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Bra- connot, Dumas et Ligbig, une substance éminem- ment nourrissante, mais qui donne particuliérement beaucoup de lait aux femelles qui allaitent. L’amidon, la gomme, le suere, je l’ai déja dit plus haut, sont également alibiles. Et, dailletirs, si on compare la colonne du tableaw qui renferme les quantités de ma- tiires solubles ou nutritives, avee celle qui contient lubleset insolus Peau et les matiéres insolubles ou non nutritives, bles. . ) _s : om reste convaincu’ que Jes sraines des pois, des gessesy dés vesces, constituent des aliments trés nourrissants pour les‘ moutons. Enfin, je ferai remar- reese een quer qué le poids des matiéres nutritives est, en moyenne, de 2 gr., 793, tandis que celui de l’eau est deOgr. 234. Les bétes alaine, enmangeant ces erai- Cot saiee eS succulentes, introduisent done pew d’eau dans leur sang. Aussi ce liquide, par l'usage prolonge, en 54 paille et en grain , des Iéguminenses dont il s’agit, devient-il épais, poisseux aux mains, et les animaux sont-ils altérés, echauffes, excités; et ce n'est point sans fondement qu’on dit, en langage vulgaire , que ces aliments éechauffent les moutens, brulent leur sang et les rendent fourbus. Je peux donc dire que la béte a laine de la Beauce,'en prenant pendant six mois de l’année une nourriture seéche composée de graines de céréales et daliments a cosse, mange son sang pour me servir de Pexpressionde Liébig; ou en d’autres termes fait trop de sang, attendu que ces aliments étant digérés, don- nent unchyle blanc épais, lequel augmente la quantité normale du suc nourricier, fait predominer ses prin- cipes organiques et diminter son eau. C’est d’ailleurs ce que examen du sang dans |’héematometre démon- tre, et ce que l’analyse quantitative prouve. En effet, ainsi que je l’ai expérimenté avec MM. Andral et Ga-— varet, si on soumet les bétes a laine dont on a d’abord analysé le sang, a une alimentation tres nourrissante, on voit le chiflre des globules, de la fibrine et de l’al- bumine, augmenter, et la quantité d’eau diminuer. Je me crois donc fermement autorisé a dire que les troupeaux dé la Beauce qui mangent pendant tout Vhiver étant en repos a la bergerie et sans faire de notables déperditions , beaucoup d’orge, d’avoine, D2 de vesces et'de gesses, fontun sang trop riche en glo- bules, en fibrine , en albumine, et trop pauyre en sérosité ou en eaus que c’est ce sang ainsi constitué et partant plus rouge, plus épais, plus coagulable, plus excitant, plus nourrissant qu'il ne doit l’étre, qui injecte les plus petits vaisseaux, rougit la pean, les conjonctives et généralement tous les organes, force larespiration a s’accelérer, augmente la chaleur ani- male, détermine de la vivacité dans les mouvements, donne de ’embonpoint et prédispose ainsi l’animal aux congestions, aux hémorrhagiesou en d’autrester- mes a la maladie de sang, s'il ne la détermine pas. Vinat faits bien circonstanciés, que je crois utile de rapporter ici, recueillis chez differents cultivateurs qui ont perdu depuis cinquante jusqu’a cent cin- quante bétes sur deux ou trois cents, soit en mars, soit en avril, aprés avoir donné, eux ou les bergers, une trop forte ration de grain, ou de vesce, ou de gesse en paille et en grain, a leurs troupeaux pen- dant Vhivernage, vont démontrer toute l’exactitude de l’assertion que je viens d’énoncer. Premier fait. — En 1825, M. Braquemont, fer- mier a la Provenchere, commune de Huétre, a perdu de la maladie de sang, pendant le mois de fevrier, 150 bétes sur 200 dont se composait son troupeau. Ii fut reconnu et constaté que le berger volait du D3 blé pour le donner aux moutons. Ce fait m’a été rapporté par M. Braquemont et par M. Foucher son veterinaire. Deuxieme fait. — Pendant l'hiver de 1839, M. Ri- viere, fermier a la Borde, commune de Brissy, nour- rissait ses brebis meres avec une forte ration de vesce d’hiver, en paille et en grain, et une provende com- posée d’orge, d’avoine et de son. Les vesces furent continuées pendant tout Phiver, et on ajouta une pro- vende pendant lallaitement jusqu’au moment du sevrage. Sur 200 brebis, 85 périrent pendant le mois de mars de la maladie de sang. Trotsteme fait. — Pendant le méme hiver, avant et apres le sevrage, les agneaux de M. Riviére furent alimentés avec des vesces et de la provende données a forte ration, et sur 200 agneaux, 75 périrent dans le commencement d’avril et les premiers jours de mai. Ces agneaux étaient magnifiques. Quatrieme fait. — En 1842, deux superbes be- liers furent achetées par M. Riviere pour lutter avec ses belles et grosses brebis. Ces animaux furent nourris ayant la lutte avec une forte ration de pro- vende. M. Riviére eut la douleur de voir mourir ses deux beliers de Ja maladie de sang avant de les avoir fait lutter. Ces animaux ont été ouverts par M. Fou- cher véterinaire, et le sang de rate Jut constate. _ dA Cinguieme fait. — M. Riviére, indépendamment de son exploitation principale, fait valoir une autre petite ferme située a un quart de lieue de la ferme de la Borde. La nature du sol est semblable et !a culture est la méme; mais M. Riviére place dans cette ferme ses bétes antenaises et de 2 ans(gandines), ainsi que ses vieilles brebis. Or, ces animaux non destinés a la reproduction sont peu nourris Vhiver et il n’en meurt point du sang de rate. Je ferai remar- quer ici en passant que les bergeries de la ferme de la Borde sont grandes, aérées et carées trois fois Viniver ; tandis que celles de la petite ferme sont basses, sams air et curées seulement en novembre et en mars. Sixiéme fait. — En 1839, M. Verdureau, culti- vateur a Chevilly, a perdu 60 brebis en quinze jours pendant le mois de fevrier. Cette mertalilé a été at- tribuée a un excés de nourriture que ce cultivateur donnait alors & ses brebis. Ce fait m’a été commu- nigué par M. Verdureau et M. Foucher vétérinaire, ul a ouvert la plupart des animaux. piuy Sepliéme fait. -- En 1836, M. Lefebvre, cultiva— teur et éleyeur distingue a la ferme de Lagragne, commune d’Arthenay, tenta de nourrir trés abon- damment ses brebis avant et pendant l'allaitement dans le but d'avoir de gros agneaux. En mars et dans 55 Je commencement d’avril, ce cultivateur perdit 450 -bétes, brebis et agneaux. Huitiéme fait. — M. Barillon, cultivateur 4 la ferme de Creuzy, commune de Creuzy, depuis douze ans ne perdait que peu de bétes de la maladie de sang. Cette année (4842), a compter du 45 dévem- bre jusqu’au mois d’avril, M. Barillon a éte forcé de donner de Ja paille et une provende compeosée d’orge et d’avoine au poids de 30 kilogrammes (60 livres) pour cent moutons ; en ayril, 60 bétes sont mortes sur 300 animaux composant le troupeau. Neuviéme fait. — En 1841, M. Langet, cultiva- teur a la ferme de Creuzy, et veisin de M. Barillon avait été forcé par une pénurie de fourrage de nour- rir son (roupeau avec de la paille de blé et de lorge en grain dont la ration en poids pour l’orge avait été de 560 grammes (4 livre 2 onces par béte pen- dant tout ’hiver. Ce cultivateur a vu mourir au com- mencement de l’eté 80 bétes sur 200: Dixiéme fait. — En 13842, M. Langet n’ayant point récolte de fourrage tenta une seconde fois de nourrir tout Vhiver son troupeau composé de 180 bétes, en ne donnant que 500 grammes (4 livre) de grain d’ogre par jour a chaque béte, et neanmoins il perdit au printemps 60 de ses plus beaux moutons. Ces deux faits, que j'ai recueillis chez le propriétaire yi eee 56 ont en outre été constatés par M. Foucher, vetéri- naire a Chevilly. Onziéme fait. — En 1841, M. Lelut, maitre de poste et cultivateur a Arthenay, ayant récolté beau- coup de vesces, de pois d’hiver en fourrage et en grain, fit manger a son troupeau formé de 470 bétes, une forte ration de ces fourrages pendant Vhiver; au printemps, ce cultivateur perdit 40 bétes. Cette an- née (1842), M. Lelut n’a donné qu’une faible ration de ces aliments, et la perte ne s'est élevce qu’au nom- bre de 18 a 20 bétes pour toute l'année. Douziéme fait. — M. Duval, fermier a Trinay, cultive les terres de la ferme de l’Ardoise depuis six ans. Chaque année, ce cultivateur perdait, ainsi que les fermiers ses voisins, de 25 a 30 bétes. En 1844, M. Duval ayant donné pendant rhiver une forte ra—- tion d’avoine et d’orge a ses animaux, a vu mourir 180 moutons au printemps sur 400. Depuis cette mortalité considerable, ce cultivateur ne donne qu'une faible ration de grains, et le chiffre de la mortalité ne s'est élevé qu’a 30 a 40 bétes malgré la sécheresse de Veté de 1842. Treizieme fait. — Peu aisé et peu soigneux, M. Ba- raillon, fermier 4 Apilly, commune de Trinay, pos- sede . See composé annuellement de 200 a 250 bétes. Il le nourrit exclusivement, et depuis plus ave de dix ans, de paille, de vesce et de grains d’orge ou d’avoine. D’ailleurs le sol de la ferme d’Apilly est sec, calcaire, ferrugineux, et produit des plantes qui donnent beaucoup de sang. En 1833, M. Barail- lon perdit de la maladie de sang 193 bétes sur 200, vers le commencement du printemps. En 1842, la mortalité s'est élevee a 80 sur 270. M. Boucher, vétérinaire a Arthenay, a été témoin des onziéme , douziéme et treiziéme faits. Quatorziéme fait. — M. Chantrereau, fermier a Mauregard, commune de Thiey Saint-Benoist, a été force en 1842 d’alimenter son troupeau composé de brebis, d’agneaux et de moutons de dix-huit mois, avec une ration de grain plus forte que celle qu’il don- nait habituellement. Les années précedentes, la mor- talité se manifestait pendant les mois de juillet et aout; en 1842 elle s’est déclarée au mois d’avril. La perte a été de 93 bétes sur 390. La mortalité or- dinaire était de 25 4 30 par an. M. Porchon, vétéri- naire a Neuville, a constaté ce fait sur les lieux. Quinziéme fait. — M. Dupré, fermier 4 Manche- cour, cultive une belle exploitation sur les terres de laquelle il récolte beaucoup de grains, de fourrages, et notamment ces vesces dhiver. I] nourrit fortement son troupeau formé de 600 bétes. Or, toujours dans cette exploitation la mortalité commence 4 la fin de la 58 mauvaise saison. Pendant Vhiver de 1840, M. Dupre ayant donné une forte ration de vesces recueillies en maturité , eut la douleur de yoir mourir 200 betes au mois d’avril dans son troupeau. Seiziéme fait. — En 1840, M. Chaumedru, a la ferme de Villers-Martin, commune de Manchecour, tenta de distribuer une bonne ration de provende a ses agneaux, afin de les avoir plus gros; mais au mois d’avrilil en perdit175 sur 200. M. Gendrot, yétéri- naire a Pithiviers, a été témoin de cette perte. Dix-septiéme fait. — M. Poisson a la ferme de De- nainvillrers prés Pithiviers , ayait récolté en 1839 une trés grande quantité de tréfle. Une forte ration de cette plante bien emmagasinée fut donnée tout Phiver au troupeau pour remplacer le regain de luzerne ; mais la ration de provende fut conseryée en méme quantité. Sous l’influence de cette alimentation sub- stantielle, les animaux prirent un embonpoint remar- quable; mais en mars, la maladie de sang se déclara, et M. Poisson perdit 200 bétes sur 250. Ce cultiva- teur s’empressa de conduire le reste du troupeau dans un pré humide au bord d’une riyiére ou les animaux n’ont trouvé 4 manger que quelgues plantes vertes et trés aqueuses, et la mortalité cessa aussitot. M. Gendrot a été temoin de ce fait. Voici un exemple qui démontre peremptoirement 59 que les vesces en tiges, en gousses et en grain sont des plantes qui nourrissent beaucoup les _bétes ovines et occasionnent promptement la maladie de sang. Dix-huitiéme fait. — En 1827, M. Popot, cultiva- teur 4 la ferme de Cuny, commune de Gidy, avait achete a Janville 300 bétes, les unes agées de 2 ans, au nombre de 200, les autres Agées de 4a 5 ans, au nombre de 100. Ces bétes furent amenées a Cuny au mois de juillet. Alors M. Popot venait derécolter dela gesse cullivée (pois cornu) et de la vesce d’hiver dans 5 a 6 arpents de terre, et ce cultivateur entenda et soigneux avait remarque que malgré l’attention qui avait été prise pour récolter convenablement ces four- rages par un temps chaud, beaucoup de debris de ces plantes et particuligrement des gousses remplies de grain, étaient restés sur le sol. M. Popot s’absen- tant pour quelques jours, avait séverement défendu a son berger de ne point conduire le troupeau sur le champ ou les yesces et les pois venaient d’étre récol- tes; mais le berger pensa devoirne point tenir compte des ordres de son maitre, et mena le troupeau pendant trois jours sur le terrain dont le parcours lui avait été interdit. Quatre jours aprés, les animaux mouraient de la maladie de sang. 120 antenais sur 200 périrent. Les yieilles bétes de 3 A 4 ans furent épargnées en 60 partie. M. Foucher, vétérinaire, a été temoin de ces pertes. Dix-neuviéme fait. — M. Camu, cultivateur a Vil- — A lermain, nourrissait depuis longtemps ses bétes & laine pendant Vhivernage avec de !a paille , de la luzerne et une petite ration de provende. Ayant ré- ' colté en 1840 une grande provision de vesce @hiver — en paille et en grain, ce cultivateur se décida a don- _ ner de ce fourrage a son troupeau en remplacement if de la luzerne. 