression d'énergie brutale qui la caractérise. Le masséter acquiert un volume considérable chez certaines races noires d'Océanie (Chudzinski). Anatomie gompahée. — C'est chez les Rongeurs dont le maxillaire inférieur est porté en avant pendant la mastication, que le muscle en cause acquiert son maximum de développement. Il est très fort aussi dans les Carnassiers et principalement dans les Félins oîi sa masse, réu- nie à celle du temporal, forme cette saillie qui arrondit la tête du chat, du lion, etc. Isolement complet des deux faisceaux . — Les deux faisceaux qui composent le masséter sont souvent entièrement indépendants. ' Dunicril. Bullet. de la Soc. philomatique. vol. III, p. 122. - Milne-Edwards. Leçons sur Vanat. et la phys. comp. de l'homme et des animaux, 1861, t. VI, p. 57. 40 VARIATIOiNS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Sœmmering les a même vus un peu distants l'un de l'autre, et Monro, séparés par une bourse séreuse \ Une autre bourse séreuse a été trouvée par Hyrtl entre les fibres profondes et l'articulation tem- poro-maxillaire ^ A>;atomie comparée. — Le masséter est partagé normalement en deux faisceaux distincts chez le chat, Y éléphant, le hérisson, les Martes, etc., etc. Dans le môme genre animal ces deux faisceaux peuvent môme, comme chez l'homme, être complètement ou incomplètement diffé- renciés : ils sont complètement différenciés dans Xhyhie rayée et Vhyène brune et incomplètement différenciés dans l'hyène tachetée^. Faisceaux surnuméraires. (Masséter trigastricus de W. Gruber.j — Les professeurs Gruber et Macalister ont vu quelquefois les fibres de la couche profonde renforcées par un faisceau musculaire détaché du ligament latéral externe de l'articulation de la mâchoire. M. Chudzinski a très fréquemment retrouvé ce faisceau chez les nègres. Je l'ai observé également sur une Angolaise. J'ai disséqué, à diverses reprises, un faisceau supplémentaire ve- nant de l'os malaire, en arrière du grand zygomatique et une fois, à droite, un trousseau de fibres pâles qui s'étendait de la partie posté- rieure du maxillaire supérieur au bord antérieur du masséter. Le pro- fesseur Gruber a donné le nom de masséter trigastrique au masséler de l'homme qui présente ces divers vices de conformation. Anatoimie comparée. — A l'état de complet développement, chez les Rongeurs, [le lapin \ V agouti^, le castor^, le cobaye'^), le masséter est formé par trois faisceaux bien isolés en haut et qui pourraient être et ont été considérés comme autant de muscles particuliers : le. jugo-jnaxil- lien, lemaxillo-mandibulaire elle mandibulo-maxillaire . Dans le cobaye le mandibulo-maxillaire '&e fixe en avant du trou sous-orbitaire qu'il tra- verse. Chez le chat, d'après Slrauss-Durckheim, un faisceau du masséter ' Monro. Icônes bursarum, édit. Ilosenmuller, 1799, p. 32, t. II. ^ Hyrtl. Topofjmphische Anat., Band I, p. 299. ^ Yoiing et Robinson. Journ. of An. and. phys., 1889, p. 187. * Cuvier et Lauiillard. Allas cVanal. comp:, pi. 232. '' Eodem loco, pi. 248, fig. I. * Eodem loco, pi. 219. ' Duvernoy, in Cuvier. Leçons d'anal, comp., t. IV, p. 66. MUSCLES DE \A TÊTE * 41 qu'on pourrait considérer même comme un muscle particulier est placé dans la fosse externe de l'apophyse coronoïde. Il prend son ori- gine par une large aponévrose intérieure, fixée en pointe au-devant de la cavité glénoïde. Le masséter des chauves-souris se compose de deux faisceaux : un interne, et un externe séparé du précédent par l'arcade zygomatique et divisé lui-même en deux corps charnus (Maisonneuve). « Le masséter est conformé chez les Anthropoïdes comme chez l'homme, » dit le professeur Hartmann. Oui, si on entend par là qu'il reproduit fidèlement les dispositions normales et anormales do celui de l'homme, même le masséter trigastrique. Le masséter du fœtus de gorille et celui du fœtus de gibbon de Deniker ressemhlaient à celui de l'homme ; celui du gorille de Duvernoy était uni au temporal par des trousseaux musculeux ; celui du gorille du professeur Elilcrs, avait un faisceau supplémentaire antérieur ; celui du chimpanzé d" Aubrij possédait un faisceau charnu accessoire « qui, de la face externe de l'arcade zygo- matique se portait presque directement sur la face externe de l'apophyse coronoïde, au-dessous de l'insertion du temporal )^ ; celui d'un orang que Broca m'a montré (1875) était divisé en deux corps entièrement distincts. Ce dernier vice de conformation existait aussi sur un orang de Duvernoy. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Divers anato- mistcs ont cité des cas de fusion des fibres les plus internes de la couche profonde avec quelques-unes des fibres inférieures du muscle temporal. Haller a signalé l'union de ce muscle et du buccinateur '. Anatomie comparée. — Je rappelle encore — et une fois pour toutes — que les connexions qui existent souvent chez l'homme entre le pté- rygoïdien externe, le temporal et le masséter sont justifiées par ce fait que ces muscles dérivent, au point de vue embryogénique, d'une masse musculaire commune. Ces connexions constituent, d'ailleurs, l'état normal chez divers Mammifères. Dans le gorilla gina la pre- mière portion du temporal est, ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de le dire, jointe en arrière au temporal par des faisceaux musculaires. Dans le cheval et dans \ hyène elle se confond d'une manière si intime avec le crotaphite qu'il est impossible de préciser la limite des deux 1 Ilallcr. Op. anal, arçjumenl. mtnor, vol. 111. Lausanne, 1768, p. 18. 42 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE LHOMME muscles. Chez le chat, les fibres les plus externes du faisceau le plus superficiel du masséter contournent la mâchoire et se fixent à un raphé qui lui est commun avec le ptérygoïdien externe (Strauss-Durckheim). PTERYGOIDIEN EXTERNE Syn. : V lerygoideus m'inor ; Petit ptéri/go'idien : Petit pléryr/o-maxillaire ; Alaire extérieur (Diemerbroeck) ; Petit spJiéno-maxillien ; Fallopien (Courteille) ; Plerygoideus externiis (N. a.). Isolement des deux faisceaux constituants. — Le faisceau supérieur et ]e faisceau inférieur peuvent être séparés dans une partie ou dans la totalité de leur étendue. Le chef sphénoïdal peut être tendineux. J'ai vu aussi la moitié externe du chef inférieur entièrement aponévro- tique. AisAT03iiË COMPARÉE. — Suivaut Ics cspèccs animales le ptérygoïdien externe est plus ou moins large, long et charnu indivis ou divisé en deux faisceaux. « Dans la chauve-souris il s'insère au fond de la fosse zygo- matique, en dehors de l'apophyse ptérygoïde, parallèlement à elle, et aussi à la surface voisine du temporal. Ces deux insertions d'origine sont très distinctes l'une de l'autre et semblent constituer deux muscles séparés; entre eux se voit un gros nerf, mais bientôt les deux faisceaux se réunissent en un seul corps musculaire qui va se terminer dans la fosette située en dedans et au-dessous du condyle de la mâchoire. » (Maisonneuve.j Faisceaux surnuméraires. — Fâsebeck a vu un faisceau détaché du chef inférieur du ptérygoïdien externe qui se rendait à la capsule de l'articulation temporo-maxillaire \ J'ai rencontré ce même faisceau, à droite chez un homme, à gauche chez une femme. Dans l'un et dans Tautre de ces deux cas l'artère maxillaire interne passait entre le ptéry- goïdien externe et le tractus musculeux supplémentaire. M. le pro- fesseur Macalister a trouvé à six reprises différentes une bandelette curieuse, une sorte de ptérygoïdien propre, étendue, en dehors du pté- rygoïdien externe, de la tubérosité maxillaire à la crête externe de la ' Fdsebeck. MuUer's Arch , 1842, p. 475. MUSCLES DE LA TEI'E 43 grande aile du sphénoïde, qui sépare la fosse temporale de la fosse zygomatique. Connexions plus intimes avecles muscles voisins. — 11 peut être plus ou moins uni au temporal et même au digastrique. (Meckel, De dupli- cilate ?nonstrosa, p. 42.) Est-il inadmissible de supposer que cette fusion du ventre posté- rieur du digastrique avec le ptérygoïdien externe est due à un déplace- ment du digastrique qui, chez les Carnassiers, se fixe au bord inférieur de chaque mâchoire dans le voisinage du masséter : en arrière, dans \'d musaraigne cïeau; en avant, dans la ^a«/je; au-dessous, dans le chafl (Cuvier). PTÉRYGOÏDIEN INTERNE Syn. : Tolit/s mitsciili/s qui in ore lalitul ^^'ésale) ; l'terijfjouleus major ; Grand palatin ; Masséter interne (Winslow) ; Grand pférijrjo-niaxillaire (Chaussier) ; Second niâcheur ; Alaire intérieur (Diemcrbroeck) ; Grand spliéno-maxillien ; Élévateur inférieur de la mâchoire ; Pferijf/o'ideus inlernus (N. a.). Faisceau surnuméraire. — Très fréquemment le ptérygoïdien interne est renforcé par un faisceau détaché de la facette inférieure de l'apo- physe pyramidale de l'os palatin. Anatomie comparée. — Chez les Oiseaux * et chez le canard- notam- ment, le ptérygoïdien interne, très développé, est constitué par trois et môme quatre portions plus ou moins séparées dont la première se fixe à l'os maxillaire supérieur, la seconde, à l'os palatin, la troisième, à l'os, ptérygoïdien, la quatrième, au sphénoïde ; mais ce démembrement est dû seulement à l'écartement des différentes parties de la charpente céphalique qui constituent la partie postérieure de la voûte palatine. Dans les SoUpèdes le masséter interne comprend deux plans de fibres comme l'externe ; les fibres du plan profond débordent les autres en arrière, et, vu leur obliquité, sont certainement capables de contribuer à la propulsion de la mâchoire. Cette couche profonde déjà peu mani- ' Milne EdwarJs. J.oc. cit., t. YJ, p. 58. * Hérissant. Mém. de l'Acad. des se, 1848, pL XXIII, lîy. 2, B. '' 4i VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME feste dans le porc est tout à fait indistincte dans les Riuninants et les Carnivores (Lesbre). Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il échange quel- quefois, à son origine, quelques fibres avec le péristaphylin externe. Moser l'a vu donner naissance au stylo-giosse ' et Gruber, envoyer un faisceau à la bande ligamenteuse qui s'étend de l'épine du sphé- noïde à l'angle de la mâchoire inférieure ^ Je l'ai vu (une fois des deux côtés chez l'homme, une fois du côté droit chez une femme) relié au masséter par des trousseaux de fibres qui passaient au-dessous de la mâchoire inférieure. Anatomie comparée. — M. le professeur Macalister m'a écrit qu'il avait vu chez un gorille le stylo-giosse provenir du ptérygoïdien interne. Dans les Carnassiers et en particulier dans le chatlQ ptérygoïdien interne s'unit au masséter sous le bord inférieur du maxillaire inférieur. BUCCINATEUR Syn. : Buccinator; Conlrahens communis buccarum labîorum (Spigel) ; M. buccœ (Colom- bus) ; Biicco (Riolan) ; Biicco-labial (Chaussier) ; Alvéolo-maxillaire (Dumasj ; Trumpeter- Muscle ; Buccinator (N. a.). Dédoublement en deux plans. — Sur deux sujets du sexe féminin j'ai vu, en arrière, immédiatement au-dessous du maxillaire supérieur son dédoublement en deux couches. Anatomie comparée. — Dans l'espèce humaine le buccinateur n'est formé que de fibres longitudinales convergeant à la commissure des lèvres, tandis que dans nos animaux domestiques, il pi'ésente en outre une couche superficielle, pré-masséterine dont les fibres vont de haut en bas d'une mâchoire à l'autre ; cette couche superficielle est parti- culièrement développé dans les Herbivores où elle affecte une disposi- tion pennée ; les Allemands la décrivent à part sous le nom de bucci- nateur, tandis que la couche profonde constitue leur muscle malaire 'Moser. MeckeVs arch., voL VII. -Gruber. ^eue Anomalien, t. II, p. 218. MUSCLES DE LA TKTE 45 Amincissement du muscle. — Sa portion moyenne peut être très peu épaisse, pour ainsi dire absente. Elle est peu prononcée chez les Singes quadrupèdes, sauf chez le papioii et quelques autres pourvus de grandes abajoues. Variations des insertions. — On a constaté des modifications dans l'étendue relative des insertions maxillaires supérieures et inférieures du buccinateur. Il en est de môme dans la série animale où le muscle en question est forcé de s'adapter à la forme et à la longueur essentielle- ment variables des mâchoires. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Son union avec le masséter à été notée chez un monstre (professeur Macalister). Le buccinateur échange souvent des fibres avec la portion du constricteur supérieur du pharynx qu'on désigne sous le nom de hucco-pharyn- gienne. 11 reçoit parfois un faisceau détaché du conduit de Sténon ou du grand zygomatique. Dans le chat la partie moyenne du constricteur supérieur se continue directement avec la portion moyenne du buccina- teur constituant un seul muscle, mince et grêle que Gourcelles a nommé M. bucco-pharyngien (voy. M. constricteur supérieur du pha- rynx) . MUSCLES SURNUxMERAIRES Ptérygoïdien propre. Sous le nom de Pterygoideus proprius le professeur Henle et divers aiiatomistes ont décrit un faisceau musculeux qui s'étend de la crête située sur la face externe de la grande aile du sphénoïde, qui sépare la fosse temporale de la fosse zygomatique, au bord postérieur et à une petite portion de la face externe de l'aileron externe de l'apophyse ptérygoïdc. Le ptérygoïdien propre a été trouvé par Henle ', Gruber -, Theile % ' Henle. Loc. cit., p. J64. * Grubei". Neue Anomalien, p. 12, 'Theile, p. 59. 45 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Shephcrd \ Macalister % Wagstaffe % Poland '% etc.. M. le profes- seur Macalister Ta rencontré douze fois. Il peut être remplacé en partie ou en totalité par des fibres conjonctives. Je le crois assez commun. S'il est peu connu c'est, sans doute, parce qu'on le détruit souvent en détachant l'apophyse coronoïde et le temporal ou le chef supérieur du ptérygoïdien externe auxquels il est parfois uni. Je l'ai vu trois fois : deux fois chez des femmes et une fois chez l'homme, et toujours des deux côtés et avec ses attaches habituelles. Ce muscle, suivant MM. Wagstaffe et Macalister, présenterait, en effet, quelques variétés dans ses insertions inférieures. Ainsi, il pour- rait se fixer à l'apophyse pyramidale du palatin, à l'os maxillaire supé- rieur, au ligament ptérygo-maxillaire, à l'os maxillaire inférieur, au muscle buccinateur. Dans deux cas appartenant à M. Wagstaffe le chef supérieur du pté- rygoïdien externe faisait défaut et le chef inférieur de ce muscle se détachait du ptérygoïdien propre aponévrotique. Ces déplacements ne sauraient nous étonner puisque nous savons que tous les muscles masticateurs sont dérivés d'une masse muscu- laire commune. Le ptérygoïdien propre, compris entre deux portions d'un même o? et ne pouvant provoquer aucun mouvement, a attiré vivement la curiosité des anatomistes. Je ne sache pourtant pas que personne, jusqu'à ce jour, ait essayé d'en donner la signilication. Moi-même, je ne puis rien dire de positif à cet égard. J'avoue n'avoir rien trouvé chez les Mammifèi^es qui soit l'analogue du petit sphéno-ptérygoïdien de l'homme. Je suis donc réduit à faire des sup- positions, en les appuyant sur les dispositions ostéologiques des ptérygoïdcs, très modifiés dans les différents Vertébrés. Sauf les Crocodiles et les Tortues, les animaux ovipares, depuis les Pomo;i.s jusqu'aux Oiseaux, ont les ptérygoïdes et les palatins mobiles, pour concourir au relèvement de la mâchoire supérieure. Par consé- quent, les muscles ptérygoïdiens sont divisés en deux parties : l'une supérieure ou sphéao-pténjgoïdienne ei palatine ^ qui agit sur la tige ' Shcpherd. Jourii. of anal, and phys., vol. XV, p. 293. -Macalister. Trans. irish. acacl., vol. XXV, 1872. ^WagstatFe. Journ. of anat. and phys., vol. V, p. 281. * Poland. Journ. of anat. and phys., vol. XXIV, p. 567,july 1890. "M. le professeur Macalister a vu le ptérygoïdien propre de l'homme s'attacher à la fois, «n bas, à l'apophyse pyramidale du palatin et à l'apophyse ptérygoïde externe. MUSCLES DE LA TETE 47 ptérygo-palalinc ; l'autre inférieure ou ptéri/r/o-inaxillairc, qui relève la mâchoire inférieure (comme chez les Mammifères). Telle est la disposition primitive dans le plan général des Vertébrés, disposition nécessairement modifiée lorsque les os ptérygoïdes et pala- tins deviennent fixes : alors les muscles ptérygoïdiens sont simples et non divisés en deux portions. Il est donc permis d'admettre que le petit faisceau sphéno-ptérygoï- dicn observé chez l'homme est un vestige de ce qui existe chez les Vertébrés ovipares à ptérygoïdes mol)iles. Ptérygo-épineux. Le muscle ptérygo-épineux est un muscle étendu de l'épine du sphé- noïde au bord postérieur de l'apophyse ptcrygoïde externe, entre les deux ptérygoïdiens. Ce muscle a été trouvé par Thane, Schmidt ', Theile -, Poland ', Quain \ Macalister "% etc.. Je ne l'ai disséqué qu'une fois, et seule- ment du côté droit, chez un enfant de douze ans. M. John Poland, dans son mémoire sur les Variations of the exter- nat pterygoïd muscle, paru en juillet 1890 dans le Journal of analomy and physiologij, donne une description intéressante et complète du ptérygo-épineux qu'il a rencontré douze fois. Si, ainsi que l'ont avancé Thane, Theile, Schmidt, M. le professeur Macalister, et ainsi que je l'ai vu moi-même, le ptérygo-épineux est constitué par les deux faisceaux ou l'un des deux faisceaux — le plus généralement par le faisceau inférieur — devenus charnus du liga- ment ptérygo-épineux de Civinini, il peut exister en môme temps que ce ligament et entièrement indépendant de lui. Alors il a des attaches supérieures différentes et coïncide, dans beaucoup de cas, avec une absence ou un arrangement anormal du ligament sphéno- maxillaire. Tantôt il se fixe à la fois à l'épine du sphénoïde et à la scissure de Glaser, tantôt exclusivement à la scissure de Glaser, soudé au ligament sphéno-maxillaire ou relié par un tissu cellulaire plus ou 1 Schmidfs Jahrbuch. Bd. 23, p. 277. ' Theile, p. 60. = Poland. Loc. cit., p. 568. * Qtiain's miatomy, \0' édition, vol. 2, p. 295. 'Macalister. Iluman anatomy, p. 229, et Loc. cit. supn'i. 4S VARIATIONS Dl SYSTÈME MUSCULAIRE DE L"HOMME moins dense à ce ligament atrophié, et inséré, lui aussi, seulement à kl scissure de Glaser. Ces dernières dispositions sont curieuses, car elles viennent à l'ap- pui de la théorie du professeur Humphry et de M. Poland qui consi- dèrent le muscle ptéryg'o-épineux comme une dépendance du ligament latéral interne sphéno-maxillaire formé, lui-même, aux dépens du pro- longement vers l'oreille, entre les deux ptérygoïdiens, de l'arc carti- lasTÎneux de Meckel du maxillaire inférieur. MUSCLES DE L'ŒIL RELEVEUR DE LA PAUPIÈRE SUPÉRIEURE Absence. — Elle a été constatée par M. le professeur Macalister chez un individu qui n'avait pas présenté de symptômes de ptosis pendant la vie. Ajxatoaiie comparée. — Les muscles droits et obliques existent seuls chez les Ophidiens^ les Squales, les Poissons, et en particulier chez le Scomber merluccius {Téléostéen) et YAcipenser-slurio du groupe impor- tant des Ganoïdes ^ Chez la chauve-souris, si bien partagée en ce qui concerne l'ouïe, la vue ne joue qu'un rôle très amoindri, comme appa- reil destiné à la diriger soit dans le dédale des cavernes, soit à la chasse des insectes dont elle se nourrit. Aussi « les muscles destinés à l'organe de la vision sont-ils peu compliqués, ou plutôt réduits à une très grande simplicité. Nous en trouvons deux seulement qui sont : l'orbiculaire des paupières et l'abaisseur de la paupière inférieure ; mais le muscle surcili-tragien envoie quelques fibres dans son épais- seur * ». ' Motais. Anatomie de l'appareil moteur de l'œil de l'homme et des vertèbres. Paris, 1878. " Maisonneuve. Loc. cit.. p. 146. MUSCLES DE LA TETE 49 Duplicité du muscle. — Elle est signalée par Vésale. Un releveur surnuméraire de la paupière supérieure est appelé par Albinus cornes obliqid superioris. Le graciUimus orbitis de Bochdalek ' et un faisceau noté par Sandifort ^ sont également des reJeveurs acces- soires. Une bandelette de ce genre a été montrée à Molinetti par Boldrini '' et considérée par lui comme un cinquième droit. Des lames muscu- laires identiques ont été observées par Albinus (p. 176) et par Kulmus {Descriptio anatomica fœtus monstrosi, 1724, p. 14). Dans ces trois derniers cas, le muscle supplémentaire se fixait, en avant, à la tro- chlée. Le tensor trochlese, découvert par M. le professeur Julius Budge % et qui est constitué par des fibres détachées du corps du releveur de la paupière qui se rendent à la trochlée, est évidemment un muscle de la même nature que ceux: trouvés par Albinus, Molinetti et Kulmus. Le tensor trochleœ a été rencontré par M. le professeur Macalister avec deux modes de conformation différents : 1° Distinct seulement à son insertion orbitaire du releveur de la pau- pière supérieure ; 2° Séparé dans ses deux tiers antérieurs du releveur de la paupière supérieure. D'après Denonvilliers, une bourse séreuse existerait chez quelques sujets entre le releveur de la paupière et le droit supérieur. Je l'ai cherchée en vain. Anatomie comparée. — Je ne nie pas absolument qu'il puisse se développer, dans l'espèce humaine, deux releveurs de la paupière supérieure, mais je crois que la plupart — sinon la totalité — des fais- ceaux énumérés ci-dessus ne sont que des faisceaux supplémentaires d'union, analogues à ceux qui existent normalement entre les muscles de l'orbite ^ chez divers animaux. Variations des insertions. — Au lieu de s'attacher en arrière à la face inférieura de la petite aile du sphénoïde ou à la gaine du nerf 1 Bochdalek. Prager Vierleljahrsschrifé, 1868, t. IV. -Sandifort. Loc. cit., p. 80. ^ Boldrini. Dissertât, anat. et pathol. Batave, 1669, p. 29. * Budge. Henle a. Pfeufer's Zeitschrift. Reihe, 3 Bd., VII. ** Voy. plus loin : Connexions des muscles de l'œil entre eux. 50 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME optique, M. le docteur Kelly, démonstrateur au collège royal de chi- rurgie de Dublin, l'a vu émaner de la portion frontale de la voûte orbi- taire, au-dessus et en avant du nerf optique. Sur une vieille femme, j'ai noté, à droite et à gauche, l'insertion du releveur de la paupière supérieure sur la suture sphéno-frontale. En avant, au lieu de se fixer sur le bord du cartilage tarse, ce muscle peut s'attacher : 1° A la fois sur ce cartilage et à la face profonde de la conjonctive, au niveau du cul-de-sac oculo-palpébral supérieur ; 2° A la face profonde du cul-de-sac oculo-palpébral supérieur ; 3° A la portion ciliaire de l'orbiculaire des paupières ; 4° A la fois sur le cartilage tarse, à la face profonde du cul-de-sac conjonctival supérieur et à la portion ciliaire de l'orbiculaire des pau- pières. Anatomie comparée. — Le releveur de la paupière supérieure a, dans les Vertébrés, des insertions variables et en rapport avec le degré de développement de la paupière supérieure, en avant, et du canal optique ou sphénoïdal, en arrière. Dans les chats, il s'attache, en avant, à la muqueuse de la paupière, à 2 millimètres du bord de cette der- nière. « C'est de la disposition de ce muscle et de l'absence du carti- lage tarse, auquel il se fixe chez l'homme, que dépend la courbure anguleuse que prend la paupière de ces animaux lorsqu'ils ouvrent fortement les yeux : c'est à l'endroit de l'angle que s'insère le muscle. » (Strauss-Durckheim.) GRAND ET PETIT OBLIQUES Faisceaux d'union entre les deux muscles. — Un faisceau d'union aurait été décrit, dit-on, entre ces deux muscles par les anciens anato- mistes. Il est permis d'en douter quand on sait que Reald Columbus ne fait pas môme mention de la trochlée du grand oblique ^ Variations de volume. — En 1885, en préparant le ganglion ophtal- mique, j'ai vu sur une vieille femme le petit oblique droit réduit de volume au point d'égaler le grand oblique homologue. ^ Reald Columbus. De Re aaalomicû, lib. Y, cap. vni. MUSCLES DE LA TETE SI Anatomie coMPARÉii. — Dinis Ics Verlébi'és inférieurs les deux obliques ont à peu près les mêmes dimensions ou du moins l'oblique inférieur n'est pas plus petit que l'oblique supérieur et l'un et l'autre sont plus larges que les muscles droits '. M. Blanc a vu deux fois le petit oblique du cheval tendre à prendre la forme digastriquc du grand oblique. (Blanc, Echo inédic. de Lyon, d896, p. 200.) MUSCLES DROITS Absence. — Klincoscli, de Prague, a vu manquer tous les muscles de l'œil \ Dans quelques cas de strabisme divergent, le droit interne fait défaut, et parfois le droit externe dans certains cas de vues louches convergentes. On lira plusieurs observations très concluantes à cet égard dans Wrisberg \ Anaïomie comparée. — Dans la chauve-souris^ les muscles droits de l'œil sont absents, avons-nous dit plus haut. Il en est de môme chez tous les animaux dont l'œil est physiologiquement atrophié. Dans les Batraciens, ils sont si peu développés que Cuvier a cru que ces Amphi- biens ne possèdent qu'un seul muscle droit, un seul muscle oblique et le muscle choanoïde '. Variations de volume. — Les muscles droits de l'œil, de môme que les obliques, peuvent être plus ou moins larges et plus ou moins épais. Ils étaient presque atrophiés chez un amaurotique et très pro- noncés chez un enfant mort de méningite tuberculeuse, que j'ai eu l'occasion de disséquer. Anatomie comparée. — Plus l'animal a besoin d'étendue du champ du regard, plus les muscles oculaires se développent. Ainsi, parmi les Poissons, les muscles oculaires sont plus développés 1 Struthers. Anal, and p/iijs. ohserv. on the oblique muscles of tlie eye in man and vei'te- bvate animais. Edimbourg, lS5i, p. 10. - In Otto, Patholog. anat., South's Translation, p. 245. ■' Wrisberg. Gôlting Gelehrten Anzeigen, '1781, p. 683. ' Cuvier. Leçons d'anat. comp., p. 427. S2 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME chez les Esocides ichtyovores qui cherchent au loin leur proie que chez les Cyprinides qui se nourrissent d'herbes fluviales ou marines. Entre les Mammifères môme il faut distinguer ceux dont le corps est massif et le cou très court et ceux qui offrent une conformation inverse. L'appareil moteur de l'œil est plus marqué chez les premiers. Exemple : les muscles du bœuf sont plus larges et plus épais que les muscles du cheval. Les Oiseaux et les Rongeurs sont pourtant exceptés de la règle for- mulée plus haut. La raison en est très simple. Chez les Oiseaux, la mobilité extrême de l'énarthrose occipitale et des articulations cervi- cales supplée admirablement au peu de mobilité du globe de l'œil, résultant du peu de puissance des muscles qui s'y insèrent. Les muscles des Rongeurs sont aussi minces et peu longs. Mais cette diminution de volume est compensée par l'énorme développement de la cornée qui recouvre le tiers et près de la moitié de la sphère ocu- laire. Le champ du regard est naturellement très étendu, et, par suite, le rôle de l'appareil moteur devient secondaire. Connexions plus intimes des muscles entre eux. — L'union normale des droits interne et inférieur, à leur origine, peut se prolonger plus ou moins loin en avants Les deux faisceaux du droit externe peuvent être plus ou moins fusionnés ^ Je ne les ai jamais trouvés indépen- dants. Cette indépendance a toutefois été notée par Zagorsky et Albi- nus. M. le professeur Macalister a signalé l'absence du chef externe de ce muscle sur deux cadavres. « Dans tous les auteurs classiques d'anatomie humaine (Sappey, Richet, Tillaux), dit mon savant collègue, M. le professeur Motais, d'Angers, dans son consciencieux mémoire Sur ïanatomie de V appa- reil moteur de l'œil de l'homme et des vertébrés, on ne décrit toujours, comme du temps de Tenon, que des ailerons pour les muscles droits interne et externe. « Chez tous les Mammifères, et chez l'homme en particulier, nous * On ne parle pas en France de cette fusion des muscles droits interne et inférieur de l'œil, à leur origine, tandis qu'on la considère comme normale à l'étranger. « T/ie inleî'nal and inferior recti arise by a common tendon to the inner side cm below to the optic fora- men, » dit Leidy. {Elemenlary treatise on human anatomy. Philadelphia, 1889, p. 861.) Cette assertion est très exacte. * La division du droit externe en deux chefs, plus ou moins unis, est admise aussi, à juste titre, par les anatomistes d'Angleterre, d'Allemagne et d'Amérique. Je l'ai toujours constatée. Entre les deux chefs en question passent le nerf de la troisième paire des nerfs crâniens, le rameau nasal de la cinquième paire, la sixième paire et la veine ophtalmique. MUSCLES DE LA TÊTE 53 avons trouvé des ailerons fibreux ou tendineux non seulement pour les muscles droits interne et externe, mais pour les autres muscles droits supérieur et inférieur. « Ces ailerons présentent une disposition à peu près semblable dans toutes les espèces. « Les ailerons ou tendons accessoires des muscles droits interne et externe se détachent du muscle un peu en arrière de l'équateur du globe et se rendent aux angles correspondants de l'orbite. L'aileron externe est généralement plus développé ; chez l'homme il est trois fois plus épais que l'interne. « Du bord externe et du bord interne du muscle droit supérieur par- tent deux cordons fibreux qui se jettent : le premier vers l'angle externe de l'orbite, près de l'insertion du releveur ; le second sur la gaine du tendon du muscle grand oblique. Chez Vhomme il n est pas rare de trouver un faisceau musculaire dans le cordon interne, et par- fois dans le cordon externe'. » Quelques pages plus loin -, M. le professeur Motais, après avoir noté « qu'il n'est pas rare de voir les ailerons des muscles droits, supé- rieur et inférieur de l'homme contenir également des fibres muscu- laires », ajoute : « Nous avons trouvé aussi dans les deux yeux du môme sujet un faisceau volumineux détaché du bord externe du muscle droit inférieur, se dirigeant vers le muscle droit externe et se perdant en forme d'éven- tail dans la gaine de ce dernier muscle. Cette anomalie est très remar- quable, non seulement par sa rareté, mais parce qu'il faut remonter assez loin chez les Mammifères [Ruminants) pour y trouver une dispo- sition analogue à l'état normal. » Signalons, enfin, pour terminer, une dernière disposition qui n'avait jamais été indiquée également avant M. Motais, si nous sommes bien informé. « Du cinquième antérieur du muscle droit inférieur se détache une bande fibreuse qui se dédouble immédiatement ; sa lame superficielle passe au-dessous du muscle oblique inférieur, sa lame profonde au- dessus du même. Sur le bord antérieur du muscle petit oblique, les deux lames se rejoignent et gagnent le rebord orbitaire avec le liga- ment large. Nous avons souvent vu dans cet aileron un faisceau muscu- ' Motais. Loc. cit., p. 63. * Ibid., p. 69. 54 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME laire en avant du muscle droit inférieur ; très rarement un faisceau musculaire se détache du muscle oblique inférieur pour venir à la rencontre du premier V » J'affirme l'exactitude absolue des recherches de M. Motais, que j'ai contrôlées sur dix cadavres, Anatomie comparée. — Dans les Poissons, les Reptiles qï les Oiseaux les muscles de l'œil sont généralement indépendants les uns des autres. Chez les Mammifères, les muscles droits, obliques et choanoïde sont reliés assez communément par des faisceaux musculaires plus ou moins développés. Dans le chien, un faisceau musculaire est échangé entre le muscle droit postérieur et le muscle oblique inférieur. Ce faisceau est consi- dérable chez le bœuf-, le mouton, le cheval, etc. Dans le bœuf, le muscle grand oblique envoie un cordon musculaire qui va s'anastomoser avec le muscle choanoïde. Déplus, du bord posté- rieur du muscle oblique inférieur, se détache une large expansion mus- culaire, qui va se perdre dans la partie de la capsule de Tenon qui recouvre en arrière le muscle choanoïde. Chez le cheval, M. le professeur Motais ^ a trouvé un long et mince faisceau musculaire constant, « qui se détache du muscle choanoïde, se rend à la face profonde du muscle droit supérieur, près de son bord externe, à 15 ou 18 millimètres de son insertion bulbaire, et se mêle aux fibres du muscle droit supérieur par des digitations succes- sives. Avant d'arriver au muscle droit supérieur, ce faisceau envoie trois ou quatre fascicules qui se recourbent en haut pour aller se confondre avec le muscle oblique supérieur. Le faisceau le plus élevé du muscle droit postérieur se jette sur le tendon du muscle oblique supérieur, près de l'insertion de ce dernier, le croise d'abord, puis se joint à lui, en formant une anse à concavité antérieure. Ces échanges musculaires se font soit directement par anastomose des fibres musculaires elles-mêmes, ou bien les deux faisceaux sont réunis par un tendon médian, formant un petit muscle digastrique, ou des fibres musculaires se détachent d'un seul muscle et vont se jeter sur la gaine d'un muscle voisin. » * Motais. Loc. cil., p. 8, fig. 3. ^ Ibid., fig. 13, p. 68. " Ibid., p. 67. MUSCLES DE LA TÊTE 5b ORBICULAIRE DES PAUPIERES Syn. : M. oi-biciilaris palpebi'arum ; M. orbicularis ociili (N. a.) ; Sphincler palpehranim or oculi ; M. orbicularis lattis. L'orbiculaire supérieur constitue le Muscle de la réflexion (Duchenne, de Bdiilognc). Absence. — Il est possible de distinguer dans ce muscle : l" une 2)0)'tion exlra-orbitaire (Richet) * ; 2° une portion orbitaire; 3° une po)-- tion palpébrale ; 4° une portion ciliaire (Riolan) - ; 4" une portion subtar- sale (Moll)'* et deux faisceaux annexes : le lacrymal antérieur et le lacry- mal postérieur. M. Macalister a noté une fois et moi deux fois, cbez deux hommes, l'absence de la portion orbitaire. Le lacrymal antérieur (alias M. clepressor supercilii d'Arlt '' et du professeur Less]iaft% M. lacrymalis anterior de Henke ^ , dilatateur supérieur du sac lacrymal de Bourjut Saint-Hilaire''), et le lacrymal postérieur, le muscle de Duver- ^ey* appelé, je ne sais pourquoi, muscle de Ho7mer (^alias M. sacci lacry- malis de Rosenmûller^, M. lac)y)nalis posterior iVOhchewsky et de Henke, M. lacrymalis de Krause et d'Arnold, dilatateur inférieur du sac lacrymal de Bourjut Saint-Hilaire). ÀNATOMiE COMPARÉE. — Lc musclc orbiculairc apparaît chez les ani- maux en même temps que les paupières horizontales. Dans les Squales où des bourrelets cutanés forment les premiers rudiments des paupières, on voit déjà un rudiment de muscle dont les deux divisions se perdent dans ces bourrelets. Dans les ordres plus élevés, l'orbiculaire est plus complet, mais sans ressembler toutefois ' Richet. Anat. chir. - Riolan. Anlhropor/raphia, lib. V, cap. ii. ^ Môll. Bydraf/en fol der Analomie en Physiologie don Oor/ledeii. * Arlt, in Gra'fe. Archiv. fur ophtalmologie, Bd. IX, 1^'^ Abth, p. 6k '■ Lesshaft. Reichert u. Du Bois-Reymond Arch., 1868, p. 265. " Ilenke. In Grsefes archiv. ,B(\. lY, L'^ Abth, p. 73. ' Bourjut Saint-Ililaire. Journ. des conn. medic. chir., février 1853. * Duverney. L'art de disséquer méthodiquement les muscles du corps humain. Paris, 1749, p. 37. 9 Rosenmûller. Compendium anatomicum. Lcipsig, 1816, p. 241. Le lacrymal postérieur a été signalé d'abord, en 1749, par Duverney sous le nom de M. tensor tarsi, puis par Rosenmûller. On commet donc une erreur et une injustice quand on l'appelle M. de Horner. 56 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME entièrement à celui de l'homme, surtout en dedans, en raison de la conformation variable du larmier. Je ne sache pas que le muscle de Diwerneij et le lacrymal antérieur aient été signalée chez les Anthro- poïdes. Variations de volume. — La portioîi palpébrale ainsi que les M. lacry- maux sont souvent rudimentaires. Sur un nègre de la Guadeloupe disséqué par M. Chudzinski, l'orbiculaire des paupières très épais et très large descendait jusqu'au trou sous-orbitaire. Le ligament palpébrale externe varie de même suivant les sujets : tantôt il est très gros, tantôt difficilement appréciable. M. Chudzinski pense « que par la largeur de la partie externe de l'orbiculaire des paupières, la race jaune se placerait en tête des autres races, viendrait ensuite la race noire et en dernier lieu la race blanche « . Anatomie comparée. — L'orbiculaire des lèvres était très fort dans le Troglodytes Aubryï et très mince dans le gorille de Duvernoy. Dans les Anthropoïdes comme chez l'homme c'est la portion recouvrant les arcades orbitaires qui est la plus marquée (Hartmann). Isolement des faisceaux constituants. — M. Macalister a vu la por- tion orbitaire entièrement séparée de la portion extra-orbitaire ' et Sandifort la portion cilaire, de la portion orbitaire ^ Le lacrymal pos- térieur peut très exceptionnellement n'avoir aucune connexion avec la face profonde de l'orbiculaire ou être double (Macalister). J'ai noté précédemment que la portion concentrique des orbiculaires faciaux (sphincter des lèvres, des paupières) n'avait très vraisemblablement pas la même origine embryogénique que la portion excentrique. Faisceaux surnuméraires. — Theile a signalé un petit faisceau sur- numéraire autour du lac lacrymal. Indépendant du muscle de Horner ou joint à ce muscle, ce faisceau peut s'attacher au bord libre de la paupière ou au canal lacrymal ". A l'orbiculaire doit aussi être rapporté le faisceau musculaire découvert et décrit par le professeur Bochdalck, de Prague, sous le nom de muscle transverse de V orbite. ^Macalister. Loc. cil., p. 2. 'Sandifort. DescripL. musc. Liigd. Batav., 1781. ^ Tlieile, in Follz, Journal de lu 2jhusiolo(/ie, Y, p. 226. MUSCLES DE LA TETE 37 Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Le petit zygo- matique peut être formé en partie ou en totalité par des fibres déta- chées de la moitié inférieure de l'orbiculaire. C'est au faisceau qui relie le petit zygomatique à l'orbiculaire et aux fibres qui s'écartent tangentiellement à ce dernier muscle que Henle a donné le nom de M. malaris. Walther a vu des trousseaux de fibres de l'orbiculaire se jeter dans le muscle incisif du même coté et M. Chudzinski, des trousseaux de fibres de l'orbiculaire se jeter dans le grand zygomatique, sur la peau de la joue, de la lèvre supérieure et sur l'arcade zygomatique, Henle a disséqué un faisceau étendu du sphincter palpébral à l'élé- vateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure. Dans un cas que j'ai observé, l'élévateur delà paupière allait rejoindre la portion ciliaire supérieure. Les fibres superficielles de l'orbiculaire qui répondent à la moitié interne de la région sourcilière se confondent parfois avec le plan superficiel du muscle frontal auquel elles semblent appartenir. Parfois encore les faisceaux externes du frontal viennent s'ajouter au muscle orbiculaire et se placent à son côté externe, sans aucune ligne de démarcation, se continuent avec sa moitié inférieure, décrivent comme lui des courbes concentriques à concavité supérieure, et comme lui vont s'insérer du côté interne de la base de l'orbite (Cruveilhier). Plus exceptionnellement des fibres du peaucier atteignent l'orbicu- laire. Le depressor palpebras inferioris de Caldani est constitué préci- sément par un prolongement du peaucier vers l'orbiculaire. Le mode de continuité des fibres du sourciller avec les fibres de la portion extra- orbitaire de l'orbiculaire a été spécialement étudié par Walther. Con- trairement à l'opinion de cet uiiatomiste et à celle de Langer, d'Albi- nus, de Fabricius, etc., je n'admets pas que le sourciller soit une des racines du sphincter des paupières. Anatomie comparée. — Chez les Anthropoïdes l'orbiculaire a des connexions nombreuses avec les divers muscles de la face qui l'avoi- sinent : le frontal, le releveur de l'aile du nez et de la lèvre supérieure le sourciller, le grand zygomatique, le petit zygomatique, etc. L'orbiculaire des paupières du Troglodytes Aubryï, uni au muscle sourciller et à la portion la plus externe du muscle frontal, entre-croi- sait, en outre, vers l'angle interne de l'œil, ses fibres avec celles du releveur de l'aile du nez et de la lèvre supérieure. Dans cet Anthro- S8 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME 230ïde, le petit zygomatique était formé également de quelques fibres externes du sphincter palpébral et d'un faisceau qui s'attachait à l'angle externe de l'articulation du malaire avec le maxillaire [M. malaris de Henle). On pouvait distinguer de la partie palpébrale de l'orbiculaire des paupières du gorille de Duvernoy un faisceau externe qui s'élevait vers l'arcade orbitaire et se terminait probablement à la peau. (C'est encore vraisemblablement le M. malaire de Henle.) Dans les fœtus de gorille et de gibbon de M. Deniker le muscle en question entremêlait ses fibres avec celles du petit zygomatique et du releveur commun superficiel. Après cela, je me demande comment le professeur Hartmann, de l'Université de Berlin, a pu écrire : « Je n'ai pas vu de faisceaux par- tant de l'orbiculaire des paupières des Anthropoïdes, pour se prolonger sur les joues et les tempes, tandis que ces faisceaux atteignent un développement très considérable dans la tète d'un nègre mongalo que j'ai disséqué V » SOURCILIER Sj'n. : Cutanêo-sourciliei' de [Dumas) ; Fronto-sourcilier de {Chaussier) ; Comigator siipercilii (N. a.) ; Muscle de la douleur (Duchenne, de Boulogne). Absence. — Elle a été notée plusieurs fois par M. le professeur Ma- calister et par Harrison. J'ai constaté à deux reprises cette suppres- sion sur un homme et sur une femme. Anatomie comparée. — Darwin trouve que, comparée à la face humaine, celle des Anthropoïdes est généralement inexpressive, ce qui tient principalement à ce que, selon lui, aucune émotion psychique ne leur fait froncer le sourcil. Le froncement, qui constitue l'une des particularités les plus importantes dans l'expression du visage humain est dû à la contraction des sourciliers qui abaissent Jes sourcils et les rapprochent l'un de l'autre, de manière à produire sur le front des plis verticaux, o II paraît, dit Hartmann {loc. cit., p. 121), que Vorang * Hartmann. Loc. cit., p. 117. MUSCLES DE LA TETE 59 et le chimpanzé itossèdeni ce muscle, mais il semble qu'ils le mettent rarement en action, au moins d'une manière bien visible. » M. De- niker l'a retrouve chez le fœtus de gibbon et sur celui de gorille où il était beaucoup plus fort que celui d'un fœtus humain de cinq mois qu'il a disséqué parallèlement. <' Je tiens à signaler ce fait, dit-il, car l'existence du muscle sourciller chez le gorille était niée par Maca- lister et Ehlers '. » Fasciculation dans le sens de la longueur. — Le sourciller peut être partagé longitudinalement, en un certain nombre de fascicules sépa- rés. Dans ce cas, les faisceaux d'insertion à l'arcade sourcilière peuvent être charnus (Macalister) ou tendineux. Variations de volume. — Au lieu de recouvrir la moitié ou les deux tiers internes de l'arcade sourcilière, il peut recouvrir la totalité de la longueur de cette arcade. Il peut être aussi épais en dehors qu'en dedans. Par contre, il est quelquefois réduit à une simple lamelle cellulo-musculcuse. Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Le sourciller peut se perdre en dehors : 1" dans la peau du front et de l'orbiculaire des paupières ; 2° dans la peau du front et dans le muscle frontal ; 3" dans la peau du front, le muscle frontal et l'orbiculaire des paupières. La fusion du sourciller et de l'orbicu- laire des paupières est assez fréquente pour que divers anatomistes (Albinus, Fabricius et autres) décrivent, ainsi que nous l'avons dit plus haut, le sourciller comme un des faisceaux d'origine de l'orbi- culaire. ÀNATOMiE COMPARÉE. — Daus le Tvoglodytes Aubnj't l'orbiculaire des paupières était uni au muscle sourciller, qui n'en était qu'une partie interne et profonde. Dans les Annales and jnagazine of nalural his- tory, 1871, t. YII, p. 342, M. le professeur Macalister dit qu'on ne peut séparer le sourciller des Anthropoïdes de l'orbiculaire des pau- pières. Le professeur Hartmann en dit autant. ' Deniker. Loc. cil., p. 3. 60 VARIATlOiNS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME MUSCLES SURNUMERAIRES Choanoïde. Ce muscle, qu'on rencontre chez les A?7iphibie?is et certains Beptiles, existe aussi chez le plus grand nombre des Ma7nmifères. On le trouve chez les Cétacés, les Marsupiaux, les Solipèdes, les Artiodactyles, les Ruminants, les Rongeurs, les Carnivores, les Lémuriens, et même parmi les Singes chez le macaque Rhésus et le tnaïmon. Il ferait par contre défaut chez la grande roussette [Pteropus), de l'ordre des Chéiroptères et dans le ouistiti, le saiiniri^ le sajou, le cyno- céphale, \vi guenon patas, etc. Il atteint son maximum de développement dans les Ruminants et présente bien chez ces animaux la forme en entonnoir qui lui a valu son nom. Lorsqu'il s'atrophie et se réduit à un seul faisceau [maki, macaque), ce faisceau se place toujours entre le muscle droit supérieur et le muscle droit externe, plus près de ce dernier. Le muscle choanoïde peut offrir un ou plusieurs interstices celluleux qui le divisent en deux ou plusieurs parties. Ces interstices sont larges dans les Carnivores. Dans le chien, le choanoïde est constitué par quatre muscles droits profonds, situés non exactement au-dessous des droits proprement dits, mais plutôt dans le tissu cellulo-graisseux qui les sépare. Partagé en trois faisceaux chez les Sauriens, le muscle en question n'a plus que deux faisceaux (un supérieur et un inférieur) ^ chez les Solipèdes et les Ruminants. Dans \q jjorc, il n'a plus qu'une incisure médiane inférieure ; il est complètement indivis chez les Ron- geurs. Il s'insère, en arrière : 1" Soit sur le corps du sphénoïde [Batraciens) ; 2° Soit dans un canal spécial, canal post-orbitaire (re7eo5^«?en>ç, Sau- riens, Crocodiliens) ; 3° Soit dans le canal sphénoïdal ou le canal optique {Mammifères). ' Le faisceau le plus important est le faisceau inférieur, qui comprend les deux tiers ou les trois quarts de la masse totale du muscle. MUSCLES DE LA TETE 61 En avant : A la scldrotiqnc snr l'hémisphère postérieur du globe de l'œil '. En tirant l'œil en arrière et en facilitant ainsi le déploiement de la troisième paupière ou membrane nictitante, le muscle choanoïde est, chez les animaux, un des principaux muscles protecteurs de la vue. Je ne sache pas qu'aucun anatomiste l'ait rencontré chez l'homme. Je suppose donc que la reproduction de ce faisceau doit être exces- sivement rare dans l'espèce humaine. Je n'ai pas encore de chiffres précis à cet égard, mais, depuis 1879, je n'ai pu recueillir que deux spécimens de cette malformation, dont un m'a été montré par un de mes prosecteurs; ces spécimens reproduisaient assez fidèlement le faisceau atrophié du choanoïde du macaque. Les voici : l*"" cas. (Observé par moi en janvier 1879.) H. soixante-quatorze ans. — Entre le droit supérieur et le droit externe, un peu au-dessous de l'un et de l'autre et fixé, en arrière, sur le nerf optique près de l'anneau de Zinn et, en avant, sur la sclérotique, à l'union de son tiers posté- rieur avec ses deux tiers antérieurs, existe un petit faisceau d'un rouge pâle, très grêle à sa partie moyenne. Les muscles de l'orbite sont normaux et les deux faisceaux du droit externe très distincts. La bandelette anormale examinée au microscope, d'abord à l'état frais, puis après durcissement dans l'alcool, la gomme et l'acide picrique, est constituée par des fibres musculaires striées. 2'' cas. (Observé en 1888 par M. Danseux en préparant la branche ophtalmique de Willis. F... quarante-cinq ans.) — En soulevant la voûte orbitaire, on découvre un tractus mince, très étroit, dirigé obli- quement de haut en bas, de dedans en dehors et d'arrière en avant, plongé dans le tissu graisseux de l'orbite, entre le droit supérieur et le chef supérieur du droit externe, et inséré d'une part sur l'anneau de Zinn et d'autre part sur la sclérotique, à un centimètre en dehors du nerf optique. Ce faisceau enlevé, plongé dans le liquide de Muller et examiné ultérieurement au microscope, contenait des fibres muscu- laires striées. ' Chez les Carnivores il dépasse toutefois l'équateur de l'œil. 62 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Transverse de l'orbite. Ce muscle a été découvert par M. le professeur Bochclalek, de Prague. Il naît de la partie antérieure et supérieure de l'os planum, longe la partie supérieure de la paupière, intimement uni au releveur de la paupière, et se fixe à la paroi externe de l'orbite '. M. le professeur Macalister considère à juste titre, je crois, cette bandelette comme le résultat du déplacement en arrière de quelques fibres de l'orbiculaire. Abalsseur de la paupière inférieure. Caldani a donné le nom de depressor palpebrœ inferioris à un petit faisceau musculaire, placé en dehors des portions palpébrale, extra-or- bitaire et orbitaire inférieures de l'orbiculaire des paupières, auxquelles il adhère môme quelquefois et inséré à la demi-zone ciliaire inférieure. En bas, le depressor palpebrœ inferioris se continue avec le peaucier ^ : Anatomie comparée. — Un muscle abaisseur de la paupière inférieure se retrouve chez les Oiseaux et chez la chauve-souris. Le muscle abaisseur de la paupière inférieure de Caldani, est-il l'homologue du muscle abaisseur de la paupière inférieure des Oiseaux ou de la chauve-souris? Evidemment non. Il est superficiel, et le muscle abaisseur de la paupière inférieure des oiseaux est développé dans l'intérieur du périoste, et celui de la chauve-souris, composé de deux faisceaux, bien distincts fixés au bord alvéolaire du maxillaire supérieur au niveau des molaires et remontant verticalement dans l'épaisseur de la paupière inférieure jusqu'à l'orbiculaire oii ils se terminent. Le depressor palpehrai inferioris, de Caldani, est superficiel, se perd dans le peaucier et rentre certainement dans la catégorie des platysma. Dans nos animaux domestiques, sauf chez le porc, on trouve une mince et pâle expansion musculaire, située au-dessous de l'œil, con- fondue, d'une part avec l'orbiculaire, de l'autre, avec le peaucier et destinée à faire trémousser la peau du larmier et peut-être aussi à abaisser la paupière inférieure. C'est le muscle lacrymal des vétéri- ' Bochdaleck. Prager Vierteljahrsschrift, 1866, t. IV. * Caldani. Instit, anat., t. XI, p. 41. MUSCLES DE LA TÈTE 63 naires français, lo muscle palpébral inférieur des vétérinaires alle- mands. Il est très développé chez le bœuf oi\ il descend jusque sur le buccinateur. Si ce muscle n'est pas l'homologue du depressor palpebrpe inferioris de Caldani, il faut convenir qu'il lui ressemble singulière- ment? Ellenberger et Baum décrivent le lacrijinal du dden sous le nom de malaire ou petit zygomatique, ce qui implique une homolo- gation erronée, ainsi que l'a remarqué M. Lesbre '. MUSCLES DE L OREILLE MUSCLES DE L'OREILLE EXTERNE MUSCLES EXTRLNSÈQUES AURICULAIRE POSTÉRIEUR Absence. — L'auriculaire postérieur est rarement absent. Je l'ai pour- tant vu manquer, à droite et à gauche, chez une aliénée et un enfant de dix ans. Dans un cas observé par M. le professeur Macalister, il était remplacé, des deux côtés, par une bande fibreuse "-. Anatomie comparée. — Bischoff déclare que tous les muscles de l'oreille externe faisaient défaut chez un jeune gorille qu'il a disséqué. « Même au microscope je n'ai pu voir, dit-il, de fibres musculaires striés dans les endroits oii devaient se trouver les muscles auriculaires. » Division en plusieurs faisceaux. — Des auriculaires postérieurs com- posés de deux faisceaux ont été trouvés chez le blanc par M. Whin- nie ^, Walther '*, Sœmmerring, Macalister, etc., et chez les races de cou- leur par M. Chudzinski '\ ' Lesbre. Essai de myolof/ie comparée cit., p. 27. ■ Macalister. Loc. cit., p. i. '^L Whinnie. Lonilon Medic. Gaz., 1846, p. 185. * Walther. Dls})ul. Anal, sélect. Gjttlngen, 1751, vol. VU. p. 615. ■"'Chudzinski. Revue d'anthropologie, 1378, p. '2. 64 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Dans les cas de Walther et de Sœmmerring, le faisceau inférieur rece- vait des fibres du sterno-mastoïdien ; dans le cas de M. le professeur Macalister, le faisceau supérieur se détachait de l'apophyse mastoïde et le faisceau inférieur, du fascia cervical. Le faisceau inférieur se perd quelquefois dans le transverse de la nuque. Selon Halle tt \ cette mal- formation se rencontrerait o fois sur 200 sujets. Cette proportion me paraît assez exacte. Des auriculaires postérieurs à trois faisceaux ont été décrits par Casserius^ Sandifort ' et Alhinus {très retrahentes aiiriculam) et des auriculaires postérieurs à quatre faisceaux par Valsalva S Morgagni% Sœmmerring^ et Haller '. Quand les rétracteurs de l'oreille sont ainsi divisés ils peuvent, comme l'a remarqué Sandifort et comme je l'ai remarqué moi-môme à deux reprises, s'étendre jusqu'à l'occipital. Duverney assure avoir trouvé des protracteurs articulaires composés de cinq et même de six bandes musculeuses distinctes \ Pour moi, je n'en ai jamais rencontré. Anatomie COMPARÉE. — Ou uc comptc dans l'homme que trois muscles extrinsèque de l'oreille externe, les auriculaires postérieur, supérieur et antérieur ; encore ne peuvent-ils produire aucun mouvement, étant entièrement rudimentaires. Chez le chat, on en trouve au contraire jusqu'à vingt-cinq tous très bien prononcés, distincts les uns des autres, et fort actifs : aussi tout le monde connaît la parfaite mobilité des oreilles de ces animaux. Ces muscles se divisent en prétracteurs, fléchisseurs en avant, abaisseurs, abducteurs, rétracteurs, extenseurs, adducteurs, rotateurs en dedans, rotateurs en dehors, élévateurs et constricteurs (Strauss-Durckheim). Le cheval, Y âne, le lièvre, le lapin, le chien, la chauve-souris, la girafe, Y éléphant, etc., qui doivent perce- voir les sons d'une faible intensité et en apprécier la direction pour fuir le danger ou se procurer leur nourriture, ont aussi une conque auditive mue dans tous les sens par de nombreux agents musculaires. C'est assez dire que l'auriculaire postérieur de l'homme, — quelle 'Ilallett. Loc.cit., p. 2. - Casserius. Tabula 2, fig. 1. ^Sandifort. Hisloria muscuL, p. 65. * Valsalva. Loc. cil. 'Morgagni. Epislol., IV, n" 4. 9 Sœmmerring, p. 81. "Haller. Elém. de physiolor/ie, lib. XV, p. 191. «Duverney. Loc. cil. suprà. MUSCLES DE LA TÊTE 65 que soit la quantité des faisceaux qui le composent, — a son équiva- lent dans les espèce zoologiques inférieures. Dans les Chéiroptères (le murin, la chauve-souris à larges oreilles, etc.), il est représenté par deux faisceaux musculaires {M, occipili-aurien et M. occipiti-aurien rotateur) qui naissent tous deux de Toccipital, dans la girafe, le cheval^ le chien, etc., par trois faisceaux dits M. cer- vici-auriem ', qui, dans la girafe, proviennent tous de la nuque (Lavo- cat -), dans le cheval, de la corde du ligament cervical (Arloing et Chauveau '}, et dans le chien, l'un de l'apophyse interpariétale et de la crête pariétale {M. long abducteur de l'oreille d'EUenberger et Baum ^), l'autre de la ligne courbe supérieure de l'occipital ou de l'apophyse interpariétale [M. court abducteur de l'oreille d'EUenberger et Baum), le troisième de la ligne médiane de la nuque [M. long releveur de /'ore///e d'EUenberger et Baum). Selon M. le professeur Watson, \ éléphant des Indes a quatre rétrac- teurs de l'oreille : 1° le retrahens inferior ; 2" le retrahens superior : 3" le retrahens anterior ; 4° le retrahens internas. Le retrahens inferior et le retrahens superior confondent, au niveau de la nuque, leurs fibres avec celles du trapèze et du muscle occipital ^ Cuvier a noté chez divers mammifères la présence de cinq muscles auriculaires postérieurs : le cervici-aurien, naissant du ligament cervi- cal ou os occipital, V occipiti-aurien, se détachant du pourtour de la crête occipitale, le cervico-tubien profond, V occipiti-aurien rotateur, émanant l'un et l'autre de l'occiput, et le cervico-scutien qui rapproche, en arrière, les deux oreilles. « Ce dernier muscle est spécial au chien et au lapin. » Strauss-Durckheim a retrouvé la plupart de ces muscles dans le chat et les a dénommés : le cervici-aurien, sus-cervico-pavillien, Yoccipiti- aurien rotateur, occipito-pavilUen, le cervico-tubien profond, lambdo- conchien et le cervico-scutien, occipito-scutien. Dans le fœtus de gibbon de Deniker l'auriculaire postérieur était « double à gauche et simple à droite » . ' Maisoiineuve. Loc. cit , p. loi, Maoalister, Sur la névrologie des chéiroptères, in Philoso- pliical Transaclions. - Lavocat. Mém. de l'Acad. des sciences, lettres et inscript, de Toulouse, 1878, p. 113. ^Arloing et Chauveau. Traité d'anal, des animaux domestiques, 1890, p. 286. ^EUenberger et II. Baum. Anal, descript. et topog. du chien, trad. Deniker. Paris, 1892 p. 130. ^Watson. Journ. of. anat. and phys., \%li, p. 128. 5 66 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Hallett l'a vu naître en totalité du traverse de la nuque \ Rowley du fascia cervical -, Valsalva'^ et M. le professeur Macalister de roccipito-frontal '*. Selon M. Chudzinski il est plus long chez les blancs que chez les mongoloïdes. Anatomie comparée. — On trouvera plus loin une étude complète du transverse de la nuque dans l'espèce humaine et des homologues de ce muscle chez les animaux. Quant aux connexions assez fréquentes de l'auriculaire postérieur de l'homme avec le fascia cervical ou l'occi- pito-frontal, elles ne sont pas inexplicables. M. le professeur Humphry a démontré en effet que chez le ceratodus, le chien de mer et le lépido- siren les muscles faciaux, auriculaires et occipito-frontaux sont unis au platysma cervical qui n'est, lui-même, qu'une dépendance du stra- tum brachio-céphalique superficiel °. J'ai noté du reste, plus haut, que l'auriculaire postérieur du gorille s'attache en arrière sur l'aponévrose du M. occipital. (Voy. ce muscle.) AURICULAIRE SUPERIEUR Absence. — Elle a été notée une fois par M. le professeur Macalister et une fois par moi (des deux côtés, chez une femme). Division en fasciculi. — J'ai observé ce mode de conformation chez un enfant. Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Cuvier et Chudzinski l'ont vu, sur des nègres, remonter jusqu'à la crête temporale des pariétaux. Quelquefois une partie de ses fibres inférieures se fixe sur l'aponévrose du crotaphite. Il peut échan- ger des fibres plus ou moins nombreuses avec le transverse de la nuque, l'auriculaire postérieur et surtout avec l'auriculaire antérieur, Cru- ' Ilallett. Loc. cit., p. 2. -Rowley. Schola medicinse nova Universalis, llQi, p. 48, 8. '^ Yalsalva. De Aure, cap. i, p. 11. * Macalister. Loc. cit., p. 5. "Humphry. Observ. in myoloçj., cit.., p. 133. MUSCLES DE LA TÊTE 67 veilhicr décrit môme l'auriculaire antérieur cl l'auriculaire supérieur, comme un seul muscle, Y aurlculo-temporal. D'après M. Chudzinski, c( l'auriculaire supérieur atteint son maximum de largeur supérieure chez les nègres et son minimum chez les blancs ». Anatomie comparée. — L'auriculaire supérieur de la girafe, encore appelé temj^oro-auriculaire, descend de la crôtc temporale (Lavocat). Parmi les muscles extenseurs de l'oreille du chat, Strauss-Durkheim en cite un, le sagitto-pavillien ou occlpito-conchiea des zootomistes, « qu'on peut considérer, dit-il, comme représentant l'auriculaire supé- rieur de l'homme, dont il diffère cependant considérablement par son attache sur la tète ». Ce muscle naît en dedans sur la crête wormienne et plus en avant sur une partie de la crête sagittale '. Pour ma part, je croirais plutôt que l'auriculaire supérieur de l'homme est, chez le chat^ Vinterscutien du même auteur, autrement dit le verlico-scutien de Guvier, muscle qui se détache du cartilage scu- tiforme, c'est-à-dire au-dessus de l'oreille, et se continue sans ligne de démarcation apparente avec celui du côté opposé. AURICULAIRE ANTÉRIEUR Absence. — En mars 1887, j'ai constaté l'absence complète de l'au- riculaire antérieur droit d'une femme de quarante-cinq ans, morte de phtisie. D'après M. le professeur Macalister *, l'auriculaire antérieur manquerait beaucoup plus fréquemment que l'auriculaire supérieur et que l'auriculaire postérieur. Anatomie comparée. — L'auriculaire antérieur semble parfois man- quer chez le gorille adulte. Dans le gorille adulte, Hartmann et ^laca- lister le signalent comme étant très peu développé tandis que Ehlers n'a trouvé à sa place qu'une plaque de tissu conjonctif, dans laquelle on ne pouvait point constater de fibres musculaires, même au microscope. Dans le fœtus de gorille de Deniker « la partie charnue était longue de 66 millimètres et large de 2 millimètres », Division en fasciculi. — Cette malformation a été signalée par M. Macalister. ' Strauss-Diirckenn. Loc. cit., p. 125. -.Macalister. Proceed. of Ihe royal Jrisli Acadennj, l870-7i, t. I, p. 501. 68 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Dédoublement du muscle. — Walther a trouvé l'auriculaire anté- rieur constitué par deux minces couches musculeuses ^ Dans un cas de ce genre que M. Macalister a observé, la lame superficielle n'était guère formée que de tissu aréolaire. S'agit-il ici d'une anomalie réver- sive, d'une reproduction, avec le muscle normal, d'un des faisceaux d'un des muscles auriculaires antérieurs, si nombreux dans les espèces animales, ou d'un arrêt de développement inexplicable? Il est difficile de se prononcer. Variations des insertions. — Avec M. le professeur Macalister je crois que le nom (ï epici^anio-temporalis que lui donne Henle lui con- vient mieux que celui qu'on lui attribue. Le plus généralement il ne prend aucune insertion sur l'oreille et quand il s'y attache, c'est au moyen d'une lame aréolaire très fine. Faisceaux surnuméraires. — Je l'ai vu cinq fois et toujours des deux côtés (trois fois chez l'homme et deux fois chez la femme) avoir un faisceau de renforcement provenant de l'arcade zygomatique. C'est ce faisceau que Gruveilhier appelle muscle cmriculaire anté- rieur profond. « Il est, dit-il, quadrilatère et m'a paru constant ; il est situé sur un plan plus profond que le muscle précédent. Il s'étend de la face du tragus à l'apophyse zygomatique sur laquelle il s'insère à l'aide de fibres aponévrotiques. » A l'inverse de Cruveilliier je pense que Y auriculaire antérieur jirofond qui a été décrit aussi par Jones Wharton^ Harrison^ Gegenbaur, Macalister et divers auti'cs anatomistes, est rare. J'ai vu, enfin, l'auriculaire antérieur recevoir un trousseau de fibres naissant de la crête temporale de l'os frontal. Dans le Troglodytes Aubryï Alix et Gratiolet ont signalé en môme temps que l'auriculaire antérieur « un petit faisceau, inséré en avant du tragus, se dirigeant vers l'apophyse zygomatique. » Chez \^ girafe, V éléphant, le cheval, le chat, le chien, etc., qui possèdent plusieurs auri- culaires antérieurs, il en est un, dit M. zy g omato -auriculaire, qui prend son point fixe d'insertion sur l'arcade zygomatique. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — 11 peut être 'Walther. Anal, muscul. Tenuio?\ in Haller's Disputât. Anat. sélect., vol. Yl, 613. -Jones Wharton. TodiVs cyclopedia, vol. II, p. 352. ^ Ilarrison. Dublin Dissector. MUSCLES DE LA TETE 69 relié par quelques fibres avec le peaucier (Henle) et, comme je l'ai déjà dit, avec l'auriculaire supérieur. Mais le plus ordinairement c'est avec le muscle frontal qu'il se prolonge. C'est aux muscles frontal et auri- culaire antérieur réunis que Sappey et Tillaux ont donné le nom de M. temporal superficiel, et Gegenbaur celui de M . auriculo-frontalis. M. Bertelli soutient avec raison que le temporal superficiel n'existe pas en tant qu'organe distinct ' et M. Schwalbe, qu'il n'est pas constant'-. Huit fois sur dix il est à peine visible à l'œil nu. Anatomie comparée. — Gegenbaur afiirme que l'union de l'auricu- laire antérieur et du frontal se rencontre plus communément chez les animaux et, en particulier, chez les Prosimiens et plusieurs espèces de Singes que chez l'homme '. Dans le mémoire de Ruge sur les Pri- mates, la planche 64 en fournit, en effet, un bon dessin. Il est décrit et Hguré aussi par Bischoff chez Yorang'' et par Deniker chez le fœtus de gorille. MUSCLES SURNUMERAIRES Muscle auriculaire inférieur. Chez beaucoup de Mammifères on trouve au-dessous du pavillon de l'oreille un muscle dit auriculaire inférieur, parotido-auriculaire ou abaisseur de l'oreille de Gurlt, qui procède de la surface de la glande parotide, couvert par le peaucier du cou avec lequel il est presque confondu, et monte jusqu'à la base de la conque qu'il tire en bas. A la fm de novembre 1880, un de mes élèves, M. Robert, a disséqué ce muscle chez l'homme et m'a remis la note suivante qui en donne exactement la situation, la forme, les dimensions, les insertions, la structure et l'innervation. « Femme, cinquante-sept ans, morte d'un cancer stomacal. « Après avoir enlevé le peaucier du côté droit, mis à nu l'aponévrose cervicale et principalement la portion située en avant du sterno-cléido- mastoïdien appelée par Richet aponévrose d'insertion faciale, je 'Bertelli. Processi verbali délia société Toscana di science na ta raie, imllot 1889, et 11 inusculo temporale superficiale, Pisa, 1889. -Schwalbe. Jahresberichte fiir Anatomie, 1880. 3 Gegenbaur. Traité d'anat. lium., trad. franc, de Julin, 1889, p. 399. ^Bischotf. Loc. cit., p. 7 et pi. I, 10. 70 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME remarque une bandelette musculeuse très nette qui se porte en haut, un peu d'avant en arrière, vers la conque de l'oreille. Je procède atten- tivement à la dissection de cette bandelette. Elle est composée d'une seule couche de fibres d'un rouge assez pâle et a la forme d'un triangle isocèle dont la base, charnue, s'insère sur la face externe de l'apo- névrose parotidienne et le sommet, fibreux à la base de la conque ; elle est très mince. Le triangle qu'elle forme mesure à sa base 3 cen- timètres et demi et à son sommet un demi-centimètre, et de son sommet à sa base 4 centimètres et demi. « J'ai la bonne fortune d'avoir conservé la branche auriculaire du plexus brachial, je la suis jusqu'au filet anastomotique qu'elle envoie au nerf auriculaire postérieur du nerf facial et un peu au-dessus de l'anastomose de ce filet et du nerf auriculaire postérieur, je découvre un ramuscule transversal très grêle qui se rend au muscle anormal. La région parotidienne gauche est conformée comme de coutume. » Mon muscle, par son indépendance, sa direction, ses insertions, est l'homologue du 'parolido-auriculaire des Solipèdes, et si je ne l'ai ren- contré qu'une fois, j'espère que d'autres anatomistes seront plus heu- reux que moi. Je dis l'homologue du parotido-auriculaire des Solipèdes parce que la parotido-auriculaire n'a pas toujours dans la série ani- male le mode de conformation que je viens d'indiquer. Dans le porc il procède par deux faisceaux de l'angle de la mâchoire et de la face externe de la parotide. Dans le chien et le chat il est constitué par une bandelette étroite qui descend sur la parotide et la maxillaire jusqu'à la région de la gorge. Transverse de la nuque. Syn. : Transversus nuchœ (d"Eilhard SchuHze et des anatomistes anglais); Coivnir/atorposti' eus; Occipilalis teres ; Occipitalisminor (Santorini); Peauder sous-occipital (Cruveilhier) ; Faisceau inférieur de Vauriculaire postérieur (Sappey) ; Occipital transverse (Testut), etc. Insertions et structure. — Il a été décrit pour la première fois, et d'une façon magistrale, par M. le professeur F. Eilhard Schultze, de Rostock'. Il naît de la protubérance occipitale externe et de la partie interne de la ligne courbe supérieure de l'occipital, au-dessous ou au-dessus du trapèze, et se termine en dehors d'une façon variable. ' Eilhard Schultze, de Rostock. SchmidCs Jahrhuch, Bd CXXYII, p. 288. MUSCLES DE LA TÊTE 71 Il est donc ianioi stis-trapézien, tantôt sous-trapézien. Lorsqu'il est siis-trapézien, il se fixe, en dehors, soit ù la partie la plus externe de la ligne courbe supérieure de l'occipital, soit au bord postérieur du sterno-cléido-mastoïdicn, soit à l'auriculaire postérieur. Quand cette dernière disposition existe, comme les deux muscles sont unis par une corde tendineuse, le muscle transverse de la nuque et le muscle auriculaire postérieur semblent ne former qu'un seul muscle digastrique. Des exemples de muscles transverses de la nuque ayant l'une ou l'autre des conformations ci-dessus sont notés par Henle*, par Gibson- et par Hallett ', etc. Si le transversc de la nuque est couché en partie ou en totalité au- dessous du trapèze, il s'attache en dehors, soit au crâne dans le môme point que le splenius capilis, soit à l'auriculaire postérieur, soit au bord postérieur du sterno-cléido-mastoïdien, soit au trapèze, avec lequel il se confond souvent. Des cas de ce genre sont signalés par Walther, Sœmmerring '% Schultze, Theile et Macalister. Fréquences. — Le professeur Schultze prétend avoir trouvé ce muscle dix-huit fois sur vingt-cinq sujets. M. le professeur Macalister ne croit pas à un pareil degré de fréquence, il l'a rencontré sept fois seulement sur trente sujets \ Flesch abaisse un peu cette propor- tion *. La statistique du professeur Macalister me paraît être exacte : elle est corroborée par celle du docteur Knott et par la mienne. Il ne me paraît pas encore possible de déterminer laquelle des deux variétés, sus ou sous-trapézienne, est la plus commune. Ce qui me semble certain, c'est que, quand le trans verse de la nuque est profond, il est plus souvent confondu en dehors avec le trapèze. Selon M. le professeur Macalister, ce muscle serait toujours symé- trique et les deux transverses de la nuque se rejoindraient au niveau de la protubérance occipitale externe. « Je ne connais, pour ma part, dit M. le professeur Testut, de Lyon, aucun fait en désaccord avec cette dernière assertion. » 'llervle.Muskellehre, p. 138. -Gibson. Anatomy, 1716, p. 489. ^ Hallett. Edinb. Med. Journ., 1849, p. 2. ^ Sœmmerring, vol. III, p. 81. ^ Macalister. Loc. cit., p. 4. "Flesch. Varietalen Beobachfunrjen ans dem l'rœparirsaale zti Wiirsbourg ; sep. abd.mis den Veshandl derphys. med. f/es zu Wursbourg, 1879, N F., XlII. Bd. 72 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Il en existe pourtant. Sur vingt-huit sujets qu'il a examinés, le doc- teur Knott a trouvé sept fois le transverse de la nuque ; cinq fois le muscle était bilatéral et deux fois unilatéral \ Dans le cas d'unilaté- .ralité, le muscle manquant était remplacé par une corde tendineuse. J'ai trouvé huit fois le transverse de la nuque sur trente-quatre sujets : cinq fois il était bilatéral, deux fois unilatéral avec une arcade tendi- neuse du côté opposé, une fois unilatéral sans trace de tissu fibreux ou musculaire du côté opposé. Chez les sujets qui n'ont pas de trans- verse de la nuque, une corde tendineuse unilatérale ou bilatérale cons- titue souvent un vestige de ce muscle. Signification. — Il est hors de doute pour moi que sous le nom de transverse de la nuque on a décrit : 1° Des fibres du cléido-occipital ; 2° Des rudiments des muscles rétracteurs de l'oreille qui chez les animaux s'étendent, ainsi que nous l'avons vu, jusqu'à la protubé- rance occipitale externe. Tels sont les cas de Hallett, de Gibson, etc., oii le transverse de la nuque se continuait direclement avec l'auricu- laire postérieur ; 3° Des vestiges du pannicule charnu des Quadrupèdes. Tels sont les peaiœiers sous-occipitaux de Cruveilhier, « petits faisceaux parallèles au muscle auriculaire postérieur, se fixant à la peau par leurs extré- mités qui présentent des languettes tendineuses d'une très grande longueur ». Pour Gegenbaur, l'auriculaire postérieur, l'occipital et le transverse de la nuque dérivent, du reste, du peaucier du cou qui remonte der- rière l'oreille. Stylo-auriculaire. Syn. : Styîo-auricuîaris (Hyrti). Dexjressor auricuîœ (Lauth), Faisceau auriculaire du stylo- f/losse (Wenzel Gruber), Auriculo-ylosse (Macalister), Auriculo-styloidien (Testut, etc.). Le stylo-auriculaire est un muscle situé profondément dans la loge parotidienne, entre l'os ten^^oral et la parotide et inséré, en dedans, à l'apophyse styloïde ou aux parties dures ou molles qui l'avoisinent et, en dehors, au conduit auditif externe. ' Knott. Journal of anatomy and phys., vol. XV. MUSCLES DE LA TETE 73 Historique. — Il a été trouvé d'abord par Garcngcot ', puis succes- sivement par Souchon et Ranibaud -, Duverney ', Macalister, Wals- ham '*. Hyrtl etLauth qui Font rencontré aussi l'ont appelé, le premier stylo-aiiriculaire '', le second depressor aiiricidce ^ Wenzel Gruber l'a consciencieusement étudié et le considère comme un faisceau auricu- laire du stylo-glosse ^ Le stylo-auriculaire dont Sappey a mis l'existence en doute a été signalé encore, en 1887, par Tataroff*. D'après Gruber on l'observait chez un sujet sur six. Structure et insertions. — Il peut être composé d'un chef unique charnu ou tendineux dans toute son étendue, ou tendineux seulement à sa partie moyenne (digastrique), à Tune ou l'autre de ses deux extrémités, et même à ses deux extrémités. Ce chef unique, quelle que soit sa structure, naît en général de l'apophyse styloïde ou de l'apophyse vaginale et se termine sur le conduit auditif externe à l'union de sa portion osseuse et de sa portion cartilagineuse, ou dans un point quelconque de sa portion cartilagineuse, le plus communé- ment près du méat externe. Il peut être bicipital soit avec deux faisceaux d'origine, soit avec deux faisceaux de terminaison. Il peut enfin être constitué uniquement par un tractus contractile qui se rend de l'oreille au stylo-glosse (cas de Gruber) ou à l'aponévrose cervicale (cas de Walsham). Dans un autre cas de Walsham, la constitution du muscle en ques- tion était singulière : émanant du cartilage du canal conchinien par deux têtes distinctes, il se divisait de nouveau en dedans pour envoyer un premier chef sur l'apophyse styloïde et un second chef sur l'apo- névrose cervicale, sous la carotide. J'ai vu deux fois ce muscle. Je transcris mes notes. I. Le 17 mars 1888, un de mes élèves, M. E. Dubois, m'appelle pour me montrer un petit faisceau anormal qu'il vient de mettre à ' Garengeot. Myolomie. p. 68. - Souchon et Uambaud. Gaz. méd., 1861, n" 37, p. 585. 'Duverney. L'Art de disséquer méthodiquement les muscles du corps humain, Paris, p. 11 et 12. 'Walsham. Bartholomeus liospital Repû)'ts, 1881, t. VII, p. 70. » Hyrtl. Œslerreich. medic. Jarhhuch., voL XXX. •^ Lauth. Mémoire de la Société dliistoire naturelle de Strasbourg, t. I, 1830, p. 65. 'Wenzel Gruber. Bull. math, class. Akad. der Wissenchr., in St-Pétersbourg, 1854, vol. XIII, p. 257, et vol. XV, p. 286 : « Ilenle u. Pleufer's Zeitschrift ", Uecher, X, p. 268. « Tataroff, Arch. f. anat. u phys., 1887. 74 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME nu au-dessous du pavillon de l'oreille droite d'un homme de cinquante- cinq ans, mort de congestion pulmonaire. Ce faisceau se fixe, en dehors, à la partie inférieure du cartilage du conduit auditif externe, au niveau de l'orifice de ce conduit, et profondément à la partie pro- fonde du rocher près de l'apophyse vaginale. Très mince et très étroite la production musculaire anormale est plaquée sur le canal conchien auquel elle est même reliée, par un tissu aréolaire assez dense, à l'union de la portion cartilagineuse et de la portion osseuse. Il n'y a aucun vice de conformation à gauche. II. Homme, vingt-sept ans, suicide par coup de feu dans la tempe droite. Juin 1889. En sectionnant le pavillon de l'oreille droite pour examiner la bles- sure, je m'aperçois qu'il est retenu par une petite lame musculaire. Je poursuis cette lame qui côtoie la partie inférieure du conduit audi- tif externe dans toute sa longueur et se termine profondément par deux tendons, dont l'un s'attache à la face externe de l'apophyse vagi- nale et l'autre à la partie moyenne de l'apophyse styloïde. La disposi- tion est identique à gauche. Anatomie comparée. — Avec Wenzel Gruber faut-il admettre que l'auriculo-styloïdien est un faisceau accessoire du stylo-glosse ? A coup sûr quand il reproduit un auriculo-glosse, c'est-à-dire reproduit exac- tement une conformation spéciale à divers animaux. Chez le 2)hoque par exemple, <( le stylo-glosse provient non de l'apophyse styloïde,. mais de la portion inférieure du conduit auditif externe ». Mais je ne saurais regarder comme des auriculo-giosses les stylo- auriculaires qui s'étendent de la portion dure de la pyramide du tem- poral au canal conchinien. Quelle serait donc leur signification ? Voici mon opinion : Dans quelques espèces animales, les Équidés, entre autres, la char- pente cartilagineuse de la conque est formée de trois pièces qui sont : 1° le cartilage conchinien; 2° le cartilage annulaire; 3° le cartilage scu- tiforme. Du cartilage sciitiforme, situé à la surface du muscle crota- phite, en avant de la conque à laquelle il transmet l'action de quel- ques muscles fixés sur les os du crâne, nous n'avons rien à dire. Il n'en est pas de môme du cartilage annulaire. On appelle ainsi une toute petite lame roulée en anneau et ser- vant d'intermédiaire à la conque et au conduit auditif. C'est la mem- brane tégumentairc interne, doublée de quelques faisceaux jaunes MUSCLES DE LA TÊTE 75 élastiques, qui unit le cartilage annulaire aux deux parties entre les- quelles il se trouve placé; il reçoit la saillie osseuse circulaire formant le contour de l'hiatus auditif, et lui-même peut s'enfoncer dans le canal infundibiiliforme du canal conchinien : disposition qui rappelle le mode d'articulation des ditférents tubes d'une lunette d'approche. Pour raidir le tube auditif et le raccourcir en faisant rentrer l'une dans l'autre les différentes pièces qui le composent il faut un muscle ? Ce muscle existe, c'est le t ijmpano-auriculaire ^ maslo'ido-aurlculaire ou aunculah'c profond. Très grôle chez le cheval où il est accolé au coté interne du tube cartilagineux qui représente l'entrée du conduit auditif, il est inséré, d'une part, sur le sourcil de l'hiatus auditif externe et, d'autre part, sur la base de la conque. Dans la girafe il s'étend également de la portion dure du temporal au tube conchinien sur lequel il se ter- mine. Dans le porc il présente un faisceau supplémentaire qui se détache de la face interne du cartilarje scutiformc. Dans le chien et le cJiat un de ses faisceaux antérieurs se prolonge jusqu'à la pointe de la conque. Il manque, enfin, normalement chez le bœuf. Pour moi j'opinerais à supposer que, les auriculo-glosses exceptés, la plupart des faisceaux anormaux compris chez l'homme entre le rocher et le canal conchinien sont les homologues de l'auriculaire profond des animaux. Comme presque tous les muscles auriculaires, l'auricu- laire profond disparaît chez l'homme qui n'a pas besoin, pour veiller à sa défense et pourvoir à la recherche de sa nourriture, d'un cornet acoustique mobile susceptible d'allongement ou de raccourcissement. MUSCLES IXTRINSÈQLES Ce sont des muscles qui s'insèrent exclusivement sur le pavillon de l'oreille. Ils sont au nombre de sept. Ce sont : 1° Le grand muscle de l'hélix ; 2° Le petit muscle de l'hélix, peaucier ; 3° Le muscle du tragus à fibres croisées [muscle de Tataroff) ; 4° Son faisceau pyramidal atteignant l'hélix (m. pyramijdalis auri- culx de Jung, faisceau accessoire de Sappeij ') ; ' Tataroff. Arch. f. anat. ii. Phys., 1887,- Jung, Beridit liber die Verliandl d. Nal. Gesellsch, 1849. 76 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME 5° Le muscle de l'anti-tragus ; 6" Le muscle transverse ; T Le muscle oblique. Absence. — J'ai constaté souvent l'absence de l'un ou l'autre de ces muscles et principalement du petit muscle de l'hélix, et du muscle de l'antitragus. Quelquefois les fibres musculaires du transverse sont remplacées par des fibres conjonctives. Augmentation de nombre. — Il n'est pas rare non plus de rencon- trer à la partie supérieure du pavillon une bandelette musculeuse isolée (muscle transverse supérieur). J'ai vu sept fois cette bandelette : cinq fois chez l'homme, deux fois chez la femme et toujours des deux côtés. Variations des insertions et connexions plus intimes des muscles entre eux. — Sœmmerring * et Albinus - ont trouvé un faisceau de communication entre le muscle du tragus et le muscle de l'hélix, et un entre le muscle du tragus et le grand muscle de l'hélix. Je suis certain de la fréquence de ces malformations. Le grand et le petit muscle de l'hélix peuvent être plus ou moins confondus. Anatomie comparée. — Chez les animaux mômes dont le pavillon de l'oreille est formé par des cartilages plus ou moins étalés et minces et, par conséquent, dont l'oreille se soulève au moindre bruit, les mus- cles de la conque n'ont pas l'importance qu'on supposerait. Y! éléphant n'a que le muscle du tragus et le muscle transverse. Le chat ne pos- sède que V antitragus-antilobien qui n'existe pas chez l'homme, et le conchien interne qui est l'homologue du muscle du tragus de l'homme. Dans le chien, cependant, le muscle transverse assez bien développé est divisé en deux portions : iine portion orale, la plus importante, située au milieu de la face convexe de la conque, et une portion abo- rale, située près de la base et du bord aboral de la conque. ' Sœmmerring. De covpor. humuno, Fabri. III, p. 32. "Albinus. Hisloria mascidorum, p. 183. MUSCLES DE LA TÊl'E 77 MUSCLES DE L'OREILLE MOYENNE ou MUSCLES DE LA CHAINE DES OSSELETS TYMPANIQUES Ils sont extrêmement petits et la nature mnsculeuse de deux d'entre eux est môme mise en doute par beaucoup d'anatomistes. C'est ainsi que MM. Morel et Mathias Duval et M. Bonnier se bornent à signaler le muscle interne du marteau et le muscle de l'étrier. Sappey, par contre, en admet trois et croit que le petit muscle externe du mar- teau est un ligament. Les dissections minutieuses auxquelles je me suis livré, tant sur l'homme que sur le bœuf et le chevaV, m'auto- risent à déclarer qu'ils sont normalement au nombre de quatre. Ce sont : Le muscle de lé trier, fréiiateur tympanique interne ou stapédien'- ; Le muscle interne du marteau (tcnsor tempani) frénateur tympa- nique externe ou eustachien; Le muscle antérieur ou externe du marteau (laxator tempani) ou folien ; Le petit muscle externe du marteau (laxator tempani minor) ou cassénen'\ Muscle de l'étrier. — Il est quelquefois remplacé par un ligament, ou double. D'après Rûdinger ilfoui'nirait un faisceau au renflement lenticulaire de l'enclume. Ce faisceau est inconstant. Anatomie comparée. — Si on admet, avec MM. les professeurs Maca- lister, Bardeleben, Pozzi et moi, qu'un muscle peut être l'homologue d'un ligament et vice versa, on a l'explication immédiate de la nature tantôt musculeuse, tantôt fibreuse du stapédien qui représente une partie du second arc viscéral post-oral. Si le muscle de V éirier du cheval 'C'est chez les fjrands quadrupèdes où ils sont bien développés qu'il convient surtout de les étudier. - De stapedius, étrier. 'Le muscle de l'étrier excepté, les adjeclifs terminaux ci-dessus rappellent le nom des anatomistes Eustachius, Folius et Casserius, qui ont noté, les premiers, la présence chez l'homme du tensor tempani, du laxator tempani et du laxator tempani minor. C'est à tort qu'on croit, en effet, qu'Arantius a découvert le muscle interne du marteau. En parlant de ce muscle Arantius l'appelle lui-même « le nuiscle découvert par Eustachius ». 78 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME n'est pas double, son tendon est, du moins, divisé en deux par un petit os. Muscle interne du marteau. — C'est avec le muscle de l'étrier le plus constant des muscles de l'oreille moyenne. Bôlimer' et Gasse- bohm- l'ont, chacun, trouvé double. Muscle antérieur du marteau et petit muscle externe du marteau. — Le muscle antérieur ou muscle externe du marteau et le petit muscle externe du marteau sont très souvent absents. Sœmmerring parle d'un petit muscle du marteau qui, au lieu de se rendre au col, se rendait au sommet du marteau. Anatomie gompai'.