He iat iii t i " ‘ a i i ,; Listii, H \ i fi ann r att eee aa ats a a ROYALE uN ARTS EP BEN SLENCE DE : [VOL. XVIII MAURICE TRANSACTIONS NOCIETE ROYALE DES iN ET DES SOLENGES MAURICE PROCES-VERBAUX SOCIETE ROYALE DES ARTS ET DES SCIENCES DE L'ILE MAURICE oe a rs ee ee eee ee SHANCE DU JEUDI 23 OCTOBRE 1884 PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présents : MM. V. de Robillard, Louis de Roche- couste, J. F. Anderson, J. A. Despeissis, J. Caldwell, Dr. L. Drouin, Dr. H. Lorans et A. Daruty, Secrétaire. Les procés-verbaux de la réunion mensuelle du 30 Juin et de la réunion annuelle du 18 Septembre sont adoptés. Le Secritatre donne lecture : lo. D’une lettre du Consul de Belgique & Mau- BO, ea 2? rice, invitant la Société a prendre part a |’ Exposition Internationale qui doit avoir lieu, ’année prochaine, 4 Anvers. Des remerciments sont votés, mais aucune décision n’est prise & cet égard. 20. De la lettre suivante de M. L. P. Adam: ‘*¢ Port-Louis, Maurice, le 20 Aott 1884. ‘A Monsieur le Président de la Société Royale des Arts et des Sciences, et a MM. les membres. “ Monsieur le Président, “Tl y a deux ans passés, en 1882, la Société Royale voulut bien m’accorder son influent patronage et désigner un Comité spécialement chargé d’aviser aux moyens de soutevir l’entreprise des Signaux Op- tiques, qu’elle n’a cessé d’encourager, depuis cette époque, ou la réalisation de ce projet paraissait dou- teuse aux yeux de beaucoup de personnes. ** Mes efforts, Dieu aidant, ont été couronnés de succés et le 12 Juillet dernier, un faisceau de lnmiére, qui constitue un cable immatériel inusable, relie les deux colonies anglaise ét frangaise ; ce faisceaa a pour source la flamme d’une simple lampe 4 pétrole placée au foyer d’un grand appareil télescopique de soixante centimétres de diamétre. “ J’espere pouvoir, remplacer bientdt par une source électrique humble flamme du pétrole qui ne permet que les relations nocturnes, la lumiére du jour disséminant entiérement dans atmosphére les rayons du pétrole : avec un foyer électrique, les signaux res- aor Ott teraient visibles pendant toute la journée et l’intensité extréme d’un faisceau électrique percerait des brumes pouvant souvent arréter l’échange courant des dépéches au pétrole. ‘‘ Depuis le 12 Juillet, je communique presque journellement avec la Réunion, autant toutefois que le permet i’inexpérience des jeunes gens, qui ignorent encore les éléments de la télégraphie optique ; pour le moment, le défaut d’un personnel suffisamment formé et exercé, ne permet pas d’obtenir un échange courant de dépéches. “ Jespére voir bientdt se fonder la Société des Signaux Optiques, mais il s’écoulera forcément quel- ques mois avant qu’il soit possible d’offrir au public une correspondance quotidienne réguliére. “* Avec Pusage de la lumiére électrique, je compte que vingt quatre 4 vingt cing jours environ, par mois, Péchange des communications pourra s’opérer avec toute la régularité désirable. “ A défaut d’un cable sous-marin intercolonial, dispendieux, et sujet 4 de fréquentes détériorations, la correspondanee par voie optique, s’impose et se trouve appelée 4 rendre d’importants services humanitaires, scientifiques et commerciaux. “« C’est en considération surtout des deux premiers points de vue, que le gouvernement francais, qui seul en posséde le monopole, a consenti 4 me faire la cession de deux grands appareils télescopiques, dds a l’inven- tion du Colonel Mangin ; ces admirables instruments we Ge. réalisent ’expression des progrés les plus avancés de Papplication de la Science A |’Industrie. “* Dans son rapport 4 |’ Académie des Sciences de Paris, de 1880, le Colonel Perrier estimait que la portée de ces appareils, avec un foyer électrique, dépassait cing cents kilométres ; d’un autre cété, les études que j’ai faites avec le Colonel Mangin, établis- saient que la puissance de projection était telle, qu’elle devait permetitre la visibilité, a l’ceil armé de la lunette, d’une flamme de pétrole ordinaire, 4 deux cent cin- quante kilométres. “ Tandis que j’étais 4 la Réunion, lun de mes serviteurs indiens, doué d’une vue exceptionnelle, a pu, «Veil nu, distinguer le feu du pétrole du Pic Vert, 4 Maurice, & peine visible il est vrai et comme une faible étoile de 5me & 6me grandeur ; dans la lunette de Happareil: ce feu présente l’aspect d’une grosse étoile colorée, semblable 4 Vénus vue a travers d’un voile rouge. “‘ Hnfin, j/ai tout leu d’espérer que la Réunion, placée sous le vent & nous, sera, sous peu, appelée a bénéficier des observations de notre savant docteur Meldrum, qui sont journellement communiquées au public Mauricien, renseignements si précieux, surtout aux époques ot sévissent les redoutables ouragans de nos parages. ‘¢ De sommet de montagne 4 sommet de montagne; les postes optiques, sont situés a cent quatre vingt kilométres, soit quarante cing lieues métriques ; je ne ite pt) mae dis pas que toujours, je réussirai; mais je pense, qu’en un grand nombre de cas, il sera possible de pouvoir faire passer d’une ile 4 autre, des avertissements d’un prix inestimable: ainsi pourront se trouver sauvegar- dés, en étant prévenus 4 temps, les navires de toutes les nationalités qui fréquentent les rades de 1’Tle Soeur. “‘ Hin vous remerciant du bienveillant concours que vous n’avez cessé de m’accorder, et avec |’espérance que vous voudrez bien me le continuer, ‘¢ J’ai Vhonneur d’étre, “ Monsieur le Président et Messieurs, ** Votre bien reconnaissant * Ht tout dévoué serviteur, «L. P. Apam.” Le Dr. Lorans s’informe si ce mode de transmis- sion de dépéches télégraphiques n’est pas appelé a échouer, iuste au moment ot ces dépéches pourront étre vivement désirées, c’est-a-dire 4 l’approche des cyclones. Lz Dr. Drouin regrette que le Dr. Meldrum n’as- siste pas a la réunion, mieux que tout autre, il aurait pu donner 4a ce sujet des renseignements intéressants ; pourtant, il pense que l’échange des dépéches au moment critique sera possible, car on s’accorde a dire que la veille des cyclones, ’atmosphére est particu- liérement claire. Le Secrétarre dit que cette lettre a été recue depuis deux mois, mais qu’il n’y a pas eu de réunion depuis cette époque. bs Venta Le Pristpent dépose sur la table différentes bro- chures de Sociétés étrangéres, entre autre lo, Bulletin Annuel pour 1885 de la Société des Sciences et Arts de ’Ile de la Réunion. Des remercimenis sont votés. M. pe Rositiarp : — J’ofire 4 la Société un cata- logue raisonné par M. P. de Loriol, membre de la Société de physique et d’histoire naturelle de Genéve, sur les échinodermes recueillis 4 Maurice par M. V.de Robillard. Ce catalogue, dont M. de Loriol m’a pré- senté un exemplaire, comprend 44 espéces, parmi lesquelles plusieurs ont été reconnues nouvelles et auxquelles M. de Loriol a eu la gracieuseté de donner mon nom, ce sont : | Brisingaster Robillardi. Echinus Robillard. Metalia Robillardi. M. de Lorio! s’occupe spécialementi d’échino- dermes et posséde une trés belle collection. Des remerciments sont votés. M. pe Rosriiarp donne lecture d’une note sur un poisson pris 4 l’embouchure de la Grande Rivicre Nord- Ouest, appartenant au genre Orthagoriscus. (Voyez Annee A.) M. Despsissis présente une copie de son Rapport sur lHxposition Internationale de Calcutta. Si la Colonie a concouru 4 cette Hxposition, c’est grace a initiative de la Société, qui, consultée par le gouver- nement, a cru devoir recommander que Maurice y fut eel) représentée. La Société y trouvera des notes intéres- santes sur la méthode primitive de fabrication du sucre dans ’Inde. (Voyez Annexe B.) M. AnpERson présente une note sur le caractére géologique et minéralogique de la province d’Hmirne (Madagascar). (Voyez Annexe C.) Le SEcRETAIRE présente, lo. de la part de M. De- senne, des cannes composées de onze et douze bran- ches ; 20. de la part de M. de Caila, un beau spécimen d’un poisson trés vénéneux, connu sous le nom de Varavara. M. Anpmrson présente un ceuf anormal de poulet. Lz Szcrurarre présente quelques observations sur une plante parasite du genre cuscute qui a nouvelle- ment fait son apparition dans Vile. M. Darovry lit dans le Bulletin de la Société Médi- cale de Maurice, le compte-rendu de la séance du 16 Juillet dernier, une note du Dr. Fressanges relative la fécondation de la fleur de la canne 4 sucre, fait qui se serait produit sur la propriété Argy, vers le mois de Juin dernier, J’étais absent de la Colonie, 4 cette époque, dit le Secrétaire ; mais 4 mon retour, un des membres de la Société, ayant bien voulu me remettre un échantillon de la fleur en question, j’ai pu l’observer attentivement, et je crois devoir vous faire part du résultat de mon observation. Mon but est de détruire Vidée que lon pourrait conserver sur Vexistence de la graine de la canne. -Dans le cas cité par le Dr. Fressanges, la =m i) = hampe florale est couverte d’un grand nombre de petits bourgeons de cannes qui se sont développés dans les parties axillaires de Vinflorescence ; tandis que l’ex- trémité des pédoncules des fleurs tombées comme & Yordinaire, sont libres des mémes bourgeons. Sidone, la graine avait existé, elle devait occuper la place méme de la fleur, c’est-4-dire l’extrémité de ces pédon- cules. Chaque bourgeon, examiné séparément, ne posséde pas les écailles qui enveloppent la fleur et qui persistent dans toutes les graminées comme enveloppe de la graine, ces mémes bourgeons ne portent pas trace de la graine d’oi elle serait germée, ni de feuille germinatrice. On doit donc conclure de ce qui pré- céde que, dans le cas présent, il n’y a pas eu fécon- dation de la fleur et, par conséquent, qu'il n’y a pas de production de graines. Ce qui a pu induire en erreur et faire croire 4 des jeunes cannes germées sur la hampe florale, c’est simplement la présence des bourgeons que je viens de décrire et qui se sont déve- loppés aux parties axillaires absolument comme ce méme phénoméne a lieu sur beaucoup de plantes et en particulier sur V’aloés vert (Fourcroya gigantea) qui fleurit sans jamais fructifier 4 Maurice, mais dont la hampe se couvre de bulbilles qui servent 4 sa repro- duction. M. Darury termine en disant qu’il reprendra ce sujet a la prochaine réunion. Lr Présipenr dépose sur la table un échantillon de pate de papier préparée 4 Maurice par M. Bour- —ii— guignon aveo de la bagasse. Cette pate de papier vaudrait sur les marchés Australiens £10 le tonneau. Le Secriraire offre a la Société un échantillon de Quinine fait 4 Maurice avec des Quinquinas d’une fort belle venue, cultivés dans la Colonie sur la propriété Cluny. Le Srcrirairz, secondé par M. de Robillard, fait la motion suivante : La Société émet le voeu que le Gouvernement adopte des mesures convenables pour conserver le vaccin animal introduit de l’Inde par M. Despeissis et pour le propager dans les districts ru- raux. M. Emuitz Riviire est élu membre de la Société. M. CatpWwELL, secondé par le Président, propose M. W. Newton comme membre de la Société. Lz Dr. Lorans, secondé par M. Daruty, propose M. J. Vankeirsbilck. | La séance est levée. SEANCE DU JEUDI 20 NOVEMBRE 1884. PRESIDENCE DE M. E. LECLEZIO. Présents : MM. Bour, J. Caldwell, A. Lavoquer, J. Muller, V. de Robillard, J: F. Anderson, H. Fa- duilhe, A. Daruty, A. Despeissis, P. Le Miére, les Drs. EK. Desenne, L. Drouin, P. 8. Chauvin, H. Lorans et Vhon. J. Fraser. Visiteur : M. L. Daruty. en ee Aprés lecture et adoption du procés-verbal de la derniére séance, Le Dr. Cuavvin donne lecture d’une intéressante communication sur la quinine, extraite des Cinchonas cultivés 4 létablissement ‘‘ Cluny.” (Voyez Annewe D.) Lz Sucritaire dépose sur la table, de la part de M. J. Muller : lo. Différents spécimens d’oiseaux, entre autres des Manchois, trouvés dans des gisements de guano. Les parties organiques de ces oiseaux sont parfaite- ment conservées, tandis que les parties calcaires sont entiérement détruites ; 20. Des échantilions de cendres recueillies par PActwa, le 27 Mai 1883, par 12° de lat. sud et 95° de longitude Hst. Le Sxcritarre donne aussi lecture d’une note intéressante de M. Muller sur l’analyse de ces cendres. ‘Des remerciements sont votés 8 M. Muller. M. V. ve Rozittarp présente une note sur les coquilles Terrestres Fossiles de Maurice. (Voyez An- newe Li.) M. J. A. Dusrzissis donne lecture d’une commute nication sur la préparation du papier au moyen de ta bagasse et dépose sur la table des échautillons de ce papier. (Voyez Anneze F’.) Des remerciements sont votés 4 M. Despeissis. Le Prisipenr dit qu’il est heureux de voir que Yesprit des membres de la Société est tourné vers ’a- mélioration et introduction dans Ja Colonie d’indus- =< po tries appelées 4 soutenir Vindustrie sucriére. I] ne doute pas que des usines & papier ne fonctionnent bientét & Maurice. Déja M. Bourguignon fabrique avec de la bagasse de la pate 4 papier dont on espére beaucoup. M. A. Lavoguer dit que pendant un récent séjour 4 Londres il a entendu parler du papier de bagasse dont M. Despeissis a présenté des échantillons, comme d’un progrés dans une industrie sérieuse et lucrative. Lz Dr. Desznne parlant de la merveilleuse décou- verte de M. Pasteur contre ia rage, annonce son inten- tion d’en faire Vapplication & Maurice. I] dit qwil sera bientdt en mesure de commencer des expériences sur le virus atténuéde larage. Ila écrit 4 M. Pasteur pour lui demander de lui envoyer du virus atténué préparé pac lui et des indications précises et détaillées sur le modus operandi, et il compte lui-eméme en pré- parer dans la colonie. Il pourra commencer @ faire des inoculations dans quelques mois. Comme il arecu beaucoup d’appui et d’encouragement ace propos de la part de la Société Royale et de Son Excellence le Gouverneur, il tient & remercier publiquement Sir J. Pope Hennessy et les membres de la Société. Le PrisipENrt pense que le Dr. Desenne ne sau- rait étre trop encouragé et assisté dans sa tentative. Tl espére que le Gouvernement ne lui marchandera pas son assistance, car il s’agit ici d’un intérét publie de premier ordre. La rage a pris 4 Maurice un dévelop- pement des plus alarmants, et ne réussirait-on qu’a en ay atténuer la force sur la rage canine, un résultat pareil serait un bienfait inappréciable. Lz Dr. Lorans propose de remercier le Docteur Desenne au sujet de son intéressante communication. La question est des plus importante et occupe, en ce moment, tout le monde scientifique; on ne saurait done étre trop reconnaissant au Dr. Desenne d’en avoir pris initiative 4 Maurice. Il espére que si le Dr. Desenne recoit lappui né- cessaire pour créer un établissement ou il puisse opérer, en toute sécurité, sur une grande échelle, qu’au bout de peu d’années, la rage aura complétement disparu dela colonie. Il aura alors accompli une belle tache et attaché son nom 4 une ceuvre méritoire. Le Secrirarre dépose sur la table, de la part des Trustees du British Museum, le Report on the Zoolo- gical Collections made im the Indo-Pacific Ocean during the voyage of H. M. S. * Alert’? 1881-82. MM. W. Newton et J. Vankeirsbilck. proposés comme’ membres 4 la derniére séance, sont recus a Vunanimité. Sont présentés en la méme qualité : lo. M. L. Daruty, par le Dr. Lorans et M. Hug. Leclézio. 20. Le Dr. Sakir, par le Dr. Desenne et le Dr. Chauvin. 80. M. Hug. Bazire, par MM. Anderson et Lavo- quer: oe 15 == 4o. M. W. Scott, par MM. F. Anderson et A- Daruty. M. Despvetssts dépose sur la table des échantillons de sucre de l’Inde destinés 4 Exposition, et donne lecture dun travail sur ces sucres. (Voyex Anneme G.) La séance est levée. SEANCE DU 29 DECEMBRE 1884 PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présents: Dr. C. Meldrum, F'.R.S8., Dr. H. Lorans, Dr. L. Drouin, MM. J. F. Anderson, J. A. Despeissis, P. Le Miére, L. Capeyron et A. Daruty, Secrétaire. Aprés lecture et adoption du procés-verba! de la réunion da 20 Novembre dernier, Le Szcriétarre dépose sur la table : lo. De la part de M. J. Para, étudiant en méde- cine et ancien membre de la Société, une étude clinique sur l’Ascite. Ce travail couronné par la Faculté de Médecine de Paris a valu a son auteur le prix Corvisart. 2o. Le dernier No. du Bulletin de la Société Médicale de Maurice. Le Dr. Meuprum présente de la part de M. Mass- man de Taranowsky une note sur l’anatomie végétale. (Voyez Annexe H J M. Dazury présente aussi : lo, Une rose présentant un phénoméne de proli- fération qui consiste en un prolongement de Vaxe floral formant un second épanouissement. 20. Une Cuscute recueillie & Rose-Belle, et diffé- rente de celle que l’on rencontre 4 Moka et particu- liérement au Quartier Militaire ; celle-ci se distingue de l’autre en ce que son ovaire est surmonté de deux styles sessiles en forme de massue, tandis que celle de Rose-Belle posséde des styles trés longs, filiformes et surmontés d’un stygmate globuleux. Lz Prisipent fait part d’une conversation qu’il a eue avec Son Ex. le Gouverneur au sujet du transfert du siége de notre Société a l'Institut. Son Excellence luia garanti V’indépendance de la Société et de sa bibliothéque. MM. L. Daruty, W. Scott, Hug. Bazire et le Dr. Sakir sont élus membres de la Société. Le Dr. Mztprum dépose: lo. De la part de M. Massman de Taranowski, un travail sur la nosologie des arbres fruitiers ; 20. Une lettre du Comité Inter- national d’Ornithologie. Sont proposés comme membres de la Société : M. Frep. Montoccuio fils, par M. A. Daruty, se- condé par M. A. Despeissis ; M. Paun Lane@uots, par le Dr. Poupinel de Valencé, secondé par M. A. Daruty ; M. Grorce Bourcuienon, par le Dr. Drouin et A. Des- peissis ; M. Gzorcz Avunin, par le Dr. Drouin et A. Daruty ; M. Frip. Duscrorziuums, par le Dr. H. Lorans et A. Despeissis. La séance est levée. ee SEANCE DU 28 FEVRIER 1885 PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présents: Dr. C. Daruty, MM. J. F. Anderson, P. Le Miére, L. Capeyron, A. Despeissis et A. Daruty, Secrétaire. Aprés lecture et adoption du procés-verbal de la réunion du 29 Décembre 1884, Lz SECRETAIRE explique que la réunion mensuelle de Janvier n’a pu avoir lieu en raison du transfert de la bibliothéque de la Société @ I’ Institut. Le SecrETArRE dépose sur la table : lo. Un vol. des Transactions de la Royal Society of Canada. 20. Selections from Embryological monographs, by Alex. Agassiz. 30. The Annual Report of the Curator of the Museum of Comparative Zoology at Harward College, 1883-1884. 4o. The Proceedings of the Academy of Natural History of Philadelphia. 50. Le Journal d’Hygiéne. 60. Les Annales du Jardin de St. Petersbourg. 7o. Le Traitement de l’incontinence d’urine essen- tielle, par M. J. Para. M. J. F. Anpsrson présente le Bulletin de Sep- tembre 1883 de la Société Royale Géographique de ie) ae Londres, contenant un article sur la Nouvelle Guinée. 20. Le vol. VIII de l Antananarivo Annual and Madagascar Magazine Kmas 1884. Lz Szcriétarre présente : lo. Une couleuvre, Ly- codon Aulicum, prise 4 l’Hépital des Prisons par le Dr. H. Lorans et transmise 4 la Société par le Médecin en Chef, 20. Des ceufs de cent pieds de Madagascar, offerts par M. D. Barraut de Mananzary. M. AnpERson présente un échantillon de Tabac de la Colonie. Lz PrisiDENT entretient les membres présents du transfert du siége de la Société a l'Institut. Le Dr. Daguty informe la Société qu’il a obtenu de deux Colimacons lévogyres, (Acatina Cowrowpa) des ceufs qui sont éclos ; aucun des petits ne présentait de structure anormale. Lr PrisipENT soumet 4 la Société une correspon- dance échangée entre M. Vien, le Secrétaire Colonial et le Surintendant du Museum. La Société décide, aprés avoir pris communication de cette correspondance, et sur la proposition du Pré- sident, appuyée par M. J. F. Anderson, qu’une copie du Procés-Verbal du Jury de la Section d’Histoire Naturelle, 4 la derniére Exposition, soit envoyée au Secrétaire Colonial, ainsi qu’une copie du paragraphe concernant le Taxidermiste, d’un rapport adopté par la Société en sa séance du 14 Mai 1878. La Société voudrait voir mettre 4 exécution les recommandations de ce rapport, ce qui mettrait le Museum sur un pied convenable. M. AnpErson, secondé par M. Despeissis, propose M. A. Autard de Bragard, comme membre de la Société. Le Dr. Darury, secondé par le Président, propose M. H. Portal en cette méme qualité. MM. F. Montocchio fils, G. Aubin, G. Bourgui- gnon, I’. Descroizille et Paul Langlois sont recus a Vunanimité membres de la Société. La séance est levée. SEANCE DU JEUDI 26 MARS 1885 PRESIDENCE DU DOCTEBR POUPINEL DE VALENCE Présents : Dr. C. Daruty, MM. C. H. de Caila, J. F. Anderson, Bour, Bertainchand, H. Riviére, P. Le Miére, A. Despeissis et A. Daruty, Secrétaire. Aprés lecture et adoption du procés-verbal de la réunion du 26 Février dernier, le Secrétaire dépose, de la part des sociétés étrangéres, plusieurs brochures. Liz Secritarre donne connaissance des résolutions prises par le conseil de la Société a sa derniére réunion. M. Bovur communique 4 la Société ses observa- tions concernant la quantité de sucre extraite de la canne 4 sucre 4 St. Avold. Il ressort de ces observa tions, que M. Bour obtient 12 o/o de sucre du roseau saccharifére. (Voyez Annewe I.) Le Sucritaire dépose sur la table un serpent Sh i venimeux connu 4 Madagascar sous le nom de Filoala, qui signifie aiguille de forét. M. Desprissis dit qu’il existe 4 Madagascar plu- sieurs variétés de serpents. Les voyageurs assurent qu'il n’y a pas de serpents venimeux dans la région des hauts plateaux de Madagascar. Le PrisiDENT, s’adressant 4 M. Despeissis, s’en- quiert des dispositions prises par le gouvernement pour la conservation de la vaccine animale 4 Maurice. C’est la Société qui a pris Vinitiative dans cette question et il serait bon qu’elle ne la perdit pas de vue. M. Dzspzissis répond que la question est encore a Pétude et que le gouvernement a adopté les conclu- sions d’un rapport qui lui a été soumis, sur sa demande, par la Société Médicale. Ce rapport recommande la création 4 Maurice d’un conservatoire de vaccine. II croit pouvoir dire que l’idée a été adoptée en principe eb que quelques détails secondaires qu’il reste encore a trancher en ont seul différé jusqu’s présent la mise & exécution. M. Daroury présente un spécimen magnifique d’un oursin pris sur nos cétes—genre Cidaris. Ce spé- cimen a été dragué par M. Thirioux. M. Le Miire dépose quelques numéros du Mada- gascar Times et donne lecture d’un extrait sur la des- truction de la Cuscute, d’une note sur les pluies torren- tielles tombées 4 Tananarive en Janvier de cette année et d’un extrait sur l’eucalyptus employé pour prévenir les accidents des chaudicres. ee) ee “ Destruction de la Cuscute. — M. J. Rouanet in- dique un moyen ingénieux et trés efficace pour se débarrasser de la Cuscute, ce facheux parasite végétal qui détruit la luzerne et fait le désespoir de nos Agri- culteurs. Il est fondé sur une simple réaction chi- mique. 50 kilog. de sulfate de fer, communément appelé vitriol vert, sont dissous dans 5 hectolitres deau. Aprés avoir fauché la luzerne et brilé tout le fourrage contaminé, on arrose le champ avec cette solution, assez abondamment pour que le liquide pénétre un peu le sol. Au contact du sulfate de fer, ilse forme du tannate de fer, sel insoluble qui, au bout de quelques heures, réduit la cuscute 4 des fila- ments noirs informes. “ Cette méthode est d’autant plus efficace que le sulfate do fer est un excellent engrais et qu’il donne ala luzerne qui repousse ensuite un surcroit de végé- tation, lequel compense rapidement la perte occasionnée par le fauchage intempestif et la destruction de la premiére coupe.” — (L’ Illustration). “ T? Hucalyptus enployé pour prévenir les accidents de chaudieres. — L’ Hucalyptus, cet arbre 4 croissance si merveilleusement rapide, est déja utilisé d’une foule de fagons, notamment pour assainir les terrains maré- cageux dont il détruit ou annihile les propriétés mor- bides. Voici qu’un ingénieur Anglais, M. Downe, en indique une nouvelle application d’un genre différent : il conseille de découper en fines lamelles le bois d’eu- calyptus et d’en faire une décoction dans l’eau bouil- lante que l’on introduit’ ensuite dang l’eau des chau- diéres & vapeur. “ Cette infusion, sans attaquer les téles des chau- diéres, empéche, parait-il, les incrustations calcaires de s’y former et fait méme tomber celles qui s’y étaient formées auparavant. La chose est & essayer et n’a rien qui puisse paraitre invraisemblable: car, en dehors des tartrifuges chimiques usités dans Vindustrie, la décoction de bois de campéche et les pelures de pom- mes de terre sont deux remédes excellents et connus contre les incrustations et les explosions.” — (7 Illus- tration). * Les plumes torrentielles & Tananarive. — Les changements que parait subir le climat d’Imerina ne peut manquer d’attirer l’attention des hommes de science. Chaque année montre une augmentation con- sidérable dans le montant des pluies. Tandis qu’en 1881 et 1882 le montant des pluies pour l’année s’é- levait de 41 4 42 pouces respectivement, le rain-fall de 1883 accusait 58, et l'année derniére il atteignait 69. ‘Le mois actuel ne tend pas a prouver que ces chiffres toujours progressifs soient diis 4 des bizarreries de la nature, mais doivent étre expliqués par des causes scientifiques. La semaine derniére, il est tombé la plus grande quantité d’eau dont on a souvenance a la Capitale. La pluie aduré trois jours sans disconti- nuer, ef nous apprenons que pendant les 24 heures finissant Vendredi soir, 3.14 pouces ont été enregistrés i Faravohitra. la pluie a pris aussi plus la forme de la pluie fine et persistante des foréts ‘que les grosses ondées qui sont propres aux terrains dénudés de PImerina.”— (Madagascar Times, 28 Janvier 1885.”) Le Sscrirarre dépose surla table, de la part de M. J. Muller, des échantillons de branches fasciées provenant d’un longanier. MM. H. Porrtat et Cu. AvrarD DE Bragarp ‘pro- posés 4 la derniére réunion, sont recus 4 l’unanimité membres dela Société. La séance est levée. SHEANCE DU JEUDI 23 AVRIL 1885. PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE. Présents : Les Drs. Meldrum, Vitry, Edwards, Daruty, Lorans, Chauvin, Le Bobinec, MM. L. Pitot, V.de Robillard, de Caila, Despeissis, F. Anderson et A. Daruty. Une vingtaine de visiteurs assistent 4'la réunion. Le procés-verbal de la derniére séance est adopté. Le Sxcritarre dépose'sur la table des brochures recues de différentes Sociétés scientifiques d’Hurope et du Canada, Lr Préstpent :— Messieurs, vous savez tous, comme moi, que les succés du Capitaine Adam dans Papplication des signaux optiques ne sont plus dou- teux. Le Bureau savait vous étre agréable en priant M. Adam de venir faire la -démonstration de son sys- — 24 — téme 4 une réunion de la Société Royale des Arts et des Sciences. Le Capitaine Adam a répondu a notre invitation avec le plus grand empressement. Pour mieux lui témoigner notre gratitude et donner 4 cette séance la solennité qu’elle comporte, nous avons cru devoir inviter des étrangers 4 y assister. I] ne me reste qu’a vous prier d’accorder toute votre attention 4 la Conférence que va faire le Capitaine Adam. Le Capitaime Adam développe alors, dans un exposé simple, clair et précis, le systéme des signaux optiques dans leur application, en s’aidant de figures explicatives dessinées au tableau pour rendre sa dé- monstration plus saisissante. (Voyez Annexe J.) La conférence terminée, le Dr. Poupinel de Va- lencé a chaudement félicité et remercié le Capitaine Adam. la Société est heureuse, a dit le Président, de vous avoir entendu, et elle vous entendra avec un égal plaisir chaque fois que vous voudrez V’honorer d’une nouvelle conférence. Mais ce qui la réjouira surtout, ce sera d’assister 4 la réussite compléte de vos projets et de voir la colonie vous assister et contribuer ainsi a la réalisation d’une ceuvre si éminemment utile. Ces paroles ont été ratifiées par les applaudisse- ments chaleureux de lassemblée. Sur la proposition du Dr. Daruty, la Société a décidé que la conférence du Capitaine Adam serait insérée dans son Bulletin annuel. La séance est levée. wm 5) oes SEANCE DU JHUDI 21 MAT 1885 PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présents : Dr. L. Drouin, V. de Robillard, C. H. de Caila, Léon Daruty, J. Muller, J. A. Despeissis et A. Daruty, Secrétaire. Le procés-verbal de la derniére réunion est Iu et adopté. Le Secrétarre dépose sur la table divers bulletins et fait voir un poisson du genre Chorinemus et d’une espéce inconnue jusqu’ici dans nos mers. M. A. Despstssis fait ensuite 4 la Société une communication sur la culture du thé et fait ressortir que c’est sous les auspices de la Société que les pre- miers essais de culture de thé ont été tentés a Maurice. (Voyez Anneae K.) Le PristDENT propose que cette communication soit imprimée et conservée aux archives de la Société. Il profite de cette occasion pour rappeler les services rendus 4 la Colonie par la Société Royale des Arts et des Sciences, bien qu’on ait cru devoir mettre en doute Putilité d’une pareille société. Il ajoute que c’est de la Société Royale que sont sorties les Sociétés d’ Ac- climatation, Météorologique et Médicale de Maurice. I] félicite ensuite M. Despeissis sur son travail-et dit que c’est grice aux communications qu’il a faites 4 la Société sur les cultures secondaires, aprés son retour de l’Inde, que ces questions ont été agitées au Conseil -_ 26 — Législatif. Tout le mérite en revient donc 4 M. Des- peissis qui, il Pespére, voudra bien prochainement faire & la Société une communication plus détaillée sur la culture du quinquina. La proposition du Président, secondée par Is doc- teur Drouin, est adoptée. M. V. pe Rositiarp donne lecture d’un travail sur un crabe qui aurait été trouvé dans les mers du Japon et dont les pattes mesurent 13 pieds. (Voyez Anneae L.) M. C. D’Abbadie de Barrau est proposé comme membre, par M. L, Daruty et le Président. Le Dr. Drovin propose que la Société fasse venir Pouvrage de Dujardin-Beaumetz intitulé : “ Diction- naire des Haux Minérales de Thérapeutique d’Hy- giéne” etc. Cette proposition, secondée par le Président, est adoptée. La séance est levée. SHEANCE DU 11 JUIN 1885 PRESIDENCE DU DOCTEUR C. POUPINEL DE VALENCH Présents : Dr. C. Meldrum, F.R.8., Dr. F. Le Bobinec, Dr. A. Bonnefin, Dr. H, Vitry, Dr. P. 8. Chauvin, MM. J. Muller, V. de Robillard, J. A. Des- peissis, Léon Daruty, Adrien Mallac, Bertainchand, J. F. Anderson, A. Daruty, Secrétaire. — M. C. Ber- nard, visiteur, Aprés lecture et adoption du procés-verbal de la séance du 21 Mai dernier Le Scriratre dépose sur la table différentes pu- blications et brochures offertes a la Société. Le Dr. Metprum communique la note suivante sur une perturbation magnétique qui s’est produite en Mai dernier : “ Ali the magnets were more or less disturbed from 9 a.m. on the 11th to 6 a.m. on the 14th, and from 5 p.m. on the 25th to 11 p.m. on the 28th. The periods of greatest disturbance as shewn by the photo- graphic curves laid upon the table, were from 10 p.m. on the 13th to 5 a.m. on the 14th, from 9 a.m. to 3 p.m. on the 26th, from 7 to 9 p.m. on the 27th, and from 2am. to 3 p.m. on the 28th. “‘ Tt was now universally admitted that there was a close connexion between the physical state of the sup, as indicated by the presence or absence of spots on his disc, and terrestoral magnetism, and the mag- netic disturbances which took place from the 25th to the 28th of May were coincident with a large number of sunspots. As would be seen from a photograph of the sun taken on the 25th, there were seven groups of spots on that day. “ Magnetic storms were often accompanied by auroras, and both of them often followed by rain and unsettled weather. For the last six weeks the weather in Mauritius had been unusually wet and boisterous for the season.” ame 28 mem M. J. Munier donne lecture d’un travail sur les eaux de la Mare aux Vacoas. (Voyez Annee M.) M. Brrrarncuanp propose linsertion de ce travail dans les Transactions de la Société. Lez Prisipenr remercie M. Muller de son intéres- sant travail, il rappelle les études de feu le Dr. Icery et demande que ce travail soit transmis & Son Hxcel- lence le Gouverneur. Le Dr. Mztprum seconde la proposition. Le Szcr&rarrz dépose sur la table un Caméléon de Madagascar Caméléo Verrucosus, capturé sur un arbre a l’hétel du Gouvernement. M. Ch. de Barrau, propos6 comme membre 4 la derniére séance, est recu a ’unanimité des votes. M. Jules Régnard est proposé en cette méme qualité par M. Léon Daruty, secondé par le Docteur Chauvin. La séance est levée. SHANCE DU 30 JUILLET 1885 PRESIDENCE DU DOCTEUR POUPINEL DE VALENCE Présents : Les Honorables J. Fraser et M. Connal, les Drs. Meldrum et Vitry, MM. Sornay, Ehrmann, Bertainchand, de Barrau, Anderson, Bernard, J. A. Despeissis, Daruty et Muller,—ce dernier arrive au milieu de la séance. Le proceés-verbal de la derniére réunion est adopté. M. Berrarncaanp :—Je demanderai a M. le Pré- sident de vouloir bien me permettre de faire une réserve relative au procés-verbal de la derniére réunion. En lisant attentivement le rapport de M. Muller, je me suis apercu qu’il contenait une erreur au sujet de Vanalyse des gaz contenus dans l’eau de la Mare aux Vacoas. Je ne veux paS me poser comme juge entre M. le Dr. Jaillet et M. Muller, mais je crois qu’il serait utile, cependant, de rectifier cette erreur. Dans le dernier compte-rendu du Cernéen du 19 Juin, M. Muller s’exprime ainsi: “ J’ajouterai pour terminer ce sujet que je suis étonné de voir qu’d Mau- rice les procédés chimiques aient été perfectionnés au point de pouvoir apprécier les volumes Oce 0 1 de gaz lorsqu’en Europe les maftres se contentent dans leurs beaux travaux, de donner des appréciations au 1,10 de centimétre cube ; et je serais curieux de voir les divisions d’un eudiometre donnant de semblables ré- sultats.” On peut parfaitement obtenir des centiémes de centimetres cubes de gaz dans une analyse. Il est indispensable de ramener le volume & 0° et & 760me et par suite d’appliquer une formule dans laquelle figure un coefficient de cing décimales. Les centiémes de décimétre cubes proviennent donc non pas de la lecture de l’eudiométre, mais bien du calcul auquel a été soumis le chiffre fourni par cette lecture. nae Lu Pristpunt:— La Société ne peut faire insérer vos observations dans le procés-verbal ; consignez-les dans une note qui figurera dans les Transactions de la Société. M. Hurmann:— Je m/’associe aux observations présentées par M. Bertainchand au sujet de l’erreur commise par M. Muller. Si on ne rectifiait pas cette erreur, on aurait, en Hurope, une bien pauvre opinion des chimistes de Maurice. Cn se dirait que lorsque Yun d’entre eux commet une erreur, il n’y a personne pour la rectifier. Tl est décidé que M. Bertainchand enverra au Secrétaire ses observations écrites. Le Secrirarre dépose sur la table : lo. Un certain nombre de revues et de brochures recues des sociétés savantes de l’extérieur. 