*. :m ^■**M *f,mm« w^j r i r TRAITE GENERAL CONIFERES OUVRAGE DU MEME AUTEUR I TRAITÉ DES PÉPINIÈRES. Paris, Dusacq, librairie agricole, 26, rue Jacob. Paris.— Imprimé chez Bonàventurk et Duckssois, 55, quai des Aujustins. TRAITE GENERAL DES CONIFÈRES OU DESCIUPTIOJ DE TOUTES LES ESPÈCES ET VARIÉTÉS aujourd'hui CONNUES, Avec leur Synonymie, 1/lNDICATlON DES PROCÉDÉS DE CULTURE ET DE MULTIPLICATION QU'IL CONVIENT DE LEUR APPLIQUER; PAR Elie-Abel carrière Chef des Pépinières du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. PARIS CHEZ L'AUTEUR, RUE DE RUFFON, 53, ET DANS LES PRINCIPALES LIBRAIRIES AGRICOLES. 1855 L'Auteur se réserve le droit de traduction. LI-BRARY FACULTY OF FORESTRY UNIVERSITY OF TORONTO Qk tl$C3 INTRODUCTION L'importance qu'a prise depuis quelques années la culture des Conifères témoigne assez de l'intérêt que l'on accorde, en général, à cet important groupe, pour expliquer l'appa- rition du volume que j'offre aujourd'hui au public. Cepen- dant, je l'avoue, le travail qu'il devait coûter m'aurait peut-être effrayé dès l'abord, si je n'avais espéré éviter à beaucoup d'autres les difficultés que j'ai souvent éprouvées, lorsque, cherchant un guide pour me conduire dans cette voie en grande partie nouvelle, je me suis trouvé, à chaque instant, forcé de reconnaître que ce guide si nécessaire n'existait pas. Ce n'est pas que je prétende que l'on ne trouve aucun traité consacré à l'étude des Conifères; mais ces traités, tous d'ailleurs très-incomplets, sont pour la plupart, écrits en allemand, en anglais ou en latin ; dans notre langue, je ne connais, au point où nous en sommes arrivés, que VI INTRODUCTION. dos notices éparses çà et là, décrivant quelques espèces dont on pourrait, avec beaucoup de temps et de dépenses, finir par former une sorte de monographie ; mais quant à cette monographie même, je le répète, elle n'existe pas en français ; en langues étrangères, celles qui ont paru laissent beaucoup à désirer. Quiconque s'est un peu occupé soit d'arboriculture, soit d'horticulture, a plus d'une fois maudit la complication, di- sons mieux, la confusion des nomenclatures; seule elle est capable de rebuter, non-seulement les amateurs, mais B même ceux que leur profession force à en dévorer les incon- vénients. Il fallait cependant s'arrêter à l'une d'elles, sauf à y apporter les modifications nécessaires; c'est ce que j'ai fait. J'ai pris l'ouvrage le plus complet que je connusse sur cette matière, le Synopsis Coniferarum du professeur Endlicher, qui a mentionné dans cet ouvrage la presque totalité des espèces décrites avant lui, travail qui exigeait non-seulement des connaissances spéciales, mais qui deman- dait de plus un homme auquel sa position permît de nom- breuses recherches. Mais le Synopsis d'Endlicher ne pouvait, en quelque sorte, que servir à jalonner la route que je m'étais proposé de parcourir. En effet, le savant professeur se borne assez fréquemment à donner une énumération synonymique de l'espèce dont il s'occupe, sans y ajouter la description, qui peut seule permettre à ceux qui s'adonnent à la culture des Conifères de distinguer une espèce d'une autre. J'ai donc dû visiter les collections, les herbiers, consulter les ouvra- ges qui ont été écrits sur cette famille, afin de compléter cette fâcheuse lacune. Je me suis même décidé à faire un voyage en Angleterre, cette île que l'on pourrait appeler de nos jours le pays par excellence des Conifères, tant leur cul- turc y prend de développement, afin de pouvoir étudier, corn- INTRODUCTION. Vil parer, analyser les espèces dont je trouvais la description dans les ouvrages, et detrc à même de donner au besoin le signalement de celles dont je ne trouvais la trace dans aucun livre. Toutes ces recherches m'ont permis de compléter mon Traité par l'addition, à la suite des espèces anciennement décrites, de celles qui ont paru plus récemment, ainsi que des nombreuses variétés que Ton rencontre aujourd'hui dans le commerce, en les rattachant aux espèces dont elles paraissent issues. Mais je ne tardai pas à reconnaître que les descriptions des botanistes voyageurs, faites sur le ter- rain où croissent spontanément certaines espèces , of- fraient quelquefois de notables différences avec ce que j'avais sous les yeux ; je me suis rendu compte de ces varia- tions d'une part, par la différence du milieu dans lequel végètent les individus, de l'autre, par la jeunesse quelque- fois réelle, toujours relative, des arbres qui ont servi de base à mes descriptions. Dans ce cas, et lorsque les dissidences n'étaient pas trop tranchées,1 j'ai modifié les descriptions an- ciennes, soit en y ajoutant quelques détails, soit en faisant ressortir d'une manière plus nette certains caractères que des observations attentives devaient me faire regarder comme constants; dans d'autres cas, je me suis borné à copier mes prédécesseurs, mais j'ai fait suivre leur travail des remar- ques que j'ai été à même de faire dans nos cultures ou d'ob- servations propres à attirer l'attention du lecteur sur certai- nes particularités dignes d'intérêt. On ne devra donc pas s'étonner si les répétitions sont assez fréquentes dans ce livre; j'ai dû préférer la clarté a la brièveté, sous peine de manquer mon but. Quant a la disposition générale de mon ouvrage, je l'ai divisé en deux parties. La première et la plus étendue com- prend la traduction, ou, pour parler plus exactement, la refonte du Synopsis Coniferarnm d'End licher; elle est de beaucoup plus considérable que la seconde, qui ne contient VI il INTRODUCTION. que quelques chapitres qui seront rapidement analysés plus loin Comme je viens de l'expliquer, je ne me suis pas borné à traduire Endlicher; je l'ai souvent modifié, mais sur- tout augmenté par les additions dont j'ai parlé plus haut. En outre, j'ai cru qu'il ne serait pas inutile de faire connaître l'époque d'introduction dans nos cultures de vé- gétaux qui paraissent appelés à y jouer un rôle important. J'ai trouvé les indications nécessaires, pour les espèces an- ciennement importées, dans divers ouvrages anglais, et particulièrement dans YHorlus Britanmcus de Sweet ; quant aux espèces nouvelles, j'ai eu recours aux journaux et aux ouvrages d'horticulture qui paraissent dans différents pays, et aux catalogues des principaux horticulteurs, qui ne manquent guère d'annoncer leurs nouvelles acquisitions peu de temps après qu'ils les ont faites. Il est cependant bien entendu que ces indications, quoique assez exactes, ne sont souvent qu'approximatives. J'ai également signalé, mais très-sommairement, à la suite de chaque genre, les espèces qui paraissent offrir le plus d'avantage au point de vue de l'ornementation, ou à celui de l'exploitation, et j'ai rappelé les particularités intéressantes qui pouvaient s'y rattacher. J'ai aussi apporté dans la première division de cet ou- vrage des modifications importantes, en y faisant entrer plusieurs genres considérés jusqu'ici comme appartenant à l'ordre des Abiétinées, et classés par Endlicher à la fin de cet ordre; tels sont les genres Séquoia, Cunninghamta, Arlhrotaxis , etc., que l'ensemble des caractères rappro- che au contraire des Cupressinées. Je n'ai pas cru non plus devoir appliquer, ainsi que l'ont fait Endlicher et quelques autres botanistes, le nom générique de Pinus à toutes les INTRODUCTION. IX espèces de l'ordre des Abiétinées, soit qu'il s'agisse de Tsuga, à'Abies, de Picea, de Larix ou de Cedrus; j'ai vu dans celte méthode le germe d'une déplorable confu- sion , rassemblant sous un nom commun des végétaux de forme, d'aspect et de végétation si diverses. Pour évi- ter cet inconvénient, j!ai adopté pour nom générique celui sous lequel ces arbres sont le plus généralement connus, et j'ai suivi en cela l'opinion de quelques auteurs; je suis convaincu qu'en m'arrêtant à ce système, en fixant ces genres par des caractères tranchés, la classification en est beaucoup plus claire et plus facile. Ainsi, par exemple, j'ai partagé les àbiétinées en deux grandes sections, A et B, qui, dans aucun cas, ne peuvent être confondues. La section A, composée de plusieurs gen- res, comprend toutes les espèces à feuilles solitaires ou réellement éparses, bien que quelquefois elles soient réunies au sommet de très-courts ramules, où elles forment des es- pèces de faisceaux ou de paquets; mais cette disposition due à l'avortement partiel du ramule n'en démontre pas moins l'indépendance des feuilles. Dans cette même section, la forme et la disposition des feuilles, leur persistance ou leur caducité, la forme des cônes, leur mode d'insertion sur les rameaux, la caducité ou la persistance de leurs écailles sur le rachis, fournissent autant de caractères secondaires qui ne permettent pas de confondre ces espèces avec celles de la section suivante, et constituent en réalité des genres dont les caractères sont très-faciles à saisir. La section B ne renferme qu'un seul genre, le genre Pin (Pinus), Toutes les espèces qui le composent, indépendam- ment de leur /actes et de leur mode de végétation, se dis- tinguent très-nettement de celles de la section précé- dente, par un caractère invariable, appréciable au pre- mier coup d'œil, celui d'avoir toujours les feuilles réunies, X INTRODUCTION. au nombre de deux au moins, dans une gaine commune Ce groupe Pinus se partage en tribus, ayant chacune des caractères qu'on retrouve dans toutes les espèces dont elles sont formées ; ces caractères, pris, soit dans le nombre de feuilles renfermées dans chaque gaine, soit dans la forme, des écailles des cônes, soit dans celle de la graine, tantôt munie d'une aile, tantôt privée de cet appendice, permet- tent de rapprocher les espèces qui ont entre elles le plus d'af- finité. L'avantage qui résulte de ce mode de classement est très-grand, non-seulement par la clarté qu'il apporte dans les déterminations, mais encore parce quil peut servir de guide au cultivateur, en rapprochant Tune de l'autre les espèces de végétation semblable, et qui par conséquent réclament à peu près aussi les mêmes soins de culture. La seconde partie du Traité des Conifères comprend plusieurs chapitres relatifs à la culture ; j'y indique les di- vers modes de multiplication de ces végétaux, l'époque et la manière de faire les semis et les plantations, Péducation des plants, les soins à prendre pour récolter et conserver les graines etc., etc. .l'aurais pu m'étendre davantage sur ces divers points, mais dans la crainte de mériter le re- proche d'offrir au public un trop gros volume, j'ai dû condenser mes observations; quoique courtes, j'espère néanmoins qu'on les trouvera suffisantes. Un mot encore au sujet de ce reproche. Etait-il possible, dans un travail comme celui-ci, de se bornera une sèche énuméralion, à une description succincte de ces arbres, sans faire ressortir d'une manière quelconque l'utilité qu'ils présentent à divers points de vue? N'était-ce pas manquer mon but? En effet, quel autre groupe parmi les végétaux est plus digne que celui des Conifères d'attirer l'attention? L'ornementation, l'industrie, l'économie rurale et domestique y trouvent des matériaux qu'ils chercheraient INTRODUCTION. X vainement ailleurs. Quel est le genre de plantes dont le port offre autant d'élégance unie a tant de variété? Depuis la pyramide la plus élancée qui attire vos regards vers le ciel, jusqu'au gracieux parasol, qui vous abrite contre les ardeurs du soleil, vous trouvez toutes les formes chez les Conifères. La persistance des feuilles, à part quelques rares exceptions, ne vient-elle pas agréablement combattre la nudité et la tristesse du paysage à l'époque où tout semble engourdi dans la nature, et donner une apparence de vie à ce qui, sans cela, ne représenterait que la mort? Pou- vons-nous aussi, en nous occupant de l'ornementation des jardins, ne pas mentionner la facilité avec laquelle un cer- tain nombre d'espèces se prêtent à toutes les tailles qu'on leur impose? Ce n'est là que leur côté agréable! Voyons l'utile. 11 serait trop long d'énumérer toutes les ressources que l'économie rurale et domestique trouve dans les Conifères; je me bornerai à signaler le combustible et l'éclairage que les Pins et les Sapins fournissent aux peuples qui habitent les climats les plus rigoureux, et les boissons analogues à la bière qu'ils préparent avec quelques-unes de leurs parties, à défaut du Houblon qu'ils ne peuvent se procu- rer. Plusieurs espèces, telles que le Juniperus drupacea, les PinusPinea, Fremontiana, Cembra, Llaveana, etc., etc., fournissent dans certaines contrées des fruits ou des graines alimentaires; ailleurs, les Araucaria, les Salisburia et quelques Gnetum, présentent les mêmes avantages. Enfin on ne nous contestera sans doute pas qu'au point de vue de nos intérêts les plus chers, les végétaux auxquels ce Traité est consacré ont une importance au moins égale à celle des autres essences forestières. Dussé-je ne par- ler que de l'immense quantité de résine qu'on en retire, il y aurait déjà de puissants motifs de s'occuper de leur propa- XII INTRODUCTION. galion; car ce seul produit donne lieu à un commerce d'une très-grande importance, et procure à la population de quel- ques-uns de nos départements les moins favorisés un tra- vail que la nature du sol ne leur permettrait que difficile- ment de trouver dans d'autres cultures. Mais ne nous accuserait-on pas d'un oubli impardonnable si nous ne disions quelques mots de l'utilité universelle de leur bois? Nos constructions civiles en absorbent des quantités consi- dérables, et si dans quelques cas on peut remplacer le bois des Conifères par d'autres essences, il n'en saurait être de même des constructions navales. A quels végétaux deman- derait-on ces mâts si élevés et cependant si droits, si lé- gers, si solides, si propres a supportor les voiles immenses qui poussent nos navires vers tous les points du globe? Tout récemment l'industrie est parvenue à tirer un parti nouveau et avantageux des feuilles de Pin ; aujourd'hui elle en confectionne des cartons résistants, presque inaltérables et préférables à ceux que fabrique depuis longtemps l'An- gleterre avec les cordages goudronnés et autres agrès ana- logues provenant de la marine, et qui, par cette raison, portent le nom de Papier-Goudron. Du reste, un livre consacré à la culture des Conifères ne saurait, sous peine d'être incomplet, manquer d'être volu- mineux, car ces végétaux paraissent avoir été répandus par la Providence sur toute la surface du globe avec une profu- sion que justifie largement leur utilité. On pourra en effet s'en convaincre, en parcourant ce livre, on verra qu'il n'y a presque aucun point du monde où cette famille n'ait quel- ques représentants : ici croissent les Juniperus; là, les Cu- pressus, les Abies; ailleurs, les Taxus, les Cryptomeria, les Sali sburia; sous un autre hémisphère, nous rencontrons les Araucaria, les Podocarpus, les Dammara, les Gne~ tum, etc., etc. INTRODUCTION. XIII Autre remarque qui a bien aussi son importance. Tous ces végétaux d'origine et de nature si diverses croissent dans des terrains qui ne diffèrent pas moins entre eux que les arbres eux-mêmes; ainsi, tandis que les Pinus Brutia, Ha- lepensis, Laricio, les Biota, certains Cyprès, etc., s'ac- commodent d'un sol sec et calcaire, le Pinus Strobus de- mande, au contraire, un terrain tourbeux et humide; le P. Pinaster réclame les terrains siliceux, secs et profonds, tandis que le Picea excelsa occupe, dans l'hémisphère nord, la zone immense des bruyères humides qui enveloppe la demi-circonférence du globe, en jouant ainsi numéri- quement le rôle le plus considérable parmi les Conifères. On peut, ce me semble, tirer de tout ceci une conséquence très-importante : c'est qu'aucune famille végétale n'offre autant de ressources pour le reboisement de notre pays, sur la nécessité duquel il serait inutile de s'arrêter, tant elle est généralement admise. Mais si l'on considère que, dans la plupart des localités où le reboisement semble s'imposer avec le plus d'urgence, le sol est tellement ingrat que la presque totalité des végétaux ligneux feuillus refuse d'y croître, ne sera-t-on pas encore plus vivement frappé de l'u- tilité de certaines Conifères, des Pins particulièrement, aux» quels la Providence a donné une constitution telle qu'ils peuvent non-seulement y vivre, mais même y prospérer? Et, chose admirable 1 à mesure que ces arbres croissent, ces mauvaises terres setransforment, sous l'influence de l'humus que produit la décomposition annuelle de leurs feuilles, et finissent par améliorer tellement le sol qu'au bout d'un certain laps de temps, et lorsque les arbres se trouvent épuisés, il est possible de confier à la terre des essences plus exigeantes, dont les Conifères ont, pour ainsi dire, préparé l'avenir. A toutes les qualités qui distinguent les végétaux dont nous nous occupons, nous pourrions en ajouter d'autres, XIV ' INTRODUCTION. celles, par exemple, de leur utilité en médecine, qui trouve dans leur résine quelques-uns des remèdes qu'elle cherche à apporter aux maux du genre humain ; mais cela nous entraî- nerait trop loin. Seulement, avant de terminer, disons que les Conifères paraissent liées, pour ainsi dire, au sort de l'humanité tout entière. En effet, un certain mystère semble entourer ces végétaux : d'abord leur origine a précédé celle de l'homme; ils lui fournissent pendant sa vie une grande partie des choses nécessaires à son existence; enfin ils sont pour lui l'objet d'une sorte de culte, car il les a choisis pour rappeler sa mémoire. Ici les Thaia ou les Biota, là les Cy- près, ailleurs l'If; en Chine, le Salisburia et les Cyprès, sont destinés à accompagner les tombeaux, et protègent de leur ombrage les restes de ceux à qui ils ont souvent pro- curé pendant leur vie un abri contre la misère! Mais je ne veux pas me laisser emporter par la richesse de mon sujet; je termine et me résume en disant que je n'ai rien négligé pour rendre le travail que je présente aujourd'hui au public aussi complet que possible; il est le résultat de plusieurs années d'études sérieuses, de nom- breuses recherches, et d'observations qui m'ont permis de rec- tifier quelques-unes des erreurs qui se sont glissées dans les descriptions, les synonymies et les citations de mes devan- ciers. Je n'ai cependant pas la prétention de donner un ouvrage irréprochable. Dans un travail hérissé de difficultés qui ne peuvent être appréciées que par ceux qui ont pour- suivi un but analogue; il est impossible qu'il n'y ait pas quelques fautes à redresser. J'espère qu'elles seront en pe- tit nombre, et s'il en est ainsi, j'en serai redevable à quel- ques personnes qui ont bien voulu me venir en aide lors- qu'un obstacle imprévu m'arrêtait dans ma route. Qu'il me soit donc permis de leur adresser publiquement ici mes rc- mercîments, et de nommer d'abord M. Decaisne, professeur de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris, dont le INTRODUCTION. XV savoir et la bienveillance ne m'ont jamais fait défaut. M. Kcteleêr, dont les connaissances spéciales sont géné- ralement appréciées, m'a souvent aussi fourni de pré- cieux renseignements. Enfin, je dois encore signaler l'obli- geance de M. Gordon, jardinier-botaniste de la Société d'Horticulture de Londres, qui, lors de mon voyage en Angleterre, a bien voulu mettre à ma disposition sa riche colîection de cônes des espèces mexicaines. Si, malgré ce bienveillant concours, ce livre laisse encore a désirer, et si mon but n'est pas atteint, je compte sur l'indulgence de mes lecteurs, qui se rendront facilement compte des difficultés contre lesquelles j'ai eu à lutter. Mais, si malgré les imperfections qu'on pourra y décou- vrir il peut rendre quelque service et contribuer aux progrès de la Science et de la Culture, je serai largement dédommagé des peines et du temps qu'il m'a coûtés. CARRIÈRE Ce 12 mai 1855. ERRATA ^x Page 7 ligne 29, après Galbules, supprimez : drupacées. ^o Page 9 ligne 7, après Arceuthos, ajoutez : drupacea. Page 55 ligne 13, au lieu de Hort., lisez : Endl. \Page 63 lignes 1, 21, 22 et partout ailleurs où se trouve le mot Wriddingtonia, lisez : Widdringtonia. /C Page 113 ligne 14, au lieu de boréale, lisez : borealis. yc Page 144 ligne 27, au lieu de Taxodium dislichum païens, lisez : ^^ Cupressus disticha païens. p>cPage 292 ligne 30, après (excl. synon.), ajoutez : P. parviflora, Sieb. et Zucc. Fl. Jap., II, 27, L 115. TRAITÉ DES CONIFÈRES CUPRESSINEES TllAlTlL DES GONIPÈftES. TRAITÉ DES CONIFERES -O— -"y*-— o- ORDRE 1, — Cupresshèées. Arbres élevés, plus rarement arbrisseaux très- rameux; rameaux épars dans la plupart des es- pèces, cylindriques ou quelquefois anguleux, plus rarement aplatis ou articulés; Feuilles opposées , ternées , verticillées ou plus rarement éparses , étroites * linéaires ou squami- formes, sérialement imbriquées, et le plus souvent adnées-décurrentes . Fleurs monoïques ou dioïques ; chatons termi- naux ou latéraux, à écailles ovuîifères insérées sur un axe commun, imbriquées, dépourvues de bractées, ou le plus rarement accompagnées d'une bractée adnée. Chatons mâles. — Formés de plusieurs étamines nues, presque horizontales, insérées sur un axe commun ; filaments courts, épais, terminés en un connectif squamiforme excentriquement pelté , à bord supérieur plus étroit, l'inférieur portant les 4 ORDRE 1. — CUPRESSINÉES. Joges dirigées en dessous; loges en nombre varia- ble, deux, trois ou plus, parallèles, distinctes, ad- nées, ovales ou oblongues , s'ouvrant longitudina- lement. Pollen globuleux. Chatons femelles. — Ecailles peltées, peu nom- breuses, très-souvent mucronées sur le dos et au- dessous du sommet, opposées ou verticillées autour d'un axe raccourci , ou insérées de toutes parts sur un axe plus ou moins allongé. Ovules, plusieurs ou plus rarement solitaires à la base des écailles et insérés près de leur onglet, atropes, à sommet ouvert, ordinairement allongé en un col plus ou moins long, fermé ou oblitéré après la fécondation. Fruits drupacés ou slrobilacés, formés d'écaillés épaisses, charnues ou ligneuses, plus rarement minces ou presque cartilagineuses , étroitement conni ventes, libres ou quelquefois soudées par les bords, persistantes. Graines dressées, solitaires, géminées ou rare- ment en plus grand nombre à la base des écailles, comprimées, entourées d'une aile membraneuse ou quelquefois ovoïdes , nuculiformes , et alors ordinairement privées d'aile. Embryon antitrope à 2, rarement 3-9 cotylédons oblongs, obtus; radicule cylindrique. ORDRE 1.--CUPRESSINÉES. S Tableau des Genres et des Tribus. § I. JUNIPERINÉES. Strobiles (garnies) à écailles imbriquées. Feuilles opposées ou ternées. Tribus. Graines soudées entre elles. Feuilles ternées, semi- ÉcaUles décurrentes. Rameaux soudées anguleux Caryocedrus. enu-rëlles.( graines libres. Feuilles Graines rJUNIPERUS' / ternées, non-décurren- dépourvuesi J tes. Rameaux anguleux. Oxycedrus. d,aile# \ IGraines libres. Feuilles ) ; ternées et opposées , décurrentes. Rameaux cylindriques Sarina. § 2. MICROCACHRYDÉES. Strobiles à écailles monospermes. Feuilles imbriquées, opposées ou subternées. Genres. Strobiles à 8-10 écailles légèrement épaissies, portant une seule graine dépourvue d'aile. Feuilles squa- miformes, étroitement imbriquées, ovales, opposées ou subternées Microcachrys. § 3. ACTINOSTROBÉES. Strobiles à écailles valvaires. Feuilles alternes, opposées ou ternées. Strobiles à h valves égales, à 5-10 graines à 2 ailes. Feuilles alternes Wriddingtoima. Strobiles à 6, très-rarement 7-8 valves, dont les alternes plus petites. Feuilles ternées Frenela. Strobiles à G valves égales. Graines à 3 ailes. Feuilles ternées Actinostuoris. 0 ORDRE I.— CUPItESSINÉES. Genres. Strobiles à h valves, les alternes plus petites, mono- ou dispermes. Graines à 2 ailes sublunées. Feuilles opposées, quelquefois ternées Calutris. Strobiles à 4 valves, les alternes plus petites , mono- spermes. Graines à 2 ailes inégales. Feuilles opposées squamiformes Libocedbus, §4. THUIOPSIDÉES. Strobiles à écailles imbriquées. Feuilles opposées, plus rarement ternées, Strobiles à écailles coriaces. Graines 2, ovoïdes, dépour- vues d'ailes. Feuilles squamiformes Biota. Strobiles à écailles coriaces, Graines 2, comprimées, à 2 ailes. Feuilles squamiformes Tiiuia. Strobiles à écailles coriaces. Graines 3, orbiculaires, comprimées, ailées. Feuilles linéaires, aciculaires. . Fitz-Roya. Strobiles à écailles ligneuses. Graines 5, comprimées, à 2 ailes. Feuilles squamiformes. Thoiopsis. § 5. CUPRESSINÉES VRAIES. Strobiles a écailles peltées. Graines ailées. Feuilles opposées. Strobiles à écailles dispermes Cham^cypams. Strobiles à écailles polyspermes Cupressus. § 6. TAXODINÉES. Strobiles à écailles peltées ou imbriquées. Feuilles alternes. Strobiles à écailles libres, peltées, dispermes. Graines dépourvues d'aile Taxodium. Strobiles à écailles libres, imbriquées, dispcrmes.Graines munies d'une aile à la base. Glyptostrobus. Strobiles à écailles soudées avec la bractée , 4-G- spermes. Graines à 2 ailes Gryptomeria, JUNIPEKITS, I. «Iimipcrns* L. — Genévrier. Juniperus, L. Gen. pi. n. 11 3 i ; Gœrtn. Carp. II. G2. t. 91. Schk. Ilandb. t. 338. Rich. Conif. 137. t. 5, 6. Nées jun. Gen. pi. FI. Germ. II. 12. Meisn. Gen. 352. Endl. Gen. pi. n. 1789. Spach, Ann. se. nul. 2e sér. XVI. 282. — H'ist. vég. phan. XI. 305. Desf. Hist. arbr. 558. Endl. Syn. Conif. 7. Loisel. Nouv. Duluim. VI. 45. Juniperus et Cedrus, Tourn. Inst. 361. Thumîcarpus, Trautv. Jmag. plant. 11. Fleurs dioïques, ouïe plus rarement monoïques, sui- des rameaux différents. Chatons mâles axillaires ou pres- que terminaux, globuleux, nus ou caliculés à la base par des feuilles imbriquées. Etamines nombreuses, opposées, décussées ou ternées, verticiilées sur Taxe, et imbriquées sur 4-6 rangs; filaments très-courts, terminés en un t appendice du connectif excentriquement pelté, en forme d'écaillé, presque orbiculaire, membraneux ou coriace, mutique ou mucroné, portant en dessous sur le bord infé- rieur 3-6 loges longitudinalement déhiscentes. Chatons femelles axillaires, terminaux ou solitaires sur les rameaux latéraux. Ecailles ovulifères charnues, courtement mu- cronées sous le sommet, bi- ou tri-ternées, verticiilées ou opposées, toutes imbriquées, rapprochées, ou plus ou moins soudées entre elles en un involucre ouvert au som- met; les plus inférieures plus courtes, stériles; les inté- rieures portant à la base un seul ou deux ovules collaté- raux. Ovules dressés, atropes, en forme de bouteille, à micropyle terminé en un col court. Galbules drupooés, formés d'écaillés charnues, ombiliqués au sommet, lisses ou tuberculeux , contenant 2-5-0-8-spermes, rarement 8 JUNIPERUS. ' plus, quelquefois monospermes par avortement. Graines dressées, presque anguleuses, arrondies, à tégument os- seux, quelquefois soudées de manière à former une sorle de noyau. Embryon antitrope, dans l'axe d'un albumen charnu de même longueur que lui. Cotylédons 2-5 , oblongs-obtus. Radicule cylindrique. Arbres ou arbrisseaux touffus, croissant dans les lieux tempérés et un peu froids de l'hémisphère boréal ou aus- tral, en général à rameaux épais. Feuilles ternées, verti- cillées ou opposées, articulées ou adnées-décurrentes à la base, souvent de deux formes :'les unes aciculaires, pi- quantes, plus ou moins étalées ; les autres squamiformes, étroitement imbriquées, souvent munies sur le dos d'une glande résinifère. Bourgeons nus ou écailleux. Galbules dressés ou pendants, n'arrivant à maturité que la deuxième année. Tribu 1. — Cai'yoccdi'iis. Graines soudées entre elles, formant au centre du galbule un noyau tri- ou uniloculaire. Feuilles ternées > verticillées , semi- décur rentes. Juniperus, section Caryocedrus , Endl. Syn. Conif. 8. Knight, Syn. Conif. 11. 1. Juniperus drupacea, Labill. Feuilles ternées, presque étalées, assez larges, linéaires- lancéolées. Galbules axillaires, ovales ou presque globu- leux, marqués sur la surface d'aréoles saillantes. Habiiel fructus, Clus. Hist. plant. 37 (cum ic). Juniperus major, Bell. Observ. II. 110. (Éd. Glus. 162.) J. latifolia arborea, Cerasi fructu, Tourn. Coroll. 41. J. oxycedrus y, Lam. But. II. 625. J. drupacra, Labill. Plant. Syr. Decad, II. 14. t. 8. Loisel. Nouv. JUNIPERUS. 9 Ditham.W. 17. Desf. Uht. arbr. il. 358. Loud. Arbor. IV. 2491. f. 2351, 2350. -Eucycl. of tree», 108i. f. 2018, 2019. Spacli, tf/sf. véij. phan. 313. Endl. S*/n. Conif. 8. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Suc. V. 199. Knight, Syn. Conîf. 11. toiwe hort. 1854, p. 105 («m» «c.J. _* ^ieMU- Arceuthos, Ant. et Kostch. OEsterr. Bot. Wochbltt. 3 août 1854. Habite dans la Syrie septentrionale, le Mont Cassio (Djebel Laçara) et d'autres lieux. Peut-être le trouve-t-on aussi dans le Peloponèse? (Ant. et Kotsch. loco citato.) Description. Rameaux courts, légèrement anguleux, promptement cylindriques. Feuilles lernées, étalées, longues de 8-15 raillira., larges de 2-3 ; les inférieures plus courtes, subovales, elliptiques, brusquement et régulièrement rétrécies à leur sommet en une pointe fine, légèrement concaves en dessus, où elles sont marquées de deux lignes glauques , séparées au milieu par une bande verte ; convexes et carénées en dessous par une nervure saillante , sub- aiguë , qui se prolonge aux deux extrémités de la feuille , et forme au sommet la pointe dont je viens de parler, et à la base une courte prolongation sur le rameau qui peut , jusqu'à un certain point , faire croire à la décurrence de la feuille. Ramules fructifères très- courts (d'environ 6 millim.), entourés de feuilles ternées, courtes, ovales, pointues au sommet. Galbules ovales-obtus ou subglobuleux, longs de 20-25 millim., quelquefois plus, solitaires, composés de neuf écailles charnues , disposées en trois verticilles , intimement soudées, mais cependant très-distinctes par la saillie qu'elles offrent dans leur contour, à sommet toujours légèrement épaissi , ou plus rarement un peu renversé, et formant une sorte de tubercule : le tout recouvert d'une poussière glauque. Noyau ovoïde , ligneux ou osseux, très-dur, partagé à l'intérieur en trois loges, plus rarement à une seule par avortement. Observation. La description qui précède a été faite d'après deux échantillons accompagnés de fruits, et donnés au Muséum par M. P. de Tchihatcheff, naturaliste russe, qui, en parcourant l' Asie-Mineure, la rencontra croissant abondamment et toujours en société avec le Cèdre du Liban. 4 0 JUNIPERUS. L'intérêt qui s'attache à cette singulière espèce, dont les fruils paraissent pulpeux et mangeables, m'engage à reproduire ici les observations de Bcllon, ainsi que celles de Labillardière. « Nous commençasmes à monter sur la montagne fort diffi- « cile, à la sumnité de laquelle trouuasmes des Genetjuriers maieurs « qui croissent hauts corne cyprès , dont la semence est douce, et « grosse corne vne noix, ressemblât quasi à une galle. Les habi- « tants du pays les mangent, chose qu'avons apperceu par les noyaux « qu'allions amassans ça et là le long du chemin , qui auoyent esté « jettez de ceux qui en auoyent mangez le dessus. Les noyaux sont « si durs qu'on ne les peut rompre , sinon à grands coups de marteau, « longs et gros corne vne petite olive. C'est l'arbre le plus singu- < lier après le Cèdre qui croît sur le mont Taurus ; aussi est-il tou- « jours vert. » (P. Belon, Les observations de plusieurs singula- rités et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Egypte, Arabie et autres pays estranges. Paris, 1588. ) « Tiges frutescentes dressées, très-rameuses, à rameaux étalés; « ramules triquètres ; feuilles ternées, étalées, sessiles, lancéolées, « aiguës , les supérieures linéaires , présentant en dessus deux lignes « presque glauques. Je n'ai pas vu les fleurs maies ni femelles. Drupe « testacé , recouvert d'une poussière glauque (appelée fleur sur les « prunes), souvent trois fois plus long que les feuilles, gros, presque « arrondi, marqué de six et souvent de neuf tubercules obtus, c Noix presque ovale, triloculaire, très-dure, à loges petites, très- « dures, marquée supérieurement de trois sillons. Nucules solitaires, « ovales, oblongues, fixées par une pellicule au fond des loges. » (Labill., I. c.) Tribu 2. — Oxycedrns. Graines libres. Feuilles ternées, verticillées, articulées à labase, non décurrentes, dépourvues de glandes. Bourgeons écailleux, JuNiPERus, section Oxycedrus, Spach, Ann. se. nat. 2e sér. XVI. 289. — Hist. vég. phan. XI. 307. Endl. &yn. Conif. 9. Knight, Syn. Conif. ll.Tourn. Inst. 301. JUNIPEHITS. H 2. JlTNIPEIUTS MACROCARPA, Siblh. Hameaux anguleux, aigus. Feuilles ternées , très- étalécs, terminées en un mucron piquant, glauques en dessus, carénées en dessous. Galbules globuleux, glauques. Juniperus maximus illyricus, cœrulea bacca. Lobel. Stirp. 629, — le. II. 223 Advers. 448. Glus. le. Stirp. II. t. 223. J. major, bacea ca3rulea. Bauh. Pin. 489. Cupan. Hort. cathol. 105. J. major, cedrus phœnicea, dictus bacca majore pyriformi rufa, cœru- lescente poljine adspersa, per totum frondosus. Cupan. Suppl. Alt. 43. J. major oblonga, bacca e rufo carulescente , frondosa per lolum. Cupan. Pamphyt. Sic. II. t. 40. J. major, bacca cserulea. Tourn. Inst. 589. J. maçrocarpa, Sibth. Prodram. II. 263.— FI. Grœc. X. Schouw, Ann. se. nat. 1845, p. 214. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 199. Knigth, Syn. Conif. H. Webb, Iter hisp. 10. J. OBLONGATA, GUSS. MSS. J. Lobelii, Guss. Syn. FI. Sicul. II. 635. ? J. Biassolettii, Linck, Coll. Florœ, 1846, p. 579. J. communis macrocarpa, Spach, Hist. vég. phan. XI. 310. ? J. elliptica, Hort. aliq. ? J. Fortunei, Hort. aliq. Habite les côtes sablonneuses et les roebers qui bordent la Méditerranée, la Pouille (Ten.), en Espagne (Webb), dans la Grèce (Sibth,), et plusieurs points de l'Algérie. Descr. Arbrisseau dépassant très-rarement 3 met. dans nos cul- tures, où il est le plus souvent grêle et dégarni ; branches plus ou moins distantes, souvent ivrégulières, défléchies, étalées, quelque- fois légèrement dressées. Rameaux et ramules anguleux; ces derniers courts. Feuilles ternées, étalées, élargies à la base, longues de 8-15 millim., larges d'au moins 2, épaissies au milieu, carénées en dessous, à carène arrondie, d'un vert clair, planes en dessus et marquées de deux lignes glauques séparées au milieu par une ligne verte et étroite qui s'arrête au-dessous du sommet; plus ou moins 12 JUNIPERUS. longuement aeuminées, et terminées par une pointe fine très-aiguë. Ra milles fructifères longues de 1-2 mil fi m., recouvertes d'écaillés sèches, membraneuses. Galbules solitaires dans l'aisselle des feuil- les, sphériques, lisses et unis, plus rarement tuberculeux, d'environ 12 millim. de diamètre, un peu déprimés au sommet, où ils offrent souvent une petite dépression triangulaire formée par l'allongement des trois écailles intérieures ; d'un vert clair, glaucescent, glauque, farinacé dans la dépression supérieure. Observ. J'ai vu à Angers, au jardin botanique, et dans les pépinières de M. André Leroy, d'assez beaux sujets de cette espèce; hauts de 1 met. 50 à 2 met., ils formaient de belles touffes et commençaient à fructifier. 3. Juniperos Cedrus, Webb. Rameaux anguleux. Feuilles ternées, dressées-étalées, brusquement et courtement mucronées. Galbules gros, sphériques, lisses, d'un rouge brun, recouverts d'une poussière glauque. Juniperus Cedrus, Webb, Phytogr. Canar. sect. 3. 277. t. 217. f. 1 et 3. E. Bourg. Herb. Webb. n. 112. Endl. Syn. Conif. 31. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Habite à Ténériffe, las Canadas del Pico et Caldera de Palma. Descr. Arbre à branches étalées. Rameaux très-nombreux, courts. Ramules et ramilles anguleux , recouverts dans leur jeunesse d'une poussière glauque souvent très-abondante. Feuilles nombreuses, très-rapprochées , surtout sur les ramules : les inférieures ovales , lancéolées; les supérieures linéaires, aiguës, légèrement carénées en dessous , un peu concaves en dessus , souvent très-glauques. Galbules sphériques, solitaires, à peu près sessiles ou portés sur des ramilles d'à peine 1 millim. de longueur, atteignant 8-1 0 millim. de diamètre, à peu près lisses, et n'ayant d'autre saillie que vers la soudure des écailles, où il y a des lignes légèrement saillantes, arrondies, d'un rouge brun , recouvert d'une glaucescence bleuâtre. JUNIPERUS. 13 Observ. Espèce voisine du J. macrocarpa, dont elle se dis- tingue par ses rameaux plus nombreux et plus courts, par ses feuilles aussi plus denses, moins longues et plus glauques. 4. JUNIPERUS WeBBII •[- . Hameaux anguleux, allongés, grêles. Feuilles ternées, très-étalées, distantes. Galbules subglobuleux, d'un rouge fauve, glaucescents, mucronés au sommet. JuniperusCedrus, Webb, Pliytogr. Canar. sect. 3. p. 277. t. 217. f. 2. — Atlas, 2e série, pi. 8. f. 2. Habite dans l'île de Palma, El Pico de los Mucbachos. Descr. Grand arbre, atteignant, d'après Webb, de 60 centim. à I mètre de diamètre à branches étalées, très-détléchies. Rameaux et ramules allongés, grêles, peu ramifies, souvent pendants. Feuilles ternées, très- étalées , distantes, très-peu rétrécies vers le sommet, où elles sont très-brusquement et courtement arrondies, subobtuses, minces, très-légèrement carénées en dessous, à peine glaucescentes. Galbules subglobuleux , d'environ 6 millim. de diamètre , d'un rouge fauve légèrement glaucescent , à peu près lisses , excepté au sommet , qui porte trois petits tubercules cylin- drico-coniques, dressés. Ramilles fructifères, écailleuses, d'environ 2 millim. de longueur. Observ. Espèce remarquable et distincte par ses rameaux et ramilles minces, allongés, à peine ramifiés, et par ses galbules tubercules, mucronés au sommet, assez nombreux et épars sur presque toute la longueur des ramules. 5. JUNIPERUS OXYCEDRUS, L. Rameaux anguleux-aigus. Feuilles ternées, très-éta- lées, acuminées en un mucron piquant, aiguës-carénées en dessous. Galbules globuleux, rougeâtres à l'époque de la maturité. 1 4 jumperus. Kaôpo; et AftfteùOoéj Théoph. Hlst. pi. 12. ApxeyOo;, no» Mtxpa, Dioscor. I. 103. Jiniperus Oxycedrus, L. Spec. U70 (excl. synon.). Rien. Cm//". 39. t. 6. fig. 1. Griseb. Syn. FI. Rum. 11, 352. pp. Desf. FI. Alt. 2. 370.— Hlst. arbr. II. 558. Spach, fft**. t^r. p/ia». XI. 311. Loiscl. Nom. Duham. VI. t. 15. f. 2. Endl. Syn. Conif. 10. Knighl, Syn. Conif. 11. Schouw, Arcr». se. na*. 1845, p. 2 il. Lindl. et Gorcl Joum. Hort. Soc. V. 200. J. Oxycedrus p, Lam. Dic£. II. 025. J. major Monspeuensidm, Lob. le. II. 223. Clus. Je. $irjf.H. 223. J. magrocaupa Ten. Syllog. FI. Neap* 483. pp.— F/. Afrqjh t. 217. Strangw. in Loud. Arbor. IV. 2iiM. 1.2353. Koch,Syrc.F/. Germ. 765. Guss. S#rc. F/. Sicul. II. 635. Doiss. // Arbrisseau buissonneux, dressé, étalé. Rameaâx et ramules très- nombreux, dressés, courts. Feuilles opposées : les inférieures éta- lées, presque aciculaires, longues d'environ 4-8 mill., glauques, 36 JUN1PERUS. bleuâtres en dessus dans leur jeunesse, élargies à la base, réirécies au sommet en un mucron très-aigu ; les autres plus rapprochées, beaucoup plus petites, squamiformes, lâchement imbriquées, acu- minées, pointues au sommet. Cette variété, très-distincte, forme un buisson touffu, dressé ou légèrement étalé ; ainsi que l'espèce, elle répand une odeur pénétrante lorsqu'on la touche. Var. variegata. i. Sab. variegata, Horl. Plus délicate que l'espèce, cette variété en diffère nettement par ses feuilles et ses rameaux, qui sont eux-mêmes panachés de blanc jaunâtre ; elle est aussi moins vigoureuse , et , lorsqu'elle s'élève, sa base se dégarnit promptement par la mort des rameaux inférieurs. Habite les parties subalpines de l'Europe : Saltzbourg, le Tyrol, le Carniole et le Valais, les montagnes de la Lombardie et de la Grèce, la Tauride et la chaîne du Caucase. La var. B. se rencontre dans les montagnes de la Sibérie et dans l'Amé- rique septentrionale, vers le fleuve Sas-Katschavan, le lacHuron et les monts rocheux. Descr. Le J. Sabina forme un arbrisseau très- variable par son port et ses dimensions ; quelquefois pyramidal ou dressé, il est le plus souvent buissonneux, parfois même procumbant. Bois rougeâtre. Feuilles : les unes subaciculaires, longues de 4-8 millim., planes ou légèrement concaves et glauques en dessus ; les autres squami- formes, plus ou moins appliquées. Ramules fructifères, entièrement couverts de feuilles squamiformes, imbriquées. Chatons mâles ova- les, globuleux. Galbules petits, ovales ou ellipsoïdes, d'un violet foncé, recouverts d'une poussière glauque à la maturité, et ren- fermant de 4 -6 nucules. Observ. La forme A. vulgaris s'élève davantage; elle atteint 2-4 met. de hauteur. JUNIPERUS. 37 La forme B. humilis, au contraire, se reconnaît à ses dimen- sions plus petites : elle s'élargit et s'étale sur le sol ; ses rameaux, plus grêles et plus minces, sont souvent aussi moins garnis de feuilles. 21. JUNIPERUS TUURIFERA, L. Arbrisseau ou arbre. Feuilles opposées, quelquefois ternées, munies ou non de glandes sur le dos; les supé- rieures appliquées, plus petites. Ramules fructifères très-courts. Galbules sphériques, sur des ramilles entière- ment couvertes de feuilles squamiformes, imbriquées. Bpaôù, Diosc. I. 104. Herba Sabina, Tamarisci similis folio. Plin. Hist. nat. XXIV. 61. SABrNA, folio Tamarisci Dioscoridis. Bauh, Pin. 487. Juniperus Sabina p, L. Spec. 1472. J. Sabina, Mill. Dict. n. 10. Sibth. FI. Grœc.—Prod. II. 264. J. thurifera, L. Spec. 1471 . Loud. Arbor. IV. 2503. f. 2369. Knight, Syn. Conif. 12. J. hispanica, Mill. Dict. n° 13. J. foetida p tamariscifolia, Spâch, Atin. se. tint. 2e sér. XVI. 295 [excî. synon. Pall.). — Hist. véy. phan. XI. 320 [excl. synon, mexi- cana> Schlecht.). J. Sabinoides, Griseb. Spicileg. FI. Rum. II. 352. Endl. Syn. Conif. 24. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. J. turbinata, Guss. Syn. FI. Sicuh II. 634. Habite l'Europe australe; la Grèce, dans la forêt des Lan- cios, du mont Atbos, à 1160-1500 met d'élévation; le mont Olympe et le Caucase. Descr. Arbre atteignant 8-12 met. dans nos cultures. Tige dressée, recouverte d'une écorce d'un gris blanchâtre. Branches étalées, plus rarement dressées. Rameaux et ramilles très-nombreux, courts. Feuilles ordinairement squamiformes, étroites, opposées, quelquefois mais très-rarement ternées, acuminées, pointues au 38 JttNIPERUS. sommet; celles dés jeivhes ramilles apprimées dans toute leur lon- gueur, celles des ramules plus âgés légèrement écartées au som- ^met. Ramilles fructifères, variant en longueur de 2-8 millim. Gai- bules subglobuleux, souvent un peu déprimés, de 6-10 millim. de diamètre, lisses et unis, portant vers leur milieu, à la soudure des écailles, 3-4 petits muerons élargis à la base, très-courts, qui dispa- raissent en grande partie lors de la maturité ; d'un vert pâle, glau- cescent avant la maturité, puis prenant successivement une couleur rousse plus ou moins foncée. Nucules 1-2, atténués au sommet, sub- coniques lorsqu'il n'y en a qu'un, comprimés, opposés lorsqu'il y eh a deux. Introduit par Miller vers 1752. Observ. Le plus fort individu que j'ai vu se trouvait dans les pépinières de M. André Leroy, à Angers; il avait, en septem- bre 1854, 9 met. environ de hauteur, 75 eentim. de circonfé- rence à 1 met. du sol; il formait une belle pyramide étalée, conique. 22. JUNIPERUS OOPHORA, KuïIZ. Feuilles imbriquées sur quatre rangs, ovales, infléchies au sommet, marquées sur la partie moyenne du dos d'une fossette oblongue. Galbules oviformes, légèrement dres- sés, un peu rugueux, rouge-brunâtres. Juniperus oophora, Kunz. in Flora, 1846, p. 637. Endl. Syn. Conif. 23. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 201. Habite dans le royaume de Séville, les Pinètes près la Bonanza (Willkomm.). Descr. « Arbrisseau à rameaux et à ramules dressés, étalés, assez semblable aux J. phœnicea et Sabina, mais à galbules de 11 millim. de long, sur 7 millim. d'épaisseur, très-distinct aussi parla forme et la couleur de ses feuilles. Le /. turbinata (Guss.), qui m'est inconnu, paraît en différer par ses baies ovales, turbi- JUNIPEUUS. 39 m'es, munies avant la maturité de plusieurs tubercules, ainsi que par la couleur générale de la plante, qui est d'un verl gai, tandis qu'elle est d'un vert obscur ou à peine glaucescent dans le Jttnip. oophora. » (Kunz. h c.) 23. JUNIPERUS F0ETIDISS1MA, Willd. Feuilles opposées et ternées : les unes aciculaires, subu- lées, étalées, mucronées; les autres squamiformes, ovales, portant quelquefois une glande sur le dos, d'abord appli- quées, puis étalées. Ramules fructifères, dressés. Galbules globuleux, lisses. Cedrus orientalis fœtidissima, arbor excelsa, seu Sabina orientalis, foliis acuteatis. Tourn. Corol. 41. — Voy. du Lev. IL 328. Bieb. FI. Taur. Cauc. III. 635. Juniperus phoenicea, Pall. FI. Ross. II. 16. t. 57. nonh. J. foetidissima, Willd. Sp. IV. 843. Endl. Sipi. Conif. 24. Lindl. et Gord. Journ. ïlort. Soc. V. 201 . J, excelsa, Hohenk. Un. It. 1839 {non Royle). Forbes (Jam.), Vlnet. Wob. 205. t. 64. J. foetida, seu squarrulosa, Spach, Ann. se. nat. 2e sér. XVI. 300. J. excelsa, Rieb. Casp. 204. Append. n. 72.— FI. Taur. tac. II. 524. Willd. Sp. IV. 852. Griseb. Spicileg. FI. Rum. 353. Hofmeist. Bot. Zeit. 1846, p. 185. Trautv. PI. imag. 21 . t. 15 {non Royle). Habite l'Arménie, la Géorgie, entre Tiflis et Erivan (Tourn.) ; les pentes arides auprès du bourg Jalgûsdam Karabacb (Hohen.). 24. Juniperus excelsa, Royle. Feuilles courtes, épaisses, écartées au sommet, glau- cescentes. Galbules subglobuleux, lisses ou à peine ver- ruqueux au sommet par la soudure des écailles. Juniperus excelsa, Royle, ///. Him.l. 351 , Forbes (.lam.), Pinct. Wob. 205. t. 64 {non Bieb. et aliq. auctor.). Endl. Sun. Conif. IB U\irl. 40 JUNIPERUS. syn.) Lindl. et Gord. Joum, Hort. Soc. 201. Knight, Syn. Conif. 12 (excï. synon.). J. EXCELSA VERA, Hort. Var. variegata. J. EXC. VARIEGATA, HoH. Cette variété, qui s'est montrée pour la première fois en 1852, sur un fort individu planté au jardin botanique d'Orléans, diffère de l'espèce par ses feuilles et ses jeunes rameaux plus ou moins pana- chés de jaune. Habite l'Himalaya, principalement dans le Gossainthan, le Kemaon ; d'après Endlicher : la Tauride, la Syrie, l' Asie-Mi- neure, l'Arabie et l'île Tassos, où, mélangé au Laricio, il consti- tue des forêts. Cela ne me paraît pas certain, tandis que celles de l'Himalaya ne laissent aucun doute. Descr. Arbrisseau ou arbre très-pyramidal; écorce d'un gris brun se détachant longitudinalement en lames irrégulières. Bran- ches nombreuses, strictement dressées. Rameaux très-rapprochés, courts, étalés, puis brusquement redressés. Feuilles courtes, épais- ses, opposées, plus rarement ternées, adnées-décurrentes, caré- nées, brusquement rétrécies au sommet et presque mucronées, légèrement recouvertes d'une poussière blanchâtre pulvérulente , d'une teinte glauque quelquefois assez prononcée. Chatons fe- melles à l'extrémité de courtes ramilles, souvent recourbées ; placés à la base des ramules, souvent en dessus, composés d'écaillés d'un roux plus ou moins foncé à l'intérieur, verdâtres à l'extérieur. Galbules obovales ou plutôt sphériques, d'environ 7-8 millim. de diamètre, solitaires ou groupés par 4-5 sur des pédoncules écailleux, longs de 1-2 millim., composés d'écaillés intimement soudées, portant quelques petits muerons qui disparaissent à peu près com- plètement à la maturité, et n'offrant alors pour toute rugosité que quelques lignes peu saillantes qui indiquent la soudure des écailles, rougeâtres et recouverts d'une poussière glauque. Nucules 5-6 ou moins par avortement, elliptiques, comprimés ou irrégulièrement obovales anguleux par leur pression mutuelle. junipercs. 41 Introduit en Europe vers 1830. Observ. Le /. excelsa né peut se confondre avec aucune autre espèce; il forme une pyramide compacte régulière, effilée au sommet. — Des deux plus forts individus que j'ai observés, l'un, au Muséum, mesure aujourd'hui 6 met. de hauteur sur 12 centim.de diamètre, à 1 met. du sol : il a été planté en 1844; l'autre, au jardin botanique d'Orléans (qui a produit la variété panachée ci-dessus), a 6 met. de haut. , 5o centim. de circon- férence, à 1 met. du sol. Ces deux beaux arbres commencent à fructifier. 25. JUNIPERUS RELIGIOSA, Ro\jh. Feuilles opposées, squamiformes, apprimées, élargies, décurrentesàlabase,acumiméesau sommet, glaucescentes. Junii'erus religiosa, Royle, lll. Him. I. 351. J. excelsa, B. nana, Endl. Syn. Conif. 26. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. J. excelsa nana, Knight, Syn. Conif. 12. Habite les gorges les plus élevées de l'Himalaya, les Alpes du Boutan et le Népaul, à une très-grande élévation. Descr. Arbrisseau nain, dressé, très-rameux, à branches courtes, étalées, réclinées, plus rarement dressées. Ramules et ramilles très- nombreux, presque cylindriques, courts, pendants. Feuilles élargies, décurrentes à la base, légèrement écartées au sommet, acuminées, terminées en un court mucron raide et obtus; celles de la base des ramules plus rapprochées, plus petites, plus étroitement im- briquées et presque toujours obtuses. Introduit en 1835. 26. JUNIPERUS PROCERA, HocllSt. Feuilles opposées, ovales, acuminées, marquées sur le 42 JUNIPERUS. dos d'une glande oblongue ; les aciculaires lâchement étalées , les squamiformes apprimées. Juniperus procera, Hochstt. PI. Abyss. II. n. 537 et ol9. Endl. Syn. Conif. 26. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. A. Rich. FI. Abyss. V. 278,— Vulg. Zadd ou Théda. Habite l'Abyssinie, près de l'église Àdda Mariam à Ens- chedcap (Endl.), proche Tchétatchékammé, dans la région Chohoo, et le Ouodgerale Listchedcap, dans te Semen, où il fleurit en juillet (Schimper). Desgr, Arbre élevé. Bois propre à beaucoup d'usages dans l'in- dustrie. Voisin des J. excelsa et J. fœtidissima, mais cependant bien distinct , suivant Endlicher , qui a vu quelques échantillons staminifères. Observ. D'après A. Richard, le J. procera est im des plus grands arbres du pays; ses feuilles, petites, épaisses, charnues, sont imbriquées, qualernées, souvent semi-ovales, aiguës. Il porte des fruits ovoïdes, pisiformes, glauques; ce qui lui fait regarder cette espèce comme identique avec le /. Phœnicea, dont les dimensions beaucoup plus grandes seraient dues à des conditions de sol et de climat. Dans l'Abyssinie, on le connaît en idiome du Tigré, sous ks noms de Zeddi ou Zeheddi, et en idiome Amhara, sous ceux de Zadd ou Zagd, ou Théda. Son bois, dur, résistant, est recherché pour les constructions civiles. 27. Juniperus occidentale , Hook. Feuilles opposées, presque rondes, ovales, obtuses, con- vexes sur le dos, glanduleuses, étroitement apprimées. Ramules cylindriques, étalés. Juniperus Hermannf, Pers. Syn. II. 632. J. excelsa, Lewis, In Pursli. FI. Bor. Amer. II. 647 (non Royle). JUNIPERUS. s 43 f, occidental», Hook. FI. Bor. Amer. II. 100. Enril. Syn. Conif. 26. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight, Syn. Conif. 12. J. dealbata, Hort. aliq. (non Loud.). J. foetida c excelsa, Spach, Afin. se. nat. 2e SGI*. XVI. 297. pp. — Hist. vég. phan. XI. 317. Habite le N.-O. de l'Amérique septentrionale; commun vers la rivière Colombia, jusqu'au pied des monts rocheux. Descr. « Arbre de 20-25 met. de hauteur. Rameaux et ramules étalés, cylindriques. Feuilles étroitement imbriquées sur 4 rangs, presque rondes, ovales, fortement convexes, et marquées un peu au dessous du milieu d'une glande résinifère bien visible, d'où découle une résine limpide qui se dépose sur les feuilles en forme de gouttelettes. Les fleurs et les fruits de cette espèce sont inconnus. » (Hook. /. c.) 28. JUNIPERUS VIRGINIANA j L. Feuilles opposées ou souvent ternées, aciculaires, subu- lées, rapprochées, un peu étalées ou squamiformes, rhom- boïdales, aiguës, nautiques ou mucronées , étroitement apprimées. Ramules cylindriques. Galbules ovales, lisses ou tuberculeux, d'un violet foncé, glauques à la matu- rité. Juniperus major americana, Park. Theat. 1029. J. Virginiana, Herm. Hort. Lugd.-Bat. 316. J. major amer. Parkinsonii, Cedrus Amer, vulgb dicta J. Virginiana et Barbadensis. Rai, Hist. 1113 {excl. Arbore Bermudiana). J. Virginiana, Rai, Hist. 1414. J. Virginiana, Cupreasi foliis , rarioribus acutis , Sabinam redolons. Plukn. Almag. 201. J. Barbadensis, Cupressi folio, ramulis quadratis. Plukn. /. c. 201. t. 197. f. 4. J. Barbadensis, Cupressi folio, arbor prœcelsa, tetragonophyllos, sive foliatura quadrangulari. Plukn. Mantiss. 109. 4 4 JUNIPERUS. J. Virginiana, Cedrus Yirgjoiana vulgb. Bœrhav. Ind. Hort. Lugd.- Bat. 244. J. maxima, Cupressi folio minimo , cortice exteriore, in tenues phyras spirales ductili. Sloan, Jam. 128. — //is/. II. 2. t. 157. f. 3. Rai, Dendrol. 12. J. Virginiana, foliis inferioribus, juniperinis superioribus, Sabinam v. Cupressum referentibus. Bœrhav. Ind. Hort. Lugd. Bat. 208. J. foliis angustis, acutis, aculeatis, bacca alro-cœrulea, pulvere resi- noso albicante tecta, ossicula tria continente, vulgb Cedrus et Sabina. Glayt. Virg. n. 884. J. foliis basi adnatis, junioribus imbricatis, senioribus patulis. L. Hort. Cliff. 4M— Hort. Upsal. 299. Gron. Virg. 157. J. Virginiana, L. Spec. 1471. Wangenh. Beitr. 9. t. 2. f. 5. Willd. Baumz. 198. Mich. Arb. forest. III. 41. t. 5. Rich. Conif. 37. t. 6. f. 2. Loud. Arbor. IV. 2495. f. 2357. Desf. Hist. Arbr. II. 559. Loisel. Nouv. Duham. VI. 49. t. 16. Endl. Syn. Conif. V. 27. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight. Syn. Conif. 12. J. Virginiana Barbadensis, L. Spec. 1471. Mill. Dict. n.9. Maycock, FI. Barb. 394. J. arborescens, Mœnch. Meth. 699. J. foetida, Spach, Ann. se. nat. 2« sér. XVI. 297. Vulgb Red Cedar Anglor. Var. A. vulgaris. — Feuilles squami formes, mucronées. J. Virginiana, Mich. FI. Bor. Amer. II. 245. a. Feuilles toutes squami formes. J. Virginiana, Du Roi, Harbk. (Éd. Pott.) I. 497. y. Feuilles acéreuses et squamif ormes . J. Caroliniana, Du Roi, Harbk. (Éd. Pott.) I. 496. B. australis. — Feuilles squami formes, mutiques, J. Barbadensis, Mich. FI. Bor. Amer. II. 246. On trouve en outre dans les pépinières plusieurs variétés du /. Virginiana, qui rentrent dans les diverses formes indiquées ci-dessus. Je vais les énumérer et faire connaître leurs princi- paux caractères: JUNIPERUS. 45 Var. dumosa. Arbrisseau buissonneux, formant une pyramide, ou plutôt un buisson arrondi, compact, élargi au sommet. Brandies dressées, courtes. Feuilles rapprochées, longues de 4-10 millim., la plupart aciculaires, opposées, décussées ou ternées, glauques en dessus, acuminées au sommet en une pointe fine, aiguë ; les squamiformes, beaucoup plus rares, opposées-décussées, plus ou moins apprimées, ovales, aiguës, plus rarement obtuses. Les deux plus forts individus que j'ai observés, âgés d'au moins 15 ans, n'ont pas encore fleuri; ils ont environ A met. de haut., et sont entièrement semblables entre eux pour la forme et les caractères. J. Virgin, glauca, Hort. Celte variété se distingue très-nettement par ses ramules et ses feuilles glauques. J. Virgin, pendula, Hort. Branches étalées, déclinées Rameaux et ramules grêles, pendants, réfléchis. Feuilles la plupart squamiformes, étroitement imbriquées, ovales ou ovales-lancéolées, mutiques, plus rarement mucronulées; les aciculaires étroites, minces, couchées. J. Virgin, cinerascens, Hort. Cette variété se distingue par ses feuilles et ses rameaux d'un gris cendré, souvent luisant. Branches étalées, quelquefois dressées. Feuilles aciculaires, étroites, très-pointues, souvent étendues sur les rameaux ; les squamiformes petites, étroitement imbriquées. J. Virgin, variegata, aurea, Hort. Celle-ci, beaucoup plus délicate que l'espèce et les variétés précé- dentes, ne forme jamais qu'un arbrisseau dressé ou plus souvent étalé, ne portant que des feuilles aciculaires ; sa multiplication est beaucoup plus difficile; du reste, elle est distincte par ses ramules et ses feuilles panachées de jaune. 46 JUNIPEttUS. J. Virgin, argenlea, Hort: Cette variété ne diffère de la précédente que par la couleur de la panachure, qui est blanchâtre. J. Virgin. Chamberlaynii, Hort. Branches allongées, effilées, défléchies. Rameaux et ramules nombreux, minces, pendants. Feuilles la plupart aciculaires, éta- lées ou le plus souvent couchées sur les rameaux, aeuminées, très- pointues , glaueescentes en dessus ; les autres squamiformes, appri- mées. Cette variété, assez vigoureuse , forme, par ses rameaux nombreux, déclinés ou pendants, un arbrisseau assez élégant. J. Virgin, y humilis, Lodd. Arbrisseau nain, buissonneux, étalé. Branches et rameaux plus courts et souvent recouverts en grande partie de feuilles aciculaires. Le /. Virginiana habite l'Amérique boréale, à partir du golfe du Mexique jusqu'au 50e degré latitude; dans les îles Baham, les Barbades, la Jamaïque, où il paraît cependant assez rare. Descr. Suivant les localités et la nature des terrains dans lesquels croît le J. Virginiana, il varie quant à sa forme et ses dimensions. Il atteint quelquefois jusqu'à 20 met. de hauteur, et d'autres fois* s'élève à peine à quelques mètres ; il forme alors un buisson dressé ou étalé. Branches d'abord dressées, étalées, nombreuses, char- gées de feuilles dans les jeunes individus, formant un petit buisson conique d'un aspect assez agréable. Feuilles ternées ou oppo- sées, plus ou moins aciculaires, vertes, lisses et luisantes, légère- ment épaissies-arrondies en dessous, planes, glauques ou glauces- centes en dessus. Galbules ovales-oblongs, lisses et unis, d'abord d'un vert herbacé, passant au violet foncé, recouverts d'une poussière glauque à la maturité, renfermant 1, 2, plus rarement 3 nucules. Lorsque l'arbre grandit, il s'élance et se dénude ; les branches et les rameaux s'allongent et s'amincissent ; les feuilles aciculaires disparaissent plus ou moins pour faire place à des feuilles squami- formes beaucoup plus nombreuses, qui donnent à l'arbre un tout .111 M l'Eu US. 47 autre aspect. Ces dernières feuilles sont opprimées ou légèrement écartées, acuminées, mucronées ou mutiques. Cette variation dans toutes les parties de l'arbre paraît être aussi grande en Europe qu'aux États-Unis, où Michaux fils assure que dans les mauvais sols, soit sableux, soit rocailleux, il ne forme souvent qu'un buisson, dif- ficile à distinguer du J. Sabina. Quand, au contraire, il croît en massif serré, son tronc grêle et élancé se termine par une cime arrondie plus ou moins étalée ; enfin, lorsqu'il se trouve isolé, il peut acquérir de \%-%Q met. de hauteur, et près de \ met. de diamètre. Son introduction en Europe remonte à 1 année 1664. Observ. Le bois du /. Virginiana, rouge, susceptible d'un beau poli, et d'une longue durée, est très-recherché; on l'emploie dans une foule d'usages, et principalement dans la fabrication des crayons. 29. JUMÊERUS MEXICANA, Schkctht* Feuilles aciculaires opposées et ternées, raides, étalées ; les squamiformes ovales-acuminées, convexes sur le dos, presque carénées, marquées d'une glande elliptique ; les plus jeunes appliquées, enfin presque étalées. Ramules anguleux, droits, les fructifères dressés, égalant presque les galbules. Galbules turbines, subglobuleux, tubercules au sommet. Juniperus mexicana, Schlecht. in Linnœa, v. 97. XII. 494. Endl. Syn. Conif. 28. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. Knight, Syn. Conif. 12. J. Deppeana, Steud. Nomencl. 2e éd. 835. J. sabinoides, Humb. ex Lindl et Gord. /. c. (non Griseb.) J. foetida e thurifera, Spach, Ann. se. liât. 2e sér. XVI. 298. pp. Habite les plaines du Mexique, les Llanos de Perote, et vers Minerai del Monte, de 2260— 3330 met. d'altitude. 48 JUMPKKUS. Descr. Dans nos cultures, cette espèce produit des branches dres- sées, étalées, et des rameaux souvent horizontaux. Feuilles aci- culaires très-rares; les squamiformes glaucescentes , imbriquées, décussées; celles de la partie inférieure plus longues, aiguës, et celles des ramules plus courtes, plus apprimées, souvent obtuses. Introduit vers 18M. 50. JUNIPERUS FLACC1DA, Schlcctllt. Feuilles aciculairesternées, allongées, subulées, acumi- nées, très-étalées; les squamiformes opposées, mucronées, presque carénées sur le dos, non glanduleuses, appliquées. Ramules arrondis, lâches, les fructifères droits. Galbules globuleux, lisses, Juniperus flaccida, Schlecht. in Linnœa, XII. 495. Endl. Syn. Conif. 29. LindletGord. Journ. Hort. Soc. V. 202 (excl. synon. gracilis, Endl.). Knight, Syn. Conif. 12. J. foetida flav;da, Spach, Ann. se. nat. 2e sér. XVI. 300. Habite dans le Mexique, Atonilco del Chico, aux environs de Kegla, à la hauteur de 2000-2260 met. Descr. Arbre de 6-7 met., formant une sorte de pyramide lâche, étalée au sommet; recouvert d'une écorce gris -cendré ou rou- geûtre. Branches étalées ou réfléchies. Rameaux grêles, inclinés ou pendants. Feuilles de formes variables : les unes aeiculaires, opposées ou ternées, presque planes, étalées, longues de 6-8 millim., très-étroites, pointues, de même couleur sur les deux faces ; et les autres opposées, décussées, presque squamiformes, distantes, ovales, étalées au sommet, et terminées en une pointe aiguë. Il n'est pas rare de rencontrer les deux sortes de feuilles sur le même ramule : les plus petites placées à la base ; les autres plus longues et plus étalées, situées au sommet. Introduit en 1858. JUNIPERUS. 49 31. Joniperus Bermudiana, L. Feuilles opposées ou ternées, très-nombreuses, la plu- part acéreuses, subulées, acuminées, dressées -étalées; les squamiformes opposées, ovales-aiguës, carénées sur le dos7 non glanduleuses. Cedrus Bermud.e, Rai, Letters, 171. Juniperus Bermudiana, Hermann, Cat. Hort. Lugd.-Bat. 345. ic. 347. JuxNiperus Bermudiana, L. Spec. 1471. Loud. Arbor. IV. 2498. f. 2358. Spach, Ann. se. nat. 2e sér. XVI. 301. 698. Hook. Lond. journ. of Bot. IV. 142. t. 1. Desfout. Hist. arbr. II. 559. Endl. 5//w. Conif. 29. Lindl.etGord. Journ. Hort. Soc. V.202. Knight,Sz/« Conif. 12. Juniperus oppositifolia, Mœnch*A/tf//i. 698. Habite les îles Bermudes, où il paraît rare. Descr. Arbre de 15-20 met., formant une pyramide plus ou moins élargie. Branches dressées ou étalées, garnies d'un grand nombre de ramules complètement couverts de feuilles. Feuilles de deux sortes : les unes opposées-décussées ou ternées, étalées, très-rapprochées, aciculaires ou linéaires, subulées, longues de 6-10 millim., d'un vert tendre, un peu arrondies en dessous , planes ou légèrement concaves en dessus, et marquées de deux lignes glauques très-étroi- tes ; les autres squamiformes, un peu épaisses, ovales ou ovales- lancéolées, opposées-décussées, imbriquées. Galbules d'un rouge obscur, quelquefois presque pourpre. Introduit en 1683. Observ. Dans nos cultures, les feuilles squamiformes n'ap- paraissent sur cette espèce que lorsque les sujets sont déjà forts et presque adultes ; ce qu'on rencontre très-rarement. Bois tendre, fragile, d'un brun clair, d'une odeur aromatique et pénétrante. On l'emploie particulièrement pour la fabrication des crayons. Traite" des Conifères. 4 50 JUNIPERUS. 52. JUNIPERUS TETRAGONA, Schhcht. Feuilles opposées, squamiformes, épaissies au sommet, très-obtuses, carénées sur le dos, étroitement appliquées. Galbules subglobuleux, souvent légèrement gibbeux, re- couverts avant la maturité dune poussière glauque très- abondante. Juniperus tetragona, Schlecht. in Linnœa. XII. 495. Benth. Plant. Hartw. 436. Endl. Syn. Conif. 29. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight, Syn. Conif. 12. Habite le Mexique, vers Minerai del Monte, à 330-360 met. d'altitude. Descr. Arbrisseau atteignant^ rarement 4 met. de hauteur dans nos cultures. Branches étalées, ascendantes, effilées, réfléchies au sommet. Rameaux et ramules, les plus jeunes tétragones par l'im- brication des feuilles. Feuilles : les unes {très-rares) aciculaires, opposées, quelquefois ternées, longues de 4-8 millim., étroites, d'un vert foncé en dessous, glauques en dessus, atténuées au sommet en une pointe aiguë ; les autres {très-nombreuses) squamiformes, op- posées, rapprochées, étroitement apprimées; celles de l'extré- mité des jeunes ramules plus écartées, plus épaisses et plus obtuses. Chatons mâles subsessiles ou portés sur de très-courtes ramilles. Galbules irrégulièrement sphériques, souvent légèrement déprimés, d'environ 6-8 millim. de diamètre, portant 4 petits muerons élargis à la base, très-courts; recouverts longtemps avant la maturité d'une poussière glauque très-abondante et comme farinacée. Nucules 4-4, comprimés, variables de forme par la pression; ramules fructi- fères, assez gros, longs de 4-3 millim. Introduit en 1839. Observ. Les deux plus forts individus de cette espèce, que j'ai pu observer en septembre 1854, se trouvaient : l'un à Angers, dans les pépinières de M. André Leroy, où il atteignait 1 met. de hauteur ; l'autre, au jardin botanique de Nantes, avait 1 met. 50 : il était très-vigoureux, et portait un grand nombre de galbules. JUNIPERUS. 51 Le /. tetragona, dont les feuilles aciculaires disparaissent promptement, devient souvent, et pour cette raison, difficile à distinguer des Cupressus, si ce n'est par ses fruits. 33. JUNIPERUS PHOENICEA, L. Feuilles aciculaires, opposées et ternées, étalées; les squamiformes très-petites, ovales, obtuses, opposées-dé- cussées, très-étroitement imbriquées. Ramules arrondis; les fructifères plus courts que legalbule. Galbule globu- leux, lisse ou légèrement rugueux. Ks'pSo; âuxeaxotoç, Homer. Odyss. II. 6. "ApxevSoç, Theoph. Hist. pi. III. 6. Juniperus phoenicea, Spach, Hist . vég.phan.Xl. 322. Endl. Syn. Conif. 30. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 202. Knight,S*/w. Conif. 13. A. sclerocarpa. Oxycedrus Lycia, Dodon, Pempt. 853. Juniperus major Diosgoridis, Clus. Hist. I. 38. Gedrus folio Cupressi major, fructu flavescente. G. Bauh. Pin. 487. Tourn. Inst. 588. Duham. Arbr. I. 52. Cedrus Lycia retusa, J. Bauh. Hist. I. 300. J. phoenicea, L. Spec. 1471. Loisel. Nouv. Duham. VI. 47. 1. 17. Desf. FI. Atl. 11.371. Loud. Arbor. IV. 2501. f. 2361. Guss. Plant rar. 370. t. 62. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 201. Juniperus tetragona, Mœnch, Meth. 699. non Schlecht. B. malacocarpa. Gedrus folio Cupressi média, majoribus baccis. G. Bauh. Pin. 487. J. Lycia, L. Spec. 471 (excl. syn.).Lo\xd. Arbor. IV. 2502. f. 2367 (excl. reliq. et syn.). Encycl. of trees, 1087. f. 2028. Forbes (Jam.), , Pinet. Wob. 204. Knight, Syn. Conif. 12. Juniperus phoenicea, B. Lycia, Loisel. Nouv. Duham. I. c. Var. filicaulis. Juniperus phoenicea filicaulis. Juniperus myosuros, Hort. Sénéclnute Cat. 1854, p. 35. 52 JUNIPERUS. Branches flexueuses, longues et minces, cylindriques, étalées, divariquées, défléchies , plus souvent pendantes. Rameaux grêles. Feuilles de deux formes : les unes squamiformes , très-rappro- chées, étroitement appliquées, imbriquées, décurrentes ; les autres aciculaires, étalées, ternées , élargies à la base , planes et mar- quées de lignes glauques en dessus ; toujours beaucoup plus rares, souvent nulles et quelquefois placées presque à l'extrémité des rameaux, ayant en dessus et en dessous des feuilles squamiformes. Cette variété, dont je ne puis garantir l'origine, fut rencontrée dans un semis de graines provenant du J. phœnicea. Le plus fort individu que j'ai observé, chez M. Sénéclauze, a environ 80 centim. de hauteur : il est remarquable par son port; ses branches et ses rameaux grêles, filiformes, lui ont valu le nom spécifique de myo- suros (queue de rat). Habile dans toute la région méditerranéenne. Descr. Arbrisseau de 2-6 met., touffu, souvent buissonneux, pyra- midal; tronc grêle, ordinairement branchu dès la base. Branches et rameaux ascendants; ramules et ramilles nombreux, divariqués ou étalés. Feuilles aciculaires, longues de 6-12 millim., carénées en dessous, planes ou légèrement concaves en dessus, souvent d'un vert glauque; les squamiformes fortement appliquées, à glande elliptique ou oblongue, quelquefois nulle. Chatons mâles sur des ramilles variables en longueur. Galbules variant de la gros- seur d'un pois à celui d'une petite cerise, généralement globuleux ou subglobuleux, rarement déprimés ou ellipsoïdes, ordinairement aréoles. Introduit vers 1680. Observ. Le J. Lyciay considéré comme espèce distincte par quelques auteurs, et comme une variété du /. phœnicea par d'autres, en diffère cependant par les galbules, qui permettent d'en faire au moins deux formes ou deux variétés distinctes. La première, sclerocarpa, présenterait des galbules bosselés et aréoles d'une couleur jaune orange ou rousse, luisants et non glauques; ou, au contraire, les galbules seraient d'un jaune pâle. JUNIPERUS. 53 La deuxième, malacocarpa, aurait des galbules globuleux ou subglobuleux. Enfin on lui attribue des galbules ovales, ombili- qués à la base, et portant ordinairement 6 aréoles convexes, bru- nâtres ou noirâtres. Mais si ces formes, variétés ou espèces, sont différentes par leurs fruits, il n'en est pas de même de leur port qui est tellement semblable, que souvent il est difficile de distinguer les unes des autres les plantes issues de ces diverses races. Les feuilles aciculaires disparaissent presque entièrement et avec rapidité, excepté toutefois celles qui sont placées à la base des brandies et des rameaux, surtout dans la partie infé- rieure de l'arbre; il en résulte qu'on ne voit le plus ordinaire- ment que des feuilles squamiformes sur les individus adultes. 54. JUNIPERUS SPMR1CA, Llfldl. Feuilles squamiformes, opposées-décussées, imbri- quées, très-rarement aciculaires. Galbules assez gros, exactement sphériques. Juniperus sphjerica, Lindl. in Paxt. Flow. Gard. 1. 58. f. 35. Hook. Bot. Mag. 1850, p. 276. f. 1. Habite le nord de la Chine. Descr. Cette espèce forme, suivant M. Fortune, un arbre de 4 0-4 5 met. de hauteur. Ramilles tétragones, arrondis, portant des feuilles petites, écailleuses, munies d'un petit enfoncement circu- laire sur le dos. Fruits exactement globuleux, deux fois plus gros que ceux du J. chinensis. Cette espèce a été introduite en Angleterre en 1848. Observ. Le manque complet de feuilles aciculaires, indiqué par M. Fortune comme un des caractères principaux du /. sphœrica , ne doit cependant avoir qu'une valeur relative; car je suis convaincu qu'elles existent dans toutes les espèces 54 JUNIPERUS. lorsqu'elles sont jeunes , mais qu'à l'état adulte quelques-unes n'en conservent que des traces, et que c'est probablement dans cette dernière condition qu'a été trouvé le Juniperus sphœrica. Les plantes que j'ai observées ont les ramules nombreux, fins et déliés; les feuilles squamiformes , opposées ou très- apprimées, obtuses, quelquefois légèrement étalées et aiguës, toutes élargies, décurrentes à la base, luisantes et d'un vert gai. 35. Juniperus dealbata, Loua. Feuilles ternées, aciculaires, subulées, étalées, mucro- nées, piquantes, carénées sur le dos, marquées de deux lignes glauques en dessus , ou squamiformes, ovales, acuminées, opposées et ternées. Juniperus dealbata, Loud. Encycl oftrees, 1090. Endl. Syn.Conif. 30. Juniperus foetidissima, Hort. aîiq. Juniperus occidentales, Hort. aliq. (non Hook.) Habite le N.-O. de l'Amérique. Descr. Arbre ou arbrisseau dressé, à cime plus ou moins élargie. Branches dressées, puis étalées, quelquefois un peu défléchies. Ra- meaux cylindriques, lâches, souvent tombants. Feuilles aciculaires, ternées ou plus rarement opposées, subulées, étalées, épaisses,, raides, arrondies en dessous, planes, marquées en dessus de deux li- gnes glauques qui se rejoignent quelquefois, longues de 6-8 millim., diminuant régulièrement de la base au sommet et terminées par un mucron très-fin ; les squamiformes opposées et ternées, pe- tites, ovales -acuminées, plus ou moins étalées au sommet. Chatons mâles dressés sur de courts ramules écailleux. Introduit en 1839. Observ. Cette espèce répand, lorsqu'on la froisse, une odeur pénétrante assez analogue à celle de la Sabine, mais plus forte. JUNIPERUS. 55 Espèces peu connues. 56. JUNIPERUS CJESIA. Habite le nord de l'Europe. Descr. Arbrisseau ou arbuste buissonneux, dressé. Branches et rameaux ascendants, nombreux. Feuilles opposées : les inférieures aciculaires, presque étalées, lancéolées, très-glabres, luisantes et arrondies en dessous , glauques, bleuâtres surtout en dessus, termi- nées en une pointe scarieuse aiguë ; les supérieures beaucoup plus courtes et plus apprimées, toutes élargies à la base. Cette espèce, du groupe des Sabina, a été introduite en France en 1852. 57. JUNIPERUS GRÀCILIS, H&&. lût. Feuilles inférieures ternées ; les supérieures opposées, étroites, aiguës. ? Juniperus gracilis, Endl. Syn. Conif. 31 . Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 202 (excl. syn. J. flaccida, l. c. 228.). Artiirotaxis, du Yucatan, Hort. aliq. Habite le Mexique. Descr. Arbrisseau grêle. Branches lâchement étalées. Rameaux et ramules minces, flexibles, étalés ou réfléchis, subtétragones dans leur jeunesse. Feuilles inférieures ternées, longues de 8-15 millim., presque étalées, linéaires, étroites, aiguës, légèrement arrondies et à peine carénées en dessous, parcourues en dessus, et dans toute leur longueur, de deux lignes glauques séparées entre elles par une ligne étroite, verte ; les supérieures opposées, semblables aux infé- rieures. Introduit en France en 1852. 56 JUNIPERUS. 38. JUNIPERUS GOSSAINTHANEA, Lodd. JUNIPERUS BeDFORDIANA, HOKt. J. Gossainthanea, Lodd. Cat. Lindl. elGord. Journ.Hort. Soc. V.202. Juniperus gracilis, Hort. aliq. Habite l'Himalaya. Descr. Arbrisseau dressé, buissonneux. Branches très-nombreu- ses, dressées, étalées ou réfléchies. Rameaux et ramilles effilés, grêles, souvent pendants. Feuilles opposées ou ternées, aciculaires, étroites, mucronées ou longuement acuminées, glauques, bleuâtres en dessus, arrondies, vertes, lisses en dessous, ordinairement appli- quées sur les rameaux et déeurrentes à la base ; les squamiformes opposées, obtuses, plus rarement aiguës. 59. Juniperus bacciformis, Hort. ClPRESSUS BACCIFORMIS, Wild.? Habite Descr. Arbrisseau peu vigoureux , si l'on en juge par les échan- tillons que Ton rencontre dans le commerce. Branches cylindriques, étalées, grêles. Rameaux et ramules flexibles, pendants. Feuilles acuminées ou terminées en un mucron scarieux, ternées , plus rarement opposées, souvent lâchement imbriquées, courtes, élar- gies et déeurrentes à la base, plus ou moins étalées à leur extré- mité, presque planes et glaucescentes en dessus, d'un vert pâle, arrondies en dessous, raides, scarieuses sur les bords, persis- tant longtemps sur les branches , lors même qu'elles sont sèches. Chatons mâles petits, ovales ou o>oïdes, situés à l'extrémité de courtes ramilles. 40. Juniperus struthiacea, Knight. Juniperus chinensis fokmina ? Habile.... JUNIPERUS. O i Descr. Branches nombreuses , étalées. Hameaux eouvts, réllé- chis. Feuilles : les unes aciculaires, épaisses, raides, longues de 6-10 millim., opposées ou quelquefois ternées, glauques et légè- rement concaves en dessus, luisantes, vert pâle et arrondies en des- sous, raides, acuminées au sommet; les autres squamiformes (beau- coup plus nombreuses), étroitement imbriquées, obtuses. Galbules obovales, presque cylindriques ou un peu comprimés, inégaux, légè- rement tubercules, brunâtres, et recouverts, à la maturité, d'une poussière glauque. 41 . JUNIPERUS OUVIERII -j- . Habite la Caramanie, et d'autres parties de l'Asie. Descr. Rameaux couverts d'une écorce d'un gris cendré, lisse ou légèrement gercée. Ramilles nombreux, petits (environ 1 millim. de diamètre) ; couverts de feuilles squamiformes, opposées-décus- sées , étroitement imbriquées , les plus jeunes légèrement épais- sies, presque obtuses. Galbules solitaires , placés sur des ramilles recourbées, courtes (2-4 millim.); sphériques, d'environ 8 millim. de diamètre, lisses ou à peine marqués de quelques petits tubercules résultant de la soudure des écailles; d'un rouge violacé, abondam- ment recouverts d'une poussière glauque bleuâtre. Observ. Cette espèce, dont j'ai étudié des échantillons dans l'Herbier du Muséum , a été récoltée par Olivier sur le sommet des montagnes de la Caramanie; elle est remarquable par ses galbules assez gros, exactement sphériques, et par ses rameaux, qui sont très-minces et entièrement dépourvus de feuilles aci- culaires. 42. Juniperus fragrans, Knight. Arbrisseau pyramidal. Branches dressées-étalées. Ra- meaux alternes, glaucescents dans leur jeunesse. Feuilles aciculaires, opposées et ternées, glauques, plus longues 58 JUNIPERUS. et plus étalées dans les jeunes individus; courtes, un peu épaisses, raides, légèrement mucronées, adnées- décurrentes à la base dans les adultes. Juniperus fragrans, Knight, Syn. Conif. 13. Habite Obsery. Celte espèce répand une odeur pénétrante et dés- agréable lorsqu'on la froisse. 45. Juniperus alba, Knight, Les jeunes plantes que l'on trouve sous ce nom ne sont point encore caractérisées ; mais elles se font remarquer par leurs feuilles aciculaires, glaucescentes, blanchâtres, et par les jeunes rameaux également glaucescents, gorgés d'une résine limpide, d'une odeur très-agréable lorsqu'on vient à les rompre. Juniperus alba, Knight, Syn. Conif. 13. Habite 44. Juniperus californica -j- . Feuilles des ramilles adultes squamiformes, très-courtes. Galbules ovoïdes, un peu allongés, obtus aux deux bouts, recouverts d'une poussière glauque. Juniperus californica, Carr. Rev. Horl. 1854, p. 353 {cum ic.). Habite, dans la Californie, les montagnes de la Mercedes, à environ 300 met. d'élévation, Descr. Arbre atteignant 12 met. et plus de hauteur; ramilles adultes, subcylindriques, foliacées. Feuilles squamiformes , courtes, très-rapprochées et étroitement imbriquées. Galbules solitaires, subsessiles, portés sur de courtes ramilles, presque globuleux JUMPERUS. 59 ou ovoïdes, souvent légèrement atténués aux deux extrémités, mais davantage au sommet, longs d'à peu près 12-13 millim., lisses ou légèrement tuberculeux aux points correspondants à la soudure des écailles , recouverts même assez longtemps avant la maturité d'une poussière glauque, renfermant un noyau très-dûr, exactement de même forme que le galbule lui-même. Loge unique, contenant une seule graine dressée. 45. Juniperus dimorpha, Roxb. FI. Iud. III. 839. Endl. Syn. Conif. 31. — Kong-nam-tsong. Ghin. Arbrisseau à feuilles ternées, mucronées, étalées; celles des ramules aplaties, opposées, obtuses, imbriquées. Habite la Chine. 46. Juniperus aquatica, Roxb. FI. Ind. III. 838. Endl. Syn. Conif. 31. —Thon-song. Chin. Arbrisseau à feuilles solitaires, linéaires, distiques, non mu- cronées. Habite la Chine. 47. Juniperus glauca, Horl. Cels. Willd. Hort. Berol. — Enum. suppl. 67. Link. Enumer. Atl. H. 345- Endl. Syn. Conif. 31. Habite 48. Juniperus racemosa, Risso, Hist. nat. Eur. tnér. II. 459. Endl. Syn. Conif. 31. Habite l'Europe australe. 49. Juniperus prostrata, Risso, Hist. nat. Eur. mér. II. 459. Endl. Syn. Conif. 31. Habite l'Europe australe. Les Genévriers paraissent avoir été peu connus des anciens; la cause en est très-probablement due à ce que la plupart des espèces n'atteignent que de petites dimensions et qu'elles ne présentent pas de particularités remar- 60 JUNIPERUS. quables. Cependant ces arbres sont cités dans la Genèse comme étant ceux sous lesquels s'est caché le prophète Elisée, da,ns le désert de Beersheba, pour échapper aux persécutions du roi Achab. Ils étaient très -estimés chez les Grecs pour leurs propriétés médicinales. Virgile et Pline en parlent comme atteignant en Europe une très-grande hauteur. Ce genre renferme néanmoins plus d'arbrisseaux que de grands arbres, quoique quelques-uns atteignent 15-20 mètres de hauteur. En général ils forment des arbustes ou arbrisseaux buissonneux, étalés et rampants. Plu- sieurs espèces sont utilisées en médecine et dans l'économie domestique ; l'industrie elle-même en retire quelques produits : leur bois, généralement de longue durée, est employé à divers usages. Les baies du J. communis sont d'un fréquent emploi et recherchées dans le Nord pour la fabrication d'une boisson appelée genevrette, qui diffère suivant les pays : dans quelques-uns on mélange ces baies avec la même quantité d'orge ; dans d'autres avec des poires ou des pommes; dans tous les cas, il faut qu'elles soient parfaitement mûres. Cette liqueur est saine et forti- fiante ; elle est sujette à s'aigrir, et pour l'empêcher, ou du moins pour en retarder l'effet, on y ajoute quelques poignées d'absinthe ou de petite cen- taurée. L'eau-de-vie de genièvre, dont on fait une si grande consommation dans le nord de l'Europe, se prépare en faisant infuser des baies dans l'eau- de-vie de grain. Les baies sont encore employées en médecine, dans leur état naturel, ou après avoir subi diverses préparations : leur infusion donne du ton à l'estomac et au système intestinal , en même temps qu'elle augmente la transpiration cutanée. De tous les diurétiques, elles sont peut-être un des plus efficaces. Rai assure avoir guéri plusieurs maladies néphrétiques occasionnées par des graviers, en faisant prendre une décoction de baies de genièvre dans du vin. — Celles du /. macrocarpa renferment à peu prés les mêmes principes et peuvent être employées aux mêmes usages. Le bois des Genévriers, qui est rougeâtre ou jaunâtre, élégamment veiné et susceptible d'un beau poli, présente une durée considérable; il jouit de l'avantage de n'être jamais attaqué par les insectes ; et même, dans le midi de l'Europe, on brûle fréquemment dans les habitations des branches de Juni- perus, afin de les en éloigner. On l'emploie, en Westphalie, pour fumer les jambons; c'est lui qui, dit-on, leur donne cette odeur particulière si re- cherchée. Le Juniperus Oxycedrus du midi de la France est l'espèce de laquelle on obtient un extrait par la combustion du bois, dont la vapeur condensée pro- JUNIPERUS. 61 duit un liquide brunâtre, huileux, inflammable, d'une odeur résineuse ana- logue à celle du goudron, mais plus désagréable, appelée dans le commerce Huile de cade ; elle est employée en médecine, principalement dans l'art vétérinaire, pour guérir les ulcères des chevaux , et les bergers provençaux en font un fréquent usage contre la gale de leurs moutons. Les plus grandes espèces du genre, telles que les Juniperus virginiana et Bermudiana, sont recherchées comme bois de construction ; mais, indé- pendamment de ces avantages , ils entrent presque exclusivement dans la fabrication des crayons. Le Juniperus Sabina, et probablement toutes les variétés qui s'y ratta- chent, paraissent posséder des propriétés emménaguogues : ces propriétés résident surtout dans les parties de la plante les plus riches en résine, comme l'écorce et les feuilles; ces dernières, sèches et réduites en poudre, sont appliquées sur les plaies et les ulcères pour les nettoyer. Les Juniperus sont des végétaux très-polymorphes et souvent difficiles à distinguer les uns des autres. Issus de semis , les jeunes Genévriers n'ont d'abord que des feuilles aciculaires ; quelques espèces les conservent même longtemps soit en totalité, soit en partie; d'autres les perdent assez promp- tement; enfin il en est qui n'en ont jamais d'autres : ce sont les Oxycedrus. Cette variation dans la forme des feuilles fait que les plantes d'une même espèce sont souvent très-différentes les unes des autres. Les Juniperus ne peuvent donc se reconnaître que lorsqu'ils sont revêtus des feuilles qu'ils conserveront sans modification. Le genre de multiplication peut, en outre, leur imprimer des caractères plus ou moins exceptionnels. En effet, comme ces plantes portent souvent sur le même pied et sur des rameaux parti- culiers des feuilles aciculaires et des feuilles squamiformes, ou seulement l'une de ces deux formes, il s'ensuit que si l'on fait une bouture ou une greffe avec l'un ou l'autre de ces rameaux, le produit aura un aspect diffé- rent, qui , malgré sa jeunesse , pourra présenter tous les caractères d'une plante adulte. La variabilité dans le port et les dimensions n'est souvent pas moins considérable que celle des feuilles ; c'est surtout parmi les J. virgi- niana et Sabina qu'elle atteint le plus haut degré. Suivant que ces espèces sont isolées ou en massifs, dans un bon terrain ou dans une terre aride, elles forment des arbres plus ou moins élancés, des arbrisseaux ou des arbustes buissonneux, quelquefois couchés sur le sol. Les Juniperus sont à peu près rustiques, et à part quelques espèces mexi- caines, telles que le J. mexicana, flaccida, etc., toutes les autres pourront résister à nos hivers. Ils semblent aussi peu difficiles sur la nature du sol; 62 MICROCA.CHRYS. cependant ils cherchent de préférence les endroits siliceux ou légèrement calcaires, mais jamais nettement argileux, croissant entre les rochers, et principalement sur les pentes des montagnes, là où l'humidité n'est pas stagnante et où l'eau des pluies s'écoule facilement. ffTS»lP *»@-« II. Microcachrys, Hook. fils. Microcachris, Hook. fils, in Lond. Journ. of Botan. IV. 149. Arthrotaxis, Hook. Fleurs monoïques, sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons terminaux, ovales. Etamines insérées sur l'axe, imbriquées. Filaments très -courts. Anthères à deux loges latérales, pendantes à la base d'un connectif squamiforme, transversalement bivalves. Les femelles : Chatons décurvés ou penchés. Ecailles lâchement imbri- quées, étalées, ovales, naviculaires, concaves. Ovule soli- taire à la base de chaque écaille. Chatons fructifères pres- que cylindriques, à peine plus épais que le ramule, com- posés d'écaillés divariquées, presque semblables aux feuilles, mais plus petites , étalées, acuminées au sommet, récurvées, concaves au milieu. Graine solitaire, dressée, entièrement nue, presque plus grande que l'écaillé, à tégument scarieux, membraneux, transparent. Petit arbuste de la Tasmanie, à ramules tétragones. Feuilles opposées-décussées, étroitement imbriquées sur les ramules ; les plus adultes squamiformes, rhomboïdes- ovales. wwDDiNerom. 63 1. MlCROCACHRYS TETRAGONA, Hook. fils. Arthrotaxis tetrauona, Hook. le. t. 560 Microgachrys tetragona, Hook. fils, in London Journal of Bot. IV. 150. Lindl.etGord. Journ.Hort.Soc. V. 221. Endl. Syn. Conif. ^7. Habite la Tasmanie, où il est commun sur les bords du lac Saint-Clair. Descr. « Arbuste de 5-6 met. de hauteur, à port de Cyprès, mais à feuilles de Dacrydium. Feuilles insérées sur quatre rangs dans les plantes les plus jeunes, imbriquées dans les plus vieilles, appliquées sur les ramules, rhomboïdes-ovales, carénées sur le dos. Chatons réunis au sommet des ramules : les mâles dressés, d'environ 4 millim. de longueur, cylindriques; les femelles recourbés, penchés, formés de 8-10 écailles. » (Hook. I. c.) Ce genre n'est représenté que par un seul arbrisseau, originaire de la Tas- manie , et qui probablement n'aura jamais d'autre avantage pour nous que celui d'enrichir nos collections de serre tempérée. Son port, d'après la figure qu'en donne Hooker, est dressé ; ses rameaux, très-nombreux et minces, entièrement recouverts de feuilles squamiformes, imbriquées, rap- pellent ceux des Arthrotaxis, mais sont beaucoup plus petits. III. \tt*id• (cum ic). Endl. Syn. Conif. 39. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc V. 204. Habite les lieux sablonneux et saumâtres de la rivière des Cygnes. (Drumm. Preiss.) Descr. Arbuste pyramidal. Rameaux cylindriques ou légèrement anguleux: les plus jeunes garnis de feuilles spinescentes ; les adultes hérissés par les restes de ces mêmes feuilles et revêtus d'une écorce grise qui se détache en lames minces. Ramilles fructifères, très- courtes (environ 6-10 millim.), légèrement recourbées vers le sommet de l'arbre, recouvertes d'écaillés ou de feuilles squami- formes très-petites, qui s'agrandissent à mesure quelles approchent du strobile, de sorte que les supérieures, qui sont les plus grandes, forment à la base de ce dernier une sorte de calicule à écailles nombreuses, superposées et opposées aux valves du strobile; les plus rapprochées bordées d'une membrane mince, scarieuse, blanchâtre. Feuilles persistantes, ternées, adnées-décurrentes, légè- rement étalées au sommet, très-aiguës, plus rarement obtuses, raides. Strobiles solitaires, portés sur de courtes ramilles, ou agglomérés et naissant, soit le long des branches, soit à la base des rameaux ; d'abord ovales-coniques, puis subglobuleux, com- posés de 6 écailles à peu près égales, planes ou parcourues par un léger sillon qui les rend concaves au milieu, brusquement ACTINOSTROBUS. 79 acuminées en une pointe obtuse, d'un gris cendré, lisses et lui- santes, longues d'environ 12 millim., offrant intérieurement un épaississement en forme de carène qui correspond à la partie con- cave de l'extérieur ; prolongées à la base en une sorte de pyramide ou de cône central légèrement anguleux ou presque cylindrique, égalant à peu près la moitié de la longueur des valves. Graines 2, superposées, insérées à la base de chacune des valves et à la nais- sance de la colonne : la supérieure stérile, comprimée, appli- quée à 2 ailes membraneuses et blanchâtres, inégales, celle des angles latéraux étroite, celle des faces plus large; l'inférieure tri— quètre, contiguë à l'axe central et couchée sur lui, à tégument brun, renfermant dans les sinus une glandule remplie d'une résine balsa- mique odorante. Introduit vers 1838. Observ. Sous notre climat, VActinostrobus forme un arbrisseau dressé, à cime étalée, arrondie ; à tige cylindrique, couverte d'une écorce d'un gris cendré et légèrement rugueuse, qui se détache en plaques minces. Branches alternes; les inférieures grêles, s'épuisant promptement. Rameaux et ramules dressés-éta- lés ou défléchis. Feuilles ternées, squamiformes, décurrentes et comme soudées à la base, étalées au sommet, épaisses, raides, acuminées et presque piquantes. Chatons mâles axillaires, soli- taires, suhsessiles ou à peine pédoncules, cylindrico-coniques, composés d'écaillés imbriquées, très-eourtement pédiculées, ar- rondies, scarieuses et brunes sur les bords, concaves, portant à la base 3 anthères sessiles. Chatons femelles petits, subglobu- leux, composés d'écaillés deltoïdes, acuminées, brunes au som- met; les supérieures ou les plus inférieures, en s'écarlant, lais- sent voir au fond une petite colonne cylindrico-conique, autour de laquelle sont placés de petits ovules cylindriques, tronqués ou obscurément trilobés au sommet. La seule espèce d'Àctinostrobus aujourd'hui connue habite la Nouvelle- Hollande, où elle a été découverte par le docteur Preiss. Elle ne peut sup- porter les hivers de notre climat, et a besoin, pendant cette saison, d'être 80 CALLITRIS. placée en serre froide, où elle atteint promplemcnt 3-5 met. de hauteur. Son port dressé, ses branches étalées , sa cime arrondie et compacte, pro- duisent un effet assez pittoresque. VI. CallUiis, Vent. Callitris, Vent. Décad. 1808 (excl. sp.). Spaeh, H'tst. vég. phan. XI. 342. Mirb. Mém. Mus. XIII. 30 (excl. sp.). Endl. Syn. Conif. 40. Fleurs monoïques, sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons terminaux sur les ramules latéraux, glo- buleux ou subconiques. Elamines opposées, lâchement imbriquées. Filaments courts, à connectif pelté, orbicu- laire, herbacé. Loges 4, subsessiles, bivalves, à valves li- bres. Les femelles : Chatons solitaires, terminaux. Écailles ovulifères 4, verticillées autour d'un axe déprimé, alter- nes, étroites, brièvement mucronées au-dessous du som- met, d'abord étalées, puis connées-valvaires. Ovules soli- taires à la base des valves les plus étroites, géminés à la base des plus larges, superposés, dressés, en forme de bou- teille, à micropyle terminé en un col court. Strobiles sub- globuleux-tétragones, à quatre valves ligneuses, carénées sur le dos, brièvement mucronées au dessous du sommet, convexes sur la face interne; les alternes plus étroites. Graines dressées, presque de la longueur des valves, légè- rement comprimées, subtriquètres, à tégument cartilagi- neux dilaté en une aile membraneuse, sublunée; aussi larges que les valves. Embryon cylindrique. Cotylédons 5-4-5 et quelquefois 0, mais le plus communément 4 et non % comme le dit Endlicher. Arbre résineux, originaire de l'Atlantique, dressé. CALLITIUS. 81 Rameaux dichotomes, rameux comprimés, articulés. Feuilles opposées-décussées, verticillées, quatcrnées par l'effet de deux ver Util les rapprochés : les plus petites squa- miformes, coriaces, marescentes, longuement adnées, décurrentes; les marginales naviculaires , embrassant le côté aigu des ramules. Maturation annuelle. 1. Callitris quadrivalvis, Vent. Ramules et ramilles glabres, très-comprimés, articulés. Strobiles à 4 valves inégales; les alternes plus étroites, toutes mucronées sous le sommet. Feuilles squamiformes, presque nulles. Guiov, Homer. Odyss. IL 6. Gviov, seu Thuia, Theopb. Hist. PL V. 5. Cypressus, fructu quadrivalvi, foliis Equiseti instar articulatis. Shaw. Afr. n. 79 {cum. te.). Thuia articulata, Wahl. Symb. II. 96. t. 48. Desf. FI. Atl. 11. 353. t. 252.— Éist. Arbr. II. 576. Loisel. Nouv. Duham. III. 15. t. 5. Frenela Fontanesii, Mirb. Mém. Mus. XIII. 74. Callitris quadri va lvis, Vent. Nov. Gen. Decad. 10. Ricli. Conif. 46. t. 8. f. 1 . Loud. Encycl. oftrees, 1072. f. 1995. Spaeb, Hist. vég. phan. XI. 344. Endl. Syn. Conif. 41. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 204. Knight. Syn. Conif. 14. Habite les collines de la Barbarie, et probablement celles de l'Afrique septentrionale. Descr. Arbrisseau atteignant dans nos cultures 4-6 met. de hau- teur, à cime étalée, arrondie. Branches étalées, plus rarement dres- sées. Rameaux nombreux, divariqués. Ramules et ramilles articulés- comprimés, glabres, quelquefois glaucescenls. Feuilles primordiales quaternées ou ternées, longues, aciculaires, étalées ou délléchies, puis aciculaires-linéaires, opposées-décussées, enfin plus courtes, Traité des Conifères 0 82 CALLITRIS. squamiformes , apprimées; celles des rameaux adultes très-pe-' tites, placées à la base des articulations, fortement apprimées-dé- currentes, offrant une glande très- visible par transparence. Chatons mâles solitaires, paraissant en novembre-décembre, d'abord subglo- buleux, puis ovoïdes-oblongs, subcylindriques, légèrement tétrago- nes, composés de 8-10 écailles peltées; à pédicules courts, opposés- décussés sur l'axe. Chatons femelles placés à l'extrémité de très- courtes ramilles, composés d'écaillés mucronulées. Strobiles à 4 écailles, dont 2 opposées, plus étroites, tronquées au sommet, légè- rement concaves, obtuses; les 2 autres beaucoup plus larges, arron- dies, un peu convexes, terminées en pointe à l'extrémité; portant toutes un peu au-dessous du sommet un petit mucronule droit, plus rarement recourbé. Dans les jeunes sujets de semis, Feuilles primordiales opposées- décussées, ternées, quaternées, étalées, légèrement épaissies au milieu, très-cou rtementmucronées, glaucescentes. Plus tard, et dans les individus un peu plus âgés, les feuilles se rapprochent beaucoup, et s'imbriquent étroitement, présentant une forme presqu'aciculaire, • aiguë; les autres, plus .courtes, sont moins étalées et munies ou privées de glandes, quoique toutes très-décurrentes. A mesure qu'ils vieillissent, les feuilles se raccourcissent beaucoup, devien- nent obtuses, et s'appliquent enfin sur les rameaux; dans ce cas, elles se réduisent à des sortes d'écaillés et sont adnées dans toute leur longueur. Introduit en 1815. Observ. De nombreux semis de C. Quadrivalvis m'ont démon- tré que les jeunes plants ne présentaient jamais deux cotylédons, que ces organes variaient de 3 à 6, et que le nombre le plus habituel était de 4. Suivant la nature du sol et les localités, le C. Quadrivalvis forme ou un arbrisseau peu élevé, ou un arbre de moyenne grandeur, à rameaux diffus, à branches cylindriques, couvertes de ramules et ramilles articulés, très-comprimés. <:alutius. $3 Espèce douteuse. 2. Callitris arborea, Schrad. Callitris arborea, Schrad. Mss. Endl. Syn. Conif. 42. Habite la Nouvelle-Hollande. Descr. Dans les sujets adultes : Branches étalées, divariquées, tortueuses. Rameaux étalés. Ramules très-nombreux, garnis de feuilles squamiformes, opposées, étroitement imbriquées, mutiques ou à peine mucronulées, assez semblables à celles de quelques Cyprès. Strobiles globuleux, gros, légèrement déprimés, à valves épaisses, tuberculées, portant au-dessous du sommet un mucron tuberculiforme. Graines anguleuses, presque triangulaires, élargies à la base, atténuées au sommet, pointues. Le C. quadrivalvis, seule espèce de ce genre qui nous soit bien connue, est d'origine africaine : il abonde dans le Maroc, et se rencontre en plus ou moins grande quantité sur tout le littoral de la Mauritanie. Toutes ses parties fournissent en abondance une résine acre, d'une odeur pénétrante, assez analogue à celle du camphre, et d'une saveur amère. Cette résine, que l'on obtient en faisant des incisions longitudinales à la tige, produit la Sanda- raque du commerce. Par sa nature, cette substance semble intermédiaire entre la cire et le miel; en effet, d'après le rapport de quelques voyageur;, les abeilles paraissent la rechercher avec avidité. Indépendamment de ce produit, le C. quadrivalvis présente encore d'autres avantages à l'industrie. Nous lisons dans la Revue horticole, 1851, p. 34 8, que M. de Monet, colonel du 5e régiment de ligne, a mis à profit le bois de ses racines, rccommandable par sa couleur rouge-brun, élégamment rehaussée de nombreuses marbrures noirâtres, pour faire exécuter de magnifiques placages. Cet arbre a joué un grand rôle dans la construction des élégantes maisons mauresques à Alger : c'est avec son bois que se faisaient les balcons en saillie, dessinés en croi- sillons, confidents curieux de la vie cloîtrée et complices de la jalousie musulmane. Le même arbre a fourni les madriers, les charpentes, etc., qui, grâce à l'incorruptibilité de son bols, ont résisté aux efforts destruc- teurs du temps, et bravé le ravage des insectes: aussi, des poutres de C. qua- drivalvis ont-elles été trouvées intuctes dans des constructions qui remontaient au xve siècle. 84 LIBOCEDIUJS. Le bois du ironc et celui des racines sont d'une coloration différente t le premier est jaunâtre, et le second a une teinte plus foncée, presque rouge; l'un et l'autre sont beaux, très-denses et se travaillent également bien. Quoique assez rustique, le C. quadrivalois ne résiste pas au froid de nos bivers : il a besoin pendant cette saison de l'orangerie; mais, dans certaines parties de la France méridionale, il végète assez bien et pourra peut-être même y acquérir une certaine importance. Sa tige droite, sa cime étalée, ar- rondie, ses rameaux ebargés de nombreux ramules très-aplatis, en font un arbrisseau sinon joli, du moins très-pittoresque. VII. Ubocedrns, Esdl Thuue Spec. Hook. Dacrydii Spec. Don. Libocedrus, Endl. Syn. Conif. 42. C. Gay, FI. Chil. V. 40o. Fleurs monoïques, sur des rameaux différents Les mâles : Chatons terminaux, presque cylindriques sur les ramules latéraux. Étamines, 6-7, insérées sur Taxe. Fi- laments très-courts, terminés en un appendice squami- forme, deltoïde, excentriquement pelté, portant sous le bord inférieur 4 loges s'ouvrant longitudinalement. Les femelles : Chatons terminaux, solitaires sur les ramules latéraux. Ecailles ovulifères 4, verticillées, mucronées sous le sommet ; les plus petites alternes , d'abord étalées, puis conniventes, valvaires. Ovules géminés à la base des écailles, dressés, à micropyle prolongé en un col court. Strobiles ovales, à 4 valves subcoriaces ou ligneuses, portant sur le dos, au-dessous du sommet, une pointe spinescente ou un petit tubercule, planes ou concaves à l'intérieur; les alternes plus petites, stériles ou monospermes. Graines solitaires à la base des valves, LiBOCEDKUS. 85 dressées, lenticulaires, comprimées; à tégument cartilagi- neux, prolongé sur les côtés en ailes membraneuses : Tune étroite; l'autre plus élargie, égalant la valve. Embryon h 2 cotylédons. Radicule cylindrique. Arbres quelquefois élevés, propres à l'Amérique australe extra-tropicale et à la Nouvelle-Zélande. Rameaux tétra- gones ou comprimés, ancipités. Feuilles squamiformes, opposées-décussées , imbriquées, toutes égales, ou les marginales naviculaires; les faciales planes et dépourvues de glandes. Maturation annuelle. \. Liboceduus Doniana, Endl. Rameaux comprimés. Feuilles imbriquées sur A rangs, larges, ovales, brièvement et obtusément acuminées : les marginales naviculaires, plissées ; les faciales planes, forte ment carénées sur le dos. Strobiles dressés, ovales, à valves Irgneuses; les alternes stériles, 4 fois plus petites, portant toutes sur le dos et au-dessous de la partie moyenne une épine subulée-étalée dépassant la valve. Dacrydium plumosum, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. Append. 113, en Endl. I, c. A. Cunningh. Ann. ofnat. histA. 213. Thcia Doniana, Hook. fils, Lond. Journ. of Bot. I. 571. t. 18. —FI. Nov.-Zel. 231-232. Libocedrus Doniana, Endl. Syn. Conif. 43. Liiull. elGord. Joiirn. Ilort. Soc. V. 205. Knight, Syn. Conif. 15. Kava-ka, Yate, et Kawa-ka, Kawa-ha et Moko Pico, Nov.-Zeland. Habite, à la Nouvelle-Zélande boréale, les forêts voisines de la baie des îles, près du fleuve Hohianga (Hook. I. c. ); les mon- tagnes boisées, dans la partie la plus septentrionale (Bennet, A. Cunningh.); celles appelées Iluhaliinc [Colenso); enfin les 86 L1B0CEDRUS. monts élevés de Nelson, à la hauteur de 1,800 met. (Bidwill.) Descr. Arbre atteignant jusqu'à 25 met. de hauteur et 60 centim. à I met. de diamètre. Bois d'un beau rouge, dur. Rameaux dénudés, à écoree brune, couverts d'un épidémie caduc, ou par les feuilles écailleuses lorsqu'elles persistent. Iiamules distiques, piano-com- primés, couverts de feuilles imbriquées sur 4 rangs. Feuilles mar- ginales, longues d'environ 3-6 millim. : les naviculaires comprimées; les faciales planes, apprimées, trois fois plus courtes, aiguës, caré- nées sur le dos. Strobiles solitaires, sessiles au sommet de courts ramules, de 12-15 millim. de longueur, ovales, obtus : les deux valves extérieures 4 fois plus courtes; toutes munies sur le dos au- dessus du milieu d'une épine subulée, horizontale. Graines solitaires à la base des plus grandes valves, dressées, obliques, ovales, à 2 ailes : l'une très-étroite, l'autre plus grande, longuement prolon- gée à la partie supérieure, égalant la valve elle-même et obtuse. Dans nos cultures il constitue un arbrisseau buissonneux, plus rarement élancé, pyramidal ; ses branches sont alternes ou éparses, étalées ou déclinées, plus rarement dressées. Ramules nom- breux, très-comprimés, opposés ou alternes, étalés, défléchis ou ascendants, recouverts de toutes parts de feuilles imbriquées. Feuilles opposées-décussées : celles des côtés naviculaires longues ou 450 (L. B-)% Le genre Cyprès est cité dans la Genèse, au passage suivant de VÉcclésiasle, chap. xiv, v. 17 : «Je me suis élevé comme un Cèdre sur la montagne du Liban, et comme un Cyprès sur le mont de Sion. » C'est sans doute en raison de leur forme, qui rappelle celle d'une flamme (C. fasligiata), et de la couleur sombre de leur feuillage, que ces arbres ont été, dès les temps les plus reculés , le symbole de la douleur et de la mort. Suivant Théophraste, en effet, le Cyprès était consacré aux Dieux infernaux. Était-ce par suite de la coutume des anciens d'enfermer avec les morts une 1 Comme preuve certaine, je puis citer l'ouvrage de M. Félix Lajart, mem- bre de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), intitulé: Recher- ches sur le culte du Cyprès pyramidal che% les peuples civilisés de l'anti- quité. Paris 1854. Dans ce livre remarquable, l'auteur, après de nombreuses recherches dans les manuscrits et les ouvrages anciens, s'appuyant des monu- ments historiques, et invoquant dans plusieurs cas la mythologie, prouve, de la manière la plus évidente, que le Cyprès pyramidal était non-seulement connu et cultivé dès les temps les plus reculés, mais encore qu'il y était vénéré des peuples et l'objet d'un culte particulier. CUPRESSUS. 1 31 branche de Cyprès, et d'envelopper leur corps avec ses feuilles odorantes, ou à cause de l'habitude qu'ils avaient de placer une branche de Cyprès à la porte des maisons mortuaires? A Rome, dans les cérémonies funèbres en l'honneur des citoyens morts pour la patrie, on faisait usage des branches de Cyprès, et les autels, les monuments qu'on élevait à leur mémoire, en étaient recouverts. Aujourd'hui même encore, dans toutes les parties de l'Europe où ce bel arbre peut résister au froid, on le plante près des tombeaux. Le port des Cyprès n'est pas sans élégance et peut contribuer beaucoup à l'ornement des jardins paysagers. Dans le midi de l'Europe on emploie avec beaucoup d'avantage l'espèce commune , pour en faire des abris ou brise-vents et des rideaux de verdure. Indépendamment des qualités ornementales des Cyprès, leur bois est encore d'une très-longue du- rée; les anciens le considéraient comme incorruptible. On cite, à l'ap- pui de cette opinion, les deux exemples suivants (qui n'en font peut-être qu'un). Un navire de Tibère, qu'on retira du lac Nèmi, après plus de 1400 ans, était dans un tel état de conservation, qu'on put en employer les planches à d^utres constructions. Léon Alberty, dans son Traité d'agri- culture, dit, liv. V, chap. xu : « Dans le temps que je faisais travailler près du lac Ricia, on fit retirer de ce dernier le navire le Trajean, qui y était depuis plus de 1500 ans, et je remarquai que le Pin de Cyprès, avec lequel il était fait, n'avait subi aucune altération. » D'après ce que nous connaissons des dimensions des Cyprès, nous sommes disposés à croire que ces vaisseaux auront été construits avec le bois d'autres Conifères, et qu'un manque d'observation ou une mauvaise indication de caractères aura fait appliquer cette dénomination au genre Cyprès. Aux espèces anciennes nous voyons s'ajouter de nos jours, et comme les plus remarquables : les C. funebris , Lambertiana, Goveniana, Knightiana, etc., qui feront plus tard l'ornement de nos jardins, puisque la plupart des Cyprès, même ceux du Nouveau-Monde, ont pu résister à l'hiver de 1853-54, pendant lequel le thermomètre a descendue 15° cent. 4 32 CHAM/ECYPARIS. XIII. Chainœcyparis , Spach. Cham^cyparis, Spach, Hist. vég. phan. XI. 329. Endl. Syn. Conif. 60. Cham^epeuce, Zuccar. in Endl. Encheir. ftof.139. Retinospora, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 36. Fleurs monoïques, sur des rameaux différents; les mâ- les : Chatons terminaux, cylindriques. Etaminesopposèes- décussées sur l'axe, insérées sur 4 rangs; à connectif ex- centriquement pelté, orbiculaire, mutique. Loges 2-4, s'ouvrant longitudinalement. Les femelles : Chatons soli- taires, terminaux, globuleux ou subglobuleux; Ecailles ovulifères 6-12, opposées-décussées sur l'axe. Ovules 2-3, à la base des écailles, épaissis, dressés; à micropyle brièvement raccourci, en forme de bouteille. Slrobilesïor- més d'écaillés ligneuses, suborbiculaires ou parallélipi- pèdes-anguleuses , peltées, bombées au milieu, d'abord étroitement conniventes, enfln écartées. Graines 2-5, à la base de l'onglet des écailles, elliptiques, comprimées ou anguleuses, terminées de chaque côté en aile membra- neuse plus ou moins large. Embyron à 2 cotylédons ; ra- dicule cylindrique, supère. Arbres de l'Amérique boréale et du Japon, quelquefois élevés, plus rarement arbrisseaux. Bois blanc. Feuilles persistantes, squamiformes, imbriquées, recouvrant en- tièrement les rameaux, subobtuses ou plus rarement ai- guës, linéaires, étalées, uninerviées. Bourgeons nus. Maturation annuelle. Tribu 1. — Euchauiœcj paris* ChamjECYParis, section Eucham^cyparis, Endl. Syn. Conif. 61. Tégument des graines à canaux résinifères, nuls ou à peine visibles. — Espèces de V Amérique boréale. cRam.ecypàris. 133 ChamjECyparis spbjEROidea, Spach. Ramilles étalés, tétragones. Feuilles squamiforraes, acuminées, portant une glande sur le dos. Cupressus nana Mariana, fruclu cœruleo, parvo. Plukn. Mant. 61. t. 345. f. i. Cupressus thyoides, L. Spec. 1422. Du Roi, Harbk. éd. Pott. 1. 273. Wangenh. Beitr. 8. t. 2. f. 4. Willd. Baumz. 111. Loisel. Nouv. Duham. III. t. 2. Mich. f. Arb. for. III. 20. t. 2. Hook. FI. bor. Amer. H. 165. Loud. Arbor. IV. 2475. f. <2321.—Encycl. of trees, 1074. f. 1997. Desfont. Hist. arb. II. 567. Schk. Handb. III. 286, 310. Thuia sph/Eroidalis, Rich. Conif. 45. t. 8. Cham^ecyparis sph^roidea, Spach, Hist. vég. phan. XI. 331. Endl. Syn. Conif. 60. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Knight, Syn. Conif. 20. White Cedar, Anglo-Amer. Faux-Thuia, Fr. Variétés horticoles. Cham^ecyparis sph^roidea variegata, Knight, l. c. Cha»lbcyparis variegata, Hort. Thuia sph^eroidea variegata. Cupressus thuioides variegata, Hort. Plus délicate que l'espèce, cette variété se distingue encore par ses rameaux, et ses feuilles panachées de jaune. CHAMiECYPARIS SPH^ROIDEA KEWENSIS, Knight. /. C. CHAMiECYPARIS KEWENSIS, Hort. Arbrisseau plus petit que l'espèce, mais assez semblable pour le port, souvent moins élancé et moins grêle. Rameaux et ramules plus nombreux et plus compactes, d'un vert plus foncé et surtout beau- coup plus glauque. Ramules étalés, quelquefois défléchis. Feuilles d'abord étroitement imbriquées, puis légèrement étalées au sommet, glauques. 4 34 chàMjECyparis. Cham^cyparis sph^eroidea nana, Hort. CHAMiECYPARIS NANA, Hort. ClUq. Arbuste distinct de l'espèce par ses petites dimensions, car il ne fait jamais qu'un buisson plus ou moins compacte, glauque ; il est généralement aussi plus délicat. Habite le N.-O. deTArae'rique, au Canada, et vers le 55° (l.b.). Descr. Le Ch. sphœroidea atteint dans certaines parties de T Amé- rique boréale, et principalement aux États-Unis et au Canada, jus- qu'à 25 met., et quelquefois aussi, d'après Michaux, il acquiert 1 met. de diamètre ; mais dans nos cultures, ce n'est qu'exceptionnel- lement qu'il va jusqu'à 8-12 met. de hauteur, car il ne forme, le plus souvent, qu'un arbrisseau pyramidal de 2-6 met. Bois léger, tendre, d'un grain assez fin, odorant, blanchâtre, prenant promptement une teinte rosée lorsqu'il est exposé à l'air. Tige droite, très-branchue dès la base dans les jeunes individus , se dégarnissant quelquefois dans la partie inférieure à mesure qu'il vieillit. Branches dressées- étalées, plus rarement déclinées. Rameaux nombreux, compactes par les ramilles très-rapprochées, fins et courts. Feuilles squami- formes, d'un vert tendre, de forme et de grandeur variables. Strobiles nombreux, de la grosseur d'un pois, rapprochés en grappes spici- formes, d'abord verts, finalement glauques, bleuâtres ou bruns. Introduit en 1736. 2. Cham#:cyparis nutkaensis, Spach. Rameaux presque dressés, comprimés. Feuilles acumi- nées, carénées sur le dos, dépourvues de glandes. Cupressus nutkaensis, Lamb. Pin. éd. 2. II. 113. Hook. FI. Bor. Amer. II. 465. Thuia excelsa, Bong. Vég. Sitclu in Mém. Acad. Saint-Petenb. VI. 2e sér. 164. Cupressus americana, Trautv. Imag. Plant. 12 t. 7. Cham^cyparis nutkaensis, Spach, Hist. vég. phan. XI. 835. EndI. Syn. Conif. 62. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. CHAM^CYPARÏS. 135 Habite le N.-O. de l'Amérique, vers la baie Nutka, aux envi- rons de l'observatoire Inlet, dans l'île Sitkha. Descr. Arbre élevé, à rameaux divariqués, pendants, cylindriques après la chute des feuilles. Ramules distiques, tétraquètres par les feuilles étroitement imbriquées sur 4 rangs. Feuilles appliquées ou étalées au sommet sur les ramules plus adultes, largement ovales, acuminées, coriaces, luisantes : les plus jeunes aiguës, carénées sur le dos ; les plus adultes creusées d'un sillon. Ramilles fructifères, recouvertes de feuilles imbriquées. Slrobiles solitaires, globuleux, de la grosseur d'une noisette, composés de G écailles décussées: les deux inférieures plus petites, insérées à la base ; les supérieures peltées; toutes anguleuses, orbiculaires, portant au centre un mu- cron épais ou conique, droit ou recourbé au sommet. Graines 2-3, insérées à la base de chaque écaille ; à tégument osseux, prolongé de chaque côté en une aile membraneuse souvent plus large que la graine, échancrée au sommet ainsi qu'à la base. 5. CHAMiECYPARIS THUR1FERA, Eïldl. Rameaux étalés, les inférieurs réfléchis au sommet. Ramules arrondis. Feuilles acuminées, piquantes, non ca- rénées, dépourvues de glandes. Cham^cyparis thurifera, Endl. Syn. Conif. 62. Lindl. et Gord. Joum. Hort.Soc. V. 207. Cupressus thurifera, Humb. Bonp. et Kunth. Nov. gen. et $p. II. o {non Schlecht. et aliq. auctor.). Juniperus thurifera, Bonpl. Mss. — In Herb. Willd (non L.). Cedro. Mexican. Habite dans les forêts du Mexique, proche Tasco et Tehuan- tepec, à la hauteur de 1830 mètres. Descr. « Arbre très-élevé, résineux; à rameaux étalés, les infé- rieurs réfléchis au sommet. Ramules nombreux , arrondis , bruns , glabres. Feuilles sessiles, imbriquées sur 4 rangs, ovales, lancéo- lées, d'environ 2 millim. de longueur; celles des ramules plus épaisses et beaucoup plus grandes , subulées , fortement dilatées 136 CGLA1M3G3 PARIS. à la base , brunâtres. Galbules (strobiles) pédoncules à l'aisselle des rameaux, solitaires, globuleux, de la grosseur du fruit du Prunus spinosa, pruineux - glaucescents. Ecailles anguleuses, peltées, ligneuses-subéreuses, presque bossues au centre, un peu lisses. NuculesS (?) sous chaque écaille, oiseuses, convexes, trigo- nes. Graines incomplètes dans notre échantillon. Bois propre à la construction. » (Kuntiï. /. c.) Tribu 2. — Retinospora. Ghamjecyi'Aris, section Retinospora, Endl. Syn. Conif. 63. Tégument des graines parcouru de canaux résinifères , manifestement visibles. 4. Cbam^gyparis ortusa, Sieb. et Zucc. Feuilles squamiformcs, adnées, ovales-rhomboïdales, obtuses ou un peu aiguës. Graines à peine dépassées par l'aile. Retinospora obtusa, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 38. t. 12i. Cham.ecyparis obtusa, Sieb. et Zucc. i#.Endl. Syn. Conif. 63. Lindl. elGord^Jouru. Hort. Soc. V. 207. Habite les montagnes de Tîle Niphon, où il forme de vastes forêts. Descr. < Arbre de 20-26 met. Tronc droit, de 4 al met. 80 de diamètre , couvert d'une écorce rougeâtre. Bois dense, blanchâtre. Ramules secondaires, distiques ; ramilles très-rapprochées. Feuilles persistantes pendant 5 ans, décussées, quadrisériées ; toutes squa- miformes, appliquées sur l'axe ou sur les rameaux, et presque ad- nées jusqu'au sommet : celles de la partie inférieure seulement visibles ; celles de la rangée inférieure ovales-rhomboïdales, un peu aiguës ou obtuses, planes; enfin celles des séries latérales sont carénées, comprimées sur chacun des bords, légèrement aiguës, presque falciformes, du double plus longues que les premières. CUAM/KCYPAH1S. \M Strobiles solitaires, sessiles au sommet des rameaux, globuleux, de la grosseur d'un grain de raisin. Écailles 8-10, décussées, cu- néiformes à la base, élargies au sommet, à surface plane, paral- lélipipède, ou à 5-6 angles, brièvement bombées au centre, ligneuses, un peu rugueuses, brun foncé, d'abord épaisses et étroitement op- posées entre elles, enfin se séparant lorsqu'elles sèchent ; les deux du sommet sont la plupart du temps stériles. Bractées nulles. Grai- nes 2, dans l'aisselle ou à la base de chaque écaille, dressées, ortho- tropes, oblongues-elliptiques, terminées en un col court , cylindri- que; prolongées sur les côtés, excepté à la base et au sommet, en une aile membraneuse, mince, à peine plus longue que la graine, décurrente sur le dos. Testa crustacé, glabre, brun marron, mar- qué de bandelettes ou de conduits longitudinaux, irréguliers, cylin- driques, sécrétant une huile résineuse, grasse. Albumen et Embryon. ...» Observ. « Un auteur Japonais dit que le Hinoki [Retinospora obtusa) est la gloire des forêts comme le héros est celle des hom- mes, et que cet arbre, d'un aspect imposant, est dédié au Soleil. Son tronc, droit et raide, atteint 20-30 met. : il a 4 met. 50 c. sur 2 met. de diamètre; ses branches sont étalées en éventail, d'un vert clair et luisant; son bois, blanc, fin et compacte, acquiert, lorsqu'il est travaillé , le brillant de la soie. C'est à cause de ces qualités précieuses que les Japonais l'ont cru digne d'être consa- cré au Dieu du soleil, et qu'ils s'en servent pour la construction des chapelles et des petits temples de cette divinité. 11 en est de même pour les ustensiles de bois dont on se sert à la cour du Micado ; ils sont tous faits avec le Hinoki, et restent dans leur couleur naturelle sans être vernis. Les éventails de ce prince et de ses femmes se composent de petites planchettes ingénieusement jointes par des fils de soie , qui brillent des couleurs de l'arc-en- ciel. La valeur de cet arbre en fait un article de grande impor- tance' pour le commerce de ce pays, et sa culture est très- répandue dans toutes les parties de l'empire Japonais. t> (Sieb. et Zucc. /. c.) 138 CHAMyECYPARIS. 5. ChamjECyparis pisifera, Sieb. et Zucc. Feuilles toutes squamiformes, adnées, ovales-lancéolées, acuminées ou cuspidées. Aile souvent plus large que la graine elle-même. Retinosrora pisifera, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 39. t. 122. Cham^cyparis pisifera, Sieb. et Zucc. ex, Endl. Syn. Conif. 64. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Sawara, Jap. K'wa-hak, Chin. Habite, concurremment avec le précédent, plusieurs pro- vinces de l'île de Niphon. Descr. « Arbre plus petit et plus grêle que le précédent, à tronc moins élevé et à écorce plus obscure. Hameaux secondaires disti- ques, très-couverts de ramules. Feuilles persistantes pendant 5 ans, décussées , toutes squamiformes, apprimées sur Taxe ou sur les rameaux, presque adnées jusqu'au sommet, et de là montrant seulement la face inférieure : celles de la série supérieure et infé- rieure ovales-lancéolées , acuminées ou cuspidées, planes, caré- nées; celles des séries latérales comprimées sur chaque bord, carénées, presque falquées, acuminées, d'égale longueur; toutes marquées de stomates à la face inférieure du ramule , et sub- glaucescentes. Fleurs monoïques, en chatons. Chatons mâles terminaux, sur les ramules de Tannée précédente, sessiles, nus, cylindriques, obtus, nombreux. Étamines (fleurs) 10-12, oppo- \ sées-décussées et imbriquées. Filaments cylindriques, étalés hori- zontalement , courts , supérieurement dilatés en écailles (processus du connectif), suborbiculaires, arrondis, crénulés, membraneux, bru- nâtres, et de la base desquels descendent les anthères; la plupartà 3 loges parallèles ou divergentes, elliptiques, rondes, s'ouvrant en dessus par une fente longitudinale, bivalves et de couleur de soufre. Chatons femelles terminaux comme les mâles, ovales, globuleux, nus, composés de 10-12 écailles opposées-décussées, étroitement imbriquées, ovales, rhomboïdales, un peu aiguës, crénulées, char- CHAM^CYPARIS. 1 3(J nues à la base, atténuées au sommet, vertes. Bractées nulles. Ovules 2, à la base de chaque écaille, sessiles, dressés, orthotropes, en forme de bouteille, percés au sommet. Strobile mûrissant la première année , globuleux , environ de la grosseur d'un pois. Écailles 10-12, décussées, horizontalement étalées, cunéiformes à la base, dilatées au sommet en une surface plane , parallélipipèdes ou à 5 angles, bombées au centre, lignescentes, d'un brun fauve; d'abord étroitement opposées, enfin sèches, se séparant entre elles. Graines 2, à la base de chaque écaille, dressées, sessiles, orthotro- pes, oblongues-elliptiques, atténuées supérieurement, et entourées de chaque côté, excepté à la base et au sommet, d'une large aile membraneuse, brunâtre. Testa crustacé-membraneux, marqué irré- gulièrement de bandelettes ou de conduits résinifères , nombreux , presque cylindriques, inégaux. Albumen et Embryon » ( Zucc. I. c.) 6. Chamjecypàris squarrosa, Sieb. et Zucc. Feuilles décussées-opposées ? ternées ou quaternées, linéaires-aiguës, plus rarement dressées, plus courtes, lancéolées, presque squamiformes, décurrentes. Aile plus large que la graine elle-même. Retinospora squarrosa, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 40. t. 123. CHAMiECYPARis squarrosa, Sieb. et Zucc. ex. Endl. Syn. Conif. 65. Lindl. etGord. hum. Hort. Soc. V. 207. Variétés horticoles. Variegata. Feuilles blanches, maculées. Leptoclada. Rameaux et feuilles plus tendres. Nezu, Japon. Habite la province de Figo ; l'île Kiou-Siou, les forêts du mont Sukéjama, par 32° (l. b.) ; cultivé dans les jardins de l'île Décima. i 40 CHaM.ECYPARIS. « Petit arbuste de I met. 60 cent, à 2 met. lorsqu'il est cul- tivé; à rameaux grêles, pendants; a écorce cendrée brunâtre, mince , se détachant irrégulièrement en lames minces. Ramules nombreux, épars, étalés, non distiques. Bourgeons nus. Feuilles opposées-décussées, ternées ou quaternées, rapprochées, la plupart squarreuses-étalées , acéreuses-décurrenles à la base , linéaires- aiguës, plus rarement (sur les ramules qui portent des chatons mâles) dressées, subappliquées, plus courtes, lancéolées et presque squamiformes, très-entières, glabres supérieurement, d'un vert gai, inarquées en dessous, des deux côtés de la nervure médiane, de sto- mates en stries longitudinales, blanches; longues de 7-9 millim., de 1 millim. environ de largeur, persistantes pendant 3 ans. Fleurs monoïques, en chatons. Chatons mâles terminaux, solitaires, nus, sessiles, presque globuleux. E lamines (fleurs) 40-12, étroitement, décussées, imbriquées; filaments courts, cylindriques, horizonta- lement étalés, supérieurement dilatés en un connectif semi-orbicu- laire, cuspidé, crénulé, membraneux, et du bord inférieur duquel descendent les deux loges de l'anthère, qui s'ouvrent postérieu- rement par une fente longitudinale. Fleurs femelles (non observées). Slrobiles globuleux, solitaires, de la grosseur d'un petit pois, terminant les ramules de l'année précédente. Écailles 10-12, oppo- sées-décussées , d'abord closes , puis se séparant irrégulièrement lorsqu'elles sont sèches , étalées, cunéiformes à la base, dilatées au sommet en une. surface irrégulièrement parallélipipède, à peine bombée au centre, d'un brun fauve. Graines 2, à la base de chaque écaille, sessiles, dressées, orthotropes, elliptiques, atténuées supé- rieurement , entourées de chaque côté et à la base d'une aile large , membraneuse, brunâtre, plus longue que la graine. Testa crustacé, membraneux, marqué irrégulièrement de nombreuses bandelettes résinifères. Albumen et Embryon » ( Zucc. I. c.) Espèces peu connues. 7. Cham.ecyparis ericoides -j-, Retinospora ericoides, Hort. Betinospora ericoides, Zucc? CttAM.tiCYPARlS. \ 44 ? Cjum.eo paris squaRrosa, Sieb. et Zucc. Wriddingtonia ericoides, Knight, Syn. Conif. 13. Koch,p.3S(. Descr. Arbrisseau assez élégant, dépassant rarement 2 met. de hauteur dans nos cultures, où il forme une pyramide étroite, conique, très-compacte. Branches dressées, nombreuses. Rameaux minces, cylindriques, très-rapprochés. Feuilles ternées, ou quelquefois opposées, étalées ou délléchies , linéaires, planes, longues de 6-8 millim., vertes, souvent légèrement convexes en dessus, mar- quées en dessous de deux petites lignes glauques; atténuées au sommet, où elles sont ou arrondies-obtuses , ou terminées par un très-court mucron. Habite le Japon. Observ. Cette espèce paraît très-voisine de la précédente, si nous en jugeons par la figure qu'adonnée Zuccarini (FI. Jap. Il, t. 423). Le seul caractère à l'aide duquel on peut la distinguer réside dans le port : car, au lieu de présenter des branches grêles et pendantes, elle les a courtes et dressées; mais il pourrait bien se faire que celte différence ne soit due qu'à des conditions locales de culture ou de terrain. 8. CbamjECyparis glauca, Hort. Descr. Les plantes introduites d'Angleterre en France sous ce nom sont encore très-petites; les caractères qu'elles présentent sont ceux-ci : Tige dressée. Branches étalées. Feuilles alternes , rap- prochées, étalées, linéaires, planes, longues de 4-10 millim., larges d'un peu plus de 1 mill., sessiles, légèrement décurrentes, brusque- ment rétrécies au sommet , obtuses ou plus rarement pointues , glaucescentes, parcourues en dessus et dans le milieu par une petite nervure peu saillante et à peine visible eu dessous. 9. Chamjecyparis Boursiert, Dne. Ramules et ramilles cylindriques, couverts de feuilles squamiformes, imbriquées. 1 42 CHAM&CYPARIS. Cham^cyparis Boursieri, Dne. Ami. Soc. Bot. Fr. I. 1854, p. 70. Habile la Californie; il a été découvert, en 1853, par M. Bour- sier de la Rivière. Descr. Ramilles cylindriques, couvertes de feuilles rapprochées, étroitement imbriquées, courtes, squamiformes, ovales, acuminées, obtuses, portant chacune une glande à la partie moyenne ; elles rappellent assez par leur aspect celles du Microcachrys. Cette espèce atteint de telles dimensions, que M. Boursier a pu la confondre avec le Séquoia g'igantea, quoique cependant elle soit toujours moins élevée. Elle semble rechercher de préférence les lieux humides. Originaires des parties élevées, froides ou tempérées» du N.-O. de l'Améri- que et du Japon, la plupart des Chamœcy paris pourront très-probablement résister au froid de nos hivers ; cependant quelques espèces Japonaises auront besoin d'abri pendant cette saison : c'est du moins ce qui a lieu pour le Ch. ericoidet. Sur les neuf espèces décrites, deux seulement sont in- troduites en Europe : ce sont le Ch. sphœroidea et le Ch. ericoides ; nous ne pouvons rien dire du Ch. glauca. Le C. sphœroidea, Faux Thuia ou Cèdre- blanc, est très-commun aux États-Unis, où, d'après Michaux, il couvre les immenses marais du Jersey, du Maryland et de la Virginie. Ces marais sont tellement fangeux, qu'on ne peut y aborder que pendant les 3-4 mois d'été, à l'époque des grandes sécheresses. La croissance de ces arbres pa- raît si lente, que Michaux a pu compter jusqu'à 297 couches annuelles sur un tronc de 65 centim. de diamètre. Le bois du Ch. sphœroidea, par sa longue durée ainsi que par sa légèreté, est employé aux États-Unis à une foule d'usages, dans l'industrie et l'écono- mie domestique. En raison de sa légèreté, on en forme des bardeaux pour couvrir les maisons, et il sert à la confection des différents ouvrages de boissellerie ; il entre aussi dans la fabrication du charbon pour la poudre à canon. Parmi les espèces non introduites, il en est qui, indépendamment de leurs qualités ornementales, pourront encore nous être avantageuses par les di- mensions qu'elles atteignent : telles sont, par exemple , les Ch. oblusa et Boursieri. TAXODIUM. 4 43 XIV. Taxodium, Rich. Tàxodium, L. C. Rich. Ànn. Mus. XVI. 298.— Conif. 142. Schubertia, Mirb. Bull. Soc. Philom. 1813, p. 121. Spach. Hist. vég. phan. XI. 347. Encll. Syn. Conif. 66. Fleurs monoïques, sur les mêmes rameaux. Les mâles: Chatons nombreux, disposés en épis terminaux. Les fe- melles peu nombreuses, àja base des épis mâles, disposées en chatons ovales ou subglobuleux, imbriqués, composés d'écaillés coriaces insérées en spirale. Etamines 6-8, insé- rées vers le sommet de l'axe, nues à la base, imbriquées; à connectif ovale-deltoïde, large, excentriquement pelté, portant en dessous 3-4 loges longitudinalement bival- ves. Chatons femelles ovoïdes, subglobuleux. Ecailles- ovulifères imbriquées, insérées en spirales sur un axe raccourci, récurvées, mucronées sur le dos au-dessous du sommet. Ovules 2, à la base des écailles, dressés, atropes; à micropyle largement tubulé, ouvert. Stro- biles subéreux, ligneux, subglobuleux, composés d'écaillés excentriquement peltées, premièrement à bords étroite- ment rapprochés ou presque connés, ensuite baillantes Graines géminées sous chaque écaille, obliques, dressées, atténuées à la base et insérées sur le pédicule des écailles; à tégument ligneux ; subtrigones ou anguleuses-aiguës. Embryon antitrope, à 5-9 cotylédons linéaires; radicule cylindrique, supère. Grands arbres de l'Amérique boréale, à racines s'éten- dant au loin. Rameaux secondaires, souvent pendants. Feuilles éparses, la plupart distiques, pinnées, à folioles unineniées, planes, étroites à la base. Bourgeons écail- 4 44 taxodium. leux; les floraux aphylles, dans Faisselle des feuilles et des rameaux de l'année, se développant avant l'évolution des feuilles. Maturation annuelle. 1. Taxodium distichum, Rich. Rameaux et ramules étalés. Feuilles linéaires, distiques. Cupressus virginiana Tradescanti, Rai, Hist. pi. II. 1. 408. Cupressus virginiana, foliis Acaciae deciduis. Gomra. Hort. Amstel. I. 113. t. 59. Cupressus virginiana, foliis Acacias cornigera? paribus et deciduis. Plukn. Almag. 125. t. 85. f. 6. Cupressus americana, Catesb. Carolïn. I. 11. t. 11 (non ïrautv.). Cupressus disticha, L. Spec. 1422. Lam. Dict. II. 244. Mich. f. Arbr. for. III. 4. t. 1. Pursh. FI. Bor. Amer. II. 645. Nutt. Gen. Amer. II. 224 (excl. p). Desf. Hist. Arbr. II. 567. Scbk. Handb. III. 288. t. 310. DeChambr. Traité prat. arbr. résin. 349. Taxodium distichum, Rich. Ami. Mus. XVI. 298.— Conif. 52. t. 10. Hurab. Bonpl. et Kunth. Nov. Gen. et spec. II. 4. Lamb- Pin. éd. 2. III. 181. t. 80. Forbes (Jam.). Pinet. Wob. 177. t. 60. Loud. Encycl. oftrees, 1077. f. 2005-2006. Brongn. Ann. se. nat. lre sér. XXX. 182. Loisel. Nouv. Duham. III. 8. Endl. Syn. Conif. 66. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Knigbt. Syn. Conif. 20. Schubertia disticha, Mirb. Mém. Mus. XIII. 75. Spach, Hist. vég. phan. XI. 349 [excl. $ety). A. patens. Feuille^ rapprochées, strictement distiques. TAian"'M DicTiciiKM patens, Ait. Hort. Kew. éd. 2. 323. Loud. Encycl. of treesy 1078. B. NîJTANS. Feuilles plus longues et plus distantes que celles de l'espèce; elles sont aussi plus lâches et plus tom- bantes, de même que les ramilles. Cupressus disticha ni tans, Ait. Hort. Kew. éd. 2. V. :>23. TAXODIUM. 1 4T» Taxodium distichim i'ini.ilim, Loud. Hort. Brit.