560 grammes (1 livre 2 onces) de ce — fourrage seulement furent distribués a chaque béte — pendant les mois de février et mars. La maladie de sang se déclara a la fin de ce dernier mois, et 50 bé—_ tes sur 500 en périrent. Durant les hivers de 1841-1842, M. Camu ne donna point de ce fourrage perfide, et il ne perdit de _ la maladie de sang que quelques bétes pendant les 8 que queig p { chaleurs. V ingtiéme fait. ~— M. Gaullier de la ferme de Se- ronville, commune de Prénouvelon, cultive une trés | vaste exploitation. Son troupeau composé de 900 a | 4,000 bétes métis mérinos est nourri abondamment © Phiver, aussi M. Gaullier de méme que tous les grands cultivateurs de la Beauce, perd-il annuellement beau- coup d’animaux du sang. En 1830, M. Gaullier es ' saya de donner a ses brebis une plus forte ration de 61 provende et de vesce que les hivers précédents, afin de faire sécréter plus de lait ases brebis ’homme, et particuligrement sur la figure, la poi- trine, les bras, comme aussi le contact du sang qui s’échappe des cadavres; les manipulations faites sur les debris cadavériques aussitét ou peu de temps apres la mort, soit par les bergers qui dépouillent les animaux et qui en retirent le suif, soit par les vete- rinaires pour étudier la maladie, soit par les tan- neurs, les corroyeurs, pour en travailler les peaux; les blessures faites en dépouillant, disséquant les cada- vres, sont des conditions qui communiquent la pus- tule maligne ou le charbon a l’espéce humaine. J’ai consigné dans mon travail sur les maladies contagieu- (1) Voyez un exemple bien remarquable de contagion dans le mé- moire de M. Herpin, — Annales de !’agriculture frangaise, 3° série, p. 16, 451 ses, des faits qui ne prouvent malheureusement que trop cette dangereuse communication (4). Yay , ; “Anta ol Non-contagion Je n’ai observé aucun fait de contagion aux ,Nomconiagion maine en Beau- hommes pendant mon séjour en Beauce. Les veterl- ce. ‘naires que j'ai interrogés sur ce point important, m’ont repondu négativement; et cependant, ainsi que jai pu m’en assurer, les bergersne prennent aucune precaution pour dépouiller les cavlavres. Dans les champs ou aux parcs, trés souvent ils n’ont point d'eau pour se laver les mains, et sont forcés de se les nettoyer avec leur urine. Je ne vois donc rien sous le rapport de létiologie de la maladie de sang de la Beauce qui puisse la faire considérer comme une maladie charbonneuse. B. Symptomes. Les distinctions que les auteurs vétérinaires ont faites du charbon, en fiévre charbonneuse et en charbon symptématique, me paraissent une con- vention scholastique, car la maladie, dans lun comme dans l'autre cas, est de la méme nature , et dérive des mémes causes; elle n’offre de diffe- rences que dans la forme qui la traduit au sens de 4 a lobservateur. Nous ne ferons donc aucune distinc— ee (1) Voyez: Traité sur la police sanitaire des maladies contagicuses des animaux domestiques, p. 490 et suivantes. * Conclusion, 152 tion dans les symptémes de l’une ov de l'autre des deux formes que peut présenter l« fiévre charbon- neuse des bétes a laine. Debut , marche et terminaison de la maladie. — Lorsque la fiévre charbonneuse debute, la béte a laine éprouve des frissons passagers, est triste, reste couchée a la bergerie, ou marche en arriére du troupeau lorsqu’elle est au champ; la peau du nez, les larmiers, les lévres, les conjonctives , au lieu d’étre d’un rose vif, ont une teinte d’un noir bleudtre ou fonceé. La béte est rapidement abattue, faible et chancelante. Bientét de petites taches bru- nes se montrent sur la muqueuse des yeux, et a la peau; souvent aussi des cedemes d’un rouge li- vide se déclarent a la téte, sous les machoires, aux aines, aux mamelles; une crépitation particu- liére se fait entendre lorsqu’on presse Ja peau dans la région des reins. Si on ouvre la jugulaire ou toute autre veine, un sang noir épais s’écoule du vaisseau. Le sang recueilli dans un vase reste souvent in- coagulé, et se putrefie avec une grande rapidite. Marche de la 4 a marche de la maladie est prompte, durant son maladie. - 6 . . cours les animaux éprouvent de violents frissons ; parfois la bouche est chaude, séche, d'autres fois la muqueuse est froide, et une salive abondante s’é- coule par la commissure des lévres. Quelques bétes 153 éprouvent des coliques qui sont suivies du rejet de matiéres excrémentitieMes rougies par du sang. D’au- tres rendent une urine sanguinolente , et rejettent un sang écumeux par les naseaux. Bientot les taches noires de Ja peau, des conjonctives, se multiplient et s’élargissent; les tumeurs oedémateuses deviennent livides , noires, insensibles, et marchent vers la gan- gréne ; un emphyséme général se manifeste, un sang noir incoagulable s’écoule des vaisseaux veineux qu’on a ouverts, les tumeurs se flétrissent , se creu- sent, se gangrenent, et la mort termine bientot cette scene morbide. La durée totale de la maladie varie selon la violence de son début et lage des animaux. Les jeunes bétes meurent ordinairement aprés un temps plus court que les adultes et les vieilles. Toutefois cette durée n’est pas moins d’une heure au moins, et de douze a vingt-quatre heures au plus. Symptémes différentiels. — Les frissons, la couleur des conjonctives et de la peau, les pétéechies des mu- queuses, les taches rouges livides et les engorgements charbonneux de la peau et du tissu cellulaire sous— cutané , la non coagulation, la couleur noire et Ja rapide décomposition putride du sang, sont les prin- cipaux symptodmes qui distinguent la fiévre char- Durée totale. Symptémes caractéristiques. 154 bonneuse de la maladie de sang due a une alimen- tation trop substantielle et de nature polyhémique. C. Lésions cadaveriques. Les cadavres se décomposent avec une grande promptitude, en répandant une odeur infecte et in- supportable. Un sang noir s’écoule de tous les gros vaisseaux veineux ; des infiltrations jaunatres se mon- trent dans le tissu cellulaire sous-cutané, dans l’épais- seur des muscles, soit dans les régions correspondant aux tumeurs cedémateuses, soit et principalement aux environs de la gorge. Les vaisseaux mésentériques sont remplis d’un sang noir, des épanchements sé— reux et séro-sanguinolents existent entre les lames du mesentére. Les intestins contiennent quelque- fois une bouillie noiratre infecte, due a du sang épanché et décomposé. La muqueuse est d’un rouge noir et infiltrée par du sang, le tissu cellulaire sous- muqueux et sous-séreux est gorgé de serosité roussa- tre. La rate est parfois grosse et remplie d’un sang noiratre et deja décomposé ; d'autres fois cet organe offre seulement des taches noires plus ou moins lar- ges occupant sa superficie et son épaisseur. La sub- stance rénale est ecchymoseée, ainsi que la vessie; une infiltration séreuse existe souvent a la région sous- lombaire. Le foie est jaunatre, des taches brunes ou 155 livides se montrent dans l’épaisseur de son tissu. Les poumons présentent beaucoup d’ecchymoses, les bronches n’offrent rien de notable. Les cavités du coeur droit, les grosses veines, sont remplies par un sang fluide, épais, trés noir et ternissant les ins- truments polis. Les ganglions lymphatiques des di- verses parties du corps sont noirs, ecchymosés et ra- mollis. Les altérations que je viens de signaler ont été indiquées par la plupart des auteurs qui ont deécrit le charbon des bétes a laine, ce sont celles que les _ vétérinaires observent annuellement, ce sont aussi celles que j’ai toujours remarguées depuis long— temps. Les principales differences qui distinguent les lésions de la fievre charbonneuse de la maladie de sang, consistent donc dans la putréfaction trés rapide des cadavres, la présence d’un sang noir in- coagule infecte dans les gros vaisseaux, et surtout les infiltrations séreuses gélatiniformes ou noiratres, existant dans le tissu cellulaire sous—cutané, les la- mes du mésentére; enfin les ecchymoses nombreu- ses de tous les tissus, de tous les organes. D. Nature et siege. On pourra objecter que dans la fiévre char- bonneuse, de méme que dans la maladie dite de Distinctions. 156 sang, les intestins, la rate, les ganglions lymphati- ques, les reins, présentent a peu prés les mémes lé- sions, cela est vrai; que dans l’un comme dans !’au- tre cas, la maladie a son siége dans le suc vital, cela est encore vrai; mais dans le sang de rate de la Beauce, de méme que dans celui de tous les pays sains et de grande culture, le sang est alteré parce qu'il est trop riche en matériaux reparateurs et exci- tants et trop chargé de globules; tandis que dans la fievre charbonneuse, les principes organiques de ce fluide sont altérés par un élément putride étran- ger 2 sa composition normale quien altére ses princi- pes organiques et en modifie ses propriétés excitantes et nutritives. Que si dans ce dernier cas le sang s’é- panche sous la forme d’ecchymoses , dans !e canal intestinal, dans les reins, dans la rate, dans les gan- glions et généralement dans tous les organes, cette circonstance insolite doit étre rattachée a une alté- ration putride encore peu connue de ses globules, de ses éléments fibrino-albumineux, altération grave qui en facilite la sortie passive, c'est le mot, a travers les porosités des vaisseaux capillaires intermédiai— res. E. Moyens préservatifs. oe Pour préserver les animaux de la maladie de sang charbonneuse, il est indispensable : ee eee 457 4° De ne point conduire les bétes a laine aux environs des lieux ou se dégagent des miasmes pu- trides, soit du sein de la terre, soit des eaux croupis- santes; d’éviter surtout le parcage au voisinage de ces lieux perfides et mortels pour les troupeaux. Ces attentions devront notamment étre remplies, le soir, le matin, les jours brumeux, et les journées de chaleur qui suivent les pluies d’orage; 2° D’éviter les abreuvoirs dont les eaux sont cor- rompues et impures; d’abreuver les animaux, soit au pare, soit a la bergerie avec de l’eau de puits bien aérée, dans laquelle on ajoutera le vinaigre ou Yacide sulfurique dans les proportions que j'ai indi- quees page 111; | 3° De percer des jours dans les bergeries, dans le but de les aerer; d’éviter l’amoncellement des fu- miers pour prévenir le dégagement de gaz putrides et ammoniacaux qui engendrent la maladie ; d’enle- ver le sol imprégné de matiéres animales tous les ans ou tous les deux ans au moins, et de le rem- placer par une couche de terre vierge ; 4° De ne point conduire les troupeaux au voisi- nage des lieux ou d’autres troupeaux meurent de la maladie charbenneuse, afin de ne point s’exposer a la contagion ; 458 8° De bannir les saignées préservatrices, parce quelles activent absorption des éléments septi- ques qui causent la fiévre charbonneuse. F. Moyens preservatifs a mettre en pratique lorsque la maladie est déclarée dans un troupeau. 4° L’émigration des bétes a laine des lieux infec- tants est le moyen le plus sir d’arréter le mal. Ce- pendant, sila contagion s’est répandue dans le trou- peau, si des animaux portant en eux les germes de cette contagion, sont de temps en temps atteints de Ja fiévre charbonneuse, et répandent de nouveaux germes de destruction, l’émigration devient souvent inutile, puisque sans cesse le mal se reproduit et se transmet. 2° L’enfouissement des cadavres est une mesure de rigueur; les animaux seront donc enterrés dans des endroits isolés de maniére que, jetés dans la fosse, ils soient recouverts de 50 a 60 centimétres (un a deux pieds) de terre bien battue pour pré- — venir tout dégagement d’émanations contagieuses. Les peaux ne seront point exposées a l’air, pour les faire secher, aux environs de la bergerie. 3° La saignée pour prévenir la maladie est en< | core ici plus nuisible qu’utile. 4° L’administration de substances toniques et lé= | 159 gérement astringentes est d’un tres puissant se- cours pour prévenir la septicité du sang, tonifier Yorganisme, et rendre les liquides et les sodides moins impressionnables a l’action putréfiante des élémenis septiques. G. Moyens curatifs. Si Paltération du sang est rapide, si la maladie a une marche foudroyante, si surtout elle s’accompa- ene de coliques , d’expulsion de matiéres excrémen- titielles rougies par du sang, si les urines sont san- euinolentes, il n’est guére possible d’en guérir les ani- maux. Il vaut mieux les sacrifier et les enfouir sur Je champ. Si la fiévre charbonneuse parcourt une marche moins rapide; si surtout elle s’accompagne de dépéts sanguins dans le tissu cellulaire sous cu- tané, de taches érysipélateuses 4 la peau, de pété- chies sur les conjonctives ; si les animaux n’expulsent point de sang par l’anus, si leur urine n’est point sanguinolente, il est possible quelquefois de sauver la vie 4 ceux qui sont bien constitués et d'un bon tempérament, en administrant la teinture, le vin de quinguina, le vin de gentiane, les décections con— centrées de petite centaurée, d’aunée, d’écorce de | chéne, unies au vin, a la biére ou au cidre. Un cen- tilitre d’eaude Rahel dans deux décilitres d’eau, con- 460 stilue un excellent breuvage tonique et antiseptique, peu cher, qui convient beaucoup dans ces mala- dies. Les scarifications, les mouchetures, lotionnées en- suite avec l’essence de térébenthine, la cautérisation avec le fer rouge des dépdts sanguinolents nommés charbon, qui se manifestent ala peau et dans le tissu cellulaire sous—cutané, les frictions avec le liniment ammeniacal aux environs des points cautérisés, pro- curent bon nombre de guérisons. Indépendamment de tous ces moyens thérapeutiques, une alimenta— tion succulenie prise en petite quantité, pour éviter les indigestions, est indispensable pour reconstituer le sang altéré, nourrir et tonifier lorganisme. L’eau acidulée par l’acide sulfurique, constitue une excel- lente boisson antiseptique dont on abreuvera jour- nellement les animaux malades. Le quinguina et ses préparations se placent en premiére ligne pour faire atteindre ce but; mais ce précieux médicament ne peut étre donné qu’a des animaux d'une grande valeur, ou a quelques bétes de choix, a cause de son prix élevé. Les baies de geniévre coucassées, la poudre de gentiane, a la dose de 4.45 grammes (un gros) par jour et par hbéte, unies A une provende de son dans laquelle on ajoute en outre 3 a 4 grammes (un gros) de sel de 164 cuisine ; les feuilles de pin, de sapin unies aux four- rages, sont des moyens préservatifs moins couteux, plus faciles a se procurer que le quinquina, et qui donnent également de bons résultats. BIBLIOGRAPHIE. PAvuLet, — Recherches sur les maladies épizootiques ; 1775, t. I, p- 23, 49, 54, 373, 375, — t. II, p. 245, 260, 263, 457. CHABERT, — Instructions vétérinaires; 1790, 4° édition, t. Ie", p. 128. DamotsEAv, — Observations sur les causes probables d’une maladie contagieuse qui infecta tous les bestiaux de la ferme du sieur Le Gouet; 1807. Annales de!’Agriculture frangaise, 1°° série, t. XXX, p. 332. TScHEULIN, — Observations théoriques et pratiques sur Vinflammation gangréneuse de la rate du cheval, du beeuf, du mouton, etc. Corres— pondance de Fromage de Feugré; t. II, p. 74, 1810. Tessier, — Instruction sur les mérinos ; 1810, p. 232. De GASsPARIN, — Des maladies contagieuses des bétes 4 laine; p. 67, 1821. BARTHELEMY, — Notes sur la fievre charbonneuse des moutons. Compte rendu de l’Ecole d’Alfort; 1823, p. 44. BAILLY, — Recherches sur les fiévres intermittentes pernicieuses des hommes et des animaux; 1823. Archives générales de médecine, 1824, t.1V, p. 244. Dupuy, — Note sur une maladie des moutons. Journal pratique de médecine vétérinaire; t. I, p. 57, 1827. Dupuy, — Rapport 4 M. le préfet du département des Pyrénées-Orien- tales. Journal pratique de médecine vétérinaire; t. III, p. 287, 1828. CruzeL, — Observations de gastro-entérite miasmatique. Méme jour— nal; t. IV, p. 24, 1829, i; GayoT, — Mémoire sur la fievre intermittente des moutons. Recueil de medecine vélérinaire; t. XIII, p. 364, 1836. 