(14)9 3 tn: # À PES 144. DÉNEXT HAUTS af ‘4 LL } té VriVT à Q A ALSTNEN . ts GET fa 4 amer moe eh en mate mes ne PT Ven} À ! #', (ETS UT MUC 1164 + | A SR -—- EE & ace Tai TT LC c S LE Æ CLS CLR CC Æ : Te Qu «e «A CAN ae «CE. LCa@ CRC <<: M CCC LC. Ces LR CORRE ACER CCE CS < a | <_ + = 7." EE CE : Ce € 1 ESS CC CR | GEL. Œ7 CC LE a S, " EL AT CAC CON OR) CRC _ AT, + CCC | ER = e RE ee ca GS > — AR CE are } STE A EE = TT fn ne CCE La œ CRE CC COCA | | EEE CALE CR QE LT CAT ET << CA | € ps = . Ter Ce CN CO CIC Se EE és ŒLCCES € PAR CR CET CE CCÆTz | Pre EE CCC GE. = es CŒEGALCCXE. Me = «Lee ee à << TAC CE CC << CL. M PE. EC AC CCE TE < Eee Æ ELA . ŒIL CCC EE EE + = * TR CE € <=, SE 4 CE La S = E- " = = . Le LE, EX «| | Ë | CE Les Fe ace. a. a ee. MT CE < ; = = 1 E SR. 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Te Ci RE EE a Le Le ES ee Æ et principalement ceux qui ont la faculté de dormir posés sur une seule patte, en tenant l’autre relevée et reployée sous le ventre , tels que les Cigognes , sont remarquables par une articulation singulière des os de leurs jambes. Le citoyen Duméril , à qui l’on est redevable de ceite découverte, a trouvé que le genou de la Cigogne est formé , 1.° par une poulie très- profonde du fémur, garnie intérieurement d’une rotule et de glandes synoviales, et terminée par des condyles sail- lants; 2.0 par une rainure sous le péronier , dans laquelle 66 TR ANTÉ COMPLET glisse la tête du péroné qui est plus haut que le tibia ; 3.0 qu’en outre des ligamens nombreux du genou, les latéraux sont fixés un peu au-dessus du fémur, et sont attachés à l’autre extrémité sur le tibia et sur le péroné; 4.° que dans l’intérieur on trouve encore six ligamens, dont deux maintiennent les latéraux contre les os; deux auires sont intra-articulaires et cartilagineux, et les deux autres sont croisés ; 9.2 et qu’enfin , en dedans de larticu- tion de la cuisse avec la jambe , il y a un fort ligament qui resserre le fémur et le tibia l’un contre Pautre. Il résulte de cette singulière articulation , que les os de la jambe se reployent ou s’étendent sur le fémur , à-peu-près de la même manière que la lame et le manche d’un couteau à ressort. Le même anatomiste compare la poulie formée par les condyles au talon de la lame du couteau, les attaches supérieures des ligamens latéraux au point ou pivot sur lequel le mouvement s’exécute , les deux extrémités de la poulie aux deux plans en ligne droite, et Pélasticité du ligament au ressort appliqué contre ces plans. Aussitôt que les muscles forcent extrémité fémorale des os de la jambe de monter sur la convexité de la poulie, les ligamens ramé- nent l’os de la cuisse en devant ou en arrière , et tendent à le fléchir ou à Pétendre. Ces oiseaux different encore des autres , par la faculté qu’ils ont de porter en même-tems en avant le tibia et le tarse ; et leur démarche singulière , ainsi que l’extrème longueur de leurs pieds, ont déterminé les Naturalistes à les nommer Echassters. Le Tarse de l'Homme est placé entre la jambe et le métatarse , et il est composé de sept osselets; le premier , 2 À 7 art DORNITHOLOGIE. 89 nommé aséragale , ressemble un peu à une demi-poulie, et 1l supporte la jambe ; le second , porte le nom de calca- neurn, et il forme le talon ; les cinq autres osselets plus petits, sont l’os zapiculaire, Vos cubiforme , et les trois os cunéiformes. L'usage du tarse de l'Homme est de former la base du pied , et de servir au mouvement des doigts. Le métatarse , formé de cinq autres osselets alongés , est placé entre les os cunéiformes du tarse et les doigts du pied. Il résulte, au contraire, de ce que j’ai dit précédemment , que le tarse des oiseaux , excepté celui des Manchots , consiste dans un os unique plus ou moins fort, plus ou moins prolongé , etgarni postérieurement au-dessus du pouce d’une apophyse styloide ou éperon, dans quelques Galli- nacés mäles. | Les oiseaux n’ont pas de métatarse comme l’Homme ; mais l’extrémité inférieure de leur tarse présente autant de demi-poulies qu’ils ont de doigts aux pieds. Le pied de PHomme est composé de cinq doigts, tous dirigés en avant; le pouce a seulement deux phalanges , et les quatre autres en ont trois , compris leur os onguéal ; de plus , on compie trois osselets sésarmnoides , sous les phalanges du pouce. On trouve à chacun des deux doigts de PAutruche , trois phalanges et un os onguéal ; aux trois doigts du Casoar, ces osselets sont en nombre égal, et chaque os onguéal a une forme un peu arquée en-dessous , ce qui indique des ongles crochus : le grand doigt de PAutruche est terminé par un os onguéal aussi arqué ; mais celui du petit doigt est presque quadrangulaire , un peu applati, et jamais recouvert par un ongle, Ce nombre égal de phalanges dans Tome I. M 90 TR A'OT LE : CON PAIX ET chaque doigt de ces deux oiseaux, est d’autant plus remar- quable, que ce nombre est toujours inégal dans les autres espèces. Les phalanges des doigts de la Foulque sont cons- truites de manière à pouvoir également se courber au- dessous et au-dessus ; celles du doigt intermédiaire ont une forme quadrangulaire , celles du doigt latéral interne ressemblent à un triangle , et celles du latéral externe sont presque ovales. T'antôt le doigt latéral interne et le posté- rieur ont chacun une seule phalange et un os onguéal ; tels sont ceux de la plupart des oiseaux de Proie : tantôt les deux latéraux ont chacun trois phalanges et un os onguéal , ou bien le latéral interne a une phalange de moins que l’externe, comme dans beaucoup de Passereaux. Ouire ces différences qui existent dans le nombre des phalanges de chaque doigt, la position de ceux-ci après le tarse, est très-sujette à varier; mais 1l est inutile de nv’arrèter plus long-tems sur cet arücle relatif aux doigts des oiseaux, parce que je dois y revenir dans le chapitre sur les organes du mouvement. SQUELETTE D'UN OISEAU DE PROIE. AUTOUR COMMU N. Falco Palumbarius. Planche re. Vu par derrière. LE Vu de profil. ITEÉCTI LEUP LCD g. Mandibnle supérieure. d. Maxillaire inférieur. b. Maxillaire supérieur. e. Trou des Narines. €: Mandibule inferieure. * AM r OU EDIT. \ SON UE D 2 FAIM, dus Phédi: CRUE T5 nn eee Ge mou WW, Pak À. Autour Commun Ë Lalco Palin bats. = — mm, Z 2 Lalo Lalumbarius. Ze, e de deux Pouces . EE PLAR D LEP pe. De Li s ruûle tb de RE CA es: cu D LE grade en rx #) ? * 2 è ToueE £a = rs pros pere HE Prés nene PETITE RE a té we € 17 HE Ë Le. C0 am SE ESS LL) PB, 3. / a dE LT th Bass _— SR SAR DO R NE T HO L O/GAL'E, OI g. Front. je Occiput. h. Tempes. #4. Vertèbres cervicales. z.. Sommet de la tête. IRMEOUR PS, A'ILES ET P I FD. a. _Vertébres dorsales. n. Sa seconde Phalange. 8. Vertébres lombaires et sacrées. 0. Pouce. c. Vertébres caudales. p. Petit doigt. . d. Os caudal. g. Les Côtes. e. Omoplate ou Scapulum. r. Sternum, f. Clavicule. s. Os coxaux ou des Hanches, g. Fourchette ou Lunette. 4. Fémur. | h. Humérus. u. "Libia. 2, Cubitus. ». Péroné. j. Radius. æ. Tarse. #. Les os du Carpe. y- Phalanges des doigts. I L'os du Métacarpe.- z. Os des ongles. m. Première Phalange du long-doigt. SQUELETTE D'UN PASSEREAU. MOINEAU COMMUN. Fringilla Domestica. Planche III. Vu de profil. PCA TE ET IC OÙ. . . Mandibule supérieure. g. Front. . Maxillaire supérieur. h. Tempes. Mandibule inférieure. z. Sommet de .la tête. . Maxillaire inférieur. j. Occiput. Trou des Narines. 4. Vertèbres cervicales. . Orbite. | PÉRIODE S, AN L'HSVET PIEDS a. Vextèbres dorsales. c. Vertébres caudales. 3. Vertébres lombaires et sacrées. d. Os caudal. M 2 92 T''R ACTE . Omoplate ou Scapulum. : Clavicule. . Fourchette ou Lunette. . Humérus. Cubitus. Radius. . Les os du Carpe. L'os du Métacarpe. SR Se So à Sa seconde Phalange. o. Pouce. S C y æ . Première Phalange du long doigt, y. OMPLET Petit doigt. . Les Côtes. Sternum. Os coxaux ou des Hanches. Fémur. . Tibia. Péroné. . Tarse. Phalanges des doigts. Os onguéaux ou des ongles. SQUELETTE D’UN OISEAU GRIMPEUR. PERROQUET CENDRÉ. Psiüttacus Erifhacus. \ Planche I r d Vu de profil. LEE T ÉRIC 0'Ù. . Mandibule supérieure. . Maxillaire supérieur. Mandibule inférieure. . Maxillaire inférieur. . Trou des Narines. Orbite. S 9 © Deere ge À. VE 1 _k. Front. Tempes. Sommet de la tête. Occiput. Vertébres cervicales. EE CORPS A ILES EME ED S. . Vertèbres dorsales. . Vertèbres lombaires et sacrées. Vertèbres caudales. . Os caudal. + Omoplate ou Scapulum. . Clavicule. | … Fourchette ou Lunette. k.. Humérus.. % 5 © Q 9 œ & . Cubitus. J. Radius. k. Les os du Carpe. /. L'os du Métacarpe. m. Première Phalange du long doigt. n. Sa seconde Phalange. o. Pouce. . P: Petit doigt. Evele de 3 Pouces, ni si] 2 F | Mger Se, u Perroquet Cendre. Prééacus Erdhacus. ” h #1 d: 20 +: î F RE Mid md, à da de 1.43 4 DA AC en que mt 2 SAP ut A, &. F. >: 3 RER RE Pa; HT ÉERETES | [TA HER Crmand , n le, “#? olopax lolants.. de sa grandeur À Le É LD 4 D'ORNITHOLOGIE, 03 g. Les Côtes, v. Péroné. r. Sternum. zx. Tarse. s. Os coxaux ou des Hanehes. y. Phalanges des doigts. t. Fémur. z. Os onguéaux ou des ongles. u, Tibia, SQUELETTE D'UN OISEAU DE RIVAGE. CHEVALIER aux pieds rouges. Scolopax Totanus. Planche V. Vu de profil. LL TÈTE ET COU. a. Mandibule supérieure. Le Front b. Maxillaire supérieur. …. h. Tempes. c. Mandibule inférieure. zL. Sommet de la tête, d. Maxillaire inférieur. J. Occiput. e. Trou des Narines. 4. Vertèbres cervicales. - J. Orbite. 11 C'ONMP'SP AT L E S ENT PT EDS. . Vertèbres dorsales. . Sa seconde Phalange. a n B. Vertèbres lombaires et sacrées. o. Pouce. c. Vertébres caudales. p. Petit doigt. d. Os caudal. g. Les Côtes. e. Omoplate ou Scapulum. r. Sternum. J. Clavicule. s. Os coxaux ou des Hanches, g. Fourchette ou Lunette. ss. Os iléon et ischion. h. Humérus. £ Fémur. z. Cubitus. u. Tibia. J- Radius. Ve v. Pérone. 4. Les os du carpe. x. Tarse. l. Los du Métacarpe. Y- Phalanges des doigts. m. Première Phalange du long doigt. z. Os onguéaux ou des ongles. 94 TRAITÉ COMPLET . SQUELETTE D'UN OISEAU COUREUR NON-VOLANT. AUTRUCHE. Planche VIT. Siruthio Camelus. Vu de profil. TAMIR RSR TOO U: a. Maudibule supérieure. b. Maxillaire supérieur. c. Mandibule inférieure. d. Maxillaire inférieur. e. Trou des Narines. J. ‘Orbite. IT COLE P SSUA ILES ET PRE DS a. Vertèbres dorsales, . 8. Vertèbres lombaires. : bb. Vertèbres sacrées. c. Vertébres caudales, d. Os caudal. e. Omoplate. J. Clavicule. _ h. Humérus. im. Cubitus.. j. Radius. 4 L'os du Métacarpe. m. Première Phalange du long doigt. La seconde manque. p- Petit doigt. J.. Occiput. | . Les Côtes. . Sternum. . Os iléon. . Os ischion. . Os pubis, . Bassin. . Fémur: . Tibia. . Péroné, DS - Co D - D PSS S . Tarse. £ . Phalanges des doigts. ES E Le à g. Front. h. Tempes. Sommet de la tête. #4. Vertèbres cervicales. Os coxaux ou des Hanches. Os onguéaux ou des ongles. Æchelle de 2 Pedr. Re | ZI F2 hf rutluio Camelus Æchelle de 6 Pouce. 1 £ o 4 ë Ee Dindon Domestique. fe - TE —————— + ———— DORNITHOLOGIIE. 09 SQUELETTE D'UN OISEAU GALLINACÉ. DiNpon de basse-cour. Meleagris Gallo-Paso. Planche VII. Vu de profil. ÜU TÉéTE ET CO U a. Mandibule supérieure. ie Front. b. Maxillaire supérieur. , h. Tempes. ©. Mandibule inférieuré. z. Sommet de la tête. d. Maxillaire inférieur. : _j. Occiput. e. Trou des Narines. _! .\ #4. Vertébres cervicales. f. Orbite. + LUC OBPS, AJ ES HT R DDD.F. a. Vertèbres dorsales. :! n. Sa seconde Plalange. b. Vertèbres" lombaires et sacrées. + o. Pouce. c. Vertèbres caudales. ::,, : ! :: p. Petit doigt. d. Os caudal. | g. Les Côtes. e. Omoplate ou Scapulum. : r. Sternum. s Jf. Clavicule. . Os coxaux ou des Hanches. g- Fourchette ou Lunette. ss. Os iléon et ischion. h. Humérus. K t. Fémur. & Cubitus. u. Tibia. je Radius. x. Tarse. k. Les os du Carpe. y- Phalanges des doigts. L. L’os du Métacarpe. z. Os onguéaux ou des ongles, m. Première Phalange du long doigt, 96 TRAITÉ COMPLET SQUELETTE D'UN OISEAU NAGEUR. GRÉBE HUPPÉ. Planche VIII. Y'E T'É TÆ a. Mandibule supérieure. b. Maxillaire supérieur. c. Mandibule inférieure. d. Maxillaire inférieur. e. Trou des Narines. Jf. Orbite. Colymbus Cristatus. Vu de profil. ETE GO U: g. Front. h: Tempes. & Sommet de la tête; j. Occiput. 4. Vertèbres cervicales. : LT OCIO RES À THÉ S ÉTPP DEDS. a. Vertèbres dorsales. b. Vertèbres lombaires et sacrées. c. Vertèbres caudales. d. Os caudal. e. Omoplate ou Scapulum. f Clavicule. g. Fourchette ou Lunette. h. Humérus. z Cubitus. j. Radius. &. Les os du Carpe. /. Los du Métacarpe. m. Première Phalange du long doigt. n. Sa seconde Phalange. o. Pouce. p. Petit doigt. . g. Les Côtes. y. Sternum. s. Os coxaux ou des Hanches. ss. Os iléon et ischion. &. Fémur. u. Tibia. v. Péroné. A x. Tarse. y. Phalanges des doigts. z. Os onguéaux ou des ongles, PE à. L. Duval, Se. 3 ‘ Alal ., _ , À Lchelle de quatre Pouce . ymbus € Co RTL 4 - 23 : É 77h LL ‘ UCI TS TONNES N , \ Ê As: ES Re lon que & - CROP Es NERO ; _ ” D - 1% : CRT oué LE . L : RE Lert « Don 88 CN Apt | RON TTC : # { Ps PE Dent DETTE TE A | o 4 j 7 ë D'IORIN IT H O LOG HA 97 CHA PLTR EI LL Sur les Sens des Oiseaux. Sr existe entre les grandes classes d’animaux des oppo- sitions considérables par rapport à leurs caractères exté- rieurs , on ne découvre pas moins de diversité dans les organes de leurs sens. Les animaux vertébrés réunissent les cinq sens , mais dans des dégrès très-variés ; et parmi eux , l'Homme paroît l’emporter par extrême délicatesse de plusieurs sens, et aussi par la correspondance plus intime qui semble exister entre chacun. La peau nue et flexible qui recouvre son corps, est tapissée en dessous dune prodigieuse quantité de fibres nerveuses , ramifiées et très-sensibles. Les objets qu’il approche , et sur lesquels il porte la main, lui font éprouver la sensation du toucher. C’est par ce sens que l'Homme paroît plus parfait que les quadrupèdes vivipares et les oiseaux ; en effet ceux-ci étant revêtus pour la plupart de poils , de plumes et de duvet, ne doivent sentir que foiblement le contact des corps sur lesquels ils se posent. On peut méme regarder le sens du toucher comme supérieur aux quatre autres , dans l'Homme, et c’est à cause de sa grande perfection que Buffon , dans son Histoire Naturelle , l’a rangé avant les autres , et il a classé chacun d’eux ainsi qu’il suit : Ze toucher, le goût , la vue , l'ouie, l'odorat. Cet ordre qu’il T'ome I. N 98 TR © DM COMPLET a employé pour ranger les sens de l'Homme, ne peut être adopté pour les autres classes d'animaux. [oiseau semble être presque privé du toucher, et c’est pour cela qu il n’a qu’un goût peu parfait. Il paroit aussi que les naturalistes ont trop exalté l’odorat des oiseaux , si Pon en juge par Vextrême imperfection des organes iniérieurs de leurs narines. Le ioucher proprement dit n’est que la sensation produite par le simple contact de la peau avec un corps; de même le goût et Podorat sont ce premier sens perfectionné. Par exemple, lorsqu'un corps odorant vient toucher les nerfs olfactifs et la membrane pituitaire , cela produit la sensation de lodorat ; et les corps savoureux appliqués sur les papilles nerveuses de la langue font éprouver la sensation du goût. Ainsi le sens du toucher a lieu par le contact d’un corps palpable avec la peau, le sens de Podorat par le contact d’un corps odorant avec les nerfs intérieurs des narines, et celui du goût par le coniaci d’un corps savou- reux avec les papilles de la langue. Toiseau est construit de manière à éprouver très - foiblement les sensations du toucher , du goût , et même de l’odorat ; mais il est am- plement dédommagé par la grande perfection de sa vue et par l’extrême sensibilité de son oreille. L'ordre de ses sens doit donc être ainsi établi: 4 vue, loue , le goût, l'odorat, le toucher. C’est dans la tête que siègent les organes des sens dé la vue, de louie , du goût et de lodorai ; et cetie partie du Corps varie beaucoup dans les oiseaux par sa forme et par d’autres Caractères très-remarquables. Les auieurs qui Ms NU + = D'ORNITHOGOGIE 99 ont donné des descriptions d’oiseaux , n’ont indiqué sa grosseur ou sa pelitesse , que par sa comparaison avec les autres dimensions du cou et du corps de l’oiseau ; ainsi la Grue et l'Autruche ont une tête petite, et celle des Chat- Huans est grosse. Elle est aplatie sur le sommet, aux oiseaux de proie ; aplatie sur les côtés , aux Hérons ; longue , aux Anbhingas ; ronde, aux Passereaux , aux Bécasses ; elle est couverte d’une huppe, au Jaseur ; d’une crête charnue , au Coq; d’une saillie osseuse en forme de casque , à la Peintade et au Casoar ordinaire ; d’une caroncule redressable , au Dindon et au Cotinga blanc ; elle est 7zwe , aux Ibis; poilue , aux Vautours ; ou em- plumée , à la plupart des oiseaux. Le front est zu, au Jabiru et au Chauvard; caronculé , aux Jacanas ; crétu , au Coq; wricorne, au Kamichi; ou bicorne , au Napaul. Les oiseaux ont le sens de la vue plus parfait que les autres animaux : les Vautours, les Faucons et tous les oiseaux Carnassiers diurnes peuvent découvrir leur proie à une distance prodigieuse ; élevés jusqu’au sein des nuages , ils apperçoivent les petiis oiseaux voltiger dans la plaine ; les Gallinacés dans nos basse - cours. recon- noissent l’'Épervier de fort loin, et le corps immobile ils le suivent de œil dans son vol silencieux. Les Palmipèdes et les Échassiers distinguent à des distances immenses les rochers et les écueils, ou les poissons morts qui sont ballottés sur les flots. Les oiseaux ont ordinairement la portée de leur vue pro- portionnée à la vitesse de leur vol , ainsi que l’a justement N 2 L 100 Ts R A: TUÉ CAO MP: L E À prétendu Buffon dans son Discours sur la Nature des oiseaux , lorsqu'il dit qu’un oiseau dont le vol est très- vif, hardi et soutenu , voit certainement plus loin qu’un autre de même forme , qui néanmoins se meut plus len- tement et plus obliquement. Aïnsi tous les oiseaux dont le vol est foible , bas et trainant ne peuvent découvrir les chjets qu’à une peute distance. Il paroït encore vraisem- blable que presque tous les oiseaux dont les yeux soht trés-gros par rapport à leur tête, ont aussi la vue plus perçante et plus parfaite ; tels sont au moins les oiseaux de Proie diurnes. Tous les oiseaux qui ont les yeux placés sur les côtés de la iéie près des joues, ne peuvent découvrir un objet en face ; aussi sont-ils obligés de tourner leur tête de côté : l'Autruche et quelques autres différent à cet égard, parce que leurs yeux sont placés en devant , de mamière a découvrir les objets en face. Les oiseaux ayant en général le sens de la vue plus délicat que les autres animaux , il faut des lors que les organes de leurs yeux soient aussi plus travaillés ; c’est ce que l’observation démontre, lorsqu’on les examine soigneu- sement. Le globe de l'œil est plus ou moins enfoncé dans orbite ; ’arc sourcillier est plus saillant aux oiseaux de Proie et aux Gallinacés, et leur œil est d’un volume considérable par rapport à leur tête. Il est placé près du bec , aux Calaos , aux Hérons ; il est au milieu des joues, aux Perroquets et à la plupart des Passereaux ; quelques Bécasses Pont même vers l’occiput. La paupière extérieure est ordinairement couverte de petites plumes ; cependant D'RONE NN! L''DÔH O0 L Oo GA EE! 107 elle est ue à quelques Mainates ; caronculée, au Dindon ; ou même céiée, aux Calaos , à PAutruche , au Casoar. Outre la paupière extérieure que l’on observe aux mam- mifères , aux poissons, les oiseaux ont de plus une 77em- brane clignotante interne |, mince et transparente qui se replie vers le côté de l’œil le plus près du bec, et qui sy développe par une espèce de poulie musculaire formée de deux muscles, dont l’un est cylindrique et l’autre aplati. Ceiie membrane existe aussi chez quelques quadrupèdes ; elle paroît employée à protéger l’œil contre les rayons trop éclatans de la lumière , et à le garantir de tout ce qui pourroit le blesser. Les oiseaux ont en ouire, comme les quadrupèdes, une glande contenant un vaisseau excré- toire d’où sort la Zqueur lacrymale destinée à humecter la cornée, qui est plus dure dans les grands oiseaux à vol élevé. Ils ont ces deux pornts lacrymaux dont on observe les orifices calleux dans l’intérieur de nos paupières, avec des canaux qui communiquent dans le sac lacrymal. Tiris présente beaucoup de nuances suivant les espèces; il est blanc , bleu , gris , vert, jaune, doré ou méme rouge. On sait que lrris est un prolongement de la 77embrane cho- roide autour de la pwpille, et sa surface postérieure est nommée wypée. Cette ouverture de l’iris qui entoure la pupille , se dilate quelquefois ou se rétrécit, s’arondit ou s’alonge, suivant l’action plus ou moins vive de la lumière, et à Paide de plusieurs fibres presque impercepübles. Parmi les quadrupèdes , les Chats jouissent plus distinctement de cette faculté , et les oiseaux Pont aussi, sur-tout les Chouettes. Les oiseaux ont le globe de l'œil muni antérieu- 102 TRAITÉ COMPLET rement d’un cercle formé de petits os plats et imbriqués ; et suivant Pauteur d’un Mémoire sur les yeux des oiseaux, inséré dans les Transactions philosophiques, ils peuvent à leur gré avancer et reculer plus ou moins leur prunelle dans ce cercle, de la même manière que nous faisons mouvoir une lorgnette. L/}wmeur aqueuse est moins abon- dante que humeur vitrée dans les oiseaux dont Le crystallin est plus convexe en dehors ; c’est pourquoi le contraire paroït avoir lieu dans la plupart de oiseaux de proie. Enfin le rerf optique , qui est la partie la plus sensible de Pœil , traverse la sclérotique et la choroide , et s’épanouit au fond de l’œil des oiseaux en une membrane plissée qui paroit remplir les fonctions de la rétine. Quand aux autres parties de l’œil , elles sont à peu près les mêmes que dans les mammifères. On y retrouve les artères et les ne7fs optiques , la veine ophthalmique ; et même des vaisseaux absorbans très-petits. Il est facile de juger par ces détails combien la Nature a mis de soin dans la construction de l’œil des oiseaux , et combien doit être grande la sensibilité de cet organe , s’il est vrai que les êtres plus parfaits sont ceux dont le mé- canisme est plus compliqué. À Paide de cette 72embrane clignotante qu'ils ont sous la paupière extérieure , ils peuvent pendant un tems assez long regarder le soleil sans paroïtre éprouver la moindre douleur ; et les oiseaux de Proie jouissent de cette faculté dans un degré surprenant. C’est à la grande perfection du sens de la vue des oiseaux qu’on doit rapporter leurs principales déterminations et leurs mouvemens. Élevés jusqu'aux nuages, ils découvrent D OR TNUI EH ro CRE 103 de vastes campagnes , ils voyent des champs, des bois, des rochers , des rivages ; et 1ls se rendent dans les lieux qui conviennent le plus à leurs goûts, à leurs besoins. Continuellement en action dans Vair, ils consultent les variations de Pathmesphère , ils apperçoivent les nuages se former, et prévoyent la tempête avant les autres animaux; alors ils volent vers des lieux plus rians, ou bien ils cher chent une retraite assurée contre lorage. T’organe de louie des oiseaux est aussi très-sensible ; Le moindre bruit les étonne , et la délicatesse de leur chant démontre évidemment la grande perfection de leur oreille. Comment le Rossignol , la Fauvette varieroïent-ils aussi agréablement leur voix , s’ils ne pouvoient en entendre les douces inflexions ! Tandis que la femelle couve avec assi- duité ses œufs sur son nid, le mäle perché sur une branche voisine , fait retentir de ses accens le feuillage d’alentour , et il charme ainsi sa solitude par les attraits de harmonie. Les oiseaux n’ont pas de pasillon à leur oreille , mais seulement un #rou auditif, ordinairement caché sous les plumes , et découvert chez tous les oiseaux qui ont les joues nues ou caronculées. Cependant si l’on examine soigneusement l’ouverture des oreilles des Chat - Huans, on y apperçoit des parties charnues qui paroissent rem- placer Poricule. Son entrée est zwe, au Mainate, garnie postérieurement d’une peau blanche, à quelques Poules et au Hocco du Brésil; bordée de quelques poils, au Dindon, à l’Autruche , aux Vautours ; ox recouverte par une petite opercule cutanée à quelques Chouettes. Cette opercule west point mobile au gré de l’animal , et paroît être un 104 TER AMPIVE NC O MP L(ET vrai éragus ; elle n’est point particulière à ces oiseaux, car on l’observe aussi à la Musaraigue d’eau , espèce de petit quadrupède , qui ne vit qu’auprés de diverses fon- taines en Europe. Le devant de oreille est, comme dans l'Homme , formé du ympan et de sa caisse ; mais il en diffère, parce qu’au lieu d’une chaine d’osselets on y voit un seul os plat et arondi qui bouche la fenétre ovale de la caisse du tympan, et qui est porté sur un stylet ou pédicule osseux , dans les Perroqueis, ou rarement carti- lagineux. Outre cet os pédiculé, qui paroït être l’étrier des oiseaux , on distingue dans les grosses espèces la carilé du vestibule : mais au lieu de ce canal particulier tourné en spirale qui communique du vestihule à la caisse du tympan , et qu’on a nommé Xrnacon dans l'Homme et les quadru- pèdes , on ne trouve qu’un conduit conique , irrégulier et de plus biloculaire. La 1rompe d'Eustache qui sort de la caïsse du tympan est double , ainsi que dans les mammi- fères ; et elle communique au palais par deux orifices rapprochés et situés près Pazle externe ptérygoide. Dans intérieur de l'oreille on distingue sur-tout Les muscles du tympan , les rameaux artériels et veineux , et de plus les nerfs auditifs. Le degré de sensibilité de Porgane du goût varie beaucoup dans les oiseaux ; et quoique ce sens soit plus rafiné dans PHomme et les quadrupèdes, on pourroit cependant citer quelques oiseaux où il est presque aussi parfait, Les Bou- vreuils, les Loriots, les Perroquets , les Toucans recher- chent avec avidité les fruits délicieux , et ils en expriment le jus avec leur langue. Dans leur captivité on peut | D'OURNTITHOLOGIE 10) aisément reconnoître leur joie lorsqu'ils ont un fruit succu- lent et sucré ; d’abord ils lévent soigneusement avec le bec la première peau, et ils promènent avec friandise contre leur palais la chair tendre de ce fruit. Les Grives attendent la maturité des cornouilles et des baies de sorbier dans les bois, et elles en rejettent seulement la pulpe et les noyaux. Le Demiin bananiste aime beaucoup les bananes , les oranges, les papayes ; et ce goût recherché ne lui est point particulier ; mais on doit sur-tout admirer la grande déli- catesse du goût des Oiseaux-Mouches et des Colibris : ces petits oiseaux voltigent , comme immobiles , sur le calice des fleurs ; comme les Sphinx ils y dardent leur langue tubuleuse et déliée, et ils sucent avec délice le nectar sucré qu’elles renferment. | Lorsqu’on considère tous ces objets, est-il possible de modérer le noble enthousiasme qu’ils font naître tour-à- tour dans notre ame ! À chaque pas le ravissement re- double , Pextase naît , et l’envie d'acquérir de nouvelles connoissances peut seule nous rendre ce calme si nécessaire pour étudier et pour observer les beautés de la Nature. S'il existe des oiseaux friands , il en est d’autres qui n’ont qu'une voracité dégoûtante , quoi qu’utile. Les oiseaux de rivage mangent des vers, des grenouilles , des crapauds et des serpens. Les oiseaux nageurs dévorent beaucoup de poissons , et digèrent les petites arêtes avec facilité ; mais les oiseaux de Proie sur-tout sont sans cesse occupés à chercher leur nourriture ; et lorsqu'ils sont af- famés , ils dévorent les cadavres, tuent les petits oiseaux, enlèvent le menu gibier ; on a même vu de gros Aigles Tome I. O 106 TRALTÉ COMPLET dans les Alpes fondre sur des moutons , les déchirer , et les avaler par lambeaux en peu d’instans. D’après tous ces différens goûts, les oiseaux doivent avoir des organes conformés bien diversement, suivant les espèces. Leur palais est wi, calleux , papilleux , ou bien muni d’une protubérance osseuse aux Bruans, et il est humecté par une salive épaissie et rare. Les muscles de leur palais sont à-peu-près les mêmes que dans l'Homme. Ils ont la langue recouverte d’une peau séche , et sou- tenue en dedans par los kyoide. Elle est épaisse, arondie ou charnue , aux Perroquets, aux Anis, aux Gros-Becs, aux Flammants ; élargie , aux Manakins , aux Todiers ; courte et trigone , à la Huppe ; aigüe , aux Grimpereaux, aux Passereaux , aux Gallinacés; bifide, aux oiseaux de proie, aux Corbeaux , aux Aloueties , aux Rolliers ; férdue, aux Hirondelles ; /ombriciforme , extensible, et terminée par de: petits crochets , aux Pics , au T'orcol; évbuleuse, extensible, et composée de deux longs filets appliqués l'un contre l'autre, aux Oiseaux - Mouches et aux Colibris; lacérée- échancrée, aux Grives ; dentelée , aux Sittelles ; citée , au Glaucope ; Zaciniée-subulée ; aux one au Jaseur , au Pichœuf, aux Étourneaux , aux oiseaux de Paradis ; £erminée par es plis, à PAgami; £erminée par des sotes , aux Mésanges ; à bords plissés , au Momot, aux Couroucous ; à bords garnis de barbes pennacées , aux Toucans ; à bords frangés cet festonnés, aux Harles. Enfin Ginélin, et d’autres auteurs après lui , ont prétendu que le Jabiru n’a pas de langue ; mais cette opinion est erronée , et provient de ce qu’elle est très - courte et DORNITHOLOGIE. 107 susceptible de rentrer dans le gosier lorsque Poiseau vient à mourir. On voit par*ces premiers détails combien la langue des oiseaux a de formes plus ou moins bizarres ; ainsi que celle des mammifères, élle est garnie de plusieurs muscles propres à la faire mouvoir, mais ils sont très-petits. Les nerfs qui $ y répandent , paroiïssent sortir des ouvertures condyloides. Les papilles qui revêtent la superficie de celle de l'Homme , manquent à beaucoup d'oiseaux; ou bien elles sont si déliées , qu’on ne peut les appercevoir. Dans la plupart des oiseaux à bec dentelé , elles sont disséminées sur les bords de la langue , et elles ont la forme de cils , de barbillons , de plis ou de franges; elles sont situées sous la forme de petitessoies , à l’extrémité de la langue des Mésanges. Les Perroquets , les Fiammants , et tous les oiseaux dont la langue est épaisse et charnue , ont comme nous , des papilles spongieuses répandues sur sa surface. J’ai observé sur-tout sur la langue d’un Flammant les trois sortes de formes que peuvent avoir les papilles ; savoir , les figures pyramidale, conoïde et fongiforme. Les artères linguales s’y rendent de la carotide externe : de plus la racine de la.langue est réunie et liée à Pos sphé- noïdal par des ligamens membraneux. : * - La Nature , malgré toutes ces nuances, n’a pas suivie une marche réglée dans la construction de la langue des oiseaux, de manière à pouvoir employer avantageusement sa forme pour distinguer les grandes classes entr’elles. Cet organe du goût est, il est vrai, plus charnu et plus parfait chez les frugi- Yores, plus cartilagineux chez les granivores, et plus coriace O 2 108 TR A DTÉ COMPLET chez les insectivores; mais à cause de la diversité des formes, on ne peut s’en servir que Comme caracière secondaire dans la comparaison de quelques genres ; car- dans plusieurs on observe des espèces dont la langue a une forme très- différente ; ainsi donc quoique les Perroqueis ayent en général une langue épaisse, arondie et charnue ; cependant PArimanon d’Otahiti (ps. faitianus), suivant Commerson , enaune pointue et terminée par un rer de poils courts, comme celle des Mésanges. Si loiseau est supérieur à l'Homme pour le sens de la vue , il lui cède pour le toucher et le gout , et peut-être même aux quadrupèdes pour Podorat : car quoiqu’on exalte beaucoup Podorat de certains oiseaux, peut-on sans erreur le comparer à celui du Chien, du Loup, de l’Hiène ? Ne doit-on pas attribuer plutôt Pinstinct de certains oiseaux à découvrir leur nourriture et les cadavres , à la grande subülité de leur vue ? Cette prédilection qu’ont les Aigles et les Vautours pour les cadavres infects ne sembleroit- elle pas démontrer l’extrême imperfection et lPinsensi- bilité des organes de leur odorat et de leur goût ? On a prétendu que les Corbeaux pouvoient sentir de fort loin l’odeur de la poudre à tirer ; mais ne doit-on pas plutôt attribuer à leur grande méfiance le soin qu’ils ont d'éviter les chasseurs ? Lorsqu’après une bataille un champ est couvert de cadavres , les Corbeaux s’y rendent de toutes parts ; ils y accourent'en nombre procigieux ; mais n’est-il pas vraisemblable qu’ils sont attirés vers ces lieux remplis de carnage, à Paide de leur vue très-perçante, et non par le simple odorat ; puisque les organes de ce DORNITHOLOGIE. 109 sens sont très-imparfaits, ainsi qu’on peut facilement s’en convaincre. Une vérité certaine en physiologie est, que la grande sensibilité des sens est toujours en raison directe de la perfection de leurs organes ; et comme les oiseaux ont VPintérieur des narines très - imparfait, il paroit dès lors qu’ils ne doivent avoir qu’un odorat très-foible. . L'ouverture de leurs narines est placée sur chaqne côté de la mandibule supérieure et plus ou moins près du front, excepté aux Toucans et aux Calaos, qui Pont sur les côtés du front, à la racine du bec. Sa forme est arondie , aux Passereaux; alongée ou linéaire , aux Hérons et à quelques oiseaux de rivage. Elle est couverte par des plurnes tournées en avant, à quelques oiseaux du genre des Hoccos , des Marails et des Guans ; par une huppe ; au Coq de roche, au Touraco ; par des sotes, aux Gobemouches ; par des crins , aux Corbeaux et aux Chouettes ; ou par un duvet velouté, aux. Hochequeues , aux oiseaux de Paradis. Les oiseaux de Proie diurnes ont celte ouverture percée dans une cire ; les Pigeons , dans une peau calleuse; les Alba- trosses et'les Pétrels, au bout de deux tubes couchés en long sur les côtés du bec. D’autres fois elle est deru-close par une petite membrane, aux Étourneaux, aux Loriots, aux Coucous. L'intérieur des narines consiste dans une 72embrane piluitaire , sèche et presque dépourvue de mucus ; ensorte que les odeurs ne peuvent agir que sur les nerfs olfactifs, qui sont d’ailleurs moins nombreux et proportionellement plus courts que dans l'Homme et dans les quadrupèdes. Les veines et les artères contenues dans les narines des 110 TR ADTÉ COMPLET oiseaux sont peu visibles ; le conduit nazal est aussi très- simple, et il communique en ligne droite vers le gosier, où il conduit l'air athmosphérique. D’après ces considérations , les narines des oiseaux pa- roissent plutôt être l’organe de leur respiration que de leur ocorat. En effei puisque les oiseaux de Proie et les Corbeaux sont destinés à purger la terre des cadavres corrompus, et à préserver dès lors les autres animaux des maladies pesti- lentielles ; il faut donc que leur odorat soit suffisamment dépravé , pour que ces oiseaux puissent travaiiler à la prompte décomposition des matières putrifiées. L’oiseau ne possède que très - foiblement le sens du toucher ; son principal soin consistant à connoitre la dureté ou la molesse des substances dont il peut avoir besoin , à l’aide de son bec il peut aisément s’en instruire ; ce sens qui est très- parfait dans l’Hlomme , paroit au contraire presque nul dans l’oiseau. La peau, qui recouvre son corps, est garnie de plumes et de duvet ; il a de plus celle des jambes et des pieds d’une grande sécheresse, et divisée par petites écailles dont les formes varient beaucoup. Elles sont étroites et transversales | aux oiseaux à pieds annélés ; rondes ou quarrées , hexagones régulières ou alongées , octogones ou polygones, aux oiseaux à preds réticulés, Comme les oiseaux sont sans cesse exposés à marcher sur des pierres et dans des lieux rocailleux ou couverts d’épines, il falloit que leurs pieds fussent à Pabri des blessures ; aussi peut-on comparer la peau qui les recouvre à un fort parchemin. On pourroit présumer que les oiseaux à tête ou cou DAONRUN ET HO L\O GI Fi IIE nus, doivent avoir le sens du toucher plus délicat dans ces parties ; cependant rien ne paroït appuyer cette idée , et la peau nue est toujours plus épaisse et plus dure à proportion que celle qui est garnie de plumes et de duvet. | Les oiseaux , comme les autres animaux vertébrés , ont donc des organes propres à les avertir de ce qui se passe autour d’eux ; ils éprouvent des sensations qui varient plus ou moins , suivant la cause qui les produit. Chaque organe de leurs sens est tapissé dans son intérieur de nerfs ramifiés qui communiquent tous au cerveau et à la moëlle de l’épine. Les nerfs sontnon-seulement propres à indiquer aux animaux vertébrés leurs diverses sensations ; mais aussi ils commu- niquent avec les muscles , et les disposent à exécuter les mouvemens et les volontés de l’animal. La comparaison du cerveau de chaque classe d'animaux veriébrés, que j'ai insérée dans le premier chapiire de cet Ouvrage, comme étant le résultat des observations du citoyen Cuvier, nous a fait connoïître que le cerveau des oiseaux est moins parfait que celui des mammifères, parce qu’il est dépourvu des corps calleux , de la voûte , du pont - de - varole. Il a cependant quelques parties qui manquent aux mammifères, ielles sont des ventricules dans les couches optiques, situés hors des hémisphères , et sur-tout une cloison mince qui ferme le côté interne de chaque ventricule. Les nerfs répandus dans Pintérieur des oiseaux, paroissent peu nom- breux | ou du moins ils sont moins ‘ramifiés et moins distincis que dans les mammifères ; cependant ils jouissent d’une extrême sensibilité , sur-tout ceux de l'œil et de l'oreille ; et les muscles sont aussi très-irritables. 112 T'R A LME. COMPLET Les faits que nous avons examiné dans ce chapitre, doi- vent déjà nous donner quelques idées sur les sens des oiseaux. Quoiqw’il resie encore beaucoup de découvertes à faire sur chacune de leurs parties ,-ce premier appercu doit cepen- dani suffire pour nous rendre plus sensible les divers orga- nes Ge leurs sens, pour nous faire connoïtre les ramifica- üons principales de leurs nerfs; et pour nous donner quel- qu’idée de leurs usages et de leur structure. Mais malgré les organes déjà découverts dans l’intérieur de leurs sens, Part humain est cependant éloigné d’en découvrir tous les détails ; car il est à croire qu’il en existe beaucoup auxquels nos yeux et notre imagination ne pourront jamais atteindre. On voit d’après ces considérations combien les oiseaux different entr’eux par la forme des organes de leurs sens , et combien, pour étudier l’Ornithologie , il est nécessaire de connoïtre toutes les nuances qui existent entre les divers genres d’oiseaux par rapport à la position et à la siructure de chaque organe. D'ORNITHOLOGIE. Y13 CHAPITRE IV. Sur la Respiration, la Circulation, la Nutrition, la Digestion et l'Accroissement des Oiseaux. D E toutes les fonctions qui sont propres aux animaux , et particulièrement aux vertébrés, on doit sur-tout distinguer celles qui servent à la conservation de la vie, à la nutrition et à l’accroissement du corps. À cause de leur grande importance dans l’économie animale on les a désignées sous le nom de fonctions vitales. J’ai déjà indiqué dans le pre- mier chapitre les phénomènes principaux de ces fonctions, et je suis entré dans quelques détails sur la manière dont chacune a lieu dans les animaux. En traitant de la respi- ration nous avons vu de quelle importance est l’air athmos- phérique pour lentretien de notre existence. Nous avons dit que par la respiration cet air est décomposé , qu’il se répand par les narines et la bouche dans la trachée artère, qu’il est ensuite dispersé dans lintérieur des poumons ; et comment par le moyen de ces organes, l'air est mis en contact avec le sang pour purifier celui-ci en en dégageant les parties superflues ou nuisibles. Dès que le sang a eu le contact de l’air dans les poumons, il devient plus vermeil et plus liquide, et il circule avec plus de rapidité vers le cœur ou dans les veines et les artères. Aïnsi la respiration de Pair est intimement liée avec la circulation du sang dans T'ome I. P 114 TRAITÉ COMPLET les animaux vertébrés. Le sang en se répandant dans toutes les parties du corps, s’unit avec le chyle, espèce de liqueur laiteuse et nutritive, qui se dégage des alimens et qui est plus abondante dans le canal thoracique. Le sang ainsi mêlé avec le chyle contribue efficacement à la nutrition et à l’accroissement de toutes les parties du corps. L’examen physiologique de ces fonctions vitales, présente des résultats analogues, sur-tout chez les animaux vertébrés qui vivent continuellement hors des eaux, tels sont la plupart des mam- miferes et tous les oiseaux ; mais la structure des organes destinés à remplir ces fonctions , varie beaucoup entre les diverses classes, et même entre les espèces de chacune d'elles. j Lorsqu’on examine les organes de la resprration dans les animaux, on voit d’abord que leur trachée artère est formée d’anneaux complets et réguliers. Leur larynx n’est muni vers le haut que d’une glotte osseuse qui se dilate et se rétrécit au gré de loiseau. On na pu découvrir dans aucune espèce cette membrane cartilagineuse que nous nommons épiglotte dans les mammifères ; vers la parue inférieure du larynx on ne trouve aux bronches que des anneaux Carülagineux en dehors et simplement membraneux en dedans. Suivant Vicq-d’Azyr , le larynx des oiseaux chanteurs est recouvert d’une expansion. musculaire qui suit ses contours et lui imprime divers mouvemens ; et au contraire , Cet organe considéré dans les oiseaux à voix rauque, est nu et dépourvu de muscles qui adhèrent inmé- diatement à ses parois. La /rachée artère sert à conduire Pair dans les poumons, et à rendre des sons de voix très- DUNR/NITE © L'OE TE 15 variés , suivant la forme et la disposition des muscles mésochondriaques qui üennent aux premiers anneaux des bronches. Les pourrons des oïseaux ne sont point divisés en lobes comme dans les mammifères ; mais ils sont simples, adhérens dans toute leur longueur à la jonction des côtes avec les vertébres dorsales, et on ne voit pas autour d’eux cette membrane particulière , nommée plèyre , qui enveloppe la surface intérieure du thorax, et qui forme deux sacs celluleux en-dehors. Ils paroïissent composés de dix cellules aériennes ordinairement égales : les huit premières sont situées dans la poitrine , au lieu que les deux autres sont plus étendues et placées dans le bas-ventre, dans les oiseaux impropres au vol, tels que l’Autruche , le Touyou, le Casoar , et aussi dans les Gallinacés. La quatrième cellule de chaque poumon est plus petite : ces cellules commu- niquent avec un nombre considérable de trous par où Pair se répand dans lintérieur du corps de l'oiseau, et méme dans la substance et les cavités de ses os. Méry a découvert le premier que l’air pénètre aussi en grande abondance dans les vésicules placées sous la peau du Pélican ; et ses observations trés-ingénieuses sont insérées dans les anciens Mémoires de Académie des Sciences de Paris. On voit par cet exposé que l'air joue un grand rêle dans l’intérieur de Poiseau, soit pour opérer la respiration, soit pour faciliter son vol en augmentant beaucoup son volume. Les organes destinés à la respiration des oiseaux sont construits ayec un art infini ; ils sont tous susceptibles de se gonfler et de se dilater considérablement , ensorie qu'ils contribuent à produire des sons de voix trés-aigus ; 116 T RhuA ITU CO MP LE et de plus en se remplissant d’un grand volume d’air , ils augmentent cette légereté et facilitent cette souplesse que les oiseaux ont dans leur vol. Les vésicules pulmonaires des oiseaux sont très-abondantes ; on y découvre des vaisseaux absorbans , des glandes bronchiales. Outre que les oiseaux ont un diaphragme musculeux , ils ont au milieu de leurs côtes une articulation flexible qui sert à augmenter la ca- pacité de la poitrine, soit lorsqu'ils veulent redoubler leur voix, soit lorsqu'ils s’élèvent dans Pair. Les poumons doivent donc être regardés comme les organes de la voix, de la respiration , de la circulation , et même de la sanguification , c’est-à-dire de la formation du sang. Ils sont garnis dans tout leur intérieur de veines et d’arières , dont les unes portent le sang dans le cœur , et dont les autres conduisent ce fluide au-dehors. Le cœur des oiseaux est ordinairement alongé ; et dans un pett nombre, sur -tout dans lAutruche , il a une forme arondie. Son organisation est la même que celle du cœur des mammifères : on y trouve les deux ventricules et les deux oreillettes. Il est le plus souvent enfermé dans la poitrine par le péricarde , qui est un sac membraneux fourni par le r2édiastin. Dans les Aigles il est placé dans une inclinaison verticale au milieu de la poitrine , et sa pointe est tournée vis-à-vis La séparation des deux lobes du foie : celui du Pigeon et de quelques oiseaux a une: position presque semblable. Un ancien auteur a prétendu que le ventricule gauche du cœur des Pigeons étoit garni d’une valvule cornée ; mais cette opinion est aussi erronée que celle de Borrichius , qui dit avoir vu dans le Pigeon D'IOMBANVI TH O L'OCERE 117 un petit trou qui communique dans les deux veniricules en traversant la cloison du cœur. Muralto , médecin: de Zurich , a prétendu que le cœur du Milan contient douze valvules , et que sous les semilunaires il y à un conduit qui s’étend aux valvules coronaires, puis à Paorte. Le ventricule droit est dans quelques oiseaux , tels que PAutruche et le Butor , plus mince que le gauche, et il a aussi des valvules plus charnues. . Les oiseaux sont aussi parfaits que les mammifères, par rapport à la faculté qu’ils ont de respirer ; etsuivant quelques observateurs dignes de foi , leur:sang circule avec plus de rapidité , et sa chaleur a une température plus élevée. Le ihermomètre de Réaumur plongé dans notre corps peut s'élever au plus à trente - trois degrès , au lieu que dans Poiseau il monte de trente-trois à trente-six degrés. Une partie intéressante dans l’histoire des animaux est celle qui est relative à leurs diverses nourritures. Les grands quadrupèdes herbivores nous paroissent placés par la Nature à portée des lieux où ils peuvent païitre , et prendre à leur choix les herbes qui leur conviennent. Quelques oiseaux leur ressemblent par cette inclinauon , et ils cherchent à travers les champs et parmi les déserts , les végétaux qui peuvent leur convenir. Toutes les plantes qu’ils rencon- ‘rent dans leur course vagabonde , ne leur plaisent pas également ; ils savent choisir ce qu’ils aiment, et laisser ce qu’ils waïment pas ou ce qui pourroit leur nuire. Parmi les quadrupèdes on voit les Singes grimper sur la cime des arbres et se nourrir avec satisfaction de leurs fruits ; les Perroquets et plusieurs autres oiseaux nous présentent la _ 118 TR A DT À ‘c'o MÉP/LIE T même conformité dans leurs goûts , et ceux-ci ont mêine l’habitude de porter des fruits à leur bec avec une de leurs pattes. Enfin on rencontre également parmi les quadru- pèdes et les oiseaux des espèces qui se nourissent de chair, de cadavres, de poissons, de vers, de crabes , d’insectes , et même de reptiles et de serpens. Comme ces considéra- ions sur les divers alimens des oiseaux font plutôt partie de leurs habitudes , je donnerai de nouveaux détails dans le chapitre sur leurs mœurs. Le principal organe de la mastication dans les oiseaux est le bec, lequel est formé de deux mandibules cornées posées lune sur l’autre , et renfermant la langue. Il varie beaucoup dans sa forme ; il est conique, aux Grosbecs et aux Bouvreuils ; denté, aux Couroucous ; subulé et droit , aux Bécasses ; recourbé en en bas, aux Courlis ; recourbé en en haut, à V Avocetie; croisé ; aux Becs-croisés ; comprimé sur les côtés, aux Toucans et aux KRhinchopes ; déprimé horisontalement et en spatule, aux Spatules ; il est de plus étroit, plat, cylindrique , anguleux ou pointu , à divers oiseaux. Ses deux mandibules présentent aussi des formes plus ou moins bizarres, Comme dans les quadrupèdes, Pin- férieure est seule mobile pour Pordinaire , eë il ny à guère que les Perroquets et les Grosbecs qui puissent les mouvoir toutes deux. Les Flammants ont la mandibule supérieure applatie , un peu pliée à son milieu, denticulée sur ses bords, et recouvrant lPinférieure qui est plus épaisse et concave. Le bec des Rhinchopes ést très-comprimé laté- ralement ; sa mandibule inférieure ‘est beaucoup plus longue, de plus tranchante et se renfermant dans une D'AOYRENIIOTOH © E © G E À, 119 rainure sous la mandibule supérieure ; c’est pourquoi ces oiseaux ont été nommés Becs-en-ciseaux par les naturalistes, et Coupeurs d’eau par les marins. Le Chionis , découvett par Forster sur les côtes de la Nouvelle Zélande , a le bec gros, conique, convexe et comprimé ; et sa mandibule supérieure est recouverte par un fourreau mobile et semblable à de la corne. Les Anis ont la mandibule supé- rieure garnie sur le dos d’une carène tranchante ; dans les Manchots , elle est quelquefois garnie de sillons obliques ; dans d’autres oiseaux , elle est terminée par un crochet, sur-tout dans les vieux Tirans. Comme les parties nutritives qui sont contenues dans le sang se dégagent de ce fluide, et s’introduisent dans les vaisseaux absorbans, il faut dès lors que les animaux res- sentent des besoins et qu’ils prennent quelque nourriture pour fournir à leurs divers organes des substances propres à les conserver et à les faire croître. C’est pour cela qu’ils éprouvent la faim ; la soif, et qu’ils sont forcés, par un besoin pressant, de prendre des alimens. | Quoique les animaux vertébrés ayent les organes de la nutriion presque semblables, il est possible d’établir quel- ques comparaisons Judicieuses entre chacune des classes. Par exemple , les mammifères herbivores ruminans, tels sont le Bœuf, etc. ont un estomac quadruple ; et.les oiseaux qui se nourrissent de végétaux et de grains, tels sont les Gallinacés et le Passereaux, ont deux estomacs trés-distincits, savoir , le jaboé et le gésier. Leurs intestins sont aussi plus longs que dans les oiseaux qui w’ont qu’un seul estomac. Nous allons examiner successivement la structure des prin- 120 TRAGT É EClOlWM Pr LE T cipaux organes qui servent à la nutrition des oiseaux. Leur æsophage est un conduit membraneux qui descend dans Pestomac en passant près de la trachée , et un peu sur la gauche des vertébres du cou; puis il se rend par la poitrine dans l’intérieur du médiastin. Les oiseaux qui se nourissent de poissons et de vers ont un seul estomac musculeux très- robuste | employé à la digestion des alimens ; estomac de ces oiseaux esi placé à l’extrémité de l’œsophage dans la région éproastique: Les alimens qui y arrivent , y séjournent quelques instans pour se méler avec le suc gastrique; puis ils sortent par le pylore dans le duodénum. On peut désigner d’après le citoyen Fourcroy , les oiseaux à estomac musculeux par le nom de 77yogastiques , et ceux à estomac membraneux peuvent être appelés Ayrné- nogastriques. Le jabot peut être comparé à la panse des Ruminans , parce que c’est dans son intérieur que les alinens commencent à se ramolir. Comme les Ruminans , les oiseaux myogasiriques peuvent dégorger les graines ren- fermées dans leur jabot ; et Pon reconnoit cette singulière faculié lorsque les Pigeons donnent à manger à leurs peuits. Cest par un mouvement mécanique que le gésier triture les alimens ; et l’on trouve dans son intérieur des petits graviers ayalés par l’oiseau, pour faciliter la trituration. Ces débris de cailloux y étant sans cesse agités , s’allient peu-à- peu et se mélent avec le fiente. Les oiseaux à double estomac ont d’abord un jabot placé contre les veriébres du col, et un peu avant los nommé fourchette. Ce premier estomac consiste dans une membrane dilatable , parsemée en dedans de glandes muqueuses, Li BDÉRENEI CT HO Lo 1 FA 121 qui font subir aux alimens une première digestion par le moyen des sucs qu’elles produisent. Le jabot communique ensuite par un conduit au gésier, second estomac dur et épais, muni de muscles très-puissans qui opèrent une |prompte trituration. D’après les observations ‘faites. par ‘plusieurs naturalistes, il paroit que les oiseaux de Proie ont un suc gastrique très-corrosif, puisqu'il peut détruire les os et même divers métaux. On sait cependant que les Chouettes rejettent fréquemment en petites peloites les poils ei une partie des os des petits animaux dont elles se sont nourries. Dans ses recherches nombreuses sur l’anato- mie des animaux, Vicq-d’Azyr a obtenu trois différences principales dans la structure de l'estomac des oiseaux. « Dans les uns, dit-il, le ventricule proprement dit ; qui sé conti- nue avec l’œsophage, est recouvert par un muscle à deux ventres épais, applatis, dont les bords latéraux sont aigus, et que deux tendons opposés réunissent. La situation de ces tendons est “transversale ; leur partie moyenne adhère peu au sac du ventricule , a ils se terminent vers la circonfé- rence par des filets radiés. Cette structure est celle de Pestomac de la Peintade et de tous les Gallinacés , de l’Oie, du Canard , et des Cignes sauvages et domestiques. Dans les autres , quoique la disposition soit à-peu-prés la même et que le muscle digastrique du gésier conserve une grande épaisseur , les bords de ce muscle au lieu d’être tranchans, sont arondis ; estomac considéré en entier, est beau- coup moins applati ; les tendons mitoyens sont volumineux, et ils adhèrent d’une manière très-intime au sac charnu qu’ils recouvrent : on trouye dans le Merle et dans le Geai . Tome I. Q 122 T'iurt 4 Maté) c'O me LE des exemples de cette structure. Enfin , dans les oiseaux du troisième ordre , Pestomac est alongé et arondi : au lieu dun tendon transversal sur le milieu de chacune de ses deux faces , il y a une expansion aponévrotique étroite , ovale , qui fait corps avec le sac du ventricule , et que Pon peut regarder comme le centre d’un grand nombre de rayOns aponévrotiques élégamment distribués vers les bords: épaisseur du tissu musculaire est beaucoup moins grande que dans les deux ordres précédens. Le Lanier de Tunis , V'Aigle , le Grand-Duc, PEffraie , les Alcyons , le Héron, la Cigogne , tes Mouettes, et le Pélican , sont dans ce cas; et à ses trois divisions , se rapportent les divers estomacs des oiseaux. » | Les intestins des oiseaux de Proie sont gros et courts, et Piléon a seulement un, ou rarement deux cœcums à peine visibles. Outre leurs deux estomacs , tous les oiseaux qui se nourrissent de fruits et de graines ont encore quelques rap- ports avec les quadrupèdes ruminans , parce que leurs intes- üns sont tres-longs, avec deux cœcums volumineux, quel- quefois inégaux , et placés vis-à-vis Pun de Pautre. Le tube intestinal des Gallinacés a toujours quatre ou cinq fois la longueur du corps, depuis le bec jusqu’à Panus ; leurs cæcums sont de plus situés vers la jonction du colon et de Piléon. Le rectum s’élargit vers Panusen une poche nommée cloaque , où aboutissent les uretéres , et ou se meélent les excrémens liquides et solides , parce que les oiseaux n’ont pas de vessie pour contenir leur urine. Les reins sont de plus très-larges ; et Purine ‘est blanchâtre et crétacée. Le éloaque a été appelé par quelques auteurs anciens , bourse D'OOBRENIIOTOH O D 06 + À 123 de Fabrice, parce que l’on en doit la découverte à cet obser- vateur. [l paroït que les intestins de PAutruche varient beau- coup en étendue, et qu’ils peuvent avoir depuis quatrejusqu’à huit fois la longueur de Poiseau. Ses deux cœcums ont chacun plus desix décimètres (deux pieds) de longueur , etrenferment en dedans une valvule tournée en spirale, comme dans les Lièvres , les Lapins, les Raiïes, la Torpille , eic. Le foie des oiseaux ne présente jamais plus de deux lobes , et dans plusieurs , il n’a pas de vésicule du fiel. Le pancréas est très-étendu , ordinairement double suivant Vicq-d’Azyr ; et on y découvre plusieurs canaux séparés , qui s’insèrent ordinairement dans les oiseaux, près le cordut cholé- doque. Dans la plupart, la rafe est arondie, très-petite et située au milieu du mésentère , lequel est dépourvu de glandes. Leurs reins sont divisés en plusieurs lobes, avec le bassin étendu ; les urètres sont couchés sur les reins; mais dans PAutruche, ils sont insérés en dedans. Le Casoar a un jabot, un double estomac, comme tous ceux qui se nour- rissent de végétaux ; maïs ses intestins sont courts , avec les cœcums petits et grêles ; ce qui le rapproche aussi des carnivores. l’/Outarde à les intestins d’une moyenne lon- gueur , etelle n’a de plus qu’un ventricule. Parmi les oiseaux munis de cæcums distincts, on doit sur-tout remarquer les Tétras ou Coqs-de-bruyère, et les Lagopèdes, parce qu’ils ont ces intestins gros et cannelés dans leur longueur. Les Passereaux ont leurs intestins d’un tiers seulement plus long que le corps, avec des rudimens de cœcums ; leur &«so- phage est alongé, un peu dilaté près du gésier ; et leur foie est muni d’une vésicule du fiel très-petite. Q 2 124 TR -AAATVE "GFONMIP:I ET T'elles sont, en raccourci, les principales notions qué lon a pu acquérir jusqu’à présent sur les organes de la digestion dans les oiseaux ; et on est encore éloigné de connoître à fond tous les détails de l’organisation propre à chaque classe, Il seroit cependant essentiel que Pon fit de nouvelles recherches sur leur anatomie. Quand à la manière dont chaque organe propre à la digestion exécute ses fonctions , elle est la même dans tous les animaux vertébrés. Leur nuiriiion s’opère aussi par l’intermède des vaisseaux absor: bans qui sont répandus dans toutes les parties du corps. Ainsi, ce que j'ai dit sur ces fonctions, dans le chapitre sur Porganisation des animaux vertébrés, doit se rapporter aux oiseaux. Il en est de même de la manière dont les oiseaux prennent de l’accroissement et de nouvelles forces. Cepen- dant on voit à la surface de leur corps, quelques différences d’avec les animaux vertébrés , au moins par rapport à la croissance de leurs plumes. On voit d’abord les glandes de la peau se gonfler et produire un petit bouton, d’où s’échappe bientôt un tuyau de substance cornée, renfer- mant dans son intérieur une liqueur grasse, et méme des petits vaisseaux sanguins. Ce tuyau s’accroit peu-à- peu, sur-iout en longueur ; ensuite il se dessèche et se fend à son extrémité supérieure, puis il s’en dégage une petite plume formée d’une tige et de barbes couchées Vune sur l’autre et dirigées en arrière. C’est ainsi que les plumes des oiseaux et leur duvet croissent et se déve- loppent. Dans les quadrupèdes et dans PHomme, les poils sortent de la peau comme de simples fils; ou bien ils D'OMERANIUIE HO L OGAx El 125 paroïissent sous Pépiderme , roulés en un cercle et se redressèent ensuite au dehors. Il est facile de reconnoitre par ces faiis, que la nutrition et l’accroissementi sont Peffet des alimens, lesquels subissent de grands changemens dans les organes qui servent à les digérer. Il est constant que toutes leurs parties ne peuvent servir à. faire croître les os et les chairs, à fortifier les: muscles et les’nerfs, qu'après avoir subi une grande préparation: Elles doivent étre travaillées de maniéré à prendré la ‘consisiance et les propriétés convenables , suivant la place qu’elles doivent occuper dans le corps, et suivant les fonctions auxquelles elles doivent contribuer. : 4148 À On doit regarder comme un fait constant que laccrois- sement des oiseaux est plus prompt que dans l’homme et les quadrupèdes , et que le moment où ils peuvent repro- duire leurs semblables est aussi plus précoce. Lä durée de la vie des mammiferes paroïît en général ,- suivant Buffon, par rapport à céllé de leur accroissément dans la proportion de six ou sept à un, et celle des oiseaux depuis quinze jusqu’à cent fois, par rapport à leur entier accroissement. Ainsi un oiseau. qui ne cesse.de croitre pendant la première année de sa vie, doit vivre-au moins quinze ans et même au-delà. Je joins ci-après ‘une table pour indiquer la durée de la vie de plusieurs oiseaux, d’après les faits cités dans l'ouvrage de Buffon et par d’autres auteurs : etmalgré les obstacles qu’on peut rencontrér en s’occupant de nou- velles recherches sur cet objet ,; eten voulant vérifier celles déjà faites; cependant il seroit convenable d’entreprendre sur cela des essais exacts et suivis. 126 Tir ABIE «eo Me L'h°® Table de la durée de la pie de quelques oiseaux. Le grand Aigle vit au moins . . . . . . Jooans. De EE CT To | 0 Ie: + de O0 RCD D PRES OR PR er: USE Hein Div: CAT AMOR QU Ua LFtoûmmeansol Lai creuse 8 trier Ta Le Metie: mess ds "0 nc NS 7 y De Pan De PR Eu ave 0» 151 Re ed à a » + lat à -I0- MC OMMITUDANCTEL Te SR RTE CNP NET: Dé Serifib tai aut, CUIR RS EQr DT eg BE PAS NC ES NS AOETTONT acid aie OL RE Ledonvienil ss "en LT Ne" 7. L'Alnuehecprheus : 4. 002 de EU CI 9- Le Perroquet cendré #7 lu, JF. à + +. 4h La Perruche à collier "22,24 19,00, € 00196. Le Pigeon domestique 4 1.1.5 : 2. . 4.11 272 Debogiisaslionsmmen mie Mevse st hena8 oi csertr fe UN ET OT NE RE UN AR EE EE 52 PR AR IE Te Ua pubs cu La ne Se EN PRE en ns 0 co ne Ta en LED: La Perdrix rt HUOL BESE CRISE CRE le PPT EmBertanelleto:t CE O2 8 1. dE EU Dar La Cale bé ae CS EN Ra C3 Le Cine: gn Que LA 2475 late Un ARE L'Oie domestique . | oo >: Le Canard domestique . . ". .°. ..." "37. LaPPéhéari ee. 4 7 T6 SO MIU MMA O GE. Ce résumé, des premières fonctions vitales dans les animaux vertébrés et sur-tout dans les oiseaux, peut suffire pour mettre les observateurs sur la route des DAMON ICTOH @ LL Oo GE €: 127 découvertes infinies qui restent encore à fairé ; car si notre admiration n’est pas aveugle , nous sommes cependant éloignés de tout voir, de tout connoïtre. En effet que sont les grandes découvertes de Vicq - d’Azyr et de tant d’autres anatomisies , auprès des béautés qui demeurent cachées, et par rapport à ce que le corps est en lui-même? Mais cetie légère esquisse est suffisante pour indiquer en partie le mécanisme admirable, et les manœuvres qui ont succes- sivemnent lieu dans la respiration, la nutrition , la digestion et Paccroissement, Malgré le grand rôle de chacune de ces fonctions par rapport à l’existence des animaux ver- tébrés ; la circulation tient sur-tout le premier rang parmi elles , soit par sa nature et son importance ; soit par sa durée et la disposition des organes au moyen desquels elle s'exécute. On voit dans cette fonction sublime , comme l’a justement dit un philosophe du siècle , Brisson , un air de grandeur qui saisit fortement esprit, et qui, en lui faisant sentir les bornes étroites de Pintelligence humaine , le pénètre du plus profond respect , et le remplit de la plus vive admiration envers la Nature bienfaisante et créatrice. Toujours sublime dans ses ouvrages , elle a imprimé à ses productions un caractère majestueux et grand , qui ne peut provenir que d’elle seule. De cet immense amas d’eau qui ceint les grands continens , s’élève sans cesse un océan de vapeurs , qui raréfiées par l’action combinée du soleil et de lPair , s’étendent dans les couches supérieures de Pathmosphère, où elles demeurent suspendues en équilibre et confondues avec le fluide dans lequel elles nagent, Rassemblées ensuite en nuages, et portées sur les ailes des 128 TR ATDA À COMPLET vents , elles parcourent Les plaines célestes, qu’elles ornent de leurs riches couleurs et de leurs formes toujours variées. Fixées enfin sur le sommet des montagnes , elles y versent les pluies abondantes , qui recueillies dans Les vastes réser- voirs que renferme leur sein , fournissent par une heureuse circulation à l’entretien des fontaines , des fleuves et des mers. Semblables aux artères et aux veines, ajoute le même écrivain, les fleuves serpentent et se ramifient sur la terre ; ils y parcourent d’immenses contrées ; il les arrosent , les ferülisent, les unissent par un commerce réciproque ; et roulant majestueusement leurs flots vers la mer , ils sy plongent pour être de nouveau élevés en vapeurs , et rentrer ainsi de nouveau dans les routes de cette magnifique circulation. ti D'HONRUNUICT HO L O 6 1 X 129 CHAPITRE V. Sur la Génération, la Ponte et l'Incubation des Oiseaux. N OUS avons déjà donné dans les chapitres précédens quelques détails sur organisation des oiseaux, nous avons examiné la forme générale des organes propres à la con- servation de leur existence , et la manière dont ils rem- plissent.les fonctions vitales. Nous avons vu, comment les os des oiseaux sont disposés dans leur intérieur , comment les organes des sens communiquent à leur cerveau par le moyen des nerfs ; comment ils respirent, se nourissent et croissent. Maintenant nous allons arrêter nôs regards sur les divers faits qui ont rapport à la génération , à la ponte et à lincubation. | VAE La multiplication des êtres organisés. est un objet:bien digne à tous égards d’exciter notre curiosité ; nous voyons autour de nous les plantes et les animaux diversifier conti- nuellement la scène : tantôt ils semblent animer la nature; ou bien dans certains tems de l’année ils perdent une partie de leur activité. Chaque saison produit sur ces êtres nombreux.des impressions différentes. Lorsque l’hiver vient s’étendre dans nos climats, la natüre paroit alors désolée! languissante; les végétaux se dépouillent aussi-tôt de leurs feuilles ;, la sève se concentre dans, l’iniérieur de Parbre, T'ome I. KR 130 TRAITÉ CcoiMPLET et touie action végétale est suspendue. Les animaux parois- sent aussi se ressentir du froid rigoureux, et vivent presque tous retirés dans des retraites ; ou bien ils mettent en usage leur industrie /pour être à couvert /des frimats. Ce repos momentané de la nature a cependant de grands avantages ; les êtres, organisés se sentant, vers la fin de l’automne, comme épuisés à cause des fonctions PE qu'ils ont remplies successivement, ont alors besoin d’un repos plus ou moins continu : leurs organes pdééitene de ce iems d’inaction pour se disposer à reprendre une nouvelle acti- vité. Les campagnes, il est vrai, sont dénuées de verdure, les fleurs n’épanouissent pas leur calice embelli de mille: couleurs , les'fruits sont desséchés ou flétris ; les animaux paroissent tristes ‘et abattus ; ils errent à travers des forêts. dégarnies de feuillage ; et l’homme ne se réjouit encore que par le souvenir des agrémens dont il a Joui, et par Pespéranée de: revoir bientôt le’ printems ranimer tout par sa. présence: C’est au retour du printems que la sève s’agite de nouveau dans lintérieur des plantes, et qu’elle les ‘embellit tour-à-tour en produisant des feuilles, des. fleurs ‘et des: fruits. Dans les animaux les mouvémens deviennent plus rapides, ils abandonnent leurs retraites profondes pour errer de nouveau sur la térre ; le soleil devient plus ardent, «et ilrépand partoutsa chaleur vivi- fiante ; le sang paroît plus agité dans Pintérieur des animaux à vertèbres , ‘et il les dispose peu-à-peu à ps les lois si importantes de la génération. C’est dans cette agréable saison que les oiseaux reparois= sent plus nombreux au milieu de nous, et qu’ils font DORNITHOHLOGL E! 19r entendre des accens plus sonores ; ils viennent de nouveau habiter nos feuillages , et se préparent à les peupler de leurs petits. C’est dans ce tems que les oiseaux se rassem- blent , que les deux sexes se recherchent, soit pour s’accou- pler, soit pour préparer le nid dans lequel leurs petits doivent éclorre , et pour en prendre soin dans les premiers iems de leur enfance. Les Hirondelles reviennent alors dans nos climats, et se rapprochent de nos habitations: La Tourterelle fait retentir les bois de ses gémissemens amoureux; nous Voyons avec plaisir ces oiseaux reparoître parmi nous et nous senions nous-mêmes toute l’influence bienfaisante du printems. On ne peut voir sans une vive émotion les soins tendres, les caresses amoureuses des oiseaux. « La Tourterelle, dit Buffon, plus tendre et plus lascive que le Pigeon, met aussi dans ses amours des préludes plus singuliers. Le Pigeon mâle se contente de tourner en piaffant et en se donnant des grâces autour de sa femelle. Le mâle Tourterelle, soit dans les bois , soit dans une volière , commence par saluer la sienne en se prosternant devant elle dix-huit ou vingt fois de suite ; il s’incline avec vivacité et si bas, que son bec touche à chaque fois la terre. ou la branche sur laquelle il est posé ; 1l se relève de même, et les gémissemens:les plus tendres accompagnent ces salutations ; d’abord la femelle y paroïit insensible , mais bientôt l’émotion inté- rieure se déclare par quelques sons doux, per quelques accens plaintifs qu’elle laisse échapper ; et lorsqu'une fois elle a senti le feu des premières approches, elle ne cesse de brûler et ne quitte plus son mâle ; amante empressée R 2 132 TRAITÉ COMPLET et soumise , elle lui multiplie les baisers, les caresses, elle Pexcite à la jouissance et l’entraîne aux plaisirs jusqu’au tems de la ponte, où elle se trouve forcée de varier ses plaisirs et de donner des soins à sa famille. « Le Coq dans sa vigueur , a du feu dans les yeux, de la fierté dans la marche, de la liberté dans ses mouvemens, et tout ce qu’il faut pour inspirer de amour à ses Poules. Ses desirs ne sont pas moins impélueux que ses besoins paroissent être fréquens. Le matin , lorsqu’il sort du poulailler où il a été enfermé pendant la nuit, le premier usage qu’il fait de sa liberté est de se joindre à ses Poules; il semble que chez lui le besoin de manger n’est que le second. Le Coq a beaucoup de soin et même inquiétude et de souci pour ses Poules, il ne les perd guère de vue , il les conduit , les défend , les menace, va chercher celles qui s’écartent , les ramène , et ne se livre au plaisir de manger que lorsqu'il les voit toutes becqueter des grains autour de lui ; à juger par les différentes inflexions de sa voix et par ses divers mouvemens , on ne peut guère douter qu’ ne leur parle différens langages : quand il les perd il donne des signes de regret ; quoiqu’aussi jaloux qu'amoureux , il n’en maltraite aucune , sa jalousie ne lirrite que contre ses conCurrens ; s’il se présente un autre Coq, sans lui donner le tems de rien entreprendre , ‘il accourt œil en feu, les plumes hérissées, se jetie sur son rival, et lui livre un combat opiniâtre jusqu’à ce que l’un ou lPautre suceombe Ou que le nouveau venu lui cède le champ de bataille; le desir de jouir, toujours trop violent , le porte non- seulement à écarter tout rival ,. mais méme tout obstacle D'ORNITHOLOGIE. .. 198 innocent ; il bat et tue quelquefois les Poussins pour jouir plus à son aise de la mère : mais ce seul desir est-il cause de sa fureur jalouse ? Au lieu d’un sérail nombreux et avec toutes les ressources qu’il sait se faire , comment pourroit — il craindre le besoin et la disette ? Quelques véhémens que soient ses appétits, il semble craindre encore plus le partage qu’il ne desire la jouissance ; et comme il peut beaucoup, sa jalousie est au moins plus excusable que celle des autres Sultans : d’ailleurs , il a comme eux une Poule favorite qu’il cherche de préférence , et à laqnelle il prodigue plus souvent ses faveurs. | « Les Tétras ou Coq-de-bruyère mâles, que l’on ne trouve que vers les parties les plus froides de PEurope et de l'Asie, commencent à entrer en chaleur dès le milieu de l’hiver ; cette chaleur est dans toute sa force au com- mencement du printems , et continue ainsi jusqu’à la pousse des feuilles. Chaque mâle pendant sa chaleur , se tient dans un certain canton d’où il ne s’éloigne pas ; on le voit alors soir et matin, se promener sur le tronc d’un gros pin ou d’un autre arbre, ayant, comme le Dindon, la queue étalée en rond , les ailes trainantes, le cou porté en avant, la tête enflée , et prendre toutes sortes de postures extraordinaires , tant 1l est tourmenté par le besoin de calmer son ardeur ; il a un cri particulier pour appeler ses femelles , qui lui répondent et accourent sous Parbre où il se tient, et d’où il descend bientôt pour les féconder. Ce cri singulier est très-fort, et commence par une espèce d’explosion suivie d’une voix aigre et perçcante, semblable au bruit d’une faulx qu’on éguise ; cetie voix cesse et 134 TRAITÉ COMPLET recommence alternativement, et après avoir continuée à plusieurs reprises pendant une heure environ , elle finit par une explosion semblable à la première. Le Tétras, qui dans tout autre tems est fort difficile à approcher , se laisse surprendre très - aisément lorsqu'il est en amour , et sur-tout tandis qu’il fait entendre son cri de rappel; il est alors si étourdi du bruit qu’il fait lui-même, ou si lon veut tellement enivré , que ni la vue des chasseurs , ni même les coups de fusil ne le déterminent à prendre sa volée ; il semble qu’il ne voye ni n’entende , et qu’il soit dans une espèce d’extase ; c’est pour cela que lon dit communément et que lon a même écrit, que le T'étras est alors sourd et aveugle ; cependant il ne Pest guère que comme le sont , en pareille circonstance, presque tous les animaux sans en excepter Homme; tous éprouvent plus ou moins cette extase d’amour , mais apparemment qu’elle est plus marquée dans le Tétras. » Buffon, dans son Discours sur la nature des Oiseaux , a dépeint leur amour avec une gräce de style et un talent infini ; essayer de traiter de nouveau ce sujet seroit à moi trop téméraire, et l’on me saura gré d’en citer ici des passages. # « Dans les animaux plus parfaits, dit Buffon, le sens de Pamour semble , lorsqu'il agit , commander à tous les autres , et produire alors les sensations dominantes, les mouvemens les plus violens, et les affections les plus intimes : rien n’égale la force de ces impressions dans les quadrupèdes, rien n’est plus pressant que leurs besoins, ni plus fougueux que leurs desirs ; ils se recherchent avec D'IOKNITHOLOGHE. 