ée. — Plusieurs muscles de l'oreille moyenne de l'homme manquent chez les animaux. Le chat, qui est si bien par- tagé sous le rapport des muscles auriculaires externes, n'a pas de muscle cassérien (Strauss-Durckheim). Dans les Oiseaux il n'existe plus qu'un seul muscle bien développé, le rétracteur du marteau, et dans les Reptiles ces organes moteurs sont rudimentaires ou font com- plètement défaut \ DE LA MOBILITE DU PAVILLON DE L'OREILLE DANS L'ESPÈCE HUMAINE De môme qu'il y a des hommes qui ont un bec-de-lièvre ou une gueule de loup ; d'autres une toison velue (les A'inos et Esaû, s'il faut en croire la Bible) ; d'autres 4, 6 ou 7 doigts aux extrémités, comme les Icthyosaures de ïépoque du lias, ou 3, 4, 5, 6 mamelles, comme divers mammifères, etc. ; etc., il y en a qui, comme le chien, le chat, le cheval, Yéléphant, ïours^ ont la faculté de faire mouvoir à volonté le pavillon de l'oreille. Cette particularité, dont Darwin (La descendance de l'homme, trad., I, p. 19) et Broca ont déterminé nettement la cause, le développement plus grand des muscles auriculaires qui, communément, ne sont chez nous d'aucun usage et rappellent simplement un état ancestral, cette ' Bôhiner. Loc. cit., p. 7. -Cassebohm. De aure Iiumani lract.,l\, p. 64. ^Pour plus fie détails sur les muscles des osselets tj'mpaniques. je renvoie au travail spécial publié sur ce sujet par ranatomiste suisse Ilagenbach [Disqu'mliones anatomlcœ circamusculos aurisinlomae Itominis et mammalium, 1833, pi. I-IVj. MUSCLES DE LA TETE 70 particularité, disons-nous, a attiré ratlention des anciens. Hercule avait, paraît-il, l'oreille mobile. Une anomalie musculaire « vesti- giaire » chez une divinité grecque ! Eh ! pourquoi pas ? c'est d'Hercule, en elTet, qu'il s'agit, du dieu de la force brutale. C'était, d'ailleurs, seulement quand il était à table, que le fils de Jupiter et d'Alcmène aimait à imiter maître Aliboron. Athénée rapporte à ce sujet des vers d'Epicharme (liv. X) : « Sa mâchoire choque bruyamment, ses molaires frappent avec éclat, ses canines grincent, il agite ses oreilles. » Bayle, lisons-nous à la pagne 175, n" 5, de l'année 1892, de \-d Revue mensuelle de r École d' anthropologie, rapporte ce fait dans son Dic- tionnaire historique et critique (art. Hercule), et ajoute : « Ce phéno- mène est des plus rares. » Ici une des notes documentées qui donnent à cet admirable ouvrage un caractère si particulier. Les cinq gros volumes in-folio n'étant pas entre les mains de beaucoup de personnes, nous reproduisons la note en question : « Le Journal des Curieux de la Nature ' parle d'une fille dont les oreilles se mouvoient. L'auteur des Nouvelles de la République des Lettres, en donnant un extrait de ce journal, observa' qu'il n'y avoit point lieu de douter de cette singularité, après ce que Monsieur l'Abbé de Marolles atteste du philosophe Crassot dans la page 32 de ses Mémoires. « Il avoit beaucoup de rapjport, dit-il, à ces portraits des Philosophes Cyniques qui se trouvent dans le cabinet des curieux, étant mal propre coynme eux, avec une barbe longue et touffue, et les cheveux mal peignez. Il avoit une chose bien particulière, et que je n ai jamais vue qu'en lui seul, qui étoit de plier et de redresser ses oreilles quand il vouloit sans y toucher. Pierre Messie rapporte dans le chapitre 24 de sa première partie, que saint Augustin a veu un homme qui non seu- lement remuoit ses oreilles comme il vouloit, mais aussi ses cheveux, sans faire aucun mouvement ni des mains ni de tète. » Qu'il me soit permis de joindre à cela quelques Recueils qui s'y rapportent. Je com- mence par un assez long passage de Casaubon. Istud plane communi hominum naturse contrarium est : [solis ex omnibus animantibus, nisi forte siinias excipias) dédit aures tj -o)/j-o',x'.aoç toù Bsoû o-ô'^'-a moveri simple sponte nescias. [Nam quod scribit Martialis, Cinnœ cuidam natum filium auribus longis quaj sic moventur, ut soient asellorum : poetica ' Volume de 1685. -Septembre, 1686, p. 1021. 80 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME sine dubio licentia est, non rei veintas.) Narrât tanien Eitstathiiis sacer- dotem fuisse qnendam aures movilantem. Accejmnus etiam a viris fide dignis, visas manifesta aures movere viro cuidam eruditisshno cum AUobrogwn fines transiens, vivicoinbuim j^ericulum sibi a magistratu imminere intellexisset : quod diceretur nefandi criminis reus Tolosa in Italiam fugere. Puisque Casaubon ne doute pas de ce que rapporte Eustathius, ni de ce qu'on lui avoit dit touchant l'habile homme qui s'étoit sauvé de Toulouse, pourquoi doute-il de ce qui regarde l'enfant de Cinna dans rF^pigramme XXXIX du VP livre de Martial? Il en auroit moins douté s'il eût pris garde non seulement à ce que rapporte saint Augustin dans le chapitre XXIV du livre XIV de la Cité de Dieu : sunt qui et aures moveant vel singulas vel arnbas simul ; mais aussi à ce qu'atteste Vesalius. Ce grand anatomiste assure qu'il a vu à Padoue deux hommes dont les oreilles se mouvoient. Il explique ailleurs la cause de ce mouvement : Interdum, dit-il (44), quibusdam raris ftbris carnalis membrana quam carnosani vocamus sujjra aures augetur, et modice axiri p'oximam cutem, et ipsam quoque aurem mota agit arbi- trario. Du Laurent affirme qu'il a vu quelques personnes qui faisoient mouvoir leurs oreilles. Valverd a vu la môme chose dans un Espagnol qui étoit à Rome. Procope compare Justinien « à un âne, non seule- ment à cause de sa pesanteur d'esprit et bestise, mais encore eu égard à ses oreilles mobiles qui le firent nommer en plein théâtre yajoavs, c'est-à-dire mot pour mot Maître Baudet, par ceux.de la faction Verte ou Prasine dont il étoit ennemi. » J'ai lu ces paroles dansLaMothe le Vayer, à la page 134 du IIP Tome in-12. Il cite la page 36 des Anec- dotes de Procope. » M. Manouvrier, professeur à l'École d'anthropologie, parle également d'un médecin qui était pourvu d'un muscle auriculaire postérieur assez développé pour mouvoir le pavillon de l'oreille et qui pouvait s'en servir par manière de plaisanterie. M. R. Blanchard a vu un individu aussi bien loti. Pour ma part il m'a été donné d'en rencontrer deux. En terminant je ferai observer que les Anthropoïdes qui possèdent normalement, comme l'homme, trois muscles auriculaires externes, n'ont pas les oreilles mobiles. Le gendre de Bischotf, Tiedemann, de Phi- ladelphie, et plusieurs autres naturalistes qui ont vécu un certain nombre d'années près de chimpanzés et d'orangs, n'ont jamais vu ceux- ci remuer les oreilles. On n'a pas noté, dit-on, d'exceptions indivi- duelles à ce sujet. Dans quelques Cercopithèques, Babouins, Macaques et Magots, au contraire, les oreilles sont mobiles. MUSCLES DE LA TETE MUSCLES DE LÀ LAN&UE MUSCLES EXTRINSÈQUES HYO-GLOSSE Faisceaux surnuméraires. — Aux: deux faisceaux de ce muscle, le basio-glosse ou ypsilo-glosse et le céralo-glosse qu'on décrit dans les traités classiques il faut en ajouter un troisième, le chondro-glosse d'Al- binus qui provient des petites cornes de l'os hyoïde. Haller, qui a fait du chondro-glosse d'Albinus un muscle particulier, a raison de pré- tendre qu'il est normal. Sœmmerring parle en termes assez vagues d'un quatrième faisceau'. C'est sans doute celui qui a été découvert par Bochdalek et décrit par l'éminent anatomiste de Prague sous le nom de M. triticeo-glossus '-. Le Iriticéo-glosse naît du noyau cartilagineux ou osseux [cartilage hordéiforme, carlilago-triticea, corps triticéal) con- tenu dans l'épaisseur du ligament thyro-liyoïdien latéral, se porte en haut et en avant et se termine à coté du cérato-glosse, en s'épanouis- sant dans la langue. A Prague, M. Bochdalek l'a trouvé chez huit sujets sur vingt-deux, soit approximativement chez un sujet sur trois, tandis qu'à Dublin, M. Macalister ne l'a trouvé que chez un sujet sur six, et complètement indépendant du cérato-glosse que chez un sujet sur trente. Sur soixante-huit sujets comprenant trente-huit hommes et trente femmes, je l'ai rencontré onze fois. Chez deux hommes et chez l'un et chez l'autre, des deux cotés, il était complètement indépendant du cérato- glosse, chez cinq hommes (4 fois des deux côtés et 1 fois à gauche) et chez quatre femmes (2 fois des deux côtés, 1 fois à droite et 1 fois à gauche), il était uni à ce dernier muscle. Isolement plus complet des faisceaux constituants. — Les trois fais- ceaux qui composent le muscle en cause sont assez souvent isolés pour ' SœmmerriQg. Loc. cit., p. 122. - Bochdalek. Prager Vierteljahrschrifl, lift. II, 1866. 82 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME que les Primitifs les aient décrits comme des muscles distincts. C'est, du reste, une disposition fréquente parmi les Mammifères. Sœmmerring et Kelly ont vu un faisceau de ce muscle recouvrir la neuvième paire crânienne \ Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il n'est pas très rare de voir un trousseau de fibres provenant de Fhyo-glosse se perdre dans le sterno-chondro-thyroïdien. D'après Walsham, cette ano- malie rappellerait le mode de conformation de l'hyo-glosse des Four- miliers. Est-ce trop s'avancer que de supposer que le triticéo-glosse n'est autre chose que le faisceau d'union anormale de l'hyo-glosse et du sterno-chondro-thyroïdien dont l'extrémité antérieure a disparu ? MYLO-GLOSSE « Les mylo-giosses sont de petits plans charnus situés transversale ment l'un d'un côté et l'autre de l'autre côté, entre la branche de la mâchoire inférieure et la base de la langue. Leur attache à la mâchoire est immédiatement au-dessus de la moitié postérieure du muscle mylo -hyoïdien, entre la ligne saillante oblique de la face interne de la mâchoire, sous les dents molaires. De là ils se portent aux côtés de la base de la langue, et s'y perdent à côté du glosso-pharyngien. Ils dis- paraissent souvent. » (Winslow -). Ces muscles sur lesquels Rolfmcius a appelé le premier l'attention ont été depuis signalés par Diemerbroeck, Winslow, Verdier, Blancard, Wood, etc., etc. Sur douze préparations des muscles de la langue faites pour mon cours depuis 1879 je ne les ai vus manquer que trois fois. Ils sont donc normaux. Dans les neuf cas que j'ai observés ils avaient un volume assez variable ^ Anatomie comparée. — Les mylo-glosses s'insèrent à tout le pourtour de la mâchoire inférieure dans Véléphant'\ et au tiers moyen seule- ment de cet os dans les Didelphys, STYLO-GLOSSE Absence. — Albinus a vu ce muscle manquer d'un côté et Bohmer ' Kelly; Sœmmerring, in Macalister, loc, cit., p. 38. ^ Winslow. Expos, de la struct. du corps humain., 1782, t. I, p. 715. ' Milne-Edwards. Anat. et phys. camp., t. VI, p. 21. ■•Duvernoy. Mém.de la Soc. d'hist.nat. de Strasbourg, t. I, fig. A. B. C. MUSCLES DE LA TETE 83 des deux. Dans le cas de Bolimcr les muscles styliens présents étaient plus volumineux que d'habitude. Le stylo-glosse absent est souvent remplacé par un mylo-glosse. Anatomie comparée. — Le stylo-glosse fait défaut chez les Founniliers et les Sarigues, même chez les sujets très forts [didelphjs virgi- niana '). Duplicité du muscle. — Cette malformation a été observée par Cour- celles, Cheselden, Haller. Meckel, Mac-Whinnie, Fallope, - etc. « Dans l'homme, dit Diemerbroeck, la première paire des muscles de la langue de stylo-glosse) est mince et dans les bœufs, elle est double, charneuse et épaisse ^. » Le silence des traités d'anatomie comparée touchant la duplicité du stylo-glosse dans les Bovidés permet de croire que Diemerbroeck s'est trouvé en présence d'une anomalie. Variations de structure. — Il peut être entièrement charnu, entiè- rement tendineux ou en partie charnu et en partie tendineux. Faisceaux surnuméraires. — Le stylo-glosse reçoit quelquefois un faisceau de renforcement provenant du ligament stylo-maxillaire ou de la face interne de l'angle delà mâchoire inférieure. Ces faisceaux ont été étudiés d'une façon complète par M. Macalister dans le mémoire a Sur les Variétés des muscles styliens » qu'il a publié dans le Jour- nal of Anatomij and Physiologg (t. V, p. 28). Dans certains cas ils sont reliés par quelques fibres au stylo-hyoï- dien et au stylo-pharyngien. Anatomie comparée. — Le stylo-glosse du chat a trois origines : une sur l'apophyse styloïde, une sur la pièce cartilagineuse de la corne céphalique de l'os hyoïde (ligament stylo-hyoïdien de l'homme), une sur le ligament stylo-maxillaire, fixé lui-même à l'os tympanique. (Strauss-Durckheim). On peut regarder avec M. Macalister le faisceau de renforcement mandibulaire du stylo-glosse de l'homme comme un mylo-glosse dévié de son trajet. ' Duvernoy. Loc. cit. suprà. - Fallope. lastilutiones, p. 56. ^Diemerbroeck. Analomie du corps humain, 1727, t. II, p. 421. 84 YARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Variations des insertions et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Ilarrison prétend que le stylo-glosse naît du côté interne de l'apophyse styloïde, près de sa pointe ' etGray de la pointe de cette apophyse, en dehors et en avant". L'une et l'autre de ces dispositions se rencontrent, mais la seconde est, je crois, de beaucoup la plus com- mune. Riolan ^ Winslow \ Douglas, Theile, Macalister l'ont vu se détacher de l'angle du maxillaire inférieur ; Gloquet, du ligament stylo-maxillaire' et Moser, du M. ptérygoïdien interne (voy. ce muscle). En parlant du muscle stylo-auriculaire (voy. ce muscle), j'ai noté son insertion à la face inférieure du conduit auditif externe [M. stylo-aimcidaris de Hyrti, M. auriculo-glossus de Gruber). Portai^ et Sandifort ^ ont disséqué, l'un et l'autre, des auriculo-glosses qui abandonnaient quelques fibrilles au pharynx et au génio-glosse. GÉNIO-GLOSSE Le génio-glosse peut envoyer : a) Un faisceau à la base de l'épiglotte, M. génio-éingloltiqur\ (Voy. M. du larynx)\ |3) Un faisceau au pharynx, remplissant tout l'intervalle qui sépare sur les faces latérales de cet organe Fos hyoïde des stylo-glosses ; y) Un, deux et môme trois faisceaux ^ au ligament stylo-hyoïdien. Luschka a donné le nom de M. genio-glossus accessorius à un petit corps charnu qui naît de la partie la plus inférieure des apophyses géni et se termine dans le génio-glosse dont il est séparé, à son ori- gine, par un étroit interstice rempli de tissu aréolaire. MUSCLES INTRINSÈQUES Les divers procédés employés pour arriver à déterminer l'agence- ment des muscles intrinsèques de la langue (dissection de la langue ' Harrisson, p. 38. - Gray. Anat., p. 222. ^Riolan, p. 74. ' Winslow, p. 285. ' Gloquet, p. 285. " Portai. Cours crunal. médic. ' Sandifort, p. 8), cap. vi. «Mayer, vol. llf, p. 547, MUSCLES DE LA TETE 8a naturelle, tle la langue infiltrée d'eau '. de la langue bouillie, de la langue durcie dans l'alcool ou les acides, coupes histologiqucs, etc.) n'ont fourni jusqu'ici aucun résultat précis, aussi bien en anatomie comparée qu'en anatomie humaine. Les opinions émises par Gerdy sur la structure de la langue d'après ce qu'il avait vu ou cru voir chez les Bovidés, sont contredites à la fois par Arloing, Chauveau, Cruveilhicr, Sappey, etc. Ajoutons, pour être juste, que ces anato- mistes ne s'accordent pas davantage entre eux. Pour Theile les fais- ceaux, décrits sous le nom de « m. linguaux verticaux, ne sont que des faisceaux détachés des génio-hyo-glosses ». « Quant à la division des autres fibres intrinsèques, elle est purement fictive », dit, de son côté, le professeur Macalister '-. Une pareille incertitude impose une grande réserve. C'est pourquoi je me bornerai à citer sans commentaire une irrégularité des muscles intrinsèques de la langue, signalée par Knox ' et Bochdalek '. « 11 s'agit d'un petit corps charnu, dit M. central de la langue, situé dans le quart postérieur de la langue et le frein de l'épiglotte, entre les faisceaux médians des génio-glosses. » MUSCLES DU VOILE DU PALAIS PÉRISTAPHYLIN INTERNE Le péristaphylin interne peut : a) N'avoir qu'un chef, soit pétreux, soit salpingien ; ,S) Avoir ses deux chefs indépendants ; y) Avoir son chef pétreux divisé complètement ou partiellement en deux faisceaux. Deux nouveaux muscles du voile du palais ont été décrits par Tour- tual, en 1841, sous les noms de M. pterygo-palatiniis et M. levator ' Lacauchic. Traité d'hijdrotomie, p. 20. -Macalister. Cut. d'aiiat cit.. p. 38. 'Knox. Tr., p. 28.5. ' Buclulalck. Reicherfsarch., 1866, p. 744. 86 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME pclati tnollis anterior ^ Ce sont des faisceaux profonds du péristaphy- lin interne. L'élévateur du voile du palais n'a qu'un chef d'origine dans les Équidés et le chien, et trois chefs dans le chat. Je ferai remarquer incidemment que les épithètes d'interne et d'externe au moyen desquelles on distingue les deux péristaphylins de l'homme sont inexactes en ce qui concerne l'élévateur et le tenseur du voile du palais de la généralité des animaux. PÉRISTAPHYLIN EXTERNE Le péristaphylin externe peut : a) Etre formé par deux faisceaux ; P) Etre tendineux à sa partie moyenne et charnue à ses deux extré- mités ; y) Recevoir un faisceau de renforcement provenant du hord externe de la fosse scaphoïdienne ; ci) Avoir une partie de ses fibres insérées à la base du crochet de l'aile interne de l'apophyse ptérygoïde ; s) Envoyer quelques fibres au ptérygoïdien interne, au buccinateur (Sœmmerring) ou à la bourse de Gerlach. Dans la Bibliotheca anato?nica, imprimée à Londres en 1712, il est question d'un muscle péristaphylin externe qui était attaché, d'une part, au maxillaire supérieur, près de la 3° molaire et, d"autre part, au bord latéral de la luette (?). Les modes de conformation si divers du gosier dans la série ani- male se traduisent dans l'espèce humaine par le déplacement fréquent des insertions ou la segmentation des muscles de l'arrière-bouche ou le renforcement de ces muscles par des faisceaux surnuméraires [M. spJiéno-pharijngien , pétro-pharyngien, salpingo-pharyngien, azijgos du pharynx, stylo-pharyngien inférieur, etc., etc.). Si les anomalies des muscles du voile du palais sont moins complexes, c'est parce que — les Crocodiles exceptés — ce voile ne se rencontre que chez les Mammifères et qu'il est môme dépourvu de luette, et par conséquent de glosso-staphylins, chez la plupart d'entre eux. En réalité, à part le palato-pharyngicn qui est à la fois un muscle du voile du palais et du 'Tourtual. MiiUers arch., 1841, p. 152. MUSCLES DE LA TÊTE 87 pharynx, ce voile n'a que deux muscles propres : un tenseur et un élévateur. PALATO-STAPHYLIN Absence. — Sur une fille dont la luette était rudimentaire j'ai noté l'absence du palato-staphylîn droit. Il ne s'agissait pas là d'une fusion des deux releveurs de la luette, car le faisceau musculaire unique était très faible et distant de la ligne médiane du voile du palais. Anatomie comparée. — La luette est bien prononcée chez tous les Anthropoïdes, sauf chez Voram/\ Le professeur Hartmann a toutefois observé un orang- qui avait la luette, les piliers du voile du palais bien apparents et la base de la langue voûtée. Cruveilhier dit, du reste, que la luette manque quelquefois chez l'homme. Fusion des deux muscles. — Les releveurs de la luette sont si sou- vent fusionnés que les anciens anatomistes, Morgagni entre autres, les avaient décrits comme un seul muscle sous le nom de M. azygos uvidœ. Entre la fusion complète et l'indépendance absolue j'ai ren- contré tous les degrés. Variations des insertions. — J'ai vu les deux palato-staphylins d'un aliéné se détacher de la face supérieure du voile du palais, à deux centimètres des os palatins. M. Macalister a vu de son côté, à « Adé- laïde Hospital », un individu dont la luette se repliait sur elle-même comme un doigt de gant, quand, la bouche ouverte, cet individu pro- voquait par une large inspiration la contraction des muscles palato- staphylins. « Il est évident que pour produire cette involution il était nécessaire, dit M. Macalister, que le motor uvulœ fût attaché tout à fait à l'extrémité de la luette et n'eût avec cet organe aucune autre connexion". » Anatomie comparée. — Dans le cheval et presque toujours dans Y âne 'Bischoff. Anat. des f/orilla cit., p. 37 et Reicherl, Pharynx ah sprach und schluckap parai. Munchen, 1882, p. 24, pi. IK, fig. 10. - Duvernoy. Loc. cit., p. 201. 'Macalister. Loc. cit., p. 41. 88 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME et le mulet les palato-staphylins prennent leur origine, non pas aux palatins, mais à l'aponévrose du voile du palais. (Chauveau et Arloing^) Faisceaux surnuméraires. — Au dire de Diemerbroecket de Heister, (( les palato-stapliylins sont secondés par deux autres petits muscles placés sur les côtés appelés cérato-staphylins et surnommés éjnstaphy- lins latéraux. Ils ont leur attache fixe au bec osseux que termine l'aile interne de chaque apophyse ptérygoïde et couchés sur la face supé- rieure de la cloison ils vont se perdre à la luette » . Ces épistaphylins latéraux me paraissent être des faisceaux aberrants des péristaphylins externes. PALATO-GLOSSE Il est quelquefois rudimentaire. M. Macalister l'a vu échanger quel- ques fibres avec l'hyo-glosse et le pharyngo-glosse. Le glosso-staphylin droit est souvent relié au gauche par un faisceau qui croise à angle droit le raphé médian de l'aponévrose du voile du palais. Cette dispo- sition est considérée peut être avec raison comme normale par le pro- fesseur Leidy, de Philadelphie-. Dans le Troglodytes Aubryï le muscle dont il s'agit, n'était représenté que par de « faibles tractus'^ ». MUSCLES DU PHARYNX CONSTRICTEUR SUPÉRIEUR Variations de développement des faisceaux. — Le constricteur supérieur est formé par la réunion des muscles ptérygo-bucco-mylo et glosso-pharyngiens Selon Verdier le mylo-pharyngien ne se rencontre ' Arloing et Chauveau. Loc. cil., p, 409. ''Leidy. Elementary Irealise on hi/man analomy, 2« édit., 1889, p. 281. ^Alix et Gratiolet. Loc. cit., p. 213. MUSCLES DE LA TETE 89 pas chez tous les sujets'. Le bucco-pliaryngien est quelquefois rudi- mentairc. Chez le chai qui ne possède pas de mylo-pharyngien, j'ai dit que le buccinateur élait « mince et grêle ». Variations des insertions des faisceaux. — Le ptérygo-pharyn- gien peut naître de tout le bord de l'aile interne de l'apophyse ptéry- goïde, de la moitié supérieure ou inférieure de ce bord ou seulement du crochet piérygoïdien. Il est parfois formé par deux faisceaux dont l'inférieur provient de ce crochet (M". ptéri/go-pJiarijngien exlrinsègue de Cruveilhier). On a vu le mylo-pharyngien constitué par les fibres les plus externes du mylo-hyoïdien (Andersen-) et le glosso- pharyn- gien par un prolongement de l'hyo-gloSse, du génio-glosse et du lingual transverse. Il faut, sans doute, chercher la raison d'être de plusieurs de ces substitutions dans ce fait que le mylo-hyoïdien, le génio-hyoïdien et le glosso-pharyngien dérivent de la même couche du muscle ventral que les muscles du voile du palais ( Humphry). Isolement des faisceaux. — Le bucco-pharyngien a été considéré comme un muscle autonome par Rowley\ le glosso-pharyngien, par Santorini ■*, le ptérygo-pharyngien, par Santorini et ^Yinslo^v^ Broca a donné le nom de M. amygdalo-glosse à un petit faisceau qu'on trouve entre le bord inférieur de l'amygdale et la partie corres- pondante du bord de la langue et qui n'est vraisemblablement qu'un faisceau aberrant du glosso-pharyngien ^ W inslow a appelé M. génio- fharyngien un faisceau du génio-glosse qui se perd sur les parties latérales du pharynx. Dans le chai le glosso-pharyngien et le génio- pliaryngien sont séparés des constricteurs supérieurs du pharynx par le constricteur moyen et ne font pas, par conséquent, partie du pre- mier (Strauss-Durckheim). CÉPHALO-PHARYNGIEN Le céphalo-pharyngien dont les traités classiques d'anatomie fran- çaise ne parlent pas ou ne parlent que d'une façon confuse bien ' Verilier. Abréf/é de l'analomie du corps /(innain, Bruxelles, 17ô9, t. 1, p. 213. - Andersen. Jourii. of anal, and phijs., 1888. •^Rowley. Schola Medic Universcdis Nova, Londres, 1794, vol. I,. pi. XVIII, fig. 4, K. ^Santorini. Observât, anaf. cit., p. 213. ^ Winslow. Expos. Anat. Amsterdam. 1793, p. 350 et 708. ■* Bonamy, Broca et Beau. Allas d'anatom. descripf., t. III, pi. VII bis. 90 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME qu'il soit constant, est un muscle qui s'attache, en haut, sur les iné- galités qu'on remarque sur la face inférieure de l'apophyse basilaire de l'occipital, en avant de ses condyles et, en bas, sur la partie posté- rieure du pharynx. (Yerheyen \ Yerdier -, Albinus ', Sandifort % Rol- fmcius^, etc.) Rigoureusement parlant le céphalo-pharyngien type est donc un occipito-pharyngien. Segmentation du muscle. — Meckel l'a vu formé par deux faisceaux qui semblaient être une dépendance du stylo-pharyngien. Variations de forme. — A l'état normal il est plat comme un ruban; à l'état anormal, rond comme un cordon. Variations des insertions. — Il se termine le plus souvent sur le ptérygo-pharyngien, principalement dans la variété dite M. pétro-pha- ryngien dAlbimis; mais il peut se terminer aussi sur la muqueuse du pharynx en passant entre le constricteur supérieur et le constricteur moyen (Albinus, Macalister, 1 cas personnel), sur l'aponévrose pha- ryngienne, etc. En haut le déplacement de ses insertions donne lieu aux formations anormales appelées M. pétro-oharynrjien , M. salpingo-pharyngien et M. sphéno-pharyngien. Je vais les décrire succinctement. A. Pélro-pharyngien d'Albinus. — Il naît de la face inférieure du rocher, en dedans de l'apophyse styloïde et se perd généralement dans le ptérygo-pharyngien. Macalister l'a vu se détacher de l'apophyse vaginale, Lutchmans " du canal carotidien ; Debierre du temporal, au niveau de l'angle de jonction des aponévroses céphalo et pétro-pharyn- ^iennes {M. ?nastoido-pharyngie)i de Debierre). B. Salpingo-pharyngien de Sandifoi^t et de Santorini. — Encore appelé M. levator pjharyngis intermis ; il se porte du bord inférieur de la trompe d'Eustache sur les parois latérales du pharynx où il se con- fond avec le palato-pharyngien. En raison de ses connexions intimes avec ce muscle et de sa non-insertion aux os du crâne les professeurs ' Yerheyen. yl«fl/. Bruxelles, 1710, 2» édit., t. I, p, 205. - Yerdier. Loc. c!7., p, 210. •^Albinus. Annot. Acad., lib. lY, cap. iv, p. 26. 'Sandifort. Exercit. Acad. Lugd. Batav., 1783, lib. II, cap. vi, p. 61. ^Rolfincius. Dissertai, anal., p. 534. " Lutclimans, cil. p. Sandifort. MUSCLES DE LA TETE 91 Leidy, Macalister et plusieurs autres en font une dépendance du palato-pliaryngion. La question sera jugée le jour où il sera prouvé sans conteste que la portion osseuse et la portion cartilagineuse de la trompe d'Eustachc ont une origine embryogénique ditTérente. Au dire de Haller ce qu'on nomme M. saipinr/o-pharyngien est un amas glandulaire et non un faisceau contractile. On rencontre, sans doute, des glandules muqueuses ou en grappes, disposées linéaire- ment dans la partie supérieure de la paroi postérieure du pharynx et principalement dans le voisinage de la trompe d'Eustache, mais ce n'est pas une raison pour nier l'existence du salpingo-pharyngien. .Je l'ai trouvé deux fois et les coupes histologiques que j'en ai faites après durcissement, ont témoigné péremptoirement qu'il était bien constitué par des fibres musculaires striées. G. Sphé7io-pharyngien de Riolan. — Il a été décrit en ces termes par Riolan. « Le premier des muscles du pharynx se nomme sphéno-pha- ryngien et sortant d'une petite pointe de l'os sphénoïde (l'épine) qui est proche de l'apophyse styloide et se baissant finit aux cotés du gosier '. » M. Macalister l'a vu provenir de l'épine du sphénoïde et du ligament de Civinini et se terminer dans le constricteur inférieur du pharynx. Il peut être remplacé par un ligament. Yalsalva et Winslow l'appellent spJu'no-salpingo-phanjngien, « en raison, disent-ils, de son attache fixe à l'apophyse épineuse du sphé- noïde et aussi à la portion cartilagineuse de la trompe d'Eustache ». C'est là, au contraire, un mode de conformation exceptionnel. Faisceau surnuméraire. — Le céphalo-pharyngien reçoit quelquefois un faisceau de renforcement provenant de l'aponévrose du voile du palais. Ainsi conformé, il constitue le M. occipito-stajjhijUn de Sap- pey \ De l'étude des anomalies du muscle en cause il appert : L Que le terme générique sous lequel on le désigne n'est pas abso- lument à rejeter. Il s'applique aussi bien à lui qu'à tous les faisceaux ses dérivés, qui se portent de la base du crâne au pharynx. Mais, dira- t-on, le ptérygo-pharyngien et le stylo-pharyngien sont également des céphalo -pharyngiens ? Nullement. Dans les mammifères la lame ' Riolan. i\/««MeZ anal, el palhol. ou Abrérjé de toute l'anatom., trad. franc. Paris, 1661» liv. Y, p. 527. *Sappej'. Tralt.iVanat. descript., 1857, t. III, p. 38. 92 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME interne de l'apophyse ptérygoïde est un os distinct, tos ptérygoide, qui fait partie de la face. L'apophyse styloide (stylhial) regardé pendant longtemps comme une dépendance du crâne, appartient à la chaîne hyoïdienne ; II. Que les anatomistes qui décrivent l'occipito-pharyngien avec le ptérygo-pharyngien, qui ne font pas de l'occipito-pharyngien un muscle autonome, commettent une erreur. Anatomie comparée. — Km muscle ptérygo- pharyngien s'adjoignent normalement dans nos quadrupèdes : Des faisceaux venant de la hase de la langue et dits glosso-jiharyn- giens qui sont les homologues des pharyngo-glosses des anthropoto- mistes ; Des faisceaux procédant du voile du palais et qui vont au pharynx et au cartilage thyroïde et qui sont, par conséquent, équivalents aux pharyngo et thyro-staphylins de l'homme ; Et quelquefois un faisceau grêle qui se porte au conduit guttural du tympan ou aux parties qui l'avoisinent et qui peut être assimilé au céphalo-pharyngien de Verheyen et de Rolfincius et à ses différentes variétés. CONSTRICTEUR MOYEN Variations de structure. — La partie moyenne du constricteur moyen est parfois si rudimentaire qu'il semhie être formé par deux corps. Le faisceau qui s'attache à la grande corne de l'os hyoïde [grand cérato-pharyngien de Winslow) peut manquer. Il était « mince et grêle » dans le gorille de Duvernoy. Variations des insertions supérieures. — Chez deux hommes et chez une femme, j'ai vu le constricteur moyen remonter, à droite et à gauche, sur toute la longueur du ligament stylo-hyoïdien. La même malformation a été ohservée par M. Macalister. Faisceaux surnuméraires. — Il est renforcé quelquefois par un faisceau provenant du corps triticéal. Dans des cas ohservés par Masse* et 'liasse. Mijotomie spechnen. Leipsick, 1784, p. 28. MUSCLES DE LA TKTE 93 Sœmmcrring ' il était formé par trois faisceaux naissants : le premier des cornes de l'os hyoïde, le deuxième du corps triticéal, le troisième du ligament tliyro-hyoïdien. Ces faisceaux ne sont vraisemblablement que des faisceaux détachés de la masse commune des constricteurs qui se sont soudés aux parties molles qui relient les arcs hyoïdiens et thyroïdiens au lieu de se souder à ces arcs eux-mêmes. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il peut être inséparable du constricteur inférieur, échanger quelques fibres avec le stylo-glosse et le thyro-hyoïdien. Dans le chat, d'après Strauss- Durckheim, quelques faisceaux du thyro-hyoïdien passent directement dans le constricteur moyen. CONSTRICTEUR INFÉRIEUR Faisceaux surnuméraires. — Meckel et Winslow appellent muscle œsophagien et muscle thijro-adénoUlien des trousseaux de fibres du constricteur inférieur du pharynx qui se portent sur l'œsophage et la glande thyroïde iVoy. M. élévateur de la glande thyroïde). Douglas nomme muscles sijndesmo-pharyngiens des faisceaux de fibres qui naissent « tout le long des ligaments par lesquels les cornes supérieures du cartilage thyroïde tiennent aux pointes des grandes cornes de los hyoïde et qui viennent en arrière se rencontrer sur la ligne blanche - » . Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Le constric- teur inférieur peut être plus ou moins uni par quelques fibres aux muscles sterno-hyoïdien, thyro-hyoïdien et crico-thyroïdicn, et même à la trachée et au crico-aryténoïdien postérieur (voy. ce muscle). AxATOMiE COMPARÉE. — Daus Ic Troglochjtes Aubry'i le constricteur infé- rieur se détachait du cartilage thyroïde et du premier anneau de la trachée. Chez un chimpanzé disséqué par M. Testut, les faisceaux externes du sterno-thyroïdien s'inclinaient en haut et en arrière pour aller se confondre avec le constricteur inférieur \ D'après Kanthack ' Sœmmerring. Loc. cit., p. 130. - Winslow. Loc. cit., p. 709. 'Testut. Trait, des anom. musc, p. 247. 94 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME le crico-thyroïdien de l'homme est encore, vers le quatrième mois de la vie intra-utérine, si intimement uni au constricteur inférieur du pharynx qu'il est impossible de les séparer'. STYLO-PHARYNGIEN Bôhmer a donné le nom de stylo-phanjngeus aller à un second stylo- pharyngien situé au-dessous et en dedans du stylo-pharyngien dont il partage les insertions. C'est pour moi le faisceau profond du stylo- pharyngien dédoublé. PALATO-PHARYNGIEN Luschka décrit à ce muscle deux portions : une portion thyro-pala- tine et une portion pharyngo-palatine "^ qui peuvent anormalement être entièrement distinctes. Avant Luschka ces deux portions ont été signalées par Winslow et appelés par lui M. pharyngo-staphjlin et M. thijro-staphylin. Mieux encore Winslow en avait indiqué une troisième, le « M.périsict'phyli- pharyngien, qui est attaché entre la luette et l'extrémité inférieure de l'aile interne de l'apophyse ptérygoïde et se termine sur les côtés du pharynx ». Cette troisième portion, très difficile à trouver chez les sujets maigres et fort jeunes, est l'homologue du M. hypéro-pharyngien de Santorini. MUSCLES SURNUMÉRAIRES Azygos du pharynx Ce muscle dont Meckel et Santorini'^ ont donné une excellente des- cription est impair, médian, en rapport avec les des muscles constric- teurs supérieur et moyen du pharynx sur lesquels il repose et dont il est quelquefois inséparable. *Kanthack. Jauni, of anal, and yhys., 1892, p. 219. -Luschka. Anatomie des Menschlichen, llolsas^ Tublngen, 1862, p. 200. ^Santorini. Observ. anat. cit., p. 121. MUSCLES DE LA TÊTE 95 C'est donc bien un muscle parlicuUeretnon une variété du céphalo- pharyngien qui est bilatéral et par conséquent double. Il s'étend du tubercule pharyno-ien de l'apophyse basilaire de l'occi- pital au raphé du pharynx, « Sa longueur, dit M. Macalister, dépasse rarement un quart de pouce ou un demi-pouce, mais je l'ai vu atteindre un pouce ^ » Je l'ai rencontré un certain nombre de fois et j'incline volontiers à croire qu'il est beaucoup moins rare qu'on ne le prétend. J'ignore quel est son homologue dans la série animale. Pharyngo- cutané M. Lejars a désigné sous ce nom un muscle creux, formé de fibres striées qu'il a trouvé dans la région sous-hyoïdienne et qui s'étendait du bord supérieur du cartilage thyroïde à la peau recouvrant l'articu- lation sterno-claviculaire ^ C'est un vestige de ces diverticula pha- ryngés, pourvus d'une couche contractile, dont la littérature anato- mique cite maints cas chez l'homme. Stylo-pharyngien inférieur En recherchant le .stijlo-pharijngieii al ter « de Bohmer » mon chef des travaux anatomiqaes, M. le docteur Revol, un de mes prosecteurs, M. Cuvier et moi, avons trouvé un stylo-pharyngien surnuméraire. Premier cas. (Note communiquée par M. le docteur Revol, chef des travaux anatomiques.) Homme, cinquante ans, aliéné, décédé en jan- vier 1885. — A droite et à gauche du pharynx, on rencontre une ban- delette charnue, plate, étroite, qui se détache du sommet, de l'apophyse styloïde, descend en croisant obliquement d'avant en arrière le stylo- pharyngien normal, sous le constricteur moyen et le faisceau thyroï- dien du constricteur inférieur et va se perdre, non loin du raphé aponévrotique postérieur, dans la partie moyenne du faisceau cricoï- dien de ce dernier constricteur. Deuxième cas. (Observé par M. Cuvier en 1878.) — A un centimètre et demi environ du sommet de l'apophyse styloïde, on trouve, à droite, ' Macalister. Catal. cVanotom. cit., p. 39. -Lejars. Bullet.de la Soc. cVAnthropol. de l'aris, J890, p. 155. 96 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE CHEZ L'HOMME une lamelle musculaire très mince qui se dirige en bas, en formant un X avec le stylo-pharyngien et se termine en arrière, à deux travers de doigts du raphé médian postérieur, dans le chef le plus élevé du constricteur inférieur. Le sujet qui présente cette anomalie est une fille de vingt-cinq ans, morte phtisique. Troisièjne cas. (Personnel.) — C'est la reproduction du vice de déve- loppement précédent. Je l'ai observé également à droite et sur une per- sonne du sexe féminin. Anatomie comparée. — Ce n'est pas là évidemment un stylo-pharyn- gien dédoublé. Il s'attache au sommet de l'apophyse styloïde au lieu de s'attacher à sa base, est dirigé d'avant en arrière au lieu d'être dirigé d'arrière en avant et n'a aucune connexion avec le cartilage thyroïde. Qu'est-ce donc ? Chez les Éguidés, il n'est pas rare de rencontrer un second muscle stylo-pharyngien. Celui-ci procède de l'extrémité inférieure de la grande branche hyoïdienne ou os styloïde, au lieu de la partie supérieure ; ces fibres s'engagent sous les muscles hyo et thyro-hyoïdiens, se dirigent de bas en haut en croisant la direction du précédent et se terminent sur le raphé fibreux médian de la face supérieure. Il attire la paroi supérieure du pharynx en arrière et en bas. Certains anatomistes l'appellent, disent MM. Arloing et Chauveau, stylo-pharyngien inférieur et le considèrent comme un constricteur du pharynx. Ce muscle n'existe quelquefois que d'un seul côté. Entre le stylo-pharyngien inférieur des animaux et le faisceau précité que j'ai disséqué chez l'homme, la similitude me semble absolue. MUSCLES DU COU RÉGION CERVICALE SUPERFICIELLE PEAUCIER Le peaiicier qui dans la plupart des Mammifères et des Oiseaux double toute l'enveloppe tégumentairc ù laquelle il imprime en se contractant des mouvements qui débarrassent les poils et les plumes des corps étrangers, se cantonne, dans l'espèce humaine, à la région cervico-faciale. Grâce à la mobilité extrême du membre supérieur et à la transformation de son extrémité distale en un merveilleux organe de préhension et de tact, il n'est plus, en effet, nécessaire chez l'homme. Ainsi que le pyramidal de l'abtlomen qui est un muscle des Marsu- piaux et le petit psoas qui est un muscle des Animaux sauteurs, il ne devait s'y montrer qu'à l'état rudimentaire. Entrant toutefois dans le plan général des êtres vivants il réapparaît chez l'homme dans les régions du dos, de lépaule, de l'aisselle, etc., oii on ne le trouve pas d'ordinaire. A dire vrai, la localisation à la région cervico-faciale du peaucier chez l'homme est plus apparente que réelle. Avec un grossis- sement moyen le microscope fait voir des fibres musculaires striées, disposées en faisceaux cylindriques anastomosées dans toute l'épaisseur du derme humain au-dessous duquel elles forment une couche mince de 0°"",1. Cette disposition est d'autant plus manifeste que le sujet est plus jeune ; elle atteint son maximum d'évidence chez le fœtus. Pour plus de clarté, j'étudierai d'abord les vai'iations du peaucier 7 98 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME cervico-facial, puis les lambeaux de peaucier qui ont été rencontrés dans les régions du dos, des aisselles, etc. I. — Variations du peaucier cervieo-faeial. Absence. — Cette absence, qui rentre dans le cadre des anomalies évolutives ou progressives, a été constatée d'un seul côté et des deux côtés par M. Macalisteret moi. Gegenbaur a observé un cas d'atrophie complète de toute la moitié inférieure du peaucier, « fait qui est important, dit-il, parce que la partie supérieure de ce muscle qui est innervé également par le nerf facial, paraît la plus primitive * » . Une anomalie analogue a été notée chez un Parisien par M. Chudzinski. Variations de texture. — Les pcauciers cervicaux peuvent être constitués par des fibres très minces et très pâles séparées par des interstices celluleux plus ou moins larges ou, au contraire, par des fibres très denses et très rouges rappelant les fibres du platijsma myoïdes des animaux. Il n'est pas rare de disséquer des sujets chez lesquels les peauciers cervicaux sont inégaux en force. Avec Meyer, je crois qu'ils sont plus épais et plus larges chez l'homme que chez la femme ^ Anatomie comparée. — Dans le mouton, le bœiif^ la chèvire et môme assez souvent chez les Solipèdes le peaucier est réduit, au cou, à un mince fascia aponévrotique sur lequel se perdent un ou deux faisceaux charnus. Dans le porc il est, par contre, relativement épais. Dédoublement du muscle. — Henle a signalé le premier la possibi- lité de l'apparition au cou de faisceaux musculeux sous-cutanés trans- versaux ^. Anatomie comparée. — Les Mammifères inférieurs possèdent deux peauciers cervicaux, à droite et à gauche : un peaucier superficiel ou externe composé de fibres longitudinales et un peaucier profond ou interne [sphincter colli) formé par des fibres transversales. « Chez le chien et le chat, dit M. Lcsbre \ le peaucier du cou se dédouble en ' Gegenbaur. Irait, d'anal. ïmm. cit., p. 15. » Meyer, t. III, p. 203. ' Henle. Muskeîlefire. * Lesbre. Loc. cit., p. 12. MUSCLES DU COU 99 doux couclios prineipîik's : Yiiuc naissant du slerniim et disposant ses libres transversalonicnL sur le devant du cou, Taulrc ju'océdant de la face externe de l'épaule et du bord postérieur du cou. Ces deux couches se rencontrent encore chez les Mafds (Gegenbaur, Rabl, Ruge, Wie- dersheim ', etc.). Chez un gibbon entelloïde disséqué par M. Clmdzinski, le pcaucicr, forme par un double plan charnu, présentait deux entre-croisements dont un était placé au niveau de la fourchette sternale, et l'autre au niveau du bord inférieur de l'os hyoïde". Entre-croisement des deux muscles sur la ligne médiane. — L'entre- croisement des deux muscles, au niveau du menton, peut faire défaut ou être plus étendu. Zagorsky % Gantzer '' et Flcischmann '" ont siirnalé l'existence de faisceaux d'union sous-mentonniers entre les deux muscles. Kclch a disséqué deux sujets chez lesquels un ruban musculaire étroit, détache de l'apophyse mastoïde, allait rejoindre au- dessous du menton, après avoir croisé la glande parotide, le masséter et l'artère faciale, un ruban de mémo nature venant du côté opposé. Ce ruban contractile auquel Kelch a donné le nom de M. menti acces- sorias a été retrouvé par Wood ^ Dans deux cas observés par Froriep les peauciers entre-croisés se continuaient dans les triangulaires des lèvres. Sur deux nègres M. Chudzinski '' a vu les muscles on question commencera s'entre-croiser au-dessous de l'os hyoïde et s'envoyer une bandelette charnue formant, au niveau de la saillie du cartilage thy- roïde, un angle ouvert en bas. La fusion complète des deux peauciers en avant a été notée par M. Macalister. J'ai eu quelquefois l'occasion de rencontrer des trousseaux de fibres reliant, au-dessous de la pomme d'Adam, le peaucier droit au peaucier gauche. 11 me semble que Quain a raison de prétendre « que lorsqu'il y a chez l'homme une décussa- tion des fibres des peauciers, ce sont les fibres du peaucier gauche C|ui sont les plus superficielles » . Anatomie comparée. — .Je rappelle pour mémoire que dans diverses ' Wiederslieiai. Manuel iranaL des Vertébrés, 1890. -Chudzinski. Quelques observations sur les muscles peauciers, p. 71. ^Zagorsky. Méin. de l'Acad. impêr. de St-Pétersbourg, t. I, p. 357. * Gantzer. Dissert. anal. musc, variet. sislens, p. 6. " Fleischmann. Erlangcn Abhandlungen, vol. I, p. 28. ° Kelch. Beitrage, XX, p. 30. ' Chudzinski. Bulle t. de la Soc. d'unlhrop. de Paris, 1875, p. 5. 100 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME espèces animales, notamment dans les Cynocéphales et les Cercopi- thèques, l'entre-croisement des peauciers sur la ligne médiane du cou et leur terminaison dans les muscles du menton constituent une dis- position normale. « Si dans le gibbon, dit M. Deniker, les bords internes du peaucier sont divergents en bas, comme dans la majorité des cas chez l'homme, ils se rencontrent sur la ligne médiane chez le gorille et chez le chiinpanzé \ » Cette fusion a été signalée en effet chez le gorille et chez le chimpanzé par Duvernoy, Ehlers, Yrolik, etc., et chez Yhapale par Ruge. Variations de largeur et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Le peaucier qui chez l'homme s'étend en haut jusqu'aux dents inférieures et, en bas, jusqu'au creux sous-claviculaire, possède à peu près la même extension chez le gibbon. Chez le chimpanzé il remonte jusqu'à l'arcade zygomatique et môme au-dessus. « J'ai observé un cas, dit M. Hartman -, oi^i le peaucier des Anthropoides envoyait un faisceau large d'environ 18 millimètres jusqu'à l'origine des lignes temporales inférieures. » M. Deniker a rencontré le peau- cier de la nuque une fois sur six chez le gorille adulte. Dans le fœtiis de gorille le peaucier de la nuque est constant et empiète sur la région parotidienne. Dans Vorang, le peaucier envoie des faisceaux supérieurs vers la face et des faisceaux inférieurs sur l'aponévrose deltoïdienne. Le muscle dont il s'agit embrasse toute la nuque, toute la partie supé- rieure du cou et se prolonge jusque sur le dos et sur la partie latérale du thorax dans les Cynocéphales (Broca) ', le wz«>. *Rolleston. Transact. lin. soc, juin 1868. pi. 2. MUSCLES DU COU 103 rhommc qui n'ont aucune connexion avec le peaucier cervical doivent être rapportés soit au dorso-Juimérien, soit au dermo-gastriqiie. Décrivons-les brièvement : Peaucier axillaire. — Il n'est pas rare de rencontrer dans le creux de l'aisselle des trousseaux de fibres rouges, dites fibres de Lucas. dirigés parallèlement au bord inférieur du grand pectoral. Wood a trouvé, à droite et à gauche, dans la région thoracique latérale une bandelette musculeuse qui naissait, entre le deuxième et le troisième cartilage costal, de l'aponévrose présternal et allait s'insérer sur le tendon du grand dorsal '. Cette bandelette a été observée aussi par Henle, Macalister et Turner. l.e professeur Testut a appelé peaucier dorso-huméral une série de libres contractiles qu'il a trouvées chez un nègre où elles s'irradiaient de la face externe de l'aponévrose axil- laire, en partie sur la peau du dos, en partie sur la peau du bras"-. Peaucier costo-abdominal. — MM. Macalister-' et Turner' ont noté la présence de lambeaux de platysma, le premier sous la peau qui recouvre les quatrième et cinquième digitalions du grand dentelé, le second sous la peau qui recouvre la partie moyenne et antérieure du grand oblique de l'abdomen. Peaucier du dos. — M. Tuiner a disséqué^ : a) Un faisceau musculaire couché sur l'aponévrose sous-épineuse ; ,3) Un faisceau naissant de l'aponévrose sus-acromiale et se confon- dant avec le trapèze, au niveau de l'apophyse épineuse de la première dorsale ; y) Un faisceau sus-lrapézien, parallèle à la colonne vertébrale, et ayant pour limite supérieure une ligne passant par la deuxième dor- sale et pour limite inférieure une ligne passant par la sixième. Perrin a vu un faisceau analogue fixé sur les parties droites des apophyses épineuses de la huitième et de la neuvième dorsale. Il l'a appelé M. dorso-fascialis. En 1873. Popoiï a fait mention d'un muscle tensor fasciœ^ deltoïdese s'é tendant de l'aponévrose deltoïdienne à l'aponévrose sous-épineuse. ' Wood. Lof. cit. sup/-à, p. "^'19. "Testut. Coniribiition à Vanatomie des races nèf/res. 'Macalislor. Cat. cit.. p. 17. * Turner. Jotirn. of anat. and plvjs., vol. I. p. 252. "^ Tuiner. Ibid., vol. V, p. 117. 101 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Un muscle du même genre a été' signalé en 1877 par Zincone ^ Sur deux sujets disséqués par Flesch, le peaucier dorsal qui avait pour origine la ligne courbe supérieure de Foccipital se terminait par trois dentelures sur la peau de là nuque, l'aponévrose parotido-massétérinc et le peaucier cervico-facial -. Pendant Tliiver de 1887-1888, j'ai ren- contré chez riiomme et chez la femme, d'un seul côté ou des deux. des îlots de platvsma : {a) sur le sus-épineux, tout près du bord verté- bral du scapulum, 'b) sur le sous-épineux, entre l'acromion et le tra- pèze (les libres sous-cutanées, formant avec celles du trapèze un angle de 60° et n'avant aucune connexion avec elles;, (c) sur le grand dor- sal, d sur le trapèze. STERNO-GLÉIDO-MASTOÏDIEN Absence. — L'absence des deux sterno-cléido-mastoïdiens coïncidant avec l'absence des deux clavicules a été notée par Rappeler ^ M. Ma- calister a constaté le défaut de présence du chef sternal. Indépendance des deux chefs. — Depuis la publication de mon article sterno-cléiJo-mastoïdien, dans le Dictionnaire de Dechambre et Le Reboullet, j'ai acquis la conviction que ce mode de conformation, que j'avais considéré comme anormal est, au contraire, normal. Le. sterno-mastoïdien et le cléido-mastoïdien sont bien deux faisceaux distincts comme l'ont prétendu Aibinus et Theile \ AxATOJiiE COMPARÉE. — La séparation du sterno-cléido-mastoïdien en deux corps « est la règle chez tous les Anthropo'ides « (Deniker\ Dans la série animale le sterno-mastoïdien et le cléido-mastoïdien sont d'autant mieux séparés et indépendants que la clavicule est plus forte- ment développée. Le sterno-mastoïdien est également libre de toute adhérence dans les Équidés, — où il est connu sous le nom ào, slerno- maxillaire ou slerno-inandibiilaire , — parce que son tendon terminal ' PopofF et Zincone cilés par Froriep in Arch. f. an. u. ph'js., 1877, p. 46. * Flesch. Varielœlen BeobaUhungen uus dem Pvœparai'saale zu Wurzburfj, 1879, w IG. ^ Rappeler. Mjjologie. * Theile, p. 16-2. — Theile a appelé abaisseurs de la lêle [nulatores capitis) le steri.o- niastoïdien et le cléido-mastoïdieu, dont il a fait, à l'exemple d'Albinus, deux inuscies autonomes. MUSCLES DU COU 10b se fixe à l'angle du maxillaire inférieur ; mais ce terme exprimant une particularité secondaire a le défaut de faire supposer que l'attache essentielle n'existe pas, tandis qu'elle est bien représentée par une aponévrose qui émane du tendon terminal, passe sous la parotide, et va se fixer avec celle du cléido-mastoïdien à l'apophyse mastoïde. Une disposition analogue se retrouve chez les Chamraux. Fusion des deux chefs. — Cette fusion peut être plus ou moins com- plète. Lafusion complète aéléobservéeparMM. Mac-Whinnie, Macalister et moi des deux côtés, chez une jeune fille}. Dans mon article stcrno- cléido-mastoïdien, du Dictionnaire de Dechanibre, j'ai donc déclaré qu'elle était « très rare ». Dans son Traité des anomalies musculaires imprimé après la publication de mon article M. Testut a avancé qu'elle n'était pas « très rare ». Lequel, de M. Testut ou de moi, a raison? Un des prosecteurs du professeur de Lyon s'est chargé de la réponse ': « Sur soixante sujets examinés, dit- il, il ne nous a pas été donné de trouver cette disposition... Nous nous sommes adressés à des sujets fortement musclés et toujours il y avait isolement des deux faisceaux, au moins à leur origine. » Dans la taupe le chef claviculaire très grêle se confond immédiatement avec le chef sternal dont on ne peut le séparer (Meckcl). Variations de volume des deux chefs. — D'ordinaire le chef sternal est plus prononcé que le chef claviculaire, mais on peut observer une disposition inverse. Anaïomie comparée. — Le chef sternal était plus gros que le chef claviculaire dans les chimpanzés disséqués par MM. Macalister, Wilder, Wyman et Champneys, et moins gros dans le gorille disséqué par Duvernoy. Le chef sternal est le plus faible chez le Cynocéphale Anubis, les CercopitJicques et les Macaques {Macacus rhésus, sinicus, nesmeslri- mts, cf/notnohjus, etc.). Il est le plus fort dans Vinuus (Yrolik;. Intersections aponévrotiques dans le corps charnu du muscle. — Ces intersections occupent, en général, d'un côté ou des deux côtés la partie inférieure des deux faisceaux ou d'un seul. Elles peuvent com- prendre toute la profondeur et toute la largeur des fibres charnues, ' Maiibrac. Hecherches anatomiques el plvjslolofjiques sur le muscle slerno-cléido-maslo'idlen , th. inaiig. Paris, 1883, p. 10. 106 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME OU seulement une partie de leur largeur et de leur profondeur, être rectilignes ou en zigzags, etc. M. le professeur Testut en a observé un cas très net chez un nègre dont les sterno-hyoïdiens et les sterno- thyroïdiens étaient coupés par des intersections analogues ^ J'ai dissé- qué une démente dont le chef sternaldu sterno-cléido-mastoïdien droit était divisé en trois parties égales par deux tractus aponévrotiques linéaires comprenant toute son épaisseur. Les autres muscles étaient normaux. Tout en observant que les intersections fibreuses du sterno-cléido- mastoïdien ont la même signification que celles des autres muscles du cou, je note pour mémoire que le sterno-mastoïdien (sterno-maxillaire) de la girafe est un muscle di gastrique (Lavocat). Breschet a donné le nom d'o.s.s« suprasierncdla sive epislernalia à des osselets qu'on trouve quelquefois en nombre double au-dessus de l'échancrure claviculaire de la partie supérieure du sternum -. Otto a considéré ces os comme des rudiments des septièmes côtes cervicales'', et d'autres anatomistes comme des sésamoïdes encastrés dans les ten- dons d'origine des nutatores capitis\ Ce sont simplement des vestiges de la partie interne ou médiane de l'épisternum si développé encore chez les Monotrêmes. Variations des insertions inférieures du chef sternal. — Ce chef peut s'attacher sur la face antérieure du sternum, plus ou moins près de la fourchette sternale, sur la fourchette sternale, sur l'angle externe- du manubrium. Observons à ce sujet que plus les sterno-mastoïdiens se rapprochent de la ligne médiane, plus leur union est intime, et qu'entre l'entre-croisement de la totalité ou de quelques-unes de leurs fibres tous les types se rencontrent. Ils sont môme quelquefois entièrement indépendants. L'insertion des sterno-mastoïdiens sur le bord supérieur du manubrium constitue une disposition normale chez les Mammifères dont les pectoraux sont très développés. Quelquefois le tendon du chef sternal envoie chez l'homme, comme chez le castor, le talon, Véchidné, etc., une expansion aponévrotique 'Testut. /-oc. cil., p. ii!I. ^ Breschet, Anii. des se. nul., 2* série, X, 91, t. Vill. ^ Otto. De rai'iorihus quibasdam scelell humani cuin animaliain sceleti anulorjus, Breslaii, 1820, p. 20. * Voy. Lusclika, Zeilsck /'. vissenschafll Zool. VI, 36, Tafl. II ; Gegenbaur, Jenaische Zeitschr, f. med. u. nalur, 1,175; Poirier, Journal de l'anal., 1890, etc. MUSCLES DU COU 107 qui donne insertion a des fihrcs du grand pecloral (KnolC, Maubrac % plusieurs cas personnels). Connexions plus intimes du chef sternal avec les muscles voisins. A). Avec le cléido-masloïdicn. Nous les avons indiquées ; />;. Avec le présternal (voy. ce muscle); C). Avec l'omo-hyoïdien. Ces connexions anormales assez rares onl été signalées par MM. SchwegP et Macalister. Muscle sterno-occipital. — 11 existe parfois en dehors du slerno- mastoïdien un faisceau musculaire qui se porte du sternum à l'occi- pital, et qu'on a appelé 7n. slenio-occipilal. Le sterno-occipital peut être entièrement libre ou bien se confondre plus ou moins avec le sterno-mastoïdien ou le cléido-occipital (voy. ce muscle). 11 a été signalé par Theile, Ch. llichet \ Macalister, Ehlers% Wood, Testut, Maubrac et moi. MM. Maubrac et Testut ont trouvé trois chefs sternaux : un sterno- masloïdien, un sterno-occipilal et un sterno-mastoïdien profond nais- sant du bord supérieur de la fourchette. M. Walsham" a rencontré deux fois et M. Testut une fois une bande- lette musculaire qui se portait de l'apophyse mastoïdc à la gaine des vaisseaux carotidiens [m. masto-carotidicn de Testut). AiNATOMiE coMPAHKi:. — Lc stemo-mastoïdien du chimpanzé de Champncys et celui de Vorang de Vrolik naissaient du sternum par deux tendons. Le sierno-occipital, libre ou fusionné avec le sterno- mastoïdien, existe dans le daiipinn, Y hyène, le blaireau {^iQckQl), Vouis bran (T Anicrique (Testut). Variations des insertions inférieures du chef claviculaire. — D'après Hallett, ce chef se prolongerait jusqu'au tiers externe de la clavicule chez un sujet sur liuiL Des meiisurations prises sur 14 chefs clavicu- laires par M. Maubrac il appert : ' KMott. Joarn. of an. and p/njs., t. XV, p. 150. ■Maubrac. Loc. cit. fiaprà, p. 12. ' Schwegl. Silziinf)beflclile dcr K. Akail. in ^Vien. Bd XXXIV, p. 51. * Ch. llichet. Bidlel. delà Suc. anal., Paris, 1873, t. XVlll, p. 137. ^Elilers. Uenle u. Pfet/fert; Zeitschrifl, vol. XXI, p. 297. " Walshani, ïe&f ut, Maubrac, Wood, Macalister, Theile. Loc.cil, passim. 108 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME « I. Que ce chef s'insère sur la clavicule à une distance de 1 centi- mètre et demi au plus de l'articulation sterno-claviculaire, mais peut s'en rapprocher jusqu'à s'accoler au chef sternal. « II. Que la largeur de l'insertion variable peut se rapprocher du tiers de la longueur de la clavicule, même l'atteindre 2 fois sur 14 (c'est à peu près la proportion indiquée par Hallett). « III. Que la ligne d'insertion ne dépasse jamais en dehors le milieu de la clavicule. » Variations des insertions supérieures du chef claviculaire. — Dans un cas observé par Gruber ce chef s'arrêtait à l'apophyse transverse de l'axis. A cette occasion Gruber a rappelé que II. Owen a trouvé le môme mode de conformation sur un orang [Jaresbiicher de Gruber, t. XVII). Connexions plus intimes du chef claviculaire avec les muscles voi- sins. A). Avec le trapèze (voy. ce muscle) ; B). Avec le cléido-occipital. Elles seront notées ci-dessous. Muscle cléido-occipital. — Je n'ai que quelques adjonctions à faire à la description que j'ai donnée de ce muscle en 1881 dans les Bulle- tins de la Société (T Anthropologie de Paris ^. Le cléido-occipital est un muscle situé en dehors du cléido-mastoïdien ou du sterno-occipital, — quand ce dernier existe, — dans le triangle sus-claviculaire qu'il rétrécit. Ordinairement distinct du cléido-mas- toïdien, il peut être uni inférieurement à ce muscle et en être détaché supérieurement ou, au contraire, lui êtie uni supérieurement et en être détaché intérieurement. Sur un sujet disséqué par M. Maubrac il formait avec le sterno-occipital et le cléido-mastoïdien un faisceau nettement différencié du sterno-mastoïdien. Il coexiste parfois aussi avec un sterno-occipital, un slerno-mastoïdicn et un cléido-mastoïdien autonomes. J'ai montré, en mai 189G, à MM. P. Barnsby, Thomas et Verbeck un cléido-occipital bilatéral dont l'extrémité supérieure était divisée en deux languettes aponévrotiques dont l'antérieure était fixée à la ligne courbe supérieure de l'occipital, en arrière du cléido-mas- toïdien et la postérieure sur le trapèze, près de l'occiput. Wood a vu 'T. IV, p. 654 et suiv. MUSCLES DU COU 109 ce muscle fusionner ses insortions inférieures avec celles du cléiclo- mastoïJien et se perdre supérieurement dans le trapèze. Wood, Testul elMaubrac onl trouvé, cluicun, un cléido-occipital qui avait une seconde t(Me d'origine provenant de l'extrémitc sternale de la clavicule. Dans un cas observé par M. Macalisler le muscle en question, bien conformé en bas, allait rejoindre, non loin de rocci])ut, le bord antérieur du tra- pèze. Il est quelquefois très grùle ou divisé en fasciculi. M. Walsham a noté la présence d'un cléido-occipital qui se partageait, à deux pouces au-dessous du crâne en deux corps cliarnus dont l'un s'insérait sur la partie moyenne de la clavicule et l'autre sur le même os, près du trapèze. Un sujet a offert à M. Nicolas un cléido-occipital segmenté vers le milieu de son trajet en trois branches dont l'une se perdait sur le splénius, l'autre sur le trapèze et la troisième sur l'occipital'. Wood a publié, en 1869, un travail fort important sur ce muscle dans les Trafisac lions of ihc Royal Society of London. Sur 102 sujets, dont 68 hommes et oi femmes il dit l'avoir rencontré 37 fois, 27 fois chez l'homme et 10 fois chez la femme; 34 fois il existait des deux côtés et 3 fois d'un seul. Dans les 3 cas d'unilatéralité, 2 fois le cléido- occipital avait pour homologue, du côté opposé, un omo-trachélien. D'autre part, le professeur W. Gruber a trouvé 2 fois sur 40 sujets le muscle dont il s'agit entièrement indépendant, 1 fois sur 3 sujets plus ou moins uni au cléido-mastoïdien et 7 fois sur 70 sujets au trapèze ^ Le cléido-occipital a encore été observé par Sœmmerring \ Kelch % MeckeP, Theile^ Hallett', Wagner*, Henle, Quain ^ Mac-Whinnie, Flower et Mûrie'", Bradley", Curnow'", Bardeleben ", Chudzinski, Krause, Gegenbaur, Kolliker '', Knolt, Giacomini ''', Giovanardi '^, etc. ' Nicolas, in Prenant. Loc. cil., p. 26. ■ W. Gruber. Abhandlungen, S. Iti, 17, 18. " .Sœmmerriug. De corpor. lunnaii. fahric. p. 112. ' Kelch. Deitflir/e, XXI, p. 31, ■ Meckel. De Duplic. monstr, p. 40-41. '• Theile. Encycl. aiiat., p. 163 et suiv. '' Ilallett. Eduibiii'fj med. and surf/ Joi/rn., 1816, p. 6. * Wagner. Heusinger's Zeilsclirif/, Bd 111, L. 337. "Quain. Artéries, pi. XXV. '"Flower et Marie. Joitrn. of an. and plijjs., vol. 1, p. 189. " Bradley. Ibid., 1872, p. 420. "Curnow. Ibid., 1874, p. 376. ''Bardeleben. Jahresbericht fia an. u.phys., 1877 cl Jenaische Zeitscltrift, 1881. '* Kolliker et Flesch, Varitœten Beobachlungen, W'urzburg, 1879. "'Giacomini. Arch. itul. de bioloyie, t. VI. "'Giovanardi. Lo Spalanzanni, fasc. 3 et 4, 1876. 110 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME C'est Wood qui a soupçonne le premier qu'il représentait chez l'homme une portion du céphalo-huméral des animaux. Wood dit l'avoir rencontré chez le Macacus radiatus, le slender, les Lorh, le Maki vari. Il est figuré avec une notice explicative dans les planches myologiques du marmouset, du sajou et du caUhrix de l'atlas de Cuvier et Laurillard. Il existe également, plus ou moins dif- férencié, dans le fourmilier, le tenrec^ le Itérisson, la taupe^ le lapin, le cochon dinde, la marmoLle, le blaireau, Xa belette, le chien, le chat, etc. Chez l'écureuil il est uni, en haut, au trapèze, mais en est séparé, en has, par Fomo-trachélien. Chez le surmulot il s'attache près de l'acromion. Chez les Chauves-souris qui n'ont pas de clcido-mastoïdien,le cléido- occipital serait représenté, d'après Wood, par le muscle occipital ou portion de la nuque du long extenseur des ailes, appelé par Cuvier dorso-occipital. Dans le tatou M. Gallon a décrit sous le nom de levator claviculse un muscle commençant à l'aponévrose occipitale et se ter- minant à la clavicule, à côté du cléido-mastoïdien, en avant du tra- pèze. Ce muscle est signalé aussi chez cet animal par Cuvier et Laurillard. Il s'agit là évidemment d'un cléido-oceipital et non d'un omo-trachélien (voy. ce muscle). Meckel a ohservé chez la marmotte et la sarigue deux cléido-mas- toïdiens ; le second cléido-mastoïdien de ces Mammifères, le plus externe, répond entièrement au cléido-oceipital. Il a été appelé par Meckel accessoire du sterno -cléido-mastoïdien ^ « 11 est cependant bien, plus vraisemblable, remarque M. Maubrac, de le considérer comme dépendant du céphalo-huméral. L'intervention de l'insertion acro- miale de l'acromio-trachélien entre le cléido-oceipital et le trapèze propre, l'insertion du cléido-oceipital sur l'intersection fibreuse du masto-huméral, le point d'émergence des branches du plexus cer- vical superficiel, semblent séparer le cléido-oceipital du trapèze et le rattacher à l'ensemble du sterno-cléido-mastoïdien. « Chez l'homme, par exemple, lorsque le cléido-oceipital manque, le plexus cervical émerge derrière le bord postérieur du cléido-mastoï- dien ; qu'intervienne un cléido-oceipital, et l'émergence n'aura lieu qu'à son bord postérieur, comprenant dans son anse les trois faisceaux sterno-mastoïdien, cléido-mastoïdien, cléido-oceipital". » 'Meckel. HandbucJi der Meiisch anat., 1816, p. 474. -Maubrac. Tli. cit., p. 21. M. Maubrac ajoute à tort au cêphalo-Jiuméral le faisceau cla- viculaire du grand pectoral : ce faisceau est supprimé chez les animaux peu ou point cla- MUSCLES DU COU 111 Chez les animaux dépoin'vus de clavicule les fiNres antérieures du trapèze, unies à celles du cléido-masloïdicn ou à celles du cléido-occi- pital et du cléido-mastoïdien, concourant à la formation du céplialo- huniéral, la question n'a, en somme, qu'un intérêt relatif; que le sterno- cléido-mastoïdicn soit constitué par deux, trois ou quatre faisceaux, le sterno-cléido-mastoïdien et le trapèze n'en appartiennent pas moins, au point de vue embryogénique, au mémo groupe musculaire (Hum- phry, Gegenbaur, etc.). Faisceaux aberrants, — J'ai trouvé chez deux hommes le chef ster- nal divisé à 4 centimètres au-dessus du sternum en deux faisceaux digastriques dont l'externe se portait à l'apophyse mastoïde, l'interne à l'angle de la mandibule. Cette anomalie a été observée par Bru- gnone \ Macalistcr, Theile, Maubrac, etc. Meckel déclare avec raison qu'elle est assez commune'-. On a vu encore des faisceaux des nulatores capilis se perdre : a) Sur l'anneau tympanique (Macalistcr) ; p) Sur le pavillon de l'oreille (Macalister) ; -,) Sur le ligament stylo-maxillaire (Macalister, 1 cas chez une femme) ; o) Sur la peau de la nuque (2 cas chez 2 hommes) ; s) Sur la cloison aponévrotique inférieure de la loge parotidienne [M. masioïdo-parotidien de ^I. Chudzinskii; '-) Sur l'os hyoïde (Barkow '). Anatomie compauée. — J'ai dit plus haut que dans les Ecjuidés et les Chameaux le sterno-mastoïdien était appelé slerno-maxillaire ou sterno-mandibulaive, parce que son insertion la plus apparente avait lieu à l'angle de la mâchoire inférieure. Chez les Ruminants le sterno-mastoïdien se termine généralement par un tendon lamelleux fixé à la crête qui réunit les apophyses mastoïde et basilaire. D'où le nom de sterno-basilaire sous lequel il est désigné dans ces Mammifères. En outre, dans le brmif, la chèvre, les cerfs^ — mais non dans le mouton, — ce muscle est recouvert pai- une forte vieilles, en même temps que l'espace sieruo-scapulaire est rétréci et le thorax comprimé latéralement. De plus, la velue céphalique monte entre le deltoïde et le faisceau sternal du grand pectoral. ' Brugnone. Cit. in Anal, de Meckel. 'Meckel. Trail. cVanal., 1825. ^Barkow. Monslra duplicia, Leipzig, p. 20. 112 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME bande musculaire qui s'étend du sternum au masséter et à la crête zygomatique, depuis l'orbite jusqu'à l'apophyse malaire. Les zooto- mistes qui, depuis Bourgelat jusqu'à Rigot, se sont spécialement occupés des Quadrupèdes domestiques, ont admis que cette couche superficielle constitue le sterno-mastoïdien des Ruminants . Ouant à la couche profonde — qui est le véritable sterno-mastoïdien — elle a été assimilée à fomo -hyoïdien, bien que ce muscle ait pour homologue le corps contractile qui se porte de l'os hyoïde vers la 3" vertèbre cervicale sans l'atteindre (voy. M, omo-hyoïdien). Ces erreurs de détermination ont cessé d'être, dès qu'il a été reconnu que la couche superficielle en question appartient au sous-cutané au cou. Le sterno-mastoïdien a également des connexions intimes avec la mâchoire inférieure dans Y éléphant, Xhyrax, le tapir, les oiseaux, etc. \)dJis>Vhipj)opotame il envoie un faisceau à l'apophyse transverse de l'atlas. (( Envisagé dans la série animale, le sterno-mastoïdien, dit M. Lesbre, ne varie pas dans ses insertions inférieures qui se font toujours sur l'extrémité sternale ; mais il n'en est pas de même de ses attaches céphaliques qui peuvent se transférer de l'apophyse mastoïde à l'angle de la mâchoire inférieure, à la crête zygomatique ou sur l'apophyse basilaire de l'occipital... Il est clair que, eu égard à la variété de ses insertions supérieures, le nom de sterno céphalique lui conviendrait beaucoup mieux en anatomie comparée que celui de sterno-mastoï- dien. Ici, comme dans bien d'autres cas, une bonne nomenclature ne saurait être déduite d'une seule espèce \ » A l'état normal le muscle mastoldo-parotidien de M. Ghuzinski me paraît être représenté par Y aponévrose cVinsertion faciale du sterno- cléido-mastoïdien du professeur Richet. Nutatores capitis à quatre chefs. — Des sterno-cléido-mastoïdiens composés par un sterno-mastoïdien, un sterno-occipital, un cléido- masloïdien et un cléido-occipital entièrement distincts ont été trouvés par Hallett, Wood, CurnoAv, KoUiker, Farabeuf. M. Maubrac en a observé six cas et moi trois (deux chez l'homme, un chez la femme et toujours des deux cotés). Une disposition semblable se rencontre normalement dans Y hyène, la genette, le putois, la marmotte (Meckel ; Cuvier et Laurillard, Atl. cVanat. comp., pi. LXVIII). ' Lesbre. Loc. cit., p. 183. MUSCLES DU COU 113 Considérations générales sur le sterno-cléido-mastoïdien. — C'est au professeur Krause de l'Universilé do Berlin que revient l'honneur d'avoir établi, en 1876, en se basant sur l'anatomic comparée, que le sterno-cléido-mastoïdion est, en réalité, composé par quatre muscles, (le slerno-mastoïdien, le stcrno-occipital, le cléido-nlastoidien et le cléido-occipital) et qu'on doit l'appeler M. quadrijumeau de la t(He\ Dans l'espèce humaine les quatre faisceaux formant le quadrijumeau du cou se sont simplement plus ou moins soudés au lieu d'être restés à l'état de complète indépendance comme dans quelques espèces ani- males. Les anomalies du sterno-cléido-mastoïdien do l'homme s'expli- quent par l'isolement ou l'absence du sterno-mastoïdien, du sterno- occipital, du clcido-mastoïdien ou du cléido-occipital. Les portions sterno-mastoïdienne et cléido-mastoïdienne sont les plus fixes. Dans ces dernières années, Ws\. Farabeuf et Maubrac, s'appuyant sur la direction, les insertions, l'innervation, la physiologie et même la pathologie ditïérentes du groupe constitué par le sterno-mastoïdien le slerno-occipital, le cléido-occipital et du groupe constitué par le cléido-mastoïdicn, ont proposé justement àa ?,\\hà\\i's,QY\e quadrijumeau de la tête en deux muscles que l'on désignerait, le superficiel sous le nom de sterno-cléido-jnastoïdo-occipilal, le profond sous celui de clndo- mastoïdien ^ RE&ION SUS-HYOIDIENNE DIGASTRIQUE Le digastrique est généralement décrit par les anatomistes vétéri- naires comme un muscle de la mâchoire inférieure tandis que les anthropotomistes le considèrent comme un muscle de l'os hyoïde. Ainsi qu'on va en juger, les deux manières de voir peuvent- se défendre ; mais celle des vétérinaires est certainement plus judicieuse. * Krause. Centralblatt fur die medicinischen Wissenchaften. 'Maubrac. Loc. cit., p. !23 et suiv. 114 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE I/HOMMK En fait, le digastriqiie est, dans la série animale, un muscle qui, sui- vant les espèces, peut soulever l'appareil hyoïdien, la mâchoire infé- rieure ou la tirer en arrière. Absence du ventre antérieur. — Platner a appelé^ M. digastricus maxillœ infenoris un faisceau musculaire qui se porte de l'apophyse mastoïde à la branche de la mandibule inférieure. Ce faisceau, qui n'est rien autre que le ventre postérieur du digastrique, a été rencontré aussi par Mac-^Yhinnie-, Testut' et moi des deux côtés chez une femme). En 1890. mon chef des travaux anatomiques, M. Revol, a disséqué un homme chez lequel le digastrique droit était seulement constitué par le ventre postérieur ayant gardé ses rapports, sa direction, ses insertions, ses filets nerveux normaux \ AxATOMiE COMPARÉE. — Lc veutre postérieur du digastrique est innervé par le facial, le ventre antérieur par le nerf mylo-hyoïdien, c'est-à- dire par la racine motrice du trijumeau. Ce fait montre que le digas- trique représente primitivement deux muscles bien distincts, l'un 'futur ventre antérieur) appartenant à l'arc maxillaire, et par suite inners'é par le nerf masticateur, l'autre appartenant au premier arc branchial, et par suite, comme tous les muscles styliens, innervé par le facial. En somme les deux ventres se développent séparément et le ventre postérieur s'étend d'abord chez l'embrvon humain, de la base du crâne à l'angle de la mandibule. Chez presque tous les Vertébrés, le digastrique de Ihomme a, du reste, pour homologue un muscle unique qui s'étend d'un point très variable de la base du crâne à l'angle de la mandibule (Monotrémes, Chéiroptères, le chien, le chat, etc.). Chez certains, sa direction est à peu près parallèle à celle de la mâchoire inférieure ; ce qui lui permet d'agir puissamment comme rétropulseur (Ex. : le porc). Dans le purpoise on trouve un muscle qui se porte de la face infé- rieure du temporal à l'os hyoïde et auquel Rapp ' Die Cetaceen Zoolo- fjisch-anatoraisch dargestellt, S. 132) et Stannius ont donné le nom de M. occipito-hyoïdien et qui. d'après Stannius*, correspond au ventre ' Platner. be musculo digastnco maaillas inferio/is. Leipzig, p. 14. -Mac-Whinnie. Quain's anatomy. = Chez un microcéphale. Testut. Trait, d'anat. *Le Doable. Bibliorjraphie anat., mai-juin 1896. "Stannius. Mullers arch.. 1849. S. 7. MUSCLES DU COU 115 postérieur du digaslriqiio de l'homme. « Outre les stylo-hyoïdiens, il existe dans V hyène striée^ disent Cuvier et Laui'ilhird, un petit riihan musculaire, tout à fait externe, qui se rend de l'apophyse mastoïde à l'os hyoïde. » Ce masto-hyoïdien, qui est indiqué par les lettres SS sur le dessin des planches CXXXI et CXXXII de l'Atlas de myologie com- parée de Cuvier et Laurillard, n'est pas mentionné par Meckel ni par Young et Ilohinson. (Voy. plus loin pour détails complémen- taires : Variations des insertions inastoïdiennes et faisceaux surnwné- 7'aîres.) Excepté Vorang ', tous les Singes possèdent un digastrique à deux ventres. Duplicité du muscle. — Albinus a trouvé deuxdigastriques du même coté. On a noté la présence d'un ventre antérieur surnuméraire nais- sant soit du ventre antérieur, soit du tendon intermédiaire {nuiscuhis trigastricus de Gruber, musculo interdigastrico de Blanchi) . Quand le corps charnu provient du ventre antérieur, il peut se terminer soit : a) Sur la fossette digastrique du môme coté; ,3) Sur la fossette digastrique du côté opposé; y) Sur l'aponévrose du mylo-hyoïdien du même côté ; ô) Sur le raphé sus-hyoïdien ; s) Sur l'os hyoïde (NYeber-Hildehrandt, p. 139); •-) Sur un faisceau semblable venu du côté opposé. Cette anomalie est moins commune que les autres, qui sont presque toujours unilaté- rales. Quant au ventre antérieur surnuméraire naissant du tendon inter- médiaire, il a une structure, une configuration et une étendue très variables. Il se prolonge souvent tout le long de l'arcade fibreuse qui relie les tendons intermédiaires des digastriques. Il a été rencontré avec des modes de conformation les plus divers par Ilallelt, Fleisch- mann^, Gantzer \ Sœmmerring, Theile, Henle, Knott, Macalister, J. Gloquet, Wood, ^Y. Gruber, Monro '*, Weibrecht^ Testut, Cruveil- ' Owen, Sandifort, Bischoff, Testut. -Fleischmann. Anat. Vahrnem in Erlançi. Abliandlunçj, Bel. I,p. 26. ' Gantzer. Dissertât . Anatoin. )mtscHl. varie fatis sistems,i&l3 . * Monro. Essays of a Society at Edinburgh, vol. II, p. 266. "Weitbrecht. .4c^«Pe/ro;5oL, vol. IX, p. 265. . 116 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME hier, Morestin S Giacomini % Guiria', Bovero*, Blanchi ^ Titone \ Romiti^ Allomello, Sperino^ Si^aud^ etc., etc. En fait, la duplicité du ventre antérieur du digastrique constitue l'anomalie la plus fréquente de ce muscle. Sur 102 sujets dont 68 hommes et 34 femmes, Wood l'a trouvée 6 fois; 5 fois chez l'homme et une fois chez la femme. D'après Wood, elle s'observerait donc en moyenne chez 1 sujet sur 17 et beaucoup plus souvent chez l'homme que chez la femme. Hallett a noté son existence chez 1 sujet sur IS. Sur 110 sujets dont 80 hommes et 30 femmes, je l'ai observée 7 fois : 6 fois chez l'homme et 1 fois chez la femme. Chez 4 hommes et chez la femme la malformation était unilatérale. M. Bovero déclare de son côté que sur 112 sujets qu'il a disséqués il a rencontré 30 fois (12 fois des deux côtés, 9 à droite et 9 fois à gauche) des faisceaux musculaires détachés des digastriques dans l'espace inter- digastrique. M. Testut attribue la duplicité du ventre antérieur du digastrique « à la tendance que possèdent tous les muscles obliques ou transver- saux à s'entre-croiser sur la ligne médiane ^^ » . Si cela était, pourquoi l'anomalie serait-elle plus souvent unilatérale que bilatérale? Fusion des ventres antérieurs. — Les ventres antérieurs des digas- triques peuvent ne former qu'un seul corps charnu figurant un triangle isocèle dont la base correspond à l'arcade fibreuse qui réunit les tendons intermédiaires et le sommet à la symphyse de la mâchoire. Quelquefois les ventres antérieurs juxtaposés sont seulement soudés au niveau de leur insertion au maxillaire inférieur. Ces anomalies ne sont qu'une exagération de la précédente. * Morestin. BuLlel. de la Soc. anat. de Paris, LXIX^ année, 5' série, t. VIII, fasc. 24, p. 801. - Giacomini. Giorn. délia Accad. di Medicinadi Torino, 1882, p. 32. ^ Guiria. Atli. délia R. Univers. diGenova,lSSQ, p. 63-65. 'Bovero. Monitore zoolog. iteZ.,1895, p. 25. » Cianchi. Ibidem, 1890, n» 2. '^Tdone. Anomalie anatomische. Palermo, 1893, p. 10-12. ' Romiti. Trait, anat., Myologie,\}. 602. 8 Allomello, Sperino. Cit., par Bovero. "Siraud. Province médicale, p. 219. "Testut. Trait, des anom.musc, p. 295. MUSCLES DU COU 117 Anatomie coMPAiiÉE. — CIicz Ics Mcicciques (Morestin) \ le papion et le callithrix (Ciivicr et Laiii'illavd), le Cercopilhecus sabœits (Rudolphy)^ le Macacits dccumanus (Wood) ^ il existe normalement une nappe mus- culaire indivise étendue de l'arc libreux hyoïdien à la mandibule. Si on veut se donner la peine de préparer les digastriques, chez les Buminaiils et en particulier chez le bœuf, le vrai/, le jnoutou, etc., on constatera que ces muscles émettent dune façon constante un grand nombre de faisceaux qui se dirigent vers la ligne médiane et se conti- nuent d'un côté à l'autre sans aucune interruption. L'origine embryogénique différente des deux ventres et labsence du ventre antérieur chez beaucoup de Mammifères expliquent la plus grande fréquence des anomalies de ce ventre chez l'homme. Anneau fibreux pour le tendon intermédiaire. — Cet anneau, dont Richct, Mathias-Duval, Morel, Krause ne font pas mention, est regardé comme constant par Bourgery, Sappey, Tillaux, Testut, Debierre, Sebilcau. Cruveilhier dit qu'il manque souvent, c'est-à-dire par con- séquent que son absence est l'exception. Laquelle de ces opinions est la vraie? Aucune. La poulie du digastrique existe, mais elle est plus souvent absente que présente. Les recherclies que M. Morestin a faites sur 60 sujets à cet égard sont absolument d'accord avec les miennes \ Ce qui maintient le tendon intermédiaire du digastrique, c'est, comme l'avait déjà l'emarqué Albinus, « un ligament aponévrotique et non une gaine ou espèce de poulie, comme il paraît d'abord à cause de son trajet par l'extrémité d'un petit muscle nommé stylo-hyoïdien ». Anatomie compauée. — Chez les Macaques [Macacus rliesus), le man- drill, le papion, le mangabey, les digas triques n'ont pas de poulie de réflexion. Intersections fibreuses dans le ventre postérieur. — J'ai rencontré plusieurs fois ces intersections qui peuvent être unilatérales ou bila- térales, siéger dans un point quelconque du corps charnu, comprendre une partie ou la totalité de ses hbres. Chez un sujet disséqué par ' Morestin. Loc. cit. siiprà. ' Ruclolphy. Heusinger's Zeitschrifl. 'Wood. Proceed. of Uie Roy. soc, 1868, vol. 16, n" 104. *Morestin. Loc. cit. supm, p. 80. ils VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Walsham, elles étaient constituées, à droite, par un tractus fibreux, linéaire, à gauche par un tendon cylindrique. Anato.mie comparée. — Dans plusieurs espèces de Chauves-souris telles que le cephalotes, le megaderma, le Pteropus ef/«/z5(Macalister), le Plecotus auriiiis^ le Bhinoloptus ferrum equinum (Bovero) et dans Vours brun d' Amérique (Testut) le faisceau musculaire, étendu du temporal à l'angle de la mâchoire, est complètement divisé par un étranglement fibreux. Cet étranglement est moitié fibreux, moitié musculaire dans la loutre, le rat, le cavias, le chien. Variations des insertions mastoïdiennes et faisceaux surnuméraires. — Il est question dans la bibliotheca anatomica d'un sujet chez lequel le ventre postérieur provenait de l'apophyse styloïde \ Le ventre pos- térieur peut naître d'une partie ou de la totalité de l'étendue de la rainure digastrique, se prolonger même jusqu'à la ligne courbe supé- rieure de l'occipital. En 1811, M. Perrin a décrit dans le Journal of anatomij and phijsio- logy sous le titre : On a peculiar additionnai digastric muscle, un fais- ceau musculaire étendu de l'occipital à l'os hyoïde et qu'il avait ren- contré, l'année précédente, chez trois sujets disséqués au Kings collège. Chez le premier sujet ce faisceau, coupé par une intersection aponévrotiqiie, immédiatement au-dessous de l'occipital, était divisé, en bas, en deux languettes, dont l'une se perdait sur l'aponévrose du constricteur moyen du pharynx et l'autre sur la grande corne et la petite corne de l'os hyoïde. Chez le second sujet il était monogas- trique et étendu de l'occipital à l'os hyoïde. Chez le troisième il était également monogastrique mais fixé d'une part à l'occipital et à l'apo- physe masloïde, et, d'autre part, à l'os hyoïde, en avant de l'omo- hyoïdien. Chez les deux premiers il n'avait que des rapports de continuité avec les muscles sus-hyoïdiens normaux, chez le troi- sième il échangeait quelques fibres avec le digastrique. Depuis Perrin, il a été retrouvé, dans l'un et dans l'autre sexe, d'un seul ou des deux côtés, formé d'un ventre ou de deux ventres, par West-, Curnow', Flcsch \ Bovero* et moi (à gauche, chez une ' Blhliollieca analomica^ t. I. "West. Journ. of an. and. plujs., 1873, p. 150. ^ Curnow. Ihid., 1874, p. 379. * Flesch. Varietieten beobacJilinn/en, etc. Wurzbourg, 1879. 'Bovero. Loc. cit. stiprù, p. 6. MUSCLES DU COU 119 femme). Dans le cas de Flesch et dans le mien, il se terminait par deux languettes sur le tendon intermédiaire du digastrique et le cons- tricteur supérieur du pharynx et dans celui de Bovero sur le stylo- pluu'yngien et le constricteur supérieur. Pouvant naître de la ligne courbe supérieure de roccij)ita] seule, de l'apophyse masloïde seule (voy. plus haut M. masto-hijo'idifin) ou à la fois de la ligne courbe supérieure de l'occipital et de l'apophyse masloïde, être interrompu ou non par une intersection fibreuse, se terminer dans le digastrique ou lui être plus ou moins uni, le faisceau musculaire anormal en question doit être regardé comme une dépen- dance du digasirique dont le ventre antérieur a avorté'. Loccipito- hyoïdien est regardé, il est vrai, comme une dépendance du stylo- hyoïdien par C.uvier, Perrin, Milne-Edwards, Ellenberger et Baum, et comme une dépendance du digastrique et du stylo-hyoïdien par le professeur Ilumphry-, mais cchi importe peu puisque ces muscles appartiennent au même groupe embryogénique. L'occipito-hyoïdien a été décrit dans le phoanc commim par Perrin et Cuvier. Dans nos Animaux domestiques \\ s'insère, d'une part, à l'apophyse jugulaire de l'occipital et, d'aulre part, à la pointe du slylhial. Très frêle chez les Carnivores et le porc, il est très prononcé chez les Ruminants et les Solipèdes où il comble l'angle que l'apopliyse jugulaire forme avec le slylhial entièrement osseux et élargi à sa partie supérieure. Les ana- tomistes vétérinaires le connaissent bien, car c'est à travers son épais- seur que l'on ponctionne la poche gutturale des Solipèdes dans l'opé- ration classique de l'hyo-vertébrotomie. Gruber^, Beaunis et Bouchard \ Gegenbaur^, ont observé, dans l'espèce humaine, des cas dans lesquels le ventre antérieur du digas- trique recevait un faisceau de renforcement de l'angle de la mandi- bule. Henle " a vu un faisceau de même nature qui allait se jeter dans le ventre postérieur en passant au-dessous du ptérygoïdien interne. En outre de l'occipito-hyoïdien, on décrit chez les Solipèdes un gros fais- ceau musculaire, qui se jette du ventre postérieur du digastrique sur 'J'ajouterai que dans le cas que j'ai observé il était innervé par un filet provenant du rameau du facial rjui se perd dans le stylo-hyoïdien et le ventre postérieur du digastrique. * Huiuphry. Observ. in myol. cit., p. 137 et Brilish med. Joitrn., 1873, p. 695. MM. Lesbre, Chauveau et Arloing, Lavocat, font même de l'occipito-hyoïdien un muscle antonome. ^ Gruber. Virchow's arch., Bd. LXXXI, p. 445 et 449. * Beaunis et Bouchard. Trait, d'unat., p. 355. * Gegenbaur. Trait, d'anat., p. 405-406. « Henle. Muskellelire, p. 112. 120 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME l'angle de la mâchoire et que Boiirgelat a appelé M. stylo-maxillaire. Lee et White ont trouvé, chez un homme, des faisceaux anastomo- tiques entre le ventre antérieur et le ventre postérieur du digastrique (Lee et White, Proceed. of the anat. Soc. of great Britain anlreland^ nov. 1891). Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — A). Avec le mento-hyoïdien (voy. ce muscle). /?). Avec le splénius. Le professeur Macalister a trouvé, près de l'apophyse mastoïde, un faisceau d'union entre le splénius et le ventre postérieur du digastrique. C). Avec le mylo-hyoïdien. Le ventre antérieur du digastrique elle mylo-hyoïdien qui échangent souvent de nombreux faisceaux muscu- laires, sont parfois même complètement soudés. La fusion du ventre antérieur du digastrique et du mylo-hyoïdien que Casserius ^ me semble avoir signalé le premier, se rencontrerait, d'après Hallett, chez 1 sujet sur 5. Lovegrove ^ a fait mention d'un cas dans lequel le digastrique gauche envoyait un trousseau de fibres au mylo-hyoïdien droit, Mac-Whinnie, Horner et Macalister ont noté l'insertion d'une portion du mylo-hyoïdien droit sur le tendon intermédiaire. D). Avec le stylo-hyoïdien. Haller^ Mac-Whinnie\ Macalister et Knott ont vu le stylo-hyoïdien détacher quelques fibres au tendon intermédiaire. Sur un sujet disséqué par Wood un faisceau provenant de l'apophyse styloïde allait se fixer sur le tendon intermédiaire du digastrique dans le ventre postérieur duquel se jetait le stylo-hyoïdien. E). Avec le génio-hyoïdien. M. le professeur Macalister a noté l'échange de trousseaux fibrillaires entre le génio-hyoïdien et le ventre antérieur du digastrique. F). Avec l'occipito-hyoïdien (voy. ce muscle). G). Avec le trapèze. M. Bovero a disséqué des fibres qui se portaient du trapèze au ventre postérieur du digastrique". Anatomie comparée. — En parlant des constricteurs du pharynx, j'ai déjà eu l'occasion de citer les recherches du professeur Humphry ' Casserius, voL I, Tab, I, fig. I, E. 'Lovegrove. Med. Times and gaz., IV, S. voL XVIII, p. 198. "Ilaller. Élém. de jjhys., III, p. 416. *M. Whinnie. Journ. of an. a}id phys., vol. V, p. 29. ' Bovero. Loc. cit. suprà, p. 5. MUSCLES DU COU 121 sur le développement des muscles du cou. Ces recherches, en même temps qu'elles confirment celles de MM. Duval, Gegenbaur, Yanucci', Sebileau % etc., touchant le développement des ventres du digastrique, expliquent les connexions anormales que ces ventres peuvent avoir avec les autres muscles cervicaux. Voici les conclusions générales du professeur Humphry^ : I. L'hyo-glosse, le génio-glosse, les hyo- et thyro-pharyngiens, le constricteur inférieur du pharynx ainsi probablement que le stylo- glosse, le stylo-hyoïdien, le ventre postérieur du digastrique, le slylo- pharyngien, le constricteur supérieur du pharynx, les muscles faciaux et palatins ont pour origine commune le stratum moyen du muscle ventral qui, dans les Vertébrés inférieurs, se continue jusqu'à la langue, la mâchoire et le pharynx. II. Entre les deux feuillets de la portion cervicale du stratum lu-a- chio-céphalique — (le feuillet externe aux dépens duquel se forme le peaucier du cou, le feuillet interne aux dépens duquel se forme le sterno-cléido-mastoïdien et le trapèze) — se développent quatre autres muscles, le cervici-submaxillaris, le depressor mandibulœ, le mylo- hyoïdien et le génio-hyoïdien. Ces quatre muscles sont très variables et deux d'entre eux, les deux premiers, manquent chez les Vertébrés supérieurs. III. La conformation spéciale du digastrique chez l'homme et l'inter- section aponévrotique de ce muscle ont excité l'attention et suscité beaucoup d'hypothèses. Il faut en chercher la raison dans ce fait que les deux ventres du digastrique émanent des deux strata du muscle brachio-céphalique. Le ventre postérieur émane du stratum moyen avec le stylo-hyoïdien, le ventre antérieur du stratum superficiel. Le mylo-hyoïdien, le génio-hyoïdien, le ventre antérieur du digas- trique dérivant du même stratum on comprend que par suite d'un vice de développement leurs éléments anatomiques se dissocient mal ou ne se dissocient pas. On peut en dire autant du ventre postérieur du digastrique et du stylo-hyoïdien qui proviennent, l'un et l'autre, d'un feuillet plus profond que le précédent. Du reste, dans le porc, le muscle qui correspond au stylo-hyoïdien envoie' au niveau de l'angle de la mâchoire, un faisceau au digastrique et dans le paca le stylo-hyoïdien n'est qu'une portion du digastrique. ' Vanuci'i. BuUelliiw délie se. Mediche. Bologne, 1889, p. 106-113. -Sebileau. Démonstrations d'anal. Paris, 1892, p. 74, 75 ; 146,147. ' Iluniphry. Observ. in myol. cil., p. 126 et 136. 122 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME STYLO-HYOÏDIEN Les anomalies de ce muscle ont été l'objet d'un travail très intéres- sant de la part du professeur Macalister [Joiirn. of an. and jilnjs., vol. Y, p. 28). Absence. — Il faut distinguer l'absence virtuelle, c'est-à-dire celle dans laquelle le stylo-hyoïdien étant resté confondu avec le ventre postérieur du digastrique, celui-ci est plus volumineux que d'ordinaire (cas de Mac-Whinnie ', un cas personnel), de l'absence réelle, c'est-à- dire de celle dans laquelle le ventre postérieur du digastrique a ses dimensions normales (cas de Bohmer-, d'Otto, de Kolliker, de Knott, de Hallett, de Walsham, etc.). Le professeur Macalister a vu et j'ai vu moi-même — (chez une femme, à gauche) — le muscle en cause remplacé par le stylo-hyoïdien profond de Sappey. Au dire de Ilallett, le stylo-hyoïdien ferait défaut sur 1 sujet sur 200. Anatomie comparée. — J'ai écrit plus haut que dans le paca « le stylo- hyoïdien n'est qu'une portion du digastrique » (Cuvier) . Selon Duvernoy, le digastrique et le stylo-hyoïdien sont inséparables dans le paresseux et, selon Watson et Mayer, dans Yéléphant. Le professeur Testut a dis- séqué une guenon chez laquelle le stylo-hyoïdien manquait d'un côté. Imperforation du stylo-hyoïdien. — La non perforation du stylo- hyoïdien par le digastrique est une anomalie qui a été signalée par maints anatomistes et que j'ai observée plusieurs fois. Anatomie comparée. — Chez tous les Animaux domestiques, les Soli- pèdes exceptés, le stylo-hyoïdien est imperforé. Dans le fœtus de gib- bon de M. Deniker le digastrique ne perforait pas le stylo-hyoïdien^ contrairement à ce qui existait chez le Gibbon cendré de Bischoff. Duplicité et triplicité du muscle. — Le stylo-hyoïdien est souvent 'Mac-Whinnie. Lofulon med. rjaz., 1846, vol. H, p. 18G. ^Bohiner. Observaliones analomicae raviorum, Vvœfalium fusciculus aller, Hcdie. Magde- burg, 1712, p. 5. MUSCLES DU COU 123 accompagné par un stylo-hyoïdien surnuméraire. Ce second stylo- hyoïdien a été appelé stijlo-hyo'ideus novus par Santorini, shjIo-Jnjoïdeiis aller par Albinus, stijlo-cliondro-hyo'ideiis par Douglas, stylo-hyo'idien profond par Sappey, pelit stylo-Jnjoïdien par Gavarde, stylo- hyoïdeus seciindus par Macalister, etc. Il a des modes de confinnUion divers. En voici un certain nombre : I. 11 est formé par la porlion profonde du stylo-hyoïdien dont la fente destinée au passage du digastrique s'est prolongée jusqu'à l'apo- physe styloïde (cas de Mac-Whinnie, de Macalister, de Testut ; — un cas, à droite et à gauche chez une femme^. II. Il a les mêmes rapports, la niT-mo direction, les mêmes inser- tions, la môme structure que le stylo-hyoïdien normal (cas d'Eusta- chius ^, d'Albinus, de Bidloo", de Santorini', de Wistar\ etc.; — un cas, à droite et à gauche, chez un homme). llï. Il naît à C(Mé du slylo-hyoïdien, mais se confond avec lui au-dessus de los hyoïde (cas de Testut^). IV. Il a les mêmes insertions et la même structure qne le stylo- hyoïdien normal, mais il est placé en arrière de la carotide interne et le stylo-hyoïdien en avant (cas de Quain^ de Kolliker'', de Shepherd*). V. Il remplace le ligament stylo-hyoïdien (cas de Drake', de San- torini '°, de Weilbrecht ", de Blandin'-, de Gavarde^"^ de Gruveilhier'*, de Beaunis et Bouchard ; — deux cas : un des côtés chez un homme, un, à gauche, chez une femme). VI. Il se termine sur l'extrémité mousse de la grande corne de l'os hyoïde (cas de Beaunis et Bouchard^'). ' Eustachius. ïab. XII, fig. 5. -Bidloo. Tah. XIV. ^Santorini. Oh.serc. aiiat. Vcne/., i'rll, p. 117. * Wistar. Analom)j l'ennsi/lvania, 18'23, p. 189. "Testut. Trait. (les r/iiO))i. int/sc.,\). 279. " Quain. Anatomij ami operalice surr/ery of llie arlcries. ' KôUiker. Loc. cil. snprà. " Shepherd. Monireal's f/eneral liospital Reporis. '•* Drake. Antliropoçivaplna, lib. III. cap. xvii. '"Santorini. l.oc. cil.suprà. " Weibrccht. Comment. PetropoL, IX, p. 256. '- Blandin. 'Souv. Elém. d'anal, descript., 1838, p. 374. '^ Gavarde. Traité de mijolor/le suivant la méthode de Desaall. Paris, an VII. " Cruveilhier. Jmc. cit. suprà. '"Beaunis et Jionch^vA. Anat. descripL, 2^ édit., p. 361. 124 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME VIL II se termine sur le cartilage triticéal (cas de Petsclie \ de Reid et Taylor-). YIII. Il se divise inférieurcment en deux faisceaux dont l'un se ter- mine sur l'extrémité mousse de la grande corne de l'os hyoïde et l'autre sur le cartilage triticéal (un cas, à droite et à gauche, chez une femme) . IX. Il se divise inférieurcment en deux faisceaux dont l'un se ter- mine sur la petite corne de l'os hyoïde et l'autre sur le cartilage triti- céal (un cas, à droite, chez un homme). X. Il se divise inférieurcment en deux faisceaux dont l'un termine sur rextrémilé mousse de la grande corne de l'os hyoïde et l'autre sur la petite corne (un cas, à gauche, chez un homme). XI. Il naît de la face inférieure du rocher entre l'épine du sphé- noïde et l'orifice externe du canal carotidien (cas de Calori)\ XII. Il naît du corps charnu du stylo-hyoïdien (cas de Gegenbaur) ''. XIII. Il naît du corps charnu du styloïdien et se divise inférieurc- ment en deux faisceaux dont l'un se termine sur la grande corne de l'os hyoïde et l'autre sur le mylo-hyoïdien (Chudzinski). De ces divers modes de conformation les plus communs sont ceux indiqués sous les numéros II et V. Hyrtl et Grubcr ont trouvé, de chaque côté, trois stylo-hyoïdiens ayant les mômes insertions, la même structure, les mêmes rapports que le stylo-hyoïdien normal. Chez un sujet disséqué par M. Chudzinski le stylo-hyoïdien se partageait inférieurcment en trois faisceaux dont l'un se portait sur la grande corne de l'os hyoïde, l'autre sur la petite corne, le troisième sur l'aponévrose du mylo-hyoïdien. AisATOMiE COMPARÉE. — Au poiut dc vuc dc l'anatomie comparée il faut distinguer le stylo-hyoïdien surnuméraire qui coexiste avec le ligament stylo-hyoïdien de celui qui remplace ce ligament. M. Macalister partage ma manière de voir à ce sujet et voici la lettre qu'il m'a écrite il y a plus de quinze ans dans laquelle il apporte l'appui de sa haute autorité à mes opinions : « Je pense que vous êtes entièrement dans le vrai en regardant le stylo-hyoïdien surnuméraire qui coexiste avec le ligament stylo- ^ Petschc. Haller's dispul. ana/. Seleclœ, YI, 767. - Reid et Taj'lor. Loc. cit. siiprà. ^ Calori. Variela dei muscoli di //o/ico. Bologne, 1868. ■•Gegenbaur. Loc. cit., p. 407. MUSCLES DU COU 125 hyoïdien,' comme un faisceau du muscle normal, car, ainsi que vous, j'ai trouvé ces deux muscles innervés par les deux branches d'un seul et même nerf. « Je partage également voire manière de voir sur le stylo-hyoïdien surnuméraire que vous avez étudié spécialement, sur le stylo-hyoïdien surnuméraire qui se substitue au ligament stylo-hyoïdien. Il représente un des faisceaux musculaires qui existent entre l'épihyal et le céra- tohyal dans certains Poissons osseux et correspond au orlhe foremost muscle du suspensorium chez Vcsturrjeon. Comme l'apophyse sty- loïde n'est elle-même qu'un rudiment du système des arcs branchiaux des Vertébrés inférieurs, il n'est pas étonnant que ses muscles offrent beaucoup de variai ions. Mes recherches d'embryogénie me donnent même sérieusement lieu de croire que les constricteurs du pharynx ne sont que les reliquats des muscles qui ouvrent et ferment les fentes branchiales chez ces Vertébrés, des élévateurs et desabaisseurs des arcs branchiaux. » Dans le jeune chimpetnzéle stylo-hyoïdien se fixe à la base de l'apo- physe styloïde indépendamment du stylo-pharyngien et du stylo-glosse qui proviennent de cet apophyse par un tendon unique. « Les inser- tions du stylo-hyoïdien et du stylo-glosse sur le cartilage stylo-hyoïdien sont très éloignés l'une de l'autre chez le fœtus du gorille; elles se rapprochent avec les progrès de l'âge par suite de l'atrophie du carti- lage stylo-hyoïdien. » (Deniker.) Ce rapprochement des deux muscles sus-mentionnés s'explique d'autant mieux qu'ils continuent à croître alors que le cartilage stylo-hyoïdien décroît de plus en plus. Insertion à l'angle de la mandibule. — 1. Muscle stylo-maxillaire. On donne ce nom à un faisceau musculaire étendu du sommet da l'a- pophyse styloïde à l'angle de la mâchoire inférieure. Il a été observé par Alessandrini, Mayer', Macalister, Calori, etc. Au dire de Calori, l'honneur de sa découverte reviendrait au professeur Mondini'. Je l'ai trouvé trois fois : deux fois chez l'homme, une fois à droite, une fois à gauche, et une fois des deux côtés chez une femme. II. Le professeur Macalister et le docteur Kelly ont vu le stylo- hyoïdien avoir une seconde tête d'insertion à l'angle de la mandibule {M. hyo-angularis du professeur Macalister). *Mayer. Beschr des menschl Korpers, III, p. 547. ' Calori. Loc. cit. suprà. 126 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Anaïomie comparée. — Le muscle stylo-maxillaire est très vraisem- blablement l'homologue du muscle, étendu du suspensorium à la man- dibule, décrit dans le ceratodus par Huxley. Dans les Mammifères']Q ne vois pas, en effet, de faisceaux du digas- trique qui s'y rapporte, mais chez les Oiseai/xle digastrique est formé de trois portions distinctes nommées par Hérissant : grand pyramidal triangulaire, carré droit. l\ en est à peu près de même chez les Sati- riens et les Batraciens. Enfin chez les Poissons ces faisceaux du digas- trique sont remplacés par des muscles dont l'origine est commune avec ceux de l'appareil hyoïdien ^ Connexions plus intimes avec les muscles voisins, A). Avec le digastrique (voy. ce muscle) ; B). Avec l'omo-hyoïdien (voy. ce muscle) ; C). Avec le stylo-glosse, l'hyo-glosse, le génio-giosse (voy. Muscles de la langue). MYLO-HYOIDIEN Absence. — Hallett et le professeur Macalister ont vu le mylo- hyoïdien remplacé par le ventre antérieur du digastrique plus épais et étalé en éventail. Il n'est pas nécessfiire d'insister sur cette fusion totale du mylo-hyoïdien et du ventre antérieur du digastrique qu'ex- plique leur origine embryogénique commune. Fusion des deux muscles. — Le raphé fibreux sus-hyoïdien est quelquefois interrompu en partie ou en totalité par suite de l'entre- croisement des fibres du mylo-hyoïdien droit et du mylo-hyoïdien gauche, Anatomie comparée. — La fusion des deux mylo-hyoïdiens sur la ligne médiane a été notée dans le Troglodijtes Tschego et le Gorilla gina par Duvernoy, dans le Troglodytes Aubryï par Alix et Gratiolet, et le fœtus de gibbon par M. Deniker. Variations des insertions inférieures. — Ces insertions peuvent être ' Pour détails complémentaires voy. M. di(/astrîque. MUSCLES DU COU 127 très rcslfeiiites ou comprendre toute la portion du bord supérieur de l'os hyoïde comprise entre les pelites cornes. Sur deux nègres et une négresse MM. llamy et Cliudzinski ont observé l'attache du mylo- hyoïdien sur l'arcade fibreuse reliant les tendons intermédiaires des digastriques. Anatomie coMP.uiÉE. — Daus la sor'Kjne, le fourmilier, le muscle en question n'a aucun rapport avec l'os hyoïde (Cuvier) chez un grand nombre iV Oiseaux, quelques Repli /es ai Y élrphant Indien, le mylo-hyoï- dien est formé par deux faisceaux, dont l'antérieur constituant le dia- phragma oris n'atteint pas l'os hyoïde. Division en plusieurs faisceaux. — On a signalé la division du mylo-hyoïdien en : a) Un grand nombre de fasciculi ; P) Deux faisceaux (Mac-AYhinnie) ; y) Deux faisceaux entre lesquels passait le stylo-hyoïdien (Maca- lister) ; o) Deux faisceaux entre lesquels passait le canal de Wharton (Maca- lister, Knott; — un cas personnel). Anatomie compauée. — Nous venons de dire que, chez beaucoup d'oiseaux, divers Reptiles q[V éléphant Indien, le mylo-hyoïdien est com- posé par deux faisceaux. Il en est de même chez les Rongeurs^ « chez Yéchidné il y a trois portions dont la dernière remonte sur les côtés de la partie occipitale du crâne » (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. IV, p. 49). Dans les Ruminants le mylo-hyoïdien présente au fond de l'angle des deux branches maxillaires deux plans de fibres de direction différente. Connexions plus intimes avec les muscles voisins : A). Avec le digastrique (voy. ce muscle); B). Avec le sterno-hyoïdien (voy. ce muscle); C). Avec le stylo-hyoïdien, M. Macalister a noté l'échange de quelques fibres entre les deux muscles, au voisinage de la grande corne de l'os hyoïde. D). Avec l'omc-hyoïdien (voy. ce muscle). E). Avec le mylo-pharyngien (voy. ce muscle). F). Avec le génio-hyoïdien (voy. le muscle suivant). 128 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME GÉNIO-HYOIDIEN Fusion des deux muscles. — Les génio-hyoïdiens qui, chez les Cétacés et les Fourmiliers, sont représentés par un muscle médian qui n'offre pas de division dans la plus grande partie de son étendue, (Milne-Edwards ^), sont souvent, chez l'homme, intimement unis. Division en deux faisceaux. — « Régulièrement , dit Theile, on trouve encore, en dehoi's du génio-hyoïdien, un faisceau grêle qui se dirige en avant, au hord inférieur de la grande corne de l'os hyoïde ^ » Je partage cette manière de voir. Pour moi, Horner, Mayer^ et Chud- zinski'' croient à tort que la division du génio-hyoïdien en deux fais- ceaux est un vice de développement. Elle a été rencontrée, au sur- plus, dans le gorille adulte par Duvernoy et dans le fœtus de gorille, et celui de gibbon par M. Deniker. Connexions plus intimes avec les muscles voisins : A). Avec le mento-hyoïdien. Dans un cas d'absence partielle du mylo-hyoïdien, M. Macalister a vu le mento-hyoïdien inséré sur le génio-hyoïdien ; B). Avec le ventre antérieur du digastrique (voy. ce muscle) ; C). Avec le mylo-hyoïdien. Le mylo-hyoïdien et le génio-hyoïdien sont parfois complètement unis au niveau de leur point d'attache à l'os hyoïde. D). Avec le génio-glosse et l'hyo-glosse (voy. ces muscles). Les deux génio-hyoïdiens accolés ou même fusionnés sont particu- lièrement développés dans les animaux qui ont la langue prétractile, tels que les Rwninants^ les Carnivores et même le /jorc. * Milne-Edwards . Leçons sur Vanat. et la phys. comp. de V homme et des animaux, t. VI, p. 85. * Theile. jE«c;/c/. anat. myolog., p. 74. 'Mayer. Beschreibung des mensch. Korpers. Bd. 111, p. 547. * Chudzinski. Rev. d'Anthrop., 1873. MUSCLES DU COU 129 RÉ&TON SOUS-HYOIDIENNE STERNO-CLÉIDO-HYOÏDIEN Absence. — Je ne sache pas qu'on ait signale l'aijsence totale du sterno-cléido-hyoïdien, mais celle de luii ou l'autre de ses deux fais- ceaux et, en particuliei', du faisceau stenial peut se rencontrer. D'après Schwcgl, le faisceau sternal manquerait chez 3 sujets sur 100'. Anatomu-: comparée. — Le muscle en question n'a qu'un faisceau clavi- culaire dans les Cliéloniens, et qu'un faisceau sternal dans les Lému- riens (Milue-Edwards), les Edeiiti's (Cuvier) et le founniUer (Meckel). Cléido-hyoïdien accessoire. — On peut trouver en dehors du cléido- hyoïdieu un faisceau complètement indépendant, dit clcido-Jii/oïdien accessoire. Au lieu de constituer un muscle autonome, le cléido-hyoï- dien accessoire est parfois représenté par un trousseau de libres pro- venant du sternum ou de la clavicule et inséré sur le bord externe du slcrno-cléido-hyoidicn. Quand le cléido-hyoïdien accessoire forme avec le sterno-cléido-hyoïdien un triangle à sommet supérieur, le ventre antérieur de l'onio-hyoïdien est quelquefois absent. Des cléido-hyoï- diens accessoires ayant Tune ou l'autre des dispositions que je viens d'indi({uer ont été observés par Oribasius'-, Sœmmerriug', (Iruber, Macalister, Gegenbaur, Schwegl, Testut, Schmidtmuller, Chudzinski, Cuyer\ Souligoux% etc. Chez le sujet disséqué par Schmidtmiiller l'omoplat-hyoïdien faisait défaut et chez celui, disséqué par M. Chud- zinski, le sterno-cléido-hyoïdien était aponévroti([ue au-dessous du point oi^i il recevait le faisceau anormal. L'étude des muscles de la région sous-hyoïdienne me fournira l'occa- sion d'écrire que dans certaines espèces animales et même chez l'en- ' Schwcgl. SUzinir/sOer, d. K. Akud., Wicu, lîd XXX IV. -Oribasius. O^^erw, p. 202. ■' SœiiiineiTing. Loc. cit., p. î 15. * Ciiycr. Bullcl. delà Soc. d'Anthrop, de Paris, ot:lohrc 1893, p. 466. " Souligoux. Bullet. de la Soc. anal, de Paris, clécembre 1895, p. 660. 130 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME fant nouveau-né les muscles sous-hyoïdiens constituent une couche musculeuse indivise. Le cléido-hyoïdien accessoire est un reliquat de cette couche musculeuse indivise dont l'omo-hyoïdien forme le bord externe et le sterno-cléido-hyoïdien le bord interne. Dans la noctidina de l'ordre des Chéiroptères un faisceau de fibres rouges se porte de la clavicule au sterno-cléido-hyoïdien (Macalister). Intersections fibreuses dans le corps charnu. — Le sterno-cléido- hyoïdien est assez souvent divisé par une intersection aponévrotique étroite ou large, oblique ou horizontale, linéaire, en chevron (Chud- zinski) ou en zigzag, unilatérale ou bilatérale, comprenant une partie ou la totalité de l'épaisseur des fibres et siégeant au niveau du tendon moyen de Fomoplat-hyoïdien auquel elle peut plus ou moins adhérer. Dans un cas observé par M. Macalister, cette intersection était située tout près de l'os hyoïde. Ces intersections sont les ves- tiges de la division primitive du muscle en différentes portions cor- respondant aux métamères du corps. i^Pour détails complémentaires, voy. le muscle suivant.) Union des deux muscles. — Les deux muscles peuvent être con- fondus dans toute leur longueur ou depuis l'os hyoïde jusqu'à 3 centi- mètres au-dessus de la fourchette sternale (Macalister, Testut), ou réunis seulement par un faisceau charnu plus ou moins large (Schwegl). Anatomie comparée. — Chez le dauphin les sterno-cléido-mastoï- diens sont représentés par un muscle impair et médian. Dans les Mammifères domestiques le sterno-hyoïdien et le sterno-thyroïdien se joignent sur la ligne médiane et couvrent plus ou moins la face anté- rieure de la trachée et du larynx. Et même chez les Solipèdes, les quatre muscles en question sont confondus en un seul faisceau dans le moitié inférieure du cou. Dans les Chauves-souris les sterno-cléido- mastoïdiens sont fusionnés, « assez intimement, en certains endroits, pour faire croire au premier abord à un seul muscle impair » (Maison- neuve). Les deux sterno-cléido-hyoïdiens du gorille de Bischoff étaient inséparables à leur origine au sternum. Variations des insertions. — Le sterno-cléido-hyoïdien se fixe d'or- dinaire sur l'extrémité interne de la clavicule et du ligament sterno- claviculaire postérieur et au pourtour de la circonférence de la facette MUSCLES DU COU 131 claviculairc du sternum. Mais il peut aussi se fixer en dehors de l'cx- trémité interne de la clavicule ou en dedans, à quelques millimètres de la ligne médiane de la face postérieure du manubrium. L'insertion fréquente à la face postérieure du cartilage de la première cote a été notée par Albinus. Anatomie coMPARÉiL. — Daus le chien et le châtia muscle en question se détache du cartilage de la première côte. Chez les Pangolins et les Fourmiliers, il s'insère à la face interne des cotes et au sternum jusqu'à l'appendice xyphoïde'. Connexions plus intimes avec les muscles voisins : A). Avec l'omo-hyoïdien (voy. ce muscle); B). Avec le mylo- hyoïdien. Mac-Whinnie et Chudzinski ont vu le mylo-hyoïdien relié au sterno-cléido-hyoïdien par quelques trousseaux musculaires qui passaient au dessus de l'os hyoïde. Anatomie comparée. — Chez les Fourtniliers, les Pangolins et les Tatous les fibres des sterno-hyoïdiens ne se fixent pas à l'os hyoïde, mais se portent plus en avant dans la substance de la langue (Owen). C). Avec le sterno-thyroïdien (voy. ce muscle). D). Avec le sterno-cléido-mastoïdien, Schwegl a noté la présence d'un faisceau de communication entre le sterno-cléido-hyoïdien et le sterno-cléido-mastoïdien . E). Meckel a disséqué un homme chez lequel le sterno-cléido-hyoï- dien recevait un faisceau de renforcement provenant de l'apophyse coracoïde -. Ce faisceau n'est certainement que le muscle coraco- cer- vical de Krause prolongé. (Voy. M. péri-clavicidaires surnuméraires.) STERNO-CHONDRO-THYROiDIEN Absence. — L'absence complète du sterno-chondro-thyroïdien coïn- cidant avec un épaississement de la portion sous-thyroïdienne du sterno-cléido-hyoïdien a été notée par Otto et Chudzinski. Walsham a vu le muscle en question remplacé par deux faisceaux dont l'un, l'inférieur, s'étendait du sternum à la partie supérieure de la gaine ' Owen. TmnsacL of Zool. soc, t. IV, p. 128, pi. XXXVII, fig. 2. = Meckel. Arch., vol. VIII, p. 585. 132 VARIAÏIO.XS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME des vaisseaux carotidiens et Tautre, le plus élevé, de l'os hyoïde au lobe gauche du corps thyroïde. J'ai constaté plusieurs fois le défaut de présence du faisceau qui s'insère au cartilage de la première côte. Anatomie gompaiîée. — Walsham dit que l'anomalie qu'il a observée « était l'effet d'un défaut de développement d'un des myomères ». Le sterno-chondro-thyroïdien n'avait qu'un faisceau sternal dans le gorille de Duvernoy. Il n'en a toujours qu'un dans le ?nu?'in. Variations de volume. — Chez les goitreux le sterno-chondro-thy- roïdien est généralement plus large et plus mince. Division en deux faisceaux. — La division en deux faisceaux ayant les mômes dimensions transversales a été observée par Hallett et Tarin*, et celle en deux faisceaux dont l'interne était plus étroit, par Cowper. Anatomie comparée. — Le sterno-chondro-thyroïdien du poi'C a « une branche supplémentaire qui se rend à la face inférieure du thyroïde >> (Arloing et Chauveau). Le dédoublement du sterno-chondro-thyroïdien et l'énorme déve- loppement du sterno-hyoïdien compense, sans doute, chez cet ani- mal, la gracilité de l'homo-hyoïdien, réduit à une étroite et mince bandelette présentant les mêmes insertions et les mêmes rapports que dans les Solipèdes.\ Faisceaux surnuméraires. — Humphry, Kelch, Gunz -, Macalister, Curnow ont disséqué un faisceau qui se portait de la face postérieure de la clavicule, immédiatement en dehors de son extrémité interne au bord externe du sterno-chondro-thyroïdien. Wood a vu deux fois ce faisceau provenir du tiers moyen de la clavicule. Au lieu de se porter sur le bord externe du sterno-chondro-thyroï- dien, ce faisceau peut se porter sur le bord interne. Gruveilhier a signalé la coexistence chez le même sujet d'un chef surnuméraire pour le sterno-cléido-hyoïdien et d'un chef surnuméraire pour le sterno- chondro-thyroïdien •''. Anatomie coMi'AnÉE. — Audired'llumphry lemode de conformation du 'Tarin. Mi/of/iap/iie, Paris, 1703, p. 59, fig. 37. ^Gunz. Méiii. de VAcacl. des Se, Paris, 1753, p. .ô9, fig. 37. =" Gruveilhier. Trait, d'anat., 2' édit., p. 173. MUSCLES DU COU 133 sterno-chondro- thyroïdien observé chez rhommc par Kelch, Gunz, etc., serait constant chez le lézard. Union des deux muscles. — Ils peuvent être entièrement confondus sur hx ligne médiane ou seulement reliés [)ar un ou plusieurs trous- seaux de fibres entre-croisées (Girardi ', Wood). ^Yalsham a fait meuli(Ui d'un cas dans lequel une moitié des fibres du sterno-chondro-thyroïdiendroit était confondu avec celles du sterno- chondro-thyroïdien gauche qui était atrophié et une moitié fixée sur le premier cartilage costal gauche et le bord gauche du sternum. Anatomie coMPAuiiE. — Les sternochondro- thyroïdiens s'entre- croisent sur la ligne médiane dans toute leur longueur chez YEciireuil et les Ronqeurs voisins et dans une partie de leur longueur dans \q fourmilier (Owen). Intersections fibreuses dans le corps charnu. — Une intersection filu-euse, unilatérale ou bilatérale, libre ou souciée à une intersection analogue du sterno-cléido-mastoïdien ou au tendon intermédiaire de l'omoplat-hyoïdicn, coupe assez souvent une partie ou la totalité des fibres musculaires du sterno-chondro-thyroïdien. M. Chudzinski a vu sur un nègre de la Guadeloupe et j'ai vu sur une négresse d'Angola les fibres musculaires du sterno-chondro-thyroïdien situées au-dessous de cette intersection s'attacher en bas, sur une arcade ligamenteuse très forte, étendue du quart interne du bord postérieur de la clavi- cule à la partie supérieure de la seconde pièce du sternum. Il est très rare de trouver dans le muscle en question deux intersections fibreuses superposées, Anatomie COMPARÉE. — M. Dcnikcr dit « que les intersections aponé- vrotiques manquent très souvent sur les muscles sous-hyoïdiens tlu gorille et àw chimpanzé y> . Dans les dessins très soignés de Duvernoy, deVrolik et de M. Eudes-Deslongchamps - concernant ces Aqxw Anthro- poïdes on ne trouve pas, en elTet, les intersections indiquées et il n'en est pas fait mention dans le texte. Alix et Gratiolet ont signalé, dans leur mémoire sur le Troglodytes Aubri/t, l'intersection du sterno-cléido- hyoïdien, mais non celle du sterno-chondro-thyroïdien. 'Girardi. De Re AnalomJcn o/y(/joIof/>j. cil., p. liG.) 138 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME groupe que l'on doit expliquer la présence du fascia qui unit chez l'homme l'omo-hyoïdien à la clavicule. V. Chez l'enfant nouveau-né ce fascia, qui à l'œil nu semble de nature aponévrotique, montre, lorsqu'on l'examine au microscope, des fibres musculaires striées. Le troisième mémoire concernant l'omo-hyoïdien appartient à Al- brecht. Comme celui de Gegenbaur, c'est une longue étude morpholo- gique. (Albrecht, Beitrag zur morphologie des m. ojno-hyoïdes iind des ventralen innen inierbranchïalmusculatur in devReiheder Wirhelthiere^ Kiel 1876.) Albrecht rapporte le muscle omo-hyoïdien au 6" muscle interbranchial et assimile l'intersection au 6^ arc branchial. Pour ne rien omettre de ce qui a été écrit sur l'omo-hyoïdien je ter- minerai en ajoutant que Henle et quelques autres anatomistes ratta- chent le ventre antérieur au sterno-cléido-hyoïdien et le ventre posté- rieur au grand dentelé, et ne voient dans le tendon intermédiaire que le rudiment de la 7'^ cote cervicale. (Henle, Handbuch der System ana- tomie des menschen, t. I, abtb. 3, p. 123, T édit. 1871.) Absence totale ou partielle. — L'absence totale des deux omo-hyoï- diens a été signalée par Buchner', von Behr-, Cruveilhier'^ et celle de l'omo-hyoïdien droit ou gauche par Hallett % Cheselden", Schwegl^ Schultze, Otto, Gruber, Testut et moi (à droite chez une femme). Hallett a vu le ventre postérieur réduit à quelc[ues fibrilles. Les professeurs Gruber "^ et Macalister ont noté l'épanouissement en éven- tail sur l'aponévrose omo-claviculaire des fibres inférieures du ventre antérieur du digastrique dépourvu de tendon intermédiaire et de ventre- postérieur. J'ai rencontré cette malformation, des deux côtés chez un homme, et du côté gauche chez une femme. Walsham, Kôlliker et Knott ont disséqué des sujets de l'un et l'autre sexe où le ventre antérieur était représenté par un cordon tendineux. Le professeur Testut a écrit ceci : « L'absence du ventre antérieur .s'observerait une fois sur 100 d'après Hallett; cette proportion est ' Buchner. ili/sceZ/e«, 1727, j). 252. - Von Behr, p. J 18. = Cruveilhicr. Anal, descript., 2' édit., t. II, p. 172. ' Hallett. Ediiibarrjh med. and chirurr/. journ. 1849. ^ Cheselden. Analomy, 1740, p. 79. ''Schwegl. Loc. cil. siiprà. 'Gruber. Vij-chow's arch., vol. LXXIV, p. 454. MUSCLES DU COU 139 assurément trop forte si je m'en rapporte aux dissections de Maca- lister qui n'a pu rencontrer ce cas une seule fois sur 600 sujets. Quoi qu'il en soit , dans une pareille anomalie, le ventre postérieur se termine sur un tendon qui vient se perdre sur l'aponévrose cervicale, et l'on aie type parfait du muscle cor«co-ce;*?;/c«//.9 de Krause '. » Il n'y a rien de tel dans flallett. Ce que Ilallett a trouvé une fois sur 100 sujets et ce que le professeur Macalister a cherché vainement sur GOO sujets, c'est le coraco- cervical de Krause. Assimiler le coraco- cenncal de Krause au ventre postérieur de l'omo-hyoïdien, c'est égale- ment commettre une erreur. Hallelt l'a toujours vu coexister avec le ventre postérieur de l'omo- hyoïdien et Krause qui l'a signalé le premier, en a donné la définition suivante : « C'est un petit muscle supplémentaire, tenseur de l'aponévrose cervicale ; il fait souvent défaut. Il s'insère à l'apophyse coracoïde, en avant du muscle omo-hyoïdien, s'incurve en avant et en haut vers la fosse sus-claviculaire et passe au dessous du ventre postérieur de F omo- hyoïdien. Il se termine par des fibres tendineuses qui vont se perdre dans l'aponévrose cervicale'". » Le coi'aco-cervical n'est pas l'homo- logue du ventre postérieur de l'omo-hyoïdien, mais une variété du muscle scapulo-claviculaire, ainsi que nous l'avons écrit dans le travail sur /e.s muscles surnuméraires péri- clamculaires que nous avons publié il y a longtemps dans la Revue d' Anthropologie. Anatomie comparée. — Si dans l'espèce humaine on dccril isolément lesterno-hyoïdien,lesterno-thyroïdien etl'omoplat-hyoïdien, c'est, nous l'avons dit, parce que les fibres charnues qui unissent ces muscles dis- paraissent après la naissance. Anormalement la régression du muscle triangulaire sous-hyoïdien dont l'omo-hyoïdien, le sterno-hyoïdien, le sterno-chondro-thyroïdien et le thyro-hyoïdien forment les bords, peut être plus ou moins marquée. Si elle est très marquée, l'omo-hyoïdien ou l'un de ses ventres fait défaut ; si elle est peu marquée, l'omo-hyoï- dien ou l'un de ses ventres est double ; des faisceaux cléido-hyoïdiens, costo-hyoïdiens, coraco-hyoïdiens persistent; l'omoplat-hyoïdien est relié par des faisceaux au sterno-cléido-hyoïdien, au sterno-chondro- thyroïdien, etc. ' Testât. Trail. desanom. tnuscul. cit., p. 255. -Krause. Manuel cVunatomie Itumaine, trad. franr. par L. Dollo, Paris, 188S, fasc. If, p. 169. 140 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Normalement l'omo-hyoïdieii manque dans le Myrmecophaga tamandua (Owcn) \, le Dasi/pi/s sexcmclus [Galion), les Paresseux [Cuvier, Meckel), la taupe, le pécari, les Chauves-souris, etc. L'assertion de Cuvier « qu'il n'existe pas chez tous les Mammifères clavicules » est toutefois inexacte. On ne le rencontre pas, il est vrai, dans les Carnivores, mais on le rencontre, à peu près conformé comme chez l'homme dans les Chevaux et les Sangliers. « Dans les Rwninants, dit M. Lesbre', l'omo-hyoïdien n'a point d'attache scapulaire; il paraît réduit au ventre supérieur de celui de l'homme. Si nous le suivons à partir de l'hyoïde, nous le voyons croiser en dedans la gouttière de la jugulaire et le sterno-mastoïdien, immédiatement au-dessous du larynx, et venir se perdre sous le mastoïdo-huméral en s'épanouissant à la surface d'une aponévrose, en regard de la 3° et de la 4® vertèbre cervicale. Il ne prend aucune attache sur les apophyses transverses de ces A'^ertèbres ; aussi le nom de trachélo-hyoïdien qu'on a proposé de lui donner ne nous paraît pas justifié. » Duplicité totale ou partielle. — On a trouvé d'un seul côté ou des deux côtés : a) Un omo-hyoïdien supplémentaire identique à l'omo-hyoïdien normal (Cruveilhier'', Kelch, un cas personnel). 1^) Un omo-hyoïdien supplémentaire qui naissait près de l'angle supérieur et externe du scapulum (Cruveilhier). y) Un omo-hyoïdien supplémentaire qui naissait de l'apophyse cora- coïde et du ligament coracoïdien (Testut). o) Un omo-hyoïdien supplémentaire qui se terminait sur le bord externe du sterno-cléido-hyoïdien (Koster) '" . z) Un omo-hyoïdien constitué par un tendon intermédiaire, deux ventres postérieurs et deux ventres antérieurs (Gurnow). !.).Un omo-hyoïdien constitué par un tendon intermédiaire, deux ventres postérieurs et deux ventres antérieurs dont le supérieur se terminait sur le bord externe du sterno-cléido-hyoïdien (Gruber', un cas personnel;. ' Owen. Traris. zool. soc, july IS.ji. - I>esbre. Loc. cil. p. 30. ^flruveilhier. Loc. ci/., sup>'à,]).112. ^ Rester. Verslar/en en mededeelhirjen der konuik Akad. van Welenschappen, afdeelinr/ Naturk, 12 nd Keeks, IV, Deel. ° Gruber. Vier Ablinndl, Tj}.\'à. MUSCLES DU COU 141 x). Un omo-hyoïdicn du venlrc postérieur duquel luiissail près du seapulum, un faisceau musculaire qui se terminait sur le bord externe du sterno-clcido-hyoïdien (llallett). a). Un omo-hyoïdien du ventre postérieur duquel naissait, près du seapulum, un faisceau musculaire qui se terminait sur le bord externe du sterno-cliondro-thyroïdien (Sels)'. Sur 70 sujets dont 40 hommes et 30 femmes, Wood a trouvé i fois (2 fois des deux côtés et 2 fois du côté droit) et toujours sur des sujets du sexe masculin, le ventre antérieur double -. La duplicité de ce ventre s'observerait donc chez l sujet sur 17 et beaucoup plus com- munément chez l'homme que chez la femme. Comme toutefois, parmi ces 70 sujets, il y avait un homme dont ce ventre était composé de trois corps, Wood a formulé cette proposition plus générale : « La multiplication du rendement antérieur de l'omo-hyoïdien existe chez o sujets sur 70, ou approximativement chez 7 sujets sur 100. » Dans un des cas de duplicité du ventre antérieur observé par Wood, le chef supplémentaire était relié au stylo-hyoïdien par une aponévrose lamelleuse. Dans le seul cas de triplicité rencontré par le même anatomistc le faisceau moyen avait les insertions du ventre antérieur normal, le faisceau supérieur était fixé à l'aponévrose cervi- cale et le faisceau postérieur à la corne supérieure du cartilage thy- roïde. Le professeur Macalister a vu le ventre antérieur de l'omo-hyoïdien composé de deux corps dont le supérieur, après avoir reçu des fibres de renforcement du sterno-thyroïdien, allait se perdre dans l'hyo- glosse et le constricteur moyen du pharynx. W. Gruber s'est trouvé en présence d'un vice de conformation identique ^ Sur un sujet dis- séqué par Bradley * le ventre antérieur était formé de deux chefs dont l'interne était attaché au corps de l'os hyoïde et l'externe à l'extrémité postérieure de la grande corne de cet os. La duplicité du ventre postérieur a été constatée par Winslow et Duillc^ Je possède un moulage de cette malformation. La duplicité ' Sels. De muscul. variet. Berlin, p. 6. — Kelcli. llallett. Carnow, Teslut. Passiin. • Et non le ventre postérieur, comme le dit M. Testut clans son Trailé des Anomalies tiiasculaires (vov. AVood, Variations in human Myologv, l'ruceecliuf/s of l/te Royal Socieh/, u' 104, 1868, p. "485). ^ Gruber. Vier Abhandl, p. 13. 'Bradley. Jour, of an. and phijs., t. XIV, p. 420. * Duille. Disserlalio anatoinica nonnullus inusculoriun varielales ej.hibens, Landshuti, 1813. 142 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME du renflement postérieur de l'omo-hyoïdien est presque toujours due à l'adjonction d'un faisceau venant de la clavicule. Variations de volume de l'un et l'autre des deux ventres. — Je ferai remarquer — et cette remarque s'applique à tous les muscles digas- triques : au digastrique proprement dit, à l'occipito-frontal, au hiventer cervicis, etc., — que les deux corps charnus d'un muscle digastrique ne sont pas solidaires l'un de l'autre quant à leur développement. Ainsi, pour l'omo-hyoïdien, un ventre scapulaire fort répond quelque- fois à un ventre hyoïdien faible ou inversement. Variations du tendon moyen. Omo-hyoïdien monogastrique. — « Le tendon qui forme la partie moyenne de l'omoplat-hyoïdien, dit le pro- fesseur Sappey ^ présente une longueur très variable. Il n'est souvent sensible qu'en avant. Je l'ai vu réduit à l'état de simple intersection aponévro tique. Son étendue pour ce muscle comme pour tous ceux du môme ordre est généralement en raison inverse du développement et de la vigueur du système musculaire. » Ce sont là, en effet, les anomalies les plus communes de ce tendon. M. le professeur Macalister l'a vu constitué par un cordon fibreux, cylindrique, d'un pouce de long, et Hyrtl -, Haller ^ etc., par un tractus fibreux, linéaire, presque imperceptible. Quelquefois même il disparaît en partie ou en totalité. L'omo- hyoïdien sans tendon central a été rencontré par Walsham, Testut, Wood et moi. Les anatomistes ne sont pas d'accord sur la raison d'être du tendon médian. Pour Albinus ce tendon n'existerait pas à la période initiale de la formation du muscle. Ce ne serait que peu à peu, par suite des pres- sions exercées en sens opposé sur l'omo-hyoïdien entièrement charnu par le cléido-mastoïdien, d'une part, et le scalène antérieur et la jugulaire interne, d'autre part, dans le point où l'omo-hyoïdien est enclavé entre ces organes, que le tendon en cause se produirait pen- dant l'évolution fœtale '\ C'est là une assertion à priori. Gegenbaur a noté la présence de ce tendon sur le cadavre de 7 nouveau-nés et ' Sappey. Traité d'analomie descriptive, t. II, 2^ édition, p. 106. -Ilyrti. Anatomia del uomo, trad. ital., p. 341. MIaller. Éléments de physiologie, liber IX, p. 415. ■'Albinus. Hlstor musc, cit., p. 200. MUSCLES DU COU 143 sur un certain nombre d'embryons de 12 semaines. Une seule fois sur un fœtus de 14 semaines le tendon intermédiaire était absent. Sur 60 fœtus de 4 à 9 mois appartenant à l'un et l'autre sexe, que j'ai examines avec mes prosecteurs MM. Danseux et Bougrier. je l'ai vu seulement manquer 3 fois : 2 fois chez deux fœtus masculins (l'un de 5 mois et l'autre de 8), 1 fois chez un tœtus féminin de 7 mois. Pour Humphry, ce cordon nacré est dans l'espèce humaine un ves- tige de l'insertion tendineuse de l'omo-hyoïdien à la clavicule dans divers Vertébrés '. Si cela était, on devrait le rencontrer chez tous les animaux clavicules et jamais chez les animaux non clavicules. Or, cela n'est pas. Les assertions émises par Gegenbaur, Albrechtet Henle sur ce point spécial et que j'ai notées au début de cette étude, ne sont guère plus satisfaisantes. Ainsi chez le gibbon, comme chez le gorille et le chim- panzé^ l'intersection intermédiaire manque souvent au muscle omo- hyoïdien ; on serait donc en droit d'admettre que ce dernier ne re- présente que le ventre postérieur du même muscle chez l'homme, homologue au 6" muscle interbranchial des Poissons. D'ailleurs, chez l'homme, à l'état embryonnaire, le ventre antérieur est très court par rapport au postérieur et ne se développe qu'avec l'âge '". Ces faits ne cadrent avec aucune des théories existantes sur le muscle omo- hyoïdien. L'absence normale du tendon intermédiaire chez les Anthro- poïdes peut servir d'argument en faveur de la théorie de Gegenbaur qui rattache l'omo-hyoïdien au système du sterno-hyoïdien ; tandis que l'insertion près de l'angle de l'omoplate et l'absence de faisceaux cléidiens (voy. plus loin ces anomalies) donnent un appui aux théories de Henle, d'Albrecht qui rattachent ce muscle, l'un au dentelé et au sterno-hyoïdien (en assimilant le tendon moyen à une côte), l'autre au 6'' muscle interbranchial (en assimilant le tendon au 6'' arc branchial). Pour moi le tendon moyen du muscle omo-hyoïdien est l'homologue de ces intersections aponévrotiques que l'on observe souvent dans les muscles sterno-hyoïdiens et sterno-thyroïdiens. Ces intersections sont les vestiges de la division primitive de ces muscles en ditTérentes por- tions correspondantes auxinétafnères du corps. Elles siègent au même niveau dans le sterno-hyoïdien ; le sterno-thyroïdien et l'omoplat- hyoïdien coexistent parfois, et sont parfois également soudées ensemble dans ces trois muscles. Au point de vue morphologique le ' Ilumphry. Obseivat. in myol. cit.. p. 126. - Albrecht. Loc. cit. si/prà, p. 96 et suiv. 144 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME sterno-hyoïdien, le sterno-thyroïdicn et l'omoplat-hj-oïdien sont équi- valents au droit antérieur de. l'abdomen. Le tendon intermédiaire a été rencontré anormalement et à un degré variable de développement dans le chimpanzé par Champneys, Maca- listcr et Testut. Dans un orang disséqué par le professeur Testut il se prolongeait jusqu'à l'os hyoïde prenant ainsi la place du ventre anté- rieur absent. Alors que Yrolik ne l'a pas trouvé dans le macaque, le haboidn, Xinuus et le cynocéphale, il a été trouvé dans le Macacus ci/nomolgus, Yinuus, le Cijnocéphalus jjorcarius et Vhamadryas par M. Macalister, et dans le Macacus sùdcus par M. Testut. Sa présence a été signalée aussi par Alix dans Voniilhortjnque et Yéchidné. En fait l'omo-hyoïdien et normalement monogastique chez presque tous les animaux. Variations des Insertions du ventre postérieur. — Autant les inser- tions du ventre antérieur sont fixes, autant celles du ventre postérieur sont variables. Il peut naître : 1° Du bord supérieur de l'omoplate, au-dessous de l'échancrure cora- coïdienne ; 2° Du ligament coracoïdien. Dans ces deux cas il est perforé par les vaisseaux sus-scapulaires ; 3" Près de l'angle supérieur et externe de l'omoplate ; 4° Près de l'angle supérieur et interne. Cette anomalie que M. Testut dit n'avoir jamais rencontrée', a été rencontrée par moi chez 8 hommes (7 fois des deux côtés, 1 fois à droite) et chez 4 femmes (2 fois des 2 côtés, 1 fois à droite et 2 fois à gauche). M. Testut a donc tort de se baser sur son absence pour combattre l'opinion de Henle sur la nature de l'omo-hyoïdien. 5" De l'apophyse coracoïde [M. coraco-hyoïclien de W. Gruber). Cette malformation a été observée par Macalister, Gruber, Hyrtl, Knott, Tes- tut et moi (à gauche chez une femme). 6'' De l'acromion [M. acromio-Jiyoïdien) . Ce vice de développement à été signalé par Macalister. Je l'ai cherché vainement sur 93 sujets. 7° De la première côte [M. costo- hyoïdien). Cette disposition anormale a été observée par Theile, Wagner'-, Gruber % Bellini, Sclîwegl, etc. ' Teslul, Tru'il. des an. maacal.., p. 2.!>2. - Wagner. Ileiisinr/o-'.s Zeitschrift, p. 335. ^ W. Gruber. Abhandl. uus dem r/ebiete der med. chir. anal.. Berlin, 1847. MUSCLES DU COU 145 8" Des apophyses U'ansvorscs clos deux dernières cervicales [M. cer- vico-hyouiien). J'ai trouvé ce mode de confornialion sur deux hommes (1 fois des 2 côtés, 1 fois à droite). 9° De hx clavicule [M. cléido-Iujo'tdien).hQ. muscle cléldo-hyoïdien a été très hien étudié par le professeur Schmidtmûller, de Landshut*. Il a été disséqué par Petsche-, Rosenmiiller, Luschka '^ Ilallett, Wood, Mac-Whinnie, Turner, KnoU, Gegenhaiir, etc. Il est presque toujours monogastrique — (9 fois sur 10 cas que j'ai vus) — et quand il est digastrique son tendon intermédiaire n'est, en général, représenté que par une intersection aponévrotique linéaire. Il échange parfois, près de l'os hyoïde, quelques fibres avec le sterno- cléido-hyoïdien. Comme le coraco-Jiyoïdien, Y acromio-hyoïdien, etc., il peut être unilatéral ou bilatéral, peu prononcé ou très développé. Sur un sujet disséqué par Ch. Richet il occupait toute la région sous-hyoï- dienne '*. Gegenbaur avance que chez les nègres l'origine exclusive- ment claviculaire de l'omo-hyoïdien est plus fréquente que dans la race blanche °. Anatomie comparée. — L'insertion scapulaire de l'omo-hvoïdien monogastrique du gorille et du gibbon se trouve tout près de l'angle supérieur de l'omoplate (Deniker). L'omo-hyoïdien du c7^(»y(7/ s'étend de l'angle scapulo-huméral au fond de l'auge. Nous avons indiqué plus haut (voy. M. sterno-cléido-hyoïdien) qu'il existe un certain nombre de Mammifères dans lesquels le sterno-hyoïdien descend plus ou moins bas sur les côtes. Dans les Serpents proprement dits (la vipère, la couleuvre, le boa, etc.), les muscles sus-hyoïdiens ont pour antagonistes des muscles costo-Jiyoïdiens et verlébro-hyo'idiens^ . Faisceau cléidien surnuméraire. — On lit dans VAnatomie de Cru- veilhier : (( Chez un sujet très vigoureux, il existait un faisceau clavi- culaire plus volumineux que le faisceau scapulaire, qui naissait du bord ' SclimidtinuUer. Reîl u Autenrielh'à' urch., vol. VIII. - Petsche. Loc. cil. suprà, p. 769. ^ huschka. Muller's arch., 1865, p. 284. *Ch. Richet. Bullet. delà Soc. anat. de Paris, 1873, p. 73. 'Gegenbaur. Trait, d'anal., Trad. franc, cit., p. 411. *■■ Dugès. Annales des sciences naturelles. 1827, t. XII, p. 368, pi. XLVI, fig. 15. — Losana. Essai sur l'os hyoïde de quelques Reptiles. Memorie delta reale Academia délie scienze di Torino, 1834, t. XXXVII. — Duveraoy. Mém. sur la langue. Mém. de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, 1830, t. I. 146 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME postérieur de la clavicule ou plutôt de la lèvre postérieure de la gout- tière du sous-clavier, se portait obliquement en haut et en dedans pour se terminer au bord inférieur du tendon moyen. Ce faisceau avait déjà été rencontré par Winslow qui l'a décrit ', » Le renforcement du ventre postérieur ou du tendon intermédiaire par un faisceau musculaire provenant de la clavicule est, après l'in- sertion à la clavicule du ventre postérieur, la plus commune des ano- malies de l'omo-hyoïdien, Sur les 17 cas d'irrégularité du ventre postérieur qu'a trouvés le professeur Turner sur les 373 sujets qu'il a examinés, 9 fois cette irrégularité était la conséquence de l'insertion du ventre postérieur à la clavicule et 8 fois la conséquence du renfor- cement du ventre postérieur ou du tendon moyen par un faisceau musculaire provenant de la clavicule. Le renforcement du ventre postérieur ou du tendon intermédiaire du muscle en question par un faisceau cléidien a été encore observé : o fois sur 70 sujets par Wood ; 1 — 15 — Hallett; 2 — 100 — Schwegl ; 1 — 12 — ■ Gegenbaur ; 1 — 20 — Walsham ; 3 — 56 — • moi (2 fois, à droite et à gauche, chez deux )mr aes et 1 fois à gauche chez une femme, sur 30 hommes et 26 femmes). Soit, — y compris les cas du professeur Turner (8 cas sur 373 sujets) — 21 fois sur 646 ou approximativement 1 fois sur 30. Ce chiffre dif- fère de celui qui figure dans le Traité des anomalies musculaires du professeur Testut. Cela n'a rien d'étonnant. M. Testut n'a pas soustrait du total de sa statistique les 9 cas d'insertion du ventre postérieur à la clavicule signalés par M. Turner. Unilatéral ou bilatéral, rubané ou cylindrique, mince ou épais, large ou étroit, le faisceau de renforcement de l'omo-hyoïdien, se détache de la clavicule, presque aussi communément du tiers externe que du tiers moyen et excessivement rarement du tiers interne. S'il naît du tiers interne, son insertion d'origine est cachée par les fibres claviculaires du sterno-mastoïdien. Il est d'ordinaire tendineux à son extrémité supérieure quand il se perd dans le tendon médian de l'omo-hyoïdien, et charnu quand il se jette dans le renflement posté- ' Cruveilhier. I.oco cllalo si/pni, p. 172. MUSCLES DU COU 147 rieur. Sur un sujet disséqué par Gegenbaur il se divisait, au niveau du tendon moyen en deux faisceaux dont l'un allait rejoindre le ventre postérieur et l'autre la face antérieure de l'os hyoïde. Ce n'est que très exceptionnellement qu'il se porte sur l'intcTrsection fibreuse du sterno- hyoïdien. Dans un cas où 1 omo-hyoïdien était déjà renforcé par un coraco-hyoïdien, le professeur Testut a vu un cléido-hyoïdien assez volumineux gagner directement l'os hyoïde. M. Cuyer a trouvé sur le même cadavre l'omo-hyoïdien droit constilué par un ventre composé de deux corps dont l'un venait de l'angle supéro-intcrne de l'omoplate et l'autre de la moitié externe du bord antérieur de la face inférieure delà clavicule et l'omo-hyoïdien gauche formé par deux chefs dont l'un avait pour origine la partie moyenne du bord cervical du scapulum et l'autre la moitié externe de la clavicule. Un vieillard m'a présenté, mais à droite seulement, trois rubans musculeux étroits séparés par des intervalles à peu près égaux et qui se rendaient l'externe, du tiers externe de la clavicule au renllement postérieur de romo-hvoï- dien, le moyen, du milieu de la clavicule au tendon intermédiaire, l'interne du tiers interne du même os au renflement antérieur. La réapparition d'une partie des faisceaux cléidiens du muscle dont l'omo-hyoïdien n'est, au dire de Gegenbauret d'autres anatomistes, que le bord externe a une grande importance au point de vue chirurgical. La sous-clavière cesse d'être sous-cutanée et sa ligature est rendue plus difficile. Sur 13 des 373 sujets examinés parle professeur Turner l'artère sous-clavière était ainsi plus ou moins masquée par un plan musculeux. Ce chiffre 13 semblera a priori extraordinaire puisque Turner n'a vu que 8 fois le faisceau de renforcement claviculaire de l'omo-hyoïdien. C'est que chez 3 des sujets disséqués par le professeur Turner la sous-clavière était recouverte par le ventre postérieur de l'omo-hyoïdien inséré à la clavicule [M. cléido-hyo'idien) ou à l'acro- mion [M. acromio-hijoïdien). Anatomie coMPAr.ÉE. — Dans le Troglodytes Auhry'i le muscle en question était représenté par un muscle coraco-hijoïdœn auquel venait s'unir, au niveau de la sixième vertèbre cervicale, un faisceau clèi- dien naissant de la portion moyenne du tiers externe de la clavicule. Cette disposition n'ayant été signalée que par Alix et Gratiolet, elle constitue donc chez le chimpanzé comme chez l'homme une anomalie régressive. i i8 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Connexions plus intimes avec les muscles voisins. A). Avec le sterno-cléido-liyoïdien. Sur 4 des 373 sujets qu'a exa- minés M. Turner le bord inférieur du ventre antérieur de l'omo-hyoï- dien était confondu avec le bord externe du sterno-cléido-hyoïdien. Chez ces quatre sujets une bande fibreuse détachée du tendon moyen de Fomo-hyoïdien se prolongeait à travers le sterno-cléido-hyoïdien qu'elle divisait en une portion supérieure et une portion inférieure. Cette union du ventre antérieur et du sterno-cléido-hyoïdien en chan- geant la configuration des deux triangles sous-hyoïdiens (triangle omo-hyoïdien et triangle omo-trachcal de Velpeau) change aussi les conditions des opérations chirurgicales qui s'y pratiquent. B]. Avec le sterno-chondro-thyroïdien. On a vu une bandelette mus- culeuse se porter du sterno-chondro-thyroïdien sur le ventre antérieur (Sels) ou le ventre postérieur de l'omoplat-hyoïdien (Macalister). C). Avec le sterno-cléido-mastoïdien. Schwegl a disséqué un omo- plat-hyoïdien qui avait deux faisceaux aberrants dont l'un se perdait dans le sterno-cléido-hyoïdien et l'autre dans le sterno-cléido-mastoï- dien. Dans les Équidés Fomo-hyoïdien adhère au sterno-mastoïdien. D). Avec le stylo-hyoïdien. L'union de Fomo-hyoïdien et du stylo- hyoïdien a été observée par Sœmmerring et Wood. E). Avec le mylo-hyoïdien. Cette anomalie est signalée sans aucun détail par le professeur Macalister. Enfin Mac-Whinnie a trouvé un faisceau de Fomo-hyoïdien qui allait se fixer à la symphyse du menton près du génio-hyoïdien. Sels et Rudolphy ont vu un cordon musculeux détaché de l'omoplat-hyoï- dien gagner la 2° vertèbre cervicale. La description assez con- fuse que ces anatomistes font de cette malformation me donnent à penser qu'il s'agit là d'une fusion de Fomo-hyoïdien et de l'omo-tra- chélien^ Dans un cas cité par M. Macalister un trousseau de. fibres de l'omoplat-hyoïdien se perdait sur la gaine des vaisseaux du cou. Anatomie comparée. — Dans les Herbivores [Solipèdes, Ruminants) les deux omo-liyoïdiens s'unissent l'un à l'autre en couvrant la termi- naison des sterno- hyoïdiens et toute la face antérieure du larynx. Les omo-hyoïdiens de V ornithorynque se composent de deux faisceaux dont l'un provient de l'os hyoïde et l'autre de la partie postérieure et interne de la mâchoire inférieure. Dans le caïman {crocodilien) ces ' Sels. Loc. cil., p. 4, Rudolphy cité par Otto, Path. cmat., p. 247. MUSCLES DU COU 149 muscles se divisent en deux portions « dont l'interne se détache de bonne heure de la suivante et va s'insérer à la membrane palatine près de la mâchoire » (Cuvier et Duvernoy, Leçons danalomie coin- parce, t. IV). REGIONS CERVICALES PROFONDES ANTÉRIEURE ET LATÉRALES SCALÉNES C'est aux recherches de MM. Krause, Gilis et Sebileau que la ques- tion de la morphologie et des variations des scalènes doit d'être à peu près élucidée. Voici les titres des publications dans lesquelles ces trois anatomistes ont consigné le résultat de leurs recherches : Krause, Manuel d\inat . hum., trad. franc. deL. Dollo, fasc. II, p. 171. Gilis, note sur l'anatomie des muscles scalènes. Comptes rendus hebdomadaires des séances de la Société de Biologie de Paris, n° 33, p. 781 et Mé?n. de la Société de Biologie, 1891, p. 201, 223 et 869. Sebileau. L'appareil suspenseur de la plèvre, Bullet. de la Société anat. de Paris, 1890, p. 410 et le muscle scalène, Mém. de la Soc. de Biologie de Paris, décembre 1891. On peut résumer ainsi l'histoire des scalènes : Dans une première période on décrit un scalène unique. Dans une seconde période les anatomistes comptent 3, 4, 5, 6, 7 sca- lènes. Dans une troisième on les réduit à deux en France, mais à l'étranger on décrit encore trois scalènes : l'antérieur, le moyen et le postérieur. Les scalènes ont été considérés comme un muscle unique étendu des vertèbres aux deux premières côtes par Riolan {Les Œuvres anato- miques de Jean Riolan, Paris, 1628), Dionis (Vanatomie de V homme suivant les dernières découvertes, chez Laurent Doury, Paris, 1694, p. 444) et Chaussier [Exposition soinmaire des muscles suivant la classi- 150 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME fîcation et la nomenclature méthodique adoptée au cours d'anatomie de Dijon, Dijon, 1789)'. « J'ai dans ma bibliothèque, dit M. Sebileau, une vieille anatomie qui n'est pas signée et qui date de 1684 {L anatomie du corps humain avec ses maladies, chez Couterol et Guérin, 1684, p. 336) et dans laquelle on lit : « Le second des muscles qui abaissent le col est nommé scalène parce qu'il ressemble au triangle scalène... Il est troué pour donner passage aux veines, aux artères et aux nerfs. » Postérieurement à Riolan, tous les anatomistes, sauf Chaussier, ont dissocié la masse scalénique en plusieurs faisceaux : suivant la déli- catesse de la dissection, les artifices du bistouri et peut-être aussi sui- vant le hasard des anomalies, ils reconnaissent trois, quatre, cinq, six ou sept muscles scalènes. Parmi ces scalènes il en est dont l'exis- tence est inconstante : ce ne sont pas des muscles fixes : on les appelle des surnuméraires; leur nombre est variable; mais il en est qu'on retrouve partout ; ce sont des muscles réguliers : on les nomme les vrais scalènes ; leur nombre ne change pas : Il y en a trois. Vanté- rieur^ le moijen et le j^ostérienr. C'est ainsi que pour Sabatier [Traité complet d" anatomie , Paris, 1775) et Sœmmerring [De corporis humani fabricu, t. III et De musculis, ten- dinibus et bursis ?nucosis, Francfort-sur-le-Mein, 1796) il y a trois sca- lènes, que pour Meckel il y a trois scalènes principaux et des scalènes accessoires (Meckel, Man. danat. génér. descript., traduit par Jourdan et Breschet, 1825, p. 99), que pour Albinus il y a cinq scalènes (H istoria musculorum hominis, Leyde, 1754) et que pour Haller il y en a sept. La troisième phase de l'histoire des scalènes apparaît. Alors nos auteurs pensent « que le parallélisme des faisceaux de ces muscles et leur isolement accidentel plus ou moins complet permet d'en varier le nombre sur plusieurs sujets, mais que la division de leur masse musculaire, en deux faisceaux, évidente en anatomie, est la seule féconde en applications chirurgicales ». Winslow^ Buisson et Roux ^ Boyer'% Cloquet^, Bourgery^ Cruveilhier'^, Sappey^ Coste®, Morel et ' Chaussier appelait ce scalène unique muscle costo-trachélien. ' Winslow. Eo:pos'dion anafomique de la structure du corps lunnaui, Paris, J732, p. 230. ^Buisson et Roux. Enc>/clopcdie des sciences médicales, Paris, J834, t. I, p. 89. ••Boyer. Traité complet d'anatomie, Paris, 1810, t. II, p. 203. * Cloquet. Traité d'anatomie descriptive, Paris, 1831, t. T, p. 498. "Bourgery. Anatomie descriptive, Paris, 1852, t. II, p. 33. ' Cruveilhier. Traité danatoinie descriptive, Paris, 1862, 4' édlt., t. I, p. bbl. * Sappey. Traité d'anatomie descriptive, 1872, t. II, p. 172. «Cosle. Manuel de dissection, Paris, 1847. p. 172. MUSCLES DU COU Ibl Matliias Duval', Bcauiiis et Bouchard-, Dcbiorro '', TesUil % etc., c'esl- à-dirc tous les auteurs de traités d'anatomie descriptive ou de manuels de dissection ne décrivent plus que deux scalènes. Malgaine ^ Petrc- quin^ Jarjavay% Velpcau et Béraud*, B. Angcr% Paulet '°. Bichet" et Tillaux ^-, etc., c'est-à-dire tous les auteurs de traités et de manuels d'anatomie chirurgicale, agissent de même. Plaisons pourtant une exception pour Laulh "', Blandin '', Poirier qui en ont signalé trois. ^[ais tandis qu'en France on ne décrit généralement plus que deux scalènes, les anatomistes étrangers persistent à en décrire trois. Ainsi font Quain, ^lacalistcr, (^ristopher Heath ''. Cunningham '", Henle, Heitzmann '', Krause, Gegenhaur, Leidy, Bomiti, etc. En 1891, M. Gilis a soutenu, devant la Société de Biologie de Paris, qu'il était logique d'admettre, comme les anatomistes étrangers, trois scalènes. ^I. Sebileau s'est élevé, en ces termes, dans les mémoires que nous avons cités, contre les assertions de M. (îilis : Le scalène moyen n'existe pas. Il n'est didérencié : a) Xi par ses insertions supérieures ; fi) Ni par son ventre musculaire ; y) Ni par ses attaches inférieures. Le scalène antérieur est bien décrit par tous les anatomistes. Le scalène postérieur s'implante en haut non pas sur les tubercules postérieurs des apophyses transverses, comme on l'écrit d'habitude, mais sur leurs tubercules antérieurs. En bas sur les deux premières ' .Morel et Duval. Mmiitcl de Vdmtloinisfe. 1883. p. 331. -Beaunis et Bouchard. Xoitve(iit.v élément)! iVanatomie descriptive, 1885, 4"' étlit., p. 246. ^ Debierre. Traité élémentaire d'anatomie de Vhomme, 1890, t. 1, p. 322. *Testiit. Traité d'anatomie, 1890, f. I. p. 5-23. *Malgaigne. Traité d'anatomie chlrarf/lcale. 1838, p. 2o'2. '■ Petreqiiiu. Traité d'anatomie topor/rap/tlqae. 1857, "2' édit., p. 215. " Jarjavay. Traité d'anatnmlr c/ili-aralcate, 1854, t. Il, p. 198. *Velpeau etBéraïuI. Manael d'anatomie c/ilraj-f/lcale, 2' édit., 18G9. p. 308, ^B. Augei". Xoareaax Eléments d'anatomie c/ilrarr/lcale, 1869. p. 491. '"Paulet. Résamé d'anatoinle appllfjaée, 1875, p. 158. " Rirliet. Traité pratique d'anatomie clilrarglcale, 1877, ô" édil.. p. 663. '* Tillaux. Traité d'anatonile lopof/rap/ilqae, 1879, 2'' cdit., p. 425 '^Lauth. Nouveau Manuel de Vanatonilsle, Paris, 1834. p. 124. '*Blandin. Traité d'anatomie lopof/rap/uque, 1826, p. 221. '^ Cristopher Ileath. Pratlcal anatomi/, 1885, p. 392. '*Cunniugham. Manuel de dlssecl. trad. franc. Liège, p. 57. ''Heitzmann. Die descrlpt. and fopof/raph. anat., Wien, 1887, p. 156. 152 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULÂlllE DE L'HOMME côtes, ses attaches sont multiples, étendues, variées. C'est un muscle à plusieurs faisceaux : mais c'est un muscle un — indivisible — au sens propre du mot. Le scalène pleural, qu'on peut encore appeler pleuro-lransversaire ou muscle suspenseur de la plèvre, est un faisceau du scalène anté- rieur différencié pour un rôle spécial : la suspension du dôme de la plèvre. Les faisceaux erratiques du scalène ne sont que des faisceaux détachés du scalène postérieur ; on voit souvent une languette muscu- laire tendue entre le scalène antérieur et le scalène postérieur. Il n'y a qu'un muscle scalène : celui-ci est divisé en bas pour laisser passer les nerfs du plexus brachial et l'artère sous-clavière. Les raisons qui plaident en faveur de cette opinion sont : 1° Les insertions d'origine uniformes de toute la masse scalénique; 2" Les faisceaux anastomotiques qui existent souvent entre le sca- lène antérieur et le scalène postéi'ieur ; 3" La division quelquefois constatée du scalène antérieur pour le passage de l'artère sous-clavière; 4° La division du scalène postérieur observée sur certains sujets pour le passage du plexus brachial ; 0° La fusion sur le dôme pleural du muscle pleuro-transversaire et du ligament costo-pleural. Le scalène est formé par un groupe de muscles intercostaux. C'est un long intercostal cervical : il va, en eifet, d'une côte (tubercule anté- rieur des apophyses transverses) à une autre côte. Sans nier la haute valeur des recherches de M. Sebileau, je dois dire que je ne saurais admettre un seul scalène. J'ai constaté avec mes prosecteurs et mes élèves : I. Que dans la majorité des cas on sépare sans difficulté le scalène moyen du scalène postérieur; II. Oue le scalène moyen s'insère parfois aux tubercules antérieurs des apophyses transverses sans se confondre avec le scalène anté- rieur ; III. Oue, contrairement à l'opinion émise par MM. Krause et Sebileau, l'insertion du scalène postérieur aux tubercules postérieurs des apo- physes transverses constitue la règle et non l'exception; IV. Que le scalène pleural est constant mais souvent rudimentaire. Cette manière de voir est corroborée, du reste, par l'anatomic comparée. Les lignes ci-jointes empruntées à M. Lesbre en font foi-: MUSCLES DU COU 13a ■ Il V a lieu, obsorve M. Lesbre', do disUngucr chez les animaux au moins trois scalènes dont rcxislencc osl indépondante de leurs, rapports avec le plexus brachial et les vaisseaux axillaires. Deux de ces muscles placés lim au-devant de l'autre s'arrêtent à la première côte et correspondent l'un à une sorte de long intercostal du cou, l'autre à un premier sur-costal. Quant au 3" scalène, il est situé sur un plan plus externe et croise un nombre variable^ de cotes avant de se termi- ner : il fait défaut dans les Solipèdes ixinsi que, le plus souvent, dans le mouton-; tandis qu'il se décompose en deux ou plusieurs branches chez les Carnivores. « Ces trois scalènes équivalent respectivement aux scalènes anté- rieur moven et postérieur de l'homme ; mais il est vraiment impos- sible de leur api)liquer les mêmes noms, vu que le scalène transcostal, lorsqu'il existe, n'est pas postérieur aux deux autres, c'est-à-dire situé dorsalement, mais appliqué sur leur face externe ; le nom de scalène externe lui conviendrait beaucoup mieux. Nous dirons donc pour éviter toute confusion : scalène antérieur^ scalène moyen, scalène transcostal ou supracostal et l'on se rappellera que ce dernier équivaut au scalène postérieur do l'homme. « Le plexus brachial no sort pas toujours entre les scalènes anté- rieur et moyen ; il passe au-dessous du scalène antérieur chez les Carnassiers et les Rongeurs. De même, l'artère sous-clavière qui, dans l'homme, passe entre les doux muscles, rejoint chez les Ani- maux domestiques la veine homonyme au-dessous du scalène anté- rieur ; dans l'homme lui-même on a rencontré plusieurs fois celte disposition. Ces changements de rapport n'influent pas beaucoup sur la constitution do la masse scalénique. C'est à tort, pensons- nous, que Meckel'^ et les anatomistes vétérinaires allemands nient l'existence d'un scalène antérieur chez les Carnassiers et les Rongeurs. La divisi(ni do la masse scalénique en trois muscles principaux parait indépendante des vaisseaux et des nerfs, qui passent où ils peuvent, dans les intervalles qui s'olïront devant eux. Il est évident toutefois que, dans les espèces où les vaisseaux et les nerfs ne passent pas entre ' Lesbre. Loc. cit., p. 89. - Quand le mouton en a un. celui-ci est extrêmement rudimentaire, à l'état dune bande- lette pâle de 2 à 3 millimètres de largeur qui ne dépasse pas la 2* côte. Dans la cltècre, au contraire, ainsi c{ue dans le bœt/f le scalène trunscosfai, très fort s'épanouit sur les 3^ ou 4 pi'emières côtes. ■" Meckel. Anaf. comp., t. VL p- 158. ]U VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME le scalène antérieur et le scalène moyen, ces deux muscles arrivent au contact et sont JDeaucoup moins distincts. a M. Gilis a donc raison, au point de vue de Fanatomie comparée, de plaider en faveur de l'indépendance du scalène postérieur de l'homme que les anatomistes français modernes confondent avec le scalène moyen. Celui-ci s'associerait beaucoup plus naturellement avec le scalène antérieur, car à eux deux ils forment la couche profonde de la masse scalénique, tandis que le postérieur constitue la couche super- ficielle. Les deux premiers sont beaucoup moins développés chez les Animaux domestiques que chez l'homme, parce que la première côte est beaucoup moins mobile, moins arquée et moins longue ; le scalène moyen en particulier, au lieu de figurer une sorte de long sur- costal du cou sautant plusieurs vertèbres cervicales, ne représente plus qu'un court sur-costal jeté de la dernière cetvicale à la première côte. « Par contre, le scalène supra-costal, quand il ne fait pas totalement défaut, comme dans \cs Solipèdes, est susceptible d'un extrême déve- loppement. « Vu son peu d'importance, nous avons négligé de parler du sca- lemis minimus des animaux ; il existe du moins chez les Solipèdes, à l'état lombricoïde, dans l'espace angulaire qui donne passage au plexus brachial. C'est donc à tort que certains anatomistes vétérinaires alle- mands, tels que Franck, décrivent sous ce nom le scalène moyen véri- table. » J'admets donc : un scalène antérieur [scalenus anlerior de His), un scalène moyen [scalenus médius de His), un scalène postérieur [scalenus posterior de His), et un scalène pleural [scalenus minimus de His). Gegenbaur et Poirier considèrent le scalène antérieur et le sca- lène moyen nés des tubercules antérieurs (apophyses cervicales costi- formes) comme des intercostaux et le scalène postérieur né des tubercules postérieurs (apophyses cervicales transverses) comme un sur-costal postérieur alors que Cruveilhier considère les scalènes comme des longs intertransversaires cervicaux, le professeur Krause comme de longs intercostaux cervicaux homologues des muscles sous-costaux et M. Sebileau comme de longs intercostaux cervicaux qui sont à la face externe des côtes, les homologues des sous-costaux. En ce qui me concerne je crois que l'opinion de Gegenbaur et de Poirier, pour être la plus plausible, n'acquerra une entière évidence que le jour oii nos connaissances sur le mode de développement des scalènes et des lames osseuses qui limitent les trous des apophyses transverses des vertèbres MUSCLES DU COU cervicales, seront plus siires. D'ores cl déjà, du reste, les recherches (lu professeur Leboucq, de Gand, sur renibryogéuie de la 7° côte cer- vicale marquent à cet égard un pas en avant (voy. Leboucq, Mé?n. de Vacad. des se. de Belgique, 1896). SCALENE ANTERIEUR Absence. — Elle a été notée par M. MacalisLer. Sur un l)Ossu dis- séqué par Isenllamm les trois scalénes faisaient défaut'. J'ai cherché vainement le scalène antérieur droil chez une vieille liémi[)légique. Anatomie comparée. — 1j' ai, le tatou^ Xm sarigue, \(i porc-t'pic, hxinar- 7notte^ ïagoiid, les C/tat/ves-souris o[ très vraisemblablement la plupart des Rongeurs et des Carnassiers « n'ont, dit Meckel, que deux scalènes qui sont situés derrière le plexus brachial et qui représentent par con- séquent le moyen et le postérieur'- ». J'ai noté plus haut ce que M. Lesbre pense de cette aflirmation de ^leckel en ce qui louche les Carnassiers et les Rongeurs domestiques. Bischoll" n'a pas rencontré le scalène antérieur dans Yorang qu'il a examiné. Variations de volume et de structure. — Le scalène antérieur est plus ou moins largo et plus ou moins fort. Le professeur Macalisler l'a vu réduit à l'état tendineux, dans son tiers inférieur. Il est (|uelquefois fascicule. Anatomie comparée. — Le scalène antérieur a des dimensions et un volume très variables dans les Singes et particulièrement dans les AntJiropoïdes. Variations des insertions. — Pour Theile, le scalène antérieur s'in- sérerait normalement au sommet et au bord inférieur du tubercule antérieur des apophyses transverses des 4®, 5° et 6° vertèbres cervicales et pour M. (nlis à la face externe et postérieure du tubercule anté- rieur des apophyses transverses de ces mêmes vertèbres. J'ai rencon- tré plus fréquemment l'attache indiquée par Theile. J'ai vu aussi quelquefois le scalène antérieur se prolonger jusqu'au fond des 4", 5" ' Isenflamm, Ahli der Knochev u. der Krunlli, 1782. -Meckel. Anat. comp., t. VI, \t. 158. 156 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME et 6° gouttières transversaires envoyer môme, comme Font noté Cru- veilhier et Bourgery deux languettes tendineuses aux tubercules pos- térieurs des apophyses transverses des 4®, 5° et 6° vertèbres cervicales. Je l'ai vu, enfin s'insérer une fois aux tubercules antérieurs des apo- physes transverses des 2% 3", 4" et S*" vertèbres cervicales, deux fois aux tubercules antérieurs des apophyses transverses des 2", 3% 4% 5® et 6% quatre fois aux tubercules antérieurs des apophyses transverses des 2'', 3- et 4^ et six fois aux tubercules antérieurs des apophyses transverses des 4^ 5% G" et 7^ Theile, Lawson Tait, Curnow, Pye-Smilh et Golson ont noté la con- tinuité du scalène antérieur et du sur-costal antérieur. La réduction des insertions du scalène antérieur est bien plus fréquente que leur extension qui, suivant M. Ghudzinski, s'observerait surtout dans les races nègres. Anatomie comparée. — Pour ne pas tomber dans des redites , je m'occuperai plus loin de la continuité du scalène antérieur et du sur- costal antérieur (voy. ce muscle). Dans le fœtus de gibbon le scalène antérieur se fixe aux cinq premières vertèbres cervicales et envoie un faisceau anastomotique au grand droit (Deniker). Dans le popion [Simia sphynx) il s'attache aux 4 cervicales supérieures et dans Vatèle aux 4 cervicales inférieures. Dans le Troglodytes Aubryï il provenait des 3", 4% S" et 6" vertèbres cervicales. Faisceaux surnuméraires et connexions plus intimes avec les mus- cles voisins. — « Je considère, dit Theile S comme duplication du muscle scalène antérieur l'anomalie suivante que j'ai rencontrée sur le côté droit d'un homme : des apophyses transverses de la 4" et de la 5" ver- tèbre cervicale naissait par des fibres charnues et tendineuses un muscle qui se dirigeait en bas et en dehors, passait au-devant du ventre inférieur de l'omoplat-hyoïdien et s'attachait dans l'étendue d'un pouce, au milieu du bord supérieur de la clavicule en dehors du sterno-cléido-mastoïdien. » Ce faisceau a été observé depuis Theile par V. Veau ^ et W. Gruber ^, qui l'a regardé aussi comme un scalène égaré sur la clavicule. J'établirai ailleurs (voy. M. omo-trachélien) qu'il répond plutôt au levator claviculœ. 'Theile. EncijcL. anal., l. III, p. 152. M'. Veau. Uidlel. de la Suc. nnat. de l'afis, t. VII, p. -168. 3 W. (Iniljer. Jahresh. /'. aiuil. a. p/n/.s , 1877. MUSCLES UU COU 157 Le scalèiie antérieur est quelquefois, à son origine, inséparable des intertransversaires du cou ou relié par des trousseaux de fibres d'un volume variable au grand droit antérieur de la tète, M. Sebileau a vu sur un cadavre la curieuse disposition suivante : Du bord externe du scalcne antérieur se détachait, près de son inser- tion supérieure à la colonne vertébrale, une languette charnue, longue de o centimètres, qui descendait presque verticalement et qui s'unissait bientôt à un nouveau faisceau plus petit, né plus bas, de la face postérieure du muscle, au niveau d'un plan passant par le bord inférieur du cartilage cricoïde. Ensemble, ils formaient un petit muscle qui se portait en dehors derrière le scalène antérieur, le long de son bord externe dont il était absolument indépendant, rencontrait la première paire dorsale déjà fusionnée avec la dernière cervicale, devenait tendineux, et se divisait en deux petits trousseaux fibreux : l'un passait en avant du nerf et venait s'attacher au bord supérieur de la première cote, un peu en arrière, l'autre obliquait fortement en dehors et venait confondre ses fibres avec celles du scalène postérieur au point où il s'attache au premier arc costal. Entre le scalène anté- rieur et le faisceau supéro-externe du muscle supplémentaire, passait le cinquième nerf cervical ; entre son faisceau inféro-interne et le scalène antérieur cheminait l'artère sous-clavière. Enfin, entre le scalène moyen et la face postérieure de ce muscle surnuméraire, l'on voyait sortir les sixième et septième paires nerveuses cervicales ^ Il est un autre faisceau erratique du scalène antérieur que Theile, ^Yood, Macalister, Sebileau, etc., ont signalé et dont, j'ai pour ma part constaté plusieurs fois l'existence : c'est une sorte de pont mus- culaire jeté d'avant en arrière, mais toujours plus ou moins oblique- ment du scalène antérieur au scalène postérieur ; il se détache, sui- vant les cas, de l'un ou l'autre muscle, et partage en deux segments le triangle interscalénique : l'un supérieur, contient les nerfs du plexus brachial ; l'autre, inférieur, l'artère sous-clavière. Anato-mie comparée. — Dans le singe vert (Humphry) ", dans le fœtus de gorille et dans celui de gibbon le scalène antérieur détache un fais- ceau anastomotique au grand droit antérieur du cou ^ Perforation du scalène antérieur par l'artère sous-clavière ou le ' Sebileau. Le muscle scalène cit., p. 27. - Humphry. Observ. in myol. cit., p. 25. 'Deniker. Loc. cit. siiprà, p. 132. 158 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME nerf phrénique. — La division du scalène antérieur en deux chefs entre lesquels passe l'artère sous-clavière, a été signalée par Morel, M. Duval, Beaunis, Bouchard, Sebileau, etc. J'ai observé trois fois cette malformation (2 fois chez l'homme, des deux côtés, 1 fois à droite chez la femme). Cruveilhier a vu et j'ai vu aussi, des deux côtés chez un paralytique général, l'artère et la veine sous-clavières placées en avant du scalène antérieur ^ Dans deux cas décrits par Moser ' et Knott % le nerf phrénique traversait ce muscle. SCALÈNE MOYEN Absence. — (Voy. muscle précédent.) Variations des insertions. — Je l'ai vu provenir très souvent des 4 ou 5 dernières vertèbres cervicales et quelquefois des 7 vertèbres cervi- cales. Il peut descendre jusqu'à la 2" côte et même jusqu'à la 3^ Il naît normalement du bord externe et de la concavité de la gouttière transversaire des six premières cervicales, depuis le tubercule anté- rieur jusqu'au tubercule postérieur. C'est à tort que certains ana- tomistes le font insérer uniquement aux tubercules antérieurs et d'autres aux tubercules postérieurs. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — J'ai signalé le faisceau musculaire qui le relie parfois au scalène antérieur. Sa fusion avec le scalène postérieur a été le point de départ des descriptions des scalènes en France ; nos anatomistes lui ayant accordé une constance et une signification qu'elle n'a pas. On l'a vu envoyer quelques trous- seaux de fibres au multifide et au demi-épineux du cou. Il n'est pas rare qu'il soit perforé par une ou plusieurs branches du plexus bra- chial. La perforation du scalène moyen par un des rameaux du plexus brachial a été retrouvé chez un cercopithèque par M. Testut. 'Cruveilhier. Anat. descrip/., 2'= édit., t. II, p. 141. -Moser. MeckeVsarch., vol. VII, p. 226. •■'Knott. Loc. cil. suprà, p. 9. MUSCLES DU COU 159 SCALÈNE POSTÉRIEUR Absence. — L'absence de tout le muscle a été constatée par Isen- llamm (voy. M. scalène antérieur) et celle du chef superficiel ou du chef profond par Morel et Mathias Duval, Sappey, Cruveilhier, Maca- lister, etc. Variations de volume et de structure. — M. Macalister l'a vu partagé en trois faisceaux dont l'un se portait à la V côte, l'autre à la 2^^ et le dernier à la 3'. J'ai noté 3 fois (2 fois chez la femme, 1 fois des deux cotés, 1 fois à droite, et 1 fois à gauche chez l'homme), l'indé- pendance complète des deux chefs qui le composent. Il était rudimen- taire chez une jeune négresse que j'ai disséquée. Variations des insertions. — Ses insertions supérieures peuvent être réduites aux o" et 6" ou aux 4' et 3® cervicales. Tlieile, Macalister, Shepherd et Testut ont signalé son extension jusqu'à la 3" cote et Bouchard jusqu'à la 4°. Au dire de M. Chudzinski, le scalène postérieur descendrait ordinairement plus bas dans les races de couleur. Anatomie comparée. — Le scalène postérieur se prolongeait jusqu'à la 4® côte dans la guenon du professeur Testut, jusqu'à la o- chez les cynocéphales àa Broca et de Champneys, jusqu'à la 6'" chez le papionei Yatèie de Meckel, etc. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — J'ai indiqué les relations que le scalène postérieur peut avoir avec le scalène moyen. Un faisceau du scalène postérieur se porte quelquefois du scalène postérieur jusqu'à l'apophyse transverse de l'atlas, en dedans du muscle angulaire avec lequel il se confond. On a vu le scalène pos- térieur relié par des trousseaux de fibres au premier muscle sous- costal ou aux deux premiers muscles intercostaux. Le scalène latéral d'Albinusqui émane des tubercules postérieurs des 2", 3", 4® et 5" ver- tèbres cervicales et aboutit à la face externe de la 2*" côte n'est qu'un faisceau dissocié du scalène postérieur. 160 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME SCALENE PLEURAL Syn. : M. scalenus 7niniintis (Albinus, Sœmmerring, llis), petit sccdène (Meckel, Bourgery), scalenus accessoriiis (Macalister) ; sccdène intermédiaire (Testut) ; sccdène pleuro-trans- verscdre, M. suspenseiir de la j}lèvre (Sebileau). « On trouve souvent, dit Boyer, entre le scalène antérieur et le postérieur un petit muscle qui monte du bord interne ou supérieur de la V^ côte à l'apophyse transverse de la 7" vertèbre du cou et quelquefois à celle de la 6®. Ce muscle est placé derrière l'artère sous-clavière et devant la branche antérieure des deux dernières paires des nerfs cer- vicaux. » Ce petit muscle si bien décrit en quelques mots par Boyer a été vu par d'autres anatomistes. On le retrouve signalé dans l'ana- tomie de Cloquet, c'est lui qu'Albinus et Sœmmerring nomment fiuis- ciiliis scalenus minimus, Meckel et Bourgery petit scalène, Macalister scalenus accessorius, et Testut scalène intermédiaire. Mais personne n'a indiqué nettement avant M. Sebileau la véritable disposition, ]a nature et le rôle de ce faisceau charnu. M. Sebileau a démontré, en effet, qu'il soutient le dôme pleural sur lequel il s'attache intérieurement. Winslow a, il est vrai, indiqué son insertion sur la séreuse qui enveloppe le poumon ; mais il a douté ; il n'a pas su s'il avait bien vu. MM. Beaunis et Bouchard ont signalé aussi dans leur Traité cTanatomie « un faisceau venant de la 1" cervicale et se perdant dans le sommet du cul-de-sac pleural ». Mais ils n'ont attaché aucune importance à ce faisceau, Font noté comme au passage et classé dans les exceptions. Or, M. Sebileau affirme — et je suis absolument de son avis — qu'il est constant et non anormal, toujours et invariablement pleural avant d'être costal, parfaitement différencié et adapté à des fonctions spéciales, la principale pièce d'un appareil qui ne manque chez aucun sujet et qui est destiné à maintenir dans sa forme et dans sa sa place le sommet du dôme pleural. Le scalène pleural offre, dans ses grandes lignes au moins, la même disposition, c'est-à-dire qu'il se détache de la T, quelquefois de la 6° et de la V vertèbre cervicale*, descend vers le cul-de-sac pleural, ' Il remplace là, en quelque sorte, le faisceau du scalène antérieur qui, comme on le sait, ne dépasse pas en bas la sixième cervicale. MUSCLES DU COU 161 étale, SOS fibres sur lui, s'y attache et vient enfin s'implanter en éven- tail sur la première cote, entre le scalène antérieur et le scalènc moyen. Il est long de 6 à 8 centimètres, d'épaisseur variable, et quel- quefois complètement atrophié mais alors remplacé par un ligament. Sous le scalène pleural ou sous le ligament qui le remplace, et en dehors de lui, existent des trousseaux fibreux constituant ce que M. Sebileau a appelé le ligament costo-pleural ou faisceau profond de T appareil suspenseur de la plèvre et qui se portent de l'arc postérieur de la l'"® côte sur le cul-de-sac pleural ^ Alix et Gratiolet ont disséqué chez le Troglodytes Aubryï, le gorille ^ Vorang, le gibbon et le papion, et le professeur Testut,^dans le Troglo- dytes niger un ruban musculaire qui se portait, entre Fartère sous- clavière et le plexus brachial, de la 6" ou de la T vertèbre cervicale à la 1'° cote. M. Deniker a retrouvé le môme ruban musculaire, en arrière du plexus brachial, à-àïislQ fœtus de gorille ai un gorille adulte. J'ai dit antérieurement que le scalène pleural se rencontre, à l'état lombricoïde, chez les Solipèdes. GRAND DROIT ANTÉRIEUR DE LA TÊTE ■Variations des insertions. — Halbertsma a vu le grand droit anté- rieur de la tète, séparé du trou occipital par un 3" condyle, se fixer plus en avant que d'ordinaire sur l'apophyse basilaire. Il peut s'insérer, en bas, sur les tubercules antérieurs des 2", 3°, 4% 5" cervicales ou des 3% 4% o'^ ou des 3% 4% 5^ et 6*^ ou des 2% 3''^ et 4'^ et môme des 1'% 2% 3% 4% 3'^ et 6^(Meckel). Anatomie comparée. — Il occupe toute la longueur du cou dans Y ornithorynque (Meckel) et l'espace compris depuis l'atlas jusqu'à la G*" cervicale dans le chat (Strauss-Durckheim), depuis l'axis jusqu'à la 6'' dans le chien, depuis l'axis jusqu'à la 7" dans Y ours (Testut), depuis 'D'après M. Sebileau, l'appareil suspenseur de la plèvre est formé par deux faisceaux qui se confondent plus- ou moins à leur extrémité inférieure sur le dôme pleural, mais qui sont entièrement distincts à leur extrémité postéro-supérieure, l'un supérieur, super- ficiel et interne, c'est le muscle pleural ou le ligament qui le remplace ; l'autre est infé- rieur, profond et externe, c'est le ligament costo-pleural. Entre le faisceau superficiel et le faisceau profond de l'appareil suspenseur de la plèvre passe la dernière paire nerveuse cervicale. 