20. Une paire de pigeons verts de Madagascar ; ces oiseaux ont d’ordinaire le plumage vert, mais par une bizarrerie de la nature, ce plumage est devenu complétement jaune. I] ajoute qu’il a découvert dans le Musée un cardinal qui avait subi la méme transfor- mation. Cela arrive fréquemment, en Hurope, aux serins de Canaries qui, de verts, deviennent jaunes quand ils sont acclimatés en Hurope. Lz Dr. Virry : — Cela pourrait bien étre une modification causée par l’hiver, ainsi que cela se voit pour certains oiseaux. Lz Secrérarre dépose aussi sur la table le spéci- men d’hippocampe dont le male a une poche de cote. ho en Cette poche, sert de refuge 4 ses petits. Il présente aussi un poisson rare: une sorte decarpe de mer complétement jaune. Le Pristpent: — Vous savez qu’s la derniére Exposition, il a été accordé un prix pour le meilleur tabae colonial; ce tabac a été envoyé en Angleterre pour s’assurer s'il avait une valeur commerciale. Un des concurrents qui n’avait pas eu de récompense, a aussi envoyé un échantillon de son tabac en Angle- terre. L’honorable M. Fraser a recu une lettre de Londres a ce sujet. Voici cette lettre : Copy for Messrs. Currie, Fraser 5 Co. “London, 21st April 1885. ““ Messrs. Chalmers, Guthrie & Co. ‘We beg to report upon the two samples of Leaf Tobacco as follows : “ Plaisance.—The leaf is very narrow and contains far too much stock, it should be bussed or cut off say about 2 inches from the end of the stock, if such were done and it was shipped in dry condition, we think it would sell in this market and realize about 5d. per Ib, “‘ Mount Choisy. — The sample sent has been cut from the main stem of the plant and shews a great quantity of wood which is perfectly useless, the leaves should be cut away from the plant singly, as near the end of the leaf as possible, the tobacco is of rather wild growth, but yet we think would do for this coun- NRO ar try if shipped in dry condition and we think at present would bring about 5d. per Ib. “ We should suggest that your friends make a trial shipment of say 1 or 2 bales or cases of each, packed separately shipped in as dry a condition as possible, our duty here being 3/6 per pound and the packages on arrival here must contain over 80 lbs. nett of tobacco each — this is the smallest quantity allowed to be imported by the Customs we should then be better able to test its quality and give any limits we might think necessary. “(Sed.) JoHn Maver & Co.” L’Hon. J. Fraser dit qu’a Paris, ces tabacs ont été cotés un franc la livre. Une conversation s’engage 4 ce sujet. Le Secrétarre dépose sur la table une balle re- couverte de carbonate de chaux coloré en vert trouvée dans l’estomac d’un cerf, L’Hon. Connat dépose sur la table et fait fonc- tionner une petite machine 4 marcher. A l’aide d’une certaine combinaison de barres, cette machine imite absolument la marche d’un animal. | Le Secrerarre donne lecture d’une longue note de la Revue Scientifique sur ces sortes de machines. Le Dr. Mutprum dépose sur la table des dessins représentant des débris volcaniques trouvés dans Vocéan Indien aprés la catastrophe de Java: il donne lecture d’une note ace sujet. (Voyez Annexe N.) Des remerciments sont votés au Dr. Meldrum, et il est décidé que sa note sera insérée dans les tran- sactions. M. Anperson donne lecture d’une note sur un fos- sile monstre découvert 4 Mons en Belgique. (Voyez Annexe O.) La séance est levée. SHEANCE ANNUELLE DU 10 SEPTEMBRE 1885 PRESIDENCE DU DOCTEUR C. POUPINEL DE VALENCE Son Hacellence Sir J. Pope Hennessy, K.C.M.G., F.R.S., Patron de la Société, honore la réunion de sa présence. Présents: Les Hon. H. N. D. Beyts, C.M.G., A. P. Ambrose, M. Connal, Sir V. Naz, K.C.M.G., Drs. Bon- nefin, G. Bouehet, H. Lorans, H. Vitry, Dr. C. Mel- drum, F'.R.S., MM. Ch. de Barrau, Bour, de Cailas L. Daruty, F. Descroizilles, J. A. Despeissis, Hug. Fadhuille, J. Horne, L. Hugues, J. Jacobs, L. Le Juge de Segrais, A. Mallac, J. Muller, C. Newton, J. Ré. gnard, H. de Rochecouste, L. de Rochecouste, J. Thomé et A. Daruty, Secrétaire. Lz PrisrpEnt ouvre la séance par lallocution suivante :— Excellence, Messieurs, La Société Royale des Arts et des Sciences compte aujourd’hui cinquante six années d’existence. Fondée le 24 Aofit 1820, elle prit d’abord le titre modeste de Société d’ Histoire Naturelle, qu’elle conserva jusqu’en 1846, Epoque a laquelle elle le changea pour celui de Société Royale des Arts et des Sciences qui int défini- tivement consacré par une charte en 1847. Hlle peut donc étre considérée, par droit de naissance,’ comme la sceur cadette de la premiére Société d’Hmulation Intellectuelle de l'Ile Maurice. Dés son début, on lui accorda pour ses travaux une des ailes du Collége Royal, ot elle a demeuré jus- qu’au moment oii elle fut invitée 4 prendre possession d’une des salles de l'Institut, qu’elle occupe aujour- @hui. On ne peut méconnaitre les avantages d’une salle spacieuse, bien aérée, surtout centrale, et d’un acces plus facile. Mais ce que je veux proclamer bien haut, e’est que la Société n’avait point usurpé lendroit an’elle occupait autrefois, et ne le détenait pas sans droit aucun, comme ona semblé youloir le dire. Ce droit, elle Vavait acquis, sinon légalement, du moins moralement. Si vous voulez jeter un regard vers le passé, il vous sera facile de saisir le buat que voulait atteindre Julien Desjardins, en choisissant le Collége Royal comme étant le lieu ;le plus favorable pour installer le Musée et tenir les séances de la Société Royale des Arts et des Sciences. Il voulait mettre sous les yeux de la jeunesse du Collége sa riche col- lection, afin d’exciter sa curiosité et de la pousser 4 Yétude des sciences naturelles. Qni osera nier que Vinitiation a ces différentes branches ne soit néces- saire et ne puisse éire commencée de bonne heure, de =o = facon a mettre en lumiére chez nos enfants des apti- tudes qui ne demandent qu’A se développer et qui, faute d’enseignement, cependant, demeurent stériles. N’est-ce pas 4 l’étude des sciences naturelles que le monde doit de compter des hommes illustres comme Buffon, Cuvier, Lacépéde, Richard Owen, Humboldt, Lamarck, Htienne et Isidore Geoffroy de St-Hiluire, Babinet, Naudin, de Candolle, de Jussieu, Commerson, Charles Darwin, Pasteur; et, dans notre pays méme, L’Islet Geffroy qui recut ses premicres notions de Bory de St-Vincent ; et bien d’autres encore dont les noms nous échappent. Kh bien! Messieurs, depuis cinquante six ans que le Musée est au Collége Royal, il n’est venu a Vidéo de personne de combler une lacune, je veux parler de la création d’une chaire d’ Histoire Naturelle, soit de Zoologie, soit de Botanique, aprés laquelle notre émi- nent créole Julien Desjardins aspirait tant pour son pays. Il est vrai que Boyer avait commencé une classe de Botanique au Collége Royal; mais, obligé qu’il était de Penseigner dans une langue qui ne lui était pas familiére, il dut se résigner 4 Vabandonner, et depuis il n’a pas été remplacé. | Dans un pays ou l’agriculture est la source pres- qu’exclusive de la richesse coloniale, ot 1a Chimie et la Physique ont été reconaues si nécessaires, |’ensei- enement de la Botanique n’aurait pas été une super- fétation, alors que nous savons qu'elle en est le juste corcllaire. Je ne veux pas vous retenir plus longtemps, Excellence, et vous messieurs. le Secrétaire va nous lire son Rapport ; mais avant de terminer, permettez- moi, au nom de la Société Royale des Arts et des Sciences, de remercier Son Excellence d’avoir bien voulu honorer de sa présence cette réunion annuelle, présence qui concourt si puissamment a lui donner son éclat. (Applaudissements.) Le Szcrétarre donne lecture du rapport annuel, ou sont passés en revue les travaux de la Société pen- dant l'année. (Voyez Annexe P.) Le Gouverneur prend la parole. 11 dit qu’il de- vait tout d’abord complimenter Ja Société sur les nom- breux travaux accomplis par elle et qui se trouvaient énumérés dans le remarquable rapport dont M. Daruty venait de donner lecture. Ces travaux prouvent que la Société Royale des Arts et des Sciences posséde une grande vitalité et qu’elle est d’une utilité incon- testable 4 la Colonie. Il y a quelques jours de cela, dans une autre enceinte, Son Excellence a di recon- naitre avec un vif regret que J’instruction publique a Maurice laissait 4 désirer au point de vue de certaines connaissances spéciales et pratiques et qu’il faudrait combler cette lacune pour que les créoles puissent se rendre utiles & Vagriculture du pays. Dans gette méme occasion, Son Excellence a fait allusion a une question qui lui avait été posée par un noble voyageur le duc de Manchester, qui s’était arrété, il n’y a pas longtemps, 4 Maurice. Cet éminent personnage lui a — 37 demandé en quoi la Société Royale aidait la principale industrie du pays ? Sir John dit qu’il pense avoir fait au noble duc une excellente réponse en lui disant que la Société Royale était composée des hommes les plus distingués de la Colonie et qu’aucune question tou- chant 4 la prospérité de Vile ou au bien-étre de ses habitants, ne lui était étrangére. Il est heureux de constater, aujourd’hui, en jetant un regard autour de lui, qu’il ne s’est pas trompé dans sa premiére appré- ciation ; et, quant 4 sa seconde appréciation, le rap- port que vient de lire M. Daruty ne la confirme que trop bien. La derniére Exposition a d’ailleurs convaincu Son Hixcellence que Maurice posséde de trés grandes res- sources industrielles et que les Mauriciens, quand ils veulent s’en donner la peine, peuvent aisément affirmer des aptitudes aussi brillantes que variées. Quant 4 Yimpulsion 4 donner aux branches spéciales d’étudeg, sujet aussi délicat qu’important, auquel Son Excellence a touché dans son discours 4 la derniére solennité scolaire, c’est une tache qui incombera au nouveau Conseil Législatif, et dont sirement il s’acquittera avec succés. Sir John dit qu’il y a quelques jours de cela, il a lu dans des journaux anglais qu’on s’oceupe beaucoup de introduction en Angleterre de l’industrie bette- raviere. Plusieurs lords puissamment riches ont méme commencé 4 mettre ce projet en pratique. Des ense- mencements et installations de machines pour Vex- et SY cio traction du sucre ont été faits. Ce n’est pas sans une vive surprise qu'il a lu que les machineries dont on allait faire usage avaient été importées de France, et qu’elles provenaient des ateliers de la compagnie Fives Lnlle. Ces jours derniers il consultait de trés beaux ouvrages, qu’il vient de recevoir d’Angleterre et, en les feuilletant, il a eu un nouveau sujet d’étonnement, en voyant que les figures qui s’y trouvaient étaient Veeuvre d’artistes francais attachés 4 l’établissement renommé de Firmin Didot. la lecture d’un rapport dun Comité composé des membres du Parlement anglais lui a encore fait voir que l’Angleterre était foreée de demander & la France bien d’autres choses, et que, si elle est le premier pays commercial du monde, les études mécanniques qu’on y donne a la jeunesse laissent beaucoup a désirer, puisqu’elle est obligée de recourrir 4 étranger. Il craint que, sous ce rapport, on ait 4 Maurice trop servilement copié |’ Angleterre, commettant ainsi la faute de ne pas emprunter ses inspirations de ces francais qui n’ont pas d’égaux pour donner le fini 4 leurs travaux d’arts. Une personne s’est amusée a collectionner d’anciens documents et des objets fabriqués dans la Colonie. Cette collection prouve de la facon la plus évidente que la colonie est aujourd’hui bien moins avancée qu’elle ne l’était dans les temps quelque peu reculés. Il y avait ancienne- ment a Maurice, une fabrique de porcelaine, d’objets de poterie eb plusieurs autres industries qui ont complétement disparu. Ce sont 14 des faits d’obser- ae 99 xX x vations bons 4 retenir et peut-étre aussi 4 utiliser. Son Excellence termine son allocution en disant que chaque année c’est avec un nouveau plaisir et un nouvel intérét qu’Hlle entend la lecture du rapport annuel de la Société Royale parce qu’Hlle y trouve des notes trés précieuses pour le Gouvernement. Aussi longtemps qu’Hlle sera & Maurice la Société peut compter sur son ferme appui. Le discours de Son Excellence a été fréquemment interrompu par de chaleureux applaudissements. La séance est ensuite suspendue pendant quelques intants, et le Gouverneur se retire, accompagné du Président. A la reprise de la séance, lecture est donnée de Pétat de situation de la Société, lequel accuse une balance en caisse de Rs 638.28, dont Rs 480 bloquées a la Banque Orientale. L’état de situation est adopté. La Société procéde a la formation de son bureau, par vole de scrutin. Le Dr. Poupinel de Valencé est réélu président a Vunanimité, moins deux voix données au Dr. Meldrum. Le Dr. Meldrum et l’hon. Beyts sont réélus vice- présidents. M. Albert Daruty est réélu secrétaire. M. Descroizilles est élu trésorier. MM. Despeissis et Anderson sont réélus vice- secrétaires. MM. J. Régnard, G. Aubin, L. de Rochecouste, ams 4() mms le Dr. Drouin, et les hon. Layoquer et Connal sont élus membres du bureau. MM. Faduilhe et Le Juge de Segrais sont nom- més auditeurs. Aprés les remerciements d’usage, la séance est levée. ANNEXES AUX PROCES-VERBAUX DE L?ANNEE 1884-85 oH YR Oe ANNEXE A. (Voir séance du 23 Octobre 1884, page 8). Poisson appartenant au genre Orthagoriscus Au mois de Juin dernier, un pécheur de la Grand’ Riviére m’a porté un poisson qwil avait pris 4 son embouchure. Il appartient au genre Orthagoriscus qui comprend trois espdces décrites ; Porthagoriscus mola qui vit dans aot AD, somes les mers d’Hurope et qui atteint de grandes dimen- sions; 1’0. oblunga qu’on rencontre dans lOcéan Indien et l’O. lanceolatus, décrit par M. Liénard pére en Aott 1836. Ce genre de poissons différe beaucoup des autres espéces par la forme de la nageoire caudale, qui est tronquée en ligne droite, ce qui leur donne une forme circulaire et leur a valu le nom de poisson-lune. Celui que M. Liénard a décrit en Aout 1826, avait été pris par des pécheurs du cdté de la Grand’ Riviere ; il avait 4 pieds de long, plus de 3 pieds de large et pésait 107 livres. Le nom de lanceolatus qwil luia donné, provient de la forme allongée de sa nageoire caudale, qui est triangulaire et se termine en pointe. En Aotit 1839, M. Liénard s’est procuré un pois- son du méme genre et dont il a donné une description a une séance de la Société. Il était venu s’échouer contre le quai, dans le port. II l’a considéré comme une variété de lorthagoriscus lanceolatus. Il était de plus grande dimension, il mesurait 8 pieds de long et pesait 675 livres. Ce poids ne doit pas étonner, Lacépéde dans son ouvrage sur les poissons rapporte qu’en 1735 on prit, sur les cOtes d’Irlande un orthagoriscus mola qui avait 25 pieds de long. M. Liénard voulut le faire préparer pour le con- server, mais la peau était tellement adhérente 4 une substance cartilagineuse, qui avait 15 lignes d’épais- seur dans certaines parties, qu’il fut impossible de ’en am 43 am détacher. I) chercha a conserver le squelette et le fit disséquer avec soin, mais il remarqua qu’aprés la dis- section, tous les os avaient pris la consistance de |’é- ponge et se divisaient. D’aprés l’inspection qu’il a faite des intestins qui avaient 36 pieds de long dans tout ieur développement et ila découvert que ce pois- son se nourrissait de fucus. th Il y aenviron trois ans, on a pris en rade le méme poisson qu’a décrit M. Liénard en Aofit 1836 sous le nom dorthagoriscus lanceolatus ; il fait partie de la collection du Muséum. J’ai trouvé un dessin de celui que je vous présente dans louvrage de Lacépéde ; voici ce qu’il en dit : “Nous avons trouvé, parmi les manuscrits de Commerson, le dessin d’une lune, dont Ja longueur est presque double de la hauteur. Un grand nombre de taches irréguliéres, les unes presque rondes, les autres allongées, sont distribuées sur chaque face latérale du poisson et forment des bandelettes qui serpentent sur chaque cdété.” Nous savons que le naturaliste Commerson a qui la Société a fait élever un monument 4 Flacq, a visité Maurice et Madagascar. D’aprés le dessein qu’on a trouvé dans ses papiers et qui est semblable au poisson que je présente, il n’y a pas 4 douter qu’il n’ait vu ce poisson, soit 4 Maurice ou 4 Madagascar. Les poissons qui appartiennent a ce genre, se font remarquer par les nuances argentines qui brillent sur leur corps. On attribue cette splendeur phosphorique coms 44, mes & une matiére huileuse dont leur corps est imprégné. C’est surtout la nuit que cette splendeur devient plus vive, lorsque le poisson est peu éloigné de la surface de l’eau ; les lueurs brillantes qui émanent de presque toutes les parties de son corps, ressemblent beaucoup a cette clarté de la lune, dont on croit voir ’image dans l’eau et qui est représentée par le disque lumi- neux du poisson. Le poisson que j’ai eu avait des ceufs que j’ai con- servés dans l’alcool. D’aprés ce que m’a rapporté le pécheur qui a pris le poisson, il en a rencontré plusieurs qui étaient échoués sur la céte, aussi prés de l’embouchure de la Grand’Riviére. I] n’a pas été possible de ies préparer, en raison de l’état de décomposition dans lequel ils se trouvaient. J’ai consulté d’anciens pécheurs sur ce poisson, ils m’ont tous déclaré quwils ne lavaient jamais ren- contré en mer. Un fait curieux se rattache a l’arrivée de ces deux espéces d’orthagoriscus sur les cétes de Maurice et tendrait 4 prouver qu’ils vivent en haute mer. Quelle est la cause qui les a poussés sur la cote? Serait-ce pour déposer leurs ceufs? Les deux espéces portées & M. Liénard et l’espéce actuelle sont arrivées dans la partie Nord-Ouest de l’Ile et pour ainsi dire dans un état maladif, quia permis de les prendre trés facilement. Tl faut remarquer que c’est en hiver qwils ont paru sur la cote, en Aott et en Juin. Il semblerait on 45m que c’est la méme cause qui a produit le méme fait, pour explication duquel je ne puis recourir qu’a des suppositions qu’il n’est pas possible de justifier. J’ai fait faire plusieurs photographies de ce pois- son que j’ai expédiées aux plus grands Muséums de YHurope, afin de savoir s’ils le possédent et sous quel nom il est décrit. V. RoBILLARD. ANNEXE B. (Voir séance du 28 Octobre i884, page 9). Report of Mr J. A. Despeissis, Commissioner for Mauritius at the Calcutta International Exhibition Port Louis, 6th June 1884, The Honorable The Colonial Secretary. Sir, Agreeably to the instructions contained in your letter, bearing date the 3rd November 1883, I have the honor to submit for His Excellency the Governor’s information, a brief sketch of the results of the Cal- cutta International Exhibition, so far as the Colony is concerned ; together with some notes, describing the manner in which some of the industries which are common to our Island and India, are carried on in that peninsula. wai AG nee First of all, it gives me must pleasure to state, that, im that International competition, Mauritius has again well maintained the reputation which she has so justly attained for her staple products ; and that in Calcutta, as well as in Melbourne and Paris, her exhi- bits have met with the distinguished mention which has won for her products the same favorable notice in all the great International shows to which they have hitherto been sent, to meet with the world’s competition. At the Calcutta International Exhibition there were forty four Exhibitors who obtained twenty two Medals and ten Honorable Mentions ; viz: 5 Gold Medals, 5 Silver Medals and 12 Bronze Medals ; a result which, I trust, shows for the excellence of the Exhibits contributed by the Colony. It is however to be regretted, that they were uot more diversified in their nature, as several other petty industries of our island, might have sent in fair samples of their pro- ducts, which, I am confident, would not have passed without notice. Nevertheless, as it is, our Colony is now well known in the Presidency of Bengal, with which she keeps up constant intercommunication, and where her capabilities and industries are fully appreciated. SUGARS The staple products of the Island were, as usual, of the very finest description, and it would even have been desirable that, together with the large white crystals, vesous, first and second syrup sugars, the a AZ om Exhibitors should have contributed some samples of the lowest class of Sugars and the refuse of their fac- tories or molasses. ‘Thus, the public would have got an accurate notice of every steps followed in the mauufacture of sugar cane, and whilst our best sugars stood unrivalled, in the opinion of competent judges, our lowest marks might have sustained comparison with the Indian-made sugars. That these inferior classes would have attracted the attention of the Indian population, is unquestionable ; for, it must not be forgotten that it is chiefly our raw sugars which are sent to the Indian markets, and that it is only coarse sugar or goor which is made use of in the daily requirements of the natives of India. Amongst the Colonies which had exhibits in that Class, were British Guiana, the Northern Territory of South Australia, the Dutch possessions of Java, Sumatra and Samarang, the Straits Settlements, Ton- quin and Cochin China, the Presidencies of Bengal, Bombay and Madras and our Colony. Some of the sugars of Demerara were of a very fine appearance, specially the yellows and darkgrays, which are in great demand for the U. 8. of America. For that description of sugars the Plantation ‘ Hnter- prise” won a Gold Medal. The Northern Territory of South Australia con- tributed some yellow sugars obtained by open pan evaporation and concentration, from canes grown on very red ironstone lands and estimated to yield three wet AQ meee tons of sugar per acre. A South Australian Act has lately been passed with the Indian Government to facilitate and regulate the employment of Coolies from India in the Nortnern Territory ; but no arrangements have as yet been made for the introduction of Indian labourers. Pretty fine sugars were exhibited by the Dutch Settlements and were it not for the system of land tenure practised in that Colony, Java would be a suc- cessful rival of Mauritius. Situated between India and Australia, with which they are in telegraphic communication, Java and the neighbouring islands have the great advantage of being close to our main sugar markets to which they also export a great pro- portion of this product. ‘They are besides very fertile islands and well supplied with labourers ; but no land can be purchased from the natives to whom the whole country belongs, and who lease it for a specified crops, —sugar cane, cereals or tobacco— after which, the land is restored to the native proprietors ; so that, the Capitalists, most of them Huropeans, feel very reluctant to invest their money in a way which is more fruitful in insecurity than large profits. The sugars contributed by the Colony of Penang, were of a rather inferior quality. The same may be said of the Sugars centributed by Tonquin and Cochin China. Our most formidable rivals were the Presidencies of India. mo AD ee The Cossipore Sugar Co. got a gold medal for refined sugars, though it was generally considered that the refined sugars of the ‘‘ Rosa” factory, in Shabje- hanpore, N. W. P. Oudh, were both in respect of the size and brightness of the crystals far superior: At the last Universal Exhibition held in Paris that factory had been awarded a gold medal for refined sugar cane. Very fine also were the Exhibits of Messrs. Min- chin Brother & Co. of the Aska sugar works, in the Madras Presidency. The cane juice is extracted by an application of the diffusion process, patented by Messrs. Minchin & Co. Though most of these sugars were rather fine looking, their local consumption is very limited, which may be accounted for by the use of animal charcoal in the clarification of the juices, and every body know that nothing can induce the high caste Hindous to feed upon what has directly or indirectly been obtained from animal life. In the Economic Court of India were exhibited a Collection of Raw Sugars. A few notes on the culti- vation and manufacture of sugar by the Natives of India, may prove interesting. Sugar cane is indigenous and very extensively cultivated in India, and specially in Bengal, where every Fyot, or native cultivator who can command one or two acres of suitable land, grows a patch of sugar cane. When the cane is ripe, he squeezes it on or near the field, with an inexpensive mill ; evaporates the juice in a shallow open pan, making a concrete sugar or goor, for which he finds ready sale in the nearest bazaar. I have not heard of one instance of HKuropeans cultivating on their own account large plantations of sugar canes, as it is considered that no one can produce the cane extract so cheaply as the Ryots do by their simple methods. The varieties of canes grown, may be divided into two classes: lo. Food Canes. 20. Canes for the ex- traction of sugars. As far as the informations I have been able to get on the subject are correct, the varieties the most appreciated, are the Mango, the Bhoorli and the Barookh canes. The Barookh canes mature and can be squeezed and manufactured into goor or concrete sugar, much earlier than the other varieties ; but, the Mango and Bhoorli canes are considered more healthy and superior, both with respect to quantity and quality of the juice, T had made arrangements for the introduction of these varieties which might have been stored in War- dian Cases; but I have been compelled, by the prospect of a long voyage, to give up my project, and besides, the canes I have been able to see, did not seem to me healthier than some of the varieties we pos- sess and I could not make sure that these varieties were free from blight; a consideration of great moment, when introducing new species where speci- mens of the same kind exists in a great extent. The ryot cuts cane only enough for the day, or, am 5] oo if the heat is too oppressive, for the night’s work. He passes them one by one, or two by two, through the crusher, consisting of a couple of small grooved verti- cal rollers, and worked by a lever from above. These machines, very compact and simple, are easily repair- ed, when out of order, on the premises, by the mistree or native Carpenter. The juice falls unflltered into an earthen vessel, from which it is poured into an open and shallow pan in which the liquor is boiled down to a proper density, and then poured for cooling into a circular mould made of Bamboo matting. These form the goor, which has the appearance of a cake of bees- wax, the raab or jaggery is made in a similar way, except that the juice is not concentrated to such an extent as when making goor. The raab is stored and sold in earthen jars. That a vast amount of fermenta- tion changes crystallisable, into uncrystallisable sugar of glucose is obvious, but the ryot is by no means to be induced to use more scientific processes, so blindly does he stick to his most erroneous practices ; and it may be said, that, since more than a century, native sugar industry in India, has not been improved by an iota. From the goor or jaggery, a better class of sugars ig made, the goor chuckees or cheeses are broken up and mixed with water in a pan or evaporator. Fresh cow’s milk is then added in certain proportion and coagulates the impurities which are skimed off. The content of the pan is then filtered through a cloth and ae 52D mm boiled again to the crystallising point. A definite quantity of castor oil seed water is then poured into the syrup, with the effect, it is said, of making the molasses run off the sugar crystals. That mixture is then placed in earthen jars or coolers, having a hole in the bottom and over the hole, a piece of mat, to preveht sugar escaping with molasses. After several days, the crystallisation is made and a layer of “ Senar” ‘ Valisnaria spiralis,” a weed growing on the banks of rivers, is placed on the sugar. That weed withers very rapidly, the juice of which passes through the sugar and cleans itin a remarkable manner, and thus the chinz or best class of native made sugar is obtained. Some samples of palm sugar were also exhited. The plantation of palm trees are cultivated throughout ropical India. The ryots climb the tall trees with the aid of notches cut in the bark, making an incision close to the leaves, which let the juice ooze out in gentle drops into earthen jars which are fastened below the incision and left to hang all night on the tree. The sap thus collected is boiled down to a proper density in open pans and a kind of thick molasses or Jaggery obtained. Two kinds of trees chiefly yield palm sugar : lo. The Palmyra Palm, very extensively culti- vated in the Madras Presidency. 20. The wild Date, Phenix Sylvesiris. In conclusion, it may be said that the specimens of sugars sent in by Mauritius were considered ac- cording, to the jurors’ report on the subject, the best represented at the Exhibition, and that, the two other gold Medals awarded in that Class, having not been won by the Colony, is only in consequence of her having no samples of refined sugars and of sugars of the special shades exhibited by Demerara. Some very fine sugar-candy was also exhibited, which deserve a special mention. VANILLA Next to sugar in importance and equal to it in quality and beauty, were our exhibits of Vanilla. Java, Demerara, Tonquin and Cochin China had also samples in that line ; but none, and by far, could be compared with the samples of “ Vanille givrée ” contributed by Messrs. de Rosnay, Joly and Langlois, and Mr. A. Baudon. These pods, were certainly of very superior quality and would compare favorably, even with the best Mexican Vanilla. The Vanilla of M. J. Langlois, of Seychelles, was also very praiseworthy. As directed by Mr. Bandon, his box of Vanilla has been offered at the close of the Hxhibition for the Marchioness of Ripon’s acceptance. ‘The other boxes met with ready sale in Calcutta and were much appreciated. The Vanilla used in India, is from America, and is imported from England, which is the cause of extra expenses, which might be avoided, were the Mauritius product equal, if not mm 54 om superior, in quality and inferior in price to that kind of spices they get in India, exported to that peninsula. Moreover, I am confident that Bombay, Madras and Calcutta might prove good and paying markets for our Vanilla ; and it belongs to the persons inter- ested to snatch to our profit, by correspondences and other informations, from the American products, a new market, nearer to us, than our European markets. Whilst in India, I have been asked some inform- ations on our mode of cultivating and preparing that delightful epidendron. The Governmeut of Bengal wishes to encourage that new industry, which, they hope may be a successful one, and on that matter, I had occasion to formulate my opinion on the constant failure which has always attended every attempt made in growing that orchid in Bengal. Like most first efforts, there was a good deal of groping about in the dark, in the beginning. The plants, not being placed close to trees on which the aerial roots might suck out their life, soon withered and died. That was soon remedied ; but, the great transition in the temperatures in the cold and hot seasons, — more than 50° F'.