44 162 Herrin, — Mémoire sur une apoplexie charbonneuse de la rate quia régné épizootiquement sur les bétes a laine dans les départements de l'Indre et du Cher, 1836 ;— et Annales de l’Agriculture francaise, 3° série, t. XVII, p. 5. DELAFOND, — Traité sur la police sanitaire des maladies contagieuses des animaux domestiques ; 1838, p. 486. D’ARBOVAL, — Dictionnaire de médecine et de chirurgie vétérinaire; art. Charbon. 163 CHAPITRE V. De Vempoisonnement des bétes & laime par fies pilamies vénéneuses. Plantes qui empoisonnent les bétes 4 laine dans les diverses saisons de Vannée. — Lieux ot ces plantes végetent. — Symptomes de l’empoi- sonnement, — Altérations cadavériques. — Moyens préservatifs et curatifs. L’empoisonuement des bétes a laine par les plan- tes venéneuses, est encore connu sous les noms de Gastro-enitérite aigué, de Gastro-entéritis , d entérite sur-aigué, decoliques sanguines, de colique des champs; son siége principal est dans la caillette (franche-mule) et les intestins; sa nature consiste dans une inflam- mation aigué de la muqueuse du tube digestif, par- fois compliquée d’alteration du sang. Cet empoison- nement se distingue de la maladie de sang par ses causes, ses symptomes, les lésions qu'il laisse sur les cadavres, ses moyens préservatifs et son traitement. Synonymie. 164 ETIOLOGIE. La maladie dont je vais tracer |’histoire, se mani- feste sur les troupeaux de certaines localités, dans diverses saisons de l'année. I! est donc important que j’en spécifie les causes au printemps, pendant été, Pautomne, et durant lhivernage. A. Printemps. Printemps. Les bétes a laine s’empoisonnent au printemps, depuis la mi-mars jusqu’a la fin d’avril, par les re- noncules, les adonides, les dauphinelles, les euphor- bes et les aconits. esrenoneutes A, Renoncules. — Les renoncules sont trés perni-~ cieuses pour les bétes a laine, et les désastres qu’el- les occasionnent sont ordinairement ignorés des cul- tivateurs. Dés que la pointe des herbes commence a paraitre dans les prairies, dans les guerets, les jaché- res, on se hate trop souvent d’y conduire les bétes a laine, et comme les fourrages secs ont été leur princi- pale nourriture pendant presque tout Vhiver, elles sont tellement aflamées d’herbes fraiches, qu’elles dé- vorent indistinctement tout ce qu’elles rencontrent. Les agneaux qui n’ont point encore pris de fourrages verts, et dont l’instinct, le gotit peut-étre, ne sont pas encore bien développés pour pouvoir distin- guer les mauvaises plantes des bonnes, en sont gené- 165 ralement les premiéres victimes. Les renonculesren= _jipoques ae ’ E ; leur acreié. ferment dans leurs feuilles, leurs tiges qui commen-— cent 4 s’étaler a la surface du sol, un suc verdatre, Acre, irritant et méme caustique, possédant d’au- tant plus ces funestes proprietés, que ces plan- tes commencent a pousser ; plus grandes et lorsqu’el- les sont en fleurs ou en graines, elles ont encore beaucoup d’acreté; mais elles la perdent tout a fait pendant la dessiccation. C'est donc particuliérement au printemps que ces plantes causent des inflamma- tions d’entrailles qui font périr promptement les bétes a laine qui les mangent. Voici quelles sont parmi les renoncules, celles que les moutons brou- tent parfois et qui occasionnent le plus souvent des accidents. Renoncule des champs, ranunculus arvensis ( L ) R. Echinatus (C). — Cette plante veneneuse est une des premiéres que l’on rencontre a Ja fin de mars et dans tout le mois d’avril, dans les chaumes d’avoine _ Elle pousse ‘ dans les guéreis. et d’orge, les guérets, les jachéres, en un mot dans les champs qu’on n’a pas semés l’automne préceédent. On la reconnait facilement & ses deux a trois feuilles ses caracteres. seminales, vertes, lisses, larges et découpées en trois lobes a leur bord supérieur. Les autres feuilles sont divisées en trois parties, elles-mémes découpées en plusieurs autres petites feuilles vertes et lisses. L’ori- Endroits ou elle végéte en Beauce. 166 gine de la tige est nu et d’un rose violacé. La tige en- tiére s’éléve a deux ou trois décimétres, et ses divi- sions portent de petites fleurs jaune pale. Il leur succéde des semences comprimées et hérissées latée- ralement de pointes nombreuses assez grandes. Elle est annuelle. | Cette renoncule croit dans les blés, les seigles de presque toutes les parties de la France. En Beauce je l'ai remarquée dans toutes les jachéres, dans les ‘blés, les seigles, les luzernes, les sainfoins, les tréfles de l'année. On ne la voit point dans les prairies ar- tificielles déja anciennes. C’est surtout dans les lieux un peu humides et dontla terre est légérement argi- leuse, qu'elle croit en abondance. Elle est rare dans les champs sablonneux et calcaires. Cette plante est trés répandue dans toute la Haute-Beauce Orléa- naise et dans les environs dela forét d’Orléans, 1a ou la terre est plus argileuse que sablonneuse, comme dans les environs des communes de Mareau, de Chil- leurs, de Bouilly. Ee fleurit et fait sa semence en mai, laquelle est déja mire au commencement de juin, et tombe dans le courant de ce mois; alors la plante se desséche de mantere qu'on en chercheratt en vain les traces apres la moisson, parmi les chaumes du froment et du seigle, Cette renoncule, trés acre, tres venéneuse, est ce- 167 pendant mangée avec avidité par les bétes 4 laine, ainsi que l’a tres bien observé Brugnone; aussi est-ce parmi les plantes acres qui végetent au printemps, celle qui oceasionne le plus d’accidents. Le savant _ vétérinaire Italien que je viens de citer a constate une mortalité prompte dans un troupeau, causée par cette plante (1). | Le docteur Guilo, Roeques (2), Gronier (3), M. le professeur vétérinaire Magne (4), s'accordent a re- garder la renoncule des champs comme trés dange- reuse pour les moutons. Dans la derniére excursion que je viens de faire dans les champs de la Beauce (mai 1843), j'ai vu cette plante, de concert avec Vadonide et la dauphinelle, empoisonner des mou- tons et les faire mourir. 2° Renoncule scelérate (ranuneulus sceleratus , L). — Cette plante qui pousse vers la fin d’avril dans Jes prés frais, au bord des fossés humides ou remplis d’eau, des mares, des étangs, est acre, trés irritante, et tres vénéneuse. Elle posséde d’autant plus ces per- fides proprietés, qu'elle est plus jeune. Quoique dédaignée généralement par les bétes a laine, a cause (1) Instructions vétérinaires; t. I, p. 311. (2) Rocques, — Phytographie médicale, p. 114. (3) Gronier, — Eléments @hygiéne vétérinaire; loeo citato. (4) Magne, — Principes @hygiéne vétérinaire ; loco citato. Elle végéte en Beauce avec l’a- donide et la dau- phinelle. 168 de son acreté, ces animaux la mangent cependant quelquefois volontairement les premiers jours qu’on les conduit au paturage. Daubenton a donné dans le ratelier la scélérate a des moutons qui l’ont man- gée avec avidité (1). M. Leuret (2) a vu cette plante déterminer une enzootie qui a disparu, lors- gue le propriétaire du troupeau, suivant le conseil de ce médecin, a cessé de conduire !es animaux dans le pré ou se trouvait cette renonculacée. Crapf (3), Paulet (4), Gronier (5), M. Magne (6), rangent cette plante parmi celles qui sont douées de propriétés trés malfaisantes pour les bétes a laine. Je ne l’ai point remarquée aux environs des mares, des flaques d’eau des plaines de la Haute-Beauce. Je ne l’ai vue que trés rarement aux bords des fossés humides de la forét d’Orléans. 3° Renoncule acre (ranunculus acris, L). — Cette renoncule qui croit particuliérement dans les prai— (1) Daubenton, — Mémoire sur le régime le plus nécessaire aux troupeaux. Instructions sur les bergers, p. 319. (2) Hygiéne de M. Magne citée, p. 195. (3) Crapf, Caroli, — Experimenta denonnulorum ranunculorum venenata qualitate; Vienne; 1766, in-8°. - (4) Recherches sur les maladies épizootiques des animaux ; i II, p. 379. (5) Eléments @hygiéne vétérinaire. (6) Loco citato, p. 195. 169 ries, dans les champs au bord des chemins, est en- core connue sous les noms de bouton d'or, de grenouil- lette. Ses feuilles qui sont souvent mangées par les brebis dans les guérets, au bord des chemins et dans les prairies, ou elle abonde, sont trés irritantes. Plu- sieurs accidents parmi les troupeaux ont été signalés comme ayant été déterminés par cette renoncule (1). M. Orfila a fait avaler le suc de cette plante étendu d’eau, 2 des chiens, quien sont morts en trés peu de temps (2). La grenouillette est rare dans les champs de la Beauce, 4° Renoncule flammule (ranunculus flammula, L). — Cette renoncule, encore nommeée Petite Douve, végéte dans les prés humides, les marais, et surtout dans les fossés peu remplis d’eau ou nouvellement desséches. Elle est quelquefois mangée les premiers beaux jours d’avril, lorsque les bétes a laine sont pressées par la faim. On prétend qu'elle donne la pourriture aux moutons en faisant naitre dans le foie des vers connus sous le nom de Douves, mais c’est une erreur grossiére. Cette plante est acre, bru- lante, et, d’aprés Gmelin (3), elle occasionne des co- liques, suivies d’une mort prompte, aux bétes a laine (1) Hebenstreit, — De cura pascuorum, 1752. (2) Orfila, — Médecine légale; t. Ill, p. 321. (3) Gmelin, — De herbis venenatis Germania. On prétend que cette plante donne la pourri- ture. 170 qui en mangent une notable quantité. La petite douve abonde dans les fossés humides qui bordent la forét d’Orléans, et surtout dans les environs de Marreau, de Bouilly, de Chilleurs. 5° Renoneule langue (ranunculus lingua, L). — Cette plante, nommée vulgairement Grande Douve, vit sur le bord des étangs et généralement dans les lieux aquatiques. Elle est acre, brilante, mais trés rarement mangeée par les moutons. 6° Renoneule bulbeuse (ranuneulus bulbosus , LL). — Cette renoncule, remarquable par sa racine bul- beuse, vit dans les prés, le long des haies et dans les pacages un peu frais; ses feuilles et ses tiges, avant la floraison , égalent en causticité, d’aprés Roc- ques, celles de la renoncule seélérate. Eile est aussi souvent broutée par les moutons. Daubenton I’a donnée par expérience, et il s’est assuré qwils la mangeaient avec ayidité (1). J’ai vu cette plante occasionner une mort trés prompte a des bétes a cornes qui l’avaient broutée. En Beauce, on ne ren- contre cette renoncule.qu’au bord des chemins et des haies dans les eax secs et caleaires. B. Adonides, adonis. — Les adonides, plantes de la méme famille que les renoncules, sont vénéneu- (1) Mémoire et Instruct. citée, p. 319. a a SSCS 174 ses pour les moutons. De méme que la renoncule des champs, elles commencent 4 pousser a la fin de mars, la mi-avril, dans les chaumes d'ayoine, dorge, les guérets et les jachéres, époques ot les moutons af- famés de plantes vertes, les mangent avec ayidite. Il est donc important que je fasse connaitre les carac- téres de ces plantes. Les adonides ont une racine fu- siforme et gréle. Toutes leurs feuilles sont dun vert tendre, trés découpées, linéaires et quelquefots pour- vues de petits poils blancs. La tige, parfois un peu rougeatre, est simple ou rameuse, et haute de 2 a 4 décimétres. Les fleurs sont tantot d’un rouge pour- pre, tantot d’un rouge de minium, tantét couleur de feu, parfois un peu jaunatres. Le calice est a cing folioles, les pctales, au nombre de cing a huit, sont oblongs et marques a leur base d'un onglet noir et luisant. Les capsules qui contiennent les graines sont nombreuses, oyoides, terminées par une pointe courte, droite ou courbe, d’ou résulte un épi ovale, oblong ou cylindrique. L’espéce d’adonide qui végéte dans les champs cultivés au printemps, est l’adonide d’dié, adonis es- tivalis (Linn. ). Cette adonide se reconnait a ses feuil- les composées, d’un vert foneé ou d’un vert tendre, finement découpées, et par sa fleur d’un rouge écla- tant terminant les tiges. Cette plante renferme un suc Caractéres des adonides. Adonide d’été, 172 acre, irritant, qui pique la langue et cause une im- pression désagréable dans la bouche lorsqu’on la mache, méme aussitét qu’elle commence a pousser. gole a ce ‘cs L’adonide d’été végéte abondamment dans tous renoncules’ ef " des dauphinelles les champs de la Beauce. On la voit cependant en plus grande quantité dans les lieux un peu frais. Les sei- gles, les blés, les sainfoins, les tréfles de l'année, en renferment beaucoup. Elle pousse a cété de la re- noncule des champs et de la dauphinelle pied d’a- louette. Cette plante annuelle et vénéneuse, est, je m’en suis assure, mangée par les moutons. C. Dauphinelle consoude, Delphinium consolida (Linn.), D. arvensis, D. segetum. — Cette renoncu- lacée, connue de tous les cultivateurs sous le nom de pied d'alouette des champs, ainsi que la renoncule arvensis et Vadonide d’été, commence a pousser a la fin de mars et dans la premiére quinzaine d’avril. On la remarque dans les mémes lieux et souvent a coté de la renoncule et de l'adonide. Facile a confondre ladauphinciiee’ avec cette derniére, lorsqu’elle commence a