EU QU 1 ‘ Pr PE HE 0 ait “re de 4 is ; : an pie | HÉMAIENRE à NFHRe AU | | | APE et jt ! ps a dr RAAAN TAN fi Le ‘e | l Bi gr ? RUE" ti de AR TE A tt En | ré Ur! 4 | pus NF see es ls er | 1 ÉTENC AR Milano 10: | . 1 111 | AE (EE CORRE b fé HORS dAHIE } 1 Eh 11e 2" o le A AUTO NE CON + MINE RTE EN + lent CHEN | er) FA nn je OI ICE Dore ner î Fa + 259 ;3: HIER NIILE TESTS TRE né ONE € eye, +. Here iles Ad de RAT honte 4-43 10 bethape cm énts ht À wi AUUTR Ki Mt nt Ki à F =. BIUDES BOTANIQUES ET AGRONOMIQUES - SUR LES TYPHA ET QUELQUES AUTRES PLANTES PALUSTRES PAR « J.-B. GEZE INGÉNIEUR-AGRONOME DOCTEUR ES SCIENCES PROFESSEUR SPÉCIAL D'AGRICULTURE A VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE (AVEYRON) PARIS LIBRAIRIE DES SCIENCES NATURELLES PAUL KLINCKSIECK 8; rue Corneille, 3 ÉTUDES | BOTANIQUES ET AGRONOMIQUES D. SUR LES TYPHA 1 = ET QUELQUES AUTRES PLANTES PALUSTRES DU MÈME AUTEUR 1. — Note sur la présence de l’Asplenium viride Hups. dans les envi- rons de Toulouse (Bull. Soc. Bot. de Fr., 1. L [1903], p. 451). 2. — Exploitation des marais pour l'empaillage des chaises (Bull. Soc. Nat. d'Agr., t. LXVI [1906], p. 233-240). 3. — Exploitation des marais (Le Progrès et Le Narrateur, Villefran- che-de-Rouergue, 1907). 4. — Notes d'édaphisme chimique. — Contrastes en petit. Distribu- tion du Buis et de l’Ajonc aux environs de Villefranche-de-Rouergue (Bull. Soc. Bot. de Fr., t. LV [1908], p. 462-466). 5. — Influence des engrais minéraux sur quelques Cypéracées (C.-R. Ac. Sc. Paris, t. 148, n. 41 [15 mars 1909], p. 727-729). 6. — Sur l'exploitation agricole, dans les Bouches-du-Rhône, d'une espèce de Zypha spontanée non signalée en France (7. angustata) (C.-R. Ac. Se. Paris, 1. 150, n. 7 [14 février 1910), p. 408-411). 7. — Le Typha angustata dans les Bouches-du-Rhône (Bull. Soc. Bot. de Fr., 1. LVII [séance du 11 février 1910], p. 87-88). 8. — Présentation d'échantillons de 7ypha angustata des marais de Fos (B.-du-Rh.) (Bull. Soc. Bot. de Fr., t. LVII [séance du 25 février 1910], p. 108). 9.— Le Typha angustata dans la partie occidentale du bassin médi- terranéen (Bull. Soc. Bot. de Fr., t. LVII [séance du 22 avril 1910), p. 211-216). 10. — Rapport sur l'exploitation des marais. Première partie (4n- nales du Min. de l'Agr. — Dir. de l'Hydr. et des Am. agr. Fasc. 38 [1910], p. 159-239, fig. 99-150, pl. phot. XX-XXXV), Paris. 11. — Fixation des vases mouvantes par la plantation successive de Scirpus lacustris et de Phragmites communis (Ass. Fr. Av. Sc., Congrès de Toulouse [1910], p. 30-31). 12. — Le Typha domingensis Pers. (sensu amplo) (Bull. Soc. Bot. de Fr., 4. LVIII [séance du 23 juin 1911], p. 457-461). 188 ÉTUDES É #% SUR LES TYPHA ET QUELQUES AUTRES PLANTES PALUSTRES DOCTEUR ES SCIENCES PROFESSEUR SPÉCIAL D'AGRICULTURE : INGÉNIEUR-AGRONOME A VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE (AVEYRON) SOCIÉTÉ ANONYME D'IMPRIMERIE DE VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE 1912 BOTANIQUES ET AGRONOMIQUES LRO NTM SN ER EE PREMIÈRE PARTIE VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA CHAPITRE PREMIER. — Caractères macroscopiques. I. — Dimensions des organes D Rae 1° — Dimensions générales . A. — Influence du sol et des engrais (Expériences) . B. — Influence de l’eau. ; : C. — Influence du climat . 2 __ Dimensions des feuilles. A. — Dimensions absolues (Influence des conditions de végétation. — Influence de la dessiccation) B. — Dimensions relatives par rapport à à l'inflorescence : 3° — Dimensions des épis este A. — Longueur absolue. = B. — Longueur relative des épis mâle et femelle. C. — Diamètre de l’épi femelle . 4° — Ecart des épis. II. — Forme des organes . 1° — Forme des feuilles A. — Section transversale. : B. — Forme de l'extrémité du He - C. — Auricules. : 2° — Forme de l’épi femelle. A. — Formes normales. B. — Formes anormales : a. — Epis coniques ou Free afaenes de intempéries) b. — Epis femelles multiples superposés. c. — Epis femelles multiples juxtaposés . d. — Epis mâle et femelle fusionnés 3° — Spathes . IT. — Coloration et aspect de la surface des organes 1° — Tige et feuilles : ER p ue 2° — Epi femelle. A. — Coloration B. — Aspect de la surface . AN 4 + US CRE CAPE ncnbion-du chapitre premier EP ., : 0, RAP, VI TABLE DES MATIÈRES CHariTRE Il. — Caractères microscopiques . Procédés d'observation RP 0 I. — Organes mâles 1° — Filets. 2° — Anthères. 3° — Pollen A. — Mode de groupement B. — Forme . C. — Dimensions. 4° — Poils de l’épi mâle IL. — Organes femelles. 1° — Protubérances. 2° — Gynophore . 3° — Ovaire et fruit. A. — Dimensions. B. — Forme. C. — Couleur D. — Déhiscence. . . E. — Structure (Meachenachioht) 4° — Style. — Formes spéciales A. — Style sinueux . B. — Style renflé. D° — Stigmate. A. — Forme B. — Dimensions. C. — Saillie. D. — Couleur 6° — Poils du gy nophore. 7° — Carpodies 8° — Bractéole A. — Forme. B. — Dimensions. C. — Saillie. D, — Couleur . HI. — Structure des organes végétatifs. Conclusion de la première partie, Caractères classés par ordre de valeur DEUXIÈME PARTIE LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS, 1583). CHAPITRE PREMIER. — Typha angustifolia . É CHAPITRE I. — Typha angustata Bory et CHaAuBarD Var. $. leptocarpa RonrBAcu . : Var. y. abyssinica GRAEBNER (= 7°. Ahroich KRoNr ELD) CuariTRE IL. — Typha australis SCHUMACHER ET THONNING . CuapiTRe IV. — Typha domingensis PERSOON CHapiTRE V. — Typha javanica SCHNIZLEIN. CnaPitTRE VI. — Typha Brownii KUNTH . CuapitTREe VIT. — Typha Mulleri RonrBacu. CaaPitTRE VIT. — Typha elephantina RoxBuRGH CHAPITRE IX, — Fypha media. Nouvelle clef de détermination des espèces du genre Typha | ‘ , OR E Lite à LA 0 Mi NN ee Pt Fr Tee Aer Tr, $ . TABLE DES MATIÈRES VI] TROISIÈME PARTIE LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. {(SENSU AMPLO) Description. — Variétés. — Aire géographique. — Climat. QUATRIÈME PARTIE LES TYPHA EXPLOITÉS DANS LES MARAIS DE FOS Utilisation. — Identification. — Sol. — Eau. — Climat. — Exploitation . . . 137 CONCLUSIONS GÉNÉRALES . . . . . . 143 ANNEXES EXTRAITS OU TRADUCTIONS D'OUVRAGES CITÉS 18 Espèces et variétés de Typha (GRAEBNER, 1900). . . . . . . . . 155 IT. Duroxr, — Observations sur le Typha. . . Lise ve ORNE 15 IT. Typha angustifolia L. — Description du D° KrONFELD. RE RE Ale IV. Typha angustata Borx et Cnaug. — Descriptions : 1° de Bory et CHAUBARD ; — 2° du D' KRONFELD ; — 3° de HALAGSY. . 160 V. Typha angustifolia var. 1 PERMANAER DEBx. — Dee de 0; De- BEROL NN: 161 VI. Typha angustifolia : s.-var. Saulseana LE GRAND. — Deder pi de A. LE GRAND. . nee Lab Se pat AT OA VII. Typha australis Scnux. ét Taonn. — Descriptions : 1° de Scauma- CHER et THONNING ; — 2° du D' KRONFELD. . 163 VIII. Typha macranthelia Wegs et BERTHELOT., — Description Le Ness e BERTHELOT . . . Se LD IX. Typha domingensis Pers. — Description du D: KRONFELD a 165 X. Typha javanica Scuxrze. — Descriptions : 1° du D' KRONFELD ; — _ 99 de ROHRBACH . , ARE a XI. Typha Mulleri ROHRS. — Dean de ROHRBACH RUE EC EEE 6167 EXPLICATION DESYPLANCHES: ,: :1. 169 PLANCHES Pl-I. Influence des engrais sur les Cypéracées. — Fig. A,B . . . . . 16 PI. II. Formes anormales d'’épis femelles de Typha. — Fig: A=-D:': M5 m0 PI. II. Typha eu-angustifolia. — Fig. 1-35. . . 5) pe RE ITR PI. IV. Typha domingensis (sensu amplo). — Fig. 1- 67 nc À JPALENEE IS BIS: Typha Brownii, Mulleri, elephantina, minima. — Fig. 1- 46 . JNENCRR TS PI. VI. Typha sans bractéoles. — Fig. 1-41. . . . Pre TAE PI. VII. Distribution géographique des T. Éangustifolià et domingensis (sensu amplo) et sa relation avec le climat. . . . . . . . 156 EUR] En 1 Û TABLE DES MATIÈRES TABLEAUX se E— du sol sur quelques hélophytes — Scirpus lacustris . . . — Typha angustifolia . Longueur des épis de Typha . . . . . . Longueur des anthères . . . PS EU TR TT ve PRES VIII. Dimensions des grains de pollen OMC RER ET IX. Largeur du stigmate. . . X. Clef des espèces comprises dans le Typha media CLusIUS XI. Clef des autres espèces de Typha . PRE rs PAÈE à HI | NE LAS ONE RS RME: ct ni re - r ETUDES SUR LES TYPHA 2T QUELQUES AUTRES PLANTES PALUSTRES PRÉLIMINAIRES 1 Le 28 février 1906, M. SconriBsaux, professeur à l’Institut national agronomique, présentait en mon nom à la Société nationale d'agriculture une note sur l'exploitation des Ca- rex pour le fonçcage des chaises communes, dans quelques marais voisins de Villefranche-de-Rouergue. A la suite de cette note, et sur la proposition de M. H. pe LapparENT, inspecteur général de l'Agriculture, président de l’une des sections du Comité d’études scientifiques (Mi- nistère de l'Agriculture), ce Comité m'a chargé d'étudier ‘les moyens d'augmenter les revenus des terrains maréca- _geux que l’on ne peut pas dessécher. Dans ce but, j'ai visité beaucoup de marais en France et à l'étranger, et j'ai organisé des expériences de cultures, en pots et en plein marais, sur les plantes palustres les plus avantageuses à exploiter en vue de leur utilisation agricole ou industrielle. Pendant l’un de mes voyages, M. pe LAROQUE, professeur départemental d'agriculture des Bouches-du-Rhône, en me documentant très aimablement sur les marais de Fos, me signala l'intérêt qu'il y aurait à déterminer les nombreuses formes de Typha, de valeur marchande très différente, utili- 1 + 1e + n. ‘ PRÉLIMINAIRES en étudier un grand nombre d'échantillons expédiés de Fos à diverses reprises, gràce à l'extrême complaisance de M. Nusssaum, ingénieur de la Compagnie agricole de la Crau et des marais de Fos, et de M. IcarpenT, chef mécanicien de la même compagnie. Au cours de mes explorations de marais, des essais de culture et des études de laboratoire qui les ont complétées (examen des Typha d’une cinquantaine d’herbiers de France et de l'étranger), j'ai été amené à noter un certain nombre d'observations nouvelles, et à constater l’importance de quelques faits déja connus depuis longtemps, mais beau- coup trop négligés en général. Le travail qui suit a précisément pour objet l'exposé de ces remarques et de ces observations. Je ne puis le commencer sans adresser l'hommage de ma reconnaissance à M. Gasrox Boxnier, membre de l’Institut, qui a bien voulu m'ouvrir, il y a une dizaine d'années, les portes de son laboratoire, et qui m'a maintes fois aidé de ses conseils éclairés ; A M. Cu. Franauzr, directeur de l’Institut botanique de Montpellier, qui, depuis le début de mes études botaniques, il y a vingt ans, n'a jamais cessé de me prodiguer ses encou- ragements paternels ; A MM. Dagar, directeur général des eaux et forêts et du Comité des études scientifiques; H. pe LAPPARENT, inspec- teur général de l'Agriculture, et E. ScnriBaux, professeur à l’Institut agronomique, grâce auxquels j'ai pu entrepren- dre et continuer mes études sur les plantes de marais. J'exprime ma vive gratitude à M. le D' KronrELD», con- seiller impérial à Vienne, qui a gracieusement contrôlé ma détermination des Typha angustata des marais de Fos, et m'a autorisé à reproduire les excellentes diagnoses de sa précieuse monographie du genre Typha ; | | À MM. Nusssaum et IcarpenT (Fos), à M. Laveran (Ven- sées dans ces marais. J'ai pu observer sur place toutes ces formes de Typha, les cultiver en pots près de Toulouse, et … Ÿ "4 Ë EAN 2 PRÉLIMINAIRES 9 dres, Hérault), à M. l'abbé Cosre, le célébre auteur de la Flore de France, à MM. pe SAULSES-LARIVIÈRE (Nyons), FR. SENNEN (Barcelone), Barraxpier (Alger), LiNpmax (Stockholm), WarmiING (Copenhague), Aaronsoux (Caïffa), BErro (Monte- video), M. LE DIRECTEUR DE L'AGRICULTURE de Buitenzorg, M'e Bermoxp et M. Wooprorre (Calcutta), qui ont eu l’ex- trême amabilité de m'envoyer de nombreux échantillons des Typha de leur région ou de leurs collections, et de les accompagner souvent d'explications détaillées concernant leurs caractères sur pied et leurs conditions de végéta- tion ; A M. Burnar (Vevey, Suisse), qui a bien voulu me com- muniquer les Typha de son magnifique herbier des Alpes- Maritimes ; Aux propriétaires, directeurs, conservateurs ou prépara- teurs d’herbiers des localités suivantes, qui m'ont permis, avec une extrême complaisance, d'étudier à loisir les plantes de leurs remarquables collections, les complétant souvent par des indications, orales ou écrites, d’un grand intérêt : Paris : 1° Museum (MM. le prof. LecomTE, E. Boxxer, Ga- GNEPAIN, P. DaAnGuy, H. Hua, E. JEANPERT, F. Camus); 2° Prince ROLAND BONAPARTE ; 3° DRAKE DEL CAsTILLO (M. ANFRAY). La Roche-sur-Yon (MM. Boupaup, G. Duraxp). Bordeaux (M. BEILLe). Toulouse : Faculté des Sciences, Musée (MM. Dopr, Pic, Miczxau); M. DEBEAUX; Albt (M. Liozu);: Montpellier : Institut botanique (MM. FLAHAULT, DAvEAU, KNOCHE) ; Avignon (M. Bixox); Grenoble (MM. MIRANDE, OFFNER, RÉROLLE); Arnas (Rhône) (M. GANDOGER); Genève (MM. BriQuET, BEAUVERD); Lausanne (M. \WVILCZER); Zurich (MM. ScnrœTER, SCHINZ, RikLI); Bruxelles (MM. E. Duranp, E. pe WiILDEMAN, J. MAssaRT); Leyde (M. GæœrnaRT) . / Ê PRÉLIMINAIRES Je remercie enfin MM. Wirris (Ceylan), W. TRELEASE | Saint-Louis, Missouri), Ficenr (Liegnitz), PINEL (Herman- stadt), R. Mure (Alger), A. REYNIER (Aix), prof, J. CosranTIN, À. DE RocuepruxE, L. Dicuer, et mes excellents amis G. PÉ- GOT, R. Despax et J. FRiEDEL (Paris), pour les précieux ren- seignements ou documents qu'ils m'ont procurés. Je n'ai garde d'oublier dans mes remerciements mes éditeurs, qui n’ont rien négligé pour assurer à ce travail l'exécution la plus satisfaisante". DIVISION DU SUJET La détermination des Typha, même pour les espèces indi- gènes, présente beaucoup de difficulté si l’on n’a entre les mains que des ouvrages francais, car ceux-ci renferment, pour la plupart, sur ce sujet, des lacunes, des confusions, et même des erreurs parfois grossières. Quant aux espèces exotiques, elles ne sont décrites ensemble, à ma connais- sance, que dans des ouvrages étrangers, par exemple dans les excellentes monographies, rédigées en allemand et latin, par SCHNIZLEIN”, RourBac*, KRONFELD*‘, GRAEBNER‘; Lœw’ s’estoccupé surtout de la biologie des Typha. Ges monogra- phies ont paru dans des périodiques ou bulletins de sociétés qui se trouvent dans bien peu de nos bibliothèques publi- ques ; aussi ai-je dù me les procurer, non sans peine, avant de réussir à déterminer les diverses formes de Massettes 24 La 2. ScuNIZLEIN (A.). — Die natürliche Pflanzsenfamilie der Typhaceen. Nürdlingen, 1845, 30 p., 2 pl. 3. RourBAcn (Dr. P.). — « Ueber die europäischen Arten der Gattung Typha », in Verh. Bot. Ver. Brandenburg, XI (1869), p. 67-104, 2 pl. 4. KrONrELD (Dr. E. M.). — « Monographie der Gattung Typha », in Verk. Zool. Bot. Ges. Wien, XXXIX (1889), p- 89-190, 2 pl. 5. GRAEBNER (Dr. P.). — « Typhaceae », in A. ENGLER, Das Pflanzenreich, IN, 8 (1900), 18 p., 4 fig. 6. Lœw (Dr. E.). — « Typhaceae », in O. Kircuner, E. Lœw, C. SCHROETER, Lebensgeschichte der Blütenpflanzen Mitteleuropas, 1, 4 (1906), p. 345-374, fig. 187-207. 5 DIVISION DU SUJET exploitées à Fos, où existent des espèces non signalées jusque-là en France. L'observation suivie de mes cultures et l'étude de très nombreux échantillons d’herbiers (environ 1.500) m'ont amené à faire, sur la valeur des caractères utilisés pour clas- ser les Typha, des remarques importantes, qui entraînent certaines modifications dans le groupement et les limites de quelques espèces ou variétés. Comme conséquence de ces modifications, la répartition des HMassettes à la surface du globe apparaît plus simple et plus logique qu’on ne l'avait cru jusqu'ici, et les relations de cette répartition avec le climat sont mieux mises en relief. De là résulte, au point de vue pratique, la possibilité d'indiquer à l'avance les localités où l'exploitation de telle ou telle espèce pourra être avantageuse. Ce travail comprendra donc quatre parties : 1° Étude critique de la valeur des divers caractères des Typha, au point de vue de la classification et de la détermi- nation des espèces : limites entre lesquelles j'ai vu varier chacun de ces caractères, sous l’influence du sol, du climat, de l’âge, de l’individualité, etc. ; 2° Application de l'étude précédente au classement des espèces, sous-espèces ou variétés, démembrées de l’ancien Typha media Crusrus (1583); 3° Caractères du Typha domingensis Pers. (sensu amplo); 4 Étude des Massettes exploitées dans les marais de Fos (Bouches-du-Rhône). ent ot à eee meme monte PREMIÈRE PARTIE VALEUR DES CARACTÈRES DES TYPHA AU POINT DE VUE DE LEUR CLASSIFICATION ET DE LEUR DÉTERMINATION Pour faciliter l'étude critique des caractères des Typha, nous les diviserons en deux groupes : 1° les caractères ma- croscopiques, facilement visibles à l'œil nu, même d’une cer- taine distance ; 2° les caractères microscopiques, dont l'examen détaillé nécessite l'emploi d’une loupe, ou même, presque toujours, d’un microscope : le grossissement doit atteindre, dans certains cas, 500 à 800 diamètres. CHAPITRE PREMIER CARACTÈRES MACROSCOPIQUES SECTION PREMIÈRE DIMENSION DES ORGANES 2 1%. — DIMENSIONS GÉNÉRALES Plusieurs auteurs de Flores semblent attacher aux dimen- sions absolues des divers organes végétaux une importance qu’elles n'ont pas, en général, pour la classification, au moins chez les Typhacées; des différences de 1 ou 2 millimètres dans la largeur des feuilles, d’un demi-centimètre dans le diamètre et de 1 à 3 centimètres dans la longueur des épis femelles, suf- fisent à certains botanistes pour créer autant d'espèces nou- velles de Typha. Quant aux variétés, elles n’ont souvent pas, dans la Monographie du D' GRAEB8xER (qui est la plus récente PRIT NOV NE PEL CSP TE PRE 8 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA et la plus complète), d'autre caractère distinctif que les dimen- sions absolues de la plante entière ou des feuilles. M. le prof. Lecoure s'élève contre cette tendance dans ses Notulae systematicae (Herbier du Muséum de Paris, t. I®, n° 4, 20 déc. 1909, p. 105-108 Sur la grandeur absolue des organes. — Tous ceux qui s'occupent de botanique systématique savent quelle importance certains descripteurs ajoutent à la connaissance de la grandeur absolue des organes pour la distinction des espèces. En signalant ici, en quelques lignes, des mesu- res cllectuées récemment, nous avons pour but de mettre en garde les botanistes contre des conclusions trop hâtives. L'auteur prouve, en citant beaucoup de mesures précises, la grande variabilité de longueur du pétiole des Marronniers et des Erables, sur une même branche. Nous conclurons, dit-il, qu'il n’est peut-être pas prudent, quand on ne dispose que de matériaux restreints, comme ceux des herbiers, d’a- Jouter trop d'importance à la grandeur des pétioles pour la distinction des espèces. J'ai maintes fois constaté, en effet, en étudiant les 7ypha de nombreux herbiers, que souvent un auteur a donné un nom nouveau à un spécimen nettement caractérisé comme espèce connue depuis longtemps, mais à un âge ou avec un développement différent de celui auquel l’auteur était habitué. Il est donc utile de préciser l'influence que peuvent exer- cer, sur les dimensions générales des Typha et de quelques autres plantes palustres, certains agents tels que : le sol et les engrais qu’il renferme, l’eau (nature, abondance, mouve- ment, etc.), le climat, etc. 1. — INFLUENCE DU SOL ET DES ENGRAIS Les expériences que je poursuis depuis plusieurs années, pour déterminer l'influence des divers sols ou engrais sur les Cypéracées et les Typhacées, montrent combien peuvent varier les dimensions d’un même pied sous la seule action de l'abondance plus ou moins grande des substances nutritives. D r, ACTION DU SOL ET DES ENGRAIS SUR LES DIMENSIONS 9 DISPOSITION DES EXPÉRIENCES Les essais ont porté sur les quatre espèces de plantes palustres les plus employées dans l’industrie (empaillage des chaises, tonnellerie, sparterie, etc.) : Typha angustifolia L., Scirpus lacustris L., Carex riparia Curr., et Carex strict Go00p. Ces plantes sont cultivées au Pin-Balma, près Toulouse (Haute-Garonne), dans de grands vases cimentés, contenant environ 30 kilos de terre constamment recouverte de 5 à 10 centimètres d’eau. Certains pots sont garnis de sable de la Garonne, les autres, de vase d’étang très argileuse. L'analyse chimique, faite par la Station agronomique de Toulouse, a donné les résultats suivants (pour mille) : Acide Azote. phosphorique, Potasse. Chaux. SADlERr eee nn 0,20 0,35 2,68 15,55 MARS AN U ade 0,972 0,96 &,02 0,35 Plusieurs échantillons de chaque espèce ont été recueillis dans diverses régions (Aveyron, Tarn, Haute-Garonne, Hé- rault, Bouches-du-Rhône), afin de comparer l'influence de l’origine sur les qualités des variétés étudiées. Dans chaque localité, deux pieds de chaque espèce ont été prélevés, au- tant que possible sur des sols de nature différente. Chacun des pieds ainsi obtenus a été divisé en deux por- tions égales; une moitié a été placée dans un pot garni de sable, l’autre moitié dans un pot garni de vase. Par exemple, pour les Typha, les neuf variétés mises en expérience occu- pent trente-six pots. À En vue de déterminer l’action particulière des divers élé- ments nutritifs, un gros pied vivant de chaque espèce a été divisé en dix éclats aussi égaux que possible, dont la moitié a été placée dans cinq pots garnis de sable, l’autre moitié dans cinq pots garnis de vase. Dans chaque série de cinq ra Fe 10 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA ü pots, les engrais minéraux ont été distribués de la manière suivante : 1e" pot : témoin sans engrais. 2 pot : engrais phosphaté et potassique. 3° pot : engrais azoté et potassique. 4° pot : engrais azoté et phosphaté. 5° pot : engrais complet. Engrais appliqués (les mêmes que dans les rizières d’Es- pagne) : sulfate d'ammoniaque (20 p. 100 d'azote), superphos- phate de chaux (14/16 p. 100 d’acide phosphorique) et sulfate de potasse (40 p. 100 de potasse). Date des plantations (pour les expériences d'engrais) : du 27 avril au 18 mai 1908. Pendant tout le cours de la végétation, j'ai pris de nom- breuses mesures et des photographies, dont quelques-unes (PI. I) montrent nettement l'influence des engrais. RÉSULTATS 1. Influence du sol. — L'influence de la nature du sol, sable d’une part, vase argileuse d’autre part, a été très ma- nifeste, comme l'indique le tableau ci-dessous, en l'absence des engrais minéraux, mais elle a été presque complètement annulée par l'addition de ces mêmes engrais, surtout par les engrais azotés. (Voir les tableaux Il et III, p. 13 et 14.) Cela tend à prouver que la composition chimique du ter- rain (sa teneur en éléments fertilisants, notamment en azote) a sur la végétation une action beaucoup plus considérable que sa constitution physique ou minéralogique. De plus, dans le sable, beaucoup de pieds n’ont pas repris, ou se sont desséchés après avoir faiblement poussé, sans doute parce qu’ils n'ont pas trouvé dans le sol les ma- tières nécessaires à leur alimentation. Comme on le voit dans le tableau I, le rendement à l’état sec par pot a été, pour les quatre espèces expérimentées, de deux à six fois plus considérable dans la vase que dans le sable. Ce résultat est dû probablement à la richesse plus grande de la vase, surtout en azote. 1: | : INFLUENCE DES ENGRAIS SUR LES DIMENSIONS TABLEAU I INFLUENCE DU SOL SUR QUELQUES HÉLOPHYTES RENDEMENTS (POIDS SEC PAR POT) DES DEUX MOITIÉS D'UN MÈME PIED, PLACÉES L’UNE DANS LE SABLE, L'AUTRE DANS LA VASE, SANS ADDITION D'ENGRAIS 1908 : 1909 | ie Sable. | Vase. |[Sable.| Vase MN Ed lard Hans do teste | Es 1480 4 Carex riparia, 1° lot (Blanquette de Fos) ..| 16 | 79 | 28 1105 £, 2e — | Le poids sec total de la récolte de chaque pot. Il résulte de l'examen des tableaux IT, III, IV que, pendant la première année de culture, l’azote a augmenté le rende- ment de deux fois et demie à dix-sept fois, suivant les lots; il a fortement accru la longueur et la largeur des feuilles. Si l’on ne tient compte que de la récolte réellement utili- sable par l’industrie, qui demande des feuilles d’au moins 80 centimètres de long, seuls les pots qui ont reçu des engrais azotés ont fourni des produits avantageux. L'influence des engrais phosphatés et potassiques n’a fait que s’esquisser en 1908 : il a fallu attendre à 1909 pour la voir se préciser davantage. Seconde année de culture (1909). — Les expériences com- mencées en 1908 se sont poursuivies l’année suivante dans les mêmes conditions. Les résultats donnés par les engrais en 1909 ont confirmé et accentué ceux de l’année précédente. Les engrais ont été répandus en cinq fois, chaque fois aux mêmes doses qu’en 1908, les 2, 17 et 31 mai, 12 juillet et 14 août. À partir de ce moment les plantes en expérience n'ont pas continué à croître, il a donc semblé inutile de leur fournir un complément d'engrais. La récolte des Carex a eu lieu le 11 octobre, celle des Scirpus le 13 novembre. Pour une cause restée incertaine, deux pots du lot Carex ACTION DES ENGRAIS SUR Première année (1908). Nombre de feuilles. Témoin sans engrais.| 69 Phosph. et potasse ..[ 27 Azote et potasse ..... 180 Azote el phosph...... 119 Engrais complet. .... 103 2 | [avec azote ....| 133 22 | (sans azote ....| 46 hi 22 / (avec phosph...[ 85 25 }lsans phosph...| 122 En {avec potasse . .| 105 = | [sans potasse ..| 92 Prlarote ...:..... 3! ÊE phosphate ....|—43% MiNpotasse …. ..... 14% Témoin sans engrais.| 61 Phosph. et potasse...| 42 | Azote et potasse ..... 166 _ | Azote et phosph...... 156 Engrais complet. .... 274 ä | favec azote . 199 2 | (sans azote ....| 51 8% 3 £2 M phosph...| 157 SE )(sans phosph...| 113 £E | {avec potasse ..| 161 = | {sans potasse ..| 108 emo... nf = phosphate ... 39% LS | potasse ....... 497, maxima. Longueur as | \ 2S |$E) = 2 ns | 28 =: RQ | He + | Red et 1° Sable mo. gr. gr. cm 4,5 | 11 8 73 | 65 4,7 | 17 4,5] 46 | 80 50:25: 4127 360! | 100 6,5 | 30 | 35 1455 |120 6,0 | 23 95 ‘| 440 | 120 5,8 | 25 | 34 |418 |113 4,6 | 14 6 59,5) 72 52 N93/ 02271 51871107 &,7.117 | 2% |216 |: 82 5,2 lot |"23. |282 :| 100 5,5 | 20,5 | 21,5] 264 | 92 96%|2° 5,61 7t | 572 21%135> |—8% l452 30% 6e PANIERS 29% | 2° Vase. 5,0 | 23 1% 1150 |110 Et 94% RO 52 90 Te CLIS TA EETE | 120 ER SE | 33 |390 | 120 6,0 | 26 | 71 |5s0 | 130 6,0 | 23,0| 47 1527 |123 9: 93/5: 12 CE 1022/408 5 7RIN33 789 EST AS 5,8 235). 8380 115 5,5 | 24,0! 39 |4ig4 | 113 5,6 | 22,0 | 23,51 220 | 115 29% |—90® | at | 591 | 23% 8% 4% 52% —11% —1,8% 0% | 8% | 70% | 882|—1,84 TABLEAU II CAREX STRICTA INFLUENCE DES ENGRAIS SUR CAREX STRICTA | Seconde année [1909). | mm. 4,5 4,9 7,4 7,6 ! 8,3 7,8 4,9 | 6,9 | 6,1 &r © SI IN a co LD Or © moyenne. oo s | 2 |5 Sd MER EE us — 2 © 2 | 5 E RE LE gr. gr. o/o 13:72 410140 174 "48048 41,2! 148 |37 45,5 | 207. | 33 on) 229.132 15,7 | 192 1x5 17.9 38,0 | 146 T5 ETS 36,4 | 126 29,6 | 108 3! 21! 38% 2 23% 17% | 40 60 | 34 23 130029 28,51 9236 | 32 40 |157 |31 40,51 235 | 32 | 40 206 32,5| 36, 85 0133 39 | 148 34,7 | 161 40 | 108 19% 6° TABLEAU Il IT VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA ACTION DES ENGRAIS SUR CAREX RIPARIA è Première année (1908). Seconde année (1909). JS a ne TIR | Le | | 3 ON (ES | n = £a pes 2 ie s 18218 los les le 25 a|léz | » | SCENE 22= & ca o 2 := _ £ 2 © | = © o __" z = La A Ca | 2% Merle rl S |IEe == Al SAT 0 CLR A Re NE = ü = 7 a lee | + Lo |SÉ |REl|ES = |&'Ee 2 AE = gs [RE |"É |SS le 46 F SAUT | FE £ |S ele fi | = à |£ == jme | ce | me | > | me | —— — | | l | 1° Sable. | l | em nim. | gr. gr, em. Dim, gr. gr. °/0 Témoin sans engrais.| 46 | 65 12/91) "30 1 ON ASDMINTNUE 46 | 23 |42 Phosph. et potasse.. 24 | 70 13,7 | 42 10 50 80 |10,6 36 | 18 136 Azote et potasse ..... 65 | 90 16,1 80 52 96 | 100 3,4 70 | 67 138 Azote et phosph...... 189 1130 | 18,8 | 146 | 276 | 458 | 150 153 110 1505 |37 Engrais complet. .... 299 1135 | 17,8 | 125 | 287 | 495 | 160 |14,1 | 93459135 | # | (avec azote ....| 161 |118 17,6:| 1971/2905 21N350 MS 7IPIUTLES 91 |344 Eee F P azote..... 350067011983 |#36 1 502! “80 | 41:0 | 10 ne Le {avec phosph.. 147 |112 | 16,8 | 104 | 191 334 | 130 115,9 80 1327 88 \{sans phosph...| 55 | 77 |14,5| 55 | 34 | 73 | 90 |12,4 | 58 | 5 5), {avec potasse 106 | 98 15,81 41164 MA6AE2124%1M15#1M27 66 |181 = | (sans potasse ..| 117 | 97,5 | 15,8 88 MAS 0254 015 | 13,3 78 |264 SN RTC UCRARORNPNR DE 1,8£ | 439 HERAULT 7f 71% |302 2,91|17f 22 phosphate. .... Tee) M ES ME CE De DT L,5!| 45% 7,2%] S38#M00r SE (\potasse...:.... 107 0,5% | 0,5% | 32% |[—9259%1—18%1—9% |—5% |—18%|—46% 1 1 1 2° Vase Témoin sans engrais. | 52 | 95 14,356 29 | Phosph. et potasse.. S9 1100 17,;411"m82 73. | 114 | 290: |M2,5"|65 74 |49,3 Azote et polasse ..... 194 |135 20,7 | 95 | 184 | 349 | 140 116,0 |: 69. (240570 Azote et phosph...... 124% 1120 19,0! 95 | 118 | 215 | 140 0/M5,70|° 30 MOINS Engrais complet ....| 10% |105 16,9 | 70 73 | | Z [ (avec azote..... 