Tor DWICH 2 = < Vs, © se) DNS UE TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE _ D’ORNITHOLOGIE. PR D D Re RS PR D D RE D D ED OÙ PU RUES TRAITÉE ÉLÉMENTAIRE D’'ORNITHOLOGIE, CONTENANT: #.9 Les Principes et les Généralités de cette Science; 2.° l’Ana- lyse du Système de Linné sur les Oiseaux ; 3.9 la Syno- nymie de Buffon ; 4.° les Caractères des Genres ; 5.9 Ja Description et l'Histoire des Espèces Européennes; S ULY LT DE L'ART D'EMPAILLER LES OISEAUX. Avec Dix Planches en Taille - douce. Par M. J. P. MOUTON-FONTENILLE, Professeur d'Histoire naturelle à l’Académie et au Lycée de Lyon À Membre de lAthénée, Secrétaire-Perpétuel de la Société d'Agri- culture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon, Correspondant de plusieurs Sociétés Littéraires et d'Agriculture. Didi à 501) Excellence» es Comte des L_ACÉPÈDE. A LYON, De Ylmprimerie de J.B. k INDELEM. Chez YVERNAULT et CABIN, Libr aires de l’Académie, rue SR nique , n.° 64 BLTLLLLLLULULLE 1811. d FA SON EXCELLENCE LE SÉNATEUR COMTE DE LACEÉPEDE, GraAnD CuANCELIER DE LA Lécironw D'Honneur , Minisrre D'Erar, etc. oHonseiqueuv C’esn au momenr où L’Pistoite matutefle» fau partie de PJustruction publique , que jose faite paraitre, soude vo auspicec > un d'ivres Jestinés do ew répandre» fes goùr. €n me> pet settaun ; Nbonseigneut Jo me prévalour Je wotres Uustres Yom | voue avez pfacés wWot) Ouvrage sou fa protection ariguste> des P'émules Se Vouffen en Ju rival. Je Lune, : Je sui avec vespecr » oonseiqueuv De vote Greelleuces : Le trés-humble et Frés-ohéissant Serviteur, MOUTON-FONTENILELE. AVERTISSEMENT. LALVAALALIALULUITELELT Jravars promis , en publiant mon Coup- d'œil sur la Botanique , de faire paraître un Ouvrage intitulé : Traité élémentaire d’Or- mithologie , à l'usage des élèves des Acadé- nies et des Lycées. Je remplis aujourd'hui ma promesse , et je vais faire connaître le plan d’après lequel a été conçu et exécuté ce Traité d'Ornithologie, qui est divisé en deux Parties. ‘ La première renferme les Principes et les Généralités de cette science , exposés avec ordre et clarté. J’ai fait usage , pour ces principes, de plusieurs ouvrages de Linné : savoir : 1.2 de sa thèse , intitulée : Funda- menta Ornithologica , insérée dans ses Amé- nités académiques , tome 7, page 109 ; 2.° de l'introduction placée à la tête de son Systema naturæ , édition de Gmelin : 3.° du discours sur la nature des oiseaux, par Buffon. Non content de ces matériaux précieux, j'ai eu recours aux Ouvrages d’Ornithologie tant anciens que modernes. Les faits et les @ to vi) AVERTISSEMENT, détails que j'y ai puisés, joints à mes pro- pres observations, ont servi à former un tout , régulier dans son ensemble, simple dans sa marche, clair dans ses développe- mens , méthodique dans sa disposition , con- séquent dans ses principes , et utile par sa publication. Envisageant lOrmithologie sous ses divers points de vue , et sur-tout du côté des prin- cipes ( partie jusqu'à présent trop négligée dans l’étude de cette science), j’ai voulu la traiter anatomiquement ; dès-lors j’ai divisé le Corps des Oiseaux en quatre parties prinei- pales, qui sont, 1.° la Téte ; 2.°le Cou ; 3.°le Tronc : 4.° les Extrémités. En examinant successivement les caractères que chacune de ces parties peut offrir, j'ai divisé ces der- nières, d’après leur structure anatomique, en parties antérieure , postérieure, supé- rieure , inférieure et latérales ; et je les ai encore sous - divisées relativement à leur figure , à leur direction , à leur base, à leur extrémité, à leurs bords, à leur subs- tance , à leur longueur, à leur situation , à leur couleur, etc. Ces détails, aussi nou- veaux qu'avantageux , présentent un corps d'ouvrage vraiment élémentaire , dont on chercherait vainement des traces dans les AVERTISSEMENT. 1x Ouvrages d'Ornithologie tant anciens que modernes (1). Pour faciliter l'intelligence de ces prin- cipes , j'ai cru devoir y joindre des Planches qui présentent Jes différentes formes des Becs, des Pieds, des Doigts, des Ailes, des Queues, etc. Cet ouvrage qui manquait à l'Ornithologie, pourra servir aux personnes qui désirent s’adonner à l'étude de cette branche si attrayante de l'Histoire natu- relle (2). ‘Après avoir développé aussi amplement que pouvait me le permettre le plan de cet (1) On trouve quelques détails sur les principes d'Ornithologie , dans la thèse des Aménités acadé- miques de Linné, que j'ai déjà citée , et dans le nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle , tomes 1G et 25. Maïs en confrontant ces ouvrages avec celui que je publie, on reconnaîtra la différence qui existe dans notre manière de philosopher. D'ailleurs la thèse de Zinné qui n’a point été traduite en français , n’est pas à la portée de tout fe monde , et ne présente pas tous les détails qui sont renfermés dans cet ouvrage. (2) Ces Planches , au nombre de cinq pour le Traité élémentaire d'Ornithologie , représentent , savoir : les n.° I et IT, les diverses formes de Becs ; le n.° IT, les Ailes et les Queues ; le n.° IV, les Pieds à doigts libres ou séparés; le n° V, les Pieds à doigts palmés. x AVERTISSEMENT. Ouvrage , les principes d'Ornithologie, j'ai présenté quelques vues générales sur les faits les plus remarquables que nous offre l’His- toire des Oiseaux, croyant que ces détails qui méritent toute l'attention du philosophe, inspireraient à mes lecteurs le goût d’une science qui acquiert tous les jours de nom- breux partisans. La seconde Partie de ce Traité, beaucoup plus volumineuse que la première, renferme, 1.° l'Analyse du Système de Linné sur les Oiseaux , ou pour mieux dire, l’'Héstoire Naturelle des Oiseaux, de Buffon, rangée d'après le système de Linné. Par cette dispo- sition , ce magnifique Ouvrage de Buffon , auquel il manque un ensemble méthodique, se trouve classé d’après une disposition natu- relle , qui conserve la série des familles et des genres, et qui ne présente plus cette incohérence de parties que ce grand Ecri- vain, ennemi des méthodes, aurait évitée , s’il eût voulu s’astreindre à une loi dont les Naturalistes ne peuvent se dispenser, l’ordre et la méthode. J'ai suivi de préférence le Système de Linné, parce qu’il conserve les Familles na- turelles , et qu'il évite les défauts que pré- sente la méthode de Brisson , fondée sur la AVERTISSEMENT. x} forme des pieds. Cet attribut , considéré comme base première de sa classification, rompt la série des familles, en plaçant le Pluvier avec l'Outarde , par la considération des doigts au nombre de trois dans ces deux oiseaux , tandis qu'ils doivent être séparés comme appartenant à deux ordres différens, le premier à celui des Échassiers, le second . à celui des Gallinacées. D'ailleurs le sys- _ tème de Brisson, trop compliqué par le grand . nombre d'ordres dont il est composé (il en renferme 26), ne saurait lutter contre celui de Linné , suivi avec quelques changemens ou modifications , par les Ornithologistes de nos jours. En effet , il est bien plus aiséde saisir les caractères distinctifs des six ordres du Système de Zinné, que ceux des vingt-six dont la méthode de Brisson est composée. J'ai suivi rigoureusement le Système de Linné pour les Ordres et les Genres ; mais quant à la division des genres , j'ai souvent préféré la manière de philosopher de Buffon, qui ma paru beaucoup plus lumineuse que celle de Zinné, sur-tout dans les discus- sions critiques, et dans la disposition ou larrangement des espèces. Lorsque la divi- sion de Zinné m'a semblé plus naturelle, j'ai préféré celle de ce dernier. Quand ni l’une Xi) AVERTISSEMENT. ni l'autre ne m'ont paru satisfaisantes, j'ai essayé d'en établir une, et de mettre ainsi l'ordre par-tout. Ce Traité, comme l’on voit, a le mérite de rapprocher les Ouvrages de ces deux grands hommes , et de faire connaître les rapports qui existent dans la distribution de leurs genres, qui présentent dans leur comparaison très-peu de différence. J’ai divisé l'Analyse du système de Linné en trois Parties, savoir : 1.° les Caractères des six Ordres qui le composent ; 2.° les Tables synoptiques qui présentent la dispo- sition artificielle des Genres renfermés dans chacun de ces six Ordres ; 3.° la Disposition naturelle et numérique des Genres (1). Ces trois objets ont besoin d'être déve- loppés. (1) Le travail que je publie a déjà été entrepris par trois Auteurs que je ne nomme point, mais qui, ayant mal saisi le plan de Linné, ont suivi l’ordre de ses tables synoptiques , et non point la série naturelle et numérique de ses genres. De plus , leurs ouvrages présentent une confusion inévitable, puisqu'ils en ont basé le plan sur une disposition artificielle, et non pas naturelle. En comparant mon "Traité avec leurs ouvrages , les naturalistes verront la différence qui existe entre leur travail et le mien. AVERTISSEMENT. xi 1.° J'ai placé à la tête de ces six Ordres les Caractères propres à chacun d'eux, et qui portent sur la forme du bec, des pieds, sur les habitudes , les mœurs, etc. J'ai mis à la suite des Caractères de cha- cun de ces six Ordres , les Tables Synopti- ques, c’est-à-dire , la Disposition artificielle des genres qui les composent. Je dis artzfi- cielle , parce que cette disposition est absolu- ment arbitraire ou factice, comuine je vais l'indiquer. Dans le second Ordre qui comprend les Pres ou CORBEAUX, Linné a reconnu trois structures différentes dans les pieds, savoir : 1.° les pieds ambulatoires , à trois doigts an- térieurs séparés, un postérieur ; 2.° grim- pans, à deux doigts antérieurs , deux posté- rieurs ; 3.° marcheurs, à trois doigts anté- rieurs , celui du milieu étroitement uni et comme collé au doigt externe, jusqu’à la troisième phalange ou articulation , et uni de même au doigt interne jusqu’à la pre- mière phalange ou articulation. Ces trois formes de pieds lui ont fourni trois sous- divisions dans cet Ordre, cha- cune desquelles est encore sous- divisée en deux ou trois séries prises de la forme du bec courbé , droit, en couteau. xiv AVERTISSEMENT. Ainsi, je suppose qu’un amateur veuille déterminer le Grimpereau familier ou le Grimpereau de muraille ( les deux seules espèces européennes de ce genre ) , lorsqu'il aura reconnu que ces oiseaux qui, par le volume du corps , se rapprochent des Passe- reaux , se rapportent par la structure de leur bec ( une fois plus long que la tête } à l’ordre des Pies ou Corbeaux , il cherchera dans les trois divisions de cet ordre, celle à laquelle appartiennent ces oiseaux. La structure des pieds à trois doigts antérieurs séparés, et un doigt postérieur, [ui indiquera qu’il doit le chercher dans la première division de cet ordre. Passant de là aux trois sous-divisions dont cette première division est composée , il verra que la première, fondée sur la struc- ture du bec recourbé à la pointe , renferme l’oiseau dont 1l cherche à découvrir le nom, et que son bec filiforme , terminé en pointe, le distingue des Colibris dont le bec est ter= miné en pointe mousse. Cet exemple suffit pour faire connaître l'utilité et les avantages de ces Tables Sy- nopliques , qui , après l'invention des noms spécifiques ou triviaux, sont le plus grand service que Linné ait rendu à l'Histoire natu- relle. Il à simplifié avec leur secours, l'étude AVERTISSEMENT. XY de cette science, en désignant toutes les productions des trois règnes, au moyen de deux mots, l’un générique , l’autre spéci- figue, qui soulagent la mémoire , facilitent les recherches-et la correspondance, donnent à chaque production de la nature des noms faciles à retenir, et dont la création est un grand bienfait rendu à la science. En effet, ces Tables dont le mérite n’est pas assez connu, sont d'autant plus utiles, qu’elles évitent une perte de temps très-con- sidérable. Le genre du Grimpereau qui, dans la Table Synoptique du second ordre , se trouve placé à la seconde ligne, forme dans l’ordre naturel et numérique des genres , le vingt-deuxième et avant-dernier genre. Celui donc qui aurait voulu trouver le nom du Grimpereau , aurait été obligé de parcourir et de lire successivement la description de vingt-deux genres , et n’aurait trouvé le Grimpereau qu'à l’avant-dernier genre de cet ordre. On voit dès-lors combien ces Tables Synoptiques facilitent la recherche des objets que l’on veut étudier (x). (1) Il y a dans ces Tables Synoptiques trois choses qui ont besoin d’être expliquées pour faciliter XV) AVERTISSEMENT A la suite de ces Tables Synoptiques , se trouve la Disposition naturelle et numérique Jeur intelligence , et faire connaître le plan d’après lequel elles ont été conçues. 1.9 Linné ayant classé dans son Systema Naturæ toutes les productions des trois règnes , a commencé son Regnum animale par les Quadrupèdes qui for- ment quarante genres. Ayant fait suivre les numéros des genres pour les Orseaux , il a appliqué au genre FVautour, qui est le premier pour la classe des Oi- seaux , le n.° 41. 2.9 Il y à des genres qui ne portent aucun numéro, soit dans les T'ables Synoptiques , soit dans la série numérique et naturelle des genres. Ceux-ci, au nombre de neuf, sont les genres inconnus à Zinné , ou dé- couverts depuis la publication de la treizième édition de son Systema naturæ. Gmelin, en leur donnant la place qu’il a cru devoir leur assigner dans sa nou- velle édition , ne les a point distingués par un numéro, afin de conserver aux genres anciens de Zinné les _ chiffres qui les distinguaient ; voilà pourquoi les nou- veaux genres n'ont point de numéros. 3.2 L'ordre des numéros des genres est interverti dans les ‘T'ables Synoptiques dont la disposition, comme je l'ai dit, est purement artificielle. Le genre Colibri, n.° 66, occupe dans ces tables la seconde ligne ou le second genre dans l’ordre des P1Es ou Correaux ; et dans la série numérique de ce même ordre , ilest placé au vingt-troisième genre : en voici la raison. Zinné , dans la disposition de ses tables , a conservé à côté de chaque genre, le numéro qu'il des AVERTISSEMENT. xvi des genres , c’est-à-dire, le plan ou l’ordre d’après/lequel Zinné a disposé les genres qui constituent chacun des six Ordres de son. système. L'établissement ou la création de ces genres » porte : 1° Sur la forme et la structure du ec, considéré dans ses deux parties, ou Mandi- bules qui offrent des caractères essentiels, et qui forment la première base de ses genres. 2.° Sur la forme et la situation des Na- rines. 3.2 Sur la forme et la structure de la Langue. 4° Sur la forme des Pieds, le nombre, la disposition et la longueur des Doigts , 1.° libres ou séparés ; 2.° engagés dans une membrane simple ou festonnée. 5.° Sur le nombre des Pennes de la queue , et les autres caractères tranchans que peu- vent présenter les Crétes , les Huppes, les Ergots , etc. (1) porte dans la disposition naturelle et numérique des genres de son Systema naturæ , afin d'indiquer plus surement la place qu’il occupe dans son ouvrage. (1) Les Caractères des Genres, très-incomplets dans l'édition du Systema naturæ de Gmelin , n'ont point été faits d’après un ordre régulier , et sous forme de b xvij AVERTISSEMENT. Les Caractères des genres ainsi établis, je passe à la Division des Espèces, et à leur Description. La Division des Espèces facilite la distinc- tion et la recherche de celles qu'on veut reconnaitre. Elle devient très-utile dans les genres nombreux dont plusieurs manquent de divisions , ou n’en présentent qu’un petit nombre peu satisfaisant , tels sont les genres Falco, Corvus , Anas, Ardea , Scolopax , Larus, Colymbus, Turdus, Alauda, Loxia, Frinoilla, Emberiza, Motacilla, Parus, Hi- rundo , etc. J'ai cru devoir en établir de nouvelles, fondées sur l’analogie des familles et des espèces ; et par cette méthode, ces genres nombreux sont sous-divisés, et dès- lors plus faciles à étudier et à reconnaître. La Description des Espèces porte principa- Genera. J'ai évité ce défaut , en publiant des Carac- tères fondés sur les parties que je viens d'énumérer , et qui forment un Genera avium , dont aucun ouvrage venu à ma connaissance ne présente une série aussi étendue et aussi complète. Je dis les ouvrages venus à ma Connaissance , parce qu'il en est plusieurs que je ne possède pas, tels sont ceux de Forster, de Latham , etc. ; de sorte que s’il existe quelque rap- port entre leur travail et le mien, on ne pourra pas m'accuser d’avoir voulu m'approprier leurs ouvrages. AVERTISSEMENT. XIX lement sur le facies de chacune d'elles, sur les caractères déduits de la couleur du plu- mage, ete. Chaque description faite avec la plus grande exactitude , soit d’après les auteurs les plus estimés , soit sur les oiseaux que j'ai eu occasion d'observer vivans ou empaillés , compose une phrase spécifique qui donne le Diagnostique des individus, qui les isole et les sépare de leurs congénères. Les phrases spécifiques de Zinné n'ayant paru trop courtes et insuffisantes pour un Livre de la nature de celui-ci, j'ai cru de- voir les refondre presque toutes, pour leur substituer le texte de Buffon, ou une des- cription faite ex vivo ; par ce moyen, mon ouvrage à acquis un Caractère d'originalité qui lui donnera un degré d'utilité de plus. Après la description de chaque espèce, j'ai indiqué la Synonymie de Buffon, c’est-à- dire , les noms français de son Ouvrage, et les numéros de ses Planches enluminées (1). (1) J'ai suivi dans cet Ouvrage l'édition in-4:° de l'imprimerie royale , de, 1778 , et les Planches enlu- minées, composées de 1008 figures in - 4:°, Persuadé que les citations ne peuvent avoir de mérite qu’autant qu'elles sont exactes , je les ai toutes vérifiées soit pour le texte, soit pour les figures en noir ou enlu- bi} xx AVERTISSEMENT. Ce grand Ecrivain , en rapportant dans son ouvrage la synonymie des Auteurs qui Font minées ; et je suis si sûr de mon travail à cet égard, que je m'engage à donner un exemplaire de mon Traité d’Ornithologie , pour chaque faute de citation de sy- nonymie ou de figure qu'on pourra me démontrer. L'’exactitude scrupuleuse que j'ai mise à vérifier ces citations , m'a fait découvrir dans l'ouvrage même de Buffon , des erreurs que je m ÉDiene de signaler, et dont voici la note. La Fresaie est indiquée sous le n.° 474 des plan- ches enluminées. Le Moyen-Duc, sous le n.° 473. L’Écorcheur, sous.le n.° 475 , fig. 1. Ces trois citations sont nulles. Le Pic varié ést indiqué sous le n.° Gi au lieu de 611. 1 L'Oie de Guinée est indiquée sous le n.° 547 au lieu de 574. Cette dernière erreur de citation est occa- sionée par une inversion de chiffres. Dans les nombreuses éditions de Buffon, Due de nos jours (il faut en excepter celle de Sonnini), on a supprimé , 1.° la partie anatomique ; 2.° la syno- nymie ; 3.° les discussions critiques sur les genres et sur les espèces, et on n’a réimprimé que l’histoire de chaque oiseau. Dès-lors en abrégeant et en tronquant le texte de Buffon , on a donné une plus grande valeur aux éditions originales de ses ouvrages , qui sont plus recherchées par les amateurs ’et par les naturalistes , parce qu’elles présentent la manière de philosopher de ce grand homme. AVERTISSEMENT. xxj précédé , et de ses contemporains , présente l'état de cette partie importante de l’Orni- thologie. Ainsi, en me contentant de ren- voyer à son Ouvrage pour la synonymie, j'ai évité de surcharger inutilement ce Traité d’une foule de noms qui en auraient aug- menté considérablement le volume , sans y ajouter un nouveau mérite. L'Histoire de chaque espèce qui succède à sa synonymie , comprend le pays natal de chaque Oiseau , des détails sur sa manière de vivre , sur ses habitudes , ses migrations, la structure de son nid, le nombre de ses œufs, etc. (1) (1) Comme les Localités sont indiquées en général d’une manière assez vague dans le $ystema naturæ , j'ai cru devoir suivre à cet égard le plan de Buffon, qui les a fait connaître d’une manière très-lumineuse. Je me suis permis plusieurs changemens. J'ai cru devoir ôter le Courlis commun du genre Scolopax , dans lequel Zéënné l'avait placé , pour le ranger, comme a fait Buffon , dans le genre Courlis ; le caractère du bec droit , assigné par Linné au genre Scolopax , ne pouvant convenir au Courlis qui l'a voûté en arc, et trois fois plus long que la tête. J’ai cru également devoir ôter le A/erle de roche du genre des Pies-grièches , pour le placer dans celui des Merles , dont il se rapproche autant par ses habitudes , son genre de vie, son chant, etc., qu'il b ii xxÿ AVERTISSEMENT. J’ai joint sous le titre d’Observations, des remarques ou nouvelles , ou utiles, ou cri- tiques ; et toujours ami du vrai, et ennemi du merveilleux, j'ai tèché de purger lHis- toire des oiseaux d'un grand nombre de contes ou de fables ridicules dont on s'est plu à la surcharger. En décrivant chaque espèce , j'ai eu soin d’en indiquer la grandeur, et j'ai cru rendre service aux naturalistes, en publiant une Table, pour faire connaître les dimensions des Oiseaux en mesures nouvelles comparées aux anciennes, et que j'ai portée à vingt- quatre pieds, ou 7 mètres 796 millimètres. Avec le secours de cette Table, on aura un point de comparaison qui facilitera les cal- culs , et indiquera les rapports du système métrique avec les anciennes mesures. J'ai placé à la fin de la seconde partie de cet Ouvrage, deux Tables alphabétiques fran- SP Cia s'éloigne des Pies-grièches , qui sont des oïseaux car- nivores , tandis que le Merle de roche est granivore ou insectivore. J'ai noté les doubles emplois d'espèces ou de sy- nonymie faits par Gmelin, qui a décrit quelquefois le même oïseau sous deux noms différens , telle est la Fauvette des Alpes, décrite sous les noms de S'iurnus collaris et de Motacilla Alpina. AVERTISSEMENT. zxi gaise et latine des Genres et des Espèces. Ces Tables présentent non-seulement l’indication des pages où sont décrits les genres, mais encore le nombre des espèces contenues dans chaque Genre. On peut d’autant plus comp- ter sur leur exactitude , qu’elles ont été véri- fées avec l'attention la plus scrupuleuse. Je préviens que voulant donner à ce Traité élémentaire non-seulement la clarté, l’ordre et la méthode sans lesquels il n'aurait aucan mérite, mais encore la pureté et la simpli- cité de diction ou de langage, si nécessaires pour en rendre la lecture agréable, je n'ai employé que des noms français connus de tout le monde. J’ai sévèrement rejeté tous ces mots de création nouvelle et barbare dont fourmillent aujourd’hui, sans aucune néces- sité , les nouveaux ouvrages d'Histoire natu- relle. ; Le Traité élémentaire que je publie au- jourd'hui est ie fruit de plusieurs années d’études et d'observations. Différent des autres ouvrages de ce genre, en général trop laconiques et trop substantiels , il est entiè- rement consacré à l’Ornithologie. Persuadé que la vraie méthode de faire de bons ou- vrages en histoire naturelle, est de publier des traités sur chacune des parties qui la b io xxiv, AVERTISSEMENT. composent, et non pas un traité élémentaire sur cette science en général , je me propose de publier successivement divers ouvrages, dont le premier , uniquement destiné à l'étude des végétaux , et qui paraîtra dans le courant de cette année, aura pour titre : Traité élémentaire de Botanique , à l'usage des élèves des Académies et des Lycées. Les Ouvrages élémentaires sont des livres très-difficiles à faire. Peu de personnes ont le talent d'exprimer clairement les idées premières des choses ; très-peu veulent entrer dans des détails minutieux, arides, rebutans par leur sécheresse, qui exigent de profondes études , qui demandent de l’ordre, de la justesse et de la clarté dans l'esprit, et qui obligent à revenir sur les premières études. On peut appliquer à leurs auteurs ce vers de Boileau : rampe . . : e F7 Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. La Science sera donc à jamais redevable à ces hommes laborieux qui consacrent leurs veilles à composer des ouvrages classiques et élémentaires , utiles à l'instruction de la jeunesse. Cette vérité est clairement expri- mée dans les articles 143 et 1:44 des décrets AVERTISSEMENT. xxv et règlemens de l’Université Impériale, con- çus en ces termes : « L'Université Impériale et son Grand- Maître, chargés exclusivement par nous de l'éducation et de l'instruction publique dans tout l’empire , tendront sans relâche à per- fectionner l’enseignement dans tous les gen- res, à favoriser la composition des ouvrages classiques : ils veilleront sur-tout à ce que l’enseignement des sciences soit toujours au niveau des connaissances acquises, et à ce que l'esprit de système ne puisse jamais en arrêter les progrès. » Nous nous réservons de reconnaître et de récompenser d’une manière particulière les grands services qui pourront être rendus par les membres de l’Université, pour l’ins- truction de nos peuples. » C’est donc entrer dans les vues de sa Majesté, que de publier des Ouvrages classiques et élémentaires. L’exécution des Ouvrages d'Histoire natu- relle est plus difficile que celle des livres de littérature. Leur impression , lorsqu'elle est bien soignée , y ajoute un mérite réel. Les soins employés à la correction des épreuves, la vérification du texte , l'exactitude des citations , l'élégance de la disposition typo- graphique, la netteté des caractères, concout- xxvj AVERTISSEMENT. ront j'espère à donner à ce Traité un nou- veau degré de mérite , et le rendront digne du Naturaliste célèbre qui a bien voulu en accepter la dédicace. Au moment où le Gouvernement , en créant l’Université Impériale, a voulu que toutes les branches des connaissances hu- maines y fussent enseignées , 1l y a des par- ties ( l'Histoire naturelle est de ce nombre }) qu’il a voulu rendre classiques , et faire entrer dans l’éducation des jeunes gens. Mais on ne peut se dissimuler que les bons ouvrages élémentaires dans cette science , sont encore à créer. Il est donc du devoir des Professeurs, chargés de l’importaute fonction d’instruire les élèves, de répondre à la confiance dont le Gouvernement les a honorés , en concou- rant, par tous les moyens qui sont en leur pouvoir , à l'instruction dont ils deviennent les dépositaires. | | Ce n’est pas là le seul but d'utilité que présente l'établissement de l’Université. Sa création est un bienfait, puisqu'elle sert à répandre les lumières , et à propager le goût des sciences. Les jeunes gens pouvant suivre à leur choix les études qui leur conviennent parmi les cours établis dans les Académies, et trouvant à s'occuper, abandonneront les x ! AVERTISSEMENT. xxvij sentiers de l’oisiveté dans laquelle ils passent une partie de leur vie ; et devenus plus stu- dieux , ils contribueront aux progrès des sciences. En effet, l'Histoire naturelle qui a immortalisé les Buffon, les Lacépède , les Linné , les Tournefort, les Reaumur, les Haller, les Pallas, et autres savans de nos jours, ne mérite-t-elle pas quelques mo- mens d’une attention donnée si souvent à une foule d'objets inutiles ou frivoles ! Nulle science , en effet , n’est plus propre que l'Histoire naturelle , à inspirer le goût de l'étude. Les êtres innombrables qui cou- vrent la surface du globe, présentent à l’œil de l’observateur des objets bien dignes de fixer son attention. Le ciel, la terre, les eaux sont peuplés d'habitans qui diffèrent de mœurs , de formes , de couleurs, d’habi- tudes , de langages , de vêtemens , d’instinct, et qui, placés par la main du Créateur sur tous les points du globé , servent à y entre- tenir l’ordre et l’harmonie. Mais dans ce nombre si varié , 1l faut sa- voir faire un choix, et s'attacher de préfé- rence , selon le conseil de Buffon , aux pro- ductions de notre pays , avant d'étudier celles des pays étrangers. Ce grand Homme qui, dans son histoire des Oiseaux, a montré -Xxviÿ AVERTISSEMENT. bien plus de sagacité et de méthode que dans celle des Quadrupèdes , recommande aux personnes qui veulent s’adonner à l'Orni- thologie , d'étudier de préférence les Oiseaux d'Europe , dont la connaissance leur sera très-avantageuse pour l'étude des Oiseaux exotiques , en leur fournissant des points de rapprochement et de comparaison. En effet, lorsqu'on connaîtra bien un Pic , un WMartin- pécheur, un Grimpereau , une Caille d'Eu- rope , on reconnaitra sans peine tous les Pics, tous les Martin - pécheurs , tous les Grimpereaux , et toutes les Cazlles des autres parties du monde. Pénétré de la sagesse de ce conseil, du premier des Ornithologistes français , j'ai cru devoir me borner aux Oiseaux de notre continent, et ne décrire dans cet Ouvrage que les espèces euro- péennes. : Pour faciliter l'étude de l'Histoire natu- relle , le Gouvernement dont les vues bien- faisantes embrassent jusqu'aux moindres détails, a voulu quil y eût dans chaque Académie un Cabinet d'Histoire naturelle. Ces Cabinets doivent renfermer toutes les productions naturelles de divers départe- mens qui forment l'arrondissement de cha- que Académie. Ces productions doivent être AVERTISSEMENT. xxx classées et dénommées par le Professeur d'Histoire naturelle , auquel ce soin est confié d’après l’article 25 des statuts de l'Université Impériale. Il est du devoir des Professeurs chargés du soin et de l’entretien de ces Cabinets, de les rendre utiles aux habitans des villes dans lesquelles ils sont établis. Pénétré de cette vérité, j'ai mis tous mes soins à créer celui de l’Académie de Lyon, et à le rendre digne d’une des premières cités de l'Empire. Autorisé par M. le Recteur de l'Académie, à me livrer à la préparation des cbhjets qui doi- vent former ce Cabinet, j'ai empaillé dans l’espace de six mois, cent trente-un indi- vidus , tant Oiseaux que Quadrupèdes, qui commenceront à fonder le premier éta- blissement de ce Cabinet. La vérité des atti- tudes, la beauté des couleurs , la fraîcheur et le choix des individus, l’augmentation annuelle et successive des productions du règne animal, pourront satisfaire les ama- teurs ; et les étrangers qui auront occasion de passer à Lyon. C’est dans cet établisse- ment que les dessinateurs , les brodeurs, les fleuristes, les amateurs , les curieux pour- ront observer les objets qui auront rapport à leur art, et qu'ils trouveront des modèles xxx AVERTISSEMENT: pour donner à leurs ouvrages un ton de vérité , et un degré de perfection qui en augmentera Le prix, la valeur et la beauté. L’arrangement de ce Cabinet ne se bornera pas à la seule préparation des Animaux , les Minéraux et les Plantes y occuperont une place distinguée. Le Règne végétal y sera disposé de deux manières, 1.° en Herbier ou en plantes sèches enfermées entre des feuilles de papier; 2.° en Fleurs artificielles. Lorsqu'il fleurira dans le jardin de l’Académie quel- que plante dont la fleur aura un certain éclat, j'aurai soin de la faire imiter artifi- ciellement par des fleuristes, et ces fleurs artificielles disposées d’après une méthode, formeront un jardin de plantes qui ne crain- dront ni la rigueur des frimas, ni les in- tempéries des saisons , et qui conserveront ainsi leur éclat et leur beauté. Le même ordre sera suivi dans l’imitation des Plantes utiles dans la Médecine et les Arts. Les per- sonnes qui voudront étudier la Botanique, trouveront , tous les jours de l’année , une collection de végétaux (enfermés sous des globes de verre ou dans des armoires: vi- trées ), représentés au naturel, avec leurs formes , leurs couleurs , leurs caractères classiques , et tous les détails pris de la forme AVERTISSEMENT. xxx; et de la couleur des feuilles, des tiges , et de toutes les parties qui servent à les distinguer. En attendant que le Cabinet de l’Aca- démie acquière l’éclat qu'il ne peut man- quer d'obtenir bientôt , je me propose d’ou- var au public, le jeudi de chaque semaine, et tous les jours aux étrangers, mon Cabinet d'Histoire naturelle , mon Herbier , mes Oiseaux , ma riche et nombreuse Biblio- thèque. Par ce moyen, je m’efforcerai de faire naître et d'entretenir le goût d’une science aussi utile qu'agréable, et de seconder ainsi, autant qu'il sera en mon pouvoir, les vues que le Gouvernement s’est proposées dans la création de l’Université Impériale. Heureux si cette faible marque de mon zèle et de mon dévouement pour Le progrès d’une science qui à fait le bonheur de ma vie, peut être avantageuse aux habitans d’une ville dans laquelle j'ai recu les premiers élémens de ma langue, et que j'ai choisie pour ma patrie adoptive. Heureux si les efforts d’une vie entière consacrée aux progrès des sciences peuvent me mériter la bienveillance de son Excel- lence le Grand-Maïtre de l’Université Im- périale, me concilier l’estime de mes chefs et l'amitié de mes collègues. xxx) AVERTISSEMENT. Heureux encore si la jeunesse à l’instruc- tion de laquelle je vais me consacrer, veut bien ne voir en moi qu’un père et un: ami. Tous mes momens lui seront consacrés, toutes les connaissances que j’ai pu acquérir lui seront transmises avec empressement ; et pénétré de l'importance des fonctions honorables qui me sont confiées , j'espère prouver par mon exemple , et sur-tout par mon ardeur mise depuis si long-temps à de rudes épreuves, qu'il n’est rien d'impossible au zèle des Professeurs de l’Université Im- périale. TRAITÉ TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE D’'ORNITHOLOGIE. D D Rs 8 D D D D D PREMIÈRE PARTIE. PRINCIPES er GÉNÉRALITÉS. | En Classe des Animaux Vertébrés, Ovipares, à sang rouge et chaud, renferme les Orseaux dont les caractères principaux sont: un Cœur à deux ventricules, à deux oreillettes; des Pou- mons respirant par des mouvemens alternatifs , déterminés par l’action des muscles de la poi- trine ; un Bec composé de deux pièces nommées Mandibules, formées d’une substance analogue à la corne, qui peuvent être regardées comme deux mâchoires horizontales, nues, saillantes ou * Ornithologie, formé de deux mots grecs cpns-fte, qui veut dire Oiseau, et de 16Yos , qui signifie Discours. À 2 PREMIÈRE PanRtvre. prolongées, sans véritables dents; deux Pieds; deux Ailes ; un Croupion qui soutient la Queue ; des Plumes couchées et placées en recouvrement les unes sur les autres, qui forment leur vêtement. Ils sont distingués des Quadrupèdes revêtus en grande partie de poils, en ce que la Nature ne leur a donné ni oreille externe, ni lèvres, ni véritables dents, ni matrice, ni vessie urinaire, ni épiglotte, n1 voûte du cerveau, ni corps cal- leux, ni diaphragme. Les Plumes qui constituent le vétement des Oiseaux sont dispersées sur tout leur corps, par leurs tuyaux implantés dans la peau en forme de quinconce. Elles sont entremélées d’autres plumes plus courtes. Les plumes de revêtement sont dis- tinctes par plusieurs attributs de celles qui cons- ütuent les Ailes et la Queue, dont les unes ( celles des ailes ) peuvent être regardées comme des rames ; les autres ( celles de la queue ) comme un aviron ou un gouvernail. Toutes les plumes des Oiseaux sont convexes dans la partie supé- rieure, et concaves dans la partie inférieure, Elles sont plus étroites sur le côté externe , plus lâches et plus larges sur le côté interne. Elles sont antérieurement plus lâches, et postérieure- ment plus resserrées. Elles sont formées à leur base par un cylindre ou tuyau semblable aux vaisseaux lymphatiques, qui ne renferme presque qu'une vapeur aériforme. Ce tuyau se prolonge en une tige garnie des deux côtés de rayons où Principes ET GÉNÉRALITÉS. 3 barbes parallèles, très-rapprochés, et cependant distincts. La Trachée-artère, dans les Oiseaux, est formée par des anneaux purement cartilagineux, liés entr’eux par une membrane fibreuse. Dans quelques espèces , les bronches mêmes ou les tuyaux aériens qui pénètrent la substance des poumons, sont également formés par des anneaux cartilagineux , que l’on voit successivement dis- paraître à mesure que la bronche pénètre plus avant dans les poumons. Les Oiseaux sont nommés Ovrpares, parce qu'ils se reproduisent par des Œufs, dont le nom- bre, la forme, la grandeur, la couleur, les teintes ou nuances, varient suivant les espèces. Ces Œufs éclosent par le moyen de l’incubation, qui est plus ou moins longue, et qui s'opère or- dinairement par la chaleur, principalement de la mère, qui les a déposés le plus souvent dans un nid strtiit avec beaucoup d'art. La Nature a ménagé dans les Oiseaux des ré- servoirs particuliers, qui renferment une espèce d’air qui devenait de première nécessité pour des animaux destinés à voler, et capables de chanter. Ces réservoirs communiquent avec les poumons, de manière qu'ils peuvent les vider et les remplir d’air à volonté. On doit considérer comme tels, des poches d’un tissu cellulaire particulier qui communiquent avec les poumons , s'étendent sous les aisselles, sous la peau et dans toute la À 2 4 Première Panrvre. capacité du ventre. Le fluide aérien peut s’intro- duire non-seulement dans la cavité de tous les os qui constituent le squelette des Oiseaux, savoir, des os des cuisses, des bras, du sternum, des côtes, du bassin, de l’épine du dos; mais encore dans quelques espèces, cet air, entrant par la bouche dans la Trompe d’'Eustache, se divise dans les cellules interposées entre les deux lames des os du crâne et des mâchoires. On divise le Corps des Oiseaux en quatre par- es principales; en T'ÉTE, en Cou, en Tronc et en ÉXTRÉMITÉS (1). On divise la T'ÉTE en Parties antérieure, supé- rieure, postérieure, inférieure , et en deux par- ties latérales, dont l’une est droite , l’autre gauche (2). La partie antérieure de la Tête présente, r.° le Bec, qui comprend les Narines et le Chanÿfrin ; 2.° le Front. 1.9 Le Bec, formé de deux pièces qu’on ap- pelle WMandibules, Vune supérieure, l’autre infé- rieure, fournit un grand nombre de caractères (1) Les Anatomistes du corps humain divisent toujours le squelette en Tête, en Tronc et en Extrémités, comprenant le cou dans le tronc. Maïs, vu la longueur de cette partie dans les Oiseaux, j'ai cru devoir diviser leur squelette en quatre parties, au lieu de trois. () La partie supérieure de la Tête prend le nom de Cha- peau ou Coiffe ,*et le Chapeau prolongé sur le bec, porte le nom de Chanfrin. PrincrPres ET GÉNÉRALITÉS. 5 pour la distinction et l'établissement des Genres. Il doit être considéré relativement , EL à sa Fioure; IL à sa Drinecriow; III. à sa Bass; IV. à son Exrrémité; V. à ses Borps; VI. à sa Susstrance; VII à sa Loncueur; VIIL à sa Couzeur ; IX. à ses ManpiBuses. I. Le Bec, considéré relativement à sa Ficurs, est : 9 Droit, dans les Hérons, les Todiers, les à EI He... ° Crochu, dans Le Oiseaux de proie, les Prrroqen GEL Dhs 2 lets . 3.2 Courbé, dans 1 Haine , Les Fu PL Hbhie, 4 4. Recourbé en dessus vers le milieu, dans le Flammant. PI. X, fig. 5. 5.0 Recourbé en dessus et convexe, en forme d’arête presque tranchante, dans les Anis. PILE, fig. 6. 6.° Courbé en arc vers le bas, dans les Courlis. PI. I, üg. 7 7.2 Recourbé en bas et pointu, dans les Tou- cans. PI. I, fig. 8. (1) Quelques Grammairiens ont établi comme règle inva- riable , que les prépositions monosyllabiques seraient répétées toutes les fois que deux noms substantifs seulement les sui vraient. Cette règle peut être fort bonne , mais j'ai eru devoir n'en pas faire usage ; elle aurait apporté dans cet ouvrage trop de longueur et trop de monotomie. A3 6 PREMIÈRE PanrTir. 8.0 Recourbé en arc vers le haut, dans l4vo- celle. PI.T, fig. 9. 9.° Courbé en forme de faucille et terminé en pointe, dans les Grimpereaux. PI. T, fig. 10. 10.0 Filiforme ou très-menu , dans les Cok- bris, les Grimpereaux. PI. I, fig. 10. 11.9 Droit et terminé en coin, dans les To- diers, la Sittelle, les Pics. PI I, fig. 11. 12.9 Renflé à la pointe, dans les Orseaux- Mouches. PI. X, fig. 12. 13.0 Obtus et terminé en pointe, dans les Courlis, les Ibis. PL T, fig. 7 14.0 Terminé à la pointe en deux plaques ar- 5 rondies en manière de spatule, dans la Spatule. PIRE) fe 16. 15.0 Effilé, dans les Anhingas, les Grèbes. PL her. 16.9 En alêne, dans les Wofacilles ou Becs- Jfinss PM Rs) rS. 17.9 En cône, dans le Gros-bec. PI. T, fig. 16. 18.0 En couteau , dans les Corbeaux, les Paille-en-queue. PI. T, fig. 17. 19.0 En forme de Fu, dans les Calaos. PL. L, fig. 18. 20.0 Convexe, dans le Bouvreuil. PI. T, fig. ra. 21.0 Très-large, ventru, épaté en forme de cuiller, dans le Savacou. PI. I, fig. 20. 22.9 Aussi épais que long, dans le Wacareurx. PE 'ne26. s Principes ET GÉNÉRALITÉS. 7 23.0 Plus long qu'épais, dans les Pingouïns. PLIS. 2 24.0 Aussi épais que large, dans l’Ore. 25.0 Plus large qu’épais, dans les Canards. PE GE: 25. 26.0 Ouvert et béant dans les deux tiers de sa longueur, dans le Bec-ouvert. PI. 1, fig. 21. 27.9 Aplati en dessus et en dessous, dans la Spatule. PI I, fig. 13. 28.0 Comprimé sur les côtés, dans le Bec-en- ciseaux. PI. 1, fig. 22. 29.2 Anguleux, dans les Pics, les Martin- pécheurs. PI T, fig. 23. 30.0 Garni d’aspérités, dans les Anis. PL, fig. 6. 31.0 Échancré vers la pointe, dans les Pres- grièches , les Figuiers , les Tangaras, les Mana- Æins, les Gobes-mouches, les Grives, les Four- miliers , les Fauvettes. P1.T, fig. 24. 32.2 Finement dentelé, dans les Fous, les Paille-en-queue. PI. \, fig. 17. 33.2 Dentelé et barbelé, dans le Soucher. PI.T, ho, 20. 34.° Garni de dentelures dirigées en arrière, dans les Harles. PI. IT, fig. 1. 35.0 À dents de scie, dans les Toucans. PLI, fig. 8. 36. Court, dans les Perdrix de mer. PI. IT, fig. 3, À 4 8 PremiÈne PARTIE. 37.0 Court, arrondi et renflé vers le bout , dans les Pluviers. PI IL, fig. 4. 38.0 Très-court, dans les Wésanges, les Hi- rondelles. PI, fig. 5. 39.2 Gros et court, dans les Perroquets. PI. T, fig. 3. 40.9 Long, dans les Bécasses, les Barges.. PL 11, fig. 6. 41.0 Très-long, dans les Courlis, les Bécas- sines. PI. V, fig. 7. 42° Gros et long, dans les Cigognes. PI. IE, fig. 7. 43.2 Terminé par un onglet corné, dans les Canards. PI. L, fig. 25. 442 Terminé par un crochet recourbé, dans les Pélicans, les Pétrels. PI. IX, fig. 8. 45.9 Cannelé transversalement par des sillons, dans les Macareux. PI. T, fig. 26. 46.2 Aplati et sillonné de cannelures par les côtés, et relevés en lames verticales, dans les Pingouins. 47° Cylindrique, effilé et pointu, dans les Manchots. 48.2 Rayé inférieurement et transversalement par de petites cannelures, dans le Barbican. PL Il, fig. o. 49.2 Environné au milieu par un petit ruban . en forme de cercle, dans le Castagneux à bec cerclé. Le Principes £T GÉNÉRALITÉS. g : 5o.° Garni au-dedans de la mandibule supé- rieure d’un tubercule osseux, dans les Bruants, les Proyer. PI. IT, fig. 10. 51.0 Chargé un tubercule, du l'Oie de Guinée, VOre bronzée. PI. IL, fig. 11. 52.0 Chargé de deux tubercules, dans la {a- creuse. 53.0 Chargé d’une éminence apparente, dans les Calaos de Manille et de l'Ile de Panay. 54.0 Chargé d’une éminence très-remarquable, dans les Calaos des Moluques et d'Abyssinie. 25.0 Chargé d’une émmence énorme qui forme comme un second bec, dans les Calaos des Phi- lippines et du Malabar. PI. W, fig. 12. 56.0 Chargé d’une éminence tout-à-fait mons- trueuse, dans le Calao Rhinocéros. IT. Le Bec, considéré relativement à sa Direc- TION , est: 1.0 Droit, dans les Hérons. PI I, fe L. 20 ice. dans la Huppe, le Promerops , les Grimpereaux , Colibris. PI. 1, fig. 4 et 10. 3.9 Crochu, dans les Faucons, les Perroquets. PL I, fig. 2 et 3. 4° Recourbé en haut vers la pointe, dans lV’Avocette. PI. T, fig. 9. 5.0 Légèrement fléchi en haut vers la pointe, dans le Jabiru , les Barges. 6. Recourbé en bas, dans les Toucans. PI, K, fig. 8. 10 PREMIÈRE PARTTIE. IT. Le Bec, considéré relativement à sa Bass, esl : 1.0 Nu, dans le Warail. 2.0 Couvert d'une peau nue, dans le Pélican. 3.0 Couvert d’une peau ou membrane appelée Cire, dont la couleur varie, dans les Oiseaux de proie diurnes, les Perroquets. PI. Y, fig. 2 et 3. 4.9 Chargé d’un tubercule, dans lOze de Gui- née, l'Ore bronzée, le Hocco, le Pauxt. 5.0 Chargé d’une caroncule rouge, dans le Canard musqué. 6.2 Chargé de deux tubercules, dans la Ha- creuse, le Canard à léle grise. 7° Chargé d’une protubérance dentelée, dans le Kingalik. 8.° Chargé d’une excroissance , dans le Pigeon Turc. 9.2 Chargé d’une excroissance charnue en forme de crête, dans lOre bronzée. 10.0 Chargé d’une membrane qui se couche sur le front, se divise en trois lambeaux, et laisse encore tomber un barbillon de chaque côté, dans le Jacana du Mexique. 11.0 Chargé d’une membrane rougeâtre qui s'élève sur le front, dans le J'acana noir. 12.0 Chargé d’une membrane d’un bleu de tur- quoise , dans le Jacana vert. 13.0 Chargé d’une caroncule flasque et tom- bante dans l'état de repos et lorsque l’oiseau est tranquille, mais qui se gonfle, se relève et s’alonge PRiNcires ET GÉNÉRALITÉS. 11 lorsque lanimal est agité de quelque passion, dans le Cofinga blanc. 14.0 Chargé d’une espèce de caroncule charnue de forme conique, qui se déploie, se relâche, s’alonge, et descend beaucoup plus bas que le bec, suivant les passions de l'oiseau , dans le Cog- d'Inde. 15.0 Environné et couvert d’une peau orangée, large, s’'élevant de chaque côté jusqu’au haut de la tête, en une crête double et mobile, dans le Roi des Vautours. à 16. Moins large que la tête, dans les Mor- neaUz. 17.0 Presque aussi large que la tête, dans le Gros-bec. PL. 1, fig. 16. 18.9 Plus large que son extrémité, dans les Harles. PI. II, fig. r. 19. Moins large que l’extrémité, dans le Sou- chets IT) fo. 05, IV. Le Bec, considéré ralativement à son Ex- TRÉMITÉ, est : 1. Crochu, dans les Aigles. PI.T, fig. 2 et 3. 2.0 Pointu, dans les Hérons. PLI, fig. 1. 3.° Terminé en pointe mousse et lisse, dans les Barges. 4.° Terminé en pointe mousse et comme bar- belée, dans les Bécasses, Bécassines. 5.9 Arrondi en spatule, dans la Spatule. PI. T, fig. 13, Es 12 Première Panvir. 6.° Terminé en coin, dans la Selle, les To- diers, les Pics. PI. I, fig. 17. | 7.9 Terminé par un onglet corné, dans les Ca- nards, les Cygnes, les Otes, les Sarcelles. PI. 1, fig. 25. | 8.0 Terminé par un onglet recourbé en croc, dans les Petrels, le Pélican. PI. IX, fig. 8. 9.° Dilaté et épaté, dans les Canards. PI. T, fig. 25. 10.0 Recourbé en bas, dans les Toucans. PI. F, fig. 8. 11.0 Recourbé en arc vers le haut, dans l4vo- celle, le Jabrru. PI. 1, fig. o. 12.0. Recourbé en arc vers le bas, dans les Courlis. PI. I, fig. 7. V. Le Bec, considéré relativement à ses Borps, es : 1.0 Kntier, dans les CAoucas. 2.0 Dentelé, dans les Canards. PI.T, fig. 25. 3.2 Garni de dentelures dirigées en arrière, dans les Æarles. PI. Il, fig. 7. 4° À dents de scie, dans les Toucans, le Paille-en-queue. PI. 1, fig. 8 et 17. 5.6 Échancré ou garni d’une dent près de la pointe, dans quelques Oiseaux de proie diurnes, dans les Pées-grièches. PI. 1, fig. 24. 6.° Tranchant, dans le Savacou. PI. FE, fig. 20. VI. Le Bec, considéré relativement à sa Suss- TANCE, est : Principes ET GÉNÉRALITÉS. 13 1.0 Dur et corné, dans le Tourne-prerre. 2.0 Très-dur, dans les Pics, le Dur-bec. 3.0 Très-fort, dans les Aigles. 4.9 D'une corne très-solide et très-dure, dans le Savacou. | 5,9 Très-mince et très-faible, dans les Tou- cans. | 6.2 Mou et flexible comme du cuir, dans la Spatule. 7. Lisse, dans le Torcol. 8.° Garni d’aspérités, dans les Anis. VII. Le Bec, considéré relativement à sa Lox- GUEUR, est: 1.0 Court, dans les Æirondelles, les Martinets. 2.0 Très-court, dans les Mésanges. PI. I, fig. 5. 3.0 Plus court que la tête, dans un grand nombre d'Oiseaux. 4.9 De la longueur de la tête, dans les Werles, les Grives. 5.0 Plus long que la tête, dans les Barzes, Bécasses. PI. I, fig. 6. 6.2 Beaucoup plus long que la tête, dans les Bécassines , les Courlis. PL I, fig. 7. VIII. Le Bec, considéré relativement à sa Coureur, est: 5.0 Noir, dans un très-grand nombre d’Oiseaux. 2.° Noirâtre, dans le Merle à plastron blanc ; le Cravant, 14 PREMIÈRE PARTIE, 3.0 Blanc, dans le Marlin-pécheur à bec blanc, dans l'Outre-mer. 4° Rouge, dans un grand nombre d'Oiseaux. 5.2 D’un beau rouge de corail, dans l’Huitrier. 6.2 D'un rouge de cire d'Espagne, dans le Martin-pécheur à gros-bec. 7.2 D'un rouge brillant , dans les Wartin- pécheurs à coiffe noire, à léle et cou couleur de paille. | 8.0 Rougeâtre, dans le Cardinal, le Martin- pêcheur à trois doigts. 9.° Pourpre, dans la Poule sultane. 10.0 Rose, dans le Lortof. 11.9 Bleu, dans le Pétrel bleu, le Courlis Acalot, le Fou de Bassan. 12. D'un beau bleu, dans le Coucou à longs brins. 13.2 Bleuâtre, dans le Dronfe, le Morillon, le Crabier cendre. 14.0 Noir-bleuâtre, dans le CLS Quapactol. 15.9 Jaune, dans le Héron blanc, YEtourneau, le Merle. 16. D'un jaune jonquille, dans le Jacana du oo ° Jaunâtre, dans le Pinson d'Ardennes, 1. à Coucou Poe 18.0 Orangé, dans le Warlin-pécheur à longs brins, le He blanc, la Mésange barbue ss 9 Orangé-vif, dans les crie us Coukeels. Ji dans Le Martin-pécheur bleu el noir du Sn gal. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 15 21.° Couleur de rouille foncée, dans le Mar- fin-pécheur Crabier. 2220 Vert-brun, dans le Coucou vert-doré et blanc. 23.0 Verdâtre, dans le £ourlis brun. 24.0 Brunâtre, dans un grand nombre d'Oi- seaux. 25.° Grisâtre, dans la Calandre. 26.° Gris-brun, dans le Cendrillard, le Coucou Piaye. 27 Cendré, dans le Remrz. 28.° Plombhé, dans le petit Canard à grosse tête. 20° Couleur de corne, dans le Faisan, le Coucou brun piquelé de roux. 30.2 Couleur de nacre, dans le Gros-bec. 31.° D'un blanc d’argent très-brillant à sa base, dans le Bec-d'argent. IX. Le Bec, considéré relativement à ses Manpreuzes, présente des différences sensibles dans la configuration de ces deux parties. Consi- dérées isolément, elles diffèrent entr'elles, L par leur Écariré ; El. par leur Forme; IE. par leur Siruarion ; IV. par leur Drrecrion ; V. par leurs Exrrémirés ; VI par leur Coureur. I. Les Mandibules, considérées relativement à leur ÉcazITÉ, sont : 1.0 Egales, ou plutôt à peu près égales, dans les Hérons , les Hirondelles de mer et dans un grand nombre d'Oiseaux. PI. TL, fig. 1. 16 PREMIÈRE PARTIE. 2.° Inégales, dans les Æigles , les Perroquets. PI. IL, fig. 2 et 3. 3,° Très-inégales, dans le Bec-en-ciseaux. PI.T, fig. 22 (1). I. Les Mandibules, considérées relativement à leur Forme, varient considérablement, la su- périeure ayant une configuration très-différente de l’inférieure, ainsi qu’on le verra dans les Ca- ractères des Genres. UT. Les Mandibules, considérées relativement à leur SiTuaTIoN, sont : 1.° Placées ordinairement l’une au-dessus de Vautre, dans un très-grand nombre d’Oiseaux. 2.° Croisées, dans le Bec-croisé. PL. IL, fig. 13. IV. Les Mandibules, considérées relativement à leur Drrecrion, sont : 1.° Droites, dans le Butor. PI. I, fig. x. 2.9 Courbées en haut et dans le même sens, dans l’Avocette. PI TX, fig. 9. 3.° Courbées en bas et dans le même sens, dans les Toucans. PI. T, fig. 8. (1) Les deux Mandibules, placées ordinairement lune au- dessus de l’autre, ne sont, à rigoureusement parler, presque jamais parfaitement égales ; elles diffèrent au contraire consi- dérablement l’une de l’autre. Mais dans certains oiseaux chez lesquels leurs différences sont peu apparentes, on peut consi- dérer les Mandibules comme égales ou à peu près égales. N7 Ÿ Principes ET GÉNÉRALITÉS. 17 V, Les Mandibules, considérées relativement à leurs Exrrémirés, sont: 1. Arrondies, dans la Spatule. PI. 1, fig. 13. 2. La supérieure crochue, linférieure tron- quée, dans les Oiseaux de proie, les Perroquets. Pie piet. 3. 3.° La supérieure, seulement armée de chaque côté d’une dent, près de la pointe, dans quelques Oiseaux de proie, dans les Pies-grièches. PLY, fig. 24. 4° La supérieure en couteau , linférieure droite, dans les Parlle-en-queue, les Corbeaux. 5.0 La supérieure convexe, linférieure aplatie, dans le Colrou. 6.° La supérieure plus longue, l’inférieure plus courte, dans la Bécasse. 7. La supérieure courte, linférieure beau- coup plus longue, dans le Bec-en-ciseaux. PILE, fig. 22. 8.2 La supérieure crochue et courbée en bas, inférieure crochue et courbée en haut, dans le Bec-croisé. PI. IL, fig. 13. 9° La supérieure pointue, crochue à son ex- trémité, avec deux dentelures mousses de chaque côté, linférieure rayée transversalement par de petites canelures, dans le Barbican. PI. IX, fe. o. 10.° La supérieure recourbée en croc, l'infé- rieure creusée en gouttière, et comme tronquée en manière de cuiller, dans les Péfrels. B 18 Première Partir. VI. Les Muandibules, considérées relativement à leur Coureur, présentent des différences sen- sibles dans les teintes dont elles sont colorées ; souvent la mandibule supérieure est d’une cou- leur différente de la mandibule inférieure; sou- vent chacune d’elles varie dans sa longueur, la base étant diversement colorée que la pointe. Le Bec des Oiseaux leur sert, non-seulement pour prendre leur nourriture, mais ils emploient aussi comme une arme offensive et défensive. C’est avec leur Bec qu'ils construisent leurs nids, qu’ils donnent à manger à leurs petits, et qu'ils arrangent leurs plumes. Quelques-uns, tels que les Perroquets, montent le long des arbres à Faide de leur bec. Les Martinets s'aident de leur bec pour se trainer dans l'intérieur de leur trou. Le Bec-croisé se sert de son bec pour grimper le long des branches, et pour monter, lorsqu'il est en cage, jusqu'au haut des juchoirs. Dans quelques Oiseaux, on trouve sur les bords externes de l'ouverture du Bec, des poils durs, parallèles, analogues à ceux des paupières de l’homme, ou cils, qu’on appelle Moustaches ; dans les Barbus, les Tamatias, les Coucous, les Couroucous , les Engoulevents, le Moqueur , les Grives. Dans le Choucas-moustlache, on remarque à la base de la mandibule supérieure des poils noirs, longs, flexibles, une fois plus longs que le bec, PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS, 19 outre plusieurs autres poils plus courts, plus roides et dirigés en avant, qui environnent cette même base jusqu'aux coins de l’ouverture du bec. PI. IL, fig. 14. Les plumes de la base dû bec sont disposées en manière de capuchon, dans le Dronte. Dans quelques espèces, lOuverture du bec se dilate considérablement, et semble dispropor- tionnée à la longueur du bec et à la grosseur de la tête, comme dans les Fauvettes, les Hiron- delles, les Martinets, les Coucous, et sur-tout dans les Ængoulevents. PI. IX, fig. 15. L'intérieur du Bec renferme un organe essen- tiel à la vie, c’est la Langue. Cette partie, trop peu observée, présente des caractères utiles et avantageux pour la distinction des Genres. Elle doit être considérée relativement, E à sa Lon- cuEUR ; Il. à sa Forme; IL à sa Supsrancer ; IV. à ses Bonps; V. à sa Base; VI. à son Exrrémiré; VII. à sa Couzeur. L La Langue, considérée relativement à sa LoncuEur , est : 1.2 Très-courte, dans le Casoar, le Pélican, FPAutruche, le Courlis, l'Engoulevent, le Martin- pécheur. 2.° Plus courte que le bec, dans l'Avocette. 3.° De la longueur du bec, dans le Castagneux. 4° Beaucoup plus longue que le bec, dans les Pics, le Torcol. l B 2 20 Première Panvir. IL. La Zangue, considérée relativement À sa Forme, est : 1.0 Entière, dans le Cas/agneux. 22 Terminée en pointe, dans le Butor. 3.° Fourchue ou divisée vers la pointe en deux parlies, dans le Casse-noix. 4.0 Lacérée, dans les Pies-grièches. 5.° En forme de plume, dans les Toucans. 6.° En forme de flèche à sa base, dans le Cou- - cou, l'Outarde. 7° Arrondie, semblable à un ver de terre, dans les Pics, le Torcol. 8.° Aplatie, dans le Marlin-pécheur. 9.2 Terminée en pointe dure, d’une substance cornée, dans la Sz/elle. 10.° Filiforme ou semblable à un fil délié, dans les Colibrrs. 11. Ciliée ou garnie de petits cils sur les bords, dans le Merle. 12.° Hérissée de papilles dures et tournées en arrière, dans les ÆHarles. 13. Bordée de papilles charnues, dans le Flammant. 14.° Large, dans les Hirondelles. He Efilée, dans les Fanneaux. TON M nd Lee à à la pointe et terminée par des filets, dans les Mésanges. 17. En forme de trompe et divisée au bout en deux filets, dans les Orseaux-mouches. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 21 LIL. La Langue, considérée relativement à sa SUBSTANCE, est : 1.0 Charnue, dans les Perroquets , les Oiseaux de proie. : 2.9 Cartilagineuse, dans les Rolliers. 3.° Molle, dans les Pics, le Torcol. 4.° Large et courte, dans la Grue. 5.° Molle et un peu hérissée de petites pointes, dans le petit Tétras à queue fourchue. IV. La Langue, considérée relativement à ses Bonps, est? 1.0 Lacérée ou à dentelures inégales, dans les Pies-grièches. 2.° Dentelée, dans le Casoar. 3.0 Garnie de petits cils sur les bords, dans le HWerle. 4.° Hérissée de pointes, dans l’'Outarde. 5.9 Hérissée de papilles dures et tournées en arrière, dans les Æarles. 6.° Bordée de papilles charnues, dans le Flam- mnt. V. La Langue, considérée relativement à sa Base, est: 1° Charnue et très-renflée, dans le Morillon. 2.2 En fer de flèche, dans le Coucou, l'Ou- larde. VI. La Langue, considérée relativement à son Exrremriré, est : 1. Arrondie, dans la Cresserelle. B 3 22 PREMIÈRE PARTIE. 2.° Fendue, dans la Pie. 5.0 'l'rès-fendue, dans le Casse-noix. 42 Dure et cornée, dans la Grue. 5.2 Dure et fourchue par le bout, dans lOu- larde. 6. Pointue, dans les Æérons, les Bulors, FEngoulevent. 7 Tronquée, dans les Wésanges. 8.° Fourchue et comme frangée, dans le Zoriot. 9. Pointue, dans le grand Coq de bruyère. VIT. La Langue, considérée relativement à sa Coureur, est : 1. Couleur de chair, dans un grand nombre d'Oiseaux. 2. Noire, dans le Corbeau, le Geai, le Rol- lier, la Pre. 3.2 Jaune, dans le Merle. L'intérieur du bec est orangé dans la Grive, le Merle , la Rousserole, etc. Les Narines situées sur les parties latérales de la Mandibule supérieure du bec, doivent étre considérées relativement, L à leur Srruarron: IL à leur Forme. TL. Les Narines, considérées relativement à leur Srruarion , sont placées : 1.0 À la base du bec, dans les Perroquets , les Toucans, les Calaos, les Pétrels, les Grèbes,, les Hirondelles de mer, les Perdrix, les Perdrix Principes ET GÉNÉRALITÉS. 23 de mer, les Hoccos, le Coliou, le Rollier, la Spatule, la Huppe. 2.2 Au milieu du bec, dans les Wouettes , les Ro les Tinamous , le Dronte. 9 À côté de Pouverture du bec, dans les Ping TOULNS. IL Les Narines, considérées relativement à leur Forme, sont : 1. Nues, c’est-à-dire, dénuées ou dégarnies de poils ou de barbes, dans le Canard sauvage, le Torcol. 2.° Recouvertes en partie par des plumes séta- cées, couchées de derrière en avant, dans les Corbeaux, les Pres, les Geais, les Choucas, le Casse-noix, les Pics, les Mésanges, les Cou- TOUCOUS. 3. À moitié recouvertes par une membrane sèche, dure et presque cartilagineuse, dans le Glaucope. 4° Fiecouvertes par de longues soies > effilées, dans les Barbus, les Colingas. 5.2 Peu apparentes, dans les Pélicans, les Fous , la Frégate. 6.° Petites, dans les Guépiers, les Huppes, la Spatule , les Hoccos, le Gros-bec, le Chionis. 7. Très-petites, dans le Savacou. 8° Étroites, dans lAvocelte. 9.° Très-étroites, dans les Grèbes, les Mouet- les, les Hérons , les Bécasses, les Bécassines, les B 4 24 PREMIÈRE PanrTrr. Barges, les Vanneaux, les Pluviers, les Perdrix de mer, le Flammant, le Jabiru, VOmbrette , l'Huitrier. 10.° Alongées, dans les Parlle-en-queue , les Foulques. 11,° Longues et étroites, dans les Foucans. 12.9 En tuyaux, dans les Péfrels. 15.9 Ouvertes, dans les Anis, l Albatros. 14. Ovales et très-ouvertes, dans l'Agamr. 15.9 Ovales, dans les Courdlis, les Jacanas, le K'armichi, Y Autruche, le Phylotome. 16.2 Légèrement arrondies , dans les Gobe- mouches. 17 Arrondies, dans les Perroquets, la Si- delle. 18.° À marges boursouflées, dans les Pigeons, les Coucous. 19.° Grandes, dans l'Ou/arde. Le Chanfrin est formé par des plumes effilées, placées à la base du bec, dirigées d’arrière en avant, qui couvrent les Narines en tout ou en partie, dans les Corbeaux, les Pres, les Geais, les Choucas, les Barbus, les Anis, les Courou- cous, le Touraco, le Cog de bruyère à fraise. IL. Le Front est cette partie de la Tête qui est supérieurement contiguë au bec; il est: 1. Couvert de plumes, dans un très-prand pombre d'Oiseaux. | PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 25 2.0 Nu, dans l’{bis blanc, le Courlis à front rouge, le Courlis Acalot, le Courlis rouge. 3.2 Chauve, dans le Couricaca. 4.° Couvert d'une peau chargée de poils assez rares, dans les Grues. 5.° Garni d’une membrane molle, colorée, qu’on appelle Plaque frontale dans les Foulques , les Poules d'eau, les Jacanas, les Poules Sul- lanes. 6.° Garni d'une plaque relevée et détachée en deux lambeaux qui forment une véritable crête, dans la grande Foulque à crète de Madagascar. 7.2 Surmonté d’une plume en forme d’aigrette, dans le Cariama. 8.” Surmonté d’une huppe composée de len- gues plumes très-étroites, courbées en avant, dans le Drongo ou Gobe-mouche huppé de Ma- dagascar. 9.° Surmonté d’une espèce de casque conique, dans le Casoar. 10.0 Armé d’une corne droite, terminée par une pointe aiguë, un peu courbée en avant, dans le Kamichi. 11.°Orné d’une crête rouge et charnue découpée en festons, d’une substance particulière , dans le Coq. Cette crête est noire, de même que les barbes, lépiderme et le périoste, dans le Cog nègre. I est à présumer que cetie couleur est due aux alimens dont cet oiseau se nourrit, comme la couleur rouge des excrémens, dans ceriains 26 PREMIERE PanRTre. animaux, est due aux effets de la Garance, des Caille-laits, des Graterons, etc. La crête du Cog varie souvent pour la forme, la grosseur ; elle est double, en forme de couronne, dans le Cog de Caux où de Padoue. La Partie supérieure de la Tête appelée Som- met ou Vertex, est ordinairement recouverte par de petites plumes couchées les unes sur les autres. Ces plumes prolongées forment : 1.0 Une Aigrette, dans le Paon, l'Orseau- Hoyol. M \ 2° Une Aïgrette en forme d’épi, dans le Spi- cifère. 3.2 Une Huppe susceptible d’être redressée à la volonté de l'oiseau, dans la Huppe, les Ka- kaltoës. 4.° Une Huppe pendante en arrière, dans le Faisan doré, le beau Canard huppé de la Loui- siane, la Sarcelle de la Chine, le Savacou, le Héron huppé de Mahon, le Courlis huppé, le Morillon, le Pluvier huppé, etc. 5° Une Huppe longitudinale en forme de demi-cercle, avancée sur le bec, dans Le Cog-de- roche. 6° Une Huppe redressée, recourbée et tom- bant en avant, dans le Cog huppé. Dans cet Oi- seau, la crête est beaucoup plus petite, et quel- ques fois nulle, vraisemblablement parce que la nourriture, au lieu d’être portée toute à la crête, " Principes ET GÉNÉRALITÉS. 27 est en partie employée à laccroissement des plumes. 7.2 Une Huppe formée par des plumes décom- posées, c’est-à-dire, dont les barbes de chaque plume sont séparées les unes des autres, dans le Faisan couronné des Indes. 8.° Une Huppe composée de plumes étroites et comme étagées, un peu inclinées en arrière, mais dont la pointe revient et se courbe en avant, dans les Hoccos. | 9.2 Une Huppe formée par des plumes déliées et soyeuses, relevées en une touffe chevelue, dans le Canard siffleur huppé. 10. Une Huppe posée tr ansyersalement, dans le Ror des Gobe-mouches. 11. Une double Huppe couchée en arrière, dans lA4rous ou le Luen. Une Huppe ou Mitre qui couronne la iète, formée par un faisceau de plumes relevées, fines et soyeuses, dans le Touraco. 13.° Deux espèces d’aigrettes formées par des plumes redressées, dans les AHiboux. 14° Une tache ronde d’une belle couleur d’or, dans le Figuier couronné d’or. 15.° Une couronne aurore bordée de noir de chaque côté, dans le Roifelet. 16. Une sorte de couronne formée par une bande blanche en diadême, qui fait le tour en- ter de la tête, dans le Pluvier couronné, ou par une touffe de plumes relevées en disque, dans le Harle couronné, : 28 Première PanrTir. 17.9 Un panache composé de.cinq ou six brins blancs, dans le ZZeron blanc à calolte noire. Ainsi la Huppe, suivant sa situation droite ou recourbée, en avant ou en arrière, suivant sa direction développée ou repliée, suivant sa forme, sa longueur, fournit des caractères pour la dis- tinction des espèces. Le Vertex est : 1. Presque entièrement dégarni de plumes et recouvert, ainsi qu'une partie du cou, d’une peau bleuâtre, dans la Perntade. 2.° Chargé de mammelons rouges et blanchä- tres, dans le Cog-d'Inde. 3.° Chargé d’une protubérance plus ou moins éminente, dans les Calxos. 4. Armé de deux cornes de forme cylindri- aue, obtuses à leur extrémité, dans le Faisan COTE, 5.2 Surmonté d’un tubercule caïleux, dans la Peintade. 6° Dégarni de plumes et couvert d’un simple duvet, dans les Vautours. 7. Garni de quelques poils, dans la Perntade. On divise les Huppes, 1.° en Huppes compo- sées de plusieurs plumes longues et étroites, cou- chées sur le sommet de la tête, et qui débordent un peu en arrière; mais à dire vrai, ces sortes de huppes, tant qu'elles restent couchées, ne PRincires €T GÉNÉRALITÉS, 29 sont que des huppes possibles, c’est-à-dire, que l'oiseau ne relève que lorsqu'il est agité de quelque passion; 2.2 en Huppes relevées, c’est-à-dire, qui sont dans une position redressées et séparées des autres plumes de la tête, comme dans les espèces vraiment huppées. Les Huppes sont un ornement que la Nature a accordé à un très-grand nombre d'oiseaux, tels queles Alouettes, Bouvreuils, Caïlles, Canards, Cardinaux, Cassiques, Colibris, Cogs-de-roche, Coracias, Coucous, Crabiers, Demi-fins, Far- sans, Figuiers, Fourmiliers, Gobe-mouches, Grèbes, Harles, Hérons, Huppes, Manakins , Martin-pécheurs, Merles, Mésanges, Moineaux, Moucherolles, Oies, Oiseaux-mouches, Ouiler- des, Pics, Piseons, Pinsons, Promerops, Sar- celles, Serins, Tangaras, etc. La partie postérieure de la Tête ou l’Occiput, qui forme l’union de la tête avec la colonne ver- tébrale, présente des caractères pour la distine- tion des espèces. IFest orné : 1.0 De trois ou quatre longs brins effilés, for- mant une espèce d’aigrette pendante, La le Biloreau. ° De plusieurs longs brins efflés, recourbés vers la poinie de dehors en dedans, dans le Vanneau. 3.2 D'une bande transversale de plumes rou- ges, dans l'Epeiche. L ie Le 30 PREMIÈRE PARTIE 4.° D'une aigrelte formée par des plumes alon- gées en filets, dans le Pluvier à aigrette. 5.0 D'une aigrette formée par quelques brins effilés, pendans, dans plusieurs espèces de Heé- Tons. 6.2 De plumes à rebours qui forment comme une espèce de coquille, dans le Pigeon coquille Hollandais. 7° D'un demi-capuchon qui descend le long du cou et s'étend sur la poitrine, en forme de cravate composée de plumes redressées, dans le Pigeon nonaiïn. La Partie inférieure de la Tête présente la Mandibule inférieure, dont il a été fait mention à Particle Bec. Dans le Coq, on observe au- dessous de chaque branche de cette Mandibule, une membrane rouge, charnue, d’une substance particulière, pendante, concave intérieurement. Cette membrane est moins grande dans les Poules. Les Parties latérales de la’ Tête comprennent, EL. les Sourcils ; IL. les Paupières ; IX. le Globe de lŒil proprement dit ; IV. les Joues ; V. les Tempes ; VI. les Oreilles. L. Les Sourcils sont placés au-dessus de l'or- bite. Ils fournissent quelquefois des caractères pour la distinction des espèces. Ils sont : 1.° Formés d’un seul rang de cils, noirs, longs, Principes ET GÉNÉRALITÉS. ST rangés irès-près les uns des autres, élargis par la base, et creusés en gouttière concave en dessous, convexe en dessus, dans le Secrétaire ou Mes- sager. 2.9 Composés de longs cils, dans le Ca/zo d’'Abyssinie. 3.0 Composés de longs poils noirs , relevés en haut, dans la Perntade. 4.° Rouges dans les Tétras ou Cogs de bruyère, la Perdrix , la Gélinotte , V Atiagas, le Lagopède, le Lagopède de la baie d'Hudson, le Bouvreuil violet à gorge et sourcils rouges. 5.9 Roux, dans le Canard à collier de Terre- Neuve. 6.2 Aurores, dans l'Hirondelle de cheminée. 7. Blanc, dans le Ror des Gobe-mouches, la Grive. IT. Les Paupières servent à garanür le globe de l'Œil des injures extérieures. Elles sont ordi- nairement au nombre de trois, savoir : deux ana- logues à celles des auadrupèdes, et une troisième nidulée à l'angle interne des bords de l'orbite, qui peut, suivant la volonté de l'animal , s’étendre sur tout le globe de l'Œil ; on l'appelle Hem drane clignotante. Dans l’Autruche , la paupière supérieure est mobile, et bordée de longs cils, comme dans YHomme et FÉléphant. Dans le Casoar, la pau- pière inférieure est plus grande que la supérieure. Celle-ci est garnie dans sa partie moyenne d’un 32 PREMIÈRE PARTIE. rang de pelits cils noirs, lesquels s’arrondissent au-dessus de l'œil en manière de sourcil. IL. Les Yeux dans les Oiseaux sont placés sur les faces latérales de la tête, et non en avant, comme dans l'Homme. Ils ont moins de convexité que ceux des quadrupèdes. Les Feux doivent être considérés relative- ment, 1. à leur Siruariow; IL. à leur Grosseur; IT. à leur Coureur. LL Les Yeux, considérés relativement à leur SITUATION , Sont : 1.9 Placés sur la Partie antérieure et supérieure des faces latérales de la tête, au-dessus de langle de l'ouverture du bec, dans les Butors, les He- rons , les Oiseaux de Paradis, le Savacou, le Bollier du Paradis, etc. PI. T, fig. r et 20. 2.9 Sur la partie moyenne et latérale de la tête, dans le plus grand nombre d'Oiseaux. 3.2 Sur les parties supérieure et postérieure latérales de la tête , dans les Bécasses , les Bé- cassines. PI. IL, fig. 6. IT. Les Yeux, considérés relativement à leur Grosseur , sont : 1.2 Très-gros, dans les Aroles, Ducs, Hiboux, Choucttes, Pluviers, Engoulevents, etc. 2.0 Proportionnés à la grosseur ou au volume du corps, dans les Coas, les Poules , etc. 3.0 Peüts , relativement au volume du corps, dans les Cygnes, Oies, Canards, etc. etc. 4.2 PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 33 4. Petits, dans un grand nombre de Pusse- TEUUT. IT. Les Feux dans lesquels on distingue deux parties principales, la Prunelle et V’fris (x), four- nissent des caractères pour la distinction des espèces. Considérés relativement à leur Courrur , ils sont : ‘ 1.0 Blancs, dans le petit Tetras à queue four- chue, le Maguart, Oiseau royal. 2 Blanchâtres , dans le Choucas. 3. Noirs, dans un grand nombre de Passe- TEGUT. (1) Anatomiquement parlant, on devrait considérer dans FŒïl trois parties bien distinctes, savoir : 1.9 La Prunelle ou ouverture pupillaire. 2.9 L'Iris ou membrane située au-dessous de la cornée transparente , présentant à sa partie antérieure l’ouverture désignée sous le nom de prunelle. 3.0 La Sclérotique, qui occupe Îles quatre cinquièmes pos- térieurs de l’œil. Mais comme dans les animaux on ne voit point ces parties affecter des couleurs diverses, j’ai cru devoir suivre la marche des Ornithologistes, qui n’ont considéré dans l'œil que deux parties , la Prunelle et l’'Iris. La couleur des yeux a élé peu examinée par les Ornithologistes ; cependant elle devient utile pour la distinction des espèces. Elle a été encore plus négligée dans les Oiseaux exotiques dont on n’en- voie en Europe que les peaux desséchées, qui sont devenues un objet de commerce. Voilà pourquoi il est impossible , lorsque les peaux ne sont pas envoyées par des naturalistes, et accompagnées de notes instructives, de pouvoir connaître la couleur des yeux. De-là vient la difficulté de donner aux oiseaux qu'on empaille pour les cabinets d’histoire naturelle, la véri- table couleur de leurs yeux. C 54 PREMIÈRE PARTLE, OY 4. Noirs bleuâtres, dans la Frésaïe. 5.0 Bruns, dans un grand nombre d'Oiseaux. 6. Jaunes bruns, dans le Tacco, le Cravant. 7. Jaunâtres, dans le Coucou huppé à collier. 8.° Jaunes, dans le Goëland à manteau gris, PÆperonnier, le Faisan doré.. 9 D'un jaune brillant, dans les grand et moyen Ducs, le Héron, le Butor, le Garrot, lAuitrier, le Cariama. 10.0 Orangés, dans le Coucou cuil, le Coucou serdätre de Madagascar, le Coucou coua. 11.0 Roses, dans le Loriof et dans plusieurs espèces de Grèbes. 12° Rouges dans le £eau Canard huppé de la Louisiane, le Pinson noir aux yeux rouges , le Geai blanc , le Jaseur de Bohëme, le Coq de PBantam. 13°. D'un rouge vif, dans le Coucou Froutbe d'Egypte, le on 14.2 Dun rouge de sang, dans le Coucou cornu. 15.2 D'un rouge de feu, dans le Courlis brun. 16.2 D’un rouge aurore, dans les Cogs , les Poules, certaines variétés de Pigeons , les Tour- _ derelles blanches. 17. Bleus, dans le Geai, l'Oie domestique blanche. 18.° Noisettes, dans le Coucou, le Casse-Noïx. 19.2 D'un roux jaunâtre, dans le Coucou brun piqueté de roux (x). (1) Mon intention n’est point de donner ici l'énumération PriNciPES ET GÉNÉRALITÉS. 35 Les Feux sont entourés : 1.° D'une peau nue dans la Spatule, le Courlis huppé , les Fous. 2° D’une peau nue et rouge, dans le Farsan commun, le Faisan noir et blanc de la Chine, le Spicifère, les Perdrix , le Courlis blanc, le pelit Cormoran. ° Dune peau nue, tantôt jaune, tantôt cou- leur de chair, tantôt rouge, dans le Goulin. 4.° D’une peau orangée, en forme de Lunette, dans la Macreuse à large bec, le Canard du aord , appelé le Marchand, le Secrétaire. 5.0 D'une peau d’un beau roux, dans POre d'Egypte, l’Oie armée. 6.° D’une peau bleuâtre , x la Frégate , le | Couricaca. 7.° D'une peau verdâtre, dans le Courlis brun. 8.° D'une peau noire, dans l Facou. 9.2 Garnis en dessous d’une peau nue, ver- | dâtre, qui s'étend du bec aux yeux, dans les Hérons , les Butors, les Crabiers, les Biho- TeEaux. 10.° Entourés d’un cercle rouge , dans le Cra- bier marron , le Crave ou Coracias , le Pigeon polonais , le Piseon messager , le Pigeon turc. 11.° D'un cercle de peau rousse, dans le Warail. des différentes couleurs que présentent les yeux des Oiseaux , ce travail entre dans la description des espèces ; je me con- tente seulement d’en indiquer quelques-unes. G 2 36 Première PARTIE. 12.° Entourés de jaune , dans le Merle. 13.° D'une grande tache jaune, dansle Barbu à gorge jaune. 14. D'une membrane jaune, dans le Pluvier coiffe. 15. D'une membrane nue et bleuâtre , dans V'Aracari Coulik. 16. De papilles charnues et sanguinolentes , dans le Combatiant ou Paon de mer. 17. D'un grand nombre de papilles éminentes, de couleur écarlate, dans le Touraco.. IV. Les Joues situées entre les yeux et la gorge sont formées par une peau nue et souvent colorée , dans les Faisans ; par une plaque en peau nue, rouge et semée de papilles, dans le Canard musqué. Elles sont nues ou dénuées de plumes, dans le Courlis , les Pélicans ; elles sont grises, dans le Grèbe à joues grises ; noires, dans le Figuier aux joues noires. V. Les Tempes sont situées entre les yeux et les oreilles. VI. Les Oreilles sont dénuées de conque. On observe dans le H/boux une espèce de conque ou d'oreille externe, formée par des plumes redres- L4 sées, et plus longues que les autres plumes de la tête. Les Oreilles sont, 1.0 ouvertes dans le Butor ; 2.9 Très-larges et très-ouvertes dans les Oiseaux PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS, 37 de proie nocturnes , dans l’'Autruche , le Nanda- poa, les Cogs de bruyère. 3.° Grandes, dans | lOutarde , le Faisan. 4° Petites dans la Pein- | fade. | La Téle, examinée en entier , offre dans son | ensemble des caractères doactits pour certaines espèces. Elle est : | : 1.0 Nue, dans le Courlis à tête nue, dans les | o autours. | © Nue et couverte de quelques poils, dans ti Grues , le Dindon , la Peintade , V Autruche , le Casoar, le Touyou. 3.2 Grosse, dans les Oiseaux de proie noc- urnes , les Martin-pécheurs, les Goëlands , les Mouettes , les Engoulevents, les Hoccos. | 4.2 Grosse à proportion du corps, dans les Pluviers. | ° Plus considérable relativement au volume du corps , que dans aucun autre oiseau, dans les | Tamatias. | 6.0 Petite à proportion du corps, dans un mont nombre d’Oiseaux. _ 7° Efilée, dans les Arhingas. _ 8° Aplatie, dans les Wartinets, les Hirondelles, et dans presque tous les Oiseaux plongeurs. 9.° Plus carrée que ronde, dans les Bécasses, les Bécassines. | 10.° Petite, dans le Touyou. 11. Fort pelite, aplatie, dans l'Au/ruche. | La plupart des Oiseaux cachent leur tête sous C 3 38 Première PanrTir. leurs aîles pendant leur sommeil. Les Goëlands tournent la tête en arrière , en plaçant leur bec entre le dessus de l'aile et le dos. Les Prgeons\ dorment la tête sur la poitrine : quelques Oiseaux se tiennent sur un pied pendant qu'ils dorment ; ils approchent l’autre de leur corps, et le cachent dans les plumes du ventre. Le Cog dort le plus souvent un pied en l'air, et en cachant sa tête sous l’aile du même côté, Les Faisans, pendant | la nuit, se perchent au haut des arbres, où ils! dorment la tête sous l’aile. Certains Oiseaux présentent sur les faces laté- rales de la Tête, des caractères saillans pour la distinction des espèces et même des familles. Le Fanneau armé de la Louisiane a la tête coifféel de chaque côté d’une double bandelette jaune , | posée latéralement , et qui, entourant l'œil, se taille en arrière en petite échancrure, et se pro- | longe en avant sur la racine du bec, en deux lam- beaux alongés. Le Pluvier à Lambeaux et le Vanneau armé du Sénégal, présentent une mem! brane jaune, plaquée aux angles du bec, et pen- | dante des deux côtés, en deux lambeaux pointus.\ Le Maïnate des Indes orientales présente deux crêtes jaunes, irrégulièrement découpées, qui prennent naissance de chaque côté de la tête, derrière l'œil, et qui tombent en arrière, en se rapprochant l’une de l’autre. La Demoiselle den Numidie a, sur les faces latérales de la tête, deux | touffes blanches de plumes effilées et chevelues | | | | | | | PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS, 39 formant une espèce de coiffure. Dans le Coucou cornu , on observe deux touffes de plumes en forme de cornes de chaque côté de la tête. Le Faïsan présente deux bouquets de plumes d’un vert doré, qui s'élèvent de chaque côté au-dessus des oreilles. Le Cov des Oiseaux, composé des vertèbres cervicales qui sont mobiles, et dont le nombre varie (1), est cette partie qui s'étend depuis le trou occipital ou face postérieure de la tête, jus- qu’à l'ouverture de la fourchette, ou partie anté- rieure du tronc. Il est en général arrondi, re- dressé, et plus ou moins alongé. On le divise en quatre Parties ; lune, antérieure, qui comprend la Gorge, le Canal alimentaire ou Œsophage 3 l'autre, postérieure, qui présente la Nucque et la partie postérieure des vertèbres cervicales ; et en deux parties latérales, l’une droite, l’autre gauche. La partie antérieure du Cou présente la Gorge, qui, dans certains oiseaux, n’offre qu’une peau nue, ou garnie d’un très-petit nombre de plumes. Dans quelques espèces, la gorge se dilate consi- dérablement. Elle forme un sac guttural ou poche membraneuse d’une capacité plus ou moins con- sidérable, comme dans le Pélican , le Cormo- ran , le Couricaca, la Cigogne , VOie de Guinée appelée la Jabollière, dont la‘ gorge enflée est @) Dans l’Aufruche, le cou est composé de 17 vertèbres. C4 40 PREMIÈRE PanTie, pendante en manière de poche ou de petit fa- non (1). ù Le Pigeon grosse-gorge a la faculté d’enfler prodigieusement son jabot , en aspirant et rete- nant l'air. Dans certains Oiseaux, la couleur des plumes qui couvrent la gorge , fournit des caractères pour la distinction des espèces. Elle a donné quelquefois le nom spécifique, dans Ze Rouge- gorge, le Rose-gorge , la Gorge-bleue, le Figuier à Gorge-jaune. Le dessous du cou et de la gorge sont dénués de plumes, et simplement couverts d’une peau rouge, dans la Gorge-nue ou la Per- drix rouge d'Afrique. Le Cou doit être considéré relativement, L. à sa Loncueur ; IL à sa Direction ; IL. aux PLrumes qui le recouvrent. (1) La poche du Pélican peut contenir plus de vingt pintes de liquide ; elle est si large et si longue, qu’on peut y placer le pied ou y faire entrer le bras jusqu’au coude, et même un homme peut y cacher sa tête. La poche où le Pélican emma- gasine toutes ses captures , est composée de deux peaux; l’in- terne est contiguë à la membrane de l’œsophage, l’extérieure n’est qu'un prolongement de la peau du cou. On se sert de ces poches du Pélican comme de vessies pour enfermer du tabac à fumer ; quelques marins s’en font des bonnets ; les Siamoïs en filent des cordes d’instrument, et les pécheurs du Nil se ser- vent du sac, encore attaché à la mâchoire, pour en faire des vases propres à rejeter l’eau de leurs bateaux ou pour en con- tenir et garder, car cette peau ne se pénètre ni ne se corrompt par son séjour dans l’eau. Principes ET GÉNÉRALITÉS, 4x I: Le Cou, considéré relativement à sa Low- GUEUR , esl : 1.0 Très-long, dans le Flammant , le Cygne, les pense l'Autruche, le Touyou,les Anhingas. * Long, dans les Butors, les Courlis, les a res, les Chevaliers. 3.° D’une longueur médiocre, dans la Bécasse. 4: Court, dans les Werles, les Grives, les Vanneaux. | 9° Très-court, dans les grands et moyens: Ducs , les Martin-pécheurs, les Hirondelles, les Martinets , le Roïtelet, le Troglodyte, etc. IL Le Cou, considéré relativement à sa Dr- RECTION, se rapproche plus ou moins de la per- pendiculaire ; alors il est : 1.9 Droit, dans un grand nombre d'Oiseaux. 2.° Ondulé, ou formant des ondulations, dans le Cygne. 3.2 Tordu ou contourné, dans le Torcol, mais par momens seulement. IIL. Le Cou , considéré relativement aux Prumes qui le recouvrent, est : 1.° Nu ou garni d’un simple duvet, dans les de CAUSE le Col-nud de Cayenne. ? Dénué de plumes et couvert d’une peau rie , dans le Jabiru, le Nandapoa. 3.0 Garni d’un petit nombre de plumes, dans les Chevaliers. 4° Bien garni de plumes, dans les Aigles. 42 Première Panrrir. 5.2 Garni de plumes courtes et serrées, dans le Canard sauvage. 6.° Garni de plumes touffues, dans les Wouettes. 7. Garni de plumes en forme de collier, dans le Canard sauvage , le Canard à collier de Terre- Neuve, la Grue à Collier, la Perdrix de mer à collier, Va Veuve au collier d'or, le Ja- biru de Cayenne, le Pluvier à collier, le Tiklin à collier, Fimbrim, Ve Martin-pécheur à collier blanc , le Coucou huppé à collier, le Martinet à collier blanc , V'Alouelle de Virginie, le Figuier x cendré à collier, la Mésange à collier, le Sour- AJ manga à collier, VAngola-Dian , le Pinson à collier, le Cardinal à collier, V'Ortolan de neige à collier, le Gobe-mouche noir à collier, le Merle à collier d'Amérique , la Tourterelle à collier ; Le Pinson à double collier. 8.° Garni d’une sorte de crinière ou de ceyes lure enflée, rousse à la racine, noire à la pointe, coupée en rond, dans le Grèbe cornu. 9.° Garni, dans sa partie antérieure, de plumes pendantes et efhilées, dans les Hérons, les Bu- lors, les Crabiers , les Argrettes, la Demorselle de Numidie, Oiseau Royal. 10.° Orné, dans sa partie antérieure, d’un gros collier en foie de crinière épaisse de plumes enflées, dans les Combattans ou Paons de mer. 11.0 Garni, au bas de sa partie antérieure, d'un bouquet de crins durs et noirs , quelquefois roux, dans le Dirdon. PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS, 43 12.° Garni d’un bouquet de plumes, qui sem- blent se rebrousser sur la poitrine , dans le P5- geon-cravale. : 13.° Dégarni de plumes dans sa partie posté- rieure, et couvert d’un simple duvet, dans les Butors, les Hérons, les Bihoreaux. 14 Garni, dans sa partie postérieure, de plumes longues et pointues, dans le Pigeon de Nicobar, le Coq. 15.° Orné, dans sa partie postérieure, d’une espèce de manteau, dans le Faïsan doré. 16° Orné, dans sa partie postérieure, d’un paquet de plumes longues, roides et noires, dans le Secrétaire ou Messager. 17. Orné, sur ses parties latérales, de deux bouquets de plumes de différentes structures, dans le Manucode à bouquets. 18° Garni, sur ses parties latérales, de deux aigrettes tombant en touffes de filets blancs, qui forment comme deux touffes de cheveux, dans le Macareux du Kamischatka. 19. Garni, sur ses parties laiérales, d’une barbe de plumes qui tombent sur le cou, dans FOutarde. Le Tronc ou Corps des Oiseaux, qui est ordi- nairement d’une figure ovale, se divise en parties antérieure , postérieure , supérieure , inférieure, et en deux parties latérales. Cette division, qui peut s'appliquer à un très- me ve PREMIÈRE PARTIE, grand nombre d'oiseaux considérés dans une po- sition de corps horizontale ou oblique , souffre des exceptions dans la famille des Pingoins , Ma- careux , Manchots, Grèbes, Plongeons, qui ont les jambes cachées dans l'abdomen , près de anus, et dont la position du corps est verticale lorsqu'ils marchent. Dans ces Oiseaux , la partie antérieure du corps devient supérieure ; la pos- térieure, inférieure ; la supérieure , postérieure; et inférieure , antérieure : les parties latérales seules qui ne varient point, conservent leur même dénomination. La partie antérieure du Tronc présente la Poilrine, qui se trouve formée en avant, 1.° par Os de la fourchette; 2.° par le Sternum, dont la partie intermédiaire s'élève en carêne : en arrière, 1.0 par les vertèbres dorsales; 2.0 dans tout le reste de son étendue, par les côtes. La Portrine offre, dans certains Oiseaux, des caraclères pour la distinction des espèces. Elle est décorée d’une large ceinture noire, dans Alouette de Sibérie ; grosse et ronde , dans l'Oz- éarde; ornée de deux touffes de plumes blan- ches, dans la femelle du Solitaire ; garnie de plumes échancrées en cœur, dans le Farsan. La partie postérieure du tronc présente le GCoccyx où Croupion, dans lequel sont implan- tées les plumes de la Queue. Le Croupion , assis ou sans étranglement , inute imparfaitement un cœur. Il est renflé par Princirgs ET GÉNÉRALITÉS. 45 une glande double. On observe en dessus un pore ou une petite ouverture, par lequel suinte une espèce d'huile lorsqu'on le comprime. Ce pore est environné où comme cerné de cils, qui for- ment une espèce de pinceau. - Quelques Oiseaux sont très-fournis en plumes sur le Croupion, les Mésanges. Dans quelques- uns, les plumes du croupion sont soyeuses, très- alongées, dans le Faisan.Ellessont pendantes, dans leCog; longues, étroites, terminées en pointe, de couleur écarlate, dans le Faisan doré; alongées, dans le Touyou, le Casoar ; ornées de quatre ou cinq miroirs assez larges, dans le Spicifère ; fri- sées, dans le Dronte, le Solitaire. La Queue, dans les Oiseaux, se divise en deux parties égales. Les Plumes ou Pennes qui la com- posent, sont toujours en nombre pair; elles for- ment, par leur réunion, le Gouvernail qui sert à diriger loiseau dans son vol. On appelle ces plumes Rectrices où Gouvernantes. Tous les Oiseaux ont tout aussi nécessairement les pennes de la queue, par paires et semblables, que les autres animaux ont les deux jambes ou les deux bras pareils. On compte les Pennes ou Plumes de la Queue en commençant par les latérales ou les plus ex- ternes, et en remontant successivement jusqu’à celle du milieu ; on redescend ensuite en prenant la plume intermédiaire qui touche celle où l'on 46 PREMIÈRE PARTIE, 1 s’est arrêlé, et on compte successivement de 1 à 6, et de 6 à r. PI. II, fig. 1. Ainsi dans les Oiseaux dont la Queue est com- posée de 10-12-14-18-20 Plumes ou Pennes, on compte la série numérique 1-2-3-4-5-6-7-8-9- 10, et en prenant cette même série en sens in- verse ou au rebours, on compte 10-9-8-7-6-5- 4-3-2-1. On est convenu de compter de cette manière les plumes de la Queue, afin de pouvoir sen- tendre dans la description de cette partie. Si l’on eût, au contraire, compté les plumes successive- ment de 1 à 10, à 12, à 14, à 18, à 20, il y aurait eu confusion, parce qu’en suivant l’ordre numérique, la première plume du côté droit aurait été la 10°, 12°, 14°, 18° ou 20° du côté gauche; et successivement la première plume du côté gauche serait devenue la 10°, 12°, 14€, 182 ou 20° du côté droit. Par cette méthode, on ne compte que les plumes d’un seul côté : celles-ci ayant leurs ana- logues dans le côté opposé, peuvent être facile- ment comptées et décrites. On distingue les plumes de la Queue, 1.0 en Pennes latérales, qui forment les côtés de la queue; 2.®en Pennes intermédiaires, qui consti- tuent celles du milieu. Les Pennes intermédiaires différent, dans un très-grand nombre d’Oiseaux, des Pennes laté- rales, pour la forme, la longueur et la couleur. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 47 Elles sont en général plus étroites et plus aiguës que les latérales, et en sont distinguées souvent par la couleur. Les Pennes latérales sont plus larges, plus arrondies à lextrémité; la première et la seconde sont souvent marquées, dans une partie de leur longueur, sur le bord interne, d’une tache colorée qui offre des caractères pour la disincüon des espèces, dans le CAardon- neret (1). La Queue doit être considérée relativement, L. à sa Forms; IL. à sa Larceur; IIL à sa Dr- REcTION ; IV. à sa Loncueur; V. au Nomre, VI. à la Forme pes PENNES dont elle est com- posée. L La Queue, considérée relativement À sa Forme, se divise : 1.0 En Queue égale, c’est-à-dire, composée de Pennes à peu près d’égale longueur ; 2.2 en Queue inégale, c'est-à-dire, composée de Pennes de différentes longueurs. La Queue égale; qui présente peu de variété, est formée par un nombre pair de pennes, plus ou moins considérable, qui ont toutes, à peu de (1) On désigne par le mot Pennes, les grandes plumes des Ailes et de la Queue qui servent, soit à l’action du vol, soit à sa direction. Celte dénomination est conforme à l’analogie de la langue Latine , et à l’usage des Écrivains des bons siècles, les- quels n’ont jamais employé le mot Penna dans un autre sens. Rapidis secat pennis. Vinc. 48 PremiÈène Parvis. chose près, la même forme et la même longueur, dans le Bouvreuil. PI. HT, fig. 1. La Queue inégale, dont la forme varie consi- dérablement, se divise, 1° en Queue étagée ; 2.° en Queue non élagée. La Queue inégale élagée se divise, 1.° en Queue élagée arrondie ou pointue ; 2.° en Queue jourchue. La Queue élagée, arrondie ou pointue, est celle dont les pennes latérales, beaucoup plus courtes que les intermédiaires, augmentent suc- cessivement de longueur dans une proportion déterminée : ou, dont les pennes intermédiaires, beaucoup plus longues que les latérales ( qui di- minuent insensiblement de longueur jusqu’à la première, qui est la plus courte ), sont arron- dies, dans la Pie-grièche grise, la Mésange à longue queue ; ou terminées en pointe, dans le Faïisan doré, le Picucule de Cayenne. La Queue inégale étagée , arrondie où pointue, présente deux divisions, savoir : 1° Celle dont les pennes suivent une grada- tion déterminée, et dont les deux intermédiaires ne dépassént pas sensiblement ou de beaucoup les latérales qui les avoisinent, comme dans les Perruches à queue longue et régulière. 2.9 Celle dont les pennes intermédiaires beau- coup plus longues que les latérales qui les avoi- sinent , les dépassent considérablement ou de beaucoup, et paraissent en même temps séparées lune Princires ET GÉNÉRALITÉS. 49 Pune de l’autre, dans les Perruches à queue lon- gue et irrégulière, et sur-tout dans les Perruches de Malac et de Mahé. La Queue élagée fourchue est celle dont les pennes latérales, sur-tout les deux premières, beaucoup plus longues, diminuent insensible- ment de longueur jusqu'aux intermédiaires, et se bifurquent en manière de fourche, dans les Hirondelles. PI. I, fig. 2. Cette forme de queue est plus ou moins sensible dans certains Oiseaux. Dans les Queues élagées arrondies où poin- tues, les pennes les plus longues sont au centre : dans les Queues étagées fourchues , les pennes les plus longues sont sur les côtés ou sur les bords. | La Queue non élagée est une Queue irrégu- lière, composée d’un nombre plus cu moins con- sidérable de pennes, qui varient pour la lon- gueur et la forme. L'irrégularité de cette queue est causée par deux, quatre ou six pennes intermé- diaires, beaucoup plus longues que les latérales, ou par deux premières pennes latérales beaucoup plus longues que les autres latérales et que les intermédiaires. dé La Queue non élagée est composée de deux sortes de pennes inégales pour la longueur et la forme. Alle est formée : : 1.0 Par des pennes latérales égales ou à peu près égales, et par deux mtermédiaires très-alon- gées, dans les Paille-en-queue, dans plusieurs D bo Première Panriz. espèces de Guépiers, Martin-pécheurs , Jaca- mars , Colibris, Grimpereaux , Gobe-mouches , Colious , Gélinottes, Promerops, elc.PI. WE, fig. 4. 2.0 Par quatre pennes intermédiaires très- alongées, dans le Promerops à ailes bleues. 3.0 Par six pennes intermédiaires très-alongées, dans le Promerops brun à ventre tacheté. 4° Par deux pennes latérales, plus longues quelesdix autres qui soni presque égales entr'elles, dans le Rollier d'Europe. 5.0 Par deux pennes latérales très-alongées , dans les Rolliers d'Abyssinie, d’'Angola, du Sé- négal, dans le Coucou vert huppé de Siam. PI, ho 5: Ainsi la Queue inégale élagée, régulière et irrégulière, est composée de plumes dont la lon- gueur suit ordinairement une proportion déter- minée; et la Queue inégale non élagée est formée par des plumes dont la longueur ne suit aucune gradation, ni proportion déterminée, les inter- médiaires ou les deux premières latérales étant une, deux ou trois fois plus longues que les autres. Il. La Queue, considérée relativement à sa Lanceur, est: 1.0 Très-large, s’ouvrant en éventail, dans le Coucou Coua, le Coucou Rufalbin, le Coucou vert-doré et blanc, les Tétras ou Cogs de bruyère, le Cog de bruyère à fraise, VEngoulevent Ibrjau, le Gros-bec à queue en éventail, la Perdrix rouge Principes ET GÉNÉRALITÉS. 5f d'Afrique, le Pigeon-Paon. Dans celte dernièré espèce, la femelle relève et étale sa queue comme le mâle, et l’a tout aussi belle. 22 Large, dans les Aigles, les Faucons, la Tourterelle à large queue du Sénégal, l'Anhinga. 3.2 Plus étroite à son extrémité qu'à sa base, dans les Farsans. 4.9 Plus large à son extrémité qu'à sa base, dans le petit Télras à queue fourchue. 5. Plus large dans sa partie moyenne qu’à la base et qu’à l'extrémité, dans les Fuisans. UT. La Queue, considérée relativement à sa Dinecrion, est: 1.2 Droite et relevée, dans le Cog et la Poule. 2. Légèrement inclinée, dans les Farsans et dans un grand nombre d’Oiseaux. 3. Horizontale, dans un grand nombre d’Oi- seaux. 4° Abaissée, dans les Perdrix, les Carilles, la Peintade. IV. La Queue, considérée relativement à sa LONGUEUR, est : 1.0 Très-longue , dans les Farsans. 2° Longue, dans la Pie, les Lasandières, les Bergeronettes. 3.° Courte, dans les Grues, les Cigognes, les Hérons, les Butors, les Bihoreaux, les Räles, les Jacanas, les Poules sulianes. 49 Très-courte, dans les P/ongeons ,‘ les D) 2 si) Première Panrvre. Fourmiliers , les Tinamous , Agami, les Paille- en-queue. 5.° Nulle, dans les Grèbes, les Cogs et Poules sans croupion, le Touyou, le Casour, lAu- truche, le Solitaire. 6.° De la longueur des ailes, dans le Pluvier à collier. | 7° Plus longue que les ailes, dans les Farsans, la Mésange à longue queue, les Soui-mangas à longue queue, la Pie. 8.° Plus courte que les ailes, dans les Wouet- Les, les Hirondelles. 9. Beaucoup plus courte que les ailes, dans les Cygnes, les Pélicans, les Aigles, VAlba- tros, la Frégate. 10° À peu près le tiers de la longueur totale du corps, dans les Grives. 11.0 Plus du tiers de la longueur totale du corps, dans le Moqueur Français, le Merle à longue queue du Sénégal. V. La Queue, considérée relativement au Nousre pes PENNES qui la composent, est : 1.° Composée de quatre ou six pennes, dans le Dronte. | 2 De huit pennes, dans le Calao des Phi- lippines. 3.° De dix pennes, dans les Pics, les Colibris, les Toucans, les Anis, le Coucou, le Torcol. 4° De douze pennes, dans les Passereaux et dans un irès-grand nombre d'Oiseaux. PrinciPEs ET GÉNÉRALITES. 53 5.2 De quatorze pennes, dans le Coq et les Poules, le Lagopède, le Cormoran, les Fous, et dans plusieurs espèces de Canards. 6.2 De seize pennes, dans la Gélinotle, VAt- fagas, le Macareux, le grand Pingouin, la Piette ou petit Harle huppé, le Harle étoilé, le Flammant, dans plusieurs espèces d’Oes, de Canards et de Sarcelles. 72 De dix-huit pennes, dans les Téfras ou Coqgs de bruyère, les Perdrixz, le Harle , le Harle huppé, et dans plusieurs espèces d’Ores. 8.2 De vingt pennes, dans l’Outarde , es Plon- geons, le Pélican, dans plusieurs espèces de Canards et de Sarcelles. 9. De vingt-deux pennes, dans le Wanchot - dacheté. 10.2 De trente-deux pennes, dans le Prgeon- paon. VI. La Queue, considérée relativement à la Forme Des PENNES qui la composent, est com- posée : 1.9 De pennes plus ou moins arrondies à l’ex- irémité, dans un grand nombre d’Oiseaux. 2. Pointues, dans plusieurs espèces de Ca- nards. 3.2 Fourchues ou divisées à la pointe en deux parties, dans les Pics. 4.° Entièrement dénuées de barbes par le bout et terminées en pointe, dans les Æérondelles 10) 54 PREMIERE PanrTte. acutipennes où Hirondelles à queue pointue , VEn- goulevent acutipenne de Cayenne, la Sarcelle à queue épineuse, la Sarcelle à longue queue, le Picucule, le Talapiot. 5.9 De deux rangs de pennes l’un sur l’autre, celui de dessus blanc en entier, et celui de des- sous noir, ayant chacun quatorze plumes, dans le Lagopède. 6.° Aplaties par les côtés et relevées, dans les Poules. R 7.2 Aplaties par les côtés, les deux intermé- diaires beaucoup plus longues, recourbées en arc, dans le Coq. 8.0 Aplaties en dessus et recourbées en dehors à l’extrémité, dans lé petit Télras à queue Jour- chue. 9. Voûtées, dans le Farsan doré, le Faisar ordinaire. 10.° Larges, dans les Pigeons. 11. Étroites, dans le Grimpereau familier. 12. Coupées carrément, dans le Cog-de- roche, l'Hirondelle à queue carrée, les Pülpits , Fes Manakins. 15.9 Roides, dans les Pres, le Grimpercau fa- nilrer. | 14.0 Molles, dans le Torcol, le Grimpereau de muraille, la Sitelle. 15.9 Nues ou dégarnies de barbes à la base, et barbelées à Fextrémité, dans le Coucou vert huppé de Siam. PRiNciPEeSs ET GÉNÉRALITÉS. 55 16.2 Nues au milieu, barbelées à la base et à extrémité, dans le Martin-pécheur à longs brins: 17.2 Presque nues, garnies seulement de petites barbes très-courtes, dans les Paille-en- queue. 18.° Droites, dans un grand nombre d'Oiseaux. 19. Frisées en boucle, dans le Canard sau- vage. On nomme improprement queue dans certains Oiseaux, les longues plumes qui naissent à la par- üe postérieure du dos , près du croupion, au- dessus de la véritable queue, et qui n’en font point partie. Le Dindon, à proprement parler, a deux queues, l’une supérieure, l’autre inférieure. La première ou la fausse queue, est composée de dix-huit grandes plumes implantées au-dessus du croupion , et que lOiseau relève et ouvre en éventail , lorsqu'il piaffe. La seconde ou l'infé- rieure , qui est la vraie queue , et composée de pennes moins grandes , implantées dans le crou- pion. Le Paon a pareillement une double queue, dont l’une plus courte, qui est la vraie queue, est composée de véritables pennes rectrices ; et l'autre , ou fausse queue, est formée par les plumes implantées au-dessus de la vraie queue, très-alongées , larges , s’ouvrant en éventail, terminées par une plaque de barbes, réunies , ornées de taches qu’on appelle Œr/ ou Miroir. Dans les Veuves , on observe deux , quatre, six longues plumes qui prennent naissance au- D 4 56 PREMIÈRE PAnTIr. dessus de la véritable queue, et qui forment une espèce de fausse queue, qui passe sur la véri- table qui lui sert de support. Ainsi ces Oiseaux semblent avoir deux queues, la véritable composée de douze pennes égales en longueur, et la fausse composée, 1.° de deux plumes plus longues de beaucoup, placées au- dessus des véritables pennes , dans la Veuve éleinte ; la Veuve dominicaine ; 2° de quatre plumes plus longues, dans la Veuve en feu, la Veuve mouchelée , la grande Veuve ; 3° de six plumes, dans la Veuve à épaulettes ; 4.° de deux filets très-longs qui prennent naissance au-dessus de la queue, dans l’Orseau de paradis ; 5° de deux filets moins longs, garnis de barbes à leur extrémité , se roulant en boucles sur eux-mêmes, et ornés de miroirs semblables en petit à ceux des Paons, dans le Manucode ; 6.° de deux filets ter- minés en pointe, garnis de barbes sur la partie moyenne du côté interne seulement, dans le Ha- aucode à bouquets (x). (:) Les longues Queues et autres appendices ou ornemens que portent certains oiseaux, ne sont pas , comme l’a fort bien observé le docteur Mauduyt, des parties surabondantes ou particulières à ces Oiseaux dont les autres soient dépour- vus; mais au contraire , les mêmes parties communes à tous les autres Oiseaux , et seulement beaucoup plus étendues ; de sorte qu’en général les longues queues ne consistent que dans le prolongement de toutes les plumes, ou seulement de quel- ques plumes de la queue. De même les Huppes ne sont que l'elongement des plumes de la tête. Les plumes longues et flot- Principes ET GÉNÉRATITÉS. 57 La Queue qui termine le corps des Oiseaux, est composée de pennes plus ou moins longues, tantes qui partent de dessous les ailes de l'oiseau de Paradis, et celles qui représentent comme des doubles ailes dans le Roz des oiseaux de Paradis, sont les mêmes plumes qui partent des aisselles dans tous les autres oiseaux. Lorsque ces plumes sont couchées, elles sont dirigées vers la queue ; et lorsqu'elles sont relevées. elles sont transversales à l’axe du corps de loi- seau. Ces plumes diffèrent, dans tous les oiseaux , des autres plumes, en ce qu’elles ont les barbes égales des deux côtés du iuyau. Les ornemens de plumes prolongées sont assez rares dans les oïseaux des climats froids et tempérés de Fun et de l’autre continent , tandis qu’ils sont assez communs dans les oiseaux des climats les plus chauds, sur-tout dans l’ancien continent, Nous n’avons dans les zones froides et tempérées qu’un petit nombre d'oiseaux auxquels on voit des ornemens de plumes, tandis que dans la zone torride, et sur-tout dans l’ancien con- tinent, le plus grand nombre de ces oiseaux ont de ces orne- mens; tels sont tousles Oiseaux de Paradis, toutes les Veu- ses, les Kahkatoës, les Pigeons couronnés, les Faisans, les Huppes, les Paons, qui sont originaires des climats chauds de l'Asie. Les plumes varient pour la longueur, la forme, la largeur, Varrangement, la disposition, la qualité, et pour la manière dont elles sont implantées. Elles ont en général une structure uniforme dans un grand nombre d’Oiseaux; dans quelques espèces, au contraire, elles sont: . 1.° Renversées en dehors et frisées, dans les Cogs et Poules frisées, le Pinson frisé, le Pigeon frisé, le Bouvreuil à plumes frisées du Brésil. 2.° Composées de plumes détachées et semblables à des poils, dans la Poule à duvet du Japon. 3.° Arrondies par le bout en coquille, sur les cuisses, dans le Solitaire. 4° Soyeuses et douces au toucher, dans le Geaï. le Cotinga à plumes soyeuses, 58 PREMIÈRE PAnRrTrIr. plus ou moins fortes, plus ou moins larges, plus ou moins nombreuses, disposées en éventail, et profondément implantées dans le croupion, dont les mouvemens la dirigent en haut, en bas, sur les côtés, et qui lui donnent la facilité de s'étendre et de se resserrer. Quelques Oiseaux remuent, secouent et balancent sans cesse la queue en marchant, tels sont le Bécasseau, la Guinelte , le Cincle, les Lavandières , es Berzeronettes , les Veuves, le Savana, le Troglodyte, la Sitelle. Les Lavandières, dont le vol est ondoyant et se fait par élans et par bonds, s’aident de la queue dans leur vol en la mouvant horizontalement ; 5.9 Simples, dans un très-grand nombre d'Oiseaux. 6.° Doubles, chaque tuyau donnant ordinairement naissance à deux tiges plus ou moins longues et très-inégales entr’elles, dans le Dronte, les Outardes, les Cogs, les Poules, les Din- dons, les Faisans, les Téfras ou Cogqs de bruyère, les Per- drix rouges et grises, les Caïlles, les Bufors, les Bécasses, les Bécassines , les Morelles , le Räle de genet, les Poules d’eau, les Castlagneux, dans POiseau de S!-Martin et dans plusieurs espèces d’'Oiseaux de proie, dans la Draine, etc. Quelques Oiseaux, les Couroucous , ont le corps si garnide plumes, qu’on les croirait beaucoup plus gros qu’ils ne le sont réellement ; mais ces plumes, si nombreuses et si serrées, sont en même temps si légèrement implantées, qu’elles tombent au moindre frottement, en sorte qu’il est difficile de préparer la peau de ces oïseaux pour les conserver dans les cabinets. Dans les Cogs et Poules frisées, la frisure des plumes disparaît en parlie, lorsque leur peau arrive à parfaite dessication , obser- vation qu’on peut faire sur ces oiseaux empaillés. Les Poules de bahia ne commencent à se couvrir de plumes que lors- uw’elles ont atteint la moitié de leur grosseur. Principes ET GÉNÉRALITÉS, 59 lorsqu'elles sont posées, elles donnent incessam- ment à leur queue un balancement perpendicu- laire assez vif, de bas en haut, par reprises de cinq ou six secousses. Le Bouvreuil a également dans la queue un mouvement brusque de haut en bas, mais moins marqué que dans les Lavan- dières. On observe ce même mouvement de la queue dans les Merles. = Les plumes de la queue tombent dans quelques espèces par le changement de climat. On a ob- servé que dans certains cantons de l'Amérique , les poules transportées d'Europe ne peuvent vivre long-temps sans perdre leur Le et même leur croupion. La Queue, par son mouvement de droite ou de gauche, tient lieu de gouvernail à l'oiseau, tandis qu'il rame avec ses ailes; mais ce gouver- nail ne sert pas seulement, suivant son désir, à maintenir l'équilibre du vol, 1l sert aussi à haus- ser, baisser, tourner au gré de l'oiseau; car la queue ne se porte pas plutét d’un côté que la tête se porte de l’autre. L'oiseau, pour descendre du haut de l'air lentement, resserre peu à peu ses ailes; sil veut se précipiter, en resserrant les pennes des ailes et de la queue, il laisse agir le poids de son corps qui entraine la tête en bas; mais la queue est la dernière voile que l'oiseau ploie , et qu'il ne ferme qu’en atteignant le point sur lequel il veut se reposer. Les Oiseaux qui , comme les Æérons , les 6o Pasmière Panier. Cigognes, les Grues, les Bulors, ont la queue courte et les jambes fort longues, étendent les pieds en arrière, parallèlement au corps, lors- qu'ils volent; ces pieds portés ainsi, suppléent aux pennes de la queue, comme gouvernail. Les Oiseaux qui ont peu de queue, comme les Plu- siers, Ou qui n'en ont point, comme les Grèbes, volent difcilement ; ils battent l'air plus sou- vent, et ont le corps presque droit en l'air. La partie supérieure du ‘Tronc présente le Dos, en général maigre et peu charnu , qui est formé par la partie postérieure des vertèbres dor- sales, lombaires, par les Os des ailes et Os sacrum. Le Dos, dans quelques Oiseaux, est couvert de plumes d’une forme particulière. Dans l’Épe- ronnier, celles du dos et des ailes sont semées de miroirs ou de taches brillantes qui rendent son plumage d’une beauté admirable; dans les 4:- grelles et dans quelques ÆHérons, le Dos est garni de toues de plumes longues , efhléés, soyeuses, qui servent à faire des aigrettes. La partie inférieure du Tronc comprend le Venire ou l'Aëdomen, et \ Anus. Le Ventre, pro- prement dit, a moins d’étendue que dans les quadrupèdes. Les parties latérales du Tronc, divisées en parües droite et gauche, présentent supérieure- ment larticulation des extrémités supérieures ou ailes, qu’on pourrait appeler STERNO humerale : PeiNcires ET GÉNÉRALITÉS. 61 et dans un point plus ou moins rapproché de la parlie inférieure, Particulation des extrémités in- férieures ou jambes, qu’on appelle [//0-femorale. Les parties latérales présentent, dans certains Oiseaux, des plumes remarquables par des teintes ou des nuances qui forment des ornemens, dans les Perdrir, les Cailles, les Canards, les Sar- celles. Dans quelques espèces, on observe des plumes très-longues qui prennent naissance de chaque côté dans les flancs, entre Taile et la cuisse, el qui, se prolongeant bien au-delà de la queue véritable et se confondant pour ainsi dire avec elle, lui forment une espèce de fausse ou de double queue, dans l’Orseau de Paradis. Les ExTrémités, au nombre de quatre, si- tuées sur Les parties latérales du Tronc, peuvent être divisées en antérieures et en postérieures (1). - Les Antérieures sont subdivisées en Bras, en Avant-bras eten Mains. L'Os humérus forme le bras; le Cubitus et le Radius forment lavant- bras, et les os du Carpe, du Mélacarpe et des Phalanges, la main. Les extrémités antérieures, appelées Ailes, offrent à examiner une Face externe et une Face interne. : (x) On aurait pu diviser encore l’ Aile en bord supérieur, en bord inférieur, en bord antérieur, en bord postérieur; mais pour ne point fatiguer les Ornithologistes qui ne sont pas accoutumés à ces classifications anatomiques. j’ai cru ne devoir considérer dans l'aile qu’une face externe et une face interne. 62 PREMIÈRE Parvis. Sur la Face externe de Y'Aiïle, qui est convexe, on remarque, en procédant d’arrière en ayant, 1.0 les grandes Pennes ou Plumes, au nombre de dix, nommées Primaires ; 2.2 d’autres Plumes plus courtes, dont le nombre varie, et qu’on appelle Secondaires (1); 3.2 les” Couvertures des (1) En terme de Fauconnerie, les Pennes secondaires des Ailes prennent le nom de Wanneaux , et la première des Pennes primaires s’appelle Cerceau. Les Pennes des Aïles varient pour le nombre. On en compte, soit en nombre pair ou impair : 1. Dix-huit, dans le Merle, le Merle à plastron blanc, le Merle d’eau, r Ortolan de neige, le Grimpereau familier. 2.0 Dix-neuf, dans le Gros-bec, l'Étourneau , la Huppe, le Grimpereau de muraille, le Coq de roche, le Manakin à gorge blanche, le Coucou Tucco. 3.0 Vingt, dans la Pre, le Geai, le Loriot, le Loriot de Bengale. : 4.0 Vingt-deux, dans le Chevalier rayé, V Oiseau de tem- péte, le Blongios, le Tiklin ou Räle à collier. : 5,0 Vingt-trois, dans le Rüle de genét, la Bécasse, la Per- drix de mer, la Poule sullane, le Rollier, le Rolle de la Chine. 6.0 Vingt-quatre , dans la Bécassine , la petite Bélasse le Millouin, le Canard sauvage, la pabifés Sarcelle: 7. Ningt-cinq, dans le Pilef ou Canard à longue queue, le Castagneux , la Pielle, le Souchet, le Canard musqué. 8.9 Vingt-six, dans l’Oufarde, le Macareux, le Tadorne, le Morillon, le Garrot. 9.° Vingt-sept, dans le Cravant, la pelite Outarde, le Bec- en-ciseaux, le Héron, l'Eider, l'Épouvantail. 10.9 Vingt-huit, dans le Guillemot, le petit Grèbe huppé. 11.0 Vingt-neuf, dans l Avoccile, le Pétrel Darnier, le petit Guillemot, la D Hirondelle de mer. 12.0 Trente, dans la Cigogne blanche, la Cigogne brune, Principes ET GÉNÉRALITÉS. 63 Ailes, formées par plusieurs rangs de plumes très-courtes, et qui dans quelques Oiseaux offrent des caractères pour la distinction des espèces, comme dans le Moineau franc et le Friquet, et qui, dans quelques autres, forment des ornemens remarquables, comme dans le grand Promerops à paremens frisés, le Manucode noir dit le su- perbe. PI UT, fig. 6. le petit Cormoran, le Grèbe, le peñt Grèbe cornu. le grand Pingouin, et dans plusieurs espèces de Plongeons. 13.° Trente-une, dans le Cormoran. 14.0 Trente-deux, dans la Mouelte rieuse. 15.0 Trente-trois, dans le $rand Paille-en-queue. 16.0 Trente-six, dans le Pélican des Philippines , le Chi- peau, le Grebe huppé. 17.° Trente-sept, dans le Fou commun, le petit Fou brun, le Fou de Bassan. Les Ornithologistes ne s’accordent pas sur le nombre des pennes des Ailes. Les uns ont dit que le nombre élait tou- jours pair, de même que celui des pennes de la queue; d’au- ires ont avancé qu'il était pair ou impair, et qu’il n’était pas déterminé exclusivement pour l’un ou l’autre. Buffon le re- garde comme devant toujours être pair, ainsi que celui des pennes de la queue; et en parlant du Ralle de la Chine, 1 dit au contraire que l'aile est composée de vingt-trois pennes. Les plumes des ailes étant plus difficiles à compter que celles de la queue, et devant être comptées dans chaque espèce d’après l'examen des deux ailes et non pas d’une seule, il est peut-être possible que l’on ait trouvé quelques plumes de moins dans certains oiseaux, chez lesquels elles avaient pu être arrachées par quelque accident, ou qu’on ne les ait comptées que surune seule aile. L'observation. et un examen attentif du nombre des pennes des ailes, pourront fixer les idées à ce sujet d’une manière invariable, et c’est un travail que je propose aux Ornithologistes. 64 Première PARTIE. Les Couvertures des ailes se divisent en supé- rieures el inférieures. Les premières sont situées au-dessous du bord antérieur de laile; les se- condes un peu plus bas au-dessous des premières, et successivement les unes au-dessous des autres, selon le nombre de rangs dont les couvertures sont composées. Les dix premières Pennes, ou les Primaïres, sont implantées tout le long de la main sur les Phalanges et le Carpe; les Secondaires, tout le long de l’avant-bras, c’est-à-dire, sur le Radius et le Cubitus. L’Humérus n'est recouvert que par des plumes plus ou moins longues, qui ne présentent rien de remarquable. Les grandes Pennes ou Primaïires, qui sont les plus longues, vont en diminuant graduelle- ment jusqu’à la dixième; la onzième forme la première des Secondaires, dont le nombre ei la longueur varient. Dans quelques espèces elles diminuent graduellement de longueur, jusqu’à la dernière qui touche le corps, et qui devient alors la plus courte, dans le Chardonnerel. Dans d’autres, les secondaires qui avoisinent Le corps, égalent en longueur (Faite étant pliée) la qua- trième ou la cinquième des primaires, dans le Canard sauvage, V' Alouetle ; dans quelqu es au- tres , la dernière des plumes secondaires , est aussi longue que la première penne de l'aile, dans les Bergeronettes. Les plumes secondaires les plus proches du corps, s'étendent à peu près aussi loin Principes ET GÉNÉRALITÉS. 65 loin que les grandes pennes de l'aile, dans la Cz- gogne blanche, la Cigogne brune (1). Les Plumes des ailes fournissent des caractères pris des différentes couleurs dont elles sont revé- tues. Dans les Canards , une très-grande partie des plumes primaires et secondaires sont mar- quées sur leurs bords dans une partie de leur longueur, et ordinairement dans la partie inter- médiaire , d’une bande de couleur blanche, verte, bleue, violette, bleuâtre, etc., qui forme une tache appelée Miroir des ailes. Dans le Chinquis, les plumes sont marquées par de belles et grandes taches rondes d’un bleu éclatant, changeant en violet et en or, répan- dues une à une sur les plumes du dos et les cou- vertures des ailes ; deux à deux sur les pennes des ailes, et quatre à quatre sur les longues cou- vertures de la queue. Dans l’Argus ou le Luen , les ailes.et la queue sont semées d’un très-grand nombre de taches rondes, semblables à des yeux, d’où on lui a donné le nom d’ Argus. Les quatre ou cinq premières pennes de l’aile sont plus ou moins pointues ou arrondies à l’ex- (1) Il ne faut pas mesurer rigoureusement la longueur des ailes, relativement à celle des autres parties du corps, et sur- iout à celle de la queue, d’après des Oiseaux empaillés, parce que dans ces animaux les ailes sont plus ou moins avancées vers la poitrine, selon la manière dont l'artiste les a placées, surtout dans les Échassiers, chez lesquels la position des ailes est plus difficile à saisir. FE 66 Premiène Parvis. trémité ; la cinquième et les suivantes varient dans leur forme. Elles sont échancrées en cœur dans l’ Alouette, rhomboïdales dans le Gros-bec. Dans le Jaseur de Bohéme, plusieurs des pennes moyennes des ailes sont terminées par de petites appendices rouges, qui ne sont autre chose qu’un prolongement de la côte au-delà des barbes, lequel prolongement s’aplatit en s’élar- gissant en forme de petite palette. Dans quelques individus ces appendices, dont le nombre varie, se partagent quelquefois longitudinalement en deux branches à peu près égales, au lieu de former de petites palettes d’une seule pièce comme à l'ordinaire. Les ailes se développent suivant la volonté de l'oiseau , lorsqu'il veut prendre son vol ; elles se replient également à volonté, de manière que les plumes externes se cachent en partie sous une des faces des internes. Ces grandes plumes qui forment les rames, ne manquent ou ne sont très- courtes que dans les Oiseaux qui ne peuvent point s'élever au-dessus de la terre, comme l'Au- ruche , le Casoar, le Touyou, le Dronte; où au-dessus des eaux, comme les Prngouins, les Manchots. pus à Sur la Face inferne qui est concave, on re- marque la partie interne des plumes qui garnis- sent la face externe de l’aile qui vient d’être exa- minée, et qui, dans certains Oiseaux, offrent des caractères pour distinguer les espèces. Dans Principes ET GÉNÉRALITÉS. 67 quelques espèces, on trouve deux ou trois rangs de plumes d’inégale longueur , placées sous les plumes de la face externe, comme dans le Cygne sauvage. Lies plumes qui garnissent la face in- terne de l'aile, et quelquefois aussi les autres plus petites qui les couvrent, sont de la même couleur :que celles de la face externe, dans le Choucas, ou d’une couleur différente, dans le Martin-pécheur, la Grive, le Mauvis, le Pin- son d’ Ardenne, etc. On appelle Aile bätarde, où Alula, la réu- nion de quelques plumes qui se trouvent situées à la partie externe du bord antérieur de l'aile, et implantées sur un des os de la main qu’on appelle Pouce. Lorsque cet os se termine en aiguillon recourbé, comme dans l’Autruche, il prend alors le nom d’Épine axillaire. Dans quelques espèces los du Métacarpe pré- sente une apophyse à sa partie antérieure , qui forme, ainsi qu'il sera dit ci-après, un éperon dirigé en avant et terminé en pointe aiguë lors- que laile est pliée, dans les Jacanas, les Van- neaux , les Pluviers armés , VOïie armée , le Pluvier à aigrette. Dans quelques Oiseaux, l'aile présente une autre apophyse, sortant de la partie inférieure du Métacarpe, qui forme un second éperon plus court que le premier, dans le Kamichi. Los de laileron se renfle à son ex- trémité en une espèce de bouton sphérique qui se cache dans Jes plumes , dans le So/ifarre. E 2 68 PREMIÈRE PARTIE. Les Ailes doivent être considérées relative ment, I. à leur Forme; LL à leur Loncueur ou Exvercures. I. Les Ailes, considérées relativement à leur Forme, sont : 1.0 Plus ou moins voûtées, dans tous les Oi- SEaux. 2.0 Très-concaves, dans les Gallinacces. 3.0 Garnies de plumes, dans un irès-grand nombre d'Oiseaux. 4° En forme d’ailerons, qui semblent couverts d’écailles plutôt que de plumes, dans les Pin- gouins et les Manchots. 5,0 Étroites, dans les Gurllemots et les Maca- TCUX. 6.° Larges, dans les Æigles, les Cygnes, FOu- darde. 7.2 Armées sur le bord antérieur d’un éperon ou piquant dirigé en avant, et terminé en pointe aiguë, dans l’Autruche, les Jacanas, les Fan- neaux et les Pluviers armés, dans lFOie armée , le Pluvier à aigrette. 8.0 Armées sur leur bord antérieur de deux éperons dirigés en avant, et terminés en pointe aiguë, dans le Kamichi. 9.2 Armées de plusieurs éperons, dont le nom- bre varie de cinq à sept, dans le Dronte. 10.2 Garnies sur le bord antérieur d’un tuber- cule, dans le Coucou noir de Cayenne. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 69 IL Les les, considérées relativement à leur Loxcueur ou Envercure, sont : 1.0 Courtes, dans les Gallinacées. 2.9 Très-courtes, dans les Macareux , les Guillemots, les Fourmiliers. 3.° Plus longues que la queue, dans les Æi- rondelles, les Martinets, les Hirondelles de mer, les Goélands, les Mouettes. 4.° Beaucoup plus longues que la queue, dans les Aigles, les Milans, les Cygnes, les Fous, les Oies , les Pélicans , V Albatros, la Frégate , le Condor. 5.9 Petites, imparfaites et inutiles pour le vol, dans lAuruche, le Touyou, le Casoar, le Dronte, le Solilaire. Les extrémités postérieures que certains au- teurs ont appelées indistinctement ou Cuisses, ou Jambes, ou Pieds, ou Doïgts, sont formées, 1.0 par la Cuisse ou le Fémur: 2.0 par là Jambe ou le 77bia sur le bord externe duquel est un rudiment de peroné, pour me servir de l’expres- sion de M. Cuvier ; 3.° par le Pied, qui comprend le Tarse, les Phalanges où Doigts, et les On- gles. | La Cuisse ou Fémur ne présente rien de re- marquable. La Jambe ou Tibia varie pour la longueur. Dans quelques espèces elle est garnie de plumes dans toute sa longueur, dans les Canards, les Oies, le Cygne, les Sarcelles ; dans d'autres, le E 3 70 PREMIÈRE PARTIE. tiers ou les deux tiers inférieurs sont nus ou dé- garnis de plumes, dans les Échassiers. Dans quelques autres, on trouve à l’extrémité infé- rieure de cet os une tache circulaire colorée, à laquelle Lixné a donné le nom d’Armilla, et qu’on observe dans les Foulques , les Poules d’eau. Les Jambes varient dans leur position. Elles sont : 1.0 Avancées vers Le milieu du corps et hors de labdomen, dans un grand nombre d’'Oiseaux. 2.9 Placées tout à l'arrière du ventre, près de Janus, et cachées dans l’abdomen, dans les Grèe- bes, Plongeons, Castagneux , Pingouins, Man- chots, Macareux. Dans les Oiseaux dont les Jambes sont avan- cées vers le milieu du corps, et dont la position est horizontale ou oblique, les uns ont ces parties plus courtes que le corps, les Canards ; d’autres les ont plus longues que le corps, le Fammant , l'Échasse. Dans les Oiseaux dont les Jambes sont placées tout à l’arrière du ventre, près de l'anus, et ca- chées dans l'abdomen , et qui ne peuvent marcher qu’en se tenant debout dans une situation per- pendiculaire , la position du corps est verticale. Leur situation ordinaire est de nager ou de flotter sur l’eau, ou d’être couchés en repos sur les rochers ou sur les glaces. Principes ET GÉNÉRALITES, 7É Les Jambes varient considérablement pour leur longueur. Elles sont : 1.0 Plus courtes que le corps, dans les Cygnes, Oies, Canards, Sarcelles, Harles, Pelicans, Cormorans, Fous, Goélands, Mouettes, ctc. 2.0 Plus longues que le corps, dans les Échas- SIErs. 