11 162 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME la 3" jusqu'à la 6° dans le cheval, la girafe (Lavocat), le mwin (Mai- sonneuve) . Division en deux faisceaux. — Sur une femme que j'ai disséquée, il était formé par deux faisceaux indépendants dont l'externe provenait des 5"^ et 6'' A'ertèbres cervicales, et l'interne des 3°, 4" et 5^ Une malfor- mation analogue a été observée par Macalister et par Sappey'. « Le grand droit antérieur du gorille se sépare presque complètement en deux faisceaux, dit M. Deniker. Le faisceau externe s'insère en bas par des tendons grêles aux apophyses transverses de la 5'' et de la ^^ vertèbres cervicales et en haut au basi-occipital ; il est nettement digastrique; le faisceau interne s'insère en bas à la cinquième cervicale, en dedans du précédent, et se porte vers le basi- occipital en envoyant quelques fibres charnues anastomotiques au faisceau externe ^ » Faisceaux anastomotiques entre les deux muscles. — W. Gruber a vu les deux grands droits reliés par un faisceau musculaire qui croisait obliquement la colonne vertébrale. Sur une épileptique dont le crâne était asymétrique j'ai rencontré un faisceau semblable, mais horizontal. W. Gruber a noté aussi l'union du grand droit antérieur du côté droit et du petit droit antérieur du côté gauche par l'intermé- diaire d'une bandelette musculeuse. Dans les Vertébrés inférieurs et en particulier dans le cryptohranche les muscles « transversalis, dej^ressores costarmn, subvertebral reclus, longus colli, reclus capilis, forment, d'après Humphry, au-devant de la colonne vertébrale, un muscle unique . coupé seulement de quelques intersections tendineuses ^ ». Chez les Mammifères domestiques le grand droit antérieur de la tête se termine en s'unissant à celui du côté opposé sur le basi-occipital à sa jonction avec le sphénoïde. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. A). Avec le transversalis cervicis (voy. ce muscle). B). Avec le scalène antérieur (voy. ce muscle). C). Avec le long du cou. Cette dernière anomalie a été signalée par plu- 'Sappey. Anut. h., t. II, p. 175. ''Deniker, Loc.cit. supi-à, p. 127. ^Humphry, Observ. in Myol. cit., p. 17. MUSCLES DU COU 163 sieurs anatomistes, notamment par les professeurs Sappey et Macalis- ter. Dans le Troglodytes Aubry'i « la Jigitation qui va à la 6® apophyse transverse s'unit aussi à une digitation du long du cou » (Alix et Gra- tiolet). D). xVvec le petit droit antérieur de la tète (voyez le muscle sui- vant) . PETIT DROIT ANTÉRIEUR DE LA TÊTE On peut considérer le petit droit antérieur de la tête comme un intertransversaire antérieur étendu entre Toccipital et l'atlas, le droit latéral constituant lintertransversaire postérieur (Cruveilliier, Henle, Gegenbaur). Absence. — L'absence des deux petits droits antérieurs a été cons- tatée par MM. Macalister, Testut et moi (t fois chez l'homme, 1 fois chez la femme). Duplicité. — La duplicité bilatérale du muscle a été observée par le professeur Macalister. "Variations des insertions. — Il peut s'étendre, en dehors, assez loin sur l'arc antérieur de l'atlas. M. Macalister l'a vu et je l'ai vu égale- ment se fixer, en haut, sur le ligament occipito-atloïdien antérieur. Faisceaux surnuméraires. — Il reçoit parfois un faisceau provenant du corps de l'axis. Sur un sujet disséqué par M. Macalister ce faisceau était indépendant. Après avoir décrit le muscle en question Gegen- baur ajoute : « J'ai aussi constaté l'existence d'un muscle semblable allant de l'axis à l'atlas où il s'insérait loin du tubercule antérieur de cette vertèbre, de sorte qu'il ne représentait peut-être pas un faisceau du muscle long du cou. » On peut regarder, en elTet, cette formation insolite comme une portion du faisceau axoïdien du petit droit anté- rieur. Dans les Oiseaux le petit droit antérieur émane des 2**, 3" et 4° vertèbres cervicales (Meckel). 164 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME LONG DU COU Ce muscle a été très bien décrit dans un mémoire illustré d'une planche, publié par Luschka, en 1854 dans les Archives de Midler, (H. Luschka, Der lange Halsmuskel des Menschen). Le long du cou est formé de trois sortes de faisceaux : I. De faisceaux longitudinaux [faisceaux épineux de Cruveilhier, faisceaux internes longitudinaux de Sappey) qui se détachent de la face antérieure et de la face latérale des corps des trois premières ver- tèbres thoraciques et des deux ou trois dernières vertèbres cervicales et se portent sur le tubercule de l'arc antérieur de l'atlas et le corps des deux ou trois cervicales suivantes. C'est le reclus colli de Luschka ; II. De faisceaux plus petits [faisceaux transversaires antérieurs de Cruveilhier, faisceaux obliques externes de Sappey) qui se détachent de la partie inférieure du corps du muscle, se dirigent obliquement en haut et en dehors et vont s'insérer aux tubercules antérieurs des apo- physes transverses des dernières vertèbres cervicales (6® et 7'' ou 5® et 6^, ainsi qu'à la 4"). C'est le M. obliquus colli inferior de Luschka ; III. De faisceaux provenant des apophyses transverses des 2'', 3°, 4^ et S*^ cervicales [faisceaux transversaires épineux de Cruveilhier, faisceaux obliques internes de Sappey), qui se dirigent obliquement en haut et en dedans pour se perdre avec les faisceaux longitudinaux sur le corps des premières cervicales. C'est le M. obliquus colli superior de Luschka. La portion du long du cou qui se fixe au tubercule de l'arc anté- rieur de l'atlas est souvent plus épaisse et constitue le M. longus atlan- tis de Henle. Les trois chefs dont se compose le long du cou sont assez fréquem- ment traversés par des tractus aponévrotiques. U obliquus colli inferior est parfois plus ou moins uni aux intertransversaires antérieurs et Vobliquus colli superior au scalène antérieur ou au grand droit anté- rieur de la tête. Le rectus colli^ Vobliquus inferior colli et Vobliquus colli superior peuvent former deux muscles et même trois muscles entièrement distincts. Theile et Meckel ont noté la possibilité de l'attache du muscle dont MUSCLES DU COU 165 il s'agit à l'apophyse basilaire. W. Griiber l'a vu se fixer sur le liga- ment occipito-atloïdien antérieur et sur le muscle axoido-basilaire. (Voy. ce muscle.) J'ai trouvé, chez un tuberculeux, le long du cou confondu sur la ligne médiane avec son congénère. Mais les variations qu'offre le long du cou portent surtout sur les insertions inférieures. Je ne voudrais même pas affii'mcr que les insertions inférieures que j'ai indiquées plus haut soient les plus com- munes. A dire vrai, le long du cou est de tous les muscles de l'écono- mie celui qui est le plus changeant en ce qui touche sa contexture et ses origines et ses terminaisons. Anatomie comparée. — Dans le Troglodytes Aubryï le long du cou, attaché en haut, sur les cinq premières cervicales descendait, en bas, jusqu'à la 4" dorsale inclusivement. Chez le gorille de Deniker ce muscle était séparé en trois faisceaux, comme chez l'homme : le faisceau supérieur allait des apophyses transverses de la 3° et 4° vertèbres cervicales au corps de l'atlas ; le faisceau inférieur, des corps de la 2*^ et 3® vertèbres dorsales, à l'apo- physe trans verse de la 6® cervicale ; le faisceau moyen, des corps de la 6^ et 7*^ cervicales et de la 1'° et 2® dorsales et de l'apophyse transverse de la 5^ cervicale aux corps de la 2° et 3" cervicales. Chez le gorille de Duvernoy, le long du cou s'étendait depuis le tubercule de l'atlas et les corps des cinq vertèbres suivantes jusqu'aux apophyses trans- verses de l'axis et des cinq vertèbres sous-jacentes. « Il n'y a donc, con- clut justement M. Deniker, rien de fixe dans les insertions de ce muscle chez les Anthropoïdes comme c'est d'ailleurs le cas chez l'homme, oii il y a autant de variations que de sujets étudiés'. » Au-dessous des Anthropoïdes ^ la constitution du long du cou et son étendue en hauteur différent aussi d'un ordre à l'autre. Mais la disposition essentielle est toujours conservée, ainsi que l'action phy- siologique qui consiste à fléchir le cou. Il est digne de remarque que le ligament vertébral commun inférieur ne commence qu'à partir du point duquel partent les longs du cou et que le développement de ceux-ci est assez bien indiqué par la saillie des crêtes hémépineuses. Ce développement est à son maximum chez les Herbivores : Solipèdes, Ruminants, qui pour paître ont besoin de fléchir fortement le cou, d'autant plus qu'ils sont très élevés du train antérieur. « En anatomie 'Deniker. Loco cituto suprù,\). 12S. 166 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME humaine, observe M. Lesbre \ on distingue deux longs du cou lais- sant à découvert entre eux une certaine étendue des corps vertébraux. Chez nos Animaux domestiques, vu l'aplatissement latéral de la région, ces deux muscles se joignent en général l'un à l'autre sur la ligne médiane ; aussi les confond-on dans une même description. Cependant comme ils tendent à se séparer chez les Carnivores, que chez le iporc ils sont déjà notablement espacés, et que, enfin, chez la plupart des animaux, leur ligne d'adossement correspond à une hémépine plus ou moins saillante, il est préférable d'adopter la manière de voir des anthropotomistes. » MUSCLES SURNUMÉRAIRES RÉ&ION SUPERFICIELLE RÉGION SUS-HYOÏDIENNE Occipito-hyoïdien. Ce faisceau charnu dont quelques anthropotomistes et anatomistes vétérinaires font un muscle autonome, a été étudié précédemment ainsi que le masto-hyoïdien qui n'en est très vraisemblablement qu'une variété (voy. M. digastrique). Mento-hyoïdien. On donne le nom de M. mento-hyoïdien à un faisceau contractile anormal qui s'étend de l'os hyoïde à la symphyse du menton, en avant du mylo-hyoïdien, en dedans du ventre antérieur du digastrique. Décrit pour la première fois, en 1867, par M. Macalister, il peut être constitué par deux rubans charnus, symétriques ou asymétriques, parallèles ou non, placés de chaque côté du raphé sous-hyoïdien ou par un seul ruban charnu médian ou un seul ruban charnu, placé à droite ou à gauche du raphé sous-hyoïdien. Il est souvent uni au ventre antérieur du digastrique et très exceptionnellement au peaucier. Schwegl prétend qu'il l'a vu formé par le sterno-hyoïdien prolongé * Lesbre, loc. cil., p. 65. MUSCLES DU COU 167 au-dessus de l'os hyoïde. Le menlo-liyoïdien a encore été signalé par Knott, Humphry, Giovanardi, Teslut, Krause, Blanchi, Morestin. Vanucci, Allomello, Bovero', elc. Pour MM. Krause et Testât, il est tantôt une dépendance du pcaucier, tantôt une dépendance du sterno-hyoïdien; pour M. Maca- listcr, il est une dépendance du peaucier, et pmir M. Bovero, du ventre antérieur du digastrique. Il y a, pour moi, deux mento-hy<»ïdiens : un excessivement rare, qui est situé en avant de laponévrose du mylo-hyoïdien et qui est innervé par le nerf de la "'" paire comme le peaucier auquel il doit être rattaché et un, assez commun, qui est situé en arrière de l'apo- névrose du mylo-hyoïdien, et qui est innervé par le nerf du mvlo- hyoïdien (5'' paire) comme le ventre antérieur du digastrique (vov. ce muscle) auquel il doit être rapporté. J'ai trouvé seulement deux fois le premier. La présence de l'hyo-mental a été notée chez Vhippopo- tame par Humphry- et Gratiolet *, chez le gorille par ^L Bovero, et chez les Chauves-souris par MM. Macalister, Maisonneuve et Bovero. RÉGION SOUS-HYOÏDIEXNE Élévateur de la glande thyroïde. Ce muscle a été signalé par plusieurs anatomistes. A la page 709 du livre de ^Yinslow de VExposifion analomique de la structure du corps humain, on lit : « Les lihres les pins inférieures des crico-thyro-pharyngiens font un contour entier en arrière, depuis un côté de la hase du cartilage cri- coïde jusqu'à l'autre côté, lequel contour fait le commencement de l'œsophage, et a donné occasion à quelques-uns de le regarder comme un muscle particulier, sous le nom de muscle œsophagien. J'ai trouvé un paquet de fihres se détacher du muscle thyro-pharyngien, et s'attacher latéralement à la glande thyroïde. Je l'ai appelé muscle thyro-adénoïdien. » A la page 187 du De musculis de Sœmmerring on lit également : ' Pour la bibliographie, voy. le mémoire de Bovero oit. plus haut .)/. dif/nslrique). - Humphry. Observ. io MyoL, p. 138. ^Gratiolet. Rech. sur Vanat. de Vhippopotame, p. 2i6. 16» VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME « On aperçoit quelquefois du côté gauche un muscle dont la largeur égale à peu près la moitié de celle du thyro-hyoïdien ordinaire ; ce muscle naît tendineux du bord inférieur du corps de l'os hyoïde et des- cend charnu sur le cartilage thyroïde ; une partie s'attache à ce carti- lage, tandis qu'une autre se répand manifestement sur la glande thy- roïde. Il existe rarement du côté droit et plus rarement encore des deux côtés à la fois. Il attire le milieu de la glande thyroïde vers l'os hyoïde. » Theile prétend que le muscle élévateur de la glande thyroïde décrit par Sœmmerring « n'est que le prolongement de cette glande, désigné sous le nom de pyramide que le microscope n'y fait découvrir aucune trace musculaire et n'y montre que de la substance glandu- leuse ». Cette opinion est insoutenable aujourd'hui'. En fait, il y a deux élévateurs de la glande thyroïde : I. Le thyro-adcnoïdien de Winslow. Il est constitué par les fibres du constricteur inférieur du pharynx qui se rendent aux lobes du corps thyroïde. Krause l'appelle levalor glandulse tJajroïdese laleralis et assure qu'on le trouve 1 fois sur 100 sujets. IL Uhyo-thyro-tiujroïdien de Sœmmerring, qui peut être comi^let ou incomplet, c'est-à-dire s'insérer, en haut, à la fois à l'os hyoïde et au cartilage thyroïde ou à l'os hyoïde seul (Macalistcr, Juliard -) ou au cartilage thyroïde seul (Frœlich^ Juvara'% Dumoulin"'), provenir exclusivement du muscle thyro-hyoïdien (W. Gruber) ou du muscle crico-thyroïdien (Lee et White'', un cas personnel). En bas l'élévateur de la glande thyroïde de Sœmmerring — qu'il soit complet ou incom- plet — se fixe tantôt aux lobes, tantôt à l'isthme, tantôt à la pyramide- de Lalouette. Comme le précédent, il est uni ou bilatéral et se ren- contre dans l'un et dans Lautre sexes. Le professeur W. Gruber l'a trouvé constitué par trois faisceaux : un émanant de la corne inférieure droite du cartilage thyroïde et se rendant à l'isthme du corps thyroïde, un provenant du muscle thyro- hyoïdien et se perdant sur la pyramide, un détaché à la fois des muscles 'Le Double. Annales de Larijnf/ologie el de Rhinolof/ie, 1894.— J'ai vu et plusieurs autres anatomistes ont vu ce faisceau toujours formé par des libres musculaires striées. -Juliartl. Soc. des conférences anal, de Lyon, mars 1876. ' Frœlich in Prenant. Bullei. de la Soc. des se. médlc. de Nancy, 1890, p. 33. * Juvara. Bullei. de la Soc. anat. de Paris, 1894, p. 728. * Sebileau et Poirier. Bullei. de la Soc. anal, de Paris, 1894, p. 911 et 1895, p. 654. •Lee et White. Proceed. of Ihe anal. soc. of çjreal Brilain and Ireland, novembre 1892. MUSCLES DU COU 169 thyro-hyoïclien et thyro-pharyngien et ayant les mêmes insertions inférieures que le précédent. J'ai observé trois fois le thyro-adénoïdien de ^Yinslow (deux fois chez riiomme et une fois chez la femme et toujours des deux cotés) et sept fois l'hyo-thyro-thyroïdien de Sœmmerring : trois fois chez l'homme ;deux fois à droite et une fois à gauche), trois fois chez la femme (deux fois des deux côtés et une fois à droite) et une fois à droite chez un enfant (Le Double, Annales de Lanjngolor/ie et de Rhino- iogie, 1894). Il est impossible de faire de l'un ou l'autre des doux élévateurs de la glande thyroïde un muscle spécial. Le premier est un faisceau aberrant du constricteur inférieur du pharynx, le second du sterno-hyoïdien, du sterno-thyroïdien, du thyro- hyoïdien ou du crico-thyroïdien. Leur origine et leur situation ne permettent pas une autre interprétation d'autant mieux que dans un cas d'anomalie cervicale notée par Walsham, où la partie moyenne du sterno-hyoïdien gauche manquait, la partie inférieure de ce muscle se fixait sur la gaine de la carotide primitive et de la jugulaire interne et la partie supérieure sur la corne gauche de la glande thyroïde, reproduisant d'une manière exacte l'élévateur de Sœmmerring ^ Hyo-trachéaL Il s'étend de la base de la grande corne de l'os hyoïde aux trois ou quatre premiers anneaux de la trachée. Quelquefois il est renforcé par un faisceau provenant du corps de l'os hyoïde. Situé derrière l'isthme du corps thyroïde, il devient, en général aponévrotique au-dessous du premier anneau de la trachée. Je ne l'ai jamais rencontré. Comme l'élévateur de la glande thyroïde, le thyro-trachéal et le crico-trachéal dont la description suit, l'hyo-trachéal est un faisceau aberrant des muscles sous-hyoïdiens. Sa situation profonde importe peu. A l'état anormal l'isthme qui réunit les deux lobes du corps thy- roïde disparaît chez l'homme'. Chez les animaux l'isthme existe dans ' Walsham. Gin/shospi lai Reports, 1880-1881. - L'absence de l'isthme du corps thyroïde de Ihomme a été constatée 31 fois par le professeur Gruber qui, d'après le nombre de larynx qu'il a examinés, pense que cette ano- malie se rencontre 1 fois sur 20 sujets au moins chez les Russes. {Ardi. fïtr an. pliys. lu wissensch. mecL, n" 2, p. 208, 1876.) 170 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME certaines espèces et pas dans d'autres. Tandis que chez le lapin il y a encore un petit pont mince qui réunit les deux lobes, on ne trouve plus rien de semblable chez le chien. L'isthme, qui ne manque géné- ralement pas dans Vâne^ fait presque toujours défaut dans le cheval, etc. Observons de plus que Thyo-trachéal et le crico-trachéal qui sont couchés sous l'isthme de la glande thyroïde, et le thyro-trachéal qui passe au-devant de lui, ont les mêmes insertions supérieures que cer- tains élévateurs incomplets de Sœmmerring qui se fixent sur cet isthme. Ce sont donc les mômes fibrilles prolongées, déplacées pro- gressivement en arrière et détachées des sterno-hyoïdiens, sterno- thyroïdiens, etc., qui les constituent. Thyro-trachéal. C'est encore au professeur W. Gruber qui revient l'honneur de l'avoir signalé le premier V Ses insertions supérieures correspondent à celles du crico-thyroïdien au cartilage thyroïde, et ses insertions inférieures au quatrième anneau de la trachée. Composé de deux fais- ceaux il recouvre le muscle crico-thyroïdien et l'isthme du corps thy- roïde. Sur 80 sujets sur lesquels il l'a cherché, W. Gruber a noté 21 fois sa présence (18 fois chez des hommes et 3 fois chez des femmes). M. Ma- calister, qui ne l'a rencontré que cinq fois sur 80 Irlandais, pense qu'il est moins commun en Irlande. Pour moi, je l'ai trouvé 4 fois sur 60 cadavres (3 fois chez l'homme et 1 fois chez la femme). « It appears like a deep detached band of the sterno-thyroïd, » dit -M. le professeur Macalister-. C'est la thèse que nous soutenons. Crico-trachéal. II naît de la partie antérieure du bord inférieur du cartilage cricoïde au-dessous du muscle crico-thyroïdien, passe derrière l'isthme du corps thyroïde et va se fixer, en bas, au cinquième anneau de la trachée. « Ce muscle est de la même nature que le précédent, bien qu'il soit ' w. Gxnhew Mt-inoii-es de V Académie Impériale de St-Pélersbourf/, 1851, t. III, p. 153. *Ce muscle parait être une bandelette protumle détachée du sterno-tliyroïdicn. MUSCLES DU COU 171 beaucoup plus rare », remarque M. Macalister qui l'a disséqué le pre- mier'. Comme nous, on le voit, le savant professeur de TUniversité de Cambridge ne sépare pas le crico-trachéal du Ihyro-tracliéal bien qu'ils soient placés l'un en arrière, l'autre en avant de l'isthme du corps thyroïde. Thyro-médiastinal. Découverte par M. le docteur Ilewitt, cette bandelette musculeuse a été de la part de M. le professeur Macalister, il y a plus de vingt-cinq ans, l'objet d'un travail très intéressant publié dans les Proceedlnr/s of ihe Royal Iris/i Academy. Fixée à l'enveloppe fibro-celluleuse de la glande thyroïde, elle descend le long de la trachée, dans le médiastin antérieur jusqu'au ligament sterno-péricardique supérieur. Je ne sache pas que d'autres anatomistes que MM. Ilewitt et Maca- lister en aient fait mention. Ces deux savants confrères n'en donnent pas l'explication et ne disent pas l'avoir cherché chez les animaux. Crico-hyoïdien. Ce muscle s'insère, en bas, à la face externe du cartilage cricoïde et en haut à la grande corne de l'os hyoïde. Découvert en 18G6 par Zagorsky* il a été retrouvé depuis par Curnow'* et Walsham \ Je ne l'ai jamais rencontré. Ce que j'ai vu à trois reprises dilï'érentes (sur 2 hommes et 1 femme et constamment des deux côtés), c'est la prolongation des fibres du ciico-hyoïdien dans le Ihyro-hyoïdien. Chez le Troglodyles Aubryï « les fibres du crico- thyroïdien semblaient se continuer avec un faisceau du thyro-hyoïdien dont elles n'étaient séparées que par un raphé ». ' Macalister. On muscidat- Anûmalies in Ihiman Anafomy, p. 29. « Tins muscle seems to be of the same nature as the prcceding than wich it niuch rarer. ■■ - Zagorsky. Méin. de l'Acad. Imp. de médecine de St-Péterabotir;/, l. 1, p. 353. H^urnow. Journ. of anal, and pliys., t. VII, p. 378. ' Walsham. Gki/s hospital Reports, l. XVI et XVII, 1880-1881. 172 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Transverse du cou. Le professeur Luschka a donné le nom de M. Iransversus colli à un faisceau musculaire qui se porte de la face postérieure de la première côte, derrière Fextrémité interne de la clavicule dont il est séparé par le sterno-cléido-mastoïdien, sur l'aponévrose cervicale moyenne ^ Le transverse du cou a été retrouvé par MM. Krause, Knott et moi (des deux côtés, chez un aliéné). M. Macalister fait mention d'un muscle costo-fascialis-cermcalis qu'il regarde comme une variété du ti^ansvei^siis colli de Luschka. Ce petit muscle dont parle également Wood, naît de la première côte et de la clavicule, passe derrière l'articulation sterno-claviculaire, entre le sterno-cléido-hyoïdienetle sterno-chondro-thyroïdien et se termine sur le tissu fibreux qui sépare la région du cou de la région du thorax [septiim thoraco-cervicale d'Astley Cooper). Le professeur Testut voit dans ces diverses espèces de bandelettes des vestiges du muscle triangulaire sus-claviculaire dont il ne reste plus normalement chez l'homme fait que les bords interne et externe (voy. M. omo-hyoïdïeii). Telle n'est pas mon opinion. Dans les cas observés par M. Krause et moi elles recevaient des filets des rameaux des nerfs intercostaux qui se distribuent au triangulaire du sternum auquel elles étaient unies par quelques fibres. Elles appartiennent donc au système du triangulaire du sternum. Sterno-cervicaL Ce muscle n'a été trouvé que par W. Gruber et chez un seul sujet. Dans ce cas unique il était constitué par un ruban musculaire, long de 13%5, large de 4 à 5 millimètres, inséré d'une part au manubrium et d'autre part à l'aponévrose cervicale moyenne. W. Gruber l'a appelé M. slerno-fascialis et en a fait un tenseur de l'aponévrose du cou {besonderer accidenteller Tensor fascise colli), sans relation aucune avec le costo-cervical, le cléido-cervical, le coraco-cervical {Er est ganz verschieden von clem J. Wood beschriebem costo-fascialis) -. C'est un * Luscka. Sitzimgberichte der K. Akad. in Wlen, Mathem.phys. Klasse. Baad XXXIII, p. 18. ' W. Gruber. Bidlet. de l'Acad. Imp. de Si-Pétersbourg, 1872, col. 497. MUSCLES DU COU 173 sterno-claviculaire incomplet. (Voy. M. pér'i-davlculaires surnumé- raires.) Hyo-cervical. L'honneur de sa découverte revient aussi au professeur Gruber qui l'a décrit sous le nom de M. kyo-fasciaUs '. Il l'a rencontré o fois. Ce faisceau s'étend de l'os hyoïde à l'aponévrose cervicale moyenne. C'est un omo-hyoïdien dont le ventre postérieur a avorté (voy. ce muscle). REGION PROFONDE Cervico-costo-huméral. Je ne sache pas que ce muscle ait été signalé par aucun autre anatomiste que W. Gruber-. Il ne l'a trouvé qu'une fois, chez un matelot où il provenait du bord antérieur de la première cote et de l'apophyse transverse de la sixième vertèbre cervicale et se terminait sur l'humérus, au dessous du deltoïde. Ce muscle existe à l'état nor- mal dans plusieurs espèces animales oii il s'étend du basi-occipital, de l'arc antérieur de l'atlas ou des apophyses transverses des vertèbres cervicales à l'humérus. A son origine il est intimement uni au leva- tor claviculâe et dans sa partie inférieure au trapèze et au deltoïde. Le professeur Humphry le considère comme un vestige des fibres qui dans le Mustelus ôrevis et le lépidosiren se portent du feuillet profond du stratum brachio-céphalique superficiel au stratum latéral •\ Il est bien prononcé dans le hérisson, le cochon d'Inde, le lapin. Chez le cheval, MM. Arloing et Chauveau décrivent un masto-huméral profond qui se fixe aux apophyses transverses des quatre premières vertèbres cervicales et à l'humérus. ' W. Gruber. Virchoic's arch., Bd. LXXVIII, p. 193. Reichert's arch., 1868, p. 644. - Gniher. Mém. de l'Acad. imp. de St-Pétersboug, 1860. Mlumphry. Observ. in Myol. cit., p. 72, 86, 135. 174 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCUf^AIRE DE L'HOMME Droit antérieur médian de la tête. C'est Gruber qui a appelé également l'attention des anatomisles sur ce faisceau musculaire qu'il a dénommé M. rectus anticus médius seu minwms capitis \ Situé entre le grand et le petit droits antérieurs de la tête, il s'attache, d'une part, à la masse latérale, à la base de l'apophyse transverse et à la partie la plus externe de l'arc antérieur de l'atlas et, d'autre part, à la partie postérieure de la face inférieure de l'apophyse basilaire. Sur 50 sujets, dont 45 hommes et 5 femmes, le regretté professeur de l'Université de Saint-Pétersbourg l'a rencontré 9 fois : o fois des deux côtés, 2 fois à droite et 2 fois à gauche. Chez un des sujets il était formé par deux faisceaux distincts. Pour ma part je l'ai vu 4 fois : 2 fois chez l'homme, 1 fois à droite et 1 fois à gauche et 2 fois chez la femme, 1 fois des deux côtés et 1 fois à gauche. Il ne m'a jamais été donné de pouvoir l'isoler entièrement en haut du grand droit antérieur. Son tendon basilaire « est parfois confondu avec le grand droit », a écrit de son côté le professeur Gruber. Il me semble donc logique d'admettre que le muscle en question n'est qu'un faisceau surnuméraire du grand droit antérieur. Je suis d'autant plus fortifié dans cette idée que le droit antérieur se prolonge anormale- ment chez l'homme, et normalement chez certains Quadrupèdes et chez les ^«Mro/joitV/e^ jusqu'à l'atlas et au basi-occipital. Atloïdo-basilaire interne. C'est encore à Gruber qu'on doit la découverte de ce muscle -. Il est situé en avant du ligament occipito-atloïdien antérieur, en dedans du grand droit et du petit droit antérieurs de la tête et fixé, d'une part, au tubercule de l'arc antérieur de l'atlas et, d'autre part, à l'apophyse basilaire : d'où le nom de M. atlantico-basilaris que lui a donné le professeur d'anatomie de l'Université de Saint-Pétersbourg. Gruber ne l'a rencontré que 5 fois sur 101 sujets, tantôt à l'état de muscle autonome, tantôt fusionné, à son origine, en partie ou en totalité, avec l'extrémité atloïdienne du long du cou. Je ne l'ai jamais vu. ' W. Gruber. Arch. f. anal. u. phys., 1876, p. 74G. - W. Gruber. Vlrchow's arch., 1881, p.- 465. MUSCLES DU COU 175 Axoïdo-basilaire . Ce petit muscle surnumc'raire qui se termine toujours, en haut, sur l'apophyse basilaire peut naître, en bas, soit du corps de Taxis (cas de Walsham '), soit du ligament alloïdo-axoïdien antérieur (cas de Gru- bei'-). Il est généralement bihitéral, charnu à sa partie moyenne et tendineux à ses extrémités. Sa situation en dedans du grand droit antérieur le différencie nettement du droit médian antérieur qui est recouvert par ce dernier. Il est très rare. Gruber ne l'a rencontré que 2 fois sur 100 sujets et M. Testut l'a cherché vainement sur 18 sujets et moi sur 40. Dans un des cas observés le muscle droit et le muscle gaucho se détachaient de l'axis par un tendon commun. D'après le professeur Gruber « il représente à la partie antérieure de la colonne cervicale ce qu'est à la partie postérieure le grand droit postérieur dont il est l'antagoniste au point de vue de la fonction ». L'axoido-basi- laire et l'atloïdo-basilaire se rattachent en effet au système des fléchis- seurs directs de la colonne vertébrale et très vraisemblablement à la portion verticale et interne du long du cou — reclus colli, de Luschka — qu'ils prolongent vers le crâne. ' Walsham. >7 Burtholomeiv's liospUul Reporta, 1881, vol. XVII, p. 67. - Gruber. Loc. cit. suprù. MUSCLES DU LARYNX On a vu les connexions anormales qu'ont souvent les muscles du pharynx avec ceux du larynx. Elles sont légitimes : le larynx n'étant qu'une partie difTérenciée du pharynx. Les connexions plus prononcées que présentent parfois entre eux les muscles laryngés dans l'espèce humaine, les segmentations multiples qu'ils y offrent fréquemment sont aussi légitimes. Chez une foule ^Wmphibiens et de Reptiles^ ces muscles forment un muscle unique, un sphincter entourant l'entrée du larynx. Chez les Mammifères ce sphincter s'est divisé en plusieurs parties, consti- tuant autant de muscles distincts qui ont contracté des insertions aux différentes pièces squelettiques du larynx. Un arrêt de développe- ment explique les rapports plus intimes que les muscles du larynx humain peuvent avoir entre eux, un excès de développement, la dis- sociation de ces mômes muscles en faisceaux plus nombreux. CRICO-THYROÏDIEN Division en deux faisceaux. — La division du crico-thyroïdien en deux faisceaux : un antérieur ou interne, presque vertical [M. crico- ihijroïdien droit d'Albinus et de Winslow), un postérieur ou externe plus oblique {M. crico-thyroïdien oblique de Winslow et d'Albinus), est si commune qu'elle est considérée comme normale par divers anato- mistes. 1 Et même chez l'embryon humain. 12 178 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Anatomie comparée. — Le crico-thyroïdien était formé par deux fais- ceaux dans le Troglodytes Aubryï d'Alix et Gratiolet, dans le Gorilla giiia et le Troglodytes Tschego de Duvernoy. Dans le Troglodytes Tschego il y avait en plus un « crico-thyroïdien interne ». Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il envoie par- fois un faisceau au constricteur inférieur du pharynx, au sterno-thy- roïdien ou au cérato-cricoïdien (Macalister) et très exceptionnellement au premier ou aux deux premiers anneaux de la trachée. Cette der- nière disposition existait dans le chimpanzé d'Aubry, CRICO-ARYTÉNOIDIEN POSTÉRIEUR Division en fascicules. — Cette malformation a été observée par M. Macalister. Variations de développement. — M. Macalister l'a trouvé très mince et uni au cérato-cricoïdien. Sur un sujet du sexe masculin que j'ai disséqué, il était moins large et échancré en dehors. Ce muscle a paru à Gratiolet et à Alix moins épais chez le Troglodytes Aubryï que chez l'homme .Suivant Sandifort, «il laisse chez Y orang-outang , à découvert, une partie de la face postérieure du cartilage cricoïde en haut et en bas ». Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Je l'ai vu réuni par un faisceau musculaire au chef cricoïdien du constricteur inférieur. Tandis que Fuerbringer regarde comme très rare l'échange de fibres entre ce muscle et Finteraryténoïdien, je regarde avec Kan- thack cet échange comme normal ^ . THYRO-ARYTÉNOIDIEN Absence. — Au dire de Sœmmerring, il ferait souvent défaut. Je n'ai pourtant jamais constaté cette absence qui rapprocherait l'homme des Animaux aglottiques^. ' Fuerbringer. Beitrar/ z. lîehl/wpfmiisculatiir, Inaug. dissertât. Erlangen, 1875. " Sœmmerring. Loc. cit., p. 138. MUSCLES DU LARYNX 179 Segmentation du muscle. — Sandifort et Albinus avancent qu'il est composé de deux faisceaux, un gros et un petit, qu'ils appellent thyro-arylénoideus minora Sappey est également de cet avis, mais rattache le thyro-aryténoïdeus minor au crico-aryténoïdien latéral, « en sorte que les deux muscles n'en constituent réellement qu'un - ». Henle a admis, et plusieurs anatomistes admettent encore, que le thyro-aryténoïdien est formé par deux faisceaux : un externe et un interne qui pénètre dans la corde vocale où il est intimement uni aux fibres élastiques {M. de la corde vocale, Stimmbandmuskel, de Henle), de sorte que la glotte forme une anche qui vibre « non par tension mais par contraction^ ». Pour ma part, je crois qu'il n'est pas plus possible de séparer du reste du thyro-aryténoïdien le faisceau appelé par les Allemands Stimm- bandmuskel que d'en séparer le crico-aryténoïdien latéral. En traitant, suivant le procédé de Kanthack, par la glycérine ou une solution con- centrée de potasse, des coupes microscopiques de la corde vocale et par les procédés ordinaires (durcissement dans l'alcool, l'acide picrique et la gomme) des coupes microscopiques du thyro-aryténoïdien et du crico-aryténoïdien latéral j'ai constaté avec Verson, Luschka et Kanthack et contrairement à Ludwig, Harless, Kôlliker, Hermann Ranke, Jacobson, etc. \ que le thyro-aryténoïdien ne forme avec le crico-aryténoïdien latéral qu'un seul système relié au muscle inter- aryténoïdien, qu'il y a une transition graduelle entre les fibres du thyro-aryténoïdien et celles du crico-aryténoïdien latéral, que le thyro- aryténoïdien ne prend, non seulement aucune insertion sur la corde vocale, mais encore en est séparé par un certain intervalle. Bien que le thyro-aryténoïdien soit un muscle indivis, il est permis cependant de le diviser en trois portions en se basant sur la direction des fibres qui le composent : a) Une portion moyenne dont les fibres plus ou moins horizontales s'étendent sans interruption du bord libre de la corde vocale au car- tilage thyroïde. P) Une portion supérieure dont les fibres, plus ou moins unies à celles du muscle inter-aryténoïdien qui contournent le cartilage thyroïde, se portent en haut et en avant. ' Albinus. Tabula 12, fig. 6. * Sappey. Loc. cit., p. 390. 'Henle. Handbuch des Systematichen Anatomie des Menschen, 1871, t. II, p. 259. * Pour les indications bibliograph. Voy. Kanthack, Journ. of anaf. andphys., 1892, p. 279. 180 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME y) Une portion inférieure dont les fibres, inséparables de celles du crico-aryténoïdien, se portent en bas et en avant. Bataille, qui était à la fois médecin et chanteur habile, a distingué également dans le thyro-aryténoïdien trois ordres de fibres. D'oii le nom de triceps laryngien qu'il lui a donné. Au dire de Bataille, ces divers ordres de fibres joueraient un rôle fort important dans la pro- duction de la voix de fausset et de la voix de poitrine \ Connexions plus intimes avec l'épiglotte. — Santorini a vu quel- ques faisceaux de ce muscle se porter sur l'épiglotte ^ Ces faisceaux ont été retrouvés par Alix et Gratiolet dans le Troglodytes Anbrijï. INTER-ARYTÉNOÏDIEN Depuis Albinus, on admet que les fibres de ce muscle présentent une triple direction et forment trois couches : deux superficielles (couches en sautoir, aryténoïdiens obliques d' Albinus), une profonde (couche trans verse, ary téno'idien transverse d' Albinus). La séparation de l'inter- aryténoïdien en trois couches est un artifice de dissection. Fuerbringer et Kanthack ont raison de la nier formellement, L'inter-aryténoïdien est formé par deux plans de fibres inséparables : un plan antérieur de fibres transversales et un plan postérieur de fibres obliques. Les fibres obliques les plus élevées se perdent dans l'épaisseur des replis aryténo-épiglottiques, comme Fa noté Santorini, tandis qu'un certain nombre des fibres obliques les moins élevées se prolongent dans les thyro-aryténoïdiens. Cette continuité de l'inter-aryténoïdien et des thyro-aryténoïdiens, d'une part, et celle des thyro-aryténoïdiens et des faisceaux dénommés jadis muscles crico-aryténoïdiens latéraux, d'autre part, rappellent chez l'homme adulte le sphincter laryngé des Amphibiens , des Reptiles et de l'embryon humain. Luschka a appelé Aryteno-corniculatus obliquus et rectus sive depres- sores cartilaginis Santorini des faisceaux dissociés du plan des fibres obliques ou provenant de la base des cartilages aryténoïdes et se ren- dant aux cartilages de Santorini^. Tourtual a étudié tout spécialement ' Bataille. Nouvelles reclierches sur la phonation, p. 6 et suiv., pi. IV et V, 1861. -Santorini. Loc. cit., p. 110. ^Luschka. ReicherVs Arch., 1869, p. 595. MUSCLES DU LARYNX 181 ceux étendus des cartilages aryténoïdes aux cartilages corniculés'. Sur une chanteuse de café-concert dont j'ai pu examiner le larynx, le plan des fibres transversales constituait presque la totalité de l'in- teraryténoïdien. Les Carnassiers, les Ruminante n'ont pas « d'aryté- noïdien oblique » (Arloing et Chauveau). MUSCLES SURNUMERAIRES Thyroïdien tr ans ver se. Encore appelé thyroïdcus transversus anomalus (sire ijnpar) ; thyroï- deiis marginalis inferior ; masculus incisurœ [cartilagmis tJiyroïdesé) mediie transversus, il a fourni au professeur W. Gruber l'occasion de deux mémoires, publiés l'un en 1845, l'autre en 1868". 11 est situé dans le trigone crico-thyroïdien, sur les deux tiers supé- rieurs de la face antérieure du ligament crico-thyroïdien médian. Il s'attache à la fois aux côtés de l'échancrure médiane du bord inférieur du cartilage thyroïde et aux tubercules qui divisent ce bord en trois portions. Il est constitué par de minces fibres qui contractent toutes quelques adhérences avec le ligament crico-thyroïdien moyen, et alfeclent, les supérieures, une direction horizontale, tandis que les moyennes et les inférieures décrivent des courbes à concavité supé- rieure. Depuis la publication des mémoires du professeur Gruber, ce muscle a été retrouvé par MM. Macalister, Knott, etc. Je ne l'ai jamais ren- contré. Il faut rapprocher du thyroïdien transverse le muscle décrit par W. Gruber, sous le nom de musciihis incisurœ medix [cartilaginis thyro'ideae) obliquas. Disséqué pour la première fois en 1863 par le savant anatomiste pétersbourgeois, celui-ci l'a rencontré depuis 6 fois sur IGO sujets (2 fois des deux cotés, 2 fois à droite et 2 fois à gauche), soit i fois sur 27 sujets. D'après cette statistique, où le sexe des sujets n'est pas indiqué, ce faisceau semblerait être plus communément im- pair. ' Tourtual. 'Seue L'nlevsuclninf) Hier clen Menslisclien schlund ii. Kehlkofs, 1846, p. 105. - W. Gruber. Œslerreich. med. Jahrb., Bd. 52, 1845, Wien, p. 148, et Reicherl's arch., 1868. p. 685. 182 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Il se détache du tubercule du bord inférieur du cartilage thyroïde, se dirige en avant, sous ce bord, puis en dehors de lui et se termine sur l'une ou l'autre des deux branches de l'incisure médiane. Il est aplati, fusiforme, et quelquefois divisé en deux faisceaux ou remplacé par une bande fibreuse. Luschka croit avoir trouvé l'homologue du muscle thyroïdien trans- verse dans un faisceau du muscle crico-thyroïdien qui, de la base de la corne inférieure du cartilage thyroïde, est tendu le long du bord inférieur de ce cartilage, jusqu'au ligament crico-thyroïdien moyen ^ Je ne saurais accepter cette m.anière devoir. Le faisceau signalé par Luschka, pour si réel qu'il soit, n'est qu'une dépendance du muscle crico-thyroïdien et non un muscle spécial, et de plus s'étend, en arrière, au delà du tubercule du bord inférieur du cartilage thyroïde, jusqu'à la petite corne de ce cartilage, ce qui n'est pas le cas du muscle thyroïdien transverse. Le thyroïdien transverse existe, du reste, dans la série animale. Un muscle absolument identique a été trouvé par M. Eschricht dans VHylo- bates alblfrons où il semble être constante Quant au faisceau Incisîirœ médise obliqims^ il doit, suivant qu'il est impair ou pair, être évidemment considéré comme représentant une moitié ou les deux moitiés du thyroïdien transverse. C'est le même muscle que ce dernier, mais à un état de développement moins parfait. Thyroïdien inférieur. Krause, qui l'a observé le premier, le nomme musculus subthyroï- deus. Il s'insère, en avant, au bord inférieur du cartilage thyroïde, près de la ligne de jonction des deux lames, et, en arrière, à la base de la petite corne de ce cartilage. Krause dit l'avoir rencontré 15 à 20 fois sur 100 sujets. M. Knott ne l'a vu que 2 fois sur 43. Syndesmo-thyroïdien. Il a été également découvert par Krause. Il s'étend de la partie anté- rieure et supérieure de la face postérieure du cartilage thyroïde au ligament thyro-hyoïdien postérieur. ' Luschka. Die analomie, etc. Ilalses, 1862, p. 275. 'Eschricht. MuUer's Arch., 1833, p. 218. MUSCLES DU LARYNX 183 D'après Krause, il existerait chez 1 sujet sur 100. M. Knott l'a dis- séqué deux fois. Le si/ndesmo-thyro'ideus de Krause dilTère du tlii/rro-syndesmicus de Sœmmerring- par sa situation en arrière de la membrane thyro-hyoï- dienne et son insertion à la partie antérieure de la face interne du cartilage thyroïde. Thyroïdien propre. Krause a encore décrit, sous le nom de thyroïdeus proprius, un muscle situé en dedans du cartilage thyroïde dont il mesure toute la longueur ^ J'ignore si ce faisceau anormal a été, ainsi que les deux précédents, retrouvé dans la série animale. Crico-thyroïdien interne. Syn. : Çrico-tln/roideiis superior (Macalisler ; Ci'icoidlen inlei-ne (Pruner-Bey). C'est un petit faisceau musculaire situé en dedans du crico-thyroï- dien auquel il est parfois relié par quelques fibres. Ainsi que le crico- thyroïdien. il s'attache, en bas, à la face externe du cartilage cricoïde et, en haut, au bord inférieur et à une petite portion de la face posté- rieure du cartilage thyroïde. Il est unilatéral ou bilatéral et se rencontre dans l'un et dans l'autre sexe. Je l'ai vu cinq fois : une fois des deux cotés (chez un homme), trois fois du côté droit (une fois chez l'homme et deux fois chez la femme) et une fois du côté gauche (chez la femme). J'ai eu la bonne fortune de pouvoir disséquer dans un cas le ramus- cule nerveux provenant du laryngé externe qui lanimait. « Il y a dans le chimpanzé Tschego, dit Duvernoy, un petit muscle crico-thyroïdien interne qui se porte sur le cricoïde au point d'attache du crico-thyroïdien latéral -. » Un muscle semblable existe dans \ Hy- lobates albifrons (Eschricht). La race blanche, les Peaux-Rouges et les Mongoloïdes exceptés, le crico-thyroïdien interne est-il constant chez tous les Primates et chez les nègres, comme quelques savants, Pruner-Bey entre autres, l'ont affirmé? C'est une assertion que je n'ai pu vérifiera ' Krause. Ilandbuch tl. Menschl. anal, el '^Uzunfiber. d. Preiiss. Ahad., 1886. 'Duvernoy. Loc. cit.. p. 199. 'Bordier. Mémoires de la soc. d'anihropol. de Paris, 1875. 184 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Cérato-ericoïdien. Syn. : Cnco-cornlculatus (Tourtual) ; second faisceau du crico-thyroidien double (Vésale, Rolfincius, Tarin, Courcelles, Gunz) ; Kerato-cricoïdeus, Horn-Binrjknorpelmuskel (Merkel) ; CrlcO'thyroideus posticus (Bochdalek jeune) ; Muscle de Merkel. Signalé pour la première fois en 1846 par Tourtual', ce muscle a été, onze ans plus tard, décrit en ces termes par le docteur Karl Merkel dans son traité De Vanatomle et de la pJnjsiulogie des organes de la voix et de la parole {Sthmn und sprach organs., 1857^-). « Mîiscuhis kerato-cricoïdeus. Horn-Ringknorpelmiiskel. — Cette petite bandeJeite contractile, qui n'a pas été indiquée jusqu'ici, manque souvent, et quand je l'ai rencontrée, c'est seulement d'un seul côté : aussi la rangerai-je parmi les muscles impairs du larynx. Large de 1 à 1,1/2 mm., ce faisceau musculaire est confondu, à son origine, avec les fibres les plus externes (ou antérieures) du crico-aryténoï- dien postérieur dont il semble être un faisceau additionnel. « Au lieu de se porter directement en haut comme le crico-aryténoï- dien postérieur, il se dirige en haut et en dehors et s'attache au bord postérieur de la corne inférieure du cartilage thyroïde. Il recouvre le nerf laryngé inférieur et est recouvert par le ligament cérato-ericoï- dien qui le croise à peu près à angle droit. Sa longueur est d'environ 3 à 4 millimètres. » Le docteur Goodsir ayant appelé l'attention du professeur Turner sur le travail de Merkel, le savant professeur de l'Université d'Edim- bourg résolut d'en vérifier les conclusions. Il a publié le résultat de ses recherches dans le numéro de février 1860 du Journal de médecine cT Edimbourg . En voici le résumé : Sur 33 sujets qu'il a disséqués, M. le professeur Turner a trouvé ce muscle 7 fois, soit dans la proportion de 21,8 p. 100. Dans 4 cas, il existait seulement du coté droit, dans 2 du côté gauche et dans 1 cas, des deux côtés (chez un homme). La règle établie par Merkel, que ce faisceau iie se développe que d'un côté, pour si générale qu'elle soit, souffre donc des exceptions. M. le professeur Turner a trouvé chez l'homme la plupart des cas ' Tourlual. 'Seue Untersucltuufj ûher den Bau des Menschltchen Schlund u. Kehlkofs. Leipzig, 18 i6, p. ll.j. ^ Consultez également : Merkel, Anlhropophonik, p. 132, fig. 44. MUSCLES DU LARYNX 18S de cérato-cricoïdieiis qu'il a observés ; mais, remarque judicieuscmenL cet émincnt anatomiste, « l'examen d'un plus grand nombre de cadavres peut cbanger les cliiiïres ». Si la longueur du cérato-cricoïdien est toujours mesurée par la dis- tance qui sépare son insertion au cartilage cricoidc de son insertion à la grande corne du cartilage thyroïde, sa largeur oscille entre 2 ou 3 millimètres (la grosseur d'un lil) à un huitième de pouce. Le nerf récurrent passe en avant de lui et lui envoie un petit ramuscule. Comme tous les muscles surnuméraires, il est plus souvent unilatéral que bilatéral. En 18G4, Bochdalek jeune, de Prague, a publié également une monographie très intéressante sur ce muscle qu'il appelle crico-tluj- roïdeus pos liens '. Bochdalek ne l'a vu que chez des femmes. Il ne faudrait pas en induire cependant que M. le professeur Turner ne soit pas de bonne foi lorsqu'il affirme avoir rencontré le cérato-cri- coïdien chez des hommes. Dans une note qui suit l'exposé publié par AL Bochdalek, M. le professeur Patruban ajoute qu'il a pu trouver ce muscle o fois sur 20 cadavres : 3 fois à gauche, 1 fois à droite et 1 fois des deux côtés sur un homme. M. le professeur Macalister a également constaté la présence du cérato-cricoïdien chez un homme, mais d'un seul côté. Ma statistique est aussi d'accord avec celle de M. le professeur Turner. Dans 3 cas, appartenant à MM. Macalister, Gruber et Luschka^ le muscle en question coïncidait avec une atrophie des grandes cornes du cartilage thyroïde. Sur 28 sujets (14 hommes et 14 femmes) j'ai trouvé le cérato-cri- coïdien 5 fois : 3 fois chez l'homme, 1 fois des deux côtés, 1 fois à droite, 1 fois à gauche; 2 fois chez la femme et toujours à gauche'. Le cérato-cricoïdien a une direction inverse du crico-lhyroïdien dont il est séparé par la grande corne du cartilage thyroïde. Tandis que le crico-thyroïdien est innervé par un filet détaché du laryngé externe du laryngé supérieur, le cérato-cricoïdien est animé par un ramuscule provenant du nerf laryngé inférieur ou récurrent. Le cérato-cricoïdien n'est donc pas un faisceau aberrant du crico-thyroï- ' Bochtlalek Junior. Œslerreich Ze'ilscltrift, 1864, n" 4. -Lusc'hka. Vlrchow's Arch., 1868, p. 744. ^ Le Double. Ami. de larynffolof/ie et de rhinologie, 1894. Dans ce mémoire figure le dessin d'un des muscles céralo-cricoïdiens que j'ai trouvés. 186 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME dien, mais d'un des muscles appartenant au groupe auquel se distribue les rameaux terminaux du récurrent. Duquel de ces muscles ? Evidem- ment du crico-aryténoïdien postérieur avec lequel, ainsi que nous l'avons dit, il est souvent fusionné a son origine. C'est d'ailleurs l'opi- nion de Gegenbaur, de Milne-Edwards, de Fuerbringer, de Kan- tliack, etc. Cérato-aryténoïdien. C'est le professeur ^Y. Gruber qui l'a décrit le premier \ Situé sur la face postérieure du larynx, entre le bord externe du muscle crico- aryténoïdien postérieur et le cartilage thyroïde, il s'insère, en bas, à l'apophyse postérieure et externe (processus musciilaris) du cartilage aryténoïde, à côté du muscle crico-aryténoïdien postérieur, et, en haut, au milieu du bord postérieur de la corne inférieure du carti- lage thyroïde, près du ligament cérato-cricoïdien postérieur et infé- rieur. Dans les cas observés par Gruber il était charnu seulement dans ses trois quarts inférieurs. Je ne Tai jamais rencontré, mais il a été retrouvé par Macalister et Fuerbringer cjui le rattache avec raison au crico-aryténoïdien postérieur. « De même, dit-il, que le cérato-cricoï- dien est une branche de division de l'insertion terminale du crico- aryténoïdien postérieur, le cérato-aryténoïdien est une branche de division de l'insertion d'origine du même muscle. Cette branche de division de l'insertion d'origine du crico-aryténoïdien postérieur est plus commune qu'on ne l'a indiqué jusqu'ici. » Hyo-épiglottique. Il remplace le ligament hyo-épiglottique étendu de la partie adhé- rente de la face supérieure de l'épiglotte au bord postérieur de Fos hyoïde, au-dessus de la masse adipeuse, connu improprement sous le nom de glande épiglotlique. Sa présence chez l'homme a été notée par Fabricius^ Avicenne, Yésale', Lauth % Luschka^ etc. ' AV. Gruber. lielcherl's Arch., 1868, p. 640. "Fabricius, p. 1, cap. m. = Vésale, p. 213 et 299. * Lauth. Mém. de V Académie roijale de méd., t. IV, 183y, p. 112. -''Luschka. Reicheri's Archic, 1868, p. 224. MUSCLES DU LARYiNX 187 En dix ans je ne l'ai rencontre que sur denx sujets du sexe mas- culin. 11 existe normalement chez la girafe (Lavocat), le éœ/^/(Gerdy), le cheval^ Xâne, le mulet, le chien, le chat, etc. Glosso-épiglottique. Il remplace en partie ou en totalité le frein de l'cpiglotte [ligament médian glosso-épigloltique) (Eustachius ', Heucher-). Il est très commun et presque toujours une continuation des fibres du génio-glosse qui normalement, dans certains Mammifères, notamment dans le chat, le phoque, les iverres, etc., vont s'attacher à la base de 1 épiglotte [m. génio-épiglottiqiie). Il acquiert son maximum de déve- loppement dans Y ours ^ où il sépare les prolongements sacciformes des deux ventricules latéraux du larynx, remontant l'un en haut jusqu'au- dessous de la base de la langue, l'autre s'étendant en arrière dans l'espace qui existe entre le cartilage cricoïde et le cartilage thyroïde (Cuvier'). Thyro-épiglottiques. Tarin les a décrit en ces termes à la page G2 de sa MyograpJiie : « Le grand lhyrO'éj)iglottique sort du cartilage thyroïde à côté de la partie supérieure externe de l'origine du Ihyro-aryténoïdien ; d'où il s'avance d'abord sur la partie externe du thyro-aryténoïdien vers sa partie supérieure; passe par un trousseau (faisceau) à travers le thyro- aryténoïdien, puis monte le long de la glotte et se rend au bord latéral dé l'épiglotte en s'unissant à l'extrémité de l'aryténoïdien oblique qui se rend au même bord. « ha petit thijro-éj)iglottique ou abaisseur de F épiglotte vient de la par- tie interne du cartilage thyroïde, le long de sa partie moyenne et se rend au bord latéral de l'épiglotte au-dessous de sa racine. » Je n'ai jamais vu ces deux faisceaux coexister chez le même sujet. « Outre les trois paires de muscles constricteurs du larynx dont la pré- sence est constante chez l'homme, dit Meckel, il en existe dans un grand nombre d'espèces deux autres, à savoir : 1" un muscle étendu ' Eustachius, Tab. 42, fig. 5. - Heucher. Opéra, p. .j64. ' Cuvier. Leçon IV, p. 104. 188 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME de la face interne du thyroïde à la portion inférieure du bord latéral de l'épiglotte ; ce muscle abaisse l'épiglotte par son action ; 2° un second muscle {M. glotto-épiglotliqiie) qui unit la base de la langue au milieu de la face antérieure du même cartilage épigiottique : il est destiné à porter l'épiglotte en haut et en avant'. » Les muscles thyro-épiglottiques ont été trouvés chez le Troglodytes Aîibi'ijï "^diV Alix et Gratiolet. Crico-épiglottique. Ce muscle a été décrit par Verheyen '-. « J'ai trouvé en outre chez le bœuf, nous apprend Verheyen, de chaque côté du larynx, un petit muscle qui se détache de la partie supérieure du cartilage cricoïde, en arrière et latéralement, et va se terminer à la base ou le bord latéral droit ou gauche de l'épiglotte... Je m'excuse de n'avoir pas cherché à vérifier si ce muscle existe chez l'homme, et je demande qu'on veuille bien le faire. » J'ai obéi au désir de Verheyen. Pendant le semestre d'été de l'année 1891, j'ai cherché sur 40 larynx d'hommes et de femmes, d'âges divers, le crico-épiglottique : je ne l'ai jamais rencontré. Si ce muscle existe dans l'espèce humaine, il y est donc excessivement rare. Je ne sache môme pas qu'il ait été signalé jusqu'ici par d'autres que par Verheyen chez les Animaux de grande stature qui ruminent et dont les muscles hyoïdiens élévateurs et les muscles thyroïdiens abaisseurs de l'épiglotte sont très manifestes. Aryténo-épiglottique. On rencontre dans l'épaisseur des replis ary téno-épiglottiques quel- ques fibres musculaires, en général très pâles, qui se portent de la partie supérieure des cartilages aryténoïdes aux bords latéraux de l'épiglotte, et qui constituent le muscle aryténo-épiglottique propre- ment dit [aryténo-ejnglotticus minor de Santorini). A ces fibres rares viennent se joindre, ainsi que nous l'avons dit : 1° des fibres plus nombreuses provenant du muscle inter-aryténoïdien [aryleno-epiglotti- cus major de Santorini) ; 2° des fibres rétrogrades du thyro-aryténoïdien ' Meckel. Anal. comp. Paris, 1838, t. X, p. 639. . ^ Verheyen, p. 188. MUSCLES DU LARYNX 189 {thyro-epig lotlicus major, de Tarin) ; 3" des fibres fixées dans l'angle rentrant du cartilage du thyroïde [ihyro-cpir/lollicus minor, de Tarin). De tous ces faisceaux un seul est normal, c'est celui qui continue rinteraryténoïdien, CONSIDÉIIAÏIONS GÉNÉRALES SLR LES ANOMALIES DES MUSCLES DU LARYNX La voix est le résultat d'actions fort variées et fort complexes; mais, en dernière analyse, sa tonalité dépend essentiellement de la longueur de l'épaisseur et du degré de tension des lèvres vocales. Tout chanteur habile est complètement maître des mouvements de ses muscles laryngés et proportionne l'élasticité des cordes de la fente glottique au rôle qu'elles doivent remplir pour engendrer dans la veine fluide qui traverse l'espace qu'elles limitent un nombre constant de vibra- tions. Cela admis, on est en droit de se demander si la présence d'un muscle de plus dans le larynx ou la dissociation ou le changement d'insertion d'un des muscles normaux du larynx ne doit pas avoir une influence marquée sur la voix '. A prion, on peut conclure qu'il en doit être ainsi. Mais cette influence, de quelle nature est-elle? Pour cela, il faudrait connaître exactement les aptitudes vocales de chacun et principalement celles des grands artistes et vérifier après la mort l'état du larynx. Cela est difficile, j'en conviens, mais cela n'est pas impossible. J'appelle sur ce point particulier l'attention des laryngo- logistes et j'ai la ferme conviction que, s'ils veulent s'en donner la peine, ils arriveront à des résultats précis, fort importants et fort curieux pour la science et pour l'art. ' C'est ce que se sont également demandé le chanteur Bataille et le professeur Tiirner. En parlant du cérato-cricoïdien qui s'insère au bord postérieur de la corne inférieure du cartilage thyroïde et c(ui par conséquent doit être l'antagoniste du crico-tliyroidien, tenseur des cordes vocales, inséré au bord antérieur de cette même corne, M. Turner s'est exprimé en ces termes : « Quant à ses fonctions, il est bien évident qu'il n'est pas indispensable à la production de la voix puisqu'il manque chez la majeure partie des individus. Il n'est pas douteux cependant que, dans un organe aussi délicat que le larynx où les sons sont modifiés dans leurs modulations à chaque instant par le changement de rapport et de ten- sion des cordes vocales, il ne doive avoir une influence sur la voix. » MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS TRAPEZE Segmentation du muscle. — La division du trapèze en deux corps vers sa partie moyenne, cest-à-dire au niveau de l'ellipse aponévro- tique, est l'anomalie la plus commune de ce muscle. Je l'ai rencontrée plus de vingt fois et elle a été signalée par Zagorsky', Fleischmann^, Wood, Meckel, Macalister, Lannegrâce, Walsham ^ etc. La segmen- tation du trapèze en trois corps par suite de la subdivision du corps inférieur a été observée par Sœmmerring ^ Chudzinski et Testut. Les libres qui s'attachent à la clavicule sont parfois partagées en deux faisceaux, l'un occipito-scapulaire, l'autre cervico-occipital. La segmen- tation de tout le muscle en fascicules a été constatée par moi et celle de la portion cervico-occipito-claviculaire, par le professeur Macalister. Anatomie comparée. — Si quelques Mammifères, et au nombre de de ceux-ci il faut compter les Primates, ont un trapèze indivis, la plu- part des animaux de cet ordre ont un trapèze divisé en deux portions : un trapèze cervical et un trapèze dorsal. Chez le chat (Strauss-Durck- heim), le blaireau (Meckel), le sip/meus (Milne-Edwards) le muscle dont il s'agit comprend une portion antérieure ou clavo-cucullaire, une portion moyenne ou acromio-cucullaire et une portion postérieure ' Zagorsky. Mém. de l'Acad. de Saint-Pétersbourg, t. I, p. 359. * Fleischmann. Erlangen Abhandlung, Bd. I, p. 25. ^ Wood, Meckel, Macalister, Walsham. Loc. cit., passim. — Lannegràce. Mijolog. comp. des mejnbres, Montpellier. 1878. * Sœmmerring. Loc. cit., p. 225. 192 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME OU dorso-cuciUlaire . Chez le tnurm'M.. Maisonneuve décrit : un trapèze dorsal antérieur, un trapèze dorsal supérieur et un muscle occipito- jjollicien qui, pour M. Macalister, est l'homologue de la portion occi- pitale du trapèze humain. La dissociation du trapèze en faisceaux charnus séparés a été ren- contrée chez un jeune gorille par le professeur Hartmann. Asymétrie des deux muscles. — Dans les espèces animales, comme chez rhomme, l'un des deux trapèzes descend ordinairement plus bas que l'autre. Dédoublement du muscle. — Il est le résultat delà non-soudure des fibres profondes du trapèze aux fibres superficielles qui dérivent du platysma. Intersections tendineuses dans le trapèze supérieur et dans le trapèze inférieur. — M. Chudzinski a trouvé chez deux nègres, une intersec- tion tendineuse, dans la portion cervicale du trapèze, entre l'atlas et l'axis, et chez un Fuégien une intersection de même nature dans la portion dorsale. Ne seraient-ce pas là des vestiges des métamères pri- mitives ? Variations des insertions. — Ces variations consistent surtout dans la réduction des insertions épineuses qui peuvent ne pas remonter au delà de la 4° cervicale ou ne pas descendre au delà de la 8% de la G*" ou de la 10® dorsale. D'après Wood la réduction des origines épineuses inférieures du trapèze se rencontrerait chez 4 sujets sur 70 ^ Elle serait plus commune chez la femme : elle existerait chez 1 femme sur 15 et chez un 1 homme sur 19 (Macalister). Elle serait plus rare dans les races de couleur (Chudzinski). Zagorsky a vu les origines épineuses comprises entre la 4* cervicale et la 3*^ dorsale et Fleisch- mann, entre l'axis et la 4'' dorsale. Parfois l'insertion occipitale est rejetée en dehors, sur la partie externe de la ligne courbe supérieure de l'occipital. La portion clavi- culaire peut manquer (Quain), être rudimentaire (Macalister), ou, au contraire, très développée. On l'a môme vue aller se confondre avec le cléido-mastoïdien ou le cléido-occipital. Alors la veine jugulaire externe et les nerfs sus-scapulaires passent dans un anneau musculaire coïis- ' Wood. Proceedi/ifjs of (he Roy. Soc, 1865-66-67. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 193 litué aux dépens du trapèze ' ou dans un canal hémi-cylindrique sur lequel s'insère le trapèze (Gruber)'. Sur un sujet disséqué par Meckel le trapèze droit était représenté par deux faisceaux claviculaires pro- venant, l'im de la 4" vertèbre dorsale, l'autre du ligament cervical et du rachis, depuis l'occipital jusqu'à la 4" vertèbre dorsale, et le tra- pèze gauclie, par un faisceau claviculaire naissant exclusivement de l'occipital mais qui était renforcé par un trousseau de fibres venant de l'apophyse mastoïde ^ Anatomie comparée. — Le trapèze du gorille de Duvernoy n'avait que des rapports très limités avec l'occipital et ne dépassait pas la 9° dor- sale. Celui du fœtus de gibbon de Deniker s'étendait de l'atlas à la 10'' dorsale et n'avait aucune connexion avec l'occipital. Chez Vatèle, le trapèze correspond seulement aux deux tiers de la région tlioracique ; parmi les Loris il ne s'étend que jusqu'à la 2° dorsale ; dans les Makis, il ne vient pas des deux dernières dorsales, etc. Par contre, dans ro?'«^i^ de Hepburn l'insertion occipitale du trapèze se prolongeait jus- qu'au sterno-cléiJo-mastoïdien. « Le trapèze cervical ne s'étend guère au-dessus de la moitié inférieure du cou dans les Solipèdes, tandis que dans les Ruminants, la porc, les Carnivores, les Rongeurs, il s'élève jusqu'à la nuque o\i il se confond dans une plus ou moins grande étendue avec la portion trapézienne du mastoïdo-huméral. » (Lesbre.) Il n'y a pas que dans les Mammifères non clavicules que le trapèze cervical s'arrête forcément à l'épine de l'omoplate ; dans le Saï capu- cina, les Makis, le hérisson, le trapèze, bien que divisé se fixe à l'épine de l'omoplate et à l'acromion, mais non à la clavicule. Faisceaux surnuméraires et connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Un cordon tendineux se détache parfois du bord antérieur du trapèze pour gagner le sternum, en passant en arrière de l'omo-hyoïdien (Grubcr) '\ Ce cordon peut môme, avant d'aboutir à son insertion sternale, perforer l'omoplat-hyoïdien. Un cordon sem- blable rattache exceptionnellement le trapèze au sterno-cléido-mastoï- ' Voy. Blaiidia, yiouv. élém. d'anat., Paris, 1838, p. 3i5. — Schwegl. Ueber Mus/cel- varielœten, Wien, 1861, p. 8. — Cruveilhier, Anat. descript. 2° édit., 18iô, p. 49. — Hallett, Mac-Whinnie, Wood. Loc. cit., passim. ^ Gruber. Vier Abhandlangen ans dem Gebiète medic-chirurglsch anal. Berlia, 1847, p. 17, 'Meckel. Descript. nonnidlorum monslroriim. Leipzig, 1826, p. 22. * Gruber. Loc. cit.siiprà, p. 22. 13 194 VARIATIO^'S DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME dien, en croisant superficiellement l'artère sous-clavière '. On a vu le muscle en cause joint au deltoïde par des tractus musculeux qui pas- saient au-dessus de l'épine de l'omoplate, de l'acromion et de la cla- vicule. Budge a disséqué un faisceau d'union entre le trapèze et l'an- gulaire de l'omoplate et un trapèze qui s'attachait en haut sur le hord postérieur du sterno-cléido-mastoïdien, au lieu de s'attacher sur l'oc- cipital ^ Wood a trouvé une bandelette musculaire qui se portait du trapèze à l'angle inférieur du scapulum. Sur un sujet examiné par M. Em. Duval, le trapèze qui n'occupait que le tiers externe de la clavicule, était pourvu d'un faisceau horizontal qui allait se fixer à ce même os, au-dessous du chef claviculaire du sterno-cléido-mastoïdien ^ Je parlerai dans un instant des connexions anormales du trapèze avec langulaire de l'omoplate et l'omo-trachélien. A^'AT0M1E COMPARÉE. — Pour évitcr les redites (voy. M. sterno-cléido- mastoïdien et M. deltoïde), je me bornerai à noter ici que les con- nexions entre le sterno-cléido-mastoïdien, le trapèze et le deltoïde sont normales dans certaines espèces animales et que le sterno-cléido-mas- toïdien et le trapèze ont une origine embryogénique commune et se rattachent, l'un et l'autre, au groupe des muscles dorsaux du tronc ''. GRAND DORSAL Division en fascicules. — J'ai rencontré cette malformation à droite et à gauche, chez 4 hommes et chez 2 femmes. Variations des insertions. — Il peut en dehors se fixer à la fois à la lèvre interne et au fond delà coulisse bicipitale. Dans un cas observé par Curnow, il était inséré sur une apophyse développée sur la partie inférieure de la lèvre interne de la coulisse bicipitale et sur une lame fibreuse étendue de cette apophyse au bord axillaire de l'omoplate ^ Le ' Quain. A7i(d. of arleries, p. J86. Davies-Colley, Testut, Gegenbaur, Henle. Loc. cit., passim. ' Budge. Henle u Pfeufer's Zeitschift, Bd. VII, p. 273. » Em. DuvaL Bidlel. de la Soc. (mat. de Paris, 1891, p. 233. * Gegenbaur. Trait. d'Anat. hurti., trad. franc, de Julin, p. 409. "Curnow. Journ. of an. and phya., t. VII, p. 7. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS lOo professeur Testut a signalé une malformation à peu près identique'. Le grand dorsal peut provenir uniquement des 8'', 9" et 10'' côtes, les attaches spinales et iliaques faisant défaut (Meckel-). Gruber, Maca- lister et Sœmmerring ont vu ses insertions costales réduites à deux par suite de la suppression du faisceau de la 12" côte. J'ai noté cette dis- position sur une Angolaise. Les insertions costales étaient au nombre de cinq chez un nègre disséqué par M. Chudinski et de quatre chez des blancs disséqués par Wood, Cloquet et Paxton '. On a vu le grand dorsal ne pas remonter au-dessus de la 8' dorsale (Winslow) ou ne pas descendre au-dessous de la 1"^ lombaire (Maca- lister). Dans une observation qui mest personnelle il s'élevait jusqu'à la 4" dorsale. M. Macalister l'a trouvé qui s'étendait assez en avant pour dépasser les insertions postérieures du grand oblique. L'aponé- vrose d'insertion iliaque peut être rudimentaire ou faire défaut. En 1893 un de mes prosecleurs, M. André, a disséqué un homme dont le grand dorsal droit se prolongeait jusqu'au tiers antérieur de la crête iliaque'. Anatomie coMPAiiÉE. — Primitivement les insertions du grand dorsal ne se font pas sur les apophyses épineuses. En effet chez V axolotl [Amphibien nrodèle), M. Lannegràce a noté ^ qu'il émane de l'inters- tice cellulcux séparant les masses musculaires dorsales et ventrales au niveau des myotomes .5, (3 et 7. 11 importe cependant d'indiquer que le grand dorsal va rapidement chercher ses insertions sur la ligne du dos, puisque déjà chez la aala- mandre, il a conquis toutes ses attaches vertébrales. Chez les Fourmiliers, chez le dauphin ordinaire, le grand dorsal est seulement costal et chez eux, comme chez Y axolotl, le défaut de déve- loppement entier du muscle constitue un caractère générique. Chez VOrycteropus Capensis disséqué par M. le professeur Galton, le grand dorsal avait quelques libres qui se détachaient des 10'\ IT et 12" côtes, mais chez celui disséqué par ]M. le professeur Humphry il n'y en avait pas une ^ Les insertions costales manquent également chez le daman, \q porc- ' Testut. Trait, deaunom. musc, p. 110. - Meckel. .l/'t/(., vol. VllI, p. 585. ^ Paxton. Aiiaf., p. 217. — Gruber, Sœmmerring, Wood, Cloquet, Macalister. Loc. cil., passim. ' Le Double. Ballet, de la Société d'Anthropologie de Paris, 1893. * Lannegràce. Th. cit. supni. 'GMon. Jonrn. of anat and. phijs., l?,68, p. bli. 196 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME éjnc, la sarigue, Xhijène, la civette (Devis), Véchidné (Alix) \ les Chéirop- tères ai Iç^^ Crocodiliens {SohRlier), ]es Makis (Meckel). Au dire de M. Chudzinski les insertions costales seraient toujours au nombre de 5 chez le gibbon comme chez un nègre qu'il a dissé- qué ^ Or elles étaient au nombre de 6 chez le Gibbon cendré de Bis- choff et le fœtics de gibbon de M. Deniker. Chez \e fœtus de gorille de Deniker le grand dorsal s'attachait aux quatre dernières côtes flottantes, chez le gorille de Hepburn aux six dernières, chez les c/iimpa?izés de Ghampneys et de Herpburn aux trois dernières, etc. Dans Vorang du docteur Hepburn les insertions costales faisaient totalement défaut ^ Les faisceaux iliaques du grand dorsal atteignaient le ligament de Fallope dans les gorilles de Bischoff et de Deniker, mais en étaient plus 011 moins distants dans le gorille de Duvernoy, dans les quatre Anthropoïdes de Hepburn, etc. Les attaches spinales du grand dorsal ne sont pas plus fixes chez tous les Primates et, parmi les Mammifères, inférieurs aux Primates, qui possèdent ces attaches, celles-ci se font à toutes les vertèbres thoraciques et dorsales dans Y Ornithorynque, à partir de la 2" thoracique dans le tatou^ etc. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Je parlerai plus loin des faisceaux qui peuvent l'unir au deltoïde. Il est parfois impos- sible ou malaisé de séparer ses fibres charnues ou ses fibres tendi- neuses de celles du grand rond. M. Hepburn a noté ces mômes malformations dans le chimpanzé Vorang et le gibbon qu'il a disséqués. Elles constituent l'état normal dans lu civette (Y oun§), le Myrmeco- phaga tamandua (Pouchct), le phoque (Duvernoy), le chien (W. EUen- berger et H. Baiim). FAISCEAUX SURNUMÉRAIRES I. — Faisceau naissant de l'angle inférieur de l'omoplate. Comme MM. Beaunis et Bouchard j'ai rencontré si fréquemment ce faisceau que je me demande si on ne doit pas le considérer comme normal. 'Alix. Soc.pliilomat., 1867, p. 191. * Chudzinski, in Poirier, Trait, d'anat., cit. t. II, p. 499. ^ Hepburn. Journ. ofanal. and p/njs., 1892, p. 152. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 197 Dans Ions les cas il manquait chez les qnalre Anthropoïdes dn doc- teur Hepbnrn, bien qnc sa présence ait été signalée chez des Primates de cet ordre. II. — Arc axillaire ou faisceau pectoro-dorsal. Insertions. — A l'état de complet développement l'arc axillaire a la forme dnn triangle à hase postérieure détachée du tendon axillaire ou de la portion charnue du grand dorsal, près du bord externe de ce muscle, et à sommet antérieur fixé à la face postérieure du tendon du grand pectoral au niveau du point où ce tendon atteint la coulisse bicipitale. Rapports. — Il est situé sous l'aponévrose du creux de l'aisselle et recouvre par conséquent les vaisseaux et les nerfs axillaires, les deux portions du biceps et le coraco-brachial. Il peut donc en imposer au premier abord pour le coraco-brachial et rendre, comme le remarquent Malgaigne ' et Tillaux', très difficile la ligature de l'artère axillaire. Structure. — L'arc axillaire complet est d'une largeur essentielle- ment variable et contenu dans une gaine aponévrolique spéciale qui contracte des adhérences plus ou moins intimes avec l'aponévrose du creux de l'aisselle et du bras. Luschka prétend que, quand l'arc axillaire émane de la portion charnue du grand dorsal, il en est toujours séparé par une intersec- tion aponévrolique, et le professeur Cunningham, que lorsque cette intersection manque, les fibres de l'arc axillaire se perdent sur la face superficielle de la lame postérieure de l'aponévrose d'enveloppe du ffrand dorsal '. Ce n'est pas absolument exact. M. Testut ' a vu et j'ai vu également deux fois des faisceaux musculaires passer directement du grand dorsal dans l'arc axillaire. L'arc axillaire reçoit en général un filet nerveux du nerf thoracique postérieur du plexus brachial (Bardeleben ', Birmingham, Brocks®, ' Malgaigne. Anal, c/iii'itrf/., p. 838. " Tillaux. Anat. chiriirr/., p. 410. ^ A. Cunningham. Jotn-n. of anal, and plujs., 1889, p. 211. ' Testut. Trait, des an. mime. 'Bardeleben. Jena Zellsc/ir'fl fiir Naturwissenscliaft, Bd. XV, NF, VllI, 1881. '^ Brocks, cit. par Wilson, Journ.' of anat. and pliys., 1888. 198 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOiMME plusieurs cas personnels) et plus rarement des nerfs perforants des 2" et 3" intercostaux (Testât, Wilson 1 cas personnel) ou du brachial cutané interne (Wilson). Bien que les anatomistes ne décrivent sous le nom d'arc axillaire que les faisceaux musculaires compris entre le grand dorsal et le grand pectoral, il est, à mon sens, dans l'espèce humaine, des bande- lettes contractiles que l'on doit considérer comme des variétés d'arc axillaire : ce sont celles qui, provenant du grand dorsal, vont s'in- sérer : A l'aponévrose de biceps (Wood) ; A l'aponévrose du coraco-brachial (Wood) ; A l'aponévrose de Faisselle (Langer et 2 cas trouvés en janvier 1893 par mon prosecteur, M. André); Au tendon de la longue portion du biceps, dans la coulisse bicipitale; Au bord inférieur du petit pectoral ; A l'apophyse coracoïde (3 fois sur 106, Wood); Au muscle chondro-épitrochléen. Sur un homme que j'ai disséqué en 1879, il y avait de chaque côté, en plus du faisceau pectoro-dorsal type, deux autres bandelettes placées en dedans de lui et qui se fixaient sur l'aponévrose du grand dentelé et sur l'aponévrose axillaire. G. Fritsch ^ et Calori - ont signalé chacun un cas analogue. MeckeP et Rûdinger * ont vu l'acliselbogen coïncider avec un autre faisceau allant du grand pectoral ou du petit pectoral au grand dorsal. Les bandelettes du grand dorsal qui s'attachent sur l'aponévrose du grand dentelé alors que plus en dehors d'elles l'arc axillaire existe avec tous ses caractères typiques, peuvent être consi- dérées comme des bandelettes pectoro-dorsales dont les extrémités antérieures seraient atrophiées. Si l'arc axillaire subit en avant un arrêt de développement complet ou un trouble dans son évolution, il peut donc se fixer soit au biceps, soit au coraco-brachial, soit à l'aponévrose axillaire, soit à l'apophyse coracoïde. Cette dernière insertion de l'ai'C axillaire à l'apophyse <:,ora- coïde n'est pas plus inexplicable que les autres. L'anatomie comparée démontre de la manière la plus péremptoire que le petit pectoral est, au point de vue embryogénique, une dépendance du grand pectoral. ' [''rilscli. Ueichert u. Du Bois-Pœymomr s ArcJi., 1869, p. 367. -Calori. Mem. delVAcadem. délie Scienze delVInslUuto di Bolof/na. série II, t. VI et Vil. ■'Meckel. Ilenle u. Vfeufers Zellschrlfl, Bd. XXIX, p. 168. * Iludin^er. L'eber die Muaheln des Vorden ExlremU. Haarleni, 1870, t. XII, fig. 34. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 199 Il est logique, conséqiiemment, d'admetlrc que l'arc axillaire peut avoir des rapports intimes avec un muscle qui dérive de celui sur lequel il se fixe habiluellement ; il est rationnel de croire que les insertions anlérieures de l'arc axillaire peuvent varier comme celles du petit })ect(U'aI. Fréquence. — Les anatomisles sont très partagés sur le degré de fréquence de 1 "arc axillaire. « Depuis trente-six ans que je m'occupe d'anatomie, écrivait Calori en 18GG, je n'ai rencontré ce faisceau mus- culaire qu'une seule fois. Pour rester dans la vérité, je suppose n'avoir disséqué que quatre cadavres par an pour les préparations du creux axillaire. Cette anomalie ne s'observerait donc, d'après moi, qu'une fois sur 144 sujets. » Par contre, Langer assure qu'on le rencontre 4 fois sur 4. Entre ces deux extrêmes, où est la vérité? Je ne possède pas la statis- tique de Langer, et celle de Calori, de l'aveu de cet anatomiste lui-même, est discutable. Il me faut donc chercher ailleurs. Meckel' a trouvé ce faisceau 1 fois sur 30 sujets. Krause - — 7 — 100 sujets. Macalister ' — i — 16 sujets. Struthers^ — 8 — lOo sujets. Sur une série de 102 sujets, 68 hommes et 34 femmes, Wood ^ a rencontré l'arc axillaire 3 fois sur des hommes et 3 fois sur des femmes ; 4 fois l'anomalie était bilatérale, 2 fois elle existait d'un côté seulement, et dans les deux cas elle se trouvait à gauche. Perrin, en 1871, a fourni les chiffres suivants (Perrin, Journal of an. and. phf/s., p. 237) : sur 29 sujets qu'il a disséqués dans le semestre d'hiver de 1868-1869, il a trouvé l'arc axillaire 7 fois, o fois sur des hommes et 2 fois sur des femmes, sur 4 hommes l'anomalie existait des deux côtés et sur le 5" du côté gauche seulement. — Dans le semestre suivant (1869-1870) Perrin a observé l'arc axillaire 3 fois sur 29 sujets, toujours sur des hommes et des deux côtés. Voici ma statistique poui" trois années (semestres d'hiver 4891 1892-1893) : ' MeckeL Loc. cit. * Krause. Anatomiscfie varielœten, p. 98. ■' Macalister. Trans. Royal Irish Acadenvj, 187'2. ' Struthers. Loc. cit. ' WooJ. Loc. cit. Pliilos. trans. 200 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Je l'ai disséqué 6 fois sur 95 sujets ^ 2 fois chez l'homme et 4 fois chez la femme. Chez les deux hommes il était bilatéral; chez deux femmes il était également bilatéral, chez une il ne se trouvait qu'à droite et chez une autre qu'à gauche. Additionnons tous ces chiffres : Meckel 1 fois sur 30 sujets. Krause 7 — 100 — Macalister 1 — 16 — Slruthers 8 — 105 — Wood 6 — 102 — Perrin 10 — 58 — L'auteur 6 — 9S — Soit 39 fois sur 506 sujets. Soit chez 7,7 p. 100 des sujets. Est-il plus commun chez l'homme que chez la femme ? Les statis- tiques de M. Perrin sont favorables à cette opinion, mais les miennes lui sont contraires. Il ne s'agit plus maintenant que de déterminer s'il est plus souvent bilatéral qu'unilatéral, et quand il est unilatéral s'il se développe plus souvent à droite qu'à gauche, enfin, s'il se montre plus fréquemment dans une race que dans une autre. Action. — Calori « estime que ce faisceau musculaire sert non seule- ment à renforcer et à tendre les aponévroses, mais aussi à comprimer la veine axillaire et à favoriser la marche centripète du sang qu'elle contient ». C'est une assertion à priori qui aurait besoin d'être contrôlée expéri- mentalement chez les animaux qui possèdent toujours l'arc en ques- tion. Nature. — On a prétendu que l'arc axillaire était : 1° Un dorso-épitrochléen incomplètement développé (Wood', Perrin^) ; 2° L'homologue du 4" pectoral (Macalister \ Gallon^) ; ' Dont 60 hommes et 35 femmes. - Wood. Loc. cit. siiprà. 'Perrin. Journ. of anal, and pht/s., vol. XII. ^Macalister. Ann. andnal. mag /us?., juillet 1869. "Gallon. Transact. Linn., vol. XXI. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 201 3° Un reliquat axillairo du feuillet superficiel brachio-céphaliquc du muscle ventral dont dérivent le grand dorsal et le grand pectoral (Humphry ') ; 4" Un rudiment du pannicule charnu des animaux (Turncr-, Wil- son', Birmingham'). Dans le mémoire Sw l'inlerprélation des variations morphologiques du grand dorsal dans ï espèce humaine que j'ai publié, en 18U3, dans les Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris j'ai discuté chacune de ces opinions et élabli que la dernière était la plus vraisemblable. Le dorso-épitrochléen ou le i'' pectoral peuvent, en cllet, se rencontrer du même côté et chez le même sujet avec l'arc axillaire, aussi bien dans l'espèce humaine que dans les espèces animales. Loin de relier les corps musculaires du grand dorsal et du grand pectoral, l'arc pectoro- dorsal ne réunit d'ordinaire que leurs tendons et quand il réunit le tendon du grand pectoral au bord marginal du grand dorsal, il en est presque toujours séparé par l'aponévrose d'enveloppe ou une inter- section tendineuse. Les fibres les plus antérieures du pannicule charnu et l'arc axillaire ont, au contraire, la même direction, la même situa- tion, les mêmes rapports. Le pannicule charnu est innervé, il est vrai par le nerf cutané latéral du thorax, alias le nerf de Wrisberg, alias la branche sous-cutanée thoracique de Ghauveau et l'arc axillaire, de même que le 4" pectoral, par le nerf thoracique antérieur. A priori il semblerait donc plus rationnel, en tenant compte seulement de la distribution des filets nerveux, de considérer l'arc axillaire plutôt comme l'homologue du 4*^ pectoral que du pannicule charnu. A cette objection les anatomistes anglais répondent que le nerf thoracique antérieur et le nerf cutané latéral naissant par un tronc commun, sont confondus ou représentés l'un par l'autre chez des Mammifères d'un ordre assez élevé. C'est ce que MM. les docteurs Paterson, Wilson et principalement le professeur Ambrose Birmingham % ont essayé d'établir dans de remarqiuibles mémoires auxquels, en raison de leur longueur et des limites qui me sont imposées, je suis obligé de ren- voyer. ' liumphn-. Observ. in Mijoluf/., cit. p. 131. - Turner. Journ. of anal, and plujs., 1867, p. 262. ^ Wilson. Ibidem, 1888. * Bimiingham. Ibidem, 1889, p. 207. * Voj-ez : Birmingham et Wilson. Loc. cit., et Palerson, Journ. of anut. and pfvjs., 1887. 202 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE LHOMME Historique. — L'arc axillaire a été découvert en 1793 par Ramsay, qui a publié le résultat de ses recherches sur ce faisceau, dans le Journal de Médecine et de Chirurgie d"Edimbourg (vol. YIII, p. 281). — Depuis il a été trouvé par Meckel, Rosenmuller, Kelch, Gruber, Struthers,Luschka, Hyrtl, Bérard, Calori, Wood, Macalisler, Rudinger, Flesch, Langer, Kolliker, Humphry, Krause, Perrin, Knott, Alezais, Teslut, Chudzinski, Paterson, ïurner, Wilson, Cunningham, Bir- mingham, Ramsen, Prenant, Princeteau, etc., etc.'. Anatomie comparée. — Chez les Amphibiens, le grand dorsal se fixe, en dehors, sur le trochanter avec le grand pectoral et le deltoïde, et passe en arrière du triceps pour arriver à son point de terminaison. Dans tout le reste de la série des Vertébrés le grand dorsal, plus ou moins uni au grand rond, présente comme chez l'homme les deux particularités : 1° D'être sous-trochinien ; 2° D'être placé au-devant du triceps. Il est à remarquer, en outre, que chez la plupart des Mammifères, le grand dorsal présente deux faisceaux musculaires qui manquent chez l'homme bien conformé : il envoie de son tendon brachial une première languette forte et courte qui va à l'épitroclilée et à l'olécrâne ; il détache de son tendon brachial ou de son bord axillaire une lan- guette longue et mince qui, croisant superficiellement les vaisseaux et les nerfs brachiaux, va rejoindre le grand pectoral. L'arc axillaire ne paraît pas avoir été retrouvé chez les Anthro- poïdes, mais il existe avec des modes de conformation variés chez le Macacus sinicus (Testut), les Makis, le chat, Xhijène, le coati^ Yichneu- mon, le raton, la marmotte, le daman, etc. De tous les Mammifères dont j'ai étudié la région axillaire, c'est chez le surmulot qu'il m'a semblé le plus développé. Il ferme presque entièrement tout le creux de l'aisselle. ' Consultez : Langer, Œsterreich. med. Wochensc/iriff. 