141 1120 18,9 880 MIS NS OMIATESS 70 |196 * 2z \ sans azote... 7021297 15,8 | 69 DAME SOON NIMES 74 = = 22 {avec phosph...! 105 |106 1727110888 88 SE \lsans phosph...| 123 |115 17,5 ESRI MLDE RCE) £Æ J{avec potasse ..| 129 |113 18,0 | 83-| 109 & | {sans potasse .. 58 |107 16,6 75 73 22 azote "5 200) 2° 24% 19% 9751.49 511 60) 51 NES) 26,52] 7,7%. 2,6! £ = ‘ phosphalec...., PUIS: 12 ) % BE | polasse....1, 6% 5% ot pre), OP ER RL Te © ER UT RU INFLUENCE DES ENGRAIS SUR SCIRPUS ET TYPHA 15 k TABLEAU IV ACTION DES ENGRAIS SUR SCIRPUS LACUSTRIS Première année /1908). Seconde année /1909). EE TE CM LE DRUIUES 8 =S Nes = D 45 £ 2 VENU IEEE [lo | 0 us 2 à NNCEAUE LAS AUMOUES ZE | EME DE ñ s n 2 D 2,2 Eur 9 «= £ = « n = Pl e n AE ÉE EN MIRE FAUNE SRE) LEE | ff | GA CA AT | = — — | — —| — — — — — — cm mn er. gr. cn min | ær. gr. 0/0 Témoin sans engrais. | 10 60 | 4,5 | 130 3 | 16 100 | 4,2, | 131 21 | 52 Phosph. et potasse ..| 13 | 110 | 5,5 | 230 | 30 | 12 | 190 | 4,5 | 195 | 91 | 52 Azote et potasse ..... 21 115 | 45 157 33 | 52 150% |25:7 297 | 154% |. 47 Azole et phosph...... 49 1759470 448 217 |114 195 5,5 4:10 |! 466 |! 50 Engrais complet..... 22 190: | 7,0.| 545 | 120: | 79 215 | 7,0 |:550 | 435 | 48 | | 2 favec azote ....| 30,7 | 160 | 6,2 | 383 | 1923 | 81,7| 193 | 6,1 | 419 | 352 | Se | (sans azote ....| 11,5| 85 | 5,0 | 150 21 | 14 MONS AIRIS 21 = | £æ {avec phosph...1 28 | 158 | 6,5 PÉCOES SN eg 022 CET os M Er 378 | 307 =£ (sans phosph...| 15,5! 87 | 4,5 | 143 | 23 | 34 | 135 | 4,9 | 214 | 87 S={avec potasse ..| 18,7 | 138 | 5,7 | 311 | 62 | 47,7] 168 | 5,7 | 341 | 203 S[sans potasse ..| 29,5 | 117 | 5,7 | 289 | 115 | 65 147 | 4,9 | 270 | 243 | | | | Mrlazote ..1...... 2 pr Ion e)nof HAS 6 MTS A LS eo 7 terre 7 | 52 { phosphute..... 67%| 80%! 44% | 9,9! heu] (NUE SAN EL RE ÉEnMpotasse ....... —99%| 18%] 0% | 7,6% |[—2° 136%) 14% 116,53 126% |—207 | TABLEAU V ACTION : DES, ENGRAIS SUR TYPHA ANGUSTIFOLIA 1909 « 1910 RTC + a —— —— — 2° 5 © É 2 RE EN 5 ÿ DE EN MER = | à |3$8 [£al2s 27 a | D = = 7 2 = 5 = CN = — Co — EE - — _ ZT) ai. .— LE Zo| 42 2| 9 | 2 [Ze|S# = 2 8 | &é el LS = le S = le) — | | | | | mm mdr cm, Inn, ! 4 | o)e em. | min, gr. 9/0 Témoin sans engrais. | 5 40-1935 | 7-8 921 57,5 1010285:|1528; m. 6,5 98 | 39,2 Phospbh. et potasse ..| 5 |105-185 [5-7 | 57|63,3 | 8 | 225} 5-7,5, m.6,0 | 102 | 40,8 Azotc et potasse ..... 5 88-289 | 8-14! 264|48,3 | 17 | 270! 6-7,5, m. 6,5 | 352 | 38,1 Azote et phosph...... 8 | 85-275 | 7-12| 438 | 48,7 | 22 | 265 | 8-10, m.9 397 | 40,8 Engrais complet. .... 3 |148-248 | 7-12] 125 | 38,5 | 10 | 265 | 8-11, m. 9,5 | 247 | 35,3 5 | | | | 4 | 16 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA riparia vase n'ont pas repoussé en 1909; les résultats de ce lot sont donc incomplets. Les tableaux II, III, IV donnent, pour l’année 1909, les mêmes renseignements que pour l’année 1908, mais ils indi- quent la longueur moyenne des feuilles de chaque pot, au lieu de leur longueur maxima, et pour les Carex riparia, la largeur moyenne des feuilles bien développées, dépassant 10 mm. de large. On y trouve de plus le rapport du poids sec au poids vert de la récolte de chaque pot. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Remarque I. — Les expériences faites dans le sable pré- sentent un plus grand intérêt que celles qui ont eu lieu dans la vase, car celle-ci était moins homogène que le sable, et quelques irrégularités dans l'effet des engrais, dans des pots garnis de vase, sont peut-être imputables à la compo- sition différente de la terre de ces pots. De plus, la richesse de la vase, surtout en potasse, a pu masquer, dans une cer- taine mesure, l’action des engrais : par exemple, les 120 gram- mes de potasse contenus primitivement dans la vase de chaque pot ont dû rendre peu sensible leffet produit par les 15 grammes de potasse pure apportée par les engrais pendant l’ensemble des deux années de culture. Remarque IL. — En 1909, la longueur et la largeur des feuilles de Carex (la largeur plus rigoureusement) s’accrois- sent en même temps que le poids de la récolte; les quel- ques légères exceptions sont de l’ordre de grandeur des erreurs expérimentales. Remarque III. — Le rapport du poids sec au poids vert varie de 29 à 42 p. 100 pour les Carex (coupés le 11 octobre), de 47 à 52 p. 100 pour les Scirpus (coupés un mois plus tard, le 13 novembre : ils étaient donc plus secs). Ce rapport est toujours le plus élevé pour chaque lot dans le pot témoin, sans engrais, mais ses relations avec les divers engrais ne ressortent pas de l'examen des tableaux. PISTE INFLUENCE DES ENGRAIS SUR LES CYPÉRACÉES 29 août 1909 A— Daxs LE SABLE (1162), — Carex stricta d9-40)1C- r'Iparia 11-45 Setrpus lacustris (49-53 B. — Daxs LA vasE (1164). — Carex stricta 71-75); C. riparia (76-80). CSN TA SMIC SANR EST | — — | —|— — Pots sans engrais ..... Tartes 6) RCE BE Or Pots avec phosphate et potasse ..... 39 i1 49 | TA s0 Pots avec azote et potasse .......... 38 | 44 ARTE NT Pots avec azote et phosphate. ......| 40 | 42 | 50 | 72 | 59 Pots avec engrais complet.......... 30 NT EP OTONISR |ETS ——————————— — — — ——— ——————— ———_——_——— ———— "——" — ———— 16 ACTION .DES ENGRAIS SUR LES CYPÉRACÉES 17 1. Azote. — L’azote, sous forme de sulfate d'ammoniaque, a agi sur la coloration des plantes comme il le fait toujours pour les espèces ordinairement cultivées dans nos champs : la teinte vert foncé des lots avec azote a toujours contrasté avec la teinte jaune des lots privés d'engrais azoté. Cet élément fertilisant a beaucoup favorisé le /allage le nombre de feuilles a été en moyenne sept fois plus grand dans les pots qui ont reçu du sulfate d’ammoniaque, dans le sable, deux fois et demie et cinq fois dans la vase. L’azote a augmenté la longueur des feuilles de Carex de 59 à 71 p. 100 (sauf pour C. stricla dans la vase, où l’accrois- sement n’a été que de 23 p. 100), celle des tiges de Scirpus (dans le sable) de 40 p. 100. Il a développé la largeur des feuilles de 26 et 30 p. 100 dans le Carex riparia, de 54 et 60 p. 100 dans le C. stricta, et le diamètre des tiges de Scirpus de 42 p. 100. Comme conséquence de l’augmentation de longueur et de largeur, le poids moyen de chaque feuille a doublé ou même triplé dans le sable sous l'influence de l'azote; le gain a été moindre (8 à 20 p. 100) dans la vase. Enfin, par suite de l'accroissement simultané du nombre des feuilles et du poids moyen de chacune d’elles, Ze poids total de la récolte a été beaucoup plus considérable là où on avait répandu l’engrais azoté. Ce résultat est encore plus manifeste en 1909 qu’en 1908 : les pots avec azote ont donné dix-sept à vingt et une fois plus de produit sec que les pots sans azote, dans le sable, six fois dans la vase. On peut dire que, sans l'apport d'azote, la récolte est pratiquement nulle, au moins dans le sable ; avec phosphate et potasse, mais sans azote, cette récolte s’est trouvée même inférieure à celle du témoin sans engrais. 2. Acide phosphorique. — Le superphosphate de chaux a eu, en 1909, dans le sable, une action très nette sur le poids de la récolte, augmenté par lui de deux à six fois et demie ; dans la vase, le superphosphate semblerait avoir légèrement diminué le rendement, mais nous avons dit que les résultats obtenus dans la vase ne sont pas à l'abri de toute critique. 9 + ; " = OR EPE OT RR 15 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA Sur la longueur des pousses, le phosphore a produit aussi un effet considérable dans le sable : il l’a augmentée de 30 à 45 p. 100 suivant les lots. La largeur des feuilles de Carex et le diamètre des tiges de Scirpus semblent avoir moins subi l'influence des engrais phosphatés : ceux-ci ne les ont accrus que de 7 à 16 p. 100 dans le sable, 2 p. 100 dans la vase. Enfin, l'acide phosphorique a fortement augmenté, en 1909, dans le sable, le nombre des feuilles de Carex (45 p. 100 et 4,5 fois) et celui des tiges de Scirpus lacustris (2 fois), ainsi que le poids moyen de chacune d'elles (38 p. 100 pour les Carex, 77 p. 100 pour le Scirpus); il les a légèrement réduits dans la vase. 3. Potasse. — L'action du sulfate de potasse s’est montrée fort irrégulière, suivant les espèces et suivant la nature du sol. Le Carex stricta parait avoir profité de son apport, sur- tout dans la vase, où le rendement s’est trouvé augmenté de 50 p. 100 (dans le sable, 17 p. 100); la largeur de ses feuilles s'y est accrue de 3,5 p. 100, et de 10 p. 100 dans le sable; la longueur a été peu influencée. Au contraire, une diminution de 46 p. 100 pour le Carex riparia, de 20 p. 100 pour le Scirpus, a affecté le poids sec de la récolte dans le sable, avec potasse, tandis que les dimensions de ces espèces ont peu varié sous l'influence de l’engrais potassique, sauf le diamètre moyen des Scirpus, qui a été augmenté de 16,5 p. 100. En somme, l'influence de la potasse n'apparaît pas encore clairement. L'action des engrais sur un pied de Typha angustifolia de l'Hérault, planté le 6 juin 1908, sans être aussi forte que sur les Cypéracées, est très nette cependant, comme l'in- dique le tableau V. Les récoltes ont été faites le 10 novem- bre 1909 et le 4 décembre 1910. Le pot « Engrais complet » avait éprouvé un accident peu après sa plantation, ce qui explique les chiffres faibles, la RÉSUMÉ DE L'INFLUENCE DES ENGRAIS 19 première année surtout, pour le nombre des pousses et, comme conséquence, pour leur poids total. En avril 1911, il a déjà autant de pousses (22) que le lot « Azote et Phosph. ». On remarquera que dans certains pots l'azote a augmenté de moitié la longueur des feuilles, doublé leur largeur et quadruplé le poids sec de la récolte, en 1910. Nous verrons plus loin (p. 26) l’action des engrais sur le nombre et la dimension des épis. En résumé, des expériences en pots poursuivies de 1908 à 1911, on peut tirer les conclusions suivantes : 1° La richesse du sol en éléments fertilisants (Azote, Phosphore, Potassium) a une action prépondérante sur le développement des Cypéracées et des Typha étudiés : l'influence de la composition physique du terrain (teneur en argile ou en sable) est presque complètement annulée par l’apport des engrais minéraux. 2° Les engrais minéraux (sulfate d’ammoniaque, super- phosphate de chaux et sulfate de potasse) favorisent nette- ment le développement et les qualités marchandes de ces mêmes plantes, le premier engrais surtout : pas de récolte utilisable sans l'apport d'engrais azoté. L’azote a toujours augmenté à la fois le nombre des feuilles, la longueur, la largeur et le poids moyen de chacune d’elles, et par suite le poids et plus encore la valeur de la récolte dans d'énormes proportions. L'acide phosphorique a fortement accru le poids, la lon- gueur, et le plus souvent le nombre des pousses, plus fai- blement leur largeur. Quant à la potasse, son action a été moins nette; il est nécessaire pour la préciser de poursuivre les expériences commencées. Si, au lieu de chercher à déterminer séparément l’action particulière de chaque élément fertilisant, on compare sim- plement les résultats d'ensemble, on voit que, sous l’action des engrais, la longueur et la largeur des feuilles ou des edf. hi ail dé Dé, dé Sd RS 20 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA tiges des trois Cypéracées étudiées, ont presque toujours doublé, ainsi que la largeur des feuilles de Typha, dont la longueur a augmenté de moitié. EXPLICATION DES FIGURES. — Les photographies de la PI I montrent l’action des engrais sur les Cypéracées cultivées en pots. Elles ont été prises le 22 août 1909 (clichés 1162 et 1164). Chaque pot est numéroté. Le tableau ci-dessous indique les plantes et les engrais correspondant à chaque numéro. Carezx stricta. Carex riparia. |Scirpus lacustris. nn Ée, a , . Sable, Vase. Sable, Vase. Sable. Vase. ee, | Témoin sans engrais...... 39 75 45 76 53 54 Phosph. et potasse........ 39 71 41 80 49 Azote et potasse .......... 38 74 eu 77 52 Azote et phosphate........ 40 72 42 79 0 Engrais complet .......... 37 73 43 78 51 IPAOINEEUENCENRDENMSEAUS La quantité d'eau dont disposent les plantes agit, plus encore peut-être que la quantité de matières nutritives, sur leurs dimensions générales. C’est un fait d'observation cou- rante que l'herbe des prairies est souvent 2 ou 3 fois plus grande, ou même davantage, dans les parties arrosées que dans les parties sèches, en ne comparant, bien entendu, que des plantes de la même espèce. Il en est de même des Typha : nous verrons plus loin que les pêcheurs des marais de Fos distinguent deux formes de 7. angustifolia, a Pavie noire et le Boutard notr, et deux formes de 7. angustata, la Pavie blanche et le Boutard blanc. Ces deux formes de chaque espèce semblent ne différer unique- ment que par leurs dimensions : les Pavies ont 1,50 à 1,65, tandis que les Boutards ont ordinairement 2,50 à 3 m. de haut, ou même plus; le diamètre du bas des pousses fertiles, à l’état sec, est de 8 à 15 mm. environ dans les Pavies, 20 à 8 LS Der 0 Si RE L Lu > he Êe 7 11e. 4” æ! INFLUENCE DU CLIMAT SUR LES DIMENSIONS 21 30 mm. dans les Boutards: les dimensions des feuilles et des épis varient dans les mêmes proportions. Or, les Pavres viennent sur des sols sablonneux pauvres en matières ferti- lisantes et sont arrosées avec de l’eau claire, en quantité très limitée et à certaines époques seulement, tandis que les Boutards se trouvent dans les parties constamment recou- vertes par les eaux limoneuses du Rhône, sous une profon- deur de 1 m. au moins. J'ai constaté encore l'importance de la quantité d’eau dans mes expériences sur deux pots de Pavie blanche : les deux premières années de culture, leur végétation n'avait mani- festé aucune différence, mais pendant la troisième année, l'un des vases ayant été fendu par les gelées de l'hiver, l’eau y restait moins longtemps; les hampes de ce dernier n’ont pas dépassé 1,08, tandis que celles du premier attei- gnaient 1,51. La richesse de l'eau en matières nutritives influe sur les dimensions des plantes palustres, dans le même sens et pour les mêmes raisons que la richesse du sol. De même, le mouvement de l’eau, en renouvelant cons- tamment les provisions d'aliments et d'oxygène gazeux mises à la portée des racines, favorise leur nutrition et leur respi- ration, d’où résulte un plus grand développement général de la plante. HI. — INFLUENCE DU CLIMAT Le facteur climat a une action encore plus nette que le facteur édaphique (sol et eau) sur les dimensions et la forme des plantes. La chaleur, jointe à l'humidité, active beau- coup la croissance : l’exubérante végétation des climats tro- picaux est bien connue. Le froid agit en sens inverse, comme l'ont prouvé, d’une manière si précise, les expériences clas- siques de M. le prof. G. Bonxier sur l'influence du climat alpin’. Pour ne citer qu'un exemple, deux moitiés d’un pied 1. BoxNiER (G.). — Cultures expérimentales dans les Alpes et les Pyrénées (Revue gén. de Bot., t. II [1890], p. 513-546, pl. 20-23). 22 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA de Topinambour (//elianthus tuberosus) ont été plantées, l'une dans la plaine, l’autre à l’Aiguille de la Tour (massif du mont Blanc), à 2.300 m. d'altitude. Tandis que la plante de la station inférieure a les dimensions normales, dépassant 1,50, l’autre moitié, située à 2.300 m., « forme tous les ans sur le sol une rosette aplatie de feuilles très velues. La plante, adaptée au climat alpin dès la première saison, était devenue si méconnaissable que j'avais marqué le pied de Topinambour parmi les plantes ayant péri », écrit (p. 528) M. Boxxier, qui ne put caractériser cette plante naine que par l’examen anatomique. Si les floristes voyaient dans un herbier ces deux échan- tillons du même pied de Topinambour, avec des étiquettes de pays éloignés, par exemple, l’une de France et l’autre du Brésil (son pays d’origine), je suis convaincu que beaucoup d’entre eux n’hésiteraient pas à en faire des espèces dis- ünctes. M. Boxwier a reproduit artificiellement, en mettant les plantes dans des conditions particulières de température, de lumière:et d'humidité, les caractères spéciaux causés par le climat alpin'. | Les plantes palustres n’échappent pas à cette influence du climat, et le Phragmiles communis Trin., par exemple, qui atteint dans la plaine 3 à 5 m. de haut (jusqu’à 10 m. dans la variété pseudodonax), ne dépasse pas 1 m. au delà de 800 m. d'altitude en Autriche?. 1. Boxnier (G.). — Recherches expérimentales sur l'adaptation des plantes au climat alpin (Ann. Sc. Nat., Bot., 7e s., t. XX [1895], p. 217-360, pl. 5-16). 2. SCHREIBER (H.). — ZX Jahresb. der Moorkullurstation in Sebastiansberg (1908), p. 23. À RL DIMENSIONS ABSOLUES DES FEUILLES 23 2 2. — DIMENSIONS DES FEUILLES |. — DIMENSIONS ABSOLUES, INFLUENCE DES CONDITIONS DE VÉGÉTATION. INFLUENCE DE LA DESSICCATION, Nous avons vu, à propos des dimensions générales, l'in- fluence du sol, de l’eau et du climat sur les dimensions des feuilles : dans mes expériences notamment, certains engrais ‘ont doublé la largeur et augmenté de moitié la longueur des feuilles de Typha. D’après le système de classification des floristes auxquels je faisais allusion au début de ce chapitre, tel pied de Typha de mes cultures devrait être rangé à la fois dans cinq espè- ces différentes; la portion de pied contenue dans un seul pot ferait partie, d’après la largeur de ses feuilles, de quatre espèces distinctes (pot avec azote et potasse, en 1909). Et pourtant, toutes ces mesures ont été prises dans les mêmes conditions, à l’état vivant. Si on fait intervenir la dessiccation, Vincertitude augmente encore. La plupart des Flores omettent d'indiquer si les dimen- sions qu'elles donnent se rapportent à la plante verte ou sèche. Or, la dessiccation réduit beaucoup la largeur et lé- paisseur des feuilles de Typha. Il est facile de s’en convain- cre en faisant tremper dans l’eau un fragment de feuille sè- che mesuré au préalable : en quelques minutes, la feuille a presque repris sa forme et ses dimensions primitives. J'ai obtenu par ce procédé les résultats suivants : LARGEUR EN MM. : àl'état sec. 4,0 72,8 10,0 80, 11,5 85,5 8,2 86,3 dansil'esu PS OT ES TOO MAS ET 00 95 100 soit : 72,8-86,3, ou 80 0/0 en moyenne, ÉPAISSEUR EN MM. : à l'état sec, 0,5 62,5, 3,5 JO Des 715 dans l'eau 0,8 100” 5,0 100’ 3,5 100 soit : 62,5-71,5 ou 67,0 0/0 en moyenne. 24 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA En faisant l'opération inverse, qui demande plus de temps, mais qui est plus exacte, j'ai trouvé une contraction plus forte ; les dimensions étaient prises sur pied, puis, après dessiccation à l'ombre, en un point de la feuille marqué d’un trait de plume. Voici quelques-unes des mesures effectuées : LARGEUR EN MM. : à l’état sec 7.0 50 10,6 55,8 11525008 AL GTS 42 60 À à l'état vivant | 150 100? 1491 {7 400 ’ 20 — 100" 19 100 ? 20 100” LT BAT UN 15 | (682 60. 7b. 7,8 100’ 11,0 100’,8,0 100’ soit : 50-75, ou 60,7 0/0 en moyenne. ÉPAISSEUR EN MM. : à l’état sec : 1,0 A 45,5 23 54,8 Autetativivant 00020 MUTOD TO TOO soit : 45,5-54,8, ou 50 0/0 en moyenne. Comme on le voit, la dessiccation réduit la largeur des feuilles aux trois quarts et jusqu’à la moitié de leur dimen- sion primitive, et leur épaisseur souvent même davantage; ce dernier fait est facile à expliquer : dans les feuilles épais- ses, non seulement les cellules se contractent en se dessé- chant, mais de plus les cloisons qui séparent les lacunes, perpendiculairement aux surfaces du limbe, se plissent sou- vent, faisant ainsi paraître la feuille plus plate, moins bombée à l’état sec qu’à l’état vivant. En résumé, les dimensions absolues des feuilles consti- tuent un caractère de très faible valeur pour la détermina- tion, et à plus forte raison pour la classification des Typha. Il. — DIMENSIONS RELATIVES. Les dimensions relatives des feuilles, c’est-à-dire leur lon- gueur par rapport à l’inflorescence, ont-elles plus de fixité ? S'il est vrai que, d’une manière générale, les feuilles dépassent davantage le sommet de l’épi mâle dans 7. angus- lifolia, par exemple, que dans 7°. angustata et surtout T. lati- folia, où elles sont même quelquefois plus courtes que Pin- ï DIMENSIONS DES FEUILLES 29 florescence, j'ai constaté des exceptions assez nombreuses, et ce caractère manque trop de précision pour qu'il soit pos- sible d'en tenir compte. Là aussi s'observe l’action des engrais, en particulier de l’azote, qui développe encore plus les organes végétatifs (feuilles) que les organes reproduc- teurs (hampe florifère). Dans le 7. minima, les feuilles des pousses fertiles, ré- duites à leur limbe, sont toujours bien plus courtes que l’inflorescence, tandis que dans le 7. gracilis, que plusieurs auteurs considèrent comme une simple forme saisonniere de l’espèce précédente, les feuilles caulinaires sont munies d’un limbe qui dépasse les épis. Dans ce cas particulier, l'observation du développement des feuilles présente donc un certain intérêt pratique. LA : 26 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA 23. -— DIMENSIONS DES ÉPIS Divers auteurs ont considéré, pour classer les Typha 1° la longueur absolue des épis; 2° la longueur relative de l'épi mâle et de l’épi femelle ; 3° le diamètre de l’épi femelle. I. — LONGUEUR ABSOLUE DES ÉPIS. Le tableau suivant, qui donne en centimètres les lon- œueurs d’épis des 7ypha de mes cultures, en 1909, 1910 et 1911, pour chaque pot, montre la variabilité de ce caractère : par exemple, le troisième pot de 7. angustata (pot 20), dont les épis femelles varient de 12 à 21 cm., ferait partie de quatre espèces différentes dans le système de classification dont j'ai déjà parlé. Dans chaque pot, les tiges fructifères sont numérotées par ordre de taille décroissante. Les pots 57, 59 et 60 contiennent trois portions du même pied, 57 avec engrais azoté et potassique, 59 avec azote et phosphate, 60 avec engrais complet. L'action des engrais se fait sentir sur les épis : dans le lot de cinq pots du même pied de 7. angustifolia, aucun épi ne s’est formé dans les deux pots sans azote, et les épis les plus longs sont dans le pot à engrais complet, en 1910. On remarquera, de plus, que la longueur et le nombre des épis diminuent ordinairement d'année en année, à mesure que le sol s’épuise. Au contraire, ils augmentent souvent avec la dose d'engrais (au moins la longueur), dans les pots 57 et 9, qui ont reçu deux fois plus d’azote en 1911 qu’en 1910, et dans le pot 2, qui n’a eu d'engrais qu’en 1911. Cette action des engrais sur le nombre et la longueur des épis femelles présente un intérêt pratique, dans les pays, tels que le Tirol, où on utilise, pour la décoration des égli- ses, les hampes de Typha munies de leurs massues, après les avoir fait bouillir pour éviter qu'elles s’eflleurissent'. 1. KRONFELD. — Loco cit., p. 138. em" 4 | DIMENSIONS DES ÉPIS 2 TABLEAU VI LONGUEUR DES ÉPIS EN CENTIMÈTRES 3 Ne 1909 1910 1911 © » e DES EPI AT ere Von Te a 72 ER | | | RLEATS va ie. Ars rar. Jlaccl mail a la Pen Pralr. s an —————— | | me | ne | mme | me | mm | meme | commen à mms CaREc | Haas { Mâle. 16 16 16 8 | Fem. 14 12511425 | ( Mâle. 18 10 Whem.-} :. 15 l È 1 { Mâle 18 16,5 116,5 |20 S r on 17 14,5 |14 |14 © D ul Mäle.| 19 |18 20 122 |18,5 [11 £ | Fem. | 21 |19 17,5 120,5 |17,5111 Co ( | Se | | | è . ( Mâle. | 13,5| 14,5 14,5 15 = ns l'Fem 1351815 2 11 11 = | & À 57 (Male. | 13") 22,5 |19 (AK) | Fem. SSP ARTE N rs [20 Le a 23 |96 59 Male. AUSSI AA Ne DIE RD ER RL Mir ET ONALIN ES LE Re T6 F 19 [1 | 60 | Male. LR TE PT NEA ete A ATEN ARR PATES D lement 2 A Et OR : rs 18 |16 | 1%] 13,5) 13 12,5 | | 17,5 16,5 | 18 $ 5 |[Fem. 15 |12 |12°|12/10 | 1011 | | 19 18 |19 È n (Mâle. | 20,5] 17,5) 17 | 16 | 19,5 |16 | 2 | Ën LFem., | 16 |44 | 13 16:11132;| L È = 28 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA Il. — LONGUEUR RELATIVE DES ÉPIS MALE ET FEMELLE. Dans certaines espèces, telles que T. Shuttleworthii et sa variété T. ortentalis, lépi mâle est toujours beaucoup plus court que l’épi femelle; c’est le contraire dans 7. Laxmanni. Ce rapport n'a rien de constant dans beaucoup d’autres espèces, et quelques botanistes semblent y attacher trop d'importance. L'épi femelle est souvent plus long que l’épi mâle dans T. latifolia, mais le tableau précédent montre que, dans T. angustifolia et T. angustata, le rapport de longueur des deux épis est très variable suivant les pots, et même, sur chaque pied, suivant les années. Il semble que les engrais augmentent davantage la longueur de l’épi femelle que celle de l’épi mâle : du moins on pourrait expliquer ainsi le fait que, dans les pots 18 et 22, l’épi mâle était plus court que l’épi femelle en 1909, et plus long que lui en 1910 et 1911, quand la terre de ces pots a été appauvrie par l’enlèvement des récoltes des années précédentes sans apport d'engrais compensateurs. Au contraire, dans le pot 2, où les épis mâles étaient plus longs que les épis femelles correspon- dants en 1909 et 1910, c'est l'inverse en 1911, à la suite de l'application d’une forte dose d'engrais complet. Il. — DIAMÈTRE DE L'ÉPI FEMELLE. Il semblerait inutile de parler de la variabilité de ce carac- tère, car il suflit d’avoir apercu les Massettes cultivées dans les jardins publics, dont elles ornent si bien les pièces d’eau, pour avoir remarqué la grande différence de grosseur de leur massue suivant la saison. Et pourtant, combien n’ai-je pas vu, dans les herbiers, d'erreurs de détermination dues, probablement, à l’état de jeunesse de l’échantillon! Beaucoup des 7. media, où intermedia, le T. angustispicata, n’ont pas d'autre raison d’être; enfin les floristes dont je parlais au début ont basé sur ce caractère leur classification, créant des espèces nouvelles pour une différence de diamètre de l’'épi femelle de 4 ou 5 mm. dans le groupe des 7. angus- tifolia, de 2 à 3 mm. dans celui des T. minima. DIMENSIONS DES ÉPIS 29 Par contre, le D' KroxreLp, dans son excellente monogra- phie, indique toujours, pour chaque espèce, les dimensions moyennes des fleurs femelles, d’où résulte le diamètre de l’épi, à chacun des trois s/ades de leur évolution : 1° stade de l’anthèse mâle; 2° stade de l’anthèse femelle ; 3° stade du fruit. Le diamètre de l’épi femelle passe ainsi quelquefois, peu à peu, dans certaines espèces, de 5 à 30 mm. : une même pousse appartiendrait donc, successivement, en quelques semaines, à six espèces différentes! GRENIER et Goprox, les savants auteurs de la Flore de France, font déjà cette remarque, à propos du 7. laufolia : La largeur des feuilles et des épis ne fournit, dans cette espèce, que des caractères très incertains. L'épi femelle n'a, au moment de l'anthèse, que 6-7 mm. de large, tandis qu'à la maturité il dépasse sou- vent 2 cm. Les 7°. intermedia D.C. et 7. angustifolia Lois. ne nous paraissent représenter que les premiers états de l'inflorescence. Ici encore, comme pour les feuilles, la dessiccation a une influence, moins accusée il est vrai : j'ai trouvé, par de nom- breuses mesures effectuées sur 7, latifolia et T. angustifo- lia, que l’épi femelle se réduit, en séchant, à 80-85 p. 100 de son diamètre primitif, mais ces nombres varient eux- mêmes suivant la saison. 1. GRENIER et GODRON. — flore de France, t. II (1856), p. 333. ss. bé 30 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA ? 