135 l’empressement le plus vif et s’unissent avec une espèce de fureur. Dans les oiseaux il y a plus de tendresse , plus d’attachement , plus de morale en amour. A peine dans les quadrupèdes peut-on citer quelques exemples de chasieié conjugale , et encore moins du soin des pères pour leur progéniture ; au lieu que dans les oiseaux ce sont les exemples contraires qui sont rares, puisqu’à l’exception de ceux de nos basse- cours et de quelques autres , tous paroissent s’unir par un pacte constant et qui dure au moins aussi long-tems que l’éducation de leurs petits. » C’est qu'indépendamment du besoin de s'unir, tout mariage suppose une - nécessité d’arrangement pour soi- même et pour ce qui doit en résulter; les oiseaux qui sont forcés, pour déposer leurs œufs , de construire un nid que la femelle commence par nécessité et auquel le mâle amoureux travaille par complaisance , occupant ensemble de cet ouvrage , prennent de attachement l’un pour Pautré: les soins multipliés, les secours mutuels , les inquiétudes communes , fortitient ce sentiment , qui augmente encore et qui devient plus durable par une seconde nécessité ; celle de ne pas laisser réfroidir les œufs , ni de perdre le fruit dé leur amour pour lequel ils ont déjà pris tant de soin: la: femelle ne pouvant les quitter , le mâle va chercher et lui apporte sa subsistance ; quelquefois méme il là remplace ou se réunit avec elle pour augmenter la chaleur du nid, et partager les ennuis de sa situation ; Pattache- ment qui vient de succéder à l’amour , subsiste dans toute sa force pendant le tems de lincubation, et il paroît s’accroître encore et s'épanouir davantage : à la naissance 136 LR AT ÉACIOIM PL ET des petits, c’est une autre jouissance, mais en même-tems ce sont de nouveaux liens ; leur éducation est un nouvel ouvrage , auquel le père et la mère doivent travailler en commun. Ces oiseaux nous représentent donc tout ce qui se passe dans un ménage honnête; de l’amour suivi d’un attachement sans partage, et qui ne se répand ensuite que sur la famille. Tout cela tient, comme lon voit, à la nécessité de s’occuper ensemble de soins indispensables et de travaux communs. » Dans les quadrupèdes, il n’y a que de Pamour physi- que et point d’attachement , c’est-à-dire , nul sentiment durable entre le mâle et la femelle, parce que leur union n’exige ni travaux Communs ni soins subséquens. Le mâle dès qu’il a joui , se sépare de sa femelle ; soit pour passer à d’autres, soit pour se refaire ; il n’est ni mari, ni père de famille, car il méconnoïit et sa femme et ses enfans : elle-même s’étant livrée à plusieurs, n’attend de soins mi de secours d'aucun; elle reste seule ohargée du poids de sa progéniture et des peines de l’éducation ; elle n’a d’atta- chement que pour ses petits, et ce sentiment dure souvent plus long-tems que dans l’oiseau ; car il paroït dépendre du besoin que les petits ont de leur mère, qu’elle les nourrit de sa propre substance, et que ces secours sont plus long-tems nécessaires dans la plupart des quadru- pèdes qui croissent plus long-tems que les oiseaux ; Patta- chement dure encore plus long-tems. Il y a aussi quelques espèces de quadrupèdes dans lesquelles la société du mâle et de la femelle dure et subsiste pendant le tems de Pédu- cation «les peuts ; le Cheyreuil sur-tout, peut être regardé D'ORNITHOLOGTE. 137 comme le modèle de la fidélité conjugale. Il y a, au con- irâire , quelques espèces d’oiseaux dont la pariade ne dure pas plus long-tems que les besoins de l’amour ; par exemple, dès que la Perdrix rouge femelle couve, le mâle Paban- donne et la laisse seule chargée de Péducation des petits ; les mâles qui ont servi leurs femelles se rassemblent en compagnies et abandonnént leur progéniture ; mais ces exceptions n’empéchent pas qu’en général la Nature wait, donné plus de constance en amour aux oiseaux qu'aux quadrupèdes. | _ » Ce qui prouve encore que ce mariage et ce moral en amour , ne sont produits dans les oiseaux que par la nécessité d’un travail commun, c’est que ceux qui ne font point de nid , ne se marient point et se mélent indiffé- remment : on le voit dans Pexemple familier de nos oiseaux de basse-cour ; le mâle paroïît seulement avoir quelques attentions de plus pour ses femelles, que n’en ont les qua- drupèdes ; parce qu'ici la saison des amours n’est pas limitée , qu’il peut se servir plus long-tems de la même femelle , que le tems des pontes est plus long et qu’elles sont plus fréquentes ; qu’enfin, comme on enlève les œufs, les tems de lPincubaüon sont moins pressés, et’ que les femelles ne demandent à couver que quand leurs puissances pour la génération se trouvent amorties et presqu’épuisées : ajoutez à toutes ces causes le peu de besoin que ces oiseaux domestiques ont de construire un nid pour se mettre en sureté et se soustraire aux yeux, l’abondance dans laquelle ils vivent, la facilité de recevoir leur nourriture ou de Ja trouver toujours aù méme lieu , toutes les autres commo- Tome I. 5 138 FE A LTÉE COMPLET dités que l’homme leur fournit, qui dispensent ces oiseaux des travaux , des soins et des inquiétudes que les autres ressentent et partagent en commun , el vous relirouverez chez eux les premiers effets du luxe et les maux de Populence, Zbertinage et paresse. » Au reste, dans ces oiseaux, dont nous avons gâté les mœurs en les servant, comme dans ceux qui les ont con- .servées parcequ’ils sont forcés de travailler ensemble et de se servir eux-mêmes, le fond de Pamour physique est bien plus grand que dans les animaux quadrupèdes. Un Coq suflit aisément à douze ou quinze Poules , et féconde par un seul acte tous les œufs que chacune peut produire en vingt jours ; il pourroit donc , absolument parlant, devenir chaque jour père de trois cents enfans. Une bonne Poule peut produire cent œufs dans une seule saison , depuis le Printems jusqu’en Automne. Quelle différence de cette grande multiplication au petit produit de nos quadru- pèdes les plus féconds ? Il semble que toute la nourriture qu’on fournit abondamment à ces oiseaux , se Convertissant en liqueur séminale, ne serve qu’à leurs plaisirs , et tourne toute entière au profit de la propagation ; ce sont des espèces de machines que nous montons , que nous arrangeons. nous-mêmes pour la multiplication ; nous en augmentons prodigieusement le nombre en les tenant ensemble, en les nourrissant largement , et en les dispensant de tout travail , de tous soins , et de toute inquiétude pour les besoins de la vie; car le Coq et la Poule sauvages ne produisent dans Vétat naturel , qu’autant que nos Perdrix et nos Cailles ; et quoique de tous les oiseaux les Gallindcés soient les plus D'AOMRENUT(TE O0 LOGE | {39 féconds, leur produit se réduit à dix-huit ou vingt œufs, et leur amour à une seule saison lorsqu'ils sont dans Pétat de nature : à la vérité, il pourroit y avoir deux saisons et deux pontes dans des climats plus heureux, comme l’on voit-dans celui-ci plusieurs espèces d’oiseaux pondre deux et méme trois fois dans un été ; mais aussi le nombre des œufs est moins grand dans toutes ces espèces, et le items de lincubation est plus court dans quelques-unes. Ainsi quoique les oiseaux sont en puissance bien plus prolifiques que les quadrupèdes , ils ne le sont pas plus par l’effet : les Pigeons, les Tourterelles , etc., ne produisent que deux œufs ; les grands oiseaux de Proie n’en pondent que irois ou quatre , la plupart des autres oiseaux cinq ou six ; et il ny a que les Poules et les autres Gallinacés, iels que le Paon, le Dindon, le Faisan , les Perdrix et les Cailles qui produisent des œufs en grand nombre. % | » La disette, les soins, les inquiétudes, le travail forcé diminuent dans tous les. êtres les puissances et les effets de la génération. On le voit aussi dans les quadrupèdes , et encore plus évidemment dans les oiseaux; car ils produi- sent d'autant plus qu’ils sont mieux nourris, plus choyés, mieux servis ; et si nous ne considérons que Ceux qui sont livrés à eux-mêmes , et exposés à tous les inconvéniens qui accompagnent l’entière indépendance , nous trouverons qu’'étant continuellement travaillés de besoins, d’inquiétude et de craintes, ils n’usent pas à beaucoup près, autant qu’il se pourroit, de toutes leurs puissances pour la géné- ration; ils semblent même en ménager les effets et les proportionner aux circonstances de leur situation. Un S 2 140 FiR ANNEE: COMPILE ST oiseau, après avoir Construit son nid et fait sa ponte que je suppose de vingt œufs, cesse de pondre et ne s’occupe que de leur conservation ; tout le reste de la saison sera employé à lPincubation ou à lPéducation des petits , et il n’y aura point d’autres pontes; mais si par hasard on brise les œufs, on renverse le nid, il en construit bientôt un autre et pond encore trois ou quatre œufs ; et si on détruit ce second ouvrage comme le premier , Poiseau travaillera de nouveau, et pondra encore deux ou trois œufs ; celte seconde et celte troisième ponte dépendent donc en quelque sorte de la volonté de l'oiseau : lorsque la première réussit et tant qu’elle subsiste, il ne se livre pas aux émotions d'amour et aux affeciions intérieures, dui peuvent donner à de nouveaux œufs la vie végétauve nécessaire à leur accroissement et à Leur exclusion au-dehors ; mais si la mort moissonnée sa famille naissante ou prête à uaitre , il se livre bientôt à ses affections, et démontre par un nouveau produit, que ses puissances pour la généra- tion n’éloient que suspendues et point épuisées, et qu’il ne se privoit des plaisirs qui la précèdent , que pour satisfaire au devoir naturel du soin de sa famille. Le devoir Pemporte donc ici sur la passion , et l’attachement sur lamour ; Poiseau paroiït commander à ce dernier sentiment bien plus qu’au premier , auquel du moins il obéit toujours de préférence ; ce n’est que par la force qu'il se départ de Vattachement pour ses petits, et c’est volontairement qu’il renonce aux plaisirs de amour , quoique tres-en état d’en jouir. » De la même manière que dans les oiseaux les mœurs DA EME NN! ICT HO L'Oo'Ghr T41. sont plus pures en amour , de même aussi les moyens dy satisfaire sont plus simples que dans les quadrupèdes ; ils n’ont qu’une seule facon de s’accoupler , au lieu que nous voyons dans les quadrupèdes des exemples de ioutes les situations ; seulement il y a des espèces comme celle de la Poule, où da femelle sabaissé en pliant les jambes, et d’autres comme celle du Moineau, où elle ne change rien à sa position ordinaire et demeure droite sur ses pieds. Dans tous le tems de l’accouplement est très-court, et plus court encore dans ceux qui se tiennent debout que dans ceux qui s’abaissent. La forme extérieure, la structure intérieure des parties de la génération sont fort différentes de celles des quadrupèdes ; et la grandeur, la position, le nombre , Paction et le mouvement de ces parties varient même beaucoup dans-les diverses espèces d’oiseaux. Aussi paroït-il qu’il y a intromission réelle dans les uns, et qu’il ne peut y avoir dans les autres qu’une forte compres- sion, ou méme un simple attouchement. » On peut reconnoître. les mâles de plusieurs oiseaux à leur plumage plus coloré , à leur démarche fière, à leur chant plus prononcé et plus harmonieux. Dans les oiseaux de Proie ils sont plus petits que leurs femelles ; mais le contraire a lieu dans les oiseaux nageurs et les Gallinacés : parmi ces derniers le mâle’ a souvent la tête et le cou nuds, garnis de crêtes ou de caroncules qui se colorent en un rouge vif lors de la saison des amours ; il a de plus après le tarse au-dessus du doigt postérieur un ergot où épéron de substance cornée; les Bis - ergots en ont méme deux ainsi que le Paon épéronnier. Ces ergots manquent aux 142 IRABPE CiOMMe:L ET T'étras , aux Gélinottes et à quelques Cailles mâles ; on doit même regarder comme un défaut de conformation cet éperon que lPon remarque à quelques Poules. En examinant toutes les parties imtérieures des oiseaux, qui sont propres à remplir chez eux l’acte de la génération F on voit de grandes différences dans leurs formes et leurs dimensions. Dans quelques oiseaux on découvre une verge double ou simplement fourchue , qui s’échappe au-dehors par lPanus , et dont la longueur varie beaucoup. Celle de PAutruche paroit formée de deux ligaméns réunis dans une seule membrane, et elle sort quelquefois de deux ou trois pouces par l’anus. Celle de POutarde est très-petite ; dans le Canard male on la voit dans certains momens pen- dante au-dehors et tournée presqu’en spirale; dans d’autres oiseaux on ne découvre point de verge proprement dite , et alors la fécondation ne peut s’opérer que par la simple cohésion des deux sexes ; par exemple, on observe dans les Passereaux , dans les Coqs et dans d’autres oiseaux seulement deux membranes à lextrémité des vaisseaux spermatiques vers leur insertion dans le cloaque. Les zesticules des oiseaux ont ordinairement la forme d’une petite amande plus ou moins comprimée , et ce n’est que dans la saison des amours qu’ils augmentent de volume ; ceux de lPAiïgle sont gros comme un pois, et dans les Gallinacés ils ressemblent à une grosse olive ; ils sont toujours placés fixement dans lintérieur sur les reins, et les vaisseaux spermatiques s’en échappent ordinairement en serpentant à la surface inférieure de los sacrum. Dans Pintérieur des femelles on trouve aussi deux testicules » DANCNERENUT (TU (61.0 GAL ÉA 143 toujours situés près de l’ovaire , dans l’intérieur duquel les œufs après avoir commencés à se développer, entrent ensuite dans un Canal plus ou moins tortueux nommé oviductus. C’est vers le haut de ce canal que les œufs s’enveloppent dans le blanc, et c’est en bas que leur coque se forme. Ils s’'échappent ensuite par Porifice de la vulve, qui est situé en - dedans à la partie supérieure de lanus. L’ovaire , double dans les femelles des mammifères, est unique dans les oiseaux, et formé d’œufs réunis en grappe, ainsi que dans les reptiles et les poissons ; et l’osiductus se prolonge sous la forme d’un conduit tortueux de lovaire vers le cloaque , et il paroît correspondre à la trompe utérine de Fallope. Blumenbach a publié en 1789, une Dissertation latine sur la Physiologie et sur la comparaison des animaux vivipares et ovipares entr’eux. L'opinion de cet observateur sur la génération de ces deux classes d’animaux mérite sans doute d’être connue : dans la femme , après acte véné- rien lPune des vésicules se rompt dans chacun des deux ovaires et produit une tache sanglante , et cette cicatrice qui en provient a été désignée sous le nom de corps jaune : après la ponte, dans les femelles des oiseaux, on remarque que le calice pédiculé qui correspond au corps jaune des vivipares, est flétri ; et cela s’observe méme dans les femelles non fécondées. Après avoir donné sur cette partie de grands développemens , Blumenbach conclut que les femelles mammifères , encore vierges , n’ont jamais paru avoir de corps jaune , ce qui prouve qu’elles ne peuvent accoucher qu'après le concours du mâle ; tandis 144 DR AMBE C/O MLPALLE que dans les oiseaux on remarque souvent le contraire , puisque les femelles peuvent pondre sans fécondation préalable, mais seulement par une tiillation particulière, suivant l’observation d’Aristote. Enfin les oiseaux différent considérablement des animaux à mammelles, par la manière dont ils font leurs petits dans des œufs, par l’incubation qui dure beaucoup moins long-tems que la gestation des derniers , et sur-tout par la puissance qu’a le Poussin de se mouvoir dans sa coquille et de la rompre, faculté très- opposée à Pétat d’iraction du fœtus pendant Paccou- chement, Quelques oiseaux , principalement les Pigeons et les Passereaux , à lPinstant de leur accouplement donnent à leurs ailes un léger mouvement de trépidation pour exprimer le plaisir qu’ils ressentent. On sait de plus que lorsqu'une Poule a été cochée, elle pond pendant les vingt-un premiers jours des œufs fécondés ; mais il est un fait très-singulier dont les observateurs n’ont pu encore connoitre la cause ; c’est que la femelle continue de pondre des œufs inféconds sans le concours du male. On a vu plusieurs fois en Europe des Perroqueis femelles pondre des œufs sans fécondation préalable , et ceci a eu dernië- ment lieu en Hollande à l’égard d’un Hoeco femelle, Quoique Buffon atiribue cetie faculié. qu'ont plusieurs femelles de pondre sans le concours de leur mäle, à un amour mal éteint et à un besoin porté à excès, cependant cette explication ne me paroit pas satisfaisante. d Si nous daignons observer les soins et l’industrie des oiseaux pôur construire leur nid, et cet amour réciproque DBORNITHOLOGIE. 145 qu’ils se témoignent; nous admirons alors ceite sage pré- voyance de la Nature. C’est au printems et au commen- cement de l’été que s'offrent à nous ces iableaux et ces scènes qui attirent si puissamment noire altention : nous voyons rassemblés autour de nous les oiseaux domestiques, nous les nourrissons, et nous nous en approprions les petits qui doivent nous servir à leur tour. Instruits par ces premières observations , notre curiosiié redouble, et nous suivons avec plus de zèle l’histoire des oiseaux moins familiers. 1?Homme après de pémibles travaux et de nombreux efforts, est parvenu à dompter plusieurs ani- maux , et il les a habitué à un esclavage continuel. Alors la domesticité a établi sur eux son pouvoir, et a beaucoup influé dans quelques-uns sur le sentiment de l’amour ; le Pigeon , le Coq, le Canard, etc. ont trouvé près de nous une retraite commode, une nourriture abondante ; ils ont perdu peu-à-peu leur caractère sauvage , et sont devenus plus féconds. Quelques espèces paroissent avoir oublié Vordre des saisons pour s’unir , et produisent chaque mois des petits. C’est après que les deux sexes se sont recherchés , et qu’ils ont calmé par une jouissance réciproque leurs desirs amoureux , qu’ils s'occupent à rassembler des matériaux convenables, tels que des feuilles, des herbes, des mousses, des matières cotoneuses et des aigrettes de végétaux, des brins de laine , du duvet, des crins ou même dé pelites branches ; on les voit travailler sans relâche, et mettre en œuvre ces matières ; ils préparent avec elles un nid pour y pondre leurs œufs ; et chaque espèce a une maniere Tome I. “À 146 DR A HE CIO M riL'EUE régulière et constante de le construire , en employant autant que possible, les mêmes substances. Quoique les oiseaux dont les petits sont trop foibles pour se soutenir sur leurs pieds dés l’instant de leur naissance, placent leurs nids sur des arbres , parmi des rochers et dans des lieux élevés ; et que ceux dont les petits sont clairvoyans et agiles au sortir de œuf , nichent ordinai- rement dans des lieux bas , au pied des buissons ou prés des eaux ; cependant chaque genre , chaque espèce a des usages différens. Il est un fait relatif à la construction du nid des oiseaux, qui mérite d’être remarqué ; c’est que chaque espèce considérée dans l’état de nature, a une manière constante dans ses procédés , dans la forme du nid , et même dans le choix des matières qu’elle emploie pour le construire. On ne peut se lasser d'admirer le talent des oiseaux, et Pinstinct avec lequel ils satisfont leurs divers besoins. Ils trouvent dans le sein même de la Nature et dans leur propre industrie, des moyens de remédier aux obstacles qui se présentent, soit en plaçant leur nid dans des endroits inaccessibles , soit en l’exposant sur le sommet des arbres et dans des lieux où notre vue ne peut atteindre. Si les oiseaux ont besoin de vivre près de nos demeures , parce que la nourriture qui convient à leurs petits y est plus abondante , alors ils enveloppent leur nid avec des mousses et des lichens , ils le confondent et le cachent entre les branches et les feuillages ou sous nos toits. Combien d’objets intéressans peut seule nous offrir Padresse avec laquelle ils construisent leur nid , et le soin D'AOMBAN LT 0, Lr O GI: FE 147 qu’ils mettent à rassembler pour cet effet les substances convenables ! Quoiqu’ils n’ayent pour tout instrument que leur bec et leurs deux pattes , ils savent cependant avec une grande dextérité mettre en œuvre et entrelacer ensemble les brins d’herbes et les mousses. Si nous daignons considérer quelques instans l’ordre qui règne dans la siruc- ture des nids du Chardonneret, de la Fauveite, du Pigeon, nous voyons avec quel instinct ils ont tapissé l’intérieur avec un coton très-fin recueilli sur les plantes, et comment ils ont tressé entr’elles les autres matières. La femelle travaille de concert avec le mäle , ou quel- quefois seule , à construire le nid où elle doit pondre des œufs dépositaires de ses petits. Les nids différent entr’eux principalement par leur composition, par leur forme et par leur situation. Ils sont séparés ou grouppés, à une seule loge ou divisés par chambrées, placés sur la cime des arbres, sur des branches , dans les buissons , dans les trous , sous des racines , tantôt suspendus par une anse comme des berceaux , et tantôt flottans sur les eaux comme une nacelle. On les trouve aussi attachés entre des roseaux, déposés dans les creux de rochers , dans des terriers , sur la terre nue, ou même parmi les herbes. Leur forme est plaie, concave , arondie, cylindrique, trouée sur les côtés ou en dessous , et quelquefois semblable à un entonnoir ou à un nautile. Les nids ou aires des Aigles et des autres oiseaux de Proie diurnes, ont une forme large , évasée , et ils sont composés d’un amas de buchettes garnies de feuillages : on les voit au sommet des rochers ou sur les arbres élevés des 3 148 Tir À TE, (© 0 MrLET foréis. Ces oiseaux sans cesse poursuivis par les chasseurs à cause de leur voracité destructive , fuyent les lieux habités, -et paroissent redouter nos approches. Les oiseaux de Proie nocturnes passent le jour endormis dans des creux d’arbres et parmi des ruines de vieux édifices , et ils y construisent leur nid avec des brins de paille. Le Chat-Huant cendré de la baye d'Hudson, le Zorca et la Chevèche nichent sur des branches d'arbres ; le Hibou commun , suivant Buffon , fait rarement de nid, et il va pondre dans ceux que les Pies ou les Buses ont abandonnés ; l’intérieur de ceux du Harfang et du Chat- Huant nébuleux est quelquefois garni de peaux deslièvres ou de Hérons. Les T'yrans et plusieurs Moucherolles font leur nid dans des arbres creux avec des feuilles de roseaux et des tiges de graminées ; le Moucherolle à crinière, de Virginie, compose le sien avec des herbes, des écorces tendres et flexibles , ou méme avec des dépouilles de serpens suivant Catesby. Le Drongo à queue fourchue, de l’Inde , suspend son nid après des branches de palmier , et le laisse floiter un peu au gré des vents. Le Barbichon de Cayenne fait le sien avec de la mousse , et lui donne une forme alongée, de manière qu’il est très - profond avec une ouverture étroite et latérale. Les Gobemouches d'Europe le cons- truisent dans les trous d'arbres avec des racines ; et le Gobemouche huppé du Sénégal le place dans des trous de terre au bord des eaux. Les Grives et les Merles forment le leur avec des mousses, des lichens , des racines et des feuilles , et le D'ORNITHOLOGIHIE. 149 placent sur les basses branches et dans les buissons ; cependant les Moqueurs le mettent sur la cime des arbres, Venveloppent d’épines , et lui donnent une forme cylin- drique à ouverture étroite. Le Tilly plombé d'Amérique le construit sur des troncs d’arbres près des ruisseaux, avec de la boue. Les Gobefourmis , que lon a confondu à tort avec les Grives , nichent de préférence sur la terre près des ruches de Termites. Le Merle solitaire pond ses œufs dans les vieilles tours en Tüalie; les J'aseurs se retirent dans des creux de rochers, et les Cotingas dans les bois humides de Amérique pour y pondre. Les Mainates, ainsi que la plupart des Corbeaux, cons- truisent le plus souvent leur nid avec des bucheites sur la cime des arbres; cependant quelques espèces parmi ces derniers préférent les crévasses des rochers , les clochers et les précipices. Le Goulin des Philippines se retire dans des trous de cocotiers ; et les KRolliers, déjà semblables aux Geais pour la forme du corps et pour le plumage, nichent aussi sur les basses branches des arbres, mais le plus souvent dans des trous de terre. On trouve aux Indes, et principalement dans les iles de la Nouvelle Guinée, les oiseaux de Paradis, si remarquables par leurs couleurs et par la longueur démesurée des plumes de leurs flancs. Ces oiseaux se rapprochent des Corbeaux et des Pies par leurs mœurs, et sur-tout par l’usage où ils sont de faire quelquefois plusieurs nids sur un même arbre. Dans les oïseaux les plus industrieux on doit placer les Troupiales , les Caciques et les Loriots. Ils ont chacun une manière particulière de construire leur nid , et on 150 TR A PTE COMPLET, peut les regarder comme des tisserands très-habiles ; ils mettent une adresse infinie à tresser les herbes et les mousses lune dans lautre , et ils donnent à leur nid une forme très-régulière. Les Loriots et plusieurs Troupiales Vattachent après des brins d’herbes , et le suspendent au bout des branches comme un panier ; le Commandeur le place entre plusieurs tiges de roseaux , de manière qu'il est toujours balotté par les vents, sans cependant toucher aux flots. Les Yapous de l'Amérique méridionale sont sur-tout remarquables par lhabitude qu’ils ont de faire plusieurs centaines de nids en forme d’alembics, suspendus après les branches d’un seul arbre. Le Baltimore le fait en forme de bourse avec une ouverture à son extrémité et une autre sur le côté, puis il le suspend à la bifurcation des branches. Le Carouge entrelace ensemble des fibres de plantes en forme d’une demie-sphère garnie en-dedans de quatre loges , et attachée sous une feuille de bananier ; lé Jamacai du Brésil et le Carouge de Saint - Domingue ont aussi la même coutume ; le nid de ce dernier est placé au-dessus des ruisseaux , et contient une couvée dans chaque loge suivant Ruiz de Xelva, naturaliste Espagnol ; ce qui porte à croire que plusieurs femelles se réunissent pour le construire. Presque tous les Passereaux se retirent dans les buissons, sur le sommet des arbres , dans des trous, ou dans des touffes d’herbes , pour y pondre. Parmi les Tangaras on distingue sur-tout le nid du Bec-d’argent, qui est cylin- drique , recourbé et ouvert seulement en-dessous ; celui de PEvêque se trouve plus souvent sur les palmiers, et D'OR N'L-T.H O L O0 6 F1 E 1bt celui du Mélanictère dans les touffes des palmiers épineux d'Amérique. Les Manakins nichent de préférence sur les branches inférieures des arbres ; mais, le Coq-de-roche, qu'on a jusqu'à ce jour confondu parmi eux, ramasse dans des lieux retirés sur la terre et parmi des rochers quelques brins de bois et de mousse. Les Fauveites et tous les Demifins ont les mêmes habitudes que les Passe reaux à bec conique, pour la construction de leur nid ; les Troglodites seuls ainsi que les Mésanges, le font dans des creux d'arbres ou dans de tas de pierres, et les Hochequeues au bord des eaux. Parmi les Alouettes , les unes Construisent leur nid dans les prés ou, dans les champs , et d’autres dans les bois sur la cime des arbres ; le Sirli du Cap de Bonne-Espérance niche de préférence dans les bois ombragés sur les basses branches du protéa argenté. Si les Troupiales et les Carouges peuvent être comparés à des tisserands habiles, on peut en quelque sorie, regarder les Hirondelles et les Martinets comme des maçons industrieux. Ces oiseaux vont chercher de la terre humectée près des eaux, pour faconner leur nid contre nos fenêtres, dans nos cheminées , ou même contre les rochers et près des rivages ; et ils le garnissent en-dedans de plumes et de duvet : mais l’epèce la plus remarquable de ce genre est la Salangane de l'Inde , parce qu’elle ramasse diverses substances marines et sur-tout des mollusques , pour en préparer et en former un nid gélatineux, qu’elle attache dans des creux de rochers , où les Chinois et les Malais vont les chercher pour sen nourrir. Les Engoulevents pondent leurs œufs sur la terre nue ou dans les rochers. 152 TRAITÉ COMPLET On trouve parmi les oiseaux à pieds percheurs, quelques espèces qui nichent dans des trous d’arbres sur des feuilles sèches , tels sont les Étourneaux , les Huppes, les Grimpe- reaux , les Talapiots, et plusieurs autres ; mais la plupart des oiseaux à pieds grimpeurs , c’est-à-dire , qui ont deux doigts dirigés en avant et deux en arrière, ont la même habitude que les précédens ; tels sont les Couroucous, les T'oucans , le Torcol et les Pics ; les Perroquets entr’autres s'emparent des nids abandonnés par ces derniers. Les Gruépiers, les Martinpécheurs , les Todiers et les Jacamars font leur nid dans des trous de terre sous des racines d'arbres dans les bois et près des eaux. Les Anis ramassent un large tas de buchettes, puis les femelles s’y réunissent en certain nombre pour y couver leurs œufs côte-à-côte , et elles s’enir’aident aussi dans leurs besoins. Les Gallinacés et presque tous les oiseaux de rivage construisent leur nid avec peu de soin, les premiers dans les champs et les déserts , et les seconds sur les rivages, dans les marais, ou même sur les rochers à fleur d’eau. II en est de même de presque tous les oiseaux à pieds palmés,. La Cigogne vulgaire choisit pour son nid le dessus des toit élevés et des cheminées ; en Hollande, cet oiseau est comme sacré , moins par superstition puérile , qu’à cause des services qu’il rend aux habitans de ce pays, en dé- truisant un grand nombre de serpens et d’animaux nuisibles. L'abbé Coyer se trouvant en 1775, dans la ville de Delft, y apprit sur les Cigognes un fait qui ne sera point ici hors de propos. Au milieu d’un grand incendie, dans la saison de la reproduciion , les pères et mères Cigognes sur les toits D'OPRUNK I TH 0 L'O:GIT EE. 13 embrasés couvroient leurs petits de leurs ailes, pour les garantir des étincelles ; et il y en eut même qui furent brülés avec leurs petits. La Poule d’eau niche sur les troncs d'arbres et da lb | buissons, et elle fait deux pontes par an. La Marouette donne à son nid la forme d’une nacelle , Patiache à une üge de roseau , et le laisse flotter sur Peau au gré des vents. Le Kiolo de Cayenne fait une voûte sur le sien pour mettre. ses œufs à Pabri de la pluie. Dans le genre des Canards , le Dadorué et le Casarca pondent dans des terriers ; les Macreuses construisent leur nid avec des graminées et du Varec ; quelques espèces, et sur-iout l’Eider , arrachent le duvét de leur ventre pour en couvrir leurs petits. Le canard des Monis-Urals, découvert par Pallas et décrit par cet auteur sous le nom d’Anas mersa , parce qu’en nageant il se sert de sa queue comme d’un gouvernail, construit un nid flottant avec des roseaux , ainsi que le Chipeau. La Sarcelle d'été fait dans les joncs un nid arondi , et ouvért sur Pun des côtés ; enfin les Canards nommés branchus , par les Amé- ricains , parce qu’ils ont lhabitude de se percher, font. communément leur nid sur des arbres. L'Homme, à force d'essais, est parvenu à dénaturer les inclinations de quelques oiseaux ; non-seulement il les a rendus domestiques et familiers, mais de plus il les a accoutumés x pondre dans de petites cases particuhères près dersa démeure; ainsi les Poules trouvent dans les basse-cours des poulaillers pour déposer leurs œufs et pour y passer la nuit à l’abri des attaques de leurs ennemis ; Tome I. V 104 TRIAONGMÉ) GO M ALET et l’on a fait pour les Pigeons, des tourelles ou colombiers remplis de loges dans leur intérieur, Lorsque les oiseaux ont achevé la construction de leur nid , les femelles y pondent alors leurs œufs pour les couver ; la ponte a lieu le plus souvent une seule fois dans Vannée ; quelques espèces cependant la renouvellent une et deux fois, et le Pigeon domestique peut même pondre tous les mois : les oiseaux voyageurs font ordinairement deux pontes par an. Lorsque les oiseaux sont transportés dans un nouveau climat , non - seulement ils conservent long -tems une mélancolie taciturne , mais de plus le mâle oublie près de sa femelle les sensations de l’amour ; presque tous les oiseaux que l’on apporte des pays étrangers en Europe, y paroissent tristes , moins par le dégoût , que par le chan- gement de température et par leur longue traversée sur mer. Aussi doit-on regarder comme des faits bien rares de voir des Perroquets faire des petits en Europe; cependant POuvrage de Buffon contient les deux exemples suivans. « En 1774 M. de la Pigeonière a eu un Perroquet mâle et une femelle dans la ville de Marmande pres d'Agen, qui pendant cinq ou six années n’ont pas manqué chaque printems de faire une ponte, qui a réussi et donné des petits que le père et la mère ont élevés. Chaque ponte étoit de quatre œufs, dont il y en avoit toujours trois de bons et un de clair. La manière de les faire couver à leur aise fut de les mettre dans une chambre où il n’y avoit autre chose qu’un baril défoncé par un bout , et rempli dans le fond de sciure de bois ; des bâtons étoient ajustés en- D'AOR'NIT T H'O L'O/CAiT'E, 155 dedans et en-dehors du baril, afin que le mâle püt y monter également de toutes façons, et se percher auprès de sa compagne. Une attention nécessaire étoit de n’entrer dans cette chambre qu'avec des bottines, pour garantir ses jambes des coups de bec du Perroquet jaloux, qui déchiroit tous ceux qu’il voyoit approcher de sa femelle. « La Perruche à tête rouge, ou Moineau de Guinée, pond quelquefois en France, mais on a peu d’exemples que les œufs ayent éclos : on ne peut douter qu'avec quelques soins , On ne parviendroit à propager plus communément ces oiseaux en domesticité. Quelquefois la force de la Nature seule , malgré la rigueur du climat et de la saison, prévaut en eux; on a vu chez une abbesse de Beaumont- lès-Tours , deux Perruches de Gorée, faire éclore deux petits pendant l’hiver dans une chambre sans feu , où le froid les fit bientôt périr. » On sait de plus que les Bengalis , les Sénégalis et plusieurs autres oiseaux d'Afrique et des Indes hey ess aussi pro- duire en Europe. | Le nombre des œufs que peuvent pondre les femelles varie beaucoup suivant les classes et les genres d’oiseaux ; ‘et on leur observe dans chaque espèce des couleurs et des bigarrures différentes. Les oiseaux de Proie pondent pour Pordinaire deux œufs ; la Cresserelle et PEmérillon en font cependant jusqu’à sept, et ils ont une couleur grise plus ou moins foncée , quelquefois parsemée de petites taches brunes : ceux des Chat-Huants sont simplement blancs ou grisâtres , ainsi que ceux des Soubuses. Les Piegrièches grises font cinq à huit œufs blanchätres, Va 156 TRANS DURE CO M PENLIEUT marqués de taches irrégulières brunes ; PÉcorcheur en a de blancs entourés d’un cercle brun. Les œufs des Gobemouches et des Tyrans sont le plus souvent blan- châtres , pointillés de noir ou de roussâtre , et n’excédent jamais le nombre de cinq ; Pespèce observée par Sonnerat au Coromandel, et décrite sous le nom de Gobemouche de Pondichéry , pond des œufs blancs tachés de rouge; le Goyavier de Manille en fait de bruns ; et le Gobemouche Tcha-cheri-bé , rangé par quelques naturalistes avec les Piegrièches , en a de verdäires. | Les œufs des Grives et des Merles ont des couleurs très-variées ; ceux de la Draine et des Litornes sont légè- rementincarnats ;tachés d’un brun plus ou moins rougeûtre; ceux du Mauvis , des Moqueurs d'Amérique, et de la Grive commune , sont d’un vert - bleuätre taché de noir ; et quoique tous les oiseaux compris dans ce genre ayent des mœurs à-peu-près semblables , cependant la Grive commune et quelques Gobefourmis peuvent pondre jusqu’à trois fois dans l’année ; enfin presque tous les Merles, la Litorne du Canada , etc. les font d’un bleu - verdâtre uniforme. | Un ancien auteur a eu tort de prétendre que les oiseaux terrestres sont moins féconds que ceux qui vivent sur les eaux : quelques modernes ; et Buffon mème, ont aussi dit très-ingénieusement que les oiseaux, qui sont obligés de nourrir leurs petits durant les premiers :tems de: leur enfance , pondent moins d'œufs que ceux, dont, les, petits sont agiles en naissant ; mais-cependant il n’est, personne Qui ne découvre une grande inéxactitude dans ceite asser- D'OR N: IL T,H © L O G 4 &. 157 tion : en effet la plupart des Manchois, quelques Plongeons et d’autres oiseaux à petits agiles , ne pondent qu’un œuf ainsi-que lé Dronte et l'oiseau de Nazare ; tandis que les Mésanges , les ApEloUite 3 les Grimpereaux d'Europe ont quelquefois j jusqu’à treize ou dix-sept,œufs. Ce premier appercu sur les couleurs et sur le nombre des œufs de quelques oiseaux , nous prouve suffisamment combien, ils ont de diversité ; et sil; est intéressant, d’en considérer la couleur dans quelques espèces , cependant comme cette, seule étude seroit peu propre à contribuer aux progrès de VOrnithologie ; Al conviendroit aussi de rechercher , :1.° combien de pontes chaque oiseau, peut Æaire :dans le courant de l’année ; 2.0 l’époque de chaque ponte; 32 le: nombre d’œufs dus Chaque fois; 4.0 quel est le tems nécessaire à l’oiseau pour faire p A ALLE ses œufs ; 5.0 si le mâle soulage sa femelle dans,les soins de lincu- Poe foie vb eiu0 tn | 4 , 4] est un point: que me. eparoët poor. être appuyé par un grand nombre de faits concluents ,; ©’est que la couleur des œufs des oiseaux considérés dans Pétat sauvage paroit indiquer, en.quelque sorte celle de l'oiseau qui doit en provenir. Par exemple , je suis porté, à croire, 1.° que des ‘œufs: unicolores. proviennent d’oiseaux., à. plumage né une seule teinte: ou. dont les teintes sont peu tranchées ; ° que, les œufs blancs, gris, verts, bruns ou bianchätr ‘es sont, pondus, ordinairement par des oiseaux à plumage plus.où, moins foncé en couleur; 3.2 que les œufs maculés indiquent des oiseaux parsemés de plusieurs teintes: Au reste je, laisse aux observateurs à vérilier Cetle. opinion , et à LS 158 TRAITTÉ COMPLET examiner jusqu’à quel point elle est exacte. Il est conve- nable de remarquer ici que les oiseaux, dont le plumage ne devient très-coloré qu’au bout de quelques mois, pondent des œufs tirants sur le blanc, tels sont les Colibris, les oiseaux Mouches , etc. Il existe beaucoup de faits dans la Nature dont les causes sont entièrement ignorées , tel est entr’autres ce besoin que paroissent éprouver les femelles des oiseaux de couver leurs œufs : nous Connoissons , il est vrai, les résultats de l’incubation , nous savons que la chaleur est nécessaire pour faire éclorre les petits ; mais comment expliquer ce soin des oiseaux à construire un nid de duvet , et à couver leurs œufs avec assiduité pendant plusieurs jours , si nous Otons à ces industrieux animaux la faculté de prévoir d'avance quel sera le résultat de leurs soins ? Comment concevoir cet esclavage auquel les oiseaux se condamnent volontairement pendant plusieurs jours de suite pour-couver leurs œufs, lors ménie qu'ils n’ont pu avoir appris que de ces œufs doivent naître des petits ? T’incubation est un mystère pour nous : cependant s’il est permis de former des conjectures sur les causes qui produisent cette opération dans Poiseau, ne peut-on pas la regarder Comme un besoin essentiellement lié avec ceux de la ponte et même de la génération ? Une nourriture abondante paroït augmenter ce besoin dans nos oiseaux de basse - cour ; et c’est pour cela que les Poules et les Dindes couvent des morceaux de craie au lieu d'œufs. Les mères paroissent éprouver un vif plaisir en remplissant cette fonction, et elles nous montrent évidemment par leur assiduité qu’elles prévoyent # DORNITHOLOGIE. 1909 d'avance le résultat de leur ponie et de leur incubation. Lorsque les femelles des oiseaux veulent couver leurs œufs, elles se postent avec précaution sur leur nid, elles arran- gent doucement chacun d’eux côte-à-côte , elles séparent en deux parties les plumes de leur ventre pour couvrir leurs œufs et pour leur procurer par ce moyen le plus de chaleur possible. Les œufs ainsi placés, acquièrent un dégré de température égal à celui de Poiseau. D’après cela il est facile de connoitre la chaleur convenable pour Pincu- bation d’un œuf, en s’assurant de celle de Poiseau qui Pa pondu. Quoique les oiseaux paroissent n’avoir en général qu’une seule manière de couver leurs œufs, celle de se poser simplement par-dessus ; cependant les Flammants s’écar- tent de cet usage. Ils cherchent une butte de terre, ou un morceau de rocher à fleur d’eau, et après y avoir pondu leurs œufs , ils les couvent debout en posant par-dessus la partie, postérieure de leur corps, de sorte qu'ils sont accroupis et assis. Suivant plusieurs naturalistes, les Autruches abandonnent les leurs sur le sable, et la chaleur du soleil suffit seule pour les faire éclorre ; mais cette opinion paroit peu croyable. Les Autruches mènent il est vrai, une vie errante à travers les déserts arides et brûlans de l'Afrique , et sont obligées de s’écarter loin de leur nid pour chercher quelque nourriture ; mais elles reviennent les couver pendant la nuit pour les préserver au moins de l’humidité qui règne presque constamment dans ces climats après le coucher du soleil. Ce fait a été constaté par plusieurs voyageurs dignes de foi sur les 160 TRAITÉE COMPLET Autruches du Sénégal et de la Cafrerie. Le Touyou des icrres Magellaniques, qu’on peut regarder avec raison eomme lAutruche américaine, a aussi habitude de s’é- Carter de ses œufs pendant les beaux jours seulement, ou Jorsqu’il est obligé dans les tems pluvieux de s’absenter au loin pour chercher sa subsistance ; äl les couvre alors avec des feuillages desséchés , suivant Pobservation faite depuis peu sur les liéux par Oviédo della Crusca , naturaliste Espagnol. Ainsi on ne connoit encore qu’un seul oiseau qui ne ressent pas le besoin de l’incubation ; le Coucou d'Europe va pondre ses œufs dans les nids des petits oiseaux, et il les abandonne toujours à des soins étrangers. Cet oiseau singulier par ‘ses mœurs, m’offre rien dans sa conformation intérieure qui puisse expliquer cette habitude , quoiqu’un auteur moderne ait voulu prouver le contraire , en prétendant que le siternum du Coucou est fait de manière à empêcher loiseau de couver. La ‘durée de lincubation dépend principalement du dégré de chaleur et de Passiduité plus ou moins grande de la mére; et pour appuyer cette opinion, il me sufhira de citer les faits suivans : Vers lan 1753, Deviller , membre de l’Académie des sciences de Lyon, est parvenu à faire éclorre des œufs au dix-huitième jour , ou à retarder l’incubation jusqu’au vingt-cinquième , par le moyen des fours à poulets, en y produisant une chaleur toujours égele, mais plus forte ou plus foible. Le citoyen Darcet, médecin, dans une letire imprimée dans le journal de médecine du mois de juillet 1766, a WAR N ITHOLOGETEÉ 161 donné des détails irès-intéressans sur une couvée fort irrégulière , dont il a suivi les progrès avec une scrupu- leuse attention. Le premier Poulet est éclos treize jours et quelques heures après la ponte , le second est né vers la fin du dix-septième , le troisième au dix-huitième révolu, et les cinq autres entre le dix-neuvième et le vingtième jour , c’est-à-dire près de deux jours ayant l’époque ordi- naire de l’incubation. Les œufs fécondés peuvent rester plusieurs jours exposés à l'air , sans éprouver la moindre altération. Il existe même des moyens d'empêcher pendant plusieurs mois la dé- composition du germe, et de le faire éclorre après. Toutes les conditions nécessaires pour Cela se réduisent 1.9 à pré- server l’œuf du contact de Pair, en le mettant dans une substance grasse et compacte; 2.0, à le garantir de Phumi- dité ; 3.0 et à le tenir toujours dans une température moyenne, entre cinq et dix-huit dégrés au-dessus de zéro. Je joins ici un tabléau sur la durée de Pincubation dans quelques oiseaux, lequel j’ai extrait en partie de ouvrage de Buffon; et j’invite les naturalistes à ne pas négliger de faire sur cette partie de nouvelles observations, Tableau de la durée de l'incubation dans plusieurs Oiseaux. Mésange charbonniere , couve AR D, 0 vi... EL jours. PR heninée". CM PES NS 0. 0 LI à 14 ire M, 0 di gaie À 192 0, EP à ne 1 TRS à 1 RAM A. 2 , , NU, : 4RtaAræ 0, Lol, Ne. Tome I. X 162 Tr = DS COMPLET Tourterelle ordinaire , couve pendant . Litorne du Canada et plusieurs Grives Pinçon commun et Moineaux . . Chardonneret Met 1. S'ÉMORMPPAN TE UT à HIS Verdier. DORE ET TE UE Se HUBERT AE CN a Cas EU Brdant de bliez 2 1. {JOURS en er Bouyreuil commun . . . . Coq-de-roche . . . . . Grosbec< 245261348008 Pigeon domestique . . . . . Pigeon ramier . . . Tourterelle à collier... . . re CE PV ER AT HU à LNOPAMATRN ETES Courlis brun d'Italie . . Geai et Etourneau communs ORCH CE Lt MINE). VEUNIL Bobi ras. 'CEEM END AE MP Pre Poule d'inde 2.152420. 7577. 27 OR PR AE (luc aude N dUuté Un à CDR DIET RU lle. Lo de PORRRERTISE UT NU DT LP AOTREE Peinitade ! ATOME FLO D Te ET EE UN NE Phobe PU 0 NX SET AUS Coq-de-bruyere . . . . . . CA MES EVE LP DER TE Ou le FRE Oie Ra r TOP PR A er ee Vanneau combattant . Dronte solitaire 2214700 40 nu 5 Harle couronné . . . 14 ‘14. 14. 14 à 16. 19 à 17e 10: 7 1e 18 à 23. 17 à 27. 17 à 24. 18 à 21. fi 19 à 24. 16 à 22. 20 à 27. 27 à 30. 23 à 27. 28. 26. 25 à 29. 30. jours, 49 suiv. Le Guat. 57. COTE DAOMRE NU ILTU EH O0. L © CG K El 163 Ré des moyens convenables pour faire éclorre les cs par une chaleur artificielle. Extrait par Buffon de l'Ouvrage intitulé : l'Art de faire éclorre les Poulets, par Réaumur, 2 vol. in-12. Ü: spectacle bien intéressant pour un observateur , est l'effet de l’incubation opérée par une poule ; et l’indus- irie humaine n’a pas trouvé qu’il fut au-dessous delle den imiter les procédés ; d’abord de simples villageois d'Egypte, et ensuite des physiciens de ce siècle sont venus à bout de faire éclorre des œufs aussi bien que la meilleure couveuse, et d’en faire éclorre plusieurs milliers à la fois ; tout le secret consiste à tenir les œufs dans une tempé- rature qui réponde à-peu-près au dégré de la chaleur de la Poule , et à les garantir de toute humidité et de toute exhalaison nuisible, telle que celle du charbon , de la braise , même celle des œufs gâtés : en remplissant ces deux conditions essentielles , et en y joignant l’attention de re- tourner souvent les œufs, et de faire circuler dans le four ou l’étuve les corbeilles qui les contiendront, en sorte que non-seulement chaque œuf, mais chaque partie du même œuf participe à-peu-près également à la chaleur requise, on réussira toujours à faire éclorre un grand nombre de Poulets. Toute chaleur est bonne pour cela ; celle de la mère Poule wa pas plus de privilége que celle de tout autre animal , sans en excepter l'Homme , ni celle du feu solaire ou terrestre, ni celle d’une couche de tan ou de fumier : Aa 164 Tin À WE, CO MP LE © le point essentiel est de savoir s’en rendre maître , c’est-à- dire, d’être toujours en état de l’augmenter et de la dimi- nuer à son gré : or, il sera toujours possible au moyen Ge bons thermomètres distribués avec intelligence dans l’in- térieur du four ou de Pétuve, de savoir le dégré de chaleur de ces différentes régions, de la conserver en étoupant les ouvertures et fermant tous les registres du couvercle, de Paugmenter soit avec des cendres chaudes, si c’est un four, soit en ajoutant du bois dans le poëéle, si c’est une étuve à poële, soit en faisant des réchauds, si c’est une couche, et enfin de la diminuer en ouvrant les registres pour donner accès à l’air extérieur, ou bien en introdui- sant dans le four un ou plusieurs corps froids , etc. Au reste, quelqu’attention que lon donne à la conduite d’un four d’incubauon, il n’est guère possible d’y entretenir constamment et sans interruption le trente-deuxième dé- gré, qui est celui de la Poule ; heureusement ce terme n’est pas indivisible , et Pon a vu la chaleur varier du trente-huitième au vingt-quatrième dégré, sans qu’il en résultât d’inconvénient pour la couvée; mais il faut re- marquer qu’ici excès est beaucoup plus à craindre que le défaut, et que quelques heures du trente-huitième feroient plus de mal que quelques jours du vingt-quatrième ; et la preuve que cette quantité de moindre chaleur peut encore être diminuée sans inconvénient, C’est qu'ayant trouvé dans une prairie qu’on fauchoit le nid d’une Perdrix, ei ayant tenu à Pombre les œufs pendant trente-six heures qu’on ne put trouver de poule pour les couver, ils éclorrent uéanmoins tous au bout de trois jours ; à la vérité ils étoient. HW EN LD T1 O0 L O6 PE 165 trés-avancés, et sans doute il faut un dégré de chaleur plus fort dans les commencemens de Pincubation que sur la fin de ce même tems, où la chaleur du petit oiseau suffit presque seule à son développement. A Pégard de Phumidité, comme elle est fort contraire au succès de l’incubation, il faut avoir des moyens sürs pour reconnoitre si elle a pénétré dans le four, pour la dissiper lorsqu'elle y a pénétré, et pour empêcher qu’il n’en vienne de nouvelle. L’hygromètre le plus simple et le plus approprié pour juger de lPhumidité de Pair de ces sortes de fours, c’est un œuf froid qu’on y introduit et qu’on y tient pendant quelque tems lorsque le jusie dégré de chaleur y est établi. Si au bout de quelques minutes cet œuf se couvre d’un nuage léger , semblable à celui que produit l’haleine sur une glace polie, c’est une preuve que lair du four est trop humide, et il l’est d'autant plus que ce nuage est plus long-tems à se dissiper, ce qui arrive principalement dans les fours à tan et à fumier, que l’on a voulu renfermer dans un lieu clos. Le meilleur remède à cet inconvénient est de renouveller l’air de ces endroits fermés , en y établissant plusieurs courans par le moyen des fenêtres opposées, et à défaut de fenètres, en y employant un ventilateur pro- portionné à l’espace. Quelques fois la seule transpiration du grand nombre d’œufs produit dans le four même une humidité trop abondante ; et dans ce cas il faut tous les deux ou trois jours retirer pour quelques instans, les corbeilles d'œufs hors du four, et léventer simplement avec un chapeau qu'on y agilera en différens sens. 166 Tir; À TIR € O MPLETNT Mais ce n’est pas assez de dissiper l’humidité qui s’est accumulée dans le four, il faut encore, autant qu’il est possible, lui interdire tout accès par dehors, en en vêtissant les parois extérieurs de plomb laminé, de bon ciment, ou de plâtre, ou de goudron bien cuit, ou du moins en lui donnant plusieurs couches à l’huile qu’on laissera bien sécher, et en collant en dedans du parchemin ou de fort papier gris. C’est à ce peu de pratiques aisées que se réduit tout Part de Pincubation artificielle, et il faut y assujettir la structure et la dimension des fours ou étuves, la forme, le nombre et la distribution des corbeilles, et toutes les petites ma- nœuvres que la circonstance prescrit, que le moment inspire, et que nous réduisons ici dans quelques lignes, sans cependant rien omettre. Le four le plus simple est un tonneau revêtu par dedans de papier collé, bouché par le haut d’un couvercle qui Pemboîte , lequel est percé dans son milieu d’une grande ouverture fermant à coulisse, pour regarder dans le four, et de plusieurs autres petites autour de celle-là, servant de registre pour le ménagemeni de la chaleur, et fermant aussi à coulisse. On noye ce tonneau plus qu'aux trois- quarts de sa hauteur dans du fumier chaud; on place dans son intérieur les unes au dessus des autres et à de justes intervalles, deux ou trois corbeilles à-claire-voie, dans chacune desquelles on arrange deux couches d’œufs, en observant que la couche supérieure soit moins garnie que Vinférieure, afin que lon puisse avoir l’œil sur celle-ci ; on ménage, si l’on veut, une ouverture dans le centre de DAC EN IOTOH"O L O CNT E 167 - chaque corbeille; et dans l’espèce de petit puits formé par la rencontre de ces ouvertures qui répondent toutes à lVaxe du tonneau, on suspend un thermomètre bien gradué; on en place d’autres en différens poinis de la circonférence; on entretient par-tout la chaleur au dégré requis, et on a des Poulets. On peut aussi, en économisant la chaleur et en tirant parti de celle qu’ordinairement on laisse perdre, employer à l’incubation arüficielle celle des fours de pâtissiers et de boulangers, celle des forges et des verreries, celle même d’un poëéle ou d’une plaque de cheminée; mais en se souvenant toujours que le succès de la couvée est attaché principalement à une juste dis- tribution de la chaleur, et à l’exclusion de toute humidité. “Lorsque les fournées sont considérables et qu’elles vont bien, elles produisent des milliers de poulets à-la-fois; et cette abondance même ne seroit pas sans inconvénient dans un climat comme le nôtre, si l’on n’eut trouvé moyen de se passer d’une mère pour élever les Poulets, comme on savoit s’en passer pour les faire éclorre; et ces moyens se réduisent à une imitation plus ou moins parfaite des procédés de la Poule, lorsque ses Poussins sont éclos. Il seroit impossible de suppléer à tous les soins de la Poule pour élever ses petits, si ces soins supposoient néces- sairement un dégré d'attention et d’affection égal à celui de la mère elle-même ; il suffit pour réussir, de remarquer les principales circonstances de la conduite de la Poule et ses procédés à lPégard de ses petits, et de les imiter autant qu’il est possible. Par exemple, ayant observé que le principal but des soins de la mère, est de conduire . Del = 168 TRASTEÉE COM Pr LE T ses Poussins dans des lieux où ils puissent trouver à 6e nourrir, et de les garantir du froid et de toutes les injures de l’air, on a imaginé de leur procurer iout cela, avec encore plus d'avantage que la mère ne peut le faire; s’ils naissent en hiver, on les tient pendant un mois ou quarante jours dans une étuve échauffée au même dégré que les fours d’incubation , seulement on les en tire cinq ou six fois par jour pour leur donner à manger au grand air, et surtout au soleil ; la chaleur de létuve favorise leur développement, Pair extérieur les forüfie et ils prospérent : de la mie de pain, des jaunes d’œufs, de la soupe, du millet, sont leur première nourriture; si c’est en été, on ne les tient dans létuve que trois ou quatre jours, et dans tous les iems on ne les en tire que pour les faire passer dans la poussinière : c’est une espèce de cage quarrée, fermée par devant d’un grillage en fil de fer ou d’un simple filet, et par dessus d’un couvercle à charnière ; c’est dans cette cage que les Poussins trouvent à manger ; mais Lors- qu’ils sont rassasiés et qu’ils ont couru suffisamment, il leur faut un abri ou ils puissent se réchauffer et se reposer, et c’est pour cela que les Pouleis qui sont menés par une mère, ont coutume de se rassembler alors sous ses ailes. Réaumur a imaginé pour ce même usage, une mère arüficielle ; c’est une boïte doublée de peau de mouton, dont la base est quarrée, et le dessus incliné comme un toit de pupitre ; il place cette boïte à lun des bouts de sa poussinière, de manière que les Poulets puissent y entrer de plein-pied et en faire le tour, et il Péchauffe par dessous au moyen d’une chaufferette qu'on renouvelle L DACOMRUN)T,T-HN 0: I: O GI 169 selon le besoin; inclinaison du couvercle de cette espèce de pupitre offre des hauteurs différentes pour la grosseur des Pouleis; mais comme ils ont coutume, surtout lors- qu’ils ont froid, de s’entasser les uns sur les autres, on ferme les deux bouts de la mère artificielle avec un rideau que le plus petit Poulet puisse soulever facilement, afin qu’il puisse sortir lorsqu'il se sent trop pressé, après quoi il peut, en faisant le tour, revenir par l’autre bout et choisir une place moins dangereuse. Réaumur tâche encore de prévenir ce même inconvénient, en tenant le couvercle de la mère artificielle incliné assez bas, pour empêcher les Poulets de monter les uns sur les autres; et à mesure qu’ils : croissent, il élève le couvercle, en ajoutant sur le côté de la boîte des hausses proportionnées : il renchérit sur cela, en divisant sa poussinière en deux par une cloison trans- yersale , afin de pouvoir séparer les Poulets de diverses grandeurs, et en la faisant mettre sur des roulettes; car il faut absolument les renirer dans la chambre toutes les nuits, et même pendant le jour lorsque le items est mauvais; et il faut que cette chambre soit échauffée en tems d'hiver. Mais au reste il convient, dans les beaux iems, d’exposer les poussinières au grand air et au soleil, avec la seule précaution de les garantir du vent ; on peut méme en tenir les portes ouvertes , afin que les Poulets puissent sortir pour gratter le fumier ou becqueter l’herbe tendre, et rentrer pour prendre leur repas ou pour s’échauffer sous la mère artificielle. Si Pon ne veut pas courir le risque de les laisser ainsi en liberté, on ajoute au bout de la poussinière une grande cage à poulets, Tome I. | “ L 170 TRAITÉ COMPLET qui leur fournira plus d’espace pour s’ébattre dans leur captivité ; il faut être exact à leur fournir une nourriture convenable ; outre le millet, les jaunes d'œufs, la soupe et les mies de pain, ils aiment aussi la navette, le chenevis etauires menus grains de ce genre. Il convient de faire créver dans l’eau bouillante la plupart de ces graines, avant de les leur donner ; @ët économie va à un cinquième sur le ble, à deux cinquièmes sur l’orge, à une moitié sur le maïs, à rien sur lavoine et le sarasin; il y auroit de la perte à faire crever le seigle, mais c’est de toutes ces graines celle que les Poulets aiment le moins. Enfin on peut leur donner , à mesure qu’ils deviennent grands, de tout ce que nous mangeons nous-mêmes, excepté les amandes améres et le caffé; car on voit, 1.°, dans les Mémoires de l’Académie des Sciences de 1746, que deux Poulets ayant été nourris avec du caffé cru ou rôti, de- vinrent tous deux étiques et moururent, l’un le huitième jour et l’autre le dixième, après avoir consommé chacun trois onces de caffé : 2.0 dans les Ephémérides de PAca- démie des Curieux de la Nature, de 1677, on lit que des Poules, après avoir mangé du marc d’amandes ameres, commencèrent à chanceler, puis penchèrent la tete et Le cou sur le côté, et enfin moururent. Toute viande hachée, crue ou cuite, est bonne pour les Poulets, surtout les Vers de terre; c’est le mets dont ces oiseaux, qu’on croit si peu carnassiers, paroissent être les plus friands. DM NN ICT 0 LOC rx TI CHAPITRE VI. Sur les Œufs et les Petits. : Pre détails merveilleux que nous avons déja remarqué dans Porganisation des oiseaux , ont dû nous convaincre que ces êtres intéressans sont doués de plusieurs facultés communes avec les autres animaux, et de beaucoup d’au- tres qui leur sont particulières. Il résulte de la forme des organes propres à leur génération, et aussi du plan que la Nature a choisi pour leur multiplication , que les femelles pondent leurs petits renfermés dans des œufs sous la forme de germes ou d’embryons; mais de plus, elle a exigé de leur part de nouveaux soins , de nouvelles occu- pations pour le développement et l’éducation des petits. On ne peut voir sans admiration cet art, ces moyens si ingénieux que les oiseaux mettent en usage pour construire des nids, et pour élever leurs petits jusqu’à ce qu’ils soient ec état de pourvoir eux-mêmes à leur conservation et à leurs besoins. Dès que l'œuf a été fécondé dans l’ovaire , 1l contient alors un corps organisé qui croit, qui augmente ei qui se développe successivement à Paide de Pincubation. Lorsque Pœuf a acquis toute sa maturité, il est poussé au-dehors par Poviductus , à laide de cetie opération particuhere désignée par le nom de ponte. Une liqueur gelatineuse et Y 2 172 TRALTÉ COMPLET nutritive nommée albumen , remplit la grande capacité de l’œuf autour du jaune ; des vaisseaux impercepübles se répandent dans l’intérieur de ce dernier et à sa surface, s’y ramifient, et y paroissent communiquer à l'embryon. L'embryon, quoique vivifié par Pacte de la fécondation , a cependant besoin d’une chaleur convenable pour conser- ver son existence , el pour acquérir sous son enveloppe crétacée , tout le développement dont il est suscepüble. À laide d’une chaleur douce et égale, les substances nutritives de Palbumen s’insinuent par divers conduits dans le corps; elles pénètrent jusqu’au cœur, et donnent alors à embryon un nouveau dégré d’existence. Le petit oiseau croit et se forüufie chaque jour; et lorsqu'il ne trouve plus de nourriture dans l'œuf, il rompt son étroite prison, par le moyen d’un petit tubercule placé à lPextrémité supé- rieure de son bec, et qui se détache peu de jours apres que Poiseau respire en liberté, comme les petits des vivipares, Parmi les auteurs qui ont écrit sur la formation. dû Poulet dans l'œuf, il n’en est aucun qui soit entièrement d’accord sur les points principaux. Lorsqu'il s’agit dob- server des objets qui échappent aux yeux les plus exercés, chacun a sa manière propre d’envisager les divers détails ; et, soit à cause de la petitesse infinie des parties , soit dans la crainte de paroitre copier ses prédécesseurs , ou méme pour se singulariser , ou établir de nouveaux sys- têmes , on émet de nouvelles idées ; et c’est en suivant cette marche qu’on augmente les obstacles et qu’on nuit à la découverte de la vérité. Arisiote est le plus ancien auteur connu qui ait donné D'LOFRSNUI THE © L © G.E Hi 173 des détails sur cette partie délicaie de l'Histoire Naturelle des Oiseaux ; et les opinions émises, dans son chapitre de generatione antmalium , ont été pendant long-tems adopiées dans les écoles ; et ce que Pline à dit sur cetie partie , est tiré des écriis d’Aristote. Ce ne fut que quelques siècles après, qu’on s’occupa de revoir les phénomènes relaüfs à la formation du Poulet: Hypocrate, dans son Traïié de nativitate puert, prétendit que Poiseau naissoit du jaune de la manière suivante. Dès que la mère couve son œuf , les parties intérieures s’agit- tent , s’échauffent, l’esprit vital s’y produit et s’y accroit, en atürant vers lui d’autres particules d’esprit vital contenues, suivant lui , dans lair exiérieur. Le Poulet croît ensuite, etses membres se développent de la méme manière que ceux du fœtus des animaux vivipares. [/oiseau est formé par le jauxe , et il doit tout son accroissement au blanc de l’œuf dont il se nourrit. de Fabricius d’Aquapendente composa long-tems après, un Traité laun sur l'œuf et le Poulet ; et ce qu’il a écrit sur ce sujet renferme des observations lumineuses et intéressantes. Dans le cours de son ouvrage, après avoir fait une critique judi- cieuse des opinions d’Aristote et de ses sectateurs, il expose le résuliat de ses travaux avec beaucoup de clarté ; suivant lui , Pœuf est d’abord recouvert par une coquille dure, calcaire , légère et poreuse , qui sert à protéger toutes les parties molles de Pœuf, et qui en est comme la matrice, Chacune de ces parties est enveloppée de membranes dis- tnctes. Outre les deux premieres qui enveloppent albumen, on en découvre une autre autour du jaune. L’œuf a vers 174 TRAMMEÉE Co M'PÊLET ses deux exirémités deux taches blanches un peu trans- parentes , et atiachées aux deux pôles du jaune; et comme elles ont quelque ressemblance à deux grains de gréle , Aristote les a nommés à cause de cela yéAa@u : la plus petite chalaze est placée vers le. côté le plus pointu de Pœuf, et l’autre paroïit comme formée de deux ou trois nœuds globuleux , séparés par un petit espace , et attachés par un lien. Le jaune nommé %Awpoy par Aristote, à cause de sa couleur , et 2/{ellum par d’autres naturalistes, parce que Poiseau paroit y prendre naissance , est la liqueur la plus fluide de l’œuf, et elle y occupe dans le centre une certaine étendue , sous la forme d’une sphère. Aristote a prétendu avec quelque fondement que le jaune est plus intense dans les œufs des oiseaux aquatiques , et plus pâle dans ceux de terre. Le blanc de l’œuf nommé a/bumen ; peut étre com- paré à une liqueur lactée , ainsi qu’Athénée l’a avoué le premier ; il enveloppe les chalazes et le jaune , et il est recouvert par une puipe épaisse qui adhère quelquefois après la coque. Cet albumen remplit environ les trois-quarts de l'œuf. Les parties ci-dessus décrites, se rencontrent également dans les œufs fécondés et non fécondés ; elles en sont les principaux Composans ; mais on observe de plus deux autres parties, dont Pune est une petite cavité placée obliquement sous le gros bout de la coquille , et l’autre est une c/Catricule blanche, plate et ronde, semblable à une lentille par sa forme et sa grosseur. Cetie cicatricule , MORE Gr OL 0 NT ES 17 regardée par les auteurs anciens comme peu importante pour la formation du Poulet, est placée sur le jaune. Fabricius d’'Aquapendente , examinant ensuite les opi- nions de ces prédécesseurs , et les comparant avec les siennes propres , a reconnu qu'ils ont tous été induits en erreur sur la manière dont l’embryon se forme et se -nourrit. Selon lui, lorsque Pœuf a été fécondé dans l’ovaire par le concours du mâle , le fœtus se forme dans les cha- lazes , ses veines se répandent dans le jaune qui sert ainsi que lalbumen à la nutrition du petit animal. Les deux yeux commencent à paroître sous la forme de corps diaphanes dans les chalazes, et ils y occupent un grand espace ; les autres organes de oiseau paroissent ensuite successivement, On peut voir dans Pouvrage de Blasius, ayant pour titre ‘Anatorme Animalium , de plus amples détails sur Popinion de Fabricius ; et les gravures qui y sont jointes , peuvent indiquer les changemens qui surviennent dans l’intérieur de Pœuf à chaque jour de Pincubation. Coiter , dans son Traité de Ovis et Pullis publié en 1564, donne les détails suivans sur le développement du Poulet. | A la fin du premier jour de l’incubation , le jaune est plus fluide, et il est entouré d’un cercle blanc, marqué dans son milieu d’un petit point de même couleur ; de ce cercle s’échappent deux germes d’inégal volume. Au second jour, les deux membranes voisines de la coquille sont plus distinctes ; le jaune est plus clair et plus pâle dans son milieu, et on trouve dans le centre une petite tache semblable à une graine; le point et le cercle 176 TR AURIFÉ cho MfP:LÉET paroissent aussi parsemés de quelques fibrilles. Le blanc et le jaune sont encore plus liquides ; et cette substance blanche semblable pour la transparence à du verre, et prise par le vulgaire pour être la semence du Coq, est déjà un peu durcie. | Au troisième jour, lalbumen ne paroït pas avoir éprouvé de changement ; mais le point observé dès le premier jour sur le jaune est plus rouge, et produit plu- sieurs rameaux sanguins , répandus sur une membrane très- délicate , semblable soit par sa substance , soit par ses usages , à l’arrière-faix qui enveloppe le fœtus des vivipares. On découvre déjà dans le point rouge des pulsations régu- lières ; on reconnoit aussi plus distinstement les trois mem- branes , savoir, celle qui est placée sous la coque, celle qui ‘enveloppe les liqueurs de Pœuf, et la troisième indiquée ci-dessus. Au quatrième jour, la grosse extrémité de lœuf est munie sous la coquille d’un espace vuide , Palbumen est est plus liquide, le point sanguin et les autres parties des veines sont plus reconnoissables. À lautre extrémité on voit trois globules transparens comme du verre, et réumis, d’où partent deux rameaux assez semblables à des artères. En séparant Palbumen d’avec le jaune , on trouve dans ce dernier des taches sanguines irrégulièrement disposées. Au cinquième , la seconde membrane est parsemée de veines nombreuses , et elle a assez de consistance pour qu'on puisse la séparer aisément de la première sans endommager l’intérieur de Pœuf : et en l’ouvrant , le point sanguin a des pulsations plus fortes et plus régulières. D'ORNITHOLOGIE, 177 Les deux premiers globules observés la veille sur les côtés de Pœuf paroissoient plus noirs, et en avoient dans leur centre de moindres, qui représenioient en quelque sorte un cerveau ; le troisième paroissoit seulement aug- menter de volume. Dans un second œuf du même jour, la tête du Poulet paroissoit d’un volume considérable , par rapport au Corps ; les deux yeux étoient transparents , entourés d’un cercle noirâtre, et munis dans leur centre d’un petit globule ; dessous la tête étoit placé le corps oblong de Pembryon; et près d'elle étoit un cœur arondi et agité, d’où les veines prenoient leur origine. Au sixième , toutes les parties déjà observées paroissoient plus distinctes ; le poulet étoit animé et nageoit dans Pal- bumen ; la tête étoit plus grosse, et les yeux sembloient déjà avoir acquis toute leur perfection. Enire eux deux, le globule en forme de cerveau étoit transparent, et le bec étoit déjà reconnoissable. ” Au septième, les trois membranes , sur-tout larrière- faix , étoient parsemées de veines ; la tête du Poulet parois- soit plus parfaite que le reste du corps ; le crâne et le bec étoient plus distincts ; les viscères ne présentoient aucune forme reconnoissable , et ils étoient placés confusément dans la capacité du thorax et du ventre. * Au huitième, on reconnoissoit plus distinctement la tête, le corps, les jambes et les ailes ; et le Poulet s’agitoit volon- tairément dans l’albumen. Plusieurs rameaux de veines ombilicales tenoient au Poulet, et étoient réunis en un faisceau. Au neuvième , l’arrière-faix est garni de veines plus Tome I. Z 178 TIR À DT COMPLET nombreuses, et dessous, le Poulet est nageant dans Palbu- men entre le jaune, qui est divisé en deux parties égales ; les vaisseaux ombilicaux sont beaucoup plus grands. Le Poulet est enveloppé dans une membrane particulière ; à sa surface, sous l’épiderme , les racines des plumes commen- cent à poindre ; dans la tête, les yeux sont recouverts par des paupières , le cerveau paroit composé de trois globules iransparens ; là poitrine est soulevée par les pulsations du cœur , et celui-ci est oval, blanchätre, avec ses mouve- mens de systole et de diastole très-fréquens ; le foie , Pes- tomac , les intestins et les côtes sont d’une consistance moins fluide. Au dixième, lParrière-faix étoit plus robuste , avec ses veines légèrement teintes de sang au-dehors. Le Poulet étendu sur le jaune comme sur un coussin, avoit les cuisses, le dos et le croupion garnis de rudimens de plumes ; la grosseur de la tête étoit un peu moindre que celle du corps; dans les yeux, outre les diverses humeurs, les tuniques, les nerfs et les paupières , on voyoit aussi la membrane clignotante. On découvroit enfin les sinuosités du cerveau, le cœur , les poumons et les côtes bien formés. Depuis l’anus jusqu’au ventre du Poulet, parioient des vaisseaux ombilicaux qui communiquoient avec le jaune. Au onzième , chaque partie du Poulet est encore plus reconnoissable. Au douzième, outre les trois membranes indiquées ci- dessus, on en découvre une quatrième propre au Poulet, laquelle entoure les vaisseaux oembilicaux. D'ONRNITHOLOGTIE 179 Au treizième, le poulet est plus gros, et les liqueurs de l’œuf moins abondantes. Au quatorzième, le Poulet est recouvert entièrement de petites plumes. L’ombilic paroït composé de cinq vaisseaux, savoir , d’une veine qui communique avec Parrière-faix par plusieurs rameaux , de deux autres veines disséminées sur la tunique qui enveloppe le jaune , et de deux petites artères qui rampent et serpentent vers le jaune. Au quinzième , le sang répandu dans la membrane qui correspond à l’arrière-faix, est rougeâtre; de plus, le jaune est enveloppé dans une membrane particulière atta- chée à lParrière-faix, comme lPamnios au chorion pour le fœtus humain. Au seizième , le ventre et Les autres parties du Poulet sont plus volumineux ; l’estomac contient une substance chyleuse ; de plus, deux vaisseaux plutôt semblables à des intestins qu’à des artères, pendoient hors du ventre. Au dix-septième , les veines, les artères et les divers intestins paroissoient plus parfaits qu’auparavant ; et une grande partie du jaune étoit incluse dans le ventre. Au dix-huitième , la tête étoit couchée sous l'aile droite, et couverte par la cuisse droite. La membrane du jaune naissoit distinctement de la peau du Poulet; et en se con- tractant , elle faisoit rentrer peu-àa-peu le jaune dans le ventre. Coiter ajoute aussi, que le Poulet avoit des testi- Cules , une crête ; et que de plus il se mettoit à piper à diverses reprises. Enfin au vingtième jour, l’ouverture ombilicale du Poulet est fermée , le jaune est très- abondant dans le 2 2 180 T:R À ED COMPLET ventre. Dans l’intérieur du ventricule étoit un chyle jaune, dans le rectum, des excrémens verts; et Le foie étoit jaune et non rougeatre. Vers la fin du vingt-unième jour, les Poulets contenus dans les œufs restans rompirent leur coquille, et se réfu- gièrent sous le ventre de leur mère. Ces observations successives faites par Coiter , malgré leur vraisemblance , ont cependant été contestées par des auteurs plus récens ; et ils lui ont opposé d’autres observations plus ou moins contradictoires. Vesling, vers les années 1632 et 1636, fit de nouvelles expériences sur le déve- loppement progressif de l'embryon dans œuf par le moyen de la chaleur artificielle des fours-à-poulets usités en Egypte; et les faits qu’il prétend avoir reconnus sont trop importans pour que je puisse me dispenser d’en donner ici un extrait. Au premier jour, le jaune étoit muni à chaque côté opposé , ‘d’une chalaze d’où partoient plusieurs filamens ; et en outre on voyoit dans le même jaune une che ronde et blanchätre. Au second jour , la membrane étoit ornée d’un cercle rouge , ayant dans son milieu sous la membrane, une tache spermatique semblable à un grain d'orge ; de plus, la tache ronde en forme de lentille étoit plus obscure, et paroissoit déjà éprouver une légère palpitation. Au troisième , le cercle rouge étoit une petite veine autour de laquelle étoit roulée en spirale une espèce de fibrile. Dans la partie supérieure et plus grosse de la veine, on distinguoit les mouyemens de systole et de diastole ; DIOMR UN I TH CO L O CE 181 les filamens des chalazes paroïssoient aussi se diriger vers Pembryon. Au quatrième , les veines étoient plus ramifiées, plus étendues , et paroiïssoient $’insinuer dans l'embryon. La tête étoit formée de deux points noirs ; et le cœur étoit plus distinct. Au cinquième, l'embryon étoit plus formé, et avoit des parties semblables au cerveau; outre les parties prin- cipales du corps, on sde pos bas deux rudimens de pieds. Au sixième, on reconnoissoit le mouvement du cœur et celui des poumons ; le foie étoit rougeätre ; les vaisseaux ombilicaux étoient remplis d’un sang peu coloré ; de Fu É les ailes commencoient à se former. Au septième, le jaune étoit plus ple , et sa membrane. étoit parsemée de veines ombilicales , qui communiquoient avec l’abdomen de embryon. Les vertèbres dorsales , et les doigts des pieds étoient plus faciles à distinguer. La chalaze de la base de Pœuf communiquoit à Pembryon par ses filamens. | Au huitième, lembryon roulé en boule sur lui-même, avoit deux gros yeux noirätres , ayec l’ouverture de l’uvée blanche : le bec , et le canal de la trachée artère étoient reconnoissables. Les intestins et les principaux viscères avoient une forme plus régulière. Au neuvième, l’embryon s’agitoit dans l’intérieur de œuf, les vaisseaux ombilicaux étoient grossis, et gonflés de sang. Au dixième, le corps est enveloppé d’une substance char- 102 TRAITÉ COMPLET nue , et a des yeux recouverts de paupières. Les vaisseaux ombilicaux étoient au nombre de trois; et Les veines ombi- licales se répandoiïent également dans le jaune et dans P’albumen ; de plus, les chalazes étoient encore intègres. Au onzième, le cerveau étoit enveloppé d’une croûte osseuse , sur laquelle étoient répandues des veines et des artères ; les os des côtes, les clavicules et le sternum pa- roissoient en leur entier. Le fœtus étoit nageant sur le Jaune. Au douzième , en examinant avec soin les poumons du fœtus, ils paroissoient agités très-lentement ainsi que le cœur ; le foie étoit plus rouge, et il avoit déjà une vési- cule du fiel. Les racines des plumes commencoient à paroître sur le dos. Une veine et une artère sortoient de l’ombilic , et la première se répandoit dans le jaune, au que Pautre alloit dans Palbumen. Au treizième , le Poulet garni de plumes noirâtres, étoit aveggla tête pliée sur la poitrine, les ailes aussi repliées de même, et les pieds appliqués par-dessus la tête. Au quatorzième , les plumes sont plus nombreuses , et le crâne est plus parfait. Au quinzième, on voit une grosse artère ombilicale se répandre à travers les lobes du foie, s’étendre sur Pesto- mac et parvenir jusqu'au cœur. Le Poulet vit encore durant vingt-quatre heures, après avoir été üré du four d’incubation. Au seizième , le Poulet est encore plus parfait ; l’albu- men est presqu’entièrement consomme. D'AONCRS N° ICTOH O HO Gr À 183 Au dix-septième, les poumons étoient plus Are ; et les excrémens paroïssoient plus abondans. Au dix-huitième, le Poulet plus parfait avoit absarbé tout Palbumen. Au dix-neuvième et au vingtième , le Poulet dde considérablement ; les vaisseaux ombilicaux rentrent dans son corps, et le jaune est inclus en entier dans son abdomen. Au vingt-unième, le Poulet se mit à piper, et rompit ensuite sa coquille. Harvey a rassemblé les diverses opinions des auteurs qui Vavoient précédé, et dans une dissertation $Savante il ré- fute ou développe leurs observations ; et comparant ensuite ses propres remarques avec les PA , il entre dans des détails très-circonstanciés sur le développement de l’em- He de dans l’œuf. Il s’atiache sur-tout à combattre tour- à-tour Aristote, Fabricius d’Aquapendente , Coiter , Aldrovande et Parisan ; mais à cause de la grande étie de son mémoire, je crois convenable d’y renvoyer le lecteur. Langly en 1655 et pendant Les deux années suivantes , fit des observations sur l’incubation des œufs ; lesquelles sont insérées dans ouvrage de Scrader. À la fin du premier jour, le jaune séleva vers une membrane intérieure de œuf, et Palbumen fut contraint d’en occuper la partie inférieure: Harvey avoit déjà re- marqué que le jaune montoit vers le gros bout de Pœufy, mais il paroit plus constant qu’il s’éléve au-dessus de Valbumen ; quelqu'en soit la position. La cicatricule + 184 LRAMDTE Co MP LET s’éclaircit dans son centre, et il s’y forme un petit point saillant entouré de trois à quatre cercles jaunes. Au second jour, outre les faits reconnus la veille, la cicatricule s’est accrue, les cercles sont effacés et comme réunis en une substance jaune entourée de quelques cercles blancs. Vers la quarantième heure la cicatricule est plus liquide dans son centre, et le jaune moins épais. Quatre heures après, autour d’elle est un cercle rouge. Au troisième, on trouve à la place des cercles de la cicatricule, une membrane mince parsemée de veines et recouvrant quelques points. On découvre aussi quelque- fois deux cicatricules , dont une est placée vers la veine circulaire. Au quatrième et au cinquième, outre les points saillans on voit quelques parties de Pembryon, savoir, le cœur et ses oreilleties, une artère alongée sur le dos, le cerveau séparé du cervelet par trois vésicules, la moëélle spinale, les yeux, et de petits rudimens des ailes et des pieds. Au sixième, la cavité de œuf est augmentée ; on découvre les intestins, le ventricule, un foie jaune, et la bouche dépourvue du bec. Au septième, le Poulet a plus de perfection; on voit plusieurs vaisseaux jaunes tressés avec des veines. Le jaune est liquide et blanc comme du lait, Palbumen est au contraire jaunätre, visqueux et moins abondant; Pun et Pautre sont enveloppés dans une membrane propre, et parsemés de veines; le bec est aussi très-distinct. Le Poulet plus robuste , s’agitoit déjà fortement dans la DOUÉ M ET H 0 L OiG 1 185 liqueur de l'œuf; de plus ses viscères étoient eachés sous une membrane transparente. Au huitième, le sternum paroït sous la forme d’une ligne blanche; on distingue des vaisseaux jaunes plus grands et plus nombreux, le cerveau épaissi, et des paupières sur les yeux. Au neuvième ,,vers le pylore on découvre un point vert; et les chalazes existent dans leur entier. Au dixième, le Poulet a quelques plumes, ses yeux sont cachés sous les paupières, le jaune et l’albumen sont renfermés dans leurs membranes , les vaisseaux jaunes sont mêlés avec des veines, le cœur est rouge ainsi que ses veines ; outre le point près du pylore, on voit les vésicules du fiel ; le sternum est garni de muscles; le cœur et les viscères sont cachés dans le corps; les intestins seuls sont pendans au dehors. Au onzième, on voit encore les chalazes, mais Palbumen est presqu’entierement absorbé par le Poulet. Au douzième, le. Poulet est Nu à plus gros, et ses plumes sont déjà colorées. Au quatorzième, le Poulet rend des excrémens blan- châtres entre les membranes. Au quinzième , Palbumen est gros comme une noisette, et tient au Jaune par un petit pédicule. Au dix-neuvième, presque tout le jaune est inclus dans VPabdomen ; au-dessous du ventricule sont de nombreux vaisseaux jaunes; les on et le cœur sont rougeûtres. Le Poulet commence à piper et à ouvrir les yeux, sur-tout au vingliéme jour, Tome I. A a 186 ER A DUÉ C'oO'ME!L ET Enfin au vingt-unième jour, le Poulet sort de sa coquille en pipant; ses deux veines ombilicales sont insérées sur le foie ; ses artères ombilicales sont adhérentes aux troncs lombaires ; le jaune renfermé dans Pabdomen a la grosseur d’une noix, et il est verdâtre; les gros intestins, et surtout à rectum, sont remplis Pexcréniets verts. di Scr der: en 1667, et Théodore Aldes en 1673, publibhen de nouvelles observations, lesquelles sont insérées en entier dans lÆnatome antmaltum de Blasius; et comme elles noffrent rien de très-particulier, je vais passer de suite à celles de Sténon. Cet auteur, quoiqu’ancien, est cependant célèbre par plusieurs mémoires anatomiques, et entr’autres par on traité sur le cerveau, par des observations sur les muscles, sur les glandes et sur diverses partiés de la tête, par des mémoires sur l’anatomie de quelques poissons, et aussi par une myologie completie de Aigle. Il fut un des élèves de Thomas Bartholin; et par sa manière d’observer et de décrire, il justifia bien opinion avantageuse que son maitre avoit conçu en sa faveur. Voici Pextrait d’une lettre qu’il publia en 1673, sur l’œuf et sur la formation du Poulet. « Outre les deux premières membranes placées sous la coquille, on voit vers le milieu de Pœuf deux chalazes où cordons attachés à l'enveloppe du jaune par un pédicule composé de deux filets blancs; et c’est par leur moyen qu'on peut tourner œuf en tous sens sans craindre de méler ses partiess à une égale distance de ces deux chalazes on voit un cercle blanc, ayant une petite tache ou cica- tricule dans son centre, et entouré d’un autre cercle. Sur D'ORNITHOLOGIE:. 167 le côté opposé du jaune sont trois à cinq cercles foible- ment rougeâtres, marqués aussi d’une tache, et on y re- marquoit plusieurs bandes concentriques. En mélant les liqueurs de l'œuf séparément avec de Peau, lalbumen seul laisse entrevoir des filamens. Au milieu du premier jour de l’incubation, la cite est grossie, et elle s’élève toujours dos quelque soit la situation de Pœuf, comme si le jaune étoit plas léger que l’albumen. Au second jour, dans la uisastieule.da voyoit plusieurs cercles, et elle formoit sur le jaune une petite saillie ; dans son centre il y avoit un point blanc entouré de deux cercles irréguliers, et à côté d’elle étoit un corps oblong, bleuâire, entouré d’un large réseau sanguin, et semblable aux linéamens du corps du Poulet. Au troisième, le jaune étoit monté sous la membrane vers la caviié de l'œuf, et à sa partie supérieure étoient. de petits vaisseaux sanguins qui paroissoient très-étendus. Du point central de la cicatricule parioient deux vaisseaux dirigés en ligne droite vers la partie inférieure, et qui se fléchissant en sens contraire, se rejoignoient ensuite vers le gros bout de Vœuf; de plus deux autres vaisseaux for- moient vers la partie supérieure ‘une figure ovale avec des ramifications intermédiaires : on voyoit encore au-dessous une petite vésicule aqueuse et oblongue, plus étroite vers son centre. La tête du Poulet étoit grosse comme au moins le tiers du corps; et il ressembloit à un petit vermisseau alongé; dans la région du cœur on distinguoit encore un vaisseau sanguin tourné en spirale; et enfin,-au dedans Aa 2 188 TRAITÉE” CO M PLET- des vaisseaux sanguins on voyoit un point blanchätre muni dun cercle blanc. Au quatrième, les ébauches du Poulet étoient plus fixes, mais en observant plusieurs œufs, on le trouve placé quel- quefois au petit bout ; ce qui prouve que la cicatricule n’est pas placée constamment vers la cavité du gros bout de œuf. La vésicule observée la veille étoit plus jaunâtre ; en rompant l’amnios, on appercevoit un petit œil, des ra- mifications de l’aorte; et le point blanchätre aussi observé la veille, formoit la partie oblongue du Poulet. - Âu cinquième, les vaisseaux sanguins qui entouroient la cicatricule , se ramifioient et paroissoient venir des paris situées sous le Poulet; car ils étoient répandus dans toute la membrane du jaune sur laquelle est couché le Poulet. La vésicule déjà décrite , paroissoit garnie en dedans de vaisseaux sanguins. On découvroit en outre*les deux chalazes sur la membrane du jaune, un cercle noirâtre aux deux yeux, deux espèces de vésicules dans la tête, un petit bec, et l’ébauche des ailes, des pieds et du croupion. Il étoit facile de reconnoitre le mouvement du cœur et celui de ses oreillettes. | Au sixième , la vésicule observée dès le quatrième jour, étoit gonflée et adhérente aux vaisseaux ombilicaux ; les chalazes s’étoient un peu rapprochées ; outre le trou de la pupille, on voyoit dans la membrane noire eu choroïde une fente étroite ; et au lieu des deux vésicules vues la veille dans la tête, étoient deux éminences antérieures, une petite éminence intermédiaire et une moyenne anlé- rieure , etc. De D'ORNITHOLOGIE. 189 Au septième , les chalazes s’étoient encore rapprochées, l’albumen étoit visqueux, la fente de Pœil s’étendoit jusqu’au nerf optique , le cerveau étoit blanc et assez ferme ; on commencoit à distinguer le ventricule , le foie, les reins et quelques intestins. La tête étoit aussi grosse que le reste du corps ; le blanc de l’œuf étoit jaunâtre , et les pieds étoient divisés en plusieurs doigts. Au huitième , la membrane nommée chorion entouroit Pœuf ; Pammnios placé au - dessous contenoit une liqueur irès-limpide dans laquelle nageoït le fœtüs ; le cœur, quoique séparé de tous ses vaisseaux, continuoit à se mouvoir long- tems dens la main , et lorsque ses palpitations cessoient , on pouvoit les renouveller en le réchauffant avec l’haleine. Au neuvième , le sternum , les poumons , les parties sexuelles et les urêtres commencoient à se former ; le chorion paroissoit avoir une double cavité, le jaune étoit dans l’une , et le fœtus dans Pautre. Au dixième, les pieds et les ailes du fœtus paroissoient foiblement se mouvoir ; sur la peau du cou et sur celle qui recouvroit les vertèbres dorsales , on voyoit des vestiges de plumes ; au-dedans on découvroit les poumons , un foie jau- nâtre à deux lobes, estomac, trois cœcums et les reins. Au onzième , le Poulet recouvert par la seconde mem- brane, étoit couché sur le jaune dans une cavité convenable, et il s’y agitoit avec vigueur. Près l’orifice du ventricule on distinguoit un point vert ; de plus entre les quatre parties ou vésicules du cerveau étoit une tache blanche analogue à la glande pinéale. Au treizième , on voyoit les deux chalazes, les vaisseaux 190 TR A ETPE C'Oo M'PILET mésentériques , et un passage au ventre pour les vaisseaux ombilicaux et pour les intestins. Au dix-huitième, le ventricule renfermoit une substance d’un vert foncé ; les paupières étoient encore ouvertes, et la vésicule du fiel étoit gonflée. Enfin au vingtième jour , l’albumen étoit entièrement absorbé, et les chalazes seules subsistoient encore; le petit sac du jaune correspondoit avec l'intestin parmi les vais- seaux sanguins. Le sac du jaune ayant été entr’ouvert présentoit un grand®hombre de rameaux jaunâtres attachés par leur tronc commun aux parois intérieurs du sac : alors étoient les paupières entièrement closes aux divers Poulets _ observés dans le jour. Les détails qui méritent sur-tout d’être considérés, sont ceux qui sont relatifs au passage du jaune dans les intestins; le lecteur peut en prendre une plus grande connoissance dans les Actes de Copenhague, de 1773. Needham a donné aussi quelques détails sur les parties de Pœuf. Il prétend y avoir reconnu six enveloppes ; savoir , 1.0 la tunique attachée après la coquille ; 2.0 la tunique qui forme la cayité du gros bout, et qui entoure aussi l’œuf; 3.0 la tunique du premier albumen , laquelle est couverte de veines et d’artères irès - pelites après plusieurs jours. d’incubation ; 4.° l’amnios qui. recouvre une liqueur transparente désignée par quelques auteurs anciens sous le nom de colliquarmnentum , dans, laquelle nage le Poulet; 5.0 la tunique du grand albumen ; 6.0 celle qui contient le jaune. Dans les vivipares, les vaisseaux ombilicaux sont réunis D'OIRNITHOLOGIE. 191 en un cordon dès le commencement de la grossesse ; mais dans les ovipares les vaisseaux pénètrent dans diverses régions de l'abdomen, et sont par conséquent enveloppés dans plusieurs membranes. Outre les artères et les veines qui pénètrent de la région des lombes dans les deux albumens , on trouve encoré deux autres artères et une veine , qui se répandent des lombes et de la cœliaque dans le jaune. Needham s’aitache principalement à décrire un conduit intestinal qui avoit échappé aux regards de ses prédécesseurs. Le jaune pénètre par ce conduit dans les intestins pour y subir une préparation convenable, avant d’étre mélé avec le sang du fœtus. Ce conduit commence dans le jaune par plusieurs racines , qui se réunissent en un tronc inséré autour des intestins vers l’extrémité des deux cœcums. Le jaune rendu liquide par le sang artériel , est déposé dans cette partie de Piléon ; et le Poulet s’en nourrit jusqu’à cé qu’il puisse digérer une autre nourriture. Enfin, lorsque l’oiseau a rompu sa coquille , ce conduit augmente en tous sens , s’inchine sur le côté de Pintestin, et y forme un cœcum qüi subsiste pendant toute la vie de bätiégnal. Malpighi a joint à la fin de son Ænatome Plantaru , des observations sur l’œuf couvé ; et malgré les détail nombreux qu’il donne sur laccroissement du Poulet, cependant on y trouve des faits presque analogues à ceux indiqués précédemment. Cet observateur à l’aide du mi- croscope , à remarqué que , dans œuf infécond la cica- tricule ne renferme qu’un globule informe entouré de cercles concentriques , au lieu que dans Pœuf fécondé , il 192 ie & VAE ICHONM PILE x a reconnu un embryon de Poulet nageant dans une liqueur transparente au milieu du globule. Haller publia en 1758, à Lausanne, un recueil de mémoires très-curieux sur la formation du Poulet ; et les divers faits qui y sont contenus , nous prouvent que cet homme de génie étoit capable d'éclairer toutes les branches de l’économie animale par le flambeau de Pexpérience. Bonnet, de Genève, parut dans le même tems, et par ses divers écrits, il montra qu’il étoit également digne de contempler et de décrire les phénomènes .de la Nature : dans ses ouvrages sur les corps organisés , il s’attache forte- ment à appuyer Popinion de Haller en faveur de la préexis- ience du germe à la fécondation ; et il combat les écrits de Wolf, médecin allemand, et des auires partisans de Pépigénèse. Voici comment Haller, dans ses Élémens de Physiologie , prétendit répondre aux difhicultés qui lui furent faites par Wolf, touchant son opinion de la préexis- tence du germe à la fécondation, fondée sur la continuité des vaisseaux et des membranes entre le jaune de lœuf et le Poulet. « Je puis cerüfier Pexistence du Poulet dans l'œuf non fécondé , parce que les membranes internes et externes de lintestin, et que lintestin même, sont également continus avec l’épiderme et la peau ainsi qu’avec la tunique du jaune. D’après cela il me paroït que les œufs dépen- dent entièrement de la femelle, puisqu'ils peuvent se former dans Povaire sans le concours du mâle, et parois- sent munis des mêmes organes et des mêmes parles que l’œuf fécondé. T’embryon est une partie nécessaire de Pœuf, il ne peut s’en détacher parce qu’il tient tellement D'AOMRINUT TH OL O G 18 108 à la membrane jaune, qu’il semble ne faire qu’un même corps avec elle ; et puisque le jaune paroît être formé au complet dans Povaire de la Poule sans aucune fécondation préalable , comment prouver que le Poulet ne doit point son entière formation à la femelle? » Dans le supplément à son grand ouvrage, Haller donne d’amples détails sur Paccroissement de l’embryon ; et quoique ses résultats soient presque conformes à ceux de Wolf, ces deux observateurs ne sont nullement d’accord dans les inductions et les con- séquences qu’ils en ont tiré. Le système émis par Bonnet dans sa Contemplation de la Nature , paroît conforme en beaucoup de points avec celui de Haller , sur-tout lorsqu'il combat les partisans de lépigénèse, qui au lieu de germes préformés , veulent que l’animal soit engendré par la réu- nion de diverses parties, et en vertu de certaines lois. Quoique Popinion de cet homme célèbre par ses vastes connoissances et par ses vues profondes , ait peu de rapports avec le sujet de ce chapitre ; cependant j'ai jugé conve- nable de Pexposer ici, afin qu’on puisse la comparer avec celle des autres physiologistes qui ont travaillé sur cette parte délicate. » Le jaune de lœuf est tapissé en dedans par une membrane , qui n’est que la prolongation de celle qui revêt Vintestin grêle du Poulet; elle est commune à l’estomac, au pharynx, à la bouche , à la peau. Sa surface extérieure est revêtue par une seconde membrane provenant de la précédente , laquelle s’unit au mésenière et au péritoine. Tous les vaisseaux sanguins dispersés dans le jaune , pro- viennent des artères et des veines mésentériques de Pem- Tome I. Bh 194 T'R'A DEN: C'OBMYPIL'E M bryon , et le sang, qui y circule doit son mouvement à celui du cœur. Le jaune de donc des intestins de man. à et n’en est aussi qu’une partie organique. » Dès les premiers jours de Pincubation, le Poulet a le corps divisé en deux parties, dont Pune contient la tête, le tronc , les membres ; l’autre au contraire n’est formée que des intestins et du jaune , et elle rentre dans le corps vers la fin de l’incubation. | » Comme le jaune est également rempli devaient eh recouvert de membranes dans les œufs non fécondés , le Poulet existe donc tout entier dans l’œuf avant la féconda- tion, et il ne doit pas son origine à la liqueur spermati- que du mâle. La génération des ovipares n’en est pas réelle- ment une ; ce n’est que le prélude d’une évolution, qui à Vaide d’un certain dégré de chaleur , contribuera à l’entier développement de Pembryon et à la production du Poulet. Cette première évolution qui rend le germe de Pœuf visi- ble , et qui donne à toutes ses parties les proportions et les formes qui caractérisent l’espèce, ne peut être que leffet de la nutrition ; et comme l’accroissement dépend d’un certain dégré d’impulsion propre à produire la circulation, lequel manque au cœur des germes non fécondés , de même la fécondation doit aussi être regardée comme un vrai stimulant, qui excite puissamment le cœur du germe, et qui lui communique un premier mouvement. Après ce prélude sur le cœur, un sang ou plutôt une liqueur d’a- bord blanchâtre , qui jaunit et rougit ensuite par dégré, circule dans embryon, et sertbeaucoup à le faire croitre. La liqueur fécondante n’est pas seulement un simple sti- Éd à (HE D'ORNITHOLOGIT. 199 mulant , elle est encore un suc nourricier convenable à accroissement du germe dans lœuf. Portée par les artères dans toutes les parties , elle s’unit à elles dans un rapport déterminé à la nature propre de chacune. Par suite de ses - effets, le fœtus quitte bientôt sa forme, et devient un Poulet ; il lui survient des ailes et des pieds ; tout en lui se déploie, se faconne , s’arrange sur un nouveau modèle; le petit animal se courbe de plus en plus sous la coquille, il se revêt successivement de muscles et de plumes, et au bout de dix-huit à vingt jours il éclos Poulet parfait. » On ne peut qu’être infiniment étonné de voir deux hommes également recommandables , Haller et Bonnet, établir un pareil système , et létayer sur des sophismes erronés quoiqu’ingénieux. Wolf, et depuis lui, Blumenbach les ont réfutés d’une manière victorieuse , ainsi qu on peut s’en convaincre en lisant leurs ouvrages. Buffon, dans son Histoire Naturelle des Oiseaux, donne les détails suivans , comme le résultat de ses recherches sur Pœuf et le Poulet. On trouve dans un œuf sous la coque, une première tunique qui la tapisse ainsi que le premier blanc ; puis au centre du blanc interne est une masse jaune sphé- rique, enveloppée dans une membrane propre. Les mem- branes des deux blancs et du jaune sont attachées ensemble vers les chalazes ;, espèces de cordons qui sont comme les deux pôles du jaune; et la petite vésicule lenticulaire ou la cicatricule est fixée sur son équateur. Le premier effet de la fécondation est de dilater la cicatricule, et dy former Pembryon; lincubation se borne ensuite au développement Bb 2 196 Tan CA CE: CHE P: 1) ET de embryon , déjà tout formé dans la cicatricule de Pœuf fécondé. | pi Au bout d'environ six heures , la tête du Poulet unie à Pépine. dorsale , nage dans le globule ; puis vers la fin du premier jour on voit la tête grossie et recourbée. Au second jour les vertèbres et les côtes sont comme de petits globules disposés sur deux rangs à côté de Pépine ; Pébauche des ailes et des vaisseaux ombilicaux paroit foi- blement , ainsi que le cou , la poitrine ; on appercoit déjà deux petits yeux et trois vésicules sous des membranes transparentes ; le cœur du fœtus commence à battre, et son sang est agité. Au troisième ; le Poulet est augmenté ; son cœur sus- pendu au-dehors de la poitrine , a trois battemens remar- quables et successifs , pour recevoir par Poreillette le sang veineux , pour le renvoyer aux artères , et pour le pousser dans les vaisseaux ombilicaux ; les vésicules du cerveau sont parsemées en - dessus de veines et d’artères ; de plus la liqueur qui enveloppe le fœtus est plus épaissie, Au quatrième , les yeux sont achevés, le cerveau paroït formé de eimq vésicules , les ailes s'étendent , les cuisses se forment. et le corps est déjà uu peu charnu. Au cinquième , le cœur est renfermé dans le corps par une membrane très - mince ; les vaisseaux ombilicaux s’échappent de Pabdomen. Au sixième, la moëlle spinale séparée en deux branches s’étend le long du dosÿ le foie d’abord blanchätre paroit un peu obscur; et sur la peau du Poulet commencent à pondre les plumes. } DORNITHOLOGIE. 197 - Au septième et au huitième, le bec, le cerveau, les ailes ét les pieds acquièrent leur perfection. Au neuvième, les poumons paroissent avoir une teinte blanchâtre. Au dixième, les muscles sont mieux conformés, surtout ceux des ailes; et les plumes sont plus distinctes. Au onzième, on reconnoit au cœur ses deux ventricules réunis, et de plus quelques artères y sont adhérentes. Enfin les autres effets de lincubation consistent princi- palement à perfectionner chaque partie du Poulet, ainsi que Buffon Pa prétendu dans son Histoire Naturelle générale. | Vicq-d’Azyr a publié en 1786 sur cette partie, dans son traité d’Anatomie et de Physiologie, quelques détails exacts, dont l’extrait est ci-joint, afin que lon puisse juger par eux du dégré de certitude des observations précédentes. Dans lœuf des oiseaux on voit, 1.° une coque crétacée et poreuse; 2.° une membrane qui tapisse l’intérieur de cette coque; 3.0 vers le gros bout de l’œuf est un petit yuide en forme d’un segment de sphère, qui ne contient que de air, etquiest formé par Pécartement de la membrane d'avec la coque dans cet endroit; 4.° sous la membrane adhérente à la coque est une seconde enveloppe qui paroit essentielle au développement de lembryon, et qui présente à sa surface les ramifications nombreuses des vaisseaux sanguins dont est formé le cordon ombilical, comme on peut s’en convaincre dans un œuf couvé pendant plusieurs jours ; 5.0 sous ces premières membranes on trouve un blanc extérieur glaireux et limpide, où sont suspendus lg 108 TRAITÉ COMPLUE second blanc ou albumen, le jaune et ses annexes, telles que les chalazes et le fœtus dans le tems de l’incubation. Le second blanc, qui entoure immédiatement le jaune, et qui est par rapport au premier dans la proportion d’en- viron Cinq à un dans l’œuf non couvé, quoique d’abord visqueux et cristallin, mérite surtout le nom d’a/bumen , parcequ’il se coagule dans l’eau bouillante en une masse blanche. Il est plus abondant vers le petit bout de l’œuf, de sorte qu’il enveloppe le jaune; et de plus il adhère puissamment au grand hémisphère du jaune, opposé à la cicatricule. Le jaune qui a une forme sphérique, et qui se trouve plus près du gros bout de l’œuf, paroit fixé par deux li- gamens en partie membraneux et en partie albumineux nommés chalazes ; il consiste dans une humeur jaune re- couverte par une tunique. Avant que Pœuf soit couvé , le jaune est divisé en deux hémisphères inégaux par une zône à laquelle est fortement attachée, vers les deux pôles opposés, une des extrémités de chaque chalaze. L’humeur du jaune dans un œuf frais, a la consistance d’un miel liquide , et elle se coagule comme Palbumen dans l’eau bouillante. Outre la zône circulaire, on voit dans la tunique vers le cenire du petit hémisphère , une tache arondie blan- châtre, nommé communément germe ou cicatricule. Selon plusieurs Physiciens, et même suivant Malpighi, on trouve des traces du petit embryon seulement dans le germe de Vœuf fécondé ; mais Haller et Bonnet assurent que les mêmes ébauches existent dans le germe infécondé, et PA 1 v D” CN STAR;H Qu Oo G IE: : 199 Vicq-d’Azyr penche lu-même vers cette dernière opinion. Après deux ou trois jours d’incubation, le germe paroit sur ses bords parsemé de points d’un rouge obscur , et dans le centre est un petit corps alongé grisâtre. Le germe s'agrandit d'avantage vers le quatrième et le cinquième jour; les points de sa circonférence sont plus rouges, plus nombreux, et ils se rapprochent vers le centre; de plus dans le petit corps alongé sont deux points rouges qui.battent sans cesse, et qui sont les deux veniri- cules du cœur. Outre ces points rouges, on voit une suite de points jaunes qui composent le vaisseau jaune ; la reunion des séries de points rouges forme les vaisseaux sanguins ombilicaux et les vaisseaux sanguins du jaune ou omphalo-mésentériques. Au neuvième ou dixième jour, le germe est beaucoup augmenté; et dans lembryon on appercoit les moignons des ailes et des pattes, la tête, les yeux, la queue et beaucoup d’autres organes. De plus les séries de points rouges et de points jaunes forment un triple systéme vas- culaire, savoir, celui des vaisseaux ombilicaux, celui des vaisseaux sanguins du jaune, et celui des vaisseaux jaunes, dont le tronc s’ouvre dans le conduit intestinal. Lorsque Poiseau est prêt à éclorre, les blancs sont con- sommés , mais le jaune est plus étendu. Après que le fœtus s’est nourri des premiers , le jaune entre en entier par le nombril dans son ventre; il paroït même constant par er que le Poulet tire sa substance du jaune contenu dans sonabdomen , pendant les deux premiers jours après sa naissance, 200 TRAETÉ CON rPLET Tel est Pexirait des principales remarques faites jusqu’à ce jour sur la formation du Poulet : chacun de ceux, qui ont écrit sur cette partie de l'Histoire Naturelle, a émis des opi- nions différentes ; mais cependant, on trouve entre tous ces traités une espèce d’accord, soit sur les parties qui composent l’œuf , soit sur celles qui paroissent successive- ment dans le Poulet. Il seroit essentiel que des hommes éclairés et profondement instruits dans l’art d’observer ;, se réunissent pour revoir cette partie physiologique plus en détail. | Lorsque le Poulet a rompu sa coquille à l’aide du petit tubercule rostral qui est placé sur l’extrémité de la man- dibule supérieure , alors il quitte son étroite prison, ül agit sans contrainte, sa respiration est plus régulière , les organes de ses sens commencent à s’exercer d’une maniere convenable , et le petit oiseau est en naissant, plus ou moins parfait, suivant la classe dont il fait partie. Les petits des oiseaux de Proie , des Passereaux et des Échassiers sont aveugles durant quelques jours, leur corps est dénué de plumes et de duvet, et leurs jambes sont trop foibles pour pouvoir les soutenir ; la mère prend alors de ces infortunés un soin tout particulier , elle les réchauffe sous son corps, elle les couvre de ses ailes et elle leur apporte une nourriture en partie digérée ; de- venus plus forts , elle leur procure des alimens plus subs- tanciels pour häter leur accroissement et pour fortifier peu - à - peu leur estomac encore foible. Chaque oiseau emploie toujours les mêmes alimens pour ses petits ; les Passereaux , les Pigeons avalent des grains plein leur jabot , D'HONE N D'TH D L O6 TE 201 et il les dégorgent en partie macérés dans le gosier de leurs nourrissons ; les gros oiseaux de Proie , à cause de leur naturel carnassier ; apportent aux leurs des lambeaux de cadavres et même des petits animaux vivans , pour les accoutumer de bonne heure à connoïtre les seuls objets qui soient dignes de les nourrir. Les gros Aigles rem- plissent leur aire d’une grande provision de gibier; et leurs aiglons , alors environnés d’une nourriture abondante, mangent presque sans cesse, et aCquiérent en peu de jours une grosseur considérable. Par les soins assidus du père et de la mère , le développement des jeunes oiseaux est rapide : bientôt le corps se couvre d’un duvet épais, sur- tout vers les parties plus charnues ; de foibles tuyaux commencent à poindre sur les ailes et au croupion, puis ils se déployent successivement sous la forme de plumes : le jeune oiseau est alors plus robuste et plus capable de supporter lintempérie des saisons. Décoré de cette parure légère , il recueille toutes ses forces, et en présence de sa mère il essaye de quitter son nid, il sautille de rameaux en rameaux , il déploye ses ailes encore novices, et en parcourant fréquemment de petits espaces, il abandonne bientôt ceux à qui il doit son existence , et les lieux qui Pont vu naitre : il oublie dans ses longs voyagés tous les instans de son enfance , les tendres soins de ses parens, et il ne paroïît plus songer qu’à faire amour ou à pourvoir à ses divers besoins. Les petits des Échassiers au sortir de Pœuf , sont aussi débiles , et ils ne sortent de leur nid que lorsqu’ils sont couverts de plumes: alors on les voit s’exercer d’abord à courir sur les rivages voisins, puis ils franchissent Tomel, - ® Ce 202 TRACE CIO MP 'LET en volant, les ruisseaux , les fleuves, les lacs et même les mers. Les pets des oiseaux Nageurs et des Gallinacés sont au sortir de l’œuf, beaucoup plus parfaits ; leur corps est recouvert de duvet, leurs yeux sont ouverts, leurs jambes sont robustes et ils peuvent se procurer leur nourriture. Ceux des Gallinacés suivent par-tout leur mère qui en prend un soin tout particulier. Si lon se transporte au printems dans l’intérieur d’une basse-cour , on voit la Poule se promener en triomphe suivie de ses nombreux Poussins ; tantôt elle les rassemble sous son ventre , elle les couvre de ses ailes et les défend contre les animaux malfaisans ; tantôt elle les appelle par de tendres gloussemens vers les granges et les étables ; elle leur montre du bec les menus grains qui servent à les nourrir ; sa tendresse maternelle lui fait braver tous les dangers ; sauvage et timide avant la ponte , elle se hâte d’éviter nos approches ; mais lorsqu’elle est devenue mère de famille, elle est alors courageuse et même téméraire , elle attaque les chiens à coups de bec, elle les harcèle, et les chassé loin d’elle. Si Pon porte ses pas vers la marre, on la voit couverte de petits Canards qui nagent et s’agitent en tout sens ; ils courent sur l’eau après les Moucherons et les insectes, puis ils vont sur la terre se reposer au soleil. Ces soins des mères pour leurs petits ne subsistent qu’au- tant qu’ils paroissent avoir besoin d’elles ; car au bout de quelque tems elles les abandonnent et les chassent. Buffon prétend que lorsque les petits des Aigles et des Faucons sont en état de voler, le mâle et la femelle les poursuivent + D’OMRIN'I TH © L O0 G E FE! 203 en jettant des cris continus et perçans, pour les éloigner et les dépayser; ce qui se fait sans doute par la dure nécessité qui rompt les liens des familles et de toute société, dès qu’il ny a pas assez pour partager, où qu’il y a impossibilité de trouver assez de vivres pour subsister ensemble dans les mêmes ierres. À mesure que les petits des oiseaux acquiè- rent des forces, et lorsqu'ils sont en état de pourvoir à leur conservation et de satisfaire leurs divers besoins, les attentions de la mère diminuent peu-à-peu , elle se fatigue de les voir, puisque ses soins leur sont désormais inutiles. On reconnoît qu’alors les liens qui unissent les pères et Les mères avec leurs petits sont rompus ; les mères épuisées par de longues fatigues, par la construction de leur nid, par les soins de lPincubation, et par leurs allées et venues continuelles, ont besoin alors de repos , et de se nourrir pour recouvrer des forces et un nouvel embonpoint. On ne peut se dissimuler qu’il reste un grand nombre de découvertes à faire dans les diverses branches de POrni- thologie ; beaucoup de faits sont encore ignorés, et quelques- uns sont ou mal ou imparfaitement connus. Lorsque je traiterai des mœurs des oiseaux, j’aurai soin de faire sentir aux naturalistes tous les vuides qu’il s’agit de combler pour le perfectionnement de cette science ; mais il me suf- fira de remarquer ici que toute la Physiologie des oiseaux est encore tres-incorrecte , malgré les observations faites par Sténon, Borelli, Barthez, etc. Vicq- d’Azyr, avant POuvrage de ce dernier sur les Mouvemens des Animaux, avoit cependant donné des Mémoires très-soignés et infi- niment exacts sur les muscles des oiseaux, et il avoit, Cc 2 204 TRAFPTÉ COMPLET pour ainsi dire , frayé la bonne route aux Physiologistes. Je ne prétends pas ici censurer le traité de Barthez, car il contient quelques bonnes vues ; je me suis même décidé à insérer dans le chapitre suivant ses observations , soit parce qu’elles sont plus complettes que tout ce qui a été publié jusqu’à présent sur le vol des oiseaux , soit parce qu’elles pourront offrir aux Physiologistes les moyens de mieux faire. DORNITHOLOGIE, 20 mob P: LV Ra cor LE Le Sur les organes propres à la station, au marcher et au vol des Orseaux , et sur le mécanisme de ces fonctions. QE Lessons Naturelle est une source intarissable où Pobservateur peut puiser sans cesse; car celte science presque aussi vaste que la Nature, offre chaque jour de nouveaux faits sur les êtres connus. La description des êtres organisés , de leurs diverses parties soit solides soit fluides , et de la manière dont ils exécutent leurs fonctions ; le mécanisme de tous les mouvéimens qui leur sont pro- prés, et qui dépendent principalement de leur volonté où de Pirritabilité de leurs muscles, méritent d’être appro- fondis autant que notre intelligence peut nous le permettre. La classe nombreuse des oiseaux nous offre seule un vaste champ pour faire des recherches sur cette partie de la Physiologie. Plus que les autres animaux , ils paroissent destinés à un mouvement continuel : tant que le soleil éclaire les contrées qw’ils habitent, on les voit tantôt parcou- rir avec rapidité les plages arides èt le bord des rivières, tantôt voler en tout sens dans les airs : les Aigles et les Vautours planent dans de longs intervalles en épiant leur proie avec soin ; les Hirondelles et les Alouettes s'élèvent jusqu’au sein des nuages, et y restent pendant quelques Fr 206 TR A ÔMÉ COMPLET heures comme suspendues et comme immobiles. Vers les tropiques au-dessus des eaux et à de grandes distances loin des terres, les Pétrels et les Pailles-en-Queue restent des jours entiers à voltüiger sans vouloir prendre de repos. Loi- seau a les muscles des ailes proportionnellement plus forts que ceux des membres des quadrupèdes ; et c’est pour cela qu’il peut agir plus long-tems et avec beaucoup plus de vitesse. C’est avec vérité que Buffon a prétendu que la plus grande légéreté des oiseaux, et par suite la vitesse de leur vol, dépendent sur-tout de la proportion des ailes, des plumes et de la queue par rapport au reste de leur corps. Suivant cet écrivain judicieux et profond , un oiseau à corps petit, à ailes et queue très-étendues doit fendre Pair sans aucun effort et parcourir en peu d’instans de grands espaces : et si lon réfléchit au trajet immense qu’un oiseau de grand vol peut faireæn peu d’heures, on est surpris et étonné de la distance parcourue. Voici à-peu-près comment il raisonne sur ce point; un homme bon marcheur peut faire deux lieues à l'heure, et une Hiron- delle ou un Aigle doivent avoir dans leur vol une vitesse décuple ; ainsi donc ces oiseaux peuvent parcourir vingt lieues par heure, et deux cent en dix heures. Les faits et les preuves sur lesquels il fonde son calcul sont très- concluents ; et l’on peut dire avec lui que le mouvement paroït être aussi nécessaire à Poiseau, que le repos aux. autres animaux, Les oiseaux , quoique pourvus d’un certain nombre de caractères communs , en ont cependant beaucoup d’autres qui appartiennent qu'à un certain nombre d’espèces , ou D''OUR N LT H © L O G LÉ 207 même à quelques individus. Toujours prévoyante dans ses vues, toujours féconde dans ses plans, la Nature a su varier à Pinfini les formes et les couleurs de ses productions pour éviter la monotonie. Elle a donné de plus à chaque être animé des habitudes, des inclinations qui lui sont propres; et par là elle a répandu sur tous les objets un charme puissant, un attrait irrésistible qui captivent les regards des observateurs. Quoi de plus séduisant, et de plus capable d’exciter notre curiosité , que toutes ses différences qui existent seulement entre les organes propres au mouvement des oiseaux. Si l’on considère pendant quelques instans les seuls oiseaux aquatiques, on voit de nombreuses espèces réunir à la possession des eaux , la jouissance de la terre et de Pair, tandis qu’un petit nombre d’autres sont presque confinées sur le premier élément. En voguant sur les flots elles trouvent toutes une subsistance abondante , une proie qu’elles saisissent soit en fendant les ondes et en y plongeant, soit én effleurant leur surface ; et elles attrapent ainsi avec le bec leurs victimes. | Les oiseaux ne jouissent pas tous également de la faculté du vol ; on sait que l’Autruche, le Touyou, le Dronte et les Manchois ne peuvent employer.leurs ailes qu’à redou- bler leur marche. Les oiseaux sont aussi plus ou moins lents à se mouvoir , suivant la forme et la position des jambes par rapport à leur corps. Les Pluviers, les Vanneaux, PÉchasse , etc. à aide de leurs jambes, courent sur la terre et s’élancent presque comme un trait; et quel- ques-uns de ces oiseaux à cause de leur célérité, ont été nommés par les naturalistes , Coureurs et Coure-vites. Les 208 T'R ABTE AcCoiM P LE T Manchots, les Grebes et les Pingouins, au contraire , à cause de leurs pattes courtes , épaisses et insérées près des lombes ;, et à cause de leur corps dirigé dans une position presque verticale , peuvent à peine se mouvoir sur terre ; les ailes de la plupart ressemblent plutôt à deux nageoires carülagineuses pendantes sur les côtés de leurs corps. Comme les autres oiseaux dont les doigts sont réunis par de larges membranes , ils passent la plus grande partie de leur vie sur les eaux, ils nagent avec célérité, et s’échap- pent aux coups des chasseurs en se plongeant au sein des eaux. l’eau est leur élément plutôt que la terre ; c’est sur elle qu’ils exécutent avec plus de facilité tous leurs mou- vemens, et qu’ils trouvent la nourriture qui leur convient. Les détails que nous avons donné dans le second cha- pitre sur le nombre , la forme et lParrangement des os des oiseaux , et principalement sur ceux des pieds et des ailes, nous ont déjà fait entrevoir combien les oiseaux diffèrent entr’eux par les organes qui sont propres à‘leurs mouvemens. Les pieds seuls nous offrent de nombreuses différences ; et la disposition des doigts présente des carac- tères tranchés , et presque suflisans pour séparer en plusieurs grandes familles la classe nombreuse de ces volatils. Le pied des oiseaux , que quelques auteurs nomment aussi jambe , répond au tarse des Mammifères ; on en compte jamais plus de deux aux oiseaux, et c’est en quoi ils diffe- rent des autres animaux. Les pieds ou plutôt les £arses varient beaucoup dans les oiseaux ; suivant leur forme, leur grosseur, leur dimension et leur position par rapport au Corps. Outre qu’ils sont maigres ou charnus, foibles ou C D'ORNITHOLOGIE. 209 musculeux, on reconnoïit de plus d’autres caractères essen- tiels à saisir dans Pétude de l’Ornithologie, tels. sont les suivans : les pieds sont courts, aux Manchots; longs et gréles , aux Échassiers ; nus, aux Passereaux , etc. ; emplu- més , aux Lagopèdes ; ordinairement ils sont articulés de facon que le corps dans la station de loiseau , est dans un parfait équilibre , aux costipèdes ; dans les oiseaux d’eau ils sont hors d'équilibre , c’est-à-dire articulés en arrière, sur-tout dans les Grèbes, les Plongeons, et dans les autres clunipèdes. La peau qui recouvre les pieds des oiseaux , est divisée par anneaux plus ou moins larges et nombreux, dans les scutipèdes ; ou bien elle présente un nombre pro- digieux de petites écailles régulières le plus souvent penta- gones ou hexagones, aux réfipèdes. Si lPon examine ensuite le nombre des doigts et leur disposition, on voit des pieds à deux doigis ou bridactyles, à PAutruche ; à trois doigts ou éridactyles, aux Pluviers ; à quaire doigts ou éétradactyles, aux Passereaux, etc.; on doit regarder comme un défaut de conformation le nombre de cinq doigts aux pieds des oiseaux. T'antôt ils sont fendus, et tantôt ils sont réunis dans une membrane. Ils sont sim- ples , ou bordés de pointes cornées aux Tétras et à quelques Gélinotes ; ils sont toujours ongulés , excepté le petit doigt de VAutruche : les ongles sont courts ,aux Moineaux ; très- longs ; aux Jacanas; droits, au pouce des Alouettes; crochus, aux Rapaces; plais et élargis, aux Grèbes ; pointus à beau- coup d’oiseaux ; et leurs bords sont arondis ou tranchans ou roulés, ou même dentelés au doigt intermédiaire de . quelques Engoulevents et des Hérons. D’après les grandes Tome I. D 4 210 TIR A'MTTE C oO MPLET différences qu’on observe dans le nombre et la disposi- tion des doigts, on pourroit diviser les oiseaux ainsi qu’il suit : PAR DS A, DOTGMSNSTNPLESS Fendus , trois devant, un derrière ; Fendus, quatre devant, pas derrière ; Aplatis , trois devant réunis en partie , un der- rière ; _ Fendus, deux devant, deux derrière ; Fendus, trois devant, pas derrière ; Trois devant | dont deux seulement munis à leur base d'une fausse - membrane petite ; un derrière ; aux SÉDILIPÈDES ou al à doigts percheurs ; aux PRÉHENSIPÈDES ou à doigts preneurs ; aux GRESSORIPÈDES Ou à pieds marcheurs ; aux SCANSORIPÈDES Ou à doigts grimpeurs ; aux CURSORIPÈDES Ou à pieds coureurs; aux : VADIPÈDEs ou à pieds échassiers ; tels sont les Rapaces et les Passereaux. les Martinets. les Calaos, les Gué- piers , etc. les Perroquets, les Pics, etc. les Pluviers , l’'Hui- trier , etc. les Bécasses | les Courlis, etc. DIOUR N°1 TH O LOoGY'E. 21] PIEDS A DOIGTS MEMBRANEUX, Deux ou trois devant, un ou pas derrière , tous les antérieurs réunis duns une demi- mem brane ; Quatre devant , réunis dans une large mem- brane, pas derrière ; Trois devant, réunis dans une large mem- brane , un derrière ; Bordés et réunis à leur base par une membrane, trois devant , un ou pas derrière ; Fendus , trois devant, bordés d'une membrane découpée , un derrière ; aux SEMI = PALMIPÈDES ou à doigts demi- palmés ; aux FLABELLIPÈDES ou à doigts en éventail ; aux PALMIPÈDES ou à doigts palmés ; aux LoBIPÈDES ou à doigts lobés ; e aux PINNATIPÈDES ou à doigts pinnés; - tels sont l’Autruche, les Gallinacés , etc. les Pélicans, les An- bingas, etc. les Canards, etc. les Grébes , les Plongeons, etc. les Foulques , les Phalaropes, etc, D d 2 212 TR AZTÉ Co MP Lv ET Tous les oiseaux des pays froids, et sur-tout les Nageurs, ont le corps protégé par un duvet épais et par des plumes, tandis que dans les pays chauds on en rencontre quelques uns qui sont nus sur certaines parties du corps. Par le mot plurne on désigne ordinairement tout ce qui recouvre la peau des oiseaux; mais les Naturalistes sont convenus de ne comprendre sous ce nom que celles qui couvrent la tête, le cou, le dos et le ventre : celles des autres parties de Poiseau ont des noms particuliers ; tels sont le duvet et les perrnes des ailes et de la queue. Le duvet consiste en une tige très-foible, garnie de barbes “alongées, plus ou moins crépues et non attachées ensemble par leurs fileis. Outre ce duvet cotonneux qui sert à garantir Voiseau contre le froid, on voit aussi quelques poils rares, redressés et terminés par six à huit barbes trés-courtes. Le corps du jeune oiseau se couvre d’abord de duvet, les plumes poussent ensuite. Les plumes sont composées du {uyau, de la ge, et des barbes. Le tuyau, ainsi nommé parcequ’il est creux et cylindrique, üent à la peau par sa base; lorsque la plume est nouvelle, son tuyau contient une humeur épaissie et sanguine qui sert à faire croître la üge et les barbes ; ensuite cette humeur est remplacée par des anneaux mem- braneux , secs, réunis ensemble, et ils communiquent réciproquement aux autres parties de la plume les sucs propres à la nourrir. espace qui se trouve entre le tuyau et ses membranes est rempli d’un air que Linné a prétendu être renfermé dans un vaisseau aérifère semblable aux vais- seaux lymphatiques, et qui se répand dans la moëlle con- D'ORNITHOLOGTI E. 219 tenue sous écorce de la tige. Le tuyau et l’écorce de la tige sont d’une substance assez semblable à la corne des ongles. La tige est une prolongation du tuyau; outre qu’elle est convexe en dessus, aplatie et munie d’un sillon lon- gitudinal en dessous , de plus elle est remplie d’une moëlle blanche , celluleuse et sèche, assez semblable à celle du sureau. Les deux autres côtés de la tige ont une écorce très-mince, et sont garnis de barbes ou plutôt de filets finement barbelés et plus alongés du côté extérieur. Outre que ces barbes se dirigent vers la pointe de la tige, elles vont aussi peu-à-peu en croissant vers le milieu de la üge, puis elles décroissent insensiblement jusqu’à son extrémité. Mauduyt a observé que les barbes sont hérissées chacune de filets, les uns roulés en volute , et les autres droits, de sorte qu’ils s’engrainent , et que les barbes demeurent lisses et jointes ensemble par Punion et par l’entrelacement de ces filets. Sans entrer ici. dans un examen approfondi de toutes les plumes qui décorent les oiseaux, je férai cependant remarquer les points suivans comme étant essentiels pour étudier avec succès l’Ornithologie. Les plumes sont distinguées entr’elles suivant la région qu’elles occupent sur le corps ; ainsi on nomme : Cervicales , celles du sommet de la tête. Temporales, celles des joues. Frontales, celles du front. PLUMES,..,. hi $ Occipitales , celles de l’occiput. Oriculaires , celles des oreilles. Orbitaires , celles qui entourent les yeux. 214 TRALSEÉ Cc'o MIPILCE T Sourcillières, celles des sourcils. Jugulaïres, celles du joug. Uropygiales , celles du croupion. Collares, celles du cou. Pectorales , celles de la poitrine, Abdominales , celles du ventre. Lombaires , celles des lombes. Prumes..... Hypocondriales, celles des hypocondres. Dorsales , celles du dos. Gutturales , celles du gosier, Scapulaires , celles de l’omoplate, Humérales , celles de l’humérus. Fémorales, celles des cuisses. Tibiales , celles de la jambe. Pédiales , celles des pieds. Les plumes sont courtes, alongées ou soyeuses, simples, frisées ou crépues, droites ou bouclées, piquantes ou sim= plementlancéolées, équilatérales ou inéquilatérales, duvetées ou barbelées, ou même nulles. Lorsque celles de la tête sont alongées, on les désigne alors sous les noms de Awppe, daigrette ; de filets, Les plumes oriculaires de quelques Chat-Huants et des Soubuses sont nommées oreillons, parce qu’elles sont étalées et épanouies autour de Poreille ; on a désigné aussi les humérales par les noms de couvertures superieures ou Zrférieures , et les uropygiales par ceux de couvertures du dessus et du dessous de la queue. Outre qu’elles ont toutes sortes de couleurs suivant les oiseaux , elles sont de plus, d’après l’arrangement des teintes, uni- colores ou bicolores, ponctuées , tachées ou oculées, D OMAN (TH O L:0 G LE 215 striées longitudinalement ou annelées en travers, à reflets simples ou métalliques. On désigne sous le nom de pennes les grandes plumes des ailes et de la queue : les premières ont été nommées en latin rerniges, parcequ’elles semblent faire Poffice de rames , et les secondes rectrices, parcequ’elles servent à Poiseau de gouvernail. Elles sont longues, roides, plus ow moins redressées, et munies d’une tige foible dans :les oiseaux à vol silencieux, ou d’une tige forte dans lesoiseaux à vol bruyant. Les plumes proprement dites sont nécessaires à l’oiseau pour le préserver contre l’humidité et le froid, et contre toutes les intempéries des saisons; les pennes servent au contraire à l’élever dans l'air, à augmenter par leur mouvement réglé la légéreté de son corps, et à lui faire fendre les airs avec plus ou moins de rapidité, suivant Pagilité de ses ailes et la force de ses muscles. On en dis- tingue plusieurs espèces , qui ont un nom différent, suivant Ra place qu’ellés occupent sur les-ailes et la queue : ainsi on nomme : ( Primaires , celles du bout de l'aile. Secondaires , celles du coude de l'aile. De l’ Aileron, celles du fouet de l’aile. Caudales , celles de la quéue. Outre les plumes scapulaires et humérales des ailes, on. observe encore de grandes pennes, dont quatre sont im= plantées sur le long doigt et six autres sur le métacarpe , lesquelles s’épanouissent en éventail lorsque loiseau vole, 216 TRAME COMPLET etsereplient lorsqu’il est dans l’état de repos : elles manquent dans les oiseaux qui ne peuvent voler, tels que les Manchots, les Pingoums, etc. L’Autruche n’a à chaque aile que deux tiges de pennes assez semblables à deux piquans du Porc- épic, et le Casoar en a cinq. Les pennes secondaires varient depuis dix jusqu’à vingt et vingt-huit, et elles sont insérées sur le coude, c’est-à-dire vers la jonction des os de l’hu< mérus et de l’avant-bras, car le bras en est dépourvu. Le Jaseur mâle a des appendices rouges et semblables à de la cire, à l’extrémité de quelques pennes secondaires. Les pennes tertiaires forment l'at{eron ou le Jouet de l'aile, et elles sont-au nombre de trois, à cinq, placéés sur l’os du pouce, Les pennes caudales sont ordinairémént âu nombre de douze ; et rarement à celui de dix! dans les Pics, les Coucous, le Torcol, les Toucans, les Calaos, les Grim- pereaux, eic.; ou même de dix-huit dans les Gallinacés : elles sont'insérées sur l’os caudal, et recouvertes ou sou- tenues. à leur base par les couvertures du croupion et de! Panus. | | Les ailes sont propres ou impropres au vol, épaisses ou petites, courtes ou trés-longues, larges ou étroites; les plumes sont & barbeséquilatérales ou inéquilatérales, toutes dirigées vers lextrémité de la tige, ou quelques-unes crépues et courbées vers le iuyau: La queue est alongée lorsque les pennes caudales sont plus longues que les pieds, ou courte lorqu’elles sont moins longues; elle est égale ou :arondie, lorsque les. pennes sont égales entr’elles; étagée, lorsqu’elles, décroissent en grandeur vers.les côtés en forme. d’un coin; elle est fourchue, lorsque les pennes inter médiaires sont ha D OLRYN:I T H OL 0: G L'EÏ 217 courtes; bifide, lorsque deux pennes sont très-prolongées ; bisoyeuse, lorsqu’elle est munie de deux longues soies ; enfin elle est épanouissable en forme d’une roue, dans quelques oiseaux mâles, principalement parmi les Galli-, nacés. Quand la queue est dans sa position ordinaire, les pennes latérales sont repliées et couvertes par les intermé- diaires. Telles sont les différences remarquables qui existent entre les plumes des oiseaux ; mais il convient d’observer ici que la Nature , toujours prévoyante et sage dans ses volontés | a doué les oiséaux à leur croupion, de deux glandes renflées et remplies d’une humeur grasse , qw’ils ex- priment avec leur bec, pour en lustrer leurs plumes, et pour les rendre imperméables à l’eau; les Nageurs sont plus abondamment pourvus de cette huile. Les plumes proprement dites sont! très-sujettes à changer de couleur suivant l’âge, la saison , le climat : les pennes sont beau- coup. moins exposées à ces variations. Mauduyt, dans le Dictionnaire Ornithologique de PEncyclopédie , remarque que « les couleurs du plumage dépendent, en général, de Pinfluence des climats, et des circonstances particulières dans lesquelles vivent les individus. Celui des males est différent de celui des femelles dans le plus grand nombre des espèces ; et la plupart des jeunes mâles portent, avant d’avoir mué, la livrée de leur mère. Il y a des espéces qui ont deux plumages différens dans la même année, et on prétend avoir observé des espèces qui en revêétissent trois différens par an. Les femelles ont, dans ces espèces, plu- sieurs mues par an comme les mâles, mais elles ne chan- gent pas de couleur ; et il n’y a que les mâles dont le plu- Tome I, E e 518 LR) A) IOTIÉO € O MPLE?7 mage soit différent à chacune des deux ou trois mues qu’ils subissent : les oiseaux en qui ces changemens ont lieu, appartiennent tous aux régions les plus chaudes de ancien ou du nouveau continent ; et l’histoire des oiseaux ne pré- sente rien de semblable par rapport à ceux qui vivent dans les pays iempérés ou les pays froids ; il paroïît que les mues fréquentes sont un effet de la surabondance des sucs nourriciers , qui sont eux-mêmes le produit d’une nourri- ture plus succulente et plus commune dans les pays chauds. On a observé un petit nombre d’espèces dans lesquelles les femelles prennent en vieillissant le plumage des males. La domesticité n’altère pas moms que linfluence des climats les couleurs ordinaires du plumage, et elle paroït agir en raison des alimens et sur-tout du mélange des races. Le blanc est la couleur dans laquelle les différentes nuances du plumage se changent le plus communément , cela est souvent produit par un froid violent et rigoureux : après le blanc, le noir est la couleur la plus ordinaire à laquelle passe le plumage des oiseaux. Cet auteur observe ensuite que les oiseaux de Proie durnes sont ceux dont le plu- mage est le plus différent dans les mêmes espèces, selon: Pâge des individus et les lieux où ils vivent; et ce sont ces trés-grandes différences qui rendent les oiseaux plus diffi- eiles à distinguer , à reconnoître et à rapporter sûrement à leur espèce. Ces mêmes oiseaux ont, en général, un plumage sombre dans tous les climats, et leurs couleurs les plus ordinaires sont les nuances du brun et du gris , méme dans les pays où Pon trouve les autres espèces d’oiseaux les plus remarquables par Péclat et les couleurs brillantes des plu- DAOUR NE TH O LOGE : Cr mes dont ils sont revêtus. Les oiseaux de Proie zocturnes ont, dans les différentes contrées , un plumage encore plus analogue ‘entr’eux que celui des précédens : ‘plusieurs espèces ont absolument la même couleur sous les trois zônes, ce qui paroît dépendre de ce que par leur ma- nière de vivre, ils jouissent du même dégré de tempéra- ture; quoique dans.des lieux où sa. diétenence est excessive pour. les autres animaux. , | » Par la mue, reprend ailleurs Mauduyt, on EL la chûtedes plumes des oiseaux, étle tems de sa durée ; tous les oiseaux muent une fois par an, et un assez grandnombre jasqu’à deux fois. La muegénérale a lieu,au commencement de Pautomne ;, ou de la saison qui y répond dans Les différens climats, et elle arrive toujours après, que les oiseaux ont achevé leurs pontes. Ceux qui muent deux fois par an, chan- gent de plumes à automne et au printems. La chute des plu- mes,se fait le plus souvent d’une manière insensible ; ais sl y a desespèces qui perdeñt presque tout-à-coup leurs plumes, et sur-tout leurs pennes; ce sont celles dans lesquelles les forcés vitales ont plus d’action, agissent avec plus d’é- nérgie..et produisent des effets plus yéhémens ; les plumes repoussent .chéz elles presque aussi promptement : cela arrive. dans un grand nombre de Canards et d'oiseaux de Proie, La mue est pour tous les oiseaux un état de maladie, un! tems de silence et de retraite : la plupart sont foibles et tristeS pendant sa durée; quelques-uns sont très-malades , et, d’autres périssent ; aucuns ne chantent tant qu’elle dure; ils se cachent, prenñent peu, d’ébats et se jouent plus raré- ment dans les airs, sur les arbres ou dans les prairies. Il E e 2 220 TRAITÉ COMPLET n’y a que les oiseaux tenus en cage et privés de s’accoupler, qui chantent quelques fois pendant la mue ; première pro- babilité qu’elle est en eux leffet de la surabondance , et non de l’épuisement qui agit toujours d’une manière mar- quée sur les organes de la voix dans tous les animaux. » On n’a dit jusqu’à présent que peu de choses satisfar- santes sur la cause de la mue; elle est occasionnée , dit-on, par le desséchement du premier tuyau ; après quoi la nourriture se porte au tuyau de la nouvelle plame ; qui en croissant chasse l’autre. C’est ici indiquer Peffet pour la cause ; car il s’agit de connoitre ce qui occasionne le dessé- chement des anciens tuyaux, et pourquoi. les sues nourri- ciers cessent de sy porter, pour passer au germe des tuyaux qui sont au-dessous. Si lon fait attention que tous les oiseaux, en général, muent aprés la saison de la ponte et après avoir élevé leurs petits, la mue paroftra Veffet de Pépuisement ; on concevra comment les sucs nourriciers ayant été employés à des usages plus importans ; ont cessé de se porter aux plumes, et comment le tuyau de celles-ci s’est desséché et rétréci, comment il vacille dans son : alvéole et est près d’en ‘tomber ; enfin comment après les pontes ; une nourriture abondante telle qu’elle est à la fin dé lété et au commencement de l’automne , fournit des sucs abondans qui ne s’msinuent plus dans des tuyaux flétris, mais qui se portent aux germes des nouvelles plu- mes. Ainsi le desséchement des tuyaux, causé par Pépuise- ment qui est la suite des couvées, patoit être la cause de la chûte des anciennes plumes ; et Pabondance des sucs nourriciers après le tems des couvées et pendant la saison F. . | DOTE NM P'T'H O L O G :I E: 221 où les alimens sont plus nombreux, Ge La Paccroisse- ment des nouvelles. Fe Les jeunes oiseaux, suivant: Maudayt 3 ne perdent à la première mue que les plumes et non les pennes ; ‘et pour expliquer cela il remarque que , loin de souffrir une déper- dition de substance , ils ne cessent de croitre : parvenus à leur grandeur dans la saison où les aliens sont communs! lés sucs nourriciérs se portent au germe des nouvelles plumes, qui, devenu plus fort que celui des anciennes plumes, les pousse nécéssairement au dehors en se dévelop- pant : ainsi Pépüisement pour les pères et méres, et la sur- abondance des sucs noufticiers pour les jeunes, ‘doivent être la cause de la chüte des plumes. C’est sans doute à la méme cause qui agit sur les jeunes oiseaux, qu’on doit attribuer la mue de ceux qu’on a tenus seuls en cage ; ils muent, il est vrai, dans la même saison que ceux qui sont épuisés ‘par :les' suites dé l’accouplement ;: mais leur ue est plus pénible; plus longue , et il'en périt un bien plus grand nombre :-les sucs destinés à la reproduction venant à refluer après la: saison pendant laquelle il: devoient être dépensés età rentrer dans'la masse des humeurs, produisent une surchage générale; les anciennes plumes quiln’ont pas cessé d’être abreuvées, ne sauroient admettré de nouveaux sucs:; ils se portent aux germes des nouvelles sur lesquelles la Nature s’en décharge; ceux-ci végètent avec force, et les, anciennes, plumes résistant ; à deur expulsion jione tombent, querlentement.. C’est! par ces raisons que: les oiséaux largement nourris et qui.ne s’accouplent ; point, courent «plus de-risque que les autrés pendant ;la mu , ainsi que Pexpérience le prouve. 222 TRAUTE:Cc'o'WMr ME T Il existe déjà plusieurs traïtés sur le mouvement et sur le vol des oiseaux; Aristote a composé un livre intitulé , de animalium incessu, où il explique d’une manière uin- génieuse la fonction du vol des oïseaux. Elien et Varron dans leurs livres de animalibus et de re rustica, ont aussi traité cette partie, mais d’une manière confuse et peu exacte. Long-tems après, Fabrice d’Aquapendente , le même que jai déjà cité dans le chapitre précédent, composa deux mémoires intéressans, le premier intitulé, de motu locali animalium, et le second, de volatu apium. Mais parmi les ouvrages composés par, les modernes sur cette partie, il convient de citer ceux de Sténon sur les muscles de l'Aigle, de Huber sur le vol des oiseaux de Proie, de Borelli, de motu animalium ; et aussi la mé- canique des mouvemens de Phormme et des animaux par Barthez. DD à {té He] frrot Mauduyt ; dans Pun!'.de ses Dibcoutis Cétint sur: F4 pature des oiseaux ; donne .des détails infiniment étendus sur leurs plumes et sur leurs différentes espèces, sur Paile considérée comme propre au vol; et sur les mouvethens progressifs des oiseaux. Quoique Barthez , dans ies différens paragraphes que je citerai dans da suite de ce chapitre ait combattu quelques opinions émises par cetauteur ycependamt elles méritent, en général, d’être considérées avec attention à cause des points intéressans qu’elles {renferment. Après avoir donhé un extrait du mémoire:de Poupart , inséré dansles Mémoires de PAcadémie des Sciences de 1699; sur les plumes et sur le duvet; voici de quelle manière Mauduyt explique le mouvement progressif et le vol des D’ O RIN TT H O L O G I E 223 oiseaux. « Destinés à.passer d’un lieu à un autre en traver- sant lair , platôt qu'à parcourir la surface du terrein', les oiseaux marchent moins en général qu'ils ne volent, ét semblent marcher sans 'gräce”,, parce qu’ils paraissent le . faire avec difficulté : ceux dont le haut de la cuisse -est articulé vers le milieu du corps à l’extrémité de la ligne transversale par laquelle passe le centre de gravité , mar- ehent le corps un peu relevé de Pavant : la: plupart des petits, dans cette classe, plient:à la fois tet alongent en+ semble les deux jambes ; et ils ne vont que par:sauis et par élans ; mais les grands oiseaux dont la cuisse est arti- culée de même , -ont la marche plus posée, ils avancent leurs pieds VPun devant Vautre ; et lorsqu'ils sont effrayés et que le danger ne leur paroît pas très-grand , ils courent fort vite , et sans préndre leur vol ils savent se dérober par la fuite : les petits oiseaux qui n’ont pas le.méme avantage, ne fuyent qu’en volant, dès que le moindre danger les menace: Le même Ornithologiste ‘remarque que les oiseaux dont la cuisse est articulée plus en arrière que dans les précédens et par-delà le centre de gravité , comme les Canards , ont communément les jambes fort courtes , et tiennent en marchant leur corps horisontal ; sails avaticenit leurs pieds un après l’autre , d’un mouvement lent et combiné ; d’une progression en avant et d’une dé- chinäison vers le milieu du corps; ce double mouvement est cause que ces oiseaux tournoyent en marchant ; qu’ils avancent peu , méme en se hätant, et que leur allure a quelque chose de géné et pour ainsi dir de ridicule ; enfin les'oiseaux dont la cuisse est articulée à extrémité du corps 224 Tir À DT iC O MP L'ET et fort en arrière du centre de gravité, comme les Grébes, les Pinguoins, les Manchots , ont aussi les pieds fort courts , ils marchent le corps relevé et tout droit ; leur allure est également combinée de deux mouvemens comme celle des oiseaux précédens ; et elle a: les mêmes défauts ; mais ces oiseaux dont l'articulation de la cuisse est en arriére par-delà le centre de gravité , sont généralement d’excel- lens nageurs; la terre est l’élément qu’ils habitent le moins, tandis que Peau est celui dans lequel ils passent la plus grande: partie de leur vie, s’y meuvent librement et s’y jouent de toute manière ; leurs pieds taillés et placés de facon à former des rames excellentes , ne sont que de médiocres instrumens pour marcher, et qui suffisent ce- pendant au besoin qu’ils en ont. Ceux en qui la! cuisse west articulée que peu au - delà du centre de gravité, étendent les pieds de côté en nageant, et ceux qui les ont placés tout-à-fait à l’extrémité du corps , les étendent tout droit.en arrière ; les uns et les autres plongent communé- ment de même qu’ils nagent, les derniers cependant sont et meilleurs nageurs et sur-tout plus excellens plongeurs ; dans cette action , le poids de leur corps, trop léger , garni d’une couche .de duvet et d’une de plumes trop épaisses, ne sufliroit pas pour les faire enfoncer dans l’eau ; ils’ y; plongent leur tête et leur cou perpendiculairement pour que leur poids fasse faire à tout le corps un mouve- ment de bascule, et qu’il offre à l’eau moins de surface ; en même- tems ils s’enfoncent par Peffort qu’ils font, en appuyant leurs pieds à doigts palmés ou semi-palmés contre les couches d’eau qui sont au-dessus, en sorte que leurs WPONENVTHO L1OCETÉ 225 premiers efforts doivent être les plus considérables, puisque plus ils ont pénétré avant, plus les couches contre lesquelles ils peuvent appuyer, sont épaisses et offrent de résistance ; mais dans le mouvement de bascule , qui est le premier qu’ils font, leurs pieds ramenés d’une profondeur assez grande vers la surface, et décrivant une partie de cercle, poussent une masse Re considérable ; ainsi ce premier eifort même leur est très-avantageux, sans beaucoup leur coûter. » Examinant ensuite le mécanisme du vol , Mauduyt observe que les pennes fermes et légères sont des instru- mens exCellens et tels qu’il les falloit pour que Poiseau püt s’élever dans les airs; que les muscles, pectoraux ainsi que ceux des ailes sont par leur volume , par leurs at- taches , par la direction de leurs tendons , des puissances capables d’imprimer un mouvement rapide, fort et soutenu aux instrumens qu’ils mettent en action; que la partie de aile comprise entre Le corps et le pli, la fausse aile in- terne et la queue , sont des voiles ou horisontales ou inclinées à différens angles, qui amplifient la surface , et qui, enflées par le vent, élèvent ou poussent en avant ; que les pennes de Paile sont des rames qui, en frappant d haut en bas, portent puissamment en haut , et en agissant de devant en arrière , portent rapidement en avant. D’après cetie opi- nion que le vol est une action combinée, exécutée en partie à voile, en partie à rame , et réglée par le mouvement de la queue , Mauduyt en infère que les oiseaux qui ont les rames excellentes , sont indépendans du vent, puisqw’ils peuvent voler contre son cours, et s'élever autant qu’il Tome I. Ff 226 TRALTÉ COMPLET leur plaît; tandis que ceux qui n’ont recu de la Nature que des rames inférieures en qualité , tirant plus de partie des voiles que les premiers , subordonnés à l’action du vent, ou ne peuvent le forcer, ou ne le font qu'avec une extrème difficulté. L’Ouvrage de Barthez renferme non - seulement une critique des opinions émises par ses prédécesseurs , mais de plus il contient des explications très - étendues sur la station , le marcher , le nager et le vol ; et à cause de Pétendue des détails dans lesquels entre l’auteur , j’ai cru convenable d’en extraire tout ce qui est relatif à la manière dont s’exécutent les divers mouvemens des oiseaux. « Le corps des oiseaux, dit Barthez , ayant sa moitié supérieure beaucoup plus massive que l’inférieure , a une situation inclinée à l’horison. Il est d’autant mieux soutenu en équilibre dans la stauon et le marcher , que dans chaque extrémité inférieure , le fémur , qui est articulé avec Pos du croupion , se porte vers le milieu du corps, au - dessous duquel il s’articule avec le tibia. Cest ce qu’Aristote paroïît avoir bien connu , quoiqu'il l'ait mal indiqué ; et ce que n’ont pas vu ceux qui n’ont considéré que la position de Particulation du fémur plus ou moins en arrière du centre de gravité du corps. Cette position fait que les pieds de Poiseau sont naturellement portés plus en avant , et par conséquent que la ligne de direction du centre de gravité de leur corps tombe plus facilement sur la base de sus- ientation que donnent les pieds. » D’autres moyens qui facilitent et assurent la station des oiseaux sont, 1.0 la position de leurs ailes qui sont ac \ D'ORNITHOLOGTIE. 