estress it ot oH at et HARVARD UNIVERSITY em ash LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY ~ Besten Sec. -P TRANSACTIONS -SOOUETE ROYALE DIN ARTS ET DES SCENCES MAURICE NOUVELLE SERIE] (VOL. XVIE MEAURICE Fans ier TRANSACTIONS NOCIETE ROVALE DES ARTS EX DES SCIENCES MAURICE PROCES-VERBAUX DE LA SOCIETE ROYALE DES ARTS ET DES SCIENCES DE L'ILE MAURICE SEANCE DU Isr OCTOBRE 1883 PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE. Les procés-verbaux des deux derniéres séances sont lus et adoptés. Lz Pritstpunt dit que ordre du jour appelle la discussion de l’époque de la fixation de |’Hxposition Intercoloniale projetée pour 1884; il pense qu’il fallait auparavant procéder 4 la constitution d’un Comité d’ Exposition. La Société est d’avis que l’époque de cette Hxpo- e ea ee sition doit coincider avec la semaine qui précédera celle fixée pour les courses de l’année prochaine. Tl est en outre décidé que le Comité nommé par la Société aura le privilége de s’adjoindre des membres honoraires. Le Comité est constitué comme suit: Le Dr. Pou- pinel de Valencé, président, Honorable P. A. Am- brose, M. L. Lejuge de Segrais, Dr. W. A. Edwards, H. O. de Caila, Dr. H. Lorans, Sie V. Naz, K.C. M.G., Hbles. H. Adam, C. Antelme, C.M.G., J. Fraser, H. N. D. Beyts, C.M.G., MM. J. Caldwell, A. Daruty, A. Despeissis, J. F. Anderson, H. Pochard, J. Thomé, P. Lemiére. Tl est décidé que ce Comité se réunira dans la Semaine pour procéder a l’élection de son bureau. La Société prend communication de la lettre sui- vante du Secrétaire Colonial : “ Mauritius, Colonial Secretary’s Office, “ 3rd September 1883. **'To the President “Of the Royal Society of Arts and Sciences. * Sir, “In reply to your letter of the 2nd ultimo, asking for a subsidy from the Colonial Government towards tbe intercolonial Exhibition which it is proposed to hold in Mauritius in 1884, under the pratronage of the Royal Society of Arts and Sciences, I am directed by the Governor to inform you that His Excellency has been pleased to direct that a sum of Rs 3,000 be nS placed on the Estimates for next year for the purposes of this Exhibition. ‘* T have the honor to be, COTTE “Your most obedient servant, ‘¢ Cu. Bruce, “* Colonial Secretary.” M. Dusentssis présente un foetus de pigeon qui est en méme temps un curieux spécimen de tératologie animale ; ce monstre a le bec supérieur a l'état rudi- mentaire. M. ve RosiLiarp présente un spécimen du diptére qui pique les melons et les giraumons pour y déposer ses ceufs. Lz Trisorrmr annonce a la Société qu'il fera a la prochaine réunion une motion tendant a solliciter du gouvernement une augmentation du subside qui est alloué 4 la Société. Indépendamment des dépenses occasionnées par la commande des ouvrages scienti- fiques nouveaux, la Société doit encore pourvoir a limpression de ses transactions ; il espére que sa mo- tion qui sera discutée a la prochaine réunion rencon- trera l’adhésion des membres de la Société, La séance est levée. aa () oem SEANCE DU 25 OCTOBRE 1883 PRESIDENCE DE L’HONORABLE H. N. D. BEYTS, C. M.G. Présents: MM. H. C. de Caila, J. Caldwell, Capeyron, P. Le Miére, A. Despeissis, L. de Roche- couste, Anderson, V. de Robillard et A. Daruty. Le procés-verbal de la derniére réunion est adopté. Lz Szucréraire dit que le Dr. Poupinel de Valencé, le président de la Société, l’a prié de lexcuser auprés des membres, s’il n’assiste pas 4 cette réunion. Ayant été convoqué 4 une séance du comité de quarantaine, au sujet du cas de choléra qui existe a l’ile Plate, ila été obligé de se rendre 4 cette invitation. Quant au Dr. Meldrum, le ler Vice-Président, il s’est également fait excuser de ne pouvoir assister 4 cette réunion. Ne sachant pas qu’il devait y en avoir une aujourd’ hui, il a convoqué une réunion de la Société météorologique 3 la méme heure. I] espére que cela ne se renouvellera pas 4lavenir et se joint au prési- dent pour souhaiter la bienvenue & M. Albert Daruty, le Secrétaire estimé de la Société. Lz Secrétaire dépose sur la table : lo. Deux catalogues of EARLY PRINT envoyés par le British Museum ; 20. Le Bulletin de la Société Royale des Arts et des Sciences de la Réunion pour 1882 ; 30, Le Bulletin de la Société Impériale des Natu- ralistes de Moscou. ae 4o. Plusieurs numéros da Bulletin du Museum de Zoologie comparée de Haward College ; 50. Des numéros du journal de la Société Lin- néenne. Lecture est ensuite donnée de la lettre suivante : Port-Louis, 24 Octobre 1885. * Monsieur le Secrétaire, “ Partant pour France par la malle du 5 Novem- bre prochain, j’ai honneur de vous prier de demander, pour moi, a la Société un congé régulier. Si pendant mon séjour 4 Paris, je pouvais étre utile 4 la Société, c’est avec plaisir que je me charge- rais des démarches qu’elle désirerait faire faire auprés des sociétés auxquelles elle est affiliée. “ Recevez, M. le Secrétaire, ’assurance de mes sentiments dévoués. “¢ J. Eine Darvry.” Le. Secritarre dit qu’il y a des documents trés intéressants au ministére de la marine concernant Vhistoire de Maurice, dont M. Darnty pourrait se procurer des copies. L’Honoraste M. Buys ajoute que notre gouver= neur, Sir J. Pope Hennessy, s’intéresse beaucoup & cette question. Bien qu'il soit 4 sa connaissance qu’il existe dans le pays certains renseignements précis qui pourraient faciliter la préparation de Il’histoire de Maurice, il a appris que M. Th. Sauzier, 4 Paris, a en sa possession un certain nombre de vieux documents | sur Maurice, qui seraiont d’une trés grande utilité. = 8 some M. L. pz RocuEcouste :—M. Prosper D’Hpinay est également possesseur de quelques documents intéres- sants. M. J. A. Desrrissis se met aussi 4 l’entiére dis- position de la Société pendant le cours de son séjour aux Indes ot le Gouvernement !’a chargé de représen- ter la Colonie 4 Exposition Internationale de Cal- cutta. L’Honorasie H. N. D. Beyts, C.M.G.:—Je crois que vous étes unanimes 4 accorder 4 MM. Emile Daruty et A. Despeissis le congé qu’ils demandent et & accepter avec empressement leurs bienveillantes offres de service. La Société approuve. M. H. C. pe Carta donne ensuite lecture de la proposition suivante : Monsieur le Président. Messieurs, ** Je propose que le président soit chargé d’écrire & Son Excellence le gouverneur pour le prier de vouloir bien augmenter, dans la proportion quw il juge- ra convenable, la subvention annuelle que le gouverne- ment paie a la Société.” Les raisons suivantes m’ont décidé 4 vous présenter cette proposition : Avec la contribution de Rs 2,000 que nous recevons du gouvernement et les ressources limitées dont nous disposons nous ne pouvons certainement, figurer aussi dignement que nous devrions le faire. Nous sommes == Q ums forcés, vu Pexiguité de nos moyens, d’agir avec grande économie, et nous n’arrivons méme pas, fort souvent, a avoir ce qui nous serait nécessaire pour les besoins courants. Tl n’est pas difficile de vous le faire comprendre, et avec quelques chiffres, vous verrez aisément qu’il est urgent que nous soyons un peu plus soutenus.’ Nous recevons annuellement du Trésor Rs 2000 Nous ne pouvons réellement compter GUST Ee eee eg eo eee eee? Se aes” ES L000 pour les quotités des membres. Je pose ce chiffre parce que c’est la moyenne des recettes. Il y a souvent des membres qui s’absentent du pays et nous ne réclamons pas les quotités pendant le temps qu’ils se sont pas 4 Maurice. Nous avons 4 continuer les Transactions de la So- ciété qui ont été suspendues depuis plusieurs années et nous pouvons estimer ce travail 4 au moins trois cents roupies par an. Une quantité de brochures sont 1a, attendant que nous ayons les fonds nécessaires pour les faire relier. Tl est urgent de faire ce travail, autrement nous ver- rons s’abimer tous ces livres qui nous cofitent beaucoup argent. Les étagéres, rayons etc. qui existent 4 l’heure actuelle ont besoin de réparations, et il nous en faudra certainement d’autres. Nous achetons en moyenne de Rs 1600 a Rs 1700 de livres par an, et il faudrait continuer nos acqui- sitions, afin d’avoir une bibliothéque convenable.. Nous avons également & payer les abonnements aux journaux coloniaux et étrangers, ainsi que les avis. Ii a été institué une section de médecine et nos dépenses en ont été conséquemment augmentées. Nous avons déja payé Rs 600 ponr cette branche de la So- ciété. Vous n’ignorez pas que notre président a l’inten- tions de créer d’autres sections, et toutes ces créations entraineront 4 des dépenses nécessaires pour les mettre sur un bon pied. Les Rs 2,000 du gouvernement servent presqu’en totalité, 4 payer les appointements du secrétaire et de son assistant, soit Rs 1,440 par an. Si le siége de la Société est transféré a l'Institut, comme nous n’en doutons pas, vous serez obligés, a moins que le gouvernement ne vous meuble, de vous procurer un mobilier approprié aux besoins de la Société. En présence de toutes ces considérations et des chiffres énoncés plus haut, j’espére que vous adopterez ma proposition quia été déja secondée par mon ami | et collégue, le Dr. H. Lorans. L’ Honorasie H. N. D. Beyrs, C.M.G. :—Venant d’assister 4 la préparation du budget, je puis vous dire que le Gouverneur a pris sur lui d’autoriser les officiers financiers du gouvernement a porter 4 Rs 3,000 le chiffre de la subvention accordée & la Société. Vous pouvez considérer la déclaration que je vous fais comme étant officielle. Le budget sera soumis au Conseil Législatif dans une semaine ou deux, et je ne doute pas que les membres de ce Conseil n’approuvent Vaugmentation de cette subvention. M. H. C. pz Caita :—Hn présence de cette dé- Claration, je n’ai plus qu’a retirer ma proposition. Lz Secritarre :—Je vous proposerai de voter des félicitations au Gouverneur pour les nombreuses mar- ques de sympathie qu’il donne a la Société. M. H. C. pz Carta :—J’appuie avec plaisir cette proposition. _ La proposition est adoptée 4 Punanimité. Lz Szcritarre dépose sur la table un opuscule quia été envoyé A la Société au sujet de la maladie sur le caféier. I] ajoute qu’a l’époque ot cette mala- die avait éclaté 4 Maurice, il avait cru devoir conseiller au gouvernement de l’ile de la Réunion de prendre les mesures de précautions nécessaires. Malgré cela, la maladie s’est aussi déclarée sur le caféier de Bour- bon. Ceux que cette question intéresse, n’ont pas été @accord sur la nature dela maladie, Quelques-uns ont partagé Vopinion de M. Daruty en disant que e’était bien ?Hémileia vastatriv ; d’autres ont été dune opinion contraire. Cette maladie est, pour ainsi dire, incurable ; elle se déclare dans Vintérieur de la feuille et il est impossible de trouver un reméde qui puisse pénétrer jusque-la pour l’enrayer dans sa marche. L’Honoraste M. Bryrs :—On a dit que le voisi- nage du tabac préserve le caféier de cette maladie. M. A. Darury :—Ce n’est pas tout-d-fait vrai ; de méme que l’emploi du souffre n’a pas toujours donné de bons résultats. M. Anprrson :—Vous avez sans doute quelques communications 4 nous faire sur !’ Australie. M. A. Daruty :—Avant de vous raconter ce que Jai pu voir en Australie, laissez-moi vous remercier d’abord, messieurs, du congé que vous avez bien voulu m’accorder. Mes remerciments sont dus aux vice- secrétaires de la Société et 4 M. A. Despeissis qui ont bien voulu me remplacer pendant mon absence. Je suis parti, ainsi que vous le savez, pour cause de santé et je suis heureux de pouvoir vous dire que je me suis bien vite rétabli dans le climat froid de VAustralie. J’y ai visité presque tous les établisse- ments scientifiques et, partout, j’ai recu l’accueil le plus empressé et le plus cordial grace 4 mon titre de secrétaire de votre Société; je vous suis donc redevable des mille prévenances dont j’ai été comblé. Le baron Von Mueller a été trés aimable pour moi ainsi que M. Moore, le directeur du jardin botanique de Sydney, et MM. Ratte, Russell, Haswell et Liversidge. Le musée de cette ville est tout ce qu’on peut voir de splendide. Les dépenses annuelles, pour son entretien, s’élévent a plus de £ 13,000. M. A. Daruty parle ensuite des diverses institu- tions quwil a visitées: & Melbourne, le Melbourne Umiversity, le Public Library, le Technical musewm, le National Gallery, le jardin botanique, l’Observatoire ; eg MS ee & la Nouvelle Galles du Sud, le Sydney Umversity, le Zoological Society etc. ete. A Queensland, M. Daruty a eu le plaisir de faire la connaissance du Dr Bancroft qui l’a entretenu d’une question importante: la présence d’un ver dans le sang humain. En 1866, Otto Wucherer de Bahia, découvre un embryon de filaire dans les urines d’hémato-chyluri- que ; en 1872, Lewis de Calcutta retrouve les embryons dans le sang des malades atteints d’hématochylurie, de tumeur éléphantiasique. I] a donné a cette maladie le nom de Filaria sanguinis hominis. En 1874, Winc- kel dit avoir trouvé ces filaires dans un épanchement lymphatique d’aspect laiteux, chez une femme venant de Surinam. EHn1876, le Dr Bancroft trouve dans un abcés lymphatique du bras, la filaire adulte dont on n’avait trouvé jusqu’ici que les embryons. La fiiaire adulte découverte par Bancroft fut examinée 4 Londres par Cobbold qui reconnut que c’é- tait une femelle (jusqu’ici le male n’a pu étre reconnu). Le corps est capilaire, lisse ; il a & peu prés l’épaisseur d’un cheveu, de 8 a 9 centimétres de long. Sa téte est munie d’une bronche circulaire ; son cou étroit, mesure environ le tiers du volume du corps. Avec un grossis- sement de 55 diamétres, on apercoit dans l’extrémité céphalique, l’cesophage, et dans la queue par transpa~ rence, la circulation du tube intestinal et la terminai- son de ce tube. A 300 diamétres l’ceuf mir qui est ovale, laisse voir ’embryon pelotonné sur lui-méme ; — 14 — sa longueur est de 0 m.m. 01 4 0 m.m. 02. Tous ceux qui ont étudié cette question déclarent que les maladies telles que la lépre, ne sont pas héréditaires, mais sont dues a la présence de vers qui se propagent dans le sang humain. Voici, disent-ils, comment on est exposé a étre atteint de ce mal. Un moustique qui aurait absor- bé une certaine quantité de sang ow se trouvent ces vers, va faire sa ponte dans des marais ou prés des riviéres ; ces filaires qui sont aquatiques pendant une phase de leur existence sont alors absorbées par les personnes qui vont se baigner dans ces endroits ou y puiser l’eau nécessaire 4 leurs besoins iournaliers. Voila comment ces messieurs expliquent la propaga- tion de ce mal. L’Honoraste M. Bryrs remercie M. A. Daruty, au nom de la Société, des renseignements intéressants qu’il a bien voulu lui donner sur son récent voyage en Australie. Les paroles de honorable Beyts sont accueillies par des marques d’applaudissements. M. A. Daruty espére pouvoir entretenir la Société d’autres questions aussi intéressantes dans ses pro- chaines réunions. I] ajoute qu’il serait trés désirable de créer ici une station biologique ot l’on pourrait se livrer 4 des études plus sérieuses qu’on ne peut le faire avec des sujets empaillés. Il parle aussi d’un baro- graphe quil a vu & lobservatoire de Sydney, et qui inscrit 4 chaque instant l’état du barometre. I] ne pense pas que notre observatoire en posséde un semblable. — 15 M. Anpgrson dépose sur la table divers spéci- mens géologiques. M. A. Daruty raconte que dans une partie de Queensland il y a des indigénes qui sont considérés comme de véritables brutes. Il a trouvé dans une cahutte habitée par ces gens une arme ayant la forme dune hache. (M. Daruty fait voir aux membres cette hache sur laquelle on trouve encore quelques taches de sang.) Cette arme sert aux indigénes 4 briser les cranes, car ils sont trés friands de la cervelle humaine. Ils préférent les Chinois aux Huropéens. Quelques jours aprés avoir quitté ces lienx, M. Daruty a appris par un des journaux de Queensland que 14 Chinois qui avaient été sur la propriété de M. de Tourris pour couper du bois avaient été mangés par ses sauvages. M. Catpwett dépose sur la table divers spécimens de poissons empaillés, et une grosse caille de Mada- gascar qui n’a jamaiseu qu'une seule aile. Cette caille avait été envoyée par M. Albert Lucas, le président de la Société d’Acclimation, a M. Schmidt, le Storekeeper General, pour étre laché a I’Ile Plate, et elle y est morte quelques jours aprés. L’ Honoraste M. Beyvs dit que le général Phayre a prié son libraire de lui envoyer 2 exemplaires de san ouvrage sur Burma, pour ¢étre offerts 4 la Société et a la bibliothéque de la ville. La séance est levée. SHANCE DU 28 NOVEMBRE 1883 PRESIDENCE DU DOCTEUR C. POUPINEL DE VALENCE Présents: Le Dr. C. Meldrum, F.R.8., M. J. F. Anderson, F.G.8., M. A. Daruty, J. Caldwell, le doe teur W. A. Edwards, V. de Robillard et J. Thomé. Le procés-verbal de la réunion du 25 Octobre dernier est lu et adopté. M. AnpErson dépose le dernier Bulletin de la Société Géographique de Londres. M. V. pz Ropitiarp donne lecture d’un intéressant travail sur la fécondité des poissons. M. Daruty présente, de la part de M. O. L. O’Con- nor, une canue branchue (a 6 branches). Le Dr. Metprum félicite M. de Robillard d’avoir présenté a la Société son travail sur les poissons et il le prie de faire une étude statistique des pécheries de Maurice. La Société décide que le Comité de I’ Exposition se réunira Vendredi de la semaine prochaine a l’hétel du gouvernement. Le Dr. Metprum donne lecture de ses obserya- tions sur le phénoméne qui a eu lieu du 26 au 29 Aout dernier. La Société vote des remerciements au Dr. Meldrum au sujet de son intéressant travail. La séance est levée. SHANCE DU 28 DECEMBRE 1883 PRESIDENCE DU DOCTEUR C. POUPINEL DE VALENCE Présents : MM. J. Caldwell, P. Le Miére, L. de Rochecouste, Dr. Meldrum, E.R.S., Dr. F. Le Bobin- nec, M. J. F. Anderson et A. Daruty, Secrétaire. Le procés-verbai de la derniére réunion est lu et adopté. Lz Priisrpent dépose sur la table une brochure de M. André Gallet sur Pagriculture. Ce travail a été publié dans les colonnes de The Merchants 5 Planters Gazette. Le Secretarre dit avoir recu une lettre de Sir Arthur P. Phayre qui lui annonce l’envoi, par l’inter- médiaire de l’honorable Beyts, d’une copie de sa bro- chure sur la Birmanie. Voici cette lettre : Braz. Co. Wicklow, * Treland, 6th November 1883.) “To A. Daruty Esq., Secretary Royal Society of Arts and Sciences. §¢ Sir, “T have the honor to forward to you, through the Hon. Mr Beyts, copy of a book I have lately published : The History of Burma. I request you will do me the favour to lay this little work before the Society ; I offer it in taken of the real pleasure with which I look back on the hich honor the Society were pleased to confe, upon me, on electing me its Patron during the time of my residence in Mauritius. *¢ T have the honor to be, pir * Your most obedient servant, “‘ A. P. PHAYRE.” Lz Szcrétarre dépose sur la table plusieurs ou- vrages, transactions etc., des sociétés scientifiques avec lesquelles la Société est en communication. Le Szcrérarre lit une lettre de M. A. D’Unien- ville au sujet de la réédition des “ Statistiques de Vile Maurice” par le baron D’Unienville. La Société décide qu’elle s’inscrira sur la liste des souscripteurs pour deux exemplaires. Lz Secreraire dépose sur la table, de la part de M. G. Barraut, un échantillon de cendres recueillies a Java aprés l’éruption. . M.P. Le Mitre donne lecture de deux extraits au sujet de silvyculture et de l’éléve des huitres. (Voir Annexes A. et B). Lz PrisiDENt ne pense pas que la culture des huitres soit si facile qu’on le croit, en raison de la pollution des eaux par les résidus des distilleries. Le Szcritarre rappelle qu’en 1882 il a demandé la création d’une station zoologique 4 Maurice. Lr PrisIDENT propose qu’un comité de cing mem- bres soit nommé pour étudier cette question. Cette proposition est adoptée. La séance est levée. SEANCE DU 28 FEVRIER 1884 PRESIDENCE DU DOCTEUR C. POUPINEL DE VALENCE Présents : MM. J. F. Anderson, F.G.S., F’. Bour, C. H. de Caila, L. Capeyron, L. Lejuge de Segrais, P. Le Miére et V. de Robillard. M. Anderson remplit !es fonetions de secrétaire. Le procés-verbal de la séance du 28 décembre dernier, est lu et adopté. Le Secritarre donne lecture de la lettre suivante de honorable H. N. D. Beyts C.M,G. : “ Colonial Secretary’s Office. Mauritius, 19th January/84. Dr. C. Poupinel de Valencé. * Dear Sir, “ At the request of the author I beg to transmit for the acceptance of the Royal Society of Arts and Sciences, the accompanying copy of the History of Burma, by Lieutenant General Sir Arthur P. Phayre G.C.M.G., K.C.8.1., C.B. **T am, Dear Sir, “Yours very truly, HN. D. Bevrs.” Le PrisipEent dit qu’en raison des nombreuses Séances tenues pendant le mois écoulé par le Comité de l’ Exposition il ne luia pas été possible de convoquer une réunion mensuelle. Il ajoute que le Secrétaire, M. A. Daruty, étant parti pour l’Australie en congé il serait opportun de le remplacer. om 2() Tl est arrété qu’une réunion spéciale sera fixée 4 ce sujet. Le PRESIDENT présente un poulet dont les organes sont placés entre la peau et les os, et dont le gésier est énorme, il croit que c’est un métis 4 la téte de dindon et. aux pattes de pintade. Le Secrirsrrg, en secondant la proposition faite précédemment par M. A. Daruty, au sujet de la fon- dation d’une station zoologique sur nos rivages, pré- sente certaines considérations. Lr Prisipent dit qu’il n’y a pas de doute que, tel que le proposent MM. Daruty et Anderson, un obser- vatoire établi sur nos bords de mer, serait. d’une grande utilité, mais il regrette que la réalisation de ce projet ne puisse pas avoir lieu, du moins cette année, Pétat des finances de la Société ne permettant pas d’encourir une dépense de genre. M. Capzyron présente des cendres et des morceaux de pierre-ponce recueillis en mer par le capitaine de l’ Actcea aux environs des tles. Providence et St. Pierre, par latitude Sud 8° et par longitude Hst 48°. Uz Secriraire donne lecture des réglements amen- dés de la Société. Lz Szcritaire, appuyé par M. de Caila, propose M. de Coriolis comme membre, en vertu de Il’article 10 des nouveaux réglements. he Secrétaire dépose diyerses brochures, entr’au- tres une de M. Cantley. La séance est levée. ae SHANCE DU 6 MARS 1884 PRESIDENCE DE M. LE DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présents : MM. P. E. de Chazal, H. Leclézio, L. Le Juge de Segrais, HE. Dupont, A. Mallac, J. Cald- well, H. Le Miére, Thomé, H. Pochard, C. de Caila, Delange, Ehrmann, V. de Robillard, J. F. Anderson et les docteurs Edwards, Le Bobinnec, Drouin, An- telme et Vitry. Le procés-verbal de la derniére séance est lu et adopté. Le Prisipent dit que cette réunion a pour but de procéder a la nomination d’un Secrétaire p.i., en rem- ‘placement de M. Daruty quiestencongé. M. Daruty n’ayant pas adressé officiellement une demande en congé 4 la Société, le comité a pensé qu’il était néces- saire de porter la question devant elle, afin qu’elle pit dire lequel des deux Vice-Secrétaires devrait remplacer M. Daruty. M. Catpweti dit que M. Daruty n’ayant obtenu son congé du gouvernement qu’au dernier moment, il n’a pu, avant son départ, convoquer une réunion de ty, Société. | M. Virry déclare qu’il a fallu un concours de cir- coustances exceptionnelles pour empécher M. Daruty de demander a la Société, officiellement, un congé de quelques mois et il espére qu’il ne viendra a Vesprit d’aucun membre de penser que M. Daruty a voulu manquer d’égards a la Société. — 22 — Lr PrisIDENT annonce que plusieurs membres étant empéchés d’assister 4 cette réunion, lui ont fait parvenir leurs bulletins. M. Lz Juez dit que ces votes sont irréguliers. Il propose, conformément aux statuts, que seuls les membres présents soient autorisés & nommer un rem- placant 4 M. Daruty. M. Virry fait un amendement a cette proposition et demande que cette nomination soit renvoyée 4 la prochaine réunion. Cet amendement est mis aux voix: 9 membres votent pour et 9 contre. le Président n’ayant pas voulu faire usage de son casting vote, la Société pros céde, conformément a l’ordre du jour, 4 la nomination d’un Secrétaire par intérim. M. V. de Robillard ayant obtenu 11 voix, contre 9 accordées 4 M. Anderson, est élu en cette qualité. M. E. Dupont est ensuite élu 2nd Vice-Secré- taire. Lr PristDENt annonce que la grande médaille d’or 4, PExposition de Calcutta a été remportée par Maurice pour ses sucres (applaudissements). Les vanilles ont aussi obtenu les premiers prix et plusieurs médailles de bronze ont été méritées par quelques exposants mauriciens. Lz Dr. Vitry est heureux d’apprendre cette nou- velle. Il est probable que Maarice aurait obtenu les inémes succés & Amsterdam si un concours de circons- tances inattendues et regrettables n’avaient empéché 8 les produits de Maurice d’étre présentés 4 cette Expo- sition. (Applaudissements). Lecture est donnée des passages suivants d’une lettre de M. Despeissis 4 M. Caldwell : * Ce n’est que tout derniérement, que les jurys ont été constitués, et je viens de passer une quinzaine de jours assez agités. “‘ Dans la section