pousser, on l’en distingue cependant par ses premieres fewz/- les radicales, ussez larges, peétiolées et découpées en trots divisions principales; plus tard sa tige cylindri— que et lisse devient rameuse et porte des feuilles par- tagées en trois divisions principales, elles-mémes découpées en plusieurs laniéres linéaires. Ses fleurs, 173 ordinairement d’un beau bleu, quelquefois rou- gedtres, ou entiérement blanches, sont pédonculées et portent un éperon. La capsule qui succéde aux fleurs, s’ouvre longitudinalement, et renferme des graines d’un beau noir. La dauphinelle est abondante dans les champs gan¢ieg drop = Rn de la Beauce. secs ou frais de la Beauce. De méme que la renon- cule des champs et l’adonide, elle est broutée par les bétes a laines. Je m’en suis positivement assuré dans ma derniére excursion en Beauce. Elle renferme un suc acre, piquant, qui excite la salivation et laisse une impression désagréeable dans la bouche lors- qu’on la mache, C’est cesuc qui empoisonne les mou- tons qui ont mangé beaucoup de pieds-d’alouette. La renoncule des champs, l’adonide d’eté et la dauphinelle sont les trois plantes vénéneuses que j'ai fréquemment rencontrées dans les champs de la Beauce. Ainsi que je l’ai dit, elles vegetent dans les mémes lieux et poussent a la méme époque. Dans les jachéres ( avanris ), les seigles ou l'une ou l'autre de ces trois plantes sont trés abondantes, elles cau- sent 'empoisonnement des moutons qui les brou- Pertes occa= tent. Dans ma derniére visite des champs et des trou- sionnées par la renoncule, V’a— peaux de la Beauce, j'ai pensé devoir rattacher Ja Gunhinetc. perte de plusieurs bétes a laine, chez certains culti- vateurs, a l’usage de ces plantes. M. Rabier, cultiva- Anémone. Euphorbes. NTA teur distingué a Emerville, a perdu 27 bétes a laine dans la premiére quinzaine d’avril, alors que son trou- peau paturait sur des jachéres. J'ai visite ces parcours et me suis assuré que les moutons y avaient paturé beaucoup de renoncules des champs, d’adonides et de dauphinelles. Ces plantes abondaient dans un jeune sainfoin voisin de cette jachére. J’ai fait la méme re- marque a légard du troupeau de M. Jean-Louis, fermier a Santau, commune de Mareau, dont 15 a 20 bétes sont mortes pour avoir paturé dans des gué- rets ol poussaient beaucoup de renoncules et de dauphinelles. Je n'ai pu rattacher encore qu’a cette cause la mortalité que jai constatée dans le troupeau de M. Isidore Bonneau, fermier a Trogny. D. Anémone pulsatille (anemone pulsatilla L). — La pulsatille végéte dans les prés montagnenx et sur le bord des bois; elle n’est que trés rarement man- eée par les moutons. Le gros bétail la broute quel- quefois, et, d’aprés Gléditsch, elle occasionne une violente inflammation du canal intestinal avec pis— sement de sang (1). EK. Euphorbes. — Les euphorbes végétent dans les terres incultes, les paturages secs ou humides, dans (1) Pauiet, — Recherches sur les maladies épizootiques, t. Il, p. 391. | 475 les blés, et surtout au bord des bois et des chemins. Ces plantes renferment toutes un suc blanc laiteux qui jaunit un peu au contact de lair et d’une grande acreté. Les bétes a laine mangent trés rarement ces plantes. Daubenton les a données a des moutons pres- sés par la faim, qui les ont refusées (1). Je ferai ce- pendant connaitre celles qui ont été signalées comme ayant cause des accidents aux troupeaux. 1° Euphorbe peplis (euphorbia peplis, L). 2° -Euphorbe dentée en scie (euphorbia serrata, L). — la premiére de ces deux plantes acres et trés ir- ritantes végéte dans les paturages frais, la seconde vit sur les prairies s¢ches des provinces méridionales. D’aprés M. de Gasparin, ces deux euphorbes se- raient quelquefois mangées par les moutons aflamés, et détermineraient une inflammation des intestins promptement mortelle, connue dans le Midi sous le nom de Bescle (2). On peut ajouter a ces deux plantes malfaisantes, euphorbe des bids (euphorbia segeta- lis L), et la petite ewphorbe peplus (euphorbia pe- plus L). Jen’ai jamais vu les moutons manger ces quatre plantes dans les environs de Paris. Je n’en ai rencontré que trés rarement dans la Beauce; mais (1) Daubenton, — Mémoire et instruct. citée, p. 319. (2) Gasparin, — Traité des maladies contagieuses des bétes 4 laine, p. 90. Ces plantes sont trés rare- ment mangées par lesmoutons. 476 elles ne sont point rares dans la Brie, dans les lo- calités un peu séches. EF. Acontis. — Dans les pays de montagnes, Gro- nier assure(4) quelesjeunes pousses printanniéres de Vaconit napel (aconitum napellus, L), de \’aconit tue loup (4. licoctonum, L), de l'aconit anthora (A. an- thora, L), plantes quirenferment un suc acre et bri- lant, empoisonnent les betes a lame qui en mangent. Ces plantes ne croissent point dansles champs culti- vés. L’aconit napel végéte quelquefois dans les prai- ries, mais alors il est mange par les chevaux et les grands ruminants (2). G. Beurgeons de chéne, de fréne.— Dans }es localités boisées, montagneuses, les moutons qui broutent, dans les premiers moments de la végétation, le long des haies, des bois, des foréts, les bourgeons de chéne, de fréne, d’orme, dont ils sont ordi- nairement friands, sont frequemment atteints d’in- flammation des intestins, lorsqu’ils en mangent une trop grande quantité. Ces bourgeons renferment un suc acerbe, astringent, qui, irritant le canal intes- tinal, suscite une constipation opiniatre, et donne ({) Gronier, — Eléments Whygiéne; loco citato, p. 165. (2) Journal pratique de médecine vétérinaire, t. Il, p. 378. N77 naissance a une inflammation des intestins connue sous les noms de mal de hrou, de maladie des hots. B. Kite. M. de Gasparin admet, comme un fait d’obser- vation, que la maladie de sang qui regne dans les troupeaux aprés la moisson, est due a des plantes malfaisantes broutées par les moutons dans les chau- mes, et il ajoute que le glanage des épis de ble est une cause inadmissible (1). L’opinion d’un agricul- Eté, Opinion de teur aussi éclairé, d’un observateur aussi conscien- M. de Gasparin cieux que l’est M. de Gasparin , est trop exclusive. Je dirai d’abord si les plantes désignées par ce savant agriculteur sont mangées par les moutons aprés la moisson, et si réellement elles sont pourvus d’un suc acre et irritant, capable de déterminer une inflam- mation du tube digestif. « A peine les blés sont-ils coupés, dit M. de Gas— « parin, que les troupeaux entrent sur un terrain « couvert d'herbes venues et grandies a l’abri des « blés, alors commence la scéne de ravage : l'zvrare, « les adonides, les potentilles, les orobanches, etc., « couvrent le sol et multiplient Jes victimes. 1° Ivraie enivrante (Lolium temulentum, L).— Les botanistes, les toxicologistes, les agriculteurs, s’ac— (1) De Gasparin, — loco citato, p. 95. 12 trop exclusive. Liyraie en her- be n’est point malfaisante, 178 cordent a dire que dans Vivraie, le grain seul dans toute la plante jouit de propriétés acres, irritantes et capables de déterminer non pas la maladie de sang, mais bien des vertiges, des étourdissements, de lastupeur. Or, Pivraie en grain ne se trouve point dans Jes chaumes des blés, mais seulement dans la paille des céréales, et surtout dans le grain; il ne peut done point nuire a la santé des moutons. 2° Potentilles (potentilla). — Les potentilles sont Les potentilles, , .. F yi Bs bebe nesont pointve- trés rares dans les terrains cultivés. Ces plantes se nencuses, rencontrent particuliérement au bord des chemins, des fossés, des haies, sur les pelouses des bois, et sont toujours dédaignées par les moutons. Le suc des potentilles n’est ni acre ni astringent, si ce n’est dans les especes Potentille quintefeuille (P. rep- tans) et P. ansérine (P.. anserina), qui ne sont point mangées assurément par les moutons. D’ailleurs, je n’ai Ju dans aucun traité de botanique, d’agricul- ture, d’hygiéne vétérinaire, que les potentilles fus— sent des plantes nuisibles aux bétes a laine, si ce n'est dans le livre de M. de Gasparin. 3° Orobanches. — Les Orobanches majeure (O. rage Bac major), vulgaire (O. vulgaris), a petites fleurs (O. point acres, minor), se rencontrent trés rarement dans les chau mes. Ces plantes vivent dans les bois, au bord des chemins, des haies, dans les genétiéres, quelque- 179 fois parmi les légumineuses et surtout le tréfle. Kiles ne sont point mangées par les moutons, et ne recélent d’ailleurs aucun principe acre et vénéneux. Personne, que je sache, si ce n’est encore M. de Gasparin , n’a parlé de la propriété malfaisante des orobanches pour les moutons. | 4? La Renoncule des champs, \ Adonide @ été, la Dau- phinelle, sont alors grandes, desséchées en partie, ou ont été coupées et enlevées avec les ceréales. Le pied de ces plantes peut, il est vrai, repousser des feuilles et des tiges; quelques graines dans les étés humides peuvent vermer ; mais toujours ces nouvelles plantes sont peu répandues et ne sont point, je le crois, la cause des mortalites qui régnent aprés la moisson sur les troupeaux des pays ou la culture se fait en erand. Toutefois je me propose de visiter les champs de la Beauce et de la Brie, aussit6t la moisson, pour faire de nouvelles recherches a cet égard. I] est donc permis de croire que les plantes citées particuligrement par M. de Gasparin, ne sont point les causes principales de la maladie de sang, lorsque les moutons paturent sur les chaumes aprés la mois- son. Je ne connais pomt non plus d'autres plantes susceptibles d’occasionner des accidents & cette épo- que de l’année. La renoncule acre ne peut étre accu- sée, puisqu’elle est desséchée alors. Ce ne sont point he? Ny ABs Résumé et conclusion. . 180 non plus les autres espéces de renoncules, puisqu’el- les y sont rares et qu’elles croissent en grande par- tie dans les lieux humides. L’euphorbe des mois- sons se rencontre assez souvent dans les chau- mes des terrains secs et un peu sablonneux; mais cette plante, je l’ai dit, 4 cause du suc acre et caus- tique qu'elle répand dans la bouche des moutons lorsqu’ils la broutent, est tout a fait dédaignée par ces ° 9° \ A animaux, notamment lorsqu’ils la rencontrent a cote d’autres plantes qu’ils appétent et qu’ils trouvent sou- vent en abondance dans les chaumes. Quant aux euphorbes peplus et peplis qui végétent au bord des chemins et dans les lieux secs et en jachéres, ces plantes ne sont point broutées non plus dans cette saison par les bétes a laine. Certes, je suis loin derepousser comp!étement |’o- pinion émise par M. de Gasparin. Assurement des inflammations du canal intestinal peuvent étre dé- terminées par les plantes acres qui poussent dans Jes céeréales annuelles; mais je pense que ces mala-— dies sont trés rares, et qu’elles ne doivent pas étre confondues avec la maladie de sang qui régne dans les pays de grande culture, ou la terre est remuée souvent, ensemencée de céréales, de prairies arti~ ficielles et de plantes intercalaires. Je crois donc fermement que dans l’immense majorité des cas, si q J ‘ 181 la maladie de sang fait de grands ravages dans les troupeaux apres la moisson et pendant les chaleurs de l’été, cette maladie ne doit point étre attribuée exclusivement aux plantes acres et irritantes patu- rées par les moutons dans les chaumes, mais bien a l'ensemble des causes que j’ai fait connaitre.. Et d’ailleurs les symptémes qui signalent l’empoison— nement par les plantes acres, les lésions que la ma- ladie laisse sur les cadavres, les moyens de traite— ment employés pour la combattre, appuyeront encore mon opinion a cet égard. C. Automne. Du 15 septembre au 15 octobre, alors que les pluies d’automne ont ranimé la végétation des re— noncules vivaces, des adonides, des dauphinelles, des euphorbes, qui poussent dans les jachéres, les gucrets, les prairies, les chaumes, ces plantes peuvent étre mangées par les moutons, mais alors elles sont peu acres, peu irritantes et n’occasionnent que rarement des accidents. D. Aiver. Pendant Vhivernage, l’empoisonnement des bétes a laine peut étre suscité par les fourrages rouillés , moisis , vases ou terreux. Il est important de bien Automne. Hiver. 182 fixer attention des vétérinaires, des agriculteurs sur ces maladies. | | 1° Fourrages rouillés. — Les pailles de blé, d’a- voine, d’orge, les plantes diverses qui composent le foin des prairies naturelles et artificielles, lorsqu’el- les portent sur leurs feuilles, leurs tiges, leurs épis, des taches roussatres, rougeatres ou noires, recoi- vent le nom de fourrages rouillés. La rouille, encore nommée nielle, qui se montre sur les graminées dans les années humides et chau- des, pendant les mois de maiet de juin, est formée par de petits champignons acres, irritants et véné- neux, dont les caractéres ont été bien étudiés par les botanistes. J 'indiquerai ici succinetement les carac- téres de ces cryplogames véneneux, ainsi que les végétaux mangés par les moutons, sur lesquels on les remarque le plus fréquemment. GENRE UREDO, — 1° Uredo des céréales ( uredo se- praace tres des getum, Lamarck et Deeandole). Ce champignon nait sur les feuilles, les tiges des graminées, en vé- sicules infiniment petites et visibles seulement au mi- croscope, trés nombreuses, ovales, jaunatres ou blan- chatres dans leur jeunesse, lesquelles finissent par se fendre longitudinalement pour laisser échapper une poussiére d’abord jaune, puis rousse , composée de sporules éparses, presque globuleuses. Cet uredo se 183 voit particuligrement a la face supérieure des feuilles du blé, de lorge, de Pavoine et de presque toutes les graminées annuelles et vivaces, et les couvre d’un erand nombre de petits points, de petites taches rous- satres. 2° Uredo carbo, vulgairement charbon des grami- nées. Ce champignon qui se développe et végéte parti- culiérement sur les glumes et les ovaires qui compo- sent Pépi de l’avoine, se présente sous la forme d'une poussiére noire, trés fine, s’attachant aux mains. 