MP de TELE APN TT Die) INT T ; f ". ; * \ TA + k l , t ÿ \ " tu % TL ; CUTRT A ‘PEN QT , N TERMS N u K RU « - PAT CUTS L h à A RS Mec OT A SN à ù 14 _ s ni STE ; cé Queer NS Li à } N 1) : SR VEN Le. Alu nn... 4 ‘ L Tree, x 1 Û Ve | D L h é Li il : Et À É I w ; : . ’ } . | \ : [20 L we Ÿ Î } \ U * re [l LA] Ni d \ h l : ; ! ; ( À î 4: : ù D nl L (l L } . E ) à { L " M [l Ù u MI] ot À f (l | Ü l 1, | ; : | ü AS ; ‘ ; ; è É k É = Nr ou ll te) . A \ \ TR À | À . M Li QI Le Lu É ( À & ” l ( Î | 11 $ ; | ax q ï !l i l nd HUM D À Û) (l 4 u 1 : ( Di l u IN ; Li 5 1 | A : ; À | À 4 “# 0 1h24 4 4 . ÿ) * 1h | 6 LAELrE à at | ï Jon “ r À à r “Or 1 on 1108 LED “ 1 Li . { ! TRAITÉE DE ZOOLOUGTE FASCICULE X TRAITÉE DE ZOOLOGIE par Edmond PERRIER Fascicule 1. — Zoologie générale, avec 458 figures. — II. — Protozoaires et Phytozoaires, avec 243 figures . — III. — Arthropodes, avec 278 figures . — IV. — Vers, Mollusques, avec 566 figures . — NV. — Amphioxus, Tuniciers, avec 97 figures . . . . . . . — VI. — Poissons, avec 206 figures — VII. — Les Batraciens, avec, 120 figures __ VIII. — Développement embryogénique des Vertébrés allan- toïdiens. — Les Reptiles, avec 129 figures. — IX. — Les Oiseaux, avec 83 figures : = X et dernier. — Les Mammifères, avec 166 figures. . . . . Les fascicules VIT, VII, IX et X publiés, par les soins et avec le concours de RÉMY PERRIER, professeur à la Facullé des Sciences de l'Université de Paris. jfaeessu TRAITE DE ZOOLOGIE PAR EDMOND PERRIER MEMBRE DE L'INSTITUT DIRECTEUR DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS FASCICUEE X EF DERNIER publié par les soins et avec le concours de REMY PERRIER Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. LES MAMMIFÈRES MPSSSON NET" C°, : ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS = 1932 —- ous droils de traduction -;- de reproduction el d'adaptation -:- réservés pour lous pays a == Re {made in/France) 11m TROISIÈME CLASSE MAMMIFÈRES Vertébrés marcheurs, usant en général de leurs quatre pattes pour se déplacer; corps couvert de poils ; peau riche en glandes, comme celle des Batraciens. Mâchoires généralement armées de dents de trois sortes : incisives, canines, molaires. Température interne constante. Mettent au jour des petits débarrassés de toutes les enveloppes, et, sauf la taille, à peu près semblables aux adultes; jeunes allaités plus ou moins longtemps par la mère; mamelles présentes dans les deux sexes, mais fonctionnelles seulement chez la femelle après parturition. Généralités. Morphologie externe. — Les Mammifères forment un groupe bien distinct de l’ensemble constitué par les Reptiles et les Oiseaux, ensemble que Huxley désignait sous le nom de Sauropsipa. Ils paraissent issus directement des Batraciens, comme les Reptiles, mais par une voie toute différente. Tandis que l’épiderme s’est kéralinisé et que toutes les glandes qui dépendaient de la peau ont disparu chez les Batra- ciens qui sont devenus des Reptiles, l’épiderme, chez les Balraciens qui ont évolué vers les Mammifères, est demeuré souple et ses glandes, loin de disparaître, se sont compliquées et différenciées; il a produit, en outre, des poils, organes bien différents des plumes (p. 3134). Celle richesse en glandes a été, l’origine de l’un des traits les plus caractéristiques des Mam- mifères, celui auquel leur nom fait allusion : le développement de mamelles, glandes tégumentaires, aptes à produire un liquide complexe, par lequel les Jeunes sont alimentés. Les membres des Mammifères et leurs diverses adapta- lions. — La très grande majorité des Mammifères usent de leurs quatre membres pour marcher. Les plus anciens (MonorRÈMEs) ont encore, comme les Reptiles, les bras et les cuisses horizontaux, l’avant-bras et la jambe verticaux, les mains el les pieds horizontaux, et plus ou moins dirigés en dehors (fig. 2184); de sorte que leur corps n’est soulevé que de la hauteur des avanti-bras et des jambes, et que leur ventre traîne à lerre, sans cepen- dant que la queue prenne ici une part active à la locomotion. Mais, chez la plupart des autres Mammifères, l'extrémité distale du bras et celle de la cuisse sont rapprochées du corps et ces parlies des membres se meuvent, comme les suivants, dans un plan vertical; de plus, la main et le pied sont PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 210 3344 MAMMIFÈRES neltement dirigés en avant. Le Mammifère, Lenant ainsi son ventre éloigné de terre, cesse de ramper : il marche, ainsi qu'avaient d’ailleurs réussi à le faire, durant la période secondaire, des Reptiles : Sauropodes, Ortho- podes et Cératopsides. Le pied porte d'abord à terre sur toule sa longueur, et l'animal est dit plantigrade ; tous les doigts servent alors à peu près également ; leur nombre demeure le plus souvent de cinq, comme chez la plupart des Batraciens et des Reptiles. C'est ce que l’on voit chez certains Marsupiaux (Wombats, Sarigues), chez les Insectivores, chez les Ursidés, les Viverridés, les Musté- Fig. 2184, — Ornithorhynchus paradoxus. lidés, beaucoup de Rongeurs (Muridés, Castoridés, etc.), chez les Lému- riens el chez les Singes. Mais des adaptations secondaires à des existences variées peuvent venir moditier la disposition primitive. La vie arboricole de certains Marsupiaux, entraînant l'obligation de saisir les branches, a rendu le doigt externe opposable aux autres dans le pied d'un cerlain nombre de ces Marsu- piaux grimpeurs (PHALANGERIDÆ, TARSIPEDIDÆ, DiDELPHYIDÆ, PHASCOLARC- Fig. 2185. — Echidna hystrix. riDÆ, elc.). Parfois l'animal, obligé de resserrer ses doigts pour s'accrocher aux branches, est arrivé, ainsi que cela s’est produit chez quelques Oiseaux, à un certain degré de syndactylie; ses doigts exlernes se soudent plus ou moins, se réduisent ou même disparaissent, comme cela s'est produit chez de nombreux Marsupiaux australiens (P£raMeLIDÆ PHaAscOLARGTIDÆ, PHa- LANGERIDEÆ.) Celle même existence arboricole a rendu le pied et la main préhensiles l’un et l'autre chez les Lémuriens et les Singes, et elle a pour ainsi dire préparé, en passant par tous les degrés d'obliquité, l'attitude verUücale: celle-ci à été réalisée chez l'Homme, où les doigts des pieds et des mains, demeurant également utilisés, oat tous persisté ; mais le gros orleil a perdu son opposabilité dans un pied ne servant plus qu'à marcher, landis que le pouce est devenu de mieux en mieux opposable et de plus en plus mobile, dans une main désormais uniquement employée à saisir. LES MEMBRES DES MAMMIFÈRES ET LEURS DIVERSES ADAPTATIONS 3945 Beaucoup de Mammifères habitués à courir ont, pour allonger leurs pas, relevé la plante de leurs pieds de facon à appuyer leurs doigts seuls sur le sol: c'est le cas des Éléphants, de beaucoup de Carnassiers (Canipés, Hyéninés, Fécinés) el de beaucoup de Rongeurs (Paca, Cabiai, Agouti). Les Éléphants ont gardé leurs cinq doigts; mais, partout ailleurs, si le pouce des pieds de devant, qui sert non seulement à marcher, mais encore à saisir, à été généralement cosnervé (Caninés, Fécinés, LÉéPoriDÉs), aux membres postérieurs, qui ne servent qu'à marcher et sont plus relevés que ceux de devant, le premier doigt, ne touchant plus terre et n'étant plus ulilisé pour saisir, s'est atrophié (Caxinés, Férinés, Hyéninés, Léporinés) ; cette atrophie s'étend même au premier doigt des membres antérieurs chez les Hyènes et chez les OcroponTinés parmi les Rongeurs. Le pied, se relevant davantage chez les Rongeurs Subongulés, du moins chez les {ypes primitifs (Pacas, Agoulis), le nombre des doigts postérieurs se réduit même à trois, tandis que celui des membres antérieurs reste de quatre. L'influence, dans ces réductions, de l'usage et du défaut d'usage apparaît nettement chez les Diponinés, c'est-à-dire chez les Gerboises et les formes voisines, qui se dressent sur leurs membres postérieurs; ces membres n'ont plus que trois doigts, tandis que les membres antérieurs, utilisés pour saisir, , en gardent cinq. Parmi les Insectivores, les MacroscéLiDÉS gardent, il est vrai, cinq doigts aux pattes de derrière, bien qu'ils soient presque bipèdes, mais déjà la réduction s'annonce chez les Petrodromus, leurs voisins, qui, seuls parmi les Insectivores, n’ont plus que quatre doigts aux pieds postérieurs. _ Enfin les Porcixset tous les Herbivores, autres que les Éléphants, relèvent les doigts eux-mêmes et la patte n’appuie plus que sur les extrémités de ceux-ci (Onguligrades); leur dernière phalange s’enveloppe alors d’un ongle en forme d’élui, le sabot. On les oppose dès lors, sous le nom d’OxGurÉs (UNGuLaTA), aux Insectivores, aux Carnivores et aux Rongeurs, qu'on réunit sous la dénomination d'Oxauicurés {UNGuicurara), où Mammifères à griffes, et aux QuADRUMANES où Mammifères à ongles plats Chez les ONGuLÉS, le relèvement complet de la patte fait que ce sont seulement les extrémités des doigts les plus longs qui portent sur le sol; les autres doigts avortent dès lors dans l’ordre de leur longueur. C'est ainsi que souvent le doigt intérieur fait défaut aux quatre pieds des Ongulés. Si le 3° el le 4° doigts sont à peu près égaux, ils s'égalisent davantage, persis- tent tous les deux et réalisent à eux deux un pied fourchu (ARTIODACTYLES) ; ces doigls médians peuvent être accompagnés des deux doigts latéraux inulilisés (Hippoporamibx, Suipx, MoscninÆ, CERVIDE, ANTILOPINE); ces doigls s'amoindrissent déjà beaucoup et disparaissent même souvent chez les Bovine et les Ovixæ: ils font totalement défaut chez les CAMELOPARDA- LIDÆ et les CAMELIDX. Si le 3° doigt est notablement plus long que les autres, il devient l'organe de sustentation principal, et il s'agrandit plus que ses voisins, qui s’atro- phient successivement (PÉRissopacryLes). Certains PaLroruernpx et les TapiripÆ ont encore quatre doigts en arrière, trois en avant. Iln'yena plus que trois, tous trois utiles, à tous les pieds, chez certains Palæothertidéæ 3346 MAMMIFÈRES et chez les Rhinoceros ; les deux doigts latéraux s’atrophient déjà chez les Anchitherium et les Hipparion ; il n’en reste plus, chez les Equinx, devenus solipèdes, que des vestiges, les châtaignes, qui sont probablement les der- nières traces de leur sabot, et les s{ylets, qui représentent leurs métatar- siens. | La réduction du nombre des doigts suit une tout autre voie chez les Mar- supiaux, et elle serait en contradiction avec lout ce que nous venons de dire et mème inintelligible, si l'on n’admeltait qu'elle ait commencé chez les Marsupiaux Lerrestres, sous l'empire de conditions d'existence tout autres que celles auxquelles ils sont actuellement fixés. Le maximum de celte réduction est présenté par les Kanguroos, dont les pieds postérieurs sont dépourvus de pouce et n'ont qu'un seul doigt bien développé, le quatrième, les trois aulres, quoique complets, étant extrêmement grèles el d'autant plus inutili- sables qu'ils sont presque entièrement soudés par les Lissus à l'unique doigt fonctionnel. Or, bien que les Kanguroos soient des animaux sauleurs, leur pied appuie habiluellement à terre de toule sa longueur; les cinq doigts auraient donc dû persisler et demeurer égaux, si l'animal avait loujours appuyé son pied tout entier sur le sol Cela est d'autant plus vraisem- blable que les règles de réduction des doigts que nous venons d'exposer s'appliquent aux Wombats plantigrades, qui ont cinq doigls aux quatre pattes, Landis que les Dasyures et les Thylacynes, carnassiers digiligrades, n'en ont que quatre aux paltes de derrière, tous ces doigts élant d'ailleurs normaux. Il en est autrement chez les Koalas (Phascolarclus), les Pelaurus, les Phalanger : tous ces animaux sont grimpeurs et de pelite taille; ils saisissent les branches entre leur pouce postérieur, qui est opposable, et l’ensemble des autres doigls rapprochés; dans ce groupe, le doigt le plus long fail seul pince avec le pouce; si les autres, pressés contre lui, sont trop courts pour serrer utilement la branche, ils demeurent inutiles, devront se souder au doigt principal ets’'atrophier plus ou moins, comme cela arrive chez les Oiseaux percheurs et guelleurs du groupe des Syndactlyles. Cette disposition une fois réalisée, il n’y a pas de raison pour que les doigts atro- phiés se régénèrent autour du doigt principal, qui peut être facilement uli- lisé pour le saut sans aulre secours. lorsque les animaux, abandonnant les arbres, descendent à terre; les Péramèles, qui sont cependant terrestres, con- servent encore celte patle de grimpeur; seulement, le pouce cesse d’être opposable, et il disparaît chez les Kanguroos qui n’ont pas à luliliser. Ainsi, la persistance singulière d'un même type de patte postérieure chez des animaux de mœurs aussi différentes que les Koalas, les Pétauristes, les Phalangistes, les Péramèles et les Kanguroos s'explique facilement, si l'on admet que ces deux derniers types, qui vivent à lerre, descendent des pre- miers, qui sont grimpeurs, et dont les Koalas, à mouvements lents, représen- tent sans doute la forme primilive. On relrouve d’ailleurs une réduction analogue du nombre des doigts chez l’Aï, quiest tridactyle, et l'Unau, qui est didactyle, et qui sont, eux aussi, arboricoles et particulièrement paresseux. LES MEMBRES DES MAMMIFÈRES ET LEURS DIVERSES ADAPTATIONS 3341 Adaptation au vol. — L'existence arboricole a été le point de départ de modifications d'une tout autre nalure, intéressantes parce qu'elles ont abouti, comme chez cerlains Reptiles, à la réalisation du vol, et que nous avons ici d'assez nombreuses élapes dans l'acquisilion de ce nouveau mode de loco- motion, réalisé d'ailleurs lout autrement et moins complètement que chez les Oiseaux. Chez divers Marsupiaux, Lémuriens et Rongeurs, essentiellement arbori- coles, la peau des flancs forme, de chaque côté du corps, un repli, qui s'étend entre les quatre membres et les unit entre eux sur une plus ou moins grande longueur. Les animaux pourvus d’une Lelle membrane aliforme, n'ont qu'à écarter leurs membres quand ils sautent, pour faire de ce repli un véri- table parachute, qui leur permet d’allonger notablement, dans le sens hori- zonlal, la trajectoire de leur saut. Le fait que celle membrane se développe aussi bien chez des Reptiles (Draco) que chez des Marsupiaux et chez des Ron- geurs, témoigne qu'ils’agit encore ici d’un organe d'adaplalion, né chez des animaux d'ordres très différents, sous l'empire d’une même cause physiolo- gique. Il est aisé d’ailleurs de saisir celle cause. Tout animal qui grimpe sur une large surface, (tronc d’arbre) appuie nécessairement sa face ven- trale contre celte surface; le ventre s’aplatit sous cette pression, la peau reflue latéralement, le long des membres, et finit, par suite de la répélition fréquente de la même atlitude, par garder la forme d'un repli latéral, dont l'exercice du saut, peut, dès qu'il est constitué, favoriser le dévelop- pement. Les élapes successives de celle évolution peuvent être observées chez les Marsupiaux : la membrane aliforme des Pelaurista ne s’élend que jusqu'au coude, ceïle des Acrobales arrive jusqu'à l'arliculation de la main; celle des Belideus enfin s'éleud jusqu'aux doigts. De même, parmi les Rongeurs, la membrane du Polalouche (Sciu- roplerus) el celle des Pleromys s'élend jusqu'à larticulalion de la main et du pied, comme celle des Acrobales. Celle des (Galeopithèques, parmi les Lémuriens, est plus développée que celle des Belideus : elles'étend ju, se produit à sa base, par résorption du tissu osseux. — C, le hois s'est détaché, — D, la peau recouvre la cicatrice. — E, le 2° bois s'est développé au- dessous du tégument reconstitué. — EF, il s’est dépouillé de son tégument (Nirscur). cornes sont permanentes, mais une périodicité se manifeste dans leur croissance, el a pour résultat de déterminer, à la base de la corne, des sillons successifs annuels; le premier de ces sillons se forme, chez le Bœuf, à 3 ans. Les cornes des CervinÆ constituent, en apparence, un type bien différent : il se développe encore un axe osseux, mais il demeure plein et se recouvre d'un tégument velu (fig. 2202); de plus, il ne tarde pas à se bifurquer et, plus lard, à se ramifier de plus en plus, formant ce qu'on appelle le bors. Arrivé au terme de sa croissance, le bois perd son tégument velu, qui se dessèche par oblitération des vaisseaux cutanés et qui se détache quand l'animal frolte son bois contre les arbres; l’axe osseux reste à nu, portant à sa 3310 MAMMIFÈRES surface des rainures, qui ne sont que l'empreinte des vaisseaux cutanés. Les bois des Cervidés tombent chaque année; une raréfaction de l’os à la base se produit sous l’action de cellules ostéosclastes (fig. 2202 B), et une cassure se produil au niveau des lacunes ainsi produites. La zone de sépa- ralion entre la partie caduque et la partie persistante est indiquée extérieu- rement par une couronne de petites excroissances régulières, conslituant le Fig. 2203. — Complication progressive des bois du Cerf (C'ervus elaphus) : — 1, corne simple ou dague, chez le jeune Cerf (daguet); 2 et 3, Cerf de 2 ans; 4-5, têtes suivantes; 6, Cerf dix-cors jeunement (6 ans); 7, Cerf dix-cors bellement (7 ans); 8, grand Cerf; 9, vieux Cerf (TROUEsSART). cercle de pierrures ou la rosette (fig. 2203) ; les encoches de ce cercle marquent le passage des vaisseaux nourriciers. Après la chute, les téguments ne tardent pas à recouvrir la courte base restée adhérente au crâne, et un nou- veau bois se développe (fig. 2202). Dans ce renouvellement annuel, le bois se complique chaque année de ramifications nouvelles, dites andouillers, ce qui permet de juger exactement de l'âge d’un Cerf, au moins jusqu’à une certaine limite, où la complexité atteint son maximum (fig. 2203). Les rami- fications demeurent peu nombreuses chez le Chevreuil, moins encore chez les Furcifer et les Coassus de l'Amérique, ces derniers conservant toujours GLANDES CUTANÉES d9 DL des cornes simples; elles sont, au contraire plus développées chez les Rennes et chez l'Élan que chez les Cerfs. Les deux types de cornes de Ruminants ne sont pas aussi absolument séparés qu'ils pourraient le paraître au premier abord. Nous avons indiqué qu'il y avait, chez les Cavicornes, des indications de périodicité. En outre, dans quelques cas, les cornes ont une tendance à se bifurquer. C’est ce qui a sans doute déterminé la formation des races de Chèvres et de Moutons à quatre cornes, nombre qui caractérise aussi certaines espèces sauvages (Antilocapra quadricornis, Tetraceros) et se retrouve chez les grands Rumi- nants fossiles des genres Bramatherium el Sivatherium, dont les cornes posté- rieures avaient même une tendance à se ramifier comme celles des Cervidés. Malgré la grande fréquence des cornes chez les Ruminants, elles manquent dans certains groupes (CAMELIDÆ, TRAGuLIDÆ, Moschus), ou dans certaines races de Moutons et de Bœufs (1); dans d’autres cas, elles manquent seu- lement aux femelles : CErvIDE (sauf les Rennes), T'ragelaphus, Neotraqus, Tetraceros. Glandes cutanées. — Il existe, dans le tégument des Mammifères, deux types de glandes, dont les unes, émanées directement de l’épiderme, se rat- tachent héréditairement, sans doute, aux glandes cutanées des Batraciens, possédant, comme elles, un revêtement de muscles lisses, tandis que les autres, proliférations secondaires des follicules des poils, n’ont pu se former qu'après la réalisation du type Mammifère. Les premières sont des glandes en tube, ne différant guère des glandes cutanées des Batraciens que par les moindres dimensions de leurs éléments sécréteurs, Par sa richesse en glandes de cette sorte, le tégument des Mammifères contraste si fortement avec celui des Sauropsidés, absolument sec et ne présentant que des glandes très localisées, qu’on est conduit à conclure que les Sauropsidés d’une part, les Mammifères de l’autre, sont séparément issus des Batra- ciens et n'ont jamais pu présenter qu'une parenté collatérale. Les glandes de la première catégorie, n'ayant aucune relation directe avec les poils, peuvent être abondantes dans certaines régions nues (paume des mains, plante des pieds de l'Homme) et manquer, au con- traire, totalement dans les régions poilues du corps de certains Mammifères, tels que les Muripz, les Taupes el les Musaraignes; ces dernières ne pos- sèdent qu'une seule rangée de très grosses glandes latérales de chaque côté du corps. De grosses glandes analogues déterminent un suintement à la queue chez les Cerfs et les Boucs, et, sur la base du pied antérieur des Porcs, se trouvent de ? à 4 enfoncements, dans lesquels s'ouvrent les canaux excréteurs d'un grand nombre de glandes. Malgré les modificalions subies par leurs annexes tégumentaires, les Porcs-Épics (Hystrix) ont des glandes cutanées normales. En revanche, les Cétacés en sont Lotalement dépourvus. Les glandes en question ne sont pas moins variables dans leur forme que (1) A. D. BartLcerr. On some hybrid Bovine Animals... Proc. of Zool, Soc., 1885. 3312 MAMMIFÈRES dans la nature de leurs sécrétions. Sous leur état le plus simple, ce sont des poches, à parois plus ou moins bosselées, qu'un grêle canal excréteur met en communication avec l'extérieur (Bos, Rhinolophus); mais la poche peut s'allonger, se replier sur elle-même (Didelphys, Chien); le canal excréteur lui-même s’allonge, se conlourne en hélice pour traverser l’épiderme; le tube, gardant son calibre sur toute sa longueur finit par se pelotonner à sa parlie profonde, l'organe tout entier revêlant l'aspect bien connu des glandes sudoripares de l'Homme (Porcs, Brebis, Cheval, face inférieure des pattes du Chien, du Chat, du Blaireau, des MurinÆ) Parfois, le tube peut s'ouvrir dans le follicule d’un poil (Veau, Chien), chaque poil pouvant ainsi correspondre à une ou plusieurs glandes sudoripares. Les produits de sécrélion des glandes à couche musculaire sont exltrème- ment variés. Si les unes produisent le liquide bien connu sous le nom de sueur, d'autres produisent des substances odorantes, grâce auxquelles Ja rencontre des sexes est plus facilement assurée, la piste du gibier plus facilement suivie par les Carnassiers, dont les organes olfactifs se sont déve- loppés en conséquence; celles du conduit audiuf externe produisent la subs- tance pâteuse qui constitue le cérumen: les glandes cireuses nasales et les glandes de Moll appartiennent à cette catégorie. Il en est probablement de même de la glande à venin qui est en rapport avec l’éperon des Ornitho- rhynques mâles : celte glande, située entre les muscles de la partie supérieure de la cuisse et même de la hanche, est formée d’un certain nombre de tubes, parfois bosselés, qui se réunissent pour s'ouvrir dans un canal étroit, courant jusqu’au tarse, où il se renfle pour former une poche à venin el se rétrécit de nouveau en pénétrant dans l’éperon. Les autres glandes culanées, issues d'une prolifération des follicules pileux, les glandes sébacées, ne se trouvent bien entendu que là où il y a des poils, mais elles n'y sont que fort rarement absentes ‘Bradypus). Les Lamantins, les Cétacés eux-mêmes, en possèdent là où ils possèdent des poils, à la lèvre supérieure par exemple. Normalement, chez tous les Mammifères, chaque poil présente au moins une glande sébacée; mais il en existe plus souvent deux, Lrois où un grand nombre. Ces glandes sont pleines, simples et formées d'un petit nombre de cellules chez le Surmulot, elles sont généralement grandes, lobées, ramifiées el leurs ramificalions finissent par s'inlriquer de manière que la glande semble présenter nne structure alvéolaire; elles sont toujours dépourvues de tunique musculaire. Leurs dimensions ne sont nul- lement en rapport avec celles du poil dont elles dépendent; elles sont parti- culièrement réduites sur les longs poils tactiles el sur les piquants, par exemple. La substance qu'elles produisent, la substance sébacée ou sebum, est une substance onclueuse, grasse, qui lubrifie le poil, et qui rappelle lélér- dine produite dans les cellules de la couche profonde du séralum corneum de l'épiderme, couche aux dépens de laquelle les glandes semblent s'être for- mées La substance sébacée peut d'emblée revêtir des caractères variés. Les glandes de Meibomius qui accompagnent les eils des paupières. les glandes faciales des Chauves-Souris, la glande occipitale du Chameau, la glande céphalique de l'Éléphant, la glande du dos de la queue chez le Loup et le MAMELLES 39313 Renard, les glandes prépuliales du Rat, de la Souris, le bourrelel prépulial du Chamois, les glandes de Tyson, elc., sont des glandes sébacées plus ou moins modifiées. Il est difficile de déceler si l’on doit rapporter aux glandes sudoripares ou aux glandes sébacées certaines glandes, telles que la glande qui s'ouvre au voisinage de l'oreille externe chez le Lemmus norvegicus, les glandes des joues de la Marmotte, de la mâchoire inférieure du Moschus javanicus, des côtés de la poitrine des Chiromeles el autres Chauves-Souris tropicales, des oreilles et de la queue du Myogale moschata el du Maceroscelis Rozatt. D'autre part, certains organes glandulaires. de volume relativement consi- dérable, sont formés par l'assemblage de glandes sudoripares et de glandes sébacées très développées, qui viennent simultanément s'ouvrir dans un repli ou une invagination plus où moins profonde des téguments : lels sont les larmiers et les glandes du sabot de beaucoup de Ruminants (1), les glandes pédieuses des Rhinocéros, la glande dorsale des Pécaris, les glandes inguinales du Lièvre, du Lapin, des Gazelles, les glandes périnéales des VivERRIDEÆ, elc. Mamelles. — Les glandes qui sécrèlent le lait, à l'aide duquel tous les Mammifères alimentent pendant un certain Lemps leurs jeunes, ne sont que des glandes analogues aux précédentes, ayant acquis un très haut degré de développement, et l'on peut penser que ce développement exceplionnel a pu être la conséquence de l'incubation que les Mammifères, primitivement ovipares, comme le sont encore les Monotrèmes, ont dû, à l’origine, prati- quer, comme le font les Oiseaux. L’excitalion produite sur le tégument ven- tral par la présence des jeunes, qui devaient d’ailleurs lécher la peau cou- verte des sécrétions de leur mère, explique, dans une certaine mesure, l'importance acquise par ces glandes ventrales; d'autre part on comprend qu'au moment de la parturition, l’œuf ou le jeune, n'ayant plus à s’ali- menter aux dépens de l’organisme maternel, les sécrétions cutanées se soient enrichies en substances propres à servir à l’alimentation, et aient ainsi constitué cet aliment par excellence, le lait. Chez les MoNOTRÈMES, où la spécialisation des glandes tégumentaires est encore peu avancée, l'existence de glandes sébacées annexées aux poils de la région mammaire, la présence d’une tunique musculaire sur les glandes lactifères, semblent indiquer que ces dernières sont des glandes sudoripares modifiées. Ces glandes sont de longs lubes dichotomiquement divisés, et qui s'intriquentde manière à former, de chaque côté de la face ventrale, une masse lobée; chaque tube s'ouvre dans un follicule pileux. Les deux champs glandulaires occupés par ces orifices sont reconnaissables, à la moindre abondance des poils; à ces champs correspond une musculature dermique plus développée que dans les régions voisines. Deux replis symétriques de la peau, dans lesquels pénètre la couche musculaire, embrassent les deux champs glandulaires chez l'Échidné et forment ensemble comme une pre- mière indication de la poche marsupiale qui caractérise les Mammifères (1) Voir la partie systématique. 3374 MAMMIFÈRES vivipares inférieurs. La nature de la sécrétion de ces glandes est encore inconnue (1). Les glandes mammaires des autres Mammifères sont du type des glandes en grappe; dépourvues de muscles lisses, elles se rapprochent beaucoup plus des glandes sébacées que des glandes sudoripares. Toutefois, il y a dans le mode de formation de ces glandes quelques chose de plus qu'une simple modification des glandes annexes des poils. L'ensemble de la glande apparaît d'emblée, chez les Marsupiaux, sous forme d'un enfoncement du tégument, qui a conservé son revêtement de poils et constitue le champ glandulaire; cet enfoncement peut être observé chez beaucoup de Marsupiaux (Phalangista, Perameles, Myrmecobius); du tégument de cet enfoncement naissent les glandes mammaires; elles s'insi- nuent dans les tissus environnants, qui leur fournissent une enveloppe de muscles lisses. Par suite du développement du tégument autour du champ glandulaire, celui-ci se trouve reporté au fond d’une excavation, la poche mammaire, homologue évidemment de celle des Monotrèmes. Dans la région du champ glandulaire, la couche de Malpighi s'épaissit; par contre, la couche cornée, au contraire, se désagrège, donnant ainsilieu à la formation de orifice de la poche mammaire. Au fond de cette poche s’ouvrentlesdiverses glandes galactogènes, et la région où elles s'ouvrent constitue, en se soule- vant, le mamelon. Celui-ci s'accroît toujours par le fait de la succion que les Jeunes exercent sur lui; il est probable que c'est cette succion qui a provoqué sa formation sur le fond de la poche mammaire. Dans certains cas (//alma- lurus), le mamelon demeure enfermé dans cette poche à l’état normal et ne fait saillie au dehors qu'à l’époque de la lactation, où il peut déterminer l’extroversion de la poche mammaire. La plupart des Marsupiaux possèdent quatre mamelons symétriques, el même deux d'entre eux seulement sont complètement développés chez le Phalangista vulpina; mais le Dasyurus viverrinus en possède six, les Perameles, huit, disposés en cercle, et dont deux sont sur la ligne médiane; il y en a six de chaque côté et un médian chez le Didelphys virginiana, huit chezles Myrmecobius. Les mamelons sont encore disposés en cercle chez le D. dorsigera ; ils sont symétriques chez le D. opossum. Autour de la région qu'occupent les mamelons, se développe la poche marsupiale, entourée d’un muscle peaucier, le sphincler du marsupium ; dont les fibres s’attachent sur le bassin. Son orifice est antérieur chez la plupart des espèces; il occupe cependant le milieu de sa longueur chez les Thylacynus et il est dirigé en arrière chez les Perameles et les Chæropus, ce qui s'explique par la longueur des pattes postérieures de ces animaux, en raison de laquelle le ventre est incliné de haut en bas et d’arrière en avant. Le marsupium estrudimentaire chez le Didelphys dorsigera ; il n’en persiste plus que le sphincter chez les Myrmecobius. Outre le sphincter, le marsupium pré- (1) KcaarscH, Sludien zur Geschichte der Mammarorgan. Semon’s zoolog. Forschungs- reise. Jena, 1865. (2) KLaaTsou, Ueber Mammartaschen bei den ervachsenen Hufthieren. Morph. Jahrb. Bd. XVIII, 1892. MAMELLES 3315 sente un second muscle, qui est une différenciation spécialisée du muscle transverse de l’abdomen, analogue au crémasler du mâle, où il forme goutlière autour du canal déférent; il court, presque transversalement, sous le sphincter marsupiüi, de chaque côté de l'épipubis, dirigeant ses fibres vers les mamelles ; il paraît agir comme compresseur de celles-ci. Fixés solide- ment aux mamelons par une hypertrophie de leur muqueuse buccale (fig. 2204), les jeunes achèvent leur développement dans le marsupium de leur mère. Il est probable que le muscle compresseur des mamelles contribue à assurer leur alimentation, qui demeure un problème, élant donné l’état d’ex- trême imperfection où ils sont à leur naissance. Le marsupium est indiqué chez les mâles par deux replis, qui se forment symétriquement par rapport à la ligne blan- che, embrassant entre eux le scrolum, et qui. demeurent rudimentaires. Le marsupium fait naturellement défaut aux MammirÈres PLacenTaires, dont les jeunes achèvent leur développement dans l'utérus. Les mamellesoccupent parfois, chez ceux-ci, toute l’étendue de la face ventrale. Le nombre des glandes simples qui concou- rent à la formation d’une même mamelle est d’ailleurs très variable; il n'y en a qu'une chez la Souris, 1 ou ? chez la Taupe, ? ou 3 chez la Musaraigne, 2 ou 3 chez le Porc, de 10 à 15 chez les Primates; généralement, les petits nombres résultent de la dispari- Lion d'un nombre d'ébauches plus grand. Le nombre des maelons est lui-même Re Re très variable; il y en a de 14 à 22 chez les (#acropus sp.), ouverte pour montrer le Centeles, 10 chez le Hérisson, 6-8 chez la ur D D nd Jin het, Taupe et la Musaraigne. Parmi les CARNI- vOREs, les Canidés etles Arlurus ont 8 mamelons; les Ours, les Blaireaux, les Coalis, les Ratons et tous les FEcibÆ en ont généralement 6, dont deux pecloraux; on en compte de 8 à 10 chez les Chals domestiques; mais la Loutre n’a plus que 2 mamelons; leur nombre varie de 6 à 4 chez les Musre- LIDÆ, dont ? seulement abdominaux. On trouve des séries analogues chez les Porcins; les Porcs (Sus) ont de 8 à 10 mamelles; les Potamochærus, 8; les Phacochærus et les Dicolyles, 4, réparties sur l’abdomen et la région inguinale; 2 sont localisées dans la région inguinale chez les Hippopotames. La localisation se fait de même dans la région inguinale chez les Rumixants, les ÉQuinés et les Céracés. Les premiers peuvent posséder six mamelons dont deux rudimentaires : la disparilion de ces derniers réduit en général, le nombre à quatre, dont les deux antérieurs deviennent encore rudimentaires chez les Muses, les Brebis, les Chèvres et beaucoup d'Antilopes. Le nombre 4 se rencontre encore chez le Daman; il se réduit à deux chez les Périsso- PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 212 3370 MAMMIFÈRES DACTYLES; Mais chacun correspond à un groupe de glandes mammaires (deux chez le Cheval, trois chez l’Ane) et semble résulter de la fusion d'autant de mamelons primitifs. Les LÉMURIENS ont souvent deux mamelons pectoraux et deux inguinaux (Stenops, Tarstus, Microcebus, Ololienus); les Chiromys n'en ont plus que deux, dans la région inguinale; les Zndris, les Loris et la plupart des Lemur deux dans la région pectorale; enfin, les Primares n’en ont plus que deux sur la poitrine, et c'est encore ce qui arrive chez les Paresseux, les Fourmiliers Tamanoirs, les Éléphants, les CHiroprÈères et les Sirénines. Le nombre primitif était manifestement beaucoup plus grand, car il n’est pas FF 1) N \ Fig. 2205 — Schéma de la formation des mamelons chez divers Mammifères : — A, Monotrèmes ; BB, Marsu- piaux : la téline en dehors de la lactation et pendant la lactation: C, Primates: D, Carnivores; ÆE, Ruminants. Le tégument du champ glandulaire est figuré en blanc, (Gecrraun). rare d'observer, même dans l'espèce humaine, plusieurs mamelles dispo- sées en deux rangées symétriques: la réduction parail être corrélative de celle du nombre des petits, et la localisation sur la poitrine est fréquemment en rapport avec l'habitude des mères de porter les jeunes entre leurs bras; mais d’autres causes secondaires sont manifestement intervenues dans cette localisation, comme l'indique le cas de l'Éléphant. En première ligne, il convient de faire intervenir ici l'hérédité des dispositions acquises dans un autre genre de vie antérieur : comme les autres Mammifères volants, les CHIROPTÈRES descendent certainement d'ancêtres arboricoles; la conforma- tion des pattes des Fourmiliers américains autorise à penser qu'il en est de mème pour eux el qu'ils se relient aux Paresseux essentiellement arboricoles, el il est intéressant de voir la position pectorale des mamelles se retrouver dans toutes ces formes, On pourrait d'autre part trouver dans la position du genou de l'Éléphant, qui dépasse la face ventrale et dont les mouvements gènent le jeune lorsqu'il cherche à téter, l'explication de la position pecto- rale de leurs mamelons. NÉ. SQUELETTE DERMIQUE 39 11 L'origine du mamelon n’est pas la même dans les différents groupes de Mammifères; on peut distinguer au moins quatre types de formation (fig. 2205). Dans un premier cas (RonGeurs), le mamelon, sur lequel ne s'ouvre qu'une seule glande, prend naissance au fond d'une poche mam- maire, dont la peau forme la paroi; durant la lactation, il grandit, tandis que la paroi de la poche mammaire est extroversée comme nous l'avons déjà dit pour l’Halmaturus. — Dans un second cas (LÉMURIENS el PRIMATES), la poche mammaire est peu profonde, et le mamelon, sur lequel s'ouvrent plusieurs glandes, se forme de même à sa surface; la région de la poche située autour du mamelon s’aplanit et forme l’aréole, très pauvre en poils, et dont les muscles lisses décèlent l'origine. — Dans le 3° cas (CaRNIVORES), la poche mammaire est portée par une surélévation de la peau, et le mamelon est constitué lui-même par une surélévation du champ glandu- laire, qui s’est considérablement rétréci. — Dans le 4° cas (ONaurés), le mamelon est constitué par une surélévation annulaire de la portion de la peau qui entoure le champ glandulaire; il se produit ainsi une sorte de cylindre creux, au fond de la cavité duquel s'ouvrent les canaux excréteurs des glandes mammaires; c'est ce cylindre creux que l’on désigne sous le nom de pis chez la Vache. Squelette dermique. — Comme chez tous les autres Vertébrés à partir des Poissons osseux, le squelelte interne des Vertébrés comprend un certain nombre d'os, dits os de membrane, qui dérivent de la carapace der- mique primitive, faisant partie de l’exosquelette, mais sont venus, s'enfon- cant peu à peu au-dessous du derme, s'intercaler dans le squelette Interne, dont ils sont maintenant partie intégrante : tels sont les os de la voûte du crâne, restes de la carapace céphalique des premiers Poissons Osseux, plu- sieurs os de la face, les clavicules, une partie du sternum, etc. A peu près chez tous les Mammifères, le derme proprement dit est entière- ment dépourvu de formations osseuses. Seuls, dans l’ordre artificiel des Édentés, réunissant des Mammifères d'origines probablement très diverses, les Talous (Dasypus) et les genres voisins présentent une carapace dermi- que, analogue à celle des Tortues (fig. 2189). Certains représentants fossiles de ce groupe, et notamment les Glyptodon, avaient une semblable carapace osseuse dermique, plus complète encore que celle des Tortues et constituée de pièces régulières, arrondies et étroitement soudées entre elles. Elles formaient un revêtement pour la tête, un autre, presque hémisphérique pour le corps, un troisième, conique, pour la queue. Ce revêtement se retrouve chez les Tatous actuels, de l'Amérique du Sud, mais il se décompose, sur le milieu du corps, en ceintures mobiles les unes par rapport aux autres, pouvant s'écarter ou se rapprocher par le jeu de mus- cles dermiques, de façon que l'animal peut plus ou moins complètement se rouler en boule comme le Hérisson, Le nombre de ces ceintures varie de 3, chez le Tolypeutes conurus, qui peut cependant se rouler complètement en boule, à 12 ou 13(Xenurus, Priodontes). Chacune des plaques est recouverte par une écaille cornée de même forme et de même grandeur (Tatusta), 3318 MAMMIFÈRES tandis que dans les autres (Dasypus, Xenurus, Priodontes, Tolypeutes), chacune des grandes écailles cornées est entourée d’un cercle d’écailles plus petites, répondant aux sutures des plaques osseuses. Entre les plaques cor- nées font saillie des poils, en général rares, mais formant, chez le Crypto- phractus pilosus, une fourrure véritable. quirecouvre et cache les plaques de la carapace. La lète est également recouverte d’un bouclier semblable. et la queue est protégée par un élui, qui, quand elle est longue, se décompose en une série d'anneaux successifs et mobiles. Le squelette dermique se réduit beaucoup chez le Chlamydophorus lruncalus, loule petite espèce de 16 centimètres de long, où les plaques osseuses sont très minces et se décomposent en une série de ceintures. correspondant à autant de ceintures cornées, qui s'élendent sans interruption du bout du museau à l'extrémité postérieure du corps, ceintures mobiles, permettant à l'animal de s’enrouler incomplètement. De plus, landis que dans les autres Talous, la carapace est entièrement appliquée sur le corps, elle est ici logée dans une duplicature de la peau indépendante, et rattachée au corps seulement, le long de la ligne médiane. A l'extrémité postérieure, un autre bouclier (fig. 2206), relombant verticalement, couvre la région caudale non saillante, qui apparaît ainsi comme atrophiée. Squelette céphalique — Le crâne cartilagineux des Mammifères se développe bien plus et persiste plus longlemps. après le commencement ram.asc. . del'ischion Fig, 2206. — Arrière train et Louelier dermique terminal de Chlamydophorus tr'uncalus : — vs, vertèbres sacrées ; v. caud, vertèbres eaudales; is, ischion; p, pubis; ?/, ilion; /. obt, trou obturateur; f. isch, trou ischiatique (Poucner et BEAUREGARD). de l'ossificalion, que le crâne des Sauropsidés. Il présente d’ailleurs la même limile postérieure, ce qui ne saurail être interprété comme une preuve de parenté direcle avec ces animaux, mais seulement comme une indicalion que les uns et les autres descendent de Balraciens qui avaient déjà annexé un certain nombre de vertèbres à leur crâne primitif. Les régions occipilale el auditive sont loujours chondrifiées et celte der- nière présente, toujours comme chez les Sauropsidés, une fenêtre ronde el une fenêtre ovale. En avant de la corde, les deux trabécules, comprenant entre eux une lacune, s’élendant jusque dans la région ethmoïdale, qui se complique par la formation des cornets olfaclifs. SQUELETTE CÉPHALIQUE 3319 Le nombre des os qui se substituent à ce squelette cartilagineux se réduit encore et il ne se forme, comme chez les Tortues, qu'une arcade temporale simple infra-orbitaire, qui part de l’os squamosal, l'os carré s'étant très réduit et ayant cessé de servir à l'articulation de la mâchoire. Comme ces arcades servaient en partie à l'insertion des muscles moteurs de Ia mâchoire inférieure, on peut penser que leur réduction est liée à des modifications dans la distribution, le mode d'insertion et le volume de ces muscles. À cet égard, plusieurs causes entrent en ligne de compte : 1° l'augmentation de volume du crâne proprement dit, correspondant à l'accroissement du cerveau, d'où résulte une augmentation de la surface d'insertion des muscles; 2° le raccourcissement des mâchoires, qui fixe l'orientation des fibres musculaires, Fig. 2207. — Crâne de Cænolestes : — Imx, intermaxillaire ; WV, nasal; Mr, maxillaire; io, trou infraorbitaire ; Fr, frontal: L, lacrymal; J, jugal; As, alisphénoïde; P, pariétal; Sg, squamosal; ms, mastoïide; ©, occipital ; Ty, tympanique; B, bulle alisphénoïdienne ; ap. pt, apophyse ptérygoïde du palatin; 1/4, mandibule: fn, fosse du masséter; &. cor, apophyse coronoïde ; cond, condyle ; ang, apophyse angulaire (Max Weser, d'après Pauline Deperer et Üscoop). diminue le nombre des muscles et délimite d'une façon plus précise leurs surfaces d'insertion; 3° la spécialisation du régime alimentaire el l'adaptation des dents à des usages déterminés, qui rendent peu à peu prédominants cer- tains mouvements des mâchoires, au détriment d'autres qui cessent de se pro- duire; d’où, par défaut d'usage, l'atrophie de certains muscles et des régions osseuses sur lesquelles ils s’inséraient, en même lemps que la détermination plus précise de la forme, du volume et des insertions de ceux qui persistent. I. Les pièces osseuses issues de la carapace céphalique (voûte du crâne) sont : les os nasaux, les lacrymaux, les frontaux, les partétaux, les squa- mosaux el les jugaux (fig. 2208). Les os nasaux recouvrent les narines et soutiennent la partie basilaire du nez; mais leur degré de développement ne correspond pas nécessairement à celui de cet organe; ils sont très réduits chez les Céracés (fig. 2210), plus encore chez les PrimarTes, où ils deviennent même concrescents chez les Orangs; ils sont, au contraire, bien développés chez les Rhinocéros, où ils supportent une corne dont il a été déjà parlé. 3380 MAMMIFÈRES Le développement des lacrymaux, perforés par le conduit qui mène les larmes dans les fosses nasales, est toujours assez faible ; ces os se confon- dent avec leurs voisins chez les Monotrèmes, les Pangolins, les Phoques et disparaissent chez les Dauphins. Les /rontaux, fixés sur les ailes orbitaires des sphénoïdes sont pairs; ils se Fig. 2208. — Cräne de Cheval : A, face supérieure: B, profil; C, coupe sasittale. — 7, intermaxillaire; N, nasal; Z, lacrymal; 47, maxillaire:; #, frontal : Sq;, Squamosal; P, pariétal; O, occipital; J, jugal; 7, ‘pophyse 2ygomatique du squamosal; m, région mastoïdienne ; po, apophyse paraoccipitale; Ba, bulle tympanique; Tp, Processus post-tympanique ; s0, trou sus-orbitaire ; i0, trou infraorbitaire : Ci, cornet inférieur ; Cs, cornet supérieur ; V, vomer; sf, sinus frontaux; $s, sinus sphénoïdien : Jè, rocher; Æ#, ethmoïde; Pf, ptérygoïde; Pe, trou pré- condylien (Poucngr et BEAUREGARD, d'après de BLaINvicce), soudent cependant l'un à l'autre chez les Lémuriexs, les Primates, les INsec- TIVORES, les Cniroprères, les ÉLÉPHANTS, les Ruinocéros. Ils portent des cornes chez un grand nombre de Ruminants. On ne trouve que des traces contestables de pré-frontaux et de post-frontaux. Les pariélaux sont également au nombre de deux et soudés entre eux chez les Moxorrèmes, beaucoup de Marsurraux, les Ruminanrs et les Soi- PÈDES. Entre eux, s’insinuent souvent deux éinlerpariétaux, qui, générale- SQUELETTE CÉPHALIQUE 3381 ment, se soudent de bonne heure entre eux el se soudent également avec l'occipital supérieur chez les Carnivores et les PRIMATES, avec les pariétaux Fig. 2209. — Crâne de Baleine vu latéralement : — 0, occipital supérieur; /, occipital latéral; s, squamosal ; p, pariétal; /, frontal; n, nasal; à, intermaxillaire; », maxillaire ; ÿ, jugal; n°, mandibule, (Van BENEDEN el P. Gervais). chez les Ronczurs et les Rumixants: ils font défaut aux Porcixs. Ces os semblent une formation propre aux Mammifères et liés au développement important que prend leur cerveau. Le squamosal se soude avec les os qui se développent autour de la capsule audi- live pour constituer l'os {emporal. La partie de cel os correspondant au squa- mosal devient l’écaille du temporal; celle qui correspond aux os proolique, éploti- que, opisthotique constitue le rocher, dans lequel sont creusés le conduit audi- lif externe, la caisse du tympan et le labyrinthe osseux; cette région porte inférieurement une saillie conique, l'apo- physe masloïde. . L'os Jugal, ou os malatire, relie le maxil- laire et le frontal au temporal; il forme, à lui seul, ou combiné avec les apophyse de ces os auxquelles il s'attache, l'arcade temporale, appelée ici arcade zygoma- tique; chez divers Édentés très différents (Bradypus, Myrmecophaga, fig. 2211), (Manis), le malaire se réduit à un rudi- ment, fixé au maxillaire, qui n’atteint pas le temporal et manque même souvent ; il manque aussi aux Musaraignes (Sorex) et l’arcade zygomatique disparaît en con- séquence dans ces diverses formes. Fig. 2210. — Cràne de Baleine du Cap, vu par sa face supérieure : — 0, occipital supérieur ; l, occipital latéral; $, squamosal; /, fron- tal; p, pariétal; », maxillaire; n, nasal; i, intermaxillaure; #', mandibule. (Van BENE- DEN Ct GERVAIS). , L'arcade zygomatique prend, par contre, chez cerlains Rongeurs, une importance considérable. Déjà fortement développée chez les Pores-Epics 3382 MAMMIFÈRES (Hystrix, fig. 2212), elle présente chez le Paca (Cæœlogenys) un développe- ment démesuré (fig. 2213), surlout le jugal, qui, uni au maxillaire, constitue une volumineuse plaque en forme de bouclier, recouvrant toute la face temporale. L’apophyse zygomalique du squamosal n'y entre par contre que pour une faible parL. Dans sa région antérieure, le jugal, uni à la fois au frontal et au lacrymal, contribue à former le cercle orbitaire, quand celui-ci existe (fig. 2208 B). Fig. 2211, — Tète de Grand Fourmilier (MWyrmecophaga lridactyla), vue latérale montrant l'absence d'arcade zygomatique : —B, bulle auditive; 7, tympanique ; S, squamosal ; O, occipital: P,pariétal; #°, frontal; M, maxil- laire; L, lacrymal ; #2, mandibule. Les os Llemporaux el pariélaux s’arliculent avec le supra-occipital, qui conslitue la dernière pièce postérieure de la voûte du crâne. IT. Les os d’origine cartilagineuse, ou os craniens proprement dits, sont : le vomer; le présphénoïde, confondu avec les orbitosphénoïdes, qui forment les ailes orbilaires ou petites ailes; le basisphénoïde, dont les alisphénoïdes for- Fig. 2212. — Tète d'Aystrir cristata : — O, occipital; P, pariétal; Æ, frontal; N, nasal; Z, lacrymal; M, maxillaire; J, jugal; Z, apophyse zygomatique; Ba, bulle tympanique; po, apophyse, para-occipitale. ment les ailes temporales, à qui leur grande expansion chez les Primates a valu le nom de grandes ailes; l’occipital basilaire; les occipitaux latéraux et l'occipilal supérieur. Les vomers, chez les Batraciens, élaient représentés par deux os épais, contribuant à former la voûte de la cavité buccale, et portant même des dents; mais, chez les Reptiles, à mesure que la voûte osseuse de la cavité buccale se complétait, et que l'orifice postérieur des fosses nasales était reporté plus en arrière, ils sont arrivés à n'être plus formés que par une lame osseuse verticale, exclue de la voûte buccale par les os sous-jacents. Le vomer, devenu unique par coalescence des deux vomers primitifs, prend définitivement cel aspect chez les Mammifères, et il forme simplement ici la SQUELETTE CÉPHALIQUE 3389 cloison de séparation des fosses nasales. Mais, d'autre part, les deux moitiés du cartilage ethmoïdien se sont développées et ont produit, à leur surface, des saillies pénétrant à l’intérieur des fosses nasales, et qui, en raison de leurs dimensions de plus en plus grandes, ont dû se replier et s’arrondir de diverses façons, arrivant ainsi à constituer les cornets. L'ossification des parties essentielles du cartilage ethmoïdien et celle des cornets se font d'une manière indépendante. La première donne naissance à deux masses ethmoïdales qui, en général, se soudent à la lame verticale du vomer el consliluent avec lui un os unique, l’efhmoïde, auquel viennent se souder secondairement, au moins en parlie, les cornels. La paroi des masses ethmoïdales est traversée parles nerfs olfactifs; cha- Fig. 2213. — Tète de Cœlogenys paca: — 0, occipital; P, pariétal; #, frontal; NV, nasal; Z, intermaxillaire ; L, lacrymal; M, maxillaire ; J, jugal; », mandibule; A, alisphénoïde; Sg, squamosal; Ba, bulle tympanique; R, rocher; po, apophyse para-occipitale, cune est perlorée à cet effet d'un orifice unique chez l'Ornithorhynque; partout ailleurs, le nerf olfaclif se divise en plusieurs branches avant de pénétrer à l’intérieur des masses ethmoïdales, qui portent ainsi un grand nombre d'orifices, distribués sur un espace qui constitue la /ame criblée. L'ethmoïde contribue à former, en avant du pré-sphénoïde, la paroi de la cavité céphalique; il est toutefois enveloppé par les os voisins de telle facon qu'aucune de ses parties n'apparaît à la surface libre de la tête, il n'y a d'exceplion que chez les Primates, où il forme la lame papyracée, qui entre dans la constitution de la paroi médiale de l'orbite. Le présphénoïde et le basisphénoïde demeurent séparés chez presque tous les Mammifères; ils se confondent cependant de bonne heure chez l'Homme en un sphénoïde unique, de forme compliquée, et qui reçoit l'hypophyse dans une cavilé constituée par deux crèles saillantes, el nommée, à cause de sa forme, la selle lurcique. Les ailes temporales du basisphénoïde portent inférieurement des apophyses naissant de leur base et sur lesquelles s'appliquent les ptérygoïdes. L'occipital basilaire porte latéralement les occipitaux latéraux. Ces trois os forment les contours inférieur et latéraux du {rou occipilal, qu'achève MAMMIFÈRES de limiter en dessus l’occipilal supérieur, compris entre les occipitaux laté- Fig. 2914.— Tète osseuse de Pte- ropus Edivarsii, vue par sa face inférieure : — po, apophyse para - occipitale; Pa, bulle auditive; pe, trou précondylien; dp, trou déchiré postérieur; {, canal de la trompe d'sustache; Pf, apo physe plérygoide; Æ, basiocei- pital; S, sphénoïde; P, palatins ; M, maxillairess; 7, intermaxil- laires; Æ, frontal. raux; mais il arrive quelquefois que ces deux der- niers os s'unissent en arrière de l’occipital supé- rieur et excluent ainsi ce dernier du contour du trou occipital. L'occipital supérieur et les occipitaux latéraux concourent à former les deux condyles, par les- quels le crâne s'articule avec la colonne verté- brale, de même qu'ils concourent à former le condyle unique des Reptiles, Landis que les deux condyles des Batraciens peuvent êlre respective- ment portés par les seuls occipitaux latéraux. Les quatre occipitaux demeurent longtemps séparés chez les Marsupraux, mais, d'ordinaire, ils se soudent entre eux chez les Placentaires. Les occi- pitaux latéraux portent souvent une longue apo- physe, qui fait une forte saillie de chaque côté à la face inférieure du crâne, et sert à l'insertion de muscles : c'est l'apophyse paroccipitale. III. Le squelette péribuecal comprend simple- ment les prémaxillaires, les maxillaires et les palatins. Prémaxillaires et maxillaires portent seuls la mâchoire supérieure et s'opposent à la mandibule, sur laquelle s'attache la mâchoire infé- rieure. Les prémaxillaires, ou intermaxillaires, portent en général une lame ver- ticale qui entre, avec le vomer, dans la constitution de la cloison nasale ; 1ls forment, avec les maxil- laires, la région antérieure de la voûte buccale. Peu développés rela- Uivementaux maxillaires, ou même rudimentaires chez les CHIROPTÈRES (fig. 2214) et les Épentés, ilsse sou- dent de très bonne heure avec les maxillaires chez les PRIMATES ; lors- que, par exception, ils demeurent indépendants de ces os, ils se sou- dent entre eux pour constituer l'os incistf, qui circonscrit le érou inci- sif. Les inlermaxillaires consti- tuent, chez les Ornithorhynques, le principal soutien du bec de ces animaux (fig. 2215). Celui-ci, y com- pris la cloison nasale, résulte prin- Fig. 2215. — Cràne d'Ornithorhynque, vu par sa face inférieure et mandibule. cipalement d'un développement exceptionnel de la région nasale dans le SQUELETTE CÉPHALIQUE 3389 cartilage cranien primilf; 1l se constitue ainsi une grande lame cartilagi- neuse aplatie qui prolonge antérieurement les maxillaires el sur la face infé- rieure de laquelle sont appliqués les prémaxillaires, courbés l’un vers l’autre en forme de tenaille, mais immobiles. Entre eux, fixé sur les maxillaires est un os indépendant, qui soutient la partie médiane de l'organe de Jacobson. Rien de semblable n'existe chez l'Échidné, dont les prémaxillairest, très réduits, s'allongent en arrière en stylels etse soudent en avant en fer à cheval. Les maxillaires forment la partie la plus considérable de la mâchoire supérieure, celle qui porte les canines et les molaires el forme une partie importante de la face. Ils sont souvent creusés de cavités ou de sinus tapissés par la muqueuse qui demeurent en communication avec la cavité nasale, Les palatins constituent la partie postérieure de la voûte palatine, en arrière des maxillaires; ils sont en général unis sur la ligne médiane et se redressent ensemble en une lame verticale, sur laquelle s'insère le vomer. Mais celui-c1 peut (CÉTAGÉS) s’inlercaler entre eux et atteindre la face buccale du palais. Les palatins forment le plus souvent le bord postérieur de celui-ci. Ils peuvent cependant {CÉrTACÉS) être bordés en arrière par les ptérygoïdes, prolongés jusqu’à la ligne médiane. Les plérygoïdes sont des pièces osseuses, à direction presque verticale, qui s'appliquent sur les apophyses développées sur la face inférieure du basi- sphénoïde ; ils entourent les arrière-narines : ils peuvent, comme on vient de le dire, se rejoindre sur la ligne médiane el contribuer ainsi à former la voûte palatine ; ils limitent latéralement les fosses nasales et déterminent le contour inférieur de leur orifice chez l'Échidné, les Fourniliers (Myrme- cophaga) et les Cétacés. Ils demeurent indépendants chez la plupart des Mammifères, mais finissent par se souder, chez les PRIMATES, aux apophyses inférieures du basisphénoïde, constituant les apophyses plérygoïdes externes du sphénoïde de l'anatomie humaine. La mandibule est formée, de chaque côté, chez les Mammifères, d’une seule pièce osseuse, dans laquelle sont fixées toutes les dents inférieures. La région où s'insère sur elle le musele temporal se développe en une apophyse coronoïde, qui s'élève verticalement en avant de la fosse temporale, el qui est très inégalement développée. Les deux moiliés de la mandibule demeurent fréquemment séparées : elles se soudent cependant chez les Cniroprères, les PérissopacryLes, les PRIMATES, etc... Chaque moilié porte en arrière une branche montante lerminée par un condyle, au moyen duquel elle s'articule avec le temporal, le condyle péné- trant dans une cavilé glénoïde appropriée. La forme de la cavité glénoïde et celle du condyle sont intimement hées à la nature du mouvement que la mandibule doit accomplir, mouvements qui dépendent eux-mêmes du régime alimentaire de l'animal. Chez les omni- vores, dont la mandibule doit, en raison de la variété des aliments qu'elle doit contribuer à broyer, conserver le maximum de mobilité, la surface articu- laire lemporale est plane ou concave et le contour du condyle lui-même arrondi; il n'y a pas, à proprement parler, de cavité glénoïde; le condyle peut se mouvoir en tous sens, glisser et Lourner sur la surface plane ou convexe à laquelle il s’affronte sur le temporal. C'est aussi le cas chez les 3386 MAMMIFÈRES Ruminants, dont la mâchoire peut effectuer des mouvements étendus de latéralité. Chez les Ronceurs, dont les dents glissent les unes sur les autres, d'avant en arrière et d’arrière en avant, dans un mouvement de râpe, le condyle a la forme d'une olive à grand axe longitudinal, glissant dans une rainure longitudinale du temporal (fig. 2216); la bouche ne peut s'ouvrir que faiblement, la mandibule ne présente pas de mouvements de latéralité. Chez les CARNIVORES, au contraire, les deux mâchoires fonctionnent l'une par rap- port à l’autre, comme les deux branches d'une paire de ciseaux; le condyle et la cavité glénoïde sont cylindriques, allongés transversalement (fig. 2217); les mouvements latéraux et antéro-postérieurs sont supprimés, mais la bou- che peut s'ouvrir largement, et les mâchoires se ferment en s’opposant l’une à l’autre avec une grande précision. Cette étroile corrélation entre la consti- tution de la dentition, dépendant elle-même du régime alimentaire, et le mode d’articulation de la mandibule, avait déjà été signalée par Aristote. Il est évident d’autre part, que le degré de développement de l’apophyse coronoïde est lié étroitement à celui du muscle temporal, qui s'insère sur elle. Aussi prend-elle son maximum de développe- ment chez les Carnassiers, tandis qu'elle est peu développée, ou même nulle, chez les MoxoTRÈMESs actuels, qui ne vivent que d'aliments ne nécessilant aucune masti- RE re calion; il en est de même chez les Four- | (Hystrix cristata), miliers, qui ont un régime analogue, et chez les CErACÉs, qui avalent leurs ali- ments sans les mâcher. La longueur même de la mandibule dépend du nombre de dents qu'elle porte ; mais ici, la même action se fail sentir sur la mâchoire supérieure, avec qui elle demeure en synergie. IV. Les pièces osseuses qui se forment dans la région de la fosse tympanique immédiatement au contact et en arrière de l'articulation de la mâchoire, méritent une attention loule parliculière; on y retrouve en effet, les repré- sentants de certains os qui élaient jusqu'ici externes et relativement volu- mineux, remplissant des fonclions diverses, et qui, chez les Mammifères, ont été inclus dans la caisse du tympan, se sont réduits notablement et ont tous été rattachés à l'appareil de l'audition. Celui de ces os qui a subi les transformations les plus importantes est le quadralo-jugal emprunté à l'arcade lemporale. Cet os prend la forme d’un anneau incomplet, chez les MoxorrÈmes, les Marsupraux et un certain nombre d'INsecrivores; c'est la première ébauche du cadre du tympan, qui forme, chez les autres Mammifères, un anneau complet (anneau tympanique) et devient le point de départ d’une formation osseuse qui peut atteindre un grand degré de complication el va limiter le système des cavités qui précèdent l'oreille interne, à savoir : la caisse du tympan, la bulle audi- live ou bulle tympanique, et le conduit audilif externe, dont la disposilion est assez variable, même dans les représentants divers d'un même ordre. Chez SQUELETTE CÉPHALIQUE 3387 les Marsupraux, par exemple, les parois de la caisse du tympan sont simple- ment creusées dans le rocher chez les Acrobaltes et les Peramèles; elles sont constiluées par une partie du rocher el une expansion de l’alisphénoïde chez les Phascolarctus, Dasyurus, Petaurista, etc. Elles commencent à acquérir des parois indépendantes des os craniens propre- ment dits chez les Didelphys, et sont alors formées par le tympanique. En général, chez les Placentaires, le rocher et le lympanique contribuent tous les deux à la formation de la caisse du tympan, le premier formant principa- lement la partie supérieure de celle-ci, le legmen tympani. Les deux os peuvent être complètement soudés, mais il peut aussi persister entre eux une fissure tym- pano-périostique, qui, chez l'Homme, est la scissure de Glaser et qui reste très large chez les CÉrTAGÉs, les PINNIPÈDES el divers Arliodactyles; les deux os peuvent même rester indépendants (Echidna, quelques Insectivores et Chiroptères). | L'os lympanique se borne à contribuer à la formation de la caisse du tympan chez les Lémuriens, les Singes Platyr- + pe - dp Fig. 9217. — Moitié gauche de la face infé- rieure du crâne d'un Tigre du Bengale: — #, occipital basilaire; :S, sphénoïde; a, pala- tin; J, jugal; Z, apophyse zygomatique; pe, trou précondylien; dp, trou déchiré posté- rieur ; et, orifice de la trompe d'Eustache; O, trou ovale ; pt, ptérygoïde; g, cavité glénoiïde ; pq, apophyse postglénoide ; m, apophyse mas- toïle; Ba, bulle tympanique; po, apophyse paraoccipitale; c, condyle de l'occipital. rhiniens et les Carnivores; il fournit, chez certains de ces derniers, une Fig. 2218. — Section de la bu'le tympanique du Tigre : — Ae, méat auditif; Z, chambre externe; 7,chambre interne de la bulle; s, cloison osseuse; f, orifice de la trompe d'Eustache; Bo, basioccipital; Z, rocher; Sq, Squamosal, (FLower), partie du conduit auditif externe; il le fournit tout entier chez les Macropus, les OxGuLés, les Singes Calarhiniens et chez l'Homme. Dans beaucoup de cas, d’ailleurs, parmi les Placentaires, l’alisphénoïde prend, lui aussi, une cerlaine part à la formation des parois de la caisse, et c’est le cas chez l'Homme, où il lui fournit la spina angularis. La caisse du tympan prend un volume considérable chez les CarNi- vorEs (fig. 2217), les Ronceurs (fig. 2220), les Céracés (fig. 2221), où 1l se forme une volumineuse cavité, la bulle lympanique (bulla ossea ou auditiva), communiquant avec la caisse, comme elle, remplie d'air, et faisant une saillie volumineuse sur la base du 3388 MAMMIFÈRES crâne. Cette caisse peut n'être que très imparfaitement unie au rocher; Fig. 2219, — Moilié droite de la face inférieure du crâne de l'Ursus ferox, — B, Lbasioccipital; S, sphénoïde ; PI, ptérygoïde; pe, trou pré‘ondylien; dp, trou déchiré postérieur; €, canal carotidien; m», apophyse mastoïde ; a, méat auditif externe ; Ba, bulle tympanique: /", orifice de la trompe d'Eustache ; c{, trou glénoïdien; g, cavité glénoïde ; 4, trou ovale; ps, orifice postérieur, et as, ori- fice antérieur du canal alisphénoidal (FLower). elle s’en détache avec facilité, dans les squelettes de Baleine, et comme ses parois sont très résistantes, elle persiste seule de tout le squelette de ces animaux lorsqu'il tombe, après leur mort, dans les grandes profondeurs océaniques; de fait, les caisses tympaniques de Baleines complent parmi les pièces que la drague ramène assez souvent des régions abyssales (fig. 2221). Il convient d'ajouter que le rocher, qui est formé, pour la plus grande partie, par los pétreux, comprend encore une autre petite pièce, le masloïde, en général très petite, manquant même parfois, souvent aussi se soudant de bonne heure au rocher. Parfois, au con- traire, il se renfle et se creuse d’une cavilé qui communique avec la caisse Lympanique. Sur le pourtour du conduit auditif externe, se remarquent parfois deux apophyses descendant vertica- lement, l’une en avant du trou auditif (processus post-glénoide), l'autre en arrière (processus post-lympa- nique); elles peuvent se souder l’une à l'autre au-dessus du trou auditif, en entourant celui-ci. L'apophyse mastoïde de l'Homme n'a rien à voir avec celles-ci; ce n’est qu’une saillie osseuse servant d'insertion mus- culaire, el sans signification importante. La caisse du tympan, qui est en com- municalion avec la bouche par la trompe d'Eustache, et est en relation avec l'oreille interne par la fenêtre ronde et la fenêtre ovale, au niveau desquelles une simple membrane sépare sa cavité de celle du labyrinthe, renferme les osselets, artieu- lés en chaine, restes des os du squelette bucco-branchial, adaptés à une nouvelle fonction. L'hyo-mandibulaire, qui a four- ni déjà l’opercule des Batraciens et la Fig. 2220. — Portion postérieure du crâne de Castor fiber : — Os, occipital supérieur ; O[, oëcipital latéral ; po, apophyse para-oceipitale ; m, apophyse mastoïde; S, squamosal; P, pariétal; 7, apophyse zygomatique ; J, jugal: M, maxillaire; Ov, trou ovale; Pf, apophyse ptérygoïde; La, bulle tympanique; 4, trou déchiré antérieur. columelle des Reptiles, devient SQUELETTE CÉPHALIQUE 3389 l'étrier ; l'os carré, l'enclume; l'os articulaire de, la mandibule, le marteau. La corrélation signalée plus haut entre le régime alimentaire el les détails de forme de la mâchoire inférieure, n’est pas un phénomène isolé. On peut dire que, par l'intermédiaire des muscles élévateurs de la mâchoire, le régime a été l’un des facteurs importants de la configuration générale de la tête, configuration sur laquelle il a réagi, d’autre part, en favorisant, chez les herbivores, le développement des cornes, qui ont suppléé, dans la défense, les canines, devenues relativement inoffensives. Les mâchoires sont, en effet, particulièrement allongées dans les formes qui ont conservé les 44 dents primitives, ou même un nombre peu inférieur (CaNIDÆ, PoRGINS, Equipx), et chez les herbivores, dont toutes les parties de la mâchoire servent à peu près également. La localisation de la masticalion, au plus près de l'insertion du muscle temporal chez les Carnivores, a déterminé le développement chez ceux- ci d’une dent carnassière et réduit le rôle Fig. 9221. — oc, Caisse auditive de Balrna Fig. 9299, — Tète de Chien vue de côté. et montrant la australis ; r, rocher; «, apophyse postérieure, répression de l'apophyse mentante du jugal J et de l’apophyse (P. GERvAIS). descendante du frontal /”. Bien que largement ouverte en arrière, la fosse orbitaire est encore nettement dessinée. des molaires qui la précédaient et la suivaient : ainsi, les mâchoires se sont graduellement raccourcies, et la face a pris, de ce chef, une importance relativement faible chez les Carnassiers. D'autre part, le muscle temporal acquérant une puissance de plus en plus grande, il s'est développé, en raison de son épaisseur, à la limite de sa surface d'insertion, d’abord simplement rugueuse, des crètes saillantes qui s'étendent sur les régions temporale et occipitale. Les deux crêtes temporales peuvent se réunir sur la ligne médiane du crâne-et rejoindre la crête occipitale, qui est lransversale ; ces crêtes existent non seulement chez les CARNIVORES, mais aussi chez les Ixsecrivores et chez les Primates, à exception de l'Homme. Enfin, le volume des muscles élévateurs de la mâchoire entraine chez les Carxivores, un développement correspondant de l’arcade zygomatique el son écartement plus grand du crâne, ce qui a eu pour conséquence l'élargissement de la face. V. Par une convergence assez paradoxale, le grand écartement de l’arcade zygomatique que l'on observe chez les Carnassiers (fig. 2222), tout aussi bien qu’au contraire, la réduction de cette arcade, tel que le cäs se présente 3390 MAMMIFÈRES chez les animaux dont la bouche s'ouvre peu (Rongeurs) ou chez ceux qui ne mâchent pas (Monotrèmes, Fourmiliers, Cétacés) ont eu également pour conséquence la suppression de l’apophyse orbilaire de l'os jugal et par suite l'interruption du cercle orbilaire chez ces animaux, cercle qui est complet chez les LÉMURIENS et les herbivores (fig. 2223) et qui est même, chez les PRIMATES, relié au crâne par une lame osseuse, en sorte que l'orbite est close en arrière et cesse de communiquer avec la fosse temporale (fig. 2224). Fig. 2223. — Cràne de Cheval (Æqnus caballus). VI. Le développement énorme des incisives chez les Roxceurs et les ÉLÉPHANTS a amené, chez ces animaux, un développement correspondant des prémaxillaires, qui, au contraire; se sont réduils considérablement chez beaucoup de Ruminanrs, en raison de l'absence des incisives supérieures. D'ailleurs, le nombre des dents ne paraît pas avoir élé le seul facteur de la longueur des mâchoires chez les herbivores. Entre les incisives et les premières molaires, on observe en effet, chez beaucoup de ces ani- maux, un espace vide plus ou moins déve- loppé, une barre, sur laquelle la canine peul occuper. quand elle existe, des posilions variables (Cænotherium); elle s'est produite assez lardivement dans l’évolution de ces animaux. Il y a peut-être lieu de rapprocher la production de celte barre de la traction qu'exercent ces animaux sur l'herbe qu'ils broutent et les feuilles qu’ils coupent, traction qui doit réagir sur les mâchoires elles-mêmes el ne peut tendre qu’à les allonger. Il y a certainement, encore d'autres causes de cette élongation. On remarque, aussi, en effet, une élongation exceptionnelle, accompagnée, il est vrai, d’un rétrécissement non moins frappant, des mâchoires, chez les Échidnés et chez les Fourmiliers, et celle configuration serelie peut-être aux mouvements si singuliers de la longue langue à l'aide de laquelle ces ani- maux capturent les Fourmis et les Termites dont ils se nourrissent. VIT. La position, la forme, le poids des cornes des Ruminants ont, par l’action directe qu'ils ont exercée sur les os du crâne et par les variations du Fig, 42 4, — Cràne de Pithecia satanas. (Orbites complètement eloses). SQUELETTE CÉPHALIQUE 3391 point d'application de ses actions, joué un grand rôle dans la disposition et la forme des os du crâne et dans leurs rapports. Mais les muscles exercent, eux aussi, sur les os du crâne des tractions et des pressions qui sont certainement intervenues dans la détermination de leur configuration. Celte action mécanique des muscles a pu être mise en évidence expérimentalement (1). En enlevant le temporal d’un côté à un très jeune Chien, on constate que, sous la poussée du cerveau, le côté corres- pondant du crâne se développe davantage et que les cireonvolutions céré- brales cessent de s’imprimer sur la face interne des pariétaux. Une autre cause importante de modification réside dans le degré plus ou moins grand de développement des organes des sens. Le développement des fosses nasales chez les Carnivores, celui des yeux et des organes de l'audition chez les Mammifères nocturnes, ont déterminé unaccroissement de volume des parties correspondantes du crâne, qui n’est pas allé sans quelque changement de rapports. L'atrophie des organes de l’odorat chez les Cétacés n’a pas eu moins d'importance. Par suite de cette atrophie, la cavité nasale s’est trouvée mise uniquement au service de la respiralion; peu à peu, les narines se sont reportées en arrière, de manière que la cavité nasale a fini par devenir un canal, traversant le crâne verticalement pour conduire l'air directement à la glotte. Ce déplacement des narines a eu pour conséquence un raccourcissement extrême des os nasaux et de l’elhmoïde, en même temps que, sous des actions qu'il yaurait lieu de rechercher, mais quisont liées vraisemblablement au régime alimentaire des Cétacés, les maxillaires, qui seuls portent des dents, quand il en existe, et les prémaxillaires, qui leur sont superposés dans toute leur étendue, s’allongeaient démesurément. L'intensité de la pression exercée sur le crâne par les muscles qui s'y attachent n’a pas été d’autre part sans influence sur le degré de dévelop- pement du cerveau et celui-ci a réagi à son tour sur la capacité de la cavité cranienne et, par conséquent, sur la forme et la disposition des os qui la circonscrivent. Ainsi l'attitude verticale de l'Homme, en libérant ses mains, devenues pour lui l'instrument de préhension le plus commode, a soulagé les mâchoires d'une partie importante du travail qu'elles accom- plissaient; les mâchoires, travaillant moins, se sont réduites et les muscles élévateurs de la mandibule ont abandonné peu à peu la voûte supérieure du crâne, pour se localiser dans les fosses temporales. En raison de cette même attitude, la tête a pu s’équilibrer naturellement sur la colonne vertébrale, et n’a plus exigé de muscles puissants soit pour la soutenir soit pour lui per- mettre de porter des poids volumineux; les muscles releveurs de la tête se sont limités à la partie inférieure de la région occipilale; toute la voûte du crâne, se trouvant ainsi affranchie des pressions que les muscles exerçaient sur elle, le cerveau n’a plus rencontré que de faibles obstacles à son dévelop- pement et a pu acquérir le volume qu'il présente dans l'espèce humaine, son poids pouvant se réparlir en arrière et en avant de la colonne vertébrale, de manière que la tête demeure naturellement en équilibre, l’épine du nez a (1) R. AnrTaoxy, Modifications craniennes consécutives à l'ablalion du muscle crotaphite chez le Chien... Journ. Physiol. et Pathol.,, 1903. PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE, 2H. Co 3392 MAMMIFÈRES élé reportée en avant elest devenue d’autant plus saillante que les mâchoires se raccourcissaient davantage. Ainsi, l'attitude verticale de l'Homme, l'adap- tation exclusive de ses mains à la préhension, le raccourcissement de ses mâchoires, l’atrophie des muscles élévateurs de la mandibule et des muscles releveurs de la tête ont amené le développement exceptionnel de son cerveau, qui s’est traduit à son tour par la forme globuleuse du crâne, la saillie du nez ef même l’atrophie du pavillon de l'oreille, complétant ainsi une physionomie du crâne dont la réduction des mâchoires a été le trait initial. Ainsi l’atütude bipède a eu un retentissement inattendu sur tout un ensemble de traits anatomiques, dont la répercussion sur le développement intellectuel de l'Homme ne saurait faire de doute. Squelette branchial. — Les diverses parties du squelette branchial des Batraciens ont évolué d'une manière indépendante, pour fournir l'appa- Fig. 2225, — Schéma de l'évolution du squelette viscéral chez les Mammifères : la capsule otique (co) est repré- sentée en grisé, le squamosal (sg) quadrillé, les pièces de l'arc mandibulaire sont en blanc, celles de l’are hyoïdien sont pointillées et les ares branchiaux (ab) sont couverts de hachures, À. Disposition primitive : — ÿ, carré; p, palatin; M, cartilage de Meckel; km, hyomandibulaire; Ay, pièces de l'hyoïde; ab, ares branchiaux. B. Disposition définitive : le squamosal s'est étendu au-dessus de la capsule otique, délimitant, avec l'anneau tympanique &{, la caisse du tympan ; le carré, g, est devenu l’enclume ; la base du cartilage de Meckel a formé le marteau, #3 l'hyomandibulaire, Am, forme l'are de l’étrier, dont la sole s, est une partie de la capsule otique; fr, fenêtre ronde; st, apophyse styloïde, mx, maxillaire inférieur; My, hyoïde; ep, épiglotte; {h, cartilage thy- roide, et er, cartilage cricoïde du larynx; af, anneaux trachéens,. reil hyoïdien des Sauropsipés d’une part, celui des Maumrrères de l’autre, de sorte que des différences importantes se manifestent dans les deux types. Nous ne possédons malheureusement qu'un petit nombre des étapes qui ont conduit des Batraciens aux Mammifères. Chez ces derniers, comme chez les Sauropsidés, l'extrémité proximale de l'arc hyoïdien est entrée au service de l'appareil d’audition, en lui fournissant l'éfrier. Le sort des autres parties se dégage nettement de l'étude de la région supérieure des voies respiratoires chez les Monotrèmes. L'arc hyoïdien de l'Échidné est divisé en trois parties, presque perpendiculaires l’une à l’autre (1), dont la proximale se relie au crâne. Au voisinage du tympa- (1),G. RuGe, Das Knorpelskelet des äusseren Ohres der Monotremen : ein Derivat des Hyoidbogens, Morphologisches Jahrbuch, Bd XX V, 1908, SQUELETTE BRANCHIAL 3393 nique, elle se divise en deux branches, dont l’une, correspondant à l’apo- physe styloïde des Mammifères supérieurs, se dirige vers le trou de sortie du nerf facial, tandis que l’autre, s'étendant dans la région du tympan, se prolonge en une plaque cartilagineuse jointe au tympanique, qui est le com- mencement du conduit auditif externe. Chez les Mammifères supérieurs, aucun lien de ce genre n’a été constaté entre l'arc hyoïdien et le canal auditif externe: mais cette disjonclion, analogue à celle que présente l'opereule des Batraciens, est vraisemblablement due à un simple phénomène de tachygénèse. L'arc hyoïdien proprement dit se divise en général chez les Monotrèmes (fig. 2302, p. 3462), en trois segments ossifiés, dont l'inférieur se rattache à une copule. A celle-ci se relie éga- lement le 1% arc branchial, qui est large, court, dilaté à son extrémité libre; celle-ci se soude avec l'extrémité correspondante du ?° arc, entre les deux moitiés duquel on peut encore reconnaitre des indices d’une 2° copule. A la suite du 2 arc, on en voit encore un 3°, en fer à cheval dont les branches, embrassant l'extrémité supérieure de la trachée-artère, sont dirigées en arrière et en haut. Chez les Mammifères Ditrèmes, les pièces de cet appareil hyoïdiên se réparlissent en deux groupes (fig. 2225). L'arc hyoïdien,avec ce quireste pig. 2226 — os hyoide de Mycetes du®arc branchial, forme le corps et les cornes (fe rem Mode ae antérieures de l’os hyoïde. Le 2° arc branchial 5, petites cornes, est encore indiqué par la présence, sur le corps de l'hyoïde, de deux appendices, les cornes postérieures de l'hyoïde, situées en arrière des arcs hyoïdiens proprement dits. Les deux arcs branchiaux suivants se fusionnent pour constituer le cartilage thyroïde. Le 4 arc bran- chial fournit le squelette de l'épiglotte; le 5° se subdivise en un grand nombre de pièces, qui fourniront à la trachée-artère son appareil de soutien. L'os hyoïde et le cartilage thyroïde acquièrent, l'un vis-à-vis de l’autre, une complète indépendance ; ils demeurent encore cependant très rappro- chés chez les Marsupraux, les LÉMURIENS, etc., et leurs ébauches cartila- gineuses demeurent encore très voisines chez tous les embryons. La conli- nuilé primitive s'affirme encore par la persistance, chez les CARNIVORES, d’une traînée cartilagineuse entre les cornes postérieures de l'os hyoïde et les cornes antérieures du cartilage thyroïde; cette traînée peut être réduite à une simple bande fibreuse, contenant un cartilage rudimentaire, le corpus- culum trilicum. Le corps de l'os hyoïde a, chez les Marsupraux, la forme d’un étroit demi- collier; il s'élargit chez les Carnivores, devient chez les Rox@rurs (Lago- thrix), une grande plaque triangulaire et est particulièrement remarquable chez les QuapRUuMANES, où il contient des sacs, communiquant avec le larynx el peut même(fig. 2226), se transformer en une grande poche arrondie (Myceles). 