—Kncijrl. <>f fret*, 1078. f. 2005. Habite les parties tempérées du Mexique entre Tehuantepec et Tepeeuacuilco, dans les plaines auprès de Chapollepee, entre 1730 — 2330 met. d'élévation. Commun dans le nord de l'A- mérique boréale jusqu'à 38o (l. b.), surtout dans le sol humide de la Louisiane, et le long des sinuosités fangeuses des grands ruisseaux vulrairement appelés " Cypress sivamps" (marais des Cyprès), ne dépassant pas beaucoup 43° (l. b.). Variétés horticoles. Taxodhjm distichum fastigiatum , KnigLtf, Syn. Canif. 21. Taxodium fastigiatum, Hort. oliq. Arbrisseau pyramidal. Tige droite. Branches courles, dressées, légèrement écartées au sommet. Feuilles distiques, semblables à celles de l'espèce. Celte variété, distincte par son port, n'atteint jamais que de petites dimensions ; ses branches et ses rameaux dressés lui donnent la forme d'une pyramide étroite, conique. Taxodium distichum denudatum, Hort. Branches minces, allongées horizontales ou déclinées, irrégu- lières, peu ramitiées. Rameaux effilés. Feuilles éparses, variables, inégalement distantes. Celte variété a été obtenue par M. André Leroy, pépiniériste à Angers. Taxodium distichum nanlm. Branches nombreuses, presque étalées, courtes. Ramilles foliaires très-rapprochées, presque fasciculées. Feuilles distiques, semblables à celles de l'espèce. Cette variété , distincte par ses faibles dimen- sions, a élé obtenue, vers 1838, par M. Chatenay, pépiniériste à Tours ; elle ne constitue qu'un buisson ramassé et très-compacte : la plante mère n'a aujourd'hui que 4 met. 50 cent, de hauteur. Descr. Le T. distichum, vulgairement Cyprès chauve, Cyprès de lu Louisiane, forme un arbre de 30 met. et plus de hauteur sur Traita des Conifères. 10 1 46 TAXODIUM. 4 met. de circonférence. Tige droite, cylindrique, renflée à la base. Branches étalées, quelquefois défléchies, rarement dressées. Ramules minces, étalés. Ramilles foliaires alternes ou éparses, an- nuelles comme les feuilles quelles portent. Feuilles caduques, disti- ques, linéaires, acuminées, légèrement falquées, longues de 8-20 mill., mutiques ou mucronulées, rapprochées et beaucoup plus petites, souvent squamiformes à l'extrémité des jeunes ramilles. Chatons mâles petits, réunis, et formantdes sortes de grappes spiciformes, ré- fléchies ou pendantes. Chatons femelles solitaires, globuleux. Strobi- les de la grosseur d'une petite noix, généralement sphériques, plus rarement ovales-oblongs. Écailles épaisses, légèrement striées, cha- grinées en dehors, et portant vers le milieu un mucron mince, élargi, court , qui disparaît en grande partie à la maturité. Graines com- primées, déformées par la pression, quelquefois un peu prolongées en forme d'aile au delà des tords. Introduit en Angleterre vers 1640. Observ. Le T. distichum donne naissance à des racines secon- daires qui rampent presque horizontalement à la surface du sol, d'où s'élèvent des protubérances coniques, obtuses-arrondies, lisses, qui atteignent, dans quelques parties de la Louisiane, jusqu'à 1 met. 50 c. de hauteur. Ces protubérances ou exostpses, qui ne produisent jamais ni bourgeons ni feuilles, sont couvertes d'une écorce rousse ou brunâtre, semblable à celle des tiges ; elles ne commencent à paraître que lorsque les arbres ont atteint 8-12 met. Quelquefois elles ne se montrent que beaucoup plus tard, ainsi que j'ai pu m'en assurer, notamment près d'Orlc'ans, à Olivet, où des T. distichum, âgés de 40 ans environ, hauts d'au moins 18 met., n'avaient pas encore montré d'exostoses. Il en est de même au château de Chevcrny près Blois (Loir-et-Cher), où plusieurs individus de 20 à 22 met. de hauteur sur 2 met. de circonférence, plantés sur le bord d'un étang, n'avaient encore donné que quelques petites protubérances sur les racines les plus voisines de l'eau ; tandis que dans le parc de Fontainebleau, des T. distichum placés également dans le voisinage d'une rivière, et quoique moins gros que les précédents, ont des protubérances TAXODIUM. 1 47 nombreuses : les unes formant dans l'eau et le long des rives une sorte de mur naturel; les autres, s'étendant à 6-8 met. de distance, sont tellement abondantes, qu'il est impossible de fau- cher la prairie qu'elles ont envahie. Du reste, il est assee probable que sous le nom de T. dis- tichum se cachent plusieurs espèces. En effet, indépendamment de leur faciès, on rencontre des arbres dont les strobiles diffè- rent entre eux par leur forme globuleuse ou plus ou moins ovale ; ajoutons encore que les uns semblent re'clamer impérieu- sement le voisinage de l'eau, tandis que d'autres au contraire paraissent s'accommoder davantage d'une terre assez sèche. 2. Taxodium mexicanum -J-. Ramilles foliaires, étalées, grêles. Feuilles subdistiques, linéaires, étroites, acuminées au sommet, longtemps per- sistantes. Taxodium distichum pinnatum, Hort. Taxodium pinnatum, Hort. aliq. Taxodium virens, Hort. Angl. ? Taxodium Montezmle, Dne, Bull. Soc. bot. IHoi. Habite les parties chaudes et tempe're'es du Mexique. Descr. Arbrisseau assez délicat, semblable par le port au T. dis- tichum, avec lequel on le confond, quoiqu'il soit reconnaissable à ses dimensions toujours plus faibles, à ses feuilles persistantes, et, en dernier lieu, en ce qu'il est beaucoup plus sensible au froid. Introduit vers 1838. Observ. Est-ce à cette espèce qu'il faut rapporter ce qu'on a dit du Cyprès de Montezuma, arbre gigantesque sur lequel on n'a encore quedes renseignements vagues, mais que Ton suppose appartenir au genre Taxodium; et les faibles dimensions qu'elle prend dans nos cultures sont-elles dues, comme quelques 1 48 TÀXODllîM. personnes l'ont supposé, à la rigueur de notre climat? Cette der~ nière opinion ne paraît pas probable : car, à Angers, pays privilé- gié pour la culture, le T. mexicanum n'y poussa que très-lente- ment, et n'y fera jamais, je crois, qu'un arbrisseau ou tout au plus un petit arbre. 11 semble se reproduire sans modi- fication, si on en juge par les semis considérables effectués en 1853 par M. Rémont, de Versailles ; là, les plants, au nombre d'environ 10,000, se sont tous montrés avec le même caractère. 5. Taxodium microphyllum, Brongn. Rameaux etramuies étalés, horizontaux. Feuilles ovales, lancéolées ; celles des ramules subdistiques. Taxodium microphyllum, Brong. Ann. se. nat. l»e sér. XXX. 182. Endl. Syn. Conif. 68. Lindl. et Gord. Joum.Hort. Soc. V. 207. Taxodium distichum microphyllum, Spach, Hist. vég. phan XI. 350. Habite l'Amérique boréale. Descr. Feuilles raméales linéaires, alternes, distiques ou éparses comme dans les autres espèces; celles de la base des rameaux acu- minées, pointues , longues de 8-12 millim. environ, devenant de plus en plus courtes, de sorte que, à l'extrémité de ces mêmes ramilles, elles ont à peine 2-4 millim. de longueur , sont ovales, obtuses, arrondies à leur sommel, et tellement rapprochées qu'elles paraissent presque imbriquées. Espèce peu connue. 4. Taxodium adscendens, Brongn. Rameaux horizontaux. Ramules ascendants, grêles. Feuilles des ramules linéaires, appliquées de toutes parts. ? Cupressus sinensiS; Hort. Noiset. Schubertia disticha, (3 imbricata, Spach, BiH. vég- phan. XI. 319. TAXODIUM. 149 Taxodium adsckndens, Urongn. Ann. se. nat. 4«-e sér. XXX. 182. Endl. Syn. Conif. 69. Lindl et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 207. Habite la Floride et la Caroline, dans les marais les plus éloignés du littoral. Descr. « Feut7fo«ramillaîrc8,épar.ses ou subéparses, plus ou moins apprimées ou imbriquées sur plusieurs rangs : les unes aciculaires, les autres squamuliformes; quelquefois toutes ou la plupart, soit aci- culaires, soit squamuliformes. Ramilles presque filiformes, souvent ascendantes ou dressées. » (Spach. /. c.) Les Taxodium fournissent des arbres de grandeur variable : les uns atteignent de 20 à 40 met ; les autres, beaucoup plus petits, sont quelquefois même réduits à l'état d'arbrisseaux. Originaires de la partie boréale du nouvel hé- misphère, ils paraissent s'y étendre depuis le 20° environ jusque vers le 45<> (L. B.). L'espèce la plus anciennement connue et qui mérite principalement de fixer l'attention est le T. distichum, vulgairement appelé Cyprès chauve, Cyprès de la Louisiane. Cet arbre, qui porte aussi dans les Carolines et la Géorgie les noms de Cyprès blanc (While Cypress) ou Cyprès noir (Black Cypress), habite et recherche principalement les lieux fangeux ; et des marais d'une étendue considérable, couverts de ces arbres, ont reçu le nom de Cyprières. Mais pour qu'ils acquièrent de grandes dimen- sions, il faut que les marais aient beaucoup de profondeur, car lorsqu'ils reposent sur un sous-sol quartzeux el peu profond, ils ne s'élèvent guère au delà de 8-1 5 mètres. En raison des qualités de son bois, le T. distichum est l'un des arbres les plus précieux des États-Unis; il joint à une grande solidité une élasticité considérable et une incorruptibilité qui le font très rechercher à la Louisiane, où on le préfère à tout autre, tant pour la charpente que pour l'in- dustrie; on en exporte annuellement une grande quantité aux Antilles. S'il ne jouit pas des mêmes avantages en Europe qu'aux États-Unis, il n'est cependant pas sans intérêt; il est même probable qu'il donnerait d'assez beaux produits, si on le cultivait dans les terrains fangeux et chauds de la France méridionale, soit dans la Camargue, ou dans les endroits les plus humides des Landes de Bordeaux. Il suffirait de planter les arbres sur les bords des fossés ; l'on pourrait ainsi utiliser avantageusement des ter- rains qui, jusqu'à présent, sont restés à peu près improductifs. Comme arbre d'ornement, le T. distichum présente d'aunes avantages : 1 50 GLYPTOSTROBUS. il a le mérite d'être trés-rustique et de supporter facilement nos hivers les plus rigoureux. Planté près des étangs, il en orne admirablement les rives, et produit, par son feuillage, aussi léger qu'élégant, le plus agréable effet. Ses racines forment par leurs protubérances, quand les arbres sont rapprochés de l'eau, une sorte de digue naturelle, du coup-d'œil le plus pittoresque. Dans la Louisiane, où ses exostoses atteignent jusqu'à 2 met. de hauteur, les habitants s'en servent comme de ruches. Les feuilles donnent, par la décoction, un jaune pâle avec lequel on peut teindre les laines en une couleur cannelle vive et durable; les strobiles con- tiennent une résine rougeâtre très-odorante. Bien que les Taxodium soient généralement rustiques, il faut en excep- ter le T. mexicanum, qui exige quelques précautions; pour nos cultures il sera bon de le placer dans les endroits un peu abrités, et de garantir les jeunes sujets pendant les premières années. XV. CUyptostrobus, Endl. Glyptostrobus, Endl. Syn. Conif. 39. Fleurs monoïques? Les mâles Les femelles : Chatons ovales, solitaires, terminaux sur les ramules laté- raux. Ecailles ovulifères, cunéiformes, insérées à la base d'un axe raccourci, imbriquées, crénulées sur le bord su- périeur, mucronées sur le dos, au-dessous du sommet. Ovules2, sur l'ongletdes écailles, collatéraux, dressés, atro- pes, prolongés par en bas en une aile, et rétrécis supérieu- rement en un col court, tubvdeux. Strobiles ovales, subglo- buleux, ligneux, formés d'écaillés étroitement imbriquées, puis écartées, caduques, épaissies à partir de la base, por- tant vers le milieu et à l'extérieur un mucron conique re- courbé, creusées de deux fossettes pour recevoir les graines. Graines 2, sous chaque écaille, dressées, ovales, liLYPTOSTROBUS. 151 comprimées. Tégument membraneux, entouré d'une aile étroite, prolongée à la base, appliquée contre l'onglet de l'écaillé et se détachant avec la graine. Embryon. . . . Arbres ou arbustes de la Chine, à ramules dressés ou pendants. Feuilles alternes, éparses ou subdistiques, dé- pourvues de nervures, glaucescentes, linéaires-subulées, quelquefois subtrigones, plus rarement presque planes, élargies à la base et décurrentes, Bourgeons écailleux. 1 . Glyptostrobus heïerophyllus, Endl. Ramules gros et courts, dressés, fastigiés. Juniperus arbuscula cheusanensisconifera, foliis variis Cupressi squa- mosis et Juniperi. Plukn. Amalth. 125. Thuia lineata, Poir. D'ici, suppl. V. 303. ?Thuia lineata (ï, lavandula3folia, Poir. I. c. Thuia pensillis, Staunlon, Embass. Chin. 436. Lamb. Pin. édit. 2. II. 115. Taxus nucifera, Hort. {non Thunb.) Cupressus nucifera, Hort. Schurertia nucifera, Denhardt, Mss. Taxodium Japonicum, (J heterophyllum, Brongn. Ann. se. nat. 2e sér. XII. 232. Schurertia japonica, Spach, Hist. vég. plian. XI. 352. Taxodium sinense, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 179. Cupressus sinensis, Hort. aliq. Glyptostrobus heterophyllus, Endl. Syn. Conif. 70. Knight, Syn. v Conif. 21. Lindl. et Gord. Journ.Hort. Soc. Y. 208. Habite, dans la Chine, les provinces Schan-Tomig et Kiang- Nan. Descr. Arbrisseau ne dépassant pas 2-3 met. dans nos cul- tures. Tige droite, recouverte d'une écorce grise, fendillée, rugueuse; celle des jeunes branches et des rameaux vert-jaunâtre, marquée de cicatrices transversales. Branches dressées -étalées. 15*2 GLTPT0STR06US. Rameaux alternes, épars, rendus anguleux par la déeurrence des feuilles. Feuilles alternes, les unes squamiformes, appliquées, petites, ovales-aiguës ou obtuses, quelquefois plus longues, adnées- décurrenles, parfois subdistiques par torsion, étroites, presque subulées, longues de 6-16 millim., légèrement courbées, obtuses ou subaiguës. Ramilles fructifères , de longueur variable, recouvertes de feuilles très-petites, squamiformes, décurrenles à la base , acu- minées-aiguës au sommet. Slrobiles terminaux, ovoïdes , allongés, cylindriques, amincis aux deux bouts, obtus, composés d'écaillés épaisses, inégales, naissant toutes du même point, dressées, im- briquées, mucronulées vers le sommet. Cultivé à Paris, dès 1815, chez Noisette. S. Glyptostrobus pendulus, EndL Ramules grêles, pendants. Feuilles alternes, petites, li- néaires, droites, très-rarement falquées. Taxodium sinense, Hort. Nois. Taxodium sinense pendulum, Forbes (Jam.). Pinet. Wob. 180. Loud. Encycl. of trees, 1 078. Glyptostrobus pendulus, Endl. Syn. Conif.li. Lindl. etGord. Joum* Hort. Soc. V. 208. Knight, Syn. Conif. 21. Habite la Chine. Descr. Arbrisseau ou petit arbre atteignant 4-8 mètres, /fran- ches dressées -étalées ou délléchies. Rameaux minces, pendants. Ramules foliifères, très-rapprochés , caducs. Feuilles alternes, longues de 6-12 millim., dressées, étalées, linéaires, planes, très- rarement falquées, sessiles et élargies à la base, brusquement acuminées au sommet en une pointe scarieuse , souvent obtuse ; celles de l'extrémité des jeunes ramules petites, squamiformes, appliquées. Introduit en 1837. 'Obskrv. Les plus forts individus que j'ai vus sont : un chez M. André Leroy, pépiniériste k Angers, haut de 7 met. (il a CRYPTOMERIA. 153 iôceuliin. de circonférence à I met. du sol) ; et deux à Nantes, chez MM. Noisette et Robert, de 6 m. 50 à 7 met. sur 42 à 45 centitn. de circonférence. Les deux espèces que renferme aujourd'hui le genre Glyptostrobus n'ont d'autre importance pour nous que comme plantes de collection. Originaires de la Chine, elles supportent à peu près le froid de nos hivers , quoique ce- pendant le G. heterophyllus souffre lorsqu'ils sont rigoureux; il est donc pru- dent d'en cultiver quelques pieds en pots ou en caisses , pour pouvoir les rentier dans une orangerie pendant celte saison. Le G. pendulus est plus rustique, il atteint dans nos cultures 4-8 met. de hauteur, et forme, par ses rameaux étalés, ses ramules minces, déclinés et pendants, très-garnis de feuilles, un arhrisseau assez élégant. XVI. Cryptomeria, Don. Cryptomeria, Don, in Linnœa Transact. XVIII. 2. 166. Brongn. Ann. te. nat. 2« sér. XII. 231.— Dict. univ. d'Hist. nat. IV. 432. Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 41. Meisn. Gen. 352. Spach,Htol. vég. phan. XI. 353. Endl. Syn. Conif. 71. Fleurs monoïques. Chatons mâles sessiles, réunis en espèces d'épis placés à l'extrémité des ramules pendants. Etamines insérées en spirale sur l'axe , imbriquées sur plusieurs rangs. Filaments très-courts t terminés en un connectif squamiforme, excentriquement pelté, portant sur le bord inférieur et en dessous 5 loges bivalves. Cha- tons femelles terminaux, sphériques, sessiles, nus. Slro- biles globuleux. Bractées disposées en spirale, lancéolées- aiguës, adnées à la base, libres supérieurement, réfléchies. Ecailles cunéiformes à l'aisselle des bractées, auxquelles elles adhèrent, stipitées, ligneuses, palmi-quadri ou quin- quefides au sommet. Graines 5-5, sous chaque écaille, sessiles, dressées, obovales-oblongues, comprimées, angu- 154 CRYPTOMERIA. leuses ; à tégument crustacé, prolongé de chaque côté en une aile membraneuse étroite, échancrée aux deux extré- mités. Embryon à 2-4 cotylédons, le plus ordinairement 3; radicule cylindrique, supère. Arbre élevé, à cime pyramidale, chargé de rameaux dressés ou étalés. Feuilles persistantes, alternes, sessiles, linéaires-falquées, décurrentes à la base, aiguës, carénées sur les deux faces et par suite subrhomboïdales ou irré- gulièrement tétragones. Bourgeons nus. Maturation annuelle. i. Cryptomeria japonica, Don. Ramules et ramilles nombreux, minces, souvent pen- dants. Strobiles subglobuleux. Feuilles subulées, courbées ou légèrement falquées. Cupresscs cheusanensis, arcuatis foliis, clavis galbulorum eleganter cristatis. Plukn. Amaîth. 69. San, vulgb Ssugl, Cupresso pinolus resinifera, fructu sphaerali, squa- moso, Pruni magnitudine ; seminibus paucis, oblongis, compressis, striatis, spadiceis. Kgempf. Amœn exot. 883.— le. Kîempf. t. 48. Cupressus Japonica, L. fil. Suppl. 421. Thunb. FI. Jap. 265. Gœrtn. de fructu et sem. pi. IL 64. t. 91. Lam. Dict. IL 244.— Illustr. t. 787. f. 2. Taxodium japonicum, Brongn. Ann. se. nat. lre sér. XXX. 183 (excî. var. lieteropliylla). Cryptomeria japonica, Don, in Linnœa Transact. XVIII. 2. 166. Brongn. Ann. se. nat. 2e sér. XII. 231. Sieb et Zucc. FI. Jap. IL 43. 1. 124 et 124b. Hook. le. t. 668. Spach, Hist. vég.phan. XI. 354. Endl. Syn. Conif. 72. Gord. Journ. Hort. Soc. I. 1846, p. 57 {cum ic). Lindl. et Gord. I c. Y. 208. Knlght, Stjn. Conif. 22. Var. Lobbii. Cryptomeria japonica Lorbii, Hort. Cryptomeria Lobbii, Hort. CUYPÏ0MKR1A. 155 Branches plus courtes et plus ramassées que dans l'espèce, et par conséquent plus raides. Feuilles généralement aussi un peu plus courtes et souvent plus rapprochées. Cette variété, originaire du Japon, fut dédiée à M. Lobb, qui, dit-on, la rapporta du jardin bo- tanique de Java, où il la trouva cultivée. D'après le rapport de plu- sieurs horticulteurs, elle serait plus rustique que l'espèce elle-même, et ne rougirait pas autant pendant l'hiver ; si toutes ces qualités sont reconnues vraies, elle serait donc plus avantageuse que l'espèce, du moins au point de vue de l'ornement. A. NANA. Cryptomeria nana, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 208. Cryptomeria japonica nana, Knight, Syn. Conif. 22. Cryptomeria japonica pygblea, ex Knight, /. c. Arbrisseau nain, buissonneux, diffus. Branches étalées, courtes. Rameaux et ramules inégaux, très - nombreux , agglomérés au sommet et souvent fasciés. Feuilles à peu près comme dans l'espèce, mais plus rapprochées et plus courtes. Cette forme, ou peut-être cette variété, habite le nord de la Chine, d'où elle fut envoyée en Angleterre par M. Fortune, vers 1846. Le Cryptomeria japonica habite, dans la Chine, l'île ïschousan, et constitue de vastes forêts dans les montagnes du Japon méri- dional, entre 200-400 met. d'élévation; il descend plus rare- ment les vallées, dans un sol basaltique et humide. Descr. Arbre élevé. Bois compacte, blanc. Tige cylindrique, droite, atteignant de 20 à 30 mètres, sur 1-2 de diamètre. Branches dressées-étalées ou déclinées. Rameaux et ramules rapprochés, al- ternes, arrondis. Feuilles alternes, nombreuses, sessiles, aiguës, linéaires ou subulées, entières, falquées-incurvées, comprimées latéralement, carénées sur les deux faces, et par suite rhomboïdales- tétragones, recourbées à l'extrémité, marquées de lignes glauques dans les parties Concaves, vertes, glabres, longues de 1 3-25 millim. ; les supérieures beaucoup plus courtes , presque squamiformes. Bourgeons nus. Fleurs monoïques. Chatons mâles sessiles, à l'ais- selle des feuilles de l'année précédente, et par suite latéraux, groupés 156 CttYPTOMKRU. au sommet des rameaux en grappes spiciformes, cylindriques, obtus, nus, presque égaux aux feuilles. Êtamines nombreuses, étroitement imbriquées. Filaments horizontaux, courts, cylindriques, dilatés en un appendice semi-orbiculaire, squamiforme, excentriquementpelté, un peu aigu, convexe à l'intérieur, plane à l'extérieur, souvent sub- caréné. Anthères à 5 loges, parallèles, bivalves, elliptiques, rondes, jaunes, s'ouvrant sur le dos par une fente longitudinale. Strobiles solitaires, au sommet des ramules, sessiles, dressés, globuleux, de la grosseur d'une grosse cerise, d'un brun sale. Bradées 20-30 , al- ternes, imbriquées, lancéolées, axillaires, adnées au delà du milieu de l'écaillé, libres au sommet, recourbées en crochets, raides, presque ligneuses. Écailles situées à l'aisselle des Bractées, aux- quelles elles sont soudées, à onglet comprimé, carénées sur les côtés, presque spathulées, dilatées dans la région ovulifère, planes, divisées au sommet, à divisions linéaires, lancéolées, aiguës, diver- gentes, raides, lignescentes. Graines 3-5, insérées sur chaque écaille et au-dessus de l'onglet, unisériées, dressées, sessiles, obo- vales-oblongues , anguleuses, comprimées, entourées d'une aile courte, échancrée à la base et au sommet, d'un brun marron. Tégument simple, crustacé. Embryon muni de 3, plus rarement 2 cotylédons. Introduit en 1842. Observ. Sous notre climat, les strobiles mûrissent vers les mois d'octobre-novembre, s'ouvrent de suite pour laisser échap- per les graines, et persistent longtemps encore sur l'arbre, après la chute de ces dernières. Le C.japonica, a été découvert et cité parThunberg, en 1784, sous le nom de Cupressus japonica. S'il ne nous est pas ericore permis de nous prononcer sur la valeur de cet arbre au point de vue de la sylviculture, il n'en est pas de même à celui de l'ornement. En effet, peu délicat sur la nature du terrain, d'une croissance rapide et d'une rusticité complète, il joint à tous ces avantages un port tout particulier qui en fait un arbre des plus pittoresques. Sa tige,, droite et cylindrique, ses branches éta- lées, promplemenl défléchies, relevées au sommet, lui donnent SKOUOIÉK*. 15? un peu la forme d'un candélabre, et le rendent très-propre à l'ornement des jardins paysagers, soit qu'on le plante isolément ou par groupes. Plusieurs individus ont actuellement atteint d'assez belles proportions et fructifient abondamment depuis quelques années: l'un dans le jardin de M. Robert, à Nantes, dépasse 7 met. sur 45 centim. de circonférence à 1 met. du sol ; un autre, à An- gers, chez M. Leroy, planté en 1847, fructifie depuis 1851; un troisième, chez M. le marquis de Vibray, près Blois, planté en 1844, mesure environ 6 met. de hauteur, il a fructifié en 1849; enfin un de ceux du Muséum, haut d'environ 7 met., commence aussi à fructifier. SOUS-ORDRE.-- SEQUOIÉES. * Arbrisseaux ou très-grands arbres appartenant aux deux hémisphères. Feuilles alternes, de formes très-variées , aciculaires-aiguës ou squamiformes, ovales, imbriquées, épaisses, quelquefois subdistiques planes, étalées, fal- quées, acuminées au sommet, plus rarement linéaires, très-longues, obtuses. Ecailles ovulifères, insérées sur un axe central constituant des strobiles terminaux assez sem- blables aux cônes des Abiétinées. Graines 5-5, plus rare- ment 7, pendantes, très-comprimées, presque entourées d'une aile membraneuse. ^nf/ièmbiloculaires, plus rare- ment triloculaires. \ 58 ARTHROTAXIS. Tableau des Genres. § I. SEQUOIÉES VRAIES. Écailles stipitées, poly spermes. Genres. Anthères biloculaires. Écailles du strobile ovales, en- tières, dépourvues de bractées. Feuilles épaisses, char- nues, ovales, imbriquées-adnées. Graines 3-5 sous chaque écaille Arthrotaxis. Anthères biloculaires. Écailles du strobile cunéiformes, déprimées, épaisses, tronquées. Bractée aiguë, soudée à l'écaillé dans toute sa longueur. Feuilles linéaires, subdistiques par renversement, ou aciculaires-squa- miformes, imbriquées. Graines 3-5 sous chaque écaille. Séquoia. Anthères triloculaires. Écailles du strobile minces, sca- rieuses dcnticulées, acuminées, dépourvues de brac- tées. Feuilles subdistiques, étalées, falquées, longue- ment acuminées, aiguës. Graines 3 sous chaque écaille. Cunninghamia , § 2 SCIADOPITÉES. Écailles sessiles, polyspermes. Anthères biloculaires. Écailles du strobile accompa- gnées d'une bractée soudée dans sa moitié infé- rieure. Feuilles planes, coriaces, linéaires, obtuses, longues, alternes ; les supérieures très-rapprochées, subverticillécs. Graines 7 sous chaque écaille Sciadopitys. I. Arthrotaxis, Don. Arthrotaxis, Don, in Linnœa Transact. XVIII. 171. Meisn. Gen. 352. Endl. Syn. Conif. 193. Brongn. Dict. univ. d'Hist. rat. IV. 461. Cunninghamle Spec. Zucc. in Sieb. FI. Jap. II. 7. Fleurs monoïques, sur des rameaux différents. Les mâles : Chatons terminaux, solitaires, très-courts, lâches, ARTHROTAXIS. 159 entourés de feuilles raccourcies. E lamines insérées sur un axe subulé. Filaments filiformes, aplatis, prolongés en un connectif squameux, vertical , plus court que les filaments. Anthères à deux loges continues jusqu'à la base du connectif, écartées, parallèles, s'ouvrant lon- gitudinalement par derrière, et de là bivalves. Les femelles : Chatons terminaux, solitaires, subglobuleux, sessiles, entourés à la base de feuilles raccourcies. Ecailles ovulifères, imbriquées, dépourvues de bractées, onguiculées, insérées à la base sur un épais torus trans- versal. Ovules 3-5 sous chaque écaille, atropes. Stro- biles ovales, subglobuleux, à écailles lignescentes, im- briquées. Graines 5-5 sous chaque écaille, ou moins par avortement, renversées, suspendues à Pécaille, ovales, comprimées, à hile basilaire transversal; tégument crus- tacé, aminci sur le pourtour en une aile membraneuse, arrondie, égale. Embryon Arbres ou arbustes de la Tasmanie, lycopodiformes, très-rameux, toujours verts. Rameaux cylindriques, cou- verts de feuilles squamiformes, disposées sur 4 rangs ou éparses, imbriquées, dilatées, décurrentes-adnées à la base. Bourgeons nus. Chatons mâles courts, très-ténus; les femelles à peine plus gros qu'une noisette. Maturation annuelle. 1. Arthrotaxis selaginoides, Don. Rameaux et ramules épais, foliacés. Feuilles imbriquées de toutes parts, un peu lâches, dressées, incurvées, con- vexes sur le dos, carénées. Arthrotaxis selaginoides, Don, in Linnœa Transact. XVIII. 171. 1. 14. Ilook. le. t. 574. 160 arthkotàXis. CuNNINGHAMlA SELAGINOIDES , ZUCC. 'al Sîel). Fï. J(ip. II. 9 (in ilût.). Lindl. et Gord. Journ.liort. Soc. V. 222. Endl. Syn Conif. 194. Habite la ïasmanie, près des cataractes de Méandre. Descr. € Arbuste déprimé, toujours vert, à branches et rameaux trichotomes ou plus rarement dicliolomes. Tronc elrameaux adultes couverts de feuilles adnées, persistantes. Bois blanc, compacte, à vaisseaux marqués d'une seule rangée de ponctuations petites et orbiculaires. Ramules courts, recouverts de feuilles. Feuilles rapprochées, lâchement imbriquées sur cinq rangs, disposées en spirale, lancéolées, acuminées, incurvées, coriaces, raides, longues d'à peine 4 2-1 5 millim., planes eu dedans, convexes en dehors, obsolètement carénées, très-lisses, luisantes, vertes ; à bords plus pâles, calleux, entiers; dilatées, adnées-décurrentes à la base. Fleurs monoïques, terminales, disposées en capitules au sommet des ramules. Chatons mâles solitaires, sessiles, multiflores, lâches, com- posés de feuilles modifiées et d1 écailles oblongues, obtuses, con- caves, fauves, commentes, scarieuses et très-finement serrulées sur les bords, fixés à un axe très-court, subulé, rendu scabre par la base persistante des écailles. Écailles portant les anthères, longue- ment onguiculées, à onglet linéaire ; à limbe ovale-lancéolé, mucro- nulé, membraneux, concave, fauve, scarieux sur les bords. Anthères à deux loges, naissant à la base et aux angles du limbe des écailles, ovales-oblongues, opposées, distantes, divariquées-étalées, s'ouvrant par une fente placée vers la périphérie inférieure , à loges continues avec les écailles et de même nature qu'elles. Chatons femelles soli- taires , sessiles , multiflores , coniques, presque ronds, composés d'écaillés formées (?) du testa et des bractées, en nombre indéfini , ovales- lancéolées, aiguës, légèrement aplaties, coriaces, imbri- quées , à région placentifère proéminente. Ovules 3 , alropes, ob- cordés, aplatis, rouge -brun, à bord ailé, membraneux, à tube très-court, brunâtre, ouvert au sommet, à tégument simple. Strobiles presque ronds, de la grosseur d'une noix ; à écailles épaisses, ligneuses, non peltées, pédiculées ; à pédicule épais, presque télra- gone ; fortement épaissies dans la région séminifère , ovales au sommet, aiguës, coriaces, incombantes. Graines 3 ou plus souvent 2 par avortement, ferrugineuses, à bord le plus extérieur dilat^-ailé, ARTHROTAXIS. 161 l'autre plus droit, à peine ailé, à aile constituée en grande partie par l'épiderme. Testa mince, crustacé. » (Don, I. c.) 2. Arthrotaxis cupressoides, Don. Ramilles minces, cylindriques. Feuilles épaisses, im- briquées, largement rhomboïdales, ovales, obtuses, appli- quées, obtusément carénées. Arthrotaxis cupressoides, Don, inLinnœa Transact. XVIII. 173. t. 13. f. 2. Hooli. le. t. 559. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 222. Endl. Syn. Conif, 196. CUNNINGHAMIA CUPRESSOIDES, ZUCC. in Sieb. FI. Jcip. II. 9. Habite dans la Tasmanie, près du lac Saint-Claire et de la rivière des Pins. Descr. « Arbrisseau droit, très-rameux, toujours vert. (D'après Hook. arbre de 4 0 mètres.) Bois comme le précédent, si ce n'est que les vaisseaux sont quelquefois marqués d'une double rangée do ponctuations. Rameaux nombreux, cylindriques. Feuilles très-rap- prochées, petites, appliquées, imbriquées, ovales, obtuses, coriaces, lisses, luisantes, vertes, de 2-6 millim. de longueur, obscurément carénées d'un côté, concaves de l'autre, largement adhérentes à la base, à bords étroitement scarieux. Chatons mâles solitaires au sommet des ramules, sessiles, disposés en capitules lâches, accom- pagnés à la base de plusieurs écailles (feuilles métamorphosées) oblongues, obtuses, concaves d'un côté, scarioso-membraneuses sur les bords. Écailles anthérifères peu nombreuses et plus grandes, elliptiques, obtuses, concaves, passant au roux, membraneuses sur les bords, à onglet étroit, linéaire-comprimé. Anthères à 2 loges, ovales, obtuses, s'ouvrant par une fente au-dessous de la périphérie. Chatons femelles presque ovales-arrondis, entièrement semblables à ceux du précédent, mais à écailles moins nombreuses et un peu plus larges. Slrobiles du double plus petits, presque r< nds, à écailles cunéaires, lancéolées, ligneuses, pédicellées, à région placentifère plus saillante, presque peltées, trigones, à surface inégale. Pédicelle comprimé, tétragone, à sommet triangulaire-ovale, aigu, penché. ■» (Don, l. c.) Traité des Conifères. 11 1 62 ARTHROTAXIS. Dans nos cultures : petit arbrisseau, très rameux. Ramules nom- breux, cylindriques, minces, étalés ou pendants. Feuilles étroite- ment imbriquées sur les ramules, auxquels elles adhèrent, longues de 8-10millim., larges d'environ 4, et alors un peu plus lâches et distantes, quelquefois beaucoup plus petites, et dans ce cas plus étroitement imbriquées, convexes, parfois légèrement carénées à l'extérieur, concaves à l'intérieur, charnues, épaisses, amincies sur les bords, ovales, sessiles-décurrentes à la base, rétrécies au sommet en une pointe arrondie, obtuse. Introduit vers 1844. * 5. ARTHROTAXIS LAXIFOLIA, ïlook. Rameaux grêles, déclinés. Feuilles imbriquées, lâches, dressées, incurvées, ovales-lancéolées, aiguës, carénées, convexes sur le dos, concaves sur la face. Arthrotaxis laxifolia, ïlook. le. t. 573. Hook. fil. in Lond. Joum. ofBot. IV. 199. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 222. Endl. Syn. Conif. 196. Habite, dans la Tas manie, les cataractes de Méandre. Descr. Cette espèce, d'après la figure qu'en donne M. Hoock (/. c), se rapproche de Y Arthrotaxis cupressoides, dont elle ne paraît différer que par ses feuilles lâchement imbriquées, plus distantes, et surtout plus acuminées. Elle se relie donc par ce dernier carac- tère à Y Arthrotaxis selaginoides, dont les rameaux sont beau- coup plus gros et entièrement recouverts de feuilles. Si nous ne trouvons pas dans le genre Arthrotaxis des arbres de grande dimension, les arbrisseaux qu'ils nous offre n'en sont pas moins intéressant par la petitesse et l'épaisseur de leurs feuilles imbriquées, fortement appli - quées sur des rameaux minces, flexibles, qui leur donnent un aspecl particu- lier, semblable à celui de certaines espèces de Lycopodes. Des 5 espèces décrites, une seule est introduite, c'est \"Athrotaxis cupressoides. Originaires de la Tasmanie, les Arthrotaxis ne supportent pas le froid de nos hivers, et doivent, pendant cette saison, être rentrés en serre tempérée. SEQUOIA. 103 II. Séquoia , Endl. Séquoia, Endl. Gen. plant, suppl. IV (inéd.). — Syn. Conif. 197. Condylocarpus, Salisb. Mss. ïaxodii Sp. Lamb. F/-2!8 mi 11 i m., vertes en dessus et portant dans SEQUOIA. I0o leur milieu un sillon longitudinal peu profond, blanches en dessous et pulvérulentes-farinacées dans les jeunes individus, sessiles, décur- rentes à la base, brusquement mucronées ou acuminées au sommet. Chatons mâles pédoncules , subglobuleux , solitaires ou géminés à l'extrémité des ramilles; a pédoncule grêle, placé au centre d'une sorte d'involucre composé d'écaillés disposées en spirale; les intérieures plus grandes, membraneuses sur les bords. Etamines pédicellées, à anthères mutiques, accompagnées d'écaillés membraneuses peltées. Strobiles solitaires , sessiles , à l'extrémité de courtes ramilles , subglobuleux, ovales ou ovoïdes, oblongs, légèrement atténués vers le sommet, très-obtus. Écailles slipitées, cunéiformes, déprimées- tronquées , légèrement ridées, portant au sommet et vers le milieu un mucron sétacé, insérées presque à angle droit sur l'axe central, et non dressées-imbriquées comme dans les Abiétinèes. Bractées entièrement soudées avec les écailles. Graines 3-5, insérées sur cha- que écaille et vers son milieu, pendantes, comprimées, entourées d'une aile mince, échancrée, dépassant quelquefois les écailles, par la pression que ces dernières exercent sur elles pendant l'ac- croissement. Cotylédons 2, rarement 3, minces, ovales-lancéolés, obtus, légèrement convexes et d'un vert pâle en dessus, un peu concaves en dessous et d'un vert luisant un peu plus foncé. Feuilles primordiales, opposées- décussées, étalées, bientôt délléchies, molles, marquées en dessous, de chaque côté de la carène, d'une ligne glauque, à peine décurrentes à 13 base, brusquement arrondies au sommet , obtuses , plus rarement acuminées ou légèrement piquantes. Découvert en 1796 par Menzies, puis en 1856 par Douglas, le S. sempervirens n'a cependant clé apporté en Europe qu'en 1840. Observ. Quoique récemment introduit dans nos cultures , le S. sempervirens, grâce à sa vigueur, présente déjà sur quelques points de la France d'assez belles dimensions. Je. citerai, parmi les plus forts, le pied planté en 1844- chez M. André Leroy, à Angers, haut d'environ 12 met. sur 66 centim. de circonfé- rence à 1 met. du sol; il fructifie abondamment depuis 1850. 166 SEQUOIA. Deux autres rivalisent avec le précédent ; ils appartiennent à M. de Vibray, à Cheverny, près Blois, et datent également de 1844 : ils ont 10 à 11 met. sur 75 centim. Un quatrième, chez M. Robert; à Nantes, a 10 met. 30 centim. de hauteur; enfin l'un des plus beaux du Muséum, planté vers la même époque que les précédents, mesure actuellement 10 met. environ sur 75 centim. de circonférence à 1 met. du sol. Par sa végétation tardive, le S. sempervirens a un inconvénient pour certains pays: ses bourgeons, insuffisamment aoûtés, sont très-souvent atteints et détruits lorsque les gelées arrivent. 2« Séquoia gigantea, Endl. Ramuies et ramilles très-nombreux, pendants. Feuilles alternes, aciculairesetsquamiformes, imbriquées, distantes sur les branches, beaucoup plus courtes et plus rappro- chées sur les ramilles. Séquoia gigantea, Endl. Syn. Conif. 198 [cum descrlptiomala). Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 222 {excl. synon.). Dne. Rev. hort. 1855, p. 9. le. 10. f. 1. Wellingtonia gigantea, Lindl. Gardn. chron. 1853, p. 819 et 823. Hook. Bot. May. 1854. t. 4777-4778. Ch. Lem. Illustrât. 1854, p. 14 (cum ic). Revue hort. 1854, p. 16G. Floricultural Cab. 1854, p. 121 {cum ic). Flore serr. IX. 93 (cum ic), et/, c. 903 {cum ic). Taxodii Spec. Dougl. Bot. Mag. Comp. II. 150. Habite, en Californie, les parties élevées de la Sierra-Nevada, vers la source San-Antonio, par 38° (l, b.), à environ 1500 met. d'élévation suprà-marine, Descr. Arbre gigantesque, atteignant 80-100 met. de hauteur. Branches étalées. Ramilles et ramilles cylindriques , pendants. Feuilles alternes, aciculaires et squamiformes : celles des branches et des rameaux appliquées, épaisses, arrondies en dehors, à peine SEQUOIA. 4 67 concaves en dedans ; celles des ramilles beaucoup plus courtes, squamiformes, très-rapprochées et étroitement imbriquées; toutes élargies, longuement décurrentes à la base, acuminées au sommet en une pointe aiguë , plus rarement subobluse. Ramilles fructi- fères, légèrement épaissies, entièrement recouvertes de feuilles squamiformes, rapprochées, imbriquées; les supérieures ovales, élargies à la base. Strobiles solitaires au sommet des ramilles , longs de 4-5 centim. , larges d'environ 3, ovales, légèrement allé nues aux deux extrémités, mais principalement au sommet, obtus. Écailles insérées presque à angle droit sur l'axe du strobile, stipitées, s'épaississant et s'élargissant depuis le point d'insertion jusqu'au sommet, qui est déprimé, ridé comme dans le S. sempervirens, portant dans le centre de la dépression une légère cavité, dans la- quelle se trouve un mucron sétacé. Graines 3-5, mais le plus souvent 5, comprimées, ne différant de celles du S. sempervirens que par les dimensions un peu plus fortes. Cotylédons 3-6, le plus souvent 4, épais, arrondis en dessus, glaucescents, presque plats et roux en dessous, couleur qui se confond avec celle de la tigelle. Feuilles primordiales étalées, longues de 42-15 millim., alternes, linéaires, étroites, épaisses, subcylindriques, glaucescentes, terminées par une petite pointe mucronée. Observ. Les premières graines du S. gigantea introduites en Europe ont été envoyées en Angleterre par M. Lobb, en 1853. L'année suivante, la France en recevait, de son côté, par M. Boursier de La Rivière. La germination des graines a lieu dans l'intervalle de i 5 jours à 3 semaines, lorsqu'elles sont placées dans une serre ou dans des coffres et sous des châssis où il y a un peu de chaleur. Les jeunes plantules, à leur sortie de terre, présentent un caractère particulier : elles s'élèvent jusqu'à 15-25 millim., en conservant leurs cotylédons en terre , de manière que la tigelle se trouve courbée comme une baguette dont on aurait fiché les deux extrémités en terre. Ces jeunes plantules ont leur tigelle rouge- brique ou violacée, couleur qu'elles conservent pendant la première année. 168 SEQUOIA. L'intérêt qui se rattache à cette espèce m'oblige d'entrer dans quelques détails relatifs à sa découverte. Lorsque l'infortuné Douglas explorait la Californie, en 4831 ( dit M. Lindley, Gardn Chron., 24 décemb. 1853), il écrivit les lignes suivantes à M. Hooker : « La splendeur de la végétation californienne consiste surtout dans une espèce de Taxodium qui donne aux montagnes une beauté particulière (j'étais même sur le point de dire terrible), et qui nous fait sentir clairement que nous ne sommes plus en Europe. J'ai mesuré plusieurs fois de ces arbres, qui avaient 270 pieds ' de hauteur sur 32 de diamètre à 3 pieds au - dessus du sol. J'en ai vu quelques-uns qui avaient plus de 300 pieds, mais aucun ne surpassait en diamètre le chiffre que je viens d'indiquer. » Ce colosse végétal dont parlait Douglas, et dont la hauteur totale égale celle du dôme de l'hôtel des Invalides, à Paris, y compris sa flèche (100 met.), est le S. gigantea. Cette espèce est donc le digne émule ou plutôt le rival du S. sempervirens . En effet, voici la description que nous en donne M. Lobb : «Ce magnifique arbre vert, dit-il, en raison de sa hauteur extra- ordinaire et de ses grandes dimensions, peut être appelé le Monarque de la Californie. Il habite un district solitaire sur les plus hauts versants de la Sierra-Nevada, près des sources des rivières Stanislau et San-Antonio, par 38<> (l. b.) et 120° 10' w. (méridien de Green- wich), à environ 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Là existent 80 ou 90 de ces arbres, variant en hauteur de 250 à 300 pieds, et en diamètre de 10 à 20 pieds; leur faciès est assez semblable à celui du S. sempervirens ; quelques pieds sont isolés, 1 Voulant donner exactement les dimensions indiquées, je reproduis les mêmes mesures; la conversion en chiffres décimaux est facile : le pied anglais équivalant à peu près à 0,305, il suffit, pour opérer la réduction, de multi- plier par ce dernier nombre la quantité de pieds indiquée. Soit, par exemple, 270 pieds anglais à réduire en mètres français, on aura donc : 270 -f- 305 =;82 met. 50 centim. SEQUOIA. 169 et quelques aulres n'unis par petits groupes de deux a quatre. L'écorce, d'un brun- jaunâtre, à 42-15 pouces d'épaisseur. Les rameaux, cylindriques, presque pendants, ressemblent à ceux des Genévriers ou des Cyprès. Les feuilles sont d'un vert pâle, celles des jeunes arbres sont étalées et terminées en une pointe allongée. Les strobiles ont environ 2 pouces 1/2 de longueur sur 2 de largeur dans leur plus grand diamètre. Le tronc d'un individu abattu était parfaitement sain dans toutes ses parties, et, à en juger par le nombre des couches annulaires , on put évaluer son âge à 3000 ans (1500 ans environ avant la naissance de Jésus-Christ). Le bois est léger, mou et d'une teinte rougeâtre, comme celle du S. sem- pervirens. L'écorce de ce monstre végétal, coupée vers la base de l'arbre, sur 21 pieds de long et 30 pieds de diamètre, fut trans- portée dans son état naturel à San-Francisco. On en fit une salle spacieuse, qui fut tapissée, dans laquelle on mit un piano et des chaises pour 40 personnes. Un jour on y admit 140 enfants, qui y furent à l'aise, » Le S.sempervîrens atteint également de très grandes dimensions: ainsi, Knight {Syn. 45) nous apprend que, sur une bille d'envi- ron 4 met. 50 centim.de diamètre, qui fut envoyée à M. Fischer, inspecteur des jardins impériaux à Saint-Pétersbourg, on compta 1008 zones annuelles de bois. M. Hartweg a mesuré plusieurs individus qui avaient 70 met. sur 10-12 de circonférence. C'est donc une très-bonne acquisition, d'autant plus que, peu difficile sur le terrain, sa croissance est rapide; et son bois, d'un grain fin, serré, rouge, est susceptible d'un beau poli. Cette espèce mé- rite donc d'entrer dans le domaine de l'exploitation forestière du midi de la France. Pour le S. gigantea, malgré ses dimensions colossales, nous n'en pouvons encore rien dire de certain, quoique Ja vigueur avec laquelle il se développe dans sa jeunesse fait présumer beaucoup en sa faveur. Au point de vue de l'ornement, les Séquoia ne sont pas sans intérêt, et le S. sempervirens, par ses branches étalées, rappro- chées, son feuillage léger, assez élégant, forme une large pyra- 1 70 CUNNINGHAMIA. mide, bien garnie et d'un effet assez joli. Le port du S. gigantea, qui rappelle celui de certaines espèces de Juniperus ou de Cupressus, lui donne pour ainsi dire le cachet des Cupressinées, III. Cuaninghamia, K. Br. , Cunninghamia, R. Br. et Ricli. Conif. 149. t. 48. Etidl. Gen. pi. no 1796. — Syn. Conif. 192. Meisn. Gen. 353. Spach, Hist. vëg. phan. XI. 360. Brongn. Dîct. univ. (ÏHist. nat. ÏV. 463. Belis, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 315. Fleurs monoïques, sur des rameaux différents. Les mâ- les : Chatons terminaux, réunis en tête, cylindriques, en- tourés de feuilles raccourcies. EtaminesMlchement insérées sur un axe très-petit. Filaments filiformes, prolongés en un connectif plus court que l'écaillé elle-même. Anthères à 5 loges continues, séparées à la base du connectif, pa- rallèles, s'ouvrant longitudinalement par derrière, et de là bivalves. Les femelles : Chatons terminaux, fascicules, ovales, sessiles, entourés à la base de feuilles raccourcies. Ecailles ovulifères, nombreuses, dépourvues de bractées, onguiculées, insérées sur un torus transversal, épaissi. Ovules 5 sous chaque écaille, renversés, libres, atropes. Strobiles ovales, subglobuleux, à écailles coriaces, imbri- quées, lâchement étalées au sommet. Graines?* sous cha- que écaille, ovales-comprimées, à hile basilaire, transver- sal-linéaire; tégument crustacé, bordé d'une aile membra- neuse, arrondie ; aile à bords égaux, prolongée à la base et au-dessus du hile; émarginée vers le micropyle. Em- bryon à 2 cotylédons obtus,- radicule cylindrique. CUNNINGHAMIA. 171 Arbre de la Chine, toujours vert. Branches verticillées. Rameaux distiques. Feuilles alternes, subdistiques, éta- lées, adnées-décurrentes, longuement lînéaires-falquées. Maturation annuelle. i. CUNNINGHAMIA SINENSIS, R. Br. Feuilles subdistiques, étalées, acuminées, piquantes. Strobiles subglobuleux, sessiles, réunis, très-rarement so- litaires , composés d'écaillés coriaces, minces, denticulées, lâchement imbriquées, Abies major sinensis, pectinatis, Taxi foliis, subtus ciesiis, conis gran- dioribus, sursiim rigenlibus, foliorum et squamalum apiculis spi- nosis. Pluckn. Amalth. 1. t. 351. f. 1. Pinus lanceolata, Lamb. Pin. edil. 2. IL 59. t. 37. Pinus abies, Loureir. FI. Cochinch. II. 710 {excl. synon.) Abies lanceolata, Desf. Hort. Par. éd. 3. 356. Belis jacllifolia, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 315, Belis lanceolata, Sw. Hort. Brit. 475. Cunninghamia sinensis, R. Br. et Rich. Conif. 80. t. 18. Hook. Bot. Mag. t. 2743. Loud. Arbor. IV. 2145. f. 2306-2307.— Encycl. of trees, 1065. f. 1987-1988. Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 7. 103-104. Spacb, Hist. vég. phan. XL 360. Forbes (Jam.). Pinet. Wob. 167. t. 57. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 221. Endl. Syn. Conif. 192. Knigbt, Syn. Conif. 45. Araucaria lanceolata, Hort. aliq. Var. glauca. Cunninghamia sinensis glauca, Hort. Cette variété ne diffère de l'espèce que par r extrémité de ses rameaux, qui est plus glauque; elle est au C. sinensis ce que YAr. Cunninghami glauca est à YAr. Cunninghami. Découvert en 1702, dans les provinces australes de la Chine, 172 CUNN1NUHAMIA. par Jacob Cunningham. On le cultive au Japon, où il a été transporté des îles Liù-Kiù. Descr. Arbre ne dépassant guère 8-10 met. de hauteur dans nos cultures. Tige cylindrique, droite dans les individus de semis. Branches courtes, d'abord régulièrement verticillées, puis très- irrégulières dan* les adultes, par suite du développement consi- dérable de quelques branches au détriment d'un grand nombre d'autres ; étalées ou ascendantes , quelquefois dressées. Rameaux opposés, distiques. Feuilles rapprochées, alternes, subdistiques par renversement, longues de 4-6 centim., larges de 5-7 millim., étalées, falciformes, d'un vert gai, lisses et luisantes en dessus, à bords fortement serrulés et roulés en dessous, marquées sur cette face, et de chaque côté de la nervure médiane, d'une large bande glauque, vertes sur les bords comme sur la nervure, élargies, sessiles et décurrentes à la base, atténuées au sommet en une pointe longue, raide et aiguë; celles de la tige rabattues, comme dans Y Araucaria brasiliensis. Chatons dressés. Strobiles réunis par 3-4, rarement solitaires, dressés-étalés, sessiles, ovales, aplatis, très-élargis à la base, d'environ 4-5 centim. de diamètre, souvent moins de hauteur. Écailles minces, coriaces, roussâlres, denticulées ou presque frangées sur les bords. Introduit vers 1804, par Staunton. Le C. sinensis atteint dans quelques localités 4 2-1 5 met.; mais dans nos cultures ce n'est, pour ainsi dire, qu'exceptionnellement qu'il arrive à 8-4 0. Originaire des parties chaudes et tempérées de la Chine, il ne paraîtrait qu'à demi rustique sous le climat de Paris. Cependant les faits suivants semblent démontrer que l'insuccès que l'on éprouve pour l'élever n'est pas occasionné par la rigueur du froid : ainsi, parmi plusieurs indi- vidus plantés dans les pépinières de Trianon, l'un d'eux, âgé d'environ 55 ans, a aujourd'hui 8 met. 50 centim., et ses feuilles, d'un vert intense, annon- cent une végétation parfaite; sa tige, droite, bien proportionnée, dépasse 95 centim. de diamètre à 1 met. au-dessus du sol; — les autres, moins gros, sont aussi beaucoup plus jeunes. Ces arbres ont supporté des gelées de i 2° Réaum. sans paraître en souffrir. Dans l'hiver de 18 53-54, où le thermomètre s'abaissa à \k°, des Laurus nobilis, Ligustrum japonicum, Viburnum, Tinus, etc., gelèrent à peu près complètement ; tandis que les Cunnin- SCIADOPITYS. 173 ghamia plantés à côté , el dans les mômes conditions, ne furent nulle- ment fatigués. Le plus fort des sujets ci-dessus a plusieurs fois donné des strobiles, mais toujours stériles et caducs avant d'avoir atteint leur parfait développement. Un autre bel exemplaire de C. $inenêi$ se trouve dans le château de Balène , prés Moulins ( Allier ) , appartenant aujourd'hui à M. A. Doumet, petit-fils de Mmo Aglaé Adanson, qui le planta il y a environ vingt-cinq ans : l'arbre mesure aujourd'hui 8 met. sur 35 centim. de circonférence à sa base; sa tige, droite , est dénudée jusqu'à 3 met.; car je dois ajouter que le C. sinensis s'élague pour ainsi dire de lui-même, et qu'à mesure qu'il s'élève, les branches inférieures s'épuisent et dispa- raissent. IV. Sciadopitys , Sieb. et Zocc. SciAboPiTYS, Sieb. et Zucc. FI. Jap. H. i. t. 1-2. Taxi sp. Thunb. FI. Jap. Enell. Syn. Conif. 198. Fleurs dioïques? Les mâles : Chatons terminaux, sub- globuleux, rapprochésen capitules, presquesessiles, entou- rés chacun à la base de bractées sèches et d'écaillés plus petites. Etamines plusieurs, insérées sur Taxe, dense- ment imbriquées. Filaments très-courts, prolongés verti- calement en un connectif squameux, largement ovale. An- thères à 2 loges continues, insérées à la base du connectif , écartées, parallèles, s'ouvrant longitudinalementet sur le dos en 2 valves. Les femelles : Chatons solitaires, nais- sant de bourgeons écailleux. Ecailles ovulifères, semi- orbiculaires, étroitement imbriquées, accompagnées d'une bractée adnée. Ovules 7, imbriqués, insérés au-dessous du sommet de récaille, renversés, libres, atropes, entou- rés d'une aile émarginée vers le micropyle. Strobiles for- més d'écaillés cunéiformes, semi-orbiculaires, ligneuses, 174 SCIADOPITYS. coriaces, réfléchies sur les bords, adnées à des bractées de moitié plus courtes, atrophiées. Graines 7, elliptiques, comprimées; à tégument coriace, prolongé en une aile membraneuse étroite, échancrée à la base ainsi qu'au sommet. Albumen charnu. Arbre du Japon, remarquable par son port, à feuilles persistantes, longuement étalées, subverticillées, linéai- res, obtuses, souvent presque tronquées, légèrement échancrées au sommet. Bourgeons écailleux. Maturation bisannuelle ? i. SCIADOPITYS VERTICILLATA, Sieb. etZuCC Feuilles alternes; les supérieures très-rapprochées, longues, étalées, subverticillées. Taxus verticillata, Thunb. FI. Jap. 276 (excL synon. Kacmpf). Pwus verticillata, Sieb. in Verhandeling, van fiel Batav. Genotsch XII. 12. Sciadopitys verticillata, Sieb. et Zucc. FI. Jap. H. 2. t. 101-102. Endl. Syn. Conif. 198. Habite les régions orientales de l'île Niphon, sur le mont Kâja- San, de la province Ku\ rare dans l'île de Sikokf; cultivé çà et là autour des temples. Descr. Arbrisseau atteignant au Japon 4-5 met. Rameaux alternes ou verticillés dans la jeunesse, cylindriques, aphylles, excepté vers le sommet des rameaux, recouverts d'écaillés persis- tantes, écartés plus tard, et à l'âge adulte marqués par les cicatrices de ces mêmes écailles. Bourgeons terminaux, verticillés, écailleux. Ecailles nombreuses, coriaces, d'abord imbriquées, puis écartées. Feuilles sessiles, au sommet des ramules, alternes, très -rapprochées et réunies par 30-40, en une sorte de verticille en forme de parasol, persistantes, allongées, linéaires ou subfalquées, entières, obtuses, souvent échancrées au sommet, coriaces, glabres, concaves en dessous SCIADOPITYS. 1 75 et le long de la nervure. Bourgeons floraux, écailleux. Fleurs prin- tanières simultanées, les unes mâles, les autres femelles, naissant sur des bourgeons particuliers. Strobiles mûrissant la 2e année (?) elliptico-cylindriques, obtus, d'environ 6-7 centim. de longueur larges de 3-4, assez semblables à ceux du Pinus Cembra Zucc. Écailles persistantes, semi-orbiculaires, cunéiformes, irrégulière- ment réfléchies, lignescentes, quoique peu épaisses, d'un gris- brunâlre. Observ. Le genre Sciadopitys ne renferme qu'une seule es- pèce remarquable par ses feuilles ramassées au sommet même de la pousse, et étendues horizontalement en forme de parasol, de là le nom de Sciadopitys (Sapin parasol). Les Chinois l'appel- lent Kin-Sjô, ce qui veut dire Sapin doré. Le Sapin parasol est l'une des plus curieuses et aussi des plus rares Conifères du Japon. On le rencontre spontané dans les par- ties orientales de Niphon, sur le mont Koja-San, province EU, et probablement dans l'île de Sikokf. M. Siébold ne l'a observé que dans les jardins et les bois sacrés autour des temples, où il se présente comme un arbrisseau de 4-5 met. garni de branches largement étalées, ramifiées, toujours terminées par des verticilles ou parasols de 13-16 centim. de diamètre, com- posés chacun de 30-40 feuilles, qui persistent pendant 3 ou 4 ans, et constituent ainsi 3-4 verticilles superposés sur chaque rameau, séparés par la longueur de la pousse annuelle. D'après ce même auteur, on cultive au Japon plusieurs va- riétés de Sciadopitys, on les multiplie de boutures que l'on fait dans les lieux ombragés. Si, au point de vue de l'exploitation, le Sciadopitys n'offre aucun avantage , il n'en est pas de même à celui de l'horticul- ture, car son port et la disposition de ses feuilles le rendent propre à la décoration des jardins paysagers. Quoique plusieurs fois déjà on l'ait annoncé sur les catalogues marchands, l'intro- duction de cette espèce paraît encore douteuse. Î76 PHEROSPMRA. OBSERVATION. Les différents genres avec lesquels j'ai formé le sous-ordte des Sequoiées ont été, jusqu'à présent, classés par les botanistes dans ]es Âbiétinées ; il devait en être ainsi, si l'on se fonde uniquement sur la position des graines; mais ce caractère seul, quoique trés-solide, ne paraît pas toujours suffisant, et la nature elle-même vient quelquefois nous démontrer, par le seul fait de la végétation, que notre classement, trés-rationnel à notre point de vue, est contraire à ses lois, en séparant ce qu'elle a réuni. Ainsi, le genre Arlhrotaxis nous en offre l'exemple le plus remarquable : car, tandis qu'il ne semble ni vivre ni se greffer sur aucune espèce à'Abiétinée, sa reprise est au contraire assurée lorsqu'on le greffe sur certains genres voisins des Cupressinées , et notamment sur le genre Cryptomeria. Cette affinité d'organisation les lie donc intimement à ce genre, tout en les rapprochant des Cupressinées. Il en est à peu prés de même des genres Séquoia et Cunninghamia, qui par leur port, la forme et le nombre de leurs graines, se lient naturellement avec les Cupressinées, tandis qu'au contraire, la position de ces mêmes graines et la forme des fruits les rapprochent des Abiétinées. Ce sont donc des genres mixtes, qui se fondent pour ainsi dire entre ces deux groupes, ou plutôt qui les relient étroitement l'un avec l'autre, en réunissant ainsi par des caractères insensibles, celui des Cupressinées à celui des Abiétinées proprement dit. Nouveau genre peu connu et de classification douteuse. V. Pherosphaera, Archer. Pherospiuera, Archer, ex Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 221. Petit arbrisseau originaire de la Tasmanie. Observ. Je n'ai sur ce genre d'autres renseignements que ceux que je produis ici. ABIETINEES. Traité des Conifères. 12 ORDRE II. - • Abietinées Arbres la plupart élevés, souvent gigantesques, plus rarement réduits à l'état d'arbrisseaux dans les régions polaires; à tronc cyfindrico-conique, très-rameux. Feuilles persistantes, très-i^arement caduques, aciculaires ou étroitement linéaires, alternes, ou réunies dans une gaîne scarieuse, écailleuse, quel- quefois aussi fasciculées. Fleurs monoïques. Ecailles ovulifères, imbri- quées autour d'un axe commun, constituant des chatons terminaux ou latéraux, dressés ou pen- dants. Chatons mâles. — Etamines nombreuses, dépour- vues de bractées, insérées sur l'axe, et plus ou moins rapprochées ; filaments très-courts, épais ; corme ctif prolongé supérieurement en une écaille squamiforme, dressée ou infléchie; anthères bilo- culaires, à loges ovales ou oblongues, distinctes, s'ouvrant longitudinalement, ou plus rarement transversalement. Pollen globuleux. 1 80 OttDRE II. — AB1ET1NÉES. Chatons femelles. — Ecailles plus ou moins nombreuses, insérées sur un axe ordinairement allongé, nues, libres à l'aisselle d'une bractée per- sistante ou quelquefois avortée. Ovules géminés, collatéraux sous chaque écaille, pendants, libres, à sommet terminé en un col court, bientôt oblitéré. Cônes composés d'écaillés séminifères, lignescentes ou coriaces , égales ou renflées en apophyse au sommet, persistantes, plus rarement caduques. Bractées plus courtes ou plus longues que les écailles, et, dans ce dernier cas, généralement recourbées sur les écailles inférieures. Graines géminées sous chaque écaille, libres, enfin caduques. Tégument membraneux, coriace ou osseux, accompagné d'une aile membraneuse, persistante ou caduque, plus rarement dépourvu d'aile. Embryon solitaire, rarement plusieurs dans une même graine ; antitrope dans l'axe d'un albumen charnu et de même longueur. Cotylédons 3-18, épigés dans la germination. Radicule cylindrique, infère par rapport à l'écaillé. ORDRE H.— AB1ETINÉKS. 181 Tableau des Genres et des Tribus. ABIETINÉES. Écailles dispermes. Graines adnées à V écaille. Anthères bilocula'res. Sections. Écailles du cône minces, coriaces, dépourvues d'apo- physe. Feuilles alternes, solitaires, planes, subtétra- gones-aciculaires, persistantes ou très-rarement cadu- ques, dépourvues de gaines, rarement réunies en fascicules par l'avortement des rameaux, et, dans ce cas seulement, portant à la base des fascicules quel- ques courtes écailles Section A . Écailles du cône ordinairement dilatées et renflées en apophyse au sommet. Feuilles subulées, filiformes, toujours réunies dans une gaîne commune, formée d'écaillés scarieuses ou membraneuses, persistantes ou plus rarement caduques Section B. Section A. Feuilles alternes, souvent distiques par renversement, planes, linéaires on subtétragones-aciculaires. Genres. Feuilles planes, linéaires, subdistiques. Cônes pendants », à écailles persistant sur l'axe après la chute des graines Tsugv. Feuilles planes, linéaires, subdistiques, plus rarement alternes. Cônes dressés2, à écailles caduques à la maturité des graines Abies. Feuilles tétragoncs ou irrégulièrement rhomboïdales , aciculaires, éparses autour des rameaux. Cônes pen- 1 Cette dénomination de cônes pendants ne semble pas très- importante ; elle n'a ici qu'une valeur relative , puisque toutes les espèces, qu'elles ap- partiennent à l'un ou l'autre des genres, ont les cônes dressés lors de leur premier développement; mais le changement de position s'opère prompte- ment dans les Tsuga, Picea, Pinus (ceux de la section Strobus), de sorte que, bien avant la maturité, les cônes sont tout à fait pendants. 8 Je ne connais aucune espèce à' Abies dont les cônes soient pendants. Une seule, VAb. firma, d'après Sieb. et Zucc, présenterait ce caractère ; mais l'examen de la figure du Flora Japonica, dans lequel elle est repré- sentée, semble prouver au contraire que ces cônes sont dressés sur un rameau horizontal. 4 82 ORDRE II. — AB1ETINÉKS. Genres» dants * , à écailles persistant sur l'axe après la chute des graines Picea. Feuilles caduques, planes, molles, fasciculées, quelque- fois éparses sur les jeunes rameaux. Cônes petits, à écailles persistantes après la chute des graines Larix. Feuilles persistantes , presque tétragones , subulées , raides , fasciculées sur les ramules , éparses sur les jeunes rameaux. Cônes dressés, gros, à écailles cadu- ques à la chute des graines Cedris, Section B. Feuilles subtile'es, longues, filiformes, toujours réunies à la base duns uHc gaime commune, membraneuse ou écailleuse. Genre PIM JS, L. — PIN. Tribus. Cônes dressés ou subdressés, ovales, obtus. Apophyse des écailles peu élevée, épaissie sur le milieu. Protubé- rance terminale. Graines non ailées. Feuilles quinées. Cembra. Cônes pendants, allongés, cylindriques. Apophyse des écailles très-légèrement épaissie au sommet et sur le milieu. Protubérance terminale. Graines ailées. Feuilles quinées Strobus . Apophyse des écailles saillante, pyramidale. Protubérance centrale. Graines ailées. Feuilles quinées Pseudo-Strobus. Apophyse des écailles élevée, pyramidale. Protubérance centrale. Graines ailées. Feuilles ternées, plus rare- ment quaternées T\eda . Apophyse plus ou moins saillante. Protubérance cen- trale. Graines ailées. Feuilles géminées, très-rarement ternées Pinaster . Apophyse saillante. Protubérance centrale. Graines non ailées. Feuilles géminées, plus rarement ternées Pinea. 1 Je ferai, pour le genre Picea, une observation analogue à celle de la page 18 1 concernant le genre Abies, car une seule espèce, le P. Schrenkiana, ferait exception, et aurait, suivant Fischer et d. A.Meyer « des cônes dressés »; mais il est probable que cette expression résulte de ce que ces auteurs au- ront observé de trés-jeunes cônes, qui, suivant ce (pie j'ai expliqué, n'occu- pent jamais d'autre position à cette époque. Je me crois donc en droit de considérer cette citation comme douteuse. AHIJJTINÉES. I 83 CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES PEUX SECTIONS CONSTITUANT EES ABIETITVÊES. Pinus, L. Gen. éd. 2. n° 879. Pinus et Abies, L. Gen. éd. 1. Juss., Gen. pi. 414. Rich. Conif. 145-147. Zucc. in Endl. Gen. pi. suppl. IL 26. Pinus, Abies et Larix, Tourn. Inst. 585-586. Pinus, Abies, Picea, Cedrus et Larix, Link, in Linnœa, XV. 482. 55. Pinus, Abies, Cedrus et Larix, Spach, Hist. vég. phan. XI. 358. Pinus, sections Tsuga, Abies, Pïcea, Larix et Cedrus, Endl. Syn, Conif. 81. Fleurs monoïques. Les mâles : Chatons solitaires ou en épis. Etamines nombreuses. Filaments très-courts. An- thères biloculaires, surmontées d'un connectif squami- forme. Loges opposées, s'ouvrant en long ou se déchirant transversalement. Les femelles : Chatons solitaires ou réu- nis. Écailles imbriquées, souvent acompagnées d'une bractée adnée. Ovules géminés à la base des écailles, col- latéraux, renversés, adnés par leur base à l'écaillé. Cônes composés d'écaillés coriaces ou lignescentes, non épaissies au sommet ou renflées en apophyse, persistantes ou plus rarement se détachant du rachis à la maturité, creu- sées à la base pour recevoir les graines. Graines géminées, munies ou dépourvues d'aile. Aile membraneuse, caduque ou plusrarement adhérente. Embryon à 3-18 cotylédons ! linéaires, épigés; à radicule cylindrico-conique. Arbres élevés ou plus rarement arbrisseaux, se rencon- trant depuis les plaines les plus basses jusqu'aux dernières 1 l'ai conservé le nom de cotylédons à chacune des divisions des deux coty- lédons proprement dits , afin de ne pas heurter l'opinion des horticulteurs. 184 ABIET1NÉES. limites de la végétation arborescente, constituant de vastes forêts sur les différentes parties du globe. Feuilles aciculai- res, linéaires, filiformes, planes ou irrégulièrement tétra- gones, éparses, distiques, étalées, solitaires ou réunies par leur base dans une gaine commune, scarieuse ou écail- leuse, plus rarement très-nombreuses, formant par leur rapprochement des fascicules à l'extrémité de très-courtes ramilles, persistantes ou très-rarement caduques. Maturation annuelle ou bisannuelle, beaucoup plus rarement trisannuelle. Section A. Abies, L. Gen. pi. éd. 1. Juss. /. c, Zucc. /. c, Abies et Larix, Tourn. I. c. Abies, Picea, Cèdres et Larix, Link. /. c. Pinus A. Sapinus, Endl. Syn. Conif. 82. Chatons mâles axillaires ou terminaux, solitaires, sur des ramules raccourcis. Chatons femelles terminaux ou latéraux. Bractées toujours plus longues que les écailles avant Panthèse, souvent plus courtes à la maturité. Ecailles des cônes coriaces, amincies sur les bords, se détachant à la maturité (Abies, Cedrus), ou persistant après la chute des graines [Tsuga, Picea, Larix). Graines toujours ailées. Branches verticillées, plus rare- ment éparses. Bamules ordinairement distiques, opposés, plus rarement alternes ou épars. Bourgeons nombreux, entourés d'écaillés membraneuses qui ne s'écartent pas entre elles après la foliation, persistant à la base des ra- mules, où elles forment une sorte d'anneau. Feuilles dis- posées en spirales, solitaires, rapprochées, persistantes, très-rarement caduques, et, dans ce cas, souvent fascicu- TSUGA. 183 lées, insérées sur le coussinet, adnées ou décurrentes, sessiles ou munies d'un court pétiole cylindrique, quel- quefois distiques ou subdistiques, offrant en dessous et de chaque côté de la nervure moyenne une ligne de stomates, quelquefois rhombéo-tétragones, et alors munies de 4 lignes de stomates. Fibres ligneuses, munies de 2-6 pores sur la face contiguë aux rayons médullaires. I. Tsuga -J-. Pinus, section Tsuga, Endl. Syn. Conif. 83. Abies, sections Micropeuce et Peucoides, Spach, Hist. vég. phan. XI. 423-424. PiscEiE déhiscentes, Link, in Liîinœa. XV. 523. Abies, section A- Dict. univ. d'Hist. nat. XI. 344. Arbres élevés, plus rarement arbrisseaux. Branches étalées, souvent réfléchies. Feuilles distiques, planes, briè- vement pétiolées, à pétiole semi-cylindrique, à coussinet peu décurrent, épaissi, à cicatrice semi-orbiculaire ou sublunée. Chatons mâles axillaires ou terminaux. Cha- tons femelles, solitaires. Cônes pendants, à écailles minces, coriaces, persistant sur le rachis après la chute des graines. Graines ailées. Bractées incluses, plus rarement saillantes. Arbres, plus rarement arbrisseaux, à /em7/espectinées- distiques, parfois alternes; croissant dans les parties bo- réales et centrales des deux hémisphères, très-rarement dans les parties australes. Maturation annuelle. 186 TSUGA. * Bractées incluses. Micropeuce, Spach. 1. TSUGA SlEBOLDIl -j-. Feuilles distiques ou subdistiques, planes, émarginées ou obtuses au sommet, très-entières sur les bords, mar- quées en dessous de lignes blanches. Chatons mâles sub- cylindriques. Cônes elliptiques, à bractées incluses, tron- quées ou bifides. Ecailles stipitées, larges, orbiculaires, tronquées ou échancrées. Pinus Araragi, Sieb. Verhandeling , van lut. Batav. Genotsch. XII. 12. Abies Tsuga, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 14. t. 106. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 208. Pinus Tsuga, Ant. Conif. 23. t. 32. f. 2. Endl. Syn. Canif. 83. Tsuga ou Toga Matsu, Japon, B. nana. Arbrisseau nain, dépassant rarement 1 mètre. Feuilles raccourcies, Hime ou Fime-Tsuga (i.e. Tsuga nana). Japon. Habite, au Japon, les provinces Matsmaï et Dewa, par 37°-4° (l. b.). La variété B, se cultive dans les jardins. Descr. « Arbre de 7 à 10 met. Port du Tsuga canadensis, dont il est très-voisin. Tige dressée. Bois jaunâtre. Ramilles jeunes, recouverts d'une écorce cendrée, rousse, brunâtre; les plus âgés, glabres, légèrement anguleux par la décurrence des coussinets épaissis au sommet, à cicatrices semi-orbiçulaires. Bourgeons entou- rés d'écaillés membraneuses , imbriquées : les inférieures ovales, obtuses, carénées, raccourcies ; les supérieures beaucoup plus lon- gues, spathulées, obtuses, membraneuses, caduques. Feuilles rap- procbées, alternes ; les inférieures réfléchies au sommet, et par suile TSUGA, 187 distiques, persistâmes, pétiolées, à pétiole court , arrondi , légè- rement linéaires, la plupart obtuses ou échancrées, rarement sub- aiguës , entières, glabres, coriaces, d'un vert luisant, foncé en dessus, carénées en dessous, et marquées, de chaque côté de la nervure moyenne, de lignes blanches de stomates, longues de 13-22 millim. Chatons mâles cylindriques, axillaires, épars sur les ramules de l'année précédente, solitaires, entourés d'écaillés mem- braneuses plus nombreuses que sur les bourgeons foliacés, étroite- ment imbriqués, pédicules ; à pédicule dressé, raide, grêle, cylin- drique, plus long que les écailles. Êtamines nombreuses, d'abord étroitement imbriquées, puis un peu lâches, étalées, horizontales. Filaments filiformes, dilatés au sommet en un petit connectif spa- thulé, oblus, entier, coriace, de la base duquel descendent deux loges divergentes, elliptiques, qui s'ouvrent longitudinalement en 2 valves. Chatons femelles solitaires, terminaux, sur les ramules de l'année précédente, d'abord égaux et renfermés comme les mâles dans les écailles membraneuses, puis enfin portés sur un petit sup- port sortant du milieu des écailles membraneuses, persistantes. Cônes mûrissant le premier automne, petits, de 3 centim. de lon- gueur, elliptiques, persistant après la chute des graines. Ecailles 20-30, imbriquées, coriaces, fermes, atténuées, stipitées à la base, suborbiculaires, obtuses, ou la plupart échancrées au sommet, pa- raissant striées en rayonnant, brillantes, pâles, brunâtres. Bractées très-courtes, à peine plus longues que le pédicule des écailles , étroitement appliquées, tronquées, irrégulièrement bifides. Graines petites, obovales, inéquilatérales, un peu comprimées, libres, à testa membraneux, couvertes de glandes irrégulièrement distribuées, enfoncées et remplies de résine. Aile membraneuse, mince, cultri- forme, adnée à la face ventrale de la graine, entourant le micropyle à la base, pâle, ferrugineuse, plus courte que l'écaillé. » (Zucc, /. c.) Observ. Celle espèce, qui est assez rare au Japon même, croît dans les parties montueuses de Malsmaï et Dewa. On en connaît deux variétés : Tune, nommée Hime ou Fime-Tsuga (qui veut dire Tsuga nain), ne dépasse pas \ met., et se distingue à ses feuilles très-raccourcies; l'autre, qui ressemble par son port au T. ca- naâcnsis, atteint 6-8 met. : son bois brun-jaunâtre est, dit-on, 188 TSUGÀ. très- recherché pour fabriquer différents petits ustensiles de ménage. Jusqu'à ce jour, ces deux variétés n'ont été rencon- trées que dans les jardins, ou plantées dans les bosquets voisins des temples. 2. Tsuga Brunomana -j\ Feuilles subdistiques, planes, obtuses, légèrement acu- minées au sommet , marquées en dessous, de chaque côté de la carène, d'une bande glauque presque farinacée. Cônes ovales, obtus, à bractées incluses, cunéiformes tronquées. Ecailles exactement orbiculaires. Pinus decidua, Wall. Mss. Pinus dumosa, Lamb. Pin. éd. 2. I. 57. t. 3Sb;8. Don, Népal. 55. Pinus Brunomana, Wall. Plant. As. rar. III. 24. t. 247. — List. n. 6061. Ant. Conif. 82. t. 32. f. 1. Endl. Syn. Conif. 84. Abies Brunoniana, Lindl. Penny Cyclop. I. n° 9. Spach, Hist. vég. phan. XI. 426. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 209. Knight, Syn. Conif. 37. Abies dumosa, Loud. Arbor. IV. 2325. f. 2233-2234.— Encycl. oftrees, 1036. f. 1936-1937. Abies cedroides, Griffith. Mss. Habite le Boutan (W. S. Webb.); dans leNépaul, vers Buni- pam, et dans le Gossainlhan (Wallich). Descr. « Arbre s1 élevant à 22-26 met., terminé par une cime étalée, très-rameuse. Rameaux cylindriques, grêles, pendants, bruns, scabres à cause des tubercules résultant de l'insertion des feuilles. Ramules les plus jeunes couverts de poils ferrugineux. Feuilles soli- taires, éparses, étalées, rejetées d'un côté et souvent vers la face su- périeure du rameau, droites, linéaires, obtuses, planes ; à bords légèrement épaissis, un peu décurvés, sétacés, denticulés vers le sommet lorsqu'ils sont vus à la loupe; longues d'environ 3 centim., glabres, coriaces, caduques, d'un vert gai en dessus, brillantes, à peine glaucescentes, blanches, farineuses en dessous, à côte (ner- TSUGA. 189 vure) élevée, supportées sur un pétiole très- court. Chatons mâles nombreux, petits, ovales, axillaires et terminaux, quatre fois plus courts que les feuilles, à écailles ovales, lâchement imbriquées, atta- chées à un pédicule filiforme. Anthères presque rondes, réniformes, apiculées, brunâtres. Filaments capillaires, très-courts. Cônes termi- naux, sessiles, ovoïdes ou ovoïdes-oblongs, obtus, longs de 3 centim., bruns, pâles ou glaucescents, munis à la base et à leur insertion de plusieurs écailles gemmacées, ovales, obtuses. Écailles lâchement imbriquées, planes, ovales, obtuses, très- finement crénelées au sommet; marquées, quand on les examine à la loupe, de petites lignes parallèles ; enfin légèrement étalées, munies à la base d'une écaille extérieure (bractée) réniforme, presque onguiculée ; ciliées, échancrées et cuspidulées, persistantes. Graines petites, un peu comprimées, anguleuses ; à aile oblongue, obtuse, pâle, ferrugineuse, de 11 millim. de longueur, un peu plus courte que récaille. » (Wallich, /. c.) Introduit en 4838. Observ, Cette espèce, qui, d'après Wallich, atteint jusqu'à 25 met., ne forme ordinairement chez nous qu'un arbris- seau buissonneux, diffus, qui justifie pleinement le nom spé- cifique de dumosa (buissonneux) que lui avait donné Loudon. Lorsque, après l'hiver, l'arbre entre de nouveau en végétation, les feuilles, qui se détachent en grande partie, expliquent ainsi par leur chute le nom spécifique de decidua, donné par Wallich. 3. TSUGA CANADENSIS -j-. Feuilles subdistiques, planes , obtuses ou presque ob- tuses, vertes et légèrement canaliculées en dessus, glau- cescentes en dessous. Chatons mâles slipités, globuleux. Cônes ovales, à bractées incluses, larges, tronquées, cré- nulées. Ecailles arrondies, obovales, largement cunéi- formes à la base. 190 TSCGA. Abies foliis solitariis, confertis, obtusis, membranaceis. Gronow. Virgin. 191. Pinus canadensis, L. Spec. 1421. Wangenh. Beilr. 39. t. 15. f. 36. Willd. Baumz. 277. Lamb. Pin. éd. 2. I. 56. t. 35. Hook. FI. Bor. Amer. II. 124. Ant. Conif. 80. t. 32. f. 3. Endl. Syn. Conif. 86. Pinus americana, Du Roi, Observ. Bot. 41. Pinus Abies americana, Marsh. Arbr. 103. Abies canadensis, Mich. FI. Bor. Amer. II. 206. Mich. fil. ;ir£r. for. I. 137. t. 13.— Sylv. North.-Amér. 111. 185. t. 149. Ricli. Corn/". 77. t. 17. f. 2. Bongard, V^. sitch. in Mém. Acad. St-Petersb. 6e sér. II. 163. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 129. Loud. Arbor. <2SV2.—Encycl. of trees, 1035. f. 1935. Loisel. Nouv. Duham. V. 293. t. 83. f. 1. Desf. Hist. Arbr. IL 580. Spach, Hist. vég. phan. XI. 424. Lindl. et Gord. Journ. liort. Soc. V. 209. Knight, Syn. Conif. 37. Picea canadensis, Link, in Linnœa, XV, 524. Var. nana. TsUGAfCANADENSIS liaiUl. Abies canadensis nana, Hort. Arbuste buissonneux, souvent couché ou étalé. Est-ce de cette variété naine dont parle Michaux (Àrb. for. 140), quand il dit : « L'Hemloek - Spruce offre une singularité que je n'ai rencontrée dans aucun autre arbre de l'Amérique septentrio- nale : c'est de ne s'élever quelquefois qu'à 60 ou 80 centim. Dans cet état, il affecte une forme pyramidale, ou à peu près; ses rameaux, touffus et serrés, ont une tendance plutôt à s'abaisser et s'appliquer sur le sol qu'à s'élever. C'est à peu de distance de Yorlîcourt House , entre Portland et Portsmouth, dans un endroit découvert, où le sol est sec et pierreux, que j'ai fait cette remarque. » Habite les parties froides de l'Amérique boréale, sur les montagnes Rocbeuses, depuis la baie d'Hudson jusqu'à la Caro- line boréale ; se trouve aussi à Sitkba. Descr. Arbre atteignant 30 met. et plus. Tige droite, réclinée au sommet, recouverte d'une écorce gris-cendré, lisse sur Ifs ' TSDGA. '191 jeunes sujets, brun -cendré sur les individus plus âgés. Bois blanc, peu résineux. Branches légèrement dressées , bientôt hori- zontales, puis réfléchies. Ramule s nombreux, étalés, distiques. Ramilles pubescentes , ferrugineuses dans le jeune âge , bientôt glabres. Feuilles subdistiques, étalées, longues de 13-22 millim., larges d'environ 2, droites, rarement falquées, courtement pétio- lées, atténuées au sommet, d'un vert gai en dessus, parcourues en dessous par une large nervure, et marquées de chaque côté de lignes glauques plus ou moins prononcées. Chatons mâles pédicu- les, terminaux, sur différents ramules, mais quelquefois aussi réunis à la base des ramilles strobilifères , très petits , souvent axillaires , à écailles imbriquées, ovales, arrondies, obtuses, membraneuses, entières sur les bords. Pédicule assez long, terminé en un capitule presque globuleux, formé de 6-14 anthères, à connectif très-petit, presque rond, parfois émarginé et finement crénelé. Chatons femelles ovoïdes, solitaires, terminaux, très-brièvement stipités sur les ramules de l'année , et placés au centre d'un involucre squa- meux. Bradées de grandeur et de forme variables : les plus inférieures oblongues, presque bifides-tronquées, ciliées-denliculées; les intermédiaires acuminées, dilatées dès la base. Cônes terminaux, solitaires, sur les ramules pendants, ovoïdes, oblongs, de 20-24 mil- lim. de longueur, d'un brun pâle; à écailles coriaces, cunéiformes, rétrécies à la base, arrondies, légèrement infléchies sur les bords. draines ailées, à aile oblongue, obtuse, membraneuse, de même longueur que Técaille. Introduit en Europe, en 1736, pat* Pierre Colliiison. Observ. Le T. canadensis, vulgairement appelé Sapin du Ca- nada, ou Hemlock-Spruce, est recherché aux États-Unis non- seulement pour son bois, mais encore pour son écorce, qu'on emploie dans la tannerie. Ce n'est pas qu'elle soit préférable à celle du chêne, mais parce que cette dernière y est plus rare. Lorsque Y Hemlock-Spruce croît dans un terrain qui lui est favorable, il présente dans sa jeunesse, et jusqu'à la hauteur de 8-12 mètres, une forme légère, très-élégante ; mais bientôt il se dégarnit à la base, ses branches meurent par leur extrémité, 192 TSUGA. et, dans cet état, quoique jeune encore, il présente parfois l'image de la vieillesse. On en rencontre cependant de très-beaux qui atteignent de 20 à 30 met., et restent, de la base au som- met, couverts de branches longues , étalées ou défléchies. Sous notre climat, les chatons mâles apparaissent en février ou en mars, et s'épanouissent vers le d5 avril. Les cônes, qui se for- ment également au printemps, mûrissent à l'automne, et per- sistent sur l'arbre plusieurs années après la chute des graines. ** Bractées saillantes. Peucoides, Spach. 4. TSUGA DOTIGLASII -Js Feuilles subdistiques, planes, glaucescentes en dessous. Cônes cylindriques, ovales. Bractées linéaires, irréguliè- rement lobées, à lobes aigus, échancrés, à nervure médiane prolongée en une pointe plus longue que les lobes. Ecailles obovales, entières. PiNts taxifolia, Lamb. Pin. éd. 2. I. 58. t. 36. Pursh. FI. Bor. Amer. II. 640. PiNis Douglasii, Sabine, Mss. Lamb. Pin. éd. 2. III. 163. t. 72. Ant. Conif. 81. t. 33. f. 3. Hook. FI. Bor. Amer. II. 162. t. 183. Endl. Syn. Conif. 87. Abies Douglasii, Lindl. Penny Cyclop. I. 32. Loud. Arbor. IV. 2319. f. ZZSO.—Encycl of trees, 1033. f. 1932. Spach, Hist. vég. phan. XI. 423. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 127. t. 45. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 209. Knight, Syn. Conif. 37. Abies californica, Hort. aliq. Picea Douglasii, Link. in Linnœa, XV. 521. Var. taxifolia. — Feuilles plus longues et plus larges* p Taxifolia, Loud. Arbor. f. ZZ3i.-Encycl.of trees, f. 1933. Picea taxifolia, Link, in Linnœa> XV. 525. TSUGA. 193 Brevibracteata. — Bradées dépassant àpcineles écailles. Y Brevibracteata, Aut. /. c. t. 33. f. 4. Fastigiata. — Branches dressées. Abies Douglasii fastigiata, Knight, Syn. h c. La var. p taxifolia, Loud., diffère à peine de l'espèce par ses feuilles un peu plus longues et un peu plus larges. La var. y brevibracteata, Ant., d'après la figure que cet auteur en donne, diffère par des bractées plus courtes et plus entières. La var. fastigiata, Knight, se distingue par son port; au lieu d'avoir les branches étalées, elles sont dressées et rapprochées de la lige. Habite le N.-O. de la Californie; les vallées des montagnes Rocheuses; sur les bords du fleuve Columbia, qu'il accompagne jusqu'à son embouchure, entre 43°-52° (l. b.), où il forme de vastes forêts (Douglas); dans le Mexique, versMoran(Hartweg). Descr. Grand arbre, atteignant 40-60 met. sur 6-12 de circon- férence, pyramidal, conique. Tige droite, recouverte d'une écorcc gris-cendré, brunâtre, s'épaississant avec l'âge et atteignant jus- qu'à 30 centim., à peu près lisse sur les jeunes individus, et pré- sentant alors sur toute sa surface une quantité assez considérable de petites vésicules qui renferment une résine limpide odorante. Branches et rameaux déclinés, glabres. Bourgeons ovoïdes-aigus, à écailles obtuses, ciliées sur les bords, brunes, brillantes. Feuilles étalées-pectinées , planes , linéaires, obtuses, entières, d'environ 3-4 centim. de longueur, épaisses, d'un vert pâle en dessus, mar- quées en dessous, et de chaque côté de la nervure moyenne, d'une ligne glauque plus ou moins prononcée. Chatons mâles axillaires ou terminaux, rapprochés, obtus, de 7-10 millim. environ de longueur, formés d'écaillés membraneuses, obtuses, concaves, ciliées-lacérées sur les bords. É lamines à anthères munies d'un connectif court, lu- berculiforme, obtus. Cônes terminaux, solitaires, pendants, ovoïdes- oblongs, obtus, d'environ 5-7 centim. de longueur sur 3 centim. de diamèt., bruns ou jaunâtres, accompagnés à la base de plusieurs Traité des Conifères 13 I *J 4 TSUGA. bractées linéaires, lâchement élalées. Bradées appliquées aux écail- les, étroites, linéaires, aiguës, bi- ou tri-iides au sommet, à lobes presque divariqués, à nervure médiane légèrement proéminente, atténuée en une pointe beaucoup plus longue que les écailles. Écailles lâchement imbriquées, suborbiculaires, coriaces, très-en- tières, lisses. Graine à aile obtuse, à peu près de même longueur que l'écaillé, à bord extérieur légèrement convexe, brune. Introduit en 1826. Observ. Le T. Douglasii paraît assez délicat dans nos cultures : son port est souvent grêle ; ses branches, presque horizontale- ment étalées, sont généralement minces; cependant lorsqu'il est placé dans de bonnes conditions, dans un sol siliceux, graveleux et légèrement humide, là surtout où l'air est vif, les branches, un peu plus fortes, sont presque dressées, et l'arbre forme alors une pyramide conique d'un très-bel effet. — Deux T. Douglasii, plantés en 1844 par M. de Vibray, à Cheverny, près Blois, ont aujourd'hui 9 met. environ sur 50 centim. de circonférence; ils ont commencé à fructifier en 1851, et les graines arrivées à leur état complet de développement ont produit de très-beaux sujets. Si dans les genre» précédents nous n'avons souvent rencontré que des espèces délicates ou de petites dimensions, sans autre avantage que celui d'enrichir nos collections, il n'en est pas de même de ceux qui vont suivre ; nous trouverons, au contraire, • dans le plus grand nombre, des qualités qui les rendent à la fois propres à l'ornement et à la sylviculture. Les Tsuga présentent à peu près les mêmes caractères de végétation que tesÂbies, avec lesquels ils ont les plus grands rapports. Des 4 espèces connues, 3 se font remarquer par leur aspect particulier, et la 4e par ses dimensions considérables. Le T. Sieboldii, d'après la figure qu'en ont donnée Siebold et Zuccarini, paraît avoir beaucoup de ressemblance avec le T. canadensis ; mais ses feuilles, plus blanches, plus obtuses et plus arrondies au sommet, l'en distinguent suffisamment. Le T. Brunoniana est remarquable par ses feuilles d'un vert pâle en dessus, très-glauques et comme farineuses en dessous; il ne forme jamais dans nos cultures qu'un arbuste buissonneux. ABIES. 195 Le T. canadensis atteint de grandes dimensions aux Étals-Unis, il y est em- ployé pour la marine et la charpente, quoique son bois ne soit pas delà meil- leure qualité; son écorce, dont on se sert dans la tannerie, communique aux cuirs sa couleur rougeâtre. La 4e espèce, T. Douglasii, est un arbre de pre- mière grandeur. J'en ai vu en Angleterre qui, plantés dans un sol silico- ferrugineux , reposant sur un sous- sol caillouteux et frais, avaient envi- ron \l> mètres de hauteur; son écorce s'épaissit continuellement, de sorte que, sur les individus adultes, elle atteint quelquefois de 20 à 30 centi- mètres. La première des k espèces de Tsuga n'est pas précisément rustique ; sous noire climat, elle fatigue plus ou moins dans les hivers rigoureux, et périt même quelquefois, ainsi que cela est arrivé en 1855-54. Il est donc prudent de la planter dans des lieux abrités, et d'en cultiver quelques pieds en pots, que l'on rentre en hiver dans une orangerie. II. Abies, Link. — Sapin. Abies, Link, in Linnœa, XV. 525. Picea, Don, in Loud. Arbor. IV. 2329. '• Abies, sections Piceaster et Peuce, Spach, Hist. vég. phan. XI. i! ï- 4i5. Abies, section B. Dict. uniu. d'Hist. nat. XI. 344. Feuilles subdistiques, rarement alternes, planes, pétio- lées, à pétiole cylindrique, renflé à la base. Coussinets à peine décurrents, présentant après la chute des feuil- les une cicatrice orbiculaire ou subrhomboïdale. Cha- tons mâles axillaires et terminaux. Chatons femelles so- litaires, sur de très-courtes ramilles. Cônes dressés. Ecailles caduques à la maturité des graines, se détachant complètement de l'axe, qui persiste seul sur Parbre. Brac- 190 ABIES. lées saillantes ou incluses. Graines à aile subcunéiforme, persistante. Arbres à feuilles distiques, pectinées, plus rarement alternes, propres aux parties septentrionales des deux hémisphères. Maturation annuelle. * Bractées saillantes. 4 . Abies bracteata, Hook. et Arntt. Feuilles subdistiques, linéaires, planes, mucronées, argentées en dessous. Cônes ovales, dressés. Bractées sail- lantes, cunéiformes, linéaires, bilobées; à lobes aigus, di- variqués, rongés-denticulés, beaucoup plus longs que récaille ovulifère. Pinus bracteata, Don, in Linnœa Transact. XVII. 413. Lamb. Pin. éd. 2. III. 169. t. 175. Ant. Conif. 11. t. 30. Endl. Syn. Conif. 89. Pinus venusta, Dougl. Bot. Mag. Comp. II. 152. Pigea bracteata, Loud. Arbor. IV. 23 18. f. 2256— Encycl. of tires, 1048. f. 1964. Abies bracteata, Hook. et Arnlt. in Beechey. 391. Hook./c. t. 379.— Botanical Mag. 1853. IX. t. 4740. Ch. Lem. Illustr. 1854, pi, 5. Bévue hort. 1854, p. 31. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 209. Flore serr. IX. 899 (cum. ic). Habite les montagnes aux environs du fleuve Columbia, par 36° (l. b.), à 1800—2000 met. d'altitude, jusqu'au versant de la* Cordillère occidentale (Douglas); et les chaînes de Sainte- Lucie, en Californie, à la hauteur de 1000 mètres (Coulter). Descr. Arbre allongé, pyramidal; tronc droit et grèlc, attei- gnant 40 met. sur 40 centim. environ de diamètre h la base, couvert d'une écorce lisso, brunâtre. Branches verticillées, éU- AB1ES. 4 97 lécs; les inférieures légèrement réfléchies. Feuilles alternes, subdistiques par renversement, linéaires, mucronées , planes, coriaces, raides, de 4-7 centim. de longueur, de 2 millim. environ de largeur, d'un vert gai en dessus, brillantes , légèrement sillonnées, argentées en dessous, un peu recourbées sur les bords. Cônes solitaires, sur les rameaux les plus adultes, dressés, ovoïdes, résineux, de 9 centim. au plus de longueur sur 4-5 centim. de diamètre ; munis dès la base de plusieurs écailles ovales-oblongues, aiguës, scarieuses, lacérées, brunes' réfléchies. Écailles réniformes, rondes, concaves, stipitées, de consistance épaisse, dures, d'un brun pâle, à bords involutés, crénulés ; recouvertes extérieurement d'une fleur glauque, bleuâtre. Bradées cunéiformes, apprimées , coriaces , raides , de même couleur que les écailles , adnées infé- rieurement, calleuses, trilobées au sommet; à lobes latéraux très- courts, arrondis, rongés-dentés; l'intermédiaire récurvé, d'environ 4-o centim. de longueur, et complètement semblable aux feuilles proprement dites , mais du double plus étroit. Graines cunéifor- mes, oblongues, tétragones, à testa extérieur crustacé , de couleur cendré-fauve, terminées au sommet en une aile courte, obovale, très-mince, membraneuse, inéquilatérale, entière. Introduit en 1853. Observ. Cette espèce est Tune des plus singulières par la forme de ses cônes et par ses bractées lobées, dont le lobe mé- dian très-allongé, suhulé, se recourbe, et donne ainsi aux cônes l'aspect de grosses têtes de chardon à foulon (Dipsacus fuUonum) . Le Dr Coulter l'a découverte sur les chaînes de Sainte-Lucie. Douglas l'a rencontrée plus tard sur d'autres montagnes de la Californie. Malheureusement, ces deux botanistes n'en rapportè- rent pas de graines, de sorte qu'elle ne nous était connue que par les descriptions et les figures qu'ils en avaient données. Mais M.WilliamLobb la découvrit de nouveau en 1853, et recueillit des graines qu'il envoya en Angleterre, L'extrait suivant du Butanical Magazine (octobre, t. 4740) pourra donner une idée de la singularité de cette espèce : « Cet arbre magniûque forme en Californie l'ornement le plus re- 198 ABlliS. marquable des forêts ; sur les pentes de l'ouest et vers la mer, il occupe de profonds ravins, et atteint 130 à 150 pieds (35-45 met.) sur \-% de diamètre (30-60 centim.). Le tronc est droit comme une flèche, les branches inférieures défléchies, les supérieures courtes et confuses; ce qui donne à l'arbre une forme pyramidale, et en même temps un port inconnu dans ce genre. Lorsqu'il est isolé, ses branches pendent quelquefois jusqu'à terre, et il est alors impossible d'apercevoir le tronc dans aucune partie. « Près du sommet des chaînes centrales , vers les pics les plus élevés, dans les endroits les plus découverts et les plus froids, là où aucune autre espèce ne se rencontre, il résiste à la sévérité du climat sans en éprouver la moindre fatigue, croissant dans des débris schisteux qui paraissent incapables de soutenir aucune végé- tation; enfin, dans des conditions aussi mauvaises, il devient robuste et touffu , son feuillage conserve même sa belle couleur vert foncé, et de loin on le prendrait plutôt pour un cèdre que pour un sapin. C'est donc une des plus vigoureuses espèces de la Californie, aussi convenable pour couvrir le haut des montagnes que pour ombrager les vallées. Ses cônes sont aussi singuliers que sa croissance est belle ; quand ils sont complètement développés, les écailles et les bractées sont couvertes de globules de résine qui présentent à l'œil un objet à la fois curieux et frappant. Peut-être l'introduction d'aucun autre conif'ère, même celle du Cèdre deodara, n'aura produit un plus vif intérêt, à cause de la singularité de ses cônes, qui, par les bractées dont ils sont garnis, ont quelque rap- port avec un porc-épic (porcupinelike).» 2. Abies nobilis, Lindl. Feuilles alternes ou subdistiques, linéaires, souvent presque falquées, obtuses, planes, argentées en dessous. Cônes cylindriques, dressés. Bractées saillantes, rongées- lacérées, à laciniure intermédiaire plus longue, aiguë, recourbée. Ecailles stipitées, larges, cunéiformes, à bord supérieur incurvé et entier. ABIES. 199 Pinus nobilis, Dougl. Mss. Botanical Mag. Comp. II. 147. Lamb. Pin. éd. 2. III. 167. t. 74. Ant. Conif. 77. t. 29. f. 2. Hook. FI. Bor. Amer. II. 162. Endl. Syn. Conif. 90. Abies nobilis, Lindl. in Penny Cyclop. 1. n. 5. Forbes (Jam.). Pinet Wob. 115. t. 40. Link. in Linnœa, XV. 532. Spach, Hist.vég. phan. XI. 419. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 209. Picea nobilis, Loud. Arbor. IV. 2342. f. 2249-2250. —Encych oftrees, 1047. f. 1962-1963. Knight, Syn. Conif. 39. Habile le voisinage des cataractes du fleuve Columbia. Descr. Très-bel arbre, d'une végétation vigoureuse, atteignant 20-25 mètres lorsqu'il est placé dans de bonnes conditions. Tige droite, recouverte d'une écorce gris-cendré, lisse. Branches régulièrement verticillées, horizontales, étalées. Feuilles nombreu- ses, cachant ordinairement toute l'étendue des rameaux, alternes, quelquefois subdistiques par renversement , légèrement contour- nées , couchées à la base, longues de 15-35 millimèlres, très- épaisses, planes, plus rarement subrhomboïdales, linéaires, obtuses au sommet, plus rarement un peu pointues ou légèrement bifides, d'un vert pâle en dessus et parcourues sur le milieu d'un léger sillon, légèrement convexes en dessous, à carène épaissie, et marquées de chaque côté d'une ligne glauque ou glaucescente. Cônes dressés , sessiles , cylindriques , à base et sommet presque égaux en diamètre, très -obtus, de 8-12 centim. de longueur, d'environ 6 de diamètre. Bractées scarieuses , brunes , fortement réfléchies sur les écailles inférieures ; à limbe spathulé , dilaté, membraneux, lacéré, incisé; à divisions inégales, subulées, raides. Écailles lamelliformes, stipitées , à limbe très-entier, incurvé. Graines comprimées, aiguës à la base, supérieurement prolongées en aile large, inégale, cunéiforme ; h sommet tronqué, irréguliè- rement crénulé.] introduit en 1831. 200 ABIES. 5. Abies Fraseri, Lindl. Feuilles subdistiques, courtes, linéaires, planes, argen- tées en dessous. Cônes dressés, ovales-oblongs. Bractées saillantes, lancéformes, finement serrulées, réfléchies. -Ecailles stipitées, cunéiformes, orbiculaires. Pinus Fraseri, Pursh. FI. Bor. Amer. II. 639, Lamb. Pin. éd. 2. III. 165. t. 73. Ant. Conif. 76. t. 29. f. 1. Endl. Syn. Conif. 91. Abies Fraseri, Lindl. in Penny Cyclop. I. n. 5. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. III. t. 38. Link. in Linnœa, XV. 531. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 209. Picea Fraseri, Loud. Arbor. IV. 2340. f. 2243-2244. — Encycl. of trees, 1044. f. 19jo-19d6. Knight, Syn. Conif. 39. Abies balsamea [3 Fraseri, Spach, Hit t. vég. phan. XI. 422. Var. Hudsoni. Abies Fraseri Hudsoni. Abies Hudsoni, Hort. Abies Hudsonia, Bosc. Picea Fraseri Hudsonia, Knight, /. c. Cette variété, supposée originaire de la baie d'Hudson, semblable ù l'espèce par ses feuilles , s'en éloigne beaucoup par ses dimen- sions. Elle est remarquable par le peu de développement qu'elle prend en hauteur, eu égard à celui de sa largeur. Ainsi, un individu planté vers 4838, au château de Balène (Allier), par Mme Aglaô Adanson, ne dépasse pas 50 centim., tandis qu'il s'est développé considérablement en largeur, ayant atteint 2 met. de diamètre ; il forme un très-joli tapis de verdure, et ses branches, qui sont étalées sur le sol, s'y sont enracinées. Habite les plus hautes montagnes de la Caroline et de la Pen- sylvanie, et la chaîne nommée Broad-Mountains. Descr. Arbre de 4-10 met., et quelquefois plus. Feuilles subdis- tiques par renversement, planes, raides, coriaces, de grandeur AlilES. 201 variable : les unes à peine longues de '8 millim.} les autre» beau- coup plus allongées, tronquées, obtuses au sommet ou légèrement échancrées, d'un vert pâle, luisantes en dessus, parcourues en dessous par une nervure proéminente, bordée de lignes glauques. Chatons mâles axillaires, rapprochés, oblongs-claviformes, courts, entourés à la base d'écaillés membraneuses, obovales, d'un brun pâle, scarieuses, à bords fimbriés-lacérés ; crête des anthères courte, réniforme, calleuse, très-entière. Cônes dressés , réunis par 2-3 à l'aisselle des feuilles, ovales, d'environ 4 cenlim. de longueur. Bractées à base linéaire, adnées au dos de l'écaillé, lancéolées, mucronées-aiguës au sommet, fortement serrées et parfois crénu- lées-lacérées, d'un brun pâle, très-saillantes et réfléchies. Ecailles cunéiformes, onguiculées, suborbiculaires , de 4 3 millim. de lon- gueur sur environ 15 de largeur; à limbe entier, calleux, épaissi. Graines longues de 4 millim,, aiguës à la base, d'un brun pâle, ponctuées de noir, très-douces au toucher, terminées en une aile étroite, amincie sur les côtés, marquée de veines noirâtres. Observ. D'après l'examen des figures et des descriptions de cette espèce, il me paraît douteux que nous la possédions en France. En effet, les individus regardés jusqu'à ce jour comme lui appartenant, et qui ont produit des cônes, ne sont autre chose que l'Ab. balsamea; du moins, tous ceux dont j'ai pu observer les cônes ont les bradées incluses, tandis que ceux de ÏAb. Fraseri les ont au contraire saillantes et réfléchies. Son introduction peut donc être regardée comme douteuse, à moins qu'elle ne soit récente, et que les jeunes individus n'aient pas encore fructifié. 4. Abies religiosa, Lindl. Feuilles subdistiques, linéaires-aiguës, calleuses, mu- cronées, argentées en dessous. Cônes dressés, ovales. Bractées saillantes, linéaires, spathulées, rongées-denti- culées, brusquement cuspidées, réfléchies. Ecailles ongui- culées, réniformes, orbiculaires. 202 ABIES. Pinus religiosa, Humb. Bonpl. et KuiUh. Nov. yen. et sp. II. 5. Schied. et Depp. th Linnœa,\. 77. XII. 486. Lamb. Pin. éd. 2. III. 175. t. 78. Ant. Conif. 75. t. 28. f. 2. Endl. Syn. Conif. 92. Abies religiosa, Lindl. in Penny Cyclop. I. n. 6. — Journ. Hort. Soc. V. 209. Spach, Hist. véy. phan. XI. 419. Picea religiosa, Loud. Arbor. IV. 2349. f. <%î>Sl.—Encycl. of trees, 1049. f. 1965-1967. Knight, Syn. Conif. 39. Abies hirtella, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 209 {non Endl.). Habite le Mexique, entre Masantla et Chilpanzingo,àl330mèt. de hauteur ( Humb. et Bonpl. ); dans les re'gions froides d'Ori- zaba, jusqu'à la limite des arbres (Schied. et Depp. ) ; vers Real del Monte, dans le Cerro de Oyamel, entre Moran et Omitlan (C. Ehrenb.); enfin dans les montagnes Anganguco, de 2660 — 3,000 met. d'altitude ( Hartweg). Descr. Arbre assez semblable aux Abies pectinala DC, et Ab. balsamea, Mill. Tronc atteignant quelquefois 30-50 met. sur 2 met. de diamètre. Bamules arrondis, ferrugineux, glabres. Feuilles étalées , subdisliques, linéaires, planes, de 2-4 cenlim. de lon- gueur sur 2 millim. environ de largeur, à bords entiers, un peu recourbés, calleuses, mucronées, d'un vert pâle en dessus et ca- naliculées, marquées en dessous et de chaque côté de la carène, peu saillante, d'une ligne argentée, brillante ou glaucescente ; ou presque complètement unicolores dans les individus adultes. Cônes subsessiles, longs de 10-15 cenlim., larges d'environ 5, ovales- oblongs, arrondis au sommet, obtus, pédoncules, dressés, rési- neux, d'un violet sale ou brunâtre. Bractées saillantes, très-réflé- chies, irrégulièrement incisées-serrées, brusquement acuminées. Écailles d'environ 3-4 centim. de longueur, onguiculées, rénifor- mes, à lame découpée à la base, à bord supérieur épaissi, entier ; les latéraux amincis, rongés, denticulés. Graines cunéiformes, tri- quètres, parcourues par deux canaux résinifères; à aile dolabri- forme, décurrentejTun côté. Cotylédons o. Cette espèce, qui est appele'e Oyamel par les indigènes, a été introduite en Europe en 1833. ÀBIKS. 203 Observ. Dans nos cultures, VA . religiosa forme un arbre droit, à écorce gris-cendré-brunâtre; celle des jeunes bourgeons est d'un gris-roux et comme pubérulente. Branches régulièrement étalées-vertieillécs. Ramules et ramilles opposés-décussés. Feuil- les alternes, subdistiques par renversement, légèrement cour- bées, falquées, marquées en dessous de deux lignes glauques profondes et comme farinacées dans les jeunes bourgeons vigou- reux, beaucoup moins dans les rameaux adultes. 5. Abies hirtella, Lindl. Ramules légèrement velus. Feuilles subdistiques, planes, aiguës, glauques en dessous. Pinus hirtella, Humb. Bonpl. et Kunth. Nov yen. et sp. II. 5. Schiecht. in Linnœa, XII. 478. Ant. Conif. 80. Endl. Syn. Conif. 93. Abies hirtella, Lindl. in Penny Cyclop. II. Picea hirtella, Loud. Arbor. IV. 2349. — EncycJ. oftrees, 1050. Habite les forets montueuses près de la Guarda, entre Guehi- laque et Mexico, à 2800 met. d'élévation (Humb., Bonpl. , Schied. et Depp.). Descr. « Arbre de 6-8 met. Branches verticillées, étalûes, à verticilles distants. Ramules anguleux, pulvérulents, velus. Feuilles distiques, linéaires, aiguës, légèrement réfléchies sur les bords , uninervées, à nervure proéminente en dessous, glabres et vertes en dessus, pruineuses-glauceseentes en dessous, de 2-3 centim. de longueur. Fleurs et fruits. . . . « Très-voisine de l'espèce précédente, dont elle diffère par ses rameaux velus.» (Kunth.) 6. Abies Nordmanmana, Spach. Feuilles nombreuses, presque toutes situées à la partie 204 abies. supérieure des rameaux, linéaires, planes, obtuses ou échancrées au sommet, argentées en dessous. Cônes dres- sés, ovales. Bractées saillantes, linéaires-spathulées, ser- rées, réfléchies au sommet, à nervure décurrente , brus- quementcuspidée. Ecaillesonguiculées, larges, réniformes. Pmus Nordmanniana, Stev. Bull. Soc. nat. Mosq. 1838, p. 45. t. 2. — Ann. se. nat. 2e sér. XI. 56. Ant. Conif. 74. t. 28. f. 2. Endl. Syn. Conif. 93. Abies Nordmanniana, Spach, Hist. vég. phan. XI. 418. Lindl. et. Gord. Journ. Hort. Soc. V. 209. Picea Nordmanniana, Loud. Encycl. of trees, 1042. f. 1950. Knighl, Syn. Conif. 39. Habile dans la chaîne Adscharienne, lapartie voisine des sources de la Cyri et Natanebi, à 2000 met. d'élévation; les collines près d'Achalgiche, aux environs d'Asehur,oii il croît, mélangé avec le Picea orientalis. Descr. Très-bel arbre, atteignant 26 met. et plus sur \ met. de diamètre. Bois de bonne qualité. Tige droite , recouverte d'une écorce gris-cendré, lisse. Branches rapprochées, verticillées, faibles eu égard à la force de la lige, horizontales : les inférieures souvent défléchies ; les supérieures presque obliquement dressées. Feuilles linéaires, planes, longues d'environ 3 centim., légèrement émargi- nées ou bifides au sommet, d'un vert pâle, luisantes, canaliculées en dessus, marquées en dessous, de chaque côté de la nervure, d'une ligne glauque, légèrement tordues à la base et se retournant vers la face supérieure des rameaux, quelles cachent en grande partie. Cônes très-résineux, dressés, coniques, sessiles ou courtement pédoncules, longs d'environ 15 centim. sur 5 centim. de diamètre, solitaires ou quelquefois rapprochés par 2-3. Ecailles étroitement appliquées : les supérieures cyntiformes, étroites, comprimées à la base, puis brusquement dilatées, d'abord droites, s'élargissant ensuite et atteignant jusqu'à 4 centim. de diamètre; les inférieures beaucoup plus courtes, subréniformes; toutes irrégulièrement denli- culées sur les bords latéraux, entières sur les supérieurs, légè- ABIES. 205 renient carénées à la face interne , lisses sur l'externe. Bradée» d'abord adnées à la base, puis libres, linéaires, plus rarement ovales, souvent cordiformes, acuminées ou mucronées, rabattues sur Técaille inférieure. Graines subtriquètres, lisses, à aile membra- neuse, sensiblement et obliquement dilatée, mûrissant vers la fin de septembre, et tombant avec les écailles, qui se détachent de l'axe, Introduit vers 1848. Observ VAb. Nordmanniana, l'un de nos plus beaux sapins argentés, semble avoir beaucoup de rapports avec l'A. amabilis par son port et la forme de ses feuilles ; mais ces dernières moins rapprochées, plus molles, un peu plus longues, luisantes, d'un vert plus intense, sont munies d'une nervure large, accompa- gnée d'une bande glauque ou blanchâtre, tandis que dans VA. amabilis , au contraire, la nervure est étroite, bordée d'une ligne glauque ou souvent farinacée. Enfin elle se distingue encore par les cônes, dont les bractées sont saillantes, tandis qu'elles sont incluses dans |\4. amabilis. D'après Steven, VA. Nordmanniana ne commence à fructifier qu'à l'âge de 40 à 60 ans, et toujours vers le sommet de l'arbre ; dans les arbres adultes, les cônes sont quelquefois tellement nom- breux, qu'ils couvrent presque tonte la partie supérieure des branches. 7. Abies pectinata, DC. Feuilles subdistiques ou parfois alternes, linéaires, ob- tuses ou bifides, acuminées, mucronées, argentées en dessous. Cônes dressés, cylindriques. Bractées saillantes, linéaires, spathulées, cuspidées, mucronées, réfléchies. 'EXà-ry) ôupavvpjxy];, Homer. Odyss. E. 239. 'EXàTY) *j àppriv, Théophr. Hist. pi. III. 10. Abies, Plin. Hist. Nat. XVL 18. Mal th. Valgr. 107 dus. Hist. pi. 34. Picea, Dodon, Pempt. 863. 206 AMES. Abies foemina, S Eiale, <=b>Xeia, J. Buuh. Hisl. 1. 2. 231. Abies conis sursum spectantibus, s. mas, G. Bauh. Pin. 505. Abies taxifolia, fruclu sursum expectante. Tourn. Inst. 585. Pinus Picea, L. Spec. 1420. Willd. Bamnz. 217. Lamb. Pi», éd. 2. I. 50. t. 32. Bieb. FI. Taur. Cauc. II. 409. Wahlenb. FI. Carp. 342. Gaud. FI. Helv. VI. 190. Koch. Stjn. 769. Ant. Conif. 68. t. 27. f. 1. Griseb. Spicileg. FI. Ram. II. 350. Stev. Bull. Soc.Nat. Mosq. 1838, p. 44. Pinus abies, Du Roi, Obs. bot. 39.—Harbk. éd.l. Borkbaus. Forstbot. 1. 382. EndI. Syn. Conif. 95. Pinus pectinatus, Lam. FI. Fr. II. 202. Abies alba, Mill. Dict. n. 1 {non Micli.). Baumg. FI. Transylv. II. 306. Abies taxifolia, Desf. Cat. Hort. Paris, éd. 3. 356. — Hisl. Arbr. II. 579. Abies pectinata, DC. FI. Fr. II. 275. Rich. Conif. 73. t. 16. f. 2. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 195. Link. in IAnnœa, XV. 526. Harlig. Forstpflanz. 26. t. 2. Scbouw. Ann.sc. nat. 3esér. III. 239. Loisel. Nouv. Duham. V. 294. t. 82. Camer. Epit. 48-49, cumic. (benè). Abies vulgaris, Poir. Suppl. VI. 5! i. Spacl), Hist. vég. phan. XI. 415. Abies Picea, Lindl. Penny Cyclop. n. 1. — Joum. Hort. Soc. V. 209. Abies excelsa, Link. Abhandl. der Berl. Akcidem. 1327, p. 182. Abies candicans, Fisch. Mss. Abies abgentea, De Chambr. Trait, prat. arbr. rés. 17. pi. 1. f. 1-2. et pi. V. f. 1. Picea pectinata, Loud. Arbor. IV. 2329. f. 2237-2239.— Encycl. of trees, 1037. f. 1938-1939. Picea taxifolia, Hort. Variétés horticoles. Abies pectinata variegala. Abies pectinata variegata, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 107. Picea pectinata variegata, Loud. /. c Diffère par ses dimensions plus petites et ses feuilles panachées, striées de blanc jaunâtre. Abies pectinata tortuosa. Picea pectinata tortuosa, Booth, Catal. Loud. Encycl of trees, 1037. AMES. i07 Branches et rameaux très-confus, tortueux. Abies pectinata Leioclada- Pinus Leioclada, Stev. Bull. Soc. Nat. Mosq. 1838, p. 44. Pinus Abies, C. Leioclada, Endl. Syn. Conif. 94. Abies Picea, C. Leioclada, Lind!. et Gord. Journ. Hort, Soc. V. 2!0. Semblable à l'espèce par le port, cette variété en diffère par ses jeunes bourgeons, très-glabres, tandis qu'ils sont légèrement velus tomenteux dans l'espèce. Abies pectinata pyramidalis, Hort. Abies pectinata pyramidalis, Hort. Sénéclauze. Branches dressées-éialées , assez grosses. Feuilles distiques ou subdistiques. Abies pectinata fastigiala. Abies pyramidalis Metensis, Hort. Sénécl. Cat. Abies pectinata pyramidalis Metensis, Hort. Branches dressées, effilées, minces. Feuilles plus courtes et plus tenues que celle de l'espèce, souvent aussi plus dressées. Cette va- riété a été obtenue à Metz. Ces deux dernières variétés présentent un grand avantage du à leur organisation et à la tendance des branches à se rapprocher de la verticale , de manière que lorsqu'elles sont greffées, elles poussent aussi droites qu'une plante issue de graine. Abies pectinata pendula, Hort. Picea pectinata pendula, Hort. Branches horizontalement étalées , bientôt réfléchies au sommet. Trouvée dans un semis, il y a environ 20 ans, par M. Godefroy, horticulteur à Ville-d'Avray ; on a, plusieurs fois depuis, ittribué à cette variété une toute autre origine. [Rev. hort. 18.2, p. 101 , 253, et 1853, p. 271 .) Ces opinions divergentes peuveir. néanmoins se concilier. On sait en effet que les semis peuvent i roduire des variétés semblables ou diverses; il n'y a donc rien d'étonnant que 208 AMES. celle- ci ait été obtenue de plusieurs semis, et à des époques différentes. Abies peclinata nana, Knigth. Abies pectinata prostrata, Hort. aliq. Arbuste buissonneux, étalé, dépassant rarement 2 mètres. Habite les montagnes de l'Europe moyenne, les Pyrénées bo- réales, les Alpes et le Caucase, où il constitue des forêts, entre 660—1,330 met. d'altitude. Il suit la chaîne des Apennins, où il occupe une région comprise entre 530-1, 400 met. d'élévation ; on le rencontre aussi sur le versant austral, entre 660-1,830 met. Son indigénat est douteux : en Sicile, il vit en masse dans la Foret-Noire, en deçà des Alpes, et ne dépasse pas 50° (l.b.); il s'avance peu dans la plaine des Sarmates; commun dans les plaines qui limitent la chaîne australe des Carpathes; plus rare dans les parlies sous-alpines de la Transylvanie. Cette espèce a été indiquée comme très-fréquente et formant des forets dans plusieurs parlies de l'Asie. Mais ces faits ne sont pas parfaitement démontrés, et les indications paraissent se rap- porter à d'autres espèces qui croissent spontanément dans cette région. D'après Steven, la variété Leioclada habite la chaîne Adschœ- Guriel, les environs de Trapezonte et de Kerazonte ; si cette localité est exacte, il pourrait se faire que cette soi-disant variété fut réellement une espèce distincte. Descr. Arbre pyramidal, élancé, s'élevant dans quelques cir- constances à 40-50 met., sur 2-3 mèl. de circonférence, souvent dénudé à la base et dans une partie plus ou moins grande de sa hauteur. Dans la jeunesse, écorce brune, quelquefois pulvérulente: celle des branches gris-cendré, quelquefois glaucescente; celle des bourgeons vert pâle , légèrement velue-tomenteuse. Branches irès- étalées, régulièrement verticillées. Rameaux et ramilles distiques- opposés. Feuilles alternes, distiques par renversement, longues ABIES. 209 de 20-35 millimètres, larges de 2, planes, d'un vert luisant en dessus, sillonnées sur le milieu et parcourues en dessous, de chaque côté dé la carène légèrement proéminente, d'une ligne glauque plus ou moins visible, atténuées à la base en un court pétiole arrondi, légèrement bifides au sommet, quelquefois entières, excepté à l'extrémité des branches, et surtout sur la flèche, où elles sont alternes, plus courtes, brusquement rétrécies à leur sommet en une pointe raide et aiguë, plus rarement obtuse. Chatons mâles axillaires, obovales ou presque cylindriques, s'ouvrant vers la mi-avril. Chatons femelles oblongs, d'un vert pâle , paraissant à la même époque que les mâles, quoique visibles longtemps aupa- ravant, naissant généralement au sommet des arbres adultes. Cônes résineux, d'environ 8-12 centim. de longueur à la maturité, larges d'environ 3-4 , dressés , sessiles ou courtement pédon- cules, solitaires, cylindriques, légèrement atténués au sommet, obtus, mûrissant en septembre. Ecailles se détachant au moment de la maturité, laissant tout à fait à nu l'axe qui persiste, accom- pagnées à la base d'une bractée cunéiforme , denticulée , terminée en une pointe aiguë , recourbée sur récaille inférieure. Graines presque triangulaires ; cotylédons 4, plus rarement 5. Observ. VAbies pectinata est aussi désigné par le surnom de Sapin de Normandie, uniquement parce qu'il s'en fait de nombreuses plantations dans cette partie de la France; son bois , de qualité médiocre , est cependant d'un usage très- fréquent. 8. Abies Apollînis, Link. Feuilles planes, légèrement sillonnées en dessus, caré- nées en dessous, glaucescentes de chaque côté de la carène, épaissies, légèrement réfléchies sur les bords. Cônes solitaires, dressés. Abies Apollînis, Link, in Linnœa, XV. 528. Pinus Apollînis, Ant. Conif. 73. Traitk df.s Conifères. 14 210 ABIES. Pinus orientalis, Friwalds, Herb. Rumel. Abies pectinata B. Apollinis, Endl. Syn. Conif. 96. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Habite communément dans toute la Grèce, entre 1,000 et l,330mèt. d'élévation 3 sur leTaygelète, de 1,160 à 1,330 met.; dans TOEta et Thymphreste, à 833 met.; commun dans le Par- nasse de l'Attique, à 1,060 met., oir, mélangé avec le P. Laricio, il constitue des forêts. Descr. D'après Link : Arbre très-rameux, dépassant rarement 20-25 met. Ecorce lavée d'un brun jaunâtre; coussinets peu élevés. Feuilles dilatées à la base, à cicatrice persistant longtemps après la chute, souvent insérées obliquement et formant des spires de 5, plus raides que dans Y Abies pectinata , portant en dessus un sillon peu profond et en dessous une carène élevée, accompagnée sur les côtés de 6 à 7 lignes blanches, séparées par autant de bandes de couleur verte, et de là à face plus obscure que dans Y Abies pec- tinata; à bords épais, peu réfléchis ; à sommet aigu, raide, par où il diffère de YAb. pectinata. Cliatons mâles groupés au sommet des rameaux adultes, sessiles, de 20-35 millim. de longueur ; anthères à connectif arrondi, émarginé, presque bifide. Cônes axillaires, soli- taires, toujours dressés. Ecailles de 2-3 cenlim. de longueur, sub- pédonculées ou mieux onguiculées, sensiblement dilatées au som- met, larges d'environ 3 centim., recourbées, arrondies. Bractées auriculées, adnées au dos de l'écaillé, atténuées à la base, de 40 millim. de longueur; à lame réfléchie, mucronée, triangulaire, lacérée sur les bords latéraux. Introduit vers 1850. Observ. Les sujets que j'ai examinés étaient encore trop jeunes pour me fournir de sérieux caractères ; cependant Y Abies Apol- linis m'a paru se séparer de VA. pectinata} auquel Endlicher le rattache comme variété. J'ai donc préféré le considérer comme espèce distincte, et suivre l'opinion de Link, en rapportant la description qu'il en a donnée; mais je puis assurer que, si AB1ES. 2H VA. Apullinis ne constitue pas une espèce distincte, ce n'est pas de VA, pectinata mais bien de VA. cephalonica qu'on devra le rapprocher. 9, Abies cephalonica, Loud. Feuilles planes, linéaires, acuminées, piquantes, argen- tées en dessous. Cônes presque fusiformes. Bractées sail- lantes, linéaires, spathulées, réfléchies. Ecailles dilatées, cunéiformes dès la base. Abies cephalonica, Loud. Arbor. IV. 2325. f. 2235-2236. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 119. t. 42. Link, in Linnœa, XV. 529. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Abies Luscombeana, Hort. Angl. Picea cephalonica, Loud. Encycl, oftree*, 1039. f, 1910*1946. Knight, Syn. Conif. 38. Pinus cephalonica, Endl. Çat. Hort, Vindob. I. 218.— Syn. Conif.98. Ant. Conif. 71. t. 27. f. 1. Habite le mont Enos en Céphalonie, à la hauteur de 1,400 k 1,600 met. Descr. Bel arbre, droit, à cime pyramidale, présentant, lors- qu'il est jeune , beaucoup de rapports avec V Abies Pinsapo. Tige cylindrico-conique, atteignant 1 8-20 met. Branches dressées- étalées dans les jeunes individus, plus, tard étalées ou quelquefois défléchies, verticillées souvent par 5-7, renflées-épaissies à leur base. Hameaux et ramules nombreux, allongés-étalés, opposés ou verticillés. Bourgeons pointus-résineux. Feuilles alternes, trè$-éta- lées, falquées, linéaires-planés, acuminées et terminées en une pointe scarieuse, aiguë, blanchâtre ; longues de 12-20 millim., raides, coriaces, d'un vert sombre luisant en dessus, marquées en dessous de deux lignes de couleur glauque-argenté, tordues et rétrécies à la base en un court pétiole arrondi, formant à son origine un empâte- ment demi-sphérique assez gros. Cônes dressés, résineux, sessiles, [ de 12-15 centim. de longueur sur 3-4 de diamètre, effilés ou sub- 212 ABIES. fusiformes, obtus. Écailles d'environ 3 centim. de largeur, â limbe irrégulièrement denticulé, d'un vert brun, à disque roux-noirâtre. Bractées linéaires dès la base, puis dilatées et terminées en une pointe lancéolée, raide, étroite, réfléchie, inégalement denticulée sur les bords. Graines triquètres, aiguës à la base, à testa jaunâtre, munies d'une aile d'environ 15-18 millim. de longueur, dilatée au sommet, décurrente sur l'un des cotés de la graine. Introduit en 4 8 24-. Observ. Cette espèce, appelée par les Grecs modernes Kuu- kounaria, a été découverte par le général /. Napier. 10. Abies firma, Sieb. et Zucc. Feuilles linéaires, subdistiques, planes, obtuses, souvent bifides. Cônes cylindriques, obtus. Bractées saillantes, lan^ ciformes-aiguës, denticulées. Ecailles largement cunéi- formes, arrondies dès la base; à bords latéraux, amincis, denticulés. Abies Momi, Sieo. tn Verhandeling. van et. Batav. Genotsch. XII. 12. Abies firma, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 15. 107. LindI. et Gord. Journ. Horl. Soc. V. 210. Pinus firma, Ant. Conif. 70. t. 27 »>■*. Endl. Syn. Conif. 99. Liu, Chin. Momi, Jap. Var. a. vulgaris. Fo-Bi-Sjo (i. e. Abies nigra Phœnicis), Chin. To-Momi (i. e. Abies chinensis)^ Jap. p. Jezoensis. Jezo-Momi, Jap. Y. incisa. Feuilles émarginées, bicuspidées. Cônes plus courts. ABIES. 213 Habite au Japon, dans le Kiou-Siou austral, les iles Sikokf, Niphon, Jezo et Karafto ; répandu çà et là dans les Kouriles ; commun dans les provinces Malsmaï et Dewa, par 56°-40° (l. b.), à 700 — 1,000 met.; plus rare dans les vallées hu- mides de nie Kiou-Siou, sur le mont Iwaja, voisin de Nanga- saki, à 600 met. d'élévation. La variété incisa a été rencontrée dans les montagnes de la province Jamato, par 34° (l. b.); dans celle de Simotsuki, par 36° (l. b.), et sur le mont Nikwo, dans la province Suruga, par 35° (l. b.). Descr. « Arbre élevé, du port àeVAbiespectinata. Ramules les plus jeunes dressés, arrondis ; coussinets déprimés, à peine proé- minents, obscurément anguleux, marqués d'une cicatrice orbiculaire- anguleuse , furfuracés-pubescents par des poils courts, brunâtres. Bourgeons entourés d'écaillés membraneuses et nombreuses, étroi- tement imbriquées, multisériées, rassemblées après la foliaison en un tube et persistant pendant plusieurs années , ovales-arrondies, carénées, coriaces, glabres; les intérieures plus longues, spathu- lées, membraneuses, ondulées sur les bords, disparaissant plus tard. Feuilles longues d'environ 3 centimètres, rapprochées, alternes, presque distiques, recourbées supérieurement, atténuées à la base en un pétiole très-court , un peu tordu , dilatées à leur insertion, exactement linéaires , subfalquées, entières, obtuses ou plus rare- ment émarginées ou bicuspidées, glabres, coriaces , d'un vert très- foncé en dessus , à nervure médiane carénée en dessous et mar- quée de chaque côté de plusieurs lignes blanches. Chatons mâles naissant de bourgeons particuliers, entourés d'écaillés, placés à l'ais- selle des feuilles de l'année précédente , par suite latéraux , nom- breux, stipités, à pédicule cylindrique, dressés, raides, dépassant enfin les écailles, cylindriques, multiflores. Étamines étroitement imbriquées, puis plus distantes, horizontales, étalées. Filaments arrondis, glabres; à appendice très-court, calleux. Anthères à deux loges, d'un jaune soufre, se déchirant transversalement sur le dos. Chatons femelles solitaires, latéraux, naissant à l'aisselle des bour- geons, entourés de nombreuses écailles. Cônes cylindriques, obtus, droits ou un peu courbés, de 7-8 cenlim. de longueur, mûrissant la %\ 4 AB1ES. 1rc année, brièvement pédoncules; à pédoncule ligneux, épais, couvert d'écaillés imbriquées-persistantes et réfléchies. Ecailles nombreuses, imbriquées, légèrement membraneuses sur les côtés, épaissies et carénées sur le dos, arrondies sur le bord supérieur, de couleur cendrée ou d'un brun livide, se détachant de l'axe à l'automne en entraînant les graines ; accompagnées dès la base de bractées cunéiformes « lancéolées ou presque rhomboïdales, aiguës, carénées, irrégulièrement laciniées sur les bords, membraneuses, glabres, dépassant les écailles à leur maturité. Graines cunéiformes à la base, obliques, tronquées au sommet, subtriangulaires, couvertes sur le dos et sur une grande partie du ventre d'écaillés épidermiques ; à testa membraneux. Embryon à 4-5 cotylédons sublrigones , rapprochés en verticilles. » (Zucc, l. c.) Observ, D'après Siebold etZuccarini, YAbiesfirma forme un grand arbre assez semblable à YAbies pectinata, et les botanistes japonais en distinguent plusieurs variétés. Les plus caracté- risées sont le To-Momi du nord de la Chine, le Jezo-Momi et le Nifè-Momi; ce dernier se distingue par des feuilles échan- gées et par des cônes plus courts ; peut-être même forme-t-ii une espèce. Le botaniste Ononlanzan le désigne dans son ouvrage, Kwa-i, comme un arbre droit et très-élancé, qui habite les montagnes de Jamato, Jamasiro et Simotsuki. Un autre botaniste japonais (Mitsûtani-Sukerok) l'appelle Nikwo- Momi, c'est-à-dire Sapin de Nikwo. H. àbies bifida, Sieb. et Zucc. Feuillesdistiques,divariquées, pectinées, planes, aiguës- bifides, glauques, argentées en dessous* Abîes mrtDA, Sieb. et ZUcc. FI. Jàp, il. 18. 1. 109. Pinus ôiriDA, Ant. Conlf. 79. t. 31. f. 2. Endl. Syn. €onif. 101. Abiës Webbiaïsa, Lindl. et Gord. Jvurn. ftort. Svc. V. 211 (won Endl. et aliq. âùctor.). Saua-MoMi, Jap. ÀB1ES. il 5 Est cultivé au Japon. Descr. c Arbre à rameaux arrondis dans le jeune âge. Ecorce couverte d'une poussière jaunâtre, cendrée, livide ; les plus jeunes ramules glabres, à coussinets peu proéminents, subanguleux et plus jaunâtres. Bourgeons ovales, obtus ; à écailles nombreuses, imbriquées sur plusieurs rangs, dont les extérieures raccourcies, larges, deltoïdes; les suivantes plus longues, ovales, un peu ai- guës, entières, presque carénées, coriaces-sèches, glabres, bru- nissantes; enfin les plus intérieures membraneuses, oblongues, lâches. Feuilles persistantes pendant 7 ans, alternes, presque distiques et divariquées-pectinées, tordues et atténuées à la base en un pétiole court, coriaces, exactement linéaires, entières, ai- guës, bifides*; à lobes subulés, piquants, droits, parallèles ou divergents ; à nervure moyenne, proéminente en dessous et marquée de chaque côté de plusieurs lignes blanches ; glabres et d'un vert foncé en dessus, variant sur le même ramule entre 4 8 et 40 millim. de longueur. » (Zucc. I. c.) D'après la figure donnée par Zuccarini, cette espèce paraît très- voisine de VA. Webbiana, et intermédiaire entre ce dernier et VA. pindrow, bien que distincte. L'examen de rameaux recueillis au Japon même m'a fourni les caractères suivants : Ecorce gris- cendré. Feuilles alternes, rapprochées, subdistiques - étalées par renversement, de là presque disposées sur deux rangs de chaque côté du rameau: les supérieures plus courtes (longues de 8-1 6 millim .) ; les inférieures plus longues (de 2-3, parfois 4 centim.), larges de 3-4 millim., planes, vertes et légèrement canaliculées en dessus, accompagnées en dessous, et de chaque côté de îa nervure, d'une bande glauque, rétrécies à la base en un très-court pétiole, atté- nuées et échancrées au sommet ; à divisions aiguës, écartées, plus ou moins profondes, mais existant toujours, même dans les feuilles les plus petites. 12. Abies homolepis, Sieb et Zucc. Feuilles linéaires, subdistiques, planes, aiguës ou ob- tuses, souvent brièvement cuspidées, glauques en des- 216 ABIES. sous. Chatons femelles, à bractées et écailles brièvement stipitées, orbiculaires, crénelées, exactement égales entre elles. Abies homolepis, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 17. t. 108. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Pinus homolepis, Ant. Canif. 78. t. 31. f. 1. Endl. Syn. Conif. 101. Sjura-Momi ou Ura-Siro Momi (i. e. Abies à face inférieure des feuilles blanches). Var. p. Toknaiœ. — Fulsup, Aino. Croît sur les montagnes Owari, par 35° (l. b.), dans la baie de l'île Niphon (Midsûtani- Sukerok et Ito-Keiske) ; est cultivé dans les jardins de Nangasaki et d'Ohosaka, ainsi que le long du chemin public qui conduit à la ville de Yeddo (Siebold); dans les îles Jezo, Karafto et Ilouroup, où il forme de vastes forêts (Mogami-Toknaï). Descr. « Arbre de 6-10 met., du port de VA.pectinata.Ramuleshs plus jeunes dressés, cylindriques ; à coussinets presque rhomboï- daux, convexes, marqués au milieu d'une cicatrice orbiculaire et recouverts de phyllules; glabres, blancs -jaunâtres. Bourgeons écailleux, ovales, subaigus ou obtus, très-résineux. Ecailles nom- breuses, étroitement imbriquées, quelquefois rassemblées en un tube cylindrique à la base du rameau, et persistant pendant plu- sieurs années, ovales, obtuses, entières, carénées, coriaces, gla- bres; les intérieures plus longues, et rouges. Feuilles rappro- chées, alternes, subdisliques, réfléchies au sommet, tordues à la base, moins atténuées que dilatées en un pétiole très-court, li- néaires, entières, subaiguës, obtuses ou bicuspidées, la plupart légè- rement canaliculées, planes et marquées en dessous de deux lignes de stries blanches, d'un vert pâle en dessus, luisantes, coriaces, d'environ 25 centim. de longueur. Chatons femelles latéraux, solitaires à l'aisselle des bourgeons, entourés de nombreuses écailles imbriquées, semblables à celles des bourgeons foliifères ; les inté- rieures plus longues, membraneuses, lâches, purpurescentes. Cha- tons de 3-6 centim. de longueur, cylindriques, obtus, réfléchis et ABIES. 217 souvent courbés, sessiles. Bractées et écailles nombreuses, très- imbriquées, d'égale grandeur lors de la fécondation et complètement semblables entre elles, onguiculées et orbiculaires, arrondies; à bords latéraux irrégulièrement crénelés et dentés, à nervures rayonnantes ; glabres, presque coriaces, d'un beau rouge. ** Bractées incluses. 13. Abies balsamea, Mill. Feuilles subdistiques, linéaires, planes, obtuses ou pres- que cuspidées, glauques en dessous. Cônes dressés, ovales, cylindriques. Bractées incluses, suborbiculaires, cuspidées. Ecailles étroitement cunéiformes dès la base, puis brus- quement dilatées , transversalement elliptiques, très-ca- duques. Abies minor, pectinatis foliis, Virginiana, conis parvis, subrotundis. Plukn. Almag. II. 121. f. 1. Rai, Dendrolog. 8. Duham. Arbr. I. 3. Abies foliis solitariis,confertis, obtusis, membranaceis. Clay. Virg. 191. Gronow. Virg. 152. Pmus balsamea, L. Spec. 1421. Wangenh. Beitr. 40. Du Roi, Harbk. éd. Pott. 144. Willd. Baumz. 276. Lamb. Pin. éd. 2. I. 52. t. 33. Ant. Conif. 66. t. 26. f. 3. Endl. Syn. Conif. 103. Abies balsamifera, Mich. FI. Bor. Amer. II. 207. Mich. fil. Arbr. for. I. 145. t. 14. Abies balsamea, Mill. Dict. n. 3. Marsh. Arbr. 102. Rich. Conif. 74. t. 16. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 109. t. 37. Link, in Linnœa, XV. 530. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Desf. Hist. Arbr. II. 579. Loisel. Nouv. Duham. V. t. 83. f. 2 Spach. Hist. vég. phan. XI. 421. Picea balsamea, Loud. Arbor. \V\ 2339. f. 2240-2241 .—Encycl. of trees, 1044. f. 1952-1954. Knight, Syn. Conif. 39. Variétés horticoles. Abies balsamea longifolia, Forbes (Jam.). Abies balsamea longifolia, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 110. 218 ABIES. Pigea balsamea longifolia, Loud. I. c. Pinus balsamea, B. longifolia, Endl. I. c. Cette variété, distincte par ses feuilles plus longues, fut, dit-on, obtenue par M. Booth, horticulteur à Hambourg. Abies balsamea variegâta. Picea balsamea, foliis variegatis, Knight, I. c. Différente par sa taille, qui dépasse rarement 1 met., et par ses feuilles panachées de jaune. Abies balsamea prostrata, Hort. Picea balsamea prostrata, Knight, l. c. ? Abies Fbaseri, Hudsoni. Variété naine, souvent diffuse, couchée, étalée sur le sol. Peut-être la même que la variété Hudsoni, de YAb. Fraseri? Habite l'Amérique septentrionale, principalement la Nouvelle- Ecosse, le Canada, les Etats de New-York et la Nouvelle-Angle- gleterre ; croissant épars avec le Picea nigra et le Tsuga cana- densis jusqu'au sommet de la chaîne des Alleghanys et sur les montagnes de la Caroline boréale. Descr. Arbre atteignant à peine 4 6 met. et beaucoup moins encore dans nos cultures, droit, atténué vers le sommet. Ecorce gris-cendré, lisse et unie, brunâtre. Branches verticillées, étalées. Ramules un peu pubescents , bruns. Feuilles nombreuses , rappro- chées, distiques, tordues à la base, et par suite tournées vers la face supérieure des rameaux , plus rares et étalées- incurvées au con- traire vers la partie inférieure, de 15-30 millim. de longueur, in- sérées sur un coussinet orbiculaire, dilaté , atténuées au sommet, légèrement canaliculées en dessus , glauques en dessous, excepté sur la carène et les bords, de formes variables sur le même ramule : les unes obtuses, tronquées ou échancrées-bicuspidées; les autres sub- aiguës. Chatons mâles nombreux, solitaires, axillaires, subglobuleux- ovales, entourés à la base d'écaillés rousses. Anthères munies d'un connectif déprimé, anguleux, pourpre. Chatons femelles épars, dressés sur la face supérieure des rameaux, portés sur un court ABIES. 219 pédoncule, cylindriques, oblongs, ovales, lâchement entourés à la base d'écaillés roussâlres, fimbriées-velues. Bractées presque mem- braneuses, orbiculaires, brusquement acuminées, subulées, denti- culées, d'un jaune citron. Ecailles ovulifères presque réniformes, finement ciliées, légèrement épaissies. Cônes dressés, résineux, cylindriques-oblongs, obtus, subtronqués, longs d'environ 8 centim. sur 3 à peine de large, purpurescents dans le jeune âge. Ecailles caduques, cunéiformes dès la base, dilatées au sommet. Bradées soudées jusqu'à la partie supérieure de l'onglet, brusquement élargies en une lame mince, denticulée sur les bords, acuminées en un mucron sélacé, aigu, dont le sommet atteint à peine aux 3/4 de la hauteur de l'écaillé. Graines d'environ 4 millim., surmontées d'une aile mince trois fois plus longue. Introduit en 1696. Observ. Les cônes de Y A . balsamea mûrissent à la fin de sep- tembre; les écailles et les graines se détachent de suite de Taxe, qui seul persiste. 