18-46, n"' 15 et 16 ; — Meckel, Kelsh, op. cit., p. 34 et lienle und Pfeufer's ZeitscJirift, Bd. XXXIX, p. 106; — Gruber, Neue ano- malien aïs beifrœr/e der P/t;/s. cliiri/tf/. inid pafholog. anal., 1844, p. 31, laf. YI; — Struthers, Anal, and phys. observ., Pt. Ediuburgh, 1853, p. 193; — CixXoxï, Menwria deU'Academia délie Scienze dell'InslUato di Bolof/na, 2" série, t. YIII, p. 187 ; — Macalisler, Loc. cit., p. 60 ; — lUidinger. Uber die Muskeln des Vorden exlrem., etc., Ilaarlem, 1870, t. XII, p. 24; Alezais, Tribune médicale, novembre 1881 ; — Princetcau, Soc. de biolof/ie, 21 mai 1893. Pour les autres auteurs se reporter aux indications bibliographiques antérieures. MUSCLES DE L.V NUQUE ET DU DOS 203 III. — Dorso-épitrochléen. Syu. : i° Extenseur de l'cicaul-bras de Cuvier et L.uirill.ird : Durso-épitrùchleaiis. de Galton, de Ilumphry. de Macalisteret des anthropologistes anglais ; Dorso-épllroc/déen de Duver- uoy et des anthropologistes français ; Dorso-épllrocltléal, de Mûrie et Mis'art : Omo-anco- ueii.i, de Devis: Lafissimo-co)idi/loi(/eits. do Bischotl': Anconetis loiifjus, de Ilcnle : Le chef postérieur du triceps brachial, de Milne-Edwards : Accessoire du r/rand dorsal, de Broca ; Faisceaux durso-olécrâvien et dorso-aiitibi-ac/iial, de Testât: Louff extenseur de Vavanl-bras des vétérinaires ; Annexe du ijrand dorsal, de Lesbre. etc. Ou a donne au muscle dorso-épitrochléen une signification toute particulière. Voici ce qu'en dit M. Topinard dans son ÀJitJiropolorjie : « La seule particularité par laquelle \ anthropoïde sécartc réellement de riiomme pour se rapprocher des Singes suivants est l'existence d'un faisceau dit accessoire du grand dorsal, qui n'existe pas chez l'homme et s'insère supérieurement au tendon du grand dorsal et inférieure- ment à l'épilrochlée. Encore l'observe-t-on à l'état de vestige chez les nègres. » En dépit de la restriction terminale, cette assertion est encore trop absolue. Ce muscle n'est pas spécial aux Anthropoïde^ ; on le trouve anormalement chez les blancs comme chez les nègres, avec les carac- tères qu'il revêt non seulement chez les Singes, mais encore dans les autres espèces animales. On rencontre constamment dans toutes les races humaines une trace de son existence passée dans l'expansion fibreuse qui se détache du bord inférieur du tendon axillaire du grand dorsal pour se continuer avec l'aponévrose brachiale (Henle ', Sappey -, Cruveilhier '^ Lannegràce % etc.). Insertions et structure. — Né du tendon ou du corps du grand dor- sal ou de lun et l'autre sous forme d'une bandelette musculeuse plus ou moins forte, l'accessoire du grand dorsal peut se terminer : 1° Au bras, sur l'aponévrose brachiale, le triceps ou l'humérus; 2° Au coude, sur l'épitrochlée, l'olécràne ou par deux languettes sur l'épi trocblée et l'olécràne ; 3° x\ Tavant-bras, sur l'aponévrose antibrachiale. L'un ou l'autre des deux premiers types a été rencontré par Wood, ' Ilenle. Muskellehre, p. 182. - Sappey. Anat. descript.. 2" édit., t. II. p. 323. '■ Cruveilhier. Anat.. 2e édit.. t. II. p. 52. ^Lannegràce. TIi. cit.. p. 90. 204 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE LTIOMME Knott. Macalister. Pozzi. Cliiidzinski. Testut. Henle. Cliapman, Hal- bertsma, RoUeston'. etc.: le dernier par moi seul, je crois. Je l'ai observé en 1880. du coté droit, chez un individu rachitique. J'ai vu égralement, en 1891. des deux cotés, chez une vieille femme, morte d'hémorragie cérébrale, l'accessoire du grand dorsal recevoir un fais- ceau de renforcement de l'angle du scapulum -. Sur deux sujets du sexe masculin j'ai pu constater, enfin, que l'accessoire du grand dorsal était innervé par un rameau du nerf radial. Fréquence. — Les auteurs ne sont pas d'accord sur ce point parti- culier : pour les uns on le rencontrerait 1 fois sur 18 sujets, poui- d'autres 1 fois sur 10. Sur 102 sujets, dont 68 hommes et 34 femmes. Wood Va observé o fois : 3 fois chez l'homme et 2 fois chez la femme. Chez 2 des hommes il se perdait sur le triceps, et chez le 3' sur le fascia couvrant le coraco-hrachial. Chez tous ces sujets du sexe masculin il existait des deux cotés. Chez une des femmes il était développé des deux côtés et fixé sur l'aponévrose du coraco-brachial. chez l'autre il n'était présent qu'à gauche et inséré sur le fascia recouvrant le court chef du biceps". Sur les 93 sujets que mes élèves et moi avons examinés pour cher- cher l'arc axillaire, et parmi lesquels figuraient, je le rappelle, GO hom- mes et 3o femmes, je lai trouvé o fois, 3 fois chez les hommes et 2 fois chez les femmes. Chez les 3 hommes il était bilatéral, provenait 2 fois du corps du grand dorsal et 1 fuis du tendon de ce muscle et aboutissait toujours, entièrement indépendant du triceps, au condyle interne de l'humérus. Chez une femme il était bilatéral, provenait du tendon du grand dorsal, recevait un faisceau de renforcement, détaché ■de Tangledu scapulum et gagnait lépitrochlée. Chez la seconde femme il ne siégeait qu'à droite, venait du corps du muscle et se perdait sur l'aponévrose du coraco-brachial. Dans aucun de ces 95 sujets, je n'ai vu coexister le dorso-épitrochléen et l'arc axillaire. Sur 2 d'entre eux j'ai vérifié, on le sait, que l'accessoire du grand dorsal était innervé par le radial. En somme j'ai rencontré pendant les semestres d'hiver de 1891-92- 93, le dorso-épitrochléen, exactement 1 fois sur 19 sujets. C'est précisément le chiffre intermédiaire entre le chiffre 18 indiqué 1 RoUeston. Joum. of anal., and pliys., J871, p. 181. *Voy. Le Double. Loc. cit. supfà. ^ Wood. Pi'oceedinrjs of Ihe royal societij, n" 104, 1868, p. 49i. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 20.j par M. le professeur Macalister dans son Catalogue d anomalies et le chilTrc 20 trouvé par Wood (5 fois sur 102). Il se développe dans toutes les races. Pour ma part je l'ai mis à nu chez un nègre d'origine indéterminée et chez une Angolaise. Est-il plus souvent bilatéral qu'unilatéi'al ? Unilatéral, est-il plus commun à droite qu'à gauche ? Se montre-t-il plus fréquemment chez l'homme que chez la femme, et dans une race que dans l'autre ? Il est encore impossible de se prononcer. Action. — On a fait du dorso-épitrochléenun muscle autonome « un rétracteur de l'avant-bras ». J'y vois simplement une anomalie réver- sive. Nature. — Est-il oui ou non une dépendance du grand dorsal? Le grand dorsal est innervé par une des branches collatérales du plexus brachial qui naissent au-dessous de la clavicule, le nerf du grand dorsal, le dorso-épitrochléen est innervé par un filet émanant des branches terminales du m>mc plexus, le nerf radial. En raison de cette différence d'innervation, plusieurs anatomistes ne veulent pas rattacher le faisceau en question au muscle large du dos, en font une dépendance du triceps J^ozzi, etc.'). Cela est-il suffisant? Il faut attacher, à coup sur, une grande importance à l'innervation d'un muscle ; mais, comme je l'ai dit pour l'arc axillairc, on voit souvent, d'une espèce animale dans une autre, un nerf suppléer un nerf dis- paru. Pour M. Lavocat (communication écrite), le dorso-épitrochléen ne devrait pas être rattaché au grand dorsal ni au triceps, mais au peau- cier pectoral. Les arguments que M. Lavocat a apportés à l'appui de cette thèse et que j'ai inscrits, sans y rien changer, dans mon mémoire sur Vinler- prélaùon des variations niorpJiologiques du grand dorsal sont aussi discutables. AiNAToant: comparée. — L'accessoire du grand dorsal, naissant du ten- don ou du corps charnu du grand dorsal ou de l'un et l'autre, se ter- minait : 1° Au bras, sur l'aponévrose brachiale chez les chimpanzés de Maca- ' Pozzi. Ballet, de VAssoc. franc, pour l'avancement des Sciences, Congrès de Lille, 1874. 206 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME lister, de Gervais \ le Gibbon à mains blanches de Hartmann -, le Gib- bon cendré de Bischoiï, le c/orilie de Hartmann, le fœtus de gorille de Deniker ; sur le triceps et le brachial antérieur chez Vorang de Hart- mann ; sur le biceps et l'épitrochlée chez Yorang de Duvernoy; 2° Au coude, sur répitrochlée, l'olécrâne ou par deux bandelettes sur l'épitrochlée et l'olécrâne chez les gorilles jeunes et adultes de Duver- noy, de Bischoff, de Chapman^ de Deniker, les chimpanzés de Champ- neys \ d'Aubry Lecomte et de Vrolik ; ;i' A l'avant-bras, sur l'aponévrose antibrachiale, l'épitrochlée et l'olécrâne chez le chimpanzé de Testut. n se terminait, à droite sur l'épitrochlée, à g'auche sur l'aponé- vrose brachiale chez le fœtus de gibbon de Deniker. Hepburn n'en fait pas mention dans les Anthropoïdes qu'il a disséqués. Il recevait deux faisceaux de renforcement provenant l'un de l'apophyse coracoïde, l'autre du coraco-brachial dans le chimpanzé d'Aubry Lecomte et un faisceau provenant de l'apophyse coracoïde dans le gorille et Yorang de Hartmann. L'accessoire du grand dorsal se termine : Sur le triceps dans les Urodèles et le cochon d'Inde (Lannegràce) et le tapir (Lesbre) ; Sur l'humérus dans le Cholepus didachjlus (Gallon) et le Bradijpus tridactylus ^ (Cuvier) ; Sur le coude dans le saî, la sarigue (Meckel), le magot (Duvernoy), les Hyènes (Young et Robinson), le loup (Testut), le wombat, Y Orge- térope du Cap (Galton) '', laCercopithecus cynosurus et Y Hapale penicil- lata (Rolleston), etc. ; Sur le coude et l'aponévrose antibrachiale dans Y ours (Testut), et le Tatou à six bandes ^ (Galton) ; Sur l'aponévrose antibrachiale dans la civette et le procyon (Devis), Yunau (Galton), le Fourmilier ci deux doigts (Cuvier) *, et quelques Lémuriens ; ' Gervais, in Testut. Trait, des an. musc, p. 120. -Hartmann. Loc. cié.,j). 127. ^ Chapman. Proceed of theAcad. of natur. se. of Philadelphiu, 1878, p. 387. * Champneys. Journal, of anat. and phys., vol. Vif, p. 180. ' Cuvier et Laurillard. Atlas d'an, comp., pi. CCLIII. " Galton. Myology of the In/pper and lowev extremities of the Orycteropus Capensis, 1868, p. 574. ' ' The muscles of the for and hind limbs in Dasypus sexcinctus, 1868, p. 53 L * Cuvier. Loc. cit. suprà, pi. XXVI. Duvernoy, Youiig, Robinson, Meckel, etc. Loc. cit. passim , MUSCLES DE L\ NUQUE ET DU DOS 207 Sur raponévrose antibrachialc et l'aponévrose palmaire dans le phoque (Duvernoy) et ïec/iidné (x\lix). Il reçoit un faisceau de renforcement provenant de l'avant-bras dans le maqot (Duvernoy) et un provenant de l'angle inférieur du scapulum dans VOryctéi'ope du Cap (Galton). L'innervation du dorso-épitrochléen par une branche du nerf radial a été observée chez le chimpanzé par M. Champncys, chez Y opossum et le Kanguroo-rat par M. Wilson et chez le macaque^ le chien, le chat^ par le professeur Birmingham. PETIT rhomboïde Variations d'épaisseur. — Je l'ai vu réduit à lélat d'une mince hxme aponévrotique striée çà et là de libres musculeuses d'un rouge pâle. Il faisait défaut chez le fœtus de fjorille de Deniker. Segmentation du muscle. — Sur un nègre de Mozambique disséqué par M. Chudzinski, il était divisé en trois faisceaux dont le supérieur se prolongeait vers le crâne en s'atîcolant, à partir de la 3" vertèbre cervicale, au ligament cervical postérieur '. Variations des insertions. — 11 remonte très souvent jusqu'à lai" ver- tèbre cervicale. Anatomie comparée. — Le petit rhomboïde remontait jusqu'à la 3" cer- vicale — disposition que Bartholin croit normale chez l'homme — dans le chimpanzé du professeur Testut, jusqu'à la 4" cervicale dans le chimpanzé de Broca -, la partie moyenne du ligament cervical dans le gorille de Duvernoy, l'occipital dans le Gibbon cendré de Bischotî et Vorang de Hepburn. Plus on descend dans l'échelle animale plus le petit rhomboïde se rapproche de l'occipital. Connexions plus intimes avec le grand rhomboïde. — La soudure du petit et du grand rhomboïdes est si commune que beaucoup d'au- ' Chiulzinski. Revue cV anthropolooîe , 1874. ' Broca. Album du laboratoire iVanlhropolofjie de l'Ecole des Hautes Etudes. 208 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME teurs la considèrent comme normale et ne décrivent qu'un seul rhom- boïde. Dans un cas observé par Sœmmerring le petit rhomboïde recou- vrait le grand. Anaïojiie comparée. — Il n'y avait qu'un seul rhomboïde dans le chimpanzé adulte du professeur Macalister, le jeune cliimpanzéàQ Vro- lik, le fœtus de gorille de Deniker, dans les quatre Anthropoïdes du doc- teur Hepburn. Le rhomboïde unique, exceptionnel chez l'homme elles Anthropoïdes, est de règle dansl'ftiVles Chauves-souris, lesSolipèdes, le porc-épic, etc. Les deux rhomboïdes de la taupe et du blaireau se super- posent dans une certaine étendue (Meckel). GRAND rhomboïde Variations d'épaisseur. — M. Macalister a vu la partie inférieure de ce muscle constituée par quelques minces fibrilles. Segmentation du muscle. — On a signalé la division du grand rhom- boïde en fascicules ou en plusieurs faisceaux horizontaux et paral- lèles (Ghudzinski, Macalister) ainsi que cela existe normalement chez le daman (Meckel). Dédoublement du muscle. — Cette malformation a été rencontrée des deux côtés, chez une femme, par moi. Anatomie comparée. — Dans le Jiérisson on trouve, au dire de Meckel, au-dessous du grand rhomboïde un muscle plus petit qui « servirait à faire rentrer le membre supérieur, lorsque l'animal se ramasse sur lui-même en forme de boule ». Chez les Solipèdes le rhomboïde indi- vis qui s'élève jusque vers le tiers supérieur du ligament cervical est doublé, sur sa face interne, d'une membrane élastique jaune qui con- tribue passivement à la suspension de l'épaule. Variations des insertions. — Le grand rhomboïde peut se fixer en dedans, aux 2, 3 ou 5 premières vertèbres dorsales, et, en dehors, à la moitié du bord spinal de l'omoplate. Dans un cas observé par Kelly le muscle en question, affectant une forme triangulaire, était attaché MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 209 à l'angle inférieur de l'omoplate par un tendon nacré de la largeur d'un pouce '. Anatomie compauée. — « Le grand rhomijoïde du foHus de rforille, dit M Deniker -, s'attache aux quatre premières dorsales (aux deux seulement chez les jeunes). » Il descendait cependant jusqu'à la hau- teur de la 6" chez le gorille adulte de Hephurn comme chez le clilm- panzé de Testut. Dans le chimpanzé de M. Champneys il naissait des 4 premières dorsales, mais recevait trois faisceaux de renforcement provenant : l'un des 4*" et 5° dorsales, l'autre de la 3" et de la 8*^ dor- sales, et le 3" du fascia du dos. Les insertions scapulaires avaient une étendue variable chez chacun des quatre Anlhropoïdes du docteur Hephurn. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Les deux rhomboïdes droit et gauche peuvent communiquer l'un avec l'autre par l'intermédiaire de faisceaux entre-croisés (Wood). Rarement le grand rhomboïde envoie quelques fibres au grand rond ^ ou au grand dorsal. Dans un cas, il se confondait inférieurement avec le bord supé- rieur du grand dorsal \ Une fois il était relié au grand dentelé par quelques bandelettes très ténues ^ Anatomie comparée. — Dans le tatou le rhomboïde est confondu avec le grand dorsal (Humphry), dans ïours brun d' Amérique il envoie un faisceau à la première digitation de ce muscle (Testut). ANGULAIRE DE L'OMOPLATE Absence. — Elle est mentionnée par Beaunis et Bouchard ". Chez beaucoup de Mammifères l'angulaire de l'omoplate est rudimentaire. Segmentation du muscle. — Tantôt c'est le faisceau atloïdo-axoïdien ' Kellj-, la Macalister. Cat. cit., p. 62. - Deniker. Loc. cit., p. 137. ^ llenle. Mushellehre, p. 27, ' Sœmmerring. Loc. cit., p. 227. =* Macalister. Catal. cit , p. 63. " Beauiiis et Bouchard. Loc. cit., p. 353. 210 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOIVIME qui est séparé du faisceau attaché aux S"" et 4° cervicales ; tantôt c'est le faisceau atloïdien qui est indépendant du reste du muscle norma- lement constitué. La première disposition, la plus commune, se ren- contrerait, d'après Wood, chez 1 sujet sur 9. Je ne l'ai trouvée que chez 1 sujet sur 12 dont 1 nègre. Wood a yu l'angulaire partagé en 6 faisceaux, M. Morestin en 5 ^ et MM. Macalister et Kelch, en 3 -. Dans le cas de M. Morestin il y avait, en plus, un faisceau de renfor- cement provenant de la T cervicale. Anatomie comparée. — La séparation du faisceau atloïdo-axoïdien de l'angulaire constitue chez les Anthropoïdes comme chez l'homme une variation individuelle. Signalée chez le chimpanzé (ï Auhry Lecomte et divers gorilles^ elle n'était que partielle chez le fœtus de gorille de Deniker et n'existait pas chez le chimpanzé, le gorille, le gibbon de Hepburn, etc. Dans le fœtus de gibbon de Deniker et Yorang de Hep- burn l'angulaire de l'omoplate était formé par quatre faisceaux se réu- nissant en bas. Dans le chimpanzé de Ghampneys le faisceau atloïdien était divisé en plusieurs fascicules, près de l'omoplate. Variations des insertions. — 11 peut naître des trois premières cer- vicales ou des cinq et six premières cervicales et même de toutes les vertèbres cervicales et des quatre premières dorsales (Meckel) ^ On l'a vu se fixer intérieurement à la 2° côte (Otto, Meckel, Blandin, Theile), au petit d&ntelé postérieur et supérieur, aux scalènes médian et posté- rieur, au splenius capitis, au grand complexus. Anatomie comparée. — L'angulaire de l'omoplate du chimpanzé de Ghampneys provenait de l'atlas et de l'axis ; celui du chimpanzé de Testut, des 2", 3^ et 4"^ vertèbres cervicales, et celui du gorille de Duvernoy des cinq premières cervicales. Chez les Anthropoïdes du docteur Hepburn il naissait : chez le chimpanzé , des trois premières cervicales; chez le gorille^ des quatre premières; chezl'or^n^, des trois premières et, par un faisceau complémentaire, de la face externe de l'apophyse mastoïde. Il émanait, comme chez Thomme, des quatre premières cervicales dans les chimpanzés d'Aubry Lecomte et les fœtus 'Morestin. Bi/llet. de la Soc. anal, de Paris, 1895, p. 46. -Kelch. Beilrcige fur palh. anal., 1813, p. 33. ^ MeckeVs Arch., Bd. p. 115. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 2H de gorille et de gibbon de Donikcr. Chez les Bumiiiants, l'angTilaire do romoplato olTre un énorme développement : ainsi, dans le bœuf il prend attache non seulement sur les six dernières apophyses trans- verses cervicales, mais encore sur les cinq premières côtes, tout en restant bien distinct du grand dentelé qui chevauche légèrement sur lui. Dans le lapin, Fangulaire, également distinct du grand dentelé, ne donne qu'une digitation costale, mais ne remonte pas au delà de la 4* vertèbre cervicale. Le grand dentelé et l'angulaire du chien et du chat ne forment qu'un seul muscle s'é tendant de la S'' apophyse trans- verse cervicale à la 7'^ ou 8° cote et assez souvent à la 9". « La descente des insertions cervicales de l'angulaire ou, du moins, leur extension vers le bas du cou et les premières côtes, chez les Quadrupèdes, y compris les Singes, était nécessaire, observe justement M. Lesbre, pour empêcher plus efficacement l'omoplate d'être repoussé vers l'épine et pour soutenir le cou et la tête contre la pesanteur. » Faisceaux surnuméraires et connexions plus intimes avec le grand dentelé et les muscles voisins. — L'angulaire de l'omoplate peut être renforcé par un faisceau provenant : a) De l'écaillé du temporal (Meckel ') ; b) De l'apophyse mastoïde (Blandin"-) ; c) De la ligne courbe supérieure de l'occipital (Gruveilhier^ — un cas personnel) ; d) Du trapèze (Macalister ^) ; e) De la 7° cervicale (Reid et Taylor^, Souligoux®) ; /) De la 7" cervicale et de la l'" dorsale (Chiarugi'') ; g) De la 1'" côte (Testut, Souligoux) ; h) De la V' et de la 2' côte (Clason \ Nicolas') ; i) De la face profonde du rhomboïde (Souligoux) ; j) Du splénius (Wood) ; ' Meckel. Descriptlo nonnidloruin monsfroru»}. Leipzig, 182G, p. 22. -Blandin. Loc. cit., p. 349. ^Cruveilhier. Anaf. dcscrlpL, 2" édit., t. Il, p. 57. * Macalister. Cal. cit., p. 57. = Reid et Taylor. Anat. variât., 1879, p. 3. •'Souligoux. Bidlet. de la soc. anal, de Paris, 1805, p. 659. ^ Chiarugi. Boll soc. Siena, 1886, n" 2. ^ Clason. On muskel anomalies. Upsala Lakaref, II, Bd, p. 517. 'Nicolas. Bidlet. de la Soc. des se. de Nancy, cit. p. 017. 212 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME k) De l'aponévrose du petit dentelé postérieur et supérieur (Rosen- muUerS Wood, Reid et Taylor, Nicolas) ; /) Du bord vertébral du scapulum, au niveau de l'épine (Rlandin, Macalister, Mac-Whinnie, Nicolas) ; m) Du grand dentelé. Rosenmuller et Henle ont trouvé un angulaire dont le faisceau altoïdien complètement indépendant allait se confondre avec la première digitation du grand dentelé, et Kelch un angulaire divisé en trois bandelettes dont la moyenne allait se fixer sur l'aponé- vrose scapulo-thoracique. Pozzi a fait dessiner plusieurs faisceaux d'union entre l'angulaire et le grand dentelé". J'ai fait dessiner également le cas suivant^ : sur un sujet oii l'angulaire avait six insertions à la colonne cervicale, les trois premiers faisceaux — dont le plus élevé avait quelques points d'attache sur le transversaire du cou — et une partie du 4'^ représentaient le muscle normal ; les deux faisceaux suivants formaient une masse musculaire unique insérée inférieurement sur le bord vertébral du scapulum, entre l'épine et l'angle supérieur et interne de cet os, en confondant ses fibres avec celles du grand dentelé ; ce qui restait du 4" faisceau allait rejoindre le rhomboïde. Des faisceaux anastomotiques entre l'angu- laire et le grand dentelé ont encore été signalés par Theile, Wood, .Macalister, Flower et Mûrie \ Prenant, Nicolas, etc. Anatomie comparée. — J'ai dit que dans Vorang du docteur Hepburn l'angulaire de l'omoplate recevait un faisceau du renforcement prove- nant de l'apophyse mastoïde. Dans Vorang de Duvernoy « il existait, indépendamment des faisceaux cervicaux, deux languettes très grêles se rendant, la première à l'occipital, la seconde à la portion occipitale du sterno-cléido-mastoïdien » . Dans le pécari le muscle en cause naît de l'apophyse mastoïde (Meckel). Après avoir décrit les faisceaux aberrants de l'angulaire vers le grand dentelé ou les muscles voisins, que le professeur Nicolas et lui ont trouvés, M. Prenant a écrit ^ : ' Rosenmuller. De nonnul. musc, variet. Leipzig, 1814, p. 5. * Pozzi. Bullet. de VAssoc. franc, pour Vavancement des sciences, 1874, pi. VIII, fig. 2. 'Le Double. Art. Grand dentelé du Dictionn. de Dechambre. ^ Flower et Mûrie. Journ. of anal, and phys., vol. I, p. 194. '^Prenant. Bullel. de la Soc. des Se, de Nancy, cit. suprà. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 213 « Teslut interprète ces faisceaux comme les représentants incom- plets des muscles élévateurs de la clavicule ou omo-tracliélien et occi- pito-scapulaire ou rhomboïde de la tête '. Le Double considère les faisceaux en question comme le vestige de la soudure existant chez un grand nombre de Vertébrés, de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé réunis en un dentelé large. On comprend alors très bien les insertions vertébrales et costales de nos faisceaux. » Cette opinion que j'ai défendue dans mon article Dentelés du Dic- tionnaire encyclopédique des Sciences médicales de Dechambre avant les publications de M. Tcstut sur les anomalies musculaires, me paraît aujourd'hui encore la plus plausible. Chez les Vertébrés inférieurs, il n'y a pas de discontinuité entre l'an- gulaire et le grand dentelé, et ces deux muscles ont pu être décrits comme une seule et même lame charnue, sous le nom de dentelé large. Déjà, dans les Amphibiens et les Reptiles, l'angulaire et le grand den- telé ont pour caractère constant de relier les apophyses transverses du cou et du dos à l'épiscapulum, sans prendre d'attache sur lescapulum. Chez l'axolotl^ l'angulaire s'insère sur la face inférieure de l'ex- occipital d'une part, d'autre part sur la face superficielle du sus-sca- pulum [ex-occipito-épiscapulaire). — Le grand dentelé naît au niveau des myotomes 4, 5 et 6, dans l'intervalle des masses musculaires dorsale et ventrale, se dirige en avant et en haut pour se fixer à la face profonde du sus-scapulum [transverso-épiscapulaire]' . — On peut donc considérer ces deux muscles comme formant un seul système transverso-épiscapulaire (Lannegrâce). Ce système transverso-épiscapulaire se décompose, chez les Anoures et chez les Reptiles, en trois portions distinctes ^ La portion inférieure du système se rencontre seule chez les Oiseaux. Le macaque, le magot, la guenon, les Lémuriens, le cJiat, l'ours, le rat, la taupe, la civette, etc., etc., ne possèdent pas un angu- laire fixé à l'omoplate. Attaché à un plus ou moins grand nombre de 'Testut. Trait, desanom. musc, cit. p. 140, 141. *Chez les Urodèles {Amphibiens), l'arc thoracic|ue, partagé en deux par une ca\'ité des- tinée à recevoir la tête de l'humérus, comprend une partie dorsale et une partie ventrale. La première se subdivise en scapuliim cpii s'ossifie et en sus-scapulum et épiscapulum qui reste cartilagineux ; la seconde est divisée par une fontanelle en deux pièces, une posté- rieure appelée coraco'ide, l'autre antérieure appelée pro-coracoide. La clavicule n'existe pas. * Chez l'homme, ces trois portions peuvent être retrouvées : la première est représentée par l'angulaire de l'omoplate et le faisceau supérieur du grand dentelé ; la deuxième, par le faisceau moyen du grand dentelé ; la troisième par le faisceau inférieur du même muscle. 214 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME vertèbres cervicales, quelquefois à toutes, ce muscle constitue la partie antérieure du grand dentelé. Chez les Anthropoïdes comme chez l'homme, un large intervalle triangulaire existe entre le grand dentelé et l'angulaire. Dès \q papion {CijnocephaUis sp/n/nx), pilhécien encore bien éloigné de l'extrémité inférieure de la série des Primates, cet intervalle dis- paraît ; il est comblé par un muscle supplémentaire qui s'insère sur les apophyses transverses des trois dernières vertèbres cervicales, et qui par ses deux bords se confond si bien avec les deux muscles en question, que tout cet appareil ne forme. qu'un seul plan, qu'un seul muscle '. Gomme pour démontrer l'étroite parenté de l'homme et des ani- maux, des fibres d'union entre le grand dentelé et l'angulaire appa- raissent dans l'espèce humaine ". Parfois elles sont troublées dans leur évolution formatrice, et alors, au lieu de rejoindre le grand dentelé, elles se soudent, comme nous l'avons indiqué, aux parties molles ou dures avec lesquelles celui-ci est en rapport, c'est-à-dire, au scalène postérieur, au splénius, etc. Dans beaucoup de Quadrupèdes le grand dentelé a, du reste, une telle épaisseur que le bord dorsal du scapulum ne peut suffire à son insertion et que celle-ci se prolonge sur une vaste surface au-dessus de la fosse sous-scapulaire (ex. : les Solipèdes). PETIT DENTELÉ POSTÉRIEUR ET SUPÉRIEUR Absence. — Il peut être remplacé par des trousseaux de fibres apo- névrotiques (Isenflamm, Testut, 1 cas personnel). Anatomie comparée. — Ce muscle fait défaut dans le murin et Vaï (Meckel, Maisonneuve). Chez le bœuf, le mouton, la chèvre, ori il est réduit à quatre, trois et même deux digitations pâles et extrêmement minces, insérées à partir de la 5° ou 6° côtes, M. Lesbre dit l'avoir vu manquer plus d'une fois. Variations des insertions. — Ses origines à la 7" cervicale et à la ' Broca. V ordre des Primates. Bullet. de la Soc. d'anthrop. de Paris, 1869, p. 314. " Dans le chimpanzé de Champneys la portion supérieure du grand dentelé recevait un faisceau de renforcement provenant de l'interstice celluleux séparant rilio-costal, le grand dorsal et le splénius du cou, au niveau de la cinquième dorsale. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 215 !'■*' dorsale sonl seules constantes (Theile). Dans les races de couleur ses insertions spinales sont plus étendues que dans la race blanche (Chudzinski). En dehors il peut se fixer sur les 2" et 3° côtes, sur les 2", 3" et 4" côtes ou sur les 2", 3°, 4% o" et G" côtes. Anatomie coMPARÉii. — Daus le chimpanzé dAubry Lecomte, le petit dentelé postérieur et supérieur s'attachait à la moitié inférieure de la colonne cervicale, aux 2 premières dorsales et aux 2% 3^ 4% 5*" et 6'' côtes, dans \q fœtus de rjorille de Deniker et dans le gorille adulte de Duvernoy aux 4 dernières cervicales et aux 2°, 3", 4" et 5° côtes, « Dans le jeune gorille, dit ^I. Deniker ', il va de la 4° et de la Tf cervicale aux 3", 4% 5® et G*" côtes. » Dans le chimpanzé de Tcstut il avait 3 digitations pour les 2-, 3" et 4'' côtes. Dans les Mcmimifèrcs domestiques le muscle en cause a manifestement reculé, car il ne prend point d'attaches sur les deux trois premières côtes, lesquelles se sont plus ou moins immo- bilisées sous les épaules. Faisceau surnuméraire. — Otto et Rosenmuller- ont vu le petit den- telé postérieur et supérieur envoyer un faisceau au tubercule posté- rieur de l'atlas. C'est là une variété du M. rhombo-atloïdien. (Voy. ce muscle.) PETIT DENTELÉ POSTÉRIEUR ET INFÉRIEUR Absence. — Il peiit, comme le précédent, être remplacé par du tissu fibreux (kenllamm '. Anatomie comparée. — Ce muscle faisait défaut chez les gorilles de Bischolf, de Duvernoy, de Macalister, de Deniker et très vraisembla- blement chez le gibbon de Bischolf \ "Variations des insertions. — Cin l'a vu s'insérer, en dedans sur une ou deux vertèbres lombaires, en dehors sur 2, 3 ou 4 fausses côtes. ' Deniker. Loc. cit., \^. 137. ■Otto, Rosenmuller. Aoc. cil., p. 5. " Isenflamm. Abhandlunfjen ueber die Knocfienit. deven Kranklteilen. Erlangen, 17.^2. ' Bischoff n'en fait pas mention. 216 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Sur un sujet possesseur de 13 côtes que H. Virchow a disséqué, il était attaché par cinq digitations à la côte surnuméraire et aux côtes sus-jacentes, c'est-à-dire reproduisait fidèlement chez l'homme le modo de conformation du chimpanzé d'Aubry Lecomte \ Connexions plus intimes avec lesmuscles voisins. — J'ai vu plusieurs fois ce muscle passer au-dessus des côtes pour aller rejoindre le grand dorsal. On trouve exceptionnellement, en avant de la languette supé- rieure du petit dentelé postérieur et inférieur, entre elle et le petit dentelé postérieur et supérieur, quelques petits corps charnus aplatis recouvrant les muscles intercostaux externes. Sur un ancien maître d'armes d'un régiment de dragons j'ai trouvé un mince ruban de fibres musculaires dans la partie moyenne de l'aponévrose qui unit les deux petits dentelés postérieurs. Des malformations analogues ont été obser- vées par Gegenbaur. Anaïomie comparée. — Au bas de l'échelle des Mammifères les deux muscles précités ne forment qu'un seul muscle. Ce muscle est encore indivis chez les Rongeurs [lapin), mais il y a déjà un commencement de segmentation, car les languettes moyennes sont plus faibles que les antérieures et les postérieures. Chez certains Prosi^niens la segmenta- tion est complète. Phylogéniquement les dentelés postérieurs dérivent des muscles latéraux ventraux du tronc qui existent chez les Vertébrés inférieurs [Poissons). Ils sont formés aux dépens de la partie de ces muscles qui ne s'est pas transformée en muscles intercostaux et muscles larges de l'abdomen. Ainsi s'expliquent leur mode d'innervation, la lame tendineuse ou tendino-musculeuse qui les réunit, les lambeaux charnus interposés entre eux et les intercostaux. SPLÉNIUS Absence du splénius du cou. — Elle a été constatée par M. Testut sur un nègre et par moi sur un colon de Mettray. Anaïomie comparée. — Le splénius cervicis fait défaut chez le papion, le cynocéphale (Brocaj-, les Loris (Meckel), le murin (Maisonneuve), le ' II. Virchow. Vaiielœlen Beobachl. ai/s dem F rœjxirlsuale zii Wuszhurg den Winter- Semesl, 1878-1879. - Broca. L'ordre des Primales, cit. p. 312. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 217 chien, le chat, le lapin (Lesbre). « Si le splénius existe dans le chameau, dit Ciivier, il est si faible qu'il échappe souvent à la dissection. » D'après Meckel il n'y a que le splénius du cou qui manque chez cet animal : celui do la tète existe à l'élat d'une bande mince et grêle qui se confond en bas avec le grand complexus. Variations des connexions des deux portions entre elles. — l*arfois, surtout dans les races de couleur, les splénius de la tète et du cou sont nettement séparés jusqu'à leur origine vertébrale. Sur un sujet disséqué par Wood ils étaient non seulement distincts, mais encore isolés l'un de l'autre par le pelit dentelé postérieur et supérieur. Leur fusion a été constatée par Meckel, Macalister et moi. Les splénius du cou et de la t(Me sont séparés dans les Makis [Lernur mongos] et le coïba et confondus dans le povc-épic et Yagouti. Segmentation de l'une ou l'autre des deux portions. — Dans deux cas observés par ïlieile et Henle le faisceau atloïdien du splénius du cou uni aux splénius de la tète était indépendant du faisceau axoïdiea, Moser a trouver le splénius de la tète partagé en deux corps dont l'in- terne se portait des apophyses épineuses des 2'', 3", 4", o° et 6" cervi- cales sur l'occipital et l'externe des apophyses épineuses de la 1° cer- vicale et des deux premières dorsales sur l'apophyse mastoïde'. M. Chudzinski a vu. chez le nègie, le ventre postérieur du digas- trique, inclus dans le splénius du cou, divisé en deux chefs dont le superficiel gagnait l'apophyse mastoïde et le profond le tendon du droit latéral de la tète. Anatomie comparée. — Dans le fœlus de gorille de Deniker le splé- nius était divisé en trois faisceaux : un large (splénius de la tète), venant de la ligne courbe occipitale et deux autres grêles (splénius du cou) venant de l'atlas et de l'axis. La séparation des faisceaux occipitaux et des faisceaux mastoïdiens constituerait, d'après Meckel, la disposition la plus fréquente, chez les Mammifères, du splénius de la tète. Dans le porc le splénius se divise dès son origine en trois fortes branches qui s'insèrent : l'une à la protubérance occipitale, l'autre à la crête mastoïdienne, la troisième en bas de l'aile de l'atlas-. ' Moser. Meckel's Arcli., voL VJII, p. 224. -Lesbre. Loc. ci/., p. 60 218 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Variations des insertions. — Le splénius fournil communément chez riiomme comme dans la plupart des autres Mammifères une lan- guette à la troisième cervicale. L'insertion du splenms capitis a un os woj'mien occupant l'angle inférieur de l'occipital a été notée par Gru- veilhicr'. Sur deux hommes et une femme que j'ai disséqués le triangle à sommet inférieur que limitent les bords internes des splé- nius était réduit de plus des deux tiers. Anatomie comparée. — « La seule dilîérence que j'ai trouvée entre les muscles de la nuque du chimpanzé ei ceux de la nuque de l'homme est relative, dit Broca, à l'étendue du splénius de la tète dont l'inser- tion occipitale occupe environ les deux tiers de la ligne courbe supé- rieure^. » « A peine apercevait-on dans le voisinage de la protubé- rance un petit triangle séparatif entre les splénius » du chimpanzé de Testut. Dans le Cynocéphale sphtjnx (Broca), les Cercopithèques, Voiirs brun cT Amérique (Testut), le chat (Strauss-Durckheim), les Rongeurs, les Marsupiaux et les Édentés (Meckel), les splénius attachés sur la ligne occipitale jusqu'à la protubérance sont confondus. Faisceaux surnuméraires. — Macalister a observé un cas dans le- quel le splénius du cou envoyait une bandelette à l'inion. Curnow a découvert un petit faisceau musculaire qui naissait du splénius et du ligament cervical postérieur et se terminait sur l'occipitaP. Dans le chien, le splénius de la tète, le seul qui existe, je le répète, s'insère en bas sur le ligament cervical elles apophyses épineuses des quatre ou cinq premières dorsales, en haut sur la ligne courbe occipi- tale supérieure et l'apophyse mastoïde. Chez les Solipèdes, le splénius se fixe, d'une part sur le ligament cervical qu'il longe jusqu'à la tète, sur les premières apophyses épineuses dorsales par une aponévrose commune avec le petit dentelé antérieur, aponévrose se confondant aussi avec celle du grand complexus ; d'autre part, sur l'apophyse et la crête mastoïdienne et sur les trois ou quatre premières apophyses transverses cervicales '*. , ' Cruvcilliier. Trail. d'anal., 1. H. p. 61. "Broca. Uordre des Primales, cit. p. 312. ^ Curnow. Jo«r/i of un. and phijs., 1873, p. 30i. -•Lesbre. Loc. cit., p. 60. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 219 GRAND COMPLEXUS Segmentation du muscle. — Le faiscoau interne, le bivcntev cervicis d'Albinus, et les deux faisceaux externes, le grand complexus propre- ment dit et le tracJiélo-occipital de Chaussier qui composent le grand complexus, peuvent êlre plus difîerenciés et même indépendants l'un de l'autre. C'est ainsi ([ue le digastrique du cou a été décrit comme un muscle autonome i)ar Meckel, Henle, Tlieile, Ilyrtl, Testut', etc. Pourquoi? Son autonomie comme celle du tracltélo-occipital ne constitue-1-elle pas ciicz riiomme l'exception et non la règle ? Au point de vue de l'anatomie comparée, il n'y a pas lieu davantage de séparer le digastrique du cou du grand com})lexus. attendu que la division des deux faisceaux n'existe pas toujours, qu'elle se fait très inégalement suivant les espèces et que quand elle existe le bivenler cervicis et le grand complexus peuvent être ou dépourvues d'inter- sections tendineuses ou en présenter un nombre variable. « Il n'est pas rare, dit Cruveilhier. de rencontrer un autre petit fais- ceau digastrique à tendon isolé sur la face antérieure du muscle grand complexus -. » Henle a trouvé un faisceau qui naissait de l'apophyse transverse de la 2' dorsale et se terminait à l'occipital entre les deux lignes courbes supérieure et inférieure \ La segmentation secondaire du digastrique du cou a été observée chez un nègre par M. Chudzinski. Anatomie comparée. — Le grand complexus est formé dans le murin par trois faisceaux correspondant à ceux de l'homme et dans les Loris, les Makis (Meckel) et la majorité des Carnassiers, par deux faisceaux. Chez le foHu.s de gorille de M. Deniker, le grand complexus était pourvu d'un faisceau accessoire provenant des 4'' et o'' cervicales. Augmentation de nombre des intersections aponévrotiques. — Le biventer cervicis peut être un muscle trigastrique. Je ferai remarquer en passant, que le nom de biventer cervicis donné depuis Albinus au faisceau interne du grand complexus avait été attribué antérieurement avec beaucoup plus de justice par Eustachius à la totalité du muscle. ' Testut. Trait, des anoin. iiutsc. p. "299. -Cruveilhier. Trait. iVanut., cit., 2^ cdlt., t. II, p. 63. ^ Henle. Muskellehre, p. 44. 220 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Anatomie comparée. — Le hiventer cervich a deux intersections dans y hyène et quatre ou cinq dans les Solipèdes. Dans le chien, le grand complexus, appelé aussi par EUenberger et Baum transversaire épineux du cou et de la tête, se divise très nette- ment en une portion dorsale et une portion ventrale confondues supé- rieurement. La première, équivalente au bivenler cervicis de l'homme, est traversée par quatre intersections tendineuses : elle prend nais- sance sur les apophyses transverses de la 5" et de la 6' dorsale sur les apophyses épineuses des 2% 3% 4' et quelquefois G*" dorsales ainsi que sur le ligament cervical. La deuxième portion, grand complexus pro- prement dit, procède des apophyses Iransverses des trois ou quatre premières dorsales et des tubercules articulaires des cinq dernières cervicales. Chez le cJiat^ la disposition est à peu près la même que dans le chien ; la portion dorsale (intersectus de Strauss-Durckheim) est coupée de deux intersections : la portion ventrale (grand com- plexus de Strauss-Durckheim) en présente une aussi, mais inverse- ment dirigée et formant un > avec la première de Tintersectus. Le grand complexus du bœuf est indivis et dépourvu d'intersec- tions tendineuses. Variations des insertions. — Les insertions aux apophyses épi- neuses peuvent faire défaut ou se prolonger jusqu'à l'apophyse épi- neuse de la S*" dorsale. Sur un nègre disséqué par M. Chudzinski, le grand complexus naissait des huit premières vertèbres dorsales et des six dernières vertèbres cervicales. Anatomie comparée. — J'ai noté les insertions étendues du grand complexus du chien et du chat. Celui du bœuf prolonge ses attaches inférieures jusqu'à la dixième apophyse transverse dorsale et couvre de sa terminaison une vaste surface de l'occipital et de la crête mas- toïdienne. Dans les Solipèdes, la portion postérieure du grand coqi- plexus, de beaucoup la plus forte, se fixe en bas, soit sur les apophyses transverses des quatre ou cinq dorsales qui suivent la deuxième, soit, par une aponévrose confondue avec celle du splénius, sur les apo- physes épineuses du garrot; l'antérieure émane des deux premières apophyses transverses dorsales et de la série des tubercules articu- laires cervicaux. Ces deux portions séparées intérieurement par l'artère cervicale se réunissent supérieurement entre elles ainsi qu'avec le grand droit postérieur de la tête pour se fixer en arrière de la protu- bérance occipitale. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 221 Dans \q porc le grand complexus, énorme vu la puissance d'exten- sion de la lèle, a une disposition analogue. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il se continue fréquemment sans ligne de démarcation avec le transversaire épineux du dos. On la vu relié par quelques trousseaux de fibres au petit coni- plexus, au long du dos, au ligament cervical postérieur (Theile). Les muscles de la couche profonde du dos et de la nuque (M. spino-dorsaux de Gegenbaur) appartiennent à la région dorsale, tandis que les muscles superficiels {M. spino-huméraux de Gegenbaur) appartiennent aux membres supérieurs. De là les connexions anor- males intimes fréquentes que présentent entre eux les premiers de ces muscles, leur division en plusieurs parties qui correspondent plus ou moins aux segments vertébraux (métamères) et qu'accuse encore davantage l'apparition inopinée d'intersections fibreuses multiples dans le grand complexus, le petit complexus etc. Observons en outre, avec M. Lesbre', que, par ses attaches, le grand complexus n'est pas seulement un transversaire épineux, mais qu'il est en outre un long épineux dorso-céphalique. Ce serait donc une faute que de vouloir changer son nom contre celui de demi-épineux de la tête [semi-sp'inalis capilis) qui lui est attribué par divers anatomistes, notamment par M. His dans ses Notnina anatomica. PETIT COMPLEXUS Absence. — L'absence de la totalité du muscle a été notée par M. Macalister- et moi (à droite seulement chez une femme), et celle de la partie moyenne, par Sœmmerring^ Anaïomie comparée. — Bien que M. Macalister affirme que ce muscle manque chez les Ché'woptèreii^ il a été trouvé dans le Vespertilio miirinus par le professeur Maisonneuve. 11 faisait défaut chez YHyœna crocuta disséquée par MM. Young et Robinson. ' Lesbre. Loc. cit., p. .^9. -Macalister. Cal. cil., p. 6i. ' Sœmmerring. Loc. cit., p. 183. 2-22 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Segmentation du muscle. — Il peut être constitué par deux chefs distincts fixés tous deux, en haut, à l'apophyse mastoïde et, en bas, le supérieur et interne, aux 5 dernières vertèbres cervicales, l'inférieur et externe, aux 5 premières dorsales. Chez un nègre dont le petit complexus était formé par deux corps, l'un commençant à la 7- cervi- cale, l'autre à la 3% cette segmentation n'existait qu'en bas. (Chud- zinski.) Intersections aponévrotiques. — La masse charnue du petit com- plexus est communément divisée en deux ou trois ventres par une ou deux intersections aponévrotiques transversales. "Variations des insertions. — Ses faisceaux d'origine peuvent des- cendre jusqu'à la 8° dorsale. Le professeur Macalister Fa vu naître par deux faisceaux seulement des 6*" et 7" cervicales. Chez un nègre dis- séqué par Chudzinski, il s'insérait à la fois sur l'apophyse mastoïde et sur la ligne courbe supérieure de l'occipital dans une étendue de plus- d'un centimètre. Anâtomie comparée. — D'après Duvernoy, « l'insertion du petit complexus à l'apophyse mastoïde et à une petite partie de la ligne courbe supérieure de l'occipital est constante chez les Singes anthropo- morphes » . Dans le fœtus de gorille de Deniker, le petit complexus se portait beaucoup plus en dedans que chez l'homme ^ . Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Il peut échan- ger un plus ou moins grand nombre de fibres avec le grand complexus . le long dorsal, le transversaire du cou ou l'ilio-costal. Quelques auteurs, notamment Henle, rattachent, d'ailleurs, le transversaire du cou et le petit complexus au long dorsal sous les noms de longissimus cervicis et de longissimus capitis. TRANSVERSAIRE DU COU Variations des insertions. — Pour Albinus il n'aurait jamais moins de 4 et jamais plus de 8 faisceaux d'origine aux vertèbres dorsales. ' Deuiker. Loc. cil., p. 129. MUSCLES DE LA. NUQUE ET DU DOS 223 L'insertion sur l'atlas est excoplionnello, celle sur l'axis ost regardée comme normale par Tlieilo. Faisceaux surnuméraires et connexions plus intimes avec les mus- cles voisins. — Chez un nègre, M. (Ihudzinski a (l'ouvc au-dessous du petit complexus «un second muscle qui naissait par un plan tendi- neux de l'apophyse mastoïde et se terminait par deux faisceaux char- nus l'un très grêle sur l'apophyse transverse de l'atlas, l'autre assez fort sur le tendon alloïdien du transversa ire du cou. » Luschka a donné le nom d'accessoire du j^etit complexus « à un petit muscle dil'iicile- ment isolable, qui naît par cinq tendons des apophyses trans verses des 2 premières dorsales et des 3 dernières cervicales et va à l'apo- physe transverse de l'atlas en envoyant un faisceau au petit com- plexus ' ». J'ai vu plusieurs fois, comme M. ïeslut, un faisceau du transversaire du cou se porter sur l'apophyse mastoïde. Anatomie comparée. — Dans le fœtus de gorille de Deniker le trans- versaire du cou était uni au petit complexus. Ce mode de conforma- tion exceptionnel chez l'homme et les Siur/es est normale chez un grand nombre àa Mammifères d'un ordre moins élevé. «Chez les Carnassiers dit Cruveilhier, la portion cervicale du transversaire est bien plus considérable que chez l'homme à cause du rôle de la tète et du cou, dans la préhension d'une proie ({ui résiste et qui a un poids considé- rable. » Dans le chien, les Solipèdes, les Ruini?iants, le porc, on désigne sous le nom de petit complexus deux corps charnus parallèles qui s'insè- rent en commun sur la série des tubercules articulaires cervicaux et jusque sur les deux premières apophyses transverses ^dorsales, d'une part, et qui se terminent de l'autre, le premier sur l'apophyse mas- toïde, le second sur l'aile de l'atlas : le premier est un longissimtts capitis, le second un longissimus atlanticus. « On pourrait, dit M. Lesbre, les décrire isolément sous ces deux noms qui auraient pour équivalents dans le langage ordinaire : petit complexus de la tête et petit complexus de l'atlas. Ellenberger et Baum nomment le dernier long de Vatlas'^ . » Le nombre des faisceaux d'origine et de terminaison du transversaire Lusclika, //( Beaunis et Bouchard. .Vo«t'. ÈUm. d'unat. descripL, 3" cdit.. p. 213. ' Lesbre. Loc. cit., p. Ô6. 224 VAIUATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME du cou est, comme celui du muscle précédent, essenliellement variable. D'après Albinus, ce nombre oscillerait entre deux et huit, Le transversaire du dos est si souvent uni au transversaire du cou que le professeur Krause les décrit comme un seul muscle. GRAND DROIT POSTÉRIEUR DE LA TÊTE Dédoublement du muscle. — La division du grand droit postérieur de la tète en deux corps charnus dont le superficiel est plus large que le profond qu'il recouvre en totalité et déborde parfois en dehors, a été observée par Douglas S Albinus ^, Sandifort % Wood '\ Macalister % Kôlliker*', Davies-Colley '. ÀNÂTOMiE COMPARÉE. — Chcz Ics auimaux, notamment chez le cheval (Arloing, Ghauveau, Meckel), le Fourmilier didaciyle, Yoiirs blanc (Meckel), ïow\s brun (Testut), la civette (Young, Dévies), Vaye-aye (Alix), etc., le grand droit postérieur de la tète se dédouble suivant son épaisseur d'une manière plus ou moins manifeste; il en résulte un nouveau muscle intercalé entre les deux droits postérieurs de la tète et que Strauss-Durckheim et W. EUenberger et H. Baum ont décrit, chez le chat et chez le chien, sous le nom de droit postérieur moyen [rectus capitis posterior médius). Faisceau de renforcement sous-axoïdien. — Le muscle en cause peut recevoir un faisceau de renforcement provenant du grand com- plexus, des interépineux ou du ligament cervical postérieur, au niveau de la 4^ cervicale (Max Flesch). Dans un cas observé par Theile, ce fais- ceau naissait du ligament cervical postérieur, au niveau des 4", 5*^ et 6*^ cervicales et allait s'insérer à l'occipital avec le grand droit posté- rieur dont il longeait le bord externe. Ces anomalies me donnent à 1 Douglas. Mijocjruphia comparata, 1763, p. 9.j. - Albinus. Histor. musculor, p. 38o. ^Sandifort. Exercit. AcacL, 1783, p. 92. * Wood. Proceed of the Roy. soc. of London, 1807, p. 523. * Macalister. Calai, cit., p. 66. 'KôUiker et Max Flesch. Vanetœlen BeobaclUungen. Wurzbourg, 1879. ■ 'Davies-Colley. Loc. cit. sitprà, p. 207. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 225 croire que Cuvier, Chappiiy', Hartmann, Gegenbaur, Lavocat n'ont pas tort de considérer les droits et obliques postérieurs de la tôle comme des muscles épineux et iuterépineux modifiés. Anatomie comparée. — Chez le cJiicii le grand droit postérieur de la tète se fixe à l'occipital par un tendon commun avec le grand com- plexus (W. Ellenberger et IL Baum). Dans Yornitliorijnque il naît des 2°, 3" et 4'" cervicales. Chez les Reptiles Ciwiev a décrit un long droit postérieur de la tète s'étendant de toutes les apophyses épineuses des vertèbres cervicales à l'occipi- tal et dont « la dernière languette qui vient de l'atlas représente, si Ton veut, le petit droit postérieur ». PETIT DROIT POSTÉRIEUR DE LA TÊTE Dédoublement du muscle. — Le petit droit postérieur de la tête est aussi souvent sinon encore plus souvent dédoublé que le grand droit. Ce dédoublement a été constaté par Douglas, Hallelt, Sandifort, Flo- wer. Mûrie, AVood, Macalister, Gruber -, Davies-Colley, Testut, etc. (2 cas personnels), h' ours brun cr Amérique a deux grands droits et deux petits droits postérieurs de la tète (Testut). Faisceau de renforcement sous-axoïdien. — Chudzinski a vu, chez un nègre, le muscle en question envoyer un faisceau au ligament cervical postérieur. Ce faisceau se portait sur l'apophyse épineuse de la 5" cervicale chez une femme que j'ai disséquée. GRAND OBLIQUE DE LA TÊTE Le dédoublement du grand oblique de la tète a été noté chez le blanc par Macalister et chez une boschimane par Flower et Mûrie ^. Dursy a disséqué un faisceau différencié de ce muscle qui allait s'in- ' Chappuy. Zeilschrift fur anatomie und. Entwichelungsgesddchte, t. II. - Gvxxhev^Abhandl aus dir Mensch. u. vegl. anat. Saint-Pétersbourg, 1852, p. 125. 'Flower et Mûrie. Jouni. of anat. and phys., t. I, p. 200. 13 226 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME sérer à l'apophyse mastoïde ^ Ce faisceau mastoïdien du grand oblique a été retrouvé chez le fœliis de gorille par Deniker et chez Y ours par le professeur Testut ^ PETIT OBLIQUE DE LA TÊTE Ses malformations se réduisent jusqu'ici à son dédoublement signalé par le professeur Macalister. SACRO-LOMBAIRE OU ILIO-COSTAL J'ai vu manquer les faisceaux de la 12® côte et ceux de la 11'' et de la 12^ côtes de la portion lombaire {ilio-costalis lumborum). J'ai noté également l'absence de l'un ou l'autre des faisceaux de renforcement détachés des côtes qui ont été décrits comme un muscle particulier sous le nom de cervical descendant par Albinus, à' accessoire du sacro- lombaire par Sténon, de transversaire grêle par Winslow. Les faisceaux inférieurs du cervical descendant me paraissent faire plus souvent défaut que les autres. Dans un cas le faisceau le plus élevé du cervi- cal descendant naissait par deux origines distinctes de la S'' et de la 4® côte, et semblait constituer un muscle isolé, parallèle et analogue au transversaire du cou. « Rien de plus variable, dit Gruveilhier% que le mode de terminaison du sacro-lombaire ; il y a sous le rapport des insertions cervicales, soit par le nombre, soit par la force, une sorte de solidarité entre le splénius, le transversaire du cou, le sacro-lom- baire et même l'angulaire, tellement que si l'on n'avait égard qu'aux insertions ce rvicales, on dirait que tous les faisceaux cervicaux appar- tiennent à un seul et même muscle. » En ce qui me concerne j'ai vu manquer très souvent le corps charnu destiné à la 3*" cervicale et 2 fois celui destiné à la 4^ Dans la série animale le nombre des languettes de l'ilio-costal varie, on le comprend, proportionnellement au nombre des côtes et ' Dursy. Uenle u. Pfeufer''s Zeitschnft, vol. XXXIII, p. 49. ^Testut. Trait, des anom. musc, p. 311. ' Cruveilhier. Anal. descripL, 2" édit., t. II, p. 7i. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 227 des vertèbres. Dans les Solipèdes^ où le cervical descendant forme tout le sacro-lombaire, celui-ci ne dépasse pas l'apophyse transverse cervicale. LONG DORSAL jMorgagni ^ et Walther - ont fait chacun mention d'un cas dans lequel le long dorsal envoyait un faisceau à l'occipital. Cloquet l'a vu échanger quelques trousseaux de fibres avec le splénius, le petit com- plexus et le transversaire du cou. Sur deux nègres où il atteignait la T cervicale, il s'anastomosait à la fois avec le transversaire du cou et le petit complexus (Ghudzinski). Les faisceaux lombaires transversaires peuvent ôti'e indépendants des faisceaux costaux, constituer un muscle spécial (Voy. M. lombo-stylien). Che/Ae r/oi-i/ie le long dorsal remonte, au dire de Duvernoy, jusqu'au rachis cervical et même jusqu'à l'occi- pital. LONG ÉPINEUX DU DOS Arnold a proposé de le réunir au long dorsal et au sacro-lombaire pour en faire un seul muscle, le M. extensor dorsi. Henle ' et le profes- seur Macalister l'ont vu n'avoir que trois faisceaux d'origine. Une réduction plus considérable est très rare. Il est quelquefois inséparable du transversaire du dos. LONG ÉPINEUX DU COU Il peut faire défaut en partie (Macalister) ou en totalité (Gegenbaur). J'ai vu plusieurs fois ses faisceaux distincts les uns des autres. Dans des cas observés par Theile^et Henle ^ il envoyait des trousseaux défibres ' Morgagni. Advers. anal., XI, p. 38. - Walther. De articul. lifjamentis et musculis /tominis, Leipzig, 1728, p. 70. ' Ilenle. Mushellehie, p. 39. ^ Theile. Loc. cil. suprù, p. 167. MIenle. Muskelleltre, p. 41. 228 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME au grand droit postérieur de la tête et au grand complexus. Henle a fourni une bonne description de ce muscle et de dix-neuf de ses anomalies. (Henle. Milliers Archiv., 1837, p. 297.) MULTIFIDE Un ou plusieurs de ses faisceaux peuvent être absents. Sœmmer- ring * et Albinus ont signalé le défaut de présence de celui qui pro- vient de la 7" cervicale. Theile a trouvé le premier divisé à son ori- gine en deux corps dont l'un provenait de l'apophyse épineuse et l'autre du bord inférieur de l'arc postérieur de l'axis. Calori a vu un faisceau de ce muscle se porter de la 2" et de la 4® côtes à la 5" et à la 6 vertèbres cervicales -. ROTATEURS DES VERTÈBRES Ces muscles qui ont été décrits d'abord par le professeur Theile ^ puis par Weber, Gunther, Milde et Cloquet, étaient, jusque dans ces dernières années, passés sous silence ou à peine indiqués dans les traités classiques d'anatomie français. Les rotateurs longs aussi bien que les rotateurs courts peuvent être divisés en fascicules et les uns, aussi bien que les autres, manquer dans un ou dans plusieurs espaces intervertébraux. La division du transversaire épineux en M. semi- spinatis dorsi et cervicis, multifidus et rotatores longi et brèves est bien difficile, sinon impossible, chez la généralité des animaux. INTERTRANSVERSAIRES Un intertransversaire quelconque peut faire défaut, être dédoublé ou franchir l'apophyse transverse de la vertèbre située immédiatement au-dessus de lui. Le M. singularis coUi de Sandifort, qui s'étend de l'apophyse transverse de la 5® cervicale aux apophyses transverscs des ' SœmmerriDg. I.oc. cit., jj. lOJ. -Calori. Mem. délia Acad. délie se. delV Inslilulo di Bologna, t. VI, p. 137. ■ Theile. Muller's Arch., 1839, p. 103. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 229 2® et 3' cervicales ', le M. transversalis cervicis 77icdius do Kraiisc et de Tôrnblom, qui s'étend do la 2* à la 6" on à la 7*^ cervicale-, le M. transversalis cervicis anticus de Knolt et Rctzius, qui s'étend de la 4° à la G° cervicale, sont de loncjs intcrlransversaires\ Ainsi que M. Knott, j'ai vu un long- inlertransversaire qui se portait de la 6^ cer- vicale à l'axis. Anatomie compauée. — Des muscles longs in ter trans versa ires ou intertransversaires communs, c'est-à-dire des muscles allant d'une apophyse transverse à une autre en sautant une ou plusieurs ver- tèbres existent à l'état constant chez nos divers animaux, notamment dans les Ruminants^ les Porcins, les Carnivores. Ainsi M. Chauveau décrit comme annexe du grand droit antérieur de la tète, sous le nom de trachélo-atlo'idien, un muscle cylindroïde volumineux, couché sur les insertions trachél|ennes du grand droit antérieur, en avant de l'émergence des nerfs cervicaux et s'insérant, d'une part, à l'aile de l'atlas en commun avec le petit complexus, de l'autre sur les prolongements costellaires des apophyses trans- verses des 3", i% 5" et même 6® cervicales par autant de faisceaux successifs. 11 est clair qu'il s'agit là d'un muscle auquel convien- drait parfaitement le nom de long intertransversaire antérieur du cou. Il fait défaut chez les Solipèdes ; mais il existe chez les Carnivores. "Strauss-Durckheim le décrit dans le cliat sous le nom de premier isocèle. « Il faut aussi considérer, dit M. Leshre % comme un autre long intertransversaire du cou des animaux un muscle assimilé à un scalène par presque tous les auteurs, muscle appliqué sur les tubercules pos- térieurs des apophyses trans verses, le long des insertions cervicales de l'angulaire de l'omoplate, et formé de plusieurs faisceaux succes- sifs et chevauchants qui sautent chacun une ou plusieurs vertèbres. Le dernier faisceau se termine à la première apophyse transverse dor- sale et à l'extrémité articulaire de la première cote ; le premier s'élève plus ou moins haut sur les apophyses transverses cervicales, jus- qu'à la o" dans le lapin., jusqu'à la 3° ou la i" dans les Solipèdes, les Ruminants, le porc, jusqu'à l'aile de l'atlas dans les Carnirorcs. Ces ' îsandifoi't. Exei-c. anuL, I3d. I, cap. vi, p. 1)3. - Krause in Knott. l'roceed of Ihe Roi/ Irish. Acad., 1881, p. 41.j. ' Retzius. Forhandltiifjer ved Skandlhacis/,- luiltirforsk, 1841. p. TOT. *Lesbre. Loc. cit., p. 62. 230 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME divers faisceaux au nombre de 3, 4, 5, ou davantage, suivant les espèces, s'associent et s'unissent en une sorte de long interlransver- saire 'postérieur, situé en arrière de l'émergence des nerfs cervi- caux. On constate qu'un organe tout à fait semblable a été signalé chez l'homme par Tornblom sous le nom de transversalis cervicis mcdius. (( De même Retzius a fait connaître, sous le nom de transversalis cervicis anterior, un autre muscle anormal qui rappelle de tous points le long intertransversaire antérieur des Carnassiers. » Le M. transversalis cervicis médius est, d'après Tornblom, principale- ment prononcé dans le chat et le chien. Ce n'est pas tout. Il peut exister dans la région du cou d'autres intertransversaires communs que l'on pourrait qualifier d'obliques. Par exemple, dans le bœuf, on voit deux ou trois faisceaux obliques ascendants s'attachant sur les prolongements costellaires des 4°, 5° et 6" apophyses transverses cervicales et se terminant chacune sur le tubercule postérieur de l'apophyse transverse de la 2" ou de la 3° ver- tèbre précédente. Ces petits muscles adhèrent beaucoup aux inter- transversaires courts ou propres qu'ils recouvrent, mais ils s'en dis- tinguent très facilement non seulement parce qu'ils sautent une ou plusieurs vertèbres, mais encore par la direction de leurs fibres qui croise en X celle de ces derniers. La connaissance des divers intertransversaires comtnuns des animaux n'est pas encore suffisante pour permettre dès maintenant de les classer et de les dénommer tous. Quant aux intertransversaires propres de nos Mammifères domes- tiques, ils n'existent parfois qu'à l'état rudimentaire, surtout les courts intertransversaires postérieurs du dos et des lombes. INTERÉPINEUX Ils manquent souvent d'un côté et même des deux côtés. L'un ou l'autre d'entre eux peut se prolonger entre les arcs vertébraux. Quel- quefois cette prolongation a lieu pour les deux faisceaux d'une même paire ou pour les faisceaux de plusieurs paires. Los interépineux manquent chez les 5o/z/)èf/é'5 ; mais on les trouve bien développés chez le bœuf, surtout dans la région dorso-lombaire ; il en est de môme chez le chien. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 231 DROIT LATÉRAL DE LA TÊTE Henle l'a vu faire défaut et Theile constitué par deux corps charnus par suite de la différenciation du faisceau interne naissant de l'atlas. K Ne faut-il pas voir dans cette dernière anomalie, dit M. Testut, la reproduction entre l'apophyse transverse de l'atlas et celle (apophyse jugulaire) de l'occipital d'un double feuillet musculaire, disposition qui est la règle pour les espaces intertransversaires sous-jacents? » Le droit latéral étant un muscle intertransversaire, l'intertransversaire postérieur du couple vertébral occipito-atloïdien dont l'intertransver- saire antérieur est le petit droit antérieur de la tète (voy. ce muscle), cette manière de voir semble très plausible. Elle n'est cependant pas à l'abri de tout reproche. Si certains anatomistes admettent trois ver- tèbres crâniennes, il en est d'autres qui en admettent quatre et même davantage. D'autre part, le fait que le crâne primordial est continu, que les os de revêtement ne sont jamais cartilagineux comme les ver- tèbres et qu'ils possèdent une toute autre origine que les parties basi- laires, enfin le fait que dans le crâne des Vertébrés inférieurs [Poissons) l'on ne trouve rien de comparable aux vertèbres, toutes ces considé- rations donnent le droit de mettre en doute la théorie vertébrale du crâne des Mammifères. MUSCLES SURNUMERAIRES Transverse de la nuque (voy. Muscles de V oreille). Interépineux superficiel. Quelques Mammifères , par exemple la marte et la loutre, ont un muscle interépineux très fort, qui est appliqué sur les interépineux ordinaires auxquels il est uni d'une manière intime ; il s'étend de l'apophyse épineuse de la première vertèbre dorsale à la deuxième cervicale. Chez le phoque, un muscle semblable s'étend des 4® et 5^ vertèbres dorsales aux 3" et 4" cervicales ; ce muscle est entièrement séparé des 232 VABUTIO.XS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME interépineiix sous-jacents qui sont, dans ce genre, également fort développés. Meckel. qui a cherché en vain dans les autres ordres ces deux muscles, les a rencontrés quelquefois, par anomalie, chez Ihomme'. Occipito-scapulaire. Syn. : Wtomboide antérieur ;Meckelj: lihombo'ide occipital (Mûrie et Mivart : Rhomboïde de la tête (CoTierj: Levator seapulse minor tel poslertor Douglas et Burmeister. James): Releteur propre de l'épaule (Bourgelat : Levaior anguli scdpulae rel scapidee minor KranseJ; Angulaire dorsal de Vomoj/late (EJlenberger et Baum. etc.)- Ce muscle a été découvert chez l'homme par Wood en 1866"-. Rubané- allongé, il s insère en haut au tiers interne de la lèvre inférieure de la ligne courbe supérieure de l'occipital, immédiatement au-dessous du trapèze qui le recouvre, ou au-dessous du trapèze et du cléido-occipital lorsque ce dernier muscle existe, en dedans du splé- nius de la tète et superficiellement au grand complexus. De là, il se dirige obliquement en bas et en dehors entre le trapèze et le splénius. et s'insère en bas, sur le bord spinal de 1 omoplate au niveau de lori- gine de Tépine de lomoplate, et un peu dans la fosse sous-scapulaire. Les fibres scapulaires terminales sont toujours plus ou moins fusion- nées avec celles des rhomboïdes. Ce muscle, qui peut confondre également ses fibres supérieures avec celles de roccipital, est assez rare. Outre Wood. il a cependant été signalé dans lespèce humaine par Macalisler. Testut. Knott (3 cas). Je 1 ai trouvé deux fois ". AxATOMiE COMPARÉE. — En 17"o, le docteur James a décrit chez le chien, sous le nom de levator scapulas minor vel poslerior, un muscle séparé des rhomboïdes, mais sitaé dans le même plan, et inséré en haut, à la ligne courbe supérieure de l'occipital, au-dessus du splénius et, en bas, à l'angle supérieur du bord vertébral du scapulum, super- ficiellement au petit rhomboïde avec lequel il confondait quelques- unes de ses fibres. Sous le nom de levator scapulœ major vel anterior, il a décrit également chez le même animal un muscle rubané étendu 'Meckel. Anal, comp., i. VI, p. 151. * Wood. ProceeA of theroy. «oc, mai 1867 et PhiloHopliic. TramacL of roy. Soc, juin i869, p. 84 et suiv. " Voy. Le JDouhle. Reçue d'Anlhropol., 1888, p. 429 et suiv. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 233 de Tapophysc Iransversc de la première vertèbre cervicale à l'extré- mité externe de l'épine de l'omoplate. Ces deux muscles répondent évi- demment chez l'homme à l'occipito-scapulairc et au levator clavicula'. Le premier a été appelé rhomboïde antérieur par Meckel. Il l'a trouvé chez les Lémuriens, le mar/ot, la taupe, le hérisson, où il consti- tue un muscle indépendant, partant de l'angle du scapulum ; chez le coati, le tatou, la marte, le potto, ïours, Vhijène, le blaireau, le chien, le chat, \q porc-épic, la marmotte et le Bidelphys marsupialis, où il est joint aux autres rhomboïdes ; chez le castor, où il est isolé en partie de ces muecles. Dans le recueil des planches de myologie de Cuvier et de Lauril- lard, il est appelé rhomboïde de la tête et représenté dans le calli- thrix, le magot, le Papion mormon, le coati, le sajou, le marmouset, la panthère, ïours noir, le blaireau, la f/enette, le chien, à l'état d'isole- ment complet, ïl est moins indépendant dans le hérisson, la taupe, le tatou, Vorycterope, ï hippopotame, le pécari, le cochon, le lièvre, le grand blaireau, le paca, V agouti, le capijbara, le porc-épic, le lapin, Y écureuil, le kangourou, Xt'è Kangourou-rats, V ornithorynque ai les Pha- langers. Il est très reconnaissable chez le lion, bien qu'il adhère aux autres rhomboïdes '. Il est indiqué par Humphry- et Galton^ dans VOryctcropus Capensis; et par Gallon seul, dans le Tatou à six bandes, et par Humphry seul, dans le phoque. Krause l'a disséqué chez le lapin et l'appelle levator anguli scapulœ cel scapulx minor '', Ellenberger et Baum dans le chie?i et le nomment angulaire dorsal de t omoplate . Mivart et Mûrie l'ont vu chez ce même animal. Ces deux derniers anatomistes le décrivent aussi dans VHyrax Capensis, où il est uni aux autres rhomboïdes, et dans le lièvre et le cochon a Inde sous le nom d'occipito-scapular, de rhomboï- deus capilis, do rhomboïdeus occipitalis °, Dans YEchidna hyslrix, Mivart dit que le rhomboïde cervical va jusqu'à l'occipitaP. Bourge- lat en fait mention chez divers Animaux domestiques sous le nom de releveur propre de f épaule. ' Anal. C'jnip. l'aiis, 1S."m. -Journal nf aittif. and pIu/s., mai 1808, p. 299. ^ Trans. Linn. Soc, vol. XXVI, p. 290 et ô"2ô. 'Kraiise. Anaf. des Kaninchens.Le\[y/.ifl, I86.*>. S. 101. ■' Murie ft Mivart. Proceedinr/s of the Zoolo'/lcal Societ'/, april 1865, p. 335. et jiino 186.!. p. 393. "Mûrie. Trans. Linn. Societij, vol. X.W, 1866. 234 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Le professeur Wood a bien étudié et a donné le dessin de l'occi- pito-scapulaire dans le Macacus radiatus, le hérisson, la taupe, le chien, le chat, le blaireau, la belette, le lapin, Vécureuil, le rat de Nor- loège, le surmulot, où il atteint un grand développement. Strauss- Durcheim l'a rencontré dans le chat. « Dans le porc et les Animaux carnassiers on trouve, dit M. Lesbre, indépendamment du rhomboïde indivis très développé, équivalent aux deux ihomboïdes de l'homme, un faisceau bien isolé qui s'étend de l'angle cervical du scapulum jusque sur le côté de la protubérance occipitale. » En somme, sauf chez Yhomme et les Anthropoïdes, l'occipito-scapu- ]aire est assez commun dans la série animale où il est tantôt partiel- lement distinct, tantôt totalement distinct du rhomboïde indivis ou divise et dont il n'est, vraisemblablement, qu'un faisceau différencié. Rhombo-atloïdien. Le professeur Macalister a donné, en 1866 [Proceed. of ihe Roy. Irish. Acad.) ce nom à un muscle qui s'insère supérieurement à l'apo- physe transverse de l'atlas, au-dessous et entre l'angulaire de l'omo- plate et le splénius du cou, et inférieurement, à la face profonde du petit ou du grand rhomboïde. Tandis que les insertions externes du muscle se font toujours à la face profonde des rhomboïdes qui le mas^ quent, superficiellement au splénius mais séparées de lui par le tendon d'origine du petit dentelé postérieur et supérieur, ses insertions internes sont essentiellement variables. M. Macalister l'a vu se fixer aux apophyses épineuses des deux pre- mières dorsales, de la première et de la troisième dorsales, des deux dernières cervicales ou seulement à l'apophyse épineuse de la sep- tième cervicale. Henle et Sandifort ont noté des cas dans lesquels il avait pour origine les sixième et septième vertèbres cervicales \ Clason a disséqué un sujet chez lequel il se détachait de la première et de la seconde vertèbre dorsales'^ ; Budge et le docteur Knott ont signalé deux faits identiques '. F. Walther a décrit le rhombo-atloïdien sous le ' Sandifort. Opusc. cit., iib. II. -Clason. Upsala, Laliuref, Bd. II, p. 417. 'Budge. Ifenle u. l'f'ei/fer's ZeifscJmif't, Bd. VU, p. 273, 3 Reihe. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 235^ nom <\q muscidus singularis splenii accessorius, vel adjulor splenn\ et Krause sous celui de splenius accessor'ms. ïl est plus commun que le précédent. Wood l'a Irouvé 3 fois sur 36 sujets ; le docteur Knott, 6 fois sur 75, et Krause 8 fois sur 100 ; ce qui donne 17 fois sur 211 sujets, soit à peu près 1 fois sur 12. — Je l'ai observé 4 fois, dont une fois sur ime femme. Dans tous mes cas il était unilatéral et siégeait à droite, mais il peut être bilatéral. Wood, Macalister et ïestut voient dans ]e rhombo-atloïdien une variété du rhomboïde de la tète. Pour moi, ainsi que pour Krause, Walther et Gegenbaur, c'est tout simplement un faisceau du splenius qui a été séparé de la masse de ce dernier par le petit dentelé posté- rieur et supérieur au-dessus duquel il est venu se placer. Le petit dentelé postérieur et supérieur est, en elfe t, par son tendon d'origine, étranger à la région dorsale. Cette disposition est due à la même cause que celle que l'on rencontre très rarement et où le petit dentelé postérieur et supérieur se trouve interposé à l'aide de son tendon d'origine entre le splenius de la tète et le splenius du cou, ce dernier se trouvant placé au-dessus de lui (voy. M. splenius^ petits dentelés et rostaux). Omo-trachélien. Syn. Lcvator scaptilae major vel anterior de Douglas et Bunneister; omo ou acroniio-lra- iOiélien de Guvier et Mockel ; acromiu-basilalre de Yic(i-d"Azyr ; duvio-lruchéllen de- (Ihurch et Duvernoy ; baslo-Inoneralis de Krause : Kopf-arm-Muskel de Peyer ; Iransverso- scapulalre de Strauss-Uiirckheim : oma-a/lan ficus de Ilaughton ; cervico-humeralis de Huuiphry ; mastoido-acroinlo-clavicaluire de Lannegràoe ; omo- cervical de Bischotf: cleido-omo-atlunliciis, cleido-epiatrophicus et trachelo-claviculurisimus de Gruber: cleido- omo-transversaire de Testut ; Leva/or clavicttlœ, des uiithropologisles français; accessoire dit trapèze de Cruveilhier; transverse du scapulum de Lesbie, etc. « Selon l'indication très exacte de Bischolf, dit le professeur Hart- mann ^, les quatre espèces à' Anthropoïdes possèdent toutes un muscle qu'on n'a jamais observé chez l'homme. Ce muscle s'étend de la partie externe de la clavicule jusqu'à l'apophyse Iransverse de la 1 "" cervi- cale... 11 se retrouve avec une origine variable (sur l'acromion, sur l'épine scapulaire) chez les autres Singes. Contrairement à Huxley, l'anatomiste de Munich considère ce muscle comme «une preuve écla- tante de la parenté de tous les Singes entre eux ». * Walther. llaller's Dispul. Anal, selectœ, 1733, vol. VI. p. ô89. - Hartmann. Les Sinr/es antliropoides et l'/iomme, cit. p. 12i. 236 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Or Broca n'a pas rencontré le muscle en question chez le chimpmizé ni le gorille et il a été rencontré chez l'homme par Cuvier, Lanne- grâce, Mac-Whinnie^ Davies-Colley^, Gruber ', Kelch'% Gruveilhier^ Perrin ^ Macclonald Brown'^, Walsham*, Theile^, Knott, Ghudzinski, Wood, Macalister, Testut ^^ etc. Wood l'a trouvé chez 4 hommes sur 131 et chez 1 femme sur 71, soit 3 fois sur 202 sujets ou approximati- vement 3 fois sur iOO. Pour M. Macalister, cette proportion serait toutefois trop forte et le muscle en cause n'apparaîtrait que chez 1 sujet sur 60^'. J'ai consigné ces faits ainsi que la plupart de ceux qui vont suivre dans mon article Omo-trachélien du Dictionnaire ency- clopédique des Sciences médicales de Dechambre, paru avant l'ouvrage de M. Testut sur les anomalies musculaires, et dont la lecture eût préservé le professeur de l'Université de Berlin de l'erreur dans laquelle il est tombé. Exposer tous les modes de conformation de l'omo-trachélien chez l'homme serait trop long; je me bornerai donc à indiquer les princi- paux et à les comparer à ce qui existe dans la série animale. Il peut naître : a) Du tubercule postérieur de l'apophyse transverse de l'atlas (cas de Gruveilhier) ; b) Du tubercule postérieur de l'apophyse transverse de la 3® cervi- cale (cas de Wood) ; c) Du iwhQYcwla postérieur de l'apophyse transverse de la 6° cervicale (cas de Kelch et de Knott) ; d) Du tubercule postérieur des apophyses trans verses de l'atlas et de l'axis (cas de Wood, de Gruber, 2 cas personnels) ; e) Du tubercule postérieur des apophyses transverses des 4 premières cervicales (cas de Wood) ; 'AL ^^hmnie. Londonmed. fjaz., 1846, p. 194. - Davies-Colley. Guy's HospUal reports, 1873. ^ Gruber v« Ileiîle. Mushellehre, p. 110. *Kelcli. Beiiràrje zur pathologischen Ânat. Berlin, 1813, XXI V, S- 32. "Gruveilhier. Anat. descript., 2" édit., t. II, p. 49. "Perrin. Medic. Times and gaz., 1872-73. ■> M. Brown. Journ. of anat. and ph>js., 1880, p. i)12. * Walshau]. Loc. cit. passim. » Theile. Encyclopéd. anat., p. 153. '"Knott, Ghudzinski, Wood, Macalister, Testut, Guvier, Lannegràce. I.oc. cit., suprà. " Eu ce qui nie concerne, je Tai cherché en 1890 sur 72 sujets, dont 38 hommes et 34 femmes, avant de rencontrer le spécimen sur lequel j'ai pu m'assurer de son mode d'innervation. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 237 f) Du liibeiculc postérieur des apophyses Iransverses des 4* et a" cervicales (cas de Theile) ; Et se terminer sur l'extrémité externe de la clavicule ou sur l'acro- mion. Il peut être unilatéral ou bilatéral, segmenté à l'une ou à l'autre de ses extrémités, échanger quelques fibres avec la portion clavicu- laire du trapèze. Sur l'homme où je l'ai disséqué en 1890, et où il provenait des deux premières cervicales et se fixait au tiers externe de la clavicule, vis-à-vis du tubercule d'insertion du ligament conoïde, au-dessous des libres du trapèze, j'ai eu la bonne fortune de pouvoir m'assurer, à droite et à gauche, qu'il recevait une branche du rameau Irapézien du plexus cervical profond. L'omo-trachélien est donc com- pris dans le même groupe musculaire que le sterno-cléido-mastoïdien et le trapèze. Henle en le rattachant au sterno-mastoïdien et Cruveil- hier et Gruber au trapèze ne s'étaient donc pas mépris. En 187G, le professeur Gruber a décrit sous le nom de cleido-epistro- pJiicus dans les archives de Du Bois-Reymond, His et et Brailne \ un faisceau musculaire qu'il a vu se porter de l'apophyse transverse de l'axis, en dedans du tubercule antérieur sur la face supérieure de la clavicule. Gruber, après avoir observé que l'omo-trachélien s'attache aux tubercules postérieurs des vertèbres cervicales est par conséquent un muscle rétro-transversaire , tandis que le cléido-axoïdien est un muscle pré-transversaire a ajouté : « 11 existe donc chez l'homme des muscles cleido-cervicales [omo-traché liens) , qui peuvent avoir la signifi- cation de muscles propres aux animaux et d'autres muscles cleido-cer- vicales [cléido-axo'idiens) qui n'ont décidément rien de commun avec ceux des animaux et qui sont propres à l'homme ». Sans doute il faut admettre dans l'omo-trachélien deux variétés : un omo-trachélien rétr-^-transversaire et un omo-trachélien pré-transversaire, mais ce der- nier — je le démontrerai dans un instant — n'est pas plus spécial à l'homme que le premier. Outre Gruber, le cléido-axoïdien a été signalé par Kelch, Theile et Yeau". Gruber a encore appelé l'attention des anatomistes sur un autre muscle cervical anormal, qu'il a appelé M. trachelo-clavicularis imus^. Le muscle trachélo-claviculaire profond a été retrouvé par Knott\ le ' Gruber. Arch. f. anat. u. phys., 1876, p. 61, 739 et 759. - Veau. Ballet, de la Soc. anal, de Paris, 1893, p. 168. * Gruber. Arch. f. anat. u. ph;js., 1876, p. 7û7. ^ KnoU. Journ. of anat . and phys., 1880, p. 139. 238 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOxMME professeur Testut ' et moi. Dans le cas de |Griiber, il se détachait du tubercule antérieur de la 6" vertèbre cei'vicale (tubercule carotidien de Chassaignac) et se terminait sur la clavicule à 4 centimètres en dehors de l'articulation sterno-claviculairc ; dans celui de Knott il naissait également du tubercule carotidien, mais allait se fixer sur la face postérieure du trapèze et par Fintermédiaire de ce muscle au tiers externe de la clavicule; dans celui du professeur Testut il se portait du tubercule antérieur de l'apophyse transverse de la 3° cervicale sur la face supérieure de la clavicule, à 1 centimètre du bord externe du cléido-mastoïdien. Dans le mien observé, à droite seulement, chez une femme, il provenait du tubercule antérieur de l'apophyse trans- verse de la i*" cervicale et se perdait sur l'extrémité acromiale de la clavicule. Pour Gruber, le trachélo-claviculaire profond n'est qu'un « scalène surnuméraire égaré sur la clavicule ». C'est, comme le cléido-axoïdien, tout simplement un omo-trachélien pré-transversaire. Ce qui le prouve, c'est qu'entre le cléido-axoïdien et le trachélo-claviculaire profond de Gruber on trouve aussi tous les intermédiaires comme insertions au rachis cervical et à la clavicule. Dois-je ajouter que les scalènes sont des muscles qui se rendent aux côtes et que la clavicule n'appartient pas au système costal. AxATOMiE coMPAuÉE. — Lcs divcrscs formes de l'omo-trachélien humain s'observent chez les animaux. Dans le chimpanzé de Champ- neys il se portait de l'occipital sur la moitié externe de la clavicule ; dans celui de Deslongchamps -, de l'occipital et de l'atlas sur le milieu de la clavicule; dans celui de Testut, du tubercule antérieur de l'apo- physe transverse de l'atlas, à la clavicule, en avant du trapèze ; dans celui de jNIacdonald Brown, des tubercules antérieurs de l'atlas et de Taxis à l'extrémité acromiale de la clavicule^; dans le fœtus de gibbon de Deniker et le Gibbon cendré de Bischoff, de l'apophyse transverse de l'atlas jusqu'au bord postérieur de l'extrémité acromiale de la cla- vicule et même jusqu'à l'articulation clavio-acromiale ; dans le fœtus de gorille, \ejeu?ie gorille de Deniker elle gorille adulte de Duvernoy, du tubercule de l'arc antérieur de l'atlas, jusqu'au bord postérieur de la clavicule, près de l'acromion. 'Testut. Trait, des an, musc, cit. p. 99. -Deslongchamps in Deniker. Recherc/tes sm- les Singes anlhvopoides, th. cit., p. 126. ^ Macdonald Brown. Journ. of anal, and phys., 1880, p. 012. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 239 Dans le fœtus de gorille cl le jeune gorille de Deniker, il était dé- doublé, en liant et dans le chimpanzé de Deslongchanips, en bas. Dans le fœtus de gorille, \q jeune gorille el le fœtus de gibbon M. Deniker s'est assuré qu'il est innervé par le nerf venant de la 4" branche anté- rieure du plexus cervical h\ branche trapézienne du plexus cervical profond de lanatomie humaine). Dans les Singes quadrupèdes l'insertion externe se transforme par suite de la station dillérenle et se fait à l'acromion [Papio mormon, magotK Cynocéphale splignx ' ou à l'épine de l'omoplate et à l'aponé- vrose sus-épineuse (guenon, bonnet-chinois^, Cercopithecus sabœus'). Le levator claciculœ est devenu un lecator scapulae. L'attache clavicu- laire reparaîtrait dans le magot (Meckel), le Cynocéphale Anubis^ (Champneys), le Nyclicebus tardigratus ou Petit loris (Mûrie et Mivart) et même chez les Chauves-souris. Chez Yorang de Duvernoy l'omo-tra- chélien attaché en dehors, à la fois à la clavicule et à l'omoplate, constituait un levator scapulx et claviculœ intermédiaire entre l'omo- trachélien des Singes bipèdes et des Singes quadrupèdes. L'omo-trachélien se rencontre normalement chez tous les Vertébrés à l'exception des Oiseaux, des Poissons et de l'homme. Il remplacerait, dit-on, les os sus-claviculaires qui chez les Poissons relient la clavicule au crâne (^?). L'insertion de ce muscle, en haut, à l'atlas et à l'occipital dans le c/<«mj!?a;i::e de Deslongchamps [Anthropoïde) et dans le Cyno- céphale Anubis [Singe quadrupède) établit, en ce qui concerne l'origine supérieure, une transition entre les Mammifères des ordres les plus élevés où cette insertion se fait aux vertèbres cervicales et les Mam- mifères oîi elle se fait au basi-occipital soit directement (le lapin, par exemple), soit par l'intermédiaire des droits latéraux de la tète [Pachy- dermes et Ruminants). Remarquons incidemment que chez le chim- panzé de Champneys l'attache occipitale existait seule. Dans le cheval et le chameau l'omo-trachélien provient de môme exclusivement, chez le premier, des cinq premières cervicales et chez le second, des o" et 6"^^ ' Wood. On a fjroup of varieties of tlie muscles of the human neclc, p, 98. * Broca. L'ordre des Primates, p. 313. ^ Testut. Trait, des anom. musc, cit. p. iOO. *. Mûrie et Mivart. Proceed. zoolog. soc, 1865, p. 336 et 1867. p. 80. ' Champneys. Journ. of anat. and phys., 1871, p. 178. •Use fixe en bas sur l'aponévrose scapulaire externe et sur la crête humérale, chez les Solipèdes, sur l'épine scapulaire chez les Ruminants, le porc et le chien. 240 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Quant au nom qu'il conviendrait de lui donner de préférence, il nous semble avec M. Lesbre que c'est celui de transverse du scapuhim. Les insertions externes et internes étant variables suivant les espèces ne sauraient être, dans tous les cas, la base d'une appellation juste \ Long droit latéral de la tête. Ce muscle a été décrit par Otto en 1830 (Otto, Path. Anat., 1830). Il s'étend du tubercule postérieur de l'axis à l'occipital. C'est un long intertransversaire. D'après Meckel, on trouve chez les Oiseaux, en plus du petit droit latéral de la tête, un grand droit latéral qui se porte des apophyses articulaires des trois premières cervicales à l'apo- physe basilaire, au-dessous du droit antérieur. Atloïdo-mastoïdien. C'est Winslow qui a appelé, le premier, l'attention sur ce muscle auquel il a donné le nom de M. reclus lateralis accessorius. En 1876, il a été l'objet d'un travail très consciencieux de la part du professeur Gruber (Gruber. Der musc, atlantico-mastoïdeus ^ Arch.f. an. u. phys.., 1876, p. 733). Il a été signalé aussi par Bankart, Pye-Smith et Philips, Krause et Knott. Il naît de l'apophyse transverse de l'atlas, entre le petit oblique postérieur et le petit droit latéral de la tête et se dirige obliquement, de bas en haut et d'avant en arrière, vers l'apophyse mastoïde à la- quelle il se fixe dans un point et dans une étendue variables. C'est ainsi qu'on l'a vu, et que je l'ai vu, se terminer : a). Sur le bord postérieur de l'apophyse mastoïde ; b). Sur le pourtour de l'extrémité postérieure et supérieure de la rainure digastrique ; c). Sur la crête mastoïdienne, entre le sillon de l'artère occipitale et la rainure digastrique. Quant à la longueur de la ligne d'insertion, elle oscille entre 3 milli- mètres et 2 centimètres. Le muscle en cause peut être rubané, cylindrique ou fusiforme (un cas observé par moi chez une femme). II est logé dans un triangle ' Lesbre. Loc. cil., p. 43. MUSCLES DE LA NUQUE ET DU DOS 241 limité, en dedans, par le pelil oblique, en dehors, par l'apophyse mas- toïde, en bas par une ligne qui réunirait le sommet de l'apophyse mastoïde à l'apophyse Iransverse de l'atlas. Winslow dit qu'on le ren- contre « quelquefois », Knolt l'a trouvé chez 4 sujets sur 33, Krause chez 30 sur 100, Gruber H fois sur 50 dont 45 hommes et 5 femmes (4 fois des 2 côtés et 7 fois à gauche) et moi, 9 fois sur 52 dont 30 hommes et 22 femmes (6 fois chez l'homme, 4 fois des 2 côtés, 2 fois à gauche et 3 fois chez la femme, 2 fois des 2 côtés et 1 fois à droite), soit en tout 54 fois sur 235 ou approximativement chez 25 ou 26 p. 100. M.Testut, qui admet la théorie vertébrale du crâne de Goethe, d'Oken, de Bojanus, de Blanville, d'Owen, etc., regarde l'atloïdo-mastoïdien comme un droit latéral qui a franchi l'apophyse transverse de la ver- tèbre occipitale, l'apophyse jugulaire à laquelle il s'insère d'habitude, pour gagner l'apophyse transverse (apophyse mastoïde) de la vertèbre sphéno-temporo-pariétale située plus haut, autrement dit comme un long intei'transversaire . J'ai montré ce que valait cette théorie (Voy. M. droit latéral de la tête.) Ce qui est hors de doute, c'est que l'atloïdo- mastoïdien a été retrouvé chez le Troglodytes Aubryï par Alix et Gra- tiolet, et chez le jnurin par Maisonneuve. Lombo-stylien. Ce muscle sur lequel j'ai appelé en 1880, à Alger, au congrès de V Association française pour r avancement des sciences, l'attention des anatomistes, a été signalé d'abord par Broca dans la série animale et par moi chez un homme et chez une femme oij il existait à droite et à gauche. Depuis il a été retrouvé par M. Chudzinski chez un nègre où il était également bilatéral. (Com. écrite.) Broca auquel il doit son nom l'a décrit en ces termes ' : « Il y a, chez les Singes non anthro- poïdes et chez les autres Mam?7iifères, dans la masse sacro-lombaire, un muscle qui s'étend en arrière jusqu'à la queue et qui se termine en avantpar des faisceaux musculo-tendineux, sur les vertèbres lombaires et sur les fausses dorsales, c'est-à-dire sur les vertèbres du train pos- térieur, sur celles qui sont situées en arrière du nœud de la colonne vertébrale. Ces faisceaux de terminaison antérieure s'insèrent sur la ' Broca. Bullellns de la Société d'Anthropolofjie, décembre 1887, p. 654. 