4. — ÉCART DES ÉPIS L'étendue de la portion d’axe dépourvue de fleurs entre l’épi mâle et l’épi femelle a été donnée, même avant Linné, par Ray (1693), Morisox (1715), comme caractère distinctif essentiel entre le 7. angustifolia, « spica mascula femi- neaque remotis »,etle 7. latifolia, « spica mascula feminea- que approximatis » (LINNÉ). En général, cet espace libre a plusieurs centimètres de long dans 7. angustifolia, tandis qu'il est presque nul dans 7. latifolia. Pourtant, il y a des exceptions : elles seraient nombreuses d’après RonrBacn (p. 72), qui ne cite d’ailleurs aucun fait précis. D’après le D' KroxreLp (p. 118), ce caractère ne serait pas utilisable pour distinguer 7. angustifolia de T. latifolia, à cause de sa variabilité dans ces deux espèces; mais il serait très constant dans 7. SAuttleworthiü et T. orientalis (à épis contigus), et dans 7. Laxmanni (à épis espacés). Par contre, on trouverait autant d’épis espacés que d’épis contigus dans 7, capensis (qui est peut-être un hybride) et dans 7. minima, où le même individu présente quelquefois les deux formes. Comme le D' KRoNFELD, je n'ai vu aucun 7. Shuttleworthit ni /. orientalis à épis espacés, mais je ne partage pas son opinion pour 7, eu-angustifolia, où l'éloignement des épis dépasse quelquefois 10 centimètres : sur plus de deux cents exemplaires notés et mesurés, en herbiers, je n’en ai pas vu un seul à épis contigus. Je ne compte pas les exemplaires étiquetés « 7. angustifolia » qui ne sont que des T. latifolia jeunes, à épis grêles et à feuilles plus ou moins étroites, ou des hybrides 7. angustifolia >< latifolia, ni les échantil- lons difformes où l’épi femelle chevauche sur l’épi mâle. Je n'ai pas vu d’échantillon authentique de T. angustifolia var. y. Sonderi KRONFELD, à épis normalement contigus. Les T. latifolia à épis un peu espacés (3-8 mm.) sont ÉCART DES ÉPIS 31 moins rares; le plus grand espace que j'aie observé en herbier est de 17 mm. (de Dubendorf, leg. ReGer, in Herb. Pol. Zurich, 7. latifolia var. «. ambigua Sox.) Toutefois, j'ai cueilli, le 27 juillet 1911, à la halte de Labas- tide-Lévis (Tarn), dans un peuplement pur de 7. latifolia très éloigné de toute station de 7. angustifolia, au milieu d’une centaine de hampes fructifères à épis espacés de moins de 5 mm., deux hampes (sur des pieds séparés) où l’espace libre entre les épis atteint 12 mm. dans l’une, 85 mm. dans l’autre, tous les autres caractères se rapportant nettement au 7. latifolia. Mais la portion d’axe intercalaire, au lieu d’être presque cylindrique, comme dans les échantillons normaux, est ici tout à fait aplatie et cannelée; de plus, l'extrémité supérieure de lépi femelle, en contact avec l’espace libre, est déformée par de profondes dépressions, traces de blessures anciennes. Il semble donc probable que nous nous trouvons en présence d’un cas tératologique, dont il n'y a pas lieu de tenir compte pour définir les caractères normaux du 7°. latifolia. L'espacement des épis me parait donc un bon critérium pratique pour distinguer en général les 7. latifolia, T. Shutt- leworthii et T. ortentalis, du T. eu-angustifolia : le doute ne subsiste (sauf cas tout à fait exceptionnels) que si cet espace, sans être nul, est inférieur à 1 centimètre. Dans le Typha domingensis (sensu amplo), l’écartement des épis est ordinairement plus faible que dans 7. angusti- folia ; il est compris le plus souvent entre 5 et 30 millimètres, mais les spécimens à épis contigus ne sont pas extrêmement rares : J'en ai observé 8 (sur plus de 400), soit moins de 2 p. 100. Aussi a-t-on souvent confondu les formes méditerra- néennes du 7. domingensis, tantôt avec T. angustifolia, tan- tôt avec T. latifolia. En résamé, parmi les caractères extérieurs utilisés pour classer les Typha, les dimensions des divers organes n’ont qu'une valeur très faible. Seule, la grandeur de l’espace libre entre les deux épis parait avoir assez de constance, . "ANR! 1 . CRT 32 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA vL 117 . J Æ a à Le dans certaines espèces, pour servir à les distinguer entre elles. L RUN : - , #1 Nous verrons plus loin, en parlant des caractères micros- copiques, qu’on a exagéré aussi, à leur sujet, l'importance Ee des dimensions absolues ou relatives. . Il semblera peut-être que j'ai trop insisté sur cette ques- tion, mais l'abus qu’on a fait des dimensions comme carac- tère distinctif, non seulement pour le genre Typha, mais ; aussi pour beaucoup d’autres genres de plantes, m'a décidé à donner les détails qui précèdent. ‘ ro — PL rs Ps SU ét +, AE as en, she ep "LE T ME. FORME DES FEUILLES 33 DEUXIÈME SECTION FORME DES ORGANES La forme des organes se prêtant plus difficilement que leur grandeur à une expression très précise, a été moins souvent l’objet d’un emploi abusif pour le classement des Typha. Il est utile pourtant d'indiquer rapidement son degré de ‘variabilité. 2 1er. — FORME DES FEUILLES On peut considérer dans la feuille de Typha : 1° La forme de la section transversale du limbe, notam- ment à sa base, peu au-dessus de la gaine. 2° La forme de l'extrémité du limbe, plus ou moins aiguë. 3 La présence et le développement des auricules, pro- longement membraneux de la gaine de part et d’autre de la base du limbe. 1. — FORME DE LA SECTION TRANSVERSALE DU LIMBE La plupart des Typha ont les feuilles à peu près plates vers l'extrémité, mais la forme de la base du limbe est bien plus variée : elle a servi à LiNNé pour distinguer les deux seules espèces de Typha admises par lui, le 7. latifolia, « foliis subensiformibus », et le 7. angustifolia, « foliis semicylin- dricis ». D’après le D' Kroxrezp, la base du limbe est triquètre dans 7. Haussknechtit (sous-espèce de T. gracilis), T. æthio- pica (sous-espèce de T, angustata); triquètre avec les faces latérales creuses dans T. elephantina, dont le dos de la feuille est ainsi nettement caréné; demi-cylindracée dans T. angustifolia (presque plane dans la forme media); demi- fi 3 34 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA cylindrique dans 7. angustata, T. Laxmanni et sa var. mon- golica; biconvexe dans 7. javanica et T. Müller; plus ou moins plate dans toutes les autres espèces (un peu convexes vers l'extérieur, planes ou à peine concaves vers l’intérieur). Ce critérium ne me semble pas avoir assez de netteté et de constance pour être beaucoup utilisé : j’ai souvent observé sur le même pied de 7. angustifolia ou de T. angustata des feuilles à bases presque plates, d’autres demi-cylindriques ou presque triquètres, et même des feuilles à base biconvexe, forme indiquée par les monographes comme spéciale aux 7. javanica et T. Mülleri, dans lesquels je ne l’ai jamais cons- tatée. J'ai pourtant étudié beaucoup d’échantillons très com- plets de T. javanica, dont plusieurs m'avaient été envoyés directement de Buitenzorg : d’après le directeur de ce célè- bre établissement, le bas des feuilles de la seule espèce de Typha connue à Java est toujours concave-convexe en crois- sant sur une coupe transversale, non biconvexe-elliptique. Les feuilles ont une section très variable, suivant que la pousse dont elles font partie est stérile ou fertile, et, dans le second cas, suivant la hauteur d'insertion : les feuilles extérieures (du bas de la tige) sont presque toujours plus bombées, plus triangulaires, celles du haut plus aplaties à leur base, dans les pousses fertiles. La vigueur de la plante semble aussi exercer une in- fluence : les pousses les plus vigoureuses ont ordinairement les feuilles les plus épaisses par rapport à leur largeur. On aurait donc tort, semble-t-il, de caractériser une espèce de Typha, où même une variété, comme on l’a fait souvent, uniquement par la forme de ses feuilles. Toutefois, dans le 7. elephantina typique, au moins sur les pousses stériles, d’après les échantillons que j'ai réçus de Calcutta, par l’aimable entremise de M" Bermonp et de M. le juge Wooprorre, les feuilles ont une forme très caracté- ristique, et ressemblent beaucoup plus, extérieurement, aux feuilles aériennes des Sparganium ramosum Hups. vivants, qu'à celles des autres Typha. La structure interne distingue facilement ces deux plantes : sur la coupe transversale d’une 4 FORME DES FEUILLES 35 feuille de Sparganium, on voit un tissu plein et à peu près homogène formé de grosses cellules polygonales, tandis que dans le Typha elephantina, comme dans toutes les espèces du même genre, la feuille est parcourue dans sa longueur par une série de nervures parallèles, formant de solides cloisons perpendiculaires à la face ventrale; entre elles, le paren- chyme est souvent détruit et remplacé par de. grandes lacu- nes aériferes. De plus, les parois extérieures des feuilles sont beaucoup plus résistantes dans les Typha que dans les Sparganium, de sorte qu'en séchant à l'air libre, les pre- mieres conservent à peu près leur forme et restent fermes, tandis que les feuilles de Sparganium se ratatinent, en se ramollissant, et deviennent presque méconnaissables. Dans les herbiers, les feuilles de 7. elephantina sont souvent tel- lement aplaties par la compression, qu'il est difficile de dis- tinguer leur forme primitive (PL V, fig. 35). IL — FORME DE L'EXTRÉMITÉ DES FEUILLES En examinant à la loupe l’extrémité des feuilles de T. an- gustata, j'ai remarqué qu’elle forme le plus souvent un angle, de 60° à 90° tout au plus, tandis que dans 7. angustifolia la feuille se termine ordinairement en demi-cercle, d’un milli- mètre de diamètre environ, et dans 7. latifolia, en demi- cercle de plus grand rayon. Malheureusementles exceptions sont assez nombreuses: on ne devra donc utiliser cette remarqne, pour distinguer les feuilles de ces trois espèces, qu'avec une extrême prudence. Seul parmi les auteurs que j'ai lus, ScaxizLeix parle accessoirement de ce caractère : il dit (p. 5) que « le limbe de Ÿ. angustifolia se termine en pointe arrondie, d’une ligne de large, et non en pointe aiguë, comme l'écrit PozLicx ». HT. — AURICULES Quelques rares botanistes, en décrivant les auricules ou oreillettes qui prolongent souvent la gaine à droite et à gau- che de la base du limbe, semblent croire que le degré de 36 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA développement de ces organes, leur saillie plus ou moins grande, peut servir à distinguer certaines espèces ou varié- tés de Typha, comme dans les Graminées par exemple. Pourtant aucun des monographes (ScHNiIZLEIN, RoHrBACH, KroNrELD, GRAEBNER, LŒW) ne mentionne ce critérium. En fait, il me parait difficile à utiliser, car, dans la plupart des pousses que j'ai examinées, les oreillettes, nulles dans les … feuilles de la base, deviennent de plus en plus saillantes et larges en proportion du limbe, à mesure que la feuille consi- dérée se détache plus haut de la tige, c’est-à-dire est plus intérieure dans le bourgeon. in omcdh aide Bin à Et Sn tieé DÉSE PE VV ATX VTT 3. « FORME DE L'ÉPI FEMELLE 1 ? 2. — FORME DE L'ÉPI FEMELLE l. — FORMES NORMALES La forme de l’épi femelle dépend surtout du stade de son évolution; étroitement cylindrique, au début, dans toutes les espèces, l’épi change plus ou moins de forme en s’appro- chant de la maturité, suivant que son diamètre augmente plus ou moins par rapport à sa longueur, celle-ci restant à peu près constante : les épis très courts, tels que ceux des T. minima et Laxmanni, deviennent ovoïdes ou même glo- buleux en grossissant, ce qui les a fait considérer quelque- fois comme appartenant à une espèce différente (7. elliptica GMEL.). Il. — FORMES ANORMALES ÉPIS CONIQUES OÙ FUSIFORMES Les diverses parties de l’épi femelle, d’abord cylindrique, ne se développent quelquefois pas également. Dans 7. Zati- folia, souvent le diamètre de l’inflorescence femelle müre augmente régulièrement de bas en haut, ce qui donne à lépi * la forme classique d’une massue : ce cas est si fréquent qu'on pourrait le considérer comme normal pour l'espèce en question. Inversement, le diamètre est quelquefois plus grand vers le bas que vers le haut : l’épi est alors atténué au sommet. Enfin, si l’épi est atténué aux deux extrémités, il de- vient fusiforme (7. angustifolia forma fusiformis Gay, Flora Atlantica exs.). Tous les épis de deux pieds de T. angustata de mes cul- tures et un épi sur trois d’un troisième pied de même espèce, tous cylindriques fin juillet, présentaient, le 19 août 1910, la forme conique, atténuée au sommet, qui s’est accentuée jus- qu'en octobre. Certains épis avaient à ce moment 15 milli- 38 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA mètres à la base et 10 millimètres au sommet. En 1909, les l4 épis de ces trois pieds étaient tous cylindriques. Au jardin botanique de Toulouse, un pied de T. angusti- folia, dont tous les épis étaient cylindriques en 1909, avait, en 1910, six épis fusiformes et un cylindrique. Les conditions climatériques anormales de l’été 1910 m'ont fait penser que ces formes d’épi pouvaient leur être dues. Les épis n'ont pas tous subi également l’action des intempéries, parce qu'ils ne se sont pas développés au même moment. Grâce aux observations météorologiques journalières que je fais faire sur place, j'ai pu vérifier cette hypothèse pour les T. angustata, plante des pays subtropicaux qui est sensible au froid. Une température assez basse (5°) le 9 juillet, des pluies intermittentes le 10 et un orage le 12°se sont produits au moment où le sommet des épis devenus coniques sortait des feuilles, tandis que leur base et la totalité des épis demeu- rés cylindriques étaient encore protégées par les gaines foliaires qui les enveloppaient. Quant aux autres épis de mes plantations, ils étaient tous entièrement dégagés de leurs spathes, de sorte que le mauvais temps a agi également sur leurs diverses parties. La forme conique des épis de T. angustata semble donc bien due, dans ce cas tout au moins, à l'influence du climat. Ces différentes formes d’épi femelle, variant sur le même pied ou dans le même épi avec la saison, ne peuvent donc pas constituer même une sous-variété, comme le faisait déjà remarquer RonrBacx (p. 93) à propos du 7. elliptica GMEL. et d’autres formes de T. minima. PLUSIEURS ÉPIS FEMELLES SUPERPOSÉS L'existence, sur la même hampe, de 2 épis femelles super- posés, séparés par un intervaile plus ou moins grand, de sorte que la tige porte 3 épis (1 mâle et 2 femelles), a été signalée depuis longtemps. Lamarck' (1789) indique cette 1. Lamarck (DE). — Encycl. méth. — Botanique, Dictionnaire, t. III (1789), p. 724 (par DESROUSSEAUX). 2 br le f ÉPIS FEMELLES MULTIPLES SUPERPOSÉS 39 disposition dans 7. minima (d'après Morisox, qui l’a figurée dès 1680), et dans 7. latifolia. Scanizzeix (1845) cite deux cas de ce genre pour 7. angustifolia (p.9), trois pour 7. latr- folia (p. 24). L'un des deux cas du 7. angustifolia (fig. % est particulièrement curieux, et je n’en ai pas vu de semblable : l'épi femelle inférieur était entièrement défleuri pendant que l'épi mâle et l’épi femelle supérieur étaient encore frais, comme si l’épi inférieur füt resté de l’année précédente. Dans tous les spécimens que j'ai observés, les deux épis femelles avaient le même développement. Burrer! dit que cette forme est assez fréquente : il la trouvée en moyenne 3 à 4 fois sur 100 pieds {il n'indique pas de quelle espèce). PERsONNAT® l’a observée sur un 7. mi- nima. Voici le nombre des cas que j'ai notés, pour chaque espèce, dans les herbiers ou sur le vif : T. latifolia : 2; T. angustifolia : 6; T. angustata : 3; T. australis : 1; T. domingensis : 3; T. ovre : 1; T. Brow- M: l; T. capensis gi orties pieds LETTRE plus sujets que d’autres à pré- senter cette particularité. Du moins les deux cas observés dans mes cultures, l’un en 1909, l’autre en 1911, se trou- vaient sur le même pied (pot 20) de Boutard blanc de Fos, T. angustata major (PI. IT, fig. A, 1909, et fig. B, 1911). M lues auteurs dde de ce fait que l’épi femelle des Typha est constitué de plusieurs articles, comme l'épi mâle ; celui-ci est en effet divisé le plus souvent en 2 ou 3 portions par des bractées ou spathes secondaires caduques, dont les restes forment, sur l’axe, des bourrelets visibles après la chute des étamines. Mais dans le cas de 2 épis femelles superposés, seul l’épi inférieur est muni d’une spathe à sa base; l’analogie n’est donc pas complète. Les épis multiples superposés paraissent tout à fait sains; ils sont en général très régulièrement conformés. Leur pro- 1. BurFer (J.). — Sur des épis monstrueux de Typha (Bull. Soc. bot. de Fr., t. V [1858], p. 758). 2. PERSONNAT (V.). — Note sur quelques plantes des Alpes de Savoie (Bull. Soc. bot. de Fr., t. VIII [1861], p. 461-462). \ À DES TYPHA 10 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES duction ne semble pas résulter d’une maladie ou d’une bles- sure, comme dans le cas suivant. PLUSIEURS ÉPIS FEMELLES JUXTAPOSÉS DE Caxpozze! (pour T. angustifolia), puis Burrer (/0c0 cit., sans indication d'espèce), parlent d'un épi femelle divisé en deux dans la longueur : l’axe est dédoublé et redevient unique dans l’épi mâle. M. Louis Ducame décrit et figure la même anomalie sur un 7. latifolia?. Ces 2 épis femelles montrent 2 étranglements un peu au-dessus du milieu de leur longueur, et une ligne interne assez marquée où les fruits sont moins nombreux; ils forment 2 arcs réunis par leurs extré- mités, et, par suite de cette disposition particulière, la dessiccation a amené la fente de la hampe florale au point de naissance des 2 que- nouilles. Remarquons que l'axe de l’épi mâle est un peu aplati. Aussi cette anomalie peut s'expliquer de la façon suivante. L’extrémité de la hampe florale représenterait une fasciation de 2 rameaux qui se seraient individualisés sous le bourgeon terminal. Seule l'anatomie de la hampe florale sous les quenouilles pourrait nous renseigner sur la valeur de cette hypothèse. Sans avoir fait cette étude anatomique, je crois que cet effet doit être attribué à une cause différente, comme nous le verrons plus loin. PErsonxar (loco cit.) écrit aussi : J'avais, l’an passé, dans les marais de Marennes (Charente-Infé- rieure), observé déjà de nombreuses déformations des épis de 7. angus- tifolia L.; de nombreuses tiges supportaient plusieurs épis juxtaposés, quelques-uns s’allongeaient en 2 ou 3 branches roulées en spirales. J'ai moi-même récolté, le 10 août 1907, dans les pâturages de Saint-Aignant-les-Marais, près de Marennes, une hampe de 7. angustifolia qui présentait cette anomalie (épi femelle triséqué à extrémité supérieure absente) sur le même pied que d’autres épis normaux. Les herbiers des Facultés des 1. LamaRck et DE CANDOLLE. — flore française, 3e éd. (1815), t. III, p. 148. 2. Ducamp (L.). — Note tératologique sur le Typha latifolia L. (Ass. Fr. Av. Se. Sess. Ajaccio [1901], t. II, p. 533, fig.). dv Re te cri ei ÉPIS FEMELLES MULTIPLES JUXTAPOSÉS A | Sciences de Paris et de Bordeaux contiennent aussi des déformations semblables, sur 7 épis de 7. angustifolia et 6 de 7. latifolia. Enfin, j'ai obtenu artificiellement ce résultat dans mes cultures, par des traumatismes. En juillet 1909, j'avais arraché sur chaque épi vivant un petit échantillon de fleurs, pour les étudier au microscope. Quelquelois j'avais enlevé avec le scalpel un minuscule frag- ment de l’axe femelle, pour en examiner les protubérances. Dix jours après, les trous causés dans la surface de lépi par ces prélèvements avaient disparu, mais il restait à leur place une dépression : quinze jours plus tard, cette dépres- sion était garnie de nombreuses carpodies. Dans les cas où l'axe avait été atteint, un bourrelet longitudinal se montrait dix jours après l’échantillonnage, s'étendant depuis le point lésé jusqu'au bas de l’épi (PI. II, B, G, D). Enfin, au bout d'un temps variable, ces bourrelets se séparaient de lépi principal, avec une portion longitudinale de l’axe, dont la base restait adhérente à la tige immédiatement au-dessous de l’épi femelle; lendroit d’où le bourrelet était sorti se reconnaissait à une ligne blanche (visible PI. IT, D) formée par la saillie des poils, à la surface de l’épi principal rede- venu cylindrique; quant à la portion détachée, elle avait pris elle aussi la forme cylindrique, simulant un second épi, grâce à l'expansion des faisceaux de poils qui entourent la fleur. Lorsque le prélèvement avait eu lieu au sommet de l'épi femelle, les 2 épis qui résultaient de la séparation du bour- relet étaient égaux en longueur (PI. II, B, épi à droite), mais la partie détachée, moins rigide, se tordait bientôt en spirale. J'ai pu obtenir ainsi plusieurs épis secondaires juxtaposés à l’épi principal. Les clichés B, C, D de la plan- che II montrent les phases successives de ces expériences... Les faits précédents nous permettent de comprendre faci- lement la cause des anomalies décrites plus haut. Comme je l’ai dit, c’est dans un pâturage que j'ai récolté le Typha à 3 épis femelles égaux juxtaposés, dont l'axe est visiblement fendu en 3 parties qui se complètent : leur rap- #2 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA prochement reformerait une tige pleine cylindrique. À côté de la place où je cueillais cet échantillon, des vaches étaient en train de paître. Il est naturel de supposer que l’une d'elles, d'un coup de dent, avait coupé l'extrémité de l’épi femelle, dont l'axe, écrasé par les mâchoires, s'était ensuite fendu en 3 jusqu'à sa base. Le cas de pe CaxpoLLe, de Burrer et de M. Ducawr, que j'ai observé sur un spécimen de T. angustifolia de l’herbier de la Faculté des Sciences de Paris, tient probablement à une cause analogue, seulement la es de l'axe s’est pro- duite vers le milieu de l’épi, par suite d’un traumatisme qui a provoqué en même temps les étranglements signalés par M. Ducawpr; la ligne interne, où les fruits sont moins nom- breux, correspond à la partie interne, fracturée, de l’axe, qui est nécessairement dépourvue de fleurs. Quant à l’aplatisse- ment de l’axe de l’épi mâle, c’est là un fait normal, signalé déjà par Duroxr en 1834 Le D' KroxreLp? attribue cette division longitudinale de l’épi femelle aux alternatives de sécheresse et d'humidité ; il connaît une localité où il l’observe chaque année sur T. angustifolia; il l'a constatée aussi sur Ÿ. latifolia et T. Lax- manni, et il a vu dans l’herbier de Saint-Pétersbourg un épi fructifère de T. ortentalis de Pékin (leg. BRETSCHNEIDER) divisé en » parties. Le prof. ENGLER a remarqué une forme semblable sur 7. angustata en Grèce. Les fig. 3 et 4, qui accompagnent le mémoire du D'Krox- FELD de 1886, représentent le cas DE GCanDoLLe, BUFFET et Ducamp, tandis que les fig. 5, 6 et 8 se rapportent à celui de PErsoxNaT. L’épi femelle est fendu en 2 parties dans les fig. 6 et 8, en 3 dans les fig. 3, 4 et 5. L'auteur avait cru d’abord trouver là une preuve de l’origine multiple de l’épi des Ty- pha, et de son analogie avec celui des Andropogon, mais une étude approfondie de matériaux plus nombreux l’a convaincu 1. Duroxr. — Observations sur le Typha (Ann. Sc. Nat., Bot., 2 s., t. Ier [1834], p. 57-60). — Voir plus loin, p. 155. 2. KronrELD (Dr. E.-M.). — Ueber den Blütenstand der Rohrkolben_(Sitzber. Akad. Wien., 1 Abt. XVI [déc 1886], p. 78-109, 1 pl.). — Monographie der Gattung Typha [1889], p. 105 et 109. ETeP 6 2YP0% ÉPIS FEMELLES MULTIPLES JUXTAPOSÉS 43 que cette fente de l'axe est due, comme dans mes observa- tions, à un traumatisme : les variations brusques de la quan- tité d’eau contenue dans l’épi (cette quantité peut atteindre de 3 à 5 fois le poids de l’épi sec) déchirent les tissus de l'axe femelle, comme l’a vérifié le D' KronrELD par une étude anatomique de cet axe. Je crois que, dans certains cas, les gelées pourraient jouer un rôle, en fendant l’axe gorgé d’eau, comme elles le font en hiver pour les troncs d’arbres. En résumé, il semble résulter des recherches du D' Krox- FELD, entièrement d'accord avec les miennes, que la division longitudinale de l’épi femelle des Typha n’est pas en rela- tion avec leur origine « philogénétique », mais qu'elle a une cause extérieure accidentelle purement physique. FUSION DES ÉPIS MALE ET FEMELLE Une autre déformation des épis consiste dans le chevau- chement des fleurs mâles sur l’épi femelle, ou inversement : ce cas assez fréquent a souvent fait prendre des 7. angusti- folia pour des T. latifolia, à cause de la suppression de l'es- pace intercalaire entre les 2 épis; mais un examen un peu attentif permet de reconnaître facilement l'erreur. Cette déformation a surtout une importance théorique (pour re- chercher l’origine des Typha et leurs affinités), sur laquelle beaucoup d’auteurs ont longuement insisté. Ne nous préoc- cupant ici que du côté pratique, il est inutile d’en parler davantage. 3. — SPATHES A l’état très jeune, l’inflorescence des Typha est entière- ment cachée dans la gaine de la feuille supérieure de la pousse. Quand l’inflorescence sort de cette gaine, elle est encore enveloppée par une spathe, insérée sur la tige con- tre la base de l’épi femelle, et qui recouvre à la fois les deux épis, pour se prolonger souvent au delà de l’épi mâle en forme de feuille ordinaire plus ou moins longue. A l’intérieur de cette spathe générale et alternant avec elle, s’en trouve une autre, insérée à la base de l’épi mâle qu’elle enveloppe en entier et qu'elle dépasse parfois sensiblement; enfin cet épi porte lui-même, ordinairement dans sa moitié supérieure, 1, 2 ou 3 spathes secondaires alternées, de longueur très variable, atteignant à peine, quelquefois, la surface de Pépi. Les grandes spathes tombent, le plus souvent, de très bonne heure, peu après leur apparition hors de la gaine de la feuille supérieure. Cette chute précoce de la spathe géné- ale, notamment dans 7. angustifolia, a causé l'erreur de pE CaxpoLzLe!, d’après lequel le 7. latifolia se distinguerait du T. angustifolia en ce que la base de l’épi femelle est munie d’une spathe dans le premier, non dans le second. Par contre, l’état jeune de l’inflorescence, encore pourvue des spathes, à été pris pour une variété par Borgas (7. an- gustifolia Var. spathacea), et même pour une espèce distincte par GREENE (7. bracteala, qui ne diffère pas de 7. domin- gensis PERS.). Les spathes de l’épi mâle persistent souvent plus long- temps, surtout dans 7. minima, comme l'avait déjà remarqué TABERNÆEMONTANUS dès 1588. Le moment de la chute des spathes est si variable, sur le même pied, par exemple suivant la violence du vent, ou pour toute autre cause biologique ou météorologique pure- 1. LaMARCK et DE CANDOLLE. — Flore française, 3e éd. (1815), t. III, p. 148. n do ati tt ROUX, | riad salt déve dés ns " SPATHES 45 ment accidentelle, qu'il ne semble pas possible d’en tenir compte même pour la distinction d’une sous-variété. Les spathes secondaires de l’épi mâle sont souvent plus nombreuses (2 ou 3) dans les 7. angustala, australis, java- nica, domingensis, que dans le 7. eu-angustifolia; elles per- sistent ordinairement plus longtemps dans les quatre pre- mières espèces et laissent sur l’axe, en tombant, des traces plus apparentes, sous forme de bourrelets très visibles après la chute des étamines. _ Le fait d’avoir l’épi mâle ordinairement interrompu par des spathes marcescentes a été signalé par A. LE Granp pour son 7. Saulseana (sous-variété de 7, angustata'), et plus anciennement par SCHUMACHER et THONNING pour leur T. australis, qu'ils ont distingué du 7. angustifolia surtout par cette particularité”. 1. LE GRAND (A.). — Typha angustifolia s.-var, Saulseana (Bull. Soc. bot. Roche- laise, &. XXIII [1901], p. 40). — Voir plus loin, p. 160. 2. SCHUMACHER (F.-C.) et THONNING. — Beskrivelse af Guineiske Planter [Copenha- gue, 1827], p. 175. (Voir plus loin, p. 161.) 46 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA SECTION TROISIÈME COLORATION ET ASPECT DE LA SURFACE DES ORGANES La coloration des diverses parties des 7ypha, comme d'ailleurs celle de la plupart des phanérogames, a rarement été utilisée pour les déterminer, soit à cause de sa varia- bilité, soit surtout à cause de la difficulté d'exprimer avec précision les teintes des plantes. Ce caractère est pourtant employé avec grand profit pour la détermination des cham- pignons. La publication du Code des couleurs de KziNeksiEcx et VaLEïTE (1908) a rendu l’expression de la teinte facile et pré- cise, puisqu'elle se borne à la citation d’un nombre, corres- pondant au numéro d'ordre de l’une des sept cent vingt couleurs du Code. Ces couleurs sont classées, « d’après la méthode de Chevreul simplifiée », suivant un procédé d’une grande simplicité et d’une rigueur toute scientifique. Les nombres terminés par 1 ou 6 correspondent à des teintes assez claires, qui s’assombrissent à mesure que le chiffre des unités augmente, jusqu’à 5 ou Ü, qui correspondent toujours à des tons presque noirs. Il faut reconnaitre pourtant que, dans les teintes claires, le Code ne renferme souvent pas celle que l’on cherche à définir; et au contraire, pour les teintes sombres, on hésite quelquefois entre plusieurs nu- méros, surtout dans les tons bruns. Quoi qu'il en soit, le Code KriNeksiEck permet au moins de se comprendre en parlant de couleurs, ce qui était assez diflicile avant sa publication. Es Sn | TEINTE DE LA TIGE ET DES FEUILLES 4 1%. — TIGE ET FEUILLES La tige et les feuilles de Typha peuvent avoir toutes les teintes du vert, plus ou moins fréquentes ou accentuées sui- vant les espèces : vert-bleu (7. latifolia), vert-gris (T. angus- tata), vert-vert (7. angustifolia, T. Laxmanni), vert-jaune (toutes les espèces en mauvais état de végétation). De plus, ces organes sont quelquefois recouverts d’une pruine qui les rend plus ou moins glauques, par exemple dans 7. latifolia, T. angustata, et-surtout T. glauca (hybride angustifolia >< latifolia). La teinte des feuilles, qui permet de distinguer de loin les espèces ci-dessus quand elles sont à côtéles unes des au- tres, est d’un emploi moins pratique quand elles sont isolées et que le contraste a disparu. La glaucescence du 7. angus- tata, par exemple, a été très remarquée par les personnes qui ont vu cette plante au milieu d’autres espèces (Scnxiz- LEIN; LE GRAND et M. de SAuULSES-LARIVIÈRE pour la variété Saulseana); les pêcheurs des marais de Fos l’appellent pour cela Pavie blanche et Boutard blanc, par opposition à la Pa- ie notre et au Boutard noir, qui sont des 7. angustifolia; mais cette particularité n’a pas été notée par les botanistes qui ont parcouru les pays où le 7. angustata existe seul (MM. Marre et Haracsy en Grèce, M. BATTANDIER en Algé- rie, etc.). . Il est vrai que la glaucescence varie beaucoup suivant le moment de la journée, l'humidité de l’air, l'éclairage, etc. elle est surtout accentuée le matin avec la rosée, au soleil. L'inconvénient le plus grave de la coloration des feuil- les, au point de vue de la détermination des 7ypha, est qu'elle se modifie beaucoup par la dessiccation, surtout quand celle-ci a lieu dans de mauvaises conditions : si l'échantillon reste longtemps humide, il devient jaunûtre, ou même plus ou moins brun. Par contre, le traitement au sublimé, pour conserver les plantes en herbier, leur donne AS VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA souvent la teinte glauque, par suite de lefllorescence du bichlorure de mercure à la surface des organes. Enfin, les engrais azotés changent profondément la teinte des feuilles : on l’a remarqué de tout temps, les céréales qui poussent aux endroits où ont séjourné les tas de fumier, l'herbe des places bousées dans les prairies, non seulement ont des dimensions très supérieures aux plantes voisines, mais en même temps s’en distinguent de loin par leur cou- leur, d'un vert beaucoup plus sombre. Dans mes expérien- ces, la teinte vert foncé des pots où j'avais mis du sulfate d'ammoniaque contrastait toujours, pour les Typha comme pour les Cypéracées, avec la teinte jaune des pots qui n’en avaient pas reçu. La coloration des feuilles est donc un caractère insuffisant pour déterminer les diverses espèces de Typha. 