14. Abies amabilis, Forbes (Jam.). Feuilles alternes, subdistiques par renversement, planes, argentées en dessous. Cônes ovoïdes-cylindriques, ovales, obtus; à bractées incluses, stipitées à la base; à écailles largement cunéiformes. Abies amabilis, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 125. t. 44. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Pincs amabilis, Dougl. Bot. Mag. Comp> II. 132. Ant. Conif. 63. t. 25. f. 2. Endl. Syn. Conif. 104. Picea amabilis, Loud. Arbor. IV. 2342. f. 2247-2248.— Encycl. oftrees, 1046. f. 1960-1961. Knight, Syn. Conif. 39. Habite le N.-O. de l'Amérique boréale. Dêscr. Très bel arbre, assez semblable par le port à VA. Nord- manniana. Branches étalées, verticillées. Rameaux et ramules distiques. Feuilles denses, un peu plus courtes, plus rapprochées 230 ABiES. et plus raides que dans VA. Nordmanniana, cachant souvent toute la partie supérieure des rameaux, épaisses, planes, obtuses, entières, quelquefois légèrement bifides, d'un vert foncé en dessus, lui- santes et parcourues par un petit sillon, bordées en dessous, et de chaque côté de la nervure, d'une bande glauque beaucoup plus prononcée que dans VA. Nordmanniana, souvent farinacée. Cônes résineux, longs de 44-18 centim., larges de 5-7, cylindriques, un peu ventrus, légèrement rétrécis au sommet, obtus, dressés. Ecailles minces, larges, arrondies sur les bords. Introduit vers 1831. !5. Abies grandis, Lindl. Feuilles subdistiques, planes, obtuses, émarginées, argentées en dessous. Cônes ovales ; à bractées incluses, cunéiformes, tronquées, brusquement et courtement cus- pidées au sommet. Ecailles étroitement cunéaires dès la base, brusquement dilatées supérieurement. Pinus grandis, Dougl. Mss. Lamb. Pin. éd. 2. III. 173. t. 77. Hook. FI. Bor. Amer. II. 163. Ant. Conif. 63. t. 25. f. 1 (mal). EndI. Syn. Conif. 105. Picea grandis, Loud. Arbor. IV. 2344. f. 2245-2246.— EncycU of trees, 1045. f. 1957-1959. Knight, Syn. Conif. 39. Abies grandis, Lindl. in Penny Cyclop. n. 3. Spach, Hist. vég. phan. XI. -422. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 123. t. 43. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Habite les montagnes et les vallées du N. de la Californie, Descr. cBel arbre s'élevant à 60-70 met. Écorce brune. Feuilles subdistiques, étalées, linéaires, arrondies et échancrées ou un peu dilatées au sommet, calleuses sur les bords, entières, vertes, luisan- tes en dessus, argentées en dessous, de 27-40 millim. de longueur. Cônes solitaires, cylindriques, obtus, subtronqués, semblables à ceux du Cedrus, mais plus grands, de couleur brune. Ecailles larges, lamelliformes, stipilées ; à bords incurvés, entiers. Bractéoles ova- ABIES. 224 les, acuminées, rongées , crénulées sur les bords, beaucoup plus courtes que les écailles. Graines oblongues, à testa coriace , sur- montées d'une aile large, dolabriforme, tronquée au sommet, légè- rement scarieuse-membraneuse, fragile, luisante, pâle. » (Lamb., I. c). D'après les observations que j'ai faites sur des sujets jeunes en- core, cet arbre ressemble par son port à notre Abies pectinata. Ses branches sont étalées ; ses feuilles subdistiques, souvent assez dis- tantes, planes, obtuses, entières ou légèrement échancrées au sommet, A sont marquées en dessous de deux lignes glauques ou seulement glau- cescentes. Cônes (d'après des échantillons envoyés du pays) longs de 7-42 centim.. larges d'environ 3, dressés, cylindriques, obtus au sommet, et presque de même largeur qu'à la base. Introduit en 1851. 16. Abies lasiocarpa, Lindl. Feuilles linéaires-obtuses, unicoîores. Cônes à bractées largement obovales, à peine denticulées, mucronées-acu- minées, presque du double plus courtes que l'écaillé. Pinus lasiocarpa, Hook. FI. Bor. Amer, II. 463. Endl. Syn. Conif. 405. Abies lasiocarpa, Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Habite les parties intérieures du N.-O. de F Amérique boréale. Descr. Suivant Hooker : Feuilles longues, unicoîores, parcourues en dessus d'un léger sillon et en dessous d'une nervure saillante, à bords un peu épaissis. Cônes Ecailles larges, presque arrondies, pubescentes et brunâtres en dehors. Bractées largement obovales, à peine denticulées, presque du double plus courtes que l'écaillé, acuminées, mucronées au sommet. M. Abies pindrow, Spach. Feuilles distiques, longuement linéaires, planes, bi- 222 ABIES. dentées au sommet, d'un vert cendré en dessous. Cônes dressés, ovales-arrondis, obtus. Bractées incluses, obcor- dées. Ecailles cunéairesdès la base, dilatées, réniformes. Taxus Lambertiana, Wall. Cat. n. 6056. Pinus pindrow, Royle, Himalay. 354. t. 86. Lamb. Pin. éd. 2. III. 171. t. 76. Ant. Conif. 62. t. 24. f. 1. Endl. Syn. Conif. 105. PlCEA HERBERTIANA, Madd. Pigea pindrow, Loud. Arbor. IV. 2346. f. 2254-2255.— Encycl. of trees, 1052. f. 1790-1791. Knight, Syn. Conif. 39. Abies pindrow, Spach, Hist.yég. phan. XI. 423. Hoffm. in Bot. Zeit. 1846, p. 184. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 210. Abies chiloensis, Hort . aliq. Habite les montagnes de l'Himalaya, de 2,660 — 3, 460 met. d'altitude, dans la vallée du Setledge; accompagnant toujours les vignobles. Descr. Arbre atteignant 25-30 met. Tronc droit, recouvert d'une écorce gris-cendré. Branches étalées, verticillées. Rameaux opposés, distiques. Feuilles subdistiques par renversement, longues de 2-5 centim., larges de 2-3 millim., canaliculées, vertes en dessus, marquées en dessous de deux lignes glauques ou seulement glau- cescentes. Bourgeons ovoïdes, obtus, assez semblables à ceux de Y A. Webbiana, mais un peu moins gros et moins colorés. Chatons mules cylindriques, longs d'environ 3 centim. , accompagnés à la base d'écaillés imbriquées, obtuses, convexes, scarieuses sur les bords. Anthères concolores, biloculaires, quelquefois uniloculaires par avortement. Cônes solitaires, dressés, ovales, obtus, de 4 4 centimètres de longueur, gris-brunâtre ou violacé. Écailles irapézi- formes, raides, coriaces, striées; à bord supérieur entier, légèrement infléchi, arrondi, dilatées latéralement; à bords latéraux membra- neux, lacérés. Graines petites, brunes, luisantes. Aile ào\dibt\ forme, brunâtre, très-courte, crénelée. Introduit en 1837. Observ. Cette espèce présente sous notre climat l'inconvé- ABIES. 223 nient d'entrer en végétation dès le premier printemps, de sorte que les jeunes bourgeons sont souvent fatigués par les gelées. 18. Abies Webbiana. Lindl. Feuilles subdistiques, linéaires, planes, bidentées au sommet, vertes en dessus. Cônes dressés, cylindriques, à bractées ovales ou obovales. Ecailles légèrement cunéi- formes dès la base, dilatées, réniformes. Pinus striata, Hamilt. Mss. Pinus spegtabilis, Lamb. Pin. éd. 2. I. 54. t. 34. Don, Prodr. FI. Nep. 55. Pinus tinctoria, Wall. Mss. Pinus Webbiana, Wall. Mss. Ant. Conif. 61. t. 24. f. 1. Endl. Syn. Conif. 106. Abies Webbiana, Lindl. in Penny Cyclop. n. 7. Forbes (Jam.), Pinet Wol>. 417. t. 41. Link, in Linnœa, XV. 533. Hoffm. Bot. Zeil. 1846, p. 184. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211 {excl syn. bifida). Abies spectabilis, Spach, Hist. vég. phan. XI. 422. Picea Webbiana, Loud. Arbor. IV. 2344. f. 2251-2253.— Encycl. of trees, 1051. f. 1968-1969. Knight, Syn. Conif. 39. Abies densa, Griffith. Mss. Abies bifida, Lindl. et Gord. /. c. 211. Habile l'Himalaya occidental, par30°-32° (l. b.); de 2,430 à 3,330 met. d'altitude. Descr. Arbre atteignant 25-30 met. sur 1 met. et plus de diamètre. Tronc droit, couvert d'une écorce cendrée. Bois com- pacte, blanc, rosé. Branches régulièrement verlicillées , horizon talement étalées. Rameaux et ramulas opposés, distiques, gros. Bourgeons résineux, ovoïdes, arrondis, obtus, recouverts d'é- cailles rougeâtres. Feuilles distiques ou subd'stiques par leur torsion, linéaires, planes, épaisses, coriaces, longues de 3-5 cen- timètres, bidentées au sommet, à dents écartées, aiguës, m\li- 224 ABIES. nairement plus courtes que dans VAb. pindrow., larges d'environ 3-4 millim., luisantes, d'un vert gai, canaliculées en dessus, à bords légèrement épaissis, marquées en dessous , de chaque côté de la nervure, d'une large bande glauque ou d'un blanc de neige. Chatons latéraux, sessiles, entourés à la base de nombreuses et larges écailles, courtes, ovales, étroitement imbriquées dans les mâles , arrondies, membraneuses dans les femelles. Chatons mâles nombreux, cylindriques, grêles, naissant sur le côté inférieur des dernières ramules. Etamines monadelphes; anthères cunéiformes, portées sur un pédicelle court, à crête couronnée par un appendice bicorne, à cornes très-courtes, obtuses, divariquées. Chatons femelles solitaires, oblongs, cylindriques, dressés, longs d'environ 2 centim., pourpre-noir, à écailles courtes, cunéiformes, arrondies, mucronées, membraneuses sur les bords, denticulées-ondulées, incurvées au sommet. Cônes solitaires, dressés, obtus, cylindriques, longs de 40-16 centim., larges de 4-6, d'un pourpre foncé, résineux; à résine souvent disposée en nombreux globules cristallins. Écailles courtes, largement cunéiformes, coriaces, dilatées au sommet, à contour arrondi , étroitement imbriquées, munies à la base d'une bractée très-courte, persistante. Graines ovales, oblongues, anguleu- ses, à testa crustacé. Aile mince, large, membraneuse, obovale. Introduit en 1822 d'après Loudon, et en 1825 d'après Sweet. Observ. Cette jolie espèce, d'une végétation vigoureuse, ne formera cependant jamais sous le climat de l'Europe septentrio- nale qu'un vilain arbre, à cause de sa végétation prinlanière qui occasionne souvent la destruction de ses bourgeons, à moins qu'on puisse lui procurer un abri convenable pour l'y planter. Sans cette précaution, en effet, cet arbre ne forme qu'un buis- son plus ou moins diffus. J'ai vu en 1854, à Cheverny, près Blois, chez M. le marquis de Vibray, un Abies Webbiana de 2 met. de hauteur, qui portait des cônes; ces derniers, d'un violet foncé, résineux, n'ont pu atteindre leur développement, et sont tombés n'ayant encore que 8 centim. de longueur sur 5 de diamètre. ABIES. 225 19. Abies siberica, Ledeb. Feuilles nombreuses, alternes, parfois subdistiques, linéaires, obtuses ou aiguës, presque planes. Cônes ovoïdes- coniques. Ecailles largement cunéiformes, arrondies sur les bords ; à bradées incluses, mucronées. Abies foliis solitariis, apice emargïnatis. Gmel. FI. Sib. I. 176. n. 27 (excl. synon.). Pinus Picea, Pall. FI. Ross. I. 7 [excl. synon. et pi. Caucas.). Pinus pichta, Fisch. exLodd. Cat. 1836, p. SO.Endl. Syn. Conif. 108. Abies siberica, Ledeb. FI. Alt. IV. W2.—Illuslr. t. 500. Spach, Hist. vég. phan. XI. 420. Picea pichta, Loud. Arbor. IV. 2338 —Encycl oftrees,l0*3. F. 1931. Knight, Syn. Conif. 39. Pinus siberica, Steud. Nomencl. II. 338. Ant. Conif. 6i. t. 26. f. 1. Abies pichta Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 109. t. 37. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. Var. alba. Abies siberica alba. Pinus siberica alba, Hort. aliq. Cette variété, rapportée en 1853 du nord de l'Europe, est sem- blable à. l'espèce pour le port ; cependant l'échantillon que possède le Muséum, haut d'environ 40 centim., a les feuilles un peu plus tenues , et d'un vert plus pâle. Habite les montagnes de la Sibérie et de l'Altaï jusqu'à la hauteur de 660 met.; plus commun à 800 met., où il forme d'épaisses forêts, en compagnie du Picea obovata, avec lequel il s'élève jusqu'à 1,750 met. environ. Descr. D'après Lcdebour : « Arbre élevé, recouvert d'une écorce lisse. Branches horizontales ou défléchies, mais moins allongées que dansle Picea vulgaris (Picea excelsa); ce qui lui donne toujours un Traité des Conifères. 15 226 ABIES. poil plus gicle. Feuilles subdisfiques, linéaires, sur les jeunes sujets et sur les rameaux stériles, larges d'environ 1 millim., canaliculées en dessus, marquées en dessous, et de chaque côté de la carène, d'une ligne plus ou moins glauque, longues d'environ 2 centim., obtuses, plus courtes sur les rameaux qui portent les fleurs mâles, incur- vées, obtuses ou subémarginées ; celles des rameaux florifères et femelles sont toujours plus vigoureuses que les autres, d'abord obtuses, puis aiguës, presque piquantes. Chatons mâles horizontaux, réunis vers le sommet des ramules de l'année précédente, de 7-9 millm. de longueur. Chatons femelles dressés, solitaires, de 3 centim.de longueur. Bractées allongées, mucronées, presque quadrangulaires, submembraneuses, denticulées; les plus jeunes réfléchies ou presque révolutées sur le bord. Cônes dressés , cylin- driques, de 5-7 centim. de longueur sur 3 centim. environ de diamètre. Ecailles caduques, cunéiformes dès la base, brusquement dilatées en une lame de 13 millim. de longueur, de 41 millim. à la hase, de 20 millim. de large sous le sommet, presque trapéziforme, à bords latéraux presque rectilignes, denticulés. Graines de 6-7 millim. de longueur sur 2 de largeur environ. Aile longue de 11 millim., large de 7-9. » Cette espèce qui, d'après Lebedour, forme un grand arbre, ne paraît pas devoir excéder 8-12 met. dans nos cultures; les carac- tères qu'elle y présente sont les suivants : Branches allongées , étalées dès la base, relevées à leur extrémité , très-nombreuses dans les jeunes individus , les unes opposées ou verticillées, les autres alternes, généralement plus minces et disparaissant les premières. Ramules opposés-distiques. Feuilles alternes, très -rapprochées, presque couchées sur les rameaux, longues de 12-30 millim., épaisses, généralement étroites, parfois plus larges et alors légère- ment canaliculées en dessus, marquées en dessous et près des bords d'une étroite bande glauque, à nervure médiane assez large et d'un vert plus foncé, obtuses, plus rarement aiguës, parfois légèrement bifides au sommet, terminées par une pointe scarieuse, blanchâtre. Introduit en 4820 d'après Loudon, ou en 1824 d'après Sweet. I AIUKS. 2 27 20. Abies pinsapo, Boiss. Feuilles alternes ou éparses, nombreuses, raides, très- étalées, linéaires, planes, acuminées, piquantes. Cônes dressés, ovoïdes, cylindriques; à bractées incluses, obo- vales, émarginées, mucronées. Ecailles stipitées, large- ment cunéiformes, arrondies sur les bords. Pjnus pinsapo, Boiss. Mss. Ant. Conif. 65. t. 26. f. 2. Endl. Syn. Conif. 109. Abies pinsapo, Boiss. in Biblioth. Genev. 1838.— Elench. pi. Hisp. il. 197.— Voy. Esp. 584. I. 167-169. Spach, Hist. vég. phan. XI. -414. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. Abies hispanica, De Chanbr. Trait, prat. des Arbr. résin. 339. Picea pinsapo, Loud. Encycl. of trees, 1041. f. 1947-1948. Knight, Syn. Conif. 39. Habite dans la région montagneuse alpine inférieure du royaume de Grenade, où il forme de vastes forêts; dans la Sierra Benneja, dans la partie supérieure au-dessus d'Este- pona; dans la Sierra Nevada, à partir de la moitié de sa hauteur jusqu'au sommet; vraisemblablement encore sur le Cerro de San Christoval; la province Ronda, à la hauteur de 1,160 à 2,000 mètres; enfin, peut-être le rencontrera-t-on aussi dans quelques parties de l'Afrique voisines du Maroc. Descr. D'après M. Boissier : « Arbre très-rameux, atteignant 20-24 met. Branches verlicillées, horizontales. Ramules placés sur les rameaux inférieurs, régulièrement opposés ou naissant à angle droit et en croix. Feuilles courtes, disposées en séries rapprochées et presque à angle droit, jamais réfléchies à la base et recouvrant toujours les ramules cylindriques, de même couleur sur les deux faces, raides, jamais émarginées, très-aiguës sur les rameaux infé- rieurs, comprimées, presque planes, munies d'une nervure à la face inférieure, plus courtes encore et plus obtuses, presque] arron- 228 AB1ES. dies sur les rameaux supérieurs fructifères, parcourues par une forte nervure et marquées de chaque côté d'un sillon, souvent subincurvées-falquées , légèrement dilatées à la base, se déta- chant facilement par la dessiccation, et laissant sur le coussinet une cicatrice orbiculaire blanche déprimée au milieu. Les feuilles, lors de leur premier développement beaucoup plus longues, ont quelquefois 3 centim. et présentent ordinairement deux lignes glau- cescentes en dessous. Chatons mâles courts, dépassant à peine les feuilles, ovoïdes, de couleur pourpre, rassemblés à l'extrémité et à la face inférieure des rameaux, très-nombreux à partir du tiers inférieur jusqu'au sommet de l'arbre, sessiles, entourés à la base d'écaillés membraneuses, roussâtres , obtuses, presque lacérées, résineuses extérieurement, réunies à la base en un involucre qui per- siste plusieurs années. Anthères biloculaires, sessiles, en pyramide renversée, carénées-nervées a la face supérieure, s'ouvrant trans- versalement et vers le milieu, tronquées au sommet, presque mar- ginées, déprimées et ombiliquées au milieu. Pollen gros, sphérique, d'un jaune pâle. Chatons femelles cylindriques, dressés, placés à la face supérieure des rameaux, sessiles, constamment accompagnés d'écaillés bractéales stériles, plus petites, membraneuses, rési- neuses; longs de 5-6 centim., d'un brun verdâtre. Écailles brac- téales rondes à l'époque de l'anthèse. larges, membraneuses, crénu- lées sur les bords, presque émarginées au sommet, à nervure saillante, apiculées, convexes, glabres sur les deux faces. Écailles fructifères moitié plus courtes que l'écaillé bractéale au moment de l'anthèse, charnues, presque semi-orbiculaires, un peu plus larges que lon- gues, portant sur le milieu une nervure très-proéminente qui n'atteint pas le sommet. Cônes dressés, sessiles, cylindrico-ovoïdes, obtus, souvent légèrement bombés, à peine plus longs que ceux de VA. pectinata, mais un peu plus épais et souvent réunis en groupes. Écailles ovulifères presque triangulaires, à sommet très-obtus et arrondi, tombant avec les graines à la maturité. Bractées soudées avec les écailles ovulifères, ovales, émarginées et 5 ou 6 fois plus courtes qu'elles. Graines accompagnées d'une aile membraneuse presque transparente, subcrénulée sur le bord, presque de la même longueur que l'écaillé, enveloppant la graine par les bords roulés en dessous; à testa coriace, brun, abondamment pourvu de A MES. 2i9 vésicules oléifères odorantes. Albumen blanc, farineux. Embryon à 7 cotylédons. » Dans nos cultures : Très-bel arbre, remarquable par l'élégance de son port. Branches nombreuses, dressées-étalées à partir du sol, diminuant successivement et régulièrement de la base au sommet, de manière à former une pyramide conique. Rameaux et ramulcs nombreux, irrégulièrement distants, opposés, ternes ou verticillés, plus rarement épars. Feuilles alternes, très-rapprochées, longues de 10-13 millim., larges d'environ 2, étalées, quelquefois réflé- chies, coriaces, droites ou à peine falquées, d'un vert foncé en dessus, luisantes, plus pales en dessous, accompagnées de chaque côté de la nervure d'une ligne glaucescente, à peine visible sur les vieilles feuilles. Introduit en 1839. Observ. VAb. pinsapo, très-voisin par son port de VA. cepha- lonica, s'en distingue par ses feuilles plus rapprochées, ordinai- rement plus courtes et un peu plus larges, plus droites, non tor- dues à la base ou à peine contournées,, et beaucoup moins glauques à la face inférieure; il en diffère encore par ses cônes à bractées incluses et non saillantes, comme dans VA. cephalonica. Les plus forts individus que l'on rencontre aujourd'hui en France ne dépassent pas 5 met. de hauteur. 21, Abies cilicica 4% Feuilles subdistiques, échancrées au sommet, vertes en dessus, argentées en dessous, excepté sur la nervure mé- diane et les bords. Cônes dressés, longs de 22 à 28 centim., cylindrico-coniques, obtus. Pinus cilicica, Ant. et Kotsch. Oesterr. Bot. Wochbllt. 29 déc. 1853. Habite dans l'Asie- Mineure, sur le mont Taurus. Descr. « Arbre pyramidal, atteignant 12-14 mètres sur 50-60 cent# et plus de diamètre, garni de branches à partir de sa base, Ecorce 230 AB1ES. d'un gris cendré, très-épaisse et profondément crevassée sur les vieux arbres, parsemée sur toute la surface de petites fossettes. Branches verticillées, très-rapprochées : les inférieures horizontalement éta- lées, relevées à l'extrémité ; les supérieures ascendantes et pres- que dressées, allant en diminuant à mesure qu'elles se rapprochent du sommet de l'arbre. Feuilles d'environ 3-5 centim. de longueur, larges de 3millim., légèrement échancrées au sommet, très-souvent tordues à leur base. Chatons mule s pédoncules, cylindriques, obtus au sommet, longs d'environ 42 millim., larges de 4-5. Anthères termi- nées par un connectif en forme de languette triangulaire, à bords entiers. Cônes dressés, longs de 22-28 centim., larges de 4-5, presque cylindriques, arrondis à la base, obtus ou déprimés au sommet. Écailles imbriquées, longues d'environ 35 millim., à bord supérieur transversalement elliptique ou tronqué, parfaitement entier ; bords latéraux presque arrondis en demi cercle, transparents et érosés, à base cunéiforme, brusquement rétrécie en onglet. Bractées stipitées, à stipe liguliforme, à peine rétréci au sommet d'où part une lame subquadrangulaire échancrée, et terminée par un mucron central d'environ 2 millim. de longueur qui dépasse à peine les écailles. Graines trigones-obovées, à aile obliquement cunéiforme, longue et large de 45-20 millimètres. « Ce Sapin, qui se rattache au groupe des espèces à bractées incluses, se reconnaît à sa teinte d'un gris argenté. Il est en outre remarquable par son port élancé, son tronc garni de branches dès sa base, ainsi que par ses rameaux couverts de feuilles longues et rapprochées. L'abondance des cônes, leur longueur, leur position, donnent au sommet de l'arbre l'aspect d'un immense candélabre garni de cierges. VAbies cilicica fut découvert d'abord le 26 juin 4 853, sur le Taurus, par Kotschy, dans la vallée de Gusgula, au nord- ouest du grand détilé cilicien Gulleke Boghas; plus tard il le retrouva en grande quantité sur tout le versant méridional du pied du massif alpin dit Bulgar Dagh, en Cilicie, de 330 à 2,660 met. au-dessus du niveau de la mer, en compagnie du Cèdre du Liban et de deux espèces de Genévriers. Quelquefois on le rencontre sur les pentes escarpées, constituant à lui seul des forêts. Son bois est mou, sujet à se pourrir; les planches que l'on en retire s'emploient de préfé- rence en volige, parce que, sous l'influence de la chaleur, elles sont AlilES. i3l moins sujettes à se contourner que celles des Cèdres et des Pins. Les arbres commencent à fructifier dès qu'ils ont atteint 10 ans. » (Ant. et Kotsch., /. c.) Un autre voyageur, M. Tchihatcheff, naturaliste russe, a ren- contré une espèce de Sapin qui, d'après les détails qu'il en a don- nés, est probablement la même que celle qui a été décrite par Antoine et Kotschy. Il a fait hommage au Muséum de plusieurs échantillons de branches, ainsi que des écailles de cônes détachées de leur axe, qui m'ont présenté les caractères suivants : Rameaux minces, distiques, couverts d'une écorce cendrée, blanchâtre, légè- rement rugueuse. Feuilles longues de 20-35 millim., planes, lui- santes en dessus, où elles sont parcourues sur le milieu d'un sillon peu profond, marquées en dessous de 2 lignes glauques séparées entre elles par une bande verte légèrement saillante, obtuses, ordinaire- ment tronquées au sommet, où elles sont souvent légèrement échan- crées. Cônes d'environ 4-5 centim. de diamètre (ce que j'ai pu recon- naître en réunissant un certain nombre d'écaillés et les disposant en spirales, à peu près comme elles étaient placées dans la formation du cône). Écailles plus larges que hautes, de 35-45 millim dans leur plus grande largeur sur environ 28-30, à partir de la base de l'onglet, qui est court, caréné, aigu sur chaque face ; brusquement et profon- dément concaves à la base, largement dilatées en une lame épaisse, visiblement sinuée-veinée, entière, arrondie supérieurement, amin- cie sur les bords, mais plus aux deux extrémités latérales qui sont érosées, denticulées, portant au dos une bractée soudée par sa base à la partie supérieure de l'onglet, étalée, amincie en une lame mince d'un brun plus ou moins foncé, puis dilatée, cordiforme, légèrement denticulée sur les bords qui sont roux, atténuée au sommet en un très-court mucronule ; le tout arrivant aux deux tiers environ de l'écaillé. Graines longues de 10-12 millim., surmontées d'une aile mince, blanchâtre, cartilagineuse, souvent de 15-20 millim. dans sa plus grande largeur, arrivant un peu au-dessous du bord supérieur de l'écaillé. Tout récemment, le Muséum a reçu de M. Blanche, consul de France à Sayda, des cônes et des graines d'une espèce particulière ftAbies différente de celle de M. Tchihatcheff. Ses cônes sont 232 AB1E?, dressés, très - résineux, longs de 46-18 cenlim., larges de 5 ; à écailles cunéiformes, presque planes ou à peine concaves, longues de 30-32 millira. de la base de l'onglet au bord supérieur, de 30-38 dans la partie la plus large, lisses ou à peine striées-veinées, à onglet long de 10-15 millim., étroit, caréné, puis élargies insensi- blement jusque près du sommet, brusquement dilatées, recourbées latéralement, à bords très-minces, scarieux, denticulés. Bractées moins cordiformes, plus minces et plus scarieuses sur les bords, plus visiblement denticulées que celles ci-dessus, tronquées au sommet, déprimées au milieu, d'où part un mucron brun, sca- rieux, fin et aigu, d'environ 1 millimètre. Observ. Il résulte de tout ce qui précède, qu'il existe dans l'Asie-Mineure plusieurs espèces à' Abies non décrites ou très- imparfaitement connues. Espèces peu connues. 22. Abies Mertensia, Lindl. Feuilles linéaires, légèrement obtuses, atténuées à la base en un pétiole court. Pinus Mertensia, Bong. Veget. sitch. in Mém. Acad. St-Petersb. VI. sér. II. 163. Hook. FI. Bor. Amer. II. 164. Endl. Syn. Conif. 111. Abies Mertensia, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. Habite l'île Sitcha. Descr. « Arbre très-rameux, à rameaux et ramules fortement tubercules après la chute des feuilles. Feuilles solitaires, rappro- chées, linéaires, atténuées à la base en un pétiole très-court, sub- obtuses, planes en dessus, entières, longues de 12 millim. sur 1 millim. environ de largeur. Cônes solitaires, sessiles, oblongs, ob- tus, d'environ 4-5 centim. Écailles réniformes, entières, de 1 1 millim. et plus de largeur. » (Bongard, /. c.) âmes. 233 23. Abies ILempferi, Lindl. Feuilles très-grèles, ramassées en faisceaux, caduques. Cônes oblongs, longs d'environ 5-6 centim.; à écailles lâches, divergentes, excessivement caduques. Abies Kœmpferi, Lindl. in Penny-Cyclop., vol. I. Pinus KiEMPFERi, Lamb. Monogr. gen. Pin. 2e vol. Préface. Abies Kœmpferi, Lindl. Gardn. Chron. 1854, p. 255. /. c. p. 455 (cum. ic). Seosi, vulgb Kara Maatz Nomi ; Larix Conifera, nucleis pyramidatis, foliis deciduis. Ksempf. Amœn. exot. 883. Habite la Chine et probablement aussi le Japon. Descr. « Feuilles caduques, fasciculées, arrondies, laissant lors de leur chute une cicatrice penlagonale. Cônes oblongs, cynaroïdes, fragiles. Ecailles cordées, obtusément acuminées (pyramidales), étalées, caduques. Bractées petites, serrulées. Aile ovale, lancéolée dans la moitié de sa longueur, de la même grandeur que la graine. Aucun voyageur, depuis Kaempfer, ne paraît avoir observé cet arbre. Siebold, dans sa description des Conifères du Japon, n'en parle pas, quoiqu'il mentionne une espèce de Larix (le Lar. Leplolepis), appe- lée Kara-mats au Japon (c'est-à-dire Sapin du Kara ou du N.-E. de l'Asie). Mais celte espèce ne paraît avoir aucun rapport avec celle de Kaempfer. Lambert, d'après un dessin exécuté par un artiste japonais, établit son Pinus Kœmpferi, changé, dans le Penny-Cy- clop, en Abies Kœmpferi, nom qui n'a pas reparu depuis cette époque. Quoi qu'il en soit, M. Fortune annonça le 16 février 1854, par une lettre datée de Hong-Kong, qu'il venait de découvrir dans les provinces centrales du N.-E. de la Chine un très-bel arbre du groupe des Mélèzes, et parfaitement rustique, à cônes très-jolis, gracieux dans leur jeune âge {pretty), mais excessivement fragiles. » (Lindl., I. c.) A ces détails M. le docteur Lindley ajoute encore : «D'après les échantillons et les graines envoyés à M. Glendinning de Turnam- 234 AB1ES. Green, j'ai pu reconnaître que la plante est tout à fait inconnue, et ne se rapporte à aucune des espèces de Conifères précédemment découvertes. Ses branches sont exactement semblables à celles du Mélèze commun. Les feuilles sont fasciculées, très-grêles, caduques, d'un pouce 1/2 de longueur. Les cônes sont pendants, longs d'environ 3 pouces sur 2 4/4 de large, à écailles excessivement caduques, divergentes comme celles d'une tête d'artichaut, avec laquelle l'en- semble du cône paraît avoir une légère ressemblance (artichoke headed appearancc), et ne correspondent à rien de connu aujourd'hui parmi les Conifères. Les écailles sont ligneuses, plates, cordiformes, graduellement et régulièrement rétrécies en une pointe obtuse, de plus d'un pouce de longueur; elles portent à leur base une petite bractée aiguë, serrulée. Les graines, y compris Yaile, sont exactement de la grandeur des écailles, et au nombre de deux sous chacune d'elles, dont elles recouvrent entièrement la surface interne; elles offrent une légère courbe correspondant à celle de l'écaillé du côté externe. Ces cônes sont tellement fragiles qu'il suffit du moindre choc pour les briser, et les écailles tombent alors par morceaux; ces dernières sont très-lâches et si peu adhérentes, qu'elles ne tiennent au cône que par un faisceau vas- culaire qui, de la base de chacune d'elle, se fixe à l'axe général. M. Fortune ainsi que Ksempfer en font une espèce de Larix , et cela duit être, si la caducité des feuilles peut seule caractériser ce genre ; mais un des principaux caractères du Mélèze est d'avoir les cônes à écailles persistantes, tandis que dans les vrais Sapins et dans notre plante elles sont excessivement caduques. Par ce dernier caractère, elle se rapproche des Cèdres, qui, de leur côté, ont des feuilles persistantes. » Sous la dénomination générale de Sapins, on a longtemps confondu, et on confond souvent encore des genres très-différents, tels que les Picea, par exemple. Les anciens ont aussi connu les Abies (Sapins) et les Picea (Pesses), mais ils ne les confondaient pas; ils donnaient le nom de Sapin aux espèces à feuilles planes, argentées en dessous, tandis qu'ils réservaient au contraire celui de Picea pour celles à feuilles aciculaires, presque télragones, que nous appelons ordinairement et indistinctement Abies et Picea. Quoique les détails et les descriptions qu'ils en ont donnés soient très-incomplets, on ABIES. 235 peut les distinguer, et reconnaître que l'arbre que Pline désigne sous le nom d'Abies n'est autre que notre Sapin commun, Abies pectinata. La plupart des espèces renfermées dans ce genre sont généralement trés- belles, et mériteraient d'être cultivées, lors même qu'elles n'offriraient pas d'autres avantages; mais il n'en «st rien, et le plus grand nombre d'entre elles possèdent des propriétés qui, indépendamment de leur beauté, seraient suffisantes pour les faire rechercher. Je vais passer rapidement en revue les espèces les plus méritantes, faisant ressortir pour chacune d'elles ses prin- cipaux avantages. Abieê bracteata, l'une des plus remarquables par la forme de ses cônes ; l'on trouvera à sa description les détails et particularités qui se rattachent à sa découverte et à son introduction. — A. nobilis. Le port de cette espèce suffit pour en justifier le nom ; elle mérite d'être multipliée et répandue beaucoup plus qu'elle ne l'est, ne serait-ce même que comme arbre d'orne- ment.— UAb.Nordmanniana}qu\ commencée se répandre dans le commerce, ne le cède en rien à l'espèce précédente : car, avec un très-beau port et un joli feuillage, il est très-rustique, et atteint jusqu'à plus de 25 met.; si nous ne connaissons pas les qualités de son bois, nous pouvons avec toute assu- rance le recommander comme arbre d'ornement, et peut-être comme étant la plus belle espèce à feuilles argentées. — VA. pectinata, commun dans toute l'Europe, présente plusieurs avantages par son bois et par la résine qu'on en extrait; aussi donne-t-il lieu, dans certaines localités, à une exploitation assez importante. — A. cephalonica. Celui-ci rivalise avec VAb. pinsapo au point de vue de l'ornement; c'est du reste le seul avantage qu'il paraît présenter, mais sous ce rapport il laisse peu à désirer. Il se distingue de ce dernier par ses feuilles un peu plus longues, plus distantes et surtout beaucoup plus blan- ches àla face inférieure. — VAb.balsamea, vulgairement Sapin baumier, est un arbre de petite dimension, qui n'a d'autre intérêt quel'ornement; son bois, d'après Michaux, est de qualité inférieure, et l'arbre n'est recherché en Amé- rique que pour en extraire la résine, qu'il produit en assez grande quantité, et qui est connue sous le nom de Baume de Giléad, nom impropre, puisque celte substance est extraite d'une plante d'Asie (l'Amyris Gileadensis). L'arbre est de courte durée dans nos cultures, où il atteint rarement 6-8 mètres. — Les Ab. amabiliê et grandis sont aussi de très-beaux arbres, qui atteignent de grandes dimensions ; malheureusement ces espèces sont encore très-rares en Europe, et la plupart des sujets qu'on y rencontre, encore petits, pro- viennent généralement de multiplications faites avec des branches latérales, et n'ont par conséquent pas de flèche ou tige verticale. — Pour les Ab.pindrow 236 picea. et Webbiana, dont les dimensions, le port et le feuillage argenté faisaient espérer que l'on pourrait en tirer un bon parti, au moins sous le rapport de l'ornement, l'expérience a démontré que cet espoir était mal fondé: car ainsi que je l'ai dit précédemment, l'inconvénient qu'ils ont de pousser de très- bonne heure au printemps fait que les jeunes bourgeons sont souvent détruits par les dernières gelées. — VÀb. pin $apo est assez répandu aujourd'hui, et chacun sait que son mérite ornemental ne le cède à aucune autre espèce du genre. A part quelques espèces mexicaines, comme VÀb. religiosa, par exemple, qui, malgré sa rusticité, ne peut supporter sans danger nos hivers, les Abies sont assez robustes; nous ne pouvons cependant rien assurer au sujet des espèces japonaises qui ne sont pas encore introduites, et pour lesquelles on devra prendre quelques précautions. XVIII. Picea, Link. — Pesse. Picea, Link. in Linnœa, XV. 516. Abies, Don, in Loud. Arbor. IV. 2293. Abies, section Picea, Spach, Hist. vég. phan. XI. 405. P. D. Dict, univ. d'Hist. nat. XI. 346. Pinus, section Picea, Endl. Syn. Conif. H 2. Feuilles sessiles ou très-courtement pctiolées, acicu- laires, linéaires, subtétragones, mucronées, piquantes, très-entières, alternes autour du rameau et non distiques par renversement. Coussinets décurrents, supérieure- ment épaissis, à cicatrices rhomboïdales. Chalons mâles axillaires et terminaux, cylindrico-coniques, ovales-allon- gés. Anthères biloculaires , longitudinalcmcnt déhis- centes. Chatons femelles terminaux. Cônes pendants, solitaires, terminaux, à écailles coriaces, persistant sur IMCEA. 237 le rachis après la chute des graines. Graines à aile cadu- que, étroite, oblongue-obovale ou légèrement cultri- forme. Grands arbres à cime effilée-conique, à feuilles alter- nes ou éparses tout autour des rameaux, subtétragones, Irès-courtement mucronées. Maturation annuelle. 1 . Picra Menziesii *{* . Feuilles comprimées-tétragones, aiguës, droites. Cônes cylindriques, pendants; à écailles rhomboïdales, déchirées sur les bords. Pinus Menziesii, Dougl. Mss. Lamb. Pin. éd. 2. III. 161. t. 71. Hook. FI. Bor. Amer. II. 162. Ant. Conif. 85. t. 33. f. 1. End!. Syn. Comf. 112. Abies Menziesii, Loud. Arbor. IV. 2321. f. 2232. — Encycl. oftrees, 1034. f. 1934. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 93. t. 32. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. Knight, Syn. Conif. 37. Var. crispa. Pinus Menziesii, p. crispa, Ant. /. c. t. 33. f. 2. Picea Menziesii crispa. Écailles plus lâches, ondulées-crispées. Habite dans l'Amérique N.-O. la partie septentrionale de la Californie. DesGr. Arbre très-droit, atteignant 15-20 met. Branches ver ti- cillèes-étalées. Feuilles épaisses, rapprochées - étalées, subtétra- gones ou comprimées, lisses et arrondies en dessous; à sillons très- marqués, surtout les supérieurs, qui sont souvent un peu plus larges et plus glauques. Cônes pendants, longs de 5-7 centim., larges de 2, sessiles ou subpédonculés par l'amincissement de leur base. Ecailles très-minces, membraneuses, ondulées et subrongées-don- 238 PICEA. tées sur les bords. Graines très-petites, presqu'ovoïdes, surmontées d'une aile trois ou quatre fois plus longue qu'elles. La variété p. crispa se distingue par ses écailles laciniées-crispées. Introduit en 1831. 2. Pi ce a alba, Link. Feuilles très-rapprochées-étalées, subtétragones. Cônes cylindriques, pendants; à écailles obovales, très-entières. Abies canadensis, Mill. Dict. n. 1. Pinus canadensis, Du Roi, Obs. bot. 38. — - Harbk. éd. 1. 121. Wan- genh. Beitr. V. t. l.f. 2. Pinus laxa, Ehrh. Beitr. III. 24. Pinus alba, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 371. Willd. Baumz. 221. Lamb. Pin. éd. 2. I. 43. t. 28. Hook. FI. bor. Amer. II. 1G3. Ant. Conif. 86. t. 34. f. 1. Endl. Syn. Conif. 112. Pinus glauca, Mœnch. Weissenb. 73. Pinus tetragona, Mœnch. Mètli. 364. Abies alba, Mich. FI. Bor. Amer. II. 207. Mich. fil. Arb. for. I. 133. t. 12. Loud. Arbor. IV. 2310. f. 2224. — Encycl. of trees, 1030. f. 1928. Spach, Hist. vég. phan. XI. 412. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 95. t. 33. Loisel. Nouv. Duham. V. 289. t. 81. fig. 2. Desf. Hist. arbr. II. 580. Lindl. et Gorcï. Journ. Hort. Soc. V. 211. Knight, Syn. Conif. 36. Abies glauca, Hort. aliq. ? Picea CjErulea, Link. in Linnœa, XV. 522. Abies cerulea, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 99. ? Abies rubra violacea, Loud. Arbor. IV. 2316. Pinus rubra B. violacea, Endl. Syn. Conif. 114. Abies rubra B. violacea, Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 211, Abies curvifolia, Hort. Picea alba, Link. in Linnœa, XV. 519. Vulgairement Sapinette blanche. PICEA. 239 "Variétés horticoles. PlCEA ALBA NANA.' ABIES ALBA PROSTRATÀ, Hort. Abies alba nana, Loud. Encycl. of Irees, 1030, Knight, Syn. 36. Cette variété, distincte de l'espèce par ses dimensions, en diffère encore par ses feuilles, moins nombreuses et plus étalées ; elle dé- passe rarement \ met. 50 centim. de hauteur, et forme le plus sou- vent un buisson étalé. PlCEA ALBA ECHINOFORMIS. Abies alba echinoformis, Hort. Arbrisseau très-nain, buissonneux. Branches nombreuses, courtes. Feuilles étalées, rapprochées, très-étroites ou subaciculaires, longues de 18-22 millim., molles, très-courtement terminées par une pointe subobtuse. Habite différents lieux de l'Amérique boréale, principalement le Canada et la Caroline. Descr. Bel arbre, [dépassant rarement 20 mètres. Tronc droit, cylindrico-conique. Branches rapprochées. Rameaux et ramilles nombreux, courts, souvent compactes, étalés, quelquefois défléchis. Feuilles éparses, très-rapprochées autour des rameaux qu'elles ca- chent presque entièrement, subtétragones, parcourues sur chaque face par un léger sillon de couleur glauque, obtuses ou brusque- ment mucronulées, atténuées à la base en un court pétiole. Chatons mâles, cylindrico-coniques , obtus, entourés h la base d'écaillés ciliées-lacérées , solitaires à l'extrémité de ramilles très-grêles, de là pendants ; crête des anthères ciliée-lacérée, pourpre. Cônes pendants, situés à l'extrémité de faibles ramilles, longs de 4-6 cen- timètres, larges de 4 0-15 millimètres, solitaires sur chaque ramille, quoique souvent rapprochés en très-grand nombre sur des ramilles plus courtes, et constituant ainsi des sortes de grappes. Ecailles obovales, très- entières, d'abord d'un_ vert herbacé, puis rougeâtre et finalement d'un roux pâle , luisantes. Graines très - petites, 240 riCEA. ovoïdes, d'un jaune roux; à aile mince, obovale, trois fois plus lon- gue que la graine. Introduit en 1700. Observ. La Sapinette bleue des jardiniers, Abies cœrulea et Abies glauca, Hort., n'est autre chose que le Picea alba, qui, dans quelques conditions avantageuses de développement, se couvre d'une écorce et de feuilles d'une teinte beaucoup plus prononcée, presque bleuâtre ou violacée. 5. Picea rubra, Link. Feuilles rapprochées, couchées -incurvées, subtétra- gones. Cônes résineux, ovoïdes-oblongs; à écailles obo- vales, entières. Pinus rubra, Lamb. Pin. éd. 2. I. 47. t. 30. Hook. FI. Bor. Amer. II. 164. Ant. Conif. 87. t. 34. f. 2. Endl. Syn. Conif. 113. Pinus americana rubra, Wangenh. Beitr. 75. t. 16. f. 80. Pinus americana, Gœrtn. Fruct. et San. II. 60. t. 91. Abies rubra, Poir. Dict. VI. 520. Loud. Arbor. IV. 2316. f. 2228.— Encycl. of trees, 1032, f. 1930. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 101. t. 35. Desf. Hist. arbr. II. 580. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 211. Knight, Syn. Conif. 37. Abies nigra var. Mich. fil. Arbr. for. I. 124. Spach, Hist. vég. phan. XI. 411. Picea rubra, Link. in Linnœa, XV. 521. Vulgairement Sapinette ronge. Habite dans la Nouvelle Ecosse et le Nouveau Funkland. Descr. Arbre dont le port est semblable à celui du Picea excelsa. Branches dressées-étalées , quelquefois défléchies, ascendantes. Rameaux nombreux, couverts d'une écorce rouge, principalement sur les jeunes bourgeons, qui sont tomenteux et recouverts de poils d'un roux ferrugineux, courts et très- serrés. Feuilles longues de 10-15 million., tétragones ou irrégulièrement rhomboïdes, compri- mées, incurvées et appliquées sur les rameaux; très-brusquement PICEA. 241 rétrécies de chaque coté en une pointe courte, obtuse, plus rarement subaiguë; portées sur un pétiole rouge, tomenleux comme l'écorce, avec laquelle il se confond. Cônes pendants, souvent très-résineux, longs de 4-5 centim., presque larges de 2, obtus, atténués aux deux extrémités, mais surtout au sommet. Ecailles assez larges, convexes, arrondies, entières ou à peine érosées sur les bords. Graines à testa noir ou brun-rougeâtre, par un duvet ferrugineux très-court. Introduit vers 1750. Observ. Le P. rubra est encore très-rare en France. Il en existe deux beaux individus dans le parc de Trianon ; ces arbres faisaient partie de l'ancienne école plantée par Richard, sous les ordres de Bernard de Jussieu. Ce sont eux qui m'ont fourni les caractères que j'ai rapportés ci-dessus; ils mesurent environ 12 mètres, et sont garnis de branches dans toute leur hauteur. 4. Picea nigra, Linh. Feuilles subtétragones-aiguës. Cônes ovales ou ovoïdes, pendants; à écailles largement obovales, entières. Abies Piceae, foliis brevioribus, conis biuncialis Iaxis. Mill. Dict. le. t. 1. Abies mariana, Mill. Dict. n. 2. Wangenh. Beitr. 75. Pinus nigra, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 370. Willd. Baumz. 220. Lamb. Pin. éd. 2. I. 45. t. 29. Hook. FI. Bor. Amer. II. 163. Ant. Conif. 88. t. 31. f. 3. Endl. Syn. Conif. 115. Pinus mariana, Du Roi, Obs. bot. 38. Ehrh. Beitr. III. 23. Abies denticulata, Poir. Dict. VI. 520. Mich. FI. Bor. Amer. II. 206. Abies nigra, Mich. fil. Arbr. for. I. 123. t. 11. Loud. Arbor. IV. 2312. f. 2225-2226.— Encycl. of trees, 1031. f. 1929. Spach, Hist. vég. phan. XI. 410 [excl. p). Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 211. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 97. t. 3i. Loisel. Nouv.Duham. V. 292. t. 81. f. 1. Ddsf. Hist. Arbr. II. 580 Knight, Syn. Conif. 36. Traité" des Conifères. 18 2i2 PICEA, Picea nigra, Link. in Llnnœa, XV. 520. Vulgairement Sapinette noire.] Variétés horticoles. PlCEA NIGRA FAST1GIATA. Abies nigra pumila, Hort. aliq. Cette variété, obtenue par M. Briot, chef des pépinières de Tria- non, est beaucoup plus délicate que l'espèce, dont elle diffère encore par ses branches et ses rameaux minces, dressés -fastigiés, et par ses feuilles plus courtes, très-ténues, presque cylindriques-aiguës, lon- gues de 6-10 millimètres. Picea nigra glauca. Abies nigra glauca, Hort. Variété beaucoup plus vigoureuse que la précédente, peut-êlre même que l'espèce. Sa végétation est très-belle; ses feuilles, plus grosses et plus obtuses que celles de l'espèce, sont aussi plus glauques. Peut-être même est-elle une variété du Picea alba? Picea nigra Doumetii. Branches très-nombreuses : celles de la base légèrement étalées- ascendantes; les supérieures dressées; le tout formant une pyramide conique très-compacte. Écorce des jeunes bourgeons couverte d'une pubescence blanchâtre ; celle des rameaux adultes rougeâtre, revêtue d'un duvet roux, qui disparaît assez promptement. Feuilles appri- mées, courtement pétiolées, très-nombreuses, cachant souvent en- tièrement les rameaux, ténues, longues de 8-10 millim., irréguliè- rement tétragones, brusquement atténuées au sommet, aiguës, marquées sur chaque face d'un sillon glauque. Cônes ovoïdes, élargis vers le milieu, sensiblement atténués aux deux extrémités, longs de 4 centim. à partir du pédoncule ramillaire, larges d'à peine 2 dans leur plus grand diamètre. Pédoncule ramillaire gros, écailleux comme la base du cône lui-même, dont il paraît être la continuation. Écailles ovulifères minces, scarieuses, quelquefois un peu érosées sur les bords, d'un vert brun, rouge-violacé, prenant une couleur plus foncée à la maturité. PICEA. 243 Cette variété se trouve dans la propriété do chûteau de Bfriène, près Moulins. L'arbre, âgé actuellement de 20 ans, a été planté par Mme Aglaé Adanson ; il mesure 4 met. 50 cent, en hauteur, et forme, par le raccourcissement régulier de ses brandies, une py- ramide conique pointue, étalée à la base, très-garnie dans toute sa longueur. Habite dans l'Amérique boréale, entre 44° (l. b.) et 55° (l. occ.). Descr. Arbre de 20-25 mètres sur 50 centimètres de diamètre. Tronc droit , sensiblement atténué vers le sommet. Bois blan- châtre, léger, élastique, très-recherché aux États-Unis où, dit- on, on le préfère à celui de toutes les autres espèces du genre pour les constructions navales. Branches assez minces, légèrement dressées, bientôt horizontales ou réfléchies. Feuilles ténues, alternes, souvent recourbées vers le rameau, comprimées, subtétragones-arrondies ou presque cylindriques, acuminées au sommet, glaucescentes-bleuâtres, surtout dans les parties un peu concaves ou comprimées. Écailles gemmaires membraneuses, à carène prolongée en une pointe fine, souvent noirâtre. Chalons femelles solitaires , sessiles ou très- courtement pédoncules, d'abord dressés, paraissant en mars, entiè- rement développés en avril et formant alors des petits cônes d'un très-beau violet, passant ensuite à la couleur verte en prenant une autre direction ; ils sont alors tout à fait pendants et ne conservent du violet à la maturité qu'une tache brunâtre plus ou moins étendue, placée à la base de chaque écaille; le reste est d'un roux plus ou moins Foncé. Cônes longs de 25 millim. sur 45-16 de large dans leur plus grand diamètre; ovales-obtus, atténués aux deux bouts, portés sur un pédoncule courbé très-court, légèrement épaissi au sommet. Écailles ovuliféres minces, arrondies, très-légèrement ondulées, denticulées et submembraneuses sur les bords, souvent colorées en brun dans toute la partie inférieure. Observ. Le P. nigra atteint, dans certaines parties de l'Amé- rique du Nord, jusqu'à 25 met. et plus d'élévation. 11 est très- délicat dans nos cultures, où il dépasse rarement 8-10 mètres. 2ii Pi ce a. 5. Picea Orientalis. Feuilles courtes, subtétragones, couchées sur les ra- meaux. Cônes cylindriques, pendants; à écailles rhom- boïdaleSj ovales, arrondies au sommet. Elate trapezuntjca, Tourn. Voy. II. 104. Abies orientalis, folio brevi el tetragono, fructu minimo et deorsum inflexo. Elate Grsecorum recentiorum. Tourn. Coroll. 41. Sapini arboris delinealio. Bell. De Arbor. Conif. resin. 27 {cwn. ic. mal.). Pinus orientalis, L. Spec. 1421. Lamb. Pin. éd. 2. I. 49. t. 31. f. A (excl. reliq. icon.). Bieb. FI. Taur. Cauc. III. 624. Slev. Bull. Soc. Nat. Mosq. 1838, p. 48. Ant. Conif. 89. t. 35. f. 1. Endl. Syn. Conif. 116. Abies orientalis, Poir. Dict. VI. 518. Loud. Encycl. of trees, 1029. f. 1924-1925. Jaub. et Spach, Plant, orient. I. 30. t. 14. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 212. Knight, Syn. Conif. 36. Habite auprès de Trébizonde (Tourn. ), et au sommet des montagnes de rimérétie, dans la Mingrélie supérieure, et entre Guriel et les monts Adschariens. Descr. D'après Steven : « Arbre élevé. Feuilles semblables à celles du Picea excclsa, mais de moitié plus courtes, subulées ou télragones-acuminées, mais non piquantes, alternes, recouvrant de toutes parts les rameaux. Cônes de 5-8 centim. de longueur, presque cylindriques, à écailles lâchement imbriquées. Ecailles inférieures légèrement arrondies, les supérieures quelquefois aiguës; à denticules très-petits, rares, souvent entièrement nuls. » Dans nos cultures : Branches verlicillées étalées. Rameaux et ramilles nombreux, opposés-distiques. Feuilles très-rapprochées, longues de 4-8 millim., entourant entièrement les rameaux sur les- quels elles sont couchées, télragones, brusquement terminées en une pointe obtuse. C'est sans doute à celte espèce qu'il faut rapporter le passage suivant de Tournefort (Voyage du Levant, ÏI, p. 238) : « Cet arbre picea. 245 a le fruit écailleux et comme cylindrique, quoique un peu rende ; il n'a que 2 pouces 1/2 de longueur sur 8 ou 9 lignes d'épaisseur, est terminé en pointe penchée en bas et pendant, et se compose d'é- caiiles molles, brunes, minces, arrondies, lesquelles recouvrent des graines fort menues et huileuses. Son tronc et ses branches sont de la grandeur du Picea ordinaire ; ses feuilles, qui n'ont que 4 ou 5 lignes de longueur, sont luisantes, vert-brun, fermes, raides. » Obsehv. Lambert, dans sa Monographie du genre Pinus, re- présente, avec le cône du Picea orientalis fig. A, deux autres cônes FF, dont l'un a les écailles ouvertes. Ces cônes, qui vien- nent, dit-on, de la Chine, et supposés appartenir au P. orienta- lis, sont certainement encore autre chose. Enfin il représente aussi, et sur la môme planche, un autre cône fig. E, qui diffère également des précédents; il dit de ce dernier « que cet échan- tillon a été recueilli par sir Gore Ousely, dans le voisinage de ïeflis. » A mon avis, la planche de Lambert représente 3 espèces, formes ou variétés différentes. 6. Picea excelsa, Link. Feuilles comprimées, tétragones. Cônes cylindriques, pendants; à écailles planes, rhombqïdales, un peu allon- gées, tronquées, souvent denliculées au sommet. 'EXàrrçri fflXifc-. Théophr. Hist. pi. III. 10. PiCEA.Plin. tf«*.n«*.XVI. lO.Mathiol. Valgris. 107. Clus. Hist. pi. 33. Abies, Dodon. Pempt. 863. Picea Latinorum, sive èXàxyj àppr,v. J. Bauh. Hist. I. 2. 238. Picea major prima, sive Abies rubra. C. Bauh. Pin. 493. Abies tenuiore folio, fructu deorsum inflexo. Tourn. Inst. 58o. Pinus Abies, L. Spec. 1421.— FI. Suec. 789. — FI. Lap. 347. Willd. Baumz. 221. Lamb. Pin. éd. 2. I. 41. t. 27. Wahlenb. H. Carp. 312.— FI. Suec. 630. —FI. Lap. 256. Gaud. FI. Helv. VI. 191. Koch. Syn. 769. Ant. Conif. 90. t. 3o. f. 2. Pinus Picea, Du Roi, Obs. bot. Zl. — Harbk. éd. Polt. II. 156. Endl. Syn. Conif. 116. 246 picea. Pinus excelsa, Lam. FI. Fr. éd. i. II, 202. Abies Picea, Mill. Dict. n. 3. Desf. Hort. Paris, éd. 3. Spach, Hist. vég. phan. XI. 405. De Chambr. Trait, prat. Arbr. résin. 1 18. pi. I. f. 4 et 5. Pinus cinerea, Rœling. Deutschl. FI. 376. Abies excelsa, DC. Fl.Fr. m. 275. Rich. Conif. 69. 1. 15. Loud.Ar- bor.W.'mXî.iWb.—Encycloftrees, 1026. f. 1922-1 923. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 87. Loisel. Nouv. Duham. V. 289. t. 80. Desf. Hist. arbr. 580. Schouw. Ann. se. nat. 3e sér. III. 239. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Knight, Syn. Conif. 36. Picea vulgaris, Link. Abhandl. der Berl. Acad. 1827, p. 180. Picea excelsa, Link. in Linnœa, XV. 517. Vulgairement Epicéa. A. integrisquamis. Ecailles du cône obovales, arron- dies-entières sur les bords. Variétés horticoles. Picea excelsa tenuifolia. Abies excelsa tenuifolia, Loud. Variété d'une croissance vigoureuse. Feuilles plus fines que celles de l'espèce, et beaucoup plus couchées sur les rameaux. Picea excelsa variegata. Abies excelsa, foliis variegatis, Loud. Cette variété, délicate, se distingue à ses feuilles, soit panachées, soit complètement jaunâtres, soit vertes, acuminées et aiguës. Picea excelsa aurea. Abies excelsa variegata, Hort. Celle-ci , beaucoup plus vigoureuse que la précédente , a les feuilles très-rapprochées, subtétragones, épaisses : celles de la tige appliquées, aiguës-mucronées, légèrement courbées; celles des branches et des rameaux plus rapprochées et plus obtuses. La plupart de celles qui sont situées à la face supérieure des rameaux sont d'un jaune blanchâtre, très-lisses, luisantes. IMGEA. 217 PlCEA EXCELSA INFLEXA. Arbre vigoureux. Branches d'abord légèrement étalées, puis très- redressées à leur extrémité; à rameaux et ramules rapprochés. Feuilles d'un vert foncé, plus nombreuses et couchées sur la face supérieure des rameaux. — Celte variété se trouve dans le jardin de Fromont, à Ris (Seine-et-Oise), depuis environ 45 ans; l'arbre mesure aujourd'hui à peu près 10 met. de hauteur; ses branches très-nombreuses, et presque aussi verticales que la tige elle-même, forment une pyramide très-compacte. PlCEA EXCELSA MUCRONATA. ÂBIES EXCELSA MUCRONATA, Loud. Abies mucronata, Hort. {non Raf.). Arbrisseau buissonneux et diffus. Branches étalées ou défléchies. Ramules gros et courts, recouverts d'une écorce rougeâtre. Feuilles distantes, étalées, courtes, grosses, tétragones, quelquefois subcy- lindriques-étalées ou légèrement réfléchies, très-raides et terminées par un court mucron. — Cette variété, obtenue de semis par M. Briol, chef des pépinières de Trianon, ne paraît pas devoir atteindre de grandes dimensions; la plante mère, haute de 4 met., semble avoir atteint son maximum. PlCEA EXCELSA PYRAMIDATA. Abies excelsa pyramidata, Hort. Par ses branches dressées, presque fastigiées, cette variété est pro- pre à former de grandes allées ; elle pourrait, dans quelques cir- constances, remplacer le peuplier d'Italie (Populas fastigiata), qu'elle rappelle par son port. PlCEA EXCELSA PENDULA. Abies excelsa penbula, Loud. Abies communis pendcla, Booth. Branches très-étalées, réfléchies au sommet. Rameaux et ramules grêles, réclinés ou pendants. PlCEA EXCELSA EREMITA. Abies excelsa eremita, Hort. -2 48 picea. Rameaux vigoureux, courts, recouverts d'une écorce jaune-rou- geâtre. Feuilles courtes et grosses, irrégulièrement tétragones, quel- quefois subdistiques par renversement, fortement mucronulées. — Très-voisine de la variété monstruosa, elle se ramifie beaucoup plus, et son écorce est ordinairement plus rouge. Picea excelsa columnaris. Abies excelsa columnaris, Jacques. Branches rapprochées, étalées.^Rameaux et ramules courts, com- plètement recouverts de feuilles d'un vert sombre, plus courtes que celles de l'espèce. Bourgeons très-rapprochés, allongés, pointus, écailleux; à écailles rousses, lâchement imbriquées. Picea excelsa siberica. Abies excelsa siberica, Hcrt. Arbrisseau pyramidal. Feuilles rapprochées, plus fines et plus couchées que dans l'espèce, longues d'environ 12 millim., subcy- lindriques, acuminées et aiguës. Picea excelsa monstruosa. ? Abies excelsa monstruosa., Loud. - Abies monstruosa, Hort. aliq. Branches courtes, souvent inégales, rares, recouvertes d'une écorce blanc-jaunâtre, quelquefois roussâtre. Feuilles alternes, parfois sub- distiques par renversement, grosses, brusquement terminées en une pointe obtuse, plus rarement aiguë. Picea excelsa Cranstoni. Abies excelsa Cranstoni, Hort. Arbrisseau vigoureux. Feuilles longues de 1 3-20 millim., compri- mées sur les côtes, recourbées vers le rameau et presque appliquées sur lui, lisses et luisantes, terminées en une pointe blanchâtre, fine et aiguë. — Cette variété se ramifie très-peu; sa tige grosse, cylindrique, recouverte d'une écorce d'un roux pâle, est ordinairement terminée par un gros bouton écailleux, obtus, de sorte que ce n'est, pour ainsi dire, qu'accidentellement qu'elle émet quelques rameaux latéraux souvent épars, grêles et simples, caractères qui la rapprochent de HCBÀ. 249 la variété moîistruosa, ainsi que de celle décrite ci-après sous le nom de dcnudala. Serait-ce la variété monstrueuse dont a parlé Lou- don, et de laquelle il a dit : " Trvnco simplici , ramonulli "; ou bien celte dernière, celle-ci et la suivante ne sont- elles que de légères modifications d'une forme particulière au P. cxcclsa? Picea excelsa DENi'iuTA, Revue hort. 1854, p. 236 (cum ic). AbIES EXCELSA VIRGATA, JacqUCS. Branches étalées, réfléchies, peu nombreuses et à peine ramifiées, irrégulièrement distantes, quelquefois réduites à de faibles ramilles. Feuilles grosses, couchées sur les rameaux. L'absence de ramification s'explique facilement par l'examen des rameaux. Ceux-ci, en effet, sont ordinairement dépourvus d'yeux ou de bourgeons latéraux, et n'en présentent que de terminaux par lesquels s'opère l'élongation des branches, sur lesquelles on dis- tingue à peine, les unes des autres, les pousses annuelles, si ce n'est par un léger renflement recouvert d'écaillés, accompagné quelquefois de petites et simples ramilles. PlCEA EXCELSA NANA. ABIES EXCELSA NANA, Hûït. Arbrisseau dépassant rarement \ met. Branches très-nombreuses. Rameaux courts, souvent fasciés, ou portant des excroissances ou protubérances plus ou moins grosses. PlCEA EXCELSA CONICA. Abies excelsa conica, Keteleêr. Branches et rameaux nombreux, dressés. Feuilles longues de 8- 42 millim., ténues, très-comprimées sur les côtés, marquées sur cha- cune des faces planes de deux lignes glauques, terminées au sommet par un mucron fin et aigu légèrement recourbé vers le rameau. — Cette variété, qui atteint rarement 4 mètre, forme un petit cône élargi à la base, effilé au sommet. Picea excelsa dumosa. Abies excelsa dumosa, Hort. Abies elegans, Hort. Abies excelsa elegans, Hort, {non Smith.) Knight, Syn, Con'if. 30. w 250 PlCEA. Arbrisseau nain, buissonneux. Branches presque horizontales, dif- fuses. Rameaux nombreux, divariqués, minées, recouverts d'une écorce cendrée blanchâtre. Feuilles étalées, distantes, droites, brus- quement acuminées en une pointe très-courte. PlCEA EXCELSA CLAMBRAS1LIANA. ABIES EXCELSA CLAMBRASILIANA, L0U(1. ABIES CLAMBRASILIANA, Hort. Branches très-ramifiées, à ramifications subdistiques ou disposées en éventail , courtes et presque de même longueur. Feuilles rappro- chées, longues de 6-8 millim. — Cette variété, qui dépasse rarement 60 centim., forme un petit buisson compacte, étalé, déprimé, parfois légèrement conique. PlCEA EXCELSA PYGJLEA. ABIES EXCELSA PYG»LEA, Loud. Abies pygmjsa, Abies pumila et Abies miniata, Hort. Abies elegans, Smith, mKnight, Syn. Conif. 36 {non Hort.). Abies clambrasiliana strict a, Loud. Branches et rameaux très-rapprochés, alternes ou épars. Ramules et ramilles nombreux, confus, se touchant presque, très-courts, inégaux à cause du bourgeon central qui s'allonge un peu plus. Feuilles de 10-15 millim., presque tétragones, obtuses ou mucronu- lées. Cette variété, qui atteint rarement 40 centim., forme un buisson dressé, arrondi ou subconique, très-compacte; elle est au P. excelsa ce que la variété echinoformis paraît être au Juniperus oxycedrus. PlCEA EXCELSA ATTENUATA. Abies excelsa attenuata, Hort. Branches grêles, peu nombreuses; rameaux effilés, étalés, quel- quefois déclinés. Feuilles d'environ 8 millim., presque cylindriques, très-ténues, distantes, couchées sur les rameaux. Variété délicate. PlCEA EXCELSA CONCINNA. Abies excelsa concinna, Hogg. in Knight (/. c). Petit arbuste pyramidal, grêle. Branches dressées, encore plus fines que dans la variété précédente. Feuilles courtes, presque ey- PlCEA. ^51 lindriques, pointues, très-ténues, couchées, beaucoup plus rappro- chées que dans la variété précédente. PlCEA EXCELSA PROCDMDENS. ÀBIES PROCUMBENS, Hort. ClÏÏq. ?Abies parvula, Knighl (I. c). Branches étalées, distantes. Feuilles ténues, droites, plus rare nient courbées. PlCEA EXCELSA MICROPHYLLA. ABIES MICROPHYLLA et ABIES GRACILIS MICROPHYLLA, Hort. Rameaux grêles, tombants. Feuilles très-petites. PlCEA EXCELSA PHYLICOIDES. ABIES EXCELSA PHYLICOIDES, Hort. Arbuste nain et grêle. Branches effilées, étalées, défléchies. Feuilles distantes, longues de 4-8 millim., arrondies-étalées, raides, épais sies au milieu,* atténuées aux deux extrémités, terminées par un mu- cron court, aigu, souvent oblique. Habite les Alpes de l'Europe centrale; commun en Suisse et dans le Tyrol, entre 1,300 et 2,000 met. d'altitude; dépassant quelquefois cette limite sur le Stilfserjoch, mais restant alors beaucoup plus petit ; rare dans le N. des Pyrénées; fréquent dans la région sous-alpine des Carpathes, jusqu'à 1,500 met. d'alti- tude environ ; abondant dans les plaines de la Germanie ainsi que dans la Scandinavie, jusqu'au 67° (l. b.); il paraît manquer en Espagne, dans l'O. de la France et la région méditerranéenne, les Apennins, la Grèce et le Caucase. Descr. Très-bel arbre pouvant atteindre jusqu'à 40-50 met. Tronc cylindrique, très-droit, effilé. Ecorce fibreuse, tenace. Bois blanc, tendre, léger. Branches verticillées, subdressées ou étalées, finale- ment déiléchies, assurgentes. Rameaux et ramilles distiques; ces derniers souvent allongés, minces, réfléchis ou pendants dans les individus adultes. Few7/cs subtétragones, éparses, rapprochées, sou- vent incurvées, longues de 12-25 millim., raides, rétrécies k la base 252 picea. en un court pétiole épais, brusquement et eourlement mucronées, luisantes. Chatons mules placés à l'extrémité des ramilles de l'année précédente, eourlement pédoncules, d'environ 3 centim. de lon- gueur. Elamines lâches. Anthères d'un jaune verdâtre, à crête pourpre, arrondie. Chatons femelles solitaires, dressés à l'extrémité des ramilles, quelquefois agglomérés par 3-4, pourpres, puis bruns- verdâlres. Cônes pendants, cylindriques, souvent atténués aux deux extrémités, mais surtout au sommet, droits ou très-légèrement ar- qués, longs de 10-15 centim., larges de 3-4. Écailles allongées, presque cartilagineuses, luisantes, amincies-scarieuses sur les bords, rétrécies en coin au sommet, qui est tronqué-denticulé. Graines brunâtres, atténuées à la base; à aile raide, d'un roux plus ou moins foncé. La forme A. integrisquamis, entièrement semblable à l'espèce, s'en distingue par ses cônes qui, au lieu d'avoir, comme elle, les écailles allongées, cunéiformes, tronquées au sommet, les ont en- tières et arrondies. Observ. Walhenberg, dans son Flora Laponica, p. 257, fait ob- server que lorsque le Picea excelsa arrive à sa limite septentrionale il devient tellement grêle qu'il peut à peine se soutenir, et qu'il ne porte dans sa partie inférieure que des rameaux mourants et noirâtres, phénomène dû à l'action du froid qui s'exerce de pré- férence sur cette partie inférieure, dont il arrête la végétation; toute la sève se porte alors vers le sommet de l'arbre, où elle fait développer de nouveaux bourgeons. Sous ces latitudes élevées, et dans ces localités montueuses, il rampe pour ainsi dire sur le sol, tandis que, lorsqu'il se trouve dans des lieux abrités des vents, il peut atteindre 16-20 met. de hauteur. Cette même espèce porte très-fréquemment à l'extrémité des bourgeons des renflements inégaux, tubercules, garnis de feuilles ; ils sont occasionnés par un insecte hémiptère du genre Aphis, VAphis Abietis L., Chermes Abietis L., dont la piqûre, en déterminant sur ce point l'accumulation delà sève, arrête l'élon- gation du rameau et donne lieu à des protubérances assez sem- blables à de petits cônes, avec lesquels on ne peut cependant les picea. 253 confondre. L'insecte se fixe à la hase du jeune bourgeon et pro- duit d'abord des flocons neigeux assez semblables à ceux dont s'entoure le puceron lanigère, dans lesquels il se trouve enve- loppé ; il y pond des œufs, et les larves qui en résultent pénè- trent dans la masse charnue où il est très-facile de les observer à l'œil nu; ils y occupent des cavités formées dans le tissu ulricu- laire, aux dépens duquel ils ont vécu. Ces protubérances sont, dit-on, recherchées et mangées dans leur jeunesse parles Lapons; à une époque plus avancée, et lorsque l'insecte les a abandon- nées, elles présentent des trous ou ouvertures assez semblables à celles que l'on voit dans les fruits ouverts des Casuarina. 7. Picea obovata, Lcdeb . Feuilles subtétragones, acuminées. Cônes ovoïdes-ob- tus; à écailles largement cunéaires, obovales; à bords arrondis, très-entiers. Abies foliis solilariis, apice mucronatis. Gmel. Fl. Sib. I. 75 {excl. synon.). Pisus Abies, Pall. Fl. Ross. I. 6 {excl. synon.). Picea obovata, Ledeb., Fl. Alt. IV. 201. — Illustr. t. 499. Link. in Linnœa, XV. 518. Abies obovata, Loud. Arbor. IV. 2329. — Encijcl. of Irees, 1029, f. 1926-1927. Spach, Hist. vég. phan. XI. 409. Lindl. el Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Pinus obovata, Ant. Conif. 9G. t. 37. f. 2. Endl. Syn. Conif. 119. Habite la Sibérie et l'Altaï, depuis la base des montagnes jus- qu'à 1.330 met. d'altitude, où il forme de vastes forêts; mais, à partir de cette élévation, il devient de plus en plus rare. Descr. D'après Ledébour : « Arbre élevé, à port du P. excelsa. Jeunes ramules légèrement velus. Feuilles de 18-20 millim. de longueur, aiguës, un peu courbées. Cônes plus petits que dans le P. excelsa, mesurant environ 6 centim. de longueur sur Sf, rarement 254 imceà. 3, de diamètre, cylindriques, arrondis à la base, légèrement atté- nués, obtus au sommet. Ecailles cunéiformes, très-entières, arron- dies sur les bords, non prolongées et comme tronquées-denticu- lées, ainsi que cela a lieu pour le P. cxcelsa. » Introduit en France en 1852. Observ. Si j'en juge par l'échantillon que je cultive depuis deux ans dans les pépinières du Muséum, cette espèce sera déli- cate aux environs de Paris. Ses rameaux sont minces, recouverts d'une écorce blanchâtre ; ses feuilles, subtétragones ou presque arrondies, étalées, ténues, d'un vert pâle, sont courtement rétré- cies à la base et finement mucronécs au somme!. 8. Picea Schrenkiana, Fisch. et Mei). Feuilles tétragones, aiguës, ponctuées de stries blan- ches. Cônes cylindriques; à écailles cunéiformes, obovalcs, arrondies au sommet, très-entières. Bractées scarieues, dilatées. Picea Schrenkiana, Fisch. et G. A. Mey. Plant. Schrenk. II. 12. Abies Schrenkiana, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc.\. 212. Pinus Schrenkiana, Ant. Conif. 97. Endl. Syn. Conif. 120. Habite en Sibérie la chaîne du Khulass. Descr. « Très-voisin du P. obovala Ledeb., dont il diffère surtout par ses bractées à la base des cônes beaucoup plus grandes ; par ses feuilles plus épaisses, dépassant souvent 2o-30 millim. en longueur, tandis que celles du P. obovala sont du double plus courtes, et n'ont le plus souvent que 4 3 millim. de longueur quand elles atteignent au plus, vers le sommet, 4 9-20 millim.; moins acuminées, plus opaques, marquées principalement en-dessus de séries de points blancs. Cônes dressés1, cylindriques, de 8 cenlim. l II est très-probable que l'expression de Cônes dressés n'est due ici qu'à l'état de jeunesse dans lequel ils ont été observés. (Voyez, p. 181, l'observa- tion que .j'ai faite relativement à la position des cônes.) picea. i:>;> de longueur sur 22 millim. de diamètre. Ecailles semblables à celles du P. obovala, mais plus larges, et presque tronquées au som- met. Le P. Khulrow en diffère par ses bractées non dilatées, par ses cônes beaucoup plus grands, ovales-oblongs, pendants, etc. » (Fisch. et Mey. /. c.) 9. Picea Jezoensis-j-. Feuilles comprimées, spinescentes-mucronées. Chatons mules, oblongs ; à écailles elliptiques-oblongues, plusieurs fois plus longues que les bractées; ces dernières spathu- lées-rhomboïdales, aiguës. Abies Jezoensis, Sieb. et Zucc. FI. Jap, II. 19. t. 110. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Lindl. in Paxt. Flow. Gard. 1850, p. 43. Flore serr. Vil. 223 {cum ic.)t et IX. 7 {cum ic). Knight, Syn. Conif. 37. Pinus Jezoensis, Ant. Conif. 97. t. 37. f. 1. Endl. Syn. Conif. 120. Jezo-Matsu (c'est-à-dire Pin de l'île Jezo), au Japon. Habite les îles Jezo et Karafto ; est cultivé dans les jardins du Japon, autour de la grande ville de Yeddo. Descr.. t Grand arbre. Bois mou, léger; jeunes rameaux cylindri- ques, plus tard scabres, rugueux parles coussinets des feuilles, tou- jours divergents. Bourgeons entourés d'écaillés membraneuses, épaisses, brièvement cylindriques, tronquées-concaves au sommet, multisériées, très-imbriquées : les plus extérieures plus courtes, larges, deltoïdes, subaiguës, carénées, dressées et rapprochées de manière à former un cylindre ; les extérieures plus grandes, oblon- gues, réfléchies, et formant ainsi une rosette au sommet des bour- geons ; toutes coriaces, glabres, ferrugineuses-bruues. Feuilles per- sistantes pendant 7 ans, alternes, disposées en spirales, sessiles, acéreuses-linéaires, aiguës etspiueocentes-mucronées, très-entières, planes, mais à nervure médiane proéminente et carénée sur chaque face, donnant ainsi une forme télragone aux feuilles, qui sont mar- quées en dessous de stomates blanches multisériées, d'un vert gai en dessus, de 18-22 millim. de longueur. Chatons femelles solitaires, 256 ÏMCEA . cylindriques-oblongs, légèrement recourbés. Bractées petites, atté- nuées dès la base, rhomboïdales-spalhulées, aiguës ou cuspidées, à bords irrégulièrement crénelés, appliquées, beaucoup plus courles que les écailles. Ecailles nombreuses, oblongues-elliptiques, obtuses, à bords irrégulièrement crénulés, membraneuses, glabres, biovu- lées. » (Zucc, I c.) Dans nos cultures : Tronc droit, cylindrique, recouvert d'une écorce gris-cendré, légèrement rugueuse ; celle des jeunes bourgeons lisse, ferrugineuse, subtomenteuse par de nombreux poils courts. Branches verticillées, très - étalées, souvent délléchies. Feuilles longues de 3-5 cenlim., larges de 3-4 millim., linéaires-lancéolées, acuminées au sommet et terminées en une pointe fine, de couleur rousse, droites ou très-légèrement falquées, lisses, d'un vert luisant en dessus, un peu plus pâles en dessous, non glauques, portant sur le milieu une nervure saillante sur les deux faces, mais surtout en dessus, où elle est presque aiguë. Introduit en 1850. Observ. La plus grande incertitude règne encore sur le P. Jc- zoensis. En effet, si Ton examine les différentes figures qui doi- vent nous le rappeler (Voy. I. c), on voit qu'elles sont loin de se rapporter au même objet : ainsi, dans les unes, les bractées sont courtes et orbiculaires; dans les autres elles sont acumi- nées, pointues, très-saillantes et réfléchies. La même contra- diction se retrouve dans les descriptions : les unes nous disent que les écailles des cônes sont persistantes; les autres, au con- traire, qu'elles sont caduques. Ces divergences d'opinion démon- trent que figures et descriptions ont été faites à plusieurs reprises sur des matériaux insuffisants, et probablement d'après des cônes détachés de rameaux provenant d'origines diverses. 40. PlCEA POLITA-j*. Feuilles subtétragones, courtement mucronées. Cônes pendants, ovales, obtus; à écailles obovales, cunéiformes dès la base, arrondies, entières sur les bords. pi a; a. 957 Pinus Abies, Thunl). FI. Jap. 273 (tu-c/. sijnon.). non L. Ames toiuno, Sieb. in Verhandl. van Het. Batuv. Genotsch. XII. 12. Abies polita, Sieb. et Zucc. FI. Jap. H. 20. t. 111. Lindl. et Gord. Joimu Sort. Soc. V. 212. Pinus polita, Ant. Conif. 95. t. 36. f. i. Eudl. Snn. Conif. 121. Jo-bi Sjo, Chin. Toranovvo-Momi (c'est-à-dire Abies à queue de tigre), Japon. Habite au Japon, dans la chaîne de montagnes qui traverse de Dewa à Malsu, dans les provinces N.-O. de File Niphon et dans la Corée; cultive çà et là dans les bois sacrés. De>cr. « Arbre semblable au Picea excelsa. Jeunes rameaux cylindriques ou légèrement rugueux et comme hérissés-ferrugineux vers le sommet, glabres dans la partie inférieure, offrant des cous- sinets très-saillants, transversaux, et munis d'une cicatrice transver- sale-rhomboïdale. Bourgeons entourés d'écaillés épaisses, ovales, subaiguës. Ecailles nombreuses, multisériées, très - imbriquées, ovales-rhomboïdales, obtuses ou aiguës, subcaréuées, glabres, comme polies, brunes et entourées d'un rebord presque noir, longues de 8-10 millim., étroitement rassemblées après la foliaison en un tube cylindrique à la base des ramules et persistant pendant plusieurs années. Feuilles alternes ou en spirales, non distiques, sessiles, droites ou légèrement recourbées-linéaires , cuspidées-aiguës et presque piquantes, très-entières, tétragones à cause de la nervure moyenne, qui est très-proéminente sur chacune des faces, marquées en dessous de plusieurs rangs de stomates, raides, glabres, d'un vert pâle, de 14-25 millim. de longueur. Cônes elliptiques à la maturité, arrondis aux deux extrémités, longs de 40-12 centim., larges d'environ 4-5, solitaires au sommet des rameaux, entourés à la base par des- écailles persistantes. Écailles fructifères inférieures beaucoup plus courtes que les supérieures, qui sont larges, cunéiformes dès 1» base, ou obovales, subrhomboïdales, arrondies, amincies et irrégu- lièrement crénulées sur les bords, coriaces, glabres, d'une belle" couleur marron au centre. Bractées petites, linéaires, obtuses, en- tières, coriaces, égalant à peine le 4/4 de l'écaillé.» (Zucc, l. c.) Observ. Cette espèce, qui, dit-on, constitue en grande partie? Traité des Conifères. il 258 PICEA. les bois situés autour des temples, paraît très-voisine du P. Khu- trow ; ses cônes, moins longs que ceux de ce dernier, sont plus ventrus au milieu, atténués et obtus aux deux extrémités. Les écailles, d'un roux foncé, luisant, paraissent aussi un peu plus larges, très-arrondies et entières sur les bords. M. Siebold ne l'a pas rencontrée à l'état sauvage ; tous les renseignements qu'il a ob- tenus des Japonais sont très-vagues et laissent beaucoup à désirer. il. PlCEA KHUTROW -j-. Feuilles subtétragones, mucronées, aiguës. Cônes cylin- driques, pendants ; à écailles obovales, à bords très-entiers . Pinus Smithiana, Lamb. Pin. éd. 2. III. t. 70. Wall. Plant. As. rar. III. 24. t. 246 (ic. mal.). Ant. Conif. 95. t. 36. Abies Smithiana, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 103. t. 30. Loud. Arbor. IV. 2317. f. 2229. Spach, Hist. vég. phan. XI. 413. Pinus Morinda, Hort. Abies Morinda, Hort . Pinus Khutrow, Royle, Himalay. 353. t. 84. f. 1. Ant. Conif. 94. t. 36. f. 2. Endl. Syn. Conif. 122. Abies Khutrow, Loud. Encycl. of trees, 1032, f. 1931. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Knight, Syn. Conif. 36. Picea Morinda, Link, in Linnœa,\N. 522. Hoffm. in Bot. Zeit. 1846, p. 184. Abies spinulosa, Griffith. Habite l'Himalaya occidental, de 2,166 — 3,330 mètres d'al- titude. Descr. Très-bel arbre pouvant atteindre 20-25 met., garni de branches à partir de sa base, et formant une pyramide compacte di- minuant graduellement vers le sommet. Branches dressées-étalées, celles de la base quelquefois défléchiex. Rameaux nombreux, minces, allongés, pendants. Feuilles très-rapprochées, rhomboïdales-com- primées, sillonnées, souvent arquées, raides, acuminées ou mucro- nées-aiguès. Chatons mâles gros, ovales, cylindrico-coniques, obtus, pi ce a. 259 solitaires à l'extrémité des ramilles minces, pendants, d'environ 3 centim. de longueur à l'époque de la fécondation, puis s'allongeant beaucoup après la floraison, qui a lieu en avril, pour laisser échapper un pollen jaune très-abondant. Chatons femelles paraissant vers la même époque que les chatons mâles, solitaires à l'extrémité des ramules, plus rarement réunis, ovales, coniques, atténués aux deux extrémités, mesurant à l'époque de la fécondation environ 25 millim. de longueur sur 12 de diamètre dans leur plus grande largeur, d'abord d'un violet rosé, dressés, puis bientôt verts, réfléchis et pendants. Cônes longs de 8-12 centim., larges de 3-4, droits, très- rarement légèrement courbés, cylindriques, souvent ventrus au-des- sous du milieu, légèrement atténués vers le sommet, qui est obtus- arrondi. Ecailles larges de 2 centim., arrondies à la circonférence, très-entières, assez épaisses, d'un jaune roux foncé, quelquefois brunâtres, lisses et luisantes. Graines noires, ovoïdes ou légèrement comprimées, anguleuses, atténuées à la base; à aile mince, cunéi- forme-oblongue, mesurant 15 millim., d'un roux fauve. Introduit en 4818. Observ. Cette espècCj Tune des plus belles du genre, est aussi l'une des plus remarquables par la rapidité de sa croissance. Parmi les sujets plantés, vers 1844, dans le labyrinthe du Muséum de Paris, dans un sol de mauvaise nature et très- sec, il en est plusieurs qui ont aujourd'hui de 5 à 7 mètres, de hau- teur sur 40 à 45 centim. de circonférence à 1 met. du sol; l'un d'eux a donné ses premiers cônes en 1851, par conséquent 7 ans après sa plantation. En admettant qu'il eût 4-5 ans lorsqu'il fut planté, ce serait donc à 12 ans que cet arbre aurait fructifié pour la première fois. Espèces peu connues. 12. Picea Ajanensis, Fisch. Ames Ajanensis, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Knight Syn. Conif. {in errata.) Picea Ajanensis, ex. Lindl. et Gord. /. c. ; 260 ÎMCEA. Habite au S.-E. de la pointe sibérienne, où il forme, dit-on, un grand arbre. Descr. Dans nos cultures : Branches étalées ou ascendantes. Feuilles longues d'environ 45 millim., comprimées supérieurement et marquées de deux lignes glauques, d'un vert foncé sur l'autre face, terminées en une pointe aiguë, blanchâtre. Introduit vers 4850. 15. PlCEA WlTHMANNïANA 4*; ABIES WlTHMANNïANA, Hort. Les faibles dimensions que cette espèce a atteintes dans nos cul- tures ne permettent pas de lui assigner de caractère; son port et son feuillage paraissent à peine diirérenls du P. excelsa. On la dit originaire du Caucase. Elle fut introduite de graines en Angleterre en 4851. 44. PlCEA SlTCHENSIS "J*. Feuilles linéaires, presque tétragones , acu mi nées-mu - cronées. Cônes à écailles oblongues, obtuses, très-finement denticulées. Pinus Sitchensis, Bong. Vég. sitch. in Mém. Acad. Saint-Petersb. VI. sér. II. 104. Endl. Syn. Conif. 123. Hook. FI. Bor. Amér.U. IGi. Abies Sitchensis, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 212. Habite Pile Sitcba. Descr. « Rameaux arrondis, fortement tuberculeux après la chute des feuilles. Feuilles solitaires, linéaires, subtétragones par la ner- vure moyenne légèrement proéminente sur les deux faces, acuminées, mucronées, tronquées à la base, de 1 6-1 8 millim. de longueur, larges d'environ 2 millim. Cônes agrégés, ovales ou oblongs, d'environ 4 centim. de longueur. Écailles oblongues, obtuses, presque échan- gées au sommet, ondulées, longues de 11 millim., larges de 7, à bractéole ovale, lancéolée-aiguë, du double plus courte que l'écaillé. (BONGARD, /, Ci PICEA. 2ll Observ. Suivant l'opinion do quelques horticulteurs, cette es- pèce serait voisine du P. Menziesii. 15. Picea Californica -J\ Descr. Cônes longs de 5-6 centim., larges de 2 dans leur plus grand diamètre, ovoïdes, atténués aux deux extrémités, mais plus au sommet , ressemblant à ceux du P. nigra, mais plus gro.. Écailles épaissies au centre, amincies sur les bords, qui sont entiers parfois légèrement sinuées, chacune portant souvent à la base une tache noirâtre comme dans le P. nigra. Graines irrégulièrement trigones . à testa jaunâtre, longues de 4 millim., à aile très-mince, scarieuse, blanchâtre, longue d'environ M millim. à partir de la base de la graine, brusquement élargie au-dessus et presque droite d'un côté, puis rétrécie de l'autre vers le sommet, qui est cultriforme, légè- rement denticulè. — Jeunes plantules de semis assez semblables à celles de VAbies balsamea. Tigelle rougeâtre. Cotylédons 4-6, longs de 9-10 millim., étalés, relevés au sommet, un peu arrondis et élar- gis en dessous, comprimés sur les côtés et formant en dessus un angle légèrement arrondi. Feuilles alternes, rapprochées, longues de 8, plus rarement 10 millim., larges de1 , étalées, légèrement épaissies en-dessus, de là un peu convexes, glaucescentes, brusquement rac- courcies au sommet en une pointe obtuse, un peu épaissies à la base, qui est légèrement recourbée, paraissant ainsi subdécurrentes et por- tées sur un coussinet très-proéminent, comme cela a lieu dans les Larix, mais plus saillant. Observ. Cette espèce, dont quelques cônes furent envoyés de la Californie au Muséum par M. Bourcier de la Rivière, paraît délicate dans nos cultures; ainsi, 4 individus obtenus de semis n'ont atteint, pendant les 15 mois qu'ils ont vécu, que 8-12 cen- tim., et leurs feuilles, maculées de blanc, devaient sans doute ce caractère à l'état de langueur dans lequel semblaient être les plants. Les arbres appartenant au genre Picea diffèrent essentiellement de ceux du précédent, non-seulement au point de vue botanique, mais encore par les ca- 262 PICEA. ractères extérieurs, c'est-à-dire par leur port et leur végétation. Par leur port, ils s'en distinguent à la première vue en ce que leurs branches, régu- lières, généralement plus courtes et beaucoup plus nombreuses, leur donnent la forme de pyramides élancées, coniques ou presque pointues, étroites et très-garnies. Leurs feuilles sont aussi très-différentes ; au lieu d'être planes, elles sont presque rhomboïdales-tétragones, non argentées en dessous. Par leur végétation, les Picea se distinguent des Abies en ce que tous les rameaux bouturés ou greffés peuvent produire un sujet qui s'élance verticalement, comme s'il provenait de graine. D'une autre partv les graines, au lieu d'être comprimées, cunéiformes, tronquées au sommet, sont au contraire épaisses, légèrement cylindriques, un peu pointues à la base, arrondies-obtusesau som- met, se rapprochant par la forme de celles des Pins; elles différent encore considérablement par l'aile, qui est allongée, presque oblongue, caduque, tandis que dans les Abies elle est largement cunéiforme, subpersistante, et paraît faire corps avec la graine. Tous ces caractères sont bien suffisants pour en faire un genre à part, et pour les distinguer des Abies, avec lesquels on les confond encore si souvent. Le genre Picea (Pesse) était connu dans l'antiquité. L'espèce dont parle Pline n'est autre chose que la Pesse commune , Picea excelsa, Link. Les an- ciens l'employaient dans les cérémonies funèbres, et il était d'usage, ainsi qu'on le faisait dans d'autres pays avec le Cyprès, d'en mettre une branche à la porte des maisons où il y avait un mort. Pline dit qu'on s'en servait, tout vert, pour dresser les bûchers. Ce genre ne paraît le céder en rien au précédent, et si nous trouvons dans toutes les espèces un ornement pour nos jardins, l'industrie et l'économie domestique trouvent aussi dans le bois ou dans les produits résineux qu'ils fournissent pour la plupart une source inta- rissable qui les alimente. Je suivrai pour les Picea l'ordre que j'ai adopté pour les Abies, et, en passant successivement en revue les principales espèces, je m'arrêterai da- vantage à celles qui paraissent les plus méritantes, et je signalerai les avan- tages ou les particularités que présente chacune d'elles. Picea Mensiezii. Cette espèce atteint à peine 8-i 0 met. dans nos cultures ; son port assez beau et son feuillage glaucescent, à reflet métallique, peuvent seuls le faire rechercher comme arbrisseau d'ornement. — P. alba. Celle-ci, vulgairement appelée Sapinette blanche, est d'une croissance rapide lorscru'elle est placée dans un sol de bonne nature ; ses branches nombreuses, très-garnies de feuilles d'un vert sombre, et souvent d'un glauque bleuâtre très-prononcé, en font un très-bel arbre. — P. nigra, vulgairement appelé Sapinette noire. P1CEA. 263 Cette espèce, beaucoup plus rare que la précédente, est aussi plus délicate (les quelques arbres que l'on rencontre dans nos cultures sont souvent chétifs et languissants) ; mais dans les contrées les plus septentrionales des États-Unis, elle atteint 15- 25 met., et, au dire de Michaux, elle est tellement abon- dante entre le 44° et le 45° (l. b.), qu'elle constitue souvent un tiers des forêts qui couvrent ce pays. Son bois blanchâtre, élastique et léger, est, à ce qu'on assure, le plus fort de toutes les espèces du genre : il est très-recherché pour les constructions navales et employé surtout pour faire les vergues de navires; il est aussi d'un fréquent emploi dans les constructions civiles: on le débite en planches qui sont exportées pour les Antilles et pour l'Angle- terre. Mais ce n'est pas seulement pour son bois que le P. nïgra est précieux, il l'est encore par ses bourgeons, avec lesquels on compose une espèce de bière qui porte, en Amérique, le nom de Spruce béer, Bière de Spruce. Cette boisson est un excellent antiscorbutique, dont on fait habituellement usage dans les voyages au long cours ; on la fabrique en faisant bouillir dans de l'eau les jeunes pousses, et en faisant fermenter ensuite avec cette décoction une certaine quantité de sucre ou de mélasse. — P. orientalis. Comme arbre d'ornement, cette espèce est très-jolie; elle est encore rare dans le commerce, où l'on n'en trouve que de faibles échantillons, les plus hauts ayant à peine 1 mètre. — P. excelsa, vulgairement Pesse, Epicéa. Celte espèce, l'une des plus précieuses, suffirait seule pour rendre ce genre important. A un port élancé, souvent du plus joli effet, elle joint encore le mérite d'être peu délicate, de s'accommoder de presque tous les terrains, de croître avec une grande vigueur, d'être très-rustique et de s'avancer vers le nord presque jusqu'aux dernières limites de la végétation arborescente. Dans ces régions froides et glacées, elle est encore très-précieuse pour le Lapon, qui trouve dans son écorce un aliment grossier, et dans ses racines de quoi fabriquer divers ustensiles do- mestiques. Son bois, de bonne qualité, est employé à de nombreux usages; son écorce sert aussi dans le Nord au tannage des cuirs. En faisant fermenter dans l'eau les jeunes pousses du P. excelsa, on obtient une bière dont les habitants des régions arctiques font usage, et qui est considérée comme anti- scorbutique. Enfin, on en extrait divers produits résineux qui trouvent de nombreuses applications dans les arts; aussi cette espèce est-elle, sur divers points de l'Europe, l'objet d'une culture particulière, qui prendra très-pro- bablement encore plus d'extension : car, jusqu'à présent, elle n'a point été attaquée par les insectes coléoptères, et particulièrement par les bostriches, qui causent parfois de grands ravages dans plusieurs genres, et en particulier dans les Pins. — P.Jezoensis. Cette espèce, que nous ne connaissons encore 204 ADI£S. que parce qu'en ont dit Siebold et Zuccarini, ainsi que par quelques sujets encore faibles qui se trouvent aujourd'hui dans le commerce, promet d'être très- intéressante; elle est surtout remarquable par ses feuilles, qui, dans les jeunes sujets, ne ressemblent à aucune autre du genre, et ont plutôt du rapport avec celles de certains Podocarpus. — P. Khutrow. Celle-ci, aujourd'hui bien con- nue,est justement estimée et regardée comme Tune des plus belles espèces du genre; ses branches nombreuses, ses rameaux réfléchis et pendants, en font un très-bel arbre d'ornement. Le genre Picea paraît ne le céder en rien au genre Abies, tant au point de vue de l'ornement que sous celui de l'utilité; généralement moins délicats que ces derniers sur la nature du sol, les Picea sont aussi moins sensibles aux froids, excepté le P. Jezoensis sur lequel nous ne pouvons encore nous pro- noncer, bien que nous puissions le considérer comme à peu près rustique, puisqu'il a résisté dans quelques endroits au froid de l'hiver 1853-54. ESPÈCES DOUTEUSES OU PEU CONNUES. J'ajoute ici, d'après Endlicher, six espèces de Sapins de l'Amérique boréale, publiées par Raffinesque (Jowrn. atlant. 119) suivant les descriptions des voyageurs Lewis et Clarke [Travels lo the source of the Missouri-River and across the american con- tinent to the Pacifie Océan, in the years 1804, 1806. Lond., 1814, p. 455-458). Les six espèces suivantes, découvertes et décrites par des per- sonnes étrangères à la science de la botanique, sont très-difficiles à reconnaître d'après leur description. Cette dernière, très-in- complète, permet à peine d'en reconnaître le genre. 1. Abies trigona, Raf. Abus trigona, Endl. Syn. Conif. 124. Lindl. el Gord. Journ. Hort Soc. V. 213. c Snpin gigantesque (premier Sapin de Lewis el Clorke). Écorce el branches couvertes d'écaillés. Feuilles longues de 3/4 de pouce, larges de 1/10 de pouce, épaisses, clairsemées, longuement péiiolées, Irigones, acuminêes et raides. Il est cité comme étant le plus grand AlilES. 205 arbre de l'Amérique du Nord; quelques-uns atteignent 300 ptVds de hauteur, 200 pieds sans branches, et 42 pieds de circonférence. » (Raf.) « Celte première espèce s'élève à une hauteur considérable, et on en rencontre communément qui ont 27 pieds de circonférence à 6 pieds au-dessus du sol. Ces arbres atteignent communément 230 pieds de hauteur, et 1 20 pieds sans branches. Nous en avons souvent rencontrés qui avaient 36 pieds de circonférence, et un de nos compagnons en mesura un qui avait 42 pieds de circonférence à un point un peu plus élevé que la taille d'un homme ordinaire : il avait le tronc dépourvu de branches jusqu'à la hauteur de 200 pieds, et était en très-bon état. D'après une approximation très-modérée, sa hauteur n'était pas moindre de 300 pieds ; toutes ses parties étaient propres à faire des madriers ; on pouvait le fendre mieux qu'aucune autre espèce. L'écorce se détache en flocons irréguliers, ronds, et d'un brun rou- geâlre, particulièrement dans les premières pousses. Le tronc est simple et peu garni de rameaux. Les feuilles sont opposées, larges de 1/10 de pouce et longues de 3/4 de pouce, fermes, raides et acu- minées; elles sont triangulaires, un peu pendantes et éparses de tous côtés des branches, et à leur jonction jaillissent de petits pié- destaux triangulaires d'écorce douce et spongieuse. Les écailles continuent à entourer leur rameau respectif pendant plusieurs années. Le capitaine Lewis a compté 4 années de croissance au-dessus des écailles. V arbre produit peu de résine, et nous n'avons jamais pu trouver son cône, quoique nous en oyions abattu plusieurs. » (Lewis et Clarke.) 2. Abies beterophylla , Raf. Abies heterophylla, EndI. Syn. Conif. 124. Lindl. et Gord. Journ. Hort.Soc. V. 213. « Sapin à feuilles impaires [second Sapin de Lewis et Clarke). Écorce chagrinée. Feuilles distiques, pétiolées, très-inégales, sillon- nées en dessus, glauques en dessous. Cônes terminaux, ovales, menus, flexibles. Cet arbre atteint 180 pieds de hauteur et 6 pieds de dia- mètre. Feuilles de 1/4 de pouce de longueur, et larges de 1/10 de. pouce. Est-ce une variété du Sapin Spruce ? » (Raf.) 266 AB1ES. «Celte seconde espèce est beaucoup plus commune, et fournit la moitié du bois de construction employé dans le voisinage où elle se trouve. L 'arbre paraît ressembler au Spruce ; il acquiert en hau- teur de 160 à 180 pieds, et de 4 à 6 pieds en diamètre; il est droit, cylindrique et en fuseau régulier. L'écorce est fine, d'une couleur foncée, Irès-divisée par de petits interstices longitudinaux ; celle des branches et des jeunes arbres est à peu près unie, mais non autant que dans le Sapin baumier. Le bois est blanc, très-mou, mais difficile à fendre. Le tronc est simple; les branches diffuses, moins fournies que ne le sont communément les Pins et les Sapins. Les bourgeons poussent aussi bien sur le côté des petites branches qu'à leur extrémité. La tige se termine par une pointe déliée comme celle du Cèdre du Liban. Feuilles pétiolées, courtes et en aiguilles, larges de plus d'une 1/2 ligne et très-inégales en longueur, mais qui dépassent rarement 1/4 de pouce, vertes, brillantes et marquées d'un petit sillon à la face supérieure, un peu glauques à la face infé- rieure. Cet arbre donne peu de résine; ses cônes sont remarquables par leur grosseur, qui n'excède pas le bout du pouce d'un homme ; ils sont flexibles, de forme ovale, et naissent à l'extrémité des ra- meaux. » (Lewis et Clarke.) 5. Abies aromaticâ, Raf. Ames aromatica, Endl. Syn. Conlf. 123. Lindl. etGord. Joum. Hort. Soc. V. 213. « Sapin aromatique (troisième Sapin de Lewis et Clarke). Branches bullées, balsamifères. Feuilles épaisses, distantes, disposées sur 3 rangs, sessiles, lancéolées, obtuses, grêles, sillonnées et brillantes en dessus, gibbeuses en dessous. Cette espèce atteint 100 pieds de hauteur ; il se développe sur ses branches des vésicules qui renfer- ment un baume aromatique de bonne qualité; ses feuilles sont très- pelites, de 1/8 de pouce de long et de 1/1 6 de pouce de large. » (Raf.) «Cette troisième espèce ressemble en tous points au Sapin Balsam. Canadien. Elle atteint de 2 pieds 1/2 à 4 pieds de diamètre, etSO à 1 00 pieds de hauteur. Tige simple, branchue et bien fournie. Feuilles sessiles, acéreuses, longues de 1/8 de pouce et larges de 1/16, diffuses sur les rameaux et adhérentes par les trois côtés inférieurs, gib- ABIES. i67 beuses, renversées, dirigées obliquement, molles cl flexibles, d'un vert foncé brillant à la face supérieure, où elles sont marquées d'un sillon longitudinal et d'un vert mat à la face inférieure. Cet arbre fournit en grande quantité un baume aromatique fin, semblable à celui du Canada par le goût et l'apparence. Les petites vésicules se développent sur le tronc et sur les branches ; Técorce qui les enve- loppe est molle et facile à percer; elle est généralement d'une couleur foncée, mais moins remarquable par ce caractère que le Pin blanc de notre pays. Le bois est blanc et mou. » (Lewis d Clarke.) 4. Abies microphylla, Raf. Ames microphylla, Endl. Syn. Conif. 126. Lindl. et Gord. Journ. Hort.Soc. V. 213. Sapin à petites feuilles (quatrième Sapin de Lewis et Clarke). Écorce chagrinée. Branches non bullèes. Feuilles distantes et diffuses, disposées sur trois rangs, sessiles, presque lancéolées. Arbre attei- gnant, comme le précédent, \ 00 à 1 50 pieds de hauteur, mais ne fournissant pas de baume. Feuilles plus petites, non luisantes, de 1/12 de pouce de longueur et de 4/24 de largeur. Bois blanc et dur. » (Raf.) « Celle quatrième espèce ressemble à la seconde pour la grandeur. Tige simple, branchue, ascendante, diffuse. L'écorce est d'un brun foncé, rougeâtre, et plus épaisse que celle de la troisième espèce, divisée par de petits interstices longitudinaux, moins belle que celle de la seconde espèce. La position relative des feuilles ressemble à celle du Sapin balsam ; elles n'ont pourtant que les 2/3 de la largeur et sont un peu plus courtes que la moitié de la longueur ; la face supérieure n'est pas non plus d'un vert si brillant, et l'arbre ne fournit ni baume ni résine. Le bois est blanc, dur, quoique plus poreux. » (Lewis et Clarke.) 5. Abies mucronata, Raf. Abies mucronata, Endl. Syn. Conif. 126. Lindl. et Gord. Jonm. Hort. Soc. V. 213. 268 AIMES. « (CitiquièmeSapin de Lewis etClarke). Écorce écailleuse. Branches effilées. Feuilles éparses, très-étroites, raides et obliques, sillonnées en dessus, pâles en dessous. Cônes ovales- aigus, à écailles arron- dies, nervées, mucronées. Arbre atteignant 450 pieds de hauteur, à feuilles presque balsamiques, de 4 pouce de longueur et larges de 4/20 de pouce. Cônes très-épais, de 4/2 pouce de longueur. » « Var. Palustris : Croît dans les marais, où elle atteint 30 pieds de hauteur. Branches pendantes. » (Raf.) Celte cinquième espèce ressemble à la deuxième par les dimensions : elle a une tige simple; les branches sont nombreuses; /'écorce est d'un brun foncé, mince, divisée longitudinalement par de petits inter- stices, se détachant en flocons minces et roulés; elle produit peu de résine. Le bois est rouge intérieurement jusqu'aux 2/3 de son épais- seur; le reste est blanc, poreux et dur. Les rameaux sont plus longs et plus déliés que dans toutes les autres espèces. Les feuilles sont acéreuses, longues de 1 pouce et larges de 4/20 de pouce, sessiles, éparses, mucronées et dirigées obliquement vers l'extrémité, d'un vert foncé à la face supérieure, mais moins brillantes que dans le Sapin balsam et creusées d'un petit sillon longitudinal, d'un vert-pale à la face inférieure. Nous avons vu, dans des terres basses et maréca- geuses, de ces Sapins, ressemblant presque entièrement au précédent, mais dont les branches étaient plus écartées. « Cet arbre atteint généralement 30 pieds de hauteur et 2 de dia- mètre ; l'écartement de ses branches peut résulter de sa position dé- couverte, puisqu'il est presque toujours isolé. Les cônes ont 2 pouces \J1 de longueur, 3 pouces 3/4 de circonférence, et s'effilent régu- lièrement en pointe. Ils sont formés d'écaillés imbriquées, d'une forme brusquement arrondie; une petite feuille est insérée sur le milieu, en couvre le centre et s'étend à 4/2 pouce au-dessus de l'écnille. » (Lewis et Clarke.) 6. Abies falcata, Raf. Abies falcata, Endl. Syn. Conif. 127. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. « {Sixième Sapin de Lewis et Clarlîe). Écorce écailleuse. Feuilles trisliques ou disposées sur 3 rangs, dressées dans les rangs supé- uni. $69 rieurs, déclinées, fulquées dans le rang inférieur ; toutes linéaires- lancéolées, portées sur un pétiole trigone. Cônes fusiformes, obtus aux deux bouts. Cet arbre se rencontre seulement près des bords de la mer, sur le territoire de VOrègon; il dépasse rarement 35 pieds de hauteur; ses feuilles sont longues de 3/4 de pouce et larges de 1/5. » (Raf.) « Cette espèce croît dans des terres basses, souvent inondées par les marées. L'arbre dépasse rarement 35 pieds de hauteur , et 2 à 4 pieds en diamètre. Tige simple. Branches diffuses. Écorce res- semblant un peu à celle de la première espèce, mais plus raboteuse. Feuilles acéreuses, longues de 3/4 de pouce et larges d'environ 2 lignes, fermes, raides, un peu acuminées et terminées par une pointe courte, scarieuse, gibbeuses, nombreuses, éparses, quoiqu'elles adhèrent sur les côtés seulement : celles qui sont insérées en dessous s'inclinent de côté avec leurs pointes tournées par en bas, et présen- tent les feuilles dans la forme d'une faux ; les autres ont la pointe tournée en haut, elles sont sessiles, comme dans la première espèce, et sortent de petits coussinets triangulaires, d'une conlexture molle et élastique; la face supérieure est d'un vert foncé brillant, l'infé- rieure d'un vert glauque; elles persistent sur les branches pendant 6 années. Les écailles des bourgeons ressemblent à celles de la pre- mière espèce. Cônes ovales, de 3 pouces 1/2 de longueur et 3 de circonférence y plus épais au milieu, coniques, et se terminant aux deux bouts en une pointe obtuse, d'un brun foncé. Chacune des écailles recouvre deux petites graines, et est elle - même couverte dans le milieu par une petite écaille inférieure très-pointue. Il n'a jamais été rencontré plus haut que Wappatoo. » (Lewis ^Clarke.) IV, Larix, Link. — Mélèze. Larix, Link. in Linnœa, XV. 533. Spach, Hist. vég. phath 43f, Laricis Spec. Tourn. Pinis, section Larix, Endl. Syn. Conif. 428. %10 LAR1X. Fleurs monoïques. Chatons mâles petits, sessiles, ovoïdes, d'un jaune verdâtre, sur de très-courts ramules dépourvus de feuilles. Anthères claviformes, longitudina- lement déhiscentes. Chatons femelles dressés, d'un rouge violacé à l'époque de la floraison, ovoïdes, plus gros que les chatons mâles, portés sur des ramilles très-courtes, entourés à la base d'une rosette de feuilles. Bractées membraneuses, longuement colorées dans leur jeune âge, plus ou moins cuspidées, ordinairement denticulées. Ovaire oblique, lagéniforme, denticulé au sommet. Cônes ovoïdes obtus , cylindriques, à écailles coriaces, amincies vers les bords et vers le sommet, persistant après la chute des graines. Graines petites, coriaces, à aile membraneuse. Embryon à 5-7 cotylédons. Feuilles caduques, sessiles, décurrentes, planes, linéaires, minces, molles, très-entières, d'un vert gai ou glauques : celles des jeunes rameaux éparses, sou- vent plus longues; celles des rameaux adultes fasciculées autour d'un bourgeon central. Grands arbres élancés, beaucoup plus rarement arbris- seaux, originaires de l'ancien continent. Feuilles linéaires, caduques. Maturation annuelle. 1. Larix Dahurica, Turcz. Feuilles planes, épaisses, presque tétragones, marquées en dessous de deux lignes glaucescentes. Cônes pendants, à bractées incluses, ovales, cuspidées dès la base; à écailles lâches, ovales, tronquées, émarginées au sommet. Graines à aile lacérée. Larix Europ.ea Dahurica, Loud. Encycl. of trees, 1055. LAR1X. 271 ÂBiEsfoliis fasciculatis, obtusis. Gmel. FI. Sibir. I. 170. n. 28 {excl. synon.). Pinus Larix Americana, Pall. FI. Ross. I. t. 2. t. 1. f. 2. Pints Dahurica, Fisch. Mss. Endl. Syn. Conif. 128. Larix Dahurica, Turcz. in Bullet. Soc. nat. Mosq. 1838, p. 101. Trautv. Imag. plant. 48. t. 32. Knight, Syn. Conif. 40. Ames Gmelini, Ruppr. in Deitr. Zur. Pflanzenkund. des Russ. Reich. II. 56. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Habite la Sibérie arctique, jusqu'aux fleuves Boganida et No- vaja, par 72 — 50° l. b. (Middend.), et la Dahourie (Turcz.). Descr. D'après Turczaninow : Arbuste à tronc couché, rabougri, tortueux, divariqué, rameux ; à rameaux ascendants, courts. Feuilles caduques, acéreuses, linéaires, très-étroites, un peu obtuses, légè- rement atténuées de la base au sommet, comprimées, portant de chaque côté deux sillons et de là quadrangulaires, presque lisses de l'un des côtés et de l'autre bisulquées, vertes, d'environ 2 centim. de longueur, sortant de bourgeons globuleux ou subcylindriques, d'abord fasciculées, enfin éparses sur les jeunes rameaux. Fleurs monoïques, disposées en chatons latéraux. Chatons mâles subglo- buleux, petits, entourés à la base par les écailles des bourgeons, composés d'étamines très-rapprochées, insérées sur un axe commun, raccourci. Chatons femelles entourés dès la base par les écailles des bourgeons et par des feuilles acéreuses, formés d'écaillés persi- stantes, s'épaississant et devenant ligneuses, portant chacune 2 ovules à leur base, très-étroitement appliquées sur l'axe commun , imbri- quées, naissant chacune de l'aisselle d'une bractée membraneuse et colorée. Ovules collatéraux et renversés. Cônes pendants, petits, ellipsoïdes ou ovoïdes, d'environ 2 centimètres de longueur, plus courts ou à peine égaux aux feuilles ; à écailles très-larges, orbicu- laires ou ovales, légèrement convexes en dehors, un peu concaves en dedans, amincies vers les bords, tronquées au sommet et très- profondément émarginées, persistantes, ligneuses, luisantes, entiè- rement glabres. Bractées ovales ou lancéolées, acuminées ou longue- ment mucronées, enfin de 3/4 à 1/3 plus courtes que les écailles. Graines prolongées latéralement en aile semi-ovale ou sublancéolée, 272 LAHtX. un peu aiguë, trois ou quatre fois plus longue que la graine, d'où elle se détache difficilement. D'après Loudon, introduit en Angleterre en 1827. Observ. Si nous en jugeons par les jeunes sujets cultivés au- jourd'hui, et provenant de graines, le L. Dahurica, contraire- ment à ce que l'on vient de lire, promettrait d'être très-vigoureux sous le climat de Paris. Ces jeunes sujets se développent rapi- dement; leurs feuilles primordiales et caulinaires sont alternes, rapprochées, très-étalées-tombantes, longues de 40 centim. et plus, à peu près planes en dessus, d'un vert clair luisant, légère- ment élevées-carénées en dessous, glaucescentes sur les deux faces, sessiles-décurrentes à la base, atténuées au sommet. 2. Larix Japonica, Hort. Feuilles linéaires, obtuses. Cônes ovales, arrondis * à écailles atténuées dès la base, orbiculaires, échancrées ou arrondies, minces, striées, à bords réfléchis et ondulés- lacérés. Abies Leptolepîs, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 12. 1. 103. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Pinus Leptolepis, Sieb. et Zucc. Endl. Syn. Conif. 130 (exd. synon. Ksempf.). Pinus Larix, Thunb. Fl. Jap. 275. Larix Japoni Hort. Fusi-matu (Abies nodosa) et Kin-T'sian-Soung (Pinus nummularia), Otolanzan, Kwa-i, IV. 1. PiAx-jo-Sjo (i. e. Pimis foïiis décidais), Chin. Fusi-matsu et Kara-mats, Japon. Km, chez les Aborigènes Aino de l'île Jezo. Habite, dans le Japon septentrional, les montagnes de l'île 'Niphon, entre 35-41° (l. b.), et sur le mont Fakone, en com- pagnie du Thuiopsis dolabrata, du Pinus densiflora et d'autres •Conifères; commun dans l'île Jezo et Karafto, jusque vers le*48° (l. B.). LARIX. 273 Descr. «Arbre à port de notre Mélèze {L. Europœa); à bois tenace, d'un rouge-brun à l'âge adulte. Rameaux arrondis, glabres, de couleur cendrée, plus bruns dans le jeune âge, très-élalés; coussinets anguleux-décurrents, d'égale épaisseur, convexes, décur- rents, marqués de cicatrices semi-orbiculaires. Bourgeons écail- leux, à écailles alternes, imbriquées, largement ovales-arrondies, coriaces, glabres, luisantes, brunes, persistant après la foliaison, et formant une sorte d'involucre annulaire à la base des rameaux. Feuilles caduques, solitaires, visiblement alternes sur les bourgeons en voie de développement, raccourcies sur les latéraux, où elles sont très-rapprochées et presque ramassées en verticille ou fascicule, acéreuses, très-étroites, linéaires-aiguës ou subobtuses, mucronées, le plus souvent atténuées à la base et subpétiolées, à bords très- entiers, planes, à nervure moyenne, proéminente en dessous, et mar- quées de chaque côté de plusieurs lignes de stomates : les nouvelles de 13-18 millim.de longueur, les adultes de 2-4 centim. Fleurs Cônes placés au sommet de ramules raccourcis, ovales-arrondis, obtus, mûrissant la première année, persistant après la chute des graines. Bractées lancéolées, aiguës, rarement mucronées, très - entières, membraneuses-sèches, glabres, parcourues au milieu de lignes d'un brun livide, de moitié plus courtes que les écailles. Ecailles alternes, nombreuses, étroitement imbriquées, atténuées et brièvement sti- pitées à la base; les supérieures orbiculaires, émarginées ou tron- quées, à bords réfléchis, ondulés, presque membraneux; le reste coriace, très-finement et parallèlement strié, pâle, cendré, brunâtre. Graines obovales, presque trigones, inéquilalérales, subcomprimées ; à aile membraneuse, cultriforme, obtuse, adnée au ventre dé la graine, dont elle embrasse la base, d'environ 9 millim. de longueur. » (Zucc, l. c.) Observ. Cette espèce, voisine de notre Larix Èutopttâ, pa- raît s'en distinguer par ses cônes plus arrondis, formés d'écaillés plus nombreuses, plus minces et repliées sur les bords, Dans le nord du Japon, au témoignage de M. Siebold, on la cultive dans des pots, comme plante d'ornement, pour en former des arbres très-nains qu'on vend à un prix excessif; ce qui les fait désigner sous le nom de Sapins à deniers d'or. Traité des Conifères. 1B 274 LAR1X. 3. Larix Sibirica, Ledeb. Feuilles linéaires, subtétragones, un peu obtuses. Cônes dressés ; à écailles convexes, à bord très -entier, récurvé; bractées elliptiques, mucronées. Pinus Larix, Pall. FI. Ross. I. 1. t. 1. Larix Sibirica, Ledeb. FI. Alt. IV. 204. Link. in Linnœa, XV. 53:>. Knight, Syn. Conif. 40. Pinus Ledebourii, Endl. Syn. Conif. 131. Larix Europ^ea Sibirica, Loud. Encycl. of trees, 1054. Pinus pseudo-Larix, Steud. Nomencl. II. 337. Abies Ledebourii, Ruppr. in Beitr. Zut. Pflanzenkund. des Russ. Reich. IL 56. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Pinus intermedia, Lodd. Cat. 4836 (non Du Roi). Larix intermedia, Laws. ex Loud. Encycl. of trees, 1055. Larix Archangelica, Laws. I. c. Larix Rossica, Sabine, ex Loud. I. c. Pinus Sibirica, Lodd. Cat. (non Fisch.) Habite toute la Sibérie et l'Altaï, entre 860—1,800 met. d'altitude. Descr. Arbre entièrement semblable à notre Mélèze d'Europe, mais à feuilles cependant plus étroites, munies dans la jeunesse seu- lement d'un très -petit mucron. Cônes plus petits et plus grêles. Ecailles arrondies au sommet, plus ou moins recourbées sur les bords. Bractées orbiculaires, plus courtement mucronées que dans le L. Europœa. D'après Loudon, introduit en 4806. Observ. Le L. Sibirica paraît délicat et ne devoir jamais former un grand arbre sous le climat de Paris ; les jeunes plants y végè- tent faiblement et perdent souvent leurs feuilles de bonne heure à l'automne. Les premiers individus qui ont été introduits chez nous sont encore, pour la plupart, à l'état buissonneux, rabou- gris ou presque rampants. LAïux. 275 4. Larix microcarpa, Forbes (Jam.). Feuilles linéaires, arrondies, subtélragones, un peu obtuses. Cônes dressés; à écailles ovales, entières, inflé- chies sur les bords; bractées elliptiques, obtuses, acumi- nées, presque saillantes. Abies foliis fasciculatis, setaceis, cinereis. Gronow. Virgin. 153. Pinus Larix rubra, Marsh. Arb. 103. Pinus intermedia, Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 114. Pinus micbocarpa, Lamb. Pin. éd. 2. II. 65. t. 40. Ant. Conif. 54. t. 21 . f. 1. Endl. Syn. Conif. 132. Larix microcarpa, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 139. t. 47. Hook. FI. Bor. Amer. II. 164. Spach, Hist. vég. phan. XI. 436. Link. in Linnœa, XV. 536. Desf. Hist. arbr. II. 597. Larix Americana rubra, Loud. ex Knight, Syn. Conif. 40. Larix Americana, Mich. FI. Bor. Amer. II. 203. Mich. fil. Arbr. for. III. 38. t. 4. Loud. Arbor. IV. 2399.— Encycl. of trees, 1057. f. 1973. Larix tenuifolia, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 313. Abies microcarpa, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Loisel. Nonv. Duham. V. 289. t. 80. Larix microcarpa du Caucase, Hort. aliq. Var. pendulci . Larix Americana pendula, Loud. /. c. Moins vigoureuse que l'espèce, cette variété en est encore dis- tincte par ses branches pendantes. Habite l'Amérique, du Canada à la Virginie, entre 45 et 50° (L.B.). Descr. Arbre atteignant 25 à 30 met. et formant, lorsqu'il est [ isolé, une pyramide effilée. Branches dressées-étalées, puis horizon- tales ou défléchies, redressées à l'extrémité. Rameaux longs, effilés, pendants, couverts d'une écorce rougeâtre dans le jeune âge. Feuilles souvent plus courtes que dans le L. Europœa, alternes sur les bour- geons vigoureux, rapprochées en fascicules sur les ramilles adultes. 276 LAR1X. Cônes dressés, paraissant en mars; à écailles d'abord d'un vert légè- rement lavé de violet, scarieuses sur les bords, passant au rouge violacé, puis d'un vert glauque, finalement d'un jaune pâle ou roux; longs de 15-20 millim., larges de 10-42, presque sessiles ou portés sur un pédoncule ramillaire très-court (3-4 millim.). Écailles lui- santes, presque cunéiformes-tronquées au sommet. Introduit en 1760. Observ. Le L. microcarpa, appelé au Canada Epinette rouge, et par les Anglo-Américains Hacmack, est très-commun aux Etats-Unis, où il constitue de vastes forêts. D'après Michaux, son bois est très-supérieur à celui des Pins et Sapins de l'Amé- rique boréale; on en fait un grand usage pour la marine et dans les constructions civiles. 5. LAR1X EuROPiEA, DC. Feuilles linéaires, planes ou subtétragones. Cônes dres- sés ou horizontaux; à écailles ovales, à bractées incluses ou saillantes, cuspidées. Graines à aile arrondie, très- entière. Larix, Pliu., Hist. nai. XVI. 19. Dodon. Pempt. 668. C. Bauh. Pin. 493. Larix, Bell, de Arborib. Conif. 25 {te»), Larix folio deciduo Gonifera, J. Bauh. Hist. I. 265. Tourn. Inst. 586. Duham. Arb. 1. 332. Pin-us Larix, L. Spec. 1420. Trew. in N. A. N. C. III. App. 1. 13. f. 8, 23. Willd. Baumz. 274. Lamb. Pin. éd. 2. IL 60. t. 38. Wahlenb. FI. Carp. 313. Gaud. FI. Helvet. VI. 188. Koch. Syn. 769. Ant. Conif. 50. t. 21. f. 2. Endl. Syn. Conif. 133. Larix decidua, Mill. Dict. n. 1. Abies Larix, Lam. Illustr. t. 785. f. 2. Rich. Conif. G5. t. 13. Loisel. Nouv. Duham. V. 287. t. 79. f. 1. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Larix pyramidalis, Salisb. in Linnœa Transoct. Vllï 313. Larix Europe, DC. FI. Fr. 111. 277. Loud. Arbor. IV. 2350. f. 2258, LAK1X. 277 tîtâ.—Encyd. of trecs, 1053, f. 1972. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 133. Link. in Linnœa, XV. 534. Desf. Hist. arbr. II. 597. De Chambr. Trait, prat. arbr. résin. 277. pi. 3. f. 16 et 17. Schouw. Ami. se. nat. 3e ser. II. 241. Knight, Syn. Conif. 40. Larix excelsa, Link, in Abhandl. der Berl. Akadem. D. Wisse7isch. 1827, p. 182. Larix vulgaris, Spach, Hist. vég. phan. XI. 432 {excl. synon.). Variétés horticoles. Larix Europ,ea laxa, Laws. Man. 389. Loud. Encycl. of trees, 105i. Branches horizontales. Rameaux diffus. Feuilles souvent glauces- centes. Larix Europea compacta, Laws. I. c. Branches nombreuses, redressées au sommet. Rameaux et ramilles nombreux, formant par leur ensemble une masse compacte. Larix Europea repens, Laws. /. c. Endl. Syn. Conif. 134. Branches et rameaux pendants ou défléchis, redressés au sommet. Larix Europea rubra, Hort. Transact. IV. 416. Chatons pourpres, quelquefois pointillés de jaune. Cônes rouges ou d'un jaune rougeâtre. Larix Europea alba, Hort. Transact. I. ç. Chatons et cônes blanchâtres. Larix Europea pendula, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 136. Branches réfléchies. Rameaux et ramules pendants. Habite les Alpes de l'Europe centrale, celles de la Suisse; le Valais, jusqu'à 1,330 met. d'altitude; les Carpathes, où il est mélangé aux Picea, dont il dépasse un peu la limite ; les mon- tagnes de la Suède; la Russie en deçà de l'Oural; le?, monta- gnes gypseuses voisines du Pinegam, par 64° (l. b.), sur lequel ces arbres, disposés en radeaux, sont transportés à Archangel. Descr. Grand arbre de 30 met. et plus, formant, lorsqu'il est isolé, une pyramide élancée. Ècorce d'un gris roux, lisse, puis fendillée. Dois 278 LAïux. solide, veiné, d'un grain fin, serré. Branches étalées ou réfléchies, redressées au sommet. Rameaux nombreux, effilés, minces, souvent pendants ; les plus jeunes couverts d'une écorce blanchâtre. Chatons mâles d'environ 5-8 millim. Chatons femelles naissant de mars à avril avec les feuilles, composés d'écaillés d'un violet plus ou moins foncé, dressés, passant successivement au vert, puis au jaune bru- nâtre ou roussâtre à la maturité, qui a lieu vers la fin de l'automne de la même année. Ecailles souvent pubérulentes, planes ou légè- rement ondulées, ordinairement émoussées, tronquées ou échancrées au sommet. Graines petites, d'un brun jaunâtre, ovoïdes, plus ou moins comprimées; à aile obtuse, presque aussi longue que l'écaillé. Observ. Le Mélèze d'Europe, insensible à la rigueur des hivers, a besoin, pour croître, d'un air vif; aussi végète-t-il très- mal à Paris, et y est-il très-souvent attaqué par YAphis Lari- cist Hart., qui recouvre une grande partie du tronc et des bran- ches de ses flocons lanugineux. 6, Làrix Griffithiana, Hort. Cônes de 5-6 centim. de longueur; à écailles subcunéi- formes, irrégulièrement arrondies au sommet. Abies Griffithiana, Hook. ozLindl. et Gord. Journ. Hort. Soc V. 21 i. Larix Griffithii, Hort. Habite le Sikkim et les parties orientales du Népaul. « Arbre de 12 à 4 8 mètres de hauteur. » (Lindl., /. c.) Descr. Les sujets, encore trop jeunes pour être caractérisés, m'ont présenté des feuilles linéaires, longues, glaucescentes, légèrement convexes en dessus de chaque côté de la nervure, en général très- brusquement terminées en une pointe courte et aiguë. Les cônes que j'ai examinés au Musée botanique de Kew mesuraient 5-6 cenlim. de long sur 2-3 de large, ils étaient solitaires au sommet de grosses et très-courtes ramilles; les écailles étaient subcunéiformes ou irré- gulièrement arrondies au sommet. Introduit vers 1850. LAH1X. 271) Espèces peu connues. 7. Larix pendula, Salisb. Feuilles linéaires, subtétragones. Cônes dressés; à brac- tées panduréiformes, mucronées; à écailles ovales, très- entières, réfléchies sur les bords. Abies pendula, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 213. Loi sel. Nouv. Duham. V. 288. Pinus Larix nigra, Marsh. Arb. 103. Pinus pendula, Soland. in Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 369. Lamb. Pin. éd. 2. II. 63. t. 39. Endl. Syn. Conif. 132. Pinus laricina, Du Roi, Obs. bot. 49. — Harbk. éd. 1. 83. Wan- genh. Beitr. 42. t. 16. f. 37. . Larix pendula, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 313. Forbes (Jam.)^ Pinet. Wob. 137. t. 46. Hook. FI. Bor. Amer. II. 164. Larix intermedia, Lodd. Cat. 1836, p. 50. Forbes, /. c. 141. Link. in Linnœa, XV. 535. Habite dans l'Amérique boréale. Descr. D'après Endlicher : « Arbrisseau d'environ 4 met. Feuilles longues de 3-4 centim., larges de 2 millim., un peu convexes -en dessus, à peine réfléchies sur les bords. Chatons mâles formés d'é- cailles larges, obovales, roses, ciliées. Canes d'environ 3 centim., à écailles lâches, à bords infléchis comme dans le L. Sibirica. » Observ. Cet arbre, à peu près inconnu aujourd'hui, fait très- probablement double emploi avec la variété à branches pen- dantes du Larix microcarpa. 8. Larix Kamtschatica, Hort. Pinus Kamtschatica, Endl. Syn. Conif. 135. Abies Kamtschatica, Ruppr. in Beitr. Zur. Pflanzenkund. des Russ. Beich. II. 57. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. 280 LAU1X. Obseivv. D'après Endlicher, cette espèce diffère du Larix Dahurica et du Larix Leptolepis par ses cônes plus grands et par la forme de ses écailles. Le Mélèze a été connu des anciens. Pline le cile comme un des arbres les plus précieux pour la finesse et l'élasticité de son bois. Par leur port élancé, la légèreté de leurs rameaux, la ténuité et l'élégance de leur feuillage, les Mélèzes sont très-propres à la décoration des jardins paysagers; mais ce n'est pas seulement à ce point de vue qu'ils sont pré- cieux : leur valeur est encore augmentée par les dimensions souvent consi- dérables qu'atteignent quelques espèces, et surtout par les qualités supé- rieures de leur bois. Ces arbres sont donc très-importants pour certaines parties de l'Europe. Parmi les espèces aujourd'hui connues, quatre paraissent offrir d'assez grands avantages ; ce sont les Larix Europœat microcarpa, Leptolepis et Sibe- rica. Les deux premières seulement nous sont parfaitement connues; quant aux deux autres, nous ne les connaissons encore que par les descriptions qui en ont été faites, et d'après ces dernières elles offrent beaucoup d'analogie avec notre espèce d'Europe, tant pour les dimensions que pour la qualité du bois; cepen- dant l'une d'elles, le L. Siberica, ne paraît pas présenter dans nos cultures toutes les qualités que lui reconnaît Ledebour. Quant au L. Leptolepis, on ne le possède pas encore en Europe. Le L. microcarpa atteint aussi de grandes dimensions ; son bois est trés-estimé aux États-Unis, où on le con- sidère comme un des meilleurs sous le rapport de la solidité, de la durée, etc. Mais l'espèce qui semble réunir tous les avantages est le Mélèze d'Europe, qui, dans les parties élevées du Centre, du Nord et de l'Est de la France, pourrait souvent être cultivé avec avantage, et donner de la valeur à certains terrains jusqu'ici restés à peu près improductifs. Originaires de l'ancien continent, les Mélèzes se rencontrent seulement dans sa partie boréale, où ils recherchent les climats extrêmes, c'est-à-dire ceux où aux hivers les plus rigoureux succèdent des étés très-chauds, comme dans le nord de l'Europe, etc. Aussi, à part le L. Griffithiana, qui a besoin d'abri pendant l'hiver, tous les autres sont-ils parfaitement rustiques CKDKU6. 281 V. Cedrus, Link. — Cèdre. Cedrus, Link. in Linnœa, XV. 537. Spach, Hist. vég. phan. XI. 426. Laricis Sp. Tourn. Pinus, section Cedrus, Endl. Syn. Conif. 135. Fleurs monoïques. Chatons mâles solitaires, cylindrico- coniques, dressés à l'extrémité de courtes ramilles. An- thères cunéiformes, s'ouvrant longitudinalement. Chatons femelles dressés, obovales-obtus, solitaires, plus rarement géminés à l'extrémité de très-courtes ramilles. Cônes dres- sés, gros, ovoïdes-obtus. Ecailles membraneuses t très- fortement apprimées, coriaces, lignescentes, amincies sur les bords, épaissies vers la base, légèrement arrondies ou presque horizontales et tronquées au sommet. Bractées très-courtes, adnées, à peu près nulles à la maturité. Graines géminées, insérées sur l'onglet de l'écaillé, lon- guement et largement ailées. Aile membraneuse, persis- tante. Embryon ordinairement à 9 cotylédons. Feuilles aciculaires, persistantes, coriaces, raides, subtétragones, à angles arrondis, disposées en fascicules à l'extrémité de ramules très-raccourcis, solitaires et alternes sur les plus jeunes rameaux. Très-grands arbres, originaires des parties centrales de l'ancien hémisphère. Floraison œstivale ou subautomnale. Maturation bisannuelle ou presque trisannuelle. 1. Cedrus Deodara, Loud. Branches refléchies ; ramules et ramilles pendants. Feuilles glauques ou blanchâtres, étalées, un peu lâches. i82 CEDRUS. Pinus Deodara, Roxb. FI. Ind/or. III. 651. Lamb. éd. 2. II. 68. t. 42, 42 bis et 42 »er. Ant. Conif. 59. t. 22. f. 2. Endl. Syn. Conif. 135. Cedrus Deodara, Loud. Arbor. IV. 2428. f. 2283-2286.— Encycl of trees, 1059. f. 1975-1977. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 149. t. 48- 49. Link. in Linnœa, XV. 538. Spach, Hist. vég. phan. XI. 430. Hoffm. in Bot. Zeit. 1846, p. 185. Knight, Syn. Conif. 42. Cedrus Indica, De Chambr. Trait, pral. des arbr. résin. 341. Abies Deodara, Lindl. in Penny-Cyclop. 9. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 214. Variétés horticoles. Cedrus Deodara robusta, Hort. Variété remarquable par le volume de ses rameaux ; par ses feuilles plus grosses, plus glauques et plus longues, qui atteignent jusqu'à 6-8 centimèlres. Cedrus Deodara crassifolia, Hort. Assez semblable à la précédente, cette variété s'en distingue par ses feuilles un peu plus courtes et plus épaisses, et surtout par ses ramules et ramilles plus courts, plus raides, à peine réfléchis. Cedrus Deodara viridis. Feuilles beaucoup plus ténues que dans les deux précédentes, de couleur vert foncé luisant, ou vert-bouteille très-prononcée. Habite les Alpes du Népaul et du Thibet, par 2,660 — 4,000 met. d'altitude. Descr. Grand et bel arbre, atteignant 40-50 met. sur 3 de dia- mètre. Bois de qualité supérieure. Tronc droit; bourgeon termi- nal incliné au sommet. Branches fortes, très-rameuses, étalées, les inférieures souvent réfléchies jusque sur le sol. Feuilles longues de 3-5 centim., subtétragones - aciculaires, acuminées, piquantes, très-glauques : celles des ramules et des ramilles rapprochées en fascicules; celles des jeunes bourgeons solitaires et alternes. Chatons mâles ovales-obtus. Cônes dressés, situés à l'extrémité de fortes ramilles, souvent géminés, ovoïdes, très-obtus, parfois déprimés, longs de 8-12 centim., larges d'environ 6. Ecailles larges, lamelli- formes, d'un brun ferrugineux, très-fortement imbriquées, réfléchies, CEDRUS. 283 étalées à l'extrême maturité; à bords entiers, presque membraneux. Graines cunéiformes, à aile obovale, membraneuse. Introduit en 1822. Observ. Un des premiers C. Deodara introduits en France a été planté dans le parc de la Muette, appartenant à M. Erard; il a aujourd'hui environ 11 met. de hauteur sur 70 centim. de circonférence à 1 met. du sol. En 1854, un autre individu, planté chez M. Berlin, horticul- teur a Versailles, produisit, probablement le premier en France, des chatons mâles ; cet arbre avait à peine 2 met. de hauteur, et provenait de bouture. 2. Cedrus Libani, Barrel. Branches étalées ou légèrement redressées. Feuilles ver- tes, luisantes, aciculaires, suhtétragones, acuminées-ai- guës, raides. Kéôpo? 6au[Aaav] èv SupCa, Théophr. Hist. plant. V. 8, Cedrus magna, ou Cedrelate, Plin. Hist. nat. XIII. 11. XXIV. 11. Alta Cedrus, Bell. Conif. 3. Cedrus, Bell./?. 162.Trew. inN. A. N. C. III.— App. 445. 1. 13.1. 1-7. Cedrus magna, ou Libani Conifera, J. Bauh. Hist. I. 277. Cedrus conifera, foliis Laricis. C. Bauh. Pin. 490. Larix Orientalis, fructu rotundiore, obtuso. Tourn. lnst. 580. Cedrus Phoenicea, Renealm. Specim. 27. Cedrus Libani, Barrel. le. 499. Loud. Arbor. IV. 2402. f. 2267-2282. —Encycl. of trees, 1057. f. 1974. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 145. Spach, Hist. vég. phan. XI. 427. Link. in Linnœa, XV. 538.Knight, Syn. Conif. 42. De£hambr. Trait, prat. des arbr. résin. 308. Pinus Cedrus, L. Spec. 1420. Lamb. Pin. éd. 2. II. 66. t. 41. Anl. Conif. 55. t. 22. f. 1. Endl. Syn. Conif. 136. Larix Cedrus, Mill. Dict. n. 3. Desf. Hist. arbr. II. 597. Larix patula, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 314. Abies Cedrus, Poir. Dict. VI. 510. Rien. Conif. 62. t. 14 et 17. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Loisel. Nouv. Duham. V. 287. t. 79. f. 1. 284 CKDUUS. Variété* horticoles. Cedrus Libani glauca. Cedrus Libani, foliis argenleis. Loud. Encycï. oftrees, 1058. Cedrus Libani pyramidalis, foliis argenteis. Knight, Syn. Conif. 42. Arbre pyramidal, à flèche inclinée obliquement; à branches dressées-étalées, redressées à l'extrémité. Feuilles irrégulièrement tétragones, très-glauques et légèrement canaliculées sur les faces les plus comprimées, vertes sur le côté arrondi, brusquement termi- nées en une pointe subobluse. — On voit un bel exemplaire de cette variété chez M. le baron de Villequiers, à Yillequiers (Seine-infé- rieure); il mesure environ 45 met. de hauteur sur 50 centim. de diamètre, et forme une très-belle pyramide, chargée de branches de la base au sommet. Cedrus Libani nana, Loud. Encycï. oftrees, 1058. Arbrisseau nain, dépassant rarement 2 met., formant le plus sou- vent un buisson plus ou moins étalé. Cedrus Libani nana, pyramidata, Hort. Arbrisseau nain, buissonneux. Feuilles étalées, grêles. Celte variété, obtenue par M. Sénéclauze, pépiniériste à Bourg- Argental (Loire), en 1827, n'a encore que 1 met. 20 centim. de hauteur; tandis qu'un autre pied, provenant du même semis, a près de 2 met. de circonférence. Cedrus Libani pendula, Hort. Cette variété ne diffère de l'espèce que par son port et ses dimen- sions; ses branches sont réfléchies. Habite les diverses parties de la Syrie et de l'Àsie-Mineurc, particulièrement sur le Liban et le Taurus, où il couvre une étendue de terrain de plus de 80 kilom. de longueur. Descr. Arbre de 25-35 met. de hauteur sur 2-3 met. et plus de diamètre. Branches grosses, longues et presque horizontales. Ra- mules et ramilles nombreux , courts. Feuilles longues de 1 2-20 centim., fasciculées ou solitaires, alternes sur Ifs jeunes bourgeons, acicu- ceduus. 285 laires, subtélragones, mucronées-aiguè's. Chatons mâles roussàtres, dressés, légèrement courbés, longs de 4-5 centim., à l'époque oii ils laissent échapper le pollen, c'est-à-dire en septembre-octobre. Chatons femelles naissant plus particulièrement vers le sommet de l'arbre, dressés, coniques, obtus ou déprimés au sommet, moins longs que les chatons mâles à l'époque de la fécondation. Écailles courtement onguiculées, irrégulièrement et très- finement denticu- lées, écartées à l'époque de la fécondation et laissant voir les deux jeunes ovules quelles portent à leur base. Cônes dressés, ovoïdes, légèrement ventrus, un peu rétrécis vers le sommet, obtus, déprimés, quelquefois légèrement bombés, longs de 6-10 centim. et presque autant de largeur dans leur plus grand diamètre, portés sur de très- courts et gros pédoncules ligneux, qui adhèrent très-fortement au rameau ou à la branche sur lesquels ils naissent. Ecailles très- serrées, larges d'environ 35-40 millim., cunéiformes vers l'onglet; à bord supérieur légèrement épaissi et formant un peu au-dessous du sommet un léger épaississement, ainsi que cela a lieu dans les Cembra, mais moins saillant, se détachant en partie de l'axe à la maturité des graines. Graines un peu plus courtes que l'onglet qui les porte, d'environ 40 millim., surmontées d'une aile roussâtre, élargie vers le sommet, presque de la même longueur que l'écaillé. Introduit en 1683. o. Ceduus Atlantic a, Manclii. Feuilles irrégulièrement tétragonesou subcylindriques, aciculaires, aiguës, épaissies au milieu, brusquement atté- nuées au sommet en une pointe fine très-aiguë, d'un gris cendré. Cônes cylindriques, obtus aux deux bouts, de 5 G centim. de longueur et de 40 à 45 millim. de largeur, portés sur des ramilles plus minces et plus allongées que dans le C. Libani. Cedrls Atlantica, Manetti, Cat. Hort. Mudoet. Suppl. 9. Revue Hort. 1853, p. 41. Ci mus Africana, G. Gord. ^rKnight, Syn. CorÀf. (2. 286 CEDRUS. Ckdrus elegans, Knight, /. c. Cedrus argentea, Hort. Pinus Atlantica, Endl. Syn. Conif. 137. Aries Atlantica, Lindl. et Gord. Journ. Hort Soc, V. 214. Vulgairement Cèdre argenté de l'Atlas. Habite, dans l'Afrique, les monts Atlas; sur le pic de Tongour à Batna (Jamin), et très-probablement aussi sur d'autres mon- tagnes de ce continent. Descr. Tronc droit, effilé, à bourgeon terminal, dressé. Branches étalées, courtes. Feuilles aciculaires, glaucescentes, épaissies au milieu, courtement et finement mucronées, aiguës, subcylindriques. Cônes venus d'Afrique (j'en ai vu plus de mille), beaucoup plus petits que dans le Cèdre du Liban, longs*de5-6 centim. sur 40-45 mil- lim. de largeur, ovoïdes, obtus aux deux extrémités, à peine atténués au sommet, portés sur des pédoncules ramillaires plus longs et aussi plus minces que dans le Cèdre du Liban. Ecailles larges de 40-42 millim. au sommet, hautes de 2 centim. à partir de l'extré- mité de l'onglet jusqu'au bord supérieur, régulièrement élargies de bas en haut, très-minces et érosées-denticulées sur les côtés. Graines à aile très-mince, cartilagineuse, blanchâtre, presque trans- parente, droite d'un côté, légèrement dilatée du côté opposé, fine- ment denticulée, horizontalement tronquée au sommet, qui vient presque effleurer l'extrémité de l'écaillé. Introduit vers 1842. Observ. Le C. Atlantica ne présente encore dans nos cultures que de faibles dimensions ; jeune, il ressemble beaucoup au C. Libani, mais il s'élève plus verticalement; ses feuilles sont un peu plus grosses et plus courtes, d'un vert cendré ou argenté. Plusieurs pépiniéristes le considèrent à tort comme une variété locale du Cèdre du Liban. Une lettre de M. Jamin, directeur de la pépinière de Biskara (Afrique), insérée dans la Revue hor~ ticole, ne semble laisser aucun doute sur la valeur spécifique de cette nouvelle Conifère. Je cite ici le passage de cette lettre : « .... Le pic où croissent les deux espèces de Cèdres (Cedrus CEDRUS. 