— is hurtful to the proper growth of the plant. Then supposing that the creeper gets flowers, it is very seldom that pods ensues, and that may be accounted by the flowers not having been properly fertilized, which has led to the erroneous opinion, that Vanilla is not fruitful in India. Then, supposing that some pods are obtained, they se never attain to ripeness on account of the heavy amount of rain which falls nearly exclusively during four consecutive months in the year, causing a great falling off of the pods. Ina word it is a matter of doubt, whether Vanilla growing will ever prove a remunerative industry in India. SPICES Of the other spices, we had cloves and cinnamon ; a sample of mace and nutmeg could not be sent in time, It must not be forgotten that it is to the zeal of Mr. Poivre formerly Intendant des Isles de France et de Bourbon, that we owe these spices. Collected by his care, at the cost of the utmost dangers, in the Molucca Islands, Poivre entertained the hope, that they might prove for the future to the Colony, the same source of wealth which the Dutch, who had monopolised the export of these spices, got in the Netherlands’ India. In Mauritius, these spices cultivated according to the instructions furnished by Mr. Poivre, thrived re- markably well and young seedlings were forwarded to Bourbon, the Seychelles and Cayenne, where, in sign of acknowledgment, the inhabitants erected to that honest man a memorial in the Botanical Gardens, at the cross-way of four fine avenues of Clove-trees. These spices are well acclimatized here, and their fruits are as fine and as flavoured as those from the islands which constitute their natural habitat. COFFRE Our sample of Coffee, was not so fine looking as some of those from Java and Ceylon, which are passed through sieves and classed according to the size of the beans; but, they can well stand comparison, with regard to their aromatic smelling to the best varieties of Coffee. The beans exhibited, were of the Moka coffee, introduced in Bourbon and Mauritius directly from Yemen in Arabia. I had a small portion of it torrified and tasted, with a favourable result. The fact of there being but one exhibit of that product, is due to the presence of the leaf disease which is caused by a fungus, the Hemileia Vastatrix, pointed ont in 1880 by Mr Daruty, Secretary to the Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius, in our coffee plan- tationg, as well as in those of Reunion, a pest against which no remedy has as yet been discovered. Unfor- tunately, no specimen of the newly introduced coffee, the Liberian coffee, a hardier and larger variety than the Cofea Arabica, has been exhibited. But, although this variety, propagated from a few seeds introduced six or seven years ago by Mr Daruty, is much appre- ciated, the amount of cherries is still triflimg. This variety seems to stand better the Hemileia Vastatriw than the ordinary coffee. In India the coffee culti- vating region are the Southern Provinces, which supply most of the coffee consumed in that peninsula, and export large quantities to other countries. ‘The coftee crops of Southern India and Ceylon have suffered much of late from the same blight which have des- _troyed our Coffee plantations. RICH A good sample of creole rice was sent by Mr Du- montet of Herney Estate. It is again to Poivre, to whom must be attributed the credit of having introduced it. During his vo- yages, he was very anxious in collecting the most useful plants. to introduce, and acclimatise in the Isle de France. It is from Cochin China, that he brought the dry rice which is cultivated on mountains and need but a temperate heat and no irrigation. Several crops were made, but, after the departure of Poivre, the culture of the precious seeds were committed to the care of negro slaves, who irrigated them as well as the other varieties and henceforth, that rice was, if not destroy- ed, at least deeply modified in its most valuable proper- ty. It may be added that it is second to none, specially to the sick and convalescent. ARROWROOT Some excellently prepared arrowroot starch, crisp and dry, and having all the qualities of the very best starch, were exhibited in the Mauritius Court. It is to be regretted that no samples of Manioc flour and Tapioca were sent in, though, very good tapioca is manufactured in the island, and manioc plantations— Jatropha Manihot—extensively cultivated. — 58 — LIQUEURS In that department, our exhibits attracted equally the favourable attention of the several juries. The liqueurs and spirits contributed by Mr. Martial were well esteemed and will but improve with age. The aerated waters and sparkling lemonades of Messrs. Baissac and Pochard and of Mr. Watson, sweeter than the Indian made lemonades, were highly appreciated by the natives of India, who are very fond of all sorts of sweet drinks and confectionary. FIBRES The very fine and almost complete collection of fibres, scientifically arranged in the alphabetical order of their Latin names, exhibited by the Botanical Gardens, met with due attention. The number of fibrous plants growing in Mau- ritius is somewhat considerable and not less than 119 varieties were represented in the Collection from the Botanical Gardens. Most of them, had no mercantile value ; but, on the other side, fine samples of fibres from the aloes, manilla hemp, the pine apple, New Zealand flax &c. &c., were well represented. That collection, was only inferior to the one exhibited in the Hconomic Court of India. Strange to say, no specimen of China grass and of the Rheea fibre, or vegetal silk, was represented, although a few years ago, a serious trial of them had been made in the island, which proved unsuccessful, only by the difficulty of getting the bark separated wnee_ 59) ) nee from the fibre ; no suitable machine having been in- vented. Several fibre cleaning machines were shown at work in the exhibition, arrangements having been made for a constant supply of the raw material. Amongst these were remarked the Aloe fibre machine such as itis employed in Mauritius, and a machine patented by Dr. Forbes Watson, partly mechanical, partly chemical, to prepare the rheea fibre expedi- tiously and cheaply. SILK The first attempt to introduce systematic cultiva- tion of silk is due to Mr. Toussaint de Chazal, who brought down with him from India in [814, various economic plants, including the varieties of Mulberry known as Morus Alba and Morus Tartarica, and also the eggs of the common indian silkworm. To foster and encourage this industry, our first British Governor, Sir R. Farquhar, gave Mr. de Chazal about 25 Indian convicts, all caste men, from the neighbourhood of Benares—who had been sentenced in India for rebel- lion and the last of whom died in 1850. But though numerous endeavours were made by residents to accli- matize such a promising branch of industry, by Messrs. Descroizilles, Dupont, Perrot and quite a host of planters, their persistent efforts all failed before the rapid extension and all absorbing cultivation of sugar, the export of which ran from less than 468 tons in 1812, to over 132,820 tons in 1878. — 60 — OIL The ‘ Magasin Général des Huiles” contributed avery fine sample of Cocoa-nut oil, certainly second to none represented in the exibition. The cocoa-nut tree, Cocos Nucifera, is extensively cultivated throughout India, along the sea coast and in Ceylon. The quantity and value of the cocoa-nut oil exported from these countries is considerable. The oil is extracted from the kernel, in the primitive native mills worked by bullocks, as in our dependencies, and also, in some places, by mills propelled by steam power, which also prepare large quantities of the coir fibre, yarn and watting. TOBACCO Only one exhibit was represented in that class, in the shape of snuff, which, though they might be considerably improved, got a Medal. Numerous exhibits of Tobacco could. be seen in the Exhibition, chiefly from America, Java in India. Of the American tobacco, there is little to say, and it should be highly desirable that a fair trial of them be attempted in the island. With that object, I have succeded in obtaining a collection of seeds and among others, the best varieties, viz: Havana, Vir- ginia, Connecticut, Kentucky and Maryland, which I have introduced and distributed among some residents taking great interest in nicoticulture. India is a great producer of Tobacco and each of the three Presidencies had of that article an attractive display. The quality and price of Indian tobacco vary con- siderably ; the Hinglee and Moteeharee varieties reaching the highest price and being considered the best. They are extensively cultivated in Bengal and I have made arrangements to receive by post, parcels of the seeds of both as soon as they have entered in maturity. I should also suggest that seeds of Tobacco grown in Burmah be introduced from Rangoon. The Burmah cheroots are the best to be obtained in India, and are rather scarce as the indigenous sup- ply is quite inadequate to meet even the local demand. Very good also is the Tobacco grown in the Dutch Colonies of Java and Sumatra, which is much appre- ciated for its pure flavor. map oF Mauritius Mr. Descubes exhibited his very fine Map of our Island and got for it a Silver medal. NATURAL HISTORY Various exhibits were represented which belong to Natural History. Mr. Pelte, the agent in Mauritius of Mr. Liénard, proprietor of the Hxperimental Farm of Chebel, exhi- bited a Collection of Ostrich feathers, white, black and white, black, and grey. That industry has lately been started in Mauritius and there exists two promising farms. Melle. Pelte had contributed an almost complete can JBoss and very interesting collection of seeds from our forest essences, which, exhibited at our forthcommg show, will prove of considerable local interest. Nuts of the Coco-de-Mer, Lodoicea Seychellarum were presented at the close of the Exhibition, from the Royal Society of Arts and Sciences, to the Indian Imperial Museum. That remarkable tree, one of the most gigantic of the Seychelles flora, grows only on two islands of the Archipelago, Mahé and Praslin, and it seems that, nowhere else it finds the requisite conditions which it does in its natural habitat. I think that, some six or Seven years ago, several dozens of young Cocos-de- Mer were received by our Botanical Gardens, but, I am ignorant, how long the plants have lived and whether there are still some specimens extant. It is agreeable to me to state in conclusion, that the Colony has obtained so fair a share in the prizes awarded at the exhibition, as is evinced by letter dated, Calcutta 11th March 1884, and that that success is in a great measure attributable to the Committee appoint- ed for the purpose of collecting exhibits, which were all select and choicely collected. It is also pleasant for me to acknowledge the assis- tance given to me, whilst in Calcutta, by Mr. F. De La Mare, the Emigration Agent for the Colony. 1 have, &c. J. A. DESPEIsSIS, Commissioner for Mauritius, Calcutta International Exhibition. = 69 = ANNEXE C. (Voir séance du 23 Octobre, page 9). Are there any Volcanoes in Madagascar ? The answer given being doubtful, I made ita point to consult the Annual Magazine published at Antananarivo, from which I gather the following notes on the subject which I have no doubt will interest the Society. The Kditor of the Antananarivo Annual and Ma- dagascar Magazine, Revd. Mr Baron F.L.8., writes the following account of a holiday he made in company with a friend, in Hastern Imerina (the central province of Madagascar) “while spending a holiday a short *‘ time ago at Ambohidrahrimo, (a village North East “¢ of the Capital) on the borders of the forest of Hastern “‘ Tmerina, I went out one day to a spot from which “ Mr Wills (a colleague of the Hditor) had obtained a “* fossil —a beautiful and perfect leaf impression — “from a piece of hardened shale.” On a part of the road where there was an embankment, my attention was struck with the slaggy and scoriaceous appearance of the stones that had rolled down on the path. Get- ting out of my palanquin to examine them, I found that they were similar to many of the volcanic pro- ducts seen in Vakin? Ankaratra..., (a province South West of Imerina). I took a specimen with me for examination... After about half an hour’s ride we came suddenly upon a pond on the top of one of the nume- rous undulating hills call Vanétry, occurring through- out the whole of Central Madagascar. I saw at once that the depression in which the pond was situated was a crater. It had a weil rounded rim, a part of which was worn away. I found too that the hill was immediately above that part of the road where we had seen the apparently volcanic slag and scoriz... If this be an extinct voleano — and there is no doubt of it in my mind, —it has been but a small one, and active apparently for only a short period, as the matter ejected has been insufficient to form a cone. The crater is yet very perfect in shape, the volcano pro- bably being of comparatively recent origin, geologi- cally speaking, having suffered little from denudation... Slag and scorize were here embedded in the soil some of which had fallen out on the road. The matter ejected from this crater, as I interpret it, had become to some extent decomposed and coated with soil, but the harder and more enduring substance had remained as witnesses of former volcanic activity. Compared with some of the extinet volcanoes about Bétafo, this is one of very small dimensions, and from a distance cannot be distinguished from the surrounding hill. The volcano is about an hour oran hour and a half distance from Ambohidratrimo on the road to Anta- nanarivo. The fossils alluded to above are found in some shale, at the side of the channel of a small stream, which the natives had cut on the margin of their rice grounds ; a section of the shale being thus exposed, the lower layers of which are somewhat indurated while the upper are still quite soft. In this state are numerous impressions of the leaves of three or four species of exogenous plants and also of the stem of a large cyperaceous plant. I could discover no traces of animal organism... A few days after, I went to see some other ponds on hilltop, of whose existence I learned from enquiry of the natives. The water in the crater near Antanimena was very shallow and full of water plants, prominent among which were a specie of xyris (X. capensis) which was in flower and very abundant, the haréfo (a specie of Hleocharis near H. sphacélata) and a Cyperus (C. Baroni ? or C. elegans ?) I had no means of measuring either the size or depth of the crater, but judged it to be about 20 yards lone by 70 wide. It was oval in shape. The rim of the crater was from 12 to 20 yards deep. There was an exit for the water to the south or south-west. The breach had evidently been made simply by the erosion of superabundant water and not by any outflow of lava. There were no fragments of lava or scoriz lying near.—About a mile to the south west of the volcanic vent there is another, though somewhat smaller one, which also contains water, having marsh and aquatic plants chiefly round its margin.—After leaving this, Mr. Baron and his friend went to visit two more craters a mile or two to west of the one near Antanimena ; on reaching the top of one of the eG ce hills (an ordinary tanéty), Mr. Baron writes: We saw several small crater-like depressions ; but there were two which beyond all doubt were ancient volcanic orifices. They were only separated by the space of 30 or 40 yards of ground which formed the backbone of the hill. They were extremely similar in appearance, both having the breach in the rim facing north or north west. They were very small, the sheet of water in them being only 20 or 30 yards in diameter ; but from their close proximity and twin-like similarity formed striking objects...... This hiJl, the inclination of which averaged from about 15 to 20 degrees, was formed (the outer coating at least) of volcanic scorice and lapilli, many of which were lying loose on the sur- face. The characteristic cellular structure of these vol- canic products was plainly visible—leaving here Mr, Baron continuing to write, we went to a valley to the north, on the western margin of which was a whitish or greyish white kind of stone—merely a local deposit— which the natives call vatofangala, and which they use as fireflints. This stone was a hard compact kind of siliceous sinter (frequently found in volcanic districts) in which were invested numerous fossils of the stems of a plant from { in. to nearly a } in. in diameter, striated longitudinally, and jointed at intervals. The plant was undoubtedly an equisetum, having its fistular stem filled in with the siliceous deposit. The stone was very full of those fossils and, doubtless, others of a different kind would be found by proper rexamination sas Gig) of prepared slices ; in a specimen gathered there was a fossil in appearance something like a pipe-coral, though it was nota coral at all. Possibly it was a lichen. It would be difficulty to say of what age the sinter deposit is, as equisita are found from the Car- boniferous system upwards to the Post tertiary ; but it may be mentioned 'that equiseta of the largu diameter of some of these fossils are certainly not found in Imerina at the present day. There seems, so far as I know, to be in central Madagascar, only one, or at most two, species of equisetum, both of which are mnch smaller in diameter ‘hen the fossil specimens And, moreover, these two species are exceedingly rare, whereas the fossil in the sinter are extremely abundant, so much so that these equiseta seem to have formed a prominent characteristic of the ancient flora of the neighbourhood—Another pond, within about a quarter of an hour or twenty minutes distance from the sinter deposit, was reached to the north east of the deposit, was reached to the north of the pond, near Antanimena. Here was what appeared the lar- gest crater seen as yet. It was a very perfect beautiful, oval crater, filled with water in which from on side to the other was an abundance of the haréfo rush. To the west of this again, on the next hill, there was, it is said, another similar basin-shaped depression, but without water. The sixth and last crater was then reached much smaller in diameter than the others but deeper. Scoriz were lying about in abundance on the western side of this volcano ; there was apparently no outflow of lava. After seeing these interesting volcanic pheno- mena, Mr. Baron was led to examine more closely the stones lying about in the neighbourhood, at a distance of four or five miles from the craters, and he found that a large fragment of apparently detached lava and scoriae were to be seen in every direction, and that at Ambohidratrimo itself the ejected matter was lying about on the ground, though no where was it so abundant as it isin some part of Vakin, Ankaratra. More over, in taking a careful view of the hill round about, Mr. Baron saw numerous oval and circular depression with the sides completely worn down as is frequently the case with volcanoes. But it is dangerous to make positive assertions without closer imspect- ion into the character of such depressions. As for the state and the sinter, a further search among these deposits would doubtless unearth the fossil remains or impression of other organisms, which might throw some light on the past géological history of Imerina, of which as yet so little is known. The six craters described above, though of much smaller dimensions than those in Vakin, Ankaraira, are situated on apparently ordinary ¢anety. Probably they are what Dr. Geikie calls “ explosion craters” and sir Charles Lyell “lake craters,” At least the description which the latter gives of the Pliocene Volcanoes of the Hifel might toa great extent be ee 1S oo applied to those under consideration. About ten or twelve miles further north, at a place called Ambo- divato, I afterwards found several other craters on a large comparatively flat-topped tanety, one of which was much greater in dimensions than any of those described above. All these volcanoes being so near the great Ankay and Antsihanaka plain, the bed of a former lake, one feels curions to know whether others may not exist along its margin or within a pro- ximate distance of it. Indeed at Ankéramadinika and Andrangoloaka, about a day south of Am- bohidratrimo, are to be found what appear to be fragments of lava of volcanic products and probably a proper search would lead to the discovery of voleanoes near these places. Perhaps it may be mentioned here that in a stream, in the forest near Ambohidratrimo, there is found a kind o£ opal in which are contaimed numerous Zeolites. In the same stream there are stones of basalt, while the forest itself covers what appears chiefly to be decaying granite and vertically inclined gneiss.” By the above notes we may infer that the Great African Island was one time disturbed by volcanic eruptions in the central Province of Imerina: but now the Island appears to be free from volcanic distur- bances. JAMES H'oresteER ANDERSON. ANNEXE D. (Voir séance du 20 Novembre 1884, page 12). Le Quinguina Colonial. Monsieur le Président, Messieurs, C’est pour moi un bien grand plaisir de vous pré- senter aujourd’hui de Ja quinine coloniale, préparée par M. Lionel Auffray, infirmier de la propriété Cluny, au Grand Port. Je tiens, messieurs, a vous dire tout d’abord que tout le mérite de cette préparation revient a M. Auffray. C’est lui qui, le premier, en a eu lidée, et je vous avoue que sije n’avais découvert acciden- tellement, dans une de mes inspections générales de Vhopital, les expériences que faisait M. Auffray, il est probable qu’avec les moyens qu’il avait alors, il serait resté plus longtemps avant que le succés ne couronne ses efforts. Une petite bouilloire dont le couvercle avait été cimenté avec du platre de Paris, servait de cornue, une moque en ferblanc, de ballon; il y avait aussi plusieurs autres ustensiles, trés ingénieux sans doute, mais tout-a-fait primitifs. C’est avec ces moyens que M. Auffray s’était cou- rageusement mis al’ceuvre. Je l’encourageais beau- coup 4 continuer, et le lendemain, je me procurais 4 la ville tous les instruments nécessaires que je lui remet- tais. Comme vous le voyez, messieurs, je n’ai pris qu’une faible part 4 la préparation de la quinine colo- a= 7] niale, et si je me suis permis de vous en parler, c’est que j’avais 4 coeur de faire ressortir davantage tout le mérite du travail de M. Auffray. D’aprés les renseignements que j’ai pu me pro- curer tant 4 Cluny qu’ailleurs, c’est en 1863 et 1864, que le quinquina fut introduit 4 Cluny. M. James Wiehé, alors le directeur du Ceylon Company, m’a assuré que c’est M. Horne qui, frappé du climat humide de Cluny, donna l’idée 4 M. Macpherson d’en planter, et je crois savoir que c’est M. Horne lui-méme qui en planta le premier, dans l’emplacement de la maison principale de l’établissement. Ces plants vinrent 4 merveille ; quelques années aprés, M. Macpherson put faire faire des marcottes et les planta sur le versant de la montagne ‘ Mare An- guilles” et dans l’enceinte de Vhépital ; la réussite fut pour la seconde fois compléte ; mais plus tard abandonnés et envahis par les framboises maronnes et les herbes, les plants de la montagne périrent tous ; les premiers plantés (ceux de la cour) auraient tous subi le méme sort, si M. Auffray ne m’avait donné Péveil. Je m’adressai alors 4 M. EH. Hardy, le pro- priétaire de Cluny, qui sur le champ mit plusieurs hommes 4 la disposition de M. Auffray, et c’est grace a lui, Messieurs, que l’on put sauver du naufrage plu- sieurs plants d’une assez belle venue, mais qui mal- heureusement ont souffert. Je regrette de ne pouvoir vous présenter quelques troncs de ceux qui sont morts, car d’aprés ce que lon m’a dit, plusieurs d’entre eux avaient atteint un dia- métre de plus d’un pied. Ceux qui existe actuellement a4 V’hépital (une cin- quantaine environ) peuvent avoir de 14 4 15 ans, les plus beaux ont de 18 4 20 pieds de haut, et leurs troncs ont bien de 4 4 6 pouces de diamétre. (Je vous ai porté un tronc mort récemment qui vous donnera une idée de ces quinquinas). Les écorces employéss 4 la fabrication des divers produits qu’a obtenus M. Auffray, produits que je lui ai conseillé d’envoyer a la prochaine exposition, ont été enlevées de tous les arbres indistinctement. Planté, comme il |’a été, c’est-d-dire en semence, le quinquina vient trés bien a Cluny, depuis je me suis assuré qu'il poussait non seulement par marcottes, mais encore par boutures ; il y a deux ans, j’en plan- tais dans l’enceinte de Vhépital de létablissement “ Hau Bleue,” et j’ai le plaisir de vous dire que plu- sieurs plants sont aujourd’hui des arbustes d’une belle venue. Le quinquina atteint, au bout d’une dizaine d’an- nées, de 12 4 16 pieds et a un tronc assez robuste pour que l’on puisse lui enlever une certaine quantité de son écorce sans porter atteinte 4 sa vitalité. I] ne s'agit que d’un fort) moussage pour conserver un peu Whumidité et soustraire la plante dénudée a l’action du soleil et de lair; ainsi traitée Pécorce ne tarde pas a se déyelopper et 4 couvrir le tronc de nouvean. Comme dans toutes les cultures, Messieurs, nous am 73 am avons aussi affaire 4 un ennemi dans la culture du quinquina. Nous avions attribué Ja mort de plusieurs arbustes 4 une cause purement climatérique ; mais aprés quelques recherches, nous avons découvert que ces arbustes étaient tués par une larve. Je vous en préente quelques-unes recueillies dans le quinquina méme: c’est ainsi qu’a été tué Varbre que voici, et dans cette branche morte, il vous sera facile d’en découvrir, je crois. Ce n’est que depuis quelques jours seulement, que j'ai pu me procurer l’insecte complet ; vous étes a méme de l’observer ici; j’en chercherai le nom scien- tifique et vous tiendrai au courant de la question. Cette larve attaque le quinquina dans son écorce et s’étend ensuite sur toute la plante; 1a of a passé cet insecte, l’écorce et le bois se desséchent, perdent toute leur amertume et meurent; cette partie morte gagne les parties saines, les insectes se multiplient et la plante attaquée de haut en bas périt bientét. En présence de cet ennemi, la question suivante se pose d’elle-méme. @- Y aurait-il avantage 4 cultiver le quinquina Qo Maurice vu la mortalité considérable des plants Cluny ? N’y aurait-il pas 14 un écueil contre lequel vien- draient se briser plus tard toutes les tentatives et les dépenses que l’on pourrait faire pour cultiver et pro« pager cette précieuse plante & Maurice ? Eh bien, Messieurs, ces questions ont 6té résolues ! Je dois vous dire d’abord que si beaucoup des quin- quinas plantés 4 Cluny sont morts, c’est qu’on ne s’en occupait pas beaucoup et qu’ils manquaient des soins nécessaires 4 Jeur culture. J’ai observé que si malade que soit un quinquina, il est toujours temps, 4 moins que la plante ne soit tout 4 fait désorganisée, de remédier au mal; pour cela il ne s’agit que d’enlever toute la partie morte du malade, et tuer l’insecte et de couvrir le tronc ainsi dénudé d’un peu de mousse ; il est nécessaire cepen- dant d’arroser ces mousses de temps en temps afin de conserver l’humidité requise au développement d’une écorce nouvelle. Comme vous le voyez, Messieurs, le mal n’est pas irréparable ; il ne s’agiraif que d’un peu de surveillance : il faudrait soigner la plante malade dés le début et détruire l’insecte avant qu’il n’ait le temps de la ravager. Si le borer était un obstacle 41a culture de lacanne 2 Maurice, il faudrait aussi renoncer 4 la culture du quinquina, mais je crois pouvoir vous certifier que le quinquina est bien moins attaqué que la canne. J’ai eu occasion de voir des quinquinas 4 Curepipe, ils semblent ne pas étre attaqués du tout et sont d’une magnifique venue. D’aprés ce qui précéde, le quinquina rencontre & Maurice tous les éléments nécessaires 4 sa culture ; seulement, comme partout ot il croit, on le voit préfé- rer une altitude élevée, froide et humide, il ne faudrait s’attacher & le cultiver que dans les quartier élevés. Sant fee Htant prouvé que le quinquina vient trés bien a Maurice, soit en semence, comme vous le dira M: Van- kersbilk, quia trés bien réussiavec des graines que M. Despeissis rapportait de Inde derniérement, soit par marcottes ou par boutures comme 4 Cluny, ou a Hau Bleu, chacun pourrait se demander si le quinquina colonial contient assez de quinine pour en permettre Vextraction avec profit. Cette question importante, Messieurs, a été résolue par M. Auffray, et je ne saurais trop faire ressortir ici le mérite de l’analyse faite par lui. M. Auffray a obtenu, d’aprés la méthode suivie ordinairement, (méthode que vous trouverez dans Dorveau) 18 grammes de sulfate de quinine et 4 gram- mes de sulfate de cinchonine par kilogramme d’écorce avec épiderme ; ce rendement, Messieurs, correspond a celui obtenu du Rouge pale de I’ Hquateur. Voici maintenant le quinina et la quinine coloniale ; vous étes 4 méme de suivre dans ces dix flacons tous les degrés de la préparation depuis l’écorce jusqw’a la quinnine. Cette quinine est chimiquement pure ; vous ob- tiendrez les mémes réactions qu’avec celle que mous importons 4 grand frais dans la colonie; seulement, vu la petite quantité produite ; il ne m’a pas été possible de l’expérimenter ; je ne puis donc vous parler de son efficacité contre la fiévre ; je me propose de faire des expériences plus tard et de vous en parler 4 une de nos prochaines réunions. — 776 — Voici aussi du sulfate de cinchonine obtenu aprés la crystallisation du sulfate de Quinine. Les arbres qui ont fourni ces écorces et cette quinine paraissent étre, d’aprés la description botanique de Weddel, le “ Cinchona Succirubra,” M. Daruty me Va aussi assuré. Messieurs, vous ne serez pas étonnés que la pro- duction de cette petite quantité de quinine a cofité plus qu’une quantité égale 4 une pharmacie ; mais ai-je besoin de vous dire que les expériences sur une petite échelle cotitent toujours plus que les grands expérien- ces, et puisque d’aprés l’analyse de M. Auffray, le quinquina colonial contient autant de quinine que celui des autres pays, je ne vois pas pourquoi nous ne pro- duirions pas notre quining nous-mémes. Messieurs, je crois pouvoir hardiment avancer qu’il y a un pas Ge fait dans le progrés. Dans un pays figvreux comme le nétre, malheureusement, dans un pays ou la consommation de la quinine est de 10,000 onces par an (d’aprés les ducuments officiels bienveil- lamment mis 4 ma disposition par M. Lumgair,) équi- valant avec les autres préparations de quinquina & une dépense annuelle de Rs 110,000, d’aprés une Minute du Conseil du Gouvernement de 1881, je me demande pourquoi on ne cultiverait pas le quinquina & Maurice 5 la chose en vaudrait bien la peine ; car si nous produi- sions de la quinine nous-mémes, ce serait non seule- ment une nouvelle source de revenus pour la Colonie, mais encore ce précieux médicament cotterait meilleur a ye marché et quand on pense a ce qu’a couté la quinine a ’époque, quand on pense au grand nombre de mal- heureux qui ne peuvent s’en procurer et qui au bout de quelque temps, tombent dans cette cachexie palu- déenne que vous avez di remarquer, quand la mort n’a pas déja enlevé sa victime ; je ne puis que faire des vueux et souhaiter que cette importante question ne soit pas abandonnée, et je prie la Société de s’en eccuper, de demander au gouvernement de faire venir des plants et de les propager le plus possible dans la colonie. Le moment est d’autant plus favorable que nous avons ’heureuse chance d’avoir 4 la téte du pays un gouverneur comme Sir John Pope Hennessy, un gouverneur qui cherchant avant tout l’intérét de Mau- rice et des Mauriciens, ne manquera pas de donner son puissant appui, j’en suis stir, 4 une question d’un si grand intérét pour nous. P. 8. Caauvin, uD: Rose= Belle, 19 Novembre 1884. ANNEXE EH. (Voir Séance du 20 Novembre 1884, page 12.) Coquilles terrestres fossiles de Maurice Parmi les coquilles terrestres qui sont spéciales & V'Tle Maurice, les suivantes ne se trouvent qu’a l’état fossile et n’ont jamais été trouvées vivantes : Cyclostoma. tricarinatum i scabrum Cyclostoma verticillatum a dissotrapis A trissotrapis 1 vacoente 5 carinatum i. viterdram 9 Lienardi . unicolor Helen Dupunti *s cyclaria Papa __helodes sf brevis majuscula Le méme fait se présente pour I’Ile Rodrigue, la Réunion, Madagascar et la Nouvelle Calédonie, ot plusieurs espéces de coquilles terrestres ne se ren- contrent qu’a l'état fossile. L’extinction de ces espéces nous conduit natu- rellement sur le domaine de géologie. Par exemple pour ce qui concerne Maurice, depuis quelle époque les espéces qui s’y trouvent ont cessé d’exister ? quelle est la cause de la cessation de leur existence; les. espéces dont la coquille est plus épaisse se trouvent enfouies, 4 3 et 4 pieds de profondeurs, sur les bords de mer et celles dont la coquille est plus légére se trouvent sur les montagnes, sous des biocs de pierre. Ces espéces n’ont dit disparaitre qu’a la suite d’un cataclysme quia eu lien surle globe terrestre, Soit par Vaction volcanique, soit par un déluge quia complétement couvert les localités que jindique ; ces espéces ont dii périr par l’action de Peau, ot elles ont été noyées. Quoiques-unes qui ont des opercules, les ont conservées, ce qui prouve qu’elles vivaient lorsque Ja cause de leur destruction les a surprises. A quelle époque ce cataclysme aurait-il eu lien ? il est trés difficile, pour ne pas dire impossible, de répondre d’une maniére positive. A mon point de vue, l’eau seule a pu causer extinction de ces espédces V. RopiLLarp. ANNEXE F. (Voir Séance du 20° Novembre 1884, page 12), Le Papier de Bagagse. Messieurs, Vous vous souvenez qu’é une de nos derniéres réunions, le Dr Poupinel de Valencé vous.a fait voir un échantillon de pate & papier fabriqué dans la co- lonie avec de la bagasse ; cette pate a papier était, si je ne me trompe, estimée sur les marchés Australiens 3 £10 le tonneau. Beaucoup de personnes se sont depuis préoccupés des chances de succés qu’offrirait une industrie de ce genre, qui, venant tout naturel- lement.se greffer sur l'industrie sucriére, tendrait a diminuer dans une mesure importante, le prix de revient du sucre 4 Maurice. R Hn Allemagne, ot lindustrie betteraviére 4 sur- tout progressé, il est permis de croire que les fabricants n’auraient rencontré que des déficits, s’ils avaient seulement compté sur le sucre contenu dans les cellules de ces racines, pour se payer de leurs débours et s’as- surer des profits. C’est ainsi qu’on a toujours raisonné a Maurice, et lorsqu’on a tracé un paralléle entre la betterave et la canne 4 sucre, on s’est toujours étonné que la plante la moins saccharifére lutta avec succés et avantage contre une rivale plus riche en matiéres. sucrées, On oublie trop facilement, que tandis que les planteurs de cannes ne retirent de leur matiére premiére qu’une partie du sucre qu’elle contient et brilent bénévolement le reste, les betteraviers extraient au contraire la presque totalité du sucre de la bette- rave ; et que, loi de négliger leurs résidus, ils en retirent d’importants profits. C’est ainsi que la pulpe, sert & nourrir le bétail, et qu’une quantité fort notable de potasse que l’on extrait aisément des mélasses, trouve couramment dans le commerce, un prix moyen de 1 fr. le kilo ; et une industrie mére donnant nais- . sance 4 plusieurs autres, elles se soutiennent toutes, et les intéréts de chacune se trouvent ainsi protégés. Mais, ces réflexions m’ont écarté du sujet de cette note quia pour but de vous présenter ces échantillons de papier. Je le fais de la part de M. Félix qui a été longtemps professeur de Chimie au Collége Royal et qui, pendant un séjour de 18 mois qu'il vient de faire en Europe s’est mis au courant des nouveaux perfec- tioanements qu’on a apportés dans la préparation de la pate & papier. ot OS] =e Les échantillons que vous avez entre les mains sont : lo. Du papier fait exclusivement avec de la ba- gasse’; sa valeur suivant l’estimation d’experts spéciaux est de £90 par tonneau. 20. Du papier fabriqué avec 2]3 de bagasse et 118 de pulpe de bois (sapin) Ce papier vaut de 42 a 45 £ la tonne. Comme vous le voyez, ces échantillons qui sont le résultat d’un premier essai sont fort acceptables ; ils ont ét6 fabriqués 8 ? United Paper mills, dans le comté d’ Essex. Le procédé quia servia fabriquer ce papier est a peu pres le méme que celui employé dans certaines usine pour préparer de la pate 4 papier avec du bois, et dont les deux agents principaux de pulpéfaction et de blanchiment sont : la vapeur 4 haute pression et le sulfite acide de magnésie. Ce procédé est récent, et grace 4 certaines modi- fications dans le modus factendi, dans son application 4 la bagasse, M. Félix, de concert avec un fabricant de papier d’Angleterre, a pris brevet pour extraire pres- que la totalité dw sucre de la bagasse, tout en la blan- chissant de maniére a obtenir une pulpe qui a servi 4 fabriquer ces échantillons de papier sur lesquelles j’ai appelé votre attention. Par ce procédé, le sucre extrait paye tous les frais de manipulation, et pour celui qui n’achéterait pas la matiére premiére la pulpe toute blanchie resterait comme bénéfice. Co méme ‘hrevét vient d’étre pris aux Antilles, et une compagnie est en instances auprés des gouver- nements de plusieurs colonies sucriéres pour en obtenir le privilége exclusif. A la Jamaique, une usine fonc- tionne deja, et nous ne tarderons pas 4 savoir avec quel succés. Tl serait parait-il plus avantageux de fabriquer tout d’une piéce et 4 Maurice méme de beau papier; la bagasse verte étant facile a blanchir et le sucre qu’elle contient dans ses tissus n’étant pas encore in- terverti.