2 a 4 NE - un D A = — à S % £ Le k és t 9 , Ve Len à 4 ve : È Eu de 17 | souvet la L = | h CHATRPFE # #4 Sete. ARS Er ER But La M. FE. dei fo)t Frefarqhé ne À | sfjournë tot taf) ans les prairies, in péridures aux plahtes "à listinguent de pic ar Je iis 40 il oujouks, pour ré Typha CON a tee jaune def pots quil : 2 ET St CRE "HR 'earactère insufl él Frpha. RIT FORMES ANORMALES D’'EPIS FEMELLES. DE TYPIIA 2 = "#1 Lo lo dr = &x L y 2 >". A, À. D'ANGUSTATA (Pot 20), 2.8.11. b2 TT ANGUSTATA- (Pot 20),-9.10:09: 3 épis superposés : 1 mâle, 2 femelles. 2 épis © superposés. — Epi à bourrelet longitudinal ® C—T. axcusrirorrA (18) et ANGUSTATA (20), 10.10.09, D. — T. AxGusrTiroLtA (Pot 12), 10.10.09 Traumatismes : épis ® juxtaposés ou déprimés, Effets de traumatismes : épis ® juxtaposés, 40 TEINTE DE L'ÉPI FEMELLE 49 4 2. — ÉPI FEMELLE I. — COLORATION La couleur de l’épi femelle des Typha offre un moyen de détermination plus pratique que la teinte des feuilles, au moins pour quelques espèces. La couleur de l’épi femelle est due à la teinte des stig- mates, des bractéoles (quand il y en a), des carpodies et quel- quefois des poils (vers la maturité). Elle est toujours com- prise dans les séries du rouge-orangé (n° 51 à 100) ou de l’orangé (101 à 150) du Code des couleurs. Chaque épi passe, en se développant, par une série de teintes différentes : ordinairement assez clair au début, il se fonce peu à peu jusqu à devenir presque noir dans certaines espèces (7. latifolia), tandis qu’il s’éclaircit de nouveau vers la fin en grisonnant plus ou moins dans d’autres (7. angus- tata, T. Shuttleworthit, T. orientalis). Mais ces diverses teintes sont le plus souvent comprises, pour tous les épis d’une espèce, dans la même série du Code des couleurs. Par exemple, le 7. angustata débute en général par les tons clairs 127, 132, 137 et jusqu’à 142, pour s’assombrir ensuite et prendre les tons 128, 113, 108, 103 et même 104. A la fin, il s’éclaircit légèrement de nouveau. Il reste donc toujours dans la série de l’orangé (101 à 150). Dans le 7. eu-angustifolia, les teintes les plus ordinaires sont 73, 79, 83, 88 (série du rouge-orangé), rarement 103 et. 104, et très exceptionnellement 108, ce qui empiète un peu sur la série de l’orangé. Je n’y ai jamais observé les tons 127, 128, 132, si fréquents chez T. angustata. Quant au 7. latifolia, son épi femelle est souvent, au début, aussi clair que celui de 7. angustata (128, 133), pres- que jaunàtre, puis il se fonce de plus en plus et devient à la fin presque noir (80, 90, 95, 114, 115, etc.). — Dans la variété Bethulona, la teinte reste claire (108), analogue à celle de T. angustata. Hs Fr je D M NN REX D IOST, PES | SE < Lr 50 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA Plusieurs espèces peuvent avoir la même couleur ; certains épis de T. angustata, australis, domingensis, javanica (que je considère comme une seule espèce) et de 7. Laxmanni ne diffèrent guère à ce point de vue. Une cause extérieure qui fait varier notablement la colo- ration des épis, et dont on doit tenir compte, est l'usure. Le frottement des feuilles, sous l’action du vent, commence par couper l'extrémité des stigmates (d’où éclaircissement de la teinte dans les espèces à bractéoles incolores ou absentes); puis, l’usure augmentant, les têtes des bractéoles et des car- podies disparaissent à leur tour, ne laissant subsister sur l'épi que les pédicules de ces organes et les poils, très fai- blement colorés, avec la base des styles et les ovaires. La teinte devient alors d’un gris plus ou moins clair. Grâce au très faible Cha taément apporté à la couleur de l'épi par la dessiccation, ce caractère semble donc pouvoir être utilisé, comme l’espacement des épis, pour distinguer à première vue certaines espèces, par exemple le 7. eu-an- gustifolia, du groupe du 7. angustata, sauf à contrôler ensuite, par une observation plus approfondie, l’exactitude de la détermination dans les cas intermédiaires. Mais ce caractère ne peut prétendre à remplacer ceux d’une valeur bien supérieure, tirés de l'examen microsco- pique. I. — ASPECT DE LA SURFACE DE L'ÉPI FEMELLE L'aspect de la surface de l’épi femelle est en relation avec la forme et la dimension des stigmates, des bractéoles et des carpodies. Les deux premiers organes ayant une grande valeur pour la détermination des Typha, comme consé- quence, l'aspect qu’ils communiquent à la surface de l'épi a aussi une réelle importance. Gopron! mentionne ce caractère dès 1843, en le souli- gnant; GRENIER? l’exprime avec plus de précision encore, dans la Ælore de France : 1. Goprox (D.-A.). — Flore de Lorraine, t. II (1843), p. 19-21. 2. GRENIER et GoproN. — Flore de France, t. II (1856), p. 333-336. SURFACE DE L'ÉPI FEMELLE 51 1’. latifolia. — Épi femelle très dense, à surface écailleuse. Stigmate linguiforme ovale ou lancéolé, dépassant les poils du podocarpe, et don- nant à l’épi son aspect écailleux. T. angustifolia. — Epi femelle très dense, à surface filamenteuse. Stigmate linéaire-subulé, filiforme, et donnant à l'épi son aspect fila- menteux. T. minima. — Epi femelle à surface filamenteuse-sétiforme. Stigmate linéaire, un peu dilaté au sommet, dépassant les poils du podocarpe, et donnant à l’épi son aspect filamenteux-sétiforme. La surface de l’épi femelle est en quelque sorte chagrinée dans 7. latifolia, T. Shuttleworthii et leurs variétés. Elle forme comme un velours presque ras et écrasé dans les T. angustata, australis, domingensis, javanica, elephantina, Brownii, Laxmanni (moins nettement), par suite de la briè- veté des stigmates, qui dépassent en général de 0,5 à 1 mm. au plus les poils du gynophore, sur lesquels ils sont le plus souvent couchés. Ce velours est très fin dans 7. minima et T. gracilis. Il devient analogue à de la peluche dans 7. eu-angustifolia, dont les stigmates font ordinairement saillie, au delà des poils du gynophore, de plus de 1! mm. et jusqu'à 3 mm. Comme pour la couleur, l'usure modifie notablement l’as- pect de la surface de l’épi, en faisant tomber l'extrémité des stiymates. Il est donc essentiel, avant d'utiliser ce caractère, de vérifier l’état de fraicheur de la surface de lépi. DU CHAPITRE PREMIER CONCLUSION En résumé, les caractères extérieurs qui paraissent les meilleurs pour distinguer au moins certaines espèces de Typha, sont : 1° L’espacement des épis mâle et femelle; 2 L'aspect de la surface de l’épi femelle. Accessoirement, on aura avantage à utiliser, dans cer- tains cas : 3° La forme des feuilles à la base du limbe ; 4° La couleur de l’épi femelle ; 5° La couleur des feuilles. Les dimensions, absolues ou relatives, des divers organes ne devront être considérées qu'avec une extrème prudence. OBSERVATION DES CARACTÈRES MICROSCOPIQUES 53 CHAPITRE! II CARACTÈRES MICROSCOPIQUES Sous ce titre, nous passerons en revue les caractères dont l'étude détaillée nécessite l'emploi du microscope : protubé- rances de l’axe femelle, fleurs mâles et femelles et organes qui les accompagnent, structure des organes végétalifs (ra- cines, rhizomes, tige, feuilles). PROCÉDÉS D 'OBSERVATION Organes mâles. — Pour étudier au microscope les anthè- res et le pollen, l’eau estun véhicule défectueux : elle gonfle les grains de pollen, fait disparaître leurs plis et les amène tous à la forme sphérique ; le gonflement du pollen fait écla- ter les anthères, de sorte qu’on ne peut noter leurs dimen- sions. La glycérine a l'inconvénient de le contracter. L'huile d'olive, indiquée par M. Epceworrx", a l’avantage de ne dé- former ni gonfler les grains; cependant elle fait quelquefois disparaitre les pointes qui hérissent leur surface. Cela n'a pas d’inconvénient pour nous, qui avons à nous préoccuper seulement de la forme et des dimensions des grains de pollen. C’est dans l'huile d'olive que j'ai pris toutes mes mesures. Organes femelles. — Les rapports de si{ualion des divers organes femelles des 7ypha (stigmates, poils, bractéoles) ont une grande importance pour caractériser les espèces : il est donc essentiel d'observer ces organes sans les déplacer. La facilité avec laquelle les bractéoles se détachent de leur sup- port, indépendamment du reste de la fleur, rend cette opéra- 1. BEAUREGARD et GALIPPE. — Guide pratiquetde micrographie, Paris, 1888, p. 360. VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA Qt tion particulièrement délicate. Le D' KroNrELD' conseille de s’y prendre de la façon suivante : Avec des pinces fines, ou mieux une aiguille à cataracte, qu'on enfonce dans l’épi femelle jusqu'à l'axe, on enlève un minuscule fragment de celui-ci, auquel adhère un petit paquet de fleurs. On transporte avec soin ce petit paquet sur la lame porte-objet, en évitant de déplacer aucun organe, notamment les bractéoles, et on le met dans une goutte d'alcool, qui imbibe les poils et chasse les bulles d’air. Avec les aiguil- les, on étale délicatement en éventail le petit paquet sur la lame de verre ; on y ajoute une goutte d'eau, et on y pose la lamelle couvre-objet; la préparation est prête pour l'étude. Il est bon de préparer à part quelques bractéoles, fruits et carpodies isolés. On note la forme et la situation relative des organes et toutes leurs dimensions : il suffit pour cela d’un grossisse- ment de 50 à 100 fois, sauf pour étudier l'extrémité des poils et les grains de pollen, ce qui nécessite un grossissement de 300 à 500 diamètres. Afin de pouvoir conserver les préparations et de les éclair- cir, je remplace l’eau par la glycérine. Pour étudier la Maschenschicht, couche extérieure de cel- lules du testa, dont les caractères ont été considérés par RonrBacH comme très importants, il est nécessaire de faire une coupe très mince de la graine dans la moelle de sureau (ce qui n’est guère facile à cause de la petitesse du fruit), et d'employer un grossissement de 500 à 800 fois au moins. 1. KRoNFELD (Dr E. M.). — Monographie der Gattung Typha (1889), p. 130. DIMENSIONS DES FILETS 55 SECTION PREMIÈRE ORGANES MALES 2 1%. — FILETS Les dimensions absolues des filets sont très variables. Leurs dimensions relatives par rapport aux anthères ou aux poils le sont aussi beaucoup, quoique un peu moins peut- être. Quelques floristes citent ce caractère, mais aucun mo- nographe n’en parle. D’après LaGrkze-Fossar!, les filets se- raient égaux aux anthères dans 7. angustifolia, 2 ou 3 fois plus longs qu’elles dans 7. latifolia; Grenier? donne ce même rapport pour 7. Shuttleworthii, et dit que les filets sont plus courts que les poils dans 7. latifolia et T. angus- tifolia. D’après mes propres observations, ces caractères ne pa- raissent pas assez constants, ni assez différents suivant les espèces, pour être pris en considération. 1. LAGREZE-FOssAT (A.). — Flore de Tarn-et-Garonne, Montauban (1847), p. 361. 2. GRENIER et GODRON. — Flore de France, t. ILI (1856), p. 333-336. CRE PP ER TE ME RE PO OP CR POSE EE 75 APR SE ONE 56 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA 2? 2. — ANTHÉRES Le D' Kroxrezn donne, dans sa Monographie du genre Typha, la longueur et la largeur au sommet des anthères des principales espèces : Voici les longueurs qu'il indique et celles que j'ai obser- vées : TABLEAU VII LONGUEUR DES ANTHÈRES Dr KRONFELD | GÈZE TEST PERINTURG RS... 1,5-2,0 | 1,2-1,6 2. T,. Martini = gracilis .\ 1,5 3. T. angustifolia....... 2,0-3,0 | 1,6-3,0 LL Te TAVOTRICO RENE RENE EEE | 1,9-2,6 D TC BrOP RU). ER CE PER E ENT | 2,2-3,6 Ge TSonensiatane see 1,4-1,8 | 1,8-2,6 7. T. domingensis....... 2,0-2,5 | 2,2-3,2 8. T. elephantina ....... 2,5 | 2,6-2,7 OT Enemannuis. TO 1,0-1,5 | 1,0-1,2 10. T. Shuttleworthii..... 2,0-2,2 1,6-2,3 TNA for S ER 2,5-2,7 | 1,8-2,8 ASCHERSON et GRAEBNER (Synopsis, 1897) donnent pour 7. angustifolia : 1,5-3,0; pour T. latifolia : 2,5-3,0. Le tableau précédent montre que la longueur des anthères varie, dans la même espèce, entre des limites très éloignées, et qu'elle peut être la même dans beaucoup d’espèces : sauf pour les 7, Brownti, Laxmanni, minima, et sa variété graci- lis, toutes les autres mesures sont comprises entre les limites extrèmes de celles du 7. angustifolia. I y a quelque relation entre la longueur des anthères et les dimensions générales de la plante, dont nous avons vu la grande variabilité. Ce caractère n’est donc pas utilisable pour distinguer la plupart des espèces. Rai badge Je D 4e AS URSE et ape DE RSS TOR ne DIMENSIONS ET FORME DES ANTHÈRES 57 Il en est de même pour la largeur des anthères à leur sommet, occupé par le prolongement du connectif. Je l'ai vue varier, dans un même échantillon de 7. angustifolia, de 0,20 à 0,40 mm., et elle est comprise en général entre 0,20 et 0,40 mm. dans toutes les autres espèces que j'ai étudiées. Quant à la forme de l’anthère, plus ou moins renflée au milieu, plus ou moins atténuée à sa base, elle varie trop, sur un même épi, notamment avec l’âge, pour pouvoir nous servir. 58 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA 2 3. — POLLEN IL — MODE DE GROUPEMENT Les grains de pollen de Typha sont, suivant les espèces, soit isolés, soit groupés 4 par 4 en étrades. Cette disposi- tion est si constante, qu'elle fournit un des moyens les plus sûrs pour caractériser les espèces. Les grains de pollen sont isolés dans les 7. angustifolia, angustata, australis, domingensis, javanica, Brownir, Mül- leri, orientalis et Laxmannt. Ils sont groupés en tétrades dans les 7°. latifolia, Shuttle- worthii, minima, gracilis et elephantina. Le 7. capensis aurait les grains toujours isolés d’après RonrBAcu, tantôt isolés, tantôt en tétrades d’après le D' Krox- FELD, qui se demande si cette espèce n’est pas un hybride. Les spécimens que j'ai étudiés avaient le pollen simple. La découverte de ce caractère de première valeur est attribuée, par divers auteurs étrangers (Kuxrn', ROHRBACH?, KRoNFELD*, RAUNKIAER‘, etc.), à DELILE, directeur du Jardin des Plantes de Montpellier, qui l’a publiée en 1833. En réa- lité, le groupement différent des grains de pollen de 7. an- gustifolia et de T. latifolia a été nettement décrit et figure trente ans plus tôt par Scakuur, dans son excellent Bota- nisches Handbuch*. En plus de l’espacement des épis, dit-il en parlant du T. angusti- folia, J'ai trouvé dans le pollen un second caractère distinctif, mais qui n'est pas pratique pour tous les amateurs. Les étamines sont souvent en plus grand nombre (quelquefois jusqu’à 9 sur le même filet) que 1. KuxTH (K.-S.). — Enumeratio plantarum hucusque cognitarum, 1. III (1841), ». 90-92. 2. RourBAcH. — Ueber die europüischen Arten der Gattung Typha (1869), p. 71. 3. KRONFELD (Dr. E.-M.). — Monographie der Gattung Typha (1889), p. 98. 4. RAUNKIAER (C. og. I.). — De Danske Blomsterplanters Naturhistorie, t. 1er (Co- penhague, 1895-1899), p. 276. >. ScukuuR (C.). — Botanisches Handbuch (Wittemberg, 1803), t. IT, p. 222, pl. 281, fig. 2. MODE DE GROUPEMENT DES GRAINS DE POLLEN 59 dans l'espèce précédente [T!. latifolia], et contiennent des grains sim- ples, globuleux, tandis qu’ils sont, dans l'espèce précédente, formés de quatre parties semblables, réunies ensemble, comme dans quelques Serapias. « Die Staubgefässe. enthalten einen einfachen, kugelrunden Staub, welcher bey der vorigen Art aus 4 ähnlichen Theilen, wie auch bey einigen Serapiis zusammen gesetzt ist. » D'ailleurs, DELILE ne s’attribue pas le mérite de cette dé- couverte, ni dans sa courte note’, ni sur les étiquettes que j'ai vues dans l'Herbier de l’Institut botanique de Montpellier : ces étiquettes accompagnent deux spécimens de Typha ré- coltés en juin 1829 dans les environs de Montpellier, par SouriEr. Elles sont bien de l'écriture de DELILE, d’après M. Daveau, le savant et aimable conservateur de l’Herbier. L'une porte « Typha angustifolia.. le pollen est de grains très inégaux », avec quelques cercles, de diamètres très différents, dessinés au crayon. L'autre étiquette représente une tétrade, dont les grains accolés occupent les quatre angles d’un carré, avec les mots « Typha latifolia... Pollen de quatre globules agglomérés. » Il est probable que, grâce à ses nombreux voyages et à ses relations suivies avec les savants étrangers, notamment les Allemands, DELILE connaissait, ou même utilisait, pour ses cours, l'ouvrage classique de Scakuünr. Quoique la Flore de France de GRentER et Goprox (1856), après celle de Mure (1836)? signale à son tour ce caractère 1. Archives de Botanique, GuiLremix, t. II, 1833, p. 403. — « Sur le pollen du Ty- pha. M. DELire avait engagé M. BERTERO à recueillir au Chili les Typha pour en examiner le pollen. M. BERTERO a envoyé des graines d’une espèce que M. MIRBEL a vue dans le jardin de MM. AUDIBERT à Tonnelle, près Tarascon. Il est résulté de l'examen du pollen de cette plante par M. DeLice qu'elle est le Typha angustifolia à épis disjoints et à pollen dont les globules sont simples, globuleux. — M. DELILE, d’après des observations souvent répétées depuis longtemps, au retour de ses her- borisations et dans ses cours, distingue comme il suit les Typha: 1. Typha angus- tifolia : grains du pollen simples, globuleux. — 2. Typha latifolia. — 3. Typha mi- nima.— Ces 2 dernières espèces ont invariablement le pollen composé de grains soudés 4 à 4. Ces observations, faciles à vérifier, sont destinées à compléter les des- criptions des Typha publiées t. Ie", p.193, des Archives de Botanique. Elles fournis- sent un nouvel exemple de l'importance des considérations que présente le pollen pour la distinction des espèces. » ? On remarquera l'identité des expressions de Scakuur et de DELILE pour le 7. angustifolia. 2. MureL (A.). — Flore française, t. II (Paris, 1836), p. 342-3% Fo 60 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA pour 7. lalifolia (« grains de pollen soudés 4 à 4 ») et pour T. angustifolia (« grains de pollen libres et globuleux »), la plupart de nos traités classiques de botanique ou de matière médicale, même parmi les plus récents et les plus sérieux, semblent encore l’ignorer et croire que toutes les espèces de Typha ont le pollen en tétrades. Aussi indi- quent-ils ce critérium pour déceler à première vue, au mi- croscope, avec un faible grossissement, la fraude de la pou- dre de Lycopode par le mélange avec du pollen de Typha. En réalité la poudre de Lycopode ne diffère guère du pollen de Typha angustifolia, soit par la forme, soit par la dimen- sion de ses grains, et il faut un grossissement assez fort pour distinguer les aspérités caractéristiques qui hérissent leur surface. Il, — FORME DES GRAINS DE POLLEN La forme des grains de pollen de 7ypha ne présente rien de particulier à chaque espèce : dans celles à pollen sim- ple, les grains isolés arrivés à leur complet développement ont un profil ovale, plus rarement circulaire; les grains jeu- nes sont plus ou moins anguleux, trigones ou tétragones, sans aucune régularité. Dans les espèces à grains agglomérés, ceux-ci présentent toutes les dispositions possibles : en file, sur un seul rang (cas très rare), ou aux 4 angles d’un tétraèdre ou d’un carré, ou en triangle isocèle, etc. Ici encore, rien de caractéristique (Voir pl. VI, fig. 1-6). II. — DIMENSIONS DES GRAINS DE POLLEN Le D KroxrELD croit pouvoir déterminer certaines espè- ces par la dimension de leur pollen. Cela me parait peu aisé, car dans chaque préparation on trouve des grains de grandeurs si variées que leur dimension moyenne est dif- ficile à calculer, d'autant plus que chaque grain, en général ovale, a deux dimensions. En tout cas, il est essentiel d’ob- server le pollen toujours dans les mêmes conditions, par exemple dans l'huile d'olive, car les divers véhicules (eau, DIMENSIONS DES GRAINS DE POLLEN G1 glycérine, etc.) modifient différemment leur grosseur, comme nous l’avons déjà vu. De plus, le pollen doit être toujours mesuré à l’état frais : s’il est sec, il faut d’abord le faire tremper dans la glycé- rine étendue d’un égal volume d’eau, ce qui lui rend à peu près, assez rapidement, sa forme et sa grandeur primilives. (J. Comire, Des variations de la forme du pollen.) Voici, par ordre croissant, les dimensions individuelles des grains données par le D' KroxreLp, en regard de celles que j'ai obtenues moi-même. Toutes ces moyennes, je le répète, n’ont pas une grande précision. TABLEAU VIII DIMENSIONS DES GRAINS DE POLLEN De KRONFELD GÈZE 1° POLLEN SIMPLE (s | LL TOR LORS Ne elers cle 20-26 16-24, moy. 18-20 TA JéPantea ire ten me All ce raeme 13-28, moy. 22-24 Tdormiméensist AIR 2 20-26 16-27, moy. 22-24 M ONnEUSIAlR NT 20-26 | 16-31, moy. 22-26 TQUSLT ALIEN TANT de. de 26 16-28, moy. 22-2 PGA PETNBL I EE ETE AI 26 13-27, moy. 22-25 HS MLLIeRiaUe CRUE 26 19-28, moy. 23-25 DENON EUS ULTRA EE 26-33 16-33, moy. 24-27 TÉRBPONTEE LME ETRIOPE RATE 19-30, moy. 24-27 TÉL MARNE ST ANR 33-40 | 32-38, moy. 34-36 2° POLLEN EN TÉTRADES (Dimensions de chaque grain partiel). T. Shuttleworthii ........ 20 16-24, moy. 18-22 Helephantine er Ne 20-26 ANT CUT DMC 26 TRIO LOIRE PARC EE 26 16-24, moy. 20-22 T. Martini (= gracilis)...| 26-33 | 16-22, moy. 20 RU LL UT EN SA ARE 26-33 | 16-25, moy. 20-22 À part le 7. Laxmanni, remarquable par la grosseur de son pollen, les nombres du tableau précédent varient trop pour chaque espèce, d’après mes mesures, et trop peu d’une espèce à l’autre, pour pouvoir servir à les distinguer. ME DEPRPEN re 1 78e L é ; PR Pa Jet Bo LEP LUS ET COS POP OUR 62 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA ? 4. — POILS DE L'ÉPI MALE Les poils de l’axe de l’épi mâle sont d’un grand secours pour déterminer les Typha, à un moment où les organes femelles, encore très peu développés, sont difficiles à obser- ver et à interpréter. Les poils mâles sont toujours aplatis, rubanés. Absents dans 7. minima et T. gracilis, qui ne forment probablement qu'une espèce, ces poils sont simples, linéaires-aigus, acu- minés, ou obtus, d’un blanc sale, dans 7. latifolia et T. Lax- manni (souvent extrêmement fins [8-25] dans cette dernière espèce); de même forme, mais brunâtres ou d’un roux plus ou moins foncé, dans 7. Shuttleworthii et T. orientalis. Cette teinte rousse ou brune se retrouve dans toutes les autres espèces, même (au moins dans les exemplaires que j'ai exa- minés) dans 7. elephantina, dont les poils mâles seraient d’un blanc sale et obtus, d’après le D' KRONrELD. La partie supérieure de ces poils roux ou bruns est peu dilatée (moins de 0,10 mm. en général), simple, acuminée, ou quelquefois bifurquée (très rarement trifurquée d’après KRoNFELD») dans 7. eu-angustifolia ; elle est Le plus souvent élargie (de 0,10 à 0,30 mm. et quelquefois davantage), laci- niée, c'est-à-dire ramifiée en pointes plus ou moins nom- breuses, finement aiguës, et en général recourbées (fré- quemment en hameçon), dans les autres espèces (7. angus- tata, australis, domingensis, javanica, Brownit, Mullert, elephantina, capensis, et leurs variétés), du moins d’après mes observations, qui ne concordent pas toujours sur ce point avec celles du D' KRONrELD. — RonrBAcH a comparé cette forme des poils mâles, dans 7. australis notamment, à la ramure d’un cerf daim. PROTUBÉRANCES DE L'AXE FEMELLE 63 SECTION II ORGANES FEMELLES Nous avons à examiner ici : les protubérances de l’axe femelle ; le pistil (cynophore, ovaire, style, stismate): les ? I D D , poils du gynophore, les carpodies et les bractéoles. ? 1. — PROTUBÉRANCES Une très faible proportion des fleurs femelles est insérée directement sur l'axe de l’épi; la plupart sont fixées sur de petites aspérités, qui ont reçu des noms très divers suivant les auteurs. Ces organes ont été découverts par Louis-CLAUDE RicHarp, mais décrits et très nettement figurés seulement après sa mort, par son fils AcHiLce RicHarp! : Flores feminei..…. Superficies hujus axeos vel receptaculi caret villis : flosculi, aut immediate istius superficiei, aut plerique minutis et pecu- liaribus receptaculi eminentiis (G, 1), affixi, tres, quatuor, aut etiam quinque in singula eminentia. Quoique découverts par un Français, ces organes sem- blent ignorés de presque tous les phytographes de notre pays. Le D' BarranpiEr* (1887), puis le D' X. Gizcor® (1904), sont les seuls, à ma connaissance, qui en aient parlé dans des descriptions de 7ypha, depuis RicHarp. Ces aspé- rités de l’axe ont été nommées Blüthenstielchen, pedicelli, par SCHNIZLEIN (1845), qui en donne une description très 1. Archives de botanique, rédigées sous la direction de M. A.-J. GuiLLemix, t. Ier, Paris, 1833. — Reliquiae Richardianae, opus Lupovicr CLauDir RicHARD posthu- mum, ab AcmiLre RicHARD editum, p. 193-212. — Typha latifolia L. (planche V), p- 193-199. — La phrase citée est p. 195. 2. BATTANDIER (A.). — Note sur quelques plantes d'Algérie (Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXIV, 1887), Typha Maresir, p. 389. 3. GiLLor (X.). — Le Typha stenophylla Fiscu. et Mex (Bull. Soc. bot. de Fr., t. LI [1904], p. 192-200, fig. et 2 pl.), p. 194. { 4 # VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA précise (p. 6), accompagnée d’une excellente figure (fig. 16); pedicelli par KrONrELD, GRAEBNER et beaucoup d’autres auteurs étrangers; protuberantiæ par ENpzicHer'; pr'olubé- rances par Le Maour et DEcaisxE*, et par J. Vesque*, dont les traités sont les deux seuls ouvrages français où j'aie trouvé ces organes mentionnés. Les protubérances sont considérées quelquefois comme « ramifications de l’axe » (Auszweigungen), « axes secondai- res », « ramuscules latéraux » (Seitenzweiglein), « inflores- cences partielles » (Drierz, CELakovsxky, Læœw, etc.) Les fleurs y sont insérées sur de petits gradins latéraux, dis- posés en spirale d’après CErakovsxy*, alternes d’après ScuniZLEIN et KRONFELD, ordinairement alternes, mais (sur- tout dans le bas de l’inflorescence) dans des positions très diverses, d’après Lœw (p. 366) et mes propres observations. Les protubérances de 7. latifolia portent, vers le bas, 2-5 fleurs complètes; plus haut, 2-3 fleurs stériles ; enfin vers le sommet, 1-4 rudiments de fleurs, qui, à l'extrémité, con- sistent seulement en une couronne de poils (Dierz*, p. 20, Læw, p. 366). Ces aspérités couvrent toute la surface de l’axe femelle, sauf sur une ligne longitudinale, très importante pour la théorie des affinités du genre 7ypha, et sur laquelle se trou- vent quelquefois les fleurs mâles. C’est suivant cette ligne que se fendent, d’après le D' KroxreLp, les épis multiples qu'il a étudiés et dont nous avons déjà parlé. Cette particularité s’observe aisément « lorsque les fruits sont tombés : l’axe de l’épi femelle ressemble à une brosse formée de pointes fines, flexibles, très courtes [dans 7. Maresii—elephantina]; ces pointes sont longues et flexibles dans le Typha latifolia, courtes, épaisses et rigides dans le 1. Expzicner (S.-L.). — Genera plantarum. Vienne, 1836, p. 241. 2. Le Maour et DEGAISNE. — Traité général de botanique, 2e éd., Paris, 1876, p. 643. 3. VESQUE (J.). — Trailé de botanique agricole et industrielle. Paris, 1885, p. 103. h. CeLakovskyY (L.