3.0 Trois fois plus longues que le corps, dans l'Échasse, le Flammant. Les Oiseaux qui ont les jambes longues ont ordinairement le cou long, afin de pouvoir prendre leur nourriture sur la terre, tels sont les Échassiers ; mais tous ceux dont le cou est long n’ont pas les jambes longues, tels sont les Cygnes, les Pélicans (x). Le Pied, dans lequel sont compris le Tarse, les Doigts ou Phalanges, et les Ongles, mérite une description plus exacte et plus étendue. Cette partie forme la base de plusieurs Méthodes orni- thologistes. Elle présente de nombreux carac- tères pour la classification des Oiseaux et l’éta- blissement des Genres. Le Tarse, qui est celte partie comprise depuis l'extrémité inférieure du Tibia jusqu'à la pre- mière articulation des Doigts ou Phalanges, doit (x) L'observation a souvent démontré que dans la même es- pèce , il se trouve des variétés dans lesquelles le bec et les jambes sont quelquefois plus longs ou plus courts d’un demi- pouce (14 millimètres). E 4 72 PREMIERE PARTIE. être considéré relativement, L. à sa Fonme; IL. à _sa Loncueur; IL à sa SURFACE EXTÉRIEURE ; IV. à sa Coureur. L Le Tarse, considéré relativement à sa Forme, est: 1.0 Arrondi, dans le Coq, l’Oularde, le Din- don, etc. 2.9 Aplati sur ses parties latérales, dans les Ores, les Canards, etc. 3.0 Très-aplati, dans les Plongeons , les Grèbes. 4.0 Élargi, aplati latéralement et garni dans sa partie postérieure de petites écailles qui for- ment une double dentelure, dans les Grèbes. 5.0 Armé, dans sa partie postérieure, d’un ergot très-gros et obtus, dans le Dirdon. 6.° Armé d’un ergot d’une longueur médiocre, dans le Faisan. PI. IV, fig. 6. 7. Armé d’un ergot très-long et pointu, dans le Cog. PI. IV, fig. 16. 8.0 Armé de deux ergots, dans l'Éperomnier. 9.° Garni d’un tubercule calleux, dans la Per- drix rouge. 10.0 Garni de deux tubercules de chair dure et calleuse, dans le Brs-ergot, la Perdrix rouge d'Afrique. IL Le Tarse, considéré relativement à sa Lowcurur, est : 1.9 Très-court, dans les Æirondelles, Marti- PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS, 73 nets, Colibris, Oiseaux-mouches, Martin-pé- cheurs, Jacamars, Poules de Camboge. 2.0 Court, dans les Cygnes, Oies, Canards, Sarcelles, Harles, Huppes, Guépiers, Engoule- vents, Coucous , Couroucous. PI. V, fig. 1. 3.0 Long, dans les Bécasses, Bécassines, La- vandières , Bergeronettes. 4.° Très-long, dans le Fammant, l'Autruche, les Grues, les Hérons, les Cigognes, FEchasse, l’Avocette, et dans un grand nombre d’Echas- siers. PI. V, fig. 9. Dans quelques espèces d’Oiseaux les pieds sont très-courts, et absolument inutiles pour marcher ou pour prendre leur vol quand ils sont à plate terre, dans lès Marfinets, les Fous, la Frégate. TITI. Le Tarse, considéré relativement à sa SURFACE EXTÉRIEURE, est : 1.0 Nu, dans les Perdrix, les Cailles, les Corbeaux. 2.9 Garni d’un duvet soyeux et très-serré, dans quelques Oiseaux de proie nocturnes, dans le Lagopède. 3.0 Garni d’un duvet blanc, dans l’'Hirondelle au croupion blanc, et gris varié de brun, dans Hirondelle grise des rochers. 4° Garni de plumes, dans les Pigeons et les Cogs pattus, les Couroucous, le Coucou. _5.° Recouvert d’écailles hexagones, dans l'iris blanc. 7h Première Panrrir. 6.° Garni seulement par derrière d’un duvet gris-brun, dans l'Hirondelle de rivage. 7.9 Garni sur le devant et le côté interne de ie plumes noirâtres, dans le Martinet ROÏT , le grand Martinet à ventre blanc. 8.0 Couvert, mais seulement en dehors, de plumes très-longues , qui forment des espèces de boties, dans le Cog de Bantam. 9.2 Garni de plumes par devant, dans les grand et petit Télras. 10.0 Garni de plumes par devant, mais seule- ment jusqu’au milieu du tarse, dans la Gélinotte. 11.2 Entièrement couvert de plumes ou plutôt de poils blancs, dans le Lagopède de la baie d Hudson. 12.0 Recouvert d'une peau écailleuse, dont les écailles prennent plus d’épaisseur et de con- sistance à mesure que l'oiseau est plus vieux, dans les Cogs; les Poules, les Faisans, les Per- drix, elc. Cette membrane qui couvre la surface exlé- rieure du Tarse est, dans quelques espèces, de la même couleur que le bec, dans le Choucas, la Corbine ou Corneille noire, la Corneille man- felée : ou de la même couleur que la cire qui couvre la base du bec dans plusieurs espèces d’Or- seoux de proie diurnes. IV. Le Tarse, considéré relativement à sa Couzeur, est ordinairement de -la couleur des Principes ET GÉNÉRALITÉS. 75 doigts , ainsi, il sufht de renvoyer à l’article des Doigts, qui sont décrits ci-après. Les Doigts doivent être considérés relative- ment, I. à leur Srraucrure; IL à leur Drrrc- Tion ; LL. à leur Nomere; IV. à leur LoncuEur ; V. à leur Proportion ; VI. à leur Ficurr; VIL à leur Surrace supérieure; VIIL à leur SURFACE INFÉRIEURE; IX. à leur CouLEur. I Les Dorsts, considérés relativement à leur STRUCTURE, se divisent, 1.° en Dorgts libres, c’est-à-dire, séparés, isolés les uns des autres; 2.° en Doigis palmés, c'est-à-dire, engagés dans une membrane (1). (1) Les Doiïgts engagés dans une membrane sont désignés sous le nom de Doigis unis ou réunis par des membranes. Cette expression ne paraît point exacte, parce que ces mots unis Ou réunis Supposent une connexion, un rapprochement, tandis qu’ils sont au contraire éloignés et distincis les uns des autres. L’expression de Buffon, engagé dans une membrane, étant beaucoup plus exacte, j’ai cru devoir l’adopter. Les Oiseaux dont les doigts sont libres ou dénués de membranes. ont été nommés Fissipèdes ; ceux dont les doigts sont garnis dans toute leur longueur d’une membrane , ont été appelés Palmipèdes. On doit distinguer cette membrane, 1.° en mem- brane pleine, c’est-à-dire, qui s'étend de l'un à l'autre doigt, et qui est tendue dans toute sa longueur jusqu’à l'extrémité des phalanges, dans les Canards ; 2.° en membrane interdi- gitale, c’est-à-dire, qui unit seulement à la base les doigts jusqu’à la première ou seconde phalange, dans les Hirondelles de mer, efc. 76 PREMIÈRE PanrTre. I. Les Doigts libres ou séparés, considérés relativement à leur STRUCTURE, se divisent : 1.0 En Dorigts libres ou séparés entièrement jusqu’à leur articulation avec le tarse. Linné les appelle Pieds ambulatoires. PI. IV, fig. 1. 2.9 En Doïigts libres, celui du milieu étroite- ment uni au doigt externe, seulement jusqu’à la première phalange ou articulation, dans le Pique- bœuf, le Canut, la Grive-d'eau , Alouette, etc. Cette forme de doigt, qui semble former la nuance entre [es pieds ambulatoires et les pieds marcheurs, est sensible dans le Grimpereau fa- milier et le Grimpereau de muraille. En jugeant par analogie, il est à présumer qu’elle doit se rencontrer dans les autres espèces de Grimpe- reaux. PE IV, fig. 2. 3.0 En Doigts libres, celui du mieu étroite- ment uni et comme collé au doigt externe jusqu’à la troisième phalange ou articulation, et uni de même au doigt interne jusqu’à la première pha- lange ou articulation. Linné les appelle Pieds marcheurs ; dans les Martin-pécheurs. PI. IV, fig. 3 et 4. Dans ces Oiseaux, l'adhérence du doigt externe avec le doigt intermédiaire est si sensible, que ces deux doigts semblent en quelque sorte n’en faire qu'un seul, ce qui forme en dessous une plante de pied large et aplatie. 4° En Doïgts libres ou séparés dans les deux tiers de leur longueur, et unis seulement à leur base par une petite membrane, qui ne s'étend Principes #7 GÉNÉRALITÉS. 77 que jusqu’à la première phalange , dans la plupart des Gallinacées. PI. IV, fig. 6. 5,09 En Doists libres, celui du milieu uni à l'extérieur seulement jusqu’à la première pha- lange, dans les Pluviers. PI IV, fig. 10. 6.2 En Doigts libres grimpans, c’est-à-dire, deux antérieurs, deux postérieurs (1). PI. IV, fig. 7. 7° En Dorgts libres, au nombre de quatre antérieurs, dans les Martinets. PI. IV, fig. 8. * IL Les Doicts libres, considérés relativement à leur Direction, sont distingués en antérieurs et postérieurs. (Gr) Ces mots Pieds ou Doigts srimpans méritent d’être ex- pliqués. On entend par Pieds grimpans ceux dont les doigts, au nombre de quatre, sont placés deux en avant et deux en arrière. Cette configuration de doigts est propre: aux Oiseaux qui grimpent comme les Pics, mais on ne peut pas dire que tous les oiseaux qui ont les doigts conformés de cette manière grimpent, puisque le. Torcol, qui a les pieds grimpans, ne grimpe point ; ainsi ces mots Pieds grimpans désignent seule- ment la structure des doigts, et non pas l'habitude de grimper. D’autres Oiseaux qui ne présentent point cette conformation de doigts grimpans, mais au contraire trois doigts antérieurs et un postérieur , sont des oiseaux appelés grimpereaux par excellence, et grimpent supérieurement, tels sont les Grim- pereaux , les Mésanges. Le Pic aux ailes dorées se tient le plus souvent à terre, et ne grimpe pas contre le tronc des arbres, mais se perche sur leurs branches comme les autres oiseaux ; cependant il a les doigts disposés deux en avant.et deuxenarrière, comme les Pics ; ila, comme eux, les plumes de la queue roides et rudes, ete, L'Épeiche ou Pic varié andé n'a que trois doigts. o 78 PREMIÈRE PanTre. Les Doists antérieurs, au nombre de trois dans le plus grand nombre des Oiseaux, sont dirigés d’arrière en avant, et Le doigt ou les doigts pos- térieurs ( dans les Pics ) sont dirigés d'avant en arrière, et un peu de haut en bas. PI. IV, fig. 7. Les Doigts antérieurs se divisent, 1.° en Dorgé intermédiaire où Doist du milieu; 2° en Dorgts latéraux, distingués en inferne et externe. Le Doigt intermédiaire ; qui est lé plus long, est placé entre les deux autres. Il est articulé avec la portion moyenne de l’extrémité inférieure du tarse. Le Doist interne s'articule sur le bord interne de l'extrémité inférieure du même os; le Dorgt externe, sur le bord externe de la même. extré- mité; et le doigt postérieur, nommé Pouce, qui est ordinairement le plus court de tous, et qui manque dans quelques individus, s'articule un peu plus haut que les précédens, et sur la partie postérieure du boïd mterne du tarse. Dans les Oiseaux à pieds grimpans , le Doist externe devient postérieur, et égale à peu près en longueur le doigt du milieu. PI. IV, fig. 7. II. Les Dorgts libres, considérés relativement à leur Nomsre, présentent des différences sen- sibles. [ls sont au nombre : 1.° De deux antérieurs, sans doigt postérieur, dans lAutruche. PI. IV, fig. 9. 2.0 De deux antérieurs, sans doigt postérieur, PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 70 dans le Gros-bec Guifso-balito, le Martin-pécheur à trois doigts. 3,2 De deux antérieurs et deux postérieurs , dans les Pics, les Perroquets, les Toucans, les Coucous, les Couroucous , les Anis, les Barbus, le Torcol. PI. IV, fig. 7. 4.2 De trois antérieurs, sans doigt postérieur, dans l’Outarde , les Pluviers , la Caïlle de Mada- gascar, le Touyou, le Casoar, POiseau de Na- zare. PL IV, fig. 10. 5.0 De trois antérieurs, le doigt postérieur très-court, dans les Vanneaux. PI, IV, fig. 11. 6.2 De trois antérieurs, le postérieur d’une longueur médiocre, dans les Alouettes. PI. IV, fig. 13. 7.9 De trois antérieurs, le postérieur très-long, dans les Jacanas. PI. IV, fig. 15. 8.0 De trois antérieurs, le postérieur plus long que les antérieurs, dans la Selle, les Grimpe- reaux, les Mésanges, etc. PI. AN , fig. 14. 9.® De trois antérieurs et deux doigts posté- rieurs, dans les Poules à cing doigts. Quelques individus dans cette variété ont six doigts. 10.0 De quatre antérieurs , sans doigt posté- rieur, dans les Martinets. PI. IV , fig. 8 IV. Les Dorists libres, considérés relativement à leur Loxcugur, sont : 1.0 Très-longs, dans les Jacanas, les Poules d'eau, les Räles, les Butors. PL IV, fig. 15. 80 PREMIÈRE PARTIE, 2.0 Très-courts, dans les WMartinets, les Colr- bris, les Oiseaux-mouches. PI. IV, fig. 8. La longueur des Doigts est proportionnée, dans quelques espèces, à la longueur des extré- mités postérieures. Ils sont : 1.0 Plus courts que le tarse, dans les Passe- reaux , et dans un grand nombre d'Oiseaux. PEUNS Re ESS ne 2.9 De la longueur du tarse, dans les Räles, les Jacanas, les Poules d’eau. PI. IV, fig. 15. V. Les Dorgts libres, considérés relativement à leur Proportion, offrent des diFérences sen- sibles. Le Doigt intermédiaire, plus alongé que les autres doigts, présente trois phalanges et quatre articulations. Le Doigt interne présente deux pha- langes et trois articulations; le Dorgt externe, quatre phalanges et cinq articulations (1). Le Doigt postérieur ou Pouce, qui ne se rencontre pas dans tous. les Oiseaux, offre, suivant les espèces, une ou deux phalanges et deux ou trois articulations. Chacun de ces Doigts est terminé par un Ongle, dont la forme varie comme l’on verra ci-après (2). 5 (x) Cette conformation des doigts est celle d’un grand nombre d'Échassiers et d'Oiseaux d’eau nageurs. Elle est la plus favorable à l’action de nager, parce qu’elle met la plus grande largeur de la rame du côté du plus grand arc de son mouvement. (2) Dans l'Oufarde, les deux doigts sont composés chacun de deux phalanges. : La Prixcerpcs €T GÉNÉRALITÉS. Qr La différence de longueur qui semble exister entre le Doigt interne et le Doigt externe , n’est qu'apparente. [ls sont réellement égaux à peu de chose près, et s'ils paraissent inégaux, c’est parce que le doigt interne se trouve articulé ayec l'os du tarse, plus postérieurement que lexterne. Il existe entre le doigt intermédiaire et les deux latéraux, une différence de longueur qui équi- vaut à l'étendue des ongles de ces deux derniers doigts (1). Dans les Oiseaux qui grimpent sans avoir les pieds grimpans, tels sont les Grimpereaux, a Srtelle, les Mésanges, qui ont au contraire trois doigts antérieurs et un postérieur, ce: dernier est ordinairement aussi long et même plus long, (x) Dans les Hérons, les Bufors, le Savacou, le doigt pos- térieur n’est point articulé avec le talon même, mais à côté du talon, et opposé au doigt interne ; dans le T'orcol, les deux doigts externes sont beaucoup plus longs que les internes. Dans les T'oucans, le doigt externe antérieur est presque aussi long que le pied tout entier qui est fort court ; les deux doigts intermédiaires sont les moins longs de tous. Dans les Aracaris, les doigts sonttrès-longs. Dans les Calaos, les doigts latéraux son irès-longs et presque égaux à celui du milieu. Dans le Marlin-pécheur , le doigt interne est très-court, et plus que le postérieur. Dans le Secrétaire ou Messager, le doigt inter- médiaire est presque une fois aussi long que les latéraux, et le doigt postérieur est très-fort. Dans les Maubéches , le doigt intermédiaire est uni jusqu’à la première articulation, par une portion de membrane, avec le doigt externe. Dans plusieurs espèces de Gobe - mouches, le doigt postérieur est presque aussi long que le doigt intermédiaire, ete. F 82 PREMIÈRE PARTIE. dans quelques espèces, que le doigt intermé- diaire. En effet, ces Oiseaux n’ayant qu’un doigt postérieur , la Nature a dû conformer leur pouce, destiné à supporter le poids du corps lorsqu'ils grimpent, d’une manière particulière, afin qu’il püt suppléer par la force et la longueur, au nombre, et remplacer le second doigt postérieur qu’elle a donné aux autres oiseaux grimpans, qui ont deux doigts antérieurs, deux postérieurs. VI. Les Dorsts libres , considérés relativement à leur Freure, sont : 1.9 Convexes et arrondis, dans les Oiseaux qui perchent ou qui grimpent. 2.9 Abplatis et peu courbés, dans les Oiseaux qui nagent, comme les Grèbes, ou qui courent, comme les Réles, les Poules d’eau. 3.9 Raboteux et garnis de verrues en dessous à leurs jointures, dans les Oiseaux de proie. 4. Bordés de dentelures en dessous, dans le grand et le petit Tétras, la Gélinotte, le Ganga ou Gélinotle des Pyrénées , le Cog de bruyère à fraïse. 5.2 Bordés d’une bande membraneuse, étroite et dentelée, dans l’Af/agas. VII. Les Dorgts libres, considérés relativement à leur SURFACE SUPÉRIEURE, sont : 1.0 Revêtus d’une membrane lisse, dans un grand nombre d'Oiseaux. Princires ET GÉNÉRALITÉS, 83 2.0 D'une membrane écailleuse, dans plusieurs Oiseaux, sur-tout dans ceux qui sont vieux. 3,9 Couverts de duvet, dans les Oiseaux de proie noclurnes. 4.0 Couverts de plumes jusqu’à l’origine des phalanges, dans les Pigeons et les Cogs patlus, le Ganga ou Gélinotle des Pyrénées, le Lagopède de la baie d'Hudson. 5.0 Couverts de plumes jusqu’à l’origine des ongles, dans le Coq du Japon. 6.2 Garnis d’écailles raboteuses , fermes et dures, dans l’Huitrier. VIN. Les Dorgts libres, considérés relative- ment à leur SURFACE INFÉRIEURE, sont: LS Faboteux et garnis de verrues, dans les Oiseaux de prore. 9 Dentelés, dans les Téfras ou ie de pie 3.0 Velus, c'est-à-dire, garnis d’un duvet fort épais, dans le Zagopède. IX. Les Dorsts libres, considérés relativement à leur CouLEur, sont : 1.0 Noirs, dans un grand nombre d’'Oiseaux. 2.6 Noirâtres, dans le Grimpereau de muraille. 3.° Jaunes, dans un grand nombre d’Orseaux de proie diurnes, dans le grand Pluvier. 4° D'un beau jaune, dans le Crabier cracra. 5.9 D'un jaune-verdâtre, dans le Butor, le F 2 84 Première Parvis. Héron-pourpré, le Calao des Philippines, et dans plusieurs espèces de Crabiers. 6.2 Jaunâtres, dans le Coucou lacheté de la Chine. 7.9 Rouges, dans le Chevalier aux pieds rou- ges, le Coracias des Alpes, les Perdrix rouges, et dans un grand nombre d'Oiseaux. 8.° D'un rouge de laque, dans le Courlis brun. 9.0 D'un beau rouge de corail, dans l'Hut- {rter. 10.9 Rougeâtres, dans le Martin-pécheur, le Coucou brun et jaune à ventre rayé. 11.0 De couleur orangée, dans le Tourne- pierre ; le Martin-pécheur à longs brins, le Chevalier blanc. 12.0 Couleur de rouille ueet dans le Mar- lin-pécheur crabier. 13.0 Gris, dans le Bufor brun rayé, le Coucou vert-doré et blanc, le Coucou à longs brins , le Todier de l'Amérique septentrionale , le Grimpe- reau familier. 14.9 Gris-bruns, dans le Coucou varié de Min- danao, les Chibes Coukeels, le Cendrillard. 15.0 Bruns, dans l’Aracari à bec noir. 16. Brunâtres, dans la Bécasse. 17.0 Cendrés, dans le Coucou cuil ; le Gui huppé à collier, le Coucou cornu. 18.0 De couleur plombée, dans les Hésanges, excepté dans la Mésange. à longue queue (x). {1) La couleur des pieds et du bec varie dans quelques Principes ET GÉNÉRALITÉS. 85 19.0 Verts, dans le Coucou huppé noir ct blanc. 20.2 Vert de mer, dans le Guira-cantara. Les Doigis palmes, c’est-à-dire, engagés dans une membrane, doivent être considérés, ainsi que les Doigts libres, relativement, EL. à leur STRAUCTURE ; Il. à leur Direcrion ; LL. à leur Nomwsne; IV. à leur Loncueur; V. à leur Pro- ronTion ; VI. à leur Ficurs; VIL à leur SurFAcE SUPÉRIEURE; VIIL. à leur SURFACE INFÉRIEURE; IX. à leur Coureur. L. Les Doists palmés, considérés relativement à leur Srnucrure et à l'étendue de la membrane dans laquelle ils sont engagés, se divisent : 1.0 En Dorsts palmes, c’est-à-dire, entière- ment engagés dans une membrane continue, et tendue de Fun à lauire doigt ; savoir: de l’ex- terne à l’interne, jusqu'à l’extrémité des pha- langes, dans les Cygnes, Oies, Canards, Sar- oiseaux, selon l’âge ou d’autres circonstances. Dans le Cou- reur, le bec est jaune dans son étendue, et noir à la pointe. Dans le Pluvier à collier, le bec est blanc ou jaune dans sa pre- mière moitié, noir à la pointe. Dans le grand Pluvier, le bec est jaunâtre depuis son origine jusque vers le milieu de sa lon- gueur, et noirätre jusqu’à son extrémité. Dans le Goéland à manteau gris , le bec est presque noirâtre dans les jeunes, d’um jaune pâle dans les adultes, d’un beau jaune presque orangé dans les vieux. Dans les Mouetles , la couleur des pieds varie, mais elle est constante dans la Mouelle à pieds bleus. Dans la Mouette rieuse, les pieds sont noirs dans quelques individus, el rouges dans d’autres. ns 86 PREMIÈRE PARTIE. celles, Harles, Pingouins, Manchots, Plon- geons, Goëlands, Mouettes, Albatros; PI. V, fig. r: ou depuis le doigt externe jusqu’au doigt postérieur , dans les Pélicans, Cormorans, Fous, Anhingas, Paille-en-queue. PI. V, fig. 2. Dans les premiers, les trois doigts antérieurs, et dâns les seconds, les trois antérieurs et le postérieur sont engagés dans une membrane. Dans les Plon- geons, la membrane qui engage les trois doigts antérieurs, jette un rebord le long du doigt in- terne, duquel néanmoins le postérieur est séparé. 2.9 En Doists demi-palmés, c’est-à-dire, en- gagés à demi dans une membrane qui ne s'étend que jusqu’à la seconde phalange ou articulation, dans les Hirondelles de mer. PI. V, fig. 3. 3.9 En Dorgis lobès, c’est-à-dire, engagés dans une membrane simple, divisée à la base de chaque doigt et prolongée sans festons ni décou- pures sur leurs parties latérales, dans les Grèbes. PI. V, fig. 4. Dans ces Oiseaux, le Doigt ex- terne est le plus long, de même que dans le Cor- moran. Linné appelle ces pieds Pedes lobatr. 4.9 En Doigts pinnés, c’est-à-dire , engagés chacun isolément dans une membrane, prolongée sur les doigts et découpée en lobes ou festons, dont les nœuds se rencontrent à chaque articu- lation des phalanges; cette membrane est lisse dans les Foulques, et délicatement dentelée sur les bords dans la Phalarope à festons dentelés. PLV, fig. 5. Linné appelle ces pieds Pedes pinnati. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 87 5.0 En Doigts ailés, c’est-à-dire, garnis dans toute leur longueur d’un bord lisse, membra- neux, sans découpure ni festons, dans les Poules d’eau. PI. V, fig. 6. Ces Oiseaux paraissent former le chainon qui unit les Oiseaux fissipèdes , dont les doigts sont nus et séparés, aux Oiseaux pal- mipèdes, qui les ont engagés plus ou moins dans une membrane. IL. Les Dorots palmes, considérés relativement à leur Drrecrron, sont divisés en antérieurs et postérieurs. Ils sont dirigés, ainsi que les doigts libres, les antérieurs, d’arrière en avant: le pos- térieur, d'avant en arrière. Dans quelques espè- ces, ce dernier est tourné en dedans; les Parlle- en-queue, les Pélicans, les Cormorans. PI. V, fig. 2. IL. Les Doigfs palmés, considérés relative- ment à leur NompBre, varient comme les doigts libres. Ils sont : 1.0 Au nombre de trois antérieurs, engagés entièrement dans une membrane simple, sans doigt postérieur, dans l4/Datros , les Pingourns. PÉNSReNT 2.9 Au nombre de trois antérieurs, engagés entièrement dans une membrane simple, avec. un doigt postérieur très-court, dans les Pé/rels, les Mouelles. PI. V, fig. 8. 3.0 Au nombre de trois antérieurs, engagés entièrement dans une membrane simple, avec V4 8s PREMIÈRE PARTIE. un doigt postérieur d’une longueur médiocre, dans les Cygnes, Oies, Canards, Sarcelles, Harles, dans le Flammant. PI. V, fig. r eto. 4° Au nombre de trois antérieurs, engagés en partie dans une membrane simplement divisée en sinus, qui s'étend jusqu’à la première ou se- conde phalange, dans les Grèbes. PI. V, fig. 4. 5.9 Au nombre de trois antérieurs, engagés en partie dans une membrane divisée en lobes ou festons, dont les nœuds se rencontrent à chaque articulation des phalanges, dans les Foulques. PIN, fe, 5. 6.2 Au nombre de quatre, entièrement engagés dans une membrane simple, le postérieur tourné en dedans, dans les Pélicans, Cormorans, Paille- en-queue , Anhingas, Fous. PI. V, fig. 2. IV. Les Doigts palmés, considérés relative- ment à leur LoncuEur, présentent les mêmes différences que les Doigts libres. Mais dans les Grèbes, le doigt externe est plus long que lin- termédiaire, PI. V, fig. 4. V. Les Doigts palmés , considérés relativement à leur Proportion, présentent les mêmes diffé- rences que les Doigts libres. VE Les Doigts palmés, considérés relative- ment à leur FicurE, sont : 1.0 Gros et arrondis, dans les Cygnes, les Ores. 2.9 Aplatis, dans les Grèbes, les Caslagneux. VIT, Les Doigts palmés, considérés relative- PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 89 ment à leur SURFACE SUPÉRIEURE, sont lisses, dans les Canards, les Sarcelles. VIII. Les Dorsts palmés, considérés relative- ment à leur SURFACE INFÉRIEURE, sont garnis d’une membrane tendue du doigt externe jus- qu’au doigt interne, dans les Cygnes, Oies, Ca- nards , Sarcelles, Harles, etc. IX. Les Doigts palmés, considérés relative- ment à leur Coureur, sont: 1.0 Noirs, dans un grand nombre d’'Oiseaux. 2.9 Noirâtres, dans le Cravant. 3.0 Rouges, dans l’Oe rieuse , la Sarcelle de la Chine, la grande Hirondelle de mer, le grand Paille-en-queue , etc. 4.° D'un beau rouge, dans la Poule sultane. 5.2 Rougeâtres, dans le Canard sauvage. 6.2 D'un rouge noirâtre, dans le Canard à longue queue de Terre-Neuve. 7.9 D'un rouge obscur, dans la Guifelte notre. 8.° D'un jaune sale d'argile, dans le Chipeau ou Airdenne. .9.° D'un jaune pâle, dans le Fou commun. 10.0 Orangés, dans le Wacareux. 11.0 Bleus, dans le Pefrel bleu , la Mouette à pieds bleus, VAvocette. 12.0 Bleuâtres, dans la Sarcelle d'été. 13.2 Couleur de chair, dans le T'adorne. 14.0 Couleur de chair blanchâtre, dans le Goéland à manteau noir. 90 PremikÈne Panier. 35.0 Couleur de chair livide, dans le Goéland à manteau gris. 16. De couleur plombée, A l'Oie à cra- vale, la Foulque. 17.2 Brunâtres, dans la petite Sarcelle , etc. Les Ongles, situés à l'extrémité des doigts ou phalanges, doivent être considérés relativement, I. à leur Forms; IL, à leur Loxcueur ; IIL. à leur Coureur. L. Les Ongles, considérés relativement à leur Forme, sont : 1.9 Pointus, dans un grand nombre d’Oiseaux. 22 Voütés en arc ou très-recourbés et cro- chus, dans les Orseaux de proie. PI. IV, fig. 5. 3.0 Crochus et forts, dans les WMartinets. 4.9 Arqués et creusés en gouttière, dans le Noïr-soucr. 5.0 Arqués, un peu aplatis, cbtus à leur ex- itrémité, et sillonnés en dessous par une canne- lure, dans les Toucans. 6.0 Courbés en arc, dans la Szelle, les Grim- pereaux. PL IV, fig. 14. 7. Droits et onde , dans les Jacanas. PI. IV, fig. 15. 8.° Presque droits, dans l'Aouette. PI, IV, fig. 13. 9.° Larges et plats, dans les Grèbes. 10.0 Aplatis, dans le Zagopède de la baïe d'Hudson. : 11.0 Gros, dans le Canard musque. Principes ET GÉNÉRALITÉS. OI 12. Courts et convexes par dessous, dans lOutarde. 13.0 Étroits, dans l’Ibrs blanc. 14.0 Petits et pointus, dans les Plongeons. 15.0 Dentelés en forme de peigne sur le bord interne du doigt intermédiaire, dans les Hérons, les Butors, les Fous, les Crabiers, les Biho- reaux, les Aigrettes, dans l'Engoulevent, la Fré- gate, le Cormoran, et sur le bord externe du doigt intermédiaire, dans quelques espèces d’Æn- goulevents. Dans lÆngoulevent grand lbijau , ongle du doigt intermédiaire , qui n’est point dentelé, est garni de chaque côté d’un rebord membraneux. 16.9 Creusés en dessous en gouttière, dans le Kanuchi, les Tinamous. 17° Très-durs, dans le Casoar. Il. Les Ongles, considérés relativement à leur Loncueur, sont : 1.9 Très-longs, dans les Jacanas. PI. IV, fig. 15. 2.9 Longs, dans l'Aouette. PI. IV, fig. 13. 3.2 Courts, dans les Canards. 4° Très-courts, dans les Grèbes, les Casta- gneux. PI. V, fig. 4. 5. Plus longs que le doigt postérieur, dans l’Alouette. 6.° De la longueur du doigt postérieur, dans les Fauvettes. TT. Les Ongles, considérés relativement à leur CourEur, sont : 92 PREMIÈRE Pantir. 1.0 Noirs, dans un très-grand nombre d'Oi- seaux. 2. Blancs, dans la Bécasse blanche. 3.° Blanchâtres, dans lAracart à bec noir, la Girole. &9 Gris, dans la Gélinofte. 5.° Brunâtres, dans la Calle, la Farlouse. 6.° Noirs au dehors, blancs en dedans, dans le Casoar. 7.° D’un rouge de vermillon dans leur première moilié, et jaunes à la pointe, dans le Jacana vert, erc. Les Ongles des doigts antérieurs sont égaux ou à peu près égaux, dans un grand nombre d'Oiseaux. L’ongle du doigt interne est aussi long que celui du doigt postérieur, dans plusieurs Oiseaux de proie. L’ongle du doigt postérieur est plus long et plus fort que celui des doigts anté- rieurs, dans le Merle d'eau, la Sitelle, les Grim- pereaux, les Mésanges. Les Ongles servent aux Oiseaux de proie à déchirer leur proie ; aux Pics, aux Grimpereaux, à grimper autour des arbres ; aux WMartinets, aux Hirondelles, à s'accrocher aux murs, à leurs trous, à leurs nids ; au Grimpereau de muraille, à grimper le long des murs; aux Perroquets, à grimper, à saisir leur nourriture , qu'ils portent à leur bec en la tenant avec leurs doigts; aux Gallinacées, à gratier la terre, etc. Principes ET GÉNÉRALITÉS, 93 Apnès avoir développé aussi amplement que pouvait me le permettre le plan de cet Ouvrage, les Principes d'Ornithologie nécessaires pour par- venir à la connaissance des Oiseaux , je vais présenter succinctement quelques vues générales sur les faits les plus remarquables que nous offre leur Histoire, qui mérite toute l'attention du philosophe et celle de l’homme qui cherche à s'instruire. Les plumes ne sont pas seulement le vétement et la parure des Oiseaux, elles sont encore un des principaux instrumens qui servent pour le vol. Les plumes de la queue font l’office de gou- vernail, les grandes plumes des ailes celui de rames; les moyennes et quelques plumes placées sous l'aile, tiennent lieu de voiles; car le vol est une navigation aérostatique, dans laquelle loi- seau, secondé quelquefois par le vent, sait aussi le forcer et en tirer parti. « Quand on considère un Oiseau qui vole, dit Buffon, rien de plus naturel aux yeux de Fha- bitude , rien de si étonnant aux yeux de la raison; cette masse qui s'élève dans l'air, malgré le poids de cet air qui gravit sur tous les corps, est em- portée, non par une force étrangère, mais par un mouvement qui lui est propre et qui ly sou- tient long-temps avec vigueur et avec grâce. Les gros et grands Oiseaux ont l’art de s’enfler et d'avoir toujours des provisions d'air en volant. Ils rendent à volonté leur corps plus ou moins 94 PREMIÈRE PARTIE. léger dans leur vol, ou plus gros lorsqu'ils nagent, ou pesant et moins gros lorsqu'ils plon- gent, » | « Pour donner une idée de la durée et de la continuité du mouvement dans les Oiseaux , il suffira de dire qu’un oiseau de haut vol peut se transporter à vingt lieues dans une heure. Il pourra donc aisément parcourir deux cents lieues tous les jours, en dix heures de vol : ce qui sup- pose plusieurs intervalles dans le jour et la nuit entière de repos, tandis que les quadrupèdes les plus agiles ne peuvent faire que trente lieues dans un jour. Nos Æirondelles et nos autres oi- seaux voyageurs, peuvent donc se rendre de notre climat sous la ligne, en moins de sept ou huit jours. M. Adanson a vu et tenu à la côte du Sénégal, des Æfirondelles arrivées le 9 octobre, c'est-à-dire, huit ou neuf jours après leur départ d'Europe. En Perse, le Pigeon messager fait en un jour plus de chemin qu’un homme de pied ne peul en faire en six. ans Sloane assure qu’à la Parbade les Wouetles vont se promener en troupe à plus de deux cents milles de distance, et qu’elles reviennent le même jour. Une promenade de plus de cent trente lieues, indique assez la pos- sibilité d’un voyage de deux cents. » « Certaines espèces d'Oiseaux ; joignant à une grande puissance de vol la faculté de s’appuyer et de se reposer sur l’eau au moyen des larges membranes de leurs pieds, ont traversé et tra- PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 09 versent encore la vaste étendue des mers qui séparent les deux continens vers le midi. Les Pé- trels bleus s'avancent entre la nouvelle Zélande et l'Amérique, à plus de sept cents lieues des terres. Les Parlle-en-queue, qui s’éloignent en mer jusqu'à cinq cents lieues, indépendamment d’un vol puissant et très-rapide, ont, pour fournir ces longues traites, la faculté de se reposer sur l'eau, et d'y trouver un point d'appui au moyen de leurs larges pieds entièrement palmés, D’au- tres, comme les Péfrels, passent leur vie en pleine mer, se reposent sur l’eau lorsqu'elle est calme, et y séjournent même quand les flots sont émus. La Frégate, qui est de tous les navigateurs ailés celui dont le vol est le plus fier, le plus puissant et le plus étendu, balancé sur des ailes d'une prodigieuse longueur, se soutient sans mouvement sensible, il semble nager paisible- ment dans les airs; et lorsqu'ils sont agités par la tempête, légère comme le vent, la Fregate s'élève jusqu'aux nues, et va chercher le calme en s'élançant au-dessus des orages : elle voyage en tout sens, en hauteur comme en étendue ; elle se porte au iarge à plusieurs centaines de lieues, et fournit d’un vol ces traites immenses, auxquelles la durée du jour ne suffisant pas, elle continue sa route dans les ténèbres de la nuit, et ne s'arrête sur la mer que dans les lieux qui lui offrent une pâture abondante (1).» (1) I n’y a point d'oiseau au monde, dit le P. Labaf, qui 96 PREMIÈRE PARTIE, . Un des phénomènes le plus intéressant que nous présente l’histoire des Oiseaux, est celui vole plus haut, pluslong-temps, plus aisément, et qui s’éloigne plus de terre que celui-ci. On le trouve au milieu de la mer à trois ou quatre cents lieues des terres, ce qui marque en lui une force prodigieuse et une légèreté surprenante, car il né faut pas penser qu’il se repose sur l’eau, comme les oiseaux aquatiques ; il y périrait s'il y était une fois. Outre qu'il n’a pas les pieds disposés pour nager, ses ailes sont si grandes ( elles ont r4 pieds, 4 mètres 548 millimètres d’envergure) et ont besoin d’un si grand espace pour prendre le mouvement nécessaire pour s'élever, qu'il ne ferait que battre l’eau sans jamais pouvoir sorüir de la mer, si une fois il s’y élait abattu; d’où il faut conclure que quand on le trouve à trois ou quatre cents lieues des terres, il faut qu’il fasse sept ou huit cents lieues avant de pouvoir se reposer. Nouveaux Voyages aux îles de l'Amérique. Paris , 1722, tome 6. Les Pingouins et les Manchots qui habitent au milieu des glaces australes, voyagent avec elles lorsqu'elles viennent à flotter, et sont transportés à d'immenses distances de toute terre. On en trouve à six ou sept cents lieues de la mer du Sud, ainsi que des Péfrels et des Albatros , et les marins concluent avec raison que la rencontre des Îanchofs en mer n’est point un indice certain, comme on le croit, de la proximité des terres, si ce n’est dans les parages où il n’ÿ a point de glaces flottantes. Encore paraît-il qu’ils peuvent aller très-loin à la nage, et passer les nuits ainsi que les jours en mer, car l’élé- ment de l’eau convient mieux à leur naturel et à leur structure. L'imagination ne sépare pas volontiers, dit Buffon, l'idée du vol du nom d’oiseau ; néanmoins le vol n’est qu’un attribut et non pas une propriété essentielle, puisqu'il existe des qua- drupèdes avec des ailes, les Chauve-souris , et des diseaux qui n’en ont point. L’Au/ruche est pour ainsi dire sans aïles, et le Casoar en est absolument privé, il est couvert de poils et non de plumes, et ces deux grands oiseaux semblent, à plusieurs égards, s'approcher des animaux terrestres, tandis de Principes ET GÉNÉRALITÉS. 97 de leurs Migrations. Plusieurs familles se trans- portent par bandes au printemps, du Midi au que les Pingouins et les Manchots paraissent faire la nuance entre les oiseaux et les poissons; en effet ils ont, au lieu d'ailes, de petits aïlerons que l’on dirait couverts d’écailles plutôt que de plumes, et qui leur servent de nageoires. Ces Oiseaux, moins oiseaux par le vol que le poisson volant, sont aussi poissons que lui par l'instinct et par la manière de vivre. C’est donc aux Manchofs qu'on peut spécialement donner le nom d'Orseaux sans ailes, etmême en s’en tenant au premier coup-d’æil, on pourrait aussi les appeler Oiseaux sans plumes. La grandeur et la forme des ailes contribuent beaucoup à la puissance du vol. Dans les Guillemofs et les Macareux les aïles sont si courtes, qu'à peine peuvent-ils fournir un vol faible au-dessus de la surface de la mer. Les oiseaux qui ont les ailes courtes, ont le vol pesant, tels sont les Cogs de bruyère, les Faisans, les Perdrix, les Cauilles , les Cogs, les Poules, les Paons, les Peintades , etc. Ceux dont le corps est peu volu- mineux, el dont les ailes sont longues ou très-longues, volent très-vite ou très-long-temps, comme les Hirondelles, les Mar- tinets , les Hirondelles de mer, les Goélands, les Mouettes, ete. La forme des ailes sert à diversifier le vol des oiseaux. Le Pigeon culbutant tourne sur lui-même en volant, comme un corps qu’on Jjetterait en l'air, et c’est par cette raison qu’on l’a nommé Pigeon culbutant. I vole très-vite, s'élève très-haut, et ses mouvemens sont très-précipités et fort irréguliers. Le vol des Oiseaux était consulté avec soin dans le temps que les aruspices faisaient partie de la religion. Les Corbeaux , / quoique mauvais prophètes, étaient des oiseaux fort intéres- sans ; car la passion de prévoir les événemenus futurs, même les plus tristes, est une ancienne maladie du genre humain ; aussi s’attachait-on beaucoup à étudier toutes leurs actions, toutes les circonstances de leur vol, toutes les différences de leurs voix, dont on avait compté jusqu’à soixante-quatre in- flexions distinctes, Quelques-uns ont poussé la folie jusqu’à G 98 PREMIÈRE PARTIE. Nord , et l'automne , du Nord au Midi. C’est alors que les plages septentrionales offrent à l’ob- servateur une multituae d'oiseaux parmi les Oes, les Canards, el même parmi les Passereaux , sur-tout ceux à bec fin, qui sont altirés vers ces régions par la température douce du printemps, qui fait éclore dans les étangs, les marais, sur les bords des eaux, sur les rivages de la mer, une multitude prodigieuse d'animaux de diffé- rentes classes, comme insectes, amphibies, pois- sons, qui leur servent de nourriture. Lorsque par un séjour prolongé dans ces régions, ils ont détruit la surabondance des germes et des individus que la nature leur a destinés pour pà- ture, sur-tout lorsque les premiers froids leur annoncent une congellation prochaine des étangs et des marais, ils gagnent les climats plus tem- pérés, qui leur fournissent successivement les mêmes ressources. On peut même assurer que le manger le cœur et les entrailles de ces oiseaux, dans l’espé- rance de s’approprier leur don de prophétie. Les montagnards tirent de la façon de voler du Choucas des Alpes, des présages météorologiques ; si son vol est élevé, on dit qu’il annonce le froid, et que lorsqu'il est bas il promet un temps plus doux. Toute la science de l'avenir des habitans de l'air, se borne à connaitre mieux que nous l'élément qu’ils habitent, à être plus susceptibles de ses moindres impressions, à pressentir ses moindres changemens, et à nous les annoncer par certains cris et certaines actions qui sont en eux l'effet naturel de ces shangemens. Princires ET GÉNÉRALITÉS, 99 plus grand nombre des familles du genre volatile sont condamnées chaque année, par la Nature, à Pémigration, mais lannée suivante les rappelle sur les lieux de leur naissance (x). G) Les Oiseaux qui vivent de vers, comme les Vanneaux, ne se tiennent guère plus de vingt-quatre heures dans le même canton, et cette inconstance est fondée sur un besoin réel; un canton épuisé de vers en un jour , le lendemain la troupe est forcée de se transporter ailleurs. Au mois d’octobre, les Fan- neaux sont très-gras ; c'est le temps où ils trouvent la plus ample pâture, parce que dans cette saison humide, les vers sortent de terre à milliers : mais les vents froids qui soufflent vers la fn de ce mois, en les faisant rentrer en terre, obligent les Vanneaux de s'éloigner. C’est la même cause de la dispa- xition de tous les oiseaux vermivores ou mangeurs de vers, et de leur départ de nos contrées, ainsi que de toutes celles du Nord, aux approches du froid ; ils vont chercher leur nourri- ture dans le Midi, où commence alors la saison des pluies : ‘mais par une semblable nécessité , ils sont forcés de quitter au printemps les terres du Midi, l’excès de la chaleur et de la sécheresse y causant en été le même excès que le froid de nos hivers, par rapport à la disparition des vers, qui ne se mon- trent à la surface de la terre que lorsqu'elle esten même temps humide et tempérée. Aux Antilles, dit M. Baïllon, la terre est, durant six mois de l’année , d’une dureté comme d’une sécheresse extrêmes ; elle ne reçoit pas dans tout ce temps une seule goutte d’eau, il est impossible qu'aucun ver séjourne alors à sa superficie ; aussi pendant ce temps de sécheresse, on n’aperçoit dans les îles aucun oiseau vermivore ; mais dès les premiers jours de la saison des pluies, on voit ces oiseaux arriver par essaims. Lorsque les Oiseaux ne trouvent plus dans un pays les in- sectes qui leur conviennent , ils passent dans des contrées moins froides, qui leur offrent en abondance cette proie sans laquelle ils ne peuvent subsister ; et il est si vrai, que c’est là G 2 100 Prrmiine PARTIF. « Tandis qu'une partie de la création publie chaque jour aux mêmes lieux les louanges du Créateur, dit Chdteaubriant, une autre partie voyage pour raconter ses merveilles. Des cour- riers traversent les airs, se glissent dans les eaux, franchissent les monts et les vallées. Ceux-ci arri- vent sur les ailes du printemps, et bientôt dispa- raissant avec les zéphyrs, suivent de climais en climats leur mobile patrie; ceux-là s'arrêtent à la canse générale et déterminante des migrations des Oiseaux ; que ceux-là partent les premiers qui vivent d'insectes volti- eans, et pour ainsi dire aériens, parce que ces insectes man- 9 1D q quent les premiers ; ceux qui vivent de larves, de fourmis et autres insectes terrestres, en trouvent plus long-témps et par- tent plus tard ; ceux qui vivent de baies, de petites graines et de fruits qui mürissent en automne, et restent sur les arbres tout l'hiver, n’arrivent aussi qu’en automne, et restent dans nos campagnes la plus grande partie de l'hiver ; ceux qui vivent des mêmes choses que l’homme , et de son superflu, restent doute l’année à portée des lieux habités; enfin, de nouvelles cultures qui s’introduisent dans un pays, donnent lieu, à la longue, à de nouvelles migrations : c’est ainsi qu'après avoir établi à la Caroline la culture de orge, du riz et du froment, les colons y ont vu arriver régulièrement chaque année des y 5 volées d’oiseaux qu’on n’y connaissait point, et à qui lon a donné, d’après la circonstance , les noms d’Orseaux de riz, d'Oiseaux à blé, etc. D'ailleurs, il n’est pas rare de voir dans 9 , les mers d'Amérique des nuées d’oiseaux attirés par des nuées de papilions si considérables , que l'air en est obscurci. Dans ous les cas, il paraît que c’est moins Le climat et la saison que article des subsistances, la nécessité de vivre, qui décide principalement de leur marche, qui les fait errer de contrées en contrées, passer et repasser les mers, ou qui les fixe pour tou'ours dans un même pays. Principes ET GÉNÉRALITÉS. To1 Fhabitation de Fhomme : voyageurs lointains, ils réclament lantique hospitalité. Chacun suit son inchnation dans le choix d’un hôte; le Rouge- gorge s'adresse aux cabanes, l’Hirondelle frappe aux palais ». La demeure des Oiseaux n’est point circons- crite dans d’étroites limites comme celle des Qua- drupèdes, parce qu'ils peuvent, à l’aide de leurs ailes, franchir les espaces et même traverser les mers. Îls semblent plus appartenir à l'air qu'à la terre ; ils forment des républiques ambulantes qui traversent l'atmosphère à des époques régu- lières, exécutent des évolutions aériennes, tantôt se pressent en phalanges, tantôt se disposent en triangles (1), ou s'étendent en front de bataille, ou se dispersent en escadrons légers. Ces flux et ces reflux d'Oiseaux qui circulent en longues bandes dans l'atmosphère, qui établissent une es- pèce de communication entre toutes les contrées, forment une sorte d'équilibre de vie, les pays chauds envoyant pendant l'été leurs Oiseaux dans les pays froids, et les pays froids PRoNoÿant alors les leurs en ue (1) La figure triangulaire et isocèle que prennent les vols d'Oiseaux voyageurs, est la plus favorable pour fendre les airs ; l’oiseau placé à la pointe, est le plus fatigué de la bande; aussi chacun prend celte place à son tour. Lorsque le vent rompt les rangs des Cigognes, elles se resserrent en cerele, ce qu’elles exécutent aussi lorsqu'un Aigle les attaque. Voyez le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, à Varticle Oiseau. G 3 102 PréemiÈrne ParrTre. « Les Oiseaux connaissent , par un instinct ad- mirable, les vents qui leur conviennent, le temps qui leur est favorable; ils prévoient de loin Par- rivée des frimats ou le retour du printemps, par la science des météores qu'ils apprennent en vivant sans cesse au milieu des airs. Ils dirigent leur route sans boussole, ils parcourent le do- maine de latmosphère, visitent l'empire de la foudre, se plongent dans l'épaisseur des nuages, surmontent la région des tempêtes, respirent l'éther des cieux, et s’élancent vers lastre du jour. Enfin, ils descendent avec le zéphyr sur une ierre hospitalière, en la saluant de leurs chants; ils y trouvent leur nourriture toute pré- parée des mains de la Providence, des asiles sûrs, des bocages frais, des arbres et des arbustes chargés de fruits, des bois, des ombrages, et le berceau de leur postérité. » Les Oiseaux qui émigrent chaque année par- tent en automne et reviennent au printemps, et d’autres partent au printemps pour retourner en automne. Nos races infectivores , et plusieurs granivores, ne trouvant plus, à l'entrée de l’hi- ver, qu'une terre privée de ses productions, sont obligés de s'enfuir dans des climats plus pros- pères. En effet, le triste hiver, saison de mort, est le temps du sommeil ou plutôt de torpeur de la Nature ; les insectes sans vie, les reptiles sans mouvement, les végétaux sans verdure et sans Principes ET GÉNÉRALITÉS. 103 actroissement (1), tous les habitans de l'air dé- truits ou relégués, ceux des eaux renfermés dans des prisons de glaces, et la plupart des animaux terrestres confinés dans les cavernes, les antres et les terriers, tout nous présente les images de la langueur et de la dépopulation ; mais le retour des oiseaux au printemps, est le premier signal et la douce annonce du réveil de la Nature vi- vante ; et les feuillages renaissans et les bocages revêtus de leur nouvelle parure, sembleraient moins frais sans les nouveaux hôtes qui viennent les animer de leurs chants. a) Mais si ces hôtes de l'été fuient nos bois en automne , c’est alors qu'arrivent les oiseaux d'hiver. Par un temps sombre et grisâtre d’au- tomne, lorsque la bise souffle sur les champs, on voit passer dans les brouillards de l'air des déta- chemens de anneaux, de Pluviers, suivis des bandes triangulaires de Grues, de Cigognes, d’Oies, de Canards, de Sarcelles, qui traver- sent un ciel mélancolique. Ils s’'abattent, soit - dans les prairies inondées, soit dans les marais remplis de jones, ou se répandent dans les clai- rières des bois humides dépouillés de leur feuil- lages. Ils poussent par intervalles des cris tristes comme l’hiver qu'ils ramènent, comme le mur- mure des vents dans les forêts effeuillées. _(@) Ceci ne s’applique pas à la famille des Mousses et des Lichéns , qui sont en végétation pendant l'hiver. G 4 104 PREMIÈRE PARTIE. Les Orscaux palmipèdes et ceux de rivage, nous arrivent en hiver des contrées septentrio- nales. Lorsqu'ils retournent au printemps dans leur humide et froide patrie d’où les glaces les avaient chassés, nous voyons revenir, avec les fleurs et les beaux jours, les utiles et charmans Oiseaux infecüvores et granivores. Ils retournent des contrées méridionales dans leur pays natal, où les appellent une nourriture abondante, et l’espérance d’une nouvelle postérité. « Les Oiseaux qui paraissent dans les mois des tempêtes et des frimats, ont des voix tristes et des mœurs sauvages, comme la saison qui les amène ; ils ne viennent point pour se faire en- tendre, mais pour écouter. Il est remarquable que les Sarcelles, les Canards, les Oies, les Bé- casses, les Pluviers, les Vanneaux, qui servent à notre nourriture, arrivent quand la terre est dépouillée , tandis que les Oiseaux qui nous viennent dans la saison des fruits, n’ont avec nous que des relations de plaisir. Ainsi , de quelque point de l’horizon que le vent souffle, il nous apporte un présent de la Providence (x).» » ‘Fous les accidens des mers, le flux et le re- flux, le calme et l'orage, les vents et les tem- pêtes, sont prédits par les Oiseaux. Les uns se placent à plusieurs centaines de lieues d’une terre inconnue, et deviennent un indice certain pour (1) Génie du Christianisme, tome 2, pag. 36 et suiv. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 105 le pilote qui les découvre. D'autres se cantonnent sur un rescif, et sentinelles vigilantes, élèvent pendant la nuit une voix lugubre pour écarter les navigateurs ; d’autres encore, par la blancheur de leur plumage, sont de véritables phares sur la noirceur des rochers. Le Pétrel cendré et l’Oiseau de tempéle, compagnes des mariniers, suivent la course des navires et prophétisent la tempête. Les matelois leur attribuent quelque chose de sacré, et leur donnent religieusement lhospitalité quand le vent les jette à bord. L°Or- seau de pluie, YEngoulevent de la Caroline, ne se montrent ou ne crient jamais plus fréquem- ment que lorsqu'il doit pleuvoir. « Dans les premiers âges du monde, dit CAd- feaubriant, c'était sur le départ et l’arrivée des Oiseaux que les laboureurs et les bergers ré- glaient leurs travaux ; on supposa que des ani- maux qui prédisaient les saisons et les tempêtes, ne pouvaient être que les interprètes de la Di- vinité, » Les peuples de l'Inde, les Nègres et les sau- vages Américains gardent cette manière de compter, pour régler le temps de leurs travaux rustiques , sur le départ et l’arrivée des oiseaux. Un Siminole de la Floride vous dit: La fille s’est mariée à l’arrivée du Colibri. —— l'enfant est mort quand la Nompareille a mué. — Cette mère a autant de fils qu'il y a d'œufs dans le nid du Pélican. 106 PREMIÈRE PARTIE. » Les sauvages du Canada marquent la sixième heure du soir, par le moment où les ramiers vont boire aux sources. Le passage des divers Oiseaux règle la saison des chasses. Le temps des récoltes du maïs, du sucre d'érable, de la folle avoine, est annoncé par certains animaux qui ne manquent jamais d’accourir à lheure du ban- quet. » La plupart des Oiseaux sont monogames, c’est-à-dire, qu'un mâle s’'unit à une seule fe- melle, comme les Üiseaux de proie et les Passe- reaux. Quelques-uns sont polygames , c’est-à- dire, que les mâles réunissent sous leur empire plusieurs femelles, comme les Gallinacées, les Canards, etc. Dans les premiers, savoir, les monogames, le mâle et la femelle réunissent tous leurs efforts pour construire un Nid'qui est fat ordinairement avec beaucoup d'art. Le mâle parait se charger spécialement de rassembler et d'apporter les matières dont le nid doit être com- posé, et la femelle du soin de les arranger. Elle les met en œuvre en pliant et en entrelaçant avec son bec les brins de plantes desséchées ; c’est ainsi qu’elle donne la première forme et la soli- dité au nid; et à mesure qu’elle le garnit, elle pèse sur les substances qu’elle à accumulées, en les écartant et les arrangeant par les mouvemens de tout son corps; elle les moule et leur fait prendre une forme convenable: dans les petits oiseaux le nid est ordinairement plus spacieux à Principes ET GÉNÉRALITÉS. 107 son fond que vers me bords. La plupart des Oiseaux en liberté construisent leur nid avec beaucoup de soin, et le façonnent avec un art admirable ; il n'y a que ceux qui profitent des nids abandonnés par les autres oiseaux, ou qui déposent leurs œufs dans des trous d'arbres, dans des fentes de rochers, dans: des trous de murs, dans des trous en terre ou sur la terre nue, qui ne garnissent pas le fond sur lequel ils pondent. On a observé que le nid des Fauvelles en général et des oiseaux à bec fin, est mieux construit que celui des Gros-becs, des Pinsons, des Bouvreuils, etc. (1) () Les Oiseaux qui ne sortent de leur relraite que le soir au coucher du soleil, et qui y rentrent le matin avant ou peu après son lever , tels sont les Engoulevents , ont l'habitude de ne point faire de nid, car il faut voir pour choisir les maté- riaux d’un nid, pour les employer, les entrelacer, les mettre chacun à leur place, donner la forme au tout. Ces oiseaux n’ont que trois heures de crépuscule, pendant lesquelles ils peuvent exercer avec avantage la faculté de voir ; or, ces trois heures sont à peine suffisantes pour satisfaire au premier be- soin, au besoin le plus pressant, le plus impérieux, devant lequel se taisent tous les autres besoins, en un mot, au besoin de manger. Ces irois heures sont à peine suffisantes, parce qu’ils sont obligés de poursuivre leur nourriture dans le vague de l’air, que leur proie est aïilée comme eux, il ne leur en reste donc pas assez pour construire un nid. Par la même raison les Oiseaux de proie diurnes ; qui sont organisés à peu près de même quant au sens de la vue, et qui pour la plupart n’ont l’usage de ce sens que lorsque le soleil est sous l'horizon ou près d'y descendre, ne font guère plus de nids que les En- goulevents ; et ce qui est plus décisif, re s’en occupent qu'à 108 PREMIÈRE PARTIE. Il y a des Nids dont toutes les pièces sont pro= prement attachées et liées comme avec un fil que l'oiseau se fait avec de la bourre, du chanvre, du crin et des toiles d'araignées, tel est celui de la grosse Mésange. Celui du Loriot est façonné avec une singulière industrie. Quelques Oiseaux suspendent leurs Nids à des branches d'arbres; d’autres les attachent à des branches ou à des feuilles qui pendent au-dessus de l’eau, et par ceite précaution, ils se délivrent de la crainte de voir les singes, les serpens et d’autres ennemis gagner leur nid én montant sur les arbres, et leur enlever leurs œufs ou leurs petits. Quelques espèces d’Airondelles font un nid sans bois, sans foin, sans liens, et emploient pour sa consiruction de la poussière ou de l'argile gàchée; ils en garnissent le dedans de substances molles et chaudes. Les Oiseaux aquatiques font leur Nid au milieu des joncs et des roseaux, sur des touffes de ces plantes, et semblent prendre encore plus de pré- caution que les autres oiseaux ; la plupart s’arra- chent le duvet dont ils sont revêtus pour en garnir l'intérieur de leur nid; ce soin indique, proportion que leur vue, plus ou moins capable de soutenir une grande clarté, prolonge pour eux le temps du travail. De tous les Hiboux, le Grand-Duc est le seul que l’on puisse dire faire un nid, et c’est aussi de tous celui qui est le moins oiseau de nuit, parce qu'il voit assez clair en plein jour pour voler et fuir à de grandes distances, dt rl PriNcIPES ET GÉNÉRALITÉS, 109 dit Mauduyt, que les œufs ont besoin d’une grande chaleur, car celle de lincubation dans les lieux frais et humides aurait été probablement trop faible, sans l'attention de garnir le nid de la matière la plus propre à conserver la chaleur. Plusieurs Oiseaux aquatiques, tels que les Poules d'eau, posent leur nid sur l’eau même, Fatta- chent par des liens flexibles aux plantes voisines en étai de le retenir, et le construisent de façon que, toujours porté par les eaux, il monte ou baisse avec elles. Les Oiseaux de mer, tels que les Fous, les Goélands, les Mouettes, les Hiron- delles de mer, les Manchots, les Pingouins, etc., ont coutume de se rassembler pour nicher sur des rochers à fleur d’eau, ou sur des ilots isolés et déserts au milieu des flots; c’est sans doute une des raisons pour lesquelles les individus de ces genres sont en général si nombreux (1). (1) On cite parmi les Ciseaux qui construisent leurs nids avec le plus d'art, le Loriot, les Troupiales , les Ballimores , le petit Cul jaune de Cayenne, le Remiz, la Penduline, la Grive, les Hirondelles, le Gros-bec d'Abyssinie, le Touc- nam-courvi, le Baglafecht, etc. Les Yapous suspendent leurs nids en forme d’alembics, comme des lampions, aux arbres de l'Amérique méridionale. Les nids des Ballimores ressemblent à des bourses à deux ouvertures ; le Couturier a l'adresse de coudre une feuille détachée d’un arbre à une autre feuille placée à l'extrémité d’une branche, en forme de hotte. Le nid du Baglafechi est un boyau tourné en spirale comme une nautille, et suspendu aux extrémités des branches comme celui du Toucnam-courvi, du Nélicourvi, etc. Le nid du Rémiz , qui a la forme d’une poire, est suspendu avec la x fIO PREMIÈRE PARTIE. « Une admirable Providence, dit CAdfeau- driant, se fait remarquer dans les nids des Oi- seaux. On ne peut contempler, sans être attendri, cette bonté divine qui donne l'industrie au faible, et la prévoyance à linsouciant. » » Aussitôt que les arbres ont développé leurs fleurs, mille ouvriers commencent leurs travaux. Ceux-ci portent de longues pailles dans Je trou d’un vieux mur, ceux-là maçonnent des bâti- mens aux fenêtres d’une église, d’autres dérobent le brin de laine que la-brebis a laissé suspendu à la ronce. Il y a des bücherons qui croisent des branches dans la cime d’un arbre; il y a des filandières qui recueillent la soie sur un chardon. Mille palais s'élèvent, et chaque palais est un nid; chaque nid voit des métamorphoses char- mantes : un œuf brillant, ensuite un petit couvert de duvet. Ce nourrisson prend des plu- mes, et bientôt il va jusqu’à se percher sur le bord de son berceau, d’où il jette un premier coup-d’œil sur la Nature. Ce jeune roi des airs, qui porte encore la couronne de l’enfance autour de sa tête, ose déjà contempler le vaste ciel, la cime ondoyante des pins et les abimes de verdure au-dessous du chêne paternel qui porte son nid, et qui donnera par la suite asile à sa postérité harmonieuse. » ülasse du chanvre et de l’ortie, à une branche mobile et in- clinée au-dessus d’une eau courante, de sorte que nul animal ne peut détruire sa famille. Principes ET GÉNÉRALITÉS. Ai Les femelles des Oiseaux pondent des Œufs : elles les couvent constamment de leur propre chaleur, jusqu'à ce que les petits viennent à éclore; cette action de couver s'appelle Zrcuba- tion (1). L’étendue du nid est proportionnée à la longueur du corps de la mère et au nombre de petits qui doivent y naitre, el jamais la ponie n’en prévient la structure. Dans quelques Oi- seaux, tels sont les Anis, plusieurs femelles se réunissent pour faire un seul et méme nid, y pondre et y couver en société, nourrir leurs petits en commun; elles usent d'une précaution qui n’est point ordinaire aux oiseaux, c’est de couvrir leurs œufs avec des feuilles et des brins, à mesure qu’elles pondent. Le nombre des œufs G) La durée de l’Incubation varie non-seulement suivant les espèces d’Oiseaux , mais elle dépend encore de la tempéra- ture que les œufs éprouvent, de sorte que le froid peut retarder la sortie des petits, et la grande chaleur l’accélérer. Ilne faut qu’onze jours d’incubation aux œufs de Wésanges ; ceux de Pigeons en demandent dix-huit; ceux de Poules vingt-un; ceux de plusieurs Orseaux de rivage et de Canards vingt-huit à trente; et ceux du Harle huppé jusqu’à cinquante-sept. La chaleur naturelle de l'oiseau n’est pas d’une nécessité absolue pour lincubation, puisque l’on fait éclore des œufs par une chaleur artificielle. Quelques espèces d’Oiseaux déposent leurs œufs sur le sable. où la seule chaleur du soleil suffit pour les faire éclore. Le plus grand nombre au contraire les couve avec soin. Le Coucou seul fait une exception remarquable ; il va déposerses œufs dans les nids des Fauvetles, du Rossignol, du Rouge-gorge, etc., et laisse ainsi à d’autres oiseaux le soin de couver et d'élever sa géniture. 112 Première Panrre. varie selon les espèces, et les petites en général, telles sont les Wésanges, en produisent un nombre plus considérable que les grandes espèces. La femelle ne commence à couver ses œufs que lorsque la ponte est finie; alors elle ne quitte plus le nid. Elle couve ses œufs nuit et jour avec assiduité. Les oiseaux les plus timides et les plus faibles montrent du courage et de la force quand il s’agit de sauver leurs œufs ou leurs petits (x). Les Œufs de la plupart des oiseaux ont une couleur dominante, (blanche dans le plus grand nombre), sur laquelle sont répandues des taches plus ou moins nombreuses, plus ou moins grandes et plus ou moins variées. Ces taches grises, cen- drées, brunes, noirâtres, rougeâtres, quelque- fois bleues ou verdâtres , sont communément plus larges, plus pressées, et en plus grand nombre vers le gros bout. Le Chant ou l'organe de la voix est un atiribut essentiel et caractéristique des Oiseaux. Les Pois- sons sont muets; les Reptiles n’ont que des siffle- mens; les Amphibies des sons graves et roques; les Insectes forment des accens aigus, brisés, (1) L’attachement des Oïseaux pour leurs œufs et leurs petits est si grand, si constant, qu'on en a vu souffrir les in- commodités les plus grandes et les douleurs les plus cruelles, plutôt que de les quitter. Une femelle de Pigeon enir'autres, dont les pattes gelèrent et tombèrent, et qui, malgré cette souffrance ct cette perte de membres, continua sa couvée jus- qu'à ce que ses pelits fussent éclos, monotones , Principes ET GÉNÉRALITÉS. 113 monotones, désagréables ; et les Quadrupèdes hurlent d’une manière plus dure et plus fâcheuse encore. : Plus favorisée , la classe des Oiseaux possède. un système de musique mieux fait, une meilleure échelle qu’un grand nombre d'individus, par- court avec légèreté, ou dont ils soutiennent avec grâce les sons flûtés et pleins de douceur. Leur chant réunit tout ce qu’on peut attendre d’un organe plein de force et de beauté, conduit avec goût, avec intelligence, paré de tous les orne- mens de détail que peuvent y joindre les accens variés de la musique, et qui devient plus inté- ressant encore par l'expression puissante dont il est rempli (1). Le partage du chant dans les Oiseaux est très- inégal dans les deux sexes. C’est presque toujours le mâle qui en use le plus et le mieux; la femelle lui cède pour la voix comme pour la parure. Mais il la dédommage de cette espèce de privation, en ne s’en servant que pour lui plaire. Tout son chant lui est adressé. Suspendu dans les airs ou perché près de sa compagne, il chante son bon- heur, en travaillant avec elle au berceau de la famille qui va naître. Pendant tout le temps d’une (Gi) Voyez le Mémoire sur la Voix des Oiseaux, par M. de Touchy, inséré dans le procès-verbal de lassemblée pu- lique de la Société royale des Sciences de Montpellier, tenue le 10 décembre 1783, page 19. H 114 PREMIÈRE PARTIE. incubation longue et pénible, il amuse par sa voix sa compagne muette. Les plus grands Oiseaux sont ceux qui ont le moins de voix. Si le chant était en raison directe de la grandeur, si le Condor, le Vautour, F'Ai- gle, l'Autruche, et les autres géants des Oiseaux, avaient, en proportion de leur taille, une voix telle que le Rossignol, la Fauvette à léle noire . le Moqueur d'Amérique, l’ont en proportion de la leur, certainement ces énormes oiseaux éclip- seraient tous les autres; et si leur nombre était encore relatif à leur masse, l’homme ne verrait qu'eux sur la terre, et toutes les autres espèces seraient nulles pour lui (x). (1) On peut citer en Europe, parmi les Oiseaux chanteurs, le Rossignol, les Fauvelles, le Serin, les Pinsons, la Linotte, le Chardonneret, les Alouettes, la Calandre, le Merle soli- faire, le Turin, la Grive, efc., et dans les autres climats, le Moqueur , V Arada , Y Organiste , le Scarlatte, le Drongo, le Dattier, le Cardinal huppé, es Veuves , le Verl-brunet, le Gonambouck, le Traquet de Madagascar, le Cassiquejaune, le Merle des Savanes de la Guyane, le Roïtelet de Cayenne. Le Moqueur, si l’on en croit les Américains, est le chanire le plus excellent parmi tous les volatiles de l’univers, sans même en excepter le Rossignol; car il charme , comme lui, par les accens flatteurs de son ramage, et de plus il amuse par le talent inné qu’il a de contrefaire le chant, ou plutôt le eri des autres oïseaux ; et c’est de là sans doute que lui est venu le nom de Moqueur. Aussi les Sauvages lui ont-ils donné le nom de Cencontlatolli, qui veut dire quatre cents langues, et les Savans celui de Polyglotte, qui signifie à peu près la même chose. Le Martin originaire de l'Inde et des Philippines, s’ap- privoise fort vite; il apprend facilement à parler, Tenu dans Principes ET GÉNÉRALITÉS. 115 La Nature a destiné à chaque espèce d’Oiseaux une nourriture déterminée. Les uns sont carni- vores et déchirent leurs victimes vivantes, comme plusieurs espèces d’Oiseaux de proie diurnes ; d’autres préfèrent les cadavres même les plus corrompus, tels sont les Wautours, les Buses , les Corbeaux. Quelques-uns sont ictyophages et se nourrissent de poissons, comme la plupart des espèces de la famille des Oies ou Canards, et même quelques-unes de celles des Faucons et des Vautours (1). La plupart des Passereaux et des une basse-cour, il contrefait de lui-même les cris de tous les animaux domestiques, coqs, poules, oies, petits chiens, mou- tons, etc., et il accompagne son babil de certains gestes qui sont remplis de gentillesse. En général les Oiseaux d'Amérique sont plus recommanda- bles par l’éclat de leurs couleurs, que par l’agrément de leur ramage. On doit considérer que, proportion gardée, il ÿ 2 peut-être dix fois plus d'oiseaux dans les climats chauds que dans les nôtres, et il n’est pas surprenant que dans un aussi grand nombre, il s’en trouve quelques-uns dont le chant est agréable. Sur près de trois cents espèces que nos observateurs connaissent en Amérique, on n’en peut guère citer que cinq ou six qui chantent agréablement, presque tous les autres n’ayant au lieu de chant qu’un cri désagréable. En France, au contraire, sur cent ou cent vingt espèces d'oiseaux, nous pourrions compter aisément vingt ou vingt-cinq espèces chantantes avec agrément pour notre oreille. (1) On a donné à divers Oiseaux une dénomination tirée de la nourriture qu’ils prennent. C’est ainsi qu'on a nommé Car- nivores, ceux qui vivent de chair; Piscivores, ceux qui se nourrissent de poissons ; Granivores, Herbivores, Carpo- phages ou Frugivores, Enfomophages ou Insectivores, Ver: H 2 116 _ Première Panris Gallinacées se nourrissent également de graines et d'insectes. Plusieurs espèces de la famille des Pies ou Corbeaux, recherchent par préférence Les larves des Insectes et les Limaçons. Les Pics mivores , ceux qu vivent de graines, d’herbes, de fruits, d’in- sectes, de vers; Acantophages , ceux qui ne vivent que de chardons ; Pamphages où Omnivores , ceux qui se nourrissent également de toutes choses ; Pulvérafeurs , ceux qui ont lins- tiact de gratter la terre. La conformation des pieds a fait nommer Fissipèdes les Oiseaux qui ont les doigts libres et séparés; et Palmipèdes , ceux dont les doigts sont engagés dans une membrane; la lon- gueur des jambes a fait appeler Imanfopèdes ceux qui ont les cuisses et les jambes longues. On a nommé Macropteres les Oiseaux qui ont les ailes lon- gues, et Brachyptères ceux quiont les ailes courtes; Diurnes, ceux qui volent et butinent le jour; Nocturnes , ceux qui ne sortent que la nuit; Rapaces, ceux qui vivent de proie; et Demi-rapaces , ceux qui, comme les Corbeaux, n’ont pas le bec crochu. On appelle Oiseaux sédentaires, ceux qui trouvent en tout temps dans les pays où ils sont nés, ce qui leur est nécessaire ; Oiseaux de passage, ceux qui se montrent et disparaissent ious les ans à des époques marquées; Oiseaux erraliques , ceux qui, plus vigoureusement constitués que les sédentfaires, trouvant par-tout une température qui leur convient et les ali- mens dont ils se nourrissent, ne se fixent nulle part. Ces oiseaux fréquentent le bord des eaux pour y trouver leur nourriture. Les Hérons sont, parmi les Oiseaux de rivage, des Oiseaux erratiques : les Goëlands, les Péfrels, elc., qui se reposent sur les flots ou sur des bancs de glaces flottantes, sont des Oi- seaux erraliques + parmi les Oiseaux de mer. Des peuples entiers ont mérité le nom de S/rufhophages , par l'usage où ils étaient de manger de l’Aufruche; et ces peu- ples étaient voisins des Æléphantophages , qui ne faisaient pas meilleure chère. 6 PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 117 brisent et forent avec leur bec vigoureux l'écorce des arbres, et happent avec leur langue vermi- forme et gluante les insectes qui sont nidulés entre l’écorce et laubier. Quelques espèces , comme le Coucou, ont un appetit prononcé pour les Lepidoptères ou les Papilions. Les Æirondelles et les Martinets qui volent en ouvrant leur large bec, engloutissent une multi- tude de petits insectes que nous avons de la peine à apercevoir. Plusieurs espèces d'Échas- siers où Oiseaux de rivage se nourrissent de co- quillages et d'insectes marins. D’autres ont obtenu pour pâture la nombreuse famille des vers (x). Quelques espèces d’Oies et de Canards se con- tentent, pour toute nourriture, de plantes aqua- ques. Plusieurs Oiseaux ont le bec assez fort pour ouvrir et briser les fruits les plus durs. Le Bec-croisé de nos montagnes, par la disposition de la partie crochue de ses deux mandibules croi- sées, peut écarter avec facilité les écailles ligneuses des cônes de pins et de sapins qui recouvrent leurs noyaux ou pignons. Le Casse-noix, le Gros-bec, le Dur-bec, se nourrissent également de noisettes, de noyaux, etc. (x) Il paraît que les Bécasses , les Bécassines , les Cheva- licrs, les Barges , et la plupart des Oiseaux de marais qui fouillent la terre humide pour trouver leur pâture, cherchent et discernent leur nourriture plutôt par l’odorat que par les yeux. La pointe de leur bec, charnue plutèt que cornée, paraît susceptible d’une espèce de tact propre à démêler dans la terre fangeuse l'aliment qui leur convient. 1: LS x18 PREMIÈRE PanrTre. D'autres Oiseaux sont conduits par un instinct plus spécial. Le Pique-bœuf sait ouvrir à coups de bec, sur le dos des bœufs, de pelites tu- meurs causées par la piqûre d’une espèce de mouche. Les Anis se posent aussi sur les bœufs et les vaches pour manger les tignes, les vers et les insectes nichés dans le poil de ces animaux. En hiver, les Cornerlles noires, dont on voit autour des lieux habités des volées nombreuses, se tien- nent presque toujours à terre pendant le jour, errent pêle-méle avec les troupeaux et les ber- gers, voltigent sur les pas des laboureurs, et sautent quelquefois sur le dos des cochons et des brebis avec une familiarité qui les ferait prendre pour des oiseaux domestiques et apprivoisés. La Pie monte sur le dos des cochons et des brebis, et court après la vermine de ces animaux, avec celte différence que le cochon reçoit ce service avec complaisance, au lieu que la brebis, sans doute plus sensible , parait le redouter. Les Étourneaux suivent volontiers les bœufs et autre gros bétail paissant dans les prairies, attirés, dit-on, par les insectes qui voltigent autour d'eux, ou peut-être par ceux qui fourmillent dans leur fiente, et en général dans toutes les prairies. La Lavandière aui se tient au bord des eaux, et les Bergeronettes qui fréquentent le milieu des prairies, suivent les troupeaux, voltigent sou- vent dans les champs autour du laboureur, et PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 119 accompagnent la charrue pour saisir les vermis- seaux qui fourmillent sur la glèbe fraichement renversée. Dans les autres saisons, les mouches que le bétail attire, et tous les insectes qui peu- plent les rives des eaux dormantes, sont la pâture de ces oiseaux. L'espèce d'affection que les Ber- geronelles marquent pour les troupeaux ; leur habitude à les suivre dans la prairie ; leur ma- nière de voltiger, de se promener au milieu du bétail paissant, de sy méler sans crainte, jus- qu’à se poser quelquefois sur le dos des vaches et des moutons ; leur air de familiarité avec le berger qu’elles précèdent , qu’elles accompagnent sans défiance et sans danger, qu’elles avertissent même de l'approche du loup ou de loiseau de proie, leur ont fait donner un nom approprié, pour ainsi dire, à cette vie pastorale. Le Mitilène de Provence avertit les autres oiseaux, par ses cris répétés, de l'apparition du Milan, de la Buse et de l'Épervier. L/Ortolan de rosaux qui a presque toujours l'œil au guet comme pour découvrir l'ennemi, lorsqu'il aper- çoit quelques chasseurs, jette un cri qu’il répète sans cesse, et qui non-seulement les ennuie, mais quelquefois avertit le gibier et lui donne le temps de faire sa retraite. À Cayenne, l’Arada , dont le chant est en quelque façon supérieur à lui du Rossignol, et qui chante presque dans toutes les saisons, a, de plus que son chant, une espèce de sifflet par lequel il imite parfaitement | H 4 120 PREMIÈRE PARTIE. celui d’un homme qui en appelle un autre : les voyageurs y sont souvent trompés; si l’on suit le siflét de cet oiseau , c’est un sûr moyen de s'éga- rer, Car à mesure qu’on s'approche, il s'éloigne peu à peu en sifflant de temps en temps. Les Gui- rarous, assez communs dans l’intérieur de la Guyane, crient de temps en temps tous à la fois, mettant un intervalle entre chaque cri; ce cri, peu agréable en lui-même, est un renseignement précieux pour les voyageurs égarés, perdus dans les immenses forêts de la Guyane, ils sont sûrs de trouver une rivière en allant à la voix des Guirarous. Les Anis, dès qu'ils aperçoivent un animal capable de nuire, en avertissent aussitôt tous leurs semblables par un cri très-distinct, qui est prolongé et répété tant que le péril dure. À Pile de Rourbon, le Petit-Simon se laisse ap- procher de très-près, il vole toujours en troupe, vit d'insectes et de petits fruits mous; lorsqu'il aperçoit dans la campagne une perdrix courir à terre, un lièvre, un chat, etc., il voltige à l’en- tour en faisant un cri particulier ;: aussi sert-il d'indice au chasseur pour trouver le gibier.» L'Oiseau de la Caroline, nommé Martinet cou- leur de pourpre, niche dans des trous qu’on laisse ou qu’on fait exprès pour lui autour des maisons, et dans des calebasses qu’on suspend à des perches pour l’attirer. On le regarde comme un animal ulile, parce qu'il éloigne , par ses cris , les oiseaux de proie et autres bêtes voraces!, PrinciPes ET GÉNÉRALITÉS. 121 ou plutôt parce qu'il avertit de leur apparition, Le Fourmeiron, qui se nourrit principalement de fourmis, se place à l’ouverture de la fourmi- lière, de façon qu'il la bouche entièrement avec son corps, et que les fourmis pressées de sortir, s’embarrassent dans ses plumes ; alors il prend l’es- sor, et va déposer, en secouant ses plumes sur un terrain uni, toute la provision dont il est chargé; ainsi la table est mise pour lui, et il mange à son aise tout le gibier de sa chasse. Le Pic vert se tient à terre plus souvent que les autres Pics, sur-tout près des fourmilières, où l’on est assez sûr de le trouver et même de le prendre avec des lacets. Il attend les fourmis au passage, couchant sa longue langue dans le petit sentier qu’elles ont coutume de tracer et de suivre à la file; et lorsqu'il sent sa langue couverte de ces insectes, 1l la retire pour les avaler : mais si les fourmis ne sont pas assez en mouvement , et lorsque le froid les tient encore enfermées, il va sur la fourmilière, Pouvre avec les pieds et le bec, et s’établissant au milieu de la brèche qu'il vient de faire, il les saisit à son aise et avale aussi leurs chrysalides. Le Torcol, qui se nourrit de fourmis, darde sa langue dans une fourmi- hière, et la retire chargée de ces insectes retenus par la liqueur visqueuse dont elle est enduite. On trouve dans lintérieur de l'Afrique, à quelque distance du Cap de Bonne-Espérance, le Coucou indicateur, oiseau connu par son ins- 122 Première Panrir. tnct singulier d'indiquer les nids des abeilles sauvages. Le matin et le soir sont les deux temps de la journée où il fait entendre son cri, qui est fort aigu , et semble appeler les chasseurs et autres personnes qui cherchent le miel dans le désert. Ceux-ci lui répondent d’un ton plus grave, en s’approchant toujours : dès qu'il les aperçoit, il va planer sur Parbre creux où il con- nait une ruche, et si les chasseurs tardent de s’y rendre, il redouble ses cris, vient au -devant d'eux, retourne à son arbre, sur lequel il s'arrête et voltige, et qu'il leur indique d’une manière très-marquée. Îl n'oublie rien pour les exciter à profiter du petit trésor qu'il a découvert, et dont il ne peut apparemment jouir qu'avec l’aide de l’homme. ‘Tandis qu'on travaille à se saisir du miel, il se tient dans quelque buisson peu éloigné, observant avec intérêt ce qui se passe, et atten- dant sa part du butin qu’on ne manque jamais de lui laisser, mais point assez considérable , comme on pense bien, pour le rassasier, et par consé- quent risquer d’éteindre ou d’affaiblir son ardeur pour cette espèce de chasse. Les Oiseaux sont en général irés-actifs et vi- gilans. Leur chant exprime leurs désirs, et fait oublier à leur femelle les peines de lincubation. On les divise en diurnes et nocturnes. Les diurnes sont ceux qui veillent le jour, et cherchent leur nourriture lorsque le soleil paraît sur notre ho- rizon. Le plus grand nombre des oiseaux appar- Principes ET GÉNÉRALITÉS. 123 tient à cette fanulle. Les Oiseaux nocturnes ou oiseaux de nuit, sont ceux dont la rétine est douée d’une si grande sensibilité, qu'elle peut représenter à l’animal l’image des objets exté- rieurs, lorsqu'elle est affectée par les rayons de lumière les moins énergiques. Les oiseaux de nuit poursuivent leur proie sur-tout pendant le crépuscule. Parmiles Oiseaux diurnes , on trouve quelques espèces qui veillent une partie de la nuit pendant le temps de l'incubation de leur femelle, ei font retentir l'air de leurs chants mélo- dieux; le Rossignol nous en fournit un exemple. D’autres sont éveillés de très-grand matin, et annoncent leur réveil par leur chant, comme le Cog, le Momot, le Bonjour-commandeur, le grand Béfroi. Aucun oiseau n’est plus matinal que le Prripr, et l’on est assuré quand on entend sa voix, que le jour commence à poindre. Le Répeille-matin ou Caïlle de Java, que la dou- ceur de son naturel rend susceptible d’être ap- privoisée au même degré que nos poules domes- tiques, ne chante et ne vit que lorsqu'elle voit le soleil; dès qu'il se lève, elle célèbre son re- tour par des cris d’alégresse qui réveillent toute la maison. À Cayenne, les Tinamous Magouas se rappellent par un sifflement qui se fait en- tendre de loin, et régulièrement à six heures du soir, c’est-à-dire, au moment même du coucher du soleil dans ce climat; de sorte que quand le ciel est couvert, et qu’on entend le Magoua, on 124 PREMIÈRE PARTIE. est aussi sûr de l'heure que si l’on consultait une pendule; il ne siffle jamais la nuit, à moins que quelque chose ne Peffraie. La plupart des Oiseaux sont dépourvus d’armes offensives. La nature leur ayant donné les moyens de s'élever rapidement au-dessus de la terre, et de parcourir dans tous les sens la région des airs, les armes leur étaient inutiles. D'ailleurs, lorsque le besoin les rappelle sur terre, ils savent par plusieurs moyens éluder la poursuite de leurs ennemis, el se mettre à couvert par leur vitesse et leur vol diversifié. Ceux qui vivent en famille, comme les Fammants, établissent des sentinelles qui les avertissent par un eri particulier de Fap- proche de l’ennemi. Quelques Oiseaux cependant présentent des armes vraiment offensives. Les Oiseaux de prote sont redoutables par leur bec et leurs ongles. Quelques espèces, comme la Peintade, ont sur le dessus de la tête une espèce de corne; d’autres, comme quelques Gallinacces, ont les jambes armées d’éperons ou ergots; d’au- tres ont le contour des ailes muni d’un engle dur, pomtu et pénétrant, comme le Karmichi , les Fanneaux armés, le Vautour armé, cfc. La durée de la vie dans les Oiseaux est en gé- néral plus longue que dans les Quadrupèdes, ce que l’on ne doit rapporter qu’à la texture de leurs es, dont la substance moins solide, plus légère Principes ET GÉNÉRALITÉS. 125 que celle des os des quadrupèdes, reste plus long- temps poreuse, en sorte que l'os ne se durcit, ne se remplit, ne s’obstrue pas aussi vite, à beau- coup près, que dans les quadrupèdes, cet en- durcissement de la substance des os étant la cause générale de la mort naturelle. On a vu des Li- notes prisonnières âgées de quatorze à quinze ans, et même dix-sept ans; des Cogs âgés de vingt ans; des Chardonnerets de vingt-trois ans ; des Perroquets âgés de plus de soixante, et même de quatre-vingts ans ; des Pigeons de vingt-deux ans. On a dit qu'une Üre avait vécu quatre-vingts ans, un Pélican autant; un Cygne plus d’un siècle. L’ÆAzgle passe pour vivre très-long-temps. Il paraît avéré que le Corbeau vit quelquefois un siècle, et davantage. On en a vu dans plusieurs villes de France qui avaient atteint cet âge; et dans ious les pays et dans tous les temps, il a passé pour un oiseau très-vivace. On a élevé des Pies qui ont vécu plus de vingt ans. Les Galli- nacées, tels que le Cog, le Faisan, le Dindon , le Paon, les Perdrix , peuvent vivre de douze à vingt ans. Les Aloueltes vivent huit à dix ans, selon Olina ; douze, selon d’autres; vingt-deux et même vingt-quatre, selon quelques autres. Les Cailles, les Veuves, vivent douze ou quinze ans ; le Cujelier, la Fauvette babillarde, huit à dix ans; les Pigeons, les Tourterelles, huit neuf ans; les Merles, les Étourneaux, sept huit ans; les Bengalis, six à sept ans ; les Mori- [Le D 126 PaemirËÈrREe PaRT1E. neaux, Cinq ou six ans; les Cailles, quatre ou cinq ans (1). Dans l’économie générale de la Nature, on doit avoir égard à l’influence des Oiseaux. Chacun d’eux est appelé à un travail particulier. Quel- ques oiseaux, comme les Waulours, quelques Faucons et les Corbeaux, se nourrissent de ca- davres et purifient nos demeures. Plusieurs es- pèces de la famille des Pres ou Corbeaux se con- tentent, pour leur nourriture, de vers et des débris des substances animales. Les familles des () Les Oiseaux sont sujets à un grand nombre de maladies qui abrégent la durée de leur vie, telles sont : les Abces, les Aphthes où Chancres, V Asthme, la Constipation, le Flux de ventre, la Gale à la léle et aux yeux, la Goutle, les Jam- bes cassées, la Langueur, le Mal-caduc,le Mal au croupion, la Pépie , la Phthisie, les Poux ou Pucerons , la Perte de la vue, le Rhüme ou Voix enrouée, la Mue. Voyez le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , tome 16 , page 158. La Mue, qui est une maladie naturelle à tous les Oiseaux, occasione souvent leur mort. Elle cause la chute des plumes, qui a lieu dans le plus grand nombre d’espèces , une fois par an, et dans quelques espèces, deux fois l’année, dans les Veuves. Les Cailles quittent leurs plumes deux fois par an, à la fin de l'hiver et à la fin de l'été; chaque mue dure un mois. Les Ca- nards et les Oies sauvages et privés, sont sujets à une mue presque subite, dans laquelle leurs grandes plumes tombent en peu de jours, et souvent en une seule nuit, et non-seulement les Oies et les Canards, mais encore tous les oiseaux à pieds palmés et à becs plats, paraissent être sujets à cette grande mue. Elle arrive aux mäles après la pariade. et aux femelles après la nichée. La mue dure environ trente jours pour les Ca- nards, et quarante pour les Cravants et les Ozes. PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 127 Oies ou Canards, oiseaux nageurs par excel- lence, sont appelées par la nature à restreindre la trop grande multiplication des plantes et des ani- maux aquatiques. Les Æchassiers à longs pieds, à long bec et à long cou, parcourent avec facilité les bords des étangs, des rivières et de la mer, et savent trouver dans la vase une multitude d'insectes qui en corrompraient bientôt les bords, si ces animaux étaient abandonnés à leur éton- nante multiplication. Les Oiseaux de la famille des Gallinacées, en diminuant le nombre des graines et des vermisseaux, servent à contenir dans de justes bornes le règne végétal et l'empire des insectes. Les Passereaux se nourrissent de semences d'herbes, d’arbustes, et même d'in- sectes; on ne saurait calculer les services qu’ils rendent, par cette consommation, dans léco- nomie générale de la nature; aussi la destruction des petits oiseaux, et sur-tout des Becs-fins , soit par la chasse au fusil, soit par celle aux filets, a-t-elle donné lieu à la multiplication dé- sastreuse d’une foule de chenilles et d'insectes qui causent depuis plusieurs années des dom- mages inestimables à nos récoltes, et. sur-tout aux vignes (1). (1) Les dégats occasionés depuis plusieurs années dans les pays de vignobles par la multiplication des Insectes, m’enga- gent à présenter ici quelques faits qui contribueront à éclaircir un point d'histoire naturelle, dont la solulion est d’un intérêt majeur pour l’Agriculture. ; Les uns ont prétendu que les Oiseaux étaient utiles, d’autres 128 PREMIÈRE PARTIE. Our la côte du Malabar, le Coucou Cuil est en grande vénération, sans doute parce qu'il se ont dit qu'ils étaient nuisibles, et d’après cette idée , leur mul- tiplication a été favorisée ou restreinte. En renfermant ces assertions dans de justes limites, on peut dire qu’elles sont toutes les deux vraies : il ne s’agit que de savoir déméler ce qu’il y a de conséquent dans ces raisonnemens. On a observé qu’en général le nombre des espèces et des individus dans les Oiseaux , est peut-être dix fois plus grand dans les climats chauds que dans les autres climats, parce que la chaleur y est plus forte, Les forêts plus fréquentes, les ter- rains moins peuplés, les nourritures plus abondantes, et que les frimats , Les neiges et les glaces, qui sont inconnus dans les pays chauds, n’en font périr aucun ; au lieu qu’un seul hiver rigoureux, réduit presque à rien la plupart des espèces de nos oiseaux. Une autre cause qui doit encore produire cette difié- rence, c’est que les oiseaux des pays chauds, trouvant leur subsistance en toutes saisons, ne sont point voyageurs; iln’y em a même que très-peu d’erratiques, il ne leur arrive jamais de changer de pays, à moins que les petits fruits dont ils se nour- rissent ne viennent à leur manquer ; ils en vont alors chercher d’autres à une assez petite distance. Dans les climats tempérés le nombre d’Oiseaux n’est pas aussi considérable; on y divise la classe des Passereaux en deux familles bien distinctes , savoir : les Inseclivores, qui vivent d'insectes, de vers, etc., et les Granivores, qui se nourrissent de grains. Les Insecfivores, qui sont destinés par la Nature à se nourrir d'insectes, sont extrêmement utiles pour la destruction d’une infinité d'animaux qui nuisent à nos récoltes, et qui nous in- quiètent jusque dans nos habitations. Sans eux, sans leur se- cours , l’homme ferait de vains efforts pour écarter les tour- billons d'insectes volans, dont il serait assailli. Comme la quantité en est innombrable, et leur pullulation très-promptes ils envahiraient notre domaine, ils rempliraient l'air et dévas- teraient la terre, si les oiseaux n’établissaient l'équilibre de la nourrit Principes ET GÉNÉRALITÉS. 129 nourrit d'insectes nuisibles. Les Hottentots se scandalisent lorsque les Européens tuent le Cou- nature vivante, en détruisant ce qu’elle produit de trop. On compte en Europe parmi les petits oiseaux chasseurs aux in- sectes, les Gobe-mouches, les Motleux, les Lavandières, les Bergeronelles, les Rossignols, les Fauveifes, en un mot tous les petits Oiseaux à bec fin, désignés par Linné sous le nom générique de Molacilles, auxquels il faut joindre les Hiron- delles, les Martinets, les Engoulevents. A l'ile de France, l'Hirondelle des blés habite les lieux ensemencés de froment, elle suit les troupeaux, ou plutôt les insectes qui les 1tour- mentent. La plus grande incommodité des climats chauds est celle du tourment continuel qu'y eausent les insectes ; l'homme et les animaux ne peuvent s’en défendre ; ils les attaquent par leurs piqüres, ils s'opposent aux progrès de la culture des terres, dont ils dévorent toutes les productions utiles; ils infectent de leurs excrémens ou de leurs œufs toutes les denrées que l’on veut conserver. Ainsi les Oiseaux bienfaisans qui détruisent ces insectes ne sont pas encore assez nombreux dans les climats chauds, où néanmoins les espèces en sont très-multipliées. Dans nos pays tempérés , pourquoi sommes-nous plus tour- mentés des mouches au commencement de l'automne qu’au milieu de été? Pourquoi voit-on dans les beaux jours d’oc- tobre l’air rempli de myriades de moucherons ? C’est parce que tous les oiseaux insectivores sont partis d’avance, comme s'ils prévoyaient que le premier froid doit détruire le fonds de leur subsistance, en frappant d’une mort universelle tous les êtres qui leur servent de nourriture; et c’est vraiment une pré- voyance , car ces oiseaux trouveraient encore pendant les quinze ou vingt jours qui suivent leur aépart, la même quan- iité de subsistance , la même fourniture d’insectes qu’aupara- vant; ce court espace de temps pendant lequel ils abandonnent trop tôt notre climat, suffit pour que les insectes nous incom- modent par leur multitude plus qu’en aucune autre saison. Dans presque tous les pays connus, dit Buffon. les Hiron- [ 130 Première Panvrir. cou indicaleur, car dans tous les pays l'existence d’un étre utile est une existence précieuse. Le delles sont regardées comme amies de l’homme, et à très-juste titre, puisqu'elles consomment une multitude d'insectes qui vivraient à ses dépens. Il faut convenir que les Engoulevents auraient les mêmes droits à sa reconnaissance , puisqu'ils lui rendent les mêmes services ; mais pour les lui rendre ils se cachent dans les ombres du crépuscule, et on ne doit pas être surpris qu’ils restent ignorés eux et leurs bienfaits. Il semble que l’homme devrait accueillir , bien traiter un Oiseau qui lui annonce la belle saison, et qui d’ailleurs lui rend des services réels : il semble que ses services devraient faire sa sureté personnelle, et cela a lieu à l'égard du plus grand nom- bre des hommes qui le protègent jusqu’à la superstition, (il élait sous la protection spéciale des dieux pénates) ; mais il s’en trouve trop souvent qui se font un amusement inhumain de le tuer à coups de fusil, sans autre motif que celui d’exercer ou de perfectionner leur adresse sur un but très-inconstant, très- mobile, par conséquent très-difficile à atteindre. Une chose remarquable, c’est que les Observateurs modernes. s'accordent presque tous à dire que dans l'Amérique méridio- nale, et dans les iles contiguës, telles que Cayenne, St-Do- mingue, les espèces d'Hirondelles ÿ sont plus nombreuses et plus variées que celles d'Europe, et qu’elles y restent toute l'année , tandis qu'au contraire le Père Duferfre, qui parcourut les Antilles dans le temps où les établissemens Européens com- mençaient à peine à s’y former, nous assure que les Hiron- delles sont fortrares dans ces îles, et qu’elles y sont de passage en Europe. En supposant ces deux observations bien consta- tées., on ne pourrait s'empêcher de reconnaître l’influence de l’homme civilisé sur la Nature, puisque sa seule présence suffit pour attirer des espèces enlières, pour les multiplier et les fixer. Dans la Laponie suédoise, beaucoup d’oiseaux et d’au- tres animaux, soit par un penchant secret pour la sociéié de l’homme, soit pour profiter de son travail, s’assemblent et se tiennent auprès des nouveaux établissemens. Les Sauvages de la Virginie regardent un Engoulevent de _ Principes Er GÉNÉRATITÉS, 131 Tacco détruit les rats, les lézards, les grenouilles, avale les serpens et les petites couleuvres. Cet leur pays comme un oisea: de mauvais augure. Ils sont per- suadés que les ames de leurs ancêtres massacrés autrefois par les Anglais, ont passé dans le corps de ces oiseaux, et pour preuve , ils ajoutent qu'avant cette époque on ne les avait jamais vus dans le pays ; mais cela prouve seulement que de nouveaux habitans apportent de nouvelles cultures, et que de nouvelles cultures attirent des espèces nouvelles, Les Oiseaux granivores, qui se nourrissent principalement de grains, et dont plusieurs sont en même temps insectivores se divisent en deux sections, relativement à leur manière de vivre. Les uns, comme les Moimeaux , les Friquets, avalent les graines sans les casser; d’autres, comme les Pinsons, les Chardonnerets, les Tarins. les Bouvreuils , les Pinsons d’Ar- denne, cassent les graïnes, dont ils mangent l’'intéeieur. Ces derniers ne font point de mal, et vivent de petites semences des graminées, des chardons, etc. Les premiers, au contraire, causent de grands dégats dans les champs ensemencés, et con- somment une grande quantité de grains ; leur multiplication est un fléau pour l’agriculture. Les grains ne sont pas les seuls objets sur lesquels ils se jettent, ils dévorent également les fruits. Les Éfourneaux , qui volent par bandes innombrables, se jettent sur les oliviers, dont ils mangent les fruits. Les Grives se jettent dans les vignes, où elles consomment une grande quantité de raisins. Il y a des cantons en Pologne où l’on en prend une si grande quantilé , qu’on en emporte de petits bateaux chargés. Il n’est pas rare de voir les Lifornes se ras- sembler au nombre de deux ou trois mille, dans un endroit où il y a des alises mûres, et elles en mangent si avidement, qu’elles en jettent la moitié par terre. On a vu des nuées pro- digieuses de Grives de toute espèce, mais principalement de Mauvis et de Lifornes, tomber au mois de mars dans la Brie, et en couvrir, pour ainsi dire, un espace d’environ sept à huit lieues; cette passée, qui n'avait point d'exemple, dura près d’un mois, et on remarqua que le froid avait été fort long 1 2 132 PREMIÈRE PARTIE. oiseau deviendrait encore plus utile, si lon venait à bout de le rendre domestique. En Egypte, les eet hiver. Dans l'hiver de 1774, il parut en Bourgogne des volées très-nombreuses de Pinsons d’ Ardenne, et des volées encore plus nombreuses dans le pays de Wirtemberg, sur la fin de décembre 1775 ; ceux-ci allaient se gîter tous les soirs dans un vallon sur les bords du Rhin, et dès l'aube du jour ils prenaient leur vol: la terre était toute couverte de leur fente. La méme chose avait été observée dans les années 1735 et 1757. On ne vit peut-être jamais un aussi grand nombre de ces Oiseaux en Lorraine, que dans l'hiver de 1765 ; chaque nuit on en tuait plus de six cents douzaines, dans des forêts de sapins qui sont à quatre ou cinq lieues de Sarbourg ; on ne prenait pas la peine de les tirer, on les assommait à coups de. gaule ; et quoique ce massacre eût duré tout l'hiver, on ne s’apercevait presque pas à la fin que la troupe eüût été entamée. Une seule paire de Perdrix rouge portée dans la petite île d’Anaphe (aujourd’hui Nanfio), y pullula tellement, que les habitans furent sur le point de leur céder la place. Ce séjour leur est si favorable , qu’encore aujourd’hui l’on est obligé d’y détruire leurs œufs par milliers vers les fêtes de Pâques, de peur que les perdrix qui en viendraïent ne détruisissent entiè- rement les moissons, et ces œufs accommodés à toutes sauces, nourrissent les insulaïres pendant plusieurs jours. Voy. Tour- nefort, Voyage au Levant, tome r, page 275. Vers le commencement de l’automne on prend une si grande quantité de Cailles dans l’île de Caprée, à l’entrée du golfe de Naples, que le produit de cette chasse fait le principal revenu de lévèque de l'ile, appelé par cette raison l'Evéque des Cailles : il en tombe une quantité si prodigieuse sur les côtes occiden- tales du royaume de Naples, aux environs de Nettuno, que, sur une étendue de quatre ou cinq milles, on en prend quel- quefois jusqu’à cent milliers dans un jour, et qu’on les donne pour quinze jules le cent (un peu moins de huit francs de notre monnaie ). Cette chasse est si lucrative, que le terrain où elle se fait par les habitans de Nettuno , est d’une cherlé exorbi- 4 r A PrincirPes ET GÉNÉRALITÉS. 133 Huppes se rassemblent par petites troupes, rë- glent leur marche sur la retraite des eaux du Nil, tante. Cette multiplication excessive des Cailles , qui serait un fléau pour les pays où ces oiseaux arrivent en si grand nom- bre, devient au contraire un bienfait pour leurs habitans , qui s’en nourrissent comme les Israélites dans le désert, et qui maintiennent, par la consommation prodigieuse qu’ils en font, Yéquilibre entre les subsistances et le nombre des individus. Les Pics, dont les espèces sont très-multipliées, sur-touf dans les climats chauds (Buffon en compte 39 et Gmelin 53), causent de grands dégats dans les forêts, dont ils creusent les arbres pour s’y loger. Les gens soigneux de leurs bois cher- chent à les déwuire, car ils attaquent aussi les arbres sains, et en excavent l’intérieur au point qu'ils sont bientôt rompus par les vents. M. Deslandes, dans son essai sur la marine des an- ciens, se plaint de ce qu'il y avait peu d’arbres propres à fournir des rames de quarante pieds de long (12 mètres 994 millimètres), sans étre percés de trous faits par les Pics. Le Gros-bec, qui se nourrit de noyaux, de graines de pin, de sapin, de hêtre, etc.; le Bec-croisé , qui ouvre les écailles des pommes de pin et de sapin, pour tirer la graine placéesous chaque écaille ; les Loriofs, qui mangent les cerises, les figues, etc.; les Morneaux, qui dévorent les grains, etc., et en général tous les oiseaux granivores ou frugivores, ont été et seront toujours nuisibles par leur trop grande multiplication. Dans les pays où certains oiseaux ne se montrent que de loin en loin, tel est le Jascur de Bohéme , leurs apparitions font ‘poque dans l’histoire politique, et d’autant plus que lors- qu’elles sont très-nombreuses, elles passent, on ne sait trop pourquoi, dans l’esprit des peuples pour annoncer la peste, la guerre ou d’autres malheurs ; cependant il faut en excepter de ces malheurs au moins les tremblemens de terre, car dans l'apparition des Jaseurs en 1551, on remarqua que ceux de ces oiseaux quise répandirent dans le Modénois, le Plaisantin, ct dans presque toutes les parties de l'Italie, évitèrent cons- 1 3 134 PRemiEnE PanrrTie. et s'avancent constamment à la suite de ce fleuve; car à mesure qu'il rentre dans ses bords, il laisse tamment d'entrer dans le Ferrarois , comme s’ils eussent pres- senti le tremblement de terre qui s’y fit peu de temps après, et qui mil en fuite les oiseaux même du pays. On ne sait pas précisément quelle est la cause qui déter- mine ces oiseaux à quitter ainsi leur résidence ordinaire pour voyager au loin; ce ne sont pas les grands froids, puisqu'ils se meitent en marche dès le commencement de l’automne, et que d’ailleurs ils ne voyagent que tous les trois ou quatre ans, ou même que tous les six ou sept ans, et quelquefois en si grand nombre, que le soleil en est obscurci. Serait-ce une excessive multiplication qui produirait ces émigrations prodi- gieuses, ces sortes de débordemens ,; comme il arrive dans l'espèce des Sauterelles , dans celles de ces rats du Nord, ap- pelés Lemings , et comme il est arrivé même à l’espèce hu- maine, dans les temps où elle était moins civilisée ? Ou bien les Jaseurs seraient-ils chassés de temps en temps de leurs demeures par des disettes locales qui les forcent d’aller cher- cher ailleurs une nourriture qu’ils ne trouvent point chez eux ? Car lorsque le nombre des individus, dans une espèce quel- conque, surpasse la masse des subsistances qui leur sont affec- tées , 1l doit nécessairement en résulter ou la destruction de ces mêmes individus, ou des émigrations nombreuses qui devien- nent un fléau pour les pays où ces animaux s’arrétent. D'après les exemples que je viens de citer, on voit claire- ment, 1.0 que la trop grande multiplicité d’une espèce quel- conque est un fléau; 2.0 que les espèces même les plus utiles deviennent nuisibles, lorsque leur nombre se multiplie par excès; 5.° que plus leur nombre s’augmente, plus il faut de subsistances , et qu’au défaut d’une subsistance spéciale, ils deviennent omnivores, et se nourrissent indistinctement de tous les alimens qu’ils peuvent renconirer ; 4.° que le but qu’on doit se proposer est de maintenir l'équilibre entre les espèces , et de restreindre en général leur trop grande multiplication. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 135 successivement à découvert des plaines engrais- sées d'un limon que le soleil échauffe, et qui Les dangers de ces multiplications funestes seront clairement démontrés par l’histoire du Martin. Cet Oiseau , originaire de l'Inde et des Philippines, est un destructeur d'insectes, et d’autant plus grand destructeur, qu’il est d’un appétit très-glouton. Il donne la chasse aux mouches, aux papilions, aux scarabées : il va, comme nos corneilles et nos pies, chercher dans lé poil des chevaux, des bœufs et des cochons, la vermine qui les tourmente quelquefois jusqu’à leur causer la maigreur et la mort. Ces animaux, qui se trouvent soulagés, souffrent volontiers leurs libérateurs sur le dos, et souvent au nombre de dix ou douze à la fois; mas il ne faut pas qu’ils aient le cuir entamé par quelque plaie , car les Mar- fins, qui s’accommodent de tout, becqueteraient la chair vive, et leur feraient beaucoup plus de mal que toute la vermine dont 1ls les débarrassent. Les sauterelles sont encore une des proies favorites du Mar- fin ; il en détruit beaucoup , et par-là il est devenu un oiseau précieux pour les pays affligés de ce fléau, et il a mérité que son histoire se hât à celle de l’homme. M. Poivre, intendant de l'ile de Bourbon, voyant cette île désolée par les saute- relles , dont les œufs avaient été apportés de Madagascar dans de la terre où étaient des plants, songea à faire sérieusement la guerre à ces insectes, et pour cela il tira des Indes quelques paires de Martins, dans l'intention de les multiplier et de les opposer comme auxiliaires à leurs redoutables ennemis. Ce plan eut d’abord un commencement de succès, et l’on s’en promettait les plus grands avantages, lorsque des colons ayant vu ces oiseaux fouiller avec avidité dans des terres nouvelle- ment ensemencées, s’'imaginèrent qu'ils en voulaient au grain; ils prirent aussitôt l'alarme , la répandirent dans toute l'ile, et dénoncèrent le Martin comme un animal nuisible : on lui fit son procès dans les formes ; ses défenseurs soutinrent que s’il fouillait la terre fraîchement remuée , c'était pour y cher- cher, non le grain, mais les insectes ennemis du grain, en LAS 2 # 136 Premrene PARTIE. fourmille bientôt d’une quantité innombrable d'insectes de toutes espèces. Dans tous les pays quoi il se rendait le bienfaiteur des colons ; malgré tout cela il fut proscrit par le conseil, et deux heures après larrêt qui les condamnait, il n’en restait pas une seule paire dans l'ile. Cette prompte exécution fut suivie d’un prompt repentir ; les sauterelles s’étant multipliées sans obstacle , causèrent de nouveaux dégats, et le peuple qui ne voit jamais que le pré- sent, se mit à regretter les Mar/ins, comme la seule digue qu’on püt opposer au fléau des Sauterelles. M. de Morave, se prétant aux idées du peuple, fit venir ou apporter quatre de ces oiseaux, huit ans après leur proscription ; ceux-ci furent reçus avec des transports de joie; on fit une affaire d’état de leur conservation et de leur multiplication, on les mit sous la protection des lois, et même sous une sauve-garde encore plus sacrée ; les médecins, de leur côté, décidèrent que leur chair était une nourriture mal-saine. Tant de moyens si puissans, si bien combinés, ne furent pas sans effet ; les Martins, depuis cette époque , $e sont prodigieusement multipliés, et ont en- tièrement détruit les sauterelles; mais de cette destruction même, il est résulté un nouvel inconvénient, car ce fonds de subsistance leur ayant manqué tout d’un coup, et le nombre des oiseaux augmentant toujours, ils ont été contraints de se jeter sur les fruits, principalement sur les mûres, les raisins et les dattes ; ils en sont venus même à déplanter les blés, le riz, le mais, les fèves , et à pénétrer jusque dans les colom- biers pour y tuer les jeunes pigeons et en faire leur proie ; de sorte qu'après avoir délivré les colonies des ravages des saute- relles , ils sont devenus eux-mêmes un fléau plus redoutable et plus difficile à extirper, si ce n’est peut-être par la multipli- cation d'oiseaux de proie plus forts ; maïs ce remède aurait à coup sûr d’autres inconvéniens. Le grand secrel serait d’en- tretenir en tout temps un nombre suffisant de Martins , pour servir au besoin contre les insectes nuisibles, et de se rendre maître jusqu’à un certain point de leur multiplication. Voyez Bufon , tome 3, page 423. PriNciPES ET GÉNÉRALITÉS. 137 on respecte les Oiseaux qui purgent la terre de reptiles, de vers, d'insectes ; tels sont au Cap de Bonne-Espérance le Secrélaire, qui dévore les serpens ; la Cigogne, qui fait la guerre aux cra- pauds, aux lézards, aux mulots, et plusieurs espèces de Grues et de Æérons en diférens can- tons de l'Afrique. | L'Éducation des Oiseaux présente une foule de détails très-curieux et très-intéressans. L'art de dresser les oiseaux de proie, comme le Fau- con, pour la chasse; les oiseaux aquatiques, comme le Pélican et le Cormoran, pour la pèche; les Pinsons, les Linottes, les Bruants, les Char- donnerets, etc., pour la chasse aux filets, etc., offre un grand nombre de faits qui ne sont point rigoureusement du ressort de l’histoire naturelle. L'homme ne s’est point contenté de diriger l'ins- tinct de plusieurs espèces pour son utilité, il a encore su trouver de l'agrément dans l’éducation de plusieurs oiseaux dont le chant est mélodieux, comme celui du Rossignol, ou agréable comme celui de plusieurs espèces de Fauveltes, du Ca- nari, du Chardonneret, elc., ou qui peuvent imiter la parole, comme le Perroquet, la Pie, le Geai, l'Elourneau, etc. De temps immémorial Phomme a réduit à l’état de domesticité plusieurs espèces précieuses pour sa nourriture, comme le Coq , la Poule, FOre, le Canard, le Cog-d'Inde, le Canard musqué, le Faisan, la Peintade, le Pigeon, elc., et même quelques espèces de la 138 PREMIÈRE PARTIE. famille des Passereaux, comme les Grives, l'Or< tolan , etc. Lorsqu'on considère en grand l’économie de la Nature, on reconnait aisément qu’elle na laissé aucune plage ni aucune région dénués d'Oiseaux. Plusieurs s’acclimatent facilement sous ious les degrés de latitude, mais quelques fa- milles sont reléguées sous un climat déterminé. Quelques-uns ne peuvent vivre qu'entre les tro- piques ou sous l'équateur, comme les Parlle-en- queue ; d’autres sont relégués sous les pôles, et peuvent supporter un froid même de quarante- cinq degrés, tels sont plusieurs Péfrels. Dans les chimats chauds, la Nature a affecté de développer dans les différens Oiseaux qui les habitent, les for- mes les plus élégantes et les couleurs les plus vives. Le Paon etles Oiseaux de Paradis, origmaires de l’inde, nous en fournissent un exemple. L’Afri- que, quoique jouissant de la même température que l’inde, présente cependant quelques genres que lon ne trouve point ailleurs; l'Amérique nous offre une multitude d'espèces que l’on cher- cherait en vain dans l’ancien continent. La lu- mière, comme l’on sait, est la source première de toutes les belles couleurs. « Ce n’est point, dit Buffon, dans la froide Norwége, ni dans la té- nébreuse Laponie, que l’on trouve les Orseaux de Paradis, les Cotingas, les Fammants, les Perroquets, les Feuves, les Colibris, les Paons, les Oiseaux - mouches , les Grimpereaux, les PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 139 Soui-mangas, dont le plumage est revêtu des couleurs les plus riches, les plus éclatantes, les plus moelleuses; de toutes les nuances de vert, de bleu, d’orangé, de rouge, de pourpre. On ne peut s'empêcher d'admirer Péclat de ces cou- leurs, leur feu pétillant, leur inépuisable variété, même dans les peaux desséchées de ces Oiseaux qui orneni nos cabinets : on croirait que la Na- ture a employé la matière des pierres précieuses, telles que le rubis, lémeraude, laméthiste, lPaigue-marine, la topase, pour en composer les barbes de leurs plumes. Que serait-ce donc, si nous pouvions contempler dans toute leur beauté ces Oiseaux eux-mêmes, et non leurs cadavres ou leurs mannequins | Si nous pouvions voir l'émail de leur plumage dans toute sa fraicheur, animé par le souffle de vie, embelli par tout ce que la magie du prisme a de plus éblouissant, variant ses reflets à chaque mouvement de loi- seau qui se meut sans cesse, et faisant jaillir sans cesse de nouvelles couleurs, ou plutôt de nou- veaux feux ! (1) (x) On sait qu’en général les jeunes Oiseaux ont les couleurs du plumage moins vives et moins décidées que les adultes ; mais cela est encore plus sensible dans les familles brillantes des Grimpereaux, Colibris, et autres petits oiseaux qui habi- tent les grands bois de l'Amérique. Le plumage de ces jolis oiseaux Américains ne se forme que très-lentement, et il ne commence à briller de toui son éclat qn’après un certain nombre de mues. Les Flammants, les Courlis rouges, les Loriots, n’ac- quièrent qu’à la troisième année les belles couleurs de leur 140 PREMIÈRE PARTIE. Les espèces nombreuses et diverses des Oï- seaux portés par leur instinct et fixés par leurs plumage. Les Bengalis et les Sénégalis, dit-on, sont sujets à changer de couleur dans la mue. Il est possible que le climat de : VAsie et de l'Afrique, où ces oiseaux se trouvent naturelle- ment, et qui a beaucoup plus d'énergie que le nôtre , influe d’une manière plus marquée sur leur plumage. Les Moineaux d'Afrique deviennent rouges dans la saison des pluies, après quoi ils reprennent leur couleur ; et plusieurs autres oiseaux sont sujets à de pareils changemens. Quoi qu’il en soit, il est clair que ces variations de couleurs , q'éprouvent certains oiseaux, au moins dans leur pays natal, et même ceux qui sont élevés en cages, et dont Le plumage se ternit , tels que les Li- nottes , le Bouvreuil, rendent équivoque toute méthode qui tirerait de ces mêmes couleurs les caractères distinceüifs des espèces , puisque ces caractères ne seraient que momentanés » et dépendraient principalement de la saison de l’année où l’in- dividu aurait été tué. Mais, d’un autre côté, ces caractères si variables dans les climats chauds, devenant constans dans nos climats plus septentrionaux, il est difficile, dans l’énumération des différentes espèces, d'éviter toute méprise, et de ne pas tomber dans l’un de ces deux inconvéniens ; ou d’admetire , comme espèces distinctes, de simples variétés, ou de donner pour variétés des espèces vraiment différentes. Les dénominations spécifiques où l’on fait entrer le nom du pays comme marque distinclive, sont très-souvent équivoques, incertaines, et ne valent pas , à beaucoup près, celles que lon tire des caractères propres à l’animal dénommé ; 1.° parce que cet animal peut se trouver dans plusieurs pays ; 2.° parce qu'il arrive souvent qu’un animal n’est point aborigène du pays d’où on le tire, sur-tout d’un pays tel que le Cap de Bonne-Espé- rance, où abordent les vaisseaux venant de toutes les parties du monde. Il ne sera donc pas inutile de faire observer que le Cap de Bonne-Espérance étant un point de partage où les vais- seaux abordent de toutes parts, on doit y trouver des mar- chandises, par conséquent des oiseaux de tous les pays, et que Principes ET GÉNÉRALITÉS. 141 besoins dans les différens districts de la Nature, se partagent pour ainsi dire les airs, la terre et les eaux. Non-seulement les régions méditerra- nées sont peuplées d'oiseaux, mais encore Îles plus grandes étendues d’eau et le vaste Océan présentent des espèces qui en habitent les bords et en parcourent les immenses surfaces. Les Pin- gouins, les Manchots, les Pétrels, habitent les régions glaciales et les mers polaires; les Grèbes se tiennent sur les lacs; les Plongeons sur les rivières ; le Merle d’eau près des cataractes (1) ; les Bécasses dans les lieux humides ; les Barges et les Bécassines dans les marais ; les Adles dans les prairies humides. Sur le continent, chaque espace est peuplé d'espèces différentes. L’Outarde recherche les friches arides ; la Pre, l’Hiron- très-souvent on se trompe, en supposant que tous ceux qui viennent de cette côte en sont originaires. Cela explique assez bien pourquoi il y a dans les cabinets un si grand nombre d’oi- seaux et d’autres animaux, soi-disant du Cap de Bonne-Espé- rance. « (x) Les habitudes du Merle d’eau sont très-singulières, et il y à peu de faits plus curieux en Ornithologie que celui que nous offre son histoire. Les Oiseaux d’eau qui ont les pieds palmés, nagent sur l’eau ou se plongent ; ceux des rivages, montés sur de hautes jambes nues, y entrent assez avant sans que leur corps ÿ trempe ; le Merle d’eau y entre tout entier , en marchant et en suivant la pente du terrain ; on le voit se submerger peu à peu, d’abord jusqu’au cou, et ensuite par- dessus la tête qu’il ne tient pas plus élevée que s’il était dans Vair ; il continue de marcher sous l’eau, descend jusqu'au fond, et s’y promène comme sur le rivage sec. 142 PREMIÈRE PARTIE. delle, le Rouge-gorge, se rapprochent de nos demeures, L>Æigle royal établit son séjour sur les . rochers les plus escarpés ; l’Ælouctie dans les sillons des champs; la Fauvelle dans les bocages ; la Gélinolte sous ombre épaisse des sapins; le Merle solitaire sur les rochers; le Loriot dans les forêts; le Merle dans les bois; le Pic n’aban- donne jamais la tige des arbres à l’entour de laquelle il lui est ordonné de ramper. Les Cogs de bruyère, les Lagopèdes {x), la Fauvette des Alpes, lOrlolan de neige, etc. , habitent les sommets des montagnes les plus élevées. Les Gallinacées et tous les Oiseaux granivores re- cherchent les pays habités, et suivent nos cul- iures. (x) Le Lagopède est déterminé ; par sa singulière organisa- lion, à ne se plaire que dans une température glaciale, car à mesure que la neige fond sur le penchant des montagnes, il monte, et ya chercher sur les sommets les plus élevés celle qui ne fond jamais. Nor-seulement il s’en approche , mais il s’y creuse des trous, des espèces de clapiers, où il se mel à l'abri des rayons du soleil qui paraissent l’offusquer ou l’incommoder. Il serait curieux, dit Buffon, d'observer de près cet oiseau, d'étudier sa conformation intérieure, la structure de ses or- ganes, de déméler pourquoi le froid lui est si nécessaire, pour- quoi il évite le soleil avec tant de soin, tandis que presque tous les êtres animés le désirent, le cherchent, le saluent comme le père de la Nature , et reçoivent avec délices les douces in- fluences de sa chaleur féconde et bienfaisante ; serait-ce par les mêmes causes qui obligent les Oiseaux de nuit à fuir la lumière ? ou les Lagopèdes seraient-ils les chacrelas de la fa- mille des Oiseaux ? PRINCIPES ET GEÉNÉRALITÉS. 143 Nos fermes sont entourées d'Oiseaux que lhomme a su fixer auprès de lui, qu'il a su s’at- tacher en fournissant amplement à leurs besoins, pour en faire ensuite lui-même sa nourriture ou un objet de son commerce. La nuit commence-t-elle à couvrir la terre de son ombre, c’est alors que nous voyons sortir du creux des rochers, des troncs pourris des vieux chênes, du haut des tours et des masures, des Oiseaux qui, éblouis par l'éclat de la lumière, n’ont osé paraitre et aller chercher leur nourri- ture pendant le jour. Le crépuscule leur est favorable : ils vont détruire et dévorer les mu- lots, les rats, et les autres animaux malfaisans et destructeurs, qui ruinent si souvent l'espoir du cultivateur, qui cependant a linjustice et la ridicule superstition de regarder ces oiseaux comme précurseurs d’un événement funeste, et les avant-coureurs de la mort; comme si la Pro- vidence avait accordé à ces oiseaux le pouvoir de présager l'avenir. Dans l’économie générale de la Nature, les Oiseaux deviennent utiles. Leur chair est en gé- néral un aliment agréable et sain. Celle:même qu'on n’a pas coutume de mettre au rang des co- mestbles , telle que la chair des Orseaux de proie ; n'a rien de mal sain. Les Œufs de presque tous les Oiseaux font une bonne nourriture et un mets agréable. Tout le monde sait que les œufs sont le premier aliment que la médecine permet 144 PREMIÈRE PARTIE. aux convalescens, un de ceux qu’elle conseille aux personnes dont l’estomac trop faible digère mal la viande et les mets ordinaires (r). La mollesse et le luxe doivent aux Oiseaux, la première , des commodités, et le second, des ornemens. Le duvet de certains oiseaux, comme celui de F£ider, du Cygne, nous fournit une fourrure qui réunit la chaleur à la légèreté; le duvet de FOie nous procure cette plume délicate sur laquelle nous nous’ plaisons à reposer, et cette autre plume, instrument de nos pensées, dit (x) Les Œufs sont destinés par la Nature à la propagation des Oiseaux, mais ils ne remplissent pas toujours ce but. Les ani- maux, qui en sont très-friands, en détruisent beaucoup ; l’homme, qui partage leur goût, s’est avisé de rassembler, d'élever et d’apprivoiser les espèces d’oiseaux qui fournissent en plus grand nombre ce précieux aliment. Il a peuplé ses basse- cours de Poules, d'Oies, de Cannes, de Dindes, de Pein- tades, etc., dont les œufs servent à perpétuer les races, ou à être mangés el accommodés de toutes manières, à la coque, en omelettes, etc. © Les Œufs ne sont pas seulement employés comme aliment, ils servent encore de médicament. Le jaune délayé dans l’eau chaude et sucrée, forme ce qu’on appelle lait de poule. I] entre dans les looks, et devient l'intermédiaire de l’union des rési- nes, soit sèches, soit liquides , avec les fluides aqueux. Le blanc d’œuf est employé dans les collyres. Il a la propriété de clarifier les syrops, le petit lait, les liqueurs vineuses, les bois- sons. Les Œufs sont aussi en usage dans les arts. Le jaune enlève les taches de graisse de dessus les habits. On fail avec le blanc d’œufun vernis pour les tableaux. Par le mélange du blane d’œuf et de la chaux, on formeun excellent lut pour raccom- moder les porcelaines. Voyez le nouveau Diclionnaire d’hig- toire naturelle, à article Oiseau. PBufon , Princidrs ET GÉNÉRALITÉS. 