3 Uredo des renoncules (uredo ranuncularum, De- candole). Cet urédo qui s’offre d’abord en taches jau- natres dans sa jeunesse, forme plus tard des plaques noires, oblongues ou irréguliéres proéminentes, larges d’un pouce au moins, étalées et souvent con- fluentes. Toutes ces taches sont constituées par une capsule renfermant une abondante poussiere d'un brun foncé ou noir, formée des sporules ovoides brunes quelquefois munies d’un pédicelle. Ce cham- pignon végete sur les feuilles des renoncules, et aug- mente par l’acreté de ses semences la propriété véneé- neuse de ces planies. Puccinie (puceinia.) — Les puecinies sont des cham- caracteres des pignons également venéneux, qui se rapprochent eedd beaucoup des urédos. Elles se présentent sous la forme de tubercules composés d’une base compacte et ge- 184 Jatineuse, de laquelle s’élévent des péricarpes portés sur un pédicule roide , ordinairement divisés en deux ou plusieurs loges par des cloisons transversales et qui émettent leurs graines par le sommet ou par le cété. Les puccinies naissent sur les feuilles et les jeu- nes pousses des plantes, soit sous l’épiderme qu’elles percent pour parvenir a l’air libre, soit sur ’épiderme lui-méme, ainsi que l’a constaté M. Decandole (1). Plusieurs puccinies trés venéneuses se montrent sur les plantes mangées par les moutons, je vais les in- diquer : 1° Puccinie des graminées ( puccinta graminis ). Ce champignon croit sous l’épiderme, entre les nervu- res des feuillés, et y forme des taches linéaires paral- léles, d'un jaune brun, qui deviennent ensuite noi- res. Les péricarpes ont a peu pres la forme d’une massue. Cette puccinie vit particuligrement en au- tomne, sur les diverses graminées annuelles ou vi- vaces. 2° Puecinie des trefles ( puccinia trifolit). Elle at- taque les tiges, les petioles, les nervures et les deux surfaces des feuilles du tréfle; elle boursouffle, défi- gure, contourne souvent les organes sur lesquels elle croit, et empéche le tréfle de fleurir. Ses taches sont (1) Decandole, — Fiore francaise; t. IJ, p, 218. 185 oblongues et irreguliéres, bordées ou couvertes par les débris de l’épiderme déchiré. La poussiére, d'un brun roux, est. composée de globules ovoides portés sur un péedicelle trés court. Les autres variétés de champignons qui vegétent sur les plantes dont se nourrissent les moutons, sont beaucoup moins fréquentes et surtout moins véne- neuses que celles dont je viens de donner une des- cription succincte , je n’en traiterai pas. La poussiére renfermée dans les capsules des champignons qui vivent sur les plantes en constitue la partie venéneuse. Cette poussiére irrite le canal in- testinal, cause une inflammation et une intoxication générale qui déterminent souvent la mort. Dans les années humides et surtout lorsque les mois de mai et de juin sont pluvieux, ces crypto- games se developpent en grand nombre sur les gra- minées ; et la poussiére fine, rousse ou noiratre ren- fermée dans les capsules, qui en constitue les grai- nes, étant emportée par les vents, seme ces dangereux champignons, et les multiplie avec une incroyable rapidité. Fourrages moisis. Les fourrages moists , echauffés, poudreux, sont ainsi nommes parce quils sont re— couverts par une moisissure blanchatre, verdatre ou noiratre qui se réduit facilement en une poussiére ; Ce i occa- sionne |’empoi- sonnement, Caractéres de la moisissure. 186 acre, irritante, parfois infecte. Cette moisissure est fournie par un champignon vénéneux visible a Poeil nu, que les botanistes ont nommé moisissure, mucor. La motsissure 1a plus repandue sur les fourrages est la motsissure vulgaire, mucor mucedo (Decandole). Elie forme de larges touffes composées de pédicelles simples, gréles, ailongés, portant a leur sommet un péricarpe globuleux, régulier, d’abord blanc et transparent, ensuite opaque et brunatre; ses graines sont nombreuses, rondes, verdatres, lorsqu’elles sont do Rohare’’s mures, et dépourvues de filaments. Butliard a montré | par diverses expériences, que ces graines peuvent étre emportees par lair environnant et que déposées sur des végétaux placés dans des conditions favorables a leur développement, elles ne tardent point a ger- mer et a se reproduire en abondance. La moisissure est une altération qui se voit tres fréquemment sur les foins et surtout les regains de luzerne, de tréfle, de sainfoin qui ont été réecoltés un peu humides, et emmagasinés dans cet état. La fermentation, la chaleur, Phumidité, font naitre ces nombreux cryptogames. Le fourrage, a l’intérieur des bottes surtout, répand une mauvaise odeur; lors- qu’on le secoue il s’en éléve une poussiére blancha- tre, brunatre, infecte, qui pique les yeux et excite la toux. Cette poussiére, composée de la graine des 187 champignons, est irritante et véneneuse ; déglutie avec les aliments qu’elle recouvre, elle occasionne lempoisonnement. Fourrages vasés. On appelle de ce nom les four- rages dont les tiges et les fewilles sont encore recou- verts par un dépot limonneux laissé sur les plantes par les eaux provenant du débordement des riviéres ou des fleuves, pendant les mois de mai et de juin. Ce limon, formé de terre, de matiéres animales, dé~ eluti avec les aliments, irrite le canal intestinal, et suscite son inflammation. Souvent a cette altération du fourrage se joint la rouille et la moisissure. Dans le premier comme dans le second cas, ces aliments sont trés dangereux pour les moutons. V égétaux acres et astringents. Dans les localités montagneuses du midi de la France, dans les Cé- vennes notamment, et surtout dans Ja partie méri- dionale dite les rujfes, les moutons quisont conduits en décembre, janvier et février dans les montagnes, et qui y broutent le genet d’Espagne, genista hispanica, contractent une inflammation des voies intestinaies , et des organes urinaires qui porte le nom de ge- nestade (1). (1) Tessier, — Instruction sur les bétes 4 laine, p. 243; — et Mémoire de lancienne société d’agriculture de Paris, année 1785. Aliments acres et astringents. Opinions de MM. Numann et Marchand. 188 Comme on le voit, en hiver comme en été, il est donc possible de reconnaitre par l’inspection de la matiere alimentaire les causes qui déterminent l’em- poisonnement. MM. Numann, directeur de l’école vétérinaire du royaume des Pays-Bas, et L. Marchand, vétérinaire , éléve de cette école, dans un ouvrage remarquable sur les maladies causées par les cham- pignons venéneux qui croissent sur les végétaux, pensent que ces plantes parasites occasionnent les maladies connues sous les noms de charbon, de fié- vre charbonneuse: je ne partage pas entiérement cette opinion. Il est vrai que les maladies dont il s'agit ne s'accompagnent point seulement d’une ir- ritation du canal intestinal, mais encore d’une alte- ration du sang par la matiére vénéneuse des cham- pignons qui, je le crois fermement, pénetre dans le sang, et altére ce liquide. Toutefois cette maladie n’est point semblable aux affections carbunculaires déterminées par les agents infectieux des marais : aussi en différe—t-elle par ses causes, ses symptomes, ses lésions, ses moyens préservatifs et curatifs, ainsi que je chercherai a le prouver plus loin. Les causes nombreuses d’empoisonnement des bétes A laine que je viens de passer en revue, peu- vent déterminer, et occasionnent en effet, des en- zooties sur les troupeaux, dans diverses saisons de 189 l'année, dans des localités, des paturages parfois peu éloignés les uns des autres, dont le sol, la culture, la nature des plantes qui y végétent , sont différents ; maiscomme l’observe judicieusementM. deGasparin, « les faits sont si variés, les circonstances si diverses, « les causes d’empoisonnement si nombreuses, qu’il « faut examiner les faits dans chaque localité, les « analyser avec lenteur avant de se presser de ne « rien affirmer, et attacher d’autant plus d’impor- « tance a saisir lanalogie des maladies sur tout quand «il s’agit de médecine vétérinaire appliquéee aux « troupeaux, et que c’est sur les méthodes preserva- « tives que doit étre fondée cette médecine (1). » SYMPTOMES. Que l’empoisonnement des bétes a laine soit dé- terminé par des plantes acres ou par des champi- gnons venéneux, parmi les symptémes que présen- tent les animaux, les uns sont communs a toutes les especes d’empoisonnements, les autres sont particu- liers au genre de plantes qui les ont suscités. Je crois utile de faire connaitre les uns et les autres. Symptomes communs. Ce n’est point lorsque la béte A laine vient de man- (1) Traité des maladies contagieuses des bétes a laine, p. 96. Observation fondée de M. de Gasparin. 490 ger des plantes vénéneuses qu'elle tombe malade , mais bien lorsqu’elle les a ruminées, et que le suc ou le principe acre qu’elles renferment est parvenu dans la caillette et dans les intestins. Les auteurs qui ont avancé qu’aussitot la plante mangée la béte a laine tombait malade, se sont donc trompés sous ce rap- port(1). Voici ce que j’ai constate. vonsimtomes La béte a laine s’arréte, cesse de manger et de ' puminer. Sa bouche est chaude, rouge et remplie d'une salive filante qui s’échappe par la commissure des lévres (2). Un mucus abondant et quelquefois verdatre s’ecoule par les naseaux. Le ventre est tu- méfié, douloureux a la pression, principalement au flanc droit, région de l'abdomen occupée par l’in- ' testin gréle. Bient6t la béte éprouve des douleurs d’entrailles pendant lesquelles elle se couche, s’al- longe, et se contracte. Ses yeux sont rouges et injec- tés; le doigt introduit dans l’anus, et dans la vulve chez les femelles, y percoit beaucoup de chaleur. La respiration accéléree de temps en temps, s’accom- pagne d’un battement de flancs particulier. Quel- gues bétes se campent fréquemment pour expulser (1) De Gasparin, — loco citato, p. 90. (2) Cette inflammation buccale, cette salivation abondante, sont dues assurément a V’action irritante du suc dcre des plantes sur la muqueuse et Vorifice des canaux salivaires. 494 avec douleur une petite quantité d’urine roussatre ou sanguinolente. Bientot Paaimal éprouve des convulsions, s’agite, se débat, tourne quelquefois en rond pendant quel- ques instants. Ses pupilles se dilatent, ses lévres, sa queue, éprouvent un tremblement convulsif, en- fin il sejette a terre, se débat, et meurt. Quelques bétes restent constamment couchées, s’al- longent de temps en temps , regardent leur ventre, sont trés abattues et meurent sans convulsions. Cette scéne morbide est d’une durée variable se- lon la quantité de plantes mangée par la béte et se- lon Pacreté de leur suc. Certains animaux goulus ou affamés mearent en deux ou trois heures; d'autres vivent pendant 10a 12 heures. Rarement la maladie se prolonge au dela de trois ou quatre jours. Symptomes pariiculiers. 4° Renoneules. Adonides. Dauphinelles. Euphor- bes. Ces quatre plantes déterminent de violentes coli- - ques. I.a bouche des animaux est toujours chaude, remplie de salive, et ’empoisonnement se termine ordinairement soit par une diarrhée striée de sang, soit par expulsion d’une urine roussatre, qui préce- dent la mort de peu de temps. 2° Aconiis. Ces plantes indépendamment des dou- Marche. Terminaison. 192 leurs intestinales occasionnent de la stupéfaction, de Yabattement, dus aux principes narcotico-~acres qu’elles renferment. 3° Bourgeons de chéne. Genét PR spague: La bouche est seche , brune ou noiratre. Les coliques sont peu violentes, la colonne vertébrale en arriére du gar- rot est tres sensible ; des frissons passagers se mani— festent. La constipation est opiniatre et les crottes sont dures, luisantes, recouvertes d’une enveloppe blan- chatre. Dans certains cas et vers la fin de la maladie, laconstipation est suivie de lexpulsion de matiéres liquides, noiratres et infectes. Dans d’autres circon- stances des cedémes se deéclarent parfois, soit aux extrémités des membres, soit aux mamelles, soit a la ganache, soit a la vulve. La durée de la maladie est de 124 15 heures, rarement plus. 4° Champignons vénéneux. Coliques suivies de de diarrhée, bouche écumeuse; parfois des taches rouges, érysipélateuses, se montrent a la peau. Les conjonctives sont jaunatres et souvent elles portent de petites ecchymoses. Le sang est noir et peu coa- eulable. Les urines sont a |’état naturel; le coeur bat violemment, le pouls est toujours petit et vite, l’a- battement considérable; frissons passagers, point de convulsions. : La marche de la maladie est assez rapide ; les 193 animaux meurent en 24 ou 36 heures, et quelquefois beaucoup plus tét selon la quantité d’aliments alteres dont ils se sont nourris. Thaer (1) a constaté que le tréfle moisi mange par les brebis qui allaitent, donne aux agneaux une para- lysie particuliére, s'accompagnant d’uneclaudication suivie d’un tétanos mortel, aprés 3 ou 4 jours. Altérations cadavériques générales. Le rumen, le réseau, le feuillet, presentent au des— sous de leur épithélium des taches rouges ou noi- ratres; les villosites, malgré leur fourreau épidermi- que, sont rouges et injectées. La muqueuse de la caillette est toujours rouge ou noiratre, et parsemeée de taches noires dues au con- tact de la matiére irritante. Les intestins gréles sont brunatres a linterieur dans plusieurs points de leur etendue. Ouverts d’un bout a l'autre, leur muqueuse se montre rouge, injectée par plaques répandues ca et 1a; parfois elle se montre noiratre, et facile a déchirer; ses villosités fines et nombreuses sont, dans beaucoup de points, detruites par la violence de inflammation. Les gros intestins offrent égale— ment quelques traces d’irritation. -_ (1) Numann ct Marchand, — Surles propriétés nuisibles que peu- vent acquérir les fourrages ; p. 71. 43 Altération des intestins. 194, Les reins sont souvent rouges, noiratres et gor— gés de sang’; la vessie renferme une petite quantité @urine roussatre, parfois sa muqueuse est pointillée en rouge. La rate est rarement altérée ; quelquefois, cepen- dant des taches noires se montrent dans son épais— seur. Le sang contenu dans le coeur et les vaisseaux est toujours noir. Le poumon, les bronches, les caviteés du coeur, ne présentent rien de notable. Le cerveau et les enveloppes n’offrent rien de remarquable. Les estomacs renferment des matiéres molles et liguides comme dans l'état ordinaire. Alterations partieulieres. 