-J.). — Ueber die Inflorescenz von Typha (Flora, t. LXVIIH [1885], p. 617-631), p. 624. 5. Drxrz (S.). — Ueber die Entwickelung der Blüthe und Frucht von Sparganium und Typha (Bibliotheca Botanica, n° 5, 59 p., 3 pl.), Cassel, 1887. PROTUBÉRANCES DE L'AXE FEMELLE 65 T. angustifolia » d'Algérie, qui est en réalité un 7. angus- tata (BATTANDIER, loco cit., 1887). Comme l’a remarqué, avec sa sagacité ordinaire, le D° BarranDier, la forme et la dimension des protubérances sont de bons caractères pour distinguer certaines espèces de Typha. Déjà en 1885 Cerakovsky (/oco cit.) notait que les « Protuberanzen » en forme de colonnettes sont minces, allongées, dans 7. latifolia, larges, plus basses et plus ob- tuses dans 7. angustifolia. Mais c'est seulement en 1859, dans sa « Monographie der Gattung Typha », que le D° KRoNFELD a appliqué pour la première fois ce critérium à la classification des diverses espèces du genre Typha. A sa suite, le D' GRAEBxNER l’a utilisé dans le Synopsis (AsCHERSON et GRAEBNER, 1897) et dans le Pfllanzenreich de ExGLer (1900). D'après le D' KroxreL», les protubérances sont coniques, larges et courtes, hautes de 0,2-0,4 mm., dans les 7. m1- nima, Martini (—gracilis), Laxmanni; elles vont jusqu'à 0,5 min. dans les 7. Hausskinechtii, angustifolia, australis, javanica; jusqu’à 1 mm. dans les 7. Mulleri, angustata, do- mingensis, elephantina, Schimperti; elles ont de 1 à 1,5 mm. dans 7. Shuttleworthit et T. ortentalis ; enfin de 1,5 à 2 mm. dans 7. latifolia. Dans ces dernières espèces, elles ont la forme de colonnettes allongées, presque cylindriques (PL. VI, fig. 13). Par cette considération, l’auteur a prouvé que 7. Mullerr, rattaché par tous les auteurs à 7. angustifolia, s’en distin- gue nettement. J'ai trouvé d’autres particularités du 7. Mul- leri qui confirment cette opinion. La grandeur des protubérances peut être un caractère excellent pour classer les diverses espèces de Typha, mais est-il réellement bien pratique pour les déterminer ? - Nous avons déjà vu maintes fois combien il faut être pru- dent en utilisant les dimensions absolues d’un organe pour la détermination des Typha. La mesure des protubérances, en particulier, est assez délicate et souvent incertaine. Leur préparation, tout d’a- 6] 66 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA bord, n’est pas toujours aisée, par exemple si l'axe de Pépi femelle est très sec (vieux échantillons d'herbiers) et se réduit en poudre quand on veut le sectionner. Dans le me- surage proprement dit, ‘es limites de l'organe, au sommet et surtout à la base, manquent souvent de netteté. Comme toute mesure microscopique, cette opération né- cessite des calculs, fréquente cause d'erreurs; il faut avoir un micromètre bien étalonné, ou une chambre claire qui exige la connaissance exacte du grossissement employé. Autres inconvénients, plus graves encore : ce caractère ne peut être utilisé qu’à la fin du développement de lépi, quand les fruits approchent de leur maturité : alors seule- ment les protubérances ont atteint toute leur taille et ont des contours nettement définis; dans les premiers stades de l’inflorescence, leur mesure pourrait faire prendre, par exemple, un 7. angustala pour un 7. angustifolia, à cause de leur faible hauteur. Quand les fruits sont tombés, elles diminuent de nouveau par l'effet de la dessiccation. Pour la même raison, les échantillons d’herbiers donnent des lon- gueurs plus réduites que les pieds vivants. Enfin, la dimension des protubérances varie un peu, sur un même pied, suivant les épis, et sur un même épi suivant ses diverses parties. D'ailleurs, — et ceci prouve mieux que tout raisonnement les difficultés pratiques d'application de ce critérium, — son inventeur lui-même n’a pas pu sans doute déterminer les dimensions des protubérances de toutes les espèces qu'il a décrites, car il ne les indique pas pour les 7. aethiopica et capensis par exemple. Malgré ces critiques, il faut reconnaître que la considéra- tion de la forme et des dimensions des protubérances de l’axe femelle peut rendre, à certaines phases de la végétation, des services réels pour caractériser beaucoup d'espèces de Typha; mais quelques auteurs, plutôt que l'inventeur lui- même, semblent avoir un peu exagéré la valeur de ce carac- tère. GYNOPHORE 67 ? 2. — GYNOPHORE Le pédicule de l'ovaire, que Duroxr (1834) appelle avec raison pédicelle de la fleur (ne pas confondre avec les pedi- celli, nom donné aux protubérances par beaucoup de bota- nistes étrangers), est appelé gynophore, puis carpophore (KRONrELD, GRAEBNER, etc.), ou podocarpe* (GRENIER et Go- DRON), quand l'ovaire s’est transformé en fruit. Il est muni d’un grand nombre de poils insérés à diverses hauteurs. La longueur du gynophore et des poils qu'il porte s'accroît d'une manière continue jusqu'à la maturité des fruits. Quelques phytographes notent la longueur du carpophore, quoiqu'elle soit extrêmement variable, dans le même épi, dans le même pinceau de fleurs : elle est, en moyenne, en relation avec la grosseur de l’épi; or nous savons combien varie cette grosseur. La connaissance de la dimension du carpophore ne semble donc d'aucune utilité. Le D' KroxreLp a distingué la var. 8. mongolica du T. Laxmanni par le fait, constaté sur un seul échantillon, vu dans l’Herbier de Saint-Pétersbourg, d’avoir un carpophore très long ondulé comme une anguillule. Cette particularité me parait bien secondaire, et rien ne prouve qu'elle soit constante sur le même pied. Les épis dont le développe- ment a été gèné par la compression des gaines foliaires, ou par toute autre cause, présentent souvent des fleurs plus où moins contournées dans leurs diverses parties. Je serais porté à considérer cette disposition du podocarpe plutôt comme un cas tératologique que comme caractère d’une variété. 63 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA 2 3. — OVAIRE ET FRUIT Le développement de l'ovaire et la structure des semences de Typha ont fait l’objet de beaucoup de travaux très détail- lés (ScnnizLeiN, RonrBacn, KRONFELD, DIiErz, SACcarpo, SCHAFFNER, etc.). Nous ne nous occuperons de cet organe qu’au point de vue systématique. I. — DIMENSIONS Les dimensions absolues de l'ovaire ou du fruit n’ont guère servi à distinguer les diverses espèces de Typha : le D' Krox- “ep ne les donne que pour quelques-unes. La longueur de l'ovaire augmente jusqu’à un moment, encore éloigné de la maturité, à partir duquel le diamètre s'accroît presque seul. Le rapport de la longueur au diamètre diminue donc jusqu’à la maturité, et la forme se modifie en conséquence. D’après le D' Kroxrezp, la longueur du fruit est, par ordre croissant : min. T. Martini(= gracilis)..... 0,8 T' NMARIMRO SNL EE 0,8-0,9 T'AOREUSIOAEEEES EE CRE ee 0,8-1,0 TS RUE MONL ALLER 1,0 DL A CANNES RE EE 1,0-1,4 T.MLAtLfO LA RER CET. 1,2-1,4 Tan US UOTE 1,2-1,5 Le diamètre, d’après le même auteur, est de 0,16 mm. pour T. gracilis; 0,2-0,3 mm. pour 7. minima et T. angustata; 0,3 mm. pour 7. angustifolia et T. latifolia; 0,5-0,4 mm. pour 7. Laxmanni et T. Shuttleworthi. Ces dimensions n’ont rien de fixe : j'ai mesuré souvent des fruits mürs de T. angustata et de T. angustifolia dont le diamètre dépassait 0,4 mm., et dont la longueur était en dehors des limites indiquées ci-dessus. DIMENSIONS ET FORME DU FRUIT 69 Encore une fois, pour le fruit comme pour les autres or- ganes, les dimensions absolues ne peuvent nous servir. I. — FORME DU FRUIT La forme du fruit présente plus d'intérêt, parce qu'elle est plus constante et qu’elle diffère davantage suivant les espèces. Comme nous venons de l'expliquer, elle n’est fixée que dans le fruit z#wr. Le fruit est, d’après le D'Kronrezp, ovoide dans les 7. m1- nima, gracilis, Laxmanni, Shuttleworthit, latifolia, et leurs variétés; allongé dans les 7. angustifolia, australis, Java- nica, angustata, domingensis; longuement fusiforme dans les 7. elephantina, Schimperi, Mulleri; leptoïde (7 fois plus long que large) dans 7. leptocarpa, et enfin court (2-3 fois plus long que large) dans 7. aethiopica, deux variétés du T. angustata, qui a lui-même les fruits 4-5 fois plus longs que larges (RonrBAcH). Le D' KrownrEeLp dit que les fruits de 7. Shuttleworthii et de 7. capensis sont contractés circulairement dans leur partie supérieure, tandis que ceux de 7. orientalis (variété de 7. Shuttleworthii) et de T. latifolia (dont 7. capensis est une variété) ne le sont pas. Ce dernier caractère me parait sans valeur, car je l'ai re- marqué très nettement sur quelques fruits de 7. angustata et de 7. domingensis, à côté d’autres fruits de forme ordi- naire, dans la même touffe (PI. IV, fig. 11). Le rapport de la longueur au diamètre du fruit ne me sem- ble pas non plus assez constant pour fonder sur lui une va- riété. J'ai bien constaté la grande épaisseur des fruits de 7. aethiopica par rapport à leur longueur (rapport 1/2 à 1/2,5); mais les échantillons de 7. leptocarpa que j'ai vus (ScnHIMPER, n° 1563) étaient trop jeunes, les fruits trop loin de leur matu- rité pour avoir atteint leur diamètre maximum. D'autre part, j'ai trouvé beaucoup de fruits de T. angustata de France, qui 70 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA ne paraissaient même pas complètement mûrs, dans lesquels le rapport oscillait autour de 1/3; à un état plus avancé, ils se seraient approchés très probablement du rapport 1/2,5, et cela dans les deux sous-variétés de 7. angustala des marais de Fos dont nous avons parlé, la grande (Boutard blanc) et la petite (Pavie blanche); elles appartiendraient donc toutes deux à la variété +. abyssinica GRAEBNER (T. aethiopica Krow- FELD). I. — COULEUR DES FRUITS Je ne crois pas que la couleur des fruits puisse servir à caractériser certains Typha, comme semble le dire le D' Gi- LOT (Soc. bot. de Fr., 1904, p. 198). [l'est vrai que souvent le péricarpe des fruits de 7. eu-an- guslifolia est plus verdâtre clair avec amande olivacée très sombre, tandis que celui du 7. angustata est plutôt fauve clair avec amande brun foncé; les ovaires de Typha de pays éloignés, surtout dans les échantillons anciens, sont fré- quemment bruns rougeûtres avec gouttes oléo-résineuses orangées, indistinctement dans les diverses espèces de ces pays; mais cette teinte pourrait être due aux conditions dans lesquelles les plantes ont effectué leurs longs voyages; peut- être aussi, parfois, aux substances dont on les a imprégnées pour les conserver. | En tous cas, ces caractères manquent trop de précision et “de généralité pour être utilisables. IV. — MODE DE DÉHISCENCE Si l’on met dans l’eau des fruits mûrs de Typha, le péri- carpe s'ouvre au bout de peu de temps et laisse échapper l’'amande par une fente longitudinale, sauf dans 7. minima, T. Laxmannti et leurs variétés. Dans ce dernier pourtant, à la longue, et par une forte pression, le péricarpe finit par se déchirer irrégulièrement pour laisser sortir amande. RonrBaca a considéré ce caractère comme plus important même que la présence ou l'absence des bractéoles, et il l’a pris pour base de sa classification. DÉHISCENCE ET STRUCTURE DU FRUIT 74 Ce critérium manque de netteté en ce qui concerne le 7. Laxmanni (comme l’a prouvé le D' KroxreLp), et il divise le genre 7ypha en deux portions bien inégales; aussi très peu d'auteurs ont-ils adopté la classification de RonrBacn. VER STRUCTURE"DU"FRUIT Cherchant à augmenter encore le rôle du fruit dans la classification du genre 7ypha, Ronr8Acn a cru trouver dans la couche extérieure des cellules du testa un critérium suf- fisant pour caractériser chaque espèce. Les cellules qui constituent cette couche (appelée Mas- chenschicht par RonrBacu) sont plus hautes que larges, en section transversale, dans 7. latifolia, à peu près carrées dans 7. angustifolia et T. leplocarpa, plus larges que hautes dans les 7. Shuttleworthii, stenophylla, javanica, angustata et surtout sa variété aethiopica, où les cellules sont trois à quatre fois plus larges que hautes. La paroi interne des cellules de la HMaschenschicht est à peu près aussi mince que les parois latérales dans 7. an- gustifolia et T. Shuttleworthii; elle est très faiblement épais- sie dans 7°. javanica, plus fortement dans 7. latifolia, dont les parois latérales restent minces; l’épaississement de la paroi interne atteint et dépasse quelquefois la moitié de la hauteur de la cellule, et gagne les parois latérales dans T. stenophylla, T. angustata et ses deux variétés. C’est la différence d'épaisseur entre les parois latérales des cellules de la Maschenschicht et la paroi externe, très mince et diflicile à voir, qui fait paraître l’amande des fruits de Typha comme hérissée de pointes (PI. IL, fig. 1 et 30). À en juger par les figures mêmes du mémoire de Rour- BACH, ces distinctions semblent quelquefois un peu subtiles, surtout si l'on songe que les cellules de la Maschenschicht ont, suivant les cas, de 5 à 25 millièmes de millimètre de diamètre, et leurs parois de 0,75 à 5 millièmes de millimètre d'épaisseur au plus. 72 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA En fait, le caractère est peu pratique : la préparation est diflicile à réussir; il faut faire, dans la moelle de sureau, beaucoup de coupes transversales très minces des fruits dont nous avons déjà vu la petitesse (1 mm. de long sur 0,3 mm. de large environ). Quelquefois, j'ai vu sur le même fruit des cellules plus hautes que larges, d’autres plus larges que hautes (PJ. III, fig. 30), les unes à parois épaissies, d’autres à parois assez minces : la figure 5 de Rourgacn montre d’ailleurs un cas semblable (7. leptocarpa). Aucun botaniste phytographe n’a encore, à ma connais- sance, utilisé ce critérium de RonrBacu, publié en 1869. D'après Kronrezp (p. 108), Benxrnam (#{. austral., 1878) a qualifié ce caractère « a histological character of no practical use », et BoissiER, qui a pourtant rangé les 7ypha, dans sa Flora orientalis, d'après la classification de RonrBAcH, trouve étonnant de vouloir distinguer des plantes de la dimension des Typha (qui dépassent quelquefois 4 mètres de haut) d’après un caractère aussi minutieux, qui, en supposant la préparation réussie, exige, pour l’observer, un grossisse- ment de plus de 500 diamètres. STYLE 73 ? k. — STYLE Les dimensions absolues du style sont extrémement varia- bles : à mesure que la fleur se développe, la longueur du style augmente et sa grosseur diminue jusqu’à 0,02 mm. quelquefois. Dans la même préparation se trouvent souvent des styles de longueurs très différentes. Les dimensions relatives du style et des poils du gyno- phore ont plus d'intérêt, car d’elles dépend en partie la sail- lie du stigmaté au-dessus du niveau des poils et des brac- téoles : or ce dernier caractère a, comme nous le verrons plus loin, une assez grande importance. Le style présente quelquefois certaines particularités, sans aucune constance, aussi ne ferai-je que les signaler. l. — STYLE SINUEUX J'ai assez fréquemment observé, surtout sur 7. angustala, mais aussi sur 7, angustifolia, T. javanica, T. latifolia, T. Laxmanni, des styles recourbés en S, soit vers leur milieu, soit le plus souvent vers leur base; la partie supérieure du style continue la direction du gynophore et de l’axe de l’o- vaire. Cette sinuosité était très fréquente (sur la moitié des styles environ) dans certains pieds de 7. angustata de mes cultures, en 1909. Elle s’observe à tous les états du déve- loppement du pistil, au moins à partir de sa fécondation. Souvent les styles sinueux sont surmontés d’un stigmate mal conformé, mais il n’est pas rare que le stigmate soit normal, et cette disposition s’observe même sur des fruits complètement mûrs (Voir PL. III, fig. 12; PI. IV, fig. 9-12; PL. VI, fig. 41). Je n'ai trouvé nulle part cette particularité signalée pour les Typha. 74 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA Les Carex, qui présentent d’autres analogies avec les Typha, ont quelquefois le style ainsi recourbé à la base. J'ai noté cette forme sur plusieurs akènes de Carex acuta; G. KukENTHAL, dans sa consciencieuse monographie des Carex, in Pflanzenreich (IV, 20, 1909), la figure nettement, sans en parler dans le texte, pour les Carex torta (p. 348), acutata (p. 701), oligosperma (p. 718). On trouve des styles normalement flexueux dans d’autres familles, où leur présence et même la situation de la sinuo- sité sur le style est quelquefois considérée comme caracté- ristique de certaines espèces : par exemple dans les Geum pyrenaicum, rivale, silvaticum, urbanum, etc. Dans les Ty- pha tout au moins, ce caractère n’a rien de spécifique. I. — STYLE RENFLÉ Une autre particularité que j'ai remarquée seulement sur des 7. angustifolia, ou des hybrides de cette espèce, con- siste dans le renflement pyriforme, fortement coloré en vert noir, de l'extrémité supérieure du style, lui-même plus épais que d'habitude, et coloré ordinairement en verdâtre clair ou fauve verdâtre, comme le péricarpe. Dans quelques cas les stigmates étaient atrophiés (PI. II, fig. 9), mais dans d’autres ils étaient normaux, et les fruits parfois bien mürs. Je n'ai rien trouvé, dans les livres, sur cette question, si ce n’est peut-être dans la figure 25 de ScnniZLEIN, qui repré- sente un ovaire surmonté d’un style irrégulièrement épaissi, rappelant un peu la forme de ceux que je viens de décrire, mais sans le renflement terminal. Mel. . { FORME DU STIGMATE g AS 4 5. — STIGMATE Le stigmate fournit des caractères de grande valeur pour classer les Typha. On peut considérer sa forme, ses dimen- sions, sa saillie au delà des poils du gynophore, et sa cou- leur. l. — FORME DU STIGMATE Dupoxr (1834) a le premier (d’après le D''KroxrEL») dis- tingué les 7. angustifolia et latifolia par la forme de leur stigmate, linéaire dans l’un, élargi en languette dans l’autre (Voir p. 158). | RonrBacx utilise, dans sa classification, la forme du stig- mate, aussitôt après le mode de déhiscence du fruit, son critérium principal. GRENIER et Goprox et bien d’autres phy- tographes la notent aussi. D’elle dépend, en grande partie, l'aspect filamenteux ou écailleux de la surface de lépi femelle, comme nous l'avons fait remarquer. D’après le D' Kroxrez», le stigmate est linéaire dans les 7°. minima, anguslifolia, australis, javanica, angustata, et leurs variétés ; lancéolé-linéaire dans 7. domingensis et T. Mulleri ; lancéolé-spatulé dans les 7. elephantina, Laxmanni, Shuttle- worthii, latifolia, et leurs variétés ; dans 7. capensis (proba- blement hybride), il est soit linéaire, soit lancéolé-spatulé, sur le même épi. Mes observations concordent avec celles du D' KRoNFELD, sauf pour 7. domingensis, dont le stigmate ne m'a pas paru différer de celui des T. angustata, australis et javanica. Dans T. Brownit (variété de T. angustifolia), le stigmate est plutôt lancéolé-linéaire que linéaire; de même dans 7. Mulleri, où il est quelquefois presque lancéolé-spatulé, comme celui de T. elephantina. Les stigmates spatulés (PI. VI ont souvent la forme d’une 76 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA feuille exactement spatulée, arrondie au sommet (forme do- minante dans 7. /atifolia), plus souvent lancéolée ou rhom- boïdale à sommet plus ou moins aigu ou eflilé dans les 7. Shuttleworthit, orientalis, Laxmanni, etc.; cette feuille est ordinairement pliée en gouttière suivant la nervure mé- diane, dont la teinte est plus foncée : le stigmate a, dans cette position, l'apparence d’un croissant (PI. VI, fig. 10), d'une faulx (/alciforme), ou d’une hache (securiforme), cette dernière forme signalée par FRANGHET et SAvarTiER! pour T. japonica (— T. orientalis), où je l’ai constatée en effet (PL VI, fig. 24) : le stigmate parait avoir alors la moitié seu- lement de sa largeur réelle. Ces divers aspects peuvent s’ob- server dans la même préparation. Les bords de la feuille sont ordinairement de teinte plus claire, et ondulés ou cré- nelés. Les stigmates linéaires sont tantôt presque droits, tantôt arqués ou recourbés en faucille {cas le plus fréquent dans T. angustala et espèces semblables). On remarque ces dis- positions différentes dans la même touffe de fleurs. Le stigmate et le style se distinguent nettement l’un de l'autre dans les formes lancéolées-spatulées, tandis que la limite entre ces deux parties manque souvent de précision dans les formes linéaires, où le stigmate semble quelque- fois surmonter immédiatement l'ovaire. Il. — DIMENSIONS DU STIGMATE Par exception, les dimensions du stigmate doivent être notées avec soin, car elles sont en relation avec sa forme, dont nous venons de montrer l’importance. Sa longueur est difficile à mesurer dans les stigmates linéai- res, souvent peu nettement limités du style. Le D' KRONFELD ne l'indique pour aucune espèce. J'ai noté des longueurs de 0,3-0,6 mm. dans 7. Shuttleworthit et T. ortentalis : 0,5-0,9 mm. dans 7. Mulleri et T. elephantina; 0,5-1,6 mm. dans 7. Laxmanni; 0,6-1,2 mm. dans 7. Brownit et T. latifo- 1. FRANGHET (A.) et SavaTIER (L.). — Enumeratio plantarum in Japonia sponte crescentium, t. II (Paris, 1879), p. 11. DIMENSIONS DU STIGMATE TA lia. Je donne ces chiffres à titre documentaire, sans vouloir exprimer par là l'opinion qu'ils puissent servir à distinguer les espèces désignées. La largeur du stigmate est plus facile à déterminer avec précision. Le D' KroxreL» indique les valeurs suivantes : TABLEAU IX LARGEUR DU STIGMATE ESPÈCES D: KRONFELD GÈZE mn. mm. DRTTUIETEE NE de doses ce (HO, T=O 2% ELLE 0,06-0,09 T. Martini (= gracilis) ..| 0,04-0,06 |...... 0,06-0,09 Tanguatifolias "UN 0,06-0,10 |...... 0,06-0,10(-0,12) TERBTO ONU: Site unie PRES EE La OR 0,06-0,13 Paneustalas te ee 0,04-0,08 |...... 0,04-0,09(-0,1) RO CU OO RE 0 SD) RER ER el COR nr 0,04-0,09 POLAR TRADE Er) UT E ORCH EEE (0,04-)0,06-0,09 HAGOTAN SENTIR. 0,10-0,12 |...... 0,04-0,08(-0,09) MEET Des EUR dre et ms etes | ... 0,09-0,15 térelephantina. 5"... OLD-0/L61 | 67 0,06-0,12 DÉPaLTANNT TE SLI. 0,14-0,20 |...... 0,09-0,24 T. Shuttleworthis ....... O,10-0;12 |: 77 0,06-0,15 TAOrien tas Re Aie ee 0,10-0/22 5... 0,09-0,16 FOUT AE P RE 0,15-0,20 |...... 0,16-0,24 INCLUS CEE ER | CCR EP HERO EU ADOLOE 0,06-0,16 DÉHAIdebT ORALE ENCRES 0,06-0,09 En résumé, la largeur va de 0,0% à 0,10(-0,12) mm. dans les stigmates linéaires; elle dépasse ordinairement 0,09 mm. dans les stigmates lancéolés-linéaires et lancéolés-spatulés, et atteint même parfois 0,24 mm. dans les 7. latifolia et Laxmanni, dont les stigmates ont une largeur exception- nelle. La largeur du stigmate a l’avantage, pour la détermina- tion, de se modifier faiblement depuis l’anthèse jusqu'à la chute du stigmate, résultant de la fracture du style, qui précède ordinairement la maturité complète du fruit. Cette dimension est seulement un peu plus grande dans les pre- miers temps, peu après l'ouverture des spathes qui enve- loppent les épis. 78 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA I. — SAILLIE DU STIGMATE AU DELA DES POILS La saillie du stigmate au-dessus du niveau des poils du gynophore est un des caractères les plus pratiques pour déterminer les 7ypha : on peut facilement le voir à la loupe ou même à l'œil nu, sans avoir à faire aucune préparation. L'aspect de la surface de l’épi en dépend en partie. Ce critérium est utilisable depuis l'apparition des épis jusqu'à ce que le stigmate tombe, car les longueurs absolues des poils et du style augmentent beaucoup avec leur âge, mais restent toujours à peu près dans le même rapport. Aussi, dans la classification de RonrBacu, la saillie du süig- mate vient-elle aussitôt après la présence des bractéoles. Le stigmate spatulé dépasse les poils presque en entier, ou même beaucoup plus, dans les 7. latifolia, Laxmanni, elephantina; 1 les atteint ou les dépasse à peine, et il reste souvent au-dessous d’eux dans les 7. Shuttleworthit et orien- talis. La base des stigmates linéaires ou linéaires-lancéolés est toujours en partie plongée au milieu des poils, mais l'extrémité s'élève plus ou moins au-dessus d’eux. D'après mes mesures, la saillie du stigmate est rarement supérieure à | millimètre, et se trouve comprise le plus souvent entre 0,3 et 0,8 mm., dans les 7. angustata (et ses variétés), aus- tralis, javanica, domingensis, Brownii et Mulleri; elle dé- passe presque toujours 0,8 mm., sauf tout à fait au début, atteint quelquefois 2 mm. ou plus, et va ordinairement de 1,2 à 1,5 mm., dans 7. eu-angustifolia. IV. — COULEUR DU STIGMATE La couleur de l’épi femelle est due à la teinte du stigmate, presque totalement ou avec le seul concours des carpodies, dans 7. latifolia et T. Laxmanni; avec celui des poils dans les 7. Shuttleworthii, orientalis et Mulleri vers la maturité, et enfin avec celui des bractéoles dans les espèces brac- téolées, surtout dans celles où les bractéoles sont saillantes. Lu 7 VIN AN M RER EEE + Ci) . \ F COULEUR DU STIGMATE 79 La couleur du stigmate peut aller, suivant les espèces, du fauve clair au brun noir, en passant par l'orangé, comme celle de l’épi, que nous avons décrite en détail. Il est donc inutile d’y revenir. Dans les stigmates larges, la nervure médiane (qui forme un des bords du stigmate plié en gouttière, ordinairement le bord interne quand le stigmate est recourbé) est plus foncée que le bord externe, et on apercoit aussi, dans cer- tains cas, quelques nervures latérales pennées, un peu plus foncées que le bord. + FPE s0 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA 2 6. — POILS DU GYNOPHORE La longueur absolue des nombreux poils (30-60) insérés à diverses hauteurs sur le gynophore varie beaucoup, pou- vant quadrupler (et même plus), depuis l’apparition de lépi jusqu'à la chute des fruits; mais, comme nous l'avons vu, leur longueur relative, par rapport aux styles et aux bractéo- les, reste à peu près constante et fournit un bon critérium. La forme, et quelquefois la couleur de l’extrémité des poils, est très caractéristique dans certaines espèces : dans les 7. minima et gracilis, la majorité des poils se termine en boule, comme un pommeau de canne ou une tête d’épin- gle, de 26-40° de large, alors que leur tige n’a que 10-13" (PL. V, fig. 37-39). Incolores, linéaires, aigus dans 7. latifolia et T. Shuit- leworthit, un peu obtus dans 7. Laxmanni, les poils sont souvent, vers leur extrémité, plus ou moins renflés en fuseau et colorés en fauve ou jaunâtre, quelquefois très pâle, dans la plupart des espèces bractéolées. Du moins j'ai observé, dans presque tous les échantillons de toutes les espèces à bractéoles, des poils femelles, dont le pédicule avait 8-13 de large, à extrémité renflée en fuseau de 0,2-0,4 mm. de long sur 15-25° (30-40* exception- nellement dans quelques espèces seulement) de largeur maxima. 1. Les figures qui accompagnent la note du Dr GrLLorT sur T. stenophylla (Soc. bot. de Fr., t. LI [1904], p. 196) représentent les poils du gynophore beaucoup plus courts (de moitié environ) que les carpodies, et n’atteignant pas le haut des ovaires normaux. J'ai toujours vu, au contraire, dans 7. Laxmanni = stenophylla, ces poils dépasser (de 0,2 mm, environ) le sommet des carpodies, et atteindre ou même dépasser la base des stigmates, comme dans 7. latifolia. Dans ces mêmes figures, l’amande du fruit est ovale, arrondie aux deux bouts, comme dans 7. minima, tandis qu'elle est ordinairement tronquée carrément en haut, pointue ou obtuse, conique, en bas, comme dans la plupart des autres espèces. Enfin, le poil mâle, de largeur très grande, diffère entièrement de ceux que j'ai observés, d’une extrème ténuité (8-12 up). POILS DU GYNOPHORE 81 Cela n’est pas conforme aux indications du D' KroxrEeLp, d’après lequel les poils des 7. angustifolia, javanica, angus- tata, elephantina, seraient linéaires aigus, ceux du 7. do- mingensis étant seuls épaissis (jusqu'à 20°) au-dessous de l'extrémité, en forme de massue, « keulenformig » (p. 125), « sub apice clavulati (ad 0,02 mm.) incrassati » (WMonogra- phie [18897, p. 164, et Flora Brasiliensis [1890], p. 641). Le D' GraeBxer (in Pflanzenreich, p. 11) donne une troisième opinion, dans sa clef des espèces, appliquant l’épithète « sub apice incrassati » aux poils du gynophore de 7. angustifolia, et celle de « apice incrassati » aux poils de T7. domingensis. Pour ma part, si ce n’est la teinte plus foncée, en général, de l'extrémité des poils de 7. angustifolia, je n’ai guère vu de différence entre les poils du gynophore des diverses espèces de Typha bractéolés. D'ailleurs, les figures du D' KrowrezD pour 7. domingen- sis, dans sa Monographie et dans Flora Brasiliensis (pl. 115, fig. 5), où elles sont plus grossies, tout en exagérant beau- coup les dimensions relatives de l’épaississement par rap- port au reste du poil (d’après les mesures qu'il indique), représentent ces épaississements avec une forme analogue à celle que j'ai observée. 