des sucres, j’al nommé pour nous représenter, le docteur Watt, Supérintendant du Musée Hconomique du Bengal, et c’est dans cette section le seul juge compétent. Les deux autres membres, étaient un docteur natif qui n’avait peut-étre jamais vu autre chose que du ghgor, et un coach-buil- der des ateliers de Dykes. Je les ai convaincus d’incom- pétence et leur ai persuadé quwils ne pouvaient mieux faire que d’étre de l’opinion du docteur Watt. Je tiens 4 une indiscrééion de ce dernier, que nous avons la médaille d’or, mais iln’a pas voulu me dire quel est Vexposant qui l’a remportée,car la Commission de l’Ex- position n’a pas encore approuvé le rapport des jurés. Si nous avons la médaille d’or, nous devrons nous considérer comme trés heureux, car les raffineries de Orissa et Cossipore, ont fait pour l’Hxposition du sucre raffiné qui pourrait lutter avantageusement avec les notres. J’ai fait ressortir que nos sucres n’étaient pas raffinés, et étaient des échantillons de marchan- dise courante, et de plus, qu’ils étaient plus riches en matiére saccharine. Enfin, j’ai fait de mon mieux, ae 24, mm et je crois que le succés a couronné mes efforts. “ Nous avons aussi les premiers prix pour les vanilles ; mais, elles n’ont été jugées que samedi, et je n’en ai pas encore été informé officiellement, de sorte que je ne sais quia.eu le premier prix et qui le second. “Dans cette section, un des jurés n’avait jamais vu la vanille en gousses et il m’a demandé naivement, sic’était dela moisissure qui recouvrait les gousses. Je lui ai donc fait tout un cours sur la préparation de la vanille. Vous voyez que nous étions fort exposés étre livrés 4 la merci des experts, ou que dit étre. “ Nos vanilles et nos sucres sont fort remarqués. M. R. Blechynden, secrétaire de |’Agri-Horticultural Society of Bengal m’a écrit pour avoir des notes sur la culture et la préparation de ce produit. “« Tie gouvernement de I’Inde voudrait voir tenter cette industrie, et lorsque cet article sera connu dans Inde, je crois que nous aurons 14 un marché d’expor- tation, 4 la condition que nos produits soient de qualité supérieure. “ Jai réussi 4 obtenir aussi des médailles de bronze pour: Limonades, J. Watson ; Tabac, L. Joseph ; Hau-de-vie de Bibasse, Martial. « La plupart des autres produits ne sont pas en- core jugés et, je ne négligerai rien pour obtenir encore le plus de médailles possible. «On dit qu’il ne faut par vendre la peau de l’ours avant de Pavoir tué, ce qui fait que je ne vous parlerai pas aujourd’hui d’un cadeau que je veux faire a la — 25 Colonie par l’intermédiaire de la Société Royale des Arts et des Sciences.” Beem sasdeersaroteoateseeoeeeessesaheHesdesane Cee eee ee ok ee) La séance est levée. SEANCE DU JEUDI 3 AVRIL 1884 PRESIDENCE DE M. CALDWELL Présents : Les Drs. C. Meldrum, F.R.S. et H. Lorans, MM. J. Thomé, Anderson et V. de Robillard. Le procés-verbal de la réunion du 6 Mars dernier est lu ef adopteé. Lz Dr. Mecprum :—Messieurs, la Société Royale - Météorologique de Londres a nommé un comité pour réunir des renseignements sur la perturbation volcani- que quia eu lieu & Krakatoa & Java. Ce comité a écrit dans le monde entier pour demander des notes sur ce triste événement. Je crois que Maurice doit tenir & honneur 4 contribuer dans la mesure de ses moyens a Péclaircissement de ce phénoméne. J’ai donc réuni toutes les observations que j’ai été 4 méme de faire, avant et aprés cet événement, et je me propose de les expédier 4 Londres par la prochaine Malle. Le Dr. Metprum donne lecture d’un travail et conclut comme suit: “ Si un des membres de la société est en possession de quelques notes qui puis- sent compléter mes observations,je lui serai trés récon- naissant de les me communiquer. I] m’a été dit qu’une grande quantité de pierres ponce sont venues échouer sur nos cétes, quelques échantillons m’ont méme été envoyés ; si vous obtenez quelques détails qui puissent indiquer la direction d’oi elles viennent, je vous serai irés reconnaissant de me les communiquer.”’ Des remerciements sont votés au Dr. Meldrum au sujet de sa communication. Lecture est donnée de la lettre suivante de MM. Edgar de Rochecouste : “ Paris, le 10 Mars 1884. *¢ 157, Bd. Haussmann. “© Monsieur le Président * de la Société Royale des Arts et des Scvences, “ Port Louis. ‘* Monsieur, “ Je vous expédie franco, par le bateau des Mes- sageries, une caisse contenant deux tableaux que je vous prie de vouloir bien, offrir en mon nom, 4 la Société Royale des Arts et des Sciences dont j’ai Phon- neur de faire partie. “ T?un des tableaux représentant ‘ Raphaél et la Fornarina” a figuré & Exposition d’Anvers de 1870 et est de Van Den Brussche, professeur 4 Anvers. “ Kt Pautre qui est de Washington, peintre bien connu a Maurice, représente le “ Passage du Gué.” “‘ Veuillez agréer, monsieur le Président, lex- pression de mes sentiments les plus distingués, s°T}, pz RocHECOUSTE.” Oe we Le PRESIDENT communique une lettre qu’il a recu de Calcutta de M. Despeissis qui l’entretient de Vimportante découverte récemment faite a Calcutta du bacilus du choléra. Iladia un concours de cir- constances exceptionnelles d’avoir pu suivre pas & pas les recherches qui ont amené cette découverte. Ila Vavantage de demeurer a Calcutta dans le méme boarding house que les membres de la Commission chargée par le gouvernement Allemand de rechercher en Orient lorigine et les causes du choléra. Le Professeur Kock, président de la Commission et ses collégues, les Drs. Fischer et Gaffky, croient avoir identifié ce micro-organisme qu’ils ont appelé le baccilus virgule, en raison de sa forme. Ils l’ont constamment rencontré chez des individus morts de choléra, tandis qu’il était toujours absent chez ceux morts de diarrhée ou de dyssenterie. M. Despeissis a pu Vobserver avec l’assistance du Dr. Koch. Son siége d’élection parait étre les follicules de la portion inférieure du petit intestin et il pénétre les villi ou il détermine une irritation intense. On ]’a aussi remar- qué dans les déjections et les vomissements des ma- lades. Le Dr. Koch n’a malheureusement pu, jusqu’a présent, faire éclater par Vinoculation de ce micro- organisme chez un animal sain, les symptomes cho- lériques. Mais, dit M. Despeissis, le fait suivant semblerait indiquer que ce baccile n’est pas étranger 4 Vapparition du choléra chez les humains : Des recherches minutieuses avaient été faites dans les eaux des étangs et des puits de Calcutta sans amener le résultat cherché, lorsque dans les pre- miers jours de Février, une épidémie de choléra éclata dans les environs d’un étang ‘située 4 Baliaghatta, faubourg de Calcutta ; le microscope fit découvrir dans ces eaux de nombreux bacilles virgules, tandis que celles des étangs d’alentour n’en présentaient aucun ; la maladie était également circonscrite dans les de- meures qui entourent le premier étang. L’épidémie était évidemment die 4 Vinfection de l’eau qui servait aux habitants de ce camp. Il convient de dire qu'il existe & Calcutta, et surtout dans les faubourgs de _nombreux étangs (tanks) dont quelques-uns sont sa- crés et autour desquels les Indiens établissent leurs demeures. Ces étangs servent de réceptacles aux immondices du camp et tous les matins les Indiens, hommes, femmes et enfants vont y faire leurs ablu- tions ; les animaux y sont aussi baignés et e’est cette eau qui sert aux besoins domestiques de la population avoisinante, qui trouve plus commode de puiser dans ces bourbiers que de faire quelques centaines de pas pour se procurer |’cau pure et filtrée des fontaines que le Gouvernement a ménagé de distance en distance. Quelques jours aprés, l’épidémie diminua d’inten- sité, les eaux de Vétang infecté furent de nouveau examinées, les bacciles étaient bien mcins nombreux. Tl est important de remarquer, ajoute M. Des- peissis, la coincidence qui a existé entre lapparition de l’épidémie et la présence dans les eaux de l’étang de Baliaghatta de ces mémes micro-organismes que le Dr. Koch a toujours rencontré dans les cas de choléra- asiatique. | M. V. pz Rosittarp donne lecture d’un travail sur les pierres ponces recueillis depuis quelques temps sur nos cotes. (Voyez Annexe C.) Des remerciments sont votés 4 M. de Robillard. M. Anprrson propose M. Ernest Bertainchand, ingénieur chimiste, comme membre résident. Le Dr Lorans seconde. M. de Coriolis est recu membre résident 4 l’unanimité. La séance est levée. SEANCE DU 5. JUIN 1884 PRESIDENCE DE M. LE DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présents : MM. de Caila, Le Juge de Segrais, L. de Rochecouste, Caldwell, P. Le Miére, Dr. Le Bobinnec et M. V. de Robillard. Le procés-verbal de la derniére séance est lu et adopté. | Le Prfswent fait savoir que, par la derniére malle, ila expédié une adresse de condoléance, A Sa Majesté la Reine Victoria; au sujet de la mort de son fils; Son Altesse Royale ls prince Léopold, duc d’Albanie: NE yon Voici cette adresse : “ To Our most Gracious Sovereign Lady Queen Victoria. ““ May it please Your Majesty, ‘‘'The members of the Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius beg most respectfully to present to Your Majesty their token of heartfelt sympathy in the great bereavement which Your Majesty has sus- tained by the untime death of Your Majesty’s much esteemed and beloved son H: R. H. Leopold George Duncan Albert K.G. Duke of Albany. “‘Tn presenting this address of sympathy and condolence to Your Majesty, the Members of the Royal Society of Arts and Sciences beg also to expres their wishes of long health and prosperity to Your Majesty. “ (S) Dr. C. Pourinut pz VaLEncn, ‘* President. * Port-Louis, Maurituis, * Sth May 1884.” Le Prisipent fait part a la Société de la réussite compléte de M. Despeissis dans sa tentative d’intro- duction dans le pays, du vaccin animal ; il doit cet heureux résultat aux peines qu’il s’est données et aux soins qu’ila pris des génisses qui ont été embarquées, et sur lesquelles ila pu conserver le vaccin pendant la tras versée. le président espére que le gouvernement prendra des mesures pour conserver dans le pays co vaccin animal. Le jour de la réunion huit enfants ont été vaccinés par le Dr. Dubois, Vaccinateur du Gou- Cel tin 20 Po ERE RE eB SIA EES tho AS — 3) vernement, avec dela lymphe prise sur les pustules vaccinales d’un veau récemment inoculé, M. L. Le Juce pz Sscrais donne lecture d’un rapport quia été préparé par le comité qui avait été nommé pour s’occuper de sa proposition, pour deman- der au Gouverneur que le Museum soit placé sous le contréle de la Société. Le rapport est adopté. Il est convenu qu’une copie sera transmise 4 Son Excellence le Gouverneur. Le Szcritarre donne lecture d’une lettre de M. Albert Lucas, Président de la Société d’Acclima- tation, par laquelle il fait connaitre au Président de la Société Royale des Arts et des Sciences, qu'il fait don 4 la Société d’une antilope de l’Inde connu sous le nom Indien de Nyl-Ghau (Portax trago-camelus). Liz Sucrirarre est chargé de remercier M. Lucas. M. P. Le Misre qui cherche toujours 4 donner plus d’attraits aux séances de la Société, en lisant des extraits iatéressants qu’il trouve dans les journaux et les revues, a donné lecture de deux extraits du “ Jour- nal d’Hygiéne” qui font ressortir des coincidences qui se sont présentées 4 Bombay et a Madras, entre des épidémies cholériques et des épizooties qui ont éclaté sur les chats, dont un grand nombre a péri. Le chat étant autrement organisé que l’homme, il est difficile de découvrir la cause de la simultanéité des deux épidémies. Lz Prisipgnr cite un cas de monstruosité qu’il — 32 = considére comme trés rare ; il a vu avec des Indiens 4 Curepipe un veau]a double téte, un bicéphale, dont les deux tdtes étaient parfaitement formées et possé-_ daient les quatre oreilles. M. pe Rosgittarp dit qu’il a acheté d’un pécheur, il y un mois, une muréne énorme, qui avait été prise dans un casier, 4 une profondeur de 25 brasses. Elle est d’écrite dans l’ouvrage de Bleeker, sur les poissons, tout le nom de Gymnothorax jlavimarginatus, elle avait sept pieds de long et pesait soixante livres. Lors- que cette espéce est prise, elle est trés méchante et se jette sur les pécheurs qu’elle peut atteindre et leur fait de fortes blessures avec ses dents aigues, ce qui lui a valu de leur part le nom vulgaire d’Angwille ci- seau. Le Présipent secondé par M. V. de Robillard, propose comme membre résident, M. Samuel Hdgard Blackburn, ingénieur. La séance est levée. SHANCE DU LUNDI 16 JUIN 1884 PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présent : Dr. Bonnefin, Dr. Le Bobinnec, MM. J. Caldwell, J. A. Despeissis, P. Le Miére, L. Erhmann et V. de Robillard Secrétaire p.i. Aprés lecture du procés-verbal de ia derniére réunion, le Président demande a consigner au procés- eg ee oe es verbal, un votede regret 5 Voccasion de la mort de Vhonorable H. Finniss, un des membres les plus dévoués et le plus anciens de la Société. La Société approuve. Le lieutenant Blackburn et M. 8. Duvergé sont élus membres 4 l’unanimité. La séance est ajournée sine die en raison des funérailles de ’honorable Finniss. s{SBEANCE DU 30 JUIN 1884 PRESIDENCE DE M. LE DR. POUPINEL DE VALENCE Présents : M.le Dr. Lorans, MM. Caldwell, P. Le Miére, Despeissis, L. Capeyron et V. de Robillard. M. Despzissis fait don a la Société,pour le Museum, d’une collection de trés beaux papillons, qu’il a rap- porté d’un voyage fait dans les Himalayas. Des rémerciments lui sont votés. I] met 4 la disposition des membres des graines de trois espéces de quinquina, qu’il s’est procurées aussi dans l’Inde aux plantations mémes du gouvernement du Bengal, dans les monts Himalayas. Ce sont: les Cinchonas Ledgeriana, C. Succirubra et C. Hybrid. Le Secretaire est chargé d’en offrir 4 la Société d’ Acclimatation. M. V. ve RosinnarD lit un travail sur les infini- ment petits, qui sont 4 notre époque l’objet des études des savants qui cherchent 4 découvrir, si ce n’est pas aux animalcules microscopiques, qu’on doit lexistence oo Bet, see et la propagation des maladies épidémiques. M. Pas- teur, de l’ Académie des Sciences, se livre & de sérieuses expériences & ce sujet. M. V. pe Rosittarp donne une description de Vantilope Nyl-Ghau que M. Lucas, président de fa Société d’Acclimatation a offert pour étre empaillée pour le Museum. Le nom de Nyl-Ghau lui vient de deux mots indiens qui signifient Tauwreau bleu. M. J. A. DusprissiIs communique un travail sur le vaccin animal qu’il a réussi 4 introduire dans le pays. Il donne des détails trés intéressants ace su- jet. (Voir anneae D.) Tl est décidé que ce travail sera imprimé et qu’un exemplaire sera adressé 4 Son Excellence le Gouverneur par le Président. M. P. Lu Miners :—Messieurs, je crois devoir ap- peler votre attention sur un fait assez curieux qui s’est présenté derniérement sur Ja propriété Les Grandes Salines, aux Cassis. Ce quartier, je regrette de l’an- noncer, a beaucoup souffert de la maladie qui sévit en ce moment sur les chiens. Malgré les soins les plus dévoués, les plus intelligents, ces fidéles bétes n’ont pu offrir aucune résistance sérieuse aux progrés de Pépidemie, introduite probablement de l’ile de Réunion. Nous avions sur la propriété un magnifique chien anglais. Acclimaté, entouré de toutes les précautions imaginables, nous pensions l’avoir mis a Vabri de la maladie. Helas! il fut un des premiers attemt. Sa vigoureuse constitution ne put le faire sortir victorieux wee 35 ee de la lutte entre la vie et la mort. Quelques jours au- paravant se sentant un peu mieux, il mangea de la viande ; mais sa machoire étant serrée, il rejeta un morceau trop gros qui fut immédiatement dévoré par le jeune chat de la maison. ; On n’y pensait plus, lorsque l’on fut péniblement surpris de noter, dans l’espace de quelques heures seulement, un changement radical dans la maniére de faire du jeune matou. Lui, d’ordinaire si gai, si vif, était devenu triste, ne jouait plus avec sa queue ; lui, le gourmand par excellence, refusait de boire et de manger. Hvidemment, le cas était grave. Un exa- men plus attentif des symptémes qui caractérisaient sa maladie, me convainquit qu’il existait de grands rapports entre elle et lépidémie qui frappait le chien anglais. Rhume opinidtre, tremblement ner- veux, froid par moment glacial dans tout le corps, difficulté de rien prendre: je me suis trouyé en pré- sence de presque les mémes symptémes que pour le chien. I] n’y a pas de doute que c’est la viande rejetée par le chien malade, qui a été la cause de la mort du chat. L’expérience acquise nous ayant recommandé d’exercer une surveillance des plus active pour empé- cher les autres chats de toucher au manger de nos chiens encore malades, nous n’avons pas eu 4 enregis- ter, heureusement, de nouveaux cas. M. Lz Prisipent se propose d’en entretenir la Commission Général de Santé & sa prochaine réunion. La séance est levée. SEANCE ANNUELLE DU 12 SEPTEMBRE 1884 PRESIDENCE DU DR. POUPINEL DE VALENCE Son Excellence Sir J. Pope Hennessy, K.C.M.G., F.G.S., F.R.A.S8., Patron de la Société, honore la réunion de sa présence. Présents : Hon. H. N. D. Beyts, C.M.G., Dr. C. Meldrum, F.R.S., Drs. P. S. Chauvin, F'. Le Bobinnec, H. Lorans, H. Vitry, MM. Bertainchand, C. H. de Caila, J. Caldwell, L. Capeyron, J. A. Despeissis, L. Lejuge de Segrais, P. Le Miére, H. Pochard, V. de Robillard, Jules Thomé et A. Daruty, Secrétaire. Le PristpENT ouvre la séance en pronon¢ant un discours dans lequel il retrace Porigine de la Société. Il regrette que les membres ne puissent donner a la science que leurs moments de loisirs, et propose comme exemple 4 suivre, Brown Séquard, Tholozan Gonin, Laverdant qui se sont illustrés en cultivant les Sciences. Il cite aussi les travaux du Dr. Meldrum, du Cas pitaine L. P. Adam et mentionne l’introduction a Maurice du vaccin de génisse par M. Despeissis. En terminant, le Président remercie Son Excel- lence Sir J. Pope Hennessy, de l’appui bienveillant qu’ll n’a cessé de donner ala Société. (Voyes Compte- rendu de la Séance Annuelle.) M. V. vE Rogintarp, Vice-Secrétaire, donne lec- ture du Rapport Annuel de la Société. a 37 Son EXcELLENCE LE GoUVERNEUR en propose l’a- doption, et fait ressortir les parties saillantes de ce document. (Voyez Compte-rendu de la Séance An- nuelle.) Le Trisorizr soumet état de situation de la Société. Cet état de situation est adopté la Société procéde alors 4 V’élection de son bureau. (Voyez Compte-rendu de la Séance Annuelle.) La séance est levée: t ib LEI : t hy y homygob “) .doontneeb (,okjawsr veld) s anolh 95. ae) ah a ANNEXES AUX PROCES-VERBAUX DE L°ANNEE 1883-84 ANNEXE A (Voir séance du 28 Décombre 1883, page 18) INSTRUCTION IN FORESTRY At a meeting of the Hducation Section of the Social Science Congress, Sir R. Temple reviewed the present state of forests in various parts of the world, and urged the study of forestry in England with spe- cial reference to the application of the knowledge to India. He said: —In no country was forestry so little thought of as in England, because, in tho first place, we had a superabundance of rain ; in the second, Be A) ee this rainfall, and the prevalent vegetation which it caused, preserved from destruction the rich humus with which our land was covered ; and, lastly, because the Gulf Stream moderated our climate. Scotland was richer in forests than this country, having about 1,000,000 acres, or one-twentieth of its total acreage, under forests. Nevertheless, despite the efforts of Scotch arboriculturists and public-spirited men gene- rally ; that million of acres was being slowly reduced. When he was at the meeting of the Scotch Arbori- cultural Society at Edinburgh, two years ago, it was stated that only about three-quarters of a million of acres of forests remained. Sir Richard Temple gave the results of his observation during recent travels as far as it bore upon forestry. In the South of Norway, and throughout Sweden, the forests were preserved in the most patriotic manner for the augmentation of the national wealth. In Germany and Western France, also, forests. formed a profitable part of the national material possessions. In Southern France, Italy and Spain, however, tourists could not fail to note the reckless destruction of forests which had taken place. If a forest was destroyed twenty other things disap- peared with it; but the most disastrous effect was that destruction of forests entailed long periods of drought, followed by those excessive inundations which had of late been so common in certain parts of Hurope. In Russia, too, reckless and unscientific falling of forest trees was very frequent. Russia was naturally aE ———— = 4 = a country of Pine forests, but these latter had been largely replaced by Birch. The meaning of that was that when Pine forests were felled without provision being made for the reproduction of the Pines, Birch trees grew up in their stead. The beautiful countries on both shores of the Bosphorus, once the home of the greatest nations, and the scenes of the greatest events of history were now but the shadow of their former selves, solely on account of the reckless destruction of their forests. The onco famous harbour of Ephesus has silted up because of the destruction of the forests near the sources of the rivers which flowed into the sea at that point. The sylvan glories of Cyprus, too, the latest region which had passed under British sway, had entirely departed. After alluding to the aridity and sterility which had been brought about in Palestine and Persia by the destruction of their ancient forests, Sir Richard Temple passed un to British India, where, he said, the English nation possessed a forest department greater than that of any other people in the world. Although the forest department was far short of what it should be, it was among the administrative glories of England. There were 75,000 square miles of forests there, of which 25,000 were under scientific care, and the remaining 50,000 were under toterable care and pre- servation. Sir Richard Temple showed that otherwise forestry was not cultivated, other countries having already lost emt 4,2, meme their timber, and others having been blessed with such a store that it still remained in great quantities, but was slowly but surely diminishing. In North America and Canada the forests were being greatly diminished ; but the most melancholy case was that of the West Indies, for there the destruction of forests meant not only the loss of a source of material wealth but also permanent injury to the climate and the fertility of the soil. This destructive process had not hitherto been visible in Australia, because the forests there were so far inland that destructive agencies could not reach them. But if ever a reckless destruction of Australian forests should commence it would be fraught with the greatest danger to the community. The great problem of the future for Australia was the water supply in the centre of the island, and that problem could only be met by carefully preserving the forests near the sources of the scanty, Australian rivers. For the practice of forestry there were three chief reasons—first, the extension of the national wealth ; second, the retention of moisture in the soil ; and, third, the moderation of of the climate. Sir Richard looked upon the judicious use of forests as analogous to the employment of interest and capital, the same principles applying to both ; aud he also observed that, if forests which had disappeared could not be replaced by properly con- ducted arboriculture, many new trees could be natura- lised or acclimatised in a country. Adequate provision for the instruction of forestry was wanted, for the : . : ; great reason that forestry was nearly connected with national progress, and such instruction was divisible as follows :— Method of preparing the land for forests, the art of planting, the art of thinning and pruning, the utilisation of limbs and branches, felling, barking, leaving standards for reproduction (in which was comprised the most important of all the operations,) gathering pollards, sawing and manufacturing, and rearing and propagating in nurseries. (The Gardeners’ Chronicle.) ANNEXE B. (Voir Séance du 28 Décembre 1883, page 18.) OYSTER CULTURE The Report made to the Minister of Marine and Colonies in France by Mr. Bouchou Brandely, relative to the generation and artificial fecundation of oysters, which has lately been issued as a Parliamentary paper, is a very valuable addition to the literature which deals with the culture of this famous mellusce. Of late years, indeed, oysters have so steadily gained in public favour as an article of food in spite of the almost pro- hibitive prices asked for them, that the adaptation of science to the development of this industry is a question of some moment. Most of the Scoth, Huglish and Irish oyster-beds have of late years been showing signs of deterioration. Various causes have been sug- gested for this state of things, and various remedies proposed, but to little