227 -toujours jetées derrière la colonne vertébrale ; et il est à remarquer que lorsqu'elles sont fort grandes , à proportion de ce qu’elles se portent en avant, elles rendent le marcher difficile. » 2,0 La structure de leurs pattes, qui ont au bout de leurs os longs des doigts très-divergens; et qui en ont un placé postérieurement , de manière à étendre le support de l'oiseau , et à former un calcaneum:très-ayvantageux. » Dans quelques espèces d’oiseaux la structure des pieds est singulièrement avantageuse pour la station. Ainsi on a remarqué que les Alouettes, ayant l’éperon ou l’ongle de derrière très-long , ont par cette raison beaucoup plus de facilité pour courir dans les terres labourées. Les pieds de VPAutruche ont lécartement le plus favorable pour sa station , d’autant qu’ils sont divergens par leurs parties anté- eures , et rapprochés par les postérieures. » 3.0 [action de la queue des oiseaux plus ou moins prolongée , leur sert de balancier , et assure ainsi leur station. » Les Hochequeues marchent ou courent à pas lents ou pressés , mais toujours faciles, pendant qu’ils remuent con:, tinuellement leur queue du haut en bas. La descente alter- #+ native de ce balancier , continuellement répétée , redresse à chaque instant le corps prêt à s’abattre en avant sur ses appuis : et l’habitude de leur jeu donne à tous les mouve- mens du corps une précision singulière. Mais ce balancier même ne suffit pas pour fixer le Traguef, qui ne cesse d’agiter et ses ailes et sa queue , pendant le tems toujours court où il demeure posé, ‘ Ff 2 228 ER MIMNE COMPLET » Il est aisé de voir que ces moyens ne suffisent pas pour rendre la station des oiseaux assez ferme , dès qu’ils veulent faire quelque effort dans cette position. Ainsi des Coqs en amour ou en guerre, abaissent fortement les ailes sur leurs côtés, pour se cramponner , dit-on, mais plutôt pour enrayer leurs vacillations latérales. | » Les oiseaux de Proie , lorsqu'ils déchirent leur proie placée à terre, la battent fréquemment de leurs ailes , ou la frappent souvent de leur bec et de leurs ongles comme Aristote Pa observé sur les Eperviers. is corrigent ainsi les vacillations fortes et répétées que leur impriment leurs efforts pour déchirer , durant leur station qui ne peut être alors qu’imparfaitement appuyée. » Le chant du Coq, sur-tout lorsqu'il est très - fort et prolongé pendant quelques secondes | est accompagné de battemens de ses ailes sur ses côtés. Les anciens avoient remarqué que ces battemens étoient liés avec ce chant ; mais personne n’en a indiqué la raison. Elle consiste en ce que le chant du Coq est d’une force qui ébranle iout son Corps ; et que ces ébranlemens profonds pourroient le renverser , S'il n’assuroit sa station en frappant fréquem- ment ses côtés avec ses ailes. On peut aussi considérer que ces agitations des ailes du Coq servent, en dilaiant plus ou moins ses vaisseaux aériens , à rendre son chant plus reten- . tissant et plus varié ; ce qui est analogue à ce qu’on a observé dans le chant des Grives de l'Amérique nommées Moqueurs. Réciproquement le Coq paroit chanter pour dilater sa poitrine lorsqu'il s’éveille dans la nuit, et au point du jour. Il emploie encgre un autre moyen pour PA] : PO N:1-T:H O0 EL O0 G FR! 229 résister à ces ébranlemens , c’est l’effort qu’il fait pour s’élever sur ses pieds lorsqu’il chante. » Un phénomène remarquable de la station des oiseaux, c’est qu’ils peuvent se soutenir fermes et même dormir appuyés sur des branches d’arbre qu’ils embrassent avec les doigts ; de sorte qu’ils ne peuvent en étre renversés alors par des coups de vent, et qu’ils y restent même quelquefois accrochés après la mort. Borelli a voulu donner une explication mécanique de ce fait singulier : cette explication a été répétée par Monro ; mais elle a été bien réfutée par Vicq - d’Azyr. Cependant personne n’a donné d'autre explication de ce fait, qu’on a rapporté vaguement à l’irritablilité des muscles. » Je crois que la vraie raison de ce phénomène est que dans les oiseaux , les muscles fléchisseurs des pattes et des doigts ont, par naiure et par habitude, des forces toniques très - supérieures à celles des muscles extenseurs qui sont leurs antagonistes. Cette supériorité de forces ioniques dans les fléchisseurs subsiste pendant le sommeil, et y est encore plus marquée : de même qu’on l’observe chez des hommes qui dorment d’un sommeil paisible , et qui tiennent les doigts pliés d’autant plus fortement que ce sommeil est plus profond. La cause de la mort qui sur- prend ces oiseaux dans cet état de distribution inégale des forces toniques, peut produire quelquefois dans les fléchis- seurs des pattes un état convulsif, qui fait que ces oiseaux, . même après la mort, tiennent encore à ces branches avec leurs pattes. » On sait d’ailleurs que les oiseaux en dormant , tien- 230 TRÜAVFYEE ‘Cc'o M'PÊLE T nent leur téie placée sous une de leurs ailes : ce qui est visiblement uüle pour que leur centre de gravité étant tenu en arrière , Sa ligne de propension tombe sur Pinter- valle des pieds qui supportent le corps. | __ » La station , même en repos , est particulièrement difficile dans certaines espèces d'oiseaux , comme sont les Corbeaux et les Pigeons, chez qui le poids de la masse du corps est projetté fort en avant. Dans ces oiseaux, Peffort des muscles qui doivent tenir le tronc redressé sur les jambes dans la station , ne peut être continué que peu de tems sans s’affoiblir : et dès-lors ce centre de gravité du tronc agit sur le centre de mouvement ou d’équilibre, par un bras de levier qui est fort long. Ce levier est d’abord raccourci, parce que la tête se rabat sur le tronc ; mais immédiatement après, la tête est relevée par l’action de ses muscles extenseurs. » Divers oiseaux, lorsqu'ils marchent, abaissent à chaque pas la tête et le cou, et les étendent en avant. Ce prolongement de la tête et du cou entraine en avant le COrPps ;, qui reste soutenu sur une jambe , pendant que Vautre jambe savance , se fixe et se redresse pour le soutenir. | » Mais après avoir mü leur tête et leur cou en avant pour préparer chaque pas, ces oiseaux les redressent aussi- tôt après (le Coq relève aussi sa queue disposée en manière de faux ) afin de garantir de chüte leur corps qui va se porter sur sa jambe mise en avant. Ces secousses revenant alternativement , ramènent en haut et en arrière le centre de gravité du corps. ) & D'ORNITHOLOGI FE 235 » On observe de semblables secousses qui relévent la tête, dans un homme qui court en portant un fardeau; et elles empêchent que cette charge ne l’entraine trop en avant , lors de ces affoiblissemens momentanés que souf- frent durant leur contraction les muscles extenseurs des vertébres. » La projection du corps incliné en avant, qui précède chaque pas de certains oiseaux, est plus sensible lorsqu'ils rencontrent un endroit où il faut monter ; d'autant que par ce moyen, la jambe qui se porte dans l’endroit plus élevé, lorsqu'elle vient à se redresser sur le sol, travaille moins’ pour supporter le corps, qu’elle ne feroi s’il étoit retenu et pesoit en arrière. | » Il est des oiseaux dont le corps est si fort jeté en avant dans la station , qu’il s’abattroit s’il létoit encore davantage en portant sur une seule jambe , comme il devroit faire dans le mouvement alternatif des jambes; tels sont les Moineaux , les Merles, les Pies, etc. Ces oiseaux doivent donc, mouvoir les deux jambes à la fois; ils sautent d’un saut bas et répété, et ne marchent pas. » Mais dans la progression du plus grand nombre des oiseaux , les jambes ont un mouvement alternatif. Elles se meuvent circulairement en avant comme des échasses , dans ceux qui sont haut-montés ; tels que les Gruës , les Cigognes , etc. C’est à raison de ces mouvemens que doivent exécuier leurs jambes faites comme des échasses, que ces oiseaux en marchant jettent leurs pieds en avant, et que leur course manque de grâce , parce qu’elle se fait avec des espèces de tournoiemens ; c’est ce que Pline a bien 239 TRAMTE Co WPrLET indiqué par ces mots : Grues in incessu ante se pedes jactunt, el mansuefacl® gyros quosdam indecoro cursu peragunt. Ces oiseaux échassiers courent souvent lorsqu'ils sont sur la terre, parce que la longueur de leurs jambes rend leur station très-pénible , lorsqu’ils demeurent en repos. C’est ainsi que les Pantomimes dits grallatores , pour imiter les Ægipans , étoient contraints de marcher à grands pas sur leurs échasses, parce que, suivant Festus, il leur étoit difficile de rester en place. » Dans les oiseaux qui ont le corps gros et pesant, chaque pas est accompagné d’une vacillation latérale du corps sur la jambe qui le soutient. On sait que cette vacillation est sur-tout manifeste dans le Canard. » Lorsque loiseau fait des pas rapides, dans lesquels il n’arrête pas assez fortement son corps sur la jambe fixe ; ce corps souffre dans sa partie postérieure un ébranlement latéral très-sensible, que cause Pimpulsion faite contre les os du croupion par le fémur de la jambe qui s’élève avec vitesse. On peut observer cet ébranlement, par exemple, dans la Poule, lorsque son pas est vite, sans même étre précipité. » C’est à une semblable répulsion latérale de la partie postérieure du corps, qu'il paroït qu’on doit attribuer Vallure singulière du Casoar , qui en marchant semble ruer du derrière , en même-tems qu’il fait un demi-saut en avant ; sans que cette démarche bizarre l’empêche d’aller plus vite que le meilleur coureur. » On connoît l’avantage que donnent aux oiseaux qui se meuvent sur la surface des eaux, les pieds dont les doigts sont unis par une membrane. Cet avantage est singuliè- D'OR NN ICT © É Oo é FE 2393 rement marqué dans les Pétrels. Ces oiseaux courent légérement sur la surface des mers les plus agitées, en frappant précipitamment les flots du plat de leurs pieds palmés, tandis qu’une partie du poids de leur corps est soutenue sur cette surface, au moyen de l’appui que air donne à l’extension de leurs ailes qui sont très-longues. _» Plusieurs oiseaux d’eau, et particulièrement le Cygne, et l’Oie sauvage du Canada, balancent fortement leur tête darrière en avant, à chäque coup d’aviron que donnent leurs pieds pour nager. On voit que par ce moyen, ils entraînent la partie antérieure de leur corps, auquel Pim- pulsion de leurs pieds est d’autant mieux dirigée. » On sait qu’en général dans les oiseaux d’eau, les jambes sont placées dans un dégré déloignement du centre de gravité de leur corps, qui est avantageux pour la natation, mais qui rend le marcher plus difficile. Cette disposition fait que les Canards marchent péniblement, en vacillant de la poitrine, et en chancelant du derrière. | # >» Ilest même une espèce de Canard décrite par Pallas, sous le nom d'anas mnersa , qui ne peut pas marcher ,: et qui en nageant a le derrière enfoncé dans Peau. Cette structure la rend très-adroite à plonger, où à produire ce mouvement de bascule du corps, par lequel plongent les oiseaux d’eau ; la partie postérieure du corps de ce Canard étant d’autant plus rapprochée de ses appuis, est plus facile à soulever par l’impulsion des pieds contre la couche su- périeure de Peau. | » J’oiseau placé à terre, qui veut s’envoler, commence par faire un saut. Les Vautours et les grands oiseaux de Tomel. G g 234 FT: 2 4 FD % «COM P LE UT Proie ne peuvent s'élever de terre pour s’élancer et prendre leur vol, qu'après s’être mis à courir. La Grüe court aussi quelques pas en déployant les ailes, avant de prendre son essor. Sans doute cette course est nécessaire à ces oiseaux , pour donner plus d’étendue au saut par lequel ils com- mencent leur vol. D’autres oiseaux paroissent se laisser tomber, et se relèvent ensuite tout-d’un-coup pour pren- dre leur essor : ce qui me paroît venir de ce qu’ils mar- chent difficilement , et ne peuvent que broncher dans la marche précipitée qui doit préparer leur saut. » Dans le vol de l’oiseau, chaque aile est d’abord portée en dehors, et relevée circulairement vers le cou. Le mou- vement combiné de ces deux directions est rendu d’autant plus facile, que ’humérus de loiseau est situé en arrière, par la position de sa tête et de la cavité articulaire qui la contient. Ce mouvement est produit par l’action du re- leveur de Paile, muscle placé en partie sous le grand pec- toral, et dont le tendon, qui va s’insérer à Phumérus, passe dans une ouverture située au-dessus de l’angle des os qui, répondent à l’épaule, et s’y meut comme sur une poulie, . Pendant que Vaile est ainsi relevée, et portée en de- hors par le mouvement de Phumérus, les articulations de cet os ainsi que celles des os du coude et du carpe, s’ouvrent incomplétement, quoique toujours de manière que les positions de ces os de Paile sont, en général, à-peu- près dans un même plan, à chaque instant de sa rotation. Cette flexion des os de Paile fait que dans son élévation les plumes présentent à l’air, qui leur résiste alors sans auçun avantage pour le vol, le moins de surface possible. D'OR NI TUE O0 LO06ERT 233 En outre, aile étant plus ramassée, est relevée avec bien moins d'effort des muscles que si elle étoïi fortementétendue. Cette observation est presque générale ; elle est seule- ment moins sensible dans des cas de vol précipité et très- violent, où loiseau doit donner à ses ailes des battemens si fréquens et si rapides, qu’il ne peut diminuer que foi- blement l’extension des ailes à chaque fois qu’il les relève. » Laile est ensuite abaïssée avec force ; et dans le même mouvement, ainsi que Grew l’avoit remarqué le premier , elle est portée obliquement en arrière. L’humérus qui est le principal instrument des mouvemens de VPaile, est appuyé dans ces mouvemens sur des os d’une structure particulière, qui tiennent lieu dans les oiseaux d’omoplate et de clavicule. L'un de ces os qu’on a nommé la Znette ou la fourchette, est composé de deux branches, et à la forme d’un V. Il est articulé par son sommet avec la partie antérieure et aigué de la crête du sternum, avec lequel il est continu dans la Grüe. Au-dessus du thorax deoiseau , est placé de chaque côté Jun autre 0$ COMPOsÉ de deux portions continues , ou un assemblage de deux os cohérents qui forme un angle ; et vers cet angle est arti- culée avec cet os, l’extrémité de la branche du même côté de Pos de la fourchette. l’une des deux parties de chaque 05 composé qui est placé latéralement, porte de haut en bas, et est appuyée au côté du sternum. [autre se porte de devant en arrière , s'étend sur les parties dorsales des côtes, et est attachée vers le dos par plusieurs muscles de lépine. D’où l’on voit qu’on peut regarder la dernière de ces parties comme une omoplate , et la première comme Gg2 236 Tim: À DTLE -C OM :P L'E'TF une clavicule postérieure, en considérant la branche cor- respondante de Pos de la lunette comme une clavicule antérieure. Ces deux clavicules étant articulées avec le sternum, paroissent sans doute comme Borelli et d’autres Pont pensé, donner un double appui, qui établit d’une manière plus ferme en tous sens lPomoplate , la cavité articulaire qui renferme la tête de lhumérus, et le centre de flexion de Paile. » En méme-tems que laile est plus ou moins abaissée dans le vol, elle est étendue de manière qu’il se fait alors un grand déploiement de ses pennes et de ses vanneaux , qui se recourbent en dedans à leurs extrémités; et que des membranes antérieure et postérieure placées entre les os de l'aile, se tendent avec beaucoup de force. Ce dé- ploiement de laile s’opère sur-tout par lextension des différentes articulations de ses os , dont la position est tou- jours telle , qu’à l’instant de cette extension , ils se trouvent situés dans un même plan ; ce qui fait que Paile, d’ailleurs un peu voütée en dessous par le jeu de ses plunfés, acquiert étendue et Puniformité les plus avantageuses pour la percussion de l’air. J’ai exposé, continue Barthez, Vordre le plus commun de la succession des mouvemens des parties de Paile, lorsqu'elle s’eleve et s’abaisse dans le vol. Les muscles qui opèrent ces divers mouvemens , ont été décrits par Siénon, et ils lont été beaucoup mieux par Vicq & Azyr. » Une partie essentielle de Paile est une espèce d’ap- pendice , qui forme un doigt garni de quelques plumes. Elle est placée à Pendroit de Particulation des os du coude D'ORNITHOLOGIE. 237 avec ceux du carpe ; articulation qui est la plus saillante de toutes dans les ailes , lorsqu’elles sont en repos dans leur position naturelle. Silberschlag a remarqué que cette appen- dice peut être müe par ses muscles, de manière à étre disposée dans le même sens que l'assemblage des pennes, dont elle aide alors leffort pour le vol; ou bien qu’elle peut étre fixée vers le bas, dans une direction perpendi- : culaire à celle du vent, ce qui en fait un centre, autour duquel l’autre aile, qui a son appendice repliée tourne comme fait une aile de moulin. Ainsi cette partie ajoute beaucoup à la facilité qu'a l’oiseau, pour se tourner par les mouvemens de ses ailes et de sa queue. Silberschlag a aussi observé que ces appendices de lune et de lautre aile, en se redressant, relèvent un peu l’oiseau dans une descente impérieuse , dont la rapidité est affoiblie par ce moyen. C’est principalement en rendant inégal le mouve- ment de ses deux ailes, ainsi qu’il sera expliqué dans la suite , que Poiseau se tourne à droite ou à gauche. Mais sa queue lui sert aussi beaucoup pour déterminer et assurer les différentes directions qu’il donne à son vol. On a toujours expliqué jusqu’à présent le vol des oiseaux, qui dépend de Paction de leurs ailes, en disant, où qu’elles agissent comme des ra7nes sur l’air qui leur résiste , ou que leurs mouvemens sont réfléchis en sens contraire par la réac: tion de ce fluide élastique. Voici comment Barthez prétend faire voir en détail, que ces explications sont vicieuses. « Deslandes, et d’autres après lui, ont dit relativement à la cause du vol des oiseaux, que Pair ne pouvant céder et circuler assez promptement lorsque Paile sa- 238 TRAITÉ COMPLET baisse , devient pour cette aile une espèce de corps solide , ou de point fixe et semblable à lPappui que Veau donne pour l’action de la rame. Cette compa- raison de l’action des ailes dans le vol avec l’action des rames , a été généralement adoptée jusqu’à ce jour ; et des auteurs récens ont seulement joint à cette considéra- ion , celle de la réaction de Pair. Dire que Paile agit comme une rame qui, frappant lair de haut en bas et de devant en arrière , élève loiseau et le pousse en avant, c’est indiquer le fait même ; mais ce n’est pas l’expliquer. En effet chaque aile qu’on veut regarder comme une rame , étant articulée par un de ses bouts au corps de Poiseau , une puissance quelconque qui fait mouvoir ceite aile , et par conséquent la réaction même du ressort de Pair , ne peut imprimer à cette aile, supposée mobile dans son articulation , qu’un mouvement angulaire autour du tronc du corps. Il reste donc à faire voir comment l’action des parties de Paile dans un air qui lui résiste, imprime à Poiseau les mouvemens du vol ; c’est-à-dire que le pro- bléme du vol des oiseaux reste toujours à résoudre. » Borelli compare l’oiseau qui s’éleve par le moyen de ses ailes, à un arc qui ressaute en archoutant contre un sol ferme. IL croit que la résistance de Pair, qui ne peut fuir aussi vite qu’il est chassé | repousse Paile , et élève : oiseau par un mouvement réfléchi : ce qui lui fait dire que le vol est une suite de sauts, Parent a dit que chaque point de laile qui s’abaisse dans le vol, décrivant un arc de cercle , est choqué par Vair de la méme manière que si, étant immobile , l’air venoit le choquer en circulant pi D'ORNITHOLOGIE. 239 selon le même arc en sens contraire : d’où il a conclu que si la vitesse des ailes de l'oiseau , réduite au sens vertical , est telle que leurs deux efforts soient supérieurs au poids de Poiseau, il s’élevera verticalement avec lexcès de cette vitesse sur celle qui rendroit ces efforts égaux à son poids. Mais Euler a rendu évidente la fausseté de cette hypothèse, dont on déduit communément. les principes de la résistence des fluides, savoir que les parti- cules dun fluide frappent le corps qui sy meut, par un choc semblable à celui des corps solides. IL a fait voir que le corps n’éprouve point de choc du fluide, mais seu- lement une pression sur sa surface. Des Mathématiciens qui vouloient donner quelques calculs sur le vol des oiseaux, ont dit généralement qu’il ne peut s'élever qu’autant que son poids est surmonté par la résistance ou la réaction de l'air. Mais il est clair qu’ils ont seulement mis en principe du calcul leur énoncé du fait même , et qu’ils n’ont nulle- ment assigné la cause du mouvement qui élève loiseau dans le vol. » [Il est certain que pour donner un point d’appui au jeu des ailes qui soutient et qui fait avancer l’oiseau , la résistance de Pair doit être très-grande , de même que la résistance que l’eau oppose au jeu de la queue du poisson dans le nager. On a été porté à confondre la grande résis- tance que l'air doit faire alors, avec sa réaction élastique, qui ne fait qu’une partie de cette résistance : et d’après ces idées vagues , on a cru que cette réaction étoit sufhi- sante pour produire la progression des oiseaux dans Pair. Un solide qui se meut dans un fluide élastique , éprouve r 240 T'rR A TUE COM P L ET sans doute des chocs par le retour des parties de ce fluide qu’il cesse de comprimer, mais il n’est point de théorie. connue par laquelle on puisse déterminer la force de ces chocs , suivant la masse , la surface et la vitesse du solide, et suivant les dégrés de Pélasticité du fluide, de sa densité naturelle, de sa condensation différente selon qu’il est libre ou renfermé dans un vase. (est en construi- sant une théorie arbitraire et vicieuse, que Silberschlag a cru pouvoir démontrer que les mouvemens du vol des oiseaux sont produits par la réaction du ressort de lair que les ailes ont frappé. La résistance de l'air, qui est nécessaire pour le vol, dépend fort peu de sa réaction élastique après qu’il a été condensé par les battemens des ailes. Les causes prin- cipales de cette résistance sont analogues aux causes de celle qu'oppose dans le nager , l’eau qui est incompressible et non élastique. | | » Les batiemens des ailes ne peuvent produire qu’une augmentation bien foible de la densité ordinaire de Pair, et de son élasticité qui croit proportionnellement à sa con- densation. En effet Pair n’étant point retenu dans un vase et cédant de tous les côtés, cette condensation s’étend en iout sens suivant une progression successive , qui laffoiblit extrémement. Il faut ajouter que la couche d’air condensé qui réagit sur l'aile, trouvant moins de résistance dans les’ couches d’air voisines, y est trop foiblement appuyée pour exercer contre l’aile une grande force de ressort. » Barthez observe encore que la réaction faite par le ressort: de l’air dans les intervalles des battemens, contre aile qui Pa comprimé, est fort diminuée par le resserrementde laile ,et D'ORNITHOLOGIE,. 241 par la disposition que prennent ses plumes lorsqu'elles se relèvent: [aile échappe alors à cette réaction, à mesure qu’elle devient plus étroite ; mais de plus ses grandes plumes sont toutes séparées les unes des autres, quand Paile se relève, à cause de Pobliquité suivant laquelle elles sont un peu tournées alors, et qui semble ouvrir autant de portes pour le passage de Pair. i » Les causes principales de la résistance de Pair qui est nécessaire pour le vol, sont les causes générales de la résis- tance des fluides , communes à ceux qui sont élastiques, et à ceux qui ne le sont pas. On peut se faire une idée géné- rale de ces causes, en les rapportant à inertie de la masse fluide qui doit être ébranlée, suivant la force et la surface du solide mu dans ce fluide , et aux agitations nécessaires de ce fluide pour le déplacement de cette masse. Borelli, qui a indiqué ces causes , a remarqué que la portion d’air qui est déplacée par Péventail de l'aile, doit se mouvoir dans une grande étendue d’air qui reste sensiblement en repos ; et qu’elle doit y exécuter des tournoyemens , et éprouver des frottemens qui causent une grande résistance. On sait qu’il n’existe point encore de théorie assez exacte sur la résistance des fluides. La meilleure manière de former cette théorie, paroiït être d’appliquer le calcul à des faits-principes qu’on aura bien déterminés par V’expé- rieñce. Cest ce dont Euler a donné un Essai , et ce que Lorgna s’est proposé d’exécuter dans un travail qu’il a annoncé sur ce sujet. J’ai indiqué ci-devant, con- ünue Barthez , un principe qui me semble pouvoir étre un élément de la théorie de la résistance des fluides. D’après Tome I. Hh 242 T'R 4 DH :C OIMAPL ET ce principe , un Corps solide qui se meut dans un fluide avec une vitesse donnée , éprouve plus ou moins de résis- tance , selon qu’il transporte en avant, sans la diviser, une masse plus ou moins grande de ce fluide ; comme par exemple , suivant que la figure de la surface ‘antérieure de ce solide est rentrante ou saillante. On peut rapporter à ce principe l’utilité qu'ont pour le vol, le bec afilé des oiseaux et la forme concave du dessous de leurs ailes. La carène que forme la poitrine de oiseau, a une utilité analogue , etc. é Après avoir cherché à réfuter les opinions connues jusqu’à présent sur la cause du vol des oiseaux, Barthez expose sa théorie sur le mécanisme de ce mouvement progressif. Îl remarque , en général, que les mouvemens des ailes de l’oiseau pour le vol, sont singulièrement ana- logues à ceux qu’exécutent les bras de l’homme , lorsqu’il s’en sert pour nager. « Dans le vol , ditl, l’aile est d’abord portée en haut et en avant par son muscle releveur , pour pouvoir parcourir un plus grand espace dans son abaissement , et trouver ainsi plus de résistance dans Pair, Ensuite elle abaisse et est portée en arrière , principale- _ment par l’action des muscles grand el moyen pectoral. La résistance que l’air oppose aux mouvemens que ces muscles impriment à l'aile de loiseau, fait que l’action de ces mus- cles s'exerce réciproquement dans le rapport de ceite résis- tance | à mouvoir le sternum et les côtes, ou 1ls ont leurs origines , et par conséquent le tronc du corps de l'oiseau , vers leurs attaches à lhumérus. C’est ainsi que ces muscles urent le corps de Poiseau dans des directions opposées à D'ORNITHOLOGTE. 243 celles des mouvemens de Paile, c’est-à-dire en haut et en avant. Lorsque l’oiseau vole des deux ailes, les mou- vemens que ces muscles impriment dans l’une et lPauire aile au corps de Poiseau , le lancent en haut et en avant dans une direction moyenne: Lorsque les muscles grand et moyen pectoral sont empéchés par la résistance de air de produire assez librement les mouvemens en bas et en arrière, qu’ils impriment à lhumérus , leur action conti nuée meut plus ou moins en avant le thorax, qui entraine VPhumérus par sa partie supérieure autour de Pappui que donne la résistance. Alors Phumérus pousse en avant la cla- vicule et l’omoplate , avec lesquelles.il est articulé, et qu’il auroit tiré en bas et en arrière, si rien n’eüt gêné son mou- vement dans ces sens. Mais effort des muscles pecioraux, qui tend ainsi à déplacer ces deux os soit en arriére, soit en avant, en même tems qu’il agit sur l’humérus, ne produit point ce déplacement, parce que l’omoplate est tixement retenue par ses muscles, par des ligamens très- solides , et spécialement par los de la fourchette. J’observe que la branche de cet os qui assujettit la clavicule, résiste particulièrement à son impulsion en avant. Ainsi l’angle de la réunion de la clavicule avec Pomoplate, où lPhu- mérus est articulé , étant fixé autant qu’il peut lêtre par ces divers moyens, les muscles pectoraux exercent sur le corps de Poiseau , une force de traction réciproque, qui est presque entièrement dans la proportion la résistance de Pair aux mouvemens qu’ils impriment à laile. » Dans le vol ordinaire, c’est lorsque Paile s’abaisse et est portée en arrière, que les articulations des os de laile H h 2 244 T:R À D'HÉ IC'OMMPILE T sont “étendues. Ainsi les mouvemens produits par les extenseurs de ces articulations se combinent alors avec ceux que produisent les muscles abaïisseurs de l'aile, Ces articu- lations sont alternatives, et parconséquent action simul- tanée de leurs extenseurs, dont chaque effort -est rendu réciproque par la résistance de Pair, doit imprimer dans chaque aile au corps de Poiseau , des mouvemens de projection qui le chassent en haut et en avant, et c’est dans ce sens seulement qu’on seroit fondé à dire ce que Borelli n’avance que d’après sa mauvaise théorie ; que le vol est un mouvement composé de sauts fréquemment répétés. » La résistance que l’air oppose aux mouvemens des pennes et des vanneaux, donne l’appui qui est nécessaire à l’action des muscles de laile. Sous cet aspect, Péventail de Paile qui se déploie latéralement par rapport aux os de VPaile, pour donner le plus d’étendue possible à la masse d’air résistant, peut être comparé à la main, que l’homme qui nage avec les bras, développe dans un état de pro- nation, pour trouver dans Peau une plus grande résistance. Mais de plus, le jeu du ressort de ces plumes principales de Paile concourt directement à ka progression de l'oiseau dans le vol. Borelli a rapporté à la flexibilité des pennes qui fait que le vent donne aux ailes une forme de coin, Pimpulsion oblique des ailes, qui pousse Poiseau hori- zontalement en même items qu’elle le soulève. Mais la ihéo- rie qu’il a donnée"là-dessus , est vicieuse en tout point, et Parent l’a fort justement critiquée. Pendant que Paile est abaissée, les pennes et les vanneaux qui sont flexibles et élastiques , prolongent Peffort de Pair par leur flexibilité, D ONBEN TI TH ÉLOGTE. 24 et néanmoins par leur élasticité ils ajoutent une nouvelle résistance à celle de Pair. De-là il résulte que le mou- vement de laile étant plus longuement et plus péniblement développé , l'action réciproque de ses muscles moteurs imprime au corps de Poiseau des mouvemens de projection d'autant plus considérables. Quand Pabaissement de Paile finit, et quand le corps de l’oiseau commence à obéir aux mouvemens de projection qui lui ont été imprimés, les plumes principales de Paile revenant par leur ressort, donnent aux os de l’aile une impulsion en haut et en avant; étant comme articulées dans une situation plus ou moins oblique par rapport à ces os , par le moyen de la membrane où elles s’aitachent, et des muscles qui leur sont propres. Cependant il ne faut pas croire, comme quelqu'un la pensé, que cet effet de la détente du ressort des pennes, (qui n’est que foiblement appuyée par la résistance de Pair ) soit fort puissant pour opérer la progression de loiseau. Outre que ces plumes sont assez molles dans plusieurs espèces d'oiseaux, leur élasticité, lorsqu’elle est la plus forte, n’ajoute guères aux causes de la progression de l’oiseau dans Pair. On peut les comparer à des rames, dont lé- lasticité n’aide que bien peu à la translation du navire, lors- qu’elles ont été fléchies par les grands efforts des rameurs. » Les mouvemens des ailes qui ont été expliqués, im- priment à l’oiseau une force de progression qui peut se soutenir dans air plus ou moins long-tems. C’est par cette force qu’il peut planer, sans reproduire les mouvemens nécessaires au vol, ou en ne saidant que de battemens des ailes qui sont comme insensibles. Ioiseau peut détour- 246 TIRFAMPMTES" @'O Wr'TUE TR ner la direction de son vol d’un côté ou d’un autre sans le secours de sa queue, suivant que l’une ou Pautre aile battant plus foriement, s’aide d’une plus grande résis- tance de l'air. L’exirémité de cette aile déployée peut alors ou s’éloigner supérieurement, ou s’approcher inférieure- ment d’un plan vertical qui seroit dirigé suivant la longueur du corps de l’oiseau. Dans le premier cas, qui est le plus ordinaire , l’oiseau est poussé vers le côté opposé à celui de l’aile qui se meut avec plus de force : et dans le second cas, il est attiré du côté de cette aile. Cela est analogue aux mouvemens du Nageur, qui, lorsqu’il veut se tourner sur la droite , ramasse l’eau de la main droite ou la repousse de la main gauche. La queue des oiseaux aide et modifie diversement les effets des mouvemens des ailes dans le vol. Silberschlag a bien connu les usages de la queue des oiseaux : et voici ce qui résulte en général de ses observa- tions sur ce point Si les oiseaux ne se servent que de leurs ailes, et s’ils ne s’aident point de la queue, ils se meuvent plus lentement dans tous les changemens de direction de leur vol, non-seulement pour s’élever ou s’abaisser, mais encore pour se tourner de côté-ou d’autre, ce qu’ils ne peuvent faire que par un circuit. Un oiseau peut se tour- ner de côté d’autant plus vite, et suivant une direction qui fait un angle plus aigu avec celle qu’il quitte , lorsqw’il a une queue fortement échancrée dans son milieu , et terminée latéralement par des plumes très-prolongées, etc. Les muscles de la queue ont leurs atiaches aux pennes de la queue , et au coccyx, qui est formé de plusieurs pièces, Ces muscles sont attachés , les uns postérieurement >. mnt té en nes DORNITHOLOGIE. 247 à l’os qui répond au sacrum, les autres aux os pubis et ischion de chaque côté antérieurement. On voit que les premiers fléchissent la queue vers le haut, et que les seconds la fléchissent vers le bas. Les muscles qui relèvent la queue, pendant qu’elle est déployée, doivent exercer sur les os où ils ont leur origine, une action réciproque, qui tend à soulever le tronc en élevant sa partie postérieure. 3 Les muscles abaisseurs de la queue doivent tendre sem- blablement à abaisser le tronc de sa partie postérieure. L’acüon réciproque de ces muscles ne peut être que très- foible , en tant qu’elle est indépendante de la résistance que Pair oppose aux mouyemens de la queue élargie , paroe que la mobilité du tronc est trop peu considérable L par rapport à celle de la queue ; mais cette action réci- proque est d'autant plus grande, que lair résiste davantage aux mouvemens de la queue. Cette action réciproque peut £ F suffire sans doute dans certaines circonstances du . vol de f oiseau , pour porter lavant de son corps en baut, en bas, ou de divers côtés. Cependant ces mouvemens dé- pendent en général et principalement de l’action des muscles À des ailes, qui esi dirigée en sens opposés , ou de l’action + de la pesanteur , lorsque loiseau veut descendre. Borelli a dit que la queue de lPoiseau peut servir de gouvernail dans les mouvemens qui portent l’oiseau en haut et en bas. Il a pensé que la seule impulsion de Pair qui ré- siste , faisant tourner le corps de oiseau autour de son centre de gravité ; lorsqu'elle où contre la queue relevée, doit élever Pavant du corps de loiseau ; et doit aaissèr ; Si elle agit contre la queue abaissée,. Barelli n’a 248 TR A dr E 9C10 M D ET pas cru que la queue de Poiseau püt avoir leffet d’un gouvernail, pour lui donner dans le vol des directions laté- rales ; par la raison que cette queue est disposée horisonta- lement , et non pas verticalement. Mais l’oiseau , en flé- chissant l’os du croupion vers la droite ou vers la gauche, peut encore relever inégalement les diverses plumes qui composent sa queue , de manière que leur surface soit disposée dans un plan oblique, et rapprochée d’un plan vertical qu’on supposeroit dirigé suivant laxe de l’oiseau. On observe que lorsque ce mouvement plus fort d’une des ailes détermine un changement de direction de l’oiseau, ou fait tourner l’oiseau du côté de cette aile , la queue se porte du même côté, et se meut d’une manière semblable, Dès que le corps de Poiseau commence à être ainsi tourné , la détente des plumes de la queue, qui sont plus ou moins élastiques, peut rendre cette conversion plus rapide. » Îl est encore plusieurs autres manières dont la queue agit pour diriger et soutenir le vol. Elle peut dans certains cas, faciliter et entretenir l’équilibre des forces motrices des ailes, en se portant davantage du côté de Paile qui se trouve plus foible , de sorte que Poiseau ne puisse être renversé sur cette aile. Cet effet est sur-tout marqué quand le vol commence , tems où les ailes peuvent être inégale ment déployées par différentes causes , (même dans un air absolument tranquille } et être différemment inclinées sur la ligne de direction que l'oiseau veut suivre. Jai remarqué que l'oiseau s'élève en volant, ouvre et tient éCartées les plumes de la queue ; elles forment alors des ————— Nr : 22044 D’IOTRI N!ICTOH O L O &G Ê 240 espèces de balancemens peu sensibles, qui empêchent que l'oiseau ne chavire. Elles font aussiique son corps estmieux soutenu dans sa partie postérieure, .qui ‘pourroit s’abattre entre les ailes, à raison de la plus‘grande résistance que Pair oppose à l'avant du corps. Ainsi Pon a-observé que les Plongeons ayant pas de queue apparente, outre qw’ils volent difficilement en battant souvent l'air, ont lei corps presque droit dans leur ‘vol. Ces derniers ‘avantages qua la queue ‘pour entretenir lPéqlibre dé Poiseau, qui est suspendu et qui se meut dans Pair ; sont semblables à Ceux qu'ont dans les poissons les nageoires du dosiet de la queue. On a donné aux flêches des avantages analogues , lorsqu'on les a empennées, c’est-à-dire lorsqu’on a garni de plumes ou d’ailerons leur extrémité opposée à la pointe. Un trait long , qui est d’une substance plus ou moins flexible et élastique, étant lancé avec beaucoup de force, la résistance que l'air oppose à sa pointe ; doit tendre à courber ou arquer ce trait suivant sa longueur : et s’il est irès-lexible et tres-élastique ;, il doit être plié par des sinuo- sités alternatives qui se répètent dans toute cette longueur. On a très-souvent observé: ces vacillations et ces flexions ‘ sinueuses, dans de longs traits qui avoient été dardés avec beaucoup de violence. Îl'est vraisemblable que ceux qui ont les premiers empenné les flêéches, ont été conduits par l’idée vague , que la vitesse seroit accélérée parce moyen; mais le succès a confirmé leur opumon. Ge succès me paroit tenir à ce que les inflexions ou oscillations latérales , que la flèche peut souffrir suivant sa longueur à cause de la résistance de Pair , et qui ne peuvent retarder Tome I. Ti 250 TT: À À DTE COMPLET son mouvement en droite ligne , sont affoiblies et modifiées par l’appui qüe Pair donne aux ailerons dont la queue de cette flèche est garnie. C’est à ceprincipe qu’il faut rap- porter l’art d’empenner les flèches. » Lorsque la queue fléchie modérément sélargit et devient concave vers le bas, elle ramasse beaucoup d’air; ce qui-est utile pour la suspension de loiseau , ainsi que pour Pélever. ou pour ‘retarder sa chüûte. Cet état de la queue se joint le plus souvent à l’expansion des ailes. Ils est des oiseaux ; comme les Hérons, dont la queue très- courte ne peut aider le vol, qui est cependant élevé, long, et rapide. Mauduyt a observé que dans ces oiseaux, le défaut de la queue est compensé par le prolongement des couvertures des ailes, et par d’autres plumes placées trans- versalement de chaque côté du corps au-dessous de Paile. 51 les ailes et la queue sont étendues et voütées en dessous, le vent, retenu et réfléchi sous ces voûtes’, les pousse et les élève en même-tems. Si toutes ces voiles déployées à la fois et portées par l'air , ne soutiennent pareillement avant et Parrière du corps, Pune ou Pautre de ces parties descend ou sabaisse relativement, autour du centre de gravité de l’oiseau: Ainsi, comme Fa observé Mauduyit, Poiseau qui veut descendre, resserre ses ailes et tient sa queue étendue ; ce qui fait tourner en bas l’avant du corps : et ce n’est qu’au moment de se poser, qu’il plie et ferme la queue tout-à-coup ; ce qui fait que le corps reprend son équilible, larrière étant: alors moins soutenu, et que les pieds se présentent au point de contact. » J’ai expliqué jusqu’iei comment le vol doit être pro- DiOR N 1 TE 6 £ 067€. 351 duit par Paction des muscles des ailes, et peut être dirigé en partie par le jeu des muscles de la queue, Mais de plus, VPaction de ces muscles doit, être modifiée pour placer les ailes et la queue, de manière à leur faire recevoir une impulsion favorable du vent ou des courans d’air. Un vent contraire peut même favoriser le vol s’il n’est extrémement violent; car dans ce cas on l’a vu fausser ou même briser quelques-unes des plumes du Faucon, Ce vent, lorsqu'il est modéré, peut être utile pour le vol, dans la production même de ce mouvement progressif, en ce qu’il augmente la résistance de l’air aux battemens des ailes ; et sous le rapport de cet appui plus grand qu’il leur donne, il peut être plus avantageux qu’un vent plus foible dirigé dans le même sens que le vol. Il peut aussi aider le vol dans les intervalles des battemens des ailes, en ce qu’il pousse devant lui les ailes et la queue, qui sont comme des voiles , après que l’oiseau les a disposées avantageusement, Huber a dis- tingué les oiseaux de Proie en deux genres , suivant que leurs ailes sont de deux différentes sortes, dont il appelle lune rameuse , et l’autre vorlière. Il dit que les passages d’une de ces formes d’ailes à l’autre , ne se irouvent que dans les oiseaux non de Proie, et qu’ils sont variés à l’infini, L’aile rameuse est d’une forme aigue, étroite et pro- longée , ayant des pennes très-fermes, et dont les extré- mités ne laissent point d’intervalles entr’elles. L’aile voi- lière a une forme large et émoussée , ayant des pennes plus molles, et dont les cinq principales sont séparées par de grandes échancrures. Quoiqu’en général tous les oiseaux puissent s’avancer et s’élèver contre la direction même des Ti 2 252 TRAYTÉ COMPLET , vents, cependant ceux dont l'aile est rameuse ont beaucoup plus d’avantage pour voler vite, pour avancer contre le vent qu'ils pércent ; tandis que ceux dont les ailes sont voilières, se haussent avec beaucoup moins d’effort en les présentant à Paction du vent qui les soulève. » Il est plusieurs cas où la direction du mouvement de Poiseau est changée d’une manière absolument passive , c’est-à-dire sans aucun battement des ailes et sans aucune impulsion d’un courant d’air sensible. Ces changemens de direction résultent des effets d’une nouvelle position , que le déploiement soudain des ailes donne au corps de Poiseau. Le premier de ces cas est la ressource, qui est une remontée passive de Poiseau , dite ainsi de reswrgère. Lors- qu’un oiseau rameur fond avec la plus grande vitesse pour saisir un oiseau voilier; et que celui-ci Pesquive par un mouvement de côté , le premier a la faculté de s’arrèter au plus fort de sa descente , et de se reporter, sans faire aucun effort, aussi haut que le niveau du point d’où il est parti. Huber a observé que pour produire cet effet, il suffit à Voiseau rameur de rouvrir tout-à-coup ses ailes, qu’il tenoit serrées pendant sa descente. Il a vu que l’oiseau se relève de méme en ouvrant ses ailes, à la suite d’un saut plongeant de haut én bas. Je crois qu’il faut considérer comme sembläbles aux ressources, ces mouvemens que Huber a appelés pointes , dans lesquels loiseau rameur s’élance et s’élève à la suite d’une carrière parcourue avec là plus grande véhémence. » Je regarde tous ces mouvemens comme étant dé- terminés par la résistance de Pair condensé et élastique , D'COMMENUE LT HE 0 L 0.6 Et 253 ét comme analogues aux ricochets, produits par la ré- sistance de l’eau, quoiqu’elle ne soit ni compressible ni élastique. Dans tous ces changemens de direction du vol, en même-tems que par Pexpausion soudaine de ses ailes qui étoient plus ou moins resserrées , l'oiseau arrête la continuation de son mouvement précédent, il donne à son corps une position redressée, et en relève l'avant avec force. Ainsi le corps de loiseau est poussé contre une nou- velle couche d’air, dont le plan s’élevant de bas en haut, fait un angle plus ou moins grand avec le plan de la couche dair sur laquelle il étoit porté auparavant. Le mouvement qu’il conserve, se décompose par rapport à cette nouvelle couche ; et loiseau est lancé sur elle obliquement , de même que le corps qui fait un ricochet sur l’eau, est lancé sur l’éminence qui se forme à extrémité du sillon de Peau qu’il a refoulée devant lui, etdu côté où il trouve le moins de résistance. | » Il est à propos de considérer comment sont produits les cercles que le Milan décrit pendant qu’il plane dans les airs, en tenant ses ailes toujours déployées, et faisant varier leur élévation respective. On croit généralement que le Milan , pendant le ‘tems souvent très - long qu’il plane en décrivant des grands cercles , ne reçoit aucune nouvelle impulsion, que par Paction de Pair sur l’une de ses ailes qu’il élève plus que Pautre ; mais quoique Pélé- vation inégale de ses ailes soit changée tour - à - tour, néanmoins leurs descentes aliernatives ,; qu’on ne peut regarder comine des batiemens , sont irop rares pour quon puisse leur attribuer ce vol non interrompu 254 TR LATE 'CHO MNT LIÉE pendant un tems aussi considérable. IL paroit même que le Milan apres s’être donné, pour ainsi dire , une grande provision de mouvement par des battemens d’ailes forts et réitérés | lorsqu’ensuite il plane et décrit des grands cercles, donne à ses ailes un mouvement peu sensible, mais fréquent, de érépidation. Cette agitation produit Peffet de le tenir suspendu à la même hauteur ou à-peu-près, et celui de suppléer aux pertes du mouvement qu’il s’étoit donné d’abord. Le Milan qui plane, tient toujours ses ailes fort étendues ; mais il relève l’une plus que l’autre, lorsqu'il veut changer sa direction. Ainsi il relève d'avantage Paile droite , lorsqu’il veut se tourner à gauche, et réciproque- ment ; ce qui détermine le sens dans lequel il veut par- courir les cercles qu’il décrit. Lorsque laile droite, par exemple , est plus relevée que la gauche , elle présente à proportion moins de surface, et a ses grandes plumes plus séparées les unes des autres, L'air doit donc lui opposer moins de résistance qu’à laile gauche , qui reste plus fixe dans le mouvement progressif de oiseau, Ainsi la direc- üon primitive du mouvement de l’oiseau esi changée par cette inégalité de résistance de Pair; et il prend une nou- velle direction à chaque instant où cette inégalité subsiste. Ces directions qui se succèdent , forment une courbe qui peut devenir rentrante , et approcher plus ou moins de la circulaire. Dans les différentes parties du cercle qw’il décrit, Poiseau peut monter ou descendre, suivant qu’il abaisse ou relève l’arrière de son corps ; ce qu’il fait principalement par le jeu de sa queue, lorsque létendue de ses ailes ne varie pas, Les agitations de la queue de Poiseau servent aussi DÉCORÉ ET IH)O. LE 0O°CÉU 255 beaucoup à assurer et ä modifier les mouvemens latéraux , dont résultent les cercles qu’il décrit. Elles doivent d’ail- leurs être variées, à raison des différentes résistances que le vent, réuni en un courant, peut faire aux mouvemens que produit loiseau dans les différentes parties de ces cercles. Cet exemple suffit pour faire connoître les causes de tous les reviremens que les oiseaux peuvent exécuter pendant qu’ils planent, sans donner à leurs ailes d’autres mouvemens que ceux qui ont été indiqués. » Après avoir montré comment agissent les différentes forces qui meuvent l’oiseau dans le vol , il me reste à faire voir en quoi Consiste l’équilibre nécessaire des puissances résuliantes où composées de ces forces; comment la direc- tion du vol est constante ou variable , suivant que les directions de ces résultantes passent ou ne passent pas par le centre de gravité de l’oiseau ; enfin quels sont les moyens de déplacement de ce centre, qui font que le concours des directions de ces résultantes y est plus facilement dé- ierminé et fixé. Dans chaque aile les pennes, les vanneaux, et les plumes de l’appendice peuvent se mouvoir, et se meuvent très-souvent dans des plans différens. Les impul- sions produites par le ressort de ces plumes ont aussi des - directions différentes , suivant la position de tous les os de aile sur lesquels ces plumes s’attachent. Dans chaque aile, les forces des muscles qui meuvent Phumérus en bas et en arrière , et Les forces des extenseurs des os de l’aile donnent au corps de l'oiseau des impulsions différentes, soit suivant leurs directions, soit suivant leurs places. Toutes ces forces motrices de Paile peuvent étre réduites à deux seulement , 256 ER A P°TLÉ tCuO 1 P: If EËT dont l’une est dirigée dans un plan vertical suivant Paxe ou la longueur du corps de Poiseau , ét l’autre est per- pendiculaire à ce plan. La résuliante des forces motrices d’une aile, qui est perpendiculaire à la coupe verticale du corps de Poiseau suivant sa longueur , tend à pousser ce corps contre la résultante semblable des forces motrices de autre aile , ou bien autour de l’appui de celle-ci, c’est- à - dire autour du centre de rotation qui létablit vers Pextrémité de cette aile , à chaque moment de son effort. Si ces forces résultanies ne se font point équilibre , ou si elles sont égales entr’elles , le corps de loiseau ne peut être soutenu , mais doit bientôt être renversé autour de Vappui de Paile la plus foible. Telle est la raison d’un fait connu et remarquable , dont on n’a point encore donné d'explication exacte. Un oiseau à qui on coupe des pennes d’une seule aile , ne peut voler au loin ; et il vole d’autant moins que la mutilation est plus considérable. Il ne peut alors se tenir en équilible , et il s’abat en tournant sur le ‘côté de l'aile coupée. Mais si on lui coupe semblablement les mêmes pennes dans lune et Pautre aile , il peut se tenir en équilibre , et s’envoler au loin , quoique beaucoup plus lentement , et avec beaucoup plus d’effort qu’il ne faisoit . avant ce retranchement. Pour Ï ies d ps de Poi 1 vol » Pour que ies parties du corps de Poiseau qui vole ne tournent pas. autour de son cenire de gravité ,‘ il faut que les résultantes des forces qui meuvent ces parties , ayent des directions qui aboutissent et concourent dans: ce centre. Aussi long-tems que Poiseau est tourné sur ce même centre , auquel ses forces moirices ne sont point D'OR N I T'H-0 L 0 G 1 E, 257 dirigées ; la direction de son mouvement progressif en avant , ou celle de la résistance de Pair qui lui est opposée doit varier continuellement. Le corps de Poiseau est ainsi transporté de-travers , en décrivant une courbe qui léloigne de plüs en plus de sa première direction. L'oiseau , pour s’assurer fixement dans la direction primitive qu’il s’est donnée , doit donc diriger au centre de gravité de son corps, les résultantes des forces d’action réciproque qu’ont les muscles abaisseurs des ailes, ainsi que les extenseurs des articulations de chaque aile. Il doit aussi y diriger la résul- tante des forces motrices de sa queue, pendant qu’elle pro- cure équilibre des forces motrices des ailes comme il a été dit plus haut, et lorsque cet équilibre est établi. 1/impul- sion que l’oiseau donne à son corps pour diriger à son centre de gravité les résultantes des forces motrices de ses ailes, est favorisé par la position qu’ont les attaches des ailes relati- vement à ce centre. En effet, on a généralement observé dans les oiseaux , que leurs ailes sont toujours situées plus en avant ou plus en arrière, suivant que le devant ou le derrière du corps a plus de poids. » Dans un oiseau dont le corps est pesant et dont les ailes sont foibles à proportion, les muscles abaisseurs des ailes et les extenseurs de leurs articulations ne peuvent con- tinuer le vol qu’ils produisent, qu’en faisant des efforts puissans et assiduement répétés de Paction réciproque qu’ils exercent sur le corps de loiseau. Mais quoique les ailes soient placées convenablement par rapport à la position du centre de gravité du corps, les grands efforts de leurs mus- cles seroient trop affoiblis, si cet oiseau étoit déterminé Tome I. | Kk 298 TR ADME CDN P L'EVF mécaniquement à w’employer que des forces qu'il püt diriger au centre de gravité : ces forces ne pouvant ré- sulter que de celles qu’ont les muscles des ailes suivant les directions primitives de leur action réciproque. C’est pourquoi Poiseau pesant, qui a des ailes trop foibles , ne peut se donner lPavantage d’une direction constante en ligne droite , qu’il conserveroit , s’il pouvoit diriger toujours à son centre de gravité les résultantes de ses forces mo- trices. Il est ainsi déterminé à voler obliquement, de côté ou d’autre, suivant que son corps se trouve situé pour recevoir l’impulsion moyenne que lui donnent ces résul- tantes de ses forces motrices. Telle me paroïit être la cause inconnue jusqu”ici, des mouvemens obliques qu’affectent dans leur vol plusieurs espèces d'oiseaux, qui néanmoins ont leurs ailes placées convenablement par rapport à leur centre de gravité. C’est pour cette raison que les Poules et les Paons ne peuvent diriger leur vol en ligne droite ; que la Caille, dans son vol, file en glissant obliquement et d’au- tant plus que sa vigueur est promptement épuisée par les grands efforts que doivent faire ses petites ailes, etc. Je pense que c’est par une espèce de tâtonnement que font divers oiseaux en commençant leur vol , qu’ils parviennent à en assurer la direction. Cest ce qu’on voit bien, par exemple, dans le Pigeon , qui, lorsqu'il s'élève pour voler, non-seulement agite ses ailes avec une trépidation très-sen- sible , mais fait nn détour manifeste avant que de continuer son vol en ligne droite. Cétte allure , commune à toutes Les espèces de Pigeons , est singulièrement marquée dans Celui qwon a nonimé Pigeon tournant ou frappeur , D'UPENII TH © LOGTR 259 parce qu’il tourne en rond lorsqu'il vole, et qu'il fait beaucoup de bruit par les battemens de ses ailes, qu'il meut avec tant de violence, que souvent. il se rompt quelques pennes. Mais tous les efforts pour diriger au centre de gravité les puissances résultantes de ses forces motrices, sont inutiles dans lPespèce qu’on a appelée Pigeon culbutant. Quoiqu'il vole irès-légèrement, et qu’il s'élève plus haut qu'aucun autre Pigeon, il tour- noie sur lui-même en volant , comme un corps jeté en l'air, ou comme une balle qui tourne sur son axe. Une cause analogue à celle qui fait que les oiseaux pesans volent obliquement , produit le vol très-sinueux qu’on appelle en crochet qu'ont souvent les Bécasses et les Bécassines. Leur bec long et effilé contribue à diviser Pair dans leur vol, et fait que leur corps, suspendu à ce bec, s’abaisse relativement, et que leur centre de gravité descend plus que dans la proportion de leur pesanteur. Dèés-lors il est d’autant plus difficile que ces oiseaux dirigent à ce centre les résultantes des forces des muscles moteurs de leurs ailes, et leur vol se fait souvent par des mouvemens obliques , dont ils corrigent les aberrations latérales par les directions sinueuses qu’ils se donnent alternativement. Enfin il est aisé de voir pour quoi certains oiseaux, tel que le Hibou , volent toujours de travers ou de biais. [’inconvénient de leurs ailes attachées trop haut, et lPimperfection de leur queue, les mettent presque dans l’impossibilité de diriger les résultantes de leurs forces motrices au centre de gravité, d'autant plus qu’ils ont le corps raccourci ainsi qué le cou, et les jambes fort courtes. KKk 2 260 E R A LE ICDIM P LET » La nature a donné aux oiseaux un grand avantage pour diriger facilement au centre de gravité du corps, les puis- sances résultantes des forces motrices des ailes et de la queue , malgré une variation assez étendue dans les direc- tions et les valeurs des forces qui composent ces puissances. Cet avantage consiste daus la facilité plus ou moins grande qu'ont les oiseaux, de transporter jusqu’à un certain point leur centre de gravité en avant ou en arrière, et même de côté. Ces transports en avant ou en arrière , sont produits par les différens dégrés de prolongement ou de raccour- cissement que l’oiseau donne à son cou , qui est très-long dans les oiseaux aquatiques, ou à ses jambes, qui sont très- longues dans la classe des oiseaux nommés échassiers ; et par le mouvement des deux ailes, qui sont plus ou moins portées du côté de la tête. Le centre de gravité de Poiseau peut aussi être déplacé de côté ou d’autre, par des mouve- mens latéraux de la tête et de la queue. Ioiseau peut encore changer son centre de gravité, en faisant varier plus ou moins l'étendue des dilatations qu’il donne à ses poumons, et à ses grandes vessies aériennes, thorachiques et abdominales. C’est ce qu’il peut faire mécaniquement, en modifiant diversement les dégrés et la durée des mou- vemens d'inspiration et d’expiration , dont dépendent les dilatations des poumons et de ces grandes vessies , ainsi qu’on le verra plus bas. Borelli et les autres auteurs qui ont écrit sur le vol, n’ont point connu cette utilité prin- cipale qu’ont les transports du centre de gravité dans les oiseaux ; ils ont seulement indiqué lusage de ce déplace- ment quand loiseau passe du marcher au vol, et celui DORNITHOLOGIE:. 261 . de l’extension du corps de loiseau, qui fait qu’il est porté sur une couche d’air plus étendue. | » Je crois avoir donné complettement la véritable théorie des causes du vol des oiseaux. Il me reste à considérer un objet, dont la discussion ne peut affoiblir cette théorie , mais dont Péclaircissement me paroiït y tenir. Cet objet est Puti- lité de Pair reçu par la respiration, qui pénètre dans les os des oiseaux. Camper a découvert le premier que dans les oiseaux les os du bras ou supérieurs des ailes , les clavi- cules , Les os de la poitrine, les vertèbres du dos, les os des iles | et ceux même des cuisses de certains oiseaux qui volent très-haut , comme l’Aigle et la Cigogne, sont tout- a-fait creux et sans moëlle, et sont percés d’ouvertures con- sidérables , par lesquelles pénètre dans leurs cavités , Pair qui vient de la trachée-artère, ou des vessies aériennes de la poitrine et du bas-ventre. Îl a découvert des vessies mem- braneuses, et des tuyaux par lesquels se fait en plusieurs endroits cette communication de l'air respiré; mais il n’a pas poussé ses recherches aussi loin que Merrem, qui a injecté ces vaisseaux aériens avec de la cire, tantôt du côté des cavités des os, et tantôt du côté de la trachée-artère ; ce qui l’a mis en'état de démontrer le système de ces vais- seaux à l'Académie de Gottingue. Camper a vu aussi que dans les oiseaux , le crâne etla machoire inférieure reçoivent Pair des trompes d’Eustache, et que l’air pénètre du nez entre lés deux tables du front et du vomer. L'air que lés oiseaux reçoivent par la respiration, pénètre le tissu cellu- laire et graisseux qui est sous la peau, qu’il sert à enfler, Méry l’a vu sortir en grande quantité par les vésicules de 262 TR À TE COM P LE T la peau, en faisant la dissection d’un Pélican. Il est très- probable que Pair remplit aussi les tuyaux des plumes qui sont creux: jusqu'au bout dans les pennes de PAigle et du Héron ; mais on ignore comment Pair pénètre dans Pin- iérieur des plumes, et Camper la laissé en problème. Nous ne connoissons point les expériences que le célèbre et res- pectable Lorry avoit faites sur cette pénétration , et nous n’avons là-dessus que ‘des conjectures qui paraissent plus ou moins fondées. | : » Hunter a pensé que lutiliié de Pair contenu dans les os des oiseaux n’est pas d'aider le vol, mais d’augmenter ha force de la voix. Cet usage ne peut être que secondaire , comme il Pest par rappert à l’air contenu dans les grandes vessies aériennes. Pour établir Popinion de Hunter, il faudroit démontrer que les os remplis d’air sont en plus grand nombre dans les divers oiseaux, à proportion de ce que leur voix est plus forte; or c’est ce qui nest pas prouvé. L’assertion de Hunter est d’ailleurs contraire au résultat que Camper a donné de ses observations; que dans les diverses espèces d’oiseaux, les os vides et remplis d’air sont en plus grand nombre à proportion de ce que leur vol est plus élevé et plus durable. Aïnsi les os pleins d’air sont en plus grand nombre dans la Cigogne , ‘qui vole fort haut et fait de très-longs voyages, mais qui ne fait point entendre de voix. Camper a pensé de plus que Vair qui entre dans les cavités des os, et qui $y re- nouvelle par Îa réspiration, doit devenir nécessairement plus léger par la grande chaleur qui est propre au corps des oiseaux ; ce qui fait que l’oiseau peut se rendre sen- D'OIRCNIOTOE Ô Le06rE 263 siblement plus léger par ce moyen, Aussi bien,que par la dilatation de ses vessies aériennes de la: poitrine et du bas-ventre. 1 me paroît qu’on péut faire une objection décisive contre cet opinion de Camper, -qui cependantsa été généralement adoptée, La pesanteur. spécifique. de l'oiseau peut être diminuée, lorsque ses vessies aériennes sont dilatées par la raréfaction de l’air qui les remplit. Mais Pair contenu dans les vaisseaux aériens des os, ne peut jamais dilater les tubes osseux qui le rénferment. Get air, lorsqu'il vient à étre raréfié, ne peut, donc changer en moins la pésanteur spécifique de loiseau , qu’à pro- portion que le poids de l’air, contenu dans les os, est diminué par la raréfaction qui lui survient. Or la différence des poids de cet air avant et après sa raréfaction supposée , est équivalente à un poids qu’on peut regarder comme presque nul; et il est invraisemblable qu’un tel poids ajouté ou retranché, produise , dans la pesanteur spécifique de l'oiseau , aucune variation qui ne doive étre négligée. On pourroit ajouter que l'air intérieur étant fréquemment renouvelé par la respiration, son accroissement de légèreté par leffet de la chaleur qui le raréfie ‘est aussi souvent détruit parle contact de l’air atmosphérique. On pourroit dire aussi que Pair respiré est déjà raréfié par la chaleur propre de loiseau, avant de pénétrer dans ses os, etc. Silberchlag propose sur les usages de Pair contenu dans Pintérieur des os, d’autres conjectures qu’il est superflu de réfuter en détail. Il dit, entre autres choses, que l’extension fixe des ailes dans le vol, lorsqu’elle se continue très-long- tems , comme dans le Milan, ne paroïît pas dépendre 264 TKRATAÆrE COMPLET uniquement de l’action des muscles pecioraux qui en contracteroient de la roideur, mais peut-être autant de Paction du courant d’air opposé que l’oiseau recoit en inspirant. Mais comment l’extension des ailes est-elle cons- tamment soutenue au même dégré, lorsque le courant dair inspiré est continuellement interrompu, ou même rechassé par les expirations alternatives ? En considérant tout ce qui a été dit jusqu'ici sur l’utilité de Pair qui pénètre dans les os des oiseaux, on est disposé à croire que Silberchlag a été fondé à dire que la cause pour laquelle ces os sont remplis d’air, se trouve d’autant plus ue qu’on y réfléchit dtdagd) » Avant que d'établir mon opinion sur lusage de Pair qui est contenu dans les diverses parties du corps de l'oiseau, je vais rechercher comment l’oiseau peut à volonté changer ou vider ses vaisseaux aériens d’une quantité d’air plus ou moins grande. Je pense que tous les vaisseaux aériens du corps des oiseaux, qui ne sont point contenus dans le poumon, sont principalement remplis d’air par une fonction particulière des organes de la respiration. Pour éclaircir cette fonction, je crois devoir exposer ma théorie sur le mécanisme de la respiration des oiseaux. Les oiseaux inspirent l’air lorsque la cavité de la poitrine qui renferme le poumon est dilatée, 1.° par l’action des muscles qui portent en haut et en dehors les côtes proprement dites, ou les parties des côtes des oïseaux qui sont articulées avec les vertèbres thorachiques, et séparées de leurs appendices ou parties osseuses attachées au sternum ; 2.0 par lPaction simultanée des muscles qu’on a appelés PRE | ‘4$ / tx" j DO RE N I T H O0 LOG LE. 265 dans les oiseaux 7ruscles du poumon, lesquels assujétissent assez fixement les côtes proprement dites. Ces muscles du poumon ont, sous Ce rapport, une action analogue à celle du diaphragme; mais de plus, ces muscles qui se redressent et s’applanissent dans leur contraction, ne peuvent que comprimer les vessies aériennes, thorachiques etabdominales, et forcer une partie de l'air, qui y est contenu, à pénétrer , soit dans le poumon, soit dans les autres vaisseaux aériens du corps de Poiseau. Dans lPexpiration des oiseaux, les muscles releveurs des côtes cessent d’agir, ainsi que les muscles du poumon ; les côtes proprement dites sont resserrées et déprimées, principalement par les muscles abdominaux, Lorsque leffort d’expiration est modéré, Pair contenu dans le poumon est alors chassé en partie dans les autres vaisseaux aériens du corps de loiseau, et sur-tout dans les grandes vessies aériennes , thorachiques et abdominales. Il est d'autant plus déterminé à passer dans ces vessies, que l’espace qu’elles occupent est alors spécia- lement dilaté par Vaction de ces parties des muscles abdominaux , qui, s’attachant aux appendices des côtes osseuses et au sternum, meuvent en avant et en bas les parties antérieures et inférieures de la poitrine. Mais si la contraction des muscles expirateurs se fait avec un effort violent , elle doit entrainer la compression des vessies aériennes, thorachiques et abdominales, et faire refouler Pair qui y est contenu, dans les vaisseaux aériens des os et des autres parties du corps, dans lesquels l’air est aussi chassé en même tems de la trachée-artère, si Vexpiration est alors plus ou moins interceptée. T'ome I. L1 266 T R AÏAIT É ICTO)M' p L'E'T » Les forces qui poussent Pair dans les vaisseaux de Pintérieur des os, sont si considérables que, suivant une expérience de Bloch, rapportée par Silberschlag, lorsqu'on casse en deux los d’une aile, Pair qui en sort , éteint une lumière placée à Pendroit de cette rupture. On voit par ce qui précède que, lors de Pinspiration, Pair est chassé fortement des grandes vessies aériennes dans les Vaisseaux aériens des os ; mais il me paroït qu’il est sur- tout pressé dans ces vaisseaux avec la plus grande force , lorsque Pexpiration étant rendue difficile, Pair du poumon ne peut s’échapper assez promptement par le larynx, et qu’après avoir soufflé les grandes vessies aériennes, il est forcé de s’ouvrir toutes les autres voies de communication qui le font pénétrer dans d’autres parties du corps. 