— De plus, grace 4 l’exploitation prochaine, qu’il nous est permis d’entrevoir des mines houilléres de Madagascar, nous pourrons affecter 4 I’alimenta- tion d’une nouvelle industrie, annexe de Il industrie sucriére, et aussi importante qu’elle, les quantités énormes de bagasse qu’on engiloutit dans les fourneaux des usines. Je ne m’étendrai pas davantage sur cette question si intéressante par nous, M. Félix se réservant de vous communiquer lui méme, a une de nos prochaines séances une note plus compléte, dans laquelle, il vous donnera tous les détails techniques et pratiques qu’elle comporte. J. A. DESPEIssis. ae 83 om ANNEXE G. (Voir Séance du 20 Novembre 1884, page 15.) Les Sueres de l’Inde Messieurs, Les quelques échantillons de sucres que vous avez sous les yeux, vous donnent une idée assez nette de tous les efforts qu’auraient a faire les Indiens pour arriver & produire des sucres qui puissent étre compa- rés aux ndtres. Tandis que Maurice a pris place 4 la téte des Colonies sucriéres pour ce qui concerne la manufacture du sucre de canne, ’Inde, au contraire, emploie a les confectionner, les mémes moyeus primitif dont elle usait, il y a mille et douze cents ans. Les échantillons qui vous sont présentés, et qui doivent figurer dans la collection des colonies sucriéres a ? Exposition Intercoloniale qui se prépare, sont des échantillons de ce sucre grossier, préparé au moyen de procédés tout-d-fait primitifs, et qui entrent pres- qu’exclusivement dans la consommation journaliére des différents peuples de Inde. Ce sont: du Goor, du Raab et du Jaggery. La canne a sucre, indigéne dans |’Inde, est culti- vée dans toute l’étendue presque de la péninsule hin- doue, et chaque ryot, ou laboureur qui peut disposer de quelques arpents de terre convenable 4 cette plante, fait alterner une coupe de canue a sucre avec d’autres at OR Neem cultures, le plus souvent, du riz, du millet et d’autres grains ; car, il a appris par expérience, qu’en établis- sant une rotation dans ses récoltes, il conservera a la terre sa fécondité premiére. Les variétés de cannes cultivées peuvent étre divisées en deux classes : lo. Les cannes destinées 4 l’alimentation. 20. Celles qui doivent servir 4 Vextraction du sucre. Les premiéres, dont la culture est d’ailleurs assez restreinte, se détaillent dans les bazars, comme un article d’alimentation courante. Les secondes comptent plusieurs variétés diverse- ment estimées, selon qu’on les considére comme hatives ou sacchariféres. Autant que les renseignements que j'ai pu me procurer sur le sujet sont exactes, les varié- tés les plus estimées, sont celles connues sous les noms de Mango, Bhorli et Barookh. La variété connue sous le nom de Barookh entre en maturité, et peut étre pressée et réduite en goor bien avant les autres variétés, et le marché, n’étant pas encore encombré, ce sucre trouve sans peine une offre proportionnée 4 la demande ; mais la richesse du jus n’atteint pas celle des Bhorli et Mango que Von considére, dans le Bengale du moins, comme plus saines, plus juteuses et plus sucrées. Je me proposais d’introduire ces variétés, trés rustiques, d’ailleurs, mais, j’ai dii renoncer 4 mon pro- jet, devant la perspective d’un long voyage, et puis, les champs de cannes que j’ai pu voir ne mont paru en rien plus vivaces que la majorité des variétés que nous possédons, et, je n’ai pas pu me convaincre com- me je Paurais voulu, que ces cannes sont indemnes de toute maladie, ce qui est une considération que l’on ne doit pas perdre de vue en introduisant des variétés nouvelles, la ot des sujets de la méme espéce existent en grand nombre. a C’est généralement une dizaine de mois aprés la plantation, que |’on coupe les cannes; le ryot n’en coupe que ce qui lui faut pour le travail de la journée, ou, sila température est trop accablante, pour celui de la nuit. Ces cannes sont transportées au pressoir, machine des plus primitives, en bois ou en pierre, et propre seulement, comme le montre cette photographie, 4 gaspiller le temps, la force motrice et le jus sucré. La canne 4 sucre est cultivée dans l’ Inde, comme je Vai déja dit, en petits champs disséminés ca et la, et il ne serait sans doute pas économique en considé- tation du mode de culture pratiquée, d’opérer a une usine centrale le transport de ces cannes coupées a des lieues de distances. Aussi, chaque cultivateur presse-t-il ses cannes au champ méme, oii il les con- vertit en goor, ce qui fait qu'il n’a jamais cherché a remédier 4ce manége défectuenx et criard, entre les cylindres duquel il faut passer dix fois les trongons de cannes et qui, imprégnés de ferments, et d’impuretés, m= 86 corrompt les jus sucrés, au moment méme oi ils g’é- chappent de la cellule écrasée. - Pour obvier 4 ces défauts, des industriels Huro- péens, ont imaginé le manége en fonte dont hon. Trotter expose un modéle dans la section des machines, et qui, afin de n’étre pas rejeté des Indiens, est une copie du moulin qu’ils tiennent de leurs ancétres, et que, depuis plus de mille ans, ils ont légué de géné- ration en génération, sans y avoir introduit le plus léger amendement. Ce moulin, tout en conservant les avantages du pressoir primitif, remédie en partie aux nombreux défauts qui le caractérisent. Tl se compose d’une couple de petits cylindres verticaux de 8 pouces de loug sur 7 pouces de dia- métre, et actionnés par la force musculaire, au moyen d’un levier enchassé sur l’axe d’un des cylindre qui communique aux autres, au moyen d’engrenages, leur mouvement de rotation. A ce levier ou fléche, on attelle un boeuf, ou plusieurs coolies, selon la puissance de force motrice que lon veut obtenir. Le tout est solidement monté sur quatre pieds en bois que l’on fiche en quelques minutes en terre, la ot la machine est requise. Cette machine est si simplement construite, au’elle peut facilement étre réparée par le mzstree, ou char- pentier natif du village voisin. Lille offre de plus, Pavantage d’étre trés portative et de pouvoir étre sans inconvénient livrée au premier coolie venu. sae G7 Le jus exprimé par les cylindres, est recueilli sur une plaque en tdle, légérement inclinée et un peu can- nelée au centre, qui le laisse couler dans un récipient, le plus souvent, une panelle en terre. ae Le vesou, sans avoir été filtré, et tenant en sus- pension toutes sortes d’impuretés, est transvasé dans un état déja assez actif de fermentation dans une chaudiére ot ont lieu l’évaporation et la concentration. Lorsque le sirop a atteimt une consistance presque solide, on le verse dans des moules circulaires en bam- bous nattés, ot il se refroidit et cristallise. Ces pains de sucre qui ont 4 peu prés la forme et la couleur d’un gateau de cire pésent une trentaine de livres ou 15 seers et valent Rs 4: les cent livres. Le raab est préparé de la méme facon, avec cette exception que la liqueur en est moins concentrée ; sa valeur est la méme que celle du goor. L’échantillon de Jaggery que vous avez sous les yeux est le produit de la séve sucrée du datier. Tl existe dans toute l’Inde tropicale, des planta- tions de datiers, et on peut dire, que les classes pauvres de Inde et de Ceylan, font principalement usage de sucres extraits de végétaux de la classe des palmiers, tels que du cocotier (cocos nucifera), du palmier de Palmyre (corypha wmbracolifera), et surtout du datier sauvage (Phenix sylvestris), dont on ren- contre fréquemment des bosquets comprenant de 500 ae 4, 600 arbres, ce qui représente pour jle ryot qui les posséde un substantiel revenu. C’est au commencement de l’hiver, en novembre, que l’on commence @ saigner ces arbres, pour en extraire la séve. A cet effet, les ryots grimpent le long du tronc, et au moyen d’un couteau, font, a la naissance de la premiére feuille, une incision en forme de biseau. Une panelle est alors suspendue au des- sous de la blessure, et recueille la séve quis’en échappe pendant les nuits froides et tranquilles. De temps a autres, cette blessure est ravivée en enlevant la mince couche desséchée. Vers le commencement de Mars, aussitét qu’avec une augmentation de température la seve commence 4 faire pousser les bourgeons, la recolte est achevée ; la source tarit, eb la blessure se cicatrise. Ces jus sucrés sont traités de la méme facon, Vexploitation se renouvelle ainsi les natifs faisant simplement alterner les incisions, et lon en compte fréquemment, sur le méme sujet jusqu’d cinquante et plus, ce qui témoigne de la fécondité et de la rusticité vraiment étonnantes de ces arbres qui pousssent a Vétat inculte et sauvage presque, et qui sont réguliére- ment et périddiquement saignés dés lage de cing 4 Six ans. Du goor et du jaggery, les natifs préparent une classe de sucre moins grossier. Les gdteaux de goor sont écrasés dans une certaine quantité d’eau, et placés dans une chaudiére on ap« pareil évaporateur. == 89 m= és que commence l’ébulition, ils ajoutent & leurs jus, dans une proportion déterminée, du lait de vache, qui, agissant comme coagulum, entraine sous forme d’écume toutes les impuretés 4 la surface ; on peut dire que c’est tout leur systéme de defécation. Le sirop est ensuite filtré 4 travers une toile grossiére, puis replacé dans l’appareil 4 évaporation, et réduit, au point de cristallisation. Une solution de graines de ricin est ensuite ajoutée, dans une certaine proportion, dans le but de faciliter, dit-on, la séparation des mélasses des cristaux de sucre. Cette mixture est ensuite placée dans de grandes panelles en terre cuite, au fond desquelles on a ménagé un trou recouvert d’un morceau de natte, afin d’empécher le sucre de s’échapper avec les mélasses. Aprés un repos de plusieurs jours, pour permettre 4 la cristallisation de se faire, le sucre est soumis a Vaction du Sewar (Valisneria Spiralis,) herbe qui pousse sur les bords des riviéres et des étangs. Cette plante, trés aqueuse, se flétrit rapidement et la séve qui en coule, jouit de la propriété, en filtrant 4 travers la masse du sucre de la nettoyer d’une facon remar- quable, laissant 4 la surface une couche de sucre, blanc et cristallisé, que lon enléve. Des applications suc- cessives de sewar sont employées jusqu’a ce que tout le sucre ait été blanchi. Ces sucres, le meilleur fabriqué par les Indiens, sont ce qwils appellent le Chint ou Ras. Sa valeur est de Rs 15 le maund ou les 82 livres. pan (). ae > Malgré mes recherches 4 ce sujet, je n’ai pas entendu dire qu'il existat dans toute ?Inde un seul exemple d’ Huropéens cultivant pour leur propre compte de grandes plantations de cannes & sucre, car on y est sous l’impression que personne ne peut extraire le sucre d’une facon plus économique que les ryots ; aussi les Européens se content-ils d’acheter 4 bon prix des natifs le sucre grossier qu’ils raffinent pour l’exporta- tion. Il y a dans I|’Inde plusieurs raffineries, entre autres, celles de ‘‘ Cossipore,” prés de Calcutta, et celle de “ Rosa ” 4 Shahjehanpore, Oudh. Dans la Présidence de Madras, MM. Minchin fréres extraient, 4 lusine d’Aska, le sucre au mcyen de la diffusion. Bien que tous ces sucres soient généralement beaux, leur consommation locale est trés limitée : ce que l’on peut attribuer au noir animal qui sert a la décoloration des jus, et l’on sait que les Hindous de haute caste ne se laisseront jamais tenter de faire usage comme nourriture de tout ce quia appartenu a la vie animale, ce qui serait pour eux une souillure et les exposerait a passer, aprés leur mort dans le corps d’un chacal immonde ou d’une béte abjecte. J. A. DEgpPEtgsis. aaah Bs ANNEXE H. (Voir séance du 29 Décembre 1884, page 15). A Sketch about Vegetable Anatomy. Chateau d’Hau. The study of vegetable nosology, or the diseases and injuries to which plants are liable, is a department of botanical science which hitherto has not received in Mauritius the attention which it deserves. Writings on the subject are comparatively few, many of them empirical, and but few throwing much light on the subject. Intimately connected with the prosperity of horti and agriculture, it is a matter of great importance, and this being recognized it is now beginning to receive the attention which its importance demands. My intention in this letter is not so much to advance theories on the subject as to direct intelligent observers, especially fruit growers, in the line of observation and experiment, and to throw out some hints which, if properly followed out, may help to clear up this hitherto obscure subject. {I do not propose to treat of the injuries produced by accidents or the attacks of insects, but only of diseases producing disorganization of the tissues of the plant and ultimately resulting in great injury to it, and frequently its death and consequent pecuniary loss to the cultivator. Plants in a high state of cultivation are more or less predisposed to disease. This is due to the unna- tural and excessive development of particular structures as substances caused by high cultivation, and so pro- ducing a general morbid condition of the plant, pre- disposing it to disease whenever the conditions of cultivation are too strongly or too suddenly opposed to those of nature ; making exciting causes act with great intensity whenever the predisposition exists. Modern investigations in vegetable anatomy and physiology all point to a close analogy between vege- table and animal life, and to a similar analogy between many of the diseases which affect both of them, at least in so far as such diseases produce disorganization or destruction of the tissues. Just now I experienced by a microscopical inves- tigation upom avocat blight (Persea gratissuma) a disease that is analogous to melanotic or black cancer. The black knot in Zizyphus Jujuba (Masson) and Dico- tyledone dulcis (letchy) trees is certainly analogous to a gangrenous ulcer. The disease known as the ‘yellows’ in peach trees is so similar in many of its symptoms to syphilis that it may be called vegetable syphilis. The deleterious effects of the gases escaping into the atmosphere from chemical works in manu- facturing certain chemicals is as injurious to vegetable life as it is to animal life, and sometimes even more so; the liquid waste from our sugar manufactures escaping into rivers or ponds is as destructive to the acquatic plants therein as it is to the fish. PEVOS (pes While plants have no stomachs as animals have, they nevertheless have organs of autrition, through which they take up their food in a soluble form. The process is similar in both animal and vegetable life ; in the first, the food in the solid state is taken into the stomach, to be there rendered soluble before being absorbed into the system ; in the latter, it is rendered soluble in the soil, whence it is taken in to the plant. But in some so-called carnivorous or insec- tivorous plants we have, as in dionea, an apparatus which catches insects, secretes a fluid similar to gastric juice to digest them, and then absorbs all the parts disolved ; just as is done by some of the lower forms of olypt or medusae, which catch aquatic insects and folding their skin over them absorb all that is soluble of them, for others, such as utricularia, we find bladders attached to the plant, these are fur- nished at their mouth with peculiar hair like processes of cilia, which have a vibratory motion, and in this and in their general appearance resemble many forms of polypi and medusae. These bladders entrap minute aquatic insects, which being digested in them the soluble parts are absorbed by the plant. They are in reality outside stomachs. Again we have in some other genera, large tubular leaves or outside stomachs, furnished with various appliances for catching insects and digesting the soluble parts. All this goes to prove the analogy as above stated ; ani AND we might extend it still further into the processes of respiration and reproduction, and show similar striking points of resemblance. This being the case it is reason- able to infer that in so far as their difference of struc- ture will admit, plants may be liable to diseases similar to those of animals. If these latter can be cured by medical skill, why should not the disease of plants be likewise cured ?... Many pathologists ascribe the cause of some of the cancerous affections in the human body to cachexia, ora condition in which the system of nutrition is depraved. This being the case, should we not in such diseases as “ avocat blight ” endeavor to ascertain the causes of such depravation, whether they are in the ait or in the soil, and when in the latter endeavor to remedy the soil ? Amputation is the general remedy, but, where the disease attacks large numbers of trees in any section of country it is reasonable to suppose that its cause must be in the soil. Perhaps introducing some antiseptic drug under and below the diseased parts as that it might be disolved and carried up in the sap might destroy the destructive action, or even the introduction of some drug into the tree by means of small gimlet holes into the trunk or branches might be of service. What these drugs should be, or in what quantity they should be we know not, our object being to draw attention to a certain line of experiment which we believe has not before been suggested. The comnion idea is, that the elass of diseases in aE Qe Es fruit and other trees is due either to injurious atmos- pheric or meteorological causes, to imsects, or to fungoid growths. The first may no doubt have, in certain cases, much to do with it ; as for instance, an excess or a deficiency of ozone in the air, which by its remarkable oxidizing power may matterially affect the various chemical changes going on in the organization of the plant. Lest some of Mauritian inhabitants may not fully understand what this mysterious agent is, I will state on the authority of Prof. Dunglison, that ozone is a power fully odorus matter, produced when a current of ordinary electricity passes from pointed bodies into the air. It is generally presumed to be a peculiar modi- fication of oxygen ; and in varying quantity in the atmosphere is supposed to affect the health of man. By others, ozone is considered to be oxygen con- densed to 3 its bulk, when it possesses remarkable oxidizing properties. It can be artificially produced by placing phosphorus in a flask filled with atmos- pheric air and partly covered with water, occasionally agitating the flask. So, too, occasional change in the normal condition of the atmosphere by an excess of deficiency of its gaseous constituents, or the presence of the gazes, may induce cachexia. In the full grown human being the lungs expose 1,400 square feet of surface to the action of the air inhaled. Large as this surface is, that of a good sized tree, through its leaves, os is vastly greater ; and just in such proportion must be the injurious effects of a vitiated atmosphere upon it. The presence of insects in a degenerated tissue is not prima facie evidence of their being the cause of the degeneration and it is to be regreted that Mr R. Thompson, the Deputy Conservator of Forests of India didn’t say more to this effect in this Report on the forests of Mauritius. A neglected gangrene will become full of maggots, but they were not the inciting cause. The same may be said of fungi, particularly of such as the yeast plant, which develop whenever chemical changes inci- dent to cremacausis or decay present themselves in any organic matter or living organization. The mildew on grape vines is well known to be caused by atmospheric influences ; the mildew or fungi is not a cause, but only a secondary effect. Sulphur, or rather the sulphurous acid gas which it contains, is a specific cure for it, generally supposed to directly destroy the fungus ; but it more probably destroys it by the gas being taken up by the leaves of the plant, thus absorbed into its sap, and so restoring the leaves to a healthy state, which in such a state do not afford the food necessary to the life of the fungus, and it therefore perishes. All these gangrenous diseases of plants are contagious if any portion of the diseased plant is introduced into a healthy one. If a knife used in pruning such a diseased plant be afterwards used in pruning a healthy one without proper cleaning am 97 mm it will communicate the disease from the first to the latter. As much care must be used in cleaning it as a surgeon would use in cleansing his instruments after an operation for cancer or gangrene, before again using them upon a healthy person in some other ope- ration. In the “yellows” in peach trees the disease is no doubt mainly communicated through the organs of fertilization, the pollen of the diseased tree coming in contact with the stigma of a healthy one, and com- municating the disease in the same way as syphilis is communicated to a healthy mother through the footus derived from a father having a syphilitic taint. This disease is so virulent that the roots or branches of a diseased tree coming in contact with the roots or branches of a healthy one will communicate the virus. In conducting such experiments as we have sug- gested, absorption of air and water by the roots and leaves, and also the process of exhalation and respi- ration by the latter, should be studied as a means of detecting the causes of disease and indicating the methods by which remedies may be applied to restore them to health when diseased. There is a certainty, at least, of insentient life in plants, if not a close approach in some to sentient life. Some forms of it may be chemico-vital action, but others are different and of a higher character. Veget- able physiology and anatomy have received great attention from learned botanists; their researches have been of much oractical service to cultivators, and have done much toadvance the arts of agriculture and. horticulture. To these two branches of botanical study we shall soon have to add that of nosology and. ther- apeutics. Veterinary science has advanced from mere empiricism to a strictly medical science. Agriculture and horticulture are but, arts as yet, in which there is much groping in the dark. Hurope now has Agricul- tural colleges in which are many learned professors, " who can, do much to elevate these arts to science. The elevation of veterinary art to science has been of great pecuniary value to many nations; a similar elevation of agricultural art to a similar scien- tific standpoint would be of equal value. When we look at the immense value of our crops and their vital importance to the people, we cannot but recognize the necessity of preserving them from disease and the consequent pecuniary loss it involves. Indeed in Agri- cultural or horticultural science we' in Mauritius are far behind any country of Europe. There is no such thing as a “ School of Arts and Manufactures” or of Agriculture—and it is but no idle hope that we indulge in saying that it is reserved for the Royal Society of Arts and Science of this country to early take an opportunity of describing the pro- vision made for combined artistic and agricultural education in this lovely Island and we expect that this noble Society will do the necessary near the Paternal Government that courses of lectures of Agri- a—— 99 mm culture and horticulture be given yet at our Schools by a duly qualified professor. Muscles are the chief instruments of voluntary motion in men and animals, and popular comprehension has hardly recognized, as yet, the fact of plant orga- nization deing an exact analogue to that of human beings. This has been generally supposed to be merely a speculation or theory among the learned or ima- ginative, and plants considered as rooted or fixed to one place, while the question of movement has been overlooked simply because plants do not rove about. It cannot be desired that the power to more may be exercised in different modes and directions, while the instruments may be essentially identical. Tn the human body movement is perpetual, and by no means limited to the act of walking. Life itself is movement and the contrary, in figurative speech, is ° always understood to be an equivalent for death. The flux and reflux of currents in the growth and development of plant life are continual, and readily admitted by the most superficial observer but the instruments of organs by which spontaneous movements are made are not ordinarily admitted as even exist- ing. Muscular contraction is to be found in those fibres of the footstalks of leaves, which act in closing their upper surfaces together, or bending them dawn- ward ; within the claws of petals, and divisions of the — 100 — calyx, when exerted for the purpose of opening or closing the corollas or calyxes of the florescence, They act also as resistants to external irritation or internal sensations of discomfort in the plant individual, making efforts to prevent or remove sensations which annoy, or to encourage those which are necessary and agreeable. They act under the stimulus of light, turning the upper side of the leaf to the point most favorable for receving that stimulus. The Abbé Tessier ( Hist. de l’Academie Royal ann. 1783 ) exposed a variety of plants, in a cavern to different quantities of light, and demonstrated satis- factorily that the contraction or elongation of muscular action in plants, or, in other words, their elasticity, was sensibly affected by the presence or absence of light. Here in Mauritius, instances of muscular dilatation and contraction abound, and to the observant eye are very evident. Plants are known to change the direction of their roots or trunks, as, for instance, where a plant has been inverted intentionally, or placed root uppermost , the root makes an effort to curve downward, and the stem upward, until it regains its natural and proper direction. Acted upon by the air, sun, and light the muscles direct the upward course of the stems ; and acted upon by the moist warm vapors in the ground, they also determine the direction of the roots. While in some species the muscles are robust and powerful, — 101 — in others they are extremely delicate and minute, bit none the less fitted to be instruments for fulfilling the will of the individual plant, the same as the muscles of a man obey the mandates of his active brain. A plant named Upta or Sanar is found in Senegal with roots which rise vertically a foot above the sur- face of the earth. With the aid of their muscular fibers plants are enabled to forsake a poor soil and reach a better one. They frequently succeed in reach- ing to newly formed ditches and canals, where they can obtain a more abundant supply of moisture. In our rocky Mountain Ranges, roots and branches are known to surmount almost insuperable obstacles in order to gain their end, that is, to supply their neces- sities. A branch has been known to have its normal direction parallel to the soil, and to overtop an obs- truction, with the evident purpose of attaining a more favorable exposure to the sun; air and light. Roots penetrate into hard soils, through stone walls, and - even into rocks by bursting them. By means of mus- cular elasticity numerous flowers leave their perpen- dicular direction, and, with the purpose of exposing their faces to the sun, follow his diurnal course by looking towards the east in the morning, the south at noon, and the west at evening. Moisture and dryness are both necessary conditions for the action of mus- cular fiber. Change of direction is conspicuous in the altered aspect of plants at night, and under excess of moisture, ax 103 =) particularly evident in compound or pinnated leaves. The winged leaves of the leguminouse tribe, acted upon by the heat of the sun, rise vertically and form a right angle with the common footstalk, the lobes or lesser leaves clinging together by their upper surface. Simple leaves as ‘ Herbe a paniers’’ Urenalobata when exposed to the sun, become concave. Winged leaves, in a close, moist, and cloudy atmosphere, may be found extended along the common footstalk; and after the sun sets, they have vertically downward, closed together by the lower surface, like the leaves ofa book. If there is an odd lobe at the extremity, it folds upon itself until it reaches the first pair of leaves in its nighbourhood. The simple leaves of bastard and fever-few are good examples. In trefoil, lucerne, and lotus they unite by their extremities, and form a cavity of protection from the chill of the night season. According to Mr Duhamel, this muscular motion is, in sensitive plants, evinced in the two forms of natural and artificial; warm vapors causing the one, and external agencies, such as touching or shaking causing the other. The muscular motion of the sen- sitive plants is laid open to our inspection, and is an instance of extreme contractile force. At the lightest touch of the hand they move, close their leaves, and bend their branches, until a sympathetic agitation extends throughout a whole savanna. We have also in Mauritius sensitive plants ; for instance Mimosa pudica—when it is touched, or even — 103 — bowed to, it inclines its stem and turns its leaves as though in polite response to a salutation. The true sensitive plants are described by Mr de Martius in his “ Travels ” as closing their leaves by an agitated muscular movement when even a horse galloped over distant ground, and equally started by the approaching step of a man. The animation of an extended group of these sensitives in the tropical climate must carry with it to the mind of the beholder a curious sensation of awakened conviction in regard to the intensity of animation, which is less prominent, though, as we believe no less actual in the vegetable lives of colder climate. The burning sun of luxuriant growth of Mauritius, for instance, reveal a movement and an expression which, seen for the first time, convey a freshness of conception which equals an added power of vision, and is not readily forgotten, but ever after colors all conceptions in regard to vegetable beings, as orga- nized harmoniously, with complete organs for the execution of equally complete functions. Mass. pz TARNOVSKY. — 104 — ANNEXE I. (Voir séance du 26 Mars 1885, page 19). L’Extraction du Sucre. Messieurs, Depuis prés de quarante ans, je m’occupe de la fabrication et de l’amélioration des appareils pour la fabrication du sucre, et j’ai appliqué les perfectionne- ments dans la mesure de mes moyens, sur ma pro- priété St. Avold. Ainsi, j’ai fait bien des fois peser la quantité de 445 milliers de cannes, avant de les faire passer aux cylindres. Aprés leur broyage, et aprés avoir soi- gneusement ramassé la bagasse, laquelle me donnait une quantité de 18 livres pour les espéces de cannes tendres et juteuses, et 23 livres de bagasse, pour les cannes diires, — et que j’estimais a 2 livres les débris entrainés sous forme de sciures par le courant du vesou : ce qui donne net, 80 livres de vesou pour les cent livres de cannes tendres et jiteuses, lesquelles comptent pour les deux tiers de la coupe et 75 livres de vesou, pour 100 livres des espéces de cannes dires : La moyenne serait de 78.33 de vesou, et de 21.67 de bagasse pour 100 livres de cannes. Ce résultat me permettait de bien augurer pour le rendement en sucre, sachant par expérience, que pendant la coupe, on transporte au moulin les cannes eee 105 om telles qu’elles ont été coupées, et parmi il y en a qui sont chevelues ; d’autres couvertes d’ailerons, ou de racines pleine de terre; d’autres de fermentées ; de mangées par les rats et les borers, et enfin celles qu’on n’a pas pu bien dépailler. Je doute qu’il soit difficile de mieux opérer dans ces conditions. Done, en présence de la belle prime qu’on pro- jéte @offrir au savant qui trouverait le moyen de donner un plus grand rendement dans la fabrication que le rendement supposé actuellement et énoncé par quelques auteurs, j’ai voulu résumer la coupe presque totalement expédiée a Port-Louis, et voici ce dont jai pu m’assurer. Le moulin de 35 chevaux, a roulé 94 jours, pen- dant lesquels il a été enregistré 24,824 barriques de yesou & une densité moyenne de 10° Baumé. Co nombre de barriques égale le nombre fixé pour la tache journaliére par l’administrateur. Dece nombre de barriques, il faut déduire six barriques d’eau, provenant de la vapeur condensée par Vinjecteur de gaz sulfureux, d’une part, et douze barriques d’eau, provenant de la vapeur condensée sous la servante, pour ramollir la bagasse avant son pas- sage sous le dernier cylindre=Hnsemble 18 barri- ques x par 94 jours=1,692 barriques, 4 déduire de la quantité de vesou. Ilne reste plus que 23,132 bar- riques de vesou, lesquelles, x par 495 livres, valeur du poids de la barrique de vesoua 10° donnent en- SOT oo ots s Sac ee eM as eens Sel ..» 11,450,340 livres WEAOM Chia venndt atts > suthomaneney «seme oeets 2,481,289 livres de bagasse, calculée 4 raison de 21,68 —————-- ——— centiémes pour ojo. Ensemble ...... 13,931,629 livres de cannes manipulées ..............s00s Dont il a été expédié 4 ce jour 11,404 balles Milromfeniy USING \ jacten cee aesete 66.5% Kt a turbiner, au moins ......... 230 nee Hinsom 16, i.) eotanse Saar eesmeies 11,700, “ desquelles, on a déja vendu......... 8,276 balles, qui ont donné net, 74, kos 630 grms. par balle, et avec le solde a réaliser, il y aura un total de 1,747,294 livres de sucre pour lacoupe, ou 12 livres 542 de sucre pour 100 livres de cannes, ou 15 livres 260 de sucre pour 100 livres de vesou, et 75 livres 536 de sucre 4 la barrique de vesou. Ces chiffres affirment un rendement bien satis- faisant. Je ne parlerai pas de la quantité de flangourin détourné par les travailleurs, dans le cours de la fabri- cation ainsi que du sucre consommé sur la propriété, et dont. le vesou a pourtant été mesuré dans les don- nées ci-dessus : Comme aussi les pertes qui se pro- duisent par la négligence des préposés aux robinets, et qui laissent souvent déborder les jumelles — telles aussi que les remontages par les pompes 4 air. Remarque Le litre de vesoun & 10° baumé, pése 1 ko. 090 grms., ou 2 livres 180, os 107 = = 479 arpents coupés, ont donné une moyenne de 3,650 livres de sucre 4 l’arpent. Je conclus, que pour obtenir le rendement ci- dessus énuméré, qu’il est nécessaire : lo. Que la canne soit traitée et amendée en vue d’obtenir un vesou riche en sucre. 20. D’avoir une sucrerie outillée @ pouvoir bien extraire le jus, et le travailler 4 empécher le sucre de s’intervertir. La plus grande propreté est nécessaire dans |’u- gine, comme aussi 4 l’entour. : 30. Prendre exactement compte du nombre de barriques de vesou obtenu. 