287 Atlantica et C. Libani) s'élève à environ \ ,800 met. au-dessus du sol sablonneux qui l'avoisine. . . . Les Cèdres commencent à se mon- trer aux 3/4 de la pente du Tongour; ils y produisent un coup d'œil magnifique et s'élèvent en une futaie épaisse jusqu'au sommet du pic. Il n'est pas rare d'en rencontrer de 40 met. de hauteur, dont la base mesure 1 met. 50 en diamètre. Les deux espèces vivent en société, mais elles se distinguent facilement à la première vue. Le C. Atlantica était couvert de cônes arrivés à leur parfaite maturité; ceux du C. Libani étaient moins avancés, et des fleurs se montraient encore sur quelques rameaux. Le port du C. Atlantica rappelle celui de YAbies peclinata; il est pyramidal, et son feuillage est argenté, tandis que celui du C. Libani est d'un vert sombre et ses rameaux horizontaux. On évalue leur nombre à 20,000 ; les plus beaux se montrent sur le versant nord du pic » D'après ce passage, il est permis de conclure que l'Afrique produit deux espèeesde Cèdres; mais nous ne savons encore si on doit les rapporter au C. Atlantica et au C. Libani. S'il faut en croire certains botanistes, elles seraient même distinctes du C. Libani. De toutes les Conifères, il n'en est aucune dont le nom inspire plus d'in- térêt et évoque autant de souvenirs que le Cèdre- L'histoire de ces arbres paraît remonter aux temps les plus reculés. Tous les écrivains qui ont écrit sur l'antiquité ont rapporté que le fameux temple de Salomon, à Jérusalem, ainsi qu'un palais qu'il fit élever aux rois d'Israël, étaient construits avec le bois du Cèdre du Liban, considéré comme incor- ruptible. Cependant, ce que nous connaissons de la nature de son bois ne nous permet pas de lui accorder cette qualité ; il s'altère, au contraire, assez promptement, lorsqu'il est exposé aux alternatives de sécheresse et d'humidité. Au reste, il paraît certain que, sous le nom de Cèdre, les anciens, Grecs et Romains, confondaient plusieurs genres d'arbres. Théophraste donne en effet le nom de Cèdre à deux arbres très-différents du Cèdre du Liban, et qui pourraient bien être le Juniperus Phœnicea et le J. Oxycedrus. Pline, de son côté, distingue 4 espèces de Cèdres r deux Petits Cèdres qui ne sont proba- blement que des Genévriers, et deux autres qu'il appelle Grands Cèdres, dont l'un porte, dit-il, des fleurs sans fruits et l'autre des fruits sans fleurs; les fruits ressemblent à ceux du Cyprès. Ainsi, il est très-difficile de reconnaître 288 CEDUUS. (]:ms toutes ces descriptions le Cèdre du Liban. Mais comme il ajoute encore que l'un des grands Cèdres est désigné, par quelques auteurs, sous le nom de Cedrelate, c'est-à-dire Cèdre-Sapin, et que celte dernière épilliète se rat- tache assez bien au Cèdre du Liban, il paraît tout-à-fait hors de doute que cet arbre était connu chez les anciens, et que le nom de Cèdre était aussi appli- qué à des végétaux très-différents les uns des autres; ce qui doit avoir jeté beaucoup de confusion dans tous les écrits où ils en ont parlé. Le mont Liban, cette montagne de la Syrie dont la réputation historique paraît due en grande partie aux Cèdres qui la couvraient, en est aujourd'hui presque dépourvue; et, à l'exception de quelques uns qui, pour la plupart, sont arrivés à leur maturité et même dépérissent tous les jours, tout le reste a disparu à peu près. A part quelques-uns plus petits et épars, cette montagne, autrefois si célèbre, sera bientôt dépouillée de son plus bel ornement, et, en perdant ses Cèdres, perdra aussi une partie de sa célébrité. « Tous les voyageurs qui ont été en Syrie (dit Loisel, Nouv. Duham. V, 290) ont regardé comme une chose essentielle de visiter des arbres que les rois et les prophètes hébreux avaient illustrés dans leurs cantiques sacrés, et que les poêles profanes avaient aussi célébrés dans leurs chants. Mais ces antiques et magnifiques forêts, qui couvraient le Liban au temps de Salomon, ont presque entièrement disparu; il ne reste plus, dans une plaine siluée enlre les deux plus hauts sommets de la montagne, qu'un petit bois d'environ 1,000 mètres de circonférence. Ce bois est l'objet principal et le terme ordinaire de ceux qui visitent le Liban. Peu de voyageurs paraissent s'être avancés au delà, parce qu'au-dessus de ces arbres on ne trouve plus que quelques Cyprès rabougris, qui sont à peu près les derniers vestiges de la végétation arborescente, et que les sommets de la montagne sont couverts de neiges et de glaces éternelles. » Afin de faire mieux remarquer la progression décroissante qu'ont suivie les Cèdres sur le mont Liban, je citerai encore un autre passage du même ouvrage, où il est dit : « Malgré tout le respect que l'on conserve pour ces arbres, leur nombre n'en diminue par moins tous les jours. Parmi les voyageurs qui les ont visités, les derniers en ont toujours trouvé moins que les premiers; ainsi Itauwolf, en 1574, en compta vingt-six; Chevenot, en 1653, n'en compta que vingt trois ; Laroque, en 1 G88, n'en vit plus que vingt. Quelques années plus tard, en 1696, Maundrel trouva encore le nombre réduit, car il n'en compla plus que seize ; il est Yrai qu'il ne comprend dans ce nombre que ceux qui étaient remarquables par leurs dimensions, et qu'il ajoute « qu'il y en « avait beaucoup de jeunes. » Le nombre des anciens et des grands Cèdres était encore diminué en 1787, lorsque Labillardiêre les visita; car ce voyageur CEDRUS. 280 assure qu'ils étaient réduiis à sept; mais, ainsi que Maundrel, ii en observa des petits; toutefois il ne porte encore la quantité des uns et des autres qu'à une centaine. » Je vais énumérer quelques Cèdres des plus remarquables, en commençant par ceux de notre pays. 1° Le plus gros du Muséum de Paris, planté en 1736 par Bernard de Jussieu, et l'un des premiers introduits en France, mesurait en 1854, à I met. 50 du sol, 3 met. 40 de circonférence. Cet arbre magnifique a perdu sa flèche il y a déjà longtemps, non, comme on le rapporte, par un coup de fusil dont la balle aurait coupé le sommet, mais tout naturellement par l'atrophie du bourgeon terminal. Alors l'arbre, en cessant de croître verticalement, a gagné en largeur ce qu'il a perdu en hauteur, de sorte que les branches s'étendent jusqu'à environ 15 met. du tronc; ce qui donne à tout l'ensemble un diamètre de 30 mètres et une circonférence de 100 met. à peu près. 2° Un autre Cèdre placé dans leparcdeMontigny-Lencoup, présDamma- rie (Seine-et-Marne), que l'on croit contemporain de celui du Muséum, mesure, à 1 met. du sol, 6 met. de circonférence. 5° Un de ceux plantés par Duhamel, dans sa propriété de Vrigny, appartenant aujourd'hui à l'un de ses descendants, avait en 1844, et à l'âge de 84 ans, 1 met. 53 de circonférence à 1 met. au-dessus du sol. Loudou en cite plusieurs, en Angleterre, dont un, âgé de 50 ans, avait 58 met. sur 1 met. 05 de diamètre; un autre, de 80 ans, avait 18 met. 60 sur 2 met. 55 de diamètre; l'un des plus remarquables, âgé de 170 ans, avait, à 1 met. au-dessus du sol, 2 met. 60 de diamètre. Une note relative aux Cèdres du montCiga (Afrique), insérée dans les Annales forestières (1844, p. 1), nous apprend qu'un des plus gros Cèdres de celle montagne avait 29 met. 50, de la base aux premières branches; son tronc mesurait 1 met. 70 de diamètre à la base et 67 centim. à la partie supérieure. Parmi les Cèdres du mont Liban, deux des plus gros ont été mesurés : l'un, en 1682, par Corneille Lebrun, voyageur hollandais, qui lui trouva 12 met. 34 de cir- conférence; l'autre par Maundrel, qui nous en a laissé la description, et qui avait, en 1697, 10 met. 95 centim. de circonférence. Si les Cèdres deviennent de plus en plus rares sur le mont Liban, nous ne devons cependant pas craindre de voir disparaître l'espèce, car plusieurs voya- geurs en ont signalé de nouvelles stations ; nous venons d'indiquer celles de l'Afrique. Tout récemment (1853), M. P. de Tchihatcheff, naturaliste russe, en parcourant l' Asie-Mineure, en a découvert de nouvelles et très-grandes fo- rêts. Dans une lettre qu'il écrivait à M. Élie de Beaumont, reproduite en partie dans les Annales de V Académie des sciences (vol. XXVIir, 759), il termine par quelques observations relatives aux Cèdres, et il dit : « En suivant le versant Traité des Conifères. 19 290 CEDRUS. méridional du Iîoulgardagh, je fus frappé des belles forêts de Cèdres qui remontaient jusqu'aux régions supérieures de ce majestueux rempart. J'avais d'abord cru que ce n'était qu'un phénomène local, bien que fort intéressant; mais en remontant le Zamanta-Sau, du Seïhoun où il débouche, j'eus le bonheur de traverser, pendant plusieurs jours de suite, les plus belles forêts de Cèdres qui peut-être soient connues aujourd'hui, en sorte que la bande qui, sur ma carte botanique de l'Asie-Mineure, marque le domaine du Cèdre, pourra avoir MO à 4 60 kilom. du sud-ouest au nord-est. Jusqu'à présent, les botanistes faisaient de pieux pèlerinages aux célèbres Cèdres du mont Liban, et moi aussi j'avais été, il y a quinze ans, contempler avec un profond recueille- ment les dix ou douze troncs séculaires qui se dressent isolément sur cette terre classique; mais aujourd'hui ils me paraissent bien mesquins devant les belles forêts que je viens de traverser, et auprès desquelles ils ne figureraient que comme nos Palmiers de serre chaude, comparés aux Palmiers des forêts situées sous les tropiques. Certes, si les Cèdres de l'Asie-Mineure eussent été connus de Linné, il n'aurait pas donné le nom spécifique de Libani à ce roi des Conifères. » Le port majestueux et souvent si pittoresque des Cèdres, les dimensions qu'ils atteignent, expliquent suffisamment cette sorte de culte, on pourrait même dire de vénération qu'on a toujours eue pour ces arbres. Un rapide coup d'oeil jeté sur ces végétaux, en les rapprochant, en fera mieux ressortir les avantages particuliers. — Cedrus Libani. Si son bois n'est pas incorruptible, comme l'ont avancé les anciens, ce n'en est pas moins un très-bel arbre, et chacun aujourd'hui a pu apprécier son mérite ornemental. — C. Àtlantica. Celui-ci, introduit dans nos cultures depuis une douzaine d'années environ, ne s'y trouve encore qu'en petits échantillons : il est donc, par conséquent, impossible aujourd'hui de rien dire sur la valeur de son bois: quant à ses qualités ornementales, elles paraissent être les mêmes que celles de l'espèce précédente. — C. Deodara. Cette espèce, qui, sous le rapport de l'ornement, ne le cède en rien aux deux autres, est en même temps la plus précieuse à cause des qualités tout à fait supérieures que présente son bois; nous avons donc l'espoir qu'elle entrera dans le domaine de l'exploitation, et qu'elle fournira une essence propice pour l'aménagement de nos forêts. Du reste, il en sera probablement de même des deux autres espèces; car si leur bois n'est pas absolument des meilleurs, les dimensions qu'elles atteignent, la rapidité avec laquelle elles croissent, qualités qu'elles partagent avec le C Deodara, ne sont pas à dédaigner. Les C. Atlantica et Libani sont rustiques sous notre climat; il n'en est pas 1MNUS. 291 (oui a fait ainsi du C. Drodara, qui souffre ot périt mt'mo quelquefois dans les hivers rigoureux ; il est donc prudent de garantir les jeunes sujets, ou mieux de les mettre sous des coffres ou dans une serre froide pendant cette saison. AUIÊTIXKES SF.CTïO* B. VI. IMiiiis. L. — Pin. Pinus, L. Gen. éd. 1. Juss. Gen. 414. Zucc. in Endl. Gen. pi. suppl. pi. II. 26. Spach, Hist. vég. phan. XI. 369. Endl. Syn. Conif. 137. Pini subgenus, Peuce, Griseb. Spicileg. FI. Rumel. II. 347. Fleurs monoïques. Chatons mâles latéraux, groupés à la partie inférieure des nouveaux bourgeons : de là leur disposition en épis. Chatons femelles terminaux, solitaires ou rassemblés en fascicules. Bractées distinctes avant la floraison, finalement oblitérées. Cônes mûrissant la 2e an- née, mais persistant souvent sur l'arbre longtemps après la dissémination des graines; à écailles lignescentes ou li- gneuses, épaissies au sommet en une apophyse ombiliquée, plus ou moins proéminente, souvent pyramidale; quelque- fois, mais plus rarement, presque planes ou à peine bom- bées. Graines ailées ou plus rarement dépourvues d'aile. Branches généralement verticillées. Bourgeons munis d'écaillés membraneuses ou scarieuses, très-nombreuses, écartées pendant la foliaison et disposées à la place des feuilles sur toute l'étendue des rameaux, portant plus tard à leur aisselle des bourgeons florifères ou foliifères (les fo- liifères, formés de ramules très-courts, portent des feuilles géminées, ternées ou quinées, réunies dans une gaîne 292 pin us. membraneuse), persistant pendant plusieurs Cannées, et ne tombant qu'à l'époque du développement des autres bourgeons. Feuilles demi-cylindriques ou convexes sur une face et concaves sur l'autre lorsqu'elles sont gémi- nées, subtrigones quand elles sont plus nombreuses, et, dans ce cas, fortement carénées; toujours munies de sto- mates disposées en nombreuses séries sur l'une et l'autre face. Fibres ligneuses, offrant une ou plus rarement deux rangées de pores placés parallèlement aux rayons médul- laires. Grands arbres, plus rarement arbrisseaux, originaires de l'ancien et du nouveau continent; à branches verticil- lées; à feuilles linéaires, aciculaires (aiguille), toujours réunies à la base dans une gaînecommune, membraneuse ou écailleuse. Tribu 1. — Ceinlira. Pinus, section Gembra, Spach, Hist. vég. phan. XI. 398. Ëndl. Syii< Conif. 138. P. D. Dict. univ. d'Hist. nat. X. 198. Feuilles qninées. Gaines courtes, caduques. Cônes ovoïdes, obtus ou déprimés , ordinairement dressés, latéraux ou obliques, jamais pendants ; à écailles lignescentes ou d'apparence subé- reuse. Apophyse légèrement épaissie au centre, amincie sur les bords. Protubérance terminale plane, subrugueuse. Graines dé- pourvues d'aile. 4. Pjnus parviflora, Sieb. et Zucc. Feuilles quinées. Cônes à écailles obovales, arrondies; apophyse légèrement bombée au centre, très-obtuse. Crète des anthères presque nulle. Pinus Cembra, Tbunb. FI. Jap. 274 (excl. synon.). Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Encll. Syn. Conif. M.-?UiU,4 hM*n pjmjs. 293 Habite le nord du Japon, par 35° (l. b.), et s'avance jusque dans les îles Kouriles, par 45-46° (l. b.). Cette espèce recherche les plus hautes montagnes : on la rencontre sur les pentes des monts Fakone;mais elle est, en outre, cultivée dans les jardins. Descr. € Arbre médiocre. Ramules couverts d'une écorce cendrée, arrondis, marqués de rudiments d'écaillés; les plus jeunes hérissés ou couverts de poils courts et bruns. Bourgeons uvales, obtus, formés de petites écailles lancéolées, aiguës, membraneuses, sèches, ciliées, écartées l'une de l'autre après le développement du bourgeon, enfin caduques presque jusqu'à la basé; les foliifères oblongs, compo- sés de 8-1 0 écailles ovales-oblongues, obtuses, membraneuses, formant après la pousse du printemps une sorte de graine cylindrique très- courte, qui entoure la base des feuilles. Feuilles persistantes pendant 3 années, raides, la plupart légèrement arquées ou tordues, aiguës, convexes ou planes sur le dos, à face fortement carénée, trigoncs, denticulées sur le bord et sur la carène, variant de longueur sur le même ramule entre 18 millim. et 3 centim.; à stomates disposés sur plusieurs rangs le long de la carène, nuls sur le dos. Chatons mâles sessiles, oblongs, situés à la partie inférieure des jeunes ramules quelquefois plus petits que dans ses congénères, dépas- sant à peine 10 millim. Étamines nombreuses, étroitement im- briquées; à filaments cylindriques, droits. Anthères à 2 loges, s'ouvrant en arrière par une fente longitudinale, mucronées ; à mucron très-court, obtus. Cônes dressés, ovales-elliptiques, ob- tus, composés d'environ 20 écailles d'à peine 3 centim. de long. Ecailles larges, cunéiformes, suborbiculaires dès la base, arron- dies, coriaces et presque ligneuses, de couleur cendré-brunâtre, portant deux graines. Bractées émoussées. Graines ovales ou obo - vales-elliptiques, obtuses aux deux bouts, semblables à celles de notre Cembra , mais plus grandes. Testa osseux, d'un brun-jaunâ- tre, glabre. Tunique interne brune; à 8-10 cotylédons courts, li- néaires. > (Zucc. /. c.) Dans nos cultures : Branches étalées, minces. Rameaux eftilés. Feuilles longues de 3-5 centim., très- glauques sur deux faces, subobtuses. Jeunes bourgeons pubescents. Gaines courtes, très- caduques; coussinets peu saillants, non décurrents. Chatons mâles i9 4 pinus. longs de 6-8 înillim., ovoïdes-coniques, alternes autour des jeunes bourgeons, constituant des épis longs d'environ 6 centimètres. Introduit vers 1846. Observ. D'après M. Siebold, cette espèce se trouve plantée au Japon le long des promenades publiques, où l'arbre excède rare- ment 7-8 met.; mais, sur le penchant N.-E. du mont Fakone, on en rencontre de beaucoup plus élevées. Le P. parviflora a pro- duit plusieurs variétés, une entre autres que les Japonais appel- lent Fime-gajo-matsu, c'est-à-dire Pin nain à 5 feuilles; elle se reconnaît à ses petites dimensions. Les autres se distinguent soit à la longueur des feuilles, soit par leur port plus ou moins rabougri. 2. Pinus Koraiensis, Sieb. et Zucc. Feuilles quinées. Ecailles des gaines très-entières, les plus intérieures lâchement étalées. Cônes cylindriques; à écailles cunéiformes, largement rhomboïdales, très-ob- tuses, à bords ondulés, incurvés* Pinus Strobds, Thùnb. FI. Jap. 275 (excl. synon.). Pinus Koraiensis, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 28. t. 116. Endl. Syn. Conif. 440. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Habite la Corée, JeKamtschatka, les environs de la baie Saint- Pierre et Saint-Paul, dans l'île Koraginsk. Cultivé dans les jar- dins du Japon. Descr. D'après Zùccarini : i Arbrisseau atteignant 3-4 met., à port du précédent. Ramules cendrés-brunâtres; les plus jeunes légè- rement pubescents, marqués de petites cicatrices provenant de la chute des écailles. Bourgeons foliifères linéaires-oblongs, composés de 8-1 0 écailles, dont les extérieures raccourcies, obovales-obtuses; les intérieures allongées, linéaires, lâchement étalées ; toutes très- en lièrès, lèches, scarieuses, brunâtres, tombant longtemps avant les feuilles. Feuilles longues de" 8-9 cenlim., persistant pendant 3 ans, pinus. 295 filiformes-aiguës, mais non piquantes, planes sur le dos, fortement carénées sur la face opposée, trigones, à bords et carène denticulés; à stomates plurisériés sur chacun des côtés de la carène, nuls sur le dos. Cônes dressés, presque sessiles, ovales-cylindriques, obtus, épais, de la grosseur du poing. Bractées caduques. Ecailles nom- breuses, largement cunéiformes dès la base, presque rhomboïdales- aiguës, réfléchies au sommet, coriaces, glabres, lignescentes, longi- tudinalement rugueuses, d'un brun jaunâtre. Graines épaisses, obovales, un peu comprimées, subanguleuses, presque aussi grosses que celles du Pinus Pinea. Testa osseux, brun cendré, glabre, à tunique interne brune. Embryon à 4 4-13 cotylédons. » Observ. On lit dans Sieb. et Zucc, l. c. : «Cette espèce ne se rencontre qu'assez rarement au Japon, où elle est cultivée dans les jardins. Elle ressemble beaucoup à l'espèce précédente, et excède rarement A met. D'après les marins Coréens, on en mange les graines dans leur pays, de même que, d'après Pallas, on mange en Sibérie celles du P. Cembra. La valeur spécifique du P. Koraiensis ne paraît pas suffisam- ment établie; plusieurs auteurs pensent même que ce pourrait bien n'être autre chose que la variété Sibirica du P. Cembra. 5. Pinus Cembra, L. Feuilles quinées. Ecailles des gaines allongées; les plus intérieures spathulées, linéaires, très-entières, lâchement étalées, caduques. Cônes ovales-obtus; à écailles cunéi- formes. Crète des anthères réniforme, crénelée. Pinaster, Bell. Conif. 19. Micheli, Nov. gen. 223. t. 19. Pinus sylvestris, aspectu Piceae, sed l'oliis Pini, nucleis fragilibus, quem Cerabrum vocant. Caesalp. de Plant. III. 52. Pinus sylvestris Cembro, Matth. Valgris. 102-103. Gamerar. Epit. 42. Pinus sylvestris altéra, Dodon. Pempt. 860. Pinus cui ossicula fragili pulainine s. Cembro. Bauh. Hist. II. 2. &Jo. Pinus sylvestris montana III. G. Bauh. Pin. 491. 290 PIN US. Larix semplrvirkns, ioliîs quinis, nucleis eilulibus. Breyn, in Epltemer. Nat. Cur. \1\9.—Cent. Yll.—Obs. II. I. 1. f. 3-5. Pinus sativa, cortice fisso, foliis setosis,subrigidis,ab una iheca quinis. Amann. Rutli. 178. Pinus foliis quinis, triquetris, Hall. Helv. n. 1659. Pinus foliis quinis, cono erecto, nuce eduli. Gmel. FI. Sibir. I. 179. Duham. Arbr. II. 127. n. 30. t. 32. Pinus Cembra, L. Spec. 1419. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 69. Willd. Battmz. 212. Lamb. Pin. éd. 2. I. 35. t. 23-2*. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 69. t 27. Loud. Arbor. IV. 2274. f. 2188-2192.— Encycl. of trees, 1016. f. 1902-1905. Link. in Lînnœa, XV. 513. Ant. Conif. 45. t. 20. f. 2. Villars, FI. Delph. III. 806. Allion. FI. Pedem. II. 179. DC. FI. Fr. III. 275. Desf. Hist. Arbr. II. 612- Loisel. Nouv. Duham. V. 248. t. 77. f. 1. Spach, Hist. vég. plian. XI. 398. Endl. Syn. Conif. 141. De Chambr. Trait, prat. arbr. résin. 334- Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 214. Knight, Syn. Conif. 34. Gaud. FI. Helv. VI. 186. Host. Syn. 523.— FI. Austr. II, 629.\Vahlenb. FI. Carp. 309. Baumg. FI. Transylv. II. 304. Pall. FI. Ross. I. 3. t. 2. Ledeb. FI. Alt. IV. 200. Pinus montana, Lam. FI. Fr. III. 651. A. communis, Endl. Syn. Conif. 142. a. vulgaris, « cônes colorés de violet brun, à nucule d'une seule cou- leur. » (Clairyille, d'après Gaudin, /. c.) p. helvetica, « cônes verts, nucules plus petites, presque brunes. <> (Glairville, l. c.) B. pumila. Arbrisseau à tronc humble. Rameaux allon- gés, couchés, décombants ou ascendants, à feuilles plus courtes, à fascicules plus rapprochés, à cônes et graines plus petits. Pinus foliis quinis, cono erecto, nucleo eduli, pumila, nucleis minoiï- bus. Gmel. FI. Sibir. I. 179. t. 39. Pinus Gembra B. pumila, Pall. FI. Ross. I. 5. t. 2. f. E-H. Pinus pygm^a, Fisch. Mss. Pinus Cembra Sibirica, Loud. //. ce. Spach, Hist, vég. plian. XI. 399. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 73. i'Lncs. 297 Pinus Cembra, Lodd. Cal. Pjnus Cembra B. pumila, Endl. Syn. Conif. 142. Lindl. el Gord. Journ, Hort. Soc. V. 214 (excl. synon.). Pinus Cembra pygmjea, Loud. Cette variété, originaire des montagnes du Kamtschatka, ne forme qu'un arbrisseau de 3-4 met.; elle se distingue par ses feuilles plus courtes, plus rapprochées, ainsi que par ses cônes et ses graines généralement plus petits. Variétés horticoles. Pinus Cembra helvetica, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 71. « Arbre à branches étalées, moins garnies et moins compactes que celles de l'espèce. Cônes plus grands et plus comprimés au sommet. » (Forbes, /. c.) Pinus Cembra pygm^ea, Hort . Branches très-courtes, minces, irrégulières, étalées ou défléchies. Feuilles courtes, ténues, très-inégales en longueur. Cette variété, qu'il ne faut pas confondre avec la forme pumila ou le P. pygmœa Fisch., s'en distingue non-seulement par les caractères que je viens d'indiquer, mais encore par ses dimensions tout à fait réduites et la lenteur avec laquelle elle se développe. J'en ai vu à Dropmore, en Angleterre, en 1853, dans une loca- lité où les Conifères végètent parfaitement, un pied qui, planté depuis plus de 20 ans, n'avait encore que 35 centim. de hauteur. L'origine de cette variété est inconnue. Pinus Cembra monophylla. Cette singulière variété est délicate et ne semble pas devoir atteindre de grandes dimensions} ses feuilles sont soudées dans une grande partie de leur longueur, et ne se séparent que lentement au sommet, et à mesure qu'elles se développent. Pinus Cembra stricta. Arbre pyramidal, à branches courtes, strictement dressées. Celte variété, dont j'ai vu un individu de 10 met. de hauteur, peut se comparer au Populus fasligiala, par sa forme allongée et pyramidale. Le Pinus Cembra habite toute la chaîne des Alpes de Provence 298 pinus. et du Dauphiné, celles delaSlyrie, de l'Autriche au delà d'Onas- son et de Saltzbourg ; il croît épars sur le mont Cenis, au des- sus de la limite des Sapins, à la hauteur de 1,330 — 2,1 30 met., et y constitue çà et là des futaies. Il habite les vallées intérieures et subalpines des Carpalhes, de 1,300 — 1,600 met. d'élévation, commençant au-dessus de la limite des Sapins et la dépassant; la Transylvanie subalpine, la chaîne de l'Oural, toute la Sibérie boréale et alpine, les montagnes de l'Altaï entre 1,330— 2,180 met d'altitude. La forme B. est très-commune en Sibérie, au delà de la Lena, et dans le Kamsehatka; elle paraît aussi se rencontrer au Japon, dans les îles Kouriles. Descr. Arbre pyramidal, atteignant 20-25 met. de hauteur. Ecorce d'un vert mat, lisse dans la jeunesse, plus tard épaisse et fendillée; celle des jeunes bourgeons couverte d'un duvet lanugi- neux, d'abord blanchâtre, puis roux. Branches verticillées, d'abord dressées, plus tard légèrement étalées, quelquefois réfléchies et relevées au sommet dans les arbres adultes. Gaines courtes, ca- duques. Feuilles longues de 6-10 centim., triquètres, très-glauques sur les deux faces les plus aiguës, souvent contournées, finement serrulées sur les bords; coussinets peu saillants, non décurrents. Chatons mâles oblongs, cylindriques ; à bractées obtuses, brunes, luisantes, scarieuses sur les bords. Anthères jaune-soufre; à con- nectif pourpre, violacé sur les bords. Pollen très-abondant au mo- ment de la floraison. Chatons femelles agrégés, d'abord dressés, puis obliques-étalés. Cônes ovales-oblongs, obtus, violacés-verdâtres ou glauques, résineux, longs de 6-8 centim. Ecailles lâches, à apophyse légèrement épaissie au milieu, quelquefois striées ou rugueuses dans leur longueur, comme dans les Strobus, à bords réfléchis à la ma- turité, terminées en une protubérance lancéolée, plus ou moins étalée. Graines obovales, légèrement aiguës à la base, très-obtuses au sommet, quelquefois un peu gibbeuses; à tégument osseux, épais. Observ. Le P. Cembra, désigné vulgairement sous les noms de Ceinbroty Alvier, Tinier, etc., produit des graines comestibles plus petites que celles du P. Pinea; leur maturité arrive vers le mois de septembre-octobre. P1NUS. 2»lJ 4. Pin us ^euce, Griseb. Feuilles qiiinées. Gaines composées d'écaillés oblongues- linéaires, inégales, d'un blanc scarieux. Cônes cylindri- ques, atténués aux deux extrémités; à écailles larges, arrondies, amincies sur les bords, sillonnées longitudinale- nient; protubérance terminale un peu déprimée ou pres- que tronquée. Pinus Cembra, var. fruticosa, Griseb. Heis. in Rumel. II. 189-11)1. Pinus Peuce, Griseb. Spicileg. FI. Rumel. II. 319. Endl. Sijn. Canif. 144. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. Y. Hi Habite le mont Perystère, au-dessus de Bittolia, de 800 — 1,800 met. d'altitude. Mélangé avec les Juniperus, il constitue les forêts dans les sols granitiques situés de 1,800 — 1,930 met. d'élévation supra-marine; mais, à cette limite supérieure, son tronc est rabougri, tortueux. Descr. D'après Grisebach : «Arbre atteignant 4 0-14 met. de hauteur, quelquefois tortueux comme le P. Pumilio ; dans les ré- gions montagneuses il n'excède pas 1 met. 50. Branches couvertes d'une écorce brune, un peu rugueuse, marquées de cicatrices trans- versales, ovales, un peu déprimées. Ramules cylindriques, très- garnis de feuilles, lisses, brunâtres, très-glabres. Gaine composée d'écaillés caduques, oblongues-linéaires, subàiguës, glabres, sca- rieuses, inégales, d'environ 11-13 millim. Feuilles d'un vert gai, raides, légèrement dressées, de 5-8 centim. de longueur, très- étroites, subaiguës, canaliculées en dessus, triquèlres, à carène très- proéminente en dessous, légèrement scabres sur les bords Cônes presque sessiles à la maturité, dressés, d'un vert-jaunàtre, légèrement atténués vers le sommet, obtus aux deux extrémités, de 8-10 centim. de longueur sur environ 3 centim. de diamètre ; à écailles très-larges, embrassant presque le tiers de la périphérie, arrondies, sillonnées, un peu rugueuses de la base au sommet, lui- santes, étalées, amincies, membraneuses sur les bords, très-obtuses 300 pinus. au sommet, décurrentesàlabase. Apophyse transversale, lancéolée, légèrement déprimée, presque tronquée. Bradées membraneuses, adnées aux écailles. Graines entourées d'une aile rudimentaire très- courte (1 millim. au plus), jaune- cendré; ovoïdes -oblongues ou obtuses aux deux extrémités, de 7 millim. de longueur sur 3-5 de largeur. Testa ligneux, fragile; membrane interne mince. » Observ. Le P. Peuce semble plutôt appartenir à la tribu des Strobus qu'à celle des Cernbra, ainsi que le pense Endlicher, qui a pu en observer des rameaux; ses graines ne paraissent pas être comestibles. Tribu 2. — Strobus. Pinus, section Strobus, Spach, Hist. vég. phan. XI. 394. Endl. Syn. Conif. 145. P.D. Dict. univ. d'Hist. nat. X. 197. Feuilles quinées. Gaines courtes, très caduques. Cônes pen- dants la seconde année, souvent allongés-effilés, cylindriques, à écailles lâchement appliquées , s' ouvrant généralement à l'au- tomne, ou plutôt à la fin de l'été, pour laisser échapper les graines. Apophyse à partie moyenne légèrement épaissie, longitudinale- ment amincie sur les bords. Protubérance terminale obtuse , droite , plus rarement un peu réfléchie. Graines ailées. 5. Pinus excelsa, Wall. Feuilles carénées, trigones, flasques, tombantes. Cônes cylindriques, allongés, obtus. Crète des anthères ovale, tronquée, lacérée. Pinus Strobus, Hamilt. Account, of Népal. 83. Pinus Chvlla, Lodd. Cat. 1836, p. 50. Pinus Dicksonii, Hort. Pinus excelsa, Wall. Mss. Don, in Lamb. Pin. éd. 2. I. 40. t. 26. Wall. List. n. 6059.— Plant. As. rar. III. 1. 1. 201. Forbes (Jam .), Pinet. Wob. 75. t. 29. Loud. Arbor. IV. 2285. f. 2197-2202.- Encycl. of trees, 1022. f. 1915 1918. Link. in Linnœa, XV. 515. pinus. 301 Spach, Hist. vég. phan. XI. 39G. Ant. Conif. 42. t. 20. f. 1. Hoffin. in Bot. Zeit. 1846, p. 184. Endl. Syn. Conif. 145. Knight, Sijn. Conif. 34. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 215. Pinus Strobus excelsa, Hort . Pinus Strobus pendula, Hort. aliq. Pinus pendula, Griffitl). Pinus Nepalensis, De Chambr. Trait, prat. arbr. résin. 312. Vulgairement Pin pleureur. Habite la chaîne S.-O. de l'Himalaya, le Boutan (C. W. Webb.)y le Népaul au nord de Khatmandu ( Wallich), dans le Gurhwal el Sirmur, entre 27 à 30° (t. b ), de 2,660—3,500 met. d altitude, où, mélangé au Pinus longifolia el au Picea Khutrow, il constitue la plupart des forêts. Descr. Grand arbre atteignant 30-40 met. Tronc droit, effilé, re- couvert d'une écorce verte ou gris-cendré, lisse ou légèrement fen- dillée. Branches très-régulièrement verticillées, étalées : celles du sommet [un peu dressées; celles de la base parfois déiléchies, rele- vées à l'extrémité. Rameaux minces, allongés, étalés. Écailles gem~ maires marescentes, scarieuses. Gaines courtes, très-caduques. Feuilles longues de 8-12 centim., triquètres, très-glauques sur deux faces, vertes et arrondies sur la troisième, denticulées sur les bords, ramassées à l'extrémité des ramules, où elles forment des sortes de houpes; coussinets peu saillants, à peine décurrents. Chatons mâles s'épanouissantdu 12 au 20 mai, cylindrico-coniques, sessiles, réunis autour des jeunes bourgeons, longs de 20-25 millim., émettant à Tépoque de la fécondation un pollen de couleur jaune pâle. Chatons femelles se montrant au commencement d'avril à l'extré- mité des jeunes bourgeons, dressés, solitaires ou agrégés par 2-3, d'un rose violacé à l'époque de la fécondation et portés alors sur un court pédoncule qui s'allonge bientôt, prenant le caractère de ramille en même temps que le jeune cône se revêt d'une teinte vert mat glaucescente; plus tard encore, c'est-à-dire dès le commencement de la deuxième année, les cônes sont tout à t'ait pendants. Cônes cylindrico-coniques, de 12-16 centim. de long sur environ 5 de dia- môt., atténués vers le sommet, obtus, mûrissant en septembre-octo- bre, comme le P. Strobus, et laissant encore, comme lui, échapper 302 pinus. de suite ses graines. Ecailles lâchement imbriquées, à apophyse lé- gèrement épaissie au milieu, régulièrement amincie vers les bords, de nature un peu subéreuse, et présentant souvent des rugosités longitudinales. Grianes longues de 40 millim., larges d'environ 7, elliptiques, comprimées ; à testa osseux , luisant, de couleur fauve sur la partie tournée vers l'axe, gris-cendré du côté opposé, formant autour de la graine une sorte de bord ou d'ourlet solide; à aile lon- gue de 2 cent., large de 8-1 0 millim., d'un roux luisant ou brunâtre, solidement fixée à la partie supérieure de la graine. Embryon variant de 6-14 cotylédons; mais le nombre ordinaire et le plus fréquent est 10-12. Introduit en 1823. Observ. Cette espèce, appelée dans l'Inde le Roi des Pms, réu- nit, on peut le dire, les deux principales qualités que nous recher- chons dans ces beaux végétaux : un port majestueux et un bois d'excellente nature et de croissance très-rapide. Je citerai comme exemple trois individus qui, plantés au Muséum en 1844, ont aujourd'hui de 10 à 12 met. de hauteur sur 35 — 45 centim. de circonférence à 1 met. du sol ; l'un d'eux a fructifié en 1852 pour la première fois, et a donné plusieurs cônes, dont un seul contenait des graines fertiles. En supposant que cet arbre fût âgé de k ans lorsqu'il fut planté, c'est donc à l'âge de 18 ans qu'il aurait donné ses premiers fruits. Le P. excelsa a passé, pendant longtemps, pour une variété du P. Strobus, et a reçu, pour cette raison, des horticulteurs, les noms de P. Strobus excelsa, P. Strobus pendula; celui de Pin pleureur lui a été donné à cause de ses feuilles longues, retombantes, ra- massées à l'extrémité des rameaux, où elles constituent des sortes de houppes légères et gracieuses. 6. Pinus Strobus, L. Feuilles très-ténues, carénées, trigones, lâches. Cônes cylindriques, presque fusiformes, minces. Apophyse légè- 1MNTS. 303 rement élevée au milieu, à protubérance obtuse. Crète des anthères petite, bipartite, à lobes subulés, sétacés. Pinus Virginiana, conis longis, non ut in vulgari echinatis. Plukn. Almag. 297. Pinus Americana, quinis ex uno folliculo setis, longis, tenuibus, tri- quetris, ad unum angulum per totam longitudinem minutissimis, crenis asperatis. Plukn. Amalth. 171. Larix Canadensis, longissimo folio. Tourn. Inst. 586. Pinus foliis longissimis, ex una theca quinis, the white Pine nostra- tibus. Coîden. Novebor, n. 229, in Act. Upsal. 1743. Pinus Canadensis QMNQUiEFOLiA, floribus albis, conis oblongis, pen- dulis, squamis Abieti fere similibus. Duham. Arbr. H. 127. Pinus foliis quinis, margine scabris, cortice lsevi. Gronow. Virgin. 152« Pinus Strobus, L. Spec. 1-419. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 78. Wan- genheim. Beitr. I. t. 1. f. 1. Marsh. Arb. Amer. II. 205. Mich. fil, Arb. for. I. 303. t. 10. Lamb. Pin. éd. 2. I. 37. t. 25. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 83. Loud. Arbor. IV. 2280. f. 2193-2196.— Encycl. of trees, 1018. f. 1906-1908. Link. in Linnœa, XV. 515. Vesf.Hist. arbr. II. 612. Loisel. Nouv. Duham. V. 249. t. 76. Ant. Conif. 43. t. 20. f. 3. Spach, Hist. vég. phan.W. 394. Endl. Syn. Conif. 146. Knight, Syn. Conif. 34. De Ghambr. Trait, prat. arbr. résin. 262. pi. 4-5. f. 8. Hook. FI. Bor. Amer. II. 161. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Variétés horticoles. a. alba, Hort. Loud. Arbor. IV. 2208. Knight, /. c. « écorce blanche, feuilles plus pâles. » p. brevifolia, Hort. Loud. Arbor. I. c. Pinus Strobus nova, Lodd. Catalog. 1836. Pinus compressa, Booth. Pinus Strobus nana, Knight, /. c. Variété très-distincte, formant un arbrisseau arrondi ou légèrement conique, qui dépasse rarement un met. al met. 50; ses branches sont plus nombreuses, plus ramifiées et beaucoup plus courtes que dans l'espèce. 304 pi nus. Pinus Strobus umbraculifera, Knight, /. c. Celle-ci forme un petit buisson compacte, à branches et a rameaux plus courts, plus rapprochés et plus minces que dans la variété pré- cédente. Habite les Etats-Unis en deçà du fleuve Mississipi, près du lac Saint-Jean , par 48-48° 51' (l. b.), jusqu'aux monts Alleghanys ; très-abondant dans les sols gras, le long des ruisseaux fangeux et couverts de sphagnum. Descr. Arbre atteignant jusqu'à 40 met. lorsqu'il est placé dans des conditions favorables. Tronc droit, efûlé. Ecorce d'un vert cendré ou gris de plomb, lisse dans les jeunes sujets, épaisse, rugueuse et fendillée dans les arbres adultes. Branches verticillées, étalées, quelquefois défléchies, à verticilles souvent distants. Gaines courtes, très-caduques. Feuilles triquètres, glaucescentes, longues de 6-8 centim., beaucoup plus ténues que celles du P. excelsa; coussinets peu saillants, non décurrents. Chatons mâles agrégés par 10-20, courts, ovales, très-visibles vers le 15 mai. Cônes pédon- cules, solitaires, ou plus souvent réunis par 2-3 à l'extrémité de courts ramules, très-résineux, d'abord dressés, pendants dès le commencement de la deuxième année, ordinairement courbés, longs de 10 16 centim., larges d'environ 25 millim., cylindriques, acu- minés et presque pointus au sommet ; d'abord d'un vert herbacé, puis d'un roux brunâtre. Graines ellipsoïdes, légèrement compri- mées, longues de 5-6 millim., d'un roux brun en dehors, plus pâle du côté de l'axe, surmontées d'une aile très-mince, striée, d'environ 12 millim. de longueur. Embryon à 7 ou 9 cotylédons, non 6, comme l'a dit Endlieher. Introduit en 1705. Observ. Les cônes du P. Strobus mûrissent dès la fin d'août; la récolte doit en être faite en septembre ou octobre au plus tard, car les écailles s'ouvrent promptement pour laisser échapper les graines. Cette espèce, désignée chez nous par les noms de Pin du Lord, P. Weymouth, est assez généralement connue au Canada et aux Etats-Unis sous celui de Pin blanc, qu'elle doit à la couleur de pinus. 305 son bois, qui est tendre, léger, peu chargé de nœuds, facile à tra- vailler, pauvre en aubier, d'une assez longue durée, surtout quand on a soin d'enlever l'écorce aussitôt que les arbres sont abattus. Le P. Strobus recherche surtout les lieux humides et les ter- rains tourbeux, mais où l'eau n'est cependant ni stagnante ni assez abondante pour submerger entièrement ses racines. 7. Pinus nivea, Booth. Feuilles quinées, inégales, légèrement contournées, très-glauques. Branches étalées, irrégulières. Pinus nivea, Booth. ex Knight, Syn. Conif. 3i. Habite la côte N.-O. des Etats-Unis. Descr. Arbre délicat, n'atteignant que de faibles dimensions dans nos cultures. Branches étalées, irrégulières, souvent défléchies, grêles, courtes et quelquefois même rabougries. Gaines courtes, à écailles membraneuses, très-caduques ; coussinets peu saillants, non décurrents. Feuilles longues de 3-5 centim., contournées, marquées de lignes très-glauques (d'où son nom de nivea) ; mais lorsque l'arbre pousse vigoureusement, ses feuilles deviennent plus longues, sont moins glauques, et assez semblables à celles du P. Strobus, dont il n'est peut-être qu'une variété. 8. PlNUS MONTICOLA, DoUÇÏ. Feuilles quinées, carénées-trigones, raides. Cônes cy- lindrico-coniques, acuminés au sommet; protubérance terminale-aiguë. Pinus monticola, Dougl. Mss. Lamb. Pin. éd. 2. III. t. 67. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 81. t. 31. Loud. Arbor. IV. 2291. f. 2208- ZZOd.—Encycl. of trees, 1021. f. 1913-1914. Ant. Conif. 40. t. 18. f. 3. Endl. Syn. Conif. 148. Knight, Syn. Conif. 34. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Habite le N.-O. de l'Amérique, les montagnes voisines des ca- taractes de la Colombia, et près du Spokan (Douglas). Traité des Conifères. 20 306 pinus. Descr. Bel arbre. Tige droite, recouverte d'une écorce gris-cendré ou brunâtre, lisse. Branches dressées ou légèrement réfléchies, re- dressées au sommet. Rameaux nombreux, couverts dans leur jeu- nesse d'une écorce brunâtre, presque tomenteuse, ferrugineuse. Gaines à écailles scarieuses sur les bords, minces et très-caduques. Feuilles carénées, triquètres, très-glauques sur les deux faces plus planes, dressées le long des rameaux, plus grosses et plus courtes que celles du P. Strobus; coussinets peu saillants, non décurrents. Cônes pédoncules, souvent agrégés, réfléchis, longs de 12-1 8 centim., larges de 3-4, droits ou légèrement arqués, atténués aux deux extré- mités, mais surtout au sommet, qui souvent est presque pointu. Écailles à apophyse plane, ou à peine épaissie au centre, amincie vers les bords; protubérance terminale petite, un peu rugueuse, faiblement mucronée. Introduit en 1831. Observ. Le plus fort individu de cette espèce que j'aie vu se trouve à Chiswich ; il avait, en 1853, environ 10 met. de hau- teur sur 20 centim. de diamètre. 9. Pinus Ayacahuite, C. Ehrenb. Feuilles quinées, ténues, carénées, serrulées, trigones. Cônes cylindriques, contournés. Apophyse acurainée, amincie sur les bords ; protubérance terminale allongée, recourbée au sommet, obtuse. Pinus Ayacahuite, G. Ehrenb. Mss. Schlecht. in Linnœa, XII. 492. Loud. Encycl. of trees, 1023. f. 1919-1921. Ant. Conif. 47. Spach. Hist. vég. phan. XI. 397. Endl. Syn. Conif. 149. Knight, Syn. Conif. 34. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Habite, au Mexique, les provinces de Chiapas et Oaxaca, par 16-18° (l. b.). Descr. Arbre atteignant 35-30 met., assez semblable (du moins dans sa jeunesse) au P. excelsa. Branches verticillées, étalées ou PINL'S. 307 assurgentes. Ecorce du tronc d'un vert mat ou gris-cendré, lisse dans les jeunes individus ; celle des jeunes bourgeons recouverte d'un duvet roux, ferrugineux, très-court. Gaines courtes, à écailles mem- braneuses, lâches et très caduques. Feuilles triquètres, fines, flasques ou retombantes, longues de 10-42 centim., étroites, très- glauques sur deux faces, serrulées sur les bords ; coussinets plats, légèrement décurrents. Cônes plus ou moins tordus ou arqués, très- rarement droits, sensiblement atténués dès la base. Écailles larges, gris-blanchâtre, de nature presque subéreuse, souvent sillonnées longiiudinalement; apophyse peu épaissie vers le centre, s'amincis- sant vers les bords, à protubérance terminale ordinairement réfléchie, obtuse, brunâtre ou roux foncé. Graines obovales, comprimées ; à tégument testacé, brun, souvent marqué longitudinalement de lignes plus foncées. Aile longue d'environ 25 millim., large de 10, obli- quement tronquée. Embryon à 12 cotylédons. Observ. Envoyée du Mexique, en 1840, par M. Harlweg, celle espèce paraît assez rustique pour supporter les hivers de plusieurs déparlements du centre de la France. 10. Pinus Lambertïana, Dougl. Feuilles quinées, raides, carénées-trigones. Cônes cy- lindriques, atténués vers le sommet, obtus. Ecailles lâches, à apophyse large, légèrement épaissie sur le milieu, mince sur les bords; protubérance terminale obtuse. Pinus Lambertiana, Dougl. in Linnœa Transact. XV. 500. Lamb. Pin. éd. 2. III. 157. t. 68-G9. Hook. FI. Bor. Amer. II. 161. Loud. Arbor. IV. 2288. f. 2203-2207. — Encycl. of trees, 4919. f. 1909-1912. Forbes(Jam.), Pinet. Wob. 77. t. 30. Ant. Conif. 41. t. 19.Endl. Syn. Conif. 150. DeChambr. Trait, pral. arbr: résin. 346. Knight, Syn. Conif. 34. Spach, Hist. vàj. phan. XI. 397. Lindl. et Gord. Jour n. Hort. Soc. V. 215. Var. brevifolia, Hook. /. c. — Feuilles plus courtes et plus raides. 308 pinus. Habite dans le N.-O. de l'Amérique, entre 40-45° (l. b.), et sur plusieurs points de la Californie, où M. Boursier de la Ri- vière Ta observé en 1853. La variété brevifolia, Hook._, habite les montagnes Rocheuses. Descr. Arbre gigantesque, atteignant jusqu'à 60 met. et plus. Tronc droit, souvent dépourvu de branches jusqu'aux deux tiers de la hauteur. Écorce lisse, très-gorgée de résine, d'un brun pâle ou gris- cendré ; celle des jeunes rameaux couverte d'un duvet ferrugineux ou roussâtre. Branches rapprochées, verticillées, dressées-étalées ou légèrement défléchies, assurgentes. Rameaux et ramules nombreux. Gaines courtes, très-caduques. Feuilles longues de 8-10 centim., dressées et rassemblées vers le sommet des rameaux, raides, d'un vert gai ou légèrement glauques, triquètres, à angles marginaux denticulés. Cônes cylindriques, atténués au sommet, longs de 25 à 35 centim., larges de 5-7, solitaires a l'extrémité des ramules, d'abord dressés, puis tout à fait pendants, dès le ommencement de la deuxième année. Ecailles lâches, à apophyse rhomboïdale, légè- rement épaissie au centre, atténuée vers les-bords, lisse et luisante; protubérance terminale obtuse, brunâtre. Graines irrégulièrement trigones, et non régulièrement ellipsoïdes, comme elles sont souvent représentées, longues d'environ 15 millim., larges de 10 dans leur plus grand diamètre, légèrement comprimées, surtout sur l'un des côtés. Testa mince, crustacé, facile à entamer avec le couteau, d'un brun fauve ou rougeâtre, lisse, dilaté vers le bord aminci de la graine, et formant de ce côté une carène saillante et aiguë, repliée et soudée du côté opposé, qui est presque droit et beaucoup plus épais. Aile dolabriforme, membraneuse, brunâtre ou d'un roux foncé, longue d'environ 2 centim. Embryon à 12 ou 13 cotylédons. La variété brevifolia, très-imparfaitement connue, dépasse rarement 12-15 met. de hauteur. Introduit en 1827. Observ. Le P. Lambertiana, l'un des plus remarquables du genre par sa taille gigantesque, a été observé et signalé pour la première fois, par Douglas, sur la côte N.-O. de l'Amérique, pinus. 309 depuis la Californie jusqu'au 43° (l. b.). M. Boursier de la Ri- vière, qui a exploré, en 1855, plusieurs points de ces contrées, y a remarqué un a*sez grand nombre de ces arbres qui me- suraient 50 à 80 met. de hauteur. Les individus adultes laissent écouler, en assez grande quantité, une matière sucrée assez agréable, nourrissante et noircissant promptement à l'air. Cette matière, dont il a envoyé quelques échantillons au Muséum, est d'abord d'un gris-cendré ou brunâtre, concrète, solide, granu- leuse, onctueuse, douce et sucrée, fondant assez vite, et ne lais- sant dans la bouche aucun résidu ni arrière-goût. Je cite ici le passage d'une lettre relative à cette espèce, écrite par M. Boursier de la Rivière. « L eP. Lambertiana est un des beaux arbres de ce pays ( il écrit de Californie); il s'élève à 250 pieds, est parfaitement droit et cylindrique, et son diamètre atteint souvent 7, 8 et 9 pieds. Il produit, indépendamment de la résine, un suc qui est nutritif; il n'y a que les vieux arbres qui en produisent. L'aubier ne laisse écouler que de la résine, et le bois parfait produit seul ce sucre, dont j'ai souvent vécu dans les montagnes. » Les graines du P. Lambertiana sont bonnes à manger et très- recherchées des habitants. Espèces peu connues* 11. PlNUS STROBIFORMIS, WîslîZ. Feuilles quinées, ténues, carénées, très-finement ser- rulées sur les bords. Cônes cylindriques, allongés. Ecailles obtuses, non mucronées. Pinus strobiformis, Wisliz. Mem. of a tour in Northern Mexico, 1846-47, p. 102. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Revue hort. 1854, p. 228. Descr. « Ecailles gemmaires ovales, acuminées. Gaines lâches, étalées, caduques. Feuilles filiformes, marquées en dessus de lignes 310 pinus. blanches, aiguës, carénées, convexes en dessous, très-finement ser- rulées sur les bords. Cônes cylindriques, allongés ; à écailles ob- tuses, non mucronées.» «Cette espèce, la plus grande de la région, croît sur les plus hauts pics, aux environs de Cosiquiriachi, où elle atteint 100 à 130 pieds de hauteur. Gaines longues de 6 lignes, très-caduques. Feuilles de 2 à 3 pouces 1/2 de longueur. Cônes d'environ 10 pouces de lon- gueur, très-résineux. » « Cet arbre forme, avec le P. flexilis, une section particulière, caractérisée par des feuilles quinées, des cônes squarreux, cy- lindriques, pendants. Les feuilles du P. Strobus sont , générale- ment plus minces, concaves sur le dos et fortement denticulées ; celles du P. strobiformis sont un peu plus raides, et légèrement denticulées ; celles du P. flexilis sont encore plus raides, convexes sur le dos et entières. La grandeur du P. strobiformis, sa crois- sance et son feuillage, ainsi que la forme de ses cônes, sont assez semblables à ceux du P. Strobus et du P. flexilis; mais les cônes sont deux ou trois fois plus grands. Il croît sur les plus hautes mon- tagnes de cette région, à 7,800 pieds d'élévation, où il forme un arbre de 100-130 pieds de hauteur. » (Wisliz., /. c.) 12. PlNDS FLEXILIS, Wîslîz. «Feuilles quinées, scarieuses, raides, non serrulées. Cônes cylindriques, pendants, assez semblables à ceux du P. Strobus y mais à graines comestibles. » (Wisliz., I. c. ) Pinus flexilis, Wisliz. M em. of a tour in Northern Mexico, 1846-17, p. 89. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 220. Revue hort. 1854, p. 228. Habite les parties les plus septentrionales du Mexique. Tribu 3. — Pscudo-SI robns. Pinus, section Pseudo-Strobus, Endl. Syn. Conif. 151. Feuilles quinées. Gaines persistantes. Cônes étalés ou défié 'chis; à écailles solides , fortement appliquées , ne s'ouvrant pas à PINUS. 311 l'automne. Apophyse plus ou moins élevée, souvent pyramidale; protubérance centrale. Graines ailées. 13. Pinus Ehrenbergii, Endl. Feuilles quinées, longues d'environ 8 centim., raides. Gaines courtes, squameuses. Cônes ovales, longs de 5-6 centim. Apophyse rhomboïde, déprimée, pyramidale, transversalement aiguë-carénée, les inférieures latéra- lement plus étroites; protubérance excentrique, orbicu- laire, prolongée en un mucron aigu, réfléchi. Pinus Ehrenbergii, Endl. Mss. Syn. Conif. 151. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Arbre croissant au Mexique, dans les environs de Real del Monte, où il atteint 30 mètres. 14. Pinus rudis, Endl. Feuilles quinées, longues d'environ 15 centim., raides. Gaines squameuses. Cônes oblongs, obtus, longs de 8 cen- tim. Apophyse rhomboïde-pyramidale, à angle supérieur obtus, l'inférieur aigu, à carène transversalement élevée; protubérance large, déprimée, à mucron tuberculiforme. Pinus rudis, Endl.il/ss. — Syn. Conif. 151. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Habite le Mexique (Ehrenberg). 15. Pinus Hartwegii, Lindl. Feuilles quinées, longues d'environ 16 centim., raides. Gaines soyeuses, longues de 5 centim . Cônes oblongs, de 1 0- 14 centim. de longueur, agrégés, presque pendants. Apo- 312 PINUS. physe déprimée, pyramidale, à angles un peu obtus, à bords épais, rugueux, légèrement carénée transversale- ment; protubérance rhomboïdale, déprimée, mutique. Pinus Hartwegii, Lindl. Bot. Reg. 1839, App. 62. Spach, Hist. vég. phan. XI. 402. Loud. Encycl. of trees, 1000. fîg. 1875-1876. Endl. Syn. Conif. 152. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Palla blanco, Hort. aliq. Habile, au Mexique, le mont Campaniro, à 5,000 met. d'élé- vation. Descr. Arbre atteignant 1 2-1 6 met. Ecorce gris-jaunâtre. Branches très-grosses, irrégulièrement verticillées ou alternes. Jeunes rameaux gros et très-courts, recouverts d'une écorce jaune-rougeâtre. Bour- geons gros, arrondis; à écailles rougeâtres, très-ciliées. Gaines soyeuses, longues de 25-30 millim. Feuilles longues de 20-33 cen- tim., lisses, triquètres; coussinets saillants, longuement décurrents. Cônes longs de 4 0-44 centim., larges de 4, souvent légèrement cour- bés. Ecailles brunes ou rousses; apophyse généralement déprimée, à angles un peu aigus transversalement. Graines presque rondes ou obovales, longues de 4 millim., larges de 3, brunes. Aile de 45-18 millim., entourant la graine. Introduit en 1839. Observ. Cette espèce ressemble beaucoup au P. Russelliana; mais ses feuilles sont généralement plus droites, plus longues et moins chagrinées. Tous les P. Hartwegii que j'ai examinés m'ont toujours montré 5 feuilles, quoique Loudon, par une singulière inadver- tance, et bien qu'il le représente à 5 feuilles, le décrive comme n'en n'ayant que 4. 16. Pinus oocarpa, Schied. Feuilles quinées, longues de 16-33 centim. Gaines pincs. 313 membraneuses, longues de 25 millim. Cônes ovales-aigus, de 8-Î0 centim. de long. Apophyse peu élevée, légèrement carénée transversalement; protubérance suborbiculaire, déprimée, mutique ou très-finement mucronulée. Pfnus oocarpa, Schied. in Linnœa, XII. 491. Loud. Encycl. of trees, 1012, f. 1894-1898. Ant. Conif. 39. t. 17. f. 2. Endl. Syn. Conif. 152. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Pinus Skinneri, Hort. aliq. » Var. oocarpoides. Pinus oocarpa B oocarpoides, Endl. I. c. Lindl. et Gord. I. c. Pinus oocarpoides, Benth. Mss. Knight, /. c. 33. Loud. Encycl. of trees, 1118. Arbre généralement délicat dans notre climat. Cônes moins gros que ceux de l'espèce et surtout moins pointus ; apophyse des écailles transversale, ordinairement pyramidale-aiguë. Habite le Mexique, entre Ario et le Volcan de Jorullo,dans les régions chaudes. Descr. Arbre atteignant 12-15 met. Feuilles triquètres-aiguës, luisantes; coussinets décurrents, légèrement épaissis, convexes. Cônes pédoncules, ordinairement solitaires, longs de 8-10 centim., larges de 5-7, ovoïdes, très-élargis à la base, brusquement acuminés au sommet. Ecailles dures, très-fortement appliquées, luisantes, d'un gris de plomb ou légèrement colorées, rougeâtres ; apophyse un peu épaissie, tétragone, légèrement carénée sur les angles ; les moyennes ordinairement pyramidales; protubérance centrale sail- lante, plus foncée que l'apophyse, quelquefois légèrement mucronée. Introduit en 1839. Observ. Le P. oocarpa présente dans sa jeunesse un caractère 1 II ne faut pas confondre celui-ci avec une autre espèce récemment introduite, qui porte spécifiquement le nom de Skinneri. (Voir plus loin, page 527.) 314 pinus. qui permet de le distinguer des espèces voisines , celui d'offrir constamment à la base de la tigelle une protubérance ou sorte de renflement tuberculiforme. 47. Pinus Russelliana, Lindl. Feuilles quinées, longues de 18 -25 cent. Gaines squa- meuses, d'environ 5 centim. Cônes oblongs, horizontaux ou obliquement pendants, verticillés, sessiles. Apophyse rhomboïdale, déprimée, pyramidale, carénée-aiguë trans- versalement ; protubérance large, plane, conique, un peu bombée. Pinus Russelliana, Lindl. Bot. Reg. 1839, App. 63. Spach, Hist. vég. phan. XI. 402. Loud. Encycl. oftrees, 1003. f. 1879-1880. EndI. Syn. Conif. 152. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Palla blanco, Hort. aliq. l Habite, au Mexique, proche Real del monte, sur la route située entre Saint-Pierre et Saint-Paul. Descr. Branches très-grosses, étalées, quoique relevées au sommet. Rameaux gros , recouverts d'une écorce rougeâtre , quelquefois violacée. Bourgeons ronds, revêtus d'écaillés rousses, fimbriées. Gaines entières, longues de 2-3 centim., souvent fimbriées au sommet. Feuilles étalées, retombantes, triquètres, lisses ou à peine serrulées, longues de 18-25 centim., quelquefois plus; coussinets saillants, arrondis, longuement décurrents. Cônes longs de 42-16 centim. sur 5-6 de large, acuminés et presque pointus au sommel; apophyse pyramidale, tétragone, d'un gris cendré; protubérance centrale, brunâtre, obtuse, à peine saillante, quelquefois un peu courbée, légèrement rugueuse. Introduit en 1839. 1 Quelques horticulteurs ont répandu, vers 1852, sous les noms de Palla blanco, plusieurs espèces de Pins originaires du Mexique, et en particulier les Pinus Uartwegii et P. Russelliana, mais principalement ce dernier. pinus. 315 48. Pinus Devoniana, Lindl. Feuilles quinées, longues de 25-55 centim. Gaines squameuses, d'environ 5 centim. Cônes solitaires, oblongs- coniques, pendants, longs de 18-20 centim. Apophyse rhomboïdale, déprimée pyramidale, légèrement carénée transversalement; protubérance large, un peu bombée. Graines oblongues, beaucoup plus courtes que Paile. Aile brunâtre. Pinus Devoniana, Lindl. Bot. Reg. 1839, App . 62. Spach, Hist. vég. phan. XI. 402. Loud. Encycl. of trees, 4001. f. 1877-1878. Endl. Syn. Conif. 153. Knight, Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. PlNO BLANCO, PlNO DEL REAL (Mexic). Habite, au Mexique, le mont Ocotillo, entre Real del Monte et Régla. Descr. Arbre de 20-25 met. Ecorce jaunâtre, fendillée, souvent d'apparence subéreuse. Branches grosses, irrégulières, étalées, re- dressées au sommet. Bourgeons gros et courts, roussâtres. Gaines soyeuses, de 2-3 centim. de longueur. Feuilles longues de 25-35 cen- tim., triquètres, denticuléé^; coussinets saillants, longuement décur- rents. Ecailles gemmaires larges, nombreuses, très-fimbriées, se re- courbant lors de l'élongation du bourgeon, souvent moins colorées que dans le P. filifolia. Cônes longs de 1 5-25 centim., larges de 4-5, courbés. Ecailles longues, assez étroites} apophyse blanchâtre, sub- pyramidale, transversalement carénée -aiguë; protubérance brune, obtuse, non mucronée. Graines longues de 5 millim., larges de 4, grisâtres, pointues à leur insertion. Aile striée de brun, longue de 25 millim. Introduit en 1859. 19. Pinus macrophylla, Lindl. Feuilles quinées, longues de 20-55 centim. Gaines 316 pinus. squameuses, longues d'environ 3 centim. Cônes ovoïdes, allongés, de 12-18 centim. de longueur. Apophyse rhom- boïde-pyramidale, quelquefois déprimée, oncinée. Pinus macrophylla, Lindl. Bot. Reg. 4839, App. 63. Spach, Hist. vég. phan. XI. 402. Loud. Encycl. of trees, 1006. f. 1885-1886. Endl. Syn. Conif. 153. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Habite, au Mexique, le mont Ocotillo. Descr. Branches dressées-étalées, quelquefois réfléchies, grosses, irrégulières. Bourgeons gros, arrondis. Gaines soyeuses, entières , longues de 2-3 centim. Feuilles longues de 20-35 centim., grosses, triquètres,serrulées; coussinets saillants, longuement décur- rents. Cônes longs de 12-18 centim., larges de 5-6, acuminés au sommet, souvent un peu courbés. Ecailles légèrement rugueuses ou paraissant striées; apophyse pyramidale, longue et épaissie trans- versalement ; protubérance peu saillante, ordinairement distincte de l'apophyse par sa couleur plus foncée, droite, quelquefois légèrement réfléchie. Introduit en 1839. 20. Pinus Apulcensis, Lindl. Feuilles quinées, ténues. Cônes pendants, verticillés, ovoïdes, pointus. Apophyse élevée, pyramidale; protu- bérance continue, droite ou légèrement courbée. Graines ovales, 4 fois plus courtes que Paile. Aile linéaire. Pinus Apulcensis, Lindl. Bot. Beg. 1839, App. 63. Spach, Hist. vég. phan.-Xl. 403. Loud. Encycl. of trees, 1014. 1899-1900. Endl. Syn. Conif. 153. Knight, Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Habite, au Mexique, dans les gorges des montagnes, près d'Acapulco. Arbre d'environ 16 mètres (Hartweg). Descr. Branches étalées, minces, irrégulières, quelquefois déflé- pinus. 317 chies, puis relevées au sommet. Rameaux grêles. Gaines soyeuses, entières, longues de 4 5-20 millim. Feuilles longues de 40-15 centini., très -ténues, flasques, quelquefois contournées. Cônes d'environ 6-8 centim. de long, acuminés au sommet et presque pointus, souvent résineux. Écailles brunes ou roussâtres, plus rarement gris-cendré; apophyse très -élevée, pyramidale - aiguë ; protubérance pointue, souvent confondue avec l'apophyse et de même couleur qu'elle, quelquefois cependant distincte et, dans ce cas, plus colorée. Introduit en 1839. 21 Pinus MontezumvE, Lamb. Feuilles quinées, longues, glaucescentes. Gaines d'en- viron 2-3 centim. de longueur. Cônes oblongs, légèrement courbés, atténués au sommet. Apophyse élevée, pyra- midale-obtuse ; protubérance déprimée, mutique. Pmus occidentalis, Hurnb. Bonpl. et Kunth, Nov. gen. et sp. II. 4. Deppe, in Linnœa, V. 76 {non Swartz). Pinus Montezum^e, Lamb. Pin. éd. 2. III. 449. t. 64. Schlecht, in Linnœa, XII. 489. Ant. Conif. 38. t. 47. f. 4. Spach, Hist. vég. phan. XI. 404. Loud. Encycl. of trees, 4004. f. 1884-4884. Gord. Journ. Hort. Soc. I. 234 (cum ic). Lindl. et Gord. I. c. V. 245. Endl. Syn. Conif. 154. Knight, Syn. Conif. 33. A Lindleyi. Pinus Montezum^e p Lindleyi, Loud. Encycl. of trees, 1004. f. 1882- 4 883. Endl. Syn. Conif. I. c. Knight, l. c. Pinus Lindleyana, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Semblable à l'espèce pour le port, cette forme en diffère par ses cônes, dont l'apophyse est moins élevée, légèrement déprimée. Habite le mont Orizaba et d'autres montagnes du Mexique, où il s'élève jusqu'à 300 met. et plus au-dessus du niveau de la mer. La forme A Lindleyi se rencontre croissant spontanément avec l'espèce. 318 pinus. Descr. Arbre vigoureux, atteignant promptement 1 2-1 5 met. , mais beaucoup moins dans notre climat, dont il supporte cependant assez bien les hivers. Branches grosses, irrégulièrement étalées ou déflé- chies, redressées au sommet. Rameaux étalés, recouverts d'une écorce rougeâtre ou brunâtre. Gaines de 15-30 millim. Feuilles longues de 15-30 centim., triquètres, très-finement serrulées, glau- cesceutes, quelquefois légèrement contournées ou retombantes; coussinets saillants -décurrents, plus rarement aplatis. Cônes pé- doncules, étalés ou presque pendants, longs de 12-20 centim., larges d'environ 5, cylindriques, légèrement courbés, quelquefois un peu tordus; apophyse solide, élevée, subtétragone ; à angles légèrement arrondis, d'un gris roux, portant à la surface des rugosités saillantes, souvent plus colorées que l'apophyse elle-même; protubérance cen- trale saillante, obtuse, ordinairement d'un gris cendré ou blanchâtre. introduit en 1839. 22. Pinus occidentalis, Swartz. Feuilles quinées, longues de 15-20 centim., ténues, lui- santes. Gaines squameuses, courtes. Cônes pédoncules, courbés, coniques, de 5-8 centim. de longueur. Apophyse plane, déprimée; protubérance mucronée. Larix Americana, foliis quinis, ab eodem exortu. Tourn. hist. 586. Pinus foliis quinis, ab eodem exortu. Plum. Cat. 47. — PI. Amer. 154. t. 161. Pinus occidentalis, Swartz, Prodr. 103. — FI. Ind. occid. II. 1230. Loisel. Nouv. Duham. V. 250. t. 72. f. 2. Lamb. Pin. éd. 2. 1. 34. t. 22 bis. Ant. Conif. 40. 1. 18. f. 1 . Loud. Arbor. IV. 2271 . f. 2183. —Encycl. of trees, 1015. f. 1901. Endl. Syn. Conif. 154. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Habite, dans les montagnes de Saint-Domingue, le quartier du Pin [Swartz) et le quartier Sainte-Suzanne (Voiteau). Descr. Arbre d'environ 1 5 met. Rameaux et ramules dressés, rendus scabres par les coussinets. Feuilles rassemblées au sommet tinus. 319 des rameaux, longues de 15-20 centim., triquètres, légèrement cana- liculées, un peu scabres ou très-finement serrulées sur les angles. Cônes oblongs, très-courtement pédoncules, réfléchis, longs d'environ 8 centim., larges de 3-4. Écailles gris-cendré, à apophyse élevée, obtuse; protubérance centrale brunâtre, arrondie, peu saillante, quelquefois terminée par un mucronule droit, très-court. Introduit en 4820. 23. Pinus tenuifolia, Benth. Feuilles quinées, longues de 15-25 centim., ténues, luisantes. Gaines squameuses, d'environ 2 centim. Cônes ovoïdes, longs de 4-8 centim. Apophyse oblique, rhomboï- dale, plane, déprimée; protubérance mutique. Pinus tenuifolia, Benth. Plant. Hartweg. 92. n. 620. Endl. Syn. Conif. 155. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Habite, au Guatemala, les montagnes escarpées nommées « Ca- nales, » près du bourg Chinanta, voisin de Guatemala, et sur le sommet de la chaîne Coacas, proche de Salama (Hartweg). Descr. Arbre de 20-30 met. Branches verticillées, étalées, re- dressées au sommet. Rameaux opposés ou verticillés, recouverts d'une écorce glaucescente ou violacée dans la jeunesse. Gaines d'en- viron 20-25 miliim. de longueur. Feuilles longues de 15-25 centim., étalées, très -fines et à peine denliculées; coussinets très-plats, à peine décurrents. Cônes longs de 4-8 centim., larges d'environ 3-5 à la base, ovoïdes-obtus, acuminés au sommet. Ecailles brunes ou roussâtres; apophyse plane ou peu élevée, légèrement carénée trans- versalement; protubérance centrale peu saillante, celle de la partie supérieure du cône souvent mucronée, mutique ou à peine mucronée dans la partie inférieure. Introduit vers 1840? 320 rwus. 24. Pinus leiophylla, Schied. et Depp. Feuilles quinées, longues de 8-1 5 centim., très-ténues, glaucescentes. Gaines squameuses, presque caduques. Cônes pédoncules, ovoïdes, longs d'à peine 5 centim., horizontaux, géminés. Apophyse rhomboïdale, dépri- mée; protubérance plane, courtement mucronulée. Pinus leiophylla, Schied. et Depp. in Linnœa, V. 354. XII. 490. Lamb. Pin. éd. 2. III. 147. t. 63. Loud. Arbor. IV. 2273. f. 2186-2187.— Encycl. of trees, 1011. f. 1891-1893. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 74. f. 28. Ant. Conif. 39. t. 18. f. 2. Spacb, Hist. vég. phan. XI. 401. Endl. Syn. Conif. 155. Knight, Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 215. Habite, au Mexique, les régions froides et élevées, entre la Croix-Blanche et Jalaeinga, proche d'Aganguco, et dans la pro- vince Michuacan, près de Tajimaroa. Descr. Arbre de 20-30 met. Branches étalées ou souvent réflé- chies, redressées au sommet. Rameaux grêles, dressés, recouverts dans leur jeunesse d'une écorce blanchâtre ou légèrement violacée. Gaines soyeuses, se déchirant souvent au sommet, longues de 8-15 millim. Feuilles triquètres, fines, très-lisses; coussinets peu saillants, à peine décurrents. Cônes longs de 5-6 centim., larges de 3, solitaires ou réunis, ovoïdes, acuminés au sommet, grisâtres, portés sur un pédoncule épais, très-court; apophyse presque plane et légèrement épaissie; protubérance centrale irrégulière, ovale, plane, rarement saillante et mucronulée. Introduit vers 1839. 25. Pinus filifolia, Lindl. Feuilles quinées, longues de 20-50 centim. Gaines squa- meuses, d'environ 50 centim. Cônes coniques, allongés, PINUS. 321 obtus. Apophyse rhomboïde-déprimée, pyramidale, à carène transversalement aiguë. Protubérance calleuse, obtuse. Pinus filifolia, Lindl. Bot. Reg. 1840. App. 61. Loud. Encycl. of trees, 1,008. f. 1889-1890. Spacb, Hist. vég. phan. XI. 403. Endl. Syn. Conif. 155. Knight, Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Habite, au Guatimala, le volcan del Fuego. Descr. Arbre de 10-20 met. Tronc recouvert d'une écorce su- béreuse, épaisse, jaunâtre, se détachant en lames irrégulières. Branches très-grosses, irrégulières, promptes à se dénuder, portant longtemps la marque des écailles de la base des gaines et celle de coussinets saillanls-décurrents. Bourgeons coniques. Écailles gem- maires rougeâtr es, légèrement fîmbriées. Gaines longues de 3 centim. , un peu frangées au sommet. Feuilles triquètres, longues de 20-30 centim.; coussinets saillants, très-longuement décurrents, surtout sur les jeunes rameaux. Cônes longs de 18 centim. et plus, larges de 5-6, légèrement courbés et rétrécis au sommet. Ecailles brunâtres ou d'un roux plus ou moins foncé ; apophyse pyramidale, élevée, transversale, aiguë, souvent rugueuse, striée et comme veinée; protubérance centrale saillante, obtuse, plus colorée que l'apophyse, quelquefois légèrement mucronée ; mucron souvent dirigé vers le sommet du cône. Introduit en 1859. 2f>. Pinus Pseudostrobus, Lindl. Feuilles quinées, très-ténues, d'un vert clair ou presque glaucescentes. Gaines squameuses, d'environ 2 centim. Cônes horizontaux, verticillés, ovoïdes, longs d'environ 10-15 centim. Apophyse rhomboïde-pyramidale, droite, carénée-aiguë transversalement, relevée sur le bord su- périeur. Protubérance obtuse. Traité des Conifères. 2t 322 pinus. Pinus pseudostrobus, Lindl. Bot. Reg. 4839, p. 63. Loud. Encycl. of trees, 1008. f. 1888. Spach, Hist. vég. phan. XI. 402. Endl. Syn. Conif. 156. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Habite au Mexique, près d'Anguaguco, de 2,760—3,000 met. d'altitude. Descr. Arbre atteignant 20-25 met. Tronc revêtu d'une écorce lisse, marquée par les cicatrices des feuilles. Branches écartées, étalées, redressées au sommet, assez minces. Rameaux effilés, dressés - étalés. Gaines d'environ 2 centim. de longueur. Feuilles très-ténues, triquèlres, longues de 12-18 centim; coussinets légère- ment saillants, non décurrents. Cônes d'environ 12-15 centim. de longueur sur 5 de large, légèrement courbés, acuminés au sommet. Ecailles à apophyse élevée, anguleuse, un peu rugueuse ou veinée, à peine carénée transversalement; protubérance saillante, obtuse, non mucronée, plus colorée que l'apophyse. Introduit en 1839. 27. Pinus OrizabtE, Gord. Feuilles quinées, filiformes, triquètres, anguleuses, scabres sur les bords. Gaines cylindriques, scabres. Cônes pédoncules, pendants, réunis par 4-5, ovoïdes-obtus. Ecailles tronquées, coslées; à sommet pyramidal, récurvé, obtus. Pinus Orizab^e, Gord. Journ. Hort. Soc. I. 237 (cum ic). Endl. Syn. Conif. 33. Lindl. et Gord. I. c. V. 216. Habite, au Mexique, le mont Orizaba. Descr. D'après M. Gordon : Arbre d'environ 10 met. Tronc re- couvert d'une écorce durcie. Branches étalées ou plutôt irrégulières, légèrement incurvées, minces. Bourgeons brunâtres, non résineux, à écailles très - imbriquées. Gaines d'environ 12 millim., presque entières, persistantes. Feuilles de 17-20 centim. sur les sujets adultes, ténues, triquèlres, très-aiguës, légèrement scabres sur les pinus. 323 bords, d'une couleur vert-clair, très-semblables à celles du'P. Pseudo- strobus. Cônes pédoncules, pendants, réunis par 4-5, droits, effilés vers le sommet, longs de 8-12 centim., composés de 12-46 rangées d'écaillés très-élevées, légèrement curvées. presque toutes d'égale grandeur, longues d'environ 2 centim. Graines petites. Dans nos cultures : Branches étalées, relevées à l'extrémité. Gaines de 12-25 millim. Feuilles ténues, longues de 12-20 centim., triquètres, souvent tombantes ; coussinets déprimés-décurrents. Observ. Celle espèce se rapproche beaucoup du P. Pseudo- strobus pour son aspect; elle s'en distingue par ses branches allongées, ordinairement plus grêles et moins rameuses; par ses feuilles généralement plus distantes, plus longues et plusflexueu- scs ; enfin par des cônes beaucoup plus grands. Découvert par M. Harlweg, qui en envoya des graines en Angleterre, vers 1847. 28. PtNus Grenvillje, Gord. Feuilles quinées, très-longues, triquètres, fortement serrulées. Gaines longues, presque scarieuses. Cônes pendants, solitaires, sessiles, presque droits, très-longs. Ecailles rhomboïdales, rugueuses. Aile bilobée, beaucoup plus longue que la graine. Pinus Grenvill.e, Gord. Journ. Hort. Soc. II. 77 (cumic). Lindl. et Gord. /. c. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Habile au Mexique, sur le mont Cerro de San-Juan. Descr. « Branches généralement solitaires, rarement opposées, irrégulières et très -grosses. Bourgeons très-gros, imbriqués, non résineux, épaissis par de longues et étroites écailles brunes. Gaines persistantes, de près de 1 pouce 1/2 (3-4 centim.), rudes et écail- leuses. Feuilles quinées, longues de 14 pouces (34 centim.) dans les individus adultes, robustes, triquètres, d'un vert foncé, ressemblant beaucoup à celles du P. macrophylla, mais plus longues. Cônes pen- 324 pinus. dants, solitaires, sessiles, droits, régulièrement rétrécis de la base au sommet, de 16 pouces (40 centim.) de longueur et 3 pouces 1/2 (environ 7 centim.) de diamètre à la base, composés de 28 à 30 ran- gées d'écaillés, presque toutes de la même grandeur, desquelles s'écoule une petite portion de résine claire. Graines de grandeur ordinaire, avec une aile bifide et longue de plus de 1 pouce (envi- ron 3 centim.) Cotylédons ordinairement 10. » (Gordon, l. c.) Introduit vers 1847. Observ. En raison de son port et de sa vigueur, cette espèce est appelée par les naturels «Ocote matcho» (Pin mâle); elle abonde sur le mont Cerro de San-Juan, où elle fut découverte par M. Hartweg; elle y forme un arbre de 18-25 mètres. 29. Pinus Gordomana, Harlw. Feuilles quinées, ténues, très-finement serrulées, longues. Gaines squameuses, presque scarieuses. Cônes pendants, subsolitaires, ovoïdes-oblongs, presque droits. Ecailles à peine pyramidales, rhomboïdales, rugueuses, obtuses. Graines petites, à aile semi-lancéolée. Pinus Gordoniana, Hartw. Journ. Hort. Soc. II. 79 [cum te.). Lindl. et Gord. I. c. V. 215. Flore serr. IV. 325 b. t. 331. fig. 98. Knight, Syn. Conif. 33. Habite, au Mexique, le mont Cerro de San-Juan, ou Saddle- mountains, près Tépic. Descr. Arbre de 15-18 met. Branches nombreuses, grosses, étalées, relevées à l'extrémité. Bourgeons gros, écailleux, non résineux. Gaines persistantes, de 3-4 centim. Feuilles triquètres, nombreuses, ténues, longues de 25-40 centim., très- finement ser- rulées sur les bords. Cônes pédoncules, réfléchis, généralement solitaires, légèrement courbés, régulièrement atténués de la base au sommet, de 10-15 centim. de longueur sur 4-5 de largeur à la base, portant 14 ou 15 rangées d'écaillés. Ecailles larges, à apophyse un mus. 325 peu épaissie, surtout vers le milieu et le sommet j celles de la base beaucoup plus petites, presque planes. Graines petites, anguleuses, à aile étroite, obtuse, semi-lancéolée. Embryon à 7 cotylédons. Introduit vers 1847. Observ. Cette espèce, que les indigènes désignent par le nom de nOcote hembra» (Pin femelle), a été découverte par M. Hart- weg sur le mont Cerro de San-Juan, où elle semble rechercher les localités les plus froides. Comme arbre d'agrément, le P. Gordoniana semble présenter tous les avantages que l'on recherche, et, sous ce rapport, la lon- gueur et l'élégance de ses feuilles laissent peu à désirer; si nous ajoutons que sa croissance est aussi très-rapide, nous en aurons une idée assez exacte. Mais, de même que la plupart des espèces Mexicaines, ses branches sont très-grosses, et sa grande vigueur fait que les caisses ou les pots deviennent bientôt insuflisants pour donner aux arbres la nourriture dont ils ont besoin; alors ces derniers se déforment et se dégarnissent. 50. PlNUS WlNCESTERIANA, Gord. Feuilles quinées, filiformes, triquètres,serrulées. Gaines glabres, cylindriques. Cônes subsessiles, ordinairement réunis par 2-5, courbés, atténués vers le sommet. Graines anguleuses, à aile longue d'environ 27 millimètres. Pinus Wincesteriana, Gord. Joum. Hort. Soc. II. 158 [cum te). Lindl. et Gord. I. c. V. 215. Knight, Syn. Conif. 33. Habite, au Mexique, le mont Cerro de San-Juan, près Tépic Descr. D'après M. Gordon : Arbre de 20-25 met. Branches peu nombreuses, irrégulièrement étalées, assez épaisses. Bourgeons imbriqués , gros , non résineux. Gaines persistantes , d'environ 3 cenlim., lisses. Feuilles quinées, longues de 25-35 centim. dans les sujets adultes, légèrement épaissies, triquètres, serrulées, d'un vert glauque, très -semblables à celles du P. filifolia, mais plus 326 pinus. arrondies. Cônes pendants, sessiles ou très-courtement pédoncules, réunis par 2-3, plus rarement solitaires, toujours courbés, allant en diminuant de la base au sommet, longs de 18-24 centim., larges d'environ 8 à la base, composés de 26-30 rangées d'écaillés. Écailles très-proéminentes, surtout celles du milieu et du sommet, qui sont presque coniques, et saillantes d'environ 6 millim., tandis que celles de la base sont beaucoup plus petites, moins élevées et presque égales, laissant écouler, en assez grande quantité, une résine presque transparente. Introduit en 1847. Cette espèce se distingue facilement à ses cônes très -longs, résineux, courbés. Voici les caractères que m'a fournis l'examen de ceux que j'ai pu observer : cônes subpendants, longs de 20-25 centim. , sur 5-6 de diamètre, cylindriques, légèrement arqués, résineux, atténués vers le sommet, obtus. Écailles à apophyse pyramidale, épaisse, pointue; celles du sommet du cône transversalement aiguës, celles de la base arrondies ; protubérance obtuse, plus rare- ment aiguë, mucronulée. Observ. Les premières graines du P. Wincesteriana envoyées en Angleterre étaient destinées à la marquise de Wincester, qui en fit don, en juin 1846, à la Société d'Horticulture de Chiswich; plus récemment, M. Hartweg le découvrit au Mexique, sur le Cerro de San-Juan, ou Saddle-mountains, dans le voisinage de Tépic. Espèces peu connues. 31. Pinus Torreyana, C. Parry? Cônes de 12-15 centim. de long sur 6-7 de large, ovoïdes, très-élargis à la base, légèrement atténués vers le sommet, qui estarrondi-obtus. Ecailles très-solides, d'un brun-roux, luisantes. Apophyse tétragone, pyramidale, très-élevée, pointue au sommet, légèrement et transversalement com- pinus. 327 primée, à angles latéraux presque aigus. Protubérance terminale allongée en pointe, ordinairement moins colo- rée que l'apophyse, excepté dans les écailles de la base du cône. Graines comestibles, à testa osseux, longues de 18-20 millim., larges de 12, ovales-oblongues, compri- mées, amincies vers le point d'insertion, arrondies à l'autre extrémité, d'un gris-brun souvent très-foncé d'un côté, et marquées de l'autre de stries ou de petits points noirs. Aile brune ou roussatre, à peu près semblable à celle du P. Sabiniana. Introduit en France en 1853. Obsery. Un cône et des ramules du P. Torreyana furent en- voyés séparément en France, par M. Torrey, pour y être dessi- nés. Le cône renfermait 7 graines, dont une seule germa, et la jeune plante a aujourd'hui 20 centim. de haut : elle commence à se caractériser ; jusqu'ici, ses feuilles se trouvent réunies par 3 dans chaque gaine, et non par 5, comme elles devraient l'être, si on s'en rapporte au rameau dont le cône était accompagné, mais non adhérent. Cette différence dans le nombre des feuilles tient-elle à l'âge de la plante, ou les rameaux appartiennent-ils à une autre espèce? C'est ce que je ne puis décider. Le P. Torreyana, originaire de Californie, a été découvert, en 1850, par MM. C. Parry et W. H. Emorry. 32. Pmus Skinneri, Ilort. Les petites plantes que l'on rencontre aujourd'hui dans le commerce sous le nom de P. Skinneri ne présentent encore que des feuilles caulinaires (feuilles primordiales) qui manquent de caractère, et qui ne permettent pas de le classer. Les graines ont été envoyées de Guatimala en Angleterre vers 1853. 328 pinus. Tribu 4. — Taeda. Pinus, section Tjedk, Spach, Hist. vég. phan. XI. 387. Endl. Syn. Conif. 156. Feuilles ternées, très-rarement gemmées . Cônes étalés ou obli- ques, sessiles ou très- cour tement pédoncules. Apophyse élevée, pyramidale. Protubérance centrale. Graines ailées. 55. Pinus Teocote, Cham. et Schlecht. Feuilles ternées, ténues, flexueuses, longues de 10- 15 centim. Gaines d'environ 20 millim. de longueur, flmbriées, persistantes. Cônes défléchis, ovoïdes-aigus, longs de. 5-8 centim. Apophyse déprimée, pyramidale. Protubérance rhomboïdale, plane, tuberculée, conique. Pinus Teocote, Cham. et Schlecht. in Linnœat\. 76. XII. 487. Lamb. Pin. éd. 2. m. 145. t. 62. Loud. Arbor. IV. 2266. f. 2173-2174. t-Encycl. of trees, 991. f. 1852-1854. Ant. Conif. 35. t. 16. f. 3. Link, in Linnœa, XV. 505. Spach, Hist. vég. phan. XI. 400. Endl. Syn. Conif. 156. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Habite au Mexique, vers le sommet des monts Orizaba, entre la Croix-Blanche et Julacingo, entre Anguaguco et la Vendilla, et proche aussi de Real del Monte. Descr. Arbre de 12-18 met. Branches étalées, redressées au sommet, quelquefois un peu diffuses. Rameaux grêles, étalés, re- dressés, recouverts d'une écorce cendrée-violacée. Gaines membra- neuses, longues de 15-20 millim., fimbriées-lacérées. Feuilles nom- breuses, ténues, effilées, longues de 10-15 centim., raides, linéaires- aiguës, comprimées, souvent contournées, d'un vert gai, légèrement scabres sur les bords; coussinets très-petits, à peine saillants. Cônes longs de 5-8 centim., larges d'environ 3, pédoncules, pendants, ovoïdes-coniques, presque pointus au sommet, ordinairement réunis pinus. 329 en verticilles sur les branches. Écailles grises, à apophyse un peu épaisse, irrégulièrement rhomboïdale, tétragone, légèrement proémi- nente transversalement; protubérance centrale large, déprimée, quelquefois mucronulée. Graines noires, subtrapeziformes, à aile membraneuse, linéaire, obliquement tronquée. Introduit vers 1839. Observ. Un P. Teocote, du jardin de M. Robert, à Nantes, a aujourd'hui 8 met. de hauteur et 50 centim. de circonférence, u I met. du sol. 54. Pinus patula, Schied, et Depp. Feuilles ternées, très-ténues, lâches, longues de 10- 15 centim. Gaines ciliées, persistantes. Cônes ovoïdes- oblongs. Apophyse déprimée. Protubérance conique, droite, tuberculée au centre. Pinus patula, Schied. et Depp. inLinnœa, XII. 488. Lamb. Pin. éd. 2. III. 143. t. 61. Loud. Arbor. IV. 2266. f. 2175-2176.— Encycl. of trees, 992. f. 1855-1856. Ant. Conif. 35. t. 16. f. 2. Spach, Hist. vég. phan. XI. 400. Endl. Syn. Conif. 157. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Var. stricta. Pinus patula, foliis strictis. Benth. Plant. Hartweg. n. 442. Gardn. Mag. 1840, p. 638. Loud. I. c. Pinus patula erecta, Hort. aliq. Cette variété se distingue à ses feuilles plus dressées, à ses cônes plus petits, et à ses écailles, dont la protubérance plane, cen- trale, est à peine saillante. Var. macrocarpa. Pinus patula macrocarpa, Schied. ex Lindl. et Gord. I. c. Cônes longsde 12-15 centim., d'environ 5 de diam., courbés, acu- minés. Apophyse plus épaisse que dans la variété précédente, presque 330 pinus. pyramidale sur les écailles du milieu, et surtout à la base du cône, où elles sont très-saillantes, parfois renversées, déprimées au sommet. Habite les régions froides du Mexique : Joya, las Cruces, entre Lerma et Toluca, et aux environs de Real del Monte. Les deux variétés croissent avec l'espèce. Descr. Arbre de 20-25 met. Branches étalées, redressées au som- met. Rameaux allongés, grêles, étalés, recouverts dans leur jeu- nesse d'une écorce gris-cendré pâle, quelquefois légèrement violacée. Gaines soyeuses, longues de 4 0-20 millim. Feuilles longues de 10- 15 centim., ténues, étalées, flasques, retombantes, irrégulièrement triquètres; coussinets très -peu saillants, décurrents. Cônes d'envi- ron 10 centim. de longueur sur 3-4 de diamètre , groupés autour des branches ou plus rarement solitaires ; très-courtement pédoncu- les, acuminés et presque pointus au sommet. Ecailles lisses, d'un jaune pâle, très-fortement appliquées; apophyse très-plane; protu- bérance légèrement saillante ou quelquefois un peu avancée, por- tant au milieu un très-petit mucronule. Introduit vers 1820? et par Hartweg en 1839. 55. Pinus Persica, Strangw. Feuilles ternées, quelquefois géminées, plus rarement quaternées, raides, longues de 6-8 centim. Gaines courtes. Cônes presque cylindriques, obtus, de 4-5 centim. de longueur. Apophyse largement rhomboïdale, très-luisante, à carène transversalement aiguë. Pinus Persica, Fox-Strangw. Gardn. Mag. XV. 130. Endl. Syn. Conif. 157. Lindl. etGord. Journ.Hort. Soc. V. 216.Knight, Syn. Conif. 27. Habite dans la Perse australe. Descr. Arbre pyramidal, d'une croissance assez lente, ne paraissant pas devoir dépasser 8-1 Omet. Branches verticillées, dressées-étalées, courtes. Feuilles nombreuses , géminées et ternées , très-rarement quaternées, souvent inégales sur le même rameau, les unes longues de 4 centim., les autres de 6-8, irrégulièrement triangulaires paria ca- pinus. 331 rêne saillante, qui esl denticulée-serrée ainsi que les bords, à serra- tures très-visibles, même à l'œil nu, quelquefois et surtout lorsqu'elles sont géminées, presque planes en dessus, épaisses, arrondies en des- sous, très-lisses et alors serrulées seulement sur les deux bords laté- raux; coussinets peu saillants, à peine décurrents. Observ. Le plus fort individu de cette espèce qui soit peut-être aujourd'hui en Europe [est planté en Angleterre, dans le jar- din de la Société royale d'Horticulture, à Chiswich; il avait environ 3-4 met. de hauteur lorsque je l'ai vu en 1853; il for- mait une pyramide étroite, conique. 36. Pinus Sinensis, Lamb. Feuilles ternées ou plus rarement géminées, ténues, longues de 42-15 cent. Gaines persistantes. Cônes ovoïdes, acuminésau sommet, de 6 centim. de longueur. Apophyse pyramidale, trigone. Protubérance rhomboïde, plane, très- finement tuberculée au milieu. Pinus Sinensis, Lamb. Pin. éd. 2. III. 127. t. 53. Loud. Arbor. IV. 2264. f. 2167-2169. — Encycl. of trees, 999. f. 1873-1874. Ant. Conif. 1. t. 1. f. 1. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 39. t. 12. Endl. Syn. Conif. 158. Lindl. etGord. Journ.Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Pinus Keseya, Royle, Mss. Gardn, Mag. 1840, p. 8. Pinus Nepalensis, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 34. Ant. Conif. 23. ? Pinus Cavendishiana, Hort. Habite la Chine. Descr. Tige élancée. 2?rancAes dressées-étalées, parfois défléchies. Gaines scarieuses, longues de 8-15 millim. Ecailles gemmaires rou- geâtres, timbriées. Feuilles géminées et ternées, longues de 12- 15 centim.* lisses, ténues, effilées, d'un vert gai ; coussinets sail- lants, à peine décurrents. Chatons mâles presque verticillés, longs d'environ 12 millim. Cônes longs de 5-6 centim., ovoïdes, acuminés au sommet, brunâtres, très-courtement pédoncules. Écailles épaisses, 332 rirnjs. ligneuses ; apophyse télragone, rhomboïde, dilatée au sommet ; pro- tubérance tronquée, nautique ou mucronulée. Introduit vers 1829. 57. PlNUS LONGIFOLIA, Roxb. Feuilles ternées, longues de 25-50 centim. Gaines d'environ 25 millim. Cônes ovoïdes, coniques, obtus. Apo- physe irrégulièrement trigone, pyramidale, épaisse, re- courbée. Pinus longifolia, Roxb. Mss. — FI. Ind. orient. III. 651. Lamb. Pin. éd. 2. I. 32. t. 22. Royle, Himaî. 32. t. 85. f. 2. Loud. Arbor. IV. 2252. f. 2148-2152.— EncycL of trees, 996. f. 1865-1866. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 55. t. 20. Loisel. Nouv. Duham. 247. Ant. Conif. 29. t. 9. Link, in Linnœa, XV. 508 Spach, Hist. vég.phan. XI. 390. Hoffm. Bot. Zeti. 1846, p. 184. Endl. Syn. Conif. 158. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Habite le Népaul et le Caschmyr, de 1,660—2,660 met. au- dessus du niveau de la mer; Irès-commun sur les montagnes qui séparent Tlnde de la Tartarie. Descr. Arbre d'environ 30 met. Ecorce épaisse, gris-cendré ou jaunâtre, se détachant en lames. Branches irrégulières, étalées ou défléchies, redressées au sommet, dénudées à la base, et longtemps rugueuses par les coussinets et les écailles, qui persistent ordinaire- ment après la chute des feuilles. Gaines d'environ 25-30 millim. Feuilles longues de 25-30 centim., fineSj triquètres ou presque rhomboïdales, finement serrulées. Cônes longs de 12-18 centim., larges d'environ4-5. Ecailles d'un roux foncé ou brunâtres, solides; apophyse très-saillante, pyramidale, anguleuse, à angles arrondis, transversalement aiguë-carénée, plus ou mois réfléchie; protubé- rance terminale et centrale, obtuse, mutique, un peu plus foncée que l'apophyse. Introduit en 1801. pinus. 333 38. Pinus Gerardiana, Wall. Feuilles ternées, droites. Gaines lâches, caduques. Cônes ovoïdes-obtus, longs d'environ 15 centim. Apophyse allon- gée, pyramidale, convexe, recourbée. Protubérance con- tinue, forte, obtuse. Crète des anthères fimbriée-lacérée. Pinus Gerardiana, Wall. Mss. Lamb. Pin. éd. 2. III. loi. t. 65. Royle, Himal. 32. t. 85. f. 2. Loud. Arbor. IV. 2254. f. 2153-2155.— Encycl. of trees, 998. f. 1869-1870. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 53. t. 19. Ant. Conif. 29. t. 10. Hoffm. Bot. Zeit. 1846, p. 184. Spach, Hist. vég. phan. XI. 390. Endl. Syn. Conif. 159. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Pinus Neosa, Govan. Mss. Pinus Chilghosa, Elph. ex Knight, l. c. Loud. Encycl. of trees, 1118. Habite dans la chaîne de l'Himalaya, à la hauteur de 1,930 — 3,13a met. Descr. Arbre atteignant 12-20 mètres. Branches dressées-éta- lées. Rameaux souvent confus dans les jeunes individus cultivés. Gaines courtes, composées d'écaillés scarieuses, brunâtres ou rousses, s'enroulant à la base des feuilles lorsqu'elles se détachent. Feuilles longues de 10-15 centim., triquèlres ou presque rhomboïdales, grosses, raides, brusquement terminées en une pointe courte; coussinets légèrement saillants, non décurrents. Cônes longs de 12- 20 centim., larges de 5-6, ovoïdes-obtus, souvent résineux. Ecailles épaisses, rugueuses et comme veinées, rougeâtres ; apophyse élevée- pyramidale, carénée-aiguë transversalement, celles de la base du cône plus allongées, réfléchies; protubérance à peine distincte de l'apophyse. Graines subcylindriques ou très-légèrement comprimées, longues de 18-20 millim., larges de 5-7, arrondies au sommet, brus- quement atténuées-pointues à la base. Aile large, dolabriforme- brunâtre. Introduit vers 1820. Observ. Le P. Gerardiana est ge'néralement désigné dans le pays par le nom de Neosa; c'est une espèce précieuse pour ces 334 pinus. contrées, car, indépendamment du produit qu'on peut retirer de son bois, ses graines, assez volumineuses et renfermées dans un testa mince, sont bonnes à manger, et recherchées de plusieurs tribus d'indigènes. 39. Pinus Sabinuna, Dtfugl. Feuilles ternées, glauques, longues, flexibles, tom- bantes. Cônes ovoïdes- obtus, d'environ 20 centira. de lon- gueur. Apophyse très-développée , comprimée. Protubé- rance forte, allongée, subulée, réfléchie, aiguë. Pinus Sabiniana, Dougl. Mss. Lamb. Pin. éd. 2. III. 137. t. 58. Loud. Arbor. IV. 2216. f. 2138-2143— Encycl. of trees, 982. f. 1834- 1838. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 63. t. 23-24. Hook. FI. Bor. Amer. II. 162. Link, in Linnœa, XV. 509. Spach, Hist. vég. phan. XI. 390. De Chanbr. Trait, arbr. résin. 347. Ant. Conif. 30. t. M. Endl. Syn. Conif. 159. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 316. Knight, Syn. Conif. 30. Flore serr. IX. 275 {cum. ic). Habite, dans le N.-O. de l'Amérique, la chaîne subalpine de la Nouvelle-Albion, sous le 40° (l. b.), où il s'élève jusqu'à la limite des neiges éternelles, pour ne constituer alors qu'une sorte d'arbrisseau. Descr. Très-bel arbre , atteignant 30-40 mètres de hauteur. Tronc droit, recouvert d'une écorce gris-cendré, lisse. Branches verticillées, dressées ou assurgentes. Rameaux verticillés, nom- breux, allongés, minces, couverts d'une écorce blanchâtre, très- glauque sur les jeunes bourgeons. Bourgeons ovoïdes-arrondis, coniques, couverts d'écaillés rougeâtres ou souvent blanchâtres par l'abondance de la résine. Feuilles longues de 18-25 centim,, irré- gulièrement trigones, très-finement serrulées sur les bords, d'un vert glauque, flexueuses, étalées, très-souvent tombantes ; cous- sinets larges, plats, légèrement saillants, décurrents. Chatons mâles en mai, alternes et ramassés autour des jeunes bourgeons, longs de 25-30 millim., larges d'environ 7, blanchâtres cylindriques, obtus. Ramilles fructifères longues de 7-10 centim., dépourvues de feuilles, pinus. 335 mais offrant des coussinets larges, déprimés, imbriqués, résultant de l'insertion des écailles gemmaires. Cènes subverticillés à l'extrémité des pousses de l'année précédente, d'abord dressés, subglobuleux, puis pendants, atteignant, lors de leur maturité, jusqu' à 25 centim. delongueur sur i2 de diamètre, ovoïdes-obtus, légèrement coniques; apophyse élevée, pyramidale , comprimée transversalement , de là presque aiguë sur les côtés ; protubérance subrugueuse , développée en une pointe solide, recourbée surtout dans les écailles inférieures, et alors confondue avec l'apophyse elle-même. Cotylédons 11-48, effilés, longs de 4-6 centim., glauques-blanchâtres. Introduit en 1823. Observ. Les plus forts individus du P. Sabiniana que j'aie vus se trouvent au Muséum : l'un, planté vers 1842, a 6 met. 50 centim. de hauteur, et 50 centim. de circonférence à environ 1 met. du sol; l'autre, 6 met. de haut, et 40 centim. de circon- férence. Depuis plusieurs années, ces arbres donnent des chatons mâles, mais aucun d'eux n'a encore produit de chatons femelles. Contrairement à l'opinion émise par Lamhert relativement à la mauvaise qualité du bois du P. Sabiniana, M. Boursier de la Rivière assure qu'il est tenace, flexible, quoique résistant, et par conséquent très-propre à la charpente, mais qu'il présente, dans la disposition en spirale de ses fibres, une conformation qui en rend l'emploi difficile dans certaines industries, car il ne se fend qu'avec beaucoup de peine. 40. Pinus Coulteri, Don. Feuilles ternées, longues, grosses, d'un vert foncé, à peine glaucescentes. Cônes très-gros, ovoïdes, atténués au sommet, obtus. Ecailles solides, à apophyse très-dévelop- pée, recourbée, acuminée, pointue dans les écailles infé- rieures. Pinus Coulteri, Don, in Linnœa Transact. XVII. 440. Lamb. Pin. III. 139. t. 59. Loud. Arbor. IV. 2250. f. 2144-2147. Forbes (Jam.), 336 pinus. Pinet. Wob. 67. t. 25-26. Link, in linnœa, XV. 510. Ant. Conif. 31. t. 12-13. De Cliambr. Trait, prat. arbr. résin. 348. Endl. Syn. Conif. 160. Pinus macrocarpa, Lindl. Bot. Reg. 1840. App. 61. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Knight, Syn. Conif. 30. Pinus Sabina Coulteri, Loud. Encycl. of trees, 985. f. 1839-1841. Pinus Sabina Coulteri vera, Loud. I. c. Pinus Sabina, Var. Hort. aliq. Pinus Sinclair». Hort. Kew. ex Lindl. et Gord. I. c. Hook. et Arntt.? in Beechey, 292. t. 93. Habite, dans la Californie, les montagnes Sainte-Lucie, par 36° (l. b.), à d, 000— 1,330 met. d'altitude, et mêlé au P. Lam- bertiana. Descr. Bel arbre, atteignant 25-30 met. Branches longues, éta- lées, souvent v-erticillées par 5 ; celles de la base de l'arbre réflé- chies, puis redressées au sommet, portant longtemps les cicatrices de l'insertion des feuilles. Bourgeons résineux, gros, obtus, couverts d'écaillés d'un roux brun. Ecorce des jeunes pousses glaucescente, souvent violacée. Gaines persistantes, longues de 15-25 millim. Feuilles subtrigones, arrondies en-dessous, longues de 20-32 centim., à peine serrulées, marquées dans toute leur longueur de lignes glaucescentes moins prononcées que dans le P. Sabiniana. Chatons mâles jaunâtres, s'épanouissant vers la fin de mai, alternes, groupés à la base des jeunes rameaux, cylindriques, obtus, longs de 45-25 millim., larges d'environ 7. Cônes très-résineux, longs de 20-30 centim., larges de 4 0-45, fortement attachés à un pédoncule gros, court, ordinairement agrégés dans les forts sujets, plus rarement solitaires, horizontaux, plus ou moins réfléchis a la maturité. Écailles très-solides, à apophyse ferme, dure, très-proéminente, anguleuse, comprimée, à protubérance peu distincte de l'apophyse et al- longée en forme de grosse épine ; celles de la base du cône réflé- chies et relevées à l'extrémité, pointues, presque cylindriques ou légèrement comprimées, atteignant 3 centim. et plus de longueur. Graines longues de 42-U millim., larges de £9. plus rarement 10 dans leur plus grand^ diamètre, comprimées, oblongues, rétrécies et arrondies aux deux extrémités, irrégulièrement ellipsoïdes ou souvent pinus. 337 presque droites d'un côté, légèrement saillantes, anguleuses de l'autre et ainsi subtrigones. Testa dur, quoique assez mince, brun- roux luisant sur la partie tournée vers l'axe, d'un noir foncé très- opaque du côté opposé, recouvert d'une sorte de poussière pulvé- rulente, d'un gris fauve. Aile longue de 32-38 millim., large de 12 dans son plus grand diamètre, très-mince et cartilagineuse dans sa partie supérieure, d'un jaune pâle ou blanchâtre excepté vers la base, où elle est épaisse et plus foncée, portant au sommet 2-i lobes peu prononcés, en général rarement entière. Cotylédons 10, plus rarement 8-11, longs de 4-5 centim., irrégulièrement trigones, très- comprimés latéralement, presque aigus en-dessus, élargis-arrondis en-dessous. Introduit en 1832. OBSERV.ParmiplusieursP. Coulteri plantés au Muséum en 1842, deux ont aujourd'hui environ 6 met. 50 cent, de hauteur, et 40 centim. de circonférence à 1 met. du sol. L'un de ces individus, qui depuis plusieurs années déjà donnaient des fleurs mâles, a produit, en mai 1852, deux cônes placés au sommet du bourgeon terminal; celui qui persista mesurait, à la fin de la même an- née, 4 centim. environ de longueur sur 1 de diamèt., qui était à peu près égal à sa base. La deuxième année, il atteignit tout son développement, et, à la lin de septembre 1853, il avait 20 centim. de longueur sur 12 de largeur dans son plus grand diamètre. A la maturité parfaite, en mars 1854, son poids était de 1 kilog., 050. En admettant que l'arbre fût âgé de 6 ans lorsqu'il fut planté, ce serait à l'âge de 18 ans 'qu'il aurait donné ses premiers cônes, auxquels il faudrait environ 20 mois pour parvenir à leur entier développement. L'arbre du Muséum est très-probablement le premier qui ait fructifié en France ; ses graines, semées le 28 mars, ont donné, après 6 semaines ou deux mois, déjeunes plants vigoureux. 41. Pinus radiata, Don. Feuilles ternées, contournées dans les jeunes individus. Traité des Conifères. 22 338 PINCS. Cônes agrégés, ovoïdes, inéquilatéraux, d'environ 16 cent, de longueur. Apophyse épaissie, plus élevée et quelque- fois pyramidale-anguleuse sur la partie la. plus dilatée du cône. Protubérance très-petite, à peine saillante. Pinus radiata, Don, in Linnœa Transact. XVII. 442. Lamb. Pin. III. 133. t. 56. Loud. Arbor. IV. 2270. f. 2i&2.—Encycl. oftrees,990. f. 1851. Ant. Conif. 33. t. 14. f. 3. Endl. Syn. Conif. 161. Gord. Journ. Hort. Soc. IV. 214 (cum ic). Lindl. et Gord. I. c. V. 216. Flore serr. VI. 434 (cum ic). Knight, Syn. Conif. 30. Pinus insignis, variété à grands cônes. Hartw. Journ. Hort. Soc. III. 226. Habile la Californie, vers Monterey ,près du bord de la mer, par 36° (l. b. ). Descr. « Arbre très-droit, de 30 mètr. environ de hautenr, garni dès la base de nombreuses branches étalées. Cônes agrégés, ovales, de '1 6 ccntini. de longueur, renflés à la base ; à écailles cunéiformes, épaisses, rouge-brun, luisantes, déprimées, quadrangulaires ; pro- tubérances fendillées en rayonnant, à ombilic déprimé, élevées au sommet, gibbeuses, presque recourbées. » (Don, /. c.) Introduit vers 18-46. Observ. Cette espèce est tellement voisine du Pinus insignis qu'il est souvent très-difficile de l'en distinguer. M. Hartweg lui- même, qui a pu les observer toutes deux dans leur pays natal, les considère comme appartenant au même type. Le P. insignis se reconnaît à ses cônes presque du double plus longs et souvent solitaires ; à l'apophyse des écailles plus développée et parfois réclinée. 42. Pinus tuberculàta, Don. Feuilles ternées. Cônes ovoïdes-oblongs, à côtés iné- gaux, longs de 8-12 centim. Apophyse élevée, pyrami- dale, quadrangulaire. Protubérance déprimée. pinds. 339 Pinus ti'rerculata, Don, in IAnncm Transact. XVII. 412. Lamb. Pin. III. 131. t. 55. Loud. Arbor. IV. 2270. f. 1850. Encycl of trees, 900. f. 1850. Ant. Conif. 33. t. 14. f. 2. Endl. Syn. Conif, 162. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Gord. Journ. Hort. Soc, IV. 218 («ton ic). Knight, Syn. Conif. 30. Pinus Califormca, Hartw. Journ. Hort. Soc. II. 189 {non Loisel. et aliq. auctor.). Habite en Californie, aux environs de Monterey. Descr. Arbre de 30-34 met. d'après Don, de 8-10 met. d'après Hartweg. Branches étalées-ascendantes, irrégulières, peu nom- breuses, recouvertes d'une écorce légèrement rugueuse dans les arbres adultes. Feuilles longues de 12-20 centim., étalées, chagri- nées-contournées, parfois un peu tombantes, comprimées, sub- rhomboïdales, serrulées sur les bords. Cônes solitaires, géminés, plus souvent agrégés par 3, étroitement coniques, longs de 8-12 centim., légèrement arqués, inéquilatéraux, élargis à la base, régu- lièrement atténués vers le sommet, sessiles, résineux, persistant sur l'arbre pendant plusieurs années sans laisser échapper leurs graines. Ecailles à apophyse très-saillante du côté convexe du cône, terminée en une pointe forte, aiguë, plus courtes à mesure qu'elles se rapprochent du sommet; celles du côté opposé ou plat, beaucoup plus petites et à peu près planes, portent souvent un petit mucro- nule brun au centre. Graines munies d'une aile d'environ 15 millim. de longueur. Introduit en 1846. Observ. Cette espèce, découverte en premier lieu par le D. Coul- ter, a été retrouvée, dans ces dernières années, par M. Hartweg, sur les montagnes de Santa-Çruz, en Californie. 43. Pinus insignis, Dough Feuilles ternées, raides. Cônes, ovoïdes, longs de 8-9 centim. Apophyse élevée, pyramidale, arrondie. Protubé- rance large, plane, mucronulée, enfin mutique. 340 pinus. Pinus insiûnis, Dougl. Mss. ex Loud. Arbor. IV. 2265. 2170-2172.— Encycl. of trees, 988. f. 1847-1848. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 51. t. 18. Ant. Conif. 27. t. 8. f. 1. Benth. Voy. Sulph. 55. Spach, Hist. vég. phan. XI. 389. Endl. Syn. Conif. 163. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217 (excl. synon.). Knight, Syn. Conif. 30. (excl. synon.). Habite dans la Californie. Descr. Arbre atteignant 30 met. et plus. Branches étalées, redressées au sommet, grosses dès leur base. Rameaux très-nom- breux, étalés-verticillés, recouverts d'une écorce d'un roux bru- nâtre. Gaines courtes ou presque nulles. Feuilles très-rapprochées, longues de 8-15 centim., d'un vert foncé, rhomboïdales ou irrégu- lièrement triquètres; coussinets peu saillants, non décurrents, élargis transversalement. Chatons mâles très-nombreux, paraissant en avril-mai, cylindriques, réunis à la base des jeunes rameaux. Cônes ovoïdes ou subconiques, obtus, rarement solitaires, dressés, puis étalés, jamais pendants, longs d'environ 6-7 centim., larges de 4-5 dans le plus grand diamètre, inéquilatéraux. Ecailles lisses, luisantes, d'un roux plus ou moins foncé, à apophyse très-saillante sur le côté convexe du cône, dure, arrondie sur les bords, obtuse; celles de la base du cône beaucoup plus développées, celles du côté opposé planes ou presque planes; protubérance centrale à peine saillante, tronquée, portant au centre un très-petit mucron réfléchi. Introduit en 1833. Observ. Cette espèce a produit des cônes pour la première fois au Muséum, en 1852; mais les graines étaient stériles. 44. Pinds ponderosa, Dougl. Feuilles ternées, épaisses, allongées, presque tordues. Cônes ovoïdes, de 8-12 centim. de longueur. Apophyse déprimée, pyramidale, carénée-aiguë transversalement. Pinus ponderosa, Dougl. Mss. ex Loud. Arbor. IV. 2243. f. 2132- 2137 .—Encycl. of trees, 981. f. 1830-1833. Forbes (Jam.), Pinet. pinus. 341 Wob. 44. t. 15. Ant. Conif. 28. t. 8. f. 1 (ic. mal). Link, in Linnœa, XV. 506. Spach, Hist. vég. phan. XI. 389. Endl. Syn. Conif. 163. Knight, Syn. Conif. 30. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Habite le N.-O. de l'Amérique, vers le fleuve Spokan-Flat- head, et auprès des cataractes Columbias. Descr. Arbre de 25-30 met. Branches écartées, étalées, sou- vent refléchies, redressées au sommet, généralement peu rami- fiées et dénudées dans une grande partie de leur longueur. Feuilles longues de 12-25 centim., lisses; coussinets décurrents. Cônes de 8-12 centim. de longueur, larges d'environ 5, ovoïdes ou légère- ment coniques, arrondis ou obtus au sommet. Ecailles gris-rou- geâtre ; apophyse transversale, élevée, subpyramidale, aiguë; protu- bérance légèrement saillante, portant au centre un petit mucron pointu, droit, quelquefois légèrement courbé. Graines brunâtres ou gris-foncé, d'environ 7 millim. de longueur et 5 de largeur, lé- gèrement comprimées, munies d'une aile blanchâtre, scarieuse, mince. Introduit en 1826. Observ. Je crois que les cônes du P. ponderosa figurés par Lambert, Antoine et Loudon, ont été copiés les uns sur les autres, et d'après un modèle défectueux; car la forme en massue^ qu'ils lui donnent, n'appartient à aucune des espèces connues jusqu'ici; elle n'est probablement qu'une monstruosité. Ce qui vient encore confirmer mon opinion, c'est que les cônes que l'on a reçus depuis quelques années sont tous exactement ovoïdes. 45. Pinus serotina, Mich. Feuilles ternées, raides, longues d'environ 1 2-1 5 centim. Cônes solitaires ou réunis, étalés ', ovoïdes-arrondis, ob- tus. Apophyse déprimée-pyramidale, tétragone. Protubé- rance centrale. Pinus serotina, Mich. FI. Bor. Amer. II. 205. Mich. fil. Arbr. for. I. 86. t. 7. Lamb. Pin. éd. 2. III. 144, t. 60. Loud. Arbor. IV. 2242. 342 pinus. f. 2127-2130. Encycl. of trees, 979. f. 1824-1827. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 47. t. 16. Loisel. Nouv. Duliam. V. 246. t. 75. f. 1. Endl. Syn. Conif. 163. Spach, Hist. vég.phan. XI. 389. Ant. Conif. 27. t. 8. f. 2. Link, in Linnœa, XV. 504. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 30. Pinus T^da (3 Alopecuroidea, Ait. Hort. Kew. éd. 2. V. 317. Pinus rigida serotina, Loud. Encycl. of trees, 979. f. 1824-1827. Habite les parties maritimes de la Pensylvanie et de la Caro- line, où il est mélangé avec les Laurus, les Nyssa, les Gordonia et les Magnolia. Descr. Arbre de 40-15 met. de hauteur sur 40-50 eentim. de diamètre, souvent tortueux. Bois de qualité inférieure. Branches irrégulières, distantes, étalées ou défléchies, relevées au sommet. Feuilles étalées, longues de 12-15 eentim.; coussinets saillants, décurrents. Cônes pédoncules ou rarement sessiles, réunis par 2-4, quelquefois solitaires, longs de 6-10 eentim., larges de 4-5 à la base, ovoïdes-obtus, arrondis, parfois atténués au sommet. Ecailles à apophyse épaissie : celles du milieu et du sommet du cône un peu plus comprimées-aiguës transversalement, pyrami- dales ; celles de la base plus épaisses-arrondies en dessus, moins carénées et recourbées vers la base du cône ; protubérance cen- trale saillante, terminée par un mucron court, droit et horizonta- lement étalé. Introduit en 1713. Observ. Suivant Michaux, les cônes du P. serotina ne s'ouvrent que la troisième , quelquefois même la quatrième année, quoi- qu'ils ne mettent que deux ans pour mûrir leurs graines. 46. Pinus rigida, MM. Feuilles ternées, longues de 8-12centim.,raides. Cônes ovoïdes-coniques, obtus. Apophyse comprimée, à protu- bérance saillante, mucronée. Pinus Canadensis trifoliA; Duham, Arbr. II. 120. hnus. 343 Pinus bigida, Mill. Dict. n. 10. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 60* Wangenh. Beitr. 41. Marsh. Arb. 101. Lamb. Pin. éd. 2. I. 28. t. 19-20. Loud. Arbor. IV. 2239. f. 2123-2126 — Encycl. oftrees, 977. f. 1820-1823. Forbes(Jam.), Pinet. Wob. 41. 1. 13. Desf. Hist. arbr. II. 612. Loisel. Nouv. Duham. 244. t. 74. Endl. Syn. Conif. 164. Knight, Syn. Conif. 30. Spach, Hist. vëg. phan. XI. 388. Ant. Conif. 26. t. 7. f. 2. Link, in Linnœa, XV. 503. Mich. fil. Arbr. for. I. 89. t. 8. LindI. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Pinus T^da rigida, Ait. Hort. Kew. éd. 1 . III. 368. Willd. Baumz. 210. Pinus T\eda a, Poir. Dict. V. 340. Pinus Fraseri, Lodd. Cat. 1836, p. 50. Loud. Encycl. of trecs, 979 {non Pursh.). Pinus Loddigesii, Loud. Arbor. IV. 2269. Habite, dans l'Amérique boréale, les Etats du Maine, de la Pensylvanie, de la Virginie et du Maryland. Descr. Arbre souvent tortueux, variant de hauteur suivant les localités, atteignant quelquefois 20-30 met. sur 60 centim., à 1 met. de diamètre, ou n'excédant pas 3-6 met. Ecorce gris-jau- nâtre, à peu près lisse sur les jeunes individus, puis épaisse, gris- noirâlre, très-fendillée. Branches nombreuses, souvent diffuses, étalées, défléchies, redressées au sommet. Feuilles de 8-20 centim., épaisses, d'un vert foncé, souvent un peu chagrinées, contournées dans les jeunes individus. Cônes latéraux, agglomérés, plus rare- ment solitaires, et alors plus ovoïdes et plus gros, longs de 5-10 centim., larges de 3-4, ovoïdes-coniques, obtus ou atténués au sommet, presque sessiles, étalés, non pendants; apophyse presque plane dans les écailles de la base du cône, celles du milieu et du sommet plus épaisses et plus fortement carénées-aiguës transver- salement ; protubérance saillante, terminée par un mucron fin et aigu, souvent dilaté et comprimé à sa base, dirigé vers le sommet du cône, plus rarement horizontal. Graines petites, noirâtres, longuement ailées. Introduit en 1750. Obsery. Le P. rigida est connu aux Etats-Unis sous le nom 344 pinus. de Pitch Pine (Pin résineux), et en Virginie sous celui de Blak Pine (Pin noir). La qualité de son bois varie, suivant Michaux, d'après la nature du terrain où il croît ; dans les terrains secs et graveleux, il est très-compact et pesant : il y porte le nom de Pitch Pine (Pin résineux, Pin à goudron); dans les marais, au contraire, il est tendre et léger, présente un large aubier : on le désigne alors par le nom de Sap Pine ( Pin à aubier, Pin à sève). 47. PlNUS TiEDA, L. Feuilles ternées , allongées. Cônes étalés , ovoïdes- oblongs, obtus, longs de 8-12 centim. Apophyse déprimée, pyramidale, droite. Protubérance saillante, un peu cour- bée, mucronée. Graines à aile égale de chaque côté. Pinus Virginiana TENUiFOUA, Plukn. Almag. 297. Pinus foliis longissimis, Cold. Nov. Ebor. in Act. Ups. 1743. n. 230. Pinus foliis ternis, Gronow. Virgin. 152. Pinus Tjsda, L. Spec. 1419. Willd. Baumz. 269. Lamb. Pin. éd. 2. I. 26. t. 17-18L Loud. Arbor. IV. 2337. f. 2118-2122.— Encyd. of trees, 976. f. 1816-1819. Desfont. Hist. arbr. II. 612. Loisel. Nouv. Duham. V. 245. t. 75. f. 2. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 43. t. 14. Ant. Conif. 25. t. 7. f. 1. Link, in Linnœa,XW. 503. Mich. fil. Arbr. for. I. 97. t. 9. Spach, Hist. vég. phan. XI. 391. Endl. Syn. Conif. 164. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 30. Habite les champs sablonneux et incultes de la Floride et de la Virginie, où il forme de vastes forêts. 4 Je ferai pour le F. Tœda une observation relative aux diverses figures publiées par Lambert, dans son grand ouvrage sur les Conifères. Dans plu- sieurs exemplaires de la 2e édition de 1828, notamment celui de la bibliothèque de M. Delessert et celui de feu M. Webb , où les tables i 7-1 8 sont indi- quées comme représentant le P. Tœda, le n. 18 seul est exact; le n. 4 7, au contraire, en reproduisant un rameau du P. Tœda, l'accompagne d'un cône qui appartient au P. pungens. PINUS. 345 Descr. Arbre de 20-30 met. de hauteur sur 80 centim. à \ met. de diamètre ; à cime très-élargie, couverte d'une écorce gris-cendré ou jaunâtre, à peu près lisse, plus tard épaisse et profondément fen- dillée. Gaines de 12-18 millim., persistantes. Feuilles d'un yert gai, longues de 15-25 centim., rhomboïdales-comprimées ou presque triquètres, très-finement serrulées ; coussinets légèrement saillants. Cônes sessiles, longs de 8-12 centim., cylindrico-coniques, souvent légèrement arqués, un peu rétrécis vers la partie moyenne, légère- ment atténués vers le sommet, obtus; apophyse irrégulièrement rhomboïdale, élevée, carénée transversalement, luisante, d'un jaune plus ou moins rouxj protubérance centrale saillante, aiguë, caré- née, terminée en un mucron droit, ou plus souvent légèrement courbée, distincte de l'apophyse par sa couleur plus foncée. Introduit en 1713. Observ. Lorsque cette espèce occupe les bas-fonds des parties méridionales des Etats-Unis, elle envahit promptement d'im- menses espaces de terrain et y atteint de très-grandes dimen- sions. C'est, d'après Elliot, le Pin le plus commun du littoral de la Géorgie et des Carolines. Son bois présente un large aubier, comme celui des arbres d'un accroissement rapide qui ont poussé dans des lieux humides. 48. Pinus Australis, Mich. Feuilles ternées, longues de 25-33 centim. Gaines d'abord blanches , soyeuses , fimbriées , révolutées au sommet. Cônes cylindriques de 15-20 cent, de longueur. Apophyse élevée, à protubérance conique, infléchie. Pinus Americana palustris, Hort. Angl. 88. Duham. Arbr. II. 126. Pinus palustris, Mill. Dict. n. 14. Soland. in Ait. Hort. Kew. éd. 3. 368. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 66. Wangenh. Beitr. 78. Willd. Baumz. 270. Lamb. Pin. éd. II. I. 30. t. 21. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 59. t. 22. Ant. Conif. 23. t. 6. f. 2.Desf. Hist. arbr. II. 612. Link, in Linnœa, XV. 506. Pinus Australis, Mich. fil. Arbr. for. I. 62. t. 6.—Sylv. N. Amer. 3. 346 pinus. t. 141. Loud. Arbor. IV. 2255. f. 2156-2160— Encycl. oftrees, 987. f. 1842-1845. Loisel. Nom. Duham. V. 246. t. 75. f. 3. Spach, Hist. vég.phan. XI. 392. EndI. Syn. Conif. 165. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. Y. 217. Knignt, Syn. Conif. 30. Var. excelsa. Pinus palustris excelsa, Booth. Cat. 1830. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 59. « Feuilles ternées, ondulées, longues de 30 centim., d'un vert brillant. Gaines d'environ 3 centim. de longueur, membraneuses, lacérées au sommet. » (Forbes, l. c.) Habite la Virginie, la Floride, dans les dunes voisines de l'Océan. La vanété excelsa, encore peu connue, se rencontre, dit-on, sur la côte N.-O. Descr. Arbre atteignant, dans certaines parties des Etats-Unis, 25-30 met. de hauteur sur 60-80 centim. de diamètre. Tronc souvent dénudé dans sa partie inférieure, recouvert d'une écorce rugueuse, fendillée. Bourgeons très-gros, non résineux, revêtus d'écaillés profondément fimbriées. Gaines persistantes, longues, blanches et comme soyeuses, lacérées et fimbriées au sommet. Feuilles très-rapprochées à l'extrémité des rameaux, fines, tom- bantes, longues de 20-25 centim. dans les sujets adultes, plus longues encore chez les jeunes sujets, de sorte que les nègres les emploient à faire des balais. Chatons mâles violets, fascicules, longs de 2-4 centim., agrégés, très-nombreux, et formant des épis courts, compacts. Cônes longs de 45-20 centim., larges de 4, cylindriques, acuminés dès la base, obtus au sommet, légèrement courbés, plus rarement droits. Écailles gris-blanchâtre ou roussâtre ; apophyse rugueuse, légèrement épaissie, transversalement aiguë, creusée autour de la protubérance qui est centrale, un peu saillante et finement mucronulée, à mucron pointu droit ou légèrement courbé. Graines irrégulièrement elliptiques, comprimées, à peu près lisses d'un côté, sillonnées-costées de l'autre, d'une couleur blanchâtre et beaucoup plus pâle sur une des faces. Aile cartilagineuse, longue de 32-36 millim., large d'environ 8, d'un brun luisant, fortement adhérente à la 'graine, dont elle recouvre en partie la face qui pjnus. 347 louche à Taxe du cône. Cotylédons 7-1 0 subtriangulaires-compri- més, souvent contournés, d'un vert pâle* naissant un peu au-dessus de la radicule, et presque hypogés ; tigelle presque nulle. Feuilles primordiales insérées immédiatement au-dessus des cotylédons, et prenant leur caractère dans Tannée du semis. Introduit en 1750. Observ. Le P. Australis est désigné par les noms de Pin jaune, Pin à longues feuilles, Pin à goudron et Pin à balais; il est, aux Etats-Unis, d'une immense importance, et fournit une résine abondante. Son bois, très-compacte, est plus durable que celui des autres espèces ( Michaux assure même qu'il est supérieur à celui du P, de Riga) ; son grain fin et serré le rend susceptible d'un beau poli : on l'emploie avec un grand avantage pour la marine, la charpente des maisons et des édifices publics ; on l'exporte en quantité considérable pour les Antilles, l'Angleterre, et les contrées les plus septentrionales des Etats de l'Amérique. Malheureusement il perd toutes ces qualités en Europe, où il ne peut être considéré dans les régions tempérées que comme un arbre d'ornement; il gèle sous le climat de Paris. Le plus fort P. Australis que j'aie vu se trouve dans le jardin de M. Ro- bert, à Nantes; il a environ 7 met. de hauteur, et mesure, à 1 met. du sol, 38 centim. de circonférence. On en voit dans le bois de Boulogne, près Paris, quelques sujets hauts d'environ 5 met. 3 ils sont en partie dépourvus de branches ou n'en ont que quelques-unes très-irrégulières. Ces arbres doivent leur conservation aux conditions pour ainsi dire exceptionnelles dans lesquelles ils sont placés. Plantés au milieu de groupes d'arbres qui leur servent d'abri, dans un terrain sablonneux, perméable, ils ont rencontré là des conditions de conservation qu'il est dif- ficile de trouver ailleurs. En effet, le sol, composé de sable sili- ceux sec et pierreux, est celui que cet arbre semble rechercher; aussi a-t-on commis une faute en lui donnant le nom de P. pa- lustris, qui ferait croire qu'il habite les marais, tandis qu'il croît au contraire dans les dunes sèches qui s'étendent au milieu des 348 pinus larges Etals du Sud, et que les Anglo-Américains appellent pour cette raison Pine Barrens (Landes à Pins). La variété excelsa est considérée comme plus rustique que l'espèce. 49. Pinus Canariensis, Chr. Smith. Feuilles ternées, ténues, longues de 15-20 centim. Gaines lacérées au sommet. Cônes cylindriques, ovoïdes. Apophyse tétraèdre, à protubérance large, aplatie. Pinus Canariensis, Chr. Smith, in Buch. Beschr. der Canar. Insein. 159. DC. Plant, rar. hort. Genev. I. t. 1-2. Lamb. Pin. éd. 2. III. 153. t. 66. Loud. Arbor. IV. 2261. f. 2162-2166.— Encycl. oftrees, 994. £. 1861-1864. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 57. t. 21. Ant. Conif. 33. t. 15. Spach, Hist. vég. phan. XI. 393. Link, in Linnœa, XV. 508. Webb. et Berth. FI. Canar. Géogr. bot. 21 et 148.— Phytogr. Canar. sect. 3. p. 280.— Misceîlan. pi. 42-43. Endl. Syn. Conif. 165. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Knight, Syn. Conif. 30. Habite les montagnes de Ténériffe et des Grandes Canaries, constituant une région particulière de 1,060 — 2,000 met. d'al- titude. Descr. Arbre de 20-25 met., quelquefois plus, souvent tor- tueux-diffus dans nos cultures, où il conserve pendant longtemps des rameaux grêles, chargés de feuilles blanchâtres ou glauques,'éparses, non réunies dans une gaîne, et semblables aux feuilles primor- diales des jeunes pins. Branches et rameaux dressés -étalés et quelquefois réfléchis , relevés au sommet. Gaines entières, de 4 5-25 millim. Feuilles assez ténues, triquètres, finement denti- culées, scabres, longues de 15-20 centim.; coussinets légèrement saillants. Cônes de 10-12 centim. de longueur sur environ 5 de largeur, légèrement atténués aux deux extrémités, mais beaucoup moins à la base qu'au sommet, qui est obtus; apophyse en losange assez régulier et élargi, peu élevée, carénée transversalement, luisante, d'un roux plus ou moins foncé, quelquefois rougeâtre, à pinus. 349 surface légèrement inégale et presque veinée; protubérance cen- trale plus ou moins saillante, obtuse, souvent transversalement aiguë-carénée comme l'apophyse. Graines presque trigones par le développement inégal de l'un des côtés, comprimées, d'un brun roux luisant sur le côté qui regarde l'axe, gris-cendré uni ou piqueté de brun du côté opposé, longues de 10 millim., larges d'en- viron 6. Aile cultriforme ou subcunéiforme, assez forlement adhé- rente à la graine, longue de 15-18 millim. à partir du sommet de cette dernière, large de 8-10 millim., très-mince, d'un gris roux, très-visiblement striée de lignes sinueuses-ondulées, brunâtres. Introduit en 18J5. Observ. Parmi les cônes de P. Canariensis que Ton reçoit en Europe, les uns ont l'apophyse des écailles très-plate et la protubérance à peine saillante ; quelques autres, au contraire, la présentent un peu proéminente et munie d'une protubérance plus développée et presque réfléchie. Dans les deux cas, les graines sont parfaitement semblables. 50. PlNUS BUNGEANA, ZuCC. Feuilles ternées, raides, longues de 5-8 centim. , rap- prochées en fascicules vers les nouveaux verticilles. Cha- tons mâles à la base des jeunes bourgeons, coniques, longs d'environ 5 centim. Ecailles gemmaires membraneuses, scarieuses, d'un rouge brun. Pinus Bungeana, Zucc Mss. Endl. Syn. Conif. 166. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 217. Pinus excorticata, Hort. ex Lindl. et Gord. I. c. Habile la partie septentrionale de la Chine (Bunge). Descr. «J'ai vu des ramules d'environ 33 centim. de longueur, presque simples, plus minces qu'une plume d'oie, couverts d'une écorce grise, luisante, rendue un peu rude par les cicatrices trans- versales-rhomboïdales, les uns aphylles, les autres chargés de fasci- 350 pinus. cules de feuilles rapprochées en verticilles. Feuilles ternées, de 5-8 centim. de longueur, pointues, très-raides, convexes sur le dos, à carène aiguë sur la face, lisses sur les bords. Chatons mâles terminaux, longs d'environ 2 centim., ovoïdes-coniques, aigus, composés d'écaillés largement ovales, de 9 millim. de longueur, aiguës, très-entières, d'un rouge brun, luisantes, renfermant plu- sieurs chatons mâles. » (Endl. I. c.) Introduit vers 1846. Observ. Cette espèce, récemment introduite en Europe, ne présente pas tous les caractères signalés par Endlicher ; mais ce dernier a-t-il eu sous les yeux la même plante de Zucca- rini? L'avons-nous, nous-mêmes? Ou bien celle que nous pos- sédons est-elle encore trop jeune pour offrir les caractères qu'on lui assigne? Quoi qu'il en soit, la plante que nous avons reçue depuis quelques annés de la Chine est très-différente de tout ce que nous connaissons. Je vais en donner une courte description : Ecorce gris-cendré, lisse. Feuilles ternées, irrégulières, trigones, scabres sur les bords. Gaines écailleuses, caduques; coussinets légèrement saillants, non décurrents. Bourgeons à écailles glabres, rousses, très-élargies à la base, légèrement fimbriées - scarieuses sur les bords. Chatons mâles longs d'environ 10-12 millim., cylin- drico-coniques, jaunâtres, disposés alternativement à la base du jeune bourgeon, souvent très-distants par l'élongation rapide de ce dernier. 51. Pinus Benthamiàna, Hartw. Feuilles ternées, longues de 12-18 centim. ou plus, triquètres, lisses. Apophyse élevée-carénée, à protubérance saillante, finement mucronulée. Pinus Benthamiana, Hartw. Journ.Hort. Soc. II. 189. Gord. /. c. IV. 212 [cum ic.). Lindl. et Gord. /. c. IV. 216 (excl. synon.). Knight, Syn. Conif. 30. Flore serr. VI. 85-86 {cum ic). pinus. 351 Descr. Arbre, atteignant 50-60 mètres, quelquefois plus. Branches étalées, redressées au sommet, grosses. Rameaux courts. Feuilles longues de 42-48 centim., quelquefois beaucoup plus, triquètres, lisses, brusquement terminées par une pointe courte. Cônes de 8-42 centim. de long, larges d'environ 5, cylindrico- coniques, atténués au sommet, obtus, légèrement courbés, offrant à la base, du côté convexe, des écailles grandes, dont l'apo- physe est plus développée et rabattue sur le pédoncule, qu'elles cachent en grande partie. Ecailles d'un jaune rougeâtre luisant ; apophyse assez élevée, transversalement aiguë-carénée, à surface légèrement rugueuse, parcourue de stries saillantes, grises, rayon- nantes à partir de la protubérance, qui est centrale, saillante, d'un gris cendré plus ou moins foncé, quelquefois rousse, ordinairement plus foncée que l'apophyse, qui est carénée-aiguë, terminée par un petit mucron droit, aigu. Graines longues de 6 millim., larges d'au moins 5, dans leur plus grand diamètre, subtrigones par le déve- loppement inégal de l'un des côtés, légèrement comprimées, très- obtuses et arrondies d'un bout, atténuées vers l'autre, qui est aminci, anguleux. Aile sécuriforme, longue de 42-13 millim., à partir de la base de la graine, très-mince, jaunâtre et striée, rec- liligne du côté de la graine qui est droit, légèrement élargie du côté opposé et diminuant très-brusquement en allant rejoindre le sommet de l'autre côté. Cotylédons 8-42, irrégulièrement trigones, comprimés, souvent légèrement tordus, longs d'environ 45 centim., glabres; jeunes plantules s' élevant très-rapidement jusqu'à 6-8 cen- tim. du sol. Introduit vers 1849. Observ. Cette espèce a été découverte dans les montagnes de Santa-Cruz, par M. Hartweg, à une plus grande élévation que le P. Sabinianat avec lequel elle rivalise pour les dimensions; elle atteint en effet 60 met., et quelquefois plus, de hauteur, sur 7 met. de circonférence ; elle forme généralement des futaies, ou se rencontre quelquefois mêlée au P. Lambertiana. Elle passe avec raison pour l'une des plus belles espèces de la Californie, et ce qu'en a dit Hartweg s'est trouvé confirmé par M. Boursier de la 352 PINDS. Rivière, qui en a vu un très-grand nombre; ce dernier en a rap- porté des cônes, et une flèche, ou bourgeon terminal, coupée sur un arbre adulte, qui mesure 95 centim. de longueur sur 4 centim. de diamètre à sa base et 3 centim. au sommet. Les feuilles de ce même rameau ont de 30 à 33 centim. de longueur; les cous- sinets qui sont plats, légèrement saillants, larges, très-décur- rents, recouvrent les rameaux d'une manière remarquable pen- dant plusieurs années. Espèces peu connues. 52. Pmus Abasica -j-. Pînus Abchasica, Hort. Graines subellipsoïdes, comprimées, longues de 7-8 millim., larges d'environ 5, à testa osseux, roux, souvent pieté ou légère- ment strié de gris brun, lisse, parfois costé sur l'une des faces. Cotylédons 7-9, le plus communément 8, longs de 3-4 centim., irrégulièrement trigones, élargis- arrondis en dessous, presque aigus en-dessus. Gaines membraneuses, minces, très-courtes. Feuilles caulinaires dans les jeunes sujets, rapprochées, d'un vert glauque ou bleuâtre, longues de 2-3 centim., légèrement triquètres ou presque rhomboïdales, lisses ou à peine serrulées, brusquement terminées en une pointe blanchâtre. Feuilles (toujours dans les jeunes sujets) ternées, très-rarement géminées, longues de 7-1 0 cen- tim., très-ténues, flexibles, légèrement contournées, subtriquètres par la proéminence de la carène, finement denticulées sur les bords, d'un vert gai, luisantes. Observ. J'ai cru devoir modifier le nom spécifique d'Abchar sica, sous lequel cette espèce est répandue dans le commerce; car aucune Géographie ne mentionne le nom d'Abchasie, qui, du reste, est probablement dû à l'altération du mot Âbasie, Abazie ou Abascie des modernes, A basei ou Achœi des anciens, province de la Géorgie russe, d'où cette espèce paraît originaire. pinus. 353 Dans l'opinion de quelques personnes, les graines du P. Aba- sica sont dépourvues d'aile; si ce fait est certain, cette espèce appartiendrait à la tribu des Pinea. 55. Pinus insularis, Endl. « Feuilles ternées, très-ténues, lâches, longues de 6-9 pouces ( 15-20 centim.). Gaines persistantes, longues de 4 lignes (9 mill.). Cônes ovoïdes, acuminés au sommet, de 5 pouces (7 cent.). Apophyse pyramidale anguleuse. Pro- tubérance petite, tuberculi forme, conique. » (Endl., I. c.) Pinus insularis, Endl. Syn. Conif. 157. Lindl. et Gord. Journ. Hort* Soc. V. 216. ? Pinus Timoriensis, Loud. Arbor. IV. 2269.— Encycl. oftrees, 1000. Habite les îles Philippines ( Cunningh., n° 956). « L'arbre planté à Boyton avait, en 4 837, 25 ans après sa plan- tation, 16 pieds (environ 5 met.) de hauteur. M. Lambert en reçut les graines de Timor, l'une des Moluques. Il ressemble beaucoup par son port et son feuillage au P. longifolia, mais les feuilles, au nombre de trois dans chaque gaine, sont un peu plus minces et d'un vert un peu plus foncé. »*(Loud., I. c.) 54. Pinus Californica, Loisel. «Feuilles ternées, allongées, grêles. Cônes de 53 centim. de longueur, oblongs. Apophyse élevée, pyramidale, té- tragone. Protubérance courtement oncinée ou crochue. » (Endl. Syn. Conif. 162.) Pinus Californica, Loisel. Nouv. Duham. V. 243. Endl. I. c. ? Pinus Monteragensis, Godefroy, Mss. Pinus adunca, Bosc. Mss. Ant. Conif. 37. Pinus Sinclairii, Endl. I. c. Bien qu'il soit généralement admis aujourd'hui que le P. Cali- Trait£ des Conifères. 23 354 pinus. fornica, Loisel, et le P. adunca, Bosc, sont synonymes du P. insi- gnis, Dougl., les descriptions et les caractères qui en ont été tracés sont tellement en désaccord, et si opposés à ceux du P. insignis, que j'ai préféré le conserver, et le placer ici comme espèce douteuse, en rapportant quelques-uns des passages où il en a été parlé. Si en effet les descriptions sont exactes, il sera très-facile de se convaincre de la diversité spécifique de ces plantes , et il reste à rechercher ce qu'est le P. Californica qui existait au Muséum, et qui paraît avoir disparu vers d814. Quoi qu'il en soit, voici le texte de Loiseleur {Nouv. Duham., l.c): Pinus adunca, Bosc. « Feuilles géminées ou ternées, grêles. Cônes beaucoup plus longs que les feuilles. » « Nous croyons devoir faire connaître cette espèce, quoique le seul individu que j'aie vu au jardin des Plantes n'ait encore montré ni fleur ni fruit, la note qui m'a été communiquée à ce sujet par M. le P. Thoûin ne pouvant laisser aucun doute sur son existence comme espèce distincte » « Cet arbre croît dans le voisinage de Monterey, en Californie. Un de ses cônes, recueilli par Collignon, jardinier de l'expédition de Lapeyrouse, fut envoyé au Muséum djhistoire naturelle en 4787. Ce cône avait la forme de celui du grand Pin maritime (P. Pinasler), mais d'un tiers plus long dans toutes ses dimensions. Sous chacune de ses écailles se trouvaient deux graines de la grosseur de celles du P. Cembra, et dont l'amande était bonne à manger. » (Loiseleur, l. c.) D'après Antoine, Conif. p. 37. « Feuilles géminées ou ternées, plus courtes que le cône. Cônes semblables à ceux du P. Pinea, mais plus grands. Graines presque semblables à celles du P. Cembra, et douces. » (Antoine, /. c.) Ces descriptions, on le voit, ne peuvent convenir au P. insignis, dont les cônes, souvent plus courts que les feuilles, ont environ G-8 centim. de longueur, et renferment des graines beaucoup plus petites que celles du P. Cembra f pinus. 