1° Renoncules, adonides, dauphinelles, euphorbes, aconits, anémones. — Taches noiratres dans les esto- macs et surtout dans la caillette ; mémes taches dans toute la longueur des intestins. Matiéres excrémen- titielles, liquides, et quelquefois sanguinolentes dans le coecum, muqueuse de cet intestin ecchymosée et rouge. Reins noiratres, vessie contenant de lurine roussatre et sanguinolente. Rate a leétat normal, rien de particulier dans les autres viscéres. 2° Pousses de genét, bourgeons de chéne et de fréne. — Estomacs renfermant des matiéres alimentaires 195 dures, noiratres, attachées 4 l’épithélium, surtout dans le rumen et dans le feuillet. Taches noires ou marbrées dans la caillette et les intestins gréles, mu- queuse dé ces organes ndiratre et recouverte d’une couche de mucus épais. Gros intestin renfermant tantét des matiéres dures et noiratres, d’autres fois li- quides, brunes et infectes. Reins noirs ou marbrés, substance tubulée noi- ratre eechymosée ; vessie pointillée en rouge et ren- fermant une urine sanguinolente. Infiltrations sereuses dans le tissu cellulaire sous- cutané de la ganache, du.cou, des aines. Sang noir et coagulé dans les vaisseaux. Cadavre se décomposant rapidement. 3° Champignons vénéneux. — Estomacs renfer- mant des plantes sur les parties desquelles on peut reconnaitre tres bien au microscope, les champi- gnons vénéneux. Taches rouges dans les_villosités du rumen et du feuillet. Rougeur interne de la cail- lette et des intestins. Taches noiratres répandues ¢a et la, ecchymoses dans le méseatére, dans les reins, la rate et le foie. Unspeu d’urine jaunatre dans la vessie, Rien de notable dans le coeur et damyJes poumons, Sang contenu dans les vaisseaux noir et incoagulé. La description que je viens de donner des sym- ptomes sucsités par les diverses espéces d’empoison= Altérations des intestins. Altérations des intestins. Résumé, 196 nements déterminés par les plantes acres et les cham- pignons vénéneux, permet donc de pouvoir constater a quel genre d’empoisonnement les animaux sont soumis, et, l’autopsie cadaverique peut donc aussi faire reconnaitre la nature de la maladie qui a déter- miné la mort. D’une autre part, si l'inspection des paturages a fait découvrir des plantes irritantes, si, en inspectant les fourrages, on a constaté qu’ils sont altérés par des cryptogames vénéneux, on est alors certain et dela nature de la maladie et de la cause qui la déterminée. I] ne reste plus qu’a mettre en prati- que les moyens qui peuvent prévenir le mal et les remédes propres a le combattre. A. Moyens préservatifs. Eviter de conduire les bétes a laine paturer dans les lieux ot croissent les plantes vénéneuses, retran- cher de la ration les fourrages altérés, modifier cette altération pour rendre les aliments le moins nuisibles possible, telles sont les conditions qui doivent étrerem- plies pour prévenir l’empoisonnement des troupeaux. Pour détourner les troupeaux des paturages malfai- sants, les bergers, les agriculteurs, devront connaitre les plantes qui S4usent la mort aux animaux, les sai- sons de l’année ou elles végétent et les lieux ou elles croissent (4). (1) J’aurais vivement désiré joindre 4 ce traité la description de 497 Au moment de la premiére végetation, si ces plantes sont peu nombreuses et disséminees ¢a et la dans les paturages, on devra toujours apaiser la faim des bétes a laine, en distribuant une ration d’aliments secs au troupeau, avant de le sortir. Cette attention devra particulierement étre prise alégard des agneaux et des antenais, qui sont plus exposés a s’empoisonner que les vieilles bétes. Les cultivateurs, les bergers soigneux et amis de, Détruire les plantes véné- F e . neuses, leurs troupeaux, devront détruire, autant que faire’ ~ se pourra, les plantes nuisibles soit en labourant les chaumes, les guerets ot elles poussent au prin- temps, soit en les arrachant des bles, des seigles, des jeunes sainfoins , des minettes nouvelles, avant qu’elles aient donne des graines. Moyen de remedier a Daltération des fourrages par les champignons vénéneux. 4° Paitlles et foins rouillés. — Les urédos, les puc- cinies, vegétent, ainsi que je l’ai fait remarquer, au dessous de l’épiderme des graminées, lorsqu’elles toutes les plantes nuisibles dont j’ai parlé, et des planches coloriées représentant ces plantes, afin que les cultivateurs fussent 4 méme de les connaitre. Pressé de faire imprimer ce travail par M. le mi- nistre du commerce et de l’agriculture, le temps ne m’a point permis de réaliser ce projet, que je désire cependant mettre plus tard 4 exécution. 198 renferment encore les sporules qui causent l'empoi- sonnement et la mort. En battant, en secouant les fourrages, on détache bien Jes capsules, les récepta- cles situés en dehors de l’épiderme qui, pendant Popération, répandent une poussiére roussatre; mais comme beaucoup de capsules situées dans le parenchyme de la plante, restent intactes, ainsi qu'il est facile de s’en convaincre, il vaut mieux, si les fourrages sont parsemés de beaucoup de taches de rouille, les convertir en fumier, Certains proprié- taires s’en servent pour faire de ia litiére, mais c’est toujours une trés mauvaise économie, parce que les animaux goulus peuvent manger cette litiere et s’empoisonner. Les fourrages peu altérés par la rouille pourront étre battus au fléau et bien secoués au grand air, pour les débarrasser du plus grand nombre possible de champignons vénéneux; ils seront ensuite aspergés avec de l’eau salée, et, s'il est possible, on les mélan- gera avec d’autres fourrages de bonne qualité (1). 2° Faurrages moisis. — Les fourrages recouverts de beaucoup de moisissure, et d’une odeur infecte, seront convertis en fumier. Ceux dont quelques par- —— . D rae ee ra (1) 506 grammes (1 livre) de sel de cuisine en solution dans cing seaux d’eau suffisent pour arroser 50 kilogrammes ou 100 livres de fourrage. 199 ties seulement sont pourvues de moisissures, seront battus, secoués, jusqu’a ce quils ne repandent plus de poussiére, et aspergés d’eau salée. 3° Fourrages vasés. — Ces fourrages devront étre battus, secoués et déebarrassés le plus possible du limon infect qui y est attaché; de méme que les fourrages moisis, ils seront en suite aspergés avec de Peau salée. B. Moyens curatifs. 1° Renoncules, adonides, dauphinelles, euphorhes, aconits. — D’aprés. des experiences reiterées de Crapf, le vinaigre vante par les anciens agriculteurs, le sucre, le miel, l'eau salée, developpent l’éenergie du suc acre et irritant des renoncules(1). Brugnone, qui a eu a combattre lempoisonnement par la re- noncule des champs, dit, au contraire, ayoir guéri des brebis en proie a un empoisonnement rapide, par administration du vinaigre pur, qui fit cesser tout accident en trés peu de temps. L’eau acidulée Jégérement avec le vinaigre fut or- samaissons ci donnée pour boisson au reste du troupeau par Bru- i gnone, et toutes les hétes guerirent (2). J’ai eu plusieurs fois 4 combattre l’empoisonne- (1) Crapf, — loco citato. (2) Brugnone, — loco citato, 200 ment déterminé par la renoncule acre, trés abon- dante dans les paturages, les guérets du département de la Niévre, ou j’ai exercé Ja médecine vétérinaire, et je me suis toujours loué d’avoir employe les breu- vages acidulés conseillés par Brugnone. ® Faire abreu- Avant, toutefois, de donner des breuvages aux ver le troupeau. ; animaux malades, il est nécessaire de faire abreuver tout le troupeau avec de l’eau pure, tant pour étan- cher la soif des bétes en proie a l’irritation du canal intestinal causé par le suc des renoncules, que pour délayer le poison contenu dans les premiers esto- macs, la caillette et les intestins. Aux bétes trés malades on pourra administrer des layements avec les décoctions de mauves, de guimau- ves, de graine de lin, dans lesquels on ajoutera quel- imollients et ques cuillerées d’huile, ou de beurre fondu, pour les rendre légérement purgatifs. Le lait coupé avec de l'eau, administré en breuvage, donne des résultats trés satisfaisants. Selon Gronier, les bergers qui con- duisent les moutons dans les montagnes ou végétent les aconits, emportent, pour remédier aux accidents causés par ces plantes, des vases remplis de lait. La thériaque, a la dose de 8 grammes (2 gros) dans deux verres de décoction de plantes aromatiques, et dont les bons effets ont été constatés sur les chevaux 201 empoisonnés par l’aconit napel, par M. Hugues (1), pourrait étre essayée sur les moutons. Le sulfate de soude (sel de Glauber) a la dose de 8" Glauber. 46 grammes (4/2 once), dissous dans 2 verres d’eau, en purgeant promptement les moutons et évacuant le poison, donne de trés bons résultats. 2° Bourgeons de chéne, de fréne, tiges de genet. _ Les décoctions émollientes de graines de lin, de mau- ves, unies a huileou a 8 grammes (2 gros) de creme de tartre soluble, et administrées alternativement avec des breuvages miellés, rendus tempérants et diurétiques avec de 4a 8 grammes (4 a 2 gros) de sel de nitre par litre d’eau, en faisant cesser la consti- pation, suscitant des contractions du canal intestinal, changeant la nature des urines, produisent d’excel- lents effets. Tessier conseille, contre la génestade, de donner en lavements quelques gouttes d’essence de terébenthine dans 1/2 litre d’eau. Ces lavements, dit ce savant agriculteur, rappellent les urines, qui sont toujours rares dans cette maladie. Je préfere le nitrate de po- tasse, qui agit moins violemment sur les reins pour obtenir cet effet. Champignons vénéneux. — Aprés avoir retiré ou (1) Journal pratique de médecine vétérinaire ; t, I, p. 598. laxatif Breuyages S. 202 modifié, ainsi que je Vai dit, le fourrage altéré par les champignons, on donnera aux bétes a laine des boissons blanchies avec la farine d’orge, dans les- quelles on ajoutera 90 a 100 gr. (4 onces) de nitrate de potasse. Les betteraves crues, les pommes de terre, les navets, distribués alternativement avec une petite ration (4/2 livre), de regain fin de bonne qualité, de telle sorte que les bétes soient a une demi-diéte pen- dant quelques jours, arréteront la mortalité. smoereuvases. = Quant aux bétes trés malades, il sera utile de leur ee avec. P : faire déglatir des breuvages d’eau de son, de graine 7 de lin, de mauves, dans lesquels on ajoutera du miel et une petite quantile de vinalgre. On passera beau- coup de lavements ¢mollients. Le lait, le petit lait, sont encore ici trés utiles. Lersque les animaux sont trés faibles, administration d’une décoction vineuse de gentiane; la teinture de quinquina unie au vin, ala biére, 4 ladose d’un décilitre par béte, reléve les forces de Panima! et procure quelquefois la gueé- rison. BIBLICGRAPHRIE. PLANTES ACRES ET VENENEUSES. 4752. HEBENSTREIT, — De cura pascuorum, 1752. — On trouve dans cet ouvrage des exemples d’empoisonnement par la renoncule acre. 203 41766. Crapr, — Lxperimenta de nonnulorum ranunculorum venenata quas litate, horum externo et interno usu; Vienne Austrie, 1766, in—8°. 1775. PAvULET, — Recherches historiques et physiques sur les maladies épizootiques; t. II. p. 377. 1780. BuLtiarD, — Herbier de la France, contenant la description des plantes vénéneuses; Paris 1780. 1788. GiuL10, — Dissertation sur les meilleures et les plus mauvaises herbes des prés du Piémont. Memorta della real Societaagraria dt Torino, 1788, p. 84, note £. 1789. GMELIN, — De herbis venenatis Germanie. 1789. BRUGNONE, —- Observations et expériences sur la qualité véné- neuse et méme meurtriére de la renoncule des champs. — In- structions vétérinaires, 3° édit., t. I, p. 341, et Mémoires de Vacadémie des sciences de Turin, 1688-1789; avec planches. La planche de cette renoncule existe dans la 4*° édilion des Instructions vétérinaires, publiée en 1793. 1806. DELAMARCK et DECANDOLE, — Flore frangaise, ou Description succincte de toutes les plantes qui croissent naturellement en France; Paris 1805. 1821. Der GAspARIN, — Des maladies contagieuses des bétes a laine; 1821, art. Chardon, p. 88. 1824, JosrpH Rooues,— Phytographie médicale, ornée de figures colo— riées ; Paris 1821.— On trouve dans ce beau travail la descrip- tion et le dessin colorié de presque toutes les plantes véné- neuses dont il a été question dans ce traité. 1823. Nouveau cours complet d’agriculture théorique et pratique; 1823; t. XIII, art. Renoncule, Adonide et Dauphinelle. 1827. Dictionnaire des sciences naturelles ; 1827, t. XLV, art. Renon- cule, Adonide et Dauphinelle, p.70. 1831. Ricot, — Eléments de botanique médicale et hygiénique; Paris 1834. : 1833. GronizeR, — Précis d’un cours d’hygiéne vétérinaire; 1833, p- 164. 1836. OrnFiLa, — Traité de médecine légale: 3° édition, t. II, p. 324. 1838. DE GAsparin, — Discussion de la loisur les vices rédhibitoi— res; art. Sang de rate. — Recueil de médecine vétérinaire; 1. XV, p. 204. 1842, Maene, — Principes d’hygiéne vétérinaire ; 1842, p. 195. 204. PLANTES ASTRINGENTES. 4785. Tessiek — Mémoires de l’ancienne société d’agriculture de Paris, 1785. 1793. CHABERT.— Instructions vétérinaires ; 3° édition, t. IV, p. 102. 4810. Tessier, — Instruction sur les mérinos; p. 243 et 245. CHAMPIGNONS VENENEUX. 1783. Tessier, — Traité des maladies des grains; in-8°. — On trouve dans ce travail des dessins représentant les altérations des graminées par les champignons vénéneux. 4801. GoutER, professeur vétérinaire, — Exposé des rapports, recher= ches et expériences sur les pailles affectées de rouille. 4804. GonIER, — Mémoire sur l’épizootie des chevaux du 20° régiment de chasseurs en garnison 2 Metz; Lyon 1804. 1805. DE LAMARcK et DEcANDOLE, — Flore francaise; t. II, p. 226 et suivantes. 4826. Dictionnaire des sciences naturelles; t. XLIV, art. Puccinie, et t. LVI, art. Uxedo. 4830. A. NuMANN et L. MarcHanp, — Sur les propriétés nuisibles que les fourrages peuvent acquérir par des productions cryptoga- miques; traduit du hollandais.