82 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA ? 7. — CARPODIES Les carpodies ont recu des noms très divers : fleurs imparfaites, fleurs avortées, fleurs neutres, fleurs stériles, corps en massue (Xeulenkürper), pistillidies (Wess et Ber- THELOT), pistillodia (EXGLER), carpodia (EicHLeR), etc. Elles sont insérées au-dessus des fleurs normales, à la partie supérieure des protubérances, ordinairement au nom- bre de 2 ou 3 sur chacune d’elles, dans 7. latifolia (Dierz, p. 20; Lœw, p. 366). Le D' Gizror!' reproche aux auteurs français d’avoir « gardé un silence inexplicable » sur ce point, et attribue aux carpodies une grande valeur systématique. Plusieurs botanistes (GRENIER, entre autres) semblent les avoir con- fondues avec des poils ou des bractéoles. C'est pourtant un Français, Dupoxr*, qui a le premier décrit carpodies et bractéoles en 1834, un an après que Ricuarp avait publié la découverte des protubérances. Je ne connais aucune description des carpodies et des bractéoles plus claire que celle de leur inventeur; peu de botanistes, même parmi les monographes des Typha, semblent l'avoir lue, car elle se trouve dans un volume assez rare. Il me paraît donc utile de la reproduire textuellement (Annexes, p. 157). Suivant l’expression de Dupont, les fleurs imparfaites (carpodies) sont constituées par un pédicelle garni de longs poils, comme celui des fleurs parfaites, et « terminé par un corps charnu en forme de massue tronquée, ordinairement mutique, quelquefois mucronée, figurant assez bien une urne de mousse. Ce corps est évidemment une ébauche imparfaite de pistil ». 1. GizLor (X.).— Le Typha stenophylla (Bull, Soc, bot. de Fr., t. LI [1904], p. 192- 200, fig. et 2 pl.), p. 194. : 2. Duroxr. — Observations sur le Typha (Ann. Sc. Nat., Bot., 2e s., t. Ier [1834], p- 27-60). e ., RE hate P'OPOUURE à FC CARPODIES 83 L'épaisseur du renflement terminal et surtout les poils qui garnissent le pédicule distinguent à première vue les car- podies des bractéoles, dont la tête est ordinairement aplatie et le pédicule toujours dépourvu de poils. CELAKkovsky! croit, comme plus tard le D' Girror, qu’on a trop négligé les Xeulenkürper pour distinguer les espèces de Typha. Il décrit longuement les carpodies de T. angusti- folia, déprimées au sommet, avec mucron au centre, arron- dies ou polygonales, en section horizontale, suivant qu’elles sont plus ou moins serrées les unes contre les autres; d’a- près lui, les carpodies de 7. stenophylla ont la même forme, tandis que celles de T. latifolia et de T. Shuttleworthit sont cylindriques à sommet arrondi terminé par un aiguillon; elles ne se touchent pas et ne sont pas prismatiques. L'au- teur ajoute : « Les Xeulenkôrper sont évidemment des ovai- res stériles transformés; la massue correspond à l'ovaire, l’aiguillon au style dépourvu de stigmate. » Du moment que les carpodies sont des ovaires atrophiés, il semble. à priori, que leur forme et leur nombre doivent être variables, suivant les circonstances et suivant le degré d’atrophie, ce qui réduit leur valeur au point de vue systé- matique. C'est en effet ce que j'ai constaté. En ce qui concerne la forme, j'ai observé toutes les tran- sitions, dans chaque espèce, entre la forme d'un ovaire normal, en fuseau, et celle d’une massue très élargie (jus- qu'à 0,6 mm.) à son extrémité, qui est alors souvent dépri- mée et munie en son centre d’une pointe courte. Dans les formes intermédiaires, on trouve des massues plus ou moins arrondies ou pointues au sommet, surmontées de stigmates plus ou moins atrophiés. J'ai vu des carpodies prismatiques aussi bien chez T. latifolia que chez T. angustifolia, contrai- rement à l'opinion de CELAKOvSKY. Le niveau supérieur de la massue est tout aussi variable, depuis celui des ovaires normaux jusqu’à celui du sommet 1. CEezakovsky (L.-J.). — Ueber die Inflorescenz von Typha (Flora, t. LXVIII [1885], p. 617-631), p. 628-630. 34 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA des poils du gynophore. En général pourtant ce dernier niveau n’est pas atteint. Quant au nombre des carpodies par rapport aux ovaires normaux, les observations de plusieurs auteurs divergent complètement : ce nombre varie beaucoup, en effet, suivant les épis, et suivant les parties d’un même épi. La dimension qu'atteignent les carpodies à la fin de leur croissance est le caractère de ces organes qui se modifie le plus; elle dépend surtout, d’après mes observations, de la proportion des ovaires qui ont été régulièrement fécondés. Si des circonstances extérieures (climatériques ou autres), ou internes (vice de constitution), s’opposent à la féconda- tion, les carpodies seront plus développées, et par suite plus apparentes. J'ai remarqué en effet que pendant l’année 1910, dont l'été fut particulièrement pluvieux (ce qui empéchait le pollen de séjourner sur les stigmates), les carpodies étaient très apparentes sur des pieds où elles ne se voyaient presque pas en 1909. Souvent les carpodies visibles de l'extérieur étaient disposées en zones horizontales tout autour de l'épi, comme si le mauvais temps avait nui à la fécondation au moment où cette zone de l’épi (dans lequel la floraison pro- gresse de haut en bas) était apte à être fécondée. J'ai déjà dit qu’à la suite de prises d'échantillons sur des épis femelles, les régions lésées par cette opération s’é- taient garnies de grosses carpodies, sans doute parce que les stigmates avaient été détériorés, ce qui avait rendu la fécondation impossible. De même, dans les parties d'épis où le frottement des feuilles, sous l'influence du vent, a fait tomber de bonne heure les stigmates, les carpodies sont toujours très volu- mineuses. Enfin on a remarqué que les hybrides ont des carpodies beaucoup plus développées que les espèces pures’. 1. J. BERGGREN, « Typha angustifolia L. Xlatifolia L. » (Svensk Botanisk Tidskrifi, Stochkolm, 1907). Je dois ce document au Dr. Carz Lixpmax, directeur du Musée de Stockholm, qui a eu l’amabilité d'en faire pour moi la traduction latine, et de m'envoyer plusieurs ni a < à +: CARPODIES 85 J'ai essayé de prouver, par l'expérience, l'influence de la non-fécondation sur le développement des carpodies, en enveloppant l’épi femelle dès sa sortie des spathes, ou en enlevant les stigmates d’une partie de l’épi. L'enlèvement des stigmates, sans doute exécuté trop bru- talement, ou à un moment inopportun, a causé à la surface de l’épi des trous qui ne se sont pas comblés. A l'abri d’un manchon de papier qui enveloppait la moitié supérieure de l’épi (dans 7, latifolia), tous les ovaires ont avorté, aucun fruit ne s’est formé, le support des stigmates est resté entierement filiforme. Quant aux carpodies, sans être plus nombreuses, elles étaient, en octobre, beaucoup plus grosses, plus visibles dans la partie protégée (dont la surface est restée intacte, bien garnie de stigmates) que dans la partie exposée à l’ac- tion du pollen, où les fruits étaient très abondants. Il me parait résulter de ces observations et expériences que les carpodies ont principalement un rôle de bouche-trou. C’est d’ailleurs l’opinion du D' KroxreLp: il assimile (p. 128) le rôle écologique des carpodies à celui des cystides en massue sur les lamelles des champignons à chapeau, et les considère comme organes destinés à maintenir un espace suffisant pour le do non du fruit. D’après Læw (p. 3606), les fleurs stériles (carpodies) et les rudiments de fleurs (qui garnissent la partie supérieure des protubérances) ne semblent jouer un rôle que dans la période qui précède la dispersion des fruits, car, en formant autour d'eux une sorte de fourrure épaisse et très serrée, ils s'op- posent à leur chute prématurée et à leur desséchement. La grande variabilité des carpodies dans leur forme, leur nombre et leurs dimensions, nous amène à conclure que cet organe ne peut guère servir à déterminer ou à classer les Typha. spécimens de cet intéressant hybride. Je tiens à lui en exprimer ici ma reconnais- sance. ele à . j" “, 86 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA C'est donc à tort que Wegg et BerrueLror' ont distingué leur Typha macranthelia des T. angustifolia et T. æqualis (— angustata), principalement parce qu'ils n’y ont pas trouvé les « pistillidies » [Wess] (fleurs imparfaites) décrites par ScuxizLeix. Or leurs dessins prouvent que le spécimen étudié par eux était très jeune, à un moment où les carpo- dies ne sont que difficilement visibles. Les carpodies sont souvent ponctuées de taches plus ou moins allongées, rouge-orange, dues à des gouttes oléo- résineuses; leur tête est ordinairement plus foncée, d’un brun quelquefois presque noir, à son extrémité supérieure, mais la couleur des carpodies n’a pas plus de fixité que leurs autres caractères. 1. Wes8 (P.) et BERTHELOT(S.). — Histoire naturelle des îles Canaries (1836-1850), t. HI, 2e p., Phytographia canariensis, sect. IT, p. 291, pl. col. 218 (Typha macran- theita). ; BRACTÉOLE [e 2) En | 2 8. — BRACTÉOLE La découverte des bractéoles, comme celle des carpo- dies, est encore due au même Duproxr : il en a donné, dès 1834, la meilleure description que je connaisse (Voir p. 158. Rappelons que les carpodies sont des corps charnus, par conséquent opaques, souvent en forme de carotte, 4 pédi- cule muni de poils, comme les gynophores, tandis que les bractéoles ent la tête ordinairement aplatie, souvent trans- parente, et le pédicule toujours dépourvu de poils. A la fin de sa note, Duroxr résume les caractères essen- tiels qui distinguent le 7. angustifolia du T. latifolia forme des feuilles, espacement des épis, couleur de l’épi femelle muür, forme du stigmate, groupement du pollen, et présence des bractéoles). Je n'ai trouvé dans aucune Flore de France une distinc- tion aussi nette et aussi exacte des deux espèces de Typha les plus répandues, si ce n’est peut-être dans la Flore fran- caise de MuTEr, qui a paru deux ans seulement après la publication de l’article de Dupoxr, et qui en tient déjà compte. J’ai rencontré des botanistes sérieux, auteurs de Flores locales appréciées, prétendant, à la suite de Ricnarp (1833) ei de Prée (1860), qu’il existe en France une seule espèce de Typha, à organes plus ou moins développés sui- vant les conditions de végétation. Ces botanistes n'auraient probablement pas eu cette opinion s'ils avaient connu la note de Duroxr, publiée il y a près de 80 ans. Les bractéoles ont été désignées sous des noms très dif- férents : paléoles où paillettes (Dupont, 1834); bracteæ ou Deckblatter (Scaxizreix, 1845); Deckblattchen; paleæ (BEx- rHAM et Hooker, 1883); enfin bracteolæ, bractéoles, à cause de leur petitesse (KroxrELp, 1889). Comme le dit Duroxr, les bractéoles sont insérées sur l'axe ou sur les protubérances à la base du gynophore, mais sont indépendantes de lui et se détachent séparément, ss VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA avant (dans bien des: cas) la maturité complète et la dissé- mination des fruits. Ce fait rend très difficile, surtout en approchant de la maturité, d'observer les positions relatives de la bractéole et de la fleur qu'elle accompagne, positions qui sont pourtant très importantes à noter avec précision pour déterminer les espèces. La présence ou l'absence des bractéoles est un caractère d'une telle fixité, que Scuxizzeix (1845) a basé sur lui les 2 divisions principales du genre Typha (Bracteatae [T. angus- lHfolia, etc.], et Ebracteatae [7. latifolia, etc 1), classement adopté ensuite par le D° KroxrELp et par le D° GRAEBNER. On peut considérer dans la bractéole, comme dans le stigmate : la forme; les dimensions absolues; la saillie ou dimension relative par rapport aux poils et au stigmate; enfin la couleur. I. — FORME DE LA BRACTÉOLE La forme des bractéoles est extraordinairement variable, dit Ronrpac. Cela est vrai dans le détail de la forme, mais les traits généraux de la configuration de la tête de la brac- téole ont une constance relative dans chaque espèce. Ainsi la bractéole se termine en spatule allongée (0,2- 0,6 mm.), presque linéaire, très étroite (moins de 0,06 mm. sauf cas exceptionnels), plus ou moins arrondie au sommet, dans les T. Brownit, Mulleri, elephantina et Schimperi (d’a- près mes observations [PI. V], quelquefois différentes des descriptions du D° KroxreLp); elle se termine en tête plus élargie, dépassant 0,06 mm. de large, souvent dans les 7. minima et gracilis, presque toujours dans les autres espèces. Le sommet de la tête est ordinairement obtus, ou un peu aigu, mais ne se prolonge en pointe (courte) que par excep- tion, dans les 7. eu-angustifolia (PI. IT), minima et gracilis; ce sommet est presque toujours aigu, et très souvent ré- tréci brusquement en une longue pointe terminale filiforme, - plus ou moins flexueuse, pouvant atteindre 0,5 mm. de long sur 0,02-0,03 mm. de large seulement, dans les T. angustata FORME DE LA BRACTÉOLE 89 (et ses variétés), australis, javanica, domingensis (remar- ques entièrement personnelles et nouvelles) (PL. IV. Dans ce dernier cas, j'ai observé quelquefois des brac- téoles ayant exactement (en tout petit) la forme générale des feuilles de Peuplier noir (Populus nigra), ou de certains Ormes (Ulmus), à pétiole nettement distinct et à pointe lon- guement acuminée (PI. IV, fig. 37) : cela rappelle l’origine de la bractéole, feuille transformée en bractée au voisinage de la fleur. Je n'ai jamais vu de bractéole « en cœur renversé avec une pointe dressée dans l’échancrure », forme que Ronr- BACH (p. 71) dit ne pas être rare. N’aurait-il pas confondu avec des carpodies, qui ont souvent cet aspect? Les brac- téoles s’en distinguent aisément, d’abord par l'absence de poils sur leur pédicule, puis par leur tête plate (comme une feuille) formée d’un très petit nombre d'assises de cellules, ce qui permet de voir facilement ces dernières, quand la couleur n’est pas trop intense. Je n'ai pas remarqué davantage des bractéoles tronquées brusquement au milieu de leur partie élargie coupée suivant une ligne droite horizontale, comme dans la figure de Raux- KIAER! (p. 276, fig. 125, A), reproduite par Læw (p. 366, fig. 203, A), si ce n’est quand, par suite de l’usure de l’épi, dé- crite plus haut (p. 50), les bractéoles ont été coupées, comme avec des ciseaux. Si l’épi est plus usé, les bractéoles se termi- nent toutes ainsi carrément, au niveau des poils usés eux- mêmes, ou un peu plus bas (PL. IT, fig. 10), ce qui m'avait plu- sieurs fois dérouté au début de mes recherches sur les Typha. Le plus souvent, la tige aplatie des bractéoles de T. eu-an- gustifolia s’élargit progressivement pour se transformer en tête, tandis que dans l’autre groupe (T. angustata et espèces voisines) la tête se distingue en général nettement du pédi- cule, brusquement dilaté vers le sommet; mais il y a de nom- breuses exceptions dans les deux groupes. On y trouve aussi des bractéoles en ruban presque aussi large à la base qu'au sommet. 1. RAUNKIAER. — De Danske Blomsterplanters Naturhistorié, t. 1°, Copenhague, 1895-1899. | 90 VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA I. — DIMENSIONS ABSOLUES DE LA BRACTÉOLE La longueur totale des bractéoles n’a aucune fixité, puis- qu’elle reste toujours proportionnelle à celle des poils. La longueur de la tête est mal définie dans les bractéoles insensiblement dilatées vers le haut, et dans les autres, cette longueur n'a rien de constant, ni de caractéristique. Elle varie, dans toutes les espèces, de 0,2 à 0,4(-0,6) mm. en général. La largeur de la tête est aussi très variable, mais pourtant elle est, nous l'avons dit, ordinairement inférieure à 0,06 mm. dans les espèces à bractéoles en spatule allongée très étroite, et le plus souvent supérieure à 0,06 mm., pouvant atteindre 0,4 mm., dans les autres espèces. Dans chacun de ces deux groupes, les dimensions abso- lues des bractéoles ne semblent pas pouvoir servir à distin- guer les espèces entre elles. I. — SAILLIE DE LA BRACTÉOLE La longueur relative des bractéoles, des poils et des stig- mates, est un critérium de grande valeur systématique, déjà utilisé par ScuniZLEIN (1845). Les longueurs absolues de ces trois organes varient, nous l'avons vu, d’une manière continue du début à ia fin de la végétation, mais en conservant entre elles à peu près le même rapport. Par suite de la chute facile des bractéoles aux approches de la maturité, ce caractère ne peut guère s’observer avec précision à ce moment, mais, par contre, il est utilisable dès que les spathes sont tombées. Les bractéoles sont environ de la longueur des poils du gynophore, ou un peu plus courtes, rarement un peu plus longues (de 0,1-0,2 mm. tout au plus), dans les 7. eu-angus- tifolia, minima et gracilis; elles dépassent les poils de 0,2- 0,4(-0,6) mm., souvent de toute la tête, dans les autres espèces : 1. angustata, australis, javanica, domingensis, à SAILLIE ET COULEUR DE LA BRACTÉOLE o1 bractéoles larges (> 0,06 mm. ord'); 7. Brownit, Muller, ele-” phantina, Schimperi, à bractéoles étroites (0,06 mm. ord'. A cet égard encore, mes observations, dont je donne ci- dessus les résultats, ne concordent pas toujours avec celles de mes devanciers. IV, — COULEUR DE LA BRACTÉOLE La couleur des bractéoles n’a guère été prise en consi- dération jusqu'ici, pour déterminer les Typha. Elle parait cependant pouvoir rendre des services. Elle contribue à la teinte de l’épi des espèces bractéolées, et nous avons vu que ce caractère présente, au point de vue pratique, un certain intérêt. On a remarqué peut-être, dans la description de Duüpoxr (p. 158), que cet excellent observateur a dit des bractéoles du 7. angustifolia : « Leur partie spatulée, qui s'élève à peu près au niveau des poils pédicellaires, ef qui est colorée comme les stigmates, les fait reconnaitre facilement. » J'ai constaté en effet, dans tous les échantillons de 7. eu- angustifolia, que la tête des bractéoles a la même couleur que les stigmates, roux orangé, quelquefois un peu plus accentué seulement, plus brun; mais je n’ai jamais trouvé, dans T. eu-angustifolia, des bractéoles à tête incolore, grise, ou noire (non teintée de brun-rouge), aspect le plus fréquent {au microscope) dans les autres espèces, et presque seul dans le groupe 7. angustata-australis-javanica-domingensis. Dans cette catégorie (Typha bractéolés autres que T. eu- angustifolia), la tête des bractéoles contient quelquefois des gouttelettes oléorésineuses, jaune ou orangé : elle a parfois une teinte fauve clair extrêmement pâle, mais je ne l'ai ja- mais vue entièrement rouge-orangé comme les stigmates ou plus foncée, ce qui est le cas normal dans 7. eu-angustifolia. En définitive, pour la détermination des Typha, on ne devra jamais négliger d'observer avec soin les bractéoles, et de noter, non seulement leur présence, mais aussi leur saillie, et même leur couleur et leurs dimensions. IN SCT) VALEUR SYSTÉMATIQUE DES CARACTÈRES DES TYPHA SECTION III STRUCTURE DES ORGANES VÉGÉTATIFS La structure anatomique des organes végétatifs des Typha (racines, rhizomes, tiges, feuilles) est étudiée en détail, avec figures, dans la monographie de Læw (1906), p. 357-360. Il ne semble pas qu’elle puisse être encore utilisée, dans l’état actuel de nos connaissances, pour classer ou détermi- ner les diverses espèces de Typha. Il est donc inutile de nous en occuper ici. © oc 2 CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE En résumé, les caractères les meilleurs pour déterminer les Typha paraissent être les suivants, rangés à peu prés, dans chaque catégorie, par ordre de valeur décroissante (cet ordre varie un peu suivant les groupes d'espèces). I. — Caractères macroscopiques. 1° Espacement des épis mâle et femelle. 2° Aspect de la surface de l’épi femelle. Accessoirement : 3° Forme des feuilles à la base du limbe. 4° Couleur de l’épi femelle. 5° Couleur des feuilles. II. — Caractères microscopiques. (Beaucoup plus importants que les caractères précédents.) 1° Présence ou absence des bractéoles dans l’épi femelle. 2 Présence ou absence des poils dans l’épi mâle. 3° Mode de groupement des grains de pollen. 4° Forme du stigmate. 5° Dimensions et forme des protubérances de l’axe femelle au moment de la maturité des fruits. 6° Hauteur relative des stigmates, des poils du gynophore, et des bractéoles. 7° Couleur, forme et dimensions de la tête des bractéoles. & Couleur, forme et dimensions de la tête des poils mâles. 9% Forme et couleur de l'extrémité des poils du gynophore. Les dimensions absolues de la plupart des organes sem- blent n'avoir qu’un intérêt très secondaire. = i 2 ne: (À - ! ; Le « L F < “12 L - a RAT: ") d Aa ; AR CRCCTI CR à F 1 va NT k | , CN C2 à 49 4 LC PL AS PRIE de NICE 7 LT (un QE Al LIL , L ; : h è , à 1 De LUI) RONA CASE ENT x “416 : Q 4 £ : À «+ 2 ° ‘ 2 . : At za (2 dd ” # « LU Ye ri « * s W « Q ‘ É. 3 2 , é . MAL ù 4 »  » RAC à F ; ni + DctA ; rat f. 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LI H L LE n SP LÈUES LS au FRE SRE RONA D $ We SAME RAI à #: Pur vs “e eo Ne CRE DEUXIÈME PARTIE LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS, 1583) ET SES RAPPORTS AVEC QUELQUES AUTRES ESPÈCES CuarLes DE L'ÉcLuse, d'Arras, qui, le premier en Europe, a cultivé la pomme de terre (dont il a publié en 1601 la pre- mière description et la première figure, d’une remarquable exactitude), est aussi le premier qui ait séparé, en 1583, sous le nom de Typha media, le T. angustifolia L. du T. latifolia L., dont LoseL venait de distinguer (en 1576) le 7. minima Horre, sous le nom de Typha minor. Le Typha media est décrit dans ar. stirp. Pannon. (1583), p. 716, dont la figure est reproduite dans Rar. plant. hist. (1601), p. cexv. Dès lors étaient bien différenciées les trois espèces corres- pondant aux trois groupes les plus naturels du genre Typha, caractérisés : le premier (groupe du 7. latifolia), par l’absence des bractéoles annexées aux fleurs femelles; le second (7. minima), par l’absence de poils sur l’axe de l’épi mâle; le troisième (œroupe du 7. angustifolia), par la présence de ces deux organes. Ces trois espèces ont été admises par C. Baunix (Pinar, 1623, p. 20) et par TournerorrT (/nstitutiones, 1719, t. I‘, p- 230), qui les désignent sous les noms suivants : 1° Typha palustris major (= T. latifolia L.); 2 Typha palustris minor (— T. minima HopPre). 3 Typha palustris clava gracili (— T. media Crusrus). En supprimant le 7. minor LoBer, Linné a exagéré la réduction des espèces : d’après sa définition des 7. angusti- folia et T. latifolia (seules espèces admises par lui), dont la distinction est basée uniquement sur la forme des feuilles et l’espacement des épis, certains pieds de T. minima, por- [Es 96 LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS) tant à la fois des épis espacés et des épis contigus, devraient être rangés dans les deux espèces linnéennes. C'est le troisième groupe (7. media Crusius) que je me propose d'étudier en détail. I correspond à la Subiribus B. Schnizleinia du D' KroxrELDb (1889) et comprend, d’après lui, les espèces ou sous-espèces suivantes : 7. anguslifolia et var. 8. Brownii; T. angustala et var. $. leptocarpa; T. aethiopica; T. australis ; T. domingensis; T.javanica; T. Mül- leri; T. elephantina; T. Schimpert. Les longs développements dans lesquels je suis entré, dans le chapitre précédent, pour déterminer la valeur de chaque caractère distinctif, va nous permettre d’examiner très rapidement chacune des espèces ci-dessus, et d’appré- cier si les caractères sur lesquels on les a fondées sont sufli- sants pour justifier leur séparation. és lt dÉS fu à ds OR 2, 4 AL F2 OT i à TYPHA ANGUSTIFOLIA Pr + or | CHAPITRE PREMIER TYPHA ANGUSTIFOLIA (Planche IIT). Synonymes. — 7. angustifolia L. subsp. 1. T. eu-angus- tifoliæ GRAEBNER (1900). Descriptions. — Voir celle du D' KroxrELp, p. 159. SGHNIZLEIN (p. 25) : « Stigmala elongato-lanceolata rufa, bracteæ pilique æque longi, uterque stigmatibus breviores. » D' GRraEBxER (1900), p. 11-13. — Seules différences avec les descriptions précédentes : « Planta... 1-3 m. alta. Folia... 3-10 mm. lata. Spicæ 1-9 cm. remotæ » (pour l’ensemble de lespèce). — Subsp. eu-angustifolia : « Folia inferiora ad vaginam semicylindrica, rarius planiuscula..… Petioli bracteolarum angusti-lineares, bracteolæ apicem versus sensim dilatatæ. » Aire géographique (GRAEBNER). — Æurope (sauf la Grèce). — Asie : uniquement dans le Liban. — Amérique du Nord : États-Unis, jusqu’à la Louisiane et à la Californie vers le Sud. — Manque en Asie (sauf Liban), Afrique, partie britannique de l'Amérique du Nord, Amérique du Sud, Australie et Polynésie (où est la variété Brownti). J'ajouterai, d’après mes notes personnelles : Noms vulgaires, dans les marais de Fos (Bouches-du- Rhône) : Pavie noire, Boutard notr. Description (Planche III. — Æpis peut-être jamais con- tigus. Tête des poils mâles de largeur inférieure à 0,10 mm. en général. Anthères longues de 1,6-3,0 mm., larges de 0,20-0,40 mm. au sommet. Pollen de 16-33", moy. 24-26” de diamètre. Épi femelle brun rougeûtre châtain, n° 53, 58, 78, " 4 98 LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS) 79, 83, 88, rarement 103 et 104, exceptionnellement 108, du Code des couleurs, à surface longuement filamenteuse-pelu- cheuse. Téle des bractéoles ordinairement obtuse, ou aiguë, mais non prolongée en pointe filiforme’, toujours colorée en brun-rouge orangé comme les stigmates ou plus foncée, s’élevant à peu près au même niveau que les poils du gyno- phore; ceux-ci souvent renflés en fuseau (0,2-0,4 mm. de long sur 15-25° de large) vers l'extrémité souvent jaunâtre. Stigmates linéaires, larges de 0,06-0,10(-0,12) mm., dépassant les poils de 0,8-2,0 (moy. 1,2-1,6) mm. feuilles d’un vert franc, plus ou moins clair, jaunâtre, ou foncé, noirâtre, terne surtout en herbier, jamais glauque ni pruiné; brunissant ord' en séchant sur pied; à pointe extrême terminéé en demi-cercle de !{ mm. environ de diamètre, non tout à fait aiguë en général; dépassant souvent de beaucoup le som- met de l’épi mâle. Aire géographique (Planche VII. — Manque en Corse (BriQquer, 1910), et probablement dans les régions côtières du Var (A. Camus, 1910), des Alpes-Maritimes (ex herb. Bur- xar), peut-être aussi dans l'Italie péninsulaire, et en Espa- gne, mais je n'ai vu que très peu d'échantillons des parties non côtières de ces deux pays. Dans les départements français où existe 7. angustala, j'ai noté seulement quatre localités du 7. eu-angustifolia : Banyuls-sur-Mer (Pyr.-Or.) (L. Conizz.)!. — Étang de Ven- dres!; Montpellier (D.C.)!; bords du Lez! (Hérault). — Marais de Fos! (Bouches-du-Rhône). Cette liste est très incomplète, car au début de mes re- cherches je n'inscrivais que les localités du T. angustata pour déterminer son aire d'extension, sans me préoccuper de l’aire du 7, eu-angustifolia, que je croyais bien connue*. 1. Comme je l'ai déjà dit (p. 89), je n'ai jamais observé de bractéole terminée en cœur renversé, forme mentionnée dans le 7. angustifolia par RonrBACu et par le D: KroxrEeLp (« cordato-incisa »), 2, La planche VII (p. 136) montre que les rares stations du T, eu-angustifolia, situées dans la « Zone tempérée à été chaud » de KôüPpex, ne s’éloignent guère de sa limite froide : cette espèce semble donc craindre les températures élevées; elle est remplacée dans les pays chauds par le T. domingensis (sensu amplo).— Voir p. 135. D ET AND TS de etes 1 <" TYPHA ANGUSTATA 09 CHAPITRE II TYPHA ANGUSTATA BORY ET CHAUBARD (1832) Synonymes (GRAEBNER, 1900, p. 14). — 7. media Borx (1832) = T. angustifolia Sisra. et Suiru (1813) et mult. auct. mediterr. et orient. nec L. — 7. æqualis Scnxizreix (1845 — T1. damiatica Eurexs. (1869) — 7. daenatica STEUDEL — T. stenophylla SiNTENIS It. trojan. n° 166, non Fiscu. et Me.; — T. Ehrenbergit Scuur. — D'après M. J. Briquer (Prodr. FT. Corse [19107, p. 643) : « T. angustifolia L. subsp. angus- tata Brio. — T. angustata Bory et Cnaus. (1832)... GEZE in Bull. Soc. bot. Fr., LVII, 87, 88 et 211-216 (1910)... — T. an- gustifolia Var. tenuispicata Des. Rech. fl. Pyr.