45 Buffon, et avec laquelle nous écrivons ici son éloge. Le duvet de FÆider, nommé Édredon , si estimé, fournit une plume si élastique et si légère, que deux ou trois livres, en la pressant et la réduisant en une pelotte à tenir dans la main, vont se dilater jusqu’à remplir et renfler le couvre-pied d’un grand lit, « L'art qui s’occupe à parer les femmes, en- lève aux Oiseaux différentes plumes; tantôt il les attache aux vêtemens, tantôt il les pose sur la tête qu'il en couronne. De tout temps, et chez toutes les nations sauvages et policées , les plumes ent servi d'ornement. Les Orientaux attachent à leurs turbans des aigrettes de plumes dont le prix, qui est quelquefois très-considérable, varie suivant la hauteur, la légèreté et l'ampleur (1).» (1) On sait assez quelle prodigieuse consommation il se fait en Europe des plumes d’Aufruche pour les chapeaux, les cas- ques, les habillemens de théâtre, les ameublemens, les dais, les cérémonies funèbres, et même pour la parure des femmes ; les dames d’Italie et d'Angleterre s’en font des espèces d’éven- tails; au royaume de Congo, on mêle ces plumes avec celles du Paon, pour en faire des enseignes de guerre : et il faut avouer qu’elles font un bon effet, soit par leurs couleurs natu- relles ou artificielles, soit par leur mouvement doux et on- doyant ; mais il est bon de savoir que les plumes dont on fait le plus de cas sont celles qui s’arrachent à l'animal vivant, et en les reconnaît en ce que leur tuyau étant pressé dans les doigts, donne un suc sanguinolant ; celles au contraire qui ont été arrachées après la mort, sont sèches, légères, et fort su- jettes aux vers. On employait autrefois les plumes de Paon à faire des K 146 PREMIÈRE ParrTre. Quant aux vues de la Nature sur les Oiseaux, et à la place qu'ils occupent dans ses plans, elle espèces d’éventails ; on en formait des couronnes en guise de laurier pour les poètes appelés Troubadours. Gesner a vuune étoffe dont la chaîne était de soie et de fil d’or, etla trame de ces mêmes plumes ; tel élait sans doute le manteau tissu de plumes de Paon, qu’envoya le pape Paul II au roi Pepin. On fait grand cas dans les Indes des plumes subalaires de FOiseau de paradis , elles y sont fort recherchées ; iln’y a guère qu’un siècle qu’on les employait aussi en Europe aux mêmes usages que celles d’Aufruche; et il faut convenir qu’elles sont très-propres, soit par leur légèreté, soit par leur éclat, à V'ernement et à la parure. Les prêtres du pays leur attribuent des vertus miraculeuses qui leur donnent un nouveau prix aux yeux du vulgaire, et qui ont valu, à l'oiseau auxquelles elles appartiennent, le nom d’Oiseau de Dicu. Les longues plumes soyeuses que l’Æigrefte porte sur le dos, servent à faire des aigrettes pour embellir et relever la coiffure des femmes, le casque des guerriers et le turban des sultans ; ces plumes sont du plus grand prix en Orient; elles étaient recherchées en France dès le temps de nos preux che- valiers qui s’en faisaient des panaches. Le Héron mäle a sur la tête deux ou trois longs brins de plumes minces, effilées, flexibles et du plus beau noir, qui sont d’un grand prix, sur-tout en Orient. Les plumes que le Bihoreau porte sur la partie postérieure du cou, sont encore plus belles que celles du Héron. Il ÿ a en Europe trois fameux panaches de ces plumes du Héron; celui de l'Empereur, celui du grand Turc et celui du Mogols, Le double long brin qui ne paraït que comme une paille implantée dans la queue du Paille-en-queue, qui lui a fait donner ce nom, et que cet oiseau perd dans le temps de la mue, est recherché par les habitans d’Otaiti et des autres îles voisines ; ces insulaires en forment des touffes et des panaches pour leurs guerriers ; les Caraïbes des îles de l'Amérique se PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS. 147 semble les avoir destinés à peupler les airs; à y répandre la vie et le mouvement que d’autres êtres produisent dans d’autres élémens; à offrir sur la terre l'image du bonheur, à consommer une parlie des semences qui auraient été trop abondantes; à réprimer la fécondité trop grande des insectes, des rats, des mulots, des taupes, des reptiles et des poissons; à dévorer les cada- vres et les végétaux corrompus, dont les parties putrides causeraient des maladies pestilentielles ; à disséminer en différens lieux les graines des plantes; et ce qui est plus admirable encore et confirmé par l'expérience, à iransporter au loin les œufs des insectes et le frai des poissons atta- chés à leurs plumes et aux dentelures de leur bec. On dresse quelques Oiseaux pour la chasse au vol (les Faucons ); pour la pêche (le Pélicar , le Cormoran); pour la garde des troupeaux (lAgami); d’autres portent des messages (le Pigeon messager ). passent ces longs brins dans la cloison du nez, pour se rendre plus beaux ou plus terribles. Les Américains des contrées septentrionales font ,. avec les becs du grand Pic noir à bec blanc, des couronnes pour Q P leurs guerriers , et comme ils n’ont point de ces oiseaux dans 8 E leur pays, ils les achètent des habitans du Sud, et donnent jus- Ep ù ) qu’à trois peaux de chevreuil pour un bec de Pic. Les plumes sont employées dans différens arts; celles du Corbeau servent à faire des touches de clavecin, et on s’en sert pour dessiner à l'encre à la Chine; celles de la queue du Cog servent à faire des balais pour essuyer les meubles, etc. K 2 148 PREMIÈRE PARTIE. C’est pour jouir des avantages qu’ils nous pro- curent, qu’on les prend aux piéges, au miroir,, au lacet, aux filets, avec des gluaux (1), ou qu’on les élève dans des basses-cours ou dans des volières. [1 y en a même dont les nids sont des alimens ou des remèdes , comme celui de la Salangane (2). L'Histoire des Oiseaux doit comprendre leur description, leur habitation, leur vol, leurs mi- grations, leurs mœurs, leur manière de s’appa- reiller, la structure du nid, lovation, savoir : le nombre, la grosseur et la couleur des œufs; l'incubation ou le temps que la femelle emploie pour couver ses œufs ; l'éducation des petits, leur nourriture, et les alimens destinés à chaque es- pèce. Tous ces objets, que je n’ai pu analyser () Voyez un ouvrage intitulé : Aviceptologie française, où Traité général de toutes Les ruses dont on peut se servir pour prendre des Oiseaux. (2) On prétend qu’il s’exporte tous les ans de Batavia mille picles de ces nids de Salangane, venant des îles de la Cochin- chine et de celles de l'Est; chaque picle pesant cent vingt-cinq livres (60 kilogrammes 966.milligrammes), et chaque nid une demi-once (15 grammes 297 milligrammes ). Cette expor- tation serait donc, dans l'hypothèse, de cent vingt-cinq mille livres pesant (6118 myriagrammes 9000 grammes), par con- séquent de quatre millions de nids; et en passant pour chaque nid cinq oiseaux, savoir , le père, la mère, et trois petils seu- lement, il s’ensuivrait encore qu’il y aurait sur les seules côtes de ces îles vingt millions de ces oiseaux, sans compter ceux dont les nids auraient échappé aux recherches, et encore ceux qui auraient niché sur les côtes du continent. Principes ET GÉNÉRALITÉS. 149 que très-superfciellement dans ce Traité élémen- taire , seront amplement développés dans un Ouvrage que je me propose de publier, et qui aura pour titre : Philosophie ornithologique (x). En résumant ce qui vient d’être dit, on voit que l’histoire des Oiseaux nous offre non-seule- ment une foule de détails curieux et de faits in- (x) Les Auteurs à consulter pour l'Histoire des Oiseaux, et qui composent la Bibliothèque ornithologique, sont : Belon, Gesner, Aldrovande, Schswenckfeld, Jonston, Ray , Wil- lughby, Barrère, Moëhring, Klein, Petiver, Shæffer, Nie- remberg , Hernandes, Marcgrave, Pison, Sloane , Catesby, Marsighi, Frisch, Albin, Edwards, Salerne, Guenaud de Montbeillard, Daubenton, Buffon, Sonnerat, Poivre, Réau- mur, Latham, Forster, Levaillant, Sparmann , Lacépède , Cuvier , Sonnint, Daudin, Vieillot, Pennant, Brunnich, Linné ; Brisson , Scopoli, Cetti, Bernini, Gerini, Nozmannr, Hayes , Lewin, Sepp, Merrem, etc. Les Ouvrages de ces Auteurs, dont je me contente d'indiquer les noms, seront ana- lysés et classés dans ma Philosophie ormthologique. J'indiquerai à la suite de chaque Auteur : 1.9 Le titre de son Ouvrage, et l’énumération de ceux awil a publiés. 2.9 La langue dans laquelle 1l est écrit. 3.° L’année de l'édition, et les meilleures éditions. 4.° Le nom de la Ville où il a été imprimé, et le nom de PImprimeur. . 5.° Le nombre et le format des Folumes qu’il renferme. 6.° Le nombre des Planches et des Figures qu'il contient. 7.° Le nombre des Planches sur bois et sur cuivre. 8.° Les dessins caractéristiques des diverses Figures au trait ou ombrées, en noir ou enluminées. 9.° L’indication des Figures, distinguées en originales, imi- es ou copiées, en mauvaises , médiocres, exactes, bonnes» complèles ou incomplètes, etc. K 3 150 PREMIÈRE ParnTir. téressans , mais encore des exemples à suivre. C'est principalement à l’époque de la naissance des petits que les mères déploient toutes les res- sources de leur instinct. Tant de tendresse et de peines, prodiguées sans dédommagement, une sollicitude si vive et si constante pour leur famille, un dévouement si sublime et si généreux dans les plus pressans dangers, nous annoncent que ce sentiment st naturel et si doux est un effet d’une loi toute divine. Cette Hirondelle qui se précipite dans un édifice en flammes pour en retirer ses petits; cette Poule qui ne craint pas de braver la mort pour défendre ses poussins; cette femelle de Pigeon qui souffre la perte de ses pattes plutôt que d'abandonner ses œufs ; cette timide Alouette qui vient s'offrir au chasseur cruel pour le dé- tourner de sa nichée; ces pelits Colibris, qui préfèrent un éternel esclavage avec leurs petits, au bonheur de vivre en liberté; cette Cigogne qui défend ses petits dans les dangers , ‘et qui, lorsqu'elle ne peut les sauver , préfère de périr avec eux plutôt que de les abandonner: cette Cigogne qui, modèle de la fidélité conjugale et de la piété filiale et paternelle, prodigue les plus tendres soins à ses parens trop faibles ou trop vieux (1); ces Anis qui se réunissent pour faire (Gi) On a vu souvent des Cigognes, jeunes et vigoureuses, apporter de’ la nourriture à d’autres qui, se tenant sur le bord du nid, paraissaient languissantes et affaiblies, soit par quelque accident passager, soit que réellement la Cigogne, comme l'ont Principes ET GÉNÉRALITÉS. 151 un seul et même nid, y pondre et y couver en société, et nourrir leurs petits en commun; enfin ces touchans témoignages d'affection pour des êtres faibles , dans les plus volages des animaux, nous prouvent qu'il existe dans tout ce qui res- pire une céleste et sainte :mpulsion de ce grand Être, qui veut la perpétuité et le maintien des espèces. C'esf ici qu’on reconnait l’œuvre de la Divinité dans tout son éclat. Digitus Dei est hic (x). C’est aussi dans l'éducation de leurs petits que les Oiseaux sont admivables. Avec quelle assi- duité le père et la mère leur apportent de la nour- riture | leur dégorgent la pâtée à demi-digérée | Cornme ils leur enseignent peu à peu Fart de s'élever dans les airs ! comme ils pourvoient à leur subsistance jusqu’au moment où ils sont en état de se procurer eux-mêmes leur nourriture ! Quelle douleur lorsqu'on leur: enlève leur fa- dit.les, anciens, ait le touchant inslinct de soulager la vieil- lesse, et que la nature, en plaçant jusque dans des cœurs bruts, ces pieux sentimens auxquels les cœurs humains ne sont que trop souvent infidèles, ait voulu nous en donner l'exemple. La loi de nourrir ses parens fut faite en leur honneur , el nommée. de leur nom chez les Grecs. Ælien assure que les qualités mo- rales de la Cigogne étaient la première cause du respect et du culte des Egyptiens pour elle ; et c’est peut-être un reste de cette ancienne opinion, qui fait aujourd’hui le préjugé du peuple , qui est persuadé qu’elle apporte le bonheur à la maison où elle vient s'établir. (1) Voyez le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , à l'article Orseau. K 4 152 PREMIÈRE PanrTir. mille objet de leurs plus tendres affections ! Jamais la femme n’a conçu de plus doux senti- mens pour son fils nouveau-né | Jamais épouse ne fut plus fidèle à son époux que le Kamichi, qui, doué de mœurs douces et d’un naturel pro- fondément sensible, ne pouvant survivre à la perte de sa compagne, erre sans cesse en gémis- sant, et se consume auprès des lieux où il a perdu ce qu'il aime. Plusieurs espèces d’Oiseaux ont des qualités qui leur sont communes, l’amour de la société, lV’attachement à leurs semblables, la douceur des mœurs, la fidélité réciproque, Funion sans par- tage du mâle et de la femelle, un feu toujours durable, un goût toujours constant ; nulle hu- meur, nul dégoüt, nulle querelle; tout le temps de la vie employé à soigner les fruits de leur union; toutes les fonctions pénibles également réparties; le mâle aimant assez pour les partager et même se charger des soins maternels, couvant régulièrement à son lour et les œufs et les petits pour en épargner la peine à sa compagne, pour mettre entrelle et lui cette égalité dont dépend le bonheur de toute union durable : quels modèles pour l'homme, dit Buffon, sil pouvait ou savait les imiter | Fin de la première Partie, 153 Lobnthnentbobe be ho he he he nn 0 Le SSL SS TABLE Pour faire connaître les différentes dimen- sions des Oiseaux , en mesures nouvelles comparées aux anciennes. Css Table a été calculée à moins d’un mil- limètre ou d’un millième près. Dans les nom- breux calculs qu’elle a exigés, on a négligé les Dixmillièmes ou les Décimales du quatrième ordre; mais l’on a ajouté une unité à la colonne des millièmes, toutes les fois que l'ont exigé les quantités négligées. On a mis un astérisque à tous les nombres où cette rectification a été faite. On à donné à cette Table une étendue beau- coup plus considérable que ne l’exigeait l’objet pour lequel elle a été faite, puisque le Condor, qui est un des plus grands Oiseaux, n’a au plus que dix-huit pieds d'envergure, ce qui corres- pond à 5 mètres 847 millimètres. Ainsi, en por- tant cette Table à vingt-quatre pieds, ou à 7 mètres 796 millimètres, on lui a donné une:lati- tude qui surpasse de beaucoup l’envergure de tous les Oiseaux connus. Mais cette augmenta- üon la rend utile pour les autres parties de Vistoire naturelle, telles sont la Zoologie, la Botanique, etc. 154 MAS L Er, Veut-on savoir combien /renle pieds, qui sont la longueur du serpent Boa géant, font de mè- tres ? En faisant usage de cette Table, on trouve pour ving! pieds, 6 mètres 497 millimètres, et pour dix pieds, 3 mètres 248 millimètres; ce qui fait pour les frenie pieds, o mètres 745 milli- mètres. Veut-on connaître la grandeur de la Baleine du Groenland, le plus grand des Cétacées connus, qui a cent vingt pieds de longueur ? On prend pour douze pieds, 3 mètres 898 millimètres , et multipliant par dix, on a pour cent vingt pieds, 38 mètres 980 millimètres. Enfin, veut-on connaitre combien cent cin- quante pieds, qui forment la circonférence du Baobab, le plus monstrueux de tous les arbres, font de mètres ? On irouve pour quinze pieds, 4 mètres 873 millimètres, et par conséquent pour cent cinquante pieds ; 48 mètres 730 millimètres. Lignes. Cent. Millim. | Pouces. Déc. Cent. Mill. NAS SNA 2 Tee à OU Pne) 7 DRE SN Or Le + 5 0 NN SOS, or 7 PG RS A CE à QI AUS, TOO ETES) A 7 LHOMMDORME ORPI Tel CAD: bi las CS re OR OR t D Gus DAT ONE A LU NET 5 Tee EN ORNE EE CE AU 8 Bi conne GEO NES (o) One 02 PANNE TOR AR Le 2 2 DO de de 2 ARE Lie MRGONEX Bi ME A x ile igiiie 155 TABEr Millimèt. # 0 1) A OC to o Rage à GO + » 6 10 N OS 5 © ET N OO 19 © Centimèt. © m TE O À 10 OO © a © DO Om “+ O Où NN 1) EE © 10 10 D = FO OO N Ÿ © © 19 Déciméèt. + Pouces. , o © H À = NA ND T0 © ED D LS Metres. . 1m NN NN A 10 Lo 19 NÉ SE ST 10 20 10 9 © OO RER RO D D D D NA© 0 = «à N à I I I I I I 1, 1e Ts JT T3, I 7; T, Se Ts To ls I I I I I I I I I I T, À m NO TIO OO RD DO = À = NN 2 Cr Ë MD CC J = 2 - er] : > Hi Pieds. . . 1, D RO KO D don Ha jo Di 0h bo SDS Millimet. 210 N DOM © ET = 0 10 ET 5 DL NN DO D © ET 4 D ON OR Centimèt. 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Pieds, . x # 5 © Le DO LD 0 ET nm D 0 N DO + mn D 1 A DO M © EE Ÿ = D 0 1 A 19 EE © 9 10 D Om HO Où A + EE © NN 10 O9 n 10 © OO n TE © A 29 © © M O OO D MDOo © © © Mn À" AN A AN LD AD 1 9 SE NÉ XF T0 10 10 OO DO ERRE PSC ECC NE CC Nr SE NEO NE A Ne TE CET RER DE D Peer CEE EE CEE CNED CR CE & à FR CN DS PR ue 00 oo n à n JOUE RS ao D DENTS CRC D + m D D A D ET # D 10 NN DOM © ER NA DO 8 © ENT # D 10 NA OO LEON MID (OEIL 0 N 10 0 Cho LS 99% 0 0e % 5 ee O © À nm en Q ON KO NS 10 NI Ÿ ON NDS US Ce Le Le op ve La La Lai NS AR OIARAE © Tu ef en ef € € À © À N° AN -4 À 2; 2 29 23 23 2 , 2 2 2 2 2 2 2 2. 2 T0 © RO DO nm A m AN D THIN RD OC" À " a “T0 © LD CO E D 4 VLLLOLLUOERRRERREE ER EE EG 0 90 09 do 0 0 a 00 4 D 00 C7 15 13 14 14 Ÿ e [O1 ET ET O1 OT O1 OT O1 A OU Ou OUR DIR m Y À OO Da O CR QD = % RS RS TS PR MN Re RE DR RO TE EC REC TAC TRE TT TR LTD TT RC DE ES ST ET SEC RATER + -sanoin % v * 4 12799 D © O O1 m OO Ur OI © y Gb Ou m 0 OÙ O1 © 3 Cr D © 3 Km CO DONNER EE KR O1 O1 O1 O1 D D D » mm m © © 6, © © © © © © © 1 une) Le UMITN À . 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D D D D D nr D DL D ne D LUS Lans besehnet she sn hope rsbs se hs à» bn 0e à à» Le 0 p.71 TRAITÉE ELEMENTAIRE D'ORNITHOLOGIE, CONTENANT: 1.0 Les Principes et les Généralités de cette Science; 2.° l’Ana- lyse du Système de Linné sur les Oiseaux ; 3.° la Syno- nymie de Buffon; 4.° les Caractères des Genres ; 5.° la Description et l'Histoire des Espèces Européennes ; SUIVI DE L'ART D'EMPAILLER LES OISEAUX. Avec Dix Planches en Taille - douce. Par M. J. P. MOUTON-FONTENILLE, Professeur d'Histoire naturelle à l’Académie et au Lycée de Lyon, Membre de lAthénée, Secrétaire-Perpétuel de la Société d’Agri- culture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon, Correspondant de plusieurs Sociétés Littéraires et d'Agriculture, MDediés à 501) Excellence Le: Comte: Je> LACEPÈDE. AU NON Chez YVERNAULT et CABIN, Libraires de l’Académie, rue St-Dominique, n.,° 64. 6 ne © de ne T'ON PA L LT à 2 A ANSLS j la RATES M4 Ga FM 4 us ÉNRLSR BR je Her A TRAITÉE ÉLÉEMENTAIRE D'ORNITHOLOGIE. RSR ULBSR D LEVEL LL DIR LOVOVR VV LS SECONDE PARTIE. a “à “a ‘a Va a Va a a a a A À A A à © ANALYSE DU SYSTÈME DE LINNÉ SUR LES OISEAU X. ORDRE TL. OISEAUX DE PROIE. CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE. L, Classe des Oiseaux se divise en six Ordres, que LINNÉ a constitués par la considération de plusieurs attributs. Le premier renferme les OISEAUX DE PROIE DIURNES et NOCTURNES. A 3 6 SECONDE PaAnTIr. Dans tous ces Oiseaux, le Bec recourbé par les deux mandibules comme un Crochet, leur sert par ses deux pointes pour déchirer leur proie, et par ses côtés tranchans pour la diviser. La Mandibule supérieure est un peu dilatée à son extrémité, et garnie, dans plusieurs espèces, de chaque côté d’une dent. Les Narines, dans ces Oiseaux, sont ouvertes, c’est-à-dire, que leur ouverture m'est point recouverte par des plumes ou des cils. Les Pieds sont courts, forts, musculeux : les Doigts, au nombre de quatre, bien séparés, garnis de verrues à leurs jointures, terminés par des Serres ou Ongles grands, aigus et repliés en arc, sont susceptibles par la force musculaire d’une très-grande contraction. Les Muscles qui meuvent la Téfe sur le cou et les différentes parties du cou, sont très-forts. Ceux qui recouvrent la poitrine, et qui servent spécialement aux mouvemens des ailes , sont encore plus puissans par leur force contractile. La Peau, dans les Oiseaux de proie, est d’un Ussu très-dense et très-serré. Linné appelle leur chair impure, parce qu’elle répugne à la plupart des animaux. Les Oiseaux de proie vivent de rapine. Les uns ont un appétit bien prononcé pour la chair fraîche, et se nourrissent d'animaux vivans : d’autres sont bornés par leur instinct à ne vivre que de ca- davres, OnonE [. O1SEAUX DE PRo1E. 7 Les Orseaux de proie établissent leurs Nids sur les plus grandes élévations, dans des trous de rochers ou sur les plus hauts arbres, et dans les cantons les plus déserts. Les femelles sont en gé- néral d’un tiers plus grosses que les mâles ; elles ne pondent chaque année qu'un petit nombre d'œufs. Les plus fécondes, qui sont de petite taille, de cinq à sept. Celles de grande taille, de deux à quatre. Les mâles sont monogames, c’est- à-dire, qu'ils s'unissent à une seule femelle. Dans les Oiseaux de proie, le mâle est d’en- viron un tiers moins grand et moins fort que les femelles, tandis que dans les quadrupèdes et dans les autres oiseaux, ce sont, comme l’on sait, les mâles qui ont le plus de grandeur et de force: c'est par cette raison qu’on appelle Tercelet le mâle de toutes les espèces d’Oiseaux de proie. Ce mot est un nom générique et non pas spécifique, comme quelques Auteurs lon écrit: et ce nom générique indique seulement que le mâle ou tier- celet, est d'environ un tiers plus petit que la femelle. Ces Oiseaux ont tous, pour habitude naturelle - et commune, le goût de la chasse et l'appétit de la proie, le vol irès-élevé, l'aile et la jambe fortes, la vue très-perçante , la tête grosse, la langue épaisse, charnue , lestomac simple et membraneux, les intestins moins amples. et plus courts que les autres Oiseaux. Ils peuvent sou- tenir une très-longue diète : ce qui, vu leur À 4 ÉJ SECONDE PART1E. façon de vivre, leur devient absolument néces- saire, car le gibier ne se présente pas toutes les fois qu’ils ont faim. Ils ont les Jambes couvertes de plumes jus- qu'au talon, c’est-à-dire, jusqu’à larticulation du tarse avec le tibia; le Doigt antérieur externe joint avec celui du milieu par un petit commen- cement de membrane, qui s'étend jusqu’à la pre- mière phalange ou articulation; lOngle de ce doigt externe est le plus court de tous. TABLE SYNOPTIQUE | OU DISPOSITION ARTIFICIELLE DES GENRES. 41. Vautour, VUrTUR. Bec crochu. Téte dé- nuée de plumes ou garnie d’un simple duvet. 42. Faucon, Farco. Bec crochu, garni à sa base d’un épiderme appelé Crre. Téte bien couverte de plumes. 43. Hisou, STryYx. Bec crochu, recouvert à sa base de Plumes tournées en devant. 44 Pre-caiècue, LaniIUs. Bec à peu près droit. Mandibule supérieure garnie d’une espèce de dent de cha- que côté près de la pointe. ORDRE I. OISEAUX DE PRoIt. 9 COL LS À D en À D dt D 2 OISEAUX DE PROIE DIURNES. Disposition naturelle et numérique des Genres. GENRE 41. VAUTOUR , VULTUR. Bec prolongé sur une ligne droite, se repliant vers la pointe comme un crochet. Téte denuée de véritables plumes ou cou- verte de poils courts, ou d’un simple duvet, présentant une peau nue, sur-tout vers la partie antérieure. Langue charnue, souvent divisée vers la pointe en deux parties. Narines placées dans la peau ou membrane qui couvre la base du bec. | Cou presque nu, retractile, c’est-à-dire, s’alongeant ou se repliant suivant la volonté de l’animal. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre doigts : trois antérieurs, un postérieur. Ongles larges , courts, peu crochus et comme émoussés. * [L GRANDS VAaUTOURs. Espèce x. Le VAUTOUR Griffon, Fullur fal- 10 SECONDE PARTIE. eus, un Collier de plumes blanches au bas du cou qui est presque entièrement dénué de plumes; la tête couverte de pareilles plumes qui forment une petite aigrette par derrière; l'iris des yeux d’un bel orangé; le bec long et crochu, noirâtre à son extrémité, ainsi qu'à son origine, bleuâtre dans son milieu ; les pieds et les ongles noirätres. Le Griffon. Buffon, tome 1, page 151. On le trouve sur les hautes montagnes de l'Eu- rope et de l'Asie, en Egypte, en Arabie , dans les iles de lArchipel. C’est le plus grand de tous les Vautours. Ses habitudes sont les mêmes que celles des autres espèces de ce genre. Il a trois pieds et demi (1 mètre 137 millim. ) de longueur totale, et huit pieds ( 2 mèt. 599 millim.) de vol ou d'envergure. Esp. 2. Le VAUTOUR Percnoptère, Vullur Alpinus , la tête d’un blanc clair; le cou blaëc et nu, c’est-à-dire, couvert comme la tête d’un simple duvet blanc; un collier de petites plumes blanches et roides autour du cou, en forme de fraise; une tache brune en forme de cœur sur la poitrine ; l'iris des yeux d’un jaune rougeâtre; le bec noir; le bas des jambes et des pieds nus, et de couleur plombée; les ongles noirs. Le Percnoptère. Buffon, tome 1, page 149. PI. enlum. n.° 426. L'espèce du Percnopfère paraît être plus rare que celle des autres Vautours, on le trouve Onpre LL. OrsEAUx DE Pro1r. TI néanmoins dans les Pyrénées, dans les Alpes et dans les montagnes de la Grèce, mais toujours en petit nombre. Il paraît qu'il est répandu en Afrique, en Egypte, dans le Levant : il surpasse Aigle commun en grandeur, et il approche du grand Aigle pour la grosseur du corps, mais il n'a pas la même étendue de vol. Le mâle a trois pieds deux pouces ( r mètre 28 millim.) de lon- gueur, et huit pieds ( 2 mèt. 599 millim. ) de vol ou d'envergure; la femelle a six pouces (162 millim.) de plus, et neuf pieds ( 2 mèt. 923 mill.} de vol ou d'envergure. Cet Oiseau est paresseux à la chasse, pesant au vol, toujours criant, lamentant, toujours affamé et cherchant les cadavres. Il a les ailes plus courtes et la queue plus longue que les Aigles. Lorsqu'il est à terre, il tient toujours les ailes étendues, habitude qui appartient non-seulement à cette espèce, mais encore à la plupart des Vau- tours, et à quelques autres Oiseaux de proie. Esp.3. Le VAUTOUR cendré, Vullur cinereus, le cou couvert d’un duvet assez long et fourni, de la même couleur que les plumes du dos; une espèce de cravate blanche qui part des deux côtés de la tête, s'étendant en deux branches jusqu’au bas du cou, et bordant de chaque côté un assez large espace d’une couleur noire, au - dessous duquel il se trouve un collier étroit et blanc; les pieds couverts de petites plumes brunes; les doigts jaunes; les ongles noirs. 12 SECONDE PARTIE. Le Vautour ou grand Vautour. Buff. tome 1, page 1958, pl. 5. PI. enlumin. n.° 425. On le trouve sur les hautes montagnes d'Eu- rope, sur-tout aux Pyrénées. Il a trois pieds six pouces ( 1 mètre 137 millim.) de longueur, et sept pieds dix pouces ( 2 mèt. 545 millim.) de vol ou d'envergure. Il est plus gros et plus grand que PAiïgle commun, mais un peu moindre que le Griffon. Il se nourrit de cadavres, de rats et de serpens. Lorsqu'il digère ou qu'il dort, son cou est rentré dans ses épaules, et sa tête est comme encapuchonnée par les plumes de la nuque. Esp. 4. Le VAUTOUR à aigrettes, Vultur crislatus , la tête ornée de plumes qui imitent des cornes qu'il redresse lorsqu'il est en repos à terre ou perché, et qu'on n’aperçoit plus quand il vole ; le plumage d’un roux noirâtre; le bec noir ; les pieds jaunes et dégarnis de plumes. Le Vautour à aigrettes. Buffon, t. 1, p. 159. On le trouve en France, en Allemagne. Il a près de six pieds ( r mètre 949 millim.) de vol ou d'envergure. Plus courageux que ses congénères, il poursuit les oiseaux de toute espèce, et il en fait sa proie ; il chasse aussi les lièvres , les lapins, les jeunes renards et les petits faons, et n’épargne pas même le poisson. Il est d’une telle férocité, qu'on ne peut l’apprivoiser. Non-seulement il poursuit sa proie au vol, en s’élançant du sommet d’un arbre ou de quelque rocher élevé, mais ES OrDnE LL. OisEAUx DE Pros. 13 encore à la course; il vole avec grand bruit. Il niche dans les forêts épaisses et désertes, sur les arbres les plus élevés; il mange la chair, les en- trailles des animaux vivans, et même les cada- vres ; quoique très-vorace, il peut supporter l’abstinence pendant quatre jours. * IL PEsTitrs VaAUTOURSs. Esp.5. Le VAUTOUR à tête blanche, Vallur leucocephalus, la tête et le dessous du cou dé- garnis de plumes et d’une couleur rougeâtre ; le corps presque entièrement blanc; les grandes pennes des ailes et de la queue noires ; un collier de plumes blanches ; le bas de la jambe et les pieds nus. Le petit Vautour. Buffon, tome 1, page 164. PI. enlum. n.° 429, sous le nom de Wautour de Norwëézge. On le trouve en Allemagne, en Sardaigne, en Norwége, en Grèce, en Egypte, en Arabie, sur les Alpes et les Pyrénées. Il a deux pieds deux pouces ( 704 millim.) de longueur, et cimg pieds ( 1 mètre 624 millimèt.) de vol ou d’envergure. Cet oiseau s’accommode de toute espèce de nour- riture; il fait la guerre aux lapins, aux rats, aux petits oiseaux, et même à la volaille. Il vit en société avec les autres Vautours, et comme eux se nourrit de charognes, 14 SECONDE PARTIE. Ce Vautour est connu dans le haut Cominges sous le nom d’Æ{/imoche. OBSERVATION. Tous les grands Vautours, c’est- a-dire, le Griffon, le Percnoptère , le grand Fau- tour et le J’autour à aigrettes, ne produisent qu'en petit nombre et une seule fois l’année. Ils ne pondent ordinaïrement qu'un œuf ou deux ; ils font leurs nids dans des lieux si hauts et d’un accès si difficile, qu'il est très-rare d'en trouver : ce n'est que dans les mon- tagnes élevées et désertes que l’on doit les chercher. Les Fautours habitent ces lieux de préférence pen- dant toute la belle saison , et ce n’est que quand les neiges et les glaces commencent à couvrir les sommets des montagnes, qu'on les voit descendre dans les plaines et voyager, en hiver du côté des pays chauds. Ils sont rares dans le Nord et plus nombreux en Egypte, en Arabie, dans les îles de l’Archipel et dans plusieurs autres provinces de l'Afrique et de l'Asie. On y fait même grand usage de la peau des Z’autours, le cuir en est presque aussi épais que celui d’un che- vreau ; il est recouvert d’un duvet très-fin, très-serré et très-chaud, et l’on en fait d'excellentes fourrures. Les F'autours diffèrent des Aigles en ce qu'ils ont, 1.° les yeux à fleur de tête, au lieu que les Aigles les ont enfoncés dans l'orbite ; 2.9 la tête nue, le cou aussi presque nu, couvert d'un simple duvet, ou mal garni de quelques crins épars, tandis que l’Æigle a toutes ces parties bien couvertes de plumes; 5.° les ongles plats, courts, peu courbés, ceux des Æigles sont au contraire presque demi-circulaires , très-aigus ; 4.° l’in- térieur des ailes tapissé d’un espèce de duvet, carac- tère qui ne se trouve pas dans les autres espèces d’oi- seaux de proie; 5. la position du corps inclinée dans / RE NS Onere |. OisEAux D& PRoOrE. 19 une situation à demi-horizontale, qui semble marquer la bassesse de leur caractère, au lieu que l’Æigle se tient fièrement droit , et presque perpendiculairement sur ses pieds. On reconnaît même les Zautours de loin, en ce qu'ils sont presque les seuls oiseaux de proie qui volent en nombre, c'est-à-dire, plus de deux ensemble, et aussi parce qu'ils ent le vol pesant, et qu'ils ont même beaucoup de peine à s'élever de terre. Ces Oiseaux n’ont que l'instinct de la basse gourman- dise et de la voracité , ils ne combattent guëre les vivans que quand ils ne peuvent s’assouvir sur les morts , et ils s’acharnent sur les cadavres au point de les déchiqueter jusqu'aux os; la corruption , l'infec- tion les attire au lieu de les repousser ; et considérés par leur manière de vivre et leur appétit pour la chair corrompue , on doit convenir qu'ils deviennent utiles pour débarrasser la surface de la terre d’une infinité de cadavres qui vicieraient l’air et occasioneraient des maladies contagieuses, sur-tout dans les pays chauds ; aussi les trouve-t-on en plus grand nombre dans ces pays que dans les régions septentrionales. Les Z7au- tours étaient des oïseaux sacrés chez les anciens Egyp- tiens. Le J'autour d'Egypte rend de très-grands ser- vices à cette contrée, en partageant avec d’autres oï- seaux, également sacrés dans l’antiquité, le soin de la purger de rats et de reptiles qui abondent dans ce pays fécond et limoneux, et en dévorant les cadavres et les immondices qui, sous un ciel brülant et sur une terre souvent humectée par les inondations du fleuve qui l'arrose , répandraient dans l’atmosphère des exhalai- sons malfaisantes. Les campagnes de la Palestine de- meureraient incultes et abandonnées, si les Z’autours ne les débarrassaient d’une quantité prodigieuse de rats et de souris qui y pullulent. 16 S£conpt PARTIE. GENRE 42. FAUCON, FALCO. Bec crochu, garni à sa base d’une membrane , peau ou épiderme, appelée Cire : Mandibule supérieure re- courbée en crochet, pointue, et garnie dans plusieurs espèces d’une dent de chaque côté près de la pointe : Mandibule inférieure plus courte , comme arrondie , tronquée. Téte et Cou bien garnis et couverts de plumes. Langue entière et charnue, arrondie à la pointe, dans quelques espèces ; fourchue ou divisée vers la pointe en deux parties , dans quelques autres. Narines placées dans la peau ou membrane qui couvre la base du bec. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre doigts : trois antérieurs, un postérieur. : Ongles longs, forts, demi-circulaires ou repliés en arc, très-aigus. * L Faucons de grande race. Les AIGLESs. Bec courbé à quelque distance de son origine. Espèce 1. Le FAUCON grand Aigle, Falco chrysaëlos, Onpre Ï. OisEAUx DE pros. 17 éhrysaëlos, la membrane, peau, épiderme ou cire qui couvre la base du bec, de couleur jaune, de même que les pieds qui sont recouverts jus- qu'aux doigts de pelites plumes; le corps bigarré de fauve assez vif et ferrugineux; la queue noire, traversée à sa base par des ondes cen- drées; l'iris d’un beau jaune clair. Le grand Aigle. Buffon, tome 1, page 76, pl. 1. PL. enlum. n.° 410. On le trouve en France, en Allemagne, aux Pyrénées, dans les montagnes d'Irlande, et même en Perse et dans l'Asie mineure, en Arabie, en F'artarie, en Mauritanie, et dans plusieurs autres provinces de l'Afrique. La femelle a trois pieds deux pouces ( 1 mètre 28 millim.) de longueur, et plus de huit pieds et demi (2 mèt. 761 mill.) de vol ou d'envergure. C’est de tous les oiseaux celui qui s'élève le plus haut, et c’est par cette raison que les anciens l'ont appelé l'Oiseau cé- leste. X voit par excellence. Il emporte aisément les oies, les grues ; 1l enlève aussi les lièvres, et même les petits agneaux, les chevreaux; et lors- qu'il attaque les faons et les veaux, c’est pour se rassasier, sur le lieu, de leur sang et de leur chair, et en emporter ensuite les lambeaux dans son aire; c’est ainsi qu'on appelle son nid, qui est en effet tout plat, et non pas creux comme celui de la plupart des autres oiseaux; il le place ardinairement entre deux rochers, dans un lieu B 18 SECONDE PARTIE. sec et inaccessible. La femelle dépose ses œufs dans le milieu de cette aire; elle n’en pond que deux ou trois, qu'elle couve, dit-on, pendant trente jours. Esp. 2. Le FAUCON Aigle commun, Falco melanoëlos , la peau ou cire qui couvre la base du bec, d’un jaune vif; le corps marqueté de noir et de rouille; le bec couleur de corne bleuâtre ; les jambes et les pieds garnis de plumes dans la moitié de leur longueur, ou à demi- laineux ; les doigts jaunes; les ongles noirs; l'iris de couleur noisette. L’Aiïgle commun. Buffon, tome 1, page 86. PI. enlum. n° 400. Gmelin cite deux fois la synonymie et la figure de Buffon, pour cette espèce et pour le Falco Julous. Cet Oiseau, qui préfère les pays froids, se trouve dans les deux continens. On le voit en France, en Savoie, en Suisse, en Allemagne, en Pologne et en Ecosse ; on le retrouve en Amé- rique et à la baie d'Hudson. Il a trois pieds neuf pouces (1 mètre 218 millim.) de longueur to- tale, et sept pieds huit pouces ( 2 mèt. 490 mil.) de vol ou d'envergure. Il ne quitte pas les mon- tagnes pendant l'été, mais il descend dans les plaines lorsque l'hiver est rigoureux , et les grandes forêts lui servent alors de retraite. Il construit son aire sur les rochers escarpés ou sur OnprEe Ï. OISEAUX DE PRoIr. 19 les plus grands arbres; ses œufs sont d’un gris de fer foncé , avec des raies d’une teinte plus sombre, Cet oiseau est un grand destructeur de lièvres. Esp. 3. Le FAUCON petit Aigle, Falco aævius, la peau ou cire qui recouvre la base du bec, de couleur jaune, de même que les pieds, qui sont couverts de petites plumes ; le plumage d'un brun obscur, marqueté sur les jambes et sous les ailes de plusieurs taches blanches; la gorge traversée par une grande zone blanchâtre. Le petit Aigle. Buffon, tome 1, page or. Cette espèce , quoique peu nombreuse en chaque lieu, est répandue par-tout, tant en Eu- rope qu’en Âsie, en Afrique, où on la trouve jusqu’au Cap de Bonne-Espérance. Cet oiseau a deux pieds sept pouces ( 839 mill.) de longueur totale, et quatre pieds ( 1 mètre 299 millim. ) de vol ou d'envergure. C’est de tous les Aigles celui qui s’apprivoise le plus aisément ; il est plus faible, moins fier et moins courageux que les autres. La grue est sa plus forte proie, caril ne prend ordinairement que des canards, d’autres moindres oiseaux et des rats. Si ce petit Aigle, qui est beaucoup plus docile, plus aisé à appri- voiser que les deux autres, et qui est aussi moins lourd sur le poing et moins dangereux pour son maitre, se fût trouvé également courageux, on n'aurait pas manqué de s’en servir pour la chasse ; mais il est aussi lâche que plaintif et criard. Un B 20 SECONDE PARTIE. épervier bien dressé suffit pour le vaincre et l’abatire. D’ailleurs on voit, par le témoignage de nos auteurs de fauconnerie , qu’on n’a jamais dressé, du moins en France, que les deux pre- mières espèces d'Aigles; savoir : le grand Aigle et l’Ægle commun. Esp. 4. Le FAUCON Pygargue, Falco albi- cilla, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds; les plumes de la queue blanches : les intermédiaires noires vers la pointe; les pieds dénués de plumes dans leur partie inférieure; les ongles noirs. Le Pygargue. Buffon, tome 1, page 99. PI. enlum. n.° 471. Cette espèce, selon Buffon, est composée de trois variétés, dont quelques auteurs ont fait autant d'espèces; savoir: 1.° le grand Pygargue, qui est l’oiseau à huit ou dix mois; 2.0 le petit Prygargue, qui est l'oiseau qui n’a pas encore un an; 3.0 le Pygargue à tête blanche, qui est l'oi- seau après un an et demi. Il paraît que le Py- gargue, comme l’Æigle commun, affecte les cli- mats froids de préférence : on le trouve dans toutes les provinces du nord de l'Europe, etil descend en Amérique jusque dans la Caroline. Il a deux pieds deux pouces (704 millim.) de lon- gueur totale. Le grand Pygargue est à peu près de la même grosseur et de la même force, si même il n’est pas plus fort que lAigle commun : ORDRE Ï. OISEAUX LE Prog. 21 il est au moins plus carnassier , plus féroce. I] fait son nid sur de grands arbres, et produit ordi- nairement deux ou trois petits; mais il ne les nourrit pas long-temps, et les chasse hors du nid avant même qu'ils soient en état de se pourvoir. Cette espèce, qui se trouve assez fréquemment au Groenland, est devenue l’objet d’une chasse particulière. Les habitans de ces froides régions se nourrissent de sa chair, se font des vêtemens avec sa peau, des coussins avec ses plumes, et des amulettes avec son bec et ses griffes. Esp. 5. Le FAUCON Balbuzard, Falco halr- élos, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur bleuâtre, de même que les pieds et les doigts; le corps brun en dessus; le ventre tout blanc; le bas des jambes et les pieds dé- garnis de plumes; les ongles noirs, très-grands et très-aigus: celui de derrière plus court que les autres; le bec tout noir. Le Balbuzard. Buffon, tome 1, p. 103, pl. 2. PI. enlum. n° 414. L'espèce du Balbuzard, l'une des plus nom- breuses des grands oiseaux de proie, est répandue assez généralement en Europe, du nord au midi, depuis la Suède jusqu’en Grèce, et même on la trouve dans des pays plus chauds, comme en Egypte, et jusqu'en Nigritie. Il a deux pieds neuf pouces (893 millim.) de longueur totale, et sept pieds et demi ( 2 mèt. 436 millim.) de vol ou B 3 22 SECONDE PanTir. d'envergure. Au lieu d'habiter les rochers es- carpés et les hautes montagnes comme les Aigles, il se tient plus volontiers dans les terres basses et marécageuses, à portée des étangs et des lacs poissonneux, et fait sa nourriture habituelle des poissons. Îl est ordinairement très-gras, et il peut, comme les Aigles, se passer d’alimens pen- dant plusieurs jours sans en être incommodé , ni sans en paraïtre affaibli. Il est aussi moins fier et moins féroce que l’Aigle ou le Pygargue ; et l’on prétend qu’on peut assez aisément le dresser pour la pêche , comme l’on dresse les autres oiseaux pour la chasse. La femelle pond souvent quatre, et rarement moins de trois œufs. Esp. 6. Le FAUCON grand Aigle de mer, Falco ossifragus, la peau ou cire qui couvre la base du bec d'un jaune vif; les pieds nus à la partie inférieure , et couverts de petites écailles d’un jaune foncé ; les ongles d’un noir brillant, et formant un demi-cercle entier; une barbe de plumes pendante sous le menton; le corps d’un roux ferrugineux ; les pennes des ailes blanches sur le côté intérieur. L'Orfraie ou grand Aigle de mer. Bufon, 4.1, pag. 112, pl. 3. PL enlum. n.°$ 112 et 415. Comme cet Oiseau est un des plus grands, que par cetle raison il produit peu , qu’il ne pond que deux œufs une fois par an, et que souventul n’élève qu’un petit, l'espèce n’en est nombreuse OnDrE LL. OISEAUX DE PRo1E. 23 nulle part, mais elle est assez répandue : on la trouve presque par-tout en Europe, et il paraît même qu’elle est commune aux deux continens, et que cet oiseau fréquente les lacs de l'Amé- rique septentrionale. Il a trois pieds et demi (x mètre 137 millim.) de longueur, et sept pieds (2 mèt. 274 millim.) de vol où d'envergure. Il se tient volontiers près des bords de la mer, et assez souvent dans le milieu des terres, à portée des lacs, des étangs et des rivières poissonneuses; il n’enlève que les plus gros poissons; mais cela n'empêche point qu’il ne prenne et n’emporte aisé- ment les oies, les lèvres, et même les agneaux et les chevreaux. Esp. 7. Le FAUCON Jean-le-blanc, Falco Gallicus , la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds ; la gorge, la poitrine, le ventre et les côtés du corps blancs, variés de taches longues et de cou- leur d’un brun roux ; la téte, le dessus du cou, le dos et le croupion d’un brun cendré; la queue marquée de bandes transversales plus brunes ; l'iris d’un beau jaune citron, ou de couleur de topaze d'Orient. Le Jean-le-blanc. Buffon, tome r, page 124, pl. 4. PI. enlum. n.° 413. On le trouve en France. Il a deux pieds ( 650 millim.) de longueur totale, et cinq pieds un pouce ( 1 mèt. 651 mill. ) de vol. ou d'envergure. B 4 24 SECONDE PARTIE. Il fréquente de près les lieux habités, et sur-tout les hameaux et les fermes : il saisit et enlève les poules , les jeunes dindons, les canards privés ; et lorsque la volaille lui manque, il prend des lapereaux, des perdrix, des cailles et d’autres moindres oiseaux : 1l ne dédaigne pas même les mulots et les lézards. La femelle, qui est presque toute grise, fait son nid près de terre, dans les terrains couverts de bruyères, de fougères, de genêts et de joncs; quelquefois aussi sur des sapins et sur d’autres arbres élevés. Elle pond ordinairement trois œufs, qui sont d'un gris tirant sur l’ardoise. Le mâle pourvoit abondam- ment à sa subsistance pendant tout le temps de Vincubation, et même pendant qu’elle soigne et élève ses petits. CL * IL Faucons de moyenne race. Les Mirans, les Buses, les Fauconws, etc. Bec courbé dès son origine. Esp. 8. Le FAUCON Milan royal, Falco Milvus, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds et Piris des yeux; la tête blanchâtre; le corps d’un roux ferrugineux ; la queue fourchue; le bec de couleur de corne, noirâtre vers le bout; les ongles noirs. OnDRE |. OISEAUX DE PRoO1G. 2 OX Le Milan royal. Buffon, tome 1, page 199, pl. 7. PL enlum. n.° 422. On le trouve en France, en Angleterre, et dans tout l’ancien continent, depuis la Suède jusqu’au Sénégal, en Asie et en Afrique. Il a deux pieds (650 millim. ) de longueur totale, et cinq pieds ( x mètre 624 millim. ) de vol ou d’en- vergure. Il attaque spécialement les poules, les perdrix, les coqs de bruyère. Sa vue est aussi perçanie que son vol est très-élevé, aussi passe- t-il sa vie dans l'air; il ne se repose presque jamais, et parcourt chaque jour des espaces im- menses. Îl fait son nid dans des trous de rochers. La femelle pond deux ou trois œufs blanchâtres, avec des taches d’un jaune sale. De tout temps on a proscrit les Milans et les Buses, on les a rayés de la liste des oiseaux nobles, et rejetés de l’école de la fauconnerie : de tout temps, dit Buffon, on a comparé l’homme gros- sièrement impudent, au Milan; et la femme tris- tement bète, à la Buse. Esp. 9. Le FAUCON Milan noir, Falco ater, la peau ou cire qui recouvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds; le corps d’un brun noirâtre en dessus; la tête et le dessous du corps de couleur noire; la queue égale, ou presque égale dans toute sa longueur ; les ongles noirs, 26 SECONDE PARTIE. Le Milan noir. Buffon, tome 1, page 203. PI. enlum. n.° 472. L'espèce de ce Milan qu’on Va en France, en Angleterre, est beaucoup plus rare que celle du Milan royal ; celui-ci est un oiseau de pays, et qui y demeure toute l'année ; l’autre au con- traire est un oiseau de passage, qui quitte notre climat en automne pour se rendre dans des pays plus chauds. Belon a été témoin oculaire de leur passage d'Europe en Egypte : ils s’attroupent et passent en files nombreuses sur le pont Euxin en automne, €t repassent dans le même ordre au commencement d'avril; ils restent pendant tout l'hiver en Egypte, et sont si familiers, qu'ils viennent dans les villes, et se tiennent sur les fenêtres des maisons. Esp. 10. Le FAUCON Buse, Falco Bulteo, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds ; le plu- mage mélangé différemment de brun et de blanc, _ selon les différences de l’âge et du sexe ; les on- gles noirs , l'iris d’un jaune pâle et presque blanchâtre. La Buse. Buffon, tome 1, page 206, pl. 8. PL. enlum. n.° 419. Cet Oiseau demeure pendant toute l’année dans nos forêts ; il paroit assez stupide, soit dans l’état de domesticité , soit dans celui de liberté; il a vingt-un pouces (568 mill.) de lon- Onpre L OrsEAUXx DE PRo1£. 27 gueur totale, et quatre pieds quatre pouces ( 1 mètre 407 millim.) de vol ou d'envergure ; il est assez sédentaire et même paresseux ; il reste souvent plusieurs heures de suite perché sur le même arbre. Cet oiseau de rapine ne saisit pas sa proie au vol , il reste sur un arbre , un buisson, ou une motte de terre , et de là se jette sur tout le petit gibier qui passe à sa portée : il prend les levreaux et les jeunes lapins aussi-bien que les perdrix et les cailles. Il dévaste les nids de la plupart des oiseaux : il se nourrit aussi de grenouilles, de lézards, de serpens, de sauterelles , lorsque le gibier lui manque. Cet oiseau établit son nid sur les arbres ; il le construit avec de petites bran- ches, et le garnit en dedans de laine , ou d’autres petits matériaux légers et mollets. La femelle pond deux ou trois œufs blanchâtres , tachetés de jaune. Elle élève et soigne ses petits plus long- temps que les autres oiseaux de proie, qui, presque tous, les chassent du nid avant qu'ils soient en état de se pourvoir aisément. Cette espèce est sujette à varier, au point que si lon compare cinq ou six Buses ensemble, on en trouve à peine deux bien semblables. Ces va- riétés dépendent principalement de lâge et du sexe. Esp. 11. Le FAUCON Bondrée, Falco api- vorus, la peau ou cire qui couvre la base du 28 SECONDE PARTIE. bec de couleur jaune, de même que l'iris des yeux, les jambes qui sont à demi-nues, et les pieds; le sommet de la tête d’un gris cendré; une bande transversale sur la queue, de couleur cendrée ; la pointe des pennes qui la composent, de couleur blanche; les ongles forts et noirâtres. La Bondrée. Buffon, iome 1, pag: 208. PE enlum. n.° 420. Cette espèce est beaucoup plus rare en France que la Buse; elle a vingt-deux pouces (595 mil.) de longueur totale , et quatre pieds deux pouces ( 1 mètre 353 millim.) de vol ou d'envergure. Elle se tient ordinairement sur les arbres en plaine , pour épier sa proie. Elle prend les mu- lots, les grenouilles, les lézards, les chenilles, les guépes et autres insectes. En hiver, elle est très-grasse et assez bonne à manger. Cet oiseau, ainsi que les Buses, compose son nid avec des buchettes , le garnit intérieurement de laine sur laquelle la femelle dépose ses œufs qui sont d’une couleur cendrée et marquetés de petites taches brunes. Æsp. 12. Le FAUCON Oiseau de St. Martin, Falco cyaneus , la peau ou cire qui couvre la base du bec, de couleur blanche, de méme la poitrine et le ventre ; les deux pennes intermé- diaires de la queue, grises des deux côtés; les autres grises extérieurement , blanches sur le côté extérieur ; Les pieds fauves. A Ornne LL Oiseaux DE PROrE: 29 A L'Oiseau de St. Martin. Buff. tom. 1, pag. 212. PI. enlum. n.° 459. On le trouve assez communément en France, en Allemagne , en Angleterre. C'est vers l’au- tomne qu'il paraît dans nos pays; c’est de là qu'il a pris Le nom d’Oiseau de St. Martin ; sa longueur totale est de dix-sept à dix-huit pouces ( 460 à 487 millim. ). Il se nourrit de petits lézards et autres reptiles qu'il déchire avec son bec, et qu'il n’avale pas entiers , comme le font les autres gros oiseaux de proie. Il fréquente les basses-cours. Esp. 13. Le FAUCON Soubuse, Falco Py- gargus , la peau ou cire qui recouvre la base du bec de couleur jaunâtre, de même que les pieds; le corps cendré ; le ventre de couleur plus pâle, marqueté de taches oblongues rousses ; l'orbite des yeux blanc. La Soubuse. Buffon, tom. 1, pag. 215, pl. o. PI. enlum. n.°° 443 et 480. On la trouve en France, en Angleterre, en Suisse, et même jusqu'en Sibérie. Sa longueur totale est d’un pied et demi (541 millim. }) , et son vol de trois pieds et demi ( 1 mèt. 137 mill. ). Elle ressemble à POrseau de St. Martin par le naturel et les mœurs ; tous deux volent bas pour saisir des mulots et des reptiles ; tous deux entrent dans les basses-cours, fréquentent les colombiers 30 SECONDE PARTIE. pour prendre les jeunes pigeons et les poulets. Cet oiseau établit son nid sur des buissons épais. La femelle pond trois ou quatre œufs rougeâtres. Esp. 14. Le FAUCON Harpaye , Falco rufus , la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds ; tout le plumage d’un roux clair sur la tête, le cou, la poitrine et les ailes, vif sur le ventre et les flancs , taché de brun, de noir et de cendré sur les ailes ; les pieds jaunes ; les ongles noirs. La Harpaye. Buffon, tom. 1, p. 217. PI. enlum. n.° 460. On la trouve en France, en Allemagne ; sa longueur est d’un pied et demi ( 487 millim.), son vol de quatre pieds ( 1 mètre 299 millim. ). Elle fréquente de préférence les lieux bas , les bords des fleuves et des étangs : elle prend le pois- son comme le Jean-le-Blanc , et le tire vivant hors de Peau. Esp. 15. Le FAUCON Busard, Falco æœru- ginosus ; la peau ou cire qui couvre la base du bec, de couleur verdâtre ; le corps gris ; le som- met de la tête, la gorge, les aisselles de couleur roussâtre ; l'iris couleur de safran ; le bec et les ongles noirs ; les pieds jaunes. Le Busard. Buffon, tome 5, page 218, pl. 10. PI. enlum. n.° 424. OnDrE 1 OrsEAUx DE PRo1&. 35 On le trouve en France, ‘dans les autres cli- mats de l'Europe, et dans Pile de Sardaigne ; sa longueur totale est d’un pied et demi ( 487 mil. ). Il ne se tient que dans les buissons, les haies, les joncs, et à portée des étangs, des marais et rivières poissonneuses. Il chasse de préférence les poules d’eau, les plongeons , les canards et autres oiseaux d’eau ; il prend les poissons vi- vans , et les enlève dans ses serres ; au défaut de gibier ou de poissons , il se nourrit de reptiles, de crapeaux, de grenouilles et d'insectes aqua- tiques. Il niche dans les terres basses, et fait son nid à peu de hauteur de terre, dans des buissons ou même sur des mottes couvertes d'herbes épaisses. La femelle pond trois œufs, quelquefois quatre. Belon assure qu’on élevait des Busards à chas- ser et prendre les lapins, les perdrix et les cailles; depuis long-temps nos fauconniers ne se servent plus de cet oiseau, qui, quoique moins lourd, moins stupide, et plus courageux que la Buse, n’en est pas moins un oiseau de proie ignoble et de basse volerie. Esp. 16. Le FAUCON Epervier , Falco MNisus , la peau ou cire qui couvre la base du bec, d’un jaune verdâtre ; le ventre blanc, on- . dulé de taches grises ; la queue traversée de bandes noirâtres ; l'iris d’un jaune brillant ; les pieds et les doigts jaunes; les ongles noirâtres. 32 SECONDE PARTIE. L’Epervier. Buffon, tome. 1, page 225, pl. 11. PI. enlum. n.°° 412 et 467. Cette espèce présente plusieurs variétés, dont la plus remarquable est celle dont le plumage est entièrement d’un blanc de lait. Cet Oiseau dont : l'espèce est assez nombreuse au Japon et dans les Indes orientales, se trouve dans l’ancien con- üinent, depuis la Suède jusqu’au Cap de Bonne- Espérance ; sa longueur ordinaire est d’un pied ( 325 millim.}). Il reste toute l’année dans notre pays. L’Æpervier , tant mâle que femelle , est assez docile ; on lapprivoise aisément , et on peut le dresser pour la chasse des perdreaux et des caiiles ; il prend aussi des pigeons séparés de leur compagnie, et fait une prodigieuse destruc- tion des pinsons et des autres petits oiseaux qui se mettent en troupes pendant l'hiver. Cet Oiseau fait son nid sur les arbres les plus élevés des fo- rêts. La femelle pond ordinairement quatre ou cinq œufs qui sont tachés d’un jaune rougeâtre vers leurs bouts. Quoique l'Epervier reste toute l’année dans notre climat, il paroït que dans cer- laines saisons , il en passe en grande quanse dans d’autres pays. Os. Indépendamment des attributs communs aux Oiseaux de proie, les Eperviers se distinguent par leur tête arrondie, par leurs pieds et leurs doigts longs et grèles ; par leurs aïles courtes relativement à la longueur de la queue ; par la première penne de l'aile plus courte que les autres , et arrondie à l’ex- trémité ; OnorEe |. O1sEAUX DE rrorr. 33 irémité ; par la quatrième penne , qui est la plus longue de toutes ; par des grands yeux pleins de feu, et placés presque au sommet de la tête ; enfin par la courbure de l’épine du dos, et le rétrécissement du ventre , ce qui fait paraître ces oiseaux comme bossus. Esp. 17. Le FAUCON Autour, Falco palum- barius , la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur bleue livide ; le bec d’un bleu sale ; les jambes dénuées de plumes ; les doigts d’un jaune foncé ; les pennes de la queue brunes, marquées par des raies transversales fort larges , de couleur d’un gris sale ; les ongles noirâtres. L’Autour. Buffon, tom. 1, pag. 230, pl. r2. PI. enlum. n.°% 418 et 461. Cet Oiseau présente plusieurs variétés dans son plumage, occasionées par la mue, lâge, le eli- mat, eic. On le trouve en France, dans les mon- tagnes de la Franche-Comté, du Dauphiné, du Bugey ; dans les forêts de la Bourgogne ; mais il est encore plus commun en Allemagne qu’en France , et l'espèce paraît s'être répandue dans les pays du nord jusqu'en Suède , et dans ceux de lorient et du midi, jusqu'en Perse et en Bar- barie. La femelle a un pied dix pouces (595 mil.), et le mâle un pied sept pouces (524 millim.) de longueur. Les Autours de Grèce sont les meilleurs de tous pour la fauconnerie. Le mâle et la fe- melle sont des oiseaux de poing et non de leurre; jamais ils ne tombent à plomb sur leur proie , ils (1 34 SECONDE PARTIE. la prennent de côté. Cet Oiseau est difficile à priver ; il est d’un naturel irès-sanguinaire ; le mâle, quoique d'un tiers plus petit que la fe- melle , est plus féroce. L/Aulour semble manger de préférence les souris, les mulots et les petits oiseaux ; il se jette avidement sur la chair sai- gnanie ; il plume les oiseaux fort proprement , et ensuite les dépièce avant de les manger, au lieu qu'il avale les souris toutes entières , et re- jette souvent par le vomissement leurs peaux roulées. Ozs. L’Autour a des traits nombreux de ressem- blance avec l’Æpervier, maïs il est beaucoup plus grand et plus épais ; sa tête est plus grosse, etson bec plus robuste et plus crochu ; ses yeux sont plus en- foncés, moïns grands proportion gardée, et placés moins haut; ses pieds et ses doigts moins alongés et moins grêles ; ses ongles plus forts et plus aigus; enfin ses ailes plus courtes. Du reste, l’Autour a , comme l’Epervier, la première penne de l'aile courte et arrondie à son bout , et la quatrième la plus longue de toutes. Sa tête , comme celle de l'Epervier et de l'Aigle , St aplatie en dessus, et diminue insensible- ment d'épaisseur jusqu’à l’origine du bec. Les seconde, troisième, quatrième, cinquième et sixième pennes des aïles de l’ Autour sont échancrées à l'extrémité. Esp. 18. Le FAUCON Gerfault, Falco can- dicans, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur bleuâtre, de même que les pieds; le corps brun en dessus, blanc taché de brun en ORDRE 1. OISEAUX DE PRotr. 35 dessous ; la queue grise, traversée de lignes brunes. Le Gerfault. Buffon, tome r, p. 239, pl. 13. PI. enlum. n.°5 210, 446 et 462. Cet oiseau est naturel aux pays froids du nord de l’Europe et de l'Asie; il habite en Russie, en Norwége, en Islande et en Tartarie; mais il ne se trouve point dans les climats chauds, ni même dans nos pays tempérés. Il est plus gros que l'Au- four. Sa longueur est d’un pied neuf pouces ( 568 mill.), et son vol de quatre pieds ( r mêtre 299 millim.). Cest, après l’Æigle, le plus puis- sant, le plus vif, le plus courageux de tous les oiseaux de proie; c'est aussi le plus cher et le plus estimé de tous ceux de la fauconnerie. On le transporte d'Islande et de Russie en France, en: Italie, et jusqu’en Perse et en Turquie ; etil ne parait pas que la chaleur plus grande de ces cli- mats, lui ôte rien de sa force et de sa vivacité. Il attaque les plus grands oiseaux, et fait aisé- ment sa proie de la Cigogne, du Héron et de la Grue; il tue les lièvres en se laissant tomber à plomb dessus. On appelle le mâle Téercelet de Gerfault, qui ne sert dans la fauconnerie que pour voler le Milan, le Héron et les Corneilles, Ogs. Il existe dans l'espèce du Gerfault troïs races constantes et distinctes, toutes trois naturelles aux cli- mats froids ; savoir : 1.° le Gerfault blanc, qui est le plus rare; 2.9 le Gerfault d'Islande, qui sè trouve C2 36 SECONDE PARTIE. communément, mais non exclusivement, en Islande ; il est, de passage en Allemagne et en Prusse, et c’est ordinairement aux confins de l'Allemagne qu'on le prend pour l’usage des fauconniers ; 35,° le Ger/fault de Norwége. Celui-ci est plus estimé des fauconniers que celui d'Islande, parce qu'il est plus courageux, et en même temps plus vif et plus docile. Esp. 19. Le FAUCON Lianier, Falco Lana- rius, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur bleuâtre , de même que les pieds; le dessus du corps tacheté de marques noires longi- tudinales ; la gorge blanche; le dessous du corps blanc, teinté de cendré; les pennes des ailes noi- râtres et tachetées de gris foncé sur leur côté in- térieur ; la queue longue, rayée de brun en des- sous et tachetée de blanc. Le Lanier. Buffon, tome 1, page 243. Cet oiseau, qui est aujourd'hui très-rare en France, l’a également et toujours été en Alle- magne, en Angleterre, en Suisse, en ltalie, puisqu'aucun des auteurs de ces différens pays n’en ont parlé que d’après Belon. Cependant Linné le met dans la liste des oiseaux de la Suède. l n’est aucun oiseau de proie qui tienne plus constamment sa perche; on l'instruit aisément à voler et prendre la Grue. Lies fauconniers en fai- saient grand cas, à cause de sa douceur et de sa docilité; ils employaïient tant pour le vol du gibier de plaine, que pour celui des oiseaux aquatiques. Aujourd’hui il ne fréquente guère Onpne [L. OissaUx DE Prorr. 57 À que les déserts de la Tartarie. Cet oiseau est un peu plus petit que la Buse. Esp. 20. Le FAUCON Sacre, Falco Sacer, la peau ou cire qui couvre la base du bec de cou- leur bleuâtre, de même que les pieds; le dos, la poitrine, et la première couverture des ailes, achetés de brun; la queue marquée de taches en forme de rein; les jambes couvertes de plumes presque jusqu'aux doigts. Le Sacre. Buffon, tome 1, page 246, pl. 14. Le Lanier et le Sacre sont devenus extrême- ment rares; on croit qu'ils sont oiseaux de pas- sage, et que le dernier vient de la T'artarie et de la Russie, et qu’on le prend à son passage dans les îles de la mer Égée. Quoique l’on emploie le Sacre pour chasser le Milan, on peut aussi le dresser à prendre des oies, des outardes, des faisans, des perdrix, des lièvres, etc. La femelle portait anciennement le nom de Sacre, et le mâle s'appelait Sacret ; il n’y a d’autre différence en- treux que la grandeur. Ils sont encore à présent, dans l’Inde, au nombre des oiseaux de vol les plus estimés pour la force et le courage. Ozs. Le Lanier et le Sacre paraïssent différer essen- tiellement du Faucon, en ce qu’ils ont le corps plus arrondi, les jambes plus courtes , le bec et les pieds bleus. Esp. 21. Le FAUCON commun, Falco com- munis, la peau ou cire qui couvre la base du bec C 3 38 SECONDE PARTIE. de couleur jaune; le corps brunâtre; les plumes bordées de roux; la queue traversée de bandes plus foncées; le bec d’un cendré bleuâtre ; les pieds ordinairement verdâtres , quelquefois jaunes. Le Faucon. Buffon, it. ï, p. 249, pl. 15 et 16. Pi. enlum. n.%$ 421, 430, 469 et 470. Cette espèce présente plusieurs variétés, dont Jes principales sont : r.° Le Faucon-sors, qui est le jeune de l’es- pèce commune dans sa première année, et dont le plumage est plus brun que dans les années sui- vantes. 2.9 Le Faucon-hagard, qui est le vieux Fau- con; il a plus de blanc sur le plumage que le sors ou jeune. ( Æagard, en fauconnerie, est syno- nyme de sauvage ). 3.0 Le Faucon blanc, dont la couleur produite par l’nfluence du climat, est celle que les oiseaux comme les autres animaux, prennent assez géné- ralement dans les pays du Nord. 49 Le Faucon gentil, ainsi nommé lorsqu'il est bien élevé, bien fait, et d’une jolie figure. 9.0 Le Faucon passager, ainsi nommé parce qu'il passe deux fois en France, en octobre ou novembre, et en février ou en mars. L'espèce du Faucon commun se trouve en France, en Allemagne, en Suède, en Islande, dans l’ile de Rhodes, en Chypre, à Malte, et dans les autres iles de la Méditerranée , aussi-bien OrDRE Î. OISEAUX DE PRorE. 3q qu'aux ÂArcades et en Islande, toujours sur les rochers les plus escarpés et les montagnes les plus élevées. Il a dix-huit pouces ( 487 mill. ) de lon- gueur, et près de trois pieds et demi (1 mètre 137 millim. ) de vol ou d'envergure. Les Faucons des pays du Nord sont ordinairement plus grands que ceux de nos montagnes des Alpes et des Py- rénées. Ces Oiseaux, dont les ailes sont fort grandes, volent d’une hauteur et d’une rapidité sans égale ; ils s’'approchent rarement de la terre, et ils ne se posent que sur la cime des rochers les plus élevés; ils choisissent ceux qui sont exposés au soleil du Midi, pour y placer leur aire, dans laquelle les femelles déposent ordinairement quatre œufs blancs, tachetés de brun. L’incuba- tion ne dure pas long-temps, et dès que les petits sont en état de voler (ce qui arrive dans nos cli- mats vers la mi-mai}), les père et mère les chas- sent et les forcent à s'éloigner du canton qu'ils habitent. : Parmi les Oiseaux de proie, le Faucon est un de ceux dont le courage est le plus franc et le plus grand relativement à ses forces, et pour ainsi dire le plus noble. Il fond perpendiculaire- ment sur sa proie, et l’enlève si elle n’est pas trop lourde, en se relevant de même à plomb. L'on a su profhter de la vigueur du Faucon et de son courage, pour le dresser à la chasse. Le mâle, qui est d’un tiers plus petit que la femelle, s’ap- C 4 40 SECONDE PARTIE. pelle T’ercelet de Faucon. La grosseur du Faucon commun est celle d'une poule ordinaire. OBs. Il est peu d'oiseaux dont les couleurs changent aussi fréquemment. On lui voit prendre de nouvelles teintes et même de nouvelles distributions aux diffé- rentes mues, et ce nest guère qu'au bout de trois années que cet oiseau prend un plumage moins varia- ble , mais qui n’est pas encore constant, car il change dans la vieillesse. L'on a parlé d’un Faucon privé qui, à l’âge de cent quatre-vingt-deux ans, avait conservé beaucoup de vivacité et de vigueur. Esp. 22. Le FAUCON Hobreau, Falco sub- bufeo, la peau ou eire qui couvre la base du bec de couleur jaunâtre, de même que les pieds ; la gorge et le dessous du corps blancs ; la poitrine et le dessus du ventre blancs, avec des taches longitudinales brunes ; les grandes pennes des ailes presque noirâtres ; le bas du ventre et les cuisses garnies de plumes d’un roux vif. Le Hobreau. Buffon, tome 1, p. 277, pl. 17. PI. enlum. n.°$ 431 et 432. Cette espèce présente plusieurs variétés. On le trouve en France, en Italie, en Alle- magne, en Angleterre. Il est bien plus petit que le Faucon. La longueur totale du mâle est de onze pouces ( 298 millim.), celle de la femelle d'un pied. ( 325 millim. ) Il fréquente les plaines voisines des bois, et sur-tout celles où les Alouettes abondent; il en détruit un très-grand OnDRe L. Oisraux DE Pro. 45 nombre. Il prend aussi les Cailles. Il demeure et niche dans les forêts, où 1l se perche sur les arbres les. plus élevés. Ses œufs sont blanchätres, piquetés de brun, avec quelques taches noires plus grandes. On peut le dresser au leurre, comme le Faucon et les autres Oiseaux du plus haut vol. On'en faisait autrefois un grand usage pour la chasse des Perdrix et des Cailles. Au reste, le Æobreau se porte sur le poing, décou- vert et sans chaperon, comme l'Émérillon, V Eper- vier et l’ Autour. Esp. 23. Le FAUCON Cresserelle, Falco Tinnunculus, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaunâtre, de même que les pieds; la tête rousse; le dessus du dos, des ailes et de la queue, rayés de bandes iransver- sales brunes; toutes les pennes de la queue d’un brun roux, plus ou moins foncé dans la femelle ; la tête et la queue grises; les parties supérieures du dos et des ailes d’un roux vineux, semé de quelques petites taches noires dans le mâle. La Cresserelle. Buffon, tome 1, page 280, pl. 18. PI. enlum. n.°%5 407 et 471. Cet Oiseau, dont l'espèce est plus nombreuse et plus répandue que celles des autres oiseaux de proie, se trouve dans toute l'Europe, depuis la Suède jusqu’en lialie et en Espagne; on le re- trouve même dans les pays tempérés de l’Amé- rique septentrionale; il s’ayance pendant l'été 42 SECONDE PARTIE. au Nord, jusqu’en Sibérie. Le mâle a quatorze pouces (379 millim.) de longueur totale, et près de deux pieds et demi (812 mill.) d'envergure. Il fréquente habituellement les vieux bâtimens, les tours, les clochers; il enlève quelquefois des perdrix, et prend les pigeons qui s’écartent de leur compagnie; mais sa proie la plus ordinaire, après les mulots, les souris et les reptiles, sont les moineaux, les pinsons et autres petits oiseaux. La Cresserelle a Vœil vif et la vue très-perçante, le vol aisé et soutenu; elle est diligente et cou- rageuse : on peut même la dresser comme les Émérillons, pour la fauconnerie; les femelles: sont plus hardies et plus entreprenantes que: les mâles. La Cresserelle niche dans les bois, dans des trous de muraille ou d'arbres creux, et com- pose son nid avec des buchettes et des racines. La femelle pond plus souvent cinq œufs que quatre, et quelquefois six et même sept, dont les deux bouts sont teints d’une couleur rougeâire ou jaunâtre, assez semblable à celle de son plu- mage. Esp. 24. Le FAUCON Rochier, Falco Litho- _ falco, la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds et Piris; fa partie supérieure de la tête, le dos, le crou- pion, les couvertures des ailes et celles du dessus de la queue, cendrés ; la partie supérieure du cou, la poitrine, le ventre, les côtés, les cou- vertures du dessous de la queue roussâtres ; Ics Onpre Î. OrsEaux DE PRo1E. 43 grandes pennes des ailes brunes, les moyennes cendrées; le bout de la queue blanc, taché de noirâtre ; le bec d’un cendré bleuâtre; les ongles noirs. Le Rochier. Buffon, tome 1, page 286. PI. enlum. n.° 447. On le trouve dans plusieurs parties de l'Eu- rope. Sa longueur totale est d'un pied {325 mil.) il west pas si gros que la Cresserelle, et se rap- proche beaucoup des Émérillons , dont on se sert dans la fauconnerie. Il fait sa retraire et son nid dans les rochers, ce qui lui a fait donner le nom de Faucon de roche ou Rochier. La forme des pennes de ses ailes, dont la première est beau- coup plus courte que la seconde, et celle-ci la plus longue, et toutes échancrées, l'ont fait ranger au nombre des oiseaux de basse volerie. Esp. 25. Le FAUCON Émérillon des Faucon- mers, Falco Falconariorum , la peau ou cire qui couvre la base du bec de couleur jaune, de même que les pieds; la tête et le dessus du cou bruns, rayés en long de roussâtre; le dos et les couver- tures des ailes d’un brun plus foncé; la gorge blanche , marquée de quelques petites lignes noires ; le dessous du corps d’un blanc grisâtre, varié de taches oblongues de brun roussâtre ; le dessous de la queue noirâtre, et traversé par des bandes d'un blanc sale; le bec les ongles noirs. L'Émérillon. Buffon » tome 1, p.288, pl. ro: PL. enlum. n.° 468. tr À& SECONDE PARTIF. On le trouve en Europe. Cet oiseau vole bas, quoique très-vite et très-légèrement ; 1l fréquente les bois et les buissons pour y saisir les petits oiseaux, et chasse seul sans être accompagné de sa femelle; elle niche dans les forêts en mon- tagnes, et pond cinq à six œufs d’un brun roux. Cet Émérillon , qui n’est point celui des Na- turalistes, mais l’'Émérillon des Fauconniers , est, à l'exception des Pies-grièches, le plus petit de tous les Oiseaux de proie, n’étant que de la gran- deur d’une grosse Grive. Néanmoins on doit le regarder comme un oiseau noble, et qui tient de plus près qu'aucun autre à l'espèce du Faucon. W en a le plumage, la forme et Fattitude ; 1 a Île même naturel, la même docilité, et tout autant d'ardeur et de courage : on peut en faire un bon oiseau de chasse pour les alouettes, les caïlles , et même les perdrix, qu'il prend et transporte, quoique beaucoup plus pesantes que lui; souvent il les tue d’un seul coup, en les frappant de les- iomac sur la tête ou sur le cou. Au reste, l'Émé- rillon s'éloigne de l'espèce du Faucon, et de celle de tous les autres Oiseaux de proie, par un at- tribut qui le rapproche de la classe commune des autres oiseaux; c'est que le mâle et la femelle sont, dans l’'Erérillon, de la même grandeur, au lieu que dans tous les autres oiseaux de proie, tels que les Aigles, les Vaulours, les Gerfaults, les Autours, les Faucons, les Eperviers, le mâle est d’un tiers ou d’un quart plus petit que la femelle. \ OnDoRe 1. OISEAUX DE Prog. 45 Os. L’on a donné le nom d’Émérillon à deux oi- seaux du même genre , et si voisins l'un de l’autre, que plusieurs Ornithologistes les ont pris pour des va- riétés de la même espèce. L’un est l'Émérillon des Fauconniers, l'autre l’Émérillon commun que l'on appelle aussi l'Émérillon des Naturalistes, qui est à peu près de la grosseur d'un Bisset. Il a deux pieds (650 millim. ) de longueur totale, et un peu plus de deux pieds (650 millim. ) d'envergure. Cet oiseau se rapproche beaucoup de la Cresserelle par le roux vineux du fond de son plumage, et par la distribution des taches, ou plutôt des raies noires dont il est varié sur toutes ses parties , excepté sur les joues , la gorge et le bas-ventre, qui sont d’un blanc teinté de rous- sâtre ; les ailes et la queue sont noirâtres ; les pre- mières sont teintées de roux vineux, et les dermières rayées transversalement de noir ; le bec est bleuâtre, noir à la pointe, sa membrane jaunâtre , l’iris cou- leur de noisette , les pieds jaunes , les ongles noirs. M. Hubert, de Genève, dans un mémoire intitulé : Observations sur le vol des Oiseaux de prote , divise les oïseaux de cette famille en deux genres, d’après la forme ou la coupe des ailes ; savoir : en Rameurs et en Z’oiliers, Aile rameuse. Œil noir. Bec dentelé près de la pointe. Caractères des Rameurs : MAR A g liés ; pouces alon- gés et déliés à peu près autant que le plus court des doigts. 46 SECONDE PARTIE. Aile voiliére. Œëil clair. Bec non dentelé près de la pointe. y Doigts plus courts, Caractères des Foiliers : £ és moins déliés ; pou- ces plus renfoncés et plus courts que le plus court des autres doigts. L'Aile rameuse est composée de vingt Pennes. La première, appelée le Cerceau, est presque aussi longue que celle qui la suit ; elle est terminée èn forme de tranchant ou de lame de couteau. Les neuf suivantes vont en diminuant jusqu'à la onzième ; et les dix der- nières qui s'appellent /’anneaux , sont à peu près de la même longueur , et environ moitié plus courtes que les premières grandes pennes. L’Aile voilière est également composée de vingt Pennes ; la première est plus courte que les quatre suivantes ; la quatrième est la plus longue ; et la cin- quième à peu près de la même longueur que la sé- conde. Ces cinq pennes sont fortement échancrées , et deviennent tout-à-coup étroites et effilées dès l’échancrure. Les 6.°, 7.€, 8.©, 9.° et 10.° pennes, moitié plus courtes que les cinq premières, ne sont guère plus longues que les dix dernières. L’Aile rameuse ( dont les pennes médiocrement larges dans leur milieu , sont placées en recouvre- ment les unes sur les autres , et qui ne laïssent d’in- tervalle entr'elles qu’à leurs extrémités ), présente une forme découpée, et propre à frapper l’aix avec force et avec fréquence. OnpRe |. Oisraux DE Protr. 47 L’Aile voilière ( dont les pennes très-longues dans leur milieu , sont écartées entr'elles , et laissent passer librement l'air dès l'échancrure , par les intervalles que laissent entr’elles cinq pointes longues et efflées, ) présente une forme large et émoussée , impropre à frapper l’air comme l'aile rameuse , maïs propre, vu sa surface , à remplir l'office d’une voile. Dans l’Æile rameuse les pennes sont en général plus fermes que celles de l’Azle voilière. Un sighe visible de la fermeté des pennes, est la bigarrure vive et tranchante régnante d’un bout à l’autre de chaque penne. Dans l’A4ile voiliére , les pennes sont molles , et leur mollesse se reconnoïît à leur aspect fondu et comme lavé de couleur uniformément noire dès l’échancrure à la pointe , et de couleur blanchâtre presque uniforme dès l’échancrure à la naissance des pennes. M. Hubert divise les Oiseaux de proie Rameurs et ’oiliers en Oiseaux de haute Folerie, et Oiseaux de basse Folerte. Les Oiseaux de haute Folertie ou de chasse noble, sont les Gerfaults, les Faucons, les Sacres , les Laniers, les Hobreaux , les Émérillons, les Cres- serelles. 1ls ont tous les ailes presque aussi longues que la queue. Les Oiseaux de basse Folerie se divisent en Z’oi- diers saillans et en J’oiliers communs. Les Z’oiliers saillans sont les Oiseaux de basse Volerie, parmi lesquels on range les Autours , les Eperviers. Les f’oiliers communs sont les oiseaux prétendus ignobles. De ce nombre sont les Milans, les Buses. 48 SECONDE PARTIE. Les ’oiliers saillans et communs ne sont pas des Oiseaux aussi nobles que les Rameurs , ni propres aux mêmes exercices ; ils ont la queue plus longue que les ailes. Les Rameurs ou Oiseaux de haute Folerie, sont destinés à entreprendre , poursuivre , atteindre, saisir ou abattre , à quelle hauteur que ce soit, les Oiseaux qui traversent les airs. Accidentellement ils font leur proie de certains quadrupèdes et de certains oiseaux en vue sur un sol bien uni. à Les f’oiliers saillans , ou Oiseaux de basse Fo- lerie, sont destinés à faire leur proie de tous les Oi- seaux qui volent près de terre et en droïte ligne, ainsi que ceux qui se réfugient dans le fourré. Ils sont aussi destinés à faire leur proie de certains quadru- pédes. | Les J’oiliers communs , qui sont appelés ignobles par les Fauconuiers , sont destinés à faire leur proie des créatures de leur compétence , qui ne quittent pas le sol ou la surface des eaux. Cette proie consiste en certains quadrupèdes , presque tous reptiles, et en certains poissons. Quelques espèces de F’oiliers com- muns sont bornées aux charognes. Les Rameurs saïsissent , ou pour parler le langage de l’art, ils lient ou mettent à la main la proie qui est plus légère que vite. Ils frappent la proie qui est plus vite que légère ; par ce moyen ils l’affaiblissent , la ravalent ou l’assomment. Les Mains fixes et déliées des Rameurs ont bien assez de force pour retenir les grands Oiseaux ; maïs elles ne sont pas faites pour tuer la proie par com- pression. C’est dans le bec que réside le moyen de tuer promptement une proie trop forte pour être long- temps Onpre [. OrsEAUx pr Prog. 49 temps contenue vivante. Ce bec est dentelé. La den- telure embrasse et assujettit les vertèbres , la force les brise avec aisance , et peut même casser les os des plus grands Oiseaux. Certaine adresse d’instinct fait que ces Oiseaux attaquent à l'instant la place fatale qui, chez les volatiles , est au creux de l’occiput , et chez les quadrupèdes, entre les épaules et les côtes. Les plus petits Rameurs sont ceux qui tuent le plus vite, probablement parce que la proïe, trop forte, pourrait leur échapper ou leur donner trop de peine à contenir en vie. Les Émérillons touchent à peine à la place fatale , que la mort s'ensuit dans l'instant, Peut-être qu’en état de nature tous les oiseaux de proie en font de même; et cela convient probablement aux fins de la Nature, savoir qu’un sacrifice nécessaire soit le moins cruel qu'il se puisse. Les Voiliers sont remarquables par leur adresse à saisir leur proie. Ils ne frappent pas, si ce n’est acci- dentellement ; leur grand moyen, c’est de saisir et d’of- fenser ensuite leur proie par compression jusqu’à la mort. Quand ils ont saisi un liévre, ils gagnent vite le cou, qu’ils embrassent tout entier dans leurs serres , et ils l’étouffent à force de serrer. Le bec n’est pas leur organe meurtrier ; la pointe, sans crochets, déchire les peaux et les chaïrs, et ne casse les os que lorsque bien découverts, elle les assujettit dans sa courbure. Ceux qui excellent dans le fourré, ont les cuisses et les jambes très-longues. Go SECONDE PARTIE. Lee LD À À À à 2 OISEAUX DE PROIE NOCTURNES. GENRE 45. HIBOU , STRYX. Bec crochu, nu, sans cire ou épiderme à sa base, court, mobile dans ses deux mandibules comme le bec des Perroquets. Narines oblongues, couvertes de plumes étroites et soyeuses, tournées en devant. Téte grosse, Feux grands, Conques des oreilles très-grandes. Langue arrondie ou fourchue. Gosier aussi ample et aussi large que l’ou- verture du bec. Queue composée de douze Pennes. Pieds à quatre doigts : trois antérieurs, un postérieur. Un des Dorgts antérieurs ( l’externe ) mo- bile, et pouvant, à la volonté de l'animal , être retourné en arrière. | Ongles longs, demi-circulaires , crochus et acérés. #* I. Les HrBoU x. Tête ornée de deux aïgreltes de plumes en Jorme d'oreilles. Espèce 1. Le HIBOU grand Duc, Szryx … ORDRE Ï. OISEAUX Dr prorx. 53 Bubo, le corps d’un roux brun, taché de noir et de jaune sur le dos, et de jaune sur le ventre, marqué de taches noires et traversé de quelques bandes brunes, mélées assez confusément ; les pieds couverts d’un duvet épais et de plumes roussâtres jusqu'aux ongles qui sont noirs , très- forts et très-aigus. Le Duc ou grand Duc. Buffon, t. 1, p.332, pl. 22. PI. enlum. n.°$ 385 et 435. On le trouve en France, en Italie, en Es- pagne, en Portugal, etc. Îl est répandu sur une partie du globe; on la trouvé au Cap de Bonne- Espérance. Il a vingt-deux pouces ( 595 millim.) de longueur , et quatre pieds onze pouces (1 mèt. 596 millim.) de vol ou d'envergure. Il habite les rochers ou les vieilles tours abandonnées. Il des- cend rarement dans les plaines, et se perche de préférence sur les églises et sur les vieux châ- teaux. [l chasse et poursuit pendant la nuit les jeunes lièvres, les lapins, les taupes, les mulots, les souris qu'il avale toutes entières, et dont il digère la substance charnue, vomit le poil, les os et la peau en peloites arrondies; il mange aussi les chauve-souris, les serpens, les lézards, les crapauds , les grenouilles. Il niche quelque- fois sur des arbres creux, et plus souvent dans des cavernes de rochers ou dans des trous de hautes et vieilles murailles; son nid, qui a près de trois pieds ( 974 millim.) de diamètre, est De Da SECONDE PARTIE, compose de pelites branches de bois sec, entrela- cées de racines souples, et garni de feuilles en dedans. La femelle pond un, deux, rarement trois œufs, dont la couleur tire un peu sur celle du plumage de loiseau. On se sert du Duc dans la fauconnerie, pour attirer le Milan. La femelle diffère du mâle en ce que ses couleurs sont plus sombres. Esp. 2. Le HIBOU moyen Duc, Sfrix Ofus, les oreilles très-ouvertes et surmontées d’une ai- grette composée de six plumes tournées en avant; le dessus de la tête, du cou, du dos et des ailes, rayé de gris, de roux et de brun; la poitrine et le ventre roux, avec des bandes brunes irrégu- lières et étroites; les pieds couverts de plumes rousses jusqu'à l’origine des ongles qui sont assez grands et d’un brun noirâtre. Le Hibou ou moyen Duc. Buffon, tome 1, page 342, pl. 23. PI. enlum. n.° 29, On le trouve dans le nord et le midi de l'Eu- rope, en France, en Îtalie, en Angleterre, en Suède, en Asie, au Canada, et dans plusieurs autres endroits de l'Amérique septentrionale. Il a treize pouces et demi (365 mill.) de longueur , et trois pieds ( 974 mill.) de vol ou d'envergure. L’espèce en est commune et beaucoup plus nom- breuse dans nos climats que celle du grand Duc. Il habite ordinairement dans les anciens bâtimens ruinés, dans les cavernes des rochers, dans le OnDdne 1. Orsraux pe Prorr. 53 ereux des vieux arbres. La femelle pond souvent, dans des nids abandonnés par les autres Oiseaux, quatre ou cinq œufs. On se sert du: oyen Duc et du Chat-huant pour altirer les oïseaux à la pipée, et l’on a re- marqué que les gros oiseaux viennent plus volon- tiers à la voix du premier, qui est une espèce de cri plaintif ou de gémissement grave et alongé, qu'il ne cesse de répéter pendant la nuit; et que les petits oiseaux viennent en plus grand nombre au cri du Chat-huant, qui est prononcé d’un ton plus haut, et semble une espèce d’appel. Esp. 3. Le HIBOU petit Duc, Srix Scops, les oreilles surmontées d’une aigrette composée d’une seule petite plume; tout le corps varié de gris, de roux, de brun et de noir ; les jambes couvertes jusqu’à l’origine des ongles, de plumes d’un gris roussâtre, mélé de taches brunes. Le Scops ou petit Duc. Buffon, À. x D: 60 30 pl. 24. PL enlum. n.° 4536. On le trouve en France, en Ttalie, en Alle- magne, en Pologne, en Angleterre, et dans la plus grande partie de l’ancien continent. Il à sept pouces (189 millim.) de longueur. Il se réunit en troupe, en automne et au printemps, pour passer en d’autres climats. Il n’en reste que très- peu ou point du tout, en hiver, dans nos dépar- temens, et on les voit partir après les Hiron- delles et arriver à peu près en même temps. Ces D 3 54 SECONDE PARTIE. oiseaux se rassemblent volontiers dans les ter rains où les mulots se sont le plus multipliés, et ils y font un grand bien par la destruction de ces animaux , dont la multiplication est un fléau pour les Agriculteurs. Le petit Duc fait son nid dans les arbres creux, mais l’on ne connaît ni le nombre ni la couleur de ses œufs. * IL Les CHOUETTES. Tête arrondie, sans aïgretle, el sans aucune 9 fo] » plume proéminente. Esp. 4. Le HIBOU Harfang, Sirix Nyctea, le corps d’un blanc de neige, de même que les ailes et la queue; le dessus de la tête marqué de petites taches brunes; la partie supérieure du dos rayée transversalement de quelques lignes brunes; les grandes plumes des ailes tachées de brun sur les bords extérieurs ; le dos et le croupion blanes et sans tache; les jambes et les pieds couverts de plumes blanches; les ongles noirs. Le Harfang. Bufflon, iome 1, page 387. PI. enlum. n.° 458. On le irouve en Europe, en Suëde, en La- ponie, et dans le nord de l'Allemagne, en Islande, a la baie d'Hudson , en ‘Transilvanie. Il vole souvent en plein jour, et donne la chasse aux gélinottes, aux perdrix et aux lapins. Sa longueur iotale est de vingt pouces {541 millim.) Il égale OrDre L OISEAUX DE rro1r. 55 le grand Duc en grosseur ; et de toutes les Chouettes, celle-ci est la plus grande et la plus belle. Elle n’a pas la tête à proportion aussi grosse que les autres espèces de ce genre. Esp. 5. Le HIBOU Hulotte, S/rix Aluco , l'iris des yeux noirâtre ; le dessus du corps cou- leur de gris de fer foncé, marqué de taches noires et de taches blanchâtres; le dessous du corps blanc, croisé de bandes noires transver- sales et longitudinales ; les jambes couvertes jus- qu'à l'origine des doigts, de plumes blanches tachetées de points noirs. La Hulotte. Buffon, tome x, page 358: EI, enlum. n.° 441. On la trouve en France, en Italie, en Alle- magne, en Portugal, en Angleterre, dans toute l'Europe, etdansles contréesasiatiques. Elle a près de quinze pouces ( 406 mill.) de longueur. Elle se tient pendant l'été dans les bois, toujours dans des arbres creux ; quelquefois elle s'approche, en hiver , de nos habitations. Klle chasse et prend les petits oiseaux; mais elle rend de grands ser- vices à l’agriculture, en leur préférant les mulots et les campagnols : elle les avale tout entiers, et en vomit aussi les peaux roulées en pelottes. Lorsque lhiver la prive de nourriture, elle s'approche des habitations, et vient dans les granges faire une guerre non moins avantageuse à leur possesseur , en détruisant les souris et les D 4 56 SICONDE PARTIE. rats. La femelle pond, dans des nids étrangers, sur-tout dans ceux des Buses, des Cresserelles, des Corneilles et des Pies, ordinairement quatre œufs, d’un gris sale, de forme arrondie, à peu près aussi gros que ceux d’une petite poule. Esp. 6. Le HIBOU Chat-huant, S#ix stri- dula, le dessus de la tête et du corps, les cou- vertures du dessus des ailes et de la queue, d’un roux ferrugineux, varié de noirâtre, marqué de lignes transversales en zigzag ; le dessous du corps varié de blanc, de noirâtre et de roux ferrugi- neux, avec des lignes et des zigzags pareils à ceux du dessus ; les pieds couverts jusqu'aux ongles, de plumes d’un blanc sale, avec de petits poinis bruns et roussâtres ; les ongles de couleur de corne. Le Chat-huant. Buffon, t. 1, p. 362, pl. 25. PI. enlum. n.° 437. On le trouve dans toute l'Europe, jusqu'aux terres les plus au Nord, et même jusqu’en Amé- rique. [l a treize à quatorze pouces (352 à 379 mill.) de longueur. Il se tient dans les bois, se cache dans les arbres creux, et ne s’approche que rarement des habriations. Esp. 7. Le HIBOU Fresaie, Strix flammea , le dessus du corps jaune , ondé de gris et de brun, et taché de points blancs; le dessous du corps blanc, marqué de points noirs; les yeux envi- ronnés très-régulièrement d’un cercle de plumes Onpne Ï|. O1sEAUx n£ pros. 57 blanches et très-fines, semblables à des poils; les pieds et les doigts couverts de duvet blanc; les ongles noirâtres; les iris d’un bleu noirâtre, L’Effraie ou la Fresaie. Buffon, t. 1, p.366, pl. 26. PI. enlum. n.° 440. Cet oiseau, dont l’espèce est nombreuse, est par-tout très - commun en Europe; on le trouve même en Amérique, depuis les terres du nord jusqu’à celles du midi, et on le voit au Brésil. {l a treize à quatorze pouces (352 à 379 millim.) de longueur. Il est pour ainsi dire domestique, et habite au milieu des villes les mieux peuplées; les tours, les clochers, les toits des églises et les autres bâtimens élevés lui servent de retraite pendant le jour, et il en sort à l'heure du cré- puscule. Il avale les souris et les mulots, les petits oiseaux tout entiers, et en rend par le bec les os, les plumes et les peaux roulées. La femelle dépose ses œufs, ordinairement au nombre de cinq, et quelquefois de six et même sept, d’une forme alongée et de couleur blanchâtre , dans des trous de muraille ou dans des creux d'arbres, Esp. 8. Le HIBOU Chouette, Srix Ulula , la tête , le cou , la poitrine , les flancs, et le ventre de couleur blanchâtre tirant sur le roux; la partie inférieure du dos, le croupion et les couvertures supérieures de la queue, d’un roussâtre mélangé de brun; Piris jaune; le bec et les ongles noirs. 58 SECONDE PARTIE. La Chouette ou la grande Chevêche. Buffon, tome 1, page 372, pl. 27. PI. enlum. n.° 438. Gmelin cite deux fois le nom de Buffon, qu'il applique à cette espèce, et au S/rix brachyotos, la 17° espèce du genre. Cetle espèce, qui est commune en Europe, sur-tout dans les pays de montagnes, se retrouve en Amérique dans celles du Chily. Elle a treize pouces (352 millim.) de longueur. Elle se tient ordinairement dans les carrières, dans les rochers, dans les bâtimens rumés, éloignés des lieux ha- bités; elle se nourrit principalement de mulots, dont elle fait une grande destruction. La femelle ne fait point de nid; elle pond trois œufs tout blancs, parfaitement ronds et gros comme ceux d’un pigeon ramier. Esp. 9. Le HIBOU petite Chouette, S/rix passerina, les ailes traversées par cinq bandes de taches blanches; la tête, le dos et les plumes qui recouvrent les ailes, brunes, régulièrement ta- chées de blanc; la queue très-courte; Firis d’un beau jaune ; les jambes couvertes d’un duvet blanchâtre. La Chevéche ou petite Chouette. Buffon, t.r, p- 377, pl. 28. PI. enlum. n.° 430. On la trouve dans la plus grande partie de l'Europe. Elle a environ huit pouces ( 217 mil.) de longueur. Son domicile ordinaire est dans les masures écartées des lieux peuplés, dans les car- Orprs I. Oiseaux pr Prorr. 59 rières , dans les ruines des anciens édifices aban- donnés. Elle n’est pas absolument oiseau de nuit, Elle voit pendant le jour, beaucoup mieux que les autres oiseaux nocturnes. Elle se nourrit de souris et de petits mulots, qu’elle ne peut avaler entiers, et qu’elle déchire avec le bec et les ongles; elle plume aussi très-proprement les oiseaux avant de les manger. La femelle fait son nid presqu'à nu, dans des trous de rochers ou de vieilles mu- railles; elle pond cinq œufs, tachetés de blanc et de jaunâtre. GENRE 44. PIE-GRIÈCHE, LANIUS. Bec droit à son origine , plus ou moins recourbé à l’ex- trémité , nu, sans épiderme ou cire à la base : Mandibule supérieure garnie d’une dent de chaque côté, près de la pointe. Langue lacérée ou à dentelures inégales sur les bords. Queue composée de douze Pennes. Pieds à quatre doigts : trois antérieurs, celui du milieu joint à l’externe jusqu’à la première phalange ou articulation ; un pos- térieur. Espèce 1. Le LANIER Pie-grièche grise, Lanius Excubitor, les pennes de la queue éta- 60 SEconNDE Panrvrre. gées ; blanches sur les côtés ; une large bande noire sur les côtés de la tête ; le dos blanehätre; les ailes noires, marquées d’une tache blanche ; la gorge , le devant dü cou et tout le dessous du corps blancs; le bec, les pieds et les ongles noirs. La Pie-grièche grise. Buffon , tom. r. p. 296, “pl. 20. PI. enlum. n.° 445. Cet Oiseau, qui est trés-commun en France et dans les autres pays de l'Europe, se trouve en Afrique, en Amérique , et dans l'Inde. Il parait être naturel à notre climat, car il y passe l'hiver , et ne le quitte en aucun temps. Il a environ neuf pouces ( 244 millim. ) de longueur. El habite les bois et les montagnes en été; il descend dans les plaines et s'approche des habitations pendant Phiver; il poursuit au vol tous les petits oiseaux; et après les avoir étranglés ou tués, il les plume pour les manger. Il établit son nid sur les arbres les plus élevés; ce nid est composé au dehors de mousse entrelacée d'herbes longues, et au de- dans il est bien doublé et tapissé de laine. La femelle pond ordinairement, cinq, six, sept el quelquefois même huit œufs gros comme ceux d’une Grive, blancs , tachetés d’un brun sale qui prend une teinte noirâitre vers le. gros bout. Esp. 2. Le LANIER Ecorcheur, Lanius Collurio , la queue légèrement étagée : les deux pennes intermédiaires noirâtres ; les latérales noi- Onpre Î, OISEAUX DE rRoO1E. 61 râtres à la pointe , et blanches à la base; la partie supérieure du dos rousse ; la gorge et le devant du cou , blancs ; la poitrine, le ventre et Les côtés d’une couleur de rose pâle ; les couvertures du dessous des ailes et de la queue, blanches; le bec noir ; les pieds bruns ; les ongles noirâtres. L’Ecorcheur. Buffon , tome 1, page 304, pl. 21. PL. enlum. n.° 31, fig. 2. Cet Oiseau est répandu dans le nord et dans le midi de l'Europe ; on le retrouve au Sénégal, et même dans la partie méridionale de l'Afrique. Sa longueur est de six pouces (162 millim. ). Les ÆEcorcheurs voyagent en familles ; ils arrivent chez nous au printemps , et nous quittent à l’au- tomne. Cet Oiseau fréquente les lisières des grands. bois , suit les longues haies , et se plaît sur les grands buissons ; il a les mêmes habitudes et le même genre de vie de la Pie-grièche rousse ; comme elle, il a le vol court et peu élevé, fait la chasse aux petits oiseaux et aux insectes. Il place son nid dans les buissons et les haies ; 1l le com- pose à peu près de même que la Pre-grièche rousse. La femelle pond cinq à six œufs tachés de brun et de bleuâtre sur un fond blanc. Elle fait deux pontes par an, et l’on a remarqué que les œufs de la dernière ont des taches plus petites et plus rares. La femelle est un peu plus petite que le mâle; sa tête et le dessus du corps sont d’un brun roussâtre ; le dessous est blanchâtre et très- légèrement teinté de rose. G2 SECONDE PARTIE. OBs. Gmelin regarde comme variété de cette espèce, la Pie-grièche rousse de Buffon. * Esp. 3. La PIE-GRIÈCHE Rousse, Lanius rufus ; la queue légèrement étagée ; le dessus de la tête et du cou d’un roux vif; le front, les joues, les côtés du cou, le dos en grande partie, les ailes et la queue noirs, ainsi que le bec et les pieds ; le bas du dos d’un brun ardoisé ; l'iris d’un gris jaunâtre. La Pie-grièche rousse. Buffon, tome +, page 3or. PL. enlum.; n.° 9, fig 2, le mâle; etn.° 31, fig. 1, la femelle. Cette Espèce , qui est répandue dans toute PEurope , se irouve encore en Egypte et en Afrique jusqu’au Cap de Bonne - Espérance ; mais là elle est sédentaire pendant toute l’année, au liéu qu’en Europe elle quitte à automne nos contrées septentrionales, y revient au printemps, et y passe la belle saison. Sa longueur totale est de sept pouces trois lignes (195 millim. }, et son vol ou envergure , de onze pouces six lignes {211 millim.). Elle niche dans les buissons et les haies en pleine campagne , ou à la rive des jeunes taillis, mais jamais dans les bois. Elle construit son nid avec les mêmes matériaux qu'emploie la Pie-orièche grise, lui donne un peu moins d’étendue, et y pond cinq à six œufs de couleur blanchâire , tachés de brun ou de fauve. : Onones |. O1sEAUX DE PRorE. 63 La femelle est moins grosse, et ses couleurs sont moins pures et moins vives. Les jeunes dif- fèrent tellement, qu’on les prendrait pour des oiseaux d'espèces distinctes. Os. La famille des Pies-grièches , nombreuse en individus , est répandue sur tout le globe ; par-tout elles ont les mêmes mœurs , les mêmes habitudes, et le même genre de vie. De petite taille , mais armées d'un bec fort et crochu , d’un caractère fier et coura- geux, d'un appétit sanguinaire , elles peuvent être mises au rang des oiseaux de proie. Natureilement intrépides , elles se défendent avec vigueur, et osent même attaquer des oiseaux beaucoup plus forts, beau- coup plus grands qu'elles ; elles savent se faire res- pecter des Milans , des Buses, des Corbeaux, et des oïseaux de proïe les plus braves, Elles se nour- rissent d'insectes , et poursuivent au vol les petits oiseaux ; se jettent sur les Merles, les Grives, et autres pris aux lacets. à La fauconnerie a su tirer parti du caractère de ces oiseaux ; on les a quelquefois dressés au vol. Fin du premier Ordre. 64 SECONDE PARTIE. ANALYSE DU SYSTÈME DE LINNÉ SUR LES OISEAU X. ORDRE IL PIES ou CORBEAUX. CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE. er Pres ou CorBEaAux fait en forme de couteau, c’est-à-dire, dont le dos de la man- dibule supérieure est convexe ou arrondi, peut être comparé à un corn. Les Pieds sont courts, forts; les Jambes cou- vertes de plumes jusqu’au talon. Le Corps, dont la chair est sèche, dure, ne fournit point à l’homme une nourriture agréable. Les Oiseaux de cet ordre sont en général des- tinés par la nature à purger la surface de la terre des débris de cadavres et d’une multitude d'animaux, Onore Il. Pres ou Congraux. 65 d'animaux, comme insectes, reptiles, qui devien- draient nuisibles par leur trop grande mulüpli- cation. Ces Oiseaux sont monogames, c’est-à-dire, que le mâle s’unit à une seule femelle, qu'il nourrit pendant le temps de l’incubation ou lors- qu’elle couve ses œufs. [ls établissent leurs Nids sur les arbres, TABLE SYNOPTIQUE, OU DISPOSITION ARTIFICIELLE DES GENRES. * |. Prens AMBULATOIRES, c'est-ù-dire, trois Doigts antérieurs, un postérieur. * 1. Becs courbés. 66. Cocrsrr, Trocurrus. Bec courbé, très- menu , tubuleux à son extrémité, Langue filiforme. | 65. Grimpereau, CERTHIA. Bec menu, voûté en arc, terminé en pointe aiguë. 64. Hupre, Uruba. Bec légèrement voûté en arc, un peu obtus ou terminé en pointe mousse. E 66 SECONDE PARTIE. GzLaucore, Graucopis. Bec courbé, voûté. Langue échancrée , garnie de cils à la pointe. * 2, Becs droits. 48. Pique-sœur, BuPHA4GA. Bec droit, à peu près quadrangulaire. Go. SITTELLE, SITTA. Bec droit, terminé en coin. Narines à demi-recouvertes par de petites plumes. 52. Lonior, Oriorus. Bec droit, en cône, très-aigu. * 3, Becs en couteau. 53. MainaTe, GrACULA. Bec en couteau. War- dibules égales, nues ou sans plu- mes à leur base. ; 51. Rozzier, CorAcIA4S. Bec en couteau, re- courbé à la pointe, garni à sa base de plumes tournées en arrière. 5o. Consrau, Corpus. Bec convexe, en cou- teau, garni à sa base de plumes tournées en devant. 54. Oisrau DE Parapis, PARADISEA. Bec un peu en couteau, garni à sa base de plumes qui ressemblent à du velours. Onprr Il. Pres ou Corzraux. 67 * IL Prens GRIMPANS, c’est-à-dire, deux Doigts antérieurs, deux postérieurs. * r. Becs denteles. 46. Toucax, RamPpHasros. Bec irès-grand, dentelé ou à dents de scie sur les bords. Langue en forme de plumes ou à barbillons sur les bords. 55. Couroucou, T'roGonN. Bec dentelé sur les côtés, crochu à la pointe. * 2. Bec garni à sa base d’une cire. 45. PerRoQuET, PsiTTacUSs. Bec garni à sa base d’un épiderme appelé Cire. Langue charnue. * 3, Becs anguleux. 49. Ant, CROTOPHAGA. Bec rude ou garni d’as- pérités, anguleux sur les bords. 59. Pic, Prcus. Bec anguleux. Langue en forme de ver. * 4. Becs lisses. 58. Torcor, Yunx. Bec lisse. Langue en forme de ver. 57. Coucou, Cucuzus. Bec lisse. Narines échan- crées. 56. Barsu, Bucco. Bec lisse, échancré, re- courbé en crochet à la pointe, E 2 68 SECONDE PARTIE. * [Il Preps mARcHEURS, c’est-à-dire, trois Doists antérieurs : celui du milieu étroitement uni el comme collé au doigt externe jusqu’à la troisième phalange ou articulation, et uni de méme au doigt interne jusqu'à la première pha- lange ; un Doïrgt postérieur. 47. Carao, Bucrros. Bec irès-grand, dentelé ou à dents de scie sur les bords. Front bossué ou surchargé d’une protubérance osseuse. 62. Marrin-récusur, Azceno. Bec à trois pans ou angles, droit, long. Langue très-courte. 61. Tonier, Tonus. Bec effilé, aplati, droit, garni à sa base de soies touffues.' 63. Guèrier, Merops. Bec légèrement voûté, un peu comprimé sur les côtés. Disposilion naturelle et numérique des Genres. GENRE 45. PERROQUET, PSITT ACUS. Bec courbé dès la base , crochu , convexe en dessus, plus épais que large : Mandibule supérieure mo- bile, garnie d’un épiderme ou cire dans la plupart des espèces , emboitant l’inférieure qui est communément arrondie. Onpre IL Pres ou Corrraux: 6g Narines arrondies , situées à la base du bec. Langue charnue , entière , obtuse. Queue composée de douze pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds courts , grimpans, à quatre doigts: deux antérieurs , deux postérieurs ; le doigt externe (RROSC 2 térieur à l’interne ; les plus courts. à l'intermédiaire , ët le pos- ces deux derniers sont Ongles arqués , aigus. OBSERFATION. Le Genre nombreux des Perro- guets ; qui ne présente aucune espèce européenne, a été divisé par Buffon en deux grandes Classes ; les di- visions qu'il y a établies ont répandu tant de clarté dans les espèces qui les composent, qu’on ne peut se refuser à les adopter. La première classe contient tous les Perroquets de l'ancien continent , la seconde ren- ferme les Perroquets du nouveau continent , divisés les uns et les autres en plusieurs Familles. PERROQUETS de l’ancien Continent. 1.7€ Famille. Les Ka- KATOËS. Queue courte et carrée. T'éte ornée d’une huppe mobile. Huit es- pêces. 2€ Famille. Les PEr- ROQUETS proprement dit. . Queue courte et égale. PERROQUETS dunouveau .Continent. 1.*€ Famille. Les Aras. Joues nues. Queue aussi corps. Quatre longue que le Grande taille. espéces: 2.€ Famille. Les Ama- ZONES. Queue moyenne. Une Tache rouge au pl PS 70 SECONDE PARTIE. Tête sans huppe. Neuf espèces. 3. Famille. Les Lonis. Queue moyenne,en forme de coin. Plumage d'un rouge plus ou moins foncé. Treize espèces. 4.° Famille. Les Loris- PERRUCHES. Queue un peu plus longue que dans les Loris. Plumage moins chargé de rouge. Cinq espèces: 5,€ Famille. Les Per- RUCHES à Queue longue et également étagée. Dix- sept espèces. 6.° Famille. Les Per- RUCHES à Queue longue et inégale , les deux pennes intermédiaires plus lon- gues. Corps plus petit que dans les espèces précé- dentes. Treize espèces. 7. Famille. Les Per- RUCHES à Queue courte. Dix-neuf espèces. Total, 84 espèces. de l'aile. Sept espèces. 5. Famille. Les Crixs. Plu- mage d'un vert mat. Taille plus petite que celle des Amazones. Point Queue moyenne. de rouge au pli de l'aile, mais seulement sur ses couvertures. Veuf'esp. 4° Famille. Les PApa- GEAIS. Queue moyenne, point de rouge aux ailes. T'aille plus petite que celle des Amazones. Treize espèces. 5.€ Famille. Les Per- RICHES à Queue longue et également étagée. Sept espèces. 6.° Famille. Les PEr- RICHES à Queue longue et inégalement étagée. Dix- sept espèces: 7.€ Famille. Les Tours ou PErRICHES. Queue courte. Six espêces. Total, 65 espèces. T'ous les Loris habitent les îles de l'Océan indien; les Perruches, les Kakatoës et les Perroquets se Orne II. Pres ou CongEaAux. 75 trouvent en Asie et en Afrique; les Perriches, les Amazones, les Criks, les 4ras, les T'ouis, en Amé- rique. Linné a divisé le Genre des Perroquets, porté à cent quarante-trois espèces dans l'édition du Systema naturæ publiée par Gmelin , en deux Familles, dont la première comprend les Perroquets à queue en forme de coin , plus longue que le corps ; la seconde renferme les Perroquets à queue égale, plus courte que le corps. | Brisson divise le Genre des Perroquets, dont il décrit quatre-vingt-quinze espèces, en six Familles , relativement à la grandeur du corps et à la longueur de la queue, savoir : 1.9 Les Aras. Grandes espèces, à queue longue. 2.9 Les KaKkATOEs. Grandes espèces, à queue courte. 3.° Les Loris. Grandes espèces, à couleur rouge dominant sur le plumage: 4° Les Perroquers. Grandes espèces, à plumage varié de différentes couleurs. 5.9 Les Perrucues. Petites espèces, à queue longue. 6.° Les PETITES PERRUCHES , à queue courte. François Levaillant, dans son Histoire naturelle des Perroquets, ouvrage composé de cent vingt plan- ches in-folio supérieurement enluminées, a fait con- naître un grand nombre d'espèces nouvelles. Les Fi- gures de cet Ouvrage , le plus parfait qui ait paru, ont été dessinées et retouchées au pinceau par le cé- lèbre Barrabaud , artiste qui, jusqu’à présent , n’a pas eu d'égal dans ce genre de travail, et dont la mort prématurée a été pour l’histoire naturelle une perte irréparable. Ceux qui désireront connaître quelques détails de sa vie, pourront consulter le Compte rendu E 4 72 SECONDE PARTIE. de la Société d'Agriculture de Lyon, pendant le cours de l'an 1810, page 142, dans lequel j'ai inséré l'éloge de cet artiste. La Famille des Perroquets se distingue de toutes les autres familles d’Oiseaux par ses facultés imitatrices , par la beauté de son plumage et par sa conformation. Ils ont des habitudes sociales, l'instinct de vivre en famille, le choix des nourritures végétales ; ils portent leurs alimens à leur bec, ainsi que la Poule sultane, avec leurs pieds ; leur vol est court et tournoyant ; ils posent leurs nids dans des irous d’arbres, et ne peu- vent se reproduire que dans des contrées ou des tem- pératures chaudes. Aussi tous les Perroquets sont ha- bitans des tropiques , et ils les dépassent rarement, excepté dans quelques émigrations pendant l'été; car ils vont par troupes recueillir, de contrées en con- trées, les tributs du règne végétal. Ils vivent de baies, de fruits, et sur-tout d'amandes , dont ils savent briser les enveloppes. Réunis en troupes sur les arbres et au milieu des forêts de l'Amérique ou des Indes, ils font un grand ravage dans les fruits, dévorent les bour- geons et détruisent un grand nombre de graines. Là chair est dure en général, et sent quelquefois lo ir des fruits dont ilsse nourrissent. Le persil et les amandes amères sont un poison pour ces oiseaux, quoiqu'ils Dé raissent les aimer beaucoup. Les Pérroquets vivent long-temps. En état de do- mesticité, ils sont capricieux , babillards, souvent jaloux, et prennent des personnes en amitié, d’autres en affection. Ils imitent la parole de l’homme et les différens cris des animaux, apprennent à chanier et même à danser, et à contrefaire différens gestes. Ceux qu'on prend vieux n’apprennent jamais bien à parler. OnDre il. Pres ou Corsraux. 73 Les femelles des Perroquets peuvent parler aussi bien que les mâles; leur douceur , leur docilité sont même plus grandes. Quoique armés comme les oïseaux”car- nivores , ils ne se servent de leurs pieds et de leur bec crochu que pour grimper avec plus de facilité sur les arbres, et pour ouvrir ou écorcer les différentes espèces de fruits dont ils se nourrissent. Lorsqu'ils sont irrités, ils redressent les plumes de leur tète et de leur cou. Leur grandeur varie depuis la taille du coq jusqu'à celle d’un moineau. Les caractères des espèces se pren- nent des proportions de la queue, des ailes et des diffé- rentes teintes des couleurs. On peut croire que les mé- salliances et le climat en ont beaucoup augmenté le nombre. Les anciens ne connaissaient que deux ou trois espèces de Perroquets, ei Alexandre en envoya le premier en Europe pendant son expédition des Indes. Ces oiseaux sont très-nombreux sur toutes les terres des tropiques, et quelques îles en sont remplies. GENRE 46. TOUCAN , RAMPHASTOS. Bec très- grand , caverneux , très-mince, plus long et plus large que la tête ; et dans quelques espèces, aussi long que le corps tout entier: Mandibule supérieure recourbée en bas en forme de faulx, arrondie en dessus et cro- chue à son extrémité : Wandibule inférieure plus courte, plus étroite, et moins courbée er bas que la supérieure : toutes les deux dentelées inégalement sur leurs bords ; les 74 SECONDE PARTIE. dentelures de la Mandibule supérieure plus sensibles que celles de l’inférieure. Narines longues, étroites , situées près de la base du bec, et cachées , dans quelques espèces, par les plumes du front. Langue aussi longue que le bec, étroite, en forme de plume , garnie des deux côtés de barbes très-serrées, semblables à celles des plumes ordinaires, et dirigées en avant. Queue composée de dix pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds courts, grimpans, à quatre doigts : deux antérieurs , deux postérieurs ; le doigt externe du devant presque aussi long que le pied tout entier ; les deux doigts intérieurs moins longs que les latéraux. Ongles proportionnés à la longueur des doigts , arqués , un peu aplatis, obtus à leurs extrémités , et sillonnés en dessous, dans leur longueur, par une canelure. Ogs. Buffon a divisé ce Genre en deux familles ; savoir : les Z'oucans et les Aracaris. Les premiers sont beaucoup plus grands , ont le bec plus gros et plus alongé , et les plumes de la queue arrondies : les se- conds sont plus petits ; leur bec est beaucoup moins alongé, d’une substance plus dure et plus solide; leur queue plus longue , ettrès-sensiblement étagée. D'après Onpore Il. Pres ou Conzraux. 75 cette division, il décrit cinq espèces de T'oucans, et quatre espèces d'Aracaris. Gmelin , qui n’établit point de divisions dans le > q genre des T'oucans, en décrit quinze espèces dans son édition du S'ystema naturæ de Linné. Brisson en décrit douze espèces. Les Oiseaux classés dans ce genre sont répandus dans tous les climats chauds de l'Amérique méridio- nale, et ne se trouvent point dans l’ancien continent : ils sont erratiques plutôt que voyageurs , ne changeant de pays que pour suivre les saisons de la maturité des fruits qui leur servent de nourriture. Ils vont ordinai- rement par petites troupes de six à dix; leur vol est lourd et s'exécute péniblement vu leurs courtes ailes, et leur énorme bec qui fait pencher le corps en' avant; cependant ils ne laissent pas de s'élever au-dessus des grands arbres à la cime desquels on les voit presque toujours perchés et dans une agitation continuelle. Ils font leurs nids dans des trous d'arbres que les Pics ont abandonnés, et leur ponte n’est que de deux œufs. On les apprivoise très-aisément en les prenant jeunes ; ils se nourrissent de tout ce qu’on leur donne, fruits, pain, chair, poisson ; ils saisissent aussi avec la pointe du bec les morceaux qu'on leur offre, ïls les lancent en haut , et les recoivent dans leur large gosier; maïs lors- qu'ils sont obligés de se pourvoir d'eux-mêmes et de ramasser les alimens à terre, ils semblent les chercher en tâtonnant , et ne prennent le morceau que de côté, pour le faire sauter ensuite et le recevoir. Ils paraissent si sensibles au froid, qu'ils craignent la fraîcheur de la nuit dans les climats même les plus chauds du nou- veau continent, Ils ont en général la peau bleuâtre sous “6 SECONDE PARTIE. les plumes, et leur chair, quoique noire et assez dure, est mangeable. Le nom de Z'oucan signifie plume en langue brési- lienne. Le bec des T'oucans est en général beaucoup plus gros et plus long, à proportion du corps, que dans aucun autre oïseau : c’est comme le dit Lery, le Bec des becs; aussi plusieurs voyageurs ont-ils appelé le T'oucan, l'Oiseau tout bec ; etles créoles de Cayenne ne le désignent que par l’épithète de Gros-bec. Ces Oiseaux, si singuliers par leur bec et leur langue, brillent néanmoins par leur plumage ; ils ont en effet des plumes propres aux plus beaux ornemens, et ce sont celles de la gorge ; la couleur en est orangée, vive, éclatante. On recherche même en Europe les gorges de T'oucan pour faire des manchons. Son bec prodigieux lui a valu d’autres honneurs, et l'a fait placer parmi les constellations australes. GENRE 47. CALAO, BUCEROS. Bec très- grand, convexe, en forme de fa :ulx, très - mince, d’une substance si tendue, qu’elle se fêle à la tranche par le plus léger frottement ; ce qui fait paroitre le bec dentelé , ou ciselé. Front nu, ou dégarni de slasens sur- monté d’une espèce de casque ou d’excrois- sance osseuse , plus ou moins apparente, ressemblant à un autre bec. Narines petites, arrondies , situées près de la base du bec. Orore El. Pres ou Corgraux. 77 Langue courte , pointue. Queue composée de douze Pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds très-courts, marcheurs , c’est-à-dire, trois Doigts antérieurs: celui du milieu étroi- tement uni et comme collé au doigt externe jusqu'à la troisième phalange ou articula- tion , et uni de même au doigt interne, jusqu'à la première phalange ; un doigt postérieur. Les Doigts latéraux très-longs , et presque égaux à celui du milieu. OBs. Les Calaos ou les Orseaux Rhinocéros, ori- ginaires de l’Afrique et des grandes Indes, sont re- marquables par leur bec aussi prodigieux pour les dimensions , que celui des T'oucans, et encore plus extraordinaire par sa forme. C'est d’après ce dernier caractère, c’est-à-dire , d’après la forme singulière de ce bec, que Buffon a divisé les dix espèces qu’il a dé- crites. Ce Genre, depuis Buffon, ‘a été considérablement augmenté; Sonnini en décrit un grand nombre d’es- pèces. L Les Calaos, dans leur état de liberté, vivent de fruits sauvages, et en domesticité ils mangent du pain et avalent tout ce qu'on veut leur mettre dans le bec. Le Calao des Moluques vit principalement de noix muscades, dont il fait une grande déprédation, et cette nourriture donne à sa chaïr qui est tendre et délicate, un fumet aromatique qui la rend très- agréable au goût. 78 SECONDE PARTIE. GENRE 48. PIQUE-BŒUF, BUPHAGA. Bec fort, ÿros , droit, presque quadrangulaire : les Mandibules entières ou sans dentelures , ren- Îlées par le bout en sens contraire ; la supé- rieure convexe , l'inférieure anguleuse. Queue étagée, composée de douze pennes, toutes fort pointues. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds ambulatoires , à quatre doigts ; trois antérieurs, un postérieur ; le doigt intermé- diaire étroitement uni à l’externe jusqu’à la première phalange., Os. Le Pique -bœuf, originaire du Sénégal, d’où il a été envoyé par Adanson , se nourrit d’in- sectes, et particulièrement de ces vers ou larves qui éclosent et vivent sous l’épiderme des bœuf : il a l’ha- bitude de se poser sur le dos de ces animaux, et de leur entamer le cuir à coups de bec pour en tirer ces vers ; c’est de là que lui vient son nom de Pique-bœuf. GENRE 49. ANI, CROTOPHAGA. Bec court, cro- chu, plus épais que large : Mandibule supé- Onpre Il. Pres ou Coneraux. 79 rieure élevée en demi-cercle à son origine, et formant une convexité remarquable ( qui s'étend sur toute la partie supérieure du bec, jusqu'à peu de distance de son extrémité qui est crochue ), comprimée sur les côtés, et formant une espèce d’arête presque tran- chante : Mandibule inférieure droite. Base du bec entourée de petites plumes efhlées , aussi roides que des soies de cochon, longues d’un demi-pouce ( 13 millimètres), toutes dirigées en avant. Langue aplatie et effilée à la pointe. Narines ouvertes. Queue composée de dix Pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds grimpans , c’est-à-dire, deux doigts antérieurs , deux postérieurs. LA Ogs. Ani est le nom qu’au rapport de Marcgrave, les naturels du Brésil donnent à ces Oiseaux, dont on ne connaît que deux espèces ; savoir : l’Anis des sa- vanes et l'Ani des palétuviers, toutes deux indigènes des climats les plus chauds du nouveau continent. Les Anis ont les aïles faibles et le vol très-borné. Ils ont un instinct social vraiment admirable; on les trouve toujours en troupes dont les moindres sont de huit ou dix, et quelquefois de vingt-cinq ou trente; ils ne se séparent guère, ils se tiennent sans cesse ensemble, soit en volant, soit en se reposant ; et lorsqu'ils se per- 80 SECONDE Panrre. chent sur quelque branche, c’est le plus près qu'il leur est possible les uns des autres. Cette amitié mutuelle, cette sorte de communauté paisible et durable , date de la naissance même des Anis; nés en commun, élevés dans le même nid, nourris indistinctement en commun par les mères les uns des autres, ils vivent aussi en commun. Dans le temps de la pariade, la bonne intelligence qui règne entr’eux n’en souffre au- cune atteinte ; il n’y a point de querelles, encore moins de combats; les mâles et les femelles travaillent ensemble à la construction du nid qui sert à plusieurs femelles à la fois; la plus pressée de pondre n'attend pas les autres, qui agrandissent le nid pendant qu’elle couve ses œufs. Cette incubation commune se fait dans le plus parfait accord ; les femelles s’arrangent les unes auprès des autres; et s'il arrive que les œufs se trou- vent mêlés ou réunis, une seule femelle fait éclore les œufs étrangers avec les siens; elle les rassemble, les entasse , et les entoure de feuilles, afin que la chaleur se répartisse sur toute la masse et ne puisse se dissiper. La même bonne intelligence ne se dément point lorsque les petits sont éclos ; si les mères ont couvé ensemble, elles donnent successivement à manger à toute la fa- mille naissante ; les mâles aident à fournir les alimens. Maïs lorsque les femelles ont couvé séparément, elles élèvent leurs petits à part, elles leur portent la becquée à tour de rôle, et les petits la prennent de toutes les méres. ‘La nourriture de ces Oiseaux est tout à la fois ani- male et végétale; les petits serpens, les lézards et au- tres reptiles , les chenilles, les vers, les grosses four- mis, les insectes, paraïssent être néanmoins leur ali- ment de choix. Ils se posent aussi sur le dos des bœufs pour OnDrE II. Pres ou Corpraux. 8: pour manger les tiques, les vers et les insectes nichés dans le poil de ces animaux ; delà vient la dénomina- tion de Crotophaga ( mangeur de vermine ), que les Ornithologistes ont donnée à l'Ani. A défaut de nourri- ture animale , il vit de différentes espèces de grains, comme le mais, le millet, le riz, l’avoine sauvage, mais comme il ne les recherche que passagérement , il n’est point nuisible aux récoltes ; il en est même en quelque sorte le protecteur, par la quantité d'insectes qu'il détruit pour sa subsistance. GENRE *. GLAUCOPE , GLAUCOPIS. Bec re- courbé, voûüté : Mandibule inférieure plus courte , offrant des caroncules au-dessous de sa base. Narines aplaties, à moitié récouvertes par une membrane sèche , dure, un peu cartila- gineuse. R Langue presque cartilagineuse, ciliée ou garnie de cils à la pointe. Queue étagée , composée de douze pennes. Pieds ambulatoires , c'est-à-dire , trois doigts antérieurs , un postérieur. L’Ongle du doigt postérieur plus alongé que ceux des autres doigts. Ozs. Ce Genre ne présente qu’une seule espèce ori- ginaire de la nouvelle Zélande, découverte par Forster. Li ‘82 SECONDE PAnRTIr. Le mot grec Glaucopis signilie yeux bleus ; en effet, l'iris de cet oiseau est d’un bleu éclatant. GENRE 5o. CORBEAU , CORVUS. Bec convexe, en couteau , un peu courbé à la pointe ; les bords tranchans, et dans plusieurs espèces un peu entaillés vers la pointe. Narines en partie recouvertes par des plumes sétacées , couchées de derrière en avant. ” Langue cartilagineuse , aplatie , fourchue ou divisée vers la pointe en deux parties. Queue composée de douze pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois doigts antérieurs, celui du milieu réuni à V’externe jusqu’à la première phalange ; un postérieur. * I. Les CORBEAUX el les CORNEIILES. Espèce 1. Le CORBEAU commun, Corpus Corax, le plumage noir, à reflets pourpres et bleuâtres sur le dessus du corps, et des nuances de vert chatoyant en dessous; le bec et les pieds d’un noix pur. Orpre Il. Pres ou CorrEaux. 83 Le Corbeau. Buffon, tome3, page 13, pl. 2. PI. enlum. n.° 495. On le trouve dans toute l'Europe, en Sibérie, en Afrique, dans l'Amérique septentrionale. Sa longueur totale est de 22 pouces et demi (608 m.), et son vol de trois pieds sept pouces ( 1 mèt. 164 millim. ); le Corbeau est de la grosseur d'un bon Coq. Nul animal ne mérite mieux la dénomina- ton d’omnivore. Il se nourrit indiéremment de tous les fruits, de toutes les graines, de tous Les insectes, de rats, de grenouilles, d’œufs de petits oiseaux, et même de charognes pourries et de poissons morts. Cet oiseau apprend facilement à parler, ou plutôt à répéter la parole humaine. Il devient familier dans les maisons. Il se prive, quoique vieux, et parait même capable d'un atta- chement personnel et durable. Il fait son nid dans les crevasses des rochers, dans des trous de mu- railles, au haut des vieilles tours abandonnées, et quelquefois sur les hautes branches des grands arbres isolés. La femelle pond aux environs du mois de mars, jusqu’à cinq ou six œufs d’un vert pâle et bleuâtre, marquetés d’un grand nombre de taches et de traits de couleur obscure, Elle jes couve pendant environ vingt jours, et durant ce temps le mâle a soin de pourvoir à sa nour- riture, Le Corbeau, d'après son universalité d’ap- péut, a été tantôt proscrit comme un animal nui- sible, tantôt protégé comme un animal utile et F 2 84 : SEconNDE PARTIE. bienfaisant. Dans l'ile de Féroé et à Malte, on a mis sa tête à prix. En Angleterre, il était autre- fois défendu d’en tuer. Sa chair était interdite aux Juifs, et parmi nous elle répugne aux plus misérables, qui, pour la manger, la dépouillent de sa peau très-coriace. Esp. 2. Le CORBEAU Corneille noire, Corvus Corone, tout le plumage d’un noir violet; l'iris couleur de noisette; le bec et Les pieds noirs. La Corbine ou Corneille noire. Buffon, t.3 À p. 45, pl. 3: PL. enlum. n.° 483. On la trouve en Europe, en Sibérie, dans l'Amérique septentrionale, dans les iles Philip- pines, dans la nouvelle Guinée, à la nouvelle Hollande, à Madère. Sa longueur est de dix-huit pouces ( 487 mill.) Cet Oiseau apprend à parler comme le Corbeau, comme lui il est omnivore : insectes, vers, œufs d'oiseaux, voiries, poissons, grains, fruits , toute nourriture lui convient. Comme lui il dérobe tout ce qui brille, et fait des provisions de ce qu'il ne peut consommer. Il niche sur les arbres les plus élevés des forêts. La femelle pond cinq à six œufs semblables à ceux du Corbeau. On prend cet oiseau à la pipée ou avec des cornets de papier appâtés de viande crue. Comme il y a des Corbcaux blancs et des Cor- beaux variés, 1 y a aussi des Corbines blanches et des Corbines variées de noir et de blanc. Ces : Onpre Il. Pres ou CorBEAux. 85 variétés accidentelles se rencontrent quelquefois en France, mais elles sont plus communes dans le Nord. Esp. 3. Le CORBEAU Freux, Corvus frugi- lesus, tout le plumage noir à reflets pourprés sur le corps et les ailes, mais moins éclatans sur les parties inférieures , et verts sur la queue qui est un peu arrondie; l'iris bleuitre ; le bec, les pieds et les ongles noirs. Le Freux ou la Frayonne. Buffon, t.3, p.55. PI. enlum. n.° 484. On le trouve dans toute l'Europe, mais plus rarement dans les parties méridionales : on le rencontre plus fréquemment en Danemarck, en Russie, et dans l'Asie septentrionale. Il est un peu plus grand que la Corbine; il a un pied cinq pouces et demi (473 millim.) de longueur, et près de trois pieds (974 millim.) d’envergure. Cette espèce n’est point carnivore , aussi ne touche-t-elle jamais aux voiries; elle rend de grands services à l'agriculture en détruisant une grande quantité de larves du hanneton et d’autres coléoptères, qui rongent les racines des plantes utiles. Cet oiseau , vivant principalement de graines, de petites racines et de vers, a l'habi- tude d’enfoncer son bec fort avant dans la terre pour chercher sa nourriture ; le frottement con- tinuel qui en résulte brise les plumes, et à la longue en détruit le germe. Cette peau nue, qui E 0 26 SEcOoNDE PARTIE. parait couverte d’une matière blanche et fari- neuse, caractérise très-bien le Freux adulte du jeune; car celui-ci, jusqu'après sa première mue, a les narines et le front couverts de plumes comme la Corbine, avec laquelle on le confond au premier aspect. Ces oiseaux vivent toute l’année en société. Ceux qui restent en France commen- cent à nicher au mois de mars, et placent leurs nids près les uns des autres. La ponte est de quatre ou cinq œufs, plus petits que ceux du Corbeau, mais moins gros, et ayant des taches plus grandes, sur-tout au gros bout; le mâle partage le travail de l’incubation. On trouve dans les Freux les mêmes variétés que dans les Corbines ; les unes sont toutes blan- ches, d’autres variées de cette couleur et de noir. Esp. 4. Le CORBEAU Corneille mantelée, Corvus Cornix, la tête, la queue et les ailes d’un beau noir à reflets bleuâtres ; une espèce de scapulaire gris-blanc, varié dans quelques in- D 5 2 GET dividus de taches noires et oblongues, s’étend °x ?. 4 par devant et par derrière, depuis les épaules jusqu'aux extrémités du corps; liris de couleur cendrée, approchant de celle de noisette; le bec, les pieds et les ongles noirs. La Corneille mantelée. Buffon, tome 3, p.67, pl. 4. PL. enlum. n. 76. Elle se trouve dans toute l'Europe, mais il est des contrées, au Nord et au Sud, où elle reste Onrpre Il. Pres ou ConBraux. 