purpose; for the official Reports -are every year becoming more ominous, and the possibility wuaich has to be faced is the disappearance of the oyster from many of our most famous fisheries. A close time has hitherto been regarded as an effective remedy ; but, as Professor Huxley lately pointed out at the Royal Institution, taken by itself it is absolutely and utterly useless. In other words, it is obviously idle to hope that it can serve any useful purpose for a bed to be closed for three months of the year, if it is sytemrtically dredged for the other nine. Over-dredg- ing is undoubtedly the chief evil, although it has been greatly augmented by bad spatting seasons; and nothing can meet the case but the strict preservation of the beds for three years at least, since that is the least period in which an oyster can become sizeable. Protection during its infancy from its natural enemies, and the maintenance of the bed in a condition favou- rable to oyster life, are the chief lessons which have already been learned from the researches of oyster growers. France has long been to the fore in this depart- ment of pisciculture, and the State, with admirable foresight, has ably seconded the efforts of private breeders, and has subsidised scientists to conduct extensive experiments in the embryology and culture a of the oyster. We have already noticed inthis Journal the oyster which has long been in use at Arcachon, Auray, Cancale, and other centres of the oyster indus- try in France. The French oyster-nurseries have for many years been conspicuously successful; and the owners of private beds do on the Scotch, English, and Trish coasts have imported large quantities of French oysters and laid them down on their own concessions. But the experiments of Mr. Bouchou-Brandely point to a revolution in French oyster culture. Hitherto, the ordinary oyster has been the chief object of solici- tude. Its habits have been carefully studied, and its healthy development strenuously aimed at. The ap- pearance and the steady increase of the Portuguese oyster in some of the French beds was viewed with considerable apprehension, for fear it should prove victorious in the struggle for existence, and the com- mon oyster become an extinct species. It was, too, greatly feared that the ordinary oyster would become hybrid or would at any rate lose its superior qualities by being crossed by the Tagus oyster. Happily, however, those theories have been exported. Not only has a cross-breed never been hitherto found, but it is now conclusively decided to be impossible. Various attempts at hybridation by artificial means have been made during the last two years but without anything except a negative result. It has, however, been satiss factorily ascertained that the presence of Portuguese oysters in the waters of Arcachon and elsewhere has been in no way prejudicial to the growth of the ordi- nary oyster any more than to its purety. Both have survived the struggle for existence owing toa diffe- rence of tastes. ‘The sale of the ordinary oyster has been fully maintained, and that of the Portuguese oyster is increasing to prodigious proportions. ‘The demand, indeed, far exceeds the supply. As an article of commerce, it bids fair to become of the first impor- tance to France. Mr. Bouchou-Brandely contends with much force that its comestible qualities are great- ly underrated, and urges the necessity of encouraging its culture at other specified points on the coasts of France, many of which are destitute of every indus- try. Its remarkable abundance and consequent cheap- ness, certainly comment it to the people; and the known nutritious qualities of the oyster, apart from all epicurean associations, render it very desirable that oysters should form a part of the diet of the poor. It is now more than thirty years since the Tagus oyster was introduced into the Gironde. This was entirely due to an accidental cause. A vessel bound from Portugal, laden with a cargo of oysters, after a long and tedious passage, entered the Gironde. The captain, believing the oysters to be dead, had the cargo thrown overboard. As it chanced, many of them were deposited on an old bed which was nearly inden- tical in the character of its soil with that whence they came. ‘The natural consequence was that they multiplied in such proportions that they now form one vast bed thirty kilometers in length, and in breadth only limited by banks of the river. This oyster is found, too, on the coasts of Oléron and at the mouth of the Charente. It breeds only to a limited extent in the basin of Arcachon, and in this locality it present the curious phenomenon of becoming sterile after a time ; so that, but for the introduction of young oysters, it would entirely disappear from the basin. It delights in brackish and muddy waters, and indeed only breeds in those beds in which the influence of fresh water is distinctly felt. The experiments which have lately been success- fully performed in the Laboratory of Embryogeny in the College of France, and at Verdon on the left bank of the Gironde, have conclusively established the pos- sibility of the fecundation of the Portuguese oyster by artificial methods. The peculiar characteristic of this species is that their spat can only develop them- selves in the open current, and that they are soon able to move and to obtain for themselves that nutrition which is necessary for their transformation into the sedentary oyster. In view of this state of things, the nature of the experiments was greatly simplified. It must suffise to briefly point out here some of the results obtained, They are not a little remarkable. Some twelve hours after the incubation of the ova, artificially produced, had been commenced, it was found that moving larvae were developed. The suc- cessful development of these into spat was the next step. ‘After some difficulties had been overcome, this was successfully accomplished in specially prepared reservoirs, and the possibility of the artificial produc- tion of these oysters was an accomplished fact. The principal advantages offered by the artificial over the natural method are: (1) That instead of only one harvest, two or three can be obtained in a year ; and (2) that whereas in a state of nature only about one- tenth of the ova are developed, this proportion is’ increased by the artificial process to approximately three-fourths. It is easy to understand of what a prodigious increase this industry is capable under these conditions. All suitable districts might at a comparatively small outlay be stocked with great rapidity, and in the course of a few years, banks which would be regularly productive formed. Mr Bouchou-Brandely’s suggest- ions in this direction are suggestive. Thus, he points out the desirability of the local commissioners deepen- ing and cleansing suitable canals. Let us pass, he says : from the coasts of the ocean to the borders of the Mediterranean. Weare here in the presence of flats and immense lagunes, which no one has attempted to fertilise. It is not the first time that we have urged in these pages that, off many a dreary point near the mouths of Scotch, English and Irish rivers there are all the features of a prolific oyster-nursery ; but little is done to encourage such industries. The matter is left \ a AD me wholly to private enterprise. Facilities, it is true, are offered to individuals desirous of forming oyster-beds ; but these are not sufficient to discharge the national obligations in a matter of so great moment, the crea- tion of an important industry, having for its purpose the provision of food for the million, and involving the lucrative employment of a large population, is a matter which might well occupy the attention of the govern. ment. (Chamber's Journal). ANNEXE C (Voir Séance du 3 Avril 1884, page 29.) Note sur les pierres ponces trouvées sur divers points des cotes de Maurice. Le 10 Mars dernier, j’ai recu de M. le Dr. Clarenc, une lettre accompagnant deux pierres ponces qu’il m/’a chargé d’offrir & la Société. Elles ont été trouvées par M. Bourgault, sur la cdte de Flacq. Le 20 Mars, un pécheur dela Grand’Baie, m’a porté une trentaine de pierres ponces, qn’il avait re- cueillis on mer, 4 deux miles environ de la céte. Elles étaient toutes couvertes d’anatifes ; (anatifa pelagica) qu’on rencontre en pleine mer et qui se fixe en grand nombre sur tous les corps flottants et sous les navires qui font une longue traversée, II n’est pas étonnant que ces pierres aient été envahies par les anatifes, qui, an sortir des coufs s’éparpillent sur la mer et comme pour se transporter d’un point 4 un autre, il faut pouvoir se diriger, la nature les a pourvus de nageoires trés mobiles et d’un ceil trés gros, placé au milieu de la tote. Ces nageoires et cet ceil n’existent plus chez Vadulte ; la locomotion et la vision devenant inutiles dans un animal adhérent. Sur plusieurs de ces pierres so trouvaient fixées des annélides encore vivantes, appartenant 4 la famille des dorsibranches, qui sont errantes. Le nom de dorsibranches leur a été donné, en raison de l’existence, le long de chaque cdté de leur corps, de deux rangées de filets de soies courts ou allongés, moux ou raides , ces filets leurs servent 4 se fixer sur les corps qu’elles rencontrent et 4 se mouvoir. On ne peut pas manier impunément ces petits animaux, dont les soies plus ou moins raides, pénétrent dans les pores de la peau et y occasionnent 4e trés fortes démangeaisons. Hn errant sur lean, elles auront rencontré ces pierres ponces, sur lesquelles elles se sont fixées. Il n’ya pasa douter que ces pierres ponces ne proviennent de la terrible éruption du volcan de l’Ile Krakatoa, qui en a lancé des masses considérables, qui sont tombées sur la mer. La pierre ponce est un produit essentiellement voleanique. D’aprés lanalyse qui ena été faite, on trouve le composé suivant : 0.700 de silice 0.160 d’alumine — Ol = 0.065 de potasse 0.030 d’eau 0.025 de chaux 0.005 d’oxide ferreux, C’est une substance minérale qui est rejetée des éruptions volcaniques ; elles est traversée de bulles de gaz, avant sa coagulation compléte, ce qui explique Vexistence des cellules dont elle est sillonnée. C’est sa texture cellulaire qui la fait flotter sur l’eau. L’lle Krakatoa étant situé dans ’H. N. E. de Maurice, les pierres qui sont tombées sur ces mers, ont commencé a paraitre sur nos cétes en Février ; en Mars elles sont arrivées en plus grand nombre ; elles ont été portées sur I’Ile par les. courants et les vents @E. S. E., E. et E. N, HE. qui régnent de Novembre 4 Avril. L’éruption ayant eu lieu du 26 au 27 Aout dernier, les pierres ont voyagé environ pendant 6 mois, avant @atteindre les cotes de Maurice. On en trouvera sans doute & Rodrigues, dla Réunion et sur la Cote Est de Madagascar. M. de Robillard offre 4 1a bibliothéque de la So- ciété un No. du Journal “ l’Illustration” sur lequel se trouve bien dessinée une carte du détroit de la Sonde ~ et qui donne des détails sur cette formidable explosion volcanique, l’une des plus violentes qui ait ébranlé le globe terrestre et que Vhistoire ait constatée. Hille a fait disparaitre la partie Nord de l’Ile Krakatoa, qui est actuellement couverte de plus de 300 metres om 5D oe d’eau ; il n’en reste que la partie Sud avec le grand pic. En méme temps que l’éruption, 16 Ilots ont surgi de l’Océan, entre I’Ile Krakatoa et Ile Sébésie. Elles sont indiquées sur la carte par des taches noires. V. DE RoBiLLARD. ANNEXE D (Voir séance du 30 Juin 1884, page 34). Vaccine Animale. M. Despzissis : — Messieurs, je vous demanderai a vous entretenir quelques minutes d’une question, dont vous vous étes déja occupés. Je vous aurai pré- senté cette note plus tdt, mais j’en ai été empéché par les circonstances. C’est pendant le séjour que j’ai fait il y a quelques mois a Calcutta, que j’ai formé le projet de tacher dintroduire 4 Maurice, la vaccination animale ; et, j’ai le plaisir de vous dire que j’ai pleinement réussi. Le résultat, a été celui que je me suis appliqué & obtenir, et je vous épargnerai le récit de toutes les peines, et de tous les ennuis qu’il m’a suscités. Il suffit de vous dire que depuis quatre mois que j'ai vacciné ma premiére génisse & l'Institut Vaccinal de Calcutta, la lymphe a été chaque semaine transmise dune béte vaccinée, & une autre qui ne Vétait pas, et cela, pendant tout le temps qu’a duré la traversée. Malheureusement, et il ne faut en accuser qu’un temps défavorable, la derniére pustule vaccinale du dernier veau qui me restat, tarit 4 jours avant notre arrivée ; mais j’avais pris la précaution de me munir avant mon départ de tubes capillaires, et c’est a cette précaution, et aussi 4 l’empressement qu’é mis le Dr. Lorans 4 s’assurer un sujet nouveau, vacciné aussitot qu’il m’a été possible aprés mon arrivée, qu’il faut attribuer le résultat d’une entreprise pour le succés de laquelle je n’avais rien épargné. Depuis, et autre jour encore, le vaccinateur du Gouvernement pour ie district de Port Louis, a chaque semaine vacciné, avec un succés constant, des enfants, avec de la lymphe puisée directement sur l’animal vaccinifére. Je regrette de ne pouvoir vous mettre sous les yeux le rapport demandé par le Médecin en Chef au Dr. Dubois ; les conclusions de ce rapport ressortent de l’observation, qui, 4 Maurice comme par- tout ailleurs, proclame l’activité plus grande du virus puisé directement sur une pustule vaccinale, dévelop- pée sur une génisse, comparée a celle du vaccin pris sur le bras d’un enfant. Le procédé que j’ai employé au cours de mon voyage, et que le Dr Lorans et moi avons suivi d’une facon efficace depuis un mois déja, est celui recomman- dé par le Dr Lanoix, l’introducteur en France de la vaccination animale. I] consiste 4 semer sur le ventre, et la partie interne des cuisses préalablement rasés dun veau ou d’une génisse—le sexe importe peu— des piqures et des incisions pratiquées au moyen d’une pene Te lancette chargée de vaccin, lanimal ayant été im- mobilisé au moyen d’entraves sur une table ‘ ad hoc.’ La démangeaison produite par inoculation, né- cessite usage d’un collier en bois, ou de tout autre moyen propre 4 empécher la béte de se lécher. Vers la fin du cinquiéme jour l’incubation, on peut déja, presser les pustules qui laissent exuder le virus vaccin, quia, alors, une couleur citrine, et est moins collant que le sixiéme et le septiéme jours. Vers la fin du huitiéme jour, ce liquide commence a passer a Pétat purulent. Le sixiéme jour, le vaccin est surtout bon a prendre. L’épiderme des veaux, et des génisses étant beau- coup plus épais que l’épiderme humain, il est nécessaire pour faire sourdre le vaccin de la pustule, de presser fortement celle-ci 4 sa base, au moyen d’une pince, ou dun forceps. C’est du virus qui suinte dont on se sert pour les vaccinations directes, ou qu’on recueille en tubes capillaires. Comme le vaccin ainsi conservé semble ne pas jouir longtemps de ses propriétés actives, il serait prudent d’en faire usage dans le plus court délai possible aprés son extraction de la béte vaccini- fére. A Maurice, pour les besoins du service. vaccinal, il est, indispensable d’imoculer 4 jour fixe les bétes devant servir de vacciniféres ; et, comme il est peu aisé avec les moyens dont nous diposons jusqu’a pré- sent, d’abattre lorsque l’on veut, et & plusieurs reprises, Vanimal inoculé,, pour en extraire de la lymphe, nous am 55 wae nous voyons obligés, de remettre 4 tine seule et méme séance, le soin d’inoculer un veau, et de puiser, pour le conserver en tubes, le vaccin qui nous est demandé. {l résulte que, le vaccin conservé en tubes, a été recueilli au septiéme jour d’incubation, qu’il est beaus coup plus visqueux qu’un vaccin moins 4gé, et que son absorption rapide par la peau devient moins certaine. Ne faut-il pas penser que c’est 1a, la cause des cas @insuccés qui ont jusqu’a présent accompagné les vaccinations au moyen de tubes renfermant de la lymphe présentant les caractéres que je viens de vous dire ? En ce cas, des scarifications aidant 4 labsorp- tion du virus donneraient peut-étre de meilleurs effets que de simples ponctions. L’emploi du ‘ vaccin vivant,’ pris directement sur la pustule vaccinale, est rarement accompagné d’in- succés, et ici, comme pour le vaccin de bras & bras, Vefficacité est beaucoup plus marquée. Mais, la transmission et la propagation d’une facon qui satisfasse aux besoins publics, de la vaccine animale n’est possible, qu’d la condition qu’elle soit considérée comme oeuvre coloniale ; c’est ce qu’a com- pris le Médecin en Chef, qui dans un rapport qui lui a été demandé sur la question, et faisant droit 4 la répu- gnance qu’excite la vaccination obligatoire telle qu’elle était patiquée & Maurice, a fortement conseillé au gouvernement de prendre des mesures 4 I’efiet de conserver chez nous, une source de vaccin contre laquelle les plus scrupuleux ne trouveraient rien & dire. Ce n’est du reste. pas la premiére fois, que le Dr. Lovell, intéressant le gouvernement a |’introduc- tion du “cow pox” 4 Maurice, a usé de son influence pour nous doter du vaccin animal, Une fois déja votre Sécrétaire, M. Daruty, ayant fait don 4 la Société @’un envoi de vaccin du Dr. Warlomont, de |’ Institut vaccinal de Bruxelles, c’est grace au Médecin en Chef que les Drs. Le Bobinnec et Lorans ont pu faire, 4 votre demande, une série d’expériences, qui sont malheureusement restées sans effet, le vaccin employé, ayant perdu ses propriétés de reproduction. Pendant tout le temps de Vincubation du vaccin, Vanimal ne semble pas souftrir d’une fiévre apprécia- ble ; son appétit est normal, et il peut immédiatement, et sans danger pour l’alimentation publique étre dirigé vers abattoir. C’est ce qui se pratique, partout ou il yaun Institut vaccinogéne, en France, en Belgique et en Europe généralement, comme dans |’Inde. Dés mon arrivée, et pour différentes considéra- tions, j’ai offert au Gouvernement la source de vaccin que je rapportais de Calcutta, persuadé que lui seul pouvait faire bénéficier la Colonie efficacement et gra- tuitement, de cette pratique inoffensive, qui est ’arme la plus sire que nous possédions contre la variole, que nous avons continuellement dans nos stations de qua- rantaine, et qui jette la pavique dans toute I’Ile. La loi vous force a faire vacciner vos enfants,etc’est 1A une sauvegarde contre cette terrible maladie ; mais, vous ne disposiez que du vaccin de bras a bras, et vous savez, messieurs, combien cherchent a s’exempter de cette obligation. Avec Vemploi du “ cow pox,” disparait toute chance d’inoculation de maladies transmissibles par un vaccin impur. ‘ C’est le seul moyen, écrit le Dr. Lanoix, de conserver a la vaccine sa popularité abso- “‘Iue car ’immortelle découverte de Jenner ne doit ** pas étre entachée d’un soupcon.” Je souhaite que Maurice ne sera pas seule 4 pro- fiter de cette source de vaccin pur, et que la Réunion en bénéficicra comme nous, aussi bien que les Sey- chelles tout derniérement si éprouvées par la variole, et dans un avenir prochain Madagascar ot ce fléau éclate de temps en temps. Avant de terminer, je saisis cette occasion pour remercier le Capt. Foreman du “ British Sceptre ” de Vassistance qu’il m’a prétée et la bienveillance quw’il a mise en m’offrant de prendre 4 son bord sans fret aucun le nombre de génisses nécessaires a la culture non interrompue du vaccin animal jusqu’au Port- Louis. Lies Drs. Lovell, Lorans et Dubois ont aussi droit 4 vos remerciments pour la part qu’ils ont prise dans Vintroduction ou la propagation de la vaccine animale a Maurice. Le Prisipent remercie M. Despeissis, au nom de la Société, de sa communication, et propose que cette note soit soumise 4 la considération de Son Excellence le Gouverneur, pour qu'il lui donne toute lattention ° que mérite une question hygiénique decette importance. En effet, dit le Dr. Poupinel de Valencé, il serait trés désirable de voir Ja vaccination animale se propa- ger dans l’Ile ; mais pour atteindre ce but, il est in- dispensable que le Gouvernement prenne a bref délai les mesures nécessaires 4 la continuation de la tentative couronnée du succés que !’on gait. Le Der. Lorans seconde la proposition du Prési- dent, et est persuadé que Son Hxcellence accueillera favorablement la suggestion de la Société. Peu de temps aprés son arrivée, Sir John Pope Hennessy, s inquiétant de l’état sanitaire et hygiénique de Vile don- na son attention au service vaccinal. Des expériences venaient d’étre faites par le Dr. Le Bobinnec et lui, tendant a la reproduction de Cow pox recu d’Hurope, et a la demande du Médecin en Chef, une copie du rapport rédigé sur la question, fut adressée au Gou- verneur. Le Dr Lorans rappelle ensuite le conflit soulevé en Hurope par la ligue des anti-vaccinationistes contre cette mesure prophylactique de la variole. Ils ne trouvérent, dit-il, d’abord rien a dire contre la pratique qui consiste 4 se servir de Cow pox comme vaccin, mais bientdt, cette pratique devint elle-méme Pobjet de vives attaques de leur part, ils firent entrevoir la possibilité de la transmission & homme de la phthisie ou autre diathéses pathologiques propres a la race bovine. I] est évident que c’est 14 une subtilité d’argumentation, et 4 ce compte, il faudrait s’abstenir de boire du lait de vache, parce qu’on n’en connait pas la provenance. D/ailleurs, ces maladies sont rares, surtout 4 Maurice, oi nous sommes beaucoup plus exposés 4 la transmission de maladies propres a l’es- péce humaine. 7 RN Pe te oT I i Se ami HI te pt i « . t a oala, _ eatin? wauinietn mincing “well seiqoty potbalgoteb, soigaintonan) ae att | - Nay 4 , he tuo tarGltnyerrnstyene: pe ’ > a. AT ey WUOTNCL Gf ; : } pie fpf f he outa ? ‘ } (| (hit arith " ' ' “re ‘ ; ‘f ul. * a D4.) Loh heey 5 Rie ay cs s se wh f ‘ rie ‘ e hy " ‘ ; ) ha hs aiaielemabaies 7 ahs i ; i — { (728: OGL } 4 lone owet : ees sat ul ba sins acalil “aa ry bay ADELE | ‘ POO ALAMOS A ne mgt OK RC a PRU RH ONES its Bis thy oe 1) ‘ : re bees» } ) di) SOCIETE ROYALE DES ARTS ET DES SCIENCES DE MAURICE REUNION ANNUELLE DU 12 SEPTEMBRE 1884 Le Dr. Povrtnet pr Vatencs, Président, ouvre la séance en ces termes : Excellence, Messieurs, - On demandait un jour 4 Arago, Villustre astro- nome, quel était le pays qui pouvait se flatter d’avoir donné a l’Europe le plus de savants ? Tl répondit que tous en avaient fourni; que la science était universelle et, par conséquent, n’avait pas de patrie. iI Cette réponse, pleine de vérité et de profondeur, a beaucoup contribué a faire que nos prédécesseurs alent cru devoir fixer notre réunion annuelle au 24 Aott, en commémoration du jour anniversaire de la naissance de George Cuvier, voulant par 14, rendre au Naturaliste un juste tribut de leur reconnaissance, comme aussi de leur admiration. Cette année, de méme que l’an passé, la réunion n’a pu avoir lieu & cette date. La Société Royale de Vile Maurice ne s’est jamais prévalue de ses connaissances. Hille est toujours de- meurée ce qu’elle était dans le principe, c’est-a-dire modeste dans ses vues. Mais elle a toujours conservé cette noble ambition qui consiste 4 encourager sans relache tout ce qui touche aux arts et a la science, et comment en serait-il autrement, Hxcellence, puisque tous les enfants du sol ne peuvent donner a la science que leurs moments de loisir ? Cependant, notre chére Maurice compte avec or- gueil des noms qui ailleurs sont au nombre des célé- brités, tels que les Brown-Séquard, les Tholozan, les Gonin, les Laverdant, les D’Hpinay, etc. I] me vient a Vesprit le nom d’un homme devenu célébre dang le monde scientifique, et qui par ses travaux récents a acquis une réputation universelle: je veux parler du Dr. Meldrum, qui a fait de Maurice, depuis longtemps, son pays d’adoption. Il y aunautre nom qui mérite également une mention spéciale, c’est celui du Capitaine Adam, dont les efforts tendaient arelier Maurice avec Bourbon, par les signaux optiques. Ses essais viennent d’étre couronnés d’un plein succés qui nous en fait espérer des plus brillants pour l’avenir. Il me reste & vous entretenir de travaux plus mo- destes, mais qui, envisagés & un point de vue pratique, Tit ont aussi une grande importance, si l’on considére surtout les avantages qu’on en a déja retirés. Vous devez vous souvenir qu’il y a deux ans, M. Albert Daruty, notre Secrétaire, eut Vidée de renouer une correspondance avec le Dr Warlomoni, de Bruxelles, afin de se renseigner sur les moyens employés par lui pour la culture et la conservation du vaccin de génisse ; des tubes contenant de la lymphe, de la poudre et de la pommade lui furent envoyés. Notre Secrétaire mit, avec sa bienveillance habituelle, ces produits A la disposition d’un Comité chargé d’en faire la transmis- sion ; malheureusement les inoculations demeurérent infructueuse. Mais, tout reécemment, un des membres de la Société eut Vheureuse pensée, 4 son retour d’un voyage a Calcutta, d@importer des génisses vaccini- féres qui ont servi depuis 4 de nouvelles inoculations