1?ex- piration est ainsi rendue difficile, lorsque pendant Peffort des organes qui tendent à la produire, elle est empéchée par le resserrement de la glotte supérieure, ou des deux glottes de Poiseau. La force par laquelle Pair est alors refoulé du poumon dans les autres vaisseaux aériens, étant ‘proportionnée à la difficulté de l’expulsion de Pair, est graduée arbitrairement ou suivant le besoin et linstinct de Poiseau, selon qu’il resserre la glotte , et fait agir en même tems les muscles expirateurs. Je rapporte à Putilité qu’a un grand resserrement de la glotte, qui en génant et prolongeant l’expiration , procure une dilatation propor- tionnée des vessies aériennes de Poiseau , une chose sin- gulière qu’on a remarqué dans ke vol de l’Alouette : Cet oiseau commence à chanter lorsqu'il senlève de terre, et monte tout droit; plus il s’élève, plus sa voix DOMBRANUT TiH.0 L OGC TE 267 devient forte , au point qu’on l'entend très-bien lorsqw’il est monté si haut dans les airs, qu’on le distingue à peine ; au contraire, il baisse la voix à mesure qu’il descend, et se tait en se posant à terre. Quelle que soit la cause par- tüiculière et vraiment remarquable, qui fait que l’Aloueite est alors déterminée à chanter ou à tendre les cordes vocales de la glotte qu’elle resserre, il faut, pour que sa voix soit | renforcée à mesure qu’elle s’élève dans les airs, que ses vessies aériennes de plus en plus distendues, produisent un plus fort retentissement de l’air rendu sonore dans la glotie. Or ces vessies ne peuvent être alors dilatées au-delà de Pétat ordinaire, qu’à proportion du refoulement de l’air, qui y est poussé dans les expirations que gêne et prolonge le resserrement de la glotte. La distension forte et toujours croissante que cette cause produit dans les vessies aériennes , est d’ailleurs spécialement avantageuse à l’Alouette, en ce qu’elle monte directement et rapidement dans une région irès-élevée de l’atmosphère, où l’air étant beaucoup plus rare, ne peut que dilater plus foiblement ses vessies aériennes, pendant qu’il exige que cet oiseau soit rendu beaucoup plus léger. d » Les vessies aériennes de la poitrine et du bas-ventre pourroient être dilatées à lPexcès par l'air, et cette dila- tation pourroit forcer les côtes des oiseaux de bas en haut , si ces côtes n’étoient assujetties par des crochets osseux qui sont placés à leurs bords inférieurs. Je ne sache pas que personne ait indiqué l’usage de ces crochets, qui contiennent les côtes sur lesquelles ils chevauchent, ou qui empêchent Pinférieure de déborder la supérieure. Il sont d'autant plus LAIT 268 T'1R* A) INTIÉ) CO M L ET nécessaires pour prévenir le dérangement de la charpente osseuse de la poitrine, que dans les oiseaux, l’angle que font les deux parties de la côte , ou la côte proprement dite et son appendice, est susceptible d’une grande extension, et que les vessies aériennes de la poitrine et du bas-ventre sont extrêmement dilatables. Dans les efforts d'expiration imparfaitement empêchée , les oiseaux semblent pouvoir d’autant mieux graduer la difficulté de Pexpulsion de Pair, qu’ils ont deux glottes, lune au haut, et l’autre au bas de la trachée-artère. Je regarde comme des organes auxi- liaires des glottes des oiseaux, quant à cet usage que j’indique, les valvules des trous du nez, que l’oiseau peut ouvrir ou fermer à volonté. Lorsque ces valvules sont plus ou moins fermées, l’air qui leur est appliqué à lintérieur, résiste à proportion à celui que chasse un effort dexpiration rendue difficile. Cet air est aussi alors refoulé en partie dans les os du crâne et de la machoire inférieure , par les ouvertures qu'Hunter et Camper y ont observées. » D’après cette exposition des moyens par lesquels Pair peut être poussé dans les vaisseaux aériens des os de oiseau , je vais montrer que le vol peut être modifié de la manière la plus avantageuse, par les effets de la réaction que cet air exerce dans Pintérieur des os. J’ai fait voir que les muscles abaisseurs et les extenseurs des ailes relèvent le corps de l’oiseau , et le meuvent en avant par leur action réciproque. La force de cette action réciproque est pro- portionnée à la résistance que les ailes font à leur extension et à leur mouvement en bas et en arrière ; mais cette résistance augmente toujours de force, en même tems que - K DEA D 'OMRENAT CT 'H OL 'O GC HE 269 celle que Pair extérieur peut faire à ces mouvemens des ailes. Si action des muscles moteurs des ailes s’exécute irop rapidement, les ailes se meuvyent avec une vitesse extrême, qui cause un grand désavantage, en ce qu’elles sont irop peu appuyées par la résistance de Pair extérieur : et le vol ne peut être continué plus long-tems, que par des efforts violens et irop souvent répétés. Si, tant que la force de contraction des muscles des ailes reste la même, le corps de Poiseau ne fait pas une assez grande résistance à sa projection en haut et en avant, ses ailes se meuvent avec une telle vitesse, qu’elles entraînent le corps, avant d'avoir été étendues pour rassembler toute la masse d'air qui peut appuyer leurs efforts. Aïnsi afin que loiseau puisse augmenter la vitesse qu’il se donne dans le vol, quoiqu’il ne fasse agir ses muscles qu’avec leurs forces de contraction habituelle, dont il prolonge seulement Pap- plication , il suffit qu’il puisse augmenter proportion- nellement la résistance de ses ailes à leur dépression, et celle de son corps à sa projection. Or il peut augmenter à la fois, lune et l’autre de ces résistances, par la faculté qu’il a de faire refouler plus ou moins fortement tout Pair intérieur dans les vaisseaux aériens des os, en faisant de grands efforts d’expiration , pendant qu’il tient la glotte plus ou moins resserrée. Il est essentiel de remarquer que les baitemens des ailes, dont dépend le vol, se faisant avec de grands efforts, doivent être produits pendant que Poiseau retient son haleine; ou bien pendant que par le resserre- ment de la glotte , il gêne son expiration en même-tems qu'il en continue le mouvement avec beaucoup de force. 270 TE AUOT 6 (c'ow Pr LE T Le thorax étant ainsi fixé assez longuement dans une position relevée, soutient les attaches qu’y ont les muscles des ailes, et ces muscles ne sont point entraïnés par un mouvement étranger à leur contraction. L’impulsion de l’air intérieur , qu’une expiration forte ou prolongée pousse dans les tuyaux des humérus ou des os supérieurs des ailes, soulève ces os, et augmente ainsi la résistance que les ailes font aux muscles qui agissent pour les abaisser obliquement. Deés- lors les mrscles abaisseurs des ailes ont beaucoup plus de force réciproque , pour lancer le corps de Poiseau dans le vol. L'air qui est poussé par une semblable expiration dans les os du corps de loiseau, y exerce sa réaction suivant des directions toutes différentes de celle que le corps doit prendre par l'effet de l’action réciproque des muscles moteurs des ailes. Proportionnellement à cette réaction, ces muscles ont alors une action directe beaucoup plus puissante et plus prolongée ; ce qui donne au dé- ploiement des ailes plus de force, et la durée nécessaire pour qu’elles irouvent dans Pair toute la résistance qui peut leur être avantageuse. Il est évident que la réaction que lair refoulé dans le creux des os, exerce sur des tuyaux solides , est beaucoup plus puissante pour augmenter la résistance du corps de l’oiseau , que ne pourroit étre la réaction de l’air poussé dans des vaisseaux mous, comme sont les vessies aériennes, dont la dilatation rendroit d’ail- leurs loiseau plus léger et plus mobile. J’ai considéré seu- lement jusqu'ici les augmentations de vitesse que loiseau peut se donner par le refoulement de l’air dans ses os, dans la supposition que la force de contraction de ses D'ORNITHOLOGIHE. 27 muscles moteurs reste la même que dans Pétat habituel de son vol. Ce refoulement ne peut avoir alors d'autre effet que d’influer sur les résistances que les ailes et le corps de oiseau font à ces musclés moteurs. Mais il faut ajouter que, suivant un principe général que jai exposé et développé ci-dessus , lorsque les résistances produites par ce refoulement de l’air dans les os, sont très-grandes par rapport à celles qui ont lieu dans Pétat habituel du vol de loiseau, elles sollicitent et déterminent dans ses muscles moteurs un accroissement considérable, ou un emploi plus avantageux de leurs forces. de contraction ordinaire. Ne: hou olir vi » Il me paroït que la réaction de Pair dans Pintérieur des os de lAutruche concourt d’une manière sémblable à empêcher que l’Autruche ne soit ni abattue ni trop en- traînée suivant la direction du vent, dans les courses très- rapides qu’elle fait par le moyen de Paction du vent sur ses ailes. 1/Autruche court extrêmement vite, et vole pour ainsi dire sur la terre. Lorsqu’elle court elle déploie ses ailes , qu’elle tient relevées. Buffon dit que ce n’est point pour accélérer son mouvement que l’Autruche relève ainsises ailes, puisqu’elle les relève lors même qu’elle va contre le vent, quoique alors elles ne puissent être d’aucun obstacle. Je pense, au contraire, que P Autruche peut toujours disposer ses ailes et sa queue dans des inclinaisons dif- férentes pour les faire servir de voiles; et que, par letfet de cette disposition, le vent, soit favorable ; soit même contraire, non-seulement supporte en grande partie le poids du corps de PAutruche, mais encore lui donne une 272 TRATTÉ COMPLET impulsion plus ou moins avantageuse. Bomare prétend que les ailes de lAutruche ne peuvent étre utiles pour sa course comme des voiles, parceque l’air n’y peut étre retenu, à cause des différences que ces ailes ont dans leur construction avec celles des autres oiseaux. Il observe que les tuyaux foibles des plumes de PAutruche ne peuvent les rendre tantôt droites et tantôt obliques, comme dans les autres oiseaux , et que les barbes de ces plumes n’ont point de même des fils entrelacés par des crochets, mais flottans et flexibles. J’ajoute que les ailes de lAutruche ont encore un autre désavantage ; c’est que toutes les pennes de chaque aile sont égales entre elles , ce qui fait que Pair qui la soulève ne peut y être retenu comme sous une voüte assez bien formée. Mais malgré ces désavantages, l’Autruche dans sa course peut se servir de ses ailes comme de voiles qui sont soulevées et poussées par le vent. Il suffit que pour empêcher que le vent ne passe au travers de ses ailes , elle ne les élève qu'a demi. Un vent contraire peut être Le plus avantageux à l’Autruche dans sa course, pourvu qu’il soit modéré, parceqw’il lui donne plus d’appui pour le soutien de ses ailes. Alkazuin a dit'en effet que lAu- ruche, quand elle va dans la direction du vent, va moins vite que lorsqu'elle a le vent contraire. T?Autruche quand sa course est irès-rapide, est d'autant plus exposée aux chütes, que sa sustentation doit être mal assurée, à cause de la longueur des jambes sur lesquelles son corps se meut , et du long cou sur lequel sa téte-est portée. C’est pour conserver le maintien difficile de son équilibre, que PAu- truche agite ses ailes, non-seulement dans sa course, mais D'ORNITHOLOGIE. 273 encore dans son marcher : que tantôt elle les élève et les retire, et tantôt elle les abaisse et les prolonge, de sorte qu’elles lui servent comme de balanciers. Mais ce mou- vement réciproque des ailes ne peut être fréquent, car il entrayeroit trop la course de lAuiruche : et il n’a même pas lieu dans sa course la plus rapide, où elle file plutôt qu’elle ne marche, en tenant toujours sa tête et ses ailes relevées. IL faut donc que cet oiseau ait un moyen de se donner la stabilité relative qui lui est si difficile à conserver, à proportion de ce que sa course est accélérée par le vent; et qui lui est nécessaire pour maitriser cette course en quelque dégré. Ce moyen est dans la résistance que donne à sa masse la réaction de Pair intérieur, que PAutruche fait refouler dans ses fémurs et dans tous ses autres os, excepté dans ses humérus, qui sont les seuls os de cet oiseau dans lesquels Camper et Hunter n’ayent point irouvé des ouvertures propres à recevoir lair. » J’ai exposé comment l’oiseau peut augmenter la force de son vol par Peffet du refoulement de Pair dans les os de ses ailes et de son corps, lorsque ce refoulement produit à la fois ‘dans les vaisseaux aériens de tous les os une semblable résistance. Mais ces vaisseaux aériens ont nécessairement des communications plus ou moins libres avec la trachée- artère et les grandes vessies aériennes , suivant les situations respectives des différentes parties du corps de oiseau , comme, par exemple, des ailes par rapport au tronc : et lon voit que, suivant le dégré de liberté de ces commuünications, la réaction de l’air dans l’intérieur de tels ou tels os doit étre plus ou moins forte. L'on est donc Tome I. M m 274 ER A DITÉ "OSOTM P L'ET fondé à penser que loiseau peut, en changeant les si- tuations respectives de ses différentes parties, faire varier mécaniquement le rapport de la résistance de son corps à la résistance de ses ailes. Or il est très-avantageux pour le vol, que le rapport de ces deux résistances puisse être diversifié en divers cas : c’est ce que je vais rendre sensible. Lorsque la couche d’air dans laquelle Poiseau se meut est fort rare, il ne doit guère ajouter à la résistance de son Corps, qui est d’autant plus pesant ou moins soutenu dans cet air; et cependant il doit prolonger davantage le dé- ploiement de ses ailes pour qu’elles ramassent d'autant plus d'air. Ces deux effets sont produits en même tems, lorsque la résistance des ailes est augmentée par un refoulement plus libre de Pair dans leurs os, tandis que la résistance du corps est affoiblie par la suppression ou la diminution de la force avec laquelle l'air est refoulé dans ses différens os. Si un vent contraire s’oppose au vol de Poiseau , le corps doit résister autant que possible à l’impulsion de ce vent, et le jeu des ailes doit être rendu le plus libre qu’il se peut. Ces deux buis sont remplis, à proportion de ce que le refoulemeut de Pair se fait plus foiblement dans les os des ailes, et avec plus de force dans les os du reste du corps. J/oiseau doit à sa nature , perfectionnée par ses habitudes, cette faculié qu’il a de graduer et de diriger le refoulement de son air intérieur, de manière à donner aux résistances de son corps et de ses ailes les modifications combinées les plus avantageuses, pour que ses muscles moteurs produisent avec le moins de faugue possible un vol rapide et durable , dans les diverses circonstances où il se trouve placé. » | D'ORNITHOLOGIHE, 275 CHAPITRE UVILI, Sur le Chant des Oiseaux. P ARMI les nombreuses espèces qu’on remarque dans la seule classe des oiseaux, aux unes la Nature a assigné pour patrie la vaste région des cieux, et ne leur a permis qu’un séjour de courte durée sur la surface de la terre; tandis qu’elle y a relégué quelques autres, en les privant de la faculté du vol; mais elle a donné à celles-ci, pour dédommagement, des pieds robustes et mus- culeux. Elle a fixé impérieusement le séjour habituel des autres sur les eaux, et n’a laissé que quelques espèces intermédiaires entré ces trois élémens. Sage et prévoyante dans tous ses/ouvrages , elle a donné aux êtres organisés des moyens particuliers pour satisfaire à leurs besoins et pour remplir ses vues cachées. Non contente d’avoir exécuté des plans utiles, elle à voulu de plus embellir son propre ouvrage. en donnant à chaque objet des nuances, des formes variées et agréables. Elle a répandu avec une profusion élégante des reflets et des couleurs sur le plumage de quelques oiseaux; elle en a dédommagé d’autres en les douant d’une nouvelle faculté, celle d’égayer leur solitude par les douces inflexions de leur chant; et ainsi elle a augmenté elle-même son éclat en donnant à ces êtres une voix mélodieuse. Les uns, cachés dans un épais feuillage, M m 2 276 TR A LTÉE COMPLET frédonnent d’abord quelques airs, et bientôt les échos environnans retentissent de leur doux ramage; quelques autres sur le bord des marais et des eaux jettent des cris aigus, plus ou moins lamentables : tantôt c’est un mugis- sement sourd et tantôt le bruit de la trompette; ici un petit oiseau à plumage modeste, siffle avec gaité, ou imite les sons de la flûte; dans le fond des bois un auire s’agile avec vivacité, et fait entendre des roucoulemens amoureux. Remplie d’un chaste amour, une femelle y gémit tristement après l’absence de son maäle égaré. La scène ainsi variée par le chant des oiseaux, nous ravit, nous enchante et nous inspire des sentimens, de reconnoissance envers l’auteur de ces merveilles : nous devons placer au nombre de ses bienfaits ces agrémens qu’il a rassemblé autour de nos demeures et dans les lieux écartés ou nous, portons nôs pas. Les oiseaux peuvent être regardés comme les êtres animés par excellence, à cause de leurs mouvemens con- tnuelset de leur extrême agilité, etsur-tout à cause de la faculté qu’ils ont pour la plupart de faire entendre une voix plus ou moins cadencée, et d’être par leur naturel réel- lement, musiciens. Les Mammifères ont, il est vrai, la faculié de jéter des cris ; maïs ils sont dans Pimpuissance d’y joindre de la mélodie. T’homme seul a le don d’articuler des paroles et de chanter, mais il est redevable de ces avantages aux bienfaits de la civilisation et de éducation. Ce. que lés hommes réunis en société sont parvenus à inventer, un certain nombre d'oiseaux l’a reçu de la Nature. Chez ces derniers la musique est réellement un nn , Le =? D'IONBI NUIT H O L Oo 6 1 E 279 attribut qui dépend de leur nature propre; dans les bois où ils vivent, ils chantent toujours de même, ils ne con- noissent, pour apprendre, ni leçons ni méthode; ils solfient toujours sans maitre, et cependant ils font de leur mieux. Le Tangara organiste fait entendre tous les tons de l’octave; et le Rossignol même n’imite-til pas dans son chant tous les sons les plus tendres! ce foible habitant des bocages par ses chanis prolongés indique qw’il réunit à la douceur de sa voix toute la finesse d’une oreille exercée. Ilinterrompt le silence des bois durant des heures entières, et il semble prendre plaisir à s’écouter chanter. Il n’est point d’homme, prétend Buffon , à qui le nom du Rossignol ne rappelle quel- qu'une de ces belles nuits du printems où le ciel étant serein, Pair calme, toute la Nature en silence, et pour ainsi dire attentive, il a écouté avec ravissement le ramage de ce chantre des forêts. On pourroit citer quelques auires oiseaux dont la voix le dispute à certains égards à celle du Rossignol, et qui se font écouter avec plaisir lorsqw’il se tait : les uns ont d’aussi beaux sons; les autres ont le timbre aussi pur et plus doux; d’autres ont des gosiers aussi flatieurs; mais il n’en est pas un seul que le Rossignol wefface par la réunion completie de ses talens divers, et par la prodigieuse variété de son ramage; ensorte que la Chanson de chacun de ces oiseaux prise dans toute son étendue, n’est qu’un couplet de celle du Rossignol : le Rossignol charme toujours, et ne se répète jamais, du moins jamais servilement ; sil redit quelque passage, ce passage est animé d’un accent nouveau, embelli par de nouveaux agrémens ; il réussit dans tous les genres, il rend toutes 270 TER ANTÉ (COUP LIEN les expressions, il saisit tous les caractères, et de plus il sait en augmenter l'effet par des contrastes. Ce coryphée du printems se prépare-t-il à chanter Phymne de la Nature, il commente par un prélude timide, par des tons foibles, presque indécis, comme s’il vouloit essayer son instrument, et intéresser ceux qui écoutent; mais ensuite prenant de assurance, il s’'anime par dégrés, il s’échauffe, et bientôt il déploie dans leur plénitude ioutes les ressources de son incomparable organe : coups de gosier éclatans, bat- teries vives et légères; fusées de chant où la netteté est égale à la volubilité; murmure intérieur et sourd qui n’est point appréciable à oreille, mais très-propre à augmenter Péclat des ions appréciables; roulades précipitées, bril- lantes et rapides, articulées avec force et même avec une dureté de bon goût; accens plaintifs cadencées avec mol- lesse; sons filés sans art, mais enflés avec ame ; sons enchan- teurs et pénétrans ; Vrais soupirs d’amour et de volupté qui semblent sortir du cœur et font palpiter tous les cœurs , qui Causent à tout ce qui est sensible une émo- tion si douce, une langueur si touchante. Ces différentes phrases , continue Buffon , sont entremélées de silences, de ces silences qui, dans tout genre de mélodie, con- courent si puissamment aux grands effets; on jouit des beaux sons que l’on vient d’entendre, et qui retentissent encore dans l’oreille; on en jouit mieux parceque la jouissance est plus intime, plus recueillie, et n’est point troublée par des sensations nouvelles; bientôt on attend , on desire une autre reprise; on espère que ce sera celle qui plait; si on est trompé, la beauté du morceau que D'ÉOMRNNIOTOH OL © @ 2 279 l’on entend ne permet pas de regretter celui qui n’est que différé, et l’on conserve l’intérêt de lespérance pour les reprises qui suivront. Au reste, une des raisons pour quoi le chant du Rossignol est plus remarqué et produit plus d’effet , c’est comme l’a très-bien dit Barrington dans les Transacuüons Philosophiques, Vol. LXIIT , parceque chantant la nuit, qui est le tems le plus favorable, et chantant seul, sa voix a tout son éclat et n’est offusquée par aucune autre voix; il efface tous les autres oiseaux, suivant le même Barrington, par ses sons moélleux et flûtés , et par la durée non interrompue de son ramage qu’il soutient quelquefois pendant vingt secondes ; cet observateur a compté dans ce ramage seize reprises dif- férentes bien déterminées par leurs premières et dernières notes, et dont loiseau fait varier avec goût les notes in- iermédiaires : enfin il s’est assuré que la sphère que remplit la voix d’un Rossignol n’a pas moins d’un mille de diamètre, surtout lorsque l’air est calme; ce qui égale au moins la portée de la voix humaine. Buffon fait observer ici, qu'il est étonnant qu’un si petit oiseau, qui ne pèse pas une demie once, ait tant de force dans les organes de la voix ; aussi Hunter a-til observé que les muscles du larynx , ou si lon veut du gosier, étoient plus forts à proportion dans cette espèce que dans toute autre, et encore plus forts dans le mäle qui chante que dans la femelle qui ne chante pas. Aristote, et Pline d’après lui, disent que le chant du Rossignol dure dans toute sa force quinze jours et quinze nuits sans interruplion, dans le tems où les arbres se couvreni de verdure, ce qui doit ne € 2 260 Tir A/D À É NCIOIM Lt LET s'entendre que des Rossignols sauvages et n’être pas pris à la rigueur; car ces oiseaux ne sont pas muets avant mi après l’époque fixée par Âristoie ; à la vérité ils ne chantent pas alors avec autant d’ardeur ni aussi .cons- tamment ; ils commencent d’ordinaire vers les premiers jours du printems, et ne cessent tout-à-fait qu’à la fin de cette saison vers le solstice; mais la véritable époque où leur chant diminue beaucoup, c’est celle où leurs petis viennent à éclorre , parce qu’ils s’occupent alors du soin de les nourrir, et que dans l’ordre des instincts, la Nature a donné la prépondérance à ceux qui tendent à la conser- vation des espèces. Les Rossignols captifs continuent de chanter pendant neuf ou dix mois, et leur chant est non- seulement plus long-tems soutenu , mais encore plus par- fait et mieux formé : delà Barrington tire cette conséquence, que dans cette espèce ainsi que dans bien d’autres , le mâle ne chante pas pour amuser sa femelle, ni pour charmer ses ennuis durant J’incubation ; conséquence juste et de toute vérité. En effet la femelle qui couve , remplit cetie foncüon par un instinct, ou plutôt par une passion plus forte en elle que la passion même de amour ; elle y trouve des jouissances intérieures dont nous ne pouvons bien juger, mais qu’elle paroït sentir vivement, et qui ne permettent pas de supposer que dans ces momens, elle ait besoin de consolation. Or , puisque ce n’est ni par devoir ni par vertu que la femelle couve , ce n’est point non plus par procédé que le mâle chante, puisqu’il est muet durant la seconde incubation. C’est amour, et sur-tout le premier période de Pamour qui inspire aux oiseaux leur ramage Ë ‘à f } NX à D'ORNITHOLOGI ES. 2681 c’est au printems qu’ils éprouvent et le besoin d'aimer et celui de chanter ; ce sont les males qui ont le plus de desirs, et ce sont eux qui chantent le plus: ils chantent la plus grande partie de l’année, lorsqu’on sait faire regner autour d’eux un printems perpétuel qui renouvelle incessamment leur ardeur , sans leur offrir aucune occasion de Péteindre ; c’est ce qui arrive aux Rossignols capüfs, et méme à ceux que l’on prend adultes. Le chant des autres oiseaux, le son des instrumens, les accens d’une voix douce et sonore les excitent beaucoup; ils accourent, ils s’approchent attirés par les beaux sons, ce qui prouveroit qu’ilstne sont pas insensibles aux effets de l’harmonie; ce ne sont point des auditeurs muets, 1ls se metientà l’unison , et font tous leurs efforts pour éclipser leurs rivaux, et pour couvrir toutes les autres voix. Ces détails vraiment séduisans que nous a laissés Buffon sur la voix du Rossignol, ce chantre mélodieux du prin- tems, sont sans doute bien suffisans pour nous convaincre que les oiseaux différent des autres animaux parfaits et mème de homme, parce que la Nature les a doués exclu- sivement du chent ; et si Phomme parvient quelquefois à imiter le ramage des oiseaux, et à chanter les morceaux les plus difficiles de la musique, il n’est redevable dé ce talent qu’à ses propres travaux, et qu'aux seuls effets de Part. La faculté du chant n'appartient pas également à tous les oiseaux; il en est même qui en sont privés, et qui ont seulement une voix aigue et bruyante. Quelle immense dis- parité entre les chants melodieux des uns, et les croas- semens discordans, les cris lugubres des autres! On peut Tome I. Nn 282 TRAITÉ COMPLET donc, par suite de ces principales différences, reconnoitre d’après quelques auteurs, dans les oiseaux trois principales tribus : celle des Chanteurs, aves canore , celle des Criards, aves vociferæ , et celle des Silencieux, aves silentes. Parmi les oiseaux Chanteurs, on doit sur-tout ranger la plupart des Passereaux et même quelques espèces classées par Länné dans l’ordre des Pies ; mais chacun a son chant propre, et des nuances plus ou moins radoucies. En effet combien sont différens entr’eux le chant plus ou moins mélodieux des Alouettes, du Rossignol, des Fauvettes, les sons clapissans du Serin , la voix gutturale du Bouvreuil, le pipement sonore des Mésanges, le sifflement des Merles et des Loriots! Au nombre des Criards, on doit mettre les oiseaux Nageurs et ceux de Rivage, les oiseaux de Proie, et tous ceux qui, au lieu d’une voix musicale, ne jettent que des cris rauques et discordans. Enfin, les oiseaux Silencieux font entendre rarement de petits sons de voix, des accens légers et comme éteints, tels sont les Cotingas, les Oiseaux-Mouches et beaucoup d’autres de Pancien et du nouveau continent, et de plus presque toutes les femelles des oiseaux Chanteurs. Dans'tous les pays policés ou sauvages, et dans tous les climats on trouve également des oiseaux à chant agréable ; et c’est à tort que Buffon a prétendu que les oiseaux mélo- dieux ne se rencontrent que dans l’ancien Continent, et vivent de préférence autour des lieux habités. Nous avons, ilest vrai, en Europe un grand nombre de Chanteurs ; mais en Amérique on en trouve également. Les Moqueurs ont, DUO N ET HO L O/G/T'E: 283 suivant tous les voyageurs, un chant trés-varié dans ses inflexions ; et tous deux ont été nommés par Linné, Pun Turdus Orphœus, et Pautre Turdus Polyglottus, parce qu’ils font entendre une voix très-agréable et infiniment variée dans ses tons, du grave à l’aigu, du dolce au presto, du mélodieux au cadencé ; et parce que leur chant est plus harmonieux même que celui du Rossignol. Ces oiseaux sont ainsi nommés Moqueurs, parce qu’ils font quelquefois succéder à leur chant agréable une imitation des cris rauques et confus qu’ils entendent, accompagnée de battemens d’ailes et de petits sauts sur les basses branches. Le Tangara orga- niste des Antilles fait entendre dans son chant tous les tons de Poctave. Ilexiste encore dans le même continent d’autres oiseaux dont le chant est aussi agréable ; telles sont quelques Fauveties et d’autres espèces appartenantes aux genres des Pinçons, des Gros-Becs, des Bruanits, etc. Il est vrai que les oiseaux à voix aigre fréquentent plutôt les lieux incultes et déserts , Pintérieur des forêts et les rochers inaccessibles ; tels sont les Aigles , les Faucons , les Vautours et les Chouettes; mais cela provient seulement de leur méfiance extrême , et de la guerre continuelle que les hommes leur font à cause des dégats qu’ils leur causent. Parmi les oiseaux Chanteurs, le plus souvent la femelle paroït être seule condamnée au silence; tandis que le mâle s’exerce presque sans cesse à varier son ramage, sur-tout dans la saison des amours : pendant l’hiver il est presque silencieux; et lon n’entend dans cette saison que les oiseaux Criards. Rp Il existe dans l'Amérique méridionale un oiseau nommé Nnz 204 TR A DCE .CIGIM P: LEE Agami dans son pays natal, et désigné par les naturalistes sous le nom latin de Psophia crepitans à cause d’un bruit sourd et profond qu’on a cru pendant quelque tems sortir de son anus. Pallas et Vosmaër ont examiné avec soin cette faculté singulière. Le premier, dans ses Wiscellanea Z'oolo- gica, dit que la irachée-artère, avant que d’entrer dans la poitrine, est de l’épaisseur d’une plume de Cigne presque osseuse ; que dans la poitrine elle devient plus lâche, carti- lagineuse, et se divise en deux canaux presque cylindriques qui pénètrent dans les poumons ; et que le canal gauche est très-court, et aboutit dans la région bypocondriaque , tandis que le droit descend jusqu’au fond du bas-ventre, et est séparé dans la poitrine en trois ou quatre parties par des cloisons membraneuses. Vosinaër, dans une feuille im- primée à Amsterdam en 1768, affirme que le bruit équi- voque de cet oiseau paroït provenir de l’intérienr du corps, à-peu-près comme si l’on prononcoit cinq à sept fois, avec précipitation et la bouche fermée, en baissant peu-à-peu de note les syllabes zou, tou, tou. Ce son ne vient pas de Panus , mais il paroit formé à l’aide d’une foible ouverture du bec, et aussi par des poumons d’une forme particulière, iels qu’ils viennent d’être décrits. Les oiseaux par leurs chants annoncent leurs diverses émotions ; c’est pour eux un vrai langage, puisqu'ils peu- vent correspondre entr’eux, et se faire part de leurs sensa- tions. Parmi ceux qui vivent en troupe, quelques-uns restent perchés sur les arbres, et à la moindre apparence de danger, ils jetient d’abord a Cris d'avertissement , puis des cris d’épouyante. Il en existe méme plusieurs dont la voix AE" y D'OR N L'THIO LOIGAXE. 269 indique assez régulièremeut les principaux changemens de Patmosphère ; le Coucou de pluie et la Grive musicienne ou commune annoncent des journées pluvieuses; lé chant du Rossignol est le signal d’un beau jour et annonce d’une agréable soirée ; celui du Coucou d'Europe présage un prin- tems délicieux et la fin des frimats, étc. Comme la voix est très-différenite dans les oiséaux, et comme il est intéressant, pour les progrès de la science, de simplifier les moyens de la perfectionner, je crois qu'il im- porte d’indiquer les principaux chants par des noms qui leur soient propres, plutôt que par des périphrases ; mais il con- vient de remarquer que beaucoup d’oiseaux ont plusieurs chants et des prononciations différentes suivant les circons- tances où ils se trouvent. Ainsi, tantôt la Poule à une espèce de caquetage , sur-tout lorsqu'elle cherche sa nourriture ; tantôt elle imite la voix du Coq'aussitôt qu’elle a pondu ; ou bien lorsqu” elle est poursuivie par un animal malfaisant ou par un Chien, elle jette des cris aigus et très-discordans ; et au moment Fu approches du Coq elle a des accens amou- reux. Outre que les oiseaux , dans leur première jeunesse, ont une Voix qu ’ils perdent avec lâge , on peut disiinguer quaire principales différences dans la voix des oiseaux, saVoir : Ro | 1°. Le chant joyeux, qui est le plus habituel. 2°. Le chant amoureux, qui précède ou qui suit la jouissance. 3°. Le cri de rappel de la femelle, pour attirer son mâle où pour ras- sembler ses petits. 4°. Le cri de surprise ou d’épouvante. : 206 4 TRAD T E :: CO M P L'ET On peut ainsi nommer les chants principaux des oiseaux: Le Bouvreuil et le Kagolca. LéiBindon 2 740 ne, Le Dindonneau. . . Les Gobe - Fourmis. La Mésange. . AS! Le Coucou d'Europe. Le Pigeon mâle. . La Tourterelle. . Le Corbeau. . . . . . Le Coq. La Poule. . Le Perroquet. . . La Cigognei “4.1 5, EAgami: : te Ho le 100 Le Räâle. La Foulque flüteuse. . . Le Pator.-::#7 18, Le Flamant. La Peintade. Quelques Mouettes et la Tourte- relle à collier. . . Le Chardonneret. Les Mouettes, etc. . Le Serin. . Sifllent. . Glousse. . . . Piaule. . : PRrcen FU. ou carillonnent: Lipe:: (AOL AGoucoule" ". Roucoule. . . ./ Gémit. ‘..* . Croasse. . . Coquerique. . . Caquette. Cri" 26 2 { Parle. . - Claquette. . . Crépite. 1.,,,:.. Hal - : 2. . Flûte. . £ Mugit. LUTTE PEU + Trompette. . Crécerelle. . } Ricannent. . Gazouille. Criaillent. Glapits 070% - Sifflement. Gloussement. Piaulement. Tinlement ou Carillon. Pipement. Coucoulement. Roucoulement. Gémissement. Croassement. Coquericage. Caquetage. Le Cri. Le Parler. Claquetage. Crépitement. Rälement. Flûtement. Mugissement. Trompetage. Crécerellage. Ricanement. Gazouillement. Criaillement. Clapissement. Comme :l importe , pour completter l'Histoire Natu- relle des Oiseaux, de décrire avec beaucoup d’exactitude ie chant propre à chaque espèce, on doit d’abord em- ployer des syllabes et des letires accentuées suivant les inflexions de loiseau ; mais il faut de plus indiquer par D'ICHNEN ET HO LOGE 287 Pun des mots employés dans la table précédente le ton de voix : ainsi le chant du Loriot ressemble au sifflement vif et sonore des syllabes 07-070; le cri du Râle est un râlement guttural et sourd de son nom plusieurs fois répété dans des poses courtes. Déjà j’ai eu occasion d'offrir précédemment dans divers passages tirés de Buffon des détails sur le chant de la Tourterelle, du Tétras, du Rossignol et des Moqueurs , et je traiterai par la suite du chant et de la voix des prin- cipales espèces , en en donnant lhistoire. Quant à cet ins- ünct vraiment singulier qu’ont les Perroquets, les Merles, les Corbeaux , les Étourneaux, etc. , d'apprendre à articuler très-distinctement des paroles et des phrases, ou même de chanter des airs qu’ils ont souvent entendu répéter ; comme ceci est plutôt relatif à l’influence de l’homme sur les autres êtres, et est l’effet de la domesticité, je reviendrai sur cet objet dans le chapitre sur les Mœurs des Oiseaux. Nous allons passer maintenant à la description anato- mique des organes qui servent à la formation de la voix des oiseaux , et exposer la manière dont s’exécute cette fonction: mais avant que d'entrer dans de grands développemens sur cette partie de la Physiologie animale ; je crois qu’il est convenable d’examiner d’abord comment la voix se forme dans l’homme, afin de faciliter l’intelligence des particularités relatives aux oiseaux. Dans Phomme, le larynx est une espèce de capsule formée de cartilages réunis par des muscles nombreux qui servent à l’étendre et à le rétrécir; il est tapissé en dedans d’une membrane nerveuse parsemée de glandes. Il est placé 288 TR À HAE, CO MP LE. mr derrière la langue ; et la voix se forme principalement dans son intérieur. Les cartülages sont au nombre de cinq, savoir: 1. le cricoide , qui a la forme d’un anneau; 20. le #hyroïde, qui représente un bouclier à cause de sa largeur ; 30. l’épiglotte, qui est un cartilage élastique, mou, libre dans sa plus grande partie qui abaisse au-dessus de la glotte , et la couvre lorsque les alimens passent du pharynx dans l’œsophage ; 40. et Les deux aryténoides qui sont posés sur le bord latéral et postérieur du cartilage cricoïde , et qui laissent entr’eux un orifice oblong à bords très-tendres, nommé glotte. L'air, chassé des poumons dans les deux bronches , remonte ensuite dans la trachée-artère, puis dans le larynx , qui west que Pextrémité supérieure de la trachée, et c’est dans son intérieur que la voix est produite , et qu’elle est ensuite modifiée , soit par les muscles du larynx, soit méme par les levres, la langue, etc. La glotte est pro- tégée par la langue, qui est le principal organe du gout. Comime j'ai déjà décrit la forme de la langue des oiseaux dans le chapitre sur les Organes des Sens , je remarquerai seu- lement ici qu’elle est munie et soutenue , comme dans Phomme, d’un os nommé Ayoide , dont les formes, quoique variées à l’infini, présentent aussi plusieurs osselets. Cet os se divise en un corps renfermé dans la langue des oiseaux, et soutenant seulement celle de l’homme; et en deux cornes qui Pattachent avec le larynx, la mâchoire inférieure, etc. Mauduyt , en traitant des organes qui servent à rendre des sons , observe que les oiseaux étant sans cesse en mou- vement soit sur la terre, soit dans la moyenne région de Patmosphère , respirant aliernatiyement un air chaud ou DO RNITEHO LOG TE. -289 froid, sec ou humide, pesant ou léger ; que leur respiration est toujours aussi libre dans les mouvemens violens de leur vol que dans leur état de repos; et que de tels añimaux doivent avoir les organes propres à remplir cette fonction autrement conformés que ceux des quadrupèdes, qui fixés sur la terre, y respirent toujours le même air, dont la course la plus rapide, comparée au vol des oiseaux, n’est qu’un mouvement sans vitesse, et dont la voix ne consiste que dans des sons rauques, désagréables et entrecoupés. Parcourant ensuite les divers organes de la voix des oiseaux, il fait remarquer que dans l’homme et les qua- drupèdes la glotte, ou Pouverture de la trachée, est couverte par un des cartilages du larynx que la base de la langue y applique, et qu’on nomme épiglotte ; étant l’œsophage situé en arrière de la trachée, Pépigloite empéche les alimens de tomber dans son ouverture : mais comme l’œsophage des oiseaux est placé latéralement, et que leur glotte se ferme exactement par une contraction qui lui est propre, ils sont dépourvus d’épiglotte. Mauduyt commet ensuite une erreur en prétendant que les oiseaux n’ont, à proprement parler, pas de larynx; nous verrons bientôt qu'ils ont, au contraire , un double larynx. Blumenbach, dans ses Institutions Physiologiques, re marque avec raison que le sifflement appartient en commun à. l’homme et aux oiseaux, avec cette différence que dans ceux-ci il est produit par un double larynx, et que dans Phomme il est l’effet du resserrement de ses lèvres uni à Paction de son larynx; mais ensuite il est tombé dans une grande erreur, en ayançant que le chant est un composé Tome I. | O o 290 T'iRAUIATEÉ : GOM P L'ET de la parole et d’une modulation de la voix; et qu’il ne paroit appartenir qu’à l’homme seul, puisque suivant lui, on n’a jamais réussi à faire Chanter des paroles aux oiseaux : chaque jour nous voyons des preuves contraires. Il n’exisie qu’un petit nombre de mémoires sur les organes de la voix des oiseaux; et la plupart ne sont que de simples notes sur la forme et la structure de la trachée- artère et des larynx de ces animaux. Parmi ceux qui sont imprimés dans les collections des Sociétés savantes, on connoit entr’autres le mémoire de Vicq-d’Azyr, publié en 1779 sur la voix des animaux, lequel contient peu de chose sur le larynx inférieur des oiseaux, et notamment plusieurs opinions erronnées, telles que celle-ci, que plus la voix des oiseaux est agréable, plus les organes où elle se forme sont simples. Bloch, ce célébre Ichthyologiste de Berlin, que lhistoire naturelle vient de perdre, fit insérer en 1762 dans les Mémoires des Curieux de la Nature, parmi diverses observations ornithologiques, une courte description du larynx inférieur de quelques oiseaux, avec des dessins exacts; mais les deux mémoires composés il y a environ trois ans par le citoyen Cuvier, le premier sur le larynx inférieur des oiseaux, et le second sur les organes de leur voix, renferment une foule de faits nouveaux et des rapprochemens très-curieux qui sont le résultat de ses observations anatomiques sur plus de cent cinquante espèces d’oiseaux. L'homme, suivant cet Anatomiste judicieux , est re- devable de la perfection de sa voix à la courbure des votes du nezet du palais, à extrême flexibilité de sa langue DUADARN TT O T'ON GIE ml 20T et de ses lèvres, et même à la forme de l’ouverture de sa bouche. Dans les quadrupèdes, au contraire, la Nature paroît avoir eu l’iniention de dénaturer leur voix, soit en les privant de ces avantages, soit en pratiquant des cavités dans leur larynx: aussi ne peuvent-ils jeter que des cris aigus, inarti- culés et confus. Quoique les oiseaux paroissent au premier coup-d’œil encore plus mal partagés, puisqu’ils n’ont qu’un bec de corne, qu’une langue cartilagineuse souventinflexible, ou bizarre dans la forme, et un larynx plus sanple que celui des quadrupèdes; il y en a cependant qui font entendre les sons les plus variés et les plus enchanteurs, quelques-uns peuvent apprendre à prononcer très-distinctement nos paroles, d’autres même, malgré la dureté de leur voix, nous surprenñent pas sa force et son étendue. Déjà les anatomistes avoient observé que le grand volume de la voix des oiseaux prend sa source dans les grands réservoirs à air situés dans leur abdomen et leur poitrine ; et qu’audessous du larynx supérieur, à la bifurcation de la trachée, on trouve toujours un second larynx dans lequel la voix résonne avec plus de force, puisque d’ailleurs il est suspéndu au milieu d’une cavité remplie d'air et tapissée par une membrane bien tendue sur un os élastique. Ils avoient de plus fait sentir que la voix des oiseaux, produite dans l’intérieur de la irachée, peut ÿ être mo- difiée de mille manières, puisque cet organe, qui imite le corps d’un instrument musical, est infiniment varié dans ses dimensions et ses formes; tandis que la trachée des qua- drupèdes ne peut influer sur leur voix, qui ne se forme qu’à son issue. Le citoyen Cuvier a été beaucoup au-delà Oo2 292 T'RUA RE ,CLONMP) L ET de ces découvertes; et il a fait précéder toutes ses re- cherches anatomiques par des considérations très-ingénieuses sur les causes du son dans les instrumens à vent. Après avoir posé pour principe qu’ faut, pour produire un son dans le conduit où lair passe, un corps ou une lame susceptible de vibrer, il observe que la trachée-artère des quadrupèdes est simplement tubulée, dépourvue de lames propres à vibrer dans son intérieur, excepté vers la glotte à Vouveriure supérieure; de sorte que dans tonte la con- ünuité de leur trachée l'air n’agit presque que de la même manière que dans un tuyau d’orgue, et que leur voix ne peut être modifiée qu’à l’entrée de la trachée, principa- lement par la glotie. La trachée des oiseaux est munie sur ses bords intérieurs de membranes susceptibles de vibrer vers l’endroit où elle se rétrécit et ou elle se partage en deux branches pour pénétrer dans les poumons: de sorte que cette partie contribue à former les sons, et qu’elle peut être comparée pour ses usages à la glotte des Mammifères. À laide de nombreuses observations anatomiques , il établit en faits, 1°. que la trachée n’est pas seulement un conduit pour Pair, mais aussi pour le son; 20. que c’est vers sa partie inférieure que se forme le son, comme Vavoient déjà pensé. des anatomistes anciens, puisque le larynx supérieur est simple et dépourvu de glotte, tandis que linférieur est plus compliqué que dans les Mam- miféres, à cause de ses anneaux entiers, de sa longueur, de ses circonvolutions et de sa forme , lesquelles varient infiniment chez tous les oiseaux, suivant la perfection et VPétendue de leur voix. à an SE Li LE TEA ac K ad Ten. ic > D'ONMRONNINT'E OH O0 G HE 293 Il examine ensuite les organes qui servent à modifier le son dans la trachée-artère des oiseaux, il observe que ouverture de celle-ci peut étre comparée à l’anche des instrumens à vent : cette anche est membraneuse, et est formée par un repli de la peau intémeure du bronche ; dont le rebord libre et élastique est dirigé vers le haït. Les deux bronches sont composés d’anneaux brisés, de facon que le côté par lequel les deux bronches se regardent, est fermé par une membrane sans cartilage. Les anneaux voisins de la trachée sont souvent plus grands et toujours moins courbés que ceux qui sont près des poumons; et ces derniers se ferment presque entierement à l’entrée du. poumon. D’après cette structure , l’espace membraneux du bronche, qui est très-étroit vers le poumon, s’élargit plus ou moins subitement, et prend vers la bifurcation une forme ovale plus ou moins grande. Lorsque Pair est chassé du poumon et des réservoirs par les muscles tho- rachiques et abdominanx contre cette membrane, il doit y produire une résonnance à-peu-près comme celui ren- fermé dans un tambour ébranlé par la peau supérieure, en produit une sur linférieure. On sent que le son doit être modifié non-seulement d’après les dégrés d’épaisseur , délasticité et de tension de cette membrane nommée tympaniforme par le citoyen Cuvier, mais aussi par Pétat de Pouverture supérieure du bronche, qui représente les anches d’un instrument à vent. Les oiseaux ont plusieurs muscles, (au nombre de douze dans les uns ou de deux seulement dons les autres, ) qui servent à alonger et à racourcir cette membrane, ou à De que 204 TRAITÉ COMPLET Pélargir et la rétrécir. Cet alongement et ce racourcissement rendent le son plus grave, le rétrécissement et la tension le rendent plus aigu; et suivant le plus ou le moins dans les quatre modifications de la forme de la trachée, les oiseaux peuvent béaucoup varier les inflexions de leur VOX; et rendre des sons correspondans à ceux de l’octave. Un autre moyen que les oiseaux mettent aussi en usage , c’est de tenir fermée, ou plus ou moins entir’ouverte Porifice supérieur de la trachée. Le citoyen Cuvier examine ensuite plus en détail les organes de la voix des oiseaux: d’abord il fait remarquer que le larynx inférieur de Poiseau fait partie de la trachée, et qu’il est ordinairement produit par une saillie mem- braneuse provenant de chacun des côtés de l’orifice in- férieur de la trachée; et que cet orifice est séparé en deux tantôt par une traverse osseuse dirigée d’avant en arriére, et tantôt seulement par l’angle de réunion des deux bronches. Les bronches au lieu d’avoir leurs anneaux complets comme la trachée, ont seulement de simples arcs plus ou moins Cartilagineux, et susceptibles d’éprouver une courbure plus ou moins forte, suivant les sons de oiseau. Sur plus de cent soixante espèces que le citoyen Cuvier a eu Poccasion de disséquer, il wa observé que deux oiseaux qui soient privés du larynx inférieur : ce sont le roi des Vautours 77. papa, et lÜrubu 7”. aura : leurs bronches sont garnis dans leur partie supérieure d’anneaux presque complets, et communiquent avec la trachée sans avoir à leur réunion ni rétrécissement m1 glotte sallante : wayant pas eu la possibilité d’examiner d’autres LL. D" OBAN GT H Où O GR E. 5 (208 Vauiours, il ne peut affirmer si la trachée de tous les oiseaux de ce genre a une organisation semblable. Quoique la forme de la trachée-arière ainsi que la membrane et ouverture varient d’une espèce à l’autre, on observe cependant quelques rapports entre cet organe dans toutes les espèces d'oiseaux. Le premier arc des bronches, le plus voisin de la trachée, a, suivant cet Anaiomiste, la méme courbure qu’elle ; mais les deux suivant sont plus grands et forment une saillie en-dedans, laquelle est munie d’un repli produit par la membrane qui double Piniérieur de la trachée; et c’est ce repli qui en fermant à moitié chacune des ouvertures de Porifice inférieur de la trachée, présente à l’air une lame susceptible de vibrer et de produire un son. Il distingue deux sortes de larynx inférieurs, ceux qui wont pas de muscles propres, et ceux qui en ont. Les larynx sans muscles propres ont des dilatations ou des cavités latérales, tels sont ceux des Canards et des Harles seulement; ,gubien soni privés de dilatations et de cavités, tels sont ceux de tous les Gallinacés. Dans ce dernier cas ils ont pour caractère général la traverse du bas de la trachée située au dessous du dernier anneau auquel elle tient, de façon que les membranes qui cons- ütuent la glotte , se répondent l’une à Pautre, et n’in- tercepient qu’une seule ouverture; tandis que dans les autres oiseaux, la traverse étant au même niveau que la membrane saillante, il y a proprement deux ouvertures. Le caractère constant d’aigu où de grave dans la voix de Chaque espèce paroït tenir à la compression latérale du bas de la trachée, et au rétrécissement de la glotte qui en résulte. 296 TRAITTÉ COMPLET Dans les larynx à rnuscles propres le citoyen Cuvier distingue 1°. ceux qui mont qu'un seul muscle de chaque côté , tels sont ceux des Faucons, des Foulques, des Räles, des Bécasses, des Chevaliers, des Vanneaux et de tous les oiseaux de Rivage à bec foible : il observe que dans tous ces oiseaux qui n’ont qu’une seule paire de muscles propres à leur larynx , aucun ne se ressemble parfaitement pour le reste de l’organe de la voix, quoi- qu’elle ne soit que très-peu variable: 20. il range parmi les larynx à trois muscles propres, ceux des Perroquets, lesquels ont des pièces cartilagineuses d’une forme toute parüculière, et que nous décrirons plus loin: 3°. parmi les oiseaux à larynx inférieur muni de cinq paires de muscles, il place les Chanteurs, savoir, non-seulement les Demiins, les Pinçcons, les Alouettes; mais de plus les Hirondelles , les Gros-Becs, les Etourneaux, et méme les Pies, les Corbeaux et les Geais. 11 atiribue la différence des sons dans ces oiseaux, d’une "part au timbre de leur instrument, et de l’autre à ce que da mobilité de leur trachée n’est pas en rapport avec celle de leur larynx in- férieur. Passant ensuite à examen des différences remarquables de la trachée-artère des oiseaux, soit dans leur longueur absolue et dans leur extensibilité en longueur et en largeur, soit par rapport à la forme et à la consistance de leurs parois, il distingue quatre sortes de trachées, savoir : Aux oiseaux Chanteurs, à ceux de AE Les Trachées cylin- Rivage, aux femelles des Nageurs, et driques. à beaucoup de Rapaces et de Galli- naces. POOMBNNQT T a Or ONG °F 207. 20, Les Trachées cont- | ues en cône alongé Au Dindon, au Héron, au Butor; RARE: Lot à l’Oiseau Royal. plus large vers la bouche. 30. Les Trachées subite- Aux Canards Garrot et double Ma- ment renflées. creuse. 4. Clangula et fusca. 4°. Les Trachées à ren- Jlemens et rétrécissemens par dégrés insensibles. À quelques Canards mâles, et aux grand et petit Harles. Le larynx supérieur des oiseaux , placé à la base de la langue et à l’extrémité supérieure de la trachée-artère, attaché fixement par une cellulosité serrée , supporté par la queue de Pos hyoïde, est composé de quatre à six pièces osseuses , dont la principale correspond au cartilage cricoïde des mammifères : et ce que quelques auteurs ont nommé épiglotte dans les oiseaux n’en est pas une , puis- qu’ils en sont tous dépourvus; mais, au lieu de cet organe, on voit sur les bords de la glotte des pointes carülagineuses qui en tiennent lieu en empêchant les alimens trop volu- mineux d’entrer dans la irachée. De plus le larynx supé- rieur de la plupart des oiseaux est garni de tubercules plus ou moins gros, plus ou moins nombreux ; les Chanteurs en sont tous privés. | | Le citoyen Cuvier, après avoir joint à ces résultats ana- iomiques des rapprochemens très-ingénieux sur la voix des oiseaux comparée aux sons des instrumens à vent, après avoir parcouru successivement chaque ton de l’octave, et examiné par quels moyens l’oiseau peut les exécuter dans Tome I. F,0 298 T'RANTÉ COMPLET la trachée , termine son mémoire sur les divers organes de la voix des oiseaux par les conclusions suivantes : 10, Le son est produit dans l'instrument vocal des oiseaux de la même manière que dans les insirumens à vent de la classe des cors et des trompettes, tels que la tromboüne, ou dans l'espèce des tuyaux d’orgue nommés jéux d’anches. 20, Le son est modifié, quant à son. ton, par les trois mêmes moyens que nous employons dans ces instrumens ; c’est-à-dire par les variations de la glotte, qui corres- pondent à celle des lèvres du joueur, ou à celles de la lame de cuivre des jeux d’anches ; par les variations de la lon- gueur de la irachée, qui correspondent aux différentes longueurs des tuyaux d’orgue; et enfin par le rétrécisse- ment ou l’élargissement de la glotie supérieure, qui corres- pond à la main du joueur de cor, et à la fermeture ou aux cheminées des tuyaux d’orgue. 30. Les oiseaux ont la voix d’autant plus facilement va- riable ; qu’ils ont plus de perfection dans les irois sortes d'organes qu’ils employent pour faire varier le ton, savoir dans la trachée-artère et les deux larynx. Dans son. mémoire sur le larynx inférieur des oiseaux, le même auteur entre dans des détails très-étendus sur là structure de cet organe : il observe que toutes les espèces d'oiseaux ont une paire de muscles nommés par Vicq- d’Azyr, laryngiens inférieur et externe. Ces muscles ont la forme d’un cordon charnu , et ont leur attache fixe, à la face interne des deux apophyses triangulaires du sternum ; dé plus ils montent obliquement, se coilent à la trachée un peu au-dessus de sa bifurcation, et se prolongent sur D'AOMRUNVI TH OL Œ @ MI 294 une grande partie de sa longueur. Îls servent à abaisser le larynx inférieur, à raccourcir les bronches, et à affoiblir par conséquent la tension de la membrane ovale. Passant ensuite à l'examen des autres parties qui consti- tuent la trachée-artère des oiseaux , ou qui en dépendent, le citoyen Cuvier établit des comparaisons entre un grand nombre d'oiseaux. Dans l’Étourneau, et dans les oiseaux Chanteurs les der- niers anneaux de la trachée sont réunis en une pièce dont le bas est évasé et muni de deux pointes réunies par un osselet transversal; de facon que la trachée a inférieurement deux trous communiquant chacun dans l’un des bronches. Chaque bronche a ses trois premiers anneaux moins cylin- driques que les précédens, lesquels vont en s’alongeant par derrière, de facon que l’extrémité postérieure du troisième fait une espèce de saillie. Leur courbure forme à peine un arc de 60 dégrés; et la corde de cet arc est remplie par la membrane iympaniforme déjà décrite. La coupe trans- versale du bronche est d’abord presque circulaire, et en remontant, elle devient un segment de cercle rétréci dans “un sens , et élargi dans Pautre. Cet appareil est garni de cinq paires de muscles, savoir : 10: Le constricteur longitudinal antérieur de la membrane tympaniforme. 20. Le constricteur longitudinal postérieur de la même membrane. *30. Le petit constricteur longitudinal. 4°. Le constricteur oblique. 59. Le constricteur transversal. Chaque muscle de la première paire a son attache fixe au corps de la trachée , et colle ses fibres à plusieurs P p2 300 Tir A IEEE CO Mir LUE TE anneaux; puis, descendant un peu obliquement en avant, après avoir formé un ventre sensible, il réunit les fibres en un petit tendon inséré à l'extrémité antérieure du treizième demi-anneau. Îl sert à faire monter cette extrémité pour iendre dans le sens de sa longueur toute la partie de la membrane qui se trouve dessous cet anneau. Les muscles de la seconde paire ressemblent fort aux précédens; leurs fibres sont collées de même à la partie latérale postérieure de la trachée; et le tendon de chacun a son insertion à Pex- trémité postérieure du troisième demi-anneau. Leur action sur la membrane est pareille à celle des précédens ; et lors- qu’ils sont unis ensemble, ils rapprochent les trois demi- anneaux, et font glisser le premier sous l’arc externe de la trachée, ce qui diminue beaucoup son ouverture. La troisième paire est plus courte que les deux précédentes, et est cachée sous la seconde; elle a ses attaches fixes au bas de la partie postérieure de la trachée, et ses tendons sont insérés à lextrémité postérieure du second demi- anneau. : elle agit de même que la seconde. La quatrième paire est située à côté et en avant de la précédente, et est aussi cachée sous la seconde. Les deux muscles vont obli- quement de la trachée à lextrémité postérieure du second demi-anneau; ils doivent le tirer en haut et en dehors, et parconséquent participer de l’action des huit autres. Enfin la cinquième paire est située à la même hauteur que les pré- cédens, et est en partie à découvert et en partie cachée sous la quatrième. Quoique d’une longueur égale à celle des deux précédentes paires, chaque muscle est.cependant plus gros, veniru, presqu'ovale, et commence sur le dernier anneau D’:O"R N:I-T-H O0 LOGI E. ° 304 de la trachée, puis après une direction oblique en bas et en avant, il s’insère en partie à, lPextrémiié antérieure du pr emier anneau, et sur-tout au petit cartilage qui S ’articule sur elle. Le citoyen, Cuvier,a remarqué que la même paré de muscles rapproche cet anneau de la irachée, le rend moins courbe en écartant son extrémité en dehors; qu’elle rétrécit conséquemment cette partie de la glotte, et que de plus sa principale action est de tirer en avant le petit carti- lage, et dé tendre avec force et transversalement la partie supérieure de la membrane tympaniforme , ce qui, peut être nécessaire-pour certaines modifications de la voix, et sur-tout pour tendre cette partie supérieure , en même tems s'que les autres pausples tendent, le reste. dans les oiseaux Res mais mi À ue ns ceux dont le larynx inférieur est moins compliqué. Cette structure, des larynx ‘inférieurs à dix muscles se retrouve presque la même.dans lés Moineaux , . les Chardonnerets.,. les, Mésanges , les Pincons, les Merles,, les Grives, les Mauvis ; les Bruans, les Alouettes, etc. ; et peut être regardée comme commune à tout l’ordre des Passereaux, les Hirondelles et les Engoulevents exceptés. Le citoyen Cuvier Pa aussi observé dans les Corbeaux et les autres oiseaux du même genre. Aussi ces oiseaux, quoique rangés par Linné dans l’ordre des Pies, ont paru depuis long-tems plus voisins.des Passereaux : il sera meme facile de s’en convaincre, ajoute Anatomiste déjà eite, en parcourant la chaine naiurelle.qui lie les Etourneaux aux Loriots, ceux-ci aux Rolliers, aux Corbeaux, et aux 302 TRASTÉ Com rene T oiseaux de Paradis. Il ajoute que la connoissance donnée précédemment des larynx inférieurs à dix muscles peut ex: pliquer le talent singulier de la plupart des oiseaux Chan- ïeürs , à imiter toutes sortes de sons, et à apprendre à chanter des airs. ( T’organe de la voix des Perroquets, quoique muni seulement de trois paires dé musclés, a des cartilages plus singuliers par leur ‘forme que ceux des Chanteurs: Dans P'Amazone à tête jaune, le citoyen Cuvier a observé que les derniers anneaux de la trachée sont soudés ensemble en un tuyau légèrement comprimé sur les côtés; que le dernier est presque quarré, muni de deux pointes aiguës en avant et en arrière; et que de plus l’intérieur n’a’ pas de cloison. Viennent ensuite les bronches, qui sont'deux tubes membraneux, garnis de plusieurs pièces cartilagineuses, savoir, 1°. le premier demi-anneau, lequel est plat, élargi en forme d’un croissant dont les pointes sont tournées en bas, dont le bord supérietr s’appuie contre le bord de la irachée, et dont la situation est trés-oblique; 20, les trois demi-anneaux qui suivent sont également plats, et soudés en une plaque demi- circulaire, aux extrémités de laquelle on reconnoit leur distinction; de plus cette plaque est posée en sens contraire de la précédente, et son'côté arondi est tourné en bas et en dehors; 30: les cinquième, sixième et septième demi-anneaux sont soudés à la plaque précédente, et entr’eux dans leur milieu seulement; ils sont plats et dans le même plan que cette plaque; 4°: enfin les anneaux suivans ont la forme ordinaire jusqu’à entrée du bronche dans le Poumon. D’ ORAN T T H O L O G LE: 303 Les irois paires de muscles servent, la première ‘a relâcher Pouverture de la glotie, qui est formée. par le rétrécissement du canal des bronches entre les bords in- férieurs du premier: demi-anneau ; et-les deux autres à la conctracter ; -iels sont : % | | 10. Le constricteur de la gloite. 20. Le constricteur auxiliaire de la sloife. 30: Le laxateur de la glotie. Les muscles de la première paire ont leur quite fixe au pénultième anneau de la trachée-artère , descendent’ pres que. perpendiculairement par-dessus les laxateurs, et vont s ’implanter dans le centre des anneaux cinquième s sixième et septième. Le court ‘effet est de soulever cette partie, qui est soudée à la plaque demi circulaire, en faisant rentrer le bord supérieur de cette plaque, > CE par conséquent en resserrant la glotte. Ceux de la seconde paire n’ont point paru au citoyen Cuvier avoir nur usage que de seconder. les précédens. Enfin les deux laxateurs sont placés. sous les autres ; ils ont leur attache tout le long du bord de la trachée, 4 descendent en s ’épanouissant jusqu’au bord i inférieur du dernier demi-anneau ; ; ilsservent, en .écartant ce bord, à élargir l’ouyerture de la glotte. : Après ces détails sur la structure du laryiix inférieur des Perroquets , le citoyen Cuvier observe que les deux pre- mières paires, qui ferment la glotie, tendent en méme tems la membrane itympaniforme, et la tirent des eux côtés : ce qui doit contribuer, suivant lui, à rerjdre € éga= lement le, son plus aigu; { tandis que 1 autre , en dilatant celte ouverture, n’augmenie, pas la tension de la mem- _304 Fr! À PTÉ COMPLET brane , et ne détruit point parconséquent le son grave causé par l'ouverture plus grande de la glotte. Parmi les oiseaux dont le larynx n’a qu’une paire de muscles, cet Anatomiste a remarqué qu’elle est plus étendue dans les oiseaux de Proie nocturnes puisqu'elle descend jusqu’au septième anneau, en passant par-dessus les autres, et va se coller au bas de la trachée. Elle sert à tendre la membrane tympaniforme de ces oiseaux, qui est fort grande, fine et transparente. La paire de muscles laryn- giens inférieurs recouvre la précédente dans sa situation naturelle , et produit un effet opposé, en relâchant la membrane, comme dans tous les oiseaux. Le larynx infe- rieur du Coucou commun ou chanteur ressemble beaucoup à celui des oiseaux précédens ; aussi son cri se rapproche- vil de celui du Grand-Duc. Le Héron, le Butor, et sans doute tous les autres oiseaux du même genre ont un seul muscle constricteur attaché au cinquième demi-anneau comme le Coucou. Les Pélicans, les Alcyons et les Engou- levents ont le muscle constricteur inséré au second demi- anneau ; mais la forme et la disposition des anneaux et de la membrane tympaniforme sont tres - différentes dans chacun de ces genres. Enfin cé musclé a son attache mobile au premier demi-anneau des bronches dans les Bécasses , Les Vanneaux, les Foulques, l’Alouette, les Pluviers, et dans tous les oiseaux de Rivage à bec foible, et méme dans les Faucons. Enfin la dernière classe est composée des larynx inférieurs sans muscles propres, lesquels ne peuvent changer d'état qu’à laide du muscle laryngien inférieur, qui est fort gros D'OR NITHO L'OCIE. 305. dans ces espèces, et ne reprennent pendant l’inaction de ce muscle que le dégré de tension causé par leur élasticité naturelle. Ces larynx se rencontrent dans les Gallinacés et dans presque tous les Palmipèdes. Le citoyen Cuvier termine ce second mémoire par une expérience décisive à appui des présomptions déjà conçues, pour prouver que le larynx inférieur des oiseaux a une grande influence dans les modifications de leur voix, qu’il peut à lui seul produire une voix qui est augmentée par la trachée et encore modifiée par le larynx supérieur. « Jai, dit-il, coupé à un Merle vivant la trachée-artère vers le milieu de sa longueur ; jen ai séparé les deux bouts coupés, et d’ailleurs ils $’écartent naturellement par l’action des laryngiens inférieurs qui west plus balancée par celle des hyo-ithyroïdiens, ni par Pélasticité de la trachée. Ayant ensuite secoué loiseau d’une manière que je savois devoir le faire crier dans son état naturel, il a crié très-sensible- ment et à diverses reprises, quoique son cri fut beaucoup plus foible qu'auparavant. » Tome 1. Q q 306 TRAËTÉ COMPLET CH'A PIB. I X. Sur les Moœurs des Oiseaux. Nous avons déjà examiné tout ce qui a rapport à l’or- ganisation et à la physiologie des oiseaux; nous avons pré- senté des extraits plus ou moins détaillés des mémoires publiés successivemsut sur chaque partie; et nous avons quelquefois arrêté nos regards, lorsque les circonstances Pexigeoient, sur leurs mœurs et sur leur instinct ; mais ce n’a toujours été que lorsque ces détails pouvoient contri- buer à faciliter la connoissance des organes et sur-tout de leurs usages : ainsi , én traitant des organes de leurs sens, nous ayons admiré la grande étendue de leur vue, et lins- ünct avec lequel ils découvrent au loin leur nourriture; la langue déliée et garnie de papilles nombreuses dans cer- taines espèces nous a contraint d’entrer dans quelques détails sur la manière dont elles dégustent les fruits ou le nectar des fleurs. Nous nous sommes encore plus étendus sur les mœurs des oiseaux dans les autres chapitres ; nous avons reconnu jusqu’où peut aller leur industrie, soit pour construire un nid dans le items de leur ponte, soit pour élever leurs petits et pour en prendre tout Le soin convenable. C’est en suivant de près les oiseaux qu’on reconnoit en eux une sensibilité touchante , amitié conjugale dans sa perfection, une solli- citude maternelle bien supérieure à cet instinct purement D'ORNITHOLOGIE. 