-Or., II, 245 (1880) — T. angustifolia var. Saulseana LE GraxD in Bull. Soc. bot. rochel., XXII, 19 (1901). » Descriptions. — La description de CHauBarp et Bory DE SaINT- VINCENT (Voir p. 160), qui avaient d’abord pris leur plante pour le 7. media, contient certaines particularités dues à ce que leurs types (que j'ai vus au Muséum de Paris ont été récoltés au printemps, à un état trop jeune. Ils attri- buent à leur plante des feuilles plates, tandis qu’un de leurs échantillons a les feuilles convexes, comme la plupart des autres spécimens de 7. angustata. On trouvera la description du D' KroxreLp, p. 160, celle de DEBEAUX (7. tenuispicata), p. 161, et celle de Le Graxp (7. Saulseana), p. 162. SCHNIZLEIN écrit (1845, p. 25) : Folia 4 lincas lata, duriuscula, glaucescentia; stigmata lanceolata, ferruginea, bracteas æquantia, pilos vix superantia. Inflorescentiæ re- L 7 LES X, - 2 7 PEN 100 LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS) motæ, feminea albo aspersa alutacea, matura pollicem dimidiam crassa, mascula breviore. Passages de Ronrsacu (1869, p. 86) différant des descrip- tions de ScuxiZLeix et du D' KRONFELD : Poils de l'axe mâle brun-rouges, en ruban étroit, simples, acuminés, ou dentés latéralement, parfois même fortement élargis vers le haut avec plusieurs laciniures latérales linéaires... Bractée [— bractéole] (de même forme que dans 7. angustifolia) aussi longue ou un peu plus courte que le stigmate linéaire, tous deux dépassant beaucoup les poils du périgone, blancs, acuminés vers le haut. Cellules de la « Ma- schenschicht » à diamètre toujours plus grand tangentiellement que radialement, à épaississement de la paroi interne atteignant presque le milieu de la cellule, et se prolongeant sur les parois latérales, parfois jusqu’au haut. Fruits quatre ou cinq fois plus longs que larges. GRAEBNER (1900, p. 14) : Fructus plerumque ter vel quinquies crassitudine longiores. Aire géographique (GRAEBNER). — Æurope : Macédoine, Grèce, Iles loniennes, Cyclades, Crète. — Afrique : Cyré- naïque, Égypte de la côte à Khartoum, en amont en Kordo- fan et Sennaar, jusqu’en Abyssinie. — Asie : depuis l'Asie Mineure, l'Arabie et la presqu'ile du Sinaï, par la Perse, la Paphlagonie, le Turkestan, l'Afghanistan et la contrée de l’Altaï d’un côté, et par les Indes de l’autre côté, jusqu'en Mongolie, Chine et Japon. J'ai fait, sur le 7. angustata, beaucoup de recherches que j'ai résumées dans diverses notes, présentées à l’Académie des Sciences (14 février 1910) et à la Société Botanique de France (11 février et 22 avril 1910, 23 juin 1911). En voici les principaux résultats, pour compléter les indi- cations des auteurs précédents. Synonymes. — 7. hispanica GnGr. — T. megastachya GpGr. — T. corsica GpGr. —= T. sardoa GDGr. — T. alge- l'ieNStS GDGR. Noms vulgaires. — Dans les marais de Fos (Bouches-du- TYPHA ANGUSTATA 101 Rhône) : Pavie blanche, Boutard blanc; à Amposta (Espa- gne) : Boba, Boba de bota. Dans ces deux localités, on exploite la petite forme (Pavie, Boba) pour l’empaillage des chaises, et la grande forme (Boutard, Boba de bota) pour la tonnellerie. Description. Épis moins rarement contigus que dans T. angustifolia : À à 2 p. 100 environ; espacés ord' de 5 à 30 mm. Épi mâle ord' plus long que l’épi femelle, ord' inter- rompu par 1 à 3 spathes secondaires plus ou moins marces- centes, qui laissent sur l’axe, en se détachant, des traces nettement visibles, après la chute des étamines, sous forme de bourrelets. — Téte des poils de l’épi mâle le plus sou- vent élargie (de 0,10 à 0,30 mm. et quelquefois davantage. laciniée, c’est-à-dire ramifiée en pointes plus ou moins nom- breuses, finement aiguës, et en général recourbées. — A7- ? D D thères longues de 1,8-2,6 mm., larges de 0,24-0,36 mm. au sommet. — Pollen de 16-31", moy. 22-26" de diamètre. Épi femelle de couleur fauve, café-au-lait plus où moins clair, « couleur de cuir saupoudré de blanc » (SCHNIZLEIN), à la fin; de teinte plus claire au début de la saison, correspon- dant aux n° 127, 132, 137 et jusqu’à 142; puis 128, 113, 108, 103 et même 104 du Code des couleurs; à la fin, il s’éclaireit légèrement de nouveau; il reste toujours dans les séries de l’'orangé ou du 5° orangé de CHEVREUL, qui tire sur le jaune; sa surface forme comme un velours très fin presque ras et écrasé, feutré; son diamètre atteint ord' 15-20-25) mm. à maturité. — Tête des bractéoles à sommet toujours aigu, très souvent rétréci brusquement en une longue pointe termi- nale fliforme, plus ou moins flexueuse, pouvant atteindre 0,5 mm. de long sur 0,02-0,03 mm. de large seulement; vue au microscope, dans l’eau, l’alcool ou la glycérine, parait incolore, grise ou noire, non teintée de brun-rouge, rare- ment teintée de fauve clair extrêmement pâle, ou avec quel- ques gouttes oléo-résineuses jaunes; large de 0,06-0,20 (-0,30 et même exceptionnellement -0,40) mm.; ord' nette- ment distincte du pédicule fin (0,01-0,04 mm.); dépassant eh 4 TOURS 102 LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS) souvent entièrement les poils du gynophore, s'élevant au- dessus d’eux de 0,2-0,4(-0,6) mm., presque autant que les stigmates. — Poils du gynophore à pédicule large de 6-13”, blancs ou roussâtre clair, souvent renflés en fuseau (0,2- 0,4 mm. de long sur 15-25° de large) vers l’extrémité quel- quefois jaunâtre très pâle. — S/igmales linéaires ou lon- guement linéaires-lancéolés, larges de 0,04-0,09/-0,1) mm., souvent recourbés en forme de faucille; plus ou moins cré- nelés sur le dos; de teinte rouille; dépassant les poils de 0,3-0,6-0,8, exe. -1,0) mm.; ord' nettement distincts du style très fin (0,02-0,04 mm.). — Fruits : (0,6-)0,8-1,2 mm. de long, sur 0,2-0,4 mm. de large, 2,5-5 fois plus longs que larges. — Protubérances hautes de 0,5-0,8(-1,1) mm., larges de 0,2- 0,4(-0,55) mm. à la base, 0,15-0,30 mm. au sommet. Feuilles des tiges florifères larges de 4-10(-12) mm., con- vexes ou légèrement carénées (vers la base) du côté externe, planes ou un peu concaves du côté interne, souvent demi- cylindriques ou presque trigones (à angle dorsal très obtus) vers le bas du limbe; dépassant peu (ord' de 15 cm. en moyenne), ou même pas, le sommet de l’épi mäle; plus ou moins glauques (vert-gris pruiné), quelquefois presque blan- ches, à l’état frais (d’où les noms de Pavie blanche, Boutard blanc), conservant en herbier une teinte grise blanchitre, bordées d'un fin liséré (0,5 mm. environ) fauve; devenant fauve clair blanchâtre, et non brun noirâtre, en séchant sur pied ou dans l'air sec, surtout au soleil; à pointe extrême souvent terminée en ogive, formant un angle de 60°-90° tout au plus, rarement en demi-cercle. Cette espèce présente, en plusieurs localités (Fos, Nyons, Amposta), deux formes, qui ne diffèrent que par leurs dimen- sions : la petite, appelée Pavie blanche à Fos, Boba à Am- posta, à 1,50-2 m. de haut, 8-15 mm. de diamètre à la base à l’état sec; la grande, appelée Boutard blanc à Fos, Boba de bota à Amposta, a 2,50-3 m. (et plus) de haut, 20-30 mm. à la base. On pourrait nommer ces deux sous-variétés : L° Typha angustata s.-Var. major(— Boutard blanc de Fos); 2° Typha angustata s.-var. minor (— Pavie blanche de Fos). TYPHA ANGUSTATA 103 Floraison : juin-juillet en Grèce, fin juillet-août dans les Bouches-du-Rhône ; plus tardive, à climat égal, que celle des T. angustifolia et latifolia : cultivés en pots près de Tou- louse, au Pin-Balma (alt. 150 m., temp. moy. des années 1909 et 1910 : 11°; du mois de juillet, 18°,7 en 1909, 17°,5 en 1910, dont l'été fut exceptionnellement froid); les 7. angustata y ont fleuri du 15 juillet au 15 août, 3 à 6 semaines plus tard (suivant les pousses) que les 7. angustifolia et T. latifolia cultivés à côté dans les mêmes conditions. Aire géographique. — D'après mes seules observations d'herbiers (sauf indication contraire) pour compléter les données du D' GrarBxer. Les noms entre parenthèses sont ceux des collecteurs. FRANCE CONTINENTALE. — Pyr.-Or. : Perpignan (O0. DE- BEAUX ‘); le Boulou (Lorer); Banyuls, Argelès-sur-Mer (Co- NILL). — Aude : Narbonne (ne Lorr); Ile Sainte-Lucie® (Fr. SENNEN, E. GRANIÉ). — Hérault : Montpellier (Dezire, H. Lo- RET, E. Virou); Palavas (Duvar-Jouve); les Onglous, Maurin (BaRRANDON). — Bouches-du-Rhône : environs d'Aix (Escanp ; marais de Fos (GÈZE, ICARDENT). — Var : Toulon, marais de la Garde (AzBerT); Californie (BarLa); et, d’après M'° A. Ca- MUs (Notulæ Syst. LEecoMTE, Herb. Mus. Par., t. I*, n° 9 [nov. 1910}, p. 271), Saint-Tropez : à Bertaud (bord de la rivière des Tortues), à Gassin, à Ramatuelle, près du cap Camarat, aux Cannebiers, et probablement toutes les localités de 7. angus- tifolia signalées sur le littoral du Var. — Alpes-Maritimes : Antibes (Taurer, BasrreRt, BurxaT, CavizziEer); embouchure 1. DEBEAUX, dans l'herbier duquel j'ai pu, grâce à l’amabilité de son fils, vérifier l'identité de son T!, angustifolia var. tenuispicata avec le T. angustata, avait déjà signalé, en 1894 (Voir p. 161), la présence de sa plante en Corse (Bastia), en Algérie (où il la croyait assez commune, d’après une note manuscrite de son herbier), et à Pise en Italie (Savr). 2. Le T. angustata constitue probablement la majeure partie, peut-être la totalité, des Typha bractéolés de l'ile Sainte-Lucie, d’après un passage de la note du Dr Grr- LOT relative au T. stenophylla (Bull. Soc. bot. de Fr. [1904], p. 198) : « Cette élégante espèce [T. stenophylla], qui croît au voisinage du 7ypha angustifolia L., s'en dis- tingue, de prime abord, par ses moindres proportions et sa coloration d'un vert gai et non glaucescente. Elle en diffère, en outre..., par ses carpelles d'un vert olivacé, et non d’un jaune brun... » Or ces deux caractères, glaucescence des feuilles, cou- leur jaune-brun des carpelles, ne s'appliquent pas, le premier surtout, au T, eu- angustifolia, mais seulement au T. angustata. 104 LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS) du Var (GrEemLr, CaviLziEer); Puget-Théniers, Saint-Martin- du-Var (Burxar); Annot (REVERCHON). — Drôme : Nyons, Mirabel (pe SAuLsEs-LARIVIÈRE)!. EUROPE OCCIDENTALE. — Péninsule Ibérique : Coïmbra : Ademia (valla do norte) (A. Mozrer, Fl. Lus. exs., n° 1184); Silan (Algarves) (p’EscayrAc, n° 189); Algeciras (REVERCHON); Cadix (MoxxarDp, Herb. Fauch, n° 464); Valence : Albufera (GEZE); Amposta (bouches de l’Ebre) (GÈzE); Logroño (Gax- DOGER : 7. hispanica GrGr.); Catalogne : Castelldefels, bords du Ter à San Hipolito, Cabanas, Can Tunis, près Barcelone (FR. SENNEN). lialie : Pise (Savz, in Bizzor, F1. Gall. et Germ. exs., n° 2943); Verone (Gourax); Cervino, près Vérone; Sermione, sur le lac de Garde (Rico); Albenga (Ligurie occ.) (Burnar, BriQuer, CAVILLIER). Corse : cap Corse (BurNaT, BriQueT, CAVILLIER, Foucaup); Bastia (BERNARD), étang salé de Biguglia (DEBEAUX : 7. corsica GpGr.); bords du Tavignano entre Corté et Sermano (Bur- NAT, BRIQUET, etc.); Ajaccio : la Caldaniccia (G. LE GRAND); Bonifacio (Krazik); et, d’après M. Briquer (/oco cit.), toutes les localités indiquées en Corse pour T7. angustifolia : ne s’y élève qu’à 400 m. d’alt., tandis que 7. latifolia y atteint 900 m. Sardaigne : Santa-Teresa Gallura p. Tempio (REVERCHON, DATE sardon GDER À Baléares : Majorque : Valdemora (KNocne). Sicile : Cattanigetta (Giovanni, PL. sic. exs., n° 350). Climat. — Le 7. angustata ne semble pas s’écarter de la région de l’Olivier, en Europe du moins. Dans mes planta- tions du Pin-Balma, situé à peu de distance de cette région (une quarantaine de kilomètres à peine), les fruits atteignent très rarement une maturité complète. Mais avec l’Olivier, le 1. Dans ma 2€ note à la Soc. Bot. de Fr. (1910, p. 214), j'ai indiqué aussi Grenoble (Isère). Une enquête approfondie, faite sur place, dans 7 herbiers et auprès des botanistes locaux, notamment de l’aimable M. J. OFFNER, m'a persuadé que 7. angus- tata n'y existe pas; le spécimen que j'en ai vu avait été sans doute l'objet d'une con- fusion d'étiquettes, DEPART ET EP TT POUR UE TYPHA ANGUSTATA 105 T. angustala pénètre assez profondément dans les massifs montagneux des Pyrénées (Le Boulou) ou des Alpes (Nyons, Puget-Théniers, Annot,. Quand j'ai commencé à étudier la Pavie blanche et le Bou- tard blanc des marais de Fos, à la seconde année de culture en pots (la première année aucune tige n’avait fleuri), la œlaucescence des feuilles, le faible espacement des épis mâle et femelle, la surface presque rase de l’épi femelle, la lon- œueur des protubérances de l’axe, intermédiaire entre celles du 7. angustifolia et du 7. latifolia, tous ces caractères m'avaient fait penser d’abord au 7. glauca Gonrox (1843), hybride 7. latifolia ee Prrsssessstess dd. = Tyupha clephantina - Feutlles (2) (à a V À \ ; | | 6 Î 3 à « 4! 41: felien fi9) Tôtes 4e poils du gynophore(124) Tétes de Bractéoies(£] Frurt(29) Typh d Minima CS RS CE : n 3 mn ] [5 13 15 EL d.5,Sêce ad met del B=Bractéole CzCarpocie S=itigmate 128 PL. VI. TYPHA SANS BRACTÉOLES ® ® © OL one 5 Pollen en tetrades + Re roties et Shuttleworthii (12) | f { | | À UN ||) | 4 (| { | \ {|| | { | | || | | || || \ TRE [ \ | | | n | \ l | | HE | (nn REX | | à 138} SU H L LE LE IE Fleurse Rate 12) Stigmabtes (1e) Carpodiasterd ff anormale 13 (12) Froïuberanes(22) Poilz (459) Typha latdfolss Fig 1-14. ‘a | | | | one out 1 À i LE) 2 ar 1 Las Puis) Fleurs femelles(12) Poilp( feul#43) Peïlen(129) louis du punophore(20s) Stigmates ef poils éu Sunepsore (12) Typha Shuttleworthit Typhs ortentales Presl = Tjaponres Mequel 44 mi ile ( (& fie 18.52 Fleur (15) Typha capensis Rohrb. var f Hilde braudtti Kronfeld b Pollen (ze) Poils S | || 3+ 3} LE] 43 “: Feïlen (12) Pal mite(se) SEmdtes et poils du LE Lee @) Carpedie tt pas (Le) Fruité9) gl simarur 29 Typha Laxmanne Lepachin = Typha ttenophuylla Féscher et Mayer. °. TT cr] [Tr LD [y r] 7 20m el « J.5 Gêre ad nat, del 128 PF € 2 CLEF DES ESPÈCES ISSUES DU TYPHA MEDIA (CLUSIUS) 129 TABLEAU, X TYPHA MEDIA CLUSIUS (1583) Nouveau groupement des espèces comprises dans le 7. media Cru- SIUS (présentant à la fois des poils dans l'épi mâle, et des bractéoles dans l'épi femelle), 1 «&. Pollen à grains groupés en tétrades : T. elephantina. l . Pollen simple : 2. 2 4. Sügmate linéaire-lancéolé, ou lancéolé, large (sou- 2 D. CS | 1) 2x “) vent plus de 0,10 mm.), bractéoles à tête linéaire étroite ord'<<0,06 mm.) : T. Brownii et T. Mulleri. Slüigmate linéaire étroit (ord' 0,10 min.), bractéoles dépassant ord' 0,06 mm. de large : Re a. Bractéole à tête de la couleur des stigmates, et à peu près de la même longueur que les poils du gyno- phore. Poils mâles simples ou bifurqués, peu dilatés au sommet (ord' 0,10 min.) : T. eu-angustifolia. b. Bractéole à tête incolore, grise ou noire, non de la couleur des stigmates: dépassant nettement les poils du gynophore. Poils mâles souvent très dilatés au sommet (=>0,10 mm.), rameux laciniés : T. domingensis (sensu amplo, incl. 7. angustata, austra- lis, Javanica). 'M =; 130 LE TYPHA MEDIA (CLUSIUS) Pour compléter le tableau précédent, voici une clef de détermination des autres espèces de Typha, basée surtout sur. les caractères micros- copiques Voir les planches V'et VI). TABLEAU XI La. Axe de l’épi mâle dépourvu de poils. Pollen en tétrades. Fleurs femelles munies de bractéoles (ord' étroi- tes) et de poils terminés le plus souvent en tête d’épingle : 2. 2 «a. Feuilles des tiges florifères réduites à la gaine, à limbe nul ou rudimentaire : T. minima Fuxx in Hoppe. 2 b. Feuilles des tiges florifères à limbe développé : T. gracilis JorpaN"*. 1 b. Axe de l’épi mâle muni de poils. Fleurs femelles sans bractéoles : 3. 3 a. Épi mâle ord' au moins 2 fois plus long que l’épi femelle éloigné d'au moins 2 cm. Pollen simple, gros : 7. stenophylla Fiscner et MEYER — T. Laxmanni LEPECHIN. 3 b. Épi mâle plus courtou peu plus long que l’épi femelle, distant de moins de ! em. en général : 4. 4 a. Stigmate dépassant les poils du gynophore : T. latifolia L. 5 a. Pollen en tétrades : Subsp. 1. T. eu-latifolia GRAEBNER. 5 b. Pollen simple ou en tétrades : Subsp. 2. T. capensis RonrBAcn?. b. Stigmate ne dépassant pas les poils du gynophore : T. Shuttleworthii Kocn et SONDER. G «. Pollen en tétrades : T. Shuttleworthii Kocrret Sox. G b. Pollen simple : T. japonica Miquer — T. orientalis PRESL. RS 1. T. gracilis Jorp. est probablement une forme saisonnière du 7. minima (L&w, 1906). 2. Sous-espèce encore mal connue. TA Le Cod GR SALE es in PE à es | 7 1 TROISIÈME PARTIE LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. (SENSU AMPLO) (Planche IV) Anciennes espèces réunies sous ce nom : 7. domingensis Pers. (sensu stricto); 7. angustata Borx et Cnaus.; 7. aus- tralis Scnum. et THoxx. (excl. 7, æquinoctialis probable- ment); 7. Javanica SCHNIZL. Synonymes. ci-dessus. Voir p. 99, 111,115, 119, ceux des espèces Description. — Planta sæpius robusta, 12-40 dm. alta. — Spica mascula et feminea remotæ, rarius contiguæ ; mascula sæpius longior, s&pè 1-2{-3) spathis supernumerariis plus mi- nüusve marcescentibus interrupta; spatium à floribus liberum (0-5-30(-60) mm. latum. — Axis spicæ masc. pilis fasciatis rufo-brunneis, apicem versüs dilatatis (0,10-0,30 mm..), ramo- sis (rarius simplicibus), ramulis incurvatis, hamiformibus præditis, instructus; flores 1-5-andri, plerumque triandri; antheræ 1,8-3,2 mm. longæ, in summo 0,2-0,4 mm. latæ; pollen simplex, grana (16-22-26(-31)* in diam. — Spica fem. pallidè brunnea, alutacea, n. 103, 10%, 107, 108, 113, 127, 128, 132, 137, 142, Cod. Col. (Kzixexsiecx, 1908). Flos fem. suffultus bracteola fasciata, apicem versus dilatata, non colorata, vel cinerea, semper discolore stigmati, acutè spa- thulata, frequenter subito apiculata longissimè (apiculum flexuosum, filiforme, ad 0,5 mm. longum, 0,02-0,03 mm. la- tum), 0,06-0,20(-0,30 ad 0,40) mm. lata, pilos gynophori longè superante (0,2-0,4(-0,6) mm.); pili florum fem. sub apice sæpè incrassati fusiformes (0,2-0,4><0,015-0,026 mm.) aliquandd 132 LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. (SENSU AMPLO) brunneoli, bracteola stigmateque breviores; stigma rufum vel ferrugineum, lineare vel longè lanceolato-lineare, 0,04- 0,09(-0,1) mm. latum, sæpè falculiformis dorso crenulato, pilos superans (0,3-0,8[-1,0] mm.); germen fusiforme. Fruc- tus elongatus vel brevis, 0,8-1,2 mm. longus, 0,2-0,4 mm. latus. Pedicelli (— protuberantiæ ENp11CHER) gradati, ad 1 mm. long. Folia caulium floriferorum laminata, sæpè glaucescentia; laminæ lineares 4-20 mm. latæ, ad vaginam exterius planæ vel planiusculæ, sæpius convexæ vel obtusi-angulatæ, inte- rius planæ, sæpiùs concavæ; complanatæ, sæpius semicylin- dricæ, vel obtusitriquetræ, vel canaliculatæ ; inflorescentiam æquantes vel sæpiùs superantes. Le T. eu-angustifolia (p. 97), espèce la plus voisine, se dis- tingue aisément du 7. domingensis (sensu amplo) par les caractères suivants : 1° Poils de l'axe de l’épi »#4le simples ou quelquefois bi- fides, peu ou pas dilatés vers le sommet (ord' 0,10 mm. de large). 2° Epi femelle plus foncé, brun-rougeûtre (teintes domi- nantes du Code des couleurs : 53, 58, 78, 83, 88), à surface longuement filamenteuse ou pelucheuse, et non presque rase. 3° Tête des bractéoles (observées au microscope dans l’eau, l'alcool, ou la glycérine) de même couleur que le stigmate, brun-orange, ou plus foncée, mais non incolore ni grise; arrondie ou aigüe, mais non brusquement rétrécie en une longue pointe filiforme; ne dépassant ordinairement pas les poils du gynophore. 4° Stigmates dépassant longuement (1-3 mm.) les poils du gynophore. 5° Protubérances de l'axe de l’épi femelle n'atteignant presque jamais 0,6 mm. de long. 6° Feuilles vertes, non glauques. Variétés. — Comme nous l'avons vu, le 7. domingensis comprend les variétés suivantes, dont nous avons déjà énu= méré les caractères : AIRE GÉOGRAPHIQUE. — CLIMAT 133 1. Var. . eu-domingensis — T. domingensis Pers. (sensu stricto). 2: Var. 8. australis = T. australis Scaux. et THONN. — T° angustala BorY et Cnaus. 3, Var. y. javanica. — T. javanica SCHNIZLEIN. Les variétés +. et 8. présentent chacune deux sous-variétés, major et minor. Aire géographique (Planche VII. — Le T7. domingensis (sensu amplo) occupe toutes les contrées du globe à climats tropical et subtropical (en y comprenant le climat médi- terranéen, comme le fait M. pe MarToNxE dans son 77aité de géographie physique, 1909), à l'exception peut-être de certaines parties de l'Océanie (Australie, Nouvelle-Zé- lande, Nouvelle-Guinée, etc.), où se trouvent les 7. Brow- nit, Mullert et autres espèces à caractères et affinités encore mal définis. Sur cette vaste surface, les 3 variétés du 7. domingensis sont localisées de la manière suivante : Var. :. eu-domingensis : Amérique. Var. 8. australis : Ancien continent. Var. +. javanica : Iles de l'Océan Indien et du Pacifique. La planche VII (p. 136) indique seulement les localités d’où proviennent des spécimens de 7. domingensis et de T. eu-angustifolia que j'ai observés moi-même, dans les her- biers ou sur pied. Climat. — Le 7. domingensis a besoin, pour mürir ses fruits, d’une température plus élevée en été que 7. angus- tifolia et T. latifolia; il s'’avance beaucoup moins vers le Nord, monte moins haut sur les montagnes (en Corse par exemple, où il ne dépasse pas 400 m. d'altitude, tandis que l'. latifolia atteint 500 m., d'après M. J. Briquer). Il ne sem- ble pas exister, en Europe, en dehors de la région de l'Oli- vier; en France notamment, le Boulou (Pyr.-Or.), Nyons (Drôme), Puget-Théniers, Annot (Alpes-Maritimes), d’où j'ai vu des échantillons de 7. australis, sont des localités où la limite de l’Olivier pénètre profondément au milieu des 134 LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. (SENSU AMPLO) régions montagneuses. (Voir les cartes de MM. Duraxp et FLAHAULT, in Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXIII [1886]; de M. FLAHAULT in Flore Cosre, t. I‘; de M. R. BzLancarp, in La Géographie du 15 oct. 1910.) D'autre part, le 7. domingensis paraît craindre une trop grande chaleur. Il n'existe probablement pas (d’après les étiquettes que j'ai notées) dans les contrées torrides, telles que le centre de l'Afrique, de l'Arabie, de la Perse, de l'A- mérique du Sud, de l'Australie, le N.-W. du Mexique, etc., où les températures moyennes mensuelles de juillet ou de janvier (suivant l'hémisphère) atteignent ou dépassent 34-36°, d’après l'Atlas météorologique de Haxx. Dans les régions équatoriales ou tropicales, ce Typha se trouve au bord de la mer, dont le voisinage uniformise la tempéra- ture, ou bien dans des massifs montagneux très élevés (Abys- sinie, Mexique, par exemple). Les étiquettes de ScniMPEr (en Abyssinie) sont très instructives à cet égard; M. Léon Di- GUET, explorateur, en me donnant des détails très précis sur l'exploitation industrielle des Typha domingensis sur les bords du lac de Chapala (Mexique), à 1.500 m. d’altitude, me faisait remarquer que le climat y est tempéré, analogue à celui de la Provence. Aucune des localités où prospère cette espèce n’a proba- blement, d’après mes recherches, une température moyenne mensuelle supérieure à 28°, peut-être même à 26°, et vrai- semblablement jamais de température extrême momen- tanée. Comme les autres espèces, le 7. domingensis peut résister en hiver à des froids rigoureux : toutes les plantes palustres à peu près ont cette propriété, car leurs racines ou rhizomes, seules parties vivantes en hiver, plongent à d'assez grandes profondeurs dans la vase pour que celle-ci, protégée par la couche de glace de la surface du marais, ne se refroidisse jamais trop. M. Lurz, le dévoué secrétaire général de la Société Bota- nique de France, a vérifié ce fait l'hiver dernier (1910-1911) CLIMAT 135 sur des pieds de 7. australis transplantés des marais de Fos dans le bassin de l'École supérieure de Pharmacie de Paris : bien qu'une épaisse couche de glace ait persisté un certain temps à la surface du bassin, les plantes ont repoussé au printemps avec une grande vigueur. Cette remarque permet d'expliquer l’existence du 7. do- mingensis (var. 8. australis) sur les bords du lac Kirghiz-Nor (leg. Poranix, 1879), situé à 49° de latitude et à environ 1.000 m. d'altitude dans la Mongolie septentrionale. D’après Hanx', dans la localité d'Urga (lat. 48°, alt. 1.150 m.), peu éloignée de Kirghiz-Nor, la température annuelle est — 2°,2; celle du mois de janvier, —26°,6; mais celle de juillet, + 17°,4, avec une nébulosité très faible, ce qui favorise l’action des rayons solaires. Dans la carte de la planche VIT, où j'ai indi- qué par un trait plein la limite froide de la « Zone tempérée à été chaud » de KôPpex? (in DruDE *) qui comprend le climat méditerranéen, on voit que celte station de 7. domingensis est précisément dans une inflexion de cette ligne vers le Nord. D'ailleurs, comme le montre encore la carte, aucune station de 7. domingensis n'est du côté froid de la même limite; la « Zone tempérée à été tempéré et à hiver froid » de Koppex, dans laquelle se trouve la France non méditer- ranéenne, est donc trop froide pour cette espèce ; elle peut y vivre, mais n’y muürit pas régulièrement ses fruits, d'après 1. Hanx (J.). — Handbuch der Klimatologie, 2e éd. (Stuttgart, 1897), €. IT, p. 249. 2. Kôüppex. — Die Wärmezonen der Erde nach der Dauer der heissen, gemässigten und kalten Zeit und nach der Wirkung der Wärme auf die organische Welt betrach- tet (Meteorol. Zeitschrift, 1884, t. II, p. 215, avec carte). M. Kôüppex distingue, de part et d'autre de l'équateur, 7 zones thermiques, d'après les températures moyennes mensuelles : 1° Zone tropicale : tous les mois ont une température moyenne d'au moins 20°. 2° Zone subtropicale : 1 à 8 mois de température moyenne inférieure à 20°. 3°-5° Zones tempérées : plus de 8 mois au-dessous de 200, au moins 4 mois dé- passent 100. 3° Zone constamment tempérée : tous les mois ont une température comprise entre 10° et 20». &° Zone tempérée à été chaud : 1 mois au moins atteint 22°, tous dépassent 10°. os Zone tempérée à été tempéré et à hiver froid : 1 mois au moins ne dépasse pas 109, tous restent au-dessous de 22°, 6° Zone froide : 1 à 4 mois atteignent 100, les autres restent au-dessous de 100, 7° Zone polaire : tous les mois restent au-dessous de 10°. 3. DRUDE (O.). — Manuel de géographie botanique. Trad. G. PorrauLT (Paris, 1597), carte IV et p. 59-64. 136 LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. (SENSU AMPLO) l'observation de mes cultures (voir p. 104); elle y est rem- placée par le 7. eu-angustifolia; celui-ci (nous l'avons dit p. 9%) est rare dans la « Zone tempérée à été chaud », et il ne s'y éloigne jamais beaucoup du bord de la zone précé- dente. Ces considérations sur le climat ont une grande utilité pratique, car elles permettent de prévoir dans quelles ré- gions l’acclimatation des espèces avantageuses à exploiter aura le plus de chances de réussir. (uaazav,t UV SHIAUASAO SUMIAUAN,A SNOTTIILNVHON SAT SHIMAV,A INTNANDINN) DA4AY NOILVTAM HAAT LA (O'TANY NASNAS) SISNAONINOG ‘EL ANG LA VITOAILSANNV-NA VIIAXL NA SAMIY LVINITO AT — frui) puiey) 232 plx42du3] jeaudL) np #04 271 Étmaee me cn de af re = 74 FA A PE PORT fa QUATRIÈME PARTIE LES TYPHA EXPLOITÉS DANS LES MARAIS DE FOS (BOUCHES-DU-RHONE) Utilisation. — On exploite dans les marais de Fos des Wus- settes dont on distingue sept variétés : trois Pavies (blanche, rousse, notre), dont les feuilles servent à l’empaillage des chaises communes; trois Houtards (blanc, roux, notr), dont les feuilles et les tiges sont utilisées pour garnir les joints des douves de tonneaux, et enfin le Pavel. Ce dernier sert à faire des astières et castelets, engins de pêche consti- tués par des roseaux reliés entre eux, cousus en quelque sorte, avec des Pavels : on dispose ces espèces de cloisons sur les points de passage des poissons, pour les arrêter ou les prendre, et les noms de l'engin diffèrent suivant les dis- positions adoptées. Les variétés les plus appréciées sont la Pavie blanche (18 à 20 fr. les 100 k. secs) et le Boutard blanc (15 à 18 fr.); la Pavie rousse vaut seulement 10 à 15 fr., etle Boutard roux, 8 à 10 fr. Quant à la Pavie notre et au Boutard noir, on ne les récolte que les années où les variétés précédentes font défaut. IL était donc très important, au point de vue pratique, d’i- dentifier chacune de ces sept formes et de déterminer leurs exigences culturales, pour augmenter et régulariser leur production et pouvoir, au besoin, la transporter dans d’autres révions. Cette recherche, je l'ai dit au début, m'a entrainé à faire la longue étude qui précède. Identification. — L'observation suivie des phases de la végétation des Masseltes de Fos cultivées en pots au Pin- Balma (près Toulouse), pendant 3 ans, et l’examen microsco- 138 LES TYPHA EXPLOITÉS DANS LES MARAIS DE FOS pique de beaucoup d’autres échantillons, m'ont amené à les rapporter aux espèces suivantes : l° La Pavie blanche est le Typha domingensis PErs., var. 5. australis, s.-var. minor '; 2° Le Boutard blanc est le T. domingensis Pers., var. $. aus- tralis, S.-var. major ; 9° La Pavie notre, le Boutard noir et le Pavel sont des formes plus ou moins développées du 7. angustifolia L., subsp. 