et 4 la propagation ensuite dela lymphe précieuse. Le succés a courunné l’ceuvre éminemment pa- triotique de M. Despeissis, et un grand nombre d’en- fants ort pu étre vaccinés par ce moyen. Nous voudrions voir le Gouvernement lui venir en aide pour qwil puisse continuer le service immense qu’il a rendu a ses compatriotes, entreprise 4 la laquelle le Pays entier devrait contribuer. En terminant, laissez moi Messieurs, remercier son Excellence de l’appui bienveillant qu’il n’a cessé de donner a notre Société, comme a notre Exposition Coloniale qui doit avoir lieu bientét. . Je ne crois pas pouvoir é6tre taxé de flatterie. en disant a Sir J. Pope Hennessy, que depuis son arrivé parmi nous, l’horizon nous apparait avec des couleurs plus brillantes ; ce qui nous fait espérer que d’heureux jours nous attendent sous son administration, et que notre chére Maurice peut compter sur ses sentiments nobles, généreux et libéraux. IV Lecturea ensuite été donnée par M. DE RoBILLARD du Rapport suivant résumant les travaux de la Société pendant l’année écoulée : Excellence, Monsieur le Président, Messieurs, M. A. Daruty, notre Secrétaire, 4 peine de retour de son voyage d’Australie, a eu la douleur de perdre sa Dame, aprés quelques jours de maladie. ‘Tous les membres de notre Société s’unissent pour lui témoi- gner leurs regrets et lui exprimer la vive part quwils prennent au malheur qui vient de le frapper au cceur. En raison de ce triste événement, il m’a demandé de préparer le Rapport annuel et de vous le présenter. La Société Royale des Arts et des Sciences est entrée, depuis le 24 Aoit dernier, dans sa 55e année. Notre Société porte nn titre qui résume tous les travaux que produit l’intelligence de ’homme. Dans le siécle ot nous vivons, les arts et les sciences ont accompli de grands progrés, auxquels le temps et Vétude donneront encore plus de développements. Il existe dans lesprit de Phomme un sentiment inné : le désir, plus encore, le besoin de tout savoir et de tout pénétrer. L’utilité des Sciences, Vinfluence qu’elles exer- cent dans toutes les positions de la vie, sont aujour- d’hui choses comprises de tout le monde. C’est par la Science que le génie de l’homme s’est emparé du fluide électrique, 4 ’aide duquelil a suprimé les dis- tances. la parole traverse les profoudeurs de l’océan avec la rapidité de l’éclair et se fait entendre 4 des milliers de lieu de distance ; dans l’air elle devance Voiseau plus rapide dans son vol. Nous avons sous les yeux dans la ville de Port-Louis, le spectacle mer- veilleux de tous ces fils métalliques qui sillonnent le v toit des maisons, et d’un bureau a autre, les paroles s’échangent instantanément. L’emploi de l’électricité n’a pas encore dit son dernier mot. Notre Société est la patronne des Arts et des Sciences, et elle espére que dans le beau local qu’elle va occuper sous peu, ceux qui aiment les Sciences se livreront a des études et A des travaux qui intéresse- ront le public mauricien. Nous avons eu a déplorer cette année la perte de Vhonorable H. Finniss, ’un des anciens membres de la Société ; ilen a été le vice-président, et a su tou- jours se rendre utile 4 la Société. Nous avons eu aussi a regretter la mort de M. Jules Langlois, qui, au point de vue des intéréts agricoles, a publié un travail intéressant sur les funestes effets du déboise- ment dans la partie Nord de |’Ile, qui ont amené Il’a- bandon de la culture de la canne dans ce district. Notre Société s’est aussi associée & la douleur ressentie par Sa Majesté la Reine Victoria et lui a fait parvenir une Adresse de condoléance, 4 l’occasion de la mort de son fils, Son Altesse Royale le duc d’Al- banie. De nouveanx membres, parmr lesquels on peut compter des travailleurs, sont venus combler les vides causés par la mort dans nos rangs et par les déparis _ de la colonie. La Société est heureuse de pouvoir remercier pu- bliquement Son Excellence le Gouverneur de l’intérét qu'il n’a cessé de lui témoigner depuis son arrivée. Cette année nous avons obtenu de sa bienveillance une augmentation de subside du Gouvernement. Son Excellence a bien voulu accepter le patronage de I’ Hx- position Intercoloniale qui aura lieu en Décembre pro- chain, et a mis a la disposition de la Société une som- me convenable. VI Cette exposition sera installée dans le local des- tiné au Museum et dans les piéces adjacentes. Bien que la colonie traverse actuellement une crise finan- ciére, nous espérons que les exposants répondront a Vappel qui leur a été fait et enverront des travaux et des produits intéressants. La colonie-sceur a accepté Vinvitation qui lui a été adressée, et les colonies su- criéres que nous y avons conviées, nous font espérer qu’elles y enverront leurs sucres. Notre Colonie a envoyé l’année derniére différents produits 4 l’Exposition Internationale de Calcutta; elle a eu lieu d’étre satisfaite en présence des succés qu’elle y a obtenus. Les plus hautes récompenses pour les su- cres et la vanille ont été le partage des produits mau- riciens. Comme aux autres Expositions, les sucres de notre colonie ont attiré et fixé Vattention des juges et des visiteurs. Son Excellence le Governeur avait fait choix de M. J. A. Despeissis, un de nos membres les plus intelli- gents, pour représenter Maurice a cette Exposition. M. Despeissis ‘a non seulement rempli sa mission comme on devait s’y attendre, mais i] a fait bénéficier le pays de plantes et d’animaux utiles et surtout de Vintro- duction du vaccin animal qui a été couronné d’un suc- cés complet. La Société continue aentretenir de bons rapports avec les Sociétés étrangéres, par l’échange de leurs travaux avec les ndtres. Sir Arthur Phayre, notre ancien Gouverneur et patron de la Société, 4 peime arrivé a Maurice, lui a montré beaucoup d’intérét et s’est entouré des meil- leurs renseignements pour arriver 4 amélirer la situa- tion du Muséum Desjardins et lui donner plus de dé. veloppement, ce dont la Société lui a conservé un bon souvenir. Ila eu lattention de faire don 4 la Société Vil d’une histoire trés intéressante qu'il a publié sur la Birmanie. Plusieurs personnes nous ont fait parvenir leurs travaux ; nous citerons entr’autres, MM. Gallet et Cantley, ce dernier est aujourd’hui directeur du Jardin Botanique de Singapore. M. Emile Daruty, membre de la Société, partant pour |’Hurope, nous Vavons chargé de recueillir en France différents documents concernant l’histoire de Maurice. Nous nous efforcons, depuis plusieurs an- nées, de réunir dans notre bibliothéque les ouvrages et les documents qui ont rapport ala colonie. Jusquw’ici ces documents se sont trouvés éparpillés entre les mains de particuliers quin’en tirent aucun parti, et leur accés est difficiled ceux qui s’intéressent 4 la colonie. I] appartient 4 une Société comme la ndtre @offrir aux travailleurs tous les renseignements néces- saires, pour les aider dans la composition d’une _his- toire de Maurice dont le besoin se fait sentir ; car nous devons avouer que nous ignorons généralement les faits qui se sont déroulés depuis la découverte de I’Lle, Il n’est pas besoin de faire ressortir qu’on a souvent, et pour des questions sérieuses, pris avantage de notre ignorance. Notre jeunesse n’a eu jusqu’ici entre les mains, que la relation de faits plus ou moins fausse- ment racontés et dénaturés. M. Daruty, le Secrétaire de la Société, a pris un congé et s’est rendu en Australie, ot ila pu visiter et étndier les institutions scientifiques des différentes colonies Australiennes ; il nous a appris qu’en raison de son titre de Secrétaire de la Société Royale des Arts et des Sciences de Maurice, il a recu un trés bon accueil des dignitaires de ses institutions. M. Daruty avait été chargé par la Chambre d’A- griculture de lui procurer des plants de cannes; ila Vill réussi 4 en obtenir 24 variétés. Ila aussi rapporté des plants d’arbres fruitiers nouveaux, des plantes économiques a divers titres, et d’ornementation. I] est parvenu 4 introduire des animaux utiles. Pendant l’absence du Secrétaire, dans ses deux voyayes, sa place a été remplie par MM. Anderson, Despeissis et, en dernier lieu, par M. V. de Robillard. Ces Messieurs ont été heureux de pouvoir étre utiles ala Société, et le Secrétaire leuren a témoigné sa gratitude. M. Edgard de Rochecouste, pendant son séjour en France, a fait don & la Société de deux magnifiques tableaux, l’un du peintre Van Der Burhne, professeur a Anvers, représentant “ Raphaél et la Fornarina ” et quia figuré 4 Exposition d’Anvers en 1870 ; autre de Washington, peintre bien connu 4 Maurice, repré- sentant le ‘* Passage du Gué.” La Société s’est montrée trés reconnaissante en- vers M. de Rochecouste ; ces deux tableaux ornent. la salle dela Société et sont, il faut l’espérer, les prémices d’un galerie de tableaux qui serviront 4 dé- velopper le gotit des arts dans notre petit pays. Les réglements de la Société ont été révisés et ont subi différentes modification dont le besoin se fai- sait sentir. Sur la proposition de M. L. Le Juge de Ségrais, un Comité a eté nommé et a fait un rapport sur l’état actuel du Museum, qui réclame des améliorations, afin qu'il puisse s’enrichir et devenir plus intéressant pour le public, ce qui a déja fait Vobjet d’une lettre adressée au Président de la Société par le Gouverneur Sir Arthur Phayre, en l’année 1878. La Société espére que Son Hxcellence le Gouver- neur Sir John Pope Hennessy, qui se montre si bienveillant pour tout ce qui concerne les interéts de IX la Colonie, étendra sa sollicitude sur le Museum, pour que ses collections soient restaurées, augmentées et deviennent dignes d’occuper les belles salles qui leur sont destinées. A notre époque, dans toutes les villes d’Hurope qui ont une certaine importance, aussi bien que dans V’Inde et dans toutes les colonies anglaises, on a établi des Museums dont quelques-uns sont trés beaux, en- tr’autres ceux de Melbourne et de Sydney. M. Daruty, qui lesa visités, les a beaucoup admirés. Celui de Sydney, pour son administration, son entretien et son accroissement, dépense annuellement £13,000. T/histoire naturelle de nos jours est enseignée dans les colléges en Europe ; les directeurs ont formé, pour cet objet, des Museums Scholaires. fl est bon et utile qne la jeunesse apprenne 4 connaitre toutes les beautés et les richesses que le Créateur a réunies sur le globe ov il nous a placés.. La Faune marine de Maurice est trés riche et pourrait, & elle seule, fournir bien des éléments pour enrichir le Museum et le rendre plus intéressant, sur- tout pour les étrangers qui le visitent. ANTHROPOLOGIE M. Daruty raconte qu’une partie du Queensland, dans l’Hst del’ Australie, est habitée par des aborigénes qui vivent 4 l'état sauvage et sont considérés comme des brutes. Ila eu la curiosité de pénétrer dans une cahutte habitée par eux, ou il aaper¢u une arme ayant la forme d’une hache et quwil a pu obtenir. I] a fait voir, aux membres de la Société, cette hache sur la- quelle on découvre encore quelques traces de sang. Cette arme rappelle les instruments primitifs dont s’est servi Vhomme. METHOROLOGIE L’explosion formidable du volcan de l’Ile Kraka. toa, l’une des plus violentes qui aient ébranlé le globe terrestre, depuis qu’il est habité par homme, a pro- duit des effets qui se sont fait ressentir & de grandes distances, tant sur l’océan que dans I’atmosphére. Le 27 Aott dernier, sur les cdtes de Maurice, la mer, & plusieurs reprises, s’est retirée violemment et s’est élevée 4 un point qui n’avait jamais été observé. Cette marée prodigieuse était die au soulévement que la mer avait éprouvé par la violente secousse sous- marine de l’éruption. A. cette occasion, le Dr. Meldrum, sur la demande de la Société Royale de Londres, de réunir tous les renseignements sur la perturbation occasionnée dans Vatmosphére par Véruption du volcan de Krakatoa, a donné lecture d’un travail qu’il a fait, duquel il résulte que ’ébranlement produit dans lair, a agi d’une ma- niére sensible sur le barométre et & provoqué dans Vatmosphére de fortes ondulations, sous forme de va- gues aériennes, qui se sont étendues 4 de grandes dis- tances, sur bien des points du globe. La Société a demandé au Dr. Meldrum une copie de son travail, afin qu’il paraisse dans ses Transactions. M. Barraut a fait don 4 la Société d’un échantil- lon de cendres recueillies 4 Java, apres l’éruption du volcan. M. Léonce Capeyron a aussi présenté des cendres et quelques morceaux de pierres ponces tombées sur le navire |’ Acta et conservées par le capitaine, dans les