3394 MAMMIFÈRES Les parties libres des deux arcs auxquels il correspond sont souvent dési- gnées sous les noms de cornes antérieures (arc hyoïdien) el de cornes posté- rieures (1° arc branchial) de l'hyoïde ; ces derniers sont aussi nommés {hy- réohyal, en raison de l'union que présente leur extrémité avec le thyroïde. Les cornes antérieures de l'hyoïde sont souvent divisées en trois segments (céra- lo-hyal, épihyal, stylohyal). Très gros chez les Marsupraux, leur segment basilaire est ossifié, tandis que les autres demeurent cartilagineux ou liga- Fig. 2227, — Os hyoïde de Cheval : b, corps de l'hyoïde (copule), prolongé en arrière ({g') par une pointe, le glossohyal; é, grandes cornes; c, petites cornes (cératohyal); /, épihyal; s, stylbyal ou os stylo-hyoïdien, en général remplacé par un ligament chez la plupart des Mammifères (Georrroy Saint-Hiaire, emprunté à Poucuer et BEAUREGARD). menteux; tous ces segments sont semblables chez les LÉMURIENS; le 1° est rudimentaire ou fibreux chez les SixGes, et se prolonge en un ligament, qui se substilue en segment moyen, par lequel il est uni au segment supérieur. Ce dernier est lui-même soudé à l’os temporal, dont il forme, chez l’'Hom- me, l’'apophyse styloïde. Chez les Ongulés (fig. 2227), ce segment moyen reste osseux et constitue l'os s{ylo-hyoïdien, qui relie l'os hyoïde au crâne (1). Colonne vertébrale. — Les vertèbres des Mammifères se déve- loppent tout autrement que celles des Sauropsidés. La corde dorsale, au (1) E. B. Howes, On the mammalian hyoid. Journal of Anatomy and Physiology vol. XXX, 1896. — Frowero and Gapow, An introduclion lo the osteology of the Mam- malia, London, 1885. COLONNE VERTÉBRALE 3395 lieu d'être étranglée par la formation des cartilages interverlébraux, est étranglée par la formation des disques vertébraux eux-mêmes, et finit par disparaître totalement à leur intérieur. Au contraire, les disques interver- tébraux conservent toujours un reste de la corde dans leur région axiale; ils ne s'ossifient pas, et forment entre les vertèbres, dont les surfaces ter- minales sont à peu près planes, des ligaments inter vertébraux fibro-carti- lagineux, comme chez les Crocodiliens. Des cinq régions dans lesquelles se divise la colonne vertébrale, deux, la région dorsale el la région sacrée, présentent une immobilité relative, tandis que la région cervicale, la région lombaire et la région caudale sont presque loujours très mobiles. Les vertèbres cervicales sont toujours au nombre de sept, sauf dans le groupe des Paresseux et dans celui des Lamantins. Dans le premier, l'Unau Fig. 2228. — Sixième vertèbre cervicale de Cheval : À, vue de profil; B, vue par la face postérieure : — a, apophyse articulaire postérieure; 4’, apophyse articulaire antérieure ; b, face postérieure concave du corps de la vertèbre (opisthocélique); c, face convexe antérieure; £, apophyse transverse (De BLAIN VILLE). (Cholæpus Hoffmanni) n'a que 6 vertèbres cervicales, tandis que les Aï en ont 8 (Bradypus torquatus) à 9 (Bradypus tridactylus) où même 10. Ces variations de nombre sont d'ailleurs plus apparentes que réelles, et tiennent simplement à ce que des côtes se développent sur les dernières vertèbres cervicales ou avortent sur les premières vertèbres dorsales des Mammifères normaux. La plupart des Siréniexs (/atitherium, Rhylina, Halicore), ont sept ver- tèbres cervicales; la réduction de ces vertèbres à 6 chez les Lamantins (Manatus) est également due, sans aucun doute, à une modification secondaire de la vertèbre qui paraît manquer. Il résulte de cette constance de nombre presque absolue, que le raccour- cissement du cou, ou son allongement, est obtenu par un raccoureissement ou un allongement des vertèbres, sans que leur nombre soit modifié : le cou presque nul des Cétacés et celui des Girafes ont en effet le même nombre de vertèbres. En même temps qu’elles se raccourcissent, les vertèbres cervicales des Céracés tendent à se souder. Les vertèbres cervicales des Mammifères à long cou (Equinæ, Ruminants) sont opisthocéliques et, chez les formes dont le cou est le plus allongé, les apophyses épineuses font défaut (£quus, Camelus, Camelopardalis). Toutes les vertèbres cervicales demeurent indépendantes chez les Balænoptera et le Delphinus gangtaicus; les antérieures se soudent 3396 MAMMIFÈRES chez les autres Dauphins et la soudure peut s'étendre à toutes les vertèbres de la région (Balæna). On observe aussi la soudure de trois vertèbres cer- vicales (de la 2° à la 4°) chez divers Tatous (Chlamydophorus, Dasypus) et chez les Gerboises (Dipus), où l'atlas demeure seul libre. L'atlas, en forme d'anneau, présente deux larges surfaces articulaires correspondant aux deux condyles de l'occipital, et deux grandes apophyses transverses. Son corps paraîl, au premier abord très réduit; mais, en fail, il s'est séparé des arcs, s'est soudé au corps de l’axis ou épistrophée et a formé l’apophyse odontoide de ce dernier, autour de laqueile l’atlas tourne comme autour d'un axe. Les deux parties de cette apophyse demeurent longtemps distinctes chez les Monotrèmes et beaucoup de Marsupiaux. Les ares de l’atlas eux-mêmes ne sont inférieurement réunis, chez beaucoup de ces animaux (Phascolarctos, Phalangista, Phascolomys (fig. 2229), Macro- pus), que par un ligament; la partie médiane de ce ligament s'ossifie chez les Thylacynus, landis que l'anneau se complète chez les PLACENTAIRES par la soudure directe des deux arcs eux- mêmes. à L'axis est généralement très allongé et » FI mn ] r . à +. présente une apophyse épineuse en forme . devcrête- ANwen est/de même; chezeles = Didelphys, des apophyses épineuses de Fin 0220 oaen tie Phones, la 3° el de la 4° vertèbres cervicales, tan- dis que d'habitude, les plus fortes apo- physes épineuses cervicales sont celles de la 2° et de la 7° vertèbres. Les apo- physes transverses sont en général assez bien développées et unies à un rudiment de côte délimitant avec celui-ci un canal dans lequel passe l’artère vertébrale. \ La région dorsale de la colonne vertébrale est caractérisée par la présence de côtes bien développées, et se distingue par là de la région lombaire; mais ces deux régions forment un ensemble morphologique bien défini par la constance relative du nombre total des vertèbres qui les composent, de sorte que l'accroissement du nombre des vertèbres de l’une de ces régions est compensé par une réduction correspondante du nombre des vertèbres de l’autre. Le nombre total de ces vertèbres dorso-lombaires attemt son maximum, 29, chez le Daman (Hyrax); il est de 27 chez l'Unau {Cholæpus); de 24 ou 23 chez les Tapirs et les Équidés, de 23 chez les Rhinocéros, les Éléphants et quelques Lémuriens; de 2? chez les Nyctipithecus; de 21 chez le Tragulus javanicus ; de 20, chezles Carnivores; de 19 chez les Marsupiaux, les Artiodactyles, la plupart des Onguiculés, des Lémuriens et des Singes; il descend à 17 chez les Anthropoïdes et chez l'Homme, et même à 16 chez l'Orang. Le nombre 20, qui peut également se rencontrer, est celui autour duquel oscillent les variations constatées. Le développement inverse des deux régions apparaît nettement chez les Carnivores, où un total constant de 20 vertèbres se répartit entre les deux régions dorsale et lombaire de la facon suivante : 16-4 chez la Hyène rayée, 15-5 chez la Hyène tachetée et les Phoques ; 14-6, chez les Ours et les Mustélidés; 13-7 chez les Chiens et COLONNE VERTÉBRALE 3397 les Chats. L'absence des côtes aux vertèbres lombaires n'est d'ailleurs qu’ap- parente; elles existent en fait à l’état d’ébauches, qui se soudent de bonne heure à l’apophyse transverse correspondante, comme elles le faisaient aux vertèbres cervicales, sans qu'il y ait ici de trou transversaire, l'artère vertébrale n'exislant pas dans cette région. Il peut d'ailleurs arriver que, dans des espèces voisines, la côte de la même vertèbre se soude à l'apophyse transverse, où prenne au contraire son complet développement. Les vertèbres dorsales sont remarquables par le grand développement de leurs apophyses épineuses. La grandeur et la direction de celle-ci dépend, au surplus, du poids de la tête, de la longueur du cou, et aussi de l'énergie Fig. 2230. — Squelette de Lion. Sf, sternum; Sc, scapultm (omoplate); Æ, humérus; À, radius; U, cubitus (ulna); C, carpe; Mc, métacarpe; Z{, iléon; P, pubis; Zs, ischion; Fe, fémur; 7°, tibia; F, péroné (fibula); P, rotule; Ts, tarse; Mf, métatarse ; C, calcaneum (Greser), musculaire que l'animal déploie pour son alimentation ou sa défense. En général, les apophyses épineuses des premières vertèbres dorsales sont grandes et dirigées en arrière; elles se dirigent au contraire normalement à l'axe, ou même uu peu en avant sur les dernières vertèbres dorsales, et sur les vertèbres lombaires. Outre l’apophyse transverse proprement dite el les apophyses articulaires (zygapophyses) antérieures et postérieures, par lesquelles les vertèbres s'ar- ticulent exclusivement, on trouve souvent, au voisinage de l'apophyse arti- culaire antérieure, une mélapophyse, qui se dirige en avant et embrasse avec sa congénère, l'apophyse épineuse de la vertèbre précédente; elle est parti- culièrement développée chez les RoncEurs (Lepus), les ONGuLëés. Il peut exister de même uneanapophyse,partant de l'apophyse articulaire postérieure ou de l’apophyse transverse et qui se dirige en arrière (XENARTHRA, FELIDÆ, Marsupraux). Ces apophyses sont surtout développées sur les dernières ver- tèbres dorsales et sur les vertèbres lombaires; mais on les retrouve parfois aussi sur les vertèbres caudales; elles sont représentées chez l'Homme par 3398 MAMMIFÈRES les apophyses mamillaires et accessoires des dernières vertèbres dorsales et des premières vertèbres lombaires. Les os iliaques ne s'unissaient d’abord sans doute qu’au prolongement costal d'une seule vertèbre, qui doit être considérée comme la verlèbre sacrée primaire. Cette disposilion primilive a persisté chez un cerlain nombre de Marsupiaux, la plupart des RonGeurs el des OnGuLëés. Mais, en général, une ou deux vertèbres, empruntées à la région caudale, contribuent, avec cette vertèbre primilive, à supporter le bassin; c'est déjà le cas chez plusieurs Marsupiaux, les Lémuriens, les CarNassiERS, beaucoup de Singes ; le nombre de ces vertèbres pseudo-sacrées, ajoutées à la primaire, se fixe à 2 chez la plupart des Rongeurs el des Ruminants; il s'élève à 3 ou 4 chez les Singes Anthropoïdes et chez l'Homme; une vertèbre lombaire peut venir également s'adjoindre à la région sacrée, el, d'autre part, se soudant à la colonne ver- tébrale, les ischions peuvent, à leur tour, incorporer à la région sacrée de nouvelles vertèbres caudales (Pteropus, Énenrés). C'est ainsi que la région sacrée arrive à comprendre 8 ou 9 vertèbres chez beaucoup de Marsu- piaux (Phascolomys) et d'Édentés; le nombre s'élève à 13 chez certains Tatous (Tolypeutes, Pryodontes), où l'ischion se rattache ainsi, à la façon dont on vient de le dire, à la colonne vertébrale. Les vertèbres de cette région se soudent fréquemment en un seul os, le sacrum. Le nombre des vertèbres de la région caudale estextrèmement variable, De 49 qu'il atteint chez certains Pangolins (Manis macrurus), il oscille entre 30 et 20 chez les Cétacés, entre 5 et 3 chez les Singes Anthropoïdes. Le sacrum est suivi chez l'Homme de 4 vertèbres caudales soudées en un seul le coccyx. Côtes. — Les côtes des Mammifères sont strictement limitées à la région dorsale de la colonne vertébrale. Primitivement, il en existait aussi dans les régions cervicale, lombaire el même dans la région sacrée; mais, comme nous l’avons vu, elles se soudent de bonne heure à l’apophyse transverse correspondante, et nous avons dit que le trou costo-transversaire des vertèbres cervicales, où passe l'artère vertébrale, représente l'espace qui, dans la région dorsale, sépare la côte du corps et des apophyses des ver- tèbres. Il n'existe aucune lransition entre les côtes cervicales rudimentaires et les côtes dorsales, dont le nombre est celui des vertèbres de ce nom. L'ar- ticulation des côtes avec la vertèbre corsa est double : elles s'ar- ticulent avec le corps, ou même avec 2 corps successifs par leur capilulum, avec l’apophyse transverse par le {uberculum; il n'y a d’exceplion que pour les Monorrèues; le tubercule de la côte est toujours de faible dimension; 1l n'y à jamais d'apophyse uncinée. Parmi les côtes dorsales, les unes s'unissent directement au sternum par l'intermédiaire d'un cartilage. Ce sont les vraies côtes, dont le Den ne est extrêmement réduit chez les Cétacés. Les côtes suivantes, dites fausses-côtes, se relient par leur cartilage à la côle qui les précède, ou se terminent (côles flottantes) librement. STERNUM 3399 Le cartilage sternal ne S'ossifie d'une manière indépendante que chez les Moxorrèmes et, parmi les Édentés, chez les Tatous. Le nombre de ces côtes libres varie, chez les Céracés, de 9 (//yperoodon) à 15. La région lombaire ne présente jamais de côtes libres et l'embryogé- nèse n’a Jusqu'ici indiqué que pour la 1e vertèbre lombaire de l'Homme la fusion d’une ébauche de côte avec l’apophyse transverse; ce fait semble indiquer qu'il y a sur ce point des recherches nouvelles à faire; car tout indique, comme nous l'avons dit, l'existence primitive des côles sur tou- tes les vertèbres, el on en retrouve les rudiments (processus costarius) mè- me sur la vertèbre sacrée primaire, au point où elle se rattache à l'ilion. Sternum. — Le sternum existe constamment el sa plus grande partie est osseuse chez les Mammifères. Il résulte ici, comme chez les SauroPsipés, de la fusion des extrémités distales des côtes en deux bandelettes symétriques, quise fusion- nent elles-mêmes en une bande médiane. Toutefois, celle-cis'allonge,en avant des pre- mières côles, pour former un prosternum, qui prend un développement particulier chez les MonorRÈMes (fig. 2231). Sur le prosternum, se forme, chez ces animaux, un revêtement osseux constituant une pièce impaire, bifur- quée en T en avant, aux branches de laquelle * Fig. 2231. — Ceinture scapulaire d'Orni- se superposent les clavicules, de telle sorte thorhynque : Sé, sternum; Æp, pièce supé- Il EU Rd bl t 4 See b d rieure du sternum (prosternum); $, scapu- que celles-ci Séempbient, au premier abord, lum, mi-parti osseux, mi-parti cartila- unies entre elles, pour former une four- gineux, Co, Cor, coracoïde, constitué de À : même: C{, clavicule ; G&, cavité articulaire chette analogue à celle des Oiseaux; en de l'épaule (cav. glénoïde). réalité, elles sont indépendantes l’une de l’autre et reliées seulement par la pièce en question. Par sa forme et ses rapports, la pièce en question correspond à l'épislernum des Reptiles, duquel elle s'éloigne par son mode d'ossification. A la partie basilaire de ce prosternum, sont rattachés les coracoïdes; la ceinture scapulaire est donc en rapport, chez les, MoNOTRÈMES, avec une pièce sternale non reliée par des côtes à la colonne vertébrale, disposition qui rappelle celle qu'on observe chez les Batraciens, au sternum desquels correspondrait le prosternum cartilagineux des Monotrèmes. Chez les Sté- gocéphales, les clavicules sont en rapport avec un épisternum faisant partie de la carapace dermique ; il se pourrait même que l’épisternum osseux des Monotrèmes ne résultât pas de l'ossification du prosternum, mais de l'ad- jonction, à ce cartilage, de l'épisternum osseux, d'origine dermique, qui lui est normalement superposé. Ces disposilions sont intéressantes parce qu'elles ajoutent un argument de plus à tous ceux qui semblent indiquer que les Mammifères descendent directement des Balraciens et se sont développés parallèlement aux Reptiles, sans avoir eu d’ancêtres parmi eux. 3400 MAMMIFÈRES Le sternum se termine brusquement chez LE Monotrèmes, après l’inser- lion de la dernière paire de côtes. Un petit prosternum carlilagineux existe encore chez les Marsupiaux et on trouve même, en avant de la 1° paire de côtes, une pièce distincte qui lui correspond, chez divers Mammifères Placentaires (ÉDEeNTÉS. Talpa, Helamys, ele.). Mais, chez la plupart de ces derniers, le prosternum a dis- paru par suile de la réduction des coracoïdes qu'il supportait à une simple apophyse de l’omoplate. Sadisparilion a entraîné celle de l’épisternum, qui le recouvrail et les clavicules se sont mises directement en rapport avec le sternum proprement dit, sur toute l'étendue duquel s'attachent des côtes; l'épisternum peut cependant être encore représenté par une pièce osseuse ou deux pièces symétriques, les os suprasternaux, qui se lrouvent parfois même chez l'Homme. La partie du sternum sur laquelle, après è disparition du prosternum, -, viennent s’'altacher les clavicules et la première paire de côtes, forme une pièce osseuse, le manubrium qui demeure plus large que les suivantes, et souvent distante, Lant que les clavicules sont elles-mêmes bien développées: mais elle cesse de se distinguer du reste du slernum, dès qu'elles viennent à s’atrophier. La partie du sternum qui suit est le mésoslernum. Continu à l'état cartilagineux, 1l se décom- pose d'habitude, à l'état adulle, en aulant de pièces osseuses distinctes qu'il y a de vraies côtes: ce sont les sternèbres. Fig. 2332. — Sternum Ces pièces peuvent se fusionner par groupes, composés un es fort différemment chez des animaux voisins; c’est ainsi que l’on compte 16 pièces dans le mésosternum de l'Unau (Cholæpus), 6 seulement dans celui de l'Aï (Bradypus); des fusions sem- blables s'observent chez les Siréniens et les Cétacés : les Célodontes n'ont plus que 3 pièces; enfin, chez les Anthropoïdes et chez l'Homme, le méso- sternum est formé d’une seule pièce. Le mésosternum se Lermine par un appendice carlilagineux, l’appendice æiphoïde, représentant sans doute la région du sternum à laquelle s'atta- chaient primitivement les fausses côtes. L'appendice xiphoïde ne fait guère défaut que chez l'Unau (Cholæpus); il existe chez l'Aï. Squelette des membres: Ceinture scapulaire. — La ceinture sca- pulaire des MonorRÈMEs reproduit encore, dans ses traits fondamentaux, celle des Sauriens. L'omoplate et le coracoïde sont encore en continuité l'un avec l’autre, et leur limite n'est marquée que par la cavité glénoïde; entre le sternum et le coracoïde, uni à ce dernier par une longue suture recti- ligne, se trouve un procoracoïde (épicoracoïde de Cuvier) qui demeure long- temps cartilagineux. L'omoplate présente antérieurement une saillie (acromion), à laquelle s’attache la clavicule, elle-même fixée, sur sa lon- gueur presque entière, à la branche correspondante de l'épisternum (au interclavicule, en forme de T. SQUELETTE DES MEMBRES : CEINTURE SCAPULAIRE 3401 Chez tous les autres Mammifères, le procoracoïde a complètement disparu ; le coracoïde a perdu toute relation avec le sternum el n’est plus représenté que par une apophyse de l'omoplate, plus où moins développée suivant les types de Mammifères : elle est nolamment très réduite chez les CARNIVORES et les OnNGuLÉs; c'est sa ressemblance grossière avec un bec de corbeau chez l'Homme qui lui a valu le nom d'apophyse coracoïde, qui a élé ensuite transporté à l'os qu’elle représente. L'origine de cette apophyse s'affirme par son ossificalion indépendante. _ Les clavicules, quandelles existent, sont deux baguettes osseuses, qui s’éten- dent du sternum à l’omoplate, et viennent s insérer sur une apophyse de cel os, l’acromion; l'acromion termine une crête osseuse, l'épine de l'omoplale, qui se dresse sur toute la longueur de la ligne médiane de cet os, el divise sa surface externe en une fosse supérieure, ou sus-épineuse, el une fosse inférieure, ou sous-épineuse. Dans les deux fosses scapulaires S'insèrent les muscles qui rattachent l’omoplale à l’humérus, Landis que, sur son bord proximal, s'insère le rhomboïde, qui la rattache à la colonne vertébrale. Son développe- ment est lié vraisemblablement au redressement des membres; et ce sont eux qui, en assurant la fixalion de ces muscles à l’omoplate, ont pro- bableinent déterminé l'atrophie du coracoïde. La parlie slernale de cet os peul encore persister dans quelques cas rares (Sorex, Mus), sous la forme de cartilages symétriques supportés par le manubrium du sternum. C’est vraisemblablement aussi à la réduction des pressions exercées sur les clavicules par les membres, quand ceux-ci servent exclusivement à la marche et que leur écartement est devenu presque fixe, qu’il faut attribuer la réduc- tion des clavicules chez les Leporinæ, les SusonauLés, les FELipæ et surtout les CanipÆ; elles ont disparu presque toujours chez les Carnivores planti- grades, les Pinnipèdes, les OnGuLés, les SIRÉNIENS el les CÉTACÉS, tandis qu’elles sont, au contraire, bien développées chezles MarsuPpraux, à quelques exceptions près (Perameles), les Lémuriexs, les INSECTIVORES, les CHiroP- TÈRES, la plupart des Roxceurs, les Tarous, les PRIMATES, l'Homme, dont lés membres antérieurs sont utilisés non seulement pour la marche, mais servent aussi à saisir, grimper, pincer ou voler, ou qu'ils se sont adaptés exclusive- ment à la préhension (Homme) où au vol (CniroPrÈRres). Elles présentent un commencement de réduction du côté sternal chez les Fourmiliers. On a vu page 3400 comment la clavicule s'unissait, chez les Marsupiaux et quelques Placentaires, non pas au sternum proprement dit, mais à un pro- sternum. Lorsque celui-ci a disparu, les clavicules s'unissent souvent au manubrium du sternum par des pièces particulières appliquées sur la face pos- térieure du sternum, et qui s'ossilient d'une manière indépendante; les præ- claviums omosternaux (Parker); ces pièces demeurent cartilagineuses chez les Primates, se fusionnent chez l'Homme avec le cartilage interarliculaire ; elles font défaut chez les Chiroptères. Les clavicules des Mammifères, contrairement à ce qui a lieu chez les Rep- tiles, sont précédées par une ébauche cartilagineuse, aux dépens de laquelle elles se constituent. Comme il est très difficile de ne pas les considérer comme homologues des clavicules des Oiseaux et des Replüles, nous devons 3402 MAMMIFÈRES conclure que des os d’origine dermique peuvent arriver à se développer sensiblement de la même façon que les os qui se sont constitués d'emblée dans des régions plus profondes de l'organisme et qui n’ont jamais fait partie de la carapace tégumentaire. La cavité glénoïde où s'insère l’'humérus est comprise entre l’acromion el l'apophyse coracoïde; l'omoplate est donc seule préposée au support du membre antérieur. Membres antérieurs. — La série des adaptations des membres qui s'est produite chez les Reptiles au cours de la période secondaire (p. 3008) mais qui, à part les Oiseaux, n’a donné lieu qu’à des formes disparues, se retrouve presque identique chez les Mammifères. Les Monotrèmes ont gardé les humérus et les fémurs presque horizontaux des Batraciens et des Reptiles actuels. Parmi les Marsupiaux, comme parmi les Placen- taires, les formes plantigrades et, par conséquent, pentadactyles, sont nombreuses, et l'on retrouve toutes les élapes de ces formes aux types onguli- grades, qui finissent par être monodactyles, ou, comme on dit, solipès‘d paar suite de la disparition des quatre doigts laléraux. De même, il existe des Mammifères volants, les Chauves-Souris, rappelant les Plérodactyles, des Mammifères nageurs rappe- lant les Ichthyosaures et, s’il ne s’est pas produit un type correspondant aux Oiseaux, c'esl que lenrs poils ne se prêtent pas, comme les plumes, à la cons- litution d'organes du vol. Toutes ces adaptations ont naturellement leur retentissement dans la constitu- lion du squelette des pattes antérieures. D'une manière générale, en raison de la position nouvelle qu'il a prise, l'humérus, dont la torsion est très accusée, est plus directement associé au travail IE 2239 0 — the : : : k à î Re au se a des mains et celles-ci, plus libres, se prêtent à des térieure: — A,tète; T,grosse adaptations variées et précises, d’où une différencia- tubérosité, où trochiter; 7, : s petite tubérosité, ou trochin; tiOn plus grande des muscles et un développement es deux, la RS plus considérable de quelques-uns d'entre eux. Ges bicipitale; C, condyle: 7r, = . 5 trochlée; Z, épitrochée: phénomènes se traduisent d'abord par ce fait remar- Bb; époondrie; CS, ati quable que la longueur de l'humérus, est, dans une [a oide, cerlaine mesure, inversement proportionnelle à celle des mains. En outre, apparaissent sur l'humérus des apophyses et des crêtes d'insertions musculaires, dont le nombre et la netteté dépassent tout ce que l’on voit chez les Reptiles les plus perfectionnés. C'est ainsi qu'auprès de son condyle supérieur, se trouvent, en général, pour l'insertion du muscle biceps, deux saillies arrondies, les /ubercules majeur el mineur (trochiler el trochin de l'anatomie humaine), entre lesquels passe, pour s’allonger MEMBRES ANTÉRIEURS 3403 vers le bas, le sillon bicipital. (fig. 2233). Ce sillon bicipilal est bordé par une crêle qui va du tubercule majeur au tubercule delloïde placé plus bas, vers le milieu de l'os, pour l'insertion du muscle du même nom : c'est la crête d'insertion des muscles pecloraux. À peu près à la même hauteur que le tubercule deltoïde, mais du côté opposé, se trouve une crête, l'épine, rem- placée parfois par une ligne rugueuse, pour le vaste interne. Ces saillies et ces crêtes sont particulièrement marquées chez les formes fouisseuses (£chidna, Dasypus, Tal- pa), où les muscles moteurs du bras ont une puissance accrue, el elles donnent à leur humérus un aspect tourmenté très caracté- rislique (fig. 2234). D'autre part, le trajet des nerfs se marque sur l’'humérus par la formation de gouttières ou même d'orifices; tels sont la gouttière radiale, et, du côté cubital, près de l’articu- lation du coude, le trou épicondylien, où passent le nerf médian et l'artère brachiale ; son existence élail très générale chez les Mammifères éleints; il ne se montre qu'exceplionnellement chez l'Homme et manque tout à fait chez les Ongulés, les Cétacés et la plupart des Rongeurs et des Chiroptères ; mais, dans les autres ordres, il est fréquemment pré- sent. Le cubilus s'articule avec l’humérus par une charnière ou lrochlée, qui précise de la façon la plus nelte ses mouvements exclusifs de flexion et d'extension, ceux-ci étant bien limités en arrière par le grand développement de l'olé- crane. Le radius est toujours plus grêle que le cubitus. Les actions musculaires qui ont tordu l'humérus s’exercent aussi sur lui et s'accusent ee par sa position relativement au cubitus, qu'il ie. 2935. — nr d'Échidué (face dor- croise plus ou moins nettement en avant (Æle- sale : — ri,radial et intermédiaire sou- phas, Megatherium, etc.). Cette position croi- dés (seapho-lunaire); €, cubital; p, + , : LS SR Een oies De renier d 206) dite de pronation, qui a pour effet de carpien ; ?, deuxième carpien; 3, troi- ramener la main en avant, est devenue la posi- sième carpien; 4, quatrième carpien; c es . I à V, doigts (Owen). Lion nalurelle chez les Mammifères, et la posi- lion primitive, où les deux os sont parallèles, ne se reprend que lorsque les paumes des deux mains se regardent, comme chez un animal qui grimpe en saisissant les branches entre ses mains. Chez les MoxorrÈèues, le cubitus et le radius prennent une part à peu près égale à l'articulation de la main; chez les Mammifères plus élevés, au contraire, les liens du radius et de la main tendent à prédominer de plus en plus. D'autre part, l'articulation radio-cubitale permet la rotation de cet os, lorsque la main est, concurremment avec la marche, employée à Fig. 2234. — A, Humérus; B, avant-bras et main de Taupe. 340% MAMMIFÈRES d'autres usages, tels que la préhension des aliments (beaucoup de Marsu- PIAUX, LÉMURIENS, INsEcrivorREs, beaucoup de RonGeurs, CarnivorEes); elle arrive à devenir mobile au point que, chez les Singes et chez l'Homme, où son extrémité supérieure est en forme de roue, le radius peut tourner presque complètement sur lui-même à celte extrémité distale, pendant que sa tête inférieure tourne autour du cubitus, et il entraîne ainsi les mouvements de la main, Au contraire, lorsque les mouvements de la main sont limités à la flexion et à l'extension, comme chez les animaux coureurs (LePoribÆ, CaAvuDpæ, Rumi- NanTs, EQuipæ, elc.), l'articulation huméro- radiale prend la forme d’une charnière comme celle du cubitus et la grosseur de l'os tout entier Fig. 2236, — Carpe de Cynocéphale Ba- bouin : , radial; à, intermédiaire: 4, aUgMente sensiblement; ses mouvements sont cubital: p, pisiforme; €, central du alors si intimement liés à ceux du cubitus que carpe: /, 2, 3, 4, carpiens; 2, 14, III. Fee : 1V, V, métacarpiens. celui-ci, passant au second plan, finit par perdre son extrémité inférieure el par se fusionner sur une étendue plus ou moins grande avec le radius (Equinx, CAMELIDÆ). La main a conservé une structure assez primitive. Les trois os de la Fig. 2237. — Squelette de la main, a, chez l'Orang : Db, chez le Chien ; ©, chez le Porc; d, chez le Bœuf: e, chez le Tapir; f, chez le Cheval : — /?, radius; U, cubitus (w/na); À, scaphoïde (radial); B, semi-lunaire (intermé- diaire); C, pyramidal (ulnaire); D, trapèze (1er carpien); Æ, trapézoïde (2° carpien); #, grand os (os magnum), 3° carpien; (,0s erochu ou os hamatum (&° et 5° carpiens coalescents); P, pisiforme: €, os central du carpe ; ML, métacarpe (GEGENBAUR). 1° rangée subsistent ; ils peuvent se souder ou demeurer séparés, sans que cela ail aucune signification généalogique. C'est ainsi que les trois os sont séparés chez les CréODONTES, landis que le radial et l'intermédiaire sont déjà soudés chez les MoNorRÈèMEs (fig. 2335). On les trouve également soudés chez beaucoup d’'Insectivores, chez les RonGeurs, les Pangolins, et chez tous les Carnivores. Le central existe chez les Sarigues, les LéÉMurIENs, les Ixsec- MEMBRES ANTÉRIEURS 3405 rivorEs, les Ronczurs, le Daman, l'Orang, et pendant la période embryon- naire, chez l'Homme. Parmi les os de la 2° rangée, les deux qui se trouvent sur le prolongement du cubitus, sont constamment confondus en un seul os, l'os crochu (hamalum). Gelle fusion constante des deux carpiens cubitaux remonte sans doute aux ancêtres x mêmes des Mammifères; car elle est fixée par la tachygénèse, les deux os ne procédant plus aujourd'hui que d'une ébauche carlilagineuse unique. Fig.2238,— Carpe de Cynocéphale Babouin :— 7, radial ; Fig. 2239. — Main de Myrmecophaga jubata : —R, i, intermédiaire; %, cubital; p, pisiforme; €, central radius; €, cubitus; », radial; à, intermédiaire; €, du carpe; 1, 2, 3, 4, 1°r à 4° carpiens; [, IL, 111, IV, cubital; p, pisiforme; / à 4, 1er à 4e carpiens; / à V, V, métacarpiens. 197 à 5° métacarpiens (d'après Owex). Outre cette soudure, en quelque sorte fondamentale, d’autres soudures peuvent se produire, caractérisant des groupes plus ou moins nombreux de Mammifères. Du côté du cubitus, on trouve toujours un pisiforme, qui peut s’articuler soit avec le cubitus, soit avec l’ulnaire, soit avec les deux; un petit ossicule lui correspond sou- vent du côté opposé (pied bot des Fourmi- liers). Dans les formes plantigrades, il existe géné- ralement cinq métacarpiens, allongés, portant autant de doigts, dont le premier, le pouce, a Th toujours deux phalanges et les autres trois ; ce No (CRE nombre était done déjà fixé chez les ancêtres eubital; à, intermédiaire; s, radial et communs à Lous les Mammifères. Ces doigts ee < . remplissent d’abord tous les mêmes fonctions, du pouce; 77 à ZV, métacarpiens; V, et ils ne subissent dans le membre antérieur D anges (Owen du des aucune modification particulière chez les MoNoTRÈMES, ni chez beaucoup de Marsupiaux (voir p. 3344), les Megalhe- rium et autres Édentés fossiles. Une première modification, peu importante, se rencontre chez les Fourmiliers, et paraît due à la gène apportée à la marche par l'allongement rapide des ongles, dont l'animal se sert pour fouir; la main est articulée de telle façon que l'animal marche sur la tranche extérieure de ses mains, comme cela a lieu pour le pied dans l’une des formes du pied-bot; c’est ici le doigt médian qui est soit le plus gros D. 3406 MAMMIFÈRES (Dasypus), soit le plus long et le mieux armé (Myrmecophaga (fig. ?239). Ce même allongement des ongles, transformés en crochets de suspension, explique que les doigts les plus longs ont seuls subsisté, les autres demeu- rant inutiles, chez les Aï, qui n'ont plus que trois doigts (fig. 2240). et chez les Unau qui n’en ont plus que deux, le 1% et le 4 étant réduits à un méta- carpien rudimentaire et le 5° ayant complètement disparu; ces animaux vivent suspendus aux branches des arbres, le dos en bas. La brièveté constante du pouce plaçait celui-ci dans des conditions favo- rables pour être utilisé d’une façon spéciale chez les animaux arboricoles: il devait, en effet, venir buter incessamment contre les branches que les doigts plus longs saisissaient. Cela était suffisant pour l'écarterde ces doigts, faire acquérir par conséquent à son métacarpien une mobilité spéciale, qui a fini par lui permettre de s'opposer aux autres doigt, et a ainsi trans- e Fig. 2241. — Pied antérieur gauche d'ÆZlephas indi- Fig. 2242. — Pied postérieur gauche d'ÆZlephas indi- cus : — r, radial; à, intermédiaire ; €, cubital; {, 2, 3, cus : a, astragale; ca, calcanéum; s, scaphoïde; €, 4, earpiens; 1, 11, IT, IV, V, doigts (d'après Marsn). cuboïde ; f, 2, 3, cunéiformes ; Z, Z1, 111,1V, V, mé- 9 latarsiens et orteils (d'après Marsa). formé la main en un organe de préhension. C'est ce que l’on observe, pour les quatre membres d’ailleurs, chez les LÉmuRiENSs et, chez les SINGES, pour le membre antérieur seul, chez l'Homme; le pied de ce dernier, toujours appliqué sur le sol, a perdu l'opposabililé, jamais exercée, de son gros orteil ; les quatre autres doigts, généralement utilisés d’une même façon, sont toujours conservés. L’Aye-aye (Chiromys), par une exception unique, présente un autre doigt différencié : le 3° est excessivement grêle et long; l'animal s’en sert pour saisir les insectes dans les fruits, dans les écorces el aussi pour envoyer rapidement des gouttes d'eau dans sa bouche. Mais, si la main fonctionne le plus souvent comme un simple crochet, le pouce peut aussi disparaître (Colobus, Ateles). ne résulte de cette adaptationà la vie arboricole d'autre modification, dans la disposition du squelette de la main. que la direction oblique dela surface d’articulalion du premier mélacarpien sur l'os carpien qui lui correspond. L’allure digitigrade n’entraîne pas non plus, dans le membre anlé- rieur, de modifications bien importantes de la main, caractérisée seulement par l'allongement du métacarpien chez les INsEcrivoRESs, les CARNIVORES et les Ron&eurs, où elle sert encore soit à retenir les proies, soit à porter les aliments à la bouche. Le pouce se raccourcit seulement : il est plus court, MEMBRES ANTÉRIEURS 3407 par exemple, chez les Chiens et les Chats que chez les Ours plantigrades, mais il ne disparaît {out à fait que chez les Hyènes. Le métacarpe se modifie davantage lorsque, l’animal ayant acquis et conservant l'allure digiligrade, il emploie exclusivement, comme consé- Fig. 2243. — Patte antérieure gauche de Palzotherium Fig. 2244. — Patte antérieure d'Orohippus (Évcène crassuin : — t, trapèze; {r, trapézoïde ; go, grand os; onc, os américain). crochu; 2m, 3m, 4m, üm, métacarpiens; p, p', p'", 2 phalanges (Gauprv). quence du régime végélal, ses membres antérieurs à la locomotion : le radius perd alors son mouvement de rotation; de même que le radius et fr. go. ere. Fig, 2245 — Patte anterieure gauche, vue de face et du côté Fig. 2246. — Métatarse de Cheval (face posté- interne, de l'Anchitherium aurelianense : {r, trapézoïde ; rieure), montrant le 3° métatarsien très développé go, grand os; onc, os crochu; 2, 3m, 4m, 2°, 3° et 4° RS et les 22 et 4° métatarsiens rudimentuires, métacarpiens ; D’, p', p'', phalanges (Gaupry), le cubitus, les métacarpiens se pressent les uns contre les autres, perdent toute mobililé relative, et fonctionnent simultanément comme s'ils ne constituaient qu'une même baguette osseuse. Chez les LEeporibæ, les CavupæÆ, les Damans, les Éléphants, tous les doigts subsistent, mais les lrois médians prédominent nettement sur les autres el peuvent même sub- sister seuls chez un certain nombre de Rongeurs. PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 21 Fes MAMMIFÈRES Cette disposition, très répandue, a, dans le groupe des Ongulés, des consé- Fig. 9247. — Carpe du Cheval (pied droit), vue antérieure: —kR, radius: r, radial; ?, intermé- diaire; c, cubital; 2, 2e carpien (trapézoïde), 39 carpien (grand os); 4, 4® carpien (os crochu ou hamatum) ; m,3° méta- carpien (HuxLeY). quences d’une importance particulière. Le redresse- ment des pattes, particulièrement favorable à la course et à la surveillance d’un grand espace, si utiles aux Herbivores, est arrivé à son maximum. L'animal marche en appuyantsur le sol, non plus par une étendue plus ou moins longue de ses doigts, mais par l'extrémité de la dernière phalange (onguligrades), el cette dernière phalange, au lieu d'être plus grêle que les précédentes, s'élargit, au contraire, pour assurer un soutien plus effectif et se couvre d’un sabot (p. 3366). Il peut alors se faire que les trois doigts du milieu pré- dominent (fig. 2243), comme chez les digitigrades, et que, de ces trois doigts, le doigt médian finisse par l'emporter en grosseur et en longueur; l'ongulé est dit alors périssodaclyle et l'on assiste, dans ce groupe, à la disparition graduelle de tous les doigts, sauf le médian. Un certain nombre de ParæorHeruDx el les Tapirs actuels {fig. 2231, e) ont encore quatre doigts bien développés : le plus long est le 3°; le 2° et le 4° sont . presque égaux; le 5° est le plus petit. Cette disposition de la patte du Tapir se retrouvait chez le pelit Orohip- pus {fig 2244), ancêtre du Cheval américain; chez le Mesohippus, le 5° doigt élait remplacé par un stylet dépassant le milieu du 2° métacarpien; chez le Hiohip- pus américain et l’Anñchitherium européen (fig. 2245), le stylet devient rudi- mentaire et disparaît même en général au membre antérieur ; ilmanque aux qualre membres du Prolohippus; toutes ces formes n'ont par suile que 3 doigts dont les 2 latéraux plus petits et n'alteignant pas le sol. La même palte se retrouve chez l'Hipparion d'Europe et les Rhinoceros ; chez le Pliohippus, les deux doigts latéraux ne sont plus représentés que par leurs métacarpiens, sous forme de longs stylets, qui n'onteu qu'à se raccourcir légèrement pour donner la patte des Chevaux actuels (fig. 2246); il n’est, d’ailleurs, pas rare de voir l’un des doigts latéraux, ou même tous les deux, chez les Equins actuels, se compléter comme chez l'Hipparion. Ces modifications du métacarpe entraînent natu- rellement des modifications dans le carpe qui tend à se consolider : tous ses os prennent, chez le Cheval, la forme de disques sensiblement de même épaisseur, distribués en deux rangées très régulières (fig. 2247). Des 3 os de la première rangée, le radial est le plus large; dans la seconde, le 3° carpien soutient com- ‘ \ Fig. 2248. — Pattes antérieures gauches : À, d'Ayæmoschus; B, de 7ragulus nanus : — C,os erochu; G, grand os; 2, 3, 4, 5, métacarpiens et doigts (Gaubry), plètement à la fois le radial et l'intermédiaire, solidement maintenus par MEMBRES ANTÉRIEURS 3409 cette sorte de plateau. Cette disposition n’est pas encore ébauchée chez le Tapir, dont les os du carpe, irrégulièrement polyédriques, sont disposés en mosaïque; dans les deux cas, on ne dis- tingue pas de central. Dans une autre série, il n’y a pas trois doigts prédo- minants, mais deux seulement, el ces deux doigts sont alors égaux entre eux, les doigts latéraux étant plus pelits:; ce pied fourchu, comme on dit vulgairement, carac- térise les Arliodactyles, où Bisulques. Le terme inférieur de celte série est offert par le pied des Hippopotames, pourvu de 4 doigts presque semblables, et appuyant égale- ment sur le sol. De ces quatre doigts, les deux latéraux se raccourcissent et cessent de toucher à terre chez les SuibÆ, mais ils sont encore complets (fig. 2237, c); les os du carpe sont encore irrégulièrement polyédriques el ceux de la deuxième rangée alternent sensiblement avec ceux de la première. On retrouve à peu près la même disposition chez les Cænolherium éocènes et elle se conserve même ‘ chez les Hyæmoschus actuels (fig. 2248 A). Chez les Moscur- Ÿ DÆ (fig. 2249) et les TraGuLinx (fig. 2248 B), les 3° et4° méla- carpiens sont soudés en un os unique, le canon, sur lequel une goultière médiane indique encore la dualité primitive. pis. 9240. — Extrémité Cette disposition se conserve chez tous les autres Rumi- antérieure de oschus nanls ; les 2° et4° mélacarpiens, complets chezles Moschide, a forme; », radial; à, cessent de développer soit leur partie médiane, soit leur "rm: etui partie inférieure {Mouton, Cervus elaphus), soit leur partie piens coudes tb diet supérieure (Cervus capreolus)ou disparaissent (fig. 2237, d). pr de Il persiste en outre assez souvent des rudiments de l'extrémité hbre des doigts, parfois même les 3 phalanges (CERvIDÆ), mais, plus souvent, des parties incomplètes de celles-ci. Chez les seuls GIRAFFIDÆ et CaueLipÆ, toute trace de doigts latéraux a disparu chez l'adulte. Encore, les GirarripÆ ont-ils, au haut du canon, des traces des mélacarpiens latéraux soudés avec lui; la réduction est Loul à fait complète chez les Camerinx, dont le canon ne présente même plus que des traces de la goutlière médiane à son extrémité inférieure. Cette réduction avait été déjà réalisée, dès la période éocène, chez des Artiodactyles, appartenant à une série toute autre que les Ruminants,les Anoplotherium et les Xiphodon. Dans cette série, en effet, les os du carpe conservent la dis- position primitive, dans laquelle les métacarpiens restent en face de leurs carpiens respectifs, ce que Kowalevsky a dési- gné sous le nom de réduction inadaptative ; au contraire, dans Fig. 2250. À 3 ; Pied de Pœas, Celle qui conduit aux Ruminants, ils se modifient dans un sens analogue à celui qu’on observe chez les Équidés, c’est- a-dire que les métacarpiens principaux III et IV s’élargissent à leur extré- 3410 MAMNMIFÈRES mité supérieure, pour prendre insertion, non seulement sur leurs carpiens respeclifs, mais sur les carpiens voisins, le carpe gagnant ainsi en stabilité. C'est le lype de réduction adaptative, réalisé chez tous les Artiodac- tyles actuels; les os d'une même rangée arrivent à être de même hauteur : ceux de la l'° rangée sont plus hauts que larges; ceux de la 2° rangée sont en forme de disques; l’os crochu (4° et 5° carpiens) et le grand os (3° car- pien), sensiblement de même diamètre, soutiennent chacun deux des os de la 1° rangée, tous les deux contribuant à soutenir l'intermédiaire (semi- lunaire). Le squelette des ailes d’une Chauve-Souris (fig. 2251), ne diffère de celui d'une main ordinaire que par l'extrême allongement des métacarpiens el \ Fig. 2251 — Squelette de Pferopus : — St, sternum; CL, clavicule; Se, omoplate; 77, humérus; 2, radius; ? U, cubitus; D, pouce; ZI, iléon; P, pub:s; /s, ischion:; #e, fémur; 7, Tibia; #°, péroné (d'après Owen, mais un peu modifié). des phalanges ; la prédominance appartient aux métacarpiens ? à 4 chez les Chauves-Souris Insectivores et, chez les Chauves-Souris Frugivores, à la phalange moyenne qui va en s'amincissant à son extrémité et parfois ne porte de 3° phalange qu'au 3° doigt. Parmi les Mammifères nageurs, les PHoques et les SIRÉNIENS ne pré- sentent d'autre modification importante qu'un raccourcissement de l’humérus, du radius et du cubitus; les doigts, restés complets (fig. 2252), demeurent seulement cachés sous les tissus. Il en est tout autrement chez les Céracés. Tous les os des membres sont liés entre eux, de manière à ne pouvoir effectuer aucun déplacement relatif ; l'articulation de l'épaule est seule mobile (fig. 2253); l'humérus, le radius, el le cubilus sont extrêmement raccourcis; le carpe est encore plus ou moins ossifié chez les Céroponres; il demeure cartilagineux chez les BaLænibÆ ; les 3 pièces de la première rangée sont généralement conser- vées; celles de la 2° rangée varient beaucoup de grandeur et de nombre; toutes ces pièces sont immobiles, ainsi que celles de la main, caractérisée CEINTURE PELVIENNE 9411 par une multiplication des phalanges, qui atteint son maximum chez les Dauphins, et porte principalement sur le doigt médian. Il s'ajoute quelquefois aux doigts des ossifications tendineuses, qui ont été prises pour des doigls supplémentaires rudimen- aires; mais ces os sésamoïdes n'ont aucune importance morphologique, Des os de ce genre peuvent acquérir une existence cons- Lante : tel est l'os en forme de faucille qui se développe sur le bord interne de la main de la Taupe (Hg. 2234 B). Il arrive parfois cepen- dant qu'un doigt se dédouble, ainsi qu'on le voil parfois chez l'Homme, notamment pour le pouce; celle polydactylie ne constitue nullement un retour vers un caractère ances- tral; c’est un simple accident morpholo- gique (ANTHONY). Ceinture pelvienne. — Le bassin des Mammifères est composé des éléments habi- tuels : zlion, ischion, pu- bis, issus eux-mêmes d'une ébauche carlilagineuses commune. Ces trois os demeurent assez long- temps indépendants, sur- Fig. 2252. — Main d'Otarie : diaire et radial soudés; €, eubital ; p, pisi- forme: 1,2, 3, 4, carpiens ; Z, 11, 111,1V, V, métacarpiens (DE BLAINVILLE). — ri, intermé- Fig. S 2953. antérieur de Balæno- ptera rostrala; — h, — Membre humérus; €, r, radius ; eubitus : a, apophyse olécranienne ; &, carpe; D, phalanges (van Be- NEDEN et Paul GEr- VAIS). tout chez les MoNoTRÈMES; mais ceux d'un même côté finissent loujours par se souder en une pièce osseuse unique, l'os innominé, os coxal, os iliaque, ou os du bas- sin, percé d'un vaste foramen obluralum, compris entre le pubis et l'ischion. Les deux pubis et les deux ischions symétriques s'unissent sur la ligne médiane (symphyse ischio-pubienne) chez les Monorrèmes, les MarsuPpraUx, beaucoup de RonGeurs, la plupart des Oxcurés et des Carnassiers; les deux pubis s'unissent seuls chez Îles Lémuriens, les Singes, l'Homme et un certain nombre de Rongeurs et de Carnassiers ; chez les Inseclivores et les Chiroptères, les deux pubis sont simplement unis par un ligament qui peut atteindre une assez grande longueur (Erinaceus), surtout chez les femelles, où cette disposition estévidemment favorable à la gestation et à la parturition. L'acélabulum (cavité cotyloïde) demeure perforé chez les Monotrèmes, comme chez les Reptiles. L'orientation relative des trois pièces osseuses du bas- sin est caractéristique chez les Mammifères. Tandis que, chez les Repules, 3412 MAMMIFÈRES le pubis et l'ischion sont placés au-dessous de l'ilion, comme s'ils lui étaient suspendus, et qu'ils conservent celle position chez les Oiseaux, où ils se bornent à s’allonger en arrière parallèlement à lui, ils se fixent, chez les Mammifères, à la partie postérieure de cel os, qui est ainsi placé au devant et non au-dessus d'eux. Le bassin prend alors une forme allongée et semble divisé par l'acélabulum, non plus en une partie dorsale et une partie ventrale, mais en une parlie antérieure et une par- ie postérieure. Ce bassin allongé s'articule avec la colonne vertébrale de manière que son grand axe forme avec l'axe de celle-ci un angle très variable. Lorsque cet angle, d'ailleurs toujours aigu en arrière, est assez ouvert, l'ion ne s'articule qu’à deux vertèbres; mais, à mesure que l'ouverture de l'angle diminue, et que le bassin se rapproche du parallélisme avec la colonne vertébrale, un nombre croissant de vertèbres sont incor- porées dans la région sacrée, d’au- lant plus que lorsque le parallé- lisme est atteint (Phascolarctus), l'ischion lui-même arrive à la colonne vertébrale (Phascolomys, EDEenTaATA). Fréquemiment alors, les vertèbres intéressées se soudent en un seul os, le sacrum. Le paral- lélisme se retrouve aussi chez les Singes et coïncide, chez les formes inférieures de ces animaux, avec une grande étroitesse du sacrum et de l'ouverture du bassin, qui prend ainsi une forme très allon- gée ; le contraste est frappant avec Fig. 2954. — Squelette de Gorilla gina : — SL, sternum ; Se, omoplate; Ac, acromion; Pe, apophyse coracoïde ; CT, clavicule; A, humérus; À, radius; U, cubitus; la largeur et la forme évasée du Os, sacrum; Z/, iléon; Zs, ischion; P, pubis; #e, fémur; Pa, rotule; 7, tibia; #, péroné; C, calea- bassin des Singes Anthropoïdes et néum; À, astragale. Ë de l'Homme. La soudure de ces bassins avec la colonne vertébrale est due à une ossification des ligaments ischio-sacrés. CEINTURE PELVIENNE 3413 Les formes diverses du bassin et son inclinaison variée ont sans doute pour origine les différences d’allure et d’attitude des animaux. La soudure du bassin et de la colonne vertébrale s'établit chez les Maramifères qui se sont, pour ainsi dire, affaissés entre leurs pattes et sont ainsi revenus, en quelque mesure, à l'attitude des Rep- liles. de même que la forme évasée du bassin de l'Homme est liée à son allitude verticale. Avec la disparition des membres postérieurs, le bassin s’atrophie chez les Siréniens et chez les Célacés. Chez l'Halitherium, un maxil- Max, Feet T!. fémur et Lihia rudimentaires iultermaxillaire : : Ima, Pa, panuétal; 49, frontal B, bassin rudimentaire ; H, humérus: S4; squamosal : Fig. 2255. — Os du bassin et rudiment du membre pos- térieur de Balænoytera Sibbaldii. fémur rudimentaire s'articule avec le rudiment du bassin; il n'existe plus chez les Siréniens et les Cétacés que deux baguettes indépendantes de la colonne vertébrale et qui représentent deux pubis rudimentaires, auxquels se relient, chez les Baleines, un rudi- ment de fémur (fig. 2255) et un rudi- ment encore plus pelit de Libia. Le bassin des Monotrèmes el des Marsupiaux porte, fixés sur le pubis, près de la symphyse, deux os diver- gents, les os marsupiaux, ou épipubis, qui sont des formations tout à fait indépendantes du bassin proprement dit, et rappellent la dernière pièce parasternale des Sphenodon et des Crocodiliens; elles résultent de l’ossi- ficalion des tendons musculaires qui se fixent sur le pubis et qu'on retrouve chez le Chien; ces os sont rudimen- aires chez les Thylacynes (1). Se, omoplate ; Co, condyle de l'oceipital : St, slernum, uni seulement à la première côte ; L, lacrymal ; J', jugal ; (d'après Escanicar et RernnaRDr). Fig. 2256. — Squelette de Balæna mystiretus. — Ocs, occipital ; laire ; (4) G.-B. Howes, On the Mammalian pelvis with special reference to. the young of Ornilhorhynchus. Journal of Anat. and Physiol., vol. XVII, 1896, — R. Wiversurim, Die Phylogenie der Beutelknochen. Zeitsch. f. w. Zoologie, Bd. LIIT, 1892, suppl. 3414 MAMMIFÈRES Membres postérieurs. — Les considéralions générales développées p. 240?, relativement aux membres antérieurs des Mammifères, s'appliquent en grande partie aux membres postérieurs; ceux-ci cependant présentent toujours une adaptation plus étroite à la locomotion, ont plus d'efforts à faire et présentent aussi un développement plus considérable. Au tro- chanter latéral, qui s’est déjà développé sur le fémur des Reptiles et qui constitue le grand trochanter, s'ajoute, en général, un pelil trochanter, silué en arrière de l’os el sur sa ligne médiane; chez les SUBONGULÉS, quelques Édentés, les Équidés, il s'y ajoute également du côté externe et vers le milieu de la longueur de l'os un 3° trochan- ter (fig. 2257, a) qui est énorme chez les Dasypus. A son extrémité inférieure, le fémur présente lou- jours deux saillies arrondies, auxquelles correspon- dent deux cavités articulaires du Libia. Entre ces deux condyles, vient, en avant, se placer un os sésamoïde en forme de disque el qui ne s’est pas rencontré jusqu'ici, la rotule : elle occupe, dans l'articulation du genou, la même posilion que Folécräne dans celle du coude, mais demeure toujours indépendante; la rotule se développe dans l'épaisseur du tendon, qui la relie au tibia. Présente chez les Monotrèmes, elle offre chez les Marsupiaux des degrés de développe- ment très variables. Le tibia continue à être l'os principal de la jambe ; il est dilaté à ses deux extrémités par lesquelles 1l s'articule au fémur d'une part, à l’astragale de l'autre. Le péroné est à peu près exclus de Loute artlieu- RE NS Diet lalion avec le fémur. Son extrémilé supérieure pré- val : — «, 3° trochanter. sente, du côlé externe, chez les Monotrèmes, une apophyse montante longuement dilatée au milieu, le péronécranon, qui est représentée chez les Marsupiaux par un os indé- pendant, souvent assez développé (Phascolomys). Chez ces Mammifères primilifs, le péroné s'articule encore avec l’astragale et un pelil fibulaire, et garde encore une assez grande indépendance (Hypsiprimnus, Chœæro- pus). Il prend eucore part à l'articulation du pied chez l'Homme, où son extrémité inférieure constitue la malléole externe, ou cheville, Landis que la tête du tibia constitue la malléole interne; mais, à mesure que l'adaptation à la course et au saut devient plus étroite, que les mouvements de laléra- lité ou de torsion du pied deviennent plus limités, le péroné est peu à peu exclus de l'articulation du pied : son extrémité inférieure s’'atrophie et 1l finil par se souder au libia (Gerboise). Dans le tarse, le tibial et l'intermédiaire se soudent pour constituer un seul os, l’astragale; le fibulaire forme le calcanéaum ou os du talon. L'astragale présente une apophyse verticale saillante, taillée en poulie chez les Mammifères coureurs ou sauteurs, plus arrondie chez les autres, par MEMBRES POSTÉRIEURS 3415 laquelle elle s'articule avec le Ubia; le calcanéum s'allonge, au contraire, en arrière, pour former Île talon, d'autant plus que les mouvements du pied sont plus rapides et plus étendus. Le central persiste; il constitue un disque affleurant au bord interne du pied, plus ou moins concave en arrière, verlicalement placé entre l'astragale et les trois cunéiformes (1°", 2° et 3° Larsiens), qui appartiennent à la 2° rangée; de même, le calcanéum s'arli- cule avec le cuboide, qui résulte de la fusion des 3° et 4° larsiens. L'astragale et le calcanéum prennent un développement parfois énorme (Tarsiers). Lorsque les doigts sont au complet, les (rois cunéi- formes portent chacun le leur; le 4° doigt s'appuie à la fois sur Î: 8° cunéi- : forme et sur le cuboïde, qui porte éga- pis 9258. piea aide ae, raenlet lement le 5° doigt. Lorsque le nombre : calcanéum; f-4, premier-quatrième tarsiens; s, - RTE 2 : os surnuméraire portant l’ergot; I-V, doigts des doigts diminue, il se produit dans (Owex). le tarse quelques modificalions corré- latives, consistant soil dans la soudure de certains os du tarse, par exemple le cuboïde et le naviculaire, les 2° el 3° cunéiformes (RumiNaNTs), soit dans la soudure de quelques-uns de ces os avec les mélatarsiens (PARESSSEUx), soit dans des chan- = gements de forme et de disposition des os (1). é Les Monotrèmes actuels élant des animaux, -@ pour ainsi dire, rampants el plantigrades, leurs pieds ont presque conservé le type primitif. Il en est de même chez les Marsupiaux plantigrades et à ji a Fi 6 és ER pentadactyles. Déjà cependant, chez les Marsu- _ ir piaux arboricoles (Didelphys, Phalangista), le EL.» pouce s'articule latéralement au cunéilorme cor- respondant et devient ainsi opposable aux autres .. doigts; la même disposilion donne, parmi les (TN aa : ra à : Mammifères Placentaires, le pied préhensile des é:] LÉMURIENS et des Singes, dont les phalanges se courbent souvent en arc par suite de leur Fig. 2259. — Tarse de Cheval : — ca, calcanéum; a, astragale; eu, eu. AdaPlalion aux branches des arbres qu'ils sai- boïde; s, scaphoïle; c, 3° tarsien. sissent habituellement (Orang); elles contrastent ainsi avec les brèves et droites phalanges du pied de l'Homme, simple organe de sustentalion. L'arliculation latérale du 1°" doigt se retrouve encore dans l'embryon humain. (1) BAUER, Bemerkungen über den Astragalus und den Inlermedium Tarsi der Säugethiere Morph. Jahrb. Bd. XI, 1885. — 14. Zur Morphologie des Tarsus der Säugelhiere. Ibid, Bd. X. — J.-V. Boas, Der Melalarsus der Widerküuer. Ibid. Bd. XVI. — G. Tornier, Die phy- logenese des lerminalen Segmentes der Säugetier-Hintergliedmassen. Ibid. Bd. XIL. 3416 MAMMIFÈRES Bien plus importantes sont les modifications que l’on observe dans une autre série de Marsupiaux, où les doigts latéraux se réduisent successive- ment au profit des doigts médians pour des raisons exposées p. 3346. Le terme de ces réductions est offert par les Kanguroos, dont les 2-:et 3 doigts sont lormés du métatarsien el de trois phalanges extrêmement grêles et qui demeurent cachées sous la peau, le 4° doigt étant au contraire extrêmement puissant et le 5° assez bien développé, mais beaucoup plus petit cependant que le 4. La réduction du nombre des doigts du pied que nous avons signalée chez les CARNASSIERS et qui est poussée plus loin chez les Rongeurs (Cavupæ, Dipus, elc.), n'entraîne pas avec elle de bien grandes modifications du squelette. Celles que présente le pied des Ongulés sont de mème nalure que celles que présente la main de ces animaux. Système musculaire : Muscles de la tête. — La précision avec laquelle fonctionne la mandibule des Mammifères dans l'acte de la masli- calion, qui est propre à ces animaux, a déterminé, dans les muscles qui la meuvent, une individualisation beaucoup plus nelte que chez les autres Ver- tébrés. £ Le plus superficiel de ces muscles est le masséler, qui s'insère, comme chez les Sauriens, sur l'arcade zygomatique et sur la surface externe de la mandi- bule; ses faisceaux médians se confondent avec ceux du muscle temporal auquel il est super POsÉ; quand l’arcade zygomatique est faible, comme chez les CHiroPrères, il s’insère sur un ligament tendineux. Le muscle temporal s'insère sur presque toute la surface de la fosse tem- porale, d'une part, el sur la face interne de l'apophyse coronoïde, d’autre part. Il y a une sorte de balancement entre son degré de développement el celui du masséter. Il est peu développé chez la plupart des RonGeurs ; en revanche, le masséler de ces animaux est énorme: il peut se diviser en trois branches et s'étendre même sur le maxillaire supérieur ; c’est ce qui a lieu pour les Subongulés, chez qui il détermine un élargissement considé- rable du trou sous-orbitaire dans lequel il pénètre. Au contraire, chez les INsecrivores, les CHiIROPTÈBES, les CaRNASSIERS, c’est le temporal qui pré- domine, à ce point que, chez beaucoup de ces derniers, les limites de sa sur- face d'insertion sur le crâne sont indiquées par une crête saillante que l’on retrouve chez les Singes Anthropoïdes el qui est remarquablement développée chez les Gorilles mâles. Son développement est faible chez les herbivores, et surtout chez les Épenrés et les MonorrÈmes, où la mastication est à peu près nulle; il arrive même (Myrmecophaga) à se confondre totalement avec le masséter. Des apophyses ptérygoïdes du sphénoïde partent deux muscles : les pléry- goïdiens externes et les plérygoïdiens internes qui sont confondus chez le Daman. Ces deux muscles, qui vont s’insérer d'autre part à la face interne de la mandibule, président aux mouvements de latéralité de celle-ci; ils sont, en général, à peu près également développés; l’interne prédomine cependant SYSTÈME MUSCULAIRE : MUSCLES DE LA TÊTE 3417 chez beaucoup de Ronceurs et chez les herbivores; il fournit un faisceau qui va se fixer sur le marteau de l'oreille moyenne et fonctionne comme un tenseur du tympan. À ces muscles s'ajoute enfin le muscle mylo-hyor- dien, qui s’insère sur l'os hyoïde, d’une part, et, d'autre part, sur la face interne de la mandibule, dans la région des molaires. Ce muscle représente la partie antérieure du constricteur superticiel des branchies, qui dépend, chez les Sélaciens, du domaine du facial, et il est probable que, chez les Mammifères, il est innervé, en réalité, par une branche de ce nerf, qui s'est au préalable unie au trijumeau. Le muscle abducteur de La mandibule, qui appartient au domaine du facial, se fixe, d'une part, soit directement sur le crâne, soil sur son apophyse para- occipitale (UNGULATA), d'autre part, près du bord postérieur el inférieur de l’angle de la mandibule. IlLest simple chez les MoNorRÈMEs, les MARSUPIAUX, les Carnivores et beaucoup d'Ongulés; mais des fibres empruntées au mylo- hyoïdien, appartenant au domaine du trijumeau, el qui ont pris une direc- tion longitudinale, constituent un ? muscle, vers lequel il envoie un tendon sans cesser pour cela de s’insérer sur la mandibule (Æquus). Peu à peu, la partie de l'abducteur comprise entre la mâchoire el ce Lendon disparail ; le tendon lui-même arrive à s’insérer sur l'os hyoïde et le muscle primiuif est remplacé par un muscle digastrique, dont le ventre postérieur issu de l'abducteur de la mâchoire, va du crâne à l'hyoïde, el le ventre antérieur, issu du mylo-hyoïdien, de l'hyoïde à l'angle de la mandibule. Chez beau- coup de Singes, les deux tendons terminaux du ventre postérieur s'unissent en avant de l'hyoïde. Chez les MoxorRÈmess, il existe encore un muscle qui rappelle par sa disposi- tion le sphincter cotli. [se compose, chez l’Ornithorhynque, de faisceaux mus- culaires transversaux qui s'entrecroisent le long de la ligne médiane ventrale et ne dépassent en avant l'angle de la bouche que pour ébaucher autour de celle-ci un muscle buccinateur. Chez l'Échidné, le buccinateur se précise davantage et d'autres faisceaux se détachent des faisceaux transversaux, pour se rendre à diverses régions de la face, autour de l'œil, ou vers la poi- trine, sur le devant de laquelle ils s'entrecroisent en formant une couche épaisse, dont les fibres dorso-ventrales enveloppent les régions scapulaires et les membres antérieurs. Chez les autres Mammifères, ce système musculaire s'étend de plus en plus en dehors de la région hyoïdienne (1. Sur le cou, la nuque, diverses parties du crâne, autour des veux, du nez, de la bouche, ses diverses parties se différencient de plus en plus en muscles spéciaux, à mesure que son extension devient plus grande, de telle facon que la plus grande partie des replis tégumentaires dont la face est si abondamment pourvue, lui doivent leur mobilité. La région du cou, la plus ancienne de tout cet appareil mus- eulaire, est celle où il a conservé les dispositions les plus primitives. Les fibres musculaires y acquièrent cependant une direction oblique et la direc- tion des plus profondes croise celle des plus superficielles, de telle façon que (1) X. Ragu, Ueber die Melamerie des Wirbelthierkopfes. Verhandi. d. anat. Gesellsch. BÜSaNTE 3418 MAMMIFÈRES la couche, primitivement unique, de fibres transversales annulaires se décompose en deux couches de fibres obliques. La couche superficielle est la plus développée ; elle s'étend en arrière, sur les côtés du cou, en avant, sur la face, où elle forme le m. sous-cutané de la face (platysma myodes); les faisceaux de la couche profonde s’élendent du sternum jusqu’à la face, et constituent, à proprement parler, le sphincter colli, correspondant seule- ment à une parlie de celui des Reptiles et des Monotrèmes. Du plalysma et du sphincler colli dérivent respectivement, par différenciation successive, les muscles spéciaux supertficiels elles muscles spéciaux profonds de la face et du cou, muscles qui caractérisent à un si haut degré les Mammifères et donnent à leur physionomie celle variélé d'expression qui atteint à son maximum chez l'Homme (1). Parmi les premiers, le sous-culané du cou se divise en une région posté- rieure à l'oreille, formant le m. auriculo-occipilal, el une région antérieure, s’élendant sur la mandibule et sur la face. Le m. auriculo-occipital se divise déjà, chez les Lémuriens, en un #. auriculaire postérieur el un m. occipilal. Les fibres de l’occipilal se disposent obliquement sur le derrière de la tête; celles de l'auriculaire postérieur, moins obliques, fournissent au pavillon de l'oreille sa musculature postérieure. D'abord mal défini chez les Lému- riens, ce dernier s’individualise chez les Mammifères où le platysma s’est atrophié sur la nuque, comme cela a déjà eu lieu chez beaucoup de Singes Catarhiniens; il se divise enfin en plusieurs assises, dont les fibres s'orien- tent de manière à former plusieurs muscles distincts, chez les Mammifères à grands pavillons auditifs. Parmi ces muscles, les uns rattachent le pavillon au crâne, d'autres sont propres à sa surface, sur laquelle ils peuvent déter- miner la formation de plis caractéristiques (Chiromys et autres LÉMURIENS, CHIROPTÈRES). Le plalysma forme d'abord sur la face une couche musculaire continue ; ses fibres prennent graduellement, à mesure qu'elles se rapprochent des organes, des orientations particulières, sans constituer pour cela des muscles spéciaux nellement délimilés (LémMurIENS et autres Mammifères infé- rieurs). La partie principale de cette couche constitue le mn. sous-culané de la face, dont la région supérieure, s'étendant de l'oreille au bord supérieur de l'orbite, peut être désignée sous le nom de 77. orbilo-auriculaire. Les fais- ceaux qui se fixent sur le pavillon de l'oreille prennent déjà, chez les LÉMURIENS, une direction autre que celle des faisceaux de la région supra- orbilaire : ils forment ainsi un m. auriculaire supérieur. Les faisceaux anté- rieurs, qui ont conservé leur direction primitive vers l'orbite, forment le m. auriculaire antérieur. Les faisceaux de la région orbitaire s’étalent sur le front, pour consliluer le m. frontal. À mesure que la voûte cranienne devient de plus en plus convexe, le muscle prend une importance et une (1) G. Ruce, Die Ilautmuskelu der Monotremen.. Zool. Ergebn, Forschungsreise austral. Semon, { Il, 1895. — Id. Ueber die Gesichtsmuskulatur der Halbaffen. Morpholog. Jahrb. Bd. XI, 1886. — Id. Untersuch über die Gesichismuskulatur der Primaten. Leipzig. — Id. Die von Fasciale innervierlen Muskeln eines jungen Gorilla. Morph. Jahrb, Bd. XII, 1887. SYSTÈME MUSCULAIRE : MUSCLES DE LA TÊTE 5419 individualité plus grandes; chez les Lémuriexs et la plupart des Sincrs, il s'étend jusqu'à l'occipital, auquel il peut même se fixer par une mince bordure conjonclive, qui, s'unissant, chez les Singes Anthropoïdes el surtout chez l'Homme, à la peau du crâne, devient le casque aponévro- tique. La région immédiatement inférieure du m. sous-culané de Ja face, région qui est la plus large, forme le m. auriculo-labial superieur, qui se dirige en partie vers la fente buccale, en partie vers les yeux, et pénètre jusque dans les paupières. Un faisceau du premier groupe, se fixant à l'os jugal, devient le m. zygomalique, lrès développé chez beaucoup de Singes. Les faisceaux quientourent les yeux arrivent jusqu'à l'angle des paupières, où ils se fixent et deviennent le m. orbiculaire des paupières qui recouvre en partie le m. orbito-auriculaire. Des faisceaux de fibres se détachent de la région moyenne de cet orbiculaire, pour descendre le long du nez jusqu'à la lèvre supérieure, se fixer en différents points de la mâchoire supérieure et fournir ainsi le m. élévateur des ailes du nez el de la lèvre supérieure, dont les deux parties se scinderont plus tard. La région du platysma qui demeure en dehors du m. sous-culané de la face et occupe la région de la mandibule donne, à son tour, naissance au m. mentonnier {m. mentalis) et au m. carré de la lèvre inférieure. Les fibres de ces muscles se fixent sur la mandibule; celles du premier rayonnant ensuite sur le menton, landis que celles du second pénètrent de chaque côlé dans la lèvre inférieure. Le sphinctercolli présente, chezles Lémuriens et les Ouistitis(Arctopithecus) un grand développement dans la région du cou. Les seuls faisceaux qu'il envoie à la face, chez les SinGes, sont des faisceaux qui se dirigent vers la mandibule et se recourbent autour de la fente buccale, pour consliluer le m. orbiculaire des lèvres. Une portion de ces faisceaux, se fixant à la mâchoire supérieure, représente le m. canin; une autre portion, se diri- geant vers la face dorsale du nez, forme le m. nasal el peut pénétrer (Léuu- RIENS) jusque dans la paupière inférieure, à qui elle fournit un dépresseur. Il est probable que du nasal dérivent, en partie, les muscles du groin des Porcins, du museau mobile des Musaraignes et des Taupes, de la trompe des Tapirs et de certains Phoques, muscles qui atteignent un si haut degré de complication dans la trompe des Éléphants; mais d'autres muscles de la face, et notamment de la lèvre supérieure, pourraient prendre également une part à la formation de celle-ci. Des angles des lèvres, des faisceaux, partant de lorbiculaire, vont s'insérer au bord inférieur de l'orbite et forment l'élévaleur propre de la lèvre supérieure (m. maxtllo-labialis). Des parlies latérales du canin ou de l'orbiculaire (LéMuriENS) partent, d’autre part, des faisceaux qui traversent le plalysma de la lèvre inférieure, se fixent sur Ja mandibule et forment le m. {riangulaire. Enfin, des faisceaux détachés de l’orbiculaire et qui forment une couche immédiatement au- dessous de la muqueuse des joues, constituent le m. buccinateur, à la for- mation duquel une partie du canin peut aussi prendre part (Lepilemur nigricans). Ce muscle prend un grand développement chez les SINGES, où 3420 MAMMIFÈRES il peut se décomposer en plusieurs couches, et où il contribue à former la paroi des abajoues. Muscles du cou. — Au domaine du nerf pneumogastrique se rattachent le trapèze et le sterno-cléïdo-masloïdien. qui n’est qu'une partie différenciée du trapèze primitif des Vertébrés inférieurs. Le {rapèze prend, chez les Mammi- fères, une extension exceptionnelle. Ses Insertions proximales arrivent sur le crâne jusqu'aux apophyses mastoïdes et descendent des apophyses épineuses des vertèbres cervicales, auxquelles elles se lient par le ligament nuchal, sur les vertèbres dorsales, tandis que ses insertions distales gagnent l’épine de l’omoplate, l’acromion, la clavicule et même le sternum. Il se divise assez fréquemment en une région antérieure et une région postérieure, et présente de nombreuses différenciations chez les INsscTIvoRESs et les CarNas- sers. La portion de ce muscle qui s'insère, d’une part, sur le sternum et les clavicules, d'autre part, sur les apophyses mastoïdes, constitue le m. sterno-cléido-mastoïdien, susceptible de se subdiviser lui-même chez les Ongulés. Une partie de ce muscle disparaît avec la clavicule. Muscles du tronc. — Les couches superficielles des muscles dorso- latéraux des Mammifères se fusionnent pour former des bandes musculaires allongées, dont l’origine métamérique n’est plus guère accusée que par leurs inserlions, tandis que les parties profondes conservent les divisions initiales des muscles courts mélamériques (interspinaux, intertransver- saux). C'est ainsi que des bandes latérales forment le m. splenius, déjà pré- sent chez les MonorrÈmes, absent chez les CÉTACÉS, qui s’insère sur les côtés du crâne el sur la portion costale des apophyses transverses des vertèbres cervicales, et ne se relie aux apophyses épineuses que par l'intermédiaire de l’'aponévrose superficielle ; il se continue par l'r/10o-costal, qui va des côtes à l'ilion. En dedans du splenius, un autre muscle, le longissimus, s'étend de la tête à la région lombaire, où une partie de ses faisceaux s'attache à l’apo- névrose superficielle, et, par là, aux apophyses épineuses. La différenciation de ces muscles n'empêche pas la conservation, avec ses dispositions carac- térisliques, du m. transverso-spinal, dont la partie antérieure et super- ficielle forme le m. sacro-spinal, et la partie profonde le m. multifide (pec- tineus); à ses dépens, se constitue également le mn. spinal. Les faisceaux très allongés de ces muscles partent, pour le premier, de la tête, pour le second, de la deuxième vertèbre cervicale, et s'étendent jusqu’au sacrum. Entre la première vertèbre cervicale et le crâne se différencie la muscula- ture qui détermine la rotation de la tête et qui comprend, de dehors en dedans : un m. oblique supérieur, un m. oblique inférieur, et, entre eux, les m.grands droits et un des petits m. droits; enfin, au-dessus des autres et tout près de la ligne médiane, le cordon, presque rectiligne, qui constitue le m. drott supérieur {spinalis capiltis). Les muscles d’origine hypobranchiale conservent, chez les Mammifères, à peu près les dispositions qu'ils ont acquises chez les Batraciens. Le genio- hyoïdien s’est peu modifié; le génto-glosse et l’hy-poglosse, qui en sont issus, * MUSCLES DU TRONC 3491 se sont localisés dans la langue, et sont désormais innervés par un nerf spinal, le ». grand hypoglosse. L'omo-hyoïdien présente de nombreuses variations, se fixant tantôt sur le coracoïde (Ornithorhynchus), lantôt sur l’aponévrose (Ruminanrs). Le m. sterno-hyoïdien peut élendre son insertion postérieure jusqu'à la elavicule; il envoie souvent au carlilage thyroïde des faisceaux, dont la couche profonde peut former un muscle spécial, le /». slerno-thyroïdien, se continuant en m. {hyro-hyoïdien et représentant avec lui le sterno-hyoïdien profond des Batraciens. Chez l'Échidné et les Fourmiliers, dont la langue acquiert une extraordinaire protractilité, 1l se différencie, aux dépens du m, sterno-hyoïdien, un m. slerna-glosse, dont l'insertion sur le sternum est, reportée très en arrière chez l'Echidné, et atteindra, chez les Fourmiliers, l'appendice xiphoïde. La musculature ventro-latérale se développe et se différencie en même temps, quand on passe des Batraciens aux Mammifères, Le m. oblique interne et le m. transverse persistent. Le m. oblique superficiel devientle m. dentelé postérieur et le m. oblique profond, le m. oblique externe. Ce dernier pré- sente des modifications secondaires et est plus superficiel que le premier, chez beaucoup de Lémuriens et de SINGES CATARRHINIENS ; 1l présente une méta- méridation nettement marquée, non seulement par les dentelures au moyen desquelles il s'attache aux côtes, mais encore par la persistance des myo- commes (1) qui est très accusée dans toute l’élendue du muscle chez les Lémuriexs, les Insecrivores, les RoxcGeurs, et n’a pas encore disparu chez les Singes inférieurs. Le m. droit (m. thoraco-abdominalis) s’élend du pubis jusqu'aux premières côles, el conserve aussi en parlie ses myocommes. Mais le nombre de ceux qui persistent varie, même chez des formes voisines, Sans présenter aucun rapport avec la position systématique de l'animal. Ainsi, parmi les Lémuriexs, les Nycticebus ont 7 myocommes, tandis que les Chiromys et les Tarsius n’en ont plus; au contraire, cerlains Singes en ont jusqu’à 10 (Semnopithecus); leur nombre peut être constant, ou, dans la même espèce, varier d’un individu à l’autre, c'est le cas notamment chez l'Homme. Au muscle droit est associé, chez les Moxorrèmes et les MArsuPrAUXx, un autre muscle, le m. pyramidal où droit antérieur, qui paraît en être une diffé- renciation analogue à celle que nous ont déjà présentée les Batraciens (p. 2767). Le muscle naît du bout interne des épipubis, ou os marsupiaux, et ses fibres se dirigent obliquement vers la ligne blanche dans la région de laquelle il peut aussi se transformer en une bande tendineuse. Du m. transverse procèdent aussi des formations, différentes, à la vérité, dans les deux sexes. De ce muscle se détache un cordon. qui traverse le canal inguinal, s'élargit ensuite et se dirige en longeant l’épipubis, auquel il adhère, vers le cordon symétrique, pour s'attacher à la mamelle: c’est le compresseur de la mamelle. Les contractions du pyramidal, en déplaçant (1) O. Seyne, Ueber den Serralicus posticus und seine Lagebezeihungen zur Obliquus abdominales und Intercostalis externus bei Prosimimien Primalen. Morph. Jahrb. Bd. XVIII, 1892. — 14. Ueber die Zwischensehnen und den melameren Aufbau des Obliquus thoraco-abdominali externus der Säugethiere. Bd. XVIII, 1893. 3499 MAMMIFÈRES les épipubis, peuvent agir sur ces compresseurs de telle façon que ces muscles peuvent sans doute combiner leur action. Chez les mâles, le transverse fournit au cordon spermalique un faisceau, qui franchit avec lui le canal inguinal et fournit au scrotumn le m. crémaster. On ignore encore com- ment se fait le passage de celte disposition à celle que présentent les Mam- mifères Placentaires. Muscles de la queue. — A la base de la queue, des muscles bien déve- loppés s’altachent au pubis et à l'ischion: le plus important est le sacro-cau- dal, qui fonctionne comme abaisseur de la queue. Le sphincter du cloaque est,chez les MoxorrÈmEes, comme chez les Oiseaux, un muscle indépendant; de ce muscle dérivent, chez les PLAcENTAIRES, le sphincler de l'anus et la musculature des orifices uro-génitaux. Une partie des muscles caudaux semble se condenser dans la région basilaire de la queue, à partir de laquelle ils se transforment en longs tendons, qui vont successivement s'attacher à des vertèbres caudales de plus en plus éloignées; à chaque vertèbre, s’allachentaussi d'autres muscles, qui se relient par un tendon à la vertèbre suivante; par ce double système musculaire, peuvent être réalisés des mou- vements d'ensemble el des mouvements localisés de l'organe. Muscles du membre antérieur. — Les muscles de l'épaule des Mammi- fères présentent, dans tous les ordres de ces animaux, une remarquable uni- formité. Dansle groupe innervé par les nerfs thoraciques supérieurs, on trouve d’abord le m. rhomboïde, dont l'insertion antérieure peut s’élendre jusque dans la région postérieure de la tête (nombreux CARNIVORES el SINGES) et se divise parfois en une couche superficielle el une couche profonde (Eri- naceus). Au même groupe apparliennent le m. élévateur de l’omoplale elle m. pectiné, qui tous deux aboutissent au bord antérieur de l’omoplate, mais prennent origine, le premier sur les apophyses épineuses des vertèbres du cou, où il peut remonter jusqu'à l’atlas, le second sur les côtes. Ces deux muscles sont fréquemment confondus en un seul (nombreux INSECTIVORES, CARNIVORES et RONGEURS). Dans le domaine des nerfs lhoraciques inférieurs, le m. sous-clavier se différencie, chez les formes pourvues d’une clavicule, aux dépens de la couche profonde du m. grand pectoral; toutefois, le lien entre les deux muscles est rarement conservé. Le plus souvent, le sous-clavier s'insère sur plusieurs côtes (Hylobales); mais il se fixe fréquemment aussi sur une seule. Parmi les muscles du domaine des nerfs Lhoraciques supérieurs, le plus étendu est le grand dorsal (latissiumus dorsi), qui naît Lanlôt de la colonne vertébrale, tantôt des côtes (Céracés), lantôt des deux à la fois, et s'étend le plus souvent jusqu'à la crête iliaque. Il exisle un sous-scapulaire, homo- logue du coraco-scapulaire des Urodèles, un supra-épineux (supra-spina- lus), correspondant au supra-coracoïde des Amphibiens et des Sauriens, et un /eres major, homologue de celui des Reptiles. Le deltoïde des Reptiles se dédouble, sauf chez les Marsupraux, la plupart MUSCLES DU MEMBRE ANTÉRIEUR 3493 des Carnivores et les RONGEURS en un /eres minor el un deltoïde proprement dit, qui, par la disposition de sa région moyenne fixée à l’acromion, se divise souvent en deux autres; cette région moyenne s'étend, chez les Lémuriens et les Primates, à la surface des parties antérieure ou claviculaire et pos- térieure ou claviculaire du muscle. Le pectoral est particulièrement étendu chez les MonoTRÈMES, où il envahit presque loute la surface ventrale et se confond élroilement avec le pannicule légumentaire. Ses fibres sont dirigées à peu près longitudina- lement, et sont presque parallèles entre elles chez l'Ornithorhynque; elles passent sans changer de direction au devant des mamelles, dont les canaux excréleurs passent entre elles, el ne s'écartent en divergeant qu’en avant du cloaque, Chez l'Échidné, elles présentent, au contraire, suivant les régions de la face ventrale, des orientations différentes, qui permet- traient de les diviser en plusieurs parties; en particulier, sur la ligne médiane, dans la région abdominale, elles s’entrecroisent, en partie en avant, et d'une manière complète en arrière du cloaque; elles limitent une plage enfoncée, à l'intérieur de laquelle viennent, de chaque côté, s'ouvrir les mamelles, à qui elles forment un sphincler. C'est le commencement de la poche de gestation, qui prendra chez les MarsuPraux une importance si grande. Chez les Mammifères Placentaires, le pectoral s'étend en général de la clavicule, du sternum et des côtes vers l'abdomen, avec le tégument duquel il se confond; il se clive fréquemment sur ses bords en une assise superficielle, qui constitue le grand pecloral, et une assise profonde, qui forme le pelil pectoral. L'orientalion différente des fibres permet souvent de distinguer dans ces muscles plusieurs divisions plus ou moins individua- lisées. Les insertions du pelil pecloral sont situées d’une part sur le ster- num et les côtes, d'autre part sur l'humérus, mais il peut s'étendre jusqu'à la capsule articulaire (LéMuRIENS) ou se localiser exclusivement sur l'apo- physe coracoïde (Sinces). L'insertion périphérique du grand pectoral à toujours son siège sur l’humérus. C’est au moyen de la partie abdominale de ce muscle que se forme la poche marsupiale des MoNoTRÈMES et des MARSUPIAUX. Le m. anconé, exlenseur du bras, présente, comme chez les Batraciens el les Reptiles, trois branches d’origine (p. 3023); mais ces branches sont susceptibles de se subdiviser, et un prolongement de la branche humérale interne longe déjà le cubitus chez les LÉMURIENS, conslituant le 4° anconé de l'Homme. Le m. coraco-brachial, qui appartient au groupe des muscles fléchisseurs du bras, se divise, chez l’Ornitorhynque, les LéÉmuriexs el les CARNIVORES, en un coraco-brachial supérieur et un coraco-brachial inférieur ; le plus allongé de ces deux muscles peut atteindre l’épicondyle du cubitus. Le coraco-brachial et le coraco-radial des Batraciens contribuent l'un el l'autre à la formation du m. biceps brachial des Mammifères, qui pré- sente de nombreuses variétés dans son origine el ses inserlions, mais se fixe cependant toujours à la fois sur le radius et le cubitus. La tête la plus allongée du muscle s'attache encore partiellement au coracoïde chez les Damans, les Porcins, beaucoup de Rongeurs (Cricetus) et d'Édentés, tout PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 215 342% MAMMIFÈRES en gagnant vers l'articulation de l'épaule; il a une double insertion sur le coracoïde et sur l'articulalion de l'épaule chez les LÉMuriENs, les Cnirop- TÈRES, divers RonGeurs et chez les PRrIMATES ; mais linserlion exclusive sur l'épaule est devenue la plus répandue. L'insertion périphérique est tanlôl double {soit que le ventre du muscle se divise déjà (My-rmecophaga), soit que le tendon seul se bifurque pour envoyer une branche à chacun des os de l'avant-bras), — tantôt simple, el elle peut se placer, soit sur le cubitus seul (beaucoup d'Ixsecrivores, de RoxGeuxs, Hyrax, ONaurés), soit sur le radius lui-même (Ornithorhynchus), soit enfin sur une tubérosilé de cet os (LÉMURIENS, Primares). Le mn». huméro-anlebrachial présente, en général, une inserlion élendue sur l'humérus et s'élale sur les surfaces latérales de l'os. Les muscles extenseurs Situés sur lavant-bras se multiplient, chez les Mammifères, par une subdivision des muscles propres à celle région chez les Batraciens Du muscle huméro-métlacarpien dérivent lrois muscles plus spéciaux : le brachio-radial où long supinateur, le long et les courts exlenseurs radiaux du carpe. De l'huméro-mélacarpien médian dérive le long exlenseur commun des doigls, qui, dans la région du métacarpe, se divise en Lendons courant sur la face dorsale des 2, 3° et 4° doigts. L’hu- méro-mélacarpien cubital forme enfin l'exlenseur cubilal du carpe et l'exlenseur du 5° doigt. Dans la couche profonde, à l’'huméro-radial se substilue un court supinaleur, qui s'insère sur le cubilus et sur l'extrémité proximale du radius; le cubilo-radial et le cubilo-métacarpien dorsal sont remplacés par une couche de muscles extenseurs, dont les faisceaux externes constituent les m. extenseur el abducteur du IV* doigt, d'où dérivent le long abducleur et le court extenseur du pouce chez les Primates, ainsi qu'un 5° exlenseur, aux dépens duquel se différencient un long extenseur du pouce el nn exlenseur de l'index; celui-ci envoie souvent un tendon au 4 doigt. Les muscles fléchisseurs dérivent, comme les m. extenseurs, de ceux des Batraciens. De l'huméro-métacarpien radial dérivent un fléchisseur radial du carpe el un leres pronaleur qui se relie à la couche profonde des prona- teurs. La couche superlicielle du m». huméro-mélacarpien médian des Batra- ciens devient le long palmaire des Mammifères; sa couche profonde, le {léchisseur commun des. doigts. L'huméro-métacarpien ulnaire donme le /Téchisseur cubital du carpe. À une seconde couche appartiennent le fléchisseur profond des doigts, présentant de nombreuses modifications de détail, el un long fléchisseur du pouce. Les tendons du fléchisseur pro- lond traversent ceux du fléchisseur superficiel. Sous le fléchisseur profond, se Lrouve la partie profonde du pronateur, qui forme, chez l'Homme, le pro- naleur carré. La musculature dorsale propre de la main a disparu chez les Mamimileres, remplacée par les tendons terminaux des extenseurs desdoigts. Sur la face interne de la main, une couche superficielle des muscles fléchis- seurs esl représentée par les m». lombricaux, qui existent. déjà chez les MoxorRÈMeEs; les muscles interosseux de la coche interne se logent dans APPAREIL DIGESTIF : CAVITÉ BUCCALE 3495 l'intervalle, et un de ces muscles devient indépendant chez les formes à pouce opposable; il constitue l’'adducteur du pouce. Les muscles des bords cubital et radial de la main appartiennent à ce groupe, ainsi que les muscles (con- traheles) de la main des Singes, muscles absents chez le Gorille et l'Orang, et dont il y a Lautôt deux, tantôt un seul pour chaque doigt. Muscles du membre postérieur. — Les muscles du membre postérieur répètent, dans un certaine mesure, ceux du membre antérieur; toutefois le membre antérieur tire le corps en avant, le membre postérieur le pousse et il résulte de cette différence d'action des différences assez importantes dans les articulations comme dans les muscles. Au point de vue de la musculature de la jambe et du pied, les Ornitho- rhynchus présentent une remarquable exception, encore inexpliquée : tandis que, partout ailleurs, et notamment chez tous les autres Mammifères, y com- pris les Marsupiaux, les exlenseurs de ces parlies du membre postérieur sont innervés par le nerf péronéen, une partie de ces muscles, le /ong exten- seur des doigts et le tibial antérieur, sont ici desservis par le nerf fémoral,. Parmi les muscles extenseurs,le grand plantaire superficiel des Batraciens persiste, chez des Mammifères, à côlé d'un muscle plus fort, qui envoie, comme lui, un tendon vers le pied; de la fusion de ces lendons résulte le tendon d'Achille. Ce tendon, qui fait défaut aux Marsupiaux, sauf au Thyla- cynus, s'insère sur la saillie du calcanéum. L'ensemble des deux muscles constitue le m. gastro-cnémien ou exlenseur du pied. Par la différencialion, aux dépens du gastro-cnémien, d'un 3° faisceau musculaire, qui demeure relié au tendon d'Achille, se constitue un /riceps crural, Comme, après l'insertion de son tendon sur le calcanéum, il se continue avec l’aponévrose plantaire, de laquelle partent les tendons des orteils, il se transforme alors en un muscle fléchisseur des orteils (Galagos, beaucoup de Rongeurs); tou- tefois, par la soudure de cette aponévrose avec le calcanéum, il perd souvent ce rôle de fléchisseur, qui passe à d’autres muscles, tels que le {ibral posté- rieur, el l'inlerosseux crurts, qui correspond au plantaire profond des Uro- dèles, se développe beaucoup chez les Marsupiaux, et a sans doute donné naissance au Mn. poplilé des Anthropoïdes et de l'Homme. Le pelil plantaire superficiel et le fibulo-plantaire des Batraciens pren- nent,chez les Mammifères, un grand développement et constituent un musele superficiel unique en confondant leurs Lendons, Les muscles plantaires, fléchisseurs des orteils, localisés sur le pied, sont analogues à ceux de la main. Appareil digestif : Cavité buccale. — La cavité buccale des Mammi- fères est circonscrile par un repli tégumentaire constituant les joues, et par les lèvres, qui masquent les mâchoires; ces dernières sont susceptibles de mouvements, donnant à la physionomie de ces animaux une mobilité, qui devient très grande chez les Singes et atleintson maximum chez l'Homme. L'espace compris entre les lèvres et les joues, d’une part, et la mâchoire, de l’autre, est l’espace prébuccal ou vestibule de la bouche, Chez un certain 34926 MAMMIFÈRES nombre de Rongeurs et de Singes, cet espace s'agrandit de manière qu'il se constitue des poches, les abajoues, dans lesquelles une certaine quantité de provisions alimentaires peut être plus ou moins longtemps conservée. L'espace circonscrit par les mâchoires constitue la bouche proprement dite, qui contient la langue, et qui est séparée, par le voile du palais, de l'arrière- bouche, où pharynx, où s'ouvrent les fosses nasales el les trompes d'Eustache. Commes les cavités orbitaires communiquent, par le canal lacrymal, avec les fosses nasales, toutes les cavités sensilives de la face se trouvent en relation, directe ou indirecte, avec le pharyÿnx. Dents. — Les prémaxillaires, les maxillaires et la mandibule portent'seuls des dents, toujours implantées dans des alvéoles. = Elles font, parmi les Monotrèmes actuels, com- plètement défaut aux Échidnés et aux Ornitho- rhynques adultes, qui ne possèdent qu'une paire de aa plaques cornées, occupant sur la mâchoire supé- Crâne de Fourmilier. rieure el sur la mâchoire inférieure, des posilions correspondantes, de façon à s'opposer l'une à l’autre. Mais cette absence de dents est le fait d’une régression, qu'’in- dique nettement la présence, chez le jeune Ornithorhynque, de 4 dents de chaque côté à la mâchoire supérieure et de 3 à la mâchoire inférieure (fig. 2215, p. 3384). Ces dents, à couronne mulliluberculée, et à courtes Fig. 2261. — Cràne de Baleine : — 0, sus occipital; /, occipital latéral; s, squamosal; p, pariétal; f, frontal; n, nasal: j, jugal; 7, maxillaire, à, intermaxillaire et n', mandibule, dépourvus de dents (van BENErEN el GERVAIS). racines, durent jusqu’au moment où l'animal a atteint le Liers de sa taille définitive; à ce moment, elles ont été rasées par l'usage, leurs courtes racines se résorbent el la plaque cornée se développe. L'Échidné ne présente jamais qu'une « dent de l'œuf » impaire, qui n'a rien à voir avec: les dents lypiques des Mammifères; elle semble destinée uniquement à briser la coque de l'œuf et disparaît dès l’éclosion (1). Une régression analogue des dents se manifeste dans les ordres des Céracés, des Srréniexs el des Énenrés ; elle peut arriver jusqu'à la disparition (1) E.-B. Pourron, The {rue teath and horny plales of Ornilhorhynchus. Quart. Journ. Micr. Sc., t. XXIX, 1889. DENTS 3497 complète des dents (BaALÆNiDEÆ (fig. 2261), Rhytina, Manis, Myrmecophaga). Mais, par exemple, dans le fœtus des Baleines, ilse développe, dans la gencive, de nombreuses dents mullicuspides, qui se dissocient plus tard, sauf les pre- mières, en autant de dents séparées qu'il y a de pointes, de sorte que le nombre peut alleindre, dans le cas maximum, 53 dans chaque série. Elles se calci- fient, mais restent incluses dans la gencive el se résorbent bien avant la naissance (1). La mâchoire supérieure des Xogia n'a plus qu'une paire ou deux de dents ; celle des Cachalots, des Mesoplodon el des Hyperoodon n’en a plus du tout, N TT mn AN NN APP TT TT Fig. 2262. — Crâne de Balæna mysticelus, avec les fanons. ou du moins restent-elles incluses dans les gencives. Les Cachalots (fig. 2261) ontencore de nombreuses dents à la mandibule; maisles deux derniers genres n’en ont plus qu'une paire, rarement deux paires. Le Beluga (Delphin- aplerus leucas) qui a encore 10 dents sur chaque demi-mâchoire, les perd peu à peu d’une façon complète. Les BALÆNIDÆ en sont toujours complèle- Fig, 2263, — Crâne de Tatou. Fig. 2264. — Cràne de Cachalot,. ment dépourvus. Cette disparition des dents est, dans quelque mesure, com- pensée par les puissants fanons cornés des Baleines (fig. 2262). C'est aussi par suite d’une régression que l'émail fait défaut sur les dents des Tatous, des Oryctéropes, des Paresseux et autres Édentés. Les groupes de Mammifères où les dents disparaissent ainsi sont aussi ceux où ces organes, quand ils subsistent, sont à la fois les plus nombreux et les moins dissemblables, Les dents pointues des CÉéroponTEs sont loules semblables entre elles et extrêmement nombreuses, chez les Marsouins et les Dauphins (fig. 2265); les dents des Tatous, parmi les Édentés, sont de (1) Georrroy SainT-HicaiRe, Ét. Ann. du Museum, vol. X, 1307. — KukenTHaL, Vergl. Anat. und Entwckgesch. Untersuchungen in W'alliern. Denkschr. med. nal. Ges. Jena, t. III, 1889-1893. 3428 MAMMIFÈRES même très simples el très nombreuses; si leur nombre est seulement de 9 à 10 à chaque demi-mâchoire chez le Dasypus seæcinctus (fig. 2263); 1l s'élève à une centaine en tout chez les Priodontes. Ces dents simples ne sont pas sans analogie avec celles des Reptiles et pourraient être considérées comme les éléments dissociées des molaires à couronne multituberculée et à racines mulliples des Mammifères ordinaires. On a vu cette dissocialion se faire Fig. 2265. — Crâne et mandibule d'Zudelphinus delphis : — 0, occipital; p, pariétal, /, frontal; n, nasal: i, intermaxillaire ; mæ, maxillaire ; p, ptéry goïde ; j, jugal; »#d', mandibule (d'après van BexeDEeN el P. Gervais). réellement chez les embryons de Baleine (KukENrHaLr) et il arrive parfois que des dents simples se ressoudent et forment de vraies molaires. Les Mam- mifères dont les dents sont ainsi toutes semblables sont dits isodontes ou homodontes. Chez les autres Mammifères, les dents Fig. 2266.— Crâne de Chauve-Souris { Vespertilio Fig. 2267. — Incisives de Rongeurs (Rat),à croissance con- murinus). tinue : — A, en coupe longitudinale; B, les 2 incisives du Lapin, vues en place, présentent une différenciation, pour la première fois lès nelle el constante : elles se distinguent (fig. 2266) en éncisives, généralement tranchantes, por- tées à la mâchoire supérieure par l’intermaxillaire; en canines, coniques, pointues, et faisant suite aux incisives, mais insérées sur les maxillaires; en molaires, à couronne plurituberculée, présentant ?, 3 ou même 4 racines, tandis que, sauf de rares exceptions (canines supérieures des T'alpa), les incisives et les canines n'ont que des racines simples. Le nombre des tubercules et celui des racines se correspondent dans une certaine mesure, de sorte qu'on pourrait considérer l'ensemble d’un denti- cule el d’une racine comme une dent simple, analogue aux canines et aux DENTS 3429 incisives, el ces dents simples auraient formé la molaire en se soudant les unes aux autres; les molaires représenteraient ainsi un ensemble de dents simples, analogues à celles des Reptiles, et qui se seraient soudées entre elles. Ces dents se dissocieraient chez les Édentés et les Cétacés. Quelque séduisante que paraisse cette théorie, on ne peutla considérer commeappuyée sur des faits absolument probants. Il est à remarquer cependant que les A Fig, 2268. — Dents hypsélodontes de Cheval, — À, incisive, coupée longitudinale; — BR, molaire (1/2 de gr. vat }; — C, molaire vue par la racine. montrant les larges orifices de celle-ci; — D, vue par la couronne; dans ces deux figures : 4, p, e, |, clés antérieur, postérieur externe, interne molaires des Éléphants sont manifestement composées par une associalion de plusieurs dents primilives soudées entre elles. Certaines dents, comme les fncisives des Rongeurs et des Éléphants, les canines des Porcins et des Moscminx, les molaires des Éléphants et, dans Fig. 2269. — Dentilion de Kanguroo jeune : — is, incisives supérieures; ii. incisive inférieure; €, canine, rudimentaire; dp, les molaires antérieures, correspondant aux molaires de lait; p4, la seule dent de rempla- cement (prémolaire), encore dans la gencive; mi, ms, molaires inférieures et supérieures. une certaine mesure, celles de la plupart des Mammifères herbivores, s’accroissent toute la vie, ou du moins pendant une très longue période, et elles se caractérisent par ce que leur racine reste largement ouverte à son extrémité et que les dimensions de la section transversale restent sensi- blement les mêmes sur toute leur hauteur. Ces dents à croissance con- tinue, appelées encore prismatiques où hypsélodontes (Ynhéc, élevé), sont, en somme, exceptionnelles. D'habilude, la dent acquiert assez rapidement une dimension déterminée, qu'elle ne dépassera pas, el sa racine se ferme en ne laissant qu'un orifice donnant passage aux nerfs etaux vaisseaux destinés à la 3430 MAMMIFÈRES pulpe; après quoi, les dents s'usent graduellement et diminuent de longueur, leur usure n'élail pas compensée, comme dans le cas précédent, par une croissance à peu près égale. Ce sont des dents brachyodontes (Boxyde, court). Il'existe, dans la plupart des Mammifères, deux dentitions successives : Ja dentition de lait el la dentition définitive. Ce processus est incomplet chez les Marsupraux. Dans ce groupe, l'établissement de la dentition permanente se fait en deux temps : dans le premier Lemps, se forment les incisives, les canines el un cerlain nombre de molaires. Dans le second temps, la dernière formée dans le Lemps précédent tombe et est remplacée par une molaire nouvelle, en arrière de laquelle se forment plusieurs autres (fig. 2269). Chez les PLAcENTAIRES, les choses vont autrement : dans la période embry- onnaire, 1l se forme 4 séries parallèles d’ébauches dentaires dans chaque gencive, indiquant que les dents ont dû présenter d'abord un mode de é remplacement analogue à celui des Reptiles. Mais la première série (dents prélactéales) et la quatrième (dents post-définilives) avortent ; la deuxième se développe à une période plus ou moins précoce de la vie: elle n'a qu'une durée relativement faible : elle a déjà disparu avant la naissance chez les Cniroprères, les INsec- TiVORES el divers Rongeurs, tandis qu'elle per- ds siste de la 1'° à la 7° années environ, chez Fig. 2210. — Dentition de jeune Singe l'Homme. C’est la dentition de lait. Après un (Cebus), avec les dents de remplée- Gertain temps, la racine de ces dentsse résorbe, ment, encore sous les dents de lait res- pectives. La re molaire, M1, a déjà fait Ja dent tombe et est remplacée par une dent son apparition, les deux suivantes, A Li ouvelle, qui s'est développée au-dessous d'elle et appartient à la troisième série embryonnaire. Ces dents définitives se subslituent ainsi, chacune à chacune, aux dents de lait. Mais, en arrière des molaires qui ont remplacé les molaires de lait, apparaissent d'autres molaires. Il y a donc lieu de distinguer les molaires définilives, ou prémolaires, remplaçant des molaires de lait, et les molaires proprement dites, apparaissant d'emblée. D'ailleurs, les molaires appar- Uiennent à la même série que les dents de lait, c'est-à-dire à la deuxième ; mais elles se développent tardivement et ne sont pas accompagnées de dents de remplacement. Les dents de la seconde rangée apparaissent seules chez les Céracés ; celles de la troisième ne sont représentées que par des ébauches, qui disparaissent très vile; les dents de ces animaux correspondent donc aux dents de lait. Au contraire, chez les Éperés, ce sont les dents de la deuxième rangée qui demeurent rudimentaires et celles de la troisième qui se développent d'emblée; il n'y a que des dents définilives. Les Cétacés et les Édentés reviennent donc, par un chemin tout différent, à une dentition unique. Il est remarquable que ce retour à une dentlition unique coïncide égale- ment, dans les deux cas, avec la simplification, liée à la multiplication des dents. Leur disparition totale, chez certains animaux de ces deux ordres, est déjà annoncée, chez leurs congénères moins évolués, par l'avortement M3, sont encore cachées dans la gencive. DENTS 3431 des dents d'une série, avortement qui s'étend à celles de la rangée persis- lante, et fait disparaître même les dents appartenant à celle-ci. Ces phénomènes de simplification, de multiplication el finalement de résorption des dents semblent être reliés entre eux par le moindre usage que les Cétacés, et sans doute aussi les Édentés, font de leurs dents pour mâcher. Les dents ne servant plus qu'à retenir les proies, comme chez les Reptiles, les éléments constiluant les molaires se dissocient, Loutes les dents redeviennent simples, et, corrélalivement, se multiplient, en allendant que le défaut d'usage les laisse disparaître. Les animaux à dents de remplacement mulliples, lels que les Reptiles, sont dits polyphyodontes ; l'élat polyphyodonlte esl remplacé par un élal diphyodonte chez les Mammifères, qui n'ont plus que deux dentitions, et il devient monophyodonte, où plutôt simule cet élat, chez les Célacés et les Édentés, qui sont plulôt des pseudo-monophyodontes. Le nombre des dents de chaque sorte élant très fréquemment employé dans les caractéristiques, on l'indique d'une façon synoplique au moyen d'ex- pressions numériques, qui sont les formules dentaires. La dentilion est repré- senltée par une suite de trois fractions correspondant aux incisives, aux canines et aux moluires d’un seul côté, l'autre s'en déduisant par symétrie. Dans chaque fraction, le numérateur représente le nombre des dents d'une sorte déterminée qui existent à la mâchoire supérieure; le dénominateur, le nombre des denis de la mâchoire inférieure, La somme des numérateurs représente le Lolal des dents de la moitié de la demi-mâchoire supérieure ; celle des dénominateurs, le nombre des dents de la demi-mâchoire infé- rieure ; le double de la somme de ces 2? nombres est le nombre lLolal des dents. C’est là la façon la plus simple de représenter la dentilion d'un Mammi- fère: mais il est préférable encore de n'écrire qu’un seul symbole de fraclion, le numéraleur comprenant les trois chiffres correspondant aux lrois numérateurs des fractions individuelles, le dénominateur aux trois dénominateurs correspondants : Pr l'avantage est de n'avoir pour chacune des demi-mâchoires qu'une seule émission de voix, facile à retenir, ce qui est le but d’une formule. Bien entendu, il est inutile, comme on le fail quelquefois de faire suivre chaque nombre de l'initiale de la dent correspondante £.c.m, puisque ces chiffres sont toujours écrits dans le même ordre, el que l'énoncé de ces lettres serait une complication inutile et rendrait beaucoup plus difficile le souvenir de la formule. Par contre, il y a intérêt à décomposer le nombre relalif aux molaires en deux autres correspondant respectivement aux prémolaires et aux molaires ÉCDirn , ER F0. pm Une telle formule a l'avantage de donner à la fois la dentilion de lait et la dentition définitive. On donne parfois à la formule dentaire une forme plus précise, en y énu- ; — : ….Lll.C.P,P,.P;P,.M:MiM3 mérant individuellement chaque dent successive : LLL.C.P, PP, MMM 3439 MAMMIFÈRES .2.3—1— 1.2.3. 