4o. La quantité de sucre expédié, et il sera facile de se rendre un compte exact du rendement en sucre, soit en rendement 4 la barrique, ou par cent livres de vesou obtenu pendant la coupe. Dans une prochaine communication, je donnerai le résultat que j’ai été 4 méme de constater sur les divers amendements 4 employer pour obtenir de la canne la plus grande richesse saccharine. F’. Bour. ANNEXE J. (Voir séance du 23 Avril i885, page 24). Signaux Optiques M. ‘le Président, MM. les Membres de la Société, Mon premier devoir est de vous remercier du — 108 — haut intérét que vous n’avez cessé d’apporter 4 lceuvre que j’ai entreprise ici depuis 1881, sous les auspices du célébre Gordon dont l’Angleterre déplore la perte, ainsi que tous ceux qui l’ont connu et aimé. Hn 1882 la Société Royale voulut bien m’accorder son patro- nage influent, qui m’a permis déja de réaliser la partie la plus difficile de mon projet. Comme on I’a vu a Il’Exposition, la télégraphie optique consiste, en entier, dans des signaux lumineux formés d’éclairs brefs et longs, qui reproduisent tous les points et les traits de alphabet Morse, que tout le monde connait. Les appareils projecteurs ne sont autre chose que de puissantes lunettes astronomiques ( ou des téles- copes ) qui sont transformés en instrument de pro- jection. Ils ont une puissance telle, qu’avec l’électricité, comme avec le soleii, la limite de la portée des signaux lumineux n’est autre que celle qu’y oppose la sphéricité de la terre. Ainsi, un grand appareil télescopique de 60 cen- timétres de diamétre, ( comme ceux qui ont servi a la jonction des deux iles ), peut projeter un faisceau de lumiére électrique a plus de cing cents kilométres de distance... si toutefois l’on peut s’élever assez haut pour n’étre pas arrété par la rondeur du Globe. De l'un des sommets de l’Hymalaya de 8,500 métres d’altitude, par exemple, le Gawrisunkar, la distance de horizon des mers est de 360 kilométres. — 109 — Disons en passant que la langue obligée des bal- lons dirigeables ne saurait étre autre que le méme langage lumineux qu’on emploie en télégraphie optique. Un trés grand nombre de savants des deux mondes a fait de ?Opteque une étude spéciale. Le Colonel Mangin a placé son nom dans la science & coté de celui de Fresnel, le grand maitre de tous ceux qui s’occupent de la lumiére et de ses effets. On croyait, et lon enseignait dans les classiques que seuls, les paraboloides de révolution devaient étre employés pour les télescopes, comme étant aplanétiques. Tl a été prouvé que, dans certaines conditions d’exécution, et pratiquement on pouvait résoudre la question d’une maniére plus avantageuse et c’est le Colonel Mangin qui l’a démontyré... Le probléme qu'il s’est posé était celui-ci : * Déterminer les relations devant exister entre les rayons de courbure de deux surfaces sphériques con- caves, et quel devra étre l’indice de réfraction du cristal employé, pour que l’on puisse construire une lentille divergente, de telle sorte que l’aberration de sphéricité par réflexion, sur la surface argentée de la lentille, se trouve annulée par laberration par réfraction, (& len- trée et & la sortie du cristal constituant le miroir du télescope) des rayons lumineux concentrés au foyer principal ou aA lun des foyers conjugués.” Ainsi les miroirs des grands appareils télescopiques construits sur les plans du Colonel Mangin, dans les ateliers de M. Bardou pére, sont aplanétiques et comme le champ — 110 — de l'appareil n’est que de trois minutes environ, 4 une distance de 200 kilom., le faisceau lumineux projeté est tellement étroit qu’il n’illumine pas un espace d’une étendue de plus de 200 métres de diamétre, ce qui rend difficile ’opération d’arriver promptement a une exacte collimation des axes des deux appareils ; pour se bien placer ensuite au cceur méme du faisceau il y a des moyens faciles, mais le tout est d’abord de se mettre, pour la premiére fois, en relation avec le poste optique correspondant ; il serait trop long de dévelop- per ici ces moyens. Pour obitenir des résultats pratiques suffisants au lieu d’une flamme de pétrole placée au foyer des appa- reils, il faut un arc électrique d’une intensité 125 fois plus grande. — Une flamme de pétrole vaut 2 carcel ou 15 bougies, par suite l’intensité lumineuse de V’arc formée au foyer conjugué de l’appareil, sera de 1875 bougies, intensité qu’on obtient facilement avec une machine dynamo-électrique du type ordinaire d’atelier, a courant continu, systéme de Gramme. Ensuite on fixe une petite lunette de projection, sur le régulateur électrique, pour obtenir sur un écran une image grossie de l’arc voltaique qui occupe le foyer : de sorte qu’au plus léger déplacement, le télé- graphiste de garde peut, a V’aide d’une vis de réglage (ou d’un bouton) ramener les pomtes des charbons dans la position qu’elles doivent avoir pour que le centre de l’arc voltaique coincide avec le centre du diaphragme placé au foyer conjugué de l’appareil oom 111 télescopique. C’est & ce point quese trouve concen- trée ’image du foyer lumineux qui occupe le sommet d’un cone ayant pour base un miroir convexe qui a 16 centimétres de diamétre ; sur chacun des points de ce miroir a lieu Vincidence puis la réflexion de tous les points lumineux concentrés au foyer conjugué ot se trouve ’écran mobile du manipulateur des signaux. Tous les rayons réfléchis par le miroir de 16 centi- métres, vont 4 leur tour se réfléchir sur la surface arriére argentée du grand miroir concave de 60 centi- métres, d’ou ils sont projetés sur la station a atteindre ; or chacun des points de ce grand miroir est éclairé avec une intensité égale acelle de l’are voltaique lui- méme ; donc en divisant la surface totale du miroir par la surface du foyer électrique, on aura un quotient qui prouve qu’avec une flamme de pétrole, vue de tranche, (de 23 centimétres de haut sur 1 millimétre de large) ayant 25 millimétres carrés de surface, l’ effet produit représenterait un ensemble de cent vingt mille bougies. Mais au lieu d’observer & lueil nu, on observe dans une lunette de 108 millimétres d’objectif ; et en admettant que la pupille de lil ait, au maximum, 4 millimétres de diamétre, la mesure de l’amplification lumineuse sera BE = 729 —en réduisant méme ce nombre 4 400, pour tenir compte des pertes lumineuses dues au passage dans les lentilles de la Iunette, on obtient comme produit définitif des amplifications, a Vémission et 4 Ja réception des rayons lumineux, 400 wm 112 — fois 120,000 bougies ou 48 millions de bougies dont la lumiére concentrée en un point unique pénétre dans ceil de celui qui observe d’une ile alautre. Mais un foyer électrique ayant 4 peine, en surface, la diaieme partie de la surface d’une flamme de pétrole vue par la tranche, et d’un autre cété la lumiére de l’are élec- trique étant 125 fois plus intense que celle du pétrole, il faudra multiplier par 1,250 les 48 millions de bou- gies, ce qui donne comme résultat final un effet sem- blable & celui que produiraient soiwante milliards de bougies, dont toute la lumiére viendra se concentrer sur la rétine de l’observateur. Ce nombre gigantesque est fourni par le produit des amplifications du grand appareil d’émission et de la lunette de réception. Notons que la famme du pétrole, pendant la nuit, est sensiblement de méme intensité que les faisceaux solaires projetés par l’héliostat qui fait subir 4 réflex- ions successives aux rayons solaires, tandis que l’hé- liotrope simple en fait subir une seule: or, & chaque réflexion, il y a une perte de 25 pour cent. Je mesurai ensuite, 4 ’aide de procédés photomé- triques trés simples, mais trop longs a décrire ici, quelle différence d’intensité il y avait entre les éclats du grand héliotrope, visible w Vcetl nu, et les éclats de Phéliostat qui n’étaient perceptrbles qu’avec la lunette, et j’arrivai 4 ce résultat, que les signaux électriques doivent étre visibles en plein jour, malgré le soleil, et & Peeil nu, tout autant, sinon plus que Vénus elle-meme. Comme un cable sous-marin pourrait bientdt relier we 113 = PEurope 4 St. Denis en passant par Madagascar, je ne vois plus d’inconvénient 4 faire connaitre ce que Jécrivais 4 M. de Mahy, député de la Réunion, le 8 Septembre 1883. “ Cher Monsieur, voici des renseignements, qui je crois, intéresseront M: le Ministre de la guerre. “ J’avais déja concu le projet ci-dessus, antérieure- ment a l’époque ou j’étudiais 4 Paris les grands appa- reils télescopiques inventés par le colonel Mangien et, pendant le cours des instructions de mon savant pro- fesseur de balistique lumineuse, je m’entretins a di- verses reprises avec lui, au sujet de la possibilité de relier, par un grand réseau optique toutes les colonies des Comores, de Madagascar et de la Réunion, au point de la céte Mozambique ot aboutit la plus voisine station du cible Européen. Nous étudiimes ensemble la question. * A cette époque (Octobre 1882), ayant pour bu- unique la jonction aérienne de Maurice 4 la Réunion, j étais loin de prévoir la tournure qu’ont pris depuit les 6vénements. Depuis le mois de Mai, 1883, la jonc- tion du Pic d’Adam, (a Ja Réunion) au Pouce, (A Maus rice) 4 225 kilométres a été accomplie, et je sollicite en ce moment du gouvernement anglais l’autorisation d’abattre les arbres sur le terrain que j’ai choisi pour Vemplacement d’un nouveau poste optique 4 Maurice ; le Gouverneur a été favorable 4 ma demande, mais j attends encore la piéce, signée de qui de droit, sans laquelle je ne puis agir ici, te “Le ler Février 1883, j’avais écrit & un jeune mis- sionaire de mes amis, le P. Camboué pour lui demander divers renseignements sur l’intérieur de Madagascar, ot il se trouve, non loin de Tamatave. Je désirais savoir comment il serait possible de relier entre eux les forts hovas, ( en admettant qu’ils eussent une ligne de forts.) de la céte Hst 4 la céte Ouest ; sa réponse, datée @ Ambohabaloma, le 6 Mars 1883, est celle-ci : “ Je suis allé consulter le P. Roblet, notre géo- graphe, qui n’a encore fait que le relevé de la partie centrale de Madagascar, pour de plus amples rensei- gnements, il vous adresse A son ami M. Grandidier, rue de Berri, 14, 4 Paris, qui a parcouru la grande Tle en savant, et qui pourra compléter ce que je vous envoie. “D’abord la seule voie possible doit suivre le chemin de Tananarive 4 Mozangay ( Majunga ) a la cote Ouest. La grande difficulté serait dans l’établissement des postes optiques chez les Sakalaves. peuple de brigands ‘et de voleurs, non soumis aux hovas et ne respectant personne : des postes de 2 hommes seraient bien vite dévalisés avec ces messieurs. ee ** Autrement, depuis la céte Hst avec Tananarive, grandes facilités et méme 3 a 4 postes seulement, avec son personnel de deux hommes ( européens ot créoles ) pourrait suffire. “ L’assentiment et le concours du gouvernement hova seraient sans doute nécessaire, mais venons aux chiffres : le plateau central d’Antaraka a son plus haut — 115 — sommet, appelé Tsiafazavonia élevé d’environ 2,600 métres au-dessus du niveau de la mer. “ Tout prés de Ja capitale, 4 22 kilom. vers l’Hst, se trouve le mont Angavokély d’environ 1,800 métres d’altitude ; d’un poste établi sur son sommet, on pour- rait & ’Ouest correspondre avec Loavohitra distant de 58 kilom. et élevé de 1,650 métres puis, encore & POuest avec Angavokely distant de 49 kilom. de Loavohitra. , “ A Est le poste d’Angavokaly pourrait corres- pondre avec le mont Fody situé 4 31 kilom. d’ou, avec deux autres postes, on atteindrait la céte. | Encore, &une distance d’une vingtaine de ki- lométres de Tananarive, le sommet du Langana (1,600 métres @’altitude avec Vombohika, au Nord, distant de 100 kilom. pourrait servir ;somme toute, une donzaine de postes optiques, d’un cété a autre, seraient gran- dement suffisantes, il n’y ade difficultés que dans le trajet 4 travers les territoires Sakalaves......” Ici s’arrétent les renseignements que me donne mon ami M. P. Camboué. (Suite de la lettre 4 M. de Mahy.) “* Comme de Ste Marie 4 Nossi Bé, en passant par Majunga, il y aa peu prés 540 kilom., il me parait qu’en admettant un maximum d’une vingtaine de pos- tes optiques, on pourrait former 4 la Réunion une vingtaine de chefs télégraphistes choisis parmis des volontaires ou des quartier—maitres des navires de Vescadre ; le personnel de chaque poste serait d’un — 116 — chef, d’un sous-chef, de 4.45 soldats ou marins indi- génes, ce qui porterait 4 7 hommes au plus, la com- position du poste ;— “‘ Comme il y a pas d’avertisseur, en télépraphie optique, ainsi qu’il en existe en télégraphie électrique, on est forcé d’y suppléer par une veille soutenue de tous les instants, ce qui exige un personnel organisé par quarts ou par bordée, absolument comme a bord d’un navire. “ L’itinéraire, d’un poste 4 Vautre, est impratica- ble a Vaide de chariots, vu l’absence total de routes tracées. ‘* Les tentes, les vivres et bagages, ainsi que les instruments devraient donc étre transportés 4 téte d’homme ou & dos de mulet. ** Une ligne de blockhaus construits grossiérement avec les matériaux pris sur place, permettraient de loger le personnel et d’abriter les appareils des postes optiques constituant tout le réseau aérien au-dessus de Madagascar, qui avec 20 postes, ferait passer en cent minutes un télégramme de 10 mots de la céte Hst a la cote Ouest. Comme il faudrait dans nos parages un délégué du ministére de la guerre, pouvant me rem- placer 4 Maurice, au cas ot je serais malade, je m’em- presse de. signaler & votre attention le nom de M. Coutanceau, capitaine du génie au ler régiment a Versailles, dont le pére, est 4 Port-Louis le chef d’une de nos plus importantes maison frangaises. ** On confierait 4 ce capitaine du génie le matériel — 117 — -nécessaire et les instruments voulus pour qu'il put faire l’exploration des points favorables, plus haut mentionnés, en établissant avec tous les points laissés derriére |ui.” J’arréte ici la lecture de la lettre a M. de Mahy, en remarquant qu’a l’époque ou j’écrivais le poids de mes suggestions était loin d’avoir l’autorité qu’il m’est permis de leur attribuer, depuis les faits mémorables accomplis en Juillet dernier. On comprend qu'une mouche 4 vapeur de St Denis 4 Madagascar, une autre mouche de Majunga 4 la cOte Mozambique porteraient les dépéches optiques et compléteraient par mer le trajet de ces dépéches qui, parties par signaux optiques de Maurice ala Ré- union, pourraient étre rendues 4 Paris en moms de quatre jours ; au lieu de deux petits vapeurs, si l’on en placait quatre, de telle sorte qu’au moment ou lun d’eux arriverait de St-Denis a Sainte-Marie, celui de Ste-Marie partirait pour apporter la dépéche recue pour St-Denis, et de méme pour le canal de Mozam- bique, chaque mouche attendrait, pour partir larrivée de la mouche correspondante. J’ignore absolument le cas que l’on a fait en France, au Ministére de la guerre, des suggestions que je désirais transmettre par Vintermédiaire de M. de Mahy, 4 qui mon correspondant de Ja Réunion (M. H. du Buisson) a depuis envoyé encore copie de ma lettre. Je pense qu'il serait trés facile de remplacer le — 118 — cable sous-marin d’Australie (s'il était dragué ou coupé ) par une série de postes optiques qui relieraient Palmerston ou passe le cable, & la pointe Est de Java ou il passe aussi ; mais tout 4 Vheure je dirai quelques mots sur ce point. Pour l’application que j’ai faite des signaux op- tiques dans la Colonie, le jury de l’Exposition m’a récompensé par un Grand Dipléme d’honneur (dis- tinction supérieure ila Médaille d’or. ) Tout le public de Maurice a vu fonctionner dans la cour de I’Institut, un appareil collimateur 4 lentille de 27 millim. (cons- truit par moi ) et qui correspondait avec un appareil géodésique situé sur la Montagne de la Vigie: ce second appazeil est sortides Ateliers de M. Bardou pere, que j’ai proposé pour la décoration, depuis la jonction des deux iles en 1888. Lorsque le président de l’Hxposition conduisit Son Excellence le Gouverneur, accompagné du Secré- taire Colonial et des principales autorités de Maurice, tous m’ont paru ressentir un grand intérét en voyant la simplicité excessive du maniement et en apprenant Vincroyable puissance de projection de instrument qu’ils avaient sous les yeux d’ot la famme d’une toute petite lampe a pétrole peut lancer ses rayons (la nuit par beau temps) a plus de cent ving-cirg kilométres ; avec une petite lampe électrique 4 incandescence, Jg portée sera du double, soit 250 kilom. — Le Surveyor Général, ’hon. M. Connal et M. Vandermersch, |’In- génieur du Gouvernement, ont mesuré au chronographe om 119 = le temps de Vexpédition et de la transmission des dépéches entre la Vigie et la cour de I’Institut.—Is ont pu juger de la stireté et de la promptitude éton- nantes des communications optiques entre les deux postes ; avec des télégraphistes rompus a lexercice, on peut échanger, au minimum, deux mots par minute, en comptant une moyenne de six lettres par mot ; le temps de Vexpédition et de la réception pour une dépéche de 10 mots est de cing minutes, d’un poste au suivant ; de sorte que, pour 20 postes optiques, une dépéche mettra 100 minutes pour passer du ler au 20me poste. | Le cable sous-marin d’ Australie prend un certain temps, que j’ignore, pour transmettre en Hurope et pour en recevoir une dépéche : comme il y a un trajet de mer d’environ 250 miles, entre Palmerston et Ser- matta, Vile située le plus a lHst de larchipel de la mer de Timor, et comme il faudrait 17 4 18 postes optiques, (séparés l’un de autre d’environ 60) pour transmettre une dépéche par dessus tout le chapelet des iles jusqu’a& la pointe de Java le plus al Est, ot est la station électrique du cable actuel, 4 la durée ordinaire du trajet entre Londres et Melbourne, il y aurait & ajouter lo. la durée du trajet en mer, d’une mouche 4 vapeur, qui franchirait les 250 milles, plus haut cités, en 25 heures, puis, 20. la durée par voie optique par les 18 postes, soit 90 minutes ; il y aurait en tout 265 heures environ 4 ajouter au temps actuel de la transmission d’une dépéche: — 120 — Malheureusement on ne peut, en ce moment, s’é- tablir sur la céte de la Nouvelle Guinée, un ilot se trouvant juste 4 mi-distance du chenal qui les sépare, Yon eit eu Aemployer que des postes optiques d’une terre 4 l’autre. Pour en revenir 4 ce que je disais tout 4 Vheure, afin d’établir dans chacune des iles de la mer de Timor, des postes optiques, cela se ferait avec une extréme promptitude et en méme temps que le travail d’explo- ration des divers points. Chaque poste devrait étre double, c’est-i-dire muni de deux petits appareils dis- posés l’un en avant, l’autre en arriére et la correspon- dance s’établirait fort vite, 4 partir du moment ow les . télégraphistes seraient formés, et ot les appareils seraient construits : En moins de trois mois ce pourrait étre fait, et Australie serait assurée de ne pas voir ses relations interrompues avec |’ Hurope. | t Cela comme personnel, cofiterait environ 400 roupies par mois et par poste soit 8000 roupies par mois pour 20 postes doubles, Chaque appareil coi- teraient Rs 4000 d’achat, de sorte que pour Rs. 12,000 par mois, pour les postes optiques, le service du cable serait suppléé, mais il y aurait 4 ajouter a cette somme Ventretien du vapeur faisant le service de Port Darwin (Palmerston) 4 Sermatia. Notre grand de Lesseps a réussi jusqu’a ce jour X obtenir que le Canal de Suez fit wniversel et inter- national : pourquoi ne se fonderait-il pas en Australie — 121 — un service International de signaux aériens ? Toutes les nations civilisées auraient un représentant dans le conseil d’administration de la compagnie et cela for- merait une sorte de Congrés Universel des puissances des deux mondes, ot la neutralité des services optiques pourrait étre reconnue. Peut-étre ces paroles porteront-elles un jour quelque fruit, quand le temps les aura miries dans Pesprit de ceux qui m’entendent. Depuis longtemps déja, je me suis entretenu, sur ce sujet, avec mon ami A. Daruty, Secrétaire de la Société Royale des Arts et des Sciences ; comme il sait que mon frére cadet habite l’Australie depuis 1857, il m’engageait 4 songer a la possibilité de l’application des signaux optiques dans l’immense Colonie Anglaise, et de Putilité qu’ils pourraient y avoir. | Hn temps de guerre, un réseau optique peut bra- ver tous les efforts de l’ennemi et les signaux aériens deviennent bien supérieurs 4 ceux transmis par des fils matériels : nul pouvoir humain ne saurait arréter la pensée quand elle vole sur les rayons immateériels de la lumiére, et je ne fais pas de doute que dans I’avenir, on n’emploie les signaux optiques sur une échelle considérable. Dans mon opinion, ces signaux et les ballons dirigeables sont appelés 4 jouer un réle im- mense et qui aménera les résultats inattendus qui mo- difieront de la maniére la plus avantageuse les relations de tous les peuples. Hn 1864, j’eus la pensée de résumer sur un ta- me 122 bleau, renfermant des indications pratiques certaines, Vensemble des manceuvres 4 faire pour éviter un centre d’ouragan, avant qu’il n’atteigne un navire. J’offris un exemplaire de ce petit travail a Sir H. Barkly, alors Gouverneur de Maurice, et il voulut bien en transmettre un autre exemplaire 4 |’ Amiral Fitz-roy, A qui j’écrivis en méme temps pour le prier, au cas ou il le trouverait utile, d’en faire faire la traduction aux frais du Gouvernement, pour lusage de la Marine Britannique. Je recus en 1865 la réponse de |’ Amiral Fitz-Roy qui m’annongait qu’il allait dtre fait suivant que j’en exprimais le désir. Ainsi j’ai pu déja, une premiére fois, étre utile aux marins de la colonie anglaise ot j’ai trouvé une hospitalité qui date depuis plus de25ans. Quelle que soit ’opinion d’un capitaine, qu’il soit pour ou contre la théorie circulaire, peu importe ; ce n’est pas aux approches d’un ouragan quand on est en mer, qu’on fait de la cyclonomie théorique : tout capitaine sait aujourd’hui parfaitement éviter un cyclone, s'il acu soin de surveiller le temps et ses instruments. Or, tel est le but 4 atteindre, éviter le danger, et avoir assez de vigilance pour ne pas se laisser enlacer dans les courbes du redoutable phénoméne. Un fait est la qui a di frapper toute la colonie : est-ce que, pendant plus de 18 ans (que le service des Messugeries s’est fait entre Aden et Maurice) un seul des paquebots a jamais été surpris par un cyclone?... Non, et cepen- dant chaque année, presque, ils ont eu a les éviter ; —_ 123 non pas une fois, mais quelquefois plusieurs fois, dans le méme voyage. Ainsi, quand yétais leutenant sur le Danube en 1872, nous efimes & nous garer d’un cyclone avant @arriver 4 la Réunion ; 4 trois semaines de date, au voyage de retour vers Aden, il fallut de nouveau éviter un autre cyclone; comme a terre on ne peut pas éviter un coup de vent, il est nécessaire d’en étre prévenu afin de prendre toutes les mesures et précautions vou- lues pour soutenir le choc de la tempéte- Mais tout vapeur bien commandé, et dans une mer libre, peut et doit éviter le danger qu il voit indiqué sur ses instru- ments et par aspect de la mer et du ciel, longtemps avant d’en étre assez prés pour n’étre plus maitre de Sa manceuvre. J’ai cité Vautre jour, dans une lettre qu’ont re- produit les journaux, le cyclone de Mars 1879, et l’on a pu Voir que si je n’avais pris mes précautions 4 temps, mon observatoire aurait pu étre renversé, tandis que les mesures que j’ai prises l’ont sauvegardé. Les signaux optiques pourraient avoir une utilité bien grande car ils mettraient 4 méme d’étre rensei- gnés sur le temps, tout le nombreux public marin qui fréquente les dangereuses rades dela Réunion et celles de la céte Hst de Madagascar. Hn 1882, quand je lus devant Académie des Sciences de Paris une petite note relative aux signaux optiques, je soumis en méme temps a son approbation la Carte des ouragans des deuw Hémispheres, dont je — 124 — remis 4 notre illustre astronome, M. Faye, plusieurs exemplaires, co fit lui qui me présenta 4 ) Académie. J’ai remis ici, 4 mon arrivée de France, cette petite note, a la Société Royale des Arts et Sciences, et j’appuierai sur un point spécial, mentionné dans la note, a présent que le plus important est fait c’est-a- dire !a jonction des deux Iles sceurs ; ou du moins que cette jonction va pouvoir devenir définitive, sit6t que les fonds nécessaires seront trouvés. Extrait de la note lue le 2 Octobre 1882 a l Aca- démie des Sciences de Paris : ‘* Mes recherches personnelles, faites 4 Maurice, se trouvent confirmées par les expériences faites a Paris, sous la direction du colonel Mangin ; il s’agis- salt: lo de l’expédition automatique des dépéches ; 20 leur réception mécanique. J’ai résolue la premiére partie de la question, 4 Paide d’un petit appareil automoteur, imaginé par moi et perfectionné par M. A. Viger, horloger a Maurice: Une régle porte, a la partie inférieure, une crémaillére qui engréne avec la roue dentée d’un mou- vement d’horlogerie ; la face supérieure de cette régle est percée de trous équidistants qui regoivent un cer- tain nombre de fiches ; ces fiches sont espacées, sur la régle, de maniére 4 produire les éclipses longues et bréves qui constituent les lettres de l’alphabet Morse ; on introduit la régle dans une glissiére qui Ventraine d’un mouvement uniforme, et chacune des fiches vient & son tour soulever le bras de levier obturateur qui — 125 — passe devant le diaphragme de l’appareil télescopique De sorte que le télégraphiste, ayant l’ceil 4 la lunette n’a plus Ase préoccuper de faire fonctionner le mani- pulateur et s’assure seulement que la station voisine recoit bien les signaux. “Jai nommé éclipseur automatique le petit sys- téme qui vient d’étre décrit, et pour l’invention duquel je prends date. “Tl peut étre adapté aux instruments du colonel Mangin, sans qu'il nécessite aucune modification 4 leur disposition ordinaire. “Ta deuxiéme partie de la question et la plus importante, parait pouvoir étre résolue de deux ma- niéres ; il serait possible de faire usage du sélénium et demployer un procédé analogue 4 celui qui a réussi dans quelques observatoires de P Amérique du Nord ou de Angleterre, pour l’enregistrement au fil méri- dien des transits d’une lunette méridienne. Un pro- cédé plus simple que je compte adopter, consiste a recevoir l’impression lumineuse sur une bande préparée au gélatinobromure d’argent, se déroulant en passant uniformément au foyer de la lunette de réception ; un mouvement d’horlogerie permettra de régler 4 volonté la vitesse de développement de la bande préparée, de maniére & photographer les dépéches d’une ile 4 Vautre. . * T] résulte des études faites avec le colonel Man- gin que, a 250, le point lumineux reste bien visible & Pool armé de la lunette, méme aprés avoir traversé — 126 — six épaisseurs de verres fumés, qui ont amené une diminution considérable d’intensité dans l’éclat du foyer lumineux ; cette intensité a été réduite au cen- tiéme environ de ce qu’elle était primitivement. “La conclusion est done qu’il est presque certain que, dans les circonstances ordinaires, le signaux pro- duits 4 Vaide d’une lampe a pétrole 4 méche plate, vue de tranche, placée au foyer de l’un des grands appa- reils télescopiques du colonel Mangin, seront per¢us dune tle & autre, ce qui permettra, souvent vingt- quatre 4 trente-six heures avant Yarrivée sur Maurice @un cyclone, d’en télégraphier Vapproche 4 la Réunion.” J’espére, d’aprés ce que m’a dit M. Viger que je pourrai envoyer a la prochaine Exposition Universelle de Paris un éclipsewr et un récepteur automatiques, si toutefois j’aieu dici-la le temps et surtout argent nécessaires pour réaliser mon projet de photographier les signaux d’une Ile 4 autre avant lépoque ot aura lieu ce concours général de l’industrie. Avant d’achever cette Conférence, je désire té- moigner 4 Sir John Pope Hennessy, Gouverneur de Maurice, combien je lui suis reconnaissant de tout Pintérét qu’il n’a cessé de manifester pour mon ceuvre ; comme Son Excellence le sait déja (par le Rapport sur les Signaue Optiques utiliser dans la colonie qui m’avait été demandé en Septembre 1883, et par les offres que jai faites 4 cette époque ) je m’estimerai heureux de rester & son entiére disposition, pour le cas —_— 127 — ou Hile jugerait qu’il pourrait étre utile de former un petit personnel de volontaires pour les Signaue Op- tiques, qui pourraient rendre 4 Maurice en Australie ou a Madagascar des services spéciaux. Je viens d’écrire au Ministre de la Marine a Paris et j’ai prié en méme temps M. Cuinier, Gouverneur de la Réunion d’appuyer ma demande, qui consiste a faire rendre un décret d’utilité publique pour mon entre- prise, ainsi que lasomme nécessaire pour le fonction- nement des Signaux 4 la lumiére électrique dans Vile voisine : Un devis détaillé accompagne ma lettre au Ministre ainsi que celle 4 M. Cuinier. I] faut que, pour la lere année, je puisse disposer dans chaque tle d’une somme de Rs 13,600; les frais des années gsuivantes ne s’élevant pour chaque ile, qu’al environ Rs 8000. Dans le devis présenté au Comité des Finances, j’avais commis quelques erreurs en Dé- cembre dernier, par omission, et cette fois j’ai rectifié ces omissions. Je remercie de nouveau, en terminant, la Société Royale des Arts et Sciences, d’avoir de toute maniére, si efficacement secondé mes agissements dans la Colonie Anglaise ; je remercie aussi les personnes présentes ici de l’attention qu’elles m’ont prétée. L. P. Apa. — 128 — ANNEXE K. (Voir séance du 21 Mai 1885, page 25). La culture du Thé dans les Himalayas. Messieurs, Lorsque j’ai quitté Maurice, il y aura bientot deux ans, chargé par le gouvernement d’une mission aux Indes, on ne prévoyait pas que la Colonie diit sitdt demander a des cultures nouvelles une assistance que Vindustrie sucriére lui a longtemps si libéralement prodiguée. Je me suis efforcé pendant le cours de mon séjour dans / Inde, de recueillir sur les grandes industries du pays, un apercu que ma satisfaction personnelle me poussait 4 rechercher. Certes le moment n’aurait pu étre mieux choisi pour ce genre d’études, et les collections riches et variées,réunies et classées dans le palais de l’ Exposition Internationale de Calcutta, en simplifiant ma tache, stimulaient et facilitaient mes recherches. Par les soins du département de l’ Agriculture, de nombreux artisans choisis avec un soin tout particulier parmi les différents corps de métiers indigenes exécu- taient les divers genres de travaux qui faisaient leurs spécialités, fournissant ainsi au visiteur, la précieuse occasion d’acquérir en quelques heures et d’une facon pratique, des notions exactes sur les industries in- diennes. La culture et la préparation du quinquina, du — 129 — thé, du sucre, de opium, de l’indigo tentérent surtout ma, curiosité. Je résolus d’aller chercher au lieu méme de leur production les détails pratiques qui font V’objet de cette note que je limiterai pour aujourd’hui 4 la cul- ture du thé. Je partis pour les Himalayas. I] m’eut été diffi- cile de mettre plus utilement 4 profit les quelques semaines pendant lesquelles l’Hxposition n’exigeait pas ma présence 4 Calcutia. Darjeeling est situé aux portes mémes du Népaul et du Thibet, au cceur de cette région des monts Himalayas ot sont groupés les pics les plus élevés du globe. C’est comme Simla, qui est sur la frontiére du Kashmere, un sanitarium ot les Kuropéens qui habitent V’Inde trouvent un climat reconstituant qui leur évite de longs et cotiteux voyages en Kurope. Simla est pendant la saison chaude le siége du gouvernement de I’Inde. Le Vice-roi et sa suite y résident pendant huit mois de l’année; tandis que, e’est 4 Darjeeling, plus rapproché de Calcutta, que se transportent, en été aussi, le Lieutenant-Gouverneur du Bengal et les fonctionnaires du gouvernement de cette Présidence. Toutes deux sont fort recherchées par la fashion, ou ce qui est tout comme aux Indes, par les habitants riches de la grande péninsule hindoue. Darjeeling est, de plus, un centre important de production de thé, le gouvernement du Bengal y so 3D entretient aussi de vastes plantations de cinchonas. Likdustrie da thé est pratiquée sur une grande échelle dans les Himalayas. la vallée de Kangra, sur les confins du Kashmere en produit de fort estimé. On en plante aussi beaucoup 4 Dehra-Doon, Kumaun, Gurwhal etc, mais c’est Darjeeling et les district avoi- sinants qui fournissent dans l’Inde, en plus grande abondance, le thé le plus réputé. { Ilya seulement une trentaine d’années que ce district fut ouvert 4 cette culture et les premiers plan- teurs quis’y fixérent, eurent 4 surmouter les plus pe- nibles obstacles. | bee Le thé y pousserait-il ? se demandait-on. Tl eut été plus naturel de se demander : ou le thé ne pousse-t-il pas ? En effet, on le rencontre en Chine, depuis la latitude de Pékin, ot l’hiver est des plus ri- goureux, et sa zone géographique s’étend jusqu’a Péquateur. Jaya et Ceylan en produisent de grandes quantités. Les terrains d’alluvion du Brahmapoutre semblent aussi bien lui convenir que les jungles argi- leuse du Bengal et de Ceylan, le sol volcanique de Java ou les flancs schisteux des Himalayas.