355 Il est à regrettai que Thoiïin n'ait pas figure le cône dui\Ca- lifornica^ ou qu'il ne l'ait pas décrit plus complètement, en indi- quant sa forme générale et celle de ses écailles; car aujourd'hui un autre doute semble encore surgir par la description d'une espèce à laquelle sir William Hookcr a donné le nom de P. Sm- clairiana, qui croît également aux environs de Monterey, qu'En- dliclier a rapportée comme synonyme du P. Californica, et que MM. Lindley et Gordon (Joum. Hort. Soc. V. 216) regardent, à tort, je crois, comme synonyme du P. Benthamiana. Ce Pinus Sinclairiana, dont sir William Hooker a donné une description et une figure, paraît être très-voisin du P. Coulteri, Don, regardé par plusieurs horticulteurs comme synonyme de ce dernier. Ainsi, les Pinus Californica, Loisél.; adunca, Bosc; Sinclairiana, Hooker, et Coulteri, Don., ne seraient donc qu'une seule et même espèce? En présence de tant d'incertitudes, j'ai préféré les conserver toutes, en les plaçant parmi les douteuses, et en rapportant pour chacune d'elles ce qui en a été dit. 55. Pinus Sinclairuna, Ilooh. et Arntt. Pinûs SiNCLAiRiANA, Hook. et Arntt. in Beechey, 392. t. 93. « C'est probablement le même qui a été observé par M. Collie, et supposé par lui être le P. rigida, Miller. Les feuilles, ténues et géminées sont longues de 8M0 centim., raides, aiguës. Les cônes que nous possédons sont solitaires, vieux ; les écailles se sont écartées et les graines en sont tombées. Ces cônes ont 30 centim. environ de longueur et 12 centim. de diamètre à leur base; les écailles sont longues de 5-6 centim. et presque larges de 2; elles sont cunéiformes, dures et coriaces ; le sommet est épaissi et forme une pyramide courte a quatre côtés, avec une pointe courte, raide, aiguë et réfléchie. Comme espèce, il se rapproche, par la forme du cône et des écailles, du P. Montezumœ, Lam ; mais les feuilles sont un peu différentes. Il se pourrait que ce soit le P. Californica de Loiseleur; mais la description que Ton trouve sur ce dernier est trop incomplète pour pouvoir en décide* , A celui-ci Loudon ajoute, 356 pinus. comme synonyme, le P. Monteragensis de Godefroy ; espèce qui est aussi très*peu connue. » (Hooker, l. c.) Observ. Le cône du P. Sinclairiana, figuré par S. W. Hooker, m'a paru très-voisin, pour la forme et la grosseur, de ceux du P. Coulteri, Don, quoique l'apophyse des écailles soit moins saillante, que la protubérance, au lieu d'être très-prolongée et un peu recourbée vers le sommet du cône, soit beaucoup plus courte, et qu'enfin les feuilles soient géminées, tandis qu'elles sont ternées dans le P. Coulteri. 56. Pinus brachyptera, Wisliz. Feuilles ternées, plus rarement géminées ou quater- nées. Cônes dressés, ovoïdes ou allongés. Ecailles à apo- physe mucronée. Graines courtement ailées. Pmus brachyptera, Wisliz. in Memoir. of a tour northem Mexico, 1846-47, p. 89. Revue hort. 1854, p. 227. Pinus Benthamiana, ex Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216 {non Hartw.). <( Commun sur les montagnes, où il forme un bel arbre de 80 à 100 pieds de hauteur sur 2-3 pieds de diamètre. Ecailles gem- maires longuement acuminées , limbriées , scarieuses , presque persistantes. Gaines apprimées , généralement noires. Feuilles ordinairement ternées, scabres, longues de 3 pouces 1/2 à 6 pouces, ramassées vers l'extrémité des branches. Cônes ovoïdes-allongés, coniques, de 2 pouces 1/2 à 3 pouces 1/2 de longueur, à écailles récurvées, mucronées, spinescentes. Graines plus longues que l'aile, de 3-4 lignes, non compris cette dernière, large de 2 lignes. « Le P. brachyptera, un des plus communs du Nouveau- Mexique, y est aussi le plus recherché pour son bois. » (Wisliz., l.c.) 57. Pinus Engelmanni -J-. Feuilles ternées, quelquefois quaternées, plus rarement pinus. 357 quinées, serrulées, scabres. Apophyse des écailles rau- cronée, à mucron spinescent, recourbé. Graines petites, ailées. Pinus macrophylla, Wisliz. in Memoir. of a tour northern Mexico, 1846-47, p. 103. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220 {non Lindl. Bot. Reg. 1839. App. 63). Pinus Engelmanni, Carr. Rev. hort. 1854, p. 227. « Commun sur les plus hautes montagnes de Cosihuiriachi, où il atteint 70 à 80 pieds de hauteur. Ecailles gemmaires longuement acuminées, fimbriées-lacérées , scarieuses, persistantes. Gaines apprimées-lacérées, longues de 15-20 lignes. Feuilles ternées ou quaternées, plus rarement quinées, longues de 13-15 pouces, ramassées au sommet des ramules, à bords et carène serrulés, scabres sur toutes les faces, presque glauques. Cônes de 4 pouces 1/2. Ecailles à apophyse conique, munie au sommet d'un mucron spinescent, recourbé. Graines petites, ailées. « Le P. macrophylla, Wisliz. (P. Engelmanni, Nob.) habite communément les plus hautes montagnes de Chihuahuana, il res- semble un peu au P. Australis, dont il diffère par des cônes plus courts, munis sur chaque écaille d'un mamelon tuberculeux, re- courbé, ainsi que par des feuilles généralement réunies par 3, 4 quelquefois par 5 dans la même gaîne. Il paraît se rapprocher du P. Occidentalis ; mais ce dernier porte constamment 5 feuilles. » (Wisliz., /. c.) 58. Pinus Chihuahuana, Wisliz. Feuilles ternées, très-rarement quaternées, finement serrulées. Cônes ovoïdes, raccourcis. Ecailles transversa- lement ovales, non-mucronées. Pinus Chihuahuana, Wisliz. in Memoir. of a tour northern Mexico, 1846-47, p. 103. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Revue hort. 1854, p. 227. « Commun dans les montagnes de Chihuahuana , à 7,000 pieds (environ 2,500 met.) d'élévation suprà-marine, où il forme un arbre 358 pinus. de 30 à 35 pieds. Écailles gemmaires acuminées, appliquées. Gaines apprimées, allongées-lacérées, caduques. Feuilles ternées, très-rarement quaternées, longues de 2 à 3 pouces 1/2, glauques en dessus, à peu près vertes en dessous, très-légèrement striées et fimbriées sur les bords. Cônes ovoïdes-raccourcis, de 1 pouce 1/2 de longueur, à écailles transversalement ovales, non mucronées. Cette espèce ressemble un peu au P. vâriabilis, mais elle en est suffisamment distincte. » (Wisliz., /. c.) Le docteur Wislizenus mentionne encore une autre espèce de Pin, qu'il a rencontré sur les plus hautes montagnes, à l'ouest de Jésus-Maria. Cette espèce est surtout remarquable par la longueur de ses cônes, qui dépassent 38-43 centimètres. 59. Pinus Jeffreyi, Horl. Pinus Jeffreyi, Hort. Laws. Cat. 1855, p. 15. Habite le N.-O. de l'Amérique. Graines ovales-oblongues ou subtrigones, longues de 10-12 mil- lim., sur environ 6 millim. de largeur dans leur plus grand diamètre, légèrement comprimées, à testa gris pieté ou strié de brun. Aile dépassant la graine d'à peine 7-8 millim., blanchâtre, très-mince, presque transparente, brusquement rétrécie d'un côté, avant d'a- voir même atteint le sommet de la graine (comme dans le P. Sa- biniana), souvent érosée sur ce côté, l'autre entier, droit. Feuilles ternées, assez semblables à celles du P. Coultcri, les primor- diales caulinaires, glauques comme celles du P. Sabiniana. Introduit en 1854 60. Pinus Mac-Jntoshïana, Hort. Pinus Mac-Intoshiana, Hort. Laws. Cat. 1855, p. 15. Habite le N.-O. de l'Amérique. Graines subtrigones, comprimées, longues de 4 millim., larges d'à peine 2, à testa noir ou brunâtre. Aile cultrifprmp, de 7 millim. pinus. 359 de longueur sur 3 millira. de largeur, très- visiblement marquée de stries brunâtres. Introduit de graines, en 1855. 61 . Pinus Beardsleyi, Ilort. Pinus Beardsleyi, Horl. Laws. Cat. 1855, p. 15. Habite le N.-O. de l'Amérique. Graines subtrigones , acuminées, presque pointues d'un bout, obtuses-arrondics de l'autre, subcylindriques, d'environ 5 millim. de longueur sur environ 3 de largeur. Aile très-mince, membra- neuse, de 28-32 millim. de longueur, sur 9-10 de largeur, d'un blanc-jaunâtre, visiblement striée de brun-marron. Introduit de graines, en 1855. s Tribu 5. — PI lias ter. Pmus, section Pinaster, Endl. Syn. Conif. 166. P. D. Dict. univ. d'Hist. nat. X. 194. Pinus, section Eupitys, Spach, Hist. vég. phan, 374. Feuilles géminées, très-rarement ternées. Cônes étalés ou pen- dants, exceptionnellement dressés, sessiles ou subsessiles à la maturité. Apophyse plus ou moins saillante. Protubérance cen- trale. Graines ailées. 62. Pinus pungens, Mich. Feuilles géminées, courtes. Cônes ovoïdes, coniques. Apophyse très-saillante, transversale, comprimée, étalée ou légèrement réclinée. Protubérance allongée, compri- mée ou presque cylindrique, raide, mucronée, à mucron infléchi, piquant. «3bO PINUS. Pinus pungens, Mich. fil. Arbr. for. I. 65. t. 5. Lamb. Pin. éd. 2. 129. t. 54. Loud. Arbor. IV. 2177. f. 2097-2080.— Encycl. of trees, 971. f. 1804-1805. Forbes (Jam.), Pin9o$. f. 4764-1765. Forbes (Jam. ), Pinet. Wob. t. 1. Ant. Conif. t. 3. f. 1. Link, in Linnœa, XV. 490. Schouw. Ann. se. nat. 3^ sér. III. 232. Endl. Syn. Conif. 171. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 218. Knight, Syn. Conif. 26. Habite les Alpes de l'Europe centrale, principalement dans les sols calcaires; dans la Suisse, entre 1,330 et 2,500 met. d'élévation ; dans les Carpathes, au-dessus de la limite des Picea, de 1,500-— 1,800 met. d'altitude. Descr. Arbrisseau dépassant rarement 4 met., le plus souvent buissonneux-étalé. Branches très-nombreuses à partir du sol, les plus inférieures longuement élalées-couchées, et comme rampantes, relevées à leur extrémité, les supérieures, dressées-étalées. Gaines longues de 6-8 millim. dans les vieilles feuilles, plus longues dans les jeunes, blanches-scarieuses , puis brunâtres et raccourcies. Traité des Conifères. 24 370 pinus. Feuilles longues de 3-5 centim., très-rapprochées, ordinairement un peu plus ténues que celles du P. uncinata. Cônes longs de 3-4 centim., presque larges de 3 dans le plus grand diamètre, ovoïdes-obtus, très-courtement pédoncules, d'abord dressés, puis a peu près horizontaux ou obliques ; apophyse un peu élevée, dé- primée au sommet; protubérance peu saillante, mucronulée. Dans quelques circonstances la tige principale se développe da- vantage, s'élève et forme une petite colonne pyramidale partant du centre des branches de la base; c'est alors le P. Pumilio pyramidata des horticulteurs. 70. Pinus uncinata, Ram. Feuilles géminées, raides, courtes. Cônes petits, ovoïdes- oblongs, d'abord dressés, enfin horizontaux ou défléchis. Apophyse très-développée, subtétragone, fortement com- primée, réfléchie dans les écailles inférieures. Protubé- rance large, tronquée, mutique ou mucronulée. Pinus uncinata, Ram. in DC. FI. Fr. III. 726. Ant. Conif. 12. t. 3. f. 3. Desf. Hist. arbr. II. 610. Endl. Syn. Conif. 170. Pinus mugho, Poir. Dict. V. 336. Loisel. Nouv. Duham. V. 223. t. 68. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 4. t. 2. Loud. Arbor. IV. 2187. f. 2059-2060.— Encycl. oftrees,95Q. f. 1766-1767. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 218. Knight, Syn. Conif. 26. a. rostrata, Ant. I. c. Apophyse des écailles allon- gée; protubérance mucronée. Pinus sylvestris mugho s. Crein, J. Bauh. Hist. I. 2. 246. Pinus uncinata, Gook-Wridding. Voyage en Espagne, II. 236. Koch, Syn. 767. Link, in Linnœa, XV. 492. Pinus montana, Baum. Cat. Bolwill. Pinus echinata, Hort. p. rotundata. Ant. t. c. Apophyse raccourcie; pro- tubérance mutique ou à peine mucronulée . Pinus mughus et uliginosa, Koch, Syn. 767. pinus. 371 Pinus montana, Du Roi, Obs. bot. 42. Hoffm. FI. Germ. I. 310. Pinus sylvestris montana, Wahlenb. FI, Helv. 180. Pinus mughus, Hegetschw. FI. Helv. II. 342. Pinus rotundata, Link, Abhandl. der Berl. Akadem. 1827. p. 171. Pinus pumilio rotundala, Hort. Pinus sylvestris 3, iiumilis, Link, in Linnœa, XV. 188. Pinus sylvestris 2, brevifolia, Link, in Linnœa, XV. 487. Pinus obliqua, Sauter, in Reichenb. FI. eoccurs. 159. Pinus uliginosa, Wimmer, in Arbeitcn der Schleis. Geselhch. 1837. p. 93-98. Weber. ibid. 1838, p. 135-136. Elsner, FI. Cervimont. 23. Schauer. in Flora, 1840, p. 41. Pinus pyramidalis, Reum. Pinus sylvestris ou uliginosa, Link, in Linnœa, XV. 488. Habite les parties alpines et subalpines de l'Europe austro- occidentale. Descr. Arbrisseau de 5-10 met., mais plus souvent moins élevé, et formant un buisson étalé et compacte. Branches dressées-éta- lées, plus rarement défléchies. Feuilles rapprochées, très-denses, appliquées sur les ramules, étalées, quelquefois contournées sur les branches, épaisses, raides, d'un vert-foncé, presque glaucescent, longues de 5-7 centim. Cônes souvent réunis par 2-3, courtement pédoncules, d'abord dressés, puis étalés, finalement presque pen- dants, ovoïdes-obtus, longs de 5-7 centim., larges de 3-4, droits ou légèrement courbés. Écailles d'un gris-brun ou rougeâtres; apophyse très-développée, pyramidale , tétragone-comprimée transversale- ment, largement tronquée au sommet, renversée vers la base du cône, excepté dans les écailles supérieures; protubérance terminale, peu saillante, légèrement rugueuse, obtuse, déprimée-tronquée comme l'apophyse, mutique ou mucronulée. Obseuv. Le P. uncinata est une espèce essentiellement parti- culière aux montagnes, et, comme telle, très-variable quant à son faciès etàses dimensions. Cette variabilité est telle qu'on pour- rait, non sans quelque raison, supposer qu'elle ne fait qu'une seule et même espèce avec la précédente, ou plutôt que l'une 372 pinds. n'est qu'une variété de l'autre, susceptible de se rencontrer dans les semis. 71. PlNUS SYLVKSTRIS. Feuilles géminées, raides, glaucescentes. Cônes étalés, pendants, acuminés au sommet. Apophyse légèrement éle- vée, droite, quelquefois plus développée, réfléchie vers la base du cône. Protubérance tronquée, large, mutique, plus rarement mucronulée. IIitvç àpyta, Théophr. Hist. pi. III. 4. T^da, Plin. Hist. nat. XVI. 19. PlNASTER VULGARIS PRIOR, C1US. PanOïl. 1 6. Pinus sylvestris vulgaris Genevensis, J. Bauh. Hist. 1-2. 253. Pinds sylvestris, C. Bauh. Pin. 491. Pinus sylvestris, L. Spec. 1418 (excl. var.). Lamb. Pin. éd. 2. 1.4.4. Rich. Conif. t. 11. Loud. Arbor. IV. 2153. f. 2043-2044. Ant. Conif 9. t. 4. f. 3. Schouw. Ann. se. nat. 3e sér. III. 331. Spach, Hist. vég. phan. XI. 376. DC. FI. Fr III. 271. Desf. Hist. arbr. II. 610. De Chambr. Trait, prat. arbr. résin. 142. pi. 1. f. 78, et pi. 5. f. 2. Endl. Syn. Conif. 171. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 218. Knight, Syn. Conif. 26. A. commdnis. Ecorcegris cendré, légèrement rugueuse, plus rarement lisse. Cônes solitaires ou subsoiitaires, petits. Pinus sylvestris, Lamb. I. c. Loisel. Nouv. Duham. V. t. 66. Pinus tortuosa, Hort. aliq. Pinus Genevensis, Hort. Pinus Haguenoviensis, Hort. aliq. Vulgairement Pin de Genève, Pin de Haguenau. Branches nombreuses, étalées ou déclinées, plus rarement dressées, diffuses. Feuilles rapprochées, courtes. Cônes petits, effilés, pointus au sommet ; apophyse peu saillante , souvent presque plane. pinus. 373 C'est dans cette variété ou forme qu'on rencontre généralement les arbres les moins vigoureux, les plus diffus, rabougris et de croissance la plus lente. B. rubra. Ecorce lisse, rougeâtre. Cônes la plupart verticillés. Pinus sylvestris uncinata, Loud. Eïicycl. of trees, 953. f. 1762. Pinus sylvestris rubra, Hort. Pinus rigensis, Desf. Cat. hort. Par. Pinus rubra, Mill. Dict. n. 3. Loisel. Nom. Duham. V. t. 67. f. 1. DC. FI. Fr. III. 272. Pinus schotica, Willd. Vulgairement Pin de Russie, Pin de Riga, Pin de mâture. Tronc droit, recouvert d'une écorce rougeâtre, presque lisse et unie, qui en vieillissant devient plus épaisse, dure, se fendille lon- gitudinalement et tombe en lames irrégulières. Branches dressées-' étalées, relevées à l'extrémité. Feuilles longues de i-8 cent., souvent très-glauques, épaisses, légèrement contournées. Cônes longs de 4-6 centim., souvent réunis par 2-3, plus rarement solitaires, pédon- cules, d'abord dressés, finalement à peu près pendants, coniques, pointus au sommet. Écailles à apophyse élevée, arrondie au centre, obtuse et comme tronquée ; celles de la base du cône et du côté supérieur, souvent un peu convexes, à apophyse plus développée, plus saillante, un peu renversée; protubérance terminale presque cylindrique, un peu plus colorée que l'apophyse. G. argentea. Feuilles blanchâtres égalant les cônes. Pinus sylvestris argentea, Stev. in Ann. se. nat. 2e sér. vol. II. 1839. p. 60. Spach, Hist. vég. phan. XI. 377. Feuilles d'un gris-argenté, luisantes, de la même longueur que les cônes. Variétés horticoles. Pinus sylvestris nana. Pinus sylvestris pygmjîa, Hort. aliq. 374 pinus. Branches nombreuses, très-courtes, dressées. Feuilles de 2-4 cenlim., glaucescentes. Cette variété est très-distincte par son port et surtout par ses dimensions ; elle ne forme jamais qu'un très-petit buisson dressé et compacte, déprimé. Elle est au P. sylvestris ce que la variété Clambrasiliana du Picea excelsa est à ce dernier. Pinus sylvestris variegata, Hort. Beaucoup plus naine et plus délicate que l'espèce, cette variété s'en distingue par ses feuilles, les unes panachées de blanc-jaunâtre, les autres tout à fait vertes. Pinus sylvestris monophylla, Hodgins, ex Loud. Encycl. oftrees, 958. Cette variété, beaucoup moins vigoureuse que l'espèce, s'en distingue surtout par ses deux feuilles complètement appliquées etcomme soudées, paraissant ainsi n'en former qu'une ; mais lorsque , les plantes sont vigoureuses, il arrive toujours, soit la première, soit la deuxième année, que ces feuilles se séparent et reprennent leur caractère normal. Déjà décrite par Loudon, cette variété a été obtenue de nouveau par M. Chatenay, pépiniériste à Tours. Habite l'Europe centrale et boréale, où il s'avance jusque vers le 70e degré, et dans le nordderAsie,jusqueversIe63e. Laforme B. rubra paraît se rencontrer fréquemment dans le nord de l'Eu- rope centrale, et laforme C. argentea semble particulière au Cau- case, où elle a été observée par Slewen. Descr. Tronc recouvert d'une écorce gris-cendré, bientôt ru- gueuse et se détachant en lames généralement petites, et mettant à nu un épiderme souvent rougeâtre. Branches verticillées, légère- ment dressées, la plupart bientôt réfléchies et irrégulières par la mort de plusieurs d'entre elles. Bourgeons allongés-pointus, blancs par la résine dont ils sont ordinairement couverts. Feuilles longues de 5-8centim., quelquefois plus dans les jeunes individus. Chatons femelles pédoncules, dressés à l'extrémité des bourgeons de l'année précédente. Cônes réunis par 2-3, presque pendants, longs de 3-5, plus rarement 6 cenlim., élargis à la base, acuinincs-pointus au som- l'irsus. 375 met. Ecailles élargies, épaisses à la base, rétrécies, acuminées, presque pointues au sommet; apophyse presque plane dans les écailles du sommet du cône, plus saillantes dans celles de la base ; protubérance saillante, obtuse. Graines très-petites, irrégulièrement ellipsoïdes ou sublrigones, d'un gris-cendré ou roux, longues d'à peine 5 mil- lim., à aile très-mince, presque transparente, longue de 45-16 millim. à partir de la base de la graine, finement striée de brun- roux, se détachant très-facilement. Observ. Suivant les localités et les terrains dans lesquels il croît, le P. sylvestris varie considérablement dans sa forme et ses dimensions. Quelquefois, grand arbre de 30 met. et plus, sur au moins 1 met. de diamètre, il forme une pyramide élargie ou une cime allongée conique. Parfois, au contraire, il est rabougri, diffus, à branches étalées, grêles. Ses feuilles ne paraissent pas moins variables ; elles sont tantôt longues, dressées, tantôt courtes, étalées, vertes ou glauques. Même variation à l'égard des cônes, quelquefois très-petits, droits, coniques-pointus, à apophyse plane ou presque plane, quelquefois au contraire à apophyse élevée, saillante et réfléchie vers la base du cône, comme dans la forme B. rubra, par exemple. Aussi rien n'est-il plus difficile que de caractériser ces races dites de Haguenau, de Genève, de Riga; elles paraissent même dues à des circon- stances locales, car des graines venues de ces divers endroits, et semées dans des contrées et des climats différents, produisent ordinairement des plants qui n'ont déjà plus le même carac- tère. Je ne serais pas éloigné de croire que la plupart des ar- bres rabougris, tortueux, diffus, que Ton rencontre dans les cul- tures, sont, en grande partie, dus au peu de soin qu'on apporte dans le choix des graines, et que si on récoltait ces dernières sur des sujets vigoureux, élancés, on obtiendrait aussi des individus beaucoup plus beaux. Le P. sylvestris fournit un bois très-solide, recherché pour l'industrie, principalement pour la marine ; on en extrait dans le Nord divers produits résineux, et son écorce, qui est astrin- 376 NNUS. gente, est quelquefois substituée à celle du chêne, pour le tan- nage des cuirs. La décoction des jeunes bourgeons possède des pro- priétés an tiscorbutiques, qui les a fait, dans certains cas, employer à la fabrication de la bière, en remplacement du Houblon. 72. Pmus densiflora, Sieb. et Zucc. Feuilles géminées, ténues, droites. Cônes petits, acumi- nés, portés sur un pédoncule recourbé. Apophyse rhom- boïdale, lisse. Protubérance finement cuspidée. Pinus densiflora, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 22. t. H 2. Endl. Syn. Conif. 172. ? Pmus Japonica, Ant. Conif. 23. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 34. Habite dans tout le Japon, mais plus rare dans les provinces australiennes, où il est çà et là cultivé; commun dans la région centrale, où mélangé avec le P. Massoniana, il constitue de vastes forêts s'élevant, à partir de la plaine, jusqu'à 300 — 660 met. au-dessus du niveau de la mer. Descr. D'après Zuccarini : Arbre d'au moins 13 met., à tronc cylindrique droit, couvert d'une écorce lisse, cendrée-brunâtre. Ramules cendrés-roussâtres, glabres, marqués et presque hérissés par la base persistante et décurrente des écailles. Bourgeons nom- breux, verticillés au sommet des ramules, ovoïdes-aigus, composés d'écaillés lancéolés, acuminées, ciliées-sphacélées, presque lignes- centes à la base, persistantes, membraneuses du milieu au sommet, entin sèches et rousses, d'abord densement imbriquées, puis écar- tées l'une de l'autre et disposées à la place des feuilles sur toute l'étendue des rameaux. Ecailles gemmaires membraneuses, sèches, sphacélées, persistantes, rassemblées après le développe- ment du bourgeon en un tube court, cylindrique, entourant les fascicules de feuilles. Feuilles géminées, longues de 8-10 centim., acéreuses, ténues, raides, aiguës, très-finement serrulées sur les bords, subglaucescentes, convexes en dessous, concaves en dessus et marquées de chaque côté de plusieurs séries distinctes de sto- pinus. 377 mates. Bourgeons florifères, formés d'écaillés membraneuses, nombreux et rassemblés en épis cylindriques, de 5 à 8 centim. de longueur. Chatons sessiles, raccourcis, ovales-cylindriques. Ela- mines alternes, densement imbriqués, à filaments courts, filifor- mes, étalés au sommet en un processus suborbiculaire, très-finement crénulé, membraneux, et de la base duquel descendent les deux loges de l'anthère. Anthères elliptiques, s'ouvrant en arrière par une fente longitudinale. Chatons femelles terminaux, solitaires ou subverticillés , densement recouverts par des écailles membra- neuses, lancéolées-aiguës, ovoïdes ou subglobuleux, de la grosseur d'un pois avant la fécondation. Écailles gemmaires nombreuses, al- ternes-imbriquées, très-courtement stipitées, longuement cuspidées. Bractées stipitées, à pédicule linéaire court, à lameobovale-spatulée, obtuse, émarginée, trois fois plus courte que l'écaillé, disparaissant plus tard. Cônes défléchis ou pendants, mûrissant la deuxième année, portés sur un pédicule court, ligneux, plus petits que dans le Pinus sylvestris, arrondis à la base, supérieurement coniques, obtus. Écailles fructifères ligneuses, linéaires-oblongues, épaissies au sommet, rhomboïdes-tronquées, aréolées, cendrées-roussâtres, principalement du côté de la base, noirâtres en dessous. Graines elliptiques, obliquement tronquées au sommet, à aile cullriforme, obtuse, blanchâtre. Observ. Cette espèce est très-commune au Japon, où, d'après Zuccarini, on la distingue au premier coup d'oeil du P. Masso- niana, avec lequel elle est presque toujours mêlée, par son tronc plus droit, plus élancé, couvert d'une écorce lisse, rouge-bru- nâtre; l'arbre est sans branches jusqu'aux deux tiers de sa hau- teur; puis, ses branches sont plus courtes, plus étalées, et les jeunes pousses garnies seulement vers leur extrémité de feuilles minces, fines et d'un vert glauque. Dans les provinces centrales de Niphon, les deux espèces forment, par leur mélange, des fo- rêts étendues ; des pieds isolés, d'une élévation presque ordi- naire, caractérisent les pentes des montagnes de 400—600 met. au-dessus du niveau de la mer. En général, le P. Massoniana do- mine dans les bas-fonds, où il croît vigoureusement, tandis que 378 pinus. sur les montagnes de 1,000 — 1,200 met. d'altitude il ne forme plus qu'un arbrisseau. Le P. densiflora fournit un excellent bois de construction, mais la rareté de gros individus fait qu'on l'em- ploie très-peu pour cet usage. La résine en est très-recherchée au Japon, où elle entre dans beaucoup de préparations pharma- ceutiques. On prépare l'encre de Chine ordinaire avec la suie de cette espèce et celle de la suivante. 75. Pinus Massoniana, Lamb. Feuilles géminées, allongées, raides, dressées, glauces- centes. Cônes petis, ovoïdes-coniques, portés sur un pé- doncule droit ou défléchi. Apophyse déprimée, pyrami- dale, lisse, épaissie sur le bord supérieur. Protubérance rapprochée vers les bords, très-finement tuberculée. Pinus sylvestris, Thunb. FI. Jap. 274 (excl. synon.). Pinus Massoniana, Lamb. Pin. éd. 2. I. 16. t. 8. Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. 24. t. 113-114. Loisel. Nouv. Duham. V. 243. Endl. Syn. Conif. 174. Pinus rubra, Sieb. in Verhandl. van het. Balav. Genotsch. XII. Pinus Pinaster, Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. (non Lamb.) p. variegata, Sieb. et Zucc. I. c. Siraga-matsu. Japon. y. monophylla, Sieb. et Zucc. I. c. Fitots-matsu. Ibid. Habite très-communément en Chine et partout au Japon, où il constitue de vastes forêts, dans les plaines et sur les pentes; sur les montagnes les plus hautes, au delà de 1 ,000 met., il se rapetisse tellement qu'il devient presque semblable au P. Pu- milio. Descr. D'après Zuccarini : Grand arbre à cime élargie. Rameaux étalés, souvent allongés, de couleur gris-cendré, glabres, marqués par les bases persistantes et décurrentes des écailles. Bourgeons comme dans l'espèce précédente, presque tous verticillés, ovoïdes-aigus. Écailles gemmaires membraneuses, spliacélées sur les bords, filamen- teuses et entrelacées, réunies en une gaîne d'environ 8-40 millim. de longueur. Feuilles géminées, longues de 10-16 centim., acéreuses, pinus. 379 raides, ou le plus souvent défléchies, brièvement aiguës, serrulées- scabres sur les bords, glaucescentes, convexes en dessous, concaves en dessus et glauques sur les deux faces. Bourgeons florifères, rassem- blés par 10-20 et formant un épi. Chatons mâles sessiles, cylindri- ques, presque longs de 3 centim. Elamines densement imbriquées, alternes; filaments courts, filiformes, dilatés au sommet en un pro- cessus suborbiculaire, irrégulièrement crénulé au sommet, et de la base duquel descendent les deux loges de l'anthère, qui s'ouvrent en arrière par une fente longitudinale, et de là bivalves. Chatons femelles terminaux, solitaires ou subfasciculés, densement recou- verts d'écaillés membraneuses, lancéolées-aiguës, serrulées-sèches. Écailles fructifères nombreuses, densement imbriquées, courte- ment slipitées; par suite largement cunéiformes, suborbiculaires- arrondies , légèrement épaissies sur les bords, mutiques ou très- courtement mucronulées. Bractées spatulées-cunéaires dès la base, tronquées, rétuses, du double plus courtes que les écailles, disparaissant plus tard. Cônes mûrissant la deuxième année, coniques, longs d'environ 5 centim., arrondis à la base, sensiblement atténués vers le sommet, portés par un pédicule court-réfléchi. Écailles fructifères ligneuses, oblongues, légèrement épaissies supérieure- ment, obliquement rhomboïdales au sommet, aréolées, de couleur brun-marron. Graines subrhomboïdales, à aile cultriforme, mem- braneuse, d'un blanc-roussâtre, légèrement striée, trois fois plus longue que la graine. Embnjon ordinairement à 6 cotylédons, courts, oblongs, obtus, connivents. Observ. De toutes les Conifères qui croissent dans l'empire du Japon., dit Zuccarini, aucune n'y est aussi commune que celle-ci; là où elle ne croît pas à l'état sauvage, elle est cultivée. Par une culture prolongée, les Japonais en ont obtenu un grand nombre de variétés, entre autres le Fitots-matsu } dont les deux feuilles se soudent et paraissent n'en former qu'une seule, et \eSiraga- matsu, à feuilles panachées. Le bois de cette dernière est très- résineux, tenace et durable ; on s'en sert pour les constructions des maisons et pour la menuiserie. 380 pinus. 74. Pinus Merkusii, Jungh. et de Vriese. Feuilles géminées, très-longues, flexueuses. Cônes ovoïdes. Apophyse élevée, pyramidale, striée-rayonnante, luisante, recourbée. Protubérance déprimée. Pinus Finlaysoniana, Wall. Cat. n. 6062. Blum. Rumph. III. 216. Pinus Sumatrata, Junghuhn, Mss. Botanische, Zeit. 1846, p. 698. Pinus sylvestris, Herb. Finlays. Loureir. FI. Cochinch. (éd. Willd.). 709 (excl. synon.). Pinus Merkusii, Jungh. et de Vriese, in Plant. Nov. lnd. Batav. 5. t. 2. Lindl.etGord. Journ. Hort. Soc. V. 218. Endl. Syn. Conif.ïl6. Habite, dans l'île de Sumatra, la région des Batarmes ; dans les montagnes Tanna-Huring et Tobah, de 1,000 — 1,330 met. d'altitude (Jungh. ) ; la Cochinchine, Bornéo et probablement les îles de l'archipel Indien ( Blum., /. c). Descr. «^4r6re de 30-33 met. de hauteur. Branches inférieures réfléchies, ascendantes, marquées après la chute des feuilles par les bases persistantes des coussinets , à cicatrices dilatées, légèrement épaissies au sommet, prolongées en dessous en forme de carène décurrenle, sensiblement affaiblies dans les plus gros rameaux, puis disparaissant tout à fait. Bourgeons foliifères allongés-linéaires, presque incurvés, composés d'écaillés subulées, apprimées, blan- châtres. Gaines d'environ 1 centim. de longueur, composées d'é- cailles brunâtres, les plus extérieures caduques, les intérieures per- sistantes, étroitement adhérentes, lacérées au sommet, transver- salement rugueuses. Feuilles géminées, acéreuses, d'environ 20 centim. de longueur sur les arbres adultes, presque lisses en des- sous, un peu scabres sur le bord supérieur lorsqu'on les regarde à la loupe. Chatons mâles de 2 centim. de longueur, rameux, obtus, munis de bractées à la base. Bradées allongées-lacérées, quelquefois aussi naviculaires, comprimées, imbriquées, presque égales, brun-foncé ou brun -obscur au milieu, luisantes, blan- ches, membraneuses sur les bords, lacérées-ciliées au sommet. Anthères distiques, sur un pédicule court, inséré sur un rachis commun, étroites à la base, plus larges au sommet, membraneuses pinus. 381 dans la partie supérieure, presque luisantes. Loges 2, largement ouvertes en dedans, à cloison intermédiaire longuement saillante en avant. PoVen globuleux d'une jaune d'or. Cônes subovoïdes à la maturité, presque dressés, de 7 centim. de longueur sur 30-35 millim. de diamètre au milieu, courtement pédoncules, atténués à la base et au sommet, à pédoncule infléchi. Ecailles carpellaires oblongues, de 25 millim. de longueur, sur presque 1 centim. de largeur, ligneuses, brunâtres, légèrement convexes à l'extérieur, épaissies au sommet, luisantes et marquées au milieu d'une aréole striée du centre à la circonférence. Graines 2 triangulaires, placées vers les bords et près de la base de la nervure de l'écaillé. Aile très- mince, de plus d'un centim. de longueur, d'environ 5 millim. de large au milieu, jaunes, ténues, luisantes, en forme de samare. Embryon à cotylédons peu développés. » (De Vriese, l. c.) 75. Pinus Banksiana, Lamb. Feuilles géminées, courtes, raides, divariquées-étalées. Cônes dressés, cylindriques, aigus, recourbés. Apophyse luisante, (fbnvexe, légèrement carénée transversalement. Protubérance à peine saillante, très-finement mucronulée. Pinus Ganadensis foliiscurtis et falcatis, conis medio incurvis. Duham. Arbr. II. 126. n. 10. Pinus sylvestris 8 divaricata, Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 366. Pinus Hudsonica, Lam. Dict. V. 339. Pinus rupestris, Mich. fil. Arbr. for. 1. 49. t. 2. Pinus Banksiana, Lamb. Pin. éd. 2. I. 7. t. 3. Desf. Hist. arbr. II. 611. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 13. t. 3. Loud. Arbor. IV. 2190. f. 2064-2067.— Encycl. oftrees, 969. f. 1798-1799. Hook. FI. Bor. Amer. II. 161. Loisel. Nouv. Duham. V. 234. t. 67. f. 3. Link, in Linnœa, XV. 491. Ant. Conif. 8. t. 4. f. 2. Spach, Hist.vég. phan. XI. 379. Endl. Syn. Conif. 177. Llndl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 218 (excl. synon. contorta). Knight, Syn. Conif. 26. Habite les parties froides de l'Amérique boréale, jusqu'au 68° Lat. 382 pinus. Descr. Arbre d'au plus 10 mètres, le plus souvent beaucoup moins élevé; toujours grêle, tortueux, diffus, dans nos cultures. Branches courtes, irrégulièrement étalées ou défléchies. Feuilles très-rapprochées, longues de 20-40 millim., presque planes, diver- gentes, souvent tordues. Cônes géminés, plus rarement solitaires, de couleur gris-cendré, sessiles-dressés, toujours courbés vers les branches auxquelles ils touchent souvent par leur sommet, longs de 3-4 centim., larges de 45-20 millim. Ecailles d'un gris-cendré ou jaunâtre; apophyse épaissie-arrondie du côté convexe du cône, principalement vers sa base, presque plane du côté opposé, trans- versalement et très-finement carénée-luisante; protubérance cen- trale un peu enfoncée, blanchâtre, portant au centre un mucronule fin, aigu, courbé vers la base du cône. Graines assez semblables à celles du P. sylvestris. Introduit en 1785. 76. PlNUS LOISELEURIÀNA -J-. Feuilles géminées, très-rarementternées, étalées, raides. Cônes ovoïdes-obtus, réunis par 2-4, plus rarement soli- taires. Apophyse légèrement épaissie-arrondie, luisante, très- finement carénée transversalement. Protubérance ellipsoïde, enfoncée, légèrement carénée, mutique, blan- châtre. Pinus resinosa, Loisel. Nouv.Duham. V. 237. f. o. ? Pinus resinosa, Soland. in Ait. Hort. Kew. 1. III. 367. Willd. Baumz. 267. Lamb. Pin. éd. 2. I. 23. t. 15. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. t. 6 {excl. descript.). Loud. Arbor. IV. 2210. f. 2094-2097. — Encycl. of trees, 973. f. 1807-1808. Link, in Linnœa, XV. 501. Ant. Conif. 7. t. 4. f. 1. Hook. FI. Bor. Amer. II. 161. Endl. Syn. Conif. 178. {excl. synon.). Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219 {excl. synon.) Knight, Syn. Conif. 27 {excl. synon.). Pinus resinosa d'Alfort, Hort. Habite l'Amérique septentrionale. pinus. 383 Descr. Arbre atteignant environ de 10-12 met., buissonneux dans nos cultures. Bois très-médiocre. Branches étalées dès leur point de départ, relevées à leur sommet, promptement dé- garnies de feuilles. Rameaux et ramules courts, nombreux. Gaines soyeuses, de 10-12 millim. de longueur dans les jeunes feuilles, beaucoup plus courtes sur les vieilles. Feuilles géminées, très-rarement ternées, longues de 8-12 centim., quelquefois plus dans les jeunes sujets, étalées, épaisses, arrondies en dessous, planes en dessus, souvent contournées, finement denticulées; coussinets plats, légèrement saillants, décurrents. Ecailles gem- maires courtes, très-fimbriées , révolutées-caduques. Cônes très- nombreux , pédoncules , souvent réunis par 2-3 ou 4 au sommet, de courts rameaux, ovoïdes-coniques, acuminés au sommet, persis- tant très-longtemps sur l'arbre sans se détacher ni s'ouvrir, d'abord dressés, finalement étalés, jamais pendants, longs de 3-5 centim., très-rarement plus, larges de 25 à 35 millim. Ecailles fructifères gris-cendré ou rougeâtre plus ou moins foncé ; apophyse rhomboïdale légèrement épaissie, arrondie et non anguleuse, à peine carénée transversalement, à protubérance centrale petite, en- foncée, non mucronée. OBSERV.L'arbre d'après lequel a été faite la description ci-dessus est planté dans le jardin de l'Ecole vétérinaire d'Alfort, près Paris, depuis au moins 60 ans ; c'est le même qui a été décrit par Loiseleur dans son Nouveau Duhamel, sous le nom de P. resinosa ; sa forme est encore exactement la même que lorsqu'il a été décrit parce dernier auteur; la seule différence réside dans les dimensions, qui sont plus considérables. Mais comme les descriptions qu'ont faites les différents auteurs du P. resinosa ne s'accordent pas avec celui qu'a décrit Loiseleur, j'en ai changé le nom, et lui ai appliqué celui de ce dernier, qui en a donné une description et une figure exactes dans le Nouveau Duhamel, (l. c.) ; j'ai rapporté comme douteux les différents syno- nymes qui lui ont été imposés. La figure qu'en a donnée Lam- bert, copiée par Antoine et par Forbes, s'accorde à peu près avec l'arbre d'Alfort, quant à la forme des cônes, mais non quant 384 pinus. à la description, puisqu'il dit « que la résine, très-abondante, est très-odorante, » ce qui n'existe pas dans l'individu d'Alfort, dont le bois à peine résineux est d'une grande fragilité. L'espèce dont il est ici question paraît différente de celle dont a parlé Lambert, et n'a non plus aucun rapport avec le P. rubra de Micb., avec lequel cependant tous les auteurs l'ont considéré comme syno- nyme. Ce dernier, dont je parlerai plus loin, est une espèce im- parfaitement connue, qui paraît avoir beaucoup de rapports avec certaines formes du P. Laricio. Quant au P. Loiseleuriana, je dois dire qu'il a beaucoup de ressemblance avec le P. Brutia (Ténor.). 77. Pinus Laricio, Poir. Feuilles géminées. Cônes dressés, étalés, acuminés, sou- vent arqués. Apophyse luisante, convexe, transversalement élevée. Protubérance terminale mutique ou à peine mu- cronulée. A. Poiretiana. Branches grosses, dressêes-étalécs ou défléchies. Feuilles longues, étalées, souvent légèrement chiffonnées. Peuxri, Homer. II. 23. 328. Peux?) tSata, Théophr. Hist. pi. III. 4. Pinaster, Plin. Hist. nat. XVI. 17. Pinus sylvestris s maritima, Ait. Hort. Kew. éd .1. III. 366. Pinus Laricio, Poir. Dict. V. 339. Loisel. Nouv. Dnham. V. 1.6 et t. 71. f. 2. Lamb. Pin. éd. 2. 1. 9. t. 4. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 23. Loud. Arbor. IV. 2206. f. 2081-2084.— Encycl. of trees, 957. f. 1768-1769. DC. FI. Fr. III. 274. Desf. Hist. arbr. II. 611. Ant. Conif. 3. t. 2. f. 1-2. De Chambr. Trait, prat. arbr. résin. 245. pi. III. f. 12-13, et pi. V. f. 6-7. Link, in Linnœa, XV. 494. Schouw. Ann. se. nat. 3e sér. III. 234. Spach, Hist. vég. phan. XI. 384. Endl. Syn. Conif. 178. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Pinus maritima, Ait. Hort. Kew. éd. 2. V. 315. * pi nus. 385 Pinus altissima, Hort. aliq. Pinus Laricio Corsicana, Hort. Vulgairement Laricio de Corse. B. stricta. Tige élancée, effilée, très-régulièrement cylindrico-conique. Branches régulièrement verticillées, courtes, minces, légèrement étalées, promptement redres- sées. Feuilles droites, à peine contournées, souvent un peu plus ténues que dans l'espèce. Pinus Laricio Calabrica, Hort. aliq. Vulgairement Laricio de Calabre. G. contorta. Branches étalées, assurgenles. Feuilles gé- minées, grosses, ramassées vers V extrémité des rameaux, très-contournées-chiffonnées. Pinus Laricio contorta, Hort. D. montana. Arbrisseau à branches étalées, à feuilles quelquefois ternées, raides. Ecailles gemmaires noires à la base, persistantes. Pinus Pumilio, Ténor. FI. Neap. V. 269 {non Hsenk.). Pinus mughus, Guss. Plant, rar. Sic. 259. Pinus Magellensis, Schouw. Ann. se. nat. 3e sér. III. 233. Variétés horticoles. Pinus Laricio nana, Hort. Pinus Laricio pygmjea, Hort. Cette variété, qui atteint seulement quelques mètres, forme, par la disposition de ses branches et de ses rameaux nombreux et courts, un buisson étalé-diftus. Pinus Laricio pyramidata, Hort. Branches dressées, moins élalées-chiffonnées que dans l'espèce. Cônes longs de 8 centim. , un peu courbés, acuminés-pointus au Traité des Conifères. 25 386 pinus. sommet; apophyse légèrement élevée-déprimée, carénée trans- versalement; protubérance plane, peu élevée, visiblement mu- cronée, surtout dans la partie supérieure du cône ; à mucron étalé, infléchi. Cette variété est remarquable par ses branches dressées, subfastigiées, qui donnent à l'arbre la forme d'une pyramide co- nique-élargie à la base, effilée vers le sommet. Pinus Laricio pendula, Hort. Branches d'abord étalées, promptement réfléchies. Le P. Ldricio habite une grande partie de l'Europe australe et orientale : la forme A Poiretiana se trouve principalement en Corse, dans les Apennins, dans diverses parties de la Sicile et de Tltalie, et peut-être aussi en Grèce; la forme B stricta, sur les montagnes de la Calabre ; la forme C contorta est très-proba- blement commune en Corse, car on la rencontre très-fréquem- ment dans les semis que Ton fait avec des graines venant de ce pays; la forme D montana habite le sommet du mont Amaro Magella, à la hauteur de 1,860 à 2,760 met., où elle a été observée par M. Schouw. Descr. Arbre de 30-45 met., formant, lorsqu'il croît isolément, une pyramide élancée, assez garnie. Tronc droit, couvert d'une écorce gris-cendré, promptement épaissie-fendillée, rugueuse. Bois blanc ou très-légèrement coloré. Branches verticillées, étalées; celles de la base souvent défléchies-relevées au sommet. Feuilles longues de 10-15 centim., étalées, très-souvent chiffonnées-diffuses. Chatons mâles d'environ 3 centim. de longueur, agrégés. Cônes solitaires, plus souvent réunis par 2-3, rarement 4, variant en longueur de 6 à 7 centim., larges d'environ 3, droits ou légèrement courbés; apophyse élevée, légèrement épaissie transversalement, carénée, à carène souvent aiguë, a protubérance saillante, rougeâtre, mutique, ou mucronuléedans la partie supérieure du cône. Graines ovales, grisâtres, d'environ 6-7 millim. de longueur. Aile longue d'environ 25 millim., mince, roussâtre. Observ, La forme B stricta est très-remarquable par son port; son tronc, très-régulier, est très-droit; ses branches, pinds. 387 minces et courtes, sont dressées, rapprochées de la tige, de sorte que l'ensemble forme une pyramide étroite très-régulière qui, vue à distance, rappelle le P. Cembra; les feuilles, plus ténues et plus courtes que dans le Laricio de Corse, sont aussi moins tourmentées. On peut voir un certain nombre de ces arbres à Harcourt (Calvados), dans les terrains de la Société d'agricul- ture; aux Barres, près Nogent-sur-Vernisson (Loiret), dans la propriété de M. Vilmorin, et à Ris (Seine-et-Oise), dans le jardin de Fromont. Cette forme, peut-être même cette espèce, est très-constante dans sa reproduction, et, parmi les individus dont je viens de parler, aucun ne s'est écarté des caractères rapportés ci-dessus. D'après Delamarre (Culture des Pins, Paris, Huzard, 1835, p. 28), elle aurait été introduite en 1819-20. La forme C contorta se rencontre assez fréquemment dans les semis; elle se distingue par ses feuilles rapprochées, très-con- tournées, ramassées à l'extrémité des rameaux. La forme D montana fut observée et décrite, en 1845, par M. Schouw, qui la découvrit dans la partie supérieure du mont Amaro ; voici les caractères qu'il lui assigne : « Arbrisseau différent du P. Pumilio des Alpes, ayant, comme ce dernier, des branches courbées et couchées, et des feuilles raides, légèrement courbées et serrées; le cône, subglobuleux, est encore plus petit que dans le P. Pumilio. Bourgeons très-obtus. Ecailles gemmaires très-grandes, membraneuses et noires à la base, persis- tant longtemps après le développement des feuilles. Feuilles raides, un peu courbées et serrées, souvent au nombre de 3 dans chaque gaîne. » 76. Pinus Austriaca, HosL ^ I Feuilles géminées, longues d'environ 8-12 centim.?d'un vert très-intense. Cônes très-courtement pédoncules ou subsessiles, d'environ 6 centim. de longueur. PlNASTEU VI1LGAR1S AMER, CIllS. PanUOtl. 16. 388 pinus. Pinus Austriaca, Host. Anlcit. 6. — Monogr. der Schwarz-Fœhre {Vienne, 1831, fol.). Loud. Arbor. IV .WOS.—Encycl. of trees,9oS. f. 1772-1773. De Charnbr. Trait, pral. arbr. résin, 327. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Pinus nigricans, Host. FI. Austr. II. 628. Link, in Linnœa, XV. 491. Pinus nigra, Link., in Abhandl. der Berl. Akadem. 1827, p. 173. Pinus Laricio p Austriaca, Endl. Syn. Conif. 179. Pinus sylvestris, Baurag. FI, Transylv. II. 203. Pinus Pinaster, Besser, FI Galic. II. 294. Rochel. PI. Banat. rar. 79. t. 38. f. 81. Bluff, et Fingerh. FI. Germ. II. 540. Vulgairement Pin noir d'Autriche. Habite très-fréquemment dans les montagnes calcaires de la Carinthie, de la Styrie et de rAutriche inférieure; dans la Mo- ravie, la Galicie, la Transylvanie et le Banat. Descr. Grand arbre. Branches nombreuses, étalées à partir du tronc, promptemcnt relevées au sommet, très- ramifiées. Feuilles longues de 8-12 centim., très-rapprochées : celles des branches étalées, presque droites, jamais aussi chagrinées-contournées que dans le P. Laricio; celles des jeunes rameaux dressés, épaisses, arrondies en dessous, luisantes, d'un vert très-sombre tirant sur le noir, lisses ou à peine denticulées : coussinets plats, larges, lon- guement décurrents. Cônes longs de 6-7 centim. environ, larges de 3-4, atténués au sommet, solitaires ou réunis autour des branches, étalés ou horizontaux. Écailles d'un gris-blanchâtre ouroussâtre, lui- santes, à apophyse un peu élevée-arrondie, transversalement aiguë; protubérance centrale terminale, rougeâtre, légèrement creusée au milieu, mucronulée. Observ. Cette espèce, difficile à différencier du P. Laricio dans une description, en est cependant très-distincte au point de vue de la végétation ; ses branches, beaucoup plus nombreuses et à verticilles plus rapprochés, sont moins étalées, plus ramifiées, relevées à leur extrémité. Les feuilles sont plus denses, plus dres- sées le long des rameaux; elles sont aussi plus raides, moins contournées et moins longues, d'un vert plus foncé. L'arbre paraît aussi plus rustique et mieux supporter la transplantation. pinus. 389 77. Pinus Pallasiana, Lamb. Feuilles géminées, grosses, étalées, contournées. Cônes longs d'environ 8centim., atténués au sommet, courbés. Apophyse légèrement élevée. Protubérance saillante, mu- tique ou mucronulée. Pinus Pallasiana, Lamb. Pin. éd. 2 I. 11. t. 5. Fo rbes (Jam.), Pinet. Wob. 21. t. 7. Loud. Arb. IV. 2206. f. 2086-2087. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Kock,p.3lfl. Pinus Taurica, Hort. Pinus Caramanica, Hort. Pinus Laricio Caramanica, Spach, Hist. vèg. phan. XI. 385. Pinus Tatarica, Hort. Pinus Laricio C Pallasiana, Endl. Syn. Conif. 179. Pinus Halepensis, Bieb. Supp. 111.623 (nonWitt.). Pinus Pinea, Hablitz. Taur. 97. Pinus maritima, Pall. Index Taur. Habite les montagnes crétacées de la Tauride occidentale. Descr. Arbre de 12-20 met. Tronc droit, recouvert d'une écorce gris-brunâtre , rimeuse. Bois compacte , résineux , très-noueux. Branches nombreuses dès la base, verticillées, un peu dressées dans les jeunes individus, puis étalées, relevées au sommet. Feuilles étalées, plus rarement dressées, excepté à l'extrémité des jeunes rameaux, chagrinées, rarement droites, longues de 4 0-16centim. Cônes géminés ou ternes, quelquefois quaternés, plus rarement solitaires, atténués au sommet, presque pointus, légèrement courbés, longs de 8-10 centim., larges d'environ 3-4, dressés-étalés, finale- ment à peu près horizontaux, jamais pendants. Ecailles lisses, d'un gris-blanchâtre; apophyse presque Ira pézi forme ou irrégulièrement rhomboïdale , à angles déprimés-arrondis; protubérance centrale terminale, brun-rougeâtre, tronquée, très-légèrement mucronée au centre. Introduit en 1790. 390 pinus. Observ. Le P. Pallasiana se distingue assez facilement par son faciès; il s'élève moins que le p. Laricio, et, au lieu de s'élancer comme lui, et de former une pyramide allongée-étroite, quelque- fois presque aussi large à son milieu qu'à sa base et peu garnie, il affecte, au contraire, par ses branches qui naissent tout près du sol, très-rapprochées, et qui prennent un grand développe- ment en longueur, la forme d'une pyramide élargie, compacte. 78. Pinus Salzmanni, Dun. Feuilles géminées, longues de 12-15 centim. Cônes longs de 7-9 centim., très-atténués au sommet, légère- ment courbés. Apophyse élevée, irrégulièrement rhom- boïde. Protubérance obtuse, non mucronée. Pinus Salzmanni, Dun. Mém. Académ. Se. Montpellier. Pinus Monspeliensis, Salzmann. Pinus Laricio Monspeliensis., Hort. Pinus Pyrenaica, Hort. (wcmLapeyr.). Habite particulièrement, dans le midi de la France, le dépar- tement de l'Hérault, dans la forêt de Saint-Guilhen, où il est très- abondant (Dunal). Descr. Arbre de 45-20 met., quelquefois plus. Branches verii- . cillées, dressées-étalées, relevées à l'extrémité. Jeunes rameaux allongés-étalés, recouverts d'une écorce jaune-orangé ou rougeâtre, très-promptement dénudés à la base, terminés par des feuilles dressées le long des rameaux, qu'elles dépassent. Gaines per- sistantes, longues de 8-4 5 million. Feuilles longues de 4 0-45 cen- tim., droites, assez ténues, d'un vert clair; coussinets imbriqués, larges et très-plats, longtemps visibles. Cônes longs de 7-9 centim., très-atténués vers le sommet, légèrement courbés. Ecailles jaune- roussâtres , luisantes ; apophyse irrégulièrement rhomboïdale , élevée-dilatée vers le sommet de l'écaillé, transversalement aiguë ; protubérance presque terminale, saillante, plus colorée que l'apo- physe, obtuse, mutique, très-rarement mucronulée. pinus. 394 Observ. Cette espèce, considérée par quelques personnes comme une forme du P. Laricio, est cependant bien distincte de ce dernier; elle est invariable dans sa reproduction. Répandue aujourd'hui sous le nom de P. Pyrenaica, elle est très-diiïérente du P. Pyrenaica, Lapeyr., qui est très-voisin du P. Halepensis. M. Duual, professeur de botanique à Montpellier, qui a publié un Mémoire, accompagné de figures, sur le P. Salzmanni, dit « que cet arbre s'écime toujours et que son tronc n'est jamais entier.» Ce fait, qui n'a pu encore être constaté chez nous, est vraisemblablement dû à certains coups de vent fréquents dans le midi de la France, et probablement encore nVt-il lieu que sur des arbres adultes. 79. Pinus Pyrenaica, Lapeyr. Feuilles géminées, plus rarementternées, raides, droites, étalées; celles de l'extrémité des ramules rapprochées en pinceau. Cônes pédoncules ou subsessiles, étalés. Apophyse peu élevée, large, luisante, légèrement et transversale- ment carénée. Pinaster III Hispanicus, CIus. Hist. pi. 33. Pinus Pyrenaica, Lapeyr. Suppl. 63. Loud, Arbor. IV. 2209. f. 2090- 2093.— Encycl. of trees, 961. f. 1779-1780. Ant. Conif. 3. t. 3. f. 4. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219 (excl. synon. Monspe- liensis). Endl. Syn. Conif. 180. Knigbt, Syn. Conif. 27. David, Rev. hort. 1852, p. 416 (non Hort.). Koch, p.S^o. Pinus Parolinianus, Webb. Mss. Pinus penicillus, Lapeyr. Hist. pi. Pyr. 63. Pinus Hispanica, Cook. Sketches in Spain. IL 337. Pinus Halepensis major, Ann. Soc. royale oVHort. Par. 1838, p. 186. Pinus Pinaster Hispanica, Roxas. Pinus maritijia, Lamb. Pin. éd. 2. 13- t. 6. flg. F-G (excl. fig. A). Pin nazaron, Espagn. Habite très-fréquerrfment, dans les Pyrénées, les vallées de 392 pinus. Plan, do la Pcz, et à Campo; en Espagne, Ja Sierra de Segura, la Sierra de Cuença ; il se trouve très-probablement aussi dans une grande partie de la région méditerranéenne', ainsi que j'ai pu m'en convaincre par l'examen d'échantillons rapportés d'Asie par MM. Webb et Parolini. Cultivé en Italie dans le jardin de ce dernier (Webb. ). Descr. Arbre de 20-30 met., ressemblant dans sa jeunesse au P. Halepensis ou au P. Brutia, avec lesquels on le confond encore souvent, quoiqu'il en soit distinct. Branches dressées ou presque étalées, relevées à l'extrémité, très-ramifiées. Gaines persistantes, membraneuses, écailleuses dans les jeunes feuilles, beaucoup plus courtes et d'un gris-cendré dans les vieilles. Feuilles géminées, très-rarement ternées, longues de 8-12 centim., droites, étalées ou dressées, raides, très-finement et visiblement serrulées sur les bords; coussinets décurrents, largement aplatis sur les branches vigoureuses, plus saillants et plus rapprochés sur les ramules. Cônes longs de 6-10 centim., larges de 4-5, légèrement courbés, rarement droits, pédoncules, atténués vers le sommet, d'abord tout à fait dressés, finalement presque horizontaux ou un peu dé- fléchis, jamais pendants. Écailles à apophyse large, peu saillante, souvent inégalement épaissie-arrondie sur les bords, d'un rouge- fauve luisant, plus rarement cendré, rugueuse ou fortement veinée- radiée; protubérance large, subellipsoïde, plane ou légèrement concave, d'un gris-cendré, faiblement, mais visiblement carénée. Graines d'un gris-cendré ou roussâtres, ellipsoïdes ou obovales- comprimées, longues de 8-9 millim., larges de 6 dans leur plus grand diamètre, rétrécies aux deux bouts. Aile rousse ou brunâtre longue de 22-26 millim. Observ. Le P. Pyrenaica, par la ressemblance qu'il offre dans sa jeunesse avec le P. Halepensis, est souvent confondu avec ce dernier; mais bientôt il s'élève et s'en distingue par sa taille. Son port suffirait alors seul pour le faire reconnaître; car, au lieu de la forme écrasée ou irrégulièrement arrondie qu'affecte tou- jours le P. Halepensis, le P. Pyrenaica s'élance et devient beau- coup plus haut; ses cônes sont aussi plus courts, moins effilés pinus. 393 d'abord dressés, puis à peu près horizontaux, jamais pen- dants comme dans le P. Halepensis. Les feuilles sont aussi plus grosses, plus raides, et réunies par petits groupes séparés entre eux par des intervalles dénudés. 80. Pinus Halepensis, Mill. Feuilles géminées dans les sujets adultes, plus rarement tcrnées, droites, ténues, glaucescentes. Cônes pédoncules, réfléchis, ovoïdes, atténués au sommet. Apophyse très-lé- gèrement élevée, transversalement et finement carénée, lisse. Protubérance un peu saillante, finement carénée transversalement, ainsi que l'apophyse elle-même. Tibulus, Plin. Hist. nat. XVI. 17. Pinus maritima prima, Math. Pinus GENUENSis,Cook. Pinus Hierosolymitana, Duham. Arbr. II. 126. Pinus Halepensis, Mill. Diet. n. 8. le. t. 216. Lamb. Pin. éd. 2. I. 14. t. 7. Willd. Baumz. 267. Desf. Hist. arbr. II. 611. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 25. t. 8. Link, in Linnœa, XV. 496. Loisel. Nom. Duham. V. 238. t. 70. [excl. sijnon. maritima). Griseb. Spicileg. FI. Rumel. II. 348. DC. FI. Fr. 274. Spach, Hist. vég. phan. XL 383. Schouw. Ann. se. nat. 3esér. III. 237. Lourl. Encycl. oftrees, 967. f. 1790-1793 {excl. synon.). Endl. Syn. Conif. 180. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27 Var. Carie a. Pinus Halepensis Carica, Hort. ? Pinus Halepensis minor, Loud. /. c. Pinus Carica, Don. Rameaux minces. Bourgeons légèrement coniques , entourés d'écaillés très-fimbriées. Feuilles épaisses, arrondies en dessous, très- finement serrulées sur les bords. Celte variété se rencontre, dit-on, dans r Asie-Mineure. Le Pinus Halepensis habile sans interruption toute la partie 394 pinus. méridionale de l'Europe, à partir de l'Espagne ; il pénètre en Asie, où il s'avance jusque dans la Géorgie. En Europe, il carac- térise une région particulière, désignée sous le nom de région méditerranéenne ou région des Oliviers. Il est commun en Es- pagne, en Portugal, ainsi que dans toute la France méridionale, et très-probablement aussi sur différents points de l'Algérie. D'après M. Schouw, on le trouve encore en Sicile, en Italie et dans les Apennins. Il semble avoir atteint sa dernière limite de croissance boréale sous le climat de Paris ; il arrive même très-souvent que les jeunes plants y souffrent, et qu'ils pé- rissent en grande partie. Feu M. le baron de Serret a plusieurs fois tenté de l'acclimater àBeernem (Belgique), où il avait réuni une assez belle collection de végétaux conifères ; mais il n'a ja- mais pu le conserver longtemps. Descr. Arbre de 4 5-4 6 met., souvent buissonneux, diffus dans nos cultures. Tronc incliné ou tortueux, recouvert d'une écorce gris-cendré, lisse et unie, s'épaississant el devenant rimeuse-rou- geâtre en vieillissant. Branches dressées-étalées, plus rarement défléchies. Rameaux el ramules nombreux, étalés, allongés, minces. Gaines courtes, à peu près nulles dans les vieilles feuilles. Feuilles presque toujours ternées , parfois même quaternées et quinées dans les jeunes individus de semis, plus tard géminées, très-rare- ment ternées, longues de 8-16 centim., ténues, presque triquètres, lisses; coussinets plats, décurrents. Bourgeons petits, allongés. Ecailles getnmaires rougeâtres, légèrement fimbriées. Chatons mâles nombreux, longs d'environ 7 millim. Cônes pédoncules, pendants, souvent solitaires, longs de 6-42 centim., cylindrico-coniques, régulièrement atténués vers le sommet. Ecailles fructifères jaune- fauve ou rougeâtres, luisantes; apophyse rhomboïdale, plane, très- légèrement épaissie vers le milieu, transversalement carénée-aiguë; protubérance centrale légèrement saillante, blanchâtre, quelquefois un peu pointue. Graines noirâtres, ovales-oblongues, longues de 7 millim. Aile roussâlre, d'environ 25 millimètres. Observ. Le P. Halepensis aime les terres calcaires, sèches, hnus. 395 chaudes et légères; lorsqu'il se trouve placé dans ces conditions, sa croissance est assez prompte ; son bois, très-résineux, est de bonne qualité. Très-voisin du P. Brutia, il s'en distingue par ses branches et ses rameaux plus minces; par ses feuilles plus ténues, moins longues et moins diffuses ; par ses bourgeons plus petits, généralement plus allongés; par la protubérance des écailles, plus saillante, aiguë-carénée, parfois finement mucro- nulée; enfin par ses cônes pendants, souvent solitaires, jamais agglomérés, comme cela a généralement lieu pour le P. Brutia. 81. Pinus Pithyusa, Slrangw. Feuilles géminées, très-rarement ternées, allongées, ténues. Cônes ovoïdes, pédoncules, défléchis. Apophyse lé- gèrement déprimée, luisante. Aile trois fois plus longue que la graine. llewr) TOxpaXîaç, Théophr. Hist. pi. III. 4. Pinus maritima, Lamb. Pin. éd. 2. 1. 13. t. 6. f. A (excl. synon. F-G). Sibth. FI. Grœc. X. 39. t. 919. Link, in Linnœa, XV. 493. Endl. Syn. ConifA 81. Lindl. et Gord. Journ.Hort. Soc. V. 219 {non Lam.) . Pinus Pithyusa, Fox. Strangways, ex Gardn. Magaz. 1840, p. 638. Pinus Halepensis Pithyusa, Knight, Syn. Conif. 27. Pinus Halepensis maritima, Loud. Encycl. of trees, 968. Pinus Halepensis Genuensis, Loud. /. c. Habite en Grèce, dans les montagnes del'Attique, vers Isth- mum, et dans l'Àchaïe, depuis le littoral, jusqu'à 400 met. d'altitude. Descr. Arbre très-rameux, souvent buissonneux dans nos cultures. Branches étalées, promptement relevées à l'extrémité ; à rameaux et ramules minces, très-nombreux, confus. Bourgeons courts, ovoïdes-coniques, terminés en une petite pointe avant leur déve- loppement, recouverts d'écaillés scarieuses et membraneuses très- fimbriées sur les bords, aiguës, rougeâtres. Gaines très-courtes. Feuilles d'environ 12 centim. de longueur, subtriquètres, ténues, 396 pinus. lisses ou à peine serrulées sur les bords, confuses, tordues-chif- fonnées, réunies en fascicules séparés par des intervalles dénudés et scabres par la présence des coussinets. D'après Lambert, l. c. : Arbre d'environ 7 met. Gaines très- courtes. Feuilles ténues, de 5 pouces ou plus. Cônes petits, pé- doncules, légèrement courbés, ovales ; à surface à peu près-unie, lisse et luisante. Graine à aile grande, sécuriforme. « Le seul arbre que j'aie vu, planté à Sion-House, m'a paru pouvoir atteindre 20 pieds de hauteur; les branches, nombreuses, portent des feuilles filiformes semblables à celles du P. Halepensis, plus étroitement rapprochées à l'extrémité des rameaux. Les cônes sont à peu près de la même dimension que ceux du P. rigida, plutôt plus petits. Ils sont remarquablement unis et luisants, ce qui dis- tingue cette espèce à la première vue. Ceux représentés par Sherard sont pendants, tandis que ceux que j'ai observés à Sion- House sont dressés ou à peu près. » (Loud., /. c.) Observ. Afin d'éviter toute confusion, j'ai dû rejeter, pour celte espèce, le nom de/*, maritima, adopté par Endlicher, et admettre celui de P. Pithyusa, Strangw., sous lequel il est connu dans le commerce. Quoique voisine du P. Halepensis, cette espèce en est cependant distincte par son port et sa rusticité. Je ferai remarquer, en terminant, que la planche de Lambert (/. c.) représente deux espèces distinctes : l'une (fig. A), pro- venant de l'herbier de Sherardan, me semble se rapporter au P. Pithyusa, Strangw.; les cônes de l'autre (fig. F-G.), au P. Pyrenaica, Lapeyr. 82. Pinus Brutia, Ten. Feuilles géminées, plus rarement ternées, ténues, Cônes agglomérés, très-rarement solitaires, ovoïdes, acuminés. Apophyse à peine convexe, très-finement carénée transver- salement sur le côté supérieur. Protubérance centrale, souvent légèrement concave. pinus. 307 PiNi-s Brutia, Ten. Fl.Neap. Prodr. 69— Syn. éd. 2. G6 F/. JV>a/>. t. 200. Lamb. Pin. éd. 2. III. 125. t. 52. Louil. Arbor. IV. 2234. f. 2H4-2H6— Encycl. of trees, 969. f. 1795-1796. Forbes(Jam.), Pinet. Wob. 27. t. 9. Ant. Conif. 1. t. 1. f. 2. Link, in Linnœa, XV. 497. Schouw, .4rarc. se. nat. 3e sér. III. 238. Endl. Syn. Conif. 181. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. Knight, Syn. Conif. 27. Habite, dans la Calabre, Je mont Aspero, de 800—1,200 met. d'altitude. Descr. Arbre de 20-25 met., quelquefois plus, très-rameux, souvent diffus dans nos cultures. Bois de bonne qualité. Ecorce gris-cendré, brunâtre, lisse, finalement rougeâlre, épaisse-fendillée. Branches grosses, inégales, étalées-relevées au sommet; ^rameaux nombreux. Bourgeons assez gros, renflés, courtement acuminés au sommet. Ecailles gemmaires rougeâlres-fimbriées, entremêlées d'une sorte de bourre soyeuse souvent assez abondante. Gaines d'environ 8-10 millim., assez caduques. Feuilles géminées, quel- quefois lernées, étalées ou retombantes, longues de 4 0-18 centim., épaisses-arrondies en dessous, à peu près planes en dessus, scabres sur les bords par des serratures tvès-visibles, même à l'œil nu; coussinets largement imbriqués, peu saillants. Chatons mâles paraissant en mai, très-rapprochés à la base du jeune bourgeon. Cônes agglomérés, plus rarement solitaires, dressés, rougeâtre- violacés et terminant les bourgeons à l'époque de la fructification, puis étalés, verdàtres, d'un roux-brun à la maturité, et alors presque étalés, longs de 7-10 centim., larges de 4-o à la base, ovoïdes-coniques, droits ou légèrement courbés, presque sessiles. Ecailles luisantes, d'un rouge-brun, quelquefois légèrement striées; apophyse légèrement élevée au centre, plus rarement presque plane, transversalement et légèrement aiguë-carénée, arrondie sur les bords; protubérance centrale gris-cendré ou blanchâtre, concave, mutique. Introduit en France vers 1812. 398 pinus. 83. Pinus Boursieri -J-. Feuilles géminées, plus rarement ternées, rapprochées, courtes, épaissies-arrondies en dessous. Cônes longs de 4-6centim. Apophyse légèrement épaissie au milieu. Pro- tubérance centrale, celle des écailles supérieures mucro- née, à mucron tourné vers le sommet du cône. Pinus Boursieri, Revue hort. 1854, p. 225 (cum ic.). Habite la Californie. Descr. Rameaux adultes: Gaines persistantes, de 7-10 millim. de longueur. Feuilles rapprochées, longues de 3-6 centim., lisses, luisantes, raides, épaisses-arrondies en dessous, planes ou légère- ment concaves en dessus, assez larges, entières, brusquement ter- minées en une pointe courte, raide. Cônes longs de 4-6 centim., larges de 2-3 à la base, ovoïdes-cylindriques, acuminés au sommet, obtus, droits ou légèrement courbés ; apophyse un peu épaissie- arrondie, légèrement bosselée, jaune-rougeâtre, luisante, celle des écailles du milieu et du sommet du cône, à protubérance centrale- rhomboïdale, saillante, transversalement carénée, obtuse, mutique ou souvent terminée par un mucronule courbé vers le sommet du cône. Dans les écailles de la base du cône, l'apophyse est presque plane, la protubérance est moins élargie, non rhomboïde, ordinaire- ment réduite à un point tuberculiforme, plus colorée que l'apophyse. Graines ovales-oblongues ou irrégulièrement rhomboïdales, légère- ment comprimées, d'un gris-jaunâtre, plus ou moins striées, pictées de brun, longues de 4 millim., larges d'environ 3. Aile mince, scarieuse, transparente, très-visiblement striée de gris-brun ou rougeâtre, longue de 9-12 millim., à partir du sommet de la graine brusquement élargie, puis longuement rélrécie d'un seul côté, et représentant assez exactement l'extrémité d'un coutre de charrue. Dansles très-jeunes plantules -.Feuilles géminées quelquefois, mais plus rarement ternées, très-ténues, d'un vert-gai, lisses et luisantes. Introduit de graines en 48H.3. pinus. 399 84. Pinus Royleàna, Lindl. Feuilles géminées, ténues, canaliculées, tordues, diver- gentes. Cônes petits, oblongs, obtus. Apophyse étroitement rugeuse. Protubérance mucronée, à mucron recourbé. Pinus Royleàna, Lindl. Journ. Hort. Soc. IX. 52 {cum ic).—Gardn. Chron. 28 janvier 1854. Habite l'Himalaya? Descr. Voici ce que dit de cette espèce M. Lindley. I. c. «Quoi- que nous né* possédions encore en Europe que quelques graines, cônes et feuilles détachés de cette plante, il n'y a aucun doute que c'est une espèce tout à fait inconnue jusqu'à présent. Les feuilles sont semblables, dans la plupart de leurs caractères, à celles du P. sylveslris, excepté qu'elles sont plus minces et plus courtes. Les cônes, de la grosseur de ceux du P. sylvestris, sont d'une forme entièrement différente ; ils sont lisses comme s'ils avaient été à moitié polis; les écailles, aplaties, portent au sommet un mucron fin- pointu, dur et très-distinctement recourbé en arrière. Tout ce que nous connaissons de son histoire, c'est que les fragments dont nous venons de parler ont été reçus par la Compagnie des Indes en 4 853 du docteur Jameson, comme appartenant à un bel arbre qui croît au Népaul, de 8-9,000 pieds d'altitude, et par conséquent parfaitement rustique. Nous possédons dans le jardin de la Société un très-petit nombre de plants provenant de ces graines; ils paraissent dans leur état de semis, tout à fait distincts de toutes les espèces cultivées jusqu'à présent. Elle est certainement nouvelle dans nos collections, car jusqu'à ce jour nous n'avions pas d'espèces ayant seulement 2 feuilles à la gaîne et de très-petits cônes (Lindl. I. c.).» Observ. La remarque de M. le docteur Lindley manque de justesse quant à la grosseur des cônes; car, indépendamment du P. sylvestris, qui les a souvent plus petits que ceux du P. Roy- leàna qu'il a figure's; ceux du P. Danksiana sont encore d'une di- mension beaucoup plus petite. 400 rmus. D'après M. le docteur Hookcr, le P. Royleana ne serait pas originaire de l'Inde. 85. Pinus Maderiensis, Ten. Feuilles géminées, plus rarement ternées, longues. Cônes solitaires, ovoïdes, longs de 7 centim., larges de 6. Apophyse saillante. Protubérance centrale tuberculée, presque oncinée. Habite l'île de Madère. Pinus Maderiensis, Ténor, in Index semin. Hort. Neap. 1855. Descr. « Feuilles géminées ou ternées, allongées-étalées, longues de 15-20 centim. Cônes solitaires, ovales, longs de 7 centim., larges d'environ 6; apophyse déprimée, inéquilatérale, transversalement carénée, concolore, brunâtre, luisante ; protubérance centrale tu- berculée, presque oncinée. Graines ovales, anguleuses, presque aptères, la plupart gibbeuses, longues d'environ 18 millim., larges de 9-1 0, à testa ligneux. Albumen nul. » « Diffère du P. Pinea par l'apophyse des écailles inéquilatérale ; par la protubérance tuberculée, presque oncinée, non plane; par ses feuilles du doubleplus longues, parfois ternées; enfin par ses rameaux non fastigiés, semblables à ceux du P. Pinasler, auquel il ressemble par le port» (Tenore, /. c). Espèces peu connues. 86. Pinus pseudo-Halepensis, Denhardt? Descr. Branches écartées, relevées au sommet. Feuilles géminées, quelquefois ternées, longues de 10-15 centim., étalées, souvent lé- gèrement tordues, épaissies et arrondies en dessous, finement ser- rulées sur les bords. Observ. Répandue depuis quelques années déjà dans le com- merce, cette espèce nous vient, dit-on, de Vienne (Autriche), où pinus. 401 elle aurait été décrite. Elle ressemble beaucoup au Pinus Brutia ou au P. Halepensis. Quelques personnes la considèrent, à tort peut-être, vu son origine, comme synonyme avec le P. Pyre- naica de Lapeyrouse. 87. Pinus rubra, Midi. Feuilles géminées, de 13-14centim, de longueur, arron- dies à leur base, brusquement acuminées en une pointe. ? Pmus Canadensis bifolia, conis mèdiis ovatis. Duham. Arbr. IL 123. n. 8. Pinus rubra, Micli. fil. Arbr. for. I. 45. t. 1. DeChambr. Trait, pral. arbr. résin. 344. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 19 (excl. te.). Pinus laricio y rubra, Spach, Hist. vég. phan. XI. 385 (excl. synon.) ? Pinus resinosa, Soland. Habite dans l'Amérique septentrionale entre 41 ° 50' et 48° (lat.) . Descr. « Arbre de 22-25 met. de hauteur, et 50-60 centim. de diamètre. Feuilles d'un vert sombre, longues de 13-14 centim., rassemblées en paquets vers l'extrémité des branches, comme dans les P. Australis et P. Pinaster. Chatons femelles bleuâtres lors de l'apparition. Cônes longs de 3 centim., élargis-arrondis à la base, promptement acuminés-pointus au sommet, laissant échapper leurs graines la première année. « Cet arbre fournit un bois excellent, d'un grain fin, serré et com- pacte, lorsqu'il est travaillé; il est même assez pesant à cause de la grande quantité de résine qu'il renferme : aussi est-il très-eslimé à la Nouvelle-Ecosse et dans le district du Maine, où on le recherche pour les constructions navales, particulièrement pour le pont des vaisseaux, parce qu'il est d'une longue durée, et qu'il peut fournir des planches de 12-13 mètres de longueur sans aucun nœud. C'est également avec ce bois que fut fait le grand mât du vaisseau le Saint- Laurent, construit à Québec par les Français. « Il n'y a aucun doute qu'il ne puisse très-bien réussir en France et dans tout le nord de l'Europe, et je pense que les bonnes qualités de son bois, ainsi que les matières résineuses qu'il est susceptible Traité des Conifères. 26 402 pinus. de fournir, doivent engager à en propager la culture. Je suis donc loin de partager, à cet égard, l'opinion de Lambert, qui dit qu'il ne peut donner du bois que de qualité inférieure. » (Mich, l. c.) Observ. Ainsi qu'on a pu le reconnaître, le P. rubra, Mich. est très-différent du P. resinosa, Loisel., avec lequel plusieurs auteurs l'ont confondu. J'ajouterai que l'examen des cônes qu'a rapportés M. Michaux m'a démontré que cette espèce appartient au groupe des Laricio, et que trois individus obtenus de graines rapportées par ce dernier, et plantés chez M. Vilmorin, dans sa propriété des Barres, près de Nogent-sur-Vernisson (Loiret), confirment cette affinité. Tribu 6. — Piiica. Pinus, section Pinea, Endl. Syn. 182. Feuilles géminées et ternées. Cônes étalés^ ovoïdes, très-obtus, parfois déprimés. Apophyse élevée, pyramidale, obtuse -arrondie, ou subanguleuse tronquée. Protubérance centrale. Graines dé- pourvues d'ailes. 88. Pinus Pinea, L. Feuilles géminées, très-rarement ternées, droites. Cônes étalés ou horizontaux, ovoïdes-arrondis, très-obtus. Apophyse élevée, largement déprimée, luisante. Protu- bérance centrale déprimée, quelquefois saillante, un peu réfléchie. néruç, Homer. Iliad. XIII. 390. XVI. 483. Herodot. Hist. VI. 37. Pinus, Plin. Wst.nat. XVI. 16. Pinus domestica, Mathiol. Y aigris. 87. Pinus sativa, C. Bauh. Pin. 491. Pinus ossiculis duris, folis longis. J. Bauh. Hist. I. 248. Pinus Pinea, L. Spec. 491. Du Roi, Harbk. éd. Pott. II. 52. Lamb. Pin. éd. 2. I. 19. t. 11-12-13. Loud. Arbor. IV. 2224. f. 2106- pinus. 403 2\09.—Encycl. oftrees, 9G5. f. 1787-1789. Desf. Hist. arbr. II. 611. Loisel. Nouv. Duham. V. t. 72 bis. f. 3, et t. 73. DC. FI. Fr, III. 273. G. Gay. FI. Chil. V. 418. Ant. Canif. 20. t. 3. f. 2. Link, in Linnœa, XV. 499. Griseb. Spiciïeg. FI. Rumel. II. 347. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 31. t. 10 et 10'. Schouw. Ann. se. nat. 3esér. III. 236. Spach, Hist. vég. phan. XI. 375. Endl. Syn. Conif. 182. Knight, Syn. Conif. 27. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 219. {excl. synon. densiflora). Vulgairement Pin Pignon. A. fragilis. Testa des graines très-tendre. Pinus Pinea fragilis, Loisel. Nouv. Duham. V. 242. Vulgairement Pin Pignon à coque tendre. Habite la région méditerranéenne et quelques parties de l'Asie; dans la Crète, où il semble spontané; il ne paraît pas dépasser 500 met. d'altitude. Est cultivé au Chili. Descr. Arbre de 1 2-1 6 met. Tronc droit, noueux, dénudé dans toute sa partie inférieure, recouvert d'une écorce gris-cendré finale- ment rougeâtre, très-épaisse et dure, fendillée longitudinalement. Branches nombreuses, étalées, légèrement relevées à l'extrémité. Feuilles géminées, très-rarement ternées, nombreuses et dressées dans les jeunes sujets et à l'extrémité des bourgeons vigoureux, éta- lées et plus courtes dans les sujets adultes, longues de 1 0-1 6 centim., presque triquètres, épaisses-arrondies en dessous, lisses ; coussinets saillants-décurrents, longtemps visibles. Cônes longsde 1 0-1 5centim., larges de 8-1 0, ovoïdes, très-obtus, arrondis au sommet. Écailles à apophyse très-épaisse, luisante, rougeâtre ou gris-cendré, élevée, pyramidale, déprimée-arrondie sur les bords, marquée latéralement et souvent aussi en long d'une carène fine et peu saillante; protu- bérance centrale cendrée, blanchâtre, ou d'un roux fauve. Graines oblongues ou subellipsoïdes, longues de 16-20 millim., larges de 5-7, à testa très-dur, roux-foncé ou brunâtre, renfermant une amande comestible. Observ. La variété à coque tendre, connue et citée par Pline « putamine fragili » (coque fragile), est préférable à l'espèce, puisque ses graines, aussi volumineuses et comestibles, ont le 404 pinus. testa si mince qu'on peut facilement le rompre entre les doigts. Les écailles du cône ont généralement l'apophyse plus bombée-ar- rondie, les angles moins prononcés, si ce n'est transversalement. Les graines que j'ai observées m'ont paru plus noires, un peu plus comprimées, moins unies que celles de l'espèce. 89. Pinus cembroides, Gord. Feuilles temées, triquètres, longues de 5-5 centim. Cônes longs de 6-8 centim., larges d'environ 5, Gaines très-courtes, promptement caduques. Pinus cembroides, Gord. Journ. Hort. Soc. I. 236 {cum ic). Flore serr. IV. 324 b et 325b. t. 331. f. 97. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Habite les vieux districts, sur les montagnes d'Orizaba, près du village de Chichiquila, à environ 3,000 met. d'altitude, où M. Hartweg le découvrit vers 1847. Descr. Arbre de 8-12 met., souvent tortueux, très-voisin, par le port, du P. Llaveana. Branches verticillées, étalées, parfois réflé- chies et redressées à l'extrémité. Bourgeons très-petits, non résineux. Gaines courtes, très-caduques. Feuilles ternées, longues de 3-5 cen- tim., assez raides, triquètres, tordues à la base, d'un vert clair, glau- cescent. Cônes solitaires, de 7-8 centim. de longueur sur 4-5 de dia- mètre, à 6-7 rangs d'écaillés, s' atténuant régulièrement en une pointe obtuse. Ecailles arrondies sur les bords, larges d'environ 2 centim., un peu élevées, presque toutes égales, à l'exception de celles de la base, qui sont plus petites, souvent oncinées. Graines dépour- vues d'aile, longues d'environ 4 4 millim., atténuées aux deux extré- mités, dont l'une est légèrement anguleuse. Introduit en 1848. Observ. Le P. cembroides diffère du P. Llaveana par ses cônes beaucoup plus gros; ces derniers n'ont, en général, que trois rangs d'écaillés, tandis que ceux du P. cembroides en présentent 6-7, et ceux du P. Cembra 8. pinus. 405 90. Pinus Llaveana, Schied. Feuilles ternées, raccourcies, la plupart incurvées. Cônes petits, irrégulièrement subglobuleux. Apophyse rhoraboïdale, légèrement convexe, carénée transversale- ment, un peu élevée longitudinalement. Protubérance déprimée, ordinairement mutique. Pinus Llaveana, Schied. et Depp. in Linnœa, XII. 488. Loud. Encycl. of trees, 993. f. 1858-1860. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 49. t. 17. Ant. Conif. 36. t. 16. Spach, Hist. vëg.phan. XI. 401. Lindl. et Gord. Jourti. Hort. Soc. V. 216. Endl. Syn. Conif. 182 (excl. synon. cembroides). Pinus cembroides, Zucc. in Flora, 1832.— BdM. II. 93. Endl. Syn. Conif. 182 {non Gord.). Habile les montagnes froides du Mexique. Descr. Arbre souvent tortueux, d'à peine 8-9 met. Branches nom- breuses, diffuses, étalées ou défléchies, relevées au sommet. Rameaux minces, étalés. Gaines très-courtes et très-caduques. Feuilles d'en- viron 5-6 centim. de long, comprimées, irrégulièrement rhomboïdales, carénées et bisulquées, souvent un peu contournées et recourbées vers le rameau ; coussinets plats, non décurrents. Cônes longs d'en- viron 4 centim., larges de 30-35 millim. à la base, souvent déprimés. Écailles courtes, épaisses, très-lâches ; apophyse élevée, pyramidale, tronquée, comme rugueuse, transversalement élevée-carénée, à sur- face brunâtre, un" peu luisante. Graines dépourvues d'aile, irrégu- lièrement obovales, obtuses aux deux bouts, longues de 14 millim., larges d'environ 8-10, à testa dur, blanchâtre. Introduit en 1830. Observ. Les graines du P. Llaveana sont comestibles; elles se vendent sur le marché de Mexico sous le nom de Pifiones. 406 pinus. 91. Pinus Fremontiana, Endl. Feuilles géminées ou ternées, souvent accolées, raides, piquantes. Cônes ovoïdes, irrégulièrement subglobuleux. Apophyse renversée , fortement déprimée au sommet. Protubérance tronquée. Pinus monophylla, Torr. et Frem. in Rep. of the explor. exped. to the Rocky mountains, 1842, and the Oreg. and North-Califom. 1843-1844 (Washingt. 1845), p. 319. t. 4. Pinus Fremontiana, Gord. Journ. Hort. Soc. IV. 294 {cum te). Endl. Syn. Conif 183. Knight, Syn. Conif. 28. Lindl. el Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Pinus Llaveana, with thinshelled seeds, Hartw. (c'est-à-dire Pinus Llaveana à graine recouverte d'un lesta mince) . Habite les montagnes de la Californie entre 1 1 1 et d 20° ( long, occid.). Descr. Arbre dépassant rarement 7-8 met. sur 30 centim. de dia- mètre. Branches verticillées, très-rapprochées, étalées, quelquefois déclinées, tordues. Écorce lisse, gris-brunâtre. Bourgeons petits, cy- lindriques. Gaines très-courtes, promptement caduques. Feuilles géminées et ternées, souvent en apparence solitaires par soudure ou plutôt par accolement, longues de 4-6 centim., d'un vert glauque, ordinairement courbées, raides, terminées par unmucron raide,aigu. Cônes nombreux, composés de 6-7 rangées d'écaillés; ces dernières épaisses, d'un brun luisant, à apophyse élevée, pyramidale, suban- guleuse, brusquement tronquée, droite ou le plus souvent réfléchie, surtout dans les écailles inférieures ; protubérance plane, non mu- cronée. Graines oblongues ou ovoïdes, obtuses, arrondies aux deux bouts, à testa jaunâtre pieté de brun, si mince et si fragile, qu'on peut très-facilement le briser entre les doigts, renfermant une amande agréable au goût. Cotylédons 8-1 0, le plus souvent 9. Dans nos cultures et dans les jeunes sujets : Ecorce gris-cendré, blanchâtre, très-glauque sur les jeunes rameaux. Feuilles longues de 6-8 centim., glaucescentes, tout à fait accolées dans leur premier PINU3. 407 développement, et constituant ainsi des feuilles cylindriques-aiguës, raides et en apparence solitaires, d'où le nom de P. monophylla ; mais, sous l'influence de la végétation, ces feuilles se séparent peu à peu pour reprendre leur caractère normal. introduit vers 1847. Observ. Le P. Fremontiana croît abondamment en Californie, sur les deux versants de la Sierra Nevada, où il dépasse la ligne neigeuse, là où le thermomètre s'abaisse considérablement en hiver. Cette espèce, par la grande quantité de cônes qu'elle produit , et surtout par les qualités nutritives de ses graines, est très-pré- cieuse pour les Indiens, dont elle constitue en partie la nour- riture. Espèces peu connues. 92. PlNUS OSTEOSPERMA, WlsllZ. Feuilles ternées ou géminées, courtes, finement striées, lisses sur les bords. Cônes sessiles, dressés, subglobuleux. Graines obovales, dépourvues d'aile, à testa dur. Pinus osteosperma, Wisliz. in Memoir of a tour to nortliern Mexico, in 1846-47, p. 89, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V, 216. Revue Hort. 1834, p. 227. Habite les parties septentrionales du Mexique. Descr. « Écailles gemmaires allongées-acuminées, iimbriées, sca- rieuses. Gaines courtes, laciniées, à laciniures circinées-révolutées, enfin caduques. Feuilles ternées, plus rarement géminées, courtes, ténues, presque droites, lisses sur les bords, très-finement striées sur l'une et l'autre face, glauques en dessus, verdàtres en dessous. Cônes sessiles, dressés, subglobuleux, non épineux. Graines ob- ovales, grandes, aptères. Testa dur. «Borde les montagnes près Buenavista et aux environs deSallillo, où il forme un petit arbre de 10-20 pieds (3-6 mètres )r Feuilles 408 pinus. réunies par 3, plus rarement par 2, longues de deux pouces (envi- ron 4 centim.), mais plus minces que dans le P. brachyptera et dansle P. edulis. Graines de la môme grandeur, mais beaucoup plus dures. Dans le Pinus monophylla {Pinus Fremontiana, Endl.), les écailles des jeunes bourgeons sont largement ovales, obtuses et ap- primées. » (Wisliz. /. c.) Introduit vers 1850. 93. Pinus edulis, Wisliz. Feuilles géminées, plus rarement ternées, courtes, raides, curvées, lisses. Cônes sessiles, dressés, subglobu- leux, coniques. Ecailles à apophyse dilatée, pyramidale, non mucronée. Graines obovales, grandes, à testa mince. Pinus edulis, Wisliz. in Memoir. of a tour to norlhern Mexico, in 4846-47, p. 88. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 216. Revue Hort. 1854, p. 227. Habite dans les parties septentrionales du Mexique. Descr. « Ecailles gemmaires ovales-aiguës, apprimées, à gaines laciniées, à laciniures circinées, révolutées, enfin caduques. Feuilles géminées, plus rarement ternées, courtes, raides, curvées, très- finement striées, lisses sur les bords, concaves et glauques en dessus, convexes et vertes en dessous. Cônes sessiles, dressés, subglo- buleux, coniques. Ecaillesh sommet dilaté, pyramidal, non mucroné. Graines obovales, grandes, aptères, à testa mince. «Commun deCimarron à Santa-Fé, et probablement à travers tout le Nouveau-Mexique. «Petit arbre de 4 0-20, rarement 30 pieds (4-9 met. environ) de hauteur, sur 8-12 pouces (46-30 centim.) de diamètre. Feuilles longues de 42-48 lignes (20-35 millim.), et, de même que dans les autres espèces de Pins, concaves en dessus lorsqu'elles sont gé- minées, carénées lorsqu'elles sont ternées; ce qui arrive rarement dans cette espèce. Graines longues de 6 lignes (environ 4 2 millim.) et larges de 4 lignes (8 millim.). Testa mince, renfermant une i>hNUs. 409 amande d'un goût très-agréable lorsqu'elle est légèrement cuite. « Cette espèce se rapproche par ses graines du P. osteosperma du nord-est du Mexique, et d'une autre espèce de la Californie, le P. monophylla, Torr. et Frem. (P. Fremontiana, Endl.). Ces trois espèces (P. cdulis, osteosperma et monophylla) sont, dans la partie la plus occidentale du continent, les représentants des Pinus Cembra et Pinea dans la partie la plus orientale. « Les Pinones (graines de Pin), qui sont mangées à Sanla-Fé, paraissent être fournies par le P. edulis. » (Wisliz., I. c.) 91 . Pinus Arabica, Sieb. Feuilles géminées, lâches, allongées, très-glabres; les primordiales presque ciliées. Pinus Australis, Hort. Berol. ex Stend. nomencl. II. 337 [non Mich.). Pinus Arabica, Sieber, ex Spreng. syst. III. 886. Endl. Syn. Conif. 183. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Habite la Palestine et l'Arabie. Les Fins paraissent avoir été connus dés la plus haute antiquité, et le rôle important qu'ils ont joué à différentes époques de l'histoire ne laisse aucun doute à ce sujet. Les lignes suivantes, empruntées au nouveau Duhamel, viennent appuyer cette assertion. « Chez les anciens peuples, le Pin était consacré à Cybèle, et on le trouve ordinairement représenté avec celte déesse. Lorsque les prêtres célébraient ses mystères, ils couraient armés de thyrses, dont les extrémités étaient garnies de pommes de Pins et de rubans. Atys, jeune et beau Phrygien, qui, selon la fable, fut passionnément aimé de Cybèle, ayant fait vœu de chasteté à cette déesse, et l'ayant trahie en épousant la nymphe Sangaride, Cybèle l'en punit, selon Ovide, dans la personne de sa rivale, qu'elle fit périr, et, selon d'autres, en inspirant au malheureux Atys un tel accès de frénésie qu'il se mutila lui-même. La déesse, touchée d'une compassion tardive envers ce malheureux, le changea en Pin, arbre qui lui était consacré. Les pommes de Pin étaient aussi un attribut de Bacchus, et elles étaient employées dans les sacrifices et les orgies que l'on faisait en son honneur. Le Pin était encore consacré au dieu Sylvain, et celui-ci est souvent représenté portant à sa main gauche soit une branche, soit des fruits de Pin. Properce donne encore 410 PINUS. le Pin au dieu Pan ; il dit que le dieu d'Arcadie aime cet arbre et qu'on lu en faisait des couronnes. Une autre fable fait intervenir le dieu Pan d'une manière particulière dans l'origine du Pin. Une jeune nymphe, nommée Pithys, fut, dit-on, aimée en même temps de Pan et de Borée. Pan, irrité de ce qu'elle donnait la préférence à son rival, la jeta avec tant de violence contre un rocher qu'elle en mourut; Borée touché du malheur de Pithys, pria la Terre de la faire revivre sous une autre forme. Ses vœux furent exaucés, et elle fut changée en un arbre que les Grecs appelèrent Pithys, dont on a fait Pin; et comme cet arbre laisse souvent écouler de la résine qui se dépose sur le tronc ou sur les branches, de là la fable qui dit que le Pin semble encore verser des larmes lorsqu'il est agité par le vent Borée. C'est la lumière produite par la combustion des Pins qui éclairait toujours les sacrifices rendus à Isis et à Cérès, et cette dernière s'en était, dit-on, servie pour diriger ses pas lorsqu'elle aUa à la recherche de sa fille Proserpine, enlevée par le dieu des enfers. Les jeunes mariés n'em- menaient leur nouvelle épouse dans leur maison que la nuit et à la lueur des torches faites de bois de Pin, et ces flambeaux étaient à peu près les seuls employés dans les cérémonies expiatoires. » Ces récits empruntés à la fable, et remontant ainsi aux temps les plus reculés, démontrent que ces arbres ont toujours attiré l'attention. Les Pins sont certainement les arbres les plus précieux du groupe des Conifères, et le Créateur semble les avoir répandus sur le globe en raison de leur utilité. En effet, si, dans tous les genres que nous venons d'étudier, quelques-uns nous ont offert certains avantages isolés, celui du Pin semble les réunir tous : élégance et majesté dans le port ; force, durée et élasticité dans le bois, qui nous fournit encore, soit par la résine qu'il contient, soit par les substances qu'on en extrait, des produits industriels importants. De plus, les graines de plusieurs espèces, assez volumineuses et comestibles, sont recherchées comme aliment. L'examen rapide de quelques espèces en fera mieux ressortir les propriétés particulières. P. Cembra. Cette espèce n'a d'autre intérêt pour nous que de servir à l'ornement de nos jardins; mais, sur différents points de l'Europe, elle atteint 15-20 met. Son bois, léger, d'un grain fin, est employé avec avan- tage dans l'industrie ; ses graines sont comestibles. — P. excelsa. Celle-ci semble réunir à la fois toutes les qualités : arbre de grande dimension, bois excellent ; sous notre climat, vigueur et rusticité complètes, qui nous font espérer qu'elle augmentera un jour nos essences forestières. — P- Strobus. Celui-ci, d'une croissance assez rapide, jouit d'un privilège qui se rencontre PINUS. 411 rarement dans le groupe des Conifères, c'est de pouvoir croître dans les sols humides et tourbeux; en raison de cette propriété, on pourra, dan? quelques circonstances, le planter dans les marais, en remplacement des peupliers, avec lesquels il pourra souvent lutter quant à la rapidité de végétation, et toujours pour la qualité du bois. — P. Lambertiana. L'une des plus grandes espèces du genre, le P. Lambertiana n'offrira probablement jamais tous les avantages qu'on en attendait, car son bois est de qua- lité inférieure, et sa croissance est trés-lenle dans nos cultures. Il fournit en très-grande quantité une résine douce et sucrée qui se coagule et devient assez semblable au sucre ; de plus, ses graines, assez grosses, renferment une amande bonne à manger. — P. Sabiniana. Le port et la beauté de son feuillage assurent à cette espèce une place distinguée parmi les arbres d'ornement; d'une autre part, sa vigueur, les dimensions qu'elle atteint et sa rusticité complète, nous donnent l'espoir qu'elle entrera dans l'aménagement de nos forêts. — P. Coulteri. Celui-ci est, ainsi que le précédent, remarquable par la grosseur de ses cônes; sa végétation est assez satisfaisante dans nos cul- tures, mais nous ne savons encore rien sur la valeur de son bois. — Les P. radiata et P. insignis se ressemblent beaucoup, tant par leur port et leur aspect général que par leur végétation. La rapidité avec laquelle ils croissent semble promettre qu'ils auront pour nous un double avantage : celui d'orner nos jardins et celui d'enrichir nos forêts. — Les Pinus Pi~ naster et sylvestris sont assez connus par les bons usages qu'on en retire, et si elles ne sont pas les deux plus belles espèces du genre, elles sont au moins des plus précieuses. — Les Pinus densiflora et Massonniana ne nous sont encore connus que par ce qu'en ont dit Siebold et Zuccarini. D'après ces auteurs, la dernière espèce surtout est très-cultivée au Japon, où elle jouit d'une estime toute particulière qui repose sur les propriétés merveil- leuses qu'on lui attribue. Son bois, très-résineux, est de bonne qualité, et sa résine est d'un usage fréquent en médecine. L'arbre est cultivé autour des temples, et des bouquets coupés et placés près des tombeaux passent pour vivifier le séjour des morts. — Les Pinus Halepensis et Brutia sont tout particulièrement des arbres de la région méditerranéenne; leur bois, d'as- sez bonne qualité, est recherché par l'industrie, principalement pour la fabri- cation des caisses à savon; on en extrait aussi une résine assez abondante. — P. Pinea. Celte espèce ne présente que de très-petits avantages sous notre climat, où sa croissance est très-lente. Son bois léger, peu résineux, est cependant assez estimé et recherché pour la menuiserie ; d'après Olivier, c'est même le seul qu'on emploie dans l'empire Ottoman. Dans quelques 412 PINUS. parties de l'Europe méridionale, le P. Pinea est considéré comme arbre fruitier; ses graines, assez grosses, contiennent une amande dont le goût, un peu analogue à celui de la Noisette, les fait rechercher comme aliment. En Espagne, on les vend sur les marchés sous le nom de Piiïones; mais c'est principalement la variété à coque tendre que l'on devrait cultiver, puisque l'arbre présente les mêmes avantages, et que l'amande, tout aussi bonne, est renfermée dans une enveloppe tellement fragile qu'on peut la briser entre les doigts. Dans quelques-uns de nos départements de l'Ouest, et no- tamment dans celui des Deux-Sèvres, ces graines donnent lieu à un petit commerce dont les épiciers et les marchands de charbon ont à peu près le monopole. — P. Fremontiana. Cette espèce paraît ne présenter d'autre avantage que de fournir des graines comestibles; elles sont très-nutritives et ont un goût de Noisette bien prononcé. D'après les rapports de M. Hartweg, elles servent d'aliment à de nombreuses tribus d'indigènes ; ces graines sont enfermées dans un testa tellement mince qu'on peut facilement le rompre avec les doigts. A tous les avantages qui viennent d'être énumérés, nous pouvons ajouter que, peu délicats sur la nature du terrain, la plupart des espèces de Pins sont rustiques, et qu'à part un très-petit nombre ils peuvent supporter les hivers du centre et même du nord de la France. SOUS-ORDRE. — ARAUCARIÉES. Grands arbres, originaires des parties chaudes, plus ra- rement tempérées, desdeuxhémisphères.i?ew7/es alternes, plus rarement subopposés, aciculaires, tétragones-recour- bées ou planes, acuminées-aiguës ou largement linéaires, subelliptiques, obtuses. Ecailles ovulifères monospermes, insérées autour d'un axe central, constituant ainsi des cônes subglobuleux. Anthères multiloculaires. Graine unique sous chaque écaille, libre ou adnee, pendante. Embryon à 2-4 cotylédons épygés, plus rarement hypogés dans la germination. ARAUCARIA. 413 Tableau de» Genre» et des Tribus. § 1. Graines adnées à V écaille. Genre. Anthères multiloculaires. Écailles dépourvues de brac- tées. Graines adnées à l'écaillé. Feuilles alternes, planes ou aciculaires, subtétragones, élargies à la base, toujours acuminées-aiguës au sommet Araucaria. Tribus. ! Cotylédons hypogés dans la germi- rna"0"-- ■ CoLÏMBEA- Cotylédons épygés dans la germina- tion Eutacta. § 2. Graines libres. Genre. Anthères multiloculaires. Écailles dépourvues de brac- tées. Graines libres. Feuilles opposées et alternes, subelliptiques ou largement linéaires, atténuées, toujours obtuses au sommet Dammara. I* Araucaria, Juss. Araucaria, Juss. Gen. 413. Lam. Illustr. t. 828. Endl. Syn. Conif. 184. Brongn. Dict. univ. d'Hist. nat. II. 77. C. Gay. FI. Chil. V. 414. Colymbea et Eutassa, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 315. Altingia, Don in Loud. Hort. Brit. 406. Araucaria et Eutacta, Link, in Linnœa, XV. 541-543. Spach, Hist, vég. phan. XI. 361-3G3. Fleurs dioïques. Les mâles : chatons terminaux, soli- taires, cylindriques, souvent allongés, nus ou entourés 414 ARAUCARIA. d'écaillés. Etamines imbriquées, insérées sur Taxe. Fila- ments horizontaux, linéaires, comprimés, prolongés au sommet en un appendice squamiforme, presque coriace, lancéolé, incurvé. Anthères pluriloculaires, bisériées, pen- dantes à la base du connectif, cylindriques; à loges paral- lèles, infléchies avant l'anthèse, s'ouvrant en arrière par une fente longitudinale. Les femelles : chatons solitaires terminaux, nus. Ecailles imbriquées, dépourvues de brac- tées, insérées sur l'axe, épaissies au sommet et prolongées en une pointe presque foliacée, quelquefois tronquées ou subtronquées. Ovule unique, renversé sous chaque écaille, élargi à la base, à tégument extérieur adné à toute la face de Pécaille, à micropyle ouvert au sommet, prolongé vers la chalaze en un court lobule en forme d'aile. Cônes globuleux, formés d'écaillés épaisses, lignes - centes, étroitement imbriquées, la plupart stériles par l'avortement des ovules. Graine solitaire sous chaque écaille, renversée, à tégument épaissi par sa soudure avec l'écaillé, prolongée vers la chalaze en un court lobule en forme d'aile. Albumen charnu. Embryon à 2-4 cotylédons semi-cylindriques, à radicule cylindrique infère. Très-grands arbres, à branches régulièrement verticil- lées. Feuilles planes, linéaires, ou irrégulièrement rhom- boïdes-aiguës, subtétragones, quelquefois hétéromorphes sur la même plante. Maturation bisannuelle. Tribu 1. — Colyinbea. Araucaria, section Colymbea, Endl. Syn. Conif. 185. Colymbea, Salisb. I. c. Araucaria, Link, l. c. ARAUCARIA. 415 Écailles des canes à peine ailées- Graine à appendice basilaire peu visible. Anthères à 12-20 loges. Cotylédons 2-4, à germi- nation hypogée. — Espèces Américaines. 4. Araucaria Brasiliensis, A, Rich. Branches verticillées, horizontales et ascendantes, grêles, promptement dénudées. Feuilles étalées, les cau- linaires imbriquées, recourbées en dehors; toutes très- aiguës, carénées en dessous, glaucescentes. Ecailles des cônes acuminées, récurvées. Graines à aile presque obli- térée à la base. Pinus dioica, Arab. FI. Flum. X. t. 55-56. Colymbea angustifolia, Bertol. Plante del Br asile, 1820, p. 7. Araucaria Brasiliensis, A. Rich. Dict. class. Hist. nat. I. 512. Lamb. Pin. éd. 2. II. 79. t. 46, 46 "a et 46 t«. Loud. Arbor. IV. 2439. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 161. t. 53-54. Link, in Linnœa, XV. 543. Ant. Conif. 111. t. 51-53. Spach, Hist. vég. phan. XI. 365. Endl. Syn. Conif. 185. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Knight, Syn. Conif. 43. Araucaria Ridolfiana, Savi, in Atti délia terza riunione degli scien- ziati ltaliani, tenuta in Firenze (1841), p. 458 et 783, t. 2-3, et Giornale Botanico, II. 1846, p. 52. Araucaria di Bibbiani, Hort . Ital. Var. gracilis. Araucaria Brasiliensis gracilis. Araucaria gracilis, Hort. Araucaria elegans, Hort. Araucaria Ribolfiana, Knight, /. c. 43, Branches grêles, étalées, défléchies. Feuilles d'un vert clair ou presque glauques, plus étroites, beaucoup plus fines et plus rap- prochées que dans l'espèce. Habite le Brésil entre le 15° et le 25° (l. a.), où il constitue de vastes forêts dans les montagnes. 416 ARAUCARIA. Descr. Arbre de 40-50 met , pyramidal dans sa jeunesse, plus tard à cime élalée-arrondie. Tronc bientôt nu dans sa partie inférieure par l'épuisement successif des branches, recouvert d'une écorce gris-brun, longtemps garnie de feuilles marescentes. Branches verticillées, étalées ou déclinées, relevées à l'extrémité. Ramules simples, effilés, très-caducs. Feuilles alternes, longues de 2-5 cen- tim., larges de 5-8 millim., élargies-décurrentes à la base, souvent un peu tordues, glaucescentes en dessous dans les jeunes individus, terminées en une longue pointe scarieuse, fine, très-aiguë. Chatons femelles dressés, ovoïdes-obtus. Cônes très-gros, subglobuleux, quelquefois légèrement déprimés. Graines comestibles, longues d'environ 5 centim., à testa roussâtre, lisse et luisant. Introduit en 1816. 2. Araucaria imbricata, Pav. Branches régulièrement verticillées. Rameaux horizon- taux ou défléchis, recouverts de feuilles ovales-lancéo- lées, imbriquées-aiguës, raides, vertes, très denses. Ecailles des cônes acuminées, incurvées. Graines à aile basilaire très-petite. Pinus Araucaria, Mollin. Chili, 182. Dombeya Chilensis, Lam. Dict. 11.301. Dombeya Araucaria, Rœusch. Nomenclat. Abies Araucana, Poir. Suppl. V. 33. Abies Columbaria, Desf. Hort. Paris. 212. Colymbea quadrifaria, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 31 S. Araucaria imbricata, Pav. Mem. Acad. Madrit. I. 197. Lamb. Pin. éd. 2. II. 76. t. 45, 45^, 45 ter, ^quat., 45 quint, et 45sex. Popp. lîeise in Chili, I. 400. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 163. t. 55-56. Loud. Arbor. IV. 2432. f. 2286-2293.— Encycl. oftrees, 1062, f. 1978- 1986. Link, in Linnœa, XV. 542. Ant. Conif. 107. t. 48-50. Endl. Syn. Conif. 186. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Knight, Syn. Conif. 44. C. Gay, FI. Chil. V. 415. ARAUCARIA. 417 Araucaria Chilensis, Mirb. in Menu Mus. XIII. 49. Spach, Hist.vég. phan. XI. 364. Araucaria Dombeyi, Rich. Conif. 86. t. 20-21 . Habite les montagnes du Chili austral, où il est très-abondant, entre 35 et 50° (l. a.). Desgr. Arbre de 40-50 met. Cime touffue, pyramidale-conique. Tronc très -droit. Branches verlicillées par 6-8, horizontales ou déclinées, les supérieures dressées. Rameaux opposés ou épars, très-longtemps recouverts de feuilles. Ramules allongés, simples, étalés ou réfléchis. Feuilles longues de 2-4 centim., ovales-lan- céolées, acuminées au sommet, épaisses, raides et piquantes, vertes sur les deux faces. Chatons mâles dressés, légèrement coniques, obtus. Cônes presque sphériques ou légèrement déprimés, de 12-15 centim. de diamètre. Écailles terminées en une pointe ou mucron bractéiforme, infléchi. Graines longues de 4-5 centim., compri- mées, anguleuses, à angles arrondis, élargies au sommet, sublron- quées, quelquefois mucronulées, rélrécies à la base, lisses, luisantes, d'un brun-roux, comestibles et très-recherchées des indigènes. D'après Loudon, introduit en 1796. Observ. Celte espèce est assez rustique pour supporter, sans en souffrir, les hivers du centre de la France. Sa tige droite, longtemps couverte, ainsi que les branches, de feuilles qui con- servent leur couleur verte ; ses branches, régulièrement verticil- lées, et son port en général, en font l'un des plus beaux orne- ments pour les jardins paysagers. Un des premiers A. imbricala introduits en Europe, planté au jardin de Kew, a aujourd'hui 6 met. environ de hauteur; il a déjà donné des cônes, mais qui n'ont pas atteint leur entier développement. Cet individu n'est pas le plus élevé qu'on trouve en Angleterre, où l'on en voit plusieurs qui mesurent de 8-12 mètres. Si VA, imbricata a été introduit en 1796, ainsi que le dit Lou- don, il doit avoir disparu pendant quelque temps de nos cul- tures, car les individus que Ton y rencontre aujourd'hui sont certainement d'introduction plus récente. Traité des Conifères. 27 418 ARAUCARIA. Tribu 2. — Eu tac ta. Araucaria, section Eutacta, Endl. Syn. Conif. 186. Ecailles des cônes largement ailées. Graines à appendice basi- laire visible. Anthères à 6-12 loges. Cotylédons 4, à germina- tion épygée. — Espèces de V Australie. Eutassa, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 315. Araucaria, Link, in Linnœat XV. 541-543. 3. Araucaria Bidwilli, Hook. Branches verticillées ; ramules opposés ou presque op- posés, distiques. Feuilles planes, ovales-lancéolées, acumi- nées, piquantes au sommet. Ecailles des cônes mucronées. Araucaria Bidwilli, Hook. in London, Joum. of Botan. 2e sér. II. 498. t. 18-19. Ant. ConifAOô. t. 46-47. Endl. Syn. Conif. 187. Knight, Syn. Conif. 44. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 220. Habite les montagnes Brisbanes, et aux environs de Moreton- Bay, dans la Nouvelle-Hollande orientale. Descr. Arbre de 35-50 met. Tronc cylindrique, très-droit. Bran- ches étalées; celles de la base souvent défléchies, très-régulière- ment verticillées, ordinairement par 5-7. Rameaux opposés, disti- ques, étalés. Feuilles sessiles, elliptiques, coriaces, raides, épaisses, luisantes, rétrécies à la base, acuminées au sommet en une pointe blanchâtre, raide, très -aiguë; les caulinaires alternes; celles des rameaux subdistiques, longues de 4-5 centim., larges de 10-12 millim. dans leur plus grand diamètre. Cônes sphériques ou légè- rement déprimés, de 15-20 centim. de diamètre. Écailles épaisses de 10-15 millim., larges de 3-5 centim., rugueuses, légèrement amincies sur les bords, terminées par un appendice bractéiforme. Graines comestibles, très-recherchées des indigènes. Introduit vers 4849. ARAUCARIA. 419 4. Araucaria Cunninghami, Ait. Branches verticillées; ramilles distiques, Feuilles in- curvées, subulées, comprimées, subtétragones,acuminées- aiguës. Ecailles ovulifères, mucronées, à mucron récuryé. Araucaria Cunninghami, Ait. Mss. Sweet. Hort. Brit. 475. Lainb. Pi». III. t. 79. Loud. Arbor. 2443. f. 2303-2303.— Suppl. p. 2603. f. 2545. Ant. Conif. 102. t. 43-44. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 157. t. 52. Endl. Syn. Conif. 187. Knight, Syn. Conif. 44. LindI. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Altingia Cunninghami, G. Don, in Loudon, Hort. Brit. 408. Eutacta Cunninghami, Link, in Linnœa, XV. 545. Eutassa Cunninghami, Spach, Hist. vég. phan. XI. 362. Var. longifolia. Araucaria Cunninghami p longifolia, Ant. I. c. t. 44. f. 2. D'après la figure publiée par Antoine, cette variété se distingue à ses feuilles, plus longues et plus étalées. Var. glauca» Araucaria Cunninghami y glauca, Ant. I. c. 105. t. 44. Celle-ci, semblable à l'espèce pour le port, s'en distingue nette- ment par la couleur glauque des feuilles et de l'extrémité des jeunes rameaux. Habite la côte orientale de la Nouvelle-Hollande, vers More- ton-Bay, entre 14 et 29° 30' (l. a.), où il constitue de vastes forêts, ainsi qu'au port Brisbane, par 27° 30', Descr. Arbre de 20-23 met. Tronc droil, cylindrique, recouvert d'une écorce luisante, assez semblable à celle des Merisiers. Bran- ches verticillées ordinairement par 5, étalées, souvent dénudées. Rameaux et ramules nombreux, distiques, ces derniers souvent pen- dants. Feuilles très-raides, alternes, étalées, plus souvent infléchies, comprimées dans le sens du rameau, acuminées au sommet en une 420 ARAUCARIA. pointe fine, raide et très-aiguë, légèrement rougeâtre. Cônes longs de 6-8 centîm., larges de 4-6, ovoïdes-obtus. Écailles épaisses de 5-6 millim., transversalement carénées-aiguës vers le sommet, mu- cronées; à mucron bractéiforme, de 5-8 millim. de longueur, large de 4-2, caréné sur le milieu. Introduit en 1827. 5. Araucaria excelsa, R. Br. Branches verticillées; ramilles distiques, opposés ou alternes. Feuilles subulées, comprimées, subtétragones, infléchies, marquées en dedans de deux lignes glauques. Araucaria excelsa, R. Br. in Ait. Hort. Kew. éd. 2. V. 412. Lamb. Pin. éd. II. 81. t. 47 et 47 «•. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 153. t. 50-51. Loud. Arbor. IV. 2440. f. 2297-2302. Ant. Conif. 99. t. 38-42. Endl. Syn. Conif. 187. Knight, Syn. Conif. 44. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Dombeya excelsa, Lamb. Pin. éd. 1. I. 87. t. 39-40. Eutassa. heterophylla, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 316. Spacb, Hist. vég. phan. XI. 362. Altingia excelsa, Loud. Hort. Brit. 400. Colymbea excelsa, Spreng. Syst. Cur. post. 315. Eutacta excelsa, Link, in Linnœa, XV. Var. glauca. Araucaria excelsa glauca, Hort. Cette variété, aussi vigoureuse que l'espèce, en diffère par l'ex- trémité des rameaux, qui sont de couleur glauque. Habite l'île Norfolk, et sur les petits rochers adjacents. Descr. Très-bel arbre, de 50-60 met. sur 2-3 met. de diamètre. Tronc très-droit, cime pyramidale-conique. Branches régulièrement verticillées, minces, étalées, défléchies, souvent relevées à l'extré- mité. Rameaux opposés ou alternes, horizontaux ou déclinés, con- servant leurs feuilles pendant longtemps. Ramules foliaires alternes, distiques, très-rapprochés, le plus souvent déclinés. Feuilles d'un ARAUCARIA. 421 vert gai, longues de 8-15 millim., épaisses, triquèlres ou rhom- boïdales, recourbées vers le rameau, marquées en dedans de deux lignes glauques, d'un tissu mou, acuminées, obtuses ou aiguës. Cônes d'environ 42-14 cenlim., à peu près sphériquesou légèrement dépri- més. Ecailles à partie supérieure épaissie, amincie sur les bords. Introduit en 1793. Observ. VA. excelsa, désigné sous le nom de Pin de Vile Nor- folk, est assurément l'un de nos plus beaux arbres d'ornement; mais il ne peut malheureusement supporter nos hivers. On n'en'connaît encore en pleine terre, en France, que quelques in- dividus, plantés à Hyères (Var.), où ils végètent vigoureusement. 6. Araucaria Cookii, /?. Br. Branches distantes, régulièrement verticillées, courtes; ramules distiques. Feuilles effilées, souvent presque ap- pliquées sur les rameaux. Cônes ovoïdes-obtus, longs de 10-d5 centim., larges de (ï-8. Cupressus columnaris, Forst. Florul. Austr . n. 3ol. pp. Araucaria columnaris, Hort. aliq. Araucaria Cookii, R. Br. ex Don, in Linnœa Transact. XVIII. 164. Flore serr. VII. 243 (cum te.)* Paxt. Flow. Gardn. 11. 432, et III. 77. f. 272. Endl. Syn. Conif. 488. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 220. Lindl. /. c. VI. 267 (cum ic). Habite la Nouvelle-Calédonie, le promontoire ou cap de la Reine Charlotte, ainsi que l'île des Pins, au sud de la môme île. Descr. Tronc élancé, atteignant 50 met. et plus de hauteur, cou- vert d'une écorce mince, presque luisante, à peu près semblable, sur les jeunes individus, à celle de VA. excelsa. Branches élalées, ré- gulièrement verticillées, à verticilles distants, minces-défléchies, renflées à leur base. Feuilles alternes : celles de la tige grosses, comprimées, étalées ou réfléchies, longues de 40-25 millim.; celles des rameaux beaucoup plus lines, plus nombreuses, plus courtes, 422 ARAUCARIA. infléchies, subtélragones, acuminées au sommet. Chatons mâles ter- minaux, ovoïdes, longs d'environ 4 cenlim. Cônes latéraux, souvent géminés, longs de 10-15centim., larges d'environ 6-8, ovoïdes-obtus, arrondis au sommet. Ecailles larges, coriaces, amincies sur les bords, fortement imbriquées, terminées au sommet par un appen- dice bractéilbrme. Introduit en 1851 . Observ. Cette espèce, dans le jeune âge, paraît intermédiaire entre VA. excelsa et VA. Cunninghami; elle semble cependant se rapprocher davantage du premier. Dans les jeunes indivi- dus cultivés, les feuilles, effilées, luisantes, de couleur cuivrée ou métallique, rarement vertes, sont plus minces et moins re- courbées que celles de VA . excelsa, plus ténues, plus rapprochées, moins étalées que celles de VA. Cunninghami. Dans les arbres adultes noncultivés, les ramulesfoliifèresressemblent assez à cer- tains Lycopodes; les feuilles, longues de 4-8 mill., larges de 2-3, sont minces, carénées sur le dos, courbées vers les ramules, qu'elles cachent en grande partie. Le plus bel A . Cookii que j'aie pu ob- server avait environ 1 met. 40 de hauteur; ses rameaux offraient un singulier arrêt de développement par suite de l'avortement du bourgeon terminal. Les branches ainsi bifurquées à leur extrémité, et qui cessent promptement d'allonger, nous donnent l'explication de la forme de ces individus élevés, aux branches courtes, représentant des colonnes étroites, et presque du môme diamètre dans toute la hauteur. En effet, l'A Cookii a un diamètre si peu proportionné à sa hauteur, que lorsque les hommes de l'équipage de Cook le dé- couvrirent, en 1774, ils crurent voir dans ces arbres des colonnes de basalte ou de quelque autre produit volcanique. Les choses en demeurèrent là jusqu'en 1850, époque à laquelle M. Moore, jardinier en chef du jardin botanique de Sydney, dans une exploration de la Nouvelle-Calédonie, le découvrit de nouveau, et crut retrouver, plein de vigueur, en 1850, le grand excm- ARAUCARIA. 423 plaire comparé par Cook à une tour élevée. M. Moore écrit au docteur Lindley, relativement à cet échantillon : « L'arbre rappelle une très-haute cheminée de manufacture, parfaitement proportionnée dans sa forme. » Si le genre Araucaria renferme peu d'espèces, le petit nombre en est lar- gement compensé par leur élégance. Au point de vue de l'ornement, peu d'ar- bres peuvent rivaliser avec eux, et plusieurs, tant par les dimensions consi- dérables qu'ils atteignent que par les qualités de leur bois, sont éminem- ment propres aux constructions civiles et navales. De plus, la plupart des espèces, par leurs grosses graines comestibles, servent d'aliment â de nom- breuses populations. Quelques mots sur chacune des espèces en feront mieux ressortir les avantages. A. Brasiliensis. Quoique cette espèce puisse passer l'hiver en pleine terre dans plusieurs de nos départements méridionaux, elle n'y forme jamais un bel arbre; car, à mesure qu'elle s'élève, les branches inférieures s'épuisent et disparaissent successivement, de sorte qu'il n'y a jamais que les quelques- unes du sommet qui forment une sorte de parasol. Ses 'graines sont co- mestibles etrecherchées comme aliment. On retire aussi de cet arbre une résine rougeâtre, d'une odeur assez agréable, qu'on emploie dans le pays aux mêmes usages qu'on le fait chez nous de la térébenthine. — À. imbricata. A des dimensions au moins égales à celles du précédent, celui-ci joint un port tout particulier, qui en fait l'un des plus beaux arbres d'ornement^ son bois, qui est élégamment veiné et de bonne qualité, est susceptible d'un beau poli ; il contient aussi une résine blanchâtre, d'une odeur agréable, assez analogue à celle de l'encens. Les graines, qui sont aussi très-Yolumineuses, ont un goût et une saveur qui rappellent ceux de la châtaigne; ce qui les fait rechercher de certaines peuplades du Chili. A tous ces avantages vient s'en ajouter un autre qui est pour nous de la plus grande importance, c'est sa complète rusticité. — A. Bidwilli. Nous ne possédons encore que de faibles échantillons de cette espèce, qui paraît ne le céder à la précédente que sous le rapport de la rusticité. Ses graines, grosses et comestibles, servent aussi de nourriture à de nombreuses tribus d'indigènes. — A. Cunningkami. Le port et le feuillage de celui-ci rappellent l'A. exceha; quant à sa Valeur ornementale, nous pouvons dire qu'il est le digne émule des espèces précé- dentes.— A. exceha. Par son tronc élancé, très-droit, pat la régularité, la disposition de ses branches, en un mot par l'élégance qu'il présente dans toutes ses parties, VA. exceha est certainement le plus beau du genre, et il 424 DAMMAttA. en serait aussi le plus précieux, si sa rusticité et la qualité de son bois étaient égales à celles de VA. imbricata; mais il n'en est malheureuse- ment rien. Sous notre climat il demande la serre froide pendant l'hiver ; son bois est de qualité très-médiocre. — A. Cookii. La hauteur considé- rable qu'acquièrent les arbres et le peu de développement que prennent leurs branches leur donnent l'aspect de colonnes ; ce qui a fait donner à cette es- pèce, par Forster, le nom spécifique de columnaris. Le bois de l'A. Cookii est de très-bonne qualité, et comme les branches en restent toujours minces, les tiges, effilées, peu noueuses, sont Irès-solides et propres à la mâture. Des six espèces d'Araucaria connues, une seule, VA. imbricata, supporte le froid de nos hivers ; toutes les autres ont besoin d'être abritées pendant cette saison. II. Dammara, Rumph. Dammara, Rumph. Herb. Amboin. 11. 174. Lamb. Pin. éd. 2. II. 97. Enàl.Gen. pi. n. 1198.— Syn. Conif. 188. Meisn. Gen. 353. Blum. Rumph. III. 211. Spach, Hist. vég. phan. XI. 366. Gh. Lem. Dict. univ. d'Hist.nat. IV. 601. Agathis, Salisb. in LinnœaTransact. VIII. 3H.Rich. Conif. 151. 1. 19. Fleurs dioïques. Chatons mâles axillaires ou extra-axil- laires, cylindriques, écailleux à la base. Etamines insérées sur Taxe, imbriquées. Fi lamen t s très -courts, horizontaux, prolongés en un connectif épais, cunéiforme ou orbicu- laire. Anthères à 5-6 loges unisériées, quelquefois 10-15, bisériées à la base d'un connectif pendant, à filaments pa- rallèles;'loges s'ouvrant longitudinalement en arrière. Chatons femelles terminaux, solitaires ou géminés, formés de plusieurs écailles dépourvues de bractées, très-imbri- quées, sensiblement plus épaisses au sommet. Ovule unique sous chaque écaille, inséré près du sommet, renversé, pen- dant, atrope, ouvert. Cônes ovoïdes ou subglobuleux, for- DAMMARA. 425 mes d'écaillés coriaces, ligneuses, très-imbriquées. Graine solitaire sous chaque écaille, librement pendante, ovale- allongée, comprimée, à hile transversal linéaire ; à tégu- ment membraneux, prolongé de chaque côté en aile, dont Tune étroite, marginiforme, l'autre cultriforme, plus large que récaille. Embryon à 2 cotylédons semi-cylindriques, obtus ; radicule cylindrique, infère. Arbres élevés, très-résineux, originaires de l'Océanie, croissant particulièrement dans les îles Moluques, de la Sonde, et dans plusieurs parties de la Nouvelle-Zélande. Feuilles alternes ou presque opposées, oblongues-lancéo- lées, très-entières, épaisses, dépourvues de nervure, striées, couvertes sur toute la face inférieure de séries de stomates. Maturation bisannuelle. \ .* Dammara Orientalis, Lamb. Feuilles pétiolées, elliptiques-obtuses. Chatons mâles extra-axillaires. Anthères à 6-15 loges, bisériées, à crête cunéiforme, orbiculaire. Cônes subglobuleux, à écailles appliquées, arrondies au sommet. Graines à aile hori- zontale. Dammara alba, Rumph. Herb. Amboin. II. 174. t. 57. Blum. Rumph. III. 212. Arbor Javanensis, visci foliis latioribus, conjugatis, Dammara alba dicta. Sherard, in Rai. Hist. Ul.—Dendrolog. 130. Pmus Dammara, Lamb. Pin. éd. 1. I. 61. t. 38 et 38 M». Voigt. in Syllog. plant. II. 53. Pinus Sumatrana et Abies Sumatrana, HortusBelved. Mirb. Mm. Mus. XIII. 69. Desf. Hort. Par. 356. Abies Dammara, Poir. Dict. V. 35. Agathis loranthifolia, Salisb. in Linnœa Transact VIII. 312. t. 15. Blum. Enutner. Plant. Jav. 90. 426 DAMMAUA. Agathis Dammara, Rich. Conif. 83. t. 19. Dammara loranthifolia, Spacb, Hist. vég. phan. XI. 336. Dammara Orientalis, Lamb. Pin. éd. 2. II. 70. t. 43. Loud. Arbor. IV. 2447. f. 2308-2309. — Encycl. of trees, 1066. f. 1989. Forbes. (Jam.), Pinet. Wob. 169. t. 58. Endl. Syn. Conif. 189. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 221. Knight, Syn. Conif. 45. Var. PALLENS. Écorce des rameaux vert-blanchâtre. Feuilles plus allongées- lancéolées que dans l'espèce, à bords plus fortement enroulés en dessous, légèrement ondulées, blanchâtres, plus longuement acu- minées au sommet, brusquement et irrégulièrement rétrécies à la base. Dammara alba, Hort. Makoy. ? Dammara orientalis alba, Knight, /. c. IJabite les îles Moluques, de Sumatra, Java; celles de la Sonde, où il paraît aussi très-commun. Descr. Arbre très-résineux, haut de 20-35 met. sur 2-3 de dia- mètre. Bois blanc, de qualité médiocre. Écorce de la tige gris-cendré, pubérulente; celle des rameaux unie, souvent rougeàtre. Branches verticillées, étalées-réiléchies, relevées à l'extrémité. Rameaux et ramules étalés, opposés ou épars, légèrement comprimés dans la jeunesse. Feuilles distantes, opposées-décussées, parfois subdisti- ques sur les jeunes rameaux, elliptiques, droites, rarement légère- ment falciformes, épaisses, coriaces, très-entières, vertes et lisses sur les deux faces, longues de 6-12 centim., larges de 3-4 dans leur plus grand diamètre, sessiles ou longuement atténuées en un court pétiole, obtuses-arrondies au sommet; celles des jeunes arbres souvent plus lancéolées et plus pointues. Chatons mâles longs d'environ 5 centim. Cônes pédoncules, longs de 8-10 centim., larges d'environ 5, ovoïdes-cylindriques, très-obtus, à peine atténués au sommet. Ecailles épaisses, très- fortement appliquées. Graines à aile obtuse, débordant le côté de l'écaillé. Introduit en 1804. Observ. Le D, Orientalis, appelé par les Malais Dammar puti DAMMAKA. 427 et Dammar batu, produit en grande quantité une résine d'abord transparente, molle et visqueuse, qui répand, à l'état liquide, une odeur aromatique qu'elle perd en partie par la dessiccation. Pour arriver à ce dernier état, elle passe graduellement du blanc primitif à la couleur du succin. 2. Dammar a àustralis, Lamb. Ramules minces, allongés. Feuilles sessiles, alternes, plus rarement opposées. Chatons mâles axillaires. An- thères à 5-6 loges, unisériées, à crête suborbiculaire. Cônes ovoïdes ou presque turbines, à écailles étalées, ai- guës au sommet. Graines à aile défléchie. Agathis Australis, Salisb. in Linnœa Transact. VIII. 312. Dammara Australis, Lamb. Pin. éd. 2. II. 73. t. 44. A. Cunningh. Ann. ofnat. Hist. I. 211. Loud. Arbor. IV. 2449. f. 2310-2311 — Encycl. of trees, I0G6. f. 1990. Zucc. in Abhandl. der mathem. phys. Masse der Berl. Akadem. III. t. 1. f. 2. t. 2. f. 16 {err.) et 17. Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 479. t. 59. Spach, Hist. vég. phan. XI. 368. Endl. Syn. Conif. 190. LindI. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 221. Knight, Syn- Conif. 45. Hook. fil. FI. ofNov.-Zeal. 231. Podocarpus zamlefolius, A. Rich. FI Nov.-Zeal. 360. Habite la Nouvelle-Zélande boréale; les forets auprès de Ta- inasan, vers le détroit de Mercure, sur le rivage boréal des îles; ù Wangaroa, et vers Hokianga sur la côte occidentale. Descr. Arbre de 40-50 met. de hauteur sur 2 met. et plus de diamètre. Bois blanc, très-résineux, de qualité supérieure. Tronc droit, souvent nu dans sa partie inférieure par l'épuisement successif des branches de la base, recouvert d'une écorce gris-cendré, se détachant en lames minces, finalement brune, lisse. Branches rapprochées, presque verticillées, plus rarement éparses, étalées; celles de la base ordinairement défléchies; les supérieures subdres- sées, renflées à leur base, où il existe un empâtement très-sensible. Rameaux opposés ou ternes, allongés, minces, peu ramifiés. Feuilles 428 DAMMÀRA. sessiles, alternes et distantes sur le tronc, plus rapprochées, opposées- subdistiques sur les rameaux, longues de 4-7 centim., larges de 4-2 dans leur plus grand diamètre, longtemps persistantes, elliptiques, rarement subfalquées, épaisses, coriaces, d'un vert métallique ou brunâtre, quelquefois maculées en-dessus, d'un roux cuivré plus ou moins foncé en dessous, rétrécies et souvent tordues à la base, atténuées et obtuses au sommet. Chatons mâles cylindriques, dressés, longs d'environ 3 centim., compactes, durs, accompagnés de quelques bractées à la base. Anlhères uniloculaires, longitudi- nalement déhiscentes. Chatons femelles pédoncules, subglobuleux ou légèrement ovoïdes, solitaires, axillaires, naissant vers le sommet des rameaux, paraissant vers les mois de janvier-février sous la forme de gros bourgeons ovoïdes-coniques très-compactes. Jeunes cônes à écailles fortement imbriquées à la base, un peu étalées au sommet et légèrement membraneuses sur les bords. Cônes dressés, presque sphériques à la maturité, d'environ 5-7 centim. de diamètre. Ecailles largement cunéiformes, coriaces, étroitement imbriquées, acuminées au sommet, très-lisses. Graine unique sous chaque écaille, brune, munie d'une aile finement membraneuse, entière, oblique, pâle vers le sommet. Introduit en 1823. Observ. Le D. Australis, vulgairement Pin de Cowrie, produit un bois excellent, qui rivalise, pour la mâture, avec celui du Pinus sylvestris. Il fournit aussi une très-grande quantité de résine térébinthacée, appelée Wave par les habitants de la Nou- velle-Zélande, et Koudi-Goum par les Anglais. Les indigènes fabriquent avec cette résine une couleur indélébile dont ils se teignent le corps. Un pied de D. Australis, de 5 met. de hauteur sur 5 centim. de diamètre, à 1 met. du sol, a produit, en 1854, dans une des serres du Muséum, 3 cônes qui, le 15 mai, avaient 20 mil- lim. de longueur et 18 de diamètre à leur base. Ce sont, très- probablement, les premiers qui se soient montrés en France, et peut-être môme en Europe. DAMMARA. 429 3. Dammara obtusa, Lindl. Feuilles oblongues, arrondies au sommet. Cônes obtus, cylindriques, d'environ 8 centim. de longueur, à écailles convexes, étroitement appliquées. Dammara obtusa, Lindl. in Paxt. Flow. Gardn. IL 146 (cum ic.).— Journ. Hort. Soc. VI. 270. Habite l'île d'Aniteure, Tune des Nouvelles-Hébrides, où il a été découvert par M. Moore. Descr. « Grand arbre, ressemblant un peu par son faciès au D. Australis, dont il diffère par la grandeur et la forme des feuilles et des cônes. Bois de très-bonne qualité, employé dans les con- structions navales. Feuilles longues de 8-10 centim., larges d'en- viron 3, oblongues-arrondies aux deux bouls, obtuses au sommet, ne présentant pas la moindre trace de dentelure. Cônes d'environ 8 centim. de longueur sur 4 environ de diamètre, cylindriques, arrondis aux deux bouts, obtus. Ecailles arrondies, convexes à l'extrémité, environ 4 fois plus larges que longues, et très-diffé- rentes encore de celles du D. Australis par ses pointes étalées. » (Lindl., I. c.) 4. Dammara Moori, Lindl. Feuilles longues de 10-15 centim., larges d'environ 1, étroitement lancéolées, subfalquées. Dammara Moori, Lindl. Journ. Hort. Soc. VI. 271. Habite la Nouvelle-Calédonie, où il a été découvert par M. Moore. Descr. «Arbre dépassant rarement 12 met., à port à peu près sem- blable aux autres Dammara, dressé et compacte quoique gracieux, et l'un des plus éléganls du genre. Feuilles étroitement lancéolées, acuminéeset légèrement falquées, longues de 10-15 centim., larges d'environ 1 . Cônes plus petits que dans le D. Australis . » (Lindl. /. c.) 430 DAMMARA. 5. Dammara macrophylla, Lindl. Feuilles ovales-aiguës. Cônes ovoïdes-obtus, à écailles planes, étroitement appliquées. Dammara macrophylla, Lindl. Journ. Hort. Soc. VI. 271. Habite l'île de Vanicolla, Tune du groupe des îles de la Reine Charlotte, où il a été découvert par M. Moore. Descr. « Arbre de 30 met. et plus, un peu raide dans son port, croissant avec le D. Orientalis, dont il diffère par des feuilles et des cônes plus grands. 'Feuilles longues d'environ 15 cent., larges de près de 5. Cônes à peu près semblables pour la l'orme et la gran- deur à ceux du Cèdre du Liban, à écailles planes, étroitement ap- pliquées au sommet, beaucoup plus larges que longues. » (Lindl. I. c.) Le genre Dammara, dont toutes les espèces sont Océaniennes, peut être considéré comme celui qui fournit les plus grands arbres Conifères sous l'é- quateur; quelques-uns y atteignent en effet jusqu'à 50 mètres. Mais, sous notre climat, nous ne devons les considérer que comme des arbrisseaux de collection, dont tout le mérite consiste à orner nos serres froides. Les Dammara sont éga- lement les Conifères qui fournissent la plus grande quantité de résine; cette dernière est très-abondante. D'après des renseignements que nous croyons exacts, et qui démontrent que ces arbres étaient beaucoup plus nom- breux autrefois à la Nouvelle-Zélande qu'ils ne le sont de nos jours, cette résine a fourni des sortes d'assises comparables à des blocs de pierre, quel- quefois superposés, et séparés alternativement par une petite épaisseur de terreau provenant de la décomposition des feuilles. Les indigènes emploient cette résine, soit à faire des enduits, soit à d'autres usages domestiques; aujourd'hui le commerce européen l'exploite et la recueille pour en former des vernis en usage dans la carrosserie. Mais il ne faudrait cependant pas attribuer toute cette résine aux Dammara, car plusieurs espèces de Dipte- rocarpées en fournissent aussi de leur côté, et portent souvent le même nom. Le D. Orientalis, par l'ampleur et la beauté de son feuillage, produit un assez bel effet comme arbre d'ornement. Son bois, très-facile à travailler, susceptible d'un beau poli et de qualité médiocre, s'altère trés-promptement. Le D. Âmtralis, dont les dimensions sont considérables, a encore l'avan- tage de fournir un bois d'excellente qualité. PODOCARPEES. ORDRE III. - - Podocarpées. Arbres élevés, parfois gigantesques ; plus rare- ment arbrisseaux ou sous-arbrisseaux étalés. Feuilles persistantes, alternes-éparses ou sub- opposées, planes, linéaires ou presque ovales-ellip- tiques, quelquefois dimorphes : les unes aciculaires- étalées ou couchées; les autres squamiformes-im- briquées, à une ou plusieurs nervures ou sans aucune nervure , adnées-décurrentes, sessiles ou parfois subpétiolées , portant en-dessous (plus ra- rement sur les deux faces) des lignes de sto- mates. Bourgeons nus ou écailleux. Fleurs dioïques, ou le plus souvent monoïques sur des rameaux différents; les mâles imbriquées autour d'un axe commun, formant ainsi des cha- tons terminaux. Ecailles ovulifères disposées sur un épi lâche ou le plus souvent raccourci, uni ou biflore, la plupart solitaires par avortement. Chatons mâles ovoïdes-raccourcis, terminant les ramules ou naissant à l'aisselle des feuilles ou des bourgeons, solitaires ou agrégés, épais, cylin- Tràitiî des Conifères 28 434 PODOCARPUS. driques ou filiformes. Etamines dépourvues de bractées, rapprochées et insérées de toutes parts sur l'axée Filaments très-courts, ordinairement prolongés au sommet en un connectif squami- forme. Anthères biloculaires, ovales ou subglobu- leuses, à loges opposées, s'ouvrant transversale- ment ou latéralement. Pollen globuleux. Fleurs femelles quelquefois solitaires au som- met des ramules, ou disposées en épis allongés ou raccourcis, à rachis nu, souvent épaissi, et for- mant avec les bractées un réceptacle ou corps charnu. Ecailles ovulifères nues ou accompagnées à la base d'une bractée presque cymbiforme. Ovule unique, renversé, inséré au milieu de Té- caille ou un peu au-dessous du sommet, libre ou adné-élargi à la base, à tégument double, l'exté- rieur quelquefois complètement adhérent à l'inté- rieur, celui-ci prolongé en tube et faisant saillie en dehors. Graine renversée, à tégument extérieur lâche, charnu, souvent apiculé, l'intérieur osseux. Embryon placé au sommet d'un albumen fari- neux, à 2 cotylédons demi-cylindriques, à radicule obtuse. PODOCARPUS. 435 Tableau dos Genres et des Tribus. I. Graine renversée, adnée à l'écaillé; à tégument extérieur charnu, recouvrant V intérieur, qui est osseux i . Genre Podocarpus. Tribus. Réceptacle de l'épi raccourci, soudé avec les bractées. Feuilles opposées ou subopposées, parfois alternes, planes, dépourvues de nervure médiane, mais par- courues par de fines nervures longitudinales plus ou moins saillantes Nageia. Réceptacle de l'épi raccourci, soudé avec les bractées. Feuilles alternes ou éparses, munies d'une nervure médiane Eupodocarpus. Réceptacle charnu, nul ou à peine épaissi. Feuilles alternes ou le plus souvent distiques, à une seule nervure médiane Stachïcarpus. Réceptacle de l'épi raccourci, à rachis charnu, dépourvu de bractées. Feuilles distiques ou plus rarement al- ternes, petites, à une seule nervure médiane, ou squa- miformes, imbriquées, privées de nervure Dacrycarpus. II. Graine seulement adnée à la base de V écaille; à tégument double, Vextérieur très-court, en forme de réceptacle, n'embrassant que la partie inférieure de la graine. Feuilles planes, linéaires- étalées. Genre Saxe-CJothœa. III. Graine quelquefois dressée dans chaque écaille; à tégument exté- rieur raccourci en forme de disque, Vintérieur osseux, saillant. Feuilles petites, subulées, presque cylindriques, rapprochées ou squa- miformes, courtes, étroitement imbriquées. Genre Dacrydiuin. lEndlicher et la plupart des autres botanistes ont indiqué la seconde en- veloppe des graines des Podocarpus comme osseuse ; mais je me suis assuré que dans les graines du Podocarpus Chinensis, qui présentent bien deux tégu- 436 PODOCARPUS. I. Podocarpus, Hérit. Podocarpus, Hérit. Mss. Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp. II. 2. Rich. Conif. 124. Endl. Gen. pi. n. 1800.— Syn. Conif. 206. Meisn. Gen. 353. R. Brown, in Horsfield, PL Jav. rar. 33. Blum. Rumph. III. 212. G. Gay, FI. Chil. V. 399. P. D. Dict. univ. d'Hist. nat. X. 297. Spach, Hist. vég. phan. XI. 437. Nageia, Gœrtn. Carpol. 1. 191. t. 39. Taxi Sp. Thunb. Willd. Wickstr. — Juniperi Sp. Roxb. Pavon. Myric^e Sp. Thunb. Fleurs dioïques, ou plus rarement monoïques sur des ra- meaux différents. Les mâles -.chatons terminaux ou souvent axillaires, solitaires ou réunis en fascicules sur un pédon- cule commun, disposés en épis lâches ou en grappes; nus ou entourés à la base de bractées imbriquées. Eta- mines insérées sur l'axe. Filaments très-courts. Anthères biloculaires, à connectif squamiforme plus ou moins dé- veloppé. Loges opposées, déhiscentes en dehors. Fleurs femelles disposées en épis lâches ou le plus souvent serrés, uni- ou biflores,à bractées soudées au rachis, libres seule- ment au sommet; à rachis épaissi, dépourvu de bractées, et formant un réceptacle charnu sur lequel se montre la graine; parfois à réceptacle à peine épaissi, accompagné de bractéoles. Ecailles dépourvues de bractées ou soli- ments, l'externe est charnu, d'un vert foncé, recouvert d'une poussière glauque, blanc-jaunâtre à l'intérieur et de même couleur que le tégument in- terne, qui renferme la masse albumineuse, avec laquelle il semble se con- fondre ; ce deuxième tégument, loin d'être osseux, est au contraire mince et très-fragile. J'ajoute que ces graines étaient parfaitement mûres, qu'elles se détachaient facilement du pédoncule, et que, semées, elles ont levé dans l'espace d'un mois à six semaines. J'ignore si celte espèce fait exception, ou si la deuxième enveloppe n'acquiert pas dans nos serres la dureté qu'elle prend en Chine. l'ODOCAKPUS. 437 taires à Faisselle d'une bractée presque cymbiforme, por- tant l'ovule. Ovule unique, sessile, inséré au-dessous du sommet de l'écaillé, renversé, adné à l'écaillé, à tégu- ment extérieur prolongé en un col court recouvrant le té- gument intérieur. Graines drupacées,à tégument externe charnu, entièrement soudé à l'écaillé, le plus souvent pro- longé au sommet en un court apicule ; l'intérieur, au con- traire, fragile, souvent osseux. Embryon au sommet d'un albumen farineux, à 2 cotylédons. Arbres élevés ou arbrisseaux propres aux deux hémis- phères extra-tropicaux; communs au Japon, plus rares dans les régions tropicales de l'Asie et de l'Amérique. Feuilles parfois opposées ou subopposées, et alors dépour- vues de nervure médiane, larges, ovales ou subelliptiques, plus souvent alternes, linéaires, uninervées, quelquefois imbriquées sur 5 rangs ou distiques, étalées, privées de nervures et dimorphes comme dans les Cyprès, portant des stomates en dessous ou plus rarement sur les deux faces. Bourgeons écailleux. Maturation annuelle et bisannuelle. Tribu 1. — Nageia. Podocarpds, section Nageia, Endl. Syn. Conif. 207. Fleurs monoïques ou dioïques. Réceptacle charnu, formé des épis raccourcis, uniflore, à bractées libres ou soudées. Feuilles opposées ou subopposées, multinervées, portant des stomates de chaque côté ou seulement en dessous. i . Podocarpus Nageia, R. Br. Feuilles opposées ou presque alternes , oblongues , lancéolées, acuminées aux deux bouts ou calleuses, 438 PODOCARPUS. obtuses au sommet, portant des stomates seulement en dessous. Fleurs dioïques. Chatons mâles 5-5, axillaires, portés sur un pédoncule commun, presque disposés en grappes cylindriques, à réceptacle à peine plus épais que le pédoncule. Graines gibbeuses. Cupressus bambusacea, Otolanzan, Kwa-i, IV. 2. Laurus julifera, folio specioso, enervi. Ktempf. Amœn. exot. 773, ic. /. c. 874. Nà, vulgb Nagi, Ksempf. h c. Myrica Nagi, Thunb. FI. Jap. 76. Nageia Japonica, Gsertn. Carpol. I. 191. t. 39. Podocarpus Nageia, R. Br. etMirb. in Mém. Mus. XIII. 75-76. Sieb. et Zucc. FI. Jap. Fam. nat. II. 109.— FI. Jap. t. 135. Endl. Syn. Conif. 207. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 222. Habite le Japon, où il est commun dans les provinces de Katsuga, de Jamato, dans l'île Niphon, s'étendant à peine au delà de 36° (l. b.). Arbre de 12-30 mètres, à cime étale'e. « Descr. Le Laurus Julifera (Laurier à chaton) est remarquable par ses feuilles sans nervures. tV arbre est rare; il a été transporté des forêts dans les villes à cause de ses feuilles persistantes, et alors on le tient à l'abri. Tige droite, marquée par les cicatrices des feuilles des années précé- dentes, atteignant dans son dernier accroissement la hauteur d'un Cerisier, recouverte d'une écorce obscurément brune, charnue, molle ; celle des ramules d'un beau vert, répandant, lorsqu'on la coupe, une odeur balsamique. Bois constamment dur, quoique cependant à peine fibreux. Moelle fungueuse, devenant ligneuse en vieillissant. Rameaux alternativement opposés, ténus, renflés à leur insertion, presque pendants; à feuilles bijuguées, laissant entre elles une distance d'un pouce (3 centim.). Feuilles longues de 3 pouces (8 centim.), larges d'un pouce ou plus (3 à 4 centim.), à pétiole et nervures dures, de même couleur sur les deux faces, lisses longiludi- nalement et très-légèrement striées, d'un vert obscur et comme l'ODOCARPUS. 439 bleuâtre, ressemblant à celles du Laurier alexandrin. Les chatons, ternes ou quaternés, naissent de l'aisselle des feuilles; ils sont blanchâtres, courts, densement velus, composés de fleurons à 2 pétales très-petits et formant au milieu une colonne; compactes, longs d'un pouce (environ 3 centim.). Les fleurs, lorsqu'elles tom- bent, laissent à l'extrémité une baie unique, plus rarement 2, d'un noir pourpre à la maturité , recouverte extérieurement d'une poussière glauque semblable à celle que l'on rencontre sur le fruit du Prunier sauvage; à péricarpe très-mince, moux, succulent, insi- pide, auquel adhère lâchement un nucule orbiculaire, de la gran- deur d'une Cerise, lisse, roussâtre, apiculé au sommet. Le noyau est entier, dur comme la pierre, mais mince, et par suite faible et fragile, renfermant un nucleus couvert d'une cuticule roussâtre, laissant échapper une saveur légèrement amère, de forme égale- ment très-arrondie, surmonté d'un apicule qui ressemble un peu à une toupie. » (K.empfer, l. c.) J'ajouterai à cette excellente description que V arbre est mo- noïque, à branches légèrement renflées à l'insertion des rameaux. Feuilles elliptiques, oblongues, opposées, atténuées à la base, acuminées au sommet. Chatons mâles portés sur des rameaux différents, quelquefois sur les mêmes rameaux, longs d'environ 3 centim., larges de 6-8 millim., cylindriques-obtus, naissant par verticillesde 3-i à la base des feuilles. Fruits exactement globuleux, solitaires, axillaires, de 8-10 millim. de longueur, souvent cour- bés, portés sur des pédoncules écailleux, grêles. 2. Podocarpus cuspidata, Endl. Feuilles opposées ou subopposées, elliptiques, rétrécies à la base, acuminées-cuspidées au sommet, portant des stomates seulement en dessous. Podocarpus cuspidata, Endl. Syn. Conif. 207. Lindl. et Gord. Journ, Hort. Soc. V. 222. Podocarpus latifolia, Hort. (non Wall. nec. R. Br. et Mirb.J | Habite le Japon. 440 PODOCARPUS. Descr. Ecorce gris-brun, légèrement rugueuse. Branches étalées, alternes, opposées ou verticillées, souvent dénudées et fortement tuberculeuses par la chute des feuilles. Rameaux opposés, plus rare- ment alternes, généralement distiques. Feuilles opposées ou presque opposées; celles de l'extrémité des rameaux souvent alternes, sub- disliques, largement elliptiques, très-entières, rétrécies à la base en un court pétiole élargi, plus ou moins longuement acuminées au sommet et obtuses, très-rarement pointues, jamais mucronées, souvent un peu ondulées sur les bords, longues de 4-8 centim. sur 25-32 millim. dans leur plus grande largeur, d'un vert très- intense en dessus, d'un vert gai en dessous, marquées de nom- breuses nervures longitudinales légèrement saillantes et d'un vert plus foncé que les autres parties du limbe. 5. PODOCARPUS GRANDIFOLIA, Endl. Feuilles opposées, oblongues-lancéolées, multinervées, à bords épaissis, portant des stomates sur les deux faces. Podocarpus grandifolia, Endl. Syn. Conif. 208. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 222. Habite probablement le Japon. D'après Endlicher, cette espèce se distingue du P. latifolia, Wall., par ses feuilles longues de 16 centim. et larges d'envi- ron 4, épaisses, raides; par ses rameaux rougeâtres, et enfin par ses bourgeons obtus. 4. Podocarpus latifolia, Wall. Feuilles presque opposées, ovales, acuminées, multiner- vées, portant des stomates sur les deux faces. Chatons mâles axillaires, réunis en faisceaux pédoncules; à récep- tacle pédoncule plus épais que les graines. Podocarpus latifolia, Wall. Plant. Asiat. rar. I. 26. t. 30. Hook. London Journ. ofBot. 2e sér. I. 658. t. 23. Endl. Syn. Conif. V l'ODOCARPUS. 44 1 £08. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 222 (non Hort.). Podocarpus zami^efolius, Hort. Belg. (non A. Rien.) Habite dans Pile Panduae. Descr. « Arbre médiocre, toujours vert. Rameaux cylindriques, légèrement épaissis, verts comme les feuilles ; les plus jeunes portant des feuilles glauques, pâles, lancéolées, éparses, munies à la base d'écaillés squameuses. Feuilles opposées-étalées, trots fois plus louguesque les intervalles, largement lancéolées, quelquefois ovales- lancéolées, atténuées, très-acuminées, planes, très-entières, co- riaces et fermes, d'un vert gai, luisantes, longues de 5 pouces (14 centim.), pâles en dessous, à nervures un peu élevées. Pétiole de 1 ou 2 lignes (2-5 millim.), supérieurement' plano-sulqué. Fleurs monoïques. Chatons mâles ovales-oblongs, obtus, étalés, sessiles, longs de 1 pouce (27 millim.), accompagnés à la base de quelques bractéoles lancéolées-aiguës, rassemblés en fascicules de 5-9, axil- laires, opposés, solitaires, dressés-étalés, supportés par un pédoncule commun, grêle, arrondi, un peu épaissi supérieurement, de 1 pouce à \ pouce 1/2 (2-4 centim.) de longueur; plusieurs fois plus courts que les feuilles. Anthères nombreuses et très-denses, in- sérées de toutes parts, étalées, portées sur des filaments très- courts, largement ovales, déhiscentes longitudinalement. Loges un peu divergentes, à connectif dilaté, ensiforme, cuspidé. Fleurs femelles peu nombreuses, axillaires, solitaires, opposées au-dessous des chatons mâles, supportées par un pédoncule cylindrique, long d'environ 2-3 centim., tuberculeux par les rudiments des bractées. Graine subglobuleuse ou obliquement ovale, légèrement aiguë à la base, portée sur un réceptacle oblong, cylindrique, vert, puis pourpre, long de \ pouce (2-3 centim.), muni de bractéoles éparses, étalées, lancéolées. » (Wall., I. c.) Dans nos cultures : Arbrisseau délicat, élancé, grêle, peu ramifié. Ecorce d'un vert pâle, glaucescente lisse, finalement grise et légère- ment rugueuse. Branches souvent courtes, minces, étalées ou dé- clinées, promplement dénudées, s'épuisant elles-mêmes très-vite. Feuilles longues de 4 5 centim., larges de 20-25 millim., luisantes, distiques, plus rarement alternes au sommet des rameaux, oppo- sées ou presque opposées, elliptiques, d'un vert pâle, brusquement 442 podocarpus. rétrécies à la base en un court pétiole comprimé, légèrement tordu, très-longuement acuminées au sommet et terminées en une pointe fine, obtuse. 5. Podocarpus Blumei, Endl. Feuilles presque opposées, largement lancéolées, raides, munies de nervures. Podocarpus latifolta, Blum. Enumer. pi. Jav., 89 (non Wall.). Podocarpus agathifolia, Blum. Rumph. III. 217. t. 173. Podocarpus Blumei, Endl. Syn. Conif. 208. Lindl.etGord, Journ. Hort. Soc. V. 223. ' Habite, à Java, les forêts du mont Salak. Descr. D'après M. Blume :^r&re de 20-26 met., à cime largement étalée, très-rameuse. Rameaux cylindriques, étalés, bruns; les supé- rieurs opposés, verts, presque ronds, noueux, épaissis, quelquefois comprimés au sommet. Bourgeons foliifères très-courlementstipités, petits, allongés, ovoïdes, acuminés. Pérules ovales, acuminées, concaves, légèrement érosées sur les bords. Feuilles presque oppo- sées, longues de 6-42 centim., larges de 2-5 (plus longues et beau- coup plus acuminées dans les jeunes individus, mais alors moins épaisses), elliptiques, lancéolées, rétrécies aux deux bouts, quelque peu épaissies au sommet et souvent sphacélées, légèrement obtuses, tordues à la base, coriaces, fermes, multinervées, luisantes. Bour- geons florifères axillaires ou latéraux par l'avortement des feuilles, composés d'écaillés peu nombreuses, imbriquées, ovales-acuminées, carénées. Chatons mâles rassemblés en épis, de 3-7, sur des ra- mules courts, plus rarement subsessiles et avec un seul épi, longs de 6-18 millim., cylindriques, épais, jaunâtres. Anthères rappro- chées, subsessiles, horizontales, cordiformes, tuberculeuses, ru- gueuses à l'extérieur, intérieurement légèrement épaissies vers la base. Loges globuleuses, ellipsoïdes, supérieurement divergentes, déhiscentes latéralement. Pédoncules fructifères axillaires, soli- taires, opposés, longs de 7 millimètres, portant à la base des bracléoles ou squamules. Graines globuleuses, solitaires, puis PODOCARPUS. 443 bientôt après disposées en grappes à l'extrémité des ramulesà cause de la chute des feuilles. Tégument externe mince, coriace; l'interne osseux, fragile, presque soudé jusqu'au sommet avec l'externe. Albumen charnu, blanchâtre, globuleux comme la graine. Embryon en massue, à cotylédons très-courts, arrondis, épais, égaux. Radicule conique, appendiculée. Tribu 2. — Eupodocarpiis. Podocarpus, section Eupodocarpus, Endl. Syn. Conif. 208. Fleurs dio'iques. Réceptacle charnu, formé d'épis raccourcis, souvent uniflore, à rachis soudé avec les bractées; ces dernières libres seulement au sommet. Feuilles éparses, linéaires ou oblon- gues , uninervées , portant quelquefois des stomates seulement sur la face inférieure. A. Espèces Américaines. 6. Podocarpus Sellowii, Klotzsch. Feuilles allongées-lancéolées, de 4-8 centim. de lon- gueur sur 4-7 millim. de largeur, aiguës, rétrécies à la base. Chatons mâles axillaires, solitaires, allongés. Crête des anthères ovale, acuminée, denticulée. Pédoncule fructifère égalant à peine le réceptacle, biflore, mono- sperme par avorteraient. Graines lisses. Podocarpus Sellowii, Klotzsch, Mss. Endl. Syn. Conif. 209. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Habite le Brésil. 7. Podocarpus oleifolia, Don. Feuilles lancéolées, de 5-4 centim. de longueur sur 4-7 millim. de largeur, aiguës. Chatons mâles axillaires, 444 podocaiipus. solitaires, cylindriques. Crète des anthères semi-circu- laire, ondulée, très-entière. Pédoncule fructifère égalant le réceptacle, qui est bilobé, monosperme. Graines ovales, lisses. Podocarpus oleifolia, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. 121. n. 72. Endl. Syn. Conif. 209. Lindl. etGord. Joum. Hort. Soc. V. 223. G. Gay, FI. Ckil. 403. Habite le Chili. Descr. « Arbre touffu. Rameaux rapprochés, garnis de feuilles, recouverts d'une écorce jaunâtre, lisse. Feuilles lancéolées, aiguës, très-entières, longues de 3-4 centim., larges de 4-7 millim., co- riaces, glabres sur les deux faces, uninervées, déprimées, creusées d'une ligne en dessus près de la nervure, atténuées à la base, un peu réfléchies sur les bords. Chatons mâles solitaires, scssiles, cylindriques, d'environ 3 centim., munis à la base de plusieurs écailles imbriquées, arrondies. Anthères très-courtes, cunéiformes, s'ouvrant en dessous par une double fente, munies au sommet d'un appendice semi-orbiculaire, membraneuses, très-entières, ondulées. Graines ovales, solitaires, très-lisses, réfléchies. Pédoncule iili- forme, glabre, d^nviron 2 ceniim. Bradées naissant au milieu du pédoncule, à limbe bilobé. » (Don, /. c.) 8. Podocarpus salicifolia, Klotzsch, et Karst. Feuilles de 7-45 centimètres de longueur, de 8-1 i millimètres de largeur, subfalquées, rétrécies aux deux bouts. Chatons mâles axillaires, solitaires, pédoncules, cylindriques, obtus. Crète des anthères semi-orbicu- laire, dentée- crénelée. Pédoncule fructifère plus long que le réceptacle, qui est bilobé, monosperme. Graines oblongues, globuleuses, glabres, très-courtement api- culées. PODOCARPUS. 445 Podocarpus SAltciFOUAj Wolzsch et Karsl. Mss. Endl. Syn. Conlf. 209. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Podocarpus Purdieana, Hort. aliq. (non Hook.) Habite la Colombie. « Feuilles longues de 7-10 centim., larges de 8-11 millim., quel- quefois plus, légèrement falquées, courtement rétrécies à la base, très-longuement atténuées au sommet, coriaces, raides, d'un vert pâle, luisantes en dessus. Chatons cylindriques, obtus, un peu incurvés au sommet, longs de 2 centim. environ, munis à la base d'écaillés imbriquées, supportés par un pédoncule anguleux. An- thères à appendice semi-orbiculaire, luisant, denté, crénelé sur les bords. Pédoncule fructifère de 15-18 millim. de longueur, supé- rieurement épaissi. » (Klotzsch, in litt.) 9. Podocarpus coriacea, Rich. Feuilles elliptiques-lancéolées, rétrécies à la base. Pé- doncule fructifère égalant le réceptacle, ce dernier bilobé, monosperme. Graines subglobuleuses, obliquement et ob- tusément apiculées. Podocarpus coriacea, Rich. Ann. Mus. XVI. 297. — Conif. il. t. 1. f. 3. Hook. in London, Journ. of Bot. 2e sér. I. 656. t. 21. Endl. Syn. Conif. 210. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V.223. Podocarpus Antillarum, R. Br. et Mirb. in Me'm. Mus. XIII. 75. Podocarpus Yacca, Don, in Loud. Hort. Brit. 388. ? Taxus lancifolia, Wickstrœm. FI. Guadel. — In Vetensk Academ. Handliny. 1827, p. 79. Habite, dans les Antilles, l'île de Monserrat; dans les monta- gnes Bleues de la Jamaïque, et très probablement aussi la Gua- deloupe. Descr. Arbre de 12-15 met. Branches étalées, alternes, opposées ou verlicillées, souvent grêles et dénudées dans une grande partie de leur longueur, tuberculeuses par la chute des feuilles. Feuilles alternes, elliptiques, longues de 20-45 millim., larges de 6-7, pnr- 446 PODOCARPUS. courues sur le milieu par une nervure peu saillante en dessus, un peu plus en dessous, coriaces, luisantes, assez épaisses, sessiles ou acuminées à la base en un très-court pétiole, rétrécies au sommet et terminées en une pointe presque obtuse. D'après la figure de Richard : Graine solitaire, axillaire, très- petite, courlementpédonculée; réceptacle charnu, épaissi, échancré au sommet pour recevoir la graine, qui est ovale-oblongue, pro- longée et légèrement courbée, terminée au sommet en un court apicule obtus. Observ. Cette espèce, assez délicate dans nos cultures, n'y forme jamais qu'un arbrisseau assez grêle, peu ramifié; elle réclame au moins une bonne serre tempérée pour l'hiver. 10. PODOCARPUS PURDIEANA, Hoolî. Feuilles oblongues, de 8-16 centim. de longueur, ré- trécies à la base, terminées au sommet par un mucron court, aigu ou obtus. Pédoncule fructifère plus court que le réceptacle, qui est bifide, monosperme. Graines sub- globuleuses, à peine obliquement apiculées. Podocarpus Purdieana, Hook. le. t. 624. EndI. Syn. Conif. 210. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. PODOCARPUS MUCRONATA, Hort. dUq. Habite dans la Jamaïque orientale, près de Dunrobin-Castle, de 860—1,160 met. d'altitude. Descr. Grand arbre. Branches étalées, longtemps marquées par les cicatrices des feuilles. Feuilles longues de 6-12 centim., larges de 15-20 millim., épaisses, coriaces, lancéolées, oblongues-ellip- liques, d'un vert gai en dessus, très-lisses et luisantes, planes et non recourbées sur les bords, droites, très-rarement fal- quées, longuement rétrécies à la base en un gros et court pétiole, à sommet courtemenl et régulièrement rétréci de chaque côté jusqu'au milieu, qui est terminé par un mucron gros et court, quelquefois noirâtre, obtus, quelquefois au contraire, et principa- podocarpus. 447 lement dans les jeunes feuilles, spinescent, scarieux, très-aigu et alors plus allongé. Observ. Le P. Purdieana, d'une croissance rapide, atteint 40 met. et plus de hauteur. Au rapport de M. Purdie, il forme l'un des plus beaux arbres de l'île ; il en mesura en effet un, qui, à 2 met. au-dessus du sol, présentait 1 met. de diamètre, et qui n'avait pas moins de 12-13 met. du sol jusqu'aux premières branches. il. Podocarpus Lamberti, Klotzsch. Feuilles étroitement linéaires, aiguës, rétrécies à la base. Chatons mâles courts, fascicules sur un pédoncule axillaire, écailleux à la base, à écailles dentées. Pédon- cule fructifère plus long que le réceptacle, qui est mono- sperme. Graines globuleuses, luisantes. Podocarpus Lamberti, Klotzsch, Mss. Endl. Syn. Conif. 211. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Habite le Brésil. Descr. Arbre robuste, dont le tronc sert, dit-on, à la charpente. Feuilles éparses, longues de 25-35 millim., larges d'environ 34, lancéolées- elliptiques, droites ou à peine falquées, sessiles, minces, acuminées au sommet, planes ou presque planes en dessus. Graine solitaire, petite, sphérique ou suboblongue, portée sur un pédon- cule long de 4-6 millimètres. 12. Podocarpus rigida, Klotzsch. Feuilles linéaires, lancéolées, raides, piquantes. Chatons mâles raccourcis, cylindriques, réunis en fascicule sur un pédoncule axillaire, écailleux à la base, à écailles très- entières. JUNIPERUS RIGIDA, Pav. MSS. 448 PODOCARPUS. Podocarpus glomerata, Don, in Lamb. éd. 2. II. 121. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Podocarpus rigida, Klotzsch, Mss. Habite, au Pérou, les environs de Panao. Descr. « Arbre à rameaux nombreux, cylindriques, foliacés, recouverts d'une écorce jaunâtre, lisse. Feuilles alternes, linéaires- lancéolées, rapprochées, très-aiguës, entières, planes, uninervées, presque atténuées à la base, glabres sur les deux faces, luisantes, longues de 2-4 centim., larges de 2-3 millim. Chatons mâles courts, cylindriques, de 13-15 millim. de long, de 1 millim. de large, réunis par 5-6 en glomérules opposés, portés sur un pédoncule filiforme, glabre, accompagnés à la base de plusieurs écailles imbriquées. Anthères petites, presque rondes, munies d'un petit appendice, à circonférence presque membraneuse, lacérée. » (Don, l. c.) 15. Podocarpus Cbilina, Rich. Feuilles linéaires, lancéolées-aiguës, subfalquées. Cha- tons mâles terminaux, agrégés, filiformes, grêles. Pédon- cule fructifère beaucoup plus long que le réceptacle, qui est monosperme. Graines luisantes, ovales, obliques au sommet, terminées par une petite pointe obtuse. Podocarpus Chilina, Rich. in Ann. Mus. XVI. 297. — Conif. II. t. i. f. 1. Endl. Syn. Conif. 212. Knight, Syn. Conif. il. G. Gay, FI. Chil.W. 401. Podocarpus saligna, Don, m Lamb. Pin. éd. 2. II. 120. Habite le Chili. Descr. Arbre de 12-16 met., très-rameux; à rameaux épars, alternes, plus rarement opposés ou ternes; à ramilles accompagnées à la base d'écaillés persistantes. Feuilles longues de 5-9 centim., larges de 4-8 millim., alternes, rapprochées, étalées, linéaires- lancéolées, très-entières, sessiles, atténuées en pointe au sommet, d'un vert gai , parcourues au milieu d'une nervure un peu plus PODOCARPUS. 449 pâle, planes, lisses, luisantes. Fleurs dioïques : les mâles dis- posées en chatons, sessiles, très-petits, au sommet des ramules; les femelles à pédoncule unillore, solitaire, naissant à l'aisselle d'une feuille ou d'une écaille. Graines solitaires, plus rarement au nombre de 2, à l'extrémité d'un réceptacle charnu, noirâtres, ovales- obtuses, légèrement apiculées, lisses, luisantes, d'un vert gai, lon- gues de 5-7 millim. Pédoncule fructifère 2, 3 ou 4 fois plus long que le réceptacle. Les jeunes plantes cultivées présentent les caractères suivants : Tiges et branches cylindriques. Jeunes bourgeons à peine anguleux. Feuilles alternes, étalées, longues de 7-10 centim., larges de 5-8 millim., droites, très-rarement falquées, planes, linéaires-lan- céolées, sessiles, atténuées aux deux extrémités, mais plus au sommet, qui est obtus, d'un vert gai, quoique assez intense en- dessus, parcourues au milieu par une nervure saillante, un peu aiguë, visible sur toute la longueur de la feuille, couvertes en- dessous, excepté sur la carène et les bords, d'une glaucescence souvent très-prononcée, mais qui disparaît à peu près complètement dans les vieilles feuilles. Introduit en 1852. Observ. Les jeunes plants du P. Chilina paraissent avoir quelques rapports avec le P. elongata, placés dans les mêmes con- ditions; mais ils sont suffisamment distincts par les feuilles plus régulières et non tordues, ordinairement plus étroites et plus lon- guement acuminées; par leur disposition horizontale sur la tige, et ne présentant pas leurs tranches ou bords en Tair, comme cela a lieu dans le P. elongata; par les jeunes bourgeons subcylin- driques, non anguleux, comme dans ce dernier; enfin par la nervure plus saillante des feuilles, et surtout par la rusticité qui lui a permis de bien supporter, en Angleterre, le froid de l'hi- ver 1853-54. Si le P. Chilina a été introduit dans nos jardins en 1774, comme le fait observer Sweet (Hort. brit., 473), il en aura dis- paru assez promptement, puisque tous les pépiniéristes du con- tinent ont considéré comme nouvelle son introduction en 1853. Trahi*, des Conifères. 29 450 PODOCARPUS. 14. PODOCARPUS NUBIGjENA, LlYldl. Feuilles linéaires, ovales-elliptiques, glauques en des- sous. Graines drupacées, oblongues, légèrement courbées vers le sommet. Podocarpus nubtgjENA, LindI. in Paxt. Flow. Gard. 1851-52. II. 162. f. 218.— Joum. Hort. Soc. VI. 264. C. Gay, FI. Chil. V. 404. Habite dans les parties froides du Chili; les Andes de la Pata- gonie, à la limite des neiges éternelles, avec le Fitz-Roya Pata- gonica, le Libocedrus tetragona et le Saxe-Gothœa conspicua. Descr. Arbrisseau. Feuilles linéaires , ovales-elliptiques ou sub- falquées, longues de 2-4 centim., larges de 3-5 millim., planes, épaisses, sessiles ou atténuées à la base en un court pétiole élargi, acuminées en une pointe courte, aiguë, parcourues au milieu par une nervure saillante, vertes en dessus, marquées en dessous de chaque côté de la nervure d'une large bande plus ou moins glauque. Graines oblongues, légèrement courbées vers le sommet, portées sur des pédoncules axillaires, courts, épaissis au sommet, obovales, obliquement bilobés. Introduit en 1851. Observ. D'après M. Gay(Z. c), le P. nubigœna forme un grand arbre dans les provinces de Valdivia et de Ghiloë, où on le dé- signe par le nom vulgaire de Pino. Espèce peu connue. 15. Podocarpus curvifolia -}-. Feuilles rapprochées, alternes, épaisses, coriaces, lisses, luisantes, révolutées. Bourgeons gros, obtus. Podocarpus antarctica, Hort. PODOCARPUS. 451 PODOCARPUS HUMBOLDTI, Hort. PODOCARPUS PURDIEANA, Hort. aliq. {ïlOtl Hook.) Habite Descr. Arbre vigoureux. Branches grosses. Jeunes bourgeons courts, cylindriques, terminés par un bouton très-gros, obtus, écailleux. Feuilles rapprochées, alternes, révolutées, longues de 5-12 centim., ovales-oblongues, droites, très-épaisses, raides, co- riaces, d'un vert gai, luisantes, convexes, parcourues en dessus par un sillon médian peu profond, planes ou légèrement concaves en dessous par les bords, qui sont peu réfléchis, portant une nervure saillante, petiolées ou très-longuement atténuées en un court pétiole élargi, régulièrement et courtement terminées au sommet en une pointe épaissie, obtuse, jamais aiguë, souvent noirâtre. B. Espèces de l'Australie. 16. PODOCARPUS TOTARA, Dofl. Feuilles étalées, linéaires-lancéolées, acuminées, pi- quantes. Chatons axillaires, cylindriques, allongés, raides. Pédoncules fructifères axillaires, plus courts que le récep- tacle, qui est globuleux, mono- ou disperme. Podocarpus Totara, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. App. {excl. synon.) A. Cunningh. in Ann. ofnat. Hist. 1. 212. Hook. in London Joum. of Botan. 2e sér. I. 572. t. 19. Endl. Syn. Conif. 212. LindI. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 223. Knight, Syn. Conif. 47. Hook. fil. FI. Nov.-Zel. 233. Habite la partie boréale de la Nouvelle-Zélande. Descr. « Arbre très-élevé, dioïque. Tronc de 80-90 pieds (25 à 27 mètres, environ) de hauteur, sur 2-6 pieds, (60 centim. à \ met. 80 centim.) de diamètre. Bois léger, rouge, tenace. Ecorcc fibreuse. Ramilles arrondies, striées, jaunes, dichotomes, souvent ternées, étalées de toutes parts, longues de 1 pouce à 1 pouce 1/2 (2-4 centim.). Feuilles souvent opposées, linéaires-lancéolées, 453 PODOCARPUS. raides, très-aiguës, légèrement striées, rétrécies à la base, d'un vert jaunâtre en dessus et parcourues au milieu par une ner- vure, plus pâles en dessous et glaucescentes, à nervure moyenne peu saillante , recourbées sur les bords. Plante mâle : Chatons axillaires, solitaires, sessiles, cylindriques, de la longueur des feuilles, bruns lorsqu'ils sont secs, accompagnés à la base de 3-4 squamules vertes, fimbriées. Anthères nombreuses, étroitement imbriquées, largement ovales, laciniées, dentées au sommet; les supérieures moins dentées, brièvement stipitées. Loges 2, margi- nales, verticalement déhiscentes. Plante femelle : Pédoncules soli- taires, uni- ou biflores, axillaires, nus, à peine longs de 2 millim., supérieurement épaissis en un réceptacle charnu. Graines jeunes, oblongues ou ellipsoïdes, ovales à la maturité, solitaires, plus rare- ment géminées sur le même réceptacle. » (Hook. I. c.) Dans nos cultures : Ecorce d'un gris foncé, lisse ou légèrement rugueuse. Branches nombreuses, verticillées ou rarement éparses, étalées ou défléchies. Rameaux dressés, étalés ou pendants, opposés, verticillés ou alternes. Feuilles sessiles , alternes , linéaires-ellip- tiques, droites, plus rarement falquées, raides, de nature sèche et coriace, tordues à la base, longues de 4 5-30 millim., larges d'en- viron 3, d'un vert roux, ferrugineux ou cuivré, acuminées ou mu- cronées, à mucron spinescent, roussâtre. Observ. Dans la figure publiée par S. William Hooker, les feuilles sont plus larges et plus régulièrement elliptiques que dans les individus cultivés ; elles sont aussi plus acuminées au sommet et moins aiguës. Cet arbre, qui atteint de grandes dimensions, fournit un bois d'excellente qualité, et croît dans des localités très-diverses ; Allan Cuningham, Colenso, Diefenbach et Egerley l'ont rencon- tré depuis les bords des rivières jusqu'au sommet du Tongariiu, parmi les neiges éternelles. 17. PODOCARPUS EL ATA, R. Bt\ Feuilles alternes, étalées, linéaires, de 14 centim. de PODOCARPUS. 453 longueur, sur 9 millim. de largeur, rétrécies, obtuses aux deux extrémités. Chatons mâles Pédoncules axillaires, solitaires, monospermes, égalant le réceptacle; réceptacle cylindrique, presque claviforme. Graines globuleuses. Podocarpus elata, R. Br. ex Mirb. inMém. Mus. XIII. 75. Endl. Syn. Conif. 213. Lindl. et Gord. Jouru. Hort. Soc. V. 223. Habite la partie orientale de la Nouvelle-Hollande. 48. Podocarpus spinulosa, /?. Br. Feuilles alternes, étalées, linéaires, de 2-4 cenlim. de longueur sur 2 millim. de largeur, rétrécies aux deux extrémités, acuminées, piquantes, uninervées, épaissies sur les bords. Chatons mâles en glomérules axillaires. Pédoncules fructifères axillaires, accompagnés supérieu- rement d'une bractée squamiforme, plus longs que le réceptacle, qui est subclaviforme, monosperme. Taxus spinulosa, Smilh. in Rees Cyclop. n. 7. Podocarpus spinulosa, R. Br. ex Mirb. in Mém. Mus. XIII. 75. Endl. Syn. Conif. 213. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Podocarpus pungens, Caley. Mss. Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. 124. Podocarpus excelsa, Lodd. Cat. 1836, p. 37. Habite la Nouvelle-Hollande orientale. Descr. Arbre. Branches nombreuses, cylindriques, couvertes d'une écorce gris-cendré, lisse. Feuilles éparses, linéaires-falquées, coriaces, mucronées, piquantes, glabres, longues d'environ 4 cen- tim., étroites. Graines globuleuses, solitaires, de la grosseur d'un pois, portées sur un pédoncule muni de deux écailles à sa base. 19. Podocarpus Bidwilli, Hoibr. Feuilles étalées, linéaires, lancéolées, longues d'environ 454 PODOCARPUS. 5 centim., larges de 5 millim., rétrécies aux deux bouts, mucronées, dépourvues de nervures. Podocarpus Bidwilli, Hoibr. in Hort. Hùgel, ex Endl. Syn. Conif. 213. LindI. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Habite la partie orientale de la Nouvelle-Hollande. Observ. Cette espèce est très-voisine de la suivante, ainsi que j'ai pu m'en assurer par l'examen d'échantillons secs, provenant du jardin du baron Hùgel. 20. Podocarpus ueta, Hoibr. Feuilles étalées, linéaires-falquées, d'environ 5 centim. de longueur sur 5 millim. de largeur, mucronées, uniner- vées, marquées en dessous, de chaque côté de la nervure, d'une ligne glaucescente; écailles obtuses. Podocarpus i^eta, Hoibr. in Hort. Hùgel y ex Endl. Syn. Conif. 214. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Habite la Nouvelle-Hollande orientale. Descr. Tige cylindrique, droite, longtemps couverte de feuilles. Branches verticillées, plus rarement alternes, étalées ou déclinées, moins nombreuses et moins ramifiées que dans le P. Totara. Rameaux peu nombreux, étalés, opposés ou ternes, plus rarement épars, légèrement cannelés lorsqu'ils sont jeunes, recouverts d'une écorce roux-brunâtre. Feuilles éparses, étalées ou défléchies, longues de 3-4 centim., larges de 4-5 millim., falciformes, mucro- nées, à mucron raide très-aigu, sessiles ou rétrécies en un très- court pétiole, légèrement épaissies et convexes en dessus, par- courues dans leur longueur par un léger sillon, un peu concaves en dessous et marquées de chaque côté d'une bande roussâlre ou sub- glaucescenle. PODOCARPUS. 455 21 . PODOCARPUS N1VALIS, Hooh. Feuilles étalées, oblongues, obtusément acuminées, ré- curvées, rétrécies à la base, épaissies sur les bords. Cha- tons mâles ternes, à pédoncule axillaire, écailleux, dé- passant les feuilles. Podocarpus nivalis, Hook. le. t. 582. Endl. Syn. Conlf. 214. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Hook. fil. FI. Nov.-Zel 233. Habite, dans la Nouvelle-Zélande boréale, le mont Tongariro, vers la limite des neiges éternelles, où il forme un arbuste très- petit (Colenso). Descr. La plante figurée par sir W. Hooker (l. c.) est remar- quable par ses petites dimensions, qui rappellent une plante alpine } ses feuilles, très-nombreuses et très-rapprochées, sont elliptiques, obtuses, assez brusquement rétrécies au sommet en une pointe très- courte, sessiles, longues d'environ 6-7 millim., larges de 2-3 dans leur plus grand diamètre, parcourues sur le milieu par une nervure peu visible ou presque nulle en dessus, plus saillante en dessous. Les chatons mâles sont axillaires, cylindriques, obtus, petits, réunis par 3 au sommet d'un pédoncule commun, qui porte à sa base 2 bractées opposées, lancéolées. 22. Podocarpus Lawrencii, Hook* fil. Feuilles lâches, presque distiques, étalées, linéaires, acuminées aux deux bouts, piquantes. Podocarpus Lawrencii, Hook. fil. in London Journ. of Botan. 2e sér. IV. 151. Endl. Syn. Conif. 214. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Habite la Tasmanie (Gunn.). Descr. « Rameaux minces. Feuilles subdistiques, lâches, un peu arquées, étalées, linéaires, atténuées aux deux extrémités, d'un vert pâle en dessus, glaucescentes en dessous.» (J. Hook. I. c. ) 456 PODOCARPUS. Observ. Le P. Lawrencii a été observé, sans fleurs ni fruits, par M. le docteur J. Hooker; il lui a cependant paru assez distinct pour constituer une espèce. Celui avec lequel il a le plus de rapport est le P. spinulosa. 23. Podocarpus Alpina, R. Br. Podocarpus Alpina, R. Br. ex Mirb. in Mém. Mus. XIIÏ. 75. Bennett, in Horsfield, Plant. Jav. rar. 40. Hook. fil. in London Journ. of Bot. 2e sér. IV. ISO. Endl. Syn. Conif. 214. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Habite, dans la Tasmanie, le mont Wellington, à 1,330 met. d'altitude, ainsi que les plaines élevées de Malboroug, à envi- ron 1,000 mètres. Observ. Cette espèce, malgré ses faibles dimensions, paraît avoir quelques rapports avec le P. Totara. 24. Podocarpus ensifolia, R. Br. Feuilles linéaires, étroites, très-longuement acuminées au sommet. Podocarpus ensifolia, R. Br. ex Mirb. in Mém. Mus. XIII 75. Endl< Syn. Conif. 214. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Podocarpus acicularis, Hort. Habite la Nouvelle-Hollande et probablement la Tasmanie. Descr. Feuilles sessiles, éparses, longues de 4-8 cenlim., larges de 3-4 millim., atténuées aux deux extrémités, linéaires, très-lon- guement et régulièrement acuminées au sommet en une pointe fine et aiguë, parcourues par une nervure médiane saillante. Chatons mâles longs de 5-8 millim., larges d'environ 4, cylindriques, oblongs, obtus, rapprochés sur des ramilles axillaires, et con- stituant des espèces de grappes spiciformes, lâches ; chacun des chatons solitaire, terminant des petites ramilles accompagnées d'écaillés de longueur variable. PODOCARPUS. 457 C. Espèces Asiatiques. 25. Podocarpus Chinensis, Wall. Feuilles linéaires, légèrement aiguës, réfléchies sur les bords. Réceptacle charnu, comprimé, élargi au sommet, portant une, quelquefois deux graines charnues. Taxus Chinensis, Roxb. Hort . Bengal. 73. Juniperus Chinensis, Roxb. FI. Ind. orient. III. 840. ? Taxus macrophylla, Thunb. FI. Jap. 276. Podocarpus Chinensis, Wall. List. n. 60o. Endl. Syn. Conif. 215. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Blum. Rumph. III. 216. Podocarpus macrophylla, B Maki, Endl. /. c. 216. Lindl. et Gord. I. c. 224. Blum. I. c. Podocarpus Makoya, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 218. Podocarpus Makoyi, Hortus Lovan. Blum. I. c. Podocarpus Maki, Sieb. et Zucc. FI. Jap. t. 134. Podocarpus Makoy^e, Hort. Podocarpus macrophylla, var. Maki, Neumann, Rev. Hort. 1848, p. 41 {cura ic). Maki spuria, Ksempf. Amœnit. exot. 780. Habite la Chine, et très-probablement aussi le Japon. Descr. Arbrisseau ou petit arbre dioïque. Tige dressée. E cor ce vert-grisâtre. Branches dressées-étalées, tuberculeuses par la chute des feuilles, alternes, opposées ou subverticillées. Rameaux courts, minces. Feuilles rapprochées, alternes, linéaires-lancéolées, longues de 4-8 centim., larges de 4-6 millim., vertes en dessus, glauques en dessous dans le jeune âge, plus tard d'un vert pâle, épaisses, lé- gèrement réfléchies sur les bords, à nervure étroite et très-saillante en dessus, très-longuement rétrécies à la base en un pétiole épais, brusquement terminées au sommet en une pointe obtuse, non mu- cronée. Chatons mâles nombreux, axillaires vers l'extrémité des ra- meaux, souvent réunis par 3, pédoncules, cylindriques, obtus, longs d'environ 3 centim. Pédoncule fructifère à l'aisselle d'une bractée caduque. Réceptacle charnu, long de 12-4 8 millim. sur autant dans 458 PODOCARPOS. sa plus grande largeur, oblong, un peu comprimé, plus rarement cylyndrique, lisse, d'abord vert et glaucescent, passant au jaune pâle, puis au rose clair, enfin d'une couleur violette plus ou moins foncée; chair mucilagineuse, douceâtre, légèrement sucrée, colorée, surmon- tée d'une ou très-rarement de 2 graines; dans ce dernier cas, le réceptacle est plus élargi, et porte une graine de chaque côté. Graine cylindrique, oblongue, obtuse ou légèrement acuminée à la base, qui s'enfonce dans la partie supérieure et concave du récep- tacle, plus tard presque sphérique, d'un vert luisant assez intense, et recouverte d'une poussière glauque. Tégument interne aussi tendre que l'externe, dont il diffère par sa couleur blanchâtre ou jaunâtre, renfermant un albumen farineux ou albumineux. Em- bryon à 2 cotylédons linéaires, très-étroits, longs de 22-24 millim., larges d'à peine 2 à la base, atténués, obtus au sommet, plats ou légèrement concaves en dessus, épaissis, arrondis en dessous et d'un vert luisant. Observ. L'individu mâle est généralement plus délicat; ses branches sont plus dressées, plus courtes, moins effilées et moins garnies de feuilles, qui sont ordinairement plus glauques, moins allongées, un peu plus larges et plus obtuses que dans la femelle, dont les fruits mûrissent d'octobre en mars. C'est à tort que le P. ChinensiSy Wall., a été considéré comme une variété dn P. macrophijlla, Don.; car les graines qu'il donne abondam- ment dans nos cultures le reproduisent avec tous ses caractères. Si cette espèce habite le Japon, ainsi que nous l'apprend Sie- bold, elle paraît aussi très-commune en Chine ; car M. de Mon- tigny, Consul de France dans ce dernier pays, en a fait parvenir au Muséum plusieurs individus, en 1854. 26. PODOCARPUS NERIIFOLIA, R. Br. Feuilles lancéolées, acuminées, réfléchies sur les bords. Pédoncules fructifères axillaires , rameux, munis de bractées à la base. Podocarpus neriifolia. Don, in Lamb. Pin. éd. 2. III. 122. Endl. PODOCARPUS. 459 Syn. Conif. 215. Lincll. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. Flore serr. VIII. 49 {cum ic.)'! R. Br. in Horsfield, Plant. Jav. rar. 40. Podocàrpus macrophilla, Wall. List. n. 6052. A. (non Don). Habite le Népaul. Descr. Ecorce d'un gris-brun ou d'un vert-roux, souvent rugueuse par les cicatrices des feuilles. Feuilles alternes, très-rapprochées, dressées ou étalées, longues de 8-15 centim., larges de 6-15 millim., lancéolées, acuminées, obtuses, coriaces, très-épaisses, planes, à bords souvent recourbés en dessous, très-longuement atténuées à la base en un pétiole épaissi, d'un vert foncé en dessus, beaucoup plus pâles en dessous, parcourues par une nervure médiane très-saillante et presque aiguë en dessus, moins saillante et plus élargie en-des- sous. Chatons mâles allongés, axillaires, solitaires, munis à la base de bractées formant ainsi une sorte d'involucre bractéiforme. Cha- tons femelles pédoncules, axillaires, uniflores, de la longueur du ré- ceptacle. Réceptacle oblong, obliquement lobé, accompagné à la base de bractées subulées et oncinées. Graines comestibles, de saveur douce. 27. Podocàrpus bracteata, Blum. Feuilles rapprochées, linéaires-lancéolées, longuement acuminées, planes sur les bords. Chatons mâles fascicules, allongés, filiformes, munis d'écaillés à la base. Podocàrpus bracteata, Blum. Enumer. PI. Jav. 88 Rumph. III. 214. t. 172. Endl. Syn. Conif. %[6(excl. synon.). Lindl.et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. Var, brevipes. Podocàrpus bracteata (3 brevipes, Blum. /. c. Feuilles plus étroites, plus courtement pédonculées- Pédoncule fructifère de même longueur que le réceptacle. Fruits ellipsoïdes- globuleux. Habile les forêts les plus élevées des montagnes volcaniques de la partie occidentale de Java, avec la variété brevipes, qui en 460 PODOCARPUS. diffère par ses feuilles plus étroites, plus allongées, ainsi que par ses pédoncules fructifères plus courts. Descr. D'après M. Blume: Arbre dioïque, d'environ 25 met., mais beaucoup plus petit sur les hautes montagnes. Branches étalées, cylindriques, recouvertes d'une écorce cendrée-rousse, glabre, fendillée. Rameaux opposés, arrondis, striés longitudinalement. Feuilles éparses, quelquefois rapprochées, verticillées, étalées, lon- gues de 7-1 6 centim., larges de 8-4 3 millim. (dans les jeunes sujets, parfois de 24 centim. de long sur 4 6-22 millim. de large), droites ou subfalquées, subulées, très-acuminées, rétrécies à la base, et en général légèrement tordues, coriaces ou subcoriaces, un peu luisantes, à nervure moyenne obtuse en dessus, très -aiguë et proé- minente en dessous. Chatons mâles réunis, plus rarement solitaires, ovoïdes, presque sessiles, d'abord dressés, puis étalés ou pen- dants, allongés, filiformes. Anthères biloculaires, rapprochées, nues, presque sessiles, ovoïdes-aiguës. Pollen déprimé ou subglobuleux. Chatons femelles axillaires, solitaires, munis à la base de deux pe- tites bractées opposées, subulées. Pédoncule long de 10-16 millim., plus ou moins étalé, filiforme, comprimé, quelquefois épaissi au sommet. Réceptacle d'environ 4 0-12 millim. de long, d'abord vert, passant ensuite à la couleur bleue-noire. Graine renversée, dru- pacée, ovoïde ou ellipsoïde, de 4 5-16 millim., arrondie, obtuse au sommet, brusquement rétrécie à la base, lisse, d'un bleu-pruincux. Tégument externe charnu, à méats intercellulaires remplis de ré- sine. Tégument interne pâle, fragile. Albumen charnu, verdâtre, ren- fermant une résine de saveur balsamique, amère. Embryon axile, dressé, claviforme, à cotylédons très-petits, égaux. Radicule obco- nique, grande. 28. PODOCARPUS POLYSTACHYA, R. Br '. Feuilles lancéolées, acuminées, réfléchies sur les bords. Chatons mâles axillaires, presque ternes, munis à la base d'un involucre bractéiforme. Pédoncules fructifères axil- laires, solitaires. PODOCARPUS. 461 Podocarpus macrophylla, Wall. List. n. 6052. B (non Don). Podocarpus polystachya, R. Br. in Horsfield, Plant. Jav. rar. 40. Endl. Syn. Conif. 215. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. Habite Singapour, où il est appelé par les colons Wax Dammar. Grand arbre à tronc droit, recouvert d'une écorce lisse, à cîme très-raraifiée. Observ. Celte espèce est très-voisine de la précédente, dont elle diffère par ses feuilles plus courtes, ses chatons mâles moins allongés, plus gros; par le réceptacle plus épais, et enfin par ses graines plus globuleuses. 29. Podocarpus leptostachya, Blum. Feuilles linéaires-lancéolées, alternes, étalées, acumi- nées-aiguës, droites ou subfalquées, coriaces, fermes, à nervure plus proéminente en dessous. Chatons mâles axillaires, solitaires, munis à la base de 2-3 écailles filiformes. Podocarpus leptostachya, Blum. Rumph. III. 214. Habite les lieux montueux de Bornéo. Descr. Arbre de 15-16 met.. Rameaux et ramules cylindriques, divariqués, subverticillés, recouverts d'une écorce fendillée. Feuilles alternes, rapprochées, subverlicillées, très-courtement péliolées, longues de 5-12 cenlim., larges de 6-12 millim , droites ou parfois très-légèrement falquées, aiguës, piquantes ou acuminées, rétrécies à la base, qui est souvent un peu tordue, planes, coriaces, assez épaisses, luisantes et d'un vert obscur en dessus, plus pâles en des- sous, à nervure obtuse, toujours plus distincte et plus proéminente en dessus, légèrement convexes en dessous, plus rarement faible- ment canaliculées. Bourgeons foliifères terminaux, pointus, entou- rés d' écailles subulées, aiguës-carénées, très-acuminées, denticulées sur les bords. Chatons mâles axillaires, filiformes, solitaires, gémi- nés, quelquefois ternes, accompagnés à la base d'écaillés subsca- rieuses plus ou moins caduques : les extérieures cuspidées ; [les inlé- 462 PODOCARPUS. rieures obtuses ou rétuses, mucronulées, atténuées et légèrement érosées sur les bords. Anthères sessiles, ovales, à 2 loges margi- nales, s'ouvrant longitudinalement par derrière, à connectif prolongé en appendice court, ovale, subéreux. 30. PODOCARPUS RUMPHII, Bluïtl. Feuilles éparses, subdistiques, étalées, linéaires-lan- céolées, allongées, aiguës ou acuminées, plus rarement légèrement obtuses, droites ou subfalquées, coriaces, a nervure proéminente en dessous, plane ou à peine sail- lante en dessus. Bourgeons ovoïdes, globuleux, entourés d'écaillés ovales-aiguës. Pédoncules fructifères axillaires, solitaires, terminés par 1-3 fleurs. Graines drupacées, ellipsoïdes ou subglobuleuses. Cerbera neriifolia, Zipp. in Bydr. nat. Wetensch. V. 178. Lignum emanum, Rumph. Herb. Amb. 111. 47. t. 26. Podocarpus Rumphh, Blum. Rumph. 111. 214. Habite les forêts les plus élevées des Moluques et de la Nou- velle-Guinée. Descr. Arbre de 25-30 met. Tronc droit, recouvert d'une écorce roussâtre, légèrement rugueuse. Bois d'un grain serré, obscurément veiné. Ramules allongés, glabres. Bourgeons petits, ovoïdes, globu- leux, entourés d'écaillés ovales-aiguës, subcarénées, épaisses, mem- braneuses sur les bords. Feuilles éparses, quelquefois verticillées par 3-4, principalement dans les jeunes sujets, ou subdistiques- étalées, subsessiles, quelquefois portées sur un pétiole court, ar- rondi, longues de 12-24 centim., larges de 15-22 millim., lan- céolées-linéaires, acuminées et sphacélées au sommet, souvent très-légèrement falquées, à nervure médiane aiguë en dessous, à peine proéminente, subcarénée en dessus, coriaces, d'un vert foncé, luisantes en dessus. Pédoncules axillaires, solitaires, longs d'environ 2 centim., terminés par 1-3 fleurs. Réceptacle turbiné, obliquement tronqué au sommet, charnu, d'un violet-noir, supportant une, plus PODOCARPUS. 463 rarement 2 graines. Graines ellipsoïdes-globuleuses, pruineuses- verdâtres avant la maturité. 31. PODOCARPUS MÀCROPHYLLA, Don. Feuilles linéaires-lancéolées ou subelliptiques, planes sur les bords. Bourgeons écailleux. Chatons mâles ac- compagnés de bractées à la base. Pédoncules fructifères axillaires, solitaires, monospermes, munis de deux brac- téoles au sommet. Maki foetens, Ksempf. Amœn. exot. 780. Taxus magrophylla, Banks, le. Kaempf. t. 24. Podocarpus macrophylla, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. 123. Sieb. et Zucc. FI. Jap. fam. nat. II. 108.— FI. Jap. 133. Blum. Rumph. III. 215 (non Wall.). Endl. Syn. Conif. 216 (excl. B Maki et ses synon.). Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224 [excl. B Maki). Knight, Syn. Conif. 47 (excl. synon. Maki, Makoyi et Makaya). Podocarpus verticillata, Hort. aliq. Podocarpus spinulosa, Hort. aliq. {non R. Br. ex Mirb.) Habite le Japon. Descr. Arbre de 13-16 mètres. Tronc recouvert d'une écorce gris-cendré, légèrement rugueuse. Branches nombreuses, ordinai- nairement verticillées. Rameaux légèrement anguleux, souvent ra- boteux ou tubercules après la chute des feuilles. Feuilles alternes, longues de 4-10 centim., larges de 9-42 millim., distantes, étalées, d'une nature sèche et coriace, lancéolées, oblongues, linéaires, planes ou plus rarement légèrement falciformes, parcourues par une nervure médiane saillante sur les deux faces, mais principalement en dessus, où elle est un peu aiguë, lisses, luisantes, d'un vert pale en dessous, rétrécies à la base en un court pétiole, brusquement et régulièrement acuminées au sommet, et terminées par un petit mu- cron obtus ou rarement aigu, quelquefois sphacélé ou noirâtre. D'après Thunberg, les graines sont ovales, glabres, vertes, de la grosseur d'un pois. 464 PODOCARPUS. Introduit vers 1804. Observ. D'après Thunberg, cette espèce fleurit au Japon en juin ; ses fruits mûrissent en janvier. Le bois, blanc, léger, d'une longue durée, n'est jamais attaqué par les insectes. La plante, considérée par Endlicher comme une forme du P. macrophylla, et dont il a fait la variété B Maki, a pour syno- nyme le P. Chinensis, Wallich. 52. Podocarpus Japonica, Sieb. Feuilles linéaires , lancéolées - allongées , obtuses , épaisses, coriaces, fermes. Bourgeons écailleux, blan- châtres. Podocarpus Japonica, Hort. Bogor. ex Sieb. in Annuair. Soc. d'Hort. Pays-Bas, 1844, p. XXXVI et 35. Endl. Syn. Conif. 217. Lindl. et Gord. Journ. Hort, Soc. V. 224. Podocarpus lanceolata, Hort. aliq. Habile le Japon. Descr. Branches étalées, allongées, grêles. Feuilles alternes, linéaires-lancéolées, planes, longues de 8-20 centim., larges de 6-10 millim., épaisses, coriaces; à nervure saillante, étroite et presque aiguë en dessus, arrondie en dessous; longuement rétrécies aux deux extrémités, atténuées au sommet en une pointe plus ou moins aiguë, mais non mucronée, et à la base en un pétiole court et épais. 55. Podocarpus Koraiana, Sieb. Branches dressées-effilées, fastigiées. Feuilles alternes, linéaires, révolutées. Bourgeons écailleux, à écailles très- nombreuses, imbriquées, carénées-acuminées. Podocarpus Koraiana, Sieb. in Annuair. Soc. d'Hort. Pays-Bas, 1844, p. 35. Zucc. in litt. Endl. Syn. Conif. 217. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. PODOCARPUS. 465 Habite la Corée; cultivé dans les jardins du Japon. Descr. Arbrisseau très-rameux. Branches strictement dressées, longuement effilées. Rameaux et ramules courts, cannelés par les feuilles longuement décurrentes. Feuilles très-rapprochées, sessiles, épaisses, alternes ou presque en spirale par leur rapprochement, révolutées, longues de 3-6 centim., larges d'environ 3 millim., d'un vert très-foncé, luisantes en dessus, glaucescentes en dessous, parcourues sur le milieu par une nervure saillante, terminées au sommet en un mucron court, plus ou moins aigu, laissant lors de leur chute des cicatrices profondes qui rendent les rameaux et les branches tuberculeux souvent pendant très-longtemps. Observ. J'ai plusieurs fois remarqué sur des individus de celte espèce une anomalie toute particulière, qui pourrait, jusqu'à un certain point, mettre en doute sa valeur générique : c'est le déve- loppement spontané de rameaux à feuilles distiques, tout-à-fait semblables à celles du Cephalotaxus pedunculata. On pourrait admettre, et non sans quelque raison, que le P. Koraina est une variété ou une forme du Cephalotaxus pedunculata, tout à fait comparable à la forme A fastigiata à feuilles éparses du Taxus baccata, dont les feuilles sont distiques. 34. PODOCARPUS AMARA, Blum. Feuilles subdistiques, linéaires-lancéolées, cuspidées, planes sur les bords. Chatons mâles fascicules, cylindri- ques, courts, nus à la base. Podocarpus amara, Blum. Etiumer . pl> Jav. 88. — Rumph. M. 213. t. 170. Endl. Syn. Conif. 217. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. Podocarpus cuspidata, Hort. Par. Habite, à Java, les montagnes volcaniques les plus élevées de la partie occidentale, tels que les monts Salak, Gède, etc. Descr. « Grand arbre de 65 met. environ de hauteur; cîme élargie. Branches verticillées, très-élalées. Rameaux subverli- Traité des Conifères. 30 466 podocarpus. cillés, noueux à leur base, arrondis. Bourgeons petits, subglobuleux, à écailles ovales-obtuses, concaves, coriaces, membraneuses sur les bords. Feuilles alternes, distiques, étalées, longues de 5-12 centim., larges de 8-43 millim., linéaires-lancéolées, acuminées, aiguës ou obtuses ; les plus jeunes rapprochées, allongées, cuspidées, promp- tement sphacélées et caduques, rétrécies à la base en un pétiole court, légèrement tordu, planes, subcoriaces, flexibles, luisantes , à nervure médiane peu proéminente en dessous, plane ou canali- culée en dessus. Chatons mâles axillaires, solitaires, rassemblés par 3-5' sur un pédoncule court, épais, longs de 4 0-20 millim., cylindriques, droits ou légèrement courbés, nus. Anthères sessiles, squamiformes, planes, ovales-aiguës, légèrement convexes à l'ex- térieur, a peine proéminentes à l'intérieur vers le milieu, légère- ment érosées sur les bords. Anthères à 2 loges, déhiscentes longi- tudinalement. Fleurs et fruits » (Blume, /. c.) Dans nos cultures : Branches verticillées, très-étalées, minces. Feuilles subdistiques, alternes ou presque opposées, longues de 6-10 centim., larges de 15 millim., minces, molles, légèrement ondulées : les adultes parcourues par une nervure médiane saillante, étroite, presque aiguë à la face supérieure, plus large et plus obtuse à la face inférieure ; les plus jeunes à peine nervées et souvent en dessous seulement, planes ou à peine canaliculées en dessus, vertes sur'les deux faces, brusquement rétrécies à la base en un court pétiole, courtement rétrécies au sommet, puis longuement pro- longées et acuminées en une pointe obtuse. Observ. La plante que l'on trouve dans nos cultures pourrait bien n'être qu'une variété de celle qu'a figurée M. Blume : dans cette dernière, en effet, les feuilles sont glauques et comme fari- nacées en dessous; dans la nôtre, au contraire, elles sont vertes et glabres sur les deux faces. 35. PODOCARPUS NEGLECTA, Blum. Feuilles subdistiques, étalées, linéaires-lancéolées, acu- minées, aiguës ou obtuses, droites ou subfalquées; à ner- vure proéminente de chaque côté. Chatons mâles fascicu- PODOCARPUS. 467 lés, cylindriques, sur des pédoncules axillaires, accompa- gnés à la base d'écaillés caduques. Podocarpus neglecta, BIuiiî. Rumph. III. 213. Habite, dans les parties occidentales de Java, les forêts élevées, à environ 1,800 met. d'altitude; IcKarang, dans la province de Bantam ; les environs de Pangaranghu, Patuha, etc. Descr. Arbre de 30 met. et plus. Rameaux verticillés, opposés et distiques, cylindriques, roux-brunâtres; les plus jeunes presque anguleux. Feuilles éparses, subdistiques, longues de 5-10 centim., larges de 10-16 millim., rétrécies à la base en un très-court pétiole tordu, à nervure saillante sur les deux faces, mais davantage en des- sous, aiguës au sommet, puis sphacélées, à bords presque réfléchis. Bourgeons foliifères entourés d'écaillés linéaires-subulées, subcaré- nées. Chatons mules cylindriques, longs de 4-5 centim., fascicules sur de courts pédoncules axillaires, entourés dans leur jeunesse d'é- cailles arrondies, concaves, membraneuses, glutineuses, caduques. 56. Podocarpus discolor, Bîum. Feuilles éparses, rapprochées, étroitement linéaires- lancéolées, acuminées, piquantes, droites, coriaces, fermes, glauques en dessous, à nervure proéminente sur les deux faces. Bourgeons ovoïdes, entourés d'écailies aiguës. Podocarpus discolor, Blum. Rumph. III. 213. Habite les forêts les plus élevées des montagnes volcaniques; le Tjérimaï; dans le Ghéribon. Descr. Grand arbre. Écorce des branches rousse, celle des rameaux légèrement fendillée. Ramules verticillés, dressés-effilés, canaliculés. Feuilles rapprochées, subsessiles, étalées de toutes parts, longues de 3-6 centim., larges d'environ 6 millim., linéaires- lancéolées, aiguës ou acuminées, piquantes, rétrécies à la base, à bords presque réfléchis, légèrement concaves et d'un vert foncé en dessus, glauques en dessous, à nervure saillante sur les deux faces, mais davantage en dessous. Bourgeons : les foliifères ovoïdes, termi- 468 roDOCARPUS. naux, solitaires, squarreux, entourés d'écaillés ovales-lancéolées, acuminées, presque carénées; les florifères axillaires, globuleux, entourés d'écaillés concaves, étroitement imbriquées. 57. PODACARPUS THEVETIiEFOLIA, BlutH. Feuilles éparses, rapprochées, étalées, linéaires-lancéo- lées, aiguës ou obtuses, droites ou falquées, coriaces, à ner- vure proéminente en dessous, à peine saillante en dessus. Bourgeons très-petits, ovoïdes, entourés d'écaillés aiguës. Pédoncules fructifères axillaires, solitaires. Graines ellip- soïdes. PODOCARPUS THEVETLEFOLIA, Blum. RtMiph. III. 213. Habite les rochers, sur les côtes de la Nouvelle-Guinée. Descr. Arbre très-rameux, de 12-H met. Ramules divariqués, presque dichotomes; les plus jeunes anguleux, canaliculés. Feuilles sessiles, très-étalées, linéaires ou linéaires-lancéolées, ou parfois spatulées sur les ramules courts, obtuses ou aiguës, rétrécies à la base et souvent un peu tordues, longues de 3-8 centim., larges de 6-9 millim., à peu près planes, coriaces, concolores, luisantes, à nervure proéminente en dessous, à peine saillante en dessus. Pé- doncule fructifère axillaire, solitaire, filiforme, de 5-8 millim. de longueur. Réceptacle turbiné, obliquement tronqué, sillonné sur le côté, charnu, d'un vert noir, du double plus grand que les graines. Graines ellipsoïdes, d'environ 9 millim. de longueur. 38. Podocarpus Endlicherianus 4-, Feuilles longues, légèrement ondulées, planes, atté- nuées au sommet en une pointe obtuse promptement sphacélée. Podocarpus neriifolia, Hort. {non R. Br.) Podocarpus nobilis, Hort. aliq. Habite le Népaul? podocarpus. 469 Descr. Tige droite, recouverte d'une écorce jaunâtre, lisse, fina- lement gris-cendré, brunâtre, rugueuse. Branches dressées-étalées, verticillées, souvent ternées, plus rarement éparses, peu ramifiées, tuberculées par les cicatrices des feuilles. Rameaux très-courts, gros, recouverts d'une écorce jaunâtre, cannelés, à cannelures nombreuses, très-longtemps visibles, et, pour cette raison, à branches pendant longtemps irrégulièrement cylindriques. Feuilles alternes, rappro- chées, longues de 10-18 centim., larges de 12-16 millim., droites ou très -légèrement falquées-ondulées, à bords non épaissis, d'une contexture sèche, coriace, vert pâle sur les deux faces, mais plus pâles encore et presque jaunâtres en dessous, parcourues par une nervure médiane saillante, étroite, aiguë en dessus, beaucoup plus large et moins saillante en dessous, rétrécies à la base en un pétiole très-court, épaissi, atténuées au sommet en une pointe obtuse, très- rarement subaiguë, excepté dans les jeunes feuilles, portées sur un pétiole court et épais. Feuilles des ramilles presque ovales-ellipti- ques, rapprochées en rosette, beaucoup plus courtes et plus brusque- ment rétrécies aux deux extrémités que celles des autres parties. Observ. Le P. Endlicherianus diffère du P. neriifolia, R. Br., dont il se rapproche par l'écorce des rameaux et des ramules, jaunâtre, plus fortement fendillée; par ses feuilles plus larges, obtuses, moins épaisses, ordinairement ondulées sur les bords, plus étalées, moins rapprochées, d'un vert toujours beaucoup plus pâle, obtuses et souvent sphacélées. Très-belle espèce, remarquable par sa vigueur et l'ampleur de son feuillage. D* Espèces du Cap. 59. Podocarpus Thunbergii, Hook. Feuilles oblongues, lancéolées, arrondies, mucronées au sommet. Pédoncules fructifères axilîaires, solitaires, éga- lant le réceptacle. Graines elliptiques ou subglobuleuses. Taxus latifolia, Thunb. FI. Cap. éd. Schutt. 547. Taxus macrophylla, Banks. Mss. in herb. Jacq. 470 PODOCARPUS. Podocarpus latifolia, R. Br. ex Mirb. in Mém. Mus. XIII. 75 (non Wall, nec Blum.). Podocarpus Thunbergii, Hook. in London Journ. ofBot. 2e sér. I. 657. t. 22. EndI. Syn. Conif.Zil. Lindl.et Gord. Journ. Hort. Soc.V. 224. Podocarpus nobilis, Hort. aliq. Habite le cap de Bonne-Espérance. Descr. « Feuilles coriaces, oblongues-lancéolées , uninervées, obtusément mucronées, sensiblement alténuées à la base en un pétiole très-court, de même couleur sur les deux faces. Pédoncule solitaire, uniflore, de la longueur du réceptacle, qui est bidenté. Graine elliptique, presque ronde. » (Hook. I* c.) D'après la figure qu'en donne S. William Hooker : Feuilles rap- prochées, elliptiques-oblongues, droites ou très-légèrement falquées, longues de 4-6 centim., larges d'environ 4, alternes, sessiles, acu- minées à la base, brusquement rétrécies au sommet en une pointe courte, aiguë ou presque obtuse. Pédoncule axillaire, solitaire, de 4-6 millim. Réceptacle épaissi, bidenté au sommet, de même lon- gueur que le pédoncule, supportant une graine ovale-oblongue [ou légèrement ovoïde, quelquefois presque rende, légèrement apiculée, un peu courbée au sommet. Observ. Le P. Thunbergii, considéré comme un grand arbre, est connu au Cap sous le nom hollandais de Geelhout (bois jaune); il paraît fournir un bois d'excellente qualité dans le sud de l'Afrique, car Burchell dit que la plus grande partie du bois employé dans les constructions provient du Geelhout. Mais il pa- raîtrait que, sous ce nom de Geelhout, les colons confondent deux espèces, celle-ci et la suivante, le P. elongata. 40. Podocarpus elongata, lier. Feuilles linéaires, droites ou subfalquées* Pédoncules fructifères plus longs que le réceptacle. Taxus elongata, Soland. in Ait. Hort. Kew. éd. 1. III. 415. Taxus Capensis, Lam. Dict. III. 229. Podocarpus elongata, Hérit, Mss. Rich. Conif. 13. t. 1. f. 2. — FI. PODOCARPUS. 471 Abyss. V. 278. Enù\. Syn. Conif. 218. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 224. Podocarpus pruinosa, E. Meyer, Mss. Podocarpus Meyeriana, Hort. aliq. {non Endl.) Habite le cap de Bonne-Espérance; l'Abyssinie, à environ 2_,000 met. d'altitude, dans la province de Godjam. Descr. Arbre. Écorce d'un brun-cendré, glauque sur les jeunes rameaux. Branches étalées, dressées ou défléchies, ordinairement verlicillées. Ramules courts, légèrement anguleux. Feuilles alternes, raides, assez épaisses, planes, un peu amincies sur les bords, lon- gues de 25-35 millim., larges de 4, droites, plus rarement falquées, oblongues-lancéolées, d'un vert sombre et comme bleuâtre, glau- cescentes, parcourues d'une nervure peu saillante, souvent à peine visible en dessus, sessiles ou longuement rétrécies à la base en un court pétiole, très-brusquement et régulièrement arrondies et terminées au sommet en un mucron très-court, un peu aigu ou obtus, quelquefois nul. Pédoncule axillaire solitaire, de 7-9 mil- lim. de longueur, terminé en un réceptacle épais, presque charnu, échancré et souvent légèrement bifide au sommet, portant une graine ovoïde, globuleuse, de la grosseur d'une Groseille à maque- reau. Lorsque les plantes sont jeunes et vigoureuses, les feuilles, plus minces, sont falquées, contournées, et différentes de forme ; mais à mesure qu'elles vieillissent elles deviennent plus courtes, presque planes, et plus épaisses. Il n'est pas rare de rencontrer sur la même branche des feuilles longues légèrement tordues, et d'autres plus courtes presque droites. Les jeunes plantes obtenues de boutures présentent les caractères suivants : Branches étalées, opposées ou verlicillées. Ecorce d'un vert intense, puis gris-brunâtre. Feuilles alternes, longues de 5-8 centim., larges de 5-6 millim., falciformes, tordues, d'un vert foncé, lisses et luisantes, minces, à nervure peu saillante , très-courtement péliolées, légèrement acuminées en un très court mucronule. Observ. Le rameau ligure par A. Richard provient d'une plante adulte, ainsi que l'attestent les fruits dont il est chargé. II 472 PODOCARPUS. est très-probable que la grande variation que présente la forme des feuilles de cette espèce a donné lieu à quelques confusions. 41. Podocarpus Meyeriana, Endl. Feuilles étroites, lancéolées, elliptiques, obtuses, mu- cronées. Pédoncules axillaires, solitaires, écailleux. Ré- ceptacle à peine plus épais que le pédoncule. Graines globuleuses. Podocarpus elongata, E. Meyer, Mss. Podocarpus Meyeriana, Endl. Syn. Conif. 218. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. Habite le cap de Bonne-Espérance. Observ. Cette espèce, qui me paraît douteuse, est très-voisine de la précédente, si toutefois ce n'est pas la même, Ce qui pourrait encore donner du poids à cette supposition, c'est que tout ce que l'on a reçu jusqu'à ce jour sous le nom spécifique de P. Meyeriana n'a produit que le P. elongata; et, aujourd'hui encore, tous ceux que l'on trouve sous ce nom dans le commerce ne sont également autre chose que ce dernier. Tribu 3. — Stacbycarpus. Podocarpus, section Stachycarpus, Endl. Syn. Conif. 218. Fleurs dioïques; réceptacle charnu, nul ou à peine épaissi. Fleurs en épis, munies de bractées, ou souvent toutes avortées, excepté la supérieure. Feuilles alternes ou le plus souvent distiques, linéaires, uninervées, marquées de stomates à la face inférieure. 42. Podocarpus falcata, H. Br. Feuilles presque distiques, linéaires-subfalquées, ai- guës, mucronées. Graines globuleuses, atténuées à la base. PODOCARPUS. 473 Taxus falcata, Thunb. FI. Cap. éd. Schult. 547. Podocarpus falcata, R. Br. ex Mirb. in Mém. Mus. XIII. Endl. Syn. Conif. 219. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. Habite le cap de Bonne-Espérance. 43. Podocarpus taxifolia, Humb. et Bonpl. Feuilles distiques, largement linéaires, obtuses, un peu pâles en dessous. Graines ovoïdes, subglobuleuses, gib- beuses. Taxus montana, Willd. Spec. IV. 587. Podocarpus taxifolia, Humb. Bonpl. et Kunth. Nov. gen. et spec. H. 2. t. 97. Rich. Conif. 15. t. 29. f. 1. B. C. Endl. Syn. Conif. 219. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. Podocarpus montana, Lodd. Cat. 4836, p. 37. Torreya Humboldtii, Knight, Syn. Conif. 51. Dacrydium distichum, Don, in Lamb- Pin. éd. 2. III. 120. a. COMMUNIS, Kuîltll. I. C. Taxus montana (3, Willd. /. c. P. DENSIFOLIA, Kutlth. L C. Taxus montana a, Willd. I. c. Feuilles plus denses, du double plus courtes. Habite, au Pérou, le Sara gu ru, entre Ona et Loxa; la variété p, sur le mont Quindiu, dans les régions presque froides, entre el Moral et Passo del Machin, à une très-grande élévation. Descr. « Arbre d'environ 20 met., résineux. Rameaux alternes, cylindriques, rugueux-squameux, noirâtres, glabres. Feuilles épar- ses, rapprochées, distiques, très-courtement pétiolées, largement linéaires, aiguës ou obtuses, coriaces, uninervées, planes, glabres, vert foncé en dessus, luisantes, un peu pâles en dessous, de 22 à 25 millim. de longueur, de 3 miilim., plus rarement 4, de largeur. » (Kunth., /. c.) 474 PODOCARPUS. Dans nos cultures : Branches dressées-étalées, quelquefois déflé- chies, irrégulièrement sinueuses-anguleuses par la décurrence des feuilles. Rameaux distiques, alternes, légèrement tuberculeux par la chute des feuilles. Feuilles très-rapprochées, distiques par leur renversement, falciformes, longues de 18-25 millim., larges de 4, luisantes, d'un vert gai et légèrement convexes en dessus, d'un vert pâle, blanchâtres en dessous, parcourues au milieu par une nervure plus ou moins saillante en dessus, quelquefois à peine visible en dessous, excepté par sa couleur, très-courtement pétio- lées, obtuses et brusquement arrondies au sommet, terminées par un très-court mucronule obtus, plus rarement aigu. 44. Podocarpus Andina, Pœpp. Feuilles distiques, étroitement linéaires, aiguës, glau- ques en dessous, à épis axillaires, pendants, bi- ou tri- flores, monospermes par avortement. Graines globuleuses. ?Taxus spicata, Domb. Mss. Mirb. in Mém. Mus. XIII. 76. Podocarpus Andina, Pœpp. Mss. Endl. Syn. Conif. 219. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 224. G. Gay, FI. Chil. V. 403. Podocarpus spicata, Pœpp. Nov. gen. et sp. III. 18 {non R. Br.). Habite le Chili austral, dans les vallées ombragées de Quillai- Leuvu, voisine d'Antuco. Descr. « Arbre de 3-7 met. Tronc cylindrique, à écorce glabre, brunâtre, à bois dur, jaune. Rameaux nombreux. Ramulesvigoureux, étalés, cylindriques, recouverts d'une écorce lisse, brunâtre, mar- qués par les cicatrices des feuilles tombées, épars ou presque al- ternes, étalés, inégaux, courts, anguleux au sommet. Feuilles épar- ses inférieurement, supérieurement distiques, portées sur un pétiole très-court ou subsessiles, étroitement linéaires, acuminées aux deux extrémités, tant soit peu roulées sur les bords, planes en dessus, d'un vert-noir, luisantes, dépourvues de nervure, glauques en des- sous, très-finement squameuses (sous la lentille), à nervure un peu proéminente et comme carénée , coriaces, raides , très-glabres , denses ; les adultes à peine de 3 centim. de longueur, le plus souvent PODOCARPUS. 475 de 15 millim., d'environ 3 millira. de largeur. Fleurs mâles les femelles en épis alternes, portées sur un pédoncule axillaire dépassant à peine les feuilles. Bractéoles petites, sessiles. Réceptacle ovale, allongé au sommet en un col obscurément trilobé et oblique, charnu, persistant jusqu'à la maturité du fruit, lisse, pourpre, pruineux, de 4-40 millim. de longueur. Graine sessile, globu- leuse, glabre, verte, à chair mucilagineuse, succulente ; à testa os- seux, très-dur, de la grosseur d'une Cerise commune. Albumen abondant, farineux. Cotylédons courts, ovales, à radicule infère. « Arbre des forêts obscures, d'un accès difûcile, produisant beau- coup de fruits recherchés par les enfants à cause de leur douceur. » (Poeppig, Le.) 45. PODOCARPUS FERRUGINEA, Don. Feuilles distiques, étroitement linéaires, subfalquées- aiguës. Chatons axillaires, solitaires; épis fructifères, uni- flores, axillaires, dressés, à bractées nombreuses. Podocarpus ferruginea, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. H. App. A. Cunningh. in Ann. of nat. Hist. I. 212. Hook. le. t. 542. Endl. Syn. Conif. 220. Lindl. et Gord. Journ.Hort. Soc. V. 224. Hook. fil. FI. ofNov.-Zeal.232. Miro Nov.-Zr.l. Habite la partie septentrionale de la Nouvelle-Zélande. Descr. Arbre de 15-20 met. de hauteur sur quelquefois 1 met. et plus de diamètre. Branches étalées, souvent alternes. Rameaux et ramules distiques, minces, étalés ou défléchis, couverts d'une écorce brunâtre ou roussâtre. Tissu cellulaire de l'écorce voisin de l'aubier, d'un rouge ferrugineux. Feuilles très-rapprochées, dis- tiques, falciformes, vertes, luisantes, longues de 15-25 millim., larges d'environ 2, parcourues par une nervure médiane saillante, étroite, très-visible en dessus, très-peu en dessous, si ce n'est par sa couleur, portées sur un pétiole d'à peine 4 millim., rouge ainsi que la nervure inférieure de la feuille, avec laquelle il se con- fond, acuminées au sommet en une pointe fine, aiguë, plus rare- 476 PODOCARPUS. ment obtuse. Chatons mâles cylindriques, oblongs, longs de 8-12 millim., larges de 3, solitaires, axillaires, très-courtement pédon- cules ou presque sessiles. Fleurs femelles solitaires au sommet des ramules particuliers, très-écailleux. Graines ovoïdes ou presque sphériques, de la grosseur d'une Noisette, d'un beau rouge, et recouverts d'une poussière glauque à la maturité. Observ. Le P. ferruginea atteint une assez grande hauteur, mais il prend peu d'accroissement en diamètre. Son bois, d'un grain fin et serré, susceptible d'un beau poli, le fait rechercher par l'industrie, et particulièrement pour l'ébénisterie. Ses graines, douceâtres, qui ont une odeur de térébenthine assez prononcée, sont très-recherchées des oiseaux, particulièrement des Colom- bes; elles servent parfois aussi d'aliment aux indigènes. 4C. PODOCARPUS SPICATA, R. Br. Feuilles distiques, plus rarement celles des ramules alternes ou éparses. Chatons mâles disposés en épis axil- laires; les femelles en épis lèches, polyspermes. Graines subglobuleuses. Dacrydium taxifolium, Banks et Soland. Mss. Lamb. Pin. éd. 2. III. 119. Dacrydium Mai, A. Cunningh. in Ann. ofnat. Hist. I. 213. Knight, Syn. I. c. 48. Podocarpus spicata,R. Br. in Horsfield, Plant. Jav. rar. 40. Hook. h. t. 543. Endl. Syn. Conif. 221. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 223. Knight, Syn. Conif. 47. Hook. fil. FI. of Nov.-Zeal. 232. Noms vulgaires : Mai, Matai. Habite les forêts de la Nouvelle-Zélande boréale. Descr. € Arbre de 4Û-60 met., croissant dans les terrains tour- beux. Tronc épais, droit. Rameaux et ramules nombreux, très-éta- lés, llexueux, couverts d'une écorce rousse. Feuilles distantes, ordi- nairement distiques, étalées, largement linéaires, aiguës, la plupart falciformes, comme celles des Taxus, et de couleur vert-opaque, recourbées sur les bords, longues de 2-3 centim., larges de 2 millim. PODOCARPUS. 477 ou rarement plus, obliques à la base, et portées sur un pétiole très- court, grêle. Chatons mâles 10-20, distants, sessiles, étalés, dis- posés en épis latéraux, quelquefois rassemblés en têtes, longs d'en- viron \ centim., larges de 4 millim., oblongs, cylindriques, étalés. Graines 4-7 en épis, presque sessiles, ovales, courtement mucro- nées. » (Lambert, /. c.) Arbrisseau buissonneux et diffus dans nos cultures, d'un aspect désagréable. Ecorce gris-cendré, lisse, brune. Branches divariquées, étalées, minces, ilexueuses. Rameaux nombreux, très-grêles, pres- que sarmenteux, cylindriques, recouverts d'une écorce rouge-brun ou ferrugineux, très-confus, dressés, étalés ou pendants, très-sou- vent dépourvus de feuilles dans une grande partie de leur longueur. Feuilles : les unes longues de 6-12 quelquefois 48-20 millim., larges de 2, distiques, elliptiques, oblongues, droites ou falcifor- mes, minces, vertes, quelquefois roussâtres en dessus, marquées en dessous, et de chaque côté de la nervure, d'une ligne glauque ou glaucescente, rétrécies à la base en un très-court pétiole, arron- dies au sommet, comme spatulées, et terminées par un très-fin et court mucronule ; celles de l'extrémité des jeunes rameaux alter- nes, distantes, très-petites ou presque squamiformes, très-finement mucronulées, brunâtres. Tribu 4. — Dacrycài*pus. Podocarpus, section Dacrycarpus, Endl. Syn. Conif. 221. Réceptacle charnu, formé par le rachis épaissi, dépourvu âe bractées, uniflore. Feuilles polymorphes, parfois subtriquèlres, acéreuses, éparses ou squamiformes, appliquées sur les branches, la plupart distiques par renversement, subopposées-falquées sur les rameaux. 47. Podocarpus cupressina, R. Br. Feuilles : les unes lancéolées, spinuloso-mucronées, alternes, étroitement imbriquées; les autres linéaires- 478 PODOCARPUS. lancéolées, falquées, allongées, distiques, horizontalement étalées. Graines au sommet des ramilles courtes, réflé- chies. Podocarpds cupressina, R. Br. ex Mirb. inMém. Mus. XIII. 75. Bennelt, in Horsfield, Plant. Jav. rar. 35. t. 10. Blum. Rumph. III. 218. t. 172 et 172 B. Endl. Syn. Conif. 222. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 225. Podocarpus Horsfieldii, Wall. List. II. 6049. Podocarpus imbricata, Blum. Enumer. plant. Jav. 89. ?Taxodium Horsfieldii, Knight, Syn. Conif. 21. Habite, dans l'île de Java , à Pulo-Pinang, et dans les îles Philippines. Descr. « Arbre de 50-60 met. Rameaux nombreux, légèrement ar- rondis. Feuilles opposées, distiques ou insérées sur 5 rangs, imbri- quées, appliquées, acéreuses ou presque triquètres,lancéolées-subu- lées, spinuloso-mucronulées, longues de 6-17millim., linéaires, fal- quées sur les plus jeunes ramules; sur d'autres, les feuilles distiques occupent la base et le sommet des ramules, tandis que l'espace in- termédiaire est couvert de feuilles imbriquées ; sur d'autres encore la partie supérieure porte seulement des feuilles linéaires, tandis que la base est entourée de feuilles squamiformes ; dans d'autres enfin, toutes les feuilles d'un même rameau sont distiques, étalées ou im- briquées sur 5 rangs. Graines solitaires, terminant les ramules courts et pendants, entourées de quelques feuilles un peu plus lon- gues et un peu plus étalées, semblables aux autres pour la forme et la disposition. Réceptacle charnu, presque de la longueur du fruit, un peu épais, dépourvu de squamule distincte ou n'en présentant qu'une légèrement cylindrique, insérée vers le sommet, obtuse, opposée à l'ouverture de la graine, parfois cependant accompagnée d'une plus petite collatérale. Ecailles bractéolaires nulles ; dans le fruit encore jeune, Yécaille fructifère ( analogue à celle du genre Pinus) est complètement adnée au testa, excepté vers le sommet, où, infléchie en capuchon, elle dépasse un peu la graine. Testa facilement séparable de l'écaillé dans le jeune âge, puis soudé avec elle et formant alors un seul corps, dont le sommet est visi- PODOCARPUS. 479 blement percé d'un trou. Membrane interne remplissant la cavité du testa et soudée en grande partie avec elle, libre supérieurement dans un espace court ; bord de l'ouverture prolongé en un tube assez long, cylindrique, à sommet 4-5-fide, dépassant l'ouverture du testa. » (Bennett, U c.) Dans nos cultures, cette espèce se présente avec une écorce grise, longtemps marquée par les cicatrices de feuilles décur- rentes qui, en se détachant, laissent des sortes de marbrures. Branches étalées ou défléchies, quelquefois dressées, couvertes de feuilles squamiformes, élargies à la base, très-fortement adnées- décurrentes, longuement atténuées au sommet en une pointe très- aiguë. Rameaux grêles, cylindriques, réfléchis ou pendants, couverts de feuilles squamiformes, variables en longueur, couchées, mais non décurrenles, et quelquefois même un peu écartées. Ramilles très-fines, d'environ 4 centim. de longueur, alternes, distiques, plus ou moins rapprochées, souvent irrégulièrement distantes, couvertes de feuilles tellement rapprochées qu'elles se touchent presque. Feuilles des ramilles longues de 8-10 millim., larges de 1 ou 1 1/2, distiques, d'un vert gai, luisantes sur les deux faces, très-minces, molles, légèrement naviculaires, falciformes, mucronulées, à mucronule tourné vers le sommet du ramule. 48. PODOCARPUS DACRYDiOIDES, A. Rich. Feuilles subulées, comprimées, mucronées : les unes lâchement imbriquées ; les autres presque distiques, éta- lées. Graines terminant les ramules courts. Dacrydium thuioides, Banks et Soland. Mss. Dacrydium excelsum, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. App. A. Cunningh. in Ann. ofnat. Hist. I. 213. Podocarpus dacrydioides, A. Rich. in Dum. D'Urv. FI. Nov.-Zel. 358. t. 39. Endl. Syn. Conif. 223. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 225. Knight, Syn. Conif. 47. Hook. fil. FI. Nov.-Zeal. 233. Podocarpus thuioides, R. Br. in Horsfield, Plant. 3 av. rar. 35. Descr. Arbre résineux, atteignant jusqu'à 60 met. de hauteur. 480 PODOCARPUS. Cime pyramidale. Tronc droit, recouvert d'une écorce gris-brunâtre, à peu près lisse. Branches étalées ou déclinées-ascendantes, plus rarement dressées, allongées, minces, irrégulièrement distantes. Rameaux cylindriques, étalés, pendants, souvent avortés et réduits à des ramules foliifères courts ; ces derniers quelquefois réunis en très-grand nombre et cachant entièrement les rameaux, quelquefois au contraire très-distants. Feuilles de la tige et des branches squa- miformes, alternes, linéaires, mucronées, adnées à la base, plus ou moins étalées au sommet, aiguës; celles des ramules foliifères très-rapprochées, distiques, naviculaires, falciformes, longues de 5-8 millim. sur 2 de largeur au plus, recourbées au sommet vers l'extrémité supérieure du ramule, brusquement terminées par un mucronule court et aigu ; toutes de couleur cuivrée, ferrugineuse ou brunâtre. Fleurs femelles solitaires, terminales, sessiles. Ecailles charnues, soudées à la base, libres seulement au sommet, obtuses. Ovule tuberculeux, contracté au sommet, terminé par une ouver- ture presque bilobée. Graines ovoïdes, renversées, presque drupa- cées, pisiformes, apiculées au sommet. Embryon court, légèrement arrondi. Observ. Arbre d'un aspect sombre et triste par suite de la cou- leur cuivrée ou brune que présentent toutes ses parties. D'après M. Hooker, son bois, blanc , léger, spongieux, est de très-peu de valeur; mais ses fruits, drupacés, petits, gibbeux, très-abon- dants, sont mangés par les habitants de la Nouvelle-Zélande. Aucune espèce du genre Podocarpus ne paraît présenter chez nous de vé- ritable utilité. Presque toutes exigent la serre froide, et je ne connais de vraiment rustique, sous le climat de Paris, que le P. Koraiana, quoique quelques autres, telles que les P. Chinensis et cuspidata, soient assez rustiques pour résister à quelques-uns de nos hivers, lorsqu'ils sont peu rigoureux ; mais leur végétation toujours lente s'affaiblit graduellement, et ils ne tardent pas à périr. Quelques espèces même, comme les P. amara, Blumei, latifolia^ coriacea, etc., ne poussent réellement bien qu'en serre chaude. Ce n'est donc que dans quelques-uns de nos départements du Sud ou du Sud-Ouest qu'on pourra en cultiver quelques espèces, et très-probablement au point de vue de l'ornement. Si les espèces de Podocarpus se font remarquer par la diversité de leur SAXE-GOTHiËA. 481 origine, elles ne sonl pas moins remarquables par la différence de leur taille. En effet, tandis que lesP. totara, spicataycupressina, dacrydioides, etc., atteignent ou dépassent 50 met., d'autres, au contraire, comme les P. Alpina et P.nivaliSy ne sont que d'humbles arbrisseaux, étalés et couchés sur le sol. GENRE DE CLASSIFICATION INCERTAINE. II. jSaxe-Ootliaca, — Lindl. Saxe-Goth^a, Lindl. in Paxt. Flow. Gard. 1851 -52,>. 111. C. Gay, Fl.Chil. V. 411. Fleurs monoïques : les mâles : anthères biloculaires, disposées en épis, réfléchies au sommet; les femelles : composées dYcai//es imbriquées, acuminées, monospermes, libres au-dessus du milieu. Ovule renversé, à demi caché dans la fossette de l'écaillé, à tunique externe lâche, fen- due sur la face ventrale, l'interne percée d'un petit trou, à nucelle spongieux, perforé au sommet. Fruits charnus, composés d'écaillés mucronées, raides, entièrement con- nées ou libres au sommet, la plupart souvent avortés. Graines ou nucules subtriangulaires, accompagnées à la base par les restes fendillés de la membrane externe. Arbre toujours vert, fournissant un bois excellent pour la construction. Maturation bisannuelle? 4. Saxe-Goth^a conspicua, Lindl. Feuilles lancéolées, linéaires-oblongues, subfalquées, légèrement tordues. Fruits terminaux, pédoncules, presque sphériques. Traité des Gonifères. 31 482 SAXE-GOTHjEA. Saxe-Gotilea conspicua, Lindl. in Paxt.Flow. Gard. 1851-52, p. 1H. —Joum. Hort. Soc. VI. 258-264 (cum te). C. Gay, FI. CM. V. 412. Flore serr. VII. 83 (cum mu). Gh. Lem. Illustr. 1854, p. 15 (cum ic). Habite les Andes de la Patagonie. Descr. Arbre de moyenne grandeur, semblable à l'If. Branches étalées, souvent réfléchies, plus rarement dressées. Écorce des jeunes rameaux brunâtre, lisse, luisante. Feuilles alternes, co- riaces, raides, linéaires, planes, souvent falquées, légèrement tordues, réfléchies, longues de 4-3 centim., larges d'environ 3 mil- lim., légèrement convexes en dessus et parcourues par une nervure médiane saillante , un peu concaves en dessous et marquées de deux lignes glauques, sessiles ou rétrécies à la base en un très- court pétiole rougeâtre, obtuses ou terminées au sommet en une pointe aiguë. Fleurs mâles naissant au sommet des ramules, consti- tuant des épis plus ou moins longs; chaque épi entouré à sa base par une sorte d'involucre formé d'un petit nombre d'écaillés fines et aiguës. La fleur mâle, isolée, consiste en une seule anthère mem- braneuse, munie d'un appendice lancéolé-acuminé, réfléchi, à 2 lo- ges parallèles s' ouvrant longitudinalement. Fleurs femelles termi- nales, formant un petit strobile pédoncule, à peu près sphérique, composé d'écaillés imbriquées, lancéolées, charnues, fermes, con- tractées à leur base, tuberculiformes au sommet, aiguës, libres et quelquefois spinescentes, se soudant entre elles pour former un corps solide. Fruits d'un brun pâle, luisant, ovoïdes, fragiles, marqués de deux lignes saillantes et d'un large hile irrégulier, enveloppé à sa base d'une membrane courte et lacérée qui repré- sente le tégument externe dans son dernier état. Introduit en 1848. Observ. Ce genre, par sa structure singulière, est très-difficile à classer rigoureusement. M. le Dr JLindleyle définit en disant qu'il a les fleurs mâles d'un Podocarpus, les fleurs femelles d'un Dam- maray le fruit d'un Juniperus, la graine d'un Dacrydium, et le faciès d'un Taxus. Son fruit, charnu, composé en effet d'écaillés soudées et compactes, renfermant les nucules et formant ce qu'on SAXE-GOTH^A. 483 appelle un galbule, le place à côté des Juniperus, dont il diffère par des anthères non peltées. Par son fruit composé de plus d'un verticille d'écaillés parfaites, par ses ovules pourvus de deux té- guments (trois, d'après M. B. Clarke), il se rapproche des Po- docarpus, et surtout des Dacrydium; mais il s'en éloigne par le tégument externe qui, au lieu de former une véritable cupule, ne constitue qu'un anneau membraneux, lacéré, situé à la par- tie inférieure de la graine. Peut-être n'est-il par hors de propos de rapporter ici quelques détails relatifs à la découverte du Saxe-Gothœa\ ils sont extraits d'une lettre adressée par M. Lobb à MM. Weitch, et empruntés en grande partie à la Flore desserres de M. Vanhoutte. « Pendant mon voyage (dit M. W. Lob) je parcourus une grande partie du Chiloë, la plupart des îles de l'archipel de Los-Chenos et la côte de la Patagonie, sur une longueur d'environ 440 milles. Je visitai le Corcobado, Caylin, Alman, Comau, Beloncavi et autres lieux du littoral, étendant fréquemment mes excursions du niveau de la mer à la limite des neiges perpétuelles. Ces baies s'en- foncent en général jusqu'à la chaîne centrale des Andes, et les rivières prennent leur source bien plus avant dans l'intérieur. Tout le pays situé entre les Andes et la mer est formé d'une succession de chaînes secondaires de montagnes, qui s'élèvent graduellement en allant de la mer à la chaîne principale. De leur base à la ligne des neiges, ces montagnes sont couvertes d'épaisses forêts. En gra- vissant les Andes de Comeau , je vis ces forêts, depuis le rivage jusqu'à unejiauteur considérable, composées d'arbres variés et d'une espèce de roseau, le tout enchevêtré au point de former un fourré presque impénétrable. Plus haut, parmi les neiges fondantes, la végétation devient tellement rabougrie que les mêmes arbres dont le tronc mesure, dans la région inférieure, 30 met. et plus de hauteur et 2 met. 40 centim. de diamètre, sont réduits à l'état d'arbrisseaux. « Au sommet, plus de végétation ; rien que des rocs stériles, épars ça et là, perçant des lits de neige de 7 met. d'épaisseur, neige tellement durcie qu'elle reçoit à peine l'empreinte des pas. « A l'est, aussi loin que peut s'étendre la vue, tout se confond 484 SAXE-GOTHiËA. dans une immense plaine. Vers le sud on voit la chaîne des Andes, avec ses neiges éternelles, courir sur une grande étendue; vers l'ouest, le regard embrasse distinctement toutes les îles, depuis Guyaytecas jusqu'aux limites extrêmes de l'archipel. « Un peu au dessous de celte hauteur, la scène est à la fois grandiose et étrange. Ce sont des rochers à pic, s'élevant comme des murs de 60 à 90 met. de hauteur, sur lesquels roulent en cas- cades les eaux des neiges fondues, que l'œil suit de loin comme des liions d'argent. La force de ces eaux est telle, qu'elle entraîne souvent des blocs énormes de rochers qui se précipitent à des pro- fondeurs de 600 mètres. Plus bas, dans les forêts, calme parfait. A peine entend-on le bruit d'un être vivant, à peine voit-on quelques rares papillons ou quelques coléoptères ; d'ailleurs nulle trace d'hommes ou d'habitations. Sur les rives sablonneuses des rivières, on rencontre souvent le lion du pays ou puma, animal inoffensif pour l'homme, à moins qu'on ne l'attaque. « C'est en partie de ces régions sauvages et inhabitées que sont venues ces quatre remarquables Conifères, Saxe-Gothœa conspicuu, Podocarpus nubigœna, Fitz-Roya Patagonica et Libocedrus te- tragona. Voici ce que M. Lobb dit encore de ces quatre plantes : « Je n'ai jamais vu le Fitz-Roya et le Libocedrus tetragona au- dessous de la ligne des neiges. Le premier habite les'précipices ro- cailleux, et le second les fonds marécageux des ravins. La taille du Fitz-Roya est énorme, surtout dans le voisinage des neiges, où j'en ai vus de 30 met. de hauteur et de 2 met. 40 centim. de diamètre. On peut le Suivre de ce point jusqu'aux neiges perpétuelles, où sa hauteur se rapetisse jusqu'à moins de un mètre. Parmi ces deux espèces croissent le Saxe-Gothœa conspicua et le Podocarpus nubi- gœna, très-beaux arbres qui fournissent, comme les deux premiers, un excellent bois de construction. » Nos lecteurs voudront bien nous pardonner cette digression au sujet du Saxe-Gothœa ; deux motifs nous ont engagé de la faire : le premier, celui de faire connaître les localités où croît celte plante, et de donner par ce moyen une indication précise de la culture et des localités qui pourront lui convenir ; le second, de faire connaître les dangers de toute espèce que courent les voya- DACRYDIUM. 485 geurs, lorsqu'ils vont à la recherche des plantes nouvelles. Telle espèce qui fait aujourd'hui l'ornement de nos jardins ou la ri- chesse de nos forets n'a souvent été importée qu'à force de peines et de sacrifices, et même au péril de la vie. Quoiqu'il en soit, la seule espèce de Saxe-Gothœa connue au- jourd'hui rappelle par son feuillage les Taxus, et paraît inter- médiaire entre ces derniers et quelques espèces àej'odocarpus. Bien qu'elle se soit montrée rustique dans plusieurs endroits, on doit néanmoins prendre des précautions pour la conserver l'hiver, et les jeunes plants doivent être placés sous des châssis ou dans une serre froide pendant cette saison. III. Itacrydium, Soland. Dacrydium, Soland. ex Forst. Plant, esc. 80. Lamb. Pin. éd. 2. II. 419. Rich. Conif. 127. Endl. Gen. pi n. 1801.— Syn. Conif. 254. Meisn. Gen. 353. Blura. Rumph. III. 220. Alania, Colens. in London Journ. of Bot. I. 301. Fleurs dioïques : les mâles : chatons terminaux soli- taires, ovoïdes, petits, entourés de bractées à la base. Elamines insérées sur l'axe , à filaments très-courts. An- thères biloculaires, terminées par un connectif squami- forme, à loges appliquées, déhiscentes par le dos. Fleurs femelles solitaires au sommet des ramules, ou le plus rarement rassemblées en épis. Ecailles dépourvues de bractées, subcymbiformes, portant l'ovule sur le milieu. Ovule unique, sessile, renversé, à tégument double, Pin- térieur prolongé en un tube court, mais saillant. Graine portée sur une écaille peu épaisse; à tégument extérieur lâche, charnu, beaucoup plus court que le nucelle, disci- 486 DACRYDIUM. forme, osseux, très-ouvert au sommet. Embryon placé au sommet d'un albumen farineux. Arbres élevés, toujours verts, indigènes des Indes orien- tales et de la Nouvelle-Zélande, rameux, à rameaux sou- vent pendants. Feuilles alternes, plus rarement opposées, acéreuses ou squamiformes, très-rarement presque planes, portant de toutes parts des stomates. Fleurs terminales, grêles. Bourgeons nus. Maturation bisannuelle. 1. Dacrydium cupressinum, Soland. Feuilles subulées, squarreuses-étalées ou lâchement imbriquées. Graines solitaires, placées au sommet des ramules. The Spruce Fir or New-Zealand, Cook, II. Voyage I. 70. t. SI. Dacrydium cupressinum, Soland. ex Forst. Plant, esc. 80. Prodr. 92. Lamb. Pin. éd. 2. III. 117. t. Si. Rien. Conif. 16. t. 2. f. 3. A. Rich. FI. Nov.-Zel. 361. A. Cunningh. in Ann. of nat. Hist. I. 214. Endl. Syn. Conif. 225. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 22S. Knight, Syn. Conif. 48. Hook. fil. FI. ofNov.-Zeal. 233. Thalamia cupressina, Spreng. Syst. III. 890. Rimu, Nov.-Zel. Habite la partie moyenne et australe de la Nouvelle-Zélande, où il forme de vastes forêts. Descr. Arbre de 30-50 met. Tronc droit, longtemps garni de feuilles marcescentes. Écorce brunâtre] ou rousse, puis d'un gris- cendré. Branches éparses, dressées-étalées, quelquefois défléchies. Rameaux irrégulièrement distants, dichotomes, grêles, allongés, peu ramifiés, à ramifications filiformes, le tout longuement pendant. Feuilles alternes, longues d'environ 5 millim., très-rapprochées, et de là presque opposées, épaisses, raides, presque cylindriques, éta- lées, largement adnées-décurrentes à leur base, d'un vert-gris ou de DACRYDIUM. 487 couleur cuivrée, très-brusquement acuminées au sommet en un petit mucronule aigu. Introduit en 1825. Observ. Forster nous apprend que les gens de l'équipage de Cook, fatigués d'un long voyage, commençaient à souffrir des privations et à être atteints du scorbut, lorsque le capitaine eut l'heureuse idée de faire cueillir les ramules encore tendres du Rimu, qui sécrétaient une matière résineuse amère, afin d'en préparer une sorte de boisson tonique qui devint pour eux un succédané de la bière, et à l'aide de laquelle il sauva son équi- page. Cette boisson n'est cependant pas innocente; elle produit, dit-on, des nausées et des vertiges, mais qui disparaissent assez promptement. 2. Dacrydium laxifolium, Hook. fil. Feuilles, les unes aciculaires, obtuses-étalées, les autres ovales, imbriquées, carénées sur le dos. Fruits solitaires au sommet des ramules. Dacrydium laxifolium, Hook. fil. in London Journ. ofBotan. 2e sér. IV. 143.— Icon. IX. t. 815.— FI. Nov.-Zeal. 234. Endl. Syn. Conif. 225. Lindl. et Gord, Journ. Hort. Soc. V. 225. Habite, dans la Nouvelle-Zélande, le mont Tongariro et les montagnes de Nelson, à environ 2,000 met. d'altitude (Bidwill.), la chaîne Ruahine (Colenso). Descr. Arbuste d'à peine \ met. de haut, couché ou étalé sur le sol, formant un petit buisson assez semblable à YEmpetrum nigrum. Hameaux lâches, grêles. Feuilles, les inférieures éparses, étalées, ne dépassant pas 5 millim. dans leur plus grande longueur, linéai- res-obtuses, coriaces, convexes et canaliculées en dessus, contractées à la base, non décurrentes; les supérieures imbriquées, ovales, plus courtes, carénées sur le dos. Fruits terminaux, solitaires, dressée. 488 DACRYD1UM. Observ. Dans la plante figurée par M. Hooker, les feuilles des rameaux inférieurs sont écartées et un peu déclinées , obtuses-arrondies, droites, plus rarement un peu falquées ; celles des ramules et des ramilles supérieurs sont plus rapprochées, plus courtes et presque squamiformes imbriquées. Les fruits, pe- tits, solitaires à l'extrémité des ramilles, sont ovoïdes, coniques, atténués au sommet, terminés par une sorte de mucron tuber- euliforme, obtus et courbé. 5. Dàcrydkjm elâtum, Wall. Feuilles, les unes aciculaires, tétragones, aiguës, dres- sées-étalées ; les autres squamiformes, ovales-obtuses, ou rarement acuminées, étroitement appliquées. Fruits soli- taires au sommet des ramules. Juniperus rigida, Wall, in Herb. Sieber. Juniperus Philippsiana, Wall. Mss. 1824. Juniperus elata, Roxb. FI. Ind. or. III. 838. Dacrydium elatum, Wall. Cat. n. 6045. Blum. Rumph. III. p. 221. t. 172 B et 172 C. Hook. in London Journ. of Bot. 2e sér. II, 144, t. 2. Endl. Syn. Conif. 226. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 225. Knight, Syn. Conif. 48. Gambinur, Jungh. in Bot. Zeit. 1846, p. 678. Collection. Schlecht. Ibid. p. 753-757. Lycopodium arboreum, Jungh. et de Vriese, in Blum. I. c. Habite Sumatra. Descr. Grand arbre, très-rameux. Tronc cylindrique, recouvert d'une écorce gris-cendré, légèrement fendillée. Branches nom- breuses, éparses, étalées, quelquefois défléchies, les supérieures presque dressées. Rameaux et ramules nombreux, grêles, pendants. Feuilles alternes, très-rapproehées, étalées; «elles de la tige et de la partie inférieure des branches plus courtes et plus distantes, élargies, décurrentes à la base, légèrement étalées au sommet ; cellesdes rameaux et des ramules, étalées, aciculaires, presque cylin- DACRYDIUM. 489 driques ou légèrement anguleuses-comprimées, longues de 8-15 mil- lim., lisses, d'un vert clair; celle des ramules et des ramilles sur les arbres adultes, très-petites, squamiformes, étroitement imbri- quées. Graines ovoïdes, oblusément tétagrones. 4. Dacrydium Colensoi, Hook. Feuilles linéaires, lâches et étalées, ou ovales-rhom- boïdes, étroitement imbriquées. Lycopodium arboreum, Banks et Soland. Mss. Podocarpus ? biformis, Hook. Icon. t. 544. Podocarpus biformis, Endl. Syn. Conif. 224. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 225. Dacrydium Colensoi, Hook. le. t. 548.— FI. ofNov.-Zeal. 234. Endl. Syn. Conif. 226. Lindl. et Gord. I. c. Habite, dans la Nouvelle-Zélande, Pile d'Usky-Bay (Men- zies) ; les montagnes Tongariro et Ruahine (Colenso), les mon- tagnes aux environs de Nelson, de 4 ,300—2,000 mètres d'altitude (Bidwill.). Descr. Arbrisseau ou arbuste polymorphe, atteignant à peine 4 met. Branches longues, étalées ou couchées, quelquefois récli- nées, dressées, pendantes ou rampantes. Feuilles polymorphes sur la même branche, ou uniformes, toutes coriaces, d'un vert foncé et luisantes ; les unes linéaires, tronquées, étalées, d'environ 6- 4 5 millim., fortement carénées; les autres squamiformes, subtrian- gulaires, obtuses, longues d'à peine 2 millim., très-rapprochées et étroitement imbriquées, donnant aux jeunes branches une forme tétragone. Chatons mâles terminaux, solitaires, sessiles, composés de 5-6 anthères imbriquées, à connectif ovale tronqué. Graines petites, coriaces, latérales, axillaires, placées sur un disque hori- zontal résineux, en forme de coupe. D'après les deux figures du D. Colensoi que donne M. Hooker, /. c, rien de plus remarquable ni de plus singulier que cette espèce, qui porte à la fois des rameaux de deux sortes : les uns munis de feuilles planes, linéaires-étale'es, longues; les 490 DACRYDIUM. autres de petites feuilles squamiformes, étroitement imbriquées. Très-fréquemment ces deux formes de feuilles se rencontrent sur le même rameau ; dans ce cas, c'est ordinairement la partie inférieure qui porte les feuilles linéaires, qui sont rapprochées, lâchement étalées, ou retombantes longues de 1 à 3 centim., larges d'environ 2-4 millim., subfalciformes, brusquement ré- trécies au sommet; puis tout à coup, et sans aucune modification intermédiaire, à ces feuilles linéaires succèdent des feuilles squa- miformes très-imbriquées_, qui donnent aux ramilles une certaine ressemblance avec celles des Arthrotaxis. 5. Dacrydidm Franklinii, Hook. fil. Feuilles squamiformes, opposées, décussées, étroite- tement imbriquées, rhomboïdes-ovales, presque aiguës, carénées sur le dos. Graines rassemblées en épis termi- naux. Dacrydium Huonense, A. Cunningh. Mss. Dacrydium Franklinii, Hook. fil. in London Journ. ofBot. 2e sér. IV. 152. t. 6. Endl. Syn. Conif. 227. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 225. Knight, Syn. Conif. 48. Huon-Pine, colon. Angl. (Lamprière, in Tasmanian. Journ. nat. se. II. 118.) Habite, dans la Tasmanie, près du fleuve Huon, et vers le port de la Macquerie. Descr. Arbre de 20-35 met. de hauteur sur 4-6 de circonfé- rence. Branches dressées-étalées ou défléchies. Rameaux très- chargés de ramules; ces derniers très-minces et flexibles. Feuilles petites, squamiformes, très-rapprochées, subopposées-décussées, for- tement appliquées, décurrentes, concaves en dessous, convexes et carénées en dessus, aiguës au point de rendre les ramules durs au toucher. Chatons maies solitaires à l'extrémité des ramilles, longs de 4-5 millim., larges de 2, ovoïdes-arrondis aux deux bouts, composés d'écaillés d'un roux fauve ou jaunâtre. DACRYDIUM. 491 Observ. Le D. Franklinii ou Pin Huon est l'un des arbres les plus beaux et les plus utiles de la Tasmanie, et les individus de nos cultures peuvent à peine nous en donner une idée. Dans ces dernières, en effet, il ne forme qu'un arbrisseau très-grêle, à branches, rameaux et ramilles minces et retombantes, deman- dant à être soutenus à l'aide d'un tuteur. 6. Dacrydium cupressiforme , Hort. Descr. Arbrisseau buissonneux et compacte dans nos cultures. Branches ténues, étalées. Rameaux et ramules minces, subcylin- driques ou légèrement anguleux, tétragones par l'insertion des feuilles. Feuilles squamiformes, courtes, apprimées, adnées à la base, légèrement convexes et carénées en dessus, marquées de chaque côté de la carène d'une ligne glauque. Habite la Nouvelle-Zélande. Le genre Dacrydium, dont plusieurs espèces atteignent jusqu'à 50-60 met., ne produit chez nous que des arbrisseaux qui réclament la serre froide; ils sont du reste très-élégants et remarquables par la ténuité de leurs ra- meaux en général pendants. Leur bois est de bonne qualité, mais celui du D. Franklinii l'emporte sur tous les autres et donne lieu à un com- merce assez important. Voici à ce sujet quelques passages extraits d'une bro- chure publiée par M. le docteur Dalton Hooker. « Le Dacrydium Franklinii, dit-il, forme, par son port élevé etses branches étalées, ses rameaux nombreux et pendants, un très-bel arbre, et il est en même temps, par les qualités de son bois, l'un des plus précieux de la Tas- manie. Ce bois répand, lorsqu'on le brûle, une odeur des plus agréables, il est d'un fréquent emploi pour différents usages et surtout pour la marine, où il est considéré comme très-supérieur. Il donne lieu aussi, par son exportation, à un commerce d'une certaine importance. En 1827, on exporta 2869 ma- driers. Mais ce n'est souvent qu'avec la plus grande difficulté qu'on par- vient à sortir ces arbres de l'endroit où ils croissent pour les amener au lieu d'embarquement, parce qu'il n'y a pas de chemins et qu'on est souvent forcé de s'en frayer un en abattant des arbres que l'on met en travers des marécages ou des ruisseaux; ensuite, à l'aide de leviers ou de moyens ana- 492 DACRYDIUM. logues, on les fait arriver jusqu'au lieu d'embarquement. Là on les réunit, puis on les lie avec des chaînes pour en former une sorte de radeau que l'on remorque ainsi jusqu'à la colonie. Mais ces voyages ne se font pas toujours sans qu'on ait à déplorer quelque accident; car quelquefois les chaînes se rompent, les pièces de bois s'échappent, et il est rare qu'elles arrivent toutes à bon port. Parvenus à ce dernier endroit, commence un travail non moins pénible pour sortir de l'eau ces pièces de bois et les déposer sur la berge. Ce sont ordinairement des prisonniers qui sont chargés de ce travail, et, indé- pendamment de la fatigue qu'ils ont à endurer, ils sont dans l'eau jusqu'à la ceinture, et cela souvent pendant plusieurs heures de suite. Dans ces cir- constances, le capitaine leur fait distribuer de temps en temps une ration d'eau-de-vie. Les plus beaux et les meilleurs de ces madriers étaient ensuite embarqués pour Hobart-Town, d'autres étaient coupés par les scieurs pour faire du bardeau qu'on envoyait en ville.... etc. » Toutes les espèces de Dacrydium sont remarquables par leur port et leur faciès tout particuliers, qui les distinguent nettement des autres genres; ils ne le sent pas moins par la polymorphie ou grande variation de leurs feuilles, et sous ce rapport une espèce entre autres, le D. Colensoi, les surpasse toutes : véritable Protée, il semble revêtir à la fois les formes les plus oppo- sées pour se déguiser, pour échapper à l'œil scrutateur de la science. TAXINEES. ORDRE W—Taocinées Arbres ou arbrisseaux. Rameaux épars ou ver- tieillés, quelquefois dilatés en phyllodes. Feuilles persistantes, alternes ou subdistiques, linéaires, raides, très-entières, ou à limbe dilaté et découpé, ou squamiformes et portées à l'aisselle de ramules foliiformes, plus rarement caduques et subfasciculées, flabelliformes-lobées, à nervures palmées. Bourgeons écailleux, à écailles décussées, imbriquées. Fleurs dioïques, les mâles en chatons subglo- buleux, les femelles solitaires ou rassemblées en épis raccourcis, nues ou accompagnées de brac- tées, uniflores ou très-rarement biflores. Chatons malés nus ou écailleux à la base. E ta- râmes insérées de toutes parts sur l'axe. Filaments courts, prolongés en un, connectif pelté ou squa- miforme, portant 2, k ou 8 loges qui s'ouvrent lon- gitudinalement. Fleurs femelles nues, solitaires ou rarement géminées sous chaque bractée, quelquefois ras- 496 TAXINEES. semblées en épis raccourcis, présentant à la base un petit disque cupuliforme , mais susceptible d'accroissement. Ovule unique, dressé, sessile au milieu du disque. Fruits constamment monospermes. Graine nue, ou plus rarement accompagnée d'une cupule charnue à la base, quelquefois de nature drupacée par suite de la soudure du disque avec la graine, quelquefois à graine subdrupacée par l'accroisse- ment du tégument extérieur qui devient charnu et enveloppe la base d'une graine nucamentacée, dressée, à tégument extérieur osseux ou très-ra- rement charnu, l'intérieur ordinairement mem- braneux, quelquefois transversalement rugueux, à plis s'insinuant dans l'albumen. Embryon à 2 cotylédons; radicule cylindrique, supère. Maturation annuelle et bisannuelle. TAXINÊES. 497 Caractères des Genres I. Anthères 1-loculaires. Graines nuciformes, entourées à la base par un disque charnu accompagné de bractées aiguës. Feuilles avortées, squami formes. Ramilles folii formes. Genre Pliyllocladns. II. Anthères 2-loculaires. Graines drupacées , globuleuses, accompa- gnées à la base d'un petit disque herbacé. Albumen charnu. Feuilles flabelliformes, à nervures parallèles. Genre Salisburia. III. Anthères 3-loculaires. Graines drupacées, ovoïdes-allongées. Albumen uni. Feuilles linéaires. Genre Cephalotaxus. IV. Anthères A-loculaires. Graines drupacées, légèrement ovoïdes, accompagnées à la base d'écaillés épaisses, imbriquées. Albumen ruminé. Feuilles linéaires. Genre Torreya. V. Anthères 8-loculaires. Graines nucamentacées, subglobuleuses, placées au centre d'un disque charnu cupuliforme. Albumen charnu Feuilles linéaires. Genre Taxus. Traité des Conifkrfs. 32 498 PHVLLOCLADUS. I. Pliyllocladug, L. G. Richard. Phyllocladus, Rich. Conif. 129. t. 3. Endl. Gen. pi n. 1802.— Syn. Conif. 234. Meisn. Gen. 353. A. Rich. FI. Nov.-Zél. 363. Brownetera, Rich. Mss. Robertia, Rich. l\fss. Thalamia, Spreng. Anleit. II. 218. Phyllocladi Spec. Labill. Fleurs monoïques sur différents rameaux. Chatons mâles terminaux , ramassés , cylindriques , entourés d'écaillés à la base. Etamines insérées à Taxe. Filaments très-courts, prolongés en un connectif squamiforme, la- céré. Anthères à 2 loges, s'ouvrant longitudinalement et sur le côté. Fleurs femelles : Chatons pauciflores, dis- posés en grappes terminales , agrégés sur un rachis charnu. Ecailles ovulifères alternes, naviculaires, celles du sommet stériles. Ovule unique sous chaque écaille, sessile, atrope, entouré à la base par un disque urcéolé, prolongé au sommet en un col court, obliquement tronqué. Graine dressée, entourée à la base d'un disque cupulaire; à tégument osseux, nuciforme. Embryon à 2 cotylédons très-courts, à radicule cylindrique supère. Arbres indigènes de la Nouvelle-Zélande. Rameaux verticillés, couverts de feuilles petites, squamiformes. Ramilles distiques ou verticillées, dilatées en phyllodes (ramilles foliiformes), rhomboïdes ou cunéiformes, flabel- lées ou pennées-veinées, portant sur les bords des feuilles squamiformes. Maturation bisannuelle. PHYLLOCLADUS* 499 i . PHYLLOCLADUS TRICHOMANOIDES, Don. Ramilles foliiformes* (pbyllodes) sessiles, distiques ou verticillées, obliquement cunéaires, penninervées, lobées, pinnatifîdes, à lobes tronqués-dentés. Phyllocladus trichomanoides, Don, in Lamb. Pin. éd. 2. II. Àpp. A. Cunningh. in Ann. ofnat. Hist. I. 211. Hook. le. t. 549-551. EndI. Syn. Conif. 235. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Knight, Syn. Conif. 49. Hook. FI. of Nov.-Zeal. 235. Phyllocladus rhomboidalis, A. Rien. FI. Nov.-Zel. 363 (non L. C. Rich.). Habite, dans la Nouvelle-Zélande, les forêls près de Tamésin. Descr. A rbre d'environ 20 met. Tronc droit, cylindrique, recou- vert d'une écorce gris-brunâtre. Branches étalées, verticillées souvent par 5, tuberculeuses ou rugueuses par les cicatrices des ramilles foliiformes, minces, courtement étalées ou défléchies, prompte- ment dénudées. Rameaux verticillés, étalés. Ramilles foliiformes courtes, légèrement aplaties en dessus, sillonnées, atténuées, can- nelées à la base, divisées-dilatées supérieurement, à divisions sub- distiques, sessiles, alternes ; à limbe découpé, crénelé, ordinaire- ment un peu ondulé, d'un vert-roux, prenant souvent une couleur brune ou rougeâlre plus ou moins foncée. Me ferai observer que, sous le nom de ramilles foliiformes, je désigne ce qu'on est dans l'habitude de considérer comme des feuilles dans le genre Phyllocladus. Ici, de même que dans les Ruscus,Xylophylla}elc, les véritables feuilles se montrent sous la forme d'écaillés; il suffit en effet, pour s'en con- vaincre, d'examiner ces organes. On verra que, contrairement aux feuilles proprement dites, ils sont permanents, se modifient avec l'âge, deviennent cylindriques, et forment plus tard les branches ; de plus, c'est sur eux que naissent les graines, ce qui n'arrive jamais sur les véritables feuilles. La pratique a du reste depuis très-longtemps confirmé ce que j'avance, et les jardiniers en donnent tous les jours la preuve lorsqu'ils font des boutures avec ces prétendues feuilles ; ces boutures s'enracinent et produisent des arbres, ce qui n'a lieu pour aucun autre genre d'arbre conifère. 500 PHYLLOCLADUS. 2. PflYLLOCLADUS RHOMBOIDALIS, L. C. Rick. Ramilles foliiformes atténuées en pétiole à la base, dis- tiques, rhomboïdales, flabellées, linéaires, incisées-ser- rées ; les inférieures adnées-décurrentes. Podocarpus aspleniifolia, Labill. Nov.-Holl. II. 71. t. 221. Salisburia Billardierii, L. G. Rich. Mss. Phyllocladus rhomboidalis, L. G. Rich. Conif. 130. t. 3. f. 2. EndI. Syn. Conif. 235. Knight, Syn. Conif. 48. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Phyllocladus Billardierii, Mirb. in Mém. Mus. XIII. 76. Phyllocladus aspleniifolia, Hook. fil. in London Journ. of Botan. IV. 151. Thalamia aspleniifolia, Spreng. Syst. III. 890. Habite, dans laTasmanie, les montagnes humides. Descr. « Arbre de 15-18 met. de hauteur sur 80 centim. et plus de diamètre, à rameaux étalés, en partie couverts de feuilles squa- miformes, ovales-aiguës, de 4 millim. de longueur, imbriquées, verticillées. Feuilles (ramilles foliiformes) un peu épaisses, offrant de chaque côté des lignes à la manière des Asplenium non fructifies, striées, oblongues, rhomboïdales, alternes ou opposées, rarement subverticillées par 3, portant chacune une seule foliole; les autres verticillées, accompagnées en dessous d'une foliole semblable; quelques-unes composées de plusieurs autres soudées entre elles, décurreutes, serrées en dessus, la plupart comme inci- sées. Fleurs monoïques au sommet des ramilles foliiformes, en- tourées de feuilles squamiformes imbriquées. » (Labill., I. c.) Dans nos cultures : Tige droite, couverte d'une écorce lisse, bru- nâtre . Branches éparses ou subverticillées, dressées-étalées, angu- leuses, finalement cylindriques, ordinairement dénudées dans la partie inférieure. Rameaux et ramules verticillés ou alternes. Ramilles foliiformes vertes sur les deux faces, rhomboïdales, ac- compagnées à la base d'une stipule marescente, à nervures nom- breuses, très- visibles, surtout la médiane, qui est très-saillante et PHYLLOCLADUS. 501 presque aiguë en dessus, beaucoup moins en dessous, très-longue- ment rétrécies à la base en un pétiole tétragone légèrement arrondi, à limbe élargi au milieu, et portant de chaque côté de la nervure médiane 3, quelquefois 4 lobes denticulés; le dernier longuement prolongé et rétréci vers le sommet, qui est tronqué, légèrement denliculé. Introduit en 1825. Espèces nouvelles encore peu connues. 5. PflYLLOCLADUS HYPOPHYLLA, Hoolî. fil. Ramilles foliiformes pétiolées, étroites, ovales-rhom- boïdales, obliquement cunéiformes à la base, lobées-den- tées. PHYLLOCLADUS HYPOPHYLLA, HOOk. fil. le. IX. t. 889. Habite Bornéo, Kini-Balu, à 2,000 met. d'altitude. Descr. a Arbre droit. Feuilles (ramilles foliiformes) obliquement cunéiformes à la base, lobées-crénelées, à lobes oblongs, obtus, crénelés, glauques en dessous ; les supérieures florifères, obovales- tronquées, profondément émarginées ou bilobées, denticulées. Fleurs femelles sessiles dans les dernières divisions des ramilles foliiformes, plus rarement en petit épi très-court de 2-3 fleurs sur des ramilles terminales. » (Hook. /. c.) Observ. L'échantillon figuré par M. Hooker paraît avoir de très-grands rapports avec le P. rhomboidalis, soit par la forme, soit par la disposition de ses ramilles foliiformes. 4. PflYLLOCLADUS ÀLPINUS, Hook. fil. Ramilles foliiformes petites, épaisses, obtusément lobées. Fleurs femelles disposées en capitules charnus à la base des ramilles. Phyllocladus Alpinus, Hook. fil. FI. of Nov.-Zeal. 235. pi. LUI. 502 PHYLLOCLADUS. Habite, dans ia Nouvelle-Zélande, les monts Tongariro (Bid- ivill); les montagnes Ruahine (Colenso); les montagnes Nelson, à environ 1,800 met. d'altitude (Bidwill). Descr. Petit arbuste ou arbrisseau plus petit et plus compacte que le P. trichomanoides. Ramilles foliiformes obovales, lobées- dentées, à lobules érosés, à divisions supérieures plus petites, plus épaisses et plus obtusément lobées que dans le P. trichomanoides. Fleurs femelles disposées en petits capitules charnus, placés à la base des ramilles foliiformes. 5. PflYLLOCLADUS GLAUCA, Hort. Habite Descr. Ramilles foliiformes atténuées à la base en un pétiole angu- leux, d'un vert-roux ou ferrugineux en dessus, plus finement laci- niées-découpées que dans le P. rhomboidalisi les plus jeunes d'un vert luisant, légèrement glaucescentes en dessous, les adultes re- marquables par leur couleur glauque, blanchâtre ou bleuâtre. Le genre Phyllocladus et quelques-uns des suivants vont nous offrir des modifications que nous n'avons pas encore rencontrées jusqu'ici ; ces modi- fications porteront principalement sur les organes foliacés. Si, en effet, nous jetons un coup d'oeil rapide sur les genres dont nous nous sommes occupés jusqu ici, nous verrons les feuilles se modifier successivement suivant ceux auxquels elles appartiennent; mais pendant longtemps celte modifi- cation est à peine sensible, et les feuilles s'écartent généralement très-peu de la forme aciculaire. Dans le genre Phyllocladus, elles sont presque nulles ou réduites à de véritables écailles. Mais ici la modification la plus remar- quable est celle des ramilles qui, d'abord très-dilatées, ayant tout à fait l'aspect des feuilles proprement dites, se transforment successivement en prenant la forme cylindrique pour constituer les rameaux, les branches, etc. Deux espèces de Phyllocladus seulement nous sont bien connues : ce sont le P. trichomanoides et le P. rhomboidalis. Elles atteignent 15-22 met. environ de hauteur; mais dans nos serres froides, ou nous sommes forcés de les cultiver, elles rie constituent que des arbrisseaux qui dépassent rare- ment 4 mètres. ■ n > Q mi SALISBURIA. 503 II. Salisburia, Smith. Salisburia, Smith, in Linnœa Transact. III. 330. Rich. Conif. 133. Meisn. Gen. 333. Spach. Hist. vég. phan. XI. 298. Endl. Gen. pi n. 1803.— Syn. Conif. 236. Ginkgo, Ksempf. Amœn. exot, 811. Fleurs dioïques. Chatons mâles sur un rachis spici- forme axillaire, grêle, récliné. Etamines à filaments courts, terminés par un connectif squameux, raccourci, lacéré. Anthères biloculaires, à loges longitudinalement déhis- centes. Fleurs femelles terminales, solitaires sur des pédoncules axillaires, simples ou fascicules. Disque cupu- liforme, entourant la base de la graine. Ovule unique, sessile, atrope, percé, ombiliqué au sommet. Grairie entou- rée à la base d'une cupule charnue; à tégument extérieur charnu; l'intérieur osseux, drupiforme. Embryon anti- trope dans Taxe d'un albumen charnu ; à 2 cotylédons linéaires, allongés; à radicule très-courte, épaissie, supère. Grand arbre indigène à la Chine, et cultivé çà et là dans le Japon; tige dressée, élancée, à cime pyramidale. Maturation annuelle. 1. Salisburia adiantifolia, Smith. Àrbor nucifera, folio adiantiiio. Kaempf. Âmœnit. exot. 811-813 {cum ic). Ginkgo biloba, L. Mant. II. 313-314. Thunb. FI. Jap. 358. Gouan, Descript. Ginkg. bilob. Montpellier, 1812, 8° (cumic.). Jacquin fils, Veber den Ginkgo in OEsterr. Med. Jàhrb. 1819 {cum ic.). D.C. in Biblioth. univ. Genèv. 1821. VII. 130. Spach, Hist. vég. phan. XI. 300. Salisburia adiantifolia, Smith, in Linnœa Transact. III. 330. Rich. Conif. 133. t. 3. f. 1, et t. 3-6. Bunge, Enumer. pi. Chin. bor. 62. 504 SALISBURIA. Loud. Arbor. IV. 2094. f. 1992.— Encycl of trees, 944. f. 1757. Sieb. et Zucc. FI. Jap. Fam. nat. II. 109.— FI. Jap. t. 136. Lindl. et Gord. Joum. Hort. Soc. V. 226. Endl. Syn. Conif. 236. Knight, Syn. Conif. 50. Variétés horticoles. SALISBURIA adiantifolia laciniata. Salisburia macrophylla, Reynier, Cat. Sénécl. 1854, p. 40. SALISBURIA ADIANTIFOLIA LACINIATA, Revue Hort. 1854, p. 412. Cette variété, obtenue à Avignon en 1850 par M. Reynier, diffère de l'espèce par ses feuilles beaucoup plus grandes, mesurant jusqu'à 25 centim. de circonférence, divisées en 2, 3, 5 lobes principaux ; ces derniers subdivisés en lobules irrégulièrement laciniés-dentés, ondulés. Salisburia adiantifolia variegata, Revue Hort. I. c. Celte variété, obtenue de semis par M. André Leroy, pépiniériste à Angers, diffère de l'espèce par ses feuilles panachées-striées de jaune ; elle est aussi plus délicate. Habile la Chine, d'où il paraît avoir été transporté au Japon; cultivé çà et là autour des temples des bouddhistes '. Descr. Arbre de 25-30 met. de hauteur sur 2-4 de diamètre. Bois blanchâtre, mou, non résineux. Tronc droit, élancé. Cîme allongée, pyramidale, étroitement conique. Branches alternes, horizontales, quelquefois déclinées ou ascendantes, plus rarement dressées. Rameaux étalés; ramilles très-courtes, produisant chaque année une rosette de 3 à 5 feuilles très-rapprochées, subverticillées. Feuilles caduques, alternes, rapprochées sur les ramules, distantes sur les jeunes bourgeons, à limbe très-dilaté, planes, longuement pétiolées, coriaces, épaisses, flabelliformes, à 2-4 lobes plus ou moins profonds, à lobes irrégulièrement denticulés, dépourvues de nervure médiane, striées de nombreuses nervules saillantes sur les i L'habitat indiqué ici pour le Salisburia est celui qu'ont indiqué tous les botanistes. Sa véritable origine semble cependant encore enveloppée d'obscurité; car, jusqu'à ce jour, il ne paraît pas avoir été rencontré à l'état sauvage. SALISBURIA. 505 deux faces, longuement rétrécies à la base et confondues avec le pétiole. Chatons mâles réunis, naissant sur les ramules adultes immédiatement au-dessous des feuilles. Etamines serrées avant l'anthèse. Anthères biloculaires, petites, longitudinalement déhis- centes. Pédoncules fructifères allongés, grêles, renflés au sommet. Graines subglobuleuses, assez grosses, recouvertes d'une partie charnue, pulpeuse, d'un vert herbacé, finalement jaunâtre, lisse; à testa osseux, fortement caréné, légèrement apiculé aux deux extré- mités. L'unique espèce que renferme ce genre est plus généralement connue sous le nom de Ginkgo; elle l'est aussi sous celui d'Arbre aux Quarante Écus, prix, soi-disant, des premiers pieds qui furent vendus. Indépendamment de son port, cette espèce est aussi très-remarquable par la forme de ses feuilles, qui sont longuement pétiolées; le limbe, très-dilaté, est souvent assez profon- dément divisé en deux parties : d'où le nom spécifique de biloba. Quel- quefois ces divisions sont plus nombreuses, de sorte que les feuilles ressem- blent un peu à celles de certaines fougères du genre Adiantum ; de là, aussi, le nom spécifique à'adiantifolia qu'il porte aujourd'hui. De plus, ces feuilles sont caduques, comme celles d'une grande partie des autres végétaux, carac- tère que nous n'avons encore rencontré, dans tout le groupe des Conifères, que dans les genres Larix, Taxodium et Glyplostrobus ; mais dans ces derniers elles ressemblent aux feuilles des Picea ou des Cedrus, tandis que dans le genre Salisburia elles différent de celles de toutes les autres Conifères. Le S. adiantifolia est remarquable non-seulement par la forme de ses feuilles, mais encore par ses dimensions et par sa longévité. A l'appui de cette dernière assertion, je citerai le fait suivant, rapporté par M. Bunge, envoyé de la cour de Russie à Pékin. Il dit y avoir vu, près d'une pagode, un Salisburia dont le tronc d'environ 1 S met. de circonférence et la hauteur prodigieuse indiquaient le grand âge; "mais il ajoute en même temps que rien ne manquait à sa vigueur. Cet arbre, qui est vénéré des Chinois, est souvent planté près des tombeaux ou près des monuments; c'est là qu'on a pu évaluer approximativement son âge et constater sa longévité. D'après des calculs qui paraissent à peu prés exacts, on a reconuu que quelques-uns n'avaient pas moins de 2 à 4000 ans. A ce nom de Salisburia doit donc se rattacher l'idée des temps les plus reculés de l'histoire chinoise. Le premier naturaliste européen qui ait parlé du Salisburia est Kaempfer, dans ses Amœnitates exoticœ, publiées en 1712. L'arbre paraît avoir été 506 SALISBURIA. introdnit en Angleterre 32 ans plus tard, c'est-à-dire vers 1734. Linné n'en parla qu'en 1771, lorsqu'il en reçut un pied vivant qui venait d'Angle- terre et qu'il planta dans son jardin d'Upsal. En 4 788 Broussonnet rapporta au jardin de Montpellier un pied de Salisburia, que le chevalier Banks envoyait à M. Gouan. Ce fut ce même pied qui fleurit le premier en France en 1812, 24 ans après sa plantation. Vers la même époque, d'autres pieds furent aussi importés à Paris, et principalement à Trianon, sur le terrain où Louis XV avait autrefois confié à Bernard de Jussieu l'organisation d'une école de botanique. M. Vialars, membre de la Société d'Agriculture de l'Hérault, obtint de ses correspondants de Genève deux boutures qu'il donna au jardin botanique de Montpellier; elles furent greffées en fente au printemps sur un jeune pied mâle, puis, un an après, sur un pied plus vigoureux, sur lequel on a coupé de fortes greffes en 1832. Ces dernières, greffées en 1837 sur trois branches d'un sujet mâle, haut d'environ 15 met., donnèrent en 1843 les premiers fruits. Ce fut en 1795, au jardin de Kew en Angleterre, qu'on remarqua les premières fleurs mâles, et à SaconâSc, près de Genève (Suisse), tï en 1814, qu'on observa les premières fleurs femelles. C'est aussi dans ce / dernier endroit qu'on récolta les premiers fruits en 1822. Les premiers qui furent obtenus à Paris ou aux environs parurent à Versailles dans le parc de Trianon, en 1853, sur une branche femelle qui avait été greffée sur un pied mâle déjà fort. Au Japon et en Chine, le Salisburia est cultivé non-seulement comme arbre d'ornement, mais encore comme arbre fruitier. C'est l'amande de la graine, et non la pulpe qui l'entoure, qui est comestible. Kaempfer dit que ces graines sont saines et excellentes ; que les Japonais les recherchent, les mangent au dessert et les mêlent à presque tous leurs mets. M. Siebold con- firme ce qu'en a dit Kaempfer, et il ajoute même que tous les mets un peu rares sont accommodés avec des graines de Salisburia. La valeur de ces dernières est aujourd'hui bien connue, et on sait qu'elles ne sont pas assez bonnes pour mériter d'être recherchées avec autant d'empressement. Elles ne peuvent être mangées qu'après avoir été cuites ou grillées, et l'en- veloppe pulpeuse qui les recouvre prend trés-promptement une odeur rance très-prononcée; il n'est donc pas probable, quoi qu'en aient dit Ksempfer et M. Siebold, qu'elles soient d'une qualité bien supérieure au Japon, où, d'après ces auteurs, elles sont si estimées. On n'est pas d'accord sur les avantages du bois du Salisburia. Kaempfer a dit qu'il était mou et de peu de valeur ; quelques auteurs, et particulièrement M. Delile, qui a fait de cet arbre l'objet d'une étude particulière, assure CÈPHALOTAXTJS. 507 au contraire qu'il est de bonne qualité, et que son grain fin et serré le rend assez semblable à celui de l'Érable. Sa croissance est très-rapide, principa- lement dans les localités chaudes; c'est donc par conséquent un |arbre pré- cieux pour le midi de la France, et il n'est pas douteux qu'il puisse être cultivé avec succès dans beaucoup de localités de la région méditerranéenne au point de vue de l'exploitation du bois. Il est même probable que l'indus- trie arrivera à tirer aussi parti de la pulpe abondante qui entoure le fruit, car elle renferme un principe huileux assez analogue au beurre, mais qui se transforme trés-promptement et répand une odeur butirique très-désagréable lorsqu'elle est rancie, ce qui arrive au bout de peu de temps. Au point de vue de l'ornement, le Salisburia est assez connu pour me dispenser d'en parler ici, car chacun a pu voir que, par la forme de ses feuilles et l'élégance de son port, il produit, soit isolément, soit lorsqu'il est rapproché des au- tres arbres, un très-joli effet dû au contraste de son feuillage* III. Ceplialoiaxus, Sieb. et Zucc. Cephalotaxus, Sieb. et Zucc. in Endl. Gen. pi. suppl. II. 27. Endl. Syn. Conif. 237. Fleurs dioïques. Chatons mâles axillaïres, réunis et disposés en tètes sur des bourgeons particuliers, composés d'écaillés décussées, formant de petits chatons accompa- gnés de bractées. Etamines 4-6 ou plus, alternativement insérées sur l'axe. Filaments arrondis, prolongés en un connectif squamiforme, portant 3 loges pendantes, lon- gitudinalement déhiscentes en arrière. Chatons femelles axillaires, disposés en tète sur un pédicelle nu, subté- tragone. Ecailles ovulifères ordinairement 8, décussées, coriaces. Ovules 2 sous chaque écaille, sessiles, atropes, enveloppés chacun dans une urcéole, adnés, excepté au sommet, qui est ouvert, à micropyle supère, avortant pour la plupart. Fruité 2 ou 5 dans chaque capitule, drupacés, 508 CEPHALOTAXUS. enfermés dans une enveloppe charnue. Graine unique, dressée, à tégument extérieur osseux, lisse, l'intérieur membraneux; à albumen égal, non ridé, adhérent. Em- bryon axille , à 2 cotylédons courts, kradicule cylindrique supère. Arbres du Japon, à rameaux secondaires distiques. Bourgeons écailleux, à écailles persistantes, décussées-im- briquées. Feuilles persistantes, linéaires, alternes, subdis- tiques, très-courtement pétiolées, mucronées-aiguës, uni- nervées, parcourues en dessous de deux larges lignes de stomates multisériées. Maturation bisannuelle. 1. Cephalotaxus pedunculata, Sieb. et Zucc. Feuilles subdistiques, linéaires-falquées, de2-5centim. de longueur sur 5 millim. de largeur, marquéesen dessous, de chaque côté de la nervure moyenne, de lignes blanches. Taxus Harringtonia, Forbes (Jam.), Pinet. Wob. 217. t. 68. Loud. Encycl. of trees, 942. f. 1753-1754. Gardner Magaz. XV. f. 57-58. Taxus Inukaja, Knight, Syn. Conif. 51. Catal. Loud. Encycl. of trees, 943. Cephalotaxus pedunculata, Sieb. et Zucc. FI. Jap. Fam. nat. H. 108. —FI. Jap. II. 133. Endl. Syn. Conif. 238. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Knight, Syn. Conif. 51. Habite le Japon. Descr. Arbre atteignant 6-8 mètres, de hauteur. Branches nom- breuses, étalées, verticillées. Hameaux distiques, souvent opposés. Feuilles distiques, subopposées, un peu curvées, longues de 3-5 centim., larges de 4-5 millim., épaisses, légèrement falquées, d'un vert gai en dessus, luisantes et parcourues d'une nervure saillante, étroite et aiguë, marquées en dessous, de chaque côté de la nervure, de deux larges bandes glauques ou glaucescentes, sessiles ou très- CEPHALOTAXUS. 509 courtement pétiolées, brusquement raccourcies au sommet et ter- minées par un mucron aigu ou obtus. Chatons maies réunis en capitules globuleux, pédoncules, munis de bractées; chaque chaton ovoïde, plus court que la bractée. Introduit en 4837. 2. Cephalotaxus Fortunei, Hook. Feuilles des rameaux exactement distiques, sessiles, linéaires, récurvées. Chatons mâles globuleux. Cephalotaxus Fortunei, Hook.BoJ. Mag. t. 4449. Flore serr. VI .Si. (cum ic.). Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Knight, Syn. Conif.M. Var. pendula. Cephalotaxus Fortunei pendula, Hort. ? Cephalotaxus filiformis, Knight. I. c. Cette variété, que j'ai observée chez MM. Standish et Noble, en Angleterre, fut obtenue par ces horticulteurs de graines envoyées de la Chine. Elle ne diffère de l'espèce que par ses branches réflé- chies au sommet. ? Plante femelle. Cephalotaxus Fortunei foëmina, Hort. Port semblable à celui de l'espèce. Feuilles plus courtes, ordi- nairement dressées à la face supérieure des rameaux ou subdisti- ques, droites, raides, brusquement rétrécies au sommet en un court mucron. Le C. Fortunei habite, dans le nord de la Chine, la province de Yang-Sou, où il fut découvert par M. Fortune. Descr. Arbrisseau ou petit arbre, d'environ 42-15 met. Branches verticillées, horizontalement étalées, plus rarement ascendantes. Rameaux et ramules distiques, souvent opposés. Feuilles : les caulinaires, dans les jeunes individus de semis, alternes, parfois longues de 8-12 centim. ; celles des rameaux et ramules beaucoup 51 0 CEPHALOTAXUS. plus courtes, distiques, longues de 3-6 centira., larges de 3-4 mil- lim., récurvées, d'un vert foncé en dessus, glauques en dessous, sessiles ou très-cour tement pétiolées, terminées par un mucron court, aigu, plus rarement obtus. Chatons mâles globuleux, axil- laires, courtement pédoncules, à écailles ovales, concaves, érosées sur les bords. Graines longues de 18-25 millim., larges d'environ 14 millim. dans un sens et de 10 dans l'autre, régulièrement ellip- tiques, atténuées aux deux extrémités, parfois presque pointues, apiculées au sommet; à testa osseux, assez fragile, couvert d'une partie charnue, mince. Introduit en 1848. Espèces peu connues. 3. Cephalotaxus drupacea, Sieb. etZucc. Feuilles subdistiques, linéaires-falquées, de 2-4 centim. de longueur, sur 5 millim. de largeur, cuspidées, mar- quées en dessous, de chaque côté de la nervure, de lignes blanches. Chatons mâles globuleux, munis de bractées; chaque chaton ovale-aigu, égalant l'écaillé. Taxus baccata, Thunb. FI. Jap. 27o {excl. synon.). Cephalotaxus drupacea, Sieb. et Zucc. FI. Jap. Fam. nat. II. 108. —FI. Jap. II. t. 130-131. inéd. Endl. Syn. Conif. 239. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Knight, Syn. Conif. SI. Habite le Japon, près Nangasaki, où il est cultivé et spontané'; et, dans les montagnes, jusqu'à 660 met. d'altitude. 4. Cephalotaxus umbraculifera, Sieb. Feuilles distiques, raides, cuspidées, glaucescentes en dessous. Cephalotaxus umbraculifera, Sieb, Mss. Endl. Syn. Conif. 289. Habite le Japon. TORREYA. 5 H Descr, « Branches verticillées, horizontales. Rameaux distiques. Feuilles distiques, rapprochées, linéaires, subfalquées, longues de 15-20 mill'im., larges d'environ 4, vertes en dessus, glaucescentes en dessous, presque sessiles, acuminées, cuspidées au sommet. » (Endl, l. c.) Au point de vue de la sylviculture, aucune espèce de Cephalotaxus ne semble présenter d'avantage ; mais, en revanche, toutes sont très-propres à servir d'ornement. Ce sont des arbrisseaux dont le port et le faciès rappellent ceux des Ifs (Taxus), mais avec plus d'élégance- Originaires des parties froides de la Chine et du Japon, ils peuvent supporter sans en souffrir les froids les plus rigoureux de nos hivers, ce qui nous les rend doublement précieux. Le C. pedunculata, par sa végétation vigoureuse, la disposition et la régularité de ses branches, ainsi que par ses feuilles nombreuses d'un vert très-foncé, produit un très-joli effet. Le C. Fortunei l'emporte sur ce dernier; il est sans contredit le plus beau de tous, et lorsque les sujets issus de graines sont vigoureux, la longueur et la disposition de leurs feuilles donnent aux rameaux quelque ressemblance avec une feuille de Cycat. IV Torreya, àrntt. Torreya, Arntt. in Ann. ofnat. Hist. I. 126. Endl. Gen. plant, suppl. II. "21.—Syn. Conif. 240. Meisn. Gen. p. 353. Caryotaxus, Zucc. Mss. Fleurs monoïques. Chatons mâles axillaires, solitaires, naissant de bourgeons particuliers. Etamines insérées sur Taxe. Filaments linéaires, prolongés en un connectifcourt, squamiforme, portant à leur bord inférieur 4 loges pen- dantes, longitudinalement déhiscentes. Fleurs femelles axillaires, solitaires, géminées ou tentées; naissant à la base des ramules de l'année, dans l'aisselle des écailles intérieures. Ovule solitaire renfermé dans une urcéole coriace, ouverte au sommet, atrope, à micropyle supère. 512 TORRÊtA. Fruits drupacés, munis à la base d'écaillés imbriquées- décussées. Graines dressées, recouvertes d'un tissu charnu assez épais, d'un vert herbacé; à tégument externe os- seux, lisse,- l'interne membraneux, intimement soudé à l'albumen charnu. Embryon antitrope, axille, beaucoup plus court que l'albumen, à 2 cotylédons linéaires, à ra- dicule cylindrique supère. Arbres ou plus souvent arbrisseaux, originaires de l'Amérique boréale et du Japon. Bourgeons écailleux, à écailles persistantes, imbriquées. Feuilles persistantes, alternes ou subdistiques, courtement pétiolées, linéaires, aiguës ou cuspidées, plus souvent falquées. Maturation bisannuelle. 4. Torreya nucifera, Sieb. et Zucc. Feuilles subdistiques, courtement pétiolées, linéaires- falquées, cuspidées, raides. Chatons mâles ovoïdes-cylin- driques. Fleurs femelles géminées ou ternées, agglomé- rées sur des pédoncules courts. Taxus nucifera, Ksempf. Amœn. exot. 814-815 (cum ic). Taxus nucifera, L. Spec. 1472. Thunb. FI. Jap. 275. Gsertn. Carp. II. 65. t. 91. f. 6. Rich. Conif. 21. t. 2. f. 3. Loisel. Nouv. Duham. I. 68 (no» Wall.). Caryotaxus nucifera, Zucc. Mss. Podocarpus? nucifer, Pers. Eticheir. 11. 633. Torreya nucifera, Sieb. et Zucc. FI. Jap. II. Fam. nat. II. 108.— FI. Jap. II. t. 129. Lam. Dict. III. 229. Endl. Syn. Conif. 240. Lindl. el Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Knight, Syn. Conif. 51. Podocarpus coriacea, Hort . aliq. Habite dans les montagnes des îles Niphon et Sikok; cultivé partout au Japon. Descr. Arbre atteignant 6-8 met. dans nos cultures. Branches TORREYA. 513 nombreuses, verticillées , alternes ou éparses. Ramilles disti- ques, étalés. Feuilles presque opposées, distiques, souvent lé- gèrement récurvées , droites ou subfalquées , linéaires , coriaces, longues de 20-35 millim., larges de 4, épaisses surtout au milieu, très-raides, convexes en dessus, portant près des bords et de chaque côté de la convexité un sillon peu profond, qui disparaît en partie vers la moitié ou les deux tiers de la feuille, luisantes et d'un vert foncé, plus pâles en dessous, planes ou à peine épaissies vers le milieu, qui est vert ainsi que les bords, et marquées de chaque côté du milieu d'une bande d'abord glaucesccnte , puis rosée, quelquefois roussâtre, très-courtement rétrécies à la base en un pétiole d'à peine 2 millim., rougeâtre, cylindrique, puis longuement décurrent et élargi sur les rameaux, brusquement rétrécies au sommet et terminées par un mucron court, aigu, plus rarement obtus. Graines ovoïdes ou ovales-oblongues, élargies à la base, renfermées dans un tissu charnu, d'un vert herbacé, très-lisse, luisant, longues de 15 millim., larges de 12, légèrement atténuées, apiculées au sommet. Les fruits que je viens de décrire ont été obtenus dans nos cultures, et sur un individu très-petit. Peut-être n'avaient-ils pas atteint toute leur grosseur. Voici les caractères donnés par Lamark : « Baies drupacées ovales, un peu mucronées au sommet, très- lisses, de couleur herbacée avec des raies plus pâles. Chair molle, fibreuse, de saveur balsamique un peu astrigente et piquant la langue pendant un instant. Cette chair recouvre (mais d'une manière lâche) un noyau ovale, oblique, légèrement mucroné aux deux bouts, contenant une semence charnue, huileuse, très-astringente à la manière des glands de Chêne. Lorsque les noix sont sèches, elles sont meilleures, c'est-à-dire moins âpres et plus susceptibles d'être mangées. On les sert sur les tables au Japon, avec d'autres noix du pays. Enûn on en tire une huile purgative ou laxative que l'on dit fort saine, et dont on se sert aussi pour apprêter les viandes, » Introduit en 1818. Traité dks Conifères. 33 51 4 TORREYA. 2. TORREYA TAXIFOLIA, Amtt. Feuilles distiques, très-courtement pétiolées, linéaires- falquées, acuminées-cuspidées. Chatons mâles linéaires. Fleurs femelles sessiles. Taxus montana, Nutt. in Journ. Academ. Philadelph. VII (non Willd.). Torreya taxifolia, Arntt. in Ann. of nat. Hist. I. 130. Hook. le. t. 232-233 Gardner Magaz. XVI. f. 74-75. Loud. Encycl. oftrees, 944. f. 1755-1756. Endl. Syn. Conif. 241. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Knight, Syn. Conif. 51. Stinking Gedar (Cèdre puant) , Florid. Habite dans la partie centrale de la Floride, entre les rochers calcaires ; sur le rivage oriental des Apalaches, vers le confluent des fleuves Flint et Chatahuchi, et près de Flat-Creek. Descr. Branches verticillées , étalées. Ramilles subdistiques, étalés. Feuilles caulinaires alternes, étalées ou réfléchies, celles des ramules et des ramilles distiques, subopposées, d'un vert gai, longues de 20-35 raillim., larges d'environ 3, souvent légèrement falquées, courtement pétiolées, épaisses, raides, d'une nature sèche et coriace, convexes en dessus sur le milieu, à peine sillonnées sur les bords, légèrement concaves en dessous et d'un vert pâle, marquées de chaque côté du milieu d'une ligne très-étroite, glau- cescente, portées sur un pétiole d'environ 1 millim., cylindrique, puis dilaté et longuement décurrent, acuminées au sommet et ter- minées en un mucron scarieux, très-aigu, plus fin et plus allongé que dans l'espèce précédente. Introduit vers 1840. Observ. Le Torreya taxifolia porte, dans la Floride, le nom de stinking Cedar ( Cèdre puant), à cause de l'odeur désagréable qu'il répand lorsqu'on le brûle. Il atteint jusqu'à d2-13 met. de hauteur. Son bois est rougeâtre, d'une très-longue durée, et n'est jamais, dit-on, attaqué par les insectes. TORREYA. 515 3. TORREYA MYRISTICA, Ilook. fil. Feuilles longues de 5-5 centim. ou plus, mucronées- sphacélées. Fruits drupacés, exactement elliptiques. Torreya myristica, Hook. fil. Bot. Mag. 1854. t. 4780. Ch. Lera. Illustr. 1854, p. 55. Flore serr. IX. 175 (cum ic.). Nom vulgaire en Californie : Muscadier. Habite, dans la Californie, les montagnes delà Sierra-Nevada. Descr. Arbre de 8-4 3 met. Bois jaunâtre. Feuilles distiques ou subdisliques, longues d'environ 5 centim., planes ou à peu près lancéolées-linéaires, légèrement falquées, un peu plus pâles à la face inférieure et marquées longiludinalement, de chaque côté de la carène, d'une ligne un peu enfoncée, acuminées au sommet en un mucron court. Fleurs mâles (non entièrement développées) accompagnées d'écaillés membraneuses, obtuses et érosées. Fruits, dans les plus petits échantillons, longs de 3-4 centim., exactement elliptiques. Observ. Le T. myristica, vulgairement Muscadier californien^ en venant enrichir nos collections d'arbres résineux conifères, ajoutera un nouvel ornement à nos jardins, car on ne peut douter, vu son lieu d'origine, qu'il ne soit tout à fait rustique ; d'un autre côté, son port et son feuillage lui assurent une place distinguée dans nos jardins, car son port, dit M. Hooker, rappelle le Cepha- lotaxus Fortunei, et il ajoute, pour en mieux faire sentir la beauté, que le Torreya taxifolia est au Torreya myristica, ce que Vif commun est au Cephalotaxus Fortunei, ou, en d'autres termes, que le C. Fortunei représente le T. myristica et le T. taxifolia Y Jf commun. Introduit en 1851. Au point de vue de l'exploitation, le genre Torreya ne nous offre aucun avantage ; ce n'est que comme arbrisseaux d'ornement que nous devons envisager les différentes espèces qu'il renferme. Voisins des Cephalotaxus 516 TAXUS. d'un côté et des Taxut de l'autre, ils paraissent intermédiaires entre ce.* deux genres, dont ils sont cependant distincts au point de vue de la végé- tation ; mais au point de vue de l'ornement ils offrent à peu près les mêmes avantages. Des trois espèces connues, la première, Torreya nucifera est déjà très-ancienne dans nos cultures, et sa rusticité nous est complètement démontrée, car plantée à Paris depuis longtemps déjà, elle n'y a jamais souf- fert du froid, elle y fructifie même quelquefois, mais les graines n'arrivent jamais à maturité. La deuxième, T. taxifulia plus récemment introduite, est aussi rustique que la première, et il est très-probable qu'il en sera de même du T. myrislica- V. Taxas, Tckjrn. — Iff* Tàxus, Tourn. Inst. 362. L. Gen. n. H 35. Gaertn. Carp. II. 6o. t. 91. Schkuhr. Handb. t. 339. Rich. Conif. 131. t. 2. Nées Jun. Gen. pi. n. 1799. Meisn. Gen. 353. Spach, Hist. vëg.phan. 290. Endl. Syn. Conif. 242. P. D. Dict. univ. d'Hist. nat. VII. 19. Fleurs dioïques. Chatons mâles axillaires, naissant sur des bourgeons particuliers, munis d'écaillés décussées, simples, subglobuleux. Etamines rapprochées vers le som- met de l'axe. Filaments très-courts. Anthères à 8 loges, à connectif pelté, aplati, presque lobé; longitudinalement déhiscentes. Chatons femelles uniflores, axillaires, entou- rés d'écaillés imbriquées. Disque cupuliforme, très-court, susceptible d'accroissement. Ovule unique, sessile au centre du disque, ouvert au sommet. Fruit drupacé, à disque charnu, plus rarement membraneux, sec, enveloppant lâchement la graine dans sa partie inférieure. Graines dressées, à tégument osseux. Embryon antitrope dans Taxe d'un albumen charnu, farineux, à 2 cotylédons très-courts, à radicule supère, un peu épaissi, atténué au sommet. TAXUS. 517 Arbres ou arbustes des régions tempérées et froides de Phémisphère boréal, à rameaux épars et opposés, à feuilles décrurrentes, anguleuses. Bourgeons écailleux, à écailles étroitement décussées, imbriquées. Feuilles alternes, parfois subdistiques, courtement pétiolées; à pétiole décurrent, linéaires, aiguës, uninervées. Chatons axiï- laires, les mâles rapprochés en épis feuillus, les /e- melles plus rares. Maturation annuelle. \ . Taxus baccata, L. Feuilles linéaires, falquées, acuminées, à peine réflé- chies sur les bords. 'CVÉXoç, Théophr. Hist. pi. III. 4-6-7. SjuaoiÇ 9) Tà^oç, Galen. Simpl. 8. Diosc. IV. 80. Taxus, Plin. Hist. nat. XVI. 20. 33. Malth. Valgris. 444. f. Bauh. Hist. 1.241. Taxus baccata, L.Spec. 1472. E. B. t. 746. Schk.339.Rich. Conif. 19. t. 2. Loud. Arbor. IV. 2066. f. 1981-1991.— Encycl. oftrees, 939. f. 1751-1752. DC. FI. Fr. III. 279. De&f.Hist.arbr. II. 554. Hook. FI Bor. Amer. II. 167. Spach, Hist. vég. phan. XI, 292.— AU. pi. 132. f. 2. Endl. Syn. Conif. 242. Lindl. etGord. Journ. Hort. Soc. V. 227. Knight, Syti. Conif. 52. P. D. Dict. univ. d'Hist. nat. VII. 20. Variétés horticoles. Var. à fruits jaunes. Taxus baccata fructu luteo. Loud. Encycl. of trees, 940. Knight, Syn. Conif. 52. Semblable à l'espèce par le port, cette variété ne s'en distingue que par la couleur de ses fruits. Taxus baccata variegata aurea. 518 TAXUS. Taxus baccata variegata, Loud. Encycl. of trees. Taxus variegata, Hort. Branches généralement plus nombreuses et plus diffuses* que dans l'espèce. Rameaux courts, recouverts d'une écorce jaune. Feuilles plus rapprochées, souvent aussi plus falquées que dans l'espèce, plus ou moins panachées de jaune. Taxus baccata variegata alba. Taxus baccata foliis argenteis, Hort. Taxus elegantissima, Hort. Taxus marginata, Hort. aliq. Cette variété est vigoureuse ; elle est aussi très-constante dans sa panachure, qui est blanche au lieu d'être jaune, comme dans la précédente. Taxus baccata erecta. Taxus erecta, Hort. Arbrisseau ou arbuste buissonneux, dressé. Branches et rameaux dressés, effilés, très-nombreux. Feuilles souvent un peu plus courtes et moins larges que celles de l'espèce. — Cette variété a assez de rapport avec le T. Canadensis, duquel elle diffère par ses rameaux plus dressés, plus nombreux, et par ses feuilles plus rapprochées, plus étroites, d'un vert plus foncé et moins étalées. Taxus baccata horizontalis. Taxus horizontalis, Hort. Branches verticillées, horizontalement étalées. Feuilles distiques, longues de 2-5 centim., larges d'environ 4 millim., falquées-révo- lutées, coriaces, parcourues en dessus d'une nervure saillante. Celle variété a été obtenue par M. Bertin, horticulteur à Versailles. Taxus baccata Dovastonii, Hort. Angl. Taxus Dovastonii, Hort. Taxus penduia, Hort. aliq. Tige dressée. Branches très-étalées, réfléchies à leur extrémité. Feuilles éparses ou subdistiques, longues de 15-35 millim., larges d'environ 3, d'un vert foncé en dessus, parcourues longiludina- lement d'une nervure saillante et étroite, d'un vert pâle en dessous TAXUS. 519 ou presque glaucescentes de chaque côté de la nervure, terminées par un mucron court, aigu ou obtus. Cette jolie variété forme, par ses branches régulièrement et hori- zontalement étalées, un arbrisseau très-élégant. Taxus baccata pyramidalis. Taxus pyramidalis, Hort. Branches dressées, rapprochées 'de la tige et formant ainsi une pyramide conique étroite. Taxus baccata subpyramidalis, Jacques. Branches dressées, non fastigiées, assez régulièrement rappro- chées en pyramide. Taxus baccata glauca. Taxus baccata subglaucescens, Jacques. Variété vigoureuse. Feuilles d'un vert intense, bleuâtres ou glau- cescentes. Ëcorce des jeunes bourgeons, d'un brun-ferrugineux ou subglaucescent, presque de la même couleur que les feuilles. Taxus baccata nana. Taxus Foxh, Hort. Angl. Feuilles plus petites que dans toutes les -variétés précédentes, droites, rarement falquées. Très-petite dans toutes ses parties, cette variété ne forme jamais qu'un arbuste buissonneux. Taxus baccata ericoides. Taxus ericoides, Hort. Celle-ci a beaucoup de rapport avec la précédente pour le port et les dimensions; ses feuilles, ordinairement falquées, sont un peu plus longues et plus étroites, plus longuement acuminées et très-pointues au sommet; ses branches, lorsqu'elles sont greffées ou bouturées, ne forment que très-difficilement et rarement des têtes. Taxus baccata monstruosa. Taxus monstruosa, Hort. Branches plus dressées et plus grosses que dans les deux variétés précédentes; mais ce qui distingue surtout celle-ci, c'est que chacune de ses branches, greffée ou bouturée, peut former une 520 TAXUS. tête, c'est -à-dire donner naissance à une flèche qui s'élève verti- calement. Taxus baccata Mitchelu, Hort. Variété naine, très-voisine des deux dernières, surtout du T. baccata monstruosa. Taxus baccata impebialis, Hort. Variété vigoureuse, distincte de l'espèce par ses feuilles plus distantes, falquées. Taxus baccata recurvata. Taxus recurvata, Hort. Branches étalées, divariquées, allongées, peu ramifiées, le plus souvent réfléchies. Feuilles longues et étroites, falquées-contour- nées, involutées. Cette variété ne peut être confondue avec aucune autre. Taxus baccata microphylla, Jacques. Écorce des jeunes rameaux, des ramules et quelquefois même des branches, jaune ou jaunâtre. Feuilles très-rapprochées, plus ténues que celles de l'espèce, d'un vert pâle sur les deux faces. Taxus adpressa, Hort. Cephalotaxus adpbessa, Hort. Cephalotaxus tardiva, Hort. Cephalotaxus brevifolia, Hort. aliq. ? Taxus Sinensis tardiva, Knight, Syn. Conif. 52. Taxus baccata adpressa, Revue hort. 1855, p. 93, fig. 8. Branches nombreuses, courtes, verticillées ou éparses. Rameaux et ramules rapprochés, souvent confus, minces, très-ramifiés. Feuilles distiques, longues de 5-8 millim., larges d'environ 3-4, planes, obovales-obtuses, arrondies aux deux bouts, luisantes, très- courtement pétiolées, mutiques, ou terminées en un très-court mucronule souvent brunâtre. A. fastigîata. Branches strictement dressées-fastigiées. Feuilles éparses, révolutées, droites, atténuées, obtuses au sommet. ïaxus. 531 Taxus baccata fastigiata, Loud. Encycl. of trees, 939. f. 1751. Endl. Syn. Conif. 243. P. D. Dict. univ. d'Hist. nat. VII. 20. Taxus fastigiata, Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 227. Knight, Syn. Conif. 52. Taxus hybernica, Hook. Mackay, FI. Hybern. 260. Lodd. Cat. 1836. Sons-variétés. Taxus baccata fastigiata variegata. Taxus hybernica variegata, Hort. Semblable, par le port, à la variété précédente, elle n'en diffère que par ses feuilles panachées de blanc-jaunâtre. Le T. baccata habite très-fréquemment dans l'ancien conti- nent ; il est surtout abondant dans presque tout le centre de l'Eu- rope, quoiqu'il ait été aussi rencontré dans le Caucase, et même, assure-t-on, dans quelques parties de l'Inde, à 300 met. d'alti- tude; il se rencontre dans les Apennins à 600 met. ; épars dans les montagnes de la Grèce; plus fréquent dans les îles Britan- niques, jusque vers le 58° (l. b.); dans la Scandinavie, jusqu'au 61°; il se rencontre très-fréquemment aussi dans plusieurs par- ties de l'ouest de la France. La forme A fastigiata croît spon- tanément en Irlande. Descr. Arbre atteignant quelquefois 12-15 met. de hauteur, sur 1 met. et plus de diamètre, formant ainsi une pyramide largement conique, arrondie au sommet. Bois excellent, compacte, très-dur, tenace, élastique, d'un brun-roux ou jaunâtre, susceptible d'un beau poli. Branches légèrement dressées. Ramules grêles, réclinés ou pendants. Feuilles longues de 15-35 millim., larges de 2-3, luisantes, d'un vert très-foncé en dessus, plus pâles et glaucescentes en dessous, souvent subdistiques, droites ou légèrement falquées, acuminées et terminées au sommet en un mucron court. Bourgeons floraux, subglobuleux avant l'épanouissement. Cupule fructifère, pulpeuse, visqueuse, prenant une couleur rouge clair à la maturité. Graine oblongue ou subglobuleuse, nue au sommet. La forme A fastigiata forme un arbrisseau très-étroit, à branches 522 taxus. strictement dressées. Rameaux et ramules courts. Feuilles alternes ou éparses, jamais distiques, longues de 2-4 centim., larges de 3-4 millim., révolutées, rarement falquées, épaisses, coriaces, ses- siles, à peine pétiolées, terminées par un mucron court, obtus, plus rarement aigu. D'après Loudon, l. c, cette forme aurait été observée pour la première fois en 1780, mais on n'aurait jamais rencontré que des individus femelles. Les fleurs, ainsi que celles de l'espèce, apparaissent en mars- avril, et les fruits mûrissent également à partir des mois de sep- tembre-octobre. 2. Taxus Canadensis, Willd. Feuilles linéaires, légèrement falquées, cuspidées, lâ- ches, un peu réfléchies sur les bords. Taxus baccata p minor, Mich. FI. Bor. Amer. II. 245. Taxus procumbens, Lodd. Cat. 1836, p. 67. Loud. EncycL of trees, 940. Taxus Canadensis, Willd. Sp. IV. 856. Loud. Encycl. of trees, 942 et 1010. f. 2105-2106. Spach, Hist. vég. phan. XI. 295. Endl. Syn. Conif. 243. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 227. Knight, Syn. Conif. 52. Habite, dans l'Amérique boréale, depuis le Canada jusqu'au fleuve Columbia. Descr. Arbuste buissonneux. Branches dressées-étalées, légère- ment réclinées au sommet, plus étalées et moins nombreuses que dans la variété erecta du T. baccata, avec laquelle celte espèce a du rapport. Feuilles étalées, distantes, éparses, subdistiques par renversement, légèrement courbées, longues de 15-25 millim., larges de 3, d'un vert pâle, courtement pétiolées, très-brusque- ment rétrécies au sommet et terminées par un très-petit mucro- nule aigu. Introduit en 1800 d'après Loudon, et en 4848 d'après Sweet. TAXDS. 523 5. Taxus Lindletana, Laws. Taxus Lindleyana, Laws. Cat. 1855, p. 15. ?Taxus Boursieri, Nob. Habite l'Amérique nord-ouest. « Arbre de 5 pieds 10 pouces de circonférence à la base, croissant à l'ombre des grands arbres, là où les autres essences vivent à peine, et par conséquent très-propre à garnir les clai- rières des bois ou à remplir les vides des massifs. Bois d'excellente qualité, propre à tout ce qui exige de la force et de l'élasticité, fréquemment employé par les arborigènes de l'intérieur pour faire des armes de guerre. » (Laws. I. c.) 4. Taxus Boursieri *j-. Feuilles étroites, linéaires, subfalquées, glaucescentes en dessous. Taxus Boursieri, Carr. Rev. Hort. 1854, p. 228. Habite la Californie. Descr. Rameaux minces, couverts d'une écorce jaune. Feuilles distiques, étroites, longues de 15-18 millim. environ, pétiolées, à pétiole jaune, cylindrique, long de 2. millim., un peu élargi, dé- current a sa base, légèrement falquées, plus rarement droites, planes, parcourues en dessus par une nervure étroite, saillante, glauques en dessous excepté sur la nervure. D'après M. Boursier, qui a découvert cette espèce, elle croît en Californie, le long des cours d'eau, sous les hautes futaies de Tsuga Douglasii, à'Abies grandis et de Pinus Lambertiana. Espèces peu connues. 5. Taxus cuspidata, Sieb. et Zucc. Feuilleslinéaires, droites, brièvement cuspidées. Ecailles ovales, mucronées, carénées. 524 taxus. Taxus cuspidata, Sieb. et Zucc. FI. Jap. Fam. nat. II. 108.— FI. Jap. t. 128. Endl. Syn. Conif. 24-3. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Araraji, Japon. Habite l'île de Jezo, où il forme un arbrisseau de 5 à 6 met. de hauteur. 6. Taxus Wallichiàna, Zucc. Feuilles linéaires-falquées, atténuées, aiguës au som- met. Écailles carénées , obtuses. Bourgeons à fleurs mâles, à bractées distantes , les intérieures obovales, spatulées. Taxus nucifera, Wall. Tent. FI Nep. 44. t. 57 (excl. synon.). Taxus Wallichiana, Zucc. in Abkandl. der Mathem. phys. Klasse der bayr. Akadem. III. 803. t. 5. Endl. Syn. Conif. 244. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 226. Habite le Népàul. 7. Taxus globosa, Schlecht. « Feuilles linéaires, falquées, cuspidées, mucronées au sommet. Ecailles carénées, obtuses. Cupule cylindrique, campanulée. Graines légèrement déprimées , globu- leuses. » (Endl. L c.) Taxus globosa, Schlecht. in Linnœa, XII. 496. Endl. Syn. Conif. 244. Lindl. et Gord. Journ. Hort. Soc. V. 227. Habite le Mexique, vers Real del monte. OBSERVATION Relative au prétendu If tomenteux, Taxus tomentosa. Sous le nom spécifique de Taxus Tomentosa, Endlicher décrit, d'a- près Thunberg, une espèce particulière qui non-seulement n'est pas un TAXUS. 525 Taxus, mais qui n'appartient même pas au groupe des Conifères; elle appartient au genre Grubbia, voisin des Nyssa. C'est le G. rosma- rinifolia,BERG. La cause de celte erreur vient probablement de l'inflo- rescence, c'est-à-dire de la disposition des fleurs, qui, dans le genre Grubbia, sont réunies et ressemblent assez à des petits chatons. L'If commun, Taxus baccata L., est connu depuis la plus haute antiquité, et, dès les temps les plus reculés de notre histoire, il était, ainsi que le Cyprès, l'objet d'un culte particulier; tous deux étaient dédiés aux morts : ces végétaux entouraient les cimetières ou en ombrageaient les tombeaux. Ce qui nous démontre que celte coutume est très-ancienne, c'est que les plus gros Ifs qu'on ait trouvés, et qu'on trouve encore de nos jours, sont toujours plantés dans des cimetières ou près de certains monuments religieux de l'an- tiquité, dont on reconnaît encore les traces aux quelques ruines dont ils sont environnés. La propriété vénéneuse que l'on a de tout temps attribuée à l'If lui donnait un caractère spécial; aussi les poètes lui ont-ils toujours donné l'épilhéte de noir, de mortifère, de lugubre ; de là aussi le nom de Taxus, qui, en grec, signifie poison. Les rives du Styx et de l'Achéron i en étaient ombragés; et Stace, dans sa Thèbaïde, envoie une Furie portant à la main un rameau d'If enflammé à la rencontre des âmes qui descendent au séjour des ombres, pour leur en éclairer la route ténébreuse. Suivant l'époque, le caractère, les habitudes ou les préjugés de chaque nation, suivant aussi les opinions qui ont successivement dominé dans chaque siècle, on a vu l'If, grâce à la facilité avec laquelle il se prête à la taille, représenter des dieux ou des héros de la mythologie, divers sujets de la fable ou de l'antiquité païenne, des saints, des pèlerins, des animaux ou des vases, mais le plus souvent des obélisques ou des pyramides de formes diverses. Aujourd'hui cette mode est à peu prés passée, on l'a enfin rendu à la nature; profitons-en, et ne le rejetons pas de nos jardins, dont il sera toujours, par son port et surtout par la couleur vert-foncé de son feuil- lage, un des beaux ornements. Le bois d'If est d'une très-longue durée, son grain fin et très-serré le rend susceptible d'un beau poli ; on l'estime presque autant que l'Acajou pour certains ouvrages de marqueterie, parce qu'il est élégamment marbré et veiné ; la couleur roussâtre qui lui est propre devient avec le temps, et sous f influence de l'air et de la lumière, beaucoup plus foncée. Si on le débite en planches lorsqu'il est encore vert et qu'on les 1 Deux fleuves des Enfers (mythologie). 526 TAXDS. tienne submergées sous l'eau pendant quelque temps, elles prennent une couleur violette assez intense. On donne, du reste, assez facilement à l'If des couleurs factices, et lorsqu'il est peint en noir il ressemble beaucoup à l'Ebène. En raison de toutes ces qualités, on fabrique avec le bois d'If des meubles magnifiques, ainsi que divers ouvrages de sculpture, de tour, de tabletterie et de mécanique, et si sa croissance n'était pas aussi lente, l'If commun, Taxus baccata, serait un arbre des plus précieux. En raison aussi de sa solidité et [de sa très-grande élasticité, le bois d'If était recher- ché des anciens pour faire des arcs. Pallas assure que dans la Colchide on en fait des échalas pour supporter la Vigne, et qu'on les préfère à ceux pro- venant de tout autre bois. Quant aux propriétés vénéneuses attribuées à Hf, pendant longtemps elles ne parurent pas très-bien établies, car, de tous les auteurs qui en ont parlé, aucun d'eux ne paraît être du même avis. Ainsi, Théophrasle dit qu'il n'est pas malfaisant. César, dans ses Commentaires, dit que Calivolus s'empoi- sonna avec le suc de l'If i. Suétone rapporte que l'empereur Claude fit publier à son de trompe que cet arbre possède des propriétés merveilleuses pour guérir la morsure des vipères. Yirgile dit qu'il est nuisible aux abeilles. Gleditsch dit qu'il n'est pas vénéneux, qu'on s'en sert contre les chiens en- ragés. Enfin, Plutarque dit qu'il n'est vénéneux que lorsqu'il est en fleurs, etc. Malgré cette divergence d'opinions, il est tout à fait hors de doute aujour- d'hui que l'If renferme, soit dans son écorce, soit dans ses feuilles, en un mot dans ses parties herbacées, un principe vénéneux très-actif et très-dange- reux, ainsi que vont le prouver plusieurs cas d'empoisonnements qui ont eu lieu récemment. Ces faits, qui ont été régulièrement constatés, démontrent de la manière la plus nette que non-seulement ces propriétés vénéneuses existent, mais encore qu'elles sont très-énergiques. Je dois ces renseigne- ments à l'extrême obligeance de M. Dujardin, vétérinaire à Bayeux (Calva- dos), témoin oculaire des faits, et chargé d'en constater les accidents, qui en a fait connaître les résultats, que je rapporte ici sans y rien changer. « Le 29 décembre 1853, je fus appelé par M. Auguste Devaux, cultivateur à Tours (Calvados), pour constater la mort de deux juments qui avaient péri subitement la veille, attelées à une charrette et conduisant du cidre. « Je trouvai les deux juments sur lay route de Barbeville à Tours; il y i Rex Cativolus taxo, cujus magna in Gallia Gtrmaniaque copia est, se exanimavit. — Le roi Cativolus se donna la mort avec de l'If, qui abonde en Gaule et en Germanip, taxus. 527 » avait 20 heures que l'accident était arrivé, et aucune lésion extérieure n'in- diquait la mort. L'une d'elles, qui était pleine de 7 mois, avait expulsé de son corps le fœtus et ses enveloppes. « Je fis procéder immédiatement à l'autopsie. A l'ouverture de la cavité abdominale, une forle congestion de l'intestin grêle me frappa d'abord; cette congestion, dispersée çà et là, était d'autant plus faible qu'on s'éloignait davantage du pylore. Après avoir fait sortir les viscères de la cavité, je les fis ouvrir dans toute leur étendue pour étudier l'état de la membrane mu- queuse. Dans l'intestin grêle, je remarquai une énorme quantité de mucus blanc, visqueux, renfermant en petite quantité, et mêlée aux matières, des parcelles très-fines de feuilles vertes. « La surface de la membrane muqueuse était rouge-violacé, très-brune dans certains endroits. Des plaques noires, d'une étendue variable de 5-4 0 centim., parsemaient toute la portion pylorique de l'intestin grêle, et dans la portion flottante il s'en trouvait aussi ; mais la teinte en était moins foncée. « Dans le caecum et le gros intestin, je ne remarquai rien d'anormal. « Le foie, la rate et les reins étaient sains. La vessie était vivement congestionnée et contenait peu de liquide. « Chez la jument qui n'était pas pleine, la muqueuse de l'utérus était rouge, et il n'y avait pas augmentation de mucus à l'intérieur ; chez l'autre, au contraire, cette même membrane présentait les désordres d'un accouchement récent. « L'estomac, que j'examinai avec le plus grand soin, était fortement dis- tendu, pâteux au toucher, sans gaz à l'intérieur ; incisé dans le sens de sa grande courbure, je distinguai une disposition d'aliments assez frappante dans toute la partie pylorique, où, dans le sac droit, se trouvait du foin qui en occupait au moins les deux tiers. Dans le sac gauche, on rencontrait en grande quantité des feuilles que je reconnus appartenir à l'If commun. La séparation entre ces deux substances était parfaitement tranchée; quelques feuilles d'If seulement avaient pénétré du côté du pylore, et étaient en rapport immédiat avec la membrane muqueuse. La membrane du sac droit présentait quelques lésions, elle était rouge, ecchymosée ; des taches brunâ- tres et d'un noir foncé se montraient au pylore, pour se continuer plus brunes encore dans la portion jugénale de l'intestin grêle, ainsi que je l'ai dit ci-dessus. « Au niveau de la grande courbure et sur les deux faces de l'estomac où la muqueuse était en rapport avec les feuilles d'If, cette dernière était d'un noir foncé et comme désorganisée. Là, les feuilles d'If et les aliments étaient 528 TAXUS. recouverts de mucosités abondantes, tellement épaisses qu'on pouvait les regarder comme de fausses membranes de récente formation. « Les organes de la cavité thoracique ne présentaient rien d'anormal, non plus que le cerveau et la moelle épiniére. a L'autre jument présentait exactement les mêmes lésions. « Il résultait donc pour moi, d'une manière évidente, que les juments avaient succombé à un empoisonnement dû à l'ingestion dans l'estomac des feuilles de l'If commun. « Voici maintenant les renseignements fournis par le propriétaire : Le 28 décembre 4 853, M. Devaux, cultivateur, envoya son domestique conduire du cidre à Barbeville, chez M. Le Breton, avec une voiture attelée de quatre juments. Arrivé à destination et n'ayant pas trouvé d'écurie assez spacieuse, le charretier fut obligé d'attacher deux juments dans un herbage auprès d'une plantation d'Ifs ; il leur donna du foin et alla décharger le cidre sans s'en occuper davantage. Après un ^séjour de quatre heures, il attela ses chevaux et se mit en route ; mais, à \ kilomètre du point de départ, sur la route de Barbeville à Tours, un des chevaux s'affaissa subitement dans les traits. Comme il s'approchait pour le dégager, le cheval expira presque aussitôt, après s'être un peu débattu, Au même moment, la seconde jument qui était attelée au limon tomba comme foudroyée, et mourut; il était 4 heures de l'après-midi. C'était justement les deux juments qui avaient été attachées dehors, qui avaient succombé. « Je fus appelé le lendemain et je constatai les lésions que j'ai décrites. « Voulant compléter cette observation, j'achetai quelques jours après un cheval auquel je présentai à jeun des feuilles d'If; il n'en voulut pas manger, et je fus forcé d'en déguiser l'administration. Je coupai des tiges et des feuilles, je les mélangeai avec du son et de l'avoine, de cette manière l'animal en prit une certaine quantité. Je mêlai ensuite des feuilles entières à du foin qu'il mangea aussi, et au bout d'un certain temps il mangeait indistinc- tement le foin, les feuilles et les liges d'If, soit qu'on les lui présentât mé- langées ou isolément. « Au bout d'une heure et demie l'animal tomba comme foudroyé et expira sans signes de désordres préalables, puisqu'il tenait encore entre ses dents une poignée de foin arrachée au râtelier. L'autopsi" me montra les lésions que j'avais déjà observées et que j'ai rapportées ci-dessus. Depuis, il est venu à ma connaissance que des accidents semblables s'étaient produits chez des vaches et des moutons qui paissaient dans des herbages où se trouvaient des Ifs. taxus. 529 a II y a plus : voici textuellement ce qui a été inséré dans le numéro du 29 janvier 1854 du Journal de Coutances (Manche), c'esl-à-dire dix-neuf jours après l'insertion dans les journaux de Bayeux de l'article que j'avais rédigé à l'occasion des événements que je viens de rapporter. « Le A 8 de ce mois, une jeune fille, nommée Fanny Faulras, a été trouvée morte dans sa demeure, au village de la chaussée, à Lassay. Les autorités, accompagnées d'un médecin, se sont transportées sur les lieux; on a facile- ment constaté qu'elle s'était empoisonnée au moyen d'un breuvage préparé avec de flf. Cette fille avait eu précédemment un enfant et était devenue de nouveau enceinte. Le désespoir lui aura suggéré sa funeste résolution, et l'on sait que le suc extrait de l'If peut donner la mort. Quelques branches de ce bois étaient restées dans la maison! » « Je termine ces observations par quelques réflexions sur deux incidents qui m'ont frappé, d'une part dans l'expérimentation, de l'autre dans les caractères des lésions, savoir : cette ivresse qui a précédé et accompagné l'intoxication, ivresse se traduisant par l'acceptation des feuilles d'If après les avoir d'abord refusées. Je ne constate ce fait que comme symptôme ana- logue à certains empoisonnements, comme ceux produits par les alcools, le laudanum, etc., etc. Ma seconde réflexion porte sur l'expulsion du fœtus chez la jument pleine de 7 mois. Doit-on considérer ce dernier accident comme un effet morbide, ou ne serait-il pas dû à l'effet des feuilles d'If qui au- raient provoqué cette expulsion en agissant comme emménagoguesl Cette question mérite d'être étudiée, et je la soumets aux expérimentateurs, en- trevoyant des expériences possibles sur ce végétal qui à haute dose, est un si violent poison.» Malgré les propriétés malfaisantes qui existent dans l'If, la partie mucila- gineuse, douceâtre, qui enveloppe la graine par sa base, qui se colore en rouge à la maturité, peut être mangée sans danger; elle n'a ainsi que la plupart des fruits pulpeux, d'autre inconvénient que d'être laxative, lorsqu'on en mange une certaine quantité ; la plupart des oiseaux paraissent la rechercher avec avidité. La partie osseuse de la graine est trés-amère avant sa maturité ; mais l'amande qu'elle renferme a un petit goût de Noisette assez agréable, du moins tant que l'huile qu'elle contient n'a pas ranci. Comme arbrisseaux ou arbres d'ornements, les Ifs ne sont pas sans nous offrir d'assez beaux avantages, et sans parler de l'espèce commune, T. bac- cata, qui est assez connue, je pourrais citer plusieurs de ses variétés qui sont très-jolies; deux surtout méritent de fixer notre attention : ce sont les Traité des Conifères, 34 530 TAXUS. T. baccala horizontalit et T. baceata Dovastoni. La première, d'origine fran- çaise, par ses branches horizontalement étalées, forme un trés-bel arbre d'or- nement, ta deuxième, d'origine anglaise, n'est ni moins belle ni moins orne- mentale que la précédente ; ses branches, étalées comme dans cette dernière, sont réfléchies à leur extrémité, ce qui lui donne un aspect des plus agréa- bles. Parmi les autres variétés, il en est aussi de très-remarquables, les unes par la panachure de leurs feuilles, les autres par leur port et surtout par leurs petites dimensions, puisque quelques-unes atteignent à peine 50 à 80 centim., et forment ainsi des buissons d'un très-joli effet. Originaires des parties tempérées ou froides des deux continents , les Ifs supportent, sans en souffrir, le froid de nos hivers les plus rigoureux. GNETACEES ORDRE V. — Gnétitcées Arbres, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux à tige droite- ou sarmenteuse, très-rameuse, à rameaux opposés. Feuilles larges, ovales ou lancéolées-oblongues, pénninervées, très-entières, quelquefois au con- traire presque nulles ou réduites à des feuilles sétacées. Fleurs disposées en chatons monoïques ou dioïques, accompagnées de gaines ou de paillettes 1 acérées-sétacées . Fleurs mâles entourées d'une petite gaine par- ticulière, bifide. Etamines solitaires ou soudées en colonne. Anthères à 2 ou h loges, s' ouvrant au sommet par un trou oblong. Fleur femelle : Ovule sessile, dressé, à tégument double ou triple, l'ex- térieur offrant une ouverture étroite, l'intérieur prolongé en un long tube saillant, à limbe oblique, discoïde ou fimbrié-lacéré, disparaissant à la ma- turité. 534 GNÉTÀCÉES. Graine à tégument extérieur coriace, dur ou charnu, nucamentacé ou drupacé. Embryon placé au sommet d'un albumen charnu, à 2 cotylédons, à radicule supère. iS-HOH Tableau des Genres et des Tribus. Feuilles larges. Chatons en ver titilles interrompus. Genre I Gnetnm. Tribus. Tige arborescente Gnemon. Tige sarmenteuse » < Thoà. Feuilles à peu près nulles ou réduites à des écailles. Chatons imbriqués. Genre II Ephedra. Tribus. Chatons femelles biflores. Graines à tégument sec... I. Discopylh. Chatons femelles uni- ou biflores. Graines à tégument charnu II. Plàgiôphyle. Sections. 2 graines, convexes d'un côté, II . PLAGI YLE. { planes de l'autre* Thraupalos. Graine unique, ovoïde Polycomptos. GNETUM. 535 I. Gnetum, L. Gnetum, L. Mant. 125. Blum. Nov. Fam. ZS.—Rumph. IV. 2. Brongn. in Duperr. 5. — Dict. univ. d'Hist. nat. VI. 250. Endl. Gen. PI. n. 1805— Syn. Conif. 249. Meisn. Gen. 352. G. À. Mey. Ephedr. 63. Spach, i/isf. vég.phan. XI. 283. Thoa, Aubl. Gttia». II. 874. Abutua, Lour. FI. Coch. II. 775. Gnemon, Rumph, Amboin. I. t. 71-72. Ula, Rheed. Malab. VII. t. 22. Fleurs monoïques ou plus rarement dioïques. Chatons cylindriques, articulés, verticillés, chaque verticille inter- rompu, accompagné d'un involucre annulaire. Fleurs en- veloppées de paillettes sétacées-lacérées, quelquefois com- posées d'étamines et d'ovules entremêlés dans le même verticille, sur des verticillés différents ou sur des chatons particuliers, quelquefois supportées par des individus dif- férents. Les mâles, à vaginule membraneuse, subclavi- forme, bivalve au sommet. Filaments simples ou bifides. Anthères biloculaires, didymes, à loges contiguës ou dis- jointes, s'ouvrant par un pore oblong. Les femelles : vagi- nule nulle ; ovules plongés au milieu de paillettes, ses- siles, dressés, à tégument triple, le plus extérieur à ou- verture étroite, l'intérieur plus large, prolongé en un tube saillant, fimbrié-lacéré au sommet. Graine unique, nuca- mentacée ou drupacée, à tégument extérieur sec, coriace, ou charnu. Embryon claviforme, placé au sommet d'un albumen très-charnu, à 2 cotylédons très-petits, à radicule supère, terminée en un long fil suspenseur. Arbrisseaux volubiles, sarmenteux plus rarement; arbres dressés, originaires de l'Asie tropicale ou de la 536 GNETUM. Guyane américaine. Rameaw# géniculés-noueux, Feuilles opposées, ovales, penninervées, coriaces, luisantes, très- entières. Chatons cylindriques, axillaires ou terminaux. Tribu 1* — Gnemoii. Tiges arborescentes dressées. Gnetum, section Gnemon, Endl. Syn. Conif. 250. 1. Gnetum Gnemon, L. Feuilles elliptiques-oblongues, rétrécies aux deux bouts. Chatons monoïques, solitaires ou presque réunis en om- belle. Graines sessiles, ellipsoïdes, légèrement acuminées. Gnetumboom, Valent. Ind. III. 174. Gnetum domestica, Rumph, Amboin. I. 181. t. 71-72. Gnetum Gnemon, L. Mant. 125. Blum. Nov. Fam. 30.— Rumph. IV. 3. t. 176. Brongn. in Duperr. 6. t. 1. Spach. Hist. vég. phan. XI. 284.— AU. PI. 132. f. 2. Endl. Syn. Conif. 250. Gnetum Gnemon 15, ovàlifolium, Blum. Nov. Fam. 30. 1. et w Tydschr. nat. Gesch. 1. 160. 1. Wilde Gnemonboom, Valent. Ind. III. 174. f. 22. Gnemon sylvestris, Rumph, Amboin. I. 183. t. 73. Gnetum ovàlifolium, Poir. in Lam. Encycl. suppl. II. 810. Gnetum sylvestre, Brongn. in Duperr. 12. Var. laurinum. Feuilles elliptiques, oblongues ou oblongues-lancéolées, rétrécies aux deux bouts. Graines légèrement aiguës. Gnetum Gnemon p laurinum, Blum. Rumph. IV. 3. t. 176. Gnetum Gnemon, L. Mant. I. 125.— Syst. nat. XII. n. 1278. p. 637. Houtt. Nat. Hist. II. 3. p. 446. Lam. Encycl. bot. II. 764. Willd. Spec. Plant. IV. 1. 591. Poir. Dict. se. nat. XIX. 129 {ex parte). Roxb. FI. Ind. III. 518. 1. Blum. Nov. Fam. 30— Tydschr. Nat. Gesch. I. 160. Blanco, FI. Filipp. 747. GNETUM. 537 Gnetum polystachyum, Rwdt. in Blum. Cat. hort. Buitenz. 106. Gnetum domestica mas, Rumph, Herb. Amboin. 1. 181. t. 71. Var. lucidum. Feuilles ovales-oblongues ou lancéolées acuminées, presque ar- rondies à la base. Graines légèrement aiguës. Gnetum Gnemon y lucidum, Blum. Rumph, IV. 4. Gnetum Gnemon, Poir. in Lam. Encycl. bot. suppl. II. 810. 1. Spreng. Syst. véy. III. 777. 1. Gnetum domestica foemina, Rumph, Amboin. I. 181. t. 72. Beretinus fructus, Clus. Exot. Lib. II. 55. Var. majusculum. Feuilles plus grandes, elliptiques, acuminées aux deux bouts ou obtuses au sommet. Graines plus grosses et plus obtuses. Gnetum Gnemon 8 majusculum, Blum. Rumph. IV. 5. Gnetum Gnemon, Roxb. FI. Ind. III. 518. 1. Habite la Malaisie et les Moluques. Descr. « Arbre à rameaux articulés, cylindriques, à articulations noueuses, lisses. Feuilles opposées, courtement pétiolées, ovales- lancéolées ou ovales-oblongues, aiguës, très-entières, à nervures pennées-réticulées. Chatons axillaires, solitaires, courtement pédon- cules, articulés. Fleurs verticillées, à verticilles multiflores, andro- gynes, munies d'un involucre entier, urcéolé, involuté. Fleurs mâlest environ 30, presque marginales; les femelles, environ 12, insérées autour de l'axe, à poils nombreux, fascicules ou entremêlés avec les fleurs. Fleurs mâles formées d'un involucre obconique ou angu- leux par la pression, tronqué au sommet, fermé, s'ouvrant irrégu- lièrement en deux sortes de valves. Etamine unique, à filament court, d'abord enfermée dans l'involucre, puis saillante. Filament allongé, épaissi au sommet. Anthères à deux loges, terminales, ovales, s'ouvrant au sommet en une fente longitudinale. Pollen ténu, ovale ou subglobuleux, lisse. Fleurs femelles : ovule nu, dressé, ovale, d'abord largement ouvert au sommet, contracté, puis simplement perforé à l'âge adulte, à membrane externe plus épaisse que l'interne, très-ténue, ensuite épaissie, étranglée 538 GNETUM. au sommet,* l'interne adnée à la base, prolongée supérieurement en un long tube étroit et styliforme, à ouverture bi- ou tridenté. Nucelle spongieux , terminé par un mamelon conique , inclus , renfermant un embryon suspendu au sommet du nucelle. » (Brongn., I. c.) Observ. Cette espèce, appelée Gnemon, Tankil etMeningjo, est cultivée autour des habitations, par suite de l'usage journalier que les naturels font de ses feuilles comme herbe potagère, dont le goût douceâtre ne plaît cependant pas aux Européens ; ces feuilles sont longues de 42-20 centim. et larges d'environ 5. D'après Rumph, les habitants étêtent les arbres de temps en temps, afin de leur faire produire de jeunes rameaux vigoureux. Us emploient les fibres de Técorce comme matière textile, pour en faire des cordages et des filets. Le bois est blanc et solide, mais la partie centrale des vieux troncs est souvent noirâtre. La graine, de la forme et du volume d'une grosse Olive, ou d'un gros Gland, passe du brun-verdâtre au jaune, et finalement au rouge; la chair en est mince, rougeâtre ; le noyau, oblong, mince et fra- gile, renferme une amande qui, après avoir été grillée ou rôtie, est assez bonne à manger ; la chair ne devient comestible qu'après avoir été cuite dans l'eau, et débarrassée avec soin des soies pi- quantes qui adhèrent à sa surface interne. 2. Gnetum latifolium, Blum. Feuilles ovales-aiguës ou obtuses, presque arrondies à la base. Chatons dioïques presque en grappes. Grainescour- tement pédicellées, ellipsoïdes, obtuses. Gnetum latifolium, Blum. Nov. Fam. 30.— Rumph. IV. 7. t. 174. Endl. Syn. Conif. 251. Habite dans la plupart des Moluques et dans la Nouvelle- Guinée. Descr. Arbre à tronc droit. Bois très-poreux. Ramules opposés, GNETUM. 539 étalés, tortueux, jamais dressés. Feuilles de forme et de grandeur très-variables, longues de 7-16 centim. sur 4-10 de large, luisantes en dessus, plus pâles en dessous, à nervures saillantes. Chatons mâles la plupart disposés par 5 en grappes lâches, ou ternes et ras- semblés alors au sommet des ramules, plus rarement solitaires, plats ou ovoïdes dans la jeunesse, ensuite cylindriques, longs d'en- viron 3 centim., entourés d'une gaîne ou vaginule connée autour de Taxe. Chatons femelles plus longs, souvent disposés en grappes la- térales. Fleurs mélangées de poils moniliformes, très-brillants; les mâles très-serrées; les femelles plus distantes, éparses. Involucre en massue, tronqué, membraneux, comprimé et anguleux, droit ou légèrement courbé. Étamine d'abord incluse, puis faisant saillie par une fissure apiculaire. Filament filiforme, dressé, un peu épaissi au sommet, dépassant de moitié l'involucre. Graines ovoïdes ou sub- ellipsoïdes, ordinairement réunies par 7-9 a chaque articulation, entourées dans leur jeunesse d'une vaginule d'abord cupuliforme, puis cylindrique, enfin cylindrique ou conique, percée au sommet d'un trou étroit. Tribu 2. — Thoa Tiges frutescentes, sarmenteuses. Gnetum, section Thoa, Endl. Syn. Conif. 251. 5. Gnetum edule, Blum. Feuilles oblongues-elliptiques, presque cuspidées, ar- rondies ou légèrement aiguës à la base. Chatons dioïques, solitaires ou rapprochés en fascicules. Graines courtement pédicellées, ellipsoïdes, obtuses. Ula Rheede, Hort. Malab. VII. 41. t. 22. Funis gnemoniformis, Rumph, Amboin. V. 11. t. 7. Thoa edulis, Willd.S^c. IV. 477. Gnetum edule, Blum. Nov. Fam. 31 etinTydschr. Nat. Gesch. 1. 161 . —Rumph. IV. 6. Gnetum scandens, Roxb. FI. Ind. III. SI 8. 540 GNETUM. Habite la partie orientale du Bengale ; sur les côtes du Mala- bar; dans les forêts des montagnes inférieures de l'archipel Malais et dans les Moluques. Descr. Arbrisseau grimpant, tortueux, à écorce fendillée. Rameaux opposés , cylindriques , cendrés , tubercules. Feuilles longues de 40-15 centim., larges d'environ 3-5, assez longuement cuspidées au sommet, parfois brusquement rétrécies, obtuses, atté- nuées ou arrondies à la base, coriaces, luisantes, présentant des nervu- res transversales très-ténues, portées sur un pétiole subcylindrique ou à peine canaliculé en dessus, long de 40-15 millim. Chatons pédon- cules-articulés, dioïques, axillaires, solitaires ou rassemblés autour des nodosités des vieux ramules; les mâles longs de 2-4 centim., cylindriques, droits, de couleur rousse; les femelles plus allongés, courbés, pédoncules. Fleurs sessiies, petites, entourées de para- physes ou filets articulés, brun-fauve. Involucre des fleurs mâles en massue, tronqué, membraneux, fermé avant l'anthèse, puis fendu en deux parties inégales. Étamine unique, droite, à filament en massue, s'allongeanl après la rupture de l'involucre et le dépassant environ du double. Anthère terminale, didyme, s'ouvrant par deux trous oblongs. Ovule nu, ovoïde, lisse, percé au sommmet. Graine monosperme, nucamentacée, ellipsoïde, obtuse, longue d'environ % centim., d'abord lisse, verte, d'un rouge-orange à la maturité, à chair mince, pulpeuse, très-fibreuse. Embryon à 2 cotylédons ensi- formes, inégaux. Observ. Les amandes de cette espèce sont recherchées et man- gées par les indigènes. 4. Gnetum funiculare, Blum. Feuilles oblongues, légèrement atténuées aux deux bouts. Chatons dioïques, presque en grappes. Graines pédi- cellées, ellipsoïdes, aiguës. Gnemon funicularis, Rumph, Amboin. V. 12. t. 8. Abutua Indica, Lour. FI. Coch. 630. Jussieu in Poir. Suppl. I. 35. GNETUM. 541 Gnetum funiculare, Blum. Nov. Fam. 32. — Rumph. IV. 7. Brongn. i»Duperr.l2.Spach,Hârt.^.p/iatt.Xl. 286. Endl.Syn.Conif.25Z. Habite Java, les Moluques, l'archipel Malais et la Cochinchine. Descr. Arbrisseau grimpant, à branches épaisses, quelquefois couchées, divisées en rameaux très-nombreux, géniculés, brun- cendré, verruqueux. Feuilles opposées, pétiolées, longues de 10- 15 centim., larges de 4-6, oblongues ou oblongues-lancéolées, presque atténuées aux deux bouts, plus rarement obtuses au sommet, coriaces, luisantes, à nervures saillantes surtout en dessous ; la moyenne très-proéminente, déprimée supérieurement. Chatons très-étalés, disposés en grappes; les fructifères longs de 2-5 cen- tim., noueux, articulés. Involucre coriace, non épaissi, parcouru de fibres parallèles, tendres. Graines comestibles, du volume d'un Gland, à testa mince, fragile, strié. 5. Gnetum urens, Blum. Tige presque grimpante. Feuilles ovales-oblongues, aiguës, très-entières. Ramules florifères dichotomes. Fleurs mâles disposées en chatons, à verticilles rappro- chés, les femelles sessiles. Graines à tégument fragile lors- qu'il est sec, mélangées de poils piquants. Thoa urens, Aubl. Guian. II. 874. t. 336. Lam. Illustr. t. 784. Gnetum urens, Blum. Nov. Fam. 32. Spach, Hist. vég. phan. XI. 285. Endl. Syn. Conif. 252. Gnetum Thoa, Brongn. in Duperr. 12. Habite la Guyane. Descr. Tige noueuse. Rameaux dichotomes. Feuilles longues de 7-8 centim., larges d'environ 5, courtement pétiolées. Chatons à rachis fortement renflé aux articulations, l'articulation inférieure portant deux fleurs femelles opposées; les autres garnies d'un grand nombre de fleurs mâles. Anthères subglobuleuses. Graines delà forme d'une Olive, mais deux fois plus grosses, oblongues, à tégument roussâlre. I 542 GNETDM. Obsérv. Cette espèce, lorsqu'on en entame l'écorce ouïes bran- ches, laisse suinter une liqueur limpide et visqueuse, qui, en se desséchant, se convertit en une gomme transparente ; mais lors- qu'au lieu d'entamer l'écorce ou les petites branches on abat le tronc ou les grosses branches, elle produit, en abondance, une liqueur insipide, transparente, que l'on peut boire comme de l'eau. Au-dessous de la première enveloppe de la graine on trouve une substance sèche, composée de poils raides, qui, en se détachant et en tombant sur la peau, causent de fortes déman- geaisons. L'amande rôtie ou bouillie est bonne à manger. 6. Gnetdm leptostàchycm, Blum. Tige sarmenteuse. Feuilles ovales ou oblongues, acu- minées ou brièvement cuspidées, presque arrondies à la base. Chatons dioïques, fascicules ou en grappes. Gnetïjm leptostachyum, Blum. Rumph. IV. 5. Habite les parties australes de Bornéo. Descr. Branches articulées, d'un jaune-roux, à articulations un peu dilatées , irrégulièrement tuberculées. Feuilles pétiolées , longues de 4 0-46 centim., larges de 5-6, la plupart acuminées au sommet en un mucron court, arrondies ou légèrement atténuées à la baie, coriaces, luisantes, à nervures à peine visibles en dessus, divariquées, anastomosées-réticulées en dessous ; pétiole long d'en- viron 2 centim., légèrement canaliculé en dessus, articulé, épaissi à la base. Chatons articulés : les mâles cylindriques, d'environ 2 centim. de longueur ; les femelles, deux ou trois fois plus longs que les articulations. Ovules en général réunis par 5 à chaque verticille, ovoïdes, subanguleux, légèrement recourbés, perforés au sommet. 7. Gnetum cuspidàtum, Blum. Tige sarmenteuse. Feuilles veinées, oblongues ou ellip- GNETUM. 543 tiques-oblongues, ou lancéolées-cuspidées, presqu'aiguës à la base. Chatons dioïques, solitaires. Graines sessiles, ponctuées, verruqueuses. Gnetum cuspidàtum, Blum. Rumph. IV. S. Habite les montagnes de Sumatra. Descr. Rameaux cendrés, jaunâtres, verruqueux, renflés et souvent tubercules aux articulations. Feuilles variant en longueur de 10 à 22 centim., larges de 5-9, quelquefois beaucoup plus petites sur le même rameau, la plupart assez longuement cuspidées, atténuées à la base en un pétiole d'environ 2 centim. de longueur canaliculé en dessus, coriaces, à peine veinées latéralement. Chatons femelles solitaires, placés à la base des articulations des rameaux, courtement pédoncules, pendants, filiformes, articulés, à articu- lations un peu étranglées. Ovules ordinairement 7 à chaque articu- lation, allongés, ovoïdes ou lanégiformes , [presque incurvés. Graines très-inégales dans le même verticille, par suite du déve- loppement ultérieur, sessiles, longues d'environ 18 millim., larges de 12, ellipsoïdes, légèrement obtuses, jaunâtres, verruqueuses, ponctuées. 8. Gnetum microcarpum, Blum. Tiges sarmenteuses. Feuilles coriaces, à peine veinées, oblongues-lancéolées, acuminées à la base. Chatons dioï- ques, solitaires, très-rarement réunis. Graines sessiles, ellipsoïdes, légèrement aiguës. Gnetum microcarpum, Blum. Rumph. IV. 7. 1. 175. f. 1. Habite les forêts des parties montueuses de Sumatra; rare dans les provinces occidentales de Java. Descr. Feuilles luisantes, épaisses, coriaces et comme] polies. Diffère de l'espèce suivante par ses ramules plus épais aux articu- lations, et par ses fruits plus petits, souvent recourbés au sommet. 544 GNETUM. 9. Gnetum neglectum, Bîum. Tige sarmenteuse. Feuilles oblongues ou lancéolées, acuminées, aiguës à la base, subcoriaces, légèrement vei- nées. Chatons dioïques, solitaires, plus rarement réunis. Fruits sessiles, ellipsoïdes. Gnetum neglectum, Blura. Rumph. IV. 6. t. 175. f. 2. et t. 181 {analys.). Var. procerum. Feuilles oblongues ou ellipsoïdes. Gnetum neglectum p procerum, Blum. /. c. Var. macrostachyum. Feuilles elliptiques, oblongues, à nervures plus distinctes et à tissu plus épais, la plupart longues d'environ 22 centimètres. Gnetum neglectum S macrostachyum, Blum. /. c. Habite les forêts humides de Java, où il est assez rare; plus commun à Bornéo et à Sumatra, où l'on en rencontre plusieurs variétés. Descr. Tige épaisse , sarmenteuse , à rameaux décombants. Branches opposées, arrondies, à articulations renflées, noueuses, cendrées, brunâtres, la plupart légèrement verruqueuses, les plus jeunes très-étalées, volubiles, minces, vertes. Feuilles courtement pétiolées, longues de 5-16 cenlim., larges d'environ 3-4, la plupart longuement acuminées, plus rarement obtuses, subcoriaces, ré- trécies à la base, luisantes en dessus, à nervures curvées, à peine visibles à la face supérieure, légèrement proéminentes à la face inférieure, mais à nervure médiane plus saillante. Chatons axil- laires, solitaires, plus rarement géminés ou ternes, très-courtement pédoncules : les mâles longs de 3-7 centim., cylindriques ; les femelles plus allongés, à articulations plus longues et plus étran- glées. Fleurs entourées de poils nombreux, très-fins, brusquement verticillées, plus compactes que dans les autres espèces ; les femelles GNETUM. 545 ordinairement réunies par 7-8 et disposées en cercle a la base de chaque articulation. 10. Gnetum nodiflorum, Brongn. Feuilles obovales, aiguës, très-entières. Chatons mâles, longs de 8-10 centim.., globuleux, disposés en verticilles, distants d'environ 5 centimètres. Gnetum nodiflorum, Brongn. in Duperr. 42. Endl. Syn. Conif. 252. Habite la Guyane ( Poiteau). Espèces peu connues. M. Gnetum Brunonianum, Griffith. Gnetum Brunonianum, Griffith. in Lindl. Veget. Kingdom, 233. Habite dans l'Inde orientale. 12. Gnetum nigrum^. Rameaux noirs ou bruns, sarmenteux, articulés, à articulations légèrement renflées. Thoa nigra, Hort. aliq. Habite Cayenne. Descr. Tige sarmenteuse , brune ou presque noire. Rameaux articulés, à articulations légèrement renflées, couvertes de poils très-courts, d'un roux ferrugineux, ou presque glabres. Feuilles pétiolées , elliptiques, longues de 10-15 centim., larges de 30-45 millim., opposées ou alternes, d'un vert très-foncé, glabres sur les deux faces, légèrement ondulées, à nervures très-prononcées, la médiane accompagnée à la base de deux nervures secondaires, marginales, et qui convergent vers le sommet, donnant naissance à de petites nervules qui partent presque à angle droit. Traité des Conifères. 35 546 EPHEDRA. Observ. Cette espèce, que j'ai observée dans les serres du Muséum, y a été envoyée de Cayennc, vers 1844. Si, parmi tous les genres précédenls, nous avons remarqué tant de diversité dans la forme des feuilles, des modifications si grandes dans leur aspect, dans celui-ci les modifications sont encore beaucoup plus profondes; elles présentent un pétiole distinct, puis un limbe très-développé, parcouru de nervures rami- fiées; mais nous avons de plus à conslater ici une aulre modification non moins*grande, celle des tiges. En effet, au lieu de contenir, comme dans tous les genres précédents, des arbres à tige dressée, raide, plus ou moins élevée, nous ne rencontrons dans la plupart que des arbrisseaux volubiles, sarmen- teux, des lianes en un mot, qui très-souvent ne peuvent se soutenir eux-mêmes et ne s'élèvent qu'à l'aide des arbres voisins, qu'ils écrasent parfois de leur poids, ou qu'ils étranglent en s'enroulant autour de leur tronc. Ces végétaux ne sont cependant pas entièrement dépourvus d'intérêt; leurs graines assez volumineuses servent d'aliment à certaines peuplades; leurs feuilles, no- tamment celles du G. Gnemon, sont aussi recherchées et employées par elles comme légumes. Originaires des parties les plus chaudes des deux hémisphères, les Gnetum ne peuvent prospérer chez nous que dans les serres chaudes; encore n'y végètent-ils souvent qu'avec peine. Ce n'est donc que comme arbrisseaux de collection qu'on devra les cultiver. II. Ephedra, Tourn. Ephedra, Tourn. Coroll. 53. L. Gen. n. 1136. Rien. Conif. 135. t. 4 et 29. Nées Jun. Gen. PI. II. 13. Endl. Gen. PI. n. 1804.— Syn. Conif. 253. Meisn. Gen. 352. G. A. Mey. Ephedr. 63. Spach, Hist. vég. phan. XI. 287. G. Gay, FI. Chil. V. 400. Fleurs dioïques, plus rarement monoïques sur des ra- meaux différents. Chatons subglobuleux, les mâles com- posés de gaines décussées. Fleurs solitaires dans l'aisselle des gaines. Gaines membraneuses, comprimées, bifides. Etamines, une ou plusieurs, au fond de la gaine, à fila- EPHEDRA. 547 ments rassemblés au sommet et soudés en une colonne ra- meuse. Anthères terminales, à 2-4 loges, s'ouvrant au sommet par un trou oblique. Chatons mâles composés de gaines décussées, sèches ou succulentes, portant intérieu- rement un, ouïe plus souvent deux ovules collatéraux, sessiles au fond de la gaine, dressés, à tégument double, l'extérieur offrant une étroite ouverture, l'intérieur pro- longé en un long tube saillant. Graines nuculiformes, uniques ou géminées, à tégument extérieur dur. Albumen charnu. Embryon presque de même longueur que lui, à 2 cotylédons oblongs et à radicule cylindrique, supère. Arbrisseaux, sous- arbrisseaux nains ou arbustes très- rameux, dressés ou sarmenteux, à rameaux grêles, articu- lés, à gaines bi- ou tridentées, aphylles ou munies à l'ex- trémité de 2 ou 4 petites feuilles. Chatons latéraux ses- siles ou pédoncules, naissant de Faisselle des gaines. Tribu 1. — Discopyle. Chatons femelles, uni ou bijlores. Graines à tégument charnu. 1. Espèces américaines. Ephedra, section Discostoma, C. A. Mey. Epheclr. 96. Endl. Syn. Conif. 254. 1. Ephedra Tweediana, C. A. Mey. Arbrisseau dioïque, à rameaux lâches, flexueux, presque tubercules. Chatons mâles sessiles, agrégés aux articula- tions. Gaines marginées, profondément bifides, l'interne plus courte quelenucule, qui est ovoïde à la maturité. Ephedra Tweediana, C. À. Mey. Ephedr. 97. t. 7. f. 9. Endl. Syn. Conif. 254. 548 EPflEDllA. Habile Buenos-Ayres, auprès de Baya-Blanca. Descr. Arbuste à rameaux lâches, flexueux, presque sarmenteux, tuberculeux, lisses ou rarement scabres, à entre-nœuds distants de 3 à 6 centim. Gaines profondément bifides, acuminées. Chatons ses- siles, les femelles de 8 à 10 millim. de longueur, après l'anthèse, formées de gaines coriaces, bordées de blanc, les inférieures aiguës, les supérieures obtuses. Anthères ordinairement au nombre de 5, les moyennes presque stipitées. Graine presque quatre fois plus longue que la gaîne interne à l'époque de la maturité. 2. Ephedra American a, Willd. Arbuste monoïque, à rameaux dressés, scabres. Cha- tons mâles courtement pédoncules; chatons femelles ovales, à 5 gaines marginées, bifides, l'interne égalant le fruit. Ephedra Americana, Willd. Spec. IV. 860. Humb. Bonpl. et Kunth. Nov. gen. et sp. II. 2.Rich. Conif. 31. t. 29. E. Mey. Epliedr. 97. Endl. Syn. Conif. 25 i. Habite, dans le royaume de Quito, les rochers et les bords du fleuve Guallabamba, à environ 2,100 met. d'altitude. Descr. Arbuste très-rameux, dressé, étalé et rampant, à ramilles cylindriques, verlicillés. Chatons en général quaternés, naissant aux nœuds ; les mâles de la grosseur d'un grain de chènevis, subglo- buleux-létragones, composés de 8-10 gaines. Anthères ordinaire- ment 5, sessiles. Chatons femelles ovales, d'environ 7 millim. de longueur. 3. Ephedra rupestris, Benlh. Arbuste dioïque, rampant, à rameaux flexueux. Cha- tons ovulifères biflores, ordinairement à 5 gaines, pres- que bifides à la base, l'interne égalant le nucule. EPHEDRA. 549 Ephedra rupestris, Benth. Plant. Hartw. 253. Endl. Syn. Conif. 255. Habite, dans le royaume de Quito, les fissures des rochers de TAntisana. Descr. Chatons et fruits semblables à ceux de l'espèce améri- caine, mais à ramules courts, légèrement épaissis, diffus, très-ra- meux, à gaines inférieures profondément biûdes. Tribu 2. — Plagiopliylc. Chatons femelles uni- ou biflores. Graines à tégument charnu . Espèces ( pour la plupart ) de l'ancien continent. Ephedra, section Plagiostoma, G. A. Mey. Ephcdr. 78. I. Thraupalos. Ephedra, section Thraupalos, Endl. Syn. Conif. 255. Chalons femelles biflores. Nucules convexes d'un côté, planes de l'autre. 4. Ephedra Andina, Pœpp, Arbrisseau à rameaux et ramules tubereulés. Chatons mâles articulés, rassemblés sur un pédoncule voisin du sommetdes rameaux. Chatons femelles entourés de gaines bifides, bordées de blanc, les intérieures égalant le nucule ovale-oblong. Ephedra Andina, Pœpp. Mss. C. A. Mey. Ephedr. 78. Endl. Syn. Conif. 255. C. Gay, FI. Chil. V. 400. Ephedra Peruviana, Berter. Mss. Ephedra Americana, Berter. inLinnœaLilt. Ber. VII. 46. Meyen, Reise, I. 300. 306. 313.— N. A. N. C. XVI. Suppl. II. AU{excl. synon.) {non Humb. et Bonpl.). Ephedra bracteata, Miers, Travels in Chil. II. 531. Meyen, Relie, I. 313. Ephedra Chilensis, Miers, ex Meyen in N. A. N. C. I. c. 550 EPHEDRA. Habite les Andes du Chili austral ; le Pérou; le pic de Tolède, à 5/200 met. d'altitude. Descr. Arbre assez élevé, mais décroissant et devenant arbuste dans les stations élevées. Gaines profondément bifides, à folioles courtes, subulées, articulées. Chatons mâles 3-5, courts, réunis et placés au sommet des ramules, quelquefois solitaires. Anthères ses- siles même dans la vieillesse. Chatons femelles pédoncules, termi- naux, solitaires ou plus rarement ternes, longs d'environ 3 centim., articulés au milieu. D'après M. Gay : Arbrisseau de 4-5 met., à rameaux grêles, flexibles, cylindriques, striés, scabres, verts, très-rarement fasci- cules ou presque verticillés. Gaines noires, bordées de blanc sur les bords, ovales, apiculées, bifides, beaucoup plus courtes que les feuilles, celles-ci, linéaires, plus ou moins élargies. Chatons mâles subglobuleux, sessiles ou portés sur un court ramule. Chatons femelles solitaires ou réunis par 2-3 au sommet d'un pédoncule d'environ 4 centim. Fruits blancs, charnus, douceâtres. 5. Ephedra stenosperma, Schrenk. et C. A, Mey. Ramules tubercules. Chatons femelles à gaines bifides, marginées, scarieuses, la plus intérieure semi-bifide; graine linéaire, égalant la gaîne. Ephedra stenosperma, Schrenk. et C. A. Mey. Ephedr. 77. t. 3. f. 5. Endl. Syn. Conif. 256. Habite les sables de la Songarie, près du fleuve Saryssu. 6. Ephedra vulgaris, Rich. Rameaux dressés, tubercules. Chatons presque sessiles ou pédoncules, placés aux articulations des rameaux, à pédoncule continu, droit ou articulé, ordinairement à 8 anthères, les moyennes stipitées. Chatons femelles sub- EPHEDRA. 551 globuleux, formés de 3 gaines émarginées, bifides, les in- ternes égalant la graine, qui est ovale-oblongue. Ephedra vulgaris, Rich. Conif. 26. C. A. Mey. Ephedr. 80. Endl. Syn. Conif. 256. A. suBTRisTACHYA, C. A. Meyer (l. c). Chatons souvent presque ternes au sommet des pédoncules. Racemosà equiseti, facie planta Tragos, s. Tragânon, Diosc. Lobel. Advers. nov. 355. UVA MARINA MONSPELIENSIUM, Lobel. XC. 796. Polygonum IV, Plinii minus, Clus. Hispan. 183-185. — Hist. Plant. 92. Tragus, sive Scorpius maritimus, Daléchamp, Hist. II. 1388. Tragum, Uva marina Monspeliensium, Camerar. Hort. med. 171. — le. t. 46. Tragus, sive Uva marina, J. Bauh. Hist. I. 2. 406. Polygonum bacciferum maritimum minus, C. Bauh. Pin. 15. Polygonum marinum II, Tabernseinont. Kranterb. 1218. Uva marina minor, Rai, Hist. II. 1639. Polygonum fruticans botryoides Narbonense minus, Barrel. le. 731. II. Polygonum fruticans botryoides majus HisPANiCiE, Barrel. /. c.732. III. Ephedra maritima minor, Tourn. Inst. 663. Equisetum polygonoides bacciferum minus, Moris. Hist. III. 621. Ephedra distachya, L. Spec. 1472. D.C. FI. Fr. 111. 281. Koch. Syn. FI. Germ. 764. Loisel. Nouv. Duham. III. 19. Ephedra minor, Hort. FI. Austr. II. 671. Ephedra vulgaris, Rich. Conif. 26. t. 4 (excl. f. a. D. E. F.). Spach, Hist. vég. phan. XI. 288. Vulgairement Uvette, Raisin de mer. B. media, C. A. Mey. (L c). Chatons le plus souvent 50- litairesy la plupart portés sur un pédoncule inarticulé. — Tige élevée, frutescente. Ephedra monostachya, Bieb. Casp. 78. Ephedra monostachya p, Bieb. FI. Taur. Cauc. II. 427. III. 635. C. sdbmonostachya, C. A. Mey. (L c). Chatons plus souvent solitaires. — Arbuste sous-frutescent. 552 EPHEDKA. Ephedra minima, flagellis brevioribus et tenuioribus. Amm. Ruthen. 176. t. 26. Ephedra petiolis sœpe pluribus, amentis solitariis. Gmel. FI. Sibir. I. 171. t. 37. f. a [excl. var. y. t. 37 f. b. et t. 38). Ephedra monostachya, L. Sp. 1472. et aliq. auctor. Loisel. Nouv. Duham. III. 18. Ephedra distachya, Schk. Handb. III. 500. t. 339. Ephedra POLYGONOiDES,PaIl. FI. Ross. II. 87. t. 83 (excl. synon. plur.). Habite toute la région méditerranéenne, ainsi que la Tauride; la forme B, le Caucase, les rivages de la mer Caspienne; la forme C, l'Italie, les sables de la Hongrie, la Tauride, le Cau- case et toute la Sibérie asiatique et altaïque. Descr. Arbrisseau souvent coucbé, étalé sur le sol, plus rarement élevé, et n'atteignant jamais dans cette dernière circonstance que de très-petites dimensions. Tiges en général ramifiées à partir de la base. Ramules très-petits, pendants, un peu scabres, ordi- nairement fascicules, les floraux très-grêles et courts. Gaines campanulées, blanchâtres ou roussâtres. Ovules un peu saillants à l'époque de la floraison. Fruits subglobuleux, écarlates, du volume d'un gros pois. Graines obtuses ou ovales, d'un brun noirâtre, planes d'un côté, convexes de l'autre. Observ. Cette espèce, très-commune dans la région méditer- ranéenne, où elle consolide les dunes, porte les noms vulgaires de Uvette, Raisin de mer, etc. Ses baies peuvent être employées avec succès, dit-on, dans le traitement des fièvres putrides, et leur suc, administré par cuillerées, agit dans les maladies aiguës. Ces baies sont assez agréables au goût; celles de la forme B, mé- dia ont fait dire à Gmelin qu'il était heureux d'en rencontrer, en parcourant les steppes de la Russie. 7. Ephedra botryoides, Fisch. C. A. Mey. Rameaux très-étalés ou défléchis, tuberculeux-scabres. Gaines tubuleuses,bidentées. Chatons mâles ob!ongs,dis- EPHEDRA. 553 posés en grappes sur un pédoncule latéral, articulé, ré- curvé. Anthères communément au nombre de 4, sessiles. Ephedra botryoides, C. A. Mey. Ephedr. 99. t. 8. f. 12. Endi. Syn. Conif. 258. Habite 8. Ephedra Helvetica, C. A. Mey. Arbrisseau à rameaux dressés. Chatons pédoncules, insérés aux articulations. Anthères ordinairement 8, les moyennes stipitées. Chatons femelles subglobuleux, dres- sés, à 3 gaines émarginées, bifides, les plus intérieures égalant le nucule subovoïde, dépassant le limbe. Ephedra, Hall. Hist. stirp. Helvet. II. 323 (excl. synon.). Ephedra distaghya, Gaud. FI. Helvet. VI. 304 (excl. synon.). Koch. Syn. 764. Nées. Gen. PL FI. Germ. I. 8. Ephedra Helvetica, C. A. Mey. Ephedr. 87. t. 8. f. 10. Endl. Syn. Conif. 258. Habite, en Suisse, les environs de Sion, et les rochers de la citadelle Turbillon, etc. 9. Ephedra intermedia, Schrenk. et C. A. Mey , Arbuste suffrutescent, à rameaux dressés, tuberculeux. Chatons pédoncules, placés aux articulations des rameaux, à pédoncule court, continu. Anthères Chatons femelles presque dressés, à trois gaines subémarginées, la plus intérieure profondément bifide, dépassant les nucules subovoïdes. Ephedra intermedia, Schrenk. et G. A. Mey. Ephedr. 88. End!. Syn. Conif. 258. Habite les collines de la Songarie; le sommet du mont Tarba- gataï. 554 EPHEDRA. 40. Ephedra alata, Dne. Arbrisseau frutescent, à rameaux très-finement pubes- cents. Chatons mâles sessiles, solitaires, axillaires ou agglomérés au sommet des ramules. Anthères ordinaire- ment 4. Chatons femelles sessiles, ovoïdes, à gaines presque bipartites, membraneuses, marginées, égalant le nucule ovoïde acuminé, aigu, trigone. Ephedra alata, Decaisne. Ann. se. nat. 2e sér. I. 239. C. A. Mey. Ephedr. 94. Endl. Syn. Conif. 259. Ephedra altissima, Bové, Ann. se. nat. 2e sér. I. 162. Habite l'Egypte, entre le Caire et Suez, et les déserts sableux, entre Suez et le Sinaï. Descr. Arbuste rameux, d'à peine 1 met., recouvert d'une écorce grise. Ramules opposés, articulés, à articulations presque noueuses, cylindriques, lisses, les plus jeunes verdâtres, légèrement pubes- cents. Gaines monophylles, à 2, plus rarement 4 dents, aiguës, réfléchies, verdâtres, enfin sèches, membraneuses, blanchâtres. Fleurs mâles : Chatons ovales-globuleux, d'environ 2 millim. de longueur, axillaires, solitaires, opposés, sessiles ou agglomérés au sommet des rameaux. Gaines bifides, à divisions obovales- arrondies, concaves, à bords membraneux, ciliés. Etamines 3-5, à filaments rassemblés en une petite colonne épaissie au sommet. Anthères arrondies, biloculaires, à loges s'ouvrant au sommet par un trou transversal. Pollen ovale, jaune. Fleurs femelles : Chatons ovoïdes , sessiles , biflores. Involucre composé de squamules décussées, presque libres, linéaires-lancéolées, à bords largement membraneux, subdenticulés. Ovules géminés, ovoïdes, acuminés- aigus, trigones, à tégument externe, ouvert, tridenté au sommet, glabre, presque de couleur fauve ; a tégument interne très-mince, resserré en un col long, ouvert au sommet, égalant le tégument externe ; nucleus renfermant un embyron obovoïde. Observ. Celte plante se distingue facilementdes autres espèces, EPHEDRA. 555 et en particulier de VEphedra altissima de Desfontaines, par les chatons femelles, qui sont sessiles, et par la forme des écailles qui les constituent. Cesécailles sont coriaces, tubuleuses, presque en- tières dans VE. altissima, tandis qu'ici elles sont à peu près entiè- rement libres, et un peu rétrécies à la base, munies d'une large membrane réfléchie inférieurement, qui leur donne une forme flabellée. Les ovules sont également fort différents, par leur forme, de l'espèce de Desfontaines, où ils sont ovales et obtus, tandis qu'ils sont acuminés dans VEphedra alata. 11. Ephedra lomatolepis, Schrenk. Arbuste suffrutescent, à rameaux dressés, tubercules. Fleurs dioïques; les mâles Chatons femelles agrégés au sommet d'un pédoncule continu, sessiles, sub- globuleux. Gaines 4, presque bipartites, largement mem- braneuses sur les bords, égalant des graines ovoïdes, sub- obtuses. Ephedra lomatolepis, Schrenk. in Bullet. Académ. St-Pétersb. class. phys. III. 210. C. A.Mey. Ephedr. 95. t. 6. f. 8. Endl. Syn. Conif. 259. Habite en Songarie, les bords du lac Balchasch. 12. Ephedra campylopoda, C, A. Mey. Arbrisseau grimpant. Chatons mâles sessiles, agrégés aux articulations des rameaux, terminés par deux fleurs. Anthères sessiles. Chatons femelles biflores, à pédoncule caché dans les entre-nœuds, réfléchis. Gaines glabres, les inférieures raccourcies, cupuliformes, presque tron- quées, les intérieures bilobées au sommet, égalant les nucules. 556 EPHEDRA. Equisetum montanumCreticim, Vrosp. Alpin, de Plant, exot. 140. Equisetum polygonoides montanum Creticum, Morison, Hist. Plant. III. 621. Ephedra Cretica, tenuioribus et rarioribus flagellis. Tourn. Coroll. 53. Ephedra fragilis, Sieb. in Flora, I. 273. Reise, Nach. Creta, II. 91. Biasolett. Viagg. 206. Ephedra altissima, Tammass. in Flora, XVIII. 2. Beibl. 56. Ephedra distachya, Durville, Enumer. PI. Orient. 126. Ephedra distachya (3, Bory et Chaub. FI. Pelopon. 65. Ephedra campylopoda, C. A. Mey. Ephedr. 73. Endl. Syn. Conif. 259. Habite l'île de Crète, la Grèce, la Macédoine, la Dalmatie. 15. Ephedra alte, C. A. Mey. Tronc arborescent, à ramules dressés, hispides. Pédon- cules articulés sur les rameaux, verticillés, continus ou interrompus par les nœuds. Chatons mâles agrégés au sommet d'un pédoncule commun. Anthères ordinaire- ment 4, sessiles. Chatons femelles ovales, biflores. Gaines subémarginées, les inférieures cupuliformes, obcurément bilobées, les plus intérieures semi- bifides au sommet, égalant les nucules ovales. Ephedra alata, Schimp. Plant. Arab. excic. n. 280 et 316 [non Decaisn.). ? Ephedra altissima, Delile, FI. JEgypt. n. 947 (non Desf.). Ephedra alte, C. A. Mey. Ephedr. 75. t. 3. f. 4. Endl. Syn. Conif. 260. Ephedra foliata, Boiss. in Kotsch. Plant. Pers. n. 866. — Diagn. PI. Or. Nov. 1. Fasc. 7. p. 101. Habite l'Arabie, où on le trouve suspendu aux rochers de la valle'e de Raphidie, près de Bertam ; aux environs de Persépo- lis, et dans plusieurs points de la Perse boréale et australe. EPHEDRA. 557 14. EPHEDRA HUMIL1S, Wdll. Arbuste procombant, presque cespiteux, à tiges ram- pantes, ou à demi enterrées. Ephedra humilis, Wdll. Suppl. FI. Amer. Sud, ll.—Ann. se. iiût. 3e sér. XIII. 97. Habite, au Pérou, les champs sablonneux de la province Puno, autour du lac Chuquito ou Titicaca, évalué à 3,950 met. d'élé- vation supra-marine, où il fructifie dans le mois de février. Descr. « Arbuste d'à peine 1 décim. Tige presque enterrée, à rhi- zomes rameux, obscurément noueux. Rameaux fascicules, les uns plus courts, hypogés, ascendants, roux, les autres plus longs, épigés, couchés, diffus, striés, lisses, à mérithalles distants de 6- 45 millim. Fleurs dioïques : Chatons femelles biflores, très-courte- ment pédoncules à la base des jeunes rameaux, formés de 4-5 gaines irrégulières, l'inférieure beaucoup plus petite. Gaines profondément bifides, à tube très-court, à lobes arrondis-imbriqués, rouges- charnues à l'époque de la maturité. Petit tube de l'ovule droit, long de 3-4 millim., obliquement tronqué au sommet, très-courtement ligule. Graines 2, longues de 4 millim., larges de 2, planes d'un côté, anguleuses, convexes de l'autre. » (Weddel, l. c.) II. Polycomptos. Ephedra, section Polycomptos, Endl. Sun. Conif. 260. Chalons femelles uniflores. Nucules convexes des deux côtés. 15. Ephedra fragilis, Desf. Arbrisseau frutescent, couché, à rameaux dressés. Cha- tons mâles sessiles aux articulations. Anthères 4-5. Cha- tons femelles subsessiles , presque dressés; à gaînes brièvement bilobées, les plus internes à tube longue- ment saillant. 558 EPHEDRA. Polygonum IV Plinii majus, Clus. Hispan. 183-184.— Hist. PL 91-92. Tragos, sive Uva marina major, Lobel. Hist. 462. — le. 796. J. Bauh. Hist.l. 2. 406-407. Polygonum marinum lî. Tabern. Krœuterb. GXIV. Uva marina, Dodon, Pempt. 75. Uva marina major, Rai, Hist. PL II. 1638. Polygonum bacciferum maritimum majus, G. Bauh. Pin. 15. Equisetum polygonoides bacciferum majus, Morrison, Hist. III. 621. Polygonum fruticans botryoides Hisp. médium, Barrel. le. 732. Polygonum fruticans crassioribus flagellis. Barrel. le. 733. Ephedra maritima major, Tourn. Inst. 663. Ephedra distachya, Sibth. FI. Grœc. X. 51. Broter. FI. Lusit. 946. Ephedra fragilis, Desf. FI. Allant. II. 372 (excl. synon. C. A. Meyer. Ephedr. 69. t. 1.). Loisel. Nouv. Duham. III. 19. Endl. Syn. Conif. 260. Ephedra vulgaris, Rich. Conif. 26. t. 4. f. 2. Ephedra major, Host. FI. Austr. 671. Habite la région occidentale de l'Europe, le Portugal, l'Es- pagne, les bords de l'Océan, ceux de la Méditerranée, la Sar- daigne, la Campanie, la Sicile, la Dalmatie, la Grèce, l'Egypte et la Barbarie. 46. Ephedra altissima, Desf. Arbrisseau grimpant. Chatons mâles rameux, panicu- lés sur les ramules. Anthères 2-3. Chatons femelles pé- doncules, penchés. Gaines extérieures tronquées, les plus intérieures à tube saillant. Polygonum bacciferum scandens, C. Bauh. Pin. 15. Rai, Hist. Plant. II. 1638. Ephedra, sive Anabasis Belloni, Tourn. Inst. 633. Gronov. FI. Orient. 133 (coll. Rauwolf, le. 56-57). Ephedra Hispanica arborescens, tenuissimis et densissimis foliis. Tourn. Inst. 633. Ephedra altissima, Desf. FI. Allant. H. 371. t. 253. — Hist. Arbr. III. 551. Venten. Nouv. Duham. III. 18. t. 6. Rich. Conif. 29. EPHEDRA. 559 t. 4. Buch. Canar. 159. 168. Boiss. lier. Hispan. 581. C. A. Mey. Ephedr. 67. 1. 1. EndI. Syn. Conif. 261. Habite la Sicile, l'Espagne, les environs de Tripoli, les champs incultes de la Mauritanie, les rivages des îles Canaries, à environ 4,000 met. d'altitude. Descr. Arbrisseau de 6 à 8 met. Tige flexueuse. Jeunes rameaux sarmenteux, articulés, souvent légèrement anguleux, fragiles aux articulations. Feuilles longues de 4-20 millim., linéaires, pointues, souvent subverticillées. Fleurs mâles : Chatons ovoïdes, jaunâtres, solitaires ou agrégés, munis chacun d'une bractée verte. Fleurs femelles : Chatons ovales, pédicules, biflores. Ovule peu saillant. Fruits ovales, rouges, formés de plusieurs écailles charnues et suc- culentes, mûrissant au printemps. Ces fruits, drupacés, ont un goût assez agréable et une saveur légèrement sucrée. 17. Ephedra procera, Fisch. et Mey. Rameaux dressés, ponctués. Chatons naissant aux arti- culations des rameaux, les mâles sessiles. Anthères, ordi- nairement 8, presque sessiles. Chatons femelles sur un pédicule court. Gaines bifides, presque émarginées, la plus interne incluse, plus courte ou égale au nucule oblong. ? Ephedra Orientalis procerior, flagellis durioribus et médise crassi- ticae. Tourn. Coroll. 53. ? Ephedra monostachya, Eichwald. Plant. Casp. Cauc. 26. Ephedra procera, Fisch. et Mey. Index Hort. Petrop. X. 1844, p. 45. G. A. Mey. Ephedr. 91. t. 4. f. 6. Endl. Syn. Conif. 262. Habite le Caucase, l'Arménie et la Perse. 18. Ephedra monosperma, Gmel. Rameaux dressés, tubercules. Chatons naissant aux ar- ticulations des rameaux, les mâles sessiles. Anthères com- 560 EPHEDRA. munément 6, presque sessiles; les femelles portées sur un pédicelle court, continu, rejeté d'un côté après la flo- raison. Gaines émarginées, bifides, les plus intérieures à tube inclus, excédant presque du double le nucule subovoïde. Ephedra monosperma, Amm. Ruth. 178. Gmel. FI. Sibir. I. 72. t. 38 et 37 b. ? C. A. Mey. Ephedr. 89. t. 8. f. 11. Endl. Syn. Conif. 262. Ephedra monostachya (3, W'illd. Spec. IV. 859 {excl. ic. cit.). Habile la Sibérie et la Mongolie chinoise. Espèces douteuses. 19. Ephedra ciliata, Fisch. et Mey. Rameaux et ramules contournés, grimpants, anguleux, ponctués, les florifères recourbés, arqués, à gaines termi- nées par des feuilles filiformes. Chatons femelles, presque sessiles, agrégés au sommet des ramules. Gaines ciliées. Anthères sessiles, ordinairement ternées. Ephedra ciliata, G. A. Mey. Ephedr. 100. Endl. Syn. Conif. 263. Habite dans le Gilan. 20. Ephedra antisyphilitica, Berland. Ephedra antisyphilitica, Berlandier, Plant. Mex. excise, n. 1590 C. A. Mey. Ephedr. 101. Habite, dans le Mexique oriental, la province de Cohahuila, les environs de Rio-del-Norte. Descr. « Rameaux ligneux, de l'épaisseur d'une plume d'oie, cou- verts d'une écorce grise, très-épais aux articulations; des nœuds par- tent chaque année des ramules herbacés, agrégés, verticillés, dressés, EPHEDRA. 561 profondément sillonnés, ponctués et obscurément tubercules ; les entre-nœuds, de 2-5 cenlim. de longueur, paraissent se séparer faci- mentaux articulations. Entre les rameaux herbacés et à la base des nœuds, on voit des rameaux épaissis, qui portent des bourgeons solitaires ou souvent agrégés. Chatons mâles placés vers les nœuds des rameaux entre les ramules herbacés, sessiles, agrégés ou quelquefois sessiles à l'articulation inférieure des rameaux her- bacés, presque solitaires, dressés, très-glabres avant la floraison. Anthères 5-6. » (C. A. Meyer, /. c.) 21. Ephedra aphylla, Forsk. Ephedra aphylla, Forsk. Fl.Mgypt. Arab.M. 170. Endl. Syn. Conif. 263. Habite les lieux très-éleve's des environs de Rosette (Egypte). Descr. « Tige cylindrique , comprimée , articulée, presque dicho- tome, glabre, non sillonnée, aphylle, de l'épaisseur d'une plume de pigeon, non ligneuse, articulée, grimpante (sparta, en grec), cou- verte d'une écorce spongieuse. « La ressemblance de nom n'exclut pas le Spartium diadelphum, car, quoique je n'aie pas vu les tleurs, je me rappelle les rapports avec la plante d'une même forme que j'ai trouvée dans l'ile Imros, et que j'ai cru être un Ephedra ; mais peut-être me suis-je trompé dans les deux cas. » (Forskael, /. c.) 22. Ephedra Gerardiana, Wall. Ephedra Gerardiana, Wall. Catal. n. 6048. Royle, Himal. 348. Endl. Syn. Conif. 264. Habite les régions froides et élevies des montagnes de l'Hima- laya, appelées Kunawa. Les Ephedra sont trés-remarquables par leur structure. Ils nous présen- tent des formes que nous n'avons rencontrées dans aucun autre genre. Ils diffèrent beaucoup des Gnelum, qui eux-mêmes différent si profondément Traité des Conifères 36 562 EPHEDRA. des autres. Ainsi, au lieu de rencontrer des feuilles longues, filiformes, comme dans les Pins, ou aciculaires, comme dans les Cèdres, ou pétiolées, avec un limbe dilaté, comme dans quelques-uns des genres précédents, dans les Ephedra, les feuilles manquent à peu près complètement, ou sont rem- placées par des écailles souvent membraneuses, comparables aux gaines des Prêles [Equiseium). Les tiges elles-mêmes ont subi des modifications pro- fondes; au lieu d'être lisses et continues, elles sont articulées, et comme composées de pièces ajustées bout à bout. Ces tiges, faibles et flexueuses, qui ont, pour la plupart, besoin d'un soutien, portent des rameaux allongés, filiformes, pendants, articulés comme les tiges, qui les rapprochent des Casuarina. Leur ressemblance extérieure avec les Equisetum (à part les dimensions et la nature), est telle, qu'ils semblent avoir été confondus par les auteurs anciens. Au point de vue de l'ornementation, ils semblent ne présenter aucun avantage et ne devoir être cultivés que comme arbrisseaux de collection, quoique cependant quelques espèces, soit par leurs fruits, soit par la quan- tité considérable de leurs ramules, puissent produire un effet assez pitto- resque. Au point de vue de l'économie domestique, ils ne sont pas non plus tout à fait dépourvus d'intérêt ; les jeunes pousses de plusieurs espèces pos- sèdent des propriétés médicales; il en est de même des fruits, avec lesquels on peut aussi faire une sorte de boisson. Un autre rôle plus important, quoique modeste, que jouent les Ephedra, est de consolider les dunes dans certaines parties de l'Europe méridionale ; leurs tiges, traçantes et souter- raines, rampant au loin, résistant aux plus grandes sécheresses, les rendent très-propres à ce genre de service. Répandus dans les deux continents, les Ephedra habitent, dans le nouveau, les parties chaudes ou tempérées de l'Amérique du Sud. Dans l'ancien, où ils sont beaucoup plus nombreux et beaucoup plus dispersés, ils habitent prin- cipalement l'Europe méridionale, s'avancent vers le sud jusqu'en Afrique, et de là, en suivant la région méditerranéenne, pénètrent en Asie et même jusque dans la Sibérie. En raison de cette variabilité d'habitat, quelques espèces peuvent supporter le froid de nos hivers, mais le plus grand nombre a besoin d'être rentré dans une serre froide pendant cette saison. Ceux de pleine terre doivent être placés à une exposition chaude et abritée, et dans une terre sèche et légère. Ici se termine à peu près ce que j'avais à dire des Conifèresy cette longue série de végétaux, dont les Ephedra paraissent être EPHEDRA. 563 le dernier terme. Ce coup d'œil rapide jeté sur ce groupe, cette énumération si longue en apparence, mais si courte, néanmoins, quand on se rend compte de l'importance du sujet, justifiera ce que j'ai dit au début de cet ouvrage, que les Conifères, par le rôle important qu'ils ont joué et qu'ils jouent encore dans la nature, sont, de tous les végétaux ligneux, les plus dignes de fixer notre attention. On a pu remarquer, en effet, qu'il est peu de genres qui ne nous aient offert des ressources, même assez sou- vent considérables, et qui démontrent d'une manière évidente que l'espèce de privilège et de faveur qu'on leur accorde leur sont légitimement dus. CULTURE ET MULTIPLICATION DES CONIFERES CHAPITRE PREMIER. Iles divers modes de multiplication des Conifères. Le groupe des végétaux Conifères renferme tant de genres et d'espèces, d'origine et de croissance si diverses, qu'il doit nécessairement y avoir parmi eux des différences notables dans tout ce qui regarde soit leur culture, soit leur multiplication ; aussi est-il indispensable d'établir ici des divisions dans les- quelles seront successivement traités ces différents sujets. Mais comme ces divisions elles-mêmes, par suite de leur étendue, pourraient encore offrir quelque obscurité, je les subdiviserai de nouveau en paragraphes, dont chacun alors pourra s'ap- pliquer à un nombre restreint d'individus, de manière à mieux préciser les faits et à faire ressortir ceux qui deman- dent des explications particulières. Je ne comprendrai dans ce chapitre que ce qui se rat- tache à la multiplication de ces végétaux, comme Semis, Boutures, Greffes, Couchages. Chacune de ces opérations sera décrite dans l'ordre naturel, c'est-à-dire que nous nous oc- cuperons d'abord des semis, puis des repiquages, des rigo- lages; viendront ensuite les boutures, les greffes, et enfin les .couchages. Mais pour mieux préciser les faits, chacune de ces opérations fera l'objet d'un paragraphe particulier, dont la brièveté même contribuera à augmenter la clarté. Prenons pour exemple les semis : nous aurons à parler des semis faits sur une petite échelle, soit lorsqu'on a peu de 568 CULTURE ET MULTIPLICATION graines, soit lorsque celles-ci appartiennent à des espèces rares et qui demandent des soins particuliers ; les semis en grand, dont nous nous occuperons ensuite, diffèrent non- seulement des précédents, mais même entre eux, suivant la nature du sol, la disposition et l'emplacement du terrain, et principalement selon les dépenses que Ton est disposé à faire. Il en sera de même pour les greffes : nous aurons à passer en revue les greffes en petit ou sous cloche, faites soit en placage, soit en fente; puis les greffes en grand ou à l'air libre, applicables à la sylviculture, et connues sous le nom de greffes herbacées. § I. De la terre qui convient aux Conifères. Userait très-difficile, pour ne pas dire impossible, d'indiquer une terre qui convînt également à toutes les Conifères,car au- cune ne réunit en réalité toutes les conditions nécessaires à chacun de ces végétaux. Il faut, en effet, indépendamment de leur nature particulière, tenir compte de la force des individus et de l'emplacement qu'ils occupent, savoir s'ils sont en pleine terre ou en pots; car, suivant l'une ou l'autre de ces circon- stances, la terre pourra, devra même varier pour des espèces semblables. Ainsi, lorsque les sujets sont jeunes, tous s'ac- commodent parfaitement de la terre de bruyère ; plus tard elle devient insuffisante ; les uns peuvent en être en partie privés, les autres demandent un sol tout à fait différent. Cependant, et malgré cette difficulté, il existe une règle qui doit guider le cultivateur et qui peut être considérée comme base générale ; la voici en quelques lignes : aucune espèce de terre compacte, argileuse, reposant sur un sous-sol im- perméable qui empêche son assainissement, ne convient aux Conifères ; celles qui sont tourbeuses ou fangeuses ne con- viendront qu'à un très-petit nombre d'espèces; mais toutes les autres terres, que l'élément calcaire ou siliceux y domine, DES CONIFÈRES. 569 pourront leur être plus ou moins favorables. Il y aura seule- ment à savoir distinguer les espèces qui auront le plus de chance d'y réussir. Mais, je ne saurais trop le répéter : lorsque les plantes sont jeunes, on devra toujours, et sans se préoccuper du genre et de l'espèce auxquels elles appartiennent, les cul- tiver en terre de bruyère, qui plus tard sera plus ou moins modifiée ou même entièrement supprimée. Toutefois, lors- qu'on aura affaire à des espèces qui ont besoin d'abri pendant l'hiver, et qui pour cette raison devront être cultivées en pots, tels que les Callitris, Frenela, Actinostrobus, Wrid- dingtonia, Araucaria, Dacrydium, Dammara, Arthrotaxis, Podocarpus, Gnetum, etc., etc., la terre de bruyère devra toujours entrer pour une part plus ou moins grande dans le compost qu'on leur destine. Quoique tous les végétaux Conifères paraissent rechercher de préférence les sols secs plutôt qu'humides, cela ne veut pas dire que l'humidité leur soit tout à fait préjudiciable; tous au contraire s'accommodent très-bien d'une certaine humidité pendant leur période de végétation, et elle leur est particulièrement favorable si la température est élevée. La condition indispensable, je le répète, est que l'eau surabon- dante puisse facilement s'écouler. § II. Semis en petit, c'est-à-dire en pots on en terrines. Ce mode est particulièrement employé pour les espèces rares, auxquelles il faut donner des soins spéciaux, ou même pour les espèces communes, lorsqu'on n'a que peu de graines. La terre qu'il convient d'employer dans ce cas est une terre légère, un peu siliceuse, et la plus favorable sous ce rapport est celle dite de bruyère. Suivant la quantité de graines dont on dispose, on se sert de terrines ou de pots au fond desquels on met un lit de 570 CULTURE ET MULTIPLICATION tessons qui forme une sorte de drainage et qni facilite l'écou- lement de l'eau surabondante. On les remplit de terre qu'on foule légèrement, et qui, après cette opération, doit arriver jusqu'à environ 5 centimètres du bord supérieur. Tout étant ainsi préparé, on sème les graines, que l'on recouvre plus ou moins, suivant leur grosseur, mais généralement peu, sur- tout si l'on a soin d'entretenir le sol continuellement humide. Lorsqu'on opère sur des espèces délicates qui exigent de la chaleur ou ; seulement l'abri de Tair, ou même lorsqu'on désire uniquement en hâter la germination, on place les pots ou terrines soit sur les tablettes d'une serre, soit dans des coffres abrités par des panneaux, soit sur une couche chaude, soit enfin sous un châssis à froid. § III. Des Semis en grand. Ces sortes de semis, destinés à l'exploitation, et par consé- quent applicables à la sylviculture, diffèrent des précédents, non-seulement par l'étendue de terrain qu'on leur consacre, mais encore par la manière de procéder; nous n'avons pas ici à nous occuper de la nature du sol, car, dans l'immense ma- jorité des cas, on est obligé d'utiliser celui dont on dispose, à peu près tel qu'il est. Cependant l'état dans lequel il se trouve oblige souvent d'y faire des travaux préparatoires qui peuvent être complètement différents. Supposons, par exemple, deux terrains à ensemencer, dont l'un est nwet déjà en culture; dont l'autre, au contraire, serait rempli de Bruyères, de Genêts, etc. , terrains que l'on désigne généralement par le nom de landes : dans le premier cas, après avoir donné un labour, puis un léger hersage, pour combler en partie les plus grands trous, on sème la graine à la volée; puis, on herse de nouveau, et on termine en passant le rouleau sur le terrain. Dans le second cas, on peut procéder de différentes maniè- res : si l'on ne tient pas à tirer parti des broussailles qui cou- DES CONIFÈRES. 571 vrent le sol, on peut tout simplement y mettre le feu ; après quoi on donne un léger labour ou écobuage, et on sème, comme nous venons de le dire. Mais si on veut faire moins de dépenses, au lieu de défricher tout le terrain, on procède par bandes ou par sillons, ou bien encore en poquets. Dans le premier de ces cas, on laboure une bande de terrain d'environ \ mètre de largeur, puis on laisse un intervalle de 1 à 4 mètres, selon la nature du sol, l'essence que l'on se propose d'employer, et surtout selon les dépenses que Ton veut faire; ensuite on laboure une seconde bande pa- rallèle à la première, et ainsi de suite, jusqu'au bout du terrain. On sème dans ces bandes ou sillons labourés les graines, que l'on recouvre soit au râteau, soit à la herse, soit encore en faisant passer le rouleau. On peut aussi, après avoir brûlé les broussailles qui couvrent le sol, semer de suite les graines, qui se trouveront enterrées par r écobuage qui suivra immé- diatement. On peut encore semer à travers les Bruyères et les Genêts; puis, en arrachant ceux-ci, les graines se trouvent suffisamment recouvertes. Mais il est facile de comprendre que, lorsqu'on a recours à l'un ou à l'autre de ces derniers procé- dés, il faut semer beaucoup plus dru, car un grand nombre de graines se trouveront trop enterrées, d'autres, au contraire, ne le seront pas assez. Si le terrain est incliné, les bandes ou sillons devront être tracés en sens contraire de l'inclinaison, pour que l'eau des pluies n'entraîne pas les graines ou ne déracine pas les plants. Le mode de semis enpoquets consiste à labourer, à des dis- tances plus ou moins rapprochées, de petits carrés de terre d'environ 60 ou 80 centimètres de côté, que l'on rend légère- ment concaves en relevant un peu les bords; on sème dans chacun de ces carrés une vingtaine de graines, parce que, dans le nombre, il s'en trouve toujours de mauvaises, et parce qu'une partie des jeunes plants peuvent être détruits par les insectes ou par toute autre cause. On peut encore, si l'on veut, 572 CULTURE ET MULTIPLICATION restreindre la dépense, et, si on n'a pas à craindre pour les jeunes plants l'envahissement des mauvaises herbes, faire les poquets beaucoup plus petits, en donnant seulement quelques coups de houe ou de pioche pour former un petit trou dans le- quel on place quelques graines que l'on traite comme nous venons de l'expliquer. Avant de terminer ce qui concerne les semis, je dois faire connaître un nouveau mode, plus expéditif et plus avantageux, surtout lorsque les graines sont enveloppées d'un testa osseux qui ne peut être aisément traversé par les jeunes plantules. Jusqu'à ce jour on n'a pas eu recours (ou du moins très-ra- rement) à la chaleur pour hâter la germination des graines de Conifères; on se contente, dans le plus grand nombre de cas, de semer en pleine terre, ou dans des pots ou terrines qu'on place à l'ombre, quelquefois dans des coffres et sous des châssis à froid ; parfois aussi, mais plus rarement, sur les tablettes d'une serre. Il est cependant bien reconnu aujour- d'hui que la chaleur d'une couche est très-avantageuse à la levée des graines, surtout de celles dont le testa est dur, comme celle du P. Sabiniana, par exemple. En effet, ces dernières lèvent généralement avec peine; mais, à l'aide de la chaleur et d'un procédé particulier, on est parvenu à les faire germer promptement et bien. Je vais donc entrer à ce sujet dans quelques détails qui pourront également s'appliquer à toutes les autres espèces dont l'épaisseur du testa rend la germination difficile. Voici comment l'on pro- cède. Après avoir rempli les terrines ou les pots de terre de bruyère, on y pique ou plante les graines près à près, en met- tant le petit bout (celui qui est le plus pointu) par en bas. On prépare de suite, ou on a préparé d'avance (ce qui est préférable), dans un coffre, une couche de fumier dont la cha- leur peut, sans inconvénient, s'élever à + 25° centigrades, et qu'on recouvre d'un peu de tannée ou de terreau, dans le- DES -CONIFÈKES. 573 quel on enterre les pots ou terrines. Lorsque les graines com- mencent à germer, ce qu'il est très-facile de reconnaître à leur soulèvement, il faut les visiter tous les jours, pour arra- cher successivement toutes celles qui sont assez avancées. Cet arrachage s'opère en prenant chacune des graines entre le pouce et l'index; mais, quelle que soit l'attention que Ton apporte à cette opération, la rupture des radicules est fréquente. Heureusement ces plants ainsi mutilés n'en sont pas moins bons, et doivent, comme les autres, être repiqués dans des petits pots remplis de terre de bruyère, qu'on place immédia- tement sur couche, dans des coffres ou sous des châssis où on les prive d'air pendant quelque temps. Parmi ces graines à testa dur, il en est qui ne germent qu'au bout de cinq à six mois et même davantage. Pendant ce long laps de temps, la terre se décompose, et la germination est rendue par là de plus en plus difficile ; il faut donc, aussitôt qu'on s'aperçoit de cette détérioration, et sans s'inquiéter si les graines ont ou non germé, renouveler la terre; mais, cette fois, il y aura un choix à faire entre les bonnes et les mauvaises graines, ce qui, du reste, est facile à la simple in- spection ; en effet, toutes celles auxquelles la terre reste ad- hérente, c'est-à-dire qui en enlèvent avec elles une quantité plus ou moins grande, peuvent être regardées comme mau- vaises ; celles, au contraire, qui s'en détachent facilement, et en sortent lisses et nettes, sont bonnes et doivent être repi- quées et traitées comme il vient d'être dit. On peut encore, pour éviter que la germination des graines ne soit retardée par la dureté du testa, recourir au procédé suivant : on met tremper les graines pendant quelque temps dans de l'eau tiède, pour en faire ramollir un peu l'enveloppe et déterminer le renflement de l'amande; puis, à l'aide d'un casse-noisette, on exerce une pression sur la partie de la graine correspondant à la radicule ( le bout le plus pointu), en ayant soin toutefois de placer la graine sur le côté le plus étroit, afin 574 CULTURE ET MULTIPLICATION que, par la pression, elle se fende longitudinalement en deux. A mesure que les graines sont ainsi préparées, on les plante et on les soigne comme s'il s'agissait de graines non cassées. A défaut d'un casse-noisette, on obtient le même résultat à l'aide d'un marteau, mais il faut alors agir avec beaucoup de précaution pour éviter d'endommager l'amande. § IV. De l'Époque la plus favorable aux semis. Quelques mots sont ici nécessaires pour expliquer comment, dans certains cas, l'époque des semis est, pour ainsi dire, ri- goureusement déterminée, tandis que, dans d'autres, elle peut être au contraire très- variable. Ainsi, les graines de plusieurs genres, et particulièrement des Abies, Araucaria*, Arthro- taœis, CalUtriSy Cryptomeria , Cunninghamia , Frenela, Libocedrus, Séquoia, Taxodium, Tkuia, Tsuga, etc., per- dant très-promptement leurs facultés germinatives, il est in- dispensable de les semer immédiatement ou peu de tempsaprès qu'on les a récoltées; cependant, comme la plupart de ces graines ne mûrissent qu'à l'automne, on pourra, sans grand inconvénient, en remettre le semis au printemps suivant; il en sera de même de celles qui se trouvent renfermées dans une enveloppe pulpeuse ou charnue, telles que les Cephalotaœus, Dacrydium, Gnetum, Podocarpus, Salisburia, Taxus, Tor- reya, etc., qui peuvent même, dans quelquescas, et lorsqu'elles ont été conservées avec soin, germer pendant la seconde année ; mais la germination sera toujours d'autant plus longue, d'au- tant moins régulière, et, dans la plupart des cas, d'autant plus nulle, que l'époque du semis sera plus éloignée de celle de la récolte. 1 Les graines à' Araucaria paraissent être celles qui perdent le plus promple- ment leurs facultés germinatives, celles de l' Araucaria excelta ne se conser- vent même pas le temps nécessaire au trajet, ce n'est ordinairement qu'en jeunes plants que cette espèce nous est envoyée. DES CONIFÈRES. 575 Le printemps, c'est-à-dire à partir du mois de mars jus- jusqu'au commencement de mai, paraît être en général l'époque la plus avantageuse pour faire les semis, lorsque les graines appartiennent à une espèce disposée à entrer de suite en ger- mination; les jeunes plants ont toute la belle saison pour acqué- rir de la vigueur; mais peut-être aussi a-t-on trop généralisé cette pratique. C'est surtout en ce qui concerne les semis en grand que l'on pourrait faire de nombreuses exceptions à cette règle. En effet, la plupart de ces semis se font à partir de la fin de mars, et se prolongent jusqu'en mai et même quelquefois jusqu'en juin, c'est-à-dire jusqu'à l'époque à laquelle arrivent ordinairement les sécheresses, leshâles, pres- que toujours si nuisibles à la végétation. Aussi qu'en résulte-t-il souvent , surtout dans les semis en grand que l'on ne peut ar- roser? Les graines lèvent partiellement et irrégulièrement, et une partie des plants, souvent très-faibles et mal-venant, sont fatigués, quelquefois même détruits par les grandes chaleurs et par les longues sécheresses. On pourrait dans beaucoup de cas éviter touts ces inconvénients en semant à l'automne, excepté, bien entendu, sous les latitudes où les hivers sont rigoureux, et où les jeunes plants pourraient souffrir du froid; mais, même dans ce cas, on pourrait tourner la diffi- culté en semant assez tard pour que les graines ne germas- sent pas avant l'hiver; pendant le cours de la saison rigou- reuse elles se prépareraient, les tissus se gonfleraient, et, dès les premiers beaux jours, les plants pousseraient, et se- raient déjà forts au moment de la sécheresse, contre laquelle ils auraient ainsi bien plus de chance de se défendre avec succès. Je ne prétends pas dire qu'il vaut toujours mieux semer à Fautomne qu'au printemps; mais, dans un grand nombre de cas, il pourrait être avantageux de le faire, surtout pour les semis en grand; la seule raison qui puisse y mettre obstacle, c'est la crainte que les jeunes plants souffrent du froid. Mais serait-il donc difficile, même dans ce dernier cas, de couvrir 576 CULTDRE ET MULTIPLICATION les jeunes plants de feuilles ou d'un paillis, à l'approche de l'hiver? Pourquoi encore, lorsque l'on sème en plein air, dans un terrain sec et découvert, où un abri serait nécessaire, et où cependant il n'y a possibilité de s'en procurer un qu'avec d'énormes dépenses, ne sèmerait-on pas, en même temps que les graines de Conifères, un peu d'Avoine, d'Orge ou de tout autre céréale? Ces dernières, levant promptement et ayant une croissance rapide, procureraient aux jeunes plants, pen- dant la première année, un abri d'une grande efficacité. Mais il faudrait» dans ce dernier cas, agir avec beaucoup de circon- spection; car, une trop grande quantité de semences de Gra- minées pourrait elle-même nuire au succès du semis, au lieu d'être, pour les jeunes plants, un abri salutaire. § Y. Du Repiquage. Une condition essentielle à la reprise des plants que Ton repique est qu'ils soient jeunes, afin qu'ils n'aient pas encore développé de longues racines qu'il faudrait rompre lorsqu'on les arrache. Dans ce cas, le mal serait en quelque sorte propor- tionnel à la force des plants, qui, présentant une plus grande surface à l'action de l'air, seraient d'autant plus ébranlés et plus vite desséchés. On devra donc généralement repiquer vers la fin de la première année après le semis, le plus souvent la deuxième, quelquefois même la troisième année, suivant le§ conditions diverses de sol ou de climat. L'é- poque de faire les repiquages devra être fixée d'après les mêmes raisons que j'ai données en parlant des semis, mais qui seront développées plus longuement quand nous nous occuperons de la saison dans laquelle il convient de faire les plantations. On repique en pots ou en pleine terre; en pots si ce sont des espèces délicates qui aient besoin de soins particuliers, ou lors même que ce sont des espèces com- munes, lorsqu'elles doivent servir de sujets. Dans ces cas, DES CONIFÈRES. 577 aussitôt l'opération faite, on place les pots sous des châssis, et on les garantit contre l'air ou le soleil. La terre qu'on doit employer dépend de l'espèce que Ton repique, et varie comme a pu varier celle qui est destinée aux semis. Cepen- dant, pour les plantes en pots elle doit toujours être beaucoup plus légère, et c'est ordinairement celle de bruyère, pure ou mélangée, dont on fait usage. Si on repique en pleine terre, la nature du plant pourra encore faire varier les procédés ; ainsi, si l'on agit sur des espèces qui réclament des soins spéciaux, on devra repiquer en planches, méthode par laquelle il sera beaucoup plus facile de protéger les plants. La distance à mettre entre les lignes est subordonnée, d'une part, à l'essence des arbres, de l'autre, au temps pendant lequel ils doivent rester dans le même endroit. On pourra, en moyenne, écarter les rangs de 20 centimètres, et rapprocher plus ou moins les plants sur la ligne, selon qu'on se propose de pratiquer ou non le re- îayage dont je parlerai plus loin. La terre a dû être préala- blement préparée , c'est-à-dire labourée , bien ameublée, amendée au besoin. Si les plants sont petits, on peut les re- piquer au plantoir ; mais, dans le cas contraire, il est préfé- rable de les planter à la serfouette ou avec un piochon, ou mieux encore de faire des rigoles ou des tranchées, afin de ne pas être contraint à trop mutiler les racines. Le repiquage terminé, on donne une bonne mouillure. On n'aura plus ensuite qu'à entretenir la plantation propre, c'est-à-dire à en extirper soigneusement les mauvaises herbes, et on se trou- vera très-bien d'étendre sur le sol une couche de feuilles ou de fumier. Si le temps est sec et la température élevée, de fréquents bassinages contribueront puissamment à la re- prise. Une chose très-importante et qu'on ne saurait trop re- commander pour les plantations de Conifères, c'est de ne jamais laisser les racines à l'air, dont le contact dessécherait Traité des Conifères. 37 578 CULTURE ET MULTIPLICATION promptement les spongioles qui les terminent, car ces or- ganes ne se développent qu'avec peine dans ces végétaux. § VI. Du Relayage i. On désigne sous ce nom un travail qui consiste à arracher et à replanter successivement les plants pendant les pre- mières années qu'ils passent en pépinière. Cette opération doit être accompagnée de certains soins et de précautions que je vais décrire. Ces détails, dont le principe repose sur la physiologie végétale, sont de la plus haute importance, et se rattachent à toute l'éducation des sujets et même à la plantation définitive, dont ils forment, on peut le dire, la base ou les travaux préliminaires. Si, en effet, après avoir repiqué les plants, on se bornait à les arroser et à les nettoyer au besoin, les racines s'allongeraient beaucoup, se rami- fieraient à peine, et donneraient par conséquent peu de che- velu, circonstances qui rendent la transplantation d'autant plus difficile et la reprise moins assurée. Pour remédier à cet inconvénient, il faut, tous les ans ou tous les deux ans au plus, relever les plants et les replanter immédiatement, dût-on les remettre dans le même terrain, comme cela se fait du reste le plus souvent ; seulement on les écarte davantage, si le développement qu'ils ont pris le fait juger nécessaire. Si on peut faire ce travail par un temps couvert, il y aura avantage; car, les racines n'étant pas exposées aux rayons solaires, les arbres seront beaucoup moins fatigués que lorsqu'ils en subissent l'influence. i Mot consacré, dans la culture maraîchère, pour désigner l'opération que l'on fait subir à certains plants déjà repiqués une première fois, mais qui se développent ou s'emportent trop vite. Le relayage consiste à arracher et à replanter les jeunes sujets en leur conservant une petite molle de terre. Leur développement s'arrête ; ils émettent de nouvelles racines et deviennent vigou- reux cl trapus, conditions que l'on recherche dans presque toutes les espèces de plant. DES CONIFÈRES. 579 Après la replantation, on mouille copieusement si la terre est sèche ; puis, si cela est possible, on bassine de temps en temps, pour réparer les pertes occasionnées par l'évapora- tion. Traités de cette manière, les plants auront des racines courtes, très-ramifiées, garnies de nombreuses radicelles ou chevelu, qui en assureront la reprise lorsque plus tard on en fera la transplantation définitive. Toutes ces opérations seront d'autant plus nécessaires que la terre sera plus légère et moins consistante ; les dépenses en seront largement compensées par les avantages qui en résulteront. En Angleterre, par exemple, presque tous les plants de Conifères sont relayés tous les ans; l'époque à laquelle se font ces travaux part de la fin de mars et se prolonge jusqu'au commencement de mai; mais en raison des mêmes motifs qui seront indiqués en parlant des plantations, celte époque pourra et devra varier. ^ § III. De l'Éducation des Plants en pots. Les plants repiqués en pots, qu'ils aient été ou non placés sous des châssis après l'opération, ne devront jamais rester à la surface du sol, lorsqu'on les mettra à l'air ; on devra toujours enterrer les pots, afin que la terre n'en soit pas desséchée. Si Ton avait affaire à des espèces délicates, qui puissent souffrir du grand air et du soleil, on les Interrerait dans un abri; dans le cas contraire, c'est en plein air et au soleil qu'ils doivent être placés. Il est très-important que la terre dans laquelle on enterre les pots soit meuble et laisse facilement écouler l'eau surabondante; sous ce rapport, le sable et surtout le sable siliceux est très-convenable. Les plants ainsi enterrés ne devront être recouverts que d'environ 2 centimètres de terre au-dessus du pot; si on les enfonce plus profondément, la plupart des espèces en souf- frent; quelques-unes même émettent des racines au collet, et 580 CULTURE ET MULTIPLICATION cette émission a toujours lieu au détriment des racines de Tinlérieur; en outre, l'eau y arrive moins facilement. Si l'on avait des feuilles à sa disposition, on pourrait en établir une couche lorsque les pots sont enterrés; on pourrait même, dans ce cas, n'enfoncer les pots que jusqu'à fleur de terre; la couche de feuilles suffirait pour maintenir l'humidité né- cessaire. Les plants devront être visités et rempotés tous les ans; lorsqu'on laisse passer plusieurs années sans faire ce tra- vail, et surtout lorsqu'ils sont enterrés profondément, des racines se développent en dessus et en dehors des pots, tandis que celles de l'intérieur, trop longtemps contournées, dé- périssent ou meurent en grande partie. Le développement de ces racines adventives offre d'autant plus de danger que, plus tard, lorsqu'on rempote les jeunes sujets, on est forcé de les supprimer, à moins d'avoir recours à des pots d'une très-grande dimension, ce qui est un autre inconvénient qu'il faut tâcher d'éviter. Il est vrai que, si les plants qu'on élève sont destinés à être livrés prochainement à la pleine terre, la difficulté disparaît en grande partie, car les racines qui se sont développées au-dessus des pots pourront dans ce cas être conservées. Quant aux mouillures, on devra être beaucoup plus réservé à l'égard des plantes en pots que pour celles qui végètent en pleine*terre, parce que l'eau surabondante s'écoule plus difficilement; on devra prendre d'autant plus de précautions que les plantes seront plus chétives, qu'elles auront moins de racines ou qu'elles seront en pots depuis moins longtemps, et qu'elles n'y seront pas encore parfaitement reprises. Dans toutes ces circonstances, de fréquents bassinages seront beaucoup plus avantageux que les arrosements proprement dits; car si, pour les plantes en pleine terre, l'excès d'hu- midité est nuisible et peut les rendre momentanément ma- lades, pour celles en pots, cet excès est toujours dange- DES CONIFÈRES. 581 reux,, et il arrive très- sou vent qu'il en détermine la mort. § VIII. Des Boutures. Avant de décrire les différentes opérations qui se rattachent à la multiplication des Conifères par boutures et par greffes, je crois nécessaire de faire connaître un procédé auquel on est souvent forcé de recourir pour remédier à un inconvé- nient tout à fait indépendant de la difficulté que Ton éprouve quelquefois à en assurer la reprise. Cet inconvénient, souvent très-grand, parfois presque insurmontable, se rencontre tantôt dans le genre tout entier, tantôt seulement dans quel- ques espèces. Il consiste à ne pouvoir obtenir, ou du moins que très-difficilement, une tige verticale , lorsqu'on s'est servi pour bouture ou pour greffe de branches latérales. Ce sont principalement les genres Abies, Araucaria, Cephalo- taxus, Taxus, Torreya, Tsuga, ainsi que plusieurs espèces de Podocarpus, et surtout celles qui appartiennent aux tribus Nageia et Stachycarpus, qui présentent ces difficultés. Pour obtenir dans ces genres ou espèces une tige verticale, il faut prendre sur un individu issu de graines l'extrémité de la flèche ou bourgeon terminal. Il résulte de ce retranchement un double avantage ; car les sujets auxquels on a ainsi re- tranché la tête en produisent plusieurs au lieu d'une; de plus, cette troncature détermine sur la tige elle-même le développement de bourgeons adventifs qui jouissent de la même propriété que le bourgeon terminal, et que l'on peut par conséquent employer aux mêmes usages. Les arbres ainsi tronqués et destinés à fournir des boutures ou des greffes portent dans la pratique le nom de mères. Revenons maintenant aux boutures. Il y a deux époques reconnues parla pratique comme étant les plus avantageuses pour faire les boutures : l'une, avant que les arbres n'entrent en végétation, l'autre qui est préfé- 582 CULTURE ET MULTIPLICATION rable, lorsque cette dernière est arrêtée et que les pousses de l'année sont suffisamment aoûtées. Si cependant les plantes- mères sont placées dans une serre, ce qui est toujours plus avantageux, on pourra sans interruption faire des boutures depuis le mois de septembre jusqu'en février et mars. Certaines espèces de Pins, principalement celles qui sont originaires du Mexique, donnent naissance à leur base, et souvent sur le tronc, à de minces bourgeons adventifs qui ne prennent jamais un grand développement ; bouturés, ces bourgeons s'enracinent assez bien. L'on peut aussi, dans quelques cas, en augmenter la production en retranchant la tête du sujet, ainsi qu'il a été dit ci-dessus. Les soins à donner aux boutures des Conifères sont les mêmes que ceux qu'exigent les boutures en général. Après avoir coupé net la base des bourgeons ou des rameaux que l'on veut faire enraciner, on en supprime toutes les feuilles, puis on les plante, soit séparément dans de petits pots remplis de terre de bruyère, soit réunis dans de petites terrines. Dans l'un ou l'autre cas, on place les boutures sous cloche, dans la serre à multiplication. Lorsqu'elles sont enra- cinées, si elles ont été faites en terrine, on les sépare et on les met chacune dans un pot ; si au contraire elles ont été faites séparément dans de petits pots, il suffit de leur en donner de plus grands. Ce dernier moyen est toujours préfé- rable, parce que les jeunes racines, généralement très- fragiles, ne risquent pas d'être brisées par le séparage. Les plantes rempotées sont placées ensuite sous cloche pour en accélérer la reprise. Pour quelques espèces, telles que les Taxus, Séquoia, etc., on peut encore faire les boutures à froid. Ce mode de bou- turage ne diffère du précédent que par les conditions dans lesquelles on opère. Ainsi, au lieu de faire les boutures dans une serre et à chaud, on les fait en pleine terre, sous des clo- ches placées au nord ; mais, dans cette circonstance, l'époque DES CONIFERES. 583 la plus convenable est l'automne. Ces boutures ne demandent qu'à être préservées du soleil et de la gelée, si elles appar- tiennent à des espèces qui pourraient en souffrir. Une dernière observation relative aux boutures des Coni- fères. Comme la plupart des espèces mettent généralement beaucoup de temps à s'enraciner, on devra, toutes les fois que ce temps excédera deux mois, changer la terre, qu'on remplace de suite par de la terre nouvelle ; car la première, décomposée par l'eau des arrosements, par la température élevée de la serre, par l'air concentré des cloches, devient plus nuisible qu'utile au développement des racines. Il n'est pas difficile de s'assurer que les bourrelets, quoique souvent bien formés, noircissent; alors les racines ne se développent que très-difficilement. Si au contraire on change de terre ces boutures, qu'on remanie un peu la tannée de la couche et qu'on les replace sous cloche, elles ne tardent pas à émettre des racines qui assureront leur complète réussite. § IX. Des Greffes. La première condition pour réussir dans l'opération de la greffe réside dans un choix intelligent des sujets. On appelle sujet l'individu sur lequel on implante un rameau détaché d'une autre espèce que l'on veut multiplier. Les sujets doivent être jeunes, vigoureux, et surtout avoir de bonnes ra- cines. Une autre condition non moins importante et même in- dispensable à la réussite des greffes, c'est qu'elles soient en parfait rapport avec le sujet, c'est-à-dire qu'il y ait entre les deux végétaux une analogie aussi parfaite que possible. On devra donc, autant que faire se pourra, prendre pour sujet une espèce du même genre que celle que l'on veut mul- tiplier, pouvu toutefois que les conditions de vigueur et de végétation soient aussi à peu près égales. Dans le cas contraire, 584 CULTURE ET MULTIPLICATION on prend dans un des genres voisins l'espèce qui a le plus de rapport avec celle qu'on veut multiplier. Ainsi, par exemple, parmi les Pins, dont les espèces sont très-nombreuses, indé- pendamment du genre et de la vigueur, qui devront être aussi égaux que possible, on devra encore considérer, comme ca- ractères essentiels à la réussite, le port, l'analogie des feuilles, c'est-à-dire leur ressemblance, leur nombre; car, suivant que toutes ces particularités auront été plus ou moins bien obser- vées, le résultat sera aussi plus ou moins satisfaisant. Je vais préciser mon dire par des faits et citer quelques exemples à l'appui. Les espèces de Pins à feuilles argentées devront être greffées sur des sujets à feuilles argentées. Pour les Pins qui ont 5 feuilles dans cbaque gaine, on peut se servir des Pinus Strobus, Cembra, excelsa, etc.; cependant l'expérience a démontré que le P. Strobus est un sujet rebelle, sur lequel ne réussissent qu'un très-petit nombre d'espèces. Le P. Cembra convient au contraire au plus grand nombre ; mais il a l'inconvénient de pousser très -lentement. Le P. excelsa est aussi très-convenable; mais il est encore lui- même trop rare pour être souvent employé comme sujet. Pour les espèces à 2 feuilles, on choisit, parmi les P. sylvestris, Salzmanni, Laricio et Austriaca, l'espèce qui présente le plus d'analogie avec celle que l'on veut multi- plier. Pour les espèces ou variétés du groupe du P, Haie- pensis, on prend pour sujets les P. Pyrenaica, Brutia, etc. Si au contraire on veut greffer de petites espèces à 3 feuilles telles que les P. Bungeana, cembroides, Fremontiana, on emploie comme sujet le P. Llaveana, dont les caractères de végétation, ainsi que l'aspect, sont à peu de chose près les mêmes. La difficulté est beaucoup plus grande dans les Pins à 3 feuilles de la Tribu Tœda et dans ceux à 5 feuilles de la Tribu Pseudostrobus; dans ces deux cas, on est très-souvent forcé d'agir en dehors des règles, de ne tenir qu'un compte se- DES CONIFÈRES. 585 condaire des affinités ou liens de parenté, car nous ne possé- dons encore dans ces groupes aucune espèce qui présente les conditions requises. C'est ainsi qu'on greffe les P. Sabi- niana, Coulteri, longifolia, filifolia, etc., toutes espèces à 3 ou à 5 feuilles sur des espèces qui n'ont que 2 feuilles. Dans ce cas, les meilleurs sujets sont les P. Austriaca et Salzmanni. Ce que je viens de dire pour les Pins s'applique à tous les autres genres; ainsi les Picea doivent être greffés sur Picea, les Abies sur Abies, et ainsi des autres; seulement, lorsque l'un d'eux ne renferme qu'une espèce ou qu'il n'en présente que d'impropres au but qu'on se propose, on choisit dans le genre le plus voisin l'espèce qui a le plus de rapports avec celle que l'on veut multiplier. Je n'ignore pas que beaucoup de cultivateurs, sans avoir égard à toutes les règles indiquées ci-dessus, greffent indistinctement les es- pèces les unes sur les autres, soit par exemple celles à 5 feuilles sur celles à 2 feuilles, sans tenir compte de la vigueur des individus; j'ai même vu plus d'une fois, dans de bonnes exploitations, des horticulteurs très-honorables, greffer des Juniperus, des Cupressus, etc., sur le Thuia occidentalis ; mais qu'arrive-t-il dans cette circonstance? La greffe reprend, il est vrai; mais, après avoir végété tant bien que mai pendant quelques années, elle languit et meurt. Je sais aussi que, dans beaucoup de cas, le manque de sujets contraint à s'écarter des règles; mais alors la force fait loi, et il est bien assez temps de recourir à ces moyens exceptionnels lorsque la nécessité vous en fait une obligation. Les différentes greffes usitées pour les végétaux Conifères, sont la greffe en placage, celle en fente de côté, dite Jtichard, parfois aussi, mais beaucoup plus rarement, celle en fente ordinaire, car l'ablation complète que l'on fait subir au sujet détermine souvent sa mort, à moins qu'on ne l'ait rabattu tout à fait au-dessus d'un verticille de branches et que quelques- 586 CULTURE ET MULTIPLICATION unes de ces dernières aient été conservées pour attirer la sève vers le haut du sujet. A part la greffe herbacée, qui sera décrite plusloin, l'époque à laquelle il convient de faire les greffes est l'automne, lors- que les bourgeons de l'année sont suffisamment aoûtés; mais il vaut encore mieux opérer: en février, avant que les arbres ne soient entrés en végétation. Quant à ce qui concerne le rameau qui constitue la greffe, quoiqu'on puisse aussi employer du vieux bois, on devra cependant préférer les bourgeons de l'année, pourvu toutefois qu'ils soient suffisamment aoûtés. La pratique des greffes ne présente aucune difficulté parti- culière ; celle en placage se fait de la même manière que pour les Camélias, les Azalées, les Rhododendrons, etc. Quand on emploie celle en fente de côté, après avoir préparé le rameau, comme pour la greffe en fente ordinaire, on fait, un peu obli- quement et presque longitudinalement, sur le côté du sujet, et sans en retrancher la tête, une fente dans laquelle on place la greffe, que Ton assujettit à l'aide des moyens connus. L'usage de'Ja greffe en fente ordinaire est restreint, à cause des difficultés indiquées plus haut. Que l'on ait employé l'une ou l'autre méthode, aussitôt l'opération terminée, on place les plantes sous des cloches, dans une serre à boutures; il n'est pas nécessaire qu'elles soient sur couche : cela leur serait au contraire nuisible, en dépo- sant sur elles trop d'humidité, car c'est toujours l'excès de cette dernière qui est le plus dangereux pour les greffes; la tem- pérature de la serre est suffisante pour en assurer la reprise. Si Ton s'aperçoit que les greffes soient couvertes d'unehumi- dité surabondante, on enlève les cloches pendant le temps né- cessaire pour les laisser se ressuyer. Lorsque les greffes sont reprises, on leur donne de l'air pendant quelques jours, en tenant les cloches soulevées à l'aide d'un support; puis on les supprime entièrement, et on laisse les greffes dans la serre DES CONIFÈRES. 