4 — 1.2.3 1,2 3—1—1 2.3 4-12 3° sente la formule dentaire primitive et complète, à 44 dents, des Mammifères Placentaires. En conformité avec celte formule, une dent quelconque isolée peut être représentée par sa lettre et son numéro, surmontée ou soulignée d'un trait horizontal (remplaçant la barre de fraction) suivant que la dent est inférieure ou supérieure : P,, représentera la 4° prémolaire inférieure. M;, la 1'° molaire supérieure. ru Cette formule développée permet de mettre en évidence les dents qui ont disparu du type primitif à 44 dents dans les denlitions réduites, soit en les remplaçant par O0 ou par une lacune, soit en les supprimant purement et simplement quand la même dent manque aux deux mâchoires. Enfin, il peut y avoir intérêt à ce que la formule représente à la fois la dentilion de lait el la dentition définilive ; chaque terme de la formule se met alors sur 2? lignes, la ligne la plus rapprochée de la barre de fraction représentant la dentilion de lait, la plus éloignée la dentition définitive; les dents de lait ont alors les initiales suivies de la lettre d (deciduus). La formule ainsi établie de la dentilion complète des Mammifères devient : cs CPS CP EP RE Me MEME id, id; 1d,.ed. md, md, md; md, id, cd, id. cd. md; md; md; md, HT CPR RER RP MPNENE ou, plus simplement Cette formule repré- On peut de la sorle indiquer la composition exacle de chaque dentition, lorsque le remplacement n'est pas absolument normal, mettre en évidence les cas où, par exception, une dent de lait devient permanente ou ceux où une dent définitive n'est pas précédée par une dent de lait. C'est ainsi que la formule dentaire du Hérisson, qui est a CR PP MM ME id; id, id;.cd pd, pd; pd — id; — cd — pd; pd: ET IE 1, C Er 124 129 M, M: M; CU QE l De CE] Go corresp. à la formule simplifiée ; Vs t « peut s'écrire, en tenant compte des observations de Leeche, qui a montré que certaines dents de lait persistent 1 L id; C. pd: P; P, MY", M: id; id; — cd — pd.; pd, — idà—— — —- pd, ras cd — Pd: P, M, M, N 3 Enfin, les dents rudimentaires ou celles qui n’ont qu'une courte durée peuvent être mises entre parenthèses. La dentition des Marsupraux présente un nombre très variable de dents, (4) W. KukenrTHac, Einige Bemerkungen über die Süugelierbezahnung. Anatom. Anzeiger, t. VI, 1891. Ursprung u. Entwickelung der Süugelierezähne. Anat. Anzeiger, Jenaische Zeitschr., 1892. — Kôüse, C. Beiträge zur Zahnentwickelung der Edenladen. Ibid. t. VII, 1892. — H.-F. OsBorn, The evolution of the mammal. molars to and from the tri- tubre.-lype. American naturalist., t. XXII, 1887, et aussi XX VII, 1892. DENTS ; 3433 et ces nombres sont différents de ceux qui deviennent la règle chez les Placentaires. La dentition la plus nombreuse est celle des Myrmecobius, . ; DD qui ne comptent pas moins de 50 dents; sa formule est : 3 [ 3 % Chez > . D. Ù les autres formes à régime carnassier, comme les Myrmecobius (Dinec- PHYIDÆ, DasyurinÆ, PERAMELIDÆ), le nombre des incisives supérieures demeure 4 ou », celui des incisives inférieures étant 3 ou 4. d'où le nom de PoryProrononTEs, sous lequel on les réunit, mais le nombre des molaires descend en général au-dessous de 9 à chaque — mâchoire. Chez les Cænolestes, assez récemment découverts dans l’Equateur (1885), l'incisive inférieure médiane s’allonge et se dirige en avant, les autres incisives inférieures demeu- rant très pelites, landis que la mâchoire supérieure resle polyprotodonte et présente 4 incisives de petites dimensions. Ce genre fait le passage des Carnassiers que nous venons de mentionner aux Marsupiaux fru- givores (Pelaurus, Phalangista, Phasco- larctos, ele.) et herbivores (Halmalturus), où il n'existe plus qu'une (rarement deux) inci- sives inférieures et pas de canine inférieure (fig. 2269). Ce sont les Dipropontes. A la mâchoire supérieure persistent 3 incisives et | canine; mais celle-ci est souvent absente chez les herbivores. Enfin, chez les rh1z0- phages, le nombre des dents esl le même aux deux mâchoires, qui ont, de chaque côté, 1 incisive, pas de canines el 4 molaires. y, 9271. — Dentition de Taupe : — a, mi- es Line ee ® RUE RSS ESS On peut faire dériver ces diverses denli- choire supérieure ; b, mâchoire inférieure ; © ; : ©, les deux mâchoires, vues de profil : — ions d’un type unique, par avortement suc- j, arcade zygomatique; p, os prénasal cessif de diverses dents. Ce type primitif s'établit à l ee des nombres maxima qui ont été observés : il répond à la formule Due ie ni — 60 (ou même 8 pour les molaires), formule donts’'écartent peu celles des Myrmecobius et des Didelphys. Mais les types de Marsupiaux sont trop peu nombreux pour permettre de construire sur des bases assez certaines la phylogénie de cet ordre, et d’attacher à celte formule typique une importance à ce point de vue. Au contraire, pour ce qui à trait aux PLaceNTaIRES, toutes leurs formules dérivent, par réduction, d'une formule dentaire, comportant en tout 44 dents et qui est celle donnée plus haut. Cette formule se retrouve chez les formes primilives des ordres les plus divers, chez les Taupes, parmi les Insectivores, chez beaucoup de Créo- dontes, chez certains Chiens parmi les Carnivores, chez les Sus, parmi les Arliodactyles; elle n’est d’autres fois diminuée que d'une molaire, soit à 349% MAMMIFÈRES la mâchoire inférieure seulement (TariripÆ), soit aux deux mâchoires (Equinæ) C'était aussi la formule dentaire des plus anciens Mammifères Placentaires, comme le Phenacodus et le Coryphodon. On nomme plétho- dontes (r\ïos, en grand nombre) les Mammifères qui ont cette formule complète, el le nombre considérable de formes fossiles et actuelles de Pla- cenlaires qui ont pu être éludiées permet de la considérer comme étant la formule primitive, ce qu'on ne peut faire pour les Marsupiaux. Les variations infinies des formules dentaires, dont la systématique a tiré le plus grand parli pour la caractéristique des familles et des genres de Fig. 2272. — Mächoire inférieure de Galéopithèque, vue de gauche et de 3/4. Placentaires, dérivent, uniquement par réduction, de cette formule primitive. On observe, dans chaque ordre, une réduction indépendante du nombre des dents de chaque sorte, diminution qui peut aller jusqu’à la disparition com- plèle de l'une de ces sortes; la dentition est dite alors lipodonte (rire, manquer). C'est ainsi que les incisives, ou tout au moins les incisives médianes, font défaut aux Édentés (fig. 2274), que les canines sont absentes chez les Chiromys parmi les Lému- riens, el chez tous les Ronceurs fig. 2276), ainsi que chez les ProBoscipiens. Les dents d'une sorte déterminée peuvent ne faire défaut MAP qu'à une mâchoire; les incisives elles canines ; { Bradypus ). arrivent, par une réduction graduelle, à faire défaut à la mâchoire supérieure des Rumi- NANTS ; il y a encore des incisives latérales et des canines chez les CAME- LibÆ; les canines persistent seules chez les Moscninæ, du moins chez les mâles, où elles sont allongées en défense (fig. 2274), ainsi que chez les mâles des genres Hydropotles, Muntjac et Elaphodus; elles sont très réduites ou nulles chez les autres Cervid&æ (fig. 2277) et elles ont disparu entièrement chez les Ruminants à cornes. Les incisives supérieures font également défaut chez un certain nombre de LÉMuRiExSs (certains Lemur\ et de Cxiro- PTÈRES (T'aphozous); elles peuvent, dans ce dernier groupe, manquer au contraire à la mâchoire inférieure (Harpyia, Megaderma). Dans l’ordre des ProBosciniexs, les Mastodontes avaient deux incisives DENTS 3495 allongées en défense à la mâchoire supérieure et deux à la mâchoire infé- rieure (fig. 2278, c); les incisives supérieures persistent seules chez les Elé- phants (fig. 2279), tandis que les Dinotherium n'avaient que des incisives Fig. 2274, — Portion de la tète osseuse du HMoschus moschiferus, montrant la canine supérieure développée en défense (Owen). inférieures, dirigées vers le bas et qui devaient être utilisées comme des pioches. A part les exceptions qui viennent d'être signalées, les incisives conser- Fig 2275. — Crâne d'£rinaceus europæus. Fig. 2276. — Cràne de Cricetus vulgaris (Gresec). vent partout, en dépit des différences de régime, la fonction qui leur a valu leur nom. Elles sont souvent dirigées en avant, les deux rangées obliques l'une par rapport à l'autre; elles sont alors proclives : dans d’autres cas, nolamment chez les Carnivores et les Primates, elles sont plus ou moins redressées verticalement; leur forme reste généralement aplatie et se Lermine par un bord droit; pourtant, chez le Galeopithecus, elles sont pec- 3436 MAMMIFÈRES linées (fig. 2272), trilobées dans la dentilion de lait du Rhynchocyon, parmi les Insectivores, et aussi dans la dentilion de lait des Chiroptères, dont d’ailleurs loules les dents, même les molaires, ont cette forme trilobée. Les Fig. 2218. — Évolution des Proboscidiens, La forme primitive : NWoeritherium (A) de l'Éocène est dépourvue de trompe, sa dentition est rresque normale, seulement la deuxième incisive est beaucoup plus grande que ses voisines. — Dans les autres formes : Palæomastodon (B) de l'Eocène superieur, Was/odon (C) du Miocène, ÆLe- phas (D), de la période actuelle : ces incisives s'exagèrent et deviennent les défenses, pendant que les autres dispa- raissent ainsi que les canines; la trompe s'allonge, les molaires deviennent plus grosses et moins nombreuses et finissent par être prismatiques ; l'incisive inférieure disparaît (Bouc, d'après ANDREwS). incisives qui ont, comme on l'a vu, chez les RoNGEURS, et, à un moindre degré, chez les herbivores, une croissance continue, ou tout au moins très prolongée, se terminent, du fait du frottement, par une surface d'usure. Chez Fig, 2279. — Coupe submédiane d'un crâne d'Éléphant : — er, cavité cranienne ; #4, première molaire, en fonction; 2, deuxième molaire, encore en attente ; à, incisive (défense); n, fosse nasale ; sfp, cavités fronto-pariétales. le Cheval, leur couronne est profondément creusée d'un sinus profond que lapisse l'émail, et qui se remplit decément (fig. 2268 A). Sur la table d’usure, son arasement détermine la « marque », dont la forme et la position sont diffé- DENTS 3437 rentes suivant les progrès de l'usure et permettent de déterminer l’âge de l'animal. Les canines ne sont pas différenciées netlement chez les ERINACEINX (fig. 2275); elles sont bien distinctes chez les autres INsSECrIVORES (fig. 2271) et chez les Cairoprires (fig. 2266); elles tendent à s'atrophier chez les ONGuLés Périssopacry Les (fig. 2223). Elles prennent au contraire un grand dévelop- pement chez la plupart des Carnivores, beaucoup de Sixces et les Porcixs. Les canines supérieures passent, quand la bouche est fermée, en arrière des canines inférieures; à la place qu’elles occupent alors, correspond un espace vide, le diastème (fig. 2280). Chez les FéLivés de la tribu des Nim- ravinés, de l'Oligocène américain et du Pliocène européen (Machrodus) les canines supérieures, aplalies en lame de sabre, dentelées et tranchantes en arrière, prenaient un si énorme développement, qu'elles arrivaient à barrer complèlement la bouche sur les côtés, et devaient s'opposer à lin- Fig. 2280. — C, Dentition d'Ours : — ÿi-i3, incisive; €, canines (avant la canine supérieure et après la canine iuférieure, le diastème; pi-pa, prémolaires; À, carnassières; nu-m3, molaires (emprunté à Rémy PERRIER). gestion de proies solides; la forme de l'articulation et la direction des muscles, que permet de préciser leur surface d'inserlion, suggèrent que la mâchoire inférieure pouvait cependant s'incliner suffisamment pour dégager inomentanément les énormes crocs, qui frappaient la proie à la façon de poignards; l'animal devait se contenter de boire le sang de ses victimes. Chez les Poraixs, les canines supérieures ont une lendance marquée à se diriger en haul et en dehors, comme si elles étaient refoulées par les canines inférieures. Celle disposition atteint à son maximum chez le Babi- roussa (Porcus), dont les canines supérieures (fig. 2281), aussi bien que les inférieures, se dirigent verticalement en haut, pour se recourber ensuite en arrière, simulant ainsi quatre corne:, En raison de celle orientalion toute spéciale, les canines supérieures traversent les joues. Entre les incisives et les prémolaires, il se constitue fréquemment, nolam- ment chez les Herbivores, un espace dépourvu de dents, qui est la barre (fig. 2223... La canine peut se déplacer sur celte barre et arrive ainsi à la mâchoire inférieure des Ruminants à rejoindre les incisives (fig. 2279 : elles prennent alors l'aspect de ces dents el il semble exister quatre incisives de chaque côté; mais toutes les phases de celte migration, combinée avec la disparition d'une incisive médiane, ont pu être suivies nolamment chez les Cœnotherium, du Tertiaire d'Europe (H. Fiznor. Il est probable que la présence de 4 incisives apparentes à la mâchoire 3438 MAMMIFÈRES inférieure des Taupes est due de même à ce que la 1° prémolaire a pris la forme d'une canine et la canine celle d'une incisive. Il suit de là que /a forme de la dent dépend, dans une large mesure, de sa position dans la mâchoire et par conséquent de l'usage qu'en fait l'animal. Nous retrouverons cette même 1in- fluence de l'usage, fait par l’aui- mal, de ses dents sur la forme de celles-ci, plus nelte encore en ce qui concerne les molaires. Morphologie des dents. — Étant réservée la question de Fig, 2281, — Tète et mandibule de Babiroussa. savoir si les dents molaires ne résulleraient pas de la concres- cence de plusieurs dents simples {tot {ubercula, tot dentes), ces dents, chez les Mammifères primitifs, présentent, — sauf de très rares exceptions, où elles conservent à peu près le type reptilien hkaplodonte, à une seule pointe ré O Fig 2282. — Évolution des dents des Mammifères. Les dents placées au-dessus de la flèche sont des molaires supér ieures: au-dessous de la flèche, des molaires inférieures; la pointe de la flèche indique la direction anté- rieure; dans toutes les figures, le côté externe, ou labial, est en haut, le côté interne, ou lingual, en bas, — A, dent haplodonte; B. dent triconodonte; C et H, dents trigonontes, D, dent ee Me lee E, F, dents quadritubereulaires ; 1, J, type tubereulo-sectorial pour les dents supérieures; — p, protocone; pa, paracone ; m, métacone; pal, paraconule : #/, métaconule; hy, hypocone; — pour les dents inférieures : PA, protoconide ; pad, paraconide; 4, métaconide; {d, talonide : — K, superposition des molaires supérieures et inférieures. (fig. 2282 A), — une couronne surmontée de plusieurs tubercules saillants, en forme de cônes plus ou moins aigus. Chez les types les plus anciens, ces Lubercules sont au nombre de trois, placés l’un derrière l'autre (C et H), l'un médian plus élevé, le protocone, les deux autres, plus petits, en avant MORPHOLOGIE DES DENTS 3499 (paracone) et en arrière (métacone) du premier. C’est le type {riconodonte ou mieux éricuspide (Amphilesles, Phenacotherium, Microconodon, Trico- nodon, elc.). A partir du Crétacé, la dent devient /riluberculaire (— trigonodonte pri- mitive) par déplacement des cuspides, qui se disposent suivant un triangle, d'où le nom de /rigonodonte (Rülimeyer) ou de /rigonale (Düderlein); ce triangle est orienté différemment dans les molaires supérieures et dans les molaires inférieures (fig. 2282 C et H). À la mâchoire supérieure, c’est un triangle rectangle ({rigone) présentant deux tubercules au côté externe ou Fig, 2983, — A, Couronne de la dent d'un omnivore (Pore) : 1-4, les quatre tubercules principaux, portant chacun des tubereules accessoires. — B, Coupe de la même dent (bunodontes et brachyodontes) : p, pulpe dentaire ; ä, ivoire; €, cément; €, émail recouvrant la couronne de la dent — C, Surface d'usure d'une dent d'herbi- vore (Bœuf) (hypsélodontes) : c, cément interne ; 1, ivoire primaire; à’, ivoire secondaire comblant peu à peu la cavité pulpaire; {-, section des quatre tubercules primaires, — D, Coupe d'une jeune dent d'herbivore, avant la formation du cément, montrant le développement très grand des tubereules de la couronne : type permanent chez les Cervidés. — E, Coupe d'une dent complètement développée, mais vierge : p, cavité pulpaire; à, ivoire ; Î, ivoire secondaire qui tend à remplir la cavité pulpaire; 6, émail; ec, cément externe ; c’, cément interne. — F, La même dent, dont la couronne a été usée par la mastication, labial, et un seul, en avant, au côté interne ou lingual. Ce dernier, antéro- interne, est le prolocone (pr — b); les deux autres, externes, sont le para- cone, antéro-externe (pa = a) et le métacone postéro-externe (m) (1). À la mâchoire inférieure, il existe au contraire une seule cuspide externe, le protoconide (pd, prd) et deux cuspides internes, l’une antéro-externe, le paraconide (pad), l’autre postéro-externe, le métaconide (md). On observe le type trituberculaire presque pur dans les molaires supé- rieures des Marsupiaux Créophages, des CréobonTEs etdes CARNASSIERS; mais les cuspides se modifient en général dans leur forme, le tubercule interne b, se recourbant en forme de V, et les deux autres lui étant reliés par des crêtes, (1) Les cuspides sont, très généralement représentées, pour simplifier par les lettres sui- vantles : à la mâchoire supérieure, prolocone, pr — b; paracone, pa —a; métacone, » — c: — pour les molaires inférieures, protoconide, prd — $; paraconide, pad — 2; métaconide, md — $' (GAuDry). PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 216 3440 MAMMIFERRS tranchantes ou mousses. C'est le type {rigonodonte proprement dit (Inseeri- VORES, CHIROPTÈRES, TILLODONTES, CONDYLARTHRES, PRIMATES). La dent, à la mâchoire supérieure, se complique, dans les formes plus évo- luées, par l'apparition de deux tubercules intermédiaires, entre p d’une part, et pa et m, de l’autre. Ce sontles protoconule el métaconule (D. pal, ml), et la dent, élargie dans le sens transversal, prend le type quinqueluberculaire, réalisé chez un certain nombre de genres des groupes précédents. Chez les Omnivores et les Herbivoves, il apparait d'abord un seul tubercule postéro-interne, l'Aypocone (hy —d). né aux dépens du bourrelet Fig, 2284. — Morphologie comparée des dents chez les Rongeurs : AM, la série des molaires de la Marmotte (Arctomys marmotta); M, de la Souris (Wus murselus); $, de l'Ecureuil (Sciurus vulgaris): C, de Castor fiber ; AA, d'Arvicola amphibiens: HC, d'Aydrochærus capybara; L, crâne de Lapin (Lepus cuniculus), sculpté pour montrer les racines des dents; G, de Geomys: C1, de Castor: M', molaire isolée de us musculus, vue de profil; Co, molaire de Castor fiber; L' molaire de Lapin, vue par la couronne; A A’, ?° molaire d'Aynicola amphibus vue par la couronne, qui entoure la base de la couronne, le cingulum; l'hypocone forme, avec les trois cuspides primitives, un carré : la dent est quadrtluberculaire (E et F). Avec le quatrième tubercule peuvent coexister le protoconule et le métaco- nule, et l’on a ainsi un nouveau type de dent : la dent sextuberculaire (G) (Pachynolophus). D'autre part, à la mâchoire inférieure, apparaît, en arrière des tubercules pd et md, un troisième tubercule (4d — j), plus bas, en général, que les autres, et formant le {alonide. C'est un nouveau type de dent quadritubercu- laire, mais assez différent, que Cope a désigné sous le nom de type {uberculo- sectorial (1). Ce type s'observe chez les MarSuPIAUX CRÉOPHAGES, les INSEGTI- vorEs et beaucoup de CARNASSIERS. En raison de la forme trigone des molaires supérieures, la rangée de dents présente à son côté interne, une série de vides en forme de V (K); MORPHOLOGIE DES DENTS 3441 c’est dans ces vides que se loge la partie haute de la dent inférieure, le Lalon seul portant sur la couronne de la dent supérieure suivante (K). Par bifurcation du talon, en deux cuspides, enloconide, interne et Rkypo- conide, externe, la dent peut devenir qguiënquetuberculaire (J). Celle bifurca- tion du talon coïncide, chez les Omnivores et les Herbivores, avec la dispa- rilion du tubercule antérieur pad, et on revient ainsi, par une voie détournée, à un type quadriluberculaire. Les quatre tubercules, par un léger chevau- chement, se disposent de nouveau en carré, et ils peuvent être réunis par des crêtes (Marsupiaux, Primates, Ongulés). En arrière de ces quatre lobes, il peut se former, chez certains Herbi- vores, un cinquième lobe bicuspide, où même, un plus ou moins grand nombre également bicuspides, chez les Éléphants (fig. 2285) et les Ron- geurs (fig. 2284). La forme de ces lobes ou tubercules se modifie, suivant le régime, de manières diverses, très caractéristiques et l’on peut dire que : la forme des Fig. 2285. — Molaire hypsélodonte d'Eléphant d'Afrique, Fig. 2286. — Molaire bunodonte lophodonte vue par la couronne, de Mastodonte. molaires dépend des frottements que celles-ci subissent, soit sur leurs faces latérales, soit sur leur couronne; en d’autres termes : « Toul se passe comme st les Mammifères actuels avaient hérilé de leurs ancêtres des dents usées, dont l'usure aurait élé masquée par le dépôt, sur la surface usée, d'une couche d'émail. Chez les Carnassiers, la mâchoire inférieure s'emboîte exactement dans la supérieure; ce sont les surfaces latérales qui frottent, les tubercules externes deviennent tranchants (fype sécodonte). Ce sont les surfaces horizontales des molaires qui s'usent au contraire chez les Herbivores. Chez les Omnivores, qui broient leurs aliments, les tubercules sont arrondis el mousses (dents bunodontes : fouvé:, colline); mais ils peuvent s'unir par des crêtes, qui sont dirigées perpendiculairement au mouvement des mâchoire; droites et dirigées transversalement, chez les Proboscidiens (fig. 2285), les Tapirs, les Rongeurs (fig. 2284) (dents lophodontes : Ados, crête), elles sont au contraire longitudinales et arquées chez les Ongulés, el surtout chez les Ruminants (dents sélénodonles (fig. 2284) : skin, lune). Mais chez les Ruminants et autres Herbivores, le frottement continuel en mouvement horizontal des molaires les unes contre les autres, a pour effel de raser les tubercules ; la couronne primitive, sur laquelle faisaient saillie ces derniers, est remplacée par une fable d'usure, sur laquelle chaque lubercule est remplacé par sa section, constituée par un ilot d'ivoire 3449 MAMMIFÈRES entouré d'émail; mais nous avons vu que cetle usure est compensée par une croissance prolongée : la dent devenue très haute (fig. 2268), est dite pris- matique où hypsélodonte (%Ynk6s, élevé), S'opposant aux dents brachyodontes des Carnassiers et des Omnivores, à croissance limitée (fig. 2287). Les tuber- cules y sont le plus fréquemment réunis par une gangue formée par le cément, qui, au lieu de rester localisé sur la racine, s'étend sur la couronne, comble les interstices des tubercules et des collines et consolide ceux-ci (fig. 2283 F). C'est ainsi que les dents bunodontes, à couronne mamelonnée des Maslo- dontes (fig. 2286) conduisent aux molaires à lable d'usure des Eléphants (fig. 2285), que les Rongeurs ont Lantôl des dents brachyodontes (MWus) tantôt des dents prismatiques (Arvicola) (fig. 2284), que les dents des CEr- vipÆ, tout en élant hypsélodontes, ont leurs tubercules séparés par des vides g e —i,i,e,e, tubercules internes et tubercules externes; », tubereules intermédiaires (Gauory, Owen). (comme dans fig. 2283 C), tandis que celles des Bovinæ et des EQuinx ont leur table d'usure continue, les intervalles des tubercules élant comblés par du cément (fig. 2268 C et 2283 C). C'est également par ce processus que la dentilion des £lasmotherum s’unit à celie des Rhinocéros. La molaire située au niveau du masséter présente, chez les Carnivores, un accroissement considérable dans ses dimensions, en raison du travail plus considérable qu’elle accomplit. Elle correspond à P, à la mâchoire (fig. 2288 À et B) supérieure, à M, à la mâchoire inférieure, c'est la carnas- sière : son volume devient de plus en plus considérable chez les Canipæ, les Viverridx, les Musreibx, les HYÆninx, les Feripx. Elle se réduit au contraire chez les Ursibæ. Son accroissement coïncide avec la dispa- rilion des molaires qui la suivent ou qui la précèdent, en commençant par celles qui en sont le plus éloignées; cette régression atteint son maximum chez les Ferinx. La carnassière n’est pas encore développée chez les Créo- bontrEs, dont la dentition est complète, et qui se distinguent par là des vrais Carnivores, Les dents se modifient de façon tout à fait parallèle chez les Marsupiaux el les Placentaires, de telle sorte que des divisions similaires ont pu être élablies dans les deux sous-classes ; les Carpophages et les Insectivores, les Rhizophages et les Rongeurs, les Créophages et les Carnivores, les Poéphages et les Herbivores, se correspondent ainsi, quant à la forme des dents. Le fait que, dans des groupes qui se sont développés d’une manière DÉVELOPPEMENT DES DENTS 3443 indépendante, le même régime a amené une même forme de dents montre bien que cette forme dépend réellement du mode de mastication de l'animal. Développement des dents. — Le développement des dents s'effectue de la même facon chez les Mammifères et chez les Reptiles. De la bandelette Fig. 2288. — Carnivores : Dentition du Chien (en haut) et du Lion (en bas) : — ÿj-iz, incisives; €, canines : Pi-ps, prémolaires: K, K', carnassières; Mu-mM2, molaires & et © carnassiers inférieurs isolés (Rémy PERRIER). épithéliale qui pénètre dans la gencive se détachent aulant d'évaginations qu'il doit y avoir de dents {lig. 2289). Chacune de ces évaginations se dilate, de manière à former un sac, relié à la crête épithéliale par un col étroit (fig. 2290); le fond de ce sac s’invagine à son intérieur, refoulé par le déve- loppement d'une papille dermique, qui doit former la pulpe dentaire : le sac prend ainsi la forme d’une calotte à double paroi, qui coiffe la papille der- mique. C’est l'organe de l'émail ou sac adamantin. C'est ce sac adamantin, d'origine épithéliale, qui, par sa paroi interne, donne les prismes et la cuticule de l'émail, tandis que la couche superficielle de la papille donne l'ivotre; cette couche est constituée par des cellules très régulières, présen- tant de longs prolongements, à courtes ramifications, dirigés vers le sac adamantin {tig. 2291); ce sont ces prolongements, qui, s'entourant de la 3444 MAMMIFÈRES substance minérale de l’ivoire, déterminent les canalicules dentaires, carac- téristiques de l'ivoire des Mammifères. La dent grandit par son extrémilé infé- rieure. Quand cette extrémité demeure largement ouverte pendant toute la vie, ou, du moins, pendant un long temps après avoir percé la gencive, la dent con- ünue à croître indéfiniment. Ce sont ces Fig. 2289. — Crète dentaire continue (cd) d'un Fig. 2290. — Développement d'une dent : À, Formation du Mammifère, d'où émanent les germes indivi- bourgeon épithélial (BP) aux dépens de l'épithélium, BE: B, duels (sacs dentaires ou adamantins) des diverses L'organe adamantin se constitue par l'apparition du bulbe dents; 1-19 germes des incisives de lait; (EI dentaire PD, repoussant devant lui le fond du bourgeon ; canine de lait: ml, ml, molaires de lait; L, l'organe adamantin (OA) de la dent de remplacement se l2, incisives définitives; C, canine définitive ; forme. En Cet D, continuation du processus; GD, tractus Pi, Ps, prémolaires définitives; M1, M9, molaires épithélial reliant les germes dentaires à l’épithélium super- (SELENKA). ficiel. dents que nous avons déjà désignées sous le nom de dents à croissance CAP PA Cat. are SR A, =. D) pr Ji rS: RE) D LL SA RP A So at A \ Fig. 2291. — A, organe adamantin complètement développé : PD, bulbe dentaire OA, organe adamantin: PF, sac dentaire; GD, restes du tractus épithélial aux dépens duquel s’est formé l'organe adamantin. — B, Forma- tion de l’ivoire et de l'émail: PD, bulbe dentaire et ses vaisseaux (VS): OD, odontoblastes sécrétant l'ivoire (1); Er, couche externe de l'organe adamantin : R, cellules étoilées intérieures; CA, couche interne de l'organe adamantin sécrétant l'émail (PA) et sa euticule (P) (Mathias Düuvar) continue. Si une pareille dent ne s’affronte pas contre une autre dent qui VOUTE PALATINE 3445 l'use, elle peut acquérir une grande longueur (défenses des Éléphants, des Suinés). Si elle s'oppose à une autre dent, elle s'use à mesure qu'elle grandit et conserve une longueur constante (incisives des Rongeurs). Ce sont ces dents que nous avons appelées précédemment dents prismatiques où hypsé- lodontes. La disparition de la dent opposée, une déviation accidentelle suffi- sent pour que ces dents s’allongent démesurément; elles s'opposent alors à ce que l'animal puisse prendre aucune nourriture, comme cela s’observe expérimentalement, ou parfois accidentellement, chez les Rats. Chez les Morses, les Chevrotains, les canines s'allongent en défenses ; mais après un cerlain temps, leur racine se rétrécit el la croissance s'arrête. Un arrêt analogue se produit dans la croissance des racines des molaires de divers Rongeurs, du Cheval et de la plupart des Ruminants. Le plus souvent, la racine de la dent se ferme et la pulpe ne commu- nique plus avec les tissus ambiants que par un étroit orifice. La dent arrête alors de bonne heure sa croissance : c’est l’origine des denis brachyodontes, mentionnées plus haut. La partie de la dent qui fait saillie hors de l’alvéole et qui est recouverte d’émail est la couronne; la partie intra-alvéolaire est la racine, souvent recouverte d'une couche osseuse, le cément, qui peut empiéter sur l'émail. Nous avons indiqué précédemment dans quels cas le cément envahit égale- ment la couronne. Voûte palatine. — La séparation de la bouche et des fosses nasales par le palais est complète chez les Mammifères, où la voûte palaline est entièrement soutenue par les maxillaires et les palatins, chacun uni à son con- génère sur la ligne médiane; les ptérygoïdes peuvent, mais plus rarement, prendre part également à la formation de cette voûte (Épenrés). L'orifice postérieur des fosses nasales est reporté ainsi très en arrière: mais 1] subsiste en avant, un orifice conduisant des fosses nasales dans la bouche. Cet orifice, bien développé chez les Ongulés, et correspondant à l’orifice primitif, duquel l'organe de Jacobson est dérivé, fait défaut chez l'Homme. Le palais est souvent marqué de bandelettes transversales saillantes, formées par des épaississements de son épithélium et qui contribuent, soit à écraser les aliments, soit à les maintenir. Ces replis se montrent déjà chez l'Ornithorhynque ; ils sont représentés chez l'Echidné par des plaques à bord tranchant, dirigées en arrière et plus serrées dans la partie posté- rieure de la bouche que dans la partie antérieure. Ces bandes saillantes sont bien développées chez les OnGuLés, les Quanrumaxes et dans l’em- bryon humain; elles forment, chez les SirénieNs, une plaque masticalrice ; celte plaque présentait, chez la Rhytine, cinq bandelettes saillantes, dont les deux moitiés formaient entre elles un angle dirigé en arrière; à celte plaque palatine s'opposait le revêtement corné de la mâchoire Imférieure, tout cel appareil suppléant ainsi à l'absence de dents. Les /anons des Baleines ne sont qu’une exagération de ces bandelettes pala- Lines transversales. Le nombre des fanons est d’environ 200 chez le Bal:æna mysticetus, où ils atteignent une longuëéur de 3 à 4 mètres et ont 30 centi- 3446 MAMMIFÈRES mètres de largeur à la base. Ce sont des triangles très allongés, en forme de faux, dont le petit côté est attaché au palais, et le bord interne déchiqueté en fibres cornées, qui forment une sorte de filtre, retenant dans la cavité buccale les petits mollusques engouffrés dans la vaste gueule de l’animal. On compte 300 fanons plus petits chez le Balænoplera musculus. Pharynx. — En arrière, la muqueuse dépasse le palais osseux, el se prolonge en un repli membrano-musculeuæ, le voile du palais. Ce repli se relie latéralement, par des piliers charnus adhérant à la paroi latérale, à la base de la langue. et le voile et ses piliers, constituant un bourrelet annulaire, séparent incomplètement la cavité buccale en une cavité buccale proprement dite, dont le plancher est formé par la langue, el une arrière-bouche où pha- rynæ, où s'ouvrent à la fois les orifices postérieurs des fosses nasales, les trompes d'Eustache, le larynx et l'œsophage. L'orifice du larynx, en raison du développement de l’arrière-bouche, est plus éloigné des arrière-narines que chez les Sauropsidés ; il est surmonté, en arrière de la langue, par une sorte de demi-cornet cartilagineux lépi- glotte, présente déjà chez les Monotrèmes ; adossée à la voussure de la base de la langue, elle en esl séparée par une goutllière. . Dans les types primitifs, le bord libre du voile du palais a la forme d'un arc à courbure régulière, qui constitue l'arc palato-pharyngien. Ce bord est souvent échancré au niveau de l'épiglotte; au contraire, chez les Singes Catarhiniens et chez l'Homme, du sommet de l’are pend une languette médiane, la luelte (uvula), qui résulte de la soudure de deux saillies dis- linctes de l’ébauche du voile. La couche musculaire, d'abord en forme d'anneau d'épaisseur uniforme, s'épaissit le long de la ligne médiane, chez les types plus élevés, de manière à former un bourrelet à l'arrière du milieu du palais osseux : c’est le premier rudiment de la luette. D'autre part, les muscles qui courent en dedans, le long des parois latérales, se disposent de manière que leur bord libre se dédouble en deux saillies arquées : les piliers antérieurs et les piliers postérieurs, séparés par un renfoncement où se trouvent logées les amygdales. Chez les Ongulés, le voile du palais devient très saillant et particulièrement l'arc palalo-pharyngien atteint la paroi postérieure du pharynx; il entoure, chez les Ruminants, l'orifice du larynx, auquel, en arrière, il se réunit de chaque côté. Les muscles du voile du palais peuvent ici se contracter de façon que le voile embrasse l'entrée du larynx et le larynx semble alors la continuation immédiale des orifices postérieurs des fosses nasales. Chez les Porcs et quelques autres types, le voile, muni d'une puissante musculature, se transforme en une poche pha- ryngienne, continuant les fosses nasales et dans laquelle font plus ou moins saillie les parties avoisinant l'entrée du larynx; cette poche est l’origine du sac de l’évent des Célacés. Il prend enfin, chez les Hydrochærus, la forme d’un entonnoir musculaire, dirigé vers le pharynx Sur les parties latérales du voile du palais se développent, comme nous l'avons dit, des glandes particulières, les amygdales ou tonsilles. Lorsque le voile du palais est simple, elles font saillie sur sa surface antérieure LANGUE 3447 (Stenops, Insecrivores, RoNGEURs, CaRNIvORES), s’enfoncent au-dessous de cette surface, qui reste creusée en goutlière autour d'elle (Lemur), ou sont situées au fond de vérilables enfoncements latéraux du voile du palais (Ololicnus). Elles peuvent aussi tapisser le fond d’une poche s'ouvrant habituellement en arrière (Felis, Lepus). Lorsqu'il existe des piliers anté- rieurs et des piliers postérieurs, les amygdales sont situées entre ces piliers, mais continuent à recevoir leurs vaisseaux du bord de l'arc: chaque amygdale est constituée soit par une saillie glandulaire (Fouine), soit par une glande (Cercopithecus) où un amas de glandes de la muqueuse, diver- sement groupées et plongées dans un lissu Jymphoïde ; elles s'ouvrent au dehors par de petits orifices. Ces orifices sont en forme de fentes et très nombreux chez les Ongulés. Langue. — La langue est toujours, chez les Mammifères, un organe à musculature bien développée, généralement très mobile, sauf chez les Mammifères aquatiques constituant les ordres des SIRÉNIENS el des CérTacés, où elle est en grande partie soudée au plancher huccal; son extrémité demeure cependant très mobile et susceptible d’adaptations diverses chez les Célacés. Chez l'Ornithorhynque (1). elle est dédoublée à sa base en une masse cordiforme, se lerminant en avant par deux saillies et une lame spatuliforme, trois fois plus longue que la précédente qui repose sur sa base. C’est peut-être l'origine d'une disposition fréquente chez les Mammifères inférieurs (Mar- A SUPIAUX, LÉMURIENS), mais qu’on observe aussi chez les PrimaTes et dont il reste des traces chez l'Homme lui-même. La face inférieure de la langue porte, en effet, chez les LéMurieNs, une saillie, revêtue par un épithélium corné, contenant chez les Sfenops (fig. 2222), un reste de carti- lage, et que l'on doit considérer comme une I oe Ç PME pins d £]; Al Fig. 2292. — Langue de Stenops angue accessotre; Celle partie n'est délimitée, gracilis (Lemurien), vue par des- chez les MarsuprAUX, que par un repli de la sous (A) etde profil(B) :—pl.in/, re face inférieure de la langue, mar- muqueuse, correspondant au repli frange de la quée de larges plis latéraux; r, langue de l'Homme. Il y a aussi une langue acces- "pli inférieur; 54, sublingua, Le) ramenée en arrière en À (GEGEN- soire. HAUR). La forme de la langue est naturellement liée à celle de la cavité buccale; le plus souvent, elle est beaucoup plus épaisse en arrière qu’en avant, et, comme la portion épaisse de la langue correspond à la région des dents molaires (pars inlermolaris), il parait probable que son épaississement est due aux contractions qu’elle effectue pour ramener les aliments entre les molaires en s'appliquant elle-même contre le palais. = Monotremen, Marsupialier, und Manis, Semon’s Forschungs Eisen, 1899. (1) E.-B. Pourron, Q. J. of microscop. Sc. N. S., n° 23. — A. Orrel, Die Zunge der 3448 MAMMIFÈRES Chez l'Échidné et chez les Fourmiliers, elle est vermiforme, susceptible de s'allonger démesurément hors de la bouche; imprégnée d’une salive visqueuse produite par des glandes salivaires fortement plissées, elle sert à ces animaux à capturer les Termites et les Fourmis dont ils se nourrissent. La surface de la langue présente habituellement des saillies de formes très diverses, constituant soit des épines cornées, soit des papilles. Parmi les MonoTRÈMEs, on trouve chez l’Ornithorhynque, sur le bord libre de la masse postérieure cordiforme de la langue, deux pointes saillantes pourvues d’un orifice; chez les Échidnés, de nombreuses saillies cornées, disposées en rangées régulières, se développent sur la partie postérieure, qui peut être nettement séparée du reste (Æ£. hystrix) ou non (Æ. setosa). En outre, les Échidnés présentent, à la partie la plus antérieure de la langue, deux fos- selles portant des saillies papillaires; il existe deux paires de ces organes chez les Ornithorhynques, une sur la région antérieure et une sur la région postérieure. Chez les autres Mammifères, les papilles linguales sont extrè- mement nombreuses el variées de forme; les plus importantes, comme les plus constantes, sont les papilles caliciformes ou calicicoles(papillæ vallatæ), qui occupent toujours la région postérieure et sont constituées par un tubercule en forme de cône obtus, logé dans une sorte de fosselte ou calice; la rainure comprise entre le tubercule et la paroi du calice est remarqua- blement riche en terminaisons nerveuses, provenant du glosso-pharyngien. Le nombre et la disposition de ces papilles sont constants pour une même espèce. Le plus souvent, elles sont disposées en V ou en arc (CARNIVORES, RUMINANTS, SIRÉNIENS, SINGES, Homme). Elles se réduisent à trois chez la plupart des Marsupraux, les Lémuriexs, les Insecrivores, la plupart des QuaDRUMANES, une partie des Ronceurs, les ÉQuinés; il n'en existe que deux chez les Chiromys, beaucoup de Carnivores (Viverra zibetha, Hycæna striala), de Rongeurs (Lepus, Sciurus); il n'y en a plus qu’une chez les Æ/al- maturus. Elles se disposent, chez les Lemur, en une rangée médiane ou en une accumulation médiane de papilles. D'autres papilles importantes, situées sur les bords postérieurs de la langue, sont les papilles foliées, con- sistant en une série de replis parallèles el serrés de la muqueuse, portant, sur leurs faces latérales, des masses cupuliformes de cellules sensorielles; on observe ces papilles chez beaucoup de Marsupiaux (Didelphys, Phalan- gista) de Rongeurs (Lepus, Hystrixz, Cœlogenys, Hydrochærus), de Carni- vores (Viverra, Paradoxurus, Felis), les Damans, les Tapirs, les Chevaux, divers Singes; il y en a même des traces chez l'Homme. On observe enfin, disséminées sur toute la surface de la langue, des papilles fongiformes et des papilles corolliformes, surmontées de prolongements pélaloïdes. La musculalure de la langue est très compliquée: elle est divisée en deux moiliés par un seplum conjonctif médian, dans lequel pénètre une saillie de la surface inférieure de la langue, la /yssa ou lytta, que sa forme a fail comparer à un ver. C’est une tigelle très longue et très mince, formée de fibres conjonctives, associées à des cellules adipeuses, du tissu cartilagineux el mème des fibres musculaires striées. Bien développée chez les Carnassiers {fig. 2293) el notamment chez le Chien, elle se prolonge en GLANDES BUCCALES 3449 s’amincissant en un filament grèle jusqu'au corps de l'hyoïde. Les anciens l'avaient prise pour un ver parasite qui déterminait la rage (5553). Mais sa constitution est très diverse, et peut se réduire à une trainée de cellules adipeuses; ce n’est vraisemblablement qu'un reste de la sous-langue. Aux muscles primitifs, gén1o-glosse el hyo-glosse, s'ajoutent ici le s/ylo-glosse, naissant de l’apophyse styloïde, et quelquefois un mylo-glosse | XUMINANTS, Curvaux), que son innervalion par le facial caractérise comme primitive- ment étranger à la langue. Les nerfs û propres de la langue sont en effet les glosso-pharyngiens, nerfs gustatifs, les nerfs linguaux, issus du triju- meau, nerfs de sensibilité générale el les nerfs hypoglosses, qui sont mo- teurs. Sur les faces supérieure et infé- rieure de la langue, ces muscles se différencient souvent en deux muscles, à fibres longitudinales: le /ingual supérieur et le lingual inférieur. Chez les Échidnés, les couches mus- culaires superficielles se disposent en muscles annulaires et l'insertion de l'hyoglosse se déplace, chez les Four- miliers au point d’ailteindre l’appen- dice xiphoïde du sternum. Glandes buccales.— Des glandes buccales des Mammifères, les unes demeurent éparses, comme celles des Sauropsidés, immédiatement au-des- Fig. 2293. — Langue de Welursus ursinus (Carni- | 1 t etr vore), vue par la face inférieure et partiellement dis- sous qe ia muqueuse et se retrouvent séquée pour montrer la lyssa(l); elle est logée dans dénstioutesdes parties (glandules lin=1memoete,;dontiles parois «ci Cat et IéeerÈes ter : L À se prolonge parun tendon filiforme, l'; g.gl, muscles I se 9-9 guales, labiales, palatines); les autres, génio-glosses séparés et écartés; m/, muqueuse les glandes salivaires, forment de vo- linguale; à, partie antérieure libre de la langue ; 4 rx, échancrure latérale déterminée par la carnassière : > 11: [ lumineux organes, qui peuvent s’éloi- (Mi) (Carus et Orro). gner de la cavité buccale, dans laquelle elles déversent leurs produits au moyen de longs canaux excréteurs; ces glandes sont au nombre de trois paires : les glandes sublinquales, dont les canaux excréteurs sont les canaux de Bartholin ou de Rivinus, les glandes sous-maætllaires dont le contenu s’épanche par les canaux de Wharton: les glandes parotides dont la sécrétion est déversée dans la bouche par les canaux de Sténon. Les glandes buccales primitives étaient sans doute de simples glandes muqueuses, d’où sont dérivées des glandes séreuses, qui elles-mêmes, en s’allongeant, se ramifiant, se différenciant en tubes excré- teurs et en acini sécréteurs diversement enchevêtrés, ont fini par cons- tituer les grosses glandes salivaires. Les glandules de la surface de la langue sont surtout des glandes muqueuses, plus ou moins enfoncées dans les 3490 MAMMIFÈRES muscles, auxquelles, à la base de l'organe, se substituent des glandes séreuses ; elles existent également sur les bords libres et à la face inférieure, d’où elles passent aux glandes du plancher buccal. Les glandes sublinguales sont une différenciation de ces dernières; c'élaient originairement des glandules isolées, qui, se réunissant de proche en proche, ont fini par constituer de chaque côté une masse, qui est la gl. sub- linguale, assez souvent divisée en deux glandes plus ou moins individuali- sées : la gl. rétrolinguale ou gl. de Bartholin, avec le canal du même nom, et la petite ql. sublinguale ou gl. de Rivinus, qui a plusieurs conduits excré- teurs. Ces canaux s'ouvrent, de part et d’autre, du frein de la langue, sur deux petites saillies, les caroncules sublinguales, déterminées par les glandes sublinguales elles-mêmes, placées immédiatement au-dessous, sous la muqueuse. En arrière de ces caroncules, s'ouvrent les canaux de Wharton des glandes sous-maxillaires. situées dans le plancher buccal, contre le maxillaire infé- rieur; elles sont divisées habituellement en un grand nombre de lobes. Les glandules linguales el palatines sont éparses respectivement sur la langue, sur la voûte palatine et jusque sur le voile du palais. Les glandules labiales se présentent non seulement au-dessous de la muqueuse des lèvres, mais aussi sous celles des joues; assez souvent, chez les ONGuLÉS notamment, un groupe de ces glandes prend, au niveau des molaires, un développement particulier et constitue, de chaque côté, une glande molaire. De la même façon, chez les Canipés et les Léporipés, des glandes palalines se groupent pour former un massif glandulaire compact, qui perce la voûle palatine, et se loge dans la cavité orbitaire, formant la glande orbitaire ou infra-orbitaire de ces animaux, et déversant ses produits par le canal de Nück, au voisinage de la dernière molaire supérieure. On doit aussi considérer les glandes parotides comme résultant d’un déve- loppement particulier de ces glandes, en arrière de la mandibule, dont les muscles moteurs, en comprimant la glande, déterminent l'expulsion de son contenu. Les MoxorRÈMEs possèdent déjà des glandes sous-maxillaires et des paro- tides. Les sous-maxillaires des Échidnés s'étendent jusque dans la région pectorale : leurs canaux excréteurs se subdivisent.et leurs branches s'ouvrent isolément dans la cavité buccale: chacune des branches était sans doute primitivement isolée et correspondait à une glande distincte. C'est ce com- plexe glandulaire qui s'est subdivisé de chaque côté en deux groupes chez les Mammifères ordinaires; l’un de ces groupes a constitué la sublinguale, l’autre, la sous-maxillaire. La parolide est très réduite chez les Marsupiaux carnivores; elle est bien développée au contraire, chez les Marsupiaux herbivores ({ypsiprymnus, Halmaturus); parmi les Mammifères Placentaires, elle est très volumineuse chez les Ronceurs, chez le Castor surtout, chez le Daman, les SIRÉNIENS et chez les OxXGurés, où elle s'étend jusqu’au bord de la mâchoire inférieure, qu'elle longe; elle atteint jusqu’à l'épaule, chez les Babiroussa, les Phaco- chères et autres Porcins. Son canal excréteur, chez ces Mammifères, au lieu TUBE DIGESTIF 3491 de croiser le masséter et de déboucher à la face interne de la joue, longe le bord postérieur de ce muscle et gagne ainsi la surface externe de la man- dibule, dont les mouvements réagissent ainsi sur la sécrélion de la glande. Chez les ÉpentTés (Manis, Myrmecophaga), le canal excréleur de la glande sous-maxillaire présente, au sortir de la glande, une dilatation musculeuse, qui devient, chez les Tatous, une véritable poche, à laquelle aboutissent lrois canaux excréleurs distincts dela glande. Il existe aussi, pour chaque glande, trois canaux excréteurs chez les Fourmiliers, dont les glandes, prolongées jusqu'à la base du cou, se fusionnent sur la ligne médiane de ce dernier. La glande sous-maxillaire se développe d’extrème façon chez ces animaux el chez d’autres Mammifères insectivores, comme la Taupe, où elle atteint la région des clavicules. Les Roussettes (Pteropus) offrent la même particu- larilé. Les glandes salivaires se réduisent souvent chez les Mammifères aquali- ques : la parotide est déjà petite chez les Phoques; toutes les glandes buc- cales font défaut aux Cétacés; il est difficile de décider si cette absence est due à leur habitat ou à leur régime exclusivement carnivore, ce régime amenant lui aussi une diminution, tout au moins des parotides, si déve- loppées chez les Herbivores. Tube digestif. — Œsophage.— Le pharynx, séparé, comme on l’a vu, de la cavité buccale par le voile du palais, et où se croisent les voies diges- live et respiratoire, donne accès dans l’æœsophage. Celui-ci est en général directement appliqué contre la colonne vertébrale, bien que cependant il puisse en êlre parfois (Marsupraux) écarté, s'y rattachant seulement par un mésentère; c'est un canal généralement cylindrique, mais dont les parois sont, à l’état de repos, appliquées l’une contre l’autre, sa lumière prenant la forme d’une fente transversale. Cette paroi comprend une assise de fibres musculaires transversales, recouvrant une assise de fibres longitudinales ; ces dernières se disposent en une hélice à tours de plus en plus serrés, à mesure qu'on s'éloigne de la surface; dans la profondeur, elles peuvent ne pas dépasser une certaine limite de resserrement des tours de spire, et rester nettement distinctes des fibres lransversales, ou bien se confondre insensiblement avec ces dernières. Ces fibres sont tout à fait lisses chez l'Orni- thorhynque ; elles sont striées sur une certaine étendue à partir du pharynx chez les DeLPmmninæ et les Primates; cette étendue augmente peu à peu chez d’autres Lypes et finil par englober tout l'œsophage chez les CARNIVORES et les Roxceurs. Celle musculature permet au tube œsophagien d'exécuter des mouvements péristaltiques assurant la progression des aliments. La muqueuse æsophagienne offre souvent des plis longitudinaux; elle montre aussi des plis transversaux, au voisinage du cardia, chez les Didelphys et les Félidés. Chez le Porc, se voient, au voisinage du cardia, des papilles en forme d’aiguillons dirigés en arrière, qui s'opposent au reflux des aliments. Il est vraisemblable que l’épithélium du tube digestif des Mammifères était primitivement vibratile, et c'est encore le cas pour l’épithélium de l'æsophage du fœtus et du nouveau-né chez l Homme, el même pour l'estomac 3452 MAMMIFÈRES du Chat, où cet épithélium est remplacé de bonne heure par un épithélium cylindrique, simple, non cilié, qui s'étend sur ,une grande partie du tube digestif. L'æœsophage reste toutefois constamment tapissé par un épithélium pavimenteux stratifié. La muqueuse œsophagienne est dépourvue de glandes chez l'Ornithorhynque, beaucoup de Marsupraux, de CHIROPTÈRES, de RonGEeurs. Mais, le plus souveni, ces glandes se rencontrent déjà dans la parlie supérieure de lœsophage (ONGuLÉS) et peuvent se retrouver dans toute son étendue (CaArNIvORES). Ces glandes sont en général des glandes muqueuses se ramifiant plus ou moins à leur sommet. Estomac. — l'estomac est nettement séparé, au cardia, de lœsophage; il est caractérisé par une dilatation plus ou moins accentuée, et présente, danssa forme, des variations nombreuses et con- sidérables, liées au régime alimentaire. À son état le plus simple (fig. 2296 A), c'est un simple renflement fusiforme, se dirigeant un peu obliquement de haut en bas et de gauche à droite, el l'estomac de l'Homme vivant et‘ debout a conservé à peu près ce caractère. Mais, dans la plupart des Mammifères, son grand axe est franchement oblique, parfois presque transverse el sa forme typique est celle d'une cornemuse (fig. 2295), portant en hautle cardiaet le pylore ; de l’un à l'autre jy» de ces orifices vont : la grande courbure, convexe à gauche ou en bas, et la petrle cb : : Av € p 0] Fig. 2294. — Coupe de la muqueuse du fundus CO bu 6 AORANIES haut Me droite. chez l'Homme, montrant les glandes à pepsine, AE m usculature S épaissil dans le VOISI- cp, cellules principales: cb, cellules bordantes nage du pylore et forme finalement, soil un sphincter correspondant à un repli transversal de la muqueuse, la valvule pylorique, soit un cylindre muscu- laire déterminant une sorte de canal de communication entre lesiomac et l'intestin. En général, l'estomac s'étend à gauche du cardia, en formant une dilatation plus ou moins saillante, la grosse tubérosité, sac cardiaque, fundus, bien développé chez l'Échidné, les Marsupraux, les Épenrés, les CaRNIVORES, les RonGEuURs, les SixGes et l'Homme, sans présenter d’ailleurs de délimitation précise avec le reste de l'estomac. Du côté droit, corres- pondant au pylore, on distingue aussi par analogie une pelite lubérosilé, en général très peu accentuée. La surface interne de l'estomac est tapissée par un épithélium simple, riche en glandes incluses dans l'épaisseur de la muqueuse. Toutefois, dans cerlaines formes, l'épithélium pavimenteux de l'œsophage se continue après le cardia dans une région plus ou moins étendue, notamment chez le Cheval el certains Rongeurs, et s'étend à tout l'estomac chez les Monotrèmes; celle région œsophagienne est dépourvue de glandes, qui manquent ainsi totale- (d'après Vrinvkcer, Lanbouzy et BERNARD). ESTOMAC 3453 ment à l'estomac des Monotrèmes : ils ne se nourrissent que de vers ou d'inséctes, leur estomac ne sert que de réservoir d'aliments, de jabot. Sou- vent, l’épithélium stratifié intragastrique présente un revêtement corné recouvert de papilles. La région œsophagienne peut ne pas se séparer, par le moindre repli, des régions voisines; mais, dans d’autres cas (Murinx), elle constitue un cæcum à parois musculeuses, el aboutira, chez les Ruminants, à la constitution de la panse, caractéristique de ces animaux. Tout le reste de l'estomac, et le plus souvent la totalité de sa surface, a un épithélum glandulaire, où on doit distinguer 3 sortes de glandes, qui se localisent sensiblement, de façon à former des régions glandulaires bien déterminées, mais fort variables d'un type à l’autre, Les principales sont les glandes à pepsine où glandes du fundus, parliculièrement nombreuses dans la grosse tubérosité et la région cardiale, et qui présentent, à côté de cellules polyé- driques très nombreuses, dites cellules principales, de grosses cellules, ärrondies, désignées sous le nom de cellules bordantes où délomorphes (fig. 2294, cb). Ce sont ces dernières qui paraissent sécréter les diastases actives du suc gastrique; d'autres auteurs leur assignent le rôle de pro- duction d'acide chlorhydrique. Des glandes du fundus dérive, par exagération de leur développement, la grosse glande stomacale de l'estomac du Phascolarclus. Chez le Myoxus avellanarius, les glandes du fundus sont localisées dans une poche spéciale de l'estomac, dont tout le reste est envahi par les glandes pyloriques. Outre les glandes à pepsine, il existe, dans la région du pylore, des glandes pyloriques, formées exclusivement de cellules cylindriques et jouant le rôle de simples glandes à mucus. Elles sont beaucoup moins serrées que les pré- cédentes, et, en général, ramifiées à leur extrémité profonde. Enlin, il existe souvent des glandes cardiales, en général beaucoup moins nombreuses, au voisinage de l'entrée de l'estomac. Ainsi caractérisé dans ses grandes lignes au point de vue morpholo- gique et au point de vue histologique, l'estomac présente, chez les Mammi- fères, d'importantes variations. Mème s'il conserve l'aspect d'une simple poche, la forme de celle-ci peut être fort différente. C'est ainsi qu'il est très allongé, fusiforme et longitu- dinal chez les Phoques (fig. 2296 À), tandis que, dans d'autres cas, le cardia et le pylore se rapprochent au point que, chez les Hyènes, ils sont presque conligus et que l'estomac prend une forme de sac ou de cæcum appendu à l'œsophage. La grosse Lubérosité, peu marquée chez beaucoup de Carni- vores (Hycæna, Felis), est, au contraire, très développée chez les INsecri- vORES, les CairoPTÈREs, les RonGeurs et les ÉpENTÉs. Celle simplicité de la forme extérieure n'empêche pas la muqueuse de présenter des différenciations variées (fig. 2295). Déjà, parmi les Marsu- PlAUX, Chez les Halmalurus, dont l'estomac est très allongé, une rangée de replis valvulaires, commençant ‘dans la grosse lubérosité, se continue sur toute la grande courbure, ne laissant libre que la petite courbure de la région. pylorique. Ces modifications dans la forme et dans la répartition et la localisation 3454 MAMMIFÈRES des muscles et des glandes dans les estomacs simples préparent la division de l'estomac, non plus seulement en régions, mais en véritables poches dis- ünctes, ayant chacune des dispositions propres de la muqueuse, des glandes el des muscles. Ces estomacs composés ont été réalisés d’une façon indépen- dante dans les groupes les plus divers de Mammifères et deviennent la règle Fig. 2295 ,— La forme et la division des régions glandulaires dans l'estomac chez divers Mammifères : A, Tapi- rus; B, Lepus; C, Dicotyles : — OE, œsophage ; r.æ, région œsophagienne à épithélium stratifié (qua- drillée); re, région cardiale (rayée); /, fundus (ponctuée); 7p, région pylorique (ceroisillée); D, duodénum emprunté à SCHIMKEVITSCH). dans divers ordres {SIRÉNIENS, CÉTAGÉS, RumiNantTs). Parmi les MARSUPIAUX, le fundus de certaines espèces de Kanguroos se divise en deux cæcums allongés et juxtaposés, el la grande courbure présente latéralement une série Fig. 2296. — A, Estomac simple de Phoca vitulina. — B, estomac de Bradypus torquatus, vu par la face ventrale et les parties en place. — BB, le même vu dorsalement et ses parties déroulées : OE, æsophage! ci, C2, Ca, les 3 parties de la poche cardiale, suivies du cæcum cardial; /, fundus; p, région pylorique, de boursouflures transversales. La région œsophagienne et la région des vlandes cardiales y est très étendue, et comprend notamment les cæcums et les boursouflures ci-dessus mentionnés; celles des glandes à pepsine et des glandes pyloriques, au contraire très limitées, sont indiquées extérieurement par de légères boursouflures. Les Chiroptères qui se nourrissent de sang (Desmodus) ont la grosse tubé- rosilé allongée en un long cæcum spiralé. De même, chez beaucoup de Ron- geurs (Hamster), le /undus est allongé, renflé et plus volumineux que le reste de l'estomac, dont il est séparé par un pli si profond que l'estomac paraît formé de deux poches distinctes, se réunissant au niveau du cardia. Chez les Semmorrruecipæ (Colobes, Nasiques), parmi les SINGES CATARHI- APPAREIL DIGESTIF NIENS, la musculature est particulièrement puissante le long de la petite et de la grande courbures, et, dans l'intervalle, les parois présentent des plis transversaux, qui la découpent en boursouflures semblables à celles de l'estomac du Kangouroo. L’estomac des Bradypus présente une complexité qui l’a fait rapprocher à tort de celui des Ruminants, dont ils ont le régime végélarien, leur nour- riture consistant exclusivement en feuilles. Mais Ja comparaison est Lout à fait superficielle. L'estomac comprend (fig. 2294 B et B') une grande poche cardiale, à peu près globuleuse et subdivisée en 3 parties, d'où part à droite un énorme cæcum, recourbé en arc et embrassant la poche: le cæcum et la poche cardiale sont Lapissés d’épithélium corné ; après la poche, et sur le côté gauche, se trouve la poche pylorique, elle-même recourbée en fer à cheval et comprenant deux parties : une région glandulaire, qui représente le fundus et renferme seule des glandes, et une région pylorique, à paroi forte- ment musculeuse, présentant des replis couverts de pa- pilles, avec un épithélium corné. La poche cardiale et le cæcum qui en dépend relien- nent les feuilles ingérées qui y macèrent avant de subir l'action du suc gastrique pro- prement dil. Des replis sail- lants viennent encore compli- quenlarsposihon interne. "ru 00507 mbnemac de Lamauts en tee ils sont arrangés de telle sorte ouvert: — (, œsophage; 6, cardia; gl. e, glande cardiaque; pe, qu'ils peuvent, par des contrac- nn ed e . tions des muscles qu'ils ren- ferment, interrompre la communication des régions cardiaque et pylorique. Chez les Lamantins (fig. 2297), la grosse tubérosité se prolonge, au voisi- nage du cardia, en un cæcum présentant des cryptes glandulaires très pro- fondes, incluses dans la paroï et ayant la structure des glandes à pepsine: en outre, une constlriclion, située entre le cardia et le pylore, détermine deux poches, cardiaque et pylorique, communiquant l’une avec l’autre par un orifice assez étroil, et, au niveau de cette constriclion, se trouvent deux appendices sacciformes, spiralés, dérivés de la poche pylorique et con- servant la structure de celle-ci. Les modifications compliquées qu'on observe chez les Cétacés peuvent être considérées comme ayant pour point de départ un allongement de l'estomac analogue à celui que l'on observe chez les Phoques:; mais les deux parties, descendante et récurrente, de l'estomac sont différenciées; la pre- mière devient une énorme poche renflée, ovoïde, qui fait suite à l’æsophage, tandis que la branche remontante, ou région pylorique, est tubulaire, étroite, réfléchie en avant et séparée du duodénum par une constriction annulaire. C'est à peu de chose près la disposition que présentent les Ziphius, où la région pylorique est longue, légèrement sinueuse, gonflée de PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 217 3456 MAMMIFÈRES boursouflures. Chez les DEeLPHiNIDx, le sac ovoïde s’est dédoublé en deux autres sacs inégaux. Le gros sac cardial, le plus rapproché du cardia est, en somme, une dépendance de l’œsophage, qui renferme les mêmes glandes el les mêmes papilles que ce dernier et qui fonctionne à la fois comme panse et comme gésier, en raison de sa forte musculature. Les deux sacs communiquent directement l’un et l’autre avec l’æœsophage chez les Globi- céphales : chez d’autres, c'est avec le gros sac œsophagien que communique le petit sac, qui est la vraie poche cardiale, l’oritice de communication étant silué à une distance plus ou moins grande du cardia (Phocæna, Lageno- cephalus). Après le sac cardial, vient le tube pylorique, qui, chez les Phocæna, est régulièrement tubulaire, sans boursouflures, et présente deux anses successives, l’une à sommet antérieur, l’autre à sommet postérieur; il se divise par des constrictions en plusieurs compartiments successifs, dont le dernier aboutit par un étroit pylore au duodénum, celui-ci présen- tant encore à son origine une légère dilatation. On ignore quel a pu être exactement le point de départ de ces dispositions propres aux Célacés, dispositions assez inalttendues chez ces Mammifères carnassiers. L'estomac des ONGuLÉés PÉrissopacryLes et celui des PorciNs présentent, au contraire, des dispositions qui semblent la préface de celles qui sont réalisées chez les Ruminants et qui ne portent d’abord que sur la disposi- tion des épithéliums et sur celle des glandes. L'épithélium œsophagien envahit presque la moitié de l'estomac chez les RFhinocéros, la muqueuse du fundus se limitant à la grande courbure et les glandes se rassemblant dans la région pylorique. Chez les Tapirs et les Chevaux, une zone cardiale spé- ciale sépare le domaine de l'œsophage de celui du fundus et du pylore. Chez les Porcins, les glandes cardiales se localisent dans le /undus et les glandes à pepsines au voisinage de la grande courbure et de la petite tubérosité ; le fundus se prolonge, non loin du cardia, en un petit cæcum el se divise chez les Pécaris en deux larges sacs recourbés. Les choses vont plus loin chez les Rumixanrs. Chez les TyLopones et les TrAGuLIDÆ, Ruminants à canines et sans cornes, l'œsophage (fig. 2299) con- duit dans un vaste sac cardial, la panse (rumen, ingluvtes), à laquelle est annexé, du côté du cardia, un sac sphéroïdal plus petit, le bonnet (reticulum) ; la région pylorique, qui fait suite, est tubulaire et reliée au cardia par une gouttière occupant la position de la petite courbure. Cette région tubulaire est, dans ces deux cas, continue; elle se divise, au contraire chez les Rumi- nants normaux, en deux régions distinctes : le /eurllel (omasus, psalter) et la caillette (abomasus) (fig. 2298). Ces diverses parties se distinguent par des particularités de la muqueuse. Celle de la panse est souvent armée de crêtes ou d'épines résistantes, qui contribuent à diviser les aliments; ilen est de même de la panse des Dau- phins. Chez les Chameaux, une partie de son étendue présente des logettes nombreuses et serrées (fig. 2299, a/v) qui fonctionnent comme des réservoirs où se conserve l’eau de boisson; les orifices de ces logettes sont susceptibles de s'ouvrir et de se fermer et constitueront ainsi des cellules à eau, distribuées en deux groupes principaux, Toute la surface du bonnet présente des cel- APPAREIL DIGESTIF 3457 lules semblables. Chez les autres Ruminants, de fortes crêtes saillantes, anastomosées en réseau, circonscrivent à la surface interne du bonnet, des alvéoles polygonaux, d'où son nom de réliculum. La muqueuse du feuillet présente des replis longitudinaux auxquels la poche doit également son nom; la paroi très mince du feuillet des Tylopodes présente bien des replis semblables très serrés, mais il n° a, chez ces Ruminants, aucune séparalion externe précise entre le feuillet et la caillette, dont les parois sont épaisses et glandulaires; ces plis manquent aux Tragulidés, qui n'ont, par conséquent, pas de feuillet. La caillette présente un épithélium cylindrique et contient les glandes pepsiques, tandis que les trois premières poches stomacales ont un revêtement épithélial pavimenteux : c'est donc le véritable estomac. | Les aliments ingérés quand animal K= broute, vont s’ac:umuler directement, | sans être mâchés, dans la panse, ce qui ES N permet une préhension rapide, inin- ES Ÿ Fig. 2298.— Estomac de Veau : — Æu, panse; /?, bonnet; Fig. 2299. — Estomac d’Auchenia lama : (Œ, œso- O, feuillet; À, caillette; OA, gouttière œsophagienne ; phage; p, panse; a/v, ses alvéoles; b, bonnet; /, D, duodénum; OÜe, terminaison de l'æsophage. feuillet ; pyl, pylore ; 2), duodénum (Carus el Otro). terrompue et abondante; ils pénètrent dans la panse par une fente, percée dans le fond de la gouttière qui court tout le long du canal reliant l'extré- mité de l’œsophage au feuillet. Les aliments accumulés dans la panse passent progressivement dans le bonnet, qui les moule en petites masses successives: ils sont, de là, régurgités dans la bouche pour y être mächés et redescendent pour passer dans la pre- mière partie du sac pylorique, le feuillet ; le passage s'effectue par la gout- Lière signalée plus haut, suivant la petite courbure de l'estomac, du cardia au feuillet, la fente de la gouttière restant fermée au moment de leur passage. Les aliments partiellement élaborés dans le feuillet, passent finalement dans la 4 poche qui lui fait suite, la caillelte, où se fait la véritable diges- tion; la caillette constitue la partie la plus volumineuse de l'estomac chez le fœtus et assez longtemps chez les nouveau-nés des Ruminants; lesautres parties ne prennent que plus tard tout leur développement. Intestin moyen.— L'inlestin moyen, qui fait suite à l'estomac, est géné- ralement cylindrique ; il est tapissé par un épithélium simple, cylindrique, et 3458 MAMMIFÈRES présente un grand nombre de glandes en forme de tubes simples, les glandes de Lieberkühn. L'intestin moyen présente toujours de nombreuses circon- volutions, mais sa longueur relative dépend beaucoup du régime alimen- taire; elle est minimum chez les Carnivores (6 à 7 mètres chez le Lion), s’accroil chez les Omnivores (20 m. chez le Pore) et atteint son maximum chez les Herbivores (environ 28 m. chez le Mouton, 50 m. chez le Bœuf). Il se divise plus ou moins nettement en trois parties : le duodénum, loujours en forme d’anse el embrassant le pancréas (fig. 2301); puis le jéjunum et enfin l'iléon, qui est la partie pelotonnée ; il n’y a d’ailleurs aucune démarca- lion entre ces deux derniers segments. La muqueuse de l'intestin moyen peut présenter des replis circulaires (Ornithorhynchus), des plis longiludinaux (beaucoup de Cétacés), des crêtes saillantes diversement anastomosées (£lephas), ou des fossettes inégales et irrégulières (Hyperoodon). La structure la plus fréquente est celle des val- vules conniventes, replis transversaux de la muqueuse, attachés chacun à la surface interne de la paroi intestinale, mais seulement, en général sur une parlie variable, de sa circonférence. Elles ont pour effet non seulement d'augmenter la surface d'absorption, mais encore de ralentir la marche du chyle, les deux causes s'ajoutant pour favoriser l'absorption intestinale. Celle-ci est assurée plus activement encore par les villosités, en général cylindriques, mais parfois aplaties en forme de lames. Dans chacune d'elles prend naissance un vaisseau chylifère. Elles sont contractiles, grâce à des fibres musculaires lisses, parallèles à l'axe de la villosité et qui existent d'ailleurs dans les villosités intestinales de tous les Vertébrés. Intestin terminal. — Tandis qu'une valvule pylorique annulaire, qui ne fait défaut que chez les Énenrés et les Céracés, sépare l'estomac du duo- dénum, une autre valvule, la valuule de Bauhin, ou valvule /éo-cæcale, sépare l'intestin moyen de l'intestin terminal. Ce dernier est beaucoup plus long chez les Mammifères que chez les autres Vertébrés. Son diamètre est très supérieur à celui de l'intestin moyen; aussi les distingue-t-on habituellement l’un de l’autre sous les noms d’en- leslin grèle et de gros inteslin. Le gros intestin comprend lui-mème deux parties : le côlon et le rectum. Le côlon ne fait pas directement suite à l'intestin grêle ; celui-ci débouche sur le côté du gros intestin, qui se prolonge au delà en une sorte de poche, le ccum, dont le développement est extrêmement variable. C’est un diver- ticule du côlon, court chez l'Échidné, bien développé chez l'Ornitho- rhynque. Dans la sous-classe des Marsupraux, il fait défaut aux CRÉOPHAGES (Dasyurus, Thylacynus); il est petit chez les ENromoPnaces et les POÉPHAGES (Halmaturus) à estomac compliqué; énorme, au contraire, chez les Carpo- PHAGES à estomac simple (Phalangista, Phascolarctus); il est même muni de diverticules chez les Wombats (Phascolomys). On retrouve une série analogue chez les Placentaires. Le cæcum fait défaut chez presque tous les Ixsecrivoress, les MusreLipx et les UrsipÆ parmi les CaRNIVORES, beaucoup de Rongeurs et de Tatous, les PARESSEUx, les CÉTAGÉS APPAREIL DIGESTIF 3459 Céroponres. Il est généralement petit chez les Carnivores et les CÉTACÉS ; plus grand chez les Singes PLaryYrminieNs que chez les CATARHINIENS, et son extrémité s'atrophie chez les Singes Anthropoïdes et chez l'Homme, consti- Luant un appendice vermiforme lrès étroit, qui se retrouve d'ailleurs chez quelques formes à cæcum très volumineux (Zepus, Cricelus). Mème chez des espèces voisines, le cæcum peut présenter des degrés très différents de développement; c’est ainsi qu’il est double chez le Tatou à six bandes et le Fourmilier didactyle, assez développé chez le Stenops gracilis, lès court chez le S. lardigadus et l'Aye-Aye. Ces variations sont surtout considé- rables chez les Rongeurs; petit chez les Porcs-épics, les Campagnols, les Fig. 2300. — Disposition demi-schémalique de la région antérieure (eæeum et côlon) du gros intestin du Cervus canadensis : — d, duodénum; ÿ, commencement et fin du jéjunum, qui est en majeure partie coupé tout le long de son mésentère, jusqu'à son débouché dans le gros intestin; cæ, cæcum; à sa gauche, le début du côlon, col, dont les deux branches enroulées en commun ont été distinguées parce que la branche remontante est couverte de lignes transverses tandis que la descendante a été pointillée; celle-ci croise le jéjunum à son origine et descend ensuite vers le rectum; #7, mésocôlon (Max WEBER). Pacas, il devient énorme chez les Léporidés et autres Rongeurs, où il peut être pourvu de boursouflures nombreuses (Lagomys, Cricelus, Lagotis, Chinchilla), où d'une valvule spéciale (Lepus). Chez la plupart des herbivores, le cæcum est extrêmement développé : il est large et bour- souflé chez le Daman, dont le côlon, très étroit, est séparé du rectum par une large poche, munie de deux appendices coniques. Le cæcum dépasse la longueur du corps chez quelques herbivores; il est muni de valvules chez les PérissonacryLes. Il est impossible de coordonner toutes ces variations dans une loi simple. Tout ce que l’on peut dire, c'est que le développement du cæcum paraît, dans quelque mesure, inverse de celui du côlon et même de celui de l'estomac : il est plus développé chez les Solipèdes à estomac simple que chez les Ruminants. La présence de l’appendice vermiforme semble indiquer, chez les espèces qui en sont pourvues, une régression du cæcum, liée sans doute à un changement de régime. Il est à remarquer d'autre part que, chez l'Homme, l'intestin et le cæcum du fœtus et du nouveau-né sont relativement plus longs que chez l'adulte. 3460 MAMMIFÈRES Le côlon partage, en général, du moins à son origine, les dimensions el les dispositions diverses du cæcum, Sa longueur est très variable; 1l peut se réduire à une anse dont les deux branches forment chez les Primates et chez l'Homme une sorte de large fer à cheval, et l’on désigne, de droite à gauche, ses diverses parties sous le nom de côlon ascendant, côlon trans- verse et côlon descendant, ce dernier continué par le rectum. À mesure que le côlon s’allonge, les deux branches de l'anse se rappro- chent, et, le sommet s'éloignant de plus en plus de la base, elles se courbent dans la cavité abdominale et finissent par s’enrouler en spirale (beaucoup de LÉMuRIENS); puis les anses se multiplient (Rongeurs, Périssodactyles, Porcins), et finalement, il s’en forme fréquemment deux chez les Rumi- nanis (fig. 2300), dont l’une a ses deux branches très sinueuses et contrac- tées et dont l’autre est enroulée en spirales et suivie par le rectum (Anti- lope dorcas). La paroi externe du côlon peut être lisse et cylindrique, ou présenter de nombreuses boursouflures régulièrement espacées ; 1l est rare qu'il présente des variations de calibre, comme on le voit chez les Lagomys, par exemple. Le rectum aboutit à un cloaque chez les MoNOTRÈMES; 1l persiste encore des indications de cette disposition primitive chez les Marsupraux adultes et chez les embryons des autres Mammifères; mais, chez ces derniers, à l’état adulte, l'anus se sépare des orifices uro-génitaux et, contrairement à ce qui a lieu chez les Poissons, il est toujours placé derrière eux. Foie. — Le foie des Mammifères carnivores est plus gros que celui des herbivores; il est, comme celui des autres Vertébrés marcheurs, fondamenta- lement divisé en deux lobes, bien reconnaissables chez l'Homme, où ils sont accompagnés de quelques lobules. Ces deux lobes serecoupentenlobules chez l'Échidné, les Paresseux, les INsecrivores, les Carnivores, les Ronceurs et les SINGES. Le nombre total des lobules atteint 6 ou 7 chez les Chiens et la Belette. Le lobe droit est toujours plus volumineux que le gauche. La vésicule biliaire prend chez l'Échidné un développement énorme; elle fait au contraire défaut chez beaucoup de Rongeurs, les Sorrrëpes, les Céracés, les CaméLinés, les Cervinés et beaucoup d'Antilopes. Chez la plu- part des Mammifères, l'Homme compris, il existe au contraire une vésicule biliaire, d'où la bile s'écoule vers l'intestin, au moyen d'un canal cys- lique; mais celui-ci est rejoint sur son trajet par un autre canal venant directement du foie, le canal hépatique. A partir du confluent de ces deux canaux, le canal conducteur de la bile prend le nom de canal cholé- doque. Le pancréas est constamment silué dans l’anse du duodénum ; il est sou- vent très développé, surtout chez les Rongeurs (Lepus caniculus), et divisé en lobes volumineux. Il peut ne posséder qu’un canal excréteur, le canal de Wirsung ou en posséder deux; le second est le canal de Santorini. Le canal de Wirsung vient originairemeut déboucher, à côté du canal cholédoque, dans un petit réservoir commun, l’ampoule de Vater : le pan- créas lire en effet secondairement son origine d'un diverticule de l'intestin APPAREIL RESPIRATOIRE 3401 qui est plus ou moins lié au canal cholédoque; mais 1l peut secondairement en être très éloigné (Lepus, fig. 2301). Au milieu des lobules pancréatiques, se voient des amas de petites cellules polyédriques, sans communicalion avec les canaux sécréleurs du pancréas, mais se développant cependant comme des diverticules de l’épithélium pan- créatique : ce sont les {lots de Lan- gerhans formant une glande endocrine. Appareil respiratoire. — Larynx et trachée. — La trachée- artère. des Mammifères est précédée d'un larynx, plus compliqué en appa- rence que celui des Reptiles et des Oiseaux, plus primitif en réalité, parce qu'il semble avoir mieux conservé les restes de l'appareil branchial primitif des Poissons, dont les cinq arcs sont représentés dans ses diverses pièces. Le larynx est d’ailleurs devenu ici un appareil vocal, généralement puissant et comportant une musculature com- pliquée. De la conservalion des restes des cinq arcs branchiaux primitifs dans le larynx des Mammifères, il résulterait que ceux-ci dériveraient de Batraciens primitifs, plus rapprochés des Poissons que les Batraciens ac- tuels, puisque ceux-ci ont perdu les pièces dérivées des quatre AS PUR, CN NSe nn arcs branchiaux et n’ont conservé que créas chez le Lapin (Crauve Benvano). celles dérivées du cinquième : les car- ülages aryténoïdes, qui ont donné naissance aux cerceaux cartlilagineux de la trachée, et peut-être au cartilage cricoïde. Les pièces dérivées des quatre premiers arcs branchiaux se reconnaissent aisément dans le larynx des Monotrèmes (fig. 2302), où elles forment les cornes postérieures de l'hyoïde et deux pièces particulières aux Mammifères, mais communes à tous : le {hyroide et l'épiglotte. Ainsi qu'on l’a vu pré- cédemment (p.339), au corps de l’os hyoïde des MoxorrÈmes se rattachent symétriquement de chaque côté : 1° une chaîne de pièces articulées se diri- geant vers la région otique du crâne, et dont la base constitue une des pelites cornes, ou cornes antérieures, de l'hyoïde (c, ah); 2 une grande pièce cartilagineuse, partant aussi du corps de l'hyoïde, mais dirigée en bas et en arrière et appliquée sur la partie initiale du conduit aérien; cette pièce, déjà bifurquée en arrière, s'ossifie en avant suivant deux lames parallèles ; elle semble donc résulter de Ia fusion de deux ares distincts, qui ne peuvent être que le premier et le deuxième arcs branchiaux. Dans l'anatomie des- 3462 MAMMIFÈRES criplive du larynx entièrement développé, tantôt on rattache leur ensemble à l'appareil hyoïdien, et c'est à lui qu'on donne le nom de grandes cornes ou cornes postérieures de l'hyoïde; Lantôl ce nom est limité à la première lame (e. p. h), la 2° lame élant rattachée au cartilage thyroïde (arc antérieur du thyroïde, {h. a); 3° une autre pièce vient ensuite ({h. p), également en forme d'arc et présentant la même direction que la précédente, à l'arrière de laquelle elle est étroitement accolée ; comme elle aussi, elle s'ossifie dans sa région antérieure, landis qu’elle S'unil en arrière à sa congénère, par une copule cartilagineuse médiane; cel arc représente le 3° arc branchial. C’est le thyroïde proprement dit, ou, dans la seconde des deux inter- prétations précédentes, l'arc postérieur du thyroïde (th.p). 4 L'épiglolle cartilagineuse des MonorRÈMEs (Ornithorhynchus), est en forme de cœur de carte à jouer, à fosselle tournée en avant (te). Son échancrure basilaire indique encore qu'elle résulte de la fusion de deux pièces symé- triques, restes du 4° arc bran- chial. Le cartilage est contenu dans un repli de la muqueuse laryngienne qui s'avance vers le voile du palais, et ces deux re- plis, en s'affrontant par les bords Fig. 2302. — A. Laryux et os hyoïde d'Ornithorhynque, vu ]ibres, délimitent le canal aérien par la face ventrale. — B. Larynx et os hyoïde de Dendro- lngus, và de profil : = A) os hyoïde; c.aihs Cp.h ses core NENANE JeS (0SSES nasale Ier antérieures etipostérieures 0e, cartlese Bye pere CE er Gisantleitra jet becs HpeE l'Ornithorhynque en deux pièces distinctes, {h.a, th.p; cr, x 5 5 ericoïde ; ar, aryténoide ; de, épiglotte; Tr, trachée(E. Due). gien des aliments. Le cartilage épiglottique est supporté par un prolongement en forme de pointe du cartilage cricoïde ou relié à ce cartilage par un ligament. 5° Vient enfin le cartilage cricoïde (cr), incomplè- tement séparé en avant du premier anneau cartilagineux de la trachée; il présente des incisures latérales, qui semblent indiquer qu'il résulte lui- même de la fusion d’un certain nombre de ces anneaux, en arrière, il demeure membraneux, el, dans sa partie membraneuse, se développe une pièce cartilagineuse, le procricoïde, qui est indépendante des extrémités du cartilage chez l'Échidné, et s’unit à elles chez l'Ornithorhynque. Sur son bord antérieur, le cartilage cricoïde porte les deux aryténoides (ar), munis chacun d’une sorte de prolongement s’enroulant en crosse en dehors. Entre les deux aryténoïdes s’intercale, chez l'Échidné, un second procricroïde, qui se superpose à eux. Le cricoide, les anneaux trachéens, qui n’en sont que le morcellement et les arylénoïdes sont le résultat des transformations du o° arc branchial. Les interprétations embryogéniques des pièces du larynx suggérées par APPAREIL RESPIRATOIRE 3463 les Monotrèmes sont également valables pour le larynx de tous les Mammi- fères, où on retrouve de façon constante les mêmes parties. Chez les Marsupraux, les deux pièces qui formaient le thyroïde des Mono- trèmes se fusionnent en une seule pièce, qui s’unit à sa congénère, formant une sorte de bouclier à l'avant du larynx; elle est renflée du côté ventral, faiblement chez les Perameles, davantage chez les Didelphys, au maximum chez les Phalangista, au point qu'une chambre thyroïdienne semble ici déve- loppée en avant de l'épiglotte, qui est fixée sur le bord supérieur du thyroïde. Chez les jeunes Marsupiaux, elle se continue jusque dans la région naso-pha- ryngienne, de façon à établir une continuité du canal aérien, qui permette la respiration au jeune animal, attaché de façon permanente aux mamelles de sa mère (fig. 2203). Le thyroïde et le cricoïde sont soudés entre eux, dans leur région médiane seulement, chez les Didelphis, sur une étendue plus grande chez diverses autres formes, et celte soudure atteint son maximum chez les Phalangista, où le cricoïde est incorporé au thyroïde, au point de ne plus paraître que comme une double apophyse inférieure, et dirigée du côté dorsal, de ce dernier. La région postérieure du’ cricoïde demeure loujours incomplète, et sa région antérieure ne porte ni fentes, ni sillons indiquant la fusion de plusieurs anneaux trachéens. En revanche, les aryténoïdes sont très développés. Le larynx des LÉMURIENS ne diffère guère de celui des Marsupiaux que parce que le 1° arc thyroïdien s’unit plus étroitement à l’hyoïde qu'avec le vrai thyroïde, auquel continue cependant à le relier un ligament thyro- hyoïdien latéral. Ainsi est atteint le type normal du squelette du larynx des Mammifères. Ce type ne présente plus que quelques modifications secondaires : le thyroïde est divisé en deux plaques latérales symétriques chez les Siré- NIENS; ses cornes sont très développées chez les Céracés; les antérieures sont plus grandes que les postérieures chez les Ruminants; celles-ci font défaut chez le Lynx. Il existe fréquemment, dans les groupes les plus divers, une perforation latérale du thyroïde, rappelant peut-être la dualité d'origine de ce cartilage : le foramen thyroïdeum n'existe que chez un certain nombre de Lémuriens et de Singes; il est alors traversé par une artère; on le rencontre aussi chez l'Homme, où il donne passage au nerf laryngé supérieur. L'épiglotle présente une forme assez variable : le plus généralement, elle est repliée en gouttière, et son bord libre se termine en pointe (Porc, Rümi- NANTS); assez souvent, elle s’allonge, comme il a été dit précédemment, de manière à pouvoir rejoindre le voile du palais et à constituer avec lui, lorsqu'il vient à s'appliquer sur elle, une voie continue de communication entre les fosses nasales et les voies respiratoires; celte disposition se retrouve encore chez divers Singes et même chez l'Orang. Chez les CÉrTACÉs, l'épiglotte s'allonge de manière à constituer, avec les aryténoïdes, également allongés, une sorte de bec de canard (DELPHINIDÆ, HYPEROODONTIDÆ), ou, en se soudant avec eux, un véritable canal (Bazænipæ), mettant les fosses nasales en communication directe avec la trachée-artère. Dans le premier 3464 MAMMIFÈRES cas, landis que l’épiglotte s'unit au thyroïde, les aryténoïdes se soudent au cricoïde. La muqueuse qui recouvre toutes les parties de ce squelette forme, de chaque côté, entre le thyroïde et les aryténoïdes; des plis, les ligaments thyro-arylénoïdiens, qui sont l’origine des cordes vocales; la fente limitée par les bords de ces cordes vocales est la glotte. Les cordes vocales des Mammifères, fixées d’une part au thyroïde, d'autre part aux arylénoïdes, n'ont aucun lien généalogique avec celles des Rep- Ules, chez qui le cartilage thyroïdien n'existe pas: les cordes font défaut à la plupart des Cétacés. D'autres replis, les plis ary-épiglotliques se forment au-dessus du liga- ment lhyro-aryténoïdien, et s'avancent plus près de la ligne médiane, entre l’épiglolte et le bord supérieur des aryténoïdes ; ils peuvent contenir un carlilage, le cartilage cunétforme, ou cartilage de Wrisberg, bien déve- loppé chez l’Ours, le Chien, le Phoque et le Marsouin. Ces cartilages ne sont d'abord que de simples dépendances de l’épiglotte : le cartilage épi- glottique du Hérisson présente en effet une échancrure médiane postérieure el deux échancrures latérales antérieures plus profondes; ce sont les parlies latérales de l'épiglotte (processus cunétiformes), séparées du corps du cartilage par ces échancrures, qui représentent les cartilages de Wrisberg. Un autre cartilage, le cartilage de Santorini, est souvent supporté par les arylénoïdes; 11 s’unit au cartilage de Wrisberg chez les SINGES PLATYRHI- NIENS. " Au-dessous des cordes vocales, la paroi du larynx de la plupart des Mammifères se dilate de chaque côté, en une sorte de poche latérale, les ventricules de Morgagni, dont la formation détermine l'apparition d’un second repli allant des arylénoïdes au thyroïde : ce sont les fausses cordes vocales. Des poches analogues aux ventricules de Morgagni se rencontrent chez beaucoup de Mammifères, se développant comme des évaginations de la paroi du larynx, et faisant parfois saillie très fortement à l'extérieur de celui-ci; elles peuvent se former entre les divers cartilages du larynx et ne sont par suite pas nécessairement homologues. Les unes correspondent réellement aux ventricules de Morgagni : elles caractérisent Les Anthropo- morphes; elles peuventêtre exactement symétriques (/ylobates, Syndactylus) ou présenter une dyssymétrie plus ou moins accusée. Petites chez les Chim- panzés, elles atteignent une énorme dimension chez le Gorille et l'Orang (Hg. 2305); ils peuvent, chez ce dernier, gagner même l’aisselle, et se rejoindre sur la ligne médiane où les sépare seulement une mince mem- brane, qui finit par se perforer. Elles se remplissent au moment de l'expi- ralion et fonclionnent sans doute comme organes de résonnance, donnant à la voix de ces Singes, chez les mâles adultes, une amplitude particulière, à moins qu'elles ne servent surtout de support, à la façon de coussins, pour la lourde tête de ces animaux (Deniker et BouLarr). Chez les autres Singes, existe un sac impair, développé entre le thyroïde et l'épiglotte, ou entre le thyroïde, et le cricoïde (Hapale rosaria). Ce sac est APPAREIL RESPIRATOIRE 3465 particulièrement développé chez les Semnopithèques, les Cynocéphales et les Catarhiniens inférieurs. Il devient énorme chez les Alouates (Myceles) Al \ Al LE cl s.