87 ioute l’année; en Ecosse, dans l'ile de Féroé ; on la retrouve en Sibérie. Sa longueur est d’un pied cinq pouces (460 millim.) Les Mantelées doivent être regardées en France, et dans une partie de l'Europe, comme oiseaux de passage, puisqu'elles n’y restent que pendant l'hiver. Dès les premiers jours de mars elles retournent au Nord, et se retirent dans les bois des plus hautes montagnes. Elles se répandent en troupes assez nombreuses dans les champs, les prairies, fré- quentent les rivages de la mer, se réunissent sou- vent avec les Freux et les Corbines, et vivent des mêmes alimens; la disette seule les force de se nourrir de cadavres, et elles préfèrent les poissons que la mer jette sur le rivage; elles vivent aussi de petits crabes, de vers, et autres coquillages que le reflux laisse à découvert. Dans nos champs et nos prairies, elles se nourrissent de vers, de grenouilles, de limaçons, mangent les larves de la Phalène calamiteuse, ainsi nommée à cause de ses ravages, et détruisent beaucoup d’autres animaux nuisibles. Par la con- sommation que les Corneilles manfelées font des insectes destructeurs, elles doivent ètre rangées parmi les oiseaux utiles. Elles placent leurs nids sur les pins et les sapins. La ponte est ordinaire-. ment de cinq à six œufs d’un bleu verdâtre, avec de nombreuses taches de brun noirâtre. 88 SECONDE PARTIE. * II Les CxHoucaAs. Esp. 5, Le CORBEAU Choucas, Corvus Monedula, le corps noirâtre, d’une couleur plus foncée sur les parties supérieures, avec des reflets tantôt violets, tantôt verts; le sommet de la tête noir; la partie postérieure de la tête et du cou de couleur cendrée; quelques traits blancs sous la gorge; quelques points de même couleur au- tour des narines; le bec et les pieds noirs; Piris blanchâtre, Le Choucas. Buffon, tome 3, page 69, pl. 5. PL enlum. n.0s 521, 522 et 523. Cette espèce présente un grand nombre de variétés, dont les principales sont : 1.9 Le Choucas à collier, remarquable par un collier blanc qui entoure le cou. 2.9 Le Choucas blanc, dont le plumage est entièrement blane et le bec jaune. 3.0 Le Choucas nor. 4.9 Le Choucas varié, dont les ailes sont blan- ches et le bec crochu. 5.9 Le Choucas à bec croise. On le trouve dans presque toutes les contrées de l'Europe. C’est un oiseau de passage. Sa lon- gueur est de treize pouces ( 352 mill.), sa gros- seur est celle du pigeon. On en voit moins en France l'été que l'hiver. Il se nourrit d'insectes, de grains, de fruits et même de chair, quoique Onpre Il. Pres ou CorBrAux. 89 très-rarement, mais il ne touche point aux voi- ries. La femelle pond quatre à six œufs marqués de quelques taches brunes sur un fond verdâtre, et lorsque les petits sont éclos, elle les élève avec une affection que le mâle s’empresse de partager. Ces oiseaux seprivent facilement; on leur apprend à parler. Esp. 6. Le CORBEAU Choucas des Alpes, Corvus Pyrrhocorax , le corps noirâtre , avec des reflets verts, bleus, pourpres, ou jaunes ; le bec jaune, très-sensiblement arqué; les pieds, dont la couleur varie, noirs dans le premier âge, jaunes dans le second, rouges dans le dernier; les ongles noirs. Le Choquard ou Choucas des Alpes. Buffon, tome 3, page 76, pl. 6. PI. enlum. n.° 531. On le trouve sur les Alpes de Suisse, du Dau- phiné, et sur le sommet des hautes montagnes. Il a quinze pouces (406 millim.) de longueur ; il est à peu près de la grosseur du Choucas. Les grains sont sa nourriture principale, aussi fait-il grand tort aux récoltes; sa chair est un manger médiocre. Lorsque son vol est élevé, les monta- gnards disent qu’il annonce le froid, et que lors- qu'il est bas, il promet un temps plus doux. Esp. 7. Le CORBEAU Casse-noix, Corvus Caryocatactes, le plumage brun , marqué par des mouchetures blanches et iriangulaires, plus pe- tites sur la partie supérieure du corps, plus larges go SECONDE PARTIE. sur la poitrine ; les pennes des ailes et de la queue noirâtres, sans mouchelures, et terminées de blanc; les intermédiaires de la queue usées par le bout ; l'iris noisette; le bec, les pieds et les ongles noirs. Le Casse-noix. Buffon, tome 3, page 122, pl. 9. PI. enlum. n.° 50. On le trouve dans les pays montagneux de la Savoie, de la Suisse, de l'Auvergne, du Dau- phiné, de l'Allemagne, de la Suède , de PAu- triche, en Russie, en Sibérie, au Kamtschatka, et même dans le nord de l'Amérique. Sa longueur est de treize pouces ( 352 millim. ); il estun peu moins gros que la Pie. Quoique cet oiseau ne soit point un oiseau de passage, il quitte quelquefois les montagnes pour se répandre dans les plaines. Il se nourrit de noisettes, de glands, de baies, de pignons qu'il épluche fort adroitement, et même d'insectes ; 1l cache, comme les Geais, les Pics et les Choucas, ce qu'il n’a pu consommer. Il cause un grand préjudice aux forêts, en perçant les arbres à la manière des Pics. Il niche aussi comme eux dans des trous d'arbres, et peut-être dans des trous qu'ils ont faits eux-mêmes. Esp. 8. Le CORBEAU Chouc, Corvus Mone- dula , var., tout le plumage d’un noir brillant, à reflets verts et violels sur les parties supérieures, et sanséclat sur les inférieures; un croissant d’un noir irès-foncé sur chaque côté de la tête; des points Onore Il. Pres ou Consraux. 9 blancs autour des yeux; liris bleuâtre; le bec, les pieds et les ongles noirs. Le Chouc. Buffon, tome 3, page 73. On le trouve dans diverses parties de la France, à Tours, à Bordeaux. Il a douze pouces et demi (338 millim. ) de longueur. Cet oiseau ayant les mêmes habitudes, les mêmes mœurs que le Chou- cas, vivant des mêmes alimens, fréquentant les mêmes lieux, et plaçant son nid dans les vieux châteaux abandonnés et dans les tours des églises, a pu être confondu avec lui, mais les observa- tions ont prouvé que cet oiseau formait une es- pèce distincte. * IT. Les CorRAcCIAS. Esp. 9. Le CORBEAU Coracias, Corvus Gra- culus , tout le plumage noirâtre, à reflets verts, bleus et pourpres; le bec et les pieds rouges ( jaunes dans quelques individus ); les ongles noirs. Le Crave ou le Coracias. Buffon, 1. 3, p.x, pl. 1. PI. enlum. n.° 255. On le trouve sur les Alpes, sur les montagnes de Suisse et de l'Auvergne, sur le Mont-Jura, dans l'ile de Crète, et par-tout il se plait sur le sommet des rochers. Il a un peu plus de quinze pouces (406 millimètres ) de longueur ; mais 1] est moins gros que la Corneille. Cest un oiseau d’une taille élégante, d'un naturel vif, 92 SECONDE PARTIE. inquiet et turbulent, et qui cependant se prive à un certain point, et Fon prétend qu'il apprend à parler. Lorsqu'on veut l’élever, on le nourrit d’abord d’une espèce de pâte faite avec du lait, du pain et des grains, mais par la suite il s’ac- commode volontiers de tous les mets qui se ser- vent sur nos tables. Il a des habitudes analogues à celles des Pzes et des Corbeaux : comme eux il est attiré par ce qui brille, et comme eux ül cherche à se l’approprier; on l’a vu même, dit Montbeïllard, enlever du foyer des cheminées des morceaux de bois tout allumés, et mettre ainsi le feu dans la maison, en sorte que ce dan- gereux oiseau joint la qualité d’incendiaire à celle de voleur domestique; mais on pourrait, dit-il, tourner contre lui-même cette mauvaise habi- iude, et la faire servir à sa propre destruction, en employant les miroirs pour l’attirer dans les piéges, comme on les emploie pour attirer les Alouettes. Esp. 10. Le CORBEAU Coracias huppé, Corvus Eremita, le plumage noirâtre , avec des reflets qui varient, selon les divers aspects de la lumière, du bleu au vert, et du vert au pourpré; le derrière de la tête, dans les individus adultes; orné de plumes alongées qui forment une espèce de huppe pendante en arrière, mais qui disparait dans les vieux; le bec et les pieds rouges. Le Coracias huppé ou le Sonneur. Euffor , tome 3, page 0. Onpne Il. Pres ou Consraux. 03 On le trouve sur les Alpes de Suisse, sur les Apennins, sur les hautes montagnes d'Italie, de - Stirie, de Bavière, et sur les hauts rochers qui bordent le Danube. Cet oiseau a le vol très-élevé, et va presque toujours par troupes. Il se nourrit d'insectes, mange les hannetons dans leur état parfait et dans leur état de larve, ainsi que les grillons-taupes ou les courtillières. C’est un oiseau que lon doit protéger, puisqu'il fait une guerre utile à ces insectes destructeurs. [Il niche tou- jours au haut des vieilles tours abandonnées, ou dans des fentes de rochers escarpés ou inaccessi- bles. La femelle pond deux ou trois œufs par couvée. Les jeunes se privent assez facilement ; leur chair est un mets délicat.et recherché. * IV. Les Pres et les Gears. Esp. 11. Le CORBEAU Pie, Corvus Pica, la tête, la gorge, le cou , le haut de la poitrine et du dos, d’un noir violet ou lustré; le bas du dos et le croupion gris; les plumes scapulaires, le bas de la poitrine et le haut du ventre, blancs; les plumes du dessous de la queue noires; la queue étagée, composée de douze pennes larges, . d'un vert brillant à reflets changeans et violeis ; les dix pennes primaires des ailes marquées sur le côté interne, dans une partie de leur longueur, d’une tache blanche; le bec et les pieds noirs. La Pie. Buffon, tome 3, page 85, pl. 7. PL. - enlum. n,° 488, J4 SECONDE PARTIE. Cet oiseau est très-commun en France, en Angleterre, en Allemagne, en Suède, et dans toute l'Europe, excepté en Laponie et dans les pays de montagnes, où il est rare. On le trouve dans l’Asie et dans l'Amérique septentrionale. Sa longueur totale est de dix-huit pouces environ (487 millim.) Cet oiseau est omnivore, vivant de toutes sortes de fruits, allant sur les cha- rognes, faisant sa proie des œufs et des petits des oiseaux faibles, et saccommodant de toute espèce d’alimens végétaux ou animaux. Il apprend à contrefaire la voix des autres animaux et la parole de l’homme. Il monte sur le dos des co- chons et des hrebis comme font les CAoucas, et court après la vermine de ces animaux. La Pre met beaucoup d'art dans la construction de son nid , elle le place au haut des plus grands arbres, ou du moins sur de hauts buissons, et n'oublie rien pour le rendre solide et sûr. Elle en garnit le fond d’un espèce de matelas, pour que ses petits soient plus chaudement et plus mollement. Elle pond sept ou huit œufs à chaque couvée, et ne fait qu’une seule couvée par an; mais si l’on détruit son nid , elle fait une seconde ponte de quatre ou cinq œufs , et quelquefois une troisième moins abondante, si elle est encore troublée. Ses œufs sont plus petits et d’une couleur moins foncée que ceux du Corbeau, marqués de taches brunes, semées sur un fond vert-bleu, et plus fréquentes vers le gros bout. Ones IL Pres ou Corrraux. 95 On connait plusieurs variétés dans cette espèce, qui ne sont qu’accidentelles, telle est la Pie to- talement blanche, etc. _ La Pre a les habitudes et le naturel du Cor- beau, elle est voleuse, et cache ses vols avec un si grand soin, qu'il est quelquefois très-diffcile de les trouver. Ainsi que le Corbeau, elle s’ap- privoise facilement, et apprend aisément à con- trefaire la voix des autres animaux et la parole de l'homme. Margot est le mot qu’elle prononce le plus facilement, et elle n’est pas connue sous d’autres noms en divers pays. À Montpellier, on Pappelle Azace. Les Pies, qui font beaucoup de dégâts dans les vignes au temps des vendanges, et qui dévastent les champs semés de pois et de fèves dont elles sont fort friarfdes, seraient re- gardées comme un fléau pour l’agriculture, si elles ne lui rendaient quelques services en dé- truisant les vers et les larves de divers gros in- sectes, et si elles ne dévoraient les souris et les mulots. Quoique les Pres soient très-méfiantes, on les prend aux gluaux, à la pipée, avec des lacets, et sur-tout avec le collet à ressort, qu’on emploie en Hollande pour prendre les Canards sauvages, les Corneilles et les Gears. Esp. 12. Le CORBEAU Geai, Corvus Glan- darius, les ailes ornées d’une plaque bleue, ou plutôt émaillée de différentes nuances de bleu, 96 SECONDE PARTIE. traversées de lignes blanches et noires ; le front orné d’un toupet de petites plumes noires, cen- drées, bleuâtres et blanches ; les joues, le.cou, le dos, les couvertures des ailes, la poitrine et le haut du ventre, d’un gris cendré vineux; le croupion, les couvertures du dessus et du dessous de la queue, les jambes, blanches; la gorge et le bas-ventre blanchâtres ; une bande noire de chaque côté du bec; l'iris bleuâtre; le bec, la langue, le palais, noirs ; les pieds d’un brun ürant sur la couleur de chair. Le Gear. Buffon, tome 3, page 107, pl. 8. PI. enlum. n.° 481. On le trouve en France , en Italie, en Alle- magne, en Suède, en Écosse, en Angleterre, il paraît n'être étranger à aucune contrée de l'Europe ; on le retrouve jusque sur les mon- tagnes de la Sibérie. Îl a treize pouces (352 mill.) de longueur, et un pied neuf pouces (568 mill.} d'envergure. Il niche dans les bois et loin des lieux habités. Il construit son nid avec des frag- mens de branches, des fibres de racines et des. mousses. La femelle pond quatre, cinq ou six œufs, un peu moins gros que ceux des Pigeons, d’un gris plus ou moins verdâtre, avec des pe- tites taches faiblement marquées. Dans l’état de domesticité. 1l s'accoutume à toute sorte de nour- riture, et vit ainsi huit à dix ans. Dans l’état de ‘ liberté , One Il. Pres ou ConBEAux. 97 hberté, il se nourrit non-seulement de glands et de noisettes, mais de châtaignes, de pois, de fèves, de sorbes, de groseilles, de cerises, de framboises, etc. Il dévore aussi les petits oiseaux quand il les surprendre dansle nid, et même les vieux s'ils sont pris au piége. Le cri naturel des Geais est ares et ils le font entendre souvent. Ils imitent tous les sons, tous les bruits, tous les cris des ani- maux qu'ils entendent habiiuellement, et même la parole humaine. On en a vu imiter assez bien le miaulement du chat, le bélement du mouton, Faboiement du chien. Pour parvenir plus aisé- ment à cette éducation, on leur coupe le filet qui est sous la langue, ce qui lui donne plus de développement et plus de facilité à articuler des sons étrangers. Cette petite opération se fait à plusieurs autres éspèces d'oiseaux que l’on forme à parler, et auxquels on veut délier la langue. Le Geai, comme la Pre, les Choucas et les Corneilles, a Vhabitude d’enfouir ses provisions superflues, et celle de voler tout ce qu’il peut emporter. La chair des jeunes est, dit-on, man- geable. Le Geaï a les plumes douces et soyeuses. Les plumes azurées de ses ailes étaient recherchées, il y a quelques années, pour garnir les robes des dames; mais cette parure a été abandonnée. Les Geais ont gagné à ce changement d’une mode qui leur était funeste, on En a moins fait la guerre; G 98 SECONNE PARTIE. le cultivateur seul a été intéressé à s'opposer à leur trop grande multiplication, car ce sont de grands dévastateurs. On a inventé plusieurs moyens de les prendre , tels sont la prpée, la Jossette, les abreuvoirs, la chasse au plat d'huile, au saut, à la repenelle, etc. Voyez l Aviceptologie francaise. Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 1.0 Le Geai à cing doigts, cité par les anciens, et qui, disent-ils, était susceptible d’une éduca- ton plus facile que le Gear commun. 2.9 Le Geai blanc, à plumage entièrement blanc, avec l'iris rouge et la tache bleue sur les ailes. GENRE 91. ROLLIER , CORACIAS. Bec droit, en couteau, alongé , recourbé à la pointe, tran- chant sur les bords : Plumes de la base du bec tournées en arrière , laissant à découvert les Narines qui sont étroites. Langue cartilagineuse , fourchue ou divi- sée vers la pointe en deux parties. Queue composée de douze pennes. Jambes garnies de plumes jusqu'au talon. Pieds ambulatoires, c’est-à-dire, trois Onpre Il. Pres ou Corrraux. 99 Doigts antérieurs, tous divisés à leur ori- gine , un postérieur. Espèce 1. Le ROLLIER d'Europe, Coracias Garrula , la tête, le derrière et le devant du cou, de même que la gorge, d’un bleu d’aigue-marine à reflets d’un vert sombre; tout le dessus du corps d’un bleu plus clair; le dos et les pennes secondaires les plus près du corps de couleur marron ; les pennes des ailes en dessus d’un vert brillant à reflets à la base, et noires dans le reste de leur longueur, d’un vert plus pâle, et d'un bleu d'azur très-brillant en dessous, de même que la partie antérieure des ailes qui touche le corps ; les deux pennes intermédiaires de la queue d’un vert obscur, les deux premières latérales noires à la pointe; les pieds jaunâtres. Le Rollier d'Europe. Buffon, tome 3, p. 135, pl. 10. PI. enlum. n.° 486. On le trouve en France, en Allemagne, en Suisse, en Suède, en Danemarck, en lialie, en Sicile, dans l'ile de Malte, jusqu’en Afrique. I a un pied six lignes ( 338 millim.) de longueur. C'est un oiseau de passage, dont les migrations se font régulièrement chaque année dans les mois de mai et de septembre. Il se nourrit de graines, de racines, de baies, de vers, de scarabées, de sautérelles, et même de grenouilles. Il devient fort gras l'automne, et est alors wi; son manger. Cet oiseau , plus sauvage que le Geaï et la Pée, 9 100 SECONDE PARTIE. se tient dans les bois les moins fréquentés et les plus épais. Dans les pays où les Bouleaux sont abondans, il les préfère à tout autre arbre pour y placer son nid; mais dans ceux où ces arbres sont rares, comme à Malte, on prétend qu'il le fait dans la terre. La ponte est de cinq œufs d’un vert clair, couverts d’un grand nombre de petites taches de couleur obscure. Ozs. La famille des Ro/liers est répandue dans les quatre parties du monde, maïs elle est beaucoup plus nombreuse dans les contrées chaudes ; nous n’en con- naissons qu'une espèce en Europe. GENRE 52. LORIOT , ORIOLUS. Bec droit, conique, convexe , très-aigu : Mandibule supérieure un peu plus longue, légèrement échancrée. Narines petites , situées à la base du bec, et en partie couvertes. Langue aiguë, fourchue ou divisée vers l2 pointe en deux parties. : Queue composée de douze pennes. _ Jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois Doigts antérieurs, l’externe réuni au doigt intermédiaire , jusqu’à la première phalange: un postérieur. OnDrE Il. Pres ou CorBEAUx. SOË Espèce 1. Le LORIOT commun, Oriolus Galbula , tout le corps,.le cou et la tête, d'un beau jaune; un trait entre le bec et l'œil; les. ailes noires, avec quelques taches jaunes qui ter- minent la plupart des grandes pennes et quelques- unes de leurs couvertures ; la queue mi-partie de jaune et de noir; l'iris des yeux rouge. Le Loriot. Buffon, tome 3, page 254, pl. 17. PI. enlum. n.° 26, le mâle. On le trouve en Europe, en Asie, en Afrique. Il a neuf à dix pouces ( 244 à 271 mull.) de lon- gueur, et un pied quatre pouces ( 433 millim.) de vol ou d'envergure. C'est un oiseau de passage qui arrive dans nos contrées au printemps, et nous quitte en automne pour passer l'hiver en Afrique; il est à peu près de la grosseur du Merle. M se nourrit d'insectes, de scarabées, de chenilles, de vermisseaux ; mais sa nourriture de choix sont les cerises, les figues, les baies de sor- bier, les pois, etc. Cet oiseau fait son nid sur des arbres élevés, quoique souvent à une hau- ieur fort médiocre, et le façonne avec une sin- gulière industrie ; il attache ordinairement à la bifurcation d’une petite branche; 1l le garnit in- térieurement de mousse, de lichen. La femelle pond quatre ou cinq œufs d’un blanc sale, semés de quelques petites taches d’un brun presque noir, et plus fréquentes sur le gros bout. L’incu- Lbation dure environ vingt-un jours. Cet oiseau, G 3 102 SEconNDE PanrTrr. lorsqu'il est gras, est un bon manger. Le plumage varie considérablement dans les deux sexes. Les jeunes mâles ressemblent beaucoup aux femelles, el n’acquièrent leur beau jaune qu’au bout de la lroisième année. Le Loriot est diFicile à élever, il vit rarement ælus de deux ans en captivité. On le prend aux abreuvorrs ; 1 vient aussi à la prpée, et on le. chasse avec différentes sortes de filets. GENRE 53. MAINATE, GRACULA. Bec tonvexe , épais, en couteau , un peu comprimé sur les côtés, presque nu à sa base. Langue entière, charnue , un peu renflée vers la pointe. Queue composée de douze pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. : Pieds ambulatoires , c’est-à-dire, trois doigts antérieurs , l’externe joint à l'inter- médiaire jusqu’à la première phalange ; un postérieur. OBs. Ce genre, qui ne présente aucun individu propre à l'Europe , renferme plusieurs oiseaux , dont le plus estimé est le Muinate des Indes orieu= OnprE Il. Pres ou CorBraAux. 103 fales, que les Indiens et les Chinoïs recherchent à cause de sa douceur, de sa familiarité , et sur-tout par son talent, pour imiter en peu de temps le sifflet, le chant, la parole , etc. GENRE 54. OISEAU DE PARADIS, PARADISE À. Bec en cône alongé, droit, très-pointu, un peu comprimé par les côtés , recouvert à sa base d’une espèce de velours , formé par de petites plumes droites, courtes, fermes et serrées. # Narines à découvert dans quelques espè- ces, couvertes par des plumes dans quelques autres. Plumes sub-alaires, c'est-à-dire, prenant naissance de chaque côté dans les flancs entre l’aile et la cuisse, très-alongées. Queue composée de dix ou douze pennes. Deux Plumes qui prennent naissance au- dessus de la queue, dans quelques espèces, dénudées ou sans barbillons dans leur partie intermédiaire , c'est-à-dire , barbues à la base et à l’extrémité , plus longues que le corps de l'oiseau. | ; Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. | G 4 PEN 104 SECONDE PARTIE. Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois doigts antérieurs , l’externe réuni à l’inter- médiaire jusqu’à la première phalange ou articulation ; un postérieur. Os. Ce genre renferme un nombre assez consi- dérable d'espèces (13 ), originaires des îles d’Arou et de la nouvelle Guinée. Ces Oiseaux si étonnans par la richesse , la forme , le luxe , la position , le jet de leurs plumes , sont encore plus célébres par les fables dont leur histoire est remplie. La mutilation de leurs pieds, la préparation conservatrice que les insu= laïres leur font subir , ont donné lieu à une foule d’er- reurs relatives à leur manière de vivre , de voler, de se percher , de se reposer, des’accoupler , de pondre, de couver, de se nourrir , etc.; et ces erreurs , accré- ditées par un grand nombre de personnes, leur ont mérité le nom d’Oiseaux de Paradis. GENRE 55, COUROUCOU , TROGON. Bec plus court que la tête, en couteau , crochu , plus large en travers qu'épais en hauteur : Mandibules dentelées par les côtés ou à dents de scie dans la plupart des espèces. Narines couvertes de plumes effilées et roides. | Queue composée de douze pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. OnpnE Il. Pres ou Coneraux. 105 Pieds courts, grimpans , c’est-à-dire , deux Doigts antérieurs, deux postérieurs, tous séparés environ jusqu'à leur origine. OBs. Ce genre, qui ne présente aucune espèce euro- péenne, renferme des Oiseaux originaires des climats chauds. GENRE 56. BARBU , BUCCO. Bec en couteau , aplati par les côtés, échancré de chaque côté vers le bout, un peu recourbé à la pointe. Ouverture du bec prolongée jusqu'aux yeux. Narines recouvertes par des plumes effi- lées , roides comme des soies, en forme de poils, dirigées en avant, plus longues que le bec dans quelques espèces. Queue composée de dix pennes foibles dans la plupart des espèces. Jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. | Pieds grimpans, c’est-à-dire , deux Doigts antérieurs , deux postérieurs tous divisés à leur origine. OBs. Les Oiseaux réunis dans ce genre se trouvent en Asie, en Afrique , dans l'Amérique méridionale, et dans les grandes Antilles ; ils ont le corps trapu et 106 SECONDE PARTIr. la tête très-grosse. Buffon les a divisés en deux sec- tions , dont l’une comprend les Barbus proprement dits, ou les espèces de l’ancien continent; l’autre renferme les T'amatias, ou Tes espèces américaines. Les Barbus diffèrent des T'amatias par un bec plus court , plus épais , un peu convexe en dessous, et par le naturel et les habitudes analogues à celles des Pres- grièches. GENRE 57. COUCOU, CUCULUS. Bec lisse, un peu recourbé à l'extrémité, convexe en dessus, comprimé par les côtés. Narines à marges boursoufflées ou à bords un peu proéminans. Langue courte , aplatie , entière à la pointe, en fer de flèche à la base. Queue composée de dix pennes dans le plus grand nombre des espèces , carrée, presque fourchue , arrondie ou cunéiforme , plus ou moins étagée selon les espèces. Jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. Pieds grimpans, c’est-à-dire , deux Doigts antérieurs , deux postérieurs, tous séparés presque jusqu’à leur origine. Espèce 1. Le COUCOU d'Europe, Cuculus canorus, le dessu e la tête et du corps dur , le dessus de la t Onvne Il. Prxs ou Consraux. 107 joli cendré ; la gorge et le devant du cou d’un cendré clair; le reste du dessous du corps rayé transversalement de brun sur un fond blanc sale ; les pennes de la queue arrondies, noirâtres, et terminées de blanc; l'iris noisette; le bec noir en dehors, jaune à l'intérieur, orangé à la base; les pieds jaunes. Le COUCOU. Buffon, tome 6, page 305. PI. enlum. n.° 8rr. On le trouve en Europe et dans l'Asie septen- irionale. Sa longueur est de treize à quatorze pouces ( 352 à 579 millim.) C’est un oiseau de passage, qui arrive en France dans le mois d'avril. Il se nourrit d'insectes, de chenilles, de coléop- ières, etc. [l dépose ses œufs dans les nids des petits oiseaux, tels que la Fauvetle ordinaire, la Fauvette à téte noire, la Fauvette babillarde, la Lavandière, le Rouge-gorge, le Chantre, le Troglodyte, le Rossignol , V Alouelle , la Linotte , le Verdier, le Bouvreuil, la Grive, etc. Le mâle fait entendre au printemps son chant que tout le monde connait, tantôt en volant, tantôt perché sur une branche sèche. Les jeunes Cozcous ne chantent point la première année, et les vieux cessent de chanter vers la fin de juin. Sur l'ar- rière saison, les adultes, sur-tout les femelles, deviennent très-gras et sont bons à manger. Le plumage du Coucou varie dans les divers indi- vidus , il est tantôt gris, tantôt roux, ele. 108 SECONDE PARTIE. Os. L'histoire du Coucou est mêlée d'un grand nombre d’erreurs. Les faits que cet Oiseau nous présente , sont : 1.9 de ne point faire de nid, ce qui lui est commun avec plusieurs autres oiseaux ; 2.° de déposer ses œufs dans le nid des autres oiseaux; 5.° de découvrir avec une facilité étonnante les nids les mieux cachés ; 4.° de laisser à des méres étran- gères le soin de couver ses œufs, d'élever et de nour- rir ses petits. Les fables débitées sur cet oiseau, sont : 1.° sa mé- tamorphose en Epervier ; 2.° son retour au printemps sur les épaules du Milan, et la faiblesse de ses ailes qui ne lui permet que de raser la surface de la terre; 3.9 la prétendue salive qu'il jette sur les plantes, et qui leur est funeste par les insectes qu’elle engendre ; 4.9 sa voracité qui lui fait manger les petits de sa nourrice ; et la dévorer elle-même. Il est facile de faire connaître le ridicule de toutes ces fables. $ 1.9 La couleur du plumage de la femelle, assez semblable à celles de l'Émérillon, a pu fare prendre à quelques personnes ( qui n'y ont pas regardé d'assez près) , le Coucou pour un oiseau de proie, dont il n'a mi le bec, ni les doigts, ni les ongles , ni le courage , ni la force , ni l'appétit pour la chair, et qu'il est impossible à la seule inspection de con- fondre avec un Épervier ou un Émérillon. 2.9 La prétendue foiblesse de ses ailes, est une erreur qui se réfute d'elle-même. En effet, comment présumer qu’un oiseau qui arrive d'Afrique en Europe, et qui vient de faire un voyage d'aussi long cours , ne puisse pas s'élever à la moyenne hauteur d’un arbre ? Si à leur arrivée, les Coucçous fréquentent plus vo- Onpre Il. Pres ou Conzraux. 109 lontiers les buissons , et se posent souvent à terre, ce n’est point à cause de la foiblesse de leurs aïles , mais pour chercher parmi les herbes et sur les arbustes qui commencent à pousser leurs feuilles , les insectes qui leur servent de nourriture. 5.9 La prétendue salive que le Coucou jette sur les plantes , n’est que l’exudation écumeuse d’une cigale appelée la Bébaude ( Cicada spumacea , L.), qui se trouve au printemps, principalement sur le Salsifis des prés ( ZTragopogon pratense ,L. ) , sur plusieurs espèces de trèfles, et sur un très-grand nombre de plantes. Il est possible qu’on ait vu un Coucou cher- cher la larve de ceite cigale au milieu de cette écume, afin de s’en nourrir , et on aura cru qu'il déposait sa salive sur les plantes ; dès-lors on aura dit que cette salive engendrait des insectes ; et pour ajouter du mer- veilleux à tout cela , on aura dit que ces insectes don- naient la mort au Coucou, en le piquant sous l’aile. 4° Privé des facultés des oïseaux carnivores , le Coucou a été métamorphosé dès sa naïssance en oiseau de proie carnassier , et cela d'après le fait cité par Klein , d’une fauvette qui périt pour avoir enfoncé sa tête dans la gorge d'un Coucou, qui fut lui-même étouffé par cette tête dont il ne put briser les os. Montbeillard cite au contraire des faits qui prouvent que le Coucou n'est point tel qu'on s’est plu à le re- présenter. Cependant des expériences suivies ont prouvé que le Coucou sait expulser du nid les petits oiseaux avec lesquels il se trouve ; qu'il supporte plus volontiers les œufs que les petits ; que quand il ap- proche du douzième jour , il perd le désir de jeter ses compagnons dehors , et qu'après douze jours, il est rare qu'il les inquiète. f10 SECONDE PARTIE GENRE 58. TORCOL, FYUNX. Bec légèrement ar- rondi , pointu , faible, un peu recourbé. Narines un peu concaves, découvertes ou nues, c’est-à-dire , dénuées ou dégarnies de poils ou de barbes. Langue arrondie, semblable à un ver de terre , très-longue, terminée en pointe carrée. Queue composée de dix pennes flexibles. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds grimpans, c’est-à-dire, deux doigts antérieurs, deux postérieurs : les deux in- ternes plus petits. Espèce 1. Le TORCOL d'Europe, Yunx Torquilla, le corps mélangé de gris, de noir et de tanné, par ondes et par bandes; le dessous du corps gris-blanc, teint de roussâtre sous le cou, el peint de petites zones noires qui se détachent sur la poitrine; la queue composée de dix pennes flexibles variées par dessous de points noirs sur un fond gris feuille morte, et iraversée de deux ou trois larges bandes en ondes. Le Torcol. Buffon , tome. 7, page 84, pl. 3. PI. enlum. n.° 608. Cet oiseau est répandu dans toute l'Europe, One Il. Pres ou Corrraux. IT depuis les provinces méridionales jusqu’en Suède, et même en Laponie; il est assez commun en Grèce, en Italie; on le trouve en Sibérie, au Bengale, au Kamtschatka et au Cap de Bonne- Espérance. Sa longueur est de six pouces et demi ( 74 mill. ) ; il est de la grosseur de l'Æloueite. L'espèce du Torcol n’est nombreuse nulle part, et chaque individu vit solitairement et voyage de même. On les voit arriver seuls au mois de mai. Cet Oiseau n’a pas l'habitude de grimper comme le Pic ( quoiqu'il ait les pieds conformés de même ), nm de chercher sa nourriture sous les écorces. Il darde dans les fourmilières sa langue en forme de ver, enduite d’une liqueur vis- queuse, et la retire chargée de fourmis qui font la base de sa nourriture. Il pond dans des trous d’arbre sans faire de nid, et sur la poussière du bois pourri, qu’il fait tomber au fond du trou en frappant les parois avec son bec. On y irouve communément huit ou dix œufs, d'un blanc d'ivoire. On ne peut guère élever les Torcols en cage ; il est très-difficile de leur fournir une nourriture convenable. Sur la fin de Fété ils prennent beaucoup de graisse, et sont alors ex- cellens à manger. Ozs. Le nom du Torcol est tiré de l'habitude que cet oiseau a de tourner le cou d’un mouvement lent, onduleux , semblable à celui du serpent, en renversant Ja tête vers le dos, en fermant les yeux, et qui pa- raît dépendre d’une conformation particulière. 112 SECONDE PARTIE. GENRE 59. PIC , PICUS. Bec polyèdre , c’est-à-dire, à plusieurs pans ou angles, droit , terminé en forme de coin. Narines recouvertes par des plumes séta- cées, couchées de derrière en avant. Langue arrondie , semblable à un ver de terre , très-longue , armée d’une pointe dure, osseuse, rétractile ou susceptible, à la volonté de l’oiseau , d’être portée toute entière hors du bec , ou retirée , garnie à la pointe de petites soies. Queue composée de dix pennes dures , roides , fléchies en dedans , terminées en pointe plus ou moins aiguë. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds grimpans, c’est-à-dire , deux doigts antérieurs , deux postérieurs ; le doigt pos- térieur externe plus long; ie doigt postérieur interne plus court. Ongles forts, crochus , et très-pointus. Espèce x. Le PIC noir, Picus Martius, tout le corps noir ; le dessus de la tête d’un rouge vif; les pieds couleur de plomb, et couverts de plumes sur OnprE Il. Pres ou CorsEaux. 113 sur le devant dans la moitié de leur longueur ; l'iris d’un jaune pâle. Le Pic noir. Buffon, tome 7, page 41, pl. 2. PI. enlum. n.° 596. On le trouve dans les hautes futaies sur les montagnes, en Allemagne, en Suisse, dans les Vosges, en Suède, en Russie, en Sibérie, et même au Chili. Sa longueur est de dix-sept pouces (460 millim. ); il est de la taille du Choucas. Cet oiseau grimpe le long des arbres, frappe contre les troncs de grands coups pour se loger dans le cœur du bois, où il se met fort au large; quelquefois il creuse et excave l’intérieur des arbres, au point qu'ils sont bientôt rompus par les vents. Cet oiseau ferait donc grand tort aux forêts si l’espèce en était plus nombreuse. Il perce aussi les ruches des abeilles; pour éloigner ce Pic , les Russes les entourent d’épines et de petits branchages. La femelle pond au fond de son trou, deux ou trois œufs blancs. Esp. 2. Le PIC vert, Picus viridis tout le dessus du corps vert-olive; le dessus de la tête couvert de plumes grises à la base, rouges à la pointe ; les côtés de la tête marqués de deux raies noires qui partent des angles du bec, en- tremélées de rouge (dans les vieux mâles); la poitrine et le ventre jaunâtres ; les grandes pennes des ailes marquées de taches blanches sur les deux bords; le croupion d’un jaune vif; les H 114 SECONDE PARTIE. pennes de la queue noirâtres, fourchues à la pointe. Le Pic vert. Buffon, tome 7, page 7, pl. 1. PI. enlum. n.°$ 377 et 879 le vieux mâle, Voyez l'Art d'empailler les Oiseaux. PI. IV. Cet oiseau se trouve dans les deux continens; el que, quoique peu nombreux en individus, il est très-répandu. Sa longueur totale est d’un pied six lignes ( 338 millim. ); sa grosseur égale à peu près celle du Choucas; il demeure l'hiver, en grand nombre, dans les forêts de la France et de VAllemagne. Il se tient à terre plus souvent que les autres Pics, sur-tout près des fourmilières. Il attend les fourmis au passage, couchant sa longue langue dans le pelit sentier qu’elles ont coutume de tracer et de suivre à la file; et lors- qu'il sent sa langue couverte de ces insectes, il la retire pour les avaler. Il ouvre aussi les four- milières avec les pieds et le bec, et s’établissant au milieu, il saisit à son aise les fourmis et avale aussi leurs œufs. Dans tous les autres temps 1l grimpe contre les arbres qu'il attaque et qu'il frappe à coups de bec redoublés. Il place son nid dans le cœur des arbres. La femelle y dépose ordinaire- ment quatre à cinq œufs verdâtres, marqués de petites taches noires. La femelle diffère du mäle en ce qu’elle n’a pas de rouge sur les côtés de la tête. On prend quelquefois ces oiseaux à la prpée et avec des lacets que l’on tend près des four- Onone Il. Pres ou ConBEaAux, 115 milières. Lorsque ces oiseaux sont à terre ils ne marchent point, ils ne font que sauter; cest aussi leur manière de grimper et celle de tous les oiseaux grimpeurs. Esp. 3. Le PIC varié, Picus major, le sommet de la tête noir, avec une bande d’un rouge vif, sur Vocciput ( dans le mâle ); deux grandes plaques blanches sur les ailes dont les grandes pennes sont brunes, les autres noires, et toutes mélées de blanc; la commissure des lèvres rouge; le bas-ventre d’un beau ponceau; la queue un peu étagée ; les quatre pennes intermédiaires noires, les latérales rayées de celte couleur sur un fond blanc roussâtre ; iris rougeâtre ; les pieds cou- leur de plomb; les ongles bruns. L’Épeiche ou le Pic varié. Buffon, t. 7, p.57. PI. enlum. n.° 196 le mâle, et 595 la femelle. On le trouve en Europe, dans la Sibérie orientale et dans l'Amérique septentrionale. Il à neuf pouces trois lignes (250 mill. ) de longueur. Il frappe contre les arbres des coups plus vifs et plus secs que le Pic vert; il grimpe ou descend avec beaucoup d’aisance en haut, en bas, de côté et par dessous les branches ; les pennes rudes de sa queue lui servent de point d'appui, quand, se tenant à la renverse, il redouble de coups de bec. Il niche comme les autres Pics, dans un trou d'arbre creux. Sa ponte est de cinq à six H 2 116 SECONDE PARTIE. œufs d’un blanc grisâtre mélangé de petites taches noirâtres. OBs. Buffon regarde comme variété de cette espèce le Pic varié à tête rouge , pl. enlum. n.° 611, dont Brisson et les Ornithologistes modernes ont fait une espèce , sous le nom de Picus medius. Esp. 4. Le PIC petit Epeiche, Picus minor, le corps bigarré en dessus de blanc et de noir, d’un blanc sale ou même gris en dessous; le sommet de Îa tête rouge; l’occiput et le dessous du cou noirs ; la commissure des lèvres de cou- leur de terre cuite; les quatre pennes intermé- diaires de la queue totalement noires, les autres rayées et tachetées de blanc; les pieds et les ongles de couleur de plomb. Le petit Epeiche. Buffon, tome 7, page 62. PI. enlum. n.° 598, fig. 1, le mâle, et fig. 2, la femelle. | On le trouve en France, en Angleterre, en Suède, et jusque dans l'Amérique septentrionale. {la cinq pouces sept lignes ( 150 mill.) de lon- gueur ; il est à peine de la grandeur du Morneau. Il s'approche pendant l'hiver des maisons et des vergers, il grimpe fort haut sur les grands arbres, et semble attaché à l’entourde leurstroncs. Il niche dans un trou d'arbre; la ponte est de quatre à cinq œufs semblables à ceux du Torcol. C'est la plus petite espèce de ce genre. La femelle n’a point de rouge sur la tête. Onone II. Pres ou ConBrAux. 117 GENRE 6o. SITTELLE, SITT A. Bec en alène, lé- gèrement arrondi , droit, prolongé, très- entier ou sans échancrure : Mandibule supé- rieure un peu plus longue , aplatie à l’extré- mité , un peu anguleuse. Langue courte, plate , échancrée, dente- lée, terminée en pointe dure d’une substance cornée. Narines presque rondes, petites, à demi- recouvertes par de petites plumes qui nais- sent de la base du bec, et dont l’alignement est parallèle à son ouverture. Queue composée de douze pennes. Jambes , couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois Doigts antérieurs , l'intermédiaire étroite- _ ment uni à la base avec les latéraux : un pos- térieur ; ce dernier aussi long que les autres. Espèce 1. La SITTELLE d'Europe, S#ta Europea , toute la partie supérieure de la tête et du corps, et les deux pennés intermédiaires de la queue, d’un cendré bleuâtre; la gorge et les joues blanchâtres; la poitrine et le ventre orangés; Les flancs, les jambes et les environs de l'anus, FINS …x28 SECONDE PARTIE. d’une teinte plus rembrunie tirant au marron; les pennes latérales de la queue noires, terminées de cendré. La Sittelle ou Torchepot. Buffon, t.5, p.460, pl. 20. PI. enlum. n.° 623, fig. r. Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 1.9 La petite Silivlle. Buffon, tomes, page 470. 2.0 La Sielle à téle noire. Buffon, t.5, p.473. 3.0 La petite Sitlelle à téte brune. Buffon, 1.5, P- 474. On la trouve en France, en Allemagne, en Suisse, en Italie, et non-seulement en Europe, mais en Sibérie, au Kamtschatka, et même dans l'Inde. Elle grimpe sur les troncs et les branches d'arbres, et frappe de son bec l'écorce, et même avec plus d'effort et de bruit que les Pics et les Mésanges. Elle se nourrit de chenilles, de sca- rabées, de toutes sortes d'insectes, de noisettes et de noix, qu’elle casse à coups de bec. Elle a dans la queue un mouvement alternatif, de haut en bas, comme les ZLavandières. La Srtelle se tient dans le pays qui la vu naïtre. Seulement en hiver elle cherche les bonnes expositions, s’ap- proche des lieux habités, et vient quelquefois jusque dans les vergers et les jardins. On la voit courir sur les arbres dans toutes les directions, pour donner la chasse aux insectes. Elle établit son nid dans un trou d’arbre, et en fait même un à coups de bec, pourvu que le bois soit vermoulu. Onpre IL Pres ou ConBraux. 119 La femelle y pond cinq, six et jusqu’à sept œufs, d'un blanc sale pointillé de roussâtre. Elle les couve avec un tel attachement, qu’elle se laisse prendre plutôt que de les abandonner. La chair - des petits, lorsqu'ils sont gras, est un bon manger. GENRE 61. TODIER, TODUS. Bec en alêne , mince, droit , légèrement aplati en dessus comme en dessous , obtus ou mousse à la pointe, garni à la base de soies touffues. Narines petites, ovales. Queue composée de douze pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. oi Pieds marcheurs dans la plupart des es- pèces, c'est-à-dire, trois Doigts antérieurs : celui du milieu étroitement uni et comme collé au doigt externe jusqu’à la troisième phalange ou articulation , et uni de même au doigt interne jusqu’à la première pha- lange ; un doigt postérieur. Ozs. Les T'odiers qui se rapprochent des Martin- Pécheurs par la forme des doigts , ont, comme eux, l’habitude de vivre au bord des eaux, maïs ils en dif-, térent essentiellement par la forme du bec. H 4 120 SECONDE PARTIE. GENRE 62. MARTIN -PÉCHEUR, ALCEDO. Bec long , fort, épais à la base , à trois pans ou angles , filé droit en pointe. Narines petites, et dans quelques espèces cachées par les plumes du front. Langue charnue, très - courte , aplatie, aiguë à la pointe. Queue composée de douze pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. SA | Pieds marcheurs, c’est-à-dire , trois Doigts antérieurs : celui du milieu étroitement uni et comme collé au doigt externe jusqu’à la troisième phalange ou articulation ( ce qui forme en dessous une plante de pied large et aplatie ), et uni de même au doigt interne jusqu’à la première phalange ; un doigt pos- térieur. Espèce 1. Lie MARTIN-PÉCHEUR d'Europe, Alcedo Ispida, les plumes de la tête et du cou marquées de raies transversales , pointillées d’aigue-marine sur un fond d'azur; le milieu du dos, le croupion et les couvertures de la queue d’un vert brillant à reflets ; les pennes des ailes et de la queue d’un bleu foncé en dessus et One II. Pres ou CorgraAux. 121 fauves en dessous ; la poitrine , et le ventre , de cette dernière couleur; la gorge blanchâtre ; trois taches entre les narines et les yeux : l’une noire, autre rousse , la troisième blanche ; le bec noir ; l'intérieur du bec couleur de safran; les pieds rouges ; les ongles noirs. Le Martin-pécheur ou l’Alcyon. Buffon, t. 7, p- 164. pl. 9. PL. enlum. n.° 77. On le trouve en Europe, en Asie et en Afri- que. Il a plus de six pouces ( 162 mill. ) de lon- gueur ; il est de la grosseur de l’Alouette. Cest le plus bel oiseau de nos climats, et il n’y en a aucun en Europe qu’on puisse comparer au Martin-pécheur pour la netteté, la richesse et Véclat des couleurs. Il se nourrit de poissons qu’il guête souvent pendant des heures entières, et qu’il saisit avec beaucoup d’adresse, en se lais- sant tomber à plomb. Il niche au bord des rivières et des ruisseaux, dans les trous creusés par les rats-d’eau ou par les écrevisses, qu'il approfondit lui-même, et dont 1l maçonne et rétrécit l’ou- veriture. La femelle pond six, sept œufs, et même jusqu’à neuf. En domesticité on peut nourrir le Martin-pécheur pendant quelques mois, dans une chambre où l’on place des bassins d’eau remplis de petits poissons; mais il ne peut se priver, et demeure toujours sauvage. Obs. Le genre des Martin-pécheurs, qui ne pré- sente qu’une espèce européenne, est cependant répandu 122 SECONDE PARTIE. sur tout le globe. Le nord de l'Europe, ainsi que celui de l'Amérique, n’en offre qu'une seule , tandis que l'Afrique , les climats chauds du nouveau continent et de l’Asie , en possèdent un grand nombre. Ces oiseaux fréquentent les rivières, se nourrissent spécialement de poissons qu'ils saisissent avec beaucoup d'adresse ; ils les avalent tout entiers, et rendent par le vomisse- ment , sous forme de pelotte , la peau, les écailles et les arêtes. Quoique ces oïseaux aient en général les ailes assez courtes , ils volent cependant avec une très-grande rapidité. Le fond de la couleur du plu- mage dans la plupart des espèces , est bleu avec dif- férens reflets. Les narines sont petites et le plus sou- vent recouvertes. GENRE 63. GUÉPIER , MEROPS. Bec légèrement voûüté en arc, comprimé par les côtés, à quatre pans ou angles, en carène, pointu. Narines petites, situées près de la base dusbec: ii Langue mince , le plus souvent terminée par de longs filets. Queue composée de douze pennés. Jambes. couvertes de plumes jusqu’au talon. | - Pieds marcheurs, c’est-à-dire , trois Doigts antérieurs : celui du milieu étroitement uni et.comme collé au doigt externe jusqu'à le Onpre IL Pres ou Corgraux. 123 troisième phalange ou articulation , et uni de même au doigt interne jusqu’à la pre- mière phalange ; un doigt postérieur. Espèce 1. Le GUÉPIER d'Europe, X{crops Apiaster, le front dune belle couleur d’aigue- marine; le dessus de la tête marron, teinié de vert ; le derrière de la tête et du cou marron sans mélange ; le dessus du corps d’un fauve pâle, avec des reflets de vert et de marron; la gorge d’un jaune doré éclatant, terminée, dans quel- ques individus, par un collier noir; le devant du cou, de la poitrine, et le dessous du corps, d’un bleu d’aigue-marine; les deux plumes intermé- diaires de la queue plus longues; l'iris d’un rouge vif; le bec noir. Le Guépier. Buffon, tome 6, > Page 480, pl. 23. PI. enlum. n.° 938. | On le trouve en France, en Italie , en Suède, dans l’ile de Candie, à Malte, au Bengale. Il a dix à onze pouces ( 271 à 298 null.) de longueur totale, et seize à dix-sept pouces (433 à 460 millim.) de vol ou d'envergure. Il se nourrit de bourdons, de sigales, de cousins, de mouches, et autres insectes au’il attrape en volant; de guêpes, qui lui ont donné son nom français, et d’abeilles, qui lui ont donné son nom latin. À défaut d'insectes il se rabat sur les petites graines, et même sur le froment. C'est un oiseau de pas- sage qui arrive au printemps. El niche au fond 124 SECONDE PARTIE. des trous, qu'il sait se creuser avec ses pieds et son bec. La femelle y dépose, sur un matelas de mousse, quatre, Cinq, et même six ou sept œufs blancs, un peu plus petits que ceux du Merle. GENRE 64. HUPPE , UPUPA. Bec légèrement voûté en arc, grêle, long, convexe en dessus, un peu aplati par les côtés, obtus ou terminé en pointe mousse. Narines petites, placées près de la base du bec. Eangue très-courte (dans quelques espè- ces ), à trois pans, ou formant une espèce de triangle, mousse à la pointe, très-entière. Queue composée de dix pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu’au talon. Pieds ambulatoires , c'est-à-dire, trois Doigts antérieurs ; l’externe réuni à la base avec l'intermédiaire ; un postérieur. Espèce 1. La HUPPE d'Europe, Upupa Æpops, la tête ornée d’une huppe composée de deux rangs de plumes, bigarrées de roux, de noir et de blanc; le devant du corps d’un gris tirant tantôt au vineux, tantôt au roussâtre ; le dos gris dans sa partie antérieure, rayé transver- One Il. Pies ou Corsraux. 125 salement dans sa partie postérieure , de blanc sale, sur un fond rembruni; une plaque blanche sur le croupion; les couvertures supérieures de la queue noirâtres; le ventre et le reste du des- sous du corps d’un blanc roux; les ailes et la queue rayées de blanc; le fond des plumes ar- doisé ; le bec noir. _ La Huppe ou Puput. Buffon, tome 6, p. 459. pl. 21. PI. enlum. n° 52. Elle est répandue dans presque tout l’ancien continent, depuis la Suède, et même depuis les Arcades et la Laponie jusqu'aux Canaries et au Cap de Bonne - Espérance, d’une part; et de l’autre, jusqu'aux îles de Ceylan et de Java. Sa longueur totale est de onze pouces ( 298 millim.) Elle est oiseau de passage en Europe, et n’y reste point l'hiver, pas même dans les beaux pays de la Grèce et de l'Italie. La nourriture la plus ordinaire de la Huppe, dans l'état de liberté, sont les insectes en général, tels que les scara- bées, les fourmis, les vers, les demoiselles, les abeilles sauvages , plusieurs espèces de che- nilles, etc.; en captivité, on la nourrit avec de la viande crue, hachée. Elle établit son nid, comme les Pics, dans des trous d'arbres, ainsi que dans des trous de murailles , sur le terreau ou la poussière qui se trouvent d'ordinaire au fond de ces cavités, et quelquefois elle le place à terre dans les racines. La femelle pond depuis deux jusqu’à sept œufs, et plus communément 26 SECONDE PARTIE. quatre ou cinq, d’un gris cendré , de forme alongée, et un peu plus gros que ceux du Merle, La Huppe devient très-grasse en automne. Sa chair est très-recherchée en Italie, dans les îles de l’Archipel, et dans divers cantons de la France. OBs. La Huppe , prise jeune ou vieille, s’accou- tume aisément à la captivité, devient très-familiére , mais il ne faut pas la renfermer dans une cage; on la laisse au contraire, courir librement dans lesjardins et dans les maisons. GENRE 65. GRIMPEREAU , CERTHIA. Bec menu, effilé, plus long que la tète, voûté en are, diminuant insensiblement de grosseur , et se terminant par une pointe très-aiguë. Narines petites, grandes, nues, à moitié ou totalement recouvertes par une mem- brane. Langue variable dans sa forme. Queue composée de douze pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. : Pieds ambulatoires, c’est-à-dire , trois Doigts antérieurs : l’externe étroitement uni à l'intermédiaire jusqu’à la première pha- lange ou articulation ; un postérieur ( ce dernier de la longueur des doigts de devant). Onvones IL. Pres ou CorsrAux. 127 Espèce 1. Le GRIMPEREAU familier, Cer- thia familiaris , la gorge et quelquefois tout je dessous du corps, de couleur blanche; le dessus du corps varié de roux, de blanc et de noirâtre ; la tête d’une teinte plus rembrunie; le tour des yeux et les sourcils blancs ; le croupion roux; les pennes des ailes brunes ; celles de la queue poin- tues par le bout; le bec brun en dessus, blan- châtre en dessous ; Piris noisette ; les pieds gris. Le Grimpereau. Buffon, tome 5, page 481, pl. 21, fig. 1. PL enlum. n.° 687, fig. 1. | Cette espèce présente une variété, qui est le grand Grimpereau. Buffon, tome 5, page 486. On le trouve en Europe et dans le nord dé PAsie et de l'Amérique. Sa longueur totale est de plus de quatre pouces ( 108 mill. ). Il reste toute l’année dans le pays qui l’a vu naître; un irôu d'arbre est son habitation ordinaire, c’est de là qu'il va à la chasse des insectes, en grimpant le long du tronc et des branches. C’est dans ce trou où la femelle fait sa ponte et couve ses œufs qui sont ordinairement au nombre de cinq, et presque jamais plus de sept, cendrés, marqués de points et de traits d’une couleur plus foncée, dont la coquille est un peu dure. La femelle commence sa ponte de fort bonne heure au printemps. Esp. 2. Le GRIMPEREAU de muraille, Cer- {hia muraria, le dessus de la tête et du corps d'un joli cendré; le dessous du corps d’un cendré. 128 SECONDE PARTIE. beaucoup plus foncé; les petites couvertures des ailes couleur de rose; les grandes pennes des ailes noirâtres, bordées depuis leur base jusqu’à la moitié de leur longueur, de couleur de rose sur le côté externe; les quatre ou cinq premières marquées sur le côté interne d’une ou deux taches blanches, les neuf suivantes d’une seule tache fauve; les pennes de la queue noirâtres, arron- dies, terminées, savoir : les huit intermédiaires , de gris sale, et les autres de blanc; le bec et les pieds noirs; les ongles longs et crochus. Le Grimpereau de muraille. Buffon, tome5, page 487, pl. 22. PL. enlum. n.° 372, fig. 1, le mâle ; fig. 2, la femelle. On le trouve aux environs de Lyon, à la grande Chartreuse, aux environs de Grenoble, en Auvergne, dans le Forez, dans la Lorraine, et sur-tout dans la Lorraine allemande; en Au- triche, en Silésie, en Suisse, en Pologne, en Italie , dans le Piémont, sur les rochers du Mont-Caucase et à la Chine. Il a un peu plus de six pouces ( 162 millim.) de longueur. Tout ce que le Grimpereau familier fait sur les arbres, celui-ci le fait sur les murailles et sur les grands rochers coupés à pic; il y loge, il y grimpe, il y chasse, il y pond. Il se nourrit de mouches, de fourmis, et sur-tout d'araignées. C’est un oiseau solitaire, qui voyage seul, ou tout au plus deux à deux. Os. Onpne Il. Pres ou Corsraux. 129 Os. Montbeillard a divisé le genre nombreux des Grimpereaux en trois familles, Il a conservé à ceux d'Europe le nom de Grimpereaux qui leur convient, puisqu ils grimpent réellement ; ; mais il n’en est pas ainsi de presque tous les autres : il a désigné ceux d'Afrique sous le nom de Soui-Mangas , et ceux d'Amérique par celui de Guit-Guits. GENRE 66, COLIBRI, TROCHILUS. Bec très-menu ou semblable à une aiguille fine, plus ou moins courbé en arc, et un peu renflé vers le bout dans les Colibris : droit dans les Oiseaux-mouches, plus long que la tète : Mandibule supérieure engainant l’inférieure. Langue filiforme ou sembiable à un fil délié , composée de deux fibres creuses, for- mant un petit canal , divisé au bout en deux filets ; elle a la forme d’une trompe dont elle fait les fonctions , et que l'oiseau darde hors de son bec à la manière des pics, et quil plonge jusqu’au fond de la corolle des fleurs, pour en tirer les sucs. Queue composée de dix pennes. Jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. | Pieds ambulatoires , c’est-à-dire, trois I 130 SICONDE PARTIE. Doigts antérieurs, tous séparés jusqu’à leur origine ; un postérieur. Os. Ce n’est que dans les contrées les plus chaudes de l'Amérique que la nature a placé toutes les espèces de Colibris et d’Oiseaux mouches. Prodigue envers ces oiseaux , elle les a comblés de tous les dons qu’elle n'a fait que partager aux autres volatiles : prestesse , grâces , fraîcheur et velouté des fleurs, poli des mé- taux , éclat des pierres les plus précieuses, elle a tout réuni sur ces petits favoris. Elle a placé quelques espèces de ce genre , dans l'ordre des oiseaux au der- nier degré de l'échelle de grandeur. Aussi les Indiens, frappés de l’éclat et du feu que rendent les couleurs de ces oiseaux , leur avoient donné le nom de Cheveux du soleil. Les Colibris et les Oiseaux mouches ont les mêmes habitudes , le même genre de vie, et le naturel ; ils font leur nid avec les mêmes matériaux, et le placent dans les mêmes endroits. Dans toutes les espèces la ponte n'est que de deux œufs, et le mâle et ia femelie partagent le travail du nid et de l’incubatien. Fin du second Ordre. 13x ANALYSE DU SYSTÈME DE LINNÉ SUR LES OISEAU X. ORDRE LLL OIES ou CANARDS. CARACTÈRES DES ÜISEAUX DE CET ORDRE. Lx Bec des Oiseaux de la Famille des Ores ou Cawanps, est lisse, couvert d’un épiderme renflé ou épaissi à l'extrémité. On doit le considérer comme une espèce de crible. Les Pieds , dont les Doigts sont engagés dans une membrane , leur servent de rames. Les Jarm- bes, plus courtes que le corps, sont avancées dans quelques espèces, vers le milieu du corps et hors de l'abdomen , ou placées tout à l'arrière du ventre près de l’anus, et cachées dans l'abdomen, dans d’autres espèces : de cette position des P2 132 SECONDE PARTIE. jambes, résulte la difficulté de marcher et de garder l'équilibre sur terre. Les Tarses sont comprimés sur les côtés. Le Corps est gras ou saturé d’une huile qui se rancit facilement. La Peau est dense, se déchi- rant avec peine. Les Plumes sont touffues , soyeuses, impénétrables à l’eau. Ces Oiseaux recherchent l’eau , qui leur fournit pour aliment des plantes aquatiques, des pois- sons, des insectes. Ils établissent le plus souvent leurs Nds sur les bords des rivages. Les petits, dans le plus grand nombre des espèces, cherchent eux-mêmes leur nourriture. Ces Oiseaux sont presque tous polygames, c’est-à-dire, qu'un mâle suffit pour féconder plusieurs femelles. Les femelles sont plus petites que les mâles: ORSERVATION. Les Oiseaux d’eau sont les seuls qui réunissent à la jouissance de l’air et de la terre, la possession de la mer. De nombreuses espèces, toutes très-multipliées , en peuplent le rivage et Les plaines ; ils voguent sur les flots avec autant d’aisance et plus de sécurité, qu'ils ne volent dans leur élément naturel : par-tout ils y trouvent une subsistance abon- dante , une proïe qui ne peut les fuir ; et pour la saï- sir , les uns fendent les ondes et s’y plongent ; d’autres ne font que les effleurer en rasant leur surface par un vol rapide ou mesuré sur la distance et la quantité de victimes ; tous s’établissent sur cet élément mobile comme dans un domicile fixe ; ils s’y rassemblent eu grande société, et vivent tranquillement au milieu Orpre II. Orrs ou Cananps. 133 des orages; ils semblent même se jouer avec les vagues , lutter contre les vents , et s'exposer aux tem- pêtes , sans les redouter. La forme du corps et des membres de ces Oiseaux , indique assez qu'ils sont navigateurs-nés , et habitans naturels de l'élément liquide. Leur corps est arqué et bombé comme la carène d’un vaisseau ; leur cou re- levé sur une poitrine saïllante, en représente assez bien la proue ; leur queue courte et toute rassemblée en un seul faisceau , sert de gouvernail ; leurs pieds larges et palmés font l'office de véritables rames; le duvet épais et lustré d'huile, qui revêt tout le.corps, est un goudron naturel qui le rend impénétrable à l'humidité , eu même temps qu'il le fait flotter plus légèrement à Ja surface des eaux. La vie de l'Oiseau aquatique est plus paisible et moins pénible que celle de la plupart des autres oi- seaux ; il emploïe beaucoup moins de force pour na- ger que les autres n’en dépensent pour voler ; l’élé- ment qu'il habite lui offre à chaque instant sa subsis- tance ; il la prend sans fatigue comme ïl la trouve sans peine ni travail, et cette vie plus douce lui donne en même temps des mœurs plus innocentes et des habitudes pacifiques. Nul des oiseaux d’eau (il faut en excepter quelques espèces de Goélands , de Mouettes et de Pétrels) n’attaque son semblable, nul ne fait sa victime d’aueun autre oiseau, et n’emploie sa force et ses armes que contre les reptiles etles poissons. On doit diviser en deux grandes Familles la nom- _breuse tribu des Oiseaux aquatiques ; car à côté de ceux qui sont navigateurs et à pieds palmés, la nature a placé les oiseaux de rivage et à pieds libres ou di- visés, qui, quoique différens pour les formes, ont 13 134 SECONDE PARTIE. néanmoins plusieurs rapports et quelques habitudes communes ayec les premiers. | La quantité des Oiseaux d’eau, en y comprenant ceux de rivage , et les comptant par le nombre des individus , est peut-être aussi grande que celle des oiseaux de terre. Si ceux-ci ont pour s'étendre , les monts et les plaines, les champs et les forêts, les autres bordant les rives des eaux, ou se portant au loin sur leurs flots, ont pour habitation un second élément aussi vaste, aussi libre que Fair même. Si nous considérons la multiplication par le fonds des subsistances , ce fonds nous paraîtra aussi abondant et plus assuré peut-être que celui des oïseaux terrestres, dont une partie de la nourriture dépend de l'influence des saisons , et une autre très-grande partie du produit des travaux de l'homme. Maïs les Oiseaux terrestres sont aussi d'autant plus nombreux en espèces et en individus , que les climats sont plus chauds ; les Oiseaux d’eau semblent, au contraire, chercher les climats froïds , car sur les côtes glaciales du septen- trion , les Goëélans , les Pingouins , les Macreuses se trouvent à milliers et en aussi grande quantité que les Albatros , les Manchots , les Pétrels , sur les iles glacées des régions antarctiques. Cependant la fécondité des oiseaux de terre paraît surpasser celle des oïseaux d’eau ; aucune espèce en effet parmi ces dernières ne produit autant que celle de nos oïseaux gallinacées , dont la fécondité pourrait s'être accrue * par l'augmentation des subsistances que l’homme leur procure en cultivant la terre. Les mers les plus: abondantes en poissons attirent et fixent pour ainsi dire sur leurs bords, des peuplades innombrables d'oiseaux pêcheurs. Les grands fleuves One III. Orrs ou Cawanrps. 135 de l'Amérique septentrionale sont tout couverts d'Oi- seaux d’eau. Les œufs de poissons qui flottent souvent par grands bancs à la surface de la mer, n’attirent pas moins d'oiseaux à leur suite. , Dans les régions du nord il y a peu d’Oiseaux de terre, en comparaison de la quantité des Oiseaux d’eau. Pour les premiers , il faut des végétaux, des graines , des fruits, dont la nature engourdie produit à peine dans ces climats quelques espèces faibles et rares ; les derniers ne demandent à la terre qu'un lieu de refuge , une retraite dans les tempêtes , une station pour les nuits, un berceau pour leur progéniture ; encore la glace qui, dans ces climats froids, le dis- pute à la terre , leur assure-t-elle presque également tout ce qui est nécessaire pour des besoins si simples ; et dans ces régions ensevelies sous d’éternels frimats, la mer est encore animée , vivante, et même très- peuplée. 136 SECONDE Panrre. TABLE SYNOPTIQUE, | OU DISPOSITION ARTIFICIELLE DES GENRES. | * I. Bec dentelé. * 1. Pieds palmes, à trois Doigts antérieurs _ engagés dans une membrane entière, un doigé postérieur dégage. * Mandibules obtuses, arrondies à la pointe. 67. CananD, ANAs. Bec irès-évasé ou irés- large , terminé par un onglet corné, garni sur ses bords de den- telures membraneuses. 68. Hanre, MerGus. Bec étroit, terminé par un onglet corné, garni sur ses bords de dentelures dirigées en arrière. Û 2 e ré , L * 2. Pieds palmés, à quatre Doïgts, trois ante- rieurs, un postérieur, tous engagés dans une membrane entière. * Mandibules terminées en pointe. 74 PAILLE-EN-QUEUE, PHAETON. Bec en cou- teau, droit, pointu. Onpnt IT. OrEs ou Cananps, 137 73. ANincA, Prorus. Bec droit, très-effilé, pointu. * IT. Bec non dentelé. * L. Jambes avancées vers le milieu du corps, et hors de l'abdomen. * 1. Pieds palmés, à trois Doïigts antérieurs , en- gagés dans une membrane entière , sans doigt postérieur. 71. ALBATROS , DioMEeDEA. Mandibule supé- rieure recourbée en croc: Man- dibule inférieure tronquée. * 2. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs , en- gagés dans une membrane entière, un doigt pos- térieur dégagé. 76. Mouerre, Larus. Mandibule inférieure bossuée ou présentant un angle saillant à peu de distance de la pointe. Narines placées sur le milieu du bec. 78. Bec-En-cissaux , RayncHors. Mandibule supérieure plus courte que linférieure. 70. Pérrer, ProcEzzARI4. Mandibule supé- rieure recourbée en croc: Man- dibule inférieure tronquée. ‘ 138 SECONDE PARTIE. * 3. Pieds à demi-palmés , à trois Doigts antérieurs engagés dans une membrane qui ne s'étend que jusqu'à la seconde phalange ou articulation ; un doïgt postérieur dégagé. 77. HIRONDELLE DE MER, STERNA. Bec effilé, comprimé à l’extré- mité. Narines placées à la base du bec. * 4. Pieds palmés , à quatre Doigts , trois antérieurs et un postérieur, tous engagés dans une mem- . brane entière. 72. PÉLIcAN, PEzZELANUS. Bec garni à la base d'une peau nue, ou dégarni de plumes. * IL. Jambes placées tout à l'arrière du ventre, près de l’anus, et cachées dans l'abdomen. * 1. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs, en- gagés dans une membrane entière , sans doigt postérieur. 69. Pincouix, rca. Bec court, aplati, marqué le plus souvent sur les côtés par des sillons transverses. * 2. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs, en- gagés dans une membrane entière, un doigt pos- térieur dégagé. Mancnor, APTENODY TA. Bec droit, lisse. Man- dibule supérieure sillonnée de canne- lures obliques. Onpre II. Ores ou Cananps. 139 * 3. Pieds palmés ou lobés, à trois Doigts antérieurs, engagés dans une membrane entière ou divisée à la base de chaque doigt et prolongée sur leurs parties latérales ; un doigt postérieur dégagé. 75. Grèse, Corymzus. Bec effilé, légèrement comprimé par les côtés. RD D D DL > LD > DR Disposition naturelle et numérique des Genres. GENRE 67. CANARD. ANAS. Bec aussi épais que large , renflé ou proéminent à la base (dansles Cygnes ,les Oes); plus large qu’épais (dans les Canards, les Sarcelles), garni sur Les bords de dentelures membraneuses, et ter- miné par un onglet corné , obtus, d’une substance plus dure que le reste du bec : le Mandibule supérieure convexe , l'inférieure aplatie. Langue épaisse , charnue , obtuse , ciliée ou garnie de petits cils sur les bords. Narines ovales , placées près de la base du bec. Queue courte, légèrement étagée , com- posée de quatorze, seixe , dix-huit ou vingt pennes selôn les espèces. Jambes avancées vers le milieu du corps, 140 SECONDE PARTIE. et hors de l'abdomen, plus courtes que le corps dont la position est horizontale ou oblique. Pieds palmés, à quatre Doigts, trois an- térieurs, engagés dans une membrane en- üière ; un postérieur, dégagé, c’est-à-dire, libre ou séparé. * [L. Dec renflé ou proéminent à la base, aussi épais que large. Les Cxenezs et les Ores. U'4 Espèce 1. Le CANARD Cygne sauvage, Anas Cygnus, le plumage plus communément gris que blanc, quelquefois roux; le bec demi-cylindri- que, noir à la pointe, jaune près de la tête ; les pieds noirs. Le Cygne. Buffon, tome 9, page 1, pl. 1. PI. enlum. n.° 913. Le Cygne privé, Anas olor, à plumage d’un blanc de neige, à bec demi-cylindrique, noir de même que le tubercule charnu ou bourrelet du front, est regardé avec raison par Buffon, Linné, Klein, Frisch, et autres Ornithologistes, comme une race tirée anciennement et originairement de l'espèce sauvage. On le trouve en aussi grande quantité dans les parties septentrionales de l'Asie et de l'Amérique, que dans celles de l'Europe. C’est un des plus Ono£e [IL Orss ou Cawanps. 141 grands oiseaux d’eau; néanmoins le Pélican à beaucoup plus d'envergure, et l'A/bafros a tout au moins autant de corpulence, Le Cygne, dans la race domestique , est constamment un peu plus gros et un peu plus grand que dans l'espèce sau- vage; il y en à qui pèsent jusqu’à vingt-cinq livres ( 12 kilogrammes ). La longueur totale est de quatre pieds et demi ( 1 mètre 461 mill.), et lenvergure de huit pieds (2 mèt. 599 millim. ) Avec une si grande force dans les ailes, le Cygne vole avec légèreté et peut entreprendre de longs voyages. Il nage si vite, qu’un homme marchant rapidement sur le rivage a grande peine à le suivre. La douceur de son naturel le porte à chercher la compagnie de ses semblables ; soit qu'il vole ou qu'il nage, on le voit toujours voyager et vivre en troupes. Le Cygne joint aux dons de la beauté, à la douceur du caractère, le courage et la force qui créent et assurent la puissance ; il ne craint aucun ennemi, et on la vu souvent repousser avec succès les attaques de Aigle, braver les serres redoutables de ce iyran de Pair, le frapper des coups redoublés de son bec et de ses ailes vigoureuses, le forcer à la fuite , et sortir vainqueur d’une lutte terrible qui semblait si inégale. Os. Les Cygnes trouvent leur subsistance dans les eaux qu'ils fréquentent ; ils se nourrissent princi- palement d'herbes , de plantes aquatiques et de graines ; ils dévorent aussi les sangsues, les reptiles 142 SECONDE PARTIE. et les petits animaux qui vivent dans la vase ; leur long cou leur donne la facilité de les atteindre au fond des eaux peu profondes; ils sont sur-tout très friands de grenouilles qu'ils recherchent avec avidité. Quel- ques observateurs prétendent que les Cygnes bien loin de dévorer les poissons , comme on l'a cru, ser- vaient au contraire à éloigner des étangs les Hérons qui fuyent les Cygnes qui ne peuvent les souffrir. Cet oiseau établit son nid sur un lit d'herbe sèche au rivage , tantôt sur un tas de roseaux abattus , entassés et même flottans sur l’eau. La ponte est de cinq à huit œufs à coque dure et épaisse, blancs et oblongs, d'une grosseur considérable et bons à manger. La femelle du Cygne les pond d'un jour à l’autre, et J’incubation dure cinquante jours. A leur naissance les petits sont revêtus d’un duvet gris , et ce n'est qu’au bout de deux ans que leur plumage devient en- tiéremeut blanc. C'est à ceite même époque que le Cygne devient adulte , et qu'il est en état de se re- produire. L’on prétend que l'existence du Cygne se prolonge très-long-temps ; on a vu des Cygnes domestiques nourris dans les mêmes maisons pendant plusieurs genérations. La chair des Cygnes est noire et dure , mais celle des jeunes est aussi bonne que celle des Oies du même âge. On plume les Cygnes domestiques comme les Oies deux fois l’année ; ils fournissent un duvet recherché pour remplir les cous- sins et les lits ; leur duvet sert aussi à faire des man- chons , des houppes à poudrer , des fourrures aussi délicates que chaudes. Les plumes des ailes sont pré- férables à celles de l'Ore pour écrire et pour faireiles tuyaux des pinceaux. Chacun sait que les Cygnes ont passé chez les OnDrE Ill. Ores ou Cananps. 143 anciens pour avoir un ramage très-mélodieux , dont les accens devenoient plus tendres quand ces oiseaux touchaient à leurs derniers momens. Maïs la nature en accordant de grandes prérogatives aux oiseaux d’eau, leur a refusé l’un de ses plus nobles attributs ; aucun d'eux n’a de ramage, et ce qu’on a dit du chant mé- lodieux du Cygne , n’est qu'une chanson de la fable. Rien n’est plus réel que la différence frappante qui se trouve entre la voix des oiseaux de terre , et princi- palement dans les espèces moyennes et petites, et celle des oiseaux d’eau : ceux-ci l'ont forte et grande, rude et bruyante , propre à se faire entendre de très- loin , et à retentir sur la vaste étendue des plages de la mer : cette voix toute composée de sons rauques, de cris et de clameurs, n’a rien de ces accens flexibles et moelleux, ni de cette douce mélodie dont nos oiseaux champêtres animent nos bocages. D'ailleurs la mélodie du chant a été refusée à toutes les grandes espèces , et le Cygne ferait alors exception à une loi générale de la nature , s’il avait en partage la préro- gative du chant. Les naturalistes s’accordent à dire que le Cygne sauvage est ordinairement gris, mais deux Cygnes de cette espèce , tués cet hiver aux environs de Lyon, et qui m'ont été apportés, avaient le plumage roux. J'ai empaillé un de ces deux individus pour le Cabinet d'histoire naturelle de l'académie de Lyon, et cette couleur de plumage a paru fort singulière, même à des chasseurs qui m'ont assuré n’en avoir jamais vu de semblables. Au surplus, je me suis convaincu per plusieurs observations , que certains oïseaux dont le plumage est sujet à varier et à devenir blanc, sont roux ou couleur de café au lait, avant de blanchir, 144 SECONDE PARTIE. J'ai vu et empaillé des Moineaux , des Bécasses, des Alouettes , des Merles roux , dont la base des plumes était blanche , et l'extrémité rousse. Il y a apparence que le roux disparaît peu à peu, et se change totalement en blanc. Esp. 2. Le CANARD Oie sauvage, Anas Anser, le bec demi-cylindrique; le dos d'un gris brunâtre ; le ventre blanchâtre ; tout le corps nué d'un blanc roussätre dont le bout de chaque plume est frangé. L'Oie. Buffon, t.9, p. 30, pl. 2. PI. enlum. n.0 985, sous la dénomination d’Ore sauvage. Cette espèce présente une variété domestique, dont le caractère consiste dans le plumage ordi- nairement blanc, quelquefois gris, et souvent varié de ces deux couleurs. L’Ore domestique blanche a quelquefois la tête ornée d’une huppe. On connaît deux espèces d’Oies domestiques, la grande, et la petite qui en est une variété. Elle habite en troupe les lacs, les étangs et les rivières du nord de l'Europe, de l'Asie et de PAmérique; mais à lapproche de lhiver, elle gagne les contrées plus méridionales. Elle est un peu moins grosse que l'Oze domestique ; elle a deux pieds huit pouces ( 866 mill.) de longueur, et cinq pieds sept pouces ( 1 mètre 813 millim.)} de vol ou d'envergure. Elle se nourrit d'herbes, de graminées; et dans l’état de domesticité, on peut la nourrir à peu de frais et l’élever sans beaucoup Onpre III. Oxres ou Cananps. 145 beaucoup de soins. La femelle fait plusieurs pontes; chacune est au moins de sept, et com- munément de dix ou douze œufs. Indépendam- ment de la bonne qualité de sa chair, de sa graisse et de ses œufs, lOie nous fournit cette plume délicate sur laquelle, dit Buffon, la mol- lesse se plait à reposer; et cette autre plume, instrument de nos pensées, avec laquelle nous écrivons ici son éloge. Esp. 3. Le CANARD Oie rieuse, Anas albi- frons, tout le plumage au-dessus du corps d’un brun plus ou moins foncé, et au-dessous d’un blanc parsemé de quelques taches noires; le front blanc; le bec et les pieds rouges. L’Oie rieuse. Buffon, tome 9, page 8r. Cette espèce est propre aux pays septentrio- naux des deux continens; on la trouve au nord de la Suède, en Sibérie, à la baie d'Hudson. L'été, ces Ores se rassemblent en grand nombre dans la Sibérie orientale. L’automne elles des- cendent vers le midi, mais au printemps elles retournent au Kamtschatka. D’autres vols de ces oiseaux , en quittant leurs quartiers d'hiver , pren- nent une route opposée, et traversant l'Océan septentrional, passent en Europe, et se disper- sent en Allemagne, en Suède, en Pologne, et jusqu’en Russie. Cet oiseau est de la grosseur de FOie sauvage. H a environ deux pieds sept pouces (839 mill.) de longueur, Son cri, auquel on aura K 146 SECONDE PARTIE. vraisemblablement trouvé quelque rapport avec un éclat de rire, lui a valu la dénomination d'Orc rieuse. Esp. 4. Le CANARD Cravant, {nas Bernicla, le corps gris-cendré sur le dos, sur les flancs et au-dessus des ailes: gris-pommelé sous le ventre; toutes les pennes des ailes et de la queue d’un brun noirâtre, celles du dessous de la queue blanches; une bande blanche fort étroite forme un demi-collier sous la gorge; le bec, les pieds et les membranes qui engagent les doigts, noi- râtres. Le Cravant. Buffon, tome 9, p.87. PI. enlum. n.° 342. On le trouve sur les bords des mers de Eu- rope, de l’Asie et de l'Amérique. Il voyage pen- dant l’automne, en troupes nombreuses, vers le Midi. H se nourrit de plantes marines et de vers marins, Cet oiseau peut vivre en domesticité ; on le nourrit de grains , de son ou de pain détrempé. Sa chair devient savoureuse. Sa taille égale celle de la Bernache, avec laquelle il a été souvent confondu par le port et la figure; le Cravani ap- proche plus de lOïe que du Canard, mais il est beaucoup plus petit que l’Ore. Sa longueur totale ne va pas à deux pieds (650 millim.); son vol a près de trois pieds et demi ( 1 mètre 137 mill.} Esp. s. Le CANARD Bernache, Anas Ery- hropus, le devant de la tête blanc; deux petits Onpne IL. Os ou Caranps. 147 traits noirs de l'œil aux narines; un domino noir sur le cou et venant tomber, en se coupant en rond, sur le haut du dos et de la poitrine; tout le manteau richement ondé de gris et de noir, avec un frangé blanc; tout le dessous du corps d’un beau blanc moiré; le bec noir, marqué de chaque côté d’une tache rouge; les pieds noi- râtres. La Bernache. Buffon, tome 9, page 93, pl. 5. PI. enlum. n.° 855. Les climats les plus froids et les contrées les plus sauvages sont la vraie patrie des Bernaches ; le nord du Groënland, de la Sibérie et de la La- ponie, dans l’ancien continent; les baies d'Hudson et de Bassin, dans le nouveau , sont les pays où elles se tiennent et se multiplient. Elles se nour- rissent des racines de la Renouée vivipare , des graines et des baies de Camarine noire, et d’au- tres plantes aquatiques, ainsi que des vers qu’elles trouvent sur les bords de la mer et sur les rives des lacs et des eaux-courantes. Lorsque l’exces- sive rigueur de la gelée arrête, dans les régions glacées, toute végétation et engourdit toute la nature vivante, ces oiseaux sont forcés de gagner des pays plus méridionaux pour y chercher leur subsistance. Ils se montrent alors, pendant l'hiver seulement, dans plusieurs parties du nord de FEurope , et même jusqu'en France; et en Amé- rique, depuis le Canada jusque dans la Cali- K 2 148 SECONDE PARTIE. fornie, la Floride et la nouvelle Espagne. C’est un gibier d'eau fort estimé. La Bernache est un peu plus grosse que le Cravan!; elle a environ deux pieds cinq pouces ( 785 mill.) de longueur. Esp. 6. Le CANARD Oie à duvet, 4nas mol- lissima, le bec cylindrique; le dos blanc; le ventre noir ou d’un brun noirâtre; le haut de la têle, ainsi que les grandes pennes des ailes et les plumes de la queue, noirs ; une large plaque verdâtre au bas de la nuque. L’Eider ou l’Oie à duvet. Buffon, t.9, p.103, pl. 6. PI. enlum. n.° 209, sous la dénomination d’Ore à duvet ou Eïider mäle du Danemarck, et n.° 208, l’Erider femelle. Il habite les mers du Nord et ne descend guère plus bas que vers les côtes de l’Ecosse, de la Norwége et de l'Islande, et s’avance jusqu’au Spitzherg. En Amérique on le retrouve au pays des Esquimaux, au Canada, aux iles de Mique- lon, et quelquefois dans l’état de New-Yorck. Il se nourrit de poissons, de moules et d’autres co- quillages, et se montre très-avide des boyaux de poissons que les pécheurs jettent de leurs bar- ques. Il place son nid à l'abri de quelques pierres ou de quelques buissons, au milieu des herbes-et des fougères, mais toujours au bord de la mer. La femelle pond cinq ou six œufs d’un vert foncé, qui sont bons à manger, et les recouvre d’un duvet très-fin de plumes qu’elle s’arrache de la > Onore IL. Oxes ou Cananrns. 149 poitrine. Ce duvet si doux, si chaud et si léger, connu sous le nom d’Æzder-don ou duvet dEïider, dont on a fait ensuite Édre-don, est très-estimé, et sur les lieux il se vend irès-cher. Le meilleur duvet, que l’on nomme duvet vif, est celui que l’Eïder s’arrache pour garnir son nid , et que l’on recueille dans ce nid même. En Norwége et en Islande, c'est une propriété qui se garde soigneu- sement et se transmet par héritage, que celle d’un canton où les Æÿders viennent d'habitude faire leur nid. L’Æzder est à peu près gros comme FOre. I a deux pieds (650 millim.) de longueur totale, et deux pieds huit pouces (866 millim. ) de vol ou d'envergure. Sa chair est fort bonne à manger, mais l’on se décide difficilement à tuer des animaux dont le produit est si précieux. Les peaux d’Ærder, couvertes de leurs plumes et de leur duvet, sont employées en fourrures qui en- trent dans le commerce du Nord, sur-tout avec Ja Chine. Les naturels des iles Aléontes préparent avec la peau et les plumes des Ores à duvet, des robes et des manteaux irès-estimes, * IL. Bec plus large qu'épars. Les CANARDS et les SARCEILES: Esp. 7. Le CANARD musqué , Anas M05- chafa, une large plaque de peau nue d’un‘rouge fort vif et semé de papilles, couvre la plus grande partie des joues , s'étend jusqu’en-arrière des K 3 150 SECONDE PARTIE. veux, et s’enfle sur la racine du bec (dans le mâle ) en une caroncule rouge; tout le plumage d’un noir brun, lustré de vert sur le dos, etcoupé d’une large tache blanche sur les couvertures des ailes ; le bec, les pieds et leurs membranes, rouges. Le Canard musqué. Buffon, tome 9, p. 162, pl. 9. PI. enlum. n.° 980. Cet Oiseau, originaire du Brésil et de la Guiane, s’est acclimaté en Europe, où on l'élève en domesticité. Sa longueur totale est de deux pieds (650 millim. ); il est plus grand et plus gros que le Canard sauvage. W est d’un naturel méchant, et s'irrite à la vue d’un objet de cou- leur rouge. Dans l’état de liberté, il se perche sur les grands arbres qui bordent les rivières et les marécages, et y établit son nid. La ponte à Leu deux ou trois fois dans l’année, et chacune est de douze à dix-huit œufs, tout-à-fait ronds, d'un blanc verdâtre. En domesticité ce canard peuple nos basse-cours, et sur-tout celles de nos colonies; il ‘apparie avec la Canne commune 5 1] est d'un bon rapport par sa fécondité, sa gros- seur, et la facilité avec laquelle il engraisse. Le Canard musqué est ainsi nommé parce qu'il exhale une assez forte odeur de musc, due à une hu- meur qui filtre des glandes placées près du crou- pion. Pour ôter à la chair cette saveur musquée, il faut, dès qu’un oiseau de celte espèce est tué, Jui enlever le croupion et lui couper la tête ; c’est Onore IL Orss ou Cawarns. 107 alors un fort bon mets, et aussi succulent que le Canard sauvage. Esp. 8. Le CANARD sauvage, Anas Boschas, la tête et la moitié du cou, Justrés d’un riche vert d’émeraude; un demi-collier blanc au milieu du cou; la poitrine d’un beau brun pourpré; les quatre plumes intermédiaires de la queue re- courbées et frisées en petite boucle, de même couleur que le croupion; le miroir des ailes d’un vert brillant; le croupion d’un noir changeant en vert foncé; le bec d’un vert jaunâtre; liris- de couleur brune; les pieds et les doigts rou- geatres. Le Canard. Buffon, tome 9, p. 115, pl. 7, le mâle; et pl. 8, la femelle. PL enlum. n.° 776, le mâle; et 777, la femelle. Cette espèce présente plusieurs variétés. Cet Oiseau habite les eaux stagnantes de l’'Eu- rope, de l’AÂsie et de l'Amérique. Sa longueur totale est de vingt-un pouces (568 mill.). C’est vers le milieu d'octobre que paraissent en France les premiers Canards. On les reconnaît dans leur vol élevé, aux lignes inclinées et aux triangles réguliers que leur troupe trace par sa disposition dans Pair. Ils se nourrissent de plantes maréca- geuses, de lentilles d’eau, de grenouilles, de limaces , d'insectes aquatiques, de petits poissons. Lorsque les pièces d’eau stagnante sont glacées, ils se portent sur les rivières encore coulantes, et K 4 152 SECONDE PARTIE. vont ensuite à la rive des bois ramasser les glands, quelquefois même ils se jettent dans les champs ensemencés de blé. La femelle établit son nid dans une touffe épaisse de joncs, élevée et isolée au milieu du marais. Quelquefois elle le place dans des bruyères, dans les champs sur ces tas de paille que le laboureur y élève en meule, ou même dans des forêts sur des chênes tronqués, et dans de vieux nids abandonnés, tels que ceux de Pres et de Corneilles. On irouve ordinairement dans chaque nid dix à quinze, et quelquefois jusqu’à dix-huit œufs d’un blanc verdâtre, à co- quille dure et blanchâtre. T/incubation dure trente jours, et la femelle s’en charge seule. Les Canetons sont long-temps couverts d’un duvet jaunâtre ; leurs plumes, et sur-tout les pennes de leurs ailes, ne poussent que fort tard, et ils ne peuvent guère voler qu’au bout de trois mois. Dans cet état on les nomme Hallebrans. Ces oiseaux sont sujets à une mue presque subite, dans laquelle ïls perdent quelquefois toutes les pennes des ailes en une seule nuit. Elle arrive aux mâles après la pariade , et aux femelles après Ja nichée; ce qui parait indiquer que cette mue si prompte est l’effet de l'épuisement. Os. Le Canard sauvage a la chair plus fine, plus succulente et de meilleur goût que le Canard domes- tique. C'est un mets recherché , et les pâtés de foie de canards d'Amiens et de Toulouse sont en grande ré- putation. La plume du Canard , moins estimée que OnDrE Ill. Ores ou Cananrps. 153 celle de l’'Oie , est assez élastique, et à un certain prix. La chasse aux Canards se fait de différentes ma- nières , à la glanée, à la pince, au fusil, à l'affür, à La hutte , au réverbère , au flambeau, aux filets , aux filets d' Alouette, à la nasse ou grand piége , etc. Il n'y a presque point de nation qui ne fasse un commerce de Canards. Les Chinoïs sur-tout sont ingénieux pour les élever. Beaucoup ne vivent abso- lument que de ce commerce. Les uns achètent les œufs, et les vendent ; d’autres les font éclore dans des fourneaux , et trafiquent leurs couvées. Il y en a enfin qui s'appliquent uniquement à élever les Ca- netons. Esp. 9. Le CANARD siffleur, Aras Penelope, le sommet de la tête blanchäâtre; le haut du cou d’un beau roux; le dos liseré et vermiculé fine- ment de petites lignes noires en zigzag sur un fond blanc; les premières couvertures des ailes forment une grande tache blanche, et les sui- vantes un petit miroir d’un vert bronzé; le des- sous du corps blanc; les deux côtés de la poi- trine d’un beau roux pourpré; le bec court, bleu en dessus, noir en dessous et à la pointe; les pieds, les doigts et les membranes, de couleur de plomb; les ongles noirs. Le CANARD siffleur. Buffon, ti. 9, p. 189 » pl. 10. PL. enlum. n.° 825. L’espece du Canard siffleur se trouve en Amé- rique comme en Europe. Sa taille est celle du Souchef, sa longueur totale est de dix-huit pouces 154 SECONDE PARTIE. (487 mill.) Ces Oiseaux arrivent du Nord vers le mois de novembre, et s’'avancent au Sud jus- qu’en Sardaigne, et même en Egypte; il en reste en France un assez grand nombre, qui se disper- sent dans quelques-uns de nos départemens. Ils volent et nagent toujours par bandes; ils voient très-bien pendant la nuit, avant que l’obscurité ne soit totale; ils cherchent la même pâture que les Canards sauvages, et mangent comme eux les graines de joncs et d’autres herbes, les insectes, les crustacées, les grenouilles et les vermisseaux. Cet Oiseau prend ordinairement son vol le soir et même la nuit; il est très-agile et toujours en mouvement; sa voix claire et sifflante que lon peut comparer au son aigu d’un fifre, distingue ce canard de tous les autres, dont la voix est enrouée et presque croassante. Mais sa voix, ainsi que celle de sa femelle, se perd pendant six mois de Pannée. 4 \ Esp. 10. Le CANARD Chipeau, Anas stre- pera, la tête finement mouchetée, et comme pi- quetée de brun noir et de blanc; la poitrine richement festonnée et écaillée ; le dos et les flancs tout vermiculés de ces deux couleurs; le miroir des ailes formé par trois taches ou bandes, Pune blanche, l’autre noire, la troisième d’un beau marron rougeâtre; le dessous de la queue noir, de même que le bec et les membranes qui engagent les doigis. One II. Orss ou Canarps. 155 Le Chipeau ou le Ridenne. Buffon, t.9, p.187, pl. 12. PL. enlum. n.° c58. 11 habite les eaux douces de PEurope, ainsi que celles de Asie septentrionale, pendant l'été. Ü à vingt pouces ( 541 millim. ) de longueur. Le «Chipeau est aussi habile à plonger qu’à nager, il sait éviter le coup de fusil en s’enfonçant dans Peau au moment où il aperçoit le feu du bassinet; 1] paraît craintif et vole peu durant le jour; il se dent ordinairement caché pendant le jour, et ne cherche sa nourriture que de grand matin ou le soir, et même fort avant dans là nuit : elle con- siste en différentes espèces de plantes et de vers aquatiques. Sa voix ressemble fort à celle du Canard sauvage. Sa chair est bonne à manger. Le mâle est toujours plus gros et plus beau que la femelle. Esp. 11. Le CANARD Souchet, Anas cly- peata , la tête et la moitié supérieure du cou d’un beau vert; les couvertures supérieures des ailes d'un bleu cendré , les suivantes blanches : les dernières forment sur l'aile un miroir veri- bronzé; la poitrine et le bas du cou blancs; tout le dessous du corps d’un beau roux; le bec noir, épaté, arrondi et dilaté par le bout en manière de cuiller, garni sur les bords de dentelures alongées, fines, blanchâtres, semblables à des dents de peigne; l'iris jaune. Le Souchet ou le Rouge. Buffon, tome 9, 156 SECONDE PARTIE. page 191. PI. enlum. n.° 971, le mâle; et 972, la femelle. On le trouve dans presque toutes les parties de l'Europe, dans PAmérique septentrionale jus- qu’à la Caroline, et en Asie jusqu’au Volga et la mer Caspienne. Il se nourrit de vermisseaux ; d'insectes aquatiques, de crustacées qu'il attrape fort adroitement en voltigeant sur l’eau. Au prin- temps ilmange des grenouilles. Le Souchet arrive en France vers le mois de février. Il établit son nid dans de grosses touffes de joncs; la femelle y dépose dix à douze œufs d’un roux un peu pâle, elle les couve pendant vingt-quatre ou vingt-cinq jours; les petits naissent couverts d'un duvet gris tacheté Cet Oiseau , triste et sauvage, s’accoutume difficilement à la domesti- cité. Il a un pied sept pouces (514 millim.) de longueur, et deux pieds six pouces (812 mill.) de vol ou d'envergure, Sa chair est tendre et succulente. Esp. 12. Le CANARD à longue queue, Aras acuta, la tête de couleur marron; deux bandes blanches semblables à des rubans sur les côtés du cou qui est singulièrement long et très-menu ; les grandes couvertures des ailes marquées de larges raies noires de jayet et blanc de neige; le miroir des ailes d’un blanc moucheté; la queue légèrement étagée, noire et blanche, terminée par deux filets étroits très-alongés ; le bec en partie bleuâire; les pieds noirâtres. Onore I. Ores ou Cananns. 157 Le Pilet ou Canard à longue queue. Buffon, tome 9, page 199, pl. 13. PI. enlum. n.0 254. On le trouve en Europe, en Amérique, et dans l'Asie septentrionale. C’est un Oiseau de passage qui parcourt les régions du Nord, non- seulement de notre continent, mais encore de l'Amérique. Les climats les plus froids sont ceux qu'il préfère, et dans lesquels il fait sa ponte et élève sa famille. On le voit arriver en France au mois de novembre; il s’avance dans l’intérieur des terres; mais au mois de mars il regagne la mer pour se rendre dans des pays plus septen- trionaux. Sa chair est tendre et savoureuse. Les deux longs filets de sa queue lui ont fait donner le nom de Canard à longue queue. Cet Oiseau a deux pieds (650 millim.) de longueur, et deux pieds huit pouces ( 866 millim. ) de vol ou d’en- vergure. Esp. 13. Le CANARD de Miclon, Anas gla- cialis, la tête, le cou , jusqu’au haut de la poi- trine et du dos, de couleur blanche; le ventre blanc; le reste du plumage noir aussi-bien que le bec; l'iris rouge; les pieds d’un rouge noi- râtre ; la queue terminée par deux longs brins ( dans le mâle ). Le Canard à longue queue de Terre-Neuve. Buffon, tome 9, page 202. PI. enlum. n.° 1008, sous le nom de Canard de Miclon. _ On le trouve non-seulement à Terre-Neuve, 198 SECONDE PARTIE. mais au Canada et à New-Yorck, pendant l'hiver; dans les hivers rigoureux il s'avance en Europe, jusqu’au nord de l'Angleterre. Il se tient pendant Jété sur les côtes du Groënland et de la baie d'Hudson, où il niche au mois de juin. Sa ponte est de cinq œufs, de la grosseur et de la même forme de ceux d’une jeune poule, et d’un blanc bleuâtre. Son duvet le dispute en beauté, en finesse et en élasticité, à celui de lÆzder. La taille de cet Oiseau est inférieure à celle du Ca- nard sauvage. Sa longueur totale est d'environ un pied dix pouces (595 millim. ) Esp. 14. Le CANARD Tadorne, Anas Ta- dorna, la tête et le cou, jusqu’à la moitié de sa longueur, d’un noir lustré de vert; le bas du cou entouré d’un collier blanc ; au-dessous une large zone de jaune-cannelle couvre la poitrine et forme une bandelette sur le dos; au-dessous de l’aile, de chaque côté du dos, règne une bande noire dans un fond blanc; les grandes et les moyennes pennes de laile noires; les petites, noires, lui- santes et lustrées de vert; les pieds et leurs mem- branes couleur de chair; le bec rouge, garmi à sa base d’un petit tubercule rougeâtre , terminé par un angle noir. Le Tadorne. Buffon, tome 9, p. “re pl. 14. PI. enlum. n.° 53. On le trouve dans les climats froids comme dans les pays tempérés de l'Europe, et même OnDrE III. Orss ou Cananps. 159 jusqu'aux terres australes. C’est un oiseau voya- geur qui arrive en petit nombre, au printemps sur nos côtes de l'Océan; il y niche et en repart à la fin de l'été, cependant il en reste pendant l'hiver. Il préfère les régions septentrionales , et fréquente les rivages de PAngleterre, des Ar- cades, de Fislande, du Kamtschatka, etc., et les derniers navigateurs l’ont rencontré à la côte de Diemen. Le Tadorne, oiseau purement aqua- tique, se gite dans un terrier comme le Renard, le Lapin, y fait sa couvée et y élève ses petits. Le Tüdorne ne fait pas lui-même ce logement souterrain, mais il s'empare de celui que les lapins ont creusé dans les plaines de sable voi- sines de la mer. Il ne s'attache qu'aux terriers peu profonds, percés contre des monticules, et dont l’enirée regarde le midi. Le timide lapin n'oppose aucune résistance à l’envahissement de son domicile; il cède la place au Tadorne, etne le trouble jamais dans sa nouvelle possession. C'est d’après cette habitude naturelle que les an- ciens ont donné au Tadorne la dénomination d’Ore-renard, et les modernes celle de Cazard- renard, de Canard-lapin. Les Tadornes ne font point de nid dans leurs trous ; la femelle dépose sur le sable nu ses œufs, au nombre de dix, douze ou quatorze, plus ronds que ceux de la Canne commune, et les en- veloppe d’un duvet blanc fort épais dont elle se dépouille. Les œufs sont fort bons à manger, et 160 SECONDE PARTIE, les Grecs leur donnaient le second rang, pour la délicatesse, après ceux du Paon. Cet oiseau est susceptible d'être élevé en domesticité comme le Canard; sa chair est, dit-on, un fort bon gibier. Le duvet du Tadorne est aussi fin et aussi doux que celui de l'Eïider. Le Tadorne est un peu plus gros que le Canard domestique ; sa longueur to- tale est de deux pieds (650 millim.}), et son vol de trois pieds trois pouces ( 1 mètre 56 mill.) Esp. 15. Le CANARD Millouin, Anas ferina, la tête et une partie du cou d'un brun roux ou marron, coupé en rond au bas du cou, et suivi par du noir ou brun noirâtre au bas du cou, également coupé en rond au haut du dos et sur la poitrine; les ailes d’un gris teint de noirâtre et sans miroir; le dos et les flancs joliment ou- vragés d’un liseré très-fin, qui court transversa- lement par petits zigzags noirs dans un fond gris de perle; les pieds couleur de plomb; les mes noirâtres. Le Millonin. Buffon, tome 9, page nes PI, enlum. n.° 803. Cet Oiseau présente trois variétés; savoir : 1.0 Le Willouin noir, dont le nom vient de la teinte noirâtre répandue sur ses parties supé- rieures , et mélée au cendré des inférieures. 29 Le Millouin brun, dont le plumage est brun sur le corps. 3.0 Le Millouin à cou roux. Or Onpre LIL. Orss ou Canarps. 161 On le trouve en Amérique, et dans lé nord de FAsie et de l'Europe, d’où il arrive dans nos contrées au mois d'octobre, en troupes de vingt à quarante, et en pelotons serrés, au lieu de former le triangle comme le Canard sauvage. descend dans des pays plus méridionaux, et jus- qu’en Egypte. Il ne fréquente que les grands étangs; il se nourrit de vers, de petits poissons et de crustacées. C’est l'espèce la plus nombreuse après celle du Canard sauvage dont il a à peu près les habitudes et la taille; mais sa tête est plus grosse, son corps plus court et plus arrondi, et sa démarche plus lourde. Son vol est plus ra- pide que celui du Canard sauvage, et son cri ressemble plus au sifflement d’un gros serpent qu'à la voix d’un oiseau. Sa longueur totale est de dix-sept pouces ( 460 millim.), et son vol de deux pieds deux pouces et demi (717 mill.) _ Esp. 16. Le CANARD Millouinan, ras Marila , la tête et le cou recouverts d’un grand domino noir à reflets vert-cuivreux, ouvragé d’une petite hachure noirâtre courant légèrement dans un fond gris de perle; le dos et le crou- pion ouvragés de même; la poitrine et le ventre du plus beau blanc; l'iris d’une vive couleur d’or ; le bec et les pieds bleus. Le Millouinan. Buffon, tome 9, page 221. P1. enlum. n.° 1002. On le trouve dans les régions AE 162 SECONDE PARTIE. de FEurope, de l'Asie et de l'Amérique, mais toujours dans les pays froids. Il se rend en troupes, au mois d'octobre, vers le Midi, sur les côtes de FOcéan. I se nourrit de coquillages. Le nom de Millouinan donné à cet oiseau, indique ses rap- ports avec le Willouin. Esp. 17. Le CANARD Garrot, Anas Clan- gula, le plumage varié de noir et de blanc; la tête ornée de deux mouches blanches posées au coin du bec; la queue et le dos noirs, ainsi que les grandes pennes des ailes, dont la plupart des couvertures sont blanches; le bas du cou avec tout le devant du corps d’un beau blanc; l'iris d’un jaune doré; les pieds très-courts , d'un brun gri- . sâtre. Le Garrot. Buffon, iome 9, page 222. PI, enlum. n.° 802. On le trouve en Europe, dans FAmérique septentrionale, depuis le New-Yorck jusqu’à la baie d'Hudson, et aux environs de la mer Cas- pienne. Il a un pied six pouces (487 millim.) de longueur, et deux pieds quatre pouces ( 758 m.) de vol ou d'envergure. Il fréquente particulière- ment la mer; il plonge et se tient sous l’eau avec la plus grande facilité pour y chercher les co- quillages, les petits poissons, les vers, les gre- nouilles, dont il se nourrit; il est extrêmement glouton. Son nid est façonné avec des herbes, et la ponte est de sept à dix œufs entièrement blancs. Sa chair est bonne à manger. Onpne III. Oxes ou Cananps. 167 Esp. 18. Le CANARD Morillon, Anas Fuli- gula , la tête, le cou, le dos, les ailes et la queue, noirs; la poitrine, le ventre, et la tache ou mi- voir des ailes, de couleur blanche; le derrière de la tête orné de plumes pendantes qui se re- dressent en panache; le bec d’un bleu clair ; les iris jaunes ; les ongles noirs. Le Morillon. Buffon, tome 9, p. 227, pl. 13. PI. enlum. n.° 1001. On le trouve en France pendant l'hiver , au nord de l'Europe et de l'Asie. Il fréquente les eaux douces et celles de la mer. Il plonge assez profondément, et fait sa pâture de petits pois- sons, de crustacées, de coquillages ou de graines d'herbes aquatiques, sur-tout de celles du jonc. commun. On peut l’élever en domesticité. Sa lon- gueur totale est de quatorze pouces neuf lignes (390 millim.), et son vol de vingt-cinq pouces (677 mill. ) Esp. 19. Le CANARD à collier de Terre- Neuve, Anas histrionica , deux bandelettes blan- ches liserées de noir, placées de chaque côté de la poitrine qui est gris de fer; le ventre gris- brun ; les flancs d’un roux vif le miroir des ailes d un bleu pourpré ou couleur d’acier bruni; une mouche blanche derrière Poreille ; le cou orné d’un domino noir, bordé et coupé au bas par un petit ruban blanc; les pennes des ailes et L 2 164 SECONDE PARTIE. de la queue brunes; le bec noirâtre; les pieds de couleur de plomb; les ongles gris. Le Canard à collier de Terre-Neuve. Buffon, tome 9, page 250. PL. enlum. n.° 398, le mâle ; et 799, la femelle. On le trouve dans les contrées boréales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, où il fré- quente pendant l’été les lieux ombragés et les ri- vières ; en hiver les glaces le forcent de s’en éloigner ; il se retire alors sur les côtes, et même gagne la haute mer. Il a la voix sonore, nage et plonge avec la plus grande facilité, vole très-vite et très-haut. Il se nourrit de coquillages , de frais de poissons et de larves de cousins. Il niche au bord de l’eau dans les broussailles. Sa taille égale celle du Canard sifleur. L'on assure que sa chair est préférable à celle du Canard sauvage: Sa lon- gueur totale est d'environ un pied cinq pouces ( 460 millim. ). Esp. 20. Le CANARD Macreuse, Anas nigra, le corps entièrement noir ; la base du bec, dans le mâle, gonflée, présentant deux tubercules de couleur rouge ; les paupières jaunes; le reste du bec noir; les pieds et les ongles d’un brun noi- râtre. La Macreuse. Buffon, tome 9, p. 234, pl. 16. PL. enlum. n.° 978. Elle habite de préférence les terres et les îles les plus septentrionales, d’où elle descend en Ozone III. Ores ou Cawnarps. 165 grand nombre le long des côtes de France, d'Écosse et d'Angleterre. On la trouve en La- ponie, en Norwége, en Russie, en Sibérie, et dans les parties boréales de l'Amérique. Les côtes de Picardie sont pour ainsi dire couvertes de Macreuses pendant l'hiver, lorsque les vents du Nord et de Nord-Ouest y soufllent ; elles dispa- raissent dès que le vent passe au Sud, et l’on n’en voit plus au printemps. Leur nourriture favorite consiste dans les coquillages qu’elles saisissent en plongeant profondément. Cet Oiseau vole pres- que toujours bas, et en rasant la surface de la mer; mais 1l nage avec beaucoup d’aisance et de vitesse. Sa taille est à peu près celle du Canard sauvage , mais elle est plus ramassée et plus courte. Les femelles ont le plumage moins foncé que les mâles; il est encore plus clair lorsqu'elles sont jeunes, et elles sont alors connues sous le nom de Grisettes par les habitans de nos côtes de l'Océan. Cet oiseau a vingt pouces six lignes (554 mill.) de longueur, et six pieds six pouces (2 mèt. 111 mill.) de vol ou d'envergure. Esp. 21. Le CANARD double Macreuse , Anas fusca , le corps noir ; une tache blanche à côté de l'œil; le miroir des ailes de couleur blan- che; les pieds et les doigts rouges en dehors, d’un jaune citron en dedans ; les membranes qui engagent les doigts et les ongles, noires. PAS 166 SECONDE PARTIE. La double Macreuse. Buffon, tome 9, p. 242. PI. enlum. n.° 956. Cette espèce, dont les individus paraissent être beaucoup moins nombreux que ceux de la Ma- creuse; se trouve sur les côtes de France, d’An- gleterre, en Italie, en Suède, dans les mêmes contrées que la WMacreuse , et voyage comme elle. Elle se nourrit de varecs et de coquillages. La femelle construit son nid avec des graminées. Elle pond quatre, six, huit ou dix œufs de cou- leur blanche. Esp. 22. La MACREUSE à large bec, Anas perspicillata, le bec large, aplati, bordé d’un trait orangé, qui, entourant les yeux, semble figurer des lunettes; le tubercule du bec jau- nâtre ; le dessus et le derrière de la tête blancs; le bec et les pieds rouges ; la membrane qui en- gage les doigts d’un gris brun. La Macreuse à large bec. Buffon, t. 9, p.244. PI. enlum. n.° 995, sous le nom de Canard du Nord, appelé le Marchand. Cette Macreuse à large bec, qui se trouve plus communément à la baie d'Hudson, voyage comme les oiseaux de la même famille, c’est-à-dire, qu'elle quitte à l'automne les régions boréales pour passer l'hiver dans des pays moins froids. Elle aborde en hiver sur les côtes d'Angleterre, et s’abat dans les prairies, dont elle pait herbe. La ponte est de quatre à six œufs blancs, Cet Onore II. O1rs ou Cawanns. 167 oiseau a un pied dix pouces six lignes (608 mill.) de longueur. Esp. 23. Le CANARD Sarcelle, Anas Quer- guedula , le dessus de la tête noir, ainsi que la gorge; un long trait blanc prenant sur l'œil, se prolonge jusqu’au dessous de la nuque; le devant du corps orné d’un beau plastron tissu de noir sur gris, et comme maillé par petits carrés tronqués ; des plumes longues et taillées en pointe couvrent le dos et retombent sur laile en ruban bleu et noir; les couvertures des ailes ornées d’un petit miroir vert; les flancs et le croupion ornés de hachures, de gris noirâtre sur gris blanc; le bec noirâtre; les pieds, les doigts et les membranes gris de plomb; les ongles noirs. La Sarcelle commune. Buffon, t.9, p. 260, pl. 17, le mâle; et 18, la femelle. PI. enlum. n.° 946. Elle habite les eaux douces de l'Asie et de l'Eu- rope septentrionale ; on la retrouve aussi en Amérique; elle fréquente l'hiver les contrées mé- ridionales. Elle se nourrit principalement de graines de plantes aquatiques. Cet Oiseau vole par bandes dans le iemps de ses voyages, mais sans garder, comme les Canards, d'ordre régu- lier. Il prend son essor de dessus l’eau, et s’en- vole avec beaucoup de légèreté. Cette Sarcelle n'est pas aussi commune en France que la petite. Sa longueur totale est de quinze pouces ( 406 millimètres ). L4 168 SECONDE Panrir. Esp. 24. Le CANARD petite Sarcelle, Anas Crecca, la tête d’un marron brun, et rayée d’un Jarge trait de vert bordé de blanc, qui s'étend des yeux à locciput; la poitrine mouchetée de points noirâtres; le miroir des ailes de couleur verte ; les flancs rayés iransversalement et en zigzags blanchâtres et noirâtres; les pieds, les doigts, les membranes, d’un gris cendré; le bec et les ongles noirs. La petite Sarcelle. Buffon, tome 9, page 265. PL. enlum. n.° 947. On la trouve en Europe, dans la mer Cas- pienne, Jusqu'à la Chine et jusqu’à la Louisiane. Eile est d’une taille inférieure à celle de la Ser- celle proprement dite. Sa longueur totale est de quatorze pouces ( 379 mill.) Elle niche sur nos élangs, et reste dans le pays toute l’année. Elle . se nourrit de plantes aquatiques, de cresson, de graines de jonc. et même de pelits poissons. Elle a le vol très-prompt. Cet oiseau cache son nid parmi les grands joncs, et le construit de leurs tiges, de leurs moelles et de quantité de plumes. Ce nid, fait avec beaucoup de soin, est assez grand, et posé sur l’eau de manière qu’il hausse et baisse avec elle; la ponte, qui se fait dans le mois d'avril, est de dix et jusqu’à douze œufs, de la grosseur de ceux du pigeon : ils sont d’un blanc sale, avec de petites taches couleur de noi- sette, Sa chair est très-estimée. Onpre II. Oxes ou Cawarps. 169 Esp. 25. Le CANARD Sarcelle d'été, Anas circia, tout le devant du corps d’un blanc lavé de jaunâtre, tacheté de noir à la poitrine et au bas-ventre; le miroir des ailes formé par une bande noire, avec des reflets d’un vert d’éme- raude et bordé de blanc; tout le manteau cendré brun; le bec noir; la queue pointue ; les pieds bleuâtres et leurs membranes noires. La Sarcelle d'été. Buffon, tome 9, page 268. Elle habrie les étangs, les lacs et les rivières d'Europe. Elle arrive dans nos contrées vers les premiers jours de mars. Elle établit son nid dans de grosses touffes de joncs ou d'herbe fort serrée, et un peu élevé au-dessus du niveau du marais; elle en tapisse le fond avec des herbes sèches. La femelle y dépose de dix à quatorze œufs d’un blanc sale , et presque aussi gros que les premiers œufs des jeunes poules. Le temps de lincubation est de vingt à vingt-trois jours. Cet Oiseau est sensible au froid et s’'apprivoise facilement. Il a treize pouces (352 millim.) de longueur. Esp. 26. Le CANARD Sarcelle de Féroé, Anas hyemalis , tout le plumage d’un gris blanc, uniforme sur le devant du corps, du cou et de la tête ; tout le manteau, avec le dessus de la tête et du cou, d’un noirâtre mat et sans reflet; la queue taillée en forme de coin; les deux plumes intermédiaires plus longues; le bec noirâtre; les pieds et les membranes brunâtres, 170 SECONDE PARTIE. La Sarcelle de Féroé. Buffon, tome 9, p. 278. PI. enlum. n.° 999. On la trouve dans le nord de l’Europe, de VAsie et de l'Amérique. C’est un oiseau de pas- sage, qui se rend l'hiver dans les contrées plus méridionales. Il nage et plonge avec la plus grande facilité. I se nourrit de petits coquillages ; il est de la grandeur du Canard siffleur. La fe- melle pond sur les bords de la mer, entre des graminées , quatre ou cinq œufs d’un blanc bleuâtre, semblables à des œufs de poule, etelle les recouvre d’un duvet très-fin qu’elle s’arrache de la poitrine. Cette Sarcelle à seize pouces trois lignes ( 439 millim. ) de longueur, et deux pieds (650 millim. } de val ou d'envergure. O8s, Il semble qu'on pourrait diviser le genre nombreux des Canards , qui comprend un très-grand nombre d'espèces , en quatre Familles établies sur la grandeur des individus ; savoir : 1.° les très-grandes espèces, ou les Cygnes ; 2.° les grandes espèces , ou les Oies ; 5.° les espèces moyennes, ou les Canards ; 4.° les petites espèces , ou les Sarcelles. On pourrait diviser les Oies en deux sections ; savoir : les Oces-Cygnes, ou Oies à cou très-alongé ; 2,9 En Otes proprement dites, ou à cou gros et rac- courci, approchant de celui de l'Oie conrmune. La famille des Canards offrirait également deux divisions prises de la forme du corps alongé ou raccourci : la longueur de la queue, la huppe , four- uiraient des sous-divisions avantageuses pour la clas- sification des espèces. Onpee IIL Ores ou Canwanps. 17È GENRE 68. HARIE, MERGUS. Bec étroit, à peu près cylindrique , droit jusqu’à la pointe, garni sur les bords de dentelures dirigées en arrière , terminé par une pointe crochue et fléchie en manière d’ongle courbé d’une substance dure et cornée. Narines petites, ovales, placées vers le milieu du bec. | Langue hérissée de papilles dures et tour- nées en arrière. Queue composée de seize, dix-huit ou vingt pennes. Jambes avancées vers le milieu du corps, hors de l'abdomen , plus courtes que le corps dont la position est horizontale ou oblique. Pieds palmés, à quatre Doigts: trois anté- rieurs engagés dans une membrane entière ; l'intermédiaire plus court que les latéraux ; un postérieur dégagé. | Espèce 1. Le HARLE commun, Wergus Mer- ganser , la tête ornée d'une huppe composée de plumes fines, soyeuses, longues, relevées en hé- risson depuis la nuque jusque sur le front; le devant du corps lavé de jaune pâle; le dos noir sur le haut et sur les grandes pennes des ailes, 172 SECONDE PARTIF. blanc sur les moyennes et la plupart des couver- tures, et joliment liseré de gris sur blanc au croupion; la queue grise; les yeux, les pieds et une partie du bec, rouges. Le Harle. Buffon, tome 8, page 267, pl. 23. PL. enlum. n.° 951, le mâle; et 953, la femelle. On le irouve en France, en Angleterre, en Norwége, en Islande et au Groënland; il est connu dans l'Amérique septentrionale jusqu'à la Louisiane, et est très-commun dans l'état de New-Yorck pendant lautomne et l'hiver. Il se nourrit principalement de poissons; sa chair est sèche et mauvaise à manger. Il nage tout le corps submergé et la tête seule hors de l’eau; il plonge profondément, vit long-temps sous l’eau , et par- court un grand espace avant de reparaitre. Quoi- qu'il ait les ailes courtes, son vol est rapide, et le plus souvent il file au-dessus de l’eau. Selon les uns il établit son nid sur les arbres ou dans les rochers, et selon quelques autres il niche au rivage, et ne quitte pas les eaux. Sa ponte est, dit-on, de quatorze œufs. Le Harle est d’une grosseur intermédiaire entre le Canard et l'Ore. Il a deux pieds deux pouces ( 704 mill.) de lon- gueur. Dans le genre du ÆJarle, la femelle est constamment plus petite que le mâle. Esp. 2. Le HARLE huppé, Mergus serralor, la tête ornée d’une huppe pendante, formée par des brins fins et longs, dirigés de l’occiput en Onpre II Ores ou CanaAnps. 173 arrière ; la tête, le haut du cou et la gorge, d’un noir violet, changeant en vert doré; la poi- trine d’un roux varié de blanc; le dos noir ; le croupion et les flancs rayés en zigzags de brun, de gris blanc et de cendré; les ailes variées de noir , de brun, de blanc et de cendré ; le bec rou- geâtre au-dessus, rouge en dessous, ainsi que les pieds. Le HARLE huppé. Buffon, tome 8, p. 273. PI. enlum. n.° 207, le mâle. Cette espèce présente plusieurs variétés. Cet Oiseau, très-commun sur les lagunes de Venise, se trouve en Danemarck, en Norwége, en Laponie, en Silésie, en France. On le trouve au Groënland pendant lété ; il fréquente l'ile de Terre-Neuve, et paraît à la baie d'Hudson en grand nombre, vole par troupes, et plonge avec beaucoup de facilité. I! établit son nid dans les marais , sur les mottes de terre qui s'élèvent au- dessus de l’eau, et le construit avec des grami- nées et des plumes. La femelle pond de huit à treize œufs, semblables en grosseur aux œufs du Canard. Esp. 3. Le HARLE Piette, Mergus albellus, la tête ornée d’une huppe composée de plumes longues, effilées, blanches et noires; un demi- gues , ; collier noir sur le haut du cou; le corps varié de blanc et de noir; le croupion et la queue cen- 2 P q drés ; le bec noir; les pieds d’un gris bleuâtre. 174 SECONDE PanTie. La Piette ou le petit Harle huppé. Buffon, tome 8, page 275, pl. 24. PI. enlum. n.° 449, le mâle ; et 450, la femelle. On la trouve en France, en Italie, en Alle- magne, en Islande, et dans l'Amérique septen- trionale. C’est un oiseau de passage, à plumage pie, auquel on a donné quelquefois le nom de Religieuse. Elle est aussi fort connue sous le nom de Prette, sur les rivières d’Are et de Somme en Picardie. Sa taille surpasse celle de la Sarcelle ; sa longueur est de quinze à seize pouces (406 à 433 millim. ) Esp. 4. Le HARLE étoilé, Mergus minulus , le dessus de la tête d’un rouge baï ; le dessus du corps ou le manteau d’un brun noirâtré; tout le devant du corps blanc ; Paile mi-partie de blanc et de noir; la queue étagée, d’un brun noirâtre; le bec et les pieds noirs. Le Harle étoilé. Buffon, tome 8, page 278. On le trouve en Europe. Il porte en Suisse le nom de Canard des glaces, parce qu'il ne paraît sur les lacs qu’un peu avant le grand froid qui vient les glacer. Il est de la grosseur de la Sar- celle ; sa longueur est de seize pouces ( 433 milli- mètres }. ai Os. Ce Harle est appelé étoilé, à cause d’une tache blanche figurée en étoile, et située au-dessous d’une tache noire qui lui enveloppe les yeux. OnDne lil. Ores ou Canannos. 175 GENRE 60. PINGOUIN, ALCA. Bec court, fort, gros , sans dentelures , aplati sur les côtés, plus long qu’épais dans les Pingouins , aussi épais que long dans les WMacareux , marqué le plus souvent par des sillons ou cannelures transverses : Mandibule inférieure hossuée vers la base. Narines linéaires , petites , situées à côté de l’ouverture du bec. | Queue composée de douze ou seize pennes dans les Pingouins ; de seize pennes dans les Macareux. Jambes placées tout-à-fait à l'arrière du ventre, près de l'anus, et cachées dans l'abdomen , plus courtes que le corps qui est dans une position verticale ou perpendi- culaire. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs engagés dans une membrane entière , sans doigt postérieur. * [. Bec aussi épais que long: Les MacarEux. Espèce 1. Le PINGOUIN Macareux, A/ca Arctica , le bec rouge à la pointe, comprimé et 176 .. SECONDE PARTIS. cannelé transversalement par trois ou quatre petits sillons; la tête, le cou, le dos, les ailes et la queue, noirs; les joues, les côtés de la tête, le dessous de la gorge, cendrés; le dessous du corps blanc; les pieds orangés. Le Macareux. Buffon, tome 9, p. 358, pl. 26. PI. enlum. n.° 295. Cet Oiseau habite les iles et les pointes les plus septentrionales de l'Europe et de PAsie. On le trouve au Groëniand , ainsi qu’au Kamtschatka, à la Caroline, aux Arcades et autres iles voisines de VEcosse; on le retrouve aussi sur nos côtes, à Belle-Ile, dans le golfe de Gascogne. Il est plus petit que le Guillemot ; il a un pied (325 mill.) de longueur. Il se nourrit de langoustes,, de che- vreltes, d'étoiles, d'araignées de mer, de divers petits poissons et de le qu il saisit en plongeant dans l’eau, sous laquelle il se retire volontiers, et qui lui sert d’abri dans le danger. Cet Oiseau ne fait point de nid. La femelle pond sur la terre nue et dans des irous qu’elle sait creuser et agrandir, un œuf très-gros, fort pointu par le bout, et de couleur grise-roussâtre. Sa chair est d’un goût rance. Les habiians des iles Kuriles, et des autres situées entre celles-là et l'Amérique, se font des ornemens de son bec; les insulaires de Donasaschka, dans la mer du Sud, se vétissent de sa peau. Esp. Onpne II. Ores ou Cananps. 177 * IL Bec plus long qu’épars. Les PINGOUINS. Fsp. 2. Le PINGOUIN Torda, 4/co Torda, le bec noir, tranchant par les bords, très-aplati par les côtés qui sont cannelés de trois sillons, dont celui du milieu est blanc; la tête, le cou et tout le dessus du corps noirs; le dessous du corps entièrement blanc; un petit trait de blanc se trace du bec à l'œil, et un autre semblable trait traverse obliquement l'aile; les pieds, les mem- branes et les ongles noirs. Le Pingouin. Buffon, tome 9, p. 390, pl. 27, le mâle; et 28, la femelle. PI. enlum. n.°$ 1003, le mâle; et 1004, la femelle. On le trouve également dans les parties sep- tentrionales de l'Amérique et de l'Europe. Il est un peu moins gros que le Canard domestique ; sa longueur est de quatorze pouces trois lignes (385 millim. ). Il vient nicher aux iles de Féroé, le long de la côte occidentale d'Angleterre, et jusqu’à Pile de Wight, où il grossit la foule de ces oiseaux de mer qui peuplent ces grands ro- chers que les anglais ont appelés les Aiguilles On assure que cet oiseau ne pond qu’un œuf très- gros en proportion de sa taille, d’un brun blan- châtre. On ignore encore dans +) asile les Prn- gouins, et particulièrement celui-ci, passent Fhiver. Esp. 3. Le PINGOUIN sans ailes, Aca im- M 178 SECONDE PARTIE. pennis, le bec noirâtre, aplati sur les côtés et creusé d’entaillures, avec huit sillons sur la partie supérieure, et onze sur l'inférieure; la tête, le cou, le dos et le dessus de la queue, d’un beau noir; une grande tache blanche ovale entre le bec et l'œil, les ailes très-courtes et inutiles pour le vol; les pieds, les membranes et les ongles noirs. Le grand Pingouin. Buffon, tome 9, p. 393, pl. 29. PI. enlum. n.° 367. Cet Oiseau, dont lespèce parait peu nom- breuse, ne se montre que rarement sur les côtes de Niépe. Il ne vient pas tous les ans vi- siter les iles de Féroé , et ne descend guère plus au Sud dans nos mers d'Europe; du reste, on ignore dans quelle plage il se retire pour nicher. Ce Pingouin, qui ne marche guère plus qu'il ne vole, demeure toujours sur Peau , à l’ex- ception du temps de la pale et de la nichée. Il est presque aussi gros qu'une fe; sa longueur est environ de deux pieds (650 millim. ) Esp. 4. Le PINGOUIN Pie, Alca Pica, le bec comprimé, marqué d’un seul sillon ; tout le dessus du corps noir, le dessous blanc; les ailes et la queue noires; les pieds, les membranes et les ongles noirâtres. Le petit Pingouin ou le Plongeon de mer de Belon. Buffon, tome 9, page 396. Il habite les mers de l'Europe septentrionale, Onpee Il. O1es ou Canarps. 179 et selon Belon, sur la mer de Crète. Il à quinze pouces ( 406 millim.) de longueur. Il se nourrit de chevrettes, d'insectes et de vers marins. Il vole en troupes ; cherche sa nourriture sur la côte pendant le jour, mais se tient à la mer pendant la nuit. Les Groënlandais se nourrissent de sa chair et se revêtent de sa peau. GENRE *. MANCHOT, APTENODY? A.Bec droit, lisse , légèrement comprimé , comme en couteau : Mandibule supérieure plus longue, sillonnée de cannelures obliques : Mandibule inférieure tronquée à la pointe. Narines linéaires , placées à peu près sur le milieu du bec. Langue couverte de pointes recourbées en arrière. Ailes en forme de nageoires , dénuées de grandes pennés. Queue composée de vingt-deux pennes , roides, larges, et à peine barbues. Jambes placées tout-à-fait à l'arrière du ventre , près de l’anus , cachées dans l’abdo- men ,et plus courtes que le corps qui est dans une position verticale ou perpendi- culaire. * Pieds palmés , à quatre Doigts trois an- M 2 180 SECONDE PARTIE. térieurs engagés dans une membrane en- tière ; un postérieur dégagé. Os. On a donné indistinctement le nom de Pin- gouin, Pinguin, à deux Familles d'Oiseaux, dont l’une (les Aanchots ) habite les mers du Sud, l’autre (les Pingouins ) ne se trouve que dans les mers du Nord. Ils ont les uns et les autres les mêmes habitudes, mais ils différent par quelques caractères physiques. Les Manchots ont quatre doigts, et les Pingouinse trois doigts sans vestige de doigt postérieur. Les pre- miers ont les moiïgnons des ailes étendus en nageoires par une membrane , et couverts de plumules placées si près les unes des autres , qu’elles ressemblent à des écailles ; les seconds ont des aïles très-petites, cou- vertes de véritables plumes , maïs si courtes, qu’elles ne peuvent servir pour le vol. Le bec des Pingouins est aplati , sillonné de cannelures par les côtés, et relevé en lame verticale ; celui des Manchots au con- traire est cylindrique , effilé et pointu. Enfin le corps des Pingouins est revêtu de véritables plumes courtes à la vérité , mais qui offrent l'apparence de la plume, au lieu que celui des Manchots est revêtu d’un duvet pressé , offrant toute l'apparence d’un poil serré et ras, sortant par pinceaux courts de petits tuyaux lui- sans , et qui forment comme une côte de maille, impénétrable à l’eau. C’est donc aux Manchots qu’on peut spécialement donner le nom d'Oiseaux sans ailes ; et même en s’en tenant au premier coup d'œil, on pourrait aussi les appeler Orseaux sans plumes. Les Pingouins et les Manchots habitent les mers glaciales ; ils sont privés de la faculté de voler ; les Pingouins peuvent tout au plus voleter. Les uns et Onone IT. Ores ou CanaRps. 187 les autres ont une grande analogie dans leur démarche et leur naturel. D’après la position de leurs jambes placées tout-à-fait à l'arrière du ventre, près de l'anus, ils se tiennent droits dans une situation perpendicu- laire, de même que les Macareux. Les Manchots se tiennent assis sur leur croupion, etse terrent dans des tanières comme certains quadrupèdes. Le genre des Manchots ne renferme aucune espèce européenne. GENRE 70. PÉTREL, PROCELLARIA. Bec sans dentelures , légèrement aplati par les côtés : Mandibule supérieure recourbée en croc ; la pointe de linférieure creusée en gouttière, et comme tronquée en manière de cuiller ( dans les Pétrels ) : la pointe de chaque Mandibule aiguë, recourbée en crochet (dans les Pétrels-pufjins ). Narines situées sur la base du bec, com- posées de deux petits tuyaux, qui, par leur forme , présentent un cylindre tronqué ( dans les Pétrels ), distinctes dans les Pétrels- puffins. Queue composée de douze à : quatorze pennes. Jambes avancées vers le milieu du corps et hors de l'abdomen, plus courtes que le M 3 182 SECONDE PARTIE. corps dont la position est horizontale ou oblique. Pieds palmés , à trois Doigts antérieurs en- gagés dans une membrane entière : les deux doigts latéraux portent un rebord à leur partie extérieure : le postérieur n’est qu'ur petit ergot ou éperon , sortant immédiate- ment du talon , sans articulation ni phalange. Os. Les espèces de ce Genre sont divisées en deux Tribus ; savoir : les PÉrRELs proprement dits, et les PÉrrezs-PurFiNs. T'ous ces oiseaux ont le même ins- tinct, les mêmes habitudes , n’habitent la terre que la nuit et dans le temps des couvées, s’enfoncent dans des trous de rochers , se cachent sous terre, y placent leur nid , et font entendre du fond de ces trous leur voix désagréable, que l’on prendrait le plus souvent pour le croassement d’une grenouille. Is nourrissent et engraissent leurs petits en leur dégorgeant dans Île bec la substance à demi-digérée , et déjà réduite en huile , des poissons qui paraissent être leur unique nourriture. Si on les attaque dans leur retraite, ou si ou veut leur enlever leurs petits, la peur ou l'espoir de se défendre, leur fait lancer aux yeux des chasseurs , l’huile dont leur estomac est rempli ; et comme leurs nids sont placés sur des rochers très-élevés et très- escarpés , l’ignorance de ce fait a coûté la vie à quel- ques observateurs qui, aveuglés par cette huile, se sont laissé tomber dans les précipices ou dans la mer. De tous les oiseaux qui fréquentent les hautes mers, les Pétrels et les Puffins sont les plus hardis à se por- ter au loin, à s'écarter , et même à s'égarer sur le Onpre III. Ores ou Cawarns. 