16 242 VARIATIONS DU SYSTÈiME MUSCULAIRE DE L'HOMME partie postérieure et latérale de chaque vertèbre entre la base de l'apo- physe costiforme et celle de l'apophyse articulaire, et se fixent sur une apophyse assez longue et pointue, appelée apophyse styloïde, qui se dirige horizontalement en arrière et dont la direction récurrente contraste avec l'antéversion presque constante des apophyses costi- formes et des apophyses épineuses des mêmes vertèbres. » Les apophyses styloïdes lombaires existent chez les Pithéciens, les Cébiens, les Lémuriens, les Carnassiers, les Rongeurs, les Marsupiaux. Chez l'homme et les Anthropoïdes le lombo-stylien cesse de consti- tuer un muscle distinct; il se confond avec le muscle long dorsal et est représenté par les faisceaux lombaires transversaires de ce muscle complexe. L'insertion de ces faisceaux lombaires se fait exactement dans les points où aboutissent les faisceaux lombo-styliens des Quadrupèdes et, chez la plupart des sujets, elle est marquée par un petit tubercule osseux ou du moins par une rugosité circonscrite qui est le rudiment de l'apophyse styloïde. C'est seulement par anomalie que cette rugo- sité acquiert un développement suffisant pour constituer sur les deux dernières dorsales et sur les deux ou trois premières lombaires une véritable apophyse. Au total le muscle lombo-stylien est presque tou- jours uni au long dorsal et ne doit être regardé comme un muscle particulier, aussi bien chez l'homme que chez les Anthropoïdes, que lorsqu'il se présente à l'état d'indépendance absolue. MUSCLES DES PAROIS DE LA PôITRLXE GRAND PECTORAL Absence totale ou partielle. — L'absence unilatérale ou bilatérale du grand et du petit pectoral a été signalée par Forsyth ^ Deshayes ^j Berger^ (3 cas"). Kredel *, Poland\ Barkow ^ KoUiker', Iweedy*. Hut- chinson*, Littlewood ^'^, etc. L'absence des deux grands pectoraux seuls a été notée par Shepherd '^ sur sept fœtus anencéphales et par moi sur un, et celle du grand pectoral gauche seul par Burney Yeo'- sur un homme bien contornié. L absence unilatérale ou bilatérale delà portion claviculaire a été constatée par Nuhn'^. Quain ^\ Barkow '\ Cniveilhier'*. Gruber ^' et moi (2 cas) et l'absence des portions sterno-costale et abdominale du grand pectoral droit par les professeurs Macalister '* e4; ' Forsyth. Jahresbericht f. an. u.phys.. 1873. - Deshayes. Ballet, de la Soc. anat. de Paris. 1873. p. 205. ^ Berger. Arch. f. path. anat. u.phys., t. LXXII, p. 438, ' Kredel. Berl. Kl. Woch.. 1893. p. 967. ■* Poland. Guy's Hospital Reports, 1841. p. 191. " lh}x\i.o\f. .Monstra duplicia anunalium. Lips, p. "21. • Ivolliker. Varietœt. Beobacht., cit. suprà. * Iweedy. Lancet, 1879. ■' llulchiusou. Arch. of sunjery, 1893-1894, p. 342. '" Litlewood. Lancet, vol. VIII. p. 19 avec une {.l. " Shepherd. Journ. of anat. and phys., 1889, p. 303. '- lîiirney Yeo. Ibid., t. VII. p. 327. '' Nuhu. Untersuch. u. Beobacht., Ilei't, I. p. 19. " Quain's Anat.. p. 317. ''' lîarkow. Loc. cit. suprà, p. 21. '" Cruveilhier. Anat. descript., 2« édit.. t. II. p. Ik6. "dniber. Virchow's Arch., vol. XI, p. t2. '• Macalister. Cat. cit., p. 44. 244 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Hyrtr. Le défaut de présence, d'un seul côté ou des deux côtés, du faisceau sternal de la portion costo-sternale et de la portion abdo- minale a été observée par Giovanardi', Quain% Calori \ Sweedy ^ Turner", Kôlliker% Freund% Testut% Tersen'", Young^', Hung- tington'-, etc., et moi. Anatomie comparée. — La plupart des cas d'absence des grands pecto- raux relatés ci-dessus coïncide avec celle des petits pectoraux, des grands dentelés, etc., c'est-à-dire avec d'autres malformations éten- dues ou relèvent d'un processus morbide : atrophie musculaire pro- gressive, transformation fibreuse, traumatisme. Je n'ai donc pas à m'y arrêter. Il en est tout autrement de l'absence de la portion claviculaire ou de celle de la portion sterno-costale. « BischofT admet avec raison, dit M. Hartmann, que la portion claviculaire du grand pectoral n'existe pas chez Vorang^^. » Elle n'existe pas davantage chez Vatèle, le cerco- pithèque^ le macaque (}I[.q.c\^q\) . « J'ai lieu de croire, a écrit d'autre part Broca, que chez beaucoup de Singes la partie chondro-sternale n'existe pas. Il n'y en a, en effet, aucun vestige chez le cynocéphale **. » Chez le Cynocéphale sphynx^ oui; chez le Cynocéphale Anubis, non. Dédoublement du muscle. — Sur un sujet disséqué par Tiedemann la couche profonde du pectoral dédoublé n'avait pas de portion clavi- culaire ^^ Macalister a noté un cas dans lequel la portion sterno-costale était formée par deux couches et la portion claviculaire par une seule. Knott a vu et j'ai vu également le tendon d'insertion à l'humérus constitué par deux lames aponévrotiques insérées, l'une à la lèvre ' HyrtL Trattato di anat. delV aomo, trad. Buonsanti et Occhini, p. 349. - Giovanardi. Lo Spallanzanni, 1876, fasc. 3-4. ^ Quain. Loc. cit. sitprà, p. 233. * Calori. Mem. délia Accadem. di Bologna^ t. VII, série II. " Sweedy. Lancet, mars 1873. "Turner. Journ. of anat. and phys., t. Vil, p. 327. ■" Kôlliker. Varielœt Beobacht., cit. suprà, Wurzburg, 1877-1879. 8 Freund. Cit., par Berger. " Testut. Trait, des anom. musc, p. 30. '"Tersen. Utiio7i médic. du Nord-Est., XVIIP année, p. 130. " Young. Lancet, voL XXII, p. 19. '- Huntington. Treat. ahstract. of the New-York Acad. of se, vol. XXII. '' Hartmann. Loc. cit. suprà, p. 124. '* Broca. L'Ordre des Primates, p. 316. '" Tiedemann. Journ. compl. du dict. des Se. médic, 1830, t. VI, p. 272 MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRLNE 243 antérieure, l'autre à la lèvre postérieure de la coulisse bicipitale et entre lesquelles glissait le tendon glénoïdien du biceps. Le professeur Macalister a trouvé la même disposition, sauf que les deux lames étaient attachées, l'une et l'autre, à la lèvre antérieure de la coulisse bicipitale. Anatomie comparée. — Le tendon d'insertion à l'humérus du tendon du grand pectoral était dédoublé chez le fœtas de gorille de Deniker. Le grand pectoral est formé par deux couches distinctes dans le ci/clothurm (Humphry)', Varctomys (Milne-Edwards) -, Y aï, le coati, (Mcckel). Dans la civette ces deux couches sont réunies par de nom- breuses fibres auxquelles Young a donné le nom de pectoral intermé- diaire \ Dans les Mammifères domestiques on décril quatre muscles pectoraux dénommés par Girard : sterno-huméraU sterno-aponévro- tique, sterno-trochinien, sterno-préscapulaire. M. Ghauveau associe le sterno-huméral avec le sterno-aponévrotique pour en faire wn pectoral superficiel qui répondrait au grand pectoral de l'homme. Le sterno- trochinien, associé au sterno-préscapulaire équivaudrait au petit pec- toral de l'homme. Les auteurs allemands Leyh, Franck, EUenberger et Baum partagent lc\ manière de voir de M. Ghauveau. S'il faut en- croire Lannegràce, le grand pectoral s'insérerait normalement chez I-^s Anoures aux deux lèvres de u la coulisse bicipitale par un double tendon ». Connexions plus intimes des deux pectoraux. — Les deux grands pectoraux peuvent échanger, en avant du sternum, des trousseaux de fibres tendineuses ou musculaires plus ou moins nombreux, être même entièrement confondus. Anatomie comparée. — Dans le fœtus de gorille de Deniker les bords sternaux des grands pectoraux n'étaient séparés que par « un espace large d'un millimètre ». Ils sont unis dans la guenon (Testut), \(^ phoque commun (Duvernoy), la chauve-souris (Meckel), etc. Dans les Soli- pèdes les muscles pectoraux d'un côté ne sont séparés de ceux du côté opposé que par la carène sternale, sorte de bréchet cartilagineux dont le développement tient de l'épaisseur même des muscles disposés à ' Ilumphry. Jo«r«. of (tnal. and plujs., t. IV, \}. 25. -Milne-Edwards. Moiiof/niphie du Siphnei/s, 1868. ^ Young. Joiwn. of an. and phys., t. XIV, p. 170. 246 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME droite et à gauche. Dans les autres espèces domestiques les pectoraux des deux côtés s'adossent aussi au-dessous du sternum, mais par l'in- termédiaire d'un raphé fibreux, cet os n'ayant point de carène. Variations de la fossette de Morenheim. — De même que l'espace inter-pectoral l'espace delto-pectoral peut être plus ou moins large et même disparaître. L'union des portions claviculaires du grand pecto- ral et du deltoïde a été signalée par Macalister, Cheselden % Otto', Seiler^, Wood, Koster*, Perrin", Flesch^, etc. Dans tous ces cas la Yeine céphalique passait au-dessous des deux muscles fusionnés ou au-dessus de la clavicule. Anatomie comparée. — La fossette de Morenheim est plus ou moins prononcée dans les espèces simiennes. Dans le Gibbon cendré de Bis- choff, le bonnet-chinois et la 5^?/e;iO?i disséqués par M. Testut, et divers Lé?7iuriens de Madagascar rapportés en France par M. Milne-Edwards, le grand pectoral et le deltoïde étaient soudés. Dans certains Singes la veine céphalique croise normalement le bord antérieur de la clavi- cule pour aller se jeter dans un des gros troncs veineux du cou. Variations des insertions. — J'ai noté l'union du grand pectoral avec le deltoïde et celle des deux pectoraux. On a vu aussi la portion sterno-costale du grand pectoral naître seulement des 4 premières côtes ou, au contraire, s'étendre jusqu'à la 7*^ et la 8^ côte et la por- tion abdominale descendre jusqu'à l'ombilic et môme au-dessous. Sur une femme disséquée par Cruveilhier la portion claviculaire ne se fixait à la clavicule que dans l'étendue d'un pouce''. Dans un cas observé par M. Macalister le tendon externe était inséré sur le tendon glénoïdien du biceps. Chez les Anthropoïdes la ligne d'insertion du grand pectoral aux côtes, au sternum, à la clavicule et à l'abdomen est aussi variable que chez l'homme. Variations de l'interstice séparatif des différents chefs. — La sépa- ^ Cheselden, p. 85. - Otto. Pathol. anal., 1830, p. 249. " Seiler. Ohsej-v. anal., 1808, fasc. I. •'Koster, Nederl. Ai-chief., 1864, p. 369. ^Perrin. Joiini. of an. and phys., 1871, p. 234. «Flesch. Varielœl. Beobachl., cit. 'Cruveilhier. Anal, descripl., 2" édit., p. 146. MUSCLES DES PAROIS DE L.\ POITRINE 247 ration complète du chef claviculairo du chef storiio-costal a été signalée parEllis, Vrolik, Flesch, Testut, etc. Je l'ai observée plusieurs fois. L'in- dépendance de chacun des trois chefs a été trouvée chez le blanc par M. Macalister et Knott, et chez le nègre par Cuvier, Laurillard et Chudzinski. Ce vice de conformation est plus rare que le précédent et que celui qui consiste dans l'isolement et la portion ventrale du reste du muscle bien conformé. J'ai cinq dessins de la division en fascicules de la totalité du grand pectoral. Anatomie comparée. — « Chez le clihnpanzéai le gibbon le grand pectoral présente, dit le professeur Hartmann, une séparation nette des portions destinées à la clavicule et au sternum. » Elle n'existait cependant pas dans les cliimpanzés de Champneys, de Macalister, de Broca. Chez le fœtus de gibbon du docteur Deniker la portion claviculaire était de môme à peine distincte de la portion sterno-costale. Dans le gorille les dimen- sions de l'espace compris entre les chefs supérieur et moyen du grand pectoral paraissent grandir suivant l'âge et être en rapport avec le développement des sacs laryngiens. Chez le fœtus cet espace est à peine de 1 millimètre, chez le jeune gorille de o millimètres, et chez le gorille adulte de 2à 3 centimètres. L'interstice séparatif en question a été trouvé par Vrolik dans le Cynocéphale niandrill\ Connexions plus intimes avec les muscles voisins et faisceaux surnu- méraires. — On a signalé des faisceaux musculaires qui ratta- chaient le grand pectoral à la capsule de l'épaule (Gruber, Boyer -, Pye-Smith, Ilowse et Colley, Sœmmerring', Chudzinski, Cruveilhier Testut, Calori '), à la capsule de l'épaule et au muscle sus-épineux (Sœmmerring), au sus-épineux (Horner) à l'apophyse coracoïde, à la petite tubérosité de l'humérus (Wood, Macalister, Perrin), à l'aponé- vrose d"envelo})pe du coraco-brachial, au tendon de la courte portion du biceps (Knott, 3 cas personnels), au petit pectoral, au muscle prés- ternal ou à l'aponévrose antibrachiale (Gruber^, Macalister, Gegen- baur) . 'Vrolik. in Broca. L'ordre des Primates. - Boyer. Trait, co/uplel d'anat., 1815, p. 116. ^Sœmmerring. Loc. cit., p. 220. ' Galori. 7 cas sur 50 bras e.xaminés. ^Gruber. Virctiow'.^ Arc/t., 1876, p. ;i98 ; Arch. f. an. u. plnj.'i., 187.S, p. iOl el Méni. de VAcad. Imp. de Satnt-Pélersbourf/, 18tJ0-l872. 248 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME M. Testiit a trouvé un trousseau de fibres musculaires qui se por- taient de la face superficielle du grand pectoral aux 3° 4" et 5" carti- lages costaux. Anatomie comparée. — Chez les Amphibiens le grand pectoral, qui naît des myotomes ventraux 6, 1, 8 et 9, s'insère sur le trochanter avec le grand dorsal et le deltoïde, tout près du sus-épineux. Peu à peu son tendon humerai se déplace et descend sur la crête sous-tro- chantérienne qui constitue la lèvre antérieure de la coulisse bicipitale oiî il est fixé chez Fhomme : plus l'animal occupe une place élevée dans l'échelle des êtres, plus rinsertion externe de son grand pectoral s'abaisse et se rapproche du point oii elle se fait chez l'homme. En se modifiant dans les divers organismes le grand pectoral est successive- ment en rapport avec les tubérosités humérales, la capsule de l'épaule, le sus-épineux, le coraco-brachial, le biceps. Dans les Anthrojjoïdes même on a retrouvé anormalement les inser- tions vicieuses du tendon externe du grand pectoral humain. Dans les gibbo7is de Huxley et de Chudzinski, ce tendon était inséré sur celui de la courte portion du biceps. Un faisceau surnuméraire du grand pectoral se portait sur le grand trochanter dans le gorille adulte de Hartmann^ et sur le tendon de l'aponévrose de la courte portion du biceps dans le jeune gorille de Deniker. Chez Yorang de Duvernoy un faisceau nettement dilférencié et venant des 8° et 9° côtes allait s'in- sérer en dedans et au-dessus de la portion sternale. Le grand et le petit pectoral du Cynocéphale Amibis sont à peu près inséparables (Champneys). Ghondro-épitrochléen. — Syn. : Humero-abdominalis de Klein ; abdomino-Jiitméral de Diigès; chondro-epitrochlearis de Wood; brachio- abdominalis de Zenker; brachio-laieralis de Humphry; jyor//o-rt^£/o»2z- nalis pectoralis majoris d'Ecker et de Maisonneuve ; pars abdominalis pectoralis majoris de Ilis ; troisième pectoral de Broca et de Pozzi ; 2Jecloralis quarlus de Haughton et de Macalister ; portio pyramidalis jiectoralis majoris de Rolleston et de Galton ; faisceau supplémentaire du grand pectoral de Chudzinski; abdomino-antibrachial de.Testut; costo-lmmeralis de Huxley ; epigastric slip de Perrin, etc. Ce faisceau qui naît des cartilages des dernières côtes et de l'aponé- ' Hartmann. Menschenaiïllchen affen, etc., p. 152. MUSCLES DES PAROIS DE L.V POITRINE 249 vrose thoruco-abdominale peut naître aussi seulement des cartilages des dernières côtes ou de l'aponévrose tlioraco-abdominalc (aponé- vrose du grand oblique, du grand droit, du grand dentelé) pour se terminer soit : .4). Sur la coulisse bicipitale (Perrin ', Pozzi', C. Bell', Wood'); B). Sur l'aponévrose du bras (Wood ', Macalister ', Kelly', Sœm- merring^ Chudzinski^ Morestin '", 2 cas personnels); C). Sur l'épitrochlée (Caldani, Theile, Gruber, Ilenlc, Hallett, Mac- Whinnie, Macalisler, Wood, ïestut, Cruveilhier " , Struthers '% De- ville ", Chassaignac '% Perrin '•', Knott '^ etc.). J'en ai réuni o cas (4 sur des hommes et 1 sur une j('uiie lille) ; D). Sur l'aponévrose antibrachiale (Blandin, 1 cas personnel). Le chondro-épitrochléen a été rencontré onze fois sur 58 sujets par Perrin soit 18,97 pour 100, soit une fois sur 5 sujets. .Je ne l'ai trouvé qu'une fois sur 8 (8 fois sur 64 sujets dont 40 hommes et 24 femmes). Un faisceau musculaire de dimensions et d'insertions variables comme celui que nous venons de noter existe normalement chez les animaux. Il a été décrit sous le nom de petit pectoral par Alix, Blan- chard, Cuvier et Laurillard '^ ; <\q pectoralis quartus, par Haughton et Macalisler '^ ; de portion abdominale du grand pectoral, par >Iaisonneuve et Ecker dans les Chéiroptères où il se confond en dehors avec le grand pectoral et reçoit, comme lui, des branches du nerf thoracique du plexus brachial. Il est mentionné sous le qualificatif de brachio-late- ralis par Humphry ^'■* dans Yorijctérope; à'abdoniino-antibracJiial par ' Perrin. Soc. des conf. anal, de Lyon. - Pozzi. Ballet, de VAssoc. franc, pour l'avanc. des Sciences, l>, 1877. ^ Dubar. Bullet. de la Soc. anat., t. V, p. 388. 264 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME coexistait avec un levator claviculde, un chondro-épitrochléen , un présternal et un arc axillaire\ Dans un cas rapporté par Reizius ^, il s'étendait de l'articulation sterno-claviculaire gauche au tiers externe de la clavicule. Ce muscle a encore été décrit sous les noms de sterno-clamcuJaris superior, sterno-omoïdeus , etc., par Haller\ Luschka*, Gruber^, Hel- lema ^ BucknilF, Knott, PopofF^ etc. 11 peut être unilatéral ou bilatéral. J'ai disséqué sur une jeune fille deux sterno-claviculaires parfaite- ment symétriques. Ils naissaient l'un et l'autre de la poignée du sternum, au niveau de l'origine des sterno-mastoïdiens, et se termi- naient, en dehors, sur les apophyses acromiales, après avoir envoyé, en passant, quelques fibres musculaires aux omo-hyoïdiens. Les deux muscles n'avaient aucune connexion. Sur 100 sujets, W. Gruber^ a trouvé S fois le muscle sus-claviculaire : 2 fois, il existait des deux côtés, 2 fois à droite, et une fois à gauche. Hyrtl l'a rencontré 6 fois sur 83 sujets ; 3 fois, il l'a observé des 2 côtés ; 2 fois, à droite, et 1 fois, à gauche '°. Muscles pré-claviculaires surnuméraires. Ce sont : le muscle pré-claviculaire latéral ou acromio-clamculaire , le muscle j)ré-claviculaire médian ou slerno-clavicidaire antérieur et le muscle tenseur de faponévrose sous-claviculaire antérieure. Pré-claviculaire latéral. C'est un petit muscle qui se détache de la clavicule à l'union de son tiers externe avec ses deux tiers interne, croise le muscle deltoïde, et * Macalister. Cat. cit., p. 50. - Retzius. Hygeia, 1856; Bd. 18, p. 649. ' Haller. Elém. Phys., Lausanne, voL III, 1766, p. 46. * Luschka. MiiUer's Arch., 1856, p. 282, eiAnat. der menschen, Bd, Abth., 2, 1863, p. 175. " Gruber. 3fé?n. de l'Acad. de Pélersboiu-g, S. YII, voL III, n" 2, p. 4. * Ilellenia, Knolt. Loc. cit. suprà. ' Bucknill. Med. Times and gaz. N. S.,voL XVIII, p. 198. Le muscle décrit par Bucknill doit être rapproché d'une variété du sterno-claviculaire, que Hyrtl a appelé impur bieaudatust •Popofï'. Med. bote, 1873. '-• Et non Wood, comme le dit M. Testut {Trait, des an. muscat., p. 551). '" Et non 4 fois sur 83, comme le dit encore M. Testut {eod. loco). MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRLNE 265 va se fixer au sommet de l'acromion. Signalé pour la prcniièrc fois parGruber' et moi, il a été (rouvé depuis par Baraduc, Crouzon- etlvnott qui Fa appelé M. pré-clavicuiaris lateralis sive acromio-clavicularis. Dans le cas de Knott il était si peu développé que cet anatomiste s'est demandé s'il devait lui donner le nom de muscle. Il est très rare, et en raison de sa position superficielle peut facilement passer inaperçu. Gruber ne l'a rencontré qu'une fois sur 140 sujets, et moi 1 fois (des deux cotés chez une femme) sur 182 dont 94 hommes et 88 femmes. Pré-claviculaire médian. Le nom de M. pré-clavkulans medialis sive stenio-clavicularis anti- cus -à été donné, en 1865, par Wenzel Gruber à un muscle quadrila- tère, lamellaire ou fusiforme, qui va du cartilage de la première côte et du ligament antérieur de l'articulation sterno-claviculaire au milieu du bord antérieur de la clavicule, ou plus en dehors, et même à l'apophyse coracoïde\ Exceptionnellement il reçoit quelques fibres du grand pectoral. Il est unilatéral ou bilatéral. Parfois les tendons internes des deux muscles droit et gauche sont réunis au-devant du sternum et les deux pré-claviculaires médians semblent ne former qu'un seul muscle digastrique. C'est le M. inter- clavicularis dlgastricus anticus. Depuis le professeur Gruber, le muscle pré-claviculaire médian a été décrit par Schwegl'*, Knott, Wood, Glason, Berkeley Hill et Stoker^ Dans le cas de M. ^Yood le pré-claviculaire médian droit émanait de la partie inférieure du manubrium, et dans celui de Glason les deux pré-claviculaires droit et gauche étaient indépendants. Chez le sujet disséqué par le docteur Stoker, le pré-claviculaire médian était séparé du sous-clavier par une membrane coslo-coracoï- dienne, les fibres claviculaires du grand pectoral faisant défaut. Une malformation semblable du grand pectoral, avec coexistence du muscle pré-claviculaire médian, a été notée par le professeur Gruber. ' Gruber. Reichert's Arch., 1865, p. 714. ' Baraduc et Crouzon. Bullet. de lu .Soc. uuaf. de Parl.s, 1894, p. 164. ^Gruber. Loc. cit. sitprà, p. 710. ^ Schwegl. Loc. cit., p. 18. =* Stoker. Proceed. of the roy. Soc. 1866. 266 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME Tenseur de l'aponévrose sous-claviculaire antérieure Je propose de désigner sons ce nom collectif les divers faisceaux qui peuvent se porter d'un point quelconque du bord antérieur de la cla- vicule sur l'aponévrose qui recouvre la face superficielle du grand pec- toral ou du deltoïde. Des faisceaux de cette nature s'épanouissant sur l'aponévrose deltoïdienne ont été observés par Ibsen ^, Kôlliker, Maca- lister et Gantzer-. Zuckerkandl a disséqué et j'ai disséqué également un faisceau du môme genre qui se perdait sur l'aponévrose de la fos- sette sous-scapulaire. Bardeleben a trouvé un tractus musculeux qui se prolongeait de la clavicule sur l'aponévrose du grand pectoral jusqu'au sillon pectoro-deUoïdien et qu'il a appelé M. inf ra-clavicularis^ . Muscle rëtro-claviculaire surnuméraire. Rétro-claviculaire ou sterno-claviculaire postérieur. 11 a été décrit par Weber en 1839 \ et consiste dans une bande musculaire qui s'étend de la face postérieure du manubrium à la face postérieure de l'extrémité sternale de la clavicule. M. Lawson Tait a disséqué un muscle qu'on peut rapprocher de celui-ci, bien que M. le professeur Macalister incline à le considérer comme une variété du supra-claviculaire ou sterno-claviculaire de Hyrtl'. Le muscle de Lawson Tait s'insérait en dedans ; par un premier chef, à la face postérieure du manubrium, à sa jonction avec le car- tilage de la première côte, et par un second chef au bord postérieur de la côte elle-même ; et en dehors, au bord postérieur de la clavicule, immédiatement à côté du trapèze. Un muscle, absolument semblable à celui de M. Lawson Tait, a été observé par M. Knott. Anatomie comparée. — La division des muscles péri-claviculaires surnuméraires de l'homme en quatre classes, excellente au point de ' Ibsen. Uf/escJtrlf'( foi- Lœf/er, Copenhague, 1842, Bd. VU, p. 4.56. - (janlzer. Dissert. (mat. musc, variet., p. 6. • Zuckerkandl et Bardeleben. JenaiscJie Zeilsch., 1881, p. 102. * Weber. Uandbuch, 1839, Bd. I, p. .j60. •Lawson Tait. Journ. of an. and pjnjs., vol. VI, p. 237. MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 267 vue de raiiatoniit' descriptive, doit être réduite en anatomie comparée. Les muscles rétro-claviculaire, sus-claviculaire et pré-claviculaire médian ne sont, en elîet, que des variétés d'un seul et même muscle, le sterno-claviculaire, dont l'extrémité interne a oscillé autour de l'extrémité supérieure du sternum. Tous ils s'étendent du sternum à la clavicule. Les auteurs ont parfaitement compris ceci lorsqu'ils ont appelé le sus-claviculaire, sterno-claviculaire , le pré-claviculaire médian, sternorclaviculaire anlériour, et le rétro-claviculaire, sterno- claviculaire-postérieur. En somme, en plus du sous-cla\ier normal ou costo-claviculaire, il peut y avoir autour de la clavicule de l'homme : r Des faisceaux musculaires qui relient le sternum et la première cote au scapulum [muscle stenio-chondro-scapulaire) ; 2" Des faisceaux musculaires qui relient la clavicule au scapulum {muscle scapido-claviculaire) ; 3° Des faisceaux qui relient la clavicule à l'extrémité supérieure du sternum {^muscle sterno-claviculaire) . Cette classification repose sur des faits précis. Chez l'homme il n'est pas toujours facile de distinguer les sterno-cla- viculaires les uns des autres, et il est certains sterno-claviculaires qui sont à la fois antérieurs et postérieurs. Ainsi il est fréquent de voir le sterno-claviculaire antérieur s'insérer, en dedans, à la face antérieure du sternum, et en dehors à la face supérieure de la clavicule; il n'est pas rare do trouver le sterno-claviculaire supérieur inséré à la fois à la fourchette sternale et à la face antérieure du manubrium. Chez les Animaux clavicules la clavicule varie, la séparation de ses bords et de ses faces nest pas aussi tranchée que chez l'homme, et les rapports du muscle sterno-claviculaire, lorsqu'on le trouve, changent sensiblement suivant les espèces. Le sterno-chondro-scapulaire, le scapulo-claviculaire et le sterno-cla- viculaire, sont parfaitement isolés les uns des autres chez beaucoup d'animaux. Faisons observer ici que la présence de l'un n'entraîne pas forcément la présence de l'autre. Dans la taupe^ le slerno-chondro-scapulaire se détache de la première côte et du sternum, en dehors du sous-clavier, dont il est séparé par un assez large espace rempli de tissu aréolaire, croise le sus-épineux et se termine à l'acromion et au ligament acromio-claviculaire. Il est indépendant en tout du muscle sterno-claviculaire qu'on rencontre chez le même animal. Chez le Dasypus sexcinctus, il s'étend de la pre- 268 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME mière côte à racromion avec la face supérieure duquel il contracte quelques adhérences avant de se perdre dans le fascia sus-épineux. Il a la même conformation chez Vagouti. Le sterno-chondro-scapulaire de la tempe a été bien déterminé par Wood, celui du Dasijpus sexcinctus, par M. Gallon, celui de Vagouti par MM. Mûrie et Mivart'. Chez les Carnivores, on le retrouve également. Dans V Atlas de Cuvier et Laurillard, il me semble être représenté chez le lion par le muscle marqué J ; chez la panthère par celui marqué (J -(- 2), et chez V hyène ^ par celui marqué (J -|- 1). Dans V hyène il est très grand, attaché, d'un côté, au sternum et au cartilage de la première côte et, de l'autre, au bord supérieur du scapulum. Il atteint son maximum de développement chez les Pachydermes et les Ruminants, et spécialement dans Vélépha)it, le pécari, le cochon, le cheval et Vdne. Dans la monographie où il étudie la structure de Yhippopota)ne^ Gratiolet l'appelle muscle scapulo-sternal, et l'assimile à tort au sous- clavier de l'homme. Le sterno-chondro-scapulaire de Xhippopotame va du manubrium sterni et du premier cartilage costal à l'apophyse cora- coïde, à l'acromion et au fascia sus-épineux. Le muscle sterno-scapulaire a été signalé par Mûrie et Mivart chez V Hyrax Capensis, où il émane du sternum, passe au-dessus du petit pectoral et de l'articulation scapulo-humérale, et gagne l'angle anté- rieur o.t supérieur du scapulum. Mivart ajoute qu'il a vu un muscle similaire — compris entre le sternum et l'os coracoïdien — dans VIgiiana tuberculata. Le muscle scopulo-claciculaire du rat-taupe du Cap est dessiné dans la planche (216 -|-) de Y Atlas de Cuvier et Laurillard, avec l'annotation suivante : « Il existe chez cet animal un muscle particulier allant de la portion moyenne de l'omoplate à la clavicule, où il s'insère derrière la deuxième portion claviculaire du trapèze ; on pourra l'appeler sus- clavier ou scapulo-clavien. » Cuvier et Laurillard décrivent aussi sous les mêmes noms et pres- que dans les mêmes termes un muscle semblable chez la sarigue {Didelphis marsupialis) . Le muscle sterno-claviculaire a été indiqué chez les Chauves-souris et chez les Oiseaux par M. Berkeley Hill^ Ce même anatomiste a noté * "W'ooil. On a f/rotip of varieLies of the muscles of Ihe huinan neck and shouhler, p. 105; •Galton. Transact. an., voL XXVI, p. 528; Mûrie et Mivart. Loc. cit. siiprà. " Berkeley Ilill. Proc. of Ihe ro>j Soc, vol. IV, n° 6, p. 65i. MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 269 aussi les dimonsioiis coiisidôrahles qu'il a chez la taupe, où il va do la moitié supérieure du sleruum à la clavicule, tout près du deltoïde. Etudions maintenant ces muscles dans les animaux où ils sont moins dissociables. La soudure des extrémités internes du sous-clavier et du sterno- cliondro-scapulaire notée chez l'homme, s'obscrv(i normalement chez plusieurs Mammifères. Dans le coati [Simia paniscus), Mcckel donne la description d'un faisceau du sous-clavier qui s'attache au scapulum. D'après le docteur Humphry, le Fourmilier du Cap a un sous-clavier large, épais, inséré, en dedans, aux deuxième et troisième cartilages costaux et au sternum et, en dehors, par un tractus musculeux à la clavicule, et par la presque totalité de ses fibres à l'acromion, à l'apo- physe coracoïde et au muscle sus-épineux. Galton dit que chez le wombat (variété d'opossum), le muscle sous-clavier se continue au-dessus du fascia sus-épineux jusqu'à l'épine de l'omoplate. Ce natu- raliste distingué assure, en outre, que dans un ouvrage manuscrit du Oxford Muséum, le sous-clavier du môme animal est indiqué comme bifurqué du cùté de l'épaule. Chez les Rongeurs, le sterno-scapulaire, bien que moins facile à dissocier du sous-clavier, du scapulo-clavicu- laire et du sterno-claviculaire est assez marqué. Dans le lapin., il est divisé en deux faisceaux, l'un supérieur et l'autre inférieur, superposés au sus-épineux, et étendus tous deux du manubrium sterni et de l'apophyse sus-sternale à l'omoplate. Sa moitié supérieure est recou- verte par des fibrilles ténues, clairsemées, plus ou moins adhérentes, reliant la clavicule à l'omoplate, et que Wood considère comme un rudiment de muscle scapulo-claciculaire. Chez le môme animal, le sterno-claviculaire est indiqué par une masse charnue, sous-pectorale de forme triangulaire, qui va du sternum au bord inférieur de la cla- vicule. Le muscle sterno-scapulaire du cocJion d'Inde ' s'insère , par ses libres les plus superficielles, à la clavicule, et par ses fibres les plus profondes, à l'épine de romoplate entre le sus-épineux et le sous- épineux. Le scapulo-claviculaire, entièrement distinct du sus-épineux, au- dessus duquel il se meut librement, a des dimensions considérables : partant de l'épine de l'omoplate et de l'aponévrose sus-épineuse, il s'attache à la clavicule mobile en face du sterno-claviculaire , qui forme ' Wood. On a cjroup of varieties of muscles of the human neck and shoulder, opusc, cit., p. 105, pi. X, fig. 16, Bi et V ; même pL, fig. 17, A et B, K et pL XI, fig. 25, K. 270 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME SOUS les pectoraux une couche charnue triangulaire entre le sternum et la clavicule'. Dans le surmulot, le sous-clavier est représenté par un petit faisceau de fibres détaché de la partie médiane du sterno-scapulaire et fixé à la face inférieure de l'extrémité interne de la clavicule. Après avoir émis ce faisceau claviculaire, le sterno-scapulaire se bifurque et va s'insérer par un de ses tendons, à l'acromion, et par l'autre, au bord cervical du scapulum avec l'omo-hyoïdien ^ — Le scapulo-claviculaire a pour limites extrêmes le fascia sus-épineux et l'extrémité interne de la cla- vicule. Chez cet animal la clavicule étant, comme chez l'homme, arti- culée avec l'acromion et le manubrium sterni, l'action de ce muscle est nécessairement plus restreinte que chez le lapin et les autres Mam- mifères semi-claviculés. Le surmulot n'a pas de muscle sterno-clavi culaire. On retrouve encore le sterno-scapulaire plus ou moins indépendant, et avec des caractères différents, dans le lièvre^, V écureuil'', le porc- épic, la genette'^, le capybara^ le paca^^ etc. Dans V agouti à crête du Cap^ il est accompagné d'un sterno-claviculaire'^ . Les conclusions suivantes se dégagent de l'étude des muscles sous- clavier, sterno-scapulaire, scapulo-claviculaire et sterno -claviculaire dans toute la série animale. Chez les Animaux non clavicules, et surtout chez ceux très lourds [Pachydermes et Ruminants), tous ces muscles se confondent en un seul, le sterno-chondro-scapulaire. Celui-ci, très épais et très fort, constitue une véritable clavicule charnue, une sangle musculaire résistante entre le sternum et l'omoplate, qu'elle maintient contre le thorax, et fournit, avec l'os de l'épaule, un point d'appui solide aux membres antérieurs. Chez les Ani?naux semi-claviculés, la dissociation des muscles claviculaires s'opère. La clavicule rudimentaire est fixée à son extré- mité interne, par le scapulo-claviculaire, et à son extrémité externe, par le sterno-claviculaire. Le sterno-chondro-scapulaire maintient encore l'omoplate contre le thorax, rôle qui chez les Animaux entière- ' Même ouvrage, pi. X, fig. 17, A B, i. - Wood. Ouvrage cité précédemment, pi. X, fig. 19, et pi. XI, fig. 26. 3 Wood. Proc. Zool. Soc, Juin 1866, p. 398, et Macalister. Op. cit., p. 11. * Wood. On a r/roi/p of varielies, loc. cit., p. 107, pi. X, fig. 18, /. " Il est reproduit dans l'atlas de Cuvier et Laurillard, et improprement appelé « sous-cla- vier » (pi. CCXXIX, fig. 2). *11 est considéré par Cuvier et Laurillard comme un faisceau des pectoraux (Atlas cité). ■» Mûrie et Mivart. Loc. cit. MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 271 ijimit clameulês, est rempli eu partie par l'exlrémité acromiato de la clavicule. Grâce aux liens musculaires qui l'entourent, l'os clavicu- laire des Semi-claviculés n'oscille plus que dans une juste mesure. Chez les Animaux clavicules^ la clavicule articulée avec le sternum et l'acromion, et conséquemment bien soutenue, a moins besoin de liens musculeux. Le sterno-claviculaire acquiert pourtant dans les Chauves-souris les dimensions considérables qu'il a chez les Mammi- fères fouisseurs et chez les Oiseaux. La fonction étant la même, le muscle devait être semblable. Chez les uns et les autres de ces animaux, il tire puissamment en arrière, contre l'air qui résiste et réagit, le segment primaire des membres antérieurs qui entre en jeu dans l'action de creuser et de voler. Chez les Singes à station verticale et chez l'homme, il n'y a plus normalement aucun vestige des muscles scapulo-claviculaire, sterno- claviculaire et sterno-scapulaire. Leur présence serait inutile : la cla- vicule est mieux arc-boutée que jamais sur la fourchette sternale et le scapulum, en même temps qu'elle ne transmet plus à l'humérus le poids du corps. Elle ne sert plus qu'à soutenir le membre supé- rieur, qui, d'organe de support et de locomotion, est devenu un organe de tact et de préhension. La fonction fait l'organe, a dit Lamark, la mi/ologie comparée prouve que la fonction fait le muscle. Sur-costal antérieur. C'est un muscle de forme et d'étendue variables, situé au-dessous des pectoraux, au-dessus des côtes et des intercostaux externes. Pour éviter toute confusion entre lui elles sur-costaux postérieurs normaux j'ai préféré, dans les pages que je lui ai consacrées en 1881, dans le Dictionnaire encijclopédique des sciences médicales, me servir du qua- lificatif dont je me sers encore aujourd'hui que de celui de M. supra- costalis employé à l'étranger. Le sur-costal antérieur a été trouvé par Sœmmerring', Bonn% Bour- rienne', Pye-Smith% AVood^ Macalister^ Bochdalek jeune"', Roberts*, ' Sœmmemng. Loc. cit. sitprù. -Bonn. Fabricius Idea Analomiae Praticœ Wetzlar, 1741. p. 17. ■' Bourrienne, in Roux. Journ. de médec, 1773, p. 4.t. ^ Pye-Smith. Virc/iow's Arch., vol. XLIII, p. 142. ^ VVood. Proceed. of tlie roy. Soc. 1865 et Philosoph. Transac, of l/ie roy. Soc, 1869. * Macalister. Cat. cit., p. 52. " Bochdalek. Vircfiow's Arc/i., XLl, p. 257. *Roberts. Liverpool med. and surrj. Reports, 1867. 272 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Broca \ Teslut'% Ciirnow\ Lawson Tait\ Tiirner ^ Shcpherd^ Col- son'', Kei(h^ etc. J'en ai recneilli un bel exemple sur une femme morte ataxique à l'âge de soixante-huit ans. Logé entre le grand pec- toral et le grand dentelé du côté gauche, le sur-costal antérieur unique affectait la forme d'un éventail. Sa partie supérieure tendineuse avait 3 centimètres de largeur ; sa partie inférieure charnue, 6 centimètres. En haut il s'insérait à la face externe de la 1'° côte, à 2 centimètres de l'articulation synchondro-sternale, et, en bas, à la face externe des 4*" et o" côtes et au fascia qui double extérieurement le 4° espace inter- costal. Cette insertion inférieure était curviligne ; elle suivait le trajet d'une ligne courbe à concavité supérieure dont la partie moyenne était en rapport avec la 5® côte et les extrémités avec la 4". Ce muscle recouvrait partiellement les 2% 3" et 4® espaces intercostaux ; il était recouvert par les pectoraux. On peut en voir le dessin dans le Bulle- tin de la Société cV anthropologie de Paris du mois d'aoCit 1881. Le muscle en cause a été rencontré trois fois par Wood. Dans le premier cas, le sur-costal antérieur était très étroit, rubané. Placé sur les quatre premières côtes, entre le grand dentelé et le petit pectoral, et séparé par une lame épaisse de tissu cellulaire des inter- costaux externes, il était attaché, en haut, à la face externe de la pre- mière côte, près de l'articulation synchondro-sternale, et, en bas, à la face externe des 2^, 3^ et 4" côtes. Dans le second cas, il était inséré, supérieurement, à la l""" côte et à l'aponévrose qui recouvre le scalène antérieur et, inférieurement, à la 4" côte. Le troisième cas est à peu près l'analogue du second. M. le professeur Macalister l'a disséqué sur un homme et sur une femme. Chez l'homme, où il existait seulement à gauche, il était fixé, en haut, au fascia cervical, et, en bas, aux 3^ et 4^ côtes. Chez la femme, oii il était bilatéral, il était très étendu. Fixé encore, en bas, aux 3^ et 4^ côtes, il dépassait en arrière les digitations supérieures du grand dentelé, couvrait le nerf respiratoire externe de Ch. Bell, remontait derrière la veine axillaire et s'attachait, à droite, à la i""" côte; à gauche, au fascia cervical. ' Broca. (Communication verbale.) -Testut. Trait, des an. musc, p. 67. ' Curnow, Testut. Loc. cit. passim. * Lawson Tait. Journ. of anat. and phys., 1870, p. 378. ° Turner. Journ. of anat. and phys., vol. IV, p. 300. « Shepherd. Journ. of anat. and phys., t. XV, p. 294. ' Colson. An7i. de la Soc. de méd. de Gand, 1887. » Keith. Journ. of anat. and phys., 1894. MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 273 Enumérer tous les modes de conformation du sur-coslal antérieur serait trop long. Qu'il me suffise de dire pour terminer que dans quelques-uns des autres cas il se continuait avçc les scalènes, comme dans les deux cas de Wood, remontait même jusqu'aux apophyses transverses du rachis cervical. M. Macalister affirme que lorsqu'il est bilatéral, celui du côté droit est moins large et plus épais que celui du côté opposé. Il doit être très rare ; car il est situé dans une région disséquée constamment par les élèves et, malgré cela, je n'ai pu le voir qu'une fois dans l'espace de vingt ans. On ignore encore par quel nerf il est innervé . Quelle est sa signification ? I. Pour Sœmmerring, Bonn et Bourrienne le sur-costal antérieur n'est qu'un faisceau anormal du grand pectoral. Cette manière de voir n'a plus besoin d'être discutée aujourd'hui. II. Pour le professeur Turner et divers anthropotomistes et anato- mistes vétérinaires MM. Chauveau, Arloing et Lesbre, entre autres', il représente chez l'homme la portion du droit antérieur de l'abdomen qui, chez beaucoup de Mammifères, remonte jusqu'aux premières côtes. J'objecterai à cette thèse que, dans aucun des cas que j'ai relevés, il n'est fait mention d'une continuité directe des fibres des deux muscles. M. Turner s'appuie sur la présence des intersections aponé- vrotiques pour expliquer cette particularité; il a vu le sur-costal anté- rieur se prolonger jusqu'au bord supérieur de la 5° côte laquelle, par son bord inférieur, donnait insertion à un faisceau du grand droit ; la côte remplaçait alors l'intersection aponévrotique. Or, j'ai trouvé deux fois et M. Colson une fois le grand droit antérieur attaché à la 4- côte sans qu'il otTrît trace d'inscription tendineuse au niveau de la S*'. J'ajouterai que, dans les espèces simiennes, le droit antérieur s'étend de moins en moins haut et devient de plus en plus faible à mesure que l'espèce s'élève : chez le cynocéphale , son prolongement thoracique n'est plus représenté que par une mince lame aponévrotique. III. Pour Wood, le sur-costal antérieur est l'homologue du sterno-cos- tal des Mammifères. Le slerno-costal n'existe pas chez les A?it/iropoides, mais existe chez le Cynocéphale sphynx, le magot, le marmouset, le Lemurmacacus, le Macacus radiatus, la guenon. Wood l'a disséqué dans le surmulot. V écureuil, le rat de Norwège, le lapin, le blaireau, le chien, ' En anatomie Tétérinaire, le sur-costal antérieur est appelé muscle tranversal des côtes. 18 274 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Yâne, etc. Dans VAtlas de imjologie de Guvier et Laurillard, il est représenté chez V ours noir, le coati, \^ panthère, le lion, la genette, le putois, le porc-épic^ Vagouti^ etc. 11 est indiqué par Humphry dans ses monographies sur le Fourmilier du Cap et le phoque. Dans son étude sur le fourmilier didactyle, Meckel parle d'un muscle qu'il nomme Cader Kleiner Brustmuskel et qui n'est rien autre chose qu'un sterno- costal. [MeckeFs Arch. Bd. V, Heft, I, p. 1.) Il a été décrit chez le crocodile par le professeur Rolleston dans son mémoire : Sur les homologues de certains muscles en rapport avec l'articulation de V épaule. 11 est tantôt peu développé comme chez Yâne où il n'a qu'une digi- tatioU; tantôt très développé comme chez le magot oli il en a trois. Le sterno-costal répond assez hien, il est vrai, au sur-costal antérieur de l'homme par sa position profonde derrière le grand pectoral et par son insertion rapprochée de celle du scalène antérieur, mais sa direc- tion n'est pas la môme ; tandis que le sterno-costal, comme son nom l'indique et comme on peut l'observer dans \ Allas de Guvier et les figures de Wood, se rapproche par son extrémité inférieure de la ligne axiale antérieure, le sur-costal antérieur au contraire se dirige direc- tement vers le bas dans l'axe des scalènes ; tout au plus peut-il dévier légèrement en dedans, slightly forwards, comme nous le décrit le pro- fesseur de Londres dans une de ses relations, ou légèrement en dehors, ein lueinig schief nach ahwàrts, comme nous le montre Bochdalek. On voit donc que, loin d'atteindre le sternum, il est môme assez écarté de l'origine des cartilages costaux et qu'il serait, si cette opinion est exacte, considérablement dévié de sa direction primitive. IV. En 1881, j'ai défendu l'opinion de mon regretté ami Wood devant la Société d'Anthropologie de Paris et dans le Dictionnaire de Dechambre. Aujourd'hui que les cas de muscles sur-costaux anté- rieurs sont devenus plus nombreux et mieux connus, j'en suis arrivé à me demander si elle est bien exacte, si les muscles dont il s'agit ne devraient pas plutôt être rattachés au système scalénique. Le sur- costal antérieur et les scalènes ont leurs fibres, dirigées dans le même sens et occupent la même situation par rapport à la peau, sont pro- fondément placés au second plan : le premier, derrière le grand pec- toral; les seconds, derrière le sterno-cléido-mastoïdien. De plus, entre le sur-costal antérieur autonome et le sur-costal antérieur dépendant des scalènes, on rencontre tous les intermédiaires. C'est ainsi que Lawson Tait et Pye-Smith ont trouvé le sur- costal antérieur fixé aux MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRLNE 275 apophyses transverses des vertèbres cervicales avec les scalènes ; Colson, à la 1'" cote et au scalène antérieur; ^Yood, à la l""" cote et à l'aponévrose du scalène antérieur; Boclidalek jeune, à la 1'''' côte et à un petit cartilage situé sur le côté externe du ligament costo-clavicu- laire. Tantôt l'union n'est plus établie que par une traînée tendineuse (cas de Colson) ou par le fascia cervical (cas de Macalister), tantôt par quelques fibres. Enfin à un degré plus avancé la scission est complète, Strauss-Durckheim décrit le sur-costal antérieur du Chat comme un prolongement du scalène antérieur. Avant de se prononcer d'une façon formelle il convient pourtant, je crois, d'être renseigné positivement sur le mode d'innervation du sur-costal antérieur. Présternal. Syn. : Sternal ; sternalis brutorum ; Reclus thoracls ; Reclus sterni ; Reclus slenialis (Maca- lister) ; Triaiif/ulaire antérieur ou externe du sternum (Chassaignac) ; Reclus abdominis superficialis (Bardeleben) ; Accessorius ud rectum (Halbertsma), etc. Ce muscle au sujet duquel j'ai déjà publié, depuis 1879, divers mémoires (voy- sur le Muscle sternalis brutorum ou reclus thoracis et de son volume plus considérable à gauche, in Bidlet. de la Soc. cranthropol. de Paris, 1879; — art. Sternal du Dict. encyclop. des se. ?néd., 1880; — sur 33 muscles présternaux in Mér/i. de fAcad. de méd. de Paris, 1890 : — deux nouveaux cas de muscles présternaux in Ballet, de la Soc. d'anthropolorj. de Paris, 1891 ; — sur le muscle présternal, eod. loco, 1894) a été signalé, par un grand nombre d'ana- tomistes, par Macalister, Wood, Knott, Humphry, Qiiain, Curnow. Davies-CoUey, Taylor et Dalton, Kelly, Struthers', Turner', Gunniii- gham^ Sandifort % Halbertsma% Bardeleben^ Bergmann, Henle ^, ^Veibrecht^ Lauth^ Otto'", Haller'', Kaau Boerhaave '-, Gantzer ", ' Macalister, Wood, etc. Luc. cil. passim. - Turner. Journ. of anal, and phys., voL I, p. 247. ^ ^ Cunningham. Journ. of anal, and phys., voL XXII, p. 39?. ^Sandifort. Exercit. Acud. Ludg. Batav., cit. p. 83. 'Mlalbertsma. .4A-«rf. van Welenschaffen, \ol. XII, 1861, Amsterdam. * Bardeleben. Analomischer Anzeir/er, 1888, n°' 11 et 12. 'Bergmann, Henle. Handbuch. « Weibrecht. Comment. Acad. PelropoL, 1729. vol. IV, p. 25ô. ■■' Lautb. Elém. de myol., cit. p. 56. ">Otto. Selt, Beobacl. ,l{e(t. I, p. 90. " Ilaller. Elém. phys., t. III, p. 72. '- Raau Boerhaave. Comment, tiov. Petrop., 1749, II, p. 527, i' Gantzer. Dissertai, anal. musc. var. sislens, Berol., 1831 . 276 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME BudgeS Loschge% Wilde ^ Hallett\ MeckeP, Gruber', Cabriolus', Hu ber«, F. Haller^ Barkow^«, Du Puy *\ De la Faye^^ Kelch^ Theile*^ Rhodii '', Douglas '', Sœmmerring '', Rosenmiiller '^Bradley '^SchwegP'* Max Flesch'S Popofr-% Hesse-% Vircliow-\ Jœsse.P^ Brugnone '« Grouzet", Calori-«, Romiti-% M. Whinnie«^ Tiedemann"S Albinus^^ Malbrane^^ Galen^'% Bou^rienne^^ Ma^jolin^^ Sabatier^^ PortaP' Chassaignac, Depau^^^ Guiré^°, Fano, Denucé, Cruveilhier, VerneuiP' ' Budge. Henle u. Pfeufer's Zeifschrift, vol. VII, 1859, p. 276. - Loschge. Abhandl. cl. Phys. med. Soc. in Erlangen, Bd. 1, p. 94. ^ Wilde. Comment. Acad. PeiropoL, vol. II, 1740, p. 320, Tab. VIII, fig. 5. ^Hallett. Edimb. med. Journ., vol. LXIX, p, 11, 1848. ^Meckel. De monfrosâ diiplicilate, Halle, 1815, p. 35. * Gruber. Mé^n. de VAcud. Imp. de Saint-Pétersbourg, t. III, p. 12, 1860. ' Cabriolus. Anat. Eleuchus accuratissimus observ., 8, p. 96, 1604. « Huber. Acta, phys. med.acad. curios., vol. X, Noribergae, 1754, p. 112. " F. Haller. Icônes, fasc. 6, Gôttingen, 1753, p. 47. '" Barkow. Monstra duplicia, Leipsic, 1828, p. 10. " Du Puy. Hist. de l'Acad. Roy. des «c, 1726, p. 26. '-De la Faye. Eod. loco, 1736, p. 59. '^ Relch. Beitrâge z. pathol. anal., Berlin, 1813, p. 33. "Theile. Encyl. anal. cil. "Rhodii. Mantissa anatom. ad Th. Bartholinum, Hafnœ, 1656, p. 9. '" Douglas. iVi?/o^rap/iia3 comparalœ spécimen, Londres, 1707, p. 61. " Sœmraerring. De corpor. hum. fabric, vol. III cit., p. 150. '* Rosenmuller. De nonmdlis musc, etc., cit. '"Bradley. Journ. of anal, and phys., 1872, t. VI, p. 428. "-'> Schwegl. Silz. der Kais. Acad., Wien, 185, p. 47. -' Max Flesch. Variel. Beobacl., etc. Wurzburg, 1879. °-^ Popofî. Med. bôle, cit. n°' 32-36. -^ Hesse. Zeitsch. f. anat. Enlwickelungsgesch, Bd. I, Heft. 5, p. 459-462. -'Virchow. Variel. Beobachl., cit. Wurzburg, 1879. ^^ Jœssel. Arch. f. anat. u. phys., 1878, p. 429. 2" Brugnone. Mém. de VAcad. de Turin, vol. VIII, ann. X-XI, p. 177. ^' Crouzet. Eod. loc, p. 179. -* Calori. Mem. délia Accad. di Bologna, 1867, p. 383. ^^ Romiti. Trallal. dell anal, dell uom. myol. ^"M. Whinnie. Méd. Gaz., 1846. , ^' Tiedemann. Loc. cit. passim. ^'Albinus. Hist. musc, cit. p. 291. ^' Malbrane. Zeitsch. f. anal. u. Entwick, 1865, p. 309. ="Galen. Journ. de Roux, 1773, p. 312. ^^ Bourrienne. Eod. loc, p. 45. ^"Marjolin. Man. d'anal., 1815, p. 95. " Sabatier. Exerc acad. Lugd. Batav., 1783, p. 83-88. ^«Portai. Cours d'anal, méd., vol. II, 1803. '" Chassaignac, Depaul. Bullet. de la Soc. an. de Paris, 1834, p. 202, 219. '"Cuire. Eodemloco, t. VIII, p. 59. " Fano, Denucé, Cruveilhier, Verneuil. Eod. loc, 1854, p. 325. MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 277 Testut*, Broca-, Perret % Pozzi'*, Chudzinski, Pornain % Kiihiï', Ciiyer^ Lcnoir*, ShephertP, Pfitzner et Schwalbe '", Colson", Lam- bert'-, Gilis", Nicolas''^ Pearsons '% Roiibinovitch '*, Leboiicq '^ etc. Insertions. — Unilatéral ou bilatéral et, quand il est bilatéral, symétrique ou asymétrique, le présternal se continue généralement, en haut, avec le tendon sternal du sterno-cléido-mastoïdien. Sui 38 cas de muscles présternaux que j'ai observés, j'ai constaté 23 fois ce mode de conformation, soit dans près des deux tiers des cas ; 17 fois le présternal étant bilatéral, il existait des deux cotés; 6 fois le pré- sternal étant unilatéral il n'existait qu'à droite ou à gauche. Quand le présternal ne se continue pas avec le sterno-cléido-mas- toïdien, il s'insère, en haut, par ordre de fréquence : 1° sur le sternum ; 2" sur la clavicule (Weibrecht, Galen, Lenoir, 3 cas personnels). Enfin, dans quelques cas exceptionnels, on l'a vu faire suite au grand pec- toral (Bardeleben), au peaucier du cou ou naître des côtes et des car- tilages costaux les plus élevés. En bas, il peut s'attacher au troisième cartilage costal et à la qua- trième côte ; au cinquième cartilage costal et à la cinquième côte, et ainsi de suite jusqu'à la huitième côte. II peut se perdre sur la gaine des muscles grands droits et grands obliques de l'abdomen. Direction et forme. — Ordinairement, le sternal, qu'il soit unila- téral ou bilatéral, est verticalement dirigé. Cependant Bergmann a vu une bande musculaire, croisant obliquement le sternum, s'étendre de ' Testut. Trait, des an. musc. cit. -Broca. Ballet, de la Soc. d'Anlhropol. de Paris, 1879. ^Perret. Soc. des Confér. anal, de Lyon, 1871. * Pozzi. Bttllet. de l'Assoc. franc, pour Vavancem. des Sciences, c'ii. p. 581. ' Chuilzinski, Pornain. Bullet. de la Soc. dWnllirop. de Paris, 1889, p. 52. « Kuhff. Eod. loc, 1887. ' Cuyer. Eod. loc, 1891. * Leuoir. Bullet. delà Soc. anat. de Paris, 1832, p. 107. " Shepherd. Journ. of anat. and phys., 1889, p. 303. '"Pfitzner et Schwalbe. Varietset. Statistik, p. 482. "Colson. Ann. de la Soc. méd. de Gand, 1886. '-Lambert. Bullet. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, 189i, p. 237. '^ Gilis. Bullet. de la Soc. anat. de Paris, 1894. '* Nicolas, in Poirier. Trait, d'anal., t. II, p. 438. '* Pearsons. Jo«/"H. of an. and phys., 1893. '« Robinovitch. Bullet. de la Soc. anat. de Paris, 1888, p. 222. "Leboucq. Communicat. écrite. 278 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME la sixième côte, dim côté, à la troisième côte du côté opposé. Des dis- positions analogues ont été signalées par Tiedemann. Turner et par moi chez une femme). Quelquefois on rencontre deux muscles entre-croisés en X sur la ligne médiane (Chassaignac, Verneuil, Depaul, un cas chez un homme). J'ai vu le présternal se rencontrer avec son homonyme du côté opposé pour former un V à sommet inférieur (chez 2 hommes et chez 1 femme) ou à sommet supérieur (chez un homme). Je ne sache pas que cette conformation ait été signalée avant moi. Sur un fœtus dissé- qué par M. Nicolas le muscle en cause ressemblait à une étoile à six branches dont les deux branches supérieures se continuaient avec les sterno-cléido-mastoïdiens, les deux branches transversales, avec les grands pectoraux et les deux branches inférieures s'épanouissaient sur les aponévroses du grand oblique et du grand droit. Structure. — Le présternal peut être entièrement charnu, repré- senté par une bride tendineuse ou en partie charnu et en partie ten- dineux. Il peut même se réduire à quelques fibres doublant le pani- cule graisseux sous-cutané. Sur des sujets disséqués par Portai, Meckel et Hallett et sur un sujet disséqué par moi il offrait une ou plusieurs intersections aponévrotiques. Dans son Traité des anomalies musculaires, M. Testut s'est exprimé en ces termes au sujet* « Des diineiisions comparées du jjrésternal du côté droit et, du présternal du côté gauche. — Je n'aurais pas écrit ce titre si déjà, en 1879, dans une note publiée dans les Bulletins de la Société d'anthropologie. M. Le Double n'était venu soulever la question et la résoudre, momentanément du moins, dans un sens qui me paraît contraire à l'enseignement d'un plus grand nombre de cas. M. Le Double n'a analysé que trois observations : celle de Pozzi et les deux qui lui appartiennent en propre : or, dans ces trois faits, il a été cons- taté que le présternal du côté gauche l'emportait par ses dimensions sur le présternal du côté droit... « J'ai analysé 27 observations dans lesquelles la situation du muscle était nettement indiquée. De ces 27 observations, 6 ont trait à un muscle bilatéral. 21 à des muscles unilatéraux. En ce qui concerne les muscles bilatéraux, 5 fois le muscle présternal était plus développé à droite : une fois seulement le muscle noté présentait à gauche une ' Page 76. iMUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 27Ô longueur plus grande (cas de Chudzinski). En réunissant à ces chitïres la statistique de M. Le Double on arrive encore à avoir une supériorité, en faveur d'un plus grand développement à droite. » « Suivant Le Double, a dit, dautre part^ M. Lambert, en présentant à la Société d'anthropologie deux spécimens du muscle en question, le présternal gauche l'emporterait toujours ou presque toujours sur celui du cùlé droit. Suivant Testut, ce serait le contraire. Nous devons à la vérité de dire que dans le cas présent les deux muscles présternaux ont un volume égal. » Je sais trop ce que valent, principalement dans les sciences natu- relles, les assertions prématurées pour mètre jadis prononcé à l'aven- ture. Après avoir déclaré, le o juin 18"9. que dans deux cas sur trois de muscles présternaux observés par moi et un cas observé par M. Pozzi, les présternaux gauches prédominaient, voici ce que j'ai ajouté : « Cela est-il constant? Nous l'ignorons. Provisoirement nous le répétons, il nous suffira d'avoir soulevé ce problème. Nous tâche- rons plus tard d'en avoir la solution par l'examen consciencieux des anomalies musculaires que nous pourrons peut-être encore trouver. » La statistique ci-jointe que je publie //* extenso pour ne plus avoir à y revenir, témoigne que je me suis tenu parole : Sur 816 sujets dont 407 hommes et un fœtus bien conformé du sexe masculin et 40" femmes et un fœtus anencéphale, dépourvu de pecto- raux, du sexe féminin, j'ai trouvé 38 fois le muscle présternal : 22 fois chez l'homme, 16 fois chez la femme. 20 fois il était double et 18 fois simple. Dans les 20 cas où il était double : 16 fois il était indé- pendant de son homonyme du côté opposé et 4 fois plus ou moins fusionné avec lui, en avant du sternum (sternaux en X et en V). Dans les 20 cas où il était double, ii fois il était plus long, plus large ou plus épais à gauche qu'à droite. Dans ces 20 cas, 17 fois les tendons des présternaux étaient unis aux tendons sternaux des sterno-cléido-mastoïdiens : i fois l'extrémité inférieure des présternaux fusionnés se perdait dans le panicule graisseux sous-cutané ; dans tous les autres cas les présternaux s'in- séraient en bas, au sternum, sur les cartilages costaux, depuis la 3*" cùte jusqu'à la 8" et quelquefois sur les aponévroses des droits et des grands obliques de l'abdomen. Dans les 18 cas oii le présternal était unique, il se trouvait 6 fois à ' Lauibert. Loc. cit. suprù, p. 239. 280 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME gauche et 7 fois à droite ; 1 fois il était étendu obliquement du 3® car- tilage gauche au 3" cartilage droit. Dans 4 cas il n'était plus représenté que par des trousseaux de fibres rouges, situées en avant du sternum et n'ayant aucune connexion intime avec les os. Un des 6 sternaux gauches, rencontré chez un nègre, était fixé en haut, au sternum par les fibres tendineuses qui rattachent les faisceaux du grand pectoral, au niveau de la 3" côte. Dans 6 cas le muscle impair se confondait, en haut, avec les ten- dons sternaux des sterno-mastoïdiens correspondants et, en bas, s'atta- chait aux côtes, aux cartilages costaux. Dans 3 cas le sternal droit se fixait, en haut, à la clavicule et, en- bas, au sternum et au 4® cartilage droit. Dans 3 cas les sternaux unilatéraux avaient leurs insertions supé- rieures au sternum, et en bas aux lamelles aponévro tiques qui cou- vrent les 6® et T côtes gauches, sur la gaine aponévrotique du grand droit et sur celle du grand oblique de l'abdomen. Dans un de ces trois derniers cas le sternal était coupé par une intersection aponévrotique transversale. Dans un cas le sternal droit s'attachait au 2° cartilage costal droit, en haut ; et, à l'inverse des muscles précédents, à la base de l'appen- xyphoïde du sternum, en bas. Dans un cas le sternal droit, inséré en bas à la 5® côte et au 5° carti- lage costal correspondant, se fusionnait, en haut, avec lepeaucierducou. Sur 20 sujets possédant deux sternaux que j'ai rencontrés jusqu'ici, le sternal gauche était donc plus prononcé que le droit chez 14. C'est la confirmation de ce que j'ai avancé autrefois. Dois-je en conclure à la prédominance constante du sternal gauche sur le sternal droit ? Non pas. Une statistique pour être irréfutable doit reposer sur un nombre de cas considérable. En anatomie normale on admet que les muscles du côté droit l'emportent sur ceux du côté gauche tant au point de vue statique qu'au point de vue dynamique. Serait-ce l'in- verse en anatomie anormale? Je me contente de poser la question et d'appeler sur elle l'attention de tous ceux qui tiennent un scalpel. Au dire de M. Bardeleben, il y a deux espèces de présternaux : des présternaux qui reçoivent des rameaux des nerfs thoraciques anté- rieurs et relèvent du système du grand pectoral et des présternaux qui reçoivent des rameaux des nerfs intercostaux (généralement des 3^ et 4") et relèvent du système du droit antérieur ou pubio-hyoïdien. Pour distinguer les uns des autres, M. Bardeleben propose de désigner MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 281 les premiers sous le nom de M. slernalis, les seconds sous celui de M. reclus abdominis super ficiatis. Cotte manière de voir est acceptée par divers savants, par M. Cuniiingham, entre autres. M. Bardeleben pense que le présternal est le plus souvent innervé par les nerfs inter- costaux tandis que M. Cunningham avance que c'est par les nerfs thoraciques antérieurs. Le professeur Slieplierd, de Montréal, a trouvé 12 fois le présternal chez 9 fœtus anencéphales : chez 7 d'entre eux, où il coïncidait avec l'absence des grands pectoraux, il était animé par les nerfs thoraciques antérieurs et chez deux d'entre eux, où les grands pectoraux étaient normaux, à la fois par les nerfs thoraciques antérieurs et les nerfs intercostaux. Ce n'est donc plus deux, mais trois espèces de présternaux qu'il conviendrait d'admettre : 1'^ des présternaux innervés par les nerfs thoraciques antérieurs ; 2° des présternaux innervés par les nerfs intercostaux; 3" des présternaux innervés par les nerfs thoraciques antérieurs et les nerfs intercostaux. Pour moi. j'ai constaté sur le fœtus anencéphale, privé de grands pec- toraux, que j'ai disséqué, le mode d'innervation rencontré par M. Slie- pherd sur 7 fœtus du même genre, mais chez 1 femme et chez 2 hommes, j'ai noté l'innervation exclusive par les 3" et 4*" nerfs intercostaux. Fréquence. — Dans la Statistique des Variations de l'anthropologie de MM. Schwalbe et Pfitzner [Anatomischer Auzeiger, 1891) on lit : « Il peut arriver que, même avec le plus grand nombre de cas possible, la valeur moyenne de la statistique des variations des parties de l'orga- nisme humain ne devienne pas constante. Nous en trouvons la preuve dans le tableau ci-joint où est noté le degré de fréquence du muscle présternal. Ce tableau est pris dans un travail récemment publié par M. Le Double sous le titre : Sur SS muscles présternaux, auquel nous ajoutons les chiffres obtenus par nous-mêmes à Strasbourg. » Noms Nombre Nombre Proportions des des des ceulésimales. analoinistes. sujets examinés, présternaux trouvés. Gi-uber 9b o 5,2 0/0 Wood \T6 1 4 — Schwalbe t-t Pfitzner ... 238 4 i,1 — Macalister 350 21 0 — Turner 650 21 3,2 — Le Double 722 33 4,5 — Total 2 230 91 4,1 U/O 282 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME « Ici, poursuivent, MM. Schwalbe et Pfitzner, la diversité des chiffres concernant les rapports centésimaux ne peut pas être expliquée par le petit nombre des cas. Eh bien ! quoi de plus vraisemblable que d'envisager cette différence des rapports centésimaux comme la con- séquence de variations dans l'anatomie des races. » Aux cas de présternaux indiqués ci-dessus il convient d'adjoindre ceux qui ont été observés depuis par MM. Chudzinski, Colson, Pfitzner, Schwalbe et moi. C'est ce que je fais : Noms Nombre Nombre des des des analomistes. sujels examinés. présleruaux trouvés. Gruber 95 5 Woocl 175 1 Schwalbe et Plîtzner. 338 11 MacalisLer 350 21 Turner 650 21 Colson 110 4 L'auteur 816 i ^^"J Y^'^''' 38 \ ^^"' \ '^'' ( et 1 Angolaise. ( un nègre. Chudzinski 24 nègres. 1 Total. . . . 2 558 108 L'opinion que j'ai émise plusieurs fois sur les différences du degré de fréquence des variations morphologiques des parties molles et dures de l'organisme humain dans les différentes races, reprise par MM. Schwalbe et Pfitzner, est confirmée, ce me semble, par cette sta- tistique reposant sur des chiffres importants. Dans la race blanche le présternal a été trouvé, en effet, chez 1,7 p. 100 des sujets en Alsace (Schwalbe et Pfitzner), chez 3,2 p. 100 des sujets en Ecosse (Turner), chez 4 p. 100 des sujets en Angleterre (Wood), chez 4,5 p. 100 des sujets en Touraine (l'auteur), chez 5,2 p. 100 des sujets en Russie (Gruber), chez 6 p. 100 des sujets en Irlande (Macalister). Dans la race noire il a été rencontré chez 1 sujet sur 24 par M. Chudzinski et chez 1 sujet sur 7 par moi, soit, en tout, chez 2 sujets sur 31. En dehors de M. Chudzinski et de moi, sa présence chez les nègres n'a été signalée que par Bonn, Huber et Meckel (2 cas). Dans quel sexe se montre-t-il le plus communément? Wood, qui l'a observé 5 fois chez l'homme et 2 fois chez la femme, répond que c'est chez l'homme. M. Turner, qui l'a disséqué 7 fois chez l'homme et 11 fois chez la femme, affirme que c'est chez la femme. Pour MM. Schwalbe et Pfitzner, on le rencontrerait chez 3,3 p. 100 des MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRLXE 283 hommes et chez 3 p. 100 des femmes. Sur un même nombre tl'incU- vidus des deux sexes, je l'ai découvert 22 fois chez l'homme et 16 fois chez la femme. Je rappelle que, dans mes 38 cas, il était 20 fois double et 1^ fois simple (4 fois rudimentaire, 1 fois transversal, 7 fois situé à droite et 6 fois à gauche'. Il convient aussi de noter son apparition si fréquente chez les fœtus anencéphales. Signification. — I. Halbertsma fait du présternal un muscle spécial à l'homme, un muscle constituant un caractère distinctif séparant l'homme des autres Mammifères. Si cela était, son absence et non sa présence devrait constituer l'anomalie. II. PourBourrienne, Marjolin, Theile. Henle,Gegenbaur, Colson,etc., il n'est rien autre chose qu'un prolongement du sterno-mastoïdien. S'il est des animaux, le castor, le tatou, Vécliidné notamment, chez lesquels le sterno-mastoïdien s'insère au-dessous du manubrium, il n'en est aucun, à ma connaissance du moins, où il descend jusqu'au grand droit de l'abdomen. III. Pour le professeur Cunningham, c'est un faisceau du grand pec- toral dont les fibres les plus superficielles ont subi un mouvement de rotation. Quelle est la cause qui produit ce mouvement de rotation? Quand agit-elle ? Comment peut-elle déterminer un mouvement de rotation en sens opposé des fibres de certains présternaux (présternaux bilatéraux asymétriques, en X, en V, en étoile?). IV. Pour un plus grand nombre d'anatomistes il n'est ([u'une dépen- dance du grand droit de l'abdomen. Or, dans toutes les espèces ani- males où le grand droit remonte sur la cage thoracique il est situé, non pas en avant, mais en arrière du grand pectoral •. De plus, M. Colson a vu le présternal coexister chez un homme avec la termi- naison du grand droit sur la 4° cote. V. ^1. Bardelebon admet, je l'ai dit, deux espèces de présternaux : des présternaux relevant du système du grand pectoral et des préster- naux relevant du système pubio-hyoïdien. M. le professeur Shepherda étajjli qu'il y en avait une troisième variété, les présternaux, innervés à la fois par les nerfs thoraciques antérieurs et les nerfs intercostaux. Yl. M. Testut croit que le présternal dépend par son extrémité supé- ' Voy. M. jivécédeut et .1/. grand droit de Vabdomen. 284 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMMK l'ieure du sterno-mastoïdien et par son extrémité inférieure du grand oblique de l'abdomen. « Le sterno-cléido-mastoïdien et le grand oblique sont, observe M. Testut, identiquement situés par rapport aux téguments externes; tous les deux sont placés sous l'aponévrose superficielle; les faisceaux contractiles de l'un et de l'autre de ces muscles ont la même direction oblique de haut en bas et d'arrière en avant. Enfin, ils présentent, en avant, des insertions homologiques, le grand oblique se fixant sur la ligne blanche, le sterno-mastoïdien s'attachant sur la face antérieure du sternum, qui est la continuation au thorax de la ligne blanche abdominale. » Identité de siiiiation, identité de direction^ identité d'insertion à la ligne axiale antérieure^ voilà des faits empruntés à l'anatomie humaine qui fourniraient déjà de fortes présomptions en faveur de l'homologie que le professeur à la Faculté de médecine de Lyon cherche à établir. La disposition suivante qu'indique l'anatomie comparée changerait peut-être ces présomptions en certitudes. Chez les Serpents, les fibres les plus antérieures du muscle grand oblique prennent leur attache jusque sur l'apophyse mastoïde ; elles se portent de cette apophyse vers la surface ventrale de l'animal et constituent là un reclus super- ficiel. N'est-ce pas la disposition exacte que nous offre, chez l'homme, le muscle présternal, réuni à sa portion d'origine, le sterno-mastoïdien? Or, le professeur Humphry considère les faisceaux antérieurs du grand oblique comme représentant, chez \qq Serpents, le sterno-mastoï- dien des Batraciens , des Oiseaux et des Mammifères. « Si, poursuit l'anatomiste lyonnais, on cherche à déterminer la raison d'une différenciation si prononcée dans la morphologie de ces deux muscles, on la trouve dans l'apparition, chez les Oiseaux et les Mammifères, de deux éléments nouveaux faisant défaut chez les Ophi- diens : le sternum et les membres thoraciques. » L'apparition d'un membre sur la face latérale du tronc expliquerait la scission de l'oblique externe des Serpents en deux muscles distincts. Le membre antérieur se détachant du thorax sous la forme d'un bour- geon sans cesse grandissant et entraînant avec lui son cortège de muscles propres, se serait fait une trouée à travers la nappe musculaire qui le recouvrait tout d'abord, rejetant en avant de lui les faisceaux les plus antérieurs du muscle, repoussant en arrière les faisceaux postérieurs ; ces faisceaux, ainsi séparés, seraient devenus en avant le sterno-mastoïdien, en arrière le grand oblique ou oblique externe. MUSCLES DES PAROIS DE LA POITRINE 28o Dès que cette théorie a été émise je l'ai vivement combattue devant l'Académie de Médecine et devant la Société d'Anthropologie. Que d'objections à lui opposer. Ce n'est pas le préslcrnal qui correspond au grand oblique des Ophidiens, c'est le muscle intercostal externe. Il n'y a donc pas iden- tité de situation. De fait, le présternal a des rapports plus rares avec le grand oblique qu'avec les côtes et les cartilages costaux. Il n'y a pas non plus toujours identité de direction ni ^'insertion. J'ai pré- senté, à l'Académie de médecine divers moulages de présternaux dont les fibres avaient une direction inverse de celle des fibres du grand oblique et du sterno-mastoïdien et n atteignaient pas la lif/ne axiale. Pour M. Testut, les membres thoraciques par leur apparition chez les Mammifères et les Oiseaux se seraient créé une trouée à travers le manteau musculaire qui enveloppe tout le corps jusqu'à l'occipital et la formation du sternum aurait fait le reste. Il ne serait plus possible aujourd'hui de retrouver, comme vestige de cet état anccstral, que le sterno-mastoïdien et le grand oblique et quelquefois, par réversion, des fibres musculeuses constituant, au-devant du sternum, le muscle présternal. Admettons pour un instant cette hypothèse, — fausse d'ailleurs, puisque les Serpents sont des dégénérés ayant eu autrefois des mem- bres dont on retrouve encore les traces, — comment expliquer la con- tinuité, dans certains cas, des fibres du présternal et du grand pecto- ral? Le grand pectoral qui contribue à séparer le sterno-mastoïdieu et le grand oblique (les deux segments de l'oblique primitif pour divers zootomistes) a bien certainement participé à la trouée des membres et percé avec eux. Historiquement donc il n'appartient nul- lement à ce système oblique, ce qui n'empêche pas que M. Bardeleben et moi l'avons vu se continuer avec le présternal qui, au dire de M. Testut, en fait partie, et ce dernier muscle être innervé souvent comme le grand pectoral, par les nerfs thoraciques antérieurs. Mais à quoi bon insister? La théorie de l'origine ophidiemie du présternal a vécu. VL Wilde, Hallett, Wood, Pearsons, Lambert, etc., voient dans le sternal humain une reproduction de quelques libres du peaucier pec- toral des Mammifères. Turner s'est principalement fait le défenseur de cette thèse. C'est celle également que j'ai soutenue dans mon article Sternal du Dictionnaire de Dechambre. Encore aujourd'hui, c'est celle qui me paraît la plus vraisemblable, si elle n'est pas la plus exacte. 286 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Plusieurs faits plaident en sa faveur : ces présternaux singuliers qui, naissant d'un côté du thorax, se portent diagonalementdu côté opposé; l'origine embryogénique commune, s'il faut en croire Pearsons, de la masse pectorale et du pannicuhis carnosus, de sorte qu'accepter que le présternal est une dépendance du grand pectoral ou du pannicule charnu, c'est tout un ; la fusion normale, dans l'espèce humaine, de la portion la plus élevée de la couche profonde du peaucier cervico- thoracique avec le sterno-cléido-mastoïdien, l'innervation chez les Rongeurs, et en particulier chez Vagouti et le cabiai, du pannicule charnu cervico-thoracique par un large nerf qui se distribue au grand - pectoral et qui représente une des branches des nerfs tlioraciques anté- rieurs de l'homme, etc. « Les bandelettes sternales que vous avez observées chez l'homme, m'a écrit, d'autre part, le 3 janvier 1891, M. Lavocat, ancien direc- teur de l'Ecole vétérinaire de Toulouse, ne me paraissent avoir aucune affinité avec le sternal transverse des Quadrupèdes, en raison de leurs attaches et de leur direction. Elles n'ont rien de commun avec la bande sterne-costale du grand droit de l'abdomen, et vous n'avez pas tort de supposer que c'est une reproduction par atavisme de quelques fais- ceaux du peaucier pectoral chez des êtres moins élevés dans l'échelle zoologique. Malheureusement nous ignorons quels sont ces êtres pro- bablement ancêtres de l'espèce humaine et dont l'origine doit remon- ter jusqu'au monde de ces Reptiles disparus pendant la période secon- daire. » Ce qui donne encore lieu de croire que le présternal rentre bien dans le cadre des anomalies réversives, c'est son apparition si com- mune chez les monstres anencéphales. MUSCLES DES COTES J'appelle muscles des côtes ou muscles costaux un groupe muscu- airc dont les éléments constitutifs ont un ensemble de caractères communs :. l'origine embryogénique, l'innervation par les branches antérieures des nerfs intercostaux, les rapports avec le squelette, la fonction de respirateurs auxiliaires, l'état de régression. Ce sont les intercoslaux prolongés en arrière sous forme de sur-costaux et de sous- costaux, le triangulaire du sternum et les petits dentelés postérieurs. Il est sans doute beaucoup d'autres muscles qui s'insèrent sur les côtes, mais ils appartiennent à la musculature du cou, de l'abdomen, du rachis ou des membres supérieurs, ne représentent pas chez l'homme les muscles ventraux de la poitrine des Vertébrés inférieurs. Je n'ai pas à parler des petits dentelés jjostérieurs dont j'ai signalé précédemment (voy. ces muscles) l'origine ventrale. INTERCOSTAUX EXTERNES Variations de nombre. — L'un ou l'autre dos intercostaux externes peut manquer. D'ordinaire, c'est le dernier. Sur un homme qui possé- dait, à droite et à gauche, une T côte cervicale j'ai trouvé, comme Fis- cher \ un muscle intercostal externe surnuméraire'. Variations de structure. — Les fibres musculaires peuvent prédomi- ner sur les fibres aponévrotiques ou inversement. J'ai vu des intercos- ' Fischer. Wiener med. Wochenschr., 30, 1858. 288 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME taux externes qui étaient entièrement transformés en tissu fibreux. Le fait que chaque fibre contractile a un corps charnu très court (en moyenne 10 à IS millimètres) et un long tendon indique que les muscles en question sont adaptés à un mouvement de faible ampli- tude qui est lui-même un signe de dégradation (Weber, Cleland, Vir- chow, W. Roux, J. Guérin, etc.). Variations des insertions. — Un ou plusieurs des intercostaux externes se prolongent quelquefois jusqu'au sternum comme dans quelques Mammifères inférieurs. Sœmmerring a noté que le quatrième et le premier intercostal externe offrent plus souvent que les autres ce vice de développement. M. Deniker l'a observé sur le l"''" muscle intercostal externe du fœtus de gorille. Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Les muscles en cause échangent parfois des fibres avec le grand dentelé, l'intercos- tal interne et surtout avec le grand oblique qu'ils continuent au thorax. INTERCOSTAUX INTERNES Ce que nous avons dit des variations de nombre et de texture des intercostaux externes s'applique aux intercostaux internes. Variations des insertions. — Dans sa thèse inaugurale (Paris, 1894) M. Souligoux a nettement établi que le mode d'origine des intercos- taux internes varie suivant le point considéré. En arrière et dans le voisinage de l'angle des côtes; ils naissent uniquement de la lèvre interne de la gouttière sous-costale, en avant, à la fois de la lèvre externe et de la lèvre interne de cette môme gouttière. C'est donc, contrairement à ce qui était admis jusqu'ici, dans un dédoublement de l'intercostal interne, que cheminent les vaisseaux et les nerfs inter- costaux. Ainsi que M. Macalister, j'ai noté l'extension assez fréquente du l"'", du 2® et du 3'^ intercostal interne jusqu'à la colonne vertébrale. Pareille disposition a été rencontrée chez V hyène par Meckel, chez le boule-dogue par M. Testut et chez un Caniche par moi. Isolement de la portion cartilagineuse et de la portion costale. — La MUSCLES DES COTES 289 séparation do la portion cartilagineuse de la portion osseuse des inter- costaux internes dans un ou deux espaces a été signalée successive- ment par Ilamberger *, Shœmaker-, Macalister, ïestut et moi. M. Tes- tut y voit la reproduction du mode de conformation de V intercostal externe des Oiseaux (jui, au point de vue embryogénique, appartient à une autre couche ■' ? Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — Les derniers intercostaux internes échangent assez souvent des fibres avec le petit oblique. Meissner ' et le professeur Macalister ont vu les intercostaux internes doublés par un plan de fibres verticales dépendants de sous- costaux. Les intercostaux sont assez uniformes dans les Mammifères des ordres élevés. Toutefois il arrive communément que certains d'entre eux s'étendent à la surface des cotes et se joignent d'un espace à l'autre, comme on le voit notamment chez le bœuf. Il faut aussi signaler, dans ce même animal, l'épaisseur considérable des intercostaux internes, surtout entre les cartilages des cotes sternales. SUR-COSTAUX (Juelques-uns de ces muscles présentent très fréquemment deux digitations dont l'une offre la disposition accoutumée, tandis que l'autre va se rendre à la côte qui est au-dessous. Les premières digi- tations constituent les petits ou courts sur-costaux [levatores brèves, de Haller), les secondes, les grands ou longs sur-costaux [levatores lon- f/iores, de Haller). Les sur-costaux supérieurs sont quelquefois reliés les uns aux autres par une série de languettes. Morgagni a vu les sur- costaux soudés former un muscle dentelé très régulier. Sœmmerring a noté un cas où le premier sur-costal était uni au scalène postérieur. Des sur-costaux longs ou courts peuvent être supprimés. Les con- nexions de ces muscles et des intercostaux externes sont sujettes à variations. Dans le chat le 1"'" sur-costal semble faire défaut, tant il est confondu ' Ilamberger. De Respirât, médian., Jena, 1788, p. 11. - Schœuiaker. lluUundsch Archief, Bd. H, p. 196. ^Testât. Trait, des an. musc, p. 495. ^Meissner. Jaresh., 1856, p. 440. 19 290 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME avec le scalènc postérieur. Uhyène, le chat n'ont pas de longs sur- costaux (Strauss-Durckheim, Meckel). Les longs et les courts sur-cos- taux font défaut chez le miirin (Maisonneuve). « Le type de la muscu- lature de l'homme est, suivant Theile, la présence de 4 sur- costaux longs : le r"" s'étendant de l'apophyse transverse de la 7" dorsale à la 9^ côte, le 4" de l'apophyse transverse de la 10° dorsale à la dernière côte. » SOUS-COSTAUX Syn. : M. InLracos taies de Verheyen'; M. depressores costarum proprii de Douglas': M. uifracos-fales de Meckel ; M. siibcostales de Winslow, (N. a.) ; M. tvansversus thoracis poslerlof de Ilenle ; M. servatus Inlernus de Kelch, etc. Bien qu'ils puissent tous manquer, ce sont ordinairement les sous- costaux supérieurs qui font défaut. Chez la femme les sous-costaux ne sont souvent représentés que par des lames fibrillaires très ténues. Quelquefois ils s'étendent seulement d'une côte à la côte sous-jacente ou passent au-dessus de deux ou trois côtes. Exceptionnellement celui qui est au-dessus s'unit à celui qui est au-dessous. On a ainsi, dans certains cas, un long ruban musculaire qui s'étend sans interruption de la 3" à la iT côte. Ce ruban musculaire plus ou moins large se prolongeait chez un sujet jusqu'à la colonne vertébrale. (Petsche. Syllogis. musc, observât, anat. sélect. j p. 769 in Hallers disput. anat. sélect., vol. VI, Gottingen.) Dans ses Éléments de physiologie (2" édit., t. I, p. 267, Paris, 18o6) Béraud a avancé que « la constance et le développement plus considé- rable des sous-costaux chez le chien indiqueraient qu'ils agissent dans la production de l'aboiement ». J'ai reproduit telle qu'elle cette assertion dans mon article Sous- costaux du Dictionnaire de Dechambre. Depuis, j'ai pu m'assurer en autopsiant 6 Chiens que ces muscles non seulement ne sont pas très prononcés chez ces animaux, mais encore y font normalement défaut. Les sous-costaux sont d'ailleurs indistincts chez tous les Ani?nauj domestiques. Ils ne sont pas appréciables non plus dans la girafe. Dans le murin ils ne tapissent pas uniformément la face interne de la cage thoracique (Maisonneuve). ' Verheyen. Anal., p. 495. - Douglas. Myof/raphia compara/a, Leyde, 1729, p. 82 MUSCLES DES COTES 291 TRANSVERSE DU THORAX C'est lo nom qu'on donne en Allemagne au triangulaire du sternum. Je le préfère à celui de triangulaire du sternum parce qu'il indique que le muscle dont il s'agit n'est qu'un reliquat du transverse de: l'abdomen étendu primitivement jusqu'au cou et qu'il ne préjuge rien d'un mode de conformation essentiellement variable. Absence. — Elle a été notée par M. Macalister et par moi chez un aliéné. Segmentation du muscle. — L'indépendance de tous les faisceaux qui le composent a été signalée par Sœmmerring. Je l'ai vue bien souvent. Variations des insertions. — 11 peut doubler de largeur, descendre jusqu'à la V côte et remonter jusqu'à la l""", oscillation qui n'aurait point de sens pour un autre muscle qu'un muscle costal dépossédé peu à peu de son territoire. Pour Portai le nombre de ses faisceaux varierait entre 6 et 2 ' et pour Blandin entre 6 et 1. Le muscle en cause est toujours plus prononcé chez les Mammifères au thorax aplati d'un coté à l'autre que dans l'espèce humaine. Faisceaux surnuméraires et connexions plus intimes avec les mus- cles voisins. — Le professeur Macalister a disséqué un faisceau de ce muscle qui se portait de la .3" pièce du mésosternum au 2^ cartilage costal -. Tarin a trouvé un corps charnu qui était inséré d'une part à la 1® cote, et d'autre part à la 2" '\ et Camper* un corps moitié charnu et moitié tendineux qui naissait de la 2® côte et allait se terminer sur la 4®, après avoir franchi la 3®. Le transverse du thorax est si souvent uni au transverse de l'abdomen que cette disposition est regardée comme constante par Theile. Rosenmuller décrit ces deux muscles comme un seul muscle auquel il donne le nom de m. sterno-abdominalis. ' Portai, p. 138. * Macalister. Calai, cil., p. 56. 