\ar Fig, 2303. — Sacs vocaux d'un Orang-outan màle adulte : — s. lar, sac laryngien principal, ouvert sur le côté droit, pour montrer la cloison intérieure, el; d. aæ, diverticules axillaires ; exc, excroissances latérales formées de tissu conjonctif et de tissu adipeux, et caractérisant certaines races ou certains individus (DEniKER et BourarT). ou Singes hurleurs, où il se loge dans une expansion bulliforme de lhyoïde et où il coexiste avec des sacs pairs qui se dirigent dorsalement. Un sac médian analogue se mo ntrechez l'Hyæmoschus, les Rennes, l’Antilope dorcas el autres Ruminanits, les Équidés, le Furet, etc. Chez les CÉracés, se trouvent également des dilatations sacciformes, paires chez les CéroDonTEs, impaires chez les MYsrTicÈTEs, développées entre les arylénoïdes, et les muscles moteurs de ceux-ci; d’autres, chez certains Lémuriens {/ndris brevicaudalus) et Singes (Ateles), font saillie entre le cri- coïde el la trachée ou entre les premiers anneaux trachéens, el se logent dorsalement entre la trachée et l’œsophage. Enfin, chez certains Chiroptères (ÆRhinolophidæ), des diverticules pairs se développent dorsale- ment entre le cricoïde et le premier anneau trachéen, tandis qu'un autre diverticule impair, est en rapport avec le cinquième arceau (fig. 2304) (ELras). L'adjonction au larynx du cartilage thy- roïde entraîne la formation, chez les Mam- mifères, de quelques muscles laryngiens nouveaux : un nuscle intrathyroïdien s'étend, chez les MonorrÈMes, entre les deux moitiés Fig. 2304. — Larynx et sacs de résonnance de Rhinolophus hipposideros, vus par la face ventrale : l'os hyoïde, l'épislotte et le car- tilage thyroïde ont été enlevés : — À, car- tilage aryténoïde; p.4@, p.m, p.v, ses apo- physes articulaire, musculaire et ventrale ; er. cricoide; €S, cartilage de Santorini; c. voc, cordes vocales ; s. p, sacs de réson- nancé pairs; S$. i, sac impair ; Tr, trachée (Ezras). de leurs arcs thyroïdiens; un crico-thyroïdien se constitue, chez les Pla- centaires, aux dépens du constricteur inférieur du pharynx, dont il continue 3466 MAMMIFÈRES à partager l'innervation. Chez les MoxorrÈmEes et les Marsupraux, un muscle céralo-crico-arylénoïdien naît des cornes inférieures du cartilage thyroïde et cette disposition, qui rappelle ce que l’on voit chez les Batraciens et les Reptiles, est conservée chez les Célacés; chez les ÉDENTÉS, au con- traire, l'origine de ce muscle est tout entière transportée sur la plaque du cricoïde; ce muscle crico-arylénoïdien postérieur devient chez les autres Mammifères, le muscle dilatateur du larvnx. Le muscle constricteur du larynx des Lypes inférieurs est, à son lour, divisé, par le développement des aryténoïdes, en une partie ventrale, le m. {hyréo-aryténo-cricoïdien et une partie dorsale, le m. aryténo-crico-procricoïdien; le premier de ces muscles se subdivise en deux autres chez les Placentaires, le {hyréo-aryténoidien et le erico-aryténoidien latéral; par suite de la réduction du eartilage procri- coïde, le second se transforme en un m. inter-arylénoïdien. Trachée-artère. — La trachée-artère est, en général, rectiligne ou se rétrécit légèrement en arrière; elle présente cependant, près de son exlré- mité, chez les Bradypus, une courbure de gauche à droite, à concavité inférieure et dont la branche ascendante se recourbe ventralement et en arrière pour reprendre ensuite sa marche antéro-postérieure. Elle contient des anneaux cartilagineux complets chez certains Marsupiaux (Phalangista), seulement dans sa région antérieure chez les Galéopithèques, les Makis, divers RonGeurs (Castor, Dasyprocta), et chez les Pixniripes. Le plus sou- vent, les anneaux sont incomplets du côté dorsal, dans toute la trachée; leurs extrémités pouvant cependant dans certains cas (Sus, Hyæna, Phoca), se rapprocher beaucoup l’une de l’autre, ce qui conduit à la disposition héli- coïdale des cartilages trachéens, que l’on observe chez un certain nombre de Cétacés; chez les Dauphins, les premiers anneaux sont divisés du côté ventral et cette disposition s'étend à tous, chez les Baleines. D'autre part, des anastomoses peuvent se produire entre des anneaux consécutifs. La longueur de la trachée est liée, en général, à celle du cou; elle présente une cloison longitudinale chez les Helamys. La trachée se divise, à son extrémité inférieure, en deux bronches, soute- nues également par des anneaux carlilagineux; elles présentent leur maximum de longueur chez l'Ornithorhynque, leur minimum chez le Porc- épic. De ces deux bronches, la gauche, en contact avec la crosse aortique, est, en général, plus longue que la droite, qui se divise en revanche plus rapidement; son premier rameau, généralement plus volumineux que les autres, peut apparaître dès son origine (Auchenia), où même naître direc- tement de la Lrachée-artère (ArriopacryLEs, Dauphins et autres Cétacés); elle se ramifie très vite dans le lobe supérieur du poumon droit. La première bronche de gauche est aussi assez souvent plus volumineuse que les autres; c'est surtout chez les formes inférieures (Ornithorhynchus, Phascolomys) que les premières ramifications des bronches sont égales. Les bronches se ramifient dans le poumon, en se divisant en rameaux et ramuscules de plus en plus petits, en mème temps que leur squelette APPAREIL CIRCULATOIRE 3407 cartilagineux se modifie, Ce squelette est peu développé chez beaucoup de Marsupiaux, de Lémuriens et de Chiroptères; il fait même défaut dans certains cas (Myceles\; il est au contraire très développé chez les Célacés. Les ramifications des bronches peuvent s’anastomoser (Balna). Les dernières ramificalions des bronches, les bronchioles, se renflent à leur extrémité en petits sacs bosselés, les vésicules pulmonaires, dont les bosselures portent le nom d’alvéoles. Des vaisseaux et des nerfs circulent entre ces alvéoles el pénètrent jusque dans l'épithélium qui tapisse les alvéoles, et c'est tout cet ensemble qui constitue le tissu pulmonaire. La structure des poumons des Mammifères est donc tout à fait différente de celle qu’on observe chez les Reptiles et même chez les Oiseaux. Poumons. — Les poumons des Mammifères sont constamment enve- loppés chacun dans un sac pleural, dont un feuillet s'applique contre la paroi de la cage thoracique, tandis que l’autre s'accole au poumon. Les deux feuillets ne sont séparés l’un de l’autre que par une sérosité qui leur permet de glisser facilement l'un sur l’autre, lout en demeurant en contact. Cette faculté de glissement est même supprimée chez l'Éléphant d'Asie (Boas) où les deux feuillets pleuraux adhèrent l’un à l'autre. De plus, une cloison mus- culaire, le diaphragme, sépare complètement la cavilé thoracique qui les con- tient ainsi que le cœur, de la cavilé abdominale, qui contient les autres viscères. Les poumons s'appliquent exactement contre la paroi de la cavité thoracique, de sorte que la portion correspondante de leur face est convexe; par contre, leur face interne, qui est en rapport avec le cœur, est concave. Les poumons sont entiers chez les Éléphants, les Damans, les Rhinocéros, les Chevaux, les Sirénides, les Cétacés et aussi chez les Orangs; d'ordinaire, ils sont divisés en lobes, souvent plus nombreux du côté droit que du côté gauche. Seul, le poumon droit est, en effet, lobé chez les Moxorrimes, beau- coup de Marsupraux et de RonGeurs; chez le Porc-Épic, les deux poumons sont lobés, mais le droit est divisé en 6 lobes, le gauche en 5 seulement. Le nombre des lobes peut d’ailleurs varier suivant les individus dans la même espèce, et cela arrive même chez l'Homme. Appareil circulatoire. — Durant la période embryonnaire, le cœur est situé, comme chez les Batraciens, à la base du cou; mais il recule peu à peu en arrière, de manière à venir se placer entre les deux poumons. Il est enveloppé par une membrane séreuse, le péricarde, qui se prolonge sur la base des gros vaisseaux. Son feuillet externe se soude d'une part aux feuillets pariétaux des deux plèvres, d'autre part avec la face antérieure du diaphragme. Situé sur la ligne médiane chez la plupart des Mammifères, il s'incline parfois vers la gauche comme chez les Singes et chez l'Homme. Son développement (p. 2944) est celui que présentent tous les Vertébrés supérieurs; 1l est constitué par un tube unique, qui se replie en V, la pointe du V correspondant au ventricule, d’abord unique, puis divisé en deux par une cloison. Le segment descendant vers celte pointe donne les deux 3408 MAMMIFÈRES oreillettes et le ventricule droit, le segment ascendant, le ventricule gauche suivi du bulbe artériel. Le bulbe subit des différenciations internes rappelant plutôt ce que l’on voit chez les Batraciens que ce qui a lieu chez les Sauropsidés, deux valvules, correspondant au repli hélicoïdal des Batraciens, se modifiant progressi- vement, de façon à donner finalement la cloison qui séparera l'aorte de l'artère pulmonaire: ces deux vaisseaux se mettent ensuite en commu- nication respectivement avec un des ventricules, résultant de la bipartition qu'a subie le ventricule primitivement unique. On a vu également que l'oreillette primitive subit un cloisonnement la divisant en deux oreillettes ; mais celles-ci communiquent longtemps entre elles par un large orifice, qui se rétrécit assez vite, chez les Marsupiaux, les Monotrèmes et aussi les Cétacés, en une fente étroite ou une plage percée de lrous : c’est le trou ovale. Le sang venant du corps à l'oreillette droite peut ainsi passer direc- tement dans l’oreillette gauche, puis dans le ventricule gauche, d'où l'aorte le mène dans toutes les parties du corps. Un repli valvulaire, la valvule du trou ovale, s'accroît à mesure que se développe le fœtus, de telle sorte que le trou est complètement obliléré vers l'époque de la naissance, où la quantité de sang qui arrive du poumon à l'oreillette gauche est devenue sensiblement égale à celle que reçoit l’oreilieite droite, et où, par conséquent, les pressions s'équilibrent des deux côtés de la valvule. Celle- ci persiste après la fermeture de l'orifice, sous la forme d'un bourrelet annulaire, l'isthme de Vieussens, circonscrivant la place précédemment occupée par le trou ovale. Ce développement du cœur exclut, de façon formelle, l’ancienne hypothèse de deux cœurs, l’un droit, destiné au passage du sang noir, l’autre gauche, à celui du sang rouge, lesquels se seraient rapprochés et soudés l’un à l’autre; la division en deux pointes de l'extrémité postérieure du cœur du Dugong, restée longtemps célèbre comme confirmation de la théorie de la dualité réelle du cœur, ne doit être considérée que comme l’exagération, sans importance réelle, du sillon interventriculaire commun à tous les Mammi- “Ines L'oreillette droite reçoit la veine cave supérieure, la veine coronaire et la veine cave inférieure. Les deux premières ont pour origine (voir p. 2956 et fig. 2029 et 2050), les veines cardinales antérieures, qui ont englobé à leur service les canaux de Cuvier Comme cela arrive déjà chez certains Oiseaux, les veines. au lieu de se réunir, avant l'oreillette, dans un sinus veineux, débouchent séparément et directement dans l'oreillette, comme si le sinus veineux avait été incorporé à celle-ci. La veine cave supérieure gauche, unie par une anastomose (veine anonyme) avec la droite, finit par lui envoyer tout le sang qu'elle transportait et réduit peu à peu son domaine au cœur, dont elle devient la veine coronaire. La veine cave supé- rieure (droite), désormais unique, et la veine coronaire conservent de leur origine identique, une disposilion semblable de leurs orifices, qui possèdent chacun un bourrelel annulaire, respectivement appelé valvule d'Eustache pour la veine cave, valeule de Thébésius pour la veine coronaire. APPAREIL CIRCULATOIRE 3469 L'oreillette gauche s’incorpore, de son côté, le tronc unique par lequel les veines pulmonaires arrivaient jusqu’à lui, de sorte que ces dernières arrivent à s'ouvrir directement à son intérieur et consliluent 3 ou 4 veines pulmonaires. Une grande partie de la paroi de l'oreillette gauche, est vrai- semblablement formée par l'évasement de ce tronc; la portion de cette paroi correspondant aux orifices veineux a, en effet, un caractère Loul parli- culier : elle est lisse, le reste étant couvert de trabécules irrégulières. Cette région trabéculaire perd de son importance à mesure que s’accentue l'incorporation du tronc veineux, et elle finit par ne plus paraître qu'une annexe de l'oreillette, l'auricule. Les parois des deux oreillettes présentent une différence de structure analogue à celle qu'on observe chez les Oiseaux, mais moins prononcée, On ne remarque, en général, extérieurement d'autre séparation entre les ventricules qu'un sillon dans lequel s'achemine une branche de chacun des vaisseaux coronaires; C’est ce sillon qui, nous l’avons dit, détermine en s’exagérant, la division de la pointe du cœur chez le Dugong. Les parois internes des ventricules continuent à être recouvertes, comme chez les Batraciens et les Reptiles, par un lacis de faisceaux musculaires ({rabécules charnus), constituant dans son ensemble les muscles pectinés. Ce lacis, peu serré chez les embryons et chez les Mammifères inférieurs, devient plus complexe chez les adultes et les Mammifères élevés; de sa surface s'élèvent des piliers musculaires, ou muscles papillaires, plus ou moins coniques, dont les sommets se prolongent en cordons tendineux, lesquels vont se fixer soit sur d’autres piliers, soit sur les valvules qui bordent les deux orifices auriculo-ventriculaires. Ces valvules sont d’abord constituées par des épaississements de la paroi musculaire, formée comme ailleurs de trabécules se terminant au voisinage de l’orifice; mais, peu à peu, la portion musculeuse se résorbe et se réduit à une membrane formant le plancher de l'oreillette el aux bords de laquelle viennent s'attacher les tendons des piliers musculairés les plus internes, qui seuls ont persisté. Encore musculeuses dans le ventricule droit de l'Ornitho- rhynque, les valvules sont uniquement formées, chez les autres Mammifères, par les extrémités tendineuses de ces tractus musculaires, appelés prlters valvulaires. Les valvules auriculo-ventriculaires sont constituées, chez les Mono- trèmes, par une seule valve dépendant de la paroi extérieure, le septum interventriculaire se continuant directement avec le septum auriculaire. Chez lous les autres Mammifères s’y ajoute, du côté septal, une seconde valve : c'est l’adossement de ces deux valves qui constitue la valvule mitrale du cœur gauche; du côté droit, il existe deux valves latérales el une valve seplale : la valvule devient fricuspide. Des six arcs aortiques primitifs qui naissent chez l'embryon du tronc artériel, les deux premiers s'atrophient, leurs anastomoses longitudinales médiales formant ensemble la base des carotides externes ; le 3° arc, devenu indépendant du 4°, par atrophie des anastomoses latérales, forme la base des carotides internes (Voir fig. 2026, 6 M, p. 2949), les carotides externe et 3410 MAMMIFÈRES interne d’un même côté naissant ainsi, par un lronc commun, du 4° are; ce dernier forme, à gauche, la crosse unique de l’aorte, à droite l'artère sous- clavière de ce côté; le 6e arc disparaît totalement du côté droit et, du côté gauche, fourait l'artère pulmonaire, qui ne tarde pas à se bifurquer, chaque branche se rendant à l’un des poumons. Pendant la période embryonnaire, le 6° are demeure complet du côté gauche, de sorte que l'artère pulmonaire communique alors avec l'aorte par un canal, le canal de Bolal; ce dernier se transforme en un cordon fibreux chez l'adulte. Les artères qui naissent de la crosse de l'aorte, présentent entre elles des rapports différents, suivant les ordres. Chez l'Ornithorhynque, la plupart des Marsupiaux, les Édentés, beaucoup de Rongeurs, les Lémuriens, les Singes, l'Homme, le tronc commun des carotides persiste, à droile, sous le nom de /ronc brachio-céphalique droit et se bifurque pour former les artères sous-clavière et carotide de ce côté; ces artères naissent, à gauche, indépendamment l’une de l’autre. La carotide gauche va rejoindre le tronc brachio-céphalique droit, la sous-clavière gauche demeurant isolée, chez les INSECTIVORES, divers CaARNASSIERS, les TYLOPODES. Elle se joint, au contraire, chez les CHiroPrTÈREs, à la sous-clavière gauche, de sorte qu'il existe un tronc brachio-céphalique de chaque côté. Chez les ÉLépnanrs, les Loutres, les Castors, la carotide droite s'isole de la sous- clavière correspondante et s'unit à la carotide gauche, de manière à former un tronc carotidien commun, compris entre deux sous-clavières isolées. Enfin, les quatre artères se rassemblent à leur base en un tronc unique chez la plupart des ONGuLÉS. La carotide de chaque côté pénètre dans le crâne par le trou cranio-ver- tébral, où s'engage aussi, après avoir cheminé dans le canal vertébral le long du cou, l'artère vertébrale. Chaque carotide primitive se divise en deux bran- ches, la carotide exlerne el la carotide interne, correspondant aux artères de ce nom qui se forment d'une manière indépendante chez les Vertébrés infé- rieurs, landis que chaque artère vertébrale s’unit à sa symétrique pour former un tronc médian, le {ronc basilaire. Ce dernier émet, de chaque côté. une branche, qui l’unit à la carotide correspondante el forme avec elle le cercle artériel de Willis. Une partie importante du sang de l'artère vertébrale est ainsi amenée au cerveau. L'aorte fournit ensuite, en général, une artère æsophagiènne, une série mélamérique d’intercostales, une arlère diaphragmalique, le tronc cœltaque. d'où naissent l'artère hépatique, l'artère splénique et l'artère coronaire slo- machique, diversement anastomosées ; viennent ensuile la mésentérique supé- rieure, les artéres rénales, les génitales, la mésentérique inférieure, enfin les iliaques primilives, qui donnent naissance aux artères des membres posté- rieurs. Une branche récurrente de ces dernières, l'artère épigastrique peut s'anastomoser avec la mammaire interne, née de la sous-clavière, et relier ainsi, le long de la paroi ventrale du tronc, les artères nées de l'aorte à ses deux extrémités. Cette anastomose peut, à la rigueur, suppléer l'aorte, quand celle-ci vient à être accidentellement, comprimée. LYMPHATIQUES 3471 Les iliaques primitives se divisent ensuite en t/iaque interne, correspon- dant à l'hypogastrique des Reptiles et des Oiseaux, et en {laque exlerne, qui, pénétrant dans le membre postérieur, en constitue la principale artère, l'ar- lère fémorale ou crurale, landis que, chez les Reptiles et les Oiseaux, ce rôle appartient à l'ischiatique, qui naît, chez les Mammifères, de l’iliaque externe. Le système veineux des Mammifères ne diffère pas beaucoup, dans la période embryonnaire, de celui des Vertébrés inférieurs, el nous avons déjà exposé (V. p. 2951 à 2956) les modifications, rappelées brièvement p. 3468, qui aboutissent peu à peu à la disposition définitive. Rappelons que le système des veines cardinales donne à peu près uni- quement naissance aux veines céphaliques et brachiales, et qu'elles ne sont plus représentées, dans la région post-cardiaque, que par les veines azygos, qui, issues des veines cardinales postérieures, ramènent le sang des veines intercoslales. Les dispositions diverses que présentent, à leur élat définitif, tant le sys- tème des veines caves supérieures que celui des azygos, dans les divers groupes de Mammifères, ont été également rapportées (p. 2956). | Dans la région postérieure du corps, est apparue, à une période plus ou moins précoce du développement, une veine cave inférieure, qui n’est autre, à l'origine, que la veine rénale efférente secondaire (V. fig. 2029, B-E). Par la suppression du système porte rénal, limité à la période embryonnaire, celle veine finit par recevoir directement le sang de toute l’extrémité pos- térieure du corps, et, comme elle recueille, avant d'arriver au cœur, le sang des v. sus-hépatiques, qui revient, en traversant le foie, d’une grande partie des viscères abdominaux, celle veine cave inférieure finil par jouer le rôle primilivement dévolu aux veines cardinales postérieures, el consti- tue à peu près le seul conduit ramenant au cœur le sang qui à irrigué toute la région post-cardiaque du corps. Le système porte hépatique ne diffère pas essentiellement de ce qui existe chez les Vertébrés inférieurs. Aussi bien sur le trajet des artères que sur celui des veines peuvent se trouver des réseaux admirables. Il en existe un, par exemple, sur le trajet des artères cérébrales des Chats et des ARTIODACTYLES, quelquefois sur le trajet, soit des artères, soit des veines mésenlériques, sur celui des artères brachiales el iliaques des Moxorrimes el de nombreux Épentrés, où ils sont particulièrement développés. Ces derniers animaux en présentent aussi sur les arlères caudales et pelviennes (Dasypus). Le système veineux des CÉéracés et autres Mammifères plongeurs présente, d'autre part, nolamment dans la région hépatique, de vastes réservoirs sanguins, cons- Litués aux dépens des veines, et dans lesquels peut s'accumuler une puissante réserve sanguine, équivalant à une réserve d'oxygène (1). Lymphatiques. — Les Mammifères ont, comme les Oiseaux, de véri- tables vaisseaux Iymphaliques, à parois nettement différenciées, légèrement (1) E.-L. Bouvier, Obs. anal. sur l'Hyperoodon. Ann. Sc. nat., 7° série, t. XIII. PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 218 3472 MAMMIFÈRES renflés de distance en distance, en des points correspondants à des valvules qui obligent la Iymphe à cheminer dans un sens déterminé, sans pouvoir revenir en arrière. Ces lymphatiques, fréquemment anastomosés en réseau, accompagnent souvent les vaisseaux, et 1l peut encore arriver qu'ils affectent des rapports si étroits avec les petites artères que la paroi de celles-ci con- tribue à les déterminer, comme cela a lieu à la surface du cerveau. Les chy- lifères, Iymphatiques de l'intestin, prennent naissance dans chacune des villosités intestinales el se réunissent de proche en proche, pour aboutir, ainsi que les Iymphatiques des membres, à un réservoir abdominal, la cilerne de Pecquet. De ce réservoir part un canal thoracique, qui remonte le long de la colonne vertébrale et s'ouvre dans la veine brachio-céphalique gauche, après avoir reçu la Iymphe du membre antérieur gauche et de la moitié gauche de la tête. Les vaisseaux lymphatiques du membre antérieur droit et de la partie droite de la tête se rassemblent dans la grande veine lympha- lique. qui s'ouvre dans le tronc bronchio-céphalique droit, au point symé- trique de l’abouchement du canal thoracique à gauche. Il n'y à pas de cœurs lymphatiques. On voit apparaître pour la première fois, chez les Mammifères, tout un système de productions lymphoïdes, disséminées sur tout le réseau des vais- seaux lymphatiques, aussi bien sur le trajet des chylifères que sur celui des vaisseaux du corps. Ces productions s’échelonnent depuis l’état de simples localisations du tissu conjonclif, dites follicules lymphatiques, où se multi- plient plus rapidement des éléments destinés à devenir libres et à circuler avec Ja lymphe et le sang (leucocytes), jusqu’à celui de ganglions lympha- tiques nettement délimités, présentant une structure définie et pourvus d’un système afférent et d'un système efférent de vaisseaux lymphatiques. Les follicules Iymphatiques en se groupant, forment des agglomérations impro- prement appelées glandes lymphatiques : elles sont principalement nom- breuses sur le trajet du tube digestif. Dans l’arrière-bouche, ces glandes lymphatiques forment des corps hautement différenciés, les amygdales ou lonsilles ; on en trouve de nombreuses, mais beaucoup moins compliquées, sur diverses parties de l'intestin, el principalement sur les parois du gros intestin, où on les désigne sous le nom de plaques de Peyer. Chez les Échidnés, ces plaques résultent directement d'une transformation de quelques-unes des glandes proprement dites de l'intestin moyen, ou glandes de Lieberkühn (1). Les glandes qui doivent subir celte transfor- mation ne diffèrent d’abord en rien des autres; mais bientôt elles s’allon- gent, pénètrent dans la muqueuse et s'y ramifient; leurs ramifications s’iso- lent et paraissent enlourées de corpuscules Iymphatiques, avec lesquels leurs éléments propres ne tardent pas à se confondre, tandis que le tissu conjonctif ambiant forme autour de cet ensemble une membrane délimitante. Il est fort vraisemblable que les éléments mêmes des lobes détachés de la glande se transforment en éléments lymphatiques. Chez les autres Mammifères, les plaques de Peyer ne présentent plus aucun lien direct avec les glandes intesti- (1) Kiaarscn, Betheiliqung von Drüsen am Aufbau der peyerschen Haufen:; Morphol. Jahrbuch,, Bd. XIX, 1892. CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3413 nales et se forment dans la muqueuse d’une manière indépendante; mais c'est là sans doute un effet de la tachygénèse. Les glandes lymphatiques développées le long des chylifères forment, chez divers Mammifères (Canis, Phoca, Delphinus, ete.}), des amas d’appa- rence glandulaire dont l’ensemble a reçu le nom de pancréas d'Aselli. De semblables glandes se développent surtout le long de l'artère mésentérique supérieure, en formant, dans les replis du mésentère (fraise), une longue bande nettement délimitée, dont quelques parties de la région proximale peu- vent s'isoler (Ruminants). Il s'en développe également autour de l'artère iléo-cæcale des £chidna. Ces glandes sont surtout nombreuses sur les bran- ches artérielles du mésentère qui avoisinent l'intestin, et surtout vers l'extré- mité de l'intestin moyen et au voisinage du cæcum. Getle distribution semble indiquer que, comme les plaques de Peyer de l'Échidné, les glandes lymphatiques des Mammifères supérieurs ont eu pour origine la région du tube digestif où elles abondent encore et se sont répandues de là dans diverses parties de l'organisme. Ces organes sont d'ailleurs susceptibles de présenter de réelles migrations. Rate. — La rate, qui joue un rôle certain dans la production des globules blancs et possède sans doute d’autres fonctions encore obscures, présente, chez les Monotrèmes (Æchidna) une forme tout à fait caractéristique, liée aux dispositions primitives du péritoine chez les Mammifères : elle se divise en trois lobes très allongés, dirigés : l'un, plus court, en avant, le second, légèrement courbe, transversalement ; le troisième, presque rectiligne, est prolongé, jusqu’à l'origine du rectum, auquel il est relié par un ligament. Les deux premiers comprennent entre eux l'estomac, et, le long du second, se développe le repli mésentérique qui est l’origine de l'omentum majus ou grand! épiploon. Le lobe antérieur paraît plus particulièrement en rapport avec l'estomac, le lobe médian avec l'intestin moyen, le lobe postérieur avec l'intestin terminal. Chez les autres Mammifères, ce dernier lobe s’atrophie et le lobe médian demeure de beaucoup le plus important. La forme de la rate est d’ailleurs très variable, en raison des modifications de forme des organes voisins. II existe souvent des rales accessoires, qui se forment indépendamment de la rate proprement dite. Centres cérébro-spinaux des Mammifères (1). — Le cerveau des Mammifères du début de la période éocène (Coryphodon, Palosyops, Brontotherium, Dinoceras, Tillotherium) qui semblent avoir été les pro- génileurs des Périssodactyles actuels, était remarquablement petit; celui des Dinoceras, en particulier, était tellement petit qu'on peut en extraire le mou- lage tout entier par le trou occipital et que ses dimensions transversales ne sont pas plus grandes que celles de la région antérieure du canal vertébral. Des lobes olfactifs bien distincts étaient situés en avant des hémisphères; (1) R. ANTHONY. Analomie comparée du cerveau. Paris, 1928. 3474 4 MAMMIFÈRES ceux-ci laissaient à découvert les lobes optiques, et les lobes latéraux du cervelet faisaient saillie latéralement. Bien qu'appartenant à un stade inférieur de l’évolution des Mammifères pour tout le reste de leur organisation, les MonNorRÈMES et les MARSUPIAUX actuels. ont un cerveau plus développé, et, comme les grands Reptiles de la période secondaire avaient aussi un cerveau étonnamment petit, on peut en conclure que les progrès de l’organisation cérébrale sont, dans une certaine mesure, indépendants des modifications du reste de l'organisme, notamment de celles qui concernent les appareils de nutrition, de repro- duction ou même de locomotion, et que, dans un même type, cet appareil tend à s'accroitre à mesure que les générations se succèdent, en raison sans doute de son incessante activilé. Ceci est parfaitement en accord avec notre propre organisation. Il n’y a rien, dans nos appareils de nutrition, qui élève les Primates et l'Homme au-dessus des autres Mammifères : la placentation dans notre espèce est du mème type que celle des Rongeurs, nos membres, plantigrades et pentadactyles, sont ceux des Placentaires les plus anciens; notre appareil cérébral seul, par ses dimensions relatives el le perfectionement de toutes ses parties, nous place bien au-dessus des animaux les plus voisins de nous. On ne peut dire, d'autre part, d'une manière absolue, que l’accroisse- ment proportionnel du poids du cerveau soit en rapport avec celui de l'intelligence. Dans un même ordre de Mammifères, le cerveau est propor- tionnellement plus pesant dans les formes de petite taille. C'est ainsi que le poids du cerveau est, au poids Lotal du corps, comme 1 est à 90 chez le Mustela vulgaris, à 500 chez l'Ursus feroæ(1); de 1 à 88 chez le Mouton, à 1185 chez le Bœuf; de 1 à 80 chez le T'ragulus pygmæus. à 800 chez la Came- lopardalis giraffa; de 1 à 60 chezle Myrmecophaga didactyla, ou petit Four- milier, à 500 chez le A7. jubata, ou grand Fourmilier: de 1 à 40 chez la Souris, à 110 chez le Surmulot; de 1 à 20 chez l’Hapale mydas, à 200 chez le Gorille. À intelligence égale, les petits animaux sont nettement favorisés. Il ne saurait pourtant être douteux qu'il n’y ait une relation certaine entre l'intelligence et la masse du cerveau; mais, il est, a priori même, invrai- semblable que cette relation puisse s'exprimer par un rapport simple. Le cerveau, en effet, ne préside pas seulement à l'intelligence, qui est indépen- dante de la masse du corps, mais il régit toutes les fonctions de mouvement et de nutrition, qui, elles, sont plus ou moins sous la dépendance de la masse somalique; et, d'autre part, les tissus somaliques ne sont pas tous également soumis à l'action du système nerveux el quelques-uns (sang, issu adipeux, lissu conjonctif, etc.) lui échappent à peu près complètement. Le problème de la relation de la masse cérébrale et de l'intelligence est donc parliculièrement complexe. : ; EUR , nl 3 (1) Autrement dit, le poids du cerveau de la Fouine est égal à Gui du poids du corps; ce rapport est seulement de SU chez l'Ours, On considère en général le rapport inverse du poids du corps (poids somatique) au poids de l'encéphale. C’est le poids relatif de Cuvier : il est de 90 pour la Fouine, de 500 pour l'Ours. CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3415 Peut-on, dans la masse E du cerveau, faire la part, #, de ce qui revient à l'intelligence, et celle, m, de ce qui a trait à la régulation des fonctions somatiques? C’est ce que Maxouvrier a essayé de rechercher : s'adressant à des animaux d'intelligence apparemment égale, chez lesquels par consé- quent la valeur de t est la même, mais de taille très différente, et où, par suite m sera lui-même très différent, on obtiendra facilement m, en calculant le rapport du poids du cerveau à celui non pas du corps tout entier, mais d'un organe délerminé, le fémur par exemple, appartenant au domaine de la motricité. Une fois connu "», £ s'en déduit par une simple soustraclion: Ce qui fait que les petils animaux sont favorisés par rapport aux gros quant au poids du cerveau, c'est que la taille n'influe pas sur la quantité z. Dans une tout autre direction, Eug. Dugois, admettant que, si les rapports du poids du corps el de l'encéphale, chez des animaux d'intelligence com- parables, ne sont pas rigoureusement proportionnels, ils peuvent être liés par une formule de forme ï = nr a cherché à calculer empiriquement si r élait sensiblement constant et quelle pouvait être sa valeur; il a trouvé des nombres variant entre 0,54 et 0,58, donc en fait sensiblement constants et de moyenne 0,56. La valeur intellectuelle d'un Mammifère serait alors = (approximativement) exprimée par le nombré K — 5. qu'on nomme le S 0,5 coefficient de céphalisation. La valeur de cet indice, 2,89 pour l'Homme, nettement en Lèle de lous les Mammifères, 1,24 pour l'Éléphant d'Asie, de 0,76 à 0,69 pour les Anthropoïdes, 0,45 pour le Cheval, 0,44 pour l'Ours, 0,32 pour le Chat, 0,29 pour le Chien, 0,11 à 0,5 pour des Insectivores et des Rongeurs, correspond, en somme, assez sensiblement à l'idée que nous pouvons nous faire de la place dans l'échelle intellectuelle de ces divers Mammifères (]). | Les caractères particuliers de l'appareil cérébral des Mammifères sont déjà nettement accusés chez les MoxorRÈes (fig. 2305). Les hémisphères ont déjà pris un développement qui ne se retrouve nulle autre part avant les Mammifères : dès les régions antérieures, ils se renflent à ce point que le lobe olfactif, toujours bien développé, parait placé au-dessous d'eux; 1ls sont plus volumineux encore en arrière, mais ne masquent cependant pas complètement le cerveau moyen: ils sont lisses chez l'Ornithorhynque, marqués de circonvolutions chez l'Échidné. L'épiphyse, dépassée par les hémisphères, n’atteint plus les enveloppes cérébrales; elle est transformée en une sorte de sac ovoïde pédonculé. Les tubercules optiques sont au nombre de quatre et peuvent désormais prendre le nom de fubercules qua- drijumeaux. Le cervelet est très développé, mais, tandis que, chez les Oiseaux, sa partie médiane seule présentait un grand développement, les parties latérales ont pris ici une grande importance et constituent les hémisphères cérébelleux, tandis que la parlie médiane, présentant de nom- breux plis transversaux, lire de cette disposition le nom de vermis. Entre (1) Pour plus de détails, voir Anrnony, loc. cil., p. 17-94. 3476 MAMMIFÈRES fim Fig. 2305. — Cerveau d'Ornithorhynque, Face ventrale et coupe sagittale : — D. olf, bulbe olfactif; péd. olf, pédoncule olfactif; éub. olf, tubercule olfactif; L. pyr, lobule pyriforme; fis. rhin, fissure rhinale ; /. {erm, lame terminale; €. dors, commissure dorsale ; c. ventr, commissure ventrale; /. dent, fascia dentata; fm, fimbria, t. M, trou de Monro; €.gr, commissure grise; {. ch, toile choroïdienne du 3° ventricule; ep, épiphyse:: hy, hypophyse; £. cin, tuber cinereum; tr. opl, lractus optiques: £. 4j, tubercules quadrijumeaux ; 4S, aquedue de Sylvius; cb, cervelet; fl, floceuli; pV, pont de Varole; déc. pyr, décussation des pyramides; ITI-XII, nerfs craniens; 7aClu, 1% nerf rachidien (Ecuor Suru). CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 34717 les deux hémisphères cérébelleux, passant au devant de la moelle allongée, on aperçoit la première indication d’une grande commissure qui deviendra, chez les Mammifères supérieurs, le pont de Varole. Ces caractères généraux sont conservés chez les autres Mammifères, où le perfectionnement de l’appa- reil cérébral se caractérise par le développement que prennent les hémisphères et le cervelet, relativement aux parties constitutives du cer- veau intermédiaire et du cer- veau moyen, lesquels consti- tuaient, chez les Batraciens et les Reptiles, une partie si prédominante de l'appareil cérébral. L'importance prise par l'appareil cérébral a pour con- Fig. 2306. — Courbures de l'encéphale : +. courbure cérébrale ; 8, cour- séquence une accélération de ur, Pme: 7, œnbue mule: — M myéleéria son développement, qui n'est optiques (thalamencéphale); Æ, hémisphère; LM, trou de Monro; se bo, bulbe olfactif; L£, lame termivale, formant la paroi antérieure pas suivie par un aCCrOISSE- ju 3e ventricule ; opt, chiasma des nerfs optiques; k, hypophyse. ment égal des dimensions extérieures du crâne; c’est la cause du refoulement que nous avons déjà signalé chez les Reptiles, et qui a amené chez eux la courbure, à convexité Fig. 2307. — Cerveaux de Lapin : — A, vu par la face supérieure (le toit de l'hémisphère droit a été enlevé pour montrer l'intérieur du ventricule latéral; B, vu par la face inférieure; C, en partie ouvert: — Vh, hémi- sphères cérébraux; Cb, cervelet; 1/0, moelle allosgée; Lo, lohes olfactifs; 77, nerf optique: VW, nerf trijumeau; V11-VII1, nerf facial et nerf acoustique; 47, hypophyse (GEGExBaur). ventrale, de la moelle allongée, dite courbure du pont (fig. 2306). Une seconde courbure, à sommet ventral, attribuable à la même cause, et déjà indiquée parfois chez les Reptiles (Lacerta), se produit chez les embryons des Mammifères au niveau du cerveau moyen, qui, pendant un certain temps, devient la partie la plus saillante de l’encéphale, c’est la courbure 3418 | MAMMIFÈRES cranienne; elle se traduit, chez l'adulte, par la position oblique du plan de base des tubercules quadrijumeaux par rapport à la moelle; une troisième modification, qui n'est pas une courbure véritable, résulte de la résistance opposée par la paroi antérieure du crâne à la croissance des hémisphères; elle détermine leur accroissement en arrière, au-dessus du cerveau moyen et du cerveau postérieur, et les fait paraïlre, ce qui n'est’ pas, comme renversé au dessus d'eux. Enfin, en raison de l'orientation de la tête par rapport au cou, la moelle allongée s'incline en avant sur la moelle épinière, changeant ainsi l'orientation d'ensemble de l'encéphale et déterminant une dernière courbure, à convexité dorsale, la courbure nuchale. Chez les Marsupiaux, beaucoup d’'Inseclivores et de Rongeurs (fig. 2308), les hémisphères et le cerve- let arrivent simplement en contact, de sorte que, lorsqu'on regarde l'appareil cérébral par sa face supérieure, le cervelet demeure visible et les Luber- cules optiques peuvent même quelquefois n'être pas masqués (fig. 2308). Mais les hémisphères, continuant à se développer, passent en général au-dessus du cer- velet, qu'ils peuvent même déborder en arrière (fig. 2313). Les deux masses symétriques qui forment le cer- Fig. 9308. — Cerveau de a. Veau antérieur des Mammifères sont séparées par la croscelides proboscideus (= scissure inter-hémisphérique; elles présentent cha- RU MN, du cune à leur intérieur une cavilé plus ou moins nan he Cu compliquée; ces deux cavités (ventricules latéraux, cervelet: / floceuli : br, bulbe 1°" el 2° ventricules) sont sans communication, l’une me UE d'après avec l’autre, mais chacune est en relation avec le 3* ventricule par un orifice, le /rou de Monro. Les parois qui limitent les ventricules latéraux constituent le pallium, naturel- lement divisé en deux hémisphères. A la partie antérieure du protencéphale, se trouvent les lobes olfactifs; ces lobes ne sont que les parties extérieures du rhinencéphale qui se prolonge vers l'arrière, faisant corps avec la face ventrale des hémisphères, le long du bord médial. Il constitue la portion primitive de l'hémisphère (archipal- lium) et est séparé extérieurement du reste de l'hémisphère (néopallium) par un sillon profond, la scissure rhinale, toujours coudée en son milieu en raison de la flexion des hémisphères due à leur accroissement. Ce coude peut être à peine marqué (ONGuLÉs), mais forme un angle, très ouvert chez les Carnassiers, très aigu, au contraire, à mesure que l'hémisphère devient plus volumineux et plus globuleux. Il atteint son maximum d’acuité chez les Primates et les Célacés, chez lesquels la scissure rhinale s’efface à l'état adulte au niveau du point de flexion. Le rhinencépltale, très développé chez les Mammifères inférieurs (Mar- supraux, Ixskcrivores, Ronceuxs, Épenrés), où l’odorat joue un rôle con- sidérable et qu'on appelle pour celte raison macrosmatiques, devient très peut chez les Pinnipènes et les Primates, où celte fonction a perdu son acuité CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3419 (microsmaliques); les Carnivores el les OxGuLÉS présentent un .développe- ment intermédiaire. On trouve, par contre, chez les Cétacés, tous les stades de la régression qu'a entraînée chez eux la vie aquatique : ils sont plus gros chez les embryons de Balwnoplera que chez les adultes et ils ont comple- tement disparu chez les OponrocÈres, dits anosmaliques. Les lobes nlfactifs proprement dits sont loin d’avoir, chez les Mammifères, l'importance qu'ils ont dans les formes inférieures. Ils peuvent cependant êlre énormes dans certains macrosmatiques (Ærinaceus) el se placent alors en avant des hémisphères. Mais en général, ils sont fixés à la face inférieure du cerveau. On sait combien ils sont réduits chez les Primates et chez l'Homme, où ils sont représentés par deux bandelelles blanches, pleines, dirigées d'arrière en avant el renflées à leur extrémité libre. En arrière des lobes olfactifs, qui se prolongent par un gros tractus olfaclif, se voil de chaque côté, chez l’Ornithorhynque, un gros {ubercule olfactif, placé en dedans du tractus olfactif: ce tubercule, appelé encore lobe parolfactif, est suivi lui-même par le lobe pyriforme. Le rhinencéphale des Euthériens est encore très volumineux chez certaines formes, comme le Hérisson (Ærinaceus), où iloccupe, sur la face externe des hémisphères, en dessous de la scissure rhinale, une surface plus grande que le néopallium. Il comprend une partie basale, placée sur la face infé- rieure de l'hémisphère et qui peut atteindre la face externe dans les macro- smaliques, mais en resle fort éloignée chez les Primates, et une portion remontant sur la face interne, qui se développe autour du corps calleux; sa formation la plus importante est la circonvolulion de l’hippocampe et le qyrus dentalus, ou corps godronné de l’analomie humaine, concentrique et interne par rapport à l'hippocampe. Nous y reviendrons plus loin. En dehors de la scissure rhinale, à la face externe, et du sillon de lhip- pocampe, à la face interne, commence le néopallium, caractérisé parce que la surface y est partout occupée par une écorce grise, landis qu'en plusieurs points, le rhinencéphale présente des régions blanches superfi- cielles. L'épaisse paroi du néopallium est en effet en majeure partie formée de substance blanche; mais sa zone externe présente une couche complexe de substance grise, où sont localisées, dans la région de la motricité volon- taire. les cellules pyramidales etde nombreuses cellules d'association élablis- sant des connexions entre les cellules pyramidales : cet ensemble forme l'écorce cérébrale, où cortex. L'activité cérébrale étant liée à la mulliplicité des cellules fonctionnelles, la surface du cerveau, où sont localisées ces cel- lules, doit s’accroitre en proportion de l'augmentalion de cette activité; d'où des plissements de cette surface, qui se creuse de sillons (gyrt), limitant des parties saillantes, les circonvolulions, caractéristiques des hémisphères des Mammifères. Les sillons des hémisphères sont sinueux et leur disposition est constante pour chaque espèce, mais soumise, suivant les espèces, à des variations plus ou moins étendues. Elles ne sont pas développées chez les Marsupiaux Créophages et man- quent aussi dans les formes inférieures de beaucoup d'ordres (Insectivores, Rongeurs). Ces formes sont diles /issencéphales. Mais on constate déjà, dans 3480 MAMMIFÈRES ces cas, un certain nombre de sillons qui peuvent, en conséquence, être considérés comme fondamentaux et qu’on retrouve dans les formes à cir- convolutions développées (gyrencéphales). Tels sont notamment les sillons qui circonscrivent superficiellement le rhinencéphale et dont il a déjà été parlé : sillon rhinal, sillon de l'hippocampe; sur la face médiale, le sillon de l'hippocampe est fréquemment recouvert et caché par une circonvolution dépendant du néopallium : le gyrus callosus, limité par le sillon splénial, parallèle au corps calleux, et dont la partie antérieure, en rapport avec le bol. | Fig, 2309 — Cerveau d'Ursus arclôs, vu par la face ventrale (le rhinencéphale est grisé) : 6. o{, bulbe olfactif; t. ol, tubereule olfactifs s.7.@, s.7.p, s.r à, sillon rhinal antérieur, sillon rhinal postérieur et sillon endorhinal ; ps, ss, sillons pseudosylvien et suprasylvien; opt, chiasma des nerfs optiques: hyp, hypophyse et tuber en creux (ANTHONY). genou du corps calleux, peut s'isoler, formant un sél{on génual distinet. Ces sillons fondamentaux peuvent eux-mêmes s'effacer plus ou moins : c’est ainsi que le sillon splénial manque chez le Daman (//yrax), qui est cepen- dant gyrencéphale. Chez les Marsupiaux, Insectivores, Rongeurs et Édentés gyrencéphales, à ces sillons primilifs s'en ajoutent d'autres, dans lesquels il est impossible de voir, malgré leur apparition dans ces formes inférieures, les premières indi- cations d’un plan de disposition des sillons qui se conserverait ou se com- pliquerait dans la série des Mammifères gyrencéphales. Toutefois, dans les ordres où la gyrencéphalie est la règle (CARNASSIERS, PINNIPÈDES, ONGULÉS, Céracés), il est possible de reconnaître chez eux un type fondamental, d’où toutes les formes spéciales sont dérivées par la ramification, la fragmenta- CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3181 tion ou la disparition d’un certain nombre de sillons affectant une disposi- ion constante. Ces sillons peuvent être conventionnellement distribués en un certain nombre de terriloires, dits lobes cérébraux, correspondant aux c.call CAN. fs chor & Fig, 2310. — Partie centrale de la coupe sagittale du cerveau d’un Bœuf. La flèche indique la direction antérieure : ec. call, corps calleux; s, luc, septum lucidum: /forn, fornix ou trigone; {h, thalamus (couche optique); fiss. chor, fissure choroïdienne ; fimb, fimbria: f. dent, fascia dentata; f. hipp, fissure de l'hippocampe (Bürcsat). régions du crâne : lobes frontaux, pariélaux. lemporaux, el occipitaux,. entre lesquels les circonvolutions se distribuent. La plupart des sillons qui marquent la surface du cerveau ne sont que Bord sagittal Seplum luc” È » Trigone Sciss. temp. occip. es Lobe occip. Sillon de l'hippocampe. Fig. 2311. — Face interne du cerveau, des plissements du cortex, qui s'enfoncent dans la substance blanche, mais sans déterminer de saillie du côté du ventricule. Les principaux sur la face externe se forment dans la région sylvienne, c’est-à-dire marquée, chez les Primates, par la scissure de Sylvius et qu'on désigne (Anrnony) sous Île nom de {erritoire central. I] correspond aux noyaux gris profonds du corps 3482 MAMMIFÈRES strié. La scissure de Sylvius n'est, en réalité qu'une formation secondaire, résultant de l’operculisation (voir plus loin) de ce territoire central. Ce der- nier est primitivement, par exemple chez les Caxinx, limité par un sillon recourbé en fer à cheval, la suprasyluia (fig. 2812, S), qui apparaît avant tout autre et est le sillon fondamental de toute la surface externe de l'hé- misphère ; un autre sillon, la présylvia (prs) partant obliquement de la rhi- nale antérieure limite en avant le Lerritoire central Dans l'axe de la suprasylvia apparaît un sillon rectiligne, occupant la place de la scissure de Sylvius, et qu'on a à tort identifiée avec elle, la pseudosylvia; enfin un sillon secondaire, arqué parallèle et intérieur à la suprasylvia, l’ectosyluia complète la topographie du territoire central. La pseudosylvia fait assez souvent défaut, ou n'est que faiblement cr C ec| ent. Fig 2312. — Face externe de l’hémisphère gauche du Chacal (Canis aureus) : — b.olf, bulbe olfactif; /p, lobe pyriforme; «4, rp, lissures rhinales antérieure el postérieure; ps, pseudosylvia; es, s, sillons ectosylvien et suprasylvien; prs, présylvia; €, sillon coronal; /, sillon latéral; €, sillon crucial; ent, sillon entolatéral: ecl, sillon ectolatéral (Le rhinen:éphale est en grisé) (R. Anruowx), ; indiquée, sans que cela implique la disparition des autres circonvolutions (beaucoup de CHIROPTÈRES). Chez les grands Carnivores, un quatrième sillon en anse se constitue et de nouveaux sillons apparaissent entre les trois sillons primitifs, qui devien- nent plussinueux, sans que le plan général soit modifié. Chez quelques-uns (Meles, Lutra), les arcs voisins de la scissure axiale du territoire central viennent, en arrière, reJoindre celle scissure. Celte disposition s'accuse encore chez les Pinnipèpes et chez les CÉTACÉS, où le Lerritoire central se creuse en arrière comme si le lobe temporal s’enfonçait sous le lobe frontal. Chez les Éléphants, autour d'une large scissure de Sylvius, s'étend aussi une circonvolulion en arc, divisée en un grand nombre de festons, el suivie de plusieurs aulres également subdivisées en festons, de sorte que la dispo- sition primilive en arcs se lrouve masquée dans une certaine mesure. Après la suprasylvia, commence le {erriloire périphérique, qui occupe la périphérie de la surface externe et toute la surface médiale du néopallium. Elle est marquée, sur la face externe, d’un sillon parallèle et exlerne à la suprasylvia, le si{lon coronal où marginal interne, d'un autre sillon surmonté par la cérconvolution marginale, qui forme le bord supérieur de l'hémisphère, CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3483 le long de la scissure inter-hémisphérique; dans cette dernière, sur la sur- face interne de l'hémisphère, se trouve une quatrième circonvolulion, parallèle à la circ. marginale, et qui est la cére. spléniale ou cire. du corps calleux, séparée de la précédente par le sillon splénial où calloso-marginal. parallèle au corps calleux: son extrémité antérieure se relève vers le bord de la scissure interhémisphérique et se continue sur la face externe de l'hémisphère sous le nom de o. crucial, bien développé chez les Carni- vores, très petit chez les OncuLés, sauf les Suidés. Des sillons secondaires, les uns transversaux, les autres longitudinaux ou obliques, et qui deviendront de plus en plus nombreux dans les formes les plus élevées, viennent compliquer ces cironvolutions principales. La circonvolution marginale peut être lisse (Dricolyles), ou porter des sillons transversaux, tantôt simplement indiqués (Sus), lantôt bien accusés (Cervus). Le sillon peut s'étendre jusqu’à la surface postérieure du cerveau, soit en demeurant parallèle à la scissure inter-hémisphérique (Æyrax), soil en s’écartant d'elle de manière à circonscrire un large champ, que subdivi- sent un nombre variable de sillons obliques (Tragulus et autres OxXGurés), prédominant dans la région postérieure de la surface cérébrale chez les PÉRISSODACTYLES. Chez les Primates, les hémisphères se développent en arrière, de manière à déborder au-dessus du cervelet (fig. 2313) ;1l se constitue ainsi un /obe occt- pital, déjà délimité chez les Lémuriens, dans sa région médiale, par un sillon, la scissure calcarine (sulcus calcarineus) qui s'étend horizontalement jusque vers l'extrémité du lobe. Ce sillon est bifurqué à son extrémité chez les Singes. C'est un sillon d'apparition très précoce, précédant même la suprasylvienne et qui ne semble être autre chose que la partie postérieure individualisée du sillon splénial. Un autre sillon plus vertical se montre sur la surface médiale du cer- veau et déborde à la parlie supérieure de la face externe. C'est la scis- sure occipilale où pariélo-occipitale; elle forme la limite des deux lobes occipital et pariétal. Un autre encore, partant du bord sagittal supérieur, descend sur la face externe jusqu’au voisinage de la scissure de Sylvius, mais ne déborde guère sur la face médiale : c’est le sillon de Rolando, ou scissure centrale, Spéciale aux Primates, qui délimite les lobes frontal et pariétal : elle ne paraît pas correspondre exactement au sillon crucial des Carnassiers, bien que certains analomistes lendent à les identifier. Une autre caractéristique importante chez les Primates réside dans le fait que le territoire central est peu à peu, dans le développement, recou- vert, ou, comme on dit, operculisé, par l'extension que prennent les régions voisines au-dessus de lui. A cette operculisation, qui est déjà neltement indiquée chez les Carnassiers Arctoïdes (Procyoninx, MusrerinÆ. UrsiD#) et chezles Ongulés prennent part les trois lobes (frontal, pariétal, temporal). qui entourent le bout de la scissure : c’est cette partie recouverte qui porte le nom d'insula de Reil : nulle chez l'embryon, peu étendue chez les Cyno- morphes, elle augmente chez les Anthropoïdes et atteint son maximum chez 3484 MAMMIFÈRES l'Homme, où ne reste découverte qu'une petite partie du territoire central ; el où un plissement particulièrement accusé détermine la formation de 5 petites circonvolutions rayonnant vers le fond de l’insula. C'est la ligne d’accolement des 3 lobes operculaires qui est la scissure de Sylvius défi- nitive. En opposilion aux sillons qui viennent d être énumérés et qui ne se mar- quent qu'à la surface, pouvant être appelés plis secondaires, existent d’autres plis, qui intéressent toule l'épaisseur du pallium et qui se manifestent à l’in- térieur, par des côtes faisant saillie dans la cavité du ventricule. Ce sont les _ S. de Rolando L. occip. --W TR { NE ND NN N SNA w RRQ a NS NS NS SS NS SRE K N Fig. 2313. — Face externe du cerveau (PorrtEr, d'après Hirscarecn). plis primaires, généralement en rapport avec les fissures séparant le rhinen- céphale du néopallium. Le plus important de ces plis est marqué extérieurement par le sillon de l'hippocampe, dont le nom est déjà venu plusieurs fois dans les descriptions qui précèdent. Ce sillon se montre sur la face externe des hémisphères, parallèlement à leur bord supérieur, et détermine une saillie correspondante dans la cavité des ventricules, la corne d’Ammon; la lèvre supérieure de ce sillon est la circonvolution de l’hippocampe, sa lèvre inférieure est formée par une autre circonvolution, la cire. dentée (gyrus dentatus), qui devient, en anatomie humaine, le corps godronné. L'hippocampe est déjà marqué, chez les Crocodiles et les Tortues, par une saillie du pallium dans la cavité ventriculaire, mais elle y est limitée à la région qui avoisine la lame terminale où cheminent les commissures céré- brales. Chez les Mammifères, il s'étend en arrière jusqu'aux couches optiques; mais en même temps, il se recourbe fortement vers le bas, et. par suite, les positions de l'hippocampe et du gyrus denlatus sont mversées, CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3489 le gyrus devenant dorsal par rapport à l'hippocampe. De plus, au lieu d'être plan, comme chez les Reptiles, l'hippocampe des Mammifères s'enroule sur lui-même, se cachant dans le fond de la scissure de l’hippocampe et recouvert par le gyrus dentatus (fig. 2315). / Op iront Eee NS SSSR ------------ Fosse de Sylvius ---------- Op. temp. Fig. 2314, — L'insula de Reil (hémisphère gauche), qu'on a découverte en soulevant les bords inférieurs du lohe pariétal et du lobe frontal : — Fa, circonvolution frontale ascendante; F3, 3° circonvolution frontale ; Pa, parié- tale ascendante ; P?, 9° circonvolution pariétale; T!, première circonvolution temporale ; #5, circonvolutions de l'insula; R, seissure de Rolando (Poirier, d'après EBERSTALLER). La figure inférieure (Schéma de Broca) montre le mécanisme de l'opereulisation. Les fibres émanées de l’hippocampe vers la ligne médiane forment au bord inférieur (intérieur par rapport à la courbure présentée par ces formations) une bandelette blanche nommée fimbria. Ces fibres se dirigent en avant, et, s'éentrecroisant sur la ligne médiane, passent dans l’hémisphère opposé par la commissure dorsale (commissure postérieure du pallium), dont nous 3486 MAMMIFÈRES allons voir la modificalion profonde chez les Mammifères. Une autre com- missure, la commissure ventrale où commissure antérieure. est placée au- dessous de la précédente, traversant la /ame terminale qui ferme en avant le 3° ventricule. Ces deux commissures sont déjà représentées dans les classes précédentes de Vertébrés. où elles traversent toutes les deux la lame terminale; elles se présentent, dans ces classes, sous la forme de cordons cylindriques, forme que conservera toujours la commissure ventrale: la commissure dorsale garde cette forme chez les seuls Monotrèmes; déjà, chez les Marsupiaux, elle s’aplatit en une lame pliée longitudinalement en son milieu et présen- tant, en section sagitlale, la forme d'un croissant; on lui donne souvent déjà le nom de /rigone; chez les Euthériens, ce plissement s’accentue, et opt fb nc Fig. 2315. — Coupe de la région de l'hippocampe : — Ca, corne d'Ammon, et extérieurement à elle, la circonvo- lution de l'hippocampe, enroulée et devenue concave; gd. gyrus dentatus ou corps godronné; sh, sillon de l'hippo- campe; /f, fimbria ou corps bordant; n°, noyau caudé du corps strié; fb, fente cérébrale de Bichat; opt, ban- delette optique; V, ventricule cérébral. la commissure se divise en deux lames, l’une supérieure. le corps calleux, l'autre inférieure, le rigone cérébral, voûte à trois piliers. lames fusionnées en arrière et divergentes en avant. C'est exclusivement par ce dernier que passeront finalement les fibres venant de l'hippocampe; elles abandonneront en effet peu à peu le corps calleux, qui deviendra, chez les formes évoluées, une commissure purement néopalléale. Comme il vient d’être dit, le processus qui donne naissance au corps calleux et au trigone se manifeste déjà, chez les Marsupiaux (Phascolomes) mais à peine. indiqué. Les deux lames commissurales sont encore très courtes, et leur direction générale est oblique de haut en bas chez les Insectivores (Ærinaceus) et chez les Rongeurs (Lapins); mais, avec le développement des hémisphères dans le sens longitudinal, elles deviennent de plus en plus horizontales. Elles acquièrent leur plein développement chez les CaARNIVORES, ONGULÉS, CÉTAGÉS et Primates, c'est-à-dire chez les Placentaires gyrencéphales. L'hippocampe et les parties annexes (fimbria, gyrus dentalus) subissent, chez les Primates et l'Homme, une régression notable, tout en conservant chacun leur individualilé. La fimbria partant, chez l'Homme, du crochet CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3487 (uncus) de l’hippocampe, se prolonge dans les piliers postérieurs du trigone, tandis que d’autres fibres de ces derniers vont se perdre dans la corne d’'Ammon. Ainsi se complèle le système commissural du trigone, presque exclusivement, sinon entièrement, lié au rhinencéphale. Les piliers postérieurs du trigone se continuent, venant de l'hippocampe, sur les bords du trigone, par deux bandelettes, les fornices (fornix), qui convergent en avant pour former le pilier antérieur; mais elles ne se con- fondent pas : après s'être rapprochées, chacune d'elles se dirige vers le bas, en s'écartant de sa congénère, pour aboutir au {ubercule mamillaire (corpus albicans) correspondant, d’où leurs fibres se rendront enfin dans le pédoncule cérébral. Entre les fornices, se trouve une lame triangulaire, le psalterium, ou lyre, formée de fibres transverses, qui sont, soit des fibres du fornix qui ont brusquement changé de direction, soit des branches collatérales des Fig, 2318 — Coupes sagittales des hémisphères : À, de Monotrème (Echidné); B, de Marsupial (Phascolomys); C, d'Insectivore : (Zrinaceus) — olf., bulbe olfactif; ca, commissure antérieure, dans la lame terminale ; ce, commissure postérieure, corps calleux; /, fimbria: hyp, hippocampe; g. dnt, gyrus dentalus (GEecEnpaur), fibres forniciennes. Elles vont se terminer en empruntant l’autre fornix dans l'hippocampe opposé. Le corps calleux a encore, chez le Hérisson, la forme d’une lame presque verlicale, dressée au-dessus de la commissure ventrale (fig. 2316, C). Chez le Lapin {Lepus), il a beaucoup grandi el devient presque horizontal, se rappro- chant peu à peu de la forme définitive qu'il conserve chez les Mammifères supérieurs. À son complet développement, c'est une lame large el épaisse de substance blanche, réunissant entre eux les deux hémisphères, qui élaient primitivement tout à fait séparés l’un de l’autre. Il se recourbe en dessous à ses deux extrémités dont l’antérieure porte le nom de genou, et va se perdre ensuite dans la lame terminale; la postérieure est le bec, ou splenium, qui forme un bourrelet auquel vient s'attacher le bord postérieur du trigone. Entre les deux commissures, s'étend une mince membrane verticale, le seplum lucidum (fig. 2318), formée de deux lames séparées par une étroite cavité. Ce sont les deux portions de la paroi médiale des hémisphères, qui, emprisonnées entre le corps calleux et le trigone, sont restées très minces, et l'espace qu'elles comprennent entre elles, le prétendu 5° ventricule ou ven- tricule de la cloison, n’est qu'une portion séparée de la scissure inter- hémisphérique, comme le montre le développement. Sur le plancher des ventricules, se Lrouvent des noyaux gris, appartenant au corps strté, el correspondant aux ganglions basilaires des Vertébrés inlé- PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 219 3488 MAMMIFÈRES rieurs. Ils sont complètement englobés par le pallium, qui les recouvre extérieurement. D'autre part, en raison du développement qu'ont pris en arrière les lobes du protencéphale, les corps striés se sont étroitement sou- dés aux couches optiques et n’en sont séparés que par une bandelette fibreuse, le st/lon opto-strié. L'ensemble forme les corps opto-stries. Les ventricules des hémisphères, qui partent du trou de Monro et qui sont Fig. 2317. — Trigone cérébral et plexus choroïdien chez l'Homme; /, lyre ou psalterium, bordée de chaque côté par les fornices; lr, trigone; gce, genou du corps calleux qui a élé sectionné; bec, son bourrelet; sl, septum lucidum : cs, corps strié; s. os, sillon opto-strié, le séparant de la couche optique, c. opt ; cov, corne occipitale du ventricule latéral; pch, plexus choroïdiens (Poirier, d'après HirscHFELD). presque réduits à de simples fentes, ont pris désormais une forme compli- quée : chacun d'eux se divise en trois régions ou cornes, lorsque le lobe occipital est bien développé. La première corne correspond à la région occupée par les corps striés et les couches opliques qui confluent avec eux. Dans la corne temporale se voit la saillie de la corne d’Ammon propre- ment dite. Le trigone cérébral s'étend au-dessus du cerveau intermédiaire et semble former le plafond du 3° ventricule. En réalité, ce plafond est tout à fait indépendant et constitué par une mince lamelle épendymaire, la lamelle recouvrante (fig. 316, mr). Entre cette lamelle et le trigone se trouve la fente cérébrale de Bichat, qui se prolonge en arrière entre le cer- CENTRES CÉRÉBRO-SPINAUX 3489 veau et le cervelet, et qui est remplie par la pie-mère; celle-ci forme, en s’accolant à la lamelle recouvrante, la {oile choroïdienne (tch). Entre les bords latéraux du trigone et le corps oplo-strié de chaque côté, le plancher des ventricules latéraux reste mince et les bords de la toile choroïdienne, repoussant la mince lamelle ainsi ménagée, semble péné- trer dans le ventricule même, en s'épaississant, formant les plexus choroïdiens pl. ch.). Les parois du 3° ventricule sont constituées par les couches opliques j Na Fig. 9318. — Coupe frontale dans la région du septum lucidum (schéma) :‘— H, hémisphère; s. ih, scissure interhémisphérique ;. call, corps calleux ; s. luc, septum lucidum; 5° v, 5e ventricule; v. lat., ventricule latéral; tch, pch, toile et plexus choroïdiens; c. sér, cor;s strié; p. cer, pédoncule cérébral; co, couche optique; €, gr, commissure grise; 9° v, 3 ventricule et mr,fsa membrane recouvrante, thalamus). I est très étroit, el les deux couches optiques confluent vers la ligne médiane, la région de soudure étant improprement appelée com- mussure grise (commissura mollis, cgr). Le ventricule se termine en bas par l'énfundibulum, qui se prolonge dans le pédoncule de l'hypophyse, tandis que l'épiphyse est située à la partie supérieure, immédiatement en avant des lubercules quadrijumeaux. Les tubercules quadrijumeaux antérieurs sont peu apparents chez les MoxorRÈëmes; ils sont allongés chez les Marsupraux, plus développés que les postérieurs chez les Ixsecrivores, les CarroprÈres et les ONGuLés, con- trairement à ce qui a lieu dans les autres ordres. Des tubercules quadrijumeaux partent des faisceaux de fibres qui se 3490 MAMMIFÈRES dirigent vers les tractus optiques et pénètrent dans le chiasma. Mais avant d'y arriver, ces faisceaux traversent des ganglions de relais, les corps genouillés, placés en arrière des couches optiques : corps genouillés externes pour les tubercules antérieurs, internes pour les postérieurs. Le cervelel acquiert, chez les Mammifères, une importance qui s'accroît de plus en plus chez les types élevés : ses parties latérales ne tardent pas à acquérir un volume supérieur à celui de la partie médiane. La sur- face des trois parties se marque de sillons transversaux qui limitent les ctrconvolulions cérébelleuses ; cette disposition lransversale a fait donner à la partie médiane le nom de vermis, les parties latérales étant les hémis- phères. Ainsi constitué, le cervelet des Mammifères rappelle ce qui est réalisé dans celui des Oiseaux. La comparaison est cependant moins légitime qu'il ne le semble. Le cervelel des Oiseaux apparaît dès l’abord, comme une lame dressée verticalement sur le métencéphale, ayant sa cavité propre et sa couche interne blanche particulière; c'est cette lame qui se plisse en lobes qui restent distincts. Chez les Mammifères, au contraire, le cervelet apparait comme le résultat de l’épaississement direct du plafond de sub- slance blanche du 4° ventricule lui-même, épaississement dans lequel pénè- trent des plis de l'écorce grise, donnant des lobes étroitement accolés. Ces plis sont peu nombreux chez les MonorRÈMEs; leur nombre augmente, chez les Marsupiaux, des Didelphys aux formes supérieures; il est plus grand encore chez les Euthériens, et, dans les formes supérieures, chaque pli primaire se ramifie en plis secondaires, de sorte que la substance blanche découpée par ces plis prend sur la coupe longitudinale un aspect caracté- ristique, connu sous le nom d’arbre de vie. Une commissure épaisse formée de fibres allant d’un hémisphère à l’autre est carastéristique des Mammifères : c’est le pont de Varole. Il détermine sur la face ventrale du cerveau postérieur une saillie transversale, qui va s'accroissant des MarsuPIAUX aux CARNIVORES el aux PRimATEs. C'est la prolubérance annulaire, qui renferme d’ailleurs, entre ses fibres transver- sales, des noyaux gris, centres de relais entre le cervelet et le télencéphale. Le cervelet est, d'autre part, uni aux parties adjacentes par d’épais traclus, nommés pédoncules : pédoncules cérébelleux antérieurs (processus cerebelli ad cerebrum) dirigés en avant; pédoncules cérébelleux postérieurs (proc. cerebelli ad medullam oblongatam), en arrière, se continuant par les corps resliformes sur la moelle allongée. Par analogie, on donne aux tractus qui vout participer à la formation du pont de Varole, le nom de pédoncules cérébelleux moyens (processus cerebelli ad cerebellum, où mieux ad pontem) (Ge. 2319). ; Les hémisphères du cervelet n'ont pas encore acquis de très grandes dimensions chez les Ixsecrivores, les Cairoprires et les RonGEuRrs ; ils sont, proportionnellement au vermis, plus volumineux chez les CarNaAssiERs el les Pnoques; plus encore chez les Céracés et ils deviennent enfin chez les Primates, les parties de beaucoup les plus importantes du cervelet. Ces plis, généralement très réguliers, sont parfois tordus, soil sur le vermis MÉNINGES 3491 (CarNassiers), soit sur les hémisphères (OxauLés), de telle façon que la parfaite symétrie primitive de l'organe s’efface plus ou moins. L’extrémité latérale des hémisphères cérébelleux se termine presque lou- jours par un renflement fixé à peu près au point de pénétration des pédon- cules postérieurs. C'est le flocculus, déjà présent chez les Oiseaux, mais ici fortement plissé de circonvolutions irrégulières. La moelle allongée, qui fait suite au cervelet, est décomposée par des sillons continuant ceux de la moelle, en pyramides. Sur sa face antérieure, immédiatement en arrière du point de Varole, sont deux bandeleltes trans- versales, les corps trapézoïdaux, + Li que le pont de Varole envahit lors- qu'il prend de grandes dimensions; sur sa face latérale, on observe deux saillies longitudinales, Îles olives, qui acquièrent leur maxi- mum de développement chez les PRrIMATES, et surtout chez l'Homme. Comme toujours, l’écartement MP SN + Ped. post. des cordons médullaires dorsaux détermine l'épanouissement du canal de l’épendyme en un 4° ven- tricule, qui se continue sous le cer- velet; en arrière de celui-ci, le pla- fond de ce ventricule est devenu très mince, réduit à l’état de /amelle recouvrante, et doublée par la foile choroïdienne du 4° ventricule, épais- he sissement de la pie-mère. - Ped, ant, ‘ Ped, mov, ever Corps rest, en rC-1delGoll 14e, Fig. 2319, — Pédoncules cérébelleux (le cervelet a été enlevé. On voit la section des trois pédoncules cérébel- leux et une partie du quatrième ventricule (PorrEr, Méninges. — Chez les Mammi- fères, les espaces iymphaliques de l'endoméninge se développent beaucoup plus que chez les Sauropsidés; en même temps, la ramification des vaisseaux abandonne la couche superficielle de cette enveloppe, pour se concentrer dans sa couche profonde, d'où elles gagnent directement la substance cérébrale. L'endoméninge se subdivise ainsi en deux membranes : une membrane essentiellement conjonctive, l'arachnoïde, et une membrane vasculaire la pie-mère, séparées par des espaces lymphatiques plus ou moins confluents, constituant par leur ensemble, l’espace sous-arachnoïdien. L'eroméninge ou dure-mère forme, de son côté, deux replis importants l'un vertical, la faux du cerveau, qui sépare les deux hémisphères, l'autre horizontal, la {ente du cervelet, qui passe entre les hémisphères et le cer- velet, jusqu’au corps calleux, par l'espace connu sous le nom de fente céré- brale ou fente de Bichat; elle rejoint en avant la faux du cerveau, avec laquelle elle se soude. La pie-mère, qui a pénétré aussi dans la fente de Bichat, continue son d'après Hirscurern). 3499 MAMMIFÈRES chemin au-dessous du trigone, et fournit au toit du 3° ventricule, la toële choroïdienne qui le double, et dont les bords, saillants sur le plancher des ventricules latéraux, forment les plexus choroïdiens. Elle forme sur le 4e ven- tricule une foile choroïdienne analogue. La faux du cerveau s’ossifie en partie chez l'Ornithorhynque; on trouve aussi des formations osseuses dans la tente du cervelet, chez beaucoup de Marsupraux, de Célacés (DELPHINIDÆ, Physeler) et de Carnassiers; cette ossification gagne la région postérieure de la faux du cerveau chez les PHoQuESs. L'exoméninge de la moelle se divise de son côté en une lame périostique, et une lame médullaire et l’espace qui les sépare (sac dural) est occupé par du tissu graisseux que traversent des vaisseaux et des lymphatiques. Système nerveux périphérique : — Nerfs craniens. — 1. De la base de chacun des olfactifs partent, vers le cerveau, des fibres constituant trois racines courant en divergeant sur la face ventrale de l'hémisphère; ces fibres aboutissent à Flhippocampe et au gyrus dentatus, d'une part, au lobe pyriforme (gyrus ambiens) de l'autre : ces régions sont proprement des centres de réception des impressions olfactives. Sur leur trajet, un certain nombre de ces fibres s’entrecroisent et traversent la com- missure antérieure, pour aller se terminer aux mêmes régions dans l’hémi- sphère opposé. Les arborescences terminales des fibres olfactives, arrivées dans le cortex, s’articulent avec les cellules pyramidales de celui-ci, et ce sont les axes de ces dernières qui forment le fornix. Les nerfs qui, partant de la muqueuse nasale, aboutissant au bulbe olfactf, passent encore par un orilice unique chez l’Ornithorhynque, mais ils se divisent déjà, chez l'Échidné, en faisceaux distincts, sortant par des orifices séparés de la cavité nasale de sorte que l’ethmoïde présente, dans la région correspondante, l'aspect d’une /ame criblée, disposition qui persiste chez tous les autres Mammifères. 2. L'entrecroisement des fibres du nerf optique dans le chiasma est incom- plet; les fibres latérales passent directement dans l’œil situé du même côté; les fibres centrales s’'entrecroisent seules et passent d’un nerf oplique dans l'œil du côté opposé. 3. Le ganglion ciliaire est situé sur le tronc mème du nerf moteur oculaire commun ; les autres nerfs moteurs des yeux ne présentent rien de particulier. 4. Le nerf trijumeau naît par une grosse racine sensitive et une plus faible racine motrice. Le ganglion de Gasser est unique. La branche prinei- pale de son rameau ophthalmique, constituant le nerf naso-ciliaire, corres- pond au nerf ophthalmique profond des Sélaciens. Le rameau maxillaire supé- rieur se dirige vers le fond de l'orbite et se divise en branches nombreuses; elles arrivent (ZUGKERMANN) à un infra-orbitaire, quicontinue le n. maæillaire supérieur; celui-ci est énorme dans le museau de la Taupe. le groin du Cochon, et fournit des fibres aux poils sensitifs, si abondants dans la région prébuccale. La 3° branche du trijumeau est une brancfe mixte, de laquelle naissent, en un seul faisceau, les fibres motrices; après s'être anastomosé à SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE 3493 ce faisceau, le rameau maxillaire inférieur se divise dans les muscles mas- ticateurs; pour la première fois, un seul tronc, le nerf lingual, qui porte le ganglion sous-maæillatre, fournit toutes les branches qui se ramifient dans la muqueuse linguale et, de même, un nerf mentonnier, qui se divise dans la lèvre inférieure, se détache du nerf maxillaire inférieur. 5. Le nerf audilif, si étroitement lié au facial, l'accompagne sur toute la partie initiale de son trajet el se replie même en gouttière autour de lui. Il est exclusivement auditifet naît par deux racines. ELOELELEEEEREE W KE N ANAL \N di x Se. de Sylvius \l ; / y À /, À f SK Esp. perforé Band. olfi Genou du e. calleux … Chiasma SHNPRO NE >= Ped.: cérébr. Bec. c. calleux . Sciss. interh. Fig. 2320. — Face inférieure du télencéphale (Potmer, d'après HiRSCHFELD). 6. Le nerf facial esi désormais à peu près exclusivement moteur; il fournit une riche innervation aux muscles de la face et de la région hyoïdienne. Son tronc principal porte un ganglion géniculé, faiblement développé; il en naît un rameau palatin, dont l'homologie avec celui des Batraciens est très douteuse, et qui s'engage dans le canal de Vidi., pour constituer le grand nerf pétreux superficiel; ce dernier, après s’êlre anastomosé avec le rameau palatin du trijumeau, qui porte le ganglion sphéno-palalin. se ramifie dans un petit nombre de muscles masticateurs. Un deuxième rameau palatin s’unissant au rameau lingual du trijumeau, se dirige vers le plancher buc- cal, traversant la cavité de l'oreille moyenne, et passant ensuite en pleine épaisseur de la membrane du tympan; elle prend, dans ce trajet, le nom de corde du tympan. Une anastomose d’une branche du facial avec la branche maxillaire inférieure du trijumeau existe également chez les Oiseaux, mais 349% MAMMIFÈRES ces deux dispositions ne peuvent être considérées comme émanant l’une de l’autre. En raison de ses relations primitives avec l'arc hyoïdien, le nerf facial a conservé dans son domaine linnervalion du muscle de létrier, du muscle stylo-hyoïdien et du ventre postérieur du muscle digastrique. 7. Les nerfs des trois paires suivantes, sont réunis sous le nom de groupe du vague ; ils présentent en effet, chez les Balraciens, un ganglion commun, dont le spinal s’isole chez les Sauropsidés; chez les Mammifères; le ganglion du glosso-pharyngien s'isole sous le nom de g. pétreux; mais les 3 nerfs et le spinal sortent du crâne par un même orifice, le {rou jugulatre. 8. Le pneumogastrique a deux ganglions : le g. jugulaire, et, au-dessous de lui, le g. plexiforme. 9. Le spinal chemine d’abord à l'extérieur du pneumogasirique, et envoie un rameau anastomotique au ganglion noueux; une deuxième branche, unie à des nerfs cervicaux, se rend au muscle trapèze. 10. L'hypoglosse n'atteint complètement tous ses caractères que chez Îles Mammifères. Manifestement, il dérive de nerfs médullaires, qui ont encore leurs deux racines chez les Sélaciens (Pristiurus) et les Batraciens, et chez les Mammifères eux-mèmes, durant la période embryonnaire (1) et même à l'état adulte (C. K. Mayer). Il naît du cerveau par une (Echidna, INSEGTI- vorEs, CARNIVORES, certains SINGES), deux (beaucoup d'ARTIODACTYLES), ou plus ordinairement, trois racines, qui doivent être considérées comme des racines exclusivement motrices; il s’y associe cependant, dans certains cas, une {divers ARTIODACTYLES), ou même deux (Üvis) racines sensilives; il existe aussi une racine dorsale, à divers élats de réduction, chez les Carnassiers; au contraire, cette racine fait défaut chez la Chèvre (Capra), et c’est le cas ordinaire chez les autres Mammifères. Ces racines nerveuses traversent l’occipilal latéral, s’anastomosent avec un certain nombre de branches issues des premiers nerfs rachidiens de la région cervicale, ou avec ces nerfs eux-mêmes (anse de l'hypoglosse) et constituent ainsi le pleæus cervical. De ce plexus se dégage un nerf unique, l’'hypoglosse proprement dit, qui innerve les muscles de la langue. Son développement, chez les Mammifères, correspond au développement excep- tionnel de la musculature lHinguale chez ces animaux. Nerfs rachidiens. — Les quatre derniers nerfs cervicaux, et le premier nerf dorsal s'engagent dans un nouveau plexus, le plexus brachial, d'où partent les nerfs des bras; le mode de constitution de ce plexus ne sé modifie que chez les PARESSEUx, où il paraît en rapport avec la conslitution exceptionnelle du cou de ces animaux; il comprend, ici en effet, sept paires nerveuses, savoir les 4-10° : Bradypus), ou les 6°-12% (Cholæpus) nerfs médullaires. De ce plexus se dégagent les nerfs brachiaux, savoir un nerf dorsal extenseur, deux nerfs ventraux fléchisseurs. Ces nerfs sont le médian, le cubital et le radial, auxquels s'ajoute un nerf musculo-cutané. Après la formation du plexus brachial, les nerfs médullaires reprennent (4) Fromær, und W. Bux, Ueber Vorkommen einer dorsale Hypoglossus Wurzel bei Säugethiere. Anal. Anzeiger, Bd X, 1895. ORGANES DES SENS. TOUCHER 3495 + une disposition mélamérique régulière, jusqu'au voisinage du bassin où ils forment deux nouveaux plexus; confondus en un seul plexus sacro-lombaire chez les Batraciens et les Sauropsidés, ils acquièrent ici une indépendance qui semble intimement liée à l'étendue de la région sacrée, (rès variable chez les Mammifères. Le nombre de nerfs qui prennent part à la constitution de l'ensemble des deux plexus atteint son maximum chez les MoxorrÈMEs où il peu s'élever à sept ‘Echidna); chez la plupart des autres Mammifères, 1l est, comme pour le plexus brachial, de cinq. Chez les MoxorRèMEs, et les Marsu- PrAUX, où le nombre des vertèbres sacrées est au minimum, le nerf'ischiatique est principalement constitué par des faisceaux issus des nerfs lombaires; il peut n'empruntler qu'un seul nerf à la région sacrée. Chez les PRIMATES, ce nerf emprunte presque également ses éléments aux nerfs lombaires (le 4* et le 5°) et aux nerfs sacrés (le 1‘, le 2 et quelquefois aussi le 3°); les éléments issus des nerfs sacrés prédominent enfin chez les ÉpenrTés, où le sacrum est très étendu. On peut rattacher au plexus sacré un petit plexus, le plexus honteux, déjà indiqué chez les BATRAGIENS, où il fournit des nerfs à la région cloa- cale; il donne naissance chez les Mammifères aux nerfs honteux et hémor- roidaux. Système sympathique. — Le système nerveux sympathique peut se poursuivre jusque dans la région céphalique comme celui des Sauropsidés (p- 3063); il est essentiellement composé d’une double chaîne ganglionnaire appliquée contre la face ventrale de la colonne vertébrale et reliée par des rameaux communicants à chacun des nerfs médullaires, comme chez tous les autres Vertébrés. Dans le cou, le nombre des ganglions est variable : il est de trois chez l'Homme; dans le reste du corps, sauf dans la région caudale, il y a une paire de ganglions pour chaque mélaméride. Les deux chaînes ganglionnaires du sympathique ne se fusionnent pas anté- rleurement; il n'y a pas non plus de cordons collatéraux, mais un simple plexus accompagnant les artères vertébrales; il n’exisle pas non plus de tronc intestinal. Par ces divers caractères, le système sympathique des Mammifères apparaît comme plus primitif que celui des Reptiles supérieurs ou des Oiseaux. Les nerfs viscéraux forment de nombreux plexus, dont le plus important est le pl. solaire, développé dans le mésentère et qui présente à sa base les deux g. semi-lunaires, où aboutissent les grands et petits nerfs splanchniques, dont les racines viennent des 7 ou 8 derniers g. dorsaux. Organes des sens. Toucher. — Le sens du toucher est extrème- ment développé chez les Mammifères; il est desservi soit par des termi- naisons intra-épidermiques, réparties au milieu de cellules épidermiques, non différenciées ou qui viennent s'appliquer contre de cellules différen- ciées, dites cellules tactiles, soit par des terminaisons dermiques groupées en corpuscules du tact, soit enfin par des corpuscules de Pacini, qui se retrouvent plus ou moins profondément. Des cellules tactiles isolées sont particulièrement nombreuses dans l'épi- 3496 MAMMIFÈRES ? derme des parties dénudées du corps, dans la peau du nez et des organes qui en dérivent (groin |[fig. 2321}, trompe), dans celle des lèvres, du palais, de la plante des pieds; on en trouve même parfois autour de la cornée et, Fig. 2321. — Coupe dans le groin du pore montrant les terminaisons tactiles : — à, fibre perdant sa gaine de myéline pour entrer dans l’épiderme; m, ménisques terminaux: 4, cellules tactiles; e, cellules épidermiques ordinaires (Ravier). chez l'Homme, sur toute la surface du corps. Ce sont, en général, de sem- blables terminaisons intra-épidermiques, tantôt libres, tantôt couplées à Fig. 2322. — Corpuscules tactiles. A, corpuseule tactile ne présentant qu'un seul disque terminal (DT), entre deux cellules tactiles (CT) : ST, fibre à myéline perdant en à sa myéline: — B, corpuscule présentant deuxt disques et trois cellules tactiles; — C, corpuscule de Meiïssner ordinaire divisé en 3 lobes (/-2-3), (Remarque les noyaux A des cellules tactiles tous reportés à la périphérie) (MarHras-Duvar). des cellules tactiles développées autour de la gaine des poils, qui donnent à ces derniers une sensibilité délicate (poils de la moustache des Chats, poils des Chauves-souris, etc.). Les corpuscules tactiles, habituellement contenus dans les papilles du derme, près de leur sommet, se compliquent graduellement depuis les cor- ORGANES DES SENS. TOUCHER 3497 puscules du gland et du clitoris, qui sont les plus simples, jusqu'à ceux de la main humaine qui sont les plus perfectionnés (fig. 2322), Ce sont les cor- puscules de Meissner, ovoïdes, limités extérieurement par une capsule mem- braneuse; une fibre nerveuse y pénèlre, en perdant sa myéline; des cellules tactiles s’y superposent en une ou plusieurs piles disposées parallèlement à l'axe, et le cylindraxe se divise en autant de branches qu'il y a de ces piles; les cellules tactiles comprennent entre elles des ménisques aplatis dont chacun se rattache par un filet nerveux à la branche correspondante. Par la multiplicité de ces organes, le museau de la Taupe est transformé en un organe tactile d'une telle perfection qu'il peut être considéré comme suppléant les yeux presque atrophiés. Le disque terminal et les bords de ce museau sont couverts de fines saillies épidermiques, en forme de coupe, auxquelles correspondent des bourgeons de la couche de Malpighi qui s'enfoncent eux-mêmes dans le derme. Dans l'axe de ces papilles, se trouve une masse sans structure, cylindrique ou en forme de sablier, résultant de la transformation d'une émergence dermique ; dans cette masse, on peut distinguer une partie axiale et une parlie périphérique, le cône tactile. À la base de chaque papille, arrive un nerf, dont les fibres. en y pénétrant, perdent leur myéline et se dissocient : un petit nombre d'entre elles continuant leur route dans l'axe de la papille, les autres se distribuant en cercles à sa périphérie. Le cône tactile esl Fig. 2323. — Corpuscule de Pacini ou de enveloppé d'une gaîne épithéliale distincte de Vater; — 4 fibre à myéline; P, gaine S à ÿ conjonctive épaisse du corpuscule formé l'épithélium externe de la papille et formée de lamelles superposées; ce, terminaison de c Il ] évulièr L lier £ 2 de la fibre nerveuse à l'intérieur d’une de cellules régulièrement disposées en assises ie sranuteuse, annulaires, véritables cellules tactiles, entre lesquelles viennent se terminer par un renflement, les fibrilles nerveuses ; les terminaisons nerveuses forment ainsi, autour du cône tactile, une série de couronnes superposées. On peut évaluer le nombre de papilles qui se pressent sur le museau de la Taupe à 50.000, celui des terminaisons ner- veuses à 105.000; le museau devient ainsi un organe tactile d'une extraor- dinaire sensibilité, propre à renseigner l'animal sur tous les détails de com- D position du milieu dans lequel il s'enfonce (1). Outre les organes tactiles proprement dits, la peau des Mammifères est pourvue de nombreux corpuscules de Pacini, situés plus profondément que les corpuscules tactiles; ils n'appartiennent pas en propre à la peau, et se trouvent entre les muscles, dans des aponévroses, des tendons, dans le périoste, le péricarde, la plèvre, le canal déférent, les corps caverneux du pénis et de l’urèthre, dans le gland du pénis ou du clitoris, dans les articu- (1) Emer, Die Schnauze des Maulwurfs als Tastwerkzeug. Archiv für mikroskopische Anatomie, Bd. VII, 1871. 