183 vaste océan : mouvement des flots, agitation des vents , orages, tempêtes , rien ñe peut arrêter leur audace et leur confiance. Les navigateurs les ont ren- contrés soit du côté des poles, soit dans les autres Zones ; par-tout ils les ont vus se jouer avec sécurité sur la mer, et braver ses fureurs. Pourvus de longues ailes, munis de pieds palmés, les Pétrels ajoutent à l’aisance , à la légéreté du vol, la singulière faculté de marcher sur l’eau et même d’y courir , en frappant de leurs pieds avec une extrême vitesse la surface des ondes. C’est de cette marche sur l'eau que vient le nom de Pétrel , formé de peter ou peterril que les matelots anglais ont imposé à ces oiseaux , en les voyant courir sur la mer, comme l’apôtre Saint Pierre y marchait. GENRE 71. ALBATROS, DIOMEDEA. Bec droit, comprimé sur les côtés : l’extrémité de la Maridibule supérieure recourbée en croc, celle de l’inférieure creusée en gouttière , et comme tronquée. -Narines ouvertes en forme de petits rou- leaux ou étuis couchés vers la racine du bec, dans une rainure qui de chaque côté le sil- lonne dans toute sa longueur. Langue petite, occupant la moitié de la longueur du bec. | Queue composée de . . . . pennes. NA 184 SECONDE PARTIE. Jambes avancées vers le milieu du corps et hors de l'abdomen, plus courtes que le corps dont la position est horizontale ou oblique. Pieds palmés , à trois Doigts antérieurs engagés dans une membrane entière , sans Doigt postérieur. Os. L’Albatros est le plus gros des Oiseaux d’eau, -sans en excepter le Cygne. Sa très-forte corpulence lui a fait donner , par les navigateurs , le nom de Mouton du cap, parce qu’en effet il est presque de la grosseur d’un mouton. Il a près detroïs pieds (974 m.) de longueur, et au moins dix pieds ( 3 mèt. 248 mill.)} de vol ou d'envergure. | GENRE 72. PEÉLICAN , PELELANUS. Bec long, droit , aplati, horizontal dans les Pélicans, presque cylindrique dans les Cormorans , conique dans les Fous , crochu ou recourbé vers le bout, terminé par un onglet. Narines placées dans un sillon situé sur les côtés du bec , peu apparentes ou presque invisibles dans le plus grand nombre des espèces classées dans ce genre. Face nue ou dénuée de plumes , et seu- lement couverte d’une peau nue dans la plu- : part des espèces. Onpre IL. Orss ou Cananns. 185 Poche membraneuse sous la gorge. Queue composée de dix, douze , quatorze ou vingt pennes selon les espèces. Jambes avancées vers le milieu du corps et hors de l'abdomen , plus courtes que le corps qui est dans une position horizontale ou oblique. Pieds palmés, à quatre Doigts engagés dans une membrane entière. * I. Bec sans dentelures. Espèce 1. Le PÉLICAN Onocrotale, Peleca- nus Onocrotalus , le corps blanc; une poche membraneuse en forme de sac sous la gorge; les grandes pennes des ailes noires ; les pieds de couleur plombée. Le Pélican. Buffon, iome 8, p. 282, pl. 25. PI. enlum. n.° 87. Cet Oiseau, sans étre tout-à-fait étranger à nos contrées, y est pourtant assez rare. On le trouve dans les provinces méridionales qu’arrose le Danube, assez fréquemment sur les lacs de la Russie rouge et de la Lithuanie, dans le nord de l'Amérique jusqu’à la baie d'Hudson, et dans le Sud jusqu'aux terres Australes. En général le Pélican paraît appartenir spécialement aux climats * plus chauds que froids. On le trouve également en lialie, dans l'Asie mineure, dans la Grèce et 186 SECONDE PARTIE. dans plusieurs endroits de la mer Méditerranée, et en plus grand nombre dans les contrées méri- dionales du nouveau continent. Cet Oiseau , aussi vorace que grand dévastateur, engloutit dans une seule pêche aulant de poissons qu'il en fau- drait pour le repas de six hommes. I] avale aisé- ment un poisson de sept à huit livres. En capti- vité, 1l mange les rats et d’autres petits animaux. La poche membraneuse qui pend au-dessous de la mandibule inférieure, peut contenir plus de vingt pintes de liquide ( 18 lit. 626 nullilit.) Cet Oiseau place son nid au bord des eaux; 1l le pose à plate terre, et le garnit intérieurement d'herbes molles. La femelle pond cinq œufs de couleur blanchâtre , et semblables aux œufs de Cygne. Cet Oiseau parait susceptible de quelque éduca- üon ; 1l n’a rien de farouche, et s’habitue volon- Uers avec l'homme. Le Pélican égale le Cygne en grosseur, mais ses ailes ont beaucoup plus d’en- vergure. l a cinq pieds deux pouces neuf lignes ( 1 mèt. 698 mill.) de longueur, et onze pieds ( 3 mèt. 573 millim.) de vol ou d'envergure. Esp. 2. Le PÉLICAN Cormoran, Pelecanus Carbo, tout le plumage d’un noir lustré de vert; le dessus de la tête orné de brins blancs pareils à des soies, formant une espèce de huppe; une peau nue sous le bec; la gorge blanche; la queue étagée, composée de quatorze pennes roides, arrondies ; les pieds, les membranes et Les ongles d’un beau noir. Onpres II. Oxes ou Cawanrps. 187 Ee Cormoran. Buffon, tome 8, p. 310, pl. 26. PI. enlum. n.° 927. On le trouve sur toutes les mers, dans les pa- rages les plus éloignés, aux Philippines, à la nouvelle Hollande, et jusqu’à la nouvelle Zé- lande , au Sénégal, au Cap de Bonne-Espérance; et ce qu'il y a de singulier dans sa nature, c’est qu'il supporte également les chaleurs de ce der- nier chimat'et les frimats de la Sibérie. Le Cor- moran est d’une telle adresse à pêcher et d’une si grande voracité, que quand il se jette sur un étang il y fait plus de dégâts qu’une troupe en- tière d’autres oiseaux pêcheurs; heureusement il se tient presque toujours au bord de la mer. Il est rare de le irouver dans les contrées qui en sont éloignées. Il niche sur les arbres élevés ; la femelle pond trois œufs, de la grosseur de ceux de FOre. Dans quelques pays, comme à la Chine, et autrefois en Angleterre, on a su mettre à profit le talent du Cormoran pour la pêche, et en faire pour ainsi dire un pêcheur domestique, en lui bouchant d’un anneau le bas du cou pour l'empêcher d’avaler sa proie, et l’accoutumant à revenir à son maitre en rapportant le poisson qu'il tient dans son bec. La longueur totale de cet Oiseau est de plus de deux pieds et demi (8712 millimètres ). Esp. 3. Le PÉLICAN petit Cormoran, Pele- canus Graculus, le corps noirâtre en dessus, brun 188 SECONDE PARTIE. en dessous; la queue composée de douze pennes arrondies. Le petit Cormoran ou le Nigaud. Buffon, 1.8, page 310. Cette espèce, aussi répandue que la première, se trouve sur-tout dans les iles et les extrémités des continens austraux. On en voit en assez grand nombre sur les côtes d'Angleterre, d'Irlande, de Suède, de Norwége, d'Islande, de Hollande. Ce petit Cormoran a les mêmes habitudes natu- relles que le grand, auquel il ressemble en gé- néral par la figure et les couleurs. Comme lui, le Nigaud niche sur les arbres; ses œufs sont longs et de couleur blanche. Il nage le corps plongé et la tête seule hors de Peau; il évite le coup de fusil, en enfonçant la tête à l'instant qu'il voit le feu. La longueur totale de cet Oiseau est de deux pieds trois pouces (731 millimètres ). Esp. 4. Le PÉLICAN huppé, Pelecanus cris- latus , le corps d’un vert luisant en dessus; le bec et les pieds d’une couleur obscure ; le sommet de la tête orné d’une huppe. On le trouve en Angleterre, en Norwége, en Islande, au Groënland. Il est un peu plus petit que le précédent. Cnores Ill. Ores ou Canarps. 189 * II. Bec dentelé, légèrement recourbé à la poïnle. Ongle du Doigt du milieu dentelé intérieurement. Les Fous. Esp. 5. Le PÉLICAN Fou commun, Peleca- nus Sula, le ventre blanc; tout le reste du plu- mage d'un cendré brun; la peau nue qui entoure les yeux, jaune, ainsi que la base du bec dont la pointe est brune; les pieds d’un jaune pâle. Le Fou commun. Buffon, tome 8, page 368, pl. 29. On le trouve aux Antilles, à la Caroline, à la nouvelle Espagne, sur les côtes du Brésil, aux îles Bahama , où l’on assure qu’il pond tous les mois de l’année deux ou trois œufs, ou quelque- fois un seul, sur la roche toute nue. Sa chair est noire et sent le marécage. Cet Oiseau est d’une taille moyenne, entre celle du Canard et de l'Ore ; sa longueur est de deux pieds cinq pouces ( 785 millimètres ). Esp. 6. Le PÉLICAN Fou blanc, Pelecanus piscator, le plumage blanc; les pennes des ailes et une partie de leurs couvertures, brunes; la peau nue qui entoure les yeux de couleur rouge, de même que le bec et les pieds; les pennes de la queue qui est étagée, taillées en forme de coin. Le Fou blanc. Buffon, tome 8, page 371. _190 .. SECONDE PARTLE. On le trouve aux mêmes lieux que le Fou commun. 1] est de la grosseur du Canard sau- vage ; il a deux pieds sept pouces ( 839 mill.) de longueur. Esp. 7. Le PÉLICAN Fou de Bassan, Pele- canus Bassanus, le plumage blanc; les grandes pennes des ailes brunes ou noirâtres; la peau nue qui entoure les yeux d’un beau bleu , ainsi que le bec; les pennes de la queue qui est éta- gée, taillées en forme de coin; les pieds bruns. Le Fou de Bassan. Buffon, tome 8, page 376. PI. enlum. 278. | On le trouve à l'ile de Bassan, aux îles de Féroé, à l'ile d’Alise, et dans les autres îles Hé- brides ; il se montre encore en Islande, en Nor- wége, à la Caroline, à Terre-Neuve, 1l s’avance même jusqu’au Groënland. Il se nourrit de pois- sons, principalement de harengs, dont sa chair retient le goût. Il niche à l'ile de Bassan, dans des trous de rochers, où 1l ne pond qu'un œuf. Il quitte le nord en automne, et passe l'hiver dans le midi. Cet Oiseau est de la grosseur de POre ; sa longueur est de deux pieds onze pouces (947 mill. }, et son envergure de cinq piedstrois pouces ( : mètre 705 millimètres ). GENRE 93. ANHINGA , PLOTUS. Bec droit , effilé, =" One IL. Oxes ou Cawarns: 191 pointu, barbelé à la pointe par de petites dentelures rebroussées en arrière. Les ouvertures des Narines en fente, placées à la base du bec. Face et Menton nus ou dégarnis de plumes. Queue composée de douze pennes. Jambes avancées vers le milieu du corps et hors de l'abdomen, plus courtes que le corps dont la position est horizontale ou oblique. Pieds palmés à quatre Doigts engagés dans une membrane entière. Ongle du doigt intermédiaire dentelé sur le côté interne. : Os. Le genre des Anhingas ne présente aucune espèce européenne. Ces oiseaux ont la tête petite, effilée , le cou grêle , excessivement alongé : au pre- mier aspect , ils présentent l'apparence d’un serpent enté sur le corps d’un oïseau. Cu les trouve dans les pays les plus chauds et les plus abondamment arrosés des deux continens. Ils fréquentent les eaux douces, et se nourrissent spécialement de poissons qu'ils pê- chent avec la plus grande dextérité, en étendant brus- quement le cou, et lançant comme un dard leur bec aigu ; ils le retirent ensuite pour les dévorer avec leurs doigts et leurs ongles. Quoique palmipèdes, ils se per- chent sur les arbres, et ils y établissent leur nid. Leur peau est très-épaisse ; lenr chair, ordinairement très- grasse , a un goût huileux désagréable. 192 SECONDE PARTIE. GENRE 74. PAILLE-EN-QUEUE, PHAËTON. Bec en couteau, droit , pointu , légèrement dentelé par les bords : Gorge béante à la racine du bec. Narines closes, alongées. Queue composée de douze à quatorze pennes ; les deux pennes intermédiaires fort étroites, beaucoup plus longues que les latérales. Jambes avancées vers le milieu du corps et hors de l’abdomen, plus courtes que le corps qui est dans une position horizontale ou oblique. | Pieds palmés à quatre Daigts engagés dans une membrane entière ; le doigt pos- térieur tourné en dedans. Os. Quoique l'apparition des Pailles-en-Queue soit regardée par les marins comme un signe de la proximité de quelque terre , il est certain qu'ils s’en éloïignent quelquefois à des distances prodigieuses , et qu’ils se portent au large à plusieurs centaines de lieues. Indépendamment d’un vol puissant et très- rapide , ces oiseaux ont, pour fournir ces longues traites , la faculté de se reposer sur l’eau , et d’y trou- ver un point d'appui au moyen de leurs larges pieds entièrement Onpre Il. Ores ou Canarps. 193 entièrement palmés. Ils se tiennent rarement à terre, et se posent sur la cime des rochers et sur les arbres les plus élevés. Les poissons volans sont leur principale nourriture, et c'est en rasant la surface de la mer qu'ils leur font la chasse. Parmi ces oiseaux, les uns placent leur nid dans les creux d'arbres , les autres recherchent les rochers les plus escarpés pour y faire leur ponte, et tous habitent de préférence les îles peu fréquentées et isolées au milieu des mers qui baïignent les deux continens. GENRE 75. GRÈBE , COLYMBUS. Bec sans dente- lures , effilé, droit, pointu. Narines très-étroites , situées à la po du bec. Queue très-courte ou nulle. Jambes placées tout-à-fait à l’arrière près de anus , et cachées dans l'abdomen, plus courtes que le corps qui est dans une posi- tion perpendiculaire ou verticale. Pieds très-aplatis par les côtés, palmés , à trois Doigts, dans les Gucllemots ; à quatre Doigts , dans les Plongeons ; lobés, c'est- à-dire , garnis sur leurs parties latérales d'une membrane simple , dans les Grèbes. Ongles courts, aplatis. 194 SECONDE PARTIE, * [. Pieds à trois Doigts antérieurs, engagés dans une membrane entière, sans doigt postérieur. Queue trés-courte , composée de 12 à 14 pennes. Les GUILLEMOTS. Espèce 1. Le GRÈBE Guillemot, Co/ymbus Troile, tout le devant du corps d'un bianc de neige; la tête, le cou, le dos et les ailes d’un cendré brun ou noir enfumé; les plumes secon- daires des ailes blanches à la pointe; le bec, les pieds, les doigts et les membranes noirs. Le Guillemot. Buffon, tome 9, p. 350, pl. 25. PI. enlum. n.° 903, fig. 1. _ On le trouve sur les côtes de l’Ecosse, de la Norwége, de l'Islande et des îles Féroé; il des- cend pendant l'hiver sur les côtes d'Angleterre. Il niche sur les rebords saillans des rochers; chaque couvée n’est que d’un œuf, gros comme celui d’une Ofe, verdâtre et varié de taches irré- gulières noirâtres. Il est fort pointu par un bout, et très-gros pour la grandeur de l'oiseau qui est à peu près celle du Canard, ‘et dont la longueur est de dix-sept pouces ( 460 mil.) Esp. 2. Le GRÈBE petit Guillemot, Colymbus Grylle, la tête, le dessus du corps, la gorge et le cou noirâtres, de même que les petites cou- vertures supérieures des aïles et de la queue; le reste du devant du corps, les grandes couver- Onpre Ill. Ores ou Cananps, 195 tures des ailes, blancs, les pennes d’un brun noi- râtre; le bec noir; les pieds et les doigts d’un rouge sombre; les membranes noirâtres. Le petit Guillemot, improprement nommé Colombe de Groënland. Buffon, tome9, p. 354. PI. enlum. n.° 917, la femeile. Grnelin cite cette espèce de Buffon, sous le nom d’Æ4lca Alce, et de Colymbus Grylle, ce qui fait un double emploi de synonymie. On trouve ce Guillemot au Groënland, sur les côtes du pays de Galles et d'Écosse, ainsi qu’en Suëde et au Spitzberg. Il établit son nid dans des crevasses de rochers peu élevés. La ponte est de deux œufs, aussi gros que ceux de poule, blan- châtres et marbrés d’un grand nombre de taches noires et grises. Cet Oiseau est de la grosseur d’un Pigeon ; sa longueur est de neuf pouces ( 244 millimètres ). * IL. Pieds à quatre Doigts, les trois antérieurs engagés dans une membrane entière. Queue trés-courte , composée de vingt pennes: Les PIGNGEONS. Esp. 3. Le GRÈBE grand Plongeon, Colym- bus Immer, la gorge, la poitrine et le dessous du corps d’un blanc pur; le dos, le dessus du corps ondés de gris-blanc sur gris-brun, avec un même brun nué et pointillé de blanchâtre sur le dessus N 2 196 SECONDE PARTIE. de la tête et du cou qui de plus est orné vers le bas d’un demi-collier teint des mêmes couleurs ; le bec d’un cendré brun; les pieds, les doigts, les membranes et les ongles noirâtres. Le grand Plongeon. Buffon, tome 8, p. 251. PI. enlum. n.° 914. Or le trouve sur les lacs de Suisse, et sur celui de Constance. Il est presque de la grandeur et de la taille de POce. I a deux pieds sept pouces (839 millim. ) de longueur. Cet Oiseau, comme tous les Plongeons et les Grèbes , parcourt libre- ment et en tout sens les espaces dans l’eau; il y trouve sa subsistance, un abri, un asile. Il éta- blit son nid au milieu des roseaux et des laiches, et le place sur l’eau. Esp.4. Le GRÈBE petit Plongeon, Colymbus stellatus , tout le devant du corps blanc; le‘dos, le dessus du cou et de la tête d’un cendré noi- râtre, tout parsemé de petites gouttes blanches. Le petit Plongeon. Buffon, t. 8, p.254, pl.2r. PI. enlum. n.° 092, sous la dénomination de Plongeon. On le trouve sur les étangs de France; sur la Tamise, en Angleterre. Il se nourrit principale- ment de sardines, et pond dans l'herbe, sur le bord des lacs, deux œufs ovales de la grosseur de ceux de l’Ore. Ses habitudes sont les mêmes - que celles du grand Plongeon, mais ses dimen- sions sont bien moindres. Il a tout au plus un Onpre Il. Ores ou Cawarps. 197 pied neuf pouces (568 millim.) de longueur, et deux pieds et demi (812 millim.) d'envergure. Esp. 5. Le GRÈBE Imbrim, Co/ymbus gla- cialis , la tête, le cou et tout le dessus du corps noirs, avec des reflets violets sur la tête, et verts sur le cou; tout le dessous du corps d’un beau blanc; le cou entouré d’un collier formé par de petites raies longitudinales alternativement noires et blanches; le manteau tout parsemé de mou- chetures blanches ; le bec noir, d’un blanc pâle à la pointe ; les pieds noirâtres. L’Imbrim ou grand Plongeon de la mer du Nord. Buffon, 1.8, p.258, pl. 22. PI. enlum. n.° 952. | Cet Oiseau est répandu dans le nord des deux continens. Dans l’ancien, il s’'avance quelquefois jusque sur les côtes d'Angleterre, dans les hivers rigoureux; mais en tout autre temps sa retraite ordinaire est aux Arcades, aux iles Féroé, sur les côtes d'Islande, et vers le Groënland. Dans le nouveau , il passe la mauvaise saison dans les États-Unis. C’est la plus grande espèce de ce genre. Il est de la grosseur d’une Ore; sa lon- gueur est de trois pieds (974 millim.), et son vol de quatre pieds ( 1 mètre 299 millim. ) Il vole ra- rement, mais son vol est élevé ; il habite égale- ment la mer et les eaux douces, plonge avec fa- cilité, et pêche avec beaucoup d’adresse. Il cons- truit son nid de mousses et d'herbes, sur les | N 3 198 SECONDE PARTIE. bords solitaires des grands lacs ; la ponte est de deux œufs fort gros et d’un brun clair. Les natu- rels se font avec sa peau une sorte de vêtement. Esp. 6. Le GRÈBE Plongeon Lumme, Colymbus arcticus , le dos noir, parsemé de petits carrés blancs; le dessous du corps blanc; la gorge noire, ainsi que le devant de la tête dont le dessus est couvert de plumes grises ; le haut du cou garni de semblables plumes grises, et paré en devant d’une longue pièce nuée de noir, changeant en violet et en vert; les pennes des ailes noires, ainsi que la queue et les pieds. Le Lumme ou petit Plongeon de la mer du Nord. Buffon, tome 8, page 261. PI. enlumin. n.° 308, la femelle, sous la dénomination de Plongeon à gorge rouge de Sibérie. On le trouve sur les côtes de la Baltique, dans les lacs de la Suède, sur les côtes de Norwége, d'Islande et du Groënland. Il les fréquente pen- dant tout l'été, et y fait ses petits qu'il élève avec des soins et une sollicitude singulière. La ponte n'est que de deux œufs. Cet Oiseau est de la taille du Canard commun ; sa longueur totale est de deux pieds (650 millim.) Les Lapons se font des bonnets d'hiver de sa peau. Zumme où Loom en Lapon, veut dire boïteux, et ce nom peint la démarche chancelanie de cet oiseau. OnrDae II. Ores ou Caxarps. 199 * JL Preds à quatre Doigts : les trois antérieurs garnis sur leurs parties latérales d'une large membrane simple. Tarses très-aplatis par les côtés, garnis dans leur partie postérieure d'écailles qui forment une double dentelure semblable à celle d'une scie. Queue nulle. * r. Grandes espèces : les GRÈBES. Esp. 7. Le GRÈBE commun, Colymbus uri- nator, tout le dessus du corps d’un brun sombre lusiré; tout le devant d’un très-beau blanc ar- genté; une espace entre le bec et l'œil dénué de plumes, de couleur rouge; le bec brun en dessus, rougeâtre sur les côtés et en dessous; les pieds, les doigts, les membranes rougeâtres; les ongles bruns, larges et plats. Le Grèbe. Buffon, tome 8, p. 227. PI. enlum. 0 JAI. Nr espèce se trouve sur les lacs de Suisse, et particulièrement sur celui de Genève, sur celui deNantua, sur certains étangs de Bourgogne et de Lorraine. Ce Grèbe est le plus connu. Il est un peu plus gros que la Foulque ; sa longueur est d’un pied neuf à dix pouces ( 568 à 505 mill.) Il construit son nid sur les grands étangs, avec des roseaux et des joncs entrelacés ; ce nid est à demi plongé, et comme flottant sur l’eau qui N 4 200 SECONDE PARTIE. cependant ne peut l'emporter, car il est affermi et arrêté contre les roseaux. La ponte est ordi- nairement de deux, et rarement de plus de trois œufs. Esp. 8. Le GRÈBE obscur, Colymbus obscu- rus, le sommet de la tête d’un noir verdâtre; une pelite tache blanche entre la mandibule su- périeure et l'œil ; Pespace nu entre celui-ci et le bec, d’un rouge foncé ; le dessus du corps d’un brun noirâtre; les côtés de la tête et le dessous du corps d’un beau blanc, avec quelques taches noirâtres sur le bas-ventre; les pieds et les mem- branes d’un vert obscur; les ongles bruns. Cette espèce habite nos mers, et se retrouve dans le nord de Amérique. On la voit pendant hiver dans les environs de New-Yorck. Elle est plus petite que le Grèbe commun ; elle a un pied (325 millim.) de longueur. Esp.9. Le GRÈBE huppé, Colymbus auritus, le sommet de la tête orné de longues plumes qui se séparent en deux touffes et forment une petite huppe sur chaque côté de l'occiput ; le devant du. cou marqué de taches d'un brun marron; le dessus du corps d’un brun noirâtre ; le dessous d'un blanc argenté; les pieds d’un brun olivâtre; le bec et les ongles noirâtres. ù Le Grèbe huppé. Buffon, tome 8, page 233. Cette espèce se trouve également en mer et Orne III. Ores ou Cawanps. 201 sur leslacs, dans la Méditerranée comme sur nos côtes de l'Océan; elle se retrouve en Sibérie et dans l'Amérique septentrionale. Cet Oiseau se nourrit de poissons, et il détruit beaucoup de jeunes merlans et de frai d’esturgeons. Esp. 10. Le GRÈBE cornu , Colymbus crislatus, le sommet de la tête garni de plumes qui s’alongent un peu en arrière, et qui forment une espèce de huppe comme divisée en deux cornes; une sorte de crinière coupée en rond autour du cou, formée par des plumes alongées, rousses à la racine, noires à la pointe; le dessus du corps d'un brun noirâtre, avec un peu de blanc sur les ailes; tout le devant du corps d’un beau blanc argenté; les flancs roux. Le Grèbe cornu. Buffon, t.8, p. 235, pl. 19. PI. enlum. n.° 400. Voyez l'Art d'empailler les Oiseaux , pl. NX. Cette espèce est fort répandue ;. on la trouve en France, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Angleterre, et même en Amérique. Elle se nourrit de petits poissons, quelquefois de végé- taux; elle fait son nid dans les roseaux, le pose de manière qu'il flotte sur l’eau, et le construit avec diverses plantes, le ményanthe, le nénuphar, lhottone, etc. La femelle y dépose quatre œufs blancs, de la grosseur de ceux de pigeon. Cet Oiseau est un peu plus grand que le Grèbe com- sun. Sa longueur totale est de dix-huit pouces 202 SECONDE PARTIE. (487 millim.}), el son vol de deux pieds deux pouces neuf lignes (724 millimètres ). Esp. 11. Le petit GRÈBE cornu , Colymbus cornulus , la tête ornée de deux pinceaux de plu- mes qui, partant de derrière les yeux, forment deux espèces de cornes d’un roux orangé; le devant du cou et les flancs de cette même cou- leur ; le haut du cou et la gorge garnis de plumes renflées, mais non tranchées ni coupées en cri- nière , d'un brun teint de verdâtre de même que le dessus de la tête; le manteau brun, le plastron d’un blanc argenté. Le petit Grèbe cornu. Buffon, tome 8, p. 237. PI. enlum. n.° 404, fig. 2, sous le nom dé Grèbe de lEsclavonte. Ceite espèce est connue dans la plupart des contrées de l'Europe, soit maritimes, soit médi- terranées. Elle se trouve dans l'Amérique sep- tentrionale, à la baie d'Hudson. Elle place son nid à flot sur l’eau, dans les anses. La ponte est de quatre ou cinq œufs. Ce Grèbe a un pied (325 millim.) de longueur, et un pied huit pouces (541 mill.) de vol ou d'envergure. Esp. 12. Le GRÈBE à joues grises, Colymbus rubricollis, le devant du cou roux; le manteau d’un brun noir de même que les ailes dont les pennes secondaires sont blanches; la gorge mar- quée de quelques stries brunes; les flancs ferru- nie III. Ores ou Cawarps. 203 gineux ; le ventre blanc; le bec noir ; l'iris fauve; les pieds noirâtres. Le Grèbe à joues grises ou le Jougris. Buffon, 4.8, p.241. PI. enlum. n.° 931. ne trouve cette espèce dans plusieurs contrées de l'Europe. 2. Petites espèces : les CASTAGNEUX. Esp. 13. Le GRÈBE Casiagneux, Co/ymbus minor, le dessus de la tête et du corps d'un brun châtain ou couleur de marron; la poitrine et le ventre d’un blanc argenté ; deux petits pinceaux de duvet placés au-dessus du croupion, tiennent lieu de queue; le bec brun en dessus, rougeâtre en dessous; les pieds verdâtres. Le Castagneux. Buffon, tome 8, p.244, pl. 20. PI. enlum. n.° 905. On le trouve sur les eaux douces en Europe, et dans Amérique septentrionale; il habite éga- lement les mers. Il se nourrit d'insectes, de plantes aquatiques , de petites écrevisses et de menus poissons, de chevrettes, d’éperlans. Il établit son nid sur l’eau, et le construit avec des graminées et des tiges de plantes. La ponte est de cinq à six œufs. Ce Grèbe est un des plus pelits oiseaux navigateurs, et beaucoup moins grand que les autres. Sa longueur est de neuf pouces (244 millim. ) Le brun châtain ou marron sur le dos a fait donner à cet oïseau le nom de Cas- fagneux. 204 SECONDE PARTIE. GENRE 76. MOUETTE, LARUS. Bec sans dente- lures , fort, droit, tranchant, alongé, aplati par les côtés , avec la pointe renforcée et re- courbée en croc : Wandibule inférieure bos- suée , ou présentant un angle saillant près de la pointe. Narines très-étroites, oblongues , élargies antérieurement, situées sur le milieu du bec. Langue pointue. Queue composée de douze pennes. Jambes placées vers le milieu du corps, et hors de l'abdomen, plus courtes que le corps dont la position est horizontale ou oblique , dénuées de plumes au-dessus des genoux. | Pieds palmés à quatre Doigts ; les trois antérieurs engagés dans une membrane en- tière , ou par une palme pleine ; le postérieur dégagé , mais très-petit. * x ,. * I. Grandes espèces : les GOÉLANDS. Espèce 1. La MOUETTE Goéland à man- teau noir, Larus marinus, tout le corps blane; le dos couvert d’un grand manteau noir ou noirâtre ardoisé ; le bec jaunâtre , avec une tache Onore Il. Orss ou Cananns. 205 rouge à l'angle saillant de la mandibule infé- rieure ; la paupière d’un jaune aurore; les pieds et leurs membranes d’une couleur de chair blan- ‘ châtre. Le Goéland # manteau noir. Buffon, tome 8, p. 405, pl. 3r. PI. enlum. n.° 990, sous la use mination de Noir-Manteau. On le trouve au Groënland , au Cp de Bonre- Espérance, à la nouvelle Hollande, dans l'Amé- rique. Il est de la taille de l’Oxe. Il a deux pieds et demi ( 812 millim.) de longueur. Il se nourrit de poissons. La femelle pond sur les rochers les plus élevés, trois œufs obtus aux deux bouts, de couleur olivâtre foncé, noirs vers le gros bout, et marqués de quelques taches obscures. La chair des jeunes est bonne à manger. Les Groën- landais et les Esquimaux emploient la peau de cet oiseau pour se faire des vêtemens. Esp. 2. La MOUETTE Goéland à manteau gris, Larus glaucus, le corps blanc; le dos cou- vert d’un manteau gris cendré ; les échan- crures des grandes pennes des ailes noires; le bec presque noirâtre dans les jeunes, d’un jaune pâle dans les adultes, et d’un beau jaune orangé dans les vieux; une tache rouge au renflement de la mandibule inférieure ; l'iris jaune ; les pieds de couleur de chair livide. Le Goéland à manteau gris. Buffon, tome 8, p- 406, pl. 32. PI. enlum. n.° 253, sous le nom de Goéland cendré. 206 SECONDE PARTIE. IL habite les mers d'Europe; il fréquente en automne et pendant une partie de l'hiver, nos côtes septentrionales. Il est plus grand que le Bourgmestre, et il a près de vingt pouces (541 millim.) de longueur. Il se nourrit de poissons, de cadavres de baleines, de la fiente des morses. Il fait son nid sur les lieux élevés. Esp. 3. La MOUETTE Goéland brun, Larus Catarractes , tout le corps d’un brun sombre uniforme , à l'exception du ventre qui est rayé transversalement de brun sur fond gris; les grandes pennes des ailes noires ; toutes les pennes de la queue d’une longueur à peu près égale; le bec et les pieds noirs; l'iris de couleur noisette. Le Goéland brun. Buffon, tome 8, page 408. On le trouve sur les plus vastes mers, et les- pèce en parait également établie sous les latitudes élevées du côté des deux pôles; elle est com- mune aux îles de Féroé et vers les côtes de VEcosse ; elle semble être encore plus répandue dans les plages de l'Océan austral. Ce Goéland a l'air d’un oiseau de rapine et de carnage, et tel est en effet la physionomie basse et cruelle de tous ceux de la race sanguinaire des Goëélands. Il poursuit avec acharnement tous les oiseaux aquatiques, pour leur faire rendre ou rejeter le poisson qu'ils ont pris. Il fond avec tant de rapi- dité sur les poissons que les pécheurs attachent sur une planche pour l’attirer, qu'il s’y casse la Onore III. Ores où Canarps. 207 tête. Il a un pied huit pouces (541 millim.) de longueur , et trois pieds dix pouces six lignes ( 1 mètre 258 millim.) de vol ou d’envergure. Esp. 4. La MOUETTE Goéland varié, Larus nævius, le corps blanc, haché et moucheté de gris brun; les grandes pennes de l’aile noirâtres au sommet; le bec noir; l'iris gris; les pieds blanchâtres dans les uns, couleur de chair dans d’autres. Le Goéland varié ou le Grisard. Buffon, t.8, p.413, pl. 23. PI. enlum. n.° 266. On le trouve plus communément sur l'Océan que sur la Méditerranée. On le rencontre en ap- prochant du Groënland; il suit constamment les vaisseaux qui vont à la pêche de la baleine, jus- qu’au milieu des glaces. Lorsqu'une baleine est morte, et que son cadavre surnage , ces oiseaux se jettent dessus par milliers, et en enlèvent de tous côtés des lambeaux. Ce Goéland est de la plus grande espèce; il a vingt-un pouces ( 568 mill.) de longueur, et cinq pieds ( 1 mètre 624 millim. } de vol ou d'envergure. Esp. 5. La MOUETTE Goéland à manteau gris-brun, Larus fuscus, le corps blanc; le dos couvert d'un manteau gris-brun; les pennes des ailes terminées les unes de blanc, les autres de noir ; la paupière bordée de rouge ou de jaune; le bec de cette dernière couleur, avec l’angle in- férieur fort saïllant et d’un rouge vif. 208 SECONDE PARTIE, Le Goéland à manteau gris-brun ou le Bour- gmestre. Buflon, tome 8, page 418. On le trouve en Europe, et au nord de l'Amé- rique et de l'Asie. L'hiver il voyage vers le Midi, et on le rencontre alors sur la mer Noire, la mer Caspienne, à la Jamaïque, et dans les iles voi- sines des côtes de la Caroline méridionale. Il se nourrit de poissons, et suit de préférence les troupes de harengs dont il annonce le passage aux pêcheurs. La femelle pond trois œufs blan- châtres, parsemés de quelques taches noirâtres, et aussi gros que des œufs de poule. Ce Goéland est de la grosseur et de la taille du Goéland à manteau noir; il a un pied neuf pouces cinq lignes (579 millim. ) de longueur. * IL. Pexies espèces : les MouETTES. ÆEsp.6. La MOUETTE blanche, Larus ebur- neas, tout le plumage d’un blanc de neige; le tour des yeux couleur de safran; le bec et les pieds de couleur plombée; les ongles noirs. La Mouette blanche. Buffon, tome 8, p. 422. PI. enlum. n° 994, sous le nom de Goéland blanc du Spitzberg. : Elle habite les mers glaciales, et fréquente les îles situées entre l'Amérique et l'Asie; on la re- trouve encore sur les côtes occidentales et orien- tales de l'Amérique septentrionale. Elle s’avance dans les pays tempérés, d’un côté jusqu’à la nou- velle Ecosse, et de l’autre jusqu’à la baie de Nootka. Ones Ill. Orrs ou Cawarps. 209 Nootka. Elle quitte les côtes pendant l'été, et va habiter les petites iles ou lacs de l’intérieur des terres, où elle place son nid à terre et le fait d'herbes sèches. La ponte est de quatre œufs blancs. Sa longueur est de quinze pouces ( 406 millimètres ). Esp. 7. La MOUETTE à irois doigts, Larus tridactylus, le corps en devant, d’un beau blanc; le dos gris; un demi-collier gris sur le dessus du cou; des taches de noir et de blanc mélangées sur les couvertures des ailes ; le doigt de derrière presque nul. La Mouette iachetée ou le Kutgeghef. Buffon, tome 8, page 424. PI. enlum. n.° 387. On la trouve dans la mer du Nord, sur les côtes d'Angleterre, d'Ecosse, au Spitzherg, en Grèce, dans la mer d’Espagne. Elle est de la taille d’une Tourterelle; elle a quinze pouces (406 millim.) de longueur, et deux pieds neuf pouces six lignes (906.millim.) de vol ou d’en- vergure. Elle vole et nage avec beaucoup de vitesse. Elle niche dans les rochers sur les bords de la mer. La femelle pond deux œufs, d’un vert cendré, tachés de brun. Les Groënlandais se nourrissent des œufs et de la chair de cet oiseau ; ils emploient aussi sa peau pour se faire des vé- temens. Esp. 8. La MOUETTE blanchâtre, Larus canus , le corps d’un blanc de neige; le dos d’un O 210 SECONDE PARTIE. cendré clair; plusieurs: pennes des ailes échan- crées de noir ; le bec et les pieds de couleur bleuâtre. La grande Mouette cendrée ou Mouette à pieds bleus. Buffon, iome 8, p. 428. PI. enlum. n.° 977« On la trouve sur les côtes de France et d’An- gleterre. Elle est de la grandeur d’un Pigeon. Elle se nourrit de vers, de larves d'insectes, de poissons, et niche dans les rochers et sur les écueils. La ponte est de deux œufs, de couleur olivâtre foncé, tachés de rouge. Esp. 9. La MOUETTE cendrée, Larus cine- rarius, tout le corps d’un blanc de neige; une petite mouche noire au côté du cou, derrière l'œil; le dos d’un cendré clair et bleuâtre ; les grandes pennes des ailes offrant des échancrures noires, tachetées de blanc; le bec d’un rouge très-foncé ; les pieds d’un rouge orangé. La pelite Mouette cendr rée. Buffon, tome 8, page 430. PI. enlum.n.° 969 , sous la dénomina- ton de perit Goéland. On la trouve sur les mers d'Europe. Elle est de la grandeur d'un gros Pigeon, mais avec beaucoup moins d'épaisseur de corps. Elle a treize pouces neuf lignes (372 millim.) de longueur. Elle se nourrit d'insectes, de scarabées, de mou- ches, de vermisseaux, de sangsues, de petits lézards et d’autres reptiles. Cette espèce et la OnorE IIT. Ores ou Canarns. 211 Mouette rieuse, sont les deux plus petites de la famille. Elles sont fort criardes, et sur les côtes de la Picardie on les appelle petites Miaulles. Esp. 10. La MOUETTE rieuse, Larus ridi- bundus, le corps blanc; la tête couverte d’une calotte noire, ( dans le mâle) ; le dos couvert d’un manteau cendré bleuâtre ; les grandes pennes des ailes noires ; le bec et les pieds rouges. La Mouette rieuse. Buffon, tome 8, page 433. PI. enlum. n.° 970. On la trouve principalement en Angleterre, et sur les mers des deux continens; elle abonde sur-tout dans les contrées du Nord. Le cri de cette Mouette a quelque ressemblance avec un éclat de rire, d’où lui vient son nom de rieuse. Elle parait un peu plus grande qu’un Pigeon ; elle a quinze pouces neuf lignes ( 426 millim.) de longueur. C’est un oiseau fort criard. La femelle pond sur une espèce de mousse blanchâtre six œufs, à peu près de la couleur de ceite mousse, c’est-à-dire, d’un blanc sale ou verdâtre, pi- quetés de noir, fort pointus par un bout, et de la grosseur des œufs de Pigeons. Les jeunes sont bons à manger. Esp. 11. La MOUETTE d'hiver, Larus ky- bernus, le corps blanc; le sommet et le derrière de la tête tachetés; le dos cendré; la première penne des ailes noire ; la queue marquée vers la pointe d’une bande noire, O 2 212 SECONDE PARTIE. La Mouette d'hiver. Buffon, tome 8, p. 437. On la trouve en Angleterre pendant lhiver, dans l'intérieur des terres. Elle se nourrit de vers de terre, de grenouilles, etc. Les restes à demi digérés que ces Oiseaux rejettent par le bec, for- ment celle matière gélatineuse connue sous le nom de s/ar-shot ou star-gelly. Cet Oiseau a seize pouces dix lignes { 455 mill.) de longueur. Ozs. Buffon soupçonne que cette Mouette est un jeune de l'espèce de la Mouette tachetée. * IIL. Ze bout de la Mandibule supérieure orné d’un onglet ou crochet. Les LABBES où STERCORAIRES. Esp. 12, La MOUETTE Labbe, Larus cre- pidatus , le corps d’un cendré brun, ondé de grisâtre plus clair sous le corps ; le ventre quel- quefois blanc ; les deux pennes intermédiaires de la queue plus longues, mais sans néanmoins excéder les autres de beaucoup. Le Labbe ou le Stercoraire. Buffon, tome 8. p.441, pl. 34. PL. enlum. n.° oor. On le trouve sur les mers de l'Amérique et de l'Europe septentrionale, et même sur l'Océan atlantique. Il est moins commun que le précé- dent. Il a un pied cinq pouces ( 460 millim. ) de longueur. Il se nourrit de petits poissons cuits ou crus, et d’autres alimens que les pêcheurs lui OrDrE LIL Orrs ou Cawarps. 213 jettent. Il prend même des harengs dans leurs barques, et s'ils sont salés, 1l les lave avant de les avaler. Les pêcheurs ménagent cet Oiseau , parce qu’il est pour eux lannonce et le signe presque certain de la présence du hareng; et en effet, lorsque le Labbe ne paraït pas, la pêche est peu abondante. Ce Labbe attaque les Mouettes qui crient dès qu'il paraît ; mais il fond sur elle, les atteint, se pose sur leur dos, et leur donnant deux.ou trois coups, les force à rendre par le bec . poisson qu’elles ont dans l'estomac, qu'il avale à l'instant. Il construit son nid avec des grami- nées. La ponte est de deux œufs d’une De ferrugineuse pâle, tachés de noir. Esp. 13. LA MOUETTE Labbe à longue queue, Larus parasiticus , la tête ornée d’une _ calotte noire; le cou blanc; tout le reste du plu-. mage gris; les deux pennes intermédiaires de la queue prolongées en deux brins détachés et di- vergens, quelquefois de couleur noire. Le Labbe à longue queue. Buffon, tome 8, page 445. PI. enlum. n.° 762, sous la dénomina- tion du Sercoraire à longue queue de Sibérie. On le trouve en Sibérie, en Norwége, en An- gleterre, en Suède, et même à la baie d'Hudson. I] nage rarement et vole avec lenteur, à moins qu'il ne poursuive des Mouettes pour les forcer à vomir ou rejeter par le bec le poisson qu’elles ont pris, et qu'il avale aussitôt, Il construit son O 3 214 SECONDE PARTYIE. nid avec des graminées et des mousses, dans un endroit marécageux. La femelle pond deux œufs cendrés, tachetés de noir, de la grosseur des œufs de poule. GENRE 77. HIRONDELLE DE MER, STERNA. Bec droit , efhilé en pointe, lisse, sans den- telures, aplati par les côtés : Mandibules d’égale longueur. Narines très-étroites , situées à la base du bec. Langue petite, pointue. Queue fourchue , composée de douze pennes. Ailes très-longues. Corps revêtu d’un duvet fourni, très- serré. Jambes avancées vers le milieu du corps, et hors de l’abdomen , plus courtes que le corps qui est dans une position horizontale ou oblique , et dénuées de plumes au-dessus des genoux. Pieds demi-palmés , à quatre Doigts ; trois antérieurs , engagés dans une mem- brane qui ne s'étend que jusqu’à la seconde phalange ou articulation ; un postérieur dégagé. OnprE III. Ores ou Cananns. 219 Espèce 1. L'HIRONDELLE DE MER Pierre- Garrin, Sferna Hirundo , tout le devant du corps d’un beau blanc ; une calotte noire sur la tête ; le dos couvert d’un manteau gris; les pennes des ailes grises ; le bec et les pieds rouges ; les deux pennes extérieures de la queue tranchées par deux couleurs blanches et noires. - Le Pierre-Garrin ou la grande Hirondelle de mer de nos côtes. Buffon, t.8, p. 331, pl. 27. PI. enlum. n.° 987, sous la dénomination d’Hi- rondelle de mer. On la trouve sur les côtes maritimes de France, d'Angleterre ; elle remonte dans les terres en sui- vant les grandes rivières, et s'arrête sur les lacs et les grands étangs. Elle a environ 16 pouces (433 millim.) de longueur. Ces Hirondelles s’appa- rient dès leur arrivée, dans les premiers jours de mai. Chaque femelle dépose dans un petit creux, sur le sable nu, deux ou trois œufs gros, de différentes couleurs, les uns bruns, d’autres gris, et d’autres presque verdâtres. Cette espèce arrive en France au printemps, et part vers la mi-août. Esp. 2. L’'HIRONDELLE DE MER petite, S'erna minuta, tout le devant du corps d’un beau blanc; le dos gris; la tête noire; le front et les sourcils blancs; le bec et les pieds jaunes ou rouges, 0 4 216 SECONDE PanrTre. La petite Hirondelle de mer. Buffon, tome 8, page 337. PI. enlum. n.° 096. On la trouve sur les côtes des mers d'Europe, dans l'Asie et dans l'Amérique méridionale. Elle ressemble beaucoup au Prerre-garrin. Elle n’est guère plus grosse que lAlouette de mer. Elle a huit pouces neuf lignes (237 millim.) de lon- gueur, un pied six pouces et demi ( 500 millim.) de vol. C’est un oiseau criard, vagabond, qui ne refuse cependant pas de vivre en captivité lors- qu'il se trouve pris à lembüche que les pécheurs Jui dressent sur l’eau, en faisant flotter une croix de bois au milieu de laquelle ils attachent un petit poisson pour amorce, avec des gluaux fichés aux quatre coins, entre lesquels l'oiseau , tom- bant sur sa proie, empêtre ses ailes. Esp. 3. L'HIRONDELLE DE MER Gui- fette, Sferna nœvia, le plumage blanc sous le corps, assez agréablement varié de noir derrière la tête, de brun nué de roussâire sur le dos, et d’un joli gris frangé de blanchâtre sur les ailes; la queue d’un cendré clair; le bec brun noirâtre; les pieds d’un gris verdâtre. La Guifette. Buffon, tome 8, page 339. PI. enlum. n.° 924. On la trouve sur les côtes des mers de lEu- rope ; elle est très-commune sur les côtes de Pr- cardie. Cet Oiseau se nourrit de mouches et d’autres insectes volans qu'il saisit en Pair, et Onvre III. Ores ouCanwarps. 217 de ceux qu'il va prendre dand’eau. Il établit son nid dans les marais, dans un touffe d'herbe ou de mousse, sur quelque mott isolée, au milieu dé l’eau ou sur ses bords. [le construit avec quelques brins d’herbe sèche. k femelle y dépose trois œufs, qu’elle couve cortamment pendant dix-sept jours. Cet Oiseau a di pouces six lignes (284 millim.) de longueur. Esp. 4. L'HIRONDELLE IE MER Guifeite noire, Slerna fissipes , la tête le cou et le corps quan teinte obscure de cend: très-foncé ; les ailes d’un joli gris ; le bas-vent et les couver- tures inférieures de la queuellancs; les pieds d’un rouge obscur; une tachtblanche sur la sorge, dans le mâle. L’Hirondelle de mer appelée Guifette noire ou l’Épouvantail. Buffon, tome , page 341. PI. enlum. n.° 333. On la trouve dans les lieux matimes de l’Eu- rope et du nord de l'Amérique, insi que dans les lacs salés de la Sibérie et de ITartarie. Cet Oiseau, qui est très-gai, vole sarcesse, et fait comme les autres Æirondelles de rer, mille tours et retours dans les airs. Îl niche , mme les autres Guifettes, sur les roseaux dandes marais, La femelle pond trois ou quatre œu d’un vert sale avec des taches noirâtres, qui fment une zone vers le milieu. Il chasse de mée aux insectes ailés, et leur ressemble encorpar toutes les 218 SECINDE PARTIE. allures, Sa longueu lotale est de neuf poucestrois lignes ( 250 millimtres ). OBs. La famille es Hirondelles de mer est ré- pandue dans les deu continens , au nord, au midi, et dans les parties irrmédiaires ; on la retrouve aux terres australes , et ans les îles de la mer Pacifique. Esp.5. L'HIRNDELLE DE MER à tête noire, /erna nigt, le ventre blanc; le dos gris ; la tête, la gorge le cou et le haut de la poitrine d’un beau noir; |! yeux entourés de plumes d’un gris blanc; le b: noir; les pieds et les doigts d’un rouge obser; les ongles noirâtres. X L’Hirondelle e mer à tête noire ou Gachet. Buffon , tome 8page 342. Cet Oiseau, ont lespèce ne parait pas fort commune sur »s côtes, se retrouve sur celles de l'Amérique. femelle pond sur la roche un ou deux œufs Ès-gros pour sa taille, et marbrés de taches d’unourpre sombre sur un fond blan- châtre. Cette lirondelle de mer a neuf pouces neuf lignes ( 24 millim.) de longueur. \ \ GENRE 78. BEC-EN-SEAUX, PYNCHOPS. Bee droit, sans dételures, aplati par les côtés : Mandibule iérieure alongée , tronquée, creusée en gdtère , relevée de deux bords Onpre IIL Orxs ou Cawarps. 219 tranchans , recevant la WMandibule supérieure qui est taillée en lame, et la dépassant de beaucoup. Ouverture des Narines très-étroite. Ailes fort longues. Queue fourchue , composée de douze pennes. Jambes avancées vers le milieu du corps, et hors de l’abdomen, plus courtes que le corps, qui est dans une position horizontale ou oblique. Pieds palmés , à quatre Doigts ; trois an- térieurs engagés dans une membrane entière: un postérieur dégagé, petit. OBs. Ces Oiseaux , singuliers par la structure de leur bec qui imite véritablement des Ciseaux, ont cependant beaucoup d’analogie avec les MWMouettes , par leurs mœurs, leur genre de vie, leur nourriture , leur queue fourchue plus courte que leurs ailes ; par leurs narines linéaires , par leur doigt postérieur très- court. Ils fréquentent les côtes de l'Amérique depuis la Caroline jusqu'à la Guiane, et nichent sur les écueils qui avoisinent les côtes. Fin du troisième Ordre. 220 + SECONDE PARTIE. ANALYSE DU SYSTÈME DE LINNÉ SUR LES OISEAU X. ORDRE LV: em ÉCHASSIERS ou OISEAUX DE RIVAGE. CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE. Er Bec des Oiseaux de l'Ordre des ÉcHAssiERS est presque cylindrique : on peut le comparer à une sonde. Les Pieds ordinairement très-longs, et les Cuisses à moitié dégarnies de plumes, leur don- nent la facilité de parcourir la vase des rivages. Le Corps aplati sur les côtés ou comprimé la- téralement, est revêtu d’une peau très-mince. La Queue est courte. En général leur chair est sa- voureuse. k Ces Oiseaux cherchent leur nourriture dans les Onpre IV. O1sEAUX DE RIVAGCE. 221 marais, se contentant le plus souvent des insectes et de leurs larves. La plupart des espèces établissent leurs Nigs sur la terre. Leurs noces ou unions varient selon Îles genres; on en trouve de monogames et de polygames. à OBSERPATION, À côté des Oiseaux navigateurs et à pieds palmés, la nature a placé les Oiseaux DE RIVAGE ou Ecnassiers à pieds divisés , qui, quoique différens pour les formes, ont néanmoins plusieurs rapports et quelques habitudes communes avec les premiers ; ils sont taillés sur un autre modèle. Leur corps grêle et de figure élancée , leurs pieds dénués de membranes , ne leur permettent ni de plonger, ni de se soutenir sur l’eau ; ils ne peuvent qu'ensuivre les rives. Montés sur de très-longues jambes, avecun cou tout aussi long , ils n’entrent que dans les eaux basses où ils peuvent marcher ; ils cherchent dans la vase la pâture qui leur convient : ils sont pour ainsi dire amphibies, attachés aux limites de la terre et de l’eau. La plupart des Oïseaux aquatiques paraissent être demi-nocturnes ; les Æérons rôdent la nuit; la Bé- éasse ne commence à voler que le soir ; le Butor crie encore après la chute du jour; on entend les Grues se réclamer du haut des airs, dans le silence et l’obs- curité des nuits, et les Mouettes se promener dans le même temps ; les volées d'Oies et de Canards sauvages qui tombent sur nos rivières , y séjournent plus la nuit que le jour. Ces habitudes tiennent à plu- sieurs circonstances relatives à leur subsistance et à leur sécurité ; les vers sortent de terre à la fraîcheur; les poissons sont en mouvement pendant la nuit, dont 222 SECONDE PARTIE. l'obscurité dérobe ces oïseaux à l'œil de l’homme et de leurs ennemis : néanmoins les oiseaux pêcheurs ne paraissent pas se défier assez de ceux mêmes qu'ils attaquent; ce n'est pas toujours impunément qu'ls font leur proie de poissons , car quelquefois les pois- sons les saïsissent et les avalent. Le Brochet gobe assez souveut Îles oïseaux qui plongent ou frisent en volant la surface de l’eau, et même ceux qui viennent seulement au bord de l'eau pour boire et se baigner ; et dans les mers froides, les Baleines et les Cachalots ouvrent le gouffre de leur énorme bouche , non-seule- ment pour engloutir les colonnes de Harengs et d’autres poissons , mais aussi les oiseaux qui sont à leur poursuite , tels que les Æ/batros , les Pingouins, les Macreuses , etc. dont on trouve les squelettes ou les cadavres encore récens dans le large estomac de ces grands cétacées: TABLE SYNOPTIQUE, O Ü DISPOSITION ARTIFICIELLE DES GENRES. * I. Pieds palmes, à Doïigts antérieurs engagés dans une membrane. 79. FzammanT, PHæNicoprerus. Becrecourbé en dessus, dentelé en dedans par les bords. OnDorE IV. OrsrAUX DE rIVAGE, 223 89. AvocerTe, RECURVIROSTRA. Bec mince, grêle, aplati, recourbé en haut ou présentant un arc de cercle relevé. Coureur, CORRIRA. Bec court, droit, sans dentelures. * IL. Pieds non palmés, à quatre Doigts libres Ou séparés. * I. Becs garnis de plumes à la base. * 1, Becs droits. 80. SpATULE , PLATAIEA. Bec aplati, arrondi ou dilaté vers la pointe en forme de spatule, beaucoup plus long que la tête. 86. Bécasse, Scoropax. Bec légèrement arrondi en dessus, beaucoup plus long que la tête. Wandibule supérieure ob- tuse à la pointe. 87. Vanneau, TRINGA. Bec droit, légèrement arrondi, obtus à la pointe, à peu près de la longueur de la tête. 84. H£éRoN, ARDEA. Bec plus long que la tête, terminé par une espèce de pointe. Omgrerte, Scopus. Bec épais, comprimé sur lescôtés, plus long que latête. Wan- dibule supérieure recourbée à la pointe. 93. Rare, Rarrus. Bec à peu près de la lon- gueur de la tête, legèrement voûté en dessus. 224 SECONDE PARTIE. * 2, Bec arque. 85. Courzuis , T'aNTArUSs. Bec courbé en arc vers le bas, beaucoup plus long que la tête. Sac nu ou poche mem- braneuse nue sous la gorge. * 3, Bec voute. 94. Acamr, PsorxiA. Bec voûté. Narines ovales très-ouvertes. * 4. Becs courbes. GzARÉOLE, GLAREOLA. Bec courbé vers la pointe, plus court que la tête. Ou- verture du Bec très-grande. 81. Kamicur, ParameDsa. Bec courbé et pointu à lextrémité, plus long que la tête. Une Corne cylindrique, et courbée en arc en avant sur le front. * 5. Becs épars. 83. Savacou, Cancroma. Bec ventru ou très- renflé, aussi long que la tête. Cuionis, VaGINArIs. Bec presque convexe : l'extrémité de la Mandibule supé- rieure enfermée dans une espèce de gaine ou de fourreau de substance cornée, * IL OnDRE IV. OrsEAUX DE nivacr. 225 * IL Becs dégarnis de plumes à la base. g1. Fourque, Fuzrca. Base du bec ou Front | chauve, couverte d’une mem- brane molle en forme d’écusson. 92. JAcANA, PARRA. Base du bec ou Front chauve, garnie de caroncules mo- biles, découpées en lobes. 82. Jasinu, WMycTEerr4. Base du bec ou Front | chauve , dégarnie de plumes, pré- sentant une peau nue. ** Pieds non palmés, à trois Doigts antérieurs , sans doigt postérieur. go. HuirrieR, HæzmaroPus. Bec légèrement comprimé par les côtés, terminé en pointe. 88. PLuvier, CHARADRIUS. Bec presque cylin- drique, obtus à l’extrémité ou à pointe mousse. 226 SECONDE PARTIE. nr on or on Disposition naturelle et numérique des Genres. Cuisses dénuées ou dégarnies de plumes au-dessus du genou. Jambes placées vers le milieu du corps, hors de l'abdomen , plus longues que le corps. GENRE 79. FLAMMANT, PHŒNICOPTERUS.Bec dénudé, dentelé en dedans par les bords, recourbé en dessus et comme rompu à angle: Mandibule supérieure aplatie et fortement courbée en dessus vers son milieu ;: Mandi- bule inférieure beaucoup plus grosse , épaisse et carrée, conservant la forme d’une large cuiller. Narines très-étroites. Langue grosse , bordée de papilles char- nues tournées en arrière , remplissant la cavité ou la large cuiller de la mandibule inférieure , cartilagineuse et pointue à son extrémité. | Queue composée de seize pennes. Jambes et Tarses très-longs. Pieds palmés, à quatre Doigts ; trois anté- OnDRE IV. OiIsEAUXx DE RIvAcE. 227 rieurs engagés dans une membrane entière ; un postérieur dégagé, très-petit. Espèce 1. Le FLAMMANT Phénicopttre, Phænicopterus ruber, le plumage doux, soyeux et lavé de teintes rouges plus ou moins vives, et plus ou moins étendues; les grandes pennes des ailes noires ; les grandes et les petites couvertures des ailes, tant intérieures qu’extérieures, d’un beau rouge de feu qui s'étend et se nuance par degrés de laile au dos et au croupion, sur la poitrine et sur le cou; le bec rouge ou jaune, noir à la pointe; les jambes et les pieds rouges. Le Flammant ou le Phénicoptère. Buffon , t. 8, p. 475, pl. 39. PL. enlum. n.° 63. On le trouve en Italie, principalement en Es- pagne, sur les côtes de Languedoc et de Pro- vence, et particulièrement dans les marais près d'Arles. Habitant des contrées du Midi, il se trouve dans l’ancien continent, depuis les côtes de la Méditerranée jusqu’à la pointe la plus aus- trale de l'Afrique. On le trouve de même dans toutes les terres voisines du Cap de Bonne-Espé- rance. C’est un oiseau voyageur, mais qui ne fréquente que les climats chauds et tempérés, et ne visite pas ceux du Nord. Il se nourrit de co- quillages , d'insectes aquatiques, d'œufs de poissons ; il les cherche dans la vase en y plon- geant le bec et une partie de la tête; on peut Papprivoiser aisément , soit en le prenant jeune. - Et 228 SECONDE PARTIE. soit même en l'attrapant déjà grand dans les piéges, ou de toute autre manière. Les F/ammants sont toujours en troupes; et pour pêcher, ils se forment naturellement en file. Lorsqu'ils se repo- sent sur la plage, ils établissent des sentinelles, et font alors une espèce de garde, suivant l’instinct commun à tous les oiseaux qui vivent en famille. Quand ils péchent la tête plongée dans l’eau, un d’eux est en vedette, el si quelque chose l'alarme, il jette un cri bruyant, qui s’entend de très-loin et qui est assez semblable au son d’une trom- pette ; dès-lors toute la troupe se lève, et observe dans son mouvement de vol un ordre semblable à celui des Grues. Ils construisent leur nid sur un petit Las de terre glaise et de fange, relevé en py- ramide au milieu de l'eau, où leur base baigne toujours, et dont le sommet tronqué, creux et lissé, sans aucun lit de plumes ni d'herbe, reçoit immédiatement les œufs que l’oiseau couve en reposant sur le petit monticule , les jambes pen- dantes, de manière qu'il ne couve ses œufs que du croupion et du bas-ventre. Leur chair est un mets recherché. La peau de ces oiseaux, garnie d’un bon duvet, est employée aux mêmes usages que celle du Cygne. Os. Les teintes du corps des Flammants varient suivant l’âge. Le beau rouge couleur de feu ne s’ob- serve que sur les individus qui ont atteint leur troi- sième année. La teinte, dans la première année, est d'un cendré blanchätre ; dans la seconde, elle devient + # louse, tome 1 ) que l'oiseau appelé Attagas par les anciens et les modernes , dont on avait fait une espèce distincte , est le même que le Lagopéde. ou- vs = 552 SECONDE PARTIE. * IL, Za peau autour des yeux garnie de papilles. * Pieds nus ou non duvetés. T'arses armés dans les mâles , d'un tubercule, ou d'un ergot ou éperon. Queue courte. Les FRANCOLINS el les PERDRIX. Esp. 6. Le TÉTRAS Francolin , Tetrao Fran- colinus, la tête, la gorge et le cou enveloppés d’une espèce de coiffe noire imitant le velours ; le dessus du corps nuancé de fauve et de brun noirâtre; tout le dessous du corps d’un très-beau noir; les flancs tachés de blanc et de fauve clair ; les ailes et la queue variées de roux et de brun noirâtre ; le bec noir; les preds rouges. Le Francolin. Buffon, t. 2, p. 438. PI. enlum. n.° 147, le mâle; et 148, la femelle. On le trouve en Espagne, en ftalie, en Sicile, à Rhodes, dans l'ile de Chypre, à Samos, dans la Barbarie, sur-tout aux environs de Tunis, en Egypte, sur les côtes d'Asie et au Bengale. Il est de la grosseur d’une Perdrix ; 11 a un pied de longueur (325 millim.). Cet Oiseau se nourrit de semences, el pousse un cri ou une espèce de sifflement très-fort, qui se fait entendre de fort loin. On peut l’élever dans des volières. Sa chair a un goût exquis; elle est quelquefois pr éférée à à celle des Perdrix et des Faisans. Esp. 7. Le TÉTRAS Bartavelle , Tetrao Tufus ; OnorE V. GALLINACEÉES. 135% rufus, le dessus du corps d’un gris cendré; la poitrine d’un brun terne; le ventre d’un rous- sâtre clair; la gorge blanche , entourée d’un collier noir en fer à cheval; les pennes de la queue cendrées: les latérales rousses depuis la moitié de leur longueur jusqu’à leur extrémité ; le bec et les pieds rouges. La Bartavelle ou Perdrix grecque. Buffon , t.2, p. 420. PI. enlum. n.° 2317. Gmelin cite comme variétés de cette espèce, 1.0 La Perdrix rouge d'Europe de Buffon ; t. 2, p. 431, pl. 15. PL enlum. n.° 150. 2.0 La Perdrix rouge de Barbarie de Buffon, tome 2, page 445. On trouve cet Oiseau par troupes, qu’on ap< pelle Compagnies, dans les pays tempérés de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique; les îles de, Candie, de Rhodes et de Chypre en nourrissent une grande quantité; on en voit en Egypte, en Syrie. La Bartavelle est plus grosse que la Per- drix rouge ; elle a treize pouces ( 352 m.) de lon- gueur. Elle se nourrit de graines, d'herbes, de limaces, de chenilles, d'œufs de fourmis et d’au- tres insectes. Elle se plaît sur les lieux élevés et parmi les rochers, et ne descend guère dans les plaines que pour y nicher. Elle dépose ses œufs sans construire de nid, sur de l'herbe ou des feuilles négligemment arrangées; la ponte est de huit à seize œufs de la grosseur d’un petit œuf de. 4 554 SECONDE PARTIE. Poule , blancs, marqués de points rougeûtres. La chair de cet Oiseau est très-délicate, et plus estimée que celle de la Perdrix rouge. Os. On chasse la Bartavelle au fusil ; on la prend aux piéges en Dauphiné et en Savoie. Esp. 8. Le TÉTRAS Perdrix rouge, Tetrao rufus , var. le dessus du corps d’un brun cendré; la tête d’un brun roux; la poitrine d’un cendré pâle; la gorge blanche, encadrée de noir; une bande blanche au-dessus des yeux; les pennes des ailes d’un gris-brun, roussâtres sur le bord externe ; la queue composée de seize pennes: les quatre intermédiaires d’un gris-brun, les laté- rales d’un roux foncé ; l'iris, le bec et les pieds rouges. La Perdrix rouge d'Europe. Buffon, tome 2, page 431, pl. 15. PL. enlum. n° 150. On la trouve dans les pays montagneux de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique ; elle est très- commune dans divers cantons de la France. Elle se plait sur les terrains élevés, sur le penchant des collines et des montagnes; on la trouve quel- quefois en plaine, sur la lisière et dans les clai-= rières des bois. Elle se nourrit, comme Îa Barta- velle , de graines, d'herbes, d'insectes. La femelle construit son nid dans les bruyères, les brous- sailles et les blés ; la ponte est de quinze à vingt œufs blancs, semblables à ceux de Pigeon. La Perdrix rouge est plus petite que la Bartavelle ; OnDne V. Gazzinacres, 355 elle à un pied de longueur ( 325 mill.). Sa chair est d’un goût exquis et très-recherchée. Esp. o. Le TÉTRAS Perdrix grise, Tetréo Perdrix, le front, les côtés de la tête et la gorge, d’un rouge clair; le dessus de la tête d’un brun roussâtre varié de taches jaunâtres; le dessus du cou parsemé de traits cendrés, noirs et roux, ainsi que les autres parties supérieures du corps; la poitrine fond gris-noir; une large tache de couleur marron en forme de croissant au-dessous de la poitrine; la queue composée de dix-huit pennes: les six intermédiaires de la couleur du dos et des couvertures supérieures de la queue; les latérales d’un roux marron foncé; le bec et les pieds couleur de corne; les ongles noirâtres. La Perdrix grise. Buffon, tome 2, page 401. PI. enlum. n.° 27. Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 1.0 La Perdrix grise-blanche, Buffon, t.2, page 415. 2.0 La Perdrix blanche. 3.0 La Perdrix à collier blanc. 4.° La Perdrix brune. 5.0 La Perdrix à gosier roux. On trouve cet Oiseau par compagnies, en Europe et en Sibérie, dans les champs et dans les pâturages. Il se nourrit de blé vert, de se- mences, d'insectes, et sur-tout de larves de fourmis. La femelle pond ses œufs une fois L 2 356 SECONDE PARTIE. l’année, dans un trou sur terre, garni de quel ques feuilles sèches ; ils sont au nombre de quinze à dix-huit, et même vingt-cinq, à peu près de la couleur de ceux de Pigeon. La chair de la Perdrix grise est connue depuis très-long-temps pour être une nourriture exquise et salutaire. Os. Buffon regarde comme variété de celte espèce, la petite Perdrix grise, qui ressemble beaucoup à la Perdrix grise ; maïs elle est plus petite et a le bec plus long et les pieds jaunes. C’est un oïseau de passage, qui traverse par compagnies très-nombreuses les con- tirées moyennes de l'Europe ; elle est commune en Orient , en Egypte, en ‘Turquie. Elle diffère à cet égard de la Perdrix grise qui est sédentaire. Esp. 10. Le TÉTRAS Perdrix de montagne, Tetrao montanus, le bec et la tête, la gorge et le haut du corps, d’une teinte fauve ; le bas du cou, la poitrine, le haut du ventre, les côtés et les couvertures inférieures de la queue, d’un marron clair ; la queue composée de vingt pennes: les six intermédiaires d’un marron brun, variées de gris et de blanchâtre à leur extrémité; les laté- rales d’un marron clair ; le bec et les pieds d’un gris-brun. La Perdrix de montagne. Buffon, t. 2, p.410. PL. enlum. n.° 136. Cette espèce, qui est plus rare que les autres, habite quelquefois avec la Perdrix grise les lieux montagneux de l'Europe, d’où elle descend dans les plaines ; elle est à peu près de la même taille. Onprs V. GarriNAcxes. 357 * [IL Pieds nus ou non duveles. Tarses sans ergot ni lubercule. Queue courte. Les CAIIzrES. Esp. 11. Le TÉTRAS Caille, Tefrao Cotur- air, le dessus de la tête varié de noir et de rous- sâtre ; trois bandes longitudinales étroites et blanches sur le sommet et sur les côtés de la tête; le cou, le dos, le croupion et les scapulaires mé- langés de jaunâtre sur le milieu des plumes, de noir, de roux, de gris sur les bords et à l’extré- mité; la poitrine roussâtre ; le ventre d’un blanc sale; les pennes des ailes d’un gris-brun, variées de bandes transversales roussâtres , de même que la queue, dont le fond est noirâtre; le bec cen- dré; les pieds couleur de chair; les ongles blan- châtres. La Cailie. Buffon, tome 2, page 449, pl. 16: PI. enlum. n° 190. Voyez l'Art d’empailler les Oiseaux, pl. 1. Cette espèce présente deux variétés; savoir: 1.0 Le Chrokiel ou grande Cuille de Pologne, Buffon, tome 2, page 476. 2.9 La Caïlle blanche, Buffon, t. 2, p. 476. Cette espèce, qui a l'habitude de changer de climat et de s’aider du vent pour faire ses tra- versées, savoir, du vent du Nord lorsqu'elle quitte l'Europe pour gagner la côte d'Afrique, F7 Z 3 . 358 SECONDE PARTIE. et de celui du Sud pour fuir les grandes chaleurs de la Barbarie, et revenir jouir de la douce tem- pérature de nos climats, est un Oiseau très- répandu. En effet, on la trouve au Cap de Bonne- Espérance, et dans toute l'Afrique habitable ; en Espagne, en Italie, en France, en Suisse, dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Angle- terre, en Ecosse, en Suède, et jusqu’en Islande ; et du côté de l'Est, en Pologne, en Fussie, en T'artarie, et jusqu’à la Chine, et même aux iles Malouines. La Carlle se trouve donc par-tout, et par-tout on la regarde comme un fort bon gibier, dont la chair est de bon goût, et aussi saine que peut l'être une chair aussi grasse. Cet Oiseau se nourrit de blé, de millet, de chenevis, d'herbe verte, d'insectes, de toutes sortes de graines. Au printemps, les Cailles se tiennent dans les prés, les blés en herbe, ( on les désigne à celte époque par le nom de Caëlles vertes ); en été , elles se retirent dans les blés mûrs, et quand ils sont coupés, dans les chaumes ou les brous- sailles. Les femelles, pour faire leur nid, creu- sent un trou en terre avec leurs ongles, et le garnissent d'herbes et de feuilles. La ponte est ordinairement de douze à vingt œufs grisâtres, mouchetés de brun’, l’incubation dure vingt-un jours. Les Caïlleieaux naissent couveris de duvet, et courent presque en sortant de la coque; ils prennent leur accroissement promptement, et au bout de trois mois ils sont en état de voyager. La “ Le Onpas V. GarriNacées. 359 Caïlle ne produit point en captivité ; sa longueur est de sept pouces et demi (202 millim.), et son vol de quatorze pouces (379 millim. ). Ogs. On chasse les Caïilles au tramail ou hallier , au traîneau, à la tirasse , au fusil. Voyez sur la fécondité des Caïlles et des Perdrix , la page 152 de la première partie de cet Ouvrage. Fin du cinquième Ordre. Z 4 360 SECONDE PARTIz. sn *s “a “a ‘a a "a A A 2 "A A À A A ‘à AN A ET SE DU SYSTÈME DE LINNÉ SUR LES OISEAU X. ORDRE VI. PASSEREAUX. CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE. L: Bec des PAsserEAuUx , fait en forme de cône et terminé en pointe, leur sert à saisir , lacérer, percer les graines. On peut le comparer à des pinces. Les Pieds gréles, à doigts divisés, servent à quelques espèces pour courir avec rapidité, et à quelques autres pour sauter. Leur Chaïr est tendre, délicate dans ceux qui se nourrissent de graines, agréable dans ceux qui mangent des insectes. Ces Oiseaux cherchent leur nourriture sur les OnprEe VI. PassrnrAux. 361 arbres : ils vivent de semences, de fruits, de baies, d'insectes. Tis construisent leurs Nids avec beaucoup d'art. Ils nourrissent leurs Petits à la becquée. Hs sont monogames , un mâle s’appareiïllant avec une seule femelle. La plupart des Oiseaux de cet Ordre ont le chant plus ou moins mélodieux. TABLE SYNOPTIQUE, ‘OU DISPOSITION ARTIFICIELLE DES GENRES. | * I. Becs forts, épars. 109. GrRos-BEc, Lox14. Bec en cône, ovale, | renflé à sa base. 112. Pinsow, FrINGIzrA. Bec en cône, terminé en pointe. PayrotromE, PHYTOTOoMA. Bec en cône, droit, dentelé par les bords. 110. Bruant, £MBERIzA. Bec presque en cône. Mandibule inférieure plus large, resserrée sur les côtés. Couou, Corus. Bec convexe en dessus. un peu réiréci en dessous. 3562 SECONDE PARTIE. * IL Becs courbes. * Mandibule supérieure recourbée à la pointe. 118. Encourevent, CaPprimurcus. Bec aplati vers la base. Gosier garni d’un rang de cils en forme de moustaches. 117. HironDezze, HrruNDo. Bec aplati et large vers la base. Langue courte, fendue. : 119. Manaxin, Prpra. Bec plus court que la tête, en alène, à trois pans ou angles. * IIL Becs échancres. * Mandibule supérieure échancrée vers la pointe. 107. GRIVE, TURDUS. Bec en alêne, cylindri- que, en couteau, comprimé à la base. Gorge garnie de poils ou de . cils dirigés en avant. 113. Gor-moucur, MuscircaP4. Bec en alêne, garni de cils à sa base. 108. Corinca, AmPezis. Bec en alëne, droit, convexe, aplati à la base. 111. TANGARA, T'aNAGRA. Bec en alène, en forme de cône à la base, aigu. * IV. Becs simples. * Bec droit, entier, aminci ou efjilé. 116. Mésance, Parus. Bec en alène, garni à sa base de plumes tournées en devant, Onpne VI. Passenraux. 363 114. Fauverre, Moracirra. Bec en alène. Ongle du doigt postérieur d’une lon- gueur médiocre. 105. ALOUETTE, ALAUDA. Bec en alène. Ongle du doigt postérieur très-long. 106. Érouanrau, Srurnus. Bec en alêne, com- primé par les côtés, terminé en pointe mousse. 104. Picron, CorumsA. Bec un peu voûté., Na- rines à moitié recouvertes par une membrane molle, renflée, L_0 À D 06 +0 à À à © à 0 2 Disposition naturelle et numérique des Genres. GENRE 104. PIGEON, COLUMBA. Bec droit, renflé à la base , un peu incliné vers la pointe. Narines oblongues, à moitié recouvertes par une membrane molle, renflée. Langue entière. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , un postérieur , tous séparés jusqu'à leur origine. Espèce x. Le PIGEON Biset, Columba Oenas, le corps d’un cendré blanchâtre ; la gorge à reflets d’un vert doré; deux bandes noires transversales 364 SECONDE PARTIE. sur les ailes; le croupion blanc ; le bec d’un rouge pâle; les pieds d’un rouge plus vif; les ongles noirs. Le Biset. Buffon, tome 2, page 498. PI. enl. n.° 510. Il habite les tours et les rochers de l'Europe et de la Sibérie. A lapproche de l'hiver, il voyage vers le Midi. ; Le Pigeon Biset a été regardé jusqu'ici comme la souche primitive des autres Pigeons dont on a ré, par la domesticité , les races secondaires et leurs variétés, dont les principales sont : 1.0 Le Pigeon de colombier, Columba domes- lica ; cet Oiseau est, de tous les descendans du Biset, celui qui y üent de plus près par la taille et par les couleurs. 2.9 Le Pigeon Romain, Columba Hispanica. Buffon, tome 2, page 510. PI. enlum. n° 110. 3.0 Le Pigeon pattu, Columba dasypus. 4° Le Pigeon huppé, Columba cristata. Buff. tome 2, page 910. 5.2 Le Pigeon de Barbarie, Columba Barba- rica. Buffon , tome 2, page 519. 6.0 Le Pigeon nonain, Columba cucullata. Buffon, tome 2, page 522, pl. 19. 7° Le Pigeon frisé, Columba hispida. Buffon, tome 2, page 919. 8.0 Le Pigeon à cravate, Columba turbita. Buffon, tome 2, page 513, pl. 23. 9° Le Piscon Polonais, Columba Polonica. pifon, tome 2, page 513, pl 20. Rp 2 Onpre VI. PASsEREAUx. 365 10.0 Le Pigeon-Paon, Columba lalicauda. Buffon , tome 2, page 512, pl. 22. 11.0 Le Pigeon tournant ou le Batteur, Co- lumba percussor. 12.0 Le Pigeon culbutant, Columba gyratrix. Buffon, tome 2, page 517. 13.0 Le Pigeon cuirassé, Columba galeafa. Buffon, tome 2, page 515. 14. Le Pigeon Turc, Co/umba Turcica. Buf. tome 2, page 510. 15.0 Le Pigeon messager, Columba tabellaria. 16.0 Le Pigeon grosse-sorge, Columba guttu- rosa. Buffon, tome 2, page 505, pl. 17 et 18. Le Pigeon se trouve en Europe, en Barbarie. La domesticité en produit des variétés innombra- bles. C’est un Oiseau de passage, qui fait deux pontes par an dans l'état de nature; dans l’état de domesticité , le nombre des pontes est de neuf à onze par an. Chaque ponte est de deux œufs, que le père et la mère couvent alternativement. Ils nourrissent leurs petits avec des grains ma- cérés qu'ils font remonter de leur jabot. Leur chair est très-bonne à manger. On employait autrefois le Pigeon messager pour porter des lettres. Os. Les personnes qui désirent des détails sur l'utilité des Pigeons , peuvent consulter l’excellent mémoire de M. de Z’itry, dont l'extrait est inséré dans le dix-septième volume du nouveau dictionnaire d'Histoire Naturelle , page 555 et 554. Esp.2. Le PIGEON Ramier, Columba Pa- 366 SECONDE PanrTir. lumbus , la tête d’un cendré foncé: les côtés et : le dessus du cou d’un vert doré, changeant en bleu ou en couleur de cuivre rosette ; un croissant blanc sur chaque côté du cou; le haut du dos et les couvertures supérieures des ailes d’un cendré brun; le ventre, les flancs, les plumes des jambes et celles qui recouvrent la queue en dessous, d’un gris blanc; le bec jaunâtre; les pieds rouges; les ongles noirs. | Le Ramier. Buffon, iome 2, page 531, pl. 24. PI. enlum. n.° 316. On le trouve dans les forêts d'Europe, en Suède, en Russie, et rarement en Sibérie; il se rendait autrefois en Egypte des environs de l’an- cienne Troye; c’est un oiseau voyageur qui arrive dès le mois de février, et qui nous quitte au mois d'octobre ou de novembre. Il voyage en troupes. Il établit son nid sur les arbres les plus élevés, et le construit avec des buchettes; ce nid est grand, assez plat, d’un tissu lâche. La fe- melle pond des œufs plus gros que ceux du Pigeon domestique , auxquels ils ressemblent d’ailleurs beaucoup. Elle les couve pendant qua- torze jours. Le roucoulement du Æamier est plus fort que celui du Pigeon. Esp. 3. Le PIGEON Tourterelle, Columba Turtur, le dessus de la tête cendré; le devant du cou et le haut de la poitrine de couleur vi- neuse; le bas de la poitrine et les flancs d’un Orpre VI. PassErEaux. 367 gris brun; le ventre, les jambes et les couver- tures inférieures de la queue blancs; une espèce de demi-collier noir sur chaque côté du cou; : l'œil entouré d’une peau nue rougeâtre ; l'iris jau- nâtre ; le bec d’un brun bleuâtre; les pieds rouges; les ongles noirs. La Tourterelle. Buffon, 1. 2, p.545, pl. 25. P]. enlum. n.° 594. Ceite espèce présente deux variétés ; savoir : 1.0 La Tourterelle à collier. Buffon, tome 2, page 550, pl. 26. PL. enlum. n.° 244. 2.9 La Tourterelle blanche. Buffon, tome 2, pl. 27. On la trouve en Europe, à la Chine, aux Indes, dans les îles de l'Océan indien et de la mer du Sud. Elle voyage par troupes. La femelle établit son nid dans les bois les plus épais, au sommet des arbres les plus élevés, et le construit avec des buchettes. Elle pond deux œufs blancs, et très-rarement trois, semblables à ceux des Pigeons. Cet Oiseau a onze pouces (298 mill. ) de longueur. Os. Les T'ourterelles ressemblent parfaitement aux Pigeons pour le naturel et les mœurs ; elles ont le même instinct et les mêmes habitudes , mangent et boivent de même , se réunissent aussi en troupes plus ou moins nombreuses dans une certaine saison ; elles ont encore de l’analogie dans les gestes et les cour- bettes du mâle vis-à-vis de sa femelle , dans leur voix eu dans leur gémissement plaintif, dans la manière 368 SECONDE PARTIE. de couver et d'élever leurs petits, dans le même nombre d'œufs, etc. GENRE 105. ALOUETTE, ALAUDA. Bec cylindri- que , en alène , se prolongeant en ligne droite : Mandibules égales, béantes extérieu- rement à la base. Langue fourchue ou divisée vers la pointe en deux parties. Narines rondes, à demi-découvertes. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs; un postérieur, tous séparés environ jusqu'à leur origine. Ongle du doigt postérieur presque droit , plus long que le doigt. * L Æspèces non huppées. Espèce 1. L'ALOUETTE commune, A/auda arvensis, la gorge blanche; le devant du cou, de même que tout le corps en dessous, d’un blanc teinté de roussâtre, avec des taches longitudi- nales noirâtres sur le devant du cou; les flancs d’un gris clair et roussâtre ; les deux pennes ex- térieures de la queue blanches en dehors sur leur longueur : les deux intermédiaires noirâtres sur le milieu de leur longueur, et d’un gris brun ürant au roussâtre sur leurs côtés, L'Alouette. Onpre VI. PasserEaux. 36g L’Alouette. Buffon, tome 5, page t, pl. r. PI. enlum. n.° 363, fig. 1. Cette espèce présente quatre variétés; savoir : 1.0 L’Alouette blanche. Buffon, t. 5, p. 20. 2.0 L’Aloueïte noire. Buffon, tome 5, page 22. 3,0 LAlouelte couleur de café au lait. 4.0 L’Alouette à bec croisé. On la trouve dans tout lancien continent, dans les champs. Elle est un peu plus grosse que le Morneau franc ; elle se nourrit de graines, de fourmis et d’autres insectes. Son vol est perpen- diculaire, et son chant agréable. Cet Oiseau fait deux ou trois pontes par an. Îl engraisse facile- ment, sur-tout en automne ; sa chair est délicate. Dans l’état de captivité, l Alouette vit neuf à dix ans, quelquefois plus. Sa longueur totale est d'environ sept pouces ( 189 millim.), et son en- vergure de douze pouces et demi (338 mill. ). OBs. On chasse les Alouettes aux filets, au mi- roir , élc. Esp. 2. L'ALOUETTE des bois, Ælauda ar- borea , la tête marquée par une espèce de cou- renne blanchâtre. L’Alouette des bois ou le Cujelier. Buffon, t. 5, p. 25, pl. 2. PL enlum. n.° 660, fig. 2. On la trouve en France, en Italie, en Alle- magne, en Suisse, en Angleterre, en Suëde, en Russie, en Sibérie, jusqu’au Kamtschatka, et dans File de Madère. Elle est plus petite et "Aa 570 SECONDE PARTIE. plus courte que lAlouelle commune ; sa longueur est de six pouces ( 162 millim. }. Elle s'établit sur les arbres, vole par troupes, et chante le jour comme la nuit. La femelle pond deux fois par an cinq œufs noirâtres, tachelés de brun. Elle construit son nid avec des graminées sèches en- irelacées de poils. Cet Oiseau devient très-gras en automne ; on le prend aux collefs et aux /rat- ReCUT. Esp. 3. L’ALOUETTE des prés, Alauda pratensis, le dessus du corps de couleur olivâtre, varié de noir dans la partie antérieure, et d’oli- vâtre pur et sans mélange dans la Has posié- rieure ; le dessus du corps d’un blanc jaunâtre, avec des taches noires longitudinales sur la poi- trine et les côtés ; les deux pennes extérieures de la queue bordées de blanc. La Farlouse ou lPAlouette des prés. Buffon , t.5, p.31, pl. 3. PL. enlum. n.° 660, fig. 1 Cette espèce présente deux variétés ; savoir : 1.0 La Farlouse blanche. 2.9 La Farlouse à pieds norrs. On la trouve dans la plus grande partie de l'Europe. La femelle établit son nid surterre, sur des touffes de graminées, et elle le fortiñe avec des poils et des crins de cheval. Elle pond cinq à six œufs brunâtres. Cet Oiseau se nourrit de se- mences et d'insectes ; son chant est très-agréable, Cette espèce est plus petite que lAlouette com- Onpnes VI PAssEREAUX. 37K #une; sa longueur est de cinq pouces et demi (148 millimètres ). Esp. 4. L'ALOUETTE Pipi, Alauda tri- vialis, le dessus du corps d’un brun verdâtre, varié ou plutôt ondé de noirâtre ; le dessous d’un blanc jaunâtre moucheté irrégulièrement sur la poitrine et sur le cou; le fond des plumes d’un cendré foncé; deux raies blanches sur les ailes; le bec et les ongles noirs. L’Alouette Pipi. Buffon, t.5, p.39, pl. 4. On la trouve en France, en Allemagne, en Angleterre, en Suède ; elle est beaucoup moins commune dans nos pays que l’Alouefie commune. C’est la plus petite de nos Alouettes de France ; elle n’a en tout qu'environ cinq pouces et demi (148 millim. ) de longueur. Elle se nourrit prin- cipalement d'insectes et de graines. Elle fait son nid avec des tiges de plantes desséchées, dans un creux de gazon; la ponie est de quatre à cinq œufs, marqués de brun vers le gros bout. Esp. 5. L’'ALOUETTE Locustelle, 4/auda Locustella, la tête et le dessus du corps d’un brun jaunâtre, avec des taches obscures; les pennes des ailes brunes, bordées de jaune sale; celles de la queue d’un brun foncé; des espèces de sourcils blanchâtres ; le dessous du corps blanc, teinté de jaune. La Locustelle, Buffon, tome 5, page 42. Aa 2 372 . SECONDE PARTIE. On la trouve en Angleterre, où on l’appelle Alouette des saules, parce qu’on la voit tous les ans revenir visiter certaines saussaies du terri- toire de Vhitheford en Flint-shire , où elle passe tout l'été. Cette Alouelle est encore plus petite que la précédente, et c’est la plus petite de toutes celles d'Europe. Esp. 6. L’'ALOUETTE Spipolette, Alauda campeslris , la tête et tout le dessus du corps d’un gris brun, teinté d'ohivâtre ; les sourcils, la gorge et tout le dessous du corps d’un blanc jaunâtre, avec des taches brunes oblongues sur le cou et la poitrine; les pennes de la queue noirâtres, excepté les deux intermédiaires qui sont d’un gris brun; le bec noirâtre ; les pieds bruns. La Spipolette. Buffon, tome 5, page 43. On la trouve en France, en Italie, en Alle- magne, en Angleterre, en Suède. Elle est un peu plus grosse que la Farlouse, et se tient dans les friches et les bruyères. Elle a dans la queue un mouvement semblable à celui de la Farlouse et de la Lavandière. On élève les jeunes à cause de leur ramage. On prend cet Oiseau aux fiefs, avec des gluaux, efc. Esp. 7. L’'ALOUETTE Girole, Alauda Ita- lica, la tête et tout le dessus du corps varié de brun marron, de brun plus clair , de blanchâtre et de roux vif; le dessous du corps blanc; le der- rière de la tête ceint d’une espèce de couronne Orne VI. PAssErEAUx. 373 blanchâtre; les pennes des ailes d’un brun mar- ron; les deux pennes intermédiaires de la queue toutes blanches. La Girole. Buffon, tome 5, page 47. On la trouve en Italie, suivant Æ/drovande qui ne l'a vue qu’une seule fois dans les environs de Bologne. Quelques Naturalistes la regardent comme une variété de l’Ælouefle commune. Esp. 8. L’'ALOUETTE Calandre, Alauda Calandra, la gorge et le ventre blancs; au-dessous de la gorge un demi-collier noir qui forme, dans quelques individus, une grande plaque noire qui couvre le haut de la poitrine; les flancs d’un brun roussâtre ; lés pennes des ailes brunes, bordées de blanchâtre ; les pennes extérieures de chaque côté de la queue entièrement blanches en dehors: la seconde et la troisième blanches au sommet; le bec, les pieds et les ongles bfanchâtres. La Calandre ou grosse Alouette. Buffon, t.5, p. 49. PL. enlum. n.° 363, fig. 2. On la trouve en Provence, en Languedoc, en lialie, aux Pyrénées, en Sardaigne, en Syrie, dans la Russie méridionale, dans les déserts de la Tartarie situés entre le T'anaïs et le Volga, et mémé en Amérique. Elle est de la grosseur du Cochevis ; elle a environ sept pouces (189 mill.) de longueur , et treize pouces et demi (365 m.) de val ou d'envergure. Elle a même le talent de contrefaire parfaitement le ramage de plusieurs Aa 3 374 SECONDE PARTIE. oiseaux, et le cri de quelques quadrupèdes. On l'élève à cause de son chant , qui est très-agréable. La femelle établit son nid sur terre, et pond quatre ou cinq œufs. Esp. 9. L'ALOUETTE Rousseline, A/auda Mosellana, le dessus de la tête et du corps varié de roux et de brun; les côtés de la tête roussà- tres, marqués de trois raies brunes presque pa- rallèles; Ja gorge d’un roux très-clair; la poi- trine d’un roux un peu plus foncé, et semé de petites taches brunes fort étroites ; le ventre et les couvertures inférieures de la queue d’un roux clair; les pennes de la queue et des ailes noirà- tres, bordées du même roux; le bec et les pieds jaunâtres. La Rousseline ou Alouette des marais. Buffon, t. 5, p. 60. PI. enlum. n.° 667, fig. r. On la trouve en Allemagne, en Alsace, en Lorraine, et sur les bords de la Moselle. Elle est plus mince et plus petite que l'Alouette commune; son ramage est agréable, et elle le fait entendre dès le matin. * IL Espèces huppées. Æsp. 10. L'ALOUETTE Cochevis, A/auda cristata , la tête ornée d’une huppe en forme de crête; une bande d’un gris roussâtre de chaque côté de la tête; les ailes d’un gris brun; les deux pennes intermédiaires de la queue de la même Onpre VI Passenraux. 375 couleur; l'iris cendré; le bec brun en dessus, blanchâtre en dessous; les pieds et les ongles d’un gris blanchâtre. Le Cochevis ou la grosse Alouette huppée. Bulfon; 45; p.66, pl:5. PI. enl.n.° 503 fa, x, On la trouve en France, en ftalie, en Alle- magne, en Danemarck, en Russie, sur le bord des chemins et des eaux. Elle est plus grosse qué FAlouette commune ; elle a environ neuf pouces (244 mil.) de longueur, et dix pouces et demi (284 millim. ) de vol ou d'envergure. Cet oiseau vit solitaire. Son chant est très-agréable. La fe- melle pond deux fois par an, de quatre à cinq œufs. | OBs. On prend le Cochevis aux pièges, aux col- lets, aux traineaux , etc. Esp. 11. L’ALOUETTE Lulu , Alauda ne- morosa, la tête ornée d’une huppe ; le plumage brunâtre en dessus, blanc ou jaunâtre en dessous; les pennes de la queue noires : les deux exté- rieures blanches sur le bord externe; les pieds rougeâires. | La Lulu ou petite Alouette huppée. Buffon , 2, p.74 PL'eniüm. n°503, h512 On la trouve en France, en Hahe, en Autri- che, en Silésie, en Pologne, en Angleterre; elle est plus petite que le Cochevis. Elle vit solitaire, niche dans les bois et les buissons. La ponte est de quatre à cinq œufs d’un blanc sale teinté de Aa 4 376 SECONDE PARTIE. brun, et piqueté de rougeâtre. La Lulu est beau- coup plus petite que le Cochevis. Esp. 12. L’'ALOUETTE Coquillade, 4lauda undata, la tète ornée d’une huppe couchée en arrière , formée par des plumes noires bordées de blanc; le dessus de la tête et du corps varié de noirâtre et de roux clair; les parties inférieures blanchâtres; les pennes des ailes et de la queue brunes, bordées de roux clair; le bec brun en dessus, blanchâtre en dessous; les pieds jau- nâtres. La Coquillade. Buffon, tome 5, page 77. PI. enlum. n.° 662. On la trouve en Languedoc, en Provence, en Espagne , en Afrique. Elle chante de ee matin, se nourrit de larves d'insectes, de che- anilles, de sauterelles; le mâle et Ja femelle ne se quittent point. GENRE 106. ETOURNEAU , STURNUS. Bec en alène , droit , en cône alongé, comprimé par les côtés , terminé en pointe mousse : Man- dibule supérieure très - entière, à marges saillantes. Narines bordées en dessus. Langue échancrée , aiguë. OrDrE VI. PASsEREAUx. 377 Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs : l’externe uni à l'intermédiaire jusqu’à la pre- mière phalange ; un postérieur. Espèce 1. L'ÉTOURNEAU commun, S/urnus vulgaris, tout le plumage d’un beau noir lustré à reflets verts-pourpres et violeis; les plumes de la tête et du cou longues et étroites; celles du devant du cou, de la poitrine et du ventre, ter- minées par une tache blanchâtre; liris de cou- leur noisette; le bec jaunâtre à sa base, brun à la pointe; les pieds couleur de chair; les ongles noirâtres. L'Étourneau. Buffon, tome 3, p. 176, pl. 15. PL enlum, n.° 75. Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 1.0 L’Étourneau blanc. 2.0 L’Étourneau blanc ef noir. # 3.0 L’Étourneau à téte blanche. 4.0 L’Étourneau cendré. 320 L’Étourneau à queue blanche. On le trouve dans tout l'ancien continent ; il est très-commun en France. Cet oiseau est moins gros que le Merle ; il a huit pouces et demi (230 millim.) de longueur. Il vole par troupes nom- breuses, se nourrit d'insectes, de vers, de se- mences, de baies, etc. [l s’'apprivoise facilement, apprend à parler et à siffler. La femelle établit son nid dans des trous d'arbres ou de rochers, 378 SECONDE PARTIE. dans des décombres, dans les colombiers. Elle le garnit de feuilles sèches et d’autres matières des- séchées. Souvent elle s'empare d’un nid aban- donné par d’autres oiseaux. Elle pond cinq à six œufs d’un vert cendré. Les petits, lorsqu'ils sont jeunes, sont d’une couleur cendrée. Esp. 2. L'ÉTOURNEAU Merle d'eau , S/ur- nus Cinclus, la tête et le dessus du cou d’un cendré marron; le dos, le croupion, le ventre, les ailes et la queue d’un cendré noirâtre et ar- doisé; la gorge, le devant du cou et la poitrine, blancs; l'iris de couleur noisette; les paupières blanches; le bec ardoisé ; les pieds noirs. Le Merle d'eau. Buffon, t.8, p.134, pl. 11. PI. enlum. n.° 940. On le trouve en Europe, en Sibérie, et dans la Perse septentrionale. Il fréquente les bords des rivières, les chutes d'eaux et les sources qui ne gèlent point, dans lesquelles il plonge avec une adresse merveilleuse, et se laisse entraîner à la rapidité du courant pour y chercher des clo- portes aquatiques et autres insectes, dont il fait sa nourriture. [l n’est point palmipède, il ne nage point; mais il s'enfonce sous l’eau en continuant de marcher comme sur la terre, suivant le cours de son lit, et agitant ses ailes d’un petit tré- moussement pour se soutenir. Îl vit solitaire pen- dant lhiver ; mais l'été il vole le plus souvent par couples. Il ne se nourrit que d'insectes, et Onpex VI. Passenraux. 379 n’est nullement granivore. Il diffère des Mota- cilles par ses narines presque recouvertes en entier par une membrane sèche. Il remue conti- nuellement la queue. La femelle établit son nid sur terre, sur les bords des rivières ; elle le cons- truit avec du foin ou des chaumes entrelacés par des fibres. Ælle le garnit en dedans avec des feuilles de chêne, et en munit l’entrée, qui est assez ample, avec des mousses. Elle pond cinq œufs blancs, qui offrent une espèce dé teinte rougeâtre. Cet Oiseau est de la grandeur du Merle ; sa longueur totale est de sept pouces et demi ( 102 millimètres ). | GENRE 107. GRIVE, TURDUS. Bec cylindrique en couteau : Mandibule supérieure échancrée et recourbée à la pointe. Narines nues , à moitié recouvertes en dessus par une membrane. - Gorge ciliée ou garnie de quelques poils ou cils roides dirigés en avant. Langue garnie de petites échancrures , ou lacérée. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs : l'intermédiaire uni à l’externe jusqu’à la pre- mière phalange ou articulation ; un pos- térieur, 380 SECONDE PARTIE, * L Plumage grivelé ou marqué sur la poitrine de petites mouchelures assez irrégulièrement disposées. Les GRivezs. * 1. Le dessous des ailes de couleur rousse. Espèce 1. La GRIVE chanteuse, Turdus mu- sicus , le dessus de la tête et du corps d’un gris brun; les joues, la gorge, le devant du cou et la poitrine , d’un blanc roussâtre, avec des taches noirâtres plus petites et moins nombreuses sur le fond blanc du ventre; les jambes d’un gris tirant sur le roux; les pennes de la queue d’un gris roux en dessus et cendrées en dessous ; le bec brun; les pieds gris-brun. La Grive. Buffon, tome 3, p. 280. PI. enlum. n.° 406, sous la dénomination de Zztorne. I y a erreur de nom. Cette espèce présente trois variétés ; savoir : 1.9 La Grive à téte blanche. 2.9 La Grive huppée. 3.9 La Grive toute blanche, avec queues taches brunâtres. On la trouve en Europe, dans les bois. Pen- dant les belles soirées du printemps, elle fait en- tendre, du sommet des arbres les plus élevés, son chant agréable, qui tient de celui du Ros- signol. La femelle construit son nid avec de la OnDre VI. PASSEREAUx. 381 terre , mêlée avec des mousses et des chaumes, et l’enduit intérieurement avec de l'argile. Elle pond deux ou trois fois par an, cinq ou six œufs d’un vert bleuâtre, marqués de quelques taches noires. Elle est plus petite que la Draine ; elle à environ neuf pouces ( 244 millim.) de longueur. Sa chair est d’un goût délicat. OBs. Cette Grive a été confondue avec le Mauvis. C'est l'espèce la plus commune dans les pays de vignobles , et c’est la plus délicate ; sa chair est un très -bon manger. Les Romains chez lesquels les Grives étaient au premier rang parmi les oiseaux , les conservaient toute l’année , et les engraissaient dans des espèces de volières. On prend ces oïseaux aux lacets , aux filets ; on les chasse au fusil, à la hutte ambulante, etc. Esp. 2. La GRIVE Mauvis, Turdus Iliacus, le dessus de la tête, du cou et de tout le corps, d’un gris brun; une bande jaunâtre de chaque côté de la tête; la gorge et le devant du cou jau- nâtres, variés de taches noirâtres; la poitrine, le ventre, et les plumes du dessous de la queue, blanchôtres, marqués de taches de gris-brun ; les pennes des ailes et de la queue d’un gris-brun et cendrées en dessous; l'iris de couleur noisette; le bec noirâtre ; les pieds d’un gris-clair; les on- gles bruns. Le Mauvis. Buffon, tome 3, page 309. PI. enl. n.° 51. On le trouve en Europe, Il voyage par troupes 382 SECONDE PARTIE. . nombreuses : il est plus petit que la Ziorne ; il a près de huit pouces (217 millim.) de longueur. La femelle établit son nid dans les buissons et les haies. Elle pond six œufs d'un vert bleuâtre, ta- chetés de noir. Son chant, au printemps, est agréable. Comme cet oiseau aime beaucoup les raisins , il Cause de grands dommages dans les vignes. Il se nourrit aussi de baies, de graines, de cerises et autres fruits tendres; de vermis- seaux, de chenilles, etc. Sa chair acquiert en automne cette délicatesse, ce goût fin qui la fait autant rechercher que celle des Grives. Ces Oi- seaux, moins méfians que les autres Grives, se prennent plus fréquemment au lacet. % 0. Le dessous des ailes de couleur blanche. Esp. 3. La GRIVE Drame, Turdus vrscivo- rus, le dessus de la tête, du cou, et tout le dessus du corps, d'un gris-brun ; les couvertures des ailes bordées de roux; la gorge et le dessous du corps d’un blanc roussâire , marqueté de taches noirâtres de différentes formes ; les pennes de la queue d’un blanc roussâire à la pointe : les trois premières blanches à leur extrémité; le bec jaune à sa base et à ses angles, brun dans le reste de sa longueur ; les pieds jaunâires ; les ongles noirs. La Draine. Buffon, tome 5, page 205, pl. 19, fig. 1. Pl. enlum. n.° 489. OnDre VI. Passenraux. 383 On la trouve en Europe, dans les bois. Cette Grive est la plus grantle et la plus grosse de toutes celles d'Europe; elle a onze pouces (298 mill. ) de longueur. Elle se nourrit de baies de gui, d'if, d’aubepine , de larves et d'insectes. On l’en- tend chanter au printemps, perchée sur le som- met des arbres. Le mâle et la femelle voltigent sans cesse dans les bois. Celle-ci construit son nid avec des feuilles et des chaumes de grami- nées entrelacés. Elle le garnit en dedans d'herbe, de mousses, de lichens, de feuilles sèches, et laffermit en dehors avec des petits morceaux de bois. Elle pond deux fois par an, quatre à cinq œufs d’un incarnat sale, bigarrés de taches rou- geâtres. La chair de cette Grive n'est pas aussi recherchée que celles des autres espèces. Esp. 4. La GRIVE Litorne, Turdus pilaris , la tête, le dessus du cou, le bas du dos, le crou- pion et les couvertures supérieures de la queue, _d'un cendré varié de quelques taches noires sur la tête; le haut du dos et les couvertures des ailes d’un brun roussâtre ; la gorge blanche; le devant du cou et la poitrine roussâtres, avec une tache noire sur le milieu de chaque penne; le ventre et les couvertures inférieures de la queue blancs; les deux pennes intermédiaires de la queue d’un gris-brun , cendrées en dessous; le bec jaunûtre ; les pieds et les ongles bruns. La Litorne. Buffon , t.3, p.307, pl. 19, fig. 2. PI. enlum. n.° 490, sous le nom de Calandrote. 384 SECONDE PARTIE. Cette espèce présente plusieurs variétés de grandeur et dé couleur. On la trouve en Europe, en Sibérie, dans la Syrie, dans les forêts. Elle est un peu moins grosse que la Draïne ; elle a dix pouces (271 m.) de longueur. Cet Oiseau voyage par troupes nombreuses, et se nourrit de fruits et de baies de houx, d’aubépine, d’alisier, de genevrier; de limaces, de vers, etc. La femelle établit son nid sur les arbres les plus élevés. Os. Les Romaïns nourrissaient avec grand soin des Litornes dans leurs volières, les engraissaient et faisaient beaucoup de cas de leur chair, quoïqu’elle ait un goût un peu amer. Horace dit aussi : IVihil melius Turdo. On prend ces Oiseaux au rejet, à la pipée, aux filets, aux collets. * IL. Plumage uniforme ou varié seulement par de grandes parties, ou mouchelé. Les MERIES. * 1. Espèces non huppées. Esp. 5. La GRIVE Merle, Turdus Merula , tout le plumage d’un noir pur ; le bec et le tour des yeux d’un beau jaune; l'iris et les pieds noirs; le talon et la plante des pieds d’un jaune sale. Le Merle. Buffon, tome 3, page 330, pl. 20. PI. enlum. n.°$ 2, le mâle; et 555, la femelle. Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: d. Onpre VI, Passensaux. 383 ‘1 Le Merle à téte blanche. 2.0 Le Merle varié. 3.9 Le Merle blanc. 4. Lie Merle roux ou couleur de café au lait. On le trouve dans les bois et les buissons de l'Europe tempérée ; pendant l'été on le voit près des jardins et près des maisons: il se trouve aussi en Syrie. C’est un oiseau solitaire, timide, in- quiet ; il se nourrit de baies, et sur-tout de celles de genièvre; on doit méme le regârder comme un oïseau disséminateur. [l chante dès le com- mencement du printemps; sa voix est forte. Il s'apprivoise facilement , et il apprend alors à siffler différens airs, et même à parler. La fe- melle établit son nid dans les haies et les buissons. Elle le construit avec des mousses et des chau- mes, l’enduit d'argile ou de terre détrempée, et le garnit intérieurement de foin. Elle pond quatre ou cinq œufs d’un vert bleuâtre, marqués de taches obscures. Le Merle a dix pouces (271 m.) de longueur. OBs. Quoïque cet oïseau soit très-méfiant, il donne facilement dans les piéges qu’on lui tend. On le prend de différentes manières, aux gluaux , à l’'araignée , aux collets , au rejet portatif, à la fossette , à la repenelle , et à tous les piéges dont on se sert pour es grives. Esp. 6. La GRIVE Merle à plastron blanc, T'urdus torquatus, le fond du plumage noir; les plumes de la poiirime, du ventre et des ailes, Bb 386 SeconDr PaAnTir. émaillées ou bordées de blanc; un collier ou plas- tron blanc sur la poitrine; le bec jaune dans un tiers de sa longueur, noir dans le reste; linté- rieur du bec et les coins jaunes; l'iris d’un brun foncé; les pieds bruns. Le Merle à plastron blanc. Buffon, 1.3, p.340, pl. 21. PL enlum. n.° 516, sous le nom de Werle à collier. On le trouve sur les montagnes de la France, de la Suisse, de la Savoie, de la Suède, de VÉcosse, de l'Angleterre, de la Grèce. Il est plus grand que le Merle ; il a environ onze pouces (298 millim.) de longueur. C'est un Oiseau de passage ; il voyage par Familles de huit à douze. EH se nourrit d'insectes et de baies, sur-tout de celles du lierre qui sont pour lui un-aliment de choix. Sa chair est fort bonne à manger. La fe- melle établit son nid sur terre au pied d'un buisson. Os. Montbeillard regarde le Merle de montagne de Brisson comme la femelle du Merle à plastror blanc , et son opinion me paraït très-fondée. Esp. 7. La GRIVE Merle de roche, Turdus saxalilis , la tête et le cou comme recouverts d’un coqueluchon cendré , varié de petites taches rousses; le dos rembruni près du cou, et d’une couleur plus claire près de la queue; les dix pennes latérales de la queue rousses , les deux intermédiaires brunes; la poitrine et tout le des- sous du corps orangés, variés par de petites Orore VI. PAssEREAUx. 387 mouchetures, les unes blanches, les autres bru= nes; le bec et les pieds noirâtres. Le Merle de roche. Buffon, tome 3, p. 35:, pl. 23. PL. enlum. n.° 562. Le nom qu’on a donné à cet ol indique assez les lieux où il faut le chercher. On le trouve en quelques endroits de l'Allemagne, dans les Alpes, dans les montagnes du Tyrol, du Bu- gey, etc. Par une suite de son caractère méfiant, il cache son nid avec grand soin, et l'établit dans des trous de rochers, près du plafond des ca- vernes les plus inaccessibles. Chaque ponte est de trois ou quatre œufs. Lorsque ses petits sont éclos, il les nourrit de vers et d'insectes, c'est- à-dire, des alimens dont il vit lui-même; lors- qu’on les élève en cage, on leur donne avec succès la même pâtée qu’aux rossignols. Lie chant de cet oiseau, qui est doux et varié, approche beaucoup de celui de la Fauvetle ; ce Merle imite facilement le chant des autres Oiseaux, et ap- prend à siffler des airs de serinette, OBs. Ce Merle a été placé par Grmelin dans le Genre des Pies-grièches, sous le nom de Lanius in= J'austus. Esp. 8. La GRIVE Merle bleu, Turdus cya- neus , tout le corps couvert de plumes d’un cendré bleu, marquées à leur extrémité qui est blanchôtre, d'une ligne transversale brune ; les pennes des ailes brunes, bordées de bleu cendré; Bb 2 588 SECONDE PARTIF. les grandes couvertures des ailes pareilles et ter- minées de blanc; la queue noirâtre avec une bordure bleue ; l'iris couleur de noisette obs- cure; les paupières jaunes; l’intérieur du bec orangé ; l'extérieur noirâtre, ainsi que les pieds et les ongles. Le Merle bleu. Buffon, t. 3, p.355, pl. 24. PI. enl. n.° 250, sous la dénomination de Merle solitaire femelle d'Italie. On le trouve aux Pyrénées, en Italie, aux en- virons de Gibraltar, et dans les îles de PAr- chipel. Il est un peu moins gros que le Merle ; sa longueur totale est de huit pouces (217 millim.). Cet Oiseau habite les montagnes , descend rare- ment dans la plaine, et niche dans les rochers inaccessibles ou dans les vieilles tours abandon- nées. La ponte est ordinairement de quatre à cinq œufs. Son chant a du rapport avec celui du Rossignol, mais il est beaucoup plus fort. Esp. 9. La GRIVE Merle solitaire, Turdus solitarius, le plumage d’un brun plus où moins foncé et moucheté de blanc par-tout, excepté sur le croupion et sur les pennes des ailes et de la queue; le cou, la gorge, la poitrine et les couvertures des ailes d’une teinte bleue, à reflets pourpres ( dans le mâle) ; l'iris d’un jaune orangé; le bec brun; l’intérieur du bec jaune; les pieds bruns. ; Le Merle solitaire. Buffon, tome 3, page 358. Onpne VI. PassEnraux. 389 On le trouve sur les hautes montagnes de France, de Suisse, d'Italie, dans plusieurs îles de l’Archipel et dans l'ile de Corse. Ïl est un peu moins gros que le Merle ; sa longueur totale est de huit à neuf pouces ( 217 à 244 mill.), et son vol de douze à treize pouces (325 à 352 mill. ). À l'époque de la pariade, le mâle et la femelle quittent de compagnie les sommets agrestes et déserts, où jusque-là ils avaient fort bien vécu séparément, pour venir dans les lieux habités et se rapprocher de l’homme. Ils ont coutume de poser leur nid, fait de brins d'herbes et de plu- mes, tout au bout d’une cheminée isolée, ou sur le comble d’un vieux château, ou sur la cime d’un grand arbre, et presque toujours à portée d’un clocher ou d’une tour élevée. La ponte est ordinairement de cinq ou six œufs. Cet oiseau nourrit ses petits d'insectes, et s’en nourrit lui- même, ainsi que de raisins et d’autres fruits. Ozs. Les jeunes mâles pris dans le nid, retiennent facilement les airs qu’on leur siffle, et apprennent même à parler ; la souplesse de leur gosier se prête à tout , soit aux airs, soit aux paroles, aussi sont-ils très-recherchés, et à un haut prix, dans le levant et en Italie. Ils peuvent vivre en cage jusqu’à huit ou dix ans lorsqu'ils sont bien gouvernés. * 2. Espèces huppées. Esp. 10. La GRIVE Merle couleur de rose, Turdus roseus, la tête, le cou, les pennes des Bb 3 4 390 SECONDE PARTIE. ailes et de la queue noirs, avec des reflets bril- lans qui jouent entre le vert et le pourpre; la poitrine, le ventre, le dos, le croupion et les petites couvertures des ailes d’une couleur de rose de deux teintes, lune plus claire, l’autre plus foncée; la tête ornée d’une espèce de huppe qui se jette en arrière ; les pieds d’un orangé sale. Le Merle couleur de rose. Buffon, i.3, p.348, pl. 22. PL enlum. n° 257. On le trouve dans les parties les plus chaudes et les plus froides de notre continent. On l'a vu sur le sol brülant de l'Arabie, en Afrique, au Bengale, dans la Sibérie, dans la Laponie, sur les bords de la mer Caspienne, dans la parte méridionale de la Russie. Il est de passage en France. Ce Merle, comme le Martin, se plaît avec les troupeaux, se pose même sur les ani- maux, sans doute pour y chercher les insectes qui se cachent dans leurs poils et se logent dans leur peau. Il vole en troupes, et fait son nid dans les trous de rochers. Il se nourrit d'insectes, et sur-tout de sauterelles, dont il fait une grande destruction, et à leur défaut il mange des baies et des fruits tendres. Le Merle couleur de rose est à peu près de la grosseur de l’Étourneau ; sa longueur totale est de près de huit pouces (217 millimètres ). _. OBs. Cet Oiseau qui plaît à l’œil par la beauté de son plumage , a des qualités qui le rendent précieux. C'est un grand destructeur de sauterelles, dont il dé- OnDre VI. Passsreaux, 391 vore chaque jour un nombre incroyable dans diverses parties de l’orient. Il étoit regardé par les Anciens, qui l’appelaient Séleucide, commg une faveur des dieux , lorsque ce fléau, plus redoutable pour les pro- ductions de la terre que la grêle et les tempêtes, dé- vastait leurs campagnes. De nos jours, les habitans du Mogol et d'Alep invoquent , par des pratiques su- perstitieuses , le Samarmar ( c’est ainsi qu'ils’ nom- ment ce merle ) de venir au secours des récoltes attaquées par des myriades de sauterelles ; enfin les l'urcs, aux yeux desquels c’est un oïseau sacré , ne veulent pas souffrir qu'on le tue en leur présence. C'est ainsi que tous les peuples devraïent agir envers les oiseaux qui leur rendent les mêmes services. GENRE 108. COTINGA, AMPELIS. Bec droit, con- vexe en dessus , un peu courbé vers la pointe, plus large qu’épais à sa base : Wandibule su- périeure plus longue, offrant des deux côtés une petite échancrure vers le bout. Narines couvertes par des soies. Langue aiguë, cartilagineuse , fourchue, ou divisée vers la pointe en deux parties. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs : celui du milieu uni à lPextérieur jusqu'à la première phalange ; un postérieur. Bb 4 302 SECONDE PARTIE. Ogs. Ce genre ne présente aucune espèce euro. péenne. GENRE *, COLIOU , COLIUS. Bec court, épais, convexe en dessus, aplati en dessous : Wan- dibule supérieure légèrement recourbée à son extrémité. Narines petites, situées à la base du bec, recouvertes en grande partie de plumes. Langue laciniée ou déchiquetée à la pointe, plus courte que le bec. Queue longue , taillée en forme de coin, composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, un postérieur. OBs. Ce genre ne renferme aucune espèce euro- péenne. GENRE 100. GROS-BEC, ZLOXTA. Bec en cône, ren- flé ou bossué , arrondi vers la tête , à la base du front : Mandibule inférieure repliée sux les côtés. Base du bec presque aussi large que la tête dans quelques espèces. Onrpre VI. PassrrEaux. 393 Narines petites, rondes , situées à la base du bec. Langue entière. | Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs, un postérieur , tous séparés environ jusqu à leur origine. * TL. Mandibules non croisées. Espèce 1. Le GROS-BEC commun, ZLozxie coccothraustes , la tête et ses côtés de couleur marron, plus foncée sur le dos, les plumes sca- pulaires, et tirant au gris sur le croupion; le dessus du cou cendré; la base du bec entourée d’une ligne noire; l’espace contenu entre le bec et l'œil, le tour des yeux et la gorge, noirs; le devant du cou, la poitrine, le haut du ventre et les flancs, d’une teinte rougeâtre ; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue blancs ; les pennes des ailes marquées d’une tache blanche sur le côté interne: les quatre primaires pointues, les quatre suivantes échancrées à la pointe du côté interne, et les barbes du côté externe re- courbées en dehors; les trois suivantes coupées carrément ; l'iris cendré ; le bec couleur de nacre; les pieds couleur de chair pâle. Le Gros-bec. Buffon, tome 3, p.444, pl. 27, fig. 1. PI. enlum. n° 99, le mâle; et n.° 100, la femelle, 394 SECONDE PARTIE. On le trouve en Europe, sur-tout dans les climats tempérés, depuis l'Espagne êt l’Hialie jus- qu'en Suède. C’est un Oiseau silencieux, auquel on ne conmait ni chant ni ramage décidé. IL se nourrit de poires, d'amandes, de noix, de ceri- ses, dont il rompt les noyaux avec son bec qui est irès-fort. Son goût prédominant pour les fruits , le rend odieux aux jardiniers. La femelle établit son nid sur la bifurcation des branches d'arbres. Elle le construit à une certaine éléva- üon de terre, avec des brins de bois sec ét des chevelus de racines. Elle pond quatre œufs ar- rondis, d’un vert bleuâtre, marquetés de taches brunes olivâtres. La taille du Gros-bec est courte et grosse, et sa longueur est d'environ sept pou- ces (189 millim.). Cet Oiseau n’est susceptible d'aucune éducation, on le garde en cage par curiosité. _ Esp.2. Le GROS-BEC Dur-bec, Loxia Enu- clealor , tout le dessus du corps jaspé de brun- blanc et rouge-cerise ; le dessus couleur de ce- rise; une double ligne blanche sur les ailes; les pennes de la queue entièrement noires. Le Dur-bec. Buffon, t. 3, p.457. PI. enlum. n.° 135, fig. r, sous la dénomination de Gros- bec du Canada. On letrouve dans les forêts de pins du nord de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique. Il se nourrit principalement de semences de ces arbres, Onpne VI Passrnraux. 395 dont il propage ainsi la dissémination. Son chant est très-agréable, mais il ne dure pas long-temps, et c’est sur-tout pendant la nuit qu'il le fait en- tendre. La femelle établit son nid sur des arbres, à une certaine élévation de terre, le construit avec des buchettes, et le garnit intérieurement de plumes. Elle pond quatre œufs blancs. Esp. 3. Le GROS-BEC Verdier , Lozxra CAlo- ris, la tête, le derrière et les côtés du cou, le dos, les plumes scapulaires , d’un vert olive ombré de gris-cendré ; le croupion, les couvertures du dessus de la queue, la gorge, le devant du cou, la poitrme et le haut du ventre d’un vert olive, relevé par une teinte d’un beau jaune; la queue fourchue ; les quatre pennes“ntermédiaires bru- nâtres, cendrées à leur bout; le bec brun en dessus ; les pieds d’un brun rougeûtre ; les ongles gris. Le Verdier. Buffon, tome 4, page 195, pl. 8. PI. enlum. n.° 267, fig. 2. On le trouve dans toute l'Europe, en Sibérie, au Kamtschatka. Il se plait dans les bois, dans les jardins et les vergers. Il est de la grosseur du Moineau franc ; sa longueur totale est de cinq pouces et demi ( 148 millim.). Cet Oiseau cons- truit son nid sur les arbres, le place à une hau- teur médiocre, et même dans les grands buissons. Il le construit avec des herbes sèches et des mousses en dehors; du poil, de la laine, et des 306 SECONDE PARTIE. plumes en dedans. La ponte est de quatre à six œufs, tachetés de rouge-brun sur un fond blanc, Ogs. Les J’erdiers , d'un naturel doux et familier , s'apprivoisent facilement et s’apparient volontiers avec les Serins. On les trouve souvent en automne , mêlés avec les autres petits oiseaux granivores ; ils vivent comme eux de différentes graines. On leur fait la chasse de diverses manières , aux gluaux , à la sau- terelle , aux filets, etc. Esp. 4 Le GROS-BEC Bouvreuil, Loxiæ Pyrrhula, le dessus de la tête, le tour du bec et la naissance de la gorge d’un beau noir lustré; le devant du cou, la poitrine et le haut du ventre d’un beau rouge (dans le mâle), d’un cendré vineux (dans la femelle }; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue et des ailes, blancs; le dessus du cou, le dos et les scapu- laires, cendrés; le croupion blanc; la dernière penne des ailes rouge en dehors; l'iris noisette ; le bec noirâtre, convexe en dessus comme en dessous; les pieds bruns. : Le Bouvreuil. Buffon, tome hop. 372, pl. 17. PL. enlum. n.° 145, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la femelle. Cette espèce présente plusieurs variétés. On le trouve dans les bois, en Europe et en Sibérie. Il se rapproche l'hiver des jardins et des vergers, dans lesquels il cause beaucoup de dom- mage, en mangeant et détruisant les bourgeons Onpne VI. PassenrAux. 397 des arbres fruitiers, sur-tout des pruniers, poi- riers et pommiers. Son chant, peu modulé, n’est qu'une espèce de sifflement doux et assez agréa- ble. Cet Oiseau s’apprivoise facilement, apprend à siffler des airs, et même à prononcer quelques paroles; sa femelle, qui est susceptible d’éduca- tion , apprend à siffler et à parler, talens que ne possèdent pas celles des autres oiseaux chanteurs. Elle établit son nid sur des arbrisseaux; elle le construit principalement avec des mousses entre- lacées. Elle pond cinq à six œufs d’une teinte blanche bleuâtre, marquetés de taches rouges vers le gros bout. Os. Les oiseleurs distinguent deux races dé Bou- yreuils , l’une petite, l’autre grande , et ils vendent les individus de cette dernière race à un prix plus con- sidérable que ceux de la première. On prend les Bou- vreuils à la sauterelle , au trébuchet, à l'appeau, etc. * IL. Mandibules croisées. Esp. 5. Le GROS-BEC Bec croisé, Lozriæ curvirosira , le corps d’une teinte rougeâtre ( dans le mâle), verdâtre ( dans la femelle ); les deux mandibules du bec qui sont noires, recourbées et se croisant tantôt à gauche, tantôt à droite. Le Bec croisé. Buffon, tome 3, p. 449, pl. 27, fig. 2. PI. enlum. n.° 218. Cette espèce présente deux variétés; l’une à tête d'un rouge écarlate, l'autre à bec plus gros et plus court, 398 SECONDE PARTIE. On le trouve en Europe jusqu’au Groënland, en Asie el en Amérique, dans les bois. Il est à peu près de la grosseur d’une Alouette. ( La se- conde variélé est de la taille du Jaseur de Bo- héme.) W émigre assez souvent en bandes nom- breuses. Il cause des dégâts considérables. Il se nourrit de semences de pin, d’aulne, même de pepins de pommes qu’il retire fort adroitement à l'aide de son bec, des cônes ou péricarpes qui les renferment. La femelle établit son nid sur les arbres les plus élevés. Elle le construit avec des buchettes mélées avec des mousses, et le garnit intérieurement de mousses et de lichens. Ce nid est hémisphérique , et assez épais. Elle pond quatre à cinq œufs blanchâtres, de la grosseur de ceux du Gros-bec, bisarrés de taches rouges vers le bout le plus obtus. GENRE 110. BRUANT , EMBERIZA. Bec en forme de cône : Mandibules s’écartant à leur base l’une de l’autre : l’inférieure repliée et res- serrée sur les côtés , la supérieure plus étroite, présentant inférieurement une espèce d’osse- let ou de tubercule osseux ( dans la plupart des espèces ). Narines ovales, situées à la base du bec. Langue terminée en pointe, \ OnprE VI. Passenraux. 399 Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, un postérieur. * [ Les BRUANTS. Espèce 1. Le BRUANT de France, Emberiza citrirella , les plumes de la tête jaunes, variées de brun ; les côtés de la tête, la gorge, le venire, d’un jaune pur; les pennes de la queue brunes : les deux extérieures bordées de blanc, et les dix autres de gris-blanc ; les couvertures supérieures de la queue d’un marron clair, de même que le dos et les petites couvertures supérieures des ailes; le bec brunâtre. Le Bruant de France. Buffon, 1,4, p. 340, pl. 15. PL enlum. n° 30, fig. 1. Cette espèce présente plusieurs variétés, soit : pour la teinte, soit pour la distribution des cou- leurs. On le trouve dans toute l'Europe, depuis la Suède jusqu’à l'Italie. C’est un oiseau doux, peu méfiant. Il se nourrit d'insectes et de semences. Pendant l'hiver il se rapproche des habitations, et se réunit avec les Pinsons et les Verdiers. La femelle établit son nid sur terre, ou sur des ar- brisseaux peu élevés. Elle le construit avec des chaumes, des mousses, des feuilles sèches, et le garnit intérieurement de poils ou de laine. Elle pond, deux ou trois fois par an, quatre ou cinq 4oc SEcONDE PARTIE. œufs, marqués çà et là de stries brunes ou noi- râtres. Os. On prend les Bruants de diverses mamières 4 avec le filet aux alouettes , avec le filet retz-saillant , à la tendue d'hiver , etc. Esp. 2. Le BRUANT Zizi, Emberiza Cirlus, le dessus de la tête tacheté de noirâtre sur un fond vert olive; une plaque jaune sur les côtés, coupée en deux parties inégales par un trait noir qui passe sur les yeux ; la gorge brune ainsi que le haut de la poitrine; un collier jaune entre, deux; le reste du dessous du corps d’un jaune clair; le dessus du cou varié de roux et de noiï- râtre; le|croupion d’un roux olive; les pennes de la a brunes: les deux extérieures bordées de blanc, les suivantes de gris olive, et les deux intermédiaires de gris roussâtre ; le bec cendré; les pieds bruns. Le Zizi ou Bruant de haie. Buffon, tome 4, page 347. PI. enlum. n.° 653, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la femelle. On le trouve dans les contrées chaudes de la France et de l'italie; 1l se plait sur-tout dans les terres nouvellement labourées, où il cherche des semences, des insectes et des vers, dont il fait sa nourriture. 11 se mêle souvent avec les Pirsons, On l’apprivoise facilement. Il est de la grosseur du Bruant. Son cri est exprimé par 21-21. Esp. 3. Le BRUANT fou, Emberiza Cia, le tour Onpre VI. PasserEaux. 40% iour des yeux d’un blanc roussâtre ; les côtés de Ja tête et du cou gris; la gorge de cette dernière couleur pannes de noirâtre; tout le dessus du corps varié de noirâtre et de gris; tout le dessous du corps d’un roux plus ou moins clair; le bec et les pieds gris. Le Bruant fou. Buffon, tome 4, page 351. PL. enlum. n.° 30, fig. 2, sous la dénomination de Bruant des prés de France. On le trouve dans les lieux montagneux de l'Europe et de la Sibérie méridionale. Il est de la grosseur du Bruant. C’est un oiseau solitaire et stupide. Il fait entendre, en volant, son cri s7p- _sip. H donne indifféremment dans tous les piéges; ce qui l’a fait taxer de stupidité, et même de folie. Sa chair est, dit-on, un bon manger; son chant a de l'analogie avec celui du Bruant. Esp. 4. Le BRUANT Proyer, Emberiza mr- Ziaria, le dessus de la tête et du corps varié de brun et de roux; la gorge et le tour des yeux d’un roux clair; la poitrine et tout le reste du dessous du corps d’un blanc jaunâtre, tacheté de brun sur la poitrine et les flancs; les couvertures supérieures des ailes, les pennes de ces mêmes ailes et celles de la queue, brunes, bordées de roux plus ou moins clair; le bec et les pieds gris- brun. Le Proyer. Buffon, tome 4, page 355, pi PL. enlum, n.,° 233. Ce ! 402 SECONDE PARTIE. On le trouve en Europe. Il arrive au printemps et s’en retourne par troupes en automne. Sa taille surpasse celle du Bruant commun ; 1 a sept pouces et demi de longueur ( 202 millim.). Il se nourrit de graines et de petits insectes. La femelle établit son nid sur des touffes d'herbe, et pond cinq ou six œufs. Pendant le temps de l'incubation , le mâle, perché sur une branche d’un arbre voisin, chante continuellement, mais sans agrément. Ogs. Cet Oiseau était du nombre de ceux que les Romains engraissaient de millet comme l’Ortolan. * II. Zes ORTOLANS. Esp. 5. Le BRUANT Ortolan, Emberiza Hortulana , la gorge jaunäâtre, bordée de cendré ; le tour des yeux du même jaunâtre; la poitrine, le ventre et les flancs roux, avec quelques mou- chetures; la tête et le cou d’un cendré olivâtre; le dessus du corps varié de marron brun et de noirâtre ; les pennes de la queue noirâtres, bor- dées de roux: les deux plus extérieures bordées de blanc; le bec et les pieds jaunâtres. L’Ortolan. Buffon, tome 4, page 305, pl. 14. PL. enlum. n.0 247, fig. 1. : Cette espèce présente plusieurs variétés. 1.0 L’Ortolan jaune. Buffon, t. 4, p. 312. 2.9 L’Ortolan blanc. Buffon, t. 4, p. 313. 3.0 L’Oriolan à queue blanche. Buffon, t. 4, page 314. Onpre VI. Passinraux, 403 4.2 L’Ortolan noirâtre. Buffon, t. 4, p.313. On le trouve en Europe. C’est un oiseau de passage qui change de climat, et passe de l'Italie jusqu’en Suède. On le retrouve en Sibérie et dans l'ile de Madère. Il est de la grosseur du Bruant commun ; 11 a six pouces de longueur (162 millim. ). Il se nourrit de grains, et détruit une grande quantité d'avoine. On l’engraisse en le tenant dans un lieu obscur, et en le nourris- sant avec des graines de millet et d'avoine. Il a un ramage assez agréable, qu'il fait entendre quelquefois pendant la nuit. La femelle établit son nid sur terre ou sur des buissons. Ce nid ressemble à celui des Alouettes. Elle fait chaque année deux couvées de quatre ou cinq œufs gri- sâtres. La chair de cet oiseau est délicieuse; ur Ortolan gras est un excellent manger. Os. On prend les Ortolans de diverses manières, aux gluaux, au trébuchet, etc. Esp. 6. Le BRUANT Ortolan de roseaux. Emberiza Schæniclus, le dessus de la tête noir; la gorge et le devant du cou variés de noir et de gris roussâtre; un collier blanc qui n’embrasse que la partie supérieure du cou; le dessus du corps varié de roux et de noir; le dessous du corps d’un blanc teinté de roux; les pennes de la queue brunes, excepté les deux plus extérieures de chaque côté qui sont bordées de blanc; le bec brun; les pieds d’une couleur de chair fort rem- brune. Cc 2 4oë SECONDE PARTIE. L'Ortolan de roseaux. Buffon , tome 4, p. 315. PL. enlum. n.° 247, fig. 2 , le mâle; et 497, fig. 2, la femelle. On le trouve en Europe et dans la Sibérie méridionale. I se plait parmi les joncs et les ro- seaux. Il est de la grosseur du Bruant. Il a un chant assez agréable au printemps, et il le fait entendre sur-tout pendant la nuit. Il se nourrit de graines de joncs et de roseaux. La femelle établit son nid entre quatre roseaux, et le sus- pend à une certaine hauteur au-dessus de l'eau. Elle le construit avec des chaumes secs de gra- minées, et le garnit intérieurement de duvet de roseaux. Elle pond quatre ou cinq œufs d’un blanc bleuâtre, bigarrés de veines purpurines. Esp. 7. Le BRÜANT Gavoué, Emberiza Pro- vincialis, une plaque noire sur l’oreille ; une ligne de la même couleur sur chaque côté du bec en guise de moustaches; le dessus de la tête et du corps varié de roux et de noirâtre; le dessous du corps cendré; les pennes des ailes et celles de la queue, qui est un peu fourchue, mi-partie de roux en dehors et de noirâtre en dedans. Le Gavoué de Provence. Buffon, t. 4, p. 321. PI. enlum. n.° 656, fig. r. On le trouve en Provence. Il ressemble, par la couleur du plumage, à lOrtolan de roseaux. U se nourrit de grains, et chante fort agréablement OnDre VI. PAssEnEAuUx. 405 au printemps. Sa longueur totale est environ de quatre pouces et demi ( 121 millim. ). Esp. 8. Le BRÜANT Mitilène, Emberiza Lesbia , le corps blanc en dessous ; la face blanche à trois bandes noires; le croupion brunâtre; les couvertures supérieures de la queue nuancées de plusieurs roux; les pennes de la queue blanches: les deux intermédiaires noires, bordées de roux. Le Mitilène de Provence. Buffon, t. 4, p. 322, PI. enlum. n.