—On a pourtant remarqué qu’un sol ferrugineux et qu’un climat humide et tempéré conviennent particuliérement a cette culture, et sous ce rapport Maurice est favora- blement partagée. Bientot pourtant, la confiance se rétablit, mais la spéculation faisant le reste, de nombreuses compagnies se formérent et faillirent compromettre Vavenir du — 131 — district, Des industriels exploitant cette sorte de fiévre, semérent & la volée de vastes étendues de terre quils se hatérent d’échanger contre les roupies d’actionnai- res peu soupconneux. On disaita cette époque “ it pays to plant tea, but it does not pay to make it.” Avant de quitter Calcutta, je m’étais muni pour plusieurs “ tea planters” de Darjeeling de lettres d’introduction qui devaient me ménager l’accés des “ tea gardens” les mieux entretenus. Arrivé au Sanitarium, la poste se chargea de mes lettres et me rapporta d’obligeantes invitations dont jusais sans tarder. C’est ainsi que j’ai pu visiter les jardins du “ Darjeeling tea Co.” et ceux de M. H. Balmer, qui me les montra en détail. Comme toutes ces plantations se ressemblent, il me suffira de vous donner un apercu de quelques notes pratiques que je dois 4 M. Balmer, et de ce que j’ai vu 4 sa plantation de “ Happy Valley ” pour que vous soyez suffisam- ment renseignés sur la culture et la préparation du thé dans les Himalayas, comme un peu partout ailleurs. “* Happy Valley ” est le tea garden le plus rap- proché de Darjeeling, d’ou on peut admirer & ses pieds, Vordre et la symétrie qui régnent sur la planta- tion. Le “ tea planter ’? commence d’abord & faire défricher et labourer son terrain,—les “ tea gardens ” mesurent le plus ordinairement de 40 4 75 arpents— et, s’étant procuré la semence qui lui convient, il la plante avec un intervalle qui varie de 34 4 pieds. Il — 132 — est indispensable que les graines soient fraiches, car elles rancissent rapidement. Il forme en méme temps une pépiniére ou il trouve en réserve autant de jeunes plants qu’il lui en faudra pour repiquer les trous restés vides. Quelques planteurs préférent les semis en pépi- niéres, les graines fréquemment arrosées germent plus vite, mais aussi beaucoup de jeunes plants crévent a& l’époque de la transplantation. Cet inconvénient fait que généralement on plante les graines directe- ment dans les trous ménagés 4 cet effet a intervalle voulu. Chaque trou recoit trois ou quatre graines. Lorsque les jeunes. plants ont atteint quelques pouces on laisse le plus vigoureux, et les autres sont enlevés et transplantés dans les trous vides. La variété la plus appréciée et qui devra fixer le choix du planteur, est le thé d’Assam, qui est beaucoup plus hatif que le thé de Chine, et qui fournit en plus grande abondance des feuilles plus estimées. Ces deux espéces sont nettement caractérisées, mais il est assez rare de les rencontrer 4 l’état de pureté parfaite. Le thé d’Assam croit naturellement dans les jungles qui avoisinent le Brahmapoutre, c’est un arbre de 15 420 pieds de haut, dont la feuille d’un vert tendre mesure de 8 4 10 pouces de long. le thé de Chine au contraire est un arbrisseau de cing a six pieds, & petite feuille d’un vert foncé. Ces deux varié- tés ont produit des hybrides, on en compte de nom- — 133 =| breuses variétés, les plus estimées sont celles dont les caractéres se rapprochent le plus du thé d’Assam. Cela fait, le tea planter se fait batir un ‘ bunga- low” disposé suivant les exigences du climat, mais, presque toujours trés confortable. C’est ainsi, que dans les jungles qui s’étendent aux pieds des Hima- layas, dans cette zone connue sous le nom de Terai, et qui est remarquable par son insalubrité, on rencontre, élevés sur pilotis des “‘ bungalows” aux cloisons en palissades et couverts en chaume, tellement il est per- nicieux dans la saison pluvieuse, d’y habiter au ras du sol. Dans les “highlands” les pilotis disparaissent et les habitations sont munies de cheminées qui sont fort appréciées en hiver. C’est done en s’entourant de tout le confort pos- sible que le planteur attend ses premiéres récoltes. Selon l’espéce plantée, les arbrisseaux doivent avoir atteint dans leur troisiéme année de deux pieds et demi 4 4 ou 5 pieds. On attend Vhiver, et l’on profite de la morte séve pour les émonder, opération assez délicate d’ailleurs, car c’est d’elle que dépend le succés de la récolte attendue. On émonde les plants de facon & favoriser la pousse latérale des branches, et 4 empécher que les arbustes ne dépassent quatre pieds 4 quatre pieds et demien hauteur. Les branches coupées sont enterrées encore vertes entre les lignes et constituent un des meilleurs engrais pour les théiers. Quelques semaines — 134 — aprés, avec une légére élévation de température a lieu le “ flushing,” le théier bourgeonne et jette de jeunes pousses, qui, 4 peine nées, sont cueillies 4 la main par les femmes et les enfants. A la base de chaque fe uille se trouve un petit ceilleton qui se développe bientot en un bourgeon garni de feuilles tendres qui sont cueillies 4 leur tour. Une personne cueille en moyenne de 13 a 15 livres de feuilles tendres dans une joarnée de travail. On compte généralement de douze a seize “flushings’ dans une saison. Afin de rendre le “flush” plus abondant, on arrache les fleurs 4 peine naissantes et la récolte continue pendant tout le prin- temps et été. Ilest nécessaire d’accorder en hiver un répit de 3 4 4 mois a la plante. Un arpent de thé planté et cultivé avec soin, don- nera au bout de quatre ans de 250 4 300 livres de thé préparé, par an, et la récolte s’accroit progressivement pendant de nombreuses années, produisant successive- ment 400, 500 et 600 livres. On cite 4 Darjeeling un tea garden qui a produit 900 livres 4 V’arpent, mais le thé est alors inférieur en qualité, se vend 4 des prix peu rémunérateurs et la plante surmenée dépérit et créve bientot. Certains jardins en Chine ont, dit-on, plus de cent ans d’existence, et, comme exemple de Icngévité du théier, je vous en citerai un a Maurice, sur l’établissement ‘‘ Bonne Veine,” qui, au dire de certaines personnes, doit étre 4gé d’un siécle. Cet arbre qui est un théier de Chine est exubérant de séve, et vivra de longues années encore, s'il ne rencontre — 135 — aucune cause suffisante qui ne lni permette de mourir de vieillesse. La relation du thé vert au thé préparé est géné- ralement de 40u641. Pendant tout le temps qu’une plantation est en rapport, la propreté la plus grande doit y étre maintenue, en méme temps que la terre doit étre labourée et fumée. : La récolte des feuilJes doit se faire avec un certain discernement; plus la feuille est fraiche et tendre, meilleur est le thé. Un seul bourgeon fournit plu- sieurs variétés de thé, qui sont, en commeng¢ant. par les plus estimés: lo. le Flowery Pekoe, 20. l’Orange Pekoe, 30. le Pekoe Souchong, 40. le Souchong, 50. le Congou. Dans l’aprés-midi, la récolte est réunie dans de grandes corbeilles presque plates et placée dans des greniers bien aérés. Le mode de préparation varie suivant que l’on veuille obtenir du thé vert, ou du thé noir. le thé vert est séché de suite au four, afin que les sucs astrin- gents n’en soient pas exprimés: le thé noir, au con- traire, est soumis pendant un temps plus long a l’in- fluence atmosphérique qui, en oxidant les feuilles, agit sur les principes actifs du thé, et diminue la quantité de tannin et d’huiles volatiles qu’il contient. Pour préparer le thé noir, on laisse les feuilles dans les corbeilles pendant la nuit, et, dans la matinée du lendemain, si le temps n’est pas trop humide, les feuilles sont suffisamment flétries, ce que l’on recon- — 136 =— nait, en prenant une poignée qui, approchée de l’oreille, ne devra donner aucun bruit, tandis que les feuilles encore trop vertes feront entendre un bruit crépitant. Ces feuilles parfaitement flexibles sont placées sur de grandes tables cannelées, ou, plus généralement - aujourd’hui et plus économiquement, confiées 4 des machines rouleuses mites par la vapeur ou la force hydraulique. Lorsque le suc astringent qui est dans les feuilles est bien sorti, on les retire, on les roule 1é- gérement 4 la main pour leur donner la torsion “ twist” voulue, et on les laisse pendant plusieurs heures légérement fermenter, ce qui les fait un peu changer de couleur et leur donne un parfum agréable, on les jette ensuite dans des cuves ov elles sont chauf- fées pendant 4.4 5 minutes, puis exposées pendant 1 ou 2 heures au grand air. On les place alors dans des cuves disposées sur un feu de braise rouge, dans un four trés doux, ou mieux dans une des nouvelles machines d’ou elles sortent au bout de quelques minutes dans un état de dessication parfaite. Pendant ce temps, le thé est continuellement remué soit 4 la main, soit mécaniquement, jusqu’a ce qu’il soit sec et cassant et quwil ait obtenu la couleur marron foncé. La préparation du thé est alors terminée et il ne reste avant de ’expédier sur le marché, qu’a le classer et 2 le ranger par qualités. A cet effet, on le fait pas- ser & travers des tamis aux mailles plus ou moins écartées ; les fenilles qui ne peuvent passer sont res me 137 mee jotées, le meilleur thé étant celui obtenu avec les mailles les plus fines, Avant d’enfermer le thé dans des boites en plomb ou en fer blanc, ow il est & Vabri de Yair, on le chauffe légérement pour dter toute humi- dité possible. Quelques préparateurs et particuliére- ment les Chinois le parfument avec la fenille du jasmin ou d’autres plantes odoriférantes. 4 Messieurs, on m’a dit que cette communication, aurait plutdt di étre adressée a la Société d’Acclima- tation ou dune autre société s’occupant plus spéciale- ment d’intéréts agricoles. Je pense, au contraire, que je ne pouvais mieux choisir pour vous communiquer cette note qu’une réunion de la Société Royale des Arts et des Sciences. Tl y a une quarantaine d’années, déja, la Société a ét6 saisie dela question de cette culture 4 Maurice, et c’est 4 elle que M. Jaunet dut d’avoir recu alors du gouvernement, une assistance qui lui permit de dé- montrer que l’industrie du thé est non-seulement possible 4 Maurice, mais pouvait méme étre trés avan- tageuse. Je pense qu’il serait intéressant de vous rappeler dans quelles circonstances et avec quel résul- fats Dans les premiers jours de l’année 1841 ia Res- pectable Loge de la Paix, par l’intermédiaire de son vénérable, confiait 4 la Société d’ Histoire Naturelle le goin d’ouvrir un concours sur la fabrication du sucre & Maurice, et d’examiner tous mémoires relatifs 4 cette — 138 question. Une médaille’ en or offerte par la Loge devait étre le prix accordé au meilleur essai. | Une commission fut nommée a cet effet par la Société. Dans sa séance du 4 Aott 1842, il fut arrété que “la Société n’ayant pu jusqu’a ce jour, par un con- cours de circonstances qu’elle n’a pas prévues, accom- plir le voeu de la Loge la Paix, en ce qui touche la médaille qu’elle lui avait remise, le Secrétaire écrirait 4 la Loge pour la supplier de fixer sur un autre objet que celui qu’elle avait indiqué, Vattention d’un nou. veau concours 4 la médaille.” La Loge ayant laissé 4 cet effet toute liberté d’o- pinion a la Société, il fut arrété que la médaille avait été mérité par M. Jaunet pour l’extension qu’il avait donné a la culture du thé 4 Maurice, et au mois de Décembre de la méme année, cette recompense lui fut remise par Sir W. Gomm, avec un certain apparat, dans le local de la Respectable Loge la Paix, dans le lieu méme ot Vidée en fut si généreusement con¢ue. Un comité de surintendance fut nommé par la Société pour suivre les progrés des plantations de M. Jaunet. A partir de cette époque, si lon consulte les procés-verbaux des réunions de la Société, il est facile de voir que la culture du thé & Maurice trouva de chauds partisans. M. Jaunet déposa 4 plusieurs reprises sur cette table des échantillons de thé récolté sur son habitation des Trois Ilots. ‘* Celui représentant la variété no. 1, == 139 om lit-on dang nos procés-verbaux, par le parfum qui s’en exhale et la finesse de son grain, s’est fait particulié- rement remarquer de la Société.” Une lettre du Secrétaire Colonial au Président de la Société, ’honorable Dick, faisait savoir que Son Excellence le Gouverneur dans le but d’assister M. Jaunet dans son entreprise, avait consenti 4 mettre 4 sa disposition deux chinois qui seraient employés sur sa propriété des Trois Ilots. Son: Excellence le Gouverneur, ajoute le Secrétaire Colonial, approuvant le projet de culture soumis par le Comité de sur intendance de planter le thé au Jardin des Pamplemousses a invité M. Jaunet a youloir bien de ses conseils guider les expériences qai allaient étre tentées a cet effet. On lit dans le procés-verbal de la séance du 11 ayril 1844: “ Te Secrétaire communique & la Société lo. une lettre de M. Jaunet, rendant compte du résultat des progrés qu'il a faits dans l’amélioration de la culture du thé aux Trois Ilots. “ 20. Une lettre de. Mme Moon, exposant les heureuses tentatives qu’elle a faites au Vacoa pour donner a l’éducation des vers a soie, tout le développe- ment dont elle parait susceptible a l’ile Maurice. “ La Société décide que ces deux lettres dont un extrait reste annexé au procés-verbal seraient soumises i Vattention du gouvernement local, pour qu’il prenne dans Vintérét du pays telles mesures qu il jugera con- —_— 140 — venables pour encourager et soutenir ces deux nou- velles et précieuses branches d’industrie.” Le gouvernement répondant au voeu de la Société se montra disposé 4 accorder 4 ces deux branches d’in- dustrie Vassistance réclamée et s’informa comment cette assistance devait-étre faite dans Vintérét de la communauté. Le Président nomma alors un comité composé de MM. V. Boyer, L. Bouton et A. Desenne a Veffet de soumettre a la Société les suggestions demandées dans la lettre du Secrétaire Colonial, et de rédiger le rapport qui devait étre placé sous les yeux du Gouverneur. Quelques mois plus tard, le Secrétaire Colonial écrivait au président de la Société et Ini communiquait une dépéche du Secrétaire d’Htat pour les colonies, sur divers échantillons de thé de Maurice qui avaient été envoyés & Londres par le gouvernement local. Son Hix. le Gouverneur invitait en méme temps la So- ciété 4 recommander aux habitants la culture d’une plante qui semblait promettre de favorables résultats a Ceux qui s’en occuperaient. Les échantillons expédiés étaient du thé de Chine et le rapport fait par les courtiers de Londres sur leur prix et leur qualité était trés satisfaisant et de nature a encourager la culture de cette plante. Enfin en Novembre 1845, la Société s’adressant au Gouvernement lui faisait savoir que, considérant la culture du Thé 4 Maurice comme étant, suivant toutes les apparences, acquise au pays, elle était d’opinion met 14] some que l’assistance accordée jusqu’a présent 4 M. Jaunet pouvait étre supprimée sans inconvenient. Messieurs, voila un historique complet des diffé- rentes phases par lesquelles a passé 4 Maurice cette intéressante industrie qui pour une cause que je n’ai malheureusement pu retracer a été si longtemps frap- pée d’oubli. Le gouvernement s’occupe actuellement de repren- dre la question et un comité poursuit activement l’étude des moyens par lesquels la culture du thé et d’autres plantes utiles pourrait étre encouragée et assistée a Maurice. J. A. DESPEISsis. ANNEXE L. (Voir séance du 21 Mai 1885, page 26). Un Crabe monstre Tl y a quelques années, il a été exposé 4 San Fran- cisco le plus grand crabe qui ait été vu. Depuis cette époque, n’ayant lu aucune relation d’un gros crabe, J emprunte aux journaux de Californie de ce temps, la description qui a été faite de ce crabe énorme et qui a été exposé au public. ** Ce crabe monstre a été pris dans la baie de Yeao, au Japon, sur le carcasse du navire américain Owide qui avait coulé, par suite @une collision qui a eu lien entre lui et le steamer anglais Bombay. Ila été dé- couvert par quelques pécheurs Japonais, employés par — 142 — les autorités de ’endroit pour découvrir le lieu ot la collision s’était produite, dans le but de retrouver les corps des, malheureux passagers qui se trouvaient sur le navire. Probablement il avait été attiré sur les: bancs pour se nourrit des restes des infortunés passagers. On rapporte que la population qui habite sur la cOte mange un gros crabe, connu sous le nom de ‘‘ Inachus Kempferi’” qui atteint souvent une grande taille; on en a pris quelques uns. qui mesuraient dix pieds, entre les extrémités de ses pinces. Le corps de cette araignée monstrueuse de la mer avant d’a- voir été remis au taxidermiste atteignait le poids énorme de quarante livres. La carapace était d’un rouge foncé et couvert d’excroissances et de protubé- rances — La longueur des pattes passait cinq pieds, et avait diise raccourcir aux jointures, depuis qu’il avait été pris. Ces patties étendues ressemblaient 4 de grosses cannes de bambous et étaient d’une nuance jaune pale — D’un bout 4 Vantre de ces patties qui servent a saisir sa nourriture, et qui sont garnies de deux rangées de denis réguliéres, il existe une longueur de treize pieds. La bouche et les yeux de ce monstre ressemblent 4 ceux enfoncés d’un crapaud et la bouche est armée de deux longues défenses comme des dents. Une autre relation s’exprime ainsi: “ La bouche de ce monstre japonais est pourvue de deux larges dents qui sont usées, indiquant un grand 4ge et sa langue est couverte d’une barbe rude.” Quelques étoiles de mer d@’une taille ordinaire furent placées sur une plan- am 143 — che, pour montrer par comparaison la grosseur de ce crabe gigantesque. La personne qui porta ce crabe du Japon, rencontra de grandes difficultés prés des autorités locales, comme il existe une loi qui déclare que chaque objet de ce genre appartient au Gouverne- ment. L/histoire amusante suivante a été extraite du San Francisco Evening Bulletin: ‘ Une personne arrivant du Japon par le dernier Steamer, nous a montré un crabe de proportions qui excédent de beau- coup celles des espéces de ce genre dont nous ayons jamais entendu parler, ni dans les beautés merveilleuses des poissons qui ont été vus et décrits par les lettres sur V’histoire des poissons, écrits par le vieil Hvéque Portoppidan, (a qui nous somme redevables de rela- tions sur le serpent de mer, les gigantesques céphalo- podes et d’autres monstres marins) il nous a pleinement disposés & accepter les Gnormes dimensions de ce roi des crustacés. Ce crustacé mastodonte a été montré & environ 20,000 personnes, qui ont unaniment déclaré que il était la plus grande merveille de la nature qui ait été introduite aux Etat Unis.” Ainsi l’a annoncé un placard qui a été publiée dans la ville. A Vexposi- tion des poissons, on a montré un trés gros specimen de cette espéce, mais je pense qu’il a des dimensions, beaucoup moindres que le gigantesque crustacé dont il il est question.” Cette relation a paru dans le Hardwicke’s Science Gossip publiée & Maurice dans le Mercantille Record § Commercial Gazette. V. RepiLLArp. mn 144, noms ANNEXE M. (Voir séance du i0 Juin 1885, page 28). Eau de la Mare aux Vacoas Messieurs, Au moment ot tout lemonde s’occupe de la ques- tion si importante des eaux potables, et principalement de celles que pourrait nous fournir la Mare-aux-Vacoas, je crois qu’il est du devoir de chacun, d’apporter les notes et appréciations dont il dispose, pour élucider la question, C’est en me pénétrant de cet idée, que je me permets, aprés avoir lu l’intéressant travail du Dr Jaillet sur eau de la Mare-aux-Vacoas, de vous faire parvenir, pour étre soumise 4 votre appréciation, les quelques remarques et observations que cette analyse me suggére, et aussi quelques résultats que j’al obte- nus par l’examen pratique de ces eaux. Il n’est pout-étre pas 4 Maurice de projet qui ait été autant étudié que celui qui nous occupe. Déja, en Décembre 1878, en Février 1880, en Novembre 1880 et en Aotit 1881, des comités, com- posés des personnes les plus compétentes, étaient formés pour étudier ce projet.. Cet ainsi, qu’il nous a été permis de lire les appréciations des honorables M. Connal et HE. Icery, du savant Dr Meldrum de MM: Horne et Thompson. Tous ces rapports sont en faveur de ces eaux, me 145 dont la qualité était si peu discutée que, dans son 4me rapport, page 8, l’honorable H. Icery la propose pour améliorer les conditions sanitaires des villages si po- puleux des Plaines Wilhems, de Moka et méme de Port-Louis Le Dr Meldrum termine également ses notes dans le méme sens que l’honorable Dr Icery. Enfin, Son Excellence le Gouverneur dit, dans sa dépéche au Secrétaire d’Htat, en date du 9 Juillet 1884, qu’aprés avoir consulté les personnes compé= tentes qui se sont occupées de la question, il est d’avis d’avoir recours 4 la Mare aux Vacoas, source incon testablement pure, pour alimenter d’une facon salutaire, les nombreux villages situés entre la Mare aux Vacoas etjle Port-Louis,qui sont actuellement alimentés par des eaux, dont les qualités sont cerfainement contestables.. Cette appréciation, résumée par Son Excellence, a été confirmée par une seconde dépéche, en date du 29 Octobre 1884. En présence de tous ces travaux, émanant d’in- génieurs, docteurs, chimistes etc., et de leurs opinions émises d’une facon si positive et si formelle en faveur de la Mare-aux-Vacoas, et devant la contradiction quis’est produite, 4 la suite d’une analyse récente déposée & la séance du conseil du gouvernement, j’ai cru, Messieurs, que je pouvais me livrer & une étude comparative, travail que j’offre 4 mes collégues de la Société Royale des Arts et Sciences et que je serais heureux de voir accepter avec le méme plaisir que celui que j’éprouve en le leur offrant. at HG mee er ere Ce travail consiste en des essais qui me sont per- sonnels, et qui, faits sur place par des méthodes trés simples, ont surtout Vavantage d’étre pratiques. Ce sont les moyens généralement employés, lorsqu’il est question de savoir si des eaux sont potables, ou 4 quel état. de décomposition elles se trouvent. Je crois, qu’il est nécessaire avant de donner ces résultats, de les faire précéder de quelques extraits d’auteurs spécialistes. Gérardin, dans son étude sur l’altération, la cor- ruption et l’assainissement des riviéres, dit : “ L’analyse chimique ne renseigne pas suffisam- “ ment sur l’altération des eaux. Si lon tient une *‘ eau parfaitement salubre, renfermée dans un flacon ‘** bien bouché, son analyse élémentaire donnera Jes ‘ mémes résultats et cependant, il est bien certain, ** qu’avec le temps elle a 6prouvé des modifications “ profondes et a perdu sa bonne qualité. Ce fait se ‘ vérifie journellement sur les approvisionnements “* d’eau potable a bord des navires.” Chaptal était, sans doute bien pénétré de cette vérité, lorsqu’il disait que ceux qui s’occupent de Pexamen des eaux ne peuvent analyser que le cadavre de ces liquides. Plus loin, (p. 36) il dit : *“‘ La salubrité, ]’altération et la corruption des “‘ eaux sont intimement liées & la présence ou 4 l’ab- ** sence de l’oxygéne dissous, — 147 ‘* En dosant Ja quantité d’oxygéne dissous dans “‘ une eau mélangée a des eaux industrielles ou ména- *¢ géres, on doit avoir la cote éxacte des qualités hygié- * niques de cette eau, et de |’influence bonne ou mau- “ vaise qu’elle peut avoir sur les étres vivants. ** Mais ici, les difficultés redoublent, les procédés “ actuellement employés pour doser l’oxygéne dissous exigent un outillage volumineux,compliqué et fragile ; ‘* Popération est longue et laborieuse, comme on peut “le voir dans les études sur le vin, ot M. Pasteur a “ employé le procédé de Monsieur Boussingault pour “‘ la recherche de l’oxygéne dissous dans le vin, ou le “ moult de raisin.” Ce procédé est inapplicable & la question qui m’occupe. L’expérience enseigne vite que les eaux de riviéres qui recoivent les eaux industrielles ne peu- vent pas se conserver en vase clos ni étre transportées, parce qu’elles s’altérent trés rapidement. Pour doser l’oxygéne dissous dans les cours d’eau, il faut pouvoir opérer sur place, en pleine campagne, Vexpérience doit se faire instantanément. Kn un mot, il fant faire ce dosage par liqueur titrée. Un pareil procédé est seul assez rapide, assez précis, supprimant les corrections thermométriques et barométriques. Ce procédé a été présenté al’ Académie des Scien- ces, 4 sa séance du 14 Octobre 1872, par MM. Schut- zenberger et Gérardin. I] repose sur la propriété que posséde Phydrosulfite — 148 — de soude d’absorber instantanément l’oxygéne pour se transformer en bisulfite. C’est en étant muni des liqueurs, burettes et ins- truments nécessaires pour opérer sur place, par ce procédé, que je me suis rendu, le Dimanche 17 ma 1835, & la Mare aux Vacoas, a l’endroit dénommé pont @’ Arcole et désigné dans le rapport du Dr. Jaillet. Le temps était couvert, l’eau sortait de la mare par un large canal dans lequel elle s’écoulait rapide- ment, et par un second bras beaucoup plus petit, dans lequel l’eau avait un mouvement trés lent. Cette eau limpide courait rapidement, sa tempéra- ture était de 22° 5 centigrade, la pression barométrique 28,1 indiquait une altitude de 1700 pieds au dessus du niveau de la mer. J’ai puisé de l’eau en amont et en aval du pont, et méme dans le petit bras oti l’eau était 4 peine courante , et partout, mes compagnons et moi, l’avons trouvée limpide, sans odeur ni saveur particuliéres. J’ai essayé son action sur le papier tournesol, et Vai trouvée parfaitement neutre. J’ai ensuite pris un peu de terre du fond, afin de sentir s'il n’y avait pas la de décomposition putride. Dans les fort courants, la terre était sans odeur particuliére, mais en répétant cet essai dans une flaque d’eau presque stagnante, sur le bord de la mare, nous avons cru reconnaitre une légére odeur putride. A. Hau de la mare aux Vacoas puisée dans une petite flaque presque stagnante, a 30 pieds environ en — 149 — amont du pont d’Arcole. 1 litre d’eau : oxygéne 11cc. 10. B. Hau trés courante puisée 4 la surface, a 40 pieds environ en amont du pont. 1 litre d’eau : oxygéne LIcc. 81. C. Hau trés courante puisée a 50 centimétres de pro- fondeur au méme endroit que Véchantillon B. 1 litre d’eau : oxygéne 11 cc. 81. D. Hau trés courante puisée a la surface, au méme endroit que l’échantillon B. mais agitée pendant 5 minutes avec le double de son volume d’air. 1 litre d’eau saturée d’air lice. 48. H, Hau trés courante puisée a la surface du petit bras, & 40 pieds environ en amont du pont (ce bras n’a presque pas de profondeur) 1 litre d’eau oxygéne 10cc. 85. N.B.—L’eau EH contenait en suspension de petits débris provenant sans doute du fond, et qui ont été entrainés pendant la prise d’échantillon, vu la faible profondeur de ce petit bras. F, Hau puisée & 250 pieds environ en amont du pont, a la sortie dela mare et au commencement du canal. Hchantillon moyen de toutes les couches. 1 litre eau : oxygéne Llcc. 82. G. Han puisée dans le canal, & environ 120 pieds en aval du pont. Hchantillon moyen de toutes leg couches 1 litre eau: oxygéne 14cc. 80. H, Hau puisée dans le canal & 300 pieds environ en — 150 — aval du pont, (échantillon général) 1 litre eau : oxygeéne lL4cc. 90. TI. Eau dela Mare aux Vacoas puisée en amont (échan- tillon B) aprés 15 jours de bouteille. 1 litre eau: oxygéne Il1cc. 70. K. Canal Dayot — échantillon pris 4 ’usine du Colo- nial Engrais Chimiques. 1 litre eau: oxygéne 14cc. 30. L, Canal Bathurst — eau puisée prés de la morgue, 1 litre eau : oxygéne Lice. 03. Tableau résumé des titrages d’oxygéene dissous dans Peau de la Marz aux Vacoas, (Essais faits sur place, Dimanche 17 Mai 1885.) Oxygéne par litre. a. Hau puisée dans uneflaque presque stagnante 1 1ec,10 b. Hau trés courante, surface du canal, 440 pieds enjamont du pont .) 4.4.8) 4s on paglceell c. Hau trés courante, & 50 centimétres de pro- fondeur méme endroit quedb ... ... ... Llee81 d. Hau trés courante, mémes conditions que 8, mais saturée Wair ... ... ue wee ees 150,48 e. Hau peu courante puisée dans le petit bras, a 40 pieds environ en amont du pont. ... 10ce,85 jf. Hau a la sortie de la Mare, 4 250 pieds envi- ronenamontdu pont ... ... ... .../11¢082 g. Hau trés courante puisée 4 120 pieds environ enamontdupont ... ... ... 1. ... 14e¢,80 g (bis). Hau trés courante... ... 1... 1. ... 14¢¢,80 h. Hau trés courante puisée 4 500 pieds environ mm 15) = GMAVAMGCU DOME sc. css cis ee ae eee MACOOO i. Hau de la ‘‘ Mare aux Vacoas” échantillon 6 apres 15 jours de séjour en bouteille, au laboratoire, en ville ; bouteille bouchée par ‘un cornet en DAMCE PMc! peswigiess LLCOCO k. Hau du canal Dayot puisée par la pompe de TOGEOCUSUIC le esi coals ceaateis eS 1. Hau du canal Bathurst puisée prés de la — EQN OU OUR des, Peco rsse io ok wees Phe ote LOCCIOO Au tableau qui précéde, j’ajouterai d’une part, les lignes suivantes extraites de Dujardin Beaumetz, Dictionnaire des eaux minérales de Thérapeutique, &c. &e., p. 3695. “On admet qu’une eau renfermant 7cc., d’oxy- “ géne par litre et d’une facon constante est une eau “ notable de bonne qualité ; si la proportion d’oxygéne “¢ descend au dessous de ce chiffre, l’eau est de qualité “inférieure ; enfin, au dessous de 3cc. d’oxygéne par ‘* litre, une eau cesse d’étre potable.” Et @autre part, au sujet des plantes qui couvrent la mare : (Extrait de Gérardin p. 9 :) “ Pour esquisser & grands traits la distinction qui “ sépare nettement les eaux saines et les eaux infectées, “ai proposé en 1868 au conseil municipal de St. ‘¢ Denis, la definition suivante :” “Une eau est saine, lorsque les animaux et les “ végétaux, doués d’une organisation supérieure peu- “‘- vent y vivre. Au contraire, une eau est infectée 3 = 152 — “lorsqu’elle fait périr les animaux et les végétaux “‘doués d’une organisation supérieure, et qu’elle ne ** peut nourrir que des infusoires et des cryptogammes.”’ “ T’année'suivante, ajoute M. Gérardin, se rendant “compte d’une note que je présentais 4 l’ Académie “des sciences (séance du 29 nov: 1869.) Monsieur *¢ Dumas disait :” “ Tl n’existe pas meilleur moyen de fixer le carac- “ tére d’une eau que de constater si dans cette eau ** peuvent vivre les poissons et les plantes aquatiques. *‘ Les poissons y meurent ils? Les plantes y dépé- ‘* rissent-elles. Le caractére est certain, eau est in- “* fectée et ne peut servir aux usages domestiques.” * Au contraire, si les poissons et les plantes aqua- “ tiques peuvent y vivre, on peut considérer l’eau ** comme bonne.” Enfin dans Grandeau (page 542.) “ Les eaux qui se trouvent a4 la surface des pla- “teaux sont moins exposées a une contamination ‘* animale quand elles sont recueillies dans des régions “‘incultes absolument nues; leur matiére organique “est presqu’entiérement végétale et ordinairement ** tourbeuse..... “ Les terres cultivées, en général, ne cédent pas “4 eau autant de matiéres organiques que celles qui “ne sont soumises & aucune culture, mais par le fait * que ces terres ont été fumées avec des excréments “animaux et quelquefois humains, la nature de la “matiére organique appelle beaucoup plus l’attention etc., etc. am 153 — Observation fort judicieuse sur laquelle nous reviendrons. Si nous résumons ce qui précéde,’nous voyons : lo. Que l’eau de la Mare aux Vacoas est dans de bonnes conditions sanitaires comme les titrages en oxygéne |’indiquent. 20. Que cette eau contient peu de fermeuts et de matiéres organiques 4 oxyder, puisque, aprés 15 jours de bouteille, son titrage en oxygéne n’a pas sensible- ment diminué. Enfin, si ’on compare les chiffres d’oxygéne dis- sous dans l’eau, depuis sa sortie de la Mare jusqu’a 300 pieds en aval du pont, soit environ une distance de 600 pieds, on verra qu’il suffit d’un trés léger par- cours, 4 air libre, pour la saturer des gaz de l’atmos- phere et la rendre, vu son origine, l’eau la plus saine et la plus pure de toute la colonie, les bords de la mare, ou la culture a été abandonnée depuis longtemps, ne recevant plus ni guanos, ni fumiers, ni déjection et détritus humains dont l’action est si funeste sur les eaux potables. La nécessité d’une eau potable, réunissant toutes les qualités d’une eau reconnue, par tous les auteurs, favorable 4 la consommation et aux usages domes- tiques, nous a engagé a vérifier, par nous méme, les qualités de la “‘ Mare aux Vacoas” qui, vu son volume important, devait satisfaire aux nombreux besoins des populations qui en seraient tributaires. Et nous sommes heureux de penser que les résultats de |’exa- men que nous en.avons fait, la classent parmiJes eaux de la premiére qualité, et que leur canalisation serait d’un grand bignfait. A la suite de ces résultats, je prends la liberté de yous entretenir des résultats. tout 4 fait d:fférents, obtenus par M. le Dr Jaillet, qui voudra bien m’excu- ser de le contredire, vu. méme limportance de son travail. Ainsi, Messieurs, La premiére chose qui frappe, en lisant ce rapport, c’est la maniére dont l’échantillon, sur lequel repose toute analyse, a été pris—condition trés importante puisqu’elle est la base de tout son travail. Je lis, § 2, que Peau destinée 4 lanalyse a été recueillie 4 Om, 30cm de profondeur pour ‘ éviter les ‘¢ détritus et débris végétaux provenant de lair ex- “ térieur, ainsi que les infusoires et étres. organisés * qui se tiennent d’ordinaire 4 la surface etc.” La méthode classique n’indique rien de semblable, et il me semble que |’échantillon d’eau doit, dans un cas comme celui quinous occupe, reposer sur la tota- lité des couches liquides, aussi bien les supérieures que les inférieures, puisque cette eau doit étre emplo- yée indistinctement et non par couches, d’autant plus que nous savons qu’a certaines 6poques de lannée la crue des eaux varie. J’ajouterai que le docteur, chargé de s’assurer de la nature de ces débris n’aurait dfi, sous aucun prétexte, éviter de prendre l’eau a ’endroit ot selon iui, il était — 155 —. sir de rencontrer ces débris et infusoires en plus grande quantité. Le gotit de vase et l’odeur nauséabonde que le docteur mentionne, ne sont en réalité que des. carac- téres physiques d’une appréciation personnelle et jajouterai a l’appui, que mon assistant, une autre personne affectée d’une gastralgie et moi, nous avons bu cette eau en déjefinant au bord de la mare ou des expériences m’avaient appelé le Dimanche 17 mai; et que c’est en vain que nousavons cherché ces caractéres défavorables. Notre cocher et son cheval ont. eu également recours a la mare pour se désaltérer et je: puis affirmer que nous sommes tous revenus de notre excursion sans la moindre indisposition aprés avoir eu recours, pendant toute la journée, 4 cette eau déclarée nauséabonde. Cette eau, au dire du docteur Jaillet, $1 de ses conclusions, ‘* peut étre considérée comme de l’eau de plaie non aérée”’ (je ne comprends pas) et il donne Vanalyse suivante des gaz qu’elle tient en dissolution : Acide carbonique= 2.67 dea "2 ce. Oxygéne = 9 166 | par J litre. Azote = 14.33 ) En présence de ces chiffres, sien désaccord avec la logique, on peut se demander: comment il se fait qu’une eau quia traversé l’atmosphére et qui, par ce fait, s’est trouvée a l'état trés divisé en contact direct et prolongé avec l’air c’est-d-dire un mélange d’azote — 156 — et d’oxygéne—ait dissous si peu d’oxygéne, gaz trés soluble comparativement ; tandis qu’elle a pu presque se saturer d’azote, gaz beaucoup moins soluble. Je dis presque se saturer, car je suppose que l’eau a été prise de 22°a 25° c. ce qui n’a pas ét6 dit dans le Rapport pas plus qu’il n’a été fait mention de la pression atmosphérique 4 ce moment. MM. Humboldt et Gay Lussac ont trouvé dans leur beau travail sur les procédés eudiométriques que Pair dissous dans l’eau était modifié et que le rapport des volumes d’oxygéne et d’azote était représenté d’une facon permanente par les chiffres 32 433 oxygéne et 67 a 68 azote ; enchiffres ronds, 4d’oxygéne et 3 d’azote. Ces résultats contredisent pleinement lanalyse qui précéde. J’ajouterai, pour terminer ce sujet, que je suis étonné de voir qu’& Maurice les procédés classiques alent été perfectionnés au point de pouvoir apprécier les volumes de 0, cc. 01 de gaz, lorsqu’en Hurope, les maitres se content, dans leurs beaux travaux, de donner des appréciations au 1/10 de centimétre cube ; et je serais curieux de voir le divisions d’un eudiomeétre donnant de semblables résultats. Au moment ou j’écris ces lignes, il me vient une idée qui expliquerait ces résultats minuscules. En opérant, par exemple, sur un décalitre pour la recherche des gaz, un homme habile peut estimer les 1/10 cc. et les rapporter au litre. “ T’eau”’ dit le Dr. Jaillet : “ oontient des dé- — 157 — * tribus de végétaux eb des matiéres organiques (sic !) ‘* tenus en supension et non dissous (sie!) Ces produits * organiques et végéetaux donnent a leau un aspect ** manifestement trouble.” J’ai puisé moi méme de cette eau et j’ai été fort étonné de la voir parfaitement claire et limpide ; ce qui m’a fort surpris, car je comptais faire ’examen de ces “ nombreux débris et de ces myriades de corpuscules “ étrangers visibles a Peet nu’ relatés dans le rapport du Docteur. Hin suivant ce rapport, je vois, énumérée ensuite a examen mycroscopique, toute la série d’infusoires, depuis le simple micrococus apporté par la pluie jus- qu’aux vibrions, vorticelles etc. Nous arrivons maintenant 4 analyse chimique que le docteur résume ainsi : ( ( Chlorure de Sodium et Chlorure d’Am- MOM. hoes. ee O.O8E Matiores) mmérales irgiioe° ei Silieates al. fixes 0.024 ... calins... We ee OL00e Peroxyde de fer 41’é. 3 tat de bi-carbonate Let azotate de soude. traces ( Sels Ammonicaux Résidu sec par litre 0.081 Matiéres organi- | Carbonate d’Ammo- ques et volatiles? niaque ... ... ... 