3498 MAMMIFÈRES lalions, dans l'aile des Chauves-Souris, de sorte que leur signification comme organes tactiles est extrêmement douteuse. Organes du goût. — Bien développés chez les Mammifères, ils sont prin- cipalement contenus dans les papilles linguales, où on les désigne souvent sous le uom de bourgeons du goût ou de coupes gustalives. Les corpuscules gustatifs sont, d'une manière générale, très semblables à ceux que montre l'anatomie humaine. Ils se localisent sur les papilles de la langue, ou du moins sur certaines d’entre elles ; les papilles filiformes, en effet, n'en possèdent aucun et ne jouent qu'un rôle tactile ou mécanique. Les papilles fongiformes, par contre, en présentent sur toute leur surface libre; elles sont particulièrement fonctionnelles chez le jeune, mais leur rôle se réduit peu à peu après la lactation, pour laisser la prédominance aux papilles caliciformes, où ies bourgeons sensoriels se localisent sur les deux parois de la gouttière circulaire profonde qui les limite. Le nombre de ces papilles est très variable : il en existe primitivement 3 en triangle, dont une médiane en avant de deux autres symétriques (Marsupraux, INSECTI- VOREs : Pleropidéæ, Sciuromorpha); elles peuvent se réduire aux deux laté- rales (un cerlain nombre d’Insectivores, la plupart des Chiroptères, beau- coup de Rongeurs, Périssodactyles\ ou à la médiane (Myomorpha). Partout ailleurs, elles gardent la disposition en V ou en Y. Il en existe 2 ou 3 de chaque côté chez la plupart des Carnivores, de 6 à 16 chez l'Homme, jus- qu'à 50 chez les Ruminants. Les Monotrèmes n'en possèdent qu'une, enfoncée dans une fosselle. Les 4-7 papilles caliciformes du Chien renferment en tout 8.000 corpuscules, celles du Bœuf jusqu'à 35.000 (Max WEger). Organes de l'odorat. — L'appareil olfaclif des Mammifères, en même temps qu'il conserve des relations évidentes, surtout chez les Monotrèmes, avec celui des Batraciens et des Reptiles, présente d’imporlants carac- tères qui lui sont propres. En raison même de l'importance prise par la face, aux fosses nasales s'ajoute une sorte d’annexe extérieure qui constitue Île nez. Le squelette du nez, recouvert par les téguments, qui peuvent le trans- former en mufle, en groin ou en trompe, est constitué par des os el des car- üilages : les os nasaux s’allongent et deviennent proéminents, et la lame papyracée et la lame perpendiculaire de l’ethmoïde se prolongent par des lames cartilagineuses qui constituent la cloison du nez et les ailes. D'autre part, toute la région des fosses nasales dans laquelle se dévelop- pait le cornet .chez les Batraciens et les Sauropsidés est distraite de la fonc- ion olfactive; le cornet subsiste, mais ne présente plus l'épithélium senso- riel spécial qui, dans ces deux classes, couvrait sa face supérieure; il ne fait plus que diviser la région nasale antérieure, devenue une simple voie respiratoire, en deux conduits superposés, le supérieur servant à l’olfaction, l'autre au passage de l’air; l'épithélium olfactif est entièrement localisé dans la région supérieure et postérieure des fosses nasales. Celles-ci s’'agrandissent beaucoup, se prolongent au-dessous du crâne et s'annexent le plus souvent des cavités pratiquées dans l’ethmoïde, les os maxillaires, le sphénoïde et le frontal, cavités communiquant librement ORGANES DE L'ODORAT 3499 avec les fosses nasales postérieures et constituant le labyrinthe de l'ethmoïde, sinus maxtillaires, sphénoïidaux et frontaux. Les arrière-narines sont reportées très en arrière par le développement considérable de la voûte palatine et s'ouvrent dans l’arrière-bouche, au-dessus du voile du palais. Ces caractères se manifestent déjà chez les Monotrèmes. Le cornet part ici de la région maxillaire et s’arrète seulement à la région olfaclive ; il est plissé chez l'Ornithorhynque, enroulé en lui-même chez l'Échidné et déjà soutenu, chez ces animaux par une pièce squelettique, dite naæillo-lurbinal, qui persiste chez tous les autres Mammifères et constitue chez l'Homme le cornet inférieur où premier cornet du nez. Il demeure simple et enroulé sur lui-même chez beaucoup d'Herbivores ; chez d’autres (Bovinæ), il se divise en deux lames : l’une ascendante, l’autre descendante qui s'enroulent chacune sur elle-même en sens inverse et en dehors. Le cornet est indivis ch Fig. 4324. — Coupe longitudinale des fosses nasales d'un Phoque : », narine: m, maxillo-turbinal; nf, naso- turbinal: 1-6, ethmo-turbinaux: ch, arrière-narine ; ler, lame criblée de l'ethmoide (Max Weser) )E chez l'Homme et simplement recourbé en bas el en dehors; chez les Car- nivores el les PINNIPÈDES (fig. 2324), il se divise et se subdivise de manière à former tout un système de lamelles diversement inclinées, courbées et anastomosées entre elles, divisant la cavité nasale antérieure en un véri- table labyrinthe d’étroites cavités communiquant entre elles. La région olfactive des MonorRÈMEs va s’élargissant rapidement d'avant en arrière et de haut en bas, de manière à présenter en coupe l'aspect, d'un triangle isocèle, à base longue et horizontale. Sur son toit, la muqueuse supporte un grand nombre de longues digitations verticales, ser- rées les unes contre les autres, souvent ramifiées, qui augmentent considé- rablement sa surface, et qui sont soutenues par une lame osseuse. Chez les autres Mammifères, la surface de la muqueuse est lisse, mais elle se soulève en un nombre variable (souvent quatre) de plis longitudinaux, déjà présents chez les Marsupraux et dont chacun est soutenu par une lame osseuse, fixée d'autre part, soit sur la lame criblée de l’ethmoïde, soit pour la plupart sur la paroi latérale de Ja cavité. La surface de ces plis peut d'ailleurs être orientée ou courbée de diverses facons, généralement inclinée d'avant en arrière et de haut en bas : ce sont les replis olfactifs. L'un de ces replis est d'ordinaire beaucoup plus allongé que les autres, de façon à atteindre ou à 1 3300 MAMMIFÈRES dépasser le cornet inférieur, qui est alors placé au-dessous de lui; d’où le nom, que ce dernier a conservé chez l'Homme de cornet inférieur; la pièce squelettique qui soutient le grand repli olfactif est elle-même le naso-turbi- nal; les autres replis sont simplement numérotés de haut en bas : ce sont les ethmo-turbinaux primaires. : ils peuvent s’enrouler en spirale, ou se diviser à leur bord libre, en deux lames, qui s’enroulent en sens inverse. À ces replis primaires viennent s'en ajouter d’autres, plus petits, plus nombreux, également enroulés et qui, fixés à la paroi latérale de la fosse nasale, restent toujours recouverts par les replis primaires, d’où le nom d'’ectoturbinaux qu'on donne à ces replis secondaires et d'endoturbinaux aux replis primaires (fig. 2329). Dans les intervalles, ou méats, qui séparent les turbinaux. ler Fig. 2325. — Coupes frontales schématiques des fosses nasales des Mammifères (Porc) montrant, en A, seulement les replis endoturbinaux avec simple (I-V) ou double (II) enroulement; en B, les replis endoturbinaux et les replis ectoturbinaux (1-20); I'-V', 4-19’, cellules ethmoïdales remplies d'air; $, septum nasal; /.cr, lame criblée de l'ethmoïde; Z, laf, lame latérale; v, vomer (PauLui). s'ouvrent des orifices qui conduisent dans des cavités ou sinus, creusées dans les os voisins. Il se constitue ainsi un système extrêmement complexe qui mérite bien le nom de /abyrinthe nasal ou ethmoïdal. Souvent, les deux replis supérieurs se soudent plus ou moins par leur bord; il peut en être de mème des deux replis inférieurs; les replis peuvent être presque égaux entre eux (CHIROPTÈRES) ou, au contraire, diminuer rapidement du premier au dernier (LÉMURIENS); ils peuvent, en arrière, pénétrer jusque daus les sinus sphénoïdaux et en avant s'étendre jusqu'aux sinus frontaux; ils ne s'engagent jamais dans les sinus maxillaires, qui peuvent être très réduits (RonGeurs, ÉDENTÉS). Chez les Primates, tout l'appareil éprouve une forte réduction en même temps qu'une modification importante dans l'orientation des plis qui lui donnent un caractère particulier. Le naso-turbinal conserve seul à peu près son orientation première (Cynocephalus et autres Singes); le repli I est encore bien développé, les replis IT et IT sont beaucoup plus petits et tous, au lieu de suivre une direction commune, s’inclinent fortement de haut en bas et d'avant en arrière, en convergeant vers les narines internes. La dis- position initiale est encore plus modifiée chez l'Homme, où il n'existe que ORGANES DE L'ODORAT 3501 trois replis simplement recourbés en bas et en dehors : deux supportés par le plafond de la cavité nasale constituent le cornet supérieur et le cornel moyen, le 3° supporté par la paroi latérale est le cornel inférieur, équivalent au maætillo-turbinal; les deux premiers sont seuls olfactifs et le bord libre Fig. 3226. — Schéma de l'appareit olfactif : 60, épithélium olfactif; co, cellules olfactives; d, derme: E, ethmoïde; bo, bulbe ; olfactif Cc, cellules olfactives centrales. du premier est relié au second par une lamelle osseuse; sous le cornet infé- rieur est, comme d'habitude, l'orifice du canal lacrymal. En même temps que les lobes et les nerfs olfactifs (p. 3479), tout l'appareil olfactif, qui a évo- lué pour fonctionner dans l'air, s'atrophie chez les Cétacés, qui séjournent, recherchent leurs aliments et se nourrissent sous l’eau. La cavité nasale, quoique bien développée, demeure tout à fait simple et sert exclusivement à l'introduction de l'air dans les poumons. Aucune réduction de ce genre ne s'observe chez les Phoques, qui, à la vérité, sont beaucoup moins exclusivement Fig. 2327. — Organe de Jacobson d'un jeune Didelphys (encore À dans la poche marsupiale). (Coupes frontales successives du aquatiques. museau) : — sn, septum nasal: cn, cavité nasale; 7, organe de NAS : SEXES Jacobson; cj, cartilage de Jacobson:; cs, canal de Stenson. En raison de ces différences, on oppose quelquefois les Pri- mates et les Cétacés aux Mammifères à appareil olfactif très développé ou Mammifères macrosmatiques, en leur appliquant respectivement les épi- thètes de microsmatiques et d'anosmaliques (1). (1) ScxwaLeE, Ueber die Naseninuscheln der Säugethiere und des Menschen, Sitzungsberichte der phys. Soc. Gesellschat zu Kœnigsberg, 1882. ZuckerLAND, Die peripherischen Geruchs- organe, Stuttgart, 1887. — Id. Anatomie d. Nasenhôle, Wien und Leipzig, 1893. — Seype, Ueber die Nasenhüle der hüheren Säugeliere und des Menschen, Morphologisches Jahrbuch, Bd XVII, 1891. — Paurur, Ueber die Pneumaticität d. Schädels b, d. Süugetieren. Morph. Jahrb. t, XXVIII, 1900. 3202 MAMMIFÈRES À l’appareil olfactif est presque toujours annexé, chez les Mammifères, un organe de Jacobson, situé sur le plancher de la cavité nasale, mais en dedans de cette cavité; 1l a la forme d'un canal, dont la paroi tournée vers le plan de symétrie est convexe et l’autre paroi concave (fig. 2327, J.) La cavité nasale d'où l’organe de Jacobson s’est primitivement détaché, conserve, chez les Mammifères, sa communication avec les fosses nasales. Un canal particulier, le canal de Stenson (cs), qui naît de la région inférieure de ces dernières, les unit au canal excréteur de l'organe de Jacobson: le canal de Stenson s'ouvre d'autre part dans la cavité buccale, en arrière des incisives, el sa parlie inférieure a reçu, pour cette raison, le nom de canal incisif où canal naso-palatin, L'organe de Jacobson et le canal de Stenson sont bien développés chez les Rongeurs et les Ongulés ; ils s’atrophient de bonne heure chez les Primates; il est réduit chez l'Homme à une simple expansion creuse de la muqueuse septale; il reste rudimentaire chez les Célacés. Au-dessous du cartilage de la cloison nasale, deux cartilages symétriques, recourbés inférieurement de dedans en dehors (cj). enveloppent de leur portion recourbée les organes de Jacobson et prennent part à la constitu- lion de la cloison nasale. Ces cartilages subsistent au moins un certain temps apres l’atrophie de l'organe de Jacobson chez les Primates. L'organe de Jacobson est innervé par les nerfs olfactif et trijumeau. Outre les glandes de sa muqueuse, les glandes de Bowmann, qui sont communes à tous les Mammifères, il existe, dans la paroi latérale des fosses nasales, une assez grosse glande chez beaucoup de Marsupiaux, de Ron- geurs, de Chiroptères, de Carnassiers et d'Ongulés : c’est la glande de Slénon, dont le canal excréleur s'ouvre près de l'extrémité antérieure du cornet moyen. Organes de l'ouïe. — Les trois parties de l'oreille que nous ont pré- sentées les Oiseaux, se retrouvent ici, en se perfeclionnant encore. L'oreille interne conserve la même disposition représentée déjà dans ses grands traits à parlir des Poissons : elle constitue (fig. 2328) : le labyrinthe membraneux, rempli d’endolymphe, et comprenant : l’utricule et le saccule, réunis par le canal de Bôüllcher, continué par le canal endolymphalique, les 3 canaux semi-circulaires, ratlachés à l’utricule, le canal cochléaire correspondant à la lagena des Vertébrés inférieurs, dépendant du saccule ; le tout est inclus dans le labyrinthe osseux et séparé des parois de ce dernier par un espace rempli de périlymplhe. C'est le canal cochléaire qui marque la caractéristique essentielle de l'oreille des Mammifères; sauf, chez les MOxOTRÈMES où 11 conserve le caractère qu'avait la /agena chez les Croco- diles et les Oiseaux, ce canal est très long (35 mm. chez l'Homme) et :l s’enroule en hélice autour d’un cône osseux, le modiolus, comme une coquille de Gastéropode ; il mérite désormais le nom de canal cochléaire ou de limacon membraneux. Le nombre de tours de spire varie de un et demi (Hérisson) à trois et demi (Carnivores) et atteint le maximum observé de 5 tours chez le Paca (Cælogenys), sans qu'il y ait de rapport sensible avec ORGANES DE L'OUIE 3903 l'élévation organique des divers types. Il est logé dans un limaçon osseux, et s'attache, d’une part au bord interne d'une lame sprrale osseuse, fixée à l'axe du modtolus, tout le long du canal spiralé que forme le limaçon osseux, et s'applique d’autre part par une surface assez large à la paroi externe de ce canal (fig. 2329). Il a ainsi en section la forme d’un triangle, dont la base est la partie soudée à la paroi du labyrinthe osseux ; un côté du triangle, la membrane basilaire, s'étend dans le prolongement de la lame spirale osseuse, l’autre, inclinée sur la précédente, est la membrane de Reissner. Le canal cochléaire, ainsi suspendu, laisse libre en dehors de lui, dans le limaçon osseux, deux rampes : l’une, supérieure, communique avec le vestibule ; Fig. 2328. — Schéma de l'oreille de l'Homme : — c. aud, conduit auditif externe ; ty, tympan; CH, caisse du tympan; "”, marteau; ap, son apophyse grèle; e, enclume; ef, étrier; L,/,1, ligaments suspenseurs du marteau et de l’enclume; mm, me, muscles du marteau et de l’étrier; fo, fenêtre ovale en grande partie oblurée par la sole de l’étrier; /r, fenètre ronde; {.e, trompe d'Eustache; v, vestibule; €/, cloison séparant en deux le vestibule : la partie contenant le saccule et le limacçon, libre de trabécules, et laisse toute liberté à la vibration des organes qu'il renferme; la partie contenant l'utricule présente de nombreuses trabéeules, amortissant les vibrations : u, utricule; sc, canaux semi-circulaires; S, saccule; €. €, canal cochléaire (limaçon membraneux); rv, rampe vestibulaire, et 7, rampe tympanique du limaçon osseux; «7, aqueduc endolymphalique; ag', sa dilatation ter- minale, contre la dure-mère eranienne dr. l’autre, se séparant de la première vers la base du limacon, vient aboutir à la fenêtre ovale; on nomme respeclivement ces deux rampes : rampe Les- libulaire et rampe lympanique. Elles communiquent directement l’une avec l’autre, par l'hélicotrème, au sommet du limacon. Le canal cochléaire n'aboulit pas directement à sa base dans le saccule ; il se termine à celle extrémité par un léger renflement et ne communique avec lutricule que par un étroit canal latéral (canal sacculo-cochléaire). Tandis que les {aches de l'utricule et du saccule et les crêtes des ampoules des canaux semi-circulaires conservent sensiblement les mêmes caractères que chez les Sauropsidés, la papille basilaire de la lagena des Batraciens s'allonge, elle aussi, en spirale le long de la membrane basilaire du limacon, consliluant l'organe de Corti ifig. 2329). Il est formé par deux séries de cellules auditives (cellules de Deilers), comprenant : l'interne, 3 rangées, l’externe ? rangées de ces cellules, et sépa- PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 220 350% MAMMIFÈRES rées l’une de l’autre par une double série de piliers de Corti, arc-boutés et s'unissant par leur sommet, de facon à délimiter une sorte de canal (canal de Cortiy. Le tout est recouvert par une membrane recouvrante (membrana tectoria), attachée à la paroi externe (par rapport au modiolus) et plus ou moins libre au-dessus des cellules auditives. Les connexions de cette mem- brane avec les cellules ne sont pas complètement élucidées; on la considère généralement comme libre et pouvant venir frapper, sous l’action des vibrations sonores. les cils terminaux des cellules de Deiters, tandis que Fig. 2329. — Terminaisons nerveuses dans l'oreille de l'Homme. — A, coupe transversale du limaçon; AX, axe osseux du limaçon; RV, rampe vestibulaire; AT, rampe tympanique; #b, membrave basilaire; sp, ligament spiral ; /s0, lame spirale osseuse ; pe, piliers de Corti; cae, cai, cellules auditives externe ét interne; çs, cellules de soutien; #7, membrane recouvrante; ÆZP, épithélium du canal cochléaire; ZN, corps des neurones auditifs logés dans le ganglion de Corti; Ge, et dont les prolongements aboutissent aux cellules auditives (d’après l'inter- prétation de P. Bonnter) ; Z, coupe d’une tache stato-réceptrice faite à travers l’ampoule d’un canal semi-cireulaire ; EP, Yépithélium qui limite ce canal; CA, cellules sensorielles avec leurs soies réceptrices, sa; es, cellules de soutien; A, fibre nerveuse se résolvant en plusieurs arborescences terminales formant corbeille autour de chaque cellule réceptrice, P. Boxnier l'interprète comme formée par l’ensemble de cils très longs attachés à ces mêmes cellules et agglutinés en une épaisse membrane continue, qui tiraillerait les cellules sous l’action des vibrations; les soies ne seraient que les bases de ces cils, séparées artificiellement. Quoi qu'il en soit, c'est l'organe de Corti qui est certainement l'organe de l’audition, les théories qui ont cherché à expliquer le mécanisme de la perception des sons et des timbres élant encore fort obscures. Toutefois, l'espace périlympbhatique séparant les parois du limaçon osseux de celles du limaçon membraneux est divisé par une cloison en deux loges (fig. 2328), l'une contenant l’utricule et les canaux semi-circulaires qui y sont immobi- lisés par de nombreuses trabécules, l’autre ne contenant que le saccule et le ORGANES DE L'OUIE 3505 Jimaçon, qui est libre de trabécules; les impulsions vibratoires, amenées par la chaîne des osselets à la fenêtre ovale, peuvent ainsi, grâce à l’élas- ticité de la membrane de la fenêtre ovale (les deux fenêtres sont Fune et l’autre dans la loge inférieure) être transmises à la périlymphe et à la base du canal côchléaire (1). L'organe de Corti est de la sorte m's en mouvement, et ses cellules sensorielles peuvent être impressionnées par ces mouve- ments vibraloires. Les taches et crêtes auditives n'ont rien à voir avec les impressions audi- üives et sont des organes stalo-récepteurs. La division du nerf auditif en deux branches (fig. 2331), l'une cochléaire, spéciale au Himaçon, l’autre 1719 1720 21 48 ne em PE Fig. 2330. — Appareil auditif de l'Homme : 1, pavillon; 2, conque, 3 et 4, conduit auditif externe: 5, débou- chés des glandes cérumineuses ; 6, membrane du tympan; 7, enelume; 8 et 9, marteau; 10, muscle interne du marteau; 11, caisse du tympan; 12, trompe d'Eustache ; 13, canal semi-cireulaire supérieur (sagittal); 14, c. semi- circulaire postérieur (frontal); 15, canal semi-cireulaire externe (horizontal); 16, limaçon; 17, conduit auditif interne; 18, nerf facial; 19, grand nerf pétreux superficiel; 20, branche vestibulaire et 21, branche cochléaire du nerf acoustique (SaPpey). vestibulaire, allant à toutes les autres papilles sensorielles de l'oreille, appuie celle conception de la séparation fonctionnelle de ces diverses parlies. Chacune de ces deux branches possède un ganglion, où siègent les cellules sensitives périphériques correspondantes, le g. de Corti, pour la première, s'étendant en une longue spirale, parallèle au limaçon et logée dans le modiolus, et le g. de Scarpa, sur la branche vestibulaire; un autre petit ganglion, le g. de Büttscher, marque une petite branche nerveuse, émanée de la branche vestibulaire, et se rendant à une tache logée à la base du canal cochléaire. Le canal endolymphatique se termine par un renflement en forme de sac contre la dure-mère cranienne. L'oreille moyenne conserve, dans ses grands traits, les dispositions réa- lisées déjà chez les Anoures et complétées chez les Sauropsidés. Elle com- (1) Pierre Bonnier, L'Oreille (Encyel. Scientif. des Aide-Mémoire), t. I et If, Masson, 1900. 3906 MAMMIFÈRES munique par la trompe d'Eustache avec la région postérieure des fosses nasales, près de leur débouché dans le pharynx, la formation de la voûte palatine et du voile du palais l'ayant désormais séparé l’oritice du canal de la bouche proprement dite, où il s’ouvrait chez les Anoures et encore chez la plupart des Reptiles. Seul, l'Ornithorhynque conserve une large com- munication entre le pharynx et l'oreille moyenne. Membraneuses chez l'Ornithorhynque, les Marsupiaux et aussi chez les Cétacés, les parois de la trompe d'Euslache présentent déjà chez l'Échidné des pièces cartilagineuses qui se complèteront plus ou moins dans les autres l ll | l AM Fig. 2331, — Schéma de la distribution du nerf auditif. — S, saccule, UT, utricule; V, canaux semi-cireulaires ; CC, coupe du canal cochléaire (limaçon membraneux); ÆV et AT, rampes vestibulaire et tympanique du limaçon osseux; #4, ca, taches auditives; OC, organe de Corti; CA, conduit auditif interne : le nerf auditif qui y pénètre se divise en deux branches; l'une, NC, branche cochléaire; se rendant au limaçon, porte le ganglion spiral de Corti, GC; l'autre, branche vestibulaire, se rendant au vestibule porte le ganglion de Scarpa, GS | (Maruias-DuvaL). Mammifères. Des muscles dilatateurs, dépendant du muscle tenseur du voile du palais, et dérivant de l’addueteur de la mandibule des Sélaciens, et des muscles occluseurs, dérivant de la musculature pharyngienne, ouvrent ou ferment les orifices pharyngiens des trompes. Ceux-ci se touchent sur la ligne médiane et forment ensemble des fentes inclinées en > chez l'Oryclérope et les Équidés. v Les os qui forment les parois de la caisse du tympan, sont creusés de cavités, qui se développent lantôt (MarsuPraux, ÉDenrés) dans la paroi supérieure, tantôt (RoxGeurs, Carnivores, ONGuüLÉs) dans le plancher de cetle cavilé. Dans ce dernier cas, il se forme assez souvent une bulle osseuse, ou bulle auditive (v. p. 3387) dont le développement est Lrès varia- ble; d’autres fois, c'est une véritable pneumalisation qui se produit, les os élant creusés d’un grand nombre de peliles cavilés aériennes qui leur don- nent une structure spongieuse (cellules mastoïdiennes des Primates). La caractéristique la plus importante de l'oreille moyenne des Mammi- ORGANES DE L'OUIE 3207 fères est la chaîne des osselets, qui se substitue à la columelle des groupes inférieurs. Ces osselets, au nombre de trois, ont reçu, de dedans en dehors, les noms d'éfrier (stapes), d’enclume (incus), de marteau (ntalleus), On consi- dère en général l’étrier, ou du moins son arc (sa sole étant une partie restée libre, de la capsule otique) comme représentant l’hyomandibulaire et cor- respondant à la columelle, l’enclume au carré et le marteau à la base ossi- fiée du cartilage de Meckel, ou plus exactement à l’articulaire. Mais cette interprétation n’est pas admise par un cerlain nombre d’anatomistes, qui considèrent l'enclume comme répondant à l’extra-columelle des Reptiles et le marteau au carré, ou même ces deux osselets comme étant les homo- logues l’un et l’autre de l’extra-columelle, le carré étant, dans cette hypo- thèse, devenu le tympanique des Mammifères ou s'élant perdu dans la région articulaire du squamosal. L’éfrier doit son nom à l'orifice qui perfore son arc, orifice où passe, chez l'embryon, une artère stapédiale, qui persiste chez beaucoup d'Insec- tivores (ErINAcEIDÆ, TaLpipÆ, SoricibÆ), s'ossifie même en un tube (pes- salus) attaché à l’élrier el disparaît en général chez l’adulte. Mais l’étrier reste cependant imperforé chez les Monotrèmes, beaucoup de Marsupiaux (Perameles, Dasyurus, Ciænolestes), même chez les Taupes, quelques Édentés (Bradypus, Tolypeules) et Cétacés. L'orifice est, chez le Cobaye, fermé par une boucle osseuse qui relie les deux piliers. L'enclume, dont la tête, dirigée en dehors va s’articuler avec celle du marteau, est reliée à l’étrier par une longue apophyse (/ongue apophyse), dont l'extrémité, d’abord isolée sous la forme d’un pelit os lenticulatre, est le plus souvent soudée ensuite à l’apophyse à laquelle elle fait suite; une autre, l'apophyse courte, est libre dans la cavité, à la paroi de laquelle la relie un ligament. Le marteau enfin présente lui aussi deux apophyses, le manche, enfermé dans la membrane tympanique, et l'apophyse grêle, reliée à la paroi de la caisse, et qui est fort variable. Très volumineuse chez les formes primitives des Mammifères, cette apophyse présente, chez les Érinacéidés et les Centé- üdés, un orifice où passe la corde du tympan; elle se rétrécil beaucoup en général, ce qui explique son nom et se soude, chez les Célacés, à l'anneau tympanique. L'enclume peut être, de son côté, soudée au marteau (Mono- trèmes), au moins plus ou moins tardivement (Hystris, Cavia, quelques Chiroptères). Deux muscles antagonistes péuvent mouvoir la chaîne des osselets, l'un, innervé par le trijumeau, s'attache au marteau et fonctionne comme fenseur du tympan; l'autre détend cette membrane, est fixé à l’enclume et est innervé par le facial; il manque chez les Monotrèmes. La membrane du tympan présente avec l'horizontale une inclinaison qui varie, suivant les espèces et souvent suivant les individus d'une même espèce. Elle est presque horizontale chez les embryons et conserve cette orientalion chez les Monotrèmes et chez quelques Insectivores (Microgale), il semble que son inclinaison chez l'Homme ait quelque rapport avec les aptitudes musicales. La membrane du tympan présente, dans son ensemble, 3508 MAMMIFÈRES une convexilé vers l'intérieur de la caisse. Elle est tendue sur l'anneau lympanique, qui fait corps avec l'ouverture osseuse où elle est reçue, et qui reste, à quelques exceptions près (Sorex, Chiroptères), ouvert en haut; la partie supérieure du tympan est donc libre (membrane de Schrapnell). L'oreille moyenne des Cétacés présente des dispositions très particu- lières : le tympan, très horizontal, est épais, incapable de vibration et éloigné du marteau, auquel le relie un long ligament; les osselets sont massifs, disposition en rapport sans doule avec la vie aquatique, puisqu'on la retrouve chez les Pinnipèdes et les Siréniens; ils sont étroitement soudés l’un à l’autre, et la sole de l’étrier est fortement attachée au bord de la fenêtre ovale; la fenêtre ronde elle-même est obturée. La transmission des vibrations par la voie ordinaire semble ainsi impossible, bien que les muscles de la chaine ne présentent aucune régression, et se fail vraisem- blablement par les os du crâne. À ce mode de conduction est peut-être liée l'indépendance relative de la bulle tympanique, dans laquelle vient s'ouvrir la trompe d'Eustache. L'oreille externe des Mammifères comprend généralement, outre Je conduit auditif externe, un pavtllon plus ou moins développé. De la première fente branchiale dérive, tout d’abord, un conduit auditif primaire, mais cette fente, ou bien ne s'ouvre pas, ou bien se ferme très rapidement, el ne constiluera que la partie latérale du conduit définitif; celui-ci se forme aux dépens d’une plaque épithéliale, qui s'enfonce dans la profondeur el se creuse, au 7° mois chez l'Homme, d’une cavité qui est le conduit définilif. Ce conduit a une longueur très variable, qui est, dans une certaine mesure, en rapport inverse du développement du pavillon: Il présente de volumineuses glandes sudoripares, sécrétant un liquide peu fluide, jaune ou brun (cérumen), et de nombreux poils très fins. Le pavillon est spécial aux Mammifères, bien qu'on trouve, chez les Crocodiles et les Oiseaux, des productions fonctionnant comme des opercules, au bord extérieur du conduit auditif. Le pavillon (auricula auris) se développe sur tout le pourtour de l'orifice extérieur du conduit, mais principalement du côté dorsal et antérieur. A peine développé chez les ‘Monotrèmes, 1l est également très réduit ou complètement atrophié, secon- dairement, sous l'influence du genre de vie, chez la plupart des Mammifères aquatiques (Cétacés, Pinnipèdes, Siréniens) ou fouisseurs (T'alpa, Chryso- chlora) et chez quelques types isolés (cerlains Rongeurs et Édentés). Il atteint, par contre, un développement particulièrement grand, parfois énorme, chez les animaux nocturnes (Chiroptères) et quelques formes iso- lées (Oryctérope, Ovidés, Ane). Il est soutenu par dés cartlilages inclus dans son épaisseur, et qui peuvent d’ailleurs exister aussi dans les parois du conduit auditif; chez l'Échidné, notamment, 1l exisle une série d’anneaux incomplets, parallèles, s'étendant jusqu à l'anneau tympanique. On les retrouve chez certains Placentaires (Rongeurs) et les cartilages du pavillon en sont vraisemblablement les homologues. Le pavillon présente des replis variés qui ont été particulière- ment bien définis chez l'Homme et les Anthropomorphes, et qu'on retrouve ORGANES DE L'OUIE 3509 plus ou moins modifiés chez les autres Placentaires. Le pavillon de l'Homme présente un repli recourbé en ourlet, l'hélix, partant du bord supérieur du conduit et se continuant sur presque tout le pourtour, en s'atténuant peu à peu au bas du bord externe; un autre repli saillant, l'anthélix, circonserit la conque, dépression profonde, à l'arrière de laquelle débouche le conduit auditif (fig. 2332); l’anthélix se bifurque en avant en deux branches, limitant la fosselle naviculatre. Au bord ventral de l'ouverture du conduit est une saillie arrondie, le /ragus, à laquelle s'oppose une autre saillie, l'antitragus. La partie inférieure du pavillon est dépourvue de cartilages; elle cons- titue le /obule, presque caractéristique de Foreille humaine, qui, d’ailleurs, Fig. 2332. — Pavillon de l'oreille de l'Homme (PERRIER). manque chez certains individus, et n’est en général pas développé dans les races inférieures. Au bord interne du segment extérieur de lhélix se trouve, non loin de la partie antérieure, un petit tubercule, le /ubercule de Darwin, représentant la pointe de l'oreille des autres Mammifères; un peu plus haut, se trouve parfois un autre tubercule, le {ub. de Wicker, sans signification phylogénique, el en général très effacé, mais développé chez certains individus, et parfois même marqué par un pinceau de poils; c'est l'origine de l'oreille des Faunes de la sculpture antique. L'hélix des Anthro- pomorphes n'est plus guère ourlé que dans sa région antérieure; l'oreille est arrondie comme chez l'Homme et le tubercule de Darwin n’est pas plus développé, il manque même entièrement chez les Gibbons (ylobates). L'hélix des Cynomorphes ne présente plus trace d'enroulement, et en même temps, se développe la pointe terminale qui est la règle chez la plupart des Mammifères, et dont la disparition est ainsi étroitement liée à l'enroule- ment de l'hélix. Le pavillon de l'oreille présente des variations qui sont en général en rapport assez évident avec le genre de vie. Il disparaît à peu près toujours, 3510 MAMMIFÈRES comme nous l'avons dit, chez les animaux aquatiques : Pinnipèdes (sauf les Olaries), Siréniens, Cétacés. Chez ces derniers Mammifères, l'orifice externe, très étroit, mène à un conduit auditif, qui est au contraire long et va s’élar- gissant jusqu'au tympan; mais il est comblé par une masse de sécrétion solide, et ne sert pas à con- duire les sons au tympan, lui-même incapable de vibrer. Chez les Pinnipèdes, le pavillon est réduit à un bourrelet annulaire et ses muscles fonctionnent comme occluseurs. La vie souterraine fait également disparaître le pavillon (Spalax, Buthyergus, Cnryso- CHLORIDÆ. TALPIDÆ) et, on peut suivre dans diverses espèces de Chrysochlores, les divers stades de la Fig, 9333 — Tète de Phyr lÉSTeESSION, jusqu’à disparilion complète. Pourtant lostoma spectrum montrant Jes DASYPODIDÆ, qui ont une existence mi-fouisseuse, le grand développement du . n : : pavillontet durées ont toujours (sauf Chlamydophorus) un pavillon bien développé, tandis qu'il est plus ou moins réduit chez les BrapyPonipæ et les MyrMEcoPHAGiDÆ, dont la vie est aérienne el plutôt arboricole. D'autres fois, au contraire, le pavillon s'allonge dans des proportions 0 LA Fig. 2334. — Développement de l'oreille externe (embryon humain au commencement du deuxième mois) : ma, membre antérieur; f-3, tubercules dépendant de l'are mandibulaire; 4-6, tubercules dépendant de l’arc hyoidien; p, ébauche du pavillon; 1, donne le tragus, 6, l’antitragus, 3, l'hélix et sa racine; 5 et 4, l’anthélix et ses deux branches antérieures embrassant la fossette naviculaire (SchwaLsE). inusitées (Orycleropas, Ane, Lièvre). Chez les Pedeles, l'oreille, également très longue, peut se replier autour de sa ligne médiane, de façon à rappro- cher entièrement ses deux bords et à se refermer. Dans les Megachirop- tères, les deux bords sont soudés en tube à leur extrémité inférieure La vie nocturne entraîne un développement analogue; les Rhinolophidés ORGANES DE LA VUE 5 Lt lé | et les Vespertilionidés nous en montrent des exemples caractérisés au point que les deux pavillons arrivent à se souder sur le milieu de la tête; en même temps le tragus s’allonge en une lame saillante au milieu du pavillon et l’antitragus lui-même s'étale largement (fig. 2333). Le pavillon de l'oreille lire son origine de 6 tubercules (fig. 2334) pré- sentant chacun un arc cartilagineux, placés en deux lignes, l’une avant, l’autre après l'orifice du conduit, et en rapport, la première avec la région de l’are mandibulaire, l’autre avec celle de l'arc hyoïdien; tandis que ces tubercules, en se développant, donnent la région basilaire, la partie libre du pavillon semble dériver d’un bourrelet analogue, en forme d'arc, placé plus dorsalement (RuGE, Scnwazse). Les relalions qu’on a suggérées entre ces pièces el les arcs au voisinage desquels elles se développent, sont très discutées, Organes de la vue. — À part l’absence complèle de peigne, l'œil des Mammifères est exactement construit comme celui des Sauropsidés el notamment des Oiseaux. Sa structure anatomique, à part les caractères d'adaptation dus aux divers genres de vie, est des plus homogènes el sa ressemblance absolue avec celle de l'œil humain nous dispense d’insister longuement à ce sujet. Les yeux peuvent êlre logés côte à côte sur la face antérieure de la tête, déterminant un champ de vision binoculaire très étendu; celte disposition se présente surtout chez les Primares. Dans les autres ordres, la position latérale et la vision monoculaire sont, à peu d'exceplion près, la règle, mais avec des degrés divers. [Il peul arriver que, même avec des yeux très rap- prochés, leurs arcs divergent, et que la vision binoculaire soit seulement rendue possible par une forte contraction (Phoques). L'importance de l’en- trecroisement des fibres optiques au chiasma varie en raison de cette dispo- silion des yeux. A part l'Échidné, où les hémisphères antérieur et postérieur de l'œil se raltachent, suivant un cercle, à angle marqué, comme chez les Sauropsidés, l'œil des Mammifères est sensiblement globoïde. Sauf encore chez l'Échidné, où le segment postérieur est cartilagineux, la sclérotique est uniquement fibreuse et ne contient aucun ossicule. La cornée, assez saillante, sauf dans les formes marines, et très généralement à courbure plus grande sur sa face interne que sur sa face externe, est limitée extérieurement par un épithélium stratifié (ép. conjonctival), intérieurement par un épithélium simple (membrane de Descemet) dont les noyaux ont quelquefois la forme d’un fer à cheval (divers Ongulés, Carnivores et Rongeurs). L'iris, de même forme que la cornée, est généralement circulaire; maisil est parfois elliptique à grand axe transversal (Cétacés, Ongulés), ou dyssy- métrique, plus étroit du côté extérieur; il est généralement brun, avec toutes les nuances possibles, et bleu quand le pigment manque. La pupille est souvent ronde (Primates, beaucoup de Carnivores), d’autres fois hori- zontale, ou verticale (CarNIvoREs), se rapprochant (ONGuLÉs, CÉTAGÉS, Macropus) du cercle par dilatation. Le bord libre de l'iris, du côté de la 3512 MAMMIFÈRES pupille, présente quelquefois (beaucoup d'Ongulés) des prolongements où se continuent les muscles propres de: l'iris; il en existe deux chez le Cheval au bord supérieur, plusieurs très petits au bord inférieur chez beaucoup de Ruminants. Le cristallin a les mêmes caractères que chez l'Homme; parfois cependant (Chien, Chat), sa face postérieure est moins convexe que la face antérieure; chez l'Oryctérope, son diamètre antéro-postérieur est plus grand que son diamètre vertical, et la lentille est ellipsoïdale L’accommodation est le résultat de l'action du muscle et des procès ciliaires (fig. 2335); ceux-ci Fig. 2335. — Région ciliaire de l'œil chez l'Homme : C, cristallin; CO, cornée ; CS, çanal de Schlemm ; Î1,iris AMC, muscle ciliaire; en arrière de lui un procès ciliaire; PV, veine ciliaire antérieure; ÆÀ,rétine; S, scléro- tique; Z, zonule (Fuscu) varient de 60 (Echidna) à 135 (Lepus), 70 chez l'Homme; en général, larges et irrégulièrement sillonnés, ils sont d'autres fois lisses el étroits (Marsu- piaux, Carnivores, Lémuriens). Le muscle ciliaire présente à la fois des fibres radiales et des fibres circulaires. Leur pouvoir accommodateur est très faible chez les Cétacés, presque nul chez les animaux crépusculaires ou nocturnes. | La choroïde de beaucoup de Mammifères renferme des zones qui pren- nent au fond de l'œil un aspeet brillant; c'est le {apis, qui peut être formé de fines fibres juxtaposées, où la lumière joue comme sur un réseau el pro- duit un éclatirisé (tapis fibreux des Ruminanrs el des DeLPHiNIpés), ou bien de cellules renfermant des cristaux de matière organique, parallèles et jJux- taposés (tapis celluleux des Carnassiers, des PINNIPÈDES et des MYSsTICÈTEs). Ce lapis, qui, chez les Pinnipèdes et les Cétacés, s'étend sur Lout le fond de l'œil, n’en occupe chez les Carnivores que le milieu; il s'étale, chez les Ruminants, en une bande horizontale. ORGANES DE LA VUE 3913 La papille déterminée par la pénétration du nerf optique, généralement ronde, est ovale chez l'Échidné, allongée chez l'Écureuil et devient, chez le Spermophilus citellus, une longue et profonde goutlière. De son centre rayonnent les vaisseaux qui s’étalent à la surface interne de la rétine. et qui manquent rarement (Æchidna, Dasypus, Hystrix, Pteropus). Plus ou moins nombreux, et plus ou moins ramifiés, ils dépassent parfois à peine l'étendue de la papille (Rumixanrs, RONGEURS, ÉDENTÉS, PÉRISSODACTYLES). La fosse centrale manque aux Mammifères nocturnes, qui n'ont pas de cônes. Ea plus des six muscles moteurs de l'œil que décrit l'Anatomie humaine, Fig. 2336. — Coupe d'un œil de Delphinopterus leucas : — ce, cornée; cr, cristallin; à, iris; pe, procès ciliaires ; r, rétine; ch, choroïde; {, lapelum lucidum; sel, selérotique ; n. opt, nerf oplique; g. no, sa gaine, il existe, chez la plupart des Mammifères, un réfracleur du bulbe oculaire, qui s'étend au fond de l'œil en une nappe conique, à l’intérieur des muscles droits : il peut être divisé en quatre parties, allernant avec les museles droits. Une {roisième paupière, où membrane niclilante, peut exister dans l'angle interne de l'œil avec un développement plus ou moins étendu; elle est seulement d’ailleurs, en général, peu fonctionnelle el n’a pas de muscle spécial, étant mue par ceux dépendant du rétracteur du bulbe; elle est le plus souvent réduite, comme chez l'Homme, à la caroncule lacrymale, ou pli semi-lunaire. Son développement est en rapport avec celui de la glande de Harder, qui débouche à sa surface; la glande peut toutefois exister quand la membrane nictitante a disparu (RonGeurs); sa sécrétion légère- ment graisseuse, empêche l'évaporation lrop rapide des larmes, et protège la cornée des Cétacés contre le contact de l'eau. Au bord des paupières, qui présente partout des cils, s'ouvrent des glandes, les gl. de Meibomius : ce sont des glandes sébacées modifiées, en 3514 MAMMIFÈRES rapport avec les cils chez l'Ornithorhynque, mais qui s'en libèrent ou se compliquent chez la plupart des Vertébrés. Les glandes lacrymales existent partout, même sans doute chez les Cétacés (Dauphins), où on les retrouve modifiées. Elles sont très petites chez l'Éléphant. Leur sécrétion est conduite dans les fosses nasales au- dessous du maxillo-turbinal. Cet appareil conducteur n'existe pas chez les Mammifères aquatiques : Pinnipèdes, Cétacés, Hippopotames, non plus ro AE + 3 | à à 3 r x RS Fig. 2337, — Coupe grossie (env. 1.000 fois) d'un œil de Taupe : — conj, conjonctive; Co, cornée, ici saillante en forme de cône; Sel, selérotique; ch, choroïde; ref, portion nerveuse de la rétine, épaisse, mais très peu étendue; +, zonule; er, cristallin (aspect embryonnaire); tr, iris: cil, muscle et procès ciliaires; €v, corps vitré, parcouru par des fibres et des vaisseaux, vv; n. opt, nerl optique; pap, papille; cent, fosse centrale de la rétine (Rocuon- DuviGxeaun). que chez l'Éléphant. Il est ouvert chez les Sus, mais manque chez les Dicolyles, leurs voisins. Sous l'action du genre de vie, l'œil peut présenter des modifications adaptatives spéciales, par exemple chez les Mammifères aquatiques : les Cétacés (fig. 2336) ont une cornée plate et un cristallin sphérique, comme cela a lieu chez les Poissons; leur sclérotique présente une épaisseur énorme; leur dimension d'ensemble est, relativement à l'inverse du corps, très petite. La vie nocturne développe les yeux (T'arsius) ou au contraire les réduit (Chiroptères). La réduction s’observe également chez les Mammifères fouisseurs, en même temps qu'une régression de l’organisation générale de l'organe. L'œil de la Taupe est très pelit; il a environ 1/180 de la longueur du corps (tandis que son diamètre est 1/70 de la longueur du corps chez l'Homme); c'est la taille correspondant à celle d’un œil de fœtus humain du 5° mois. Cette sorle d’arrêl dans le développement se retrouve dans l'organisation même de l'organe. Il a en réalité toutes les dispositions anatomiques de l'œil des Mammifères (fig. 2337), mais dans un état primitif: APPAREIL URINAIRE 3015 cristallin présentant un reste de la cavité originelle, grandes cellules juxta- posées dans la paroi postérieure, corps vitré parcouru de fibrilles et de vais- seaux; cornée fréquemment conique. Par contre, la pigmentation el la rétine sont celles d'un œil ordinaire : Loules les couches cellulaires de la rétine sont présentes, mais sa portion nerveuse occupe seulement la moilié poslé- rieure de la paroi de la chambre postérieure, et elle s’amincit brusquement pour donner, à partir de l’ora serrala, une zone ciliaire mince et assez étendue. L'œil de la Taupe possède en fait Lous ses éléments fonctionnels, el sa rétine conserve, dans sa parlie nerveuse, l'épaisseur normale; son activité est cependant manifestement très faible, mais cette infériorité fonction- nelle ne s'aceuse dans la rétine que par l'ordonnance peu régulière de ses couches cellulaires, et par le faible nombre des cellules ganglionnaires et par conséquent des fibres optiques par rapport aux éléments sensoriels, qui sont d'autre part plutôt des cônes que des bâtonnets. L'œil de la Taupe ordinaire est ouvert, mais caché par des poils; les paupières sont closes dans la T'alpa cæca (1). Appareil urinaire. — Le rein définitif, ou mélanéphros, des Mammi- fères se différencie beaucoup plus Lôt que celui des Sauropsidés et son mode de développement est bien plus fortement affecté par la tachygénèse. L'activité sécrélrice du mésonéphros, ou corps de Wolff, est limilée aux premiers temps de la période embryonnaire; il n'en subsiste à l'état adulte que des rudiments, constiluant, chez les mâles, l’épididyme et les hydatides qui sont en rapport avec lui, et, chez les femelles, des formations voisines des ovaires, des oviductes et de l’utérus qui sont connus sous le nom de parovarium (2); l'uretère naïl de très bonne heure sur le canal de Levdig, et prend rapidement la forme d’un lube terminé en cæcum et légèrement élargi à son extrémité aveugle. Les canalicules rénaux ne se forment plus isolément pour se réunir de proche en proche en canaux collecteurs et s'ouvrir à son intérieur. Une masse unique de cellules mésodermiques enveloppant l'extrémité de l’uretère constitue une ébauche commune, dans laquelle se différencieront les canalicules rénaux, el ceux-ci, en s’allongeant et se repliant un grand nombre de fois, constitueront la substance corlicale du rein définitif. Pendant qu'ils se développent, l'extrémité cæcale de l'uretère s'évase en un vaste réser- voir, le futur bassinet, à la surface duquel de nombreuses évaginalions vont se lober, se subdiviser, s'allonger en tubes, qui finiront par se mettre en rapport avec les canalicules et constitueront les canaux collecteurs des divers ordres. Les canalicules sécréteurs et les canaux vecteurs de l'urine (1) Rocnon-Duvisneaup, L'œil et la vision de la Taupe. Bull. Soc. ophtalmol. de Paris, 1928. (2 Chez l'Échidné, ces rudiments sont encore représentés par un peloton de canaux, sur- A le volume de l'ovaire et s’ouvrant dans le canal de Wolff; cette formation persiste toute la vie et se prolonge jusqu'au sinus uro-génital. Des canaux analogues, désignés sous le nom de canaux de Gürlner, se retrouvent chez les femelles d'autres Mammifères. A la surface des ovaires persistent aussi parfois des appendices en forme de vésicules ou d’entonnoirs pédonculés. La surface des entonnoirs et celle des vésicules sont ciliées et rappellent les néphrostomes des Balraciens : ces organes sont loujours en rapport avec un canalicule parovarien. 3516 MAMMIFÈRES se forment donc d’une manière indépendante. Par ces différents traits, les Mammifères se distinguent donc nettement des Sauropsidés. Les reins définitifs des Mammifères sont des organes compacts, de dimen- sions restreintes par rapport à celles du corps, généralement en forme de haricot, situés au-dessous du diaphragme, non plus dans le bassin, mais dans la région lombaire et reposant soit sur le muscle carré des lombes, soit sur la partie proximale des côtes mêmes: le bassinet correspond à la partie rentrante du haricot, par laquelle les vaisseaux el les nerfs entrent dans l'organe et qui mérile, en conséquence, le nom de Arle. L'uretère se détache du hile et demeure tout à fait indépendant de la surface du rein, au lieu de s’accoler à elle comme chez les Reptiles. Les reins conservent, chez les Monotrèmes, des dispo- sitions internes voisines de ces dispositions em- bryonnaires. Chez l'Échidné, l’uretère en péné- trant dans le rein, conserve son calibre et s’y divise immédiatement en branches, auxquelles aboutissent les canaux collecteurs; chez l’'Orni- thorhynque, il s'élargit au contraire brusquement et constitue un bassinet, dont la cavité se pro- longe, en un cerlain nombre de diverticules divergents : sur toute la paroi du bassinet et de ses diverticules sont disséminés des orifices de : diverses grandeurs, auxquels aboutissent des lee a Da canaux, généralement groupés par 4 ou 5, aux- se partage la surface extérieure; quels conduisent des canaux plus petits se con- r', les mêmes vus en coupe; 4, o : L r tinuant finalement avec les canalicules sécréteurs. uretère ; b, bassinet, divisé en plu- sieurs branches, elles-mêmes sub- L'élargissement de l'’uretère du bassinet se divisées en rameaux dont chacun ù - : px se rend à un lobe (GeGenBaur). retrouve désormais chez tous les Mammifères. Chez la plupart des Marsupiaux, beaucoup de Lémuriens, d’Insectivores, de Carnivores (Felis), de Rongeurs, chez les Chiroptères, les Tatous, à un degré moindre, les Unaus et même chez cer- lains Singes (Cebus), la substance du rein fait saillie dans le bassinet, constituant une papille, dans laquelle les canaux collecteurs, se réunissant de proche en proche, forment des canaux de plus fort calibre, les canaux papillaires. La papille peut s'étendre jusqu'à l'orifice de l'uretère propre- ment dit (Ursina); elle est quelquefois comprimée et peut s’allonger en une sorte de bandelette saillante, chez un certain nombre de formes, éloignées d’ailleurs les unes des autres (Canis, Auchenia, Capra, Cynocephalus, Salyrus, elc.). Mais cette disposition paraît être une modification d’une disposition plus générale, que l’on observe même chez l'Homme durant la période embryonnaire, la division du rein en lobes. Ces lobes, ou renculi, demeurent particulièrement indépendants et nom- breux chez beaucoup de Carnivores (fig. 2338), chez les Cétacés, où on en compte jusqu'à 200 (De/phinus) et chez les Phoques, où leur nombre paraît augmenter avec l’âge et varie de 69 à 76. À chacun d'eux correspond une ramification du bassinet. Ces lobes se soudent entre eux, mais demeurent APPAREIL URINAIRE 3017 séparés à la surface du rein par un sillon profond chez les Bovinx, où le bassinel se ramifie également en pénétrant dans le rein. Le rein est égale- ment lobé, mais ses lobes se fusionnent déjà plusieurs ensemble, chez les Chats, où ils sont indiqués quoiqu'il n’y ait qu'une papille saillante dans le bassinet, chez les Hyènes, les Éléphants, les Hippopotames, les Rhino- céros, où le rein a un aspect simplement bosselé; partout ailleurs, le rein ne se montre lobé que dans le jeune âge, ou même pendant la période fœtale, ce qui est le cas notamment chez l'Homme; à l'état adulte, sa surface externe se montre parfaitement lisse; les lobes demeurent pour- tant encore distincts dans la structure interne du rein et font saillie sous forme d'autant de papilles, dans la cavité du bassinet. À chaque papille, comme à chaque lobe, correspond une ramification du bassinet, et celle-ci peut se prolonger dans le lobe en un tube axial, dans lequel s'ouvrent les canaux collecteurs (Ursus, Elephas), ou, au contraire, embrasser son sommet et se replier autour de lui, en formant ce qu'on appelle un calice. Les canaux collecteurs s'ouvrent alors au sommet de la papille. La division primilive en lobes demeure également exprimée dans la substance même du rein où les canaux collecteurs reclilignes, conver- geant vers le sommet d’une même papille, se groupent de manière à cons- tituer des masses plus ou moins coniques ou pyramidales, les pyramides de Malpight; autour d'elles, la substance corticale, formée par les canalicules, se prolonge en les enveloppant:; ces prolongements ont, sur des sections longiludinales, l'apparence de colonnes, les colonnes de Berlin, dans les- quelles sont contenus les vaisseaux, qui fournissent les ramuscules de la substance corticale. Inversement, dans le rein lobé des Éléphants, Rhino- céros, Hippopotames, comme dans le rein à surface lisse des Chevaux, les canaux collecteurs, de calibres très divers, s'ouvrent dans le bassinet, comme cela existe déjà chez l'Ornithorhynque, par des orifices irrégulièrement dis- tribués sur la paroi des ramifications du bassinet qui pénètrent dans les lobes (Éléphants), ou bien, les papilles ayant disparu, sur celle de deux canaux partant du bassinet et dirigés en sens inverse. La substance des reins est essentiellement formée par les canalicules rénaux, organes exclusifs de la sécrétion urinaire, qui sont localisés dans la substance corticale et les colonnes de Bertin et, par les canaux collecteurs qui cheminent en ligne droite dans les pyramides. Chaque canalicule débute sous la forme d’une vésicule sphéroïdale, constituée par un sac à double paroi, l'une d'elles invaginée dans l'autre, constituant la capsule de Bow- mann (1); l'intérieur du sac est occupé par un peloton vasculaire, le glomérule de Malpighi; de la paroi externe de chaque capsule de Bowmann naît un canalicule rénal; ce canalicule est d’abord assez large, plus ou moins sinueux, ou même enroulé en hélice ({ube conlourné ou de Ferrein, fig. 2239) ; 1l plonge ensuite normalement dans la substance corticale, et, après un assez long trajet, remonte vers la surface du rein, presque parallèlement à lui- (1) Après de nombreuses controverses, il semble avéré que la lame interne de la capsule appliquée contre le glomérule disparaît chez l'adulte et que le peloton vasculaire est directe- ment inclus dans la cavilé de la capsule. 318 MAMMIFERES même, constituant ainsi l’anse de Henle; la branche montante de l’anse s'élargit généralement peu à peu, se recourbe tangentiellement en revede- nant sinueuse et se Jette finalement dans l’un des tubes collecteurs ({ubes de Bellini. Chaque tube collecteur reçoit de chaque côté un assez grand nombre de canalicules et Lous ces tubes, dont le trajet est sensiblement recti- Fig. 2339. — Schéma des tubes urinifêres. — 9, glomérule de Malpighi; eg, col du glomérule: fc, tube contourné ou de Ferrein; a, les deux par- ties de l’anse de Henle; inf. int, pièce intermédiaire ; tB, tubes de Bellini (Nosécourr, in Poirier et CHarPy). ligne, s'abouchent ensuite les uns dans les autres, en formant des canaux de plus en plus gros, ou convergent vers un canal axtal, dont le calibre aug- mente avec le nombre des canaux qu'il a reçus. Les canaux collecteurs lermi- naux s'ouvrent enfin dans le bassinet ou dans ses ramifications. Les uretères, qui naissent du bassi- net,cheminent loujours librement, sui- vant une assez grande longueur, sur la paroi de la cavité abdominale; chez les Monolrèmes, ils débouchent dans un sinus urogénital, où s'ouvre, d’une manière indépendante des conduits génitaux, le réservoir de l'urine, la vessie; chez les autres Mammifères, les uretères s'ouvrent en bec de flûte sur la face postérieure de la vessre, très variable de forme et de dimension. Celle-ci se prolonge en un canal d'émission de l'urine, l'urèthre, qui, chez le mâle, pénètre dans le pénis, pour s'ouvrir à son sommet; il pré- sente ainsi toujours une longueur beaucoup plus grande que chez la femelle Les orifices dans la vessie des uretères et de l’urèthre forment les sommels d’un triangle isocèle à base postérieure, le {rigone vésical. La vessie des Marsupiaux est cons- tituée par l'allantoïde réduite de ces Mammifères; chez les Mammifères Placentaires, où l’allantoïde est rejetée en grande partie, le pédoncule persistant de ce sac, l'ouraque, prend seul part à sa formation, de sorle que, sous ce rapport, la vessie des Marsu- piaux rappelle plutôt celle des Batraciens que celle des Mammifères Placen- laires. Appareil génital. — L'appareil génital des Monotrèmes conserve encore des ressemblances assez grandes avec celui de certains Reptiles. APPAREIL GÉNITAL 3519 Ces ressemblances s'amoindrissent chez les Marsupiaux, où des étapes successives conduisent aux dispositions qui demeureront caractéristiques des Mammifères typiques. Dans les deux sexes, les deux glandes se forment sensiblement à la même place : au voisinage et un peu en dehors du pronéphros; elles ne s'éloignent que peu de cette situation chez les Monotrèmes adulles; mais, chez les autres Mammifères, elles éprouvent une migration au cours de Fig. 2340. — Appareil uro-génital d'un jeune Unau mâle (Cholæpus didactylus) : — RR', reins (ils sont normalement cachés sous le péritoine; le rein gauche a été découvert); C.sr, capsules surrénales; wr, uretères; V, vessie érignée en arrière; rdv, rd', rd", replis diaphragmatiques ; T, testicules; sp, sac prédéférentiel, contenant l'épi- didyme, les canaux déférents et les glandes vésiculaires (Rémy PERRIER), laquelle l'ovaire descend dans la région pelvienne, tandis que les testi- cules continuent leur descente, repoussant devant eux, par un méca- nisme el pour une cause qui n’ont pas encore reçu d'explication satisfaisante, la paroi abdominale et viennent se loger dans une poche extérieure : le scrolum, qui reste en communication plus ou moins ouverte avec la cavité abdominale par le canal inguinal. En même temps que la peau, qui forme le scrolum proprement dit et qui est immédiatement doublée par une couche musculeuse spéciale, le dartos, les autres parties de la paroi abdominale sont également refoulées et contribuent à former la paroi de la poche. Au-dessous du serotum, et séparée de lui par une couche de tissu con- jonctif, la paroi musculeuse est représentée par le crémaster, tunique PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 221 3320 MAMMIFÈRES formée de fibres striées, et qui parait résulter d’une différentiation d’une partie des muscles oblique interne el transverso-abdominal. Enfin, le péritoine, également refoulé, forme autour du testicule une seéreuse, dont le feuillet viscéral s'applique contre le testicule, tandis que le feuillet pariétal forme la lame la plus externe de la poche scrotale. C’est la {unique vaginale : la cavité de la séreuse n'est qu'un prolongement de la cavité périlonéale, avec laquelle elle communique par le canal inguinal, Xe Clitoris = tub. gén. …— Gr. lèvre - Bour. gén. w RE -. Pet, lèvre A DRE D Sill. gén. D Re Pl sen it Périn, & Anus M F - Capuchon . tub. gén =S La . : … Chforis +. Prépuce i- Gr. Jèvre \ j AS Pet. lèvre Les - Sill, gén. 5] h » ile Rs c : Fe . 9 [2 %° 2° el 3° doigts des membres antérieurs munis de "1. ë + écusson basané: F, D. larges griffes lriangulaires qui masquent les (rois autres doigts; pieds postérieurs penta- dactyles, mais à orteils inégaux, le 1% pelit, Le 2° plus long: pied couvert de poils jus- qu'aux ongles: queue courte el annelée: bourse pelile s'ouvrant en arrière; deux mame- lons. Aspect général des Taupes: fouille Le sable superficiellement. Genre el espèce uniques : Noloryctes, Slirling. N. {yphlops Sürl., Australie centrale el méridionale. CS Fan. MYRMECOBIIDÆ. — Corps allongé, bas sur palles, avec une queue louffue: ,, LD] = : ES 200 Ë : ; museau pointu, KF. D, —— à — F: dents petites, séparées par des lacunes: langue (9-4) 101 OSU0 extensible; doigts armés de griffes à toutes les palles: se nourrissent à la facon des Fourmiliers: laille d'une hermine : long. 25 centimètres; pelage zébré:; pas de marsupium. Myrmecobius, Waierhorn. Genre unique: une seule espèce. M. fasciatus \Valerh., Australie oceid. el mérid, Remontent au Crélacé (Archæoplus el Proteodidelphys, Amegh., Crélacé de Palagonie). Fau. CÆNOLESTIDÆ. — F. D). es. Font le passage aux Diprotodontes et °). 00). parfois isolé ou en sous-ordre distinct: 4" incisive inférieure plus longue que les autres el dirigée en avant; les deux suivantes, la canine el la {°° prémolaire très pelites el unicuspidées. Pieds et mains pentadactyles: 2° el 3° orteils libres, hallux non opposable, sans ongle. Pas de marsupium. Alliés aux genres fossiles Descastis, Amegh. et Pare- panorthus, Amegh. du Terliaire argentin. Cænolesles, Thomas. Genre unique. 2? espèces. Terrestres, inseclivores, crépusculaires où nocturnes. C. fuliginosus Tomes, Amérique centrale. 3)38 MAMMIFÈRES 2. SOUS-ORDRE DIPROTODONTES Au plus, trois paires d'incisives à chaque mâchoire; les medianes grandes el pro- clives, caractéristiques; pas de canines inférieures; molaires tuberculeuses ou à sillons transversaux; 2° el 3° orteils soudés par la peau. Régime le plus souvent frugivore ou herbivore. Arboricoles ou terrestres. = = RE OR ET RS LL P Fau. PHASCOLOMYDÆ. — F. D. D 0-1 : incisives émaillées seulement en avant et sur les côlés; une barre entre elles el la prémolaire; membres courts; 5 doigts onguiculés: le ter el Le 5° plus courts que les aulres aux membres antérieurs ; 2°, 3° el ï° orteils brièvement unis entre eux el pourvus, ainsi que le premier, d'ongles forts el recourbés: 9° orteil plus court; queue presque nulle. Aspect d'une Marmotte. Vie fouis- seuse: se nourrissent de racines. Phascolomys, Owen. Genre unique (Wombat). 3 espèces. P. Neilchelli Owen, S. Australie. P. ursinus Shaw., plus pelil. Tasmanie el iles voisines. Fam. PHASCOLARCTIDÆ. — F. D Corps trapu; pattes courles à cinq doigts: 1° el 2° doigts antérieurs réunis et opposables aux autres: hallux grand et large, 2° el 3° réunis par une membrane, sans ongle, el munis de griffes comme les doigts sui- vants: oreilles grandes el très velues. Arboricoles: (êle épaisse, obluse: museau court; pas de queue. Pelage laineux. Phascolaretus, de Blainv. (Koala). Genre unique. 11 espèces. P. cinereus Gold. Grimpe lentement dans les hautes branches qu'il quille rarement. « Ours ou Pausseux d'Australie », Australie occidentale. Fam. PHALANGERIDÆ. — En général arboricoles el phylophages. Dentilion variable: » doigts el 5 orteils: hallux sans ongle, opposable: 2° el 3° minces el réunis par un tégumenl: 4° et 5° peu différents de longueur : les 5 doigts antérieurs onguiculés ei à peu près égaux: queue longue et pouvant êlre préhensile. Phalanger, Sterr. (— Phalangista ÊL. Geoffr. Queue préhensile, à extrémité nue; les cinq doigls antérieurs armés de griffes, pouce el index presque opposables aux 3 autres doigts: pupille verlicale; 4 mamelons: oreilles cachées: grimpeurs el nocturnes. Grosseur d'un Chat. 9 espèces. P ursinus Temm. (Couscous), Archipel de la Nlle-Guinée et Austr.; P. macu- latus É. Geoltr. Régions auslral. el malaise. — frichosurus, Lesson P. à queue louffue, nue seulement sur le dernier liers de sa face inférieure; à oreilles visibles; à pupille ronde: une glande eulanée sur la poitrine: pieds poslérieurs poilus en arrière des lalons. 2 espèces. T. vulperula Kerr., Australie. — Pseudochirus, Ogilby. T. dont le pouce el lindex sont oppo- sables aux autres doigts comme chez les Phalangers. 13 espèces. P. lemuroides Coll., Queens- land. P. cupreus Thom. Nlle-Guinée. — Gymnobelideus, Mac Quoy. Oreilles grandes et : É moe us 3.114408 s noires: molaires inférieures gemmiformes : queue longue et louffue. K. D. 2 CO TR l'espèce. G. Leadbealeri Me Cog., Victoria. — Pelaurus, Shaw. Dérivent des précédents par la forma- tion d'une membrane élendue depuis le eôlé externe du pelit doigt de la main jusqu'au tarse, el qui sert de parachute; queue longue, louffue au bout; fourrure épaisse el molle: laille d'un Écureuil. 3 espèces. P. australis Shaw, S. Australie. P. papuanus Thom., Nlle-Guinée. — Pelauroides, Thomas. Dérivent des Pseudochirus comme les Pelaurus dérivent des Gymno- belideus : une membrane parachute s'étendant du carpe au larse, mais très élroite le long des bras el des jambes. P. volans Kerr., Australie mér. — Daclylopsila, Gray. Une membrane parachute très peu déveloopée ; 4° doigt long el mince comme celui de lAye-ave. 2 espèces. Nlle-Guinée. D. {rivigala Gray et D. palpalor. — Acrobales, Desmarest. Dix paires de dents à la màchoire supérieure, 8 à linférieure: nne membrane aliforme allant du coude au genou, mais très réduite sur les flancs; poils de la queue distiques; griffes pointues: 4 mame- lons. Les plus petits des Marsupiaux d'Australie: long. 14,5 em. y compris la queue, qui est plus longue que le corps. 2 espèces. 4 pulchellus Rotsch., Nlle-Guinée. — Dromicia Gray. Queue prenante, poilue à la base, écailleuse au bout: allure des Loirs et des Muscardins. # espèces D, cincinna Gould, Nlles Galles du Sud. D. nana Desm. Tasmanie. D, caudata A. M. Edw., Nile-Guinée. — Distæchurus, Peters. Acrobales sans parachute: poils de la queue en disposition pennée. D. pennalus Pet., Nlle-Guinée. EUTHERIA 3939 Fam. TARSIPEDIDÆ. — Dents espacées, peliles, à un seul lubercule, sauf les deux RE See INOMSESE 2° et 3° soudés; les autres orteils el les doigts de devant arrondis, avec des ongles courts el aplalis; museau pointu; aspeel d'une Musaraigue. Langue très protractile caplurant les insectes el absorbant le nectar dans les fleurs, d'où la simplificalion des dents. incisives inférieures F. D. : hallux opposable, pied el 4° orteil très allongés : Tarsipes, Gervais el Verraux. Genre unique. T. rostratus — G. el Verr., Australie Occid. 1 9 AE 2e Fam. MACROPODIDÆ. — À. l). 1 0 > loppées; palles antérieures courtes, penladactyles, à ongles puissants: palles postérieures très longues el robustes: 2° el 3° orteils grèles, réunis par la peau jusqu'aux griffes: 4° doigt particulièrement puissant: 5° assez bien développé; queue grande el poilue : marsupium s'ouvrant en avant: os marsupiaux très développée. —,. Tête petite; épaules faiblement déve- 1 Dendrolagus, Schleg. el Müller. Arboricoles: museau large: palles antérieures à peine plus courtes que les postérieures ; 2° el 3° orteils soudés entre eux el munis de griffes aussi fortes que celles des autres orteils. 5 espèces. D. ursinus Schl. el M., Nlle-Guinée ; D. Lumhollzi Coll., Queensland. — Dorcopsis, Schl. el Mull. Museau large, palles antérieures et postérieures de longueur peu différente ; {°° incisive pelile ; canines bien développées ; muffle long, large el nu; oreilles peliles ; queue à peu près nue vers son extrémité ; poils de la nuque dirigés en avant. 4 espèces. D. Mulleri, Schleg., Nlle-Guinée. — Lagorchestes, Gould. Des canines supérieures : palles antérieures courtes: pattes postérieures longues el grêles: museau couvert de pelils poils veloulés. 3 espèces. L. leporoides Gould., Australie mér. — Potorous, Desmaresl (— Hypsi- prymnus Ilig.). Oreilles courtes el arrondies : queue allongée, poilue, mais de même forme que celle des Rats: incisives médianes supérieures notablement plus longues que les antres: des canines supérieures ; prémolaires à couronne allongée, comprimée, presque coupante, présen- tant 3 ou 4 sillons parallèles sur les deux faces. 3 espèces. P. tridactylus, Kerr, Austr. orient. el Fasmanie.— Ce genre el les suivants sont désignés sous le nom commun de «Kanguroos-Rals ». — Caloprymnus, Thomas. Têle massive, pelage extrêmement raide, jaune sur les flanes. 1 espèce. ©. campeslris Gould. Austr. mér. — Æpyprymnus, Garrod. Museau en partie poilu; 7 ou 8 sillons aux prémolaires: pas de pouce: queue poilue. L espèce. Æ. rufescens Gray, Nouv. Galles du Sud. — Bettongia, Gray. Queue très velue, à poils plus longs en dessus qu’en dessous, ltarses assez longs: vivent dans des trous. 4 espèces. B. penicillala Gray, Australie. — Hypsiprimnodon, Ramsay. Les cinq doigts des pattes antérieures séparés; gros orleil sans ongle, surélevé et opposable: 2° el 3° orteils pelits et à phalanges soudées ensemble; pas de canines supérieures: laille el allure d'un Ral. H. moschatus, Rams., Queensland. — Halmalurus, Ilig. (Moyen Kanguroo). Pelage vivement coloré. Caractérisés par leur taille, intermédiaire entre les Thylogale et les Macropus proprement dits. Ils ont en moyenne 1 mètre de long, y compris la queue qui a 50 centimètres. 7 espèces. 41. ruficollis Desm., Austr. orient. H. agilis Gould, Nouv.-Guinée. — Thylogale, Gray. Jambes courtes ; queue nue. 10 espèces. « Pelils Kan- guroos »; de la laille d'un Lapin. Le pied moindre que 15 centimètres. T. Eugenii, Desm., Queensland. — Petrogale, Gray. 6 espèces. Queue longue, touffue à l'extrémité servant plus de balancier que de support. Ongles principaux des orteils courts. P. penicillala Gray, Australie. — Onychogale, Gray. Queue lerminée par une pointe cornée. 3 espèces australiennes 0. ungui- fera Austr. sepl. — Macropus, Shaw. « Grands Kanguroos ». Queue épaisse, longue, forte, par- fois velue, aidant au saul: pas de canines: 4 mamelles! laille d'un Homme. 6 espèces. A. gigan- teus Zimm., Australie, sauf le Nord. II. SOUS-CLASSE EUTHERIA, Huxley, 1839 (— MoxopeLpia de Blainville, 1816 — PLACENTALIA, Owen). Mammifères vivipares, dont les jeunes accomplissent tout leur développement dans l'utérus. Ni marsupium, ni os marsupiaux. Processus angulaire de la mandibule non recourbé en dedans. Caracoïde réduit à une apophyse du scapulum. Corps calleux bien développé. Scrotum, quand il existe, en général post-pénial. Vagin toujours simple à son complet développement. Pénis non bifurqué. 9980 MAMMIFÈRES I. ORDRE INSECTIVORA Plantigrades ou semi-plantigrades, onguiculés et presque toujours pentadactyles, pouce el hallux non opposables; dentition dyphyodonte, hétérodonte, exclusive- ment composée de dents à croissance limitée; F. D. primitive, complète dans Les types primilifs, mais susceptible de réduction; canine souvent peu différente soit de la dernière incisive, soit de la première prémolaire; prémolaires et molaires triconodontes, trigonondontes ou tuberculo-sectoriales, tendant vers le type quadri- ou quinque-luberculaire; testicules antépéniaux ; placenta discoïde. Les Insectivores, groupe très primitif, se différencient dès la base de l'Éocène et on en à découvert même des restes dans le Crélacé moyen de Mongolie: mais ces formes primitives sont si peu différentes de celles d'où sont dérivés les Créodontes, les Ongulés el les Lémuriens, que le groupe des Pantolestiens, qu'on considère généralement comme des Inseeli- vores aquatiques, est au contraire placé par d'autres auteurs à la base des Artiodactyles. Ils appartiennent à l'Amérique du Nord. Dès l'Éocène, se séparent les Zalambdodontes qui conduisent aux Chrysochlores du Cap, aux Polamogale de l'Afrique orientale, aux Sole- nodon des Antilles, el se rapprochent beaucoup des CEenreribæ de Madagascar, el les Dilambdodontes comprenant aujourd'hui les TaLrpioæ, les EriNaceabzæ el les Soricinæ. SOUS-ORDRE TP OM PITIEA Pas de cecum; symphyse pelvienne nulle ou formée par les épiphyses du pubis: testicules antépéniaux; placenta discoïide; molaires trigonodontes, GE sectoriales, rarement en nombre moindre que 3. Fa. TALPIDÆ. — Incisives supérieures el inférieures verticales: 1° molaire à cinq tubercules réunis en forme de VW : testicules Ste libia el péroné soudés. Bassin à S | DE D. RÉ MO ouvert : pas de symphyse. Dentilion pléthodonte : Du . 5 3° “ È + 9 Trib, MyoGariNæÆ. — Paltes antérieures de forme et de largeur presque normales: elavicule el humérus seulement épais el raccourcis: manubrium du sternum de grandeur ordinaire. — Se séparent des TaLzrinæ dès à conan surtout en Amérique. = sa le 3 ; : Myogale, Cuv.(— Desmanu Güld.). K. D. A ,: museau prolongé en une pelile lrompe . °) aclile; queue épaisse, contenant à sa pue une glande musquée: pieds palmés:; 2 espèces. M. pyrenaica ÊL. Geof., Fr. mérid. : Espagne. Aquatique. — Scaptonyx, À. M.-E. M. n'ayant que ? incisives inférieures. [,, avant disparu. 42 dents. S. fusicauda A. M.-E., Selchnan PaLe - , _ Re RM SE di ee ee (Chine). — Uropsilus, À. M.-E. Queue nue el écailleuse. F. D. TR U.soricipes À.M.-E., . OMC? | S Chine occidentale. — Urolrichus, Temm. Comme le précédent, mais queue velue. U. falpoides DL PRNE à r Q ‘ ñ > Temm. Montagnes du Japon, — Neurotrichus, Gunth. F. D. 5— G. Gibbsii Baird. Am. du Nord. — Dymecodon, True. D. pilirostris True, Japon. Frib. TaLpinæ. — Mains {rès larges, munies de grands ongles propres à fouir et d'un os falciforme rappelant un 6° doigt; clavicules el humérus très larges el lrès raccourcis; manu- brium du sternum remarquablement long: veux très pelils: oreilles sans pavillons. 44 dents, formule complète: essentiellement fouisseurs. 6 espèces. Talpa, L. T. europæa L. Paupières en général ouvertes, soudées pourtant chez cerlains individus; Europe. T. cæca Savi. Paupières closes. S. de l'Europe. T. (Scaptochirus A.M.-E.) moschatus À. M.-E., Chine; T. (Parascaptor, Gill.) leucura, Blyth. Indo-Chine; T. (Mogera, Pomel) wogur« Temm. Japon. — Scalops, Cuv. Canines inférieures nulles, les supérieures CAPES SORA rieures palmées ; queue nue. Creusent des lunnels comme la Taupe, avec une incroyable rapidité. S. aquaticus L., Canada, mais nullement aquatiques. — Scapanus, Pomel. Forme des Scalops, mais queue velue et 44 dents. S. americanus Bartr., Prairies des Montagnes rocheuses. — Condylura, Niger EF. D. complète. Museau allongé el terminé par des rayons tactiles charnus disposés en étoile; lrain de devant beaucoup plus volumineux que celui, de derrière; patles de devant peu élargies; queue assez longue, velue; fouisseurs très aclifs, à }. cristata L., Nouvelle-Écosse. Hudson Bay. rudimentaires: 3° incisive absente; en Lout 36 dents fonclionnelles paltes posté- demi-aqualiques. C. INSECTIVORA 341 Fam. POTAMOGALIDÆ. — Vie exclusivement aquatique: corps allongé, cylindrique, fortement comprimé; queue aussi large que le corps à sa base, aussi longue que lui el se Lerminant en pointe mousse; membres courts; palles non palmées, mais doigts rapprochés, el en partie soudés: narines capables de se fermer; de forles moustaches, Arc jugal incomplel; péroné et libia soudés: pas de clavicules. Pénis rétraclile dans la fente anale. Polamogale, du Chaillu. 40 dents. P. velox du Ch., Côle occidentale d'Afrique. Fa“. ERINACEIDÆ. — !libia el péroné soudés à leur extrémité dislale: arc jugal complet; une symphyse pubienne courte; molaires supérieures à cinq tubercules en \W\. Remontent à l'Eocène. (Lepricinés de l'Amér. du Nord Newrogymnurus, Kilh., Cay- luxotherium). Gymnura, Ralfles. F. D. complète. Corps couvert de poils sans piquants: os du palais soudés: bassin élroil; queue bien développée. 3 espèces. G. gymnura Raffl., Iles de la Sonde: LD} 1 à 3 . . ! side à "). + 9. ‘ G. (Hylomis) snilla, Malacca, Sumatra. — Erinaceus, L. F. D. D 1 23: Corps couvert de ve ©. piquants; animal capable de se rouler en boule. 19 espèces. E. europæus L., Fr., Eur. el Asie. Fan. CENTETIDÆ. — Une symphyse pubienne consliluée par les épiphyses des pubis; : PT . = : A OR o PA une clavicule: arcade zvgomalique incomplète. F. D. en général SH molaires BE 9. À supérieures lrigonodontes, formant un V sur la couronne; Libia el péroné séparés. Trib. SoLexoponTINæ. — Incisives inférieures formant une sorle de canal; 40 dents: museau erèle et allongé: une queue longue, mais écailleuse: corps couvert de poils; griffes postérieures plus forles que les antérieures; testicules périnéaux, cachés: orifice prépulial indépendant, dirigé en arrière. Solenodon, Brandt. Genre unique. 2 espèces. Antilles. S. paradoxus Br. (Almiqui, gros- seur d'un Lapin, Antilles, Haïli: NS, cubanus Peters., Cuba, la Trinité. Trib. CextreriNæ. — Pas d'arcade zygomalique; pénis rélraclile dans la fente anale; revète- ment du corps composé, au moins en parlie, de piquants. Centeles, Illig. Corps revêtu d'un mélange de poils, de soies el de piquants flexibles. 2 nl RSS tte ee a ED; PRE mL Queue nulle; longueur de la têle égale à 1/3. de celle du corps. Seule . 1) € espèce : C. ecaudalus Schreb. (Tanrec), Madagascar el Comores. Le plus gros des [nseclivores connus. — {emicenteles, Mivart. Plus pelits que les Tanrecs; grosseur d'une Taupe. Sense FD: EE des rangées de piquants le long du dos. 2 espèces. Madagascar. 1. semispi- 9. 2 Ne) 3 nosus Cuv. — Ericulus, I. G.-Si-H. Couverts de piquants sur loul le dos el sur la queue, qui . CSI (NES te R est courte. EF. D. = à 3 peuvent se rouler en boule comme les Hérissons, £. selosus Le . D. D Schreb., Madagascar. Trib. OrvzoricTinæ. — Pelite laille; poils soveux; queue en général longue. Microgale, O. Thomas. Pelage tout à fait dénué de piquants: 40 dents; queue double de la longueur du corps; taille atteignant au plus celle d'un Rat. 6 espèces. M. longicaudala Seule 3 c à Belsileo. — Geogale, A. M.-E. el Grand. Dent. ae ,, Lrès voisine de celle des Potamo- gale, desquels les rapprochent certains auleurs. { espèce. G. aurila, de Madagascar. — Oryzorycles, Grandidier. M. fouisseurs, n'ayant qu'une pelile queue; les trois doigts internes antérieurs armés de fortes griffes. 4 espèces. 0. tetradactylus À. M.-E. el Grand. Pouce absent. Le L + : < D'OR re : Intérieur de Madagascar. — Limnogale, Forsyih Major. F. D. = MTS adaptés à la vie = 0. UE) aquatique; nalalion aclive; queue comprimée: doigts des 4 membres palmés:; des soies nala- Loires sur le bord du pied. L. mergulus F. Maj., Madagascar, Belsileo. Fam. CHRYSOCHLORIDÆ. — Pelage irisé. Vie souterraine, comme la Taupe; museau terminé par un cartilage lisse el nu; paltes antérieures à 4 doigts, dônt les deux médians armés de griffes puissantes; palles postérieures pentadaelvles: pas de queue: 36 à 40 dents; 1° incisive pyramidale el tranchante. Très habiles fouisseurs. Chrysochloris, G. Cuvier. Genre unique. 6 espèces africaines. Chr. aurea Pall. Afr. mérid.; C. (Amblysomus) oblusirostris Pelers., Afr. orient. Fay. SORICIDÆ. — Très petile laille; aspect des Souris. Corps grêle, couvert de poils mous; museau long el pointu; pattes courtes à griffes acérées; yeux petits; 28 à 32 dents, serrées les unes contre les autres; 1" incisive supérieure large, crochue, pourvue d'un 3542 MAMMIFÈRES talon: pas de différence entre les incisives suivantes, les canines el les prémolaires ; 3 grosses molaires à » lubercules formant un W: les deux premières incisives infé- rieures grandes, dirigées en avant, terminées en crochel: la 2° incisive plus pelite que les autres dents. Trib. Somicnx. — Pointes des dents colorées en rouge. — Connus à parlir de l'Oligocène. Sn re PE EC ED Sorex, Linné. EF. D: PL développées, dirigées en arrière: des griffes à tous les doigls: queue poilue, au moins de la longueur du corps. Une quarantaine d'espèces de l'hémisphère Nord, parliculièrement nom- breuses en Amérique. S. araneus L. (Musaraigne commune). Fr., Eur. el Asie sept.: S. mainutus L., le plus pelil Mammifère européen. Eur. el Asie sept.: S. alpinus, Montagnes — 32: lèle el museau allongés: pelage velouté: oreilles bien d'Europe : Alpes centrales, Jura, Pvrénées: S. (Microsorex) Hoyi, Am. sept.: S. (Neosorex) palustris, Am. sepl.: S. (Alophyrax) Bendirii, Colombie. — Blarina, Gray. Oreilles tron- °) | DS ; = ). + ie 2 Z : , 5 : quées, queue lrès courte. F. D. Sn 30 17 espèces amér. B. brevicauda Say, Am. « . . Ÿ J sep. : B. (Cryplosis) parva Say, Am. sepl. — Crossopus, Wagl. (— Neomys Kaup.). Oreilles cachées dans le pelage, pelites el pouvant être oblurées par trois valvules: pattes fortes: doigts non palmés, mais porlant sur les côlés, comme la plante elle-même, une garniture de soies raides servant à la nalalion: queue presque aussi longue que le corps el présentant DER inférieurement une rangée de poils raides. KF. D. : CAE PRE Ve Mœurs aqualiques,. C. fodiens Pall., Eur. el Asie sepl. — Autre pelil genre américain : Noliosorex, Baird., avec L'espèce, N. Crawfordi Baird. Am. sepl. Trib. Grociourinæ. — Dents complètement blanches. Crocidura, Wagl. Yeux pelils: pavillons des oreilles bien développés: queue longue, cou- DO MIEReUES "A HAS muse, au moins chez les mâles, Environ 90 espèces. C. araneus L. (Musetle des sables) et C. (Pachyuru) elrusca (= C. suaveelens) (Muselle des champs) Blas., Eur. mérid., Fr — Myosorex, Gray. 4 espèces. M. varius Smuls. Afr. mérid. — Diplomesodon, Brandt. Queue courte; aspeel des Sorexæ. 1 espece. D. pulchellus Lichl., Russie mér. — Anurosorex, À. M.-E. Queue très courte ou absénte: oreilles très courtes. 2 espèces. À. squamipes À. M.-E. Pas de queue. Thibel. — Chimarrogale, Anderson. Doigts libres: oreilles étroites: des callosités plantaires:; queue allongée, portant deux rangées de longs poils à sa face inférieure, 28 dents. Aquatiques. 2? espèces. C, himalaica Gray, Mont. de l'Inde; C. plalycephalus Temm., Japon. — Nectogale, A. M.-E. Doigls palmés; pas de pavillon auditif; conduit auditif fermé par une valvule: callosilés plantaires remplacées par des bourrelelts adhésifs; 23 dents aqualiques. N. elegans À. M.-E., Thibel. verte d'un mélange de poils longs el de poils courts. F. D. 30: des glandes à 2. SOUS-ORDRE MENOTYPHLA Un cæcum; une symphyse ischio-pubienne ; arc jugal complet. Molaires supérieures à 5 tubercules associés en W. Omnivores. Considérés comme reliant les Insecti- vores aux Lémuriens. Fam. TUPAIIDÆ. — Grimpeurs, de la taille d'un Ecureuil: membres relativement longs: queue en panache; museau allongé avec lequel, en dehors des caractères de convergence dus à la vie arboricole, ils possèdent un cerlain nombre de caractères communs: ce sont des Inseclivores préprimales (GREGORY). Tupaia, Raffles. Pointe du museau obluse: membres postérieurs plus longs et plus forts que les antérieurs: pieds pentadactlyles, à sole nue, munis de griffes forles el recourbées. PRESS 8 22 ge : À : 4 Pouce el hallux non opposables. K. D. : 31 3 9 — 6) allure des Ecureuils. 12 espèces, très variables (48 formes décriles), de l'Inde el des îles de la Sonde: réparlis en sous-genres : Anathona, Lyon: Tana, Dendrogale, Gray.; Urogale, Mearns. T. (Dendrogale) frenata Gray, Cochinchine; T. Ellioti Walerh., Inde centrale. — Ptilocercus, Gray. 42 dents; les deux premiers liers de la queue nus el écailleux, le dernier portant de longs poils raides, disposés en ? séries latérales. P, Louwii Gray, iles de la Sonde, Bornéo. N. Sumatra, S. de Malacca. Fam. MACROSCELIDÆ. — Museau prolongé en une lrompe presque entierement dépourvue de poils el dont la pointe est moins large: oreilles assez grandes: corps TILLODONTIA 3543 court el épais; membres hauts el grèles, les postérieurs presque nus el beaucoup plus larges que les antérieurs, adaptés au saut; queue un peu moins longue que le corps, à poils ras; yeux gros. Canines à deux racines. Vivent entre les pierres, où ils recherchent les insectes. Macroscelides, À. Smith, Corps court: oreilles protégées par un lobule; pelage abondant Dal: ro el doux. F. D. 42. Bulles osseuses grandes. M. proboscideus Shaw —DUS: LS A. Sm.), 25 cenlimè tres de long, dont 11,5 em. pour la queue et 2 cenlimètres pour la trompe: pentadactyles. 1% espèces afr. — Elephantutus, Th. el Shev. M. avec de pelites bulles el ») x ; molaires. M. Rozeli, Algérie. — Petrodromus, Peters. Taille d'un Ral. F. D. comme Elephantulus: paltes antérieures à 5 doigts, les postérieures létradactyles, par la disparition de l'hallux. P. lelradactylus Peters, Afrique orient. el centre. — Rynchocyon, Peters. ; à Pantase è e al ARR OR s Péroné el tibia séparés: palais entièrement ossifié. F. D, AUD = 00. R. Cirnei Pel. Mozambique. Taille du Hérisson. SOUS-ORDRE DERMOPTÈRES Les quatre membres jusqu'à la base des doigts et la queue réunis par une vaste membrane couverte de poils; 1° doigt non opposable aux autres; 2 incisives supé- rieures, légèrement écartées l'une de l'autre, petites et rapprochées de La canine qui est triangulaire, pointue et à 2 racines, 2 prémolaires semblables à la canine et 3 molaires ; incisives inférieures laciniées au nombre de 3 paires ; 2 prémolaires NES pointues et 3 molaires à tubercules mousses. F. D, : ROUE — 34; mamelles d peclorales. Galeopithecus, L. Genre unique. G. volans L., iles de la Sonde, Indochine; G. philippi- nensis Wal. Philippines. Il. ORDRE [TILLODONTIAI Mammifères primitifs, caractérisés par le très grand développement aux deux mâchoires, puis par la 2° incisive, qui n'a d'émail que sur sa face antérieure, et par la régression corrélative des autres incisives et des canines. La ressemblance de la partie antérieure des mâchoires avec ce que présentent les Rongeurs avait conduil Cope à considérer les Tillodontes comme les ancêtres de ceux-ci, ce qui leur donnait une grande importance zoologique. Mais, d'une part, Wortman a montré l'hélérogénéité du groupe établi par Marsh, et rattaché aux Xenarthra, sous le nom de Ganodontes, un certain nombre des anciens Tillodontes. Il ne resterait plus sous ce nom que 3 genres, et tout le reste de l’organisation de ceux- ci les éloigne nettement des Rongeurs. Ils dérivent directement du buisson compact des formes paléocènes, des formes voisines de la couche primitive des Inseclivores et des Créodontes. Ils sont localisés dans l’Éocène inférieur et moyen d'Amérique et Re t s'être éleints ensuile sans descendance. : CONS ; : : , ; Esthonyx, Cope. F. D. 2. B étant aux deux mâchoires plus développées que les 02 autres, à pulpe persislante, rev So d'émail sur ses deux faces. Eoc. inf. de Wasalch. — SNS Pre re Email seulement en avant de grande incisive. 2 Tillotherium, Marsh. KF. D. 5 À © à Canines très peliles, les prémolaires postérieures et les molaires inférieures ressemblent à celles des Équidés. Les vertèbres rappellent celles des Carnivores. Éoc. moy. de Bridger. 3244 MAMMIFÈRES III. ORDRE CHIROPTERA (1) Mammifères volants, « Chauves-Souris ». Membres antérieurs à doigts très allongés, sauf le pouce, el réunis par une membrane de manière à former une aile permet- tant un véritable vol; pouce libre, seul armé d'une griffe; clavicule très déve- loppée; membres postérieurs normaux, sauf que le talon donne naissance à un éperon où calcaneum, qui soutient le bord de la membrane interfémorale. Nombre de dents variable, de 2% à 38; incisives petites, placées latéralement sur la mächoire supérieure, souvent caduques; canines pointues el coupantes; 1° pré- molaire souvent rudimentaire, les autres pointues où coupantes molaires grosses, à 2 ou 3 pointes; plis d'émail souvent disposés en W couché. Péms pendant. En général, une paire de mamelles, pectorales ou axillaires. Placenta discoïide. Apparaissent dès l'Éocène supérieur (Phosphoriles du Quercy), avec lous leurs caractères, mais leurs restes sont très incomplets el de délermination difficile. 1. SOUS-ORDRE MICROCHIROPTERA Bords antérieur et postérieur du pavillon de l'oreille ne se rejoignant pas à leur base; molaires à pointes fines, unies par des crèles transverses el s'engrenant réciproquement avec celles de la mâchoire opposée; 2° doigt court, dépourvu de phalange unguéale el rapproché du 3° doigt. Inseclivores, rarement frugivores ou sanquinivores . Fam. VESPERTILIONIDÆ. — Narines circulaires ou en croissant, s'ouvrant à l'extrémilé du nez: oreilles généralement séparées el pourvues d'un tragus: 3° doigl avee 2 phalanges, la 3° restant cartilagineuse:; pas de feuille nasale: une lacune médiane entre les incisives, qui sont refoulées vers les canines : queue souvent aussi longue que le corps, incluse dans la membrane. Trib. PLecoTiNE. — Oreilles très grandes; verlex plal ou faiblement relevé : front présentant un sillon médian: calcaneum absent. Plecotus. Ë. Geoff. Pavillons des oreilles parliculièrement grands, unis entre eux an- dessus du front, leur bord externe se terminant à la commissure des lèvres: des appendices 2 PRES È membraneux ou des fossetles glandulaires autour des narines. KF, D. : 5 Ines — 2019 1eSpeCES .). - 2. 9 P. auritus L. (Oreillard), Eur., Asie, N. Afr. — Æuderma, Allen. Forme voisine, de l'Ain. du Nord. 1 espèce. E. maculata Al. Californie. — Synolus, Keys. el Blas. Oreilles de grandeur movenne, soudées sur le front par leur bord interne, qui est arrondi; bord externe prolongé en avant el se terminant entre l'œil el la lèvre supérieure: narines sur le museau: calcanenm ; : , : : : 2: PISE ET arrondi el bien développé; quéue au moins aussi longue que le corps. F. D. 3 MT °). D A) Régions paléarctiques. 2? espèces. S. barhastellus Sehreb. (Barbastelle), Eur. moy. et mérid., Afr. N. — Antrozous, Allen. Incis. ,;. Un pelit feuillel discoïde nasal au-dessus des È parines, dont les bords se continuent avec ceux des narines; oreilles séparées. 1 espèce. A. pallidus, Am. sept. — Nyctophilus, Leach. Incis. g: un pelil feuillet nasal, au-dessus des ù ) narines; pavillons des oreilles unis. 3 espèces. N. fimoriensis Geof., Australie, Timor. — x à . + e SE PR Olonyeteris, Pelers. Pavillons des oreilles séparés. F. D. RES = — 30. À part cela, sem- D. Le D blable aux llecolus. L espèce. O0. Hemprichit, Afr. N. et E., Himalaya O. Trib. VESPERTILIONINÆ. — Pourlour des narines simple: oreilles modérément grandes: front sans sillon. Vesperugo, Keys. el Blas. Corps assez lrapu; têle large el aplalie; museau court el oblus ; (1) E-G. Dossox, Cataloque of the Chiroptera in the Collect. of the Brit. Museum, London, 18378. CHIROPTERA 34) oreilles pointues, triangulaires, séparées l'une de l'autre el plus courtes que la tête; le bord externe du pavillon arrondi, se prolongeant jusque près de langle des lèvres, bien au delà de la base du tragus:; un tragus à pointe mousse, échaneré à la base du bord interne; narines à l'extrémité du museau, qui est presque nu en avant des Yeux: ailes longues: calcaneum bien 221 UR2)S RE , ee développé ; langue plus longue que le corps. F. D. TP MORE — 32 (34), 71 espèces. V. (Fes- perus) serolinus Sechreb. (Séroline), Eur., Asie, Afrique; VF. (Vesperus) discolor Nall. Eur., Asie N.:; V. noclula Schreb. (Noclule), Europe, Asie, Afrique: V. (Eplesicus) pachypus. Sole pédieuse et pouce présentant un renflement adhésif (fig. 2352, À el A); V. pipistrellus Schreb. , Ë ; DS SE (Pipistrelle), Europe, Asie N.; V. (Lasionycleris) noclivagans Leconte. FD. FREE \ Lé à ). LOU sepl.; V. (Hesperoplenüs) Tickelli Blyth, Inde: VW. (Scolozous) minimus Nœck, Afrique , Amér. Fig 9353. — A, sole pédieuse d'ÆZptesicus (Vespertilio) pachypus, avec son renflement adhésif. — A’, renflement adhésif à la base du pouce du-même, — B, ventouse de la sole pédieuse de Thyroptera tricolor. — B, ven- touse à la base du pouce du mème (Dogsow). orient. el centr.; V. (Rhogeessa) parvulas AL, Am. centr. — Chalinolobus, Peters. V, pre- sentant près de l'angle de la bouche un lobe saillant. 4 espèces. Australie. — Glauconycteris, ; D RE Dobs. 4 espèces africaines. — Scotophilus, Leach. Museau court el large. F. D. PR RUET — 30 ). ee. Le © 11 espèces. S. Temmincki Horsf. Bornéo ; S. (Scoteinus) emarginatus Dobs., Inde: S. (Sco- tomanes) ornatus Blyth, Inde. — Nycticejus, Rafinesque. Crâne sans appendice posl-orbilaire. Même formule dentaire. 1 espèce. N. humeralis Rafin., Am. sepl. el centr. — Atalaph«, Rafinesque. 5 espèces améric. A. cinerea Pal. de Braw. D'une belle couleur cendrée. Amér. sept À. ‘Dasyplerus) egregia Peters. Brésil. — Harpiocephalus, Gray. Narines lubulaires, saillantes au-dessus de la lèvre supérieure. 9 espèces. H. snillus Temm., Malaisie. — Vespertilio, Keys. et Blas. Oreilles séparées, au moins aussi longues que la lêle. Le bord externe du pavillon s'arrèle au-dessous de l'œil, bien loin de la commissure des lèvres, à Ja base mème du lragus, qui est long el lerminé en pointe mousse; narines en croissant, au bout du museau: ailes larges et courtes: pas de lobe du calcaneum; queue an plus de la AR nes Moro on TARN TR ES. ST longueur du corps. F. D. : NS 38. 3° prémolaire supérieure plus petite que autres. 46 espèces de l'Ancien Monde el d'Australie. V. (Leuconoe) dasycneme Boie. Eur. el Asie; V.{Leuconoe) Daubentonii Leisl., Fr.: V. murinus L. (Murin), EAU mystacinus Leisb., Fr. — Kerivoula, Gray, Eur. et Asie, V. à narines circulaires, et à prémolaires supérieures égales. 15 espèces. Inde et Afrique. 3546 MAMMIFÈRES Trib. THyROPTERINæ. — Une grande ventouse au pouce el à la sole du pied (fig. 2353 B el B'), 2° doigt sans phalange, 3° doigt avec 2 phalanges. Thyroplera, Spix. ? espèces. Am. équatoriale. T. tricolor Spix, Brésil, Pérou. Trib. MyzopopiNæ. — Pouce el sole du pied pourvus de peliles pelotes formant ventouses. 2 doigt avec une phalange cartilagineuse, 3° doigt avec 3 phalanges. Myzopoda, À. M.-Edw. 1 espèce. M. aurila M.-E., Madagascar. Trib. MiniopreRiNæ. — Front convexe; intermaxillaire très développé, bien que les ineisives supérieures soient peliles: queue aussi longue que la lèle el le corps réunis. 1" phalange du doigl médian courte. Minioplerus, Bnp. Genre unique. 5 espèces. M. Schreibersii Nalt., Eur., Afr., AsieS., Malaisie. Trib Narauinæ. — 2° doigt sans phalange; le 3° avec seulement 2 phalanges: pas de ven- touses adhésives. Nalalus, Gray. Région néotropicale. N. s/raminensis Gr., Brésil, Amér. centr. — Autres genres : Nyctocellus, Gew. Chilonatalus el Phodotus Mell. T espèce. Amér. centr., Brésil. Fam. EMBALLONURIDZÆ. — Queue en général libérée de la membrane fémorale el libre au-dessus d'elle sur une certaine longueur, où dépassant en arrière celte membrane qui est raccourcie. 3° doigt avec 2 phalanges bien développées. Pas d'appendice nasal: un lragus. Incisives supérieures médianes habiluellement grandes el rapprochées. Trib. EMBALLONURINæ. — Queue mince, en général dégagée de la membrane interfémorale, son extrémité libre au-dessus de celle membrane, sinon, queue plus courte que la membrane. A. Queue plus courte que la membrane interfémorale: 2° doigt représenté seulement par un métacarpe, sans phalanges. Furia, F. Cuv. Queue se terminant au milieu de la membrane interfémorale. Vertex très élevé 2e : AO RON ; : : en son milieu. F. D. 1 3-3 — 6. Narines ovales, rapprochées l'une de l’autre. 1 espèce. . , Furia horrens F. Cuv., Am. mérid. — Amorphochilus, Peters. F. à narines triangulaires, bien séparées. 1 espèce. A. Schnablü, Pérou. — Emballonura, Temminek. Queue à extrémité dégagée de la membrane interfémorale: son exlrémilé libre au-dessus de cette membrane. Extrémilé du museau plus ou moins prolongée au-dessus de la lèvre supérieure, 2 incisives supérieures. 6 espèces des bords de l'Océan Indien. £. semicaudata Peale. Malaisie; E. atrala Pel., Madagascar: £. (Moaa) nigrescens. Moluques. E. (Coleura) afria. Pet, à 1 seule incisive supérieure, Mozambique. Saccopleryx, Iiger. Mêmes caractères. Un sac glandulaire sur _ a membrane anlébrachiale; à incisives. 6 espèces : S. leplura Schreb., Guyane, Brésil : D] £ S. (Peropleryx) canina Wied, Amér. centr. Brésil: S.(Balantiopteryx) plicata Pel., Mexique. S. (Centronycleris) calearata Wied., Brésil, Pérou. — Taphozous, El. Geof. St.-Hil. 3) a] 1 1D) Re ©. Une poche glandulaire sous le menton chez le mâle. 11 espèces. T. perfo- 2. 1: 1809 ratus Geof. Egyple et Afr. Occid.; T. (Taphonycleris) affinis Dobs., Madagascar. — Diclidurus, Wied. Membrane interfémorale formant en son milieu une poche s'ouvrant sur la face ventrale el où se loge l'extrémilé de la queue. D. albus Wied., Amér. centrale. — Noctilio, L. : AMIE Mes Ne + PA ES FD: me = 28: incisives médianes supérieures étroiles, donnant au devant de la mâchoire . en re €) une ressemblance avec les Rongeurs. Pattes postérieures el pieds très longs: l'animal les uti- lise pour pêcher des Crustacés et des Poissons, dont il fait en partie sa nourrilure. 