—- On trouve dans cet excel- lent travail les caractéres des plantes cryptogames nuisibles aux animaux, et des dessins représentant ces plantes véné- neuses. 205 CHAPITRE VI. De la maladie rouge. Opinions sur cette maladie. — Symptdmes. — Lésions morbides. — Nature et siege. — Causes. — Moyens préservatifs et curatifs. La maladie rouge des bétes a laine, ainsi nommée parce que les larmes, l’urine, le mucus intestinal et nasal, sont rougis par du sang, est encore appelce maladie de Sologne, parce quelle se montre plus particuliérement sur les troupeaux de la Sologne. Des personnes instruites, des cultivateurs éclairés, Synonymie. Opinions de quelques per— pendant mon séjour en Beauce, me faisaient obser— somes. ver que la maladie desang ne pouvait étre attribuée 4 une alimentation trop succulente, a la nature du sol, A l’air sec et vif, puisque les bétes a laine de la Sologne, localité ou les paturages sont maigres, frais, humides, lair peu pur, et Valimentation trés Symplémes, 206 peu alibile, en hiver surtout, en sont également atteintes. On ajoutait a cette raison que dans la description donnée par beaucoup d’auteurs, et de la maladie de sang, et de la maladie rouge, on re- connaissait les causes, les symptdmes, les altérations et méme les moyens de traitement de ces deux mala- dies. J’ai combattu cette opinion autant que j’ai pu, et je me crois obligé aujourd'hui de revenir sur cette question importante dans ce traité, car il importe que les veétérinaires, les cullivateurs, soient bien éclairés sur ce point, s‘ils veulent avoir confiance dans les moyens préservatifs que j'ai prescrits contre la maladie de sang des pays de grande culture. Je vais donc faire connaitre succinctement les sympto- mes, les alterations morbides de la maladie rouge ; Jen indiquerai les causes, les moyens préservatifs et curatifs, et je dirai quels sont les auteurs qui ont confondu, tant par les noms que par la nature et le sitge, la maladie rouge et la maladie de sang. A. Symptémes. La béte a laine atteinte de la maladie rouge est triste et reste en arriére du troupeau, sa laine est hé- rissée et son ceil pale et larmoyant. Sa peau, ses genciyes, sont plutdt pales que rosees. Son sang 207 retiré A la jugniaire, est clair, et tache legére- ment la main. Recueilli dans un vase, sa pesanteur spécifique Comparée a celle de l'eau, est diminuée; sa coagulation est lente et le caillot donne beaucoup de sérosité. A ces signes précurseurs de la maladie, viennent bientét s’en joindre d’autres qui annoncent son début et ses progrés. Un jettage froid, mucoso- séreux, s’écoule par lesnaseaux ; la bouche est chaude; Vanimal boit abondamment et parait toujours altéré. Bientoét des larmes roussatres s’echappent de ses yeux,;un jettage tantét abondant et glaireux, d’autres fois rare, epais, strié de sang, s’écoule par les deux naseaux. Les matiéres excrementitielles ; d’abord recouvertes de grumeaux sanguinolents, sont bien— tot liquides, muqueuses et rougies par du sang pres- que pur. Les urines s’écoulent d’abord roussatres, puis charrient des globules de sang. A cette période dela maladie, le fluide nourricier est rose, tache peu les mains et le linge, et ressemble a de la lavure de chair; son caillot peu consistant laisse échapper une grande quantité de sérosite. Plustard des oedémes se déclarent sous la ganache et aux membres anteérieurs; les animaux sont trés faibles, ils refusent d’aller aux champs, restent cou- chés, salivent beaucoup et boivent toujours abon- damment. Un grand nombre de bétes éprouvent vers Marche et pros grés. Tate 208 la fin de la maladie un flux immodéré durines, et rerminaisons, UA diarrhée épuisante , et si la béte n’est pas conve- nablement traitee, la mort termine ordinairement cette scene pathologique, dont la durée est de deux a trois jours au moins, et de huit a quinze jours au plus. _ B. Léstons morbides. Les cadavres sont lents a se décomposer ; les vais- seaux sous~cutanés ne laissent écouler, en détachant la peau, qu’une petite quantité de sang rosé. Les chairs sont plutdt pales que rouges. intestins et 4 LCS intestins présentent ca et la des ecchymoses tant a leur surface extérieure que cans leur intérieur. Les intestins gréles ne renfermentjamais de sang. Les matiéres alimentaires sont seulement rougies par un peu de mucus sanguinolent. Tessier quia étudié cette maladie en grand dans la Sologne, par ordre du gou- vernement, ne parle nullement des alterations de la rate, dans son instruction sur les merinos. Flandrin dit: « La rate est plus volumineuse qu'elle ne l’est ordinairement; elle montre 4 sa surface et surtout a son bord arrondi en dehors, des élévations vésicu- laires extrémement petites, pleines d’une liqueur épaisse et rougedtre; son parenchyme est plus épais qu’a lordinaire, et d'un rouge moins fonce. » Jen’ai vu que quelques ecchymoses répandus ca et la dans Pépaisseur du tissu de la rate, dans tous les cadavres 209 que j'ai eu occasion d’ouvrir. Les ganglions lympha- tiques du mesentére et de toutes les parties du corps, sont exempts d’altération. Les reins sont a l'état nor- mal; la vessie renferme une petite quantité d’urine roussatre ou rougie par du sang. Les cavités nasales sont obstruees par du mucus sanguinolent. Les bronches renferment un mucus strié par du sang; les poumons sont parsemeés de trés petites ecchymoses; le coeur offre parfois de petites taches brunes dans ses ventricules; le sang contenu dans les vaisseaux est en petite quantite, et forme un caillot rétréci d’un rose clair. Dans beaucoup de bétes, le péricarde, la poi- trine, le peritoine, contiennent un liquide rouged- tre, souvent aussi les chairs des parties déclives sont infiltrées de sérosité. C. Nature et siege. La maladie rouge offre donc des différences frap- pantes avec la maladie de sang, dans ses signes pré- curseurs, son début, sa marche, sa durée et les lésions qu’elle laisse sur les cadavres. Le seul point de ressemblance qu’on puisse trouver entre Vune et l’autre affection, consiste dans l’écoulement parfois d’une urine sanguinolente pendant le cours de la maladie, ou peu de temps avant la mort. Tou- Ah, 240 tes les. autres, lésions cadavériques offrent des dis- semblances frappantes. recchinions de Tessier, qui le premier a décrit cette maladie, en Fiandrin ne r ° Oe , ° 41776, dans les Mémoires del’ Académie de médecine, puis en 1782, dans son. Traité sur plusieurs maladies des bestiaux, et enfin dans son Instruction sur les hétes a laine, disait : « Cette maladie est-elle une af- fection particuliére ? doit-elle se rapporter au sang ou ala pourriture ? ou bien est-elle une combinai— son des deux maladies? Puis aprés avoir compare les deux. affections, il ajoute : « Je suis cependant plus porte a la rattacher a la pourriture (1). Flandrin ne se prononce point sur la nature ni sur le siége de la maladie, mais, par la description qu'il en donne, on _reconnait facilement une affection anhémique diffe- ont dishing la pente de la maladie de sang. Thorel (2) ensuite, puis Lullin (3), Arthur- Joung (4), D’Arboval (5), ont parfaitement distumgué ces deux maladies. Nous avons:aussi insisté en 1839, ‘sur cette distinction, (1) Tessier, — Instruction sur les mérinos ; p. 263 et 264. (2) Thorel, — Cours d’agriculture de Rosier, 1796, art. mal rouge, t. VI, p. 380, et Nouveau Cours complet d’agriculture théorique et pratique, t. Vill, p. 138. (3) Lullin, — Observation sur les bétes a laine ; 167. (4) Arthur Joung, — Voyage en France. (5) D’Arboval, — Dictionnaire de méd. et de chirurgie vét. ; t. IV, p. 58. 244 dans un mémoire sur les altérations essentielles du sang’, que nous avons offert a l’Académie royale de médecine (1). 2 Ne Ee ene ig : _ Auteurs qui Les auteurs qui ont jeté de la confusion sur lama- ,, Auteurs qa) . : dus la nature et ladie rouge et la maladie de sang, tant par les noms lesiege, qu’ils ont donnés indistinctement a l'une et a l’autre maladie, que par la description des symptomes, des lésions qu’ils en ont faite, sont : M. le docteur Guer- sent dans son Essai sur les épizooties, Desplas dans son article Maladie de sanq, inséré dans le Nouveau Cours d'agriculture thécrique et pratique, M. Huzard fils, dans sa MVosographie vétérinaire, et surtout M. Dupuy, dans le Journal pratique (2). En effet, ces opinions et surtout celles de Desplas. et de M. Huzard, publices dans des ouvrages répan- dus parmi les agriculteurs, ont jeté la plus grande confusion dans les idées vraies qu'on avait alors sur la maladie de sang. La maladie rouge ou de Sologne, d’aprés mes re- cherches, est due a une alteration du sang, dans la- abies. quelle la matiére globulense ou colorante de ce li- quide est en petite quantité dans les vaisseaux, et sa sérosité abondante ; sa nature est donc toute diffé- (1) Recueil de méd. vét.; 1839,.p. 356. ~ (2) Dupuy, — Journal deméd. vétér. pratique; t. IL \p..57, 0. Hy Pp. 287. ee etre ei an ear: 212 rente de la maladie de sang de la Beauce, et de tous les pays de grande culture, puisque celle-ci est due a un excés de sang contenu dans les vaisseaux , et a la trop grande richesse des globules de ce fluide. Mon opinion. | Pour moi, si dans la maladie rouge, le sang s’é- chappe des vaisseaux, se méle aux urines, aux excré- ments, au mucus nasal, aux larmes méme, cette hé- morrhagie est due a la trop grande fluidité du sang, a son peu de plasticité, et a la faiblesse des solides de tout lorganisme ; tandis que dans le sang de rate de la Beauce, ainsi que j’ai cherché a le prouver, le sang est en excés dans les vaisseaux, il est trés riche en globules, pauvre en eau, et s’échappe des plus petits tubes vasculaires, en raison de sa trop grande abondance. Cette comparaison serait déja suii- sante pour faire sentir les caractéres maladifs op- posés des deux affections; mais les causes de la maladie rouge, ses moyens préservatifs et curatifs vont conyaincre les plus incrédules a cet égard. Causesgénérales. Je consulterai ici particuligrement les ouvrages de Tessier et du professeur vétérinaire Flandrin, qui, tous les deux, ont été envoyés en Sologne par le gou- vernement, pour: étudier les causes de la maladie rouge; je dirai aussi ce que j’ai vu. 213 Selon Flandrin, les brebis, les béliers, les mou— tons, les agneaux, sont également atteints de la ma- ladie de Sologne; d’apres Tessier, elle exercerait particuligrement ses ravages sur les agneaux et sur les antenais. Elle attaque quelquefois la mére et Pagneau en méme temps, oul’un ou l'autre sépa- rément. Constitution du sol. — La Sologne, pays compris entre la Loire et le Cher, est presque perpétuelle- ment abreuvée d’eau. La surface du sol est sablon- neuse et le fond est argileux, en sorte que la terre reste constamment fraiche et humide. Il n’y a peut- étre nulle part, en France, un aussi grand nombre d’étangs que dans la Sologne. Bergeries. — Les bergeries sont généralement humides, mal closes et sans litiére. Les bétes a laine y souffrent le froid pendant Vhiver; elles croupissent en outre dans un fumier humide. -Régime d’hiver. — Au mois de novembre on forme, dans chaque métairie, deux troupeaux. Le premier est composé de brebis pleines et de jeunes femelles antenaises. Le second est formé d’agneaux nés au mois de mars précédent. Ces deux troupeaux, quelque temps qu’il fasse, excepté cependant par les neiges abondantes, sont conduits séparément dans les champs.A la bergerie on leur distribue du chau- 214 me, de la paille de seigle, des branches d’arbres avec leurs feuilles. Dans la Basse-Sologne qui touche le Berri, dans celles de l’arrondissement de Romo- rantin, ou la culture a fait beaucoup de progrés, les moutons sont cépendant un peu moins mal alimentés. Certains propriétaires vont couper des genets a balais, d'autres élaguent les pins, les sapins, dont les plantations sont devenues nombreuses dans les terres stériles de la Sologne, et distribuent de temps en temps de ces aliments aux troupeaux affames, qui les mangent volontiers. ° at - y 5 5 i Pendant les moins mauvaises journées d’hiver le troupeau sort de la bergerie pour étre conduit dans les hautes bruyéres, les genétiéres, le iong des haies ou, assurément, il souffre la faim. _ Les brebis qui ont fait agneau sont un peu mieux soignées. Les cultivateurs réservent les quelques herbes desséchées qu’ils possédent pour le moment de Vallaitement, mais cé n’est que trés rarement qu'on leur distribue une ration dé grain. Regime du printemps. — A. mois d’avril, les fe- melles, ainsi que leurs agneaux, sont conduits dans R34 ; Re x = af quelques bons chaumes ou dans des patures quon_ leur a reservées, le reste du troupeau est mené sur les andes. Vhabituds de traire les méres pour con- 215 fectionner des fromages avec le lait, est rare aujour- dhui en Sologne. Au mois de mai et dans la premiére quinzaine de juin, les moutons sont conduits aux paturages par des bergers, ou plutét par des bergéres, des enfants, dans les endroits o& 'herbe tendre, fraiche et aqueuse, commence a pousser. Les moutons appétent cette herbe, et s’en rassasient. C’est a compter de février, puis en mars, avril et mai, que la maladie rouge se déclare et fait de nombreuses victimes, et plus, dit Thorel, le mois d’avril est plu— vieux, plus elle ravage les troupeaux. La mortalite qu'elle exerce, ajoute cet auteur recommandable, est d’autant plus grande, que les paturages sont plus humides. Plus tot on fait naitre les agneaux, plus Ja maladie rouge en enléve. Dans ce cas, la saison n’étant pas encore assez avancee, les brebis ne trou- vent pas @herbes aux champs, et me peuvent four- nir assez de lait a leurs agneaux pour leur subsis- tance. Or, les causes de la maladie rouge, comme on le voit, sont done tout a fait de nature opposée a celles qui déterminent la maladie desang des trou+ peaux de la Beauce. | Mauvaise habitation pendant lhiver, respiration dun air chargé d'humidité, nourriture insuffisante Résumé des auses, Les causes sont débilitan- tes. 216 ~ 2 et peu nutritive, usage de plantes vertes et