° 656, fig. 2. On le trouve en Provence. Il est moins com- mun que le Gavaué, auquel il ressemble beau- coup; mais il est plus farouche. Il ne commence à chanter qu’au mois de juin, et avertit les autres oiseaux de l'approche des oiseaux de proie, par son cri répété chic. Esp. 9. Le BRUANT Ortolan de Lorraine, Emberiza Lotharingica, la gorge, le devant du cou, la poitrine, d’un cendré clair moucheté de noir; le reste du dessous du corps d’un roux foncé ; le dessus de la tête et du corps roux, mou- cheté de noir ; un trait noir sur les yeux; les pre- mières pennes des ailes noires, bordées de cendré clair : les suivantes de roux; les deux pennes in- termédiaires de la queue rousses, bordées de gris: les autres mi-partie de noir et de blanc; le bec d'un brun roux; les pieds moins rem- brunis. Ce 3 406 , SECONDE PARTIE. L’Ortolan de Lorraine. Buffon, t.4, p. 323. PI. enlum. n.° 511, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la femelle, sous le nom d’Or/olan de passage. Cet Oiseau, assez commun en Lorraine, se réunit pendant l'automne en bandes assez nom- breuses, et fréquente les champs qui avoisinent les bois. Il a six pouces et demi de longueur (175m.). Esp. 10. Le BRUANT Ortolan de neige , Em- beriza nivalis, la tête, le cou, les couvertures des ailes et tout le dessous du corps, d’un blanc de neige ( dans le mâle ) pendant lhiver; le dos noir ; les pennes des ailes et de la queue mi- partie de noir et de blanc; le bec et les pieds noirâtres. L’Ortolan de neige. Buffon, tome 4, p. 329. PI. enlum. n.° 497, fig. 1. Cette espèce présente plusieurs variétés. 1.0 L’Ortolan de neige entièrement blanc. 2.0 L’Ortolan de neige tacheté. 3.0 L’Ortolan de neige à poitrine noire. 4.° L’Ortolan de neige à collier. Buffon, t.4, page 335. On le trouve par troupes, en été, dans les cli- mats les plus septentrionaux de Europe, de Asie et de l'Amérique. En hiver il passe par troupes très-nombreuses dans les climatsplus tem- pérés. Il est de la grandeur du Pinson ; sa lon- gueur totale est de six pouces ( 162 millim.). La femelle établit son nid dans les fentes de rochers; OnDre VI. Passenraux. 407 elle le construit avec des chaumes entrelacés, le garnit intérieur ement de plumes , de poils et de Done, Elle pond cinq ou six œufs blancs, ta- chetés de brun. Cet Oiseau a un chant agréable; il n’aime point à se percher. Il se nourrit de grains, sur-lout d'avoine, et ne dort point ou très-peu pendant la nuit. Sa chair est très-délicate. GENRE III. TANGARA, TANAGRA. Bec en forme de cône, aigu , à trois pans peu prononcés à la base, recourhé à la pointe. Bords de la mandibule supérieure échan- crés vers le bout. | Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, un postérieur. Ozs. Ce Genre ne renferme aucune espèce euro- péenne, GENRE 112. : PINSON , FRINGILLA. Bec en forme de cône, droit, aigu, gros et épais à la base. Base du bec beaucoup moins large que la tête. Les deux Mandibules droites et entières. Queue composée de douze pennes. Cc 4 48 SECONDE PAnrnTIre. Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs, un postérieur. Ê * E Zes Prnsons. Espèce 1. Le PINSON commun , Fringille cæœlebs, les côtés de la tête, le devant du cou, la poitrine et les flancs, d’une belle couleur vi- neuse ; le front noir ; le dessus de la tête et du corps marron; le croupion olivâtre; une tache blanche sur l'aile; la queue fourchue : les deux pennes extérieures de la queue ( quelquefois trois) blanches sur le bord interne ; Firis noisette; les pieds bruns. Le Pinson. Buffon, iome 4, p. 109, pl. 4. PI. enlum. n.° 54, fig. 1. Cette espèce présente plusieurs variétés. 1.0 Le Pinson à ailes et queue noires. 2.0 Le Pinson blanc. 3.0 Le Pinson à collier. 4° Le Pinson blanc et gris de fer. 5.0 Le Pinson à dos jaunätre. On le trouve dans toute l'Europe, depuis la Suède jusqu’au détroit de Gibraltar, et même jusque sur la côte d'Afrique. La femelle établit son nid sur quelque arbre touffu, un peu au- dessus de terre. Elle le construit avec des fibres de plantes et des mousses entrelacées. Elle le garnit intérieurement de poils, de laine et de plumes. Elle pond cinq à six œufs d’un rouge pâle, bigarrés de taches noirâtres. Cet Oiseau, 2 Orpne VI. Passenraux. 409 pris jeune, imite le chant des autres oiseaux ; il apprend même à articuler des mots. Os. On prend les Pinsons à la pipée, à la ra- quette ou sauterelle , au trébuchet , et avec diffé- rentes sortes de filets, Esp. 2. Le PINSON d’Ardenne, Fringilla Montifringilla, la base des ailes en dessous très- jaune ; le dessus de la tête et du cou, et le haut du dos, variés de gris jaunâtre et de noir lustré ; le front noir ; le croupion, la poitrine inférieu- rement et le ventre, blancs; la gorge, le devant du cou, la partie supérieure de la poitrine d’un roux jaunâtre; les flancs mouchetés de noir sur un fond blanc; le bec jaunâtre, noir à la pointe; les pieds d’un brun olivâtre. Le Pinson d’Ardenne. Buffon, t. 4, p. 123. PI. enlum. n.° 54, fig. 2. On le trouve en Europe et en Sibérie, princi- palement dans les forêts de pins. Il voyage par troupes, se nourrit de semences, sur-tout de faines. Il arrive en France à l’automne, y reste Fhiver, et en part au printemps. Le mâle, un peu plus grand que la femelle, a environ six pouces ( 162 millim.) de longueur. Cet Oiseau établit son nid sur les arbres, le construit avec de la laine et des mousses entrelacées, et le garnit intérieurement de plumes et de laine. La ponte est de quatre ou cinq œufs jaunâtres et tachetés. La chair de cet oiseau est délicate, quoiqu’elle ait souvent un petit goût d’amertume, 410 SECONDE PARTIE. Esp. 3. Le PINSON Grand-Miontain, Frin- gilla Lapponica , la tête noirâtre , variée de blanc roussâtre, ornée de chaque côté d’une raie blanche qui part de l'œil et descend le long du cou; la gorge, le cou et la poitrine d’un roux clair; le ventre blanc; le dessus du corps roussâtre , varié de brun; les ailes noires, traversées par une bande blanche; le bec couleur de corne; les pieds noirs. Le Grand-Montain. Bufjon, tome 4, p. 134. On le trouve dans les pays sepientrionaux de PEurope, de PAsie et de l'Amérique. Il est plus grand que le Pinson d’ Ardennes. W vole souvent en troupes, et court sur la terre comme les Alouettes. À chante en voltigeant, et son chant ressemble à celui de la Zénotte. La femelle cons- truit son nid au mois de juin, dans le Groënland; elle le compose d'herbes et de mousses, et le garnit intérieurement de plumes. Elle pond cinq ou six œufs de couleur d’ardoise, tirant cepen- dant un peu sur le brunâtre. Esp. 4. Le PINSON de neige, Fringilla ni- valis, la tête et le dessus du cou cendrés; le dos, les plumes scapulaires et le croupion d’un gris- brun, varié d’une couleur plus claire; les cou- vertures supérieures de la queue, les pennes des ailes et les deux pennes intermédiaires de la queue noires ; la gorge, la poitrine , le dessous du corps, une partie des pennes secondaires et des couver- Onpne VI. PassenEaux. 411 turès subalaires , d’un blanc de neige; les plumes des jambes cendrées; le bec et les pieds noirs. Le Pinson de neige ou la Niverolle. Buffon, tome 4, page 136. On le trouve sur les hautes montagnes, d’où il descend dans la plaine, lorsqu'elles sont cou- vertes de neige. Sa longueur totale est de sept pouces ( 189 millim. }, et son vol de douze pouces 325 millimètres }. * IL Zes MornEAu x. ÆEsp.5. Le PINSON Moineau franc, Fringilla domestica, le dessus de la tête et les joues gri- sâtres ; le dessous de la tête grisâtre; une bande d’un rouge bai s'étend d’un œil à l’autre, en pas- sant par locciput; le tour des yeux noir, ainsi que l’espace entre le bec et l'œil; le corps varié de roux, de gris et de noir; une plaque noire sur la gorge et le devant du cou; une bande transversale d’un blanc sale sur chaque aile; la poitrine, les flancs et les jambes d’un cendré mêlé de brun; le ventre d'un gris blanc; l'iris de couleur noisette ; le bec noirâtre, avec un peu de jaune à sa base; les pieds couleur de chair sombre ; les ongles noirâtres. Le Moineau. Buffon, tome 3, p. 474, pl. 29, fig. 1. PL. enlum. n° 6, fig. 1, sous le nom de Moineau franc de France, mâle ; etn.°55, fig.z, sous le nom de Moineau franc, jeune. 472 SECONDE PARTIE. Cette espèce présente plusieurs variétés. 1.0 Le Moineau blanc. 2.0 Le Moineau jaune. 3.0 Le Morëncau noir ou noirätre. 4° Le Moineau roux ou couleur de cafe au lait. On le trouve dans toute l'Europe, au lac Baikal, en Syrie, en Egypte, au Sénégal. Sa longueur est d'environ six pouces ( 162 millim.}), et son vol d'environ neuf pouces (244 millim.). Il se rapproche beaucoup des habitations, et s'y éta- blit le plus souvent. Il se nourrit indifféremment de fruits, de semences, de chenilles, de saute- relles, de mouches, etc., et fait beaucoup de dégâts dans les jardins. Il est plus méfiant que les autres oiseaux, et donne moins dans les pièges. Les Moineaux se rassemblent par troupes, en automne et en hiver, sur les arbres. Ces oiseaux n’ont point de chant, mais seulement un cri dé- sagréable qu'ils répètent à plusieurs reprises. La femelle construit son nid sans beaucoup d'art. avec des plumes et du foin. Elle pond deux ou trois fois par an, cinq à six œufs d'un blanc rou- geâtre, marquetés de brun. OBs. Les Moineaux s'élèvent aisément en cage, et ont assez de docilité pour obéir à la voix, se laisser prendre, caresser; mais ils n’ont ni la douceur, ni la sensibilité du Serin, du Chardonneret , etc. On chasse les Moineaux au fusil, au piége, aux filets, à la pinsonnée , à la rafle, à la fosseite, aux pots à Moineaux , etc. Onpre VI. Passerraux. 413 E5p. 6. Le PINSON Friquet, Fringilla mon- fana , le dessus de la tête couleur marron; le corps varié de roux, de gris et de noir; la gorge noire ; deux bandes transversales blanches sur chaque aile , formées par les grandes et les moyennes couvertures des ailes; la poitrine et le ventre d’un gris blanc; les pennes des ailes et de la queue brunes; le bec noir; les ongles gris. Le Friquet. Buffon, tome 3, p. 489, pl. 29, fig. 2. PL. enlum. n.° 267, fig. 1. On le trouve en Europe, dans la Sibérie orien- tale, et peut-être aussi dans l'Amérique septen- trionale. Il est plus petit que le Moineau franc; sa longueur est d'environ cinq pouces ( 135 m. ). Moins gourmand que lui, il ne fait pas grand tort aux grains; il préfère les baies, les graines sauvages et les insectes. Le Friquet établit son nid dans des crevasses, dans des trous à peu de distance de terre; la ponte est de quatre ou cing œufs. Ors. Le Friquet, moins méfiant que le Moineau, donne plus volontiers dans les piéges. On peut l’élever en domesticité ; il vit en cage cinq ou six ans. Esp. 7. Le PINSON Soulcie, Fringilla Pe- tronia , le dessus du corps varié de gris, de blanc et de noirâtre ; le dessous d’un blanc grisâtre ; les sourcils blancs ; une tache d’un jaune plus ou moins vif sous la gorge; les pennes de la queue brunes, marquées d’une tache blanche du côté AT SECONDE PARTIE. interne vers leur extrémité ; le bec gris et blanc, brunâtre à la pointe; les pieds grisâtres; les ongles noirs. La Soulcie. Buffon, tome 3, p. 498, pl. 30, fig. 1. PL enlum. n.° 225. On la trouve dans les forêts du midi d'Europe, sur-tout dans celles d'Allemagne. Sa taille sur- passe celle du Morëneau franc ; sa longueur totale est de cinq pouces et demi (148 millim.}). Cet Oiseau vole en troupes, se nourrit de graines et d'insectes. La femelle établit son nid dans des trous d’arbres ; elle ne fait par an qu’une seule couvée, composée de quatre à cinq œufs bruns, piquetés de blanc. * [IL Zes SERINS. Esp. 8. Le PINSON Serin des Canaries, Frin- gilla Canariæ, le corps d’un jaune citron; le bec blanchître. Le Serin des Canaries. Buffon , tome 4, pag. t. PI. enlum. n.° 202, fig. 1. Cette espèce présente un grand nombre de variétés décrites dans Buffon, tome 1, p.o. Il en compte vingt-neuf. On le trouve aux îles Canaries et dans les autres iles de la mer Atlantique; il se multiplie dans l’état de domesticité dans toute l’Europe. Cet Oiseau vit long-temps, chante très-agréa- blement, est très-docile et caressant, apprend à Onpaz VI. Passrnraux. 415 sifller et à parler. Le mâle peut s’accoupler avec le Serin de Provence, le Chardonnerct, le Tarin et le Bruant; et la femelle avec la Zinotte, le Pinson, le Moineau franc et le Bruant. Le Serin se nourrit de graines de phalaris, de chanvre, de cameline, de navette, d'avoine. Esp. 9. Le PINSON Serin de Provence, Frin- gilla Serinus, la tête mélangée de brun et de vert jaunâtre, de même que le derrière du cou, le dos et les plumes scapulaires; la gorge, le devant du cou, la poitrine, le haut du ventre et les flancs, d’un vert jaune; le bas du ventre, les jambes et les couvertures inférieures de la queue blanchäâtres; la queue un peu fourchue ; le bec brun; les pieds de couleur de chair pâle: les ongles noirâtres. Le Cini ou Serin vert de Provence. Buffon, tome 4, p. 5. PI. enlum. n.° 658, fig. t. On le trouve dans toute l'Italie, en Grèce, en Turquie, en Autriche, en Provence, en Lan- guedoc, en Catalogne. Il est plus petit que le Serin des Canaries. vole en troupes. Il est com- mun au printemps dans les vergers. Il est à peu près de la grosseur de la Linotte. I] se nourrit de graines de chanvre. * IV. Les LINoTTEes. Esp. 10. Le PINSON Linotte, Fringilla Lr- nolta , le sommet de la tête et la poitrine d’une 416 SECONDE PARTIE. | belle couleur rose ; les plumes de la tête cendrées sur les bords ; une ligne brunâtre sur la gorge, bordée de chaque côté de blanc; une tache lon- gitudinale blanche sur les ailes; les pennes de la queue, qui est fourchue, brunâtres : les inter- médiaires rougeâtres sur les bords, les autres bordées de blanc; l’iris de couleur noisette ; le bec d’un gris blanc, brun à la pointe, ainsi que les pieds; les ongles noirs. La Linotte. Buffon, tome 4, p.58, pl. s. PI. enlum. n.° 151, fig. 1; et 485, fig. x. Gmelin fait une espèce de la Linofte des vignes, que Buffon ne regarde que comme une variété de la Linotte. On la tr ue Europe. Elle vole souvent en troupes pendänt Fhiver. Cet Oiseau se nourrit de grains, sur-tout de semences de lin. La femelle établit son nid sur les arbrisseaux peu élevés, comme laubépine, le prunellier, etc. Elle le construit avec des herbes sèches, des graminées et des mousses entrelacées, et le garnit intérieu- rement avec des poils et de la laine. Elle pond cinq œufs blancs, tachetés vers leur gros bout de gris. Os. On prend la Linotte de diverses manières, à l'arbret, aux abreuvoirs, aux gluaux , aux filets d'alouette, etc. Esp. 11. Le PINSON Sizerin, Fringilla Li- naria , la poitrine et le sommet de la tête rouges; deux Onpne VI. PasserEaux. #17 deux raies blanches transversales sur les ailes; le reste de la tête et tout le dessus du corps mélés de brun et de roux clair; la gorge brune; le ventre et les couvertures inférieures de la queue - et des ailes roussâtres. Le Sizerin. Buffon, t.4, p. 216. PI. enlum. n.0 151, fig. 2, sous la dénomination de petite Linofte des vignes. On la trouve en Europe, depuis l'Italie jus- qu'aux extrémités de la Russie, ainsi que dans le nord de l'Asie et de l'Amérique. Elle est deux fois plus petite que la £énotte des vignes. La fe- melle établit son nid sur les aulnes, dont les graines et les chatons lui servent de nourriture. Elle le construit avec des buchettes entrelacées avec des poils et de la laine, et le garnit inté- rieurement de plumes. Elle pond quatre œufs d’une teinte d’un bleu verdâtre , iachetés de rouge vers le gros bout. Esp. 12. Le PINSON Gyntel de Strasbourg. Fringilla Argentoratensis , le dessus du corps rembruni ; la poitrine rousse, mouchetée de brun; le ventre blanc; les pieds rougeûtres. Le Gyntel de Strasbourg. Bufan , t. 4, p.73. | On le trouve aux environs de Strasbourg. Sa taille égale celle de la Zinotte commune. Esp. 13. Le PINSON Linotte de montagne, Fringilla montium , la poitrine et la gorge variées D d 418 SECONDE PARTIE, de noir et de blanc, la tête de noir et de cendré, et le dos de noir et de roussâtre ; une raie blanche transversale sur les ailes, formée par les grandes couvertures qui sont terminées de blanc ; Île croupion rouge; les pennes de la queue brunes: les latérales marquées d’une bordure blanche; le bec jaune; les pieds bruns. La Linotte de montagne. Baon t. 4, p.74: On la trouve dans la partie montagneuse de la province de Dorby en Angleterre, d’où elle des- cend pendant l'hiver dans les cantons plus méri- dionaux. Elle est plus grosse que la Zinotte. Esp. 14. Le PINSON Cabaret, Fringilla Li- naria, var., le dessus de la tête et le croupion rouges; une bande roussâtre sur Îles yeux; le dessus du corps varié de noir et de roux; le des- sous roux, tacheté de noirâtre sous la gorge; le ventre blanc; le bec jaunâtre, brun à son extré- mité ; les pieds bruns; les ongles fort alongés. Le Cabaret. Buffon, tome 4, page 76. PL. enl. n.0 485, fig. 2. On le irouve en France, en Allemagne. Son vol est rapide. Il voyage en petites troupes, arrive en France à l'automne , et disparaît au printemps. Le chant du mâle est, dit-on, assez agréable. Sa longueur totale est de quatre pouces et demi ( 121 millimètres ). | * V. Les TARINS. Esp. 5. Le PINSON Tarin, Fringilla Spinus, Onpre VI. Passertaux, 419 le sommet de la tête noir; la gorge brune; le devant du cou, la poitrine et les pennes latérales de la queue d’un jaune citron; le ventre blanc- jaunâtre; le dessus du corps d’un vert d'olive moucheté de noir ; les pennes des ailes jaunes au milieu, à lexception des quatre premières qui sont d’une couleur uniforme ou sans tache; les pennes latérales de la queue qui est un peu fourchue, jaunes, terminées de noirâtre et bor- dées de gris; le bec blanc, noirâtre à sa pointe; les pieds gris. Le Tarin. Buffon, tome 4, page 22 . PL enl. n.0 485, fig. 3. Cette espèce présente plusieurs variétés. 1.0 Le Tarin noir. Buffon, tome 4, page 233. 29 Le Tarin de la nouvelle Yorck. Buffon tome 4, page 231. PI. enlum. n.° 202, fig. 1, le mâle; fig. 2, la femelle. 3.0 L’Olivarez. Buffon, tome 4, page 232. On le trouve en Europe dans les bois. Il est de la grosseur de la ZLinotle, ou même plus petit. Il a environ cinq pouces (135 mill.) de longueur. C'est un oiseau de passage. Il se nourrit de baies de genevrier, de semences d’aulne, de houblon, de chanvre. Le Tarin est docile, et s’apprivoise facilement. Son chant est assez agréable, mais il est très-inférieur à celui du Czardonneret. Cet oiseau en captivité peut vivre jusqu’à dix ans. D d 2 420 SECONDE PARTIE. * VI, Les CHARDONNERETS. Esp. 16. Le PINSON Chardonneret, Fringilla Carduelis, le devant de la tête, les joues et le haut de la gorge d’un rouge cramoisi ou orangé ; le sommet de la tête et l’occiput noirs; le dessous du cou ei le dos d’un brun rougeâtre; les côtés de la tête, du cou et le ventre blancs; les grandes pennes des ailes ( excepté la première ), ornées en dessus sur le bord externe, d’une plaque d’un jaune doré; les deux pennes extérieures de la queue qui est un peu fourchue, marquées sur leur bord interne d’une tache blanche; le bec blanchätre; les pieds bruns. Le Chardonneret. Buffon, 1.4, p. 187, pl. 10. PL. enlum. n° 4, fig. 1. Cette espèce présente plusieurs variétés. 1.0 Le Chardonneret à sourcils et front blancs. Buffon, iome 4, page 202. 2.0 Le Chardonneret à téle rayée de rouge et de jaune. Buffon, tome 4, page 203. 3.9 Le Chardonneret à capuchon noir. Buffor, tome 4. page 203. 4° Le Chardonneret blanchätre. Bufor, t. 4, page 204. 5.9 Le Chardonneret blanc. Buffon, À. 4, p.204. PL. enlum. n° 4, fig. 2. 1 : 6.0 Le Chardonneret noir. Buffon, 1. 4, p. 205. 7 Le Chardonneret noïr à tête orangée. Buf. tome 4, page 207. | f. Onpre VI. Passerraux. 42t 8.0 Le Chardonneret métis. Buffon, t. 4, p.207. On le trouve dans presque toute l'Europe, et dans quelques parties de l’Asie et de l'Afrique. Il vole par troupes en hiver, vit long-temps, même en captivité, chante fort agréablement. Il s'ap- privoise facilement, est docile et caressant. Il s’accouple avec les Canaris et autres oiseaux de son genre , et les métis qui en résulient sont fé- conds. Cet oiseau se nourrit de semences de chanvre, et sur-tout de celles de chardons. La femelle établit son nid sur les arbres des vergers, et le construit avec beaucoup d’art. Ce nid est. composé de mousses, de lichens, d’aigrettes de chardons, et garni intérieurement de laine, de poils, de crins et de plumes. La ponte est de cinq œufs blancs, bigarrés vers leur gros bout de taches d'un rouge noirâtre. Os. Les Oiseleurs distinguent les Chardonnerets par le nombre des pennes blanches de la queue. Ils appellent Quatrains ceux qui en ont deux , Sixains ceux qui en ont six, et //urtains ceux qui en ont huit: ils prétendent que les Sixarns chantent beaucoup mieux , et ils les vendent en conséquence beaucoup plus chers. On peut présumer avec raison que le nombre des pennes blanches de la queue tient à l’âge des individus , et que les vieux en ont souvent cinq, six et même huit, comme on peut s’en convaincre en examinant la queue de ces oiseaux. Ils distinguent aussi le Chardonneret à iéte rouge , et le Chardonneret à téte orangée, D d 3 { 422 SEconNDE PanrTre. GENRE *. PHYTOTOME, PHY TOTOM 4. Bec en forme de cône, droit , dentelé sur les bords. Narines ovales. | Langue courte, terminée en pointe mousse. Pieds à trois Doigts ; deux antérieurs , un postérieur. Ozs. Ce genre ne présente aucune espèce euro- péenne. GENRE 113, GOBE-MOUCHE , MUSCICAPA. Bec aplati , large à sa base, presque triangulaire : Mandibule supérieure échancrée sur ses côtés près de la pointe, se courbant en un petit crochet dans plusieurs des espèces moyennes, et plus fortement courbée dans toutes les grandes. | Gorge garnie de quelques poils roïdes ou soies en forme de moustaches. Narines légèrement arrondies. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , un postérieur. 1 Onpre VI. Passenraux, 423 Espèce 1. Le GOBE-MOUCHE commun, Muscicapa grisola, la gorge blanche; la poitrine et le cou sur les côtés, tachetés d’un brun faible: le reste du dessous du corps blanchâtre; le dessus de la tête comme varié de gris et de brun; toute Ja partie supérieure du corps, la queue et les ailes brunes; les pennes et leurs couvertures légère- ment frangées de blanchâtre ; le bec noirâtre en dessus, blanchâtre à la base; les pieds d’un brun foncé. Le Gobe-Mouche. Buffon, t. 4, p.517, pl. 25, fo. 2. PL enlum. n.° 565, fig. r. Cet Oiseau arrive en France au printemps, et abandonne nos contrées avant les premiers froids de l'automne. Il est de la grosseur de la Fauvette grise ; il a cinq pouces huit lignes ( 153 millim. ) sle longueur. Il se nourrit d'insectes, qu'il attrape en volant; il ne se pose que rarement et par ins- tant à terre sur laquelle il ne court pas. La fe- melle établit son nid à découvert, soit sur les arbres, soit sur les buissons. Elle le construit avec des mousses et de la laine, entrelacées avec de petites racines. Elle pond trois, quatre, et quel- quefois cinq œufs pâles , couverts de taches - rousses. Esp. 2. Le GOBE-MOUCHE noir à collier, Muscicapa atricapilla, un collier blanc autour du cou qui est du plus beau noir, ainsi que la tête, à l'exception du front et de la face qui sont Dd 4 424 SECONDE PARTIE. d’un très-beau blanc: le dos et la queue du même noir de la tête; le croupion varié de blanc et de noir; les pennes des ailes d’un marron foncé; la gorge, la poitrine et le ventre blancs; le bec et les pieds noirs. Le Gobe-Mouche noir à collier, ou Gobe- Mouche de Lorraine. Buffon, iome 4, page 520, pl. 25, fig. 1. PL enlum. n.° 565, fig. 2, le mâle, sous la dénomination de Gobe-Mouche noir de Lorraine ; et fig. 7, la femelle On le trouve à Montpellier, à Lyon, en Lor- raine, en divers départemens de la France; ül s’avance dans le nord jusqu’en Suède. C’est un oiseau de passage qui arrive dans nos climats vers les premiers jours d’avril. Il se nourrit de mou- ches, d'insectes, descend rarement à terre, et voltige d'arbre en arbre. Il établit son nid dans des trous d’arbres , et quelquefois même sur les arbres à fruits. Ce nid est composé de brins d'herbes, d’un peu de mousse, de crins et de quelques plumes. La ponte est de six œufs d’un bleu clair. GENRE 114. FAUVETTE, MOTACILLA. Bec en alêne , droit, mince, faible : Mandibules presque égales, la supérieure un peu échancrée dans le plus grand nombre des espèces. Onore VI. Passrrraux. 425 Narines presque ovales, découvertes, pe- tites, situées à la base du bec. . Langue laciniée , garnie de petites échan- crures. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts : trois antérieurs, l’externe joint vers son origine au doigt in- termédiaire ; un postérieur. Ongle du doigt postérieur courbé en arc, et aussi long que le doigt. * L. Queue à peu près de la longueur du corps. * I. Grandes et moyennes espèces, *1. Les Rossienors, les QuEur-ROUSSES, etc. Espèce 1. La FAUVETTE Rossignol, Mofa- cilla Luscinia, le dessus de la tête et du cou, le dos, le croupion, les plumes scapulaires, les cou- vertures supérieures des ailes et de la queue d’un brun tirant sur le roux; la gorge, le devant du cou, la poitrine, le ventre d’un gris-blanc; les flancs gris ainsi que les jambes; les couvertures inférieures de la queue d’un blanc roussâire ; les deux pennes intermédiaires de la queue d’un brun roux ; les pieds et les ongles de couleur de chair, Le Rossignol. Buffon, t. 5, p. 81, pl. 6, fig.r. PI. enlum. n.0 615, fig. 2. Cette espèce présente deux variétés. 426 SECONDE PARTIE. 1.0 Le grand Rossignol. Buffon, t. 5, p. 13. 2.9 Le Rossignol blanc. Buffon, 1.5, p. 114. On le trouve en Europe, depuis l'Italie et FEs- pagne jusqu’à la Suède; on le retrouve aussi en Sibérie , dans une partie de l'Asie, et même en Afrique. Cet Oiseau, d’un naturel timide et soli- taire, voyage, arrive et part seul. Il paraît dans nos contrées au mois d'avril, se tient alors le long des haies, et se retire dans les bois lorsque les arbres commencent à se couvrir de verdure. Il établit son nid dans des buissons peu élevés, tels que les groseilliers, les charmilles, ou dans des haies feuillées et touAues. Il le construit avec des feuilles, des brins d'herbes grossières en dehors; de petites fibres de racines, de crins et d’une espèce de bourre en dedans. La femelle pond deux ou trois fois par an, quatre ou cinq œufs d’un brun verdâtre uniforme. Le mâle chante presque continuellement pendant le temps de lincubation de sa femelle. Cet oiseau se nourrit de larves de fourmis et d’autres insectes. Îlestun peu plus gros que la Fauvelle ; il a environ six pouces ( 162 millim. ) de longueur. OBs. De tous les oiseaux , le Rossignol est celui qui a le chant le plus harmonieux, le plus varié, le plus éclatant ; on compte dans son ramage seize reprises différentes, bien déterminées par leurs pre- mières et dernières notes ; il le soutient pendant vingt secondes, et la sphère que remplit sa voix est au moins d’un tiers de lieue ( 148 décamètres } de diamètre. Onpne VI. PAssEREAUx. 427 C'est principalement dans les belles nuits du prin- temps qu’il déploie , dans leur plénitude , toutes les ressources de son incomparable organe. On élève le Rossignol en cage , et on le nourrit avec des vers et une pâtée préparée. J’oyez le nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle , tome 19, page 500. Esp. 2. La FAUVETTE Rossignol de mu- raille, Mofacilla Phæœnicurus, un plastron now sur la gorge le devant et les côtés du cou; un beau roux de feu qui garnit la poitrine au large, se porte , en s’éteignant , un peu sur les flancs, et reparait dans sa vivacité sur tout le faisceau des pennes de la queue, excepté sur les deux intermé- diaires qui sont brunes ; le ventre blanc; les pieds noirs. Le Rossignol de muraille. Buffon, t.5, p.170. pl. 6, fig. 2. PL enlum. n.° 351, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la femelle. On le trouve en Europe. Il entre même quel- queéfois dans les maisons. C’est un oïseau de pas- sage qui arrive au printemps, et se pose sur les tours et les combles des édifices inhabités ; c’est de là qu’il fait entendre son ramage, qui n’a pas étendue ni la variété de celui du Rossigno?, mais il a quelque chose de sa modulation. Cet Oiseau est un peu plus petit que le Rouge-gorge. 11 vole légèrement et remue souvent la queue. Il établit son nid dans les trous de muraille, à la ville et à la campagne, ou dans des creux d’ar- bres et des fentes de rochers. Il le construit avec 428 SECONDE PARTIE. des mousses, et le garnit intérieurement de poils ou de plumes. La femelle pond cinq ou six œufs bleus, semblables à ceux du Traëne-buisson , mais un peu plus longs. Esp.3. La FAUVETTE Rossignol de mu- raille de Gibraltar, Molacilla Gibraliariensis , le corps blanchâtre; le front, les tempes et la gorge noirs; l'occiput et le ventre blancs; le croupion et la queue orangés; les bords extérieurs des pennes moyennes de l'aile, de couleur blanche; les deux premières latérales de la queue totale- ment rousses; le bec d’un brun foncé. Ors. Buffon semble ne regarder cet oïseau que comme une variété du précédent. Il est de la taille du Rossignol de muraille. Esp. 4. La FAUVETTE Rouge-queue, Mo- tacilla erithacus, le dos gris ; les pennes des ailes d’un gris plus foncé et frangées de roussâtre ; le devant du corps d’un gris blanc, mélé confusé- ment de roussâtre ; le croupion ei les pennes de la queue d’un roux de feu clair et vif: les deux intermédiaires cendrées ; le bec noirâtre; les pieds bruns. Le Rouge-queue. Buffon, tome 5, page 180. On le trouve en Europe dans les bois. Il est un peu plus grand que le Traquet; il remue comme lui perpétuellement la queue. Cet Oiseau ne parait guère en plaine qu’au passage d'automne. Îl arrive au mois de mai, et se hâte d’entrer dans les bois, - Onpne VI. Passrnraux. 429 où 1} passe toute la belle saison. Il se nourrit d’in- sectes, de vermisseaux, de mouches, devient très-gras à la fin de l'été, et sa chair est très- délicate. Le Rouge-queue établit son nid dans de petits buissons près de terre; ille construit avec des mousses en dehors, et le garnit de laine et de plumes en dedans. Ce nid est de forme sphé- rique, avec une ouverture au côté du levant. La femelle pond cinq à six œufs blancs, variés de gris. Esp. 5. La FAUVETTE Rouge-sorge, Mo- dacilla rubecula , le dessus de la tête, du cou et du corps, d’un gris brun; le front, le tour des yeux, la gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine, d’un roux orangé; le bas de la poitrine cendré sur les côtés, blanc dans le milieu; le ventre de cette dernière couleur ; les pennes de la queue d’un gris-brun; le bec noirâtre; les pieds et les ongles bruns. Le Rouge-sorge. Buffon, t.5, p. 196, pl. 11. PI. enlum. n.° 361, fig. 1. L'espèce du Rouge-gorge est répandue dans toute l'Europe, depuis l'Espagne et l'Italie jus- qu’en Pologne et en Suède. Il s'établit l'été dans les bois, et l'hiver à l’entour des habitations , et même jusque dans les maisons. Il est à peu près de la grosseur du Rossignol ; sa longueur est de cinq pouces neuf lignes ( 155 mill. ). Il se nourrit, dans le printemps , de vermisseaux et d'insectes 430 SzconNDE PaAnTit. qu'il chasse avec adresse et légèreté; dans l’aus tomne il mange aussi des fruits de ronces, des raisins à son passage dans les vignes, et des alises dans les bois. Dans l'hiver, lorsqu'une neige épaisse couvre la terre, cet Oiseau vient jusque dans nos maisons , frappe du bec aux vitres, comme pour demander un asile qu’on lui donne volontiers , et qu’il paye par la plus aimable fami- liarité, venant amasser les miettes de la table, paraissant reconnaitre et affectionner les per sonnes de la maison. Le Aouge-gorge place son nid près de terre, sous les racines des jeunes arbres, ou sur des herbes assez fortes pour le soutenir ; il le construit de mousses entremêlées de crins et de feuilles de chéne, avec un lit de plumes en dedans. La femelle pond ordinaire- ment cinq, et jusqu’à sept œufs de couleur brune. Esp. 6. La FAUVETTE Gorge-bleue; Mo- dacilla Suecica , la poitrine traversée par une zone d’un rouge orangé, surmonté d’une plaque d’un bleu brillant et azuré au milieu de laquelle se trouve une tache d’un blanc satiné; les pennes de la queue brunätres, ferrugineuses à la base. La Gorge-bleue. Buffon, t.5, p. 206, pl. 12. PL. enlum. n.° 361, fig. 2, la Gorge-bleue à tache blanche; n° 610, fig. 1, la Gorge-bleue sans tache blanche; fig. 2, la femelle; fig. 3, jeune Gorge-bleue. Cet Oiseau, dont lespèce paraît beaucoup Onone VI. Passensaux. 435 moins nombreuse, est cependant assez répandu, On le trouve dans les Vosges, vers Sarrebourg, dans les départemens du midi de la France, aux Pyrénées, en Allemagne, en Prusse, en Suède, en Sibérie, parmi les saules et les aulnes, dans les marais, les prés humides, les oseraies et les roseaux. Il est de la grosseur du Rouge-gorse, et se tient plus que lui près des eaux. Il vit de ver- misseaux et d’autres insectes; et dans la saison de son passage il mange des baies de sureau. On le voit par terre aux endroits marécageux, cher- chant sa nourriture, et courant assez vite en re- levant sa queue. Cet Oiseau établit le plus sou- vent son nid sur les saules, les osiers et les autres arbustes qui bordent les lieux humides : 1l le construit avec des herbes entrelacées à l'origine des branches et des rameaux. M2. Les FaurEerTes. Esp. 7. La FAUVETTE des jardins, Moza- cilla hortensis, le corps en dessus d’un gris brun, d’un blanc roussâtre en dessous; les pennes de la queue d’un cendré noirâtre : les deux plus ex- térieures blanches du côté externe, et des deux côtés à la pointe; une petite ligne blanche en forme de sourcil au-dessus de l’œil; une tache noirâtre sous l’œil ; la gorge roussâtre sur les côtés et plus fortement sur le ventre ; les pennes des ailes d’un cendré brunâtre , grisâtres sur les bords; le bec noirâtre ; les pieds bruns. 452 SECONDE PARTIE. La Fauveite. Buffon, tome 5, p. 117, pl. 7. PI. enlum. n.° 579, fig. r. On la trouve en France, en Italie. Elle fré- quente les jardins, les bocages et les champs semés de légumes, comme fève ou pois. Elle est de la grandeur du Mouchet ou Fauvette d'hiver ; elle a six pouces ( 162 millim. ) de longueur. Elle se nourrit de mouches, de moucherons, de vermis- seaux, de baies de lierre, de ronces, dè graines de sureau , d’hièble et de troëne. La femelle éta- blit son nid dans les ramures de pois; elle. le construit avec des herbes sèches, des’ fibres menues et des poils entremélés. Elle pond quatre à cinq œufs d’un blanc sale, avec de petites taches brunâtres assez nombreuses et plus rapprochées au gros bout ; le mâle et la femelle les couvent alternativement. Le chant de ceite Fauvelte est très-agréable. Esp. 8. La FAUVETTE Passerinetite, Wo- tacilla Passerina , tout le devant et le dessous du corps d’un gris blanc fort doux, d’une teinte brune très-claire sur les côtés; tout le dessus du corps d'un gris cendré égal et monotone; un petit trait blanchâtre en forme de sourcil au-dessus de l’œil ; l'iris des yeux d’un brun marron; les pieds de couleur plombée. La Passerinette ou petite Fauvette. Buffon, tome 5, p. 123. PI. enlum. n.° 570, fig. 2. On la trouve en France et en Italie. Elle est f plus Onpre VI. Passerraux. 433 plus petite que la Fauvelte proprement dite. Son chant est peu modulé. La femelle établit son nid près de terre sur des arbrisseaux ; elle le construit avec des herbes sèches entrelacées. Elle pond quatre œufs d’un fond blanc sale, avec des taches vertes et verdâtres, répandues en plus grand nombre vers le gros bout. Esp. 9. La FAUVETTE à tête noire, Mota- cilla atricapilla, le corps en dessus d’un gris brun, cendré en dessous ; une calotte noire (dans le mâle), et rousse ( dans la femelle }, couvre le sommet et le derrière de la tête jusque sur les yeux; le bec brun; les pieds couleur de plomb. La Fauvette à tête noire. Buffon, 1.5, p.125, pl. 8, fig. r. PL. enlum. n.° 580, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la femelle. Cette espèce présente une variété, qui est la petite Colombaude de Buffon, t.5, p. 131. On la trouve en Europe, depuis Fltalie jus- qu'en Suède. C’est un oiseau de passage, qui voyage l'automne vers les pays septentrionaux. Il est un peu moins grand que la Fauvelte propre- ment dite; sa longueur totale est de cinq pouces et demi ( 148 millim.). À son arrivée au prin- temps, il se nourrit d'insectes, de baies de sor- bier, de lierre, de lauréole. La Fauvetle à téte notre est, de toutes les Fauveltes, celle qui a le chant le plus agréable et lé plus continu; il tient un peu de celui du Rossignol, On l'élève en cage, Ée 434 SECONDE PARTIE, et de tous les oiseaux qu'on peut mettre en vo lière, cette Fauvetle est une des plus aimables, L’affection qu’elle marque pour son maître est touchante; elle a, pour l’accueillir, un accent par- ticulier, une voix plus affectueuse; à son ap- proche, elle s’élance vers lui contre les mailles de sa cage, comme pour s’efforcer de rompre cet obstacle et de le joindre; et par un continuel battement d'ailes, accompagné de petits cris, elle semble exprimer l’empressement et la reconnais- sance. Cette Fauvetle établit son nid près de terre, dans un taillis soigneusement caché; elle le construit avec de petites buchettes, des fibres de racines, et le garnit intérieurement de poils, La femelle pond quatre ou cinq œufs Jane avec des taches d’un brun léger. Esp. 10. La FAUVETTE grise ou Grisette, Motacilla Sylvia, le sommet de la tête et le dos d'un gris cendré; les tempes dessus et derrière Fœil, marquées d’une tache plus noirâtre; la gorge blanche jusque sous l’œil ; la poitrine et l’es- tomac blanchâtres, lavés d’une teinte de rous- sâtre claire comme vineuse; liris de eouleur noisette ; les pieds d’un gris-brun. La Grisette ou Fauvette grise, en Provence Passerine. Buffon, tome 5, pag. 132. PI. enlum. n.°0 570, fig. 3, Cette espèce présente une variété, qui est la Onpre VI. Passrrsaux. 435 Bouscarle de Provence. Buffon, 1.5, p. 134. PI. enlum. n.° 655, fig. 2. On la trouve en Europe sur les haies. C’est un oiseau de passage. Il se nourrit principalement d'insectes, mais il becquète les figues et les olives. Sa longueur est de cinq pouces et demi ( 148 m.). La femelle établit son nid dans les haies, à une certaine hauteur au-dessus de terre. ÆElle le construit avec des mousses et des brins d'herbes sèches. Elle pond cinq œufs d’un gris verdâtre, tachetés de roux et de blanc. Ogs. Cette Fauvette, nommée Passerine en Pro- vence , aime à se reposer dans ce climat sur le figuier et l'olivier , se nourrit de leurs fruits, et sa Ras en devient très-délicate. Esp. 11. La FAUVETTE babillarde, Wota- cilla Curruca , le sommet de la tête cendré; tout le manteau cendré brun; le devant du corps blanc, lavé de roussâtre; les pennes des ailes brunes, leur bord intérieur blanchâtre; les pennes de la queue qui est un peu fourchue, brunes, bordées de gris, excepté les deux plus extérieures qui sont blanches en dehors; les pieds et les ongles bruns. La Fauvette babillarde. Buffon, t.5, p. 135. PI. enlum. n.° 580, fig. 3. On la trouve en Europe, depuis Fl’ltalie jus- qu’en Suède. La femelle établit son nid dans les haies, et pond des œufs verdâtres , tachetés de brun. Ee 2 436 SECONDE PARTIE. Os. Son chant qui a quelque analogie avec celui de la Fauvette de roseaux, et qu’elle répète sou- vent , lui a fait donner le nom de Fauvette babil- larde. Esp. 12. La FAUVETTE des bois, Mota- cilla schœnobænus, la tête, le dessus du cou, la poitrine, le dos et le croupion variés de pe et de roux, de même que les plumes scapulaires ; les couvertures du dessus des ailes et de la queue, la gorge, la partie inférieure du cou, le ventre et les côtés, roussâtres; les pennes des ailes brunes, bordées de roux; celles de la queue tout-à-fait brunes; le bec noirâtre. La Roussette ou la Fauvette des bois. Buffon , tome 5, page 139. On la trouve en Europe. Elle égale en gros- seur la Fauvetle proprement dite; elle s’appri- voise facilement. Son chant est agréable ; elle le soutient même pendant l'hiver. La femelle établit son nid dans les bois ; elle le construit avec des mousses et de la lame. Elle pond quatre ou cinq œufs d’un bleu céleste. OBs. Quelques ornithologistes croient que cette Fauvette n’est que la femelle du Mouchet ou Traîne- buisson. Esp. 13. La FAUVETTE de roseaux, o- tacilla salicaria, tout le dessus du corps d'un gris roussâtre clair, tirant un peu à l'olivâtre près du croupion; les pennes des ailes plus brunes Onpre VI. Passenraux. 437 que celles de la queue; les couvertures infé- rieures des ailes d’un jaune clair; la gorge, et tout le devant du corps jaunâtres, sur un fond blanchâtre altéré sur les côtés et vers la queue de teintes brunes. La Fauvette de roseaux. Buffon, t.5, p. 142. PI. enlum. n.° 587, fig. 2. On la irouve en Europe parmi les saules, les roseaux et les laiches ou carex des marais. Elle est de la grandeur de la Fauvette à téle noire, mais plus efflée. Elle chante toute la nuit, et imite la voix des autres oiseaux. Elle construit son nid avec des chaumes et des fibres de plantes entremélés de poils, et le garnit en dedans de crins; elle pond cinq œufs blanchâtres, tachetés de brun. Esp. 14. La FAUVETTE rousse, Motacilla rufa, la tête, le dessus du corps, les ailes et la queue, d’un gris-brun ; un trait roussâtre très- clair au-dessus des yeux; le dessous du corps blanchâtre, et d’un roussâtre lavé sur la poitrine et les flancs; le bec et les pieds gris-bruns. La petite Fauvette rousse. Buffon , t. 5, p. 146. PI. enlum. n.° 581, fig. r. On la trouve en France et en Allemagne, dans les jardins. Elle est plus petite que la Fauvette de roseaux ; elle a environ quatre pouces et demi (121 millim.) de longueur. La femelle établit son nid près de terre, sur des arbrisseaux ou sous Ee 5 438 SECONDE PARTIE. une touffe d'herbe. Elle le construit avec des bu- chettes entrelacées de poils. Elle pond cinq œufs d’un vert blanchâtre, marqués de deux sortes de taches. Cette Fauvetle s'apprivoise facilement. Esp. 15. La FAUVETTE tachetée, Mofa- cilla nœævia, le dessus de la tête, du corps, et les couvertures supérieures des ailes et de la queue, variés de brun roussâtre, de jaune et de cendré; la poitrine jaunâtre, tachetée de noir; les pennes des ailes et de la queue noiïrâtres, bor- dées extérieurement de blanc ; la gorge, le devant du cou, le ventre et les côtés blancs; le bec et les pieds rougeâtres; les ongles noirâtres. La Fauvetie tacheiée. Buffon, tome 5, p. 140. PI. enlum. n.° 581, fig. 3. On la trouve en France et en Italie, dans les pâturages et les champs. Elle a environ cingpouces et demi ( 148 millim.) de longueur. La femelle établit son nid sur terre au pied d’un arbrisseau , à une petite élévation au-dessus de terre. Cette Fauvelte montre l’attachement le plus tendre pour ses petits, et se laisse prendre plutôt que de les abandonner. Esp. 16. La FAUVETTE Traîne-buisson , Mofacilla modularis, ioutes les plumes sur un fond noirâtre , bordées d’un brun roux; les joues, la gorge, le devant du cou et la poitrine, d’un cendré bleuâtre ; une tache rousse sur la tempe; le ventre blanc dans son milieu, varié de noirâtre Onpre VI. Passenraux. 439 ei de roux sur les flancs; les grandes couvertures des ailes blanches à la pointe; les pieds jauni- tres; les ongles bruns. Le Traîne-buisson ou Mouchet, ou la Fau- veite d'hiver. Buffon, t.5, p. 151, pl. 9. PI. enl. n.° 615, fig. 1. On le trouve en Europe dans les haies. C'est un oiseau de passage qui voyage par compagnie. On le voit arriver à la fin d’octobre et au com- mencement de novembre; il s’abat sur les haies, et va de buisson en buisson toujours assez près de terre, et c'est de cette habitude qu’est venu son nom de Traïne-buisson. |] chante pendant tout l'hiver. La femelle construit son nid avec des mousses et de la laine, et le garnit intérieu- rement de poils. Elle pond de quatre à cinq œufs bleuâtres. La grosseur du Mouchet est celle du Rouge-gorge ; il a environ six pouces ( 162 mill.) de longueur. Ozs. Cet oïseau avec l’Alouette-pipi , sont deux espèces à bec effilé, pour qui la température de nos étés semble être trop chaude, et qui ne redoutent pas les rigueurs de nos hivers que fuient néanmoins tous les autres oiseaux de leur genre. On a nommé cette Fauvette 7'raîne-buisson , parce qu’elle va de buisson en buisson , en volant toujours assez près de terre ; Mouchet , parce qu’elle fait la chasse aux mouches ; Fauvette d'hiver, parce qu ‘elle reste près de nous , et chante pendant cette saison. Esp, 17. La FAUVETTE des Alpes, Mota- Ee 4 440 SECONDE PARTIE. cilla Alpina, la gorge fond blanc, tachetée de deux teintes de brun différent ; la poitrine d'un gris cendré; tout le reste du dessous du corps varié de gris plus ou moins blanchâtre, et de roux; le dessus de la tête et du cou d’un gris cendré ; le dos de la même couleur, mais varié de brun; les couvertures supérieures des ailes noirâtres, lachetées de blanc à la pointe; toutes les pennes de la queue qui est un peu fourchue, terminées en dessus par une tache roussâtre sur le côté interne; le bec noirâtre en dessus, jaune en dessous à la base; les pieds jaunâtres. La Fauvette des Alpes. Buffon, &. 5, p. 156, pl. 10. PI. enlum. n.° 668, fig. 2. On la trouve dans les Alpes du Dauphiné, sur les montagnes de la grande Chartreuse, de PAu- vergne et des Pyrénées. Elle court sur la neige avec une rapidité étonnante. Elle descend quel- quefois dans les plaines, et on en tue aux envi rons de Lyon. Cet Oiseau est timide. IF est de la grosseur du Bruant; il a sept pouces ( 189 mill.) de longueur. Son nid est circulaire, composé de mousses et de lichens. La ponte est de six œufs. Esp. 18. La FAUVETTE Hippolaïis, Mota- cilla Hippolaïs, deux traits de couleur jaune sur les côtés de la tête; le dessus de la tête, le man- teau, le croupion, d’un olivâtre tirant au jaune sur le dernier et sur les couvertures supérieures de la queue; les côtés, le devant du cou et la Onvre VI. PAssEREAUx. 441 gorge jaunes; la poitrine teintée de cetie même couleur sur les côtés, et d’un blanc pur dans le milieu ; les couvertures, les pennes des ailes et de la queue qui est un peu fourchue, brunes et frangées de jaune; les pieds bruns. On la trouve en Europe. Elle est très-com- mune dans les taiilis pendant la belle saison; elle arrive vers le milieu d'avril et nous quitte au mois d'août. Elle est plus grande que la Linotte ; elle a environ quatre pouces et demi (121 millim.) de longueur. La femelle établit son nid sur terre sous quelques touffes d'herbes, ou près des ra- cines d’un arbrisseau. Elle le construit avec des mousses et des plumes. Elle pond cinq œufs blancs , variés d’un grand nombre de petites taches rougeûtres. Esp. 19. La FAUVETTE Bec-figue, Mota- cilla Ficedula, tout le plamage de couleur obs- cure, varié de gris, de brun et de blanchâtre; une tache blanche transversale sur les ailes; le dos d’un gris brun; la gorge blanchâtre; la poi- irine légèrement teinte de brun; le ventre blanc, ainsi que les barbes extérieures des deux pre- mières pennes de la queue. Le Bec-figue. Buffon, 1.5, p. 187. PI. enlum. n.° 668, fig. 1. On le trouve en Europe, dans les pays inter- médiaires entre la Grèce et la Suède. C’est un oiseau de passage, dont Le chant est peu agréable. 442 SECONDE PARTIE. Il se nourrit, en automne, de figues et de raï- sins. Sa chair est très-délicate. Sa longueur totale est de cinq pouces ( 135 millim. ). * 3, Les MoTTEUx ou CUI-BIANCS. Esp. 20. La FAUVETTE Motteux, Mota- cilla Œnanthe, le ventre blanc, ainsi que les couvertures inférieures et supérieures dela queue, et la moitié à peu près de ses pennes, dont la pointe est noire; les ailes noires ( dans le mâle), avec quelques franges d’un blanc roussâtre ; le dos d’un beau gris cendré ou bleuâtre ; une plaque noire qui prend de l’angle du bec, se porte sous Pœil, et s'étend au-delà de l'oreille; une bande- lette blanche borde le front et passe sur les yeux. Le Motteux, anciennement Vitrex, vulgaire- ment Cul-blanc. Buffon, tome 5, p.237, pl. 13, fig. 2. Pl. enl. n.° 554, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la femelle. Cette espèce présente deux variétés. 1.0 Le Cul-blanc gris. Buffon, 1.5, p. 244. 2.0 Le Cul-blanc cendré. Buffon, t.5, p. 245. On le trouve en Europe, en Asie, depuis le Bengale jusqu’au Groënland, dans les lieux pier- veux, les terres labourées, les landes qui bordent les bois. C’est un oiseau de passage qui arrive dans nos contrées au printemps, toujours pré- cédé par les femelles ; l’automne il gagne les pays méridionaux. Il se nourrit d'insectes et de vers. niche sous les gazons et les mottes, dans les Onpne VI. PassrnEaux. 443 champs nouvellement labourés, ainsi que sous les pierres dans les friches, auprès des carrières, à l'entrée des terriers quittés par les lapins. Son nid, fait avec soin, est composé en dehors de mousse et d'herbe fine, et de plumes et de laine en dedans. La femelle pond de cinq à six œufs d'un blanc bleuâtre clair, avec un cercle au gros bout d’un bleu plus mat. La chair de cet oiseau est délicate. Esp. 21. La FAUVETTE Cul-blanc roussâ- tre, Motacilla stapazina , la tête, le devant du corps et la poitrine d’un blanchâtre mêlé d’un peu de roux; le ventre et le croupion d’un blanc plus clair; le dessus du cou et du dos d’un roussâtre clair ; une bande noire sur la tempe, s'étendant du bec à loreille ; le corps ferrugineux; les ailes brunâtres; une tache noire sur les yeux et la queue; les plumes extérieures de la queue blan- ches sur le côté. Le Cul-blanc roussâtre. Buffon, t.5, p. 245. On le trouve dans la France méridionale, en Espagne, en lialie et en Sibérie, jusqu’au Kamts- chatka. Il est de la grosseur du Cul-blanc, dont il n’est, suivant Buffon, qu’une variété. * 4. Les Tariers et les TRAQUETS. Esp. 22. La FAUVETTE Tarier, Mofacilla Rubetra , tout le dessus du corps jusqu’au sommet de la tête taché de brun sur un fond noir ; une 444 SECONDE PARTIE. double tache blanche sur les ailes; une ligne blanche s'étend depuis le coin du bec jusque der- rière la tête; une plaque noire prend sous l'œil et couvre la tempe; la gorge d’un rouge baï clair, qui s’éleint peu à peu et s'aperçoit encore sur le fond blanc de tout le devant du corps; les pieds noirs. Le Tarier. Buffon, tome 5, p. 224. PI. enlum. n.0 678, fig. 2. On le trouve en Europe jusqu’en Suède. Il est un peu plus grand que le Traquet, dont il diffère par les habitudes et le plumage. Cet oiseau se perche rarement, et se tient le plus souvent à terre sur les taupinières, dans les terres en fri- ches ; le Traquel au contraire est toujours perché sur les buissons, les échalas de vigne, etc. Leurs couleurs sont à peu près les mêmes, mais diffé- remment distribuées. Son nid ressembie à celui du Traguet. La femelle pond cinq à six œufs d’un blanc sale, piqueté de noir. Esp. 23. La FAUVETTE Traquet, Mola- cilla Rubicola , le corps en dessus varié de noir et de brun; une bande noire sous la gorge, tra- versée très-légèrement de quelques ondes blan- ches; les pennes des ailes et de la queue noi- râtres, frangées de brun ou de roussätre clair; les pieds noirs et menus. Le Traquet. Buffon, tome 5, p. 215, pl. 13, nee Blientummd0 676,4. OnprE VI. PAssEREAUx. 445 . On le trouve en Europe et en Sibérie, Il se pose toujours au sommet des buissons, et sur les branches les plus élancées des haïes et des arbris- seaux, ou sur la pointe des tiges de blé de Tur- quie dans les champs, et sur les échalas les plus hauts dans les vignes. Il se plait aussi dans les terrains arides, les landes, les bruyères, et les prés en montagne. Il émigre quelquefois l'hiver dans les lieux humides, pour y chercher sa nour- riture. Cet oiseau, très-vif et très-agile, n’est jamais en repos; toujours voltigeant de buisson en buisson, il ne se pose que pour quelques instans, pendant lesquels il ne cesse de soulever ses ailes pour s'envoler à tout moment: il s’élève en l'air par petits élans, et retombe en pirouet- tant sur lui-même. Le Traqguef fait son nid dans les terrains incultes, au pied des buissons, sous leurs racines, ou sous le couvert d’une pierre, Il le construit à la fin de mars. La femelle pond cing ou six œufs d’un vert bleuâtre, avec de lé- gères taches rousses peu apparentes, mais plus nombreuses vers le gros bout. | Esp. 24. La FAUVETTE Fist de Provence, Motacilla Massiliensis, le corps roux en dessus, d’un blanc roussâtre en dessous, tacheté de noir; le sommet de la tête et le haut du cou d’un roux brunâtre ; une tache jaunâtre près des yeux; les pennes de la queue noires : les intermédiaires bordées de roux: les quatre suivantes, de chaque 446 SECONDE PARTIE. côté, bordées de blanc: les extérieures entière= ment blanches; les pieds jaunâtres. Le Fist de Provence. Buffon, tome 5, p. 194. PI. enlum. n.° 654, fig. 1. On le trouve en Provence. Il est de la grosseur d’une petite 4louelle. Sa longueur totale est de sept pouces (189 millim. ). Esp. 25. La FAUVETTE Pivote ortolane, Motacilla maculata , le dessus du corps brunûtre, tacheté de noir ; le dessous blanchâtre ; les orbites des yeux jaunâtres ; le croupion brun; les pennes de la queue noires, blanches à la base : les anté- rieures blanches en dehors et à la pointe. La Pivote ortolane. Buffon, tome 5, p. 195. PI. enlum. n.° 654, fig. 2. On la trouve en Provence. Elle ressemble au Fist de Provence, qu’elle égale en grosseur. Elle a sept pouces ( 189 millim.) de longueur. Os. Le nom de cet oiseau vient de ce qu'il est toujours avec les Ortolans. * IT. Petites espèces. Esp. 26. La FAUVETTE Pouillot, Mota- cilla Trochilus, le corps d’un gris verdâtre; le dessous des ailes et les plumes qui couvrent le dessus, jaunâtres; une ligne jaunâtre prise de l'angle du bec, passant près de l’œil et s'étendant sur la tempe ; le ventre et l’estomac d’un blanc plus ou moins lavé de jaune faible, suivant que OnDnre VI. Passerraux. 447 l'oiseau est plus ou moins âgé, ou selon la diffé- rence du sexe; le bec brun; les pieds jaunâtres. Le Pouillot ou le Chantre. Buffon, itome5, p. 344. PL. enlum. n.° 657, fig. 1. On le trouve en Europe, en Asie et dans PAmérique septentrionale. C’est un des plus petits oiseaux d'Europe; il a quatre pouces deux lignes ( 112 millim.) de longueur. Il se tient fré- quemment sur les saules, dont il parcourt les rameaux à la manière des Mésanges, pour se nourrir des insectes qui s’y trouvent. Le Pouillof arrive dans les premiers jours de mars, reste dans nos climats jusqu’au mois d’octobre, habite les bois pendant Pété; il fait son nid dans le fort des buissons, ou dans une touffe d’herbe épaisse, Il le construit avec autant de soins qu’il le cache. Il emploie de la mousse en dehors, et de la laine et du crin en dedans; le tout est bien tissu, bien recouvert, et ce nid a la forme d’une boule, comme ceux du Troglodyte, du Roïtelet et de la Mésange à longue queue. La femelle pond ordi- nairement quatre ou cinq œufs d’un blanc terne, piquetés de rougeâtre, et quelquefois six ou sept. Esp. 27. La FAUVETTE Roitelet, Mofaallæ Regulus, le dessus du corps, compris les petites couvertures des ailes, d’un jaune olivâtre ; tout le dessous, depuis la base du bec, d'un roux clair , tirant à l’olivâtre sur les flancs; les pennes des ailes brunes, bordées extérieurement de 448 SECONDE PARTIE. jaune olivâtre ; les pennes de la queue d’un gris= brun, bordées d’olivâtre ; la tête ornée d’une belle couronne aurore, bordée de noir de chaque côté ; les narines recouvertes de quelques plumes; le bec noir; les pieds jaunâtres. Le Roitelet. Buffon, 4/5, p. 363, pl'16% 82 PL. enlum. n.° 651, fig. 3, sous les noms de Souci et de Poul. On le trouve sur tout le globe. C'est le plus pelit des oiseaux d'Europe. Il a trois pouces quatre lignes ( go millim.) de longueur. Il se plait sur les chênes, les ormes, les pins, les sapins, les senevriers. El est extrêmement actif et agile. Il est dans un mouvement presque continuel, volti- geant sans cesse de branche en branche, grim- pant sur les arbres, se tenant indifféremment dans toutes les situations, et souvent les pieds en haut comme les Mésanges. La femelle pond six ou sept œufs, qui ne sont guère plus gros que des pois, dans un petit nid fait en boule creuse, tissu solidement de mousses et de toile d’araignée, garni en dedans du duvet le plus doux, et dont l'ouverture est dans le flanc. Elle l’établit le plus souvent dans les forêts, et quelquefois dans les ifs et les charmilles de nos jardins. Les plus petits insectes soni la nourriture ordinaire de ce très- petit oiseau. Esp. 28. La FAUVETTE Troglodyte, Mo- lacilla Froglodytes, le corps en dessus coupé transversalement Onpre VI. Passerraux. 449 transversalement par de petiles zones ondées de brun foncé et de noirâtre; le dessous du corps mélé de blanchâtre et de gris; le bec noirâtre en dessus, brun en dessous; les pieds gris-brun. Le “Troglodyte, vulgairement et impropre- ment sous le nom de Roitelet. Buffon, iome 5, p. 352, pl. 16, fig. r. PL. enlum. n.° 651, fig. 2, sous le nom de Rottelet. On le trouve en Europe et en Asie. Cet Oiseau, un des plus petits des oiseaux d'Europe, n’a que trois pouces neuf lignes ( 107 mil.) de longueur. 1] parait dans les villages à l’entrée de l'hiver, et jusque dans la saison la plus rigoureuse, expri- mant d'une voix claire un petit ramage gai et gracieux. l vit ainsi dans les basses-cours, dans les chantiers, cherchant dans les branchages, sur les écorces, sur les toits, dans les trous des murs, et jusque dans les puits les chrysalides et les ca- davres des insectes, Îl n’a qu’un vol court et tour- noyant, et sautille de branche en branche, sa petite queue toujours relevée. Cet Oiseau fait son nid près de terre, sur quelque branchage épais ou même sur le gazon, quelquefois sur un tronc ou contre une roche, ou bien sous lavance de la rive d’un ruisseau. Il amasse pour cela beaucoup de mousses, et le nid en est, à l'extérieur, entiè- rement composé; mais en dedans il est propre- ment garni de plumes. Ce nid est presque tout rond, fort gros, et si informe en dehors, qu'il échappe à la recherche des dénicheurs. La femelle FF 450 SECONDE PARTIE, y pond neuf à dix petits œufs d’un blanc terne, avec une zone pointillée de rougeâtre au gros bout. Esp. 29. La FAUVETTE Pitchou de Pro- vence, Motacilla Provincialis, tout le dessus du corps, du front au bout de la queue, d’un cendré foncé; les pennes de la queue et les grandes pennes des ailes bordées de cendré clair en de- hors, et de noirâtre à l’intérieur; la gorge, et tout le dessous du corps, ondés de roux varié de blanc; les pieds jaunûtres. | Le Pitchou de Provence. Buffon, t. 5, p. 158. PI. enlum. n.° 655, fig. 1. On le trouve en Provence et en Angleterre. Il se tient parmi les choux, pour se nourrir des in- sectes qui vivent sur ces végétaux. Il n’est guère plus gros que le Roitelet. * IL. Queue plus longue que le corps. * La troisième des pennes secondaires des ailes, les plus proches du corps, aussi longue que les plus grandes des pennes primaires. * Les LAV ANDIÈRES el les BERGERONETTES. Esp. 30. La FAUVETTE Lavandière, Mo- facilla alba, le dessus de la tête couvert d’une calotte noire ( dans le mâle ), et brune ( dans la femelle); la gorge garnie d’un large plastron noir arrondi sur la poitrine ; le ventre blanc; le Onpre VI. PAssEREAUx. 451 dos gris ardoisé dans quelques individus, gris brun dans d’autres, ainsi que le croupion et les couvertures des ailes; les deux pennes latérales de la queue blanches, excepté sur leur bord in- terne: les deux intermédiaires frangées de blanc sur le côté externe; l'iris noisette; le bec et les pieds noirs. La Lavandière. Buffon, t.5, p. 251, pl. 14, fig. 1. PL enlum. n.° 652, fig. 1 et 2. Cette espèce présente plusieurs variétés. On la trouve dans tout l’ancien continent. C’est un oiseau de passage qui court avec rapidité. Il établit son nid sur terre, le construit avec des chaumes, des mousses et des radicules entrela- cées, et le garnit intérieurement de poils et de plumes. La femelle pond une fois par an, cinq œufs blancs tachetés de brun. Cet Oiseau , qui annonce le printemps par son arrivée, a l'habi- tude, comme plusieurs espèces de ce genre, de remuer perpétuellement la queue de bas en haut. Sa longueur totale est de près de sept pouces ( 189 millimètres ). Os. On prend les Lavandiéres ainsi que les Ber- geronettes , au filet, au miroir des alouettes , à l’abreuvoir, aux gluaux , aux collets , etc. Voyez la première partie de cet Ouvrage , page 116. Esp. 31. La FAUVETTE Bergeronette grise, Motacilla cinerea , le dessus du corps gris; le dessous blanc, avec une bande brune en demi- Ff 2 452 SECONDE PARTIE. collier au cou; les grandes pennes des ailes brunes, les autres noirâtres et frangées de blanc; la queue noirâtre avec du blanc aux pennes extérieures; le bec et les pieds noirs. La Bergeronette grise. Buffon, tome 5, p. 261. PL. enlum. n.° 674, fig. 1. On la trouve en Europe, dans les pâturages et sur les bords des eaux. La femelle établit son aid sur des saules très-bas, et pond deux fois par an. Élle est un peu plus petite que la Lavandière. OBs. Quelques naturalistes regardent cette espèce comme la Lapandière dans son jeune âge. Esp. 32. La FAUVETTE Bergeronette de printemps, Mofacilla flava, tout le dessous et le devant du corps d’un beau jaune, et un trait de cette même couleur tracé dans l'aile sur la frange des couvertures moyennes; tout le dessus du corps olivâtre obscur; la tête cendrée, teinte au sommet d’olivâtre; au-dessus de l'œil une ligne jaune ( dans le mâle), blanche ( dans la femelle ); les deux pennes extérieures de la queue blanches en grande partie; la troisième penne des ailes, voisine du corps, aussi grande que la plus longue des grandes pennes quand l'aile est phée; la poi- trine et le ventre jaunes; les deux pennes laté- rales de la queue blanches sur un des côtés. La Bergeronette de printemps. Buffon, t.5, p. 265, pl. 14, fig. 2. PI. enlum. n.° 674, fig. 2. Cette espèce présente une variété. Onpre VI. Passerraux. 453 La Bergeronette de l'ile de Timor. Buffon, tome 5, page 275. On la trouve en Europe, en Asie, dans l'ile de Madère, dans les lieux humides. Cest un oiseau de passage qui émigre l'automne dans les pays du Midi. Il établit son nid sur terre, dans les blés, le construit avec de petites fibres de racines, et le garnit en dedans de poils. La fe- melle pond cing œufs bigarrés de taches et de lignes noires. Esp. 33. La FAUVETTE Bergeronette jaune, Motacilla Baarula, la tête grise; le dos olive foncé sur un fond cendré; le croupion jaune ver- dâtre; la gorge en partie noire; la poitrine, le venire et les couvertures inférieures de la queue jaunes; la première grande penne de la queue entièrement blanche: la seconde blanche sur le côté interne; le bec brun; les pieds noirâtres. La Bergeronette jaune. Buffon, t. 5, p. 268. PI. enlum. n.° 28, fig. 1. Cette espèce présente une variété, qui est la Bergeronette de Java. Buffon, t.5, p.272. On la trouve en Europe et dans la Daourie, sur les bords des ruisseaux, des rivières, ainsi que dans les lieux humides. Elle vole quelquefois en troupe; en Suède elle accompagne les bœufs en été, pendant tout le jour, se nourrissant des insectes dont ils sont assaillis. Au printemps elle niche dans les prairies, ou quelquefois dans des FF3 454 SECONDE PARTIE. taillis, sous une racine, près d’une source ou d’un ruisseau. Le nid est posé sur la terre, et construit d'herbe sèche ou de mousse en dehors, bien fourni de plumes, de crin ou de laine en dedans, et mieux tissu que celui de la Lavpan- dière. La femelle pond six, sept ou huit œufs, d'un blanc sale, tachetés de jaunâtre. Cet Oiseau vit de mouches, de moucherons, de vermisseaux, et ne laisse pas aussi d’avaler de petites graines. O8s. La plupart des Oiïscaux de ce genre se nour- rissent d'insectes. Quelques-uns cependant sont en même temps granivores ; c'est la raison pour laquelle ils viennent à l’approche de l'hiver des pays septen- trionaux, où les insectes alors commencent à leur man- quer, dans des climats méridionaux où ils abondent. GENRE 115. MANAKIN , PIPRA. Bec plus court que la tête, fort, dur, à trois pans ou angles peu prononcés à la base, très-entier, recourbé à la pointe , comprimé par les côtés vers le bout. Narines le plus souvent dénuées ou dé- garnies de plumes. Queue très-courte, composée de douze pennes coupées carrément. Pieds marcheurs , c'est-à-dire, trois Onvrr VE PASSEREAUx. 455 Doigts antérieurs : celui du milieu étroite- ment uni et comme collé au doigt externe jusqu’à la troisième phalange ou articula- tion , et uni de même au doigt interne jus- qu’à la première phalange ; un doigt pos- térieur. : Ozs. Ce genre ne présente aucune espèce euro- péenne. GENRE 116. MÉSANGE, PARUS. Bec très-entier, étroit, fort, dur , comprimé par les côtés, aigu , recouvert de soies à la base. Narines recouvertes par les plumes de la base du bec. | Langue tronquée à son extrémité, ter- minée par trois ou quatre filets. Queue composée de douze pennes. Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs tous divisés à leur origine ; un postérieur plus fort et plus grand. * L. Espèces non huppées. * 1, Queue à peu prés de la longueur du corps. Espèce 1. La MESANGE Charbonnière , Parus major, le dessus de la tête d’un noir F{ 4 456 SECONDE PARTIE. brillant et lustré; une bande noire, longue et * étroite parcourt le milieu de la poitrine et du ventre, et s'étend jusqu’à l'extrémité des couver- tures inférieures de la queue; celles-ci sont blan- ches, ainsi que le bas-ventre: le reste du dessous du corps, jusqu’au noir de la gorge, d’un jaune tendre ; le dessus du corps d’un vert olive; les pennes latérales de la queue bordées et terminées de blanc ; le bec noir; les pieds couleur de plomb. La Charbonnière ou grosse Mésange. Buffon, t. 5, p-302.-pl: 17. Pl. enlum: n°2°,5,, Gore On la trouve en Europe, en Asie, en Afrique, dans les jardins. C’est la plus grande des Mé- sanges d'Europe; elle a six pouces (162 mil.) de longueur. Cet Oiseau fait son nid dans un trou d'arbre ou de muraille, et le compose de tout ce qu'il peut trouver de plus doux et de plus mollet. La femelle pond ordinairement huit, dix et jusqu’à douze œufs blancs, avec des taches rousses, principalement vers le gros bout. Esp. 2. La MÉSANGE petite Charbonnière, Parus after, le dessous de la tête d’un noir bril- Jant, terminé de blanc sur le derrière et marqué sous les yeux de la même couleur; le dessus du corps cendré; le dessous blanc sale; deux taches blanches transversales sur les ailes ; les pennes de la queue et des ailes d’un cendré brun bordé de gris ; le bec noir; les pieds de couleur plombée. La petite Charbonnière. Buffon, 1.5, p. 400, Onnne VI. Passrreaux. 457 On la trouve en Europe, en Sibérie, et dans VAmériqué septentrionale. Elle est à peu près de la grosseur de la Mésange bleue ; sa longueur est de quatre pouces deux lignes (112 mill.). Elle habite les bois, sur-tout ceux où il y a des sapins et autres arbres toujours verts, les vergers, les jardins ; elle grimpe et court sur les arbres comme les autres Mesanges. _ Esp. 3. La MÉSANGE de Marais, Parus pa- lustris, le dessus de la tête noir ; les côtés, les joues et la partie inférieure du cou, blancs; le dessus du cou, le dos et le croupion, gris; le dessous du corps d’un blanc légèrement teinté de roussâtre ; les pennes des ailes et de la queue cendrées en dessous, d’un cendré brun en dessus : le bec noir; les pieds couleur de plomb. La Mésange de Marais ou Nonette cendrée. Buffon, 1.5, p. 403. PL. enlum. n° 3, fig. 3. Buffon regarde cette Mésange comme une va- riété de la petite Charbonnière ; Lrinné, Brisson, Laïham, en font une espèce distincte. Cette Mésange se tient dans les bois plus que dans les vergers et Îes jardins, vivant de menues graines , faisant la guerre aux guépes, aux abeilles et aux chenilles, formant des provisions de chenevis lorsqu'elle trouve Poccasion. Elle se plait sur les aulnes, sur les saules, et par conse- quent dans les lieux aquatiques, d’où lui est venu son nom de Mésange de Marais. Sa longueur 458 SECONDE PARTIE. totale est de quatre pouces quatre lignes ( 117 millimètres ). Esp. 4. La MÉSANGE bleue, Parus cæru- leus, le sommet de la tête d’un bleu plus ou moins foncé, de même que le dessus du corps, les ailes et la queue; le ventre jaune; le gosier et les côtés de la tête blancs, environnés d’un collier d’un bleu noirâtre qui fait tout le tour de la tête; le bec noirâtre; les pieds et les ongles plombés. La Mésange bleue. Buffon, 1.5, p. 413. PI. enlum. n.° 3, fig. 2. Voyez l’A4r/ d’'empailler les Oiseaux, pl. V. On la trouve dans toute l'Europe, sur la côte d'Afrique et aux Canaries. Elle cause de grands dommages dans les jardins, en pinçant les bou- tons des arbres fruitiers ; elle se sert même avec une singulière adresse de ses petites griffes, pour détacher de sa branche le fruit tout formé qu’elle porte ensuite à son magasin. Elle a les mêmes goûts que les autres Wésanges, et la même inclina- tion pour la chair. Cet Oiseau établit son nid dans un arbre creux ou dans un trou de muraille. La femelle pond au mois d'avril, depuis huit jusqu’à dix-sept, et même vingt-deux œufs; aussi passe- t-elle pour la plus féconde. Elle défend ses petits avec beaucoup de courage. Son chant consiste dans un petit gazouillement faible et varié. Sa longueur totale est de quatre pouces et demi (121 millimètres ). Onpre VI. Passenraux. 459 Esp. 5. La MÉSANGE Remiz, Parus pendu- linus, le sommet de la tête blanchâtre ou rous- sâtre; locciput et le dessus du cou cendrés; ieut le dessus du corps gris, mais teinté de roussâtre dans la partie antérieure; la gorge et tout le dessous du corps blancs, teintés de gris cendré sur l'avant et de roussâire sur l’arrière; un bandeau noir sur le front, qui s'étend hori- zontalement de part et d'autre sur les yeux, et fort au-delà des yeux; les couvertures supé- rieures des ailes brunes, bordées de roux; les pennes de la queue et des ailes brunes aussi, mais bordées de blanchâtre ; le bec cendré et en- touré de petites plumes noires; les pieds d’un cendré rougeâtre; les ongles noirâtres. Le Remiz. Buffon, tome 5, page 423. PI. enl. n.° 618, fig. 3. | On le trouve en Pologne, en Allemagne, en Jialie, en Sibérie, dans les terrains aquatiques et marécageux ; il se cache parmi les joncs et les feuillages des arbres qui croissent dans ces sortes de terrains. Cet Oiseau construit son nid avec beaucoup d'art. Il y emploie le duvet léger qui se trouve aux aigrettes des semences du saule, du peuplier, du tremble, des chardons, des pissenlits, etc. Il entrelace avec son bec cette matière filamenteuse, et en forme un tissu épais et serré, presque semblable à du drap; il for- üfe le dehors avec des fibres et de petites racines qui pénètrent dans la texture; il garnit le dedans 460 SECONDE ParnTrr du même duvet non ouvré, pour que ses petits y soient mollement; il le ferme par en haut afin qu'ils y soient chaudement, et le suspend avec du chanvre, de l’ortie, etc., à la bifurcation d’une petite branche mobile donnant sur une eau courante. Ce nid ressemble tantôt à un sac, tantôt à une bourse fermée, tantôt à une corne- muse aplatie, etc. Il a son entrée dans le flanc, presque toujours tournée du côté de l’eau. La fe- melle n’y pond que quatre ou cinq œufs blancs comme la neige, dont la coque est extrêmement mince. Les Remiz font ordinairement | 4 pontes chaque année; la première en avril ou mai, la seconde au mois d'août : il est douteux qu'ils en fassent une troisième. La longueur totale du Remiz est de quatre pouces et demi ( 121 mill. ). Esp. 6. La MÉSANGE Penduline, Parus Narbonensis, le dessus de la tête gris; la gorge et tout le dessous du corps d’un blanc roussâtre ; le dessus gris roussâtre; les couvertures supé- rreures des ailes noirâtres, bordées de roux ainsi que les pennes moyennes; les grandes pennes noirâtres bordées de blanchâtre ; les pennes de la queue noirâtres, bordées de roux clair; le bec noir, l’arête supérieure jaune brun; les pieds de couleur plombée. La Penduline. Buffon, 1.5, p. 433. PL. enlum. n.° 708, fig, 1, sous le nom de Mésange du Lan- guedoc. Onnre VI. Passenraux. 461 On la trouve en Languedoc. Cet Oiseau fait son md avec autant d'art que le Remiz de Po- logne. Le nom de Penduline, que Buffon lui a donné, présente à l'esprit la singulière construc- tion de son nid Ce nid, très-grand relativement à la taille de l'oiseau, est fermé par dessus; il est presque de la grosseur et de la forme d’un œuf d’Autruche. Cette Mésange le suspend à la bifur- cation d’une branche flexible de peuplier, que pour plus grande solidité elle entoure de laine, Ce nid a son entrée par le côté, près du dessus , et cette entrée est recouverte par une espèce d'avance qui déborde. La longueur totale de cette Mésange est environ de quatre pouces ( 108 m.). Os. Toutes les espèces de Mésanges , à l’excep- tion du Remiz, sont très-fécondes , et font souvent à chaque ponte de dix-huit à vingt œufs. Elles se nour- rissent de semences , ‘de fruits , d'insectes ; quelques- unes sont en quelque sorte carnivores, puisqu'elles brisent le crâne des petits oiseaux pour en manger les cervelles. En général les Mésanges sont vives , tou- jours en mouvement , ASSEZ CoOUrAageuses pour attaquer des oiseaux plus forts qu’elles ; la plupart ont la voix désagréable. On prend les Mésanges aux filets, aux trébuchets , à la mésangette ; aux collets , aux gluaux , etc. * 2, Queue plus longue que le corps. Esp.7. La MÉSANGE à longue queue, Parus. caudatus , le dessus de la tête, la gorge et tout le dessous du corps blancs, ombrés de noirâtre sur 462 SECONDE PARTIE. la poitrine, et quelquefois teinté de rouge sur le ventre, sur les flancs et sur la queue; le der- rière du corps noir; la queue étagée, beaucoup plus longue que le corps; l'iris gris; le bec noir; les pieds noirâtres. ue La Mésange à longue queue. Buffon, tome 5, p- 436, pl. 19. PI. enlum. n.° 502, fig. 3. On la trouve en Europe, en Sibérie, à la Ja- maïque, dans les vergers et les jardins. Elle pince les bourgeons des arbres qu’elle découpe adroi- tement ; elle se nourrit aussi de chenilles, de moucherons et autres insectes, et quelquefois de graines. C'est un Oiseau d'un naturel très- remuant et très-vif, qui n’est pas un moment en repos, qui voltige sans cesse de buisson en bui- son, d'arbusie en arbuste, court sur les bran- ches, se pend par les pieds, vit en société, accourt promptement aux cris de ses semblables. Il attache solidement son nid sur les branches des arbris- seaux, et lui donne une forme ovale et presque cylindrique, le ferme par-dessus, laisse une en- trée sur le côté, et se ménage quelquefois deux issues qui se répondent , afin d'éviter l’embarras de se retourner. Ce nid est composé de brins d'herbes, de mousses, de lichens, et le dedans est garni d'une grande quantité de plumes. La femelle pond de dix à quatorze œufs, méme jus- qu’à vingt, tous cachés presque entièrement dans les plumes qui tapissent le fond du nid. Ces œufs sont de la grosseur d’une noisette; ils sont envi-. Onpre VI. Passenraux. 463 ronnés d’une zone rougeâtre sur un fond gris, qui devient plus clair vers le gros bout. Ceite Mésange est à peu près de la grosseur du Æor- telet ; elle a cinq pouces huit lignes ( 153 miil. ) de longueur. Esp. 8. La MÉSANGE Moustache, Parus Biarmicus , la tête d'un gris de perle; la gorge et le devant du cou d’un blanc argenté; la poi- trine d’un blanc moins pur, teinté de gris dans quelques individus, de couleur de rose dans les autres; le reste du dessous du corps roussâtre; - les pennes de la queue qui est étagée, plus lon- gues que le corps; une plaque noire à peu près triangulaire de chaque côté de la tête, composée de plumes assez longues, qui ressemblent en quelque sorte à des moustaches; le bec orangé dans l’oiseau vivant; les pieds noirs. La Moustache. Buffon, t.5, p.418, pl. 18, fig. 1 et 2. PI. enlum. n.° 618, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la femelle. _ On la trouve en Angleterre, en Danemarck, en Suède, principalement aux environs de la mer Caspienne et des Palus-Méotides. Elle se tient de préférence sur les terrains marécageux parmi les roseaux , se nourrit de leurs graines, suspend son nid entre trois de leurs tiges, le construit avec du duvet de peuplier et de massette, Elle est de la grandeur de la Mésange à longue queue; elle a six pouces un quart (168 m.) de longueur, 464 SECONDE PARTIE, * IL Æspèces huppées. Esp. 9. La MÉSANGE huppée, Parus cris= fatus , la tête ornée d’une huppe noire et blanche, dont les plumes sont étagées avec une élégante régularité; la gorge noire; le front blanc, ainsi que les joues; le blanc des joues encadré dans un collier noir assez délié, qui part des deux côtés de la plaque noire de la gorge, et remonte en se courbant vers l’occiput; une bande noire verticale derrière l'œil ; le dessous du corps blan- châtre; le dessus d’un gris roux; les pennes de la queue grises; le bec noir; les pieds de couleur plombée. La Mésange huppée. Buffon, tome 5, p. 447. PI. enlum. n.° 502, fig. 2. On la trouve dans toute l’Europe. Elle se plait dans les forêts et les bruyères, sur-tout celles où il y a des genevriers et des sapins; elle y vit seule, et fuit la compagnie des autres oiseaux, même de ceux de son espèce. Elle se nourrit des insectes qu’elle trouve sur les arbres ou qu’elle attrape en volant. Lorsqu'on en prend quel- qu'une, elle refuse consiamment la nourriture, et on ne peut l’élever en domesticité. Elle est de la grosseur de la Mésange à téle bleue; elle a quatre pouces huit lignes ( 126 millimètres ) de longueur. GENRE Onpne VI. PassEeREAuUx, 465 GENRE 117. HIRONDELLE , HIRUNDO. Bec très- petit, légèrement recourbé en alène , aplati et large à la base. Ouverture du gosier plus grande que le tète. Langue courte , large, fendue. Ailes longues. _ Queue fourchue dans la plupart des es- pèces, composée de dix ou douze pennes. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , un postérieur dans les Hirondelles ; quatre antérieurs dans les Martinets. * L Pieds à quatre Doïgts ; trois antérieurs, ur postérieur. * Les HIRONDEILES. Espèce 1. L’'HIRONDELLE de cheminée, Hirundo rustica, la gorge, le front et deux es- pèces de sourcils d’une couleur aurore; tout le reste du dessus du corps blanchâtre, avec une teinte de ce même aurore; tout le reste de la partie supérieure de la tête et du corps d’un noir bleuâtre éclatant ; les pennes des ailes, suivant les différentes incidences de la lumière , tantôt d’un noir bleuâtre, tantôt d’un brun verdätre ; Gg 466 SEconDE PAarTreE. les pennes de la queue noirâtres, avec des reflets verts: les cinq paires latérales marquées d’une tache blanche vers le bout. L’Hirondelle de cheminée ou l'Hirondelle do- mestique. Buffon, t. 6, p. Sox, pl. 25, fig. 1. PI. enlum. n.° 543, fig. 1. On la trouve sur tout le globe. Domestique par instinct, elle recherche la société de l'homme par choix. Ælle niche dans nos cheminées et jusque dans l'intérieur de nos maisons, ou sous les avant-toiis. Cette Hirondelle est la première qui paraisse dans nos climats, Elle arrive au commencement du printemps , et nous quitte vers les premiers jours d'octobre pour se rendre en Afrique. Cet Oiseau vit d'insectes ailés qu'il happe en volant; il rase souvent la terre pour chercher ces insectes sur les tiges des plantes, sur herbe des praires, et jusque sur le pavé de nos rues. Il rase aussi les eaux et s’y plonge quelque- fois à demi, en poursuivant les insectes aquaii- ques. II construit chaque année un nouveau nid, et l’établit au-dessus de celui de lannée précé- dente, si le local le permet. Ce nid est maçonné de terre gâchée avec de la paille et du crin. La femelle fait deux pontes par an; la première d’en- viron cinq œufs, la seconde de trois, ordinaire- ment blancs et quelquefois tachetés. Le chant du mâle consiste dans un petit gazouillement qui n’est point désagréable. OnDrE VI. PAssEREauUx. 467 Esp. 2. L'HIRONDELLE au croupion blanc, Hirundo urbica , le croupion , la gorge et tout le dessous du corps d’un beau blanc; le dessus de la tête et du cou, le dos, d’un noir lustré, enrichi de reflets bleus ; les plumes de la tête et du dos cendrées à leur base, blanches dans leur partie moyenne ; les pennes de la queue d’une seule et même couleur; les pieds couverts jusqu’aux ongles d’un duvet blanc. à L’Hirondelle au croupion blanc ou l’'Hiron- delle de fenêtre. Buffon , tome 6, p.614, pl. 25, fig. 2. PI. enlum. n.° 542, fig. 2, sous le nom de petit Martinet. On la trouve en Europe, en Sibérie, dans l'Amérique septentrionale. Cette Hirondelle ar- rive huit ou dix jours après l'AHérondelle domes- tique. File établit son nid à toute exposilion, et par préférence aux fenêtres qui regardent la campagne ; quelquefois, mais irès-rarement , dans les maisons. La femelle fait deux à trois pontes; la première est ordinairement de cinq œufs blancs, ayant un disque moins blanc au gros bout ; la seconde est de trois ou quatre, et la troisième, lorsqu’elle a lieu, de deux ou trois. Cet Oiseau vit, comme les autres espèces de son genre, d'insectes ailés qu’il attrape au vol. Cette espèce semble tenir le milieu entre l’Aérondelle “lomestique et le grand Martinet. Esp. 3. L'HRONDELLE de rivage , Hi- Gg 2 4638 SECONNE PARTIE. rundo riparia , toute la partie supérieure du corps gris de souris; une espèce de collier de la même couleur au bas du cou; tout le reste de la partie inférieure du corps blanc ; les pennes de la queue et des ailes brunes; les couvertures in- férieures des ailes grises ; les pieds bruns, garnis par derrière, jusqu'aux doigts, d'un duvet de même couleur. L’Hirondelle de rivage. Buffon, 1.6, p.632. PI. enlum. n.° 543, fig. 2. On la trouve en Europe, en Sibérie, et dans l'Amérique septentrionale. L’Hirondelle de ri- vage arrive dans nos climats et en repart à peu près dans le même temps que l’Æérondelle de fenétre. Cest la plus petite des Æirondelles d'Eu- rope. Elle établit son nid dans des trous en terre, dans des trous de muraille, dans des arbres creux, sans se donner beaucoup de peine pour sa construction. Ce nid n’est qu’un amas de paille et d'herbe sèche; il est garni à l'intérieur de plumes, sur lesquelles les œufs reposent immé- diatement. La femelle ne fait, dit-on, qu'une seule ponte par an; elle est de cinq ou six œufs blancs, demi-transparens et sans taches. Cette espèce a un fond de subsistance plus abondant que les autres, et qui consiste non-seulement dans la nombreuse tribu des insectes ailés, mais encore dans celle des insectes vivans sur terre. Les jeunes prennent une graisse très-fine, com- parable à celle des Orlolans ; aussi fait-on une OnDre VI. Passenraux. 469 grande consommation des ÆHirondelles de rivage en certains pays. Esp. 4. L'HIRONDELLE grise des rochers, Hirundo montana, les plumes du dessus de la tête et du corps, les pennes et les couvertures de la queue et des ailes, d’un gris brun bordé de roux; le dessous du corps roux; les flancs d’un roux teinté de brun; les pieds revétus d'un duvet gris varié de brun; le bec et les ongles noirs. L’Hirondelle grise de rocher. Buffon, t. 6, page 641. ' On la trouve dans les montagnes de la Savoie, du Dauphiné, de PAuvergne, aux environs de Lyon. Elle arrive dans nos climats au printemps, et s’en va ordinairement dans le courant du mois d'août. Cette espèce semble faire la nuance entre Hirondelle de fenétre et l Hirondelle de rivage. * IL. Preds à quatre Doigts antérieurs. * Les MARTINETS. Esp.5. L’'HIRONDELLE Martinet, Hirundo Apus, la gorge d’un blanc cendré; le reste du plumage noirâtre , avec des reflets verts; la teinte du dos et des couvertures inférieures de la queue plus foncée; les pieds de couleur de chair rem- brunie ; le devant et le côté interne du tarse cou- verts de petites plumes noirâtres ; les quatre doigts tournés en avant, et composés chacun de deux phalanges seulement. Gg 3 470 SECONDE PARTIE. Le Martinet noir. Buffon , t.6, p.643. PI. enl. n.° 542, fig. 1, sous le nom de grand Martinet. On le trouve sur tout le globe. Il est plus gros que les autres rondelles. W a le vol plus élevé et plus rapide que ces oiseaux. Les Martinets sont, de tous les oiseaux de passage, ceux qui, dans notre pays, arrivent les derniers et s’en vont les premiers; d'ordinaire ils commencent à pa- raitre sur la fin d’avril ou au commencement de mai, et ils nous quittent à la fin de juillet. Ces oiseaux, pendant leur court séjour dans notre pays, n’ont que le temps de faire une seule ponte; elle est communément de cinq œufs blancs, pointus, de forme très-alongée. Ces oiseaux se nourrissent de mouches et d'insectes ailés. Ils volent par nécessité, car d’eux-mêmes ils ne se posent jamais à terre; et lorsqu'ils y tombent par quelque accident, ils ne se relèvent que très- difficilement dans un terrain plat. Le Martinet n'a point de ramage, il n’a qu’un cri aigu, et ne le fait guère entendre qu’en volant. Esp. 6. L'HIRONDELLE Martinet à ventre blanc, Hirundo Melba, le dessus de la tête et toute la partie supérieure du corps d’un gris brun; la gorge, la poitrine et le venire blancs; le cou orné d’un collier gris brun, varié de noi- râtre ; le bas-venire et les couvertures inférieures de la queue gris brun ; les pieds couleur de chair, garnis de duvet sur le devant et le côté interne ; les quatre doigts tournés en avant , et composés OrDre VI. Passensaux. 473 chacun de deux phalanges seulement; queue composée de dix pennes. Le grand Martinet à ventre blanc. Buffon, tome 6, page 660. On le trouveen France; en Espagnes à Malte, en Savoye, en Suisse, ue les montagnes du Ferrol. Cet Oiseau a le vol plus élevé que Le War- tinet ; il est une fois plus gros; il a les ailes plus longues, son cri est à peu près le même que celui du Martinet. Ü se nourrit de scarabées, de mou- ches, de moucherons, d'araignées, etc. L'époque de son départ est moins fixe que celle de son arrivée. Îl ne se pose jamais à terré, et ne se perche jamais sur les arbres. Ce Martinet se plait dans les montagnes, et niche dans des trous de rochers. | Ors. Voyez sur l'utilité des Hirondelles , la pre- mire partie de cet ouvrage, pages 129 et 130. L'im- mersion des {trondelles est un point de leur histoire qui a été soutenu et réfuté par de grands naturalistes qui ne s'accordent pas. Les uns prétendent qu'elles passent l'hiver dans le fond des eaux , ce qui n'est guère croyable ; d’autres se sont assurés par des expériences que cette immersion n'était point réelle. GENRE 118. ENGOULEVENT , CAPRIMULGUS. Bec légèrement recourbé à la pointe , très- petit, en 1 alène, aplati à la base. Gg 4 472 SECONDE PArTrr. Gosier garni d’un rang de cils ou de poils rudes en forme de moustaches. Ouverture du gosier très-grande. Oreilles très-ouvertes. Langue courte , pointue, très-entière. Queue longue , non fourchue , composée de dix pennes. Pieds courts, à quatre Doigts ; trois an- térieurs engagés dans une petite membrane depuis leur origine jusqu’à la première arti- culation ; un postérieur mobile se tournant en avant. | Ongle du doigt intermédiaire dentelé du côté interne. Espèce 1. L’'ENGOULEVENT d'Europe, Caprimulgus Europæus, tout le dessus du cou, de la tête et du corps, et même le dessous, joli- ent variés de gris et de noirâtre ; la mandibule Hi bordée d’une raie blanche qui se pra- longe jusque derrière la tête; les pennes inter- médiaires de la queue traversées de bandes noiï- râtres sur un fond gris, varié de zigzags : les deux plus extérieures de chaque côté terminées de blanc; les yeux très-saillans ; le bec noirâtre; le tarse brun, garni de plumes dans toute sa lon- gueur; les ongles noirâtres. L’Engoulevent. Buffon, t.6, p. 512, pl. 24. PL, enl. n.° 193, sous le nom de Crapaud-volant. Onpre VI. Passenraux. 473 On Île trouve en Europe, en Asie, en Afrique et aux grandes Indes; cependant il n’est commun nulle part. C’est un oiseau voyageur qui arrive dans nos contrées au printemps, et nous quitte en automne. [Il se nourrit d'insectes, et sur-tout d'insectes de nuit; car il ne prend son essor et ne commence sa chasse que lorsque le soleil est sur son couchant. Il ne se donne pas la peine de construire un nid; un petit trou qui se trouve en terre ou dans des pierrailles, au pied d’un arbre ou d’un rocher, lui suit. La femelle y pond deux ou trois œufs plus gros que ceux du Merle, blanchâtres et tachetés de brun. Cet Oiseau est très-solitaire. La plupart du temps on le trouve seul, et l’on n’en voit guère plus de deux ensemble. Sa manière de se percher diffère de celle des autres oiseaux; il se pose sur une branche longi- tudinalement. L’Engoulevent est de la grosseur du Merle ; il a dix pouces et demi ( 284 millim.) de longueur, et vingt-un pouces (568 mill.) de vol ou d'envergure. Os. On a donné à cet oiseau plusieurs noms vul- gaires , tels sont ceux de T'erte-Chévre, de Crapaud- volant , d'Hirondelle à queue carrée , de Corbeau de nuït, etc. Fin du sixième et dernier Ordre. CORRECTIONS £r ADDITIONS. PREMIÈRE PARTIE. Page 48, ligne 19, après le Picule de Cayenne, ajoutez : PI. II], fg. 3. Page 54, ligne 4, après le T'alapiot, ajoutez : PI. IX, fig. 3. SECONDE PARTIE. Page 107, ligne 8, le COUCOU. Hi à lisez : le Coucou. Buffon. Page 117, ligne 22, Sitta Europea, lisez: Srtta Eu- ropæa. Page 157, ligne 20, Rhynchops, lisez : Rynchops. Page 173, ligne 9, le HARLE huppé, lisez : le Harle huppé. Page 208 , ligne 17, Larus eburneas, lisez : Larus eburneus. Page 212, ligne 11, le bout de la Mandibule supé- rieure orné d'un onglet, lisez : le bout de la Mandibule supé- rieure armé d'un onglet. Page 299, ligne 1, pieds ailés à quatre doigts, gar- nis , lisez : Pieds à quatre doigts ailés , c'est-à-dire, garnis. Correcrions ET AppiTrons. 475 Page 392, ligne 1, Ozs. Ce Genre ne présente aucune espèce européenne, lisez : Espèce 1. Le COTINGA Jaseur de Bohéme, Ampelis garrula, une bande noire sur les côtés du bec, le dessus des yeux et la gorge ; la tête ornée d’une huppe composée de plumes longues et effilées, rousses à la base, d’une couleur vi- neuse plus ou moins foncée dans le reste de leur longueur, de même que le cou, le dos, la poi- trine et le ventre; le croupion et les couvertures supérieures de la queue d’un joli cendré ; le bas- ventre blanchâtre ; les pennes primaires des ailes garnies sur le bord externe à leur extrémité d’une tache blanche ou jaune; plusieurs des pennes secondaires terminées par de petites lames plates de couleur rouge; les pennes de la queue fran- gées à leur extrémité de jaune; le bec et les pieds noirs; l'iris d’un beau rouge. Le Jaseur de Bohème. Buffon, tome 3, p.429, plz 0 enlum. n.° 261. On le trouve en France, en Allemagne, en lialie, dans le Piémont , jusqu’en Sibérie, et dans d’autres contrées boréales de l'Asie. Cest un oiseau erratique, qui ne parait que tous les trois ou quatre ans, et quelquefois tous les six ou neuf ans ; sa longueur totale est de sept pouces et demi ( 112 millim.). Il se nourrit de baies, de raisins, de figues, et de tous les fruits fondans qui abon- dent en suc, et à leur défaut de toutes sortes 476 Connections Er Apprrrons, d'insectes, mais il ne touche point aux graines, à moins qu’elles ne soient concassées. On ignore dans quel pays il niche. Os. Le nombre des palettes qui terminent quelques- unes des pennes secondaires des ailes, varie de cinq à huit. Le nom de Jaseur , donné à cet oiseau, semble indiquer qu'il n’est point silencieux ; l’on prétend que dans le temps où il perpétue son espèce, son chant est assez agréable. Voyez la première partie de cet Ouvrage, page 133. Fin des Corrections et Additions. 477 Leone hen ete 127% Lo ne ne 0 0 0.0 0 2 0 + + 0 4 1 TABLE ALPHABÉTIQUE FRANCAISE, DES FAMILLES, DES GENRES ET DES ESPÈCES. e=———— commune ; 368 À Aie , genre Faucon, _ArourrtreCoquillade, 576 page 16 - Cujelier, 569 Balbuzard , 21 Farlouse, 370 —— commun, 18 ———— Girole, 372 —— grand Aigle, 16 Locustelle, 571 — grand Aigle demer, — Lulu, 555 22 ————— Pipi, ST —— Jean-le-blanc, 23 Rousseline, 574 —— petit Aigle, 19 ———— Spipolette, 572 —— Pygargue, 20 ALOUETTE DE MER, genre A1creTTE, genre Héron, Fanneau , 280 £ 240 et 243 ANHINGA. . . . 100 AGAMES ER ee SA ANA: 00 EAN 78 ATBATROS SNS |eÙ et 195 Aurour, genre Faucon, AEOURTTE 4 + : 4_2hf 568 33 Calandre) 575. Aurrucne : :: 2. 524 ——— Cochevis, 374 AVOCETTE. +. . 293 478 B BaxBu . . . . . page 105 Darce , genre Bécasse , 262 —— aboyeuse, 265 brune, 265 commune , 262 —— grande Barge, 264 —— rousse, 264 variée, 263 BarTAVELLE, genre 7'é- tras, 352 BECASSE NN US 6 =—— commune, 258 à tête rousse, var. 259 — aux ailes blan- ches, var. 259 ne isabelle, v. 259 œn— rousse, V. 209 œ=— Bécassine , 260 = petite Bécassine , 261 Brc-croisé, genre Gros- bec, 397 Bec-EN-CisEAUX . « . 218 BERGERONETTE, genre Fauvette, 450 ——— de printemps, 452 455 ee jaune 3 Tage FRANÇAISE, BrrerroNerrE grise, p.451 Binoreau , genre Héron, 252 Bouvreuiz , genre Gros- bec, 396 BRuaAnT 41-00-0908 de France, 399 de haie ou Zizi, 400 —— fou, 400 - Proyer, 4OT Buze, genre Faucon, 26 Bondrée , 27 Buzard, 50 Harpaye, 350 — Oiseau de St-Martin, 23 Soubouse , 29 Buror , genre Héron, 248 —— brun, 260 commun , 248 grand Butor, 250 petit Butor, 260 Pouacre, 251 roux , 2b1 _G Carre, genre T'étras, 557 Carao . «+ 4 4 +, .0076 CANARN . | « : 5059) à collier de T'erre- Neuve, 163 à longue queue, 156 Tazze FRANÇAISs. CanarD Chipeau, pag. 154 oœ——— de Miclon, 157 Garrot , 162 —— Millouin , 160 ———— Millouinan, 161 ——— Morillon, 163 ——— musqué , 149 —— sauvage, 191 ——— siffleur, 153 ——— Souchet, 155 T'adorne , 1958 Canur, genre J’anneau, 293 Casse-noix , genre Geai, 59 CasTacneux, 8. Grébe, 203 CHARDONNERET , genre Pinson, 420 —— à capuchon noir , var. 420 = noir à tête orangée, var. 420 à sourcils et front blancs , var. 420 | —— à têterayée de rouge et de jaune, v. 420 —— blanc, v. 420 —— blanchâtre , 420 metis, V. 421 var. = noir, V. 420 Cnevarnirr, genre Fan- eau » 271 479 CHEVALIER aux pieds rou- ges pag. 272 — commun, 271 rayé ;, 273 varié , 273 Cuionis , :'. . . .:. 305 Caoucas, genre Corbeau, 83 Chouc , 90 des Alpes, 89 CuouetTe, genre Hibou, 54 et 57 Chat-Huant, 56 Fresaie , 5G Harfang , 54 —— Hulotte, 55 petite Chouette , 58 Cicocxe, genre Héron , 256 blanche, 256 noire , 258 Cincce , genre Fanneau, 282 Coziërr . . . . : . . 129 Corrou , .:. : 592 Comsarranr, genre Che- valier , 274 Coa, genre Faisan, 355 à cinq doigts, v. 355 à duvet, var. 3536 à tête bossue, v. 556 commun , var. 355 —— de Bantam, v. 336 480 Cog de Caux, var. p. 336 de Médie, var. 556 -— de Turquie, var. 556 — frisé, var. 535 huppé, var. 335 nain , var. 336 —— nègre , var. 356 pattu , var. 356 sans croupion,v. 536 Coracias , genre Cor- beau, OI huppé, 92 CORBEAU AT RU ee e02 commun , 82 Cormoran , genre Péli- can , 166 petit Cormo- ran , 107 Corneizcr , genre Cor- beau, 82 Corneille noire , 84 Freux , 85 mantelée, 86 Corinca. . . . . . + 391 Jaseur de Bo- hême, 475 COUCOU... LH reMTo0 - d'Europe, 106 Coureust 1.5. 004 0207 d'Italie, 257 Couraish re No 54 5 commun ,; 254 ———— Corlieu, 255 TABLE FRANÇAISE. Couruis vert, pag. 256 Couroucou . . . . . 104 CraBier, genre Héron,244 Blongios, 247 ——— Caiot, 244 ———— de Mahon, 246 Guacco, 246 ——— marron , 245 roux ; 245 CnessERELLE , genre Fau- con , 41 Cuz-BLANC , genre 7’an- neau , 276 CYenE , genre Canard , 140 — privé, 140 sauvage , 140 D Dion . . . 3350 ——— Coq-d'Inde, 35 DroONTE . :: . . 0.526 Duc, genre Hibou, 51 grand Duc, Br moyen Duc, 52 —— petit Duc, 53 E Écasse , g. Plüvier, 292 ÉmÉriLLoN , genre Fau- Con ; 43 ENGOULEVENT , TABLE FRANÇAISE. ENGOULEVENT, pag. 471 d'Europe, 472 EPeicue, genre Pic, 115 grand Épeiche , 11) petit Épeiche , 116 ÉPERVIER, genre Faucon, 31 ÉTOURNEAU . . . . . 576 commun, 577 a tête blanche, var. 577 à queue blanche, var. 377 blanc, var. 577 blanc et noir, var. 377 ————— cendré, var. 377 F BAS AN ES à + ee JO commun, 337 à collier, var. 358 blanc, var. 339 Coquard , var. 338 — Dindon, var. 5358 panaché , var. 338 doré , 354) noir et blanc, 340 PAUCON.. 45e Le 10 commun , 57 481 Faucon blanc, var. p. 58 hagard , var. 38 gentil, var. 38 passager , var. 38 sors, var. 38 TC: atête noire, 433 babillarde, 455 Bec-figue, 441 de roseaux , 456 ———— d'hiver, 458 des Alpes, 439 FAUVETTE . . . ———— des bois, 456 des jardins, 45£ — grise, 454 Hippolais , 440 ————— Passerinette, 432 rousse , 437 tachetée, 4338 FLAMMANT … 220 Phenicoptère , 227 Fou, genre Pélican, 189 blanc, 159 commun , 109 de Bassan, 190 HOULQUE ete 0208 Macroule, 504 ———— Morelle,, 3503 FRANCOLIN, 5. T'étras, 352 G .GEar, g. Corbeau, 95 Hh 482 GEuinorre, genre T'étras, — GERFAULT, g. Faucon ,3 GLARÉOLE + . : « + + 297 grise, GrAUGOPEL NN 0 OT Gosr-Moucne. . . . 422 423 noir à collier, 423 GoËranr, g. Hfouette,204 à manteau gris, 205 we commun, à manteau gris- brun , 207 e—— à Manteau noir , 204 brun , 206 varié , 207 Gorce-sLEUE, genre Fau- velte, A30 GRÉBE 00 ee FOS à joues grises, 202 commun , F99 cornu, 201 e—— Cornu (p. grébe ) 202 — huppé, 200 obscur, 200 GRIMPEREAU , 126 de muraille, 127 familier , 127 GRIVENNS A Ne 57 chanteuse , 380 Tage FRANÇAISE. Grive , à tête blanche ; var. pag. 580 huppée, var. 380 —— toute blanche, v. 580 —— Draine, 582 —— Litorne, 583 Mauvis , 581 GRive-n'EAU, genre Ÿ’an- 71012 3 0 263 Gros-BEC . . . . . . 302 commun, 3593 Dur-bec, 394 Grue , genre Héron , 254 GuÉrIER ME 02 — d'Europe, 123 Guizremor, g. Grébe, 194 commun, 194 petit , 194 Guinsrre , genre an- neau , 280 H HARLE. +. . F7E commun , 17E étoilé , 174 huppé, 172 Piette , 175 HERON: + MU 25S blanc, 24€ commun, 240 Garzette , 243 noir , 24% TABrzE FRANÇAïrSE. Héron pourpré, pag. 242 ÉBOU . ee 00e Le M HiroNDELLE . . . . . 405 au crouplon 467 de cheminée , … 465 de rivage, 467 grise , 469 HIRONDELLE DE MER, 214 blanc, à tête noire, 218 Guifette, 216 Guifette noire, 217 petite , 215 ————— Pierre-Garrin, 215 Hosreau, genre Faucon , AO HaCCois x 4 1.003906 Élulteres eu. 42 0200 ÉTUPPE RS SR ct 02 107 J DA BRU Ne EC Le NOT canal. ue 500 K ACAMIGRES à 1e + ce 20 L Larse , genre Mouette, 212 483 Large à longue queue , 213 Stercoraire, 212 LacoPrëne, genre l'étras, 350 Laner, genre Faucon, 36 LAN AT ENS ST Écorcheur , 6o — Pie-grièche grise, 59 Pie-grièche rousse, 62 LavanDiere, genre Fau- vette , 450 Linorte , genre Pinson, 415 Cabaret, 418 ———— de montagne, 417 Gyniel, A17 Sizerin , 416 Lorior.t 246,0 .0r00 commun , IOI M Macareux , genre Pin- gouin , 175 Macreuse , genre Ca- nard , 164 à large bec, 166 — double Ma- creuse , 10 Man Ares URSS, TO2 MANARIN 1e cp » + 404 Nancaor it. m0 NÉARALE 4 20e Hh 2 484 Marriner , genre Æiron- delle , pag. 469 à ventre blanc, 470 NMARTIN-PÈCHEUR , 120 ———— d'Europe, 120 MausËcue , g. J’anneau, 251 commune , 277 grise , 278 Sanderling, 279 27 Merce, genre Grive , 304 a tête blanche, v. 385 tachetée , blanc , var. 585 roux , Var. 585 varié, var. 585 à plastron blanc, 585 bleu , 587 couleur de rose, 589 —— de roche, 386 solitaire, 588 Mésance. : . . 455 à longue queue, 46r bleue , 458 de marais, 457 grosse Charbon- nière , 455 —— huppée , 464 Moustache , 465 Pénduline, 460 —— petite Charbon- nière , 456 er. Tage FRANÇAISE. Mésance Remiz, p. 459 Miran, g Faucon, 24 noir , 3441 royal , 24 Moineau, g. Pinson, 41x franc, 411 blanc, var. 412 jaune , var. 412 noir , var. 412 roux , Var. 412 —— Friquet, 413 — Soulcie, 413 Morteux, g. Fauvette, 442 ——— Cul-blanc, 442 cendré , var. 442 ——— gris , Var. 442 —— Cul-blanc rous- sâtre , 443 MOUETTE -) MES 07 —— — à trois doigts , 209 —— blanchôtre, 209 ——— blanche, 208 ————— cendrée, 210 ——— d'hiver, 21£ —— rieuse , 21TE O Oùe, genre Canard , 140 — à duvet, 148 — Bernache, 146 — Cravant, 146 T'ameris AIR ANG A 1 STE. pag. 145 144 OisEau-mouce , genre Où rieuse, — sauvage, Colibri, 129 Oiseau DE Paranis, 103 OmMmeREnnE, Lee 2979 Orrocan , genre Bruant, 402 = commun , 402 à queue blan- che, v. 402 blanc, var. Gesca com 402 , jaune , var. 402 a noirâtre , v. 403 TARDE Ra eh lo DO — grande Outarde, 521 ——— petite Outarde , 523 P PAILLE-EN-QUEUE . : 192 BAON ie ra NO Panranels) le Las STI ordinaire, 3542 PÉRIGAN NS Te 4e TO — huppé, 186 — Onocrotale, 135 Perprix , g. T'étras, 552 =——— de montagne, 356 435 pag. 355 — — à collier blanc, Perorix grise, var. 555 ———— — à gosier roux, var. 355 —— — blanche, v. 355 = — brune, y. 595 ——— — grise-blanche , 355 354 Perprix DE Mer. Ÿoyez var: — — rouge, GLARÉOLE. PERROQUET. . . . 68 BETREL, 2. Hd TO PnaALAROPE , g. Ÿ’anneau, 205 à festons dente- lés, 286 cendré, 285 PayTOTOME . + . 422 TO A APE ti — noir, 112 — vert, 112 Pie, genre Corbeau, 93 Pie-GriECue, ’oy.LaniEr. BIGEON 4 0% 309 Biset, 563 de colombier, 564 —— — à cravate, v. 564 culbutant, var. 365 re cuirassé , var. 365 ELENS 486 Pigeon de colombier de Barbarie, var. pag. 564 —— frisé, var. 564 | grosse-gorge, v- 565 huppé, v. 564 — messager, v. 365 nonain, v. 564 Paon, var. 365 pattu, var. 564 Polonais, v. 564 Romain, v. 364 tournant, v. 365 Turc, var. 565 RÉ ESE ER Ramier , 365 PrNcouine ee) 176 grand Pingouin , LU Pie, 170 Vorda , 177 PiNsSoN nr. A "Aer commun , 408 ——— d'Ardenne, 409 —— (de neige, 410 grand Montain , 410 PiQue-BŒur . . . 78 PLroxcronw,g. Grébe, 195 e—— grand Plongeon, 195 Imbrim, 197 Lumme, 198 pœ. petit Plongeon, 190 Tage FRANCÇAISE. PLuviErR . ‘pag: 28% à collier , 289 Courlis de terre, 190 doré, 287 doré à gorge noire, 288 ——— petit Pluvier, 289 PouizroT, g. Fauvette, 446 Pouce D'EAU, g. Foulque , 299 commune , 209 _——— Glout, 3o1r Poulette d’eau, 500 Smiring, 501 Poule sultane , 302 R RATER US AE OR d’eau, 309 de terre , 507 —— Griguette, 3rt Marouette , 310 RocmEr, genre Faucon , 42 RoireLEr, g. Fauvette, 447 ROLLER EI ORNE d'Europe, 99 Rossienoz , g. Fauvette, 425 RossiGNOL DE MURAILLE , genre Fauvette, 427 TABLE FRANÇAISE. Rossignol de muraille de Gibraltar, pag. 428 Roucr-corce, genre Fau- vette, 429 RoucE-QuEUE, genre F'au- velle , 428 S Sacre, genre Faucon, 57 Sarcerse, g. Canard, 167 — commune , 167 109 = — de Féroé, 169 mecemriens RES d'été : =———— petite Sarcelle, à 163 DANACOU Le er) 1%20 SERIN, genre Pinson, 414 ——— des Canaries, 414 de Provence, 415 DÉREDEE de eee) dur d'Europe, 117 SOATDULE 400 Here L229 ordimaire , 229 TL : l'anier, genre Fauvette , 449 Tam, genre Pinson, 418 de la nouvelle Yorck, var. 419 — Olivarez, var. 419 —— noir, var. 419 _ 487 Tancara. . + | 407 Térras. , , pag. 343 opter Met". Ar ro oscon LME 2TTo d'Europe, 110 Hovoan Sen eus V'OURNE-PIERRE , g. Ÿ’an- neau , 284 T'ourTerELLE , g. Pigeon, 366 ——— commune, 3566 a collier, var. 367 blanche, var. 567 TRAQUET, g. Fauvette, 444 'rogLopyTE,g, Fauv. 445 ÿ Vanneau. . . . 266 — commun, 266 ——— d'Islande, 270 ————— maritime, 270 ————— oudulé, . 270 ———— Pluvier, 269 Suisse, 268 — uniforme, 27H MAUTOURR MIE 9 à aigrettes, 12 à tête blanche, 13 cendré , 11 ——— Griffon , 9 - Percnoptère, 10 Vernier, g. Gros-bec, 595 in de la Table Françaïse. 188 Re ne Te TABLE ALPHABÉTIQUE EMANTINNE DES GENRES ET DES ESPÈCES. A Va UDA, , . page 568 AMFELIS . . . page 391 arborea, 3569 —— garrula, 475 anvensis , 308, NAS). 14 NM + 159 Calandra , 375 acuta , 156 campestris, 372 albifrons , 145 œ————— cristala , 374 = Anser, 144 fralica "572 Bernicla, 146 Locustella, 571 Boschas, 151 .——— Mosellana, 3574 circia , 169 ———— nemorosa, 575 ——— Clangula, 162 pratensis, 370 clypeata , 155 — trivialis, 371 Crecca , 168 undata, 576 —— Cygnus, 140 ALCA SAP AMAR de 175 erythropus, 146 —— Arctica, 175 Jerina, 169 —— impennis , 177 Fuligula, 163 = Pica, 178 Jusca , 165 Torda, 197 —— glacialis, 157 ALCEDONME or 120 histrionica, 163 Ispida, 120 —— hyemalis, 169 TABLE LATINE. AN45 Marila, page 161 mollissima , 148 moschata, 149 Tigra ; 164 olor , 140 Penelope, 155 —— perspicillata, 166 Querquedula, 167 — strepera , 154 —— T'adorna , 158 APTENODYTA. « » «179 PRRDE ANA 20 S alba, 241 atra , 242 badia , 245 Botaurus, 250 Ciconia , 256 - cinerea , 240 ——— comata, 246 ———— Danubialis, 250 erythropus, 245 - Garza, 243 Garzetta, 243 Grus , 234 ——— lutea, 246 —— maculata, 251 ——— Marsigli, 950 ——— minula , 247 ——— nigra, 238 Nycticorax, 252 purpurea , 242 Soloniensis, 251 ——— Squaiotta, 244 ARDEA Stellaris , p. 248 B BucEROS 1,0. .04.176 PITCCO NN AATOS BUPHAGA. . .. ., 78 GC CANCROMA NN ES S52 CAPRIMULGUS . . , 47O Europœus, 471 CERFETA SUR S 06 familiaris, 127 muraria, 127 CHARADRIUS . . . . 287 apricarius, 288 Gallicus, 202 Hiaticula , 289 Himantopus , 292 Morinellus,289 Œdicnemus,290 287 592 3635 564 Barbarica ,v.3564 pluvialis, COLIS EN Een CoLvmBAaR ie domestica , cristata, v. 564 564 565 mm QULEUTOSA ; V: 365 cucullata, v. ‘dasy pus, v. galeata , v. 490 CoLuUMBA gyratrix, var. page 565 —— Hispanica, v.3 hispida, v. laticauda, v.? 3 percussor , v. 36 Poloniea, v. 564 tabellaria, v. 565 ——— turbita, v. 3564 Turcica,v. 365 —— Turtur, 566 = Œnas, 563 Palumbus, 365 CoLYAMBUS . : . : « 193 Arcticus, 198 aurilus, 200 DE cornutus, 202 >——— cristatus, 201 glacialis, Grylle, Tnmer , =—————— minor, obscurus , rubricollis, 202 stellatus, 196 Troile, 194 urinalor ; 199 CoRAGAS SU 608 Garrula ; 9 CORRIRAN NS NO ee 207 Italica , 257 CORP US MN NN MO Caryocatactes, 89 TAaAXLE LATINE. Corrus Corax, page 82 Cornix , 86 Corone, 84 eremila , 92 Jfrugilegus, 85 Glandarius, 95 Graculus , 9x Monedula, 88 Monedula, v. 90 Pica, 95 Pyrrhocorax, 89 CRAX 025 SSSR CROTOPHAGA. » + . 70 CucuLUsS Ne ANA 06 canorus, 106 D Dinus: NAS DIOMEDEA . . : . . 193 E EMBERIZA4 . . . +. 508 Cia , 400 Cirlus, 400 citrinella, 399 Hortulana , 402 Lesbia, 405 Lotharinga, 405 miliaria , 401 nivalis , 406 ——— Provincialis, 404 TABLE LATINE. ÆEMBERIZA Schæniclus , page 403 F FAECO MS NUS LITO œruginosus ; 30 — Albicilla, 20 —— apivOTUS ;, 2 — ater, 25 —— Buteo, 26 ——— candicans , 34 —— chrysaëtos , 16 —— cOMmmMUnISs ; 37 —— cyaneus ; 28 Falconariorum , 43 Gallicus, 25 Halietos, 2E Lanarius , —— Lithofalco, 42 —— Melanoëtos, 15 —— Milvus, 24 ——— nœVius, 19 ——— MNisus, 31 — OsSifragus , 22 —— palumbarius, : 335 — Pygargus, 39 — rufus , 30 -— Sacer, 97 ——— Subuteo, 40 Tinnunculus, 41 FRINGILLA . . . . : 407 —-Argentoratensis, 417 493 FRrINGILLA cœlebs, p.408 Canaria, 414 Carduelis, 420 domestica, 41x Lapponica, 410 - Linaria, 1416 Linotta, 415 —— montana, 413 Montifringilla, 409 ——— montium, 417 — nivalis, 410 = Petronia, 413 Serinus, 415 — Spinus, 416 HULICAN III" 208 aterrima, 304 atra , 305 ——— Chioropus, 299 flavipes , 307 —— fistulans , 3ot —— fusca , 300 Porphyrio, 302 G GLAREOLA, . , + » . 207 Austriaca, 297 CD AUICOP TS NME EN OIE GRACOL ANT AMEN TICe [ H HÆMATOPUS, , : . 205 + Va. HÆMATOPUS Ostrase- Mauss page 296 LIrRuNDO Le... 409 Apus , 469 Melba, 470 ——— montana, 409 DL GS LOT TTC A 00 IR DEC ULs 467 L LANTUS ee eee RO Collurio, Go ———— Excubitor, 59 ——— rufus , 62 L'ARUS elle eh 2 04 209 Catarractes , 206 Canus » 210 cinerarius , crepidatus, 212 a CburReus,. 200 — fuscus ; 207 glaucus , 205 ——— hybernus, 211 ——— marinus ; 204 nŒvEus ; 207 parasiticus, 213 ridibundus, 211 — tridactylus, 209 Ro eee ee 0 302 —— Chloris, 395 — Coccothraustes, 395 Taxe LATINT Lox14 curvirostra, p.397 enucleator, 3%4 —— Pyrrhula, 396 NM MELEAGRIS. . . » + 550 Gallopayo, 351 MERGUS EE OU Aibellus, 173 Merganser, 171 minulus , 174 serralor ; 172 IMEROPS. «+ « » + + 122 Apiaster, 125 MOTACILLA. « + » 424 alba, 450 Alpina, 439 ————— atricapilla, 455 Baarula, 453 M 7 Cinereasl AO Curruca, 455 eruthacus seb Ficedula, 441 flava , 452 --Gibraltariensis, 428 Hippolais, 440 a ONE SES ONE Luscinia, 425 maculata, 446 ——— Masstiensis"s 445 Tasze LATINE. MOTACILLA modularis, page 438 nœvia , 458 Œnanthe, 442 Phœnicurus , 427 Provincialis , 450 Regulus, 447 Rubecula, 429 Rubetra, 443 Rubicola, 444 ———— rufa, A7 —— schoenobænus, 456 œ——— stapazina , 443 S'uecica, 430 Sylvia, 454 Trochilus, 446 Troglodytes, 448 Pivscrcapat, 06 422 atricapilla, 423 grisola, 423 MAYCTERTAN NS 0 297 N ENUMIDA. «ee SAT Meleagris, 542 O OPIDEUSAN NES NS NTr do Passerina, 432: 493 OrIoLUS Galbula, p. 107 OMIS MN ENS Ce TO AE tarda , 321 — T'etrax, 323 P PALAMEDEA . . . . 251 PARADISE A. NMEENTOS PARRANS NTOSES O6 PARTS Ne ater, 456 oœ—— Hiarmicus, 463 —— cœruleus, 458 — caudatus, 461 cristatus , 464 major , 455 Narbonensis, 460 palustris, 457 ———— pendulinus, 459 D'APO NAN 27 cristatus , 328 PELECANUS. ON NrO Bassanus , 190 Carbo , 186 cristatus, 198 —— Graculus, 187 | | Onocrotalus , 155 piscator, 159 S'ula , 109 PENELOPE. 4 MIRE 352 PHAETON.. ,:. . + 192 494 PHASIANUS. . pag. Colchicus , Gallus, = —crispus;v. 335 Q1 CN Ls _ QI O1 QU QI Qt 1 1 me — CHI SÉAIUS,VAr. 335 domesticus , 355 — ecaudatus,v: 336 —lanatus,v. 336 — Medicus , v. 356 RO 10, 2.956 — — Patavinus,v. 5356 — pentadacty- lus ,v. 355 — plumipes ,v. 336 --pumilio;v. 556 ! var: — tophaceus,v. 556 — Turcicus, v. 3556 nycthemerus , 340 pictus , 339 PHŒNICOPTERUS . , 226 ruber, 227 PHYTOTOMA . : «+ + 422 PICUS MENU HS MATE --pusillus,v. 556. Latave r ‘LATEINE Picus major, 115 — Martius , —— minor , pag- 112 116 113 454 229 229 190 181 68 La —— Viridis » PIPRA «+ ele aie DTATALEATU > ere Leucorodia , PToTUS EL ete PROCELLARIA Re. DSIT TT AGEUS Ie: PS0PHIA © = ESS R RALLUS) Seller ——— aqualicus , OC © © Crex, Grinetta, O1 O1 O1 O1 it O1 Porzana, RAMFHASTOS. » + » RECUVIROSTRA » » « 2 RYNCHOPS. . +. « » CO a © O1 O1 © m D em S SGCOLOPAX Ne SE ægocephala , 263 ———— œægocephala ,v. 26% ————— fusca, 265 Gallinago, 260 - Gallinula, 26t Glottis, 265 TaBgze LaATixe. SCOLOPAX Lapponica , pag. 264 ———— Limosa, 262 ————— rusticola, 258 SCOPUS à ML 237 JDA lt 17 ÆEuropæa, 117 SITERNA) . . 214 fissipes, 217 ——— Hirundo, 215 ——— minuta , 215 =——— nœævia , 216 IST , 216 SRRIX NN di Bo —— Aluco, 55 — Bubo, 5o —— flammea, 56 —— Nryctea, 54 — Oùus , 52 —— passerina , 58 S'cops , 53 —— stridula , 56 —— Ulula , 37 DTEUTEO 52) STURNUS . . , , 576 Cinclus, 578 vulgaris, 577 T ANAGRA. | |.) 407 TES) 254, 495 T'ANTALUS Arquata, 254 — Falcinellus, 256 Phæopus, 255 TETRAO EEE 543 Alchata , 349 Bonasia , 347 Coturnix, 357 ——— Francolinus , 552 Lagopus, 550 —— Mmontanus,. 356 —— Perdrix ; 355 ne L'UJUS , 552 For lujus, var. 564 Se Mebrie 3546 Fr Urosallus, 544 ToODUS he 119 FRINGA LS 266 Calidris , 277 Canutus, 285 Cinclus , 260 an Cinclus , var. 282 Tr équestrts, 274 ——— grisea, 278 Helvetica, 268 hyperborea, 285 hypoleucos, 280 7 — énierpres, 284 Islandica , 270 iltonens 273 ———— lobata , 286 macularia, 283 To Maritime, 496 TRINGA nœvia, pag. 277 ——— ochropus, 276 ———— pUgnaAE ; 274 _— Sanderling , 279 Squatarola , 269 —— striata ; 273 ——— Totanus , 272 Me y Snellus 200 ——— uniformis, 271 TROCHILUS + «+ + 129 TROGON « + + + 104 TuRDUS + + + + 379 mm CYATNEUS 387 __—— Jliacus, 381 Merula , 584 ———— musiCus ; 380 =—— pilaris , 383 — roseus ; 389 ME caratilis\y\r 380 du Solitarius, + 90 —— torqualtus , 385 _——— vwiscivorus, 352 TABLE LATINE. U UpuPA. + » page 124 Epops , 124 V J'AGINALIS + + + 309 PuLTURNER er 00 _— Alpinus , 10 ——— cinereus » 11 _————— cristaius ; 12 — fulvus ; 9 _——— leucocephalos , 1 © Y FUNx .. 11e —— Torquilla, Fin de la Table Latine. Planche. L À Le A Le Fe TETE ne mm = A7 24 Pres. De À ’ , tn À Mg. 1 Heron, at À A { Fig 4Promerops. Fig 5, Llammant: { Fig. 10. Fig. 8 Toucan. à ‘| \ \ os) D {ur Grunpereau. > om TT : V DE | | \ À 4 L{ Fig. Toder 1 { 3 Fig. 12. Orreat- mouche, << ©-; LA Fig. 1$, \ rauvelle, | Fig 17: ; Paille-en-queue: t OT ILES | Piÿ. 49. 1 ue - Î De = ivre, f° 7e £ À { Figs1 Bec-ouvert. | \ ; Fig. 26! Macareu®: Fi 23. | Marlin -pécheur | À Planche. l; Da. 3 Forroque Fig. 7. Courks. (©) SE [ Fig. 14 hhinga ; A Fig. 18. Calao. Fig. 24. Pie -griéehe ; 5 1 : Léa 74 V£6c1. N Planche IL, d ES Re MES \ À \ M \ \ \ Pig. 3 Pordrix de Mer. ® Fa, 2. Pingouin) Pig. 6. Pélican. Fig) 7 Üie de Cunee. Ÿ Fig. 12. Calao © ( # ins cet } \ Fig. 13. Bec-croure. 7 ! A ; \ ‘ 1 Fa. 4 Choucas — nkurlache. À Fig. 1% Engoulevent Planche I. Quste iréquhere. STAND PERDRE | ee De pnra nnm re UN Planche. M. fe Queue égale. ÿ F9 Queue éréqulhëre F° ab à Voigk llres 27 UE : Planche IF. \ c \ TT | \ : | NES \ \ ; \ RL | \ - i 4 { \ Ve à ( Planche 4 k Dur) NDS SD ra ELLES 4 HAE I Gi Lo D’EMPAILLER LES OISEAUX. AR) D) 6 le LT, 2 De l’Imprimerie de J. B. KINDELEM. ES L'ART D'EMPAILLER LES OISEAUX, ConNTENANT “a Principes de théorie nouveaux, et des Procédés de pratique avantageux pour conserver à chaque Famille ses formes et ses atlitudes naturelles; : c ee 6 Faisans suite au Éraité» éfémentaire Se Ounithofogie. Par M. J. P. MOUTON-FONTENILLE , Professeur d'Histoire naturelle à l’Académie et au Lycée de = Lyon, Membre de l’Athénée, Secrétaire-Perpétuel de la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon, Correspondant de plusieurs Sociétés Littéraires et d'Agriculture. A LYON, Chez Y VERNAULT et CABIN, Libraires de l'Académie , rue St-Dominique , n.° 64. L “à À à © 0 © 1811. oo Les Exemplaires exigés par le Décret du 5 février 1810, ont été déposés. a A 4 “À a à A a a Aa Va a Va Va Ÿ BE AN DE L'OUVRAGE. L Traité élémentaire d'Ornithologie qui précède cet Ouvrage étant un livre classique, uniquement destiné, premièrement , à déve- lopper les Principes et les Généralités de cette Science ; secondement , à présenter une distribution méthodique des Oiseaux, par Ordres, Genres, Espèces et Variétés, j'ai cru devoir publier en même temps un Livre, avec le secours duquel on püût connaitre Îles procédés employés pour empailler et con- server ces animaux. Dans cette vue, je me suis déterminé à donner une nouvelle édition de l’Art d’em- pailler les Oiseaux, Ouvrage que j'avais pu- blié, il y a neuf ans, avec feu Jacques-Marie a li] V) PLAN DE L'OUVRAGE. HÉNON (1), et qui est non-seulement utile, mais encore indispensable à toutes les per- sonnes qui forment des collections d’Orni- thologie. Des changemens avantageux, des addi- tions nécessaires , des découvertes utiles aux progrès de l’art, de nouvelles planches faites avec soin, une distribution plus régulière dans le plan de l’ouvrage, une disposition typographique plus élégante , les soins donnés à cette nouvelle édition, lui conci- lieront j'espère les suffrages des amateurs. Parmi les Ouvrages publiés sur l’art de préparer et de conserver les animaux, on compte : 1° Les quatre lettres de M. KUCKHAN, sur la manière d’embaumer les Oiseaux : 2. le Mémoire de M. MAUDUYT, sur la manière de se procurer les différentes espèces d’ Animaux, de les préparer et de les envoyer des pays que (1) Voyez l'éloge de Jacques-Marie HEnon , inséré dans le compte rendu de la Société d'Agriculture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon , pendant le cours de l'an 1809, page 85. PLAN DE L'OUVRAGE. Vi} parcourent les voyageurs; 3.° le Mémoire instructif du Chevalier TURGOT, sur la ma- nière de rassembler , préparer , conserver, et d'envoyer les diverses curiosités d'Histoire naturelle, etc., Lyon, 1758 , in-8. avec figures ; 4.° le Traité de l'Abbé MANESsE, sur la manière d’empailler et de conserver les Animaux, Paris, 1787,1in-12; 5.° la Méthode de préparer et conserver les Oiseaux pour les Cabinets d'Histoire naturelle , par M. l'Abbé Vicenzo Rosa, gardien du Muséum d'His- toire naturelle de l’Université de Pavie, tra- duit de l'italien par M. DasTier, Chirurgien- major au collége Borrhomé, Pavie, 1798: 6.2 le Traité complet d’Ornithologie de M. DAUDIN, Paris, 1800, in-4., avec figures: 7.° la Méthode de préparer et conserver les Animaux de toutes les classes, pour les Ca- binets d'Histoire naturelle , par Nicoras, Paris, 1801 ,in-8., avec figures; 8.° l’article Taxidermie du nouveau Dictionnaire d’His- toire naturelle, par L. DUFRESNE, Aide- naturaliste du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, vu) PLAN DE L'OUVRAGE. Entreprendre, d'après les Ouvrages des Naturalistes que je viens de citer, d’écrire sur lArt d'empailler, préparer et conserver les Oiseaux , c’est au premier aspect un des- sein téméraire ; mais ma justification est dans la différence du travail. Les procédés pour monter les Oiseaux varient à l'infini; et dans le nombre de ceux qu’on a employés pour tendre au même but par des moyens différens, on conçoit facilement qu'ils ne présentent pas tous les mêmes résultats. Afin de présenter avec ordre le plan de cet Ouvrage, je Le diviserai en trois Parties. Dans la première, purement philosophi- que, je développerai jusque dans leurs plus petits détails mes principes en théorie, pour conserver aux fanulles que j'ai eu occasion d'observer, leurs formes et leurs attitudes naturelles. Cette partie, absolument neuve, et dont on ne trouve pas la moindre trace dans les Ouvrages que je viens de citer, donnera j’es- père à mon travail un degré d'utilité et de PLAN DE L'OUYRAGE. 1X nouveauté que personne ne saurait lui con- tester. | Dans la seconde, j’exposerai mes procédés de pratique pour Préparer les Oiseaux , et je ferai connaitre successivement ceux qui sont employés par les Ornithologistes, et dont je présenterai les inconvéniens, non dans l’in- tention de m’ériger en censeur, mais avec cette modestie qui est l'apanage de ceux qui ne cherchent que le progrès des Sciences. Dans la troisième, j’énumérerai les di- verses substances ou matières connues sous le nom de Préservatifs, usitées pour Con- server les Oiseaux et remplir leurs peaux. J’indiquerai celles que j'ai employées avec succès depuis long-temps, et les avantages ou les inconvéniens qu’offrent celles qui ont été mises en usage jusqu’à ce jour. Les notes placées dans le cours de cet Ou- vrage, présentent les diverses observations nécessaires à l’intelligence de mes principes et de mes procédés, soit en théorie, soit en pratique, et quelques observations sur les rapports naturels des familles, Sans leur se- x PLAN DE L'OUVRAGE. cours, 1l serait impossible de connaître le vrai sens des mots que j'ai consacrés au dé- veloppement d'un Art, dont l'existence avait été ignorée ou méconnue jusqu'à ce jour. Parmi les différentes classes d'animaux, on conçoit que les Oiseaux ont dû obtenir la préférence. La beauté et l'éclat de leur plu- mage, l'élégance de leur port, la légèreté et les grâces de leurs mouvemens, la mélodie de leur ramage, la fidélité de leur union , et les phénomènes de leurs migrations, ontdû fixer de tout temps les regards des Observa- teurs. Aussi ne doit-on pas s'étonner si le nombre de ceux qui ont travaillé à conserver et à habiller leurs dépouilles, s’est journel- lement accru. Mais il faut convenir que, faute de principes pour se diriger dans leurs travaux, leurs tentatives n’ont obtenu que des succès bien imparfaits. . Créateurs sans plan de création coordonné avec l’observation de la Nature, ils n'ont égard ni aux formes, ni aux proportions. Ils ignorent l’art de donner aux animaux qu'ils habillent, ces attitudes , ces: grâces, 1 | PLAN DE L'OUVRAGE, x} ces mouvemens qui nous charment pendant leur existence ; le grand art, en un mot, de faire oublier le sommeil de la mort , d'opérer une résurrection et d'animer la matière. Il est aussi impossible d’avoir une idée juste des attitudes véritables des Oiseaux d'après les travaux de la plupart des Empailleurs , qu'il le serait de se former en peinture une idée des belles formes d’après les figures gro- tesques de CALLOT. Il faut distinguer, dans l’Art d'empailler les Oiseaux, la pratique et la théorie. La première , selon M. KUCKHAN, est une action purement mécanique ; la seconde dépend du goût et du jugement. On peut comparer l’Artiste qui monte un oiseau , à un Peintre qui fait un portrait. L'un et l’autre cherchent à imiter la nature: et sans la ressemblance parfaite entre l’ori- ginal et la copie, leur travail est défectueux. Mais il yaentr'eux cette différence, que l’un a sans cesse sous les yeux l’objet qu'il veut imiter, et que l’autre doit l'avoir gravé dans sa mémoire et toujours présent à son esprit. RES xi) PLAN DE L'OUVRAGE. Il ne suffit pas de dire qu’il est de toute nécessité de donner à un oiseau l'attitude qui lui est propre ( et par ce mot attitude, j'entends, avec M. KUcKHAN, la posi- tion des jambes, des ailes, de la tête, du corps, en un mot ce bel ensemble qui ex- prime les différentes passions de l'oiseau }, mais il faut indiquer les moyens de parvenir à la leur donner. C'est après avoir préparé plus de trois mille oiseaux selon toutes les méthodes, et les avoir observés à diverses époques et en différens temps, soit dans mes courses bota- niques, soit à la chasse, depuis le sommet des Alpes jusqu'aux bords de la mer, dans les forêts, les taillis, les buissons, les prés, les champs, les marais, en un mot sur le théâtre de la Nature , que j'ai pu acquérirsur leurs attitudes, les lumières que je m’em- presse de communiquer aux Ornithologistes, et qui sont le fruit de plus de vingt-cinq ans d’études et d'observations. Il n’est que trop ordinaire aux personnes qui empaillent, de ne connaître ni les Oi- PLAN DE L'OUVRAGE. xilj seaux qu'ils veulent monter, ni leurs atti- tudes. Dès-lors , que peut-on espérer de sa- tisfaisant de la part d’un Artiste qui ignore ce qu'il doit faire ? Un Peintre pourrait-il se flatter de saisir la ressemblance d’une per- sonne qu'il n'aurait jamais vue ? Et un Em- pailleur doit-il espérer de pouvoir imiter les attitudes et le port d’un animal qui lui est inconnu ? J'ai cru rendre un service important aux Naturalistes qui travaillent à habiller les Oi- seaux, en leur faisant connaître les seuls vrais principes d’après lesquels ils doivent se conduire, et en leur indiquant si un oiseau qu'ils se proposent d’empailler doit être monté, 1.° Bas où Très-bus, Haut ou Très- haut sur jambes ; perché, non perché, ou cramponné. 6 2.2 S'il doit avoir les Talons couverts ou découverts, rapprochés ou écartés. 3.° Les Jambes plus ou moins fléchies, plus ou moins rapprochées de la queue, ou du point central du corps, et l’une de l'autre, XIV PLAN DE L'OUVRAGE. soit aux talons, soit dans la partie qui ré- pondaux doigts où à l’origine des phalanges. 