2 espèces amér. N. leporinus L. Antilles. B. Queue beaucoup plus longue que la membrane inlerfémorale qui est courte; 2° doigt présentant deux phalanges. OR 11506) É 2 Rhinopoma, E. Geof. F. D. TE ee 28. 1 espece. R. microphyllum Geof., Afr. sept. Asie Sepl. Trib. MoLossinx. — Queue large dépassant la membrane fémorale. Museau tronqué ; pieds larges, non inclus dans la membrane alaire, qui peut se replier complètement et laisse alors libre l'avant-bras, permellant ainsi une locomolion rapide sur le sol. Chiromeles, Horsf. F. D. ie 26. Inlermaxillaires bien développés, unis el portant de chaque côté une forte incisive : oreilles séparées: corps presque complètement nu. Hallux plus fort que les autres orteils, auxquels il est opposable. Une poche glandulaire en avant de la poitrine, S'ouvrant par un large orifice chez la femelle, par deux petits orifices chez le mâle. Espèce unique : C. torqualus Horsf., Malacca. — Molossus, Ët. Geoffr. Intermaxillaires soudés CHIROPTERA 3947 l'un à l'autre: incisives supérieures rapprochées lune de l'autre: pavillons des oreilles réunis. 10 espèces américaines. M. rufus Geof. Am. centr. el mérid. M. Myvplerus) T'emminckii Lund, Brésil; M. (Promops) abrasus Temm., Guyane, Brésil. — Nyclinomus, E. Geof. Lèvre supérieure (rès extensible el présentant de forts plis verlicaux: oreilles soudées; intermaxil- laires séparés où unis seulement par des carlilages: incisives supérieures séparées en avant. 33 espèces des parties chaudes des deux hémisphèéres. N. ægypliacus Geof., Afr. sepl.: N. (Mor- mopterus) albiventer Dobs. Madagascar. — Ici se place le g. Mystacina, Gray, qui a les caractères des ailes des Molosses, mais dont la queue porte la membrane inlerfémorale, qui s'élend au-dessous de son extrémilé, comme chez les EMBALLONURINE. ? espèces, Nile Zélande. M. luberculala Gray. Fam. RHINOLOPHIDÆ. — Narines entourées par un appendice cutané en forme de feuille qui remonte en arrière el s'applique sur la face supérieure du museau. On le retrouvera dans les deux familles suivantes, mais il est iei particulièrement compliqué et comprend en arrière une feuille triangulaire très allongée el divisée par des saillies en cellules variées ; en avant de celle-ci, est un lobe en forme de fer à cheval, qui entoure les deux narines, el porle en arrière une longue lamelle, qui s'étend sur le milieu de la feuille postérieure. Hallux avec 2 phalanges, les autres doigts à 3 phalanges. Se ; : IS D ne lrib. RaiNocopiNÆ. — Appendice nasal complet. F, D. > RE RN 9 — 32 28). Rhinolophus, ÉL. Geof. Genre unique : 26 espèces. La plupart de la région indienne. /h. hipposideros Bechst. (Pelit Fer-à-cheval) el Rh. ferrum equinum Schreib. (Grand Fer-à-cheval) s'étendant sur toute l'Europe et l'Asie méridionale. Trib. PayzLornine. — Tous les orteils avec deux phalanges. Triænops, Dobson. Feuille de lappendice nasal lrilobée en arrière, lamelle médiane lan- céolée, à base très élargie. Bord externe de l'oreille commencant près de la commissure pos- térieure des paupières. T. persicus Dobs., Asie occid., Afrique orient. — Rhinonycteris, Gray. T. à bord externe de l'oreille commencant loin el au-dessous de l'œil. { espèce. R. aurantia Gray, Australie. — Phyllorhina, Bonap. Pas de lamelle médiane à l'appendice nasal. 26 espèces d'Asie et d'Afrique, 2 de la région australienne. P. diadema Geof., Inde, îles de la Sonde, — Cælops, Blvth. Partie basilaire de l’appendice nasal présentant 2 paires de lobes dirigés en avant. C. Frithii BIjth, Inde, Java. Fam. N'YCTERIDÆ. — Un appendice nasal comme dans les précédents. Pavillons des oreilles grands, unis entre eux, avec un lragus bien développé. Tibias longs, péronés rudimentaires ou nuls: hallux à 2 phalanges. Prémaxillaires pelils ou cartlilagineux. Trib. MeGADERMINE. — Appendice nasal presque réduil à la feuille postérieure et à la lamelle médiane: fer à cheval rudimentlaire. Queue très courte, incluse dans la membrane inter- femorale, qui est concave en arrière. Prémaxillaires cartilagineux. Pas d'incisives supérieures. OMAN) SRE A EEE) DOTE HP DAS; ne 26). Megaderma, El. Geof. St. Hil. Genre unique. 5 espèces des régions élhiopienne el orien- tale. M. spasma L., Indochine, iles de la Sonde: M. 'Lyroderma) lyra E. Geof. Inde, Madras : M. (Cardioderma) cor Peters, Afr. or., M. {Lavra) fros Geof.: Afr. tropic. Trib. NycreRINæÆ. — Appendice nasal réduil à deux peliles lamelles, séparées de part el d'autre de la base d'un long et profond sillon longitudinal où s'ouvrent les narines. Nycleris, Geotfr. Genre unique : 7 espèces africaines. N. hispida Schreb. Afr. or. Fam. PHYLLOSTOMIDÆ. — Tèle généralement grosse el courte. Doigt médian avec trois phalanges ossifiées, la troisième grande. Narines présentant le plus souvent un appendice, parfois très réduit. Oreilles moyennement grandes, avec un tragus bien développé. Dentilion très variable: prémaxillaires bien développés el unis sur la ligne médiane, el unis aussi aux maxillaires. Sur les lèvres, des verrues el des lobes cutanés variés, Trib. MorMopiNæ. — Narines terminales, sans appendice nasal. Membrane inlerfémorale grande, soulenue par de longs éperons du calcaneum. Menton avec un lobe culané. S ES AE) EN HD: RER on Chilonycleris, Gray. Oreilles distantes el non réuñies par des lobes frontaux membraneux. Lèvres présentant un large el simple repli. 6 espèces de la région néotropicale C. Mac-Leayi Gr., Antilles. C. (Pleronotus) Davyi Gr. La naissance du palagium remonte jusqu'au milieu du dos. Antilles. — Mormops, Leach. Ch. à oreilles réunies par des lobes lransverses dressés sur le front. À Ja lèvre inférieure, deux paires de lamelles pendantes. 2? espèces, M. Blain- villei Leach, Antilles. 3948 MAMMIFÈRES Trib. PayzrLosromiN+. — Narines percées à la base d'un long appendice nasal en forme de feuille lriangulaire el porlant en son milieu une lame dressée: museau long el étroit, menton verruqueux ou présentant 2 pelils lobes membraneux: dessus de la lèvre supérieure non DEEE ee) 9. 1. (23) 3° molaires bien développées, divisé: langue ordinaire à extrémité obluse. KF. D. les lubercules argus fsuramk um W. Lonchorina, Yomes. Queue se prolongeant jusqu'au bord postérieur de Furopatagium: palagium attaché à la base du pied el du Libia. Appendice nasal très allongé, à bord externe aussi long que les oreilles. 1 espèce. Z. aurila Tomes, Antilles. — Macrolus, Gray. Patagium allaché au côlé externe du libia et du pied. Appendice nasal bien plus court que les oreilles. Pm. Le 3 espèces américaines. M. Walerhausi Gr., Antilles. — Macrophyllum, Gr. M. à É pm. M. macrophyllum Wied., Brésil. — Vampyrus, É. Geof. Tèle grosse el longue, à museau saillant: oreilles longues, séparées, à pelil lragus pointu: feuille nasale grande, libre, s'épa- nouissant à sa base en un large disque où sont percées de peliles narines: lèvre supérieure “ . Lo] lisse, l'inférieure portant deux grandes lamelles: pas de queue. F. D. St = = = ? espèces, V. spectrum L., Amér. centrale, Brésil. Faussement accusés de sucer le sang des Mammifères el de l'Homme Voir plus loin DesmobeiNx), se nourrissent seulement d'inseeles el de fruils. — Lophostoma, d'Orbigny. Queue courte, mais distincte, perforant la membrane inter- lémorale el apparaissant ensuite libre en dessus: palagium allaché à la face dorsale des membres poslérieurs. 3 espèces. L. bidens Spix, Brésil. Schisostoma, Gervais. Patagium allaché aux côtés du pied: menton avec un profond sillon bordé par des peliltes membranes. 4 espèces sud-américaines. S. minulum Gerv. Brésil. — Autres pelits genres américains, chacun avec une espèce : Glyphonycteris, Thoms. G. sylvestris Thoms. Costa. — Trachyops, Gray. 1. cirrhosus Spix, Am. centr., Brésil. — Phylloderma, Pelers. P. slenops Spix, Am. centr. el mérid. — Phyllostona, E. Geoffr. Feuille nasale en fer de lance: sur la lèvre inférieure, une fosselle à bords garnis de verrues: presque aussi grands que lOreillard. 4 esp'ces sud-américaines. P. haslalum Pall., Cayenne. — Auires pelils genres américains très voisins el n'ayant qu'une ou deux espèces : Tylostomus, Gervais. 1. crenulalus É. Geof., Guvane, Brésil. — Mimon, Gray. M. Bennetti, Gr. Mexique. — Carollia, Gray. C. brevicauda Wied., Amér, centr. el mérid. — Rhinophylla, Peiers. R. pumilio Pel., Brésil. Trib. GLossopaaGinæ. — Museau long et mince. Langue longue, prolraclile, amincie à l'extrémité et garnie de papilles filiformes, recourbées à l'arrière. Insectivores et frugivores. Glossophaga, ÊL. Geolf. Couronne des molaires marquée d'un W, ainsi que dans la plupart des genres suivants. Incisives médianes supérieures non séparées sur la ligne médiane, plus » grandes que les inférieures: pm. : 5: arc jugal complel. 2 espèces. G. Soricina Pall., Am. centr. D] s » el mérid. — Phyllonycleris, Gundl. et Peters. à 5 pm. et à are zygomatique incomplel. 2 espèces des Anlilles. P. Poëeyi G. et Pel., Cuba. Monophyllus, Leach. Incisives supé- rieures de droile el de gauche séparées par un pelil espace. M. Redmani Leach, Cuba, Jamaïque. — fschnoglossa, Saussure. Semblables, mais are zygomatique incomplel. Z. nivalis Sauss, Mexique. — Lonchoylossa, Pelers. Incisive médiane supérieure plus pelile que l'infé- rieure. 2 espèces sud-américaines.-L. caudifra Geolf., Guyane. — Anura, Gray. L. à arcade zYgomalique incomplète. 4. Geoffroyi Gr., Mexique, Brésil. — Chœronycteris, Licht. Molaires élroiles à couronne non marquée d'un W. 3 espèces C. mexicana Tschudi, Mexique, Équa- teur, Gualémala. Trib. STENODERMATINÆ. — Museau court et large, oblus. Molaires à large couronne luber- culeuses, sans ruban en W, Frugivores. Artibeus, Leach. Une feuille nasale bien développée: museau tronqué en avant: face plate el large. 3° molaire supérieure très pelile ou absente: incisive médiane supérieure large el droite. 9 espèces néolropicales. A4. (Uroderma) planirostris Spix, Antilles, Brésil, Mexique: A. perspicillalus L., Am. centr. el mér.: 4. (Dermanura) cinereus, Am. centr. — Vampyrops, Pelers. 3e molaire supérieure présente, mais pelite: incisive médiane supérieure conique el oblique. T espèces. V. lineatus Geolfr., Mexique, Brésil: V. caracciola Thoms., Antilles. — Autres genres : Chiroderma, Peters. 3 espèces. C. villosum Pel., Brésil. — Stenoderma, E. Geoffroy. 6 espèces. Am. centr. et mérid. S, (Pelthorhinus) achradophyllum Gr., Jamaïque, Cuba: S rufum Geoffr., Amér. — S. (Phytllops) falcatum Gr., Cuba. — Ectophylla, Allen. C. alba AIL., Am. centr. — Ametrida, Gray. 2 espèces. A. centurio Gr., Brésil. (1) Kuud Axnersex, Catalog of the Chiroptera in the Coll. of the Brit. Mus. 2 édition. 1, Megachiroptera, 1912. CHIROPTERA 3349 A. (Sphæronyeleris) toxophyllum, Pel. Am. trop. — Pygoderma, Peters. P. bilabialum Wagn., Brésil. — Sturnira, Gray. 3° molaire présente. Museau conique; feuille nasale bien développée. S. lilium Geoffr., Am. centr. el mér. — Brachyphylla, Gray. L. à feuille nasale très courte en arrière. B, cavernarum Gr., Antilles. — Centurio, Gray. Pas de feuille nasale, narines s’ouvrant dans une eavilé du museau. 2 espèces. C. Senez Gr. Mexique. Trib. DesmoniNæx. — Museau très court: 20 ou 24 dents. Ge sont les vrais « buveurs de sang ». Estomac transformé en un long tube allongé sur le côlé droit el lerminé en cæcum, le cardia et le pylore élant voisins l'un de l'autre. 4 MERE (0) BAS AO pointe; canines très longues. 2 espèces. D. rufus Wied., Mexique, Brésil. — Diphylla Spix. JE P, D. == — 24; incisives supérieures el inférieures tranchantes. D. ecaudala Spix, Desmodus, Wied. F. D. — 20; incisives supérieures larges el se lerminant en Brésil, Gualémala, Mexique. Canines bien développées. 2. SOUS-ORDRE MEGACHIROPTERA Grandes Chauves-Souris, frugivores. Pavillons auditifs en forme de cornet, dont le bord externe et Le bord interne se continuent l'un par l'autre à la base; pas de tragus. Pas de membrane foliacée sur le nez. 2° doigt indépendant du 3°, souvent terminé par une griffe; queue nulle ou très courte, et alors sa base seule incluse dans la membrane interfémorale, au-dessous de laquelle le reste cle la queue est libre. Molaires à couronne plate, sans tubercules, présentant seulement un rebord saillant sur son bord externe et sur son bord interne, ces rebords relevés en cuspide à leur extrémité antérieure, rarement multicuspidés. Canines proémi- nenles. Fam. unique. PTEROPIDÆ. Trib. PrerorPinæ. — Langue longue, atlachée au plancher buccal par Loule sa moitié poslé- rieure, peu protractile; molaires en général à une seule cuspide antérieure. Fourrure épaisse. Pieropus, Brisson (Rousselle. Museau très pointu (Renard volant}: narines arrondies, à RUES bord inférieur proéminent: pas de queue: ?° doigt armé d'un ongle. F. D. D Een Cale be S3 espèces, dont 7 des régions orientale et océanienne, mais surloul austro-malaises, peu représentées dans la partie continentale, el 8 de Madagascar. P. vampyrus L. Espèce très variable, avec de nombreuses variétés : P. v. celæno Herm., Java: P., v. edulis Geof., N. Bornéo; P. rufus Geof., Madagascar: P. vulgaris Geof. (= niger Kerr.), Madag. 45 centimètres de long, 160 centimètres d'envergure, mangé par les indigènes. — Roussellus, Grav = Cynonyc- Ê se à ( 7 leris Pelers). P. présentant une courte queue. 11 espèces des iles de la Sonde el des régions chaudes d'Asie el d'Afrique. R. ægyptiacus Geof., Egypte, Palestine, R. (Eïdolon) dupreana Pille, Madagascar. — Boneca, Jentruk. P. à > incisives. — Pteralopex, Thomas. Molaires inférieures présentant plusieurs cuspides sur leur bord externe, el les supérieures, des tuber- cules; canines bicuspidées. 2 espèces des îles Salomon. P. atrata Thom. — Cgnopterus, F. Cuv. Museau plus court el plus épais que dans le précédent: narines saillantes. Pelage du : : (OS MES ER à : dos el de la nuque semblable à celui du reste du corps. F. D. Dan A — 30-26. 11 espèces * de la région orientale. C. marginatus É. Geof.. Asie S.. Malaisie: C (Plenochirus) Lucasi Dobs., Bornéo N.: C. (Megærops) ecaudatus Temm., Sumatra. Scotonycleris, Malzschie. Des louffes blanches en avant et en arrière de la base des oreilles. S. Zenkeri Mal., Afr. occid. — Harpyia, Ilig. (— Nyctimene Barkhausen). Tête large el plate, arrondie: narines prolongées en deux tubes divergents. Intermaxillaires soudés largement en avant comme chez les RAIEN2ERe AUCH 2 loles Pall. Célèbes. — Cephalotes, É. Geof. Intermaxillaires non contigus; pas d'ongle à l'index. — Epomophorus, Bennel. Tête large el longue: museau gros, lronqué à l'extrémité : lèvres très extensibles, pourvues de gros replis membraneux sur chaque côté. Des louffes de poils blancs en avant et en arrière des oreilles. Chez le mâle, des poches glandulaires sur les côlés du cou; de l'ouverture sortent de longs poils jaunätres, qui forment de fortes 2 4. 2 épaulelles quand la poche est évaginée: queue très courte ou nulle. F, D. = 28. — 26-24. 3 espèces australiennes el orientales. H. cepha- Harpyionyclerinæ. F. D 3550 MAMMIFÈRES 10 espèces. E. macrocephalus Ogilby., Afr. occid. — Hypsignathus, Allen. Pas de poches glandulaires chez le mâle: lèvres monsirueusement développées. Os hyoïde el larynx très modifiés, celui-ci donnant deux grands sacs à air, s'élendant vers l'arrière, sous la peau, de chaque côlé du corps. Espèce unique : H, monstrosus AIl., Afr occid. Trib. MacRoGLOSSsINE. — Langue élroile, soudée au plancher buccal seulement par le liers ou le quart postérieur, très protractile. Molaires paucicuspides Eonyclis, Dobson. Pas de griffe à l'index: 34 dents allongées. 1 espèce. E. spelæa, Bir- manie, Cambodge, Java. — Macroglossus, F. Cuv. Très pelils: second doigt avec un ongle; langue extrêmement allongée: 34 dents, mais très faibles, suppléées par les aspérités recour- bées en arrière que porte Ta langue pour lécher les fruits: un ongle au 3° doigt. Une queue courte. 3 espèces, M. australis Pet., Australie, Philippines. M. minimus, Asie. — Melonyc- leris, Dobs. Pas de queue. 1 espèce, M. melanops Dobs., Nlle Hibernie. — Nesonycleris, Thomas. Pas de griffe à l'index: pas de queue; une seule paire d'incisives inférieures (32 dents). 1 espèce. N. Woodfordi Gray., îles Salomon. — Nofopleris, Gray. Rostre long, : DR Re fortement recourbé en bas; 2° doigl sans ongle. F, D. 1 3 © — 28: Intermaxillaires séparés en avant. 1 espèce. N. Macdonaldi Gr., iles Fidji. — Megaloglossus, Pagenst., Une griffe au 3° doigt: intermaxillaires non conligus: 5° mélacarpien plus court que le 3, le 4° intermédiaire. 1 espèce. M. Woermanh, Afr. occid. Mâles avec de grandes louffes nucales . Trib. HARPYIONYCTERINÆ. — Prémaxillaires largement renflés, Molaires présentant plusieurs cuspides en arrière de la pointe principale extérieure: canines tricuspides: forme des dents rappelant les Pleralopus, les inférieures très proclives, croisant les supérieures presque à RUES 1 ERA ON ; angle droit. F, D. re 30; 2° doigt avec un ongle: pas de queue. Harpyionycteris, espèce unique. H. Whileheadi, Philippines, à 1.500 mètres d'altitude. LES ÉDENTÉS On a longlemps réuni dans un ordre dit des Édentés, un cerlain nombre d'animaux, les uns propres à l'Amérique du Sud, les autres spéciaux à l'Afrique, qui n'ont d'autre caraclère commun que d'avoir des dents manifestement dégénérées, peu nombreuses, presque semblables entre elles ou pas de dents du tout. Celle dégénérescence de la denlilion peut èlre produite par des causes analogues sur des animaux fort différents d'origine el les amener ainsi à une res- semblance superficielle n'impliquant aucune parenté généalogique: c'est certainement ce qui est arrivé pour les Edentés de l'époque actuelle, qui sont les derniers restes de formes plus ou moins anciennes el ne sauraient présenter qu'une ressemblance superficielle. Gill avait déjà pratiqué une coupure profonde dans le prétendu ordre des Edentés. Il existe en effet, une diffé- rence très nelle dans la struclure de la colonne vertébrale entre les formes qui habitent l'Amé- rique el celles qui se trouvent en Afrique. Chez les formes américaines, la dernière vertébre dorsale S'articule avec la 1° lombaire, non seulement au moyen des apophyses articulaires ordinaires, mais encore au moyen d'apophyses supplémentaires portées par les arcs neuraux. Aussi Gill a-l-il réuni ces animaux sous la déno- minalion de Xenarthra (£é0:, élranger), par opposilion aux Nomarthra propres à l'Afrique du Sud et chez qui la dernière verlèbre dorsale et la première verlébre lombaire sont simple- ment unies, comme celles des autres Mammifères, par leurs zvgapophyses (v6u0<, règle). Celle différence frappante, unie à la différence d'habilal, montre qu'il nv à aucune raison de rappro- cher les XeNaRrHRA el les NomarTnRa, el que leurs caraclères communs résullent d'une con- vergence, sans valeur laxonomique. Les Xenarthra ont depuis longlemps évolué en Amérique, où ils existaient déjà, en Pala- gonie, à l'époque du Paléocène, représentés par les groupes des Protobradyidæ, Chlamydo- theriidæ, Dasypidæ, Astegotheridæ: à ce moment vivaient, à côlé d'eux, des Monolrèmes, des Marsupiaux, des Insectivores : les Xénarthres acluels élant pourvus d'un placenta, c'est done parmi les Inseelivores qu'il convient de chercher leurs ancêtres. Durant la période tertiaire, pendant que se constituent en Europe les divers ordres des Mammifères, les Xénarthres pren- nent, dans l'Amérique du Sud, un grand développement: on nv comple pas moins d'une centaine de genres fossiles, el quelques-uns de ces animaux (Megatherium, Mylodon) ont altteint d'énormes dimensions : ils débutent en Palagonie, s'élendent à toute l'Argentine durant la période Miocène, el gagnent l'Amérique du Nord au Pliocène el au Pleistocène, sans jamais atteindre l'Ancien Monde. Dans l'Amérique du Sud apparaissaient, durant la période oligocène, les NOMARTRRA, repré- XENARTHRA 3951 sentés par des formes peu nombreuses, (Necromanis el Leplomanis) qui sont déjà caractérisées comme présageant les Pangolins actuels où les Oryeléropes {Palæorycleropus). Tandis que les Oryctéropes el les Pangolins sont aujourd'hui confinés en Afrique équaloriale où méridionale, leurs précurseurs vivaient, à l'époque lerliaire, jusque dans le Midi de la France. On ne saurait done voir aucune parenté entre les XenarruRaA el les NomarruRra, el il serait illogique, par conséquent, de maintenir un ordre des Édentés. Il y a plus : dans lous leurs ordres actuellement existant des Mammifères Placentaires, le placenta à une forme constante pour chaque ordre: il est discoïde chez les Insectivores, les Rongeurs el les Primates, zonaire chez les Carnassiers, diffus chez les Pachydermes, cotylédonaire chez les Ruminants. Or il est discoïde chez les XENARTHRA, comme chez les Inseclivores; il est d'autre part diffus chez les Pangolins et zonaire chez les Orycléropes. Or, il n'est pas douteux que, soustlraile aux actions extérieures, la placentation est une indication de parenté qu'on ne saurail négliger, Les caractères sur lesquels était établi l'ordre des Édentés sont surtout le résullal d'une com- mune dégénérescence, qui à pu se produire sur des êlres très différents par leur origine et qui restent d'ailleurs très différents par leur organisalion tout entière. C'est done une dissociation complète de l'ancien ordre des Édentés à laquelle on est conduit, dissociation qu'avait déjà prévue Alph. Milne-Edwards, dès 1872, el Flower en 1882. Non seu- lement, il convient de séparer formellement les XenarTnRraA el les NomarTakaA, conformément aux conclusions de Gill, mais ceux-ci à leur Lour doivent être scindés en deux ordres distincts, l’un contenant le seul genre Orycleropus, laulre comprenant les Pangolins où Manibx. Nous conservons à ces deux ordres les noms de TuUBULIDENTATA el de Paoztpora que leur a imposés Max \Veger. Il faul ajouter cependant que, d'après les suggestions de Matthew, un groupe très particulier de formes des couches inférieures de l'Éocène de l'Amérique du Nord, qu'il réunit sous le nom de PaLæanobontres, el dont la colonne vertébrale ne présente aucune indicalion de xénarthrie, sont cependant très rapprochés, par d'autres de leurs caractères, des Xénarthres endoaméricains el que d'autre part, ils présenteraient avec les Pangolins, des analo- gies qui conduiraient à les admelire comme forme ancestrale de ces fderniers. Les Pnori- Dora toul en élant très séparés des Xénarthres, n'en auraient pas moins avec eux des liens génétiques, à la vérité fort reculés. IV: ORDRE XENARTHRA Mammifères terrestres, arboricoles ou fouisseurs, à dents toutes semblables, sans émail, mangeant toujours sur les prémazxillaires et sur la région correspondante de la mandibule ; vertèbres dorsules et lombaires présentant des apophyses arti- culaires supplémentaires Testicules internes. Placenta discoïde. Insectivores, carnivores ou phyllophages. 1. SOUS-ORDRE TARDIGRADA |[PARESSEUX) Arboricoles et phyllophages. Tête ronde à museau court; arcade zygomatique incomplète ; os jugal très grand, portant inférieurement une grande apophyse triangulaire, mais n'atteignant pas l'apophyse zygomatique du temporal; sym- physe de la mandibule ossifiée; 6, T ou 9 vertèbres cervicales ; 18 à 27 vertèbres thoraco-lombaires. Membres antérieurs plus longs que les postérieurs ; aux deux pieds, 2 ou 3 doigts soudés par la peau et armés de longues grifies mobiles, à l'aide s : b) desquelles ils se suspendent aux branches. Une clavicule. 7 dents, en forme de cheville. Estomac compliqué. Mamelles pectorales. Fam. unioue BRADYPODIDÆ. Bradypus, L. 2°, 3e el 4e doigts complets el lerminés par des ongles jaunâtres, qui servent de crochets de suspension. Intermaxillaires non soudées aux maxillaires; elavicules n'alteignant pas le sternum; 9 vertèbres cervicales, 14-16 dorsales. Dents antérieures pelites. 5 espèces Am. mér. Br. tridactylus L. (Aï). Brésil, Guyane. — Cholæpus, llliger. Deux doigts porteurs d'ongles énormes aux membres antérieurs, rois aux membres postérieurs: intermaxillaires soudés aux maxillaires; elavicules alteignant le sternum: 6-7 vertèbres cervicales: 24-25 dor- sales. Pas de queue. Dents antérieures plus grandes que les postérieures, caniniformes. Ch. didactylus L. (Unau): 7 vertèbres cervicales. Région néo-tropicale ; Ch. Hoffmanni Pel. 6 vertèbres cervicales. Costa-Rica, Panama. PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 223 3552 MAMMIFÈRES 2. SOUS-ORDRE VERMILINGUIA Insectivores. Corps très velu. Têle allongée, cylindrique. Museau long et tubulaire, en raison de l'exlrème longueur de la langue, qui, rendue visqueuse par la salive de la volumineuse glande sous-maxillaire, sert à capturer Les insectes; os jugal petil; arcade zygomalique très incomplète ; vertèbres cervicales en nombre normal; 18 à 20 vertèbres thoraco-lombaires; clavicules petiles ou rudimentaires; pas de dents; bouche pelile ; cinq doigts; dont le 1% et Le 5° sont très petits, le 3° extré- mement développé. Marchent sur le dos des griffes, recourbées en dessous, du 3° el du 4° doigts. Estomac simple. Mamelles en partie pectorales. Fam. uxioue MYRMECOPHAGIDÆ (Fourmiliers). Myrmecophaga, L. Queue longue en forme de panache: langue pouvant faire saillie de 50 cenlimèlres. M. jubata L. (Grand Fourmilier ou Tamanoir), Amér. centr. el trop. — Tainandua, Gray. Queue préhensile, à face inférieure écailleuse. Grimpeur. T. tetradaclylæ L., Am. centr, — Cyclolhurus, Gray (= Cyclops Gray). Arboricoles; lête et langue relativement courtes; qualre ongles aux pattes postérieures, deux seulement aux antérieures, dont le doigt médian esi énorme: le {+ el le 4° lrès petits, le 5° réduit à un os arrondi; clavicule bien développée; pied préhensile. C. didactylus L., régions chaudes de l'Amérique. 3. SOUS-ORDRE LORICATA (TATOUS) Corps entouré d'une carapace formant une mosaïque de petiles plaques osseuses, soudées entre elles et recouvertes d'une lame cornée ; chez les espèces actuelles, La carapace est le plus souvent divisée en bandes transversales annulaires, soudées entre elles, immobiles dans la région scapulaire et dans celle du bassin, -mais formant des anneaux indépendants dans la région moyenne, de sorte que l'animal peut facilement se mettre en boule; des poils entre les petiles pièces C2 ue ; OSseuses; au MONS dents simples, sans racines, recouvertes d'une mince couche d'émail. Des mamelles pectorales, auxquelles peuvent s'ajouter des mamelles inquinales ; langue vermiforme, comme celle des Fourmiliers, mais plus courte. : Vivent, comme Les Fourmiliers, de Fourmis, de Termiles et autres petits ani- maux ; habiles fouisseurs. Fam. Unique. DASYPODIDÆ. Trib. Tarusunæ. — Carapace complètement soudée à la peau et formée de peliles pièces osseuses recouvertes d'écailles cornées de même forme, entre lesquelles poussent des poils: l paire de mamelles peclorales, une paire de mamelles inguinales : oreilles grandes, rappro- chées: de 7 à 9 dents à chaque demi-machoire: Les 4 premiers doigts égaux, le 5° rudimentaire : 5 orteils; 2 mamelles peclorales. L'œuf se divise de bonne heure en 4-12, dont chacun donne un jeune ; {ous ces jeunes sont de même sexe (polyembryonie). lalusuia, Cuv. = Dasypus. L.). 9 ceintures mobiles. Peu de poils entre les pièces de la cara- pace. 9 espèces du Mexique el de l'Amérique du Sud. 7. novemecinela, L., Am. sepl. Long. 40 cenlimèlres sans la queue: T. (Multelia) hybrida Desm.: de 6 à 7 ceintures mobiles. Brésil, Palagonie. — Cryplophractus, Filzing. Guirasse cachée par les poils. C. pilosus Kilz, mquateur, Pérou. — Scelopheura, A. M.-E. Carapace peu développée, couverte de poils. S. Brimeli, Brésil. Trib. Dasyponinx. — Chaque plaque osseuse recouverte par une plaquette cornée centrale, entourée de plaques plus peliles, superposées aux sulures: des poils entre les plaquettes: oreilles distinctes l'une de l’autre. Dasypus L. (Euphractus, Wagl.). De:6 à 7 ceintures mobiles: à la mâchoire supérieure : de $ à 9 dents; de 8 à 10 à l'inférieure. D. sexcinctus L. Guyane, Brésil. Long. 50-60 centi- mètres, — Chætophractus, Filz. Oreilles grandes, des poils nombreux en arrière des plaques el des bandes mobiles. C. villosus, Fisch. Long. 50 centimètres. ‘Argentine. — Lysiurus, Amegh. 8 à {0 paires de dents supérieures; 7 à.8 inférieures ;-de:12 à 43 anneaux mobiles, XENARTHRA 39)9 queue longue, couverte de fines écailles. 5 espèces. L. unicinetus (Cabasson). Guyane, Brésil. — Priodontes, F. Cuv. 11-13 ceintures sur le dos el 3-4 cervicales mobiles. 26 paires de dents supérieures ; 24 inférieures. ‘P. giganteus Geoïfr. (Talou géant), dépasse 1 mèlre de long. Guyane, Brésil, Argentine, — Tolypeules, Hlig. 2-4 ceintures mobiles: peul se rouler de façon à former presque une sphère; 8 paires de dents à chaque mâchoire; 1° doigt souvent rudi- mentaire. 3 espèces. T. tricinclus L. (Apar). Long. 31 centimètres. Guyane, Brésil. T. Muriei Garrod. Patagonie. Trib. CHLAMYDOPHORINÆ. — Carapace conlinue, ne présentant pas de ceintures mobiles: deux replis de la peau allachés sur la ligne médiane dorsale descendent de chaque côlé du eorps el l'entourent complètement; ils sont couverts par un bouclier dorsal formé par des plaques osseuses carrées, disposées en 24 bandes transversales, contenant, suivant les régions. de 7 à 24 plaques: en outre, un bouclier anal, soudé à la ceinture pelvienne el formant un angle droil avec le bouclier dorsal: peau couverte de poils fins el doux. Animaux fouisseurs. Chlamydophorus, Harlan. Genre unique. 2 espèces. C. {runeatus Harl , Argentine. Long. 13 centimètres. C. relusus Harl., Bolivie. XENARTHRA FOSSILES Aux lrois sous-ordres de Xénarthres actuels viennent s'en ajouter deux autres, exclusivement lossiles, les GLYPTODONTA el les GRAVIGRADA (Megalherium.. Les Glyplodontes elles Talons sont réunis sous le nom de LORICATA, dont divers genres existent déjà dans le Paléocène, spécialisés dès ce moment par l'absence de dentilion de lail el de dents aux inlermaxillaires. Proeulalus Amegh., du Miocène, en préseale une el est d'autre part très particulier par le fait que sa carapace n'a ni bouclier scapulaire ni bouclier sacré: elle est loul entière formée de 33 ceintures étroites. Les Dasypopibæ se sont continués sans grand changement jusqu'à nos jours. Le g. Chlamydolherium avec À dents cannelées comple au Quaternaire une espèce, Ch. g'yunleum, qui atteint la Laille d'un Rhinocéros. Les GLYPTODONTIDÆ avaient une carapace non divisée en ceinture, el en général tout d'une pièce, la queue seule présentant à sa base des éluis mobiles. Cràäne très court. OS jugal présentant une énorme apophyse descendante, recourbée en arrière, mais formant un cercle orbilaire complel. Branche montante du maxillaire énorme. Vertèbres en grande parlie fusionnées. Pas de clavieule. L'atlas seul constamment libre; des arliculalions persis- g ant entre les deux dernières cervicales, la 1° el la 2° lombaires, les 7 premieres caudales. S dents allongées dans le sens de la mâchoire et cannelées sur leurs deux faces. Les Glyplodontidæ sont divisés en 3 sous-familles. 1. Sous-FAMILLE. — GLYPTODONTINE. — Queue courte, protégée par une série anneaux à tubercules épineux ; plaquettes de la carapace assez forlement sculptées. Propalæohoplophorus Amegh. (Miocène) avec des lraces d'incisives. — Glyplodon Owen Pléistocène). Quelques-uns alleignaient 2 mètres de long. 2. SOUS-FAMILLE. — SCLEROCALYPTINÆ. — Queue longue, entourée d'anneaux à la base el d'un étrier lerminal. Sculpture des plaquettes de la carapace moins accentuée : Sele- rocalyplus Amegh. (— Hoplophorus Amegh.)}; Panochthus Burm., de la taille d'un Rhinocéros. Pléisltocène de l'Argentine el du Brésil. ; 3. SOUS-FAMILLE. — DœpicuriNæ. — Tube lerminal de la queue renflé en massue: pla- quelles de la carapace lisses. Dœdicurus el Neuryurus Amegh., des mêmes couches, mais déjà représentés au Pliocène. : À ces Edentés cuirassés ou Loricates (Hicanodonles de Ameghino), s'opposent tous, les autres genres de l'ordre, les ANHIGCANODONTA, dépourvus de carapace, ayant lout au plus des > . . P * s . A , 26 0) s pièces osseuses dermiques isolées, à vertèbres loujours séparées, à ; dents au plus, el à arcade zygomalique plus ou moins incomplète. Oulre les Vermilinques el les Bradypodes, ils com- prennent les Gravigrades, exclusivement fossiles. L'exposé des considérations qui rapprochent les trois sous-ordres, el qui font considérer le premier comme le plus anciennement délaché des Dasypodes primilifs sorlirait des limites de cel ouvrage. Si les genres des Bradypodes actuels sont inconnus à l'état fossile, les genres £Entlelops el Dideilotherium Amegh. représentent le groupe dans le Miocène de Santa-Cruz. Quaul aux GRAVIGRADA, c'élaient des êlres massifs el gigantesques, à membres lourds et épais, les antérieurs plus longs, plus ou moins adaplés à la préhension, à clavicules puissantes : doigt médian à phalange unguéale allongée, armée d'une puissante griffe, propre à saisir ou à fouir, les laléraux plus petits, appuyant seuls sur le sol dans la marche. Queue longue el [y 4 3954 MAMMIFÈRES puissante de 18 à 24 verièbres. Cràne relalivement petit; apophyse descendante de l'arcade zXgomalique recourbée en crochet vers le bas. Molaires 7 à croissance conlinue. Surloul nombreux dans l'Amérique du Sud, où ils existent dès l'Eocène. Ont fait leur appa- rilion dans l'Amérique du Nord au Pliocène. Ils ont disparu partout au Quaternaire. Fam. MEGALONYCHIDÆ. — Dents à seclion carrée ou en ovale transverse, creusées dans le milieu, la première caniniforme el séparée des autres, Les os de la jambe séparés, » doigts, les 3 médians plus forls el armés d'ongles puissants. Proplalyarthrus les représente dès l'Éocène. — Hapalops Amegh. vivail à l'Oligocene et au Miocèene. Taille variable, pouvant alleindre { mètre de long ; pattes antérieures plus courtes que les postérieures: les quatre pieds pentadactlyles et planligrades. — Hyperleptus Amegh. Crâne allongé. Miocène, — Megalonyx Jefferson, du Pliocène et du Quaternaire de l'Amérique du Nord. M. Jeffersoni Leidy avail la laille d'un Bœuf. Représenté à Cuba par Megalochus Leidy, de la taille d'un Ours, el d'autres genres plus primilifs, comme Microchus, Matthew, de la taille du Chat. Fam. MÉGATHERIIDÆ. — Denis en forme de prisme à seclion carrée, présentant un noyau de vasodentine, entouré d'une couche d'ivoire très dur, développée surtout en avant el en arrière, le tout enveloppé de cément, avec, sur la couronne, deux crêtes transver- sales correspondant aux parlies de dentine dure. Dents contiguës alternant d'une mâchoire à l’autre. Pattes antérieures plus longues que les postérieures, à pouce rudi- mentaire:; au moins les 3 doigts suivants armés d'ongles. Pubis el ischion très allongés :; libia el péroné fusionnés. Débutent dans le Miocène argentin (Prepotherium, Planops Amegh.). — Promegatheruim Amegh. appartient au Pliocène de l'Argentine. Les couches d'ivoire dur ont la structure de l'émail. — Megatherium, Cuv. Très répandu dans le Quaternaire de FAmérique du Sud. Se nourris- < UE ; = A sait de feuilles comme les Paresseux. — Nothrotherium Lvdekk. el Cœlodon Lund, à dents sans ù D] enveloppe de cément: laille beaucoup moindre. Peul-êlre arboricole. Pléistocène, Brésil el Californie. Fam. MYLODONTIDÆ. — Denis prismaliques, creusées dans le milieu de la table d'usure (vasodentine moins dure), triangulaire à la mâchoire supérieure, losangique à la machoire inférieure: la première supérieure caniniforme, dirigée en avant, la dernière en forme de 8. Le plus souvent, 5 doigts, les 3 premiers armés de griffes, les 2 suivants incomplets. Vemalheriuin Amegh. Miocène inférieur (Santa Cruz) de Patagonie). Dents formant une série conlinue el régulière. — Mylodon Owen, de la laille d'un Éléphant. Nombreux ossicules épars dans la peau. — Paramylodon Brown, de la laille d'un Bœuf. Deux espèces émigrées dans le Pléistocène de l'Amérique du Nord. — Scelidolherium Owen. Taille du Mylodon. Cràne allongé; intermaxillaires très longs. Dents en lriangle oblique. Pléistocène de l'Amérique du Sud. Se. leplocephalum Ow. — Glossotherium OW. (Neomylodon Amegh.;. L'intermaxillaire, allongé, el le vomer sont réunis aux os nasaux par une plaque osseuse qui remonte sur le front: G&. Listai Amegh. à élé cerlainement contemporain des plus anciens hommes de Pala- gonie: de nombrefñix fragments de peaux avec osselets dermiques trouvés dans la grotte Eberhadt près Ullima Esperanza: quelques auteurs prétendent que cel animal a été domesliqué el d'autres qu'il vit encore. Ici se placeraient encore, les GANODONTA enlevés aux Tillodontes par Worlman, 1897, et qui conslilueraient un 62 sous-ordre des Xénarthres, du Paléocène el de l'Eocène Nord-Amé- ricains, caractérisés par leurs dents, présentant des rubans verticaux d'émail (TæxiopoxrA de Cope.. Re à = LL Re RU Les formes primilives (Hermiganus Cope, du Paléocène) onl DAME les incisives restant &e . . ©) courtes, mais n'ayant d'émail qu'en avant, les canines grandes. — Psittacotherium CUope, Slylinodorn Marsh, Calamodon Cope. La dent caractéristique devient énorme el sa racine s'enfonce lrès profondément dans le maxillaire. Connus senlement par leur mâchoire inférieure. liessemblance apparente avec les Tillodontes et les Rongeurs, mais qui doil naturellement cesser d'être prise en considéralion, si la détermination de la dent prédominante est en fait une canine. Éocène inférieur et moyen de l'Amérique du Nord. PHOLIDOTA, CREODONTA 399) V. ORDRE PHOLIDOT A (= PAxGoLiNs) Mammifères terrestres ou arboricoles. Toute la surface supérieure du corps couverte d'écailles ogivales, imbriquées, lurges, mobiles, analogues à des ongles : des poils entre Les écailles et sur le ventre; muscles peaussiers développés de manière à permettre à l'animal de se rouler en bout. Pas de dents. Une langue vermiforme, comme celle des Fourmiliers, et humectée, comme elle, d'une salive visqueuse sécrélée par les glandes sous-maxillaires, qui s'étendent jusqu'au sternum. Extré- milés des membres généralement pentadactyles. Marchent en appuyant sur le sol la plante entière des pieds et le bord externe de la main. Vertèbres dorsales el lombaires articulées suivant le type normal (Nomartura). Æstomac simple, lrans- formé en organe de trituration. Testicules internes. Utérus bicorne; placenta diffus ; un seul petit; une paire de mamelles axillaires. Propres à la région indo- malaise et à l'Afrique tropicale. Se nourrissent d'insectes vivant en société (Fourmis, Termiles). Existaient déjà à l’'Eocène (Filhol, Necromanis, Leptomanis). FaM. UNIQUE. MANIDÆ. Trib. MaNINæÆ. — Xiphisternum court, en forme de pelle. Rangée médiane d'écailles se con- linuant jusqu'au bout de la queue; des poils entre les écailles: oreilles visibles, au moins sous la forme d'une ride de la peau. — Pangolins d'Asie. Manis, L. Un pavillon de l'oreille bien marqué. Derrière l'anus des mâles, une poche, proba- blement glandulaire. M. pentadaclyla L., Inde, Ceylan, Iles de la Sonde, — Phatages, Pockock. Pavillon de l'oreille réduit à un repli cutané; écailles des flancs el des membres postérieurs non carénées. Grilfes des pieds postérieurs beaucoup plus petites que celles des pieds antérieurs. Ph. pentadactyla L., mêmes régions. — Paramonis, Pocock. Écailles des flanes et des pattes postérieures carénées, griffes postérieures à peine plus peliles. P. javanica, Desm., presqu'ile de Malacca el iles de la Sonde. Trib. PaouDoriNx. — Xiphisternum projeté en deux longues baguelles qui se rejoignent en arrière. Ecailles médianes se divisant avant le bout de la queue en deux rangées irrégulières ; pavillon de l'oreille absent. — Pangolins africains. Pholidotus, Slorr (= Smutsia Gray). Premier doigt des quatre pieds aussi grand que le 5° et au même niveau que lui, celui-ci bien plus petit que le 4°; queue pointue, au plus aussi longue que le corps. Terrestres. Ph. giganteus I1., Afrique occid. — Phataginus, Rain. 1° doigt des qualre pieds très petit, inséré au-dessus du 5°, celui-ci beaucoup plus grand el à peu près en ligne avec les 3 médians: queue beaucoup plus longue que le corps, prenante. Ecailles petites el nombreuses. Ph. tricuspis Raf. Arboricoles. Mèmes régions. — Uromanis, Pocock. Ph. à écailles très grandes et peu nombreuses, deux écailles post-scapulaires plus larges que les voisines. Grimpeurs. U, tetradactyla L. (= longicaudala, Briss.). Mêmes régions. SÉRIE DES CARNASSIERS Les Carnassiers actuels ne remontent pas plus loin que l'Éocène supérieur (Canibæ) et la plupart des familles ne se sont spécialisées que beaucoup plus lard : à l'Oligocène (MusTEUIDæ, Viverribæ, Feuibæ) ou au Miocène (Hyæninæ, Ursipæ). Mais ils ont été précédés par des formes moins spécialisées dans le sens carnassier, qui apparaissent dans le Paléocene, coexistent avec les Carnassiers jusqu'à l'Oligocène, mais leur cèdent la place au Miocène. Ces formes primitives ont élé réunies sous le nom de CRÉODONTES. CREODONTA Les principaux traits qui les distinguent des Carnivores acluels sont les suivants : F. D. DER : ee ; RES “ : : FI 4 3: canines très” développées; pas de carnassière différenciée: prémolaires ). . +. D triconodontes tranchantes: molaires triluberculaires bunodontes, mais à lendance sécodonte. Me mbres pentadactyles et plantigrades. Carpe el larse à disposition primitive : radial (sca- complète 3095 MAMMIFÈRES phoïde; el intermédiaire (semi-lunaire) distinels: astragale (Libial Æ intermédiaire) articulée à Fa fois avec le cuboïde (4° el 5° larsiens) el avec le naviculaire {ce ntral), phalanges unguéales parfois bifides (Mesonyx, Hyænodon, Arclonyx,. Hémisphères pelils, élroils, fortement macros- maliques, dépourvus de circonvolulions, laissant à découvert les tubercules quadrijumeaux el le cervelel Les Créodontes ne doivent d'ailleurs pas (Flower el Lydekker, Trouessart) être établis à l'élal d'ordre distinel, les diverses séries phyléliques qui consliluent les groupes actuels de Carnivores étant déjà partiellement séparées chez les Créodontes, el les caractères ci-dessus | pouvant se perdre isolément dans les divers tvpes, de facon à réaliser des formes de passage à FRS ; ù : ; : 2. ile © avec les Carnivores : réduclion de la formule dentaire, jusqu'à devenir DAT) différen- lialion d'une carnassière: réduclion du nombre des doigts; coalescence du scaphoïde el du semi- lunaire: développement des hémisphères qui recouvrent les lubercules quadrijumeaux (Hyænodon). Les Créodontes élaient des Mammifères de taille pelile ou moyenne, omnivores ou carni- vores, très voisins des [nseclivores primitifs el des Pachylémuriens. Fam. OXYCLÆNIDÆ. — ‘ous les caracières primilifs indiqués. Très voisinstdes > Mioczænipx, Lémuriens primilifs. 3 molaires, lès supérieures triconodontes, les infé- ' rieures, avec un large lalon, à cuspides pointues. Espèces très pelites. Oxyclænus Scoll, du Paléocène (Puerco) de l'Amérique du Nord. — Arclocyonides, Lemoine Éocène inférieur dé Cern: iy. Intermédiaire entre Oxyclænus, Arclocyon et Mioclænus. Fam. TRIISODONTIDÆ. — Talon des molaires inférieures bas, bicuspidé et à bords {ranchants. Triisodon, Uope. Paléocène inf. de Puerco. Fam. ARTOCYONIDÆ. Type omnivore, à molaires supérieures presque quadrilu- berculaires: les quatre hernie bas, mousses, presque égaux. Grands animaux, rappe- lant les Ours, mais très voisins encore des Créodontes primitifs. Arctocyon BI. Molaires supérieures avec 5 ou 6 tubercules. Eocène inférieur de France. — Clæonodon, Scott. Molaires supérieures avec 3 lubercules. Paléoc. nord-améric. La ressem- blance avec les Ours parail n'être que secondaire. Fam. MESONYCHIDÆ. — Molaires supérieures lriluberculaires. Talon des molaires inférieures réduit à une cuspide comprimée el (ranchante, la dent devenant ainsi d'appa- rence lriconodonte, les pointes d'ailleurs fortement usées. Régime difficile à définir. Mächoires longues, étroites, faibles. Pas de carnassièére différenciée. Dissacus Cope. Les 3 cuspides primilives en triangle: 5 doigls complets. Eoc. inf. de France el de Am. N. — Mesonyx Cope. — Pachyæna Cope. Molaires inférieures d'apparence trieono- donte. 1° doigt rudimentaire ou nul. Eoc. inf. el moyen franc. el nord-améric. Les mélapodes de Mesonyx rappellent ceux des Canidés. Pachyæn« alleint la taille d'un Ours. Fam. PROVIVERRIDÆ. — Molaires inférieures du type inberculo-seclorial complel pr, nu el »aà lrituberculaires, ;, Lransversale; carnassière à demi-différenciée. ; - : UE : Cl Pa. esp ces Inde. L.pardicolor, Hodgs., Inde. — Poiana, Gray. Queue plus longue que le corps: annelée de noir et de blanc; un espace nu aux soles postérieures. P. poensis, Waterh., Afr. oceid. — Hemigalus, Jourdan. Molaires presque omnivores; carnassière inférieure à pointes anté- rieures peu saillantes et munies d'un large lalon; queue moilié de la longueur du corps: H. Hardwickei Gray. Malacca. — Nandinia, Gray. Svelles: museau court; molaires peliles el pointues; queue de la longueur du corps. ? espèces. N. binotala, Reinw., Afr. — Arelogale, Gray. Plante des pieds presque entièrement nue; toutes les dents très petiles ; molaires non conliguës; queue un peu plus longue que le corps. 2 espèces. 4. leucotis. Horsf., Indochine. — Paradoxurus, F.Cuvier (Musangs). Plante des pieds nue: ongles à démi-rétractles el crochus: poche des civelles remplacée par une rainure sans poils, sur laquelle s'ouvrent les glandes odorantes; queue susceplible de s'enrouler vers le bas et en avant mais nou préhensile; pupille verticale: 40 dents. 10 espèces de l'Inde. Arboricoles. P! hermaphrodila, Schreb., Indochine, Malaisie. P. aureus, Desm., Himalava. — Arcliclis, Témm. Diffèrent des P. par leur queue quasi prenante, la présence d'une bourse odorante, leurs canines assez fortes etleurs molaires arrondies, à tubereules mousses. 4. binturong. Raffles, Inde, îles de la Sonde. — Cynogale, Gray. Forme généralé rappelant celle des Loutres: pieds à demi-palmés: ongles fortement crochus; narines susceplibles de se fermer : 40 dents : canines très fortes, prémolaires com- 3558 MAMMIFÈRES primées, pointues et recourbées: molaires à lubercules mousses. Aquatiques el grimpeurs. C. Bennettii, Gray, Iles de la Sonde. Trib. HERPESTINE. — Fouisseurs, semi-planligrades, 4 ou 5 doigls à griffes non rétractiles: oreilles peliles ou moyennes: pas de glandes odorantes:; souvent une poche anale nue, munie d'un sphineter: pas de glandes périnéales. Herpestes, Ilig. (Mangousles). Corps long, mince, élancé: têle pointue: oreilles courtes et arrondies: membres courts, pentadaclyles: gros orteil plus où moins réduit: plante des pieds D let : : R : nue en avant; FE. D.: = ——, — 40: poils anneles de noir el de blanc. 20 espèces afr, DA LE et ind. 1. ichneumon L. Espagne, Afr. du Nord, Asie mineure (Ichneumon sacré des o a 9 à x : DANONE : ; ; Egyptiens). — Helogale, Gray. F. D : 31 9 0 — 00) une fosselle nue sur la lèvre supé- rieure: sole complèlement nue; » doigts: queue plus courle que le corps: laille petite. 2 espèces. Afr. mér. H. parvula Gr. (pelite Mangue); vil dans des lerriers; apprivoisé pour chasser les Rals. — Bdeogale, Pelers 40 dents. Quatre doigts seulement aux pieds, dont la plante est nue en avant; une fosselle nue sur la lèvre supérieure: queue moyennement longue et toufflue. 3 espèces afr. B. crassicauda Pel., Afr. or. — Cynictis, Ogilby. Cinq doigts se ne D HUE en avant; qualre en arrière; face courte: palles antérieures allongées. F. D. : 1 4 0 — A0, ; DEN UE TT, C. penicillata G. Cuv., Afr. orient. — fihinogale, Gray (Rhynchogale, Pelers). Denlilion des Cyniclis; cinq doigts à (ous les pieds, mais le 1° beaucoup plus court que les autres et refoulé en arrière. R. Melleri Gr , Afr. or. : sud du lac Nvyassa. — Crossarchus, F. Cuv. Cinq doigts à fortes grilles presque droites à lous les pieds; queue plus courte que le corps; 36 dents. 6 espèces afr. (Mangues). C. obscurus F. Cuv., Le Cap: se cache dans les termi- tières. — Suricala, Desm. Quatre doigts à griffes allongées à lous les pieds; mélalarses nus. Oreilles peliles, en forme de croissant; 36 dents. S {etradactyla Schreb , Afr. mér. — Galidia, 1. G. SH, Corps brun; queue longue; allure d'un Écureuil: pouce el hallux moins relevés au-dessus des autres, Madagascar. — G. Galidutis, I, G. St-H, Différent des G. par leur pelage gris avec bandes longitudinales brunes; queue annelée, G, elegans Is. Geof. Madagascar. — Hemigalidia, Mivart Galidia à griffes moins arquées, à museau plus pointu, à queue non annelée., A. unicolor Is. Geolf. En demi-domesticité à Madagascar. —{|Eupleres JL € Doyère. Museau long, élroit el pointu, mâchoires faibles F, D. : _ x = extrèmement peliles, distantes les unes des autres; quelques-unes en forme de crochet; les deux dernières obliques (molaires), rappelant, à la mâchoire supérieure seulement, celles des Sarigues. Dentilion de lail à 3 prémolaires comme chez les Carnivores; cinq doigts très grèles à Loutes les palles, le {°° rapproché des autres; queue touffue, grossie par une accu- mulalion de graisse. £. Goudoti Dov., Madagascar. — 40; dents Trib. CRYPrOPROCTINÆ. — Grande taille : { m. 50, dont 68 centimètres pour la queue; corps très allongé; bas sur pattes (hauteur des patles : 15 centimètres). Tête pelile, de même dimension à sa base que le cou; une poche anale; pas de glande périnéale. D LE x : : ; HESD AE ea dents; une autre prémolaire (la première), petite el caduque; celle formule réduite avait conduit à rapprocher les Cryploproctes des Félidés, mais toutes leurs affinités sont herpestoïdes, Cryploprocla, Bennell. Genre unique. Une seule espèce. Cr. ferox Benn., Madagascar. Tête pelile; museau assez court, à narines largement fendues : oreilles des espèces sauvages droites el pointues: jambes allongées; pieds à 5 doigts en avant, # en arrière, garnis en dessous de peloles élastiques ; ongles peu courbés, non rélractiles, à pointe mousse. F. D. en général EURE AN RE 514 3— 42, quelquefois 3 M et 44 dents, soil la formule primilive, ou même davantage, sa ") SEA Re TR ERA 1 au LE: SM PO EE avec 7 mol., exceplionnellement au contraire M >. Dentilion de lait : à —°8 Car Le re nassière inférieure avec un talon bicuspide à dimension sensiblement égale à la partie antérieure el à deux racines égales: pupille ronde: queue plus courte que la moitié du corps. Fam. CANIDÆ. — Débutent dans l'Éocène-Oligocène des Phosphorites du Quercy, par des formes Cynodictis, Cynodon, à allure de Viverridés, accompagnés d'un assez grand nombre d'autres, très polymorphes au point de vue de leur dentition, dont certains (Amphicyon, Dinocyon, Hemicyon, Pseudamphicyon) conduisent aux Chiens, landis que d'autres types amèneraient plutôt (Plesiocyon) aux Mustélidés ou bien (Plesictis) aux Procyonidés, où même par le genre Proælurus, qui esl presque identique, aux Cryploprocta de Madagascar, aux Félidés. Les premières formes des Canidés appa- CARNIVORA 3))9 raissent aussi comme des lyvpes synthétiques dont les descendants ont divergé dans des sens divers. Nyctereutes, Temminck. Corps allongé, épais, bas sur jambes ; museau pointu; oreilles très courtes el arrondies; KF. D. complèle; queue courte, arrondie au boul el louffue; vivent de souris, de poissons el de fruits. N. procyonides Gray, Sibérie orient. — Ofocyon, Lichtenstein. Museau pointu; tèle surmontée de larges oreilles triangulaires, aussi longues que la tête: 3 ; jambes longues et grèles: queue louffue et longue: F. D: 7 - = — 48, soil 4 denis de OU. L. 4. plus que la normale, nombre qui ne se rencontre que chez les Marsupiaux. 1 espèce. O. megalotis Desm., Afr. occid, — Canis, L. Cràne de forme allongée, la partie frontale placée à un niveau plus bas que la parlie cranienne; apophvses post-orbilaires convexes: pouce ., , ‘ complet, mais réduil: K, D. LE - 42 dents ; queue plus ou moins recourbée en dessus; 10 mamelles. 24 espèces sauvages de tous les pays. C. lupus L (Loup), Eur, el Asie sept. Ne se trouve plus en France que dans les grandes. forêts épaisses, d'où il sort par les grands hivers. Chasse en meule; C. (Lupulus) latrans Sav. (Cayolle où Loup des prairies), Toute l'Am. sepl.; C. (Lupulus) aureus L. (Chacal), Eur. S.-E., Afr. N,, Asie mineure, Himalaya; C. (Thous) cancrinorus Desm. (Grabier), de la Guyane à La Plala. — Les Chiens domestiques ont élé lellement modifiés à l'infini par une étroite domesticilé qu'on à cru (Pallas devoir reconnaitre pour leurs ancèlres au moins trois {vpes qui se seraient mélangés de loutles façons : le C. palustris, ou Chien des lourbières, aujourd'hui disparu: le Lévrier (C. celer) el le Dogue (C. molossus). Le premier aurait donné le Chien de Berger, le Braque et FEpagneul; le second aurait donné les Lévriers et, par croisement avec les précédents, ou avec le Loup, les Chiens courants el les Mâlins; le troisième aurail donné les Dogues divers el le Lype aberrant des Bouledogues. En opposilion avec ces conceptions polvphylétiques, STUDER (1 après l’'élude d'un riche matériel, soutient une origine unique pour les chiens domestiques el cette manière de voir à gagné de nos jours beaucoup de terrain. Tous les chiens descendraient d'une espèce découverte dans le diluvium de Russie, le C. Poulialini Slud., lui-même dérivé peut être d'une espèce paléolithique du niveau azilien, el dont on relrouverail aujourd'hui le Lype dans le Chien des parias, à demi-sauvage, el dans le Dingo (C. Dingo, Blumenbach) d'Australie, qui, introduit cerlainement avec l'Homme à l'élal domestique el redevenu sauvage, n'a été que peu modifié par la domestication. Les caractères de ce lype inilial élaient : laille moyenne, à oreilles dressées, à queue pendante, à poils ras, à museau mince el allongé. Il se serail rapidement divisé en une race septentrionale el une sous-espèce sud-orientale. C'est de la première à son (our, que serait dérivé le Chien des lourbières (C. palustris), souche du Chien-loup, du Roquet, du Griffon, du Terrier, le C. intermedius Wolder, de l'âge du bronze des couches suisses, d'où seraient sorlies les nombreuses races de chiens de chasse à oreilles pendantes, el le C. oplimæ-malris Jeitieles, ancètre des Chiens de berger. La sous- espèce méridionale, le C. grajus, se serait continuée dans le Chien des Parias actuel, et aurait donné par croisement avee un Chacal, les Lévriers. Mais toutes ces données sont, il faut le dire, très problémaliques, et l'évolution du Chien domestique, avec ses innombrables races, comporte sans aucun doute des croisements divers, avec les Chacals el avec les Loups, dont la variabilité est également si grande. Il faut v ajouter encore des variélés géogra- phiques et sans doute aussi de nombreuses mutations : achondroplasie des Bassels, déforma- tion faciale des Bouledogues, nanisme de multiples espèces, qui se retrouvent, évidemment indépendantes, dans des groupes lout à fail séparés au point de vue géographique. L'histoire génétique des Chiens, malgré les (très nombreuses recherches dont elle a été l'objet, reste encore pleine d'énigmes., — Cyon, Hodgson. Museau court; crâne bombé vers le haut. DRASS : Ne : . : RESDE == 40; 12 à 14 lélines au lieu de 10 comme les Chiens: de longs poils entre D) TER les callosités des orteils. 2 espèces. C. alpinus Pall. (Dohle), de la Sibérie au Thibel. — Icticyon, Lund. Dentition réduite, 38 dents, la dernière molaire des deux mächoires, très petite. /. venaticus, Guyane, Brésil. — ZLycaon, Brookes. Dentilion des Chiens; mais 4 doigts seulement à loutes les pattes: pelage très bigarré. L. pictus Temm., Afr. mér. el orient. — Vulpes, Brisson. Museau pointu, Profil supérieur du crâne formant presque une ligne droite; apophyse post-orbilaire concave en dessus: patles courtes; queue louffue, dépas- sant en longueur la moitié de celle du corps; pupille ovale, un peu oblique; 4? dents. 10 espèces. V. alopex L. (Renard commun), Eur et Asie sept. V. ({salis) lagopus L. Région paléarctique. — Fennecus, Gray. Plus petit que le Renard vulgaire; oreilles très longues, 4 espèces. F, zerda Zimm. (Fennec), Algérie. — Urocyon, Baird. Crâne semblable à celui (1) Sruner, Die prœhistorischen Hunde in ihrer Beziehung zu den gegenwartigen lebenden Hunderrassen. Abh, d. Schwei, Palæont. Gesellech., 1901. 3560 MAMMIFÈRES du Renard, mais deux erèles pariélales, figurant ensemble une lyre. 2 espèces. U. cinereo- argentalus Erxleb., Am. sepl. Fau. MUSTELIDÆ. — Carnassiers de laille moyenne ou pelite, à corps long el grêle, bas sur patles, présentant des glandes anales odorantes, à fourrure composée de poils fins; à queue de couleur uniforme, sauf parfois au bout: 4 molaires dans la 1° dentilion, susceplibles d'une réduclion ullérieure, une seule molaire supérieure, une ou deux molaires inférieures: en lout de 38 à 28 dents. — Paraissent dériver des Cynodyclis, qui ont donné également fes Viverripæ el les CaANIDdæ. Trib. Meuxzx. — Pieds allongés: planligrades: griffes obluses, allongées au membre antlé- rieur. 4° molaire avee un large lalon. Taxidea, Walerhouse. Crâne large: museau tronqué obliquement: oreilles courtes el arron- dies; corps comprimé, court, bas sur jambes: queue épaisse, assez longue: 3 prémolaires: earnassière supérieure très grande, suivie d'une pelile molaire triangulaire: griffes extérieures extrêmement grandes. #. americana Bodo (Carcajou), Am. sepl. — Meles, Slorr. Corps lourd, pieds planligrades, armés de fortes griffes fouisseuses, nues en dessous: yeux et oreilles petils. na nie HSE supérieure aussi large que longue, plus grande que la carnassière loujours émoussée; carnas- sière inférieure avec un large lalon. 4 espèces curopéo-asialiques. M. {axus Bodd. (Blaireau), Eur. el Asie sept. — Arctonyx, F. Cuvier. Palles assez longues: pieds digiligrades, nus en dessous, à griffes obluses, longues, légèrement arquées, plus longues aux pieds de devant: museau en forme de groin mobile :38 dents: pelage grossier. 4 espèces asial. A. collaris F. Cu. — 38 dents: 1" prémolaire des deux mächoires petite, souvent caduque ; molaire Himalaya. — Mydaus, F. Cuv. Nez prolongé en trompe; queue rudimentaire ; une grosse glande anale avec un muscle compresseur, sécrélant un liquide d'une odeur repoussante. M. meliceps F. Cuv., Iles de la Sonde. — Mellivora, Slorr. Tête plale el courte; corps allongé, lraînant: oreilles très réduites: ongles antérieurs très longs: queue courte: 32 dents; une seule vraie molaire de chaque côté. M. vatel Sperrm. Dessus d'un gris blanchälre: dessous et flanes noir- brun. Afr. orient. et mérid: M. indica Kerr, Est el N.-0. de l'Inde. — Galeriscus, Thomas. Corps vermiforme : à Lous les membres, qualre doigts seulement. dont le {* elle 4° plus courts que les autres: de fortes griffes non rélractiles. G. Jacksoni Thom., Afr. orient. — Heliclis, [. G. SL. H. Plantigrades, vermiformes: museau prolongé en avant en un groin, limité en dessous par une bande de poils: queue couverte de longs poils: griffes antérieures deux fois plus longues que les postérieures; 38 dents, dernière molaire peu développée. 5 espèces asiat. IH. moschata Gray, Chine mér. — Zorilla, Is. G. S. H. Oreilles courtes el arrondies; ‘à toutes les palles, cinq doigis munis d'ongles puissants, non rélracliles, et dont le 1* et le 5e sont les plus courts: plante des pieds velue; pelage long el mou: queue ornée d'un long panache; 34 dents. Z. zorilla Gm., Afr. mérid.; Z. lybica Hempr. et Ehr., Afr. sepl. — Pæœcilogale, Thomas. P. albimucha Gr., Afr. mér. Mephilis, G. Cuv. Corps allongé, pales courtes, à > doigls forlement ongulés, à sole à demi-nue; queue grande, touffue, relevée en un fort 5.espèces amér.: odeur épouvantable du liquide de la glande D} pa ). panache: 3% dents. Mol. —— Le] anale. M. mephilica Shaw (Moufelle), Canada et Elals-Unis. La fourrure est estimée sous le 5: : à Ar : : nom de « skunk ». — Conepalus, Gray. Moufelle à 32 dents. Mol. =—. 4 espèces. Amér. mér. D. C. suffocans, TL, Brésil. — Spilogale, Gray. 34 dents. Pelite taille: fourrure tachetée. 10 espèces. Sp. pulorius L., Am. sepl. Trib. MusrTeunx«æ. — Doigls courts, partiellement soudés à leur base, à ongles lranchants el courls: 48 molaire allongée, avec un petit talon. Gulo, Slorr. Facies d'Ours. Têle grande el sphéroïdale portée bas ; dos bombé; museau court el poinlu; oreilles peliles, arrondies, presque cachées par le pelage : queue courte, épaisse, touffue, lronquée. Membres courts, à cinq doigls armés de griffes comprimées el arquées ; sole couverte de poils épais, reposant presque entièrement sur le sol. G. luscus L. (Glouton). Régions areliques des deux Mondes Se nourrit surtout de Lemmings, sans mériter la réputation qui lui a valu son nom. — Galictis, Bell. Doigls réunis en partie: ongles de longueur moyenne; plante nue; queue peu touffue, égalant les 3/4 de la longueur du corps; odeur de muse. G. vittata Schreb. (Grison'. Pelage rayé lransversalement. Am. mér.; G. (Galera) barbara L., Mexique. — Liyncodon, Gervais. L. palagonicus Gerv. La Plata, Patagonie. — Mustela, L. Corps-ver- milorme: pieds pentadactyles, digitigrades, présentant inférieurement des bourrelels nus; griffes acérées : queue assez longue et touffue: oreilles larges, arrondies, poilues en dedans el / . Al : r. ; x ; en dehors. 3$ dents. Mol. =. 11 espèces. Hémisph. Nord. M. martes L. (Martre;, Eur. et 4 & Asie sepl. M. zibellina (Zibeline) et M. foina Erxlet (Fouine); Europe et Asie. — Putorius, CARNIVORA 3561 où / Cuv. 31 dents. Molaires nt D. el irès longue. P. putorius L. (fœtilus Gray). (Pulois), Eur. moy. Iles Brilanniques: P. furo L. (Furet), forme domestique albinos du Pulois: employé à la chasse des Lapins, qu'il déloge de leurs lerriers. — Lulreola, Wagn. Museau large, court el plal: oreilles arrondies, courtes: doigts réunis jusqu'à la base des griffes par une membrane nalaloire : queue longue et ltouflue: Luberculeuse supérieure très grande el massive : 34 dents. 6 espèces. L. lutreola L. (Vison). Forme aquatique, vivant de poissons, de grenouilles el de pelils rongeurs. Eur., Fr. — lélis, Kaup. Petile taille; corps très allongé: palles Lrès courtes. 35 espèces. L nivalis L. (= vulgaris Briss.)\ (Belette), Eur., Fr. et Asie sept : L£. ermineus L. blanche lhiver avec le bout de la queue noir (Hermine), Même distribution. carnassières très Lranchantes : 1" molaire supérieure très large Trib LurRinæ. — Aqualiques, à pieds palmés ; incisives presque égales: canines en crochet. Eos Sn = + : ' ). CIE or Lutra, Erxleben. Tèle large et aplatie: corps allongé; pattes ecurtes: F. D. Home 36 "). CHACD LT {°° prémolaire supérieure très pelile, placée en dehors; carnassiére à lobes lranchanls: tubereu- leuse énorme, presque carrée: carnassière inférieure trilobée:; tuberculeuse arrondie. Absents seulément de l'Australie, de Madagascar el des régions australe el boréale. 12 espèces. L. lutra L. (= L. vulgaris Erxl.) (Loutre). Eur. et Asie sept. — Enhyd@ra, Fleming. Têle lout d'une venue avec le corps: membres courts et massifs : doigls antérieurs soudés, simplement indiqués par leurs ongles ; jambes postérieures très reculées, transformées en rames analogues à celles des Olaries : presque incapables de se mouvoir sur la lerre. Fail son nid dans la mer même. & ASE CC IE CRE RE me 32. Carnassière el vraies molaires à couronne large el aplalie, aux tuber- cules mousses. £. lutris L. (Loutre marine). Nord du Pacifique. En pleine disparition. Fam. FELIDÆ — Les plus différenciés dans le sens carnassier. Taille moyenne ou grande. Têle courte : oreilles petiles: yeux grands, à pupille sensiblement verticale : membres vigoureux: pattes antérieures à 3 doigts. Digitigrades: griffes rétracliles, très acérées, le plus souvent dans une gaine cutanée F. D. SU; = 2: 4e prémolaire supérieure pelite ou nulle, l'unique molaire supérieure très pelite, subcireulaire. Carnassière supé- rieure avec 2 lobes externes tranchants el un talon en forme de verrue; carnassière infé- rieure très volumineuse, coupante: les prémolaires inférieures pointues el coupantes. Papilles linguales cornées et dirigées en arrière. Sont déjà représentés dans les Phosphorites du Quercy (Oligocène) par les genres £usmilius, -ÆElurictis, Pseudælurus, se rapprochant des Canidés du groupe des Plésiclines (Proælurus), el persistant dans certaines régions durant les époques ultérieures. Mais leur plein épanouis- sement correspond au Miocène moyen de France, au Miocène supérieur d'Amérique. Le g Dinictis de FOligocène est le premier Félidé et même le premier Carnivore apparu en Amérique : on y voil un peu plus lard, avec le g. Nümravus un rameau latéral, constituant la tribu des NimrAviNæ, où la 4 prémolaire et la 2° molaire supérieures existent encore comme de pelites dents el où la canine supérieure prend des dimensions considérables. £usmilus el Hoplopho- neus de lOligocène d'Eur. et d'Am. N. donnent naissance au rameau parallèle du g. Machæ- rodus Kaup, apparu au Miocène moyen en Europe, plus lard en Asie, au Pliocène en Afrique el s'est continué dans nos régions jusqu'au milieu du Quaternaire. Le Machærodus, qui avail la laille d'un Lion ou d'un Tigre, avait conservé les énormes canines supérieures crénelées en arrière, dont l'animal se servait comme de poignard, la mandibule pouvant s'abaisser jusqu'à devenir presque verticale el libérant la canine, qui pouvait frapper d'estoc les grands Ongulés dont l'animal faisait sa proie, et dont il semble qu'il ne pouvait se nourrir qu'en buvant leur one 1 HP 2 Cynailurus, Wagl. Pattes longues, ongles non rétracliles; pupille ronde ; robe lachelée: boul de la queue annelé: une légère crinière. C. jubatus Erxl. (Guépard), Asie mérid.; toute Afrique. — felis, L. Pattes antérieures relativement peu allongées, à griffes rétractiles, très recourbées, tranchantes el pointues; pupille allongée, verticale. Environ 50 espèces de toutes les parties du monde. Sg. Uncia: F. leo, L. (Lion) Afr. mérid. et Asie jusqu'à l'Inde. Habitait encore aux temps historiques le S. E. de l'Europe (Lion de Némé). Nombreuses variélés. Le Lion afri- cain n'est pas spécialement différent du #. spelæus Gold. du Pléistocène d'Europe: #. ligris L. (Tigre), Asie et Malaisie; F#. concolor L. (Congouar), Amérique Centr.; F. puma, Chili, Patagonie. — Sg. Leopardus. F. onca L. (Jaguar), Am. centr. el mér.; F. uneia Schreb. (Once), Asie centr.; #. pardus L. (Panthère ou Léopard), Afr. Asie S. — Sg. Zibethailurus. F. viver- rina (Chat-pêcheur). Inde; F, serval. Afr.; F. pardalis (Ocelot). Am. sept.; F. ornata, peul- être Souche des Chats domestiques de l'Inde. — Sg. Felis : F. eatus L. (Chat sauvage), Eur. et sang. EF. D 3562 MAMMIFÈRES Asie Occidentale: R R. en France. N'est pas la souche des Chats domestiques, qui dérive du F. ocreala Gm. (= maniculala Crlzschm.), où Chat géant de l'Afrique orient. Apprivoisé d'abord en Egypte, comme animal sacré, ne s'est répandu qu'au 1° siècle. Il élait encore rare en France au vu siècle. — Zynchus, Gray. Corps trapu: patles hautes: queue n'excédant pas le quart de la longueur du corps : oreilles surmontées par des pinceaux de poils raides: 1° pré- molaire de la mâchoire supérieure absente chez les adultes; carnassière inférieure trilobée. 10 espèces. L. lynx L. (Loup-cervier), Eur.: L. caracal Güld., Arabie et Asie. Fam. HY ÆNIDÆ. — Têle large: mâchoires courtes: crâne présentant d'énormes erètes pour linserlion des muscles: palles à quatre doigls armés d'ongles robustes. F D SR AAl PRO le rieure énorme, lrilobée, coupante, avec un lalon interne, antérieur: carnassière infé- rieure bilobée: molaire lrès pelile. — 34. Canines el prémolaires larges, fortes el coniques: carnassitre supé- Se rallachent aussi aux Viverridés par l'lclitherium de la faune de Pikermi (Miocène}. Les plus archaïques représentants caractérisés (Hyæniclis, Lycyæna) datent du Miocène supérieur. Le g. Hyæna à élé leur contemporain el a vécu dans une grande partie de l'Europe jusqu'au 5 y $ Jusq Pleistocène. Hyæna, Zimmermann. Caractères de la famille. 47. sfrialta Zimm., Afr. sept. el Sud de l'Asie; H. brunnea Thunb., S. de l'Afrique: AH, crocula Erxl. (Hvène tachelée), Sud du Sahara, à : | peine différente de FH. spelæa Goldf. du Pleistocène européen. — f'roleles, IS. Geoff. Ie 4e NN NE EU DR SA ne molaires réduites à une pointe plus ou .). St-Hilaire. Denlure réduile à 30 ou 32 dents + 9). moins cachée P, cristatus Sparrm., S. el côte Ouest de l'Afrique. Fan. URSIDÆ. — Corps lourd el robuste: {êle arrondie, à museau allongé el lronqué:; oreilles rondes el courles: cou court Queue courte, cachée dans la fourrure: pieds pen- tadactyles, plantigrades, armés de griffes fortes, recourbées, non rélractiles: 36-40 dents : prémolaires très réduiles: carnassière devenue complètement luberculeuse, les cuspides antérieures coniques, le lalon dépassant de beaucoup la surface de la parlie antérieure de la dent: molaires lrès développées, qui, devenant quadriluberculaires, croissent en dimension de la première à la dernière: les lubercules principaux se couvrent de tubercules accessoires. Régime omnivore, quelquefois à peu près exclusivement végéta- rien. Grimpeurs, surtout les représentants des pelites espèces. Les vérilables Ours débulent au Pliocène: mais le Miocène moyen et supérieur d'Europe renferme un Carnassier de la grosseur d'un loup, Ursavus Schloss, que lon s'accorde à considérer comme un de leurs précurseurs, avec le genre intermédiaire Arcl/odus Leïidy; il semble vraisemblable qu'on puisse reculer encore celle origine jusqu'aux Cynodontinæ de l'Oligocène et peul-être aux Cynodiclis de l'Éocène supérieur, ce qui les apparenterait aux Canidés. 3 A9 - = D ALPINE D ; . ; : Ursus, L. F. D. ST EN La dernière prémolaire supérieure, seule bien développée. D. . . Face plantaire, en arrière de la sole, couverte de poils: à l'arrière du pied antérieur, une callo- sité mélacarpienne, très pelilte. U, arctos L. (Ours brun), Montagnes de l'Europe et de l'Asie septentrionale. Longueur 2 m.-2 m. 20 dont S centimètres pour la queue. Nombreuses variétés de couleurs el de formes de crâne: U. horribilis Ord. (= ferox Is. Geof), le Grizzly du N. O. de l'Amérique; E. (Euarclos) americanus Pall. (Baribal), N. E. de l'Amér. du Nord, espèce plus pelite de { m. 50 de long: U. (Helarctos) malayanus Ralfles, le pelit Ours des Cocoliers, excellent grimpeur. Iles de la Sonde. On ne peut pas séparer génériquement l'U. (Tha- lassarelos\ maritimus Desm., répandu dans toutes les régions arcliques. — Tremarctos, Gervais. Voisin de l'Helarctos malais, ayant comme lui des griffes recourbées puissantes, el de régime frugivore: des touffes de longs poils sur la nuque et sur les épaules. 2 espèces. T. /ru- gilequs, Pérou. Frugivore. — Melursus, Meyer. Incisives supérieures médianes absentes; pré- molaires peliles el séparées les unes des autres: lèvres très longues, protracliles, capables de humer les objets. M. ursinus (Ours jongleur, Ours aux longues lèvres), Inde, Ceylan. — Ailuropus, À. M.-E. — F.D. = ==36; couronne des prémolaires supérieures très large et complexe. À. melanoleucus. Thibet oriental, 3.400 mètres, d'altitude. Fam. PROCYONIDÆ.-— Plus pelits que les Ours: plantigrades:; queue touffue, longue, généralement annelée: à chaque maxillaire, seulement deux molaires tuberculeuses. Ailurus, F. Cuv.F. D: SAS SE? allongé, d'un rouge brillant en dessus ; Lèle blanche; ventre nu. À. fulgens F. Cuv. (Panda). — 38: molaires larges, mullicuspides. Corps extrêmement PINNIPEDIA 3903 Himalaya. — Procyon, Slorr. Tête large, museau petit et pointu ; oreilles arrondies el laté- C2 05) . HACNO . , , of J. rales ; plante des pieds nue; digitigrades: ongles comprimés latéralement. 36 dents : mol. 3," J. 2 espèces. P. lotor L. (Raton laveur), Am. sepl.; P. canerivorus G. Cuv. (Crabier), Am. mér. — Bassaris, Licht. Plus sveltes, à museau plus pointu, à pointes dentaires plus aiguës que chez h 9 AR : : les Ralons. 40 dents : mol. 2: B. astula, Licht., Am. sepl. — Bassaricyon, Allen. Dents molaires à pointes mousses ; régime frugivore. 2 espèces. B. Gabbi AIL., Am. centr. — Cerco- leptes, Illig (= Potos, Geof. el Cuv.). Tête courle el grosse; museau très court; oreilles : < : Ru ASE LAINE Ê Ve SE peliles el arrondies; langue très longue. F. D. &——— — 36; doigts réunis dans la moitié Se de leur longueur, ongles forts; queue longue et préhensile, Arboricoles, presque exclusivement végélariens C. caudivoloulus Pall. (Kinkajou), Guyane. — Wagnevia, Jentink. W. annulala, Mexique. — Nasua, Slorr. Dentilion des Ralons: museau mobile, allongé en groin: queue presque aussi longue que le corps. 5 espèces. N. nasica (Coali)}, Mexique. VIT. ORDRE PINNIPEDIA Carnassiers adaptés à la locomglion aquatique; piscivores. Têle globuleuse et large, à museau court; narines susceptibles de se fermer; un cou court, mais bien accusé; corps fusiforme, terminé par une courle queue; membres courts, à cinq doigts pourvus d'ongles, réunis jusqu'à la dernière phalange par une pal- mure, qui, aux paltes postérieures, peut dépasser les doigts et qui est renforcée intérieurement par des tractus tendineux. Moins de 6 incisives à la mâchoire inférieure; pas de carnassière distincte; prémolaires et molaires peu différentes les unes des autres. Les restes les plus anciens des Pinnipèdes (AcLoDESMES) datent du Miocène supérieur, sans qu'on ail pu avoir de précisions sur des ancêtres plus lointains. Les Olaries el les Phoques sont déjà séparés au Miocène, el la question a pu se poser si ces deux lypes n'auraient pas des origines différentes, les Phoques dérivant des Loutres, les Olaries des Proareloïdés, mais cette conception diphylétique est loin d'être admise par tous les auteurs. Fam. OTARIIDÆ. — Les moins éloignés des formes terreslres. Oreilles externes visibles: palles antérieures et postérieures Lerminées par cinq doigts pourvus d'ongles : pieds postérieurs susceptibles d'être dirigés en avant pour aider à la propulsion du corps; sole plantaire nue; palmure dépassant de beaucoup les doigts et se divisant ensuite en lanières; 1% el 5° doigts postérieurs dépassant les autres: F. D. : le plus souvent EURE Dir er 2e loppée, tombant quelques mois avant la naissance Apparliennent surtout à l'Hémisphère méridional. Manquent dans l'Atlantique Nord. mais la 2° mol. parfois absente. Dentilion de lait bien déve- Eumelopias, Gill. Pas de crinière; museau étroit el pointu: oreilles relativement longues. 1 espèce. E. Stelleri Less., littoral du Pacifique sept. atteint 4 mètres de long. — Zalophus, petit: crâne long el élroil: front fortement bombé: nez présentant un enfoncement. 2 espèces. Z. culifornicus Less., côtes de Californie et iles voisines. Le plus souvent représenté dans les jardins zoologiques. — Olaria, Péron. Poils du eou formant crinière. 1 espèce. O0, jubalta Schreb. Museau très long, à moustaches bien développées: 7 paires de molaires supérieures. 1 espèce. Am. mérid. P. Hookeri Gr., iles Auckland. — Arclocephalus, F. Guvier. Museau lrès court; cou court; pattes bien développées, capables de soulever le corps: pelage soyeux ; 6 paires de molaires supérieures. 7 espèces. 4. (Callorhinus) ursinus L., Océan Pacif. sepl., Australie, Am. mér., Chili; À, antarcticus Thunb., Afr., Austr. Fam. PHOCIDÆ. — Pas d'oreille externe; cou à peine dislinel; cinq doigts munis d'ongles à tous les pieds: 4° el 5° doigts postérieurs plus longs que les autres el non recouverls jusqu à leur extrémité par la palmure. < & . 7: rite n £ ’ Us ue D . DJ Halichærus, Nilsson. Région frontale renflée; museau élargi; incisives 5: molaires £, assez grosses, à couronne pointue, à racine unique, sauf les deux dernières paires supérieures el la dernière inférieure; 34 dents: doigts postérieurs à peu près de même longueur. T espèce. H. gryphus F., Al. sepl.: quelquefois côtes de la Manche. — Phoca, Linné. Tête grosse, 2564 MAMMIFÈRES ronde, à nez large; membres courls: 3% dents, peliles el pointues; molaires à deux racines, sauf les premières supérieures el inférieures, couronne décomposée en 3 ou 4 lobes pointus, alignés et dont le médian est le plus gros: pas d'espaces interdenlaires. 7 espèces. P. vilulina L., Al. et Pac. Nord (Chien de mer): par colonies dans la baie de la Seine; P. (Pagophilus) groenlandica F. Régions cireumpolaires: P (Pusa) fœtida F. 1* doigt des paltes antérieures plus long que les autres: P. (Erignathus) barbalus K., Oc. arel.: P. Histriophoca) fasciata Zimm., O. du Pacif. sepl. Une variété sibiriea Gm. habite le lac Baïkal: une autre, caspien Gm., la mer Caspienne. — Monachus, Flem. Tête el cräne médiocrement allongés; ongles rudi- 9 , mentaires ou nuls. F. D. : Re 1° e{ 5° doigls lrès allongés. 2 espèces. M. albiventer odd., Médit.. Madère, Canaries: M. tropicalis Gray., Antilles: M. Schauninolondi Mateh., du Pacifique tropical (I. Laylan). — Ogmorhinus, Pelers. Robe bigarrée: ongles très pelits. O. leptonyx Blainv. (Léopard de mer). Mers australes. — Lobodon, Gray Molaires à 5 den- licules, dont les 3 derniers élagés les uns sur les autres: palles antérieures sans ongles. L. carcinophaga Hombr. el Jacq., Oc. anlarelique. — Leplonychotes, Gill. Pattes antérieures sans ongles: molaires lricuspides. L. Weddeli Less. Oc. antarctique. — Ommatophoca, Gray. O. Riossi Gr., Oc. antarelique. — Cyslophora, Nillson. Une ampoule dilatable au-dessus du Eu nez chez le mâle. FE. D. : À La — 70; molaires pelites el simples: membrane inlerdigi- tale s'étendant au delà des ongles: les 3 doigts internes postérieurs sans ongles. C. cristata Erxleb. (Phoque à capuchon. Mers boréales. — Macrorhinus, F. Cuv. Nez prolongé en une : : - RTE) ; trompe mobile; molaires loules unicuspides. F. D. : 2 TE M. leoninus -L. (Phoque à lrompe), alleint 4 m.50 de long. Iles Kerguelen. Une aulre espèce (M. anguslirostris Gill), de Californie, n'a pas élé revue depuis 1881. Fam. TRICHECHIDÆ |(Morses,. — Cou plus long que celui des Phoques: palles postérieures assez mobiles, comme chez les Olaries; cinq doigts à ongles courts el oblus, à planie nue; les deux doigts antérieurs externes plus longs que les autres: les postérieurs dépassés par la palmure: lèvre supérieure avec une forle moustache don 9 1 DURE) . » * “). DA les brins peuvent dépasser la grosseur d'une plume de Corbeau. K. D. : 313 0 © 0. + vo). ee - DIEM A) D eee PAT ; ; réduisant rapidement à DA ELU IS. Canines supérieures énormes, développées en défenses, mais servant surloul à fouiller la terre, où les Morses trouvent les Mollusques, qui, avec les Poissons el les Crustacés, forment leur principale nourriture. Trichechus, L. Genre unique. T. rosmarus L., T. obesus Illig., Spitzherg, Nile Zemble, baie d'Hudson, Amérique N. O. el Sibérie orientale. VII. ORDRE TUBULIDENTATA Mammifères à peau épaisse, couverte de poils raides, épars, plus courts sur le dos que sur le ventre Tête lonque, terminée par un long museau tronqué en forme de groin. Oreilles lonques et pointues; queue de longueur moyenne. Planti- grades : 4 doigts aux membres antérieurs, 5 aux postérieurs; tous les ongles forts, fouisseurs, pointus, peu courbés, à bords tranchants. Langue très longue. Dents cylindriques, sans racine ni émail, formées chacune d’un ensemble de pelits tubes coalescents, souclés les uns aux autres par du cément et renfermant chacun une papille de la pulpe dentaire. La substance des tubes est de l'ivoire parcouru par de nombreux canalicules rayonnants à partir de la cavité pulpaire (vaso-dentine). Diphyodontes : une dentilion «de lait de formule ii dont seules percent la gen- cive les à dernières dents, la 3° et la 5° étant seules fonctionnelles, les autres très réduites. Dentilion définilive comprenant seulement les 4 (peut-être Les 5) dernières prémolaires et au moins # molaires supérieures el 5 inférieures; mais 4 ou à de ces dents seulement persistantes à chaque demi-mächoire. Vertèbres dorsales et lombaires articulées suivant le type normal (Normarthra). Descente des testicules facultative; normalement, testicules inguinaux. Utérus double ; placenta zonaire. . ‘+ CETACEA 3900 Un humérus isolé de Palæorycteropus Quercyi Filhol, de l'Oligocène du Querey. Des restes du genre-acluel OrYeyreroPus ont élé indiqués du Miocène supérieur de Grèce el de Perse (A. Gaubprvi, Fors. Mas.) En l'absence de loute donnée paléontologique, il est difficile d'assi- gner à ce groupe une place certaine dans la classification. L'hypothèse la plus logique semble être de le rapprocher des formes primilives des Ongulés (Condylarihes), au voisinage des- quelles, parmi les formes acluelles, se placent les Hyracoïdes. Fam. UNIQUE ORYCTEROPIDÆ. — Un seul genre. Oryleropus, Ë. Geolffr. Si-Hilaire, avec 3 espèces africaines. O0. capensis, Gm. (= afer. Pall.), Afr. moyenne el Afr. mér.: O. ælhiopicus Sund., Afrique N.-0.: 0. senegalensis Less., Afr. occid. IX. ORDRE CEIPACIEA Corps pisciforme; tôle plus ou moins allongée el ordinairement pointue, sans cou : membres antérieurs transformés en palettes nataloires, sans doigts exlérieure- ment visibles, mais à phalanges osseuses persistant intérieurement ; de 6 à 1% pha- langes pour chaque doigt; pas de membres postérieurs apparents; dents pointues, toutes semblables entre elles, ou absentes et remplacées par des fanons cornés ;: pas de pavillons audilifs.; narines représentées par un évent simple ou double placé à la surface supérieure de la tête: 2 mamelles inguinales; queue large, aplalie horizontalement. On trouve des Célacés dès lÉocène; ils sont déjà profondément différenciés dans le sens aqualique; mais, ces formes anciennes possèdent une denlilion complète, de formule ie el consliluent un groupe bien isolé des formes actuelles, les ARCHÆOCETI. là forme la plus ancienne connue est le Pappocetus de l'Éocène inférieur de l'Afrique occidentale. Un peu plus récént est le Profocelus alavus Fraas, des couches inférieures de l'Éoc'ne moyen d'Egypte, qui se continue direelement avec le genre Zeuglodon Owen, connu depuis longtemps el représenté par de nombreuses formes de l'Éocène supérieur d'Égyple, d'Europe el d'Amé- rique ; le groupe se retrouve encore à FOligocène el jusqu'au Miocène moyen. Les membres, autant qu'on en peal juger par les restes qui ont été conservés, sont déjà des membres de Célacés, el l'allongement de la Lèle est lui-même lout à fail caractéristique ; mais l'évent est placé beaucoup plus en avant que dans les formes acluelles, les prémolaires, ainsi que les canines, ont deux racines, les molaires lrois. Ces dents ont la forme d'une pointe triangulaire à côtes reclilignes chez les Prolocelus, dentlés en scie chez les Zeuglodon. Les vertèbres cervi- cales élaient libres, assez allongées el permeitaient à la (êle une certaine mobilité. D'où viennent ces Archéoceles? Leur dérivalion à partir des Pinnipèdes, suggérée jadis, ne parail pas sou- ltenable: les Archæocèles peuvent s'être différenciés avant ces derniers, el il est vraisemblable qu'il serait nécessaire de remonter, pour chercher leurs précurseurs, jusqu'aux Carnivores les plus primitifs, ayant quelques analogies avec des Prolongulès. Le g. Palriocetus Abel, dont la dentlilioz est simplifiée, non pas dans sa formule, qui reste complèle, mais dans la forme des denis qui tend à Fhomodontie, fait le passage aux Céro- DONTES, qui débulent par le g. Squalodon (Miocène moyen) dont le rostre, dans cerlaines espèces, portail près de 200 dents, loules égales. C'est au Miocène aussi qu'apparaissent les Mysticèles, mais pour n'alleindre leur épanouissement qu'au Pliocène. Malgré les très nombreux restes qu'on en connail el qui ont fait élablir jusqu'à 55 genres différents, il est difficile de se prononcer sur l’origine el-sur l'évolution de ce groupe, qui remonte vraisemblablement fort loin dans le passé el a sans doule évolué parallèlement aux Odontocèles, sans dériver de CEUX=CI: 1. SOUS-ORDRE CETODONTA Des dents, pouvant êlre très nombreuses, ou réduites à une seule paire aux machoires. Fam. PLATANISTIDÆ. — Corps allongé, terminé en avant par un rostre élroil, mais solide; cou neltement dessiné: une nageoire impaire dorsale adipeuse; dents nom- breuses. Vertèbres cervicales libres: 1° côtes S'arliculant à la fois aux vertèbres el à 39066 MAMVIFÈRES leurs apophyses articulaires, les 6 à 8 dernières à ces apophyses seulement. Vivent à l'em- bouchure des fleuves. — Remontent au Miocène où un grand nombre de genres, à long rosire élroil (Argyrocelus. Lyddeker, Ischiorhynchus, Acrodelphis, ele.) ont été décrils, provenant des dépôls marins de l'Europe el des deux Amériques. Trib. PLATANISTINÆ. — Évent longitudinal. l'lalanista, G. Cuvier. Genre unique. Rosire très allongé, portant lrente paires de dents en haul et en bas: yeux lrès pelilts, sans cristallin. P. gangelica Lebeck.; embouchure du Gange. Trib. INuNæÆ. — Évent en forme de croissant. Inia, d'Orbigny. Museau long et velu; yeux bien développés. 1. geoffroyensis Blainv., Orénoque, Amazone. Slenodelphys, Gervais. Pelite laille (£ m. 50), museau non velu (?); a fait le passage des Dauphins d'eau douce aux Dauphins marins. S. Blainvillei Gerv., embou- chure du Rio de la Plata. Fam. DELPHINIDÆ. — Nageoires peclorales falciformes:; tête allongée; mâchoires porlant des dents nombreuses; évent unique, en forme de croissant, à pointes dirigées en avant; une nageoire dorsale. 20-27 20-27 Sleno;nGra y. ME: D: : denis à couronne sillonnée ; symphyse irès allongée. S. ros- lratus Desm., côtes de France, Oc. Indien. — Sofalia, Gray. Environ 30 paires de dents assez fortes. Couleur blanche. 10 espèces, des fleuves de F'Amér. tropicale, de la Chine et de l'Afrique occidentale. S. guyanensis \. Ben., Cayenne: S: Tucuxi Gr. Amér. mérid., 22-26 22-26: grandes nageoires falciformes. T. parvimanus Reich., Adrialique: T. {ursio F. (Soufileur), Amazone. Herbivore. — Tursiops, Gerv. Bec court: rostre relalivement court. F. D. AU. sept., Afr. orient., Oc. Indien (Seychelles). — Delphinus L. Museau étroit el allongé, EU ; ; x : : 4i-09 $ 6 = É LR séparé du cràne par une dépression. K. D. : KG 4 espèces. D. delphis L. (Dauphin), Côtes 1-09 de Fr: Tous les Océans. C'est le Dauphin des lillératures classiques. — Prodelphinus, Gerv. Symphyse courle el non soudée: pas de double sillon palalin. 3 espèces. P. euphrosius Gr. Atlantique Nord, Manche (Dieppe), Médilerranée (Port-Vendres), Afr. mér., Pacifique (Nlle- NC: Dauphins el celui des Globicéphales el des Orques, F. D. 3-5 Noirs, avec, en dessous, une lache blanche trifurquée en arrière. 10 espèces. L. aculus Gr., AU. sept. — Feresa, Gray. FF. intermedia, O. du Pacifique mérid. — Cephalorhynchus, Gray. Rostre médiocrement allongé ; dents fines, aiguës, au nombre de 25 à 3{ paires à chaque mâchoire: crâne plus élroit que celui des Lagenorhynchus. 3 espèces. C. Heavisidei Gr., Le Cap. — Neomeris, Gray. Dents en forme de disque pédoneulé, IS à 20 dents à chaque demi-mäàchoire; pas de nageoire dorsale. N. phocænoides Cuv.. Océan indien. — Phocænn, Cuv. Museau court, arrondi; front en pente douce: nageoire dorsale peu élevée; 25 paires de dents, comprimées el dilatées en palelle à chaque machoire. 3 espèces. P, communis Cuv (Marsouin), All. N. el O. (côtes de Fr.), Pacifique N. Mer du Nord, mer Noire, mer d'Azov, détr. de Davies. — Orcælla, Gray. Different des Marsouins par leurs dents plus peliles, au nombre de 12-14 paires à chaque mâchoire, O. brevirostris. Vil dans les embouchures des fleuves de l'Inde et de la Cochin- 1 2-49 2-42" ) chine. — Grampus, Gray. E. D: :5 Mächoire inférieure en relrail sur la supérieure; des dents seulement dans le voisinage de la symphyse des maxillaires inférieurs, dents supé- rieures caduques, absentes chez Fadulle: dorsale haule; pectorales de grandeur moyenne. G. griseus Cuv., la plupart des mers {côtes de Fr.), — Globicephala, Lesson. Têle globu- leuse, sans rostre: dorsale allongée, basse el épaisse; peclorales longues et étroites; 13 pha- Ë A | 8-12 À à Qu : : ; langes au 2° doigt, 9 au 3°. À. D. : 9-12 G espèces. G. melas Traill., mers d'Europe, d'Amé- rique et Pacifique mérid., côtes de Fr, — Pseudorca, Reinh. 8 à 9 paires de fortes dents à n . . . » » G , A Pa D chaque mâchoire; nombre de phalanges des cinq doigts : 1, 6, 6, 3 el 4; crâne plus court que celui des Orques. P. crassidens, Ow., loutes les mers. — Orca, Gray. Museau oblus;: 12 : ‘ OR se : F. D. : 45 dents coniques, courtes, fortes, à pointe dirigée en arrière, pourvues de fortes -) racines; dorsale très longue, s'amincissant à partir de la base el se lerminant en une pointe dirigée en arrière; pectorales larges el longues; queue terminée en accolade: corps des deux premieres vertèbres cervicales soudées; atteint jusqu'à 10 mètres. Excellents nageurs. ? espèces. O. gladialor Bonnal (Epaulard,. Toutes les mers, En bandes, attaquent même de grands Célacés. CETACEA 3567 Fam. DELPHINAPTERIDÆ. — Pas de nageoire dorsale; museau court; vertèbres cervicales séparées. F, D. : De dents dirigées obliquement en avant, les supérieures disparaissant avec l’âge. Delphinapterus, Lacép. D'un blane de lait quand il est adulte. D. leucas Pall. (Belouga). Mers seplentrionales, côtes de Fr, — Monodon, L. Nageoire dorsale représentée par un simple repli de la peau; tèle bombée en avant, portant une pelile bouche; mâchoires armées de dents très peliles qui tombent de bonne heure, les deux canines supérieures persistant seules, la gauche se développant beaucoup plus que la droite el pouvant alleindre chez le mâle 2 m. 50 de long, recliligne, M. monoceros L. (Narval), mers boréales: arrive parfois dans la mer du Nord. Fam. PHYSETERIDÆ. — ‘lêle énorme, formant presque le liers du corps; crâne fortement dyssymétrique, tronqué brusquement en avant, présentant un évent légère- ment excentrique à gauche, représenté par une fente courbée en S: veux pelils, silués un peu au-dessus des trous audilifs; mâchoire inférieure plus courte el plus étroile que la supérieure, qui esl lolalement ou presque dépourvue de dents; dents inférieures grandes, sans émail, loules semblables, implantées dans une rainure de la mâchoire, incomplèlement divisée en alvéoles el maintenues par une gencive épaisse et fibreuse ; nageoire dorsale pelite. Trib., PayseTeriNe. — Pas de dents à la mâchoire inférieure. Physeter, L. (Cachalot). Le mâle alleint 18 mètres de long, el jadis jusqu'à 30 mètres, la femelle 15 mètres. Recherché pour ses dents et pour F « ambre gris » qui se forme dans l'intestin. Ph. macrocephalus L. Toutes les mers. — Kogia, Gray. Semblable au Cachalot, mais ne dépasse pas 3 mètres: { ou 2 dents supérieures. K. breviceps Blainv. Océan Indien el Pacif. mér. Trib. Zapnunx, — Évent médian, en forme de croissant, à concavilé lournée en avant; dents demeurant enfouies sous les gencives, sauf 2-% paires à la mächoire inférieure. Iyperoodon, Laup. Deux dents sur le devant de la mandibule. 