0.042 0.058 ... ... | Matiéres organique L Un azplees ee Yh, OLOL 7 — 158 — Cet examen est tout 4 fait en faveur de l’eau exa- minée ; et la présence de ces infusoires nous assure l’épuration compléte de cette eau, car on peut lire dans Gérardin (page 16) a propos des algues : sf Elles sont douées d’une respiration trés active, ‘‘oxygéne qu’elles exhalent décompose rapidement “leg matiéres organiques qui infectent l’eau. Hlles contribuent puissamment a l’assainissement, naturel “des eaux altérées par des matiéres organiques en ** décomposition.” D’un autre cété, dans Robin, a propos des bacté- ries et vibrions : ‘ Les vibrioniens, avides d’oxygene, enlévent celui qu’il trouvent dans la matiére organisée qui “ leur sert d’aliment. Ils fixent l’oxygéne avec pro- ‘‘ duction de chaleur et d’acide carbonique.” “ Quant au carbone, 4 l’azote et A Phydrogéne*‘ “ils se combinent entr’eux et la substance organique ‘est ainsi détruite. Les vibrioniens ne jouissent pas “ de propriétés spécifiques et malfaisantes, etc.” J’ajouterai, encore, qu’il n’existe pas d’eau natu- relle privée d’infusoires et que ces derniers contribuent puissamment, avec le concours de l’oxygéne, a !’assis- sement des eaux polluées. En présence de ce tableau, je trouve étrange que les Ogr., 0.23mm. de matiéres minérales fixes, soient composées entiérement (sauf 0’002 de silicates) de deux sels volatils, chlorure de scdium et chlorure @ammonium. Ce dernier principalement. mm 159 Je serais trés heureux de connattre le procédé classique qui empéche le chlorydrate d’ammoniaque de se volatiser au rouge ; car j’ai beau regarder, je vois que: 0.023mm. de matiéres minérales fixes sont com- posés de 0.021 de chlorure de sodium et d’ammonium et 0.002 de silicates. Il n’y manque méme pas un miligramme et sous ce rapport, ]’analyse est parfaite. Tl ne reste méme plus de place pour les traces de peroxyde de fer 4 l’état de bicarbonate, et les traces d’azotate de soude. Je vois d’un autre cdté, que les matiéres volatiles sont composées de 0.017 de carbonate d’ammoniaque, chiffre qui représente exactement celui accusé pour le titrage des sels ammoniacaux (page 2 $ IV.) Pourquoi l’avoir séparé du chlorydrate d’ammo- niaque qui, je crois, fait aussi partie des sels ammo- niacaux ; et s’il en est ainsi: comment 0.017 de sels ammoniacaux peuvent-ils contenir 0.017 de carbonate d’ammoniaque et encore 0.021 de chlorures de sodium et d’ammonium ? Enfin, je serais heureux de savoir comment cette eau, avec 0.017 de carbonate d’ammoniaque par litre ne présente pas le caractére alcalin au papier de tour- nesol ?... Car, s’il en était ainsi, le docteur aurait fait mention de l’action de l’eau sur ce papier, chose qu’il a omise de faire. C’est donc un carbonate dammoniaque non alealin dont il est fait mention ; j’avoue que ce composé m’é« tait tout & fait inconnu jusqu’a présent. — 160 — Je termine ce petit contre-examen en demandant au Docteur par quel procédé classique il a opéré, pour reconnaitre que les 0.041 de matiéres organiques étaient azotées?... car, je les vois, portées comme matiéres organiques simples ($ IV) et ensuite, dans le résumé, elles figurent comme matiéres organiques azotées !... La teneur en azote de ces matiéres a une trés grande importance, si l’on considére que ce titrage indique d’une facon positive si ces matiéres sont d’o- rigine animale ou végetale; et je regrette que le Docteur, qui a fait un travail si complet, n’ait pas pensé 4 nous donner la richesse en azote de ces ma- tiéres. En effet, tous les auteurs qui se sont occupés spé- cialement de l’analyse des eaux, s’accordent 4 dire que les matiéres animales persistent le plus longtemps dans les eaux et que ce sont elles qui contribuent le plus a la pollution des riviéres. En effet, il a été démontré (River’s pollution com. Report p. 134.8) qu’il n’y a dans le royaume anglais aucun fleuve assez long pour assurer l’oxydation com- pléte de la matiére animale soluble que renferme une eau souillée par ces matiéres. Les traces de nitrates accusées par le Docteur semblent indiquer heureusement que la matiére animale n’existe pas ou n’y figure que par traces, car c’est eénéralement sous la forme de nitrates ou de nitrites que ces matiéres animales azotées se décomposent. — 161 — J’arrive enfin aux observations ou le docteur;con- dense tous ses résultats : “ T’eau n’est pas potable parce qu’elle contient un chiffre exagéré de débris végétaux, de matieres organiques et les microorganismes de la fermentation putride et ammoniacale ? A cela, je répondrai : Je me suis rendu & la Mare aux Vacoas et j’en a rapporté de l’eau qui, actuellement, n’est pas encore entré en décomposition putride et ammoniacale, mal- gré 15 jours de bouteille ; et jajouterai que eau a conservé sa limpidité. 3 “20 Une eau potable doit contenir en dissolution, “une proportion convenable d’air, ( Combien ?... ) “‘ Voxygéne (sic !) et d’acide carbonique.” Le docteur explique le manque d’oxygéne par Yoxydation des matiéres organiques et cependant, nous voyons que l’eau contient trés peu d’acide carbonique. * Le défaut d’acide carbonique dit-il, s’explique par l’absence de bi-carbonates alcalins et d’autre part, par la fixation de l’acide carbonique pour respiration des plantes qui couvrent la mare.” Les bicarbonates n’ont jamais été Vorigine de acide carbonique dissous dans eau. C’est au con- traire, la présence de ce dernier qui, réagissant sur les carbonates insolubles produit les. bicarbonates et ici encore, il ya erreur: Le Dr ayant pris l’effet pour la cause. Quant 4 explication du Dr au sujet de l’absorp- me 162 = tion de Poxygéne dissous par les plantes, je dirai que c’est principalement a lair que les parties vertes des végétaux empruntent l’acide carbonique pour rejeter Poxygéne et que, si l’on accepte que ces plantes ab- sorbent l’acide carbonique dissous, il faut aussi accepter que l’oxygéne exhalé est 4 son tour dissous et revient enrickir l’eau. Alors... comment expliquer le manque d’oxygéne puisque le docteur nous déclare dans son rapport que la mare est couverte de végétations. * Le défaut d’oxygéne est le résultat des com- “ bustions et fermentations qui se passent continuel- “‘ lement dans ces eaux.” ~ §’il en est ainsi, qu’est devenu l’acide carbonique qui doit figurer dans l’analyse des gaz, comme résultat de ces combustions. ** [’abordance de l’azote contenu dans ces eaux, trouve une explication suffisante dans leur richesse en produits ammoniacaux et en matiéres organiques azotées.” L’azote n’a jamais été le résultat de la décom- position spontanée des matiéres organiques azotées ; et explication qui précéde repose sur une base par- faitement fausse. La matiére organique azotée, suivant son origine et l’état de décomposition qu’elle éprouve, forme tantot de l’'ammoniaque et ses composés (carbonate, sulphy- drate etc.) tantdt des azotites et azotates ; surtout si la matiére est d’origine animale. — 163— *‘ Une eau potable doit étre exempte de maticres organiques.” I] n’est pas sur le globe terrestre d’eaux exemptes de matiéres organiques. Les eaux pluviales elles-mémes qui sont considérées comme étant les plus pure, récoltent les matiéres orga niques quise trouvent dans l’atmosphére sous forme de poussiéres et s’en trouvent chargées avant de tomber sur le sol pour alimenter les riviéres. “« T’eau de la Mare aux Vacoas contient non seule- “‘ ment un chiffre trés exagéré de matiéres organiques, ** (0.041mm. par litre) mais encore des étres organisés : * anguillules, infusoires, micro-organismes et bactéries, “ qui la rendent définitivement impropre a lalimen- “ tation.” Cette expression définitivement imprepre a Vali- mentation émanant de la plume du Dr Jaillet nous semble singuliérement risquée, attendu qu’il n’est pas un médecin instruit, voire un humble chimiste qui ignore que, dans toutes les eaux, qu’elles que soient leur qualité et leur origine, il existe des baciles courbes de formes et dimensions variables, parmi lesquels ceux du type décrit comme cholérigene se retrouvent cons- tamment. Dés lors, aucune eau ne “ serait définitivement propre ” a l’alimentation. Les anguillules et infusoires se développent dans les eaux les plus pures, ou on les retrouve, surtout lorsque ’examen dé ces eaux ne se fait pas immédiate- — 164 — ment aprés la prise d’échantillon, ce qui pourrait bien étre le cas actuel et ce qui expliquerait peut-étre les caractéres défavorables trouvés par le docteur, car il est incontestable que, dans ces conditions, l’eau la plus pure finit par se corrompre et donner asile aux bac- tériés, anguillules, microcites, volvocelles, etc., etc. Pour conclure, laissez moi vous dire, Messieurs, que’ je viens ici de nouveau appuyer la recommanda- tion de feu honorable Dr, Icery et déclarer que la canalisation des eaux de la “* Mare aux Vacoas” serait un grand bienfait pour les habitants de cette région. Port-Louis, le 10 juin 1885. J. MutuEr, Hléve diplomé de l’école pratique de Hautes Htudes de M. Fremy, etc. — 165 — ANNEXE N. (Voir Séance du 80 Juillet 1885, page 32) TABLE Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was tobserved in the Tndian Ocean in 1883-84. Month and Day. Names of Vessels. Position at Noon. Lat. Long. 1883 CLO yavsseiges vtvsvel WILY \20 | (Capt. Walker.) 21 a1 Ship Idomene (Capt. Johnson) Barque West Aus-| ,, tralian (Capt. Thomas.) PS DS. AneTly sas ire see (Capt. Strachan) ”? 27 eeeroe Remarks. 6°50' S |101°02’H| Very fine dust com- 6.23 S.}| 88.31 8.35 S.{ 91.53 9.41 S.} 90.28 11.08 S.| 88.03 Watcher North Auger | Roads menced to fall about 2p.M. The fall con- tinued all night and stopped about 9 a.m. on the 21st. Small quantities again fell during the night. Passed through large fields of pumice. Passed a great amount of floating lava or pumice. Passed a great amount of lava to-day. Large quantities of pu- mice; some _ pieces about 3 feet in dia- meter. Ashes began to fall at 10.24 a.m. Showers of ashes and pumice lasted till midnight. Immense quantities of pumice and debris of all sorts. — 166 — TABLE—(Continned) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883-1884. Month Position at Noon. Names of Vessels.| and | Hours. Remarks. aN Lat. Long. 1883 County of Flint...| Aug.28 | Noon 8° 20’ | 92° 04’ | Great tity of d eos . i quantity of dust (Capt. J.Rowland) falling ; supposed to be coral dust. French brig Brani| ,, 28] 5 am. | 4.22 S.] 89.14 | L’atmosphére surchar- (Capt. H. Perrot) E.P. géde sable. De mi- nuit 411 h. du matin uue trés grande quan- tité de sable tres blanc et trés fin a couvert toutes les parties ac- cessibles, méme pres- que dans la chambre. Je crois que c’est le résultat d’un orage que nous avions ob- | servé ces jours der- niers sur Sumaira, pendant lequel le ton- nerre avait des roule- ments pareils 4 une canonnade, et le sable enlevé par cette tour- mente a été renvoyé sur nous par la petite brise. | 89.00 | Il tombe continuelle- Te ment du sable trés fin aux point d’obscurcir Vatmosphere. eo | OAM.) 5500S. Castletonesassse| 3, (29 2am. | 5.588. 93.30 | After a shower of rain the air became loaded with a fine dust which fell in large quantities — 167 — TaBLE—( Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883-84. Month Names of Vessels.| and Day. 1883 Castleton............| Aug. 28 oy «2 Airlie s.oaceosveseceo| EPE. 9 (Capt. Knight) 29 Fch. bark Gipsy...! » 9 (Capt. Martin) Marie Alfred ......| 5, 20 Hottenburn .........| Oct. 18 | | Hours. 2 A.M. 6 A.M. 2 P.M. 6 A.M. 2 P.M. 9 aM. 6 AM. 4 PM. 4AM, Midt. Position at Noon. Lat. | Long. | 5° 58’ 8.} 93° 30’ 6,56 8. 7.31 8. 4,57 §, 7.02 8. Sunda No Yalig tS 95.01 103.11 101.15 H. Straits Obs. 104.00 Remarks. on deck. At noon dust still falling. At 2 P.M. dust still falling. Col- - lected dust off the deck. Pumice-stone floating in the water. At 2 pm. dust still falling ; large quan- tities of pumice float- ing past. Large quantities of lava. Passing through large quantities of lava. Grand bane flottant de plerre-ponce pendant toute la journée, sui- vant le vent comme dans la mer de Savr- gasse. Nous passons dans des banes successifs et trés rapprochés de pierre- ponce. Tremendous fields of pumice stopped the vessel. Lots of pumice along side. Passing large fields of pumice. — 168 — TABLE—(Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883—84 Month Position at Noon. Names of Vessels| and | Hours. by Lat. Mo a ele ee | la eee D ccasspbeanaiascroge | ics RW Pe Wl SS. Garonne 00 Sept. 21 | 9.15 a.m.|10° 15'S.| 78° 07’ Countess of Hrrol..| Oct. 26 | Noon | 7.01 8. | 104.49 » 27| Sam. | 8.448. | 102.40 HOO “oiisesseresees[ NOY. 15 | 6 AM. | 6.198. 88.55 » 16}; Noon | 8.048 87.25 » 17 | Noon | 9.36 S 85.46 Hva Joshudisww| 5, 28 | 8AM 6.248. ] 62.25 K.P. Henriette ...s0.0.| Dec. 2} Sam. | 5.428. | 86.47 De ag Remarks. Passed through several fields of pumice-stone of various sizes. Some pieces that were pick- - ed up had barnacles nearly one inch long adhering to them. Vast quantities of pu- mice all round the ship Sailing through vast quantities of pumice. Since daylight sailing through large quan- tities of pumice. At midnight still large quantities of pumice floating on water. Stili large quantities of pumice floating past. Do. do. do. Sailing all day through floating pumice cover- ed with barnacles. Au jour nous avons re- marquéquenousétions environné de pierre- ponce. A 9 heures nous sommes toujours en- touré de pierre-ponce. — 169 — TasLE—( Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883—84. Month Names of Vessels. and Day. 1883 Henriette (Cd.) ...| Dec. 3 CAINS CMU scsascees! 55... 9 Hours. | | 5 A.M, 6 A.M. 9 AM. 4PM. A.M. 6 A.M. Position at Noon. Lat. | Long. 6.07 S. 8.59 S. 7.26 S. 13.47 8. Bi. Obs. 87° 32! 81.55 82.14 84.58 | Remarks. Il y aencore des pier- res-ponces. Nous avons encore ren- contré de pierres-ponces Nous rencontrons ev- core beaucoup de pier- res-ponce. Passed a bank of pu- mice extending about 25 miles ; some pieces about 2 feet square. Still passing pumice stone and a kind of ashes. Noticed the sea covered in streaks with what appeared to be pumice stone in pieces and in - powder ; lowered the boat and picked up some; some of the stones covered with barnacles. 82.00 | Throughout the day the sea covered in streaks with some kind of lava and large sized lumps of pumice- stone. — 170 = TaBLe—(Contenued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883—84 Names of Vessels. Tuvercauld cicssvors Hvelyni. pee ove ced coe May Queen srseveee Lord Tredegar...... (Capt. Clarke) Month and Day. 1883 Shah Jehan (Cd).| Dec. 14 ? 15 12 Hours. 8 A.M. Noon Position at Noon. Lat. 17.34 8. Long. 15°03’ S.) 81° 42’ 80.51 87.09: 87.56 89.32 88.11 88.26 85.35 68.25 66.59 | 65.18 63.04 Remarks; Passed a great deal of pumice and lava this day. Passed a lot of pumice and lava. Passed through a quan- tity of dust seemingly floating on the surface. Passed through a quan- tity of pumice stone. Passed a large quanti- ties of pumice-stone. Passing great quantities of pumice. Still passing quantities of pumice. Une infinité de par- celles de roche brulée sur l’eau. ! Passed through quan- i tity of floating lava Ditto do. do. Passed through a great quantity of pumice to-day. i Ditto. ‘| desis wdles am 17] = TAaBLE—( Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883—1884 rin EEREREEEEEIREEEEEEEEEERERERnEnna Month Position at Noon. Names of Vessels.| and | Hours. Remarks. VEN Lat. Long. Nearness den tint ter leno ner re ae 1884 Feh. bark Résolu. | Jan. 8 pu. |7°05'S.| 81° 41’ | Traversé plusieurs bancs (Capt. Mouton.) E.P. de pierre-ponce. Bark May Queen.| ,, 9 A.M. 7.00 S.| 83.13 | Une infinité de roche (Capt. Hugon.) brulée flottant. sna Pip he P.M. 11.23S] 75.46 | Une infinité de débris volcaniques. Argomene ww... 5 12] Sra. | 7.518. | 87.05 | Passing through large quantities of pumice. Roderick Dhw vw... » 13| 4pm. |13.848.] 90.50 | Passing through large . quantities of pumice. » 14 P.M, 9.258. | 90.26 | Ditto do. do. Bugénie wsis| 5, 15, Pm. | 6.148. ]} 81.40 | Beaucoup de pierre- ponce a |’Ouest. Star of Greece ...) ,, 21| 7am. |13.498.] 85.45 | Large quantities of pumice in separate streams from S8.H. to N.W. At 6 p.m. still passing large quanti- ties of pumice. » 22| 2am. |13.218.] 86.06 | The streams of pumice stone stopped. » 23 | Midt. |10.458.| 85.50 | A large stream of pu- mice-stone. Bark Eva Joshua.} ,, 22| p.m. |13.058.]| 64.20 | Sighted pumice-stone. (Capt. Florentin.) K.P. — 172 — TaBLE—(Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883—1884. Month Position at Noon. Names of Vessels.| and | Hours. Remarks. La Lat. Long. 1884 Sch. Glenesk ......|Jan.26 | a.m. |3°19'S.| 78° 45’ | Rencontré 4 chaque ins- E.P. tant des bancs formés par des pierre-ponce. Mary Whitridge...| Feb. 9 | 7 at. | 9.41 S. | 88.26 | Passing lots of floating pumice-stone. P10 | oa, | eS. |) 8oc28 Ditto do. do. Iain kos Alar, 5206 Si1) 90.1d Ditto do. . do: , 12] 2am. | 2.438. |] 91.26 | Pressing large fields of pumice. Bk County of Flint) | 96 | os. 1.278. | 86.53 | Great quantity of pu- (Capt. Rowland) mice which appears to have been long in the water. | AEN cae 1:50 8. | 87.48 | Pumice-stone passing. Mch. 1 | 4aA.m. | 2.21 S. | 85.21 | Great quantities of pu- mice-stone in sight. » 2| 2am. | 2.408. | 84.31 | Great quantities of pu- mice passing. PS | 2 eM | 230s. onal O Ditto ». do. da, ES eamAeMt.. | AcOliSaalsoacad Ditto do. do. 2 P.M. len eeesss | Ditto. de: uuide: Ship Parthenope. AN AH ea 1.36 S. 87.21 | Sea strewed with pu- (Capt. J. Gray) mice-stone covered with barnacles. — 173 — TaBsLrE—( Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883-84. Month Position at Noon. Names of Vessels.| and Hours. Remarks. | Day: lat. Long. | 1884 Ship Parthenope.| Mch. 5 | ...... 2° 14' §.| 87° 21' | Sea strewed with pu- (Capt. Gray.) mice-stone covered (Continued) with barnacles. Rr Geile ea iett 3.36 8. | 88.04 Ditto” “dow “de: ag | HO) ee) I oroe Sail) Saale Wittowr do.) ido: 3) ke 10.38 S.| 86.09 | Sea covered with lava and pumice, 2 feet thick. EMBO sate 17.49 70.40 | Sea strewed with lava and pumice. Kelvinside .....ceee » 9{| Noon. | 14.40S.} 81.56 | Since... been sailing through floating pu- mice in pieces from the size of a cocoanut to pieces almost like dust. Bark Hacelsior .... , 12 | 6PM. 120.278 78.09 | Great quantity of float- (Capt. F. Edgar) ing pumice. en ITis Ace ca... , 22) va. | 9.358.| 76.39 | Passing vast quantities (Capt. Shaw.) of pumice. st 20 AM | tadsiSs|” 72... | Ditto) dod de: Sch. Northern Hell sae DA) PM. 26.33 70.00 | For four hours passing (Capt. L. Morris) a vast quantity of pu- mice stone covered j with barnacles. Ship Invercauld ...| April 2 aM. |00.068S.| 90.380 | Passing througha quan- (Capt. Leslie) tity of pumice, — 174 — TABLE—(Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Month and Day. Names of Vessels 1884: Ship Invercauld...| April 6 (Capt. Leslie) (Continued) Bark Evelyn ......| 5, Il (Capt. Stevenson) Bark Peggie Doy.| ,, 15 (Capt. Hill) ” 21 S.S. Madagascar.| ,, 29 (Capt, A. Vielle) Ship Knight Com-| ,, 29 mander. (Capt. Bell) Barque Caller On| May 4 (Capt. Rae) SUCCESS elses soe ao ie (Capt. Hayel) Ship Knight Com-| ,, 16 mander. (Capt. Davis) Barque Iris......++ »» 24 (Capt. Evans) Hours. A.M. A.M. P.M. A.M. P.M. Position at Noon. Lat. Indian Ocean in 1883—84 Long. 4° 40' S.| 91° 13! 2.10 S. 11.34 8. 16.55 S. 18.22 S. 16.38 8. 11.078 10.16 S. 10.32 S. 5.218. 90.13 59.02 58.22 54.56 Remarks. During last five days passed through a quan- tity of pumice stone of a greenish colour and covered with bar- nacles and crabs. Passing quantities of pumice-stone. Passed large quantities of pumice. Passed. quantities of pu- mice. Several pieces of pumice floating alongside. Passed through fields of pumice-stone and Scorice. Sailing through quan- tities of lava. Depuis plusieurs jours la mer est couverte de pierre et de sable volcanique d’une cou- leur jauvatre. Passing through quan- tities of pumice. A great quantity of floating pumice. — 175 — TABLE—(Continned) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883-1884. Month Position at Noon. Names of Vessels.| and | Hours. Remarks. Ee Lat. Long. 1884 Feh. barque Lowtse| May 31 | a.m. {12° 43'S.| 79° 09' | On rencontre toujours Collet. E.P. des pierre-ponce. (Capt. Beckman) Eig Word ....0.-+ vin, OL P.M. |10.188.| 58.09 | Le capitaine tombe 4 la (Capt. Menton) mer en péchant des pierre-ponce. Broomhall .........,| June13] 2pm. | 5.298. | 89.39 | Passing through quan- tities of pumice cover- ed with barnacles. Rio Loge sec.) 5, 17 | Noon | 11.298.| 12.69 | Passed large quantities of pumice. Sieh 7 eA Denr el bee e i Wil Svea slat « Ditto do. do. » 23 | 6am. {14.39 S. | 113.86 Ditto do. do. Seis | ORE Meal canide Fa lenaseoc ss Ditto do. do. 2s | Oo Pw Lodo S.| 110.08 Ditto do. do. 2d | Opa. | 16.008.) L065) Ditto, “do. do: Tris wcscecveeee| Sly 1 | 2am. | 17.088.) 114.33 | Passing vast quantities of pumice. Reigate w.uw-| 5, 8 | 7am. | 4258. | 93.47 | Passed through large quantities of pumice. Northern Star ...| ,, 25 | 4am. |13.428.] 113.42 | Large quantities of pu- mice floating on the water: » 26) | 4am. (14.46 8.] 189.43 ) Ditto do. do. — 176 — Taste—(Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was tobserved in the Indian Ocean in 1883-84. Remarks. Passed through quan- ties of pumice varying in size from an orange to wallnut shell. Pick- ed up some pieces covered with barnacles and limpets. Passed small pieces of Sailing through large quantities of pumice floating in streaks like gulf-weed. Still sailing through quantities of pumice. Passed a large spar in the water. Still sailing through Ditto do. do. Less pumice to-day. Passed several pieces of , floating pumice. Ditto. Sidor ido: A lot of pumice-stone floating past. ‘Ditto: dol do: Ditto do. do. Month Position at Noon. Names of Vessels.| and Hours. Maye Liat: Long. 1884 Catherine Marie...| July 28 | 9 a.m. |23°36'S.) 59° 40’ City of Tanjore...) Aug. 9 | 4Pp.m. | 14.45 8. | 111.20 pumice. » 10{ Noon | 15.28 S.| 108.12 » ll} 5am. {16.05 8.} 104.53 po?) eS Amt. GOOFS ALOIS pumice. » 13 | 4PM. 116.048.) 99.05 » 14| 4. p.m. | 16.06 8S.) 96.19 JiGSPET Goceresnewenees) yyy) LO AM. |23.068.| 61.47 i ld WF Reatey | AOR Guish se oungo Marian Neil ..... 2G A.M, 14.09 S.} 108.06 » 27|-6am. | 14.368. | 106.39 , 380] Sam. | 15.19 S.] 100.30 Jane Maria........| Sept. 1 [7.30 a.m | 9.10 N. | 112.11 to Noon Passed through a quan- tity of very small pu- mice-stone. — 177 = TABLE—( Continued) Showing when and where Pumice or Volcanic Dust was observed in the Names of Vessels Coleridge...eosreaes Caller Ow ......0. S.S. Castlebank ... Jane Maria... sso Franoe Chérie...... Month and Day. Indian Ocean in 1883—84 Hours. Noon 4, P.M. Noon 8 AM. 3 P.M. P.M. 3.30 p.m. 10.44 S. Position at Noon. Lat. Long. 21° 15! §.) 50° 20! 20.39 S. Le) oo ~1 89 S = Nokes) 6.58 S. eoooee 15.09 S. 20.21 S. 15.12 S. 51,10 52.24 93.02 68.31 102.54 93.57 90.19 107.39 Hs 56,35 ELP. 88.52 Remarks, Several pieces of float- ing pumice. Passed large quantities of pumice which ap- parently has been a longtime in the water. Ditto do. do. Much lava floating about. Passed through large quantities of pumice which seems to have been a long time in the water. Passed a large quantity of floating pumice. Passed a large quantity of very small pumice. Ditto. do. do. Large and small pieces of pumice seen fre- quently during the afternoon. Depuis plusieurs jours Ja mer est couverte de plerre-ponce. J’al parcouru environ une étendue de 1200 milles par latitude sud ou j’airencontré beau- coup de pierre-ponce. Passing through a small quantity of pumice stone. C. MELpRuUM. — 178 — ANNEXE O. (Voir séance du 80 Juillet 1885, page 33). The Fossil Mosasaurus with an insight into the Elements of Paleontology. Gentlemen, Situated as we are in this remote corner of the Globe, far from the great centres of Science, Art and Literature, unblest with the innumerable advantages which those centres offer to the student, our craving minds are wont to peruse with eagerness the novelties of the various branches of learning in the different papers and periodicals we receive from Hurope and elsewhere. What with the valuable books that adorn this Society’s shelves and the scientific and other periodicals laid on this table every month, we thus one and all feed our fervent desires to draw the atten- tion of our fellow-members to some new discovery in the domains of knowledge. Wherefore I come to you to-day, with great diffidence, relying upon your indul- gence in attempting such a vast and serious subject as a peep into the falsely-so-called arid Science of Palventology, after having read in one of the papers last received, of the discovery of an ‘‘ almost perfect skeleton of the Mosasaurus of the extraordinary length of 55 feet long, 9in. in a quarry at Mons” last May. It cannot be doubted that the study of Geology (with which the science of Paloentology is so intimately — 179 — connected) affords to man a greater and a more certain knowledge of the formation and constitution of the Earth he inhabits. Our verdure-clad mountains which stand boldly out like everlasting preachers, the simple gravel which is constantly trodden upon by our hasty footsteps, tell us of ages gone by, and were we for a moment to pause and consider the constitution of each, a world of mystery and wonder would be revealed to our amazing minds, and with the Poet, we are wont to give them “a moral life,’ we would “see them feel’ ‘or linked to some feeling ” and “all we behold would respire with inward meaning.’ These words are so true that the student is struck with admiration at the chronological and physiological harmony which pervades throughout the various Geological ages, and in his bewilderment at the scheme of vital evolution beginning with the animal world of the Cambrian Era to the Tertiary and current Eras, he finds it utterly impossible to attempt to dissociate from Nature’s operations the everlasting presence of a Supreme Intelligence. Before considering the Period of Hra which con- cerns the subject of this Paper, allow me to refer briefly to the Periods or Eras which preceded and those which succeed it. It is desirable, in such cases as this, that we should be acquainted in some measure at least, with the preceding and succeeding Hras of the one occupying our attention, so that we may be better able to enjoy the light bursting forth in greater — 180 — glow at each successive Period of vital gradation and progress. | The so-called ‘ Dawn-of-Life” begins with the Cambrian Era or Period with its obscure zoophytes, trilobites.and shells, of which age the trilobites, namely the Paradoxides, were the princes. Some Geologists begin with a lower Hra which they term the Lau- rentian : the Laurentian rocks, in other words the Metamorphic rocks, are met with specially in Scot- land and in Canada. Before going further it would be better to recall that the Geological strata are divided into three principal Series, which are the Paleozoic or Primary Series—the Mesozoic or Secon- dary, and the Cainozoic or Tertiary Series, each of which Series is subdivided into Groups namely the First (Paleozoic or Primary) into the Laurentian, the Cambrian, the Silurian (lower and upper) the Devo- nian, the Carboniferous and the Permian Groups— the Second Series (tne Mesozoic or Secondary) into the Triassic, the Jurassic (subdivided into the Lias, the Lower, Middle and Upper Oolite, and the Wealden ) and tne Cretaceous ( lower and upper )— | the Third Series (the Cainozoic or Tertiary) sub- divided into the Hocene, the Miocene, the Pliocene and the Pleistocene groups—The First Series, namely the Palceozoic may be called the Ancient Life Period, but before this, we have the Metamorphic or Lau- rentian Rocks, which constitute the Under Life Period ( Hypozoic ),. i.e, the strata Jying beneath © the — 181 — Palceozoic, in which every trace of life has been obliterated by the conversion or metamorphosis of the deposits into crystalline masses. From the Cambrian Era, noted above, we emerge into the Silurian, (so called from the rocks found in Shropshire S. of England originally inhabited by the Silures ) in which we notice a great beauty and strange diversity of animal life although iu its infancy ; we find that its waters were thronged with zoophytes, starfishes, see- urchins, shell-fish and crustaceae, the acephalans and gasteropods (in Molluscan life) being the prepon- derating forms. From the Silurian we pass into the Devonian Hra ( from the deposits or fossils being mainly found in Devonshire 8. W. of England ) : here a further step is made in Animal Life as well as in Botanical organi- sation: the first Vertebrates appear in the shape of fishes which abound in various forms and in great pro- fusion, reptiles also come into notice for the first time— probably the most noticeable feature in the Fauna is the large Crustaceae ( crab-like in their carapace and organs of mastication. ) Leaving the Devonian we come to The Carbonife- rous & Permian Hras ( the Carboniferous takes its name from those strata which now form our Coal mines. ) The chief chrracteristic of this Hra is the wonderful development of Plant Life : the considerabl® thickness of these strata make one think that this Hra was perhaps the one that lasted longestiin the history — 182 — of the Life of the Globe. The Permian Era may be regarded as the continuation and close of the Car- boniferous : in the Two we notice that the Invertebra- tes ( the trilobities ) are becoming extinct and that the fishes ( the Vertebrates ) bear the ancestral form of our present fishes—also that the reptiles are more fully developed, although the ossification of their vertebrae is not entire. In the Permian Hra we find that Mammalian life in its lowly Marsupial form appears for the first time. We take leave of the Palaeozoic Series of the Ancient Life Period, and enter into the Mesozoic Series or the Middie Life Period a subdivision of which, vizt, the Cretaceous Hra, forms the principal part of this Paper. In the preceding great Epoch, namely the Palaeozoic, the Animal Life belonging to it was mainly composed of fishes and crustace, this Secondary Epoch or the Mesozoic is chiefly the Epoch of Reptiles which will be of extraordinary size and strength, while Animal Life in this special section will have a wonderful development, Botanical Life on the other hand will not make much progress. The Triassic Era, which is the first division of the Mesozoic, consists of the ‘ triple” series of yarious coloured sandstones, shelly limestones and saliferous, gypseous shales ; in this Hra the reign of the Ammonites begins, which will reach its full development in the next Era. Beside the reptiles, which as already noted, have in this Hra the ossifi- — 183 — cation of their vertebrce fully developed, we find the gigantic frog-like Labyrinthodon, the great land Dinosaurians, (Zanclodon ), the swimming Sea- reptiles ( Northosaurus, Simosaurus, Placodus. ) We come next to the Jurassic Hra (from the deposits of the Jura Mountains) which Period is subdivided into the LInas (name given to the parti- cular calcareous clay of the Jura deposits ) where we find legions of belemmites,— ammonites, and penta- crinites so justly named “ Sea-Liilies,’ the Vertebrea as Well as the Invertebree show a fuller development in the Inas, here are the whale-like Monarch of the Ocean, the Ichthyosaurus and the Plesiosaurus ( the Lizard-Crocodile-like fishes. ) From the Litas we come to the Oolite Hra, which has been so called after the limestones found in its strata being of the shape of eggs. In this Hra, Cy- cadeous plants cover the ground, among which roam the frightful Dinosaurians ( Megalosaurus, the gigantic land Saurian ) and small Mammalians ( insectivorous quatrupedes), (the Plagiaulax, etc.) The Sea abounds in various formsof Molluscs, myriads of ammonites and nautili, numerous generic forms of ganoid fishes now more ichthyic in their aspect. The Oolitic Hras may be considered a separate epoch of Geological Life, in some of its minor features an analogy of existing beings may be found, but in its entirety it stands alone. From the Oolitic, we pass over to the Cretaceous — 184 — the Chalk Period which closes the long and exuberant life of the Mesozoic Series. Itisin this Period that the strata left by the receding Ocean are mostly com- posed of Chalk, hence the name. We meet the great Iguanodon (the great land Saurian) larger than the Megalosaurus of the preceding Hra — the Reptiles of the two preceding Hras belonged more to the Croco- dile type, but now they belong more to the Lizard (Saurian) ; they no more crawl, but are borne on paws. The Flora of this Hra seems more to be the continua- tion of the last, — seaweeds, Irish-moss, ferns, coni- fers, cycads are the chieftypes of Cretaceous vegetation. The Marine Fauna abounds in foraminiferous orga- nisms which by the continuous dropping of their calcareous substances form such a thick layer of Chalk that more than the half of the strata of chalk is com- posed of their deposits (exuvie). The Ichthyosaurus, and the Plesiosaurus of the preceding Hras make way for the Mosasaurus, the Sea- Lizard, which forms the subject of this Paper, a Fossil of which was recently found in a quarry near Mons. it is so called being particular to that part of Belgium watered by the “‘ Meuse,” comprising chiefly the three Central and the three Southern Provinces of Belgium. The first Fossil of this Gigantic Reptile was found in the sandy yellow Limestone of Maestricht (Limbourg) known as the Danian Strata, in 1764 or 1765, by Sins workmen employed in a quarry of building-stone, which quarry extends from Maestricht to Liege. It — 185 — was then known as the “Grand Animal de Maestricht.” Louis Figuier in his admirable book “ La Terre avant le Déluge,” gives a graphic account of the first dis- covery of the bones of this wonderful Saurian, and of its magnificent Fossil-head which of itself measured two metres in length. Although no further infor- mation ig given us than the one