'Tarin. Mi/of/raphie, 1753, p. 32, ' Caoïper. Vevhamll. uvei- Kankerwonlinfi, Tab. XIll. 292 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME a Dans l'intérieur du thorax et de l'abdomen le feuillet profond du muscle ventral — le transverse — est, dit Humphry, ordinairement présent aud-essus de l'ordre des Poissons et y forme le transverse de r abdomen, les dépresseurs des côtes (les longs sous-costaux si déve- loppés chez les Poissons), le triangulaire du sternum et les sous- costaux. » CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES ANOMALIES DES MUSCLES COSTAUX De l'étude à laquelle je viens de me livrer il appert que les ano- malies des muscles costaux peuvent être classées : I. En anomalies par excès ou réversives qui consistent dans l'aug- mentation de nombre, l'extension en longueur, l'état entièrement charnu des muscles costaux et la continuité des intercostaux et du transverse du thorax et des muscles larges de l'abdomen. Pour com- prendre ces anomalies il suffit de se remémorer que dans les Vertébrés inférieurs le grand oblique, les intercostaux externes et les sur-costaux, le petit oblique, les intercostaux internes et les sous-costaux, les trans- verses de l'abdomen et du thorax constituent les trois feuillets non ininterrompus d'un même muscle enserrant à la fois le ventre et la poitrine. II. En anomalies par défaut ou évolutives qui consistent dans la diminution, du nombre, la réduction de longueur, l'état aponévrotique des muscles costaux. Pour comprendre ces anomalies il importe de savoir qu'un muscle dont la fonction est entièrement abolie subit la transformation graisseuse, tandis qu'un muscle dont la fonction n'est qu'amoindrie subit la transformation fibreuse (J. Guérin, Gruveilhier Marey\ etc). Ainsi dans l'ankylose du cou-de-pied le soléaire dont la fonction d'extenseur du pied est totalement supprimée, devient grais- seux alors que les jumeaux qui ont conservé leur fonction de fléchis- seurs de la jambe en perdant celle d'extenseurs du pied, subis- sent seulement un changement dans le rapport de la fibre rouge au tendon, deviennent seulement plus fibreux. Chez le vieillard presque immobilisé, le tissu fibreux se substitue de môme insensiblement au tissu contractile. Dans la longue série des Vertébrés, y compris l'homme, le corps charnu d'un muscle diminue de longueur à mesure ' Marey. La Machine animale, 5" édit., p. 101 et sulv. MUSCLES DES COTES 293 qu'il a moins d'importanco et quand ce muscle est devenu tout à fait inactif ou inutile, il disparaît ou est remplacé par une aponévrose (aponévroses occipito-fronlale, omo-claviculaire, ischio-coccygienne, ligament épitrochléo-olécranien, stylo-hyoïdien, etc.) '. Après cet exposé on conçoit comment les muscles costaux apparte- nant tous au squelette thoracique, innervés tous par les bi*anches antérieures des nerfs intercostaux, montrent à des degrés différents des signes de transformation fibreuse. Ainsi que l'a fait remarquer Gegen- baur, « les muscles du tronc s'elfacent dès qu'apparaissent les mem- bres, car dès ce moment les membres se chargent à eux seuls de la locomotion, et le tronc, perdant une partie de sa mobilité, perd une partie correspondante de ses organes moteurs ». Entre tous les Primates l'homme se distingue par l'activité de ses membres supérieurs de plus en plus spécialisés pour la préhension et le toucher, desservis par des muscles nombreux et par un plexus nerveux compliqué, le plexus cervico-brachial. En même temps, sa poitrine dégagée sur les côtés par l'écartement des membres thoraci- ques qui ne sont plus collés sur ses flancs' s'étale transversalement, et dans sa base élargie laisse un libre jeu au diaphragme qui est devenu l'agent le plus important de l'inspiration. C'est parce que le diaphragme a pris le rôle d'inspirateur principal et que la fonction d inspirateurs auxiliaires a été dévolue aux muscles du cou et du membre supérieur (scalènes, sterno-mastoïdiens, trapèzes, etc.), surtout à ceux qui s'insèrent sur la clavicule et les premières côtes que les muscles costaux, rejetés au troisième rang, et ne pouvant même plus s'utiliser en dehors de la respiration ont vu diminuer de nombre et de longueur leurs fibres contractiles. Cette décadence des muscles intercostaux s'accompagne déjà de celle des nerfs intercostaux et des côtes. Sur 16 sujets examinés par Adamkie- wicz il y en avait trois chez lesquels un des dix premiers nerfs inter- costaux n'avait pas de racine, et treize chez lesquels un de ces dix nerfs n'en avait qu'une. A un stade reculé de la vie embryonnaire nous possédons 29 côtes au lieu de 12, toutes les vertèbres, môme les vertèbres sacrées ayant un rudiment de côte (Ruge). Après la nais- sance les apophyses costiformes des vertèbres lombaires, la moitié ' Pour détails complémentaires voir le dernier chapitre de cet ouvrge : Considérations générales sur les variations du système musculaire de l'homme. *Les M. chondro-épifrocfdéen, dorso-épitrochléen etc., témoignent encore de cet acco- lement. 294 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME antérieure des apophyses transverses des vertèbres cervicales rappel- lent les côtes disparues. C'est la 1" côte cervicale qui a persisté le plus longtemps dans l'évolution phylogénique ayant amené la réduc- tion de la cage thoracique. La rudimentation s'est faite par le milieu : les deux extrémités de la T côte se retrouvant à l'état de vestige dans le développement ontogénique comme parties intégrantes nor- males de la 7° cervicale et du manubrium du sternum (Leboucq). Gruveilhier a vu les 2®, 3" et 4° vertèbres lombaires pourvues de petites côtes. Ils n'est pas rare de rencontrer 13 côtes, la 13° côte étant tantôt une 7'' côte cervicale, tantôt une l''" lombaire. Même avec le chiffre de 12 côtes, le nombre des vraies côtes n'est pas invariable puisque d'après M. Cunningham, sur 20 p. 100 des sujets la 8^ côte est une côte vraie et se soude au sternum comme chez les Singes infé- rieurs. « Ceci étant, est-il défendu, dit M. Charpy*, de se représenter un homme ancien ou son ancêtre avec un long thorax contenant de chaque côté 14 côtes (1 cervicale, 12 dorsales et 1 lombaire), ce qui était déjà un progrès considérable sur un type plus recule d'être innommé oii les apophyses costiformes avançaient toutes dans les parois abdominales ? » M. Gharpy va môme plus loin. 11 suppose que le thorax actuel à 12 côtes n'est qu'un type transitoire. « Les pièces extrêmes du squelette thoracique montrent, poursuit- il, des signes évidents d'atrophie. Les deux dernières côtes sont, comme on sait, des côtes flottantes, c'est-à-dire sans connexion avec les autres. Cependant la 11'' a eu autrefois un plus grand développe- ment ainsi que l'atteste un cordon tendineux qui part quelquefois de son extrémité antérieure et s'enfonce dans le muscle petit oblique; ce cordon peut môme renfermer des nodules cartilagineux. Quant à la 12®, elle est dans un grand nombre de cas anormalement courte de 4 à 5 centimètres, tellement courte qu'on peut ne pas la reconnaître dans les explorations opératoires de la région lombaire et que les rapports du rein en sont sensiblement changés. Enfin, elle peut faire totalement défaut. Pour la 1'"'' côte, elle a ceci de grave contre elle qu'elle com- mence déjà à montrer de temps à autre des arrêts de développement inquiétants. Sa partie antérieure avorte, sa partie postérieure seule développée se perd dans les scalènes ou se soude avec la 2° côte ou s'unit au sternum par une bande ligamenteuse, états divers qui ' Charpy. Le Midi médical, 1893, p. .^6.5. MUSCLES DES COTES 295 nous rappelk'iil les cotes flottantes et le cordon fibreux de la 11'. Dans un avenir lointain, il est à craindre qu'elle suive le sort de la "- côte cervicale ; elle sera remplacée en partie par la clavicule avec laquelle elle semble faire double emploi en, partie par la T côte qui passera ainsi au premier rang. « Diminué de sa première côte et de ses deux dernières, le thorax futur, du type à 9 côtes, allégé de muscles inutiles, ou disparus, ou remplacés par de solides aponévroses, se présentera dans de meilleures conditions physiologiques. Les anatomistes admettent, en etfet, que la réduction du nombre des côtes est en général un caractère de perfec- tionnement chez les animaux. » DIAPHRAGME CORPS DU DIAPHRAGME Absence. — L'absence totale a été constatée par Donitz sur des monstres'. Quant anx hernies diaphragmatiqnes congénitales, on sait qne lenr siège de prédilection est la partie postérieure de cliaquo moitié du muscle- et qu'elles n'ont pas de sac. Anatomie coMPARÉi:. — Le diaphragme commence chez les Vertébrés par quelques fibres que le transverse envoie entre le foie et le péri- carde. Chez beaucoup A Animaux à respiration aérienne le muscle en cause est encore très incomplet. Quoiqu'il se montre, en effet, chez les Sauropsidés, chez les Maimnifères seuls il sépare totalement l'une de l'autre les cavités pleurale et péritonéale. Le squelette du tronc des vertébrés forme une double cavité tubu- laire séparée en deux par la colonne des corps vertébraux. Chacune de ces cavités a sa membrane séreuse. En prenant le langage d'un autre temps on peut dire : dans le canal vertébral proprement dit, aul(jur de l'axe nerveux, est la séreuse du viscère de la vie animale ; dans le canal vertébro-costal, autour du cœur, du poumon, de l'intestin et de la glande génitale est la séreuse des viscères de la vie organique. La première est toujours close, la seconde est toujours ouverte chez la femelle. Quand on suit chez l'embryon la marche ultérieure du développement de la cavité pleuro-périlonéale, on voit le péricarde 'Donitz. Reicherl u. Du Bois-UeymomVs Arch., 1865, p. 132. - Duguet. De la Hernie dktphrcKjmatique congénitale, th. Paris, 1866. 298 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME s'isoler d'abord, puis les plèvres par la croissance du diaphragme qui peut rester imparfail*. Voilà pourquoi la hernie diaphragmatique n'a pas de sac. Si la hernie diaphragmatique s'observe surtout en arrière, c'est parce que, dans l'embryon humain, comme dans l'évolution sériale des ani- maux, la partie antérieure ou ventrale du diaphragme à laquelle se rend le nerf phrénique en passant en avant du cœur, apparaît la pre- mière {diaplirayme pré-cardiaque de His). La partie postérieure ou dorsale {diaphrayjne posi-cardiaque de His) apparaît la seconde ; de larges trous y persistent normalement pour le passage de l'œsophage et de l'aorte. h'Uromadx spi)iipes n'a pas de diaphragme. Chez les Poissons, les diaphragmes pré-cardiaque et post-cardiaque ne sont représentés que par un mince fascia. Le diaphragme post-cardiaque l'ait défaut dans les Sauriens et les OpJiidicns (Stannius). La portion du diaphragme correspondant au cœ'ur manque che*z quelques Oiseaux, chez r^/> ^cVy a:, notamment " (Humphry). 'Variations du centre phrénique. — « Il semble, dit le professeur Marey, que les muscles aient des âges bien distincts. Ainsi le dia- phragme d'un enfant est en grande partie musculeux, tandis que chez le vieillard le centre aponévrotique, véritable tendon du diaphragme, s'étend aux dépens de la fibre contractile ^ » Beaunis, Bouchard % Huber * et Tigri ® ont trouvé des faisceaux charnus dans Tune ou l'autre des trois folioles. Sur une fillette que j'ai disséquée la foliole droite était presque entièrement musculeuse. Dursy a observé deux trous- seaux de fibres rouges qui se portaient du bord postérieur de la foliole moyenne au pourtour de l'orifice œsophagien \ J'y reviendrai plus loin. Le centre phrénique présente assez souvent, au dire de Morgagni*, en plus de l'orifice qui donne passage à la veine cave inférieure, un ' Quant à la séreuse testiculaire, on ne la trouve que chez les Animaux à testicules exté- rieurs et son isolement est spécial à l'homme et très certainement provoqué par l'attitude bipède. Toutefois Godard avance qu'on l'observe aussi chez le •• cînuipanzé d'Afrique « ? Godard. Éludes sur la monorchidie et la cryptorchidie c/iez r/tomme, p. 27. Paris, 18.^7. - Iluruphry. Observ. in MijoL, cit. p. 123. '•'Marcy. Jm Machine animale, Yi. 103. ■•Beaunis et Bouchard. Anal, descript., 2^ édit. p. 3.54. Mluberi/t Sœmmerring, vol. lil, p. 162. " Tigri. Supra unanomalia del musculo diufrauima. Rome, 1873. 'Dursy. Henle u. Pfeufer's Zeitsch, Bd. XXXIII. » -Morgagni. De sediijus et causis morborum, Neapoli. MDCCLXII, epistolœ V, LX, LXIV, LXVII, LXX. DIAPHRAGME 299 ou deux orifices accessoires pour les veines siis-liépatiqnes. Cloquel' a décrit également dans le centre phréniqiie : un orifice pour la veine cave inférieure, un orifice pour la veine diaphragmaiique et un ou deux orifices pour les veines sus-hépatiques. Anatomie comparée. — Le centre phrénique acquiert son maximum de développement dans les Périssodactyles et les Artiodactyles et son minimum dans les CarnicotTS et les Insectivores. « Chez l'homme, remarque M. Leshre, le (liai)hragme est certainement plus charnu que dans la plupart de nos grands Herbivores domestiques. Souvent il arrive dans ces derniers que la bande périphéj'ique ne rejoigne pas les piliers et laisse arriver le centre aponévrotique jusqu'aux muscles sous-lombaires, ainsi qu'on l'observe notamment dans les Solipèdes^. » Dans Vâne, le cheval, le mouton, le bwu/, on ne saurait comparer le centre phrénique à une feuille de trèlle'', mais cette comparaison s'impose chez les antres Mammifères, y compris l'homme. Il est presque entièrement charnu chez le putois, entièrement charnu chez le marsoin, et renferme un os chez le dromadaire. Variations des insertions. — La première digitation peut s'attacher sur le cartilage de la G" cote (Albinus, Haller, Theile, Cruveilhier, Tigri, Macalister, Weber-Hildebràndt'*, plusieurs cas personnels) ou de la 5*" (un cas personnel) et la digitation de la 12*" côte manquer ou être remplacée par une aponévrose (Cruveilhier, Testut, Bertelli) \ Henle a disséqué un sujet chez lequel la digilation de la 9' côte envoyait un trousseau de fibres au sternum et au cartilage de la 7° côte. L'espace triangulaire rélro-sternal peut être assez large, rudimentaire, faire même défaut. L'interstice qui existe entre la portion slernale et la portion costale est souvent comblé en partie par un faisceau du trans- verse. Quelques-unes des fibres ou toutes les fibres qui s'attachent au ligament cintré sont parfois absentes. Quand elles sont toutes absentes, on trouve entre la portion sterno-costale et la portion vertébrale un hiatus, dit hiatus costo-lomhaire, au niveau duquel le tissu rétro- rénal communique avec le tissu cellulaire sous-pleural. ' Cloquet. .!««/. (/escr/^j/., 183 i. ^ Lesbre. Loc. cil., p. 96. ^ Chez ces animaux il ressemble plutôt au cœur d'une carte à jouer. * Weber-IIildebrandt, p. 411. ^ Bertelli. Arch. per le scienze inediche. Turin, 1895. 300 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Anatomie comparée. — Dans le Vesj^ertilio murinus la portion sterno- costale du diaphragme s'étend de la 6'' côte à la 11% dans le Vesperugo noctida de la 8" à la 11% dans VHapale penicillé de la 7'' à la 11% dans le Macacus sinicus de la 6° à la 11" (Bertelli). Dans le bœuf domestique le diaphragme n'atteint pas non plus le dernier espace intercostal (Lecoq, Lesbre, Biele % Tabourin). Segmentation du muscle. — Je viens de noter les variations de conti- nuité qu'offrent les portions sternale, costale et vertébrale entre elles et celles qu'offrent les faisceaux sternaux entre eux. Il me reste à ajouter qu'on rencontre quelquefois entre les faisceaux qui constituent la portion costale, surtout entre les IT et \T côtes, des intervalles, au niveau desquels la plèvre répond immédiatement au péritoine. Connexions plus intimes avec le transverse de l'abdomen, le grand et le petit psoas et le carré des lombes. — Hen]e% Bourguery et Bonamy% Rouget % Bertelli ont vu une parlie de la gaine du psoas formée par l'épanouissement des extrémités tendineuses de faisceaux du diaphragme croisant l'arcade du carré des lombes. A. Thompson a pu suivre dans le fascia transversalis des fibres qui se portaient de la crête iliaque vers la portion costale du diaphragme. En avant, ce der- nier muscle se continue fréquemment avec le transverse. La conti- nuité des fibres du diaphragme et des fibres du carré des lombes est plus exceptionnelle Bonamy^ et Haller" en citent cependant des exemples. Winslow a disséqué des faisceaux du diaphragme qui allaient se perdre dans le grand et le petit psoas et dans le carré des lombes. Anatomie comparée. — Chez les Mainmifères des ordres supérieurs [Singes, Chéiroptères^ Carnassiers, Rongeurs, etc.) la disposition du dia- phragme est à peu près la môme que chez l'homme ; à mesure que l'on descend la distinction en une portion verticale (piliers) et une portion horizontale (corps) tend à disparaître. Le diaphragme devient ' Biele. La fausse côte chez le bœuf, Joiwn. de VEcole vétérinaire de Lyon, 1895. - Henle. Muskellehre, p. 83. ' Bourguery et Bonamy, pi. LXXV, 2. '■ Rouget. (J!iz. med., 18ô2, p. 17. '- Bourguery et Bonamy, pi. XLIX. "Ilaller. Opusc. anal. Gottingue, 1751, p. 10. DIAPHIUGME 301 une cloison très oblique entre le thorax et raljd(jmen et constitue en grande partie la paroi supérieure et antérieure de cette dernière cavité. Chez les Pachydermes déjà où le sternum est relativement très court, les poumons s'étendent très loin en arrière, et le diaphragme est très obliquement tendu entre les dernières vertèbres lombaires et les bords de la vaste échancrure costo-slernale. De sorte que chez le cheval, par exemple, les poumons s'étendent au-dessus du diaphragme jusqu'aux limites postérieures de la région lombaire ; mais c'est chez les Cétacés que cette disposition est à son plus haut degré de dévelop- pement (il n'y a que deux ccMes sternales chez le lamanlinoi la baleine jubarte), et le diaphragme né des limites postérieures de la cavité abdominale s'étend si loin en avant qu'il est presque parallèle à l'axe du corps, et que la cavité du tronc se trouve séparée en deux compar- timents situés, non pas l'un en avant, l'autre en arrière, mais l'un au-dessus de l'autre. Les poumons occupent toute l'étendue du com- partiment supérieur, et le diaphragme constitue entièrement la paroi supérieure de l'abdomen. Cette prolongation du diaphragme en bas ou en haut est indiquée anormalement chez l'homme par l'insertion plus inférieure des piliers aui: vertèbres lombaires, par les faisceaux signa- lés par Dursy, par l'extension du muscle à la 6^ côte. Le diaphragme des Cétacés oiXvQ encore d'autres particularités inté- ressantes. Nous avons vu, chez l'homme, des fibres du transverse se continuer avec le diaphragme ; chez les Cétacés, c'est le diaphragme tout entier qui s'insère sur les muscles larges de l'abdomen (Dauben- ton, Cuvier), c'est-à-dire se continue avec ces muscles et spécialement, peut-être uniquement, avec le plus interne, avec le transverse. Ainsi, au dernier terme de la série des Mammifères, on trouve le diaphragme dans son type le plus simple, celui d'enveloppe contrac- tile immédiate des viscères abdominaux ; de telle façon que diaphragme transverse et releveur de l'anus constituent une seule et môme enve- loppe contractile, dont les divers éléments seront plus ou moins déve- loppés, plus ou moins isolés, mais pourront toujours être ramenés à un type unique. Au point de vue embryogénique le diaphragme n'est, au surplus, qu'une dépendance du feuillet le plus profond — du feuillet transverse — du muscle ventral duquel dérivent également le transverse de l'abdomen, le transverse du thorax, etc. Faisceaux surnuméraires. — M. hépatico-diaphracjmalique. — Ce 302 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME muscle a été décrit avec des caractères différents par Knox* en Angleterre, et par Rouget en France -, Dans le cas observé, en i842, par Knox il naissait de la moitié gauche du centre phrénique, se divisait, après avoir croisé l'œsophage, en deux languettes, dont Tune se perdait dans le péritoine, en avant de ses insertions vertébrales droites, et l'autre sur la face inférieure du foie autour du canal vei- neux. « Je signalerai chez l'homme, a écrit d'autre part M. Rouget, un faisceau de fibres tendineuses déjà entrevues par Huschke, qui, logées entre les deux feuillets de Tépiploon gastro-hépatique, se rend du dia- phragme au foie ; ce faisceau, détaché du bord supérieur de l'orifice œsophagien ne me paraît pas avoir ici d'autre action que de fixer soli- dement le foie au diaphragme, mais il tire un certain intérêt de l'exis- tence d'un appareil musculaire spécial que j'ai découvert chez quelques Oiseaux et qui se porte du diaphragme sur le foie. » Pour ma part j'ai vu chez deux hommes et chez une femme une troisième forme du jnuscle hépalico-diaphragmatique. Il était consti- tué par des fibres de la portion sterno-costale qui, après avoir che- miné entre les deux feuillets du ligament triangulaire gauche du foie se perdaient sur la capsule de Glisson. M. Macalister m'a écrit qu'il avait trouvé une fois ce vice de conformation. PILIERS DU DIAPHRAGME Les auteurs sont loin d'être d'accord sur le nombre des piliers du diaphragme : Galien, Yésale, Bartholin, Riolan, Senac, Winslow, Bichat, Cruveil- hier, Sappey, Quain, Testut, Poirier, etc., en admettant deux : un droit et un gauche. Theile, Luschka, Krause ^ et HyrtP en admettent ti^ois. Henle en admet deux de chaque coté : un médian et un latéral divisible en plu- sieurs faisceaux. Haller qui en avait d'abord admis deux de chaque côté, a écrit dans ' Kqox. London med. fjaz., 1842, p. ù31. -Rouget. Mém. de la Soc. de Biolog. in Gaz. méd. de Paris, 18.'j2, p. 16, 30 et 44. ^ Krause. Handbuch des Menslischen, Ilannover, 1876. * IIjTtl. Lehfbuch der Anatom. des Menschen, Wien, 1889, diapiiua(;me " 303 un de ses derniers ouvrages, dans ses Eléments de physiologie, qu'il y en a trois de chaque côté auxquels s'adjoint quelquefois un quatrième . Albinus, Meckel', Sœmmerring en admettent quatre de chaque côté. Mes recherches qui corroborent celles de M. Bertelli me permettent d'avancer qu'ils sont au nombre de trois : Un médian qu'iui retrouve chez tous les Mammifères ; Wn intermédiaire qui existe seulement dans l'espèce humaine ; Un latéral qui est l'homologue du pilier latéral des Singes et des Carnivores. A. — Pilier médian. Variations de volume. — Le pilier médian gauche peut avoir un volume plus considérable ou le même volume que le pilier médian droit ou un volume moindre que le pilier intermédiaire qui lui est contigu. Dans les Chéiroptères, les Carnivores, les Insectivores et quel- ques Primates les piliers médians ont la môme grosseur. Variations des insertions. — A l'état normal : Le pilier médian droit, plus fort que le gauche, naît du corps de la 2" lombaire, du ménisque interposé enlre la T et la 3°, du corps de la 3®, du ménisque interposé entre la 3" et la 4°, par des fibres char- nues, et du corps de la ï" par une expansion aponévrotique qui se con- fond avec le ligament vertébral commun antérieur ; Le pilier médian gauche naît du corps de la 2^ du ménisque inter- posé entre la 2° et la 3", du corps de la 3" et de l'expansion aponévro- tique du pilier médian droit. A l'état anormal, chez les sujets très vigoureux, le pilier médian droit peut remonter jusqu'à la V" lombaire et son expansion tendi- neuse descendre jusqu'à la 0". Dans les Périssodactgles ce pilier des- cend jusqu'à la dernière lombaire et dans les Artiodactyles jusqu'à la seconde pièce du sacrum (Bertelli). Chez le Chimpcmzé d' Aubry Lecomte un de ses faisceaux se détachait de la 1'" lombaire. Fusion du pilier médian et du pilier intermédiaire. — Elle peut être unilatérale ou bilatérale, partielle ou complète. Les cas d'absence du ' Meckel. Mancale dl Anal, uener. descriltlv. et pa/hulog. Milan, J825. 304 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME pilier intermédiaire signalés jusqu'ici ne sont que des cas de fusion complète du pilier médian et du pilier intermédiaire. Dans l'espèce humaine le pilier intermédiaire est moins souvent uni au pilier médian que séparé de lui par une fente dans laquelle passent le grand sympathique, le grand splanchnique, le petit splanchnique et la veine lombaire ascendante, une des trois branches d'origine de la veine azygos. Il s'ensuit que les auteurs qui n'admettent pas un pilier intermédiaire chez l'homme prennent l'exception pour la règle. Faisceaux surnuméraires. — I Faisceau phréno-œsophagien. — Dans un mémoire sur les malformations du diaphragme que j'ai publié en 1882 dans les Bulletins de la Société (T Anthropologie de Paris, j'ai écrit ceci : « Au-dessous et au niveau de l'orifice œsophagien on voit cons- tamment des fibres musculaires se détacher des bords internes des deux piliers, se porter sur l'œsophage auquel elles sont intimement accolées et s'y terminer. » C'est le diaphragme phrénico-œsophagien de M. Jonnesco S la membrana freno-œsophagea de M. Bertelli'-. Pour M. Jonnesco il est formé par du tissu élastique et quelques fibres musculaires lisses, pour M. Bertelli par du tissu conjonctif et quelques fibres musculaires striées venant des piliers médians, pour M. Rouget par des fibres musculaires striées, pour M. Laimer par du tissu con- jonctif et du tissu élastique % pour M. Treitz par du tissu élastique, etc. Pour les uns, il est constant; pour les autres, inconstant. En face de ces assertions contradictoires, j'ai chargé, au commence- ment de cette année (1896), mon prosecteur M. Bougrier et un de mes élèves, M. Franchet, d'examiner avec le scalpel et le microscope le diaphragme phrénico-œsophagien de tous les sujets qui leur passe- raient entre les mains. Aujourd'hui, d'accord avec M. Bertelli, j'affirme : a. Que le diaphragme phrénico-œsophagien est bien plus souvent présent qu'absent ' ; 3. Qu'il est constitué par du tissu connectif très dense et quelques hbres musculaires striés venant des piliers médians. II. Faisceau phréno-gastrique. — M. Rouget a « observé, mais excep- tionnellement, dit-il, un faisceau musculaire qui, se détachant du dia- ' Jonnesco. Tube dir/eslif in Trail. d'anal, htimaine de Poirier, Paris, 1885. -Bertelli. Arch. per la Se. med. cit., p. 422. a Laimer. Jahrbuch, \Yien, 1883, III, IV, Ilell. ^ 1i) fois sur 82 sujets examinés par moi et mes élèves dont .jI hommes et 31 femmes. DIAPHRAGME 305 phragmc, au niveau du bord supérieur de l'orifice œsophagien, des- cendait parallèlement aux fibres longitudinales de l'œsophage, sur la face antérieure de l'estomac où il se perdait, croisant à angle droit le sphincter œsophagien de l'œsophage. » III. Faisceau phréno-hépatique. — En 1887, j'ai trouvé sur une femme un faisceau musculaire qui avait la même origine que le pré- cédent, s'accolait comme lui à l'œsophage, mais allait se terminer sur la face inférieure du foie, autour du sillon transverse et de la veine porte. IV. Faisceau phréno-péritonéal. — M. Rouget a rencontré aussi et constamment un faisceau charnu du diaphragme qui semble se rendre au mésentère. Ce faisceau se détachant du pilier droit au niveau du bord postérieur de l'orifice œsophagien, se porte, en bas et en avant, au-devant du plexus cœliaque, du tronc cœliaque, et spécialement de l'artère splénique, qui se recourbe en anse au-devant de lui et se ter- mine soit au-dessous de l'artère splénique, soit au niveau de l'artère mésentérique supérieure, par des fibres tendineuses qu'on ne peut suivre plus loin. Dans un cas que M. le professeur Rouget a fait repré- senter, ce faisceau musculaire, qui était très développé et avait près de 1 centimètre de largeur sur 4 à 5 centimètres de longueur, parais- sait se terminer sur l'artère mésentérique supérieure. « Je n'ai pu jusqu'à présent, dit cet habile anatomiste, suivre plus loin ses fibres terminales, peut-être parviennent-elles jusqu'à la colonne vertébrale ; mais ce que mes dissections me portent le plus à croire, c'est qu'il se termine réellement dans l'épaisseur du mésentère, disposition qui, si étrange qu'elle paraisse au premier abord, n'est pas sans analogie avec ce qui existe chez les Oiseaux. Quoi qu'il en soit, si ce faisceau a quelque insertion à la colonne vertébrale, il est disposé de façon à comprimer l'artère splénique. Si au contraire, comme je le pense, il se termine réellement dans le mésentère, il constituerait un soutien actif du paquet de l'intestin grêle et serait peut-être en rapport avec la station verticale, car je ne l'ai jusqu'à présent trouvé que chez l'homme. » Ce faisceau est le même que celui qui a été décrit par Treitzsous le nom de M. suspenseur du duodénum et que cet anatomiste a cru être formé par des fibres lisses et élastiques ^ ' Treitz. Ueber eineii Xeuen Maskel am Duodénum des Menschen. 20 306 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Quoi qu'en dise le professeur Rouget, le M. péritonéo-diaphragmatiqiie n'est pas constant. M. Bertelli n'a noté sa présence que chez o sujets sur 30 et moi chez 11 sur 82 (7 fois chez l'homme, 4 fois chez la femme). V. Faisceau phréno-rétro-médiastinal. — Eppinger adonné le nom de M. diaphragmatico-rétro-médiaslinalis à un faisceau qui, dans certains cas de malformations du cœur et des gros vaisseaux, « se porte de l'extrémité antérieure de la partie médiane de la portion lombaire du diaphragme dans le médiastin' ». VI. Faisceaux divers. — Il n'est pas rare de voir l'extrémité supérieure et interne du pilier médian donner naissance à un trous- seau de fibres qui se dirige obliquement de haut en bas et de dehors en dedans pour rejoindre un trousseau de fibres analogues venu du pilier opposé et constituer un corps charnu impair, médian, auquel succède un tendon qui s'insère sur le tendon commun des deux piliers. Il est facile de se rendre compte que ces piliers accessoires sont nor- maux dans le bœuf {Bos tauriis). Les bords internes des deux piliers peuvent être, au niveau de la 2® lombaire, réunis par des tractus fibreux ou musculeux sur lesquels repose la face postérieure de l'aorte, comme chez les Périssodactyles et les Artiodactyles (Morga- gni% Bertelli^). Sœmmerring et Theile ont disséqué et j'ai disséqué moi-même plusieurs fois des faisceaux qui se jetaient sur l'aorte. C'est une disposition fréquente chez les Mammifères supérieurs. Anatomie comparée. — Le muscle phréno-œsophagien ou sphincter œsophagien paraît constant chez les Rongeurs et très commun chez les Carnassiers et les Insectivores. On a signalé sa présence dans le lapin (Rouget, Bertelli), le cobaye, le surmulot (Bertelli), ]e chien (Rouget, Bertelli), Vours (Meckel, Testut), le hérisson, la taupe (Ber- telli, Le Double). D'après Cuvier, « il y aurait chez les Chéiroptères, en avant de l'œsophage, un entre-croisement des fibres musculaires venant de l'un et l'autre pilier, d'où résulterait une sorte de constriction qui empê- cherait chez ces animaux qui passent presque toute leur existence la tête en bas, la sortie des matières alimentaires de l'estomac ». Il est 'Eppinger. Wiener Klin . Wochensch, Jahrb. II, 1889. ^ Morgagni. De sedibus et causis morborum, cit. epis.tola XVIII. ^ Bertelli. Loc. cit. suprà, p. 415. DIAPHRAGME ;j07 de fait que le sphincter œsophagien a été trouvé dans le Vespertilio murinits par MM. Macalister, Maisonnenve et moi, et dans le Vespe- rugo noctida par M. Bertelli. Dans le mémoire de Duvernoy Sur T estomac des Semnopit/ièques et le sphincter œsophagien de plusieurs Singes, il en est également fait men- tion chez Vénielle [Semnopithecus entellus\ le papion (S. sphynx)^ le saï [S. capucina) '. Il a été décrit, enfin, chez le Macacus sinicus par M. Bertelli. Les autres faisceaux du diaphragme qui se portent, chez l'homme, sur le foie, l'estomac, l'artère mésentérique supérieure, etc., ont aussi des homologues dans la série animale. Pour le professeur Rouget, « il y aurait une analogie évidente entre le faisceau musculaire qu'il a rencontré une fois chez l'homme, entre le hord supérieur de l'orifice œsophagien du diaphragme et la petite courhure et la face antérieure de l'estomac et le faisceau tendineux qui, chez le lapin, croise à angle droit l'œsophage pour venir se terminer sur la face antérieure de l'es- tomac au niveau de la petite courhure ». L'extrémité supérieure de l'aile droite du diaphragme du chat pro- duit un large appendice tendineux constituant le ligament suspenseur du foie, lequel est ainsi fibreux et non un simple repli du péritoine comme dans l'espèce humaine (Strauss-Durckheim). Pendant longtemps on a cru que les Oiseaux étaient dépourvus de diaphragme. Sappey a démontré qu'ils en possèdent deux qui divisent la cavité du tronc en trois compartiments : le diaphragme thoraco-pul- monaire — mieux appelé, à mon avis, muscle du poumon par Perrault, — et le diaphragme thoraco-abdominal'- . Le professeur Rouget a com- plété les recherches de Sappey en prouvant que le diaphragme abdo- minal a un sphincter œsophagien appréciable et envoie, chez divers Oiseaux, aux deux lobes du foie et aux deux estomacs des fibres muscu- laires qui paraissent envelopper ces viscères. Parmi les espèces qu'il a examinés, le canard et la Corneille ci manteau gris lui ont seuls pré- senté des fibres musculaires dans le ligament qui se porte vers le foie. Constamment au contraire on trouve, à gauche, des fibres muscu- laires qui se jettent sur le ventricule succenturié et le gésier ; elles existent chez les Oisecuix à gésier musculeux et chez ceux à estomac ' Duvernoy. Mém. de la Soc. r/'/tisl. nut. de Stra.shourf/, vol. I. * Sappej'. Reche)xlies st/r l'appareil respiratoire des Oiseaux, grand in-8°, avec planches, 1847, pi. II, fig. I, 2 et 3. J"ai noté plus haut le mode de conformation exceptionnel qu"offre, au dire de M. Ilumphry, le diaphragme de VAptérix. 308 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME membraneux, chez le canard, Yole, les Colombes, les Gallinacés , la huppe, la Corneille à manteau gris. Variations des orifices œsophagien et aortique et des organes qui les traversent. — J'ai noté les modifications que peut subir l'orifice aortique. Cruveilhier a vu la veine cave inférieure franchir cet orifice et prétend qu'il donne quelquefois passage au grand sympathique. M. Bertelli y a trouvé deux fois le grand splanchnique gauche, et moi 1 fois le grand splanchnique droit, 2 fois le petit splanchnique gauche, 3 fois le petit splanchnique droit et 1 fois les deux petits splanchniques. Au lieu d'être charnu l'orifice œsophagien peut être aponévrotique (Morgenbesser \ Theile, Cruveilhier). L'œsophage qui traverse le pilier droit chez Vune, le cobaye, le renard, ]e cJiat, la taupe, le traverse aussi quelquefois chez l'homme. Dans le chien et \e porc les deux piliers médians bien distincts au niveau de l'orifice aortique se réunissent après l'avoir dépassé, de sorte qu'il est bien difficile d'affirmer si l'œso- phage passe entre les deux piliers, comme l'avance Rigot, ou dans le pilier droit, comme le veulent MM. Arloing et Ghauveau. B. — Pilier intermédiaire. Absence. — Elle n'est qu'apparente et résulte, je l'ai dit, de la fusion du pilier médian et du pilier intermédiaire. Quand ce vice de confor- mation existe, le grand splanchnique pénètre dans la cavité abdominale par un canal minuscule creusé dans la chair du pilier unique dont le petit splanchnique et le grand sympathique côtoient, ainsi que dans beaucoup de Mammifères, le bord externe. M. Bertelli a fait mention d'un cas dans lequel le grand splanchnique était divisé en deux branches dont l'une traversait le corps charnu et l'autre le tendon du pilier médian insegmenté. Variations de volume. (Voy. Pilier médian.) — J'ai vu le pilier intermédiaire gauche rudimentaire. Variations de texture. — Le pilier intermédiaire naît par deux branches tendineuses entre lesquelles chemine le grand sympathique. ' Morgenbesser. De vomilu, in Ilaller's dispulal. anal, sélect . cil., vol. I. DIAPHRAGME 300 Sur trois sujets disséqués par M. Bertelli la moitié inférieure charnue de ce pilier était séparée du pilier médian par une fissure que fran- chissaient le grand sympathique, le petit splanclmiquc et la veine lombaire ascendante et la moitié supérieure aponévrotique, soudée au pilier médian, creusée d'une boutonnière qui livrait passage au grand splanchnique '. Variations des insertions. — Le pilier en question provient quel- quefois du ménisque qui sépare la 3* de la i*" vertèbre lombaire et du corps de la V lombaire. C. — Pilier latéral. Je comprends sous le nom de pilier latéral ce qu'on nomme, dans les traités classiques d'anatomie française, u les arcades du psoas et du carré des lombes » . Variations de structure. — Le tendon du pilier latéral est quelque- fois divisé en un tendon principal assez fort et plusieurs tendons accessoires très grêles. L'arcade du carré des lombes peut être mus- culeuse, ainsi que dans les Carnassiers (Strauss-Durckheim, Bertelli), ou inséparable de l'aponévrose sous-jacente, ainsi que dans le babouin (Bertelli). Variations des insertions. — Je l'ai vu naître de l'apophyse trans- verse de la 3" lombaire. Sur une femme que j'ai disséquée en 1895 il provenait à la fois des apophyses transverses de la 2'- et de la 3^ Des trousseaux fibreux émanant de l'apophyse transverse délai'" lom- baire se jettent souvent sur le tendon du pilier latéral bien conformé. 'Bertelli. Loc. cit., p. iio. MUSCLES DE L'ABDOMEN DROIT ANTÉRIEUR Absence. — L'absence totale a été signalée par Barkow et Ghar- vet'. Dans le cas de Gharvet elle coïncidait avec une ectopie vésicale. L'absence delà portion ombilicale a été également notée par Barkow -. AxATOMiE COMPARÉE. — Le droit antérieur représente la partie interne individualisée du muscle ventral qui dans les Vertébrés inférieurs s'étend du bassin au cou et duquel dérivent, je le répète, les obliques et le transverse de l'abdomen, les intercostaux, le transverse du tho- rax, etc. Muller a trouvé le grand droit différencié et recouvert par les obliques dans le Bdellostoma^. Ge mode de conformation est cepen- dant irrégulier dans les Poissons. Ghez le lépidosiren le grand droit n'existe pas encore en tant que muscle distinct. Dans le crypto- branche (Humphry), le menopoma et X iguane (Mivart^) il se continue avec les feuillets externe et moyen du muscle ventral dont le feuillet interne passe en arrière de lui. Dans les Serpents, et plus clairement encore dans le Pseudopus Pallasii (Humphry, Anningson^), il est superposé au feuillet externe avec lequel il a des connexions plus ou moins intimes. Dans les Mammifères, enfin, il est indépendant et logé presque entièrement entre les couches du feuillet moyen. ' Charvet. Gaz. des hôpitaux, 1857, n" 8. * Barkow. Monslra, cit. p. 9-20. 'Muller. Abhandl der Berl. Akad., 1834, p. 345 et tab. I. *Mivart. Proceed. Zool. soc, 1867, p. 770 et J869, p. 258. * Humphry et Anningson. Observ. in myoloa. cit. passim. 312 VARIATIOiNS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME Duplicité du muscle. — Elle aurait été constatée par Otto. Je me borne à citer cette malformation dont il m'a été impossible de retrou- ver un autre exemple * . Variations d'étendue. — I. Variations de largeur. — Dans un cas noté par M. Macalister le muscle en cause s'étendait en dehors, à plus de quatre pouces de la ligne blanche. D'après M. Chudzinski « la plus grande largeur du grand droit de l'abdomen est presque égale dans toutes les races humaines par sa moyenne, mais le maximum et le minimum sont plus forts dans la race blanche. Dans la race jaune la largeur de ce muscle paraît être relativement moins considérable ^ » II. Variations de longueur. — On a vu le grand droit remonter jusqu'à la h." côte (Kaauw^, Cruveilhier, Testut, Golson, plusieurs cas personnels), la 3® (Chudzinski, Boerhaave, 4 cas personnel), la 3' et la 4® (Harrison, Meckel), la 2' (Beaunis et Bouchard), la clavicule (Lenoir*). Anatomie comparée. — Entre le grand droit de V ornithorynque dont les dimensions transversales sont très réduites et celui du daman dont les dimensions transversales sont considérables, on trouve tous les intermédiaires. Dans legorillele muscle dont il s'agit est, en géné- ral, assez large. Chez les Solipèdes il déborde l'hypochondre et vient prendre adhérence à la face interne du grand oblique. J'ai déjà eu l'occasion d'écrire (voy. M. sur-costal antérieur et M. iwésternaï) que chez les animaux il s'étend, au-dessous du grand pectoral, plus haut sur le thorax que dans l'espèce humaine. Chez beaucoup de Singes quadrupèdes (le magot, le papion, le ouistiti, le callitriche, les Makis, le cynocéphale, le mangabey, etc.), son extrémité supérieure se fixe encore à la clavicule. Chez les Anthropoïdes le nombre des es|)aces intercostaux inférieurs qu'il recouvre varie comme chez l'homme. C'est ainsi que sur 15 gibbons M. Keith a noté son inser- tion à la 3" côte chez deux, à la 4" chez six, à la 6° chez sept ^ ' OUo. Palholof/. anat. ^ Chudzinski. BuUet. de la Soc. iVAnthropol. de Paris, 1896, p. 540. 3 Kaauw. Nov. comment. PelropoL, t. II, p. 559. *Lenolr m Portai. Bullel. de la Soc. anat. de Paris, 1832, Cruveilhier, Testut, Harrison, Meckel. etc. Lac. cit. passim. "Keith. Journ. of anat. andphys., 1894. MUSCLES DE L'ABDOMEN 313 Variations de nombre des intersections aponévrotiques. — On ren- contre le plus communément 3 ou 4 intersections, quelquefois S et très exceptionnellement 2 ou 6. Ordinairement ces intersections sont en nombre égal à droite et à gaucbe. Il n'y a jamais plus d'une iutersec- tion sous-ombilicale, s'il y en a une, car cette intersection a une ten- dance manifeste à disparaître. L'intersection de l'ombilic me semble constante. Il appert aussi des dissections de M. Cbudzinski : « 1° Que les irrégularités dans la forme, le trajet, la direction et l'ordre des intersections tendineuses du droit antérieur sont plus fré- quentes dans les races de couleur; « 2° Que les intersections sous-ombilicales sont moins rares dans les races de couleur ; «3° Que dans toutes les races les intersections du coté gauche s'élè- vent davantage au-dessus du pubis que celles du côté droit ; « 4° Que la hauteur de chaque intersection est plus grande dans la race noire, surtout chez les femmes'. » J'ajouterai que dans toutes les races les intersections sont très sou- vent incomplètes et représentent tantôt une ligne transversale, très nette et presque rectiligne ou largement ondulée, tantôt une ligne bri- sée en zigzag ou en chevron, à sommet supérieur ou inférieur, Anatomie comparée. — On considère généralement les intersections tendineuses du grand droit comme des côtes ventrales, les faisceaux musculaires compris entre ces intersections comme des muscles inter- costaux et Ja ligue blanche comme un sternum abdominal. Il s'agit là, en réaL ?, de cloisons fibreuses intermusculaires séparant les muscles homologues des métamères voisins et analogues aux cloisons fibreuses qu'on trouve normalement dans divers muscles cervicaux. Les cloisons peuvent s'ossifier secondairement chez certains animaux [Crocodiles) et former de vraies côtes abdominales, mais on ne peut pas dire que ces intersections représentent les extrémités antérieures des apophyses costiformes des vertèbres lombaires. La distribution des nerfs suffirait même seule à renverser cette hypothèse. Le nombre des intersections du droit antérieur des Mammifères oscille entre 4 et 10. Il y en 10 dans les Solipèdes, 4 à o dans les Carnassiers, G à 7 dans les Ruminants, le porc et le plus souvent 7 dans les Singes quadrupèdes. Chez les Anthropoïdes on compte d'or- ' Chudziuski. Loc. cit. siq)rà, p. 540. 314 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME dinaire 5 intersections; pourtant M. Chudzinski en a observé 7 chez une gorille adulte et 6 chez un jeune gorille. Des 7 intersections du droit des 5m^e5 quadrupèdes, 3 sont sous-ombilicales. Chez les Anthro- poïdes, comme chez l'homme, il n'y a qu'une intersection sous-ombi- licale. Connexions plus intimes avec les muscles voisins et faisceaux sur- numéraires. — Meckel a vu quelques-unes des fibres du droit anté- rieur s'insérer au sternum, M. Nicaise * à la ligne blanche, et Cruveil- hier à la partie la plus externe du cartilage de la 6® côte, de sorte que ce cartilage recevait deux faisceaux du même muscle. PYRAMIDAL Absence. — M. Thomas Dwight, de Cambridge en Massachusetts % et MM. Schwalbe et Pfitzner, de Strasbourg^ ont vu ce muscle faire défaut : MM. Th. Dwight chez 4o0 hommes 81 fois, soit chez 18 p. 100 Schwalbe et Pfitzner. — 284 — 39 — 13,7 — MM. Th. Dwight *— 223 femmes 60 — 26,9 — Schwalbe et Pfitzner. — 109 — 11 — 10,1 — Sur 243 sujets dont 136 femmes et 107 hommes, j'ai noté 17 fois, l'absence du pyramidal chez les femmes (11 fois des deux côtés, 2 fois à droite et 4 fois à gauche) et 9 fois chez les hommes (6 fois des deux côtés, \ fois à droite et 2 fois à gauche). Le muscle en question manquait chez : 141 sujets sur 673 examinés par M. Th. Dwight; 50 — 393 — MM. Schwalbe et Pfitzner; 26 — 243 — fauteur. Soit chez 217 sujets sur 1309 examinés jusqu'ici ; soit chez 16,2 p. lOŒ des sujets. ' Nicaise. Arcli. gén. de méd., 1886, p. 44. 'Thomas Dwight. Proceed. of tlie Âmeric, philosophie. Sociel., 1893, S. 117-123. 'Schwalbe et Pfitzner. Varielœten statistik, cit. p. 483. MUSCLES DE L'ABDOMEN 315 Ici encore les influences ethniques et sexuelles se font sentir. Le pyramidal fait plus souvent défaut aux Etats-Unis qu'en Alsace-Lor- raine et en France, et dans tous les pays, chez Ihomme que chez la femme, des deux côtés que d'un seul, du coté gauche que du côté droit. Cooke a écrit que lorsque les deux pyramidaux sont ahsents, les muscles obliques internes s'avancent plus en dedans sur le ligament de Poupart. Je suis bien loin d'avoir trouvé constamment ce mode de conformation '. AxATOMiE coMPARÉii. — Lc pyramidal faisait défaut chez les chim- panzés de Champneys, de Duvernoy, de Vrolik, de Traill et existait chez le chimpanzé d'Alix. 11 manquait également dans les jeunes gorilles de Duvernoy, de Bischotf et de Deniker, mais était bien développé dans le fœtus de gorille de Deniker et le gorille adulte de Duvernoy. Chez les Anthropoïdes comme chez l'homme, le pyramidal, devenu inutile, a donc de la tendance à disparaître. 11 est absent chez tous nos Aniinaux domestiques, ainsi que chez le Lemur varius^ catta et nigrifons, le Nijcticebus turdigratus , ou petit Loris, le Galagos et V^aye-Vaye (Mûrie et Mivart), les Indrisinés (Milne-Edwards et Grandi- dier) les Perodictiques et le Tarsiei' (Yan Campen et Burmeister), Y aï, le coati, le tatou, le fourmilier, \e porc-épic, le raton, la taupe, la marte, les Chauves-souris, etc. Multiplicité des pyramidaux. — On rencontre quelquefois deux pyra- midaux d'un côté, et un seul du côté opposé. Cette malformation est indiquée par ^Yinslow■, Ruysch', Cruveilhier % etc. Quatre pyrami- daux, deux de chaque côté, ont été trouvés par Sabatier^ et Poland ®. lùitin Horner ' affirme qu'il en a vu deux, trois et quatre du même côté. Variations d'étendue. — I. Variations de largeur. — Les deux mus- cles peuvent s'étendre plus ou moins loin en dehors de la symphyse ' Cooke. Mi/or/ntphia. Londres, 16.'>0, p. 603. - Winslow. Loc. cit. suprà, p. 60. ' Ruysch. Thésaurus anafomicus, IV, n° 83. * Cruveilhier. Anat. descript., 2» édit., t. H, p. 108. •'' Sabatier. Ana/omie, t. I, p. 263. » Poland. Loc. cit. passim. '■ Horner, p. 391. 316 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME du pubis, se fixer même à la portion du bassin comprise de chaque côté entre cette symphyse et l'épine du pubis. Un des deux pyrami- daux peut seul offrir cette conformation. II. Variations de hauteur. — Sur un nègre disséqué par Cruveilhier les deux pyramidaux s'élevaient au-dessus de l'ombilic. Ce développe- ment égal en hauteur des deux muscles est loin d'être constant. L'un peut avoir les insertions supérieures habituelles et l'autre s'attacher près de l'ombilic (Spigelius, Hoffmann) ou cà l'ombilic (Diemerbroeck, Rolfmcius) par des fibres charnues ou un tendon. Les anomalies sus-indiquées se combinent parfois : ainsi un pyrami- dal bas et large coïncide avec un pyramidal étroit et haut, etc. Anatomie comparée. — Au bas de l'échelle des Mammifères le pyra- midal humain a pour homologue le muscle qui sert à comprimer les glandes mammaires incluses dans la poche abdominale où sont logés jusqu'à leur entier développement les fœtus informes des Monodel- phiens. Dans les Sarigues, le kanguroo., V ornithoryngue le muscle en question dit muscle protracteur de fos ?7îarsupial, plus large que le grand droit, occupe toute la longueur de l'abdomen. (Voyez les planches 176, fig. 3 [Sarigue-crabier], 178, fig. 2 [Phalanger à front concave] et 139 [Kangur 00- géant] de l'atlas de Myologie comparée de Cuvier et Laurillard.) Dans les Mammifères placentaires — y compris l'homme — où il est inutile puisque les petits naissent complètement formés, il est en général rudimentaire ou absent. Dans Y hyène, le magot et le papion il est constitué seulement par quelques fibrilles tendineuses nacrées qui se portent du pubis à la ligne blanche. Sa disparition constitue chez les Mammifères placentaires une anomalie évolutive, son accroissement d'étendue, sa multiplicité, des anomalies régres- sives. Intersection tendineuse dans le corps charnu. — Verheyen a observé une intersection tendineuse dans un pyramidal qui s'étendait jusqu'à l'ombilic \ Elle a la môme signification que celles du grand droit, du sterno-cléido-hyoïdien, etc. * Verheyen. Loc. cit., p. 60. & MUSCLES DE L'ABDOMEN 317 GRAND OBLIQUE Absence. — L'absoncc de l'aponévrose d'inseiiion iiifériourc du ;raiul obliqiio do rabdomon a élé signalée par Beaunis et Bouchard. Dans deux cas observés par Gruber b' muscle en cause était rudimen- laire*. Duplicité. — M. Macalister a trouvé, du côté gauche, chez un homme un muscle oblique supplémentaire s'é tendant des 9", 10" et 11'' cotes à la crête iliaque. Les libres de ce muscle avaient la môme direction que celles du grand oblique normal dont il était séparé par un tissu cellulaire lâche. On peut rapprocher de cette malformation les rubans charnus, indi- vis ou segmentés, sous-jaconts au grand oblique, décrits sous divers noms, et en particulier sous celui de M, rectiis laieralis, et qui se por- taient : De la 10'- côte à la crête iliaque (Kelch'-, Gunz ^) ; De la 11° côte à la crête iliaque (Kelly, Baker *) ; De la 12" côte à la crête iliaque (Pye-Smith, llowse et Davies-Golley) ; De la 11° et de la 12" côte à la crête iliaque (Macalister) ; De la 12° côte à l'épine iliaque antérieure et supérieure (Testut) ; De la 11° et de la 12° côte à l'épine iliaque antérieure et supé- rieure (Davies-Golley, Taylor et Dalton) ; De la 10° côte à l'arcade crurale (Auvray^) ; De la ir et de la 12° côte sur l'aponévrose du grand droit (Gruber) ; De l'aponévrose du grand oblique sur l'arcade crurale (Gruber ^ 1 cas personnel). Anaïomie comparée. — Dans les Vertébrés inférieurs le muscle ven- tral n'est formé que d'une seule couche ou de deux {Batraciens). Chez tous les Mammifères il est subdivisé en trois feuillets, qui constituent ' Gruber. Arcli. f. palhol. anal. a. phljs., t. LXV, avec 2 pi. -Kelch. Beilrâ(/e z.path. anat. Berlin, 1813, p. -il. 'Gunz. De herniis. Lipsiie, 17i4, p. 18. * Baker. A'o/'/Zi med . Arc/i . of ined. and chlrary. .se, 183.J, p. 306. '^ Auvray. BitlleL de la Soc. anal, de Paris, 1896. "Gruber. Vircliow's Arch., t. LXV, p. 16. Kelly, Macalister, etc. Loc. cil. passun. 318 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME les trois muscles pariétaux du tronc. Cette dissociation peut-elle être poussée plus loin ? C'est une hypothèse trop hardie pour qu'il soit pos- sible de l'admettre à l'heure présente. Je reconnais toutefois volontiers que la multiplication des muscles pariétaux du tronc coïncidant plus tard avec une diminution du nombre des côtes faciliterait singulière- ment le jeu des parties profondes et les protégerait davantage. Ce qui est certain, c'est que dans les Mammifères domestiques le grand oblique de l'abdomen qui s'amincit beaucoup sur le flanc et atteint à peine l'angle externe de l'ilium, est doublé extérieurement par une tunique élastique jaune dite tiinica abdominalis. A peine accusée chez le j^orc et les Carnivores^ mais épaisse et très manifeste dans les grands qua- drupèdes herbivores , Ruminants, Solipèdes, Éléphants^ etc., cette tunique vient en aide aux autres muscles pour soutenir le poids des viscères digestifs et remplit ainsi un rôle tout à fait équivalent à celui du ligament cervical postérieur. Variations des insertions. — Le grand oblique peut avoir de 6 à 9 faisceaux. Deux faisceaux peuvent se détacher de la môme côte; ceci a lieu le plus souvent pour la 8' et la 9° côte. Chez les hommes, il est fréquent de ne pas rencontrer de digitation pour la 12* côte. Il n'y a rien de fixe dans la distance qui sépare le grand dorsal du grand oblique, de sorte que le triangle situé entre les bords correspondants de ces deux muscles (triangle de J.-L. Petit) a une aire essentielle- ment variable. Anatomie comparée. — Les insertions du grand oblique sont, ainsi que celles des deux muscles suivants, subordonnées à la forme du bassin et au nombre des côtes. Il ne s'étend toutefois qu'exceptionnelle- ment jusqu'à la 1'" (ex. dauphin) ; ordinairement il commence à la 4®, à la 5" ou à la 6". Vrolik a avancé que la disposition anatomique de l'oblique externe variait dans chaque espèce ^'Anthropoïdes. La lecture des mémoires de Champneys, de Deniker, etc., témoigne qu'elle varie non seulement dans chaque espèce à' Anthropoïdes, mais encore d'un individu à l'autre de la même espèce. Intersections aponévrotiques dans le corps charnu. — J'ai observé, du côté gauche, sur un homme une intersection aponévrotique qui coupait le muscle grand oblique. Large d'un travers de doigt, eu forme de zigzag, elle continuait la 6*^ côte, et était en rapport immé- MUSCLES DE L'ABDOMEN 319 diat par son extrémité antérieure avec une intersection similaire du grand droit de l'abdomen '. Une anomalie du même genre a été pré- sentée par mon saVant collègue et ami Chudzinski à la Société d'anthropologie dans une séance à laquelle j'assistais. Anatomie comparée. — Les inlersertions fibreuses, cartilagineuses ou osseuses trouvées dans les deux obliques et le transverse de l'abdomen sont, comme celles du grand droit, du pyramidal, des intercostaux, etc., des traces de la composition métamérique de ces muscles. Qu'ils dérivent des myomères primitivement isolés, c'est ce que démontre la disposition réalisée chez les Vertébrés inférieurs où les muscles larges de l'abdomen sont divisés par dos tendons intermédiaires en de nombreux segments correspondant aux métamères [Reptiles). Connexions plus intimes avec les muscles voisins. — La continuité du grand dentelé du grand dorsal, des intercostaux externes et du grand oblique a déjà été notée par moi. En voici quelques nouveaux exemples : Budge a vu le faisceau du grand dentelé à la 9° côte s'unir au grand oblique, de sorte qu'une lame musculaire ininterrompue reliait le scapulum à l'os iliaque. Le professeur Macalister a disséqué un faisceau du grand oblique qui allait se fixer à l'apophyse coracoïde. Flesch a rencontré un trousseau de fibres sous-cutanées dépendant de la 9'^ digitation de l'oblique interne'. PETIT OBLIQUE Absence. — L'absence de la portion antéro- supérieure a été cons- tatée par M. Macalister et la non-insertion sur l'arcade crurale par Gruber''. Ne s'agirait-il pas là d'une absence virtuelle d'une portion du muscle, d'un défaut de dissociation? La fusion partielle, plus ou moins complète et plus ou moins étendue, de l'oblique interne et du transverse de l'homme a, du reste, été observée par Sœmmerring, Macalister et moi (des deux côtés chez un vieillard). En fait, chez les Batraciens, les fibres musculaires du tronc se décomposent en deux 'Le Double. Revue d\inthropolof/ie, 18S6, p. 114. -Flesch. Variefsefen Beobacht. Wurzburg, 1876. Mjriiber. Bullet. de VAcad. impér. de Saint-Pétershotir;), 1872, p. 157, 1.^8. 320 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME couches : une couche externe de fibres ascendantes (grand oblique), une couche interne de fibres descendantes qui représente à la fois le petit oblique et le transverse. Variations des insertions et faisceaux surnuméraires. — L'oblique interne peut s'attacher seulement aux trois derniers cartilages cos- taux ou recevoir un faisceau de renforcement provenant du 8° cartilage costal. Au mois d'avril de cette année (1897) j'ai trouvé avec mon collègue le professeur Lenormand, sur une négresse africaine, une bandelette musculaire de la largeur du petit doigt et très mince qui se portait de la partie supérieure du corps charnu du petit oblique de l'abdomen du côté droit sur l'apophyse transverse de la 2" vertèbre lombaire du même côté. ANAT03nE COMPARÉE. — Daus Ics Rumiïiants et les Carnivores le petit oblique de l'abdomen, fixé aux apophyses transverses des ver- tèbres lombaires, occupe toute l'étendue du flanc (Lesbre). Dans les Solipèdes les faisceaux lombaires du petit oblique se séparent du reste du muscle et constituent le rélracteur de la dernière côte [retractor costœ des Allemands), petit ruban charnu jeté des premières apophyses transverses lombaires au bord postérieur de la dernière côte. Intersections tendineuses dans le corps charnu. — Elles ont été signalées dans la race blanche par Sœmmerring', Macalister% Henle^ Testut, etc., et dans les races colorées par M. Chudzinski\ Bien que le petit oblique puisse être divisé par plusieurs intersections tendi- neuses, le plus ordinairement il n'en offre qu'une. Celle-ci se trouve habituellement au niveau de la 10° côte, quelquefois de la 11® et très exceptionnellement de la 8® ou de la 12^ Henle^ et Hans Virchow ^ ont trouvé, chacun, une lamelle cartilagineuse dans une intersection de cette nature. Anatomie comparée. — (( Nous avons rencontré assez souvent dans ' Sœmmerring, p. 146. *Macalister. Cat., cit. p. 68. ' Henle, Eine art. Intercostal Muskel abgegrenzt Wird, p. 67. * Chudzinski. Bullel. de la Hoc. d'Anthrop. de Paris, 1880, p. 440. » Henle. Musicellehre, p. 65, fig. 28. "H. Yircliow. Variet. beobachtung, cit. suprà. MUSGF.es de L'ABDOMEN 321 l'épaisseur du polit oblique des Soiipèdes, dit M. Lesbro, des intersec- tions costoïdes prolongeant une ou plusieurs apophyses transverses lombaires, intersections fibreuses plus ou moins ossifiées'. » TRANSVERSE Absence. — L'absence totale du transverse a été notée par Charvet^ et le professeur Macalister '. Dans le cas de Gharvet elle coïncidait avec une ectopie vésicale. Margrave a vu l'aponévrose d'insertion à l'arcade crurale faire défaut (Hargrave, Operatlve surr/erjj^ p. i87). La partie inguinale du transverse de l'abdomen est relativement moins développée dans les Quadrupèdes que dans l'homme ; dans les Soli- pèdes en particulier l'aponévrose d'insertion du muscle en cause à l'arcade crurale est rudimentaire. Duplicité du muscle. — Dans la seule observation de cette malforma- tion que je connaisse et qui est due à Borner '*, le transverse profond surnuméraire avait les mêmes insertions inférieures que le trans- verse superficiel, mais était seulement attaché, en haut, à la 12" cote. Variations des insertions. — Tantôt il s'attache aux six dernières côtes, tantôt aux cinq dernières. On a beaucoup discuté pour savoir laquelle de ces deux dispositions est la plus commune; tandis que Diemerbroeck, Holfmann, Cruveilhier, Beaunis et Bouchard, etc., disent que c'est la première, Morgenbesser^ Galen ^ et de Marchetti^, etc., soutiennent que c'est la seconde. Pour moi, je crois que c'est la seconde. Une anomalie fort curieuse signalée par Guthrie et le professeur Macalister consistait dans la perforation du bord inférieur de ce muscle et de celui du petit oblique par la tige spermatique. Intersections tendineuses dans le corps charnu. — Ces intersections ' Lesbre. Loc. cit., p. 93. * Charvet. Gaz. des fiùpi/., 1857, n* 8. ^Macalister. Cat., cit. p. 68. * llorner, p. 90. ' Morgenbesser. In Iluller's disputât, cit., p. 273. * Galen. De administrât, anat. 'De Marclietti. Anatomia, cap. ir, p. 17. 21 322 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME ont été mentionnées par Schwegl. Je n'ai pas à revenir sur les con- nexions du petit oblique et des intercostaux internes ni sur celles du trans verse de l'abdomen avec le transverse du sternum et le diaphragme que j'ai interprétées précédemment. CRÉMASTER Gruber l'a vu émaner en partie ou en totalité du fascia transversalis. Dans un cas rapporté par Harnage, il était constitué uniquement par deux bandelettes musculaires détachées, l'une de l'épine du pubis, l'autre du transverse de l'abdomen. Chez un homme atteint d'un sarcocèle cancéreux que j'ai disséqué, les deux faisceaux de fibres qui naissent, l'externe de la gouttière de l'arcade crurale, l'interne de l'épine du pubis, étaient renforcés par des fibres du petit oblique qui accompagnaient le cordon et s'irradiaient en éventail autour du testi- cule. Les anses formées par les fibres du petit oblique autour de la glande séminale, distinctes en certains points de celles formées par les deux faisceaux périnéaux du gubernaculum, en étaient inséparables dans d'autres points. Tandis que Meckel, Cloquet, Henle, Theile, Luschka, Morel et Mathias Duval, Biaise, etc., considèrent le crémaster comme une dépendance du petit oblique et du transverse, Paulet, Beaunis et Bou- chard, Bonamy, Broca, Barrois, etc., en font un muscle testiculaire autonome et Hunter, Milne-Edwards, Sappey, Curling, Robin, Godard, Farabeuf, etc.;, un gubernaculum teslis retourné \ Les faits que j'ai rapportés témoignent que chacune de ces trois opinions est trop exclusive. Il faut admettre que le crémaster se com- pose en partie de fibres provenant du petit oblique et en très petite quantité du transverse, en partie de fibres propres, vestiges du guber- naculum, naissant de l'épine du pubis, en dedans, et de l'arcade cru- rale, en dehors. ' Biaise. Le cernai inguinal chez l'adulte, th. Paris, 1894. MUSCLES DE L'ABDOMEN 323 MUSCLES SURNUMERAIRES Pubio-péritonéal. Il a été décrit on 1866, dans 7'^e Médical Press Tp-àv M. Macalister qni ne l'a trouvé qu'une fois. Dans ce cas unique il était constitué par un ruban charnu, étroit, qui se portait derrière l'artère épigas- trique et le ligament de Gimbernat, de la crête pectinéalc au fascia transversalis, non loin de l'ombilic. Pubio-transversal. Il naît de la branche horizontale du pubis, se dirige obliquement de dedans en dehors et de bas en haut, et se termine près de l'orifice péritonéal du canal inguinal. Hyrtl le considère comme un faisceau d'insertion inférieure charnu de l'aponévrose du transverse de l'abdo- men. L'honneur de sa découverte revient à Luschka (Luschka, Rn- chertii. Du Bois-Reymon d'^Arch., 1870, p. 227). Tenseur du feuillet postérieur de la gaine du grand droit. Ce muscle dont Gruber a observé 7 cas a été décrit pour la première fois par lui, en 1860, sous le nom de tcnsor lam'mx posterions vaginx m. recti abdomiiiis\ Il se détache du bord postérieur de l'arcade cru- rale et se perd sur la face postérieure du grand droit, plus ou moins près de l'ombilic. Il est, en général, assez grêle. Theile a appelé liga- mentum Iriangidare seie adminicidum lineœ albœ [ligament triangu- laire de la ligne ô/fl/ic/^e) un trousseau de fibres nacrées qu'il a regardé comme constant et qui n'est qu'un rudiment du muscle en question. Tenseur du feuillet postérieur de la gaine du grand droit et du fascia transversalis. Gruber a fourni un bon dessin de ce muscle qu'il a nommé : tensor laminœ posterioris vaginx m. recli et fasciœ transversalis abdominis et ' Gruber. Vhxhoir's Arch., Bd. LXXX, p. 87. 324 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME dont il n'a rencontré qu'un cas, en 1872 '. Dans ce cas il naissait de la face profonde du fascia transversalis, près de l'orifice péritonéal du canal inguinal, par un faisceau unique qui se divisait bientôt en cinq languettes dont trois allaient se fixer sur le ligament semi-lunaire de Douglas et deux sur le fascia transversalis. Tenseur de l'arcade crurale. J'ai trouvé, en 1889, des deux côtés, chez une jeune fille un spéci- men de ce muscle ressemblant entièrement à celui qui a été décrit par Gruber, en 1861, sous le nom de M. jwotractor arcus cruralis^. Situé entre l'aponévrose du grand oblique et celle du petit oblique, il était fusiforme, dirigé obliquement de bas en haut, d'avant en arrière et de dedans en dehors et attaché, d'une part, sur la branche horizon- tale du pubis et, d'autre part, sur l'arcade crurale, à l'union de son tiers externe et de son tiers moyen. Péri-xyphoïdien. « Folius, dit Diemerbroeck ", a remarqué sur les côtés de ce carti- lage (l'appendice xyphoïde) deux petits muscles, lesquels se meuvent vers le haut, soit en dehors, soit en dedans. » S'agit-il ici de deux muscles autonomes ou des faisceaux du grand droit de l'abdomen qui gagnent les bords latéraux de l'appendice xyphoïde? Je l'ignore, n'ayant pu trouver l'ouvrage de Folius. Pour ma part, je n'ai jamais vu un muscle péri-xyphoïdien indépendant du grand droit. ' Gruber. Ballet, de VAcad. Imp. de Saint-Pétersbourg , 1873, col. 144. - Gruber. Ballet, de VAcad. Imp. de Saint-Pétersbourg, 1873, col. 143. ^ Diemerbroeck. Lac. cit. suprà, p. 669. MUSCLES DE LA FOSSE LOMBO-ILIAOUE CARRE DES LOMBES Le nombre des apophyses transverses des vertèbres lombaires auxquelles il se lixe est loin d'être constant. En plus de ses faisceaux d'insertion aux apophyses lombaires, il peut présenter des faisceaux d'insertion aux corps des 10® et 11'" dorsales, au corps de la 10" dor- sale seulement, aux corps des vertèbres lombaires et même à la partie inférieure de la H*" côte. Ces variations sont en rapport avec les variations de nombre des vertèbres lombaires dans la série animale, et mémo chez l'homme, par suite de la sacralisation de la dernière lombaire. Chez le chien et le chat oîi le carré des lombes est formé seulement par les faisceaux ilio-transversaires, ceux-ci s'échelonnent sous les apophyses Iransverses lombaires, qu'ils revêtent d'une manière complète et s'étendent sur les deux dernières côtes et les deux der- niers corps vertébraux dorsaux (Lesbre). C'est dans les Animaux sauteurs^ à reins voussés, chez le lièvre et le lapin par exemple, que le muscle dont il s'agit atteint son maximum d'épaisseur et de force, il est de beaucoup le plus développé des muscles sous-lombaires. Dans les Ruminants, les Solipèdes, le porc il est, au contraire, très mince et ne couvre que très incomplètement les apophyses costiformes lombaires. Les descriptions qu'on a donné de ce muscle sont très dilîérenles. En France, on le divise généralement en trois portions : une portion ilio- costale, une poriion lotJibaire et une porVion transverso-costale. D'accord avec la généralité des anthropo-zoologistes, je pense qu'il est plus 326 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME logique do le diviser en deux portions que l'on doit considérer comme des muscles primitivement distincts : une portion antérieure [portion principale du muscle scalène des lojnbes, de H. Ma^cv , portion lomho- costale (\q Luschka, etc.), qui répond au groupe scalénique ' et une portion postérieure [petite portion du faisceau antérieur du carré des lombes, de H. Meyer, portion ilio-costale de Luschka, etc.), qui répond au grand dentelé". ILIAQUE On a tort de réunir dans les livres d'anatomie l'iliaque et le grand psoas. L'iliaque appartient au bassin et le grand psoas, qui naît des apophyses costiformes des vertèbres lombaires, appartient au système des côtes; l'un paraît dériver du feuillet profond de la masse muscu- leuse qui donne naissance aux muscles dorsaux de la cuisse, l'autre du feuillet profond du muscle ventral (Humphry), l'un a pour homologue le muscle sous-scapulaire, l'autre n'a pas d'homologue au membre supérieur ou en a un sur le déterminisme duquel on ne s'entend guère ; enfin, dans la série animale : l'iliaque est tantôt interne, tantôt externe, le grand psoas toujours interne ; l'iliaque peut exister sans être accompagné d'un muscle grand psoas, et réciproquement. Segmentation du muscle. — Le grand psoas peut être divisé en un plus ou moins grand nombre de faisceaux. Presque toujours les fibres provenant du bord antérieur de l'os iliaque entre l'épine iliaque antérieure et inférieure et l'épine iliaque antérieure et supérieure constituent un muscle bien distinct que Gruveilhier a appelé iléo-cap- sulo-trochantérieii ;\\inslo\v , petit iliaque ; Harrison, ilio-capsularis, etc. Ce muscle vient s'insérer isolément en bas, au-dessous du petit trochanter, à la ligne oblique étendue de ce petit trochanter à la ligne âpre. On a noté aussi l'indépendance de quelques-uns des faisceaux de l'iliaque attachés à l'aponévrose lombo-iliaque. Anatomie comparée. — Le muscle iliaque se montre dès qu'apparaît • Elle se porte des apopliyses Iraiisverses des vertèbres lombaires sur une côte. - Elle s'étend des apophj-ses transverses des vertèbres lombaires, du ligament ilio-lom- baire, de la 12e côte à l'ilium, l'homologue du scapulum. MUSCLES DE LA FOSSE LOMBO-ILLVQUE 327 Tos iliaque, se rencontre par conséquent chez les Mammifères, les Oiseaux Qi\o^ CJiéloniens. Dans les espèces animales qui ont un ilium prismatique {Chéiroptères, Léporides, etc.), la fosse iliaque interne fai- sant défaut, le muscle iliaque est externe '. Dans les espèces qui ont un ilium ailé [Ruminants, Solipèdes, etc.), c'est-à-dire une fosse iliaque interne, le muscle iliaque est interne. Pour les anatomistes qui voient dans le muscle iliaque l'iiomotype du sous-scapulaire, cette homotypie se révèle par la tendance du premier à se diviser. Le petit iliaque de Winslow est représenté chez les Solipèdes et les Carnivores par le muscle décrit par Rij^ot, Arloing et Ghauveau sous le nom de grêle antérieur de la cuisse, par M. Lesbre ^ow^ cohnàc capsulaire de la hanche et par plusieurs autres zootomisles sous celui à' ilio-fémoral grêle (pour détails complémentaires, voy. plus loin, M. scansorius). C'est une petite bandelette charnue accolée à la partie antérieure de la capsule coxo-fémorale, insérée, en haut, sur l'ilium, tout à côté de la branche externe du droit antérieur de la cuisse ; en bas, sur la face antérieure du fémur, à une petite distance de la tète articulaire (Lesbre). Deniker a retrouvé le muscle accessoire de Filiaque chez un fœtus de gibbon où il coexistait avec un scansorius. Indépendance complète du grand psoas et de l'iliaque. — Cette mal- formation, qu'explique complètement l'anatomie philosophique, a été observée par Lieutaud-, Borner ^ M. le professeur Macalister et moi (chez deux hommes, des deux côtés, et chez une femme, à droite seu- lement). Dans les Solipèdes, les Ruminants et le porc la fusion des deux muscles ne se fait qu'au voisinage de leur terminaison. J'ai noté leur entière indépendance sur un bœuf. Faisceaux d'union au-dessus du nerf, entre le grand psoas et liliaque. — Cest l'exagération de l'état normal. Quelques hbres de l'iliaque peuvent se continuer aussi avec les fibres de la portion lombo- coslale du carré des lombes. ' En raison de ceUe disposition, Ciivier a pris chez les Oiseaux, le muscle iliaque pour le petit fessier. Meckel, Lannegràce, Sabatier, etc., ont relevé celte erreur de Cuvier. -Lieutaud, in Sœmmerring, p. 291. ^ Ilorner. p. iOO. 328 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME GRAND PSOAS J'ai déjà signalé les faisceaux d'union entre le grand psoas et le diaphragme (voy. ce muscle), entre le grand psoas et Filiaquc et l'indé- pendance complète de ces deux muscles; je n'ai à ajouter en fait de malformations que l'augmentation de volume, la segmentation en un plus ou moins grand nombre de faisceaux (Albinus, Meckol, Horner), l'échange de trousseaux de fibres entre les deux psoas (voy. le muscle suivant), l'insertion assez rare, du reste, du grand psoas à la cinquième lombaire. Reid et Taylor ont décrit sous le nom de psoas accessoire un faisceau musculaire situé en dehors du grand psoas et séparé de ce dernier parle nerf crural \ Meckel et Maisonneuve ont noté la division du psoas en deux muscles distincts chez les Loris et le miirin. Dans les Quadrupèdes il y a un rapport inverse de développement entre le carré des lombes et le grand psoas, c'est dans les Carnivores et les Rongeurs que le grand psoas est le plus réduit et le carré des lombes le plus fort. Selon M. Lesbre, la fascicalation fréquente du grand psoas humain est justifiée par ce fait que le grand psoas et l'iliaque réunis correspondent au sous-scapulaire et au sous-scapulaire acces- soire-. (Voy. ces muscles.) MUSCLE SURNUMERAIRE Petit psoas. Absence. — L'absence du petit psoas constitue-t-elle, dans l'espèce humaine, la règle ou bien l'exception, autrement dit le petit psoas est-il, dans l'espèce humaine, un muscle normal ou un muscle surnu- méraire? D'accord avec tous les analomistes, sauf avec Gruber, j'af- iirme que le muscle dont il s'agit est plus souvent absent que présent chez l'homme. Qu'on en juge : ' Reid et Taj'lor. Anatom. variai., cit. passiin. ° Lesbre. Loc. cit., p. lOi. / — 318 - 56i — ■731 - 1500 — 368 - 608 — 80 112 — 19 - 20 — 26 - 32 — 337 - 600 , . 2 407 4317 MUSCLES DE LA FOSSE LOMBO-ILIAQUE 329 Les anatomisles anglais ' ont nol('' rabsence du petit psoas cliez 588 sujets sur 914 Schwalbe etPnizner^ — Gruhcr ^ — Th. Dwigiit* - Penin '' — Theile « — ïeslut^ — L'auteur — Suit au total chez Soil chez plus de la moitié des sujets. Il est à remarquer que daus la statistique ci-dessiis, comme dans les statistiques cunceruaut le présterual et le pyramidal de labdomeu, rinllueucc ethnique apparaît. Ainsi, à Saint-l^étersbourg, le petit psoas fait défaut chez 49 p. 100 des sujets. Strasbourg — — b7 — Cambridge (en Massachussets) — 61 — Angleterre — 64 — A Tours la proportion dillère également des précédentes. En Angleterre même, les chitîres ne sont pas identiques dans les trois provinces du Royaume-Uni. A Londres, le petit psoas n'existe pas chez SO p. 100 des sujets. En Ecosse, — — 03 — En Irlande, — — 66 — Ainsi chez les Russes la présence du muscle en question serait la règle, à Londres il serait aussi souvent présent qu'absent ; dans tous les autres pays il serait plus souvent absent que présent. Winslow ^ et J. BelP ont aftirmc que le petit psoas manque plus fréquemment chez Thomme que chez la femme ; par contre, Riolan a prétendu qu'on ne le rencontre pas chez la femme. Jusqu'en 1886, j'ai partagé l'opinion de Winslow et de J. Bell '" ; depuis j'ai complété ma ' Tliii'd cniniial report of collect. invesluj. of l/ie anal. soc. of Uie Greaf Britalu (joarn. of unuL. and phijs , Bd, 27, S. 187). - Schwalbe et Pfitzuer. Loc. cil. saprù, p. 485. ^ Gniber. Boebachfunf/ aus der luenslichen. lierliii, 1879, p. 29-39. * Thoin. Dwight. Loc. cit. siiprà. ' Perrin. jï/eW. Time.s and f/az.. 1872, p. 202. "Theile. Encydop. anut., t. 111, p. 284. ' Testut. Trait, desunom. initsc, p. 188. * Wiusiow. Expos, de lastruct. du corps hum , 1766, t. Il, p. 146. '■' J. Bell. T/te bones muscles, Ediuiburgh, 1793, p. 34. '" Le Double. Reçue d'Anthropologie, 1886, p. 658. / 330 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME statistique et constaté sur 600 sujets comprenant un nombre égal d'hommes et de femmes que le petit psoas manquait chez 208 femmes et 129 hommes. Ces chiffres concordent avec ceux de Gruber, de Th. Dwight et des anatomistes anglais, mais pas avec ceux de Schwalbe et Pfitzner. En effet, le muscle dont je traite faisait défaut : p. 100. p. 100. Chez 57 des femmes et S7 des hommes disséqués iiar Schwalbe et Pfitzner. Chez 54 — 45 — — Gruber. Chez 70 — 56 — — Th. Dwight. Chez 72 — 60 — — les anatomistes anglais. Enfin je crois que dans les cas d'absence unilatérale le muscle droit manque aussi fréquemment que le muscle gauche, mais que l'absence bilatérale est moins rare que l'absence unilatérale. Anatomie comparée. — Le petit psoas faisait défaut chez les gorilles jeunes et adultes de Deniker, de Duvernoy, de Chapman, mais était présent chez le gorille adulte de Bisclioff et le fœtus de gorille de Deniker. Variatians de volume. — Le muscle en cause est d'ordinaire assez grêle. Il peut même être entièrement remplacé par un tendon (Blan- din, Rouget). Sur un homme très robuste que j'ai disséqué en 1887, les deux petits psoas étaient près de trois fois plus volumineux que d'habitude. Anatomie comparée. — Le petit psoas est, dans l'espèce humaine, le représentant d'un muscle très fort dans les Mammifères sauteurs oii il fléchit énergiquement soit le bassin sur la colonne vertébrale, soit la colonne vertébrale sur le bassin. Chez le kanguroo, le jerboa, les Ma- croscélides, il est très long et beaucoup plus volumineux que le grand psoas*. Q\\QzV ornithorynque il remonte jusqu'aux cinq dernières dor- sales^'t constitue, au dire de Meckel, le plus grand des muscles de cet animal. 11 est encore très prononcé dans l'écureuil, le lièvre, les Soli- pèdes, les Ruminants, etc. Dans le lapin il n'est séparé antérieurement de son homologue du côté opposé que par le ligament vertébral com- mun inférieur. Duplicité du muscle. — Le petit psoas surnuméraire est généralement ' Dans le hunrjuroo il naît de la dernière côte et de toutes les vertèbres lombaires, sauf de la dernière. MUSCLES DE LA FOSSE LOMBO-ILTAQUE 331 placé on dedans du piHit psoas normal dont il partage les insertions. L'ne fois cependant j'ai trouvé, en dehors du petit psoas bien conformé, un second muscle qui naissait de la troisième lombaire et se terminait, comme d'habitude, sur l'éminenee ilio-pectinée et la portion corres- pondante du détroit supérieur du ])assin. Cette dernière anomalie, que M. Macalister m'a dit avoir observée, est signalée, au surplus, dans le Traité cVanalomie de MM. Beaunis et Bouchard. Meckel a fait mention d'un petit psoas supplémentaire, situé entre liliaque et le grand psoas et qui allait au petit Irochanter. Parfois la division, au lieu d'ètfc totale, n'est que partielle, porte sur l'extrémité supérieure ou sur l'extrémité inférieure du muscle. Ces malformations seront interprétées avec celles qui suivent. "Variations des insertions. — Tandis que les insertions supérieures varient peu, les insertions inférieures varient fréquemment. J'ai vu le petit psoas se fixer en bas : r sur le fascia iliaca ; 2° sur l'arcade crurale; 3'- sur le fémur entre le petit trochanter et la tête fémorale ; 4° sur le petit trochanter avec le grand psoas. Des malformations analogues ont été indi([uées par MM. Macalister, Bankart, Pye-Smith et Philips, etc. AxATOMiE COMPARÉE. — Daus l^plioque, le petit psoas, douze fois plus volumineux que le grand psoas et l'iliaque réunis (Meckel), est partagé en deux chefs dont l'un s'insère au fémur, non loin du petit trochanter, et l'autre à l'éminenee ilio-pectinée. Dans le kanguroo, \c jerboa et les Macroscélides une partie des fibres du petit psoas s'attache à l'émi- nenee ilio-pectinée tandis qu'une autre partie, convertie en une expan- sion aponévrotique, se perd sur l'arcade crurale. Dans le dromadaire le petit psoas indivis se fixe soit sur l'éminenee ilio-pectinée, soit sur la partie inférieure des muscles de l'abdomen. Le muscle en question a une constitution semi-pennée très nette chez les Solipèdes, les Rumi- nants domestiques et le jiorc : ses faisceaux successifs, fixés sur les faces latérales des vertèbres, laissent entre eux des ouvertures pour le passage des vaisseaux lombaires et de diverses branches ner- veuses. Faisceaux d'union entre le petit et le grand psoas. — Ces faisceaux d'union sont assez communs. « Le grand et le petit psoas paraissent dériver, ainsi que quelques fibres du crémaster, du feuillet le plus 332 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME profond du muscle ventral, » dit le professeur Humphry'. Les psoas existent, je crois, à partir de Tordre des Agiosscs. Chez le pipa et le xenopus ils me semblent constituer la partie inférieure de cette bande musculeuse, décrite par Meyer - sous le nom de musde abdominal postérieur, muscle que Meckel et Rouget'' considèrent comme l'origine des faisceaux œsophagiens du diaphragme. Ce muscle né de la diaphyse du fémur longe la paroi supérieure du tronc et vient s'attacher à l'hyoïde et au pharynx ou à la portion supérieure de l'œsophage. Parmi les Mammifères^ le grand et le petit psoas sont encore unis, en tout ou en partie, dans le chat (Strauss-Durckheim), Y Ours brun iV Amérique (Testut), etc. ^ Ilumphry. Observ in .Vyo/. cil , p. 1£2. -Meyer, de Bonn. Xovaacta nal. curios., vol. Il, p. 2. ^Meckel, Rouget. Loc. cil. passim. MUSCLES DU PEUIXEE Le fait que, pendant une période de la vie fœtale, les organes génilo- urinaires et l'intestin de l'homme sont réunis pour constituer le cloaque transitoire analogue au cloaque qui existe à l'état permanent chez les Amphibiens, les Oiseaux et même encore chez certains Mam- mifères, les Monotrèmes, permet de comprendre la musculature du détroit inférieur du bassin. En effet, la disposition complexe des muscles périnéaux résulte de la disposition plus simple qu'ils présentent à ce stade plus reculé du développement. Us dérivent d'un muscle qui entoure primitivement le cloaque et qui est en partie lixé aux organes squelettiques voisins. Ce muscle est le sphincter du cloaque {sphiîicler cloacœ). En même temps que le cloaque disparait, son sphincter se divise : 1° en un groupe de muscles propres à l'anus ; 2° en un autre groupe de muscles propres à la paroi du sinus ou canal uro-génital ; et 3" enfin, en muscles qui n'appartiennent fxclusivement ni à l'un ni à l'autre de ces groupes. Les muscles du canal uro-génital se sont secondairement mis en rap- port avec les organes érectiles et servent à les comprimer. Chez les Vertébrés inférieurs^ la communauté d'origine de tous ces muscles, si ditrérents au point de vue physiologique, peut se recon- naître facilement. Dans l'espèce humaine elle-même, nous trouvons encore, non seu- lement dans les nombreuses variétés qu'ils présentent, mais aussi dans leurs rapports normaux et anormaux, des preuves certaines de leur communauté d'origine. On trouve en germe, dans le périnée de la femme, les mêmes éléments que dans celui de l'homme. 334 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME MUSCLES DE L'ANUS SPHINCTER EXTERNE « Chez la femme, a écrit Jamain, le sphincter externe est peut-être plus volumineux que chez Fhomme \ » Jamain a eu raison de ne pas se prononcer catégoriquement. Le sphincter externe de l'anus a des dimensions identiques et se com- porte essentiellement de la môme manière dans l'un et dans l'autre sexe. Toutefois, chez la femme, il est de règle que des faisceaux du sphincter externe se rendent au muscle bulho-caverneux du même côté . En haut, le muscle sphincter externe, composé de fibres striées, embrasse le bord inférieur du muscle à fibres lisses dit sphincter interne et s'unit au releveur. Je l'ai trouvé quelquefois uni aussi au sphincter interne. Il n'est pas rare de voir le sphincter externe envoyer en arrière un faisceau erratique à la pointe du coccyx ou en avant dans le dartos. Sur deux sujets du sexe masculin j'ai noté la présence simultanée du faisceau erratique coccygien et du faisceau erratique dartoïque. MM. les professeurs Paulet, Macalister- et Gegenbaur ont observé ésalement ces dernières anomalies, « Ce sont là, dit Gegenbaur, des vestiges de l'unité primitive des muscles du périnée. Chez certains Singes, cette union est beaucoup plus intime. Chez le cynocéphalus, deux forts faisceaux de la couche superficielle du sphincter externe se rendent à la face inférieure du pénis et arrivent jusqu'au glande » « Le muscle rétracteur du scrotum de certains Carnassiers est représenté chez l'homme, remarque d'autre part M. Paulet, par la continuité fréquente des fibres du sphincter anal avec la portion scrotale du dartos \ » ' Jamain. Nouveau traité élémentaire cVanatomie descriptice, p. 663. -Macalister. Proceedinçjs of the Irish Academy, 1872, en tirage à part. "Gegenbaur. Traité d'anutomie humaine, trad. Ch. Julin, p. 717. 'Paulet. Reclierches sur Vanalomie comparée du périnée {Journal de Vanalomie et de lu p/tijsiolofjie, mai 1877, p. 78). MUSCLES DU PÉaiNEE 335 Chez beaucoup d'animaux, on effet, le sphincter externe envoie des prolongements vers le coccyx ou les bourses. Dans le hérisson (Hum- phry) \ le chien, le loup {Pniûai), le sphincter externe s'insère solide- ment aux vertèbres caudales. Dans le tigre royal, le sphincter anal est constitué par plusieurs plans de fibres dont chacun mérite une description détaillée. 