aqueuses au printemps, telles sont les conditions qui deter- minent tout le mal. Or, je le demande, ces causes ne sont-elles pas debilitantes ? Ne doivent-elles pas ten- dre a appauvrir le fluide nourricier et contribuer a sa sortie des vaisseaux, en raison de sa trop grande fluidité ? Ne doivent- elles pas aussi rendre les organes mous, faibles et frappés d’atonie ? La ‘nature de la maladie, son siége, s’'accordent donc avec les causes qui les suscitent, et cela est tellement vrai et d’accord avec observation que la ou la culture est ameliorée, et ou on nourrit mieux les troupeaux, comme dans le val de la Loire, le voisinage du Berri, l’arrondis- sement de Romorantin, la maladie rouge est plus rare; et que la aussi, ou les cultivateurs donnent du genét, des feuilles de pins, de sapins, du geniévre, du sel, a leurs troupeaux, pour tonifier, stimuler les organes, la maladie fait beaucoup moins de victimes. Régime d’eté. — Apres la récolte des seigles, des avoines, les troupeaux sont conduits dans les chau- mes; les plantes maintenues fraiches jusqu’a ce mo- ment par les céréales, sont abondantes et succulentes, et les moutons en mangeraient au point d’en perir, si on les y laissait se rassasier ; mais ona le soin de ne les faire paturer que pendant une demi-heure ou une heure les premiers jours. Dans ce moment la 217 maladie rouge perd de sa violence et ne fait plus de victimes. « Cet assertion est fondée sur une longue expérience, dit Flandrin, elle m’a été confirmée de toutes parts dans la Sologne. » Ainsi donc, c’est la saison des chaumes, des paturages succulents, qui arréte la maladie rouge dans la Sologne, tandis que le contraire se remarque dans la Beauce. — Cepen- dant je dois m’empresser de dire que dans les par- ties du val de la Loire bien cultivées, dans quel- ques bonnes régions de la Sologne, la maladie de sang se déclare quelquefois pendant les années de seche- resse, alors, seulement, que les troupeaux sont conduits dans des chaumes pourvus de beaucoup de bonnes plantes nourrissantes, et lorsque surtout les bergers conduisent, sans discernement, dans ces pacages. Dans cette circonstance la transition su- bite d’un régiine pauvre a un régime abondant et succulent, donne rapidement un excés de sang au- quel lorganisation n’est point, en quelque sorte, accoutumee, et les animaux meurent de la veritable maladie de sang, due a I’excés de ce liquide; et c’est sans doute cette observation quia fait dire a Tessier, que la maladie rouge, affection que cet agriculteur a confondue dans cette saison de l’année avec la mala- die de sang,était dans toute sa force au mois de juin et au mois de juillet. La maladie es arrétée dans les paturages suc- culents. Régime. 218 Régime d'automne. — Pendant l’automne les troupeaux continuant de paturer alternativement sur les chaumes et les landes, trouyvent une nourri- ture assez abondante et assez suceulente pour arréter toute mortalité. Le mois de septembre, la premiére quinzaine d’octobre, sont les temps ou les moutens se portent le mieux en Sologne, et ou ils prennent un certain embonpoint. Moyens préservatifs. La nature du sol de la Sologne, son état inculte, ou trés difficilement cultivable, limpossibilité de se procurer de bons aliments, la misére des petits fer- miers ou metayers, leur incurie, Vabsence de bons bergers, le peu de valeur des moutons dans beau- coup de parties dece stérile pays, sont des obstacles si grands et si difficiles 4 surmonter que je me crois obligé a déclarer qu’on ne peut, qu’on ne doit point chercher 4 prévenir complétement la maladie rouge, mais seulement aviser aux moyens d’en diminuer les ravages annuels. Voici donc les conseils que je crois utile de donner aux cultivateurs. 1° On cherchera a se procurer le plus possible de fourrages secs, de branches d’arbres garnies de leurs feuilles. Si ces aliments sont de mauvaise qualité, on les aspergera d'eau salée. 219 On fera consommer la provision de fourrage de maniére a ne point laisser les bétes souffrir la faim en février, mars et avril. Les branches de pins, de sapins, dont les feuilles sont pourvues d’une matiére résineuse tonique et excitante , les tiges, les feuilles de genet, ‘de genie- vre, sont trés utiles aux troupeaux. On en donnera une ration deux fois par semaine. 2° On cherchera a clore les bergeries le mieux pos- sible, pour éviter le froid et 'humidité. On pratiquera des jours aux toits, pour faciliter la sortie des éma- nations dues a l’encombrement des animaux. 3° On récoltera des chaumes, des feuilles, des her- bes séches, pour éviter le coucher sur le fumier. ho Au printemps, on ne sortira point, autant que faire se pourra, les troupeaux aux champs, avant la chute de la rosée, et on les rentrera a la bergerie, une heure au moins ayant la chute du jour. 5 On évitera surtout les paturages humides et les brouillards du printemps. 6° On ae traira point les méres lorsqu’elles allaitent les agneaux. | Bergeries. Paturages. 7 On évitera le passage brusque des aliments passage prus- r e x ” 7 aqueux et peu nourrissants du printemps, a Pabon-@ dance des plantes succiiientes qui végétent dans les chaumes. que d’un régime _un autre re- ime. 220 La saignée, les remédes rafraichissants, sont gé- Saignée, ~~ ° Nite =" néralement nuisibles. Ces moyens ne peuvent étre utiles qu’au moment ot les moutons font trop de sang. Enfin, on cherchera a louer de bons bergers, et toujours on fera bien de ne jamais confier le trou~ peau a des enfants. Hoyens curatifs. On ne doit tenter la guérison des animaux qu’autant que la maladie ne fait que commencer ; plus tard elle est difficile 4 combattre et réclame des soins et des dépenses que les proprietaires ne peuvent point faire pour leurs moutons. L’eau de vie camphree, unie au vin de quinguina, a trés bien réussi au professeur vétérinaire Flandrin, dans le début et méme l'état de la maladie. Toniques as LS décoctions concentrées de plantes aromati— tringents. ques, telles que celles de sauge, de thym, de serpolet, d’écorce d’orme, d’écorce de chéne, de seconde écorce de sureau, a la dose d’un a deux verres par jour, a chaque béte, et dans lesquelles on ajoute un peu de vin ou d’eau de vie, sont des remédes peu couteux, qu’on peut se procurer partout, et qui sont forts utiles. 221 BIBLIOGRAPGIE. 1776. Tess1er, — Mémoires de la faculté de médecine; 1776, p. 335. 4782. Tessier, — Mémoire sur plusieurs maladies des bestiaux. 1790. FLANDRIN, — Instructions vétérinaires; 4° édit., t. 1%, p. 328. 1796. THoreL ,— Cours complet d’agriculture de Rosier; art. Mal, rouge, t. VI, p. 380. — Arrnur Youne, — Voyage en France, art. Maladie de Sologne. 41804. Lutuin, — Observations sur les hétes a laine; p. 467. 4810. Tessier, — Instruction sur les mérinos; p. 260. 4815. GuERSENT, — EsSai sur les épizooties; p. 80. 1820. Huzarp FILS, — Esquisse de nosographie vétérinaire; p. 347. 41823. Despias, — Nouveau cours complet d’agriculture; t. XIII, p- 396, art. Maladie de sang. 4839. DeLaronp. — Mémoire sur les altérations essentielles du sang des animaux domestiques. Recueil de médecine vétérinaire ; t. XVI, p. 345. 4839. D’ArBovaL, — Dictionnaire de médecine et de chirurgie vété- rinaire ; 2° édit., t. LY, p. 58. 222 TABLE DES MATIERES. CHAPITRE PREMIER. Description de la maladie de sang. . - . 2 2 1 wee ew we Lieux ott la maladie a été étudiéew. . . 2 2 2 2 we ee Race, qualités des bétes a laine en Beauce.. ...... Nombre de bétes a laine dams les arrondissements d’Orléans CL-Gé PILAIVIErS 2" nee a Steet es eee. eke eee ee Bétes que la maladie attaque plus particnligrement. . . .. Mortalité pour, anmée 4872...) gies» + payee, oes Synonymie et description de la maladie . ee Ste Pa tac 2 oi Signes avant-coureurs. . . - 2 ee 2 eee Se ew ew ee Circonsiances qui en exasperentla marche. ...... Signes mortels, durée et terminaison . . . . «ee oe Lésions laissées par la maladie sur les cadavres. . . .:. » Résumé des altérations cadavériques.. . .... ee. Najare et siege dela maladies? tive * ste cots eile) et cage CHAPITRE Ii. Causes de la maladie. eis es 8 wee et et etm eee ele Sey x Situation topographique de la Beauce orléanaise.. . .. . Constitution géologique de son sol...» - - 2 2 we we: Hygiene des bétes a laine pendant Vhivernage. ..... Régime alimentaire, abus des aliments secs et eee analyse de ces aliments. WEE axa 4 ote sh let Inconvénients et faits démontrant qu "ils oceasionnent la ma— 1A GIG GE Se ee hy Pears sretige u'6 0s 4p dao ileal : Stabulation, bergeries, leur constitution , leur insalubrité, inconvénients. . . . ofa. ec hele votietiha samba dehae Waele Régime du printemps et de VOtG. 2 © 6 ic ier oes en een Tonte des troupeaux . Gina hdtv we Ode) enveh ren en 6) mim” wale dees Paturacessur Teswehauines 5 ik fede 6 Ge, eu eer 6 ey Parcage , insolation, inconvénients. .. . Bidet Boissons pendant l’été, usage de Veau eid inconvénients 5 Hygiene de l'automne. ... Instruction des cullivateurs et des bergers sur Phygiéne des bétes 4 laine ; avantages que les bergers retirent de la mortalité ; inconvénients. ee Ue a Ge bg Se One ee CHAPITRE Iii. Moyens curatifs et préservatifs de la maladie de sang .-. .~-.>.+ MOVERS Curis)... 5 cuales see S25. tla) he alias eee Moyens préservatifs . on Sy =. 6 en Conditions a hates al les ‘cultivateurs pour prévenir la maladie. ” e e e e . ° ° . . O47 e e re Fe} Modifications a apporter dans le régime dhwergee. sss Culture de Ja betterave ; son emploi ; ses avantages . + «3 83 89 90 92 93 94 223 Culture et emploi de la pomme de terre; avantages > .~.°. Diminution dans la ration des aliments ordinaires. . ... Moyens préservatifS applicables au régime du printemps. . _ Moyens préservatifs a employ er pendant tes chaleurs de l’été. PE GMIGS yg) oe ig wh te ee ts se ows PAgeaSe. oe eS ROR Ie Se hte. Boissons des animaukKe«. «2 «2%. fs oe 2 oe se 0 Paturages des chaumes aprés la‘moisson.. . - .- + ees Paturages particuliers pourrafraichir les troupeaux pendant les. chaleurs, et-apreb"laimGiSOMe. 2... ek we Soins & prendre pendant le paturage d’automne. . . « « - Ce.qw il conviendrait de faire a ’égard des bergers.. .. . Moyeus préservalifs a mettre en pratique lorsque la maladie ° Oe» fo e sévit violemment dans un troupeau. . . - 0 + + ee BAISBCOSs. 6 wou 6 CHOU OF Oe ee at ob DDICTG. 1 te He ite tote ve “ete “se Emigration. . . eee 2 Gotta eh Faits constatant les bons résultats de l’émigration . Seb lgher Bibliographie de la‘maladie de sang. . .... CHAPITRE IV. Fiévre charbonneuse des bétes a laine comparée avec la maladie: PN oS ites He an Woda see Weltan Wer ie Weg ae Causes de cette maladie; émanations putrides.. ..-... Emanations dues aux engrais dans les terres de la Beauce; ‘ opimionseinefatation es. 00.28 oe. Faux. vaseuses et croupies.. . ... . Insalubrité des bergeries. . Bk Ley Latte + a. te Contagion des. troupeaux malades aux troupeaux: sains. . Contagion aux Hommes, py swale Pek. eke ee 8 we Symplomes de la fiévre charbonneuse die Lesions cadavéfiques.. ..... . Nature et siége de la maladie compares avec la maladie de Samg. 4 4,5 4% Bie 4% Moyens préservatifs 3 a mettre en pratique lorsque la maladie est déclarée dans un troupeau. ... Nicenawn vam igus fe oh PUM. a eens ‘sous ariettene ae Bibliogra nie dela fievre charbonneuse. Bie eae A> alesis CHAPITRE VY. De Fempoisonnement des. bétes a laine par les plantes yvénéneuses comparé a la maladie de esaMBye (coe ee ee ee A. Plantes qui oceasionnent l’empoisonnement des trou= peaux auprintempss © 6 2 4% 3 2 8 2 be ew oe ew Menoncnlase:c cs tos tlk 4S eke ° . . . e . * s . . . > ° e e et: ee. Fee oe eee Adonidess . .% . %-% % : Dauphinelles. . 2... 4 Anémones pulsatilles.. 2°. 0. 6 6 we ee ee Buphorbest ates es 4 wR RRA RR ACOMIIS. Ce emencD nia is |S a Vn ng the, ie Bourgeons de chéne, de fréne.. . ‘ B. Plantes qui occasionnent i empoisonnement pendant pété Plantes citées par M. de Gasparin; ivraie; potentilles; ° e ° ° e e e e e ° ° ° . e . ° e ° e.- page 99 402 107 410 110 120 Eas sei toe - 163 164 164 170 172 174 174 176 176 177 erobanches; adonides; réfutation .. «6:5 «:+ +e 03 477 C. Plantes qui déterminent Yempoisonnement pendant l’au- tomne. ee e e a) one tel) oy (8 a 7 © © © *e 0 @ . page 481 _ Plantes qui suscitent Pempoisonnement pendant Vhiver .* 184 -Fourrages rouillés par les PRORELE NERS vénéneux.. .. -’ 4° Urédo des céréales.. . . .. alm Mee gh lk Se 2° Urédo-carbo; charbon des graminées. 0 em Rie sels S° PUuCCIMIE ss 5 6 ‘os je Gor eo SE eRe Lets 4 Puccinie des graminées .wiw Sige a> Ss: Suk | on an a ah a Soe Sa ee le * Symptomes © OP Papaey ete 7 e518) ve gee eer ai er aaa es ae Lesions miorhidegee ie, | aie eee ee, whet wie eh A ee Nature etsiége. . . Re era ee ea Auteurs qui ont distingué et confondu la maladie rouge avec la maladie de sang... . . 2. © 6 © 2 wee eo : Elle est de nature opposée a la maladie de sang de la Beauee sos ae a arte’ 5 te eso eS la eee Causes générales... .. ois vataeedy sco OE Constitution du sol ; bergeries; régime @hiver. . ... «: Régime du printemps. . eet =| ofa ha eae tise tayo th Reéecimevnkd-ete vs. wig ss 2 se 2 tehtade Resime qautompes es). se sk as 98 4 Slee Moyens préservatifs. . ». - + + see e- Movens Curatifs’s. cketyte, 3 'e, sear Se BH erate ie Bib! iographie de la maladie de sang. . Hisgel py =) ane eae Table des matiéres., » » ¢ 2s 2 © 9.9 # 8 o meres LS = fetel 184 482 482 183 483 184% 185 187 > > >>. » DD >) > | DEPP >> 2 By yD >» > we >>> > ; » 3 D ee >> Fy DEY D> >>> 1 =o D»D ; ae > = aP >> > > " = > . — > 5 > >_> » >> SDP >> 4 * DP. > 7s Pe > ~ 2> S>> >>> > D>: I> DY > LD ae > >> 33>? I. = me > >> D> ID”. >» >: Z yy P. ra v2 Zs = SS - 3 >> SDD 4 > p) ales > D Dp? | . me Zs 22 2 ‘ —, 7 = > Ss > > >> >> Pee >>> D> SI DPI >> ; 33 >>> > ee > >>>) > LF SS Pr > SD) 3255p IP 2 > » D> DPD 22352 25>DyHp > » D 2 22232 =>]— ee? > >>> >>>» > Sn > > = : = == a } = e>2> 2 >> —— = = = = oS > 2 2 >) > > = , p = SS P > 2 >> > >>> ae = E> S =: 2S Se os 5 S2> es > DD a >> >> = >> >> >>> - ==> = 222 > 225. | LIBRARY OF CONGRESS | | ITN 322 @ | | | | LT