2 espèces. JL. rostralus Müll., Océan ALL. sepl., Médit. (côtes de France). Long. 9 mètres. Recherché pour le « sperma celi », qui s'accumule dans des cavilés sous-culanées el forme une bosse en avant du nez. — Ziphius, G. Cuv. Dents plantées de même, bien développées; les 3 premières vertèbres cervicales soudées. Z. cavirostris Cuv. Sans doute toutes les mers. — Berardius, Duvernoy. Deux paires de fortes dents à l'extrémité du maxillaire inférieur, B. Arnouxi Duv., Nlle- Zélande. Mesoplodon, Gerv. Une ou deux paires de dents lrès volumineuses, placées très en arriere, accompagnées parfois de peliles dents caduques vers le milieu de la mandibule, M. bidens Sowerby., All. sept. et Médit. (côtes de Fr.\, 2. SOUS-ORDRE MYSTICETI (— MysrTACoOcETi) Dents résorbees durant la vie fœtale, absentes à la naissance et, durant toute la vie, remplucées par deux rangées de fanons cornés élastiques; deux évents symétriques; 1'° paire de côtes S'unissant seule à la plaque sternale. Fam. BAL ÆNOPTERIDÆ. — Rosire mou, Lèle pelile: vertèbres cervicales séparées : de nombreux plis ventraux:; nageoire dorsale basse, arquée en arrière; nageoires pec- orales élroites, peliles, pointues, n'ayant que 4 doigls; fanons courts el grossiers, Balænoplera, Lacép. Nageoires pectorales ne dépassant pas en longueur 1/7 de la largeur du corps. 15 espèces de toutes les mers. B. roslrala Müll. Jusqu'à 9 mètres de long, AU. N., jusqu'au détroit de Gibrallar. (Côtes de KFr.), Mer Blanche: B. musculus L. 25-27 mélres de long, le plus grand des Célacés. — Megaptera, Gray. Nageoires -peclorales égalant 1/4 de la longueur du corps; 15 mètres de long. 5 espèces. M, boops, L., AU. (Côles de Fr.) Fam. RHACHIANECTIDÆ. — Pas de nageoire dorsale, ni de plis venlraux ou deux seulement. — Rhachianectes, Uope. Genre unique. R. glaucus Cope, Pacif. Fam. BÆLÆNIDÆ. — Roslre pelit el fortement arqué: Lêle énorme: pas de sillons ventraux: peclorales courtes et larges, à cinq doigts, représentés par leurs phalanges; nageoire caudale large el échancrée: fanons de grande longueur el de couleur noire. Balæna, L.:Pas:de nageoire dorsale. 4 espèces. B, biscayensis Eschrichl, 12 mètres de long, 250 fanons, alleignant 2 mètres. Atl. Méditerr. (Côtes de France): D. myslicelus L. PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 224 3568 MAMMIFÈRES ‘Baleine franche. Les fanons, au nombre d'environ 400, alleignent 2 m. 50 de long, Oc. arc- tique, B. australis Desmoul.; AIT Sud. Neobalæna, Gray. Une petite nageoire dorsale en forme de croissant: fanons blancs, fins et longs. N. marginala Gr., Pacifique Sud (Nlle- Zélande). X. ORDRE RODENTIA (RONGEURS) Taille petite ou moyenne. Régime à peu près exclusivement végétal. A chaque demi-mächoire, une seule incisive (parfois accompagnée d'une autre plus petite), très allongée, fortement recourbée, à croissance continue, n'ayant d'émail que sur leur face antérieure, à table d'usure en biseau très accentué; pas de canines ; un large diastème entre les incisives et Les molaires : celles-ci en nombre et de forme variables. Pieds plantigrades ou semi-plantigrades. Une bulle osseuse. Ulérus simple; placenta discoïide. D'abord rattachés à l'ordre Éocène des Tillodontes, qui ont aussi une incisive très déve- loppée el, dans quelques cas, n'ont d'émail qu'en avant, les Rongeurs forment acluellement un groupe isolé el dont l’origine est assez incertaine, depuis que Geoffroy a montré que les ressemblances des Tillodontes et des Rongeurs ne consliluaient que des caractères de con- vergence, el que les Tillodontes se rangent plutôt à la suite des Inseclivores. Au surplus, dès l'Eocène, {Wasalch, Eocène int. d'Amérique), le g. Paramys Leidy est un Rongeur tout à fail caractérisé, qui, avec d’autres genres se rallache aux g. actuels, et se poursuit dans l'Oligocène. Prosciurus, Malth., Sciuravus Marsh, {schyromys Leidy forment la famille des IscHyYROMYIDÆ, qui à eu peul-êlre un représentant dans FEocène français avec Plesiarctomys Bravard. L'origine des Rongeurs devrait donc êlre recherchée encore plus loin que l'Eocène, où se trouvent des formes déjà hautement spécialisées, el peut-être jusque dans le Mésozoïque, el il parait vraisemblable que ces ancêtres, actuellement inconnus, devaient s'apparenter aux Inseclivores, comme les Tillodontes, mais d'autre facon que ces derniers. Les Duplicidentés et les Simplicidentés ont été considérés par eertains auteurs comme devant êlre séparés:el comme n'ayant en commun que des caractères de convergence ; mais la compa- raison de tous les caractères, notamment la placentalion, suggère que ces deux groupes forment un ensemble homogène, bien qu'ils se soient séparés de bonne heure. Les Duplicidentés ont des caractères plus primilifs, el pourraient être regardés comme ayant précédé les Simplicidentés, mais on n'en connail aucun représentant avant l'Oligocène d'Amérique (Palæolagus Leidy) et les Ischyroméridés sont déjà spécialisés à l'Éocène inférieur. La queslion reste done douteuse. 1. SOUS-ORDRE DUPLICIDENTATA 2. 0. 3 (3-2 : s MONESe 2e NA CIEe FD. D Se Le jeune possède encore 3 incisives supérieures, mais l'incisive externe disparaît, et la 2° persiste, cachée derrière chacune des grandes molaires; toujours sans racines, à rubans d'émail profonds ; cavité cotyloïde de l'articulation temporo-maxillaire ovale; diastème plus grand à la mâchoire supérieure qu'à l'inférieure. Replis palatins nombreux ; cecum à repli spiral. Fam. OCHOTONIDÆ. — Oreilles courtes el arrondies: pas de queue: elavicule com- : + , : : : : 2 AUOT Er plète; incisives supérieures marquées d'un sillon profond: F, D. : 1-0 2 3 — #6: Ochotona, Link (Lagomys, Cuv.). Genre unique. 16 espèces. Eur. orientale, Amér., monta- ynes d'Asie, 0. pusillus Pall., Russie S. ; 0. alpinus Pall., Sibérie. ; 0. princeps Reich., Amér. sepl. Fam. LEPORIDÆ. — Oreilles longues, en cornet; yeux grands; lèvre supérieure fendue, portant de longs poils formant moustache ; membres postérieurs plus longs que les anté- é : : : : LUN rieurs, à quatre doigts seulement. Clavicules rudimentaires. F. D. 1 0 2 3 —*8. Lepus, Linné. Genre unique. Cosmopolite. 70 espèces. L. europœus Pall. (Lièvre commun), Europe: L. timidus L. (— L. variabilis Pall.). (Lièvre changeant) à pelage blanc en hiver, brun en été; L. Varronis Müll., Alpes, Pyrénées, Nord de l'Europe et de l'Asie; L. (Hydrolagus) RODENTIA 3969 aqualicus Bachm. États-Unis; L. (Sylvilagus) syloalicus Bachm., Am. sepl.; L. (Microlagus) cinerascens Allen., Californie: L. (Macrotolagqus) callotis Wagl.. Etats-Unis du Sud: L. (Tapelis) brasiliensis Briss., Am. mér.: L. (Oryctolagus) cuniculus L. (Lapin). Eur. mérid. et Asie sept., devenu cosmopolite. L. (0.) Huxleyi Darw. Lapin de l'ile Porlo-Santo. 2. SOUS-ORDRE SIMPLICIDENTATA Groupe À. : SCIUROMORPHÆ Estomac simple. Processus angulaire de la mandibule partant du bord externe de la longue alvéole de l'incisive, et dirigé vers le bas, en prolongement du corps de la mandibule. Canal infra-orbilaire étroit (sauf chez les ANOMALURID&) et ne livrant pas passage au masséler; arcade zygomalique faible el étroite, formée partout par le jugal et peu renforcée par l'apophyse zygomatique du maxillaire, qui est dirigée vers Le bas: tibia et péroné séparés ou soudés. F, D. F Gst250) (3 à) . U. (1-0) (3. 2) — 22-12; molaires avec ou sans racines, à couronne très variable; cavité glé- noïde étroite, longitudinale. Replis palatins espacés. Civcum sans repli spiral. Apparaissent brusquement (Paramys) dans l'Éocène inférieur d'Europe el de l'Amérique du Nord. Fau. SCIURIDÆ. — Corps élancé: yeux gros; pavillons audilifs moyennement déve- loppés: membres antérieurs létradactyles, avec parfois un rudiment de pouce; membres k Ÿ postérieurs plus grands que les antérieurs, pentadactyles ; queue velue. bien développée; ALIAS ae : : à F. D. :p. mol. + mol.: 13: Lèvre supérieure fendue; un sillon séparant les deux narines. Une elavicule. TRiB. SGIURINÆ Sciurus, L. Oreilles assez longues: queue aussi longue que le corps, garnie de longs poils formant un panache divisé en deux moiliés symétriques, dressée parallèlement au corps ; rudiment de pouce protégé par un ongle plat: 4° doigts plus long que les autres. Environ To espèces. S. vulgaris, L. (Écureuil,. Eur. et Nord de l'Asie); son pelage se mêle l'hiver de poils gris, qui l'envahissent complètement dans la variété varius Kerr. (Petit-gris). Dans les mon- tagnes, une autre variété presque noire (var. alpinus, F. Cuv.); S. (Eosciurus) indicus; S. (Heliosciurus) annulatus Desm., Afr.: S. (Helorosciurus) erythræus. Pall., Asie E.; S. (Macroazus) niger, L., Am. N.-0.; $, /Microsciurns) Alfar., Costa-Rica — Retthrosciurus, Gray. Grand Ecureuil à incisives supérieures marquées d'au moins 7 sillons parallèles. R. mac- rotis, Bornéo. TriBu Xerinæ. — Vie lerrestre. Ongles fouisseurs, allongés: le doigt IT le plus long. Xerus, Hemp. el Ehr. Crâne bombé, front plat, face courte; oreilles petites, sans pinceau de poils; queue cylindrique: poils raides: 2? mamelles seulement. 20 espèces afr. : X. rudilus Crelzchm., Afr. tropicale; X. (Protoxerus) Stangeri Waterh., Afr. occid.; X. (Atlantoxerus) getulus Genn.. Algérie: X (Paraxerus) cepapi Fors. Maj., Afr. occid.: X. (Funambulus) palinarum L., Inde: X, (Rhinosciurus) laticaudatus Mall. el Sechl., Malacca, Bornéo. * Tris. TamuxæÆ. — Terrestres:3 doigt le plus long: 4° orteil plus long que le 5°; pelage assez rude, souvent rayé sur le dos: de grandes abajoues. € Tamias, Wiz. Oreilles courtes: F. D. : mol. Be 25 espèces améric. et Asie sepl. T. dor- salis, Am. sepl.: T. asialicus Gm., Sibérie. — Spermophilus, F. Cuv. (— Cilellus Ok.). Cràne allongé; pupilles ovales; les abajoues bien développées: 4 doigts, plus un pouce rudimentaire pourvu d’un ongle en avant: 5 doigts aux paltes de derrière; longueur de la queue égale au quart de la longueur du corps, louffue seulement à son extrémité, où les poils sont disposés symétrique LIOMERE 2 È = : : : ment; F. D. : mol. T3 cilellus L. (Souslik), Eur. mér. et orient.; S. (Amimospermophilus) leucurus Mér.. Ualifornie: S. (Olospermophilus) annulalus Aud. et Bachm., Mexique: S. (Colobotis) erspelra Pall., Alaska; S. ({ctidomys) Franklini Sab., Canada mér; S. (Sper- mophilopsis) leptoductylus Licht., Turkestan. — Cynomys, Raf. Cinq doigls munis d'ongles foris à loutes les pattes; oreilles larges et courtes: de petites abajoues: queue de médiocre longueur; pupilles rondes. 5 espèces néarcliques. C. ludovicianus (Chien des prairies). Am. sepl. = 3570 MAMMIFÈRES TriB. ARcroMyYINæÆ. — Fouisseurs. Griffes puissantes: 3° doigt plus long aux 4 pattes, le 4° au moins autant. Queue et oreilles courtes. F. D. : mol. Se contour presque triangulaire: la 1" prémolaire très volumineuse, Arclomys Schreber (— Marmotla Blumenb.). Corps lourd: lêle grosse el arrondie: oreilles moyennes, rondes; yeux ronds el saillants: un pouce rudimentaire pourvu d'un ongle el 4 doigts aux patles de devant, 5 aux pattes de derrière : queue courte et Louffue ; pas d'abajoues: pupille ronde; incisives très fortes; molaires tuberculeuses. 13 espèces. 4. marmota L. (Marmotle). Europe. — Nannosciurus, Trouessart. Prémolaires pelites; la supérieure souvent absente: molaires avec seulement trois bandelelles transversales. 6 espèces. N, eæxilis, iles de la Sonde. Fan. PTEROMYIIDÆ. — Arboricoles. Une membrane latérale élendue entre les pattes d'un même côté el formant parachule: dentition et autres caractères des SCIURIDÆ, dont on en fail quelquefois une simple tribu. Pteroïuys, G. Cuv. Museau court el oblus: lêle identique à celle des Marmottes; molaires à : 9 £ : 2 couronne (res flexueuse, au nombre de +, la 1° très pelite; membrane soutenue par un éperon k \ partant du carpe, se terminant en pointe au niveau du poignet el embrassant une partie de la queue, qui est longue el en panache. 13 espèces de l'Asie méridionale et orientale? P. pelaurisla, Pall. (Taguan), Inde. — £Zupelaurus, Thomas. Molaires hautes, à couronne sans replis d'émail:; dépasse { mètre de long, (60 centimètres) queue comprise. E. cinercus, Thibel oriental, à 2,000 mètres d'allilude: grimpe sur les rochers. — Sciuropterus, F. Cuv. Pelite taille : 16-213 centimètres de long. Membrane se lerminant au poignel par un lobe arrondi. 23 espèces de l'hémisphère boréal. S. russicus, Tiedm. (— volans auct.) (Potatouche), queue très élargie, présentant une membrane rudimenlaire, Europe septentrionale: S. {/Glaucomys) volucell, Pall. La plus petile espèce (14 4 10 centimètres de long). Amér. sept. el centrale. Fam. CASTORIDÆ. — Corps lourd, vigoureux; dos bombé:; museau court el oblus: oreilles velues, cachées parmi les poils: yeux pelils, munis d'une 3° paupière niclilante; narines el Lrou auditif susceptibles de se fermer quand lanimal plonge: F. D. LMOEMERS : re ; more 20; queue aplalie el écailleuse dans la plus grande partie de sa longueur. Fouisseurs el aquatiques. Autrefois très répandus, sous le nom de Bièvres, qu on retrouve dans l'appellation de beaucoup de ruisseaux; quelques individus subsistent encore sur les bords du cours inférieur du Rhône. Connus par leurs travaux de barrage des cours d'eau à l'aide d'arbres, qu'ils coupent à la base, el par les hulles à ouverture immergée qu'ils construisent dans les élangs artificiels ainsi faits. Castor, L. (Genre unique. 2 espèces. C. fiber Eur. sepl., L., Fr.; C. canadensis Kuhl, Am. du Nord. Fam. APLODONTIIDÆ. — Aspecl général rappelant celui des Caslors, mais queue presque nulle. Canal infra-orbilaire grand. Vivent dans les endroils marécageux, sans Fa: > : = 120% : 26 : avoir les pieds palmés:; K. D. : uen ee: {re molaire supérieure extrêmement pelile: les autres molaires sans racine. Aplodonlia, Richard. Genre unique. 2 espèces. A. rufa (Castor de montagne), Am. sepl. Construil ses habitations au bas des lalus, de manière qu'elles soient parcourues par les eaux. Fam. ANOMALURIDÆ. — Arboricoles: aspect des Écureuils: une membrane aliforme comprenant la racine de la queue el soulenue par une baguelle cartilagineuse partant du coude: cinq ongles forts et comprimés, sauf celui du pouce: queue formant panache, garnie en dessous d'écailles imbriquées. Canal infra-orbilaire grand (mais ne conle- nant pas une parlie du masséter). Anomalurus, Waterhouse. 9 espèces africaines. À. Fraseri, Afr. occid. — Zenkerella, Matsch. Arboricoles, mais pas de membrane alilorme. Z. insignis, Malsch. Afr. occid. Fam. PEDETIDÆ. — Famille de posilion difficile à préciser, car elle présente des caractères de chacun des trois grands groupes de Rongeurs. Elle se ratlache aux ANomA- LURIDE par les {ssiodoromys, fossiles du Miocène de la France centrale, — Tête relative- ment courte: oreilles larges, rétrécies el arrondies au boul; queue longue el louffue: palles antérieures courtes el robustes, à cinq doigts munis d'ongles forts el recourbés: palles postérieures (rès longues, propres au saul, à 4 doigts presque ongulés. 4 molaires sans racine: mélalarsiens séparés. l'edetes, Higer. Genre unique. P, caffer Pall. (Lièvre sauteur), Le Cap. , RODENTIA 3911 Lés lrois dernières familles font le passage des Sciuromorphes aux Myomorphes, el sont réunies souvent dans un groupe spécial, les ANOMALUROMORPHES. Groupe B : MYOMORPHA Processus angulaire de la mandibule comme ci-dessus. Arcade zygomalique faible, en petile partie formée par Le jugal, tandis que l’apophyse zygomatique du maxil- \ ee ; - ; s (HÉD)SNe EAN à laire est très développée F. D. prémol. + molaires : (1-0) 3° libia el péroné soudés par leurs extrémités inférieures; canal infra-orbilaire grand et occupé par une partie du masséler, Estomac compliqué. Fam. MYOXIDÆ. — Museau fin, sans être pointu; lèvre supérieure fendue: oreilles larges, arrondies, presque nues; palles antérieures relativement courtes, avee un pouce presque réduit à son ongle, pattes postérieures plus longues, pentadaclyles: à chaque demi-mächoire, #4 molaires radiculées, à couronne plate, plissée transversalement, la premiére très pelile. Myoxus, Schreber. Queue longue, loulfue, à poils sensiblement disliques. 3 espèces. M. glis L. (Loir). Long. {16 + 13) centimètres. Fr.; M. nitidula Pall., Eur. or. et mérid. — Muscar- dinus, Kaup. Plus petit que les Loirs; queue unicolore, à poils courts, de la longueur du tronc; couronne de la 1" molaire supérieure présentant deux plis transversaux, la 2°, cinq, la 3°, sept, la 4°, six: 1 molaire inférieure à trois plis, les autres à six. M. avellanarius L. (Muscardin). Toute l'Europe. — Eliyomys, Wagner Queue bicolore, à poils courts el couchés dans sa première parlie, ensuile plus longs, touffus et symétriquement disposés; molaires à couronne concave, avec cinq bandes d'émail peu accusées. 11 espèces circumméditerranéennes. E. quer- cinus L. (Lérol), Fr.; E. |Bifa) lerotina Lalaste, Algérie. — Graphiurus, F. Cuv. et É. Geolfr. Aspecl des Loirs: molaires peliles, sans rides transversales. 3 espèces afr. G. capensis F. Cuv. Afr. occid. el mérid. — Platacanthomys, BINth. Fourrure mêlée de gros poils, presque de piquants. Pas de cæcum. P. lasiurus BISth., Cochinchine. — Typhlomys, À. M.-E. : T. cinereus A. M.-E., Chine. Fam. MURIDÆ. — Museau pointu: yeux grands, noirs: oreilles à poils rares: pattes effilées; d'ordinaire, 4 doigts en avant, 9 en arrière; queue longue, pointue: pelage court el mou: pas de prémolaires; en général, 3 molaires à chaque demi-mâchoire, diminuant d'avant en arrière; des clavicules; libia el péroné fusionnés vers le bas. Trib. CricerixE (Hamsters). — Même forme des molaires que les précédents; pouce rudi- mentaire ; queue courte ou de moyenne longueur. Cricetus, Leske. Tête conique ou obluse ; oreilles presque nues; queue courte, peu velue ; 16 dents; 1” molaire supérieure à 6 lubercules, incisives grandes, sans sillon; des abajoues. 15 espèces. C. frumentarius Pall. (Hamster), Vosges, Eur. orient, Sibérie; Cr. (Musocricelus) auratus Wir., Asie S. O. — Mystromys, Wagner. Têle grosse; oreilles grandes el larges, arrondies. Unique genre africain. 2 espèces. M. albipes Wagn., Afr. austr.— Genres propres à Madagascar. Brachylarsomys, Gunth. : B, albicauda. — Neromys, Peters. : N. rufus Pel. — Hallomys, Jenlnik. — Audeberli, Jent. — Hypogromys, Grandidier : H. antinema Grand. — Gymnuromys, Fors. maj. : G. Roberli, F. M. — Eliurus, A. M.-E. 4 espèces : E myoæinus À. M.-E. — Genres américains (près de 300 espèces). — Peromyscus, Gloger. Den- tiion des Hamsters; queue longue, laille d'une Souris. 52 espèces. P. leucopus Raf., Élats- Unis. — Rhipidomys, Tschudi. 12 espèces. — Tylomys, Peters. 4 espèces. — Holochilus, Brandt. 11 espèces. — Nectomys, Peters. 7 espèces. — Sigmodon, Say el Ord. 7 espèces. — Orysomys, Baird. 62 espèces. — Chilomys. Thom. : C. inslans, Colombie. — Rheilrodontomys, Giglioli. 12 espèces. — Zyggodonltomys, Allen. — Sigmodontomys, Allen. — Eligmodontia, F. Cuv. 4 espèces. — Neolomys Th. — Rheitrodon, Water. 5 espèces. — Phyllotis, Walerh. 4 espèces, — Scapteromys, Walerh. 4 espèces. — {chthyomys, Th. Pieds postérieurs palmes: piscivores, 3 espèces. I. Stollzmanni Thomas. Pérou. — Akodon, Meyer. 40 espèces. — Oxy- myclerus, Walerh. 5 espèces. — Blarinomys, Th. — Noliomys, Th. — Hodomys, Merriam. — Xenomys, Merr. — Neoloma, Sax el Ord. 25 espèces. Trib. LopaiouviN#.— Pouce opposable: poils de la ligne médiane du dos dressés verlicale- ment, de manière à former une $&orle de crinière: queue longue el louffue: à chaque machoire trois paires de molaires radiculées, portant sur leur couronne deux rangées longitudinales de tubercules. Lophiomys, À. M.-Edw. Genre unique. 2 espèces afr. L. Imhansii. À. M.-E. Afr. N.-E. 3572 MAMMIFÈRES Trib. MuRiNæ. — Museau pointu: yeux brillants el saillants; queue longue, pointue, écail- leuse, presque sans poils: molaires supérieures présentant trois rangées longitudinales de tubereules: Mus, L. Poils de la queue rares el gris; fourrure mélangée de jarres rigides, Plus de 150 espèces. Cosmopolite. Mus (Epimys) lecumanus Pall. (Surmulot, Rat d'égout. Asie centrale. À envahi l'Egypte au xvu: siècle, et Paris en 1753, devenu cosmop. Tend à supplanter le Rat noir; M. (Epimys) rattus L. (Rat noir) Orig. de l'Asie centrale. Venu en Europe au xm° siècle: M. sylvaticus (Mulot) L. 3 à 4 portées annuelles de 4 à 5 petils: peuvent reproduire à 6 semaines. Eur. et Asie sept.: M. musculus L. (Souris), Orig. de l'Asie centrale, devenu depuis l'antiquité cosmopolite: M. (Micromys) minutus Pall. (Rat nain), Eur.; M. (Heliomys\ Jeudei: M. (Pseudoconomys) proconodon Rhoad, Somalis: M. (Leggada) minutoides Sm.. Afr. centr. — Nesokia, Gray. Corps comprimé ; museau large et court: oreilles rondes; pattes larges, armées de fortes griffes, sauf au gros orteil; queue longue, presque sans poils: au moins de la taille du Surmulot. 7 espèces de l'Asie centrale el méridionale. N. bandicota Bachst. Ral perchal), Malabar. — Acomys, Is. G. S. H. Taille de la Souris; des jarres raides, sillonnés, faisant saillie hors des poils. à l'arrière de l'animal. 16 espèces afr., sauf 4. Muschenbrækii, Jnl., Célèbes. A. chairinus E. Geof. Egypte. — Dasymys, Pelers. 3 espèces. D. incomtus Sundew., Afr. centr. el mér. — Arvicanthis, Lesson. Souris à pelage gris-fauve et, sur le dos, 10 lignes brunes 7 longiludinales. 10 espèces afr. À. nilolieus Geof., Egypte. — Golunda, Gray. Pelage grossier, brun, piqueté de noir sur le dos. 4 espèces. G. Ellioti Gr., Inde: G. fallaæ et les autres, afr. — Vandeleuria, Gray. Pelage mou, brun en dessus, blanc en dessous; fait son nid sur les arbres. V. oleracea Benn., Inde, — Chiropodomys, Peters. Queue plus longue que le corps; aspect des Loirs. 3 espèces. C. major, iles de la Sonde: C. gliroides Blyth., Indo-Chine. — Balomys, Thomas. Arboricoles, sur les hautes montagnes, au-dessus de 1.000 mètres; B. Grantii, Thom. Philippines. — Carpomys, Thom. Voisin des précédents. C. melanurus Th., Philippines. — Chiruromys, Th. Queue prenante. ? espèces. C. Forbesi, Th. Nouvelle-Guinée. — Hapalomys, Blyth. H. longicaudatus B1., Birma. — Pithecheirus, F. Cuv. Têle arrondie; veux noirs, oreilles petites, frangées sur leur bord; membres courts, pentadactyles, pouce large, opposable. P. melanurus F. Cuv., Java. — Crateromys, Thomas. Le plus grand des Muridés (47 + 39 em.). Queue très poilue. Cr. Schadenbergi Mey., Philippines. — Mastacomys, Thom. Différent des Rats par la grandeur de leurs molaires el la réduction à quatre de leurs mamelons. M. fuscus Th., Tasmanie. — Hapalotis, Lichl. (Conilurus, Ogilby) (Rals Sauteurs d'Australie). Membres postérieurs très allongés, queue longue et velue: oreilles grandes. 16 espèces austr. 1. papuanus ram. Nlle-Guinée. Trib. GERBILLINÆ. — Formes de steppes el de déserts: de la taille d'un Rat: veux grands el brillants; paltes postérieures allongées: souvent capables de sauter: incisives étroites, sillonnées ; à chaque demi-mächoire, 3 molaires présentant, la première, 3 collines. la seconde, 2, la troisième, 1. Gerbillus, Desm. Queue lrès allongée. 48 espèces des régions chaudes ou lempérées de l'ancien monde. G.(Tortera)indicus Hrdwg.; G. (Meriones Il.) meridianus Pall., Eur. orient. ; G. (Hendeupleura) gçaramantis Lat., Algérie; G. (Dipodillus) campestris Levaill. — Pachyu- romys, Lalaste. Queue courte, charnue, rénflée en massue. P. Duprasi Lal. Sahara, Algérie, Autres pelits genres : Psanmomys, Creslschmar. P. obesus, Algérie, Egypte. — Rhombomys, Wagner. Molaires losangiques, ? espèces. À. giganteus Büchn., Asie centrale. — Meriones, Ilig. 12 espèces. Afrique, Asie el R. mér. M. lamariscinus Pall., Russie mér. Trib. OromyiNx. — Facies des Murinæ. Queue de la longueur du corps, présentant des soies et des écailles, el de grandes oreilles, dont la base est couverte de longs poils. Fouis- seurs, se nourrissant de racines. Otomys, F. Cuv. 7 espèces. Afr. O. unisulcaltus F,. Cuv., Afr. austr. — Oreinomys, Hengl. Trouess. O. {ypus., Afr. sept. Trib. DeNoRoMYHNx. — Vivent dans les buissons. Les trois doigls médians très allongés. Queue longue, écailleuse, avec des poils épais. Deomys, Thom. D. ferrugineus Thom., Congo. — Dendromys, A. Smith. 7 espèces afr. D. pallidus Hengl. Afr. or. — Limacomys, Matschie. L. Buttneri, Matseh. Afr. oce. — Steatomys, Pelers. 4 espèces. S. pratensis Pel., Afr. or. — Malacothrix, Wagn. 2 espèces. M. typicus A. Sm., Afr. austr. Frib. HYDROMINæ. — 3° molaire disparue. Région australienne. Hydromys, ÉË. Geolf. Grands : long. 30 +30 centimèlres: aquatiques: 9 doigls à loules les pattes; les postérieures palmées:; poils du bout du museau assez longs pour obturer les narines; seulement deux molaires radiculées el divisées en lobes transversaux. 4 espèces. IH. chrysogaster Ë. Geof., Australie. — Xeromuys, Thomas. Terrestres ; 5 doigts à toutes les pattes: pas de palmure aux postérieures: crâne semblable à celui d'une Souris: queue écail- RODENTIA 3913 leuse: dents des Hydromys. 2? espèces. X. myoides Thom., Australie; X. silaceus, Philippines. — Chrolomys, Thomas. Dents de forme plus primitive que les précédents. C. Whileheadi Thom., Philippines, — Rynchomys, Thomas. Museau allongé; seulement 2 molaires à chaque demi-mâchoire. R. soricoides Thom., Philippines. — Phlæomys, \Waterh. Museau court: front bombé; ongles gros et larges; queue couverte de poils grossiers. P. Cumingi Wirl., Philippines. — Crunomys, Thomas. 3° molaire persistante. C. fallax Thom., Philippines. Trib. ARvICOLINæ. — Têle grosse; museau large; oreilles peu saillantes; queue beaucoup moins longue que le corps, velue:; molaires consliluées par des cylindres aplalis d'émail, dis- posés en deux séries en zig-zag ; couronne plane; pas de racines. — Microtus, Schrank. Pouces rudimentaires: soles nues: 1" molaire inférieure à 7 ou 9 cylindres; pas de racines. Eur. 90 espèces. M. (Pilymys) sublerraneus Selys (Campagnol), Fr: M. (Pilymys arvalis Pall. (Campagnol des champs, Mulot). Fr.; M. (Arvicola) terrestris L. (Schermaus), Fr.; M.(Arvicola) amphibius L. (Rat d'eau), Fr: — Evotomys, Coues. Brun roux. Racines des dents s'unissan!l entre elles avec l'âge. E. glareolus (Campagnol des grèves). Fr. — Symplomys, Baird. T espè- ces amér. S. taluus, Canada. — Lemmus, Link. Corps trapu; 3 doigts aux pattes de devant, soles poilues; 1 molaire à cinq plis: molaires radiculées; queue très courte; griffes fouis- seuses. L. lemmus (Lemming). Norvège, célèbre par ses migralions en bandes nombreuses. — Dicrostonyx, Gloger. D. torqualus Pall. Cireumpolaire. — Phenacomys, Merriam. 6 espe- ces. P. orophilus Merr., Canada. — fiber, G. Cuvier. Yeux pelits: lèvre fendue, à mous- taches longues: oreilles saillantes, operculées:; queue longue, comprimée, écailleuse, avec quelques poils entre les écailles: quatre doigts el un pouce rudimentaire aux pieds antérieurs: cinq doigls palmés aux pieds postérieurs, bordés de poils nalaloires ; longueur du corps : 30 cen- limèlres, de la queue 2. F. zibethicus (Ondaira), se construit une habitation analogue à celle des Castors. Canada, États-Unis. — Ellobius, Fischer. Fouisseurs comme les Taupes:; Lèêle arrondie; corps cylindrique; palles courtes, armées de cinq griffes; queue courte ; pelage soyeux; incisives blanches. 2 espèces. E. talpinus Pall., Russie méridionale; E. fuscicapillus, Turkestan. Trib. StpaNneIxæ. — Ongles particulièrement longs, fouisseurs. Siphneus, Brants. Genre unique. 5 espèces asial. S. aspalax Pall., Sibérie mér. Fam SPALACIDÆ. — Aspect el mœurs des Taupes: incisives très larges: point de prémolaires ; 4° el 2° molaires de même grandeur; 2°, 3° el 4° doigls plus longs que les aulres. Spalax, Guldenstedt. Corps trapu; têle plus grosse que le lronc: cou court: yeux cachés sous la peau; oreilles très petites; queue presque nulle. S. {yphlus Pall., Sud de l'Eur. orient. — Rhizomys, Gray. Yeux très petits; oreilles nues, dépassant à peine les poils: pouce petit, onguiculé; queue alteignant le quart de la longueur du corps: 16 dents. 5 espèces asial. R. badius Hodgs., Cochinchine. — Tachyonyctes, Rüpp. Rhizomys d'Afrique. 3 espèces. T. splendens Rüpp., Afr. orient. Fam. BATHYERGIDÆ. — Corps lourd, bas sur jambes: yeux pelits: oreilles sans pavillon; griffes très fortes: queue courte : incisives supérieures longues, profondément sillonnées en avant: une paire de prémolaires; taille d’un Lapin de garenne, Fouissent à la facon des Taupes. Bathyergus, Ilig. Quatre molaires. B. marilimus Gm. Afr. australe. Creuse ses galeries 2} LT : D] » d" = dans le sable des dunes. — Georhychus, Ilig. = molaires seulement. 8 espèces. G. capen- sis Pall., Afr. australe. — Myoscalops, Th. 3 paires de prémolaires en plus des 3 molaires des G. 3 espèces. M. argenleo-cinereus Pet., Afrique orientale. — Helerocephalus, Rüpp. Syslème pileux du corps réduit à quelques longues soie, qui deviennent plus nombreuses sur les pattes, où elles prennent une disposition régulière; Lêle pelile, sans pavillon audilif: Yeux très petits: palles pentadactyles; incisives longues el proéminentes: 16 dents. A. glaber Rüpp., Abyssinie. . Fam. GEOMYIDÆ.— Des abajoues consliluées par une paire de grandes poches, poilues : NU Une De : LORS en dedans et s'ouvrant dans la bouche; mâchoire inférieure courte. K. D. TETE molaires sans racine avec, sur la couronne, une lamelle ovale d'émail. Tous américains. Gecmys, Rafinesque. Incisives marquées en avant de sillons longiludinaux; grilles anté- vieures énormes: trois paires de mamelles. 30 espèces. G. bursarius Shaw., Étals-Unis; G. (Pappoqeomys) albinasus Merr., Mexique; G. (Cralogeomys) Merriami Thom., Mexique, jusqu'à 3.80 mètres d'allilude; G. {Platygeomys) gymnurus Merr., Mexique; G. (Orthogeomys) grandis Thom., Guatemala: G. (Heterogeomys) torridus Merr., Vera-Cruz: G. (Macrogeomys) 3514 MAMMIFÈRES heterodus Pel., Costa-Rica: G. (Zygogeomys) trichopus Merr., Mexique. — Thomomys, P® de Wied. Pas de sillon ou un léger sillon marginal aux incisives; griffes antérieures moyen- nement développées. 26 espèces, du Canada au Mexique inel. T. bulbivorus Rich. Fam. DIPODOMYIDÆ. — Abajoues el dentilion des précédents, mais pavillons bien développés: veux gros: palles postérieures très longues, à sole poilue; queue allongée, terminée en pinceau. a) Molaires sans racines. à Perodipus, Filz. Cinq doigls aux paltes postérieures. 10 espèces, Etats-Unis. P. agilis, Californie mér. — Dipodomys, Gray. Quatre doigts aux pattes postérieures. 12 espèces. D. Philipsi Gr, Mexique. b) Molaires pourvues de racines ; petite laille. Perognathus, P®* de Wied. Poil rude, mais homogène. 36 espèces, États-Unis. P. fas- ciatus Wied., Amér. sept. P. Chætodipus) fallax Merr., Californie. — 1leleromys, Desm. Des jarres aplatis, dépassant les poils. 13 espèces. Amér. sepl., Panama. 1. irrocalus Gr. Mexique: 11. adspersus Pet., Panama. Fan. DIPODIDÆ. — Tèle grosse, porlée par un cou court el immobile: moustaches « ordinairement très longues: veux gris; oreilles droiles, en forme de cuiller; 5 molaires. Trib. SmMINTHINEÆ. — Aspect général des Rals: queue écailleuse: paltes postérieures à mélalarsiens séparés: 4 vertèbres cervicales indépendantes. Sminthus, Keys. et Blas. Une petite prémolaire avant les 3 molaires:; queue à 170 anneaux écailleux: palles postérieures peu allongées. S. sublilis Pall., Eur. orient. S. concolor Büchn., Chine — Zapus, Coues. Mouslaches de la longueur de la lète: pas de prémolaire: pattes postérieures très allongées: 1% et 5° doigts postérieurs seuls susceptibles de se relourner en arrière, 6 espèces, dont 5 américaines. Z. hudsonius Zimm., Canada. Z. se/chnanus Pousarg., Chine méridionale. Trib. Diponixxæ, — Trois paires de molaires, à couronne élevée, à chaque mâchoire. Tête courte, à museau oblus, à gros veux, à pavillons audilifs tres développés, à longues mous- taches: palles de devant courtes, propres à fouir, avec 4 doigts bien développés et un pouce rudimentaire: pattes postérieures au moins trois fois aussi longues que celles de devant, terminées par lrois doigts fonctionnels seulement: mélalarsiens soudés en un canon, comme chez les Oiseaux: os creux: queue très longue, velue, Lerminée par un pinceau de poils raides. Alactaga, F. Cuv. Moustaches très longues, à poils disposés sur huil rangs: pattes posté- rieures quatre fois aussi longues que celles de devant; 1% el 5° orteils encore visibles, mais ne touchant pas le sol el pourvus de mélalarsiens pelits et indépendants: incisives non sillonnées: une prémolaire supérieure. 10 espèces. À. saliens Gmel., Sud de la Russie, Sibérie ; A. arundinis F. Cuv., Afr. sepl.: A. (Scirlomys) telradactylus Lichl., wgyple. — Dipus,. Gmelin (Gerboises.. Incisives supérieures sillonnées: palles postérieures six fois plus longues que celles de devant, terminées par 3 orleils seulement; 1% el 5° mélalarsiens absents: les 3 autres soudés en un canon: ongles pointus, dressés de manière à ne pas gêner le saut; queue 2 fois aussi longue que le corps. 10 espèces. D sagilta Pall., Russie mér., Asie occid.: D. (Hallomys) ægyptius Hass.: D. (Halicus) haltieus H., Sibérie. — Platycercomys Brandt. Tous les pieds pentadactyles: pas de prémolaire; queue longue, aplalie, lancéolée, P. plalyurus Lichl., Asie occid. — Euchoreules, Sclater. Caractérisé par l'allongement exceplionnel du nez el des oreilles. £, naso Sclal., Turkestan. Groupe C : HYSTRICOMORPHA Processus angulaire de la mandibule partant du bord externe de l'alvéole de la Me ; £ ALES 3 k grande incisive. Arcade zygomatique grande. F. D.: a — 20; péroneérel tibia séparés; scaphoide el semi-lunaire soudés. Fam. OCTODONTIDÆ.— Molaires hypsélodontes ou presque, portant un repli d'émail en forme de 8: oreilles de grandeur moyenne. Trib. CTENODAGTYLINÆ. — Quatre doigls à chaque palte: les deux internes postérieurs porlant sur l'angle une crèle pectinée, accompagnée d'une rangée de soies rigides. Clenodactylus, Gray. Queue rudimentaire. C. Gundi, Pall., Algérie. Lg. 16 + 15 centimètres. Vit dans les fentes des rochers et entre les pierres. — Pectinator, Blyih. Une paire de prémolaires à chaque mâchoire: queue moyenne et touffue. P. Spekei Blyth., Afr. sept., orient. — Massou-, liera, Latasle, 2 espèces. M. Mzabi Lataste, Algérie: M. vae, Lat., Sénégal. — Petromys Smith. Pelage rude; pouce petit: queue peu touffue. P. typicus Smith, Afr. australe. RODENTIA 3515 Trib. OcrononTiN«. — Cinq doigls à chaque palle: queue peu velue, lerminée par une touffe de poils. Clenomus, Blainv. Palles à 5 doigts, munis d'ongles propres à fouir: base des ongles entourée de poils résistants, formant peigne: Yeux pelils; pavillons des oreilles rudimentaires ; queue courte, couverte d'écailles disposées en anneaux, accompagnées de poils fins. Ter- reslres: vivent de végélaux. 9 espèces. S. Amér. C. brasiliensis Blainv. (Tuco-tuco), Brésil.— Oclodon, Benneil. Oreilles de grandeur moyenne: pelage Lrès doux. 3 espèces S. Am. 0. dequs Mol.Très abondant au Chili, même près des villes. Très nuisibles. — 4hrocoma, Walerh. Aspeel des Campagnols aquatiques, pelage des Chinchillas. 4. Bennetlii, Waterh, Chili. — Aconæ- mys. Ameghino. Taille du Surmulol: vivent aux grandes alliludes. À. fuseus, Walerh., Andes du Chili. — Spalacopus, Wagl. Rappelle les Pefromys d'Afrique, mais avec un pelage plus doux el un pouce bien développé: queue touffue. S. Pæœppigii Wagl., Chili sept. Creuse des galeries. Trib. Loncuerixe (Rals épineux). — Des jarres aplalis, mêlés aux poils; queue longue, cylindrique, nue. Dactylomys, L. Geolt. S.-H. Plusieurs doigts allongés comme ceux des Chiromys. D. dacly- linus,E. Geof., Amér. mér. D.(Kannabalomys) amblyonyx, Brésil.— Autres genres américains : Thrinacaudus, Gunther: T. albicauda, Colombie. — Loncheres, Mig. 18 espèces : L. cristalus, É. Geoff., Amér. mér.: L. (Isothrix) pictus Pictet, Brésil. — Trichomys, Trouessarl. 4 espèces. T. antricola Lund., Brésil — Cercomys, EF. Cuv. C. cunicularius F. Cuv., Brésil. — Carlerodon, Walerh. C. sulcidens Lund., Brésil. — Mesomys, Wagn. 5 espèces. M. spinosus E. Geof., Guyane. — Echimys, Desm. 13 espèces. £. cayennensis Desm., Guyane. Trib. CaproMyinæ. — Têle assez longue, large, à museau allongé, oblus:; veux grands: oreilles larges, presque nues: lèvre supérieure fendue:; pouce rudimentaire: train postérieur robuste: jambes postérieures pentadactyles : queue de grandeur moyenne, écailleuse, à écailles entremélées de poils: foie lobé. Myocastor, KW. (Myopolamus, Geoff.. Membres courts: palles postérieures palmées ; queue longue, conique, à poils raides el serrés: incisives grandes el larges, molaires avec des racines et des replis d'émail profonds. M. coypus Mol. (Coypou). Eaux douces, élangs de F'Amér. mér. — Capromys, Desm. Different des Myocastor par leur queue de longueur moyenne, parfois préhensile el leurs palles poslérieures sans palmure. Arboricoles. 5 espèces des Antilles. C. pilorides Pall., Cuba.— Plagiodontia, F. Cuv. C. à couronne des molaires présen- tant des replis compliqués d'émail. Grimpeurs agiles, en dépit de leur corps lourd. P. ædium, F. Cuv., Haïti. — Thryonomuys, Filz. (Aulacodus. Temm.). Têle petile: museau court el large: oreilles nues, en demi-cerele: 1° doigl rudimentaire ou pelil, ainsi que le 5°, aux quatre patles: ongles ‘forts el recourbés: incisives supérieures avec trois profonds sillons en avant: sur la couronne des molaires, un repli d'émail interne el deux externes et obliques; des poils épineux sur la queue. 4 espèces. Afr. T. swinderianus Temm., Afr. centr. Fau. HYSTRICIDÆ. — Corps ramassé: (èle épaisse: museau court: palles presque égales: corps couvert de piquants: molaires présentant des plis d'émail internes el exlernes. Trib. CoENDiN+Æ. — Porcs-épies grimpeurs, arboricoles, à lévre supérieure entière: sans pouce; à queue ordinairement préhensile: sole luberculée. Erelhizon, F. Cuvier. Museau lronqué : oreilles cachées sous le poil: narines peliles, pourvues d'une valvule obluratrice semi-lunaire : 4 doigts aux pieds de devant, 5 aux pieds de derrière ; plante des pieds nue, avec un réseau de plis culanés: queue courte, non préhensile; longueur totale O m. 80. 2 espèces. £. dorsatus L. (Urson), Canada, Élats-Unis. — Coendu, Lac. Narines larges, oreilles el yeux pelils: quatre doigts à loutes les palles: queue prenante. 13 espèces amér. C. prehensilis L. (Coendou). Amér. mér. — Chælomys, Gray. Cràne très large: tête, cou, épaules el partie postérieure du dos garnis de piquants courts el épais: queue n'ayant de vrais piquants qu'à sa base, moins longue d'un liers que le reste du corps. C. subspinosus, Brésil. Trib. HyYsrRICGINE. — Pores-épics lerrestres, à longs piquants grèles, flexibles, disposés en crèle sur le cou, très longs el Lrès forts sur le dos: ceux de la queue, lubulaires, rallachés à la peau par un mince pédicule. Hystrir, L. Queue portant des piquants en forme de tube ouvert au boul. 13 espèces. Régions chaudes de l'Ancien Continent. H. cristala, L. Eur. mér., Afr. sept., Asie mineure.— Atherura, G. Cuv. Queue écailleuse, égale au moins au liers de la longueur du corps, lerminée par une toutffe de tubes cornés, aplalis, recroquevillés: piquants du dos courts el acérés. 4 espèces. A. macroura L., Cochinchine: 4. africana, Guinée, Congo.— Trichys, Gunth. Queue longue, à écailles losangiques formant des anneaux obliques, entremêlées de poils fins. T. fasciculata Shaw, Bornéo. 392176 MAMMIFÈRES Fam. LAGOSTOMIDÆ. — Aspect des Lapins, mais queue longue el louffue: fourrure très fine; à chaque machoire 4 molaires à peu près égales, composées de plusieurs lamelles allernantes d'ivoire et d'émail. Chinchilla, Bennett. Têle épaisse: oreilles grandes, larges, arrondies, presque nues : pieds de devant à cinq; postérieurs à quatre doigls: queue longue el velue; pelage très soyeux. 2 espèces du Pérou. C. laniger Molina. — Lagoslomus, Brooks. Têle large, arrondie: oreilles médiocres, minces, nues en dedans, poilues en dehors: lèvre supérieure fendue:; jambes anté- rieures à 4 doigts, postérieures du double plus longues que celles de devant el à 3 doigts, pourvus d'ongles plus robusies que les antérieurs. L. {richodaclylus Brooks (Viseache. Argen- line. — Lagidium, Meyer. Grandes oreilles: queue louffue en dessus; quatre doigls à toutes les palles. 2 espèces. Am. mér. L. peruanum Meyer, Pérou. Groupe D : SUBONGULÉS Orerlles larges; jambes longues; queue courte, rudimentaire ou absente; ongles presque transformés en sabots. Clavicules incomplètes. 20 dents. Fam. UNIQUE. — CAVIIDÆ. Dolichotis, Desm. Têle comprimée, à museau pointu: lèvre supérieure lfendue: patles hautes, les antérieures à quatre doigts, les postérieures à (rois: queue courte el relevée. D. palagonica Shaw (Mara, Lièvre de Palagonie). — Dasyprocta, Ilig. Oreilles arrondies, largement ouvertes: train de derrière plus haut que le lrain de devant: 4 doigts el un pouce rudimen- laire en avant: lrois en arrière: queue très courte, nue; molaires radiculées, à couronne rappe- lant celle des Porcs-épics. 11 espèces amér. D. agulti L. (Agouli), Guyane, Brésil. — Cælo- genys, F. Cuv. Têle grosse, à grands veux el peliles oreilles: incisives orangées, molaires radiculées, présentant, sur la couronne usée, une bordure d'émail avec replis rentrants et des ellipses: sur chaque joue, une invaginalion de la peau, logée en dedans de l'arcade zygomalique, qui est énorme el boursoufflée. Cinq doigts à toutes les pattes: queue en moignon. 3 espèces. C. paca L. (Paca). Antilles, Mexique. — Hydrochærus, Brisson. Tête allongée, portée haut, à museau oblus: oreilles peliles, arrondies, à bord externe échancré:; lèvre supérieure échan- crée: membres assez longs, 4 doigls en avant, 3 en arrière, avee demi-palmure: incisives larges avec une rainure: molaires à nombreuses lamelles: les 3 premières supérieures en forme de doubles cônes, à bases soudées en dehors, la 4° présentant une dizaine d'ellipses irrégulières. H. capybara Erxleb. (CGabiai). 1 mètre de long: le plus grand des Rongeurs acluels. Fleuves el lacs de FAm. mér. — Dinomys, Pelers. Un sillon en S dans la lèvre supérieure ; 4 doigts à toutes les patles; queue longue et velue D, Branickii, Pérou. — Cavia, Pallas. Petite Laille ; Le] palles courtes, # doigls en avant, 3 en arrière, queue réduile à un moignon: K. D. nn Incisives élroiles, sans sillon: molaires en double-cœur. Oreilles élalées, courtes, arrondies. 11 espèces américaines. C. aperea Erxleb. (— porcellus, L.), Amer. Sud Sepl.: C. (Kerodon) australis. IS. Geoffr., Palagonie: C. Cultleri Bennetl, du Pérou, domestique de loute antiquité dans son pays d'origine. À donné la var. domestique (C. cobaya Maregr.), devenue cosmopo- lite, el qui a elle-même produit de nombreuses races très diverses. SÉRIE DES ONGULÉS Mammifères dont les formes lerminales, adaptées à la course, ont les palles hautes, onguli- grades, Lerminées par un nombre de doigts inférieur à 5, reposant sur le sol par les doigts médians, tantôt en nombre pair, lanlôl en nombre impair: les doigts protégés par des sabols. Régime le plus souvent herbivore, plus rarement omnivore. DIRE BRUN TER dans les Lypes évolués. Molaires (1) tantôt brachyodontes (à racine fermée, à couronne basse, à croissance limilée) où hypsélodontes (à couronne élevée el à croissance continue); molaires supérieures primilivement à 5 lubercules, disposés suivant un V ouvert en dehors : les 3 tuber- cules du triangle primitif el 2 lubercules intermédiaires: en outre, un lalon posléro-inlérieur pouvant porter un 6° tubercule, l'hypocone. Le plus souveni, les deux branches du V se sépa- > rent, de facon à donner 3 lubercules antérieurs, 2 lubercules postérieurs (fig. 2282, D-G, 9 . o ) 0 . ,. . r . Formule dentaire complète dans les formes primilives, plus ou moins réduite (1) V. p. 3438. La considération des molaires a une telle importance pour les Ongulés, quil na pas paru inutile de revenir ici sur la description déja donnée, ONGULÉS 39171 p. 3438). Les molaires inférieures ont primitivement 3 Lubereules formant un V ouvert en dedans, el suivi d’un talon (talonide), portant généralement 2 cuspides (1-J). Suivant les dimensions relatives des tubercules, la réduction ou la disparition de l'un d’eux, le développement de l'hypocone, la dent peut devenir quadriluberculaire et avoir une forme carrée, Les molaires se compliquent généralement de la première à la dernière, celle-ci s’allon- geant souvent en arrière en un talon plus développé. Les tubereules peuvent être coniques (bunodontes), s’allonger en forme de colline se termi- nant par des crêtes (lophodontes), ou se recourber en forme de croissant (sélénodontes;. Ts peu- vent se joindre les uns aux autres, de facon à former sur la couronne des figures plus ou moins compliquées. Les Ongulés acluels se groupent en 4 ordres seulement : les HYRACOIDES, les PROBOSCIDIENS, ne comprenant chacun qu'un genre vivant, les PÉRISSODACTYLES, et les ARTIODACTYLES, beaucoup plus nombreux. Mais les Ongulés ont joué, pendant loute la durée de l'ère tertiaire, un rôle si considérable ; ils ont donné naissance pendant loule celte évolulion à des Lypes si divers, les uns de durée éphémère el disparus sans descendance, les autres s'épanouissant en rameaux divergents, dont quelques-uns persistent jusqu'à notre époque, aboutissant aux genres actuels; ils nous donnent, sur l'origine de ceux-ci, des renseignements si précieux, qu'il est absolument impossible de ne pas les prendre en considération. El alors nous sommes en présence d’un ensemble très étendu, dont il est assez difficile de grouper les éléments, si nombreux el si divers, dans un tableau à la fois clair el précis; les comparaisons qui permettent d'apprécier les relalions réciproques de ces innombrables formes sont souvent extrêmement délicates. Vouloir représenter ces relations sous la forme si lentante d'un arbre généalogique serait, sauf dans cerlains cas très particu- liers, une lentative assez vaine, en raison des incertiludes obligées qui résultent des lacunes inévilables de la Paléontologie. ; Les formes primitives des Ongulés datent des premiers temps de l'Eocène et ne different que par des caraclères peu accentués de celles qui constituent la souche des Inseclivores, des Créodontes el des formes originelles des Primates. C'esi dire qu'elles ne présentent pas encore, de facon bien définie, les traits distinctifs énumérés plus haut, el ce n'est qu'en remontant de proche en proche à partir des types plus récents el plus spécialisés, qu'on arrive à séparer, dans le buisson des Mammifères éocènes, ceux qui doivent être considérés comme Îles pré- curseurs des Ongulés. En particulier, ceux-ci sont pentadactyles, onguiculés el plus où moins plantigrades. Les éléments de leur carpe et de leur Larse se disposent en séries continues, dans le prolongement des mélacarpiens el des mélalarsiens. Cette disposilion primitive du propodium a élé désignée par Cope sous le nom de condylarthrie, el il réunissait sous le nom de CONDYLARTHRES (Ordre XI) les formes primilives des Ongulés, qui présentent en effel une pareille sériation des éléments propodiaux. On ne la retrouve plus actuellement que chez les HYRACOIDES (Ordre XII) et chez les PROBOSCIDIENS (Ordre XIII), qui constituent ainsi deux ordres pouvant être mis à part de tous les autres Ongulés et qui ont eu l'un et l'autre leur centre d'évolution en Afrique. I faut y rattacher, à tilre de forme adaplalive aberrante, les SIRÉNIENS (Ordre XVIII). Mais, les Condylarthres de Cope ont été, depuis, dissociés et ce lerme, pris aujourd'hui dans un sens plus restreint, comprend seulement les formes qui, par la prédominance de leur doigt médian, ont une affinité plus étroite avec les PERISSODACTYLES (Ordre X VI) el avec quelques autres formes voisines éleintes [AMBLYPODES (Ordre XV), ANCYLOPODES (p. 5589, ete.] dont ils doivent être considérés comme les précurseurs. L'évolution de ces types éleints est en majeure parlie nord-américaine. Les groupes plus récents montrent, au contraire, entre les deux rangées carpiennes el larsiennes, une alternance plus ou moins caractérisée, de façon que les diverses pièces, au lieu d'être plus ou moins cubiques, prennent un contour pentagonal et s'articulent à deux pièces conliguës de l'autre rangée : au carpe, le scaphoïde (naviculare) joint le trapézoïde el le grand os (capilalum), le semi-lunaire s'attachant au grand os el à los erochu (kamutum): au tarse, l'astragale s'appuie en mème temps sur le scaphoïde et sur le cuboïde. Cette disposilion, qui assure une stabilité plus grande à l'édifice osseux sur lequel portent les grands os des membres, a reçu de Cope le nom de diplarthrie. Nous la trouvons particulière- ment chez les ARTIODACTYLES. Un groupe spécial, propre à l'Amérique du Sud, les NOTONGULÉS (Ordre XIV) (TYPOTHÉRINS, Toxoponres, ele.) est intermédiaire en ce sens que le carpe est allerné, landis que le larse reste sensiblement sérié. Ce groupe, qui à débuté par des formes très primilives el esl aujourd'hui éteint, à formé, à l'époque tertiaire et jusqu à la période glaciaire, l'un des groupes fauniques les plus importants de l'Amérique du Sud. La disposition alternée du carpe et du tarse existe aussi bien chez les ARTIODACTYLES acluels (Ordre XVII) que dans les PÉRISSODACTYLES :cluels,el Cope réunissail ces deux ordres dans 3518 MAMMIFÈRES un groupe des DipLARTHRES, faisant naturellement suile aux Condylarthres. Mais les Artio- dactyles se sont séparés des Périssodaclyles à une période très précoce, qui doit remonter au Crélacé même el les formes communes aux deux phylums nous sont inconnues. La diplarthrie à été acquise, dans les uns el dans les autres, de façon indépendante. En tout cas, les Condylarthres auxquels, dans une certaine mesure se rattachent les Périssodactyles n'ont aucune relation génétique avec les Arliodactyles. Ces derniers, débulent à lEocène moyen dans l'Asie méridionale et dans l'Amérique du Nord par des formes (Anthracotherium, Anoplotherium), rappelant les premières, les Suidés, les secondes, les Ruminants. On les a réunis dans un sous-ordre des BUNOSÉLÉNODONTES, d'où dérivent en divergeant les SUIDÉS où BUNODONTES, d'une part, et les RUMINANTS ou SÉLÉNODONTES, d'autre part. Comme pour les Périssodactyles, à ces derniers se rattachent un nombre de pelits rameaux, les uns primilifs, les aulres spécialisés (Oreodontidés, Xipho- dontides, Dichobunides, ele.) dont il sera fait simplement mention. XI. ORDRE [CONDYLARTHRAI Mammifères pentadactyles, plantigrades ou semi-plantigrades, rarement presque digitigrades ; doigts terminés soit par des griffes, soit par des sabots, les deux extrêmes toujours plus petits. Carpe et tarse sériés; calcanéum articulé seulement avec le cuboïde, l'astragale avec le naviculaire, lui-même articulé avec les 3 cunciformes ; os de l'avant-bras et de la jambe bien développés. Pas de clavi- cules. Dentilion complète, prémolaires plus simples que les molaires, toutes brachyodontes, généralement trituberculaires, quelquefois quadrituber culaires, ou même sextuberculaires, à la mâchoire supérieure. Aspect des Créodontes. Taille allant de celle d'une Fouine à celle d'un Loup. Oxyacodon Cope; Mioclænus Cope. Série dentaire continue. Molaires supérieures sub- triangulaires, les inférieures quinqueluberculaires. Paléocène et Éocène inf. de Am. du Nord. — Peripthychus, Cope. Aslragale sans trochlée, à articulation libiale convexe. Pré- molaires presque unicuspidées, molaires lriluberculaires, bunodontes, avec plusieurs cuspides intermédiaires. Éocène inférieur de l'Amérique du Nord. P. rhabdodon Cope. Taille d'un Mouton. Par les caractères de leur pied, ils annoncent les Amblvpodes. — Phenacodus, Cope. Aslragale avec une légère trochlée; P1 el P: unicuspidées, P3 et P; trituberculaires:; molaires supérieures quadriluberculaires: canines proéminentes. Cràne long, bas et étroit avec une crête sagittale, Peut-être une pelile trompe. Ph. primævus Cope. Éocène inf. de l'Am. Nord (Wasatch). Des molaires appartenant au genre Phenacodus el au genre voisin Protogonia ont élé recueillies dans le Sparnacien d'Epernay. — Meniscolherium Cope. Molaires à tubercules comprimés figurant un W (lophosélénodonte), les supérieures avec un 3° lubercule interne et 2 lubercules intermé- diaires également en W réduil. Fail, par ces caractères, le passage des Condylarthres aux vrais Ongulés. M. lerræ-rubræ Cope. Éocène inf. de Wasalch. — Pleuraspidotherium, Lemoine. Représentent en Europe les Meniscotherium. Incisives, canines et P; coniques, espacées; après un diastème, 5» où 6 prémolaires el molaires, les supérieures avec 4 cuspides en V el un pelit tubercule antérieur, les inférieures trigonodontes, avec un lalon à l'arrière de la dernière. PL. Aumonieri Lem., Éocène inférieur de Cernay. XII. ORDRE HYRACOIDEA Membres courts, les antérieurs à cinq doigts : le pouce rudimentaire, Les trois médians à peu près égaux, le 5° petit; les postérieurs à 3 doigts portant sur le sol, l'interne armé d'un ongle oblique et recourbé; les deux autres avec des sabots. Carpe et tarse sériés; astragale S'articulant cépendant par une large facette avec le cuboïde; central distinct, intercalé entre le trapézoïde et le sca- phoïde (tendance à la diplarthrie). Dentition de lait complète. F. D. définitive : a incisives inférieures proclives, présentant 3 dentelures qui dispa- raissent par l'usure; prémolaires et molaires inférieures en W. Pas de clavicule ; 2 cæcums pointus et, sur le trajet de l'iléon, une dilatation (cæcum accessoire), dont la capacité dépasse celle de l'estomac. Placenta très aberrant, d'abord diffus, puis zonaire. PROBOSCIDEA 3979 Premiers représentants dans l'Oligocène d'Egvple (Sacarnernpæ), à 44 dents bunodontes. Rappellent les Pleuraspidotherium par leur dentilion, el surtout leurs molaires inférieures, sans qu'on puisse les y rallacher génétiquement. Leurs vérilables ancêtres ne nous sont pas connus. FAM. UNIQUE PROCAVIIDÆ. Procavua, Slorr. (= Hyrax Hermann). 19 espèces africaines el asiatiques. Régime herbivore. P. capensis Pall. (Daman). Afr. australe; habite les steppes et les rochers ainsi que P. syriaca Schreb., Asie S.-0., qui a des molaires hypoélodontes. P. (Dendrohyran Gray) arboreus À Smith, Afr. S.-E. Arboricole. XIIF. ORDRE PROBOSCIDEA Diagnose des fosses actuelles : Nez el lèvre supérieure transformées en une longue trompe, terminée par un appendice mobile servant à la préhension, el parcourue par les deux narines. Os du crâne creusés d'énormes cavités. Paltes terminées par à doigts, dont les phalanges reposent sur un coussinet plantaire (digitigrades) et sont empâtées dans une masse charnue commune; chaque doigt porte un pelit sabot, sauf l'hallux. qui est plus petit. Os de la jambe et de l'avant-bras complets 4208: 9 PTNDRE EN supérieures à croissance indéfinie (défenses); leur émail, limité à la pointe, disparaît de bonne heure, la dent étant ainsi constituée exclusivement d'ivoire. Molaires énormes, formées de nombreuses collines d'ivoire revêtues d'émail et noyées dans du cément ; l'usure déterminant une lable où l'émail forme des lamelles saillantes transverses. Une ou deux molaires seulement simultanément en fonction ; usées, elles sont remplacées par les dents suivantes; les dents successivement en fonction sont les 3 molaires de lait et les 3 molaires définitives. Estomac simple; un long cæcum. Testicules internes; ulérus bicorne; placenta à la fois zonaire et diffus. FAM. ACTUELLE UNIQUE ELEPHANTIDÆ. Loxodon, Falconer. Front régulièrement bombé; lrompe lerminée par deux lèvres opposées: oreilles très grandes; poils rares: rubans d'émail sur la Llable d'usure des molaires au nombre respeclif, dans les 6 dents, de 3, 6, 7, 7, 8 et 10 el formant des losanges. L. africanus (Élé- phant d'Afrique), Afr. lranssaharienne — Elephas, L. Front concave, relevé latéralement en bosse: extrémité de la lrompe porlant du côlé dorsal un appendice en forme de doigl; rubans d'émail au nombre respeclivement de 4, 8, 12-13, 12-14, 16-18, 18-24, el formant des figures à côtés parallèles. £. maximus L. (—=indicus L.), S -E. de l'Asie. Domesliqué, ne se reproduil pas en caplivité. Introduil à Bornéo, où il est redevenu sauvage. Une variélé ‘ou espèce) à Sumalra. et libres; carpe et tarse sériés. Pas de clavicule. F. D. Incisives Si les Eléphants sont isolés dans la nature actuelle, ils ont élé précédés par des formes moins aberrantes, qui les relient aux autres Ongulés el dont la paléontologie nous à assez récemment (1903) révélé les formes primilives formant les familles suivantes : (Fam. MŒRITHÉRIIDÉS] — Un seul genre bien caractérisé, Mœritherium, Andrews, des couches fluvio-marines du Fayoum (Éocène supérieur et Oligocène d'Egypte). Le représentant le plus ancien el le moins aberrant de l'ordre. 4 espèces connues, de la taille d'un Tapir : les plus pelits des Proboscidiens. Crâne allongé, sans indicalion de + Hope ONDES deuxièmes incisives fortement saillantes aux deux mächoires, les supérieures légérement obliques, les inférieures proclives, presque horizontales. Molaires à 4 lubereules réunis deux à deux par des crêles transversales (bilophodontes). Des relalions avec les Hyracoïdes et les Siréniens primilifs — Barytherium, Andrews, Eocène sup. d'Egypte: mal connu. (Fam. MASTODONTIDÆ) — - incisives (l+) (Telrabelodon) et dans les formes plus récentes 0’ droites ou faiblement recourbées. Molaires à croissance limilée, leur cou- ronne présentant des tubercules disposés en rangées transversales parallèles (buno- lrompe : yeux placés très en avant: palles d'un Lype très primitif. K. D.: 5: les x .) 3580 MAMMIFÈRES mastodontes). ou pouvant s'unir par des crêles en collines plus ou moins continues zygolophodontes): couronne toujours dépourvue de cément. Palæomastodon, Andrews. Partie antérieure du crâne el symphyse mandibulaire allongées, se prolongeant respectivement par les incisives supérieures, un peu obliques vers le bas et par les incisives inférieures, horizontales, en forme de pelle: une trompe horizontale, non € € mobile, reposant sur les incisives, rapprochées pour la soutenir. 5 3 molaires (les prémolaires précédées de molaires de lait) fonclionnent simullanément el Loutes bilophodontes. Oligocène du Fayoum (Egyple). P. minor Andr. Taille d'un Tapir. P. Beadnelli Andr. Taille de l'Eléphant d'Asie. — Phiomia, Andr. Mêmes caractères, mais molaires trilophodontes et des tubercules intermédiaires dans les vallées séparant les rangées de lubercules principaux. — Bunolophodon, Vac. Incisives disposées comme dans Palæomastodon, mais s'allongeant de plus en plus dans les espèces de plus en plus récentes, el s'écartant de facon à laisser retomber la (trompe, qui s'est elle-même allongée el est devenue très mobile: les défenses supérieures ont un ruban d'émail externe, el les incisives inférieures, qui existent dans les formes les plus anciennes (Telrabelodon du Miocène inférieur) disparaissent dans les espèces plus récentes. Les deux dernières prémolaires seules succèdent en général à des molaires de lait; la première de celles-ei n'élant pas remplacée. Mais dans les formes récentes, les dents de lail, ne sont pas remplacées par des prémolaires définilives, comme cela a lieu chez les Eléphants, mais, à la différence de ceux-ci, il y a loujours au moins 3 molaires en fonction simultanément. Elles ont chacune tantôt 3 rangées lransversales (Trilophodon) ou quatre (Telralophodon), ce nombre s'accroissant pour les dernières el devenant 4 ou 5, parfois davan- lage. En même temps, dans les vallées intermédiaires, se développent un ou deux tubercules supplémentaires (lvpe suiforme ou bunolophodonte). B. {Trilophodon) angustidens Cuv. Mâchoires longues: incisives rapprochées, supportant la trompe: molaire antérieure à 3 crêtes transversales, la dernière supérieure à 4 crèles, l'inférieure à 4 ou 5. Miocène inf. el moyen d'Europe : B. (Tetralophodon) longirostris Kaup. Mâchoires relalivement courtes. Incisives supérieures écarlées, de la longueur de la tête, les inférieures courtes. Molaires antérieures à # rangées de lubercules, la dernière en avant 5, suivis d'un talon. Miocène supérieur d'Europe; B. (T.) arvernense Croizel el Joberl. Incisives supérieures bien plus longues que la Lèle, les inférieures très raccourcies; molaires comme le précédent; souvent une nouvelle crèle (6°) sur le talon de la dernière. Pliocène d'Europe: B. productus el campestris Cope, représentant ce genre dans le Miocène supérieur ef le Pliocène de FAmérique du Nord, et d'autres espèces dans l'Amérique du Sud. — Rhynchotherium, Cope. Maxillaire inférieur allongé et recourbé vers le bas. Rh. proævum Cope. Miocène moyen du Colorado. — Mastodon, Cuvier (Zygolophodon). Incisives supérieures écartées et recourbées en haut et en dehors, perdant leur ruban d'émail externe ‘dans les formes récentes. Incisives inférieures le plus souvent nulles. Molaires présentant des crêtes transversales continues, régulières, sans lubereules intermé- diaires (Lype tapiriforme ou zygolophodonte). Pliocène supérieur de l'Europe moyenne el méri- dionale. Postpliocène récent et Pléistocène de l'Amérique du Nord. M. tapiroides Cuv. Fam. ELEPHANTIDÆ (Représentants fossiles). — Incisives inférieures absentes. Crêles transversales des molaires plus nombreuses, les vallées envahies par le cément. Pas de prémolaires: dentilion comme dans les Eléphants actuels. Slegodon, Falconer. Vallées des molaires ne présentant de cément que dans le fond: nom- bre des erêles des molaires variant de 8 (S/. Clifli Fale.) à 12 et 14 (SE Airawma, Marlin). Du Miocène au Quaternaire de l'Asie Centrale et Méridionale. — Elephas débute dans le Pliocène moyen de l'Inde par E. planifrans, Fale., qui parait d'abord passer par un slade stégodonte. C’est lui, semble-L-il, qui a émigré en Europe au Pliocène Moyen, el qui a donné les nombreuses espèces qui se sont différenciées pendant le Pliocène supérieur el le Pléistocène. Les plus importants sont l'E. meridionalis de 3-4 à 11-15 ilots d'ivoire correspondant aux crêtes, en allant de la 1°° à la dernière molaire supérieure; l'E. antiquus, Fale. 2-3 à 14-19 rubans d'émail, défenses très divergentes: E. primigenius, Blumenbach, de 3-4 à 18-27 îlots: incisives fortement enroulées en spirales, peu divergentes. Ce dernier, le Mammouth, avait une hauteur au garrol de 2m. 50 à 3 mètres. Son aire de distribution couvrait loule l'Asie septentrionale, toute l'Europe, sauf les péninsules ibérique et balkanique, et loute l'Amérique, de l'Alaska au Mexique: il a élé souvent figuré dans les gravures paléolithiques, et des individus ont été conservés inlacts jusqu'à nos jours daus les glaces de la Sibérie, avec leur chair et leurs longs poils. Le dernier a élé extrait de la grande ile de Liskotsk, grâce aux soins de M. le comte de Slenbock Fermar, el donné par lui au Muséum d'Histoire Nalurelle de Paris. — Loxodonta qui est par les Éléphants africains ce qu'est le stade Slegodon pour les Eléphants de la série précédente, semble apparaître dans le Pliocène supérieur d'Italie et se répand au Quaternaire dans loute la région méditerranéenne, atteignant l'Inde et l'Afrique orientale. NOTUNGULATA 3981 Fau. DINOTHERIIDÆ. — liameau laléral, représenté par le seul genre Dinotherium 3 A MR nee OMON2AS ae LME s Kaup. el tout à fait isolé: F. D. T0 2 3 Incisives inférieures transformées en défenses, le maxillaire inférieur largement recourbé vers le bas, el les défenses qu'il porte descendent, elles aussi el fortement recourbées, en arrière, Molaires lophodontes (tapiriformes), à 2 crêtes. sauf la 1° qui en à trois: 3 molaires de lait, dont la 3° avail également 3 crèles. Plusieurs espèces, depuis D. indieum Lydekker, Miocène inf. de. Pinde, jusqu'à D gigan- teum Kaup, du Pliocène inférieur d'Europe, qui ne devail pas avoir moins de # mètres de haut. XIV. ORDRE INOTUNGULATAI Nous relenons ce nom, sous lequel ont été réunis divers Lypes d'Ongulés primilifs, qui sont (sauf 2 exceplions) exclusifs à l'Amérique du Sud (v67c6s, sud). Ils sont extrêmement variés, débutent à l'Éocène inférieur par des formes pelites (taille d'un Lapin), el quelques-uns se continuent jusqu'à la période glaciaire; quelques espèces ont atteint la grandeur d'un Éléphant. On a voulu voir dans les Notongulés des précurseurs des Arliodaclyles, comme les Condylar- thes sont les ancêtres des Périssodactyles, mais la localisalion presque exclusive de ces formes primitives dans l'Amérique du Sud rend bien improbable une semblable parenté, les Artiodactyles élant essentiellement asiatiques. Carpe allerné, mais larse à peu près régulièrement sérié. Radius et cubitus, el généralement libia el péroné, séparés : primilivement 5 doigts, mais pou- rant se réduire à 3. Plantigrades où semi-digitigrades. Tantôt des griffes crochues, ou des ongles plats, lantôl de larges sabots. Crâne large, court, à arcade zygomatique forte ; orbils communiquant avec la fosse temporale. Jamais (sauf Toxodon) de cornes. Crâne à aspect général de Rongeur, qu'accentue la dentilion qui, dans les formes primitives, est complète, sans dias- tème, mais se modifie profondément par le développement d'une des incisives, qui s'aplalil n'ayant d'émail que sur sa face antérieure, lendant à faire disparaitre les autres incisives et a canine, délerminant un diasitème plus ou moins marqué. Molaires lophodontes, les supérieures avec une crête externe, une crète antérieure fortement oblique en arrière el une postérieure plus courte, les inférieures avec 2 croissants, dont l’antérieur est plus petit. Les variations considérables de la morphologie de ces l'ossiles ont déterminé l'établissement de 4 sous-ordres avec 15 familles (Abel), dont nous ne reliendrons comme seules importantes que les suivantes. HOMALODONTHERIIDÆ. — Cinq doigts presque égaux, à phalange terminale biffde_ (fouisseurs); Crâne relativement petit, à nasaux rejetés en arrière (peut-être une trompe). Den- tilion complète et en série continue: incisives coniques: moiaires brachyodontes, très larges, sans cément sur la couronne. Homalodontherium Huxley. TYPOTHERIIDÆ. Taille d'un Lapin. Caractères rappelant les Hyrax; 1° incisive pré- pondérante.5 doigts, que loue lois 4 en arrière. Notopithecus, Amegh. Éoc. inf. — Protypotherium MURS Amegh. Denlilion complète el sans diastème. Miocène. — Typotherium, Brav. FD. à CUVE RD Pliocène el Quaternaire. TOXODONTIDÆ. — De l'Oligocène au Pléistocène, mais précédé à l'Eocène inférieur par Acælodus. 3 doigls dont le médian dépasse les latéraux. — Nesodon, Ow. Cräne très court el massif; arcade zygomalique puissante, très oblique ; molaires supérieures fortes, hypsélodontes, à rubans d'émail diversement réduits, à vallées remplies de cément. C. dans le Miocène. — Toxodon, Owen. Crâne très spécialisé, fortement rétréei en avant, puis s'élargissant un peu PME ce : LROMSMON. NP RL va Le dans la région des incisives. F. D. ns. C'est la 3° incisive inférieure et la 2° supérieure (des 3 ordres typiques) qui prédominent. Taiile d'un fort Rhinocéros. De faibles protubérances osseuses sur les intermaxillaires. ASTRA POTHERIIDÆ. — As/rapotherium, Burm. Crâne lout à fait ere ayant à la De - ME d ER (D -2.* fois des caractères de Suidé, de Tapir et d'Hippopotame, F. D. T —— TE .les canines très développées en défenses aux deux mâchoires. Taille allant de celle d'un ne (A.nanum) à celle d'un Rhinoceros (A. giganteuin). 3582 MAMMIFÈRES XV. ORDRE [AMBLYPODA Formes très primitives de l'Éocène, se reliant aux Condylarthes par leurs formes initiales (Pantolambda Cope (Éocène de l'Amérique du Nord), dont le crâne et la dentition rappellent beaucoup les Créodontes ; mais les molaires supérieures sont triltuberculaires, avec Les tubercules en V (trilophodontes); les molaires inférieures ont 2 lubercules externes en V. Cinq doigts à peu près éqaux à chaque pied, Les trois médians plus volumineux, massifs, à mélapodiaux larges et courts, à phalanges très courtes; carpe alterné, tarse sérié. Fam. CORYPHODONTIDÆ. Coryphodon, Ow. est représenté aussi bien en Europe (C. eocænus OUw,) que dans FAmé- rique du Nord. Corps trapu de la grosseur d'un Bœuf. 3 fortes incisives supérieures suivies d'une canine divergente. Pattes pentadaelvles, le piedsrappelant celui des Proboseidiens. Cerveau extraordinairement réduit. Une famille très spéciale est celle des DINOCERATIDÆ, de l'Éocène moyen de l'Amérique du Nord, caractérisée par les prolubérances qui ornent la face supérieure du crâne el sont le plus souvent au nombre de 3 paires, une paire nasale, une sur les maxillaires supérieurs, une COS SMILE Canines supérieures verlicales el très développées. Les plus pelils représentants avaient là taille d'un Rhinocéros ou d'un Hippopolame, Ils se relient aux Corvphodons par des espèces à prolubérances rudimentaires !Elachoceros, Scoli). — Dinoceros, Marsh (= Unitatherum Leidy). Nasaux courts: défenses droites. Dimension d'un Rhinocéros. — Loxolophodon, Cope (— Tinoceros, Marsh. Le crâne de L. coronatus Cope alleignait 93 cenlimeétres. Nasaux allon- gés, à cornes dirigées en avant: canines supérieures recourbées vers Farrière. Taille d'un Éléphant. autre paire en arrière, sur les côtés des pariélaux. Dentilion très évoluée, F, D. XVI. ORDRE PERISSODACTYLA Paltes onguligrades, reposant sur le sol par un nombre impair de doigts, munis chacun d'un sabot; le doigt médian (111) toujours prédominant. Carpe et tarse alternés ; astragale articulée par une trochlée avec le tibia ; calcanéum non articulé avec le péroné. Molaires carrées, formant une rangée continue, brachyoduntes ou hypsélodontes, toujours lophodontes, les supérieures présentant une crête externe longitudinale, d'où partent deux crêtes transversales : un peu en forme d'= ou de =; molaires inférieures présentant deux ou trois crêles transversales formant le dessin 77. Une longue barre entre elles el les canines. Estomac simple; ciecum très développé; pas de vésicule biliaire. Testicules inguinaur ou scrolaux ; utérus bicorne ; placenta diffus ; unipares ; deux mamelles inguinales. Trois groupes actuels, renfermant chacun une famille, mais de nombreuses familles fossiles. 1. SOUS-ORDRE T'APIROIDEA Caractères de la famille unique. Fam. TAPIRIDÆ. — Nez el lèvre supérieure prolongés en lrompe: quatre doigls aux palles antérieures, dont le 2° (en réalité le 3°) est le plus long: lrois doigts aux pattes D] , 9 re re , D RAS . : postérieures, le médius plus développé. F. D, PAT TRE — —42; prémolaires el molaires D. . +). *.) brachvodontes, avec chacune deux collines transverses, les supérieures avec une crèle exlérieure réunissantles deux collines (bilophodontes,. — Dalent de lOligocène d'Europe el de l'Amérique du Nord. (Prolapirus aseptricus, Wilh.) appartient à l'Oligocène d'Europe. PERISSODACTYLA 3283 Genre unique actuel : Tapirus. Brisson. T. lerrestris L. (= americanus Briss). Guyane, Argentine; T. pinchacus Roulin. Andes; T, (Acrocodia Goldm.) indicus. Desm., Asie orien- lale. Sumatra, Bornéo; T. (Tapirella, Palm. — Elasmognathus, Gil). Bairdi Gill, Amér. Centrale. : Les Tapiridés débutent à l'Éocène par les genres Sys/emodon Cope (Éoe. inf.) et Insecto- lophus Scolt et Osborn (Éoec. moyen el sup.). En même lemps que les Tapiridés, apparail, une autre famille celle des LOPHIODON- TIDÆ, exclusivement éocènes-oligocènes el qui ont vécu à la fois en Europe el dans l'Amérique du Nord. Ils sont très voisins des Tapirs, dont ils différent par les crêtes obliques, et non transversales, de leurs molaires. Prémolaires triltuberculaires. Présentent aussi des relations = AT . » are res * "). CAT ECS ) a + . £, avec les Rhinocérolidés el les Hvracothériidés : Heptodon, Cope. MST : Eocène d'Amé- È ”). n co ) SEEN Eee 7e : : rique. — Lophiodon, Cuvier. AT RE TUE À Eocène d'Europe. Les Lophiodontidés s'éleignent défi- U. . eo). € nilivement à l'Oligocène. 2. SOUS-ORDRE RHINOCEROTOIDE4 Caractères de la famille unique. Fam. RHINOCEROTIDÆ. — Tèle grosse, portant, sur la ligne médiane de la face, une ou deux cornes fibreuses: corps massif, recouvert d'un épiderme dur el épais. Crâne surélevé en arrière. Orbile en large communicalion avec la fosse lemporale. Pattes courtes, lerminées par trois doigts égaux. Sabols courts, pointus, réunis en arrière par (RAI AO? RES CEA BG). 0. à 3° molaires lopho- dontes, les supérieures présentant une crête externe (eclolophe), 3 saillies sur le côté externe, el 2 crèles obliques internes (protolophe et métlalophe) se raltachant à l'externe : les inférieures avec deux crêtes lransversales, recourbées en erochel vers l'arrière. une sole, sur laquelle repose un coussinel élastique.F. D. À. Une seule corne; un bouclier de cuir lerminé par des plis. Espèces asiatiques. Genre unique actuel : Rhinoceros, L. Rh. sundaicus el Rh. unicornis L. (— indicus, Cuv.). Asie, S. E. B. Deux cornes. Incisives caduques. Revétement de cuir continu. Espèces africaines. Dicerorhinus, Gloger. D. sumalrinus, Cuv. Malaisie et Indo-Malaisie. — Diceros, Gray. D. bicornis L., Afr. Orient., centr. el mérid, — Ceratotherium, Gr. C. simus Burch. Afrique S. E. et Afr. centrale. Les Rhinocérolidés débutent dans l'Éocène moyen de l'Amérique: du Nord par des formes (Amynodon, Marsh), assez voisines des Tapiridés ou mieux des Lophiodontidés, dont elles ont les molaires bilophodontes à. crêtes obliques; les incisives et les canines sont bien développées, et les molaires onl une grosseur énorme. par rapport aux prémolaires. Les .Hyracodon Leidy, également d'Amérique, aux formes svelles el à allure de Cheval, ont une canine très pelile, qui disparait chez les Rhinocérotidés typiques en même temps que la crête sagiltale qui surmontait le crâne. Les palles, tridactyles, sont coureuses. Les premiers Rhinocéros n'ont pas de cornes (Aceratherium, Kaup, Teleoceros, Halscher); leur RAD Mest ee . =. +. ils ont 4 doigts en avant el 5 en arriére; ils apparaissent dans lOli- gocène d'Europe el d'Amérique, passent dans l'Inde el disparaissent partout au Quaternaire. Balutchilherium est aussi privé de cornes : ce genre correspond à des formes géantes (4 mètres de haut) récemment découvertes en Asie, où elles étaient partout répandues au Miocène. C'est à l'Oligocène qu'apparaissent les Hhinoceros vrais : leurs diverses sections comprennent d'assez nombreuses espèces. La plus importante est le Rh. tichorhinus Fiseh. (= Cœlodonta antiquilalis, Blumenb.), du Quaternaire de l'Eurasie, dont on a trouvé des individus conservés en entier dans la glace de Sibérie, avec la. chair et les longs poils qui marquaient une adaptation au. régime glaciaire); ceux rencontrés dans l’ozocérile de Sibérie élaient épilés. Le g. Elasmotherium Fischer, du Quaternaire de Sibérie et de la Russie mérid., n'a plus que © — el est remarquable par ses dents prismaliques, à, rubans d'émail fortement ondulés, et par l'énorme bosse frontale qui devait servir de base à une forte corne. Le crâne a presque 1 mètre de long. PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 225 3584 MAMMIFÈRES 3. SOUS-ORDRE HIPPOIDEA Caractères de la famille unique. Fam. EQUIDÆ. — Palles hautes, Lerminées par un seul doigt, dont le mélapodien est flanqué de deux mélapodiens laléraux rudimentaires. Cräne allongé : orbites limitées par Dre HU OS ae ; : un cercle orbitaire complet. F. D. 3 à 3: Incisives disposées en couteau, chacune . û ”) d'elles creusée en son milieu d'une excavalion oblilérée par du cément. Canines rudi- mentaires chez les femelles. Prémolaires semblables aux molaires, el présentant une table d'usure montrant la coupe de 4 lubercules, plus ou moins sélénodontes, réunis par des rubans. Un scrolum. Equus, L. Genre unique actuel. À. Pas de rayures blanches el sombres. S. G. Equus. Des callosilés (châlaignes) au-dessus du carpe el en général au-dessous du Larse. Oreilles courtes: sabots Lrès grands. Queue velue dès la base. Æ. caballus L. Des chà- laignes aux # membres. Comprend toutes les races domestiques, el celles, redevenues sau- vages, de l'Amérique du Sud (Mustang) el de la Russie méridionale (Tarpan, éteint en 1870). E. Przewalskii Poljakoff (= ferus Pall.) redécouvert en 1879, dans les steppes de la Mon- golie, est sans doute l'une des formes originelles de nos races équines. S. G. Ernionus. Oreilles grandes: sabots de devant pas très larges; des châlaignes seule- ment aux membres antérieurs; base de la queue à poils courts. Une crinière dressée, noire, ainsi que le bout de la queue el une bande médio-dorsale: dessous et patles blancs. £. kiang, Moser, Plaleau du Thibet: £ hemionus, Pall. Steppes kirghises el mongoliennes: £. onager Briss., Mongolie, Perse, Syrie. S. G. 4sinus, Gray. Oreilles longues el étroites. Sabots étroits. Des châtaignes seulement aux membres antérieurs. Les crins longs de la queue ne commencent qu'au milieu de celle-ei. Robe grise avec une ligne noire sur le milieu du dos el une (ransversale sur le garrot. Peut se croiser avec le Cheval el donner des Mulets si la mère esl une jument, des Bardots, si cest une ânesse. £. africanus Kilz., Afrique N.-E. Origine de nos ânes domestiques ; E. soma- linus, Noack, plus grand, sans croix noire n'en esl qu'une variélé. B. Tete, cou, patles, el le plus souvent lronc rayés de noir et de blanc (Zèbres. Chätai- gnes antérieures seules présentes. Crins caudaux seulement terminaux. S. G. Dolichohippus. Ravures nombreuses et étroites: oreilles grandes, très velues à l'inté- rieur, Sabots larges. Crâne allongé. Æ. Grevyi, Oustalet, Mont. d’Abyssinie. Peut-être un des- cendant de l'E. Slenonis Boule, du Pliocène. S. G. Hippotigris, H. Smith. Rayures larges pouvant manquer sur le tronc: oreilles étroites à poils courts: sabots élroils: crâne court. £. quagga Gm., de l'Afrique australe, aujourd’hui éteint; E. zebra L., Mont. de l'Afrique centrale: E. (Hippotigris) Burchelli Gr., Afr. mér. Le groupe des PaRISSoDAGTYLES dont le genre Equus est le seul représentant acluel, a acquis pendant toute la durée de l'ère lertiaire une puissance d'évolution extraordinaire. Les modi- licalions anatomiques qui en ont marqué les diverses phases, et les variations d’où sont sortis de mulliples rameaux collatéraux, nous ont élé révélées par des restes fossiles tellement nombreux que lhisloire génélique du sous-ordre des Hippoipea est l'une de celles que la Paléontologie ait le plus complètement et le plus minutieusement élucidée. L'origine des Chevaux (au sens large) doit être recherchée parmi les CONDYLARTHES, non pas dans Phenacodus, comme avail cru pouvoir le suggérer Cope, mais dans d’autres repré- senlants de cet ordre primilif, peul-être Protogonia ou.encore Hyopsodus, dont les dents sont les plus rapprochées du.type hippoïde primitif. En lout cas, la forme la plus ancienne apparte- nant sans conteste au phylum des Equidés est le genre Hyracotherium Ow., de l'Eocène inférieur d'Aij, avec son équivalent nord-américain Æohippus Marsh: taille d'uu Renard; quatre doigts au membre antérieur, trois au postérieur: radius et cubilus, tibias et péroné soudés. Molaires bunodontes à 4 tubereules, réalisant plus ou moins la forme d’un V. L' Hyracotherium esl la souche de loute une série de petits rameaux, à évolution plus ou moins parallèle, el caractérisés respectivement par l'un des genres Pachynolophus, Lophiotherium, Propalæolherum, Anchilophus, Plagiolophus, Palæotherium, rameaux propres à l'Ancien Monde: éteints sans descendance et qui n'ont pas dépassé l'Éocène supérieur ou l'Oligocène inférieur. PÉRISSODACTYLA 3085 Par contre, pendant tout le Tertiaire, évolution s'est poursuivie en Amérique suivant une série orthogénétique des plus remarquables qu'il soit donné d'observer, évolution portant à la lois sur la disparition graduelle des doigts latéraux aux palles antérieures comme aux pattes postérieures el sur la réalisation progressive de la dent, el plus spécialement des molaires des Chevaux actuels, allant de la forme brachyodonte, bunodonte, lapiroïde, des formes primitives, aux dents prismaliques, lophosélénodontes du Chex al. Les genres qui jalonnent les stades de selle évolulion sont : Eohippus (Eocène inférieur), Orohippus (Éoc. MOY.), Épihippus (Éocène sup.) Mesohippus (Oligocène); Miohippus (Aquilanien): Parahippus, Mer yhippus (Miocène): Hippo- rion (Pontien-Pliocène); Pliohippus et Protohippus (Pliocène): Neohippus (Pliocène supérieur et Quaternaire). Dans celte série, le Mesohippus oligocène ne se ratlache peul-êlre pas àl'Epèhippus. bien qu'il le continue vraiment au point de vue de la spécialisation dans le sens équidé;"il est possible qu'il faille lui reconnailre une origine étrangère, asiatique (? , due à une émigralion des Palæothériidés eurasialiques. Mais à partir de ce genre Mesohippus, on peut suivre Loute la filialion, aussi précise qu'on peul la désirer. À trois époques de celle hisloire, des migra- lions en sens inverse, venues d'Amérique, en communication avec l'Eurasie par le Nord el plus spécialement par la région nord-allantique, ont amené des formes américaines, qui se sont élablies en Eurasie el s'Y sont étendues, en y donnant des formes renréseniatives. C’est d'abord au Miocène inférieur lAnchilherium, dérivant du groupe américain oligocène Mesohippus Miohippus, mais qui disparail déjà sans descendance au Miocène supérieur. C'est ensuite, déri- vant du Miohippus oligocène, l'Hypohippus, qui aborde l'Asie orientale au Miocène supérieur, mais ne va pas plus loin el s'éleint presque aussitôt. C'est enfin l'Hipparion, qui, né en Amé- rique au Miocène supérieur, s'est répandu dès celle époque dans Loute l'Eurasie et l'Afrique, se subdivisant en une série d'espèces extrêmement diverses. C'est de l'une d'elles, et peut-être de IT. Malthewi Abel, pelile espèce de Samos, que dérivent probablement les Zèbres, les Hémiones, les Chevaux de l'Asie sud-occidentale, et, par eux, nos chevaux modernes , formant tous ensemble le genre Equus, dont l'origine, contrairement à l'opinion longtemps en honneur, est ainsi eurasialique. Il correspond au genre américain Neohippus, rapidement éteint, après avoir donné naissance, par émigralion au Pliocène récent, aux chevaux fossiles de PAmérique du Sud : Hippidium Ow., Onohippidium Morns, Parahipparion Amegh, eux-mêmes disparus à Fépoque actuelle; si bien que, lors de la découverte de F2 \mérique, le Cheval y élail. inconnu, el que tous les chevaux domestiques, où redevenus sauvagés (Mustangs) américains sont d'imporla- lion européenne. [APPENDICE AUX PÉRISSODACTYLES| Aux Périssodactyles se rallachent un cerlain nombre de groupes secondaires, résultant d'adaptations particulières. S'ils doivent être mentionnés ici, leur faible importance phylo- génique, la durée éphémère de quelques-uns, la localisation géographique restreinte des autres, nous permettent de les considérer comme appartenant plus particulièrement au domaine de la Paléontologie spéciale. Ce sont : 1° Les LITOPTERNA ou PROTEROTHERIA, exclusifs à l'Amérique du Sud, où ils ont persisté de l Éocène au Pliocène moyen. Carpe et larse en apparence presque sériés. Macrau- cherium, Owen. Taille et facies d'un Cheval. — Prolerotherium, Ameghino. — Thoatherium, Amegh. Tête et palles assez semblables à celles du Cheval. Do Les TITTANOTHERIA, provenant surloul de l'Éocène el de l'Oligocène de l'Amérique du Nord; 4 doigts en avant, 3 en arriere. Molaires supérieures à 4 tubercules bien nets, les deux externes comprimés el formant un W, les internes arrondis (bunosélénodontes); molaires infé- rieures à 2 crêtes arquées, ouvertes en dedans. Le genre le plus saillant, Tifanotherium, Leidy, avec les genres voisins Brontolherium. Marsh., Brontops, March., pouvant atleindre la laille d'un Eléphant. Crâne fortement excavé dans sa région moyenne el très relevé en avant el en arrière; la région fronlo-nasale porte des cornes, peu développées dans les genres primitifs, comme Megacerops, mais atteignant une grande puissance chez Bronlotherium, où elles sont aplalies el relevant légèrement, el chez Symborodon, où elles sont recourbées en arrière. dirigées en avant en se verlicales et même légèrement è 3° Les ANCYLOPODA (CHALICOTHERIDÆ), remarquables surtout par leurs pattes digiti- grades, à 3 doigts, dont l'un, beaucoup plus développé, lerminé par une phalange pointue et bifide, semblable à celles de certains Édentés, mais’ils sont nellement périssodactyles par leur denlilion. Eomorplrus Osb. Éocène inférieur de l'Amérique du Nord, Chalicotherium Kaup. Oligocène supérieur jusqu'au Pliocène inférieur d'Europe et d'Asie, Ils se sont conservés en Chine jusqu'à l'époque glaciaire. 3586 MAMMIFÈRES XVII. ORDRE ARTIODACTYLA Ongulés à doigts pairs, reposant sur le sol par les doigts IT et IV, les doigts IT et V réduits, rudimentaires, ou complètement disparus. I toujours absent (retrouvé à l'élat de baguette conjonctive dans l'embryon du Porc et même du Bœuf). Carpe el tarse alternés, leurs pièces pouvant se fusionner de diverses facons. Molaires bunodontes (coniques) ou lophodontes (terminées en crête) ou sélénodontes (recourbées en croissant), ayant le plus souvent 3 tubercules antérieurs; prémolaires tantôt bien différentes des molaires, tantôt semblables, mais plus simples. Estomac simple ou complexe. Testicules extra-abdominaux, presque toujours dans un scrotum. Ultérus bicorne. Placenta diffus ou cotylédonaire. 1. SOUS-ORDRE [BUNOSELENODONTIA] Renferme les deux familles fossiles des ANTHRACOTHERIIDÆ el des ANOPLOTHE- RIIDÆ : ils peuvent aussi bien être réunis dans un même ordre que séparés en deux ordres distinets. Ce sont en effet des Artiodactyles primitifs dont le pied présente une disposition commune, qu'on ne retrouve plus dans les Arliodaclyles actuels. Les mélacarpes principaux (IT el IV) y sont exactement dans la direction de leurs pièces carpiennes, landis que chez les {vpes arliodactyles qui ont persisté, les métlacarpiens élargissent leur tèle proximale, de facon à rejeter les métacarpiens IT el V, quand ceux-ci existent, el à élendre leur insertion à leurs pièces carpiennes (2 et 5). La première disposilion a été désignée par Kowalewsky sous le nom de disposilion inadaptalive. La dentilion est complète. Mais ces deux groupes présen- tent déjà dans la dentilion les différences qui, en s'accentuant, donnent les Suidés ou Buno- dontes d'un côté, les Ruminants ou Sélénodontes de l’autre. Anthrocotherium. Cuv. Ineisives pointues, fortes, les inférieures dirigées en avant: canines fortes el proéminentes, écarlées des incisives el des prémolaires: prémolaires unicuspidées, la 4° un peu plus compliquée. Molaires supérieures quinqueluberculaires, un ltubercule acces- soire s'élant interposé entre les deux lubereules antérieurs : ces tubercules coniques ou peu recourbés en croissant; molaires inférieures à 4 lubercules, les internes coniques, les externes comprimés longiludinalement. 4 doigts, le 1° rudimentaire, les doigts Il el V, courts, n'altei- gnant pas le sol. Cràâne allongé, mais massif, rappelant celui des Pores. Oligocène el Miocène inférieur. À. magnum Cuv. Forme gigantesque du Miocène inférieur. — Hyopolamus, Ow. Cràne extrèmement allongé: lrois diastèmes aux mâchoires. Eoc. moy. à Oligocène. Anoplotherium, Guv. Dents formant une rangée à peu près continue: incisives plus ou moins laillées en biseau: canines pelites: molaires supérieures à 5 lubercules, les externes formant un W ouvert à l'extérieur, le lubercule posléro-interne en V, les deux autres coniques: molaires inférieures bilophodontes, en forme de W ouvert vers l'iniérieur. Pattes antérieures à 2 doigts, les postérieures à 3 doigts: II et IV élant égaux, Il, très court el divergent, peut-être uni aux autres par une palmure, ce qui supposerail une adaptation à la vie dans les grands fleuves, avec quoi serait en rapport la très longue queue de lanimal. A. commune Cuv., du Gypse de Montmartre (Éocène supérieur). — Diplobune, Rülimeyer. 3 doigts à Lous les membres. Phosphoriles du Quercy (Oligocène). 2. SOUS-ORDRE BUNODONTIA — SUIDA. — (PORCINS) Pattes pourvus de quatre ou deux doigts, rarement 3 en arrière, mais lougours deux doigts prédominants. Dents à tubercules mousses, en général compliqués de tubercules plus' petits. Corps lourd, massif, bas sur patles, à poils parfois raré- lies, surmontant un abondaat pannicule adipeux. Ni cornes, ni glandes faciales. Métapodiaux toujours séparés. Canines et incisives supérieures toujours présentes. Estomac divisé en poches, mais sans faculté de rumination. Placenta diffus. ARTIODACTYLA 3987 Débutent à l'Eocène moyen d'Europe (Cebochærus, Chæromorus), pénètrent dans l'Amérique du Nord (Perchærus) à l'Oligocène inférieur el dans FAmérique du Sud au milieu du Pliocène. Fam. SUIDÆ. — Museau allongé, tronqué, mobile, formant bouloir ; 4 doigts à toutes les pattes, dont deux seulement touchent le sol. Canines souvent développées en défenses. Dents bunodontes. Estomac simple: au moins 4 télines. = : ; DER ‘ ; ; Sus, L. Queue mince et enroulée. F. D. AE Ve me Le Sommet des canines des mâles complètement arasé par le frottement. 6 ou 7 paires de létines. 15 espèces. $S. scrofa L. (San- glier), Europe et Asie sept.; S. cristatus Wagn. Inde; S. verrucosus Müll. el Schelby. A les joues non rayvées. Java. — Polamochærus, Gray. Groin très allongé: un lubercule verru- queux sur les joues; 1° prémolaire absente au maxillaire inférieur el caduque au supérieur : 2 paires de mamelles. 5 espèces. P. larvatus F. Cuv., Madagascar. P. chæropolamus Desmoul., Afr. or. et mérid. — Phacochærus G. Cuv. Museau aplali: oreilles petites el pointues ; un gros bourrelel verruqueux au-dessous des yeux; un autre plus pelit pres des défenses, qui deviennent énormes; deflition réduite chez les adultes aux canines el aux quatre dernières molaires. 2 espèces. P. africanus Gm., Afr. orient. centr. et occid.; P. æthiopicus L., Zam- bèze. — Babirussa, Lesson. Haut sur palles: canines supérieures des mâles dirigées vers le haut, el lraversant la peau pour se recourber en arrière; canines inférieures plus courtes: c D € RAD _ 5 Si. B. babirussa L. (= alfurus Less.), Cèlèbes. Fam. DICOTYLIDÆ. — Trois doigts seulement aux pattes de derrière; K, D. : ZX LÉ . 2. . —38; mélalarses des 3° el 42 doigts soudés dans leur partie supérieure. Dicolyles, G. Cuv. 3 espèces. D. tajacu L. (— torquatus Cuv.), Amér. sepl., centr. el mérid.; D. labiatus, Cuv., Am. centr. et mér. Fam. HIPPOPOTAMIDÆ. — Corps massif, porté par des jambes courtes, à 4 doigts égaux, Louchant la terre pendant la marche. Deux ou trois pajres d'incisives à crois- sance continue à la mâchoire supérieure: une paire seulement à linférieure; canines énormes, surtout les inférieures; 24 molaires en lout. Vivent dans l’eau. Ed Hippopolamus L. Genre unique. ? espèces, H. amphibius L., fleuves et lacs de toute l'Afrique H. liberiensis Morton, de moitié plus petit, Libéria. 