307 machinal dont les philosophes les croient uniquement doués, Notre organisation diffère trop de la teur, nos rapports avec eux sont beaucoup trop éloignés , pour que nous puissions reconnoitre l’étendue de leurs faculiés intellec- tuelles ; mais cependant cette industrie toute particulière qu’ils emploient pour satisfaire à leurs divers besoins et pour se mettre en sûreté, nous indiquent avec assez d’évi- dence qu’ils sont capables de raisonnement, d’une certaine moralité dans leurs actions, et que leur intelligence est _suscepüble de quelque perfectibilité , sur -tout lorsqu'il s’agit de leur conservation. Nous voyons ici des oiseaux d’un naturel timide et sauvage, braver ioutes sortes de dangers pour défendre leurs petits ; là, c’est un couple amoureux qui se prodigue de tendres caresses, et si l’un des deux vient à s’égarer , à se perdre, l’autre languit et se laisse bientôt mourir consumé par la diseite et le cha- grin. Lors de la saison des amours quelques mâles sont comme entraînés par un besoin irrésistible à satisfaire leurs desirs ; et si quelque rival se présente ; les deux champions se livrent corps à corps de rudes combats, qui ne se ter- minent souvent que par la mort de l’un des deux. Chaque espèce ne se trouve que dans certains climats , et ne peut exister dans d’autres; aussi lorsque la température change dans les climats qu’habitent ces oiseaux, et qu’ils éprouvent un trop grand dégré de chaleur ou de froid , alors ils se réunissent par compagnies plus ou moins nombreuses , et font des transmigratious de quelques mois. Ce changement de climats est donc occasionné par la rigueur des saisons ; mais on doit encore regarder comme seconde cause la Q q2 308 ERA TELE : COM: P L'EVT présence ou Pabsence des insectes. Par exemple, lorsque le printems renait dans nos climats, que les arbres déjà garnis de quelques feuillages, offrent aux insectes une nour- riture abondante, et que la chaleur vivifiante du soleil fait éclorre leurs œufs innombrables, les oiseaux insecuvores reparoissent au milieu de nous; quelques-uns par leurs chants variés nous annoncent leur retour; les Hirondelles reviennent habiter sous nos toits ; les Bergeronettes , les Hochequeues , le Rossignol, les Fauvettes, etc. ne vivant que d'insectes arrivent aussi des le printems ; mais tous dis- paroissent au commencement de l’automne, en même-tems que les insectes. Quelques oiseaux se réunissent au jour fixé pour leur départ, et émigrent par nuées, sans mettre aucun ordre dans leur traversée : les Oies sauvages arrivent des régions du nord au commencement de l’automne, et se placent sur deux rangs réunis à l’une des pointes sous la forme d’un V renversé ou d’une herse ; on assure même que quand le chef de la troupe est fatigué , il va se ranger à extrémité d’un des rangs, de façon que chaque Oie occupe tour-à-tour la place antérieure. | Un objet bien digne de fixer quelques instans nos regards, c’est cet accroissement, ce développement qui a lieu dans tous les êtres organisés; cette action de la Nature est un spectacle ravissant et sublime. Quel plaisir, quelle surprise nous éprouvons, lorsque les fleurs ouvrent leurs boutons, qu’elles s’épanouissent et qu’elles prennent peu-à-peu leurs formes agréables, des couleurs qui nous flaitent, et des parfums qui nous enchantent. [/enfance des animaux et de l’homme méme wa-t-elle pas des grâces qui lui sont 20 me DOMRENVE UT EH © L Oo GULE 309 propres; et ceux qui lPobservent mont-ils pas un grand plaisir à voir les idées se développer en même tems que le corps! Ces développemens dans les jeunes animaux sup- posent des commencemens, ces commencemens supposent de la foiblesse ; et cette foiblesse , par conséquent, loin d’être un défaut dans la Nature, tient à ses beautés, et contribue puissamment à la rendre plus variée et plus admirable. Lorsque nous sommes témoins des jeux des jeunes ani- maux, nous nous rappelons avec une douce émotion les instans de notre enfance; et il suffit d’y penser pour éprouver encore du plaisir. Si à mesure que nous nous éloignons de l’enfance , quelques-uns de nos goûts changent ou :s’altérent, d’autres agrémens leur succëdent ; et nous éprouvons dans tous les périodes par lesquels nous passons, une suite de plaisirs très-variés. Par suite de ce développement, les êtres. organisés sont exposés à divers besoins , et les animaux sont forcés de recourir aux moyens convenables pour les satisfaire. Si les animaux n’éprouvoient aucun besoin, aucune variation dans leurs forces, aucune douleur , äls seroient des êtres sans activité, sans desir et aussi bruts que ces minéraux qui restent pendant des siècles enterrés dans la même _ place sans changer d’état. Les êtres organisés ne, sont pas destinés à une inaction continuelle , ils sont faits pour une scène d'activité, pour une scène agréable et variée. Rien n’est plus propre à nous donner quelqués idées sur la perfection des ouvrages de la Nature,. que de-porter nos regards et notre attention sur linstinct et-sur. la!:sen: sibilité des animaux, Lorsqu'ils vivent au sein de lPa- 310 TRAËÂTÉ COMPLET . bondance et loin de tout danger, ils agissent toujours de méme dans les mêmes circonstances; mais dès qu’une cause imprévue vient déranger leurs habitudes et troubler leur repos, ils savent employer la ruse ou la force , ou d’autres moyens pour se garantir des pièges, et pour repousser les obstacles. Parmi les quadrupèdes, les uns se retirent dans les forêts : inaccessibles , d’autres se dispersent dans les rochers, sur le sommet des montagnes, dans des antres profonds ou dans des terriers tortueux. Les oiseaux ont aussi leurs expédiens propres, en s’enfuyant à tire-d’ailes où à pas précipités : l'Autruche a recours à ce dernier moyen, parceque ses aïles sont impropres au vol : les oiseaux aquatiques dont les doigts sont réunis par une membrane s’échappent à nos poursuites en se plongeant sous les eaux et en nageant avec plus de célérité : les Plongeons peuvent rester quelques minutes sous les eaux, et ne reparoissent sur les flots qu’à des distances plus ou moins éloignées de Pendroit de leur disparution. En observant les oiseaux des autres classes, on en découvre quelques-uns qui ont la même faculté de plonger; tels sont entrautres les Alcyons ou Martin-pécheurs , et PEtourneau désigné sous le nom vulgaire de Merle d’eau. On rencontre parmi les oiseaux des espèces qui ont des mœurs douces et paisibles, et d’autres qui ont du goût pour les combats. Les oiseaux de Proie se combattent en se heurtant dans les airs à coups de bec et de poitrail; et comme ils ne se nourrissent que de cadavres et de chair fraiche, les grosses espèces s’acharnent après les grands quadrupèdes, les aveuglent, les déchirent à coups de bec Lu D’ O RANYUI TH O L O.G I E: 31II ou avec leurs serres fortes et crochues, et les font enfin succomber en leur faisant de profondes blessures ; les autres espèces tuent les moyens quadrupèdes et les petits oiseaux. Les Rapaces nocturnes cherchent pendant la nuit les petits oiseaux pour les dévorer, et lorsque ceux-ci peuvent les surprendre pendant le jour, ils profitent de la situpeur et de l’éblouissement que produit en eux Péclat de la lumière pour se venger: quand un Hbou paroït en plein jour sur un arbre, tous les Passereaux accourent en foule vers lui, Pinsultent et le harcellent par leurs cris et par des attaques vaines; les plus petits et les plus foibles sont les plus opi- niâtres à le huer, parcequ’ils ont pour cet oiseau une antipathie singulière ; mais 1l se laisse assaillir sans se défendre, et se contente de,remuer sa tête, ses yeux et son corps d’une manière plaisante.et ridicule. On a nommé Tyrans certains Gobe-Mouches d'Amérique , parcequ’ils sont audacieux et téméraires jusqn’à vouloir se mesurer contre des oiseaux de Proie plus gros .qu’eux.. Parmi les oiseaux plus paisibles, Pamour et la jalousie sont toujours la cause de leurs querelles; les Coqs ayant un tempérament très-ardent, ne peuvent vivre én paix dans le même lieu; ils sont presque toujours en guerre, les combats qu’ils se livrent ne cessent que par labandon de leurs forces où par la fuite de Pun deux. Les Dindons mäles sont aussi très-irascibles, sur-tout lorsqu'on les siffle ou qu’on leur présente une étoffe rouge. Les Vanneaux combattans sont aiusi nommés à cause des guerres qui existent entire les males seulement; comme ils sont plus nombreux que les femelles, ils yont sur les rivages en phalanges séparées, 312 Tr À ÉTÉ 1000 MP LE T s’avancent les uns contre les autres pour se disputer: les femelles, qui se tiennent près du lieu du combat pour être le prix des vainqueurs. Quoique les ailes et le bec soient les principaux moyens de défense, cependant les Jacanas et les Vanneaux armés, se battent très-rudement avec ces apophyses du Métacarpe dont le coude de leurs ailes est muni; le Casoar et méme. lAutruche, suivant quelques auteurs, donnent de fortes ruades, et lancent même des pierres loin derrière eux à laide de leurs pieds. Mauduyt a fait remarquer dans quelqu’endroit de son ouvrage, que des animaux en qui la vue estle sens domi- nant, qui, par leur position ordinaire, peuvent entrevoir de grands espaces, qui sont attirés tour-à-tour vers les objets rians et variés qu’ils découvrent, que de tels ani- maux devoient, comme le font les oiseaux, se porter souvent d’un endroit à un autre, s'arrêter dans chaque lieu peu de tems, être beaucoup plus en mouvement qu’en repos, aller, revenir et parcourir tous les points de Pespace. L’extérieur et les habitudes de ces êtres doivent être ceux de l’inconstance, de la légèreté et de la gaieté ; parceque les objets qui s’offrent à eux, les tiennent toujours occupés , les amusent et renouvellent presqu’à chaque instant leurs desirs et leurs jouissances : tels sont en effet les oiseaux; des êtres libres, indépendans , légers, satisfaits, qui jouissent sans cesse et qui volent d’un plaisir à un autre, en qui le mouvement est un besoin si grand qu’il leur fait oublier jusqu’à la perte de leur liberté, qui sem- bloit devoir leur être plus chère qu’à aucun des autres animaux. Bornés à la volière étroite dans laquelle ils sont D'IOUMIN TD T)H 0 L 'ONGIT E. : 319 retenus capüfs, presque tous, et sur-tout les plus petits, qui, dans Pétat naturel, sont les plus actifs, se font en peu de jours à leur esclavage; et parcourant sans cesse tous les points d'un espace étroit, s’exercent aussi librement et d’un air aussi satisfait, expriment aussi souvent leurs plaisirs par leur chant, que quand ils se jouoient librement dans les airs. Quelques espèces seulement ont un naturel plus posé, et conservent toujours le souvenir de leur liberté, dont cependant elles faisoient moins d'usage. Etablissant ensuite en principe que des images qui se re- nouvellent et se succèdent, se nuisent les unes aux autres, et se détruisent réciproquement; que des objets qu’on ne connoît que par un foible coup-d’œil sur leur surface, ne peuvent faire que des impressions peu profondes; Mauduyt en conclut que les oiseaux ne peuvent, ou au moins ne paroissent avoir que des perceptions superficielles, et fort peu de mémoire : en liberté, ils ne soupçonnent ni ne recon- noissent les pièges qu’on leur tend; échappés par quelque hasard , ils s’exposent au danger fort peu de tems aprés : en captivité, ils ne paroissent s’attacher que foiblement aux personnes et aux choses. Comme ils sont pétulans et vifs dans leurs desirs et dans leurs mouvemens, ls ont dès lors des rixes fréquentes, et aussi promptement oubliées que com- mencées. Élégans dans leur forme, propres et soigneux dans leur plumage , dégagés des fanges de laterre dontilseffleurent à peine la surface , souvent parés d’une robe éclatante, ils ont aussi le droit.de plaire soit par la mélodie de leur chant, soit par la gaiété qui leur est naturelle, et sur-tout par un extérieur qui annonce un être heureux et satisfait. Tome I. 4 Rr 314 T'R'OA GENE T'ONOUN P LE T La suocession alternative. des jours et des nuits, qui agit à tant d’égards dans la Nature, influe plus puissamment sur les animaux. Le jour est communément pour eux le tems de Paction, et la nuit celui du repos. On en peut sur-tout juger au commencement de ces belles matinées du printems, ou tout annonce dans la Nature une journée agréable. Il est facile de connoitre Peffet que produit sur les animaux le retour de la lumière, en dévançant le lever de l’aurore ,.et en se plaçant de facon qu’on puisse porter ses regards sur un grand espace. Le Coq appelle par son chant le point du jour, il annonce long-tems par avance, il le célèbre lorsqu'il arrive, et il cherche avec sa suite à jouir des premiers rayons de l’astre du jour : il commence la journée par des expressions de joie, se livre ensuite aux soins qu’exigent ses nombreuses compagnes; et il n’attend pas le coucher du soleil pour les rassembler dans le lieu où elles doivent passer la nuit. Le silence qui régnoit sur la Nature pédeel la nuit, diminue insensiblement à mesure que le soleil approche de Phorizon; et lorsqu’il répand ses premiers rayons sur les campagnes, tous les animaux sont en mouvement ; on entend de toutes Paris les expressions de cette douce joie, -de ces sentimens amoureux que le reiour du jour excite dans les annnaux. Les oiseaux Chanteurs préludent dès leur réveil par de tendres concerts, ils se jouent dans Pair, etse préparentià chercher leur subsistance; ils s’échapperit peu-à-peu du repos, étendent leurs ailes et leurs paites , rangent leurs plumes à laide de leur bec, et commencent leur repas du matin. Au milieu du jour pendant les plus D'OR N° IT H O 50 G TE! 31 fortes chaleurs de Péié, les petits insectes n’interrompent poiui leurs opérations, et continuent leurs travaux pendant que les moissonneurs sont obligés de chercher à Pombre quelque repos , que les quadrupèdes se mettent à couvert de Pardeur du soleil, et que les oiseaux se retirent sur le bord des ruisseaux et dans les plus épais feuillages. Mais à mesure que cette chaleur devient suportable et plus itempérée, les animaux ‘qui se sont livrés au repos, se mettent de nouveau en mouvement et cherchent leur nourriture , dès que le jour leur permet encore de décou- vrir Les alimens qui leur conviennent. Lorsque le soir approche, les animaux se disposent peu-àè-peu au repos auquel il semble que tend toute la Nature; la lumiere de Pastre du jour s’affoiblit à chaque instant, et bientôt disparoit. Presque tous les animaux se préparent à gagner des retraites dans lesquelles ils puissent passer la nuit paisi- blement et en sûreté. } j Les oiseaux ne se perchent point sur le haut des arbres comme ils le font souvent dans la journée; ils se placent dans les endroits les plus touffus : ceux qui ne se perchent pas, se retirent au pied des collines; ils profitent du couvert des arbustes, des buissons et des herbes les plus hautes. Les oiseaux devenus domestiques se rapprochent alors de nos demeures, rentrent dans la basse-cour, et vont se percher sur le juchoir ; les Pigeons reviennent dans la volière , et se livrent au sommeil. Tous les oiseaux dorment la tête cachée sous laile, ou repliée sur le dos ; ils restent ordinairement accroupis, ou sont quelquefois soutenus sur un seul pied, tandis que Pautre est replié Rrz 316 TR A CAE 'CÉOLMI PI ENT contre le ventre :-cette dernière habitude est propre à plusieurs Échassiers, tels que PAgami, etc., et sur-tout à la Cigogne ; aussi cet oiseau at-il les os de la jambe arti- culés entr’eux de manière à faire ressort l’un sur lautre, ainsi que je Pai indiqué, d’après le citoyen Duméril, dans le chapitre sur le Squelette des Oiseaux. Plusieurs Perruches à courte queue de l’ancien continent, et notamment la Perruche à ailes noires des iles Lucon, ( Ps. Minor ) décrite par Sonnérat, dorment suspendues après les branches darbres par les pieds, et la téte en bas. Les oiseaux Nageurs passsent la nuit endormis près des eaux, dans les roseaux et les joncs; ou bien ils se laissent aller au gré des vents et des flots, lorsque la nuit et le sommeil les surprennent trop loin des terres. Le Canard Tadorne va se reposer et s’endormir dans des trous de sable, et sous des racines d’arbres. Les oiseaux qui nichent dans des trous d’arbres ou de rochers, s’y retirent aussi pour y passer la nuit. Les Martin-pécheurs dorment perchés et accroupis sur une basse branche à fleur-d’eau. La nuit west pas cependant pour tous les animaux le items du repos; dans chaque classe on trouve plusieurs espèces pour qui les ténebres sont le moment de leur chasse et de leurs mouvemens ; tant la Nature s’est plu à mettre de la variété dans tous ses ouvrages! Parmi les oiseaux on trouve non-seulement les Hiboux et les Chouettes qui ne veillent que la nuit, mais encore le Faucon nocturne et les Engoulevents : d’autres oiseaux paroissent ne dormir que rarement et pendant une petite partie de la nuit; tels sont le Rossignol et la Fauvette babillarde pendant les D'OLRA IT H 0 L O GT €: 317 belles soirées du printems, les Bruanis et sur-tout POrtolan de neige pendant les nuits de l’hiver. C’est au printems que la Nature se ranime, que la terre se couvre de verdure et de fleurs, et c’est aussi dans cette agréable saison que les animaux sortent de la torpeur où Vhiver les avoit en partie plongés, pour se livrer aux charmes irésistibles de amour : les Passereaux, inconstans et sans attachement qui les fixe, dans les autres saisons, changent alors de caractère et presque de nature : dans les oiseaux comme dans les autres animaux , le besoin d’aimer et de jouir triomphe des autres affections; ils se livrent avec empressement aux soins de propager leur espèce. Les feux de Pamour se réveillent de nouveau, et la Nature suffisamment reposée, les invite au plaisir et à la jouissance; ils trouvent des alimens plus nutritifs et plus abondans ; la chaleur fait renaitre un sentiment qu’une longue disette et le froid avoient suspendu , et ce sentiment éclate dans toute sa force aussitôt que les causes qui le produisent, et les organes où il se dé- veloppe, ont acquis toute leur énergie. Les oiseaux cessent alors d’être indifférens, et chaque mâle entrainé par le besoin d’aimer , cherche une compagne, la irouve et s’y unit; elle répond à son empressement, ef la Nature passe pour eux un contrat qui sera fidellement observé, suivant Pexpression de Mauduyt, s2 /a main cruelle de l'homme ou les animaux carnassiers ne le rompent, en donnant l@ mort à l'undes deux contractans. Dans beaucoup d’oiseaux ce contrat est limité, et ne dure pas plus long-tems que les besoins qui y ont donné lieu : chez ceux dont les besoins 318 TR A IT EÉ : EVO M PET sont toujours les mêmes, comme les Pigeons, les Tour- tereiles, le contrat égale la durée de la vie, et l’un des deux époux ne devient libre qu’après la mort de Pautre. Enfin Les Gailinacés ignorent les douceurs d’un engagement; chaque mâle a plusieurs femelles, et il sait aimer et jouir sans cesser d’être inconstant. Les détails que j’ai déjà donnés, dans les chapitres pré- cédens, sur la construction du nid, sur la ponte et Pin- cubation, font aussi partie des habitudes et des mœurs des oiseaux : nous avons vu alors ces êtres légers oublier leurs allées et venues, pour s’occuper avec assiduité à choisir des brins d’herbes et d’autres matériaux propres à la construcuon de leur nid; nous ayons vu combien de soins prennent les mères pour couver leurs œufs, lorsque la ponte est achevée, et quelle est leur sollicitude pour la conversation et le bien- être de leurs petits. L'industrie des oiseaux et les procédés par lesquels ils la manifestent, fixent exirémement notre attention : nous ne pouvons en yoir un s'occuper à COns- truire son nid, sans comparer ses manœuvres avec celles des ouvriers qui exercent des arts parmi nous: nous ad- mirons l’adresse avec laquelle cet animal choisit les maté- rlaux qui lui conviennent, et les met en œuvre. Mais une chose qui nous étonne sur-tout dans ses procédés, et qui dérange la comparaison entre l’art de l’oiseau et celui de ouvrier qui bâtit une maison; c’est que ce dernier ne parvient à pouvoir exercer son art qu'après de fréquens essais, et qu’il doit être conduit peu-à-peu au perfection- nement par l’exemple et par la pratique; tandis que oiseau sait le sien sans lavoir appris, et l’exerce sans Pavoir D'OR UI T H 0 :L O CG EE 919 vu pratiquer. Ce que je dis de l'oiseau, est également vrai à l’égard des autres animaux : ils sont tous plus ou moins remarquables par les moyens qu’ils emploient dans la construction des divers ouvrages qui servent à leur utilité, ou qui contribuent à leur conservation. L'homme emploie ses mains comme des instrumens naturels , pour exécuter les choses les plus simples qui servent à ses premiers besoins ; par leur moyen, il peut rompre des branches, les entrelacer, et se former une cabane ; il peut cueillir les fruits et les herbes propres à le nourrir; mais 1l réfléchit en satisfaisant ses premiers besoins, et il ajoute à l’art naturel, un art produit par la réflexion. Parmi les quadrupèdes, on en trouve aussi un petit nombre qui sont, à proprement parler , Bimanes , parce qu’ils se servent des paiies antérieures Comme de mains, en por- tant avec elles, leur nourriture à leur bouche ; tels sont les Singes , les Makis, les Gerboises, eic. Dans la classe des oiseaux, on trouve les Perroquets qui jouissent de cette même faculié ; posés sur une patte, 1ls saisissent avec Pautre la nourriture qu’on leur présente , et là portent ensuite à leur bec. Ces mouvemens ont des causes entièrement inconnues à ceux qui les exécutent , et qui nous font remonter ,: comme presque tous les faits que nous offre la Nature, à la première cause qui a créé ces ressorts, qui a produit les facultés qui nous sont communes avec d’autres ani- maux , Ou qui n’appartiennent qu’à nous seuls. Nous éprou- vons constamment qu’on ne peut considérer les animaux, sans penser qu’ils ont de la connoissance , de la sensibilité | 320 TR AUDIT E ENO M P LR et de lintelligence ; mais nous voyons aussi que cet art, cette pr évoyance que nous n Rene qu’au moyen du raisonnement soutenu > Sont presqu? en eux un effet natu- rel et nécessaire de leur organisation. Le premier besoin que les animaux cherchent à satisfaire pour contribuer à leur conservation, c’est celui de se nour- rir, et c’est aussi l’un de ceux qui paroissent influer plus fortement sur leur naturel et sur leurs déterminations : sans entrer dans de grands détails sur les diverses nourritures des oiseaux , je ferai seulement remarquer ici qu’on trouve parmi eux à-peu-près les mêmes différences que parmi les quadrupèdes ; mais pour faire un bon système d’Ornithologie, on ne peut former des familles bien assor- tes en ayant égard aux alimens dont les espèces se nour- rissent ; on bien l’on seroit contraint de bouleverser égale- ment tous les genres, et de ne faire aucune attention aux méthodes déjà créées. Onseroit contraint de réunir, dans une même famille , des oiseaux très-différens : ainsi on rappro- cheroit comme omnivores les Corbeaux , les Poules, les Ca- nards; comme carripores les Rapaces, certains Passe- reaux , etc. ; comme piscivores les Martin-pécheurs , plu- sieurs genres d'Échassiers et les oiseaux Nageurs; comme insectivores un grand nombre de Passereaux, d’Échassiers et de Nageurs; comme kerbivores le Phytotome du Chili, V'Autruche , les Gallinacés, les Oies , etc.; comme frugi- vores les Toucans, les Perroquets , plusieurs Fauvettes, les Grives, les Loriots, etc. ; comme 27arrvores les Passe- reaux à bec conique, quelques Canards, plusieurs Échas- siers, etc, On voit par ceci que chaque oiseau a des goûts DOWN ITHOLOGIT. 321 qui lui sont propres ; les Rapaces et les Corbeaux mangent les cadavres; les Oies, des poissons ; les Demi-Fins et les Colibris, des insectes; la Corneille mantelée, des larves et des testacés ; les Pics, des larves de capricornes; le Coucou, des lépidoptères ; les Engoulevents et les Chouettes, des phalènes ; les Anis, des ricins; le Pique-Bœuf, des larves doestres; le Merle d’eau ou Cincle, des cloportes aqua- tiques ; les Hirondelles et les Martineis, des mouches ; PHuitrier, des testacés ; le Jabiru et le Savacou, des crabes; PAvocette, des squilles; le Râle de genêt, des lombrics. T'ous ces oiseaux sont donc Zoophages parce qu’ils se nour- rissent d’animaux ; et les suivans sont au contraire des PAy- Zophages , puisqu'ils ne vivent que de végétaux. Les Oies mangent de Pherbe; les Perroquets, des fruits succu- lens ; la Draine et Tangara organiste, du gui ; le Casse- Noix, des noix; le Gros-bec , des noyaux; le Bec-Croisé et le Dur-Bec, des cônes; le Bouvreuil, des bourgeons ; et les Oiseaux-Mouches sucent, à Paide de leur langue , le nectar contenu dans certaines fleurs. . On ne peut douter qu’il y ait beaucoup de rapport entre les mœurs de certains quadrupédessæet des oiseaux : on re- irouve parmi ces derniers des omnivores, des carnivores, des herbivores, des granivores , des piscivores et des in- sectivores. Comme les Chiens, les Putois, les Hiènes, etc., les oiseaux de Proie se nourrissent de chair vivante ou morte. Les Passereaux et les Gallinacés, ou plutôt les oiseaux granivores et frugivores, ont beaucoup de rapport avec les quadrupèdes ruminans, soit parce qu’ils ne mangent que des végétaux; soit par leurs deux estomacs et par la Tome I. MCE 322 TRBRBAATE C'O'M P&WLE T longueur de leurs intestins. Le premier estomac, que nous avons déjà décrit, est le jabot, espèce de panse où les alimens se rendeni d’abord, se macèrent, se ramolissent, et où ils commencent à subir une première digestion. Comme les Ruminans, ces oiseaux peuvent dégorger les grains renfermés dans leur jabot, ainsi qu’on peut facile- ment s’en convaincre en examinant de près les Pigeons lorsqu’ils donnent à manger à leurs petits. Les grains vont ensuite du jabot dans le gésier, qui est un second estomac épais et musculeux, y subissent une macération plus com- plette, et y sont triturés à l’aide des petits graviers siliceux que Poiseau avale afin de faciliier leur digestion. Ces débris de silex y étant sans cesse agités, s’usent peu-à-peu, et disparoissent avec la fiente. D’après les différens goûts des oiseaux et leurs diverses habitudes, quelques auteurs, et notamment Buffon, ont comparé les oiseaux de Proie aux quadrupèdes carnivores ; les oiseaux Nageurs et piscivores, au Castor et à la Loutre; les oiseaux à double estomac, aux quadrupèdes ruminans ; les Hérons crabiers, au Didelphe cancrivore ; les Perroquets, aux quadrupédes bimanes frugivores; les Pics et des Gobe-Fourmis, aux quadrupèdes Fourmiliers, les premiers à cause de leur langue extensible, et les seconds, parce qu’ils se nourrissent presque seulement de Fourmis. Les habitudes des oiseaux sont très-variées, et elles dépendent le plus souvent soit de leur forme et de leur nature propre, soit des lieux où ils vivent. Les grands oiseaux qui parcourent les vastes déseris, se nourrissent d'herbes, et, à Paide d’un instinct très-parfait, ils savent “ D'ORNITHOLOGIE. 323 distinguer les plantes nuisibles, et choisir celles qui peuvent leur convenir : placés dans des plaines sabloneuses et arides, ils sont sans cesse exposés à jeüner pendant plusieurs jours de suite; aussi leur estomac est-il construit de manière à ce qu’ils puissent supporter la faïm pendant quelque tems; d’ailleurs leurs yeux percans les aident à découvrir de grands espaces ; alors ils dirigent leur course vers les collines lointaines qui leur offrent quelques signes de verdure. Les oiseaux Échassiers, en parcourant sans cesse les rivages, les lacs et les mers, ramassent des insectes, des vers et des testacés : aussitôt après les pluies et les orages, les Pluviers se rendent dans les prairies , et se nourrissent abondamment des lombrics qu’ils y trouvent, et qu’ils ont le talent de faire sortir de terre en piétinant fréquenmment au-dessus de leurs trous. Les Vanneaux, sur les plages arides, se rassasient des diverses substances rejettées par les flots. Les Hérons et plusieurs autres Echassiers, détruisent les œufs et le frai des reptiles et des poissons. Parmi ces derniers on doit sur-tout remarquer les Ibis, qui dévorent avec avidité les serpens, et qui, à cause de ce goût sin- gulier, sont en grande vénération chez les Arabes et les Ethiopiens , et ont mémê été adorés par les anciens habitans de lPÉgypte. Le Messager du Cap de Bonne- Epérance, ainsi que le Jabiru d'Amérique, se nourrissent aussi de serpens; et le premier a été désigné à cause de cela, par les Naturalistes, sous le nom latin de $erpentarius. Les Hérons, les Grues, les Cigognes, les Spatules, avalent les Grenouilles entières et vivantes, ainsi que les autres petits quadrupèdes ovipares et les petits poissons; mais ils Ss 2 324 T'RA TATLE : (CABAM. PL EXT ont toujours la précaution de faire entrer la tête la première. Les Crabiers cherchent les crabes, les squilles, et divers crustacés; et lorsqu'ils en rencontrent d’un gros volume, ils détachent les grosses pinces du corps à grands coups de bec, et brisent le test supérieur pour manger la chair qu’il recouvre. Les Passereaux vivent de petites graines huileuses ou farineuses, sur-tout de celles des graminées : ils mangent aussi certains fruits tendres et succulens, tels que les cerises, les prunes, etc. ; mais de plus ils avalent une grande quantité d’insecies. La Draine et le Tangara organiste des Anülles aiment beaucoup les baies du gui. Le Calao des Moluques, le Calao Rhinocéros, ainsi que le Messager, mangent quel- quefois des Rats ; aussi les apprivoise-t-on comme des Chats, dans les habitations de l’Înde; et le second Calao, déjà cité, suit les chasseurs pour se nourrir de leurs excrémens. Le Labbe commun, nommé en latin Larus crepidatus , mange divers coquillages, et recherche avec avidité sur la surface des flots de l’océan Panimal pourpre qui habite dans l’Helix janthina; aussi rend-t-il quelque- fois des excrémens colorés en un rouge plus ou moins vif. Il est un fait relatif aux divers alimens que recherchent les oiseaux, qui paroit assez sufprenant ; c’est que les substances qui sont un poison très-acuf pour quelques- uns , sont la nourriture favorite de plusieurs autres. Le café, les amandes amères, le persil, Pail, etc., empoi- sonnent les Poules et les Perroquets ; tandis que les Oise- leurs élèvent les jeunes Etourneaux avec du persil haché, que les Gros-Becs aiment beaucoup les amandes un peu amères, et que les pépins d'orange sont, il est vrai, mangés ayec D'AOUREN I T-H TL O GE E. 329 répugnance par quelques -uns, mais cependant sans les incommoder. On sait encore que les Corbeaux , le Moi- neau domestique, etc., mangent avec plaisir les grains du cafeyer ; le Perroquet de Guinée se nourrit et s’engraisse avec la graine du carthame des teinturiers , tandis qu’elle est pour l’homme un violent purgatif; le Bouvreuil violet d'Amérique suce les baies de lPamyris vénéneux ; on nour- rit les Dindonneaux avec des feuilles d’ortie, tandis qu’elles empoisonnent les Paonneaux ; enfin, suivant Willughby, POutarde aime de préférence la Cigué. La digitale pourprée, qu'on trouve dans les bois d'Europe , est recherchée par les Dindons, et cependant elle leur cause une sorte d’ivresse, des convulsions, et lorsque la dose a été forte, ils meurent d’éthisie et de langueur. | Mauduyt est de tous les Ornithologistes, celui qui a traité plus en détail, et d’une manière satisfaisante, tout ce qui a rapport à l’état sédentaire de certains oiseaux, et à l’émigration de quelques autres. Les sédentaires trouvant dans leur pays natal ce qui leur est nécessaire, ne vont qu’à de courtes distances, et passent leur vie dans la même contrée : à la vérité lorsque les individus se multiplient, ils s’écartent, mais de proche en proche, et se fixent dans les lieux où ils trouvent une température et des alimens convenables : et lorsqu'ils ont atteint les limites où les circonstances changent, ils refluent sur eux-mêmes, et ne passent pas volontairement au-delà. Les oiseaux erratiques étant plus robustes que les précédens, et pouvant s’accou- tumer à tous les climats sans craindre la disette, ne con- noissent point de patrie, ne suivent aucune règle dans leurs 326 TE AU E'PD NM PLET allées et venues, et ne prennent de détermination que d’après les affections et les desirs qu’ils éprouvent : le moment présent est tout pour eux; n’ayant d'autre embarras que le choix, ils vivent sans inquiétude et ne songent pas à l’avenir : ils ne s’arrétent que pour mulüplier , et ne se fixent que pendant le tems nécessaire pour faire éclorre leurs œufs et pour élever leurs petits. Ces oiseaux sont sans cesse errans dans tous les pays et dans tous les climats, parce qu’ils y sont également bien. Les oiseaux passagers ne paroissent tous les ans dans un pays que pendant une seule et même saison ; €t s’en ‘éloignent à des époques fixes : le changement de iempé- yature et des alimens détermine ordinairement leur arrivée et leur départ : on en voit dans toutes les parties de la terre; et 1l paroit que leur passage est borné du : nord au midi, lorsque la neige et Le froid occasionnent la disette, et qu’ils repassent du midi au nord quand le prin- tems ramène l’abordance. Passant ensuite à l’examen des oiseaux sédentaires qui vivent sous la zône torride dans l’ancien et le nouveau con- tinent, Mauduyt fait d’abord remarquer, qu’en comparant ious les diurnes d’un contiment avec ceux d’un autre, on . ne retrouve aucun Imdividu assez semblable, pour qu’on puisse le soupconner d’être de la même espèce ; non- seulement les espèces sont très-différentes; mais plusieurs genres qui se trouvent d’un côté, n’existent pas de lautre, Ainsi PAutruche , le Casoar , le Dronte, le Paon, le Calao, le Barbican, le Messager, le Pique-Bæœuf, les Co- lious, etc., forment des genres propres aux pays chauds [4 Leu 4 7 TT PP € NL ot NET TE OL 0 CM E 327 de l’ancien continent; tandis que le Touyou, les Hoccos, PAgami, les Toucans, les Tangaras, les Savacous$ le Kamichi ; les Cotingas, les Gobe-Fourmis, les Colibris, les Oiseaux-Mouches, excepté une ou deux espèces, vivent sous la zône torride en Amérique. Il n’en est pas de même des oiseaux nocturnes, quoiqu’ils soient séden- taires : le Grand-Duc apporté des Indes-Orientales par Sonnerat, celui de Sibérie, et d’autres qui habitent dans le Canada, différent trop peu soit entr’eux soit avec le nôtre, pour qu'on puisse les regarder comme autant d'espèces : le Hibou commun et celui à courtes oreilles se rencontrent aussi en Amérique et dans le Nord de PEurope jusqu’en Sibérie. Le Scops ou Petit- Duc de France, vit aussi à Cayenne. On trouve encore en Europe et dans le nord de l'Amérique, le Harfang, PEffraie, le Chai-Huant ordinaire, les Chouettes hurleuse, funèbre et passerine. Îl paroïît assez probable que les oiseaux noc- ‘ turnes et sédentaires se trouvent également placés dans le nord des deux continens, parce qu’ils auront passé de Pancien au nouveau, en franchissant la mer du nord, soit en volant, soit en se cachant dans des vaisseaux qui les auront trans- portés sur les côtes d’ Amérique; peut-être même auront- ils été aussi placés dans d’une et autre patrie dès instant de leur création; mais cette seconde opinion est une suppo- sition inutile, puisque la première suffit pour expliquer convenablement la présence des mêmes epèces dans des pays éloignés. Quant aux objections faites par Mauduyt contre ce passage des oiseaux nocturnes d’un continent dans lPautre 328 APR ANT T'E CE NO M p LE Tr par le nord, savoir 1°. que ces oiseaux sont sédentaires , et qu’en les voit dans la même contrée toute Pannée dès qu’ils ont adopté une retraite; 20. que dans le cas où des individus auroient entrepris de longs voyages, ils auroient pris nécessairement une direction opposée au nord, où la Nature est sans attrait, sans vie, et où tout concourt à rendre l’existance pénible et malheureuse, pour se porter vers le midi où la température et la variété des vivres contribuent à la sûreté et aux commodités de la vie ; on peut, dis-je, regarder ces objections comme d’un foible poids, en réfléchissant que les oiseaux nocturnes sont beau- coup plus abondants sous la zône glaciale que dans les cli- mais tempérés , et qu’ils préférent par conséquent les froids rigoureux du nord aux chaleurs souvent excessives du midi. Examinant ensuite les oiseaux sédentaires diurnes qui se trouvent sous les zônes tempérées à de grandes distances dans l’ancien et le nouveau continent, notre auteur observe que plusieurs espèces existent dans différentes parties de la terre, presque sous le même parallèle, quoi qu’on ne les rencontre pas dans les régions intermédiaires, On trouve en Chine le Martin-Pécheur commun , le Grimpe- reau de muraille, la Pie, le Gros-Bec commun, le Fri- quet , semblables en tout à ceux d'Europe. Le Troglodite commun , la Pie-Grièche grise, le Jaseur, les Corbeaux , le Roiïtelet commun, la petite Poule d’eau , le Canard à longue queue , le Chipeau, le Souchet, le Garot, la Ber- nache , le Cigre, plusieurs autres Canards , quelques Harles, le Pélican, etc., se trouvent les mémies en Europe et dans VAmérique septentrionale, ea NP où mé. hide i d'une. 4 PL Ur ER PET 4 D'ORNITHOeLOGIHE. 320 Les oiseaux erratiques fréquentent le bord des eaux pour y chercher leur nourriture : leur nombre est petit, et ne comprend que quelques espèces de Hérons et d’autres oiseaux de rivage. Les Hérons commun, Garzeite , maculé ou Pouacre, étoilé, blanc et Bihoreau, sont dispersés sur toutes les parties du g£lobe , principalement dans les con- iréés chaudes et tempérées. | Le Héron pourpré d'Europe se trouve aussi à Mada- gascar. L’Échasse , le Pluvier doré, l’Huitrier sont répan- dus dans les contrées maritimes du globe. Mauduyt, après cette énumération de plusieurs oiseaux erratiques, prétend que ce nom d’erratique convient à tous ceux qui suivent le bord des eaux pour y ramasser des reptiles, des vers, des poissons, qu’on voit par-tout dans toutes les saisons, et qui, par l’ampleur de leurs aiïles, sont propres à soutenir un long voyage ; car leur apparition en tout tems ne pèrmet pas qu’on les range parmi les oiseaux de passage, et leur rencontre dans tous les pays oblige à penser ou que les individus se sont étendus de proche en proche, ou qu’ils passent leur vie à errer et à voyager , excepté dans le tems de la propagation : mais leur manière de vivre rend plus ‘probable ce dernier sentiment, qui est égale- ment propre à expliquer comment la même espèce se trouve dans tous les pays. Il paroît donc que c’est l’abon- dance des vivres qui détermine leurs voyages ; que quand ils les ont épuisés sur le rivage où ils ont vécu quelque tems, ils le suivent en descendant ou en remontant le cours des eaux, et se répandent:ainsi en tout lieu. Mauduyt divise les oiseaux de passage en ceux qui Tome I. rt 330 TE R À DIT 5 C0 WP: L ET font de longs voyages, et en ceux qui n’en font que de courts: les émigrations sont en général un mouvement régulier qui porte les oiseaux qui y sont sujets, au printems, du. midi au nord, et en automne, du nord au midi. Beaucoup d’oiseaux depassage vivent d’insectes, de vers, de reptiles; plusieurs de baies, de fruits ; d’autres de certaines semences et de graines. Les granivores sont contraints , pour la plu- part, à se porter vers le:midi aux approches de Phiver ; mais tous ceux qui vivent de fruits et d’insectés sont encore plus forcés à changer de séjour. Par exemple-on trouve quelquefois chez nous , en hiver, des Cailles et d’autres Granivores; mais on n?y a jamais rencontré une Huppe, un Loriot , une Hirondelle, ou si on en a observé par hazard , ils ont péri bientôt après leur apparition. Le défaut dalimens , la nécessité d’en chercher, sont, plutôt que le changement de température, les causes du départ des oiseaux, suivant Mauduyt; ou plutôt les changemens de température et de saison font disparoiître la nourriture convenable à certains oiseaux : de: même leur retour vers le nord paroïit déterminé d’après les besoins des petits dont ils prévoyent la naissance prochaine. Les émigrations sont ou des courses bornées au-dessus de la terre ferme, ou de longs voyages qui supposent des: espaces de mer traversés, Dans le premier cas, nous suivons, pour ainsi dire, les oiseaux dans leur route, et nous comprenons facilement la manière dont leur voyage s’exécuie ; mais il m’étoit pas aisé de concevoir comment les oiseaux pesans , tels que la Caille, peuvent franchir espace des mers ; il falloit, pour Pexpliquer ; observer qu’ils se reposent sur les iles SET PE RE ES M - e ot F . 1 2 D 'OMRENNT (T'E OL O0 6 mÉi 331 placées dans leur route, et qu’ils sont soutenus et portés par un vent favorable pendant leur trajet. T/espèce de Bruant nommé par Castesby, Moineau de Riz, se réunit en certain nombre dans les premiers endroits où cette semence muürit, et va successivement dans les pays plus froids de PAmérique septentrionale où cette plante par- vient plus ‘tard en graine. Les Pérroquets voyagent ainsi de contrées en contrées dans les parties chaudes et tem- pérées de lP Amérique , suivant la maturité de certains fruits qu’ils préférent. Les Fauvettes, le Rossignol , les Tra- quets , les Hoche-Queues , le Gobe-Mouche , etc., qui ne vivent que d’insectes, arrivent dans nos climats au prin- tems ; et lorsque le froid commence à rendre les insectes rares dans nos campagnes , ils disparoissent vers les con- trées méridionales ; en même tems le Rouge-Gorge, le Roitelet de Buffon , POrtolan de neige, etc. , chassés des contrées plus froides , par la disette entrent par le nord dans notre pays où lemanque de vivres n’est :pas encore absolu, et suivent les premiers oiseaux, précédemment cités, dans les régions méridionales, de l'Europe. Le Loriot commun, qui préfère pour sa nourriture les fruits rouges à noyaux aux insectes, vient chez nous au printems, peu de jours avant la maturité de ces fruits : il'fait presqu’aussitôt son nid et ses œufs; ses petits éclosent et se fortifient prompte- ent, et ils suivent, avecleurs père et mère, la maturité des fruits rouges dans d’autres contrées, dès que cette saison est passée chez nous. On retrouve cette même espèce d’oiseau en Asie , et même :à la Chine. La Huppe qu'on trouve en Europe, existe aussi au Cap de Bonne-Espérance : Ti2 332 TRAITÉ COMPLET les Cigognes paroissent, à certaines époques, en Europe eten Asie ; elles passent l’hiver en Egypte et aux environs de Smyrne, suivant plusieurs voyageurs ; Mauduyt en a même recu trois semblables aux nôtres , lesquelles avoient ‘été tuées dans la Guyane. On sait que les Cailles voyagent tous les ans en bandes innombrables d'Europe en Afrique au commencement de Pautomne, et reviennent d'Afrique en Europe aux premiers jours du printems : il en est de même des Hirondelles ou au moins de l'Hirondelle de cheminée, que le voyageur Adanson a observée au Sénégal, mais seulement durant l’hiver. Les oiseaux considérés jusqu’à présent dans létat de nature , vivant dans une indépendance absolue par rapport à nous, prouvent dans la plupart de leurs actions qu’ils sont Capables de former des raisonnemens, et que comme les autres animaux qui ont cinq sens , ils participent en quelque sorte plus que les autres à notre fonds d’idées ; mais comme ils sont à beaucoup d’égards organisés autre- ment que nous, ils doivent aussi avoir des facultés intel- lectuelles qui sont au-delà de notre portée. Puisque les oiseaux sont organisés entr’eux de la même manière, qu’ils éprouvent les mêmes besoins , qu’ils les satisfont par des moyens semblables, et se trouvent à - peu - près dans de pareilles circonstances, c’est une conséquence qu’ils fassent chacun les mêmes études, et qu’ils ayent en commun le même fonds d'idées. Ils doivent donc avoir entr’eux un lan- gage , et tout prouve qu’ils en ont un; ils se demandent, is se donnent des secours, et ce langage est plus étendu ; À LE LT 1 : 4 : Qi \ | É ’ D OMRENNT (TE Œ L' O0 GELEN 334 à proportion qu’ils peuvent se secourir davantage. Leurs cris inarticulés, et les mouvemens de leur corps sont les moyens par lesquels als se communiquent leurs pensées. Non-seulement ils peuvent , par leurs actions, se faire part de leurs sentimens, mais nous pouvons de plus, dans la nécessité, leur faire connoïtre par nos mouvemens ce que nous voulons d’eux. C’est sur - tout après avoir examiné combien la domesticité, c’est-à-dire , leur esclavage auprès de nous, avoit d'influence sur leurs goûts , et sur cette espèce d’intelligence désignée en eux par le nom d’irséinct , que l’homme a su s’approprier certains oiseaux en détrui- sant peu-à-peu leur naturel sauvage, et en les habituant à vivre sous le même toit que lui. Le Coq et la Poule, les Dindons, les Oies, les Canards, les Peintades , etc. , etc., se sont , au bout de quelques items, soumis à son empire ; il les a domptés à un tel point que Pesclavage est devenu pour ces oiseaux une sauve-garde contre la disette et contre les animaux malfaisans. On doit placer parmi les fañts qui ont Te plus illustré Pesprit humain , cet ascendant de Phomme sur les animaux qu’il a subjugués. Il ahabitué le Cheval et le Bœuf à porter des fardeaux, à traîner des charrues et des voitures, et ainsi il les a fait servir à son utilité et à ses plaisirs. Le Chien s’est sur-tout laissé dompter plus complettement, puisque pour en être obéi, il suffit de lui parler. La domesticité avoit créé pour les hommes riches un art qui maintenant est beaucoup négligé, celui de la Fauconnerie ; et quoique les arts ne fassent pas direc- tement partie de Histoire Naturelle, je crois cependant convenable de donner un extrait de l’article Fauconnerte, 334 TRAITÉ COMPLET composé pour la première Encyclopédie, par feu Le Roi, alors Lieutenant des chasses à Versailles. Si la Fauconnerie, cultivée avec soin par nos péres, et presque oubliée de nos jours, ne fixe pas notre attention comme un art nécessaire, elle la mérite comme l’un de ceux qui attestent l’industrie et le pouvoir de homme. Il établit en effet son empire, il l’exerce à la faveur de la Fauconnerie sur les êtres les plus indépendans, sur ceux à qui sa protection est la plus inutile, qui ont le plus de moyens de subvenir à leurs besoins, de se soustraire à son joug, le moins de dangers à courir avec plus de ressourcé pour y échapper. Après avoir , par la force ou par la protection qu’il accorde, subjugué des animaux attachés comme lui à la terre, Phomme étend par le moyen de la Fauconnerie, son empire sur les habitans de Pair; ils. distinguent sa voix, ils la reconnoissent, ils y sont dociles, elle détermine leur volonté et dirige leur vol au-dessus de lui dans un éloignement où il n’est nul moyen de les atteindre, au milieu de lPespace où ils sont libres, qu’ils ont été accoutumés à traverser, et dans lequel ils ne sembloient destinés qu’à se jouer ét à se mouvoir à leur gré, sans reconnoître d’autre loi qué celle de leur volonté. Tous les oiseaux de Proïe ne sont pas propres à là Fauconnerie ; on n’y emploie que céux qui ont les qualités convenables , savoir : la rapidité du vol, Pagilité et la souplesse des mouvemens, le courage où lacharne- ment à poursuivre leur proie. Ta fierté dés ciseaux de Proie, leur caractère indépendant ét sauvage dans Pétat de liberté, sont fondés sur leurs facultés, sur des moyens D’ OUR N' 1 T H O0 L O G 1 335 puissans de fournir à leurs besoins. Cest en les privant quelque items de ces avantages, en appesantissant sur eux le joug de la servitude et de l’indigence , que Part dompte le caractère des oiseaux de Proie, que l’homme le modifie, le change à son gré, le forme et le dirige selon ses vues, et qu'il les asservit à ses volontés. Aussitôt qu’un oiseau de Proie est pris, on lui impose des extraves ; on lui attache aux pieds des sonnettes ; à leur son , quand il jouira en apparence de la liberté, son maître le pourra suivre par- iout où il se reürera : on lui passe les jambes dans des jeés ou menottes de cuir souple et fort, garnies d’une appendice à laquelle tient un anneau où est gravé le nom du maitre de Poiseau , et où l’on passe une longe ou corde qui sert à attacher Poiseau ou l’on juge à propos. Si lon est dans lintention de le dresser , on met un gand pour le prendre sans risque sur le point, et on partage une partie des fatigues auxquelles on le soumet en le portant continuelle- ment : il ne doit avoir aucun repos, ne point prendre de nourriture, ne pas jouir du sommeil un seul instant , ordi- nairement pendant trois jours et trois nuits. Le but est de lui faire perdre ses forces pour diminuer sa fierté, et ’épuisement lui inspirera les premiers sentimens de la soumission. Si, après celle épreuve ;, loiseau est trop robuste, et s’il cherche encore à se défendre , on lui trempe, à plusieurs reprises , la tête dans de l’eau froide ; alors il paroït rendu , et on en profite le plutôt qu’il est possible, pour lui couvrir la tête d’un chaperon. On juge que le caractère de loiseau est suffisamment dompté, par sa docilité à se laisser couvrir la tête du chaperon , qu’on 330 TRAITÉ COMPLET lui Ôte et qu’on lui remet; par sa promptitude à prendre, étant découvert, le pét ou la viande qu’on lui présente de tems en tems : la perte des forces augmente la docilité de J’oiseau ; l'appétit le rend plus äpre à prendre le pät ; il apprend à connoitre celui qui le lui présente; il s’habitue et s’attache à lui peu-à-peu. Quand il paroît se livrer avec assez de franchise, on le porte dans un jardin sur le gazon, tenu à la longe ; on le découvre, et en lui montrant le pât qu’on üent un peu trop élevé, on laccoutume à sauter sur le poing. Quand il est assuré à cet exercice, on lui fait connoître le /eurre , qui est un assemblage de pieds et d’ailes , sur lequel on met la viande dont on le nourrit. Lorsqu’il est habitué au /eurre , en prenant fréquemment son pt dessus, on lui donne des leçons en pleine cam- pagne , mais en .le tenant toujours attaché à une longue filière. On lui montre le Æurre, et on l’appelle du geste et de la voix, d’abord à quelques pas de distance , et ensuite de plus en plus loin. Chaque fois qu’il vient au £urre , on lui sert de la viande dont on le nourrit; et lorsque l’oiseau fond sur le leurre de la longueur de la filière, il est tems de lui donner l’escap, c’est-à-dire, de lui faire connoitre et manier souvent le gibier auquel on le destine ; ce qu'on exécule ou en attachant ce gibier sur le /eurre, ou en le laissant courir, ou voler, en présence de Poiseau , d’abord attaché à une ficelle, puis en liberté. C’est la dernière lecon ; tant qu’elle est nécessaire , l’oiseau continue d’être retenu par la filière; quand il est parfaitement dressé , on se confie à lui et on le met en liberté. Non-seulement l’homme a su ainsi dompter le caractère DORNITHOLOGIE. 337 sauvage de certains oiseaux de Proie, et faire servir leur férocité à ses propres besoins , en les dressant à chasser toute espèce de gibier, soit quadrupède, soit oiseau; mais quelques auteurs ont encore prétendu que les Chinois et divers peuples de l'Amérique, profitoient de la voracité des Pélicans, en laissant aller ces oiseaux à la pêche et en leur faisant dégorger à leur retour, de la poche qu’ils por- tent pendante devant Le cou, les poissons encore frais qu’ils avoient pu attraper. L'homme a su dresser le Chardonneret à exécuter avec précision divers mouvemens, et même à tirer de petits seaux qui renferment son boire et son manger : pour le dresser à ce petit manège on l’habille avec une petite bande étroite de cuir doux, percée de quatre trous pour faire passer les ailes et les pieds , et dont les deux bouts sont joints sous le ventre par un anneau auquel on attache la chaîne qui retient le petit galérien. Le besoin de se nourrir oblige de ürer à lui tour-à-tour avec son bec les deux seaux , et il divertit beaucoup par ses petites manœuvres. Cet oiseau ainsi dressé est nommé avec raison, par les Oise- leurs, Chardonneret galérien. . Il paroît certain qu’on étoit parvenu anciennement en Égypte à employer des Pigeons pour porter des messages d’un lieu à l’autre, du moins d’après ce qu’ont écrit à ce sujet plusieurs auteurs anciens, et les voyageurs Pietro della Vaile et Thévenot. Le Pigeon messager, nommé en latin par Willughby, Columba tabellaria, est une variété du domestique et ressemble beaucoup au Pigeon turc, tant par son plumage brun que par ses yeux bordés d’une peau cal- T'ome JT. V v 336 : TRAÎTÉ COMPLET leuse rouge. Il seroit possible de renouveler cet usage, en prenant un Pigeon domestique mâle dans le colombier où reste sa femelle, eten le transportantdans un lieu peu éloigné d’où lon veut recevoir des nouvelles; dès qu’il sera relâché avec le message attaché sous Paile, il ne manquera pas de revenir au colombier où est sa femelle. On sait que PAutruche peut s’apprivoiser assez facile- ment; mais de plus il paroit, Suivant le témoignage de Moore et de Vallisneri, qu’on peut monter ces oiseaux comme on monte un cheval : voici même ce que le célèbre et respectable Adanson a observé sur cela dans son voyage au Sénégal. Étant au comptoir de Podor sur le Niger, il vit deux grosses Autruches qui étoient si privées, que deux petits noirs montèrent ensemble et devant lui la plus grande: aussitôt qu’elle Les sentit sur son corps, elle se mit à courir de toutes ses forces , et leur fit faire plusieurs fois le tour du village , sans qu’il füt possible de Parréier autrement qu’en lui barrant le passage. Pour essayer la force de ces Autruches, Adanson fit monter un nègre de grande taille sur la plus petite, et deux ensemble sur Pautre, sans que la charge parüt disproportionnée : d’abord elles allérent au petit galop, et bientôt, lorsqu’on les eut excitées, elles étendirent leurs ailes, et doublèrent per: de vitesse qu’elles sembloient perdre terre. I/Agami est un oiseau de la Guyane, dont la taille sur- passe un peu celle de notre Courlis : d’après les diverses notes communiquées à Buffon sur cet oiseau, 1l résulie que c’est celui qui a le plus d’instinct et le inoïins d’éloignement pour la société de Phomme. Non-seulement on Papprivoise LD 7 k | L D'ORNITHOLOGIE 339 aisément , mais il s’attache même à celui qui le soigne, avec autant de fidélité et d’empressement que le Chien: il vient au-devant de son maitre, lui fait des caresses, le suit ou le précède, et lui témoigne la joie qu’il a de l’accom- pagner ou de le revoir ; mais aussi, si quelqu’un lui déplait, il lui frappe les jambes à coups de bec, et le suit quelquefois fort loin en continuant ses attaques. Il vient, dès qu’on Pappelle ; il aime à recevoir des caresses, et finit par exiger qu’on les renouvelle à chaque instant. Il accourt, lorsqu’on est à table , et commence par chasser de la salle les Chiens et les Chais avant de demander à manger; car il est telle- ment courageux, qu’il attaque même les gros Chiens, etil sait éviter leurs morsures en s’éleyant de terre, et en retom- bant sur eux pour les meurtrir à coups de bec. Enfin son instinct peut se perfectionner par la domesticité presqu’au- tant que celui du Chien, puisqu’on a assuré qu’on est par- venu à lui faire conduire des troupeaux de Dindons et de Canards, et même qu’on en a vu garder des Moutons. Sui- vant Jacquin, on trouve près de Carthagène en Amérique une espèce de Jacana ( Parra Chayaria) qui peut aussi être dressée à garder des volailles dans les champs et les prés, qui sait écarter par une attaque vigoureuse les oiseaux de Proie , du troupeau confié à ses soins , et qui le reconduit dans Ja basse-cour avant le coucher du soleil. L'influence de homme sur les êtres qui l’approchent a donc changé leur naturel et leurs penchans; mais elle a de plus contribué à dénaturer et à perfectionner la voix de quelques-uns, en leur apprenant à prononcer très-distinc- tement des paroles, à chanter et à sifler des airs connus. V vs 2 340 TRAITÉ COMPLET Plusieurs oiseaux, et sur-tout le Perroquet cendré ou Jaco, ont contracté avec nous par le langage , suivant la remarque de Buffon, une espèce de société plus étroite et plus douce que celle à laquelle le Singe peut prétendre par son imi- tation capricieuse de nos gestes : la société de l’oiseau par- leur est quelquefois plus atiachante par Pagrément; il dis- trait, il amuse; dans la solitude il ent compagnie; dans la conversation , il est interlocuteur, il répond, il appelle, :l accueille , il jette Péclat des ris, il exprime Paccent de Paffection , il joue la gravité de la sentence; ses petits mots tombés au hazard , égayent par les disparaies, ou quelque- fois surprennent par la justesse. Willughby parle, d’après Clusius, d’un Perroquet qui, lorsqu’on lui disoit : Rzez Perroquet, riez, rioit effectivement , et s’écrioit instant d’après avec un grand éclat, 6 le grand sot qui me fait rire! Buffon dit en avoir vu un autre qui avoit vieilli avec son maitre, et qui étant accoutumé à ne plus guère entendre que ces mots, je suis malade; lorsqu’on lui demandoit , qu'as-tu Perroquet, qu'as-tu? répondoit d’un ton doulou- reux et en s’étendant sur le foyer, je suis malade. Le Geai, le Corbeau , la Pie, l'Etourneau, le Merle, etc., apprennent aussi facilement à parler et à siffler. Mais les Bouvreuils sont les oiseaux siffleurs par excellence, puisquils sifflent déjà dans l’état sauvage, et que Pon ne peut que les perfec- tionner lorsqu’ils sont retenus en captivité. F1 nous est facile de juger par les détails précédens sur les mœurs et les habitudes des oiseaux , combien cette seule partie de leur histoire peut offrir des faits intéressans : déjà nous en Connoissons un grandnombre ; mais les observations DORNITHOLOGIE 341 nouvelles qu’on fait tous les jours, nous prouvent qu’il y en a encore beaucoup d’entièrement cachés pour nous. C’est aux Naturalistes voyageurs à soulever le voile qui nous dérobe tant de secrets; nous ne pouvons douter que Poiseau n’ait de la sensibilité, et qu’il ne soit doué d’un certain dégré de connaissance ; mais la difficulté est de fixer en quoi consiste ce dégré de connoissance et de sentiment : aussi, pour juger sainement de cela il faut encore suivre les oiseaux avec une attention scrupuleuse, approfondir jusqu’à leurs moindres actions, et ne rien décider que d’après des faits non équivoques. Pour étudier les mœurs des oiseaux, il faut les suivre dans les bois, les plaines, sur les rivages des fleuves, ou au milieu des eaux. C’est dans les lieux qu’ils préfèrent et où ils vivent en pleine liberté, qu’on peut scruter avec exactitude et leurs démarches et leurs mœurs : il faut Sy tenir caché, de manière à pouvoir les épier à son aise. T’observateur doit être vigilant et assidu dans ses recherches; avant le réveil des oiseaux, il doit déjà être aux aguets dans un taillis touffu, derrière des broussailles, ou parmi de hautes herbes : c’est dans les lieux les moins fréquentés qu’on voit Poiseau exercer toutes ses facultés sans contrainte : il -y jouit de toute sa fierté, de tout son éclat et de toute sa force. Le mâle peut, sans crainte, prodiguer à sa femelle les plus vives caresses; il se livre hardiment aux charmes irrésistibles de l’amour, sa femelle répond à son ardeur', se prête à ses desirs, et bientôt ils s’unissent par des liens fragiles ou durables. Les uns ne connoissent que lPincons- tance et prodiguent sans aucun choix leurs caresses. Les 342 _. Tir A HTÉ CO M,P L ET Passereaux sont soumis aux chastes lois de l’hymen, etils ne rompent leurs, chaines, que lorsqu'ils sont devenus incapables de. produire : dès que l’union conjugale a cessé pour cause d’impuissance et de vieillesse, la mort vient presqu’aussitôt les frapper. Dans les bois sauvages , les oiseaux s’exercent à chanter; et sans autres témoins que lPécho,: ils redoublent leurs accens, et.paroissent disputer entr’eux lequel aura plus de mélodie dans son chant. C’est donc lorsque les oiseaux sont comme entre les mains de la Nature, qu’on doit sur-tout étudier leurs mœurs ; mais il est aussi convenable, pour completter leur histoire , de les examiner dans létat de domesticitée. L’homme a moins d'influence, dit Buffon, sur les oiseaux que sur les quadrupèdes, parce que leur nature est plus éloignée de la sienne, et qu’ils sont moins susceptibles d’attachement et d’obéissance : les oiseaux que nous appelons domestiques, ne sont que prisonniers, ne nous rendent aucun service pendant leur vie, et sont seulement des victimes que nous multiplions sans peine, et que nous immolons sans regret et avec fruit. Exposé des principales recherches à faire pour compléter l'histoire de chaque oiseau. 1°. Quel nom Ki donnent les habitans du pays qu'il habite ? 20. Quels lieux il fréquente de préférence ? 30. Quelles sont ses habitudes propres? 4°. S'il vit solitaire, ou par paire, ou par troup es, ou bien s’il vit tantôt Si une façon et tantôt d’un autre ? °. Quelle est la couleur des diverses par ties du plumage dans le mâle, la us et les jeunes ? | s DORNITHOLOGTIE. 343 6s. Si le plumage est sujét à changer dans uné saion, où À varier dans quelques individus ? jé | 79. Quelle est la forme des pennes ét des plumes dans le mâle, da femelle et les petits ? D x 80. Combien de fois la mue a lieu, et dans quél tems de l’année? 0°. Quelles sont ses dimensions, son envérgure et son poids ? 100. Quelles sont les autres différences entre le mâle, la femelle et les TT petits? ai À 110. Quelle est sa manière de combattre, d attaquer À et ide se défendre ? 120. Combien il peut vivre d'années? 130. Quelle est sa nourriture ordinaire ? | | 14°. Quels moyens, quelles ruses il emploie pour se la procurer ? 150. S'il court vite et long-tems, s’il marche, s’il grimpe, s’il saute, s’il nage, s’il plonge; enfiu quels sont ses différens mouvemens ? 160. Si son vol est lent ou rapide, à tire-d’aile ou fendant, droit ou sinueux, en culbute, en chüte, ascendant ou sautillant, en battant des ailes, bruyant ou silencieux, rampant ou balancé, flottant ou ondulé ? , 170. S'il est sédentaire ou erratique; ou bien quelle est l’époque de son départ d’un pays, de son passage et de son retour, s’il est passager ? . Quelles sont les diverses manières de le chasser et de le prendre au piège ? . Quels changemens surviennent au mâle et à la femelle dans la saison - cote autant. ‘en : ed nt. … 2" de l'amour, et dans les autres saisons , et aux petits à mesure qu’ils prennent de l’accroissement ? A TE 200. Comment le nid est fait, de quoi il est composé, et où il est placé? L: . … k 21°. Quelle est l'époque de la ponte, et combien elle se renouvelle de fois 5 \ dans l’année ? 4 , : , 229. Quel est le nombre, la grosseur, la couleur et le poids des œufs ? 230. Quelle est la durée de l’incubation ? re 24°. Si la femelle couve seule, ou si le mâle la soulage ? SL PE aure … 250, Ce qu'est la voix, suivant les diverses affections, dans le mäle, la 2 0. es Prés es de EE re PC Ge 344 L'RANM dE QCM 2 ET femelle et les petits ? il faudra indiquer par des syllabes et par une description sa prononciation et ses accens doux ou aigus, lents ou vifs, etc. .. 260. Quel,est son port et son maintien dans sa position ordinaire pendant son repos ? 270. Si les climats froids, tempérés ou chauds lui conviennent? 280. Si l'on est déjà parvenu à l’apprivoiser, ou s’il seroit possible d'y parvenir ? 290. Quels changemens la domesticité opère en lui? s’il peut apprendre en Cage à parler, à sifler, ou à chanter ? 300. Quelle est la perfection plus ou moins grande de ses sens, la forme de sa langue, et la couleur de son iris ? 31°. Ce que son anatomie a de plus remarquable ? DORNITHOLOGIE,. 345 CORA PT P' IX. Sur la Nomenclature , la Description et P Histoire des Oiseaux ; et sur leur Classification en genres, en espèces et en vartélés. Pire donner l’histoire naturelle et complette d’un être, 1l est nécessaire de présenter successivement les trois parties suivantes, savoir : 10. La Nomenclature de l'être, c’est-à-dire la place qu’il doit occuper dans l’échelle ; la famille, le genre dont il dépend, et le nom qui doit servir à le distinguer des autres espèces du méme genre ; 20. La Description physique, ou l'exposé de sa forme et de sa couleur, de la structure, des mouvemens et des fonctions de ses organes; 3°. L’'Historre de ses habitudes, de ses mœurs, et de ses usages. La Nomenclature est une route que les naturalistes se sont formée pour parvenir plus facilement à la connoissance parfaite des êtres, et elle est d’autant meilleure, qu’elle est plus simple et plus exacte ; mais si l’on s’arrête à cette seule parte de PEHistoire Naturelle, cela nuit infiniment aux progrès et au perfectionnement de cette science. La Nomen- clature n’en est que la clef, et ne peut étre regardée que comme une étude vaine et frivole, si elle n’est accompagnée de la description physique et de lhistoire des mœurs et des Tome LI. D. 346 TRAD CMP, LEUR usages de chaque être. Les anciens naturalistes s’étoient livrés presque uniquement à la description et à l’histoire des animaux, et souvent, entrainés par leur imagination, ils unissoient le merveilleux à la réalité. Ils décrivirent une foule innombrable d'animaux fabuleux; dans les ondes vivoient les Sirènes, les Tritons, les Naïades; dans les forêts, Les Faunes, les Phœnix, les Griffons, etc.; le Cigne, sur les bords du Méandre, faisoit entendre en mourant, un chant mélodieux; le Pélican se déchiroit le corps pour nourrir ses pets de son sang. Guidés par enthousiasme dans Pétude des animaux, ils ont commis de grandes erreurs ; mais les modernes sont, presque tous, tombés dans un excès contraire , en ne s’arrêtant qu’à la Nomenclature, qui n’est que l’écorce de la science ; et en s’en tenant à des bouleversemens de méthodes et à des constructions de systèmes. Chacun maintenant veut passer pour savant , et croit mériter ce titre , lorsqu’il sait citer méthodiquement un être quelconque. Îl est constant que tant qu’on suivra cette marche, on ne fera des découvertes que par hasard, etnon parunesuite de recherches approfondies. Le seul moyen de rendre à la science d’importans services , et de hâter ses progrès, consiste à recommencer les observations déjà faites, pour constater les faits et pour redresser les erreurs, et à ne rien négliger pour €Connoitre l'utilité et les mœurs des êtres que l’on rencontrera. Mon but principal, en com- posant cet ouvrage, a été de iracer le tableau de nos con- noissances actuelles sur POrnithologie, et de fournir aux Voyageurs les moyens de les accroître par des observations nouvelles et utiles. C’est pour cela que j’ai rédigé la série EDS D'ORNITHOLOGIE 347 de questions qui termine le chapitre précédent. Puissent mes travaux être suivis de succès , en donnant aux voyageurs les moyens de faire des observations utiles ei nouvelles! Le grand nombre des espèces, le nombre presqu’aussi grand des variétés, dans les oiseaux ; les différences de forme, de grandeur, de couleur entre les males et les femelles , entre les jeunes, les adultes et les vieux; les chan- gemens produits par l’influence du climat et de la nour- riture , par la domesticité, l’esclavage , le transport, les migrations naturelles et forcées ; toutes ces causes, suivant la remarque judicieuse de Buffon , multiplient Les obstacles et les difficultés de lOrnithologie , à ne la considérer même que du côté de la Nomenclature, c’est-à-dire, de la désignation et de la classification des objets : et combien ces difficultés n’augmentent-elles pas encore , dès qu’il s’agit d’en donner la description et l’histoire! Nous devons regarder les classifications des êtres en fa- milles, en genres et en espèces , comme étant seulement nécessaires pour nous donner des idées distinctes, en dé- composant les objeis que nous voulons étudier ; et elles nous empéchent de nous égarer dans de vaines conjectures, en nous faisant trouver presque sans effort ce que nous cherchons et qui est à notre portée. Ces classifications ne sont parfaites , qu’autant qu’elles nous offrent des routes tracées par l’analyse, marquées par une suite d’observa- tions bien faites, et dans lesquelles nous pouvons marcher dun pas assuré, parce que nous savons toujours où nous sommes , et que nous voyons toujours où nous allons. X x 2 340 TR AVENUE) ICHONM PL ETF Nous devons être convaincus que les divisions et les mé- ihodes ne sont que des inventions artificielles, et ne pas nous imaginer qu’il existe dans la Nature des classes, des genres et des espèces : nous ne devons voir dans ces mots qu’une manière de simplifier les sciences et de ranger les êtres suivant les rapports qu’ils ont , soit entr’eux, soit avec nous. Quoique la Nature ne nous ait indiqué aucuve espèce , aucun genre, ni aucune classe, elle ne peut ce- pendant désapprouver nos rapprochemens, nos analogies et nos méthodes, lorsqu’elles réunissent ensemble des êtres doués des mêmes organes , des mêmes facultés , des mêmes formes, et lorsque, pour aider notre mémoire et nos re- cherches, ces méthodes rassemblent dans le même genre des espèces voisines, dans les mêmes sections , dans les mêmes classes des genres très-voisins. Plaicard Ray, dans son Diction- naire de Zoologie, prétend avec fondement que ces classes, ces ordres, ces sections, Ces genres, Ces familles, et ces espèces, qui constituent nos méthodes, ne sont que divers dégrés de rapprochemens constans , établis sur des ana- logies constantes, et auxquels il a fallu donner des noms. On a donc appelé espèces les animaux enire lesquels on a observé le plus grand voisinage. Quand plusieurs d’entr’eux ont paru voisins au même dégré, à raison de formes et de facultés communes , on en a fait des familles. De ces familles , ou immédiatement de ces espèces même, si l’on n’a pas cru devoir les réunir en familles, on a fait un gezre. On a considéré de même un certain nombre d’autres animaux qui avoient aussi ent”eux des rapports aussi marqués, et on en a fait d’autres genres. D'OMRIN UT TH O L O0 GIL EF: 349 Quand ces genres, ouvrages de labsiraction de Pesprit, guidé par Pobservation de la nature, ont encore offert des motfs de les rapprocher, quoiqu’à de plus grandes distances, on en a fait. des sections. Les ordres et les classes sont nés de même, et ceite origine offre rien de vicieux à la raison, | Si des animaux se ressemblent par un petit nombre, de rapports irès-apparens, et si par ces rapports généraux ils sont distingués de tous les autres ; on les réunit dans une même classe : tous les animaux, par exemple, dont la tête est munie de deux mâchoires saillantes, sans dents, et de même nature que la corne; dont le corps est soutenu sur deux pieds, recouvert de us ailes et de plumes > COns- tituent la classe des oiseaux. Si, outre ces principaux rapports, les oiseaux en réu- nissent un petit nombre d’autres très-tranchés, tels que d’avoir quatre doigts, savoir trois devant, un derrière F tous détachés et dépourvus de membranes, ils forment lordre des Sédilipèdes. | Ajoutons quelques autres rapports aux précédens, tels que d’avoir des ongles forts et crochus, ayec un bec gros et robuste, nous arriverons à la J&mille des Rapaces. A mesure que le nombre de ces rapports augmente, on par- vient aux branches de la famille, savoir aux Rapaces diurnes et aux Rapaces nocturnes. Lorsque Les rapporis sont encore plus nombreux, et que cependant d’autres considérations peuvent faire distinguer les Rapaces qui les réunissent, comme d’avoir en commun une place dénuée de plumes à la tête ou au cou; on 350 TRAFPTE 'CO'O M Pp L'ET en compose le genre des Vautours. Quand les genres renferment un grand nombre d'individus différens, il est convenable de les diviser en plusieurs sections : ainsi les Vautours peuvent être séparés’en trois sections, savoir, les Vautours à caroncule cervicale, les Vauiours à plumes courtes, et les Vautours à plumes du cou alongées. Enfin, lorsque les individus se ressemblent sous tous les rapports, et jusqu’au point d’être confondus et pris l’un pour l’autre; quand, par exemple , on trouve plusieurs Vautours de couleur noirâtre, de la taille d’un Dindon, qui répandent de leur corps une exhalaison infecte, ils sont ious de l'espèce du Vautour Urubu. Si le climat, la ‘nour- riture, les maladies ou toute auire cause produisent quel- ques altérations sur des individus de la même espèce, On regarde ces individus comme de simples variétés de Pespèce. Ainsi, dans une méthode, on distingue cinq divisions fondées sur les rapports plus ou moins nombreux qui existent entre ces individus, telles sont : La classe. Les ordres. , = Les familles et leurs branches. Les genres et leurs sections. Les espèces et leurs variétés. On doit regarder la perfection du langage propre à chaque science, comme lun des meilleurs moyens de hâter ses progrès, parce que plus ce langage est parfait, plus on DAIONBRENAT T HO, L O,GT'ER JT met aussi d’exactitude dans ses observations. Lorsqu'il s’agit de nommer un genre nouveau, 10. il faut éviter de lui donner un nom consacré pour d’autres genres déjà connus ; 20, L'on ne doit employer que des noms bien distincts entr’eux : ainsi Latham, dans son {ndex Ornithologicus , a nommé un genre d’Echassiers Cursorius, Coure-viie, tandis que Gmélin avoit déja mis dans le même ordre celui du Corrira, Coureur. 30. Il faut ne les nommer qu’en formant du grec un nom pris d’après des caractères in- variables et propres à toutes les espèces, ou en n’employant que des noms insignifians. 40. Onévitera, dans cette désigna- tion, les noms trop longs ou bizarres, et tout ce qui peut induire en erreur sur les mœurs et sur la manière d’être de lespèce. Ainsi Buffon a eu tort de désigner, d’après les habitans de Cayenne, sous le nom de Bonjour-Comman- deur, un Bruant, parce qu’il a coutume de chanter autour des maisons dès la pointe du jour ; sous celui de Casse-Noïsette, un Manakin de la Guyanne, parce que son cri ressemble au bruit de ce petit instrument ; sous celui de Piaye, un Coucou de Cayenne peu farouche, que cependant on n’entend jamais crier. Mauduyt, dans Pun de ses discours généraux sur la nature des oiseaux , prétend avec raison que, pour bien saisir les rapports qui existent entre tous les oiseaux ainsi qu’entre les autres animaux, il ne faudroit pas seulement comparer leurs parties extérieures entr’elles , mais établir aussi le parallele ou la difference des parties internes qui influent davantage sur lindividu : et cependant , comme il existe, entre ces parties des relations réciproques, qui sont 352 T R'AMUT E O0 M P LET mutuellement subordonnées les unes aux autres, on peut assez souvent juger avec certitude de lPorganisation in- térieure par la simple inspection, et d’après la forme des parties extérieures. Ce qui prouve incontestablement , suivant cetauteur, la validité de cette manière de juger ; c’est que les oiseaux regardés comme de même genre d’après un nombre suffisant de rapports extérieurs, réduits en captivité, privés de la liberté de choisir et pressés par le besoin , s’ac- couplent la plupart et produisent ensemble ; mais comme il leur manque quelques rapports à l’extérieur , leur res- semblance à l’intérieur n’est pas parfaite, aussi leur pro- duit est-il-le plus souvent et peut-être toujours stérile. Puis il fait ensuite observer que dans les espèces, où ilne manque au contraire , aucun rapport extérieur entre les individus, Porganisation interne est si parfaitement la même, que le produit de l’accouplement est fécond et en état de per- pétuer lespèce. Il paroît donc que la faculté d’engerdrer des individus stériles appartient au genre, et que celle d’en produire de féconds n’appartient qu’à Pespèce : peut-être Paccouplement seroit-il le plus sûr moyen de déterminer les limites qui doivent séparer chaque genre et de s’assurer de lidentité des espèces; mais comme un pareil moyen seroit trop difficile dans son emploi, il'suffit que les exem- ples du Serin, du Chardonneret, du Tarin , de la Linotte, du Bouvreuil , de divers Faisans , du Canard domestique et du Tadorne, de la Tourterelle de bois et de celle à collier, etc. nous prouvent que ces oiseaux sont Capables d’engendrer ensemble ; quoique des sujets ordinairement stériles. Ceci est, suivant Maudüyt, une preuve certaine que les oiseaux D'OR: x T #0 L 0, GC:T76. 353 qui ont un grand nombre de rapporis extérieurs ont aussi une organisation interne qui y Correspond , et que par con- séquent , on peut, d’après les rapporis extérieurs, réunir dans un même genre ceux en qui on les remarque. Les oiseaux sont également beaucoup plus nombreux en espèces , et aussi plns sujets aux variétés que les quadru- pèdes : et c’est, suivant Buffon , une suite nécessaire de la loi des combinaisons ou le nombre des résuliais augmente en bien plus grande raison que celui des élémens ; c’est aussi une règle que la Nature semble s’être prescrite à me- sure qu’elle se multiplie fréquemment; et il fonde ce prin- cipe sur ce que les grands animaux qui ne produisent que rarement et en petit nombre , n’ont que peu d’espèces voisines et point de variétés, tandis que les petits tiennent à un grand nombre d’autres familles, etsontsujets, danschaque espèce, à varier beaucoup : et les oiseaux paroissent varier encore beaucoup plus que les petits animaux quadrupèdes, parceque les oiseaux sont plus nombreux , et qu’en général ils produisent plus souvent et en plus grand nombre. À cetie cause générale il en ajoute de particulières pour ex- pliquer les variétés dans plusieurs espèces d'oiseaux. Le mâle et la femelle n’ont, dans les quadrupèdes, que des diffé- rences assez légères ; elles sont bien plus grandes dans les oiseaux ; la femelle est souvent si différénte du mâle par la grandeur et les couleurs , qu’on les croiroit chacun d’une espèce distincte : aussi plusieurs Ornithologistes, quoique d’ailleurs très-instruits, ont-ils pris quelquefois par méprise le mâle et la femelle d’une même espèce pour deux espèces séparées. T'ome I. # Yy le 354 TRAITÉ COMPLET Selon Buffon, les oiseaux sont, en général, plus chauds et plus prolifiques que les animaux quadrupèdes ; ils s’unis- sent pius fréquemment ; et lorsqu’ils manquent de femelles de leur espèce , ils se mélent plus volontiers que les qua- drupèdes avec les espèces voisines, et produisent ordinai- rement des Métis féconds et non pas des mulets stériles : on le voit par les exemples du Chardonneret , du Tarin et du Serin :les Métis qu’ils produisent peuvent, en s’unissant , engendrer d’autres individus semblables à eux , et former par conséquent de nouvelles espèces intermédiaires et plus ou moins ressemblantes à celles dont elles tirent leur ori- gine. Or , ce que nous faisons par art, peut se faire et s’est fait mille et mille fois par la Nature ; souvent il est arrivé des mélanges fortuits ét volontaires entre les ani- maux , et sur-tout parmi les oiseaux, qui même , faute de leur femelle, se servent du premier male qu’ils rencontrent ou du premier oiseau quise présente : le besoin de s’anir est chez eux d’une nécessité si pressante, que la plupart sont malades lorsqu’on les empèche d’y satisfaire. On voit sou- vent dans les basse-cours un Coq sevré de Poules , se ser- vir d’un autre Coq, d’un Chapon, d’un Dindon , d’un Canard ; on voit le Faisan se servir de la Poule : on voit dans les volières le Serin et le Chardonneret, le Tarin et le Serin, le Linot rouge et la Linotte commune se cher- cher pour s’unir : et qui sait, continue Buffon, tout ce qui se passe en amour au fond des bois! qui peut nombrer les jouissances illégitimes entre gens d’espèces différentes ! qui pourra jamais séparer toutes les branches bâtardes des tiges légitimes, assigner le temps de leur premiére origine, 2 ORNE TH O L'O CIE 355 déterminer en un mot, tous les effets des puissances de la Naiure pour la multiplication, toutes les ressources dans le besoin, tous les supplémens qui en résultent et qu’elle sait employer pour augmenter le nombre des espèces, en remplissant les intervalles qui semblent les séparer ! Si Pon doit regarder une variété comme un individu dé- généré d’une espèce , les Métis provenant de l’union de la Serine et du Chardonneret seront donc des variétés , quoi- que fécondes; ce qui ne peut s’accorder avec l’opinion de quelques naturalistes, qui prétendent que les variétés sont des individus dégradés et inféconds. . C’est une étude immense que celle des différences que présentent les animaux’, à égard de leurs alimens, des organes qui leur sont communs ou particuliers , où à lé- gard des facultés que leur a données la Nature pour les rendre propres à conserver leur existence, et à multiplier les individus de leur espèce. On ne peut douter que lor- ganisation nait beaucoup de part à la variété du naturdfet des habitudes des animaux. Comme il exisie une corres- pondance et un accord réciproques enire leurs organes et leurs mœurs , je crois qu’il convient d’ajouter après le caractère physique du genre, son caractère habituel : Cest ce que Linné paroït avoir voulu faire dans son Systema Naturæ ; mais il a mis cependant un peu de confusion dans Pénoncé de ces deux caractères. Ainsi , dans son Histoire Naturelle des Oiseaux, le premier caractère est simplement 712é/hodique , et dès lors incomplet, puis- qu’il n'indique que la forme du bec, des narines, de la langue et des pieds ; au lieu que le caractère habituel est LA RS 356 Lire ACTE, Ne L'MT précédé de la description physique du corps, des ailes, de la queue , de la tête , etc. Pour mettre plus de méthode et plus d'ordre dans la distinction des genres, j’ai employé dans mon ouvrage, 1.0 Le caractère physique. 