1° Le plan superficiel est formé de deux faisceaux qui partent du tissu sous-dermique, de chaque coté de la racine de la queue, croisent obliquement la face inférieure du muscle ischio-coccygien latéral et descendent sur les parties latérales de l'orifice anal qu'ils circonscri- vent; au-dessous de cet orifice, ces deux faisceaux se rejoignent et n'en forment plus qu'un seul, de telle sorte que l'ensemble de ce plan représente une espèce d'Y dont la branche inférieure occupe la ligne médiane du périnée et dont les deux branches supérieures cir- conscrivent l'ouverture anale et se rendent aux parties latérales de la base de la queue. Le faisceau médian, continuant sa marche d'arrière en avant, se termine dans le scrotum où il contracte des adhérences intimes avec le derme cutané et avec la cloison du dartos. Ce plan superficiel peut être considéré, avance M. Paulet, auquel nous empruntons ces détails, comme un muscle rétracteur du scrotum. 2° Le second plan forme le sphincter anal proprement dit. Il est constitué par des fibres annulaires ou plutôt ellipsoïdes. 3° Le troisième plan, qui est une dépendance du précédent, constitue le muscle constricteur des poches anales. Strauss-Durckhcim a décrit chez le chat une disposition analogue. SPHINCTER INTERNE Le sphincter interne a une épaisseur variable suivant les individus, mais cette épaisseur ne reste jamais au-dessous de 4 centimètres et peut s'élever à 6 et môme 7. En bas, il a pour limite très pré- cise la ligne circulaire au niveau de laquelle la muqueuse rectale se continue avec la peau. En haut, on le voit tantôt se confondre insen- siblement avec les fibres plus élevées, en sorte qu'on ne saurait dési- gner alors le point précis où il commence, et tantôt se distinguer assez * Humphrj-. Obs. in Myoloçjij, cit. p. lil. 336 VARIATIONS DU SYSTEME MUSCULAIRE DE L'HOMME brusquement du plan de fibres qui entoure l'ampoule rectale par sa plus grande largeur. Nous avons signalé la possibilité de l'union du sphincter interne et du sphincter externe. SPHINCTER D'O'BEIRNE — SPHINCTER TERTIUS Avec Sappey je nie l'existence du sphincter d'O'Beirne * et avec Nuhn^ celle du sphincter tertius. O'Beirne s'est trompé en affirmant que le sphincter auquel il a donné le nom de sjihincter supérieur^ est constant; car il est fréquent de voir les libres circulaires de la première portion du rectum ne diffé- rer en rien par leur développement de celles de FS iliaque ni de celles de l'ampoule rectale. Dans les cas assez rares où ces fibres sont plus prononcées que celles de l'S iliaque qui les précèdent et que celles du rectum situées plus bas, ce n'est pas un sphincter qu'elles forment mais un véritable canal de 6 à 10 centimètres de longueur. Velpeau, Lisfranc, Nélaton, Hyrtl, etc., ont signalé, au niveau do la base de la prostate, l'existence d'un sphincter rectal qui n'offrirait pas moins d'intérêt que le sphincter supérieur. C'est le sphincter tertius. Cet anneau musculaire, qui servirait à retenir les fèces dans l'am- poule rectale, serait presque toujours le siège des rétrécissements organiques du rectum. Que les rétrécissements organiques du rectum siègent le plus sou- vent en ce point, soit ! Mais qu'il y ait là un sphincter qui s'oppose à la progression des fèces de la partie supérieure vers la partie inférieure du rectum, je ne saurais l'admettre. Ce qui apporte un obstacle au cours du bol iécal dans le rectum, ce n'est pas un anneau musculaire, ce sont les replis transversaux qu'on voit dans l'intérieur de ce canal, replis qui sont dus aux froncements des parois dans chacun des points où elles changent de direction. Ces replis sont, en général, constitués par la tunique muqueuse et les fibres circulaires de la tunique musculeuse. Telle est la structure du sphincter tertius. ' J. O'Beirne. Nouvelle théorie de Vacie de la défécation {Avch. gén. de médec, 'i'' série, t. III, p. 84). - Nunhn. Verhandliinr/en des naturfiistorish-medicinischen Veve'ms zu Ileidelberg, Band II (I8J9-1862, p. 225-228), et Ueber den Sphincter uni tertius (27 juin 1862;. ^ Parce qu'il correspond à l'origine du rectum, à la base du sacrum. \ MUSCi^IiS DU PÉRINÉE 337 « Pour adiiiclU'c l'cxislenco d'un pareil sphiacler, objeclo avec raison Nuhn, il faudrait que les libres circulaires de la tunique niusculeuse fussent plus nombreuses à ce niveau et que le faisceau qu'elles consti- tuent entourât tout le reclum. Ni l'un ni l'autre de ces desiderata n'est rempli. L'épaississement en question est la conséquence du che- vauchement d'un certain nombre de fibres circulaires de la tunique musculeuse les unes sur les autres dû au coude que forme la paroi. » RELEVEUR DE L'ANUS Ce muscle a été admirablement décrit par Luschka [Henle u. Pfeufers Zeifschrift, vol. V, p. 113). M. le professeur Macalister assure qu'il ne l'a jamais trouvé mal conformé. Je puis en dire autant. Sœmmerrintï affirme pourtant l'avoir vu soudé à l'ischio-coccygien. Considérées sépa- rément, les fibres du releveur de l'anus présentent une direction ditfé- rente. Les antérieures, venues du pubis et de son voisinage, se portent directement en arrière et glissent sur les parties latérales de la pros- tate chez l'homme et du vagin chez la femme ; les moyennes, déta- chées de la corde fibreuse qui s'étend du pubis à l'épine sciatique, se dirigent obliquement en arrière et en dedans ; les postérieures, pro- venant de l'épine sciatique et des parties qui la touchent, sont trans- versales. Quelquefois, les fibres antérieures forment un faisceau séparé, un muscle distiiict {M. levatorprostatœ, de Santorini; M. adduc- tor vel compressor jorostaUT, de Leidy ; M. prostatique supérieur, de Winslow ; M. vésico-prostatique, de Cruveilhier). En se basant sur son mode d'innervation, on doit conclure que le releveur de l'anus est primitivement indépendant du sphincter du cloaque. Le nerf qu'il reçoit du plexus sciatique pénètre dans le muscle en dedans^ tandis qu'il devrait y pénétrer en dehors, comme c'est le cas pour tous les autres muscles provenant du sphincter pri- mitif. Pour Lartscheider, le releveur de l'anus de l'homme est formé par la réunion des deux puissants muscles de la queue des Mammifères inférieurs : le muscla pubo-cocci/gien et le muscle ilio-coccijgien \ 1 Lartscheider (J.), Die Steissbeininuskeln des Menschen und ihre Beziehungen zuiii M. levator ani und zur Beckenfascie. Eine vergleichende anatoiuische Stiidie. {Aiizeiger lier kalserlichen A/,nr/pinie (1er Wissenschaften zu Wien, n" 24, p. •234-235.) 338 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME L'élargissement et l'étendue des insertions du releveur de l'anus dans l'espèce humaine sont en raison directe des dimensions transversales du bassin relativement à sa hauteur. Chez les Carnassiers, et en parti- culier chez les Chiens, où il est plus prononcé que dans les Solipèdes et Ruminants, il est, d'après W. Ellenberger et H. Baum, divisé en deux portions : un faisceau iliaque externe assez grêle et un faisceau ischio- pubien interne et plus fort. Le releveur de l'anus du Troglodytes Aubryï disséqué par Alix et Gratiolet ne différait pas sensiblement de celui de l'homme. MUSCLES DU CINAL OU SINUS URO&ENITÀL On comprend aisément qu'en raison de la ditTérencc notable que présente dans son développement le canal ou sinus uro-génital dans les deux sexes, il doit exister aussi une grande différence dans la dispo- sition des muscles de ce canal chez l'homme et chez la femme. Cepen- dant, on reconnaît encore que ces muscles dérivent d'une disposition primitive commune aux deux sexes. Une couche de muscles striés entoure la paroi du canal uro-génital. Elle offre de nombreuses con- nexions avec la musculature de l'anus, ce qui rappelle l'état primitif des deux groupes musculaires de la région antérieure et de la région postérieure du périnée. Une partie des muscles du canal uro-génital s'est mise en rapports avec les corps caverneux du pénis ou du clitoris ^ D'autres muscles restent plus intimement unis, chez la femme, au sinus uro-génital, ' Tout l'appareil des organes génitaux externes chez la femme n'étant qu'une modifica- tion de l'ébauche indifférente commune aux deux sexes, il en résulte qu'on y retrouve les mêmes organes érecliles que chez l'homme. Ils se sont adaptés au rôle physio- logique différent qu'ils ont à remplir. Au corps spongieux du canal uro-génital de l'homme correspond une paire de corps spongieux qui restent toujours séparés l'un de l'autre. Ils sont situés à droite et à gauche de la base des petites lèvres, c'est-à-dire sur les côtés du sinus uro-génital ; on leur donne le noin de bulbes du vestibule ou du vagin. Par leur structure, ils sont identiques au corps spongieux de l'homme. Comme lui ils sont convexes en dehors, lorsqu'ils sont distendus, et, comme lui, ils se rétrécissent en avant. Deux autres organes érectiles sont situés à la base du clitoris, ce sont les corps caverneux du clitoris. Ils rappellent, en petit, les corps caverneux du pénis et démontrent que ce n'est pas le clitoris seul, mais plutôt toute la paroi du sinus uro-génital, y compris les petites lèvres et les bulbes du vestibule, qui est l'homologue du pénis de l'homme. MUSCLES DU PERINEE 339 et, chez l'homme, au canal uro-génital beaucoup plus allongé qui correspond au sinus uro-génital de la femme '. ISCHIO-CAVERNEUX Sya. : M. iscliio-péaien (Cliaiissier) ; M. erector pénis ; M. releveur de la vevçie. Il fournit quelquefois des faisceaux au muscle bulbo-caverneux ou à la face inférieure du feuillet inférieur de l'aponévrose moyenne du périnée (ligament triangulaire ou de Carcassonne) ou au sphincter de l'anus ou au transverse du périnée ". Il est moins développé chez la femme que chez l'homme. Houston a décrit, sous le nom de M. cojnpressor venœ dorsalh pénis (Houston, Dublin s Hospital Reports, vol. V, p. 458), un faisceau mus- culaire qui longe en dehors l'ischio-caverneux dont il est très proba- blement une dépendance, bien qu'il en soit séparé par un certain intervalle. « Il naît, dit Quain^, de la branche du pubis, en avant de l'ischio-caverneux, gagne le dos de la verge et, s'unissant à un fais- ceau semblable venu du côté opposé, constitue un tendon médian appliqué sur la veine dorsale qu'il peut comprimer. Bien qu'il soit très développé chez le chien et quelques autres animaux, ce muscle est loin d'être constant chez l'iiomme. » Béraud l'aurait-il trouvé chez le lapin? ha phrase suivante, qu'on peut lire à la page 379 du second volume de ses Éléments de physio- logie de Vhomine^ donnerait lieu de le supposer : « L'ischio-caverneux remplit deux effets : il concourt à l'érection de la verge et fixe le membre viril contre les os du bassin. Outre ces usages, l'ischio-caverneux doit, chez le lajnn, comprimer la veine dorsale et retenir ainsi le sang dans la verge. » 1 Les portions érectiles des organes génitaux de l'homme étant plus saillantes et rorifice du canal uro-génital étant reporté chez lui plus en avant à la face inférieure du pénis, il s'ensuit une différence de longueur de ce canal dans l'un et l'autre sexes. 2 Je ne reviendrai plus sur les connexions des muscles du périnée entre eux : elles prouvent, je l'ai déjà répété, la communauté d'origine de tous ces muscles. 'Quain. Anatomy, 10° édition, vol. 2, 1892, p. 344. 340 VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME BULBO-CAVERNEUX Syn. : Bulbo-uréthval (Chaussier) ; JJ rétro-bulbaire ; M. accelerator ejaculator iirinœ aut semuiisaul. Chez la femme, le muscle bulbo-caverneux agit comme constricteur du bulbe du vagin. On lui donne aussi le nom de muscle constricteur du vagin. Chez l'homme, la partie antérieure du muscle qui entoure les corps caverneux du pénis comprime la veine dorsale du pénis, tandis que la partie postérieure comprime le bulbe du corps spongieux et refoule le sang en avant. Ces deux parties sont le plus souvent indépendantes l'une de l'autre, et c'est à la première que Kobelt a donné le nom de M. compr essor vense dor salis pénis et à la seconde, le nom de M. compressor hemisphœriorimi bulbi. Le nombre et la longueur des fibres qui composent chacun de ces faisceaux sont très variables. J'ai trouvé quelquefois les bulbo-caver- neux droit et gauche asymétriques. « Les muscles bulbo-caverneux et ischio-caverneux ne présentent dans la série des Mammifères, remarque M. Paulet*, que des diffé- rences peu considérables ; leur disposition anatomique est fonda- mentalement la même chez tous et ils paraissent appelés à remplir les mêmes fonctions que chez l'homme. » Quant au faisceau profond que Luschka a décrit sous le nom de sphincter strié du vagin, il existe chez beaucoup d'animaux, mais non chez la femme. ORBICULAIRE DE L'URÈTRE Syn. : M. compressor sive constrlcfor uretrse ; M. constrictor urelrse membranaceae ; M. cons- trictor isthmi urelrœ ; Sphincter de V urètre ; Sphincter externe de la vessie ; M. de Wil- son ; M. de Guthrie; transverse profond du périnée ; transverso-urétral ; urétro-pubien ; ischio-urétral ; ischio-pubio-urétral ; pubio-prostatique, etc. Dans un mémoire intitulé : Description of the muscles surrounding deep part of the uretra' (Londres, 1808), Wilson a décrit ainsi qu'il ' Paulet. Loco citato supra, p. 179. * Medic. chirurg. transactions, t. T, p. 175 (1805). MUSCLES DU PERINEE 341 suit les fibres musculaires annexées à la portion profonde de l'urètre*. « J'ai démontré depuis dix années l'existence de deux corps charnus très distincts appartenant à des muscles de forme triangulaire, qui, réunis inférieurcmcnt par un tendon commun, tandis que chacun d'eux possède une attache tendineuse distincte à la face interne de la symphyse pubienne, sont placés de telle sorte qu'ils entourent la por- tion membraneuse de l'urètre. Le tendon qui appartient exclusivement à chaque muscle y est d'abord arrondi, puis il s'aplatit à mesure qu'il descend ; il se fixe à la partie postérieure de la symphyse du pubis, chez l'adulte, à un huitième de pouce environ au-dessus du bord inférieur de l'arcade cartilagineuse du })ubis, et à une distance à peu près égale au-dessous de l'insertion du tendon de la vessie, auquel il est uni, ainsi qu'au tendon du muscle du côté opposé, par un tissu cellulaire très lâche. Ce tendon descenil d'abord parallèlement à son congénère, au contact duquel il se trouve, puis il s'élargit bientôt et donne naissance à des fibres charnues qui augmentent aussi de lar- geur et, arrivées au voisinage de la partie supérieure de la portion membraneuse de l'urètre, s'isolent sur les parties latérales de cette portion membraneuse dans toute son étendue, s'incurvent sous celle- ci, et, rencontrant enfin des fibres homologues du côté opposé, forment avec elles une ligne tendineuse médiane. » Tous les anatomisles se sont appliqués depuis à retrouver ce pré- tendu muscle de Wilson. Mais les uns ont décrit des choses différentes sous le môme nom, d'autres ont nié résolument l'existence de ce muscle. Cadiat affirme catégoriquement que « celte description de Wilson est complètement imaginaire - » ; quelques-uns, moins sévères, tout en niant, ont cherché des explications. 36 pages Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5.75 VI. La Sociologie d'après l'Ethnographie, par le D"" Charles Letourneau. 3« édit., revue et aug- mentée. 1 vol. de xvi-608 pages Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5. 75 VII. La Science économique, par Yves Guyot. 2« édit., revue et augm. 1 vol. de xxxviii-552 pages avec 67 graphiques Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5 75 VIII. Le, Préhistorique. Antiquité de l'homme, par Gabriel deMortillet. 2« édit., revue et complétée. Épuisé. 3^ édition entièrement lefondue et complètement au courant des découvertes modernes en préparation pour paraître en 1898. IX. La Botanique, par J.-L. de Lanessan. 1 vol. de viii-562 pages avec 132 figures intercalées dans le texte Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5 75 X. La Géographie médicale, par le D"' A. Bordier. 1 vol. de xxiv-662 pages. Broché, 5 fr. Le cahier de 21 cartes e.xplicatives se vend séparément en sus du prix du volume, 2 fr. — Les exemplaires reliés en toile anglaise, avec les cartes insérées aux endroits utiles, se vendent 7 fr. 50. XI. La Morale, par Eugène Véron. 1 vol. de xxxii-484 pages Broché, 4.50; relié toile anglaise, 5 fr. XII. La Politique expérimentale, par Léon Donnât. 2« édition, revue, corrigée et augmentée d'un appendice sur les récentes applications de la Méthode expérimentale en Finance. 1 vol. de xii-588 pages Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5 75 XIII. Les Problèmes de l'Histoire, par Paul Mougeolle, avec préface par Yves Guyot. 1 vol. de xxvi-472 pages Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5.75 XIV. La Pédagogie. Son évolution et son histoire, par C. Issaurat. 1 vol. de xii-500 pages Broché, 5 &•.; relié toile anglaise, 5 75 XV. L'Agriculture et la Science agronomique, par Albert Larbalétrier. 1 volume de xxiv-568 pages Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5.75 XVI. La Physico-Chimie. Son rôle dans les phénomènes naturels astronomiques, géologiques et biologiques, par le docteur Fauvelle. i vol. de xxiv-512 pages Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5 75 XVII. La Religion, par André Lefèvre. 1 vol. de XLi-586 pages Broché, 5 fr. ; relié toile anglaise, 5.75 XVIII. L^EmbryolOgie générale, par le D"" Louis Roule. 1 vol. de xiv-510 pages avec 121 figures intercalées dans le texte Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5.75 XIX. L'Ethnographie criminelle, d'après les observations et les statistiques judiciaires recueillies dans les Colonies françaises, par le D"" A. Corre. 1 vol. de x-52i pages Broché, 5 fi'.; relié toile anglaise, 5 75 XX. La Physiologie générale, parle D'' J. Laumonier. 1 vol. de xvi-582 pages, avec 28 figures intercalées dans le texte Broché, 5 fr.; relié toile anglaise, 5.75 LIBRAIRIE C. REINWALD, A PARIS I. — Sciences naturelles — Médecine — Anthropologie OUVRAGES DE CHARLES DARWIN La Descendance de l'Homme et la Sélection sexuelle. Traduit d'après la seconde édition anglaise revue et augm. par l'auteur, par Edmond Barbier, préface de Cari Vogt. S'^édit. française (2^ tirage). 1 volume in-S° avec gravures sur bois Cartonné à l'anglaise, 12.50 L'Expression des Émotions chez l'Homme et les Animaux. Traduit de l'anglais par les D^'^ Samuel Pozzi et René Benoît. 2'^ édition, revue et corrigée (nouveau tirage). 1 volume in-S" avec 21 grav. sur bois et 7 planches photographiées. . . Cartonné à l'anglaise, 10 fr. L'Origine des Espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la Lutte pour l'existence dans la nature. Traduit sur l'édition anglaise définitive par Edmond Barbier. 1 vol. in-8° Cartonné à l'anglaise, 8 fr. De la Variation des Animaux et des Plantes à l'état domestique. Traduit sur la seconde édition anglaise par Ed. Barbier, préface par Cari Vogt. 2 vol. in-8°, avec 43 gravures sur bois Cartonné à l'anglaise, 20 fr. De la Fécondation des Orchidées par les Insectes et des bons résultats du croisement. Traduit de l'anglais par L. RéroUe, 2" édition. 1 vol. in-8", avec 34 gravures dans le texte Cartonné à l'anglaise, 8 fr. Voyage d'un naturaliste autour du monde, fait à bord du navire Beagle, de 1831 à 1836. Traduit de l'anglais par M. Ed. Barbier. 2» édition. 1 vol. in-8" avec gravures sur bois Cartonné à l'anglaise, 10 fr. SCHLEICHER FRERES, EDITEURS Les Mouvements et les Habitudes des Plantes grimpantes. Traduit de l'anglais sur la deuxième édition par le D"^ Richard Gordon. 2^ édition. 1 vol. in-8o avec 13 titrures dans le texte Cartonné à l'anglaise, 6 fr. Les Plantes insectivores. Traduit de l'anglais par Ed. Barbier, précédé d'une introduction biogra- phique et augmenté de notes complémentaires par le professeur Charles Martins. 1 vol. in-S" avec 30 tigures dans le texte Cartonné à l'anglaise, 10 fr. Des Effets de la Fécondation croisée et directe dans le règne végétal. Traduit de l'anglais et annoté avec l'autorisation de l'auteiu-, par le D'" Edouard Heckel. 1 vol. in-S» Cartonné à l'anglaise, 10 fr. Des différentes Formes de Fleurs dans les plantes de la même espèce. Traduit de l'anglais avec l'autorisation de l'auteur et annoté par le D'' Edouard Heckel, précédé d'une préface analytique du [irofesseur Coutance. 1 vol. iu-8" avec 15 gravures dans le texte . . . Cartonné à l'anglaise, 8 fr. La Faculté motrice dans les Plantes. Avec la collaboration de Fr. Darwin tils. Traduit de l'anglais, annoté et augmenté d'une préface par le D'" Edouard Heckel. 1 vol. in-S" avec gravures Cartonné à l'anglaise, 10 fr. Rôle des Vers de terre dans la formation de la terre végétale. Traduit de l'anglais par M. Levêque, préface de M. Edmond Perrier. 1 vol. in-S» avec 15 gravures sur bois, intercalées dans le texte . . . Cartonné à l'anglaise, 7 fr. Les Récifs de Corail, leur structure et leur distribution. Traduit de l'anglais d'après la 2« édition par M. L. Cosserat. 1 vol. in-S» avec 3 planches hors texte Cartonné à l'anglaise, 8 fr. La Vie et la Csrrespondance de Charles Darwin, avec un chapitre autobiographique, publiés par son tils M. Francis Darwin, traduit par H. C. de Yarigny. 2 vol. in-S" avec portraits, gravure et autographe Cartonnés, 20 fr. OUVRAGES DE ERNEST HAECKEL PROFESSEUR DE ZOOLOGIE A L'UNIVERSITÉ D'IÉNA. Histoire de la Création des Etres organisés d'après les lois naturelles. Conférences scientifi- ques sur la doctrine de l'évolution en général et celle de Darwin, Goethe et Lamarck en particulier. Traduit de l'allemand et revu sur la septième édition allemande, par le D'' Ch. Letourneau. 3» édition. 1 vol. in-S" avec 17 planches, 20 gravures sur bois, 21 tableaux généalogiques et une carte chromolithographiquo Cartonné à l'anglaise, 12 50 Lettres d'un voyageur dans l'Inde. Traduit de l'allemand par le D' Ch. Letourneau. 1 vol. in-8'^ Cartonné à l'anglaise, 8 fr. LE MONISME LIEN ENTRE LA RELIGION KT LA SCIENCK PROFESSION DE FOI D'UN NATURALISTE PAR Ernest HAECKEL PROFESSEUR A L'uMVERSITÊ d'IÉNA Préface et Traduction de G. VACHER DE LAPOUGE Une brochure grand in-8'^ 2 fr. LIBRAIRIE C. REINWALD, A PARIS TRAITÉ D'ANATOMIE COMPARÉE PRATIQUE Carl VOGT et Emile YUNG DIRECTEUR PKÉPARATE0B. du Laboratoire d'Anatomie comparée et de Microscopie de l'Université de Genève. Tome I. Un volume gr. in-8 de 900 pages, avec 425 gravures, dont un grand nombre tirées en couleurs. Cartonné à l'anglaise 32 fr. Tome II. Un volume gr. in-8 de 1000 pages, avec 373 gravures, dont un grand nombre tirées en couleurs. Cartonné à l'anglaise 32 fr. Le Tome I" ne se vend plus séparément. Le Traité â^Anatomie comparée pratique, dont nous annonçons la publication, est destiné surtout à servir de guide dans les laboratoires zoologiques. Une longue expérience, acquise autant dans divers laboratoires et stations maritimes que dans la direction du laboratoire d'anatomie comparée et de microscopie de Genève, a démontré à MM. C. Vogt et E. Tung l'utilité d'un traité résumant la technique à suivre pour atteindre à la connaissance intime d'un type donné du régne animal . Le but de ce Traité, qui sera composé d'une série de monographies anatomiques de types résumant l'orga- nisation animale tout entière, est de mettre l'étudiant en mesure de questionner méthodiquement la nature pour lui arracher ses secrets. En sortant des écoles préparatoires, le jeune homme doit apprendre à voir, à observer, à faire des expériences, et c'est alors qu'il lui faut des jalons, des points de repère pour suivre une route aussi hérissée de difficultés. OUVRAGES DE CARL VOGT Lettres physiologiques. Première édition française de l'antem-. 1 vol. in-S» avec 110 gravures sur bois Cartonné à l'anglaise, 12. 50 Leçons sur les animaux utiles et nuisibles, les bêtes calomniées et mal jugées. Traduit de l'allemand par M. G. Bayvet, revu par l'auteur et accompagné de gravures sur bois. 3^ édition. Ouvrage couronné par la Société protectrice des animaux. 1 vol. in-i2 Broché, 2 fr.; cartonné à l'anglaise, 2.50 Leçons sur l'Homme, sa place dans la création et dans l'histoire de la terre. Traduction fi-ançaise de J. J. Moulinié. 2« édition, revue par M. Edmond Barbier. 1 vol. in-8o avec gravures dans le texte Cartonné à l'anglaise, 10 fr. La Provenance des Entozoaires de l'homme et leui- évolution. Conférence faite au Congrès inter- national des sciences médicales à Genève, le 15 septembre 1877. 1 vol. in-B» avec 61 figures dans le texte * 2 fr. LA VIE D'UN HOMME CARL VOGT PAU ^Villiam VOGT Un volume in-4°, avec deux portraits par Otto Vautier 15 fr. SCHLEICHEK FRÈRES, ÉDITEURS OUVRAGES DE LOUIS BUCHNER L'Homme selon la Science, son passé, son présent, son avenir, ou D'où venons-nous? — Qui sommes- nous? — Où alliins-iious? Exposé très simple, suivi d'un grand nombre d'éclaircissements et re- marques scieuti tiques. Traduit de l'allemand par le D"" Ch. Letourneau. 4"^ édition, revue et aug- mentée par l'auteur. 1 vol. in-8» orné de nombretises gravures sur bois 7 fr. Force et Matière, ou principes de l'ordre naturel de l'univers mis à la portée de tous, avec une théorie de la morale basée sur ces principes. Traduit sur la dix-septième édition allemande, avec l'approbation de l'auteur, par A. Reguard. 7^ édition, avec une biographie de l'auteur et une préface du traducteur. 1 vol. in-S» avec le portrait de l'auteur 7 fr. Conférences sur la Théorie darwinienne de la transmutation des espèces et de l'apparition du monde organique. Application de cette théorie cà l'homme. Ses rapports avec la doctrine du progrès et avec la philosophie matérialiste du passé et du présent. Traduit de l'allemand d'après la seconde édition, avec l'approbation de l'auteur, par Auguste Jacquot. 1 vol. in-8° 5 fr. La Vie psychique des bêtes. Traduit de l'allemand par le D'' Ch. Letourneau. 1 vol. in-8" avec gravm-es sur bois. Broché, 7 fr.; relié toile, tr. dorées 9 fr. Lumière et Vie. Trois leçons populaires d'histoire naturelle sur le soleil dans ses rapports avec la vie, sur la circulation des forces et la lin du monde, sur la philosophie de la génération. Traduit de l'allemand par le D'" Ch. Letourneau. 1 vol. in-8° 6 fr. Nature et Science. Etudes, critiques et mémoires, mis à la portée de tous. Deuxième volume. Traduit de l'allemand par le D'" Gustave Lauth (de Strasbourg). 1 vol. in-8" 7 fr. MÉMOIRES DANTIIROPOLOGIE De PAUL BROCA Secrétaire général de la Société d'Anthropologie de Paris Professeur a la Faculté de Médecine, Membre de l'Académie de Médecine 5 volumes in-8°, cartonnés à l'anglaise 46 fr. 50 Tome I ne se vend pas séparément des 5 volumes. Les tomes II et III se vendent séparément chacun 7.50 Tome IV. 1 vol. in-8° avec gravures Cartonné à l'anglaise, 10 fr. Tome V. Publié avec une inti'oduction et des notes par le D'' S. Pozzi, Président de la Société d'Anthropologie de Paris, Agrégé à la Faculté de Médecine; Secrétaire de la Société de Chirurgie. 1 vol. in-8o avec gravures Cartonné à l'anglaise, 14 fr. Le tome V a encore été publié à part sous le titre : Mémoires sur le cerveau de l'homme el des pri- mates, publiés avec iine introduction et des notes par le D>" S. Pozzi. i vol. in-8o Broché, 12 50 LIBEAIRIE G. EEINWALD, A PAEIS VIENT DE PARAITRE TRAITE DE ZOOLOGIE CONCRÈTE Yves DELAGE PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS Edgard HÉROUARD CHEF DES TRAVAUX DE ZOOLOGIE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS LEÇONS PROFESSÉES A LA SORBONNE TOME I LA CELLULE ET LES PROTOZOAIRES Un volume grand in-8o de xxx-582 pages, avec 870 figures dans le texte, dont un grand nombre en plusieurs couleurs. Prix 25 fr. Un traité de zoologie ne doit pas seulement contenir un résumé de nos connais- sances anatomiques, phj^siologiques, embryogéniques et taxonomiques relatives aux animaux; il doit présenter ces matières sous une forme assimilable qui ne soit pas rebutante à la lecture, qui parle à l'imagination et frappe la mémoire de manière à être retenue sans trop d'efforts. Tl y a là une importante question de méthode dont on ne paraît pas s'être suffisamment préoccupé jusqu'à ce jour. Le Traité de Zoologie concrète que nous offrons au public est rédigé suivant un plan tout nouveau, très différent de celui des ouvrages similaires et fort avanta- SCHLEICHER FRERES, EDITEURS geux pour l'étude. Pour chaque .groupe zoologique, jus([u'aux sous-ordres et parfois jusqu'aux tribus, les auteurs ont établi un type morpholoijique à l'occasion duquel est décrit tout ce qui concerne l'anatomie, la physiologie et le développement; puis les genres sont passés en revue et définis par des caractéristiques plus ou moins étendues suivant leur importance. Des figures presque toutes nouvelles, et dont un grand nombre en plusieurs couleurs, sont répandues à profusion dans le texte pour représenter tous les caractères anatomiques ou embryogéniques et les genres de quelque importance. Cet important ouvrage, du format grand in-S", sera divisé en huit volumes correspiondant aux embranchements du règne animal et paraîtra en huit années environ. Chaque volume -portera le titre général : Traité de Zoolog'ie concrète, et, en outre, un sous-titre indiquant V embranchement dont il traitera. Les volumes seront indépendants les iins des autres, paginés séparément, numé- rotés selon l'ordre des matières, et paraîtront auta7it que possible dans V ordre naturel de la succession des embranchements. Il ne sera pas fait de souscription pour l'ouvrage entier. cà.'' P Vy csp^ Polyslomella (Sch.). Test coupé pour montrer la disposition des loges et des canaux interseptaux. c, culs-de-sac des loges; t-rt., canaux divergents; cl., canaux méridiens; cps., canal hélicoïdal supérieur; cspi., canal hélicoïdal inférieur; ext., surface externe du test; l.o.l., loges coupées longitudinalement; l.o.t., loges coupées transversalement; o., o., tré- mas faisant communiquer les loges entre elles; p., pores terminaux des canaux diver- gents. 10 LIBRAIRIE C. REINWALD, A PARIS VIENT DE PARAITRE : L'ANNÉE BIOLOGIQUE Comptes rendus annuels des travaux de BIOLOGIE GÉNÉRALE Publiés sous la direction de Yves DELAGE, Professeur à la Sorboniie Avec la collaboration de MM. Bataillon, M. Baudoin, H. Beauregard, Bedot, G. Bertrand, A. Binet, Boulart, BOURQUELOT, GhABRIÉ, GhARRIN, G. COUTAGNE, L.GUENOT, DaNIEL, DaNILEVSKY, DaKTAN, G. B. Davenport, Defrance, J. Demoor, J. Deniker, J. P. Durand (de Gros), G. Emery, Gley, M"'' M. Goldsghmidt, Heght, F. L. Henneguy, E. Hérouard, P. Jaggard, P. Jagques, j. Joyeux-Laffuie, A. Labbé, Laguesse, A. G. Malaquin, A. Mallèvre, G. Mann, P. Marghal, L. Marillier, J. Massart, Neuville, A. Pettit, A. Philibert, Phisalix, P. Portier, A. Prenant, E. G. Ragovitzâ, F. Regnault, G. Saint-Rémy, G. Simon, M"^ W. Szgzawinska, J. A. Thompson, H. de Varigny, Vuillemin, Wauthy et B. WiNDLB. — Secrétaire de la rédaction : Georges Poirault, Docteur es sciences. PREMIÈRE ANNÉE — 1S9S Un fort volume grand in-8o de xxvxii-732 pages avec figures 20 fr. Extrait de la Préface. « Quelqu'un qui eût songé, il y a seulement quinze ans, à fonder ce périodique, eût été fort embarrassé pour l'alimenter. Quelle différence aujourd'hui! » « Il n'y a pas à nier, en effet, que chaque année de nombreux livres paraissent, que les périodiques se peuplent de mémoires, inspirés les uns et les autres par les tendances nou- velles. En un mot, la Biologie générale nouvelle, avec les tendances explicatives qui la carac- térisent, devient tous les jours une science plus vaste, et le public a le droit de réclamer, ici comme pour les autres sciences, des livres qui lui permettent de savoir ce qui a été fait, ce qui se fait chaque jour dans son domaine. « Dans un ouvrage intitulé : La Structure du Protoplasma et les Théories sur l'Hérédité et les grands problèmes de la Biologie générale, le Directeur de ce nouveau périodique avait exposé à grands traits, el cependant d'une manière assez complète, les principaux problèmes de la Biologie générale, défini en quoi ils consistent, résumé les faits qui leur servent de base, examiné et critiqué les théories par lesquelles on a tenté de les expliquer. Il avait fait cela pour les philosophes, pour les savants spécialisés dans d'autres études, pour les esprits curieux, pour tous ceux en un mot qui peuvent s'intéresser à la Biologie générale et n'ont pas le temps d'aller aux sources chercher les connaissances qu'ils désirent acquérir. Mais la science marche, et pour que la lacune comblée ne se rouvre pas, ne s'élargisse pas toujours un peu plus, il faut tenir les lecteurs au courant des progrès accomplis chaque année. Cela ne se peut que par un périodique : c'est pour ce but qu'a été fondée l'Année biologique. SCHLEICHER FRERES, EDITEURS H « La chose était d'autant plus nécessaire que les découvertes de la Biologie générale sont noyées dans le flot immense des publications biologiques de tout ordre, d'autant plus néces- saire aussi, qu'il n'existe en aucune langue un ouvrage semblable. Tous les Comptes rendus analytiques, les Records, Jahresbericide, etc., s'appliquent à i'Anatomie, à la Zoologie, à l'Histologie, à l'Embryogénie, et résument indistinctement tout ce qui se publie dans l'ordre de sciences auquel ils sont affectés. Il n'en est aucun qui ait pour programme de trier, dans les publications biologiques de tout ordre, tous et les seuls Mémoires où il est question des phénomènes généraux de la Biologie et ceux surtout où l'on cherche à fournir l'explication, à donner la cause des faits décrits » « La caractéristique de Y Année biologique est indiquée par les tendances mêmes de la Biologie générale nouvelle dont elle est l'organe, et qui sont non de faire connaître pour faire connaître, d'exposer pour exposer, mais de faire comprenrlre, d'expliquer, de faire connaître pour faire comprendre, d'exposer pour expliquer. » Pour donner une idée du plan de l'ouvrage nous plaçons ici la liste abrégée des chapitres : 1. L.i Celhile. II. Les proiluils soxuels et la fi'coudalion. ui. La Parthénogenèse. IV. La Reproduction asexuelle. V. L'Ontogenèse. VI. La Téralogénèse. VII. La Régénération. VIII. La greffe. xvii. L'origine des espèces. IX. Le sexe et les caractères sexuels xviu. La Distribution géographique des secondaires. êtres. X. Le polymorphisme, la métamorphose xix. Systèmes nerveux et fonctions men- et l'alternance des générations. taies. XI. Les caractères latents. xx. Théories générales. Généralités. XII. I,n Corrélation. Xlll. I.u mort, riinmortiililé, le plasma germinalif. XIV. Morphologie et Physiologie géné- rales. XV. L'hérédité. XVI. La variation. LA STRUCTURE DU PROTOPLASMA ET LKS THÉORIES SUR LHÉRËDITÉ ET LES GRANDS PROBLÈMES DE LA BIOLOGIE GÉNÉRALE PAR YVES DELAGE PROFESSEUR A I.A SORBONNE Un fort volume gr. in-8° de xvi-878 pages avec figures. Cart. toile angl. 24 fr. 12 LIBRAIEIE G. REINWALD, A PARIS VIENT DE PARAITRE LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE PHTSIOLOGIQDE de la SorlDonne (Hautes Études) L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE Publiée par M. A. BINET DIRECTEUR DU LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE DE LA SORBONNE Avec la collaboration de MM. H. Beaunis, Th. Ribot, du Collège de France; Bourdon, Courtier, Farrand, Flournoy, Philippe, Vaschide et Warren Secrétaire de la Rédaction : M. Victor Henri TROISIÈIVIE ANNEE Un volume grand in-Si^ de 826 pages, avec de nombreuses figures dans le texte 15 fr. Par suite du développement de la psychologie expérimentale, le nombre de mémoires consacrés à cette science augmente chaque année; ces mémoires sont disséminés dans une foule de recueils de physique, de physiologie, de pathologie générale et spéciale, de pédagogie, de philosophie, dont la plupart sont difficilement accessibles; les travailleurs éprouvent de grandes difficultés aujourd'hui à se tenir au courant de la science, et ces difficultés iront en augmentant. L'Année psychologique se propose de combler cette lacune; d'une part, elle publie annuellement une dizaine de mémoires originaux, signés des noms les plus connus de la psychologie française: et d'autre part, elle résume les travaux les plus importants de France et de l'étranger, dans des analyses approfondies et critiques qui, par leur documentation en tables et en dessins, dispensent de recourir aux sources. Ces comptes rendus, qui comprennent actuellement en moyenne plus de 500 articles, mémoires et livres, ne font pas double emploi avec les analyses sommaires et incomplètes qui sont insérées dans tant de revues. L'Année psychologique est divisée en trois parties. La première partie comprend les mémoires originaux. La deuxième partie les analyses des travaux et enfin la troisième partie se compose des tables bibliographiques. SCHLEICHER FRERES, EDITEURS 13 TRAITE D'ANATOMIE HUMAINE C. GEGENBAUR PROFESSEUR D'ANATOMIE ET DIRECTEUR DE l'INSTITUT ANATOMIQUE DE HEIDELBERG Traduit sur la troisième édition allemande Par Charles JULIN Docteur es sciences naturelles, chargé des cours d'Anatomie comparée et d'Anatomie topographique à la Faculté de Médecine de Liège. Un volume gr. in-8 orné de 626 figures dans le texte, dont un grand nombre tirées en couleurs. Cartonné à l'anglaise 35 fr. ANATOMIE DESCRIPTH E & TOPOGRAPHIQUE DU GmE]]Nr PAR LES DOCTEURS W. ELLENBERGER et H. BAUM PROFESSF.rR PROSKCTEUR A L'ÉCOLE VÉTÉRINAIRE SUPÉRIEURE DE DRESDE Traduit de l'allemand par J. DENIKER Docteur es sciences nntnrelles, Bibliothécaire du Muféum d'Histoire naturelle de Paris. Un volume grand in-S", orné de 208 figures dans le texte et de 37 planches lithographiées, dont un srrand nombre en couleurs. Cartonné à l'anglaise 35 fr. 14 LIBRAIEIE C. EEINWALD, A PARIS VIENT DE PARAITRE HYGIÈNE SOCIALE La Prostitution clandestine A PARIS PAR Le Docteur O. GOMMENGE MÉDECIN EN CHEF DV DISPENSAIRE DE SALUBRITÉ DE LA PRÉEBCTtTRE DE POLICE Un volume grand in-S» de xii-568 pages 12 fr. 50 RECHERCHES SUR LA PRODUCTION ARTIFICIELLE MONSTRUOSITÉS ESSAIS DE TÉRATOGÉNIE EXPÉRIMENTALE Par M. Camille DARESTE Docteur èa sciences et en médecine ; directeur du LaTioratoire de Tératologie k l'Ecole des Hautes Études ; ancien professeur à la Faculté des Sciences de Lille. Lauréat de- l'Institut. Prix : AlhumherL, 1862 ; Lacaze, 1877-; Serres, 1S90. DEUXIÈME ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE Un vol. gr. in-8o orné de 62 fig. dans le texte et de 16 planches chromolithographiques. Cartonné à Tanfflaise 28 fr. SCHLEICHER FRERES, EDITEURS 15 TRAITE PHYSIOLOGIE HUMAINE COMPRENANT rilislologie et l'Aiialomie microscopique el les principales applications A LA MÉDECINE PRATIQUE Par L. LANDOIS Profeaaeur de Physiologie et Directeur de l'iuâlitut physiologique de l'Uuiversité de Ureifswald. TRADUIT SUR LA SEPTIEME EDITION ALLEMANDE Par G. MOQUIN-TANDON Professeur de Zoologie et d'Anatomie comparée à la Faculté des Sciences de Toulouse. Un fort volume gr. in-8°, orné de 356 figures dans le texte. Cartonné à l'anglaise 32 fr. LES FORMES DES ANIMAUX LEUR DÉBUT, LEUR SUITE, LEUR LIAISON. La nature va du simple au complexe; elle pro- cède au moyen d'une différenciation morpholo- gique, continue et progressive, liée à la division du travail physiologique. {Principe fondamental, d'après H. Milne-Edwards.) L'EMBRYOLOGIE COMPARÉE PAR Le D'^ Louis ROULE LAURÉAT DE L'INSTITUT (GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES), PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE TOULOUSE Un vol. gr. in-8» de xxvi-1162 pag., orné de 1014 fig. dans le texte et d'un frontispice en couleur. Cartonné à l'anglaise 32 fr. 16 LIBRAIKIE C. EEINWALD, A PARIS VIENT DE PARAITRE f f BLOC -NOTES DIETETIQUE A L'USAGE DES PRATICIENS PAR UN MÉDECIN PRATICIEN TRADUIT SUR LA SEPTIÈME ÉDITION ALLEMANDE Avec l'autorisation de l'auteur Par le Docteur E. VOGT Secrétaire de la Société de Thérapeutique. Ce Bloc-Notes est composé de feuillets destinés à être détachés et à être remis ensuite au malade ou à son entourage. LE BLOC-NOTES DIÉTÉTIQUE COMPLET est vendu au prix de 1 fr. IL CONTIENT POUR : 1) Épidémie de choléra 3 Feuillets. 2) Catarrhe intestinal 5 — 3) Diathèse uratique, goutte, coliques néphrétiques et hépatiques 5 — 4) Dyspepsie 6 — 5) Dyspepsie acide, convales- cence d'ulcère rond 4 — 6) Obésité 3 — 7) Affections fébriles 3 — 8) Influenza 5 — 9) Affections nerveuses 3 — 10) Affections chroniques des reins et du cœur 4 Feuillets. 11) Phtisie pulmonaire B — 12) Régime de Prochownick p'" préparer un accouche- ment prématuré artificiel 2 — 13) Rhumatisme chronique 3 — 14) Blennorrhagie (sexe mas- culin) 6 — 15) Diabète sucré 2 — 16) Régime type de v.Noorden. 2 — 17) Entéroptose de Glénard.... 2 — Il a paru, en dehors du Bloc-Notes complet, des Blocs séparés pour chacune des maladies ci-dessus énumérées. Chaque Bloc contenant 30 feuillets est vendu séparément au prix de 40 centimes. SOHLEICHER FRÈRES, ÉDITEURS 17 ZOOLOGIE EXPÉRIMENTALE ET GÉNÉRALE Histoire naturelle — Morphologie — Histologie — Évolution des animaux PUBLIÉES sons LA DIEECTIOS DE HENRI DE LACAZE-DUTHIERS Membre de riii3titut (le France (Académie des science!!). Professeur d'Anatomie comiiarée et de Zoologie à la Sorbonne (Faculté des sciences), Fondateur et directeur des laboratoires de Zoologie expérimentale de RoscofE et de la station de Eanyuls-sur-Mer (Laboratoire Arago), Président de la Section des Sciences naturel'es (Ecole des Hautes Études). Fondée en 1872, cette importante collection se compose à ce jour de 24 volumes, pins 2 volumes supplémentaires LE CINQUIÈME TOLUME DE LA 3« SÉRIE (1897) EST EN COURS DE PUBLICATION Presque tous les travaux et recherches faits dans les Laboratoires de Zoologie expérimentale de Roscoff (Finistère) et de la Station maritime de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) sont publiés dans les Archives de Zoologie, qui comptent au nombre de leiirs collaborateurs des Professeurs de la Sorbonne et du Muséum, des Facultés des Sciences de France et de nombreux savants étrangers. Les Archives de Zoologie expérimentale et générale paraissent par cahiers trimestriels. Quatre caliiers ou numéros forment un volume grand in-S», avec planches noires et coloriées. Prix de l'abonnement. — Paris : 40 fr. — Départements et Etranger : 42 fr. Aucun cahier n^est vendu séparément. Les tomes I à X (années 1872 à 1882) forment la Première Série. — Les tomes XI à XX (années 1883 à 1892) forment la Deuxième Série. Prix de chaque volume gr. in-S". Cartonné toile 50 fr. Les tomes XXI (année 1893), XXII (année 1894) XXIII (année 1895) et XXIV (année 1896) forment les quatre premiers volumes de la troisième série. Cartonné toile 50 fr. Le tome XXV (année 1897) est en cours de publication. Il a paru en outre de la collection : Le tome XIII bis (supplémentaire à l'année 1885) ou tome III bis de la deuxième série. Le tome XN bis (supplémentaire à l'année 1887) ou tome Y bis de la deuxième série. Prix de chaque volume gr. in-S". Cartonné toile 50 fr. SOUS PRESSE : TRAITÉ DES VARIATIONS DU SYSTÈME MUSCULAIRE DE L'HOMME et de leur signification au point de vue DE L'ANTHROPOLOGIE ZOOLOGIQUE PAR Le D'^ LE DOUBLE PROFESSEUR d'aNATO.MIE A l' ÉCOLE DE MÉDECINE DE TOURS lauréatdel'institut Cet important ouvrage formera deux volumes grand in-8o. 18 LIBEAIEIE C. EEINWALD, A PARIS ANAGNOSTAKIS (A.) — Contribution à Vhistoire de la chirurgie. La Méthode antiseptique chez les Anciens, par A. Anagnostakis, prof, à l'Université d'Athènes, présiden honoraire perpétuel de la Société de médecine, Grand-Officier de l'ordre du Sauveur. Brochtire in-4o 2 fi'. BLANC (D' H.) — Aide-mémoire de Zoologie, par le D»' Henri Blanc, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université de Lausanne. 1 forte brochure in-8° 3 fr. BRUNNER (D"^ Henri). — Guide pour l'analyse chimique qualitative des suhstances»minérales et des acides organiques et alcaloïdes les phis importants, par le D"" Henri Brunner, professeur de chimie à l'Académie de Lausanne, directeur de l'Ecole de pharmacie. 1 vol. gr. in-S». Cartonné à l'anglaise, 5 fr. CASSELMANN ÇD^ Arthur). — Guide pour l'analyse de l'urine, des sédiments et des concrétions urinaires au point de vue physiologique et pathologique, par le D'^' Arthur Casselmann. Traduit de l'allemand, avec l'autoi-isation de l'auteur, par G. E. Strohl. Brochure in-S», avec 2 planches. 2 fr. CHEPMELL (le D»- E. C). — Médecine homœopathique à l'usage des familles. Régime, hygiène et traitement, par le docteur Chepmell. Traduit avec l'autorisation de l'auteur, sur la huitième et der- nière édition anglaise, par Ernest Lemoine, docteur en médecine de la Faculté de Paris. 2« édit. I vol. in-12 4 fr. Traitement homœopathique du choléra. Extrait de V H nmœopalhie des Familles, du docteur Chepmell. Traduit sur la dernière édition anglaise, par Ernest Lemoine, docteur en médecine de la Faculté de Paris. Brochure in-12 25 c. CORLIEU '.D"- A.). — Centenaire de la Faculté de Médecine de Paris (1794-1894), par le docteur A. Corlieu. i volume 111-4" de v-606 pages, imprimé par l'imprimerie Nationale, et accompagné d'un atlas de 130 portraits reproduits d'après des documents authentiques. Prix du volume de texte et de l'Album 100 fr. COULON (Raimond). — Synthèse du Transformisme. Description élémentaire de l'évolution uni- verselle, par Raimond Coulon. 1 volume grand in-8° 5 fi". COUTANCE (A.). — La Lutte pour l'existence, par A. Coutance, professeur d'histoire naturelle a l'Ecole de médecine navale de Brest. 1 vol. in-8° 7.50 DETMER (le D"^ W.). — Manuel technique de Physiologie végétale, par le docteur W. Detmer, professeur à l'Université d'Iéna. Traduit de l'allemand par le Docteur Henri Micheels, revu et augmenté par l'auteur. 1 volume grand in-8°, avec 130 figures dans le texte. Broché, 10 fr. ; cartonné à l'anglaise 11.50 FOSTER (M.) et BALFOUR (F.). — Éléments d'Embryologie, par M. Poster et Francis Balfour. Traduit de l'anglais par le D'' E. Rochefort. 1 vol. in-8°, avec 71 gravures sur bois. Cartonné à l'anglaise, 7 fr. GADEATI DE KERVILLE (Henri). — Causeries sur le Transformisme, par Henri Gadeau de Ker- ville. 1 vol. in-12 3.50 GEGENBAUR (C.) — Manuel d'Anatomie comparée, par Cari Gegenbaur, professeur à l'Université d'Heidelberg. Traduit en français sous la direction du professeur Cari Vogt. 1 vol. gr. in-8°, avec 319 gravures sur bois intercalées dans le texte .... Broché, 18 fr. ; cartonné à l'anglaise, 20 fr. GORUP-BESANEZ (D'' E.). — Traité d'analyse zoochimique qualitative et quantitative. Guide pratique pour les recherches physiologiques et cliniques, par le D»" E. Gorup-Besanez, prof, de chimie à l'Université d'Erlangen. Traduit sur la troisième édition allemande et augmenté par le T)"^ L. Gautier. 1 vol. gi-and in-S», avec 128 figures dans le texte. . . . Cartonné à l'anglaise, 12.50 GRiEBE (C). — Guide pratique pour l'analyse quantitative, par C. Grsebe, professeur à l'Uni- versité de Genève. 1 volume grand in-S" Cartonné, 3 fr. HERTWIG (Oscar). — Traité d'embryologie ou Histoire du développement de l'Homme et des Vertébrés, par Oscar Hertwig, directeur du II® Institut anatomique de l'Université de Berlin. Traduit sur la troisième édition allemande par Charles Julin. 1 volume grand in-8°, orné de 339 figures dans le texte et 2 planches en chromolithographie. Broché, 15 fr. ; cartonné à l'anglaise. Prix 16.50 HUXLEY (T. H.). — Leçons de Physiologie élémentaire, par T. H. Huxley. Traduit de l'anglais sur la troisième édition, par le D'" E. Daily. 1 vol. in-12, avec de nombreuses figures dans le texte. Broché, 3 . 50 ; cartonné à l'anglaise, 4 f r. JAMMES (D-- Léon). — Recherches sur l'Organisation et le Développement des Nematodes, par le D' Léon Jammes, préparateur à la Faculté des Sciences de Toulouse. 1 vol. gr. in-8°, orné de II figures dans le texte et de 11 planches en couleurs hors texte 7.50 JORISSENNE (D»- G.). — Nouveau signe de la Grossesse, par le D»- G. Jorissenne. Brochure gr. in-8° 2.50 SCHLEICHER FRÈRES, EDITEURS 19 KÔLLIKER (Albert). — Embryologie ou Traité complet du Développement de l'Homme et des Animaux supérieurs, par Albert KoUiker, professeur d'anatomie à l'Université de Wurzbourg. Traduction faite sur la 2" édition allemande, par Aimé Schneider, professeur à la Faculté des sciences do Poitiers. Revue et mise au courant des dernières connaissances par l'auteur, avec une préface par H. de Laeazo-Duthiers, membre do l'Institut de France, sous les auspices du(piel la traduction a été faite. 1 vol. gr. in-8", avec 006 fig. dans lo texte. Cartonné toile anglaise, 30 fr. LABARTHE (P.). — Les Eaux minérales et les Bains de mer de la France. Nouveau guide pra- tique du médecin et du baigneur, par le D' Paul Labarthe. Précédé d'une Introduction par M. A. Gubler. 1 vol. in-12 Cartonné, 5 fr. LARBALÉTRIER (A.). — Le Tabac. Etudes historiques, chimiques, agronomiques, industrielles, hy- giéniques et fiscales sur lo tabac à fumer, à priser et à mâcher. Manuel pratique à l'usage des Consommateurs-Amateurs, Planteurs et Débitants, par Albert Larbalétrier, professeur de chimie agricole et industrielle à l'Ecole d'agriculture du Pas-de-Calais. 1 vol. in-12 avec 18 grav. 3 fr. LUBBOCK (Sir John). — Les Insectes et les Fleurs sauvages, leurs rapports réciproques, par Sir .John Lubbock. Trad. par Edmond Barbier. 1 vol. in-12 avec 131 gravures dans le texte. Broché, 2 50 ; cartonné à l'anglaise, plaque spéciale, 3 fr. De rOrigine et des Métamorphoses des Insectes, par Sir John Lubbock. Traduit par Jules Grolous. 1 volume in-12, avec de nombreuses gravures dans le texte. Broché, 2 fr. 50. Cartonné à l'anglaise, plaque spéciale, 3 fr. MA&NUS (Hugo). — Histoire de l'Évolution du sens des couleurs, par Hugo Magnus, professeur d'ophthalmologie à l'Université de Breslau, avec une Introd. par Jules Soury. 1 vol. in-12. . 3 fr. MARCOU (J.). — De la Science en France, par J. Marcou. 1 vol. in-S" 5 fr. MARTIN (Ernest). — Histoire des Monstres, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, par le D"" Ernest Martin. 1 vol. in-S» 7 fr. MOHR (Fr.). — Toxicologie chimique. Guide pratique pour la détermination chimique des poisons, par le docteur Frédéric Mohr, professeur de pharmacie à l'Université de Bonn. Traduit de l'alle- mand par le docteur L. Gautier. 1 volume in-8°, avec 56 gravures dans le texte 5 fr. NICOLAS (A.) et THIRY (Ch.). —Esquisses ostéologiques. Cahier de Ul croquis facilitant aux étudiants en médecine les dessins d'anatomie, par A. Nicolas et Ch. Thiry, professeur et aide d'anatomie à la Faculté de médecine de Nancy. Brochure in.-i° 3.50 REICHARDT (E.). — Guide pour l'analyse de l'Eau, au point de vue de l'hygiène et de l'industrie. Précédé de l'Examen des principes sur lesquels on doit s'appliquer dans l'appréciation de l'eau pota- ble, par le docteur E. Reichardt. Traduit de Pallemand avec l'autorisation de l'auteur, par G. E. Strohl. 1 vol. in-B", avec 31 fig. dans le texte 4.50 Revue d'Anthropologie. Publiée sous la direction de M. Paul Broca, secrétaire général de la Société d'Anthropologie, directeur du Laboratoire d'Anthropologie de l'Ecole des Hautes Etudes, professeur à la Faculté de médecine. 1872, 1873 et 1874. i"^, 2« et 3« années ou volumes I, II, III Chaque volume, 20 fr. ROMANES (G. J.). — L'Évolution mentale chez les Animaux, par George John Romanes. Suivi d'un essai posthume sur l'instinct par Charles Darwin. Traduit de l'anglais par le D"" Henry C. de Varigny. 1 vol. in-80 avec 4 figures dans le texte et 1 frontispice. . . Cartonné à l'anglaise, 8 fr. ROULE (Di- Louis). — Cours de Zoologie générale et médicale destiné aux Étudiants en Méde- cine et en Pharmacie. Rédigé d'après les leçons du docteur Louis Roule, par les docteurs A. Suis et L. .Jammes, chefs de travaux pi'atiques aux Facultés de médecine et des sciences de Toulouse. 2e édition corrigée et considérablement augmentée. 1 vol. in-S", orné de 466 figures et d'un fron- tispice en couleur Broché, 9 fr. ; cartonné, 10 fr. SACHS (D'" J. von). — Histoire de la Botanique, du xvi" siècle à 1860, par le D'" J. von Sachs, profes- seur de botanique à l'Université de Wiirzbourg, etc. Traduction française par Henry de Varigny, docteur es sciences. 1 vol. in-S" Cartonné à, l'anglaise, 9 fr. SCHLESINGER (R.). — Examen microscopique et microchimique des fibres textiles, tant natu- relles que teintes, suivi d'un Essai sur la Caractérisation de la laine régénérée (shoddy), par le D"' Robert Schlesinger. Précédé d'une préface, par le D^' Emile Kopp. Traduit de l'allemand par le D"^ L. Gautier. 1 volume in-8°, avec 32 gravures dans le texte 4 fr. 20 LIBRAIRIE C. REINWALD, A PARIS SCHMID et Fr. WOLFRUM. — Instruction sur TEssai chimique des médicaments, à l'usage des Médecins, des Pharmaciens, des Droguistes et des Elèves qui préparent leurs derniers examens de pharmacien, par le docteur Christophe Schmid et F. Wolfrum. Traduit de l'allemand avec l'auto- risation des auteurs par le docteur G. E. Strohl. 1 vol. gr. in-S». . . . Cartonné à l'anglaise, 6 fr. SCHŒDLER (F.). — Le Livre de la Nature ou Leçons élémentaires de Physique, d'Astronomie, de Chimie, de Minéralogie, de Géologie, de Botanique, de Physiologie et de Zoologie, par le D^" Fré- déric Schœdler. Traduit sur la 18'= édition allemande, avec l'autorisation de l'auteur et des éditeurs, par Adolphe Scheler et Henri Welter. 2 vol. in-8°, avec 1,026 gravures dans le texte, 2 cartes astronomiques et 2 planches coloriées. Broché, 12 fr. ; relié, toile tr. jaspées, 14 £r. ; relié avec plaque spéciale et tr. dorées 16 fr. On vend séparément : Eléments de Botanique. 1 vol. in-8°, avec 237 gravures 2.50 Eléments de Zoologie, d'Anatomie et de Physiologie. 1 vol. in-8°, avec 226 gravures 4 f r. SCHORLEMMER (C). — Origine et développement de la Chimie organique, par 0. Schorlem- mer. Traduit de l'anglais, avec l'autorisation de l'auteur, par Alexandre Claparède. 1 vol. in-12, avec figures Cartonné à l'anglaise, tranches rouges, 3. 50 SMITT (F. A.). — A History of Scandinavian Fishes, by B. Fries, C. U. Eckstrom and C. Sunde- vall with conloured plates by W. von Wright. Second édition revised and completed by Professer F. A. Smitt, member of the royal Swedish Academy of Science. 3 volumes dont deux volumes de texte (en anglais) et un volume de planches. Cet ouvrage se compose de 1239 pages de texte et de 570 figures de poissons (190 en chromolithographie et 380 en zincotypie) 280 fr. STAEDELER (G.). — Instruction sur l'Analyse chimique qualitative des substances miné- rales, par G. Staedeler, revue par H. Kolbe. Traduit sur la sixième édition allemande, par le D' L. Gautier, avec une gravure dans le texte et un tableau colorié d'analyse spectrale. 1 volume in-12 Cartonné à l'anglaise, 2.50 WALLACE (A. R.). — La Sélection naturelle. Essais par Alfred-Russel Wallace. Traduit de l'an- glais sur la deuxième édition, avec l'autorisation de l'auteur, par Lucien de Candolle. i volume in-8o Cartonné à l'anglaise, 8 fr. WEISMANN (A.). — Essais sur l'Hérédité et la Sélection naturelle, par A. Weismann, professeur à l'Université de Fribourg en Brisgau. Traduction française par Henry de Varigny, docteur es sciences naturelles, membre de la Société de Biologie, i vol. in-8°. Cartonné à l'anglaise, 8 fr. WIETHE (D" Théod.). — Formulaire de la Faculté de médecine de Vienne, donnant les prescrip- tions thérapeutiques utilisées par les professeurs Albert, Bamberger, Benedikt, Billroth, C. Braun, Gruber, Kaposi, Meynert, Monti, Neumann, Schnitzler, Stellwag de Carion, Ullzmann, Widerhofer. Publié par le docteur Théod. Wiethe, ancien chef de clinique à Vienne. Traduit sur la 8<= édition allemande par le docteur E. Vogt. 2« édition, revue, corrigée et augmentée d'un Formulaire destiné à l'art dentaire. 1 fort volume in-32, cartonné toile, tranches rouges, coins arrondis 4 fr. WIEDERSHEIM (R.). — Manuel d'Anatomie comparée des Vertébrés, par R. Wiedersheim, pro- fesseur d'anatomie humaine et comparée à l'Université de Fribourg en Brisgau. Traduit sur la deuxième édition allemande par G. Moquin-Tandon, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à la Faculté des sciences de Toulouse, i volume grand in-8o, orné de 302 figures dans le texte. Broché, 12 fr. ; cartonné à l'anglaise 13 50 YUNG (Emile). — Hypnotisme et Spiritisme (Les faits positifs et les faits présumés). Conférences publiques prononcées dans l'aula de l'Université de Genève. 1 volume in-8'' 2 fr. Propos scientifiques, par Emile Yung. i vol. in-12 3 fi". Tableaux synoptiques de la classification des Animaux, dressés par Emile Yung, pro- fesseur extraordinaire de zoologie à l'Université de Genève. Troisième édition, revue et corrigée. Brochure in-8° 2 fr. II. — Philosophie ASSIER (Adolphe d'). — Essai de Philosophie naturelle. Le Ciel, la Terre, l'Homme, par Adolphe d'Assier. Première partie : le Ciel, i vol. in-i2 2. 50 Troisième partie : L'Homme, 1 vol. in-12 3.50 BÉRAUD (P. M.). — Étude sur l'Idée de Dieu dans le spiritualisme moderne, par P. M. Béraud. 1 vol. in-12 4 fr. SCHLEICHER FRERES, EDITEURS 21 BORDIER (D"" A.). — La Vie des sociétés, par le D^A. Bordier, professeur à l'Ecole d'Anthropologie de Paris. 1 volume in-8o 6 fr. BRESSON (Léopold). — Idées modernes. Cosmologie, Sociologie, par Léopold Hresson. 1 volume in-S» 5 fr. Études de sociologie. Les trois évolutions, intellectuelle, sociale, morale, par Léopold Bresson. 1 volume in-8° 6 fr. BURNOUF (Emile). — La Vie et la Pensée. Eléments réels de Philosophie, par Emile Burnouf, direc- teur honoraire de l'Ecole d'Athènes. 1 vol. in-S" avec gravures dans le texte 7 fr. COSTE (Adolphe). — Dieu et l'Ame. Essai d'idéalisme expérimental, par Adolphe Costa. 1 volume in-12 2 50 DIDEROT. ^ Œuvres choisies. Édition du centenaire (30 juillet 1884), publiée par les soins de MM. DutaiUy, Gillet-Vital, Yves Guyot, Issaïu-at, de Lanessan, Andi-é Lefèvre, Ch. Letourneau, M. Toiu-neux, E. Véron. 1 vol. in-12 3.50 DODEL (D"" Arnold). — Moïse OU Darwin? Trois conférences populaires offertes aux réflexions de tous ceux qui cherchent la vérité, par le D"" Arnold Dodel, professeur titulaire de botanique à l'Uni- versité de Zurich. Traduit, avec l'autorisation de l'auteur, sur la troisième édition allemande, par Ch. Fulpius, président de la Société des Libre-Penseurs de la ville de Genève. 1 vol. iu-S». . . 2. 50 DUPDY (Paul). — La Question Morale à la fin du XIX*^ siècle, par Paul Dupuy, professem- à la Faculté de Médecine de Bordeaux. 1 volume in-S" 6 fr. GENER (Pompeyo). — Contribution à l'étude de révolution des idées. La Mort et le Diable. Histoire et philosophie des deux négations suprêmes, par Pompeyo Gêner. Précédé d'une lettre de E. Littré à l'auteur. 1 vol. in-S» Cartonné à l'anglaise, 12 fr. GIRARD DE RIALLE. — La Mythologie comparée. Tome pkemier : Théorie du fétichisme. — Sor- ciers et sorcellerie. — Le fétichisme chez les Cafres, chez les anciens Chinois, chez les peuples civilisés. — Théorie du polythéisme. — Mythologie des nations civilisées de l'Amérique. 1 volume in-12 Broché 3.50; cartonné à l'anglaise, 4 fr. GUBERNATIS (Angelo de). — La Mythologie des Plantes, ou les Légendes du règne végétal. 2 vol. in-S° Cartonnés à l'anglaise, 14 fr. ISNARD (le docteiu- Félix). — Spiritualisme et Matérialisme, par le docteur Félix Isnard. 1 vol. in-12 3 fr. ISSAURAT (C). — Diderot pédagogue. Conférence, par C. Issaurat. Brochure iu-S" 1 h. LANGE (F. A.). — Histoire du Matérialisme et critique de son importance à notre époque, par F.-A. Lange, professeur à l'Université de Marbourg. Traduit de l'allemand siu- la dernière édition, avec l'autorisation de l'auteur, par B. Pommerol, avec une Introduction par D. Nolen. 2 vol. in-S" Cartonnés à l'anglaise, 20 fr. LETOURNEAU (Ch.). — L'Évolution religieuse dans les diverses races humaines, par Charles Letourneau, Secrétaire général de la Société d'Anthropologie, professeur à l'Ecole d'Anthropologie. 1 vol. in-8« 10 fr. • Physiologie des Passions, par Ch. Letourneau. 2« édit., revue et augmentée. 1 vol. in-12. Broché, 3.50; cartonné à l'anglaise, 4.50 Science et Matérialisme, par Ch. Letom-neau. 1 vol. in-i2. Broché, 4.50; cartonné à l'anglaise, 5.25 MANTEGAZZA. — Physiologie du Plaisir, par le professeur Mantegazza, sénateur du royaume d'Italie, président de la Société anthropologique. Traduit et annoté par M. Combes de Lestrade. 1 vol. in-8o 6 fr. MAUDSLEY (Henry). — Physiologie de l'esprit, par Hemy Maudsley. Traduit de l'anglais par A. Herzen. i vol. in-S° Cartonné à l'anglaise, 10 fr. MICHEL (Louis). — Libre arbitre et liberté, par Louis Michel. 1 volume in-12 2.50 MULLER (F. Max). — Origine et développement de la Religion, étudiés à la lumière des reli- gions de l'Inde. Leçons faites à Westminster Abbey, par F. Max Muller. Traduites de l'anglais par J. Darmesteter. 1 vol. in-S» 7 fr. PIGHARD (Prosper). — Doctrine du réel. Catéchisme à l'usage des gens qui ne se payent pas de mots. Précédé d'une préface par E. Littré. Nouvelle édition. 1 vol. in-i2 2 h'. POL DE SAINT-LÉONARD. — Les Fils de Dieu et les Célestes intermédiaires. 1 volume in-12 2.50 22 LIBRAIRIE C. REINWALD, A PARIS REGNAULT (D'' Félix). — Hypnotisme Religion, par le D"^ Félix Regnault. Préface de Camille Saint-Saëns, membre de l'Institut. Dessins de A. Collombar. 1 volume in-12 de 327 pag:es avec 53 figures dans le texte 3 50 Boijze se tortuiaiit dans un temple (d'après uue peinture chinoise). Hystérique démente de la Salpétrière (d'aj)rès une photographie de P. Londe). RUELLE (Ch.). — De la vérité dans l'Histoire du christianisme. Lettres d'un laïque sur Jésus, par Ch. Ruelle, auteur de la Science populaire de Claudius. — La théologie et la science. — M. Renan et les théologiens. — La résurrection de Jésus d'après les textes. — Lecture de l'ency- clique. 1 vol. in-S» 6 fr. SETGHÉNOFF (Ivan). — Études psychologiques. Traduit du russe par Victor Derély. Avec une introduction de M. G. Wyrouboff. 1 vol. in-8° 5 fr. SOURY (Jules). —Études historiques sur les religions, les arts, la civilisation de l'Asie anté- rieure et de la Grèce, par Jules Soury. 1 vol. in-S" 7.50 SPINOZA (B. de). — Lettres deB. de Spinoza inédites en français. Traduites et annotées par J.-G. Prat. 1 vol. in-12, avec portrait et autographe 3 £r. STRAUSS (David-Frédéric). — L'Ancienne et la Nouvelle foi. Confession par David-Frédéric Strauss. Traduit de l'allemand sur la 8*= édition par Louis Narval, et augmenté d'une Préface par E. Littré. 1 volume in-S» 7 fr. Voltaire. Six conférences de David-Frédéric Strauss. Traduit de l'allemand sur la troisième édition par Louis Narval, précédé d'une Lettre-Préface du traducteur à M. E. Littré. 1 vol. in-8° • 7 fr. TYLOR (M. Edward B.). — La Civilisation primitive, par M. Edward B. Tylor. Tome I. Traduit de l'anglais sur la deuxième édition par W^^ Pauline Brunet. — Tome IL Traduit de l'anglais sur la deuxième édition par Ed. Barbier. 2 vol. in-8o Cartonnés à l'anglaise, 20 fr. SCHLEICHER FRÈRES, ÉDITEURS 23 III. — Archéologie — Préhistorique CHANTRE , Ernest). - Recherches anthropologiques dans le Caucase, i)ar Emest Cliantre, sous- directeur du Muséum de Lyon, chargé de missions scientitiqes dans l'Asie occidentale par M. le JNIinistre de l'Instruction publique. Tome I. Période préhistorique. Tome II. Période proto-liistorique ; Premier âge du fer, avec atlas. Tome III. Période historique; Epoque scytho-byzantiue. Tome IV. Période historique; Populations actuelles (1879-1881). 4 volumes de texte grand in-4o, avec gravures, planches et cartes, et accompagnés d'un atlas au tome II, en tout 5 volumes grand in-4°. . 300 fr. DESOR (E.) et P. de LORIOL. — Échinologie helvétique. Description des Oursins fossiles de la Suisse, par E. Desor et P. de Loriol. Echinides de la périi;de jurassique. 1 vol. in-4° et atlas in-fol. de Gl pi. Cart 100 fr. L'ouvrage a été publié en IH livraisons. HABERT (Théophile). — La Poterie antique parlante. Monographie contenant plus de 1,800 noms et marques de potiers gallo-romains, 37 planches intéressant l'Aube, la Côte-d'Or, la Marne, la Haute-Marne et l'Yonne, par Théophile Habert, archéologue. 1 vol. de texte et un album de 37 planches in-4o 45 fr. LEPIC (le vicomte). — Grottes de Savigny, commune de la BioUe, canton d'Albens (Savoie), par M. le vicomte Lepic. Gr. in-4o, avec 6 planches lithographiées 9 fr. LEPIC (le vicomte) et Jules de LUBAC. — Stations préhistoriques de la vallée du Rhône, en VivaraiS. Châteaubourg et Soyons. Notes présentées au Congrès de Bruxelles dans la session de 1872, par :^DI. le vicomte Lepic et Jules de Lubac. In-folio, avec 9 planches 9 fr. Matériaux pour Thistoire primitive et naturelle de l'Homme. Revue mensuelle illustrée, fon- dée par M. G. de Mortillet, 1865 à 186S, dirigée de 1869 à 1882 par M. Emile Cartailhac et E. Chantre. Format in-8°, avec de nombreuses gravures. La collection des Matériaux se compose en tout de 22 volumes et coûte 500 fr. Prix de chaque volume séparé, 20 fr. Il reste peu de volumes séparés, la plupart étant épuisés. MORTILLET (Gabriel de). — Le Signe de la croix avant le christianisme, par Gabriel de Mor- tillet. 1 vol. in-S», avec 117 graviires sur bois 6 fr. MORTILLET (Gabriel et Adrien de). — Musée préhistorique, par Gabriel et Adrien de Mortillet. Album de 100 planches contenant 800 dessins classés méthodiquement. 1 vol. in-4° 35 fr- NILSSON (Sven). — Les Habitants primitifs de la Scandinavie. Essai d'ethnographie comparée, matériaux pour servir à l'histoire de l'homme, par Sven Nilsson. l'"» partie : L'Age de pierre. Tra- duit du suédois sur le manuscrit de la troisième édition préparée par l'auteur. 1 vol. in-8°, avec 16 planches Cartonné à l'anglaise, 12 fr. RHOMAÏDÈS (C). — Les Musées d'Athènes, gr. in-4o avec texte grec, allemand, français et anglais. (Athènes). Cet ouvrage parait par livraisons avec texte et planches. Les 2 premières sont en vente. Chaque livraison, 7 fr. 50 SALMON (Philippe). — Dictionnaire paléoethnologique du département de l'Aube, par Philippe Salmon, membre de la Commission des monuments mégalithiques de France et d'Algérie, membre correspondant de la Société académique de l'Aube. 1 vol. gr. in-8", avec 3 cartes 15 fr. Les Races humaines préhistoriques, par Philippe Salmon. Brochure gr. in-S» 2 50 SCHLIEMANN (Henri). — Tirynthe. Le palais préhistorique des rois de Tirynthe. Résultat des dernières fouilles par Henri Schliemann, avec une préface de M. le professeur F. Adler et des contributions du D"^ W. Dôrpfeld. 1 volume grand in-8° jésus, illustré d'une carte, de 4 plans, de 24 planches en chromolithographie et de 188 gravures sur bois. Cartonnage anglais non rogné, avec titre en noir, 32 fr.; relié en demi-maroquin, plaqiies spéciales or et noir, doré sur tranches. 40 fr. VANDEN-BERGHE (ilaximilien). — Études anthropologiques. L'homme avant l'histoire, notions générales de paléoethnologie, par Yanden-Berghe. 2« édition, précédée d'une lettre de M. Abel Hovelacque, professeur de linguistique à l'Ecole d'Anthi'opologie. Brochure in-8° . ... 1.50 24 LIBRAIRIE C. REINWALD, A PARIS IV. — Histoire — Géographie — Politique BORDIER (D-- A.). — La Colonisation scientifique et les colonies françaises, par le D^- A. Boi- dier, prof, de géog-raphie médicale à l'Ecole d'Anthropologie. 1 vol. in-S". Broché, 7.50; cartonné à l'anglaise, 8.50 BULWER (Sir H.). — Essai sur Talleyrand, par Sir Henri Lytton Bulwer, ancien ambassadeur. Traduit de l'anglais, avec l'autorisation de l'auteur, par Georges Perrot. 1 vol. in-S" 5 fr. CHAMPION (Edme). —Esprit de la Révolution française, par Edme Champion. 1 vol. in-12. 3.50 DELTUF (Paul). — Essai sur les Œuvres et la Doctrine de Machiavel, avec la traduction litté- rale du Prince et de quelques Fragments historiques et littéraires, par Paul Deltuf. 1 volume in-8° 7 50 DEVAUX (Paul). — Études politiques sur THistoire ancienne et moderne et sur l'influence de l'état de guerre et de l'état de paix, par Paul Devaux. 1 vol. gr. in-S» 9 fr. DUPONT l'Edouard). — Lettres sur le Congo. Récit d'un voyage scientifique entre l'embouchure du fleuve et le confluent du Kassaï, par Edouard Dupont, directeur du Musée royal d'histoire naturelle de liruxelles. 1 volume grand in-8° illustré de 12 gravures sur bois et de H cartes et planches hors texte. Broché, 15 f r. ; cartonné toile anglaise 16 fr, ENGELMANN (R.). — L'Œuvre d'Homère illustrée par l'art des anciens. Traduit de l'allemand. Trente-six planches précédées d'un texte explicatif et d'un avant-propos de L. Benlœw. 1 vol. in-4° oblono- Cartonnage classique, 4 50 FRIEDLÂNDER.— Mœurs romaines du règne d'Auguste à la fin des Antonins, par L.FriedUinder, professeur à l'Université de Konigsberg. Traduction libre faite sur le texte de la deuxième édition allemande, avec des considérations générales et des remarques, par Ch. Vogel. 4 vol. in-S». Brochés, 28 fr. Reliés en demi-maroquin, 35 fr. GUYOT (Yves).— Lettres sur la politique coloniale. 1 vol. in-12, avec 1 carte et 2 graphiques. 4 fr. LÉFÈVRE (André). — L'Homme à travers les âges. Essais de critique historique. 1 vol. in-12. Broché, 3.50; cartonné à l'anglaise, 4 fr. MOHL (Jules). — Le Livre des Rois, par Abou'l Kasim Firdousi. Traduit et commenté par Jules Mohl, membre de l'Institut, professeur au Collège de France. Publié par M-^^ Mohl. 7 vol. in-12. (Impri- merie nationale) 52.50 MOLINARI (G. de). — L'Évolution économique du XIX« siècle, théorie du progrès, par M. G. de Molinari, membre correspondant de l'Institut. 1 vol. in-S^ 6 fr. MOLINARI (G. de). — L'Évolution politique et la révolution, par M. G. de Molinari, membre correspondant de l'Institut, i vol. in-S» 7 50 MOLINARI. — Au Canada et aux Montagnes Rocheuses, en Russie, en Corse et à l'Exposition uni- verselle d'Anvers. Lettres adi-essées au Journal des £)e6a= Frédéiika). — Hertha, OU l'Histoire d'une âme, itarM"" Frédérika Brénier. Traduit (lu suédois avec l'autorisation de l'auteur et des éditevirs, par A. Cieffroy. 1 vol. iii-12 .... 3.50 BRET-HARTE. — Scènes de la vie californienne et Esquisses de mœurs transatlantiques, par liret- liarte. Traduit par ÎM. Aniédée Picliot et ses collaborateurs de la Revue britannique, t volume iu-12 2 fr. BROUGHTON (Miss). — Comme une fleur, autobiogra])hie. Traduit de l'anglais par Auguste de Viguerie. 2° édition, revue. 1 vol. in-12, imprimé avec encadrement en couleur. Relié toile, tr. dor. et plaque spéciale, 5 i'r. BRUHNS (C). — Nouveau Manuel de logarithmes à sept décimales, pour Iqs nom])res et les fonc- tions trigonométriques, rédigé par (J. JJrunlis, docteur en philosophie, directeur de robsei-\'atO!re et professeur d'astronomie à Leipzig. 1 vol. gr. in-S", édit. stéréotype. (Leipzig, B, Tauchnitz.) 5 fr. Choix de Nouvelles russes, de Lermontotf, de Pouchkine, Von Wiesen, etc. Traduit du russe par ]M. J. N. Chopin, auteur d'une Histoire de Russie, de V Histoire des révolutions des peuples du Nord, etc. Nouvelle édition. 1 vol. in-12 2 fr. DELTUF (Paul). — Les Tragédies du foyer, par PaulDeltuf, 1 vol. in-12 2 fr. FAURIEL (G.)- — Histoire de la Poésie provençale. Cours fait à la Faculté des lettres de Paris, par M. C. Fauriel, membre de l'Institut. 3 volumes in-S» 24 fr. GOLOVINE (M. Ivan). — Mémoires d'un Prêtre russe, ou la Russie religieuse, par M. Ivan Golo- vine. 1 vol. in-8" 7 fr. HEYSE (Paul). — La Rabbiata et d'autres Nouvelles, par Paul Heyse. Traduit de l'allemand par MjNI. g. Bayvet et E. Jonveaux. 1 vol. in-12 2 fr. HOVELACQUE (A.) et Julien VINSON. — Études de Linguistique et d'Ethnographie. 1 volume in-12. Broché, 4 fr.; cartonne à l'anglaise, 5 fr. Impressions de voyage d'un Russe en Europe. 1 vol. iivl2 2 50 MAIGNE (Jules). — Traité de Prononciation française et Manuel de lecture à haute voix. Guide théorique et pratique des Français et des étrangers, par M. Jules Maigne. 1 vol. in-12. Cartonné à l'anglaise, 3 fr. MANTEGAZZA (P.). — Une Journée à Madère, par P. Mantegazza. Traduit de l'italien avec l'auto- risation de l'auteur, par M"'« C. Tliiry. 1 vol. in-12 2 fr. MARSH (Mrs.). — Emilia Wyndham, par l'auteur de « Two old men's taies; Mount Sorel », etc. (Mrs. Marsh.) Traduit librement de l'anglais. 2 vol. in-12 réunis en un seul 5 fr. MARY LAPON. — Histoire littéraire du Midi de la France, par Mary Lafon. 1 vol. in-S". 7.50 MOHL (Jules). — Vingt-sept ans d'histoire des études orientales. Rapports faits à la Société asiatique de Paris de 1840 à 1867, par Jules Mohl, membre de l'Institut, secrétaire de la Société asiatiar M. A. Tolhausen, revu par M. L. Tolhausen. !'<= partie : Français-allemand-anglais. 1 vol. in-12, avec un nouveau grand suppl. 12 fi". Le nouveau grand supplément de la 1"^« partie se vend aussi séparément. . . 3 75 II® partie; Anglais-allemand-français. 1 vol. in-12 11.25 IIP partie. Alïémand-anglais-fi-ançais. 1 vol. in-12 10. » Dictionary of the English and French Languages with the Accentuation and a littéral Pronun- ciation, by AV. James and A. Mole. 1 volume in-12 7 fr. Dictionary of the English and Italian Languages with the Italian Pronunciation, by W. James and Gius. Grassi. 1 vol. in-12 6 fr. Dictionary of the English and German Languages by W. James, thoroughly revised and partly rewritteu, by G. Stolïel. 1 vol. in-12 6 fr. Dictionnaire anglais-allemand et allemand-anglais, par Wessely. 1 vol. in-16. Cartonné à l'anglaise, 3 fr. Dictionnaire anglais-espagnol et espagnol-anglais, par Wessely et Gironès. 1 vol. in-16. Cartonné à l'anglaise, 3 fï. Dictionnaire anglais-français et français-anglais, par Wessely. 1 vol. in-16. Cartonné à l'anglaise, 2 fr. Dictionnaire anglais-italien et italien-anglais, par Wessely. 1 volume in-16. Cartonné à l'anglaise, 3 fr. Dictionnaire espagnol-français et français-espagnol, par Louis Tolhausen. 1 vol in-16. Cartonné à l'anglaise, 2 fr. Dictionnaire français-allemand et allemand-français, par Wessely. 1 vol. in-16. Cartonnage classique, 1 fi-.; cartonné à l'anglaise, 2 fi'. Dictionnaire italien-allemand et allemand-italien, par Locella. l volume in-16. Broché, 2 fr.; cartonné à l'anglaise, 3 fr. Dictionnaire latin-anglais et anglais-latin. 1 vol. in-16. Cartonné à l'anglaise, 3 fi-. TABLE ALPHABÉTIQUE PAR NOMS D'AUTEURS Arou'l Kasim FIrdousi, Le Livre des Rois. Voy. Mohl 23 Anagnostakis (A.). La Médecine antiseptique. . 18 L'Année biologique 10 L'Année psychologique 12 Archives de Zoologie, par Lacaze Duthiers. 2, 17 ASSIER (Ad. d'). Essai de philosophie naturelle. 20 Balfouk. Embryologie. Voy. Poster 18 Baum. Anatomie du Chien. Voy. Ellenberger. . . 13 BÉRAUD(P. M.). Étude sur l'idée de Dieu 20 Berlepsch. Nouveau giiide en Suisse 26 Bibliothèque des sciences contemporaines 3 BlNiiT (A). Voy. Aimée psychologique . 12 Bloc-notes diététique. ■ 16 Blanc (D-- H.). Aide-mémoire de Zoologie 18 BORDIER (A.). Colonisation scientifique 24 — Géographie médicale • 3 — La Vie des sociétés 21 Bremer (M"» P.). Hertha 25 Bresson (L.). Idées modernes 21 — Les Trois évolutions 21 Bret-Harte. Scènes de la vie californienne 25 Broca(P.). Mémoires d'Anthropologie 7 — Revue d'Anthropologie 19 Broughton (Miss). Comme une fleur 25 Bruhns (C). Nouveau manuel de logarithmes.. 25 Brunner (H.). Guide pour l'analyse chimique. 18 BiiCHNER (L.). Conférences sur la théorie dar- winienne ..-. 7 — Force et matière 7 — L'homme selon la science 7 — Lumière et Vie. ...... 7 — Nature et Science, 2« volume. ...... 7 — Vie psychique des bêtes 7 Bulletin mensuel de la Librairie française. . 2, 25 Bulvver (H.), Essai sur Talleyrand 24 BURNOUF(Émile). La Vie et la Pensée 21 Caj.\l (S. R.). Système nerveux 17 Cartailhac. Matériaux pour l'hist. de l'homme.- 23 Casselmann(A.). Guide pour l'analyse del'urine. 18 Centenaire de Diderot. Voy. Diderot 21 Champion (E.). Esprit de la Révolution française 24 Chantre (E.). Rechcrclies dans le Caucase 23 Chepmell. Médecine homœopathique 18 — Traitement du Choléra 18 Choix de nouvelles russes 25 Comme une fleur. Voy. Broughton 25 Commence (D'- O.). Prostitution clandestine 14 Corlieu (D'A.). Centenaire Faculté Médecine. 18 Corre (A.). L'Ethnographie criminelle 3 COSTE (\d.). Dieu et l'Ame 21 COULON (R.). Synthèse du Transformisme 18 Coutance (A.). Lutte pour l'existence . 18 Dareste (C). Monstruosités 14 D.\R\viN (C). Descendance de l'homme 4 — Expression des émotions ... 4 — Faculté motrice dans les plantes ... . 5 — Fécondation croisée et directe 5 — Fécondation des Orchidées 4 — Les différentes Formes des Pleurs 5 — Origine des espèces 4 — Plantes grimpantes 5 — Plantes insectivores 5 — Récifs de corail 5 — Rôle des vers de terre 5 — Variation des animaux 4 — Voyage d'un naturaliste 4 Darwin (P.). La vie et la Correspondance de Charles Darwin 5 DELACE (Y.). Structure du Protoplasma, Héré- dité. Biologie générale. 11 Delage (Y.) et HÉrouard. Zoologie concrète. 8 DELACE (Y.). Voy. Année biologique 10 Deltuf (P.). Essai sur Machiavel 24 — Tragédies du foyer 25 Desor (E.) et de Loriol. Echinologie helvé- tique... 23 Detmer (W.). Manuel technique de Physiologie végétale... 18 DevAUX. Etudes politiques 24 Dictionnaire universel de la langue française, par P. Poitevin .^ 26 — technologique en 3 langues, par Tolhausen... 26 — des termes d'Architecture, pas D. Ramée 26 — latin-anglais et anglais-latin 26 Diderot. Œuvres choisies. Edition du centenaire 21 DODEL, Moïse ou Darwin 21 Donnât (L.). Politique expérimentale 3 OUPONT (E.). Lettres sur le Congo 24 DuPUY (P.) La question morale 21 Ellenberger et Baum. Anatomie descriptive et topographique du chien 13 Engelmann. L'Œuvre d'Homère 24 Pauriel (C). Histoire de la Poésie provençale . 25 Fauvelle. La Phj'oico-Chimie 3 FORMULAiREdelaFacultédemédecinede Vienne. 20 Poster et Balfour. Embryologie 18 FRlEDLiENDER. Mœurs romaines 24 Gadeau de Kerville (H.). Causeries sur le Transformisme .... ^ 18 Gegenbaur (C). Anatomie comparée 18 — Anatomie humaine.. 13 Gêner (P.). Là Mort et le Diable . . 21 Girard de Rialle. Mythologie comparée 21 GirONÈS et Wessely. Dictionnaire anglais-espa- gnol. Voy. Wessely 26 GOLOVINE (I.). Mémoires d'un prêtre russe 25 Gorup-Besanez. Analyse zoochimique 18 Graebe(C.). Guide pratique pour l'analyse quan- titative ." 18 Grassi. Voy. )ames 26 Gubernatis (A. de). Mythologie des plantes 21 GUYOT (Y.). Lettres sur la politique coloniale. . 24 — Science économique 3 Habert. Poterie antique parlante 23 Haeckel (E.). Histoire de la création naturelle. 5 — Lettres d'un voyageur dans l'Inde 5 — Le Monisme ; 5 Hertwig (O.). Traité d'embryologie de l'homme et des vertébrés ... 18 Heyse,(P.). La Rabbiata 25 HÉROUARD. Zoologie concrète. Voj'. Delage .... 8 Hovelacque (A.). La Linguistique . . 3 — et ViNSON. Etudes de Linguistique 25 Huxley (T. H.). Leçons de Physiologie élémen- taire _. 18 Impressions de voyance d'un Russe 25 Instructions aux capitaines de la marine mar- chande I 26 ISNARD (P.). Spiritualisme et Matérialisme 21 Issaurat (C). Diderot pédagogue 21 — La Pédagogie 3 James (W.\ Dictionnaire anglais-allemand . . . 26 — et Grassi. Dictionnaire anglais-italien 26 — et MOLÉ. Dictionnaire anglais-français 26 Jammes (L ). Cours de Zoologie générale et mé- dicale 19 — Nématodes 18 JORISSENNE (D"' G.). Nouveau signe de la gros- sesse 18 KôLLiKER (A.). Embryologie 19 LabARTHE (P.). Les Eaux minérales et les bains • de mer de la France ; 19 Lacaze-Duthiers (H. de). Archives de Zoologie. 2, 17 Landois. Physiologie humaine . 15 Lanessan (J. L. de). La Botanique 3 LIBEAIRIE C. EEINWALD, A PARIS Lange (F. A.). Histoire du Matérialisme 21 Larbalétrier (A.). L'Agriculture 3 — Le Tabac 19 Laumonier fj.)- La Physiologie générale 3 Le Double (D'). Variations S^'stème musculaire. 17 LefÈVRE (A.). L'Homme à travers les âges 24 — La Philosophie 3 — La Religion .... 3 Lepic (le V"=). Grottes de Savigiiy 23 Lepic et de Lubac. Stations préhistoriques de la vallée du Rhône 23 LetourneAU (Ch.). La Biologie 3 — Evolution religieuse. 21 — Physiologie des Passions 21 — Science et Matérialisme 21 — La Sociologie 3 LiEBIG ( J. de). Sur un nouvel aliment 26 Livre (le) de la Nature 20 LOCELLA. Dictionnaire italien-allemand '. . . 26 LORIOL (P. de). Voy. Desor 23 LUBAC (J. de). Voy. Lepic. 23 LUBBOCK (Sir John). Insectes et Fleurs sauvages. 19 — Métamorphoses des Insectes 19 Magnus (H.). Evolution du sens des Couleurs. . . 19 Maigne (J.). Traité de prononciation 25 Mantegazza (P.) Physiologie du plaisir 21 — Une Journée à Madère 25 MARCOU. De la science en France 19 Marsh (Mrs). Emilia Wyndhara 25 Martin (E.). Histoire des monstres 19 Mary-LafON. Histoire littéraire du Midi de la France • • • 25 Matériaux pour l'histoire de l'Homme 23 MAUDSLEY (H.). Physiologie de l'Eaprit 21 Michel (L.). Libre arbitre et liberté 21 Mohl (J.). I>e Livres des Rois 24 — Vingt-sept ans d'histoire des études orien- tales 25 MOHR (Fr.) Toxicologie chimique -. 19 MOLÉ (A.). Voy. James 26 MOLINARI (G. de). Au Canada 24 — L'Evolution économique 24 — L'Evolution politique. . . 24 MOLTKE (De). Campagne des Russes 26 MOREAU DE JONNÈS (A.). Etat économique et so- cial de la France 24 MORTILLET (G. de). Le Préhistorique 3 — Signe dj la Croix 23 — (G. et A. de). Musée préhistorique 23 MOUGEOLLE (P.). .Les Problèmes de l'histoire.. .. 3 MULLER(Max). Origine et développement de la religion 21 MULLER (Otto). Charlotte Ackermann 25 Musée préhistorique. Voy. Mortillet 23 Nicolas (A.) et Thiry. Esquisses Ostéologiques. 19 NiLSSON (S.). Habitants de la Scandinavie 23 OLIVIER (L. A.). Grammaire du grec moderne . . 25 PaskÉVITSCH (le feld-maréchal prince). Voy. Stcherbatow. 26 PiCHARD (P.). Doctrine du réel... 21 Poitevin (P.). Dictionnaire de la langue fran- çaise 26 Fol de Saint-I^éonard. Les Fils de Dieu 21 POMPÉRY (E. de). La morale naturelle . 21 — Quintessences féminines., 21 — Simple métaphysique 21 — Thélémites de Rabelais 21 — La Vi« de Voltaire 21 POPPER. Terre de feu 24 Ramée (D.). Dictionn. des termes d'Architecture 26 — Histoire de l'Architecture 26 Regnault (F.). Hypnotisme. Religion 22 Reichardt. Guide pour l'analyse de l'eau 19 Reinwald. Bulletin mensuel 2, 25 Revue d'Anthropologie 19 Rhomaïdès (C), Les Musées d'Athènes 23 Robiquet (P.). Histoire municipale de Paris 24 Romanes (G. J.). Evolution mentale des ani- maux 19 Rossi. Le Darwinisme. . 19 Roule (L.). L'embryologie générale 3 — L'embryologij comparée . . 15 — Cours de Zoologie générale et médicale 19 Ruelle. De la Vérité dans l'histoire du chriatia- nisme 22 Sachs (J. von). Histoire de la Botanique 19 SALMON (P.). Dictionnaire paléoethnologique... 23 — Races humaines préhistoriques 23 Sander (E. H.). Promenades de Paris au Rigi.. 25 SCHLESINGER (R.). Examen des fibres textiles. . . 19 SCHLIEMANN (H.). Tirynthe 23 SCHMID et WOLFRUM. Essai des Médicaments.. . 20 ScHOEDLER. Livre de la Nature 20 SCHORLEMMER (C). Chimie Organique 20 SetchÉnoff (J.). Etudes psychologiques 22 Smitt (F. A.). Scandinavian Fishes 20 SOURY (J.). Etudes histor. sur les religions 22 Spinoza (B. de). Lettres inédites 22 Staedeler (G.). Analyse qualitative. ... ..... 20 Stcherbatow. Le Feld-maréchal Prince Paské- vitsch 26 Strauss (D. F.). L'ancienne et la nouvelle Foi. 22 — Voltaire. Six conférences 22 Suis (A.). Cours de Zoologie générale et médi- cale ; 19 TÉLIAKOFFSKY (A.). Manuel de Fortification per- manente 26 Thiry (Ch.). Esquisses Ostéologiques. Voy. Ni- colas 19 Tischendorf (C). Terre sainte 24 TOLHAUSEN (A.). Dictionnaire, technologique. . . 26 TOLHAUSEN (L.). Dictionnaire espagnol-français. 26 TOPINARD (P.). Anthropologie . . . 3 Tylor (M. E. B.). La Civilisation primitive 22 Vanden-Berghe. L'Homme avant l'Histoire 23 VÉRON(E.). L'Esthétique. 3 — La Morale 3 Vie et Correspondance de Ch. Darwin 5 ViNSON. Etudes de Linguistique. V. Hovelacque. 25 Vogel. L'Europe orientale ■ 24 — Le Monde terrestre 24 — Le Portugal et ses colonies 24 VoGT (C). Leçons sur les Animaux utiles.. . . 6 — Leçons sur l'Homme 6 — Lettres physiologiques. . 6 — Provenance des Entozoarres 6 VOGT et YUNG. Anatomie comparée pratique. ... 6 VOGT (E.). Bloc-notes diététique 16 — Formulaire. Voy. Wiethe 20 VoGT ( W.). La Vie d'un homme. Cari Vogt 6 Wallace (A. R.). Sélection naturelle 20 Weismann. Essais sur l'Hérédité 20 Welter(H.). Essai sur l'histoire du Café 26 Wessely. Dictionnaire anglais-allemand 26 — Dictionjiaire anglais-français 26 — Dictionnaire anglais-italien .•..« 26 — Dictionnaire français-allemand 26 -.- et GiRONÈs. Dictionnaire anglais-espagnol. . 26 W^IEDERSHEIM. Anatomie comparée des Verté- brés 20 Wiethe (Th.). Formulaire. Voy. Formulaire... 20 Witt (M°" de). La Vie des deux côtés de l'Atlan- tique 25 WoLFRUM. Essai des médicaments. Voy. Schmid. 20 YuNG (E.). Anatomie comparée pratique. Voy. Vogt . 6 — Hypnotisme et Spiritisme 20 — Propos scientifiques 20 — Tableaux synoptiques de la classification des animaux 20 Imprimerie Paul Schmidt, 5, avenue Verdier, Grand-Montrouge (Seine).