587 pendant quelques jours. Si l'on a opéré sur des espèces déli- cates, et pour lesquelles on redoute quelque fatigue, on les tient dans la serre pendant un temps un peu plus long, puis on les place dans des coffres et sous des châssis où on les maintient encore, pendant quelques jours, à l'abri de l'air et du soleil. § X. De la Greffe herbacée* Quoique probablement appelée à rendre de grands services à la sylviculture, la greffe herbacée paraît avoir été employée jusqu'à ce jour plutôt à titre de curiosité que dans le but d'en tirer un parti profitable. D'abord appelée greffe par immersion, par le baron Tschudy, qui la pratiqua le premier, elle reçut ensuite des horticulteurs le nom de greffe à la Tschudy, en l'honneur de son inventeur; mais aujourd'hui on la nomme greffe herbacée, et c'est sous cette dénomination qu'elle est le plus généralement connue et adoptée. Du reste ce nom a ici une signification vraie, puisque les diverses parties dont on se sert, qu'elles appartiennent au sujet ou à la greffe, sont très- tendres, et, pour ainsi dire, encore en herbe. A vrai dire, elle n'est autre chose que la greffe en fente ordinaire, pratiquée dans des conditions différentes. C'est dans le courant du mois de mai, lorsque les bourgeons ont acquis environ les trois quarts de leur développement an- nuel , mais pendant que les tissus, non encore arrivés à l'état ligneux, permettent d'en opérer avec facilité le cassement, que l'on pratique la greffe herbacée. Je dois ajouter que, jus- qu'ici, cette greffe a été, en ce qui touche les Conifères, exclu- sivement réservée et employée pour les Pins; mais il est assez probable qu'on pourra l'appliquer à d'autres genres, tels que les Picea, les Abies, etc., etc. Pour exécuter la greffe herba- cée, on coupe net, avec un instrument bien acéré, la flèche ou bourgeon terminal des arbres que l'on veut greffer ; on retran- 588 CULTURE ET MULTIPLICATION. che les feuilles du sommet de la partie qui doit recevoir la greffe, moins toutefois quelques-unes de celles qui sont tout à fait à l'extrémité, qu'on laisse subsister pour attirer la sève vers ce point : ces feuilles sont appelées, dans la pratique, feuilles nourrices; on fend ensuite le sujet longitudinalement dans toute sa largeur, et on insère dans cette fente la greffe, qui doit également provenir de l'extrémité d'un jeune bour- geon de nature herbacée, comme la partie du sujet sur la- quelle elle doit être placée. Cette greffe, dont la longueur peut varier entre 6 et 10 centim. , se prépare de la manière suivante. On supprime d'abord les feuilles inférieures, puis on amin- cit le jeune rameau en coin des deux côtés, et non en biseau , c'est-à-dire avec un côté plus épais que l'autre, ainsi qu'on le fait pour la greffe en fente ordinaire. Cette greffe doit être un peu moins large que le sujet, de sorte que, placée au centre, elle se trouve promptement recouverte. Il n'y a pas d'incon- vénient à ce qu'elle soit de même largeur, mais dans aucun cas elle ne devra en avoir davantage. La fente du sujet doit avoir un peu plus de profondeur que la partie amincie de la greffe n'a de longueur, afin que cette dernière se trouve entiè- rement cachée par les deux côtés du sujet lorsqu'ils seront rapprochés. On ligature ensuite avec de la laine, en serrant suffisamment pour mettre en contact toutes les parties qui doi- vent s'unir, mais pas assez pourque le jeune bois, qui est très- tendre, éprouve une compression qui se traduirait à l'œil par un renfoncement. Cette ligature doit être faite au-dessous des feuilles nourrices, de façon à ne pas les endommager , afin qu'elles puissent remplir en toute liberté leurs fonctions. Lorsque l'opération est terminée, on enveloppe les greffes d'un cornet ou d'un sac de papier, pour que l'air ne puisse les fatiguer; ce cornet est attaché par sa base un peu au-dessous de la greffe. Au bout d'un mois ou de six semaines, on ôte ce papier, ou plutôt on fait un trou à sa partie supérieure, du côté opposé à celui d'où vient le soleil ; puis, trois semaines ou DES CONIFÈRES. 589 un mois plus tard, on défait la ligature, à moins qu'on ne se soit aperçu qu'elle devait l'être plus tôt, ou bien qu'au moment de l'enlever on ne reconnaisse qu'elle doit encore être main- tenue pendant quelque temps. Enfin, lorsque toutes les par- ties sont parfaitement soudées ensemble, on pare la plaie, c'est-à-dire qu'on supprime les extrémités du sujet si elles sont saillantes, ou toute autre partie inutile qui pourrait être désagréable à la vue, et l'opération est tout à fait terminée. Si cependant on pouvait craindre la rupture de la greffe, on l'as- sujettirait à un tuteur ou seulement à une baguette qu'on atta- cherait au sujet même. Pour exécuter ces divers travaux, on devra se servir d'in- struments très-tranchants, afin de ne pas endommager les jeunes tissus, et pour que les plaies soient aussi nettes que possible. On devra aussi les essuyer souvent, pour en ôter la résine, qui est très-abondante dans ces végétaux, car, en se déposant sur la lame de l'instrument, elle forme bientôt une couche poisseuse qni l'empêche de couper. La facilité d'exécution et la reprise presque certaine de la greffe herbacée la rendent précieuse à la sylviculture, puis- qu'elle permet de remplacer une espèce de valeur médiocre par une autre de qualité supérieure ou qui convient mieux au but que l'on veut atteindre ; c'est ce qui est arrivé dans la forêt de Fontainebleau pour les Pinus sylvestris et Laricio* Le premier y croît très-bien, tandis que le second y végète avec peine. Dans cette circonstance, un certain nombre de P. sylvestris ont reçu des greffes de P. Laricio, et le résultat est tel qu'à peine si l'on distingue aujourd'hui l'endroit où elles ont été posées ; mais il faut pour la greffe herbacée, de même que pour toutes les autres, si l'on veut qu'elle soit suivie de succès, que la greffe et le sujet, ainsi que je l'ai déjà dit, aient la plus grande analogie possible. Je terminerai cet article sur la greffe en cherchant à éluci- der une question qui s'y rattache. Voici celte question : Les 590 CULTURE ET MULTIPLICATION végétaux Conifères peuvent-ils croître aussi bien et vivre aussi longtemps lorsqu'ils sont greffés que lorsqu'ils sont franc- de-pied, c'est-à-dire issus de graines? Cette question m'a été suggérée par l'opinion que quelques personnes ont avan- cée relativement à cette opération. En voyant certaines es- pèces de Pins végéter avec vigueur pendant quelques annéjss après avoir été greffés, puis la végétation se ralentir successi- vement, et enfin périr, ces personnes ont tiré de faits particuliers une conséquence générale qu'ils ont exprimée à peu près en ces termes : La multiplication des Conifères au moyen de la greffe ne vaut rien. A cette conclusion, mal fondée à mon avis, je répondrai par des faits. N'est-il pas démontré par les Pins de la forêt de Fontainebleau, dont j'ai parlé ci- dessus, qui sont greffés depuis plus de vingt ans, et qui sont encore aujourd'hui dans l'état de végétation le plus parfait, que laj greffe faite dans de bonnes conditions n'offre aucun inconvénient? La soudure et l'adhérence sont tellement in- times dans ces arbres, la grosseur et le développement telle- ment semblables, qu'on ne peut souvent distinguer le sujet de la greffe qu'à la couleur différente de leur écorce. Je pourrais multiplier les exemples à l'infini, non-seulement en portant mes regards sur la nombreuse espèce de Pins, mais encore sur les Juniperus, les Cupressus, etc., etc. Et nos arbres fruitiers, ne sont-ils pas tous greffés? Ils donnent pourtant de beaux et bons fruits et vivent très-longtemps. Nous serions cependant en droit de dire de ces derniers ce que certaines personnes disent des Pins; car combien d'es- pèces, qui reprennent très-bien sur d'autres du même genre, ne peuvent pourtant pas y vivre? A-t-on pour cela jamais eu l'idée de prétendre que les arbres fruitiers ne durent pas lorsqu'ils ont été greffés. Pourquoi donc faire une exception au détriment des Pins? Je suis convaincu que les Pins, de même que tous les autres arbres, peuvent se greffer les uns sur les autres et vivre longtemps; mais, je le répète, cette alliance DES CONIFÈRES. 591 forcée de deux espèces différentes ne peut être durable que lorsque l'analogie est entre elles aussi complète que possible. Il reste donc parfaitement démontré par les exemples ci- dessus que l'insuccès que nous éprouvons souvent résulte uniquement de ce que nous n'opérons que très-rarement dans de bonnes conditions. Aussi dirai-je : Toutes les fois que, par la greffe, on mettra en contact des espèces présen- tant entre elles des caractères physiques et physiologiques, c'est-à-dire le port, la vigueur, le nombre de feuilles, le mode de végétation, à peu près semblables, on devra toujours réussir. Si dans beaucoup de cas nous manquons de sujets qui présentent des caractères analogues à ceux des espèces que nous voulons multiplier, la nature procédant par gradation et non par sauts, c'est qu'il existe quelque part d'autres es- pèces intermédiaires que nous ne possédons pas encore ; car une exception de ce genre serait une infraction à toutes les règles qu'une longue observation a permis d'établir. § XI. Des Couchages. Quoique ce mode de multiplication soit à peine usité pour les végétaux Conifères, j'ai dû le signaler ici, parce que dans certains cas il peut être très-utile d'y recourir. Quant aux moyens d'exécution, ils sont les mêmes que pour tous les couchages en général; il faut donc aussi avoir une ou des mères. Si elles sont trop élevées, on les incline tout entières, ou bien on abaisse seulement les branches, si l'arbre à mul- tiplier est trop gros pour se prêter à une inclinaison générale. Les branches à multiplier sont ensuite incisées et traitées comme on traite les couchages rebelles; elles sont mainte- nues en terre avec des piquets ou avec des crochets. Si les plantes à multiplier sont en pots ou en caisses, ou lors même qu'elles seront en pleine terre, si l'on ne veut ni mutiler ni déformer les arbres, on emploie les couchages 592 CULTURE ET MULTIPLICATION DES CONIFÈRES. aériens, c'est-à-dire qu'à l'aide de supports placés autour des arbres on dispose des pots dans lesquels on fait entrer les branches destinées à la multiplication. Au point de vue de la propagation, les couchages des Conifères, quoique moins expéditifs que les greffes, mais parfois plus rapides que les boutures, présentent sur ces dernières un avantage incontestable : celui d'une réussite à peu près certaine ; de plus, ils permettent de multiplier et d'obtenir franches-de-pied quelques espèces qui ne repren- nent pas, ou du moins très-difficilement, de boutures ; tels sont le Dammara orientalis, certains Podocarpus, le P. fer- ruginea par exemple, etc., etc. CHAPITRE IL Coup-d'œil général sur les genres, au point de vue de la multiplication* Comme un certain nombre de genres présentent, sous le rapport de la multiplication, des particularités souvent très- importantes et propres à chacun d'eux, qui n'ont pu être signa- lées dans les principes généraux qui font l'objet du chapitre précédent, je crois devoir, comme complément de ce travail, passer rapidement en revue tous les genres, à ce nouveau point de vue. Les époques et la manière de faire les semis, les greffes, les boutures, les soins qu'on doit leur donner, etc., ayant été suf- fisamment détaillés, je n'y reviendrai pas ici. JUNIPERUS. Peu difficiles sur la nature du sol, les Junipe- rus ne paraissent donner lieu à aucune observation spéciale, si ce n'est en ce qui touche aux semis. Les graines ou nucules doivent être mises en terre aussitôt qu'elles sont mûres ; comme elles germent difficilement, et qu'elles ont besoin pour cela d'un temps assez long, on les soumet ordinairement à une stratification préalable dans des pots ou terrines remplis de sable siliceux, et on ne les sème que lorsqu'elles sont sur le point d'entrer en germination. Si Ton a peu de graines, on sème immédiatement à demeure, soit en pot, soit en terrine. Les plants doivent être repiqués de bonne heure, et abrités, s'il est possible, pendant quelque temps, pour assurer leur reprise. Traité t>es Conifères. 38 594 CULTURE ET MULTIPLICATION — Le sujet dont on se sert pour greffer est le J. Virginiana. MICROCACHRYS. Ce genre n'est pas encore introduit; son origine seule peut nous faire préjuger de sa culture, qui de- vra probablement être celle des plantes de serre tempérée. WIDDRINGTONIA. Leur multiplication s'opère par graines, par boutures et par greffes. On sème les premières en terrines, que l'on place sous châssis ou dans une serre; elles lèvent promptement. Les soins à donner aux jeunes plants de ce genre, et de tous ceux qui sont originaires de la Nouvelle-Hol- lande, de la Nouvelle-Zélande, ou d'autres climats analo- gues, sont les mêmes que ceux que l'on donne aux plantes qui, sous notre latitude, exigent l'abri delà serre. Les plants devront donc être repiqués dans des pots et placés ensuite dans des coffres et sous des châssis, où on leur donnera les soins nécessaires. — Les boutures ne présentent rien de parti- lier. — Quant aux greffes, elles n'offrent aucune difficulté; on emploie comme sujet l'une des espèces du genre suivant, ou mieux encore les Cyprès, soit le C. fastigiata, soit le C. ho- rizontalis. FRENELA. Ces arbrisseaux ne reprennent pas de boutures; on les multiplie à l'aide de graines que l'on sème et traite comme celles du genre précédent. — A défaut de graines, on les multiplie de greffes que l'on pratique sur les Biota, les Thuia et les Cupressus. ACTINOSTROBUS. Ainsi que les FrenelaJ Actinostrobus ne reprend pas de boutures; on doit donc avoir recours aux semis, que l'on traite comme ceux des Frenela. — Ainsi que ces der- niers, on les multiplie facilement par la greffe sur les mêmes sujets. Les arrosements doivent être très-modérés pendant l'hiver. CALLITRIS. Même culture que celle des deux genres pré- cédents. DES CONIFÈRES. 595 libocedrus. On les multiplie de graines, par boutures et par greffes. Les premières doivent être semées, dans l'année où elles ont été récoltées, en terrines qu'on place sous des châs- sis ou dans une serre. — Les boutures ne présentent rien de particulier. — Le L. Doniana est tout à fait rebelle à ce dernier genre de multiplication, mais il reprend et végète très-bien, greffé sur les Biota et mieux encore sur les Thuia. Quant au L. tetragona, nous ne pouvons encore rien dire de sa multi- plication; mais, dans le cas où il ne reprendrait pas de bou- tures, on pourra toujours lui appliquer la greffe comme au L. Doniana. BIOTA. Peu délicats sur le terrain, les Biota préfèrent cepen- dant les terres chaudes et légères, plutôt calcaires et sèches, aux terres argileuses; celles qui sont alumineuses, com- pactes, dont l'eau s'écoule difficilement, leur sont surtout très- nuisibles. Leur multiplication se fait au moyen de graines; mais, pour les espèces qui n'en donnent pas, ou pour les va- riétés qui pourraient perdre leur caractère spécial par les semis, on a, comme dans tous les cas précédents, recours à la greffe, que Ton pratique sur le B. Orientalis, espèce assez commune, et dont on est, en général, abondamment pourvu. THUIA. Leur culture et leur multiplication étant les mêmes quecelles des Biota, je renvoie àcet article pourtouslesdétails; je ferai seulement observer que, le périsperme des graines étant beaucoup plus mince dans ceux-ci que dans les précé- dents, elles doivent être moins profondément enterrées; de plus, comme elles perdent prompt ement leurs facultés germi- natives, on ne doit employer que celles qui sont fraîchement récoltées. FITZ-ROYA. On multiplie le Fitz-Roya de graines, que l'on sème et que l'on traite comme celles des Callitris, des Actinostrobus , des Frenela, etc. On donne aux jeunes plants les mêmes soins qu'à tous ces derniers. — A défaut 596 CULTURE ET MULTIPLICATION de graines on le multiplie de boutures qui reprennent très- bien. THUIOPSIS. A défaut des graines, que l'on doit toujours préférer, on multiplie les Thuiopsis par boutures et par greffes. Ces dernières se pratiquent sur les Biota et sur les Thuia. CUPRESSUS. Les Cupressus aiment un sol chaud et léger, plutôt calcaire qu'argileux ; aussi sont-ils par excellence les arbres des contrées méridionales. On doit, autant que pos- sible, employer le semis pour leur multiplication; mais, à défaut de graine, on a recours à la greffe, plus rarement aux boutures, qui reprennent difficilement. On repique les plants, la deuxième année, en pots, si ce sont des espèces rares, qui demandent à être abritées l'hiver; en pleine terre, si ce sont des espèces communes, à moins qu'on ne doive s'en servir comme sujets. Dans ce dernier cas, on devra les mettre dans des petits pots-godets, afin de pouvoir en placer un plus grand nombre sous les cloches lorsqu'on les greffera. En général cependant, comme la transplantation fatigue consi- dérablement les Cyprès, et que la reprise est peu certaine lorsque les racines ont été mises à nu, on se trouvera très- bien, toutes les fois que cela sera possible, de les élever en pots; la transplantation et la reprise offriront ainsi beaucoup moins de difficultés, et le résultat en sera certainement meil- leur, à moins cependant que la terre dans laquelle ils auront été élevés ne soit assez forte pour qu'une grande partie en reste adhérente aux racines. CHAM/ECYPARIS. Culture et multiplication à peu près sem- blables à celles des Biota et des Thuia. A défaut de graines, on les multiplie par greffe sur ces deux genres, excepté le C. ericoides, qui reprend très-bien de boutures faites à chaud. DES CONIFÈRES. 597 TAXODIUM. La culture en est facile et n'offre rien de par- ticulier. On les multiplie de graines, que Ton sème en terre de bruyère, entretenue toujours modérément humide, à l'aide de fréquents bassinages. On repique soit en pleine terre, soit en pots. — Pour les espèces qui ne donnent pas de graines, ou pour les variétés qui, par ce procédé, pourraient perdre leur caractère propre, on emploie la gretfe, que l'on pratique sur le T. distichum. La greffe la plus fréquemment em- ployée est celle en fente ordinaire. On peut cependant employer également les autres. Si on cultivait le T. distichum au point de vue de l'exploi- tation, on pourrait le planter dans des lieux humides, tour- beux, qui sont ceux où cette espèce réussit le mieux. GLYPTOSTROBUS. Ces arbrisseaux ne donnant pas de grai- nes dans nos cultures; on les multiplie de greffe sur le Taxo- dium distichum, sur lequel ils poussent très -bien. Les Glyp- tostrobus sont assez délicats ; ils redoutent surtout de trouver à leurs racines une humidité stagnante. On devra donc veiller à ce que le sous-sol soit perméable; s'il ne l'était pas suffi- samment, on y remédierait par le drainage. CRYPTOMERIA. Les terrains légers, plutôt secs qu'humi- des, sont les plus convenables pour le Cryptomeria; il craint beaucoup l'humidité stagnante autour de ses raci- nes, ce qui s'explique facilement lorsqu'on examine ces der- nières, qui sont très-charnues et d'une nature spongieuse. La terre de bruyère paraît indispensable aux jeunes plants, si on veut les avoir beaux. On multiplie le Cryptomeria de graines et de boutures; on sème les premières Tannée même où elles mûrissent. — Quant aux boutures, elles n'offrent rien de particulier; mais comme les individus qui en proviennent restent généralement grêles et que plusieurs arbres de cette espèce commencent à fructifier en Europe, le semis est à peu près le seul moyen de multiplication auquel on ait recours 598 CULTURE ET MULTIPLICATION aujourd'hui, et on ne fait guère plus usage des boutures que pour multiplier les variétés. ARTHROTAXIS. On les cultive en terre de bruyère, dans des pots plutôt petits que grands, parce que les racines, peu nom- breuses, ne détériorent pas beaucoup le sol qui les alimente; aussi doit-on être très-circonspect dans les arrosements, surtout lorsque les plantes sont en repos, et doit-on veiller avec soin à ce que les pots soient bien drainés.— La multipli- cation des Arthrotaxis, à défaut de graines, se fait par bou- tures et par greffes. Le sujet dont on se sert pour ces der- nières est le Cryptomeria Japonica ; mais, à cause de la déli- catesse et du peu d'épaisseur des rameaux, il faut employer ici la greffe en placage, et ne se servir que d'instruments bien affilés. — Quant aux boutures, on doit les faire avec du bois bien aoûté. SEQUOIA. La multiplication des Séquoia se fait à l'aide de graines, qui doivent être semées Tannée même où elles ont été récoltées. — Lorsqu'elles font défaut, on a recours aux boutures, qui reprennent très-bien. CUNNINGHAMIA. On le multiplie de boutures et de graines. Ces dernières doivent être traitées comme celles du genre précédent.— A défaut de graines, on multiplie le C. Sinensis par boutures. Lorsque ces dernières sont faites avec des branches latérales, il est rare qu'elles s'élèvent verticalement ; mais il repousse, soit de la base, soit un peu au-dessus, un ou plusieurs bourgeons qui s'élancent aussi droits que pourraient le faire des sujets issus de graines.— On le multiplie aussi de drageons qu'il donne assez facilement; pour cela, on sépare ces derniers lorsqu'ils sont enracinés, on les met en pots et on les prive d'air pendant quelque temps, en les plaçant sous des châssis. Comme ces drageons sont souvent garnis d'yeux et de racines dans toute leur longueur, on peut même les cou- per par tronçons qu'on traite comme de véritables boutures. DES CONIFÈRES. 599 SCIADOPITYS. Culture semblable à celle de ses congénères. A défaut de graines, on le multiplie de boutures. TSUGA. Un sol profond, assez consistant, paraît convenir aux espèces de ce genre. Leur multiplication se fait par graines, à leur défaut par boutures, plus rarement par la greffe, qui donne rarement de bons résultats. On doit pré- férer les semis, car les boutures et les greffes ne donnent de flèche ou tige verticale qu'autant qu'elles auront été prises sur un individu provenant de graines ou qu'elles seront le ré- sultat d'un bourgeon adventif obtenu par les moyens qui ont été indiqués précédemment1. Ce n'est donc que pour les espèces dont on ne peut se procurer des graines, ou pour propager les variétés, qu'on emploie les boutures ou les greffes, quoique en général, je le répète, la greffe soit peu avantageuse pour multiplier les espèces de ce genre. Le T. Douglasii, par exemple, quoique reprenant assez bien sur plusieurs espèces, ne peut vivre sur aucune, et le T. Bruno- niana, qui reprend bien lorsqu'il est greffé sur le T. Cana- densis, n'y dure pas longtemps. ABIES. La multiplication des Abies est exactement sem- blable à celle des Tsuga ; ils offrent la même répulsion à donner des sujets verticaux lorsqu'on s'est servi pour les obtenir de parties naturellement latérales. A défaut de graines, on a recours aux greffes, très-rarement aux boutures. — Le meilleur sujet pour recevoir la greffe est VA. pectinata, vulgairement nommé Sapin de Normandie. PICEA. Généralement moins délicats et moins difficiles sur la nature du terrain que les Abiesy les Picea offrent encore sur ces derniers un grand avantage au point de vue de la mul- tiplication ; car tous les rameaux, qu'ils proviennent de bran- 1 Chap. I, § vin. 600 CULTURE ET MULTIPLICATION ches latérales, de la base ou du sommet des arbres, produisent des sujets qui prennent spontanément une direction verticale, comme le feraient des individus issus de graines. On doit cependant préférer les semis; mais, à défaut de graines, on emploie les boutures et les greffes, plus souvent ces dernières, quoique les boutures reprennent mieux dans le genre Picea que dans le genre Abies. — Le sujet dont on se sert le plus ordinairement, et qui, en définitive est le meilleur, appartient à l'espèce la plus commune, le P. excelsa. Si l'on veut pro- pager des espèces plus délicates et à feuilles plus argentées, on peut employer le P. alba, vulgairement Sapinette blanche. LARIX. Peu difficiles sur le terrain, les Larix (Mélèzes) ont cependant besoin, pour acquérir les dimensions considérables qui les font rechercher, d'être placés dans des conditions particulières; ces conditions sont un air vif, souvent re- nouvelé, un sol assez profond, consistant, lors même qu'il serait caillouteux, plutôt légèrement humide que trop sec, pourvu que le spus-sol soit perméable, afin qu'il n'y ait pas d'eau stagnante autour des racines. — Les Mélèzes se multi- plient de graines qui doivent être semées dans une terre franche, siliceuse, entretenue légèrement humide. — A défaut de graines pour les espèces comme pour les variétés, on a recours aux greffes. On se se sert comme sujet du Mélèze commun, L. Furopœa. CEDRUS. Peu délicats sur le terrain, les Cèdres ne semblent présenter aucune difficulté dans leur culture. Leur multipli- cation doit se faire de graines; mais, à leur défaut, on a recours aux boutures et à la greffe, qu'on pratique sur le C. Libani ou le C. Atlantica. PINUS. Les nombreuses espèces d'origine et de végétation diverses que renferme le genre Pin, apportent nécessaire- ment aux procédés de culture de ce genre des modifications qu'il serait inutile ou plutôt impossible de mentionner ici en DES CONIFÈRES. 601 détail. Quant aux moyens de multiplication, ils sont toujours les mêmes : d'abord les semis; à défaut de graines, les bou- tures, les greffes. Dans les semis, les graines d'espèces qui, ainsi que les plants qui en proviendront, ont besoin d'abri l'hiver, seront traitées, comme je l'ai dit précédemment en parlant des plantes originaires soit de la Nouvelle-Hollande, soit du Mexique. — Les boutures ne présentent rien de particu- lier. Quant aux greffes, la plus grande et même la seule diffi- culté réside dans le choix des sujets, et nous renvoyons, à cet égard, au § ix du chapitre Ier, où l'on trouvera tous les rensei- gnements nécessaires. Les Pins ont, sur la plupart des autres genres de la famille des Conifères, un avantage au point de vue de la multiplica- tion : c'est que, quelle que soit la partie du végétal qui serve à faire des boutures ou des greffes, on peut être assuré d'obte- nir un individu qui s'élèvera verticalement, tout en donnant naissance à des rameaux latéraux verticillés, ainsi que le ferait un individu issu de graines. ARAUCARIA. A l'exception de VA. imbricata, la culture de ce genre est celle des plantes qui [nous viennent de la Nouvelle- Hollande. Leur multiplication se fait de graines qu'on doit semer aussitôt qu'on les reçoit, car elles perdent irès-promp- tement leurs facultés germinatives. L'éducation des plants est la même que celle des autres végétaux de serre tempérée, et, bien que VA. imbricata puisse supporter les froids les plus rigoureux de notre climat, il sera cependant très-prudent d'abriter les jeunes plants sous des châssis pendant l'hiver. Les Araucaria peuvent aussi se multiplier de boutures et de greffes; mais ces procédés, peu avantageux d'ailleurs, ne sont guère employés que pour propager les espèces ou les va- riétés dont on ne peut se procurer des graines. En effet, de même que les Tsuga et les Abies, ils présentent l'inconvénient de ne pas donner de tiges verticales lorsqu'on s'est servi 602 CULTURE ET MULTIPLICATION pour bouture ou pour greffe de branches latérales; ce défaut est même porté à un plus haut degré dans les Araucaria que dans les deux genres dont nous nous sommes déjà occupés. Dans ceux-ci on obtient quelquefois, avec le temps, une tige verticale, tandis que ce fait semble ne jamais se produire chez les Araucaria. Aussi n' emploie -t-on ces procédés de multi- plication que dans le cas de manque absolu de graines, et ne fait-on des boutures de branches que pour se procurer des sujets destinés à recevoir soit des greffes d'autres espèces ou variétés, soit des greffes de l'espèce même, mais présentant les conditions requises pour produire une tige verticale ou flèche. Ces bourgeons s'obtiennent de la même manière que dans les AbieSy comme nous l'avons expliqué au § vin du chapitre Ier, auquel je renvoie pour les détails. J'ajouterai seulement que, lorsqu'on coupe la flèche ou le bourgeon terminal d'un Arau- caria, ce doit être à 8 ou 10 centimètres au-dessus d'un ver- ticille de branches, l'arbre ainsi tronqué paraît repercer plus facilement et donner un plus' grand nombre de bourgeons adventifs qu'auparavant, but que l'on se propose ordinaire- ment lorsqu'on fait cette opération. — On multiplie aussi Y A. Cunninghami par boutures de racines; ces dernières, coupées par tronçons de 8 à 10 centimètres de longueur, sont piquées dans des pots remplis de terre de bruyère, et traitées comme des boutures ordinaires. — Les greffes doivent être insérées sur les espèces qui ont entre elles la plus grande analogie possible ; ce point est ici tellement essentiel que Y A. excelsa, qui re- prend très-bien sur tous ses congénères, ne végète avec vigueur que greffé sur lui-même. Greffé sur Y A. imbricata,\\ se soude parfaitement et promptement, mais il pousse peu et meurt très-vite. Quelques horticulteurs le greffent aussi sur YA.Cun- ninghami;ïen ai vu plusieurs, soumis à ce traitement, dont la végétation paraissait très-belle. Pour les autres espèces, on devra choisir pour sujet celle avec laquelle elles ont le plus de rapport; ainsi, par exemple, VA. Bidwilli pourra être DES CONIFÈRES. 603 greffé sur l'A. Brasiliensis, VA. Cookii sur Y A. excelsa ou sur VA. Cunninghami, et vice versa, DAMMARA. Comme on ne reçoit que très-rarement des graines de Dammara, on les multiplie au moyen des greffes, beaucoup plus rarement de boutures, si ce n'est quand on opère sur le D. Australis, qui reprend très-bien de cette ma- nière; mais ces boutures ne donnent également une tige ver- ticale qu'autant qu'elles proviennent soit de la flèche même, soit d'un bourgeon adventif pris sur cette dernière. — Quant au D. Orientalis, comme il ne reprend pas de boutures, on le multiplie par greffes sur VA. Brasiliensis ou sur l'A. im- bricata, dont on se procure assez facilement des graines. Les autres espèces ne sont pas encore introduites, et leur introduc- tion n'aura probablement pour nous d'autre avantage que d'augmenter nos collections de serre tempérée. PODOCARPUS. On les multiplie par boutures, car ce n'est que très-rarement qu'on en reçoit des graines, et, jusqu'à ce jour, une seule espèce, le P. Chinensis, en donne dans nos cultures. On sème ces graines aussitôt qu'elles sont mûres; elles lèvent assez promptement, et d'autant plus vite que la température est plus élevée. — Les boutures ne présen- tent rien de particulier dans leur exécution ; mais elles sont presque toujours prises sur des branches latérales, sur des individus obtenus par le même procédé. Plusieurs espèces, et surtout celles appartenant aux tribus Nageia, Sta- chycarpus et Dacrycarpus, ne s'élèvent pas verticalement; l'aide d'un tuteur leur est indispensable, et alors les tiges res- tent souvent grêles pendant un temps très-long. Quelques espèces, appartenant aux deux dernières tribus citées plus haut, ne reprennent que très-difficilement; une entre autres, le P. ferruginea, paraît à peu près complètement rebelle à ce mode de multiplication. On pourrait peut-être, dans ce cas, essayer la greffe, en choissant pour sujet l'espèce avec laquelle 604 CULTURE ET MULTIPLICATION elle a le plus d'analogie; mais il ne faudrait certainement pas s'adresser à Y If, comme Ta prétendu [Rev. hort, 1848, p. 41.) un horticulteur dont le nom est bien connu. Le moyen qui, dans cette circonstance, offre le plus de chance de réus- site, paraît être celui du couchage. SAXE-GOTH/EA. Genre récemment établi par M. le docteur Lindley, pour une espèce nouvellement introduite. A défaut de graines, on multiplie le Saxe-Gothœa de boutures qui, faites et traitées comme celles des Podocarpus, reprennent très- bien. DACRYDIUM. La culture des Dacrydium est la même que celle du genre précédent; leur multiplication s'opère plus souvent par boutures, plus rarement par greffes, carilest très- rare qu'on en reçoive des graines. Les boutures doivent être faites et traitées comme celles des Podocarpus. — Quant aux greffes, on n'en fait guère usage que pour le D. elatum; car, quoiqu'il reprenne assez facilement de bouture, l'expérience a démontré (c'est du moins ce qui a lieu dans nos cultures) que, lorsqu'on le multiplie par ce procédé, sa végétation reste plus languissante, et sa durée est de beaucoup moindre. PHYLLOCLADUS. Leur culture, ainsi que celle des Dacry- dium, est exactement la même que celle des plantes [de serre froide. Leur multiplication a lieu d'une manière conforme à celle de ces dernières ; c'est presque toujours aux boutures, parfois aussi aux greffes, qu'on a recours. L'une des espèces, le P. rhomboidalis, offre la même particularité de culture que le I). elatum; elle reprend très-bien de boutures, mais les individus ainsi obtenus poussent très-peu, tandis que, greffée sur le P. trichomanoides, la végétation, beaucoup plus vigou- reuse, détermine un accroissement bien plus rapide. SALISBURIA. Bien que le S. adiantifolia puisse croître dans des terrains de natures très-diverses, il préfère à tous les DBS COiN ITÈRES. 605 autres un sol profond, léger et chaud. On peut dire de lui, comme des Cupressus, qu'il est l'arbre des contrées méridio- nales par excellence. Quoique sa multiplication puisse s'opé - rer aussi par boutures et par greffes, on devra toujours pré- férer les semis, car les sujets qui en proviennent s'élancent généralement mieux que les autres; on ne devra donc, à moins de manque absolu de graines, employer les premiers procédés que pour multiplier séparément chacun des sexes, lorsqu'on les a reconnus. — Les couchages se font avec du jeune bois aoûté; on les incise pour faciliter le développe- ment des racines. — Les boutures demandent à être placées au nord et à l'ombre, en plein air et en terre de bruyère. — Les graines doivent être semées dans Tannée où elles ont été récoltées et après avoir été débarrassées de la pulpe qui les recouvre. — Les greffes sont beaucoup plus expéditives que les boutures; car le sujet sur lequel on les pratique étant déjà tout élevé, on a, aussitôt que les greffes sont reprises, des plantes faites que l'on peut au besoin livrer au commerce. On peut se servir pour greffer de jeunes sujets élevés en pots, qu'on place sous cloche dès que l'opération est termi- née, ou bien encore d'individus plantés en pleine terre et déjà forts, dont on a reconnu le sexe. Dans ce cas, on insère sur quelques branches des greffes prises sur un individu du sexe opposé à celui qui sert de sujet. C'est ce qui a été pra- tiqué à Montpellier et à Versailles, ainsi que je l'ai dit ail- leurs. La greffe la plus en usage est celle en fente; on peut également employer les autres. CEPHALOTAXUS. On les multiplie de graines, ou, à défaut, de greffes et de boutures qui reprennent très-bien; mais ici, comme dans le genre Araucaria, elles ne produisent pas de tige verticale lorsqu'elles ont été faites avec des branches latérales; ces dernières ne servent donc qu'à obtenir des sujets sur lesquels on greffe plus tard les bourgeons aptes 606 CULTURE ET MULTIPLICATION à produire des tiges verticales, à moins qu'on ne préfère employer ces bourgeons eux-mêmes à faire des boutures. Les moyens à employer pour obtenir ces derniers ayant été suffisamment développés au § vin du Chapitre Ier, le lecteur peut s'y reporter pour les détails. TORREYA. Leur culture est exactement semblable à celle des Cephalotaxus. A défaut de graines, on les multiplie de boutures et de greffes qui présentent les mêmes inconvénients que les genres que nous venons de mentionner ; les bran- ches latérales ne servent donc que comme sujets, pour rece- voir les bourgeons propres à donner des tiges verticales. TAXUS. On les multiplie généralement de graines ; mais pour les espèces qui n'en donnent pas, ou pour conserver les variétés, on a, comme toujours, recours aux boutures et aux greffes, qui présentent le même inconvénient que les genres précédents; à moins qu'on n'ait affaire à une espèce ou à une variété dont toutes les branches ont une tendance naturelle à s'élever verticalement. C'est ce qui a lieu, par exemple, pour le T. baccata fastigiata. — Les graines, dont le testa est osseux, doivent être semées aussitôt qu'elles sont mûres, ou tout au moins mises en stratification ; dans ce dernier cas, on ne les sème qu'au moment où elles vont entrer en germi- nation.—Les boutures se font tantôt à froid, tantôt à chaud. — Les greffes les plus usitées sont la greffe en fente ou la greffe en placage; on les pratique sur l'espèce commune, T. baccata. GNETUM . La culture de ces arbrisseaux est très-difficile sous notre climat, où ils doivent être constamment placés dans la haute serre chaude. On ne doit les multiplier que de graines, car tous les autres moyens offrent des obstacles presque insur- montables. Cependant, à défaut de graines, on peut employer les couchages; mais il est très-rare que les boutures repren- nent. Pour les espèces vigoureuses, qui émettent des drageons DES CONIFÈRES. 607 à la base, on détache ces derniers avec un talon, s'il est pos- sible, ou mieux avec quelques racines, et on les met en pots qu'on laisse sous cloche pendant quelque temps; on les traite, en un mot, comme on traiterait de véritable boutures. ephedra. Tout autre moyen de multiplication que les semis présente, pour les Ephedra, de nombreuses difficultés. Ce- pendant, quand il s'agit d'espèces traçantes, on peut les divi- ser. Il faut donner aux éclats ou séparages les mêmes soins que ceux qui viennent d'être indiqués pour les drageons des Gnetum. CHAPITRE III. Observations et Procédés divers § I. De l'Époque à laquelle il convient de faire les Plantations. On considère généralement le printemps comme l'époque la plus avantageuse pour effectuer les plantations, et l'on a admis a priori qu'elles devaient avoir lieu en avril et mai, c'est-à-dire lorsque les arbres ont déjà commencé à pousser. Mais est-il bien reconnu que cette époque est la meilleure ou la seule convenable? A-t-on fait des expériences contradic- toires et comparatives pour s'en assurer? Je ne crois pas qu'il y ait de règles sans exception, surtout en culture, et je suis persuadé qu'il faut en admettre ici. Quelques explications sont donc nécessaires, car cette question doit être examinée sous deux points de vue opposés. D'abord, dans un climat maritime, où le temps souvent brumeux rend toujours l'at- mosphère humide, où, par conséquent, la terre l'est toujours aussi, il est facile de comprendre qu'il pourra y avoir avan- tage à planter en mars, en avril, et même en mai, parce que la terre est déjà un peu réchauffée par l'élévation de la tem- pérature atmosphérique ; il peut en être de même dans les pays septentrionaux, où la grande humidité d'un très-long hiver pourrait occasionner la pourriture des racines des arbres qui, plantés à l'automne, n'auraient pas eu le temps DES CONIFÈRES. 609 de reprendre avant l'hiver, liais, dans les pays méridionaux, ou même dans beaucoup de localités de la France centrale, où les printemps sont souvent secs et arides, où le soleil darde du matin au soir ses rayons, souvent accompagnés d'un vent sec qui enlève promptemenl l'humidité au sol et détermine une évaporation qui fatigue toujours les végétaux, dans de telles conditions, je n'hésite pas à dire qu'il y aurait avantage à planter à l'automne, ou plutôt à la fin de l'été, parce que la température, quoique déjà affaiblie, est cependant encore suffisante pour exciter la végétation, et que les nuits, devenues plus fraîches et plus longues, peuvent rendre aux arbres l'eau de végétation qui leur a été enlevée par l'évapo- ration diurne. Du reste, les résultats tout à fait concluants ont pleinement confirmé l'opinion que je viens d'émettre sur l'avantage qu'offrent, la plupart du temps, les plantations faites à l'automne. Voyons maintenant quelles sont les précautions à prendre pour assurer le succès des plantations. Tous les cultivateurs savent combien la reprise des Pins en général, et du P. Laricio en particulier, est difficile, lorsqu'on les repique au printemps. Cette difficulté disparaît en grande partie lorsqu'on arrache à l'automne les plants, pour les mettre en jauge, ou mieux en rigoles, très-près les uns des autres. La terre dans laquelle on les place doit être très-sa- blonneuse; on peut même les mettre dans du sable siliceux presque pur, ou mélangé de terreau résultant de la décompo- sition de végétaux. Pendant l'hiver et jusqu'au printemps, les racines développent une si grande abondance de jeunes radi- celles qu'elles en deviennent presque entièrement blanches. En plantant alors avec quelques précautions, la reprise est à peu près certaine. Une condition importante dans la plantation des végétaux conifères, est qu'ils ne soient pas enterrés trop profondément et que les premières racines se trouvent presque à la surface Traité des Conifères 39 610 CULTURE ET MULTIPLICATION du sol; cette condition sera d'autant plus nécessaire que le terrain sera plus humide et plus argileux. § II. Doit-on supprimer les racines des végétaux conifères ? A cette question générale, on peut aussi répondre, en termes généraux, oui et non, suivant les circonstances ou les conditions dans lesquelles on opère. Si Ton considère en effet que les racines sont des organes indispensables aux végétaux; que la partie qu'on en retranche est la plus nécessaire, celle où sont placées les spongioles, espèces de pompes qui puisent dans le sol tousles éléments qui entretiennent la vie et concourent à l'accroissement de l'arbre; que, sans elles, ces fonctions ne peuvent s'accomplir, on ré- pondra par la négative, c'est-à-dire qu'on n'en doit retran- cher aucune. Mais comme certaines circonstances peuvent nécessiter cette suppression, je vais essayer, par des exem- ples et des comparaisons, pris en apparence en dehors de notre sujet, de faire comprendre dans quels cas et dans quelles limites on devra la faire. Établissons d'abord en principe que ce ne sera jamais sans occasionner un certain mal aux végétaux qu'on en suppri- mera quelque partie, pas plus qu'on n'en peut supprimer quelqu'une du corps humain (quelque petite qu'on la sup- pose) sans produire une douleur, et par conséquent un mal, qui, pour être souvent imperceptible, n'en existe pas moins. Mais ce mal sera plus ou moins grand, selon que la blessure sera plus ou moins profonde, qu'elle portera sur des parties plus ou moins importantes. La môme loi existant pour tous les êtres organisés, les végétaux y sont également soumis, et c'est principalement dans ceux qui nous occupent que les plaies peuvent devenir plus graves, et que la suppression des racines peut avoir de mauvais résultats. On devra donc DES CONIFÈRES. 611 toujours, lorsqu'on les plante, conserver toutes les racines, à moins qu'elles ne soient malades ou très-longues, et munies dans toute leur longueur de petites radicelles ou chevelu. A part ces circonstances, lorsque quelques-unes des racines ont été mutilées ou brisées dans la déplantation, on pourra en opérer la suppression partielle et même totale, comme on retranche, pour suivre notre comparaison, le membre écrasé par un accident quelconque; ce qui revient à dire qu'en cul- ture, comme dans tout ce qui se rattache à nos besoins, il n'y a pas de règles sans exception. § III. Moyens de faire développer une flèche sur les arbres résineux conifères qui en sont dépourvus. Cette question doit être envisagée sous deux points de vue différents; l'un qui a pour objet les arbres obtenus de graines, l'autre qui se rapporte à ceux qui proviennent de boutures ou de greffes faites avec des branches latérales. Dans l'un ou l'autre de ces cas, les difficultés pourront être plus ou moins grandes. Examinons d'abord le mode de végétation de ce groupe. Le plus grand nombre des végétaux qui le constituent ne donne jamais qu'une tige verticale ou flèche, de laquelle partent des branches généralement disposées en verticilles. Lorsque la flèche a été rompue, il est très-rare qu'une de ces branches latérales puisse la remplacer ; cependant, avec quelques soins, on peut parvenir à les y contraindre, et cela presque sans difficulté pour les Pins et les Picea, plus difficilement pour les Abies ; mais, pour certains genres, tels que les Tsuga, Cedrus, Cephalotaxus, lorreya, et surtout les Araucaria, cette diffi- culté est souvent insurmontable. Reprenons notre examen dans chacune des deux hypo- thèses, et supposons d'abord que l'arbre sur lequel on veut faire développer une nouvelle flèche ait été obtenu de graines. 612 CULTURE ET MULTIPLICATION Dans ce cas, la tige primitive existant et étant organisée pour s'élever verticalement, il se développe presque toujours, à sa partie tronquée, un ou plusieurs bourgeons qui jouissent des mêmes propriétés que le bourgeon primitif; seulement, et ici la difficulté varie suivant la nature des genres, il faut, dans le plus grand nombre de cas, aider la nature. Cette aide con- siste à raccourcir un peu les branches latérales, surtout celles du sommet, afin de faciliter et de protéger le développement des bourgeons verticaux. La difficulté d'obtenir ces derniers ( à part le genre du sujet) sera d'autant plus grande qu'il y aura plus de temps que la flèche aura été rompue, en voici la raison. La sève ayant, pendant tout ce temps, dévié de sa direction normale, la partie supérieure tronquée s'est durcie, les vaisseaux se sont peu à peu obstrués, et il est souvent très- difficile d'y faire percer de nouveaux bourgeons. Celte même sève, arrêtée dans sa marche ascensionnelle, se porte alors vers les branches latérales, et fait prendre à ces dernières un développement inaccoutumé. Ce fait est très-facile à constater sur deux Cèdres, dont l'un a été ècimè, et dont l'autre a con- servé sa flèche. Dans le cas où les arbres ne repercent pas de bourgeons verticaux au sommet tronqué, il faut, pour prolonger la tige, redresser une ou plusieurs branches, les plus vigoureuses et les plus rapprochées de la partie tronquée, les maintenir ver- ticalement à l'aide d'un tuteur, si cela est nécessaire, enfin, et comme il vient d'être dit, raccourcir un peu les bran- ches voisines, afin défaire tournerai! profit des branches con- servées la plus grande quantité de sève possible. Plus tard, et dans le cas où l'on aurait redressé plusieurs branches, on choisirait parmi celles-ci la plus vigoureuse et la mieux placée, et l'on supprimerait toutes les autres. Si l'arbre sur lequel on veut faire développer une flèche provient d'une bouture ou d'une greffe faite avec une branche latérale, les mêmes moyens sont mis en usage, mais la diftî- DES C0MFÈKES. 61 3 culte est ordinairement plus grande; ce n'est souvent qu'à force de soins, et au bout de plusieurs années, qu'on parvient à atteindre son but. Dans les genres précédemment cités comme rebelles, celte difficulté est des plus grandes ; mais elle ne Test dans aucun autant que dans le genre Araucaria, chez lequel je ne con- nais pas d'exemple qu'un sujet issu d'une branche latérale se soit jamais élevé verticalement, en donnant naissance à des rameaux latéraux verticillés, ainsi que le fait un sujet issu de graines. § IV. Des Tuteurs. Doit-on donner des tuteurs aux arbres résineux Conifères ? Très-rarement oui , le plus souvent non. Oui, s'il s'agit de quelques plantes rares qui puissent être ou brisées par les vents, ou écrasées par les bestiaux, ou fou- lées par les piétons ; ou bien encore de quelques greffes faibles, ou qui pourraient se décoller, ou qui ont été faites avec des bourgeons latéraux, dont il faut par conséquent faire l'éducation. Non, dans presque tous les autres cas ; car, lorsqu'on élève constamment ces arbres à l'aide de tuteurs, ils s'effilent ou s élancent, comme l'on dit dans la pratique; ils ne prennent pas de corps, sont souvent presque aussi gros en haut qu'en bas , et lorsqu'une cause quelconque vient à rompre les tuteurs, les arbres se penchent presque jusqu'à terre. Cer- taines espèces, telles que les Tsuga Canadensis et Bruno- niana, le Cedrus Deodara, etc. , ont toujours naturellement leur extrémité ou flèche inclinée ; il faut pourtant bien se garder de leur donner des tuteurs ; car , à mesure que ces arbres s'élèvent, leur tige se redresse, et plus tard leurs flèches sont droites et fortes, qualités qu'on n'aurait souvent pas obtenues à l'aide de tuteurs. 61 4 CULTURE ET MULTIPLICATION § V. Les arbres résineux conifères repoussent-ils du pied lorsqu'ils ont été recépés? Plusieurs fois déjà j'ai dit qu'en culture il n'y avait pas de règle qui ne présentât quelque exception ; dans le cas qui nous occupe , elles sont si rares qu'on peut presque les considérer comme nulles, et répondre négativement, c'est-à-dire qu'ils ne repoussent pas. Le Séquoia sempervirens parait être le seul qui repousse bien du pied. On cite cependant quelques au- tres exemples, mais ils sont en si petit nombre et d'une valeur si minime qu'ils ne font que confirmer la règle. Lors même que les arbres coupés repercent de nouveaux bourgeons, ces bourgeons sont tellement chétifs dans la plupart des cas qu'ils démontrent sans réplique qu'ils ne sont qu'un dernier effort de la végétation et les restes d'une vie prête à s'éteindre. M. Pépin , jardinier en chef du Muséum, cite, d'après feu M. Héricart de Thury, un Mélèze d'Europe qui, planté dans la propriété de ce dernier, a produit quelques bourgeons vigoureux après avoir été coupé du pied. Le même fait m'a été attesté pour un Pin Laricio. Quelques auteurs ont même assuré que les Pinus Pumilio et uncinata repoussent telle- ment bien que, dans certains pays, on en fait des taillis. Ce fait, que je considère comme très-douteux, ne me paraît pos- sible qu'autant qu'on aura coupé les arbres à une certaine distance du sol, à 1 mètre par exemple; dans ce cas, les Conifères repoussent très-bien , et l'on peut même, tous les trois ou quatre ans, couper les nouveaux bourgeons, pour en faire des bourrées ou des échalas. On a, dans cette circon- stance, un taillis reposant sur un sol factice, placé à 1 mètre de distance du véritable sol. Un autre exemple qui m'a été rapporté est le suivant : Le P. Canariensis, cultivé à Madère, repousse, dit-on, tellement bien, lorsqu'il a été recépé, que là on peut le cultiver comme bois-taillis. Si le fait est certain, il ne pourra toujours être DES CONIFÈRES. 615 considéré que comme exceptionnel, et il est très-probable- ment dû au climat chaud et maritime de Madère. Aussi, malgré les quelques exemples que je viens de citer, je n'hésite pas à dire que les végétaux Conifères ne peuvent être exploités comme bois - taillis , et qu'aucune espèce de ce groupe ne repoussera lorsqu'elle aura été coupée, soit au niveau du sol, soit un peu au-dessous, comme cela a lieu très-fréquemment pour les essences forestières non résineuses , telles que les Chênes, les Châtaigniers, etc., etc. La seule circonstance qui puisse, à mon avis, faire espérer la sortie de bourgeons adven- tifs sur les arbres tronqués , c'est lorsque la troncature est faite à une certaine distance du sol, ainsi que je viens de le dire; dans ce cas, la partie restée hors de terre suffit pour attirer une quantité de sève capable de faire développer les yeux latents placés dans la partie inférieure de l'arbre, ces yeux existant toujours, puisque primitivement cette partie était couverte de feuilles, et que, de même que dans tous les autres végétaux, chacune d'elles porte à sa base un bourgeon qui ne se développe que dans des circonstances particu- lières. L'exemple suivant suffira pour démontrer ce que j'avance : les Thuia, Biota, Cvpressus, Picea, Juniperus, etc., etc., avec lesquels on construit des abris ou des rideaux de verdure, sont coupés tous les ans à une certaine hauteur; loin de leur être nuisible, ce rabattage les fait ramifier et produire un plus grand nombre de branches; chacun sait cependant que, si ces arbres étaient coupés rez-terre, tous périraient. Excepté les Ephedra, qui semblent naturellement disposés à émettre des bourgeons de leur base, aucun autre genre connu , que je sache, ne paraît devoir faire exception à la règle que nous avons donnée. 016 CULTURE ET MULTIPLICATION § VI. Peut-on élaguer les arbres résineux, conifères ? A celte question nous devons encore répondre oui et non. Non, si les arbres sont cultivés au point de vue de l'ornement, qu'ils soient isolés ou en masse; car, dans ce cas, ils produi- ront un effet d'autant plus agréable qu'ils seront plus garnis de branches, et tous les soins devront se borner à l'émondage ou au nettoyage, c'est-à-dire àôter le bois mort, à supprimer ou à raccourcir les quelques branches qui pourraient déformer l'arbre et nuire au coup d'œil. Mais nous dirons oui si les arbres sont cultivés au point de vue de l'exploitation; car, dans cette circonstance , la valeur et la qualité du bois varient suivant que les arbres sont plus ou moins élancés, et surtout exempts de ces gros nœuds qui non-seulement les rendent plus difficiles à travailler, mais encore leur ôtent la solidité qui en fait le principal mérite. On voit que, dans cette der- nière circonstance, il est nécessaire d'élaguer les arbres ; mais il faut le faire avant que les branches n'aient pris beaucoup de développement. Tous les soins consistent donc dans l'op- portunité de l'opération. D'ailleurs, lorsqu'on laisse croître à volonté toutes les branches , celles de la base dépérissent successivement, plusieurs même pourrissent, et cette pourri- ture, gagnant jusqu'au tronc de l'arbre, y occasionne ces par- ties défectueuses qui sont souvent recherchées par l'industrie, à cause de leur couleur plus foncée que le reste, mais qui ne se produisent jamais qu'au détriment de la solidité. Ce qu'il importe donc pour les arbres cultivés au point de vue de l'exploitation, c'est que l'élagage en soit fait en temps utile et d'une manière rationnelle, c'est-à-dire qu'il faut que les bran- ches inférieures soient retranchées successivement. Du reste, le but que l'on se propose peut encore apporter quelques modifications dans le mode d'élagage; si, par exemple, on veut obtenir des pièces de bois longues et effilées, cet élagage devra être pratiqué rigoureusement et de bonne heure ; pour obtenir DES CONIFÈRES. 617 des pièces de bois grosses, corsées, on devra, au contraire, être plus réservé, et conserver un peu plus longtemps toutes les branches latérales qui, en attirant constamment à elles une plus grande partie de la sève, déterminent par cela même l'accroissement de l'arbre en diamètre. Avant de terminer ce qui concerne l'élagage, je dois dire quelques mots d'une mauvaise habitude que les préjugés, la routine ou l'ignorance, font encore pratiquer dans les cam- pagnes : c'est de couper les branches des arbres résineux, et particulièrement des Pins, à une certaine distance du tronc. Si les chicots qui en résultent n'avaient que le défaut d'être désagréables à la vue, nous ne nous en préoccuperions pas ; mais ils ont un inconvénient bien plus grave, celui de pourrir lentement, et d'introduire, au centre même de l'arbre, des maladies, des chancres par exemple, que l'on a tant d'intérêt à éviter. Aussi ne saurait-on trop "recommander, quand on élague des arbres, de couper les branches aussi près du tronc que possible, de faire les plaies bien nettes et bien unies, et surtout de ne pas attendre pour procéder que les branches soient devenues trop volumineuses. On devra aussi, et pour des raisons analogues, agir de même et avec les mêmes soins pour les branches qui auraient été cassées ou mutilées par les vents ou par toute autre cause. § VII. Dans quelle saison doit-on abattre les arbres résineux conifères? Les divers auteurs qui ont déjà traité ce sujet ne sont pas d'accord entre eux; leur préférence pour l'abattage d'été ou pour celui d'hiver paraît avoir varié suivant le point de vue sous lequel ils ont envisagé la question. Les uns ont prétendu que les arbres abattus lorsqu'ils sont en sève perdent leurs qualités; qu'on ne doit jamais agir de la sorte pour les arbres que l'on destine à la mâture, et que l'époque la plus conve- nable se rencontre aux approches de l'hiver. D'autres, au 618 CULTURE ET MULTIPLICATION contraire, ont prétendu que le bois est meilleur lorsque les arbres sont coupés en pleine sève. Cependant la préférence accordée jusqu'ici à l'exploitation d'été paraît plutôt due au but qu'on se proposait, celui d'éloigner les insectes et parti- culièrement les bostriches, qu'au désir de conserver au bois toutes ses qualités. En effet, en écorçant les arbres aussitôt qu'ils sont abattus, opération d'autant plus facile que les arbres sont plus en sève, on diminue ou on arrête même les ravages de ces insectes. On a remarqué, en effet, que c'est surtout peu de temps après l'époque ascensionnelle de la sève que les bostriches exercent le plus de ravages; que les arbres précé- demment abattus sont attaqués par eux, s'ils n'ont pas été écorcés; que ceux que l'on abat pendant qu'ils sont en sève sont très-promptement attaqués si on ne les écorce pas; et que, si ces insectes sont nombreux, les dégâts qu'ils font sont quelquefois tels qu'ils mettent le tronc des arbres hors d'état d'être converti en planches. Mais, quelque valables que puissent paraître ces motifs, nous n*en sommes pas moins convaincu qu'on doit considé- rer l'hiver comme l'époque la plus favorable à l'abattage des arbres résineux Conifères, qu'il s'agisse d'Abies, de Cédrus, de Picea, de Pinus ou de tout autre. Pendant cette époque de repos, en effet, la sève est plus dense, la partie ligneuse en est plus imprégnée, et doit être par conséquent plus durable. En outre, si le terrain où ils sont plantés est consacré à l'ex- ploitation de ces arbres, et qu'il soit garni de jeunes plants pro- venant d'un semis naturel, ces derniers seront moins fragiles pendant cette saison, et par conséquent moins exposés à être rompus. Une autre raison qui milite encore en faveur de l'abattage d'hiver est la question de temps; pendant cette saison, les travaux de grande culture sont rares ou peu pres- sés; l'abattage des arbres et tous les travaux qui s'y rattachent viennent donc rendre un vrai service aux campagnes, en em- ployant des bras qui manquent alors d'occupation; pendant DES CONIFÈRES. 619 l'été, au contraire, les travaux des champs sont considérables, et l'emploi d'un certain nombre de personnes à un abattage qui peut se faire à une autre époque peut devenir préjudiciable aux récoltes. Mais, afin d'éviter les dégâts occasionnés par les insectes coléoptères, qui commencent toujours à tracer leurs galeries entre l'écorce et le bois, et même pour assurer la con- servation de ce dernier et empêcher qu'il ne s'échauffe, on fera bien, dans toutes les circonstances, d'écorcer les arbres aussitôt qu'ils seront abattus, et de transporter immédiate- ment les écorces hors de l'exploitation, ou mieux encore de les brûler, parce que c'est souvent dans ces dernières que sont déposés les œufs ou les larves des insectes» Si on trouvait que l'écorcement est trop difficile pendant les froids, on pourrait, sans inconvénient, le différer jusqu'au printemps; à cette époque, et quoique les arbres aient été abattus pendant l'hiver, la sève deviendra fluide et se mettra en mouvement aussitôt que la température s'élèvera, ce qui rendra l'opéra- tion beaucoup plus facile. CHAPITRE IV. Importance du choix, des porte-graines.— Époque à laquelle il coût i eut de récolter les graines.— Préparations diverses qu'il faut leur faire subir. — Durée approxi- mative du temps pendant lequel elles conservent leurs facultés germinatives. — Conservation des graines. — Temps nécessaire à leur germination. § I. Importance du choix des porte-graines. Aucune des nombreuses opérations pratiquées en culture ne doit l'être avec indifférence, car les résultats seront tou- jours en rapport avec les soins qu'on y aura apportés. Partant de cette base, je dirai : Ces opérations devront être faites avec d'autant plus de soins qu'elles porteront sur des objets d'une plus grande importance. Or, qu'y a-t-il de plus impor- tant que la reproduction ? Aussi je n'hésite pas à affirmer que la récolte des graines est une opération de la plus grande valeur, au point de vue de la sylviculture. C'est de ces graines, en effet, que doivent sortir les jeunes individus appelés un jour au repeuplement des forêts; les résultats seront donc d'autant meilleurs que le choix en aura été mieux fait. Écartons-nous un instant de notre sujet, pour jeter un coup d'œil rapide sur la masse des êtres organisés. Nous verrons qu'une loi unique, invariable pour ainsi dire, préside toujours h la reproduction. Cette loi, que je nommerai loi de transmis- CULTURE ET MULTIPLICATION DES CONIFÈRES. 621 sion organique, veut que tous les sujets issus d'une même souche aient toujours une très-grande analogie avec cette der- nière, dont ils s'approprient, par conséquent, les défauts aussi bien que les qualités. Les preuves abondent à l'appui de ce que j'avance; aussi n'est-il pas nécessaire de citer des faits particuliers. Tous les cultivateurs sont tellement convaincus de cette vérité que, lorsqu'il s'agit de plantes herbacées, soit vivaces, soit annuelles, ils recherchent pour porte-graines, lorsqu'ils ont intérêt à avoir des individus forts et robustes, les sujets qui possèdent ces qualités au plus haut degré ; toutes les fois, au contraire, qu'ils veulent obtenir des individus nains, ils suivent une marche tout à fait opposée, et prennent pour porte- graines les sujets les plus petits. C'est ainsi qu'on a obtenu ces variétés naines ou monstrueuses, qui, par des semis répétés, se sont fixées et ont constitué ce qu'on appelle des races. Ces altérations, ou ces dégénérescences, sont beaucoup plus faciles à obtenir dans les plantes herbacées, et surtout annuelles, que dans les végétaux ligneux, chez lesquels un laps de temps souvent considérable s'écoule fréquemment avant qu'ils ne fructifient. Mais la même loi ne leur est pas moins applicable, et si les exemples y sont plus rares , cela tient uniquement aux causes qui viennent d'être signalées. Je ne suis entré dans tous ces détails que pour démon- trer combien il est important de récolter de bonnes graines; on doit apporter à ce travail l'attention et les soins les plus minutieux, ne prendre des graines que sur des sujets vigou- reux, bien venants et sains, possédant, en un mot, les mêmes qualités que l'on veut obtenir des végétaux dont on va faire le semis. Mais qu'arrive-t-il le plus souvent ? On recueille les graines sur les arbres les plus bas, sur lesquels il est le plus facile de monter, et qui ne doivent, dans la plupart des cas, leurs petites dimensions qu'à une dégénérescence ou à un état maladif. Or, comme ce sont ordinairement ces sujets affaiblis, 622 CULTURE ET MULTIPLICATION infirmes (qu'on nous passe l'expression), qui sont les plus chargés de graines, il en résulte que le plus grand nombre de celles que Ton sème ont été récoltées dans de mauvaises conditions. Si, comme nous croyons l'avoir démontré, d'a- près la loi de transmission organique, les enfants doivent avoir une constitution analogue à celle de leurs parents, il en résultera donc, pour les végétaux, que les jeunes sujets seront chétifs et mal venants, si les graines ont été récoltées sur des sujets faibles, ce qui, à coup sûr, est l'opposé de ce que Ton cherche quand on sème des graines d'arbres. § II. Ile l'Époque à laquelle on doit récolter les graines. Toutes les graines nues, c'est-à-dire non renfermées dans des cônes ou dans des strobiles, et recouvertes seulement d'une enveloppe pulpeuse ou charnue, telles que celles des Juniperus, Taxus, Phyllocladus, Saxe-Gothœa, Podocarpus, Dacrydium, Gnetum, Fphedra, etc., devront être récoltées aussitôt qu'elles seront mûres, ce qui se reconnaît aux chan- gements de couleur que subissent la plupart d'entre elles. De vertes elles deviennent rouges, ou d'un bleu glauque (bleu pruineux ) , ou d'un violet plus ou moins intense ; celles de certaines espèces restent vertes, quoique mûres. C'est alors la partie qui supporte la graine, le réceptacle, qui parfois prend beaucoup plus de développement que la graine même, et passe du vert au violet foncé ; c'est ce qui a lieu, par exemple, dans beaucoup d'espèces de Podocarpus. Mais, indépendam- ment de la couleur, la maturité des graines s'annonce encore par les changements chimiques qui s'opèrent dans leur inté- rieur; elles deviennent molles et succulentes dans quelques es- pèces; on aura, du reste, la certitude que la maturité est com- plète lorsque les fruits se détacheront facilement de leur point d'attache. Quant à l'époque de maturation, elle varie suivant les espèces et les climats ; il n'y a, à vrai dire, que deux épo- DES CONIFÈRES. 623 ques, qui sont l'automne et le commencement du printemps. Parmi les graines nues, on aura, à l'automne, les Taxus, Salis- buria, Cephalotaxus, Gnetum, Ephedra , etc.; celles de quel- ques Podocarpus qui continueront à mûrir dans la serre pen- dant tout l'hiver. Parmi celles qui sont renfermées dans des cônes ou des strobiles,onaura les Cryptomeria, Biota, Thuia, Séquoia, Cunninghamia, Tsuga, Picea, etc., etc., et particu- lièrement les Abies que l'on devra surveiller avec beaucoup de soin ; car, aussitôt que les graines sont mûres, ce qui a lieu en septembre dans la plupart des espèces, elles se déta- chent de Taxe en entraînant les écailles après lesquelles elles sont fixées, et cela avec une telle rapidité que, en quelques jours, il ne reste sur l'arbre que les axes auxquels ces écailles étaient attachées. Nous pourrions dire que, à l'exception des Cèdres, qui ne mûrissent que vers la troisième année, toutes les espèces qui font partie de la lre section des Abiétinées doivent être récoltées à l'automne de la première année; on aura aussi à la même époque, mais dans la 2e section, dans le genre Pinus, les espèces appartenant à la tribu des Strobus, telles que les P. Strobus eœceîsa , Ayacahuite , ainsi que toutes ou le plus grand nombre de celles de la tribu des Cembra; mais toutes les espèces appartenant aux tribus Pseudostrobus, TjEda, Pinaster, ainsi que la plupart de celles qui forment la tribu des Pinea, ne mûrissent leurs graines que vers la fin de la deuxième année. Quelques espèces les laissent échapper de suite, la plupart les retiennent quelque temps, d'autres enfin ne s'ouvrent que beaucoup plus tard, quelquefois même la troisième ou quatrième année; mais il ne faut pas attendre que les graines s'échappent des cônes pour en faire la récolte, car, lorsqu'elles tombent, elles sont mûres depuis quelque temps déjà. L'époque la plus conve- nable pour récolter les graines de Pins est, sous notre climat, depuis le mois de décembre jusqu'en mars et avril. Parmi les Cupressinées ; les Cupressus, les Frenela et les Widdringto- 624 CULTURE ET MULTIPLICATION nia, et parmi les Junipérinées tous les Juniperus, mûrissent leurs graines pendant leur deuxième année. § III. De l'Extraction des graines. Plusieurs procédés peuvent être employés pour extraire les graines; le plus naturel est d'étendre les cônes au soleil et à l'air pour déterminer Técartement des écailles. Un autre moyen tout aussi naturel que le précédent, mais qui lui est préférable parce qu'il est aussi bon et beaucoup plus expéditif, est de placer les cônes sous des châssis exposés au soleil, ou bien sur les tablettes d'une serre, tout près du verre, mais tou- jours très-aérées ; dans ces conditions, les graines sortent promptement et ne sont nullement altérées. Mais lorsqu'on est dans l'obligation d'extraire tous les ans une grande quan- tité de graines, les procédés ci-dessus peuvent être insuffi- sants ; le moyen le plus simple est de faire établir un séchoir, espèce d'étuve dans laquelle on place, le long des murs et au milieu, des claies superposées, dans le genre des tablettes dont on garnit un fruitier. On étale les cônes sur ces claies, on les remue souvent et fortement pour en foire sortir les graines, qui tombent à travers les interstices. On élève la tem- pérature de Vétuve au moyen d'un ou de plusieurs calorifères, suivant l'étendue que l'on a besoin de chauffer; la tempéra- ture peut être portée sans inconvénient à -f 50° centigrades. Il existe encore un autre procédé pour extraire les graines, et il est malheureusement trop souvent employé ; il consiste à chauffer un ou plusieurs fours, suivant la quantité de graines que l'on a à extraire ; on y étend les cônes après avoir nettoyé le four et s'être assuré qu'il n'est pas trop chaud. Cette méthode est généralement mauvaise, parce qu'il est très-difficile d'amener la température de ces fours au degré convenable ; aussi arrive-t-il très-fréquemment que les graines ainsi obtenues sont altérées. Si cependant on se trouvait forcé DES CONIFÈRES. 625 d'employer ce procédé, il vaudrait beaucoup mieux agir à une température trop basse, au risque de recommencer plu- sieurs fois l'opération, que de la porter à un degré trop élevé, qui pourrait faire perdre aux graines leurs facultés germina- tives. Nous pouvons conclure, ce me semble, de ce qui précède, que le meilleur procédé pour extraire les graines des cônes est de recourir à la chaleur naturelle, celle du soleil, soit à l'air libre, soit sous des châssis ou dans une serre ; que lorsque ce moyen ne suffit pas, on peut alors avoir recours à la chaleur artificielle, mais que dans ce cas on doit préférer celle de l'étuve à toute autre. Ces différents procédés sont cependant encore insuffisants pour extraire les graines des cônes dont les écailles sont très- fortement appliquées les unes sur les autres, comme par exemple dans les Cèdres. Dans ce cas, deux autres procédés, que j'appellerai, l'un procédé mécanique, l'autre procédé chi- mique, sont en usage; le premier consiste à couper le pédon- cule le plus près possible de la base du cône et à fixer soli- dement celui-ci, soit à l'aide d'un étau, soit par tout autre moyen, afin qu'il ne puisse pas tourner ; alors, avec un vile- brequin, dont la mèche doit être un peu moins grosse que le diamètre de l'axe du cône, on perce ce dernier de part en part, en commençant par sa base. De cette manière Taxe se trouve en grande partie enlevé, et les écailles s'en détachent très-facilement. Le deuxième procédé, ou procédé chimique, qu'on emploie aussi quelquefois, consiste à faire subir aux cônes entiers une espèce de stratification, en les mettant dans de la mousse qu'on entretient toujours humide. La fermentation ne tarde pas à s'établir ; une décomposition lente s'opère dans l'axe et les écailles ; le tissu des graines se gonfle, et, au bout d'en- viron trois semaines, on peut facilement retirer ces dernières. On arrive au même résultat en remplaçant la mousse par du Traité des Conifères. 10 626 CULTURE ET MULTIPLICATION foin ou de l'herbe, ou même en mettant les cônes dans du sable ou de la terre, l'essentiel dans cette circonstance étant que ces derniers soient entretenus humides. Mais il est très-facile de comprendre que l'axe et les écailles des cônes ne peuvent se décomposer sans que les graines soient elles-mêmes alté- rées et n'aient subi un commencement de germination ; il peut même en pourrir un certain nombre. On ne devra donc employer ce dernier moyen que dans le cas où l'on pourra semer les graines immédiatement après leur extraction. § IV. Bu Désailement des graines. Les graines des Abies, Cedrus, Lariœ, Picea, Tsuga, ainsi que celles de presque tous les Pins, sont munies d'une aile ; on appelle désailement l'opération qui a pour but de la supprimer. Deux procédés, que je désignerai encore, l'un par le nom de procédé chimique, l'autre par celui de procédé mé- canique, sont également en usage. Le premier, qui ressemble beaucoup à celui que je viens de décrire, consiste à hu- mecter légèrement les graines lorsqu'elles sont extraites des cônes, et à les mettre ensuite en tas ; la fermentation ne tarde pas à s'établir, les tissus se gonflent, et ce gonflement fait promptement détacher les ailes; quand l'opération est faite, on remue les graines et on les étale pour les laisser res- suyer. Ce procédé est mauvais, car les tissus ne peuvent se gonfler que par suite d'une fermentation, et toute fermenta- tion est un commencement de décomposition; les graines qui ont été désailées par ce procédé sont donc toujours altérées. Le deuxième moyen (procédé mécanique) consiste à frotter légèrement les graines avec les mains, ou à les enfermer dans un sac, sur lequel on frappe avec un bâton. Cette méthode, quoique n'étant pas tout à fait sans inconvénient, à cause des blessures qu'elle peut occasionner aux graines, est ce- DES CONIFÈRES. 627 pendant préférable à la précédente, et lorsqu'on l'emploie avec précaution le résultat en est bon. Qu'on ait eu recours à l'un ouàTautre moyen, on laisse ressuyer les graines,si elles sont humides, on les vanne pour les nettoyer, puis on les livre au commerce. § X. De la Durée des graines, c'est-à-dire du temps approximatif pendant lequel elles conservent leurs facultés germinatives, et des précautions a prendre pour les leur conserver. La durée des facultés germinatives des graines de végétaux Conifères est très-variable ; il y a sous ce rapport des diffé- rences très-grandes, suivant les genres auxquels elles appar- tiennent. Nous pourrions dire en termes généraux que les plus nouvelles sont toujours préférables, et que dans un semis le résultat sera d'autant meilleur qu'on aura employé des graines plus fraîches ; mais il ne faudrait cependant pas con- clure de ceci que les graines un peu vieilles ne valent absolu- ment rien; on serait fort loin de la vérité, car on verra tout à l'heure que celles de quelques espèces ont germé 6, 8, et même 16 et 18 ans après avoir été récoltées. Mais comme il existe beaucoup de genres dont les graines perdent très- promptement leurs facultés germinatives, ce dernier exemple de longévité, donné par quelques espèces, ne peut constituer une règle et ne détruit en rien ce qui a été dit précédemment, qu'il vaut toujours mieux semer des graines recueillies nouvellement que des vieilles. Mais comme il n'est pas tou- jours possible d'agir dans ces conditions, qu'on est souvent forcé d'en garder pendant plusieurs années, il ne sera pas inutile de faire connaître ici, par quelques exemples, le temps approximatif pendant lequel elles peuvent être conservées bonnes. Certaines espèces peuvent l'être pendant assez longtemps; 628 CULTURE ET MULTIPLICATION. d'autres, au contraire, s'y refusent à peu près complètement. Ainsi, les graines nues, c'est-à-dire recouvertes seulement d'une enveloppe charnue ou pulpeuse, telles que celles des Cephalotaœus, Gnetum, Juniperus, Podocarpus, Salisburia, etc., doivent être semées aussitôt leur maturité; car, si on les laisse se dessécher, la germination demandera plus de temps et pourra même se trouver compromise; celles des Abies, Callitris, Cryptomeria, Cupressus, Frenela, Liboce- drus, Séquoia, Taocodium, Thuia,Thuiopsis, Tsuga, etc., etc., ne lèvent bien que dans la première année. Il y a ici quelques exceptions, mais elles sont rares et peu importantes. En voici cependant une assez remarquable pour être citée. Des graines de Cupressus Goveniana, récoltées en Californie par M. Hartweg, ont été semées cinq ans environ après leur ré- colte; sur environ trois cents graines, il en leva vingt-deux : les jeunes sujets étaient beaux et vigoureux. Ces graines avaient été extraites des strobiles, mais bien enveloppées dans du papier. Mais de toutes les graines de végétaux Conifères, ce sont celles des Araucaria qui paraissent perdre le plus vite leurs facultés germinatives ; aussi doivent-elles être semées ou mises en stratification aussitôt qu'elles sont récoltées, à moins qu'elles ne soient expédiées de suite par des navires ne faisant pas d'escales, et après avoir été soigneusement enveloppées. Les graines del' Araucaria excelsa paraissent encore plus alté- rables que celles des autres espèces, car elles ne nous par- viennent presque jamais de manière à pouvoir être utilisées, et ce n'est guère qu'à l'état déjeune plant qu'on les reçoit dans nos climats des lieux de production. De toutes les graines de Conifères, celles des Pins pa- raissent conserver le plus longtemps leurs facultés ger- minatives; mais cette durée est encore subordonnée à cer- tains soins et varie suivant qu'on les a plus ou moins bien observés. Ainsi, par exemple (et toutes choses égales DES CONIFÈRES. 629 d'ailleurs) , les graines qui ont été extraites des cônes se conservent moins longtemps que celles qui y sont restées. En outre, si, après les avoir extraites des cônes, on les a désailées, elles se conserveront moins longtemps encore, à cause de l'altération qu'elles peuvent avoir subie dans cette opération. Aussi peut-on dire que le meilleur moyen de conserver les graines est de les laisser dans les cônes, de maintenir ceux-ci dans un endroit sec, et de ne pas les entasser, afin qu'ils ne puissent s'échauffer. Trai- tées de cette manière, les graines de Picea, de Cedrus, de Tsuga, seront en partie bonnes la deuxième année; il pourrait même parfois, avec ces précautions, s'en trouver quelques- unes parmi celles d'Abies. Quant à celles des Pins, elles se conserveront pendant sept ou huit ans peut-être et même beaucoup plus longtemps. Je puis citer à l'appui de ce que j'avance les faits suivants. Des graines de P. muricata, con- servées dans leur cône et semées au bout de huit ans, ont toutes levé, et ont produit des sujets vigoureux. Des graines de P. Pinaster, également conservées dans les cônes, en ont été extraites et semées au bout de quatorze années ; un tiers seu- lement a levé, mais les facultés germinatives de ces graines paraissaient avoir atteint les dernières limites de leur durée, car les jeunes plants présentaient une végétation chétive qui démontrait assez leur épuisement. De ce fait nous pouvons presque conclure que la dernière limite à laquelle ces graines peuvent encore germer à peu près bien est d'environ douze ans; que, lorsqu'elles sont vieilles, elles paraissent produire des sujets plus faibles, faiblesse qui peut être occasionnée par l'épuisement de la graine elle-même. Voici encore un autre exemple de longévité : M. Pépin, jardinier-chef du Muséum de Paris, sema, en 1853, des graines de P. Pinea récoltées en 1835, c'est-à-dire au bout de dix-huit ans. Ces graines levèrent, on peut dire très-bien, puisque de vingt-deux graines il obtint quatorze plants. Elles 630 CULTURE ET MULTIPLICATION avaient été conservées dans les cônes, et ces derniers avaient été placés dans un endroit sec. Du reste, une foule de circon- stances, telles que les soins de conservation, et surtout le point de maturation auquel elles ont été recueillies, peuvent pro- longer ou diminuer la durée des facultés germinatives. Si, par exemple, les graines ont été récoltées au moment même où elles atteignaient leur maturité, elles se conserveront beaucoup plus longtemps que si on les a laissées sur l'arbre jusqu'au moment où elles s'en détachent. En etfet, certaines espèces conservent leurs cônes plusieurs années après que les graines sont mûres ; comme il arrive que ces cônes ne s'ouvrent que dans la troisième, parfois même dans la quatrième année, il peut s'être établi à l'intérieur même de ceux-ci une espèce de fermentation, et les graines peuvent avoir subi un commen- cement de germination. C'est ce que l'on a souvent constaté pour les graines de Cèdres, et que j'ai pu remarquer moi- même sur un Pin Pignon dont les cônes, encore attachés à l'arbre, renfermaient des graines germées dont la tigelle avait jusqu'à d 5 millimètres de longueur. Un fait analogue s'est montré dans les serres du Muséum sur le Podocarpus Chinensis; les graines avaient déjà développé leur radicule lorsqu'elles sont tombées. On comprend facilement que des graines qui ont subi un commencement de germination doi- vent se conserver moins longtemps que celles qui sont ré- coltées au moment où la maturation s'achève. Pour résumer ce qui concerne la conservation des graines, je dirai : La condition essentielle et même indispensable à une longue conservation, que les graines soient ou non dans leurs cônes, est de les tenir à l'abri de toute humidité, et, autant que possible, de les soustraire aux influences atmosphériques; mais il demeure parfaitement établi que les graines qui restent dans les cônes se conservent beaucoup pkis longtemps que celles qui en ont été retirées; que, parmi ces dernières, celles auxquelles on a laissé l'aile se conservent aussi généralement DES CONIFÈRES. 631 mieux ( toutes choses égales d'ailleurs ) que celles qui en ont été privées. Mais, de ce que l'on a reconnu que les graines de certaines espèces de Pins peuvent encore germer 6, 8, i 5 ans et • même plus après avoir été récoltées, peut-on en conclure qu'il en est de même de beaucoup d'autres espèces du même genre? Très-probablement non, car il doit en être des Conifères comme d'un grand nombre d'autres végétaux, parmi lesquels diverses espèces d'un même genre présentent, sous le rap- port de la durée des facultés germinatives des graines, des différences souvent considérables. § VI. Du Temps nécessaire à la germination des graines1. La longueur du temps nécessaire à la germination des graines des Conifères, comme de celles de tous les autres végétaux, varie en raison de leur nature propre et des diverses conditions dans lesquelles elles se trouvent placées. Ainsi, les graines d'une même espèce demanderont, pour ger- mer, plus ou moins de temps, selon qu'elles seront exposées à une température basse ou élevée, qu'elles se trouveront dans un milieu sec ou humide, en plein air, à froid, ou sous châs- sis sur couche; mais, toutes circonstances égales, leur nature propre amène des différences très-grandes dans les résultats; par exemple, les graines à testa mince, telles que celles des Thuia, Cupressus, Libocedrus, Frenela, Callitris, Abies, Cedrus, Séquoia, Cunninghamia, Actinostrobus, etc., lèveront dans un intervalle d'à peine 3 semaines à \ mois au plus; celles des Podocarpus auront besoin de 2 à 6 mois; celles des Juniperus et des Taxus ne lèveront guère que la deuxième année. i II doit être bien entendu que je parle des graines semées au printemps, et non en plein air à l'approche de l'hiver; car la température souvent très-basse de cette saison pourrait seule les maintenir dans un état de repos et d'engour- dissement plus ou moins prolongé. 632 CULTURE ET MULTIPLICATION DES CONIFÈRES. Parmi les graines de Pins, le temps varie aussi suivant l'épaisseur et la nature du testa; celles chez lesquelles ce der- nier est mince pourront lever dans l'intervalle de 5 à 6 se- maines; lorsqu'il est au contraire épais et osseux, comme dans les P. Coulteri, Cembra, Sabiniana, la germination n'a souvent lieu qu'au bout de 2 à 3 mois, quelquefois même beau- coup plus tard, comme j'ai pu le constater particulièrement pour le P. Sabiniana. Ainsi, ayant semé une assez grande quantité de graines, les premières levèrent au bout d'en- viron 6 semaines ou 2 mois; puis, à partir de cette époque jusqu'à environ une année après, pendant laquelle je suivis l'expérience, la germination se ralentit petit à petit, mais ne s'arrêta pas. J'ai vu aussi des graines de P . Cembra ne lever que la deuxième année. Ces exemples démontrent combien le temps nécessaire à la germination peut être variable, et fait voir qu'il ne faut jeter les graines de Conifères qu'après les avoir bien examinées et s'être assuré qu'elles sont réellement mauvaises. FIN DU TRAITE DFS CONIFERES. I TABLE SYNONYMIQUE DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS- AVIS. Afin que nos lecteurs puissent embrasser d'un coup d'œil toute l'économie de notre Table, nous donnons ci-dessous un spécimen de la valeur relative des caractères qui y ont été employés, et leur gradation suit, autant que possible, l'importance du végétal dont ils indiquent le nom. spécimen : Caractère désignant Yordre : ABIETINÉES, page 636 — le sous-ordre: AR AU CARIÉES, page 637 — la tribu : CEMBRA , page 638 — le genre: Abies, page 635 — l'espèce: *amabilis, page 635 — la variété : nana pyramidata, page 636 Tous les autres caractères indiquent des synonymes de genres, d'es- pèces, etc.; ou bien, lorsqu'ils se trouvent hors de l'alignement géné- ral, ils se rapportent à des genres qui n'ont pas prévalu, ou que nous n'avons pas cru devoir adopter. TABLE SYNONYMIQUr DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS, Abies, Link. . . Page 195 Abies denticulata, Poir. Page 241 Ajanensis, Lindl. . . . 259 Deodara , Lindl. . . 282 alba, Mill. . . . • . 206 Douglasii, Lindl. . . 192 alba, Michx 238 — fastigiata, Knight . . . 193 alba echinoformis , Hort. 239 — taxifolia, Loud. . . 192 — nana, Loud 239 dumosa, Loud. . . . 188 — prostrata, Hort. . . . 239 elegans, Smith. . . 250 *amabilis, Forbes. . . . 219 elegans, Hort. . . . 249 *Apollinis, Link. . . , 209 excelsa, DG. . . . . 246 araucana, Poir. . . . 416 excelsa, Link. . . . 206 argentea , de Ghanbr. . 206 — attenuata, Hort . . 250 *AROMATICA, Raf. . . . 266 — clanbrasiliana, Loud. . 250 Atlantica, Lindl. et Gord. 286 — columnaris, Jacques. . 248 *BALSAMEA, Mill. . . . 217 — concinna, Hogg . . 250 balsa mea p Fraseri, Spach. 200 — conica, Keteleêi . . .249 — lonyifolia, Forbes. . . 217 — Granstonii, Hort . . 248 — prostrata, Hort. . . 218 — dumosa, Hort. . . 249 — variegata, Hort. . . 218 — elegans, Hort. . . 249 balsamifera , Michx. . . 217 — eremita,Hort. . . . 247 *bifida, Sieb. et Zucc. . . 214 — foliis variegatis , Loud. 246 bifida, Lindl. et Gord. . 223 — monstrosa , Lou 3. . . 248 * bracteata, Hook. et Arn. 196 — mucronata, Loue . . . 247 Brunoniana, Lindl. . . 188 — nana, Hort. . . . . 249 Californica, Hort. . . . 192 — pendula, Hort. . . 247 Canadensis, Michx. . . . 190 — phylicoides, Hort . . . 251 Canadensis, Mill. . . . 238 — pygmsea, Loud. . . . 250 — nana, Hort 190 — pyramidata, Hor ,. . . 247 candicans, Fisch. . . . 206 — Sibirica, Hort. . . . 248 cedroides, Griftilh. . . 188 — tenuifolia, Loud. . . 246 Cedrus, Poir 283 — variegata, Hort. . . 246 * Cephalonica, Loud. . . 211 — variegata , Jacqi les. . 249 Chiloensis, Hort. . . . 222 *falcata, Raf. . . . . 268 * Cilicica 229 *firma, Sieb. et Zu 3C. . 212 clanbrasiliana, Hort. . . 250 — Y incisa. . . , . . 212 — stricta, Loud. . . . 250 — (3 Jezoensis. . , . . 212 caerulea, Forbes. . . . 238 — a vulgaris. . . . . 212 columbaria, Desf. . . . 416 fœmina, J. Bauh. , . . 206 columnaris, Hort. . . . 421 * Fraseri, Lindl. . . . 200 communis pendilla, Booth. 247 Fraseri Hudsoni, H )rt. . 218 curvifolia, Hort. . . . 238 — Hudsoni. . . . . . 200 Dammara, Poir. . . . 425 glauca, Hort. . . . . 238 densa, Griflith 223 Gmelini, Ruppr. . . . 271 636 TABLE SYNONYMIQUE Abies gracilis microphylla, Hort P. 251 * grandis, Lindl. ... 220 Gril fithiana , Hook. . . 278 * HETEROPHYLLA , Raf. . . 265 Miirtella, Lindl. . . . 203 hirtella, Lindl. et Gord. 202 Hispanica, de Chanbr. . 227 * homolepis, Sieb. et Zucc. 215 Hudsonia , Bosc. ... 200 Hudsoni, Hort. ... 200 Jezoensis, Sieb. et Zucc. 255 *ILempferi, Lindl. . . . 233 Kamtschatica , Ruppr. . 279 Khutrow, Loud. ... 258 * lasiocarpa, Lindl. . . 221 lanceolata, Desf. . . . 171 Larix, Lam. .... 276 Ledebourii, Ruppr. . . 274 leptolepis, Sieb. et Zucc. 272 Luscombeana,Hort. . • 211 mariana,Mill 241 Menziesii, Loud. . . • 237 'Mertensia, Lindl. et Gord. 232 microcarpa, Lindl. etGord. 275 * microphylla, Raf. . . 267 microphylla, Hort. . . 251 miniata, Hort 250 Momi, Sieb 212 monstrosa, Hort. . . . 248 Morinda, Hort 258 * mucronata, Raf. . . 267 mucronata, Hort. . . . 247 nigra, Michx. fil. . . . 241 nigra, var., Michx. fil. . 240 — glauca, Hort. . . . 242 — pumila, Hort. ... 242 *nobilis, Lindl. . . . 198 *NORDMANNIANA,Spach. . 203 obovata, Loud. . . . 253 Orientalis, Poir. . . . 244 parvula, Knight. • . . 251 * pectinata, DG. • . . 205 — B Apollinis, Endl. . . 210 — fastigiata 207 —Leioclada 207 — nana, Knight. ... 208 -pendula, Hort. ... 207 — prostrata, Hort. . . 207 — pyramidalis , Hort. . 207 — pyramidalis Metensis , Hort 207 Aliie» pectinata tortuosa, Booth P — pect. variegata, Forbes. pendula, Lindl. et Gord. Picea, Lindl Picea, Mill. . . . Picea, G. Leioclada, Lindl. et Gord. . . . Pichta, Forbes. . *Pindrow, Spach. . * Pinsapo, Boiss. polita, Sieb. et Zucc procumbens, Hort. pumila, Hort. . . pygmsea , Hort. . pyramidalisMetensis,Hort. *religiosa, Lindl. . rubra, Poir. . . . — violacea, Loud. . — B violacea, Lindl Gord Schrenkiana , Lindl. Gord. .... Smithiana, Forbes. *Siririca, Ledeb. . — alba, Hort. . . Sitchensis, Lindl. et Gord spectabilis, Spach. spinulosa, Griffith. Sumalrana, Hort. Belv taxifolia, Desf. . . * TRiGONA, Raf. . - Tsuga, Sieb. et Zucc vulgaris, Poir. . * Webbiana, Lindl. . Webbiana, Lindl. etGord. Withmanniana, Hort. . cl et 206 206 279 206 246 207 225 221 227 257 251 250 250 207 201 240 238 238 254 258 225 225 260 223 258 425 206 264 186 206 223 214 260 ABIÉTINÉES. 179-183 ABIÉTINÉES, section A. . 184 Abu tua, Lour. . Indica, Lour. Actinostrobus, Miq. "Pyramidalis, Miq. Agathis, Salisb. . Australis, Salisb 535 540 77 78 424 427 DES ESPÈCES ET VÀttIÊTES. Agathis Dammara , Rich P. 426 loranthifolia, Salisb. 425 Alania, Colenso. Alla Cedrus, Bell. Altingia, Don. . excelsa, Loud. Cunninghami, G. . 485 . 283 413 . 420 Don. 419 Araucaria, Juss. * Bidwilli, Hook. . * Brasiliensis, A. Rich — gracilis, Hort. . Chilensis, Mirb. . * CUNNINGHAMI, Ait. — Y giauca, An t. . — P longifolia, Ant. * Cookii, R. Br. Dombeyi, Rich. di Bibbiani, Hort. liai elegans, Hort. . . * excelsa, R. Br. . — giauca, Hort . gracilis, Hort. . . '1MBRICATA, PaV. . lanceolata, Hort. . Ridolliana, Savi. . ARAUCARIEES. . . Arbor Javan., Sherard. Arbor nucifera, Kaempf. Arthro taxis, Hook. li-throtaxls, Don. . . * CUPRESSOIDES, Don. . . * LAXlFOLIA,Hook. . . . * SELAGINOIDES, DOII. . . tetragona, Hook. . . . du Yucatan, Hort. . . Arceuthos drupacea, Ant. et Kotsch. Belis, Salisb. . . . jaculifolia, Salisb. . lanceolata, Sw. . . Beretinus fructus,Clus. Brownetera, Rich. . . 413 418 415 415 417 419 419 419 421 417 415 415 420 420 415 416 171 415 412 425 503 62 158 161 162 159 63 55 9 170 171 171 537 498 Biota, Don *Orientalis, Endl. , — aurea, Hort. . . —compacta , Hort. . — giauca, Hort. . . — gracilis, Hort. . . — monstrosa, Hort . —nana, Hort . . . — nana pyramidata, Hort —stticta, Hort . . . — variegata argentea Hort — variegata aurea. . * pendula, Endl. . . —intermedia. . . . * PYRAMIDAL1S. . pyramidalis Orient. Endl pyramidalis B pumila. — Tatarica, Lindl.et Gord Callitris, Vent . arborea, Schrad. . arenosa, Sweet. . Australis, R. Br. . calcarata, R. Br. . cupressoides , Schrad cupressiformis, Vent. Fothergilli, Loud. . fruticosa, R. Br. . Gunii, Hook. . . Hugelii, Hort . . macrostachya, Hort. oblonga, Rich. . . Preissii, Miq. . . pyramidalis, Sweet. * quadrivalvis, Vent, rhomboidalis, R. Br. robusta, R. Br. . s trie ta, Schrad. . tuberculata, R. Br. verrucosa, R. Br. . CARYOCEDRUS, Endl. Caryotaxus, Zucc. nucifera, Zucc. Cedrus, Link. . Af ricana, Gord. . argentea, Hort. *Atlantica, Manetti. 637 P. 91 92 96 93 95 92 95 93 93 94 94 94 97 98 96 96 96 96 68-80 65 76 71 76 66 70 74 69 74 73 74 69 73 74 81 70 73 66 76 72 8 5H 512 281 285 286 285 638 TABLE SYNONYMIQtïE Cedrus conifera foliis Laricis, C Bauh. . P. 283 'Deodara, Loud. . . . 281 — crassifolia, Hort. . . 282 —robusta, Hort. ... 282 — viridis, Hort. . . . 282 elegans, Knight. ... 286 folio Cupressi média , C. Bauh 51 Indica, De Chambr. . . 282 *Libani, Barel 283 — foliis argenteis, Loud. 284 —glauca, Hort. . . . 284 — nana, Loud. . . . 284 — nana pyramidata, Hort. 284 —pendula, Hort. . . . 284 — pyramidalis foliis argen- teis, Knight 284 Lycia retusa, J.Bauh. . 51 magna, s. Gedrelate, Plin. 283 — s. Libani conifera , J. Bauh 283 Orientalis fœtidissima , Tourn 39 Phœnicea, J. Bauh. . . 15 Phœnicea, Rénéalm. . . 283 CEMBRA, Spach 292 Cephalotaxus, Sieb. et Zucc 507 adpressa, Hort. . . 520 brevifolia, Hort. • . . 520 *drupacea, Sieb. et Zucc 510 filiformis, Knight. . . . 509 *Fortunei, Hook. . . 509 — fœmina, Hort. . . 509 — pendula } Hort. . . 509 * pedunculata , Sieb. e t Zucc 508 * UMBRACULIFERA, Sieb. 510 Gerbera neriifolia, Zipp. 462 Chamaccyparis, Spach , 132 * Boursieri , Dne. . . 141 *ERICOIDES 140 * glauca, Hort. . . . 141 Kewensis, Hort. . . 133 nana, Hort . . . • 134 * Nutkaensis, Spach. . , 134 *obtusa, Sieb. et Zucc. . 136 * pisifera, Sieb. et Zucc. 138 Chamsecyparis * sph^e - roidea, Spach. . . P . 133 — sphœroidea Kewensis > Knight . 133 — nana, Hort. . . . . 134 —variegata, Knight. . . 133 * squarrosa, Sieb.etZucc . 139 — leptoclada. . . . . 139 — variegata . 139 squarrosa, Hort. . . . 65 * THDRIFERA, Endl. . . 135 variegata, Endl. . . . 139 variegata, Hort. . . . 133 Chamœpeuce, Zucc. 132 COLYMBEA, Endl. . . 414 Golymbea, Salisb . 413-414 angustifolia, Bertol 415 excelsa , Spreng . . 420 quadrifaria , Salisb 416 Condylocarpus, Salisb 163 Cryptomeria,Don. . . 153 * Japonica, Don. . . 154 — A nana 155 — Lobbii, Hort. . . . 154 — nana, Knight. . . , 155 — pygmsea, Hort. . . . 155 Lobbii, Hort. .... 154 nana, Lindl. et Gord. 155 Cunninghamia, R. Iîr. . 170 cupressoides, Zucc. . . 161 selaginoides, Zucc. , . 160 * Sinensis, R. Br. . . . 171 — glauca, Hort. . . . 171 CUPRESSINÉES. . . Cupressus, Tourn. Africana, Mi 11 . . Americana, Catesb. Americana, Trautv. Arbor-vitae, Targ.-Tozz articulata, Forbes. Australis, Desf. . Australis, Pers. . bacciformis, Willd. bambusacea, Otolanz 114 64 144 134 103 71 70 71 56 438 DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS. 639 Cupressus+BENTHAMi, E . 122 Cupressus sempervirens *Californica. P. . . . 127 Indica, Royle. . . P. 128 Cheusanensis, Plukn . . 154 Sinensis, Hort. . . . 148 columnaris, Forst. . 421 Sinensis, Hort. . . . 151 * CORNEYANA, Hort. . 128 Sinensis pendula, Hort. . 119 * Coulteri, Forbes. . 123 Skinneri, Hort. . . . 128 disticha, L. . . . 144 stricta, Ait. . . . . 116 disticha nutans, Ait. 144 tetragona, Hort. . . . 123 elegans , Hort . . . 127 Thuia, Targ.-Tozz. . . 92 * EXGELSA, ScOtt. . . 128 thuioides variegata , Hoi t. 133 expansa, Hort . . . . 115 thurifera,Humb. Bonpl. et * FASTIGIATA, DG. . . . 116 Kunth . 135 — thuiœfolia, Hort. . . 117 thurifera, Schlecht. . 122 — variegata, Hort. . . 117 thurifera, Lindl. . . ! 123 filiformis, Hort. . . . 98 thurifera, Hort. . . . 119 fœmina, Caesalp. . . « 116 thyoides , L. ... . 133 Fothergilli, Forbes. . 74 thyoides, Pav. . . . . 89 * funebris, Endl. . . . 120 *torulosa, Don. . . . 117 glauca, Brot. . . . 119 — majestica . 118 glauca, Forbes. . . . 122 — viridis, Hort. . . . 118 glauca pendula, Hort. . 119 Tournefortii, Audib. . . 115 *Goveniana, Gord. . 125 triquetra, Lodd. . . . 71 gracilis, Hort 128 Udheana, Hort. . . . 119 * HORIZONTALIS, Mill. . . 115 Udheana, Hort. . . . 122 Japonica, L. fil. . . . 154 * Udheana, Gord. . . . 129 juniperoides, L. . . . 64 Virginiana, Ray. . . . 144 * Knightiana, Hort. . . 127 * Whiteleyana, Hort. . . 128 *Lambertiana, Hort. . . 124 — fastigiata , Hort. . . 124 DACRYCARPUS, Endl. . . 477 * Lindleyi, Klotsch. . . 123 * Lusitanica, Mill. . . . 119 119 Dacrydium, Soland. . . 485 MJ H lOvldt . . . , • — patula , Tourn. . . . — pendula, Hort. . . . macrocarpa, Ilartw. . — fastigiata, Hort. . . majestica, Knight. . . mas, Caesalp. . . . . nucifera , Hort. . . Nutkaensis, Lamb. . . patula, Pers. . . . pendula, Thunb. . . pendula, Hérit. . . pendula, Staunton. . 119 120 124 124 118 115 151 134 97 97 119 120 * Golensoi, Hook. . * cupressiforme, Hort.. * cupressinum, Soland. distichum, Don. . . * elatum, Wall. . . excelsum, Don. . . *Franklinh, Hook. III - Huonense a, Cunningh. * LAXiFOLiusi, Hook. fil. Mai, A. Cunningh. plumosum, Don. . . laxifolium, Banks et S land thuioides, Banks et Solan . 489 . 491 . 486 . 473 . 488 . 479 . 490 . 490 . 487 . 476 . 85 0- . 476 pendulata, Hort. . . religiosa, Hort. . . 97 120 d. 479 Roylei, Carr. . • . 128 *sABmoiDEs,Humb. Bonpl 129 Dammara, Rumph. . . 424 sempervirens, Mill. . 116 alba, Rumph. . . . . 425 sempervirens a, L. 116 alba, Hort. Makoy. . . 426 sempervirens fi, L. 115 * australis, Lamb. . . 427 — horizon talis, Loud . 115 loranthifolia, Spach. . . 426 640 TABLE SYNONYMIQUE Dammara ' MACROPHYLLA, Lindl P. 430 * Moori, Lindl 429 * obtcsa, Lindl. . . . 429 *orientalis, Lamb. . . 425 — alba, Knight. ... 426 —pallens 426 Dombeya Araucaria , Rceusch. ... 416 Chilensis, Lam. . . 416 excelsa, Lamb. . . 420 DYSCOPYLE, Endl. . . 547 Elate trapezuntica , Tourn. 244 Ephedra, Tourn. ... 546 *alata, Dne. . . • . 554 alata, Schimp .... 556 *alte, C. A.Mey. ... 556 * altissima, Desf. . . . 558 altissima, Bové. . . . 554 altissima, Tammas. . . 556 altissima, Delile. . . . 556 *Americana, Willd. . . 548 Americana, Berter. . . 549 * Andina, Pœpp. . . . 549 * antisyprïlitica, Berland. 560 *aphylla, Forsk. . . . 561 * botryoides, Fisch . et Mey . 552 bracteata, Miers. . . . 549 * Campylopoda, C. A. Mey. 555 Chilensis, Miers. ... 549 * ciliata, Fisch. et Mey. . 560 Cretica, Tourn .... 556 distachya, L. . • . . 551 distachya, Gaud .... 553 distachya, Sibth .... 558 distachya, Durville. . . 556 distachya, Zchk. ... 552 distachya (3, Bory et Chaub 556 foliata, Boiss 556 •fragilis, Desf. . . . 557 fragilis, Sieber .... 556 *Gerardiana, Wall. . . 561 * Helvetica, G. A. Mey. . 553 Hispanica arborescens , Tourn 558 *humilis, Wdll. ... 557 * intermedia Schr. et Mey. 553 * lomatolepis, Schrenk. . 555 Ephedra major, Hort. P. 558 maritima major, Tourn. . 558 — minor, Tourn. . . . 551 minima, Amm .... 55? minor, Hort 551 * monosperma, Gmel. . . 559 monostachya, L. . . . 552 monostachya, Eichwald. 559 — p, Bieb 551 oriental, procerior, Tourn. 559 Peruviana, Berter. . . 549 polygonoides, Pall. • . 552 *procera, Fisch. et Mey.. 559 * rupestris, Benth. . . 548 *stenosperma, Schrenk et Mey 550 *Tweediana, G. A. Mey.. 547 *yulgaris, Rich. . . . 550 vulgaris, Rich .... 558 — A sublristachya , Mey. 551 — B média, Mey. . . . 551 — C submonostachya, Mey. 55 1 Equisetum montanum Creticum, Prosp. Alp. 556 polygonoides, Morrison. 558 polygonoides baccife - rum, Morrison. . . 558 EUGHAMiEGYPARIS, Endl.. 132 EUPODOCARPUS, Endl. . 443 EUTACTA, Endl 418 Eutacta, Link. . . . 413 Gunninghami, Link. 419 excelsa, Link. . . 420 Eutassa, Salisb. . . 413-418 Cunninghami, Spach. 419 heterophylla, Salisb. 420 ' Fitz-Roya, Hook. fil. . * Patagonica, Hook. fi i. Frenela, Mirb. . . . * arenosa, Hort . . . * Australis, Mirb. . . * calcarata, Cunuingh. * ericoides, Hort. . . Fontanesii, Mirb. . . Fothergilli , Loud. . 108 109 68 76 71 76 76 81 74 DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS. 644 Frenela * fruticosa , EnUl "glauca, Mirb. . . . 'Grau, Endl. . • . Hugelii, Hort. . . macrostachya, Knight. " propinqua , Cunningh. PYRAMIBAL1S, Hort. . RHOMBOIDEA, Elîdl. . rigida, Endl. . . . robusta, Cunningh. . Roei , Endl. . . • TRIQUETRA, Spach. . 'tubercllata, Mirb. . VARIABILIS Ventenantii , Mirb. . * verrucosa , Cunningh. P. G9 75 74 73 74 76 74 70 76 72 70 70 76 75 71 72 Funis gnemoniforrais , Rumph 539 Gingko, Ksempf. . . 503 biloba, L 503 Glyptostrobus, Endl. * HETEROPHYLLUS, Endl. " pendulus, Endl. . . Gnemon, Rumph. . . funicularis, Rumph. GNÉTACÉES. . . Cinetum, L " Brunonianum, Griffith. . * cuspidatum, Blum. . domestica, Rumph. . . — fœmina, Rumph. . . — mas, Rumph. . . . * edule, Blum * FUN1CULARE, Blum. • . * Gnemon, L Gnemon, Roxb. . . . Gnemon, Poir. . . . Gnemon, L - B. ovalifolium, Endl. . — plaurinum, Blum. . . — Y lucidum, Blum. . . — 8 înajusculum , Blum. . * LATIFOLIUM, Blum. . . * LEPTOSTACHYUM, Blum. . * MICROCARPUM, Blum. . . Traité des Conifères 150 151 152 535 540 533 535 545 542 536 537 537 539 540 536 537 537 536 536 536 537 537 538 542 543 Cinetum * neglecti m, Blum T ». 544 neglectum p procerum, Bl. 544 — o tnacrostachyum, Blum. 544 * NIGRUM : 545 * nodiflorl'm, Brongn. . 545 ovalifolium, Poir. . . . 536 polyslachyum , Rwdt. . 537 scandens, Roxb. . . . 539 sylvestre, Brongn. . . 536 sylvestris, Rumph. . 536 Thoa, Brongn 541 * lrens, Blum 541 Habhel fruclus, Clus. 8 Juniperus, L. . . 7 * alba, Knight. . . . 58 Alpina, Lodd. . . . . 35 Alpina, Clus. . . . . 19 Alpina, Gaud. . . . . 19 — Suecica, Plukn. . . . 19 arborescens, Mœnch . . 44 arbuscula, Plukn. . . . 151 aromatica, Hort. . . . 127 * AQUATICA, Roxb. . . . 59 * bacciformis, Hort. . 56 Barbadensis, Thunb. . . 32 Barbadensis, Michx. . . 44 Bedfordiana, Hort. . . 56 * Bermudiana, L. . . . 49 Biassoletlii, Link. . . . H * Californica. . . . . 58 * Canadensis, Lodd. . . 20 Capensis, Lam . . . . 64 Caroliniana, Du Roi. . . 44 * (lesia, Hort. . . . . 55 * Cedrus, Webb. . . . 12 Cedrus, Webb. . . . 13 cernua, Roxb. . . . . 32 * Chinensis, L. . . . . 31 Chinensis, Roxb. . . . 457 — fœmina . 56 — fœmina, Hort. . . . 32 — mas, Hort. . . . . 32 —B. procumbens, Endl. . 34 * COMMUNIS, L. . . . . 21 communis, Thunb. . 24 — ucria, Hort. Panorm. 17 communis y, L. . . . 18 —A stricto. . . . . 22 — B reftexa. . . . 22 Loud 643 Juniper h s communis a compressa. . . communis p, Lam. — Alpina, Wahlenb. — Cracovia, Hort. . — depressa, Pursh. — hybernica, Hort. —macrocarpa, Spach — montana, Ait. . — nana, Baumg. . — oblonga, Loud. . —oblonga pendula, — saxatilis, Pall. . — Suecica, Loud. . compressa, Hort. . Cunninghami, Hort. * Davurica, Pall. . Davurica, Hort. * DEALBATA, Loud. . dealbata, Hort. dealbata, Dougl. . Depptana, Steud. . "dimorpha, Roxb. . * drupacea, Labili. . dumosa, Hort. . . elala, Roxb. . . elliptica, Hort. . . * excelsa, Royle. . excelsa, Bieb. . . excelsa, Hohen. excelsa, Lewis. . . — B nana, Endl. . — nana, Knight. . —variegala, Hort. . — vera, Hort. . . * flaccida, Schlechl, flagelliformis, Hort. fœtida a Sabina, Spach —8 Davurica , Spach — s excelsa, Spach. — flaccida, Spach. — squarrulosa, Spach * FOET1D1SSIMA, Willd. fœlidissima, Hort. . Fortunei, Hort. . * fragrans, Knight. " glauca, Hort. * Gossainthanea, Lodd * gracilis, Endl. . gracilis, Hort. . . * hemisph^erica, Presl. Hermanni, Pers. . TABLE STNONYMIQUE P. Juniperus Hispanica , 22 Booth P . 22 18 Hispanica, Mill. . é , 37 49 horizontalis, Mœnch. . . 35 21 Hudsonica, Forbes. . . 35 19 Hudsonica, Lodd. . . . 26 22 hybernica, Lodd. . . . 22 11 — compressa, Hort. . . 22 19 incurva, Herb. Hamilt. . 27 19 interrupta, Wendl. . , 23 23 * Japonica, Hort. . . . 33 23 Lambertiana, Wall. . . 29 20 latifolia arborea, Tourn. 8 22 Lobelii, Guss 11 22 Lusilanica, Mill. . . . 35 71 Lycia, Pall 35 30 Lycia, L 51 19 * MACROCARPA, Sibth. . . 11 54 macrocarpa, Ténor. . . 14 43 major, Bell 8 19 — Americana, Parkins. . 43 47 — bacca caerulea, Bauh. . 11 59 — bacca rul'escente , C- 8 Bauh 15 29 488 — Dioscoridis, Clus. . . — Monspeliensium , 51 11 Lobel 14 39 — oblonga, Gupan. . . 11 39 maximus Illyricus, Glus. . 11 39 * Mexicana, Schlecht. 47 42 Mexicana, Spreng. . . 129 41 minor, Fuks 21 41 — montana , C. Bauh. . 19 40 montana, Hort. . . . 19 40 myosurus, Hort. . . . 51 48 *nana, Willd 18 32 — A. montana, Endl. . 20 32 — B. Alpina, Endl. . . 19 30 Nepalensis, Hort. . . . 32 43 oblonga, Bieb 22 48 — pendula, Hort. . . . 23 39 oblongata, Guss. . . . 11 39 * OCCIDENTALIS, Hook. . . 42 54 Occidentalis, Hort. . . 54 H * Olivierii 57 57 *oophora, Kunz. . . . 38 59 * Oxycedrus, L. 4 . . 13 56 Oxycedrus,, Hochst. . . 16 55 Oxycedrus, Lam. . . . 15 56 Oxycedrus p, Lam* . . 14 17 Oxycedrus y> Lam. . . S 42 —echinoformis , Hort. 14 DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS. 643 Juniperus Oxycedrus Withmanniam. . Philippsiana, Wall 'Phoenicea, L. Phœnicea, Pall. — A sclerocarpa — B malacocarpa — B Lycia , Loisel — filicaulis. . . * procera , Hochst procumbens, Sieb procumbens, Sieb * prostrata, Pers * PROSTRATA, RÏSSO prostrata, Torrey. * PSEUDOSARINA, FJSCh pyramidalis, Hort * RACEMOSA, RÎSSO. * recurva, Hamilt. — densa, Hort. Reevesiana, Hort. * religiosa, Ro'yle. repanda, Hort. * repens, Nuit. . 'rigida, Sieb. et Zucc rigida, Wall. . rigida, Noisette, rigida, Wall. . rigida, Pav. . *RUFESCENS, Lillk — brevilolia. . * Sabina, L. . . Sabiua, Michx. . Sabina, Pall. . Sabina, Ledeb. . Sabina, Mill. . Sabina p, L. . — A vulgaris. . — B humilis. — /3 humilis, Hook — Alpina, Loud. — cupressifolia , Ait — mas. . . . — prostrata , Loud — prostrata, Loud — tamariscifolia, Hort —tamariscifolia, Hort — variegata, Hort. sabinoides, Griseb. sabinoides, Humb. saxalilis, Hort. . Sibirica, Burgsd. . 14 488 51 39 51 51 51 51 41 34 29 26 59 35 33 22 59 27 27 32 41 27 26 24 447 76 29 417 15 16 34 35 35 33 37 37 35 35 85 35 35 35 26 35 26 35 36 37 47 19 19 Juniperus * sph.e Rica , Lindl P. 53 "squamata, Don. ... 28 squamosa, Herb. Hamilt. 28 siricta, Hort 22 * struthiacea, Knight. . 56 Suecica, Mill 22 * taxifolia, Hook. et Arntt. 25 *tetragona, Schlecht. . 50 tetragona, Moench. . . 51 Thunbergii, Hook. et Arntt. 32 "thurifera, L 37 thurifera, Bonpl. . . . 135 turbinala, Guss. ... 37 uvifera, Don 87 * VlRGINlANA, L. . . . 43 Virginiana, Michx. ... 44 Virginiana , Du Roi. . . 44 —A vulgaris. . . . , 44 — argentea, Hort. ... 46 ^Chamberlaynii, Hort. . 46 — cinerascens, Ilort. . . 45 —dumosa , Hort ... 45 —glauca , Hort. ... 45 — humilis , Lodd. ... 46 — pendula, Hort. ... 45 — variegata aurea, Hort. 45 vulgaris arbor, Bauh. . . 21 — baccis parvis, Rai. . . 21 — fruticosa, Banh. . . 21 — fruticosa, Cupau. . . 17 * Webbii 13 Withmanniana, Fisch. . 14 Larix, Link 269 Americana, Michx. . . 275 —pendula, Loud. . . . 275 — rubra, Loud. . . . 275 Archangelica , Laws. . . 274 Cedrus, Mill. • . . . 283 * Dahurica, Turcz. . . 270 decidua, Mill. ...» 276 * Europ^a, DG 276 — alba, Hort. Transact. . 277 — compacta, Lauvvs. . . 277 — Dahurica , Loud. . . 270 — taxa, Laws. .... 277 —pendula, Forbes. . . 277 —repens, Laws. . . . 277 —rubra, Hort. Trausact. 277 — Sibirica, Loud. . . . 274 excelsa, Link 277 644 TABLE SYNONYMIQDE Larlx*GRiFFiTHiANA,Hort. P. 278 Griffithii, Hort 278 intermedia, Laws. . . 274 intermedia, Lodd. . . • 279 "Japonica, Hort. . . . 272 * Kamtschatica , Hort.. . 279 *m[crocarpa, Forbes. . 275 — pendula 275 — du Caucase, Hort. . . 275 Orientalis, Tourn. . . . 283 patula, Salisb 283 * pendula, Salisb. . . . 279 pyramidalis, Salisb. . . 276 Rossica, Sabine. . . . 274 sempervirens foliisquinis, Breyn -296 'Sibirica, Ledeb. . . . 274 tenuifolia , Salisb. . . 275 vulgaris, Spach. . . . 277 Laurusjulifera, Kaempf. 438 Pachylepis juniperoides, Brongo. ... P. 65 Parolinia, Endl. ... 63 Ubocedrus, Endl. . "Chilensis, Endl. . . — viridis, Hort. . . "Doniana, Endl. . . decurrens, Torr. . . "tetragona, Endl. Lignum emanum , Rumph. . . . Lycopodium arboreum. Banks etSoIand. . oreum , Jur de Vriese. 84 89 89 85 105 87 462 489 488 Microcachrys, Hook. fil. 62 *TETRAGONA, Hook. fil. . 63 Maki fœtens, KaBmpf. . 463 Myrica Nagi, Thunb. . . 438 NAGEIA 437 Nageia, Gaertn. . . . 436 Japonica, Gœrtn. . . OXYCEDRUS Oxycedrus Lycia,Dodon. Pachylepis, Brongn. Commersonii, Brongn. cupressoides, Brongn. 438 10 51 63 67 Pherosphsera, Archer. Phyllocladus, L. C. Rich * Alpinus, Hook. fil. aspleniifolia, Hook. fil Billardierii, Mirb. . * glauca, Hort. * HYPOPHYLLA, Hook. fil rhomboidalis, A. Rich * RHOMBOIDALIS, L. C. Rich. ¥ TRICHOMANOIDES , Don Hort Picea, Link . . "Ajanensis, Fisch. *alba, Link. . — echinoformis , — nana, Hort. . amabilis, Loud. balsamea, Loud. — foliis variegatis, Knight. — longifolia, Loud. — prostrata, Knighl bracteata, Loud. * Californica. . Canadensis, Link Cephalonica, Loud. caerulea, Link . Douglasii, Link. *excelsa, Link. — A INTEGR1SQUAMIS. — atténuât a. — aurea. . . . — Clanbrasiliana. — columnaris. . — conica, Keteleêr — concinna. — Cranstonii. . — denudala. — dumosa. . . — eremïta. . . — inflexa. • . — microphylla. . — monstrosa. — mucronata. . — nana. . . — pendula. . —phylicoides. 176 498 501 500 500 502 501 499 500 499 236 259 238 239 239 219 217 218 218 218 196 261 190 211 238 192 245 246 250 246 250 248 249 250 248 249 249 247 247 251 248 247 249 247 251 DES ESPECES ET VAUIETES. 645 Picca excelsa procum- bens P. excelsa pygmœa. . . . — pyramidata — Sibirica — tenuifoita — variegata Fraser i, Loud . • . . — Hudsonia, Knight. . . grandis, Loud . . . . Herbertiana, Madd. . . hirtella, Loud . , . . 'Jezoensis "Khutrow Latinorum, J. Bauli. . . major prima, J. Bauh. . "Menziësii — crispa Morinda, Link .... *nigra, Link — Doumetii — fastigiata — glauca nobilis, Loud Nordmanniana, Loud. "obovata, Ledeb. . . . "Orientalis peclinala, Loud. . . . — tortuosa , Booth. . . —variegata, Loud. . . Pindrow, Loud. . . . Pinsapo , Loud. . . . Pichta, Loud * polita religiosa, Loud. . . . * rubra, Link *Schrenkiana , Fiseh. et Mey *SlTCHENSIS. ..... taxifolia, Hort vulgaris, Link Webbiana, Loud. . . . * WlTHMANNIANA. . . . 251 250 247 248 246 246 200 200 220 222 203 255 258 245 245 237 237 258 241 242 242 242 199 204 253 244 206 206 206 222 227 225 256 202 240 254 260 206 2i6 223 260 PINASTER 359 Pinaster Pumilio, Glus. . 369 —vulgaris prior, Clus. . 372 PINEA, Endl 402 Pinus, L 291 "Abasica 352 | Pinus Abchasica, Hort.. P. 352 Ames, L 245 Abies, Du Roi 206 Abies, Pall 253 Abies, Thunb 257 Abies, Lour 171 — Americana, Marsh . . 190 — C. leioclada, Endl. . . 207 adunca, Bosc 353 alba , Ait 238 altissima, Hort. . . . 385 amabilis, Dongl. . . . 219 Americana , G;ertn. . . 240 Americana, Du Roi. . . 190 — rubra, Wangenh. . . 240 — p;jlustris, Hort. . . . 345 — quinis, Plukn. . . . 303 Apoliinis, Ant 209 * Apclcensis, Lindl. . . 316 * Arabica , Sieber. . . . 409 Araragi, Sieb 186 Araucaria, Mollin. . . . 416 Atlantica, Endl. . . . 286 *Australis, Michx. . . 345 — excelsa 346 Australis, Hort. Berol. . 409 ¥Austriaca, Hoss. . . . 387 *Ayacahuite, G. Ehrenb. 306 balsamea, L 217 — B. longifolia, Endl. . 218 * Banksiana, Lamb. . .381 Banksiana, Lindl. et Gord. 364 * Beardsleyi, Hort. . . 359 * Beîsthamian'a, Hartw. . 350 Benthamiana, Lindl. et Gord 356 bifida, Ant 214 *Boursieri. . . . • . 398 * BRACHYPTERA , WisIÎZ. . 356 bracteata, Loud. . . . 196 Brunoniana, Wall. . . 188 *Brutia, Ténor. . . . 396 "Blngeana, Zucc. . . . 349 * Californica, Loisel. . . 353 Californica, Hartw. . . 339 Canadensis, L 190 Canadensis, Du Roi. . . 238 — bifolia, Duham. . . . 401 — trifolia, Duham. . . . 342 — quinquefolia, Duham. . 303 * Ganariensis, Chr. Smith. 348 Garamanica, Hort. . . . 389 646 TABLE SYNONYMIQUE Finus Carica , Don. P. 393 Pinus excorticata, Hort. P. 349 Cavendishiana, Hort. . 831 * filifolia, Lindl. . . . 320 Cedrus, L. . . . . 283 Finlaysoniana, Wall. . . 380 •Cembra, L. . . . . 295 firma, Ant 212 Cembra, Thunb. . . 292 * flexilis, Wisliz. . . . 310 Cembra, Lotld. . . . . 297 Fraseri, Lodd 343 — A. communts, Endl . 296 Fraseri, Pursb. . . . 200 — B. pumila. . . . . 296 * Fremontiana, Endl. . . 406 — B. pumila, Pall. . . 296 Genevensis, Hort. . . . 372 — B. pumila, Endl. . . 297 Genuensis, Cook. . . . 393 — avulgaris, Clairv. . . 296 * Gerardiana, Wall. . . 333 — p Helvetica, Clairv. . 296 glauca, Mœnch. . . . 238 — fruticosa, Griseb. . 299 * Gordoniana, Hartw. . . 324 — Helvetica, Forbes. . 297 grandis, Dougl. . . . 220 — monophylla, Hort. . . 297 * Grenvilleae, Gord. . . 323 —pygmœa, Hort. . . 297 Haguenovensis, Hort. . . 372 — pygmaea, Loud. . . . 297 Halepensis,Bieb. . . . 389 — Sibirica, Loud. . . . 296 * Halepensis Mill. . . . 393 — stricta, Hort. . . . 297 — Carica, Hort. . . . 393 * cembroides, Gord. . . 404 — Genuensis, Loud. . . 395 cembroides , Zucc. . . 405 — major, Hort 391 Cephaionica, Endl. . 211 — maritima, Loud. . . 395 *Chihuahuana, Wisliz. . 357 — minor, Loud. . . . 393 Chilghosa, Elph. . . 333 — Pithyusa, Knigbt. . . 395 Chylla, Lodd. . . . 300 Hamiltonii, Ténor. , . 365 Cilicica, Ant. etKolsch . . 229 * Hartwegii, Lindl. . . 311 cinerea, Rœling. . . 216 Hirtella, Humb. , Bon pi. compressa , Booth. . 303 elKunth 203 *CONTORTA, DoUgl. . 364 Hispanica, Cook. . . . 391 *Col'lter[, Don. . 335 homolepis, Ant. . . . 216 cupressoides, Mol. . 87 Hudsoniea, Lam. . . . 381 Dammara, Lamb. . . 425 Hyerosolymitana , Duham. 393 Dahurica, Fisch. . . 271 * inops , Solantl. . . . 360 decidua, Wall. . . . 188 "insignis, Dougl. . . . 339 *densiflora, Sieb.etZ jgc. 376 insignis, var., Hartw. . 338 Deodara, Roxb. . 282 * insularis, Endl. . . . 353 * Devoniana, Lindl. . 315 intermedia, Lodd. . 274 Dicksonii, Hort. . . 300 intermedia, Du Roi. . . 275 dioica , Arab. . . . 415 Japonica, Ant 376 domestica, Malth. . . 402 Japonica, Hort. . . . 365 Douglasii, Sabine. . 192 "Jeffreyi, Hort. . . . 358 — Y. brevhVacteata , l int. 193 Jezoensis, Ant 255 dumosa, Lamb. . 188 Ksempferi Lamb. . . . 233 echinala, Mill. . . . 362 Kamtschatica, Endl. . . 279 echinala, Hort. . 370 Keseya, Royle 331 Edgariana, Harlw. . 363 Khutrow, Royle. . . . 258 * emjlis, Wisliz. . . . 408 * Koraiensis, Sieb. etZucc. 294 *Ehrenbergii, Endl. . 311 * Lambertiana, Dougl. . 307 * Engelmanm. . . . 356 * — brevifolia, Hook. . . 307 escarena, Risso. . . 366 lanceolata, Lamb. . . . 171 * excelsa, Wall. . . 300 *Laricio, Poir. . . . 384 excelsa, Lam. . . . 246 — A Poiretiana. . . . 384 DES ESPECES ET VARIETES. IMniis L9ricio, B stricta. . 385 Laricio C Pallasiana,Endl. 389 — C contorta 385 — I) montana 385 — Galabrica, Hort. . . 385 — Caramanica, Spach. . 389 — Corsicana, Hort. . . . 385 — (3 Austriaca.Endl. . . 388 — Monspeliensis, Hort. . 390 — nana, Hort 385 — pendula, Hort. ... 386 — pygmsea, Hort. . . . 385 —pyramidata, Hort. . . 385 — 7 rubra, Spach. . . . 401 laricina, Du Roi. . . . 279 Larix, L 276 Larix, Thunb. ... 272 Larix, Pall 274 — Americana, Pall. . . 271 — nigra, Marsh. . . . 279 — rubra, Marsh. . . . 275 lasiocarpa, Hook. . . . 221 Latteri, Madd 365 laxa, Ehrh 238 Ledebourii, Endl. . . . 274 leioclada, Stew. ... 207 *LEioPHYLLA>Schied.etDep. 320 *Lemoniana, Benth. . . 368 leptolepis, Sieb. et Zucc. 272 Lindleyana, Lindl. et Gord. 317 •Llaveana, Schied. . . 405 Llaveana, vvith thinshelled seeds, Hartw. . . . 406 *L0ISELEURiANA. . . . 382 Loddigesii, Loud. . . . 343 "longifolia, Roxb. . . 332 * Mac-Intoshiana, Hort. . 358 macrocarpa, Lindl. . . 336 * macrophylla, Lindl. . . 315 macrophylla, Wisliz. . . 357 * Maderiensis, Ténor. . . 400 Magellensis, Schouw. . 385 mariana, Du Roi. . . . 241 marilima, Lam 365 maritima, Pall. . . . 3S9 maritima, Lamb. . . . 395 marilima, Ait 384 maritima, Lamb. . . . 391 —prima, Math. . . . 393 *Massoniana, Lamb. • . 378 — monophy II a, Sieb. . . 378 — variegata, Sieb. . . 378 Piiins Menziesii, Dougl. P, 'Merkussii, Jungh et de Wriese Mertensia.Bong. . . , microcarpa, Lamb. * mitis, Michx Morinda, Hort. . . . monophylla , Torr. . . Monspeliensis, Salzmann. montana, Du Roi. . . montana, Lam. . . . montana, Baum. . . . Monteragensis, Godefroy. * MontezumjE, Lamb. . . — p Lindleyi, Loud. . . -—A Lindleyi *MONTICOLA, DOUgl. . . Mugho, Poir Mughus, Guss. . . . Mughus, Koch. . . . Mughus, Hegetsehw. . Mughus, Scopol. . . . *mcricata, Don. . . . Neosa, Govan. . . . Nepalensis, Royle. . . Nepaiensis, Forbes. . . Nepalensis, de Chambr. . nigra, Link. . . ' . nigricans, Host. . . . *nivea, Booth. . . . nobilis, Dou^l. . . . Nordmanniana , Stev. obliqua, Sauter. . • • obovata, Ant * Occidentalis, Swartz. . Occidentalis,Humb.;Bonpl. et Kunth "oocarpa, Schied. . . — B oocarpoides, Endl. . oocarpoides, Benlli. . . Orientalis, L Orientalis, Friwalds. . *Orizab^;, Gord, , . . ossiculis duris, J. Bauh. * osteosperma, Wisliz. *Pallasiana, Lamb. . ? palusiris, Mill. . . • — excelsa, Booth. . . . Parolinianus,Webb. . . * parviflora, Sieb. et Zucc. *patula, Schied, et Depp. 647 237 380 232 275 361 258 406 390 371 296 370 353 317 317 317 305 370 385 370 371 369 363 333 365 331 301 241 388 388 305 199 204 371 253 318 317 312 313 313 244 210 322 402 407 389 345 346 391 292 329 648 TABLE SYN0NYM1OUE Pinus patula erecta , Pi nus resinosa, So- Hort . P. 329 land. . . P. 382, 401 patula macrocarpa, Set ied. 329 resinosa, Loisel. . . . 382 — foliis strictis, Benth . . 329 — d'Alfort, Hort. . . . 382 — stricta. . . . . . 329 Rigensis, Desf. . . . . 373 pectinatus , Lam. . . 206 * RIGIDA, Mill. . . . . 342 pendula, Soland. . . . 279 — serotina , Loud. . . 342 pendula, Griffith. . . . 301 'Royleana , Lindl. . . 399 penicillus, Lapeyr. . . 391 rotundata, Link. . . . 371 * peuce, Griseb. . . 299 * rubra , Michx. . . 401 * Persica, Strangw. . . 330 rubra, Sieb. . . . . 378 Picea, Du Roi. . . 245 rubra, Mill. . . . . . 373 Picea, L. . . . . . 206 rubra, Lamb. . . • . 240 Picea, Pall. . . . . 225 — B. violacea, Endl. . . 238 Pichta, Fiseh. . . . . 223 * rudis, Endl. . . . . 311 * Pinaster, Soland. . . 365 rupestris, Michx. fil. . . 381 Pinaster, Besser. . . . 388 * Russelliana, Lindl. . . 3U Pinaster, Lindl. et G [)rd. 378 Sa bina Goulteri v îra , — Aberdonise, Loud. . . 366 Loud. . . . . 336 — altissima, Lam. . . . 366 — Coulteri , Loud. . . 336 — escarena , Endl. . . 366 — var., Hort. . . . . 336 — Hamiltonii , Lindl. et * Sabiniana, Dougl. . . 334 Gord. . . . . . 365 * Salzmanni, Dun. . . . 390 — A Hamiltonii. . . 365 sativa, C. Bauh. . . . 40? — Hispanica, Roxas. . 391 — cortice fisso, Amim nu. 296 — Lemoniana, Loud. . 368 Schotica, Willd. . . . 373 — /s major, Duham. . . 365 Schrenkiana , Ant. . 254 — B. minor. . . . . 366 * SEROTINA, Michx. . . . 341 — minor, Loisel. . . . 366 Sibirica, Steud. . . . 225 — variegata, Hort. . 366 Sibirica, Lodd. . . . 274 Pindrow, Royle. . . . 222 — alba . . 225 •PlNEA, L. . . . . ". 402 * SlNCLAlRlANA, HOûk. et — frugilis, Loisel. . . . 403 Arntt . . 355 Pinea, Hablitz. . . 389 Sinclairii, Endl. . . . 353 Pinsapo, Boiss. . 227 Sinclairii, Hort. Kew . . 336 'Pithyusa, Strangw. . 395 * Sinensis, Lamb. . . . 331 polita, Ant. . . . . 257 Sitchensis, Bong. . . . 260 * PONDEROSA, DOlJgl. . 310 Skinneri, Hort. . . 313 * Pseudo-Halepensis , D en- * Skinneri, Hort. . . . 327 hardt. . . . . 400 Smithiana, Lam. . . 258 pseudo-Larix, Steud. . . 274 spectabilis, Lamb. . . . 223 * Pseudostrobus, Lindi. . 321 striata, Hamilt . . . 223 pygmsea , Fisch. . . . 296 * STROBIFORMIS, Wisliz. . 309 * Pyrenaica, Lapeyr. . . 391 * Strobus, L. . . . 302 Pyrenaica, Hort. . . . 390 Strobus, Thunb. . . . 29 * Pumilio, Haenk. . . . 369 Strobus, Hamilt. . . . 30 Pumîlio, Ténor. . . . 385 — a alba, Loud. . . 303 —rotundata, Hort. . . 371 — $brevifolia> Loud. . 303 "pungens, Michx. . . . 339 — excelsa, Hort. . . . 301 * RADIATA, Don. . . . 337 — nana, Knight. . . . 303 religiosa, Humb. , Boi pi. — nova, Loud. . . . . 303 et Kunth. . . . . 202 — pendula, Hort. . . . 301 DES ESPÈCES ET VARIETES. 649 IMiius Strobus umbracn- lifera, Knight. . . P. Sudeticus, Ungrische Sumatrana, Hort. . Sumatrata, Junghuhn * SYLVESTRIS, L. . sylvestris, Thunb. sylvestris, Lamb. . sylvestris, Baumg. . sylvestris, Herb. Finlays — A communis. . — B rubra. . . . — C aryentea. . . sylvestris (3, h. . . — e maritima, Ait. — y montana, Ait. . — montana, C. Bauh — argentea, Stev. . — brevifolia, Link. — Cembro, Math. . — divaricata, Ait. . — humilis, Link. . — maritima, J. Bauh. — monophylla, Hodg. — montana, Wahlenb — Mugho, J. Bauh. — nana, Hort. . . — pygmaea, Hort. . — rubra, Hort. . . — varieyata , Hort. , — vulgaris Genevensis Bauh. . . . — uncinata , Loud Syrtica , Thore. * 1\eda, L. . . — a, Poir. . . — Palopecuroidea, Ait — Y variabilis, Ait. — rigida, Ait. . . Tatarica, Mill.. . Tatarica, Hort.. . Taurica, Hort. . . taxifolia, Lamb. * tenuifolia, Benth. * Teocote , Cham. Schlecht. . . . tetragona, Mœnch. Timoriensis, Loud. tinctoria, Wall. . *Torreyana, G. Parry tortuosa, Hort. Tsuga, Ant. . » J. et 304 369 425 380 372 378 372 388 380 372 373 373 365 384 369 295 373 371 295 381 371 365 374 371 370 373 373 373 374 372 373 365 344 343 342 362 343 369 389 389 192 319 328 238 353 223 326 372 186 Plnus "TUBERCULATADon uliginosa, Vimmer. * uncinata, Ram. . uncinata, Cook-Wrid dingt. ... uncinata a rostrata, i — firotundata, Ant. variabilis, Lamb. . variabilis, Pursh. . venusta , Dougl. . verticillata,Sieb. . Virginiana, Mill. . — conis longis, Plukn — tenuifolia, Plukn. Webbiana, Wall. . * WlNCESTERIANA, Gord PLAG10PHYLE. Platycladus, Spach. dolabrata, Spach. stricta, Spach. . PODOCARPÉES. . P. 338 . 371 . 370 . 370 nt. 370 . 370 . 361 . 362 . 196 . 174 . 360 . 303 . 344 . 223 . 325 549 91 111 92 433 odocarpns, Hérit. . 436 acicularis, Hort. 456 agalhifolia , Blum. . . 442 * Alpina, R. Br. . . . 456 *amara, Blum. . . . 465 "Andina, Pœpp. . . . 474 Antarctica, Hort. . . . 450 Antillarum, R. Br. . . 445 aspleniitblia^Labill. . . 500 * Bidwilli, Hoibr. . . . 453 biformis, Hook. . . . 489 * Blumei, Endl. . . . 442 * BRACTEATA, BlUlll. . . 459 — j3 brevipes , Blum. . 459 * Chilina, Rich. . . . 448 * Chinensis, Wall. . . . 457 * coriacea, Rich. . . . 445 è coriacea, Hort. . . . 512 * cupressina, R. Br. . . 477 * CURVIFOLIA 450 * cuspidata, Endl. . . . 439 cuspidata, Hort. Paris. . 465 * DACRYDIOIDES , A. Rich. 479 * discolor, Blum. . . . 467 * ELATA, R. Br. . . . 452 *elongata, Hérit. . . ' 470 650 TABLE SYNONYMIQUE Podocarpus, clongata Meyer. . . . "Endlicherianus. . *ensifolia,R. Br. . excelsa, Lodd. *FALCATA, R. Br. . *FERRUGINEA, DOIÎ. glomerata, Don. . 'grandifolia, Endl. Horsfieldii, Wall. . Humboldii, Hort. . imbricata, Blum. . Maponica, Sieb. . * Koraiana, Sieb. . * l^ta , Hoibr. . * Lamberti, Klotzsch lanceolata, Hort. . *LATIFOLIA,Wall. . Jalifolia, Blum. . latifolia, R. Br, , latifolia, Hort. . 'Lawrencii, Hook. fil * LEPTOSTACHYA, BlUHl * MACROPHYLLA, Don. macrophylla, Wall, macrophylla, Wall. — B Maki, Endl. • Maki, Sieb. et Zucc Makoya, Forbes. . Makoyae , Hort. Makoyi, Hort. . . *Meyeriana, Endl. Meyeriana , Hort. montana, Lodd, . mucronata, Hort. *Nageia, R. Br. . * NEGLECTA , B1UH1, *NER1IF0LIA, R. Br. neriifolia, Hort, . * nivalis, Hook. . nobilis, Hort. . . nobilis, Hort. . . •nubiGvEna, Lindl. nucifera, Pers. . ¥oleifoua, Don, . * POLYSTACHYA, R. Br pruinosa, Meyer. . pungens, Caley. . *PURDIEANA, Hook. Purdieana, Hort. . Purdieana,Hort. . * rigida, Klotzsch. . P. 472 468 456 453 472 475 448 440 478 451 478 464 464 454 447 464 440 442 470 439 455 461 463 461 459 457 457 457 457 457 472 471 473 446 437 466 458 468 455 470 468 450 512 443 460 471 453 446 445 451 447 Podocarpus * Rumphh , Blum "salicifolia, Klotzsch. . saligna, Don. . • . . * Sellowii, Klotzsch. . * spicata, R. Br. . . . spicala, Pœpp. . . . "spinulosa, R. Br. . . spinulosa, Hort. . . . 1 taxifolia, Humb., Bonpl. et Kunlh . . . . — a communis , Kunlh. . — (3 densifolia, Kunlh.. . * THEVETLEFOLIA, Blum. . "Totara, Don thuioides, R. Br. . . •Thunbergii, Hook. . . verticillata, Hort. . , Yacca , Don. . . . , zamieefolius, A. Rich. zamiaefolius , Hort. . ; 462 444 448 443 476 474 453 463 473 473 473 468 451 479 469 463 445 427 441 POLYCOMPTOS, Endl. . . 557 Polygonum marinum, Ta- bern 558 bacciferum maritimum, C. Bauh 558 fruticans botryoides , Barrel 558 PSEUDOSTROBUS, Endl. . 310 RETINOSPORA 136 Retinospora, Sieb. et Zucc 132 ericoides, Hort. . 140 obtusa, Sieb. et Zucc. 436 pisifera, Sieb. et Zucc. 138 squarrosa , Sieb. et Zucc 139 Robertia, Rich. ... 498 Salisbnria, Smith. , • 503 * ADiANTiFOUA, Smith. . . 503 — laciniata. . , . , ' 504 — variegata, Hort. . . 504 Billardieri, L. C. Rich. , 500 macrophylla, Reyn. . , 504 Saxe-Gothœa, Lindl. . • 481 DES ESPECES ET VARIETES. 651 Saxe-Gothœa conspicua, Lindl P. 481 Schubertia Mirb. . Capensis , Spreng. disticha, Mirb. . disticha p imbricata Spach. . . , Japonica, Spach, nucifera, Denhardt, sempervirens, Spach Sciadopitys,Sieb. et Zucc * verticillàta , Sieb. et Zucc SEQUOIÉES. . . • , Séquoia, Endl. . . . "gigantea, Endl. . . giganlea , Hort. . . 'sempervirens, Endl . STACHYCARPUS , Endl. STROBUS, Endl. . . . TM)A, Endl Taxodium, Rich. . . * adscendens, Brongn, Capense, Hort. . . . * distichum, Rich. . . — deuudalum , Hort. . — fastigiatum, Knight. — microphyllum, Spach. —nanum, Hort. • . — B. nutans. . • . — A. païens. . . . — pendulum. . . . — pinnatum, Hort. , fasligiatum, Hort. . . giganteum, Hort. . . Horsfieldii, Knight. ' . Japonicum, Brongn. . Japonicum B helerophyl lum, Brongn. , . Japonicum, Hort. . . juniperoides, Hort. . * Mexicanum. . . . 143 m 144 148 151 151 164 173 174 157 163 166 164 164 472 300 328 143 148 65 14i 145 145 148 145 144 144 145 147 145 164 478 154 151 151 65 147 Taxodium * microphyllum, Brong. . • . . P. 148 Monlezumœ, Dne. . . 147 Nutkiiense, Herb. Lamb 164 pinnatum, Hort. . , 147 sempervirens, Lamb. . sempervirens, Hook. . Sinense, Forbes. . . 164 164 151 Sinense, Hort. . . . 152 — pendulum , Forbes, virens, Hort. . . : 152 147 TAXINÉES. Taxus, Tourn. . . adpressa, Hort. . baccata, Thunb. . * baccata, L. . . — adpressa, Hort. . — Dovastonii, Hort. — erecta, Hort. , — ericoides , Hort. — A. fastigiata. . — fastigiata, Loud, — fastigiata variegata. — foliis argenteis, Hort. — fructu luteoy Loud. — glauca, Hort. . — horizontaliSy Hort. — imperialis, Hort. — microphylla, Jacques. — B. minor. Michx. —Mitchelii, Hort. — monstrosa , Hort. — nana, Hort. . . — pyramidalis , Hort. — recuruata, Hort. . . — subglaucescens, Jacques. — subpyramidalis, Jacques — variegata, Loud. . . — variegata alba. . . . — variegata aurea. . . * Boursieri * Canadensis, Willd. . . Capensis, Lam. . . . Chinensis, Roxb, . . . * cuspidata, Sieh. et Zucc. Dovastonii, Hort. . . . elegantissima, Hort. . t elongata, Soland, , . » 495 516 520 510 517 550 518 518 519 520 521 521 518 517 519 518 520 520 522 520 519 519 519 520 519 519 518 518 517 523 522 470 457 523 518 518 470 652 TABLE SYNONYMIQUE Taxas erecta, Hort. . P. 518 Thuia Andina, Pœpp. . p. sa ericoides, Hort. . . . 519 aphylla , Burm. . . . 66 falcata, Thunb. . . . 473 argentea , Hort. . . . 94 fastigiata, Lindl. et Gord. 521 articulata, Vahl. . . . 81 Foxii, Hort 519 aurea, Hort. . . . 96 globosa , Schlecht. . . 524 Australis, Desf. . . . 71 Harringtonia , Forbes. . 508 Chilensis, Don. . . . 89 horizontalis, Hort. . . 518 compacta, Hort. . . . 93 hybernica, Hook. . . . 521 cuneata , Domb. . . . 89 bybernica variegata, Hort. 521 cupressoides, L. . . 66 Inukaja, Knight. . . . 508 Craigiana, JefFr. . . . 105 Lambertiana, Wall. . . 222 dolabrata, Thunb. . . 111 lancifolia, Wickstrœm. . 445 Doniana, Hook. fil. . . 85 lancifolia, Thunb. . . . 469 excelsa, Bong. . . . . 134 * LlNDLEYANA, La\VS, . . 523 expansa , Hort. . . 93 macrophylla, Banks. . . 469 filiformis, Lodd. . . 98 macrophylla, Banks. . . 463 freneloides , Hort. . . 93 macrophylla , Thunb. 457 *GIGANT\EA, Nutt. . . . 105 marginata, Hort. . . . 518 giganlaea, Hook. . . . 106 montana, Willd. . . . 473 glauca, Hort. . . . 95 montana, Nutt. . . . 514 * injEqualis, Desf. . . • 107 montana A. Willd. . . 473 intermedia, Hort. . . . 98 montana B. Willd. . . 473 Japonica , Hort. . . . 94 nucifera , Wall. . . . 524 lineata, Poir. • . . 151 nucifera , L. . . 512 — B. lavandulaefolia, P oir. 151 nucifera, Kaempf. . . . 512 * Menziesii, Dougl. . 106 nucifera , Hort. . . . 151 monslrosa, Hort. . . 95 pendula , Hort. . . . 518 nana , Hort. . . . 93 procumbens, Lodd. . . 522 Nepalensis, Hort. . . 92 pyramidalis, Hort. . . 519 Nepalensis, Hort. . . 96 recurvata, Hort. . . . 520 obtusa, Mœnch. . . . 103 Sinensis tardiva, Knight. 520 * OCCIDENTALIS, L. . . 103 spicata , Domb. . . . 474 — argentea . 103 spinulosa, Smith. . . . 453 — aspleniifolia, Hort. . 104 variegata , Hort. . . . 518 —compacta. . 104 verticillata, Thunb. . . 474 — robusta . 104 * Wallichiana, Zucc. . . 524 —variegata, Hort. . . 103 Thalamia, Spreng. . . aspleniifolia, Spreng. cupressiua , Spreng. 498 500 486 odorata, Marsh. . . Orientalis, L. . . • — aurea, Hort. . . —compacta , Hort. . . 102 . 92 94,96 . 93 THOA 539 — flabelliformis, Hort. . 98 — monstrosa, Hort. . 95 THRAUPALOS, Endl. . . 549 pendula, Lamb. . . . 97 pendulata, Hort. . . . 98 Thoa, Aubl 535 pensillis, Staunton. . . 151 edulis, Willd. . . 539 * plicata, Don. . . . 102 nigra, Hort. . . . 545 plicata , Lamb. . . . 106 urens, Aubl. . . . 541 —variegata, Hort. . . 102 pyramidalis, Ténor. . . 96 Thuia, L 101 pyramidata, Hort. . . 93 acuta, Mœnch. . . . 92 quadrangularis, Vent. . 67 DES ESPECES ET VARIÉTÉS. 653 i ïmîa sphœroidalis, Rich. P. 133 sphaeroidea variegata , Hort. 1 33 stricta, Hort 94 Tatarica, Forbes. ... 96 tetagrona, Hook. ... 87 Theophrasti, Bauh. . . 103 variegata, Marsh. . . . 103 variegata , Hort. ... 94 variegata aurea, Hort. . 94 Warreana, Booth. . . 102 Warreana, Hort. . . . 104 Thuirccarpus, Trautv. . juniperinus, Trautv. 7 213 Thuiopsis. Sieb. et Zucc. 110 *borealis, Hort. . . . 113 * dolabrata, Sieb. et Zucc. 1 1 1 Tschugatskoye , Hort. . 113 Torreya, Arntt. . . . 511 Humboldi, Rnight. . . 473 *myristica, Hook. fil. . 515 * nucifera, Sieb. et Zucc. 512 *taxifolia, Arntt. . . 514 Tsuya. • .... P. 185 *Brunoniana 188 * Ganadensis 189 — nana 190 •Douglasii 192 — brevibracteata. . . . 193 —fastigiata 193 —taxïfolia. . «... 192 *Sieboldii 186 ~-B nana 186 Uva marina, Dodon. . 558 marina minor, Rai. . 558 Wellingtonia , gigantea , Lindl • 166 Wid dringtonia. Endl. . 63 * Commersonh, Endl. . . 67 * cupressoides, Endl. . . 66 ericoides, Knight. . . . 141 * juniperoides, Endl. . . 64 *Natalensis, Endl. . . 67 *Wallichh, Endl. . . 68 FIN DE LA TABLE SYISONYMIQUE. TABLE Des opérations relatives à la culture des Conifères. CHAPITRE PREMIER. Des divers Modes de niultiplieation des Conifères. P. 567 De la terre qui convient aux Conifères 068 Semis en petit, c'est-à-dire en pots ou en terrines. . 569 Des semis en grand 570 De l'époque la plus favorable pour faire les semis. . . 574 Du repiquage 576 Du relayage 578 De l'éducation des plants en pots 579 Des boutures 581 DesgrefTes. . . • 583 De la greffe herbacée 587 Des couchages 591 CHAPITRE IL Coup d'œil général sur les genres, au point de -vue de la multiplication. P. 593 » Juniperus 593 Microcachrys 594 Widdringtonia^ Ibid. Frenela Ibid. TABLE DES CHAPITRES. 655 Actinostrobus P. 594. Callitris • Ibid. Libocedrus 595 Biota Ibid. Thuia Ibid. Fitz-Roya • . . . . Ibid. Thuiopsis. ...-....- 596 Cupressus Ibid. Chamaecyparis Ibid. Taxodium 597 Glyptostrobus , Ibid. Cryptomeria. . . * Ibid. Arthrotaxis 598 Séquoia Ibid. Cunninghamia Ibid. Sciadopitys 599 Tsuga • Ibid. Abies ' . . Ibid. Picea Ibid. Larix 600 Cedrus é t Ibid. Pinus Ibid. Araucaria 601 v Dammara . . • • • . . . 603 Podocarpus «... Ibid. Saxe-Gothœa 604 Dacrydium Ibid. Phyllocladus. . • Ibid. Salisburia « Ibid. Cephalotaxus » 605 Torreya 606 Taxus Ibid. Gnetum ibid. Ephe|ra 607 650 TABLE DES CHAPITRES. CHAPITRE III. Procédés et Observations divers. P. 608 De l'époque où il convient de faire les plantations. . . 608 Doit-on supprimer les racines des végétaux conifères? 610 Moyens de faire développer une flèche aux arbres rési- neux conifères, lorsqu'ils en sont dépourvus. . . . 611 Des [tuteurs 613 Les arbres résineux conifères repoussent-ils du pied, lors- qu'ils ont été coupés? 614 Peut-on élaguer les arbres résineux conifères ? . . . 615 Dans quelle saison doit-on abattre les arbres résineux conifères? 616 CHAPITRE IV. Importance du choix des porte-graines. — Epoque à laquelle il convient de récolter les graines. — Prépa- rations diverses qu'il faut leur faire subir. — Durée approximative du temps pendant lequel elles conser- vent leurs facultés germinatives. — Conservation des graines. — Temps nécessaire à leur germination. P. 620 Importance du choix des porte-graines 620 De l'époque à laquelle on doit semer les graines. . . 622 De l'extraction des graines 624 Du désailement des graines. . , 626 De la durée des graines, c'est-à-dire du temps approxi- matif pendant lequel elles conservent leurs facultés germinatives, et des précautions à prendre pour les leur conserver 627 Du temps nécessaire à la germination des graines. . 627 FIN. Paris. — împiimé chez Bonaventure et Ducessois, quai des Grands-Ausustins, b5. ij i\ A K » FACULTY OF FORESTCY -*-/\n»AIJTn QK Carrière, Elie Abel 495 Traité général des C75C3 conifères Eorestry PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY \^U4\~) '■^^R* ftiltt \mm \\^,