2.9 Le caractère habituel. J’ai divisé ensuite le premier caractère en deux, dont un est artificiel, c’est-à-dire nécessaire pour la méthode, et ne consiste que dans l’énoncé de la seule forme qui peut suffire pour distinguer un genre d’avec tous les autres; ainsi le caractère artificiel du genre Rhynchope , est d’avoir la mandibule supérieure plus courte que l’inférieure : mais Pautre est zaturel , parcequ’il indique toutes es formes propres à la tête ; aux yeux , au bec, aux narines, à la langue, au corps, aux ailes et à la queue , aux jambes et aux pieds. 91 doit y avoir , me suis-je dit, des conditions essentielles pour établir des espèces et des variétés parmi les animaux, comme ilen existe pour la formation des genres; mais les nuances différentielles entre ces mots espèce et variété sont difficiles à saisir ; et, en refléchissant un peu , on doit dire que la variété dérive essentiellement de Pespèce ; je vais en citer un exemple. Le Serin de Canarie a le corps entièrement jaune , avec les pennes des ailes et de la queue verdätres, pris dans les iles Canaries ; la domesticité, le changement de nourriture , et une longue captivité dans des appartemens où Pair et la lumière ont un foible accès, produisent sur + D'ORNITHOLOGIE. 35% les petits de ces oiseaux un véritable étiolement ; leurs couleurs sont moins vives, d’un jaune moins doré, et quelquefois même , ils sont parfaitement blancs. Voici donc une première variété du Serin de Canarie. Faites accoupler ensuite une Serine ayec un Chardonneret, et les Métis qui en résulteront seront encore , quoique féconds , autant de variétés du Serin des Canaries, puisqu'ils en dérivent essentiellement. Unissez la Serine avec une Li- notte ou quelques autres oiseaux, vous aurez encore des variétés. Outre les causes principales que j’ai indiquées ci-dessus, telles que la domesticité , le changement de nourriture et la privation de la lumière, il en est encore d’autres qui peuvent produire dans les organes intérieurs et dans les secrétions des animaux des changemens plus ou moins re- marquables , comme les maladies et le changement de climats. (C’est sans doute à ces diverses causes qu’il faut attribuer ces variétés si nombreuses que nous présentent les animaux devenus domestiques : ce sont elles aussi qui font passer du brun ou du noir, au blanc ou au roux, les Taupes , les Souris, les Rais, les Moineaux ,.les Pin- cons, les Bouvreuils, etc., eic., ou qui les rendent entièrement noirs. Les oiseaux de basse-cour sont plus exposés que les autres à varier dans leur forme et dans leur plumage : quelquefois ces variétés se perpétuent par la géné- ration, ou bien elles produisent des petits differens, et ordi- nairement semblabies aux individus dont elles proviennent. Le fait suivant suffira pour confirmer ce que j’avance. En 1764, il y avoit dans la basse-cour de l’abbaye de Bonneval, 358 TRARTÉ :COM-P L'E'T un jeune Coq sans ergois, et dont la tête étoit surmontée d'une double crête très - petite : ce Coq étoit l’un des plus vigoureux champions ; 1l savoit également se faire craindre des autres et satisfaire les besoins des Poules, et il ne produisit que des Cogqs ergotés; ceci prouve aussi que les ergots n’indiquent pas plus de puissance pour la génération, et qu’ils facilitent seulement le Coq à se cram- ponner sur le dos de sa femelle pour la feconder. Outre ce que j'ai dit dans un chapitre précédent, sur la faculté qu'ont certains oiseaux d’apprendre à chanter et à parler, en cage, j’ajouterai ici que les Cignes sauvages, mâle et femelle, suivant un mémoire de Mongez, lu à P Aca- démie des Sciences en 1782, ont un chant mélodieux et tellement fort, qu’on peut entendre à près d’une lieue de distance. [ls chantent non-seulement en certains iems et à leur gré, comme les autres oiseaux; mais on peut les y déterminer en làchant sur la pièce d’eau où ils vivent, un autre oiseau nageur; d’abord ils le combaitent, le tuent et le dépècent, puis ils chantent et se pavanent pour célébrer leur victoire. Les Cignes privés, aw contraire , ne chantent jamais, et ne font entendre qu’un cri aigre et irès-fort; ce qui prouve que la domesticité peut influer aussi sur le chant des oiseaux. Les oiseaux ne sont pas seulement sujets à varier au dehors, ils peuvent aussi présenter dans leur organisation intérieure des différences surprenanies: parmi les Gallinacés domestiques on en voit quelquefois qui n’ont qu’un seul testicule, et qui, au lieu de vésicule du fiel, ont le rameau bépatique plus gros : ces faits annoncés par Perrault, dans DORNITHOLOGIE. 359 ses mémoires pour servir à l'Histoire Naturelle des animaux, ont depuis été reconnus exacts dans des Coqs, des Dindons et des Peintades. Je crois avoir eu raison de placer la domesticité parmi ces causes occasionelles, puisque les animaux domestiques offrent beaucoup plus de variétés que les autres. Je ne prétends pas cependant avancer ici que les animaux, dans leurétatsauvage , soientexempts de ces variations nombreuses par le mélange des espèces; ‘ils doivent y être également sujets; mais comme nous ne pouvons les suivre de près dans toutes leurs opérations, nous sommes souvent exposés à confondre comme variéiés, plusieurs espèces , et à former des espèces avec de simples variétés. Mais comment démontrer avec précision la marche que suit la Nature dans la formation des variétés chez les animaux ? ce sont là des faitsinconnus pour nous, qui atiestent, comme tant d’autres, les richesses que renferme la Nature, et qui doivent nous porter à juger avec une grande retenue des règles qu’elle suit dansses opérations. Nous pouvons observer avec une certaine précision le développement des nuances dans les variétés; mais nous sommes bien éloignés de con- noitre avec exactitude comment se forment ces variétés, sur- tout dans les animaux. Si nous pouvions étre Les témoins des détails du grand nombre d’opérations qui se font dans l’inté- rieur des animaux, pour la formation de leurs variétés, dans ces machines organiques si composées, si bien com- binées et si délicates, nous ferions sans doute des observations utiles pour Péconomie animale. Si nous voyions le jeu de tous les ressorts, si nous suivions des yeux toutes les liqueurs 360 TRATTÉ COMPLET en mouvement dans cette multitude de vaisseaux ramiliés, repliés de tant de manières différentes; si nous pouvions mesurer , Comparer tous les dégrés d’altération de ces liqueurs , suivant les vaisseaux dans lesquels elles passent, et suivant les usages auxquels elles servent, nous saurions commentun quadrupède , un oiseau, deviennent entièrement blancs ou noirs dès instant de leur naissance, au lieu d’avoir les diverses nuances particulières à leur espèce; comment des Lapins devenus domestiques, peuvent produire des petits à poils roux, blancs ou noirs, et quelle peut être la cause qui fait que l’on trouve sous la zône glaciale, dans le Groenland, la Laponie, la Sibérie et la Norwège, des animaux entiérement blancs, et dont le pelage ou les plumes sont, dans les pays tempérés, d’une couleur plus foncée. Les quadrupèdes suivans sont sujets à devenir blancs, suivant le rapport de divers voyageurs, et suivant des natu- ralistes dignes de foi ; Le Putois, La Zibeline, La Belette, L'Ours terrestre, Le Blaireau, La Taupe, Le Castor, Le Rat, La Souris, Le Mulot, Le Hamster, L'Écureuil ; L’Eléphant, Le Rheunc, Mustela Putorius. M. Zibelina. M. Vulgarts. : Ursus Arc!os, U. Meles... Talpa Europæa. Castor Fiber. Mus Rattlus. M. Musculus. M. Silvalicus. M. Cricetus. Sciurus Vulgarts. Elephas Indicus. Cervus Tarandus, D'ORNITHOLOGI 5%. 36x Le Daim, Le Lapin, Le Lièvre changeant, Le Cochon d'Inde, Le Chat, Le Bœuf, C. Dama. Lepus Cuniculus: L. variabiks. Casia Cobaya. Felis Catus. Bos Taurus. Quelques espèces de Quadrupèdes sont aussi sujettes à devenir noires; telles sont : Le Rat, La Souris, L'Écureuil, Le Lapin, Le Chat, Le Mouton, Le Bœuf, Mus Rattus. M. Musculus. Sciurus vulgaris. Lepus Cuniculus. Felis Catus. Ovis Aries. Bos Taurus. Parmi les Oiseaux , on connoît les espèces suivantes qui offrent des variétés entièrement blanches; savoir : Le Faucon commun, Le Faucon d'Islande, La Pie-Griéche grise, Le Corbeau commun, La Corneille commune, Le Choucas, Le Geai, La Pie, L’Oie, Le Canard, La Bécasse, Le Paon, Le Dindon, Tome I. Falco communts. F. Nisus. Lanius excubitor. Corvus corax. C. Corone. C. Monedula. C. glandarius. C. Pica. lAnas Anser. A. domestisa. Scolopax Rusticola. Pavo cristalus. Melcagris Gallo-Pavo. Zz 362 TRAITÉE Le Coq et la Poule, Le Faisan, La Peintade, Le Peut Tétras, La Perdrix grise, La Caille commune, Le Bouvreuil, Le Pinson, Le Chardonneret, Le Serin des Canaries, Le Moineau Franc, L'Ortolan, L'Hirondelle de cheminée, La Grive commune ' Le Merle commun, Le Rossignol, Le Troglodite, L’Alouette commune, La Farlouse, L'Etourneau commun , - Le Pigeon commun, Les espèces qui suivent; présentent aussi des variétés La Tourterelle, noires ; SaVOIr : Le Faucon commun... Le Choucas, Le Canard, Le Coqet la Poule, Le Bouyreui, Le Chardonneret commun, Le Serin, Le Pincon commu , Le Tarin, CHAMP LREUTE Phäsianus Gallus. Ph. Colchicus. Numida Meleagris. Tetrao Tetrix. Tetrao Perdix. T. Colurnix. Lox'a Pyrrhula. Fringilla cœlebs. Fr. Carduelrs. Fr. Canaria. Fr. domestica. Emberiza Horlulana. Hirundo rustica. Turdus musicus. T. Merula. Motac'lla Luscinra. M. Troglodites. Alauda arvensis. Al. pratensts. Slurnus vulgarts. Columba domestica. C. Turtur. Falco communis. Corvus Monedula. Anas domestica. Phastanus Gallus. Lox'a Pyrrhula. Fringilla Carduelis. Fr. Canaria. Fr. cœlebs. Fr. spinus.. D'ORNITHOLOG 1 Ë. 363 Le Moineau Franc, Fr. domestica. L'Ortolan, Emberiza Hortulanu. Le Gole-Mouche à calotte noire, Muscicapa atricapille. L’Alouette commune, Alauda arvensis. Le Pigeon, Columba domestica. I] nous est donc facile de juger que nous ne connois- sons que très-1imparfaitement la plupart de ces mer- veilles ; et les observations que nous faisons sur celles qui sont en partie à notre portée , nous apprennent qu’un plus grand nombre nous est entièrement caché. Quand on réfléchit à la quantité mnombrable d’êtres dont la terre est peuplée, on sent combien il y auroit de témérité à penser que les principes de tous ces corps, que leur jeu, leur action, leurscombinaisons et harmonie quiestentr’eux peuvent être approfondies par Pesprit humain: ne nous étonnons donc point si nous sommes arrêtés à chaque pas dans notre marche , si nous ne pouvons découvrir , expli- quer qu’en partie quelques-unes de ces opérations mer- veilleuses qui se font sans cesse dans la Nature ; il paroit cependant vraisemblable que c’est à Paction plus ou moins vive de la lumière qu’est due lintensité ou l'absence des couleurs dans les poils des quadrupèdes , dans les plumes des oiseaux , dans les écailles des reptiles et des poissons, et dans les ailes des insectes : car on sait d’après Newton que la lumière remplit le rôle principal dans le dévelop- pement des couleurs : on doit présumer ensuite qu’elle agit plus ou moins fortement sur les divers corps avec lesquels elle est mise en contact. C’est de la diversité de tendance à la combinaison entre la lumière et les corps que naissent Zz 2 364 TRAITÉE CI0:M P LET ces nuances si graduées qu’on remarque dans les fleurs, et principalement dans le plumage des oiseaux. On connoît combien est éclatant le plumage des Colibris, des oiseaux Mouches, des Sucriers , et quelle diversité de teintes et reflets il offre à l’observation. Ces considérations que je viens d'exposer avec quelques détails, n’indiquent pas comment peuvent se former ces variélés qu’on remarque dans les animaux, ni quelles causes doivent concourir à la formation et à la multipli- cation des espèces et des variétés ; mais elles tendent seu- lement à prouver , que lon ne doit former les genres que d’étres à-peu-près semblables par Porganisation extérieure et intérieure, et par la conformité des propriétés, des mœurs ou des habitudes principales ; que les espèçes doivent toutes se ressembler par les caractères génériques , et qu’elles doivent étre distinguées par la diversité des couleurs , dæ volume , de la taille, ou de la force, et rarement par de légères différences dans les formes ; qu’ensuite les va- riétés doivent essentiellement dériver des espèces, et ne tenir leur différence que de Part humain, de la diversité des climats , des alumens ou des maladies, et néces- sairement de l’altératiou des organes ou des substances pro- pres à la nutritron et à la propagation des individus. Peu de tems après que j’eus communiqué , il y a deux ans, à la Société Philomatique ces réflexions sur les genres, les espèces et les variétés ; les citoyens Alex. Brongniart et Duméril présentérent des remarques sur le méme sujet, et proposèrent de regarder comme espèces , parmi les êtres organisés, tous ceux qui, présentant des dfférences D'AOPRE NE 10 To H 46. L OÙG I 362 sensibles, presqu’absolues et sur - tout caractérisables , se maintiendront constamment les mêmes sous nos yeux pendant une. longue suite de générations; et de ne nom- mer variétés que ceux qui ne présenteront que des dif- férences légères de grandeur, de villosité , de couleur même, et changeables sous nos yeux au bout de quelques générations. Mais si lon convenoit de prendre ces deux caractères pour distinguer entr’elles les espèces et les va- riétés, on seroit contraint, ainsi que ces deux Naturalistes paroissent Pavoir senti, de regarder comme autant d’es- pèces toutes les variétés qui se conservent et se perpétuent les mêmes par la génération : le Lévrier, le Bichon , le Barbet , le Dogue, le Danois seroient alors autant d'espèces dépendantes du genre Chien, Canis ; les variétés nom- breuses fécondes de Pigeons et de Poules que nous nourris- sons sous nos toits formeroient des espèces; ce qui augmen- ieroit considérablement le nombre des espèces , et nuiroit par conséquent aux progrès de l'Histoire Naturelle, en multipliant les obstacles. Afin de ne rien changer à la marche qu'ont suivie les Naturalistes qui nous ont pré- cédés, il me paroit plus convenable de regarder comme variétés tous les individus stériles ou féconds qui font partie d’une espece, et qui ont subi des altérations sensibles dans _ les formes et dans les couleurs. 366 TR AA ŒUT É MCROYM: pr ILE GHARBRLERIE XL Exposé des principales Méthodes d'Ornithologie. L A Méthode établie en 1657 par Jonston, médecin hol- landais, offre de grandes imperfections et lesrapprochemens les plus bisarres : il a même confondu parmi Les oiseaux ter- restres carnivores les Chauve-souris, qui sont cependant des quadrupèdes à mammelles. Il divise les oiseaux en irois ordres ct en plusieurs sections, ainsi qu’il suit : : ORDRES. | SECTIONS. Carnivores. Non-Chantans et Pul. I, OISEAUX TERRESTRES. . Phytivores ARTS FORTE NÉRRIeurS. Chantans. Baccivores. Chantans. Palmipèdes . . ... Piscivores. Herbivores. IL. Oïissaux AQUATIQUES. | | Insectivores . . . .. { Non-Clhantans. Carnivores. LJ L x 4 FISSIDÈGES Lee ee» Thcoivores. Herbivores. Terrestres. Aqualiques. IT, OrssAux ÉTRANGERS. RATE " Du Brésil, décrits par ML arcgraye. D'OR N°I T'H O L O G I E.- 36% En 1736, il parut à Berlin une Histoire Naturelle des Oiseaux , écrite en allemand par Frisch : La division faite par ce Naturaliste, se ressent très-peu des progrès que VOrnithologie avoit déjà faite à cette époque, et elle est fautive dans beaucoup de points. Il divise tous les oiseaux en douze ordres principaux. I. OrDrzs. Petits Oiseaux à bec court et épais, ouvrant les graines en deux parties égales. IT. Orpre£. Petits Oiseaux à bec menu, mangeant des mouches et des vers. HI. ORDRE. Merles et Grives. IV. OrDr£. Pics, Coucous , Huppe et Perroquets. V. OrDreE. Geais et Pies. VI. Orpre. Corbeaux et Corneilles. VII. Orprg. Oiseaux de Proie diurnes. VIII. Orpr£. Oiseaux de Proie nocturnes. IX. OnDre. Poules domestiques et sauvages. X. OnDre. Pigeons domestiques et sauvages. XI. OrDre. Oies, Canards et autres Oiseaux nageurs. XIL Orpns. Oiseaux qui aiment les eaux et les terreins aquatiques. x ME: F'A0ED.E DE JD. A NT CR 0 P O0, be Extraite de son Zatroductio ad Historiam Naturalem, 1777. FEVMMAL LE P RE M TERRE! RETILPDE ES à LUNA. dire divisée par petites écailles Peau des jambes réticulée, c'est-à- polygones. ORDRE PREMIER. Ailes sans pennes à la plupart, et plutôt semblables à des rames que propres à voler. Bec comprimé , convexe. p LONGER MS Le Pieds tridactyles , placés à la partie postérieure du corps ; doigts palmés. Queue courte. Voix presque nulle. Nourriture : de poissons. GENRES. 1, Gorrou, Calarractes. Bec un peu en couteau ; ailes sans pennes , pinniformes, un peu écail- leuses; narines linéaires. Queue roide. ‘aÙ 2 1 4 P A L ME P ËÈ DE. + D'ORNITHOLOGIHE. 309 GE N RES. PrxGouIN, MaxcxoT, Spheniseus. GRÈBE, Diomedea. Mandibule supérieure à bout crochu, l'inférieure entière; aîles sans pen- nes, pinniformes , membraneuses. Mandibule inférieure tronquée. Aîles impropres au vol. Bec droit, subulé, aigu ; gorge den- tée ; bord postérieur des jambes denticulé; doigts demi - palmés, ailés. OR D RH EMELEU © ITR ME, GUILLEMOT, Uria. ALQUE, _T'ome Tr Aïles propres au vol. Pieds un peu hors d'équilibre , et cau- sant une démarche génée ;. trois doigts antérieurs unis jusqu’à l’on- gle par une membrane, et propres à nager. Nourriture : de poissons et de larves aquatiques d'insectes. Pieds placés à-peu-près comme dans le Grébe; jambes presque édentées ; doigts entiérement palmés. Bec édenté, comprimé, avec laman- ‘dibule supérieure à: bout croch, et l’inférieure tronquée; l’une ou l'autre , ou toutes les deux à bord bossu : narines oblongues , près le bord de la mandibule inférieure: ailes empennées. Aaa ei 2 AL if ONE 3-0 TRATÉ CO" PP? LEFT G. EN R:FNS 7. Brec-ex-ciseaux, ÆRhynchops. Bec édenté , mince, long, à machorre inférieure plus longue, tronquée ; trois doigts antérieurs. 8. AvocETTE, Æ4vocelta. Bec édenté, mince, long, courbé en en - haut et à bout flexible ; trois doigts antérieurs. g. ANHINGA, Anhinga. Bec édenté, droit; poche nulle sous la gorge; quatre droits antérieurs. 10. OxocroTALE, Onocrotalus. Bec édenté; peau de la mandibule inférieure élargie en une poche ; la supérieure à bout crochu ; quatre doigts antérieurs. 11. Pérican, Pelecanus. Bec à bout crochu ; poche nulle sous la gorge; queue arondie ou en pince : quatre doigts antérieurs. 12. Fou, Sula. Différent de l'Onocrotale par l'absence de la poche ; du Pélican par son bec en scie et par sa queue cunéi- forme. 13. ***** Plottus. Bec denté , droit; quatre doigts an- térieurs. Nora. Ce treizième genre est le même que le neuvième ; el c’est par erreur que Scopoli assigne, entr'autres caractères , d'après Marcgrave , un bec édenté à l’Anhinga. 14. PAILLE-EN-QUEUE, Phaeton. Bec en scie, à bout crochu; narines au milieu du bec , deux plumes de la queue plus longues que le eorps ; quatre doigts antérieurs. 15. HARLE, Mergus. Bec cnscie, aminci, à bout crochu , et augmenté d’une écaille osseuse :lans quelques-uns ;troisdoigtsautérieurs :. 108 16. "33 À 16. 19. 20. 21. 23. LONGIPÉDES 2. D'ORNITHOLOGIE. 371 GENRES. Caxarp, Anas. Bec denté, avec une écaille osseuse, lisse, elliptique , comme collée à son bout ; trois doigts antérieurs. FLammAnt, Phænicopterus. Bec denticulé, courbe, épais; langue épaisse ; pieds tres-longs. SPATULE, Pluialea. Bout du bec dilaté, orbiculaire, plane ; trois doigts demi-palmés. PÉTREL , Procellaria. Bec édenté, à bout crochu; narines tubuleuses, saillantes. Moverre, Larus. Bec édenté, droit; machoire infé- rieure bossue. ORDRE TROISIÈME. Pieds longs, coureurs, à genoux sans plumes, de même qu'aux Flammants, aux Pétrels, aux Mouettes, excepté à la Bécasse commune. Nourriture : d'animaux aquatiques , d'insectes et de végétaux. A.— Tous les doigts, où deux seulement, unis à leur base. GZARÉOLE, Trachelra. Bec conique , à bout crochu; doigt postérieur droit; queue fourchue , con me dans quelques Mouettes. PLuvIER, Charadrius. Bec à peine plus long que la téte, droit, plus-gros vers le bout qu'à la base. HuITRIER, Hæœmatopus. Bec comprimé, à peine plus long que - Ja tête, droit, aminei 3 doigt pos- ; ? 2 Fe] térieur nul. À aa 2 372 TR A DT* G:ESNIRI ES. 24,2: VANNEAV 41 1 x a Ei- +3 le) 7 26. Kamrcur, 27. CARIAMA, 26. Ters : 114 29. Courzis, 80. BécAssE, Sil 'Räre, Tringa, Ardea. … Anhima. Cariama. Tantalus. Numenius. “Scolopax. Rallus. CA0uMr P:LIE ‘ET Bec à peine plus long que la tête, mince ; deux doigis seulement palmés à leur base. Le Vanneau commun a le bout des mandibules un peu épais. Bec comprimé, droit, aminci; doigt postérieur droit. , HéroNs proprementdits. Genoux nuds. Cicocxes. Orbites des yeux noirs. Jagrru. Front nud. Bec un peu courbé, pas plus long que la tête; ailes éperonnées ; front cornu. . Bec du Kamichi ; ailes sans éperons ; front huppé. Bec long , arqué, un peu cylindrique; joues nues ; queue tronquée ; doigt postérieur droit. Bec long , arqué, un peu cylindrique ; | joues emplumées ; queue tronquée ; doigt postérieur petit et fléchi. B. — Tous les doigts libres. Bec long, droit, un peu cylindrique ; queue courte, arondie; doigt pos- térieur petit. Bec droit, à mandibule inférieure Iquefois plus grosse à son hout ; doigt intermédiaire presqu'aussi long que la jambe, et le postérieur à six ou huit segmens. D4 ONE N° I, T Hi90,1,0,G,I:E: 373 GENRE S. 32. Fovirque, Felica. Bec droit, à mandibule inférieure plus grosse à son bout; front 6 + chauve, coloré; doigt intermé- diaire plus long que la jambe, et le postérieur à douze segmens tous bordés ou ailés par une membrane lobée. 33. JACANA, Parra. Bec droit ; narines au milieu; front Fa caronculé. 34. SAvACOU, Cancroma. Bec bossu et plus gros que dans les autres Longipèdes ; quatre doigts antérieurs. NoxA.Scopoli a été induit en erreur pour ce dernier curaclère ; car les Savacous n'ont que trois doigts antérieurs, eé un postérieur. 35. AGAMI, Psophiu. Bec conoïde presque comme dans FOuiarde, avec la mandibule supé- rieure plus longue ; narines oblon- gues, linéaires; callosité sous le doigt postérieur. 36. Ovuranrpe, Otis. Bec un peu courbé; narines ovales ; | ailes peu pronres au vol; pieds tri- dactyles et coureurs, sans doigt postérieur. 37- AUTRUCHE, Struthio. Bec conique, court ; narines ovales; ailes sans pennes, et impropres au vol; deux à trois doigts antérieurs seulement, pas derrière. 374 98. 40. 41. 42. L'ARTAMET € COMPLET ORDRE QUATRIÈME. GCATITAN ACES: 00e DRrOKùTE, PAox, Dixnox, Hocco, FAïIsAr, PEINTADE , Didus. Payo. Meleagris. Crax. Phastanus. Numida. Narines munies @’une membrane à la plupart. Pieds coureurs, robustes. Jambes entièrement réticulées. Premières rémiges plus grandes, sou- vent arquées. Doigts calleux en dessous. Ces Oiseaux sont robustes, vigilans, à chair savoureuse, à vol droit, à œufs nombreux, à voix sans douceur, et à nid ordinairement posé sur la terre. Bec rétréci au milieu, ridé; bout des deux mandibules incliné ; ailes impropres au vol. Bec conique, à bout courbé; tête gar- nie d’une aigrette ; pennes du crou- pion alongées , oculées. Bec du Paon; tête caronculée ; un fanon charnu au gosier. Bec muni d’une cire à sa base ; man- dibule du mâle ayant une tumeur fongueuse; plumes de latéte roulées. Joues un peu nues ; fanon charnu au P 3 . . A LA ’ gosier; jambes du mâle armées d’une épine osseuse ou éperon. Bec du Faisan , garni de plus à sa base d'une fausse cire. Fanons caron- culés , ou plis aux coins de la bou- che; jambes non-éperonnées aux deux sexes. N, LD D'O'RANIT T H OT O0 GTE. 379 GENRES. 44. PIGEON, Columba. Bec droit, à bout courbé ; membrane des narines molle, enflée. 45. PERDRIX, Tetrao. Bec conique , convexe , à bout courbé; mandibule supérieure ou sourcils à papilles ; queue courte. 46. Coo-DE-BRUYÈRE, Urogallus. Sourcils papilleux ; bec des Chouettes, à bord incliné , à mandibule infé- rieure non tronquée ; narines cou- vertes de plumes ; pieds laineux; queue longue. GREY OULN QUE ME. Sales, carnivores. Bec fort , muni d’une ou de plusieurs dents. RABRACES.- ee «8. Nid sans art , dans des lieux élevés. 47. CHOUETTE, Strix. . Bec crochu , ayant des soies plumeuses à sa base, au lieu de cire; oreilles amples , et couvertes d’une coiffe chevelue; pieds laineux. Nora. Quelques espèces ont les pieds nuds, ainst que les jambes. 48. Faucor, Falco. Bec crochu, ayant une cire à sa base. Nora. Scopolr donne encore pour carac- ère à ce genre de dornur pendant la nuit, pour le distinguer du précédent ; mas on sait que quelques Chouettes d'Amérigne chassent pendant le jour , et le Faucon nocturne pendant la nuit. 49. Vaurour, V'ultur. Mandibule supérieure droite, à bout crochu; tête en partie nue. 376 TR & WT É JDN » LR %E GENRES. 5o. CaArAo, Buceros. Bec grand, courbé, à bord en scie; front nud , osséo-gibbeux. 51. Toucan, Rhamphastos. Bec grand, foible, courbé , à bords en scie ; langue pennacée. ORDRE ISOLÉE ME. Bec robuste , couvert de cire à sa base. BST A CES CAT 0 Narines arondies ou ovales. Deux doigts devant et deux derrière. Nid dans des trous d'arbres. 52. ANI, Crotophaga. Bec arqué, comprimé , à dessus ca- réné ; narines ovales. 53. PERROQUET, Psitlacus. Bec crochu, ayant la machoire su- périeure mobile, etl’inférieure ob- tuse ; narines arondies. Il grimpe et descend fréquemment le long des branches d'arbres, à l’aide du beé et des pieds. FAMILLE SECOND E. Devant des jambes couvert de segmens $SCUTIPÉDES... ou d'anneaux inégaux et abontissans de chaque côté dans un sillon longitu- dinal, ORDRE PREMIER. NÉGLIGÉS..,.... ÿ Bec plus petit que celui des Rapaces et des Psittaces ; voix désagréable. Nora. Scopoli nomme ainsi les oiseaux de 54. 55. 56. 57: 59. ŒORNITHOLOGIE. 377 cet ordre, parce qu'ils ne pewvent servir à nous nourrir, à cause de leur chair mauvaise el impure. À. — Grimpeurs. GE UN. RL ES, Covwroucov, B£ec-cROISÉ , GRIMPEREAU , JacaMar, Covucou, _Torcoz, Tome LI Trogon. Curvirostra. Certhia. Galbula. Cuculus. Y'unx. Bec crochu, en scie, plus court que la tête. Bec épais; avec les deux mandibules croisées l’une sur l’autre. Nora. Scopoli a placé ici cet oiseau , parce que, suivant lu, il grimpe avec le bec, et porte avec l'une de ses paltes des cônes d'arbres à son bec, comme Les Perroguets; ceci est de toute fuusseté. Bec mince, un peu courbé, aigu, et plus long que les jambes; langue un peu bifide; deux doigts anté- rieurs. Nora. Ze Grimpereau est muni de trois doigts antérieurs, et non de deux, comme le prétend Scopoli. Bec droit, aminci, presque quadran- Presque: gulaire ; langue courte; deux doigts devant. Bec en couteau, un peu courbé, narines bordées; deux doigts anté- rieurs. Bec droit, aigu; langue lombrici- forme, extensible; deux doigts anté- rleurs, Bbb 370 60. 61. 62. 63. 65. 66. 66. TRAITÉ COMPLET "GE NR' EKIYS: Pre ; Picus. Bec du genre précédent, mais plus fort, et aigu sur le dos; langue et doigts semblables; queue plus roide; tête plus grosse. SITTELLE , Silta. Bec presque comme celui du genre précédent ; narines couvertes de soies; trois doigts antérieurs. Barav, Bucco: Bec court, un peu cylindrique, cou= vert de soies à sa base; ouverture de la bouche ample. B. — Promeneurs, à narines couvertes. Hvupre, Upupa Bec du Grimpereau; langue trés- entière ; pieds promeneurs. MANAKIN, Manacus. Bec court, poils aux narines et aux coins de la bouche ; queue courte ; à dix rectices. MésAxGEz, Parus. Bec droit, subulé ; langue tronquée , cilié par des soies. CorBEAU, Corvus. Bec droit, convexe et fort; narines couvertes de soies ou de plumes ; langue bifide. PrE-GRIÈCHE , Lanius Bec courbé, avec la mandibule supé- »: | rieure munie d'une petite échan- crure vers son bout. CorinGA, Ampelis. Bec droit, convexe; langue bifide ; narines couvertes de soies. C. — Promeneurs, à narines ouvertes. RozLIer, Coracias. Bec et langue du Corbeau; narines nues. DORNIT GENRES. Gracula. 70. MaAINATE, 71. OiseAu-pe-PaAranDis, Paradisea. 72. GUÉPIER, Merops. 73 Lontor, Oriolus. 74. TROUPIALE, Xanfhornus. 75. ALCYON, Alcedo. 76. ToptEer, Todus. 77. Corrsnt, Trochilus. HOLOGIE. 379 Bec et doigts du Corbeau; langue en: tiére. Bec à bout bordé ; front et base du bec à plumes veloutées ; trois doigts antéricurs , le postérieur plus gros; jambes foiblement annelées. Bec un peu arqué, comprimé-angu- leux ; langue à bout lacinié. Bec droit, nn peu convexe ; langue bifide; narines oblongues. Bec droit, très-aigu , convexe, for- mant un angle aigu sur le front; narines petites, à la base du bec ; langue bifide ; trois doigts anté- rieurs. Bec droit , anguleux ; langue courte, aigue ; narines étroites , sur le dos du bec ; doigt intermédiaire presque palmé ; queue courte. Bec obtus, déprimé, garni de soies à sa base, et plus mince que celui du genre précédent. Bec très-mince , tubuleux à son bout ; langue filiforme , tubuleuse, composée de deux filets réunis. et ORDRE D AUXIÉE ME. &HANTEURS.,.,. Bec droit. Narines oblongues , près la base du bec. Pieds tétradaciyles , à trois doigts devant et à un derrière. Souvent ils pondent cinq œufs. Bb 380 TRMATÉEN GOOM p x ET Nora. Ces o'seaux aiment beaucoup à chanter; ils s'engraissent, et ont une, chair savoureuse. À. — A bec mince. GENRES. 78. FAUVETTE, Sylvia. Pas d’échancrure vers le bout de la mandibule supérieure ; poils roides nuls à l’ouverture de la bouche; vol silentieux. 79. GoBr-MOUCHE, Musc/capa. Bouche garnie de poils roides ; bec déprimé. 80. GRIVE, Turdus. Seulement deux anneaux ou segments à chaque jambe près des doigts. 81. ETOuRNEAU , Sturnus. Narineselliptiques, bordées en dessus ; jambes à huit anneaux. 82. HocHe-QuEuE , Molacilla. Echancrure vers le bout de la man- dibule supérieure ; queue très- mobile ; chant pendant le vol ; nid à terre. 83. ALOUETTE, Alauda. Doigt postérieur muni d’un ongle long ; narines couvertes de petites soies. B. — À gros bec. 84. Bruaxr, Emberiza. Bec un peu comprimé sur les côtés, et aminci brusquement à sa pointe. 85. GRos-BEC, Lox'a. Bec court, gros,et non comprimé sur les côtés. 86. Prncon, Fringilla. Bec un peu convergent, non com- priiné sur les côtés, et moins gros que celui du genre précédent. Oiseaux vivans en troupes. 3% ds CE RE « à D'ORNITHOLOGIE. 3ÔI GENRES. 87. Taxcara, Tanagra. Bec un peu trigone à sa base, à bout incliné. 88. (Corrov, Colius. Bec conique, à bout crochu. ORDRE TROISIEM E. Bec court, déprimé, à bout crochu , et à ouverture large. BRÉVIPÉDES... Narines ouvertes. Pieds courts, impropres à marcher. Chant aigre ou nul. 89. MARTINET, Apus. Ailes arquées, plus longues que la queue ; narines elliptiques et pla- cées près de l’œil ; les deux man- dibules courbées à leur bout; qua- tre doigts antérieurs. go. ExcouLevenT, Caprimulgus. Mandibule supérieure ayant une #07 échancrure usée vers son bout, et sept poils roides de chaque côté sur son bord. or et dern. HIRONDELLE , Hirundo. Bec sans échancrure ; poils roides nuls ; jambes nues, ou plumeuses. 302 TRAITÉE : C'ONM EP L ET MCE DE DE BRISSON, Extraite de son Ornithologie, 1760. Le S oiseaux ont, 10. Les doigts dénués de membranes ; Les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon ; Quatre doigts, Tous séparés jusqu’à leur origine ou environ, Trois devant , un derrière ; Le bec droit, à bout de la mandibule supé- rieure un peu renilé et courbé; les narines à demi couvertes d’une membrane épaisse et MONET MDI ME LOUE sure se ci DR DIS Le bec en cône courbé....... ORDRE Il. Le bec court et crochu....... ORDRE III. Le bec en cône alongé........ ORDRE IV. Le bec droit ; | Les bords de la mandibule supérieure échan- crés vers le bout.......... ORDRE V, Les deux mandibules entières. ORDRE VL Le bec menu et un peu arqué.. ORDRE VII. Le bec très-petit, compriné horizontalement à sa base , et crochu à son bout; l’ouverture du bec plus large que la tête. ORDRE VIIL DA CPENAL /T HIOUL Oo! CIE: 383 Le bec en cône raccourci..... ORDRE IX. 11e héelen. alène. té senc, ORDRE X. Le bec en forme de coin....... ORDRE XI. Lebecefhlé....! Male ORDRE XEL: Quatre doigts ; | Deux devant, et deux derriére.. ORDRE XIII. Celui du milieu des trois antérieurs étroitementuni à extérieur jusqu’à la troisième articulation , et à l’intérieur jusqu’à la première. ORDRE XIV. La partie inférieure des jambes dénuée de plumes ; Les ailes petites à proportion de la grosseur du corps, et impropres pour le vol..:...... ORDRE XV. Les ailes assez grandes et propres pour le vol : Trois doigis devant, pas derrière. ORDRE XVI. Trois doigis devant, un derrière. ORDRE XVII. 20, Les doigts garnis dans toute leur longueur de mem- branes, Hendues Trois doigts devant , un derrière. ORDRE XVIII. Demi-fendues ; Quatre doigis , dont les trois antérieurs sont joints ensemble par les membranes, etle pos- térieur séparé ; les jambes placées tout-à-fait derrière et cachées dans labdomen........ ORDRE XIX. Entières ; Les jambes placées tout-à-fait derrière et cachées dans l’abdomen : Trois doigts devant , tous joints ensemble par les membranes, pas de doigtderrière: ORDRE XX. Quatre doigts ; les trois antérieurs joints en- 304 TRI ANTOVIÉO MM IP L HT semble par les membranes , et le postérieur SÉPATÉ LS . « » « «ces UNE >. ORDRE QUAI Les jambes avancées vers le milieu du corps et hors de Pabdomen , Plus courtes que le corps ; Trois doigts devant, tous joints ensemble par les membranes, et point de doigt derrière. ........... ORDRE XXII. Quatre doigts, Les trois antérieurs joints ensemble par les membranes, et le postérieur séparé; Le bec sans dentelures. ORDRE XXIHI1I. Le bec dentelé...... ORDRE XXIV. Tousjoinisparlesmembranes. ORDRE X XV. Les jambes plus longues que le corps ; les trois doigts antérieurs joints par les membranes , le postérieur séparé..... ORDRE XXVI. ORDRE, P R EMILE R. GENRES. 1. Piceon, Columba. Bec droit, le bout de la mandibule [ supérieure un peu renflé et courbé ; narrines à demi couvertes d'une membrane épaisse et molle. ORDRE DEUXIEME. A. =. Tête garnie de membranes charnues. 2. Dixnox, Gallo-Pavo. Une membrane charuue longitudi- nalé, pendante sous la gorge. rte ESS D'ORINITHOLOGTIE. 385 GENRES. 3. \Ed@, Gallus. Deux membranes charnues , longitu= dinales, pendantes sous la gorge; et une crête membraneuse sur le front. 4. PEINTADE, Meleagris. Deux membranes charnues , longi= tudinales , pendantes à côté de l’ou- verture du bec ; et une corne co- nique sur le front. B. — Téte dénuée de membranes charnues. 5. GELINOTE, Lagopus. Pieds couverts de plumes. Perprix, * Perdix. Pieds nuds ; queue courte. 7. Farsan, Phastanus. Queue longue. ORDRE TROISIÈME. À. — Base du bec couverte d'une peau nue. 8. EPERvIER _Accipifer. Courbure du bec commencant dés ? £ son origine. 9. AIGLE, _ Aquila. Courbure du bec commencant à quelque distance de son origine ; tête couverte de plumes. 10. VaAtrour, T'ullur. Tête ou nue ou seulement couverte de duvet. B. — Base du bec couverte de plumes tournées en devant. 11. Hyrou, ASio. Tête ornée de paquets de plumes en formes d'oreilles. 12. CHAT-HUANT, Strix. Tête dénuée de ces paquets de plu- mes. Tome I. Ccc 386 ER A TE COMPLET OR DYVE. Q UIANTR T EME À. — Plumes de la base du bec tournées en devant, et couvrant les narines. GENRES. 13. Coracras, Coracïa. Bec un peu courbé en arc. 14. (CORBEAU, Corvus. Bec droit ; son bout un peu tourné vers le bas ; plumes de la queue à-peu-près d'égale longueur. 9: PINS Pica. Plumes du milieu de la queue beau- coup plus longues que les latérales. 16. GEAI, Garrulus. Bec tout-à fait droit ; les deux man-— dibules égales. x7. Casse-norx, MNuc/fraga: Mandibule supérieure plus longue que l’iuffrieure et obtuse. B. — Plumes de la base du bec tournées en arrière k et laissant les narines à découvert. 18. ROLLIER, Galgulus. Bec droit; son bout un peu tourné vers le bas. 19. TROUPIALE, Iclerus. Bec droit et très-pointu. 20. OisrAu-D£-PARADIS, Munu- Bec droit, très-pointu, un peu com- codiata.. primé par les côtés; deux plumes au-dessus de la queue plus lon- gues que tout l’oiseau , et qui n’ont des barbes qu'à leur origine et à leur bout. ORDRE CINQUIÈME. 21. Pre-GRriècHE, Lanius. Bec convexe en dessus , aussi épais que large à sa base, avec le bout de la mandibule supérieure crochu.. 22. 23. 24. 25. 26. 29. 30. D'ORNITHOLOGIE. 387 GENRES GRIVE, Turdus. CorixcA, Cotinga. GosE-MouCcHE, Muscicapa. ORDRE Pique-2œur, PBuphagus. ETouRNEAU, Séurnus. 2 Bec convexe en dessus, aussi épais que large à sa base, avecle bout de la mandibule supéricure presque droit. Bec convexe en dessus , plus large qu'épais à sa base. Bec comprimé horisontalement à sa base, et presque triangulaire, SIXIÉÈÉME. Bec presque quadrangulaire , un peu convexe en-dessus, et anguleux en dessous. Bec convexe ; son bout un peu plus large qu’épais, et obtus. ORDRE SEPTIÉME. Huprz, Upupa . PromÉroPs, Promerops. La tête ornée d’une huppe longitudi- pale, composée d’un double rang de plumes, et que loiseau peut plier à volonté. Tête simpie. ORDRE HUITIÈME TETTE-CHÉVRE , Caprimulgus. Queue simple. HrronDELzLE, Hirundo. Queue fourchue. OR D REUNEU VIE M E A. — Les deux mandibules droites. TAxGARA, Tanagra. Bords de la mandibule supérieure échancrés vers le bout. Ccc 2 306 32. 33. 34 95. 36. 37. 38. 40% AT. 42. "TE R A AUTIE COM: P L'IEUT GENRES. CraARDONNERET ,. Carduelis. Les deux mandibules entières ; la pointe du cône grele et alongée. MoinrAU , Passer. . Pointe du cône grosse et courte; la base du bec beaucoup moins large que la tete. Gros-BEc, Coccolhraustes. Base du bec presque aussi large que la tete. BruaAxrT, ÆEmberiza.* Bords des deux mandibules rentrans en dedans. B. — Mandibule supérieure crochue. Coz1ov , Colius. Bec convexe en-dessus, et aplati en-dessous. Bouvreuiz, Pyrrhula. Bec convexe en-dessus et en-dessous. BEc-CcrRoOISÉ, Loxia. Les deux mandibules crochues , et se croisant. ORDRE DIXIEM E. ALOUETTE ;, Alauda. Narines découvertes ; l’ongle dn doigt de derrière presque droit, et plus long que le doigt. Brc-rIGuE ; Ficedula. Narines découvertes ; l’ongle du doigt de cerrière courbéen arc, et pas plus long que le doigt. MÉésAxGe , Parus. Narines couvertes par les plumes de la base du bec. CRDRE ON ZIEOME. Torcuæpor, Stla. Bec en forme de coin. MY PEN EE PS h D'ORNITHOLOGTE. 369 ORDRE DOUZIÈME. GE N°R ENS 43. GrimpersAu, Cerlhia. Bec courbé en arc, allant toujours en diminuant de grosseur ; et finis- sant par une pointe très-aigue. 44. CoztBrt, Polytmus. Bec courbé'en arc, de la méme gros= seur dans presque toute salongueur, et un peu renflé vers le bout: les pieds très-courts. 45. OrseaAu-moucue, Mellisuga. Becdroit, compriméhorisontalement, et un peu renflé vers le bout ; les pieds trés-courts. ORDRE TREIZTE.M:E. A. — Bec droit. 46. T'orcor k Torquilla. Langue lombriciforme , bec pointu; les plumes de la queue flexibles. 7. BIC; Picus. Langue lombriciforme , bec en forme de coin : les plumes de la queue roides et en forme de coin. 48. JACAMAR, Galbulu. Langue pas plus longue que le bec ; et le bec tréslong, quadrangulaire et pointu. B. — Bec un peu courbé en en-bas , convexe en-dessus , et cornprimé par les côtés. 49. Barau, Bucco. Base du bec garnie de plumes roi- des et en forme de poils, tour nées en-devant. 5o. Coucou, Cuculus. Base du bec dénuée de ces plumes en forme de poils. 390 FF A 52; 53. A. 55. 56. 60. 61. Fa k DATE COMPILE GC. — Bec court et crochu. GENRE S. Couroucou, Trogon. Plus large qu'épais. Bourt-nEe-PrruN, Crotophagus. Plus épais que large, tranchant en dessus. PErrRoQuET, Psittacus. Convexe en-dessus. D. — Bec long, de la grosseur de la tête. Toucax, Tucana. Dentelé comme une scie ; le bout des deux mandibules courbé en en- bas : la langue ressemblante à une plume. O RID'RE! Q'UA TOR ZTÉÈME. — Bec court et comprimé par les côtés vers le bout. CoQ-DE-ROCHE , Rupicola. Tête ornée d’une huppe longitudinale de plumes , formant un demi-cercle. MaxaAxkiw, Manacus. Tête simple. B. — Bec conique ; denitelé comme une scte. Momuor , Momotus. Bout des deux mandibules courbé en en-bas. C. — Bec droit , et assez long. d : MARTIN-PÉCHEUR ;, Æspida. Gros et pointu. Topter, Todus. Aplati horisontalement et obtus. D. — Bec àrqué. GUÉPIER , Apiaster. Courbé en: arc et pointu. CALAO , Hydrocorax, Gros et en forme de faulx. 62. 63. 65. 70. 71. D’ O RN IT H OL 0 G IE. 391 ORDRE QUINZIÈME. A. — Deux doigts devant, et point derrière. GE N.RVEMS: AUTRUCHE , Struthio. Bec droit, aplatüi horisontalement, et son bout onguiculé et arondi: la partie supérieure de la tête chauve et calleuse. B. — Trois doigts devant | et point derrière. Touxou, Rhea. Bec droit, aplati horisontalement , et son bout arondi. Casoar, Casuarius. Bec droit , presque conique ; un cas- que de corne sur la téte ; deux membranes charnues vers le mi- lieu de la gorge. C. — Quatre doigts ; trois devant , un derrière. DRONTE, Raphus. Bec long et fort ; le bout des deux mandibules crochu. ORDRE NUSLE AE ÉUMLE OvwTARDE, Ours. Bec en cône alongé. ÉcHassE ; Himantopus. Bec droit, très-long , cylindrique , et. renflé vers le bout. HuITRIER , Ostralega. Bec droit, et aplati sur les côtés. PLruvier, Pluvrialrs. Bec droit et court. DID OR D'DIXS E P'TIT FE M EE A. — Bec droit ét renflé vers le bout. VANNEAU, V'anellus. Ongles très-courts. JACANA, Jacana. Ongles très-longs. 392 72. 60. GI. 82, 83. 04. TER A 1/T'É0 CNOM ? L' ET GENRES. Couron-cHauD, 4renarta. Bec plutôt courbé en haut que droit, et un peu comprimé horisontale- ment. Perprix-DE-MEr, Glareola. Bec convexe en dessus et comprimé par les côtés vers le bout. RAxE, Rallus. Bec droit et comprimé par les côtés ; le corps aplau par les côtés. B. — Bec menu. Bécassrau, Tringa. De moyenne longueur, droit; le bout obtus et lisse. BARGE, Limosa. Long, plutôt recourbé en en-haut que droit ; le bout obtus et lisse. Bécasse, Scolopax. Droit; le boutobtus et rahoteux. Courzis, Numenius. Bec courbé en arc en en-bas. SPATULE ; Platea. Bec droit, plat horisontalement ; son bout plus large et arondi en forme de spatule. + C. — Bec gros et long. Cicocxr, Ciconra. Droit, pointu et lisse. Héron, . Ardea. Une rainure longitudinale de chaque côté sur la mandibuie supérieure. OMBRETTE , Scopus. Droit, aplati par les côtés; le bout de la mandibule supérieure crochu. D; +-—:.Bec gros el Court. CuiLxière, Cochlearius. La mandibule supérieure en forme de x ‘cuillière, et onguiculée à son bout, O1srAu-RoYAL, Balearica. : Droit et conique vers le bout: la tête ornée d'une huppe composée de plumes ressemblautes à des racines de chiendent. DAOMRONT T'H OL O GI En. 393 GENRES. 85. CaARIAMA, Cariama. Ailes point armées. 86. Kamwicur, Anhima. Aïles armées de deux espèces de cor- ; nes dans la partie antérieure ; uné petite corne cylindrique et courbée en arc en-avant sur le front. ‘87. PouLrE-suLTANE, Porphyrio. Bec en cône aplati par les côtés; le front chauve. ORDRE D E-XCEH UT VI RME A. — Membranes simples. 88. Pourr-n'Eau, Gallinula. Bec droit et pointu. B. — Membranes festonnées. 89. PHALAROPE, Phularopus. Bec menu et droit; la mandibule su- périeure courbée en en-bas vers le bout. go. FouiQue, Fulica. Bec en cône aplati par les côtés. ORDRÉ DIX-NEUVIEME 91. GRÈBE, Colymbus. Bec droit et pointu. OMR ROIS MNUTIN GAME: IEEE: 92. GUILLEMOT, Uria. Bec droit et pointu. 93. Macareux, Fratercula. Bec aplati sur les côtés et aussi épais que long. 94. PINGOUIN, Alca. Bec aplau sur les côtés et plus long qu'épais. FE ORDRE VINGTUNIEME. ) A. — Bec droit ; le bout de la mandbule supérieure ! croc hu. 95. Maxcuor, Spheniscus. Bout de la mandibule inférieure com- me tronqué. T'ome I. D dd 394 TuR,ALIATÉ, CO/M,P LEÆT B. — Le bout de la mandibule supérieure non crochu. GENRES. 96. Gorrou, Cataractes. Bout de la mandibule inférieure arondi. 97- PLonGEoN, Mergus. Bec droit et pointu. ORDRE VINGT-DEUXIEM E. 98. ALBATROS, Albatrus. Bec comprimé latéralement , avec le bout de la mandibule supérieure crochu , et celui de la mandibule inférieure comme tronqué. ORDRE V INGT-TROUISLENME À. — Bec sans dentelures , crochu vers le bout. 99. Purrix, Puffinus. Bout des deux mandibules crochu. 100. PÉTREL, Procellaria. Bout de la mandibule supérieure crochu, et celui de la man£ibule inférieure. comme tronqué. 101. STERCORAIRE , S/ercorarius. Bout dela mandibule supérieure cro- chu, et celui dela mandibule infé- rieure arondi. 102. (GOELAND, Larus. Comprimé par les côtés ; le dessous de la mandibule inférieure angu- # leux. B. — Bec droit et aplati par les côtés. 103. HiRONDELLE-DF-MER, Sferna. Les deux mandibules d’égale longueur. 104. Brc-EN-ciseAux , Rygchop- Mandibule inférieure beaucoup plus salia. longue que la supérieure. L EE se "Se. ER SPL = pe = D tan | pol El DORNITHOLOGIE. 395 ORDRE VINGT-QUATRIEM _E. À. — Bec dentelé ; presque cylindrique. GENRES. 105. HARtE, Merganser. La mandibule supérieure crochue vers le bout. B. — Bec convexe en-dessus, et aplatt en-dessous. 106. Où1E, ANnSser. Aussi épais que large; le bout ongui- culé et obtus. 107. CAxnarn, Anas. Plus large qu'épais ; le bout ongui- culé et obtus. ORDRE VINGT-CINQUIEME. A. — Bec pointu. 108. ANHINGA, Anhinga. Droit. 109. PaAïLLr-EN-QUEUE , Lepturus. Un peu courbé vers le bas ; deux plumes très-longues à la queue. B. — Bec crochu vers le bout. 110. Fou, Sula. Droit et conique. 111. CorMoRAN, Phalacrocorax. : Droit et presque cylindrique. 112. PéLicAN, Onocrotalus. Droit et aplati horisontalement ; une | poche membraneuse sous la gorge. OR DR ELMIEN G TES EUX I ÉCME. À. — Bec dentelé , courbé en ‘en-bas vers le milieu. 113. FLammanT, Phœnicopterus. La mandibule inférieure plus large que la supérieure. B. — Bec sans dentelures. 114. AÂAVOCETTE, Avocetla. Menu, trés-long, comprimé horison- talement et courbé en! en-haut. 115 et dern. CourEur, Corrtra. Court et droit. D ad 2 396 T RAGE É ‘CNONME P. L'EUE M. TER DE DE "3, Ci, SÉRIE FFE RE Extraite de son Elementa ornithologica ; 1774. EF AMILLLIBEPREMTEÉBE Dont les cuisses sont demi-nues , et. NU DLL DE 5... 4, dégarnies de plumes dans leur partie inférieure. OR D Riu R EME ER: FISSIPÈDES DIDACTYLES. . { Maux doigts nuits et io GENRES. 1. AUTRUCHE, Struthio. ORDRE DEUXIÉME. FISSIPEDES TRIDACTYLES. . . Ÿ Trois doigts nuds et fendus. 2. Touwou, -Rhea. 5. PLUWIER, Plusialrs. 3. Casoar, Casuartus. 6. Hurrrier, Ostralega. 4. OUTARDE, Os. 7. ÆEcnasse, Himantopus. ORDRE TROISTEM E. FISSIPEDES TÉTRADACTYLES. { Quatre doigts nuds et fendus. 8. VaAxNrau, V'anellus. 10. OrsEAU-ROYAL , Balearica. g. JACANA, Jacana. 11. GLARÉOLE, Glareola. D’:O'R N°1 T,H © L O0 G I EF! 397 GENRES. 12. SPATULE, Platea. 20. Bécasseau, Tringa. 13. Couron-cHAuD, ‘Arenaria. Var. BARGE, Timosa. 14. RALE, Rallus. 22. Bécasse, Scolopax. 15. PourE-suLTANE, Porphyrio. 23. CarrAMA, Cariama. 16. Héron, Ardea. 24. ANHIMA, Anhima. 17. CIGoGxE, Crcon’a. 25. DRroNTE, Raphus. 18. OMBRETTE, Scopus. 26. Covurtis, Numenius. 19. SAVACOU, Cochléarius. ORDRE QUATRIEME. PINN PRIE US ou LOBIPÈDES. À Quatre doigts bordés de membranes, et fendus. 27. Pourr-n'sau, Gallinula. 29. PHALAROPE, Phalaropus. 28. FouiQuE, Fulica. 30. GRÈ»E, Colymbus. ORDRE CINQUIËÈM_E. PALMIPÈDES TRIDACTYLES.. { Trois doigts unis par une membrane. 31. Gurzremot, Uria. 33. MacarEux, Fralercula. 32. Pincouis, Alca. 34. ALBATROS, Albatrus. ŒRIÊRE SETXIEME ‘PALMIPÈDES TÉTRADACIYLES. . :{ À pouce libre, 35. PLONGEON, Mergus. 43. STSRNE, S{erna. 36. MancxorT, Sphenisous, 44. Bec-EN-cISEAUX , Rychopsalia. 37. Gorrou, Cataractes. 45. ANOCETTE, Ayocetta. 38. CourEur, Corrira. 46. HaARte, Merganser. 39. PurriN, * Puffinus. 47- OT, AnSeT. 40. PÉTREL, : Procellaria. 48. (CanaArD, Ana$: AI. STERCORAIRE, Sfercorarius. , (49. FLAmMANT,, Phœnicopterus. 42. (GorLan», Larus. 398 TRATTÉ °OO'M p L'ET ORDRE SEPTIEME: PALMIPÈDES TÉTRADACTYLES. . : { À pouce uni aux autres doigts. GENTR ES. 5o. Fou, Sula. 53. ConmorAn, Phalacrocorax. SI. ANHINGA, Anhinga. 54. PÉLICAN, Onocrotalus. 52. PAILLE-EN-QUEUE, ZLepéurus. FAMILLE SECOND E. Dont les cuisses sont recouvertes de D L'UMTPLIDE MS. . - ot Su O R D:R:E PREMIER. Quatre doigts fendus ; deux devant, deux derrière. | FISSIPÈDES ISODACTYLES. . . DW1 PIC ;, Picus. 60. Toucan, Tucana. 56. Torcoz, Torquilla. 61. Couroucou, Trogon. 57. JacAmAR , Galbula. 62: Ant, Crotophaga. 58. Bargu, Bucco. 63. PEerroQuerT, Psitlacus. 59. | Coucou j Cuculus. OR DR Li, DE UUX LE ME FISSIPÉDES ANISODACTYLES, { Quatre doigts fendus; trois devant, En L'IHOAOATELAE Adi un derrière ; béc crochu. ADUNCIROSTRES, 64. VAUTOUR, Füultur. 67. Hisou, AS'o. 65: AïiGtr, Aquila. LS 68. GHAT-HUANT, * °°" Sfrir. 66. -ErERvVIER , Accipiter. ORDRE TROILSIEME. FISSIPÈDES ANISODACTYLES , Doigtséomme dhns lordté deuxièmé ; CONICO-INCÜR VIROSTRES: bee conique ; un peu courbé. 69. Dirxpow, Ga/!lopavo. 70. Co, Gullus. D'ORNITHOLOGIE. 399 GENRES. 71. PEINTADE, Meleagris. 73. PERDRIx, Perdix. 72. Farsax, Phastanus. 74. GELINOTE, Lagopus. ORDRE QU'ATRIEM E. FISSIPÈDES ANISODACTYLES, Doigts comme dans l’ordre deuxième; CONICO-TENUIROSTRES. Bec conique, un peu courbé. 75. Bouvreuit; Pyrrhula. 79. CHARDONNERET, Carduelis. 76. Cozrrov, | Colius. 80. BRuANT, Emberiza. 77- Moineau, Passer. : 81. Tancara, Taragra. 78. Gros-BE0, Coccothraustes. 82. Brec-crotsé, Loxia. ORDRE CPNOULIE ME FISSIPÈDES ANISODACTYLES, Doists comme dans l’ordre deuxième: CONICO-PROTENSIROSTRES. Bec conique , alongé. 83. Picrow, Columba. 87. Corssav, Corvus. 84. MaxuconE, Manucodiata. 88. Pis, Pic 85. TROUPIALE, Icterus. 89. CASssE-Noix, Nucifraga. 86. ROoLLIER, Galgulus. 90. GEar, Ga TE ORDRE SIXIÉÈÉME. FISSIPÈDES ANISODACTYLES, Doigts comme dans l'ordre deuxièmes CONICO-CONVEXIROSTRES. Bec conique , alongé. 91. Pique-Bœur, Buphagus. 94. GRIvE, Turdus. 92. Érourxrau < Sturnus. 95. PIE-GRIÈCHE, Lanius. 93. CorTinGcA, Cotinga. ORDRE SEPTIE M E. FISSIPÉDES ANISODACTYLES, Doigts comme dans l’ordre deuxième; CONICO-SUBULIROSTRES. Bec conique , subulé. 96. ALOUFTTE, Alauda. 99. ENGOULEVENT , Caprimulgus. 97. Brc-ricus, Ficedula. 100. HiRONDELLE, Hirundo. 98. Mésaxcz, Parus. 400 ER APHPDPE | RME L'EUT OR DRE. HOT: LE CNTE! GENRES. CUNEIROSTRES. Bec cunéiforme. FISSIPÉÈDES ANMSODACTYLES , L Doigts comme dans l’ordre deuxième; 101. TorcHErOT , Sitla. ORDRE NEUVIE ME. FILIROSTRES. Bec filiforme. FISSIPÉDES ANISODACTYLES, Doigts comme dans l’ordre deuxième; 102. OrsEAu-moucaEe, Mellisuga. ORDRE DIXIÈME. FISSIPÉDES ANISODACTYLES, Doigts comme dans l’ordre deuxième; FALCIROSTRES. Bec arqué. 103. Huppr, Upupa. 105. GRIMPEREAU, Certhua. 104. PRoMÉROPS, Promerops. 106. (CoriBri, Polytmus. ORDRE ON Z LE ME. Trois doigts antérieurs, un posté- rieur. ANOMABIPÈDES . kg doigt intermédiaire uni avec l’ex- térieur par trois phalanges, etavec le latéral intérieur par une seule phalange. 107. CoQ-DE-ROCHE, ÆRupicola: 1x1. Guëprer, Apiasler. 108. MAnakin, Manacus. 112. Momor, Momotus. 109. ‘TopiEr, Todus. 113ct dern. CAL4O, Hydrocorax. 110. MAnTIN-PÉCHEUR, Jspida. IS Re D'OVR'N I T HO) L 0:G.1"e. 407 WE TE OO D À HO C ES IPENNEÉ, Exiraite de son Systema naturæ. Edit. XII. Nora. Les étoiles indiquent les genres qui ont été ajoutés par Gmélin: ORDRE PREMIER. * Bec (crochet tirant) un peu courbé en bas ;.mandibule supérieure un peu dilatée de chaque côté vers le bout, ou armée d’une dent ; narines ouver- tes. Pieds percheurs, courts, robustes ; doigts verruqueux sous les jointures, munis d'ongles arqués très-pointus. LES ÉPERVIER S; Corps gà tête et cou musculeux , à ACCIPITRES. peau tenace. Impur. Nourriture : de lambeaux de chair, de cadavres, et de rapines. E Nid dans des lieux élevés ; environ quatre œufs; femelle plus belle et plus grosse. Monogamie. Analogues aux mammifères de l’ordre des FERÆ. CERN À EE 1. Vavurour, V’ullur. Bec crochu. Téte dégarnie de plumes. 2. Faucor, Fulco. Bec crochu, couvert d’une peau en forme de cire à sa base. 3. CHAT-HUANT, Strix. Bec crochu, avec les plumes de la base du bec tournées en-deyant. 4. Pie-crrècus, Lanius, Bec un peu droit, émarginé. Tome I. Eee 402 Tu APET ÉSOO M P V'ET ORDRE DEUXIÈME. Bec ( coin sarclant ) en couteau, à dos convexe. Pieds promeneurs , courts, un peu robustes. Corps un peu tenace, impur. LES PIES;: te 4 É PIC Æ. Nourriture : d'ordures. Nid sur les arbres ; le mâle nourris sant la femelle qui couve. Monoga- mie. Analogues aux mammifères de l'ordre des PRIMATES. A — À pieds promeneurs. GENRES. 5. CoLisri, Trochilus. Bec courbé en bas, filiforme , à bout tubuleux. 6. GRIMPEREAU, Certhia. k Bec courbé en bas, acuminé. 7. Hurr, Pope Bec courbé en bas, un peu obtus. 8. * GLAUCOPE, Glaucoprs. Bec courbé en bas , voüté ; langue en scie, ciliée. F 9. PIQUE-BŒUr, Buphaga. Bec droit, quadrangulaire. 10. SITTELLE, Sitta. Bec droit , à bout en coin. 11. Lorior, Oriolus. Bec droit , conique, trés-aigu. 12. ROLLIER, Coracras. Bec en couteau , à bout courbé en bas. 13 MAINATE, Graculu. Bec en coutéau, égal, Chauve à sa base. 14. (CoRBEAU, Corvus. Bec en couteau , avec les plumes de sa base tournées en avant. 15. ParaADis, Paradisea. Bec un peu en couteau, avec les plumes de sa base veloutées.. haie... ei e-": . 16. : Toucaw, 17. Couroucou, Trogon. 10 19. 20 21 22 23. 24. (Carao, 25. 26. GUÉPIER, D'ORNITHOLOGTE. 408 B. — À pieds grimpeurs. GENRES. . PERROQUET, Psitéacus. ANI, Crotophagu. un Pre Picus. . Torcoz, Yunx. . : Coucow, _Cuculus. BARrBU , Bucco. Ramphastos. Bec en scie ; langue pennacée. Bec en scie , crochu à son bout. Bec couvert d'une peau cériforme à sa base ; langue charnue. Bec ridé, anguleux à son bord. Bec anguleux ; langue lombriciforme. Bec lisse ; langue lombriciforme. Bec lisse ; narines bordées. Bec lisse, échancré, crochu. L 2 C. — 4 pieds marcheurs. Buceros. 272 1TOBIER Todus. MARTIN-PÉCHEUR, Æ4/cedo. Merops. Bec en scie, à front osseux. Bec trigore, droit. Bec courbé en bas, un peu com- primé. Bec linéaire, déprimé , droit. ORDRE TROISIEME. LES OÏIES; ANSERES. Bec (crible tamisant ) lisse , couvert d'un épiderme , accru à son bout. Pieds nageurs , à doigts palmés par une membrane ; jambes comprimées courtes. Corps gras, À peau tenace , à plumes trés-grandes ; rancissant. Nourriture : dans les eaux, de plan- ies, de poissons, etc. Nid le plus souvent à terre. La mère nourrit rarement ses petits. Fréquem- ment Polygamie. Analosues aux mammifères de l’ordre des BELLUX. Eee 2 404. 20. 29. 30. St 32. 33. CANARD, HaRte, PAILLE-EN-QUEUE , Phaeton. ÂNHINGA , Bec-En-cisEAux , Rhunchops. ÂLBATROS , Maxcxor , PIncouiN, PÉTREz, PézicAN, MouETTE, HIRONDELLE-DE-MER , S{erna. GRÉBE, TR AUDE. COMME LE VTT" A, — Bec denticulé. (GENRES... AnGS. Mergus. Plotus. Bec onguiculé , à petites dents mem- braneuses. Bec onguiculé, à petites dents subu- lées. Bec en couteau. Bec subulé. B. — Bec non denticulé. Diomedea. Aplenodita. À Alca. Procellaria. Pelecanus. Larus. Colymbus. Bec" à mandibule supérieure plus courte. Bec à mandibule inférieure tron- quée. Bec droit , étroit, sillonné sur les A » côtés. Bec à rides latérales transverses. Bec à narines en cylindre couchées sur la mandibule supérieure. . Bec entouré à sa base par une partie nue de la face. Bec renflé en dessous à son bout. Bec subulé, à bout comprimé. Bec subulé , un peu comprimé sur ses côtés. D'ORNIT Hi L OGIES ORDRE QUATRIÈME. LES ÉCHASSIERS; 5o. 5 A NS E R E S. A. — Preds GENRES. Frammant, Phœn'copterus. SPATULE, Platalea. KaAmicur, Palamedea. JABIRU’, Mycteria. Isrs, Tantalus. Héror, Ardea. Covureur , Corrtra. AYVOCETTE, Recurvirostra. Bécasse, Scolopazx. VANNEAU, Tringa. FouiquE, Fulica. Bec ( baguette sondante ) un peu cy- lindrique. Pieds guéants , à cuisses nues en par- tie. 403 Corps comprimé, à peau très-mince ; queue courte. Savoureux. marais. \ Nourriture : d'animalcules dans les ’ . Nid le plus souvent sur la terre : nôces variées. Analogues aux mammifères de l'ordre des BRUT. à quatre doigts. Bec plié, denticulé ; pieds palmés. Bec déprimé en spatule. Bec à bout crochu et pointu. Bec un peu courbé en en-haut, à mandibule inférieure plus épaisse. Bec arqué ; avec un sac sous la gorge. Bec droit, un peu aigu. Bec droit, étroit. Bec subulé - aminci, déprimé , re- courbé en en-haut. Bec droit, un peu grèle et un peu obtus. Bec un peu grêle, obtns ; pouce tou- chant à peine la terre. Front nu à la base du bec. / , 406 TRADTE COMPLET. GENRES. 52. JACANA, Parra. Front muni de caroncules à la base du bec. 53. RALE, Rallus. Bec un peu caréné; corps un peu comprimé. ; 54. * Cuioxis, V'aginalis. Bec épais, un peu couvexe, avec le bout de la mandibule supérieure inclus dans une gaine de corne. 55. AGAMI, Psophia. Bec un peu voüté ; narines ovales. 56. SAvacou, Cancroma. Bec ventru. 57. * OMBRETTE, Scopus. Bec épais, comprimé ; narines linéai- res, obliques. 58. * GLARÉOLE, Glareola. Bec tourt, droit, à bout crochu ; narines linéaires , obliques. B. — Pieds coureurs , c’est-à-dire , à trois doigts. 59. Hurtrier, Hæœmatopus. Bec un peu comprimé, à bout en coin. 60. PLuvier, Charadrius. Bec un peu grèle, obtus. D'ORNITHOLOGIE. 407 ORDRE CINQUIÈME. LES GALLINACÉS ; GALLINÆ. 61. GENRES. OvTARDE, Os. AUTRUCHE, Struthio. DroNTE, Didus. Paox ; Paso. Dixpor, Meleagris. * Maraïz, Penelope. Hocco, Crax. FAIsAN, Phas'anus. PEINTADE , Numida. Térras, Tetrao. . Bec ( harponrampant ) convexe ; man- dibule supérieure voûtée par-dessus l’inférieure ; narines voûtées par une membrane cartilagineuse. Pieds coureurs , à doigts rudes en-des- sous. Corps sébacé ou gras, et musculeux. Pur. Nourriture : des grains répandus sur la terre, et macérés dans le jabot. Pulvérateurs. Nid sur laterre, sans art; œufs nom- breux; la mière motitre seulement la nourrituré à ses petits. Polygamie. Analogues aux mammifères de l’or- dre des PECORA. Bec un peu voûté ; langue échancrée. Bec conique ; ailes improyres au vol. Bec rétréci dans son milieu , ridé ; face nue. Bec nu; sommet de la tête ayant une aigrette de plumes. Face nue, à caroncules Qt Tête garnie de pennes; base du bec nue. Bec enduit d'une peau cériforme à sa base. Joues nues, lisses ; mäle éperonné. Deux caroncules à la base des maur- dibules. Sourcils nuds , papilleux. 408 T'RA LDE COMME L'EST ORDRE, SIPXTI EME, Bec( pince prenante) conique-acuminé: Pieds propres au saut, minces, à doigts fendus. Corps délicat; pur aux granivores , im- pur aux #nseclivores. Nourriture: sur les arbres , de semen- LES PASSEREAUX, ROUE RE ces ou d'insectes. Nid fait avec art; la mère empâtant ses petits. Chanteurs. Monogamie. Analogues aux mammifères de l'ordre des GLIRES. A. — A gros bec. GENRES. 71. GROS-BEC, Loxia. Bec conique-ovale. 72. Coziovu, Colius. Bec épais , convexe en-dessus , étroit en-dessous. 73. PiInÇON, Fringilla. Bec conique, pointu. 74. * PHYTOTOME, Phytotoma. Bec conique, droit, à bords en scie. 75. BRuaANT, Emberiza. Bec un peu conique ; mandibule in- férieure plus large , à bords ren- trans, B. — 4 bec dont le bout de la mandibule supérieure est crochu. 76. ExcourevexT, Caprimulgus. Bec courbé , déprimé, cilié; narines tubuleuses. 77. HrmonDertxe, Hrrundo. Bec courbé, déprimé. 76. Maxaxin, Pipra. Bec courbé, subulé. œ mr ci 5 tro is + D'ORNITHOLOGIE. | 409 C. — 4 bec dont la mandibule supérieure est échancrée vers le bout. 14: 80. OI. 82. 83. (e) + GRIVE, Turdus. CoTixG1, Ampelrs. TaxcarA, Tanagra. GoBE-MoucHE, Muscicapa. Bec échancré, subulé, comprimé æ sa base. Bec échancré, subulé, déprimé à sa base. Bec échancré, subulé, un peu co- nique à sa base. Bec échancré , subulé, cilié à sa base. D. — 4 bec droit, entier, aminct. MÉésANGE, Parus. MoTACILLE, Motacilla. ALOUETTE, Alauda. ETourNeau, Slurnus. PIGEoN, Columba. Tome I. Bec subulé ; langue tronquée ; plu- mes de la base du bec tournées en-avant. Bec subulé; langue incisée ; ongle postérieur médiocre: Bec subulé ; langue bifide ; anse postérieur -alongé:. Bec subulé , à bout déprimé et bordé. Bec un peu voûté; narines gonflées et en partie couvertes par une mem- . brane. FFF AIO LRABME COMrLECT ME. T POOLD E DE. J2: LeAEPAA. M, Extraite de son Index Ornithologicus, 17090. OISE A'USXP TE RRESTR ES: ORDRE PREMAER, LES ÉPERVIERS; Même caractère que celui donné par ACCIPITRES. LiNXÉ , voyez page 401. GENRE S. 1. VaurTour, V’ultur. 3. (CHAT-HUANT, Strix. 2. Fatwcox, Falco. ORDRE DEUXIEME. LES: BLES ; Voyez les caractères, Page 402. P1C Æ. A. — À pieds promeneurs. 4. PIE-GRIÈCHE, Lanius. 10. MAINATE, Gracula. 5. PIQUE-BŒUF, Buphaga. 11. O1sEeaAu-DEr-PARADIS, Paradisea. 6: GLAUCOrE, Callæas. 12. SITTELLE, Sitta. 7. CorBEAU, Corvus. 13. Huprre, Upupa. 8. RoLLIER, Coractias. 14. GRIMPEREAU, Certhia. g. Lorior, Oriolus. 15. Cozism, Trochilus. “ Le D'ORNITHOLOGTE. 4TI B. — À pieds grimpeurs. GE N RE S. 16. PERROQUET, Psittacus. 21. BarBu, Bucco. 17. Toucax, Ramphastos. 22, Covcou, Cuculus. 18. BEc-pE-coRNE, Scyfhrops. 23. Toercoz, Funx. Bec en couteau ; narines ovales ; ridées. 19. ANI, Crotophaga. 24. Pic, Picus. 20. Couroucov, Trogon. 25. JACAMAR, Galbula. C. — 4 pieds marcheurs. 26. Moxor, Momotus. 29. Topter, Todus. 27. (Caro, Buceros. 30. GUÉPIER, Merops. 26. ALCYON, Alcedo. F ORDRE TROISIÈME LES PASSEREAUX; Voyez les caractères , page 408. PASSERES. - À. — A gros bec. 31. GROS-BEC, Loxia. 33. PIxcon, Fringilla. 32. Bruant, Emberiza. 34. PHyToTOoME, Phytotoma. B. — A bec, dont le bout de la mandibule supérieure est crochu. 35. Cozrov, Cokus. 37. Hrronpeite, Hirundo. 36. Maxarin, Pipra. 38. ENGOULEVENT, Caprimuleus. C. — À bec, dont la mandibule supérieure est échancrée vers le bout. 39. GRIVE, Turdus. 41. TANGARA, Tanagra. 40. (CoTin6A, Ampelis. 42. (GoBE-MOUCHE, Muscicapa. Fff 2 412 TRAITÉ COMPLET D. — 4 bec droit, entier, amunct. GENRES. 43. ETOURNEAU, Sturnus. 46. FavvrTre, Sybvra. Bec subulé, ongle du pouce médiocre ; queue plus courte. 44. ALOUETTE, Alauda. 47. . MésANGE, Parus. 45. Hocne-QuEuE, Mo/ucilla. Bec subulé, ongle postérieur médiocre, queue plus longue. ORDRE QUATRI-É ME. Bec un peu drait , gonflé à sa base. Pieds promeneurs , courts, à ongles: simples. | Corps charnu, savoureux. Nourriture. De grains , de fruits , etde LES PIGEONS COLUMB Æ. ; semences entières. Nid sans artsur les arbres, ou dans des trous ; le petit recoit dans son bec les grâîhes que la mère dégorge de son jabot. Monogamie. 48. Pi6E0%, Columba. ORDRE CINQUIÈME. LES GALLINACÉS: 2 V ; . x oyez les caractères , page 407. GALLIN Æ. 4 Par td 49. PAOX, Püavo. 54. FAISAN, Phastanus. 50. Dixon, Meleagris. 55. Tixamou, Tinamus. : Bec alongé , à bout obtus ; narines au milieu. 51. MarRaiL, Penelope. 56. Térras, Tetrao. 52. PEINTADE, Numida. Bec conique-crochu ; tache nue au- 53. Hocco, Crax. dessus des yeux, % d Dee - | D’ ROMI TE © E O 6 1 En. 413 GENRES. 57. Prrprix, Bec yon ; tout 4 yeux couvert de plumes. 58. AçGamr, Psophia. 59. OUTARDE, Ours. ORDRE SIXIEME. LES AUTRUCHES; STRUTHIONES. 60. DRroNTE, Quatre doigts. 61. Touxov, Bec droit, un peu conique ; trois doigts devant , et une callosité au lieu de pouce. Corps énorme , pesant, peu mangeable. Ailes petites , impropres au vol, ou nulles. Pieds coureurs , robustes , à doigts variés. Nourriture. De grains et de végétaux. Nid sur la terre. Monogamie. 62. Cacozur, Casuarius. Bec droit , un peu conique ; trois doigts antérieurs. 63. AUTRUCHE, Struthio. Bec droit , déprimé , obtus ; deux doigts antérieurs, OISBAUX AQUATIQUES. ORDRE SEPTIÈME. LES ÉCHASSIERS; GRALL Æ. + 64. SPATULE, Platalea. 65. Kamicui, Palaumedea. 66. JAsIru, Mycteria. 67. SAvAcoë, Cancroma. 68. OMBRETTE, Scopus. 69. Hé£rox, Ardea. 7o. sis, Tantalus. Voyez Ï ractères o yez les caractères, page 405. 71. Courzis, Numenius. 72. Bécasse, Scolopax. 73. VANNEAU, Tringa. 74. Piuvier, Charadrius. 75. CouRrE-vITE, Cursorius. Bec aminci, à bout crochu ; pieds: coureurs, 76. HuitriER, Hæmatopus. 77. GLARÉOLE, Glareola. 414 : TRaAA%tT*E LCIOEN p LET GENRES. 78. RAxz, Rallus. 80. GArzINTIE, . Gall'nula. Bec droit, aigu; front chauve. 79. JACANA, Parra. 81. Cuiowis, V'aginalis. ORDRE HUITIÉ M E. Bec , corps, nourriture , comme dans les Echassiers , voyez page 405. Pieds propres à aller à gugs cuisses LES PINNATIPÉDES P demi-nues ; doigts fendus et pinnés sur toute leur longueur. > PINNATIPEDES. ". Nid grand , composé de feuilles et d'herbes , placé dans les marais. Mo- . ; nogamie. 62. Paararore, Phalaropus. 64. Grésr, Pod'ceps. Bec grêle, droit, à bout peu fléchi. Bec droit, aigu ; pieds entravés ; queue nulle. 83. Fovique, Fulica. Bec conique , un peu comprimé ; front chauve. ORDRE NEUVIÈME. LES PALMIPÉDES; PALMIPÈDES, Corpsun peu déprimé, conique, savou- reux aux jeunes. v Pieds très-longs , propres à gller à gné ; F, PRE | pieds lon gs. cuisses en partie nues; doigts demi- palmés. Nourriture : dans les eaux, de petits poissons , et de divers insectes. Nid sur la terre. Monogamie. 85. AYVOCETTE, Recurvirostra. 87. FLAMMANT, Phœnicopterus. 86. Covureur, Corrira. Bec court, droit, édenté. Murs D'ORNITHOLOGTFE. 419 B. — 4 pieds courts. { Voyez les caractéres des Oies , page 403. GENRES. 88. ALBATROS, Diomedea. 95. PéTrez, Procellaria. 89. Pixçourx, Alca. 96. HARLE, Mergus. go. Guirremor, Uria. 97. CaxarD, Anas. Bec droit , subulé ; pieds tridactyles. 91. PIuNGEON, Colymbus. 98. Maxcxor, Aptenodytes. 92. RaiNcHorE, Rhynchops. 99. PELIcAN, Pelecanus. 93. STERNE, _ Sterna. 100. PAILLE-EN-QUEUE, Phaeton. 94. Mauve, Larus. 1oret dern. ANHINGA, Plotus. ME UE. HO MENU Hu G:e OU VFER. : 4E Citoyen CUVIER, dans son ouvrage élémentaire sur l’histoire naturelle des animaux, publié en 1797, a fait quelques changemens dans la méthode de LINNÉ. ŒRDRR PREMIER. OISEAUX DE PROIE; A CCE EE ARS. 1. Vaurour, T'ultur. 2. GRIFFON, Gypaetos. AIGLES. Autours et EPERVIERS. 3. Faucox, Falco. Buses. À Miraxs. Fævcoxs proprement dits. 416 ER AXT É (COIN P L EF G'E N R EIS. Hrsovux. . CHOUETTE Strix. | 4 J CHovetres propr. dites. GR D R Er: DE CRI È ME PASSEREAU X; PASSERES. A. — À mandibule supérieure échancrée vers le bout. 5. PIiE-GRIÈCHE, Lanius. TrRANS. 6. Gosr-moucmr, Muscicapa. MovcHEROLLES. GoBE-MoucHEs propr. dits. GRIVES. MERLES propr. dits. 7. MERLE, Turdus. Porn Brèves. 8. CorixGA, Ampelis. 9. TANGARA, Tanagra. B. — 4 bec droit, fort, comprimé, sans échancrure. 10. MAINATE, Gracula. 11. CoRBEAU, Corvus. 12. (CaAzAo, Buceros. 13. ROLLIER;" Coracias. 14. O1sEAu-nE-PARADIS, Paradisea. C. — 4 bec conique. CaciQues propr. dits. 15. CACIQUE, Icterus. TRrouPIALES. ps CarOUGES. 16. Lorior, Oriolus. 7. ÉrourneAu : Sturnusæ ROSE 16. 19. 20. 21. 22. 23. 24. D'ORNITHOLO G IE: 417 GENRES. Brc-cro1sé. Gros-BECs proprement dits. GRosS-BEC , Loxta. VERDIERS. Bouvreurzs. Corrous. Morxeaux propr. dits. Moineau , Fringilla. EReoNs. CHARDONNERETS. Veuves. BRuANT, Emberiza. , D. — 4 bec grèle , en alène. MÉsANGE, ‘ Parus. MANAKIN, Pipra. ALOUETTE, Alauda. Bec-fin, Motacilla. Becs-rins propr. dits. Hocxr-QUEUES. E. — 4 bec petit, très-court, déprimé , et très-fendu. 25. 26. 27. 26. 29. 30. a: HYIRONDELLE, Hirundo. MARTINET, Apus. L ENGOULEVENT , Caprinulgus. F. — A bec grêle , très-alongé , assez fort. SITTELLE , Sitéa. GRIMPEREAUX propr. dits. GRIMPEREAU, Certhia. SUCRIERS. . Gurr-euirTs. Cozrgris propr. dits. Cozrer1 Trochilus. ? OrsEAUx-MOUCHES. Hwuppe propr. dite. HvuPrz, Upupa. Pl PROMÉROPS. Tome I. G gg 418 SR ACTE" ONU UP L'ETS GENRES 32. Moxmor, Momotus. 33. GuÉPIER, Merops. 34. MARTIN-PÉCHEUR, Alcedo. 35. Toprer, Todus. GR DRE, TEOMBIT E ME GRIMPEURS; SCANSORES. À. — A bec gréle. 36. Jacamar, Galbula. 37. Prc, Picus. 38. Torcot, FYunx. 39. Coucov, Cuculus. B. — 4 gros bec. ” 40. Couroucov, Trogon. 41. Barav, |: spé Bargus propr. dits. TAMATIAS. 42. Toucar, Ramphastos. KARATOËÉS. PERROQUETS propr. diis. Loris. AMAZONES. 43. PERROQUET, Psiltacus. Crrcs. PAPEGuAïs. ARAS. PERRUCHES. PERRICHES.. 54. 55. 56. 57. 58. 59. DORNITHOLOGIS. ORDRE QUATRIEM E. GALLINACGES; G A LLINÆ. GENRES. PIGEON , Térras, P40N, Farsax, Co, PEINTADE, Dixon, Hocco, Guan, OvTARDE, Columba. Tetrao, Pavo. Phasianus. Gallus. Num'da. Meleagris. Crax. Penelope. Ous. TérrAs proprement dits. PERDRIx. Carzzes. ORDRE CINQUIËÈME. AUTRUCHES; AUTRUCHE, Casoar, Touxovw , DroNTE, STRUTHIONES. Séruthio. Casuarius. Rhea. Didus. ORDRE SIXIÈME. OU SFA D € M € V AG E; } AGAMI, Kanicar, G R À L L Æ. Psophia. Palamedea. À. — A bec gros et court. Ggge2 419 420 TRAITÉ COMPLET GENRES. MrssacEr, Serpenfarius. SAVACOU , Cirncroma. FLrAmMmManT, Piœnicopterus. B. — 4 bec long et fort. Héros propr. dits. Héron , Ardea. CIGoGxNESs. GRUES. JABIRU, Mycteria. I1s, Tantalus. C. — À bec en spatule. SPATULE, Platalea. D. — 4 bec grèle, rond et forble. AVOCETTE, Recurvrrostra. , PruviErs propr. dits. * PLruvier, Charadrius. r propr. dits Ecnasse. VANNEAU, Tringa. Béca . dites. Bécasse, Scolopax. ÉCASSES propr. dites Courzis. E. — 4 bec médiocre, comprimé sur les côtés. HoiTrieR, Hæmatopus. RAzE, Rallus. PouLE-D'EAU , Fulica. | JAcAxA, Parra. ORDRE SEPTIÈME. A. — À quatre doigts urus dans une membrane. Péricans propr. dits. CormorAXxs: PÉLICAX, Pelecanus. # VrRÉGATrES, Fous. D'ORNITHOLOGIE,. 421 B. — A pouce libre ou nul, à bec sans dentelures, à ailes très-longues.. GENRES. . 76. PAILLE-EN-QUEUE , Phaeton. 77. ANHINGA, Plotus. 78. HIRONDELLE-DE-MER , Sferna. 79. Mauve, Larus. 80. BrEc-EN-CcISEAUX , Rhynchops. 81. PéTREL, Procellaria. 82. ALBATROS ; Diomedea. C. — A pouce libre, à bec large et dentelé, et à ailes médiocres. 83. CaraRrD, Anas. 84. HARLIE, Mergus. D. — 4 pouce libre ou nul; à pieds en arrière, et peu propres à la marche; à bec sans dentelures | à aïles très-courtes. 7 85. PLoNGEoN, Colymbus. Gr re RFA Pzoneroxs proprement dits. | ; | | GuILLEMOTS. 86. ‘AIQUE, : Alcai: MAcAREUx. Pixéouixs. 87: Mancxor à Apienodytes. 422 TER À DTIr C'O/M'P LE T MR PEN D DE D'Er L'ACIÉP AND E, 1700: PREMIERE S'OMS CLOUS Bas de la jambe garni de plumes ; point de doigts entièrement réunis par une large mernbrane. PRIEMITRE DTVISTEON. Deux doigts devant, deux doigts derrière. PREMIÈRE SOUS-DIVISION. — Doigts gros et forts. GRIMPEURS. ORDRE PREMIER. — A bec crochu. GENRES. 1, : (ARA, ATra. Bec gros et convexe ; mandibule supérieure pointue, recourbée sur l'inférieure, et mobile ; langue épaisse, charnue et arondie à son extrémité; une place dénuée -de plumes sur chaque joue. 2. PERROQUET, Psélacus. Bec, mandibules et langue comme au genre ci-dessus; point de place dénuée de plumes sur les joues. Û ORDRE II. —— 4 bec dentelé. 3. Toucan, Rhamphastos. Bec convexe, très-léger, très-mince et plus long que la tête. DORNITHOLOGISE. 423 È GENRES. ? 4. Couroucou, Trogon. Bec court, plus large que haut, en- touré à sa base de soies plus ou moins nombreuses ; le tarse court, et recouvert en partie de plumes. 5. Touraco, Touraco. Bec plus court que la tête, et dénué de soies à sa base. 6. MusorHAGE, Musophaga. Une plaque placée sur le sommet de la tête, et formant une continua- tion de la base de la mandibule supérieure. ORDRE III. — 4 bec échancré. 7. BARBU, Bucco. Bec gros, pointu, comprimé, fendu jusques au-dessous des yeux, et garni à sa base de soies grosses et roides. ORDRE IV. — 4 bec droit et comprimé. 8. Jacamar, Galbula. Langue courte. 9 Pic, Picus. Langue très-longue , extensible , ronde, ét garnie à son extrémité de petites pointes recourbées en arrière. ORDRE V. — 4 bec très-court. 10. ,Torcor, Funx. Langue très -longue, ronde, mince et garnie de petites pointes à son | extrémité. ORDRE V I. — 4 bec arqué. 11. Coucou, Cuculus. Langue longue et pointue ; ouvertures | des narines entourées d’un rebord saillant. 12. ANI, Crotophaga. Mandibule supérieure très - com- primée, et releyée en carèue. 424 TR ASIE, GO.M P L;E T DEUXTWE ME) D.I PSN ON. Trois doigts devant; un doigt ou point derrière. PREMIÈRE SOUSDIVISION. -= Ongles forts et trés-crochus. OISEAUX DE PROIE. ORDRE VII — 4 bec crochu. GE N RES. 13 Vaurour, VFullur. x4. GRIFFON, Gypaelos. 15. AIGLE, ‘Aquila. 16. AUTOUR, Astur. Bec crochu uniquement à l'extrémité ; tête ou cou dénués de plumes en tout ou en partie, et pouvant se retirer dans un collier de longues plumes. Bec long et renflé vers son extré- mité; la tête revétue de plumes ; ouvertures des narines couvertes de soies très-roides ; le tarse trés-court et garni de plumes; un pinceau de soies sous le bec ou le cou. Bec crochu à l'extrémité; tête platte en dessus et garnie de plumes ; base du bec recouverte d’un peau molle ou cire; ailes très-longues , la première penne très - courte; tarse court, gros et garni de plumes en tout ou en partie. Bec crochu à l'extrémité ; tête et base du bec comme aux Aigles; ailes courtes, la première penne très -courte; tarse long. D'ORNITHOLOGIE. 