3. SOUS-ORDRE (SELENODONTIA — RUMINANTIA) Tête souvent armée de cornes, au moins chez les mûäles. Un revêtement de poils abondant el en général uniforme. Pas de pannicule adipeux sous-culané spécialisé. Souvent une glande faciale préorbitaire (larmier), logée dans une fossette sur l'os lacrymal. Incisives et canines supérieures en général absentes; molaires commpo- sées de quatre tubercules en forme de demi-cylindres, dont 1a section sur la table d'usure est un croissant (sélénodontes). Doigts latéraux petils, rudimentaires ou absents, ainsi que leurs mélacarpiens et métatarsiens. Mélapodiaux principaux généralement fusionnés en un os canon. Estomac composé, présentant en général 4 poches. l'lacenta généralement cotylédonaire, plus rarement diffus. 3 divisions : Z'YLOPODA, TRAGULOIDEA, PECORA. |. DIVISION TYLOPODA Incisives supérieures réduiles à la plus externe dans la dentilion définitive; canines différenciées et séparées aussi bien des incisives que des prémolaires. Dentition PU. JT A ET RE LE Ce 21 Re de lail 3. 7, 2: denlition définilive CP TT 10 la 1° prémolaire correspon- dant à P2, qui manque au contraire dans la dentition de lait; 2 doigts à chaque pied ; les 3 phalanges appuyant sur le sol par l'intermédiaire d'un coussinet plan- taire (r5àr, coussinet); pas de véritables sabots, mais des ongles épais, fortement 388 MAMMIFÈRES recourbés latéralement. Feuillet de l'estomac presque nul; les parvis de la panse creusées de petites cavités (réservoir d'eau). Lèvre supérieure fendue, très mobile. Fam. UNIQUE CAMELIDÆ. — Tête allongée, sans cornes: poil long, crêpu, laineux. Lama G. Cuv. (— Auchenia Hlig.). Pelite taille, museau pointu : jambes fines, à doigts bien séparés: pas de bosse dorsale; qneue courte, deux prémolaires seulement à chaque demi- mächoire. Seulement deux espèces sauvages: L. glama L., avec des callosités nues aux jambes : divisée en deux sous-espèces : L. gl. huanacus Molina (Guanaco). de la Cordillière el des plaines de Patagonie, el L. g. cocsiliensis Lünnb. Pérou. S. de l'Equaleur, Bolivie, et une variété domestique (L. gl. domestica), élevée au Pérou el en Bolivie, le mâle comme bête de somme, la femelle comme bêle à laine : son poil est surtout employé aujourd'hui à la fabri- calion des fourrures artificielles. — £L. vicunna Molina (Vigogne). plus petit, sans callosités. Une variélé domestique à laine est le L. pacos L. ‘Alpaca), beaucoup plus pelit que les pré- cédents, dont le poil, appelé poil de Vigogne. est également utilisé comme le précédent ; il n'entre pas dans la fabricalion du tissu dit » alpaga », qui est fait du poil de la Chèvre angora. — Camelus L. Museau élroil el busqué: orbites saillantes ; narines prolongées : lèvre inférieure pendante; des callosités à la poitrine, aux coudes et aux chevilles. Une ou deux bosses grais- seuses surle dos, En avant des deux prémolaires sélénodontes, seules existantes chez les Lamas, une autre prémolaire, pointue, séparée des auires. C. bactrianus L. (Chameau à deux bosses), Désert de Gobi. Utilisé dans toute l'Asie comme bêle de somme el aussi pour sa laine qui, sous le nom de « poil de chameau », provient surtout de Chine. Le Dromadaire ou Chameau à une bosse, C. dromedarius L., connu seulement à l'état domestique, et utilisé dans l'Afrique du Nord et dans l'Inde comme bêle de somme et de course (méhari). Les TyLopobes remontent à l'Éocène supérieur d'Uintra, où ils sont représentés par Proly- lopus Wartm., qui avail la laille d'un Lapin et dont la dentition, de formule primilive, ne présentait aucun diastème; les doigts latéraux élaient réduits. Ils sont seulement représentés par des nodules, chez Poebrotherium Leidy, grand comme une Brebis, de l'Oligocène, où appa- raissent également les diastèmes, entre la canine, la 1° et la 2° prémolaires. Les genres Prolomeryx Leidy (Miocène inf.), Protolabis Cope (Miocène moyen) el Procamelus Leidy (Miocène supérieur) conduiseul aux Camelus proprement dits. Ils montrent que la dactylogradie n'est ‘chez les Chameaux qu'une acquisition secondaire, les formes iniliales étant ongnligrades. Les Camé- lidés paraissent avoir eu l'Amérique du Nord comme terriloire de leur évolution; mais ils s'y sont éleints au Qualernaire, après avoir émigré en partie dans l'Amérique du Sud (AUCHENIHNE) el en Asie (CAMELINÆ). II. DIVISION TRAGULOIDEA Incisives supérieures absentes. Canines supérieures développées en longues défenses chez les mâles. Cornes loujours absentes. Quatre doigts à chacun des quatre membres, les latéraux plus petits, mais complets; mélacarpiens el métalarsiens principaux séparés ou fusionnés en un os canon ; péroné complet, mais se fusionnant presque toujours en bas avec le tibia; os crochu, trapézoïide et trapèze (s'il existe) du carpe, scaphoïde, cuboïde, 2° et 8 cunéiformes du tarse soudés en un seul os. Pas de glande à musc. Estomac à 3 poches seulement. 4 tétines; placenta diffus. FAM. UNIQUE. TRAGULIDÆ. / Hyemoschus, Gray (— Hyomoschus Garrod, Hyæmoschus Rülimeyer, Dorcatherium Kaup) Doigts Taléraux bien développés: métacarpiens non soudés entre eux, sauf dans les vieux individus. A. aquaticus Ogilby. Forêts équatoriales d'Afrique. — Tragulus, Pallas. Métapo- diaux fusionnés en un os canon. Pied grèle et long, doigts latéraux petits. 4 espèces des forêls du Sud-est de l'Asie. T. slanleyanus Gr., Malacca; T. javanicus Osbeck., Iles de la Sonde, Philippines; T. kanchil Raffi., îles de la Sonde el jusqu'en Cochinchine. Le g. Tragulus remonte au Pliocène de l'Inde, le g. Dorcatherium Kaup du Miocène est identique à l'actuel Hyæmoschus. Mais les Gelocus Aym. et Prodremotherium Filh. sont oligocènes. Ils ne peuvent constituer qu'un rameau parallèle, car les métapodiaux n'y sont plus représentés que par leurs extrémités proximale et distale. ARTIODACTYLA 3589 IT. DIVISION PECORA En général, des cornes ou des bois, au moins chez les mâles ; métacarpiens et mélta- tarsiens principaux fusionnés en un os canon; doigts latéraux incomplets ou entièrement disparus; quand ils persistent, les métapodiaux ne sont représentés que par une de leurs extrémités, tantôt la proximale (Plesiometacarpalia), tantôt la distale (Telemetacarpalia) ; scaphoïde el cuboïde fusionnés ainsi que le 2° et Le 3e cunéiformes ; le 1° nul. Estomac divisé en 4 poches. Incisives el presque lou- jours canines nulles à la mächoire supérieure; canines inférieures en général rapprochées des incisives et de même type qu'elles. Placenta cotylédonaire (Corx- LOPHORA). Ce sont les Ruminants les plus typiques et les plus nombreux. Ils comprennent les CERvI- conNIA, les Cavicornia el Îles VELLERICORNIA. Groupe I : CERVICORNIA Cornes frontales constiluées par un axe osseux, non revêlu d’un élui corné, mais d'une peau velue, qui disparaît ensuite laissant l'axe à hu; ces cornes pouvant manquer, le plus souvent absentes chez les femelles, souvent ramifiées (bois). Dents molaires brachyodontes, au moins la première. Cunines supérieures en général présentes. Une glande préorbitaire (larmier), volumineuse, logée dans une fossette du lacrymal. Placenta à cotylédons peu nombreux. Fam. MOSCHIDÆ. — Pas de bois. Canines supérieures des mâles développées en défenses et saillantes verticalement hors de la bouche chez les mâles, comme chez les Tragulidés, auxquels on les réunissail autrefois, landis que la plupart des traits de leur organisation des rapproche des Gervidés. Télémélacarpaliens: doigts Taléraux complets et très développés, leurs sabots atteignant le sol: doigls principaux mobiles, pouvant s'écarler l'un de l'autre. Ni glande, ni fossetle préorbilale; un seul canal lacrymal allant du bord inférieur de l'orbite aux fosses nasales. Une grande poche à muse, S'ouvrant près de l'ombilic, en avant de l'orifice uréthral, el recevant la sécré- lion de glandes développées à la. base de la queue. Hémisphères presque lisses. Museau terminé par une large surface nue entourant les narines. Moschus, L. Genre unique avec une seule espèce, M. moschiferus L. (Chevrolain porte- muse). Hautes montagnes de l'Asie centrale. Chassé pour le muse, utilisé comme parfum. Le g. Hydropotes Swinhoë, également dépourvu de bois, à mélacarpiens disposés comme chez le Chevrotain, el dont le mâle a des défenses saillantes, présente des larmiers logés dans une fosselle des lacrymaux, ainsi que des glandes interdigilales aux palles postérieures: est rattaché tantôt aux Moschidés, lantôl aux Cervidés. H. inermis Swin. Chine. Précédés dans le Miocène inférieur d'Europe par les genres Amphitragulus Pomel el Dremotherium. Æ. Geoffr., auxquels fait suite le g. Palæomeryx Meyer (Miocène moyen el supérieur), dont la taille atteignait celle du Cerf. Tous sont dépourvus de bois. Fam. CERVIDÆ. — Des cornes (bois) plus ou moins ramifiées, en général caduques el renouvelées annuellement, existant, en général, chez le mâle seul. Ils sont constitués par une lige osseuse d'origine dermique, atlachés à leur base sur le frontal, qui présente à leur insertion un cercle de pierrures. C'est au-dessus de celui-ci que se fail la ruplure du bois au moment de sa chute. Le bois comprend une lige axiale (merrain) el des rameaux landouillers) dont la plupart sont dirigés en avant: le premier, inséré près de la base, est l'andouiller de l'œil: chez les vieux Cerfs, le merrain s'élargit el s'aplalil à son extrémité (empaumure), qui est digitée (épois). Les bois de Daim, d'Elan el de Renne sont empaumés de bonne heure. Le nouveau bois, pendant sa croissance, est entouré d'une peau velue, très vascularisée en dessous: elle se dessèche el tombe ensuite, laissant l'os du bois à nu, sa surface portant des cannelures irrégulières qui sont l'empreinte des vaisseaux de la gaine cutanée. En général, une canine supérieure, plus développée chez les mâles. Lacrymal présentant, sur le bord de l'orbite, deux orifices conduisant dans les fosses nasales. En général, une glande faciale préorbitaire larmier), logée dans une fossette lacrvmale (manque dans Capreolus). Pas de etande 3590 MAMMIFÈRES caudale, ni de poche à muse; des glandes sur diverses parties du pied. Des sabots latéraux éloignés du sol. Tanlôt lélométacarpaliens, lantôt plésiomélacarpaliens. Hémi- sphères à circonvolutions nombreuses ; placenta colvlédonaire, le nombre de cotvlédons restreint. Apparaissent en Europe (peut-être venus de l'Asie) au Miocène inférieur Amphilraqulus Pomel, sans cornes). Abondamment représentés en Asie et dans l'Amérique du Nord au Miocène supérieur. Pénèlrent dans l'Amérique. du Sud au Quaternaire. IIS manquent aeluellement en Australie et en Afrique, au Sud du Sahara. Les formes successives montrent la complicalion progressive des bois, qui atteignaient leur maximum chez le Polycladus, à andouillers très ramifiés (Pliocène de France et d'Angleterre) et dans le Megaceros Cuv. (Quaternaire) voisin des Elans, fortement empaumé à son extrémité el dont les bois présentaient de 2 mètres à 3 M. 90 d'envergure. Trib, CeRvuLINæ. — Des défenses chez les mâles, dont les bois, assez pelits, sont portés à l'extrémilé d'une longue cheville osseuse, permanente et recouverte par la peau, aussi longue que le bois lui-même. Un grand larmier. Plésiomélacarpaliens: doigts laléraux sans phalanges. S.-E. de l'Asie. — Premières formes : Dicrocerus. du Miocène moyen, à bois souvent four- chus. — Cervavus, Sallon, Miocène supérieur d'Asie. Élaphodus, Milne-Edwards. Bois très pelits, non ramiliés. Cheville basilaire longue, ne se continuant pas sur le crâne. 1 espèce. £. cephalopus M.-E., Chine occidentale, — Cervulus, Blainv. Bois présentant un andouiller: chevilles osseuses courtes, mais se prolongeant sur la face en forme de bourrelels convergeant vers le nez. 6 espèces. C. muntjac Zimm., Iles de la Sonde et presqu'ile malaise. Trib. BLASTOCERIDÆ. — Cervidés américains, en général sans canines supérieures, à cornes relativement simples. Mélacarpiens latéraux réduits à leur extrémité distale. Mazanna, Ralinesque. Bois réduils à une simple dague. 7 espèces. Am. mér. M, rufus, Guyane, Paraguay. — Pudu, Gray. Une paire de petites dagues très rapprochées chez le mâle: os du tarse en partie coalescents: pas de glandes pédieuses. P, humilis Benn. (Poudou), Chili. — Frucifer, Sundevall. (— Hippocamelus, Leuckart). Bois simplement bifurqués et dont la branche antérieure est plus courte que l'autre. 2 espèces Am. mér. #. bisulcus Mohr., Chili, Patagonie; F. antisiensis, Équateur. — Blastocerus, Wagner. Bois bifurqué, l’andouiller supérieur plus grand que l'antérieur. 2? espèces. B. paludosus Desm., Guyane et Brésil; B. bezoarticus L., Brésil. — Odocoileus. Rafinesque (Dorcelaphus, Gloger. Bois avec son premier el son second andouillers bifurqués, plus trois ramificalions terminales pouvant pré- senter de courtes ramifications secondaires. 3 espèces. 0. virginianus Cariacou), Canada, Mexique. Trib. Cervinæ. — Mâles portant sur la Lête deux bois, plus où moins ramifiés, sujets à une mue périodique el recouverts, pendant qu'ils se reproduisent, par une peau velue qui se des- seche et Lombe quand leur croissance est terminée ; ramificalions se compliquant jusqu'à un cerlain degré avec l’âge; jambes minces, terminées par 4 doigts, dont deux seulement supportent le corps; des fosselles lacrymales laissant suinter, surtout dans la période du rut, une humeur huileuse, odorante. Canines supérieures jamais développées en défenses; 4 mamelles. Capreolus, Smith. Bois pelits, peu divergents (40°), portant seulement un andouiller antérieur el un poslérieur; pas de canines; queue rudimentaire ; mélacarpiens latéraux réduits à leur extrémité distale. 3 espèces. C. capreolus L. (cupræus Gr.) (Chevreuil), Eur. : C. pygarqus Pall., Asie sept. et centr. — Cervus, L. Bois très ramifiés chez les individus âgés ; canines supérieures généralement présentes: sabols postérieurs unis presque jusqu'à leur base par une palmure. Se divise en les sous-genres suivants : — a) Rucervus, Hodgs. Bois à un seul andouiller à la base: tige présentant une courbure antérieure très prononcée el se divisant en deux, ainsi que l’une des deux branches formées de la sorte. 3 espèces de l'Inde. R. duvaucellus, Cuv. — b: Rusa, H. Smith. Bois à lige un peu recourbée en dehors el en arrière, avec un andouiller basilaire et une bifur- cation terminale: museau nu, dépassant notablement les narines en dessous. 11 espèces de la région indienne el des iles voisines. R. AristotelisCuv.; R. hippelaphus, Cuv.—c\ Axis, H. Smith. 17 andouiller naissant immédialement au-dessus de la tête el se dirigeant en avant el en dehors, puis s'élevant à angle aigu avec la tige: canines supérieures présentes ou absentes; pelage tachelé de blanc, une profonde crevasse glandulaire en avant des pieds postérieurs. À. aæis, Erxl. Inde. — Elaphurus, À. M.-E. Tête courte, à petites oreilles: corne droite, pointue, non ramiliée, présentant un andouiller bifurqué, dont la base forme avec elle un angle aigu; queue allongée. E. davidianus À. M.-E., Chine. — d) Pseudaæis, Gray. Bois à 4 ou 5 branches. Queue allongée, pelage tachelé au moins en hiver. 5 espèces d'Asie. P. sika Temm., Chine ef Japon. — e)Cervus, L. Bois constitué par une lige arrondie, sillonnée el perlée à la base, recourbée en arrière el en dehors, portant un premier andouiller basilaire (andouiller de l'œil), dirigé en avant, puis ARTIODACTYLA 3591 en haut; un ?° un peu moins long, situé plus haut (andouiller de fer), suivi d'un 3° un peu plus haut (andouiller moyen), s'aplalissant légèrement ensuite (empaumure), puis donnant naissance à des branches (épois) dirigées en avant, dont le nombre varie avee l’état de l'animal et augmente avec l’âge. 7 espèces. C. elaphus L. (Cerf), Eur., Asie, Algérie; C. zanthopygus À. M.-E., Asie septentrionale ; C. maral Ogilby, Russie mér.; C. affinis Hodgs., Thibet, C. canadensis Erxl. {Wapiti), Am. sept.:; C. Roosevelli, Am. sept. — e) Dama, H. Smith. Bois à tige ronde, avec un andouiller basilaire pointu, des andouillers marginaux en nombre variable el une empaumure ter- minale, aplalie, présentant sur ses bords un nombre variable de pointes allongées. 2 espèces. D. dama L. (Daim), Europe. — f) Alces, H. Smith. Les plus grands des Cervidés; tête allongée ; museau épais el large avec une lèvre supérieure épaisse, longue el mobile; doigts laléraux pourvus de métalarsiens:; doigls médians réunis par une membrane extensible: bois élargis rapidement en une large palette profondément dentée sur les bords, presque divergente; ceux du mâle à angle droit; mufle à partie dénudée très étroite ; des larmiers : queue courte: mélapodiaux latéraux réduits à leur extrémité inférieure. C. machlis Ogilby ‘Élan). Régions boréales des deux Mondes. — 4) Rangifer, H. Smith. Bois présents dans les deux sexes; formant un are à concavilé antérieure; andouiller de l'œil aplali en palette triangulaire, à base dentée: 2° andouiller moins élargi et dirigé en avant, les autres pointus el dirigés en arrière; bois des femelles moins compliqués et plus petils que ceux du mâle. Muffle complètement poilu. Télémétlacarpaliens. R. tarandus L. (Renne), Europe. Domesliqué comme bêle de trait dans les régions arcliqnes, mais les jeunes. à leur naissance, sont toujours à demi-sauvage: R. arclicus Richards (Caribou), Nord-Amérique. 4 variélés. Fam. ANTILOCAPRIDÆ. — Cornes pourvues d'un andouiller, mais revêlues d'un étui corné, qui tombe chaque année en même lemps que la corne s'accroil: point de sabots latéraux; cornes du mâle recourbées au sommel comme celles du Chamois: celles de la femelle plus petites. Anlilocapra, Ord. Genre unique : À. americana Ord. Am. sept. el occid. Groupe Il : CAVICORNIA Pas de canines ni d'incisives à la maächoire supérieure. F. D. : a. Canines inférieures rapprochées des incisives el semblables à elles. Cornes non caduques, existant où non chez les femelles el constituées par un are osseux, le cornillon, attaché par synoslose au frontal, et recouvert d'un étui corné solide, caractéristique, s'accroissant par sa base el S'épaississant à son sommet par couches successives. Forme des cornes très variable, presque toujours simples, parfois droites, parfois lyriformes, ie plus souvent enroulées en spirale plus ou moins large ou plus ou moins élirée, l'enroulement se faisant à droite pour la corne droite, à gauche pour la corne gauche (cornes homonymes) ou en sens inverse (cornes hétéronymes) ; la section, ronde, ovale ou plus ou moins triangulaire; souvent des saillies longi- ludinales et spiralées ou des renflements transversaux. Des glandes cutanées «de posilions très variées (préorbilaires, frontales, pédieuses, interdigitales). Souvent grande laille. Molaires à croissance continue, à tlots d'ivoire en forme de croissant sur la table l'usure (sélénodontes). Comprennent les Antilopes (6 premières tribus), les Chèvres et les Moulons, el les Bœufs. Ne remontent guère au delà du Miocène moyen. Presque exclusivement localisés sur l'Ancien Continent, l'Amérique du Nord n'ayant que des formes isolées, émigrées d'Asie, el FAmérique du Sud n’en possédant aucune. FAM. UNIQUE BOVIDÆ. — Débulent au Miocène moyen par la tribu des PSEUDOTRAGINÆ. Trib. BuBALINÆ. — Garrot plus élevé que la croupe; têle longue et étroite; mufle avec une plage nue semi-cireulaire autour des narines. Cornes simples ou bifurquées. Espèces africaines. Bubalis, Lichtenstein. Cornes annelées, plus ou moins dressées verticalement, d'abord cour- bées en forme de lyre, puis brusquement infléchies en arrière. Un larmier s'ouvrant à l'exté- rieur. 9 espèces. B. caama G. Cuv., Afr. mérid. — Damaliscus, Sclat. el Thom. Tèle non allongée ; cornes à une seule courbure, sans angle brusque. 5 espèces africaines. D. pygarqus Pall., Afr. australe. — Connochætes, Lich. (— Catoblepas Smith.). Train postérieur et pattes rappelant les formes du Cheval; les deux sabots d'un même pied rapprochés de manière à rappeler aussi par leur ensemble un sabot de Cheval; cornes larges, aplalies, se dirigeant d'abord en dehors et en bas, puis se courbant, pour remonter vers le haut, allachées au crâne 3592 MAMMIFÈRES par une base qui s'élargit avec l'âge, les deux bases arrivant à se loucher chez les vieux mâles; une crinière tout le long du cou; queue alleignant les jarrelts; mufle de taureau: larmier réduit à une plage glandulaire. 3 espèces. Afr. orient. et australe. C. gnu Zimm. Gnou), Afr. aust. Le Cap. ; Trib. CephacLopaiNæ. — Une lêle arrondie, à mufle nu, mais portant une huppe de poils entre les cornes: pas de crinière; cornes pelites, droiles ou légèrement recourbées en avant, avec quelques anneaux à leur base; des doigts laléraux réduits à leurs ongles: larmier s'ou- vrant par une boutonnière au-dessous de l'œil: laille pelile ou moyenne. ù Cephalophus, H. Smith. Deux cornes insérées très haul: une vingtaine d'espèces de l'Afrique Sud-Saharienne. C. sylvicullor Afzel, Gabon: S. rufilatus Gr., Sénégal. Trib. NEOTRAGINEÆ. — Dos droit: mâle portant des cornes à seclion arrondie, annelées à la base; femelle sans cornes. Têle sans louffle de poils entre les cornes: larmier ne s’ouvrant pas en forme de fente; deux pelits sabots latéraux, outre les deux grands, à chaque pied. Oreotragus, À. Smith. Petite taille; sabots non tronqués: lêle arrondie; oreilles longues el larges: fosseltes lacrymales bien marquées : leurs orifices circulaires, près des yeux; mufle nu; cornes courtes, coniques, verlicales; queue rudimentaire: 4 mamelons. 0. saltator Bodd., Abyssinie. — Ouwrebia, Laurillard. Oreilles à peu près de la demi-longueur de la têle; une plage nue au-dessous d'elles: mufle largement nu: cornes à pointe légèrement dirigée en avant; des houppes de poils aux genoux; sabots non lronqués: queue moins longue que les oreilles. 5 espèces. Afr. O. nigricauda Brook, Sénégal. — Raphiceros, H. Smith. Pas de houppes de poils aux genoux; pas de plage nue glandulaire au-dessous de l'oreille: cornes courtes, verlicales; deux mamelons. 4 espèces. R. melanotis Thünb., Le Cap. — Neolragus, v. Düben. Même chose, mais cornes inclinées en arrière. Larmier répandant une forte odeur de muse. 3 espèces. Afr. or. N. pygmæus L., le plus petit des Ruminants. Afr. oce. — Madoqu«, Ogilby. Diffère des précédents par son museau à plage nue petite, ne dépassant guère les narines en arrière; cornes aplalies à la base, éloignées l’une de Fautre: un gros loupet entre elles: oreilles beaucoup plus longues que la queue, qui est courte: pas de crinière. 6 espèces des Somalis. M. saltiana Blainv., Abyssinie. Trib. CervicapriNÆ. — Cornes présentes chez les mâles seuls, droites ou courbées et héléro- nymes. Nilarmier, ni en général, glande pédieuse. Queue moyenne. Taille moyenne ou grande. Cervicapra, Blainville. Allure du Chevreuil; cornes grandes el courbes: queue n'atteignant pas les jarrels, terminée par un pinceau de poils: des sabots latéraux très pelits: pelage presque laineux, mais court. Une ou deux paires de glandes inguinales: une plage nue au- dessous des oreilles. 5 espèces afr. C. redunca Pall., Sénégal. — Pelea, Gray. Mufle gonflé au sommet, glanduleux et s'étendant en arrière du bord postérieur des narines: pas de glande pédieuse, ni de plage nue sous les oreilles; cornes courtes, annelées, divergentes, puis à extrémité recourbée en avant: queue courte, mais louffue, et à poils divergeant en éventail. P. capreolus Bechst., Afr. australe, — Cobus, A. Smith. Cornes disposées en forme de lyre, annelées sur la plus grande partie de leur longueur: pas de plages nues sous-auriculaires ; larmier rudimentaire: ongles latéraux bien développés: queue atleignant les jarrets, terminée par une louffe de poils: museau nu. 13 espèces afr. C. ellipsiprymnus Ogilby (Waterbook), Afr. or. el mér.; C. (Adenola) kob Erxleb., Guinée. Trib., ANTILOPINæ. — Taille moyenne ou pelile: cornes de forme variable, hétéronymes, existant ou non chez la femelle: molaires supérieures sans colonnelle accessoire comme celles des Chèvres el des Moulons ; queue de longueur moyenne, comprimée et velue en dessus. Antilope, Pallas. Mâles seuls portant des cornes qui sont conlournées en pas de vis, mais à axe presque droit, divergentes, dirigées en arrière, à section arrondie et marquées d'anneaux saillants dont le nombre augmente avec l’âge: de gros larmiers: une louffe de longs poils sur chaque genou; sabots pointus: de grosses glandes interdigilales: queue courte et touffue; deux mamelons seulement. À. cervicapra Pall., Inde. — Aepyceros, Sundev. Ni crinière, ni losselle lacrymale: pas de doigts latéraux visibles: mâles seuls cornus: cornes grèles, Iyri- formes, annelées sur leur moitié inférieure. 2? espèces afr. A. melampus L., Aîfr. mér. A. Pelersi Barb. du Bocage, Angola. — Saïga, Gray. Région nasale extraordiaairement renflée chez les mâles, arquée, tronquée en avant, ridée lransversalement, à narines s'ouvrant en avant: cornes courles, verticales, légèrement Iyriformes. S. {arlarica L. Eur. or. el mér. — Pantholops, Hodgs. Nez très renflé, à narines s'ouvrant en dessous el accompagnées de sacs exlensibles: cornes longues, dressées, comprimées latéralement, lyriformes, avec des demi-anneaux antérieurs: pas de larmiers: de grosses glandes interdigitales: sabots pointus. P. Hodysoni Abel, Plateaux du Thibet. — Gazella, Blainv. Chez les deux sexes, des cornes à seclion ovale, plus ou moins lyriformes, annelées sur toute leur longueur; veux gros: oreilles longues et pointues: museau poilu; une touffe de poils sur le genou: sabots petits: ARTIODACTYLA 3993 queue courle. 26 espèces. G. (Antidorcas) euchova Forst., Afr. austr.; G. dorcas L., Algérie. — Ammodoreus, Thomas. Différent des Gazelles par leur cou allengé, et la longueur de leur queue très fine. À. Clarkei Thom., Afr. or. — Lilhocranius, Brook. Têle pelile. Cràne très solide el rélréci en avant: mâle seul porteur de cornes, d'abord dirigées en arrière el en dehors, puis revenant en avant el en dedans, les pointes se dirigeant lune vers l'autre; cou très long el très grêle: jambes hautes et minces; des touffes de poils sur les genoux. L. Walleri Brook, Somalis. Trib. HippOTRAGINæÆ. — Cornes longues, présentes dans les deux sexes, à seclion circulaire, placées au sommet de la tête, dans la direction des yeux, de forme variable; pas de larmiers: museau poilu: molaires à large couronne, comme celles des Bœufs, à colonnelte supplémen- aire siluée du côté interne. Hippolragus, Sundev. Grande laille: cornes implantées sur la verticale des yeux, annelées, sauf à la pointe, très arquées vers l'arrière; peu divergentes ; oreilles énormes; une criniére nuchale à poils couchés vers l'arrière; sabols laléraux bien développés: quatre mamelles. 5 espèces afr. H. koba Buffon, Sénégal. — Oryx, de B!. Formes ramassées: cornes longues, très légèrement courbées en arrière; annelées fortement dans leur moilié inférieure: cou court, avec une courte crinière; queue assez longue, terminée par un pinceau de poils noirs : 4 mamelles. 5 espèces des régions désertiques. 0. gazella Pall. (Algaselle), Afr. occid.: O. beatrir Gray, Arabie. — Addax, Rafinesque. Sabots bas, aplatis el largement arrondis en avant. Corps lourd el épais: garrot élevé; têle allongée, large à l'occiput; une louffe de poils sur le front; une bande de poils de chaque oreille à l'occipul el une erinière sur la partie antérieure du cou; cornes longues et spiralées ; queue longue, lerminée par une louffe de poils bruns el blancs. 4. nasomaculata Blainv., Sahara algérien. Trib. TRAGELAPHINE. — Cornes carénées en avant, droites, le plus souvent spiralées, absentes ou plus petiles chez les femelles de plusieurs espèces: larmiers pelils: pas de glandes pédieuses: mufle large el humide: narines rapprochées: molaires présentant souvent une colonnelte externe comme chez les Bovidés. Sabots laléraux bien développés. Corps souvent rayé ou taché de blanc. Oreas, Desm. Grande laille; mufle proéminent:; crinière el fanon bien développés. Les deux sexes porlent des cornes droites, s'allongeant sur la ligne du front, avec une forte carène spiralée et des traces d'anneaux à la base. 2 espèces. 0. canna Desm., Natal. — Strepsiceros, H. Smith. Màles seuls pourvus de cornes, grosses, longues, en lire-bouchon, avec une carène tout du long: une courte crinière nuchale et, chez le mâle, une autre à la gorge. 2? espèces. S. kudu Gray, forêts de l'Afr. australe. — Tragelaphus, Blainv. Cornes placées très en arrière, à un ou deux lours de spire; carène antérieure marquée seulement à la base. 6 espèces afr. T, scriptus Pall. (Ginb), taille d'une Chèvre. Congo francais; T. gratus Selat. Grande taille : sabots allongés, évilant l'enlisement dans les marais, Afr. occid.. — Boselaphus, Blainv. Des larmiers: cornes lrès courtes, minces, pointues, non spiralées, dirigées en haul el en avant, à base triangulaire, carènes antérieures arrivant presque à se toucher chez les vieux animaux: jambes antérieures beaucoup plus longues que les postérieures: une forte crinière sur le cou: pas de taches, ni de bandes blanches; queue atteignant les jarrels: une toutfe de poils sur le poilrail des mâles. 8. (ragocamelus Pall. (Nilgau), Inde. — Tetraceros, Hardwick. Outre les cornes ordinaires, deux cornes plus pelites naissant au-dessus de l'angle antérieur de l'œil. T. quadricornis Blainv. (Chonshinga), Inde. Trib. RuPicapriNæ. — Cornes présentes dans les deux sexes, rapprochées des yeux, courtes, annelées à la base, sans carène longitudinale, à pointe recourbée ; larmiers petits; sabots larges ; molaires des Chèvres, queue courte, effilée, poilue en dessus. Rupicapra, Blainv. Corps court, ramassé; jambes longues et fortes: oreilles pointues, diri- gées en avant: cornes placées immédiatement au-dessus des orbiles, lisses, droites d'abord, puis brusquement recourbées en crochel, présentes dans les deux sexes; pas de larmier:; queue courte ; deux mamelles. R. {ragus (Chamois ou Isar), Eur. mérid., Fr.: Alpes el Pyrénées: Vit en hardes de 30 individus. — Nemorrhædus, H. Smith. Cornes continuant d'abord le plan de la face, puis se recourbant légèrement en arrière. présentes dans les deux sexes, courtes avec des anneaux fins et irréguliers, interrompus par des sillons longitudinaux; mufle nu; une glande sous-orbilaire, logée dans une fossette correspondante : des glandes interdigilales ; 4 mamelles. 16 espèces asiat. N. goral Hardw., Inde sept.: N. crispus Temm., Japon. — Haplocerus, Smith. Oreilles pointues; cornes pelites, arquées vers l'arrière, annelées dans leur première moitié, lisses ensuile: mélacarpe et mélatarse courts; poils très longs sur les épaules et sur les cuisses: taille d'un Mouton : poils blanes toute l'année H, montanus, Ord., hauts sommets des Mon- tagnes Rocheuses. — Budorcas, Hodgson. Corps gros, massif, trapu, couvert de longs poils: membres bas el vigoureux; une petile crinière médiane sous le cou; cornes puissantes, se touchant à la base, dirigées d'abord horizontalement, puis se courbant el se relevant en arrière: 399% MAMMIFÈRES cornillons celluleux: chanfrein très busqué et long: mufle nu, lèvres épaisses, oreilles et yeux pelits ; cou puissant: queue courte. B. {axicolor Hodgs., Indo-Chine. Trib. CapRiN+Æ. — Cornes porlant des anneaux et plus ou moins comprimées; cornillons grands, creux, naissant au-dessus des orbiles: mâles odorants : deux mamelles. Molaires hypsé- lodontes, présentant 4 collines en croissant, sans colonnette. Capra, Linn. Crâne élroil: os nasaux longs et relalivement étroits: chanfrein droit; une barbiche sous le menton: cornes grandes, divergentes en arrière, comprimées latéralement, portant des saillies transversales sur leur face antérieure: ni larmier, ni corne biflexe, en général. Une paire de glandes peu profondes à la naissance de la queue (odeur de Bouc). Sg. Hireus. L. Cornes tranchantes au bord antérieur, nodosités peu marquées, cornillon creux seulement à la base. 3 espèces. C. ægagrus Gm. Cornes lrès longues, très gréles, arquées. Habite les montagnes du S. O. de l'Asie. — [Les Chèvres domestiques (C. hircus L.) paraissent être polyphyléliques et dérivent vraisemblablement, non seulement de C. ægagrus, mais aussi de C. Falconere Wagn., de l'Himalaya, à cornes héléronynes et peut-être d'une forme fossile de Galicie. C. prisca Adam. — La « Chèvre d'Angora », originaire d'Asie Mineure est répandue sur toute l'Asie moyenne: de sa laine brillante, importée de la Turquie el aussi du Cap, où la Chèvre angora a élé introduite en 186%, on fail le « mohair » el le tissu nommé « alpaga ». — La « Chèvre de Cachemire » est originaire du Thibel. Ses poils, surtout ceux atteints d'une gale spéciale, sont employés après triage, mélangés avec d'autre laine lrès douce, pour faire des Lissus de luxe, brillants, soyeux, très doux, chauds et légers, mais dont le coût, en raison du travail de triage, est très élevé. Le « cachemire de l'Inde » qui élail ainsi fait, n'est plus fabriqué acluellement, el ce qu'on nomme aujourd'hui « cachemire » ne comporte aucun poil vrai de la Chèvre de Cachemire, mais de très belle laine d'Australie, el doit son nom à sa iinesse el à sa douceur comparables à celles des anciens cachemires de lnde]. Sg. 1bex. Cornes fortes, divergentes, avec des lubérosilés bien marquées el de nombreux vides dans le cornillon. 8 espèces. C. iber L. (Bouquelin),, Alpes. — Hemitragus, Hodgson. Crâne long el élroil: cornes courtes, comprimées latéralement, carénées en avant, très arquées en arrière, se louchant à la base, pas de barbiche: des callosités aux genoux, une glande interdigilale. 3 espèces. 41 jemlaikus H. Smith (Tahr où Jharal), Himalaya. — Ovis. Linné. Tête tenue plus haut que la ligne du dos: cornes à section plus ou moins triangulaire, con- tournées en hélice, avec la pointe en dehors, placées latéralement: museau pointu, couvert de poils courts, glandes faciale el inlerdigitale présentes: pas de barbiche. 6 espèces. 0. cana- densis Shaw, Am. du N. Sibérie orientale: O. amimon L. (Argali), Montagnes de l'Asie Cen- trale; 0. orientalis Gm., Perse, Arménie. O0. Vignei Blvth., Tibet: 0. musimon Schreb. (Moufflon de Corse el de Sardaigne. [Les Moutons domestiques, réunis sous le nom artificiel d'O. aries L., ont une origine assez obscure : il est vraisemblable que les 4 dernières espèces précédentes ont chacune une part dans la produelion de leurs nombreuses races: mais il est peul-être un peu aventureux de les répartir, comme à cherché à le faire Hilzheim, en 4 groupes correspondant à chacune d'elles. Parmi les races à laine, il faut meltre en vedelle, les M. mérinos, remarquables par leur Loison fine, compacte, divisée en mèches serrées; ils parai- traient dériver de races domestiques de l'Afrique septentrionale, el ont élé, à diverses époques, l’objet de sélections soigueuses. Certaines races, diles sléalopyges doivent leur nom à l'aceu- mulation dans l'arrière-lrain el dans la queue, de réserves de graisse que l'animal utilise dans les périodes de diselte: elles sont élevées dans la plus grande partie de l'Afrique et de l'Asie centrale. La peau de l'une d'elles est utilisée comme fourrure, en raison de sa laine noire, disposée en boucles serrées, séparées les unes des autres. Elles fournissent le breils- choanz, l'astrakan el le karakul, suivant que la peau est prélevée sur Fagneau, né acciden- lellement avant terme, quelques heures après la naissance, où au plus 5 jours après; à partir de ce moment la Loison devient blanc sale el est à peine frisée|. — Pseudois, Hodgson. 0. sans glandes faciales, ni glandes pédieuses, la place des premières marquées par une plage nue. 8 espèces. P. nahoor Hodgs. Entre le Thibel et le Nepal. — Ammotragus, Blyth. Diffère du précédent par une queue plus longue (44 vert. au lieu de 10), 1 espèce. A. lervia Pall. (— lragelaphus Cuv.) (Mouflon à manchettes), Afr. du Nord. Trib. Bovixæ. — Corps lourd, grand et trapu; mufle nu el humide, non divisé; cou court ; ni fanon, ni larmier, ni glandes inlerdigilales : qualre mamelles. Cornes dans les deux sexes, sauf dans le genre éleint Leplobos, lisses ou annelées, insérées sur le trâne près ou loin l’une de l'autre. Molaires hypsélodontes, une colonnelte exlerne, en outre des 4 collines. Ovibos, Blainv. Mulle (rès pelit, Lriangulaire; cornes insérées tout près l'une de l'autre, apla- lies, fibreuses, divergeant presque horizontalement, leur extrémilé descendante et sinuée ; queue rudimentaire: pattes courles: une loison longue el épaisse. O0, moschatus Lemm. (Bœuf musqué), Canada, Groenland, — Bubalus Smith. Corps ramassé : jambes épaisses el vigoureuses ; mule large ; front court el bombé: oreilles grandes: cornes à seclion triangulaire, rugueuses, ARTIODACT YLA 3595 annelées, insérées loin l'une de l'autre el pointues; queue de moyenne longueur, lerminée par une louffe de poils. 4 espèces, se ramenant à 2 groupes : le Buffle indien, où Arni, B. buffelus Blumenb., avee 2 espèces voisines des Célèbes el des Philippines, domesliqué dans toute l'Asie méridionale, du Japon à l'Asie mineure, le S. E. de l'Europe el jusqu'au Sud de llalie, et le B. caffer Sparm., avec de nombreuses variétés locales de l'Afrique centrale et orientale. — Bison H. Smith. Têle énorme, front court, large, bombé; cornes peliles, rondes, dirigées en avant, puis recourbées en haut, très écarlées, une sorte de bosse sur le garrot, qui est couvert d'une forte toison, ainsi que la têle et les membres antérieurs; une forte barbe sous le menton. 14 vertèbres dorsales. 2 espèces, le B. bonasus L , ou Bison d'Europe : il à élé représenté par l'Homme paléolithique avec une fréquence qui montre combien il élail commun à cette époque. Pline le dit encore fréquent en Allemagne, où il en est fail mention à diverses épo- ques, confondu d'ailleurs avee lAurochs, depuis plus longtemps éteint. Refoulé peu à peu, il en reslait un troupeau dans la forêt lithuanienne de Bielowieza, qui parait n'avoir pas échappé à la guerre el à la révolution russe. Le Bison d'Amérique est le PB. œmericanus Gm., des États-Unis el du Canada. Réparlis jadis sur toute l'Amérique du Nord, puis refoulés vers l'Ouest, le nombre de ces Bisons, qui s'élevait encore à des dizaines de milliers en 1869, s’est réduit dans l'espace de dix ans à quelques centaines, dont un grand nombre sont protégés dans les Parcs du Yellowstone, aux Elals-Unis, et Alberta, au Canada : ils recommencent à s'y multiplier. Le Bison d'Amérique parait identique au B. priseus, qui, au diluvium, peuplail tout le Nord de l'Asie et de l'Amérique, où seulement il a survécu. Le B. d'Europe dérive d'une autre souche, le B. divalensis. Le B. priscus lui-même pourrait bien n'être qu'une lorme de ce dernier, émigrée au nord de l'Himalaya el adaplée à la vie des steppes. — Poephagus, Gray. Cornes recourbées en demi-cerele, en avant el en haut, pouvant atteindre 1 mètre de long. Pas de fanon. Pelage crêpu. Pas de barbe sous le menton; une longue crinière pendant le long des flanes el de la peau. Espèce unique : P. grunniens L. (Yack), Haules montagnes du Thibet, entre 4.000 et 6.000 mètres. Domestliqué comme bêle de somme, le Yack domestique, que seul à connu Linné, émel un grognement; le Yack sauvage est à peu près muet. — Bibos, Hodgs. Dans le milieu du dos, une étroite bosse où une carène produite par le grand développement des apophyses épineuses des 3°-11° vertèbres dorsales, T4 vertèbres dorsales. Cornes à seclion plus ou moins elliptique, surtout à la base. Pattes blanches au- dessous des genoux. B. gaurus H. Smith. (Gaur,, Inde el Cochinchine, jusqu à Malacea : B. fronlalis Lamb. (Gayal). N'est sans doute qu'une race domestique du Gaur, redevenue sauvage dans les mêmes régions; B. banleng Rall. (= sondaicus Müll.) (Banteng), Siam, Java, Sumatra. — Bos, L. Dos droit, sans élévation au garrot. Front élroil, plus long que large el aplali. Cornes épaissies à la base, à seclion circulaire: pariélanx très petits ; frontaux formant la presque lotalilé de la voûte du crâne, refoulant en arrière les cornillons ; un fanon sous le cou. 2 mamelles el 4 lélines. Représenté seulement, à l'époque actuelle, par les nom- breuses races domestiques, réunies sous le nom de B. faurus L. sans qu'on doive voir là une appellalion vraiment spécifique. Ces diverses races paraissent dériver toutes du B. primi- genus Bojanus et d'une forme plus petite, à cornes beaucoup plus courtes (B. brachyceros Ow.). Le premier n'est autre que l'Ur ou Aurochs, nom que l'on à appliqué très inexactement, à parlir du xv° siècle au Bison d'Europe, qui vivait encore, landis que le véritable. Aurochs n'existait plus qu'à l'élal d'extrème rarelé, el que son souvenir même élail perdu, son nom restant appliqué à la seule espèce sauvage persistante de Bœuf de l'Europe centrale. Le B. primigenus, d'après les descriplions et les dessins, avait une forme relalivement élancée, en opposilion complète avec celle du Bison. Son aire de distribution, immense, comprenail toute l'Europe, l'Asie centrale el ‘orientale, l'Afrique septentrionale. Il semble que sa domestica- tion, d'abord comme animal sacré, se soil faile en premier lieu en Égyplé et en Mésopo- lamie. Au xv° siècle, quelques individus élaient encore conservés dans des -pares. Le dernier individu, une femelle, fut lué en 1627 à Palen. Le B. brachyceros du Pléistocène européen, s'est éleint bien avant l'époque historique. Plus pelil, à cornes plus courtes que l'Ür, il avai un front concave el élargi entre les orbites. Parmi les innombrables races domestiques, il faut meltre à part le Zébu (B. indicus L.), caractérisé par la bosse graisseuse qu'il porte au garrol. C'est une forme domestique répandue en Asie el en Afrique, en deux groupes de races diffé- rentes. On ne connait pas de forme sauvage qu'on puisse lui comparer. Groupe 11: VELLERICORNIA — (ïIRAFFOIDEA) Doigts latéraux complètement disparus, ainsi que leurs métapodiaux. Une paire de cornes permanentes, recouvertes par la peau et constituées par une apophyse osseuse appliquée sur l'os frontal; une pelile éminence saillante entre les deux yeux, constituant une 3° corne rudimentaire, qui manque aux lypes méridionaux. 3596 MAMMIFÈRES à OS PE Ed NES Gr L PAU DEN ZT 3 392. Canines inférieures ressemblant aux incisives #1 présen- tant une encoche, résultant de sa soudure avec la 4" prémolaire. Trous lacrymaux oblitérés; pas de fosse pré-orbitaire. Placenta n'ayant de cotylédons que dans les cornes. Remontent par les g. Samotherium F. Mai. el Helladotherium Gaudry, au Miocène supé- rieur. Peul-être le g. Sivatherium Fale. répandu au Miocène supérieur, de la Chine à la Thrace et persistant dans les Siwaliks jusqu'à la fin du‘Pliocène, à cornes ramifiées comme celles d'un Elan, peul-êlre caduques et précédées de peliles cornes frontales, élablital une relation entre les Giraffidés el les Cervidés. Fam. UNIQUE GIRAFFIDÆ. Okapia, Ray Lankester. Cou de grandeur ordinaire: lrain antérieur pas beaucoup plus élevé que le postérieur; cornes latérales portant un pelil bois nu, d'environ { centimètre: femelle sans cornes. Coloralion zébrée à l'arrière-lrain. O. Johnstoni Sclater. Découvert en 1901 dans les forêts de Semliki (Afrique Centrale). L'analomie, éludiée seulement en 1917, est voisine de celle de la Girafe. Presque identique à Samotherium du Miocène supérieur d'Asie. — Gira/ffa, Zimmermann. Grande taille: cou très allongé: lrain antérieur beaucoup plus élevé que le postérieur. Robe semée de Laches brunes irrégulières, séparées par des lignes blanches, plus ou moins élroiles. G. camelopardalis L. Afr. Mérid. Les formes méridionales {G. €. capensis n'ont pas de corne médiane. Au contraire, les formes orientales (G. ec. Wardi) ont des cornes oecipilales, qui peuvent d'ailleurs se montrer souvent chez lous les males âges. APPENDICE AUX ARTIODACTYLES Aux Arliodactyles el plus spécialement aux Ruminants se rallachent un cerlain nombre de groupes que nous nous contentons de mentionner, en raison de leur faible importance zoolo- cique. (OREODONTIDÆ|. — Palies assez fortes, les antérieures à 5 ou # doigts, les postérieures à 4 doigts; phalanges unguéales peliles, lanlôl avec des griffes (Agriochærus), lantôl avec des sabots (Oreodon): dentilion complète formant une rangée presque continue. Canine supérieure grande, l'inférieure plus petite: {°° molaire saillante. Molaires supérieures comme Anoplo- therium. Exclusifs à l'Amérique du Nord depuis l'Éocène supérieur jusqu'au Pliocène inférieur. (CÆNOTHERIIDÆ, — ocène supérieur-Miocène inférieur d'Europe. Souvent isolés dans un sous-ordre à part, à cause des molaires supérieures, où le lubercule intermédiaire esl entre les lubercules primaires postérieurs, au lieu d'être entre les Lubercules antérieurs, comme chez les Anoplotherium el la plupart des Ruminants: lous les lubercules fortement selénodontes, en forme de V. (DICHOBUNIDÆ|. — 4 doigls à loules les palles. Molaires supérieures ayant! 2 tubercules antérieurs el 3 postérieurs, comme dans les précédents, mais ces derniers ont une origine différente, le 3° tubercule correspondant non pas à un lubercule intermédiaire aux deux prin- cipaux, mais à un tubercule spécial, né à l'angle postéro-interne du cingulum, repli d'émail séparant la couronne de la racine. Dichobune, Cuv. Taille d'un Lièvre. Paraissent se rallacher aux Tragulidés. [(XIPHODONTIDÆ\|. — Incisives laillées en biseau. Dents en rangée continue. = Canine inférieure semblable à une incisive, mais première prémolaire caniniforme. d'ailleurs peu différenciée. Prémolaires triconodontes, lrès allongées. Molaires supérieures à » Lubereules, 3 en avant, 2 en arrière, fortement sélénodontes. Molaires inférieures des Ruminants. Taille el aspect élancé d'un Cerf ou d'une Antilope. Palles à 2 doigts: pieds Lrès longs, les méla- carpiens non soudés: deux autres mélacarpiens rudimentaires. Xiphodon, Cuv. Dernière prémolaire semblable aux autres: rangée de denis continue. X. gracile Cuv. Eocène supérieur. — Xiphodontherium, Filh. Prémolaires molariforme; une barre entre G et P1. (PROTOCERATIDÆ|. — lenlilion des Ruminanis, mais avec une canine supérieure s'opposant à la première prémolaire caniniforme, tandis que la canine a l'aspect d'une inci- sive. Crâne armé de 2? énormes paires de prolongements en forme de cornes, lun sur les maxillaires, l'autre sur les frontaux, immédiatement après les orbites, rien he prouvant SIRENIA 397 quelles correspondent à des cornes, plulôl à des saillies osseuses analogues à celles des Girafes. Au moins une autre paire de pareilles saillies intermédiaires, plus peliles. Éocène supérieur. Miocène inférieur d'Amérique. Forment peut-être la base de la série des Giraffidés et paraissent nellement apparentés aux Sivathériidés. Protoceras, Marsh. Oligocène sup. Une autre paire de prolubérances osseuses plus peliles, entre les deux grandes, et, chez le mâle, jusqu'à 10 cornes. — Syndyoceras, Miocène du Nébraska. Cornes (rès volumineuses, les nasales divergentes el recourbées en arrière, les frontales convergentes et dirigées en avant. XVIII. ORDRE SIRENIA Corps grand, massif, cylindrique, ne présentant de poils que sur le museau, el terminé par une nageore horizontale, Téle de grosseur moyenne, Sphéroïdale, à museau épais, court, lronqué, Sans cou, mais séparée du tronc sur la face ventrale par un pli profond; deux narines séparées et une petite bouche; dentition ne comprenant au plus que «des incisives el des-molaires auxquelles peuvent s'ajouter des plaques cornées, sur les lèvres supérieure et inféricure, devant les deux mächoires. Membres antérieurs pentadaciyles; doigts souvent sans ongles, le pouce réduit à une seule phalange. Articulation du coude relalivement mobile, mais radius et ulnaire unis à leurs deux exlrémités; pas de mouvements d'adduction et d'abduction. Pas de membres postérieurs; deux slylets osseux, situés sous les téquments, représentant la ceinture pelvienne. Deux mamelles pectorales; testicules internes: utérus bicorne. Estomac compliqué. Vivent sur les côtes, dans les embouchures des fleuves ou dans les fleuves mêmes. Ne s'écartent jamais des côtes et se nourrissent exclusivement d'herbe (Monocotylédones). Le premier représentant des Siréniens est l'Eotherium ægypliacum Owen, de lÉocène moyen d'Egyple, dont on ne connail les vérilables caractéristiques que depuis les recherches récentes d'Abel (1913) : dimensions relativement petites (1 m. 50): formule dentaire complète EU te. : D Ce de Cr Da NOR EE EL prémolaires uniradiculées : molaires tuberculeuses à 3 racines: os coxal avec un large trou oblurateur et une cavité acélabulaire indiquant un fémur encore bien développé. Ces caractères non spécialisés se conservent plus ou moins chez Protosius Abel, du même âge, chez Halitherium, de l'Oligocène, el chez Felsinotherium Gapellini, elc., du Pliocène d'Italie, mais en se rapprochant de plus en plus des Halicore acluels (prémolaires non remplacées el persistantes, mais réduites; lendance à la monophyodontie: établissement d'un diastème de plus en plus accentué entre les molaires el des dents antérieures; disparition du trou oblura- teur de l'os coxal, réduction de la cavité cotyloïde, augmentation de la taille). Le Felsino- therium à 3 m. 50. Quant aux MaNATIDÉS, peu représentés à l'état fossile, leur premier repré- sentant cerlain est le Manalherium de lOligocène belge. Les caractères de ressemblance avec les Ongulés que montrent encore les Siréniens acluels, se confirment chez les formes fossiles, par tous les (raits de l'organisalion de celles-ci, bien qu'on ne connaisse pas les formes de passage qui ont préparé l'adaplalion au milieu aquatique. Desmostylops, du Miocène marin de Californie et du Japon, présente de curieuses analogies, notamment dans la morphologie cranienne, avec les Proboscidiens. Fam. MANATIDÆ. — Corps fusiforme; lèvre supérieure très mobile: nageoires arrondies, munies de (rois pélils ongles: pas d'incisives: un nombre indélerminé de molaires, dont six seulement sont d'ordinaire seules en fonction et soumises à un remplacement horizontal: ces dents ont 6 tubercules, réunis en 2 crêtes longitudinales : 6 vertèbres cervicales. Manatus, Siorr. (Lamantlins), plulôl fluvialiles. Se nourrissent de Monocolylédones. 3 espèces. M. latirostris Harlan, Amérique, Floride, Brésil; M. inunguis Nalt. Pas d'ongles. Orénoque et Amazone. M. senegalensis Desm., Côtes or. Atlantique. Fam. HALICORIDÆ. — Museau busqué: bouche inférieure : pas d'ongles aux nageoires; mâchoire inférieure présentant une parlie antérieure inclinée vers le bas el portant, ainsi que la partie correspondante de la mâchoire supérieure, une plaque cornée, recouvrant le rudiment de 4 incisives inférieures. Chez le mâle, une incisive supérieure allongée en défense, à croissance continue; cinq ou six paires de molaires 3598 MAMMIFÈRES sans émail, el recouvertes de cément, apparaissant successivement, deux seulement élant, en général, simultanément en fonction. 7 vertèbres cervicales. Marins, se nour- rissent de Zostères. Halicore, Ilig. Genre unique. 3 espèces. H. dugony Erxleb. (Dugong), Océan indien; H. Hemprichii Ehrenb., Mer Rouge; H. australis, Australie. Fam. RHYTINIDÆ. — Plus trace de dents: plaques cornées, en avant des màchoires, fortement sillonnées et servant seules à la mastication: lèvres couvertes de nombreuses el fortes soies. Tête el membres antérieurs pelits. Os massifs, sans cavité médullaire, les côtes dures comme de Fivoire. Genre unique : Rhytina Ilig. (= Hydrodamalis Relz.), avec une seule espèce, R. Stelleri Retz. Long. 6 mètres. Kamtschatka. Aujourd'hui, tout à fait éteint. Découverte par Steller en 1741, dans le détroit de Behring où elle abondait, la Rhyline avait déjà disparu en 1772. SÉRIE DES PRIMATES Généralement arboricoles. Palles pentadactyles du type plantigrade, pouce et hallux libres, le plus souvent opposables. Doigts en général terminés par un ongle plat (tout au moins, rarement, l'hallux seul). Molaires trituberculaires. Testicules extra- abdominaux. XIX. ORDRE PROSIMIA Museau pointu, plus ou moins allongé. Yeux regardant en avant, ronds, générale- ment grands. Membres antérieurs toujours plus courts que les postérieurs; 2e doigt externe petit ou rudimenlaire; ongles en général plats, sauf celui du 2° doigt, qui s'allonge en griffe; toison en parle molle. Incisives supérieures petites, en général séparées en deux groupes par un diastème médian; les infé- rieures et la canine proclives, de même forme, allongées, formant ensemble une sorte de peigne propre à räcler. Trou occipital placé très en arrière; orbites incomplètes, communiquant largement avec la fosse lemporale ; arcade zygomatique haute et très comprimée; cornets du nez très développés. Région olfactive du cerveau étendue. Anneaux trachéens complets. Un 0s pénien et un os clitoridien. Placenta diffus, non discoïide. — Arboricoles. Nocturnes ou crépusculaires. Forment environ la moitié de la faune de Madagascar. D'autres dans les régions éthiopienne el orientale. Les Lémuroïdes fossiles comprennent une famille exclusivement éocène et oligocène, euro- péenne el nord-américaine, les Anapibæ. Adapis, de l'Eocène moyen du bassin de Paris, avait 44 dents. Notharclus, Eocène inférieur el moyen de l'Amérique du Nord. Les Lemuridæ subfossiles de Madagascar complent à côté d'une majorité de formes de taille normale, des types géants, Megaladapis, ele. Le genre malgache subfossile Archæolemur ratlache les Prosimiens aux Simiens. 1. SOUS-ORDRE LE MUROIDE À Ongles plats, sauf le 2°, qui est prolongé en griffe; incisives normales; hémisphères cérébraux recouvrant le cervelet. : : ES Re Ge de 2e — RE : Fam. LEMURIDÆ. — F. D.: 3-7 3 à incisives supérieures séparées sur la ligne médiane par un diasième; canine supérieure proéminente; incisives et canines infé- rieures semblables el conliguës; 1"° prémolaire à 2 racines, mais semblable à une canine. Lémuriens de Madagascar. Trib. LEMURIN=E. Museau fin el pointu comme celui d'un Renard; incisives et canines formant peigne à la mâchoire inférieure. PROSIMIA 3599 Lemur, L. (Makis). Bras relalivement courts; doigts libres: queue longue et loulfue. 8 espèces de Madagascar el des Comores. L. catta L. Long. totale, 85-90 centimètres, dont la moitié pour la queue. Betsileo. — Hapalemur, 1. Geoff. SI-Hil. Têle arrondie; museau el oreilles courtes; sur l'avant-bras, une plaque sans poils, couverte de courts piquants:; incisives tranchantes, les supérieures externes passent en arrière de la canine; 2 mamelles pectorales et 2 inguinales. 2 espèces. H. griseus Geolfr.; H. simus Gray, Madag. E. — Lepilemur I. G. St-H. Long. (sans la queue), 30-25 centimètres. Pas d'incisives supérieures à l'élal adulle. T espèces. L. mustelinus Ë. Geof. Trib. CarroGaLeix.æ. — Têle courte. Tarse {calcanéum el scaphoïde) plus long que le Libia tadaplation au saut). Chirogaleus, E. G. SH. Yeux gros el arrondis: oreilles développées el velues: queue aussi longue que le corps el louffue, non préhensile: queue renflée à la base: pas de réserve de graisse en vue du sommeil pendant la saison sèche d'été. 5 espèces. C. major Geoff. Long. 25 +25 centimètres. Tout Madagascar. — Opolemur, Gray. (= Allilemur Elliot). Crâne court et arrondi; oreilles longues; queue très allongée. O0. samali. Madag. O. — Microcebus, I. G. St-H. Les plus petits des Makis (15 + 15 —30 centimètres de long). La têle encore plus large, le museau plus court: oreilles courtes, mais larges, rondes, nues; une bulle auditive très développée. M. (Phaner) furcifer Blainv. Madag. N.; M. (Mirza) Coquereli Grandid. Trib. Inbrisiæ. — Membres poslérieurs très longs, avec lesquels ils marchent ou plutôt sautent, en levant les bras au-dessus de la tête: orteils réunis par une palmure, sauf l'hallux, qui est opposable aux autres. Museau pointu, mais court; veux de dimension moyenne. En MS RO EEE ; , ; ; 5-0 > 2 "0. Hémisphères bien développés, recouvrant partiellement . partie diurnes. F. D. : le cervelel. Cæcum très grand, enroulé en spirale. 2 mamelles peclorales. Les plus grands des Lémuriens. Indris, E. Geoffr. (— Lichanolus Ilig.). Queue rudimentaire: oreilles courtes, presque cachées dans la fourrure. Palles antérieures un peu plus courtes que les postérieures; main et pied très longs, pouce et hallux très développés. Un sac laryngien, mais différent de celui des Singes. L. indris Gm. (Lichanolus brevicaudalus), Est de Madagascar. — Propilhecus Benn. Une longue queue. Pelage long el soyeux, surlout en dessus, de couleur très variable. Bout du museau noir. 2 espèces. Diurnes. P. diadema Benn., Madag.: P. Verreauxi Grandid., Madag. O.el S. — Avahis, Jourd. (— Lichanolus Hlig). Queue plus longue que le corps. Pelage laineux. À. laniger Gm., Madagascar E. Fam. NYCTICEBIDÆ. — Taille pelile; formule dentaire des Lemur; pelage doux et soyeux. Vivent en Afrique el dans l'Inde; absents de Madagascar. Perodicticus, Bennett. Museau large, mais pas très long el pointu; yeux grands et distants; oreilles petites el arrondies; bras el jambe à peu près de mêmes dimensions ; pouce antérieur très écarté des autres doigts ; index rudimentaire, sans ongle. Queue ne dépassant pas le liers de la longueur du corps. 2 mamelles pectorales. Se roulent en boule pour dormir en s'accrochant latéralement à une branche par leurs 4 membres. P. potto, Geotfr., Afr. occid., Gabon, Congo. — Arclocebus, Gray. Index presque complètement avorté; doigts et orteils réunis par une membrane et pouvant s'écarter largement; queue en moignon. 4. calabarensis Sm., Cameroun. — Nycticebus, E. G. St.-H. Tête courte; corps lrapu; oreilles velues, courtes et arrondies; yeux gros, rapprochés l’un de l’autre; index court aux 4 membres, mais ayant encore 3 phalanges; pas de queue; 36 dents; 2 mamelles pectorales. N. fardigradus L. Tarses normaux. Inde, Cochinchine. — Loris, Ét. G. St-H. (— Slenops Kuhl.). Oreilles longues, nues au bord; yeux extrêmement gros, entourés d'un cercle noir; corps efflanqué; membres grèles et longs. L. gracilis Geoffr., Inde, Ceylan. Iles de la Sonde. — Galago, É. G. St-H. Oreilles grandes, pointues, nues, couleur de chair, susceplibles d’êlre rétractées en partie dans la cavité audi- tive; 36 dents; les incisives formant peigne comme chez les Makis: queue longue et louffue : tarse (calcaneum et scaphoïde) très allongé comme chez les Chirogaleus ; 4 mamelles, 2 pec- torales et 2 inguinales. 9 espèces afr. : G. (Otolemur) crassicaudalus Geoffr., Mozambique ; G. (Otolicnus) galago Schreb., Sud du Sahara; G. (Hemigalago) Demidoffi Fisch. Très pelit. Sénégal. 2. SOUS-ORDRE CHIROMYOIDE A Têle grosse, sphérique, très large en arrière et sur les côtés; museau court, narines terminales; yeux très grands, dirigés en avant, à paupières largement fendues ; PERRIER, TRAITÉ DE ZOOLOGIE 226 3600 MAMMIFEÈRES oreilles arrondies, très larges, minces, nues ; queue longue, à longs poils. Cräne court el en œuf. Mandibule très haute. Dentilion aberrante; ‘incisives semblables à celles des Rongeurs, à croissance continue, émaillées seulement en avant, beau- coup plus épaisses que larges et profondément enfoncées dans les mächoires ; Leur couronne profondément échancrée; pas de canine; une prémolaire supérieure, pas l'inférieure. F. D. : DÉS 18 ; formule dentaire de lait : Re Membres d'inferieure. F7 D. : LD Ds io Le Û dE ds antérieurs courts, paume de la main pelile: pouce assez court, libre, ayant seul un ongle plal: 3° doigt extrêmement grêle; 4° plus long que les autres; membres postérieurs longs; calcanéum très allongé; orteils terminés par des griffes, sauf le 4%, qui est protégé par un ongle plat. Cervelet non recouvert par les hénu- sphères. Fam. UNIQUE CHIROMYIDÆ. Un seul genre Chiromys G. Cuv. (= Daubentonia E. Geoffr.). C. madagascariensis (Aye- Ave), forèls de la côte orientale. Les Chiromvoides fossiles de l£ocène européen el nord-américain ont leurs dents anté- rieures modérément développées et entièrement couvertes d'émail à l'Eocène inférieur (Pla- siadapis): à l'Eocène supérieur (Trogolemur), les incisives deviennent Lrès grandes et n'onl:plus d'émail qu'à la surface extérieure. 3. SOUS-ORDRE T'ARSIOIDEA Cräne court, de profil presque ovoide, très large et bas vu de face. Cavité cränienne relativement considérable. Orbiles presque complètes, communiquant avec la fosse lemporale par une large fente orbitaire. Yeux démesurément grands (vie nocturne), contiqus sur le devant de la tête (vue stéréoscopique), commencheztlesmSinges RD ei . = dents en série continue; l'incisive supérieure médiane plus grande; molaires supérieures triluberculaires, les infé- rieures du type tuberculo-sectorial. Membres très spécialisés : ‘Paltes postérieures très longues, adaptées au saul; tarse presque aussi long que le tibia. Aux quatre membres, 5 doigts grêles, termines par des disques adhésifs élargis, et pourvus d'ongles plats, à l'exception du II° et du III doigts postérieurs, qui sont armés de griffes dressées vers le haut; pouce et hallux à mouvements libres. Une longue queue, non préhensile, nue, mais porlant une touffe de poils terminale. Hémi- sphères lisses, ne recouvrant pas le cervelet; partie olfachve réduite (microsma- liques). Trachée soutenue par des demi-anneaux; pas dos dans le pénis et le clitoris. Placenta discoïde; une caduque. Affectent des relations à la fois avec des Insectivores primitifs (Tupaja) et avec les Singes, el a, de ce fail, acquis une importance loute particulière comme représentant un des premiers jalons conduisant aux Primates supérieurs. FAM. UNIQUE. TARSIIDÆ. Un seul genre Tarsius, Slorr (Tarsiers). Arboricoles el noclurnes. Sautent de branche en branche. Inseclivores, mangent aussi de petits reptiles. 2 espèces de la région malaise (Bornéo, Java, Sumatra). T. spectrum, Geoffr., T. fusceus Fiséh, et d'autres espèces locales des diverses iles, Luçon, Célèbes, Philippines. Nombreux genres fossiles des premières couches de l'Éocène de l'Amérique du Nord et de l'Europe; ont joué à ce moment un rôle considérable. Dès celte époque, les formes nord- américaines (Ex. Anaplomorphus (Telonius) homunculus el les formes européennes (Necro- lemur, Filhol, Microchærus, Wood) sont déjà très nettement séparées, et les unes el les autres se réparlissaient en genres assez différenciés. Leur évolution était déjà par conséquent ancienne, el c'est du reste l'époque de leur plein épanouissement. Le Tarsier actuel est le dernier représentant de ce groupe, remarquable par le mélange de ses caractères primilifs el siniens. L'un des plus remarquables Tarsiidés fossiles, Pseudoloris, avail encore le palais js Mio TE SIMIA 3601 fenestré comme la plupart des Marsupiaux et parfois les Hérissons: cependant son museau est déjà presque celui du Tarsius acluel: cel animal étail beaucoup plus petit que l'hôte des forêts actuelles de la Malaisie, XX. ORDRE SIMIA Des ongles plats, plus rarement recourbés longitudinalement et rappelant des griffes. l'êle séparée du tronc par un cou bien net; face glabre ; pavillon de l'oreille sem- blable à celui de l'Homme; deux mamelles peclorales: membres longs et grêles: Les postérieurs sans mollet el à cuisse peu musclée, incapables de supporter seuls Le poids du corps. Dentilion de 32 ou 36 dents, analogue à celle de l Homme. 1. SOUS-ORDRE PLATYRHINIA Cloison carlilagineuse internasale large et, par suile, narines écartées. Queue 2 41. 3(3-2) CPE ET bulle tympanique. Une grande fente orbilo-lemporale. Ni abajoues, ni callosilés fessières. Pouce non opposable, ou absent. Hallux grand, opposable. Singes américains. longue, d'au moins 1% vertèbres, souvent préhensile. F. D. : Une Les Plalvrhiniens sont représentés dans le Miocène de Palagonie par une série de genres fossiles (Homunculus, Anthropops Ameghino), qui se font remarquer par de curieuses ana- logies morphologiques avec les Hominiens : tous se rattachent à la famille des CeBipæ. Fam. HAPALIDÆ. — Dents en même nombre lolal que chez l'Homme (32) mais Se Pouce DES Rosa non opposable ;: mais ayant seul un ongle plal: les autres armés de griffes ; têle ronde face aplalie: ‘oreilles grandes, velues: queue longue et louffue. Jusqu'à 3 jeunes. autrement réparties, puisqu'il y a 3 prémolaires el 2 molaires. F. D. Hapale, Ilig. (= Callilhrix Geof.). Oreilles garnies de pinceaux de poils: incisives longues, canines ne dépassant pas lincisive lalérale : queue longue, touffue, annelée. 7 espèces. Bassin de F'Amazone. H. jacchus L. (Ouisliti), embouchure de l'Amazone:; H. pygmæus Spix. Lon- gueur (sans la queue) 16 centimètres. Le plus pelit des Singes. — Midas (— Mystax, Gray), É. G. St-H. Oreilles nues; canines dépassant les incisives ; queue louffue, non annelée. 21 espèces. Am. mér.; M. labiatus Geof., Amazone sup.; M. (ŒEdipomidas) œdipus L. (Tamarin), Guyane: M. (Leontocebus) rosalia L. (Petit-lion), Sud du Brésil. D] 9 9 Fam. CEBIDÆ. — K. D. na Oreilles plus ou moins nues. Doigls armés d'ongles plats ou excavés en dessous. Pouce opposable, parfois nul. Queue longue, sou- vent préhensile et alors nue par places en dessous. Trib. NyCTIPETHEGIN&. — Têle ronde, à museau court, lronqué, sans barbe. Queue non préhensile. Pouce bien développé. Mandibule à partie postérieure élevée. Callithrix Geoffr. (= Callicebus, Thos). Têle arrondie, face courte; veux de taille moyenne dirigés en avant (diurnes): narines écartées, pelage fin et brillant; queue longue, velue. Corps et membres élancés. 10 espèces du bassin de l'Amazone : C, forquatus Hoffm.; C. personalus E. Geoffr., Côle orientale de l'Amérique du Sud. — Nyclipethecus, Spix (= Aotus, Humboldt). Tête volumineuse et arrondie, encadrée d'une sorte de courte barbe. Yeux grands, assez écartés. Narines assez rapprochées, s'ouvrant en bas; oreilles pelites, cachées dans le pelage, qui esl laineux. Queue légèrement prenante. Les seuls Singes nocturnes, 5 espèces de l'Amérique équatoriale. N. {rivirgatus Humboldt, Guvane. Trib. Prragcunxæ. — Taille pelile ou moyenne: queue non préhensile, fortement velue: yeux normaux. Remarquables par leurs incisives proclives, les supérieures médianes doubles des lalé- rales, les inférieures étroites, égales, séparées de la canine; hémisphères grands, recouvrant le cervelet. Crâne allongé. Brachyurus, Spix. Front très saïllant; tête à peu près nue; barbe peu fournie: poil long el soveux ; queue courle à peine aussi longue que les cuisses, Vivement colorés. 3 espèces de 3602 MAMMIFÈRES l'Amazone. B. calous ÊL. G. SH. ; B.rubicundus ÉL. G. S-H.; B. (Ouakaria) melanocephalus Humb. Cakajo). — Pithecia, Êt. G. SH. Corps lrapu, enveloppé d'un pelage long et laché, de couleur foncée. Têle courte, à front bombé ; molaires émoussées, la dernière plus forte que celle des Sajous: queue plus longue que le corps ; menton souvent pourvu d'une barbe. Gran- deur d'un pelit Chien. Une perruque el, chez les mâles, une barbe énorme. P. monacha Humb,., Amazone sup.: P. (Chiropotus) satanas Hoffmsgg (Saki), Amazone inf. Trib. CEeBinæ. — Queue prenante: hémisphères cérébraux allongés, recouvrant le cervelet. Larvnx normal. Canines proéminentes: incisives verticales. Cebus, Erxleb. Corps robuste. Tête ronde: les cinq doigts de la main bien développés: pelage court et épais, dessinant une courte barbe autour de la face el, souvent aussi, une perruque en forme de coilfe (Singes capucins); queue moyennement longue, velue, s'enroulant en spirale autour des branches. Canines supérieures lrès proéminentes. 19 espèces, du Nica- ragua au S. du Brésil (Sajous). C. Havus, Brésil: C. capucinus L., Colombie, Guyane, Brésil. — Chrysothrix, Wagn. Corps grêle: taille d'un Écureuil: oreilles lalérales pointues. Tête arrondie: face courte: machoire inférieure haule: pelage fin el brillant; queue longue, velue, peu prenante. 10 espèces du bassin de Amazone. C. {orqualus Hoffm. (Saïmiri); C. apella Kuhl. La seule espèce répandue sur loute la région. Trib. Areuixæ. — Une longue queue prenante, nue et calleuse en dessous, à l'extrémité: membres longs et grèles, les antérieurs plus grands que les postérieurs. Lagothrir, E. G. SH. Pelage laineux, très fourni, lrès moelleux; corps moins grêle; queue el membres moins longs: un pouce complet. 3 espèces. L. lagotricha Humb., Guyane, Brésil. — Afeles, E. G. SH. Corps élancé, très long: pouce absent aux membres antérieurs ; queue très longue, préhensile, nue à l'extrémité: estomac divisé en plusieurs poches. En général, un « diadème » de poils au-dessus du front. {1 espèces. Am. Centr. À. vellerosus Gray (= belzebulh Geof.), Guyane, Mexique. — Brachyleles, Spix. Queue préhensile, nue à l'extrémité; pelage laineux: pouce rudimentaire: ongles comprimés. B. arachnoides Ë. Geof., Brésil mér. Trib. MyceriNæ. — De la laille d'un grand chien. Corps trapu; main à 5 doigts; tête grande, front fuyant: museau saillant: une forte barbe: queue longue, préhensile, nue et calleuse à son extrémité inférieure: incisives verticales; dernières molaires supérieure et infé- rieure plates el larges: mâchoire inférieure haute en arrière et logeant une poche de résonnance de l'os hyoïde (Singes hurleurs). Hémisphères cérébraux courts, couvrant à peine le cervelel. Mycetes, Ilig. Genre unique. 6 espèces. Am. mér. M. seniculus L. (Alouate, Singe hurleur), Guvane. 2. SOUS-ORDRE CATARHINIA Singes de l'Ancien Continent. Cloison nasale mince, laissant les narines rappro- chées, ouvertes en général en dessous. F. D. semblable à celle de l'Homme 2223 DDASS généralement bien développé el opposable. Bulle tympanique nulle ou à peu près. Conduit auditif allongé. Fente orbilo-temporale élroile. Queue jamais prenante, parfois réduile à un pelil nombre de vertèbres. Sternum long et élroit; ilions étroits et plans sur leur face interne. Membres antérieurs pas plus longs que les postérieurs. Unipares. Les Calarhiniens débutent dans l'Oligocène du Fayoum par de lrès peliles formes. Parapithecus, Mœripithecus, qui rappellent à la fois les Tarsiidæ el les Hylobalidæ : ils forment la famille des Parapilhecidæ. — Les Cercopithecidæ sont connus depuis le Plio- cène el les Semnopithecidæ depuis le Miocène. Fam. CERCOPITHECIDÆ. — Les abajoues: des callosités fessières. Membres anté- rieurs el postérieurs égaux. Queue de longueur très variable. Pouce normal. Estomac simple. Très vifs et très alertes. Souvent représentés dans les jardins zoologiques. . Tous les ongles aplalis ou comprimés dans leur partie libre. Pouce Genres africains : Papio, Erxleben (— Cynocephalus Lacép.). Corps court et lrapu; tête forte, se prolongeant en un fort museau de chien, tronqué au bout, avec, au-dessus, un nez légèrement saillant: narines rondes; lèvres mobiles: oreilles pelites. Crêle soureilière très saillante. Mâle pourvu de puissantes canines lranchantes. Marche habiluelle quadrupède ; vivent dans les rochers: doigls el ongles courts; queue généralement recourbée en arc. SIMIA ‘2608 Callosités lessières vivement colorées. 9 espèces africaines. P. baboïn Desm. (= cynocephalus Geof.). Ni camail, ni crinière. Afr. centr. el orient., Abyssinie: P. porcarius Bodd. Afr. australe; P. hamadryas L., remarquable par la belle crinière qui lui forme en avant de longs favoris. Le singe sacré de l'Egypte ancienne. (P. Chæœropilhecus) sphinx Ét. Geof. (Papion), Afr. occid. — Mandrillus, Ritgn. Les mâles ont les joues nues, sillonnées, bleues, la ligne médiane el l'extrémité du nez rouge écarlate. Callosités fessières violettes, région ano-génilale rouge. 2 espèces. M. maimon L. (Mandrill,, Afr. occid. Terrestres. — Theropilhecus, EL. G. SI. Différent des Papio par les narines, qui s'ouvrent laléralement à quelque distance du bout du museau; celui-ci long el tronqué. Un camail de poils longs. Queue assez longue, terminée par une touffe de poils. Th. geladu Rüpp., Sud de l'Abyssinie. — Pithecus, Blainv. (— Inuus Geof.). Queue à peu près nulle, représentée par un simple repli de la peau: pas d'échancrure orbilaire interne: 3e (ubercule de la dernière molaire inférieure divisé en (rois par deux pelils sillons laléraux. Espèce unique. P. inuus L. (= Inuus ecaudatus Geof.). Seul Singe d'Algérie el du Maroc. Quelques individus dans le rocher de Gibrallar. — Cerco- pilhecus, Erxleb. Formes légères, à coloralions vives; allures très vives: main fine el courte avec un long pouce. Têle ronde, à museau court, souvent coiffée d'une sorte de calolle ou de chapeau, à coloralion différenciée; abajoues grandes: queue longue; callosilés pelites: canines longues chez les mâles: molaires à # lubercules; 7 vertèbres lombaires. 41 espèces, Loules africaines. C. (Chlorocebus) cynosurus Scop., Afr. occid.; C. sabæus L., Afr. N. E.: C. (Rhino- sliclus) niclilans L., Gabon, Congo: C. (Erythrocebus) patas Schreb., Afr, Occid.: C. (Mona) mona Schreb., Cameroun, C. (Otopilhecus) nigripes du Chaillu, Gabon. C. (Diana diana L., Congo sup.; C. (Mivpithecus) talapoin Erxleb., Gabon. Genres asialiques : Cynopilhecus, El. G. SH. Queue réduile à un rudiment. Narines s'ouvrant au-dessus du museau; un fort bourrelel lransverse au-dessus des veux. Espèce unique. C. niger Desm., Célèbes. — Macacus, Lacép. Museau saillant: pouce long: queue tombante, variant, suivant les espèces, du liers du corps à plus de la longueur de celui-ci; 9° lubercule de la dernière molaire inférieure simple: arcades sourcilières (très épaisses, présentant une forte échancrure interne. M. senicus L. (Bonnet chinois), Inde mér.:; M. pileatus Shaw, Ceylan: M. cynomolgus L. (Crabin), Indo-Chine el iles malaises: M. (Vilulus) silenus L. Une forte barbe grise tout autour du visage. Malabar. Inde; M. nemestrinus L., Birmanie. M. rhesus Audub. Commun dans le Nord de l'Asie. Fam. SEMNOPITHECIDÆ. — Formes grèles: queue extrèmement longue; membres antérieurs plus courts que les postérieurs; pouce opposable, mais (très court, parfois absent; pas d'abajoues. Eslomac divisé en plusieurs poches. Molaires à 4 lubercules disposés en rectangle. Des callosilés fessières. Singe tranquille et triste, supportant mal la caplivilé. La plupart asiatiques. Un seul genre de l'Afrique tropicale. Colobus, Hig. Pouce absent ou réduit à un petit ongle. 14 espèces. C. ferrugineus Shaw, Afr. occ.: C. (Procolobus) verus V. Ben., Afr. occ.; C. (Gue- reza) vellerosus H. Geoff. Un magnifique manteau noir à large bordure blanche s'étendant aulour de la face el sur la queue. Sénégambie. — Les aulres genres sont asialiques : Nasalis, E.-G. SH. Un nez saillant, convexe, un peu courbé, allongé et rouge. N. larvalus Wurmb. (Nasique), N.-0. de Bornéo. — Rhinopilhecus. À. M.-E. Nez camus, relroussé. R. Roxellanæ, À. M.-E., Thibet; &. Breti, Tsékon. — Semnopithecus, F. Guv. (= Presbylis Eschsch.). Doigts très longs; pouce très court, utilisable; pour le reste semblable aux Colobus. 2$ espèces asiatiques. S. (Coryphipithecus) frontatus Müll., Bornéo; S. (Lophopilhecus) obscurus Reïd. Siam; S. (Presbypithecus) Johni Fisch., Inde: $S. (Trachypilheeus) Germaini M.-Edw. (Cochin- chine ; S. (Presbylis) enlellus (Entelle), vénéré dans l'Inde, où il est extrêmement commun. 3, SOUS-ORDRE ANTHROPOMORPHA Pas de queue. Membres postérieurs plus courts que les antérieurs. Canines très développées ; apophyse et crête cranienne très puissantes, surtout chez les mâles. Slernum court et large. Ilion large et concave sur sa face supéro-interne. Poils dirigés en sens inverse sur ie bras et l'avant-bras, convergeant vers le coude. Pas d'abajoues. Tubercules des molaires non reliés par des crêtes (bunodontes). Fam. HYLOBATIDÆ. — Corps mince, rélréci aux hanches. De petites callosités fes- sières. Membres antérieurs très longs, arrivant souvent à toucher le sol. Pouce long. Bassin peu large et peu concave. Pelage épais et soyeux. Marchent sur toute la plante 3602 MAMMIFÈRES des pieds. Ne dépassent pas { mètre de long. Exclusivement du S.-E. de l'Asie el sur- tout des grandes îles de la Sonde. Iylobates, Mig, (Gibbons). Pas de sac laryngien. Une dizaine d'espèces qui ne sont vrai- semblablement que des formes locales ou des variétés de coloration. H. agilis ÉË. Geof. el Fr. Cuv. (= H. lar L.). Remarquable par une couronne frontale blanche. Siam: H. leuciseus Geof. Visage noir, encadré de blanc: H. nasulus A. M.-E., Tonkin. — Symphalangus, Golg. — Siamanga, Gray). 2° el 3° doigts de la main unis par la chair, la 3° phalange seule libre. Un sac laryngien. S syndactylus Desm. La plus grande espèce de Gibbon. Sumatra. Fam. SIMIIDÆ. — Corps puissant, de grande laille, non rélréei aux hanches. Membres antérieurs n'alleignant pas le sol. Bassin large el concave. Appuient en général sur le sol le côté externe des pieds. Simia, L. Jambes courtes: mollels peu développés : pieds longs et minces: premier orteil pelil, souvent sans ongle: bord interne du pied touchant seul le sol durant la marche: bras très longs, ulilisés dans la marche: pouces très pelils: doigts unis par une élroile membrane el très longs: crane pointu: lèvres très extensibles. $S, saltyrus L. (Orang-outan), Bornéo, Sumatra. Dans certaines races, les mâles présentent, de part et d'autre du visage, de volu- mineux bourrelels qui encadrent la face el qui sont formés de Lissu conjonctil el de graisse. — Antlhropipilhecus, Blainv. Bras dépassant à peine le genou: canines el premières moläires de grandeur moyenne: extrémité du pouce atteignant Findex. Des sourcils et des cils. Taille 1m. 50. 4. froglodyles L. (Chimpanzé) (— 1roglodytes niger), Gongo: 4. {chego Duvern, Gabon. — Gorilla, sl. G. SIT. Mâchoires puissantes, fortement projelées en avant: sans menton; lèvre supérieure courte: arcades sourcilières énormes ; des sourcils el des cils; canines très développées: males Den plus grands que les femelles, pouvant atteindre 2 mètres. G. gorilla (= G. gina EL. G. Si-H.), Congo, Cameroun, Gabon: le plus grand de tous les singes (le mâle dépasse 2 mètres), mais non le plus rapproché de l'homme. La famille des HyLoBarinæ comporte une série continue de formes fossiles depuis le Proplio- pithecus de l'Oligocène du Fayoum jusqu'à l'Hylobates acluel, par Prohylobates, du Miocène inférieur d'Égvple, et / lLopithecus, du Miocene inférieur et moyen d'Europe. Aux Simup.e se rallache Dryopitheeus du Miocène inférieur d' Ég gvple, du Miocène moven el supérieur d'Europe et de l'Inde {très polymorphe dans ce dernier pays) : ce genre offre encore certaines analogies avec les Hylobatidæ: d'autres Lypes, notamment Sivapilhecus, du Miocène moyen, el supérieur de l'Inde, rappelle à la fois les Drvopithèques et les Hominiens. Plus proche encore de l'Homme serait Australopithecus, récemment découvert en Afrique du Sud. Enfin les merveilleuses trouvailles du Sinanthropus, du Qualernaire ancien de Pékin, permetllent de placer entre les Anthropomorphes el les Hommes, un groupe éleint des Paléohominiens, qui, oulre le genre chinois, comprend le Pithecanlhropus, du Quaternaire ancien de Java, el Eoanthropus, du Quaternaire moyen de Piltdown en Angleterre. Ainsi se rétrécil peu à peu l'hialus, naguere encore réputé abime infranchissable, qui sépare les Simiens des Hominiens. Ceux-ci paraissent êlre uniquement représentés par le genre Homo L., essentiellement caractérisé par la stalion bipède, liée à des caractères structuraux bien spécialisés (1) : colonne vertébrale et trou occipilal au-dessous du cràäne: axe de la tête presque horizontal el perpendiculaire au rachis: rachis présentant qualre courbures alternali- vement concaves el convexes en-arrière; réduclion des neurapophyses dorsales, cervicales el disparilion presque complèle du plateau occipilal, servant à l'insertion du grand ligament dorsal: réduction des crêtes occipitale et sagitlale et des arcades sourcilières: hallux non opposable aux autres doigts, la plante reposant à plat sur le sol; segments du membre posté- rieur placés verticalement dans le prolongement les uns des autres: élargissement de la ceinture a indépendance des mouvements des doigts, libérés de la fonction de locomotion et devenus exclusivement des organes de préhension: développement du erâne et de la cavité cranienne, favorisé à la fois par la stalion debout, permellant équilibre presque direct de la lète sans le secours d'actions musculaires puissantes, et par la réduction des muscles maslicalteurs, dont la préhensilité des mains réduit le rôle (v. p. 3391 Ces caractères, particulièrement nets chez l'H. sapiens L., espèce à laquellé on s'accorde généralement à rallacher tous les Hommes actuels, sont beaucoup moins accusés chez les espèces fossiles, qui jusqu'ici ne remontent pas au delà du Quaternaire : 1. heidelbergiensis Sehætensack, fondé sur un maxillaire inférieur trouvé à Mauer, près d'Heidelberg; IH: rho- desiensis, représenté par plusieurs pièces appartenant à deux individus et originaires des Brocken Hills, dans la Rhodesia: H. neanderthalensis, bien connu par de nombreux restes el des squelettes entiers, provenant de divers gisements. Ces espèces fossiles tendent, elles aussi, (1) Bouce M., Les: Hommes fossiles, Paris, Masson, 1921. SIMIA 3605 du côté humain à rapprocher les deux lèvres de l'hiatus. En loul cas, l'évolution du rameau hominien el des Primates en général, s'est faile d'après les mêmes règles que pour les autres groupes d'animaux : apparilion, à des époques diverses, de branches mulliples nées d'un lrone commun; ramifications parallèles el indépendantes de ces diverses branches: les unes. pour «les raisons diverses, restant en arrière, les autres évoluant dans le sens du progrès, ce progres affirmant au sein de la série hominienne dans le domaine de l'intelligence el par le perfeclionnement du cerveau, qui en est la contre-partie analomique (1. (1) Voir R. Anrnony, L'évolulion du pied humain, Bull. Soc. Anthropologie, 1902. L'Anatomie comparée et la Paléontologie humaine. L'Anthropologie, t. XXXII, 1922. — M. Bouce, Les hommes fossiles. Paris, 1921. — Huxcey, La place de l'Homme dans la Nature (traduet. frane. Dally, 1868. — R. Perrier, La place de l'Homme dans la Série animale. Rev. philosophique, t. LIIL, 1928. Zd. Traité de Psychologie de G. Dumas, 19929. — G. Ercior Surra, The evolution of Man, Essays, 1924. TABLE DES MATIÈRES DU DIXIÈME FASCICULE Troisième classe : MAMMIFÈRES, 3322. Généralités : morphologie externe, 3342. — Les membres des Mammifères et leurs diverses adaptations, 3342. — Étapes successives du mode de gestation des Mammifères, 3349. — Téguments, 3352. — Epiderme, 3353. — Derme, 3355. — Organes annexes du tégu- ment, 3396. — Poils, 3356. — Développement des poils, 3361. — Ongles et griffes, 3364. — Les cornes, 3367. — Glandes culanées, 3311. — Mamelles, 3313. — Squelette dermi- que, 33771. — Squeletie céphalique, 3378. — Squelette branchial, 3392. — Colonne verté- brale, 3394. — Sternum, 3399. — Squelelle des membres : Ceinture scapulaire, 3400. — Membres antérieurs, 3402. — Ceinture pelvienne, 31. — Membres postérieurs, 3114. — Système musculaire : Muscles de la léle, 3416. Muscles du cou, 3420. — Muscles du tronc, 3120. — Muscles de la queue, 3422. — Muscles du membre antérieur, 3422. — Musceles du membre postérieur, 3425. — Appareil digestif : Cavilé buccale, 3125. — Dents, 3426. — Morphologie des dents, 3438. — Développement des dents, 3443. — Vote palatine, 3445. — Pharynx, 3446. — Langue, 3:47. — Glandes buccales, 3449. — Tube digestif : OEsophage, 3451. — Eslomac, 3493. — Intestin moyen, 3457. — Intestin ler- minal, 3458. — Foie, 3460. — Appareil respiraloire : Larynx, 3461, — Trachée-artère, 3466. — Poumons, 3467. — Appareil circulatoire, 3467. — Lympbhatiques, 3171. — Rate, 3473. Système nerveux : Centres cérébro-spinaux, 3473. — Méninges, 3491. — Syslème nerveux périphérique : Nerfs craniens, 3492, — Nerfs rachidiens, 3494. — Système sympathique, 349%. — Organes des sens : Toucher, 3495. — Organes du goût, 3498. Organes de l’odo- ral, 3498. — Organes de l'ouïe, 3502 — Organes de la vue, 3511. — Appareil urinaire, 3015. — Appareil génital, 3518. — Appareil mâle, 3521. — Appareil femelle, 3524. — Organes de copulation. 3531. CLASSIFICATION DES MAMMIFÈRES (1), 3531. (MAMMIFÈRES MÉSOZOIQUES |, 3531. MAMMIFÈRES NÉOZOIQUES, 3535. 1. Sous-classe : PROTOTHERIA (—- ORNITHODELPHIA), 3535. Ordre unique : MoxorREMATA, 3535. — Fam. : Ornythorhynchidæ, Echididæ. IT. Sous-classe : METATHERIA (— DIDELPHIA), 3535. Ordre unique : MarsupiaLia, 3535, 1. Sous-ordre : Polyprondontia, 3536. — Fam. : Didelphyidæ, Dasyuridæ, Perame- lidæ, Noloryclidæ, Myrmecobiidæ. Cænolestidæ. 2. Sous-ordre : Diprotodontia, 3538. Fam. : Phascolomyidæ, Phascolarctidæ, Phalungeridæ, Tarsipedidæ, Macropodidæ. [T. Sous-classe : EUTHERIA (— MONODELPHIA, PLACENTALIA). I. Ordre : IxsecrivorA, 3540. 1. Sous-ordre : Lipotyphla, 3540. — Fam. : Talpidæ, Polamogalidæ, Erinaceidæ, Centelidæ, Chrysochloridæ, Soricidæ. 2. Sous-ordre : Stenotyphla, 3542. — Fam. Tupaiidæ, Macroscelidæ. 3. Sous-ordre : Dermoptera, 3543, — Fam. : Galeopithecidæ. IT. Ordre : [TircononrTia], 3543. IT. Ordre : CniRoPTERA, 3514. 1. Sous-ordre : Microchiroptera, 3544. — Fam. : Vespertilionidæ, Emballonu- ridæ, Rhinolophidæ, Nycteridæ, Phyllostomidæ. 2. Sous-ordre : Megachiroptera, 3549. — Fam. : P{eropidæ. LES ÉDENTÉS, 3550, IV. Ordre : XENARTHRA, 3551. 1. Sous-ordre : Tardigrada, 3551. — Fam. : Bradypodidæ. 2. Sous-ordre : Vermilinguia, 3552. — Fam. : Myremecophagidæ. (1) Les groupes dont les noms sont mis en’re crochets [ ] sont exclusivement fossiles. TABLE DES MATIÈRES 3607 3. Sous-ordre : Loricata. 3552, — Fam. : Dasypodidæ. [Xenarthra fossiles], 3553. Sous-ordre : [Glyptodonta, 3553. — Fam. : G/yplodonlidæ]. Sous-ordre : |Gravigrada, 3553. — Fam. : Megalonychidæ, Megatheriidæ, Mylo- dontlidæ]. Sous-ordre : |(Ganodonta}, 5551. V. Ordre : PuoLivorA, 3559. — Fam. : Manidæ. SÉRIE DES CARNASSIERS, 3555, [CREODONTA, 3555. — Fam. : Oxyclænidæ, Triüsodontidæ, Arctocyonidæ, Mesonychidæ, Proviverridæ, Miacidæ]. VI. Ordre : UARNIVORA, 3557. — Fam. : Viverridæ, Canidæ, Mustelidæ, Felidæ, Hyænilæ, Ursidæ, Procyonidæ. VIT. Ordre : PINNIPEDA, 3963. — Fam. : Olariidæ, Phocidæ, Trichechidæ. VIIT. Ordre : TuBULIDENTATA, 3964. — Fam. : Orycleropidæ. IX. Ordre : Céracés, 3565. 1. Sous-ordre : Cetodonta, 3565. — Fam. : l’lalanistidæ, Delphinidæ, Delphi- napleridæ, Physeteridæ, Ziphiidæ. 2. Sous-ordre : Mysticeta, 3567. — Fam. : Balænopteridæ, Rhachianectidæ, Balænideæ. X. Ordre : RoDENTIA, 5968. 1. Sous-ordre : Duplicidentata, 3568. — Fam. : Ochglonidæ, Leporidæ. 2. Sous-ordre : Simplicidentata. 3569. Groupe À : SCIUROMORPHA, 3569. — Kam. : Sciuridæ, Pleromyidæ, Castoridæ, Aplodontiidæ, Anomaluridæ, Pedelidæ. Groupe B : MYOMORPHA, 3571. — Fam. : Myoxidæ, Muridæ, Spalacidæ, Bathyergidæ, Geomyidæ, Dipodomyidæ, Dipodidæ . Groupe C : HYSTRICOMORPHA, 3974. — Fam. : Oclodontidæ, Hystricidæ, Lagos- lomidæ. Groupe D : SUBUNGULATA, 5976. — Fam, : Caviideæ. SÉRIE DES ONGULÉS, 2576. XI. Ordre : [GonpyLarrarA], 3578. XII. Ordre : HyracoibeA, 3578. — Fam. : Procaviidæ. XIIT. Ordre : PRoBosGiDEA, 3579. — Fam, act. : Elephantidæ. — Fam. fossiles : [Mæritheriidæ, Mastodontidæ, Elephantidæ (formes fossiles), Dino- theriidæ|. NIV. Ordre : [INOTUNGULATA, 3581. — Fam. : Homalodontheridæ, Typotheriidæ, Toxodontidæ, Arlropotheriidæ]. XV. Ordre : [AmBLrypopa, 3582. — Fam, : Coryphodontidæ, Dinoceralidæ|. XVI. Ordre : PERISSODACTYLA, 3582. 1. Sous-ordre : Tapiroidea, 3582. — Fam. : Tapiridæ, | Lophiodontidæ]. 2. Sous-ordre : Rhinocerotoidea, 3583. — Fam. : Rhinocerotidæ. 3. Sous-ordre : Hippoidea, 3584. — Fam. : Equideæ. APPENDICE AUX PÉRISSODACTYLES, 3989. |[LITOPTERNA (— PROTEROTHERIA)], [TITANOTHERIA], [ANCYLOPODA |. XVII. Ordre : ArTiopAcryLA, 3586. 1. Sous-ordre : [Bunoselenodontia, 3586. — Fam. : Anlhracoltheriidæ, Anoplo- Lheriidæ|. 2. Sous-ordre : Bunodontia (— Suida) 3586. — Fam. : Suidæ, Dicotylidæ, Hippo- polamidæ. 3. Sous-ordre : Selenodontia (— Ruminantia), 3587, 1. Division : Tylopoda, 5587. — Fam. : Camelidæ. 2. Division : Traguloidea, 3588. — Fam. Tragulidæ. 3. Division : Pecora, 3589. Groupe L : CERVICORNIA, 3589. — Fam. : Moschidæ, Cervidæ, Antilocapridæ. Groupe IT : CAVICORNIA, 3591. — Fam. : Bovidæ. Groupe IIL : VELLERICORNIA, 3995. — Fam, : Giraffidæ. APPENDICE AUX ARTIODACTYLES, 3996. — Fam. : [Oreodontidæ, Cænotheriidæ, Dichobunidæ, Xiphodontidæ, Proloceralidæ|. XVII. Ordre : SIRENIA, 3597. — Fam, : Manaiidæ, Halicoridæ, Khylinidæ. EI QRS È LAN T0 NOEL s 14608 0 AN" moe SÉRIE DES PRIMATES, 3598. Je. ST hu PA XIX. Ordre : Prosimia, 3998. 4 | | Cie 1. Sous-ordre : Lemuroidea, ‘3598. — Fam. : Lemuridæ, Nyclic 2. Sous-ordre : Chiromyoidea, 3599. — Fam. : Chiromyidæ. 3. Sous-ordre : Tarsioidea, 3600. — Fam, : Tarsiidæ. i XX. Ordre : Simia, 3601. at s k 1. Sous-ordre : Platyrhinia, 3601. — Fam. : Hapalidæ, Cebidæ. 2. Sous-ordre : Catarrhinia, 3602. — Fam. : Cercopithecidæ, Semnopi 3. Sous-ordre : Anthropomorpha, 603. — Fam. : Hylobatidæ, Si Hominiens, 3603. k TABLE DU TRAITÉ DE ZOOLOGIE PREMIÈRE PARTIE Zoologie générale FasciCuLeE I Paves beSprotoplasmes dessplasmodestetidesiplistides PER NN 7 ( Morphologie exlerne . . . . EE COR ES 28 Morphologie interne. Différentiation physiolo ogique des parties du Coips: organes et appa- LENS. dre TR Pl eds na en Men Plone Der 63 Développement embryogénique RE Se I De 1 En CRT Pi au SR II) Les lissus . NT SOS Vu AT. 2 de 200 Conditions de Auiciion et d’ activilé des éléments analomiques. Production de chaleur, de lumière et d'électricité. Du flux nerveux: phénomènes pSYChiques eu". 244 Les espèces: leur origine: leurs rapporls avec le milieu où elles vivent; leurs rapports réciproques 290 319 Classification. . DEUXIÈME PARTIE Zoologie spéciale FascicuLe II PROTOZOATRES\/(premier degré d'organisation)... mu NN 13 MÉSOZOAIRES (deuxième degré d'organisation). . . . . . . . . . . . . . . . . . 530 MÉTAZOAIRES (troisième degré d'organisation) 4... . 0... 0 . 20 2597 Prerveniyne derstruciuneePAYTOZOAIRES) PSN CN NN ST Spongiaires . BONES. 0 850 Ee 20 0 de OI SU TE NE OPERA Ma NAME TER EUR Re RCE 0 ÉCHINOTeRNTE SEE ENS EN AUS ONE RE M SE EE ARE AS TE re TS FascicuLe III RDELMEMERTUDERTENSNUCUUNE EARTIOZOAIRES) RON NC 0 SDS GHLÉLOPRORES ER RE ET M Ed RE cor ci Dub ET OUEST FascicuLe IV Chitinophores suite). . A TT DV 0e ed ee AU Ml NÉ DATE SERRE UE M: NET Se, US FASGICULE V NéDRTIAES SUPER RE TR M RD EE ne en 2127 ED TO RUSSE ni à ou OUT ar OST Pons ms Elu CU PRO RE ES PR LOTO) FascicuLE VI POISSONS 1 EE D RAR D IR AM 1 0057 e La MORTE Ross VI rat QAR r 0 À RUE TR Cr RTE DEA Re al STUNT Re aie 2A À a n: . 4 * 7 x FAR FAScicuLE VI TLRMES L D haut embryogénique des Vertébrés PARAAIRIRSE: Den ES PR ROUE CHEN CS 4 Fascicure IX f Oiseaux AT NS rene Dr SR PRE PS EN E FascicuLe X (dernier) Mammifères": 00 Re ENS RCE Ne Cas ce D D PNR Se A | r 162974. — BRODARD et TAUPIN. Coulommiers-Paris. — 1 ETS TNT EURE j frienr AMEN SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES TNT nl An nhmamm QL45.P45 ns