parages des Iles Providence et St. Pierre, par 8° de lat. S. et 48° de long. EH. M. V. de Robillard a donné lecture d’une note sur les pierres ponces ramagsées sur les cotes de Maurice, XI dans la partie Est. Hlles provenaient de l’éruption du volean de Krakatoa, et ont commencé A arriver sur les cdtes de Ile au mois de Février dernier ; les mois suivants, elles ont paru en plus grande quantité. Hlles ont voyagé environ six mois avant d’atteindre Mau- rice. Hlles étaient généralement couvertes d’anatifes (Panatifa pelagiea) qu’on rencontre en pleine mer et qui se fixent sur les objets flottants. Sur un certain nombre de ces pierres ponces se trouvaient des anné- lides, appartenant 4 la famille des dorsibranches, sm sont errantes. L’explosion du volean de Krakatoa a été si vio- lente, que le 27 Aotit de ’année derniére, 4 Rodrigues, aux Iles Chagos et Cargados qui sont plus rapprochées du volcan que Maurice, on a entendu de fortes déto- nations qui ont fait supposer aux personnes qui habi- tent ces Iles, que c’était un navire en détresse qui ti- rait du canon, pour demander du secours. Ce jour-la et les jours suivants, sur ces Iles, le soleil était sous un voile qui l’obscurcissait; cet effet était di a la masse de cendres que l’éruption avait lancées dans l’atmosphére, 4 une trés grande élévation. Un effet remarquable a été aussi produit par la présence de cendres qui flottaient dans l’air ; en Sep- teinbre, Octobre et méme en Novembre derniers, avant le lever et aprés le coucher du soleil, le ciel paraissait embrasé, comme s'il réflétait les lueurs d’un fort in- cendie. Ce phénoméne a été observé sur tous les points du globe, et était nécessairement du a la méme cause. Pendant le dernier été, dans les mois de Janvier, Février et Mars, il a existé beaucoup d’électricité dans - Patmosphére ; les pluies ont été souvent accompagnées de forts orages. a foudre a atteint plusieurs fois le sol et a fait quelques victimes. Cetie quantité inusitée XII @électricité dans lair était-elle due 4 léruption du volcan quia lancé tant de gaz et de matiéres dans Pair ? le fait ne serait pas impossible. La fin de Pété a été signalée par une inondation qui a eu lieu sur une grande partie de I’Ile du 6 au 7 Mai. Dans la soirée du 6, le ciel annoncait de la pluie, sans que le barométre indiquat lexistence d’un cyclone ; dans la nuit du 6 au 7 Mai, de 10 heures p-m. 46 a.m., il est torabé des masses d’eau sur toute V’Ile; les nuages venaient de Est a Il’ Hst-Nord-Hst ; la crue des eaux a été trés forte et dans le voisinage des riviéres, des cases d’Indiens ont été emportées avec les animaux qui s’y trouvaient; on a compté plu- sieurs victimes. Pendant cette nuit il est tombé onze pouces d’eau, ce qui est énorme. Ma supposition, a cet égard, est conforme a l’o- pinion et aux observations du Dr. Meldrum, qui, au- jourd’hui, est reconnu comme une autorité dans la science météorologique. Il résulte du relevé qu'il a fait, que le terme moyen des jours oi le tonnerre s'est fait entendre et oi des éclairs ont sillonné les nues, a été de 25 de l’année 1851 4 1883, pendant V’espace de 23 ans, mais que depuis le 22 Novembre 1883 au 7 Mai 1884, le terme moyen a été de 56 jours, ce qui donne une différence de 31 jours, qu’il est permis d’at- tribuer 4 une cause secondaire. Pendant 1’été dernier, il a éclaté de violents orages, particuliérement le 30 Décembre, le 18 Février et le 8 Mars. II est possible, dit le Dr. Meldrum, que cette surabondance du fluide électrique répandue dans l’atmosphére soit due en grande partie 4 la présence des masses de matiéres étrangéres lancées du volcan de Krakatoa. Un fait a signaler se passe depuis environ deux ans, dans le centre du globe terrestre: les matiéres qui y sont a l’état de fusion, semblables 4 une mer en XIII courroux, sous l’action d’un fort cyclone, sont dans une agitation telle qu’elles provoquent des tremble- ments de terre et des éruptions volcaniques sur bien des points du globe, et ont fait périr beaucoup de vic- times. la science géologique n’a pas fait assez de progrés, pour expliquer la cause du désordre qui ex. iste dans le centre de la terre. AGRICULTURE L’été s’étant passé sans cyclone; les pluies qur sont tombées accompagnées d’électricité ont été trés favorables 4 la végétation des cannes qui se sont bien développées. Depuis le commencement de la coupe, on est satisfait du rendement des cannes qui contien- nent plus de matiére saccharine. Il] est 4 souhaiter qwil en soit ainsi jusqu’a la fin de la coupe, le surplus dans le rendement viendrait compenser la faiblesse des prix. BOTANIQUE M. Daruty a offert & la Société un opuscule de M. Delalande, traitant de la maladie qui a atteint les caféiers a VIle de la Réunion; il ajoute qu’a l’époque ou cette maladie a paru a Maurice, il avait cru devoir conseiller au gouvernement de la Réunion de prendre des mesures de précaution, en détruisant les arbres dont les feuilles donneraient des signes de maladie, ce qui ne l’a pas empéché de se manifester sur les ca- féiers de la Réunion. Ceux que cette question inté- ressait, n’ont pas été d’accord sur la nature du mal. Quelques-ur. ont partagé Vopinion de M. Daruty qui Vattribuait 4 ? Hémileia vastatriz ; d’autres ont pensé le contraire. M. Daruty considére que cette maladie est incurable, par la raison qu’elle se déclare dans l’in- XIV térieur de la feuille et qu’il est impossible de trouver un reméde qui puisse y pénétrer, pour enrayer la ma- ladie, sans nuire & la feuille elle-méme. M. O’Connor a fait parvenir a la Société une canne & sucre qui avait sept branches, ce qui constitue une monstruosité végétale. M. Despeissis a rapporté trois espéces de quin- quina: le Cinchona ledgeriana, C. succirubra et C° hydrid, provenant des plantations faites dans les Hi- malayas par le Gouvernemeut del’Inde. Hlles ont été offertes 4 la Société d’Acclimatation pour étre distri- buées parmi ses membres. M. Vankersbilck et d’au- tres personnes en ont semé; elles ont trés bien poussé. INSECTES M. V. de Robillard a porté a la connaissance de la Société que depuis peu d’années, il existe 4 Maurice une mouche appartenant au genre diptere et qui a une forme triangulaire ; elle attaque les melons et les gi- raumons et en fait perdre une certaine quantité. A Vextrémité postérieure de l’insecte, on remarque un fourreau dans lequel est logée une tarriére a Paide de laquelle il fait un trou dans le fruit pour y déposer ses ceufs, qui donnent naissance 4 des larves qui s’y déve- loppent, sillonnent Vintérieur des fruits et y produi- sent de la fermentation; ce qui nuit 4 leur développe- ment. II est difficile de les mettre a ?abri de l’attaque de l’insecte, 4 moins de les placer sous des réseaux en fil métallique ce qui serait un moyen dispendieux. Cet insecte n’existait pas 4 Maurice il y a plusieurs an- nées : il a été sans nul doute introduit. M. Despeissis a rapporté de |’Inde une collection de trés beaux papillons, provenant des régions de V Himalaya, et qwil a offerte au Museum. ; XV ZOOLOGIE M. V. de Robillard a donné la description d’un bel animal, l’antilope connu dans |’Inde sous le nom de Nyl-Ghau, deux mots indiens qui signifient taureau bleu, en raison de la nuance de son pelage. Cet ani- mal a été décrit sous le nom de Partax tragocamelus. Tl aété offerta la Société pour étre empaillé par M. Albert Lucas, président de la Société d’ Acclimatation. ICHTHIOLOGIE M. V. de Robillard a lu un travail intéressant sur la fécondité des poissons et la quantité innombrable d’ceufs qu’ils produisent. Leur multiplication dépasse- rait tout ce qu’on peut imaginer, si bien des causes n’y mettaient obstacle, un nombre immense de germes pé- riszant avant leur éclosion. On estime qu’ peine un pour cent parmi les ceufs, produit un poisson vivant. Des milliers de petits sont dévorés, des quantités con- sidérables d’adultes servent de nourriture 4 d’autres poissons ; les oiseaux de mer, des animaux marins et surtout ?homme en détruisent un grand nombre. On connait actuellement plus de 13,000 espéces de pois- sons, dont le dixiéme vit dans les fleuves et les riviéres. Lady Naz a offert a la Société un groupe énorme d’ceufs de poissons qui entouraient une planchette, que luia portée un pécheur, qui l’avait recueillie en mer, & une petite distance de la céte a la Savane. M. V. de Robillard a donné la description d’une trés grosse muréne qui avait été prise par un pécheur, a vingt-cing brasses de profondeur. Hlle pesait 60 livres eb mesurait sept pieds de long. Hille est décrite dans louvrage de Bleeker, sur les poissons, sous le nom de Gymnothoraz flavimarginatus. Les pécheurs XVI lui ont donné le nom d’anguitle ciseau, en raison des fortes blessures qu’elle fait, lorsqu’on lui a fait du mal. avec ses longues dents pointues, qui déchirent la chair, STATION BIOLOGIQUE M. Daruty a renouvelé la proposition qu’il avait faite en 1882, pour établir une station biologique sur un point de la céte, afin de se livrer 4 des études sé- rieuses sur la vie des différents animaux de mer qui sont nombreux & Maurice, ce qu’il n’est guére possible de faire avec des specimens empaillés. M. Anderson a aussi fait un travail sur le méme sujet et a énuméré les avantages qu’on pourrait en retirer. Il cite plusieurs localités en Hurope oti ces stations sont établies. M. le Dr. Poupinel de Valencé, Président de la Société, a observé qu il n’y avait pas de doutes & en- tretenir sur l’objet des demandes de MM. Daruty et Anderson et sur les avantages qui en résulteraient ; mais avec les faibles ressources dont dispose la Société, il trouve qu'il n’y a pas &songer ase charger d’une pareille dépense. Il pense que le Gouvernement seul pourrait la faire. GEOLOGIE M. Anderson a fait don a la Société, de plusieurs spécimens de minéraux recueillis dans les Highlands d’ Ecosse. THRATOLOGIE Le Président a présenté a la Société un poulet monstrueux, dont les organes étaient transposés et n’occupaient pas leur place naturelle. Il cite un cas de monstruosité qu'il considére XVII comme trés rare. I] a eu loccasion de voir 4 Cure- pipe, .en la possession d’un Indien, un veau & double téte, un véritable bicéphale, dont les tétes étaient par- faitement formées et possédaient quatre oreilles. / MEDECINE M. V. de Robillard a présenté un travail sur les infiniment petits, qui sont actuellement l’objet d’études sérieuses de la part des savants et des médecins, qui cherchent 4 découvrir, 4 aide de puissants microsco- pes, si ce ne sont pas aux microbes que sont diis Pexistence et la propagation des maladies épidémiques et contagieuses. Des commissions de médecins se livrent 4 des études et 4 des investigations pour dé- couvrir la cause du choléra asiatique. A l’époque ot M. Despeissis se trouvait 4 Calcutta, ila pu s’initier aux recherches d’une commission de médecins alle- mands sous la direction du Dr. Koch, qui était d’opi- nion que la cause du choléra était un microbe, qu’elle croit avoir identifié, le microbe virgule. Depuis que le choléra a éclaté 4 Toulon, le Dr. Koch s’y est transporté et d’aprés les inspections et les recherches qu’il a faites dans le corps des individus morts du choléra, il déclare avoir retrouvé le méme microbe, qui est la cause de la maladie. A Queensland, M. Daruty a eu l’occasion de faire la connaissance du Dr. Bancroft qui la entretenu d’une question importante : la présence d’un vers dans le sang humain. Hn 1866, Otto Wucherer, de Baya, a découvert un embryon de filaire dans les urines @hémato-chylurique. Hn 1872, Lewis, de Calcutta, a retrouvé les embryons dans le sang des malades at- teints d’hémato-chylurie et de tumeur éléphantiasiuge. Tl a donné & cette maladie le nom de filaria sanquinis XVIII hominis. Hn 1874, le Dr. Winckel dit avoir trouvé des filaires dans un épanchement ascétique, d’aspect laiteux, chez une femme de Surinam. En 1876, le Dr. Bancroft a trouvé dans un abscés lymphatique du bras, la filaire adulte dont on n’avait trouvé jusqu’ici que les embryons. . La filaire adulte découverte par Bancroft fut exa- minée & Londres par Cobbold qui reconnut que c’était une femelle (jusqu’ici le male n’avait pu étre reconnu). Le corps est capillaire, lisse; ila a peu prés l’épais- seur d’un cheveu de 8 a9 centimétres de long. la téte est munie d'une branche circulaire, son cou étroit mesure environ le tiers du volume du corps. Avec un grossissement de 55 diamétres, on apercoit dans l’ex- trémité céphalique, l’cesophage et dans la queue par transparence, la circonvolution du tube intestinal et la terminaison de ce tube.