425 GENRES. 17. Érenver, Nisus. Bec -courbé dès sa base; tête plate en-dessus, et garnie de plumes ; base du bec recouverte d’une cre; ailes courtes, la première penne très-courte; tarse long. 186. Bus, Buteo. Bec, tête et base du bec des Éper- viers; ailes des Aigles; tarse gros et court. 19. Busarn, Circus. Bec, tête, base du bec et ailes des Buses; tarse long et gréle. 20. Miran, Milvus. Bec, tête, base du bec et ailes des Buses; tarse court et foible. 21. Faucon, Falco. Bec, tête, et bas edu bec comme aux Buses; ailes très-longues, la pre- mière penne trés-longue ; tarse court et fort. 22, CHOUETTE, Slrix. Bec courbé dès la base, et dénué de cire ; tête aplatie de devant en arrière; yeux entourés de plumes fines et roides; les tarses et quel- quefois les doigts couverts de plumes fines. DEUXIEME SOUS-DIV ISIO N. --- Ongles peu crochus ; doigts extérieurs libres , ou unis seulement le long de la premiére phalange. ECS SLEIR PE À U.X. ORDRE VIII. — 4 bec dentelé. 23. PHYTOTOME, Phytotoma. Bec droit et conique, langue courte et non _ pointue. Tome I. Hbhh 426 24 2h, . 26. 26. 29. 30. 31. 32. 33. FRAZTÉ COMPLET ORDRE IX. — 4 bec échancré. CH, NN RUE: Si .PiE-GRIÈCHE, Lanius. Echancrure du hec très-sensible, bec un peu comprimé, mandibule supérieure un peu crochue vers le bout, TrrAY, Tyrannus. Bec long, droit, et garni de soies à sa base. GoBE-MOUCRE, Muscicapa. Bec court, droit, et garni desoies à sa base. MoucerozLE, Muscivora. Bec court, déprimé, droit, et garni de soies à sa base. Merte, Turdus. Bec comprimé au moins près de sa base. Fourmirzter , Myrmecophaga. Bec long et comprimé au moins près de sa base; tarse alongé; ailes et queue courtes. Lorror , Oriolus. Bec conique vers sa pointe; tarse fort. CorTinca, Ampelis. Bec déprimé à sa base. TANGARA , Tanagra. Bec conique, pointn, presque trian- gulaire à sa base, et un peu incliné vers le bas à sa pointe. ORDRE X, — 4 Gec droit et conique. CaciQue, Cacicus. = Bec à pointe acérée , à base arondie, | trés-gros, trés-long, et formant une échançrure arondie dans les plumes du front. TRovrIALE, Icterus. Bec à pointe acérée, à base arondie , et formant une échancrure pointue dans les plumes du front. 35. 36. AI. 42, DÉTOUR WE TE O LONG T GENRES. Carouce, Xanthornus. ÉrourNeau, Séurnus. GROS-BEC , Loxia. BouvreuIL, Pyrrhula. MornEAU , Fringilla. Bruant P Emberiza. ORDRE. XI. -— GRACULE, Gracula. CoRBEAU, Corvus. RoLLIER, Coracias. 427 . Bec grêle, à pointe acérée, et à base arondie. Bec alongé, à pointe acérée, à base anguleuse et un peu déprimée ; ouvertures des narines un peu re couvertes. 4 : Bec court, très-gros à sa base, et peu convexe. Bec court, trés-gros à sa base, et convexe par-desssus et par-dessous. Bec court, et peu gros à sa base. Bec pointu; la mandibule supérieure plus ou moins étroite que l'infé- rieure; la ligne de réunion des deux mandibules courbe ; une petite éminence osseuse au palais. Æ bec droit et comprimé. Base du bec dénuée de plumes; une ou plusieurs places dénuces de plumes sur la tête. Bec gros.et fort ; ouvertures des narines recouvertes par des soies roides; langue divisée et cartila- gineuse. Bec fort; l'extrémité de la mandibule supérieure se recourbant un peu ** sur linférieuré 3 ouvertures des narines dénuées de soies roides et tournées ex avant ; langue fourchue et cartilagineuse; tarse court. Hbhh 2 420 TRAITÉ COMPLET GENRES. 44. PARADIS, Paradisea. Tour de la base du bec et front garnis de plumes courtes, serrées et très- soyeuses. 45. SITTELLE, Sitta. Bec alongé; langue dentelée, courte et cornée à l'extrémité ; queue composée de pennes très-roides. 46. Prcoïipz, Picoides. Langue très-longue, extensible, ronde, et garnie à son extrémité de petites pointes recourbées en arrière ; chaque pied ne présentant que trois doigts. 47. PiQue-Bœur, Buphaga. Bec presque quadrangulaire ; les man- dibules un peu borbées. ORDRE XII. — 4 bec droit et menu. 48. MésaxGe, Parus. Bec étroit, pointu, dur, fort et re- couvert de petites plumes à sa base ; langue terminée par une sorte de ligne droite et par des filamens ; le doigt de derrière grand et fort. 49. ALOUETTE, Alauda. Langue fourchue, ongle du doigt de derrière presque droit et très-long. 5o. BEc-rIv, Sylyia. Bec en forme d’alène; les tarses et L? la queue courts. 51. MuoTacizze, Motacilla. Bec en forme d’alène; tarses et queue longs ; dernières pennes de l'aile ( très-prolongées. ORDRE XIII. — 4 bec très-court. 52. Hironneuze, Hirundo. Bec déprimé, très- large à sa base ; langue courte, large et fendue ; ailes très-longues. b2 D'OR NITHO'LO!GIIE. 429 GENRES. 53. Encourevent, Caprimulgus. Bec très-déprimé à sa base, qui est garnie de plumes petites et roides ; yeux trés-grands; ongle du doigt du milieu dentelé d'un côté. ORDRE XIV. — 4 bec arqué. 54 (GLAUCOPE, Glaucopis. Une caroncule à la base de la man- dibule inférieure qui est plus courte que la supérieure; ouvertures des narines couvertes à demi par une membrane un peu cartilagineuse ; langue à demi cartilagineuse, et ciliée à son extrémité. 55. HuprrE, Upupa. Bec long, gréle, ün peu comprimé et obtus ; langue obtuse et trés- courte. 56. GRIMPEREAU, Certhia. Bec long et menu; langue longue et aigue. | 57. Cozreri, Trochilus. Bec trés-gréle ; langue tubulée et extensible. ORDRE XV. — 4 bec renfié. 58. Moucxe, Orthorhyncus. Bec droit et renflé vers le bout. TROISIEME SOUS-DIVISI O N. —- Doigts exté- rieurs unis presque dans toute leur longueur. BAPE Y F0 DE S. ORDRE XVI. —_ 4 bec dentelé. 5g. CaALAo, Buceros. Bec trés-grand, de substance mince et légère, surmonté d’une grande protubérance, et pour ainsi dire, d'une fausse mandibule. + # 430 TRAGTÉ GOMPLET GENRES. 60. Momwor, Momotus. Point de proéminence cornée sur le bec. ORDRE XVII. — 4 bec droit et comprime. 61. Arcxon, Alcedo. Bec trés-long , langue courte, tarse trés-court. 62. CeEyx, Ceyx. Bec très-long; langue courte; tarse très-court; chaque pied ne présen- tant que trois doigts. ORDRE XVIII. — 4 bec droit et déprime. 63. Toptrer, Todus. Bec long et entouré à sa base de plumes un peu roides. ORDRE XIX. — 4 bec droit et menu. 64. MAxAKIN, Pipra. Bec court et dur; queue courte. ORDRE XX. — 4 bec arqué. 65. Guérrer, Merops. Bec pointu; langue déliée. QUATRIEME SOUS-DIV ISION. — Doigts de devant réunis à leur base par une membrane. CALLIAINACTES ORDRE XXI. — A bec renfl. 66. Prcror, Columba. Bec gréle et renflé vers la pointe ; ouvertures des narines recouvertes à demi par une membrane molle et comme gonflée ; langue non divisée ; tarse court. 67. Tétras, Tetrao. Bec courts ouvertures des narinés cachées sous des plumes ; une place auprès des yeux dénuée de plumes ; tarse garni de plumes. 68. 70: 71. 72: 77: DORNITHOLOGIE. GENRES. PERDRIX , Perdix. Tinawou, Tinamou. TRiDACTYLE, Tridactylus. Paox, Paso: FAISsAN, Phasianus. PEINTADE, Numida. Dixon, Meleagris. Hocco, Crax. P£énéLOPrE, Penelope. GouaAx, Gouan. 4A3T Bec court; ouvertures des narines couvertes d’une callosité; une place auprés des yeux dénuée de plumes ; tarse dénué de plumes. Bec long ; ouvertures des narines éloignées de la base du bec; une place auprès des yeux garnie de plumes clair-semées. Bec court; ouvertures des narines recouvertes d'une callosité ; une place auprès des yeux dénuée de plumes ; chaque pied ne présentant que trois doigts. Sommet de la tête orné de plumes très-relevées, élargies à leur extré- mité, et en forme d'aigrette. Uneplace dénuée de plumes sur chaque joue ; pennes intermédiaires de la queue recouvrant les latérales. Une proéminence osseuse et recourbée en arrière sur le sommet de la tête; queue courte. Tête couverte de papilles charnues ; cou garni de barbillons charnus. Une cire sur la base du bec; plumes du dessus de la tête retournées vers le bec, ou relevées en huppe, Point de cre ; plumes du dessus de la tête retournées vers le bec, ou relevées en buppe. Point de cire ; une caroncule sous la gorge; plumes du dessus de la tête très-roides, ou retournées vers le bec, ou relevées en huppe.. - 432 L'ART E'MORDM Pr LE T SECONDE SOUS-CLASSE et derniere, Bas de la jambe dénué de plumes , ou plusieurs doigts réunis par une large membrane. PREMIÈRE DIVISION. Trois doigts devant ; un doigt ou pas derrière. PREMIERE SOUS-DIVISION. -- Doigts de devant entièrement réunis par une membrane. OTSEAUX D?E AU. ORDRE XXII. — A bec crochu. 78. Fiammanr, Phœænicopierus. Bec grand, large, fléchi vers son milieu. 79. ALBATROSSE, Diomedea. Bec grand, fort, tranchant, et terminé par un gros crochet; ouvertures des narines placées à l’extrémité d'un petit rouleau lougitudinal ; chaque pied ne présentant que trois doigts. 80. PELECANOÏDE, Pelecanoides. Une poche sous la gorge, chaque pied ne présentant que trois doigts. 81. PÉTREL, Procellarta. Les deux mandibules égales ; ouver- tures des narines placées à l'extré= mité d'un cylindre longitudinal ; un ongle tenant lieu du pouce de chaque pied. ORDRE XXII IS AO denrelé 82. CANARD, Anas. Bec large, arondi à son extrémité, et garni tout-au-tour des mandi- bules de petites lames verticales. D'OMRN FT GENRES. 83. HARLE, Mergus. 84. PRION, Prion. HOLOGIE. 433 Bec étroit et alongé, les deux man- dibules garnies de dents pointues , petites, et dirigées en arriére. Un ongle tenant lieu du pouce de chaque pied. ORDRE XXIV. — 4 becdroiet comprimé. 85. Bec-En-cisEAUx , Rhyncops, 86. PLONGEON, Urinator. 87. GRÉBE, Colymbus. 88. GuILLEmor, Uria. 89. ALQUE ; Alca. 90. Pincouix, Pingouin. 91. Maxcxor, Aplenodytes. 2) ORIRE XX 92. STERNE, Sterna. Tome LI. Mandibule supérieure plus courte que l’inférieure, dont l'extrémité est rectiligne , et n’a qu'un seul tran- chant. Bec fort et pointu; quatre doigts à chaque pied. Bec fort et pointu; quatre doigts à chaque pied; les membranes des doigts échancrées. Bec un peu haut et pointu; chaque pied ne présentant que trois doigts; ailes très-courtes. Bec très-haut et sillonné; chaque pied ne présentant que trois doigts; ailes très-courtes. Bec arondi dans le bout, et sillonné ; chaque pied ne présentant que trois doigts ; ailes très-courtes. Bec droit et pointu; un ongle à la place du pouce; point de pennes aux ailes. — À bec droit et menu. Bec effilé et pointu; ouvertures des narines longues et étroites; ailes trèés-longues ; tarses courts. Li 434 TRAITÉ COMPLET ORDRE XX VI. — 4 bec droit et arqueé. GENRES. 93. AVOocETTE, Recurvirostra. Bec très-long, et recourbé vers le haut. ORDRE XX VII. — 4 bec renfé. 94. Mauvr, Larus. Bec fort et renflé par-dessus et par dessous; ailes très-longues. DEVXIEME SOUS-DIVISION. -- Quatre doigts réunis par une membrane. ‘'OISEAUX D’E AU. ORDRE X XVIII. — 4 bec crochu. 95. FRÉGATTE, Fregata. Bec long ettrès-crochu vers son extré- mité. 96. CorMoRAN, Carbo. Bec un peu comprimé; queue très- roide. ORDRE XXI X. — 4 bec dentelé. 97. Fov, Sula. Bec droit. 98. PHAETON, Phaeton. Bec gréle, pointu, un peu déprimé; ailes très-longues. 99. ÂNHINGA, Plotus. Bec long, pointu et sans aucune sorte de crochet; des places dénuées de : plumes sur la tête ou le cou; tarse court, ORDRE XX X. — 4 bec droit et déprimé. 100. PÉLICAN, Pelecanus. Bec long; une sorte de sac sous la gorge. + NT TE tt ne - “nf D'OR NI, T-H © L O G IE ._ 433 TROISTEME SOUS-DIV ISIO N. -- Trois doigts devant, un doigt ou pas derrière. OISEAUX DE RIV AG E. DR XX EN M a cn GENRES. ro1. Messacer, 102. Kamicur, 103. GLARÉOLE, ORDRE 104. ÂAGAMI, 2 105. VAGINAIL, ORDRE « J 106. GRUE, 107. (CIGOGxE, Serpentarius. Bec trés-fort; une cire. à sa base. Palamedea. Bec un peu conique auprès de sa base. Glareola. Bec court et droit dans une grande partie de sa longueur. XX XII. — 4 bec droit et conique. Psophia. Mandibule supérieure plus longue que l'inférieure. V’aginalrs. Mandibule supérieure renfermée en partie dans une gaine de matière cornée; chaque pied ne présentant que trois doigts. 4 XX XIII. — 4 bec droit et comprimé. Grus. Bec court, fort, et un peu pointu ; ouvertures des narines étroites et alougées; un sillon longitudinal de chaque côté de la mandibule supé- rieure; langue pointue; plusieurs parties de la tete dénuées de plumes. Ciconia. Bec long, fort, et un peu pointu ; narines, sillon et langue comme aux Grues; yeux entourés d’une peau nue. Lii 2 436 TRAITÉ COMPLET GENRES. 108. Héron, Ardea. Bec, narines, sillon et langue comme aux Grues; yeux entourés d’une peau nue, et trés-près de la base du bec; ongle du doigt du milieu dentelé. 109. BEc-OUVERT, Hians. Les deux mandibules toujours séparées lune de l'autre dans une partie de leur longueur. 110. RALE, Rallus. Bec pointu; tête petite; corps com- primé; queue courte; doigts anté- » « rieurs trés-longs. 111. OMBRETTE, Scopus. Bec long’; mandibules épaisses ; tarse long; ongles petits. 112. Hurrrier, Hæœmatopus. Extrémité du bec en forme de coin ; chaque pied ne présentant que trois doigts. ORDRE XXXIV. — 4 bec droit et déprime. 113. SAVACOU, Cancroma. Bec très-large ; les mandibules fortes et tranchantes. 714. SPATULE, Platalea. Bec long, et élargi en forme de disque à son extrémité. ORDRE XX XV. — 4 bec droit et menu. 115. Bécasse, Scolopax. Bec grêle, émoussé, et plus long que la tête; doigt de derrière un peu long, et placé à-peu-près au niveau des doigts de devant. ORDRE XXX VI. — 4 bec arqué. 116. JABIRU, Mycteria. Bec recourbé vers le haut. Re 9 FR 116. 119, 120. I21I. 123. 124. 125. D'ONRINYT T H\ Oi I O) GNT) ES 43" GENRES. Bis, Ibis. Covurzis, _ Tantulus. Ecxasse, Macrotarsus. Bec long, fort, tranchant, et émoussé à son extrémité; des places dénuées de plumes sur la tête. Bec comme aux Ibis; point de places dénuées de plumes sur la tête. Tarse long et grêle; chaque pied ne présentant que trois doigts. ORDRE XXXVII. — A4 bec renflé. Hypro-GALLINE, Hydrogallina. FouiQuE, Fulica. JACANA , Jacana. VANNEAU, Parru. PHALAROPE, Phalaropus. PruviER, Charadrius. Mandibule inférieure renflée vers son extrémité; une plaque dénuée de plumes sur le front ; doigts non bordés, ou bordés d’une membrane très-étroite. Mandibule inférieure et front comme aux Hydro-gallines; doigts bordés d'une membrane très-large. Barbillons charnus auprès de la base du bec; un aiguillon auprès du métacarpe. Bec gréle; doigt de derrière très- court, et ne portant pas à terre quand l'oiseau marche; doigts de devant non bordés, ou bordés d'une trés-petite membrane. Bec gréle ; doigt de derrière trés- court , et ne portant pas à terré quand l'oiseau marche; doigts de de- vant bordés d’une large membrane. Bec gréle; chaque pied ne présentant que trois doigts. 430 TOR A Or QE À CR ? L ET GENIR'E S, 126. OuTARDE, Otis. Bec fort; les deux ouvertures des narines communiquant de trés-près l’une avec l'autre; le tarse long et fort; chaque pied ne présentant que trois doigts. DEUXIEME DIVISION «t dernière. Deux , trois, ou quatre doigts très-forts. PREMIÈRE SOUS-DIVISION. —— Doigts non réunis à leur base par une membrane. DT SE AU XX: O0UDUREURS. ORDRE XXXVIII. — 4 bec droit et déprime. 127. AUTRUCHE, Sérulhio. Tarse long et fort; chaque pied ne présentant que deux doigts. 128: Touxou, Touyou. Chaque pied ne présensant que trois doigts; une tubérosité tenant lieu de pouce. ORDREXXXIX — 4 bec arqué. 129. CaAsoar, Rhea. Bec comprimé ; une protubérance osseusse sur le sommet de la tête ; chaque pied ne présentant que trois doigts. ORDRE XL et dern. — 4 bec renjlé. 130 et dern. DRONTE, Dédus. Bec long et fendu jusqu'au delà des yeux; quatre ou trois doigts seu= lement à chaque pied. DÆENRUN I TF0 LOG IE) 439 CRPXE L'ERBUX LE Sur l'art de la TAXIDERMIE considéré par rapport aux Orseaux ; c'est-&-dire, sur l'art de dépouiller, de droguer, de conserver et de monter les Peaux d'Orseaux. LA RT d’arranger, de conserver les peaux, et d’em- pailler ou pluiôt de monter les animaux morts, ou la TAXIDERMIE, peut avoir une origine très-reculée; mais il n’a réellement commencé à faire quelques progrès, que depuis environ un siècle. Le célèbre Réaumur publia un mémoire sur les divers moyens de garantir de la cor- ruption les peaux des Oiseaux qu’on veut envoyer dans les pays éloignés, et il forma chez lui un irès - beau cabinet d'Histoire Naturelle, dont 1l confia la garde au savant naturaliste Brisson. Comme les moyens qu’il pro- posa n’étoient pas suffisans pour conserver les peaux et pour les garantir parfaitement contre les insectes, on eut recours à d’autres expédiens. On conserva les petits Oiseaux dans de l’esprit-de-vin ; et cela est encore employé main- tenant pour envoyer les Oiseaux des pays éloignés , lors- qu'on ne peut les dépouiller et les droguer. Schæffer , Le même dont j’ai donné la Méthode Ornithologique dans le chapitre précédent, se contenta de couper les Oiseaux longitudinalement en deux, et d’en remplir de plètre une moitié , en assujeilissant la peau convenablement, 440 TRAGITÉ (COIM P LE T Enfin Mauduyt, dans PEncyclopédie , a composé un chapitre sur cet art si important pour les Naturalistes ; mais les moyens qu’il indique pour les diverses opérations , sont ious plus ou moins défectueux. La Méthode indiquée par labbé Manesse dans son traité sur la manière d’empailler et de conserver les animaux , exige une grande attention et une patience longue et pénible ; mais dans le tems où elle fut rendue publique, elle eut quelque vogue auprès des amateurs zélés, qui travailloient pour leur amusement. Comme les pieds des Oiseaux empaillés , au moins des individus à pieds musculeux , soni dans le cas d’être rongés par les Dermestes et par les Blattes dans les caisses où ils sont emballés, toutes les fois que ces pieds n’ont subi aucune préparation; l’auteur recommande expressé- ment de fendre la peau de chaque doigt par-dessous jus- qu'à l’ongle, et celle du tarse par derrière jusqu’à sa jonction avec le tibia, laquelle est improprement appelée genou par les Naturalistes : on met ensuite à nud les os du pied pour ôter avec le scalpel toute la graisse; mais il faut avoir soin de ne pas couper les ligamens qui unissent les os entr’eux. Après cela, l’auteur indique deux diffé- rentes mamières-de dépouiiller le reste le Poiseau ; mais comme elles sont trop longues sans être plus avantageuses que celle maintenant en usage, il est inutile de les indiquer. Quant aux procédés propres à préserver les peaux de la putréfaction et des insectes, Pabbé Manesse m’ayant obtenu que peu de succès par Pusage des poisons et des aromaies , reconnut que les propriétés corrosives de ces D'ORNITHOLOGIE. 44x diverses matières , n’agissoient que sur les parties exté- rieures des peaux, où elles sont bientôt émoussées par les sucs graisseux, et n’ont pas une action assez marquée sur l’extérieur de la peau, puisque les poils ou les plumes sont toujours , malgré les drogues, exposés à la voracité des insectes. Frappé de la durée des Momies et des peaux tannées , il essaya d’imiter cette parfaite inaltérabilité dans les animaux empaillés ; et il commenca par reconnoitre la cause de leur altération dans la putréfaction des sucs contenus dans ia peau : il observa qu’il se dégageoïit des diverses espèces d’animaux , une liqueur huileuse qui, pénétrant le poil et les plumes, attiroit les insectes, et produisoit plus ou moips promptement la destruction de toutes les parties. Les peaux les plus grasses, ou les parties de peaux les plus chargées de graisse, s’altèrent le plus vite, suivant cet observateur. Les peaux maigres se con- servent plus long-tems ; mais finissent également par ’aliérer : le suintement de la liqueur et de cette huile sale et fétide est accompagné du changement et de laltération des couleurs. | D’après ces observations, l’auteur ahandonna les poisons et les aromates, et il ne chercha plus qu’à absorber et à enlever cette huile ou ce principe de la corruption. Les substances qu’il a employées avec succès , sont les acides et les alkalis : le sulfate d’alumine et la soude furent ses principaux ingrédiens; mais il ne se servit de ce dernier sel que pour les peaux sèches déjà préparées, et qui sont envoyées des pays étrangers : il remarqua que, dans cet état , l’huile rance et acide qui y est développée , n’est Tome I. Kkk 442 TIR À DTÉ GO P'LEÉT absorbée avec certitude que par Palkali, qui d’ailleurs a Pavantage de ramollir les peaux desséchées et racornies. L'abbé Manesse commencoit par bien dégraisser les peaux fraiches, et par enlever avec le scalpel le plus de ussu cellulaire possible. Il employoit ensuite la composition suivante ; PRENEz : De Sulfate d'Alumine ou alun DROTISES 4e LU. à eu, 8 parties. De Muriate de Soude. . . . .. 1 partie. , De Nitrate de Potasce. . . . . . 3 partie. De Tartrite acidule de Potasse. . ? partie. Et versez sur ce mélañige assez d'eau bouillante pour lui donner la consistance d'une bouillie un peu liquide. T1 frottoit les peaux avec ce mélange, et les en couvroit chacune entièrement ; puis ail les laissoit ainsi pendant dix à douze jours, afin de faire pénétrer ces sels dans la subs- tance des peaux. Il tenoit le mélange toujours humide, en versant un peu d’eau tiède sur sa surface. Lorsque le tems nécessaire à l’immersion des peaux étoit expiré, il les re- üroit, les secouoit légèrement et avec précaution pour en détacher les sels; puis, avec la pointe du scalpel, il enlevoit toute la graisse et les membranes, de sorte qu’il ne restoit plus que la vraie peau. Après cette opération, il remetloit une seconde fois les peaux dans la même pré- paration, et les laissoit encore pendant dix jours. Les peaux ainsi préparées , il les humectoit avec la liqueur D'OR: N 1° 1)H.0 L O0 G 1" 443 suivante, pour rendre à la peau sa souplesse et pour la manier avec facilité. Prexez : De Sulfate d'Alumine. . . . . . . 4 gros. De Nitrate de Potasse pur. . . .. 4 gros. De Muriate d'Ammoniaque. . . . . 2 gros- De Sulfate de Cuivre. . . . . . .. + gros. Mettez tous ces sels pulvérisés, dans une livre d'eau distillée bouillante : la dissolution faite et réfroidie, ajoutez-y deux ênces d'esprit - de - vin rectifié, et tenez-la dans un flacon bien bouché, On prend de ceite liqueur avec un pinceau, et on en imbibe les peaux jusqu’à ce qu’elles soient parfaitement souples. Pour ramollir et préparer les peaux sèches, il faut, suivant l’abbé Manesse, après qu’elles ont été décousues et débourrées, faire tremper les pieds pendant quelques heures dans la liqueur suivante, jusqu’à ce-qu’ils soient devenus assez souples pour qu’on puisse faire mouvoir sans peine toutes les articulations des doigts. Prenez : De Soude pure. . . . . : . .’. + - 8 gros. De Nitrate de Potasse. ... . . .. I gros. Faites fondre le tout dans une livre d'eau chaude, et n'employez la liqueur que froide. On peut aussi se servir, à l’aide d’un pinceau, de cette eau préparée pour ramollir la peau ; car à peine la peau en est-elle imprégnée, qu’elle devient aussi souple et aussi molle que si elle éioit fraiche. Qnand la peau a été ainsi préparée une première fois, on la laisse sécher pendant’ Kkk 2 444 T'R AD É COM 'P LE vingt-quatre heures, plus ou moins, selon son épaisseur: puis on l’humecte de nouveau avec la méme liqueur, et on la racle avec précaution à plusieurs reprises en dedans, pour en exprimer toute l’huile, devenue savonneuse par son mélange avec la soude. Alors on emploie la liqueur suivante pour imbiber la peau , immédiatement avant de Pemployer. Prenez : De Soude pure. 1.1... .. .. 8 gros. De”Nitrate de Potasse. . . . . . 11 gros. De Muriate d'Ammoniaque, . . . 1+ gros. De Sulfate de Cuivre. . . . . .. I sCrup. Faites dissoudre le tout dans une livre d’eau dis- tillée : la dissolution faite, mélez-y deux onces d'esprit-de-vin rectifié. Cette liqueur sert à imbiber la peau, jusqu’à ce que les tuyaux des plumes en soient absolument pénétrés ; l'auteur ajoute qu’il est nécessaire d’observer que, quand les peaux ont été trop imprégnées de liqueur alkaline au moment de leur préparation, il arrive, par les temps hu- mides, que les Oiseaux se trouvent mouillés dans les endroits où les sels sont plus abondans ; mais c’est un très-petit inconvénient auquel on doit cependant remédier, en passant à plusieurs reprises une éponge douce sur les endroits les plus humides , et jusqu’à ce que le superflu des sels en dissolution soit absorbé. ; Ces divers procédés, indiqués par lPabbé Manesse , exigeoient beaucoup de tems et de patience; ils ne sont plus en usage depuis quelques années. Je vais exposer en détail ceux qui sont employés maintenant , et j’espère DA OéRAN € T HU Or: Q\ÙGs ITR 445 que les voyageurs et les Naturalistes pourront facilement les mettre en usage. Pour arranger convenablement un oiseau, il est d’abord essentiel de se munir des outils et des autres objets né- cessaires. On aura provision de papier gris pour enve- lopper les oiseaux fraichement tués, du coton et de la filasse pour bourrer les peaux, des aiguilles et du fil pour les coudre, des scalpels ou pinces-à-disséquer de plusieurs grosseurs, des ciseaux, des pinceaux de cheveux pour enduire de préservaüf le dedans de la peau ‘des petits oiseaux, des pinceaux ou brosses de poils pour en- duire les gros oiseaux, des fils-de-fer de toute grosseur et recuits pour soutenir la peau en dedans , des limes pour faire des pointes aux fils-de-fer, une pince plate pour les tordre, une pince ronde pour leur faire de peus anneaux, et une pince coupante pour les rogner. Ayez aussi une quantité suffisante du préservatif inventé il y a environ vingt ans par Bécœur, alors Apothicaire à Metz, et nommé, à cause de cela, Savon arsenical de Bécœur ; voici la manière de le faire : Recette du Savon arsenical. Camphie.:,. Lu. 4. JE War once!3' gros Oxide blanc d’Arsenic pulvérisé. . . 8 onces, RULES OPA ORRENTE 16 RAT nd Eve 6 /OTICES Carbonate de Potasse. . . | . . , . 3 onces. Chaux en poudre. ....,. 1e * Tone Mettez le camphre en poudre dans un mortier avec un peu d’esprit-de-vin : ajoutez-y le sel de tartre et larsenic , puis le savon qu'on aura soin 44 TRS A LUTCÉL 0 0 P D'ET de réduire en pâte, en le tenant sur le feu avec trés-peu d'eau, l'ayant pour cela raclé auparavant. A ce mélange, ajoutez encore la chaux bien pulvé- risée; triturez parfaitement le tout ensemble, et le mettez ensuite dans des pots à confitures, avec l'at- tention de les garnir d'étiquettes. Quand vous voudrez vous en servir, délayez avec de l’eau la quantité seulement que vous croyez devoir employer, faites la claire , et étalez-en en dedans de la peau avec un pinceau ; ny touchez point avec les doigts, cam c’est un poison fort dangereux et très- subtil. Recette de la colle. Faites une colle un peu épaisse avec de la gomme arabique délayée dans de l'eau; ajoutez-y de la poudre à poudrer , très-peu de sucre, beaucoup de coton haché très-menu , et un peu de préservatif. Cette colle que nous appelons cofon gommé, est propre à fixer les yeux d’émail, et à recoller les plumes des oiseaux endommagés. Le citoyen Dufresne , membre de la société des Natu- ralistes , ayant depuis plus de vingt ans un cabinet d’his- toire naturelle arrangé par lui seul, et qu’il augmente encore chaque jour, a bien vouiu me donner des ren- seignemens et-les notes qui composent ce chapitre. Voici d’abord les précautions qu'il recommande de prendre pour se procurer à la chasse les oiseaux que l’on veut préparer pour une collection. Il faut se munir , avant de partir pour la chasse, de plusieurs feuilles de papier bien sec, qu’on roule et qu’on attache sous la carnassiere, en ayant D'OMRENTI TH où Er Où Gi À Fi 447. soin de ne le pas chiffonner. {l est préférable de chasser avec un fusil à deux coups, dont le canon gauche sera chargé avec du petit plomb ou cendrée, et le droit avec du plomb plus gros: et si Von apperçoit un petit oiseau à huit ou dix pas, il faut s’en éloigner un peu avant de le tirer, parce que, sans celte précaution, Poiseau re- Cevroit une grande quantité de plomb, et seroit trop mutilé pour qu’on püt en tirer un parti avantageux. . Lorsqu'on a tué un oiseau, il faut mettre sur la plaie récente de la cendre fine et tamisée, dont on aura soin de se munir dans un petit sac de peau; il faut ‘aussi introduire un peu de coton ou de filasse hachés dans de bec pour empêcher ie sang d’en sortir, et pour con- server aussi, par ce moyen , l’oiseau le plus propre qu’il est possible. Ensuite on place ses plumes et ses ailes convenablement, et on le laisse à terre dans un endroit propre et sec. On prend alors une feuille de papier pro- portionnée au volume de l’oiseau, on en forme un cornet dans lequel on introduit l’oiseau avec soin, la tête la première , et en le tenant par les deux pattes et la queue. Le cornet doit ensuite être fermé avec précaution , et placé dans une boëte que lon achève de remplir avec des feuilles sèches ou de la mousse que lon rejette à mesure qu’on a un oiseau de plus à mettre dans la boëie. Ceci est nécessaire pour empécher les oiseaux d’être bailotés pendant la chasse : la boëte doit être mise dans la car- nassière. [Il faut user du même procédé pour les gros oiseaux , les envelopper aussi de papiers, et les mettre , s’il est possible , dans la carnassiére, Les oiseaux pris 448 ERA DDR) IP LES au filet, à la sauterelle, au colet et aux autres pièges, sont toujours préférables ; mais ces moyens n’en procurent ordinairement que de petits. On peut aussi se servir des oiseaux pris à la glu, en ayant auparavant le soin d’en- lever la glu avec de Palkool ou esprit-de-vin rectifié de trente à trente-deux degrés : on se sert pour cela de petits chiffons ou de coton imbibé de cette liqueur, et lon change plusieurs fois de linge, jusqu’à ce que la glu soit totalement enlevée. Dans lété, il faut dépouiller les oiseaux au plus tard dès le lendemain qu’ils ont été tués; mais pendant lhiver on peut attendre plusieurs jours. Lorsqu'on n’a pas le temps ou le talent de les bien monter, on doit se con- tenter de les dépouiller et de les bourrer ; puis on les suspend par le bec à l’aide d’un fil, en ayant Patiention de fixer les ailes contre les flancs. Comme par cette ma- nière les oiseaux tiennent moins de place, plusieurs Natu- ralistes s’en servent dans leurs voyages. Voici la méthode convenable que le citoyen Dufresne recommande de suivre pour dépouiller un oiseau. Il faut passer un long bout de fil à travers les narines de lin- dividu à laide d’une aiguille, nouer ce fil à son milieu dessous la mandibule inférieure , et joindre ensuite ses deux bouts à leur extrémité par un autre nœud. Nous indiquerons plus bas Putilité de ce fil. Cela fait, on pose Poiseau devant soi sur le dos; on lui fait; à l’aide du scalpel, une ouverture longitudinale depuis le milieu du sternum jusqu’auprès de l’anus; on soulève ensuite avec la pince plate le bord de la peau alternativement des deux DEN 2% HO L O 6-1 Po 40 côtés de Pincision, en commençant par le haut, et en ayant soin d’assujettir les plumes peciorales, abdominales et ventrales avec index et le long doigt de la main gauche; puis on détache la peau des chairs dans toute la longueur de l’ingision; et y introduisant avec précaution l’extrémité applatie du manche du scalpel, on l’enfonce doucement en tout sens sous la peau, et on parvient à la détacher jusque Sur les côtés et même de dessus la cuisse. Alors, : pour empécher le sang de gâter les plumes, il faut mettre sur la plaie de la farine ou une légère trainée de coton. Arrivé à la jonction des cuisses aux hanches, on.dégage le fémur et le tibia de la peau qui les revêt, en poussant d’une main ces os au-dehors par le tarse, et en retenant à soi la peau avec l’autre main. Lorsqu'on est parvenu à l’articulation du tarse au tibia, on décharne soigneuse- ment tous ces os, on sépare le fémur du tibia, en coupant les ligamens de la jointure; puis on en fait autant de Pautre côté. Après cetie opération on détache la peau jusqu’au croupion, que l’on coupe; on passe une aiguillée de fil plus ou moins fort à travers la partie postérieure qui est déjà séparée de la peau, on accroche le fil à un clou ou à un crochet selon la grosseur et le poids de l’individu , on dépouille ensuite avec beaucoup de soin le corps de Poiseau en avançant vers la partie antérieure; mais il ne faut pas oublier de poudrer à chaque instant le dessous de la peau, ou d’y mettre un peu de coton haché, et de séparer les plumes avec les doigts, de manière qu’elles ne touchent ni au-dedans de la peau, ni au corps de l’oi- seau, de crainte qu’elles ne se graissent et ne se tachent par Tome I, PA LA 40 T'RADRT SE NCOEN Fr LIEU le sang et par les parties humides. Lorsqu'on a dépouillé le haut des ailes, on coupe de chaque côté la jointure de Pomoplate et de l’humérus; Pon saisit avec le pouce et Pindex de la main gauche, le cou à son insertion avec le corps ainsi que la trachée-artère et l’œæsophage Jet on les tire à soi ainsi- que la tête, en déiachant la peau à mesure, et jusqu’à ce qu’il soit possible d’ôter les yeux en dedans. Cela fait, on coupe et Pon sépare de la tête toutes les vertèbres cervicales, ainsi que la trachée et Pœæso- phage : on agrandit ensuite le trou occipiial, pour en ôter toute la cervelle avec un outil de fer en forme d’un long cure-oreille; cette ouverture sert encore à passer le fil- de-fer, quand on veut r7onter Voiseau, c’est-à-dire, lui rendre la position et les mêmes formes qu’il avoit pendant sa vie : on remplit aussi les orbites avec du coton ou de la filasse hachée , et Pon emploie pour cette opération une pince appelée bruxelles. Le moyen que le citoyen Levaillant emploie pour ar- ranger la tête, lorsque l'oiseau est dépouillé, est également simple et avantageux. Il consiste à ouvrir la boëte du crâne : en deux comme une tabatière, dont la charmière est placée sur le front ; puis 1l ôte la cervelle. Il prend ensuite les yeux d’émail, les pose chacun sur une boule @e cire du même volume que le creux des orbites, et les y adapte de façon que lorsque la tête est remise à sa place sous la peau, les paupières reprennent aussi la leur sur œil factice. Lorsque la tete de Poiseau qu’on dépouille, est trop grosse pour pouvoir rentrer dans le cou sans le distendre et sans risquer de le déchirer, comme celle des Canards, du Flammmant, etc. D'ORNITHOLOGI E: 451 on se contente de couper le cou en dedans le plus près possible de la tête : on fait ensuite une incision longitudi- nale à la peau vers le derrière de la tête, et par cette ouverture on fait sortir le crâne êt les vertèbres qu’on n’a pas pu ôter en dedans : on coupe les vertèbres et on retire la cervelle par le trou occipital de la manière déjà indiquée ci-dessus ; on recoud ensuite la peau avec soin. On dépouille alors les ailes le mieux possible sur le bras et l’avant-bras; on ôte avec le scalpel les chairs et les muscles de Phumérus , du cubitus et du radius, sans tou- cher aux ligamens de ces os ; on y place un peu de coton haché ; et on y ajoute un peu de préservatif indiqué à la page 445 , à laide d’un pinceau proportionné au volume de Poiseau. On arrange de même les cuisses et les jambes, en y mettant un peu de ce préservatif et un peu de coton que Von enveloppe autour du tibia à - peu - près de la même grosseur qu’il doit avoir dans l'oiseau. Quand les chairs et la graisse sont ôtées par-tout avec soin, la peau de Poiseau doit, dans cet élat, être entière- ment retournée comme un gand, de manière que toutes les plumes soient en dedans. Pour remettre alors la peau dans lPétat convenable, on commence par retirer avec pré- caution la tète enfoncée dans la peau du cou, en tirant d’une main le long fil attaché précédemment au bec, et en poussant la tête de l’autre. La peau se remet ainsi avec beaucoup de facilité , et l’on a alors Le soin de bien parer toutes les plumes en les remettant dans la place qui leur est naturelle; l’arrangement des plumes de la tête exige surtout une grande attention. On arondit les paupières, en 1F234 552 Tr AUIMTHÉ) 4C'ONM:P LENT ayant soin de faire sorür les cils de chacune et les plumes orbitraires ; on y ajoute encore, s’il est nécessaire, du coton haché ; puis on choisit des yeux d’émail pareils à ceux de oiseau pour le volume et les couleurs , on les y fixe par le moyen de la gomme ‘indiquée à la page 446, qu’on met sur le coton dans chaque orbite, et l’on arrange les pau- pières le mieux possible autour de chaque œil. Ces détails , tout minutieux qu’ils paroissent, sont cependant nécessaires pour bien dépouiller un oiseau, et l’on doit par conséquent ne pas les négliger dans la pratique. Voici maintenant la manière de bourrer une peau. Pour cela, on place devant soi la peau de Poiseau dépouillé la tête tournée à gauche, les ailes repliées contre les côtés, et les pattes alongées de chaque côté de la queue. On fixe l’oiseau sur sa table, en posant sur la queue une plaque de plomb pesant environ une livre. On enduit ensuite le dedans de la peau de préservatif avec un pinceau de che- veux pour les petits oiseaux, ou avec un pinceau de poils pour les gros. Cela fait , on travaille à bourrer le cou avec du coton ou de la filasse hachées ; il faut en mettre peu à-la-fois, et le pousser avec un petit baton que nous appelerons bour- rotr. Quand le cou est plein, sans être trop gonflé, on en fait autant pour le corps; puis on rapproche soigneusement les deux bords de l’ouverture faite à la peau, et on les coud en passant un fil en zig-zag d’un bord à l’autre, comme si Von vouloit la lacer. Lorsque la couture est achevée, on lisse les plumes avec la main , on arrange celles qui sont déplacées et roulées , en passant dessous un stylet de dis- tance en distance ; on fixe ensuite les ailes dans leur posi- D'HONANN. D'DH (0 LE 0:G T'EN 453 tion naturelle contre le corps à l’aide d’une petite bande- lette de papier qu’on attache avec une épingle. Pour pré- server des insectes toute la partie du tarse et des doigts qu’on n’aura pas pu dépouiller , il suffira de passer sur la surface, de essence vestimentale, dite de Dupleix, à laide d’un pinceau. Cette essence peut être regardée comme un préservatif suffisant dans le besoin; aussi les voyageurs doi- vent-ils s’en procurer quelques phioles, pour s’en servir au lieu de préservatif, principalement lorsqu'ils sont pressés d’emballer leurs peaux d’oiseaux avant qu’elles soient assez sèches. Les voyageurs doivent se contenter de dépouiller et de bourrer l'oiseau , ainsi que nous venons dele dire : setrou- vant dans des pays éloignés où le temset emplacement leur manquent, il leur est extrêmement difficile de monter les oiseaux à mesure qu’ils les tuent, et ils doivent pour le mo- ment les dépouiller, les droguer et les bourrer, parce qu’ils sont infiniment plus faciles à transporter. Comme les peaux apportées d'Afrique par le citoyen Levaillant n’avoient subi aucune préparation pour être garanties des insectes , il s’est contenté de placer toutes ses peaux bourrées dans des caisses empestées principalement avec du tabac sec et en feuilles, et aucune n’a souffert de dommage. Une autre précaution nécessaire, avant d’encaisser ces peaux , est de veiller à ce qu’elles.soient sèches ; parce que humidité les moisit, et fait tomber les poils et les plumes. $: Passons à présent aux procédés à employer pour arran- ger les fils-de-fer qui doivent servir de carcasse à la peau de l'oiseau ; puis nous indiquerons successivement, 19. la manière de monter les oiseaux frais et nouveaux tués ; 454 TRAME VONONM r LIEr 20. celle de monter ceux envoyés Ges pays éloignés ; 30. le moyen de refaire et de réparer plume - à - plume un oiseau dont la peau est trop endommagée pour pouvoir servir. É On prend d’abord un fil-de-fer recuit et assez fort pour soutenir l’oiseau ; on le coupe du double plus long que Poiseau , et on fait ensuite avec le üiers un grand ovale proportionné à l’oiseau; celui d’un Merle, par exemple, doit être assez grand pour y entrer deux doigts. Cet ovale doit être tourné de facon que le long bout du fil-de-fer soit à l’une de ses deux extrémités, et qu’il y ait encore un petit bout assez long pour former un ardillon. Alors on tord deux fois le petit bout autour du grand, puis on le passe dans lovale, on le relève de l’autre côté, et on le tord une seconde fois autour du grand bout , mais de telle facon qu’il forme à sa base un petit anneau assez large pour y passer les deux fils de fer des pattes. Le long bout doit être droit et très-pointu ; afin qu’il puisse entrer sous la peau du cou daus le trou occipital et percer le crâne : lovale reste dans le milieu du corps contre les lombes. | Les fils-de-fer des pattes doivent être droits et pointus par le bout, et à-peu-près aussi longs qu’elles; on les fait entrer avec soin par la plante des pieds, on les enfonce sous la peau du tarse et de la jambe ; et lorsque chacun est entré assez avant dans le corps, on introduit d’abord chaque bout en sens contraire dans le petit anneau placé au-dessus de Povale; puis on les couche Pun à gauche et l’autre à droite, et on les attache avec un fil contre l’ovale. Le fil-de-fer, que nous nommons Porte-queue, doit IR PR 0 ON NO QT DO RENUT TH) Où 1x O0) G T4 Eh 455. d'abord être pointu à ses deux bouts; puis on le ploie en deux pour en former un ovale de la même figure et de la même grandeur que celui déjà fait au premier fil-de-fer : on tord ensuite les deux bouts, de manière qu’ils soient égaux en longueur, et on en forme une fourche qu’on enfonce par dedans Le corps dans le croupion, pour soutenir la queue: les ovales du porte-queue et du premier fil-de- fer sont alors placées l’un sur l’autre , et il suffit de les fixer ensemble avec du fil. Pour monter une oiseau frais et déjà dépouillé après les procédés que nous avons indiqués précédemment, on place le plomb sur la queue; ensuite on enduit l’intérieur avéc du préservatif; c’est ce que nous appelons droguer la peau. On introduit du coton ou de la filasse hachés dans la tête et dans tout le cou, mais en ayant soin de ne pas trop le presser avec le bourroir; le cou ne doit étre bourré qu’autant qu’il est nécessaire pour lui rendre sa forme ronde et naturelle. On ne bourre ensuite le corps qu’à moitié environ de ce qu’il pourroit contenir, en écartant les plumes à droite et à gauche de Pincision: il faut aussi prendre garde de trop bourrer la peau nue placée vers le jabot contre les clavicules. Après ces premiers travaux on passe le fil-de-fer de la tête dans le cou au milieu de la filasse, en le tournant légèrement en tous sens daus les doigts, jusqu’à ce qu’il passe à travers le crâne de l’oiseau : ovale doit se trouver dans le corps. Ceci fait, on perce à l’aide d’une longue aiguille d'acier , la plante des pieds, le tarse et le tibia de chaque côté. On introduit alors dans les trous formées par laiguille, les fils-de-fer des pieds, et 456 TR A DTEÉ COM P/LETF on les arrange contre l’ovale du corps de la manière décrite ci-dessus : on passe ensuite à travers du croupion la fourche du porte-queue, de facon que chaque pointe sorte dessous la queue, et se perde sous les couvertures de Panus. Les deux ovales fixés ensemble de chaque côté avec un bout de fil, on acheve d’emplir l’oiseau avec de la filasse par- dessus et par-dessous la charpente de fil-de-fer, de facon qu’elle se trouve au milieu de la filasse. On procède ensuite à coudre Poiseau en lacant, à com- mencer par le haut de la poitrine; et il faut avoir l’atten- tion d’écarter les plumes à chaque point de couture, pour qu’elles ne s’embarassent pas dans le fil : après que cela est terminé, on remet les plumes à leur place, et lon rend Poiseau le plus lisse qu’il est possible. On le met sur un pied proportionné à sa taille, et on ly fixe en tordant autour de ce pied le bout non pointu de chaque fil-de-fer resté au dehors de la plante des deux pieds. De là, on lui ploie un peu les jambes à la jointure du tibia avec le tarse , on lui relève la tête, enfin on lui donne laititude qui doit convenir à son espèce. Si les ailes se trouvent trop basses, ce qui arrive toujours lorsqu'on apprend à monter les oiseaux, on les relève et on les fixe avec des épingles que l’on enfonce à travers Paile dans le corps de l’oiseau. Ensuite si oiseau n’a pas le plumage parfaitement lisse, on lui met une petite ban- delette de linge fin autour du corps, et on l’attache en- dessus avec une épingle. Au bout de quelques jours on. Ôte le linge; et s’il y a encore quelques plumes rebroussées et qui lèvent trop, on fixe sur elles un morceau de carte DORNITHOLOGIE. 45% à l’aide d’une épingle, jusqu’à ce que ce morceau de carte presse suffisamment les plumes pour les applanir au niveau qu’elles doivent avoir. | Nous avons indiqué précédemment la manière de dé- pouiller et de bourrer les oiseaux, pour les envoyer en bon état des pays éloignés. Lorsqu'ils sont arrivés à leur desti- nation et qu’on veut les monter , les procédés à suivre sont en partie les mêmes que ceux déjà décrits pour monter les oiseaux frais. Les fils-de-fer doivent être arrangés de la même manière, mais il y a des opérations préliminaires à exécuter pour débourrer la peau et pour la ramollir ainsi que les pieds. | Supposons maintenant l’oiseau de la grosseur d’un Merle. Il faut d’abord le découdre et le vider entière- ment avec les bruxelles ; puis on se sert pour débourrer le cou, d’un fil-de-fer dont la pointe est un peu recourbée ; on lintroduit dans le cou, on le tourne légèrement, et par ce moyen on finit par vider totalement l’oiseau. On met ensuite des boulettes de coton mouillé dans les trous des yeux, on enveloppe les pattes de linges mouillés, et on le laisse dans cet état jusqu’au lendemain, après avoir eu le soin de le couvrir en enüer d’un linge assez humide pour empêcher les yeux et les pieds de se dessécher de nouveau, ce quiarriveroit nécessairement, sur-tout en été, sans celte précaution. Dès le lendemain au matin on remplit le cou et le corps de linges mouillés ; et trois ou quatre heures après, oiseau peut étre monté : il est inutile d'observer qu’il faut plus de tems, pour ramollir les gros oiseaux. Tome L. M m m 498 TRAITÉ COMPLET Après celte préparation nécessaire, on commence par placer les yeux d’émail de la manière déjà indiquée pour les oiseaux frais ; on bourre la peau et l’on arrange les fils- de-fer aussi de même : mais on a plus de difficulté pour passer les fers dans les pieds sous la peau; cela exige beau- coup de soins et un peu plus de tems. Quand Poiseau est ensuile posé et fixé sur un juchoir de bois, souvent il est impossible de placer les ailes. comme il convient; cela a Jieu sur-itout aux oiseaux de la Guyane : dans ce cas on coupe les deux ailes contre le corps, on en sépare les plumes scapulaires, on les fait après cela ramollir pour les arranger d’après ses desirs, on fait rentrer les plumes à leur place, et on les maintient toutes dans cet état en les enveloppant dans une bande de plomb laminé. Lorsque les ailes sont très-séches, on doit les coller à leur place, ainsi que les plumes scapulaires; puis on entoure le corps de loiseau avec une bandeleite de linge fin, jusqu’à ce que le tout soit bien sec. j ; Quand quelques plumes ont pris un mauvais pli, il faut les couper et les recoller, en ayant soin de leur rendre la direction convenable: c’est là ce que nous appelons réparer oiseau. Lorsque les peaux n’ont pas été suffisamment préservées, elles sont infailliblement attaquées par divers insectes, savoir ; par les Dermestes du lard et des pelleteries, parles Anihrenes à broderie, par les Ptines, les Blaites, les Mities et trois espèces de Teignes. Comme il importe de remédier aux dommages que peuvent causer Pun ou l’autre de ces insecies destruciteurs, on doit employer des moyens prompts et SM Li 6 r 6 459 violens contre eux et leurs œufs, dès qu’on a reconnu des iraces de léurs dégats. Mauduyt a composé plusieurs pages pour décrire la manière de se servir du soufre dans les armoires où sont les oiseaux gâtés. Ce moyen consiste à allumer une certaine quantité de fleurs-de-soufre dans une terrine, et de bien fermer larmoire par-dessus. Après avoir recommandé de faire des fumigations dans diverses saisons de l’année, principalement en été et au commen- cement de l’hiver, ïil fait remarquer à la fin de son iraité, que tous les jours ne sont pas également bons pour soufrer , que quand Pair est humide, l’acide sulfureux retombe sur les oiseaux en une vapeur qui est ron- geante, et qui doit nécessairement gâter et brüler les plumes , tandis que dans les jours froids et secs la vapeur se con- dense, et retombe sous la forme sèche de très-petits cristaux de soufre sublimé qui n’ont, ainsi que l’acide sulfureux, aucune action sur les plumes. Malheureusement on a employé , il y a quelques années, ce procédé au Museum d'Histoire Naturelle de Paris, sans doute par un tems humide ; car on a perdu tous les oiseaux qui ont été exposés à ces fumigations d'acide sulfureux : les barbes de leurs plumes, sur-tout celles qui ont des couleurs foncées, ont été entièrement brülées par l’acide , et lorsqu’on y touche un peu, elles se réduisent en une poussière noire et onctueuse. Le cit. Levaillant a recours à un expédient plus simple, nullement dangereux , et cependant infaillible pour détruire les insectes et leurs œufs dans le corps des oiseaux endommagés. Il les place dans une boëte de fer- blanc qu’il ferme trés-hermétiquement, et qu’il laisse ensuite M m m2 460 ME RE COMPLET plongée durant plusieurs minutes dans un chaudron rempli d’eau bouillante et sur le feu. … Enfin lorsque, malgré toutes ces précautions, les oiseaux sont en trop mauvais état pour être montes avec leur peau, et comme d’ailleurs les Voyageurs ne prennent pas les soins nécessaires pour bien dépouiller et bourrer les oiseaux de la manière indiquée plus haut, on doit alors les monier piume-à-plume; et voici la manière dont il faut $ ÿ prendre. On choisit un bout de fil-de-fer recuit, d’une longueur proportionnée à celle de Poiseau ; à Paide de la pince ronde, on fait un petit ovale à Pun des bouts, et on roule par- dessus de la filasse en forme d’une bobine oblongue, ou plutôt en imitani la grosseur et la forme du corps de l'oiseau qu’on veut refaire. Il faut à chaque tour enduire la filasse avec de la colle de farine, et quand on présume avoir fini le mannequin, on le laisse sécher. Alors on fait aitention à la position et à la longueur des ailes par rapport à la queue, et ceci est un guide invariable qui indique la longueur de Pindividu, et dont on ne doit jamais s’écarter. On sépare du corps la tête, les ailes, la queue et les pieds de Poiseau , on fait ramollir toutes ces parties suivant la manière déjà indiquée, puis on ouvre les paupières pour y mettre les yeux d’émail, à l’aide des lames de plomb on arrange les ailes et la queue, et l’on passe les fils-de-fer dans les pieds de facon qu’ils traversent suffisamment le corps factice ou le mannequin de Poiseau. Dès que tous les membres sont bien apprétés, on les essaie sur le mannequin; s’il paroït un peu trop gros dans quelque partie , on le diminue avec un instrument très-tranchant; et si au contraire il est trop p’:Où R& N 1 TH O L O G HE: 494 petit, on le grossit en y ajoutant du coton gommé. On enfile ensuite les fils-de-fer qui dépassent les cuisses dans le niannequin à la place qui leur sied le mieux, on les fixe ensemble en les tordant et en les ployant sur le dos. Après cela il faut, pour fixer le mannequin, percer un petit trou pour le fil-de-fer de chaque paite sur un bâton pointu à ses deux bouts et troué à son milieu. Ce bâton doit être enfoncé sur un pivot vertical et à plateau de bois, de facon à former un juchoir. On fait alors un trou dans le mannequin à la place du croupion , et l’on y assujettit la queue à laide d’un peu de coton gommé. On coile, en se servant toujours de coton gommé, d’abordles couvertures supérieures de la queue, puis les plumes lombaires et dorsales , et on laisse le tout sécher. On place l'oiseau horizontalement, en détachant de dessus le juchoir le bâton sur lequel il est fixé, et en enfonçant dans un trou du pivot vertical Pune des extrémités de ce bâton. Par suite de cet expédient, le ventre du mannequin doit être tourné en- dessus, et l’on procède alors de même à placer les cou- vertures inférieures de la queue, puis les plumes anales, ventrales, abdominales et pectorales. Pour coller et arranger ainsi les plumes avec plus de facilité, 1l est à propos de couper le tuyau de chaque tige, et l’on aura la precaution, 10. de placer les plumes sur la région qu’elles doivent occuper dans loiseau vivant; 20. de les mettre chacune du côté qui leur est propre, parce que les barbes des plumes de la gauche sont dirigées en sens contraire à celles de la droite ; 30. d'observer la disposition des couleurs de Poi- seau naturel pour s’en servir dans la confection de loiseau 402 TR A TUE COM Pr LED facuce ; au reste on ne peut espérer de bien réussir au premier essai, l’expérience seule peut atteindre à la pratique parfaite de cette partie de la T'axidermie des oiseaux. Après que la colle des plumes déjà posées est sèche , ce qui a lieu au bout de deux ou trois heures, on colle les deux ailes contre le corps avec du coton gommé, et on les y assujettit à l’aide d’une bandelette de linge. Enfin dès le lendemain, on achève de coller les autres plumes, Pon enfère la tête dans le fil-de-fer pointu qui dépasse le cou, et on lustre avec soin le plumage. 463 FA BEA LP H A BE'RLOURË D U PREMIER VOLUME. A Æccipiter, Voyez Épervier. Accouchement, p. 54. Accouplement, p.140, 144. Accroissement, p. 124, 308. Voyez Poulet. Agami, p. 284,998, 373, 406,435. Aigle, p. 385, 398 , 424. Aiïgrette, p. 214. « Aileron, p.215, 216. Ailes , p. 83 etsuiv. 215, 216. Air, pr 147: Alauda, Voyez Alouette. Albatros (Albatrus) p.394, 404, 434. Albumen, p. 174 et suiv. Alca, Voyez Alque et Pingouin. Alcyon (4/cedo ) p. 379 , 403. ALDES, p. 166. ÂAllantoïde , p. 55. Alouette, p.380 , 388, 399 , 409, 428. Alque, p. 369, 393 , 334. Altération dans les animaux, p. 357 et suiv. Amnios, p. 55. Amour , p. 52, 129, 317 et suiv. Ampelis, Voyez Cotinga. Anas ,; Voyez Canard, Anhima , Voyez Kamichi. Anbhinga , p. 370, 395, 404, 434. Ani, p. 316, 393, 403, 423. Animaux, p.12, 41. Anisodactyles, P- 396. Anomalipèdes , p. 400. Anser, Voyez Oie. Anus, p.49. Aorte, p. 43. Apiaster, Voyez Guébpier. Apophyse claviculaire, p- 78. Aptenodyta, Voyez Manchot. Apus, Voyez Martinet. Aquila, Voyez Aigle. Âra, p. 422. Arcade sourcilliére , p. 68. Arcade zygomatique, p.71. Ardea , Voyez Héron. Arenaria , Voyez Coulon-Chaud. ARISTOTE, p.172, 222. Artères , p. 43. Aryténoïides, p. 288. As'o, Voyez Hibou. Astragale 1 Pr 0% Avocette, p.370, 395, 405, 434. Autour , P. 90, 424. Autruche, p. 94, 373, 391, 396, 407, 413 , 498. 404 B. Balearica, Voyez Oiseau Royal. Barhes des plumes, Voyez Plumes. Barbu, p.378, 389, 398, 403, 423. Barge, p. 392. BARTHEZ, p.222, 226. Bassin, p. 81. Bec, p. 118. Bécasse, p. 392, 405 ; 436. Bécasseau , p. 392. Bec-croisé, p. 377, 388, 399. . Bec-de-corne, p. 411. Bec-en-ciseaux, p. 394, 404. Bec-figue, Voyez Fauvette. Bec-fin, page 428. Bec-ouvert, p. 436. Bidactyles, Voyez Didactyles. Bimanes, p. 310. Blanc de l'œuf, Voyez Albumen. BrumensAce, p. 143, 280. BonxET, p. 192. BorELzt, p. 222. Bourse de Fabrice, p. 122. Bout-de-Petun , Voyez Ani. Bouvreuil, p. 388. 399, 427. Brève , p. 416. Brévipèdes, p, 381. Bnrisson, p. 382 et suiv. Bronches, p. 45, 293, 294, 290. Bruant, p. 380,388 , 399,408, 427. Bucco, Voyez Barbu. Buceros, Voyez Calao. Burron, p. 131, 134, 154, 199, 277: Buphagus, Voyez Pique-Bœuf. TA B LE. Buse ( Cufeo) , p. 225. Busard, p. 425. C. Cacique, p. 416, 426. Caillette, p. 48. Caisse du tympan, p. 104. Calao, p. 390, 429. Calcaneum, p. 89. CAMPER, p. 26. Canard , p. 395, 404, 432. Cancroma, Voyez Savacou. Caprimulgus , Voyez Engoulevent. Caractères distinctifs des animaux, p- 9355 et Suiv. Carduelis, Voyez Chardonneret. Carêne du sternum, p. 79. Cariama, p. 393. Carnivores, p. 320. Carouge, p. 427. Carpe (l'os du), p. 82, 83. Casse-noix ( Caryocalactes) , p. 336. Casoar, p. 391, 413, 458. Catarractes, Voyez Gorfou. Caudal (Pos), p. 81. Ceyx, p. 430. Certhia, Voyez Grimpereau. Cerveau, p. 59 et suiv. Chalazes, p. 174 et suiv, Chaleur vitale, p. 43. Chant, p.275, 358. Chanteurs (Oiseaux), p. 282, 299 , 379. Chaperon, p. 335. Charadrius , Voyez Pluvier. Chardonneret, p. 337, 368. D ES * Chat-Huant, p. 385, 401. Chevalier, p. 93. Chionis , p. 406. Cholédoque (conduit), p. 123. Chorion , p. 55. Choroïde (membrane), p. 101, 102: Chyle, p. 43, 50. Cicatricule, p. 198 et suiv. Cigne ( voix du), 358. Cigogne ( Ciconia) p. 392, 435. Circulation, p. 43, 116. Classification, p. 345. Clavicules, p. 77. Cloaque , p. 122. Clunipèdes , p. 209. Cœcum , p.48, 623. Cœur, p. 43, 61, 116. Coccothraustes, Voyez Gros-bec. CoitEr , p. 175. Colibri, p.379, 389, 402, 429. Coliou, p. 381, 388, 408. Colombier, p. 154. Columba, Voyez Pigeon. Colymbus, Voyez Grébe. Combats des oiseaux, p. 310. Compedes aves, p. 87- Coudyle, p. 69. Coq, p. 67, 82, 132, 385. Coq-de-bruyère, Voyez Tétras. Coq-de-roche , p. 390. Coque ou Coquille de l'œuf, p.'173. Coracias, Voyez Rollier. Corbeau, p. 378, 386, 402. Cordon ombilical, p. 55. Tome I. MATIÉRES. 165 Cormoran, p. 395, 434. Corrira, Voyez Coureur. Corvus, Voyez Corbeau. Costipèdes, p. 209. Côtes, p. 74. Cotinga, p. 378, 387, 409, 426. Coucou, p.377, 389, 403, 423. Couleurs des œufs, p. 157. Couleurs des plumes, p. 217 etsuiv: Coulon-chaud , p. 392. Coure-vite, p.413. Coureur, p. 395, 405, 414. Courlis , p. 492, 437. Couroucou, p. 377, 390, 403, 423. Course des oiseaux, p. 228. Couvertures des ailes, p. 214. Coxaux (os), p.81. Crâne, p. 67. Crapaud - volant, Voyez Engoule- vent. Crax, Voyez Hocco. Crête, p.141. Criards (oiseaux), p. 282. Cribriforme (os) p. 7o. Cricoïde, p. 288. Crotophagus , Voyez Ani. Croupion , Voyez Vertébres cau- dales. Crystallin , p. 102. Cubiforme (l'os), p. 89. Cubitus, p. 82. Cuculus, Voyez Coucou. Cuillière , p. 392, Voyez Savacou. Cuisse (l'os de la), p. 85. N n 11 466 Cunéiforme (l'os), p. 89. Cursoripèdes, p. 210. Cursorius , Voyez Coure-vite. Curvirostra , Voyez Bec-croisé. Cuvier, p.59, 290, 415. D. Danrcrr, p. 160. Description des animaux, p. 345. DE Virrers, p. 160. Diaphragme, p. 46. Didactyles, p. 356. Didus, Voyez Dronte. Digestion , p.47, 122. Dindon, p. 95, 384, 407, 437. Diomedea , Voyez Albatros. Doigts, p. 82, 89, 210 et suiv. Domesticité, p. 145, 153, 333 et suiv. Dronte, p. 391, 407, 413, 438. Dumerir, p.71, 87. Duodénum , p. 48. Duvet, p.212. : E. Échasse, p- 391, 437. Échassiers > P- 88, 405, 413. Emberiza, Voyez Bruant. Embryon , p.55, 172. | Engoulevent, p.331, 408 , 420. Entraves, p. 335. Enveloppes de l'œuf , p. 190. Éperon , Voyez Ergot. Épervier , p- 385, 401 , 413, 425. Epigastrique (région), p. 120. Epigenèse, P. 192. T ABLE Épiglotte, P. 114, 288, 289. \* Épiphyses ; p- 66. Ergot, p. 89, 141, 358. Erratiques (oiseaux), p.325, 328: Escap, p. 336. Esclavage, Voyez Domesticité. Espèces, p. 345 et suiv. 356 et suiv» Estomac, p.48, 119, 121. Ethmoïdale (cloison), p.70. ‘ Ethmoide (los), p. 70. Etourneau , p- 380, 387, 409, 327. | Etrier , p. 104. Excrémens, p. 49. Fagrice d'Aquapendente, p. 171, 222. . Faisan , p. 385 , 407, 431. Familles, p. 345 et suiv. Faucon, p.401, 415, 429. Fauconnerie, p. 333. Fauvette, p. 3800, 412. Fécondation, p. 140, 144, 171. Fécondité, p. 156. ; Femelles , p. 147. Fémur , p. 85. Fenètre ovale, p. 104. Feuillet , p. 48. Fissipèdes, p. 396, 398 et suiy. Flabellipèdes, p. 211. Flammant , p. 395, 409; 432. Fœtus, p. 55. Foie, p. 48, 123. Formation du poulet.p. 172 et SUV. Fou, p. 394, 434- DES MATIÈRES. Foulque, p.393, 405, 424, 437. Fourchette, p.76, 120. Fourcroy, p. 130. Fourmillier , p. 415, 426. Fours d'incubation, p. 163 et suiv. 160. Fratercula, Voyez Macareux. Frégatte p. 434. Fringilla , Voyez Moineau ét Pin- con. - Friscx, p. 367. Front, p. 99. Frontal (l'os), p. 68. Frugivores , p. 320. Fulica, Voyez Foulque. G. Gallo-pavo , Voyez Dindon. Galbula , Voyez Jacamar. Gallinacés (Gallinæ), p. 409, 430. Galgulus, Voyez Raollier. Gallinule , p. 393, 4r4. Gallus ; Voyez Coq. Geai (Garrulus), p. 366. Gelinotte, p. 385. Génération, p. 51, 129 et suiv. Genres, p. 345 et suiv. GEOFFROY, p. 87. Germe de l'œuf, Voyez Cicatricule- Gésier, p.48, 119. Glandes conglobées, p. 50. Glaréole , p. 392, 406, 435. Glaucope (Glaucopis ) , p. 402, 429. Globe de l'œil , p. 100 et suiv. Gloite , p. 288. 467 Gobe-mouche, p.380, 387, 409, 416, 426. Goéland , p. 394. Gorfow, p.368, 394. Gouan, p. 451. Goût, p. 204 et suiv. Gracula , p.427. Voyez Mainate. Grallæ, Voyez Échassiers. Granivores , p. 320. Grébe , p. 96, 393, 404,414, 433. Gressoripèdes, p. 210. Griffon , p.415, 424. Grimpereau, p. 377; 389 , 402, 429. Grimpeurs (Oiseaux), p. 422. Grive , p.380, 387, 409. Gros-bec , p. 380, 388 , 408, 427. Grue , p. 435. Guépier , p.379, 403, 430. Guillemot, p.393, 415, 432. Gypaête, Voyez Griffon. ET. Hæmatopus, Voyez Huitrier. HaAzLer , p. 192. Harle, p. 394, 404, 433. Harvey, p. 183. Herbivores, p. 220. Héron, p. 405, 436. Hians, Voyez Bec-ouvert. Hibou, p. 385. Himantopus, Voyez Échasse. Hirondelle (Hirundo ) ,p. 381, 387, 408 , 428. Hirondelle de mer, p. 394, Voyez Sterne. Nnn 2 468 Histoire des animaux ;, p. 345 et suiv. Hocco, p. 407, 431. Hoche-queue, p. 380, 412. Husrr , p. 222. Huitrier , p. 391 , 406 , 436. Humérus , p. 82. Humeurs vitrée et aqueuse , p. 102. Honrer , p. 262. Huppe de plumes, p. 214. Huppe (oiseau), p. 378, 387, 429. Hydrocorax, Voyez Calao. Hydro-Galline, p. 437. Hyménogastrique, p. 120. HyPOcRATE, p. 173. I. Iclerus, Voyez Troupiale. Iléon (os), p.81. Incubation , p. 158 et suiv. Industrie des oiseaux , p. 316. Insectivores, p. 320. Instinct, Voyez Mœurs. Intestins , p. 122. Iris, p. 101. Ischion (los), p. 81. Isodactyles ; p. 396. Ispida , Voyez Martin-Pécheur. Ji Jabiru , p. 405, 446. Jabot, p. 48, 119. Jacamar, p. 377, 389, 423. Jacana , p.391, 406, 437. Jambe (os de la), p. 85. D ANPATIE. Jaune de l'œuf, p. 174 et suiv. Jets, p. 335. * JONsTON, p. 366. K. Kamichi, p.393, 435. L. LAcéPëDr, p-422 , Lagopus , Voyez Gelinotte. Langage, p.332, 339. Laxczy, p. 163. Langue, p. 106. Lanius, Voyez Pie-Grièche. Larus, Voyez Mouette. Larynx, p.214, 287, 294 et suiv- LaATHAM, p. 310. Lepturus , p. 395. Leurre, p. 336. Limacon , p. 104. Limosa , Voyez Barge. LINNÉ, p.401. Liqueur lachrymale, p. 107. Lobipèdes, p.211, 397. Loriot, p.379, 402, 426. Loxia, Voyez Gros-bec. Lunette, Voyez Fourchette. Lymphe, p. 50. M. Macareux , p. 393. Mainate , p.379, 402. Mâles, p. 141. MAzPIGHI, p. 192. QE te mn M ot dam EE 2 D ES Manakin (Manacus), p. 378, 390, 405. Manchot, p.393, 404. Mandibules , p. 118. Manucodiata, Voyez Oiseau - de- paradis. Marail, p. 407. Martinet, p. 387. Martin-Pécheur, p. 390,403, Voyez Alcyon. Mastication , p. 161. Matrice, p. 55. MaupuyT, p.217, 222, 268. Maxillaires (os), p. 71. Médiastin , p. 116. Meleagris, Voyez Dindon. Mellisuga , Voyez Oiseau-mouche. Membrane choroïde, p. rot. Membrane clignotante , p. 1071, 102. Membrane pituitaire, p. 109. Membrane tympaniforme , p. 293. Mergus, Voyez Harle. Merle, p. 416, 426. Merops, Voyez Guépier. Méry, p. 115. Mésange, p.378, 388, 409. Mésentère , p. 50. Mésocolon , p. 50. Métacarpe , p. 82, 83. Métatarse , p. 89. Méthode de Jonston, p. 366. Méthode de Frisch, p. 367. Méthode de Scopoli, p. 368. Méthode de Brisson, p. 382. M'ATURR RES. 469 Méthode de Schæffer , p. 396. Méthode de Linné, p. 4or. Méthode de Latham, p. 410. Méthode de Cuvier, p. 415. Méthode de Lacépède, p. 422. Métis , p. 354 et suiv. Milan, (élus) p. 425. Minéraux, p. 9. Moeëlle , p. 66. Mœurs, p.56, 306 et suiv. Moineau, p. 91, 388, 427. Momot, p. 390. Moqueurs (chant des), p. 282. Motacille , p. 380, 409 , 428. Mouche p. 429. Moucherolle, p. 426. Mouette, p. 404, Voyez Mauve. Mouvement progressif, p.222 etsuiy. Mue, 217 et suiv. Mulets, Voyez Métis. Muscicapa, Voyez Gobe-mouche. Muscles, P- 59; 115, 293. Musophage , p.422. Mycter'a, Voyez Jabiru. Myogastriques dPs5208 N, Nager des oiseaux, p. 232, Narines, p. 109. Naviculaire (los), p. 89. NEEDHAM, p. 190. Nerf p.59 127, Nerfs auditifs, p. 104. Nerfs olfactifs, p. 109. Nerfs optiques, p. 102. 470. Nid, p. 145 et suiv. Nomenclature, p. 345 et suiv. Nourriture, p. 117, 120 et suiv. Nuc'fraga, Voyez Casse- noix. Nudipédes , p. 396. Numenius , Voyez Courlis. Numida, Voyez Peintade. Nutrition, p. 47,50, 117. er Occipital (los), p. 69. Odorat, p. 108: Œiïl, Voyez Yeux. Œsophage , p. 120. Auf, p.54, 25, 159, r7t- Oie, p. 395, 403. Oiseaux; leur définition, 13; leur circulation , p. 44, 116 ; leur res- piration, p. 46, 113; leur diges- tion, p. 49, 120; leurs amours, p. 52; leur génération, p. 54, 129 ; leur cerveau, p. 59; leurs sens, p. 57. 97; leur langage, p. 575 leur squelette, p. 65; leur accroissement, p. 1243 la durée de leur vie; p. 126; leur ponte, p. 154; leurs œufs, p. 54, 55, 159 et sulv., 174 et Suiv. ; leur chant, p. 275 et suiv. ; leurs mœurs, p. 906; leur classifica- tion, p. 344 et suiv., 962 et suiv. Oiseaux coureurs , Voyez Cursori- pèdes. TABLE Oiseaux nageurs ou oiseaux d’eau, p.413. Oiseaux de basse-cour, Voyez Gal- linacés. Oiseaux de proie , Voyez Rapaces. Oiseau-de-paradis, p. 379, 386. Oiseau-mouche , p. 389. Oiseaux de rivage, Voyez Échas- siers , et Vadipèdes. Oiseau-royal, p. 392. Oiseaux terrestres , p. 410. O mbilicales (veines et artères) p. 55. Ombrette, p. 392, 406 , 436. Omnivores, p. 320. Omoplate , p. 78. Ongles, p. 89. Onguéal (los), p. 89. Onocrotalus , Voyez Pélican. Opercule, p. 103. Orbites, p. 68. Ordres, p. 345 et suiv. Oreilles , p. 103, Oreillettes, p. 44. Oreillons , p. 214. Oricules , p. 103. Ortolus, Voyez Loriot. Ornithologistes (principaux) , p. 29, et suiv. Orthorhyncus, Voyez Mouche. Os, p. 65 et suiv. Ostralega, Voyez Huitrier. Otis, Voyez Outarde. Ovaires , p. 54, 55, 143. Oviductus, p. 54, 143. LES do Cr» je ne de à D ES Ouie, p. 203. Ovreno, p. 160. Ovipares, p. 54, 143. Ouraque, p. 55- Outarde , p. 301, 407. P, Paille-en-queue, p. 395, 404 , Voyez Phaéton. Palais, p. 106. Palamedea, Voyez Kamichi. Palatins (os), p. 37. PAzLAS, p. 284. Palmipèdes, p. 211, 397, 414, Pancréas, p° 48, 123. Panse, p. 48. . Paon, p. 407, 431° Papilles, p 104 Paradis, p. 402, 426. Paradisea , Voyez Oiseau-de-pa- radis. Pariétaux (os), p. 69. Parleurs (oiseaux), p. 326, 329. Parra, Voyez Jacana. Parus, Voyez Mésange. Passagers (oiseaux), p. 326, 339. Passereaux ( Passer) , p. 408 , 412, Voyez Moineau. Pât, p. 336. Pavillon , p. 103. Paupières , p. 1o1. Pæo, Voyez Paon. Peau, p.110, 115. MATIÈRES. Peintade, p. 385, 407, 471. Pélécanoïde p. 432. Pélican, p. 395 , 404, 434. Pénélope (Penelope), p. 431. Voyez Marail. Pennes, p.83, 212, 215. Perdrix (Perdix) ,p. 385, 413, 431. Perdrix de mer, Voyez Glaréole. Péricarde, p. 116. Périoste, p. 66. Péroné, p. 85. Perroquet, p. 92, 302, 390, 403,422. Petits des oiseaux, p. 200, 221. Pétrel ,5 . 394, 404, 432. Phaéton (Phacton), p. 404, 434. Phalacrocorax, Voyez Cormoran. Phalanges des doigts, p. 82, 89. Phalarope (Phalaropus) p. 393 , 437. Phasiunus, Voyez Faisan. Phœnicopterus , Voyez Flammant. Phytotome , p. 408, 425. Phytophages, p. 321. | Pic, p.378, 389 , 403, 423. Picoide (Picoides) , p. 426. Pie (Pica) , p. 386, 402. 410. | Pieds, p.89, 110, 208, 210. | Pie-Grièche ,p. 378, 386, 401,426. Pigeon , p. 337 , 384, 409, 412, 430. Pincon, p. 380, 408. Pingouin, p. 393, 404, 433. | Pinnatipèdes, p. 211, 497, 414. | Pipra, Voyez Manakin Pique-bœuf, p. 387, 402, 426. Piscivores , p. 320. 47% 472 Platalea on Platea , Voyez Spatule. Platypodes, p. 4209. Plèvre, p.46, 115. Plongeon, p. 394, 433. Plongeurs, p. 368. Plotus, Voyez Anhinga. Plumage, p. 217. Plumes , p. 124, 212, 213. Plumipèdes, p. 398. Pluvier (Pluvialis) ,p. 391, 406, 437. Podiceps, Voyez Grèbe. Poils, p. 124. Poisons, p. 170, 324. Polytmus , Voyez Colibri. Ponte, p. 54, 154, 171. Porphyrio, Voyez Poule-Sultane. Poule d'eau, Voyez Gailinule. Poule-Sultane , p. 393. Poulets, Voyez Poussins. Poulie musculaire, p. 101. Poumons , p.45, 46, 115. PouparT, p. 222. Poussinière, p. 168. Poussins, p. 167, 171 et suiv. Préhensipèdes , p. 210. Prion, p. 433. Procellaria, Voyez Pétrel. Promérops , p, 387. Prunelle, p. 102. Psittacus, Voyez Perroquet. Psophia, Voyez Agami. Pubis (os), p. 81. Puffin, p. 394. Pupille, p. 1o17. Pyrrhulu, Voyez Bouvreuil. TABLE Q. Quadrupedes (variétés parmi les), p- 360 et suiv. Quarré (l'os) p. 71. Queue, p.81, 215, 216. EF. Radius (los), p. 82. Râle , p. 382, 406, 414, 436. Raphus, Voyez Dronte. Rhamphastos, Voyez Toucan. Rapaces, p. 424. Ratte, p. 123. REaumur, p. 163 et suiv. Recherches à faire, p. 157, 340, 342, 346 et suiv. Rectrices, p. 215. Rectum, p. 49, 122. Recurvirostra, Voyez Avocettes Reins, p. 122, 123. Rémiges, p. 215. Réseau, p. 48. Respiration, p. 44. Rétine, p. 102. Rétipèdes, p. 209, 368. Rhea, Voyez Touyou. Rhinchope, p. 415. Rhynchops, Voyez Bec-eñ-ciseaux. Rocher (l'os du), p. 69. Rollier, p. 378, 386, 402, 427. Rossignol, 277. Rotule, p. 85. Rupicola, Voyez Coq-de-roche. DES MATIÉRES. Ryschopsalia où Rhynchops , Voyez Bec-en-ciseaux. S. Sac lacrymal, p. 102. Sacrum (l'os), p. 79. Sang, p. 43, 114. Savacou, p. 406, 436. Scapulum , Voyez Omoplate. ScHÆFFER, p. 396. Scythrops, Pp. 41r. Sclérotique, p. 102. Scolopax, Voyez Bécasse. ScoPoLi, p. 368. Seopus, Voyez Ombrette. SCRADER, P. 1606. Scutipèdes, p. 209. Sécrétion, p. 44, 50. Sections, p. 349. Sédentaires (oiseaux), Let 1325 et suiv. Sédilipédes, p. 210. Sémipalmipèdes, p.211. Sens, p. 57, 97.' Sensibilité, p. 57. Serres, c’est-à-dire, ongles des Ra- paces. Sésamoïdes (ossellets), p. 89. Silencieux (oiseaux), p. 282. Sittelle (Si#fa),.p. 378, 402, 428. Sommeil des oiseaux, p. 315. Spatule , p.392, 405. 436. Spheniscus, Voyez Manchot, Sphénoïdal (l'os), p. 70. Squelette, p. 65. Tome I. ' 479 Station, p. 226. | STENON, p. 186, .222.. Stercoraire, p. 394. L Sterne, p. 394, 404, 433, Y oyez Hirondelle-de-mer. {À Sternum, p. 78. # Strix, Voyez Chouette. Struthio, Voyez Autruche. Sturnus; Voyez Etourneau. Styloide (apophyse), p. 89... Sula, Voyez Fou. Syia, Voyez Fauvette. +. Tangara (Tanagra), p- 381, 307, 409 ; 426. Tantalus, Voyez Ibis. Tarse, p.88, 508. j Taxidermie, p. 439- T'emporal (los) > P- 69. Testicules, p. 42 | Tête, p.67, 98. Tete Mae Voyez Maiion à Tétradactyles, p. 209, 396, 397. Tétras , p. 133, 407, 412, 480. Thyroïde, p. 288. : | Tibia, p. 88/1: Tinamou, p.412, 43r. Tiran, p. 426. . Todier ( Todus.), p. 379, 390, 403, 430. Torchepot; p. 389, Voyez Sittelle. Torcol ( Torquilla ) , p.377, 389, 403542 otit Toucan, p.390, 403, 422. Ooo 474 Toucher, p. 96. Touraco , p.423. FAST. p- 131. | Touyou, p: 160, 391, ji 438. Trachée-artère , 295 et suiv. Tragus, p. 104. _ Tridactyle, p.431: Tridactyles (:oiséaux } , 396, .397. | Tringa , Voyez Via: Trochilus, Voyez Colibri. Trogon , p. 209 ; Voyez Couroucou. Tnt de Fallope ; p- 55. AY Trompe d’Eustache, P- 104. Trou audiuf, :p+ 103. Troupiale, p. 379, #86, ee Tubercule rostral, P. 55. Tucana, V oyez Téucan. > LM Tisrdus , Voyez Grive. Tympan, PJ 104. ln. Tympaniforme ( membrane)! P- 293. Ü LA HTML Upupa , Voyez Huppe. Urétre, p. 45e f | | Uria, Voyez Guillemot. # Urine, p. 495.1224 | Uvée, p- 101. V. Vadipèdes, p.210. Vaginal (Faginalis) p: 43$S voye Chionis.…. Vaisseaux du jaune, p.199: Vaisseaux lactés, p. 50: Vanneau , p.391, 405, 437. p:45; 114; 292, T ABLE . Variétés, p.345 et suiv. 353 et sui. | Vautour, p 385, 401, 424. Végétaux, p.11. Veines, p. 6. Ventricule, p. 44; 116. Verge, p. 142. Vertébres caudales, p. Br. Vertébres cervitales, P- 73. P- 74 Vertébres lombaires, p.79. Vertébres sacrées, Voyez Sacrum. Vertébres dor sales s VESLING, p. 161. Vestibule , P. 104. Vico-D’Azyr, P. 74: 78, 79; 114, 121, 197, 290. Vie,-p: 125. ’itellum , Voyez Jaune. Vivipares, p. 454. Voix, Voyez Chant. Vol, p- 205 et sui. Vomer, p.70. .! VosMAER, p.284. . | . Vultur, Voyez Vautour. W. VVozr, p.192. 1 ï. Xantornus, P- 379, Voyez Cavonge. . D di | : 116 Yeux, p. 200 et suiÿ. + Funx, Ko Torcol. Zoophages P- 321. Zygomatique (arcade), p- Ti. Fin du premier Ÿ Lu ei LANEES Te EU PS TT > AR n— TS RTE Tr _—— SE ES 0 Re et dt ce : TR =