4.° Les Doists libres ou engagés dans uné membrane, disposés en nombre pair ou im- pair, en avant ou en arrière. 5.9 Les Ailes découvertes, ou couvertes au tiers ou aux deux tiers, écartées où rap- prochées du corps, croisées ou non croisées à leurs extrémités, relevées ou pendantes. 6.2 Le Corps alongé ou raccourci, dans une position horizontale, oblique ou verti- cale. 7.9 Le Dos arrondi ou aplati, relevé dans sa partie antérieure , moyenne ou posté- rieure. ee 8.° La Queue abaissée ou relevée , fermée ou écartée en voûte, cachée en tout ou en partie par les extrémités des ailes. 9.° Le Ventre abaissé ou relevé. Tr 10.© La Poitrine arrondie ou effacée ' abaissée ou relevée. 11.9 Le Cou alongé ou raccourci, droit ou fléchi en avant ou en arrière. 129 La Téte arrondie ou effilée, aplätie PLAN DE L'OUVRAGE. XV au sommet ou sur les côtés, portée en dvant, ou posée paisiblement ou majestueusement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 13.° Les Huppes, Aigrettes, Crétes, etc., dans les Oiseaux qui en sont pourvus, rele- vées ou abaissées, ouvertes ou fermées. 14.9 Le Bec ouvert ou fermé, dans une direction horizontale ou oblique abaissée ou relevée. 15.0 Les Yeux grands ou petits, et ia ou moins saillans. - Ces Principes établis, j'ai tâché d’en faire l'application aux diverses Tribus du genre volatile , que j'ai eu occasion d'observer. Mais ce travail, pour devenir méthodique, devait être adapté à un système quiconservât la série des familles naturelles; et celui de LiNNÉ, que j'ai suivi dans mon Traité élé- mentaire d'Ornithologie, m'a paru mériter à cet égard la préférence. En isolant quel- ques familles , ou en réunissant sous un mème point de vue celles qui ont entr’elles le plus de rapports, j'ai formé cinquante- neuf groupes ou divisions, auxquels j'ai xv) PLAN DE L'OUVRAGE. donné le nom de Tableaux, qui indiquent la position et la forme des quinze parties du corps que je viens d'énumérer. Telle est la base de la théorie de l’Art d’empailler les Oiseaux , dont la pratique, qui a pour objet leur Préparation et leur Conservation, de- vient une suite naturelle. , Cet Ouvrage est enrichi de cinq Planches en taille-douce, que j'ai jugé nécessaires à l'intelligence de mes principes. Deux de ces Planches (II-V ) ont été exécutées d’après les dessins du célèbre BARRABAND , les autres ont été faites d’ après nature. Cet Ouvrage sera suivi de plusieurs Traités que je me propose de publier sur Art d’em- pailler les Quadrupèdes , les Poissons , les Serpens, etc. ; 1ls formeront avec celui-ci un corps d'ouvrage élémentaire qui manque à l'Histoire naturelle, et dont la publication sera avantageuse aux personnes qui s’adon- nent à l'étude de cette science. L'ART LA D'EMPAILLER ". LES OISEAUX. Re D D RE DR EE D D D) ED DE PREMIÈRE PARTIE. Pains les tres vivans destinés 2 embellir la scène de la Nature, les Oiseaux sont sans contredit ceux auxquels cette importante fonc- tion parait spécialement dévolue. Faits pour plaire et charmer , ils réunissent les grâces à la beauté, recréent nos yeux, flattent nos oreilles, animent nos campagnes, égayent notre imagi- nation. Leurs innombrables peuplades répandues dans les airs, sur la terre et les ondes, sont réparties aux différens sites de ce vaste univers : à leur aspect tout étant animé dans la Nature les eaux, les bois et les rochers semblent avoir des voix et des passions, pousser des soupirs, des gémissemens et des murmures, Parmi les Quadrupèdes Mammifères dissé- À 2 L'ART D'EMPAILLER minés sur la surface du globe, les uns, en petit nombre, nous offrent des ressources précieuses ; mais leurs hordes errantes et vagabondes, confi- nées dans les climats chauds des deux Continens, remplissent d'horreur, de sang et de carnage les solitudes qui servent de théâtre à leurs féroces exploits. Parmi les Quadrupèdes De es, le crapaud dégoûtant , dont l'approche révolte tous les sens, caché dans la vase, tapi sous des tas de pierres, soulevant avec effort sa masse pustuleuse, ne se montre jamais à nos yeux qu'en faisant éprouver une sorte de frémissement (1). La vipère a sou- vent enflammé de son venin mortel le pied des chasseurs, et la main des amans attirés par le parfum des fleurs. Près des fleuves se voient d'énormes serpens qui tracent de longs sillons sur leurs rives bourbeuses; des crocodilles, des lézards, et mille autres reptiles à longues pattes qui en pétrissent la fange. Le peuple impur ram- pant sur le limon déposé par leurs eaux, attire de nombreuses nuées d’Oiseaux, qui diminuent le nombre, et empêchent la trans orande multi- plication 1 ces hideux enfans de la Nature. Les Poissons, confinés pour la plupart dans les vastes abimes des mers, ont avec les Oiseaux des points d’analogie frappans. Les uns et les (x) Voyez l'Histoire naturelle des Quadrupèdes Oripares, par son Excellence Monseigneur LACÉPÈDE, fome 2, p. 329. tes O:issaux. Partie I. 3 autres peuvent monter, descendre et exécuter des mouvemens en tout sens au milieu des fluides aqueux et aériens. Ils peuvent accroitre et dimi- nuer leur pesanteur spécifique, en dilatant ou comprimant, les uns leur vessie natatoire, les autres leurs poumons et leurs vésicules aériennes situées dans les différentes parties de leur corps. Ils entreprennent des migrations, échappent par le vol aux poursuites de leurs ennemis : leurs queues leur servent de gouvernail, leurs ailes et leurs nageoires de rames pour diriger leur vol ou leur route. Les Poissons carnassiers peuvent, ainsi que les Oiseaux de proie, rejeter facilement par la gueule les différentes substances qu'ils ne peuvent digérer, et leurs femelles sont, comme dans les oiseaux de rapine, plus grandes que les mâles. Leurs écailles sont, ainsi que les plumes des oiseaux, placées en recouvrement les unes au-dessus des autres. Le corps des Poissons, presque toujours paré des plus riches couleurs, et souvent plus éclatantes que celles des Oiseaux, se pénètre le jour d’une vive lumière qu'ils lais- sent échapper pendant la nuit, et qui ne con- tribue pas peu à augmenter le magnifique spec- tacle que présente la surface phosphorique des mers. Mais, destinés à se mouvoir dans un fluide où ne peuvent vivre la plupart des habitans de la terre, se dérobant presque toujours à nos regards, ils ne sauraient obtenir à nos yeux la \ À 2 4 L'ART D'EMPAILLER préférence sur la brillante et mélodieuse tribu des habitans de l'air (2). Les Insectes, qui jouent un grand rôle dans l’économie de la Nature, nous fournissent de nombreux sujets d’admiration. Les unssont, tour à tour, œufs, vers, nymphes, chenilles, papil- lons; d’autres filent, maçonnent, fabriquent des toiles, des ruches. Les Papillons, emblémes de linconstance, qui paraissent être parmi les in- sectes ce que les Colibris sont parmi les oiseaux, nous charment par leur brillante parure; mais ils n’ont ni ces chants variés qui flattent si mélo- dieusement nos oreillés, ni ces belles formes sur lesquelles se reposent si agréablement les yeux de l'Observateur. Si nous fixons nos regards sur le peuple aérien, nous admirerons les Péfrels, ces infatigables na- vigaieurs ailés, qui se jouant avec sécurité sur le vaste Océan, sur cet élément terrible devant lequel homme le plus intrépide est forcé de pâlir, réunissent à la légèreté du vol, à la faci- lité de nager, la singulière faculté de courir et de marcher sur Peau. L’Oiseau des tempêtes, dont l’apparition est à la fois pour les marins un signe d'alarme et de salut, sait trouver des points de repos au milieu des vagues bondissantes , et (2) Voyez le Discours de son Excellence Monseigneur La- CéPÈèDE sur la nature des Poissons, dont nous présentons ic l'analyse. LES OxsEaAux. Partie I. 5 court au milieu des sillons des flots comme lalouette dans les sillons des champs (3). Les Pingouins, Manchots, oiseaux demi-pois- sons, privés de la faculté de voler, sont confinés aux régions polaires comme les derniers enfans de la Nature mourante sous cette sphère de glace, tandis que l’Oiseau des Tropiques ou Paiïlle-en- queue, attaché au char du soleil sous la zone brûlante que bornent les Tropiques, volant sans cesse sous ce ciel enflammé, sans s’écarter des deux limites extrêmes de la route du grand astre, annonce aux navigateurs leur prochain passage sous ces lignes célestes. Les Oiseaux nous présentent, ainsi que les autres animaux qui peuplent la surface du globe, les formes les plus bizarres. L/Anhinga nous offre l’image d’un reptile enté sur le cou d’un serpent, Nous observerons, non sans étonnement, les cuillers arrondies du bec de la Spatule, la cour- bure à contre-sens de celui de lÆ#vocellte, la hache du bec de l’'Huïtrier, la pince brisée du Bec-croisé, la coupe extraordinaire des mandi- bules du Bec-en-ciseaux, la diformité de celui du Flammant, le bec en lame de couteau du Macareux, le bec en cuiller du Savacou, la singulière conformation de celui du Bec-ouvert, l'énorme grandeur du bec du Toucan, la mons- (3) Voyez Burron, pourles Péfrels, Pingouins, Manchots, Pailles-en-queue, etc, ARE, 6 L'ART D'EMPAILLER trueuse enflure de celui du Calao, le bec en forme de sonde grèle et ployante qui alonge la face des Courlis, des Barges, Bécasses et Bé- cassines ; le bec acéré et tranchant des Pres, et le petit bec en alène de la plupart des Oiseaux des champs. Si de la conformation du bec nous passons à examen des autres parties, nous serons frappés de la longueur extraordinaire des extrémités in- férieures de lÉchasse, et de la plupart des Oi- seaux de rivage; de la démarche singulière des Pingouins, Manchots ; du sac guttural du Pélr- can ; des cornes osseuses qui surmontent la tête du Faisan-cornu, des Peintades ; de énorme casque qui couvre celle du Casoar, et de la corne alongée de celle du Kamichi, qui paraît être parmi les Oiseaux ce que le Narwal est parmi les Cétacées. Nous observerons la plaque frontale des Foulques et des Poules d'eau, les éperons implantés aux ailes des Vanneaux-armés et des Jacanas, le double ergot de l'Éperonnier, les caroncules charnues qui ornent la tête de la plupart des Gallinacées ; les aigrettes, les huppes qui décorent celles des Paons, Cardinaux, Cogs- de-Roche, Kakaloës, elc.; et nous serons forcés d’avouer que tous ces différens attributs qui nous paraissent le plus souvent déplacés, ont été dé- partis à chaque espèce d'oiseaux suivant les plans immuables de la prévoyante Nature, dont on est forcé d'admirer la sagesse. Les OrsEAuUx. Partie I. 7 Si nous jetons un coup-d’æil sur leurs habi- tudes, nous verrons que les uns sont destinés à . vivre et à mourir dans les lieux qui les ont vu naître; d’autres, à errer de climats en climais, sans jamais se fixer dans aucun; et quelques-uns voyageurs-nés, se montrer régulièrement deux fois l’année, et diriger leurs migrations, occa- sionées ordinairement par le besoin d’alimens et le défaut de subsistances , savoir: le printemps, du midi au nord; et l'automne, du nord au midi. Ils émigrent par bandes nombreuses, par petites troupes ou solitaires, et font de longs voyages ou de très-courts. Mais, dans ces tra- versées , quel instinct les rassemble ! quelle boussole les dirige ! quelle carte trace leur route (4) ! Le désir de plaire, dans la plupart des Oi- seaux, est toujours accompagné de ces grâces dont il anime les mouvemens de tous les êtres qui l’éprouvent avec un cœur sensible. Les uns, pour captiver la compagne qu'ils veulent se choisir, se rengorgent, font la roue avec leur queue, étendent leurs ailes à terre, font éclater les nuances et les riches teintes de leur plumage; d’autres redoublent leur mélodie : il semble que les taillis , les buissons , que chaque arbre , chaque arbuste paye son tribut d'harmonie. Le chantre de la Nature , Orphée des bois, qui (4) Voyez les Œuvres de CHARLES BONNET. À 4 8 L'ART D'EMPAILLER sait rendre les échos de nuit préférables à ceux de jour, déploie alors dans leur plénitude toutes les ressources de son incomparable organe. Cest sur-tout au printemps que le plu- mage des oiseaux acquiert toute sa beauté : les uns sont glacés de rouge, comme si on les eût roulés dans le carmin; d’autres en sont sablés, comme si on eût soufflé sur eux quelque poudre écarlate. Tous se distinguent par leurs couleurs, leurs formes et leurs allures (5). « Ilenest, dit Buffon, qui semblent échappés de ces climats où le soleil verse, avec les flots d'une lumière plus pure, tous les trésors des plus riches couleurs. Il en est dont le plumage égale la splendeur de l'or, le reflet pétillant des pierreries , les nuances de l’arc-en-ciel, le bril- lant de l'émail, le lustre de la soie, le jeu du saphir, l'œil de la turquoise, le coloris tendre et frais des plus belles fleurs. » Mais toute cette brillante parure, qui disparaît le plus souvent après la saison d'aimer, semble ne leur avoir été accordée par la Nature que pour le temps de leurs noces. Saisis d'admiration pour le spectacle ravissant que nous offrent les habitans de Pair, les pre- miers observateurs durent les contempler avec étonnement. À l’admiration succéda bientôt le désir de la possession. On leur tendit des piéges, (5) Voyez les Éludes de la Nature. LES O1sEAUx. Partie I. 9 des filets; on employa avec succès les cris de quelques espèces pour attirer leurs semblables et les réduire en captivité. Non contens de ces moyens, on voulut avoir morts ceux qu’on ne pouvait se procurer vivans. On déclara alors la guerre à l’innocence et à la beauté. Egalement atteints par la flèche rapide et le plomb meur- trier, les nombreux individus du genre volatile périrent victimes de cette proscription univer- selle. Combien d’unions contractées avec cette vivacité de sentimens qu'inspirent le printemps et la liberté, l'amour et la nature, furent aussitôt dissoutes que formées ! Plus d’une Philomèle eut à gémir sur la perte d’un compagnon fidèle | plus d’un écho répéta les gémissemens plaintifs de l'amoureuse tourterelle ! À cette mort réelle, quelques personnes firent succéder une résurrection trompeuse, et voulu- rent rendre les apparences de la vie aux êtres dans lesquels elles en avaient éteint les sources. On s’étudia à leur donner leurs formes et leurs atti- tudes naturelles. De là naquit la Taxidermie des Oiseaux, ou l'Art d’empailler leurs peaux. Dans les collections qui se formèrent, les uns voulurent en quelque sorte faire revivre, après sa mort, un animal qu'ils avaient chéri pendant sa vie, et tromper ainsi leur douleur en imitant la nature, Les autres ne sattachèrent qu'aux oiseaux dont le plumage flattait agréablement leurs yeux. Ceux-là seuls ont bien mérité de la 10 L'ART D'EMPAILLEN postérité, qui, accoutumés à ramener les choses à leur véritable but, cherchèrent à conserver, pour leur instruction et les progrès de FOrni- thologie, les espèces rares ou peu connues. Tous se réunirent pour renfermer dans des tombeaux de verre les productions des deux mondes, et les soustraire à la voracité des insectes. Un Ornithologiste qui sait empailler les Oi- seaux, est regardé, par quelques personnes, comme un homme peu ordinaire. Le plus grand nombre des curieux n’admirent à la vérité dans ses ouvrages que les riches couleurs des oiseaux qu'il a montés; les vrais connaisseurs s’attachent aux belles formes, aux proportions et à la vérité, des attitudes : aussi ces derniers sont-ils très- difficiles à contenter. Le premier sentiment qu'on éprouve à la vue d’un oiseau empaillé, est celui de létonnement. On ne conçoit pas comment l'artiste a pu dé- pouiller l'animal, extraire le corps de la peau, la coudre de manière à ce que l’incision qu'on y a faite ne paraisse point, et lui donner sa forme naturelle. Le second mouvement est celui de la curiosité. On désire voir opérer lartiste , connaître ses procédés, et on cherche à s’instruire. À ces divers mouvemens succède celui du désir de la jouissance. On voudrait posséder ce que l’on admire; on fait connaître insensiblement les sentimens qu’on éprouve, On loue, on flatte, LES O1sEAuUx. Partie I. 11 on prie, on sollicite : et ce pénible combat entre le désir de la possession et la crainte de ne pas obtenir ce que l’on désire, ne cesse que lorsque, cédant à des démonsirations aussi sincères , le Naturaliste empailleur, dont le plaisir d’obliger fait le caractère, accorde à un nouveau prosé- lyte l’objet de ses pressans désirs. Mais comme on désire joindre à un premier oiseau qui fait la base d’une ‘collection, et qui est celui auquel on attache le plus de prix, des individus qui puissent laugmenter , pour ne point abuser de la complaisance d’un maitre aussi généreux, on le prie de donner quelques leçons. On l’observe, on suit attentivement ses procédés, on les répète, on s'exerce à les imiter, et on ose marcher de loin sur ses traces. En sa- crifiant quelques oiseaux, on est bientôt au fait des diverses manipulations pour les monter; mais souvent, après bien des efforts, l’animal empaillé pêche encore par les attitudes. On soumet ses travaux à la censure de son savant instituteur qui les corrige, donne le dernier coup de maître, et prend occasion de joindre aux préceptes d’une pratique consommée, les avis émanés d’une théorie lumineuse. | L'Art d'empailler les Oiseaux consiste à leur donner cet air de vie et de fraicheur qui semble les faire respirer après leur mort. Ce but, qui est lécueil des Ornithologistes, doit exciter fa sollicitude de ceux qui s'occupent de cette inté- 12 L'ART D'EMPAILLER ressante partie. Le célèbre Delille, dans le troi- sième chant de ses Géorgiques Françaises, dans lequel il développe des connaissances variées en Histoire naturelle, s'exprime ainsi sur cet objet si important : Sur-tout des animaux consultez l'habitude : Conservez à chacun son air, son attitude, Son maintien, son regard. Que l'oiseau semble encor, Perché sur son rameau, méditer son essor ; Que la Nature enfin soit par-tout embellie, Et même après la mort y ressemble à la vie. L'Art d’empailler, pour tendre à sa perfec- tion, doit être soumis à des principes. Dépouiller un oiseau, en remplir la peau, lui donner en le montant une attitude quelconque, est une opé- ration facile, mais dont l’exécution devient abso- Jument ‘inutile aux progrès de l’Ornithologie. Empailler tous les Oiseaux de la même manière, c’est pécher contre l'observation, puisque nous voyons que les espèces d’un même genre varient dans leur port; tels sont le Geaë, la Pre et le Corbeau, qui présentent des attitudes très-dilfé- rentes. La difficulté de parvenir à représenter les Giseaux que nous avons journellement sous les yeux, avec leurs formes naturelles, nous fait présumer qu'il est presque impossible de donner aux Oiseaux étrangers dont nous ne connaissons ni les mœurs ni les habitudes, les attitudes qui leur sont propres. On peut même regarder comme factice Le port de la plupart des Oiseaux exoti- LES O1sEAUx. Parlie I. 13 ques qui décorent les collections. 11 y a plus; la majeure partie des gravures, soit en noir, ou coloriées, dessinées sur les Oiseaux étrangers ou indigènes empaillés, représentent des individus montés le plus souvent d’après l'idée de celui qui les habille. Nous pourrions citer à l’appui de notre assertion, un grand nombre de figures vicieuses dans les Ouvrages même les plus esti- més, si notre intention n’était, en applaudissant aux efforts des Ornithologistes qui ont perfec- tionné la science, de nous abstenir de toute ré- flexion critique. Nous observerons seulement que ces Figures copiées sur des Oiseaux mal empaillés, et qui servent de modèle aux préparateurs pour monter les espèces qu’elles représentent, propagent l’er- reur de ceux qui pensent avoir fait un travail parfait en les imitant. Il est évident que dans la plupart des planches on a sacrifié la vérité et la belle nature, pour exprimer Jes caractères pris des couleurs des plumes. En réfléchissant, on ne peut s'empêcher de sentir les défauts de cette méthode de philosopher. L'étude des livres n’est pas celle de la nature. Un artiste qui, dans son cabinet , monte un oiseau d’après un dessin qu'il a sous les yeux, et que nous supposons exact, fait un travail d'imitation, qui, réitéré plusieurs fois sur différens individus, offre tou- jours les même résultats, et devient nécessaire- ment monotone, Il ne donne jamais qu’une seule 14 L'ART D'EMPAILLER attitude à son oiseau; ses mains seules travaillent, et son esprit est sans activité. Mais celui qui a observé les Oiseaux sur la scène de la Nature, sait, en variant les atütudes, leur donner les graces, les proportions, le mouvement et la vie. L'un est un imitateur servile qui n'ose s'éloigner de son modèle; l'autre est créateur, et semble animer à son gré la matière. Il serait très-utile pour l'instruction des per- sonnes qui ne peuvent voir les Oiseaux dans leur état de liberté, soit à raison de leurs occupa- ons, ou de la faiblesse de leur tempérament, ou par d’autres causes, de présenter une notice des figures en noir ou enluminées, propres à servir de modèle pour empailler les Oiseaux, et de faire connaître en même temps cellés qui, par les défauts qu’elles présentent, ne servent qu’à égarer ceux qui voudraient les copier. Mais ce travail, que nous avons entrepris pour notre satisfaction personnelle, pourrait ne pas plaire à tout le monde, et ce motif nous a empêché de le rendre public. La plupart des Figures en Ornithologie , ont été, comme en Botanique, copiées sur d’autres figures, le plus souvent sans distinction, sans examen, sans discerner si la gravure que l’on cite est exacte ou non. Au lieu de renvoyer à la hgure déjà publiée, ce qui eût été plus sage, parce que la faute serait retombée sur le premier inventeur, en partageant ses erreurs, on a mul- Les O1rsEAUx. Partie I. 15 üplié sans nécessité le nombre des mauvaises figures. On distingue en Histoire naturelle deux sortes de Figures, en noër ou coloriées. Les premières sont préférables pour les Quadrupèdes, les Pois- sons, les Amphibies et les Plantes; les secondes sont utiles et même nécessaires pour les Oiseaux, les Insectes, les Coquilles, parce que dans ces trois branches de l'histoire naturelle, les carac- tères spécifiques se prennent des couleurs. On distingue deux sortes de Figures coloriées ou enluminées, savoir, celles qui sont enlumi- nées, c’est-à-dire, coloriées à la presse, et celles qui le sont à la main. Dans les premières, les couleurs sont départies mécaniquement ; dans les secondes, artistement. Ces dernières, dont les teintes, les nuances et les reflets varient, selon le goût ou le génie de l’artiste, sont préférables; mais en général, les unes et les autres ont le défaut d'exprimer imparfaitement, et souvent mal les couleurs des objets qu’elles représentent. On a observé que les couleurs en vieillissant tendaient à se rembrunir, et à perdre une partie de leur éclat et de leur fraicheur. Buffon lui- même avoue que dans le genre de mauvaise pein- ture, qu'on appelle Enluminure, les figures qui accompagnent son Ouvrage, sont les plus exactes qui aient paru. Cela est vrai; mais quelques par- faites que soient ces figures, un petit nombre seulement peut supporter la comparaison avec 16 L’AnT D'EMPAILLER Voiseau dont elles expriment les couleurs, ainsi qu'il est facile de s’en convaincre. Les Figures des divers Ouvrages d'Ornithologie que nous avons consultés, représentent presque toujours l'oiseau dans une même attitude. Ces figures, en termes de l’art, s'appellent maniérées. Si quelques oiseaux y sont représentés avec la tête tournée de devant en arrière, ou renversée sur le cou qui est lui-même très-fléchi sur le dos, c’est parce que le champ de la planche ne pouvant pas contenir l'oiseau, quoique réduit d’après une échelle de proportion, on a été forcé pour l'y faire entrer, de lui donner une attitude de circonstance, et nullement naturelle, mais qui est subordonnée à la grandeur de la planche. Dans quelques Ouvrages d’Ornithologie, on n’a point réduit les oiseaux d’après une échelle de pro- portion, et on représente de même grandeur, l Alouette et le Calao, lOufarde et la Canne- pelière. Pour parvenir à donner aux Oiseaux qu’on se propose d’empailler, un air de vie, il est né- cessaire de les étudier dans leurs différentes atti- tudes, dans les momens de repos, de crainte, de colère et d’amour qui leur impriment un port caractéristique. On doit également observer les effets que produisent sur eux les différentes va- riations de l’atmosphère, telles que le chaud, le froid, etc. Enfin, il est nécessaire qu’un Natura- liste qui sait trouver dans la chasse d’autre plaisir que LES Oiseaux. Partie I. 17 que celui de tuer, examine attentivement les Oiseaux qu'il a occasion de rencontrer , et sache quelquefois pour son instruction laisser échapper sa proie, afin de mieux connaïître ses habitudes. À ces connaissances accessoires , il est indis- pensable de joindre les connaissances anatomi- ques, qui seules peuvent nous guider dans nos travaux, et nous amener à des résultats heureux. C'est ainsi que pour imiter la rotondité de la partie supérieure du corps de la Perntade , il faut abaisser la poitrine, et contourner en bas la partie qui répond à los sacrum et au coccyx. D’après ces considérations, nous avons cru devoir publier nos observations sur les six Ordres ou Familles d’Oiseaux compris dans le Système de la Nature de Linné, que nous avons adopté comme nous ayant toujours paru le plus simple et le plus haturel ; et que nous avons suivi dans notre Traité élémentaire d'Ornithologie. 18 L'ART D'EMPAILLER ie LE PREMIER OnDRE, qui comprend les OISEAUX DE PROIE ( Accrp1Tres ), nous offrira trois Divisions ou Tableaux ; savoir, . Les Vautours ( Vullures), les Aigles, Milans, Buses, Faucons. etc. .( Falcones ); IL Les Ducs, Chouettes, Hiboux, etc. (S/riges ); HE. Les Pies- grièches ( Laniï ) [6]. TI. Les Vaurours, Arczes, Mirans, Buses, Fau- cons, etc. ou Oiseaux de proie diurnes, doivent être empaillés ou montés, 1.9 Bas ou Haut sur jambes (7), Perchés ou non [61] Voyez, pour les Oiseaux de proie, les caractères du premier Ordre du Système de Linné. (7) Nous distinguons dans l’Arf d’empailler les Oiseaux , quatre Positions relatives à la longueur des Jambes, et d’après lesquelles tout oiseau doit être monté Bas ou Très-bas, Haut ou Très-haut sur jambes. Un oiseau est 1.2 Bas sur jambes, lorsque les plumes du ventre cachant le libia, le falon et le {arse paraissent dans toute leur longueur. ( Woyez Planche I.) 2.9 T'rès-bas sur jambes, lorsque les plumes du ventre des- cendant jusqu'aux phalanges, recouvrent le #bia, le {alon et le farse. (Voyez Planche V.) 3.0 Haut sur jambes , lorsque le /arse, le falon et le tiers inférieur du {bia sont séparés du corps , et ne sont point cachés par Les plumes du ventre. ( Voyez Planche IL. ) 4° Très-haut sur jambes, lorsque le farse,8le falon et les deux tiers inférieurs au moins du {bia sont séparés du corps, et ne sont point cachés par les plumes du ventre. Nous disons que dans les Oiseaux montés frès-haut sur jambes, les deux tiersinférieurs au moins du #ibia sont séparés du corps, parce qu'il en est chez lesquels les trois quarts ou LEs O1rsEeaux. Partie L 19 pérchés , selon le local pour lequel on les des- tine (8). presque la totalité de cet os, sont séparés du corps, ( dans les Hérons, le Flammant , V'Echasse, etc.) Tout oiseau monté 1rès -haut sur jambes, doit avoir les /alons très-découverts. En observant avec soin les extrémités inférieures dans les Oiseaux, on verra que les uns ou les autres ont 1.° le bia, le falon, le farse et les phalanges couverts de plumes , (le Lagopède, les Pigeons et Cogs-pattus, la plupart des Oiséaux de proie nocturnes ). 2.° Le tibia, le {alon, le farse, couverts de plumes , mais non les phalanges, (le petit T'éfras, et quel- ques Oiseaux de proie diurnes ).3.° Le fibia, le falon, etune partie du /arse, couverts de plumes ; (le Milan, quelques espèces de Perroquets, etc.) 4.2 Le tibia seulement jusqu’au talon, (la plupart des Gallinacées ). 5.9 Le tiers ou les deux tiers supérieurs du bia seulement, (les Echassiers ). Nous indiquons ces observations , afin que les personnes qui voudraient empailler un oiseau dont le bia, le {alon et le farse seraient couverts de plumes , ne confondent pas les plumes attachées à ces parties avec celles du ventre, et ne montent point /rès-bas sur jambes un oïseau qui doit être monté bas sur Jambes. Dans les Oiseaux montés bas sur jambes, comme les Per- drix, les Canards, elc., le talon peut quelquefois être caché en partie par Les plumes du ventre; mais il faut toujours qu'il soit séparé du corps, et au-dessous du niveau du ventre. (8) On peut diviser en quatre classes les nombreuses tribus du genre volatile, relativement à leur position sur les extré- mités inférieures. La première comprendra les oiseaux qui perchent, tels sont les Passereaux, etc. ( Voyez Planche V). La seconde renfermera ceux qui ne perchent pas, tels sont en partie les Echassiers, Gallinacées, elc. (Voyez Planche I). La troisième présentera ceux qui grimpent ou se cram- ponnent et ne perchent pas, tels sont les Pics , Grimpe- reaux, etc. ( Voyez Planche IV). La quatrième offrira ceux qui grimpent et qui perchent, tels sont les Perroquets, Sit- felles, Mésanges, etc, Dans les Oiseaux de proie diurnes, B 3 20 L'ART D'EMPAILLER 2.9 Les Talons , découverts et écartés (9). : 5.° Les Jambes, légèrement fléchies (10), rappre- chées de la queue, également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges (11). quelques espèces perchent, (le Milan ) ; d’autres ne perchent pas, (la Cresserelle ) : voilà pourquoi nous disons qu'ils doi- vent être montés perchés ou non perchés. Dans ces oiseaux, on doit se contenter de percher les petites espèces, et on place les grandes sur un support plat. Le Secrétaire ou le Messager, placé par GMELIN dans les Oiseaux de proie, sousle nom de Falco serpentarius , "quoi- qu’il se rapproche par la longueur de ses pieds, des Oiseaux de rivage ; par sa tête et la forme de son bec, des Aigles ; et par la forme de son corps, des Grues ou des Crcognes : et qu'avec les armes des oiseaux carnassiers il n’ait rien de leur férocité, doit être monté frès-haut sur jambes. Si on le place, avec GMELIN, dans les Oiseaux de proie, il fait exception à la règle que nous donnons pour les monter bas ou haut sur jambes. (@) Le Talon, dans les oiseaux , est l'articulation qu’on nomme communément et improprement le genou. Nous disons improprement , parce que le genou, dans l'homme, est formé par l'articulation du fémur avec le {bia et la rofule ; tandis que dans les oiseaux, la partie désignée sous le nom de genow ou de talon, est formée par l'articulation de l'extrémité infé- rieure du bia avec le farse. (10) A l'articulation du talon. Les Jambes offrent trois in- flexions différentes ; elles sont, 1.° Légèrementfléchies, (dans les Echassiers).2.° Fléchies, (dans les Passereaux ). 3.0 Très- fléchies dans les oiseaux montés /rès-bas sur jambes ou cram- ponnés, (dansles Pics, elc.) (xx) Nous distinguons, dans la situation des Jambes, trois positions différentes. Dans la première, elles sont rapprochces entr’elles aux talons , et éloignées à l’origine des phalanges, { dans la plupart des Passereaux ). Dans la seconde, elles observent entr’elles une égale distance, soit aux talons, soit LES OrsEraux. Partie I. 21 4.° Les Doigts, trois antérieurs séparés, un posté- rieur dirigé de dehors en dedans , et de haut en bas (12). 5.9 Les Ailes, découvertes et légèrement écartées du corps, ou couvertes au tiers, et rapprochées du corps (13), croisées à leurs extrémités ( dans quelques espèces ). à l’origine des phalanges, (dans la plupart des Gallinacées ). Dans la troisième, elles sont rapprochées aux phalanges, un peu moins aux talons, et très-écartées à leur sortie du corps, ( dans les gros oiseaux, tels que les Cygnes, les Aigles, etc.) Nous nous sommes bornés, dans nos principes, aux deux premières positions, parce qu’elles sont les plus ordinaires, et nous nous contentons d'indiquer ici la troisième , qui n’est applicable qu’à un petit nombre de gros oiseaux. Dans les Oiseaux fixés sur des supports plats en forme de tablettes, comme les Gallinacées , ou sur des huchoirs, comme les Passereaux , on peut se permettre de poser quelquefois une jambe légèrement en avant, et de placer le corps oblique- ment sur les jambes. Cette attitude donne plus de grace à Poiseau. On doit observer deux aulres positions dans les Jambes : 1.0 toutes deux sur une même ligne ; 2.° une plus avancée que Vautre. On peut donner ces deux positions aux oiseaux qui perchent ou ne perchent pas. Dans ceux qui se cramponnent (tels sont les Pics), les Jambes présentent ces deux positions. On doit alors en placer une antérieurement, à peu près dans le point central du corps ; l’autre postérieurement, et rappro- chée de la queue. (x2) La dispèsition des Doigts mérite d’être observée soigneu- sement, parce qu’elle fournit des caractères essentiels pour la distinction des genres. (13) Les Ailes sont, 1.° couvertes ; 2.0 découvertes. Nous entendons par Ailes couvertes, celles qui sont cachées dans les plumes de la poitrine et des côtés du corps, qui se relèvent de bas en haut et de devant en arrière; et par Ailes découvertes, celles dont les contours, dans leurs bords infé- Bb 3 22 L'AnT D'EMPAILLER 6.° Le Corps, alongé, dans une position obli- que (14). rieurs, n'étant point cachés dans les plumes du ventre et des côtés du corps, paraissent jusqu'à leurs extrémités. Nous distinguons, dans les Ailes couvertes, deux positions. Dans la premiere, elles sont couvertes au liers; et dans la seconde, aux deux fiers. Dans les Ailes couvertes au fiers, le contour antérieur ow Vangle saillant des ailes répondant au carpe, est caché, et les deux tiers inférieurs de l'aile sont à découvert. ( Voyez Planche Il). Dans les Ailes couvertes aux deux tiers, les deux tiers an- térieurs de l’aile sont cachés, le postérieur seul est à décou- vert. (Voyez Planche I). De là, la nécessité de diviser l’Aïle en trois parties ou tiers; savoir, 1.° un anlérieur, qui forme le contour saillant des ailes, qu'on appelle vulgairement moignon; 2.° un moyen, qui répond aux jambes; 3.° un posférieur, qui répond à la queue. À Dans les Ailes découvertes, les trois tiers qui les composent sont à découvert. ( Voyez PI. IV). Dans les Pres, cette situa- tion des ailes découvertes est moins sensible que dans certains Oiseaux de proie diurnes. Les Ailes sont, 1.° écarlées ; 2.° rapprochées du corps. Nous entendons par Aïles écartées du corps, celles qui ne sont pas logées dans les cavités pectorales ; et par Ailes rap- prochées du corps, celles qui sont reçues et reposent dans les cavilés pectorales. IL faut observer que les Ailes peuvent être , :.° découvertes et rapprochées du corps ; 2.° couvertes et éloignées du corps ; 3.° découvertes et éloignées du corps ; 4.° couvertes et rap-, prochées du corps : dès-lors, elles offrent quatre positions différentes dans leurs rapports avec le corps. (x4) Le Corps offre trois positions différentes , savoir ; 1,9 l’horizontale ; 2.0 V'oblique ; 3.° la verlicale. Dans la première, les jambes sont placées à peu près dans LES O1sEAUx, Partie I. 23 7.9 Le Dos, aplati ou arrondi (15). 9.° La Queue, légèrement abaissée , écartée en voûte , cachée en partie par les extrémités des ailes (16) ( dans les espèces dont les ailes sont croi- sées ). le point central du corps, qui repose alors transversalement sur les membres. ( Voyez Planche 1). Dans la seconde, les jambes sont plus rapprochées de la queue que du point central du corps, dont la partie antérieure est plus relevée que la partie postérieure qui répond à la queue. (Voyez PL Il et V). Dans la troisième , les jambes sont très-rapprochées de la queue, et placées aux deux tiers postérieurs du corps, qui se trouve alors dans une position plus ou moins perpendiculaire, Cette position verticale est propre aux Pingouins, Manchots, Grèbes, Castagneux. ( Voyez Planche IT). Dans les Oiseaux dont les jambes sont rapprochées du point central du corps, la position du corps est horizontale ou oblique. Dans ceux chez lesquels les jambes sont rapprochées de la queue, la position du corps est oblique. Dans les indi- vidus dont les jambes sont très-rapprochées de la queue, ou placées aux deux tiers postérieurs du corps, la position du corps est verticale. (15) La partie supérieure du Corps comprend le Dos et le Croupion. Nous divisons le Dos en trois parties; savoir, l’an- térieure qui répond au cou, la postérieure qui répond à la queue , et la moyenne qui embrasse l’espace compris entre les deux autres. Dans les Gallinacées, on doit avoir égard à la forme du dos et du croupion, sur-tout dans les Peinlades , Perdrix, Cailles, etc. Dans les gros Oiseaux de proie, le dos est aplati, et le contour antérieur des ailes ou moignon est au niveau du dos. Dans les petits Oiseaux de proie, le dos est arrondi , et le contour antérieur des ailes est au-dessous du dos, ou plus bas que le dos. (16) Nous distinguons dans la Queue trois positions, savoir : 1,9 la verticale, lorsqu'elle se relève de bas en haut, (dans le 5 4 24 L'ART D'EMPAILLER 9.° Le Z’entre, relevé ou abaissé (17). 10.° La Portrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légérement fléchi en ar- rière (18). Coq, efc.) 2.9 L’horizontale, lorsqu’elle est parallèle au corps, (dans les Passereaux ). 3.0 L’oblique, lorsqu'elle est inclinée depuis sa base ou partie antérieure qui répond au croupion, jusqu’à son extrémité postérieure qui répond au bout de la queue, (dans les Perdrix, etc.) Nous nous sommes contentés de dire la queue relevée ou abaïssée, afin de ne point trop charger nos tableaux. (17) Dans les Oiseaux bas sur jambes , le Ventre est ordi- Naïrement abaissé à raison du peu de longueur des extrémités inférieures, ( dans le Milan }). Dans les Oiseaux haut sur jam- bes, le Ventre est relevé à raison de la longueur du tibia et du peu de flexion du talon, ( dans les Echassiers ). (x8) Nous divisons ie Cou en trois parties ; savoir : 1.0 lin férieure, qui répond au corps ; 2.° la supérieure, qni répond à la tête; 3.0 la moyenne, qui embrasse l’espace compris entre les deux autres. Dans les oiseaux à long cou, les parties inférieure et supérieure sont fléchies en avant, la moyenne en arrière. Ces flexions du cou doivent être suivies dans les oi- seaux chez lesquels cette partie est très-développce; mais on peut également fléchir le cou en avant dans les Bulors, Biho- reaux, elc., sans lui donner ces lrois inflexions , afin de varier les attitudes, (chose absolument essentielle). Un oi- seau dont le cou est fléchi en avant, a l'air plus animé. Le Cou, dans les Oiseaux, peut être fléchi de trois ma- nières différentes, qui changent totalement la position de la tête. = 1.9 En avant dans les parties inférieure et supérieure, et en arrière dans la partie moyenne ; la tête alors est posée pai- siblement sur le cou. 2.9 En arrière dans la partie inférieure, et en avant dans les parties moyenne et supérieure ; la tête alors est porlée en avant. LES OrIsEAUx. Partie I. 25 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement ou ma- 2 y jestueusement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche (19). 3.° En avant dans la partie inférieure , en arrière dans les parties moyenne et supérieure ; la tête alors est porlée en arrière. La position de la tête dépend toujours de l’'inflexion de la partie supérieure du cou. Dans les Oiseaux dont la tête est posée majestueusement ou paisiblement sux le cou, et tournée à droite ou à gauche, le cou peut être fléchi en avant ou en arrière. Dans les Oiseaux dont la position du corps est verticale, comme les Grèbes, le cou doit être droit, et la partie supé- rieure fléchie en avant. Dans ceux où la tête est portée en avant, et le cou fléchi en arrière ou en avant, cette flexion du cou ne doit être prise que dans la partie inférieure pour ceux dont le cou est fléchi en arrière, et dans la partie supé- rieure pour ceux dont le cou est fléchi en avant. (19) La Téfe est arrondie dans le plus grand nombre d’oi- seaux ; aplalie au sommet dans les Hirondelles ; sur les côtés 4 dans les Canards, Pélicans, etc.: effilée dans les Grébes; cylindrique dans l’'Anhinga, etc. D'après ce léger aperçu des différences que présente la configuration de cette partie, nous avons cru nécessaire d'indiquer sa structure, et la forme que les Empailleurs doivent lui conserver. La position dela Téfe varie. Elle peut être, 1.° posée paisi- blement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche; 2.° portée en avant ou en arrière. Rien ne donne autant de grâce à un oiseau que de lui tourner la tête à droite ou à gauche, sur-tout lorsqu'on le re- présente dans un état de repos. L'animal conserve alors une attitude qui semble lui donner un air de vie, et qui flatte agréablement l'œil de lObservateur. On n'a qu’à comparer deux oiseaux montés, l’un avec la tête dans une direction droite (attitude qu’on donne dans la plupart des gravures}, et l’autre, avec une légère inclinaison de tête à droite ou à gauche, et on verra la différence étonnante qui existe entre ces deux oiseaux, - 26 L'ART D'EMPAILLER 15.9 Le Bec, fermé , dans une direction horzen- tale (20). 14.9 Les Veux, grands et saïilans (21). IT. Les Ducs, Caouerres , Hiroux, etc, ou Oiseaux de proie nocturnes, doivent être montés, 1.° Bas ou Très-bas sur jambes, perchés ou non perchés. 2.0 Les Talons, couverts ou découverts, et écartés. Il y a trois points de vue sous lesquels on peut considérer un Oiseau empaillé ; savoir, r.° de prôfil; 2.° en face ; 3.° par derrière. Dans le premier point de vue , la tête doit être tournée à droite ou à gauche. Dans le second, elle doit être portée en avant, et très-fléchie sur le cou. Dans le troisième, elle doit décrire sur l’axe du cou une demi-cireulaire de devant en arrière. Les attitudes des oiseaux compris dans nos divisions, sont toutes relatives à l’état du repos. Les personnés qui voudront connaître celles qui ont rapport à l’état du mouvement, qui comprend la crainte, la colère et Famour, peuvent consulter ce que nous avons dit sur cet objet. Mais nous avons jugé plus convenable de ne donner que Vattitude du repos en général, comme étant la plus uaturelle, afin de ne point interrompre l’uniformité de notre travail ; ce qui aurait eu lieu, si nous avions indiqué les, deux attitudes du mouvement et du repos pour quelques familles, et celle du tepos seulement pour les autres. (20) Le Bec affecte deux directions différentes ; savoir, 2.9 l'horizontale, 2.0 V’oblique. Dans la première, il est pa- rallèle au sommet de la tête; dans la seconde, il est abaissé ou relevé. On peut se permettre de laisser le bec légèrement entr'ouyert, principalement dans les oiseaux cramponnés. (25) La grosseur et la saillie des Yeux présentent des diffé- rences sensibles. Dans les Oiseaux de proie diurnes, les Yeux sont grands et saillans. Dans les Oiseaux de proie nocturnes , ils sont très-grands et très-saillans. Dans les Canards, Har- £es , ils sont pelits, etc. LEs OrsrAux. Partie I. 27 3.9 Les Jambes, droites ou fléchies (22), rappro- chées de la queue, également éloïgnées entr'elles aux talons et à l’origine des phalanges, 4. Les Doigts, trois antérieurs séparés, un posté- rieur dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. (22) Dans les Hiboux, les jambes doivent être très-fléchies quand on les monte dans une position oblique ; et droites, quand on les monte dans une position verticale... Quand ils sont bas sur jambes, le corps doit être dans une position obli- que; et quand ils sont /rès-bas sur jambes, le corps doit être dans une position verticale. On peut, lorsqu'on les monte dans une position verticale, se permettre de porter en avant la tête, qui est alors très-fléchie sur le cou, de manière que loi- seau regarde en face. On peut monter les Oiseaux de proie nocturnes, perchés ou non perchés. Il existe des proportions pour empailler les Oiseaux. Dans les Perdrix , la distance depuis les doigts jusqu’au dessus du dos, doit égaler celle de la longueur du corps. Dans les Ca- rards , la longueur du corps doit égaler une fois et demie , la distance depuis les doigts jusqu’au dessus du dog. Dans les Echassiers, la longueur des jambes dépasse toujours d’un tiers ou de deux tiers, et même des trois quarts dans quel- ques espèces, la longueur du corps. Dans les Passereaux, ces règles varient encore davantage. Dans les Moineaux, Gros- becs, la distance depuis les pieds jusqu’au dessus du dos, est moindre que celle de la longueur du corps. Dans les Loriots, Merles, Grives, etc., la longueur du corps égale celle de la hauteur de l'oiseau lorsque les jambes ne sont pas fléchies ; mais lorsqu'elles sont fléchies, la hauteur de l'oiseau est moindre d’un tiers que celle de sa longueur. La longueur d’un Oiseau doit être prise depuis le devant de la poitrine jusqu’à l’origine de la queue ; et la hauteur, depuis Îles phalanges jusqu’au niveau de la partie moyenne du dos. Nous ne présentons en ce moment, sur cet objet, que quel- ques idées, que nous espérons développer en détail, lorsque aous les aurons long-temps méditées. 28 L'ART D'EMPAILLER 5,9 Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps ; croisées à leurs extrémités ( dans quelques espèces ). 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique ou verticale. 7.° Le Dos, arrondi. 8.9 La Queue , abaïssée ou trèés-abaissée, légèrement écartée en voûte, et cachée en partie par les extré- mités des ailes, ( dans les espèces dont les ailes sont croisées }. 0.° Le J’entre, abaïssé. 10.9 La Poïtrine, légèrement arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, droit ou fléchi en arriére. 12.9 La Zéte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, tournée à droite ou à gauche, ou inclinée. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique, inclinée ou très-inclinée. 14.9 Les Feux, très-grands et très-saillans. HT. Les Pres-cri£cnes doivent être montées, 1.° Bas sur jambes et perchées (23). (23) Les Laniers ou Pies-grièches forment une famille qui tient, par la structure du bec et des ongles, aux Oiseaux de proie, (aussi les espèces en sont-elles carnivores ) ; par la grandeur de chaque espèce, elle se rapproche des Passe- reaux; et par les mœurs, des Pics. En général, ces petits oiseaux fournissent l'exemple de ce que peuvent le courage et l’animosité pour suppléer à la force du corps. Ils osent atta- quer avec avantage, même des Oiseaux de proie trois ou quatre fois plus gros qu'eux. Nous aurions préféré placer les Pies-grièches immédiate- ment à eôlé des Oiseaux de proie diurnes dont ils se rappro- chent, si nous ne nous étions fait un devoir de ne pointinter- vertr l’ordre du Système de Linné. Les Oiseaux. Partie I. 29 2.9 Les Talons, découverts et légèrement rappro- chés. 5.° Les Jambes, fléchies, rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4.2 Les Doigts, trois antérieurs, celui du milieu uni au doigt extérieur par sa premiére phalange ou articulation, un postérieur dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps, non croisées à leurs extrémités. _ 6. Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7.9 Le dos, légèrement arrondi. 8.° La Queue , légèrement abaïssée , écartée en voüte et non cachée par les extrémités des ailes. 0.9 Le Jentre , abaissé. 10.9 La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légèrement fléchi en ar- rière. 12.° La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14.° Les Feux, assez grands et saïllans. En analysant les Caractères des Oiseaux com- pris dans les trois Divisions ou ‘Tableaux du pre- mier Ordre du Système de Zinné, relativement à la manière de les empailler, on verra qu'ils se présentent ainsi qu'il suit : I. Faucons, etc. 1.° Bas ou Haut sur jambes, perchés ou non perchés. 2. Jambes, rapprochées 30 L'ART D'EMPAILLER de la queue. 3.9 Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps, croisées à leurs extrémités ( dans quelques espèces ). 4.9 Corps, alongé, dans une position oblique. IT. Hisoux, etc. 1.° Bas ou T'rés-bas sur jambes, perchés ou non perchés. 2.° Jambes, rapprochées de la queue. 3.2 Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps, croisées à leurs extré- mités ( dans quelques espèces ). 4.° Corps, raccourci, dans une position oblique ou verticale. IT, Pres-criEcues. 1.° Bas sur jambes et perchées. 2.9 Jambes , rapprochées de la queue. 3.° Arles, couvertes au tiers, non croisées à leurs extrémités. 4° Corps, alongé, dans une position oblique. Avec le secours de ces Tableaux abrégés, le Lecteur saisira facilement les différences et les rapprochemens que présentent les diverses Fa- milles qui y sont renfermées. Notre intention, en les présentant, a été de lui offrir en très-peu de mots et en quelques lignes, les trois ‘Ta- bleaux où sont indiquées avec soin les positions de toutes les parties du corps qu’il est nécessaire de connaitre. Nous avons suivi, dans noire plan, la marche des caractères essentiels de Linné ; et il serait possible, si on avait sous les yeux un oiseau monté d’après les principes que nous don- nons, de déterminer auquel des trois tableaux de cet ordre il doit se rapporter. On nous objectera peut-être que les Faucons, les Hiboux et les Pres-grièches pouvant être ; LES O1sEAUx. Partie I. 3 montés également Bas sur jambes, il serait diffi- cile de déterminer leur véritable place dans nos tableaux. À cela nous répondrons que, quoique ces Oiseaux se rapprochent par certains carac- tères, ils diffèrent par d’autres. Ainsi, en les supposant tous Bas sur jambes, ils différeront encore par la position des ailes et la forme du corps, etc. Enfin, si cette analyse est insuffi- sante, le Lecteur voudra bien lire les tableaux non abrégés, lesquels, réunissant un plus grand nombre d’attributs, faciliteront la disünction des Familles. | On voit dès-lors que les quatre points essen- üels de l'Art d’empailler les Oiseaux, consistent à indiquer, 1.2 Si un Oiseau doit être monté Bas ou Très-bas, Haut où Très-haut sur jam- Des, perché, non perché, ou cramponné. 2. S'il doit avoir les Arles découvertes, ou couvertes au tiers ou aux deux tiers. 3.0 Les Jambes, placées à peu près dans le point central du corps, ou plus ou moins rapprochées de la queue. 4° Le Corps, dans une situation horizontale, oblique ou verticale. En les étudiant avec soin, on évi- tera des contre-sens vraiment ridicules, comme celui de monter une perdrix haut sur jambes, avec les ailes découvertes. Le SEconn ORpRE, qui renferme les PIES ou CORBEAUX ( Prcz), offrira dix-sept Dror- sions où Tableaux; savoir, E Les Perroquets B2 L'ART D'EMPAILLEMR ( Psitlaci) ; I. Les Toucans ( Ramphaslodes ) ; LIT. Les Calaos ( Bucerones ): IV. Les Corbeaux, Corneilles , Choucas , Coracias ( Corvi); V. Les Pies ( Picæ ) ; VI. Les Geais (Glandarii) , Casse- noix ( Caryocalactes ), KRolliers ( Garrulr ) ; VIL Les Loriots (Orroli); VIIL. Les Barbus ( Bucones ); IX. Les Coucous ( Cuculi) ; X. Le Torcol ( Funx); XI. Les Pics, Epeichés (Pici); XII. Les Sittelles (Szæ); XI. Les Todiers ( Todi), Martin-pécheurs ( 4/cedines) ; XIV. Les Guépiers ( WMeropes); XV. Les Huppes (Upupæ) ; XVI. Les Grimpereaux ( Certhiæ ) ; XVII. Les Colibris, Oiseaux-Mouches ( 7ro- chili) [24]. I. Les PerroqQuETs doivent être empaïllés ou mon- tés, 1.0 Bas ou Trés-bas sur jambes , perchés ou eramponnés. 2.9 Les Talons découverts ou couverts, et écartés. 3.9 Les Jambes, fléchies ou trés-fléchies , et rap- prochées de la queue lorsqu'ils perchent, ou placées, savoir : une antérieurement à peu près dans le point central du corps, l’autre postérieurement et rappro- chée de la queue, quand ils sont cramponnés, éga- lement éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4.9 Les Doigts, deux antérieurs dirigés de dedans en dehors, et de bas en haut; deux postérieurs dirigés s [241 Voyez, pour les Pics ou Corbeaux, les caractères du second Ordre du Système de Linné. de LES OrsEeaux. Partie I 33 de dehors en dedans, et de haut en bas quand ils sont cramponnés (25). 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps quand ils perchent, ou découvertes et écartées du corps quand ils sont cramponnés. 6.° Le Corps, alongé, dans une position oblique ou verticale. 7.9 Le Dos, arrondi. . 8.9 La Queue, abaïssée, légèrement écartée en voûte. 9.° Le J’entre , abaïssé. 10.° La Porttrine , effacée. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.0 La Yéte, aplatie sur les côtés, posée paisi- blement sur le cou, et tournée à droite ou à gau- che (26). 13.° Le Bec, ouvert ou fermé , dans une direction oblique, abaïssée ou inclinée. 14.° Les Veux, petits et peu saillans. II. Les T'oucans , doivent être montés, 1.° Bas sur jambes, et perchés. 2.9 Les T'alons, découverts et légèrement rappro- chés. (25) Cette direction des doigts ne doit être suivie que lors- qu'on monte les Perroquets cramponnés ; mais quand on les monte perchés , les deux doigts antérieurs sont dirigés de dedans en dehors, les deux postérieurs de dehors en dedans, et tous les quatre de haut en bas. (26) Dans les Perroquets, la tête est quelquefois tournée de telle sorte, que l’œil gauche est antérieur ou en avant, et l'œil droit postérieur ou en arrière. Quand ils grimpent, les plumes du vertex sont ordinairement hérissées, C 54 L'ART D’EMPAILLER 5.9 Les Jambes, fléchies, rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons , mais éloignées à l’origine des phalanges. 4.° Les Doigts , deux antérieurs , dirigés de dedans en dehors; deux postérieurs, dirigés de dehors en dedans. 5.9 Les Ailes, découvertes et légérement écartées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7. Le Dos, arrondi. 8.° La Queue , abaïssée, écartée en voûte. 9.° Le Yentre, abaïssé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.9 La 7éte, arrondie, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 13.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14.9 Les Veux, petits et peu saillans. TIT. Les Caraos, doivent être montés, 1.° Hauë sur jambes, et perchés. 2,9 Les Talons , découverts et légèrement rappro- chés. 5.° Les Jambes, fléchies , rapprochées de la queue, et entr'elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs, celui du milieu étroitement uni et comme collé au doigt externe jus- qu’à la troisième phalange ou articulation, et uni de même au doigt interne jusqu’à la première phalange : un postérieur, dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas. Les Orseaux. Partie I. 35 5.0 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé , dans une position oblique 7.° Le Dos, arrondi. 8.0 La Queue, légèrement abaïssée, écartée en voûte. 9.° Le J’entre , relevé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en arrière, 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.0 Le Bec, fermé, dans une direction oblique re- levée. 14.9 Les Veux, petits et peu saïllans. IV. Les Corseaux, Corneirres, Caoucas , Cora- cras , doivent être montés, 1.° Bas sur jambes, per- chés ou non perchés. 2.9 Les Talons , découverts et écartés. 3.9 Les Jambes, lègèrement fléchies, rapprochées de la queue, également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4. Les Doigts, trois antérieurs, séparés ; un pos- térieur, dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas. è 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé , dans une position oblique. 7.° Le Dos, légèrement aplati. 9.° La Queue, légèrement abaïssée, écartée en voûte. 9.° Le J’entre , abaiïssé, 10.9 La Poitrine, arrondie. 6 L'ART D'EMPAILLER (ea! 11,9 Le Cou, alongé, fléchi en arrière. 12.9 La Téte, RO AE posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale, ou oblique abaissée. 14.9 Les Feux , assez grands et saïllans. V. Les Pres, doivent être montées, 1.° Bas ou Haut sur jambes , perchées où non perchées. 2.° Les Talons , découverts et rapprochés, 3.° Les Jambes , légèrement fléchies , rapprochées de la queue, et entr'elles aux talons, mais éloignées à l'origine des phalanges. 4.° Les Doïigts, trois antérieurs, séparés; un pos- térieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, abaissée, écartée en voûte (27). 9.° Le J’entre , abaissé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arriére. 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale, ou oblique relevée. 14.9 Les Feux, assez grands et saillans. VI. Les Grais , Casse-Noix, RozriErs, doivent être montés, 1.° Bas sur jambes , et perchés. (27) Dans la Pie, la queue est très-relevée quand ellé saute. Led LES Oiseaux. Partie I. 37 2,9 Les 7 alons, découverts et rapprochés. 3.° Les Jambes , légèrement fléchies , rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons , maïs éloignées à l’origine des phalanges. _ 4° Les Doigts, trois antérieurs , séparés; un pos- térieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, el rapprochées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèrement relevée, écartée en voûte. | 0.° Le Jentre , abaïssé. 10.9 La Pottrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.9 La Téte , arrondie , posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale, ou oblique relevée. _ 14.9 Les Feux, grands et saïllans. VII. Les Loriors, doivent être montés, 1.° Bas sur jambes , et perchés. 2.9 Les Talons , découverts et rapprochés. 3.° Les Jambes, fléchies , rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons , mais éloignées à l’origine des phalenges. 4. Les Doigts, trois antérieurs , séparés ; un pos- térieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7.° Le Dos, aplati. G 5 38 L’ArT D'EMPAILLER 8.° La Queue , légèrement abaissée, écartée en voûte. 9.° Le Z’entre, abaissé. 10.9 La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, légèrement alongé et fléchi en arriére. 12.9 La 7éte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. | 14.9 Les Feux , assez grands et saïllans. VIIL Les Barpsus , doivent être montés, 1.9 Bas sur Jambes , et perchés (25). 2.9 Les T'alons , découverts et légèrement écartés. 5.9 Les Jambes , légèrement fléchies et rapprochées de la queue , également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, deux antérieurs, dirigés de dedans en dehors: deux postérieurs, dirigés de dehors en dedans. 5.° Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique. 7,9 Le Dos, arrondi. 9.° La Queue, légèrement abaïssée , écartée en voûte. \ 9.° Le J’entre, abaïssé. 10.9 La Poitrine, arrondie. (28) Les Barbus sont ainsi nommés à raison des longues soies effilées toutes dirigées en avant, qui leur couvrent le bec en tout ou en partie. Ils se rapprochent des Pies-grièches ; pour les mœurs, et nous ajoutons encore pour les attitudes dans la manière de les empailler. LES O1sEAUx. Partie I. 39 11.° Le Cou, raccourci, fléchi en arriére. 12.9 La 7éte, arrondie, portée en avant et tournée A L A à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14° Les Yeux , assez grands et saillans. IX. Les Coucous, doivent être montés, 1.° Bas ou Très-bas sur jambes, et perchés (29). 2.9 Les Talons , couverts ou découverts , et rap- prochés. 5.° Les Jambes , fléchies ou très-fléchies , rappro- chées du point central du corps, et entr’elles aux ta- lons, maïs éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts , deux antérieurs, dirigés de dedans en dehors : deux postérieurs, dirigés de dehors en dedans. 5. Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position horizon- tale ou oblique. 7.9 Le Dos , aplati. 8.° La Queue, abaïssée , écartée en voûte. 0.° Le J’enire , abaïssé,. 10.9 La Porttrine , arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.° La Téte, arrondie, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 135.2 Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale, ou oblique relevée. 14.9 Les Veux, assez grands et peu saillans. (29) Les Coucous diffèrent des Barbus, en ce qu’ils n’ont point de barbe autour de la base du bec. C4 40 L'ART D'EMPAILLER X. Le T'orcoz, doit être monté , 1.° Bas sur jam- Les , perché ou non perché (50). 2.9 Les Talons, découverts et légérement écartés. 3.° Les Jambes, fléchies, rapprochées du point central du corps, également éloignées entr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, deux antérieurs , dirigés de dedans en dehors: deux postérieurs, dirigés de dehors en dedans. 5.° Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position horizon- tale ou oblique. 7.8 Le Dos, arrondi. | 8.° La Queue, abaïssée, écartée en voüte. 9.° Le J’entre , abaïssé. 10.° La Poitrine , arrondie, 11.9 Le Cou, raccourci ou alongé, très-fléchi en avant ou en arrière , ou sur les côtés. 12.9 La Téte, arrondie, portée en avant ou en arrière , et tournée à droite ou à gauche. 15. Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14.9 Les Feux, petits et peu saïllans. (Go) Le Torcol se rapproche des Pics par la conformation de la langue et des pieds, quoiqu'il ne grimpe pas comme eux, et qu'il en diffère par les pennes de la queue, qui sont molles et arrondies à leur extrémité. Dans cet oiseau, le cou doit être très-fléchi en avant ou en arrière, à droiïle ou à gauche, et les plumes du vertex plus ou moins hérissées. Le nom de cet oiseau lui vient de l'habitude qu'il a de tourner le cou, en renversant la tête vers le dos. Les O1sEAUx. Partie I. 4T XI. Les Pres, Épsicmes, doivent étre montés, 1.9 Bas ou Trés-bas sur jambes , et cramponnés. 2.9 Les Talons, couverts ou découverts et écartés. 5.9 Les Jambes, très-fléchies et placées, savoir : une antérieurement, à peu près dans le point central du corps, l’autre postérieurement et rapprochée de la queue; également éloignées entr’elles aux talons et à l'origine des phalanges. 4° Les Doigts, deux antérieurs, dirigés de dedans en dehors et de bas en haut: deux postérieurs, dirigés de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position verticale. 7.9 Le Dos, aplati. 8.° La Queue , très-abaïssée , écartée (51), et ap- (31) Dans les Pics, la queue composée de dix pennes ou plumes roïdes, fléchies en dedans, tronquées à la pointe, garnies de barbes rudes, leur sert de point d'appui quand ils grimpent. Aussi on doit avoir soin, quand on les monte, de placer l’extrémité de la queue , appuyée contre la branche où on les cramponne. Le cou et la tête, dans les Pics, offrent quatre mouvemens ou situations ; savoir, 1.° de devant en arrière ; 2.0 de derrière en avant; 3.° de gauche à droite ; 4.° de droite à gauche. Le premier mouvement porte la tête de devant en arrière pour l’éloigner de l’arbre, et revenir par le second mouvement de derrière en avant, le frapper avec force pour faire sortir les insectes logés sous son écorce. Les deux derniers mouvemens de gauche à droite ou de droite à gauche, sont une suite naturelle des premiers, parce que re- gardant de tous côtés, ils aperçoivent les insectes qu’ils ont délogés , et qui, cherchant à s'échapper , deviennent leur proie. Dans les Pics, et généralement dans les Oiseaux qui grimpent, on peut laisser le bec entr'ouvert et les plumes du vertex plus ou moins hérissées, 42 L'ART D'EMPAILLER puyée contre l’arbre ou la branche où! ils sont cram- ponnés. 9° Le J’entre , abaïssé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en arrière. 12.9 La Téte, arrondie , portée en avant et tournée à droite ou à gauche. 13.0 Le Bec, fermé ou légèrement entr'ouvert, dans une direction oblique relevée ou abaissée, 14.9 Les Feux, assez grands et peu saillans. XII Les Sirrezces, doivent être montées, 1.9 Bas ou Trés-bas sur jambes , perchées ou cram- ponnées (52). 2.9 Les T'alons, couverts ou découverts, et écartés. 3.° Les Jambes, fléchies quand elles perchent , ou irés-fléchies quand elles sont cramponnées , et placées, savoir : une antérieurement à peu près dans le point central du corps, l’autre postérieurement et rappro- chée de la queue ; également éloignées entr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doëigts, trois antérieurs, séparés; un pos- térieür, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps quand elles perchent, ou découvertes et écar- iées du corps quand elles sont cramponnées. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique ou verticale. 7.9 Le Dos, aplati. (32) Les Siffelles se rapprochent des Pics et des Mésanges. Elles différent des premiers par la forme de la queue, des pieds et de la langue : et des autres, par La forme du bec. LES OrsEAUx. Partie I. 43 8.° La Queue , abaissée ou très-abaissée, écartée en voûte. 9.° Le entre, abaiïssé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arriére. 12.9 La Jéte, arrondie, portée en avant et tournée à droite ou à gauche. 13.9 Le Bec, fermé ou légérement entr'ouvert, dans une direction oblique abaïssée ou relevée. 14.° Les Feux, petits et peu saillans. XIII. Les T'oniers, Marrin-PÊcueurs , doivent être montés, 1.9 T'rés-bas sur jambes et perchés (53). 2.9 Les Talons , couverts et écartés. 5.9 Les Jambes, irès-fléchies, rapprochées de la queue, également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs : celui du milieu étroitement uni et comme collé au doigt externe jusqu'à la troisième phalange ou articulation , et uni de même au doigt interne jusqu'a la première pha- lange ; un postérieur, dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. (33) Le nom de Martfin-pécheur vient de Martinet-pécheur , qui était l’ancienne dénomination française de cet oiseau. Son nom ancien était Alcyon. Les T'odiers diffèrent des Marlin- pécheurs par la forme du bec, qui est long, droit, obtus à son extrémité, et aplati en-dessus comme en-dessous. Dans le Martin-pécheur ( Alcedo Ispida, L. ) la langue est très- courte ; et le paraît encore davantage. eu égard à la longueur du bec. 44 -L'AnT D'EMPAILLER 6.° Le Corps , raccourci , dans une position oblique. 7.° Le Dos, arrondi et relevé dans la partie posté- ricure. 8.9 La Queue, abaïssée , légèrement écartée. 9.° Le J’entre, abaïssé. 10.9 La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légèrement fléchi en ar- rière. 12.9 La Téte, eflilée sur les côtés, portée en ayant et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14.9 Les Feux, petits et peu saïllans. XIV. Les Guërrers , doivent être montés, 1.° Bas sur jambes et perchés (54). 2.9 Les T'alons , découverts et écartés. 5.9 Les Jambes, fléchies et rapprochées dela queue, également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs : celui du milieu étroitement uni et comme collé au doigt extérieur jusqu'à la troisième phalange ou articulation , et au doigt intérieur jusqu’à la première phalange ; un pos- térieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.9 Le Corps, alongé, dans une position oblique. (34) Le Guépier mange non-seulement les guêpes qui lui ont donné son nom français, et les abeilles qui lui ont donné son nom latin Apiasler, mais encore les bourdons , cigales, eousins. mouches, etc. LEs Oisraux. Partie I. 45 7,9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèrement abaïssée, écartée en voûte. 9.2 Le F’entre, abaïssé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, légèrement alongé , fléchi en arrière. 12.9 La Jéte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale. 14.° Les Feux, pets et peu saillans. XV. Les Hupres, doivent être montés, 1.° Bas sur jambes et perchées (55). 2.9 Les Talons , découverts et écartés. 3.° Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4. Les Doigts, trois antérieurs: celui du milieu uni au doigt extérieur jusqu'à la première phalange ; un postérieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps , ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position horizon- tale ou oblique. ‘7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèrement abaissée , écartée en voûte. (35) Le mot français Huppe, paraît s'être formé du mot latin Upupa, qui signifie dans notre langue, une touffe de plumes dont certaines espèces d'oiseaux ont la tête surmontée. 46 L'AnT D'EMPAILLER 9.° Le J’entre, abaissé. 10.9 La Poïtrine , arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légérement fléchi en ar- rière. | 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 La Huppe , abaïssée et légèrement entr'ou- verte. 14.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale. 15.9 Les Yeux, assez grands et saïllans. XVI. Les GrimPereAux , doivent être montés, 1.9 Bas ou T'rés-bas sur jambes, et cramponnés (56). 2,9 Les T'alons, couverts ou découverts, et écartés. 5.9 Les Jambes , très-fléchies et placées, savoir : une antérieurement à peu près dans le point central du corps, l’autre postérieurement et rapprochée de la queue ; également éloignées entr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés, dirigés de dedans en dehors et de bas en haut ; un postérieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position verti- cale. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, très-écartée et abaissée. (36) Les Grimpereaux , ainsi nommés, de l'habitude qu'ils ont de grimper sur les arbres, sont les seuls oiseaux auxquels on donne génériquement le nom de Grimpereaux, quoique cette faculté soit accordée aux Sifelles, Mésanges, Pics, etc. Les O1issaux. Partie I 47 9.° Le 7’entre , abaïssé. : 40.9 La Poitrine, arrondie. 11,9 Le Cou, raccourci, fléchi en arriére. 12.9 La Téte, arrondie , portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction oblique, relevée ou abaïssée. 14.9 Les Yeux, petits et peu saïllans. XVII. Les Corrpris , Oiseaux-Moucnes , doivent être montés, 1.9 Bas ou Trés-bas sur jambes, et perchés (57)- _ 2.9 Les Talons , découverts ou couverts, et écartés. 3.° Les Jambes , fléchies ou très-fléchies, rappro- chées du point central du corps, également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs, séparés ; un pos- térieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps , ou découvertes et écartées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position horizon- tale ou oblique. 7. Le Dos, arrondi. 8. La Queue, légèrement relevée, écartée en yoüte. (37) C’est au-dessous de la famille des Grimpereaux que doit étre placée celle des Colibris, quoiqu'ils diffèrent des Grimpereaux par la forme et la longueur du bec, par le nombre des plumes de la queüe, qui est de douze dans les Grimpereaux , et de dix dans les Colbris ; et enfin par la structure de la langue, simple dans les Grimpereaux, et di-. visée en deux tuyaux demi-cylindriques dans les Colibris et les Oiseaux-mouches, (Voyez Burrox, au mot Colibri). 48 L'ART D'EMPAILLER 0.° Le J’entre, abaissé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arriére. 12.0 La 7e, eflilée sur les côtés , portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique abaissée. 14.9 Les Feux, petits et peu saïllans. Le Troisième ORDRE, qui comprend les OIES ou CANARDS ( Awszres), nous offrira cinq Divisions ou Tableaux ; savoir, I. Les Cygnes, Oics, Canards, Sarcelles ( Anaïes), les Harles (Mersi). WU. Les Pélicans, Cormorans, Fous ( Pelecani), les Anhingas ( Ploti ). NX. Les Ma- careux, Pingouins ( 4/cæ ), les Manchois ( 4p- tenodytæ ). AV. Les Plongeons, Grèbes, Cas- tagneux ( Colymbr}. V. Les Goëlans, Mouettes {Lari), les Pétrels ( Procellariæ ) , les Hiron- delles de mer ( S/ernæ ) [38]. I. Les Crenes, Orrs, Canarps , Sarcerres, Har- Les, doivent être empaillés ou montés, 1.° Bas sur. jambes et non perchés. 2.9 Les T'alons, découverts ou très-écartés. 5,° Les Jambes, légèrement fléchies , rapprochées de la queue , également éloignées aux talons et à l’ori- gine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs engagés dans une [381 Voyez, pour les Ores ou Canards, les caractères du troisième Ordre du système de Linné,. membrane 4 LES O1sraux. Parle I. 49 membrane entière ; un postérieur séparé, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas (39). 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. | 6.° Le Corps, raccourci ou alongé, dans une posi- tion horizontale ou oblique. 7.° Le Dos, légèrement arrondi. S.° La Queue, légèrement abaïssée et écartée, cachée en partie par les extrémités des aïles ( dans quelques espèces ). 9.° Le J’entre, abaïssé dans les Cygnes, Canards, Sarcelles, Harles ; trés-abaissé dans les Ores ( sur- tout dans les femelles qui ont pondu ). 10.9 La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties inférieure et supérieure, en arrière dans la partie moyenne. 12.9 La Téte, aplatie sur les côtés, posée paisible- ment sur le cou, et tournée à droïte ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé , dans une direction horizontale, 14.9 Les Feux, assez petits et peu saillans. Il. Les Péricans, Cormorans, Fous, Anxincas, doivent être montés, 1.° Bas sur jambes, perchés ou non perchés (40). (39) Dans les Oiseaux à pieds palmés, la duplicature mem- braneuse , considérée supérieurement , est composée de deux parties très-distinctes , séparées par le doigt intermédiaire dans les Canards, Oies, elc.; et de trois parties séparées par les deux doigts du milieu dans les Cormorans, elc. : inférieu- rement elle paraît ne former qu’une Seule membrane qui en gage les trois ou quatre doigts antérieurs. (40) Comme plusieurs espèces de ces genres perchent, ce ne D 3o L’AnT D'EMPAILLER 2.9 Les T'alons, découverts et très-écartés. 5.° Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées de la queue, également éloignées entr’elles aux talons et à l'origine des phalanges. 4° Les Doigts, au nombre de quatre engagés dans une membrane entière , dont deux plus longs dirigés en dehors: deux plus courts dirigés en dedans. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. ; 6.° Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7. Le Dos, arrondi. 8.9 La Queue, légèrement abaïissée , écartée en voûte. 9.° Le entre, abaissé. 10.9 La Pottrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties inférieure et supérieure , et en arrière dans la partie moyenne, 12.9 La Jéte, aplatie par les côtés dans le Péli- can ; effilée, ( cylindrique dans l’Anhinga ), portée en avant. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique inclinée. 14.9 Les Feux, petits dans les Pélicans ; assez grands et saïllans. HI. Les Macareux, Pinaouins , Mancxors, doi- vent être montés, 1.° Bas sur jambes et non perchés. 2.9 Les Talons, découverts et écartés. serait point un conlre-sens de les monter perchées ; mais il plus commode de les fixer sur un support plat. Ces oiseaux sont du petit nombre de ceux qui ont les quatre doigts engagés dans une membrane entière. LES OisEAux. Partie I. Sr 5.0 Les Jambes, droites ou légèrement fléchies, très-rapprochées de la queue, également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs engagés dans une membrane entière dans les Wacareux et Pingouins, un postérieur séparé, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas, dans les Manchots (41). 5.° Les Ailes, découvertes, pendantes et écartées pu corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une position verticale. 7. Le Dos, légèrement arrondi. 8.0 La Queue, légèrement écartée, abaïssée ou relevée. 9.° Le 7’entre, abaïssé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.° Le Cou, alongé, droit. 12.° La Téte, aplatie sur les côtés, portée en avant et tournée à droite ou à gauche. 13. Le Bec, fermé, dans une direction oblique re- levée. 14.° Les Veux, petits et peu saillans. IV. Les Pronceows , Greses , CASTAGNEUX, doivent être montés, 1.° Bas sur jambes et non perchés, 2.9 Les Talons, découverts et écartés. (41) Les Pingouins, Macareux , n’ont point de doigt pos- térieur. Les Pingouins et les Manchots, au lieu d’ailes, ont de petits ailerons que l’on dirait couverts d’écailles plutôt que de plumes, et qui leur servent de nageoires. Ces animaux, dit BwFFON, qui paraissent faire la nuance entre les oiseaux et les poissons , étrangers aux régions de l’air qu’ils ne peuvent fréquenter, presque également bannis de celles de la terre, paraissent uniquement appartenir à l'élément des eaux. D 2 753 L'ART D’EMPAILLER 3.9 Les Jambes , droites ou légèrement fléchies, très-rapprochées de la queue, également éloignées entr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4 Les Doigts, trois antérieurs engagés dans une membrane entière, dans les Plongeons, divisée et coupée par lobes, dans les Grébes, Castagneux'; un postérieur séparé, dirigé de dehors en dedans et de baut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps. ï 6.° Le Corps, alongé , dans une position verticale. 7.9 Le Dos, légèrement arrondi. 8.° La Queue, qui est très-courte, légèrement écartée , abaïssée ou relevée dans les P/ongeons, nulle dans les Grébes , Castagneux. 9.° Le Ventre, abaïssé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, droit. 12.9 La Téte, effilée, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé dans une direction oblique relevée. 14.9 Les Feux, petits et peu saïllans. V. Les Goëzaxs, Mourrres , Pérrezs, Hirow- DELLES DE MER (42), doivent être montés, 1.9 Bas sur jambes et non perchés. _2.° Les Talons , découverts et écartés. te Ve à CR ne. 5 (42) Les ans et les Moueles sont ‘des oiseaux qu’on peut appeler les Vautours de la mer et des rivières. Les Pé- trels sont ainsi nommés à raison de la faculté singulière qu'ils ont de marcher sur l’eau. Les Hirondelles de mer sont non moins agiles et aussi vagabondes que nos Hirondelles de terre. LEs Orseaux. Partie I. 53 5.0 Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées de la queue, également éloïgnées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4.° Les Doigts, trois antérieurs engagés dans une membrane entière , un postérieur séparé, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas (43). 5.° Les Ailes , couvertes au tiers et rapprochées du corps, croisées à leurs extrémités. 6.° Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7. Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèremnt abaïssée, écartée en voûte, cachée en partie par les extrémités des ailes. 0.° Le entre , abaïssé. 10.9 La Poitrine , arrondie. @ Cou 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.9 La 7éte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 13.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14.9 Les Veux, assez grands et saïllans, Le Quarrisme OnRDpRE, qui renferme les ÉCHASSIERS ou OISEAUX DE RIVAGE ( GRALIZÆ), nous offrira treize Divisions ou Ta- bleaux ; savoir, L Le Flammant ( PAænicopte- rus ). IL. Les Grues ( Grues), les Cigognes ( Cr- coniæ ). NI. Les Hérons, Aigrettes ( Ardeæ), les Crabiers ( Cancrofagt), les Butors ( Bofauri), les Bihoreaux (:Nycricoraces ). IV. Les Courlis (43) Dans les Goëlans, Mouettes, le doigt postérieur est très-petit. D 3 54 L'ART D'EMPAILLER ( Tantali). V. Les Bécasses, Bécassines ( Scolo- paces). VI. Les Barges, Chevaliers ( Limosæ }. VIL Les Combattans ou Paons de mer, Maubé- ches ( Tringæ ). VUL. Les Vanneaux ( Vanelli). IX. Les Pluviers (CAuradrii). X. L’Echasse ( Himantopus ), YAvocette ( Recurvirostra ). XI. Les Glaréoles ou Perdrix de mer (G/areolæ). XII. Les Poules d’eau ( Gallinulæ ), les Foul- ques ( Fulicæ ). XUL. Les Râles ( Ralli) [44]. TI. Le Frammanr, doit être empaillé ou monté, 1.9 Très-haut sur jambes et non perché (45). 2.9 Les Talons, trés-découverts et légèrement rap- prochés. 5.° Les Jambes, légèrement fléchies , rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l'origine des phalanges. 4.° Les Doigts, trois antérieurs engagés dans une membrane entière, un postérieur séparé, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas (46). 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.2 Le Corps, alongé, dans une position oblique. [44] Voyez, pour les Æchassiers ou Oiseaux de rivage, les garactères du quatrième Ordre du système de Linné. (45) Le Flammant, nommé Oiseau à aile de flamme ou couleur de feu, paraît, dit BurFon, faire la nuance entre la grande tribu des Oiseaux de rivage, et celle tout aussi grande des Oiseaux navigaleurs. (46) Les doigts antérieurs du Flammant sont très-courts , et le postérieur fort petit : Le corps l’est aussi relativement à la longueur des jambes et du cou. LES O1sEAUx. Partie I. 55 7.° Le Dos, aplati dans la partie antérieure , ar- rondi dans les parties moyenne et postérieure. 8.° La Queue , abaïssée, fermée , cachée en partie par les extrémités des ailes. 9.° Le J’entre, relevé. 10.2 La Poitrine, arrondie. 11.° Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties iuférieure et supérieure, et en arrière dans la partie moyenne. 12.9 La 7éte, arrondie, portée en avant et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique abaiïssée. 14.9 Les Veux, assez grands et saillans. IT. Les Gnurs, Cicocnes, doivent être montées È 1.9 Très-haut sur jambes , perchées ou non per- chées (47). 2.° Les Talons, très-découverts et légèrement rap- prochés. s 3.° Les Jambes ,égèrement fléchies , rapprochées du point central du corps dans les Grues, de la queue dans les Cigognes, et entr'elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4. Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, découvertes et légèrement éloignées (47) La Cigogne noire cherche les lieux déserts, se perche dans les bois, et niche dans l'épaisseur des forêts. La Cigogne blanche choisit au contraire nos habitations pour domicile, s'établit sur les tours, les cheminées et les combles des édi- fices : voilà pourquoi on peut les monter perchées ou nor D 4 perchées, 56 L'ART D'EMPAILLER du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6. Le Corps, raccourci dans les Grues , alongé dans les Cigognes ; dans une position horizontale dans les Grues, oblique dans les Cigognes. 7.9 Le Dos, aplati dans les parties antérieure et moyenne, arrondi dans la postérieure. 9.° La Queue , légèrement abaissée, fermée et ca- chée en partie par les extrémités des ailes, les plumes du eroupion et celles qui sortent du dessous des aïles trés-relevées dans les Grues, et tombant en panache. 9.° Le entre, relevé. 10.° La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties inférieure et supérieure , et en arrière dans la partie moyenne. 12.9 La Téte, arrondie, portée en avant, et tour- née à droite ou à gauche. . 13.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale, 14.° Les Feux, grands et saillans. é III. Les Hérons, AlIGreTrEs, CRABIERS, BUTORS, Binoreaux, doivent être montés, 1.° Haut ou Trés- haut sur jambes , perchés ou non perchés. 2.9 Les Talons, très-découverts et légèrement rap- prochés. 5. Les Jarnbes, légèrement fléchies, rapprochées de la queue, et entr'elles aux talons, maïs éloignées à l'origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps dans les Hérons, Aigrettes ; où couvertes au tiers et rap- LES O1sEAUx. Partie I. 97 prochées du corps dans les Crabiers , Butors ; Biho- reaux. 6.° Le Corps, légèrement alongé, dans une posi- tion oblique. 7.° Le Dos, aplati dans la partie antérieure , ar- rondi dans les parties moyenne et postérieure. 8.9 La Queue, légèrement abaïssée, fermée et cachée en partie par les extrémités des ailes dans les Hérons , Crabiers, Butors , Bihoreaux ; et par les longues plumes du dos , dans les Æigrettes. 9.° Le entre, relevé. 10.° La Portrine , arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties inférieure et supérieure , et en arrière dans la partie moyenne (48). 12.9 La 7éte, effilée, (légèrement arrondie dans les Bihoreaux ), portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 13.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14.9 Les Feux, grands et saillans. (48) Dans les Butors, les plumes qui garnissent latérale- Le, ment la partie inférieure du cou, sont écartées ; ce qui fait paraître le cou plus volumineux. Dans les Brhoreaux, l'ai- grette composée de trois ou quatre plumes concaves intérieu- rement, placées en recouvrement les unes sur les autres, de manière qu’elles paraissent ne former qu'une seule plume, doit être légèrement écartée et pendante. Les mâles adultes seuls sont décorés de cet ornement , que les jeunes mâles ou les fe- melles ne nous ont jamais offert. Nous possédons un individu, dont l’aigretie est composée de quatre plumes. Dans les Bu- tors, Bihoreaux, on peut porter le cou en ayant, et celle athitude leur donne un air plus animé. 58 L'AnT D'EMPAILLER IV. Les Cours, doivent être montés, 1.9 7rés- haut sur jambes et non perchés. 2.9 Les Talons, très-découverts et légèrement rap- prochés. 3. Les Jambes , légèrement fléchies, rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l'origine des phalanges. 4.9 Les Doigts, trois antérieurs , réunis vers leur jonction par une portion de membrane ; un postérieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, découvertes et écartées du corps. 6.° Le Corps, légèrement alongé, dans une posi- tion oblique. 7,9 Le Dos, arrondi. 8.9 La Queue, légèrement abaïssée , fermée et ca- chée en partie par les extrémités des ailes. 9.° Le entre, relevé. 10.9 La Poitrine, très-arrondie. 11.2 Le Cou, alongé, fléchi en avaut dans les par- Ues inférieure et supérieure , et en arrière dans la partie moyenne. 12.0 La Téte, arrondie, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique abaïssée. 14.9 Les Yeux, assez grands et saïllans. V. Les Bécasses, Bécassines , doivent être mon- tées , 1.9 Haut sur jambes et non perchées (49). (49) Nous avons eu occasion d'observer, à la chasse, des Bécasses se percher sur les arbres. Mais cette particularité est assez rare, et on ne peut pas en conclure qu'elles perchent Les O1sEAUXx. Partie I. 5g 2.0 Les Talons , découverts et légèrement rappro- chés, 5.° Les Jambes , légèrement fléchies , rapprochées du point central du corps dans les Bécasses, de la queue dans les Bécassines, et entr'elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doïigts, trois antérieurs séparés; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers, et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, légèrement alongé, dans une posi- tion horizontale ou oblique. 7.° Le Dos, légèrement arrondi. ‘ 5.° La Queue , légèrement abaïssée, fermée et non cachée par les extrémités des ailes. 9.° Le J’entre , relevé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, légfgrement fléchi en arrière, 12.9 La J'éte, arrondie, portée en avant, et tour- née à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizontale. 14.° Les Yeux, assez grands et saillans. VI. Les Barcrs , Curvariers, doivent être montés, 1.9 T'rés-haut sur jambes et non perchés. ° Les Tal très-dé légèrement rap- 2. es {alons, trés-découverts et légérement rap prochés. 3.° Les Jambes , légèrement fléchies, rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. ordinairement ; elle n’a lieu que lorsque, fatigués par les chasseurs cu les chiens, ces oiseaux cherchent à se dérober à leurs poursuites. 6a L'ART D'EMPAILLER 4.° Les Doigts, troïs antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.9 Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèrement abaissée, fermée et non cachée par les extrémités des ailes. 9.° Le J’entre , relevé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties inférieure et supéricure, et en arrière dans la partie moyenne. 12.9 La Téte, arrondie, portée en avant, et tour- née à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14.° Les Feux, grands et peu saïllans. VIT. Les Comsarrans ou Paons DE MER, MausE- cBES , doivent être montés , 1.° 7rés-haut sur jambes et non perchés (5o). 2.9 Les T'alons, trés-découverts et légèrement rap- prochés. 01 5.9 Les Jambes, légèrement fléchies , rapprochées (50) Les Combatlans ont été ainsi nommés à raison des combats qu'ils se livrent entr’eux , non-seulement seul à seul, corps à corps, mais en troupes réglées, ordonnées , et mar- chant l’une contre l’autre. Ces phalangeS ne sont composées que de mäles, qu’on prétend être dans cette espèce beaucoup plus nombreux que les femelles. Celles-ci attendent à part la En de la bataille, et restent le prix de la victoire. \ LES Oiseaux. Partie L. Gr du point central du corps, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. . 49 Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé dans les Chevaliers, raccourci dans les Combattans et les Maubèches , dans une po- sition horizontale ou oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 9.9 La Queue, légèrement abaïssée, fermée et ca- chée en partie par les extrémités des ailes. 9.° Le Fertre, relevé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11,9 Le Cou, alongé, légèrement fléchi en avant (Bi). 12,9 La 7éte, arrondie, portée en avant, et tour- née à droïîte ou à gauche. 13.° Le Bec, fermé, dans une direction oblique re- levée. 14.9 Les Veux, petits et assez saillans. VIIT. Les V anneaux, doivent être montés, 1.° Maur sur jambes et non perchés (52). (51) Dans les Combattans mâles, le collier en forme d’une crinière épaisse de plumes enflées qu'ils portent autour du cou, doit être plus ou moins relevé selon Les attitudes que leur donnent les personnes qui les empaillent. (52) Le Vanneau paraît avoir tiré son nom, dans votre langue et en latin moderne, du bruit que font ses ailes en- 9 q volant, qui est assez semblable au bruit d’un van qu'on agite pour purger le blé. 62 L'ART D'EMPAILLER 2.0 Les Talons, découverts et légéremént rappro= chés. 5.9 Les Jambes, légèrement fléchies , rapprochées du point central du corps, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. ° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté au dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et légèrement écartées du corps, croisées à leurs extrémités. 6.° Le Corps, légèrement alongé, dans une posi- üon oblique. 7.9 Le Dos, aplati dans la partie antérieure , ar- rondi dans les parties moyenne et postérieure. 8.° La Queue, légèrement relevée, écartée en voûte, et cachée en partie par les extrémités des ailes. 9.° Le J’entre, relevé. 10,9 La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, légèrement fléchi en arrière. 12.9 La Téte, arrondie , portée en avant, et tour- née à droite ou à gauche. 15.9 L’Aigrette, implantée sur l’occiput, et com- posée de longs brins effilés, très-déliés, courbés à leurs extrémités de derrière en avant, légèrement re- levée. 14.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale. 15.° Les Feux, grands et saillans. IX. Les Pcuviers, doivent être montés , 1.° Haut sur jambes et non perchés (53). 2.9 Les Talons, découverts et légèrement rappro- chés. (53) Les Pluviers ont été ainsi nommés, à raison de leur arrivée en France dans la saison des pluies. LES Oiseaux. Parie I 63 3.9 Les Jambes, légèrement fléchies , rapprochées du point central du corps, et entr'elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés. 5.9 Les Ailes, découvertes et légèrement écartées du corps. ° 6.° Le Corps, raccourci, dans une position hori- zontale ou oblique. 7.° Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèrement abaissée et fermée, non cachée par les extrémitées des aïles. 9.° Le entre, relevé. 10.9 La Poïtrine, très-arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.9 La Téte, très-arrondie, portée en avant , et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale. 14.0 Les Feux, très-grands et saïllans. X. L'Écuasse, l'Avocerrr, doivent être montées, 1.9 Très-haut sur jambes et non perchées (54). 2.9 Les 7 alons, très-découverts et lésèrement rap- prochés. (54) L’Echasse, qui est dans les oiseaux ce que la Gerboïse est dans les quadrupèdes, a été ainsi nommée à raison de la longueur excessive de ses jambes, grèles, faibles et chance- lantes, semblables à des échasses. Cet oiseau n’a que trois doigts antérieurs. Le nom d’Avocelte vient de l'italien 4vo- cetta. Cet oiseau porte en Italie le nom de Becco-{orfo. Celui de-Recurvirostra que les Ornithologistes lui ont donné, ex- prime le renversement de son bec, dont la courbure tournée en haut présente un arc de cercle relevé. dont le centre est au-dessus de la tête. 64 L'ART D'EMPAILLER L,4 5.9 Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées du point central du corps, et entr'elles aux talons , mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doïigts, trois antérieurs séparés ( dans l’'Echasse ) ; trois antérieurs engagés dans une mem- brane entière ; un postérieur séparé , dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas ( dans l’Ævocette ). 5. Les Ailes, découvertes et écartées du corps, lé- gèrement croisées à leurs extrémités. 6.2 Le Corps, raccourci , dans une position hori- zontale ou oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèrement abaïssée, fermée et non cachée par les extrémités des ailes. 9.° Le J’entre, relevé. 10.9 La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties inférieure et supérieure, et en arrière dans la partie moyenne. 12.9 La Téte, arrondie, portée en avant, et tour- née à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizen- tale, ou oblique relevée. 14.9 Les Feux, grands et saillans. XT. Les GrartorEes ou PErprix DE MER, doivent être montées, 1.° Æaut sur jambes et non perchées (55). (55) Les Glaréoles ou Perdrix de mer n’ont d'autre rapport avec les Perdrix, qu’une faible ressemblance dans la forme du bec. Elles se rapprochent des Hirondelles de mer par la forme du corps, la coupe des ailes en pointe, et la queue fourchue. 2,0 LES O1sEAUXx. Partie I. 65 2,9 Les Talons, découverts et légèrement rappro- chés. 5.° Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons, maïs éloignées à l’origine des phalanges. 4.° Les Dorgts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, croisées à leurs extrémités. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue, légèrement abaïssée, écartée en voûte, cachée en partie par les extrémités des ailes. 9.° Le entre, relevé. 10.° La Pottrine, très-arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légèrement fléchi en avant. 12.9 La Tête, arrondie, portée en avant, et tour- née à droiïte ou à gauche. i 13.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale, 14.9 Les Feux, assez grands et saillans. XIT. Les Poures D'EAU, Fourques , doivent être montées, 1.° Haut sur jambes et non perchées. 2,9 Les Talons, découverts et légèrement rappro- chés. 3.° Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées de la queue, et entr'elles aux talons, mais éloignées à Mure des phalanges. ° Les Doigts, trois antérieurs séparés, garnis de de simples ( dans les Poules d'eau }), feston- nées ( dans les Foulques ) ; le postérieur dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas. E 66 L'ART D'EMPAILLER À 5.0 Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux fers , et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé (dans les Poules d'eau ), raccourci ( dans les Foulques ), dans une position oblique ou verticale, 7.° Le Dos, arrondi. 5.° La Queue, légèrement abaissée, fermée, et non cachée par les extrémités des ailes. 9.° Le entre, légèrement abaïssé. 10.9 La Poitrine , arrondie. 11.0 Le Cou, alongé, fléchi en arriére. 12.9 La Téte, arrondie, portée en avant, et tour- née à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée (56). 14.9 Les Feux, assez grands et peu saïllans. XI. Les Rares doivent être montés, 1.° Haut sur jambes et non perchés (57). (56) La Plaque frontale est plus ou moins blanche dans les Foulques, et plus ou moins vermeille dans les Poules d’eau ; mais cette dernière couleur disparaît dans loiseau empaillé , et devient alors d’un brun-noirâtre. En général, nous avons observé que la couleur rouge du bec et des pattes, dans le Chevalier aux pieds rouges, ete. s’efface en peu de temps. Il Faut avoir soin, dans ce cas, de colorer ces parties pour leur conserver leur éclat, sur-tout lorsque les couleurs servent à caractériser les espèces. (67) Les Räles se rapprochent des Poules d’eau et des Foulques, par leur vol court et pesant, les jambes pendantes, la forme des ailes petites et fort concaves, de la queue très- courte et presque nulle : mais ils s’en éloignent par la forme des doigts antérieurs lisses et sans membranes, par celle du - corps grêle et comme aplati par les flancs, et par la plaque frontale qui parait être un prolongement de la couche supé- rieure de la substance du bec. RES Oisraux. Partie I. C7 2.9 Les Talons, découverts et légèrement rappro- chés. ; 5.9 Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées de la queue, et entr'elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4.9 Les Doïigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers, et rapprochées du corps. j 6,° Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.0 La Queue , légèrement abaïssée, fermée , et cachée en partie par les extrémités des ailes. 9.2 Le J’entre, relevé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, légèrement fléchi en arrière. 12.9 La Téte, effilée, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14.9 Les Yeux, assez grands et saïllans. ‘ Le Cinquième Onpre, qui renferme les GAL.- LINACÉES ( GazziNzæ ), nous offrira onze Divisions où Tableaux; savoir, L lAutruche ( Struthio ). M. Les Outardes ( Orides ). TL. Les Paons ( Pavones). IV. Le Dindon ( Weleagris ). V. Les Hoccos ( Craces). VI. Les Coqs et les Poules ( Galli et Gallinæ ;. VI. Les Faisans ( Phasiani). VII. Les Peintades ( Numidecæ ). IX. Les Tétras ou Cogs de bruyère ( Urogalli), | E 2 68 L'ART D'EMPAILLER X. Les Gélinottes ( Zagopodes ). XI. Les Per- drix ( Perdices ), les Cailles ( Coturnices ) [58]. I L’Aurrucne doit être empaillée ou montée, 1.9 Trés-haut sur jambes et non perchée (59). ° Les J'alons, très-découverts et écartés. ° Les Jambes, légèrement fléchies et rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4.9 Les Doigts, deux antérieurs, séparés. 24 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps, ou découvertes, abaïssées et écartées du corps. 6. Le Corps, raccourci, dans une situation hori- zontale, 7.° Le Dos, aplati dans la partie antérieure, arrondi dans les parties moyenne et postérieure. 5.° La Queue, relevée, écartée ; les plumes en partie recourbées à leurs extrémités. [58] Voyez, pour les Gallinacées , les caractères du sixième Ordre de Linneé. Gg) L’Aulruche, dit Burrox, est un étre de nature équi- voque, qui fait la nuance entre les grands quadrupèdes et les oiseaux. Nous nous sommes permis de placer, dans nos Ta- bleaux , l’Aufruche avant les Outardes, quoique dans le Sys- tème de LiNNÉ elle vienne immédiatement après. Si nous avons dérogé en cette occasion à l’ordre adopté par le Natura- liste Suédois, c’est parce que nous avons cru devoir mettre à . La tête de la famille des Gallinacées , un oiseau /rès-haut sur jambes, qui paraît devoir occuper le premier rang pour la grandeur, les autres étant seulement haut sur jambes, et d’un volume de corps bien moins considérable. Le Casaor, qui vient immédiatement après l Autruche, doit être monté seulement auf sur jambes. LES Oiseaux. Partie I. 6g 9.° Le J’entre, relevé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ties inférieure et supérieure, et en arrière dans la partie moyenne. 12.9 La Téte, arrondie, portée en avant, et tour- née à droite ou à gauche. 13.° Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale. 14.9 Les Feux, grands et saillans. IT. Les Ouranpes doivent être montées, 1.° Haut sur jambes et non perchées. 2.9 Les Talons, découverts et écartés. 5.° Les Jambes, légèrement fléchies et rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés. 5.9 Les Ailes, couvertes aux deux tiers et rappro- chées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position hori- zontale. 7.° Le Dos, légèrement aplati dans la partie anté- rieure , arrondi dans les parties moyenne et posté- rieure, 8.9 La Queue, légèrement abaïssée, écartée en voûte, 9.° Le Z’entre, relevé. 10.° La Poitrine, très-arrondie. 11.° Le Cou, alongé, légèrement fléchi en arriére. 12. La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale ou oblique relevée. E 3 "oO L'ART D'EMPAILLER 14.9 Les Barbes, dans le mâle, écartées et portées de dedans en dehors et de devant en arrière. 15.9 Les Yeux, grands et saillans. III. Les Paows doivent être montés, 1.9 Haut sur jambes, perchés où non perchés. | 2.9 Les Talons, découverts et rapprochés. 3.° Les Jambes, légèrement fléchies , rapprochées du point central du corps, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés, un posté- rieur dirigé de dehors en dedans, et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes aux deux tiers et rappro- chées du corps. 6.° Le Corps, alongé, dans une situation oblique. 7.9 Le Dos, aplati dans la partie antérieure, arrondi dans les parties moyenne et postérieure. 8.° La Queue , abaïssée , fermée (60). (60) Dans les momens d'amour, la queue, dans le Paon et le Dindon, doit être très-relevée, et ouverte en éventail, On nomme improprement Queue dans ces Oiseaux , les longues plumes qui naissent à la partie postérieure du dos, près du croupion. Dans les momens de repos, ces plumes sont abais- sées et légèrement écartées en voûte. Le Dindon, à propre- ment parler, a deux queues; l’une supérieure, l’autre infé- rieure. La première est composée de dix-huit grandes plumes implantées autour du croupion, et que l’animal relève lors- qu'il piaffe. La seconde ou l’inférieure consiste en d’autres plumes moins grandes, et reste toujours dans une situation horizontale. Le Paon a pareillement une double queue, dont lune plus courte est composée de véritables pennes direc- trices, et l’autre plus longue n’est formée que des couvertures de celles-là. En nous attachant à l’idée la plus généralement reçue, nous appelons Queue dans le Paon et le Dindon, les grandes plumes que ces animaux relèvent en éventail quand ils font la roue. LES O1srAUx. Partie I. 73 9.° Le J’entre, relevé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant dans les par- ües inférieure et supérieure, et en arriére dans la partie moyenne. 12.9 La Téte, arrondie, posée majestueusement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 L'Aigrette, relevée et légèrement écartée. 14.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale. 19.9 Les Yeux, grands et saillans. IV. Le Dinnox doit être monté, 1.° Haut sur jam- bes , perché ou non perché. 2.9 Les Talons, découverts et écartés. 5.9 Les Jambes, légèrement fléchies, prbehées du point central du corps, également éloignées aux talons et à l’origine des phalanges. 4.° Les Doigts, troïs antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. 6.2 Le Corps, raccourci, dans une position hori- zontale ou oblique. 7.° Le Dos, aplati dans la partie antérieure, arrondi dans les parties moyenne et postérieure. 8.° La Queue, légèrement abaissée, écartée en vote. 9.° Le entre, abaissé. 10.° La Poitrine, très-arrondie ; les Crins en forme de bouquet ou faisceau placés sur la poitrine ou au bas du cou, légèrement écartés, portés de dedans en dehors et de haut en bas. -11.9 Le Cou, fléchi en avant dans les parties infé- E 4 72 L'ART D'EMPAILLER rieure et supérieure, et en arrière dans la partie moyenne. 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 13.9 Le Bec, fermé , dans une direction horizon- tale. 14° La Caroncule charnue , de forme conique placée à la base du bec, flottante, légèrement alongée, et placée à droite ou à gauche. La Peau de dessous la gorge, légèrement plissée. 15.0 Les Feux, grands et peu saiïllans. V. Les Hoccos doivent être montés, 1.9 Haut sur jambes, perchés ou non perchés. 2.° Les T'alons, découverts et écartés. 3.° Les Jambes , légèrement fléchies et rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr'elles aux talons et à l'origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5. Les Ailes, couvertes aux deux tiers et rappro- chées du corps. 6.° Le Corps, légèrement alongé, dans une posi- tion horizontale ou oblique, 7.° Le Dos, arrondi. - 8.9 La Queue, légèrement, abaïssée, écartée en voûte. 0.° Le J’entre, relevé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant. 12.0 La Zéte, arrondie, posée paisiblement sur Île cou et tournée à droite ou à gauche. 15.° La Huppe, légèrement relevée, frisée, LES O1rsraux. Partie I. 73 \ 14.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale. 15.9 Les Yeux, assez grands ei peu saïllans, VI. Les Coos , Pouzes , doivent être montés, 1.9 Haut ou Bas sur jambes, perchés ou non per- chés (Gr). 2.° Les T'alons, découverts et écartés, 5.9 Les Jambes, légèrement fléchies , rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4. Les Doigts, trois antérieurs séparés ; le posté- rieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas, 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique € dans le Cog ), horizontale ( dans la Poule ). 7.° Le Dos, légèrement aplati dans la partie anté- ricure, arrondi dans les parties moyenne et posté- rieure. 8.° La Queue, très-relevée, comprimée sur les côtés; les deux Plumes intermédiaires ,recourbées en arc de bas en haut, de dedans en dehors, et pendantes à leurs extrémités (dans le Cog ). 9.° Le J’entre , légèrement relevé dans les Cogs, très-abaissé dans les Poules ( sur-tout dans celles qui ont pondu ). (61) Quelques espèces de Poules sont bas sur jambes. Dans celles qui n’ont point de queue, le croupion est arrondi à peu près comme dans les Perdrix. Dans les Poules qui sont bas sur jambes , les talons sont rapprochés, et les tarses couverts de plumes. Les Cogs sont naturellement plus haut montés que les Poules, ; . CP 74 L'ART D'EMPAILLER 10.° La Poitrine, très-arrondie. 11.° Le Cou, légèrement raccourci, fléchien arrière. 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou ( dans les Poules ), majestucusement ( dans le Cog ), et tournée à droite ou à gauche. 15.9 La Créte , relevée ; les Caroncules ou Barbes, pendantes et concaves extérieurement. 14.° Le Bec , fermé ou légèrement entr'ouvert, dans une direction horizontale. 15.9 Les Feux, assez grands et saillans. VII. Les Farsans doivent être montés, 1.9 Haur sur jambes, perchés ou non perchés. 2.9 Les T'alons , découverts et écartés. 3.9 Les Jambes, légèrement fléchies, rapprochées du point central du corps, également éloïgnées en tr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4.9 Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes aux deux tiers et rappro- chées du corps. | 6.9 Le Corps, légèrement alongé , dans une situa- tion horizontale ou oblique. 7.9 Le Dos, aplati dans la partie antérieure , légè- rement relevé dans la partie moyenne, arrondi dans Ja partie postérieure. 8.9 La Queue, légèrement abaïissée , écartée en voûte. 9.° Le entre, relevé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.° LeCou,raccourci, légèrementfléchien arriére, 12.9 La Zéte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. LEs O1sEAUXx. Partie I. 79 15. La Huppe, légèrement relevée et entr'ou- verte (62). 14.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale ou oblique relevée. 15.9 Les Feux, assez grands et saïllans. VIII. Les Pervranes doivent être montées, 1.° Haut sur jambes , perchées ou non perchées (63). 2.9 Les Talons, découverts et écartés. 5.° Les Jambes , légèrement fléchies , rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5,° Les Ailes, couvertes aux dans tiers et rappro- chées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une RENE hori- zontale ou obliqne. 7.° Le Dos, arrondi dans dé parties antérieure et moyenne, trés-arrondi et relevé dans la postérieure. 5.° La Queue , très-abaissée, légèrement écartée. 9.° Le J’entre , légèrement relevé. 10.° La Poitrine , très-arrondie. .° Le Cou, raccourci, fléchi en arrière; les Poils qui g garnissent le cou, relevés. (62) Dans le Faisan doré, le manteau qui couvre le cou, doit être légèrement étendu et développé. (63) La Pernlade se rapproche des Perdrix par la forme de ses ailes courtes, par sa queue pendante, et la partie pos- térieure du dos, très-arrondie et relevée. Elle a un trait de ressemblance avec le Dindon ; c’est de n’avoir point de plumes à la tête, ni à la partie supérieure du cou. 36 L'ART D'EMPAILLER 12.9 La Tête, aplatie sur les côtés, posée paisible- ment sur le cou, et tournée à droite ou à gauche, 15.9 Le T'ubercule calleux qui s'élève sur la tête, relevé et porté en arriére. 14.9 Les Caroncules charnues situées sur les côtés de la mandibule supérieure, pendantes et concaves intérieurement. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 16.° Les Feux, assez grands et peu saïllans. IX. Les Térras ou Cocos DE zrUYERE doivent être montés, 1.° Haut sur jambes, perchés ou non per- chés (64). 2.9 Les T'alons, découverts et écartés. 3.9 Les Jambes, légèrement fléchies et rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. B.9 Les Ailes, couvertes aux deux tiers et rappro- chées du corps. 6.° Le Corps , raccourci, dans une position bori- zontale ou oblique. : 7.° Le Dos, aplati dans la partie antérieure, arrondi dans les parties moyenne et postérieure. 8.° La Queue, légèrement relevée, écartée en voûte (65). (64) Les Tülras ont plusieurs traits de ressemblance avec les Cogs, soit dans la forme totale du corps, soit dans la con- figuration particulière du bec, soit par la peau rouge plus ou moins saillante dont les yeux sont surmontés. (65) Dans le petit Téfras, la queue est fourchue et dis- posée de dedans en dehors, de manière qu’elle est plus large à son extrémité qu’à sa base. LES O1sEAUXx. Partie I. 77 9.° Le Z’entre , relevé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.0 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14.9 Les Feux, grands et saïllans. X. Les GÉzinoTres doivent être montées, 1.9 Bas sur jambes, perchées où non perchées (66). 2.9 Les Talons , découverts et écartés. 3.° Les Jambes , légèrement fléchies et rapprochées du point central du corps, également éloignées en- tr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4. Les Dorgts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, légèrement alongé, dans une posi- tion horizontale ou oblique. 7.° Le Dos, aplati dans la partie antérieure, arrondi dans les parties moyenne et postérieure. 8.° La Queue, légèrement abaïssée, écartée en voûte. 9.° Le entre, abaissé. 10.° La Poitrine , arrondie. 11.° Le Cou, raccourci, droit ou légèrement fléchi en arrière. 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. (66) Les Gélinottes paraissent former le chaïînon qui unit les Faisans et les Perdrix. 78 L'ART D’EMPAILLER 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique re- levée. 14.9 Les Yeux, assez grands et peu saillans. XI. Les Pernnix, Cairres , doivent être montées, 1.° Bas sur jambes et non perchées (67). 2.9 Les J'alons, découverts et écartés. 5.° Les Jambes, légèrement fléchies et rapprochées du point central du corps , également éloignées en- tr'elles aux talons et à l'origine des phalanges. 4. Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5. Les Ailes, couvertes aux deux tiers et rappro- chées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position horïi- zontale ou oblique. 7.9 Le Dos, arrondi dans les parties antérieure et moyenne , tres-arrondi et relevé dans la postérieure. 5.° La Queue, très-abaissée, légèrement écartée. 9.° Le entre, abaïssé. 10.° La Poitrine , très-arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, droit ou légérement fléchi en avant. 12.° La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 13.° Le Bec, fermé, dans une direction horizon- tale. 14.9 Les Yeux, assez grands et peu saïllans. (67) Nous avons eu occasion d'observer, à la chasse, des Perdrix rouges se percher sur les arbres, lorsqu'elles étaient fatiguées et poursuivies par les chasseurs ou les chiens. LES O1isEaux. Partie I. 79 Le Sixième Onpre, qui renferme les PASSE- REAUX ( Passeres), nous offrira dix Divi- sions ou Tableaux ; savoir , L Les Pigeons, Tourterelles ( Columbæ ). A. Les Alouettes ( Alaudæ). MX. Les Étourneaux ( S/urni); les Grives, Merles ( Turdi ). IV. Les Gros-becs, Bouvreuils (Lozxiæ ). V. Les Ortolans, Bruans, Veuves { Æmberizæ ); les Pinsons, Chardonne- rets, Serins, Linottes, Bengalis, Sénégalis, Moï- neaux ( #ringillæ ). VI. Les Gobe-mouches ( Muscicapæ ); les Traquets ( Rubetræ ) ; les Motteux ( Fztifloræ ). VIT. Les Lavandières, Bergeronnettes |, Rossignols , Fauvettes , etc. ( Motacille ). VI Les Mésanges ( Pari ). IX. Les Hirondelles, Martinets ( Æirundines ). X. Les Engoulevents ( Caprimulgr ) [68]. T. Des Picrows, Tourrenerces , doivent être em- paillés ou montés, 1.9 Bas sur jambes , perchés ou non perchés. 2.9 Les Talons , découverts et légèrement rappro- chés. 5.9 Les Jambes, fléchies, rapprochées du point cen- tral du corps, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, découvertes ou couvertes au tiers et rapprochées du corps. À [681 Voyez, pourles Passereaux, les caractères du sixième Ordre du Système de Linné. { 80 L'ART D'EMPAILLER 6.° Le Corps, raccourci ou alongé , dans une posi- tion horizontale ou oblique (69). 7.9 Le Dos, légèrement arrondi. 8.° La Queue, légèrement abaïssée , écartée en voüte. 9.° Le J’entre, abaissé. 10.9 La Poitrine, très-arrondie. 11.0 Le Cou, raccourci, légèrement fléchi en arrière. 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.2 Le Bec, fermé , dans une direction horizon- tale. 14.9 Les Feux, petits et peu saïllans. II. Les ArouerTres doivent être montées, 1.2 Bas sur jambes, perchées ou non perchées. 2.9 Les T'alons, découverts et écartés. 3.9 Les Jambes, fléchies , rapprochées de la queue, également éloïgnées entr'elles aux talons et à L'origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps, ou découvertes et écartées du corps. 6.° Le Corps , raccourci où alongé, dans une po- sition oblique. 7.° Le Dos, arrondi. 9.° La Queue, légèrement abaissée, écartée en voûte. (69) Les Pigeons varient pour les attitudes, par la forme _du corps alongé ou raccourci, par celle de la queue , par la grosseur de la gorge, etc, 9.° LEs O1sEAUx. Partie I. 8x 9.° Le Z’entre, abaiïssé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12,9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction oblique relevée. 14.9 Les Yeux, petits et peu saillans. II. Les Érourveaux , Grives, Merres, doivent tre montés, 1.° Bas sur jambes et perchés. 2.9 Les T'alons, découverts et rapprochés. 5.9 Les Jambes, fléchies, rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé ( dans les F'ourneaux et les Grives ), raccourci ( dans les Werles ), dans une po- sition oblique. 7.° Le Dos, arrondi. 8.° La Queue , légèrement abaïssée, écartée en. voûte. 9.° Le entre, abaissé. 10,° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en arrière. 12.9 La Téte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche, 13.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14,9 Les Veux , assez grands et saillans. 1) ‘82 L'ART D'EMPAILLER IV. Les Gros-recs, Bouvreuirs, doivent être mons tés, 1.° Bas sur jambes et perchés. 2,9 Les Talons , découverts et écartés. 3.° Les Jambes, fléchies, rapprochées de la queue, également éloïgnées entr'elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4.° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, couvertes aux deux tiers et rappro- chées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique. 7. Le Dos, arrondi. 8.° La Queue , légèrement abaïssée, écartée en voûte. 0.° Le J’entre, abaïssé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légèrement fléchi en ar- rière. 12.9 La 7éte, arrondie, posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 13.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14.9 Les Yeux, petits et peu saillans. V. Les Onrroraws , Bruans, VEuves , Pinsows, Caarponnerers , Serins, LiNOTTESs , BENGALIS, SÉNE- GaALis, Morneaux, doivent être montés, 1.9 Bas sur jambes et perchés. 2.9 Les T'alons, découverts et légèrement rappro- chés. 3.9 Lies Jambes, fléchies , rapprochées de la queue, et entr’elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. Les Oisraux. Partie I. 83 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, couvertes aux tiers ou aux deux tiers, et rapprochées du corps. 6.° Le Corps, alongé ( dans les Ortolans, Bruans, Feuves ), raccourci (dans les Pinsons , Chardonne- rets, etc. }, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.9 La Queue, légèrement abaïssée , écartée en voûte. 9.° Le J’entre, abaïssé. 10.9 La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légèrement fléchi en ar- rière. 12.9 La Téte, arrondie , posée paisiblement sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14.9 Les Feux, petits et peu saillans. VI. Les Gorr-moucues , Traquers, Morreux , doivent être montés, 1.° Haut sur jambes, perchés ou non perchés (70). 2.9 Les Talons, découverts et légèrement rappro- chés. 3.° Les Jambes, fléchies, rapprochées de la queue, et entr'elles aux talons , mais éloignées à l’origine des phalanges. (70) On peut ranger parmi les Traquets, les petites espèces de Mofacilles, tels que le Pouillot, le Roitelet, le Troglo- dyte, dont les attitudes varient, soit dans la situation de la queue relevée dans le Troglodyte, soit dans la forme du corps qui est raccourci, etc. l Hi 84 L’AnT D'EMPAILLER 4.° Les Doigts, trois antérieurs séparés; un posté- ricur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes, pendantes et écartées du corps, ou couvertes au tiers ebrapprochées du corps. 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.9 La Queue, légèrement relevée, écartée en voûte. 9.° Le /’entre, relevé. 10. La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, légèrement fléchi en avant. 12.9 La Z'éte, arrondie, portée en avant, ettournée à droite ou à gauche. 15.° Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14. Les Feux, petits et peu saillans. VII Les Lavannienrs, Bercrronnerres, Rossi- GNoLs, Fauverres, doivent être montés, 1.° Haut sur jambes , perchés ou non perchés. 2.9 Lesl'Z'alons, découverts et légèrement rappro- chés. 5.9 Les Jambes, fléchies, rapprochées de la queue, et entr'elles aux talons, mais éloignées à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.9 Les Ailes, découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées du corps, ou pen- dantes et plus basses que la queue. 6.° Le Corps, alongé, dans une position oblique. 7.9 Le Dos, arrondi. Les Orsraux. Parker. 85 8.9 La Queue, relevée, écartée en voûte (71). 9.° Le entre, relevé. 10.° La Poitrine, très-arrondie. 11.9 Le Cou, alongé, fléchi en avant. 12.9 La Zéte, effilée, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14.9 Les Feux, petits et peu saillans. VIII. Les Mésances doivent être montées, 1.9 Bas ou T'rès-bas sur jambes , perchées ou cramponnées. 2.9 Les Talons, couverts ou découverts, et écartés. 5.9 Les Jambes, fléchies ou très-fiéchies, rappro- chées de la queue quand elles perchent, ou placées une antérieurement à peu près dans le point central du corps: l’autre postérieurement et rapprochée de la queue quand elles sont cramponnées, et également éloignées entr'elles aux talons et à l’origine des pha- langes. 4.° Les Dorgts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans et de haut en bas (72). 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps, ou découvertes et écartées du corps. (71) Dans les Bergeronnefles, Lavandières, la queue est alternativement abaïssée ou relevée. (72) Gette direction des doigts mérite d’être observée quand on monte les Mésanges perchées ; mais quand on les monte cramponnées, les trois doigts antérieurs séparés sont dirigés de bas en haut, et le postérieur de haut en bas. Quand on empaille ces oiseaux, on doit leur donner une attitude très- animée qui dépend des différentes inflexions de la tête, F5 - 86 L'ART D'EMPAILLER 6.° Le Corps, raccourci, dans une position oblique ou verticale. 7.9 Le Dos, arrondi. 8.° La Queue , abaïssée ou très-abaissée , et écar- tée (75). 9.° Le J’entre, abaiïssé. 10.° La Poitrine , arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, droit ou fléchi en avant ou en arrière. 12.9 La Téte, arrondie, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, ou légèrement entr’ouvert , dans une direction oblique relevée ou abaïssée. 14.9 Les Yeux, petits et peu saillans. IX. Les Hironperres , Marriners, doivent être montés, 1.° T'rés-bas sur jambes, perchés ou non perchés, où cramponnés (74). 2.9 Les Talons, couverts et écartés. 35.9 Les Jambes , très-fléchies , rapprochées de la queue, ou placées une antérieurement à peu près dans le point central du corps : l’autre postérieurement et rapprochée de la queue quand ils sont cramponnés; (73) La queue dans les Mésanges doit être très-abaissée, quand on les monte cramponnées. (74) Les Hirondelles offrent toutes les positions propres aux autres oiseaux. Elles perchent, ne perchent pas, et se cram- ponnent contre les murailles , ou leurs nids, mais non contre les arbres. De là vient qu’on ne doit les cramponner que sur le fond d’une cage en bois, imitant une muraille, ou bien contre leurs nids. Les Martinels ne perchent pas sur les arbres, on doit les monter cramponnés. LEs Oiseaux. Partie. 67 également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges (75). 4.° Les Doigts, trois antérieurs séparés ; un posté- rieur, dirigé de dehors en dedans (dans les Hiron- delles); ou quatre antérieurs, composés chacun de deux phalanges ( dans les Martinets ).. 5.9 Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps, ou découvertes et écartées du corps, croisées à leurs extrémités. 6.° Le Corps, alongé ou raccourci, dans une posi- tion oblique ou verticale. 7.9 Le Dos, aplati. 8.° La Queue, abaïssée ou trés-abaissée , écartée en voûte, cachée en partie par les extrémités des aïles, et fourchue dans la plupart des espèces. 9.° Le entre , abaïssé. 10.° La Poitrine, arrondie. 1.9 Le Cou, raccourci , légèrement fléchi en ar- rière. 12,9 La 7éte, aplatie au sommet, posée paisible- ment sur le cou, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, ou légèrement entr'ouvert , dans une direction horizontale ou oblique relevée. 