gathered from a number of the Times (Weekly Hdition May 29) “that a monster Fossil Mosasaurus has been found in quarry at Mons” in the month of May last, there is no doubt but that it is the very same Fossil we are now describing, and originally known as the Great Animal of Maestricht, The Crocodile of Maes- tricht, and by the immortal Cuvier The Animal of Maestricht, and finally the Mosasaurus (the Saurian or Lizard of the Meuse.) From the description of the Fossil by Camper (1789) and by the great Cuvier, this Reptile formed an intermediate link between the long fork-tongued Saurians which comprise the Moni- tor and the common Lizard, and the short-tongued Saurians with armed palate, in which tribe are the Iguanodon and the Anolis: it resemblea the Crocodile only in the general features which are borne by the whole family of the Saurians. The whole length of the Mosasaurus first found was eight metres; its jaws alone measured one metre — its skeleton resembled that of the Monitor, but in its osteological charac teristics it is a Sea Animal. Tiguier’s description of the anatomic mechanism of the skeleton is as follows: — 186 — ** Les vertébres du Mosasaure sont concaves en avant ** ef convexes en arriére: elles s’adaptent entr’elles ‘“‘ au moyen d’une articulation orbiculaire qui leur per- “ met d’exécuter aisément des mouvements de flexion ‘‘ dans tous les sens — Depuis le milieu du dos jusqu’a ‘** Pextrémité de la queue, ces vertébres sont dépour- “vues de ces apophyses articulaires qui sont indis- ‘€ pensables pour assurer la solidité du tronc chez les “ animaux terrestres : elles ressemblent sous ce rapport “aux vertébres des Dauphins. La queue comprimée ** dans le sens latéral en méme temps qu’épaisse dans “ le sens vertical, constituait un aviron droit et solide “d’une grande puissance. Un os en chevron était * solidement fixé au corps de chaque vertébre caudale, “de la méme maniére que les poissons, ce qui avait *‘ your but de donner une plus grande vigueur a la queue. Les extrémités de l’animal n’étaient pas ‘* conformées en facon de pattes mais en rames pareilles “4 celles de l’ichthyosaure, du plésiosaure et de la ‘‘ baleine. Les machoires étaient armées de dents ‘* nombreuses entiérement pleines et soudées 4 leurs “ alvéoles par une base osseuse, large et solide ; et de ‘€ plus qu’un appareil dentaire particulier, quoique de ‘* méme organisation, occupe la voiite palatine, comme ‘¢ cela a lieu chez certains serpents et certains poissons ‘ © ot ces dents dirigées en arriére comme les barbes © d’une fléche, s’opposent & ce que la proie puisse leur ‘* échapper.” The first Fosil found was purchassed by the Bri- =—_— 187 = tish Museum in 1766. The Fosil discovered in May last surpasses the one first discovered (in 1765) by Ten metres, and is preserved in the Museum of Brus- sels, | We noticed aboved that in the Palaeozoic Period, Fishes were the dominant Vertebrates, we have seen that the Mesozoic Period was the Reign of Reptiles, we shall now see that the Mammals (as yet so feebly represented) will be the rulers of the Cainozoic or the Recent Hra. The Cainozoic (Recent Life) Period re- presents Animal Life in higher and still advancing forms. This Period, as stated above, is divided into the Eocene, Miocene, Pliocene and Pleistocene Eras. The two first are more conveniently known under the designation of Tertiary and the two last of Post- Tertiary Periods, these distinctions are made to facilitate the comprehension of Geological progression. In the Tertiary Epoch, Animal Life as well as Plant Life attain their improved and beautified stages ; it is useless for us to search for those Ammonites, Belem- mites and other innumerable Foraminiferous forms which crowded the Ocean, all these have given way to miscroscopic Molluscs and other Foraminifers and Nummulites which in legions swarm the seas, and by the continuous dropping or their calcareous deposits coat the earth with a thicker crust. The soil in this Period becomes more firm and thicker, and what with the abundant vegetation, and the flowers that now for the first time adorn the Forest and the Field, and — 188 — the innumerable little winged creatures that find shelter and food in the Botanical expanse, the Harth puts on her mantle of beauty the Climates begin to perform their beneficial operation on the vitalevolution, and we begin to recognize in the various Mammals such asthe Pachydermata, the Mastodons, Mammoths, ( which are the kings of the Period), the Meryco- theres, etc., the predecessors of our Hlephant, Tiger, Rhinoceros, Hippopotamus and Camel. Progressing always upward and not only forward, we find the great Marchof Life advancing to the Glacial Epoch ( Northern Drift or Boulder Clay } which constitutes the Post-Tertiary or Quarternary Period when icebergs Summer after Summer drift over the waters “ grinding their way through firth ‘and strait dropping their burden of mud, sand and “ gravel on the sea-bed, or stranding themselves on « its shores.” By and by the deposits become fossi- liferous showing us the characteristics of the Ocean Animal-Life, till that time when the Land emerges upwards still upwards, and the Continents of the Northern Hemisphere assume their present configu. ration and climatology. The study of Paleontology and its concomitant the Science of Geology shows us that new species are continually springing up in Botanical as well as in Animal Life: kindred causes which have rendered extinct our Dodo, the Alpiornis of Madagascar and the Dinornis of New Zealand, are extinguishing with — 189 — a rapid pace the Beaver, the Apteryx, the Hlephant,’ the Kangaroo, and the Ostrich. As we see no signs of decay so we must believe in the creation of new races as in the physical changes which constantly strike our attention. The great vital Progression has now reached the Period where Man, of Divine Essence and Origin, rules supreme, and to whose insatiable mind his “ Alma Mater’ Nature has been and is still telling, ‘* Come, wander with me— Into regions yet untrod, And read what is still unread In tke manuscripts of God.” JAS, ForRESTER ANDERSON. Melrose, %Curepipe, 29th July 1885. — 190 — ANNEXE P. (Voir séance du 10 Septembre 1885, page 36). Rapport annuel du Secrétaire. Excellence, Messieurs, Notre Société vient de rentrer dans sa cinquante sixiéme année d’existence, ayant été fondée le 24 Aoit 1829. Nous avons recu, pendant l’année qui vient de s’écouler, quinze nouveaux membres ; mais nous avons eu le regret de perdre un de nos plus anciens collégues : Vhonorable R. Stein. Au commencement de l’année, Son Excellence le Gouverneur a offert 4 la Société de venir occuper, au Mauritius Institute, la salle o& nous sommes aujour- d’hui. Nous y avons alors travsporté immédiatement notre bibliothéque et nos bureaux, rendant le local que nous occupions depuis l’année 1830 au Collége Royal. Notre nouveau local, au centre de la ville, est beaucoup plus commode pour nos membres qui ont ainsi un accés plus facile 4 la bibliothéque. Notre installation n’est pas encore complete, car il nous reste 2» installer nos livres dans des meubles plus appropriés que ceux que nous possédons a Vheure actuelle, ce que nous espérons pouvoir faire prochainement. Nos rapports avec les Sociétés Scientifiques de — 191 — Vextérieur, ont continué comme par le passé. Nous avons aussi recu les publications d’un certain nombre de nouvelles sociétés qui nous demandent en échange nos Transactions. Nous avons également regu de leurs auteurs plu- sieurs ouvrages et parmi il nous est agréable d’avoir a citer, de notre jeune compatriote M. Jules Para, actuellement en cours d’études médicales a Paris, une Htude clinique svr Vascite. Ce travail a été couronné par la Faculté de Médecine qui luia décerné le prix Corvisart. Nous signalerons aussi l Australian Dictionary of Dates and Men of the Time, par M. H. Heaton que Vhon. H. N. D. Beyts, notre sympathique 7ice-prési- dent, a bien voulu nous faire parvenir de la part de Pauteur. Nous faisons des veux pour qu’un ouvrage semblable concernant notre Colonie, soit entrepris par un des ndtres. Avant d’aborder l’énumération des travaux de- séances, il est convenable de rappeler les faits princis paux de Exposition organisée en Décembre dernier, par la Société, sous le patronage de Son Excellence le Gouverneur. Nous devons d’abord dire que le Comité, nommé par la Société, pour organiser cette Exposition, ne s’est épargné aucune peine pour arriver au but désiré; aussi le succés a-t-il été complet? Tin effet, le 3 Décembre 1884, Son Excellence le Gouverneur, au milieu d’une assistance considérable déclarait ouverte l’Hxposition de 1884, qui inaugurait — 192 — le vaste batiment du Mauritius Institute. Les salles et les batiments annexés étaient bondées des habi- tants des différents quartiers de la Colonie et aussi de ceux de Vile scour de la Réunion que nous avions, comme toujours, spécialement conviées 4 cette joute pacifique. Grace al’amabilité de l’honorable maire de Port-Louis la partie du Jardin de la Compa. gnie qui fait face au Mauritius Institute avait été annexée 4 l|’Hxposition ce qui a permis de trans- former une portion de la rue de la Poudriére en une vaste salle verte ou furent déposés, les fleurs les plantes et les légumes. Les animaux furent ins- tallés dans le Jardin de Ja Compagnie. II serait difficile de passer en revue dans ce rapport tous les objets exposés. Aussi nous bornerons nous a vous rappeler : dans la section des beaux arts, les tableaux de M. Lageard de Cherval quia obtenu la Grande Mé- daille de la Société, ainsi que ceux de M. Avice du Buisson et de M. Le Roy, de Ja Réunion. La section des travaux ae dames a été comme toujours trés bien garnie et si nous y avons constaté peu de changements sur les Expositions précédentes, il faut l’attribuer a l’impossibilité de faire mieux. La section des produits bruts et manufacturés a offert cette année un intérét particulier en raison du tabac qui, figurait pour la premiére fois depuis la nouvelle iégislation qui en a dégrevé la culture. Les tabacs exposés par Mont Choisy, de bonne qualité et valant de 5a 9 pence la livre, suivant la qualité. A \ — 193 — ces prix, la Colonie pourrait produire du tabae pour Vexportation, si l’expérience arrivait a prouver que cette culture peut étre entreprise sur une grande échelle. La vanille exposée pour M. Nemours Langlois a attiré ’attention par sa belle préparation. M. Lan- glois, du reste, n’a pas encore rencontré de rival dans le monde entier, ses succés aux Expositions Universelles de Paris, de Melbourne et de Calcutta l’attestent. Une nouvelle industrie, celle de la transformation de la bagasse en pate & papier, a été représentée dans cette section par des échantillons fabriqués sur la propriété Clairfond et exposés par MM. Silburn et Bourguignon.—M. Despeissis, dans une note lue a une de nos séances, a fait remarquer 4 juste titre que la pulpéfaction de la bagasse doit attirer lattention de nos planteurs. On se borne jusqu’ici & extraire de la canne uae partie seulement’du sucre qu’elle contient et on brule la bagasse avec tout le sucre qu’on reti- rerait de la bagasse, il s’agit de savoir si ce sucre, plus cette bagasse transformée en pate a papier, ne vaudrait pas plus que son emploi comme combustible. Un des produits les plus remarqués de cette section a été la Quinine préparée a Cluny par M. Lionel Auffray, avec des écorces de quinquina récoltées a Cluny méme. Cette quinine est sans doute la premiére produite au sud de ’équateur et a remporté la mé- daille dor offerte par Son Excellence le Gouverneur. La carosserie était représentée par des voitures trés bien faites, qui supportaient parfaitement la com- — 194 — paraison avec celles qui viennent d’Hurope. Les pro- grés de cette industrie qui se s’est développée sous nos yeux, prouvent combien sont nécessaires les expositions organisées par la Société. Les machineries exposées étaient irréprochables: C’est un grand point pour la Colonie de pouvoir considérer qu’elle peut aujourd’hui, dans ses grand ateliers, construire toutes les machineries dont elle a besoin de s’affranchir ainsi d’une lourde taxe payée a Pétranger. Nous signalerons dans la section des produits alimentaires, l’exposition de la Réunion. Le Rum de cette Colonie a été jugé excellent. Celui de Maurice aussi a fait bonne figure spécialement le Rum préparé pour l’Hxposition par MM. Rouhier fréres. L’industrie sucriére a fait beaucoup de progrés quant ala nuance dusucre. Le sucre de Sans Souct qui aremporté la grande médaille, était d’une blan- cheur remarquable. On pourrait méme étre tenté de dire qu’il est impossible de mieux faire, si le mot impossible était francais, Les plantes exposées ont été nombreuses et parmi, nous avons remarqué des espéces utiles, nouvelles pour la Colonie, telles que : le Cola acuminata qui a valu & M. Potier, délégué de la Réunion, une médaille d’or offerte par le Président de la Société d’ Acclimatation pour la plante la plus utile introduite depuis | Ex- position précédente : Nous citerons aussi les Cincho- nas nouveaux introduits de l’Inde par M. A. Despeissis, == 195 — et le Chaulmoogra habilement propagé par M. C. Van- kersbilck. Pour les animaux, nous devons signaler de fort beaux chevaux creoles appartenant 4 M. de Rochecouste et a M. F. Barlow, ainsi que des mules élevées a Flacq. Nous devons une mention spéciale 4 l’exposition de la Ferme Modéle de Chébel, appartenant 4 M. Chéri Liénard qui fait toujours les plus grand efforts pour doter son pays de tout ce qu’il utile. Les autruches nées é Chébel et bien d’autres animaux de prix de cette méme propriété ont attiré attention du public. M. A. Daruty a exposé des pigeons voyageurs qu’il se propose de dresser pour correspondre entre Maurice et Réunion. Avant de terminer cet apercu rapide de notre derniére Hxposition, nous ne devons pas omettre de | signaler les deux grands Diplémes d’honneur décernés Puna M. le capitaine L. P. Adam, pour son systéme de télégraphie optique qu’il a fait fonctionner sous les yeux des visiteurs, ’autrea M. J. A. Despeissis, notre vice-secrétaire, pour l’introduction qu’il a faite 4 Mau- rice du vaccin de génisse. Oe vaccin depuis plus d’une année est entretenu par ces soins et est gratuite- ment distribué dans la Colonie, enlevant ainsi toute la répugnance légitime qu’inspire la vaccination de bras a bras. Dans le Loan Exhibition,on pouvait voir un certain nombre de documents concernant V’histoire de Mau- Tice, exposés par votre Secrétaire et par M. Macquet. = 196 = Sur la demande de son Excellence le Gouverneur, Exposition a été ouverte pendant 8 jours, ce quiavait lieu pour la premiére fois 4 Maurice. Le prix des entrées a aussi 6té abaissé. de fagon & permettre 4 toutes les classes de la société de bénéficier d’une solennité aussi instructive. Aussi n’avionssnous jamais constaté une telle affluence, car plus. de 20,000 personnes ont visité |’ Hixposition. Le Comité a aussi admis gratuitement, comme précédemment, les enfants de toutes les écoles de la Colonie. Il s’en est. présenté 4,045, accompagnés de leurs surveillants. Malgré une telle affluence, l’ordre le plus. parfait n’a cessé de régner et tout le monde a paru satisfait. C’est la meilleure récompense pour la Société Royale des Arts et des Sciences. Mais sicette Hxposition a atteint le but que se proposait la Société, elle le doit en grande partie 4 l’appui bienveillant qu’elle n’a cessé de rencontrer auprés de Son Excellence le Gouverneur & qui nous offrons de nouveau ici nos meilleurs remer- ciments, ainsi qu’é honorable Secrétaire Colonial, a Vhonorable Surveyor Général, 4 honorable Maire de Port-Louis, aux autorités militaires et au département de la Police. Nous ne parlerons pas de notre Comité, ni son infatigable et intelligent Secrétaire, M. James F_ Anderson, par-ce que tout le monde les a vus a l’ceuvre et qu’il ne nous appartient pas de parler des ndtres. — 197 — ~ Nous allons maintenant passer 4 ’examen des questions traitées pendant les séances : BOTANIQUE M. Daruty vous a fait voir une nouvelle espéce de Cuscute trouvée & Rose Belle sur les arbrisseaux qui bordent la grande route. Cette espéce se distingue de la Cuscuta refleea dont il nous avait signalé lappa- rition en 1883, par un style filiforme et par ses tiges plus gréles. Tl vous a aussi lu note concernant un specimen de bourgeonnement de la fleur de la canne 4 sucre, qu’un examen incomplet aurait pu faire prendre pour de jeunes sujets nés de graines fécondées.—Or il nous aexpliqué que l’organisation de la fleur de la canne ne permet pas sa fécondation spontanée et que cette stérilité de la canne luiest commune a d’autres plantes qui comme elle ont un mode de propagation plus cer- tain, plus rapide par bourgeonnement. M. Muller nous a porté un spécimen remarquable de fasciation ou soudure de plusieurs branches en une seule, trouvé sur un longanier. M. Oscar Desenne a envoyé A la Société plusieurs échantillons de cannes a sucres portant de 7 4 10 tiges latérales. ZOOLOGIE Les échinodermes de Maurice ont été le sujet d’un catalogue raisonné publié & Genéve, par M. P. de Lorio!, sur des specimens envoyés par M. de Robillard. M. de Robillard nous a entretenu des coquilles — 198 — fossiles de Maurice. Ii nous en a donné une liste en faisant remarquer que les espéces lourdes pourvues dopercules, ont été trouvées dans des fouilles faites sur le littoral ; tandis que celles 4 coquilles légéres n’ont été rencontrées jusqu’ici que dans les régions élevées. De 1a, il conclut que ces espéces ont di disparaitre a la suite d’un cataclysme. M. de Robillard nous a aussi présenté un poisson de nos cotes décrit par Lacépéde sous le nom d’Ortha- goriscus truncatus. Votre Secrétaire vous a donné la description d’un poisson, appartenant au genre Chorinemus, qwil a trouvé sur nos cétes 4 deux reprises différentes. Cette espéce n’est pas décrite dans les traités d’ichthyologie. Tl vous a aussi présenté une carpe de mer d’une belle couleur jaune et qui parait étre nouvelle. M. de Caila a offert a la Société un trés bel exem- plaire de Varavara (Serranus rivulatus). Ce poisson connu, vous le savez, est un des plus vénéneux de nos cotes. Un serpent fort curieux vous a été présenté par votre Secrétaire. Ce serpent provient de Madagascar ou il est considéré comme venimeux et est appelé par les indigénes jiloala ce qui veut dire aiguille de forét, dénomination qui provient du museau allongé en aiguille de ce serpent. . Nous avons aussi eu sous les yeux un beau spéci- men de caméléon de Madagascar (Cameleo verrucosus) pris sur un arbre a l’hétel du gouvernement. — 199 — M. Daruty vous a fait voir deux specimens de pigeon vert de Madagascar (Vinage australis) dont le plumage au lieu d’étre vert comme chez les autres individus de lVespéce est du plus beau jaune serin. Il attribue ce phénoméne soit & une sorte d’albinisme incomplet, soit 4 un changement de plumage en rela- tion avec la saison, comme cela 4 lieu chez certains oiseaux. M. Miller a offert au Museum différents oiseaux assez bien conservés trouvés par lui dans un guano provenant du Cap. GHOLOGIE ET MINERALOGIE M. F. Anderson nous alu une note fort intéres- sante sur le caractére géologique et minéralogique de la province d’Hmirne, a Madagascar. Ce méme membre nous a présenté une notice sur la paléontologie et ses nouvelles conquétes. M. Miller en présentant différentes échaniillons recueillies & bord du navire |’Actew, le 27 Mai 1883, par 10° de lat. S. et 95> de long. H., nous a entre- tenu de la composition chimique de ces cendres. Il nous a fait voir des quantités notables de fer métal- lique qu’il en a extrait au moyen d’un aimant. Notre vice-président, le Dr. Meldrum a suivi avec attention dans l’Océan Indien la marche des débris volcaniques provenant de cataclysme de Kracatoa. Ila dressé une carte fort intéressante sur laquelle il a pointé la position des banes de pierre ponce, en indi- quant la date de leur rencontre par les navires ou de — 200 — leur apparition sur les plages baignées par l’Ovéan Indien. Ces observations sont également importantes au point de vue de étude des courants de l’Océan Indien. METEOROLOGIE Le Dr Meldrum a rendu compte d’une perturba- tion magnétique qui s’est manifestée en mai dernier et quia coincidé avec la présence de larges taches sur le disque solaire. Ila fait observer qu’il est généralement admis qu'il yaune relation étroite entre la présence des taches du soleil et le magnétisme terrestre. Les tem- potes magnétiques sont accompagnées d’aurores qui précédent souvent wun temps pluvieux et incer- tain, ainsi pendant une période de 6 semai- nes, aprés la perturbation magnétique qu’il!a signalée, le temps a été 4 la pluie et la quantité d’eau tombée a été bien au dessus de la moyenne jusqwici observée en cette saison. SIGNAUX OPTIQUES Le capitaine Adam a bien voulu faire a la Société une conférence sur les signaux optiques. Nous savons avec quelle persévérance il s’est attaché a étudier cette question et aussi le succés quilaeuen réussisant a relier Maurice 4 la Réunion au moyen des signaux échangés avec la simple lumiére d’une lampe de pé- trole projetée par ses appareils perfectionnés. Dans sa conférence, le capitaine Adam novsa d’abord expli_ qué la théorie de ses appareils et leur mode de perfec- tionnement, puis il nous a fait voir tout le parti qu’on pouvait tirer des signaux optiques. Non-seulement nous pourrions étre en communication avec la Réunion, mais méme, d’aprés le capitaine Adam, correspondre avec |’Hurope en quatre jours au moyen d’un systéme mixte des signaux optiques 4 Madagascar, et de trans- mission par biteaux 4 vapeur jusqu’éa Mozambique ow passe le cable qui relie le Capa |’ Hurope. La Société pense qu’il y a lieu de reprendre cette question. Personne ne mérite plus de réussir que M. Adam dans une entreprise ot il a mis tout son savoir et méme tout son avoir CHIMIE Une des questions les plus importantes de l’hy- giéne publique 4 Maurice est sans contredit celle qui concerne l’eau potable. Nos riviéres sont presque toutes polluées trés prés de leurs sources par Pagglo- mération de notre population et par nos usines. Cette pollution est d’autant plus forte que ces riviéres en raison du déboisement, contiennent peu d’eau surtout pendant la saison séche. Il a done fallu chercher ail- Jeurs une source d’eau potable pour alimenter le quartier des Plaines Wilhems, spécialement. La Mare aux WVacoas semble offrir cette source, d’autant plus qu’elle est située dans la région élevée de Vile et loin des habitants. Les eaux de ce réservoir naturel, @aprés les ingénieurs, pourraient étre facilement con- duites aux Paines Wilhems. Mais avant de se lancer — 202 = dans une entreprise aussi cofiteuse le gouvernement a voulu s’entourer des renseignements indispensables et au nombre de ces renseignements, la nature chimique de cette eau est une de celles qui semblent le plu‘ nécessaire ; aussi a-t-il confié au Dr Jaillet, ancien chef de laboratoire de thérapeutique ala Faculté de Paris, le soin d’en faire l’analyse. Cette analyse fut faite le 28 février de cette année, et le Dr. Jaillet a formulé des conclusions%défavorables 4 son emploi. M. Miiller, frappé de ces conclusions, entreprit de faire une nouvelle analyse de ces eaux et arrive 4 une conclusion différente de celle du Dr. Jaillet. Pour lui, Peau de la Mare aux Vacoas, d’aprés'la note qu’il a communiquée & la Société a ce sujet, lui parait bonne pour l’alimentation ; aussi termine-t-il en disant que c’est actuellement la source la plus pure 4 notre disposition. INDUSTRIE M. Despeissis, en outre d’une note intéressante sur la fabrication du papier de bagasse, dont nous avons déji parlé, nous a entretenu de la fabri- cation du sucre dans l’Inde. La, chaque petite planteur écrase Iuiméme ses cannes dans de pe- tits manéges pourvus de deux cylindres verticaux d’une construction trés simple et facilement répa- rables en cas de bris. Le jus qu’il en retire est alors, sans plus de facon, concentré dans des vases — 203 — a feu nu; puis ce jus est mis dans des moules en bambous. Le sucre ainsi obtenu s’appelle goor. Tout Je sucre de l’Inde se produit de cette facon primitive. On se demande souvent 4 Maurice quelle est la quantité de sucre que l’on retire d’un poids déterminé de canne a sucre. Naturellement comme les cannes ne sont pas pesées avant d’étre passées au moulin, il est trés difficile de répondre a4 cette question d’une facon absolue. On se contente généralement de dire qu’on a produit telle quantité de sucre avec des cannes récoltées sur telle superficie. M. Bour, lui, a cherché a éclaircir cette question et d’aprés une note qu’il nous a communiquée, il ressort qu’il tirerait approximativement 12 o/o de sucre de la canne. Ce serait la un résultat magnifique que tout planteur devrait envier ; aussi, leur convien- drait il d’aller voir les choses par eux-mémes dans Pusine de M. Bour. AGRICULTURE Le Dr Chauvin a présenté un travail important sur la culture du quinquina 4 Maurice sur la fabrica- tion de la quinine. Sur un des établissements ow il est appelé a donner ses soins, 4 Cluny, il existe un certain nombre de quinquinas Cinchona succoru- bra, d’assez belle venue d’oi Vhabile et intelligent infirmier de cet établissement M. Lionel Aufiray a retiré une quantité d’écorces. M. Auffray a ensuite extrait de ces écorces quelques onces de quinine et wm 204 mm d’autres alcoloides du quinquina; cette expérience entreprise sous les yeux du Dr Chauvin l’a conyaincu que ’écorce du quinquina rouge (C. Succirubra), est plus riche en quinine 4 Cluny que celle d’autres pro-= venances. II s’est aussi assuré que la culture de cette espéce n’offre aucune difficulté. Il a donc suggéré que de grandes plantations soient entreprises dans la Colonie. Nous pourrions ainsi nous subvenir en quinine plutot que d’étre tributaires de lHurope pour ce précieux fébrifuge, dont nous faisons hélas! une si grandes consommation depuis que la fiévre s’est im- plantée dans notre ile. La Société a justement apprécié ce travail et ses suggestions. Votre attention a été appelée par M. Despeissis sur ’avantage que la Colonie retirerait de la culture du thé. La Société avait déja encouragé, il y a prés d’un demi siécle, une tentative de culture du thé par M. Jaunet. D’aprés nos archives, en peut voir que M. Jaunet avait parfaitement réussi dans son entreprise, quoiqu’il cultivat & cette époque le thé de Chine qui est délaissé aujourd’hui pour les variétés de thé d’ Assam. Le thé fabriqué 4 Maurice par des Chinois que le Gouvernement avait fait venir 4 cet effet, fut apprécié par les courtiers de Londres, malheureusement M. Jau- net, déja 4gé, vint 4 mourir et ses Chinois quittérent la Colonie. Ce sont ces mémes Chinois quiallérent dans l’Inde montrer 4 faire le thé. Depuis cette époque la culture du thé 4 Maurice est restée dans loubli, — 205 — tandis que l’Inde est arrivéa en produire annuellement plus de 65,000,000 livres. Il ya environ une année tandis que Vindustrie sucriére se trouvait aux prises avec les plus grandes difficultés, un des membres les plus distingués du Conseil Législatif, que nous avons eu récemment le malheur de perdre dans des circons- tances afireures, nous avons nommé Vhonorable Lois Raoul, a représenté au Gouvernement l’opportunité quil y avait a entreprendre les cultures expéri- > mentales qui induiraient notre agriculture 4 ne pas se livrer entiérement 4 la canne 4 sucre, et parm les cultures & entreprendre, ila suggéré celle du thé comme devant offrir le plus de chances de réussite. Cette suggestion si judicieuse a été appréciée comme elle devait l’étre par Son Excellence qui a depuis nommé un Comité pour la mettre a exécution. Messieurs, quoique nous n’ayons touché qu’aux principales questions qui se sont présentées 4 nos séances, ce rapport est déja trop long et sourtout bien imparfait dans la forme, mais il est difficile de rendre intéressant de tels inventaires ou plutot de telles tables de matiéres, aussi, veuillez en excuser l’aridité pour n’en voir que la idélité. | ober sine ace fie 7 } f Bein ae i a ‘ ih igo share ee: atid ures Giet icy og oo ¥ ri i ato depot Dusan Ov.8) andlor Re } | Bikudo qa't inpiwianran 1a bik dank agsreyae ‘ i dq anid: nok: éubaaaojentiny | de dhingen . a " ay Ga A sradhiebroy, GSO Jinihinhay, win ie mies ‘ Is van a on iss 10" aly 4 yevaict a ae is oe Olio) wes game 8 fk en boarqo% ae ie ‘go fog: ee ik eas ae baotieils: ob) ule ghic Bo dnayeh Odod4geyt WS eo dau: aisibaf in Apitedgada WD, mhO) Oa ri dup anatisoxh ito® tafe ge OMB SHVOD uolatioS ts 4 daddecet’ ¢ hadiog & Stine so ita Ou . ain Hp) aguas BRGY" ic abou arate } Si @ i alibi i SOMMAIRE Page Séance du 23 Octobre 1884... ... ... 3 Lettre du Consul do Tolgign’ ral ANS 8 ae Exposition d’Anvers. — Signaux Optiques, lettre du Capt. Adam.—Oatalogue des Hchi- nodermes recueillis 4 Maurice, P. de Loriol. — Poisson du genre orthagoriscus, V. de Ro- billard. — Rapport de M. Despeissis sur I’ Hx- position Internationale de Calcutta. — Carac- tére Géologique et Minéralogique de la province d’Emirne, J. F. Anderson.—Cannes a plusieurs branches, Varavara.—La Cuscute. — Fécondation de la fleur de la canne & sucre, A: Daruty. — Pate a papier préparée avec de la bagasse. — Industrie sucriére aux Indes, J. A. Despeissis. — Quinine coloniale. — Vaccin de Génisse. — M. EH. Riviére est élu membre de la Société, MM. W. Newton et J. Vankeirsbilck sont proposés en cette qualité. Séance du 20 Novembre ... , 11 Note sur la Quinine Golstos Dr. P. S, Chauvin. — Oiseaux trouvés dans des gise- ments de guano. — Hchantillons de cendres recueillies en mer, J. Miiller.—Coqnilles ter- restres fossiles de Maurice, V. de Robillard. —Pate 4 papier de bagasse,J. A.Despeissis.— Inoculation préventive de jla rage, Dr. H. Desenne. — MM.'W. Newton et J. Vankeirs- bilck sont recus membres de la Société.— =—= 208 — MM. L: Daruty, Dr. Sakir, Hug. Bazire et W. Scott sont proposés en cette qualité. Séance du 29 Décembre 1884 Etude Clinique sur |’ Ascite, J. Pan — Note sur Anatomie Végétale, Massman de Taranowski. — Prolifération d’une Rose — Cuscute.—Transfert des Bureaux de la Société au Mauritius Institute. — MM. L. Daruty, W. Scott, Hug. Bazire et le Dr. Sakir, sont élus membres de la Société. — MM. Fred. Montocchio, Paul Langlois, George Bourguignon, George Aubin et Fred. Descroizilles, sont ip en cette qualité. Séance du 28 Février 1885.. Brochures aapoioas — Le Teniketengat de lIncontinence d’urine essentielle, J. Para. — Spécimens d’Histoire Naturelle. — Hchantillon de Tabac Colonial. — Coliimagons Lévogyres, Acatina Coureupa, Docteur C. Daruty. — Correspondance entre M. Vien le Secrétaire Colonial et le Surintendant du Museum. —- MM. F. Montocchio, G. Aubin, G. Bourguignon, F. Descroizilles et, P. Lan- glois, sont recus Membres de la Société. — MM. A. Autard de Bragard et H. Portal, sont proposés en cette qualité. Séance du 26 Mars 1885 Observations de M. Bour sur la cjuamtits de sucre extraite de la canne a sucre 4 St.-Avold. — Serpent de Madagascar, Filo- ala. — Vaccine Animale 4 Maurice. — Our- sin, genre Cidaris. — Notes sur la Cuscute, les pluies torrentielles 4 Tananarive et |’Hu- calyptus employé pour prévenir les accidents des chaudiéres. — Branches fasciées d’un 15 17 19 — 209 — longanier. — MM. H. Portal et A. Autard de Bragard, sont regus membres de la Société. Séance du 23 Avril 1885 Conférence du capitaine L. P. ‘Ada sur les Signaux Optiques. Séance du 21 Mai 1885 Fale! Poisson du genre Chorinemus. — ip sie ture du Thé dans les Himalayas, J. A. Des- peissis,— Crabe gigantesque trouvé dans les mers du Japon, V. de Robillard. — M. C. D’Abbadie de Barrau est proposé membre de la Société. éance du 11 Juin 1885 peta Perturbation magnétique nisitaleoly par é Dr. Meldrum. — Htude sur les eaux de la Mare-aux-Vacoas, J. Miller. — Caméléon de Madagascar, Cameleo verrucosus. — M. C. de Barrau est recu membre de la Société. — M. Jules Régnard est proposé en cette Ha Séance du 30 Juillet 1885 oe Observations de M. Beseaolauds au su- jet du procés-verbal. — Phénoméne d’albi- nisme chez des pigeons verts de Madagascar. —Spécimen d’hippocampe.—T'abac Colonial. Calcul vésicale trouvé chez un cerf.— Machine a marcher présentée par |’ Hon. M. Connal.— Note du Dr. Meldrum au sujet des débris du volcan de Krakatoa. — Note sur un fossile monstre trouvé a Mons, en Belgique, J. F. Anderson. Séance annuelle du 10 Septembre 1885 Allocution du Président. — Rapport an- nuel du Secrétaire.—Discours du Gouverneur. —Htat de situation de la caisse de la Société. —Bureau de la Société pour Pannée 1885-86. 23 20 26 28 33 — 210 — Annexe A. Poisson appartenant au genre orthago- riscus, V. Robillard... Annexe B. Report of Mr J. A. Despeissis, Commis- sioner for Mauritius at the Calcutta Interna- tional Exhibition Annexe C. Are there Volcanoes in Madagascar, J. F. Anderson ... Annexe D. Le Quinquina Colonial, Dr P. S. Chauvin Annexe HE. Coquilles terrestres fossiles de Maurice, V. Robillard Annexe F. Le Papier de Bagasse, J. A. Despeissis. Annexe G. Les sucres de l’Inde, J. A. Despeissis... Annexe H. A Sketch about vegetable anatomy, Mass. de Tarnowsky Annexe I. L’ Extraction du Sucre, F. Bour ... Annexe J. Signaux Optiques, Capt. L. P. Adam... Annexe K. La Culture du Thé dans les Himalayas, de A SDESHCISSIS. (co. ece sec Me Annexe L. Un Crabe monstre, V. de Robillard ... Annexe M. Eau de la Mare aux Vacoas, J. Muller... Annexe N. Table showing when and where Pumice Al 45 63 70 77 79 83 3) . 104 107 wwe dee 141 144 <= 211 = or Volcanic Dust was observed in the Indian Ocean in 1883-84, Dr. C. Meldrum, F.R.S. 165 Annexe O. The Fossil Mosasaurus with an insight into the Hlements of Palaeontology, J. F. Anderson... Annexe P. Rapport annuel du Secrétaire, A. Da- TULVMMRiR eC is Mee NGG Tike celery aves (is LOO f \ LE \ i ( fe ; , \ ie * } I fi \ { i \ t Ne Not bade y ter EIA ‘ , , vi uy o. iu t ii i, i i f i ma ‘ 4 LH DIGEST OF THE INBRARY REGULATIONS, No book ‘shall be taken from the Library without the record of the Dibrarian. No person shall be allowed to retain more than five vol- umes at any one \time, unless by special vote of the Council. Books may be kept out one calendar month; no longer without renewal, and renewal may not be granted more than twice. A fine of five cents per day incurred for every volume not returned within theime specified by the rules. The Librarian‘may demand the return of a book after the expiration of ten days from the date of borrowing. Certain books, so designated, cannot be taken from the Library without special permission. All Kooks must be’ returned at least two weeks previous to the Annual Meeting. Persons are responsible for all injury or loss of. books ‘charged to their name, i vat fle Hatt iy if i ft tH He i iit Hi nt $ i i pig? BHA} “eh ves th ipa iP ie i i SHE it it if