14.° Les Feux, petits et peu saillans. (75) Cette situation des jambes près de la queue doit être observée quand on monte les Hirondelles perchées. Lorsqu'on les monte cramponnées , les jambes doivent être placées, savoir, une antérieurement à peu près dans le point central du corps, l’autre postérieurement et rapprochée de la queue. Les trois doigts antérieurs doivent être dirigés de bas en haut, et le postérieur de haut en bas, Mais dans les Martinets, les quatre doigts sont antérieurs. F 4 88 L'ART D'EMPAILLER _X. Les Excourevenrsdoivent être montés, 1.9 T'rés- bas sur jambes , perchés où non perchés (76). 2.9 Les Talons, couverts et écartés. 5.9 Les Jambes, très-fléchies et rapprochées du point central du corps , également éloignées entr’elles aux talons et à l’origine des phalanges. 4° Les Doigts, troïs antérieurs , unis par une mem- brane jusqu'à la première phalange ; un postérieur , dirigé de dehors en dedans et de haut en bas. 5.° Les Ailes, couvertes au tiers et rapprochées du corps, croisées à leurs extrémités. 6.° Le Corps, alongé, dans une position horizon- tale ou oblique. 7.9 Le Dos, aplati. 9.2 La Queue, légèrement abaïssée, écartée en voüle, et cachée en partie par les extrémités des ailes. 9.° Le J’entre , abaïssé. 10.° La Poitrine, arrondie. 11.9 Le Cou, raccourci, fléchi en avant. 12.9 La T'éte, aplatie au sommet, portée en avant, et tournée à droite ou à gauche. 15.9 Le Bec, fermé, dans une direction horizontale. 14.9 Les Yeux, grands et très-saillans. Le be D en D 0 D 0 D + 0 2 Nos principes de théorie pour empailler les . Familles que nous venons d’énumérer, paraïtront sans doute monotones, si on les examine dans leur ensemble; mais ce défaut disparaitra, si on (76) Les Engoulevents diffèrent des Hirondelles, comme les Hiboux des Faucons, eiles Phalènes des Papillons. LES O1srAUx. Partie I. 89 les considère isolément. Le signalement de chaque Famille est un petit Fraité, qui réunit au mérite de la nouveauté et d’une utilité majeure, les principes d’après lesquels tout Ornithologiste doit se conduire dans l’Ar{ d'empailler les Oiseaux. Nous avons donné, en général, à nos Oiseaux une altitude de repos, comme étani la plus facile à exprimer, et la plus connue. Nous aurions bien désiré présenter pour chaque Famille une figure dessinée d’après nos Oiseaux empaillés; notre Ouvrage alors eût offert non- seulement la description des Familles que nous avons eu occasion d'observer, mais encore des gravures qui auraient facilité l'intelligence de nos descriptions. Nous aurions rendu sensible aux yeux par le secours des figures, ce que nous ne pouvons offrir que faiblement à l'imagination avec le pinceau de la parole. L’Artiste aurait su, en lisant nos Tableaux, ce qu'il devait faire, et en voyant nos Figures, il aurait appris à perfec- tonner son travail. Mais ces projets si néces- saires à l'intelligence de nos principes, ne pou- vant s'exécuter dans ce moment, eu égard aux frais considérables qu'ils entraïneraient , nous avons été forcés d’y renoncer (77). (77) Nous nous sommes bornés au nombre de Planches né- cessaires à l'intelligence de nos principes, nous proposant, lorsque nous en aurons complété un nombre correspondant à celui de nos Tableaux , de les publier. Chaque famille exige- rait plusieurs figures, pour faire connaître les attitudes qu’elle 50 L'ART D'EMPAILLER Nous ne saurions trop recommander aux per- sonnes qui s'occupent à empailler les Oiseaux, de consulter souvent dans leurs procédés de pra- tique, les Tableaux que nous leur présentons. Nous osons le dire, le temps est venu où cette intéressante partie de FOrnithologie doit changer de face, et où l'illusion doit disparaître devant la réalité. Nous jetons les principes d’un Art que nos neveux perfectionneront sans doute, et nous serons amplement dédommagés de nos peines, si nous avons la certitude que vingt-cinq années dévouées à l'étude et à l'observation de la Na- ture, ne seront pas perdues pour la postérité. Le signalement de quelques Familles a été déduit de la connaissance de tous ou presque tous les individus qui les composent; celui d’un petit nombre n’a été fait que d’après l'examen d'une ou deux espèces, comme dans les genres des Martin-pécheurs, Rolliers, Guépiers, etc. etc. L’analogie nous ayant fait présumer que le port des individus d’une Famille présentait de grands peut présenter, soit dans l’état du repos, soit dans celui du mouvement. Dans celles qui accompagnent notre Ouvrage, il nous a été impossible d'exprimer la position et la forme des quatorze parties du corps des oiseaux que nous décrivons. Dèés-lors nous avons omis celles qui étaient les moins néces- saires, pour ne nous attacher qu'aux attitudes essentielles. C’est ainsi que dans la Caille, nous avons eu soin d'exprimer la rotondité de la partie postérieure du dos et du croupions qui constituent essentiellement la forme de cet oiseau. LES O1sEaux. Parle I. O1 rapprochemens, et que dans ceux où il pouvait varier, les exceptions n’appartenaient qu’à quel- ques espèces, sans déroger au caractère général de la Famille; nous avons pensé que cette aber- ration ne pourrait jamais jeter dans une erreur aussi grande, que celle de donner à un oiseau une attitude imaginaire. . En faisant nos Tableaux d’après les observa- tions d’une ou plusieurs espèces européennes, nous avons suivi dans notre manière de philoso- pher, le plan que Buffon s'était proposé dans son Ornithologie, savoir: de décrire premièrement une espèce européenne bien connue, et d'y ra- mener les espèces exotiques de l’ancien ou du nouveau Continent, qui ont avec elle le plus de rapport. Ce travail, qui est sans contredit la partie de son Ouvrage la plus philosophique, a l'avantage de guider ceux qui connaissent les Oiseaux indigènes, et de les familiariser bientôt avec les exotiques. Si l’on ajoute à ce premier objet fondamental, cette magie de style presque inimitable, cette sagacité dans la réduction des espèces, ses criti- ques toujours judicieuses sur l’étymologie et le choix des noms, art avec lequel il saisit les rap- ports et les différences, sa manière de voir, em- bellie par une imagination à demi-poétique; on reconnaitra sans peine que le Pline Français: qui, selon l’expression de Volfaire, « au corps d’un athlète joignait l'ame d’un sage , » doit être O2 L'ART D'CMPAILLER classé parmi le petit nombre de ces Hommes de génie, dans la production desquels la nature se montre avare (78). Secondé puissamment dans ses travaux par Daubenton et Guenaud de Montbeillard , 11 dut à Fun ses Descriptions anatomiques, et à l’autre la continuation de son Ornithologie. Mais, malgré les travaux de ces trois Hommes célèbres, le temple magnifique qu'ils avaient élevé à la Na- ture, n’eût jamais été achevé, si le Génie qui pré- side aux destinées de l'Histoire natureile, n'avait suscité pour affermir les colonnes augustes sur lesquelles il devait reposer, léloquent Auteur de lhistoire des Quadrupèdes-Ovipares, des Serpens et des Poissons. Digne émule de Buffon pour le style, il devient celui de Zinné pour la précision et la méthode. Puisse-t-il agréer l'hom- mage que nous rendons à ses grands talens, comme un juste tribut payé à l'admiration que ses écrits nous ont inspirée, et que partagent avec nous tous ceux qui ont l'avantage de Île connaitre. Lorsque Buffon parcourait avec tant de gloire sa brillante carrière, une vive lumière brilla du côté du Nord: le grand Zinné parut, et à son aspect les sentiers jusqu'alors ténébreux de lhis- toire de la Nature, furent éclairés par les rayons (78) Voyez le Dictionnaire historique, tome 2, pag. 305 el suiv. LES O1sEAUx. Partie I. 93 lumineux de l'Étoile polaire. Doué de toutes les qualités nécessaires aux succès des grandes opé- rations, il osa entreprendre et exécuter, à trente ans , Le projet d’une révolution dans l'étude de la Nature. « Aussi, après l’idée de créer les étres, dit le professeur $/- mans , la plus grande qu’on ait pu concevoir était sans doute celle de les dé- crire tous, et de saisir les nuances qui les rap- prochent ou les séparent. C'était une seconde création que de classer, décrire, et faire con- naître la chaine entière des êtres, depuis leur immuable Auteur, dont l’idée confondant l'in- telligence humaine, abime son orgueil dans la poussière, jusqu'à celte poussière même, irisle et dernier produit de la modification de la ma- tière, et qui s’'anéaniit dans le silence des tom- beaux » (79). (79) Je me permeitrai quelques réflexions sur l’état actuel de lOrnithologie. Elles auront pour objet les Systèmes ou Clas- sifications méthodiques , l'établissement des Genres , des Es- pèces , des Variétés, etc. Quelques Naturalistes ont suivi dans leur Ornithologie l’ordre des Familles naturelles ; tels sont Linné et Buffon : d’autres ont pris, pour fondement de leurs méthodes, la structure des Pieds, de la Langue, du Bec, etc. Buffon, qui était ennemi des systèmes, a suivi dans son Orni- thologie la série des Familles naturelles; et sous ce point de vue, on peut dire que son Histoire des Oiseaux est bien supé- rieure à celle des Quadrupèdes. Linné, qui a su exprimer de grandes idées en peu de mots, a eu égard dans sa classification des Oiseaux, à la marche de la Nature dans la division des familles du genre volatile. Il est digne de remarque que ce 94 L'ART D'EMPAILLER On admirera toujours dans cet homme cé- lèbre, considéré comme Naturaliste et Ecrivain, grand Homme, qui en Zoologie a suivi l’ordre des Familles naturelles, a préféré en Botanique la méthode artificielle, L'établissemeut des Genres, souvent très-arbitraire, tient beaucoup à la manière de philosopher et aux principes du sys- ième adopté par l’Auteur. Les uns (ce sont les plus sages ) pré- chent pour la réduction des Genres , des Espèces et des Va -riélés, que d’autres multiplient sur les plus légères différences. Quelques Ornithologistes établissent leurs caractères généri- ques sur les différences extérieures, et d'autres sur les habi- tudes et les ressemblances intérieures. C’est ainsi que les Fau- cons et les Aigles , les Hiboux et les Chouelles, les Pies et les Geais, les Coracias et les Corbeaux, les Faisans et les Hoccos, les Perdrix et les Cailles, les Troupiales et les Lo- riots, les Loriots et les Merles, les Gros-becs et les Bou- sreuils, les Colibris el les Oiseaux-mouches , sont tantôt réunis dans un seul genre, ou divisés en deux genres. Les Huppes et les Promerops, les Cogs de roche et les Manahkins, réunis en un genre par divers Auteurs, sont divisés en deux genres dans quelques Ouvrages. par la considération de la huppe qui orne la tête de quelques individus, et dont les autres sont privés. Mais si cet attribut, qui nous parait insuffisant pour séparer les individus d’un même genre, peut former un caractère assez tranchant pour conslituer deux genres d’une même famille, nous observerons que les Auteurs qui ont em- ployé ce caractère, auraient dù également séparer les genres des Perroquets, Pics, Outardes, Cogs, Poules, Cailles, Merles , Gros-becs, Friquets, Bouvreuils, Fourmiliers, Gobes mouches, Moucherolles , Tangaras , Alouettes , Figuiers , Mésanges , Oiseaux-mouches, Colibris , etc., qui présentent des espèces huppées et non huppées. Les Caractères des Genres sont souvent fautifs. Quelques Auteurs donnent aux Gélinottes les pieds couverts de plumes, tandis que le Ganga ou Gélinotte des Pyrénées les a dénués de plumes, D’autres séparent les Engoulevents des Hirondelles, LES O1israux. Partie I. 92 celte précision de style vraiment désespérante pour quiconque voudrait tenter de limiter; ce par la considération de la queue fourchue dans les premiers, et non fourchue dans les secondes. Mais il résulte de ce carac- ière, que les espèces d’'Hirondelles quin’ont pas la queue fôur- chue , peuvent être regardées comme des Engoulevents, et les Engoulevents comme des espèces d'Hirondelles à queue non fourchue. La longueur de la queue qui varie, ainsi que les cou- leurs, offre un caractère très-insuffisant, comme le démontre Buffon avec sa sagacité ordinaire, en faisant voir que les Cou- cous présentent dans la forme de leur queue, des différences assez considérables aux yeux de ceux qui aiment à multiplier les espèces, pour séparer en plusieurs genres les individus de cette nombreuse famille. Les Espèces paraissent plus difficiles à déterminer que les Genres, parce que les caractères spécifiques étant déduits de la couleur des plumes, les altérations ou les changemens qu’elles éprouvent, mettent sans cesse en défaut la pénétration de l'Or- nithologiste. Les trois espèces Européennes d’Epeiche ou Pic varié, sont-elles réellement distinctes, ou ne sont-elles que des variétés ? À en juger par la grandeur, on se déciderait à les regarder comme des espèces. Mais si la grandeur forme un caractère spécifique, le Rdle d’eau, le Pic-vert qui nous offrent des individus bien plus petits que l’espèce ordinaire , nous pré- senteraient de nouvelles espèces. Comment concilier les Au- teurs dont les uns regardent comme espèces, des oiseaux que les autres n’admettent que comme variétés ? Les dimensions trop exactes ét minutieuses, sont en général. fautives. De là, l’idée de Linné, de Buffon et Brisson, de rendre leurs descriptions comparatives. Les dimensions doivent être prises sur plusieurs individus, et non point sur un seul, et l’on doit soigneusement distinguer le mâle de la femelle, chose impossible lorsqu’on n’a pas l’oiseau sous les yeux pour en vérifier le sexe : ce qui arrive dans les oiseaux exotiques dont on ne possède que les peaux desséchées ou empaillées. Les altérations ou changemens de couleurs dans les plumes, 96 L'ART D'EMPAILLER coup-d’œil toujours sûr et lumineux; Part avec lequel il a su créer en quelques mots, tous ex- donnent naissance aux Wariélés. J'observe qu’il existe deux sortes de variétés, savoir : les variétés 1.° de couleur ; 2.° de grandeur. Les premières plus nombreuses, sont en général plus difficiles pour être ramenées à leurs espèces; les secondes, moins communes, présentent une différence de la moitié ou des deux tiers dans la grandeur et le poids. Tels sont le Rale d'eau et le Pic-vert. Les Variélés dépendent en général, r.° de l’Age, 2.0 de la Mue, 3.2 du Sexe, 4.° du Climaf, 5° des Saisons, 6,° des Maladies, 7° de la Domeshcité. 1.0 L'Age présente des différences frappantes dans le Courlis du Brésil, le Loriof, le Bouvreuil , elc., qui n’acquièrent qu’au bout de la troisième année ces belles couleurs qui déter- minent et fixent leur caractère spécifique. Dans les Loriots , les femelles paraissent plus nombreuses que les mâles, parce que ces derniers leur ressemblent la première année pour la couleur du plumage; mais l'inspection anatomique des indi- vidus nous a convaincus que ces prétendues femelles n'étaient . que de jeunes mâles. 2.9 La Mue qui est un effort de la Nature dans le système cutané , (occasioné par le changement des plumes et des poils, qui doublent et se multiplient dans la saison qui approche de hiver! et qui diminuent et deviennent plus brillans dans celle qui avoisine le printemps), offre des changemens considérables dans les Paons, les Feuves, dont les mâles perdent une partie des ornemens qui les distinguent de leurs femelles. 3.0 Le Sexe présente des différences énormes entre les indi- vidus d’une même espèce ; comme dans le Paon, les Faisans doré et argenté. Dans les Canards, les Oiseaux de prore , les femelles varient considérablement pour la teinte du plumage et le volume du corps. 4° Le Climat contribue au changement de couleur qu’é- prouve le plumage des Oiseaux. Tels sont les Moineaux qui, habitant les pays nébuleux ou remplis de fumée, comme les pressifs, LES Oiseaux. Partie I. 97 pressifs, concis, sonores, des phrases caracté- ristiques qui dépeignent avec une vérité élon- nante, le diagnostique de tous les objets qu'il décrit. En Ornithologie, 1 a su rendre ses descrip- tions comparatives, et sous ce point de vue, elles sont préférables à celles qu’on déduit des dimen- sions, parce que ces dernières sont très-souvent fautives. S'il a pris ses caractères spécifiques de la couleur des plumes, ainsi qu’on est obligé de le faire en Ornithologie, il faut avouer qu'il s’est attaché de préférence aux parties dans lesquelles elles semblent moins varier, savoir, dans les jambes, les pieds et les plumes de la queue. En déduisant le signalement de ses genres de la forme du bec, de la langue, des pieds, de la structure et de la situation des narines, du nombre et de la forme des pennes de la queue; environs des forges, des verreries, fonderies, etc. deviennent avec le temps d’un brun-noirûtre. 5.0 Les Saisons influent considérablement sur les couleurs. Nous en voyons un exemple dans le Lagopède, dont le plu- mage d'été diffère de celui d'hiver. 6.° Les Maladies occasionées par le changement de climat, de nourriture, par la captivité , influent sur la couleur du plu- mage, la grandeur et la grosseur des oiseaux, sur leurs habi- tudes, etc. 7° Les variétés nombreuses des Cogs, Poules, Pigeons, Canards, etc. démontrent l'influence de la Domesticilé sur les couleurs du plumage dans les oiscaux. Nous avons vu des Cailles nourries dans des volières, qui étaient devenues grises ; des Alouelles et des Calandres, noires, G 98 L'ART D'EMPAILLER | en formant ses Ordres d’après la considération des Familles naturelles, il a simplifié l'étude de POrnithologie, et s’est acquis des droits incon- testables à la reconnaissance des Savans. Nous regrettons infiniment que les bornes de cet Ouvrage ne nous permettent pas d’entrer dans quelques détails sur les Écrits de ceux de nos Compatriotes, qui, par leurs voyages, leurs découvertes ou leurs travaux, ont contribué aux progrès de lOrnithologie. Nous nous contente- rons seulement de citer avec les éloges qui leur sont dus, les noms de Belon, Barrère, Réaumur, Poivre, Sonnerat, Salerne, Brisson, Mauduyt, Adanson, Dombey, Commerson, Levaillant, Cuvier, efc. Puisse l’exemple des Naturalistes célèbres, soit de ceux autour de la tombe desquels on devrait planter des cyprès, symbole d’une éternelle dou- leur ; soit de ceux que nous avons l'avantage de posséder parmi nous, enflammer le zèle de nos Lecteurs ! Puissent-ils se passionner pour l'étude de l'Histoire naturelle, qui a immortalisé les plus grands Génies de notre siècle, et se péné- trer d’admiration pour les œuvres du Créateur dont la puissance paraît avec tant d’éclat dans les merveilles de la Nature. Fin de la première Partie. Les OrsEeaAux. Part Il. 0 à Va Va Va Va va Va a Ÿa Va ‘a Va Va Va va va © Le ART D'EMPAILLER LES OISEAUX. SECONDE PARTIE. PRÉPARATION DES OISEAUX. O peut diviser en trois Séries tous Les pro- cédés usités pour empailler les Oiseaux. La pre- mière comprendra ceux qui ont pour objet le dépouillement de l’animal. La seconde renfermera les différentes opérations pour vider le crâne, tanner la peau, et former les mannequins ou corps factices. La troisième contiendra les diverses manipulations pour habiller l'oiseau, et lui donner sa forme naturelle, dés Dans la première Série, nous présenterons quelques observations préliminaires relatives à l'état des Oiseaux destinés à être empaillés. Nous distinguerons ensuite la manière, 1.2 d'ouvrir la peau; 2. de faire l'extraction du corps; ( cette G 2 Too L'ART D'EMPAILLER dernière opération renferme le dépouillement des jambes, des cuisses, des ailes, etc.) 3.2 d'enlever et de préparer la peau. Dans la seconde Série , nous indiquerons, 1.0 la manière d’enlever les yeux ; 2.° de vider le crâne et d’ôter les cervelles; 3.2 de tanner la peau avec la liqueur dont nous indiquerons la recette, et de la saupoudrer avec les préservatifs que nous ferons connaître; 4.0 de former les mannequins ou corps factices. Les procédés de la troisième Série, plus com- pliqués que ceux des deux précédentes, tendent à donner à l'oiseau sa forme naturelle. Pour y parvenir, on doit s'occuper, 1.° de fixer la tête; 22 de retourner la peau pour la placer sur le mannequin; 3.2 d’assujettir les jambes dans le mannequin ; 4.0 d'arrondir la poitrine, et de donner au corps sa forme naturelle ; 5.2 de coudre la peau; 6.2 de placer et d’assujettir les ailes; 7.° de mettre l'oiseau en position; 8.0 de placer les yeux; 0.° de disposer les plumes de la queue; 10. de donner à l'oiseau les attitudes qui lui sont propres; 11.° de faire l'ouverture du bas-ventre pour connaître le sexe de l'animal, et déterminer si les parties intérieures considérées en général, présentent des différences ou des rapprochemens dans les espèces de chaque genre. _ À l'exposition des procédés de ces différentes Séries, qui sont tous relatifs à la préparation des Oiseaux empaillés avec les ailes repliées, nous LES O1isEeAux. Partie IL, Toï ferons succéder l'analyse de ceux qui sont em- ployés pour les monter avec les ailes étendues. Nous énumérerons ensuite les diverses méthodes connues jusqu’à ce jour pour les préparer, afin que le Lecteur puisse suivre celle qu'il jugera la plus convenable à ses goûts ou à ses facultés. “ nn oi 2 À R\EIM LE R\E) SVEUR Die Notre premier soin, avant d'ouvrir un Oiseau que nous nous proposons d’empailler, est d’exa- miner s’il peut ou ne peut pas être monté. Il peut être monté, 1.2 lorsque la corruption na point détaché les plumes du derme et de lépiderme, et que ces parties n’ont souffert au- cune altération; z.° que les plumes ne sont point tachées de sang ; 3.° que la tête, le bec, les jambes, la queue, en un mot, toutes les parties essen- telles sont dans un état d'intégrité parfait; 4.0 que la peau n’est point déchirée, etc. Les endroits où les effets de la corruption se manifestent de préférence, sont, 1.° le ventre près de l'anus, à raison du cloaque et des der- niers intestins, contenant les matières excrémen- üelles, qui occasionent la décomposition de ces parties; 2.9 le contour du bec, des yeux, des narines, le dessous de la gorge, et les environs des blessures qui ont fait périr l'animal. G 3 102 L'ART D’EMPAILLER Un Oiseau ne peut pas être empaillé, r.° lors- que dans les individus, comme les Cygnes, Oies, Canards, Sarcelles, dans lesquels on est obligé d'inciser le dessous de la gorge , afin de pouvoir faire passer la tête, la corruption produite par l'effet des sucs salivaires contenus dans le larynx et le pharynx, a attaqué la peau du cou dans cet endroit, et a occasioné la chûte des plumes, in- convénient qui ne permet point de recoudre la peau. 2.0 Lorsque le coup de fusil où les blessures ont arraché les plumes, détérioré la peau, dé- iruit quelque partie essentielle , comme une jambe, le bec en tout ou en partie, le crâne, la queue, etc. 3.9 Lorsque les Oiseaux pris aux filets, ont la lête écrasée par l’oiseleur. La compression de cette partie produit une contusion, accompagnée d'écchymose, qui est bientôt suivie d’une pour- riture, dont les effets se rapprochent de ceux que nous avons indiqués sous la gorge dans les Canards. 4° Enfin, lorsque les chasseurs ( ce qui est assez leur habitude, soit par gourmandise, par curiosité, ou par lappât du gain) ont plumé le dessus de la queue répondant au coccyx, pour voir si l’oiseau est gras ou maigre ; ou arraché les grosses plumes des ailes, dans les Oufardes, Oies, Cygnes, Aigles, elc. soit pour les garder, soit pour les vendre. LES OrsEeaux. Partie II. 103 Lorsqu'un Oiseau est en état d’être empaillé, nous avons soin, 1.2 de mesurer sa longueur totale, depuis le bec jusqu'aux ongles, et au bout de la queue; celle de son corps, depuis la partie saillante de la poitrine jusqu’au coccyx; l’enver- gure de ses ailes, la circonférence et le poids de son corps, la longueur du cou, et la forme de la tête. 2.0 De considérer la structure externe et in- terne du bec, la forme de la langue, la couleur des yeux, la longueur et la direction des jambes, la forme des doigts, la longueur et les différentes courbures des ongles, ete. Ces observations sont utiles pour le diagnostique de quelques espèces rares, peu connues, mal figurées, et souvent très-imparfaitement décrites. Lorsque nous voyons qu’un Oiseau est en état d’être empaillé, et que nous ne pouvons pas le monter tout de suite, nous commençons par le vider, et nous remplissons de poudre à poudrer ou de farine, l’intérieur du corps. Par ce moyen l’oiseau se maintient frais pendant un ou plu- sieurs jours, et nous pouvons le monter ensuite sans craindre que la corruption attaque la peau et communique aux chairs une mauvaise odeur. 3.2 De nettoyer et remplir de coton le gosier, le bec, les narines, l'anus et les endroits par les- quels le sang provenant des plaies (sur-tout si l'individu a été tué au fusil) peut, en s’écoulant, sâter les plumes. G4 ‘104 L'ART D'EMPAILLER Avant de mettre du coton dans le gosier, nous y introduisons de la farine, qui empêche les hu- meurs de sortir par le bec. Nous fermons le bec avec un fil passé dans les narines, nous laissons ce fil d’une certaine longueur, afin d’avoir plus de facilité pour retourner la peau. Comme il existe un grand nombre d’'Oiseaux, sur-tout dans les petites espèces, qu’on ne peut se procurer qu’en les tuant à la chasse, il est né- cessaire d'indiquer sur cet objet important quel- ques observations. Lorsqu'on a tué un oiseau, il faut mettre sur le sang sorti de la plaie, (non point comme on Va avancé, de la terre franche en poussière ou de la cendre, qui salissent ou tachent les plumes), mais de la Poudre à poudrer. Cette substance a la propriété d’étancher le sang, de l’absorber, et de rendre aux plumes leur éclat et leur blancheur. Si le coup de fusil a porté dans la tête, et que le sang sorte par le bec, il faut en nettoyer l’intérieur avec des étoupes ou du coton, et y introduire de la poudre à poudrer. On remet les plumes et les ailes dans leur position, et on laisse l'oiseau à terre pen- dant le temps nécessaire pour charger le fusil. Cette opération faite, on enferme loiseau dans un cornet de papier proportionné au volume de animal, on place la tête la première, en le tenant par les pattes et la queue, afin que les plumes se conservent dans leur direction ordinaire. On LES OrssaAux. Partie II. . 105 ferme le cornet par le bout qui a servi à intro- duire l'oiseau, c’est-à-dire, par le bout le plus large. Ce cornet doit étre plus long que le corps de l’oiseau, afin que les plumes de la queue ne soient point gâtées ou recourbées. On enferme ensuite le cornet dans une boîte de fer blanc, qui est préférable aux boites de sapin ou de buis, et on en garnit l'intérieur avec du coton, de la mousse ou du papier mou, afin d'empêcher loi- seau de balloter par le mouvement de la marche, Quand on prend des oiseaux aux filets, il faut les étouffer en les pressant fortement sous les ailes; par ce moyen on les conserve en bon état. Les oiseleurs ont le défaut de leur écraser la tête. Cette méthode empêche souvent de les monter, parce que la tête écrasée, ne peut être assujettie qu'avec beaucoup de peine, et lorsqu'on dé- pouille cette partie, le sang sort souvent par les yeux et tache les plumes. 4.° De casser ( avec des pinces à mors arrondi, pour ne pas couper la peau ) les ailes au tiers supérieur qui répond aux humérus, et de laisser entiers les deux tiers qui répondent aux avant- bras. Cette rupture des ailes facilite le renverse- ment de la peau à l'endroit des cavités pectorales, et permet de les replier et replacer commodément sur les côtés du corps lorsqu'on monte l'oiseau. 5.2 D'ouvrir avec un scalpel le dessous des pieds répondant au métatarse, et d'enlever avec une alêne les tendons fléchisseurs des phalan- 106 L'ART D'EMPAILLER ges (80). L’extirpalion de ces tendons triviale- ment nommés Ner/s, facilite le passage des fils de fer, qui toujours placés derrière le tarse, le talon et le tibia, ne déforment point ces parties quand l'oiseau est en position. Ce procédé ne peut gexécuter, en commençant, que sur les petits Oiseaux, car pour ceux d’une grosseur moyenne, il faut, pour extraire facilement les tendons, (80) Les instrumens dont nous nous servons pour empailler les Oiseaux sont, 1.° deux scalpels, un à lame faite en forme de lancette ou tranchante des deux côtés, et l’autre à dos, à lame plus forte et tranchante d’un seul côté; l'extrémité des manches doit être aplatie et arrondie; 2.0 des ciseaux droits et courbes; 3.° des pinces à mors arrondi, aplati et tran- chant sur le côté ; 4.° deux limes , l’une aplatie pour aiguiser les fils de fer, l’autre triangulaire pour les couper ; 5.0 des alènes de différentes grosseurs ; 6.0 des aiguilles droites et courbes ; 7.° des pinces de dissection crénelées à la pointes pour saisir la peau et la détacher du corps ; 8.0 deux érignes, dont une à manche et à un seul crochet, et l’autre sans manche et à deux crochets, pour fixer la peau quand on la sépare du corps; 9.° des vrilles de différens diamètres pour faire les trous dans les huchoirs, planches, ctc., dans lesquels doivent passer les fils de fer ; 10.2 des bourroirs de différentes gros- seurs et longueurs, terminés à leur extrémité en forme de long cure-oreille , dont l’usage est de servir à remplir la peau et le cou de l'oiseau, et à vider le crâne; 11.° un marteau; 12.9 une petite scie ; 13.° un petit étau portatif qu’on fixe à volonté; 14.° des fils de fer ou de laiton, dont nous indique- rons les numéros dans la note 81; 15.° des tricoiïses ou grosses tenailles de maréchaux, pour couper les fils de fer d’un dia- mètre un peu gros; 16.0 une petite enclume. Îl faut ajouter à tous ces objets. des pinceaux et des éponges de différentes grasseurs. du coton, des étoupes, des mousses , etc. LES OrsEAuUx. Partie II. 107 avoir séparé le tibia des muscles qui l’environ- nent. Lorsqu'on veut empailler un Oiseau dont la peau des jambes est sèche, (ce qui arrive lorsqu'il est mort depuis un certain temps), il faut faire tremper les pattes dans l’eau tiède. La peau se ramollit et se prête alors à l'introduction des fils de fer, qui doivent servir à maintenir l'animal en position. Lorsqu'on n’a pas le temps de monter un Oi- seau, et qu’on se contente seulement d’en vider la peau, (qu’on remplit avec du foin de mer ou de la mousse, en renvoyant à un autre moment le soin de l’empailler }, il est nécessaire d’enlever les nerfs, et on passe un fil de fer huilé entre la peau et le tarse. L’huile empêche le fil de fer de se rouiller, et lon peut, avec ce procédé aussi simple qu'avantageux, faire jouer le fil de fer en tous sens, et fixer les jambes de l'oiseau aussi facilement que s'il était frais. Quelques Préparateurs, pour extraire les ten- dons des jambes, ouvrent la peau de chacun des doigts, par dessous, depuis l’ongle jusqu’au mi- lieu du pied, détachent la peau de chaque côté de l'incision, et mettent les phalanges à nu. Ils coupent ensuite les tendons fléchisseurs à leur insertion sous l’ongle, et les ramenant tous en- semble à la plante du pied, où ils se réunissent dans une gaine commune, ils les tirent alors 108 L'ART D'EMPAILLER tous à la fois, et les coupent une seconde fois, le plus haut qu'il est possible vers le talon. Ils remplissent avec un mélange d’alun calciné et de salpêtre, les vides qu'ont laissé les muscles et les tendons, et ont soin de coudre la peau avec un hi] bien ciré. Dans les Oiseaux qui ont les pieds longs et charnus, comme le Butor, le Heron, la Grue, FEchasse, elc., ils dissèquent non-seulement les doigts, mais encore le tarse dans toute sa lon- gueur, jusqu'à l’extrémité du talon, et mettent cet os à nu dans toute sa surface. Ils ont soin de faire l'ouverture à la partie postérieure, afin qu’elle soit moins apparente; ils remplissent de mastic les vides occasionés par l’enlèvement des tendons; cousent la peau, et passent les fils de fer qui doivent soutenir les jambes, dans le mastic, avant qu'il ait acquis assez de dureté pour s’op- poser à leur passage. Tous ces procédés longs et ennuyeux présen- tent des difficultés pour coudre la peau des jam- bes , naturellement écailleuse , ordinairement mince et facile à se déchirer. Ils laissent d’ail- leurs, après l'enlèvement des tendons, un vide considérable que l’alun et le mastic en se dessé- chant, ne remplissent qu'imparfaitement, que les fils de fer ne peuvent point garnir, qui rend les jambes difformes, et nullement proportionnées à la grosseur de l'oiseau qu’elles soutiennent. LES Oiseaux. Parlie IL. 109 6.2 De préparer trois fils de fer vernissés, dont deux d’égale longueur, bien dressés et limés à un des bouts, doivent servir à maintenir les extré- mités inférieures, après avoir été fixés dans le corps; et le troisième, à embrasser et assujettir le corps, à former le cou, et à être fixé dans la cavité du crâne. La longueur des deux premiers fils de fer doit varier selon la grosseur du corps de l'oiseau et la longueur des jambes; celle du troisième, que nous garnissons d’étoupes dans toute sa longueur, doit excéder les dimensions totales de l'oiseau depuis le sommet de la tête jus- qu'aux ongles, au moins d’une fois la longueur du corps, dans les individus d’une taille moyenne. Mais dans ceux dont le volume du corps est très- gros, le cou très-alongé, et les extrémités courtes, tels sont les Cygnes, Oies, Cormorans, Péli- cans, efc.; et dans ceux, tels que le Fammant, les Grues, Hérons, etc., chez lesquels les par- ties inférieures sont très-développées, la longueur du fil de fer qui doit servir à maintenir les jam- bes, et être fixé dans le corps factice, doit étre prise en ligne diagonale, depuis l'extrémité de longle du doigt intermédiaire de la jambe gauche, jusqu’au contour de Paile droite, qui répond au poignet ou carpe, ou de la jambe droite jusqu’au contour de l'aile gauche. Il est inutile d’averür que le fil de fer, proportionné à la grosseur de Voiseau et des parties avec lesquelles il s’unit, doit être recuit, c'est-à-dire, rougi au feu, afin 110 L'ART D'EMPAILLER de pouvoir être manié plus facilement sans se rompre (81). (81) Lorsque les fils de fer ou de laiton ne sont pas propor- tionnés à la grosseur de l'oiseau, il en résulte , 1.9 s’ils sont trop petits ou trop faibles, que l'oiseau ne peut jamais être fixé sur le huchoir, et qu’il est toujours vacillant ; 2.0 s'ils sont trop gros ou trop forts, qu’ils occasionent la rupture de la peau qui couvre les jambes depuis le métatarse jusqu’au talon. Pour éviter ces inconvéniens, nous avons cru devoir indiquer , d’après les numéros de la filière , ceux des différens fils de fer propres au volume des oiseaux, que nous divisons, d’après leur grosseur, en douze Classes : Dans la première classe, qui renferme les plus petits Oi- seaux, tels que les Colibris, Oiseaux-mouches, on doit em- ployer un fil de fer ou de laiton au-dessous du n.° x de la filière. : Dans la seconde, qui comprend les Bengalis, Sénégalis, Roitelets, Troglod;tes , les petites espèces de Meésanges, Mo- facilles, Figuiers, le Pouliot, etc. on emploie le n.° r. Dans la troisième, où se trouvent les Fauvettes, Hiron- delles, Chardonnerets, Linottes, etc. on doit employer un fl de fer entre les n.°% r et 2. Dans la quatrième, où sont les Bruans, Oriolans, Bou- vreuils, Gros-becs, Alouettes, Martinets, Proyers, le Bec- croisé, le T'orcol, etc. on se sert du n.° 2. Dans la cinquième , où nous placerons les E/ourneaux , Grives, Merles, Loriots, Huppes, Cailles, Räles d’eau, le Pluvier à collier, le Guinard, etc. on emploie un fil de fer entre les n.°5 2 et 3. Dans la sixième, qui comprend les Pigeons, Perdrix, La- gopèdes, Gélinottes , etc. le n.° 4. Dans la septième, qui présente les Faisans, le petit Coq de bruyère, les Canards, Harles, etc. le n.° 5. Dans la huitième, qui renferme les Grebes, Bihoreaux , Butors , Hérons, etc. un fil de fer entre les n.°% 5 et 6. Dans la neuvième, où nous placons le Cog et la Poule, la Peintade, etc. le n.° 6, Les Oiseaux. Parlie IT. 111 Ces préliminaires achevés , nous procédons ainsi qu'il suit : 1.0 Après avoir étendu l'oiseau que nous vou- lons dépouiller, sur le dos, la tête en avant et la queue tournée de notre côté, nous écartons Dans la dixième, où sont les Dindons, Paons, Oies, Ci- gognes, le grand Coq de bruyère, etc. le n.° 7. Dans la onzième, où se trouvent les Grues, Cigognes, le Flammant , V Outarde, le Pélican , les Cygnes, etc. le n.° 9. Dans la douzième , qui renferme l’Aufruche, le Casoar le Dronfe, le n.° 22. Nous observerons que pour les petits Oiseaux de la seconde classe, on doit employer un fil de fer n.° x pour les jambes, et n.° 2 pour entourer le corps et soutenir la tête ; et dans ceux de la huitième classe et au-dessus, un fil de fer pour les jambes d’un numéro plus fort que celui qui est employé pour fixer la tête. Dans les premiers, la tête serait vacillante si on employait un fil de fer du même numéro que celui qui sert à maintenir les extrémités inférieures ; et dans les seconds, la longueur des jambes et le volume du corps nécessitent un fil plus fort que celui qui fixe la tête, parce que cette dernière partie est posée paisiblement sur le corps. Le fil de fer appelé Porfe-queue doit être proportionné à la longueur et au volume de la queue, pointu à une de ses ex- trémités pour pouvoir être enfoncé dans l'anus, et entouré à lextrémité opposée d’une petite mêche d’étoupe en forme de fuseau. La convexité de l’étoupe oblige les plumes intermé- diaires de la queue de s'élever, et fait former naturellement aux autres une voûte. Cette forme de queue en voûte est sen- sible dans les Passereaux , les Geais, Corbeaux , Choucas ; dans les Oiseaux de proie diurnes, etc.; mais elle l’est infi- niment moins dans les Echassiers. Nous préférons le fil de fer recuit, au fil de laiton, ce dernier ayant le défaut de se charger de vert-de-gris ( oxyde de cuivre vert), qui le cor- rode, et le rend cassant, T12 L'ART D'EMPAILLER de droite et de gauche avec le pouce et l'index de la main gauche, les plumes qui recouvrent le dessous du ventre, et nous faisons de la droite, avec un scalpel, une incision longitudinale , depuis le cartilage xiphoïde jusqu’à l'anus, c’est- à-dire, dans la partie du corps qui répond à la saillie antérieure de larticulation de la cuisse avec la jambe. Nous avons soin que cette incision soit aussi petite que peut le comporter le volume du corps que nous faisons passer par l'ouverture pratiquée dans l'endroit désigné; parce qu’alors la couture de la peau est plus facile et moins longue, et que lon peut arrondir la poitrine et les côtés du corps, ce qui donne aux oiseaux une forme très-naturelle. Quelques Préparateurs recommandent de faire lincision depuis la pointe du sternum jusque vers la moitié du bas-ventre, sans considérer que la couture de la peau entre les jambes et la queue, parties ordinairement cachées, est bien moins sensible que lorsqu'elle est pratiquée entre la pointe du sternum et la moitié du bas-ventre, parties toujours à découvert. 2.9 Pour extraire de la peau le corps de loi- seau, ( y compris le cou, les ailes et les cuisses), les uns pratiquent, soit du côté gauche, soit du côlé droit, au-dessous de l'aile, une ouverture prolongée jusqu'aux cuisses, qu'ils enlèvent quel- quefois; et par cette ouverture, ils font l’ex- traction du corps et des parties désignées, en renversant LES O1sEaAUx. Partie II. 113 renversant la peau. D’autres font deux incisions angulaires sur les côtés du corps, depuis l'anus jusqu'aux contours des ailes, et dépouillent Voiseau, en détachant successivement la peau du ventre, des cuisses, du croupion, des ailes et de la tête. Mais la première de ces méthodes, outre la difficulté qu’elle présente, déforme le contour latéral du corps, de telle sorte que le côté ouvert n’a jamais l'égalité de celui qui ne l’est pas. La seconde, plus compliquée, à raison des deux in« cisions qui nécessitent une double couture de la peau, ne permet pas de replacer les ailes dans les cavités pectorales. Quelques personnes ouvrent sur le dos les Oiseaux aquatiques, très-fournis. en plumes et duvet , au moyen d’une incision qui s'étend depuis les omoplates jusqu’au coccyx. Ce procédé qui dérange les plumes moins abondantes sur le dos que sur le ventre, ne permet pas d’imiter les variations de positions et de formes que présente - toujours la partie supérieure du corps; savoir, le dos et le croupion, sur lesquels les yeux de PObservateur se portent de préférence. La méthode de dépouiller les Oiseaux en pra- tiquant, depuis la pointe du sternum jusque vers la moitié du bas-ventre, une ouverture longitu- dimale par laquelle on fait l'extraction du corps, en commençant par le cou, la tête, et descen- dant successivement jusqu’au croupion, péche, 114 L'ART D'EMPAILLER en ce que la peau du cou qui est très-mince, sur-tout dans les petits oiseaux, se dessèche pen- dant le temps qu’on emploie à dépouiller le corps, à moins qu'on n'ait soim de l’humecter à diffé- rentes reprises. Détachant ensuite la peau des deux côtés du corps avec lextrémité du manche du scalpel, qui doit être à cet effet aplatie, arrondie et tran- chante, nous faisons paraître par lincision, les deux cuisses que nous coupons dans la partie qui répond à la rotule; nous séparons les muscles qui entourent le tibia; et après avoir humecté avec une petite éponge, imbibée d’eau alunée, la parie de la peau qui couvrait les chairs de la jambe, afin qu’elle ne se sèche pas, nous reti- rons la jambe et la remettons dans sa situation naturelle. Pour empècher que les plumes qui bordent les deux côtés incisés de la peau ne se salissent, soit en frottant contre la partie du corps écorché, soit à raison du sang qui peut sortir des plaies, ou bien des humeurs qui s’échappent de lanus ou des intestins, 1} est nécessaire de placer une trainée de coton ou d’étoupe entre le corps et la peau. Quelques personnes emploient le son, la {arine, la poudre à poudrer, l’alun en poudre ; mais le coton ou l’éioupe sont préférables. Dans les Oiseaux qui sont gras, et dont la graisse en coulant tache les plumes, nous avons soin, pour éviter cet inconvénient, de saupoudrer LES Oiseaux. Partie II. 115 à différentes reprises, avec de la poudre à pou- drer, les bords de la peau et les plumes, dans les endroits où nous avons pratiqué l'ouverture. La poudre, qui sert de dessicatif, absorbe le sang, la graisse, et empêche que les piumes se tachent. Continuant ensuite à détacher la peau du crou- pion, auquel nous laissons adhérer quelquefois une partie du coccyx, nous la renversons de derrière en avant sur les ailes que nous coupons dans l'endroit où nous les avons fracturées. Nous dépouillons ensuite le cou et la tête de l'oiseau jusqu’à l’origine du bec, en avançant vers la partie antérieure, et ayant soin de ménäger la peau des oreilles, qui répond au conduit auditif externe, et les paupières. Pour dépouiller les ailes, quelques personnes les refoulent sur le bras et l’avant-bras, ôtent avec un scalpel les chairs et les muscles de l'hu- mérus, du cubitus et du radius, sans toucher aux ligamens, et y placent un peu de coton haché. D'autres les dépouillent en tirant l’humérus en dedans, en faisant descendre la peau jusqu'à l'insertion des grandes plumes sur le cubitus et le radius, et enlevant les muscles qui couvrent ces différens os. Mais les uns et les autres, dans ce procédé, sans avoir égard à l’adhérence des grandes plumes sur los du cubitus, qui leur donne, lorsqu'elles sont repliées, une direction naturelle, les séparent de cet os avec la peau, et Eh 2 116 L'ART D'EMPAILLER remplissant de coton les cavités des ailes, en déforment le contour extérieur, et établissent un espace qui ne doit point exister. Pour faciliter le dépouillement de l'oiseau, sil est d’un volume considérable, on passe avec un carrelet, à travers l’os sacrum, une petite ficelle qu’on noue, et à l'aide de laquelle on suspend à un clou ou à un crochet, le corps de l’oiseau qu’on veut dépouiller. Ce procédé est utile pour écorcher les ÆHeérons, les Bultors, les Ores, les Cigognes, les Aigles, etc. L’Artiste, dans cette opération, éprouve des difficultés provenant de létat d’obésité, de mai- greur de l'animal, de Paltération de la peau, du sang et des humeurs qui s’échappent du corps, des angles saillans que forme latéralement la poitrine, répondant à l’acromion ou à l'insertion des ailes dans les Oiseaux de proie; ou du peu de diamètre du cou dans le #ammant et le Ca- nard à longue queue; de la grosseur de la tête dans les Canards, les Pics, etc. : dans ce cas, nous faisons une incision longitudinale sur la partie supérieure et antérieure du cou, répon- . dant à la tête et à la base du crâne; et par cette ouverture, proportionnée toujours au diamètre de ces deux parties, nous parvenons à développer la peau jusqu’au bec. Cette incision n’a pas les inconvéniens de celle qui a été proposée sur le vertex ou sommet de la tête, qui défigure les crêtes, huppes et autres plumes qui en font l’or- LES O1ssaux. Partie IT. 117 nement. Celle-ci ne pourrait absolument éire permise que dans les oiseaux qui, ne présentant dans la partie supérieure de la tête ni huppe ; ni aigrette , offriraient dans la mandibule infé- rieure, ou sous le cou, des caractères qu'il im- porte de conserver, et que cette ouverture pour- rait dénaturer, altérer ou déplacer. Les obstacles semblent se multiplier, lorsque le Préparateur veut replacer la peau sur le corps factice. Pour les vaincre, il s’agit de retrancher tous les muscles qui font mouvoir les mandibules l'une sur l’autre, et le contour ou la tubérosité de la mandibule inférieure qui s’'unit avec la su- périeure au-dessous du crâne, et d’enlever les glandes placées sur les parties latérales du crâne. Quand on dépouille un Oiseau dont le dia- mètre du cou ne permet pas de laisser passer la tête, il faut replier la peau du cou vers la tête, jusqu’à ce qu'on éprouve une résisiance qui se fait sentir au tiers supérieur du cou, et qui in- dique Pimpossibilité de pouvoir la faire passer. On coupe alors le cou le plus près de la tête qu'il est possible, on retourne la peau dans sa direc- tion naturelle, et on fait avec un scalpel une ouverture longitudinale sous la partie qu’on ap- pelle, dans les gros animaux, la Ganache. On écarte avec le manche du scalpel, la peau des deux côtés de lincision; on la détache du reste _ du cou ou des vertèbres qui adhèrent à la tête, et on netloie le crâne. Lorsqu'on a introduit le H 3 118 L'ART D'EMPAILLER mannequin dans la peau, fixé dans le crâne la partie excédante du fil de fer qui entoure et qui représente le cou, donné au cou sa grosseur na- lurelle, en roulant autour du fil de fer qui le représente une quantité suffisante d’étoupe, on coud avec une aiguille fine, dans laquelle on passe un fil proportionné à l'épaisseur de la peau, les deux bords de l'incision, en ayant soin de passer, ainsi que nous le dirons, laiguille de dedans en dedans. 5.9 Lorsqu'on a séparé le cou de la tête, on doit enlever la langue. Pour y réussir, on coupe avec un scalpel les muscles et les membranes qui la tiennent attachée à la mandibule inférieure : on a soin de la saupoudrer d'alun ou de chaux en efflorescence, et de la serrer médiocrement entre deux feuilles de papier pour la faire sécher et lui conserver sa forme. Lorsqu'elle est sèche, on l’enferme dans un petit sac de papier, sur lequel on écrit le nom de l'individu auquel elle appartenait, et que lon place ensuite dans la cage qui renferme l'oiseau auquel on la enlevée. Lorsqu'on a détaché la langue, qui présente dans certaines espèces des différences essentielles pour caractériser les genres, il est utile de faire quel- ques scarificalions aux différens muscles qui unis-. sent la mandibule inférieure à la supérieure, afin d’y faire pénétrer les préservatifs. LES Orsraux. Partie I]. 119 in © DE CO NN DE AS NE IR TE. 1.9 Après avoir coupé le cou de loiseau entre Poccipital et la première vertèbre cervicale, en- levé et préparé la langue, on doit s'occuper à sortir les yeux. Dans les Orseaux de proie diurnes et nocturnes, et une partie des Gal/linacées, chez lesquels la cornée est osseuse, 1l faut les enlever quand on a séparé le cou de la tête; mais dans les Passereaux, depuis la grosseur du Merle jusqu’à celle du Aoitelel, on peut se permettre de ne les sortir que lorsqu'on a perché loiseau sur un huchoir, c’est-à-dire, au moment où l’on doit s'occuper de placer les yeux artificiels. Cependant il vaut mieux enlever les yeux im- médiatement après avoir séparé le cou de la tête, pour éviter de déchirer la peau qui environne les yeux. Il arrive aussi qu’en arrachant les yeux on gâte les plumes du cou, sur lesquelles tombent le sang ou les humeurs qui sortent des yeux. Pour enlever les yeux, il faut ouvrir le bec, inciser avec un scalpel à lame étroite, les parties latérales de la mandibule supérieure; faire pé- nétrer l'instrument jusqu’au fond de Porbite; couper les différens muscles qui les attachent au fond de la cavité orbitaire; séparer la conjonctive des bords internes des paupières; piquer avec H 4 120 L'ART D’EMPAILLER une aléne courbe, le globe de l'œil dans la partie qui répond à la cornée lucide, et l’enlever avec un léger effort, en tirant à soi. On saupoudre ensuile, avec du préservatif, l'intérieur de la cavité orbitaire. 2.0 Cette opération achevée, nous vidons le crâne au moyen d’un morceau de bois ou de métal disposé en forme de long cure-oreille, que nous y introduisons à différentes reprises avec du coton, lequel s’'imbibe d’une partie du cer- veau et de ses dépendances; et l’autre, poussée par le coton au dehors, s'échappe par les con- duits optiques ou orbitaires et le trou occipital. Mouillant ensuite la peau du cou et du corps, nous la maintenons dans un état d'humidité. Pour vider le crâne, quelques Préparateurs ouvrent en deux parties la boite osseuse qui le compose, et ôtent les cervelles; mais par ce pro- cédé, qui présente des diMicultés pour remettre la peau sur la tête, les fils de fer destinés à la soutenir dans sa position naturelle, sont toujours vaeillans et ne peuvent y être fixés. 3.2 Après avoir vidé le crâne, on doit s'occuper de tanner et de saupoudrer la peau, opérations absolument essentielles, et qui ont rapport à la conservation de l'animal qu'on prépare. Mais cet objet étant développé dans la troisième Partie de cet Ouvrage, nous y renvoyons ceux de nos Lec- teurs qui, s'occupant de l’art d’empailler, désirent ol LEs OrseaAux. Partie IL. 121 connaitre les procédés que nous avons employés, et auxquels une longue pratique , couronnée d’un heureux succès, nous a fait donner la pré- férence. 4. La tête nettoyée et vidée, et la peau tannée, il s'agit de s’occuper de la confection du mannequin, ou corps factice de loiseau, qui doit être modelé sur les dimensions de celui qu’on vient de dépouiller. On sent bien que ces corps doivent varier, à raison de la forme et de la gros- seur des oiseaux. Ils doivent, 1.0 former une py- ramide, dont la base regarde la poitrine dans les Oiseaux de proie et les Granivores en général ; 2.9 ils doivent être arrondis dans les Canards, et généralement dans tous les oiseaux aquatiques; 3.° de forme-oblongue et comprimée, ou aplatie sur les côtés, dans les Echassiers ou Oiseaux de rivage ; 4° enfin, très-aplatis, soit dans la partie qui répond au ventre, soit dans celle qui répond au dos, dans les Grèbes, Plongeons, etc. Le corps formé d’après les principes que nous venons d'établir , et avec les substances dont nous parlerons dans la troisième Parüe de cet Ouvrage, nous l’assujeitissons avec le troisième fil de fer vernissé et recouvert, ainsi que nous Pavons dit, dans toute sa longueur, d’étoupes, et autour duquel nous passons, à différentes re- prises, une petite ficelle pour Jui donner de la consistance. Il est essentiel que le corps Re beaucoup de solidité. 122 L'ART D'EMPAILLER Pour former les corps factices, on emploie une quantité suffisante de mousse ou de foin de mer, etc. ; on la faconne de manière à lui donner la forme et le volume du corps de lanimal. On prend alors le troisième fil de fer vernissé et re- couvert, ainsi que nous l’avons dit, d’étoupes dans toute sa longueur; on laisse un des bouts excéder le corps factice d’une longueur propor- tionnée à celle du cou de Poiseau, ( dont les dimensions ont été prises sur celles de Findividu écorché }; et avec lexcédant du fil de fer, on en- toure le corps dans sa longueur, en commençant par la partie qui représente la poitrine, parcou- rant le dos, et revenant par le ventre et la poi- ‘trine, se replier autour du fil de fer qui sert à former le cou. On passe ensuite, à différentes reprises, autour de ce mannequin, une petite ficelle, qui sert à assujettir le fil de fer qui Pem- brasse et l'entoure dans toute sa longueur, et à lui donner la consistance nécessaire. Après avoir dépouillé l'oiseau, quelques Pré- parateurs modèlent avec des mousses ou des étoupes, un mannequin ou corps factice à peu près de la grosseur de celui de l'individu écorché. Ils le garnissent d’une gaze ou d’une toile légère, appliquent dessus la peau de loiseau, et en font la couture sous le ventre. Mais il résulte de ce procédé, que par le desséchement de la peau sur le mannequin, les contours de la poitrine sont LES OrsEaux. Partie II. 123 irès-mal exprimés, et que Poiseau acquiert une forme alongée qui n’est pas naturelle (82). PRIRENT, TROISIÈME SÉRIE. 1.0 Quelques Naturalistes , après avoir rempli et cousu la peau d'un oiseau, se contentent d’en assujettir la tête et le cou, au moyen d’un fil de (82) Quelques personnes, au lieu de mannequin, forment une charpente avec quatre fils de fer, dont deux pour les jambes ; deux pour la tête, le cou, le corps et la queue. Ces deux derniers sont contournés antérieurement en spirale l’un au-dessus de l’autre dans une partie plus ou moins considé- rable de leur longueur, et s’écartant ensuite dans la parlie qui correspond aux jambes, forment une espèce d’ovale ou de quadrilatère, présentant des deux côtés une ouverture dans laquelle passent les fils de fer destinés à maintenir les extré- mités inférieures. Réunis et contournés de nouveau inférieu- rement en spirale , ils forment le porte-queue. Cette charpente, quoique très-simple, présente des incon- véniens majeurs, savoir : 1.0 de ne point imiter, comme nos mannequins, la forme du corps de Poiseau; 2.° de ne per- mettre que difficilement d’assujettir les jambes, le fl de fex qui doit les maintenir devant être passé de dedans en dehors, opération absolument nécessaire pour fixer les fils de fer qui soutiennent les extrémités inférieures dans les deux trous de lovale ou du quadrilatère ; 3.° enfin, de ne fixer que faible- ment la tête, le fil de fer qui traverse le crâne et la soutient. dérangeant les plumes du vertex, et altérant souvent leur cou- . leur à raison de la rouille dont il se couvre avec le temps, sur-tout si les Oiseaux préparés par cette méthode sont ex- posés dans un lieu humide. 124 L'ART D'EMPAILLER fer, qui, traversant le crâne et sortant par le derrière de la tête, est fortement implanté dans la poitrine. Ce procédé, qui donne la facilité d’alonger ou de raccourcir à volonté le cou de Fanimal, péche, en ce qu'il ne présente aucune solidité, et que le fil de fer passé à nu se rouille et finit par se rompre, si l’on veut remanier Poi- seau ou lui donner une nouvelle position. D’autres, après avoir fait passer un fl de fer pointu à un de ses bouts, dans le talon, ke long de la jambe et de [a cuisse, de la poitrine et du cou, jusqu’à ce qu'il vienne sortir par le haut de la tête, au-dessus du bec, en replient la pointe en forme de crochet, et l’enfoncent dans la tête, en tirant avec force l’autre extrémité du fil de fer. Mais par ce procédé, les plumes qui couvrent Ja LA de la tête comprise entre les deux en- droits où pénètre le fil de fer , sont dérangées de leur position naturelle. D’ leurs on ne saurait empécher que le fil de fer recourbé sur la tête ne paraisse, et que la rouille qui s’y attache ne dé- colore les plumes. Nous avons pensé qu'il était plus avantageux que le fil de fer qui sert à maintenir le corps fac- tice de loiseau, et que nous avons vernissé et enveloppé dans toute sa longueur d’étoupe pour empêcher les effets de la rouille, servit à former le cou de Foiseau , dont les dimensions ont été prises sur celles de l’animal écorché. Le recour- bant ensuite à son extrémité, nous l’introduisons LES Oiseaux. Partie IT. 125 dans le crâne par le trou occipital, et l’assujet- tissons au moyen d’une mèche d'étoupe que nous y faisons entrer et que nous roulons autour du fil de fer pour le fixer. Par ce procédé, nos oi- seaux acquièrent au moment où ils sont montés, : une solidité bien supérieure à celle des individus préparés avec la méthode que nous venons d'in- diquer. Voici une seconde méthode, plus simple et plus avantageuse, qui nous a très-bien réussi, pour alonger ou raccourcir à volonté le cou des Oi- seaux. Lorsque nous avons formé notre corps factice, ( que nous faisons un peu moins gros et moins long que le corps de l'oiseau, et que le fil de fer qui a servi à l’entourer n’excède dans la partie qui répond au cou, que d’une très-petite longueur , ) nous y faisons passer intérieurement, de bas en haut et dans toute sa longueur, unfil de fer , que nous attachons avec une ficelle autour de l'extrémité de l’autre fil de fer qui dé- passe le corps factice. Nous en replions lextré- mité, nous l'assujettissons dans le crâne avec de l’étoupe ou du coton, et nous lattachons autour de la tête de l’oiseau avec la ficelle que nous faisons passer dans ces cavités orbitaires. Par ce procédé, lorsque nous avons retourné notre peau et placé notre mannequin, en faisant jouer le fil de fer, nous alongeons ou raccourcissons à vo- lonté lé cou de oiseau, sans être obligés (comme le font mal à propos la plupart des Préparateurs) 126 L'ART D'EMPAILLER de percer le crâne avec un fil de fer, qui dérange les plumes du sommet de la tête. Le bout opposé de ce fil de fer, qui sort sous la queue, sert à soutenir celte partie, et évite d'introduire un porte-queue dans lanus. Le fil de fer, après avoir embrassé le corps dans sa longueur, sert à former le cou, et est introduit dans le crâne par le trou occipital. Pour ly fixer, il faut y faire entrer autant d’étoupe que peut en contenir la cavité du crâne, et rouler autour de ce fil de fer une partie excédante de létoupe qui sert à augmenter le volume du cou : il est également nécessaire de remplir de coton les orbites. 2.9 Cela fait, nous avons soin de refouler dou- cement la tête en dedans du cou avec la man droite, de retirer doucement la peau avec la main gauche, en évitant que le bec ne s'engage entre les plis de la peau du cou qu'il pourrait déchirer. Pour prévenir cet accident, on fait passer dans \ les narines un fil que lon noue à son milieu , et qui, dépassant de beaucoup la longueur du cou, sert à retirer la tête et donne la facilité de diriger le bec en droite ligne. 3.0 Après avoir retourné la tête et le cou de loiseau, incisé le croupion, enlevé les deux glandes placées au-dessus et en avant, et sau- poudré ces parties avec le préservatif que nous indiquerons dans la troisième Partie de cet Ou- vrage, placé en dedans de la peau le corps factice, LES Oiseaux. Partie IT. 127 on doit s'occuper d’assujettir les jambes dans le mannequin. La disposition des fils de fer qui doivent servir à fixer les jambes, est, de toutes les opérations de l’art d’empailler , sans contredit la plus difi- cile, et même on peut dire lécueil des Artistes. De Parrangement de ces fils, dépend la position des extrémités inférieures et la grâce de l'oiseau qu’on prépare. Si les différentes inflexions qu’on doit leur donner pour imiter la situation de ces parties, ne sont pas faites dans leur véritable sens, les jambes de l'oiseau se trouvent trop rap- prochées de l'anus; les deuxtiers du corps portés en avant perdent l'équilibre, et l'oiseau , lors- qu’on veut le fixer sur un support, rétombe tou- jours sur le bec. Pour placer les fils de fer, il faut les ditoduité par lPouverture pratiquée dos des pieds, les faire glisser jusqu'aux talons, refouler en- dedans le tarse, et poussant en avant le fil de fer, le fixer légèrement autour du tibia avec un peu d’étoupe qui sert à remplacer le vide des chairs et à former la jambe. Cette opération achevée, on doit combiner l'introduction des fils de fer dans le corps factice. Ils doivent étre, 1.2 très-rapprochés de lexiré- mité postérieure ou de l'anus, dans les Grèbes, Plongeons, etc.; 2. placés au tiers postérieur du corps, dans les Echassiers; 3.° à peu près à la partie moyenne du corps, dans les Gallinacées. 128 L'ART D'EMPAILLER Lorsque le fil de fer a pénétré hors du corps, on le recourbe en forme de crochet pour ly fixer, en le tirant avec force de la main droite par l'extrémité saillante en-dessous des pieds, et tenant de la main gauche le corps, afin qu'il ne varie point. Le fil de fer ainsi fixé, et faisant partie de la jambe, doit être dirigé de dehors en dedans, et rapproché du point central du corps. Le même procédé répété sur la partie opposée, on a soin d'égaliser les jambes, de les repousser à différentes reprises vers le corps, afin de pou- voir soulever le fil de fer de bas en haut, jusqu’à ce qu'il soit dans une situation verticale. Dans cet état, on retire de nouveau la jambe de bas en haut, on appuie fortement de haut en bas l'index de la main gauche dans l'endroit où le fil de fer est introduit dans le corps, afin de lui faire former une concavité; en même temps on re- courbe en sens contraire, c’est-à-dire, de bas en haut, avec le pouce et l'index de la main droite, le fil de fer à une certaine distance de la première courbure, pour donner à cette jambe factice sa conformation naturelle, et lui faire former un coude à peu près de la longueur de l’os du fémur, et on le recourbe de nouveau de bas en haut à l'articulation du tarse et du tibia. Quelques Préparateurs sont dans l'usage de percer le tibia avec un style, par un mouvement démi-circulaire qu'ils lui impriment, et de le faire glisser le long de la cavité de cet os pour l'introduire LES O1rseaux. Partie IL. 129 Fintroduire dans le corps. Ils coupent ensuite los du fémur , et l'enlèvent dans la partie qui répond à la rotule. Cette opération, qui demande de la force et de lattention pour les grands oiseaux, de l'adresse pour les petits, occasione souvent la rupture du style dans la cavité du tibia, devient longue, pénible , et quelquefois infructueuse. Nous avons eru qu'il était plus simple d’intro- duire le fil de fer en arrière de la division des doigts dans la partie qui répond au métatarse, suivant en remontant et en arrière le tarse qui répond au talon, et arrivant successivement der- rière le tibia que nous ne perforons pas. 4.0 Cette opération achevée, on remplit la poitrine, le ventre et les côtés du corps avec de l'étoupe ou du coton, ayant soin de soulever avec la pointe du bourroir la peau de la poitrine, afin de larrondir et de lui donner sa forme naturelle. Il est d’une importance majeure de ne point garnir les cavités du corps qui répondent aux muscles pectoraux, dans lesquelles se replient et reposent naturellement les ailes. Sans cette pré- caution, les cavités pectorales se trouvant rem- plies, il est impossible de pouvoir placer les ailes. _ 5.0 La manière de coudre la peau ne doit pas être passée sous silence. Après en avoir rapproché les deux bords lorsqu'elle est remplie, on passe une aiguille garnie d’un fil ciré, afin qu'il puisse mieux couler, (et dont la longueur et la force sont proportionnées à celle de la dépouille de 1 130 L'ART D’'EMPAILLER l'oiseau }, à travers les bords de la peau, en le conduisant alternativement du côté droit au gauche, du gauche au droit en zigzags, comme le lacet à travers les œillets d’un corset, et tou- jours de dédans en dedans, et non pas de dehors en dehors, de dedans en dehors, ou de dehors en dedans, comme le pratiquent les Empailleurs. Cette derniére observation est absolument néces- saire pour éviter de coudre les plumes qui seräient dérangées, et présenteraient des obstacles au passage, soit de Paiguille, soit du fil. On rapproche ensuite les deux bords de la peau, et on la coud, ainsi que nous l'avons dit. de dedans en dedans. On a soin d’écarter les plumes à chaque point de couture, pour qu’elles ne génent pas le passage du fil, et de faire les points dans les bords de la peau, qui, dans l’en- droit de l’incision longitudinale, est plus forte que dans les autres parties de l'animal. Mais il arrive, lorsque loiseau est ce qu’on appelle un peu fait, sur-tout si le coup de fusil a porté dans le bas-ventre, que l’épiderme se sépare avec les plumes, du derme ou de la peau, et cette der- nière partie trop affoïblie ne peut soutenir l'effort du fil : dans ce cas, il faut éloigner les points de la couture des bords de l’incision, ce qui diminue le volume de l'oiseau. Se 6.9. La couture achevée, on prend de la main gauche l'oiseau couché sur le dos, on arrange avec la main droite les ailes qu’on place dans les LES O1sEaAux. Pardie IT. 13£ cavités pectorales, et on passe avec une longue aiguille ou carrelet, dans la partie du corps sail- lante en-dessous des ailes, un fil qui les em- brasse latéralement et les maintient dans leur position naturelle; on noue ce fil sur Le dos, on le recouvre avec Les plumes du dessus des ailes et du dos, et lorsque oiseau est sec, on le coupe si on juge à propos. Avant de placer les ailes dans les cavités pec- torales , nous ouvrons sur la face interne du radius et du cubitus, dans une direction parallèle à ces os, depuis leur articulation avec l’humérus jusqu’à la partie désignée sous le nom de carpe et qui répond au guidon, une ouverture, par laquelle nous sortons les muscles des extrémités des ailes, et nous saupoudrons cette partie avec une des substances que nous indiquerons. Nous fendons également le centre de l'os annulaire pour y faire pénétrer du préservatif. 7.° On place ensuite l'oiseau, 1.° sur une pe- tite planche ou sur un pied aplati de forme octo- gone, proportionné à la longueur des doigts, sil ne perche pas; tels sont les Canards, dont il faut avoir soin d’écarter les doigis et de les assu- jettir avec des épingles, pour tendre la mem- brane qui les unit; 2.° sur une petite béquille ou huchoir, sil perche, comme les Grives, Merles, elc.; 3.2 on fixe contre une branche, dans une position verticale, ceux qui, comme les Pics, les Grimpereaux, les Mésanges, etc., Le 132 L'ART D'EMPAILLER grimpènt, et par ce caractère qui leur est propre, s’éloignent des habitudes des autres oiseaux. Les pieds octogones tenant moins de place dans les cages que les pieds carrés, nous les préférons avec cette forme. On peut percher ou cram- ponner les Mésanges, le Tarin, elc., parce que ces oiseaux perchent, grimpent et se suspendent aux branches des arbres; le dessus du corps doit être tourné en bas, et le dessous appliqué contre les branches. Pour placer loiseau sur un de ces trois sup- ports, on fait pénétrer les deux extrémités des fils de fer qui excèdent les pieds, dans deux petits trous pratiqués à une distance propor- tionnée à l’écartéement naturel des jambes, dans lun des supports. On fixe ceux qui perchent ou qui grimpent, soit en serrant en dehors les fils de fer, soit en les roulant autour de la traverse du huchoir ou de la branche, ou en les tordant fun dans l’autre; et on assujettit ceux qui ne perchent pas, en coupant avec une pince les fils de fer qui excèdent l’épaisseur de la petite plan- che, et en introduisant dans les trous où ils passent un petit morceau de bois pointu qui en remplit le vide et maintient les fils de fer. Nous observerons que la distance de ces trous doit. varier selon les différentes situations qu’on donne à l'animal. 8.2 La manière de placer les Yeux présente divers procédés. Quelques personnes des font Les Orsraux. Partie IL. 133 entrerdans la cavité orbitaire de dehors en dedans, et les fixent avec une dissolution de gomme ara- bique. Mais nous observerons que dans les Oiseaux de proie, la saillie de l’arcade orbitaire frontale présente de grandes diffeultés pour lintroduc- tion des yeux de dehors en dedans. D’autres fen- dent les paupières pour placer les yeux dans les orbites, lorsqu'ils sont trop gros pour pouvoir entrer naturellement dans ces ouvertures. Mais par ce procédé, lincision faite à la paupière à parait toujours à raison du froncement ou du desséchement de la peau. Quelques autres placent fes yeux dans les orbites avant de retourner la peau, et les assujettissent en les implantant dans de petites boules de cire. Mais cette méthode, outre la difficulté de rapprocher des paupières le globe de l'œil circonscrit par lorbite, empêche de fixer la prunelle, soit du côté du grand angle, soit du côté du petit angle, soit en haut, soit en bas. Nous pratiquons, au contraire, intérieurement dans le bec et sur les parties latérales de la voûte du palais, qui répondent aux glandes tonsillaires, une ouverture par laquelle nous introduisons les yeux, que nous avançons à volonté. Par ce pro- cédé, l’ouverture elliptique que forment les pau- pières n’éprouve aucune altération; les paupières poussées en dehors deviennent très-saillantes , de [3 134 L'ART D'EMPAILLER même que les yeux qui donnent à nos oiseaux ur air très-animé. Nous observerons que les Veux doivent être d’émail, proportionnés à la grosseur de ceux de l'oiseau qu’on empaille, et en imiter les diffé- rentes couleurs. On est dans l'usage d'employer deux sortes d’yeux, les uns vitrés ou à chambre, et les autres émaillés extérieurement ; les pre- miers qui imitent les yeux naturels, doivent être préférés, quoiqu’ils soient plus chers (83). 9 La disposition des plumes de la queue mérile d’être observée. Quelques personnes en les écartant, les fixent au moyen de deux brins de paille ou de deux petits morceaux de bois plats, qu'ils assujettissent à leurs extrémités avec du fil. Mais cet arrangement des plumes, qui tend à aplatir la queue, est vicieux. Cette partie dans Voiseau , forme presque toujours une voüte, dont la convexité est supérieure ou en avant, et la concavité inférieure ou en arrière. Cette forme, qui sert à l’oiseau pour le soutenir dans son vol, mérite d’être observée soigneusement par ceux qui travaillant à habiller les oiseaux, doivent faire tous leurs eforts pour imiter la nature. 10.0 L'oiseau mis dans la position qui lui con- vient, on procède à l’arrangement des plumes du (83) Les yeux les plus estimés se vendent à Paris, chez Hazanp fils, émailleur , rue Ste-Apolline, n.° 2; chez JAmIET, émailleur , rue de Bracq; et LaLANDE fils, rue de Seine. Les O1sEAUXx. Partie IL. 139 corps, à celles de la queue, qui doit toujours être relevée en voûte et non point aplatie, ( ex- cepté dans les Cygnes, Canards, Harles), et on la soutient au moyen d’un poïte-queue ou fil de fer enfoncé dans l'anus. On plie plus ou moins les jambes à la jointure du tibia avec le tarse, selon l'attitude de l'oiseau s'il perche; mais on les laisse à peu près droites dans les oiseaux qui ne perchent pas. Il est utile de réunir les deux mandibules avec un fil, afin de les empécher de s'ouvrir, si l'animal doit avoir le bec fermé; et d’envelopper le corps et les ailes avec une mêche d’étoupe, ou avec des bandelettes de gaze, de mousseline, de toile, de papier mou, etc., au moins pendant quelques jours, afin que les plu- mes ne prennent pas une fausse direction. On doit avoir soin de colorer les différentes membranes que certains oiseaux portent sur la tête ou sur le dessous du cou, ainsi que le bec et les jambes. On prépare à cet effet une composi- tion avec le noir d'ivoire, le blanc de plomb et le vermillon, pour les couleurs rouges ; avec Jochre ou la gomme-gutte, pour les couleurs jaunes, etc, (84) Lorsque les couleurs dont on (84) Les proportions sont: vermillon , trois gros ; blanc de plomb (oxyde de plomb blanc par l'acide acéteux), deux gros; noir d'ivoire, un gros. On dissout ces couleurs dans Vessence de térébenthine , et on y ajoute du vernis. Les peaux d'oiseaux sont depuis long-temps un objet de commerce, et ce motif a suffi pour exciter l’avidité et la mau- L4 136 L'ART D'EMPAILLER a enduit ces différentes parties, sont sèches, 6m y passe une couche de vernis qui sert à Les lustrer vaise foi de ceux qui l'ont entrepris. Il est bon de prévenir leg Lecteurs des supercheries qui sont assez ordinaires aux Mar- thands d’oiseaux empaillés. Les principales sont : 1.9 D’altérer, changer et dénaturer les couleurs véritables s en passant sur les plumes des couleurs artificielles. C’est ainsi qu'ils colorent les Bouvreuils, Cardinaux, avec du vermillom ou du minium; les Loriots , avec de l’orpiment et la fleur de soufre , etc, ; 2.9 D’arracher la tête, les ailes et la queue à un oiseau, pour lui en substituer qui appartiennent à un autre individu, et par ce moyen vendre comme espèce nouvelle, un animal &insi dénaturé, 3.° De vendre comme entiers, des oiseaux composés de pièces rapportées ; telles sont les ailes et la queue, arrachées souvent exprès pour remplir plus facilement la peau, et éollées ensuite ou cousues au Corps. 4° De vendre comme variétés remarquables , des oiseaux auxquels ils ont arraché une partie de leurs véritables plumes pour en substituer qui appartiennent à une autre espèce, et dont le mélange avec les véritables, donne à l’animal sur Jequel ils les ont collées, un port extraordinaire. Lorsque les Marchands ont ainsi dénaturé un oïseau, ils le prônent comme quelque chose de rare, el y ajoutent un prix exorbitant. Mais, lorsqu’on soupçonne cette fraude, il suffit de soulever les plumes jusqu’à leur insertion sur la peau, et on s'aperçoit alors facilement de la supercherie, parce que les plumes collées mont jamais la disposition de celles qui ne le sont pas. On doit également se méfier des préparations employées par les Marchands pour empailler les oiseaux. Visant toujours a l’économie , ils ne font subir intérieurement aux peaux au- cune préparation, soit en les dégraïissant, soit en les saupou- drant avec de l’alun, ou mieux encore, avec de la chaux pul- £risée, qui ne leur coûterait presque rien. Quelques-uns Les Oiseaux. Partie II. 137 et à éloigner les insectes. Cependant quelques personnes ont blamé l’usage du vernis, qui donne aux parties sur lesquelles on Papplique un brillant qu’elles n’ont pas lorsque l'oiseau est vivant. Dans les Oiseaux chez lesquels les narines ne sont point recouvertes par des plumes, des poils ou des moustaches, on doit avoir soin de rem- plir de coton l’intérieur de ces parties lorsqu’elles sont d’une grosseur considérable, afin d’empé- cher que la peau supérieure en se desséchant ne les déforme. On doit également soutenir les crêtes ou autres appendices, avec une ou deux de ces allumettes aplaties dont on se sert pour fixer les pièces d'anatomie, et qui, placées sur la têle ou sous le cou, et cousues avec ces mem- branes, en empêchent le racornissement, et ser- vent à maintenir ces parties dans leur longueur, largeur et forme naturelles. On laisse ensuite sécher l’oiseau , et lorsqu'il est sec on enlève les bandelettes de papier ou de toile, et on l’en- ferme dans la collection, en employant pour sa conservation les procédés que nous indiquerons dans la troisième Partie de cet Ouvrage. d’entr’eux remplissent les peaux avec du poil de veau, qui ayant, ainsi que nous l’avons dit, le défaut, comme produc- tion animale, d’atlirer les insectes, occasione en peu de temps la perte totale de l’animal. On peut voir, dans BuFFon, ce qu’il dit relativement aux Oiseaux de Paradis et aux Per- roquets, auxquels les Marchands Indiens arrachent les plu- mes, les pieds, eic. 138 L'ART D’EMPAILLER Cespréparations achevées, on s’étudie à donner _ à l'oiseau cet air de vie qui semble le faire respirer après sa mort. Mais, pour y parvenir, il faut, ainsi que nous l'avons dit, avoir observé ces ani- maux en divers temps, dans diverses situations ; dans les momens de repos, de crainte, de colère et d'amour, qui tous les caractérisent d’une ma- nière frappante. Les différentes variations de atmosphère, relativement au chaud ou au froid, ne doivent pas être négligées, parce qu’elles in- fluent, beaucoup plus qu’on ne le pense, sur les attitudes de ces animaux. Dans le repos, qui est l'attitude la plus usitée pour les Oiseaux empaillés , le port doit être aisé, la tête posée paisiblement sur le cou, qui repose lui-même sur le corps. Celui-ci doit être porté sur les jambes, de manière que le poids de toutes les parties qui le composent soit réparti sur les extrémités inférieures. Les yeux sont peu saillans. Dans la crainte, l’oiseau prend une attitude entièrement déformée. Il devient plus petit, toutes les plumes se rapprochent ; la queue, ainsi que le cou et la tête, affectent différentes posi- tions (85). Les yeux sont petits et les paupières froncées. (85) Les effets de la crainte sont sensibles dans les Gallina- cées , à la vue d’un oiseau de proie ; dans les Carlles, les Per- drix, tenues à l’arrêl par un chien. Sec LES O1ssaux. Partie II. 139 - La colère leur imprime un caractère bien pro- noncé. Il se manifeste dans toutes les parties de l'animal une tension considérable ; les plumes sont hérissées et portées en avant; les paupières et les yeux saillans ; le bec entr’ouvert, la queue relevée dans quelques espèces (86), baissée dans le Coq au moment du combat; les ailes écartées du corps; les jambes plus ou moins pliées dans les oiseaux qui perchent, ou soutenant alternati- vement le poids du corps dans ceux qui ne per- chent pas. Dans la passion de l’amour, les attitudes va- rient à l'infini ; la démarche est fière; les plumes légèrement entr'ouvertes, les yeux vifs et ani- més; les caroncules, les crêtes, les barbes très- colorées; la queue en éventail dans le Cog-d’'Inde, le Paon ; très-relevée dans le Cog ; abaissée, très- élargie et en voûte dans les Pigeons, etc. La chaleur produit sur les Oiseaux les effets suivans : les plumes sont hérissées, les ailes écar- tées du corps, le bec entr'ouvert, le cou élargi principalement près du bec; le corps présente des mouvemens d'inquiétude; la respiration est agitée. Les impressions du froid ne sont pas moins sensibles : toutes les parties de l'animal diminuent de volume. La tête et le cou se retirent sur le corps, le corps lui-même s’abaisse et recouvre (86) Dans les Geais, Corbeaux, Pies-grièches, etc. 140 L'ART D'EMPAILLER les jambes, ou celles-ci se portent alternative- ment par un mouvement intérieur de bas en haut, et sont cachées dans les plumes du ventre. 11.0 Enfin, la dernière opération est relative à l'ouverture du corps de loiseau qu’on vient de dépouiller , pour en vérifier le sexe, dont ligno- rance a fait commettre de grandes erreurs. La méthode la plus flatteuse d’empailler les Oiseaux pour le coup-d’æil, est de les monter pour être vus de profil. Îls ont alors plus de grâce, la forme du corps est mieux développée, les couleurs et les teintes desplumes ressortentavec avantage. On doit mettre en opposilion, autant que cela est possible, le Mâle et la Femelle, fai- sant tourner l’un de gauche à droite, et l’autre de droite à gauche. En montant les Oiseaux pour être vus de face, il n’y a que le devant de la tête et la poitrine qui soient tournés du côté de lob- servateur , leur attitude devient alors mono- tone et n'offre aucun intérêt. Vus par profil, tous leurs caractères sont ostensibles, et cette méthode de les placer est avantageuse pour les personnes qui veulent étudier les caractères pris de la couleur ou de la forme des plumes. Les Oiseaux présentent, selon leurs espèces, plus ou moins de difficultés pour être empaillés. Ceux qui ont peu de plumes sur le cou, comme les Chevaliers, les Fauvettes, elc., twompent sou- vent les efforts de l'artiste. : Les Canards, dont il faut inciser le dessous Les OrsEaux. Partie II. 141 du cou , sont l’écueil contre lequel viennent échouer le plus grand nombre des empailleurs, On a souvent beaucoup de peine à écorcher les Merles, les Grives, et tous les Oiseaux dont la peau est très-mince, sur-tout lorsqu'elle est chargée de graisse. Les Oiseaux au contraire qui ont beaucoup de plumes, tels sont le Jascur de Bohëéme, le Gros- Bec, le Pinson d’ Ardennes, le Chardonneret, etc. sont beaucoup plus faciles à empailler. Le D 0 à 0 D 0e À 0 à À à» à Lxs procédés que nous venons d'exposer sont relatifs à la préparation des Oiseaux empaillés avec les ailes repliées, c’est-à-dire, dans l’état de repos. Nous allons exposer d’une manière très- succincte ceux qui ont pour objet la méthode de les monter avec les ailes étendues; c’est-à-dire, au vol ou dans l’état de mouvement. La majeure partie des Oiseaux empaillés dans les collections, ont les ailes repliées ; dans cette position, ils occupent un espace bien moins con- sidérable que ceux qui sont montés avec les ailes étendues. La manière de les empailler avec les ailes étendues, qui n’est guère que de pur agré- ment, ne doit être employée que pour les indi- vidus peu volumineux, ou ceux dont on veut faire ressortir les belles nuances du dessous des ailes, comme dans le Æallier; ou lorsque les 142 L'ART D'EMPAILLER différentes teintes ou nuances de cette partie for ment un caracière spécifique, comme dans le Mauvis, le Pinson d’ Ardennes, etc. On peut empailler les Oiseaux avec les ailes entièrement étendues, ou étendues seulement à moitié. Il ne s’agit, pour les monter selon cette méthode, lorsque loiseau est dépouillé, que de refouler de dehors en dedans les ailes, dont on enlève la plus grande partie des muscles qui en recouvrent les os, à la place desquels on subs: titue du coton imbibé d’une essence quelconque, qui sert à remplir le vide des muscles et à donner aux ailes leur forme naturelle. On fait ensuite passer de dedans en dehors un fil de fer qui est fixé dans le corps à la hauteur de la partie qui répond à l’acromion, par les mêmes procédés que celui des jambes. Il existe trois manières de monter les Oiseaux au vol; savoir, 1.° de les percher sur un hu- choir ; 2.0 de les suspendre au moyen d’un fil qui, traversant le corps de bas en haut, vient ressortir sur le dos; 3.° de les fixer sur un fil de fer, qui, partant d’un support, traverse la poi- trine, et est implanté dans le corps factice. Dans la première attitude, les jambes qui sou- üennent l'oiseau doivent être très-alongées, le corps un peu incliné en avant, et les ailes plus ou moins ouvertes. Dans les seconde et troisième attitudes, les jambes, dans la plupart, sont rentrées dans le Les O1sEAUx. Partie II. 143 corps, excepté dans les Réles, les Poules d'eau, dont les jambes sont toujours pendantes, position qui donne moins de grâce et de légèreté à ces oiseaux dans leur vol. On peut également empailler les Oiseaux dans la position qu'ils affectent lorsqu'ils sont sur le nid, et qui varie selon les individus 2 à ne ou à es jambes. Dans les Oiseaux à longues jambes, le nid est posé sur des roseaux ou des touffes d'herbes au- dessus des eaux; leur corps est en avant du nid, et leurs pieds dans l’eau. Ces animaux ne couvent que du croupion et du bas-ventre. Tel est le Flammant qui place son nid sur de petits tas de terre glaise, ou de fange amassée du marais, relevés d'environ vingt pouces en pyramide au milieu de Peau, où leur base baigne toujours, et dont le sommet tronqué, creux et lisse, sans aucun lit de plumes ni d'herbes, reçoit immé- diatement les œufs que loiseau couve en repo- sant sur ce petit monticule, les jambes pen- dantes. Dans les seconds, à jambes courtes, les jambes sont très-écartées et rentrées absolument dans les plumes ; le corps est caché pour ainsi dire dans le nid, l'oiseau ne montrant que la tête, le cou et une partie de la queue, qui est alors pen- dante. Cette observation est plus sensible dans les petits Oiseaux , comme les CAardonnerets, Fauvetles, Rossignols, elc. 144 L'ART D'EMPAILLER Nous ne doutons nullement que les Oiseaux, tels que les Pingouins, qui établissent leurs nids sur lé bord des eaux, les Pics qui nichent dansle tronc des arbres, ne présentent des particularités relatives à leur manière d’exister; mais le défaut d'observations suivies à cet égard, nous défend de rien hasarder d’incertain, ne voulant citer que des faits dont nous sommes sûrs. Fin de la seconde Partie. L'ART Les Oiseaux. Partie III. 145 RIVE LVLLLLLLILVR BAR T D'EMPAILLER LES OISEAUX, Le De se ne bn 40e ben nb ee D +4 1 0 à» © De» © | TROISIÈME PARTIE. CONSERVATION DES OISEAUX. N ous diviserons la troisième Partie de cet Ouvrage, qui a pour objet la Conservation des Oiseaux, en deux Séries, dans lesquelles nous . énumérerons les diverses substances ou matières employées, 1.° pour conserver les Oiseaux; 2.0 pour remplir leurs Peaux. Se D + D + D» + D + D + + À 1 PREMIÈRE SÉRIE. Les méthodes pour la Conservation des Oiseaux varient autant que celles qui ont rapport à leur préparation. Il était naturel, après les avoir em- paillés, qu'on s’occupât des moyens de les pré- 146 L'ART D'EMPAILLER server des ravages des insectes. Pour y parvenir, les Ornithologisies ont imaginé diverses prépara- tions simples ou composées, dont ils n’ont pas obtenu tous les succès qu'ils s'étaient promis. ‘Les différentes substances employées pour la conservation de ces animaux, sont : 1.0 l’arsenic blanc ( oxyde d’arsenic ); 2.° l’arsenic rouge (oxyde d’arsenic sulphuré rouge } ; 3.0 le sublimé corrosif (muriate de mercure corrosif}; 4.2 le vitriol bleu ou couperose ( sulphate de cuivre }; 5.0 le vert-de-gris ( oxyde de cuivre vert}; 6. le savon arsenical de Becœur ; 7.° lalun (sulphate d’alumine ) en poudre ou calciné; 8.0 la chaux pulvérisée ou en efflorescence; 9.° l'essence ou buile volatile de térébenthine; 10. la liqueur tannante et la pommade savonneuse de Nicolas ; 11.0 l’éther sulphurique; 12.° le soufre ; 13.2 l’eau bouillante. Les accidens fâcheux occasionés par l'usage des cinq premières substances employées comme poisons, soit en dissolution dans l’eau pour hu- mecler et pénétrer le tissu de la peau, soit en molécules assez fines pour en saupoudrer linté- rieur, les ont fait abandonner avec raison, depuis quelque temps. On s’est assuré par expérience, que la plupart des ingrédiens corrosifs rongeaient là peau sans détruire les insectes. D’ailleurs, le vitriol bleu et le vert-de-gris ont la propriété de dessécher la peau; mais leur couleur qui la teint en vert ou en bleu, s'étend quelquefois sur les LES O1sraAux. Partie III. 147 plumes par imbibition; et dans ce cas en altère et falsifie les véritables nuances. Le savon arse- nical de Becœur, qui a été pendant long-temps un secret, est un mélange d’arsenic blanc, de potasse, de chaux pulvérisée, de savon et de camphre, dont on se sert au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, comme préservatif. L’alun en poudre est employé comme dessicatif ; mais, lorsqu'il est calciné, il possède cette qualité à un degré bien supérieur. La chaux pulvérisée ou en eMlorescence (car dans ce dernier état elle est préférable) nous a très-bien réussi pour préparer nos oiseaux, sur-tout lorsqu'il faut dessécher leurs peaux sans les brûler. Dans les Oiseaux d’eau, comme les Canards, qui sont toujours dans un état d’obésité considérable , la chaux enlève la graisse et accélère la dessication. L’essence detérébenthine, à laquelle onattribue la propriété d’absorber la graisse, sert à humec- ter intérieurement la peau. Nous lemployons avec succès pour lustrer les plumes et détruire les insectes ; mais on ne doit faire usage que de l’es- sence récente, et qui n'ait pas vieil dans les bouteilles, car elle roussit les plumes lorsqu'elle est faite depuis long-temps. : L'opération par laquelle on imbibe d’essence de térébenthine les Oiseaux empaillés, peut être pratiquée de deux manières; savoir, superficielle- ment, ou profondément. Dans la première, où K 2 148 L'ART D’EMPAILLER l'essence ne doit être passée que sur le dessus des plumes, il faut de la légèreté dans la main, sur- iout lorsqu'on est parvenu au cou, où elles sont sujettes à se déranger, principalement dans les oiseaux peu fournis en plumes dans cette partie. On passe sur le corps de l'animal, l’essence avec un pinceau à soies fines et longues, toujours pro- poriionné à la grosseur du corps, et on en fait couler quelques gouttes sous les plumes des ailes, de la queue, dans le bec, les narines, l'anus. fl faut éviter de passer irop d’essence sur les plu- mes, parce qu'elle forme alors une espèce de vernis qui, en les unissant les unes aux autres, en dérange la symétrie. Dans la seconde, qui doit pénétrer le duvet, le canon des plumes et la peau , et que nous appelons profonde, on relève de la main gauche avec une aiguille les plumes, couche par couche, de derrière en avant, à compter depuis la queue jusqu’au bec, et on porte avec le pinceau les- sence à l’origine des plumes, et sur la peau. Cette méthode, qui consomme plus d’essence, est infi- niment préférable à la première; l'expérience de vingt années nous ayant prouvé que les oiseaux préparés de la sorte étaient à l'abri des insectes, même quoique exposés au grand air, et sans être enfermés dans des caisses de verre. La liqueur tannante de Nicolas, est une infu- sion à froid pendant deux jours, d’une livre ét demie de tan ou d’écorce de jeunes chênes en LES Orssaux. Partie III. 149 poudre, de quatre onces d’alun pulvérisé, dans vingt livres d’eau commune. La pommade savon- neuse qu'il emploie dans l'intérieur des peaux, est un mélange d’une livre de savon blanc, de demi-livre de potasse, de quatre onces d’alun, d'huile de pétrole et de camphre, et de deux livres d’eau commune. On peut voir dans son Ou- vrage la préparation de ces préservatifs (87). Quelques personnes emploient avec succès l'éther pour dessécher et conserver les oiseaux. Après avoir vidé tout ce qui est contenu dans le bas-ventre, ou par une pression graduée dirigée vers l’anus, ou par une forte injection qui chasse au dehors toutes les matières, on lie anus avec un fil, on imjecte l’éther par le bec à l’aide d’une petite seringue, et on suspend Poiseau par la tête. On perce un œil, on vide le cerveau, et on y fait pénétrer de l’éther qu’on y retient en bou- chant l'œil avec un tampon. Le lendemain ou le surlendemain, on renouvelle l'injection dans lin- térieur du corps, et on la continue jusqu’à ce que l'animal soit parfaitement desséché. Cetie méthode, qui présente quelques avan- tages, comme de ne point altérer l'éclat du plu- mage, de pouvoir étre employée à chaque ins- tant et pratiquée par tout le monde, serait inñ- niment utile pour la préparation des petits oiseaux exotiques, soit parce que la peau n'étant pas EEE CR RE OR RES ts (87) Voyez lOuvrage de Nicoras, pag. 45 el suiv. CUS 150 L'ART D'EMPAILLER incisée , 1l serait facile de les conserver intacts, et que les caractères des couleurs pour les des- criptions seraient très-ostensibles; soit parce que chaque petit oiseau n’exigeant qu'une once d’éther, les frais de ces préparations ne seraient pas très-dispendieux : mais elle offre les inconvé- niens de déformer l'oiseau par le racornissement de la peau sur les chairs, des chairs elles-mêmes sur les os, et de ne pouvoir être employée pour les oiseaux qu’on veut enfermer dans les collec- tons, parce que les jambes n'étant point fixées dans le corps, comme dans la méthode ordinaire, il est impossible de donner à ces animaux leur attitude naturelle, Quelques Naturalistes ont recours aux fumiga- tions de soufre, réitérées à différentes époques pour détruire les insectes. Mais ceite méthode, qui doit être pratiquée dans un lieu aéré pour établir un courant d’air qui dissipe la vapeur ou fumée, au moment où elle s'échappe des boites dans lesquelles on a fait brüler du soufre, peut devenir dangereuse, si on reste exposé, soit par accident, soit imprudemment, aux effets suffo- cans de cette vapeur. Elle ne peut être employée que dans les jours froids et secs, parce que dans les jours humides l’acide sulphureux qui se dé- gage pendant la combustion, retombe alors sur les oiseaux en une vapeur humide qui est ron- geante, et qui corrode, décolore et altère les plumes. En quelque temps, soit sec, soit humide, Les Oiseaux. Partie IIL 155 qu’on ait brülé le soufre, il ternit les verres au point qu’une seule fumigation oblige de les net- toyer souvent pendant les cinq ou six mois suivans. Le célèbre Levaillant, dont la réputation en Ornithologie est au-dessus de nos faibles éloges, a découvert un procédé plus simple que celui des fumigalions de soufre. Il consiste à renfermer dans une boïte de fer blanc bien fermée, les peaux d'animaux attaquées par les insectes, et à plonger cette boîte dans l’eau dont on entretient Pébullition pendant plusieurs heures. Cette cha- leur, incapable d’altérer les plumes, est cepen- dant suffisante pour faire périr tous les insectes, et dessécher leurs œufs au point de les rendre inféconds. Cela fait, on retire la boîte de l’eau, et on en fait sortir les peaux pour les monter (88). Un autre procédé encore plus simple pour dé- truire ies insectes qui ont attaqué un oiseau empaillé, est de placer l’animal dans un four chauffé à un degré de chaleur suffisante pour les détruire, ou bien d'approcher loiseau du feu ou de Fexposer au soleil. La chaleur fait remuer les insectes, qui tombent; et horsqu'ils sont à terre, on les écrase. Ce procédé nous a très-bien réussi pour sauver des oiseaux attaqués, et qui auraient été entièrement dévorés. La décoction des substances âcres, ameres, (88) Voyez l’Ouvrage de Nicozas, pag. 153. K 4 152 L'ART D'EMPAILLEZ odorantes et astringentes, nous a très-bien réussi pour tanner nos peaux. Celles que nous em- ployons, sont l'écorce de chêne, de grenade, de quinquina, de gentiane, etc. (89) Nous faisons (89) La liqueur tannante que nous employons est faite d’après les proportions suivantes : Kina, Écorce de grenade, Écorce de chêne, une once de chacune de ces plan- Racine de gentiane. tes, concassées grossièrement. Absinthe , Tabac, Alun en poudre, quatre onces. Eau commane, deux livres. On fait une forte décoction , on passe la liqueur, et on y ajoute Palun. Les préservatifs que nous employons pour sau- poudrer les peaux, l’intérieur des aïles, l'anus, etc., sont lalun en poudre ou calciné, et la chaux en efflorescence. Voici une recelte qui nous a été communiquée, comme un excellent préservatif, par des Naturalistes qui ont empaillé un grand nombre d’oiseaux. Sel de tartre , un gros et demi. Camphre, cinq gros. Ârsenic, quatre onces. Savon blanc, quatre onces. Chaux vive. demi-once. 1 faut dissoudre le camphre dans une suffisante quantité d’esprit-de-vin, y ajouter l’arsenic. le sel de tartre, la chaux, et y délayer le savon. On assure qu’il est encore plus avantageux de se servir de suif blanc, et de le substituer au savon. Lorsque ce préservatif est trop sec, on l’humecte avec de Valkool ou l’eau de vie, et il acquiert sur-le-champ toute la liquidité nécessaire. On s’en sert pour humecter l'intérieur des peaux. On emploie avec avantage une teinture de coloquinte à l’esprit-de-vin, dont on enduit les peaux à l’intérieur pour les préserver des insectes. LES Oiseaux. Partie III. 153 également usage de la bile du bœuf ou du mou- ion, qui est contenue dans la vésicule du fiel, et à laquelle on peut ajouter du succin, du cam- phre, de l'huile de pétrole, ete. Nous employons, pour dessécher et conserver les peaux, neutra- liser la graisse et empêcher les effets de la cor- ruption, l’alkali fixe végétal (carbonate de po- tasse ), l’alun, l'essence de térébenthine. Les substances dont nous faisons usage ont la propriété, par leur vertu astringente, 1.0 de res- serrer les fibres de la peau, et de lui donner plus de densité; 2.0 de pénétrer la peau, de lui com- muniquer, à raison de leur qualité amère, hui- leuse et odorante, une odeur très-forte, propre à éloigner les insectes. Les peaux, soit par leur épaisseur, soit par la graisse qui en tapisse la surface intérieure, exi- gent plus ou moins de temps pour être tannées. Celles des petits oiseaux ne demandent qu’à être humectées avec la liqueur tannante, et on peut les monter de suite. Mais dans les oiseaux d’un volume plus considérable, dont la peau est plus épaisse ou chargée de graisse, on doit la laisser macérer pendant six heures, et l’humecter à diffé- rentes reprises avec la liqueur tannante. Si nous ne prolongeons pas le temps de la macération, c'est parce que la liqueur agit sur la peau de Poi- seau lorsqu'il est monté. Nous ne nous arrêterons pas sur la manière de monter les peaux desséchées. I nous sufira de 154 L'ART D'EMPAILLER dire que pour les ramollir afin de pouvoir les remplir, nous les laissons pendant quelques jours à la cave ou dans un lieu humide, ou que nous en garnissons l’intérieur d'éponges imbibées, et nous les montons lorsqu'elles ont acquis un degré de souplesse qui permet de les manier sans craindré aucun déchirement. Quelques Préparateurs laissent macérer pen- dant dix, quinze, vingt, et même vingt-cinq jours, dans des vases de plomb ou d’étain, de deux ou trois pouces de profondeur, les peaux d'oiseaux, écorchées et retournées, les plumes en dedans, et couvertes, lorsqu'il y en a un cer- tan nombre, chacune d’un lit de sel. Ils humec- tent l’intérieur des peaux avec un mélange d’alun, de sel marin, de salpêtre et de crème de tartre, réduit au moyen de l’eau bouillante, en consis- tance debouillie liquide. Le défaut de ces longues macérations, en pé- nétrant le tissu des peaux, est d'augmenter leur épaisseur et de prendre sur leur diamètre, soit en longueur, soit en largeur, de sorte que les peaux ainsi tannées ne donnent jamais le volume du corps de l’animal. Quoique les peaux ne pré- sentent à l’action de la liqueur tannante que lin- térieur, celle-ci pénètre de dedans en dehors, par les ouvertures naturelles ou accidentelles, et gâte ou altère les couleurs des plumes. ux OX Les OrseAux. Parlie III. TE CSL ST 0 Le 0 le © “le, “2 S'ENC ON D FE OS ER TE: Les différentes substances ou matières usitées pour remplir la peau des Oiseaux, sont, 1. le sparte; 2.° le foin; 3. la paille de froment ou de seigle; 4.° le foin de mer; 5.° les mousses ; 6.9 le tabac en cordes; 7.° les écorces d’orme, de tilleul, de murier à papier, et de quelques espèces de malvacées ; 8.0 les copeaux de bois de saule, peuplier, sapin, mélèze, etc.; 9.° l’étoupe de chanvre ou de lin; 10.2 le coton; 11. le crin; 12.0 le poil de veau, de chèvre, de chat, de lapin, de lièvre, etc.; 13.0 les diverses espèces de laine; 14.° les éponges cirées; 15.9 le mastic; 16. le plâtre; 17.0 Pargile; 18.0 le sable; 19.° la sciure de bois; 20.° le liége; 21.9 le bois. Le Sparte ou Alvarde ( Zygeum Spartum, L.), la Paille, principalement celle de Seigle, peu- vent être employés pour la confection des corps factices des oiseaux d’un volume considérable, tels sont FAufruche, le Cygne, le Pélican, etc. On prend des brins de sparte ou de paille de seigle de toute longueur, on les bat légèrement pour les rendre plus flexibles et plus doux à ma- nier; on les assemble en les liant fortement avec une ficelle ou un ruban de fil, et on les façonne en forme de mannequin imitant le corps de Fani- mal. On introduit ce mannequin dans l’intérieur 156 L'ART D’'EMPAILLER de la peau, en employant les procédés que nous avons indiqués pour achever de la remplir, et donner à l'oiseau sa forme naturelle. Les corps faits avec le sparte ou la paille, présentent beau- coup de solidité. Quand on leur substitue le Foin, il est nécessaire de choisir de préférence celui qui est composé de graminées à longs chaumes ou tuyaux. Le Foim de mer ( Zostera marina, L.), à raison de son odeur et du sel marin dont il est fortement imprégné, éloigne Les insectes. D’ail- leurs, la souplesse et la longueur de ses feuilles en ruban, le rendent propre à prendre toutes les formes qu’on veut lui donner. Les Mousses peuvent, ainsi que le Foin de mer et le Tabac en corde, servir à faire les corps fac- tices ; et ces trois substances, à travers lesquelles il est facile de faire pénétrer les fils de fer qui servent à maintenir les extrémités inférieures, ont, sous ce point de vue, un avantage bien prononcé sur l’étoupe et le coton, qu'il est dii- cile de percer avec les fils de fer. Parmi les genres de la nombreuse famille des Mousses , nous avons préféré celui des Hypnes ( Hypna ), et parmi les belles espèces de ce genre si varié, nous avons reconnu que les Æypnum serpens, sericeum, velutinum, abielinum , triquetrum, purum, elc., étaient celles dont on pouvait tirer le part le plus avantageux. Mais, avant de se servir des Mousses, 1l faut LEs Oiseaux. Partie LIT. 157 avoir som de les laver à différentes reprises, pour les purifier de la terre, des feuilles et des insectes qui sont presque toujours mélés avec elles; de les faire sécher au four, à une chaleur de 60 degrés, et de les laisser macérer pendant trois ou quatre jours dans un vase rempli de vinaigre, dans lequel on a mis du tabac et de lalun; on les retire ensuite, on les presse fortement, et on les laisse sécher pour s’en servir au besoin. Il faut observer qu’on ne doit employer les Mousses que lorsquelles sont parfaitement sèches, parce que leur humidité qui serait augmentée par celle de la peau de l’oiseau, en retarderait au moins la dessication, si toutefois elle n’occasionait pas une espèce de moisissure bien préjudiciable à la con- servation de l'animal. Les écorces d’Orme ( Ulmus campestris, Li), de Tilleul ( Filia europæa, L.), du Mürier à papier (Morus papyrifera, L.), et de quelques espèces de Malvacées ( Al/hæa oficinalis, Malva Alcea, L.), ete. Les copeaux de bois de Saule ( Salix alba, L.), de Peupliers ( Populus alba el nigra, L.), de Sapin, Mélèze ( Pinus Abies, et Laryx, L.), etc., peuvent également servir à former les corps factices, à travers lesquels il est facile de faire pénétrer les fils de fer qui doivent maintenir les extrémités inférieures. Ces manne- quins réunissent la légèreté à la solidité. 1 faut avoir soin de choisir les copeaux les plus minces, parce qu'ils sont plus faciles à mettre en œuvre. _158 L'ART D'EMPAILLER Ceux du Sapin et du Mélèze ont d’ailleurs la pro- priélé, par leur odeur résineuse, d’éloigner les insectes. L’étoupe de Chanvre, de Lin, et le Coton, servent à remplir les vides qui se trouvent entre le corps de loiseau et la peau, soit pour la poi- trine, soit pour les côtés du corps et du crou- pion. Les Mousses et le Foin de mer ne peuvent pas les remplacer pour cet usage, parce que’ l'élasticité de ces deux végétaux, cédant à la pression occasionée par le dessèchement et le racornissement de la peau, il en résulte qu’un oiseau dont la poitrine présente une rotondité agréable au coup - d'œil au moment où on lé monte, perd une grande partie de son volume, maigrit, s'il est permis de se servir de ce terme, et acquiert une forme alongée, qui repousse les yeux de l’'Observaieur. Le Coton a le défaut con- traire, 1l grossit les parties et les fait paraître trop volumineuses. Le Crin, qui présente les mêmes inconvéniens que le coton, a de plus le défaut, comme production animale, d’être atta- qué par les insectes ; l’étoupe seule conserve aux parties la première forme qu’on leur donne, et n’esl pas sujette à en augmenter ni à en diminuer le volume : d’ailleurs, elle est infiniment moins chère que le coton, et on peut s’en procurer en tous lieux. 7 À Quelques Ornithologistes font avec de l'étoupe et du erin un corps factice très-lâche, le plongent LES O1sEAUx. Partie III. 156 dans de la cire ordinaire fondue, et le roulent, encore chaud, dans une préparation d’alun et d’arsenic pulvérisés. Ces deux minéraux en s’atta- chant à la cire, forment, lorsque celle-ci est sèche, une espèce de vernis ou couche impéné- trable aux insectes. Mais il paraît que les fils de fer qu’on passe dans ce corps ainsi préparé, pour maintenir les jambes et la tête, ne doivent pas être suffisamment assujeltis, à moins que le crin et l’étoupe ne fassent, par leur mélange avec la cire, un corps solide, dans lequel on puisse im- planter les fils de fer. Le poil de Veau, de Chèvre, de Chat, de Lapin, de Lièvre, etc.; les diverses espèces de laine ayant, comme productions animales, le défaut d'attirer Îles insectes, malgré toutes les préparations qu’on peut leur faire éprouver, ne doivent jamais être employés pour remplir les peaux. D'autres Naturalistes, pour former des corps factices dont le volume soit toujours le même, se servent d’éponges imbibées de cire fondue. Le Mastic, auquel on peut donner toutes les formes possibles lorsqu'il est frais, a l’inconvé- nient, en se desséchant, de se fendre avec le temps, de déformer l'oiseau, et d'augmenter con- sidérablement son poids. Quelques personnes emploient le P/ätre ou V Argile sous forme liquide, pour remplir la peau des oiseaux, Ils le font couler dans la peau de 160 L’ART D'EMPAILLER loiseau, après l'avoir cousue, et cherchent à imiter les attitudes et les formes de l’animal. Mais par ce procédé, l’oiseau dont le poids devient très-considérable, ne présente jamais des formes agréables; ses jambes sont toujours mal affer- mies, et le plâtre ou l’argile, en se fendant ou éclatant avec le temps, déchire la peau et détruit l'ouvrage. Avec le Sable on ne peut jamais arrondir les formes d’une manière égale, affermir les jambes et donner le port naturel: d’ailleurs, si la peau se déchire, le sable s'échappe, et Foiseau se déforme. La Sciure de bois bien fine peut étre employée pour remplir le cou, la poitrine, et tenir lieu de coton, mais loiseau en devient beaucoup plus lourd. Avec le ZLiége, qui est incorruptible et qui n'attire point les insectes, on a la facilité de mo- deler le corps de l'oiseau et d’aFermir les jambes au moyen d'un fil de fer qu’on y introduit. Pour monter les grands oiseaux, on prend deux fortes écorces de liége, on les fait bomber au feu, et on leur donne la forme et le volume du corps de animal. Dans les grands Oiseaux, on modèle le man- nequin en bois, et on applique dessus la peau de animal, après y avoir fixé les fils de fer qui doi- vent soutenir les jambes, le cou et la tête. Il existe ençore trois autres procédés pour monter LES Oiseaux. Partie LI. 161 monter les oiseaux. Le premier, consiste à pré- parer un moule qui ait la forme du corps de l’oi- seau qu’on veut préparer, et à poser sur ce moule les plumes, le bec, lès jambes et les ailes. Le second, à modeler en bosse le corps de l'animal sur lequel on applique la moitié de la peau, et on y aîtache le bec, les jambes et les ailes. Dans le troisième, on dessine au trait, sur un carton blanc, le corps de l’oiseau, on arrache la queue qu’on pose la première, et on place successive- ment les plumes, une aile dépouillée des os et des chairs, les deux mandibules coupées par moitié, les jambes et les doigts dont on ne laisse que la peau et les ongles; et on ajoute un œil, si on place l’animal pour ètre vu de profil, ou deux yeux, sil doit être vu en face. Mais ces différentes méthodes, qui ne sont propres qu’à faire ressortir ladresse ou la pa- tience de ceux qui les emploient, ne peuvent servir que pour les oiseaux dont les peaux mal préparées, endommagées ou usées par les ma- üères employées mal à propos pour les dessécher, ne peuvent être amollies ou montées. La conservation des Oiseaux dépend des soins que l’on prend pour les préserver de la poussière et des insectes. On se servait anciennement de grandes armoires vitrées pour renfermer ces ani- maux empaillés, sans faire attention que cette méthode était défectueuse, en ce qu’elle réunis- sait une série trop nombreuse d'oiseaux dans un L 162 L'ART D'EMPAILLER même local, et que les insectes ayant la facilité de passer des uns aux autres, dévoraient en peu de temps une collection. On a imaginé par la suite de séparer et d'isoler dans des caisses de verre un pelit nombre d'oiseaux, ce qui, à la vérité, remédie aux ravages des insectes, mais augmente considérablement le prix d’un Cabinet d'Ornithologie (go). (90) Ces caisses en verre de Bohème consistent en cinq car- reaux enchâssés dans un plateau de bois, assujettis et collés ensemble par des bandelettes de papier. Mais l'idée de ces caisses est, à notre avis, mal conçue, parce que, lorsqu'il s’agit de les ouvrir, il faut couper avec un couteau les ban- delettes qui fixent le carreau ‘qui en forme le couvert, etil arrive souvent, en voulant le soulever pour ouvrir la caisse, qu’on casse le verre supérieur ou un des latéraux. Connaissant les défauts de ces caisses, nous en avons fait exécuter de plus commodes. Le fond est un plateau carré en bois de noyer ou de chêne, supporté par trois ou quatre petits pieds arrondis, à l’aide desquels on a la facilité de pouvoir soulever la caisse, et la transporter d’un lieu à un autre. Des quatre coins du plateau, s'élèvent des liteaux fixés à leur partie supérieure par quatre autres liteaux transverses, avec lesquels ils sont assemblés à tenons et à mortoises, et dans lesquels sont pratiquées des rai- nures suffisamment profondes pour recevoir des carreaux de verre blanc ordinaire, qu’on mastique avec soin. Un des côtés de la boîte s'ouvre et se ferme avec un châssis à coulisse, ou une petite planche. Quand on a mis dans la caisse les oïseaux qu’on y veut renfermer , on baisse le châssis ou la petite plan- che, et on colle avec de la gomme arabique des bandelettes de papier sur les jointures du châssis. Lorsqu'on veut ouvrir la cage, on enlève le papier, on fait glisser le châssis de bas ea haut en le soulevant. et on Je referme en le poussant de LES OrstaAUx. Partie LIT. 163 Ces caisses de forme carrée, montées en verre de Bohême, offrent de la solidité dans leur assem- nouveau de haut en bas. Avec ces précautions bien simples, qui nous ont été infiniment avantageuses jusqu’à ce jour, nous avons conservé nos oiseaux dans un état d’intégrité parfaite. On a abandonné avec raison l’usage des verres de Bohême, soit à raison de leur cherté, soit parce qu'ils sont sujets à se ternir ; on leur préfère Le verre blanc qui resté toujours clair et ne se ternit point. Dans la plupart des Cabinets d'Histoire naiurelle, on dispose les Oiseaux dans de grandes armoires vitrées, et on les place de manière que les spectateurs les voient en face. Cette ma- nière de les arranger est vicieuse, en ce qu’elle ne permet de les voir que par devant, et que les caractères et les couleurs que présentent les autres parties du corps sont difficiles à dis- tinguer. Le désir d'économiser la grandeur des armoires dans lesquelles ils sont placés, en est généralement la cause. Mais nous pensons que cette raison, valable tout au plus pour un parti- culier, ne peut être admise pour l’arrangement d’un cabinet public, où tout doit être fait en grand. Dans le Cabinet de l’Académie de Lyon, dont la disposition est confiée à nos soins , tous les oiseaux, jusqu’à la grandeur du Butor, du Bihoreau, etc., sont placés dans des caisses vitrées, et le public peut alors les examiner dans tous les sens. Ces cages ont encore un autre avantage, c’est de pou- voir être maniées facilement , et transportées dans la salle où se font les leçons d'histoire naturelle. On n’est point obligé de sortir les oiseaux qui y sont contenus, ainsi qu’on est forcé de le faire lorsque les oiseaux sont renfermés dans des armoires. Il y a plusieurs choses essentielles à observer dans l’arran- gement d’un Cabinet d'Histoire naturelle. 1.0 Dans les oiseaux de petite taille, il est nécessaire de monter un individu de chaque espèce avec les ailes ouvertes; par ce moyen on peut voir les couleurs du dessous des ailes qui, dans quelques oiseaux, forment des caractères, comme L 2 64 L'ART D'EMPAILLER blage; mais ces verres épais ayant le défaut de se ternir facilement et de retenir l'humidité, ne permettent que difficilement de distinguer les objets qu'ils renferment. Le verre blanc ordinaire est préférable à tous égards, parce qu'il ne se dans le Pinson d Ardennes , dont le dessous des ailes est d’un beau jaune. 2.9 Il est également nécessaire d’ouvrir un peu le bec des oiseaux , afin de faire apercevoir la forme de cette partie, et les caractères qu’elle peut présenter. Dans les Pies-grièches, l'extrémité de la mandibule supérieure offre de chaque côté une échancrure, et ce caractère devient difficile à apercevoir si le bec reste fermé. Les dentelures du bec, la forme des mandi- bules, deviennent faciles à étudier, si on a soim de tenir le bec légèrement entr'ouvert. 3.9 Il faut préparer et conserver avec soin la langue de tous les oiseaux qu'on empaille. Cette partie, qui offre des carac- tères avantageux pour la distinction des genres, a été peu étu- dice par les Naturalistes; elle mérite cependant d’être exa- minée avec soin. On roule la langue dans de la farine, on la place entre deux morceaux de papier, on la soumet à une lé- gère pression, afin qu’elle puisse sécher sans se racornir; on l’enferme ensuite dans un petit sac de papier, et on la met à côté de l'oiseau auquel elle appartient. 4 Il faut, autant qu'il est possible, se procurer Îe nid et les œufs de chaque oiseau qu’on a empaillé. On a soin d’indi- quer l’espèce à laquelle ils appartiennent, de conserver exac- tement le nombre des œufs, et de noter soigneusement leur couleur. Pour les vider, il faut les placer sous le récipient de la machine pneumatique, et cette expérience, qui sert à dé- montrer la porosité des corps, donne le moyen de vider les œufs sans les altérer, sans les ouvrir et sans trouer la coquille. La collection des nids et des œufs est en général Hesse dans les collections d’Ornithologie. LES Oiseaux. Partie III. 163 ternit point, et qu'il est moins > dispendieux que les verres de Bohême. Mais, nous osons le dire, le moyen le plus eMcace et le moins employé pour déiruire les insectes, consiste à donner aux Oiseaux enfermés dans les collections, les soins qu’exige leur con- servalion. Le nombre des Collecieurs en Histoire naturelle est considérable, mais celui des Con- servateurs est bien petit. La desiruction de la majeure parlie des collections, faites à grands frais et avec des peines infinies, n’est due qu'à la négligence des possesseurs. En visitant une fois chaque année ses oiseaux, on prévient les ra- vages des insectes. Nous possédons des oiseaux empaillés depuis plus de vingt ans, qui sont aussi frais et aussi beaux qu’au moment où ils ont été montés. Nos herbiers parfaitement conservés, sont une preuve non équivoque que les soins qu’on donne à ses collections les maintiennent irès-long-temps intactes, et dans un état de frai- cheur qui charme les yeux et excite l'étonnement des spectateurs. Chaque Département a ses insectes destruc- teurs. Nous connaissons dans le nôtre pour les plus redoutables, 1.0 le Byrrus des cabinets (Byrrhus musæorum, L. ); 2.2 le Pünus car- nassier ( Pinus fur, E.)3; 3.0 le Dermeste du lard ( Dermestes lardarius, L. à 4.9 le Der- meste pelletier ( Dermestes pellio, L.\ Les deux L 3 166 L'ART D'EMPAILLER premiers sont les plus communs dans les cabi- nes (91). | Les Ornithologistes ont fait quelques expé- riences pour blanchir les plumes tachées par le sang ou la graisse. Dans le premier cas, ils em- ploient l'eau nitrée; et dans le second, l'eau de lessive, qui n’est autre chose que l'eau chaude qui a filtré à travers des cendres de bois neuf. Le procédé que nous avons employé avec succès pour blanchir les plumes tachées de sang, et qu'il est très-important de faire connaitre pour les progrès de PArt d’empailler les Oiseaux, consiste à laver avec un lmge ou une petite éponge imbibée d’eau, les plumes sur lesquelles le sang est répandu. Nous les saupoudrons avec de la poudre à poudrer qui a la propriété d’ab- sorber le sang, et lorsqu'elles sont sèches, nous enlevons légèrement avec du coton ou une petite brosse à poils mous et flexibles, la poudre séchée sur les plumes, et que le sang a colorée. Si la première opération n'a pas complètement réussi, on la recommence une seconde ou une troisième fois. (91) La première et la quatrième espèces n’habitent que trop dans les Musées. Le Byrrhus des cabinets attaque les oiseaux et les insectes. Le Pfinus carnassier détruit et attaque les her- biers, les insectes, les oiseaux, les pelleteries, jusqu’au bois. — Kramer recommande, pour s’en garantir, l’alun et l’arsenic. Le Dermeste du lard et le Dermeste pelletier détruisent les grands quadrupèdes ; le dernier sur-tout, qui est un des plus redoutables, attaque tous les quadrupèdes en général. tes O1sEAUXx. Partie III. 167 Ce procédé, qui est extrêmement avantageux et utile, réussit sur un très-grand nombre d’oi- seaux, sur-tout sur les Grèbes, Plongeons, Ca- nards, et généralement sur tous ceux qui ont les plumes épaisses et serrées. Î! nous est souvent arrivé , avant de le connaitre, de rejeter des, oiseaux que nous regardions comme hors d'état d’être empaillés, et depuis que nous l'avons mis en usage, et toujours avec succès ( sur-tout lorsque le sang est frais), nous avons pu sauver un grand nombre d’oiseaux ou de quadrupèdes, qu'auparavant nous aurions rejetés. Fin de la troisième et dernière Partie. L 4 168 RD D > D D SL D D BL LR TABLE ALPHABÉTIQUE FRANÇAISE DES FAMILLES. A AIGLE . . pag. ALSTElE RS IS. Alouette. . ... Anna) Ne. Autruche, . .. Apocettle. . ... B Darbus ji R Harpe... Ni. Bécasse..... Bécassine. . . . Bengalis . ... Bergeronelte . . Bihoreau. . . . Bouvreuil. . .. Bruant . . pag. 79-82 Buse. TR 18 Dufor eee 53-56 C Gaille LAN 68-78 Calao 2 29008 32-34 Canard. . ... 48 Casse-noix . . . 32-36 Castagneux. . . 48-5t Chardonneret. . 79-82 Chevalier . . . . 54-5g Choucas. . . .. 32-35 Chouette . . 18-26 Cigogne. . . . . 53-55 Colibres JON 32-47 Combaltant. . . 54-60 Co ee « 67-73 TABLE ALPHABÉTIQUE. Coracias. . pag. 32-35 Corbeau . ... 32-39 Cormoran . . . 48-49 Corneille . . . . 32-35 Coucou. re". 32-39 Contes sert 53-58 Crabier. . .... 53-56 CYEne HA 200 48 D Dindonss à 21 67-71 Ducs 18-26 E Échasse.. ... 54-63 Engoulevent . . 79-88 Épeache. “}.. 32-41 Étourneau . . . 79-81 F Faïsan . 67-74 Faucon: 18-29 Fauvetle . . . . 79-84 Flammant . .. 53-54 POUR ion. 48-49 169 G Gear. . . . pag. 32-36 Gélinolte . . . . 68-77 Glaréole . ... 54-64 Gobe-mouche. . 79-83 Goéland. . ... 48-52 Grche rien 48-57 Grimpereau. . . 32-46 Grive Lutin 79-81 Gros-bec . 79-82 Gruey. + 03-55 Guépier. . . .. 32-44 d Harle. ris … 48 Héron. . .... 53-56 Hibou. . . . 18-26-30 Hirondelle . . . 79-86 ——— de mer... 48-52 Hocco. ... .. 67-72 Happe Wir 32-45 L Lovandière . . . 79-84 Linolies 4.7.0 79-82 Loriak 53100 32-37 170 M Macareux. pag. 48-50 Manchot . ... ibid. Martinet . . . . 79-86 Martin-pécheur. 32-43 Maubéche . .. 54-60 Merle... 70-84 Mésange . . . . 79-85 18 Moineau . ... 79-82 Motieux . . .. 79-83 Mouette. .. . . 48-52 48 32-47 79782 67-69 Oiseau-Mouche. Oritolan. . ... Outarde . ... 67-70 67-75 Peintade . ,.. Pélican. . . . . 48-49 Perdrix ..,. 68-78 Perroquel. . . . 31-32 TABLE ALPHABÉTIQUE. Pétrel. . . pag. 48-52 IPTC ANNEES 32-41 Fie':i:, ss 32-36 — grièche . 18-28-30 PEON ie 21e 79 Pingouin . . . . 48-50 PrnSON) EN ee 79-82 Plongeon . 48-51 Plabien 02e 54-62 Poule: NET 67-73 — d'eau 54-65 KR RBleN SIN ES 54-66 Rollier 2000 32-36 Rossignol. . . . 79-84 S Warcelles 0 48 Sénégalr. . . .. 79-82 DER ULNEURRE ibid. Dell SN 32-42 E Tétras . , . . . 67-76 Todier\) 215225 TABLE ALPHABÉTIQUE. 17L Torcol . . pag. 32-40 y Dobcar.) ME. 32-33 Tourterelle. . . 79 Vanneau . pag. 54-67 Prague.) 70-83 Vautour . ... 18 envers 79-82 Fin de la Table Française des Familles, dt ed & Le LAS DNA Euro FE (/ Aa ce LUZ 2 Grirute D | 7e DA LIT. 22 2) 000 a lle PE a | 2 or er De © D D ED Re D D DD RL ER D DS On trouve chez YVERNAULT et CABIN, Libraires de l’Académie de Lyon, les Ouvrages suivans de M. Mouron-FonTENILLE. x. Tasreau des Systèmes de Botanique , géné- raux et particuliers. Lyon, 1798, 1 vol. in-8. Cet Ouvrage est une traduction libre du Classes plantarum de Linré, publié en 1737, auquel l’Auteur a ajouté tous les Systèmes qui ont paru depuis cette époque. 2. Analyse du Système sexuel de Linné. Lyon, 1798, 1 vol. in-8. Ce petit Ouvrage renferme la traduction des tables synopti- ques du Systema Vegetabilium , et peut être regardé comme un vade mecum extrêmement commode pour les berborisations. 3. Dictionnaire des termes techniques de Bota- nique. Lyon, 1803, 1 vol. in-8. Cet Ouvrage, dans lequel la clarté est jointe à la méthode, sera suivi d’un Traité élémentaire complet de Botanique, que l’Auteur publiera incessamment. 4. Système des Plantes. Lyon, 1804, 5 vol. in-8. Cet Ouvrage offre la seule bonne traduction Française de LiNNÉ qui ait paru jusqu’à ce jour. 5. Coup-d'æil sur la Botanique. Lyon, 1810, 1 vol. in-8. L’Auteur a présenté avec art dans cet Opuscule les charmes de l’étude de la Botanique, et les phénomènes qu’elle offre. Ce Discours sert de préliminaire à un grand ouvrage qu’il se propose de publier, et qui aura pour titre: Nou- veau Pinax de toutes les Plantes Européennes. 6. Observations et Expériences sur l'Art d’em- pailler et de conserver les Oiseaux. Lyon, 1801, 1 vol. in-8. Le, 7. L’Aït d’empailler les Oiseaux. Zyor, 1802, 1 vol. in-8. avec figures, seconde édition. Ces deux Ouvrages (6 et 7) ont été publiés conjointement avec feu J. M. H£xon. 8. Observations sur la Marmotte. Lyon, 1808, 1 vol. in-8. avec figure. L'’Auteur a présenté des faits curieux et intéressans sur l’his- toire de ce Quadrupède, dont il a donné une figure exacte faite d’après nature. 9. Traité élémentaire d'Ornithologie , suivi de PArt d’empailler les Oiseaux. Lyon, 1811, 2 vol. in-8. avec figures. = | Pr 4 NP A $ : N'Per xe PSE | eZ AT 4 " F. \ USER F me | 4 : 10 e LUTTE 2 entfié [ VI Ji L + ) NU n 2 LS } N P Smithsonian Institution Libraries GIFT OF Marcia Brad} Tucker