1. eu-angustifolia GRAEBNER (1900) ; 4° Enfin, sous les noms de Pavie rousse et de Boutard roux, on désigne des plantes assez variables : tantôt des Pavies blanches et Boutards blancs plus ou moins détério- rés par les gelées, la rouille, les insectes, etc., tantôt des hybrides, T. angustifolia < domingensis, dans lesquels j'ai observé toutes les transitions entre les deux parents. IL est possible que les hybrides 7. angustifolia < angustifolia Ficerr (1890) — T. glauca Goprox (1843). . Shuttleworthii >< angustifolia Haussknecar (1888) — 7. bava- rica GR. +] 1 ESPÈCES FOSSILES T. Ungeri Srur (1867) — Culmites anomalus BRoNGNIARD — 7T'yphaeo- lopium lacustre UNGER (1845). T. gigantea UxGer (1870) — 7’. Kerneri Kr. (Trias). T. latissima A. Braux (1855). 21 DUPONT. — OBSERVATIONS SUR LE TYPHA 157 Il. — OBSERVATIONS SUR LE TYPHA PAR M. DUPONT MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS [Annales des Sciences Naturelles, Seconde série, t, I*", Botanique, Paris, 1834, p. 57-60.] Le tome I°° des Archives de botanique contient (p.193, pl. IIT) une des- cription détaillée, avec figures, du Typha latifolia, ouvrage posthume de CLAUDE RICHARD. Ayant moi-même, il y a plusieurs années, examiné et décrit, pour ma propre instruction, les organes de la fructification de cette plante, j'ai été naturellement porté à revoir ma description et à la comparer avec celle de cet excellent observateur. J’ai vu avec satisfaction qu'elles s'accordaient presque entièrement ensemble... Mais j'ai été frappé de ne trouver, dans la description de notre auteur, aucune indication de l'existence d’une autre partie assez remarquable dont la mienne faisait mention... [Axe.] Au sujet de l'axe ou réceptacle florifère, la description indique que la portion de cet axe qui porte les fleurs femelles est beaucoup plus grosse que celle qui sert de support aux fleurs mâles : ce qui est exact; mais elle ne dit pas que ces deux parties ont une forme diffé- rente; au contraire, les figures a, d, représentent la coupe transversale de l’une et de l’autre comme circulaire, et leur attribuent ainsi à cha- cune une forme cylindrique. Cependant il n'y a que l’axe des fleurs femelles qui présente cette forme; celui des fleurs mâles est très com- primé, et sa coupe oblongue-linéaire. [Poils.] Les longs poils soyeux qui garnissent la partie inférieure des pédicelles des fleurs femelles sont représentés (fig. G, H) comme se terminant par une partie élargie de forme lancéolée, tandis qu'ils sont réellement capillaires dans toute leur étendue. On peut croire... à une inadvertance.. du dessinateur... Toutefois je ne serais pas éloigné de penser que l'erreur fût due à ce qu'on aurait pris pour types des figures G, H, les fleurs de Typha angustifolia, que l’auteur paraît porté à regarder, quoique avec doute, comme ne formant qu’une même espèce avec le latifolia. Ces fleurs; en effet, lorsqu'on les examine en masse, réunies sur l'axe ou bien en faisceaux détachés, offrent au premier aspect une apparence qui peut tromper l'observateur et lui faire croire à l'existence de poils élargis ou renflés au sommet, apparence due à la présence d’un organe propre au Typha angustifolia, et que je fais con- naître ci-après. (Fleurs imparfaites.] L'omission que j'ai annoncée dans la des- 158 ANNEXES cription de Ricnarp est relative à des fleurs imparfaites, entremélées avec des fleurs fertiles, et qu'il n'a pas aperçues. Ces fleurs imparfaites sont beaucoup moins nombreuses que les autres, et entièrement cachées entre elles; circonstances qui peuvent expliquer comment elles ont échappé à son observation. Le pédicelle qui leur sert de support est semblable à celui des fleurs parfaites, et garni comme lui de longs poils; mais au lieu de porter, comme dans ces dernières, un ovaire fusiforme fertile, surmonté d’un style et d’un long stigmate, il se termine par un corps charnu, en forme de massue tronquée, ordinairement mutique, quelquefois mucronée, figurant assez bien une urne de mousse. Ce corps est évidemment une ébauche imparfaite de pistil. Telles sont les rectifications et l'addition que j'ai trouvé devoir être faites à la description du 7 Typha latifolia. [T. angustifolia.] J'ai aussi examiné les fleurs du Typha angustifolia, dont il n’est pas question dans le travail de RicHarp. Elles m'ont offert la même organisation et les mêmes formes que celles du latifolia, à l'ex- ception du stigmate, qui est linéaire, longuement subulé, au lieu d’être élargi en Mie de languette, comme He cette dernière espèce !. (Paléoles.| Mais j y ai trouvé de plus, et indépendamment des fleurs imparfaites, communes aux deux espèces, un organe particulier qui n'existe pas dans le /atifolia, où je l'ai cherché avec le plus grand soin; ce sont de longues paléoles linéaires, très grèles, élargies au sommet en spatule, entremélées avec les fleurs, soit fertiles, soit impar- faites, et paraissant aussi nombreuses qu'elles, sans toutefois que j'aie pu m'assurer bien positivement s'il y en avait une spécialement affectée à chaque fleur; elles prennent naissance, soit immédiatement sur l'axe florifère, soit à la partie tout à fait inférieure des pédicelles?, dont elles se détachent presque toujours lorsqu'on détache les fleurs ; leur partie spatulée, qui s'élève à peu près au niveau des poils pédicellaires, et qui est colorée comme les stigmates, les fait reconnaître facilement. Ces paléoles ne sont pas, comme on pourrait d’abord être porté à le croire, des fleurs imparfaites d’une autre forme que celles qui sont terminées en massue, et dont elles seraient une simple modification. En effet, la portion linéaire qui en représenterait le pédicelle est tout à fait nue et dépourvue des longs poils qui garnissent celui-ci, et ne saurait, par conséquent, lui être assimilée. D'ailleurs les paléoles ne sont pas, comme les fleurs imparfaites proprement dites, disséminées en petit nombre, sans ordre, et en quelque sorte au hasard, entre les fleurs fer- tiles; elles sont, au contraire, distribuées à peu près également dans toute l'étendue de l’épi. Ces parties, d'après leur forme et leur posi- tion, me paraissent devoir être regardées comme des bractées accom- pagnant les fleurs. [Distinction des deux espèces.] J'ai remarqué plus haut que l’auteur 1. [Cette observation n'avait jamais été faite encore, d'après le D° KRoNFELD.] 2. [Nos gynophores.] ne LA = TYPHA ANGUSTIFOLIA 159 de la description du Typha latifolia [Racnarp] avait émis le doute que le Typha angustifolia formât une espèce distincte, et que ces deux plantes ne dussent pas être considérées plutôt comme des variétés d’une seule et même espèce. Elles se distinguaient déjà cependant par un ensemble de caractères qui semblait devoir suffire à constituer deux espèces, savoir : la différence de largeur proportionnelle des feuilles, la contiguité ou le plus ou moins d'éloignement des deux épis, mâle et femelle ; la forme différente des stigmates, la différence de grosseur et celle de couleur {ce sont les stigmates flétris et très rapprochés qui constituent seuls la couleur de ces épis) des épis fructifères (noirâtres et plus gros dans 7. latifolia, d'un roux fauve dans l’angustifolia). A ces caractères différentiels, on pourra maintenant en ajouter deux au- ires plus importants, et qui ne pourront plus laisser de doute sur la distinction des deux espèces, savoir : 1° la forme différente des grains de pollen‘, reconnue par M. Dexice; 2° l'existence ou l'absence des pailleues que je viens de faire connaître. III. — TYPHA ANGUSTIFOLIA L. DESCRIPTION DU D KRONFELD: (p. 151) « Planta robusta, 10 ad 15 dm. alta. — Spica mascula et feminea remotæ, rarissime contiguæ, æquilongæ vel masc. a feminea 1-4 cm. diversa; hæc 11-35, illa 12-27 cm. longa, spatium a floribus liberum 1-5 em. latum. Axis spicæ masc. pilis fasciatis, niveis vel rufo-brunneis, linearibus, acutis, vel furcatis, rarius trifidis obsita; flores 1-3-andri, plerumque triandri; antheræ 2-3 mm. longæ, superne 0,5 mm. latæ ; pollen simplex, grana 26-33 y: in diam. Spica feminea in anthesis stadio tertio (cinnamomeo-) brunnea, cylindracea; floribus fertilibus abortivi {carpodia) intermixti. Flos fem. totus in anthesis stadio I. 2-3 mm., in anthesis stadio [TT. 9-10 mm. longus, suffultus bracteola fasciata, brun- neola, versus apicem obrundato- vel acuto-spathulata, ovato-obrundata, obtusa vel cordato-incisa, 0,12-0,26 mm. lata; pili florum fem. nume- rosi (ad 50) superne acuti, brunneoli, 0,013 mm. lati, bracteolam adæ- quantes; stigma lineare, 0,06-0,1 mm. latum, pilos longe superans ; germen elongato-fusiforme. Fructus elongatus, 1,2-1,5 mm. longus, 0,3 mm. latus, superne infundibuliformis ; carpophorum ad 5 mm. lon- gum; stylus in fructu plerumque defractus. Pedicelli gradati, ad 0,5 mm. alti. Folia caulium floriferorum laminata, laminæ integerrimæ, lineares, 5-10 mm. latæ, extus convexæ, intus canaliculatæ vel planæ, semicylin- draceæ, inflorescentia longiores. » 1. [Isolés dans T. angustifolia, groupés # par # en tétrades, dans 7, latifolia.] 2, KronrezDp (Dr E.-M.). — Monographie der Gattung Typha. (Verk. Zool. Bot. Gse. Wien, XXXIX [1889], p. 89-190, 2 pl.). 160 ANNEXES IV. — TYPHA ANGUSTATA BORY ET CHAUB 1° — DESCRIPTION DE BORY DE SAINT-VINCENT ET CHAUBARD [Expédition scientifique de Morée. — Section des Sciences Physiques, t. ILT, 2° par- tie, Botanique. Paris, F.-G. Levrault, 1832, gr. in-4°, 368 p.] Page 29. — «90. Typha media Dub. Bot. 1, p. 482. — Foliis planis angustis longissimis : Spica mascula femineaque plus minusve remotis utrisque cylindricis. Z. FI. P.. Les marais de Modon ; au point culmi- nant de la couchée de Paleogrissi, en se rendant à Coron; aux environs de Scardamule ; à l'embouchure de l'Eurotas, etc. « Obs. Les épis mâle et femelle sont souvent contigus. » Page 338. — « Addenda et emendanda... *90. 7ypha angustata Bory et Chaub. — Foliis linearibus latiuseulis planis : Spica feminea graci- lissima elongata culmo vix crassiore : Spica mascula longe discreta. Z.— 8. Spica feminea masculaque subcontiguis. « Not. Differt a 7. latifolia L. spica mascula segregata gracilissima, utin 7. minore L.; a T. angustifolia L. spica valde graciliore et foliis latioribus nec semicylindricis; a 7. minore L. culmo multo altiore foliisque planis nec subulato-canaliculatis?. « Obs. Cette espèce doit remplacer dans notre Flore le 7. media (n° 90), auquel nous avions d'abord cru pouvoir la rapporter, et quin'a jamais été observé en Morée. L'habitat seul doit être conservé dans l'article, dont celui-ci forme la correction. » 99 __ DESCRIPTION DU Dr KRONFELD (1889, p. 160) « Planta robusta, 15 dm. ad 3 m. alta. — Spica mascula et feminea remotæ, rarissime contiguæ, æquilongæ vel mascula à fem. 4-12 em. diversa; hæc 12-40 cm. longa, spatium a floribus liberum 2-7 em. latum. Axis spicæ masc. pilis fasciatis, brunneolis, linearibus, acutis, vel su- perne denticulatis instructus ; flores 1-5-andri, plerumque triandri; antheræ 1,4-1,8 mm. longæ, in summo 0,2-0,3 mm. latæ; pollen simM= plex, grana 20-26 y in diam. Spica fem. in anthesis stadio tertio pallido- brunnea, (apicibus carpodiorum) griseo-punctata; floribus fertilibus abortivi (carpodia) intermixti. Flos fem. totus in anthesis stadio I. 2-3 mm., in anthesis stadio III. 10 mm. longus, suffultus bracteola 1. P. = Cueilli au printemps. 2. Les spécimens originaux de Borx et CHauBarD, dans l'Herbier du Muséum de Paris, ont été cueillis trop tôt, quand les épis étaient très peu développés. Les feuilles de certains échantillons sont convexes du côté externe, à la base, et non plates. PP ORIENTALE DE MOREL TYPHA ANGUSTATA 161 fasciata, brunneola, versus apicem ovato- vel acuto-spathulata, 0,06- 0,14 mm. lata; pili florum fem. numerosi, superne acuti, albi, 0,006- 0,013 mm. lati, bracteola breviores; stigma lineare, 0,04-0,08 mm. latum, cum bracteola pilos superans; germen elongato-fusiforme, Fructus elongatus, 0,8-1 mm. longus, 0,2-0,3 mm. latus, supra infun- dibuliformis; carpophorum ad 3 mm. longum; stylus in fructu ple- rumque defractus. Pedicelli gradati, ad 4 mm. alti. Folia caulium flo- riferorum laminata, laminæ integerrimæ, lineares, 4-10 mm. latæ, extus convexæ, intus planæ, semicylindricæ, inflorescentia longiores. » 3° —_ DESCRIPTION DE HALACSY ! [Conspectus Floræ Græcæ (1904).] « Typha angustata Ch. et B. — Exsicc. Heldr. herb. norm., n. 892; Rev. pl. cret., n. 173; Sint. et Bornm. it. turc., n. 1508 et 1509; Sint. it. thessal, n. 1091. « Rhizomate crasso, repente; caule elato, 150-300 cm. alto, foliato ; foliis anguste linearibus, extus valde convexis, intus planis, inflores- centiam superantibus; spicis cylindricis, mascula et feminea sæpissime remotis, bracteolis a basi filiformi dilatatis, ovato-spathulatis, stigmata linearia subæquantibus, setas perigoniales superantibus ; polline sim plici, nuculæ pericarpio cum semine non connato, sulco longitudinali, fructu madefacto dehiscente, obsito. — T. angustifoliae L., bracteolis brevioribus, setis perigonii æquilongis, diversæ affinis. — Colore pal- lide brunneo spicæ femineæ insignis. «b. Flores feminei ebracteati?. » V. — TYPHA ANGUSTIFOLIA L. VAR. TENUISPICATA O. DEB * 1° — O. DeBEAUx. — Recherches sur la Flore des Pyrénées-Orientales. Fasc. IT. Plaine et littoral du Roussillon. Premier supplément. Extrait du XXIV* Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales. — Paris. Bail- lière et Savy, 1880, p. 137-264, pl. Page 245. « Typha angustifolia Linn. Var. tenuispicata O. Deb. Mss. in /erb. (1879). « Cette variété intéressante du 7. angustifolia, que j'ai rencontrée en Juillet 1879, dans une petite mare des bords de la Tet, non loin de 1. Je dois la copie de ce passage à l’amabilité de M. RENÉ MAIRE, professeur à la Faculté des Sciences d'Alger, dont les travaux sur la flore de la Grèce font autorité. Je lui en suis très reconnaissant. 2. Cette dernière ligne est surprenante. Ne se rapporterait-elle pas à un hybride T. angustata X latifolia ? 3. Synonyme de 7’. angustata. 11 \ 162 ANNEXES Saint-Estève, et vivant en société avec le 7’. intermedia!, se distingue au premier coup d'œil de la forme typique, par sa taille 2 ou 3 fois plus élevée (2 à 3 mètres), et par son chaton femelle d'un roux-fauve, deux fois plus étroit et du double plus allongé (17 à 20 centim. de long, sur 7 à 8 millim. de large). La grosseur de ce dernier ne dépasse pas de beaucoup celle de l'extrémité des tiges florifères*?. « On ne saurait confondre notre variété tenuispicata avec le T. elatior Bor. (7. latifolia var. gracilis God.), lequel se rapproche du 7. latifolia par la largeur de ses feuilles et par ses chatons contigus ou peu écar= tés, l'inférieur devenant noirâtre après la floraison. » 99 — O. DrsEaux. — Notes sur plusieurs plantes nouvelles ou peu connues de la région méditerranéenne, principalement de la Corse et des Pyrénées-Orientales. — 2e série (Extrait de la Revue de Botanique, Bull. mens. de la Société française de Botanique, n° de juin à déc. 1894, p. 177-240). P. 235. « La variété tenuispicata du T. angustifolia... est indiquée en outre dans les marécages de la Rénella, près de Bastia (0. Debx, juil- let 1868), au Corso dans la Kabylie littorale (H. Gay, août 1892), et à Pise en Italie (P. Savi). » VI. — TYPHA SAULSEANA* Société Botanique Rochelaise, Bull. XXIII, 1901, p. 40 (février). «4.804. — Typha angustifolia L., s.-var. Saulseana Le Grand. — Plante grêle, très glauque blanchätre. Feuilles sensiblement planes ou un peu concaves, larges de 3 millim. 1/2 à 6 millim., rarement 8 millim. « Epis écartés, l’écartement variant de 7 millim. à 6 cent. 1/2; grè- les, larges ord. de 5 millim., atteignant rarement 8 millim. de large‘. « Epi mâle ord. subdivisé en 2 ou 3 épis contigus munis chacun d'une -bractée. « L'aspect entièrement glauque de cette plante la distingue au pre- mier abord. — Nyons (Drôme). Leg. de Saulses-Larivière. « À. Le Grand. » 1. Variété naine de T. latifolia, ou hybride T. latifolia X angustifolia[?] dont O. DE- BEAUX à donné la description dans les lignes précédentes. 2. O. DEBEAUx emploie la même expression que Bory et CHAUBARD, pour 7°. angus- tata, et pour les mêmes raisons : les spécimens originaux de son Herbier sont très jeunes, au début de l’anthèse mâle. 3. Synonyme de T. angustata. 4. M. le Cap. DE SAULSES-LARIVIÈRE a eu l’amabilité de m'envoyer des épis cueillis plus tard, aux approches de la maturité : leur diamètre atteignait 17 milli- mètres. Me Le : ben PL « IN Die PP SOS ed DR NT RU € ” LS TYPHA AUSTRALIS | 163 VII. — TYPHA AUSTRALIS SCHUM. ET THONN. 1° DESCRIPTION DE SCHUMACHER ET THONNING « Beskrivelse af Guineiske Planter som ere fundne af Danske Botanikere, isaer af Etatsraad TaoxxixGe ved F. C. ScnuMAcuER, professor ved Universitetet i Kjüben- havn. — Saerskilt aftrykt af det Kongelige Danske Videnskabernes Selskabs Skrif- ter, 1827. » In-4°, 248 -E 236 p. [« Description des plantes de Guinée trouvées par des botanistes danois, surtout par le Conseiller d'Etat THonxixG, rédigée par F. C. Scaumacer, professeur à l'Université de Copenhague. — Volume annexe des Mémoires de la Société royale danoise des savants. Copenhague, 1827. »— Page 175.]! 236. Typna.— 1. T. AusrraLzis; foliis ensiformibus inferne subplano- semiteretibus spica subinterrupta subæqualibus, spica mascula spathis marcescentibus interrupta. S[chumacher]. Käsämae Incolis. — Ved Quitta?. Radir repens. Culmus orgyalis ultrave, vaginatus, superne nudus; teres, glaberrimus. Folia spica fere breviora, linearia, apice ensiformia plana, inferne subplano-semiteretia, vix semipollicem lata, basi culmi distiche-vaginantia. Spica masculina terminalis cylindrica : floribus dense digestis, spatha una alterave marcescente interrupta. Spica fæminea infra masculinam vix semipollicem remota, paulo brevior et crassior. Masculinus. — Calyx nullus, ni pili receptaculi ante explicationem stamina involventes. Corolla nulla. Filamentum bi-trifidum. Antheræ totidem, oblongæ, tereti-tetragonæ, quadrisulcatæ, glandula viridi ter- minatæ, longitudine filamenti. Fœmineus. — Calyx et corolla ut in mare. Germen oblongum, setæ insidens. Stylus subulatus, deciduus. Stigma capillare. Semen unicum, obovatum, obtusum,compressum, insidens setæ cujus basi pappus capil- laris simplex eadem longitudine. Th{onning]. Ligner meget de andre Arter; men ved det afbrudte Ax adskilles den fra 7. latifolia og angustifolia. Mon forskiellig fra 7. domingensis Pers. Syn. 2. p. 5? L« Ressemble beaucoup aux autres espèces ; mais, par son épi inter- rompu, il se distingue de 7. latifolia et angustifolia. Est-ce qu'il est différent de 7°. domingensis Pers.? »] 2° DESCRIPTION DU Dr KRONFELD (1889, p. 156). « Subspecies Typhæ angustifoliæ. Planta robusta, ad 15 dm. alta. — Spica mascula et feminea spatio brevi remotæ vel contiguæ; lon- 1. Les lettres ou phrases entre crochets [] ont été ajoutées ou traduites par M. Gèze. 2. Localité située entre la mer et une lagune, à 40 km. Est de l'embouchure du Volta, par 6° lat. N. et 1° long. E. Gr. 164 ANNEXES gitudine admodum diversæ, hæc 13-25 cm., illa 12-22 cm. longa, spa- $ tium 0-2 cm. latum. Axis spicæ masc. pilis fasciatis rufo-brunneis, £ versus apicem valde dilatatis, cervi damæ cornua referentibus obsitus ; Fi pollen simplex, grana 26 4. in diam. Spica feminea denique cinnamomeo- brunnea, cylindracea; floribus fertilibus abortivi (carpodia) intermixti. Flos femineus, suffultus bracteola fasciata, brunneola, versus apicem spathulata, triangulariter-acuta; pili florum femineorum numerosi, brunneoli, bracteola paululum breviores ; stigma lineare, pilos et brac- teolam superans. Fructus et pedicelli ut in Typha angustifolia. — Fo- lia laminata, laminæ integerrimæ, lineares, 5-10 mm. latæ, caulem adæquantes. » CS VIII. — TYPHA MACRANTHELIA WEBB ET BERTHELOT! (B. Wess. et S. BERTHELOT. « Histoire naturelle des Iles Canaries. Tome IIT, 2° par- tie. Phytographia Canariensis. Sectio HIT. » Paris, Béthune-Mellier, 1836-1850, in-4°. — P. 291.] TypHA MACRANTHELIA. No8. — T. foliis angustis (1 1/2-2 lin. latis) spica longioribus, acutis, supra vaginas intus purpureo-guttatas cana- liculatis, superne planis; inflorescentia remota, antheris oblongis, fila- mentis brevissimis, pilis et ovariis abortivis (?) lanceolatis stipats, spica feminea cylindracea elongata (7-8 poll. longa, 2-3 lin. lata) luteo fulva, pistillis creberrimis, stigmatibus lineari-lanceolatis acutis, ru fulis, ultra pilos gracillimos apice vix incrassatos niveos longe exsertis ; pistillis abortivis, basi filiformibus apice stigmatibus, veris conformi- bus atque eadem fere longitudine, linearibus vel lineari-lanceolatis, coronatis, aliisque ad apicem mamillarum floriferarum brevioribus lan- ceolatis planis, claviformibus nullis. ï Typha angustifolia. Link in Buch, Beschr. Can. Ins., p. 138. Buch, ibid., p. 161. — Kunth Enum., vol. II, p. 91, quoad plantam Canariensem, non Linn. ë Hab. Manc plantam, in aquosis convallis Teneriffæ Goyonje dictæ prope Tacorontem legimus, prope Iguestem Buchius, eandem a Canaria misit Despreaux, nuperque ad rivulum Sancti Johannis de la Rambla Ke Tenceriffae nondum florentem vidit Bourgeaeus. Distrib. geogr. Species est Canariensis. N Obs. Stürps nostra a Typhis omnibus differt partium floralium graci- + litate et quasi macilentia, a T. angustifolia cujus specimen præ se fert Ÿ ultra partum gracilitatem pistillidiorum forma atque extensione ita sub 1. Synonyme de T!, australis. Je remercie mon excellent ami Raymoxp DEspax, préparateur au Muséum de Paris, d'avoir bien voulu copier ce long passage et la belle planche coloriée qui l'accompagne dans le grand ouvrage, rare et très cher, de WeBg et BERTHELOT. TYPHA DOMINGENSIS 165 lente diversa est ut fragmenta etiam commixta extricabilia, et per eos- dem characteres longe magis a T. æquali Schnizl. abscedit cui pistilla et pistillidia claviformia pilos vix excedunt. Organa quæ in tabula nos- tra sub figuris 6, 8, 9 delineata sunt pro pistillis abortivis habita vix diversa esse videntur ab organis T. angustifoliæ de quibus loquitur CI. Dupont (Ann. des Sc. nat., 2° série, vol. I, p. 59) quæ pro bracteis habet quemque secutus est oculatus Schnitzlein. Nos potius et hæc organa forma varia omnia pro pistillis diversimode abortientibus habe- mus. Pistilla imperfecta claviformia quæ in T. angustifolia musci cu- jusdam urnam simulant in planta nostra desunt et ob hanc præcipe causam et ob pistillidiorum formam et longitudinem speciem propriam diximus. Tabulæ nostræ pistillidiorum formæ majores (fig. 6 et 8) sæpe juxta pistilla vera inseruntur et hunc bracteas referunt sæpe solæ geminæ aut plures (fig. 7). Latiores (fig. 12) semper in summitate ma- millarum pistilligerarum positas vidimus ubi nulla pistilla vera stipant et quoad inflorescentiam sæpe plura calita (fig. 9). Ordo adhuc obscurus atque iterum etiam post C. L. Richard et CL. Schnitzlein elucubratio- nes retractandus. Litem, ex sicco et ex specie unica haud licitum est solvere. — TYPHA DOMINGENSIS PERSOON DESCRIPTION DU D: KRONFELD (1889, p. 163) Sub nomine « T. domingirensis ». Les passages en italiques sont les mêmes que dans la description du T. angustata du même auteur. « Planta robusta, 2 ad 4 m. alta. — Spica mascula et feminea remotæ, rarius contiguæ; Spicæ æquilongæ vel valde diversæ; spica fem. 15- 30, spica masc. 15-40 cm. longa, spatium 0-3 cm. latum. Axis spicæ masc. pilis fasciatis rufo-brunneis (rarissime simplicibus), versus api- cem dilatatis ramosis, ramiculis incurvatis, hamiformibus præditis, instructus ; flores 1 ad 5-andri, plerumque triandri; antheræ 2-2,5 mr. longæ, superne 0,3 mm. ldtæ; pollen simplex, grana 20-26 x in diam. Spica fem. in anthesis stadio tertio brunnea; floribus fertilibus abortivi (carpodia) intermixti. Flos fem. totus in anthesis stadio I. ?-3 mm., in anthesis stadio III. 10-12 mm. longus, suffultus bracteola fasciata, versus apicem ovali, vel acuto-spathulata, 0,06-0,14} mm. lata, pilos adæquante; pili florum fem. numerosi (ad 30), sub apice clavulati (ad 6,02 mm.), incrassati, brunneoli, bracteola æquilongi; stigma lanceolato-lineare, 0,1-0,12 mm. latum, pilos et bracteolam superans ; germen elongato- fusiforme. Fructus elongatus; carpophorum ad 5 mm. longum, stylus in fructu plerumque defractus. Pedicelli gradati, ad 1 mm. alti. Folia cau- lium floriferorum laminata, laminæ integerrimæ, lineares, planæ, extus MOT TR 166 ANNEXES « subconvexiusculæ ; inferiores ad 20, superiores 5-10 mm. latæ, inflo- rescentiam superantes. » X. — TYPHA JAVANICA SCHNIZLEIN 1° DESCRIPTION DU D° KRONFELD (1889, p. 157) « Subspecies Typhæ angustifoliæ. Planta robusta, ad 15 dm. alta: — Spica mascula et feminea spatio nonnull. cm-rum remotæ, longitudine pares (14-30 cm.). Axis spicæ masc. pilis fasciatis, rufeolis, versus apicem simplicibus vel ramosis obsitus; pollen simplex, grana... u in diam. Spica feminea denique cinnamomeo-brunnea, cylindracea ; florib. fertilibus abortivi (carpodia) intermixti. Flos. fem. suffultus bracteola fasciata, brunneola, versus apicem spathulata, vel ovali, subacuta; pili florum fem. numerosi, albi, bracteola paululum breviores ; stigma lineare, longitudine varia, mox pilis brevior, mox pilos adæquans, mox supe- rans. Fructus et pedicelli ut in 7ypha angustifolia. — Folia laminata, laminæ integerrimæ, lineares, 5-10 mm. latæ, foliorum inferiorum ad vaginam extus intusque convexæ, ideoque ellipticæ, foliorum superio- rum semicylindricæ. » 2° DESCRIPTION DE RORHBACH (1869, p. 98) [Traduction.] « Sous-espèce de T. angustifolia. Poils de l’axe mâle comme dans T. domingensis. Bractéole presque toujours un peu plus longue que le périgone; stigmate plus court, aussi long ou plus long que les poils du périgone incolores acuminés. Cellules de la « Maschenschicht » à diamètre tangentiel un peu plus grand que le diamètre radial, à faible ‘épaississement de la paroi interne remontant à angle droit sur les parois radiales, et s’y élevant peu, ou même pas. — Feuilles convexes ‘du côté externe, plates du côté interne, à section demi-circulaire, celles du bas convexes aussi du côté interne, et par suite de l'arrondissement des angles, à section elliptique, larges de 5-10 mm. » « Se distingue du 7. angustifolia surtout par la forme des'feuilles inférieures et l’ana- tomie de la semence. Ce dernier caractère le rapproche de T. domin- gensis, qui s'en éloigne pourtant par la forme caractéristique des poils du périgone. — Une particularité consiste dans le rapport de longueur entre les stigmates et les poils du périgone, rapport qui varie dans des exemplaires de la même localité, à tel point que tantôt les deux organes sont égaux, et alors l’épi fructifère mûr a l'aspect blanchâtre du 7. Shuttleworthii, tantôt les stigmates sont plus longs que les poils. — La forme des Mascareignes se distingue par ses feuilles étroites, de 3-6 mm.; dans celle de l’île de Timor, les feuilles supérieures ne sont que faible- ment convexes du côté externe. » TYPHA MULLER ; XI. — TYPHA MUELLERI ROHRBACH DESCRIPTION DE RORHBACH (1869, p. 95) [Traduction] VE FL « Épis mâle et femelle espacés, rarement contigus. Poils de l’axe de ge: l'épi mâle brun-rouges, rubanés, simplement acuminés ou fortement _dilatés et laciniés vers le haut; grains de pollen toujours isolés. Epi _ femelle brun, taché de blanc, gris argenté à la maturité, long de 10- 85 em, ,.et plus court que l'épi mâle. Fleur accompagnée d’une brac- De, Celle: -ci très étroitement linéaire, subitement élargie en ovale à la pointe, acuminée, crénelée, de même longueur que le périgone ou un _ peu plus courte. Fruit très longuement Mioemes à fente longitudi- # male s’ouvrant dans l’eau ; semence non soudée au péricarpe. Cellules de la « Maschenschicht » à diamètre tangentiel toujours plus grand que ; “ le diamètre radial, à paroi interne très faiblement épaissie. — Feuilles VA ordinairement biconvexes vers la gaine, et plus haut convexes du côté externe, plates du côté interne, larges de 5-10 mm., celles du bas jusqu'à 20 mm., celles des pousses fleuries dépassant £ fuflorescence. — Se dis- _ tingue de . Shuttleworthii par la présence des bractéoles et l'anatomie ‘à de la semence. » , v 4 ne 5 EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I (Page 16). Inîluence des engrais sur les Cypéracées (Pin-Balma, 22 août 1909). A. — Cliché 1162. — Effet des engrais dans le sable, sur Carex stricta (pots 35-40), Carex riparia (pots 41-45), Scirpus lacustris (pots 49-53). — Pots sans engrais : 35, 45, 53; avec phosphate et potasse : 39, 41, 49; avec azote et potasse : 38, 44, 92; avec azote et phosphate : 40, 42, 50; avec engrais complet : 31,43, 51. B. — Cliché 1165. — Effet des engrais dans la vase, sur Carex stricta (pots 71-75) et Carex riparia (pots 76-80). — Pots sans engrais : 79, 76; avec phosphate et potasse : 71, 80; avec azote et potasse : 74, 77; avec azote et phosphate : 72, 79; avec engrais complet : 73, 78. PLANCHE II (Page 40). Formes anormales d'épis femelles de Typha (Gultures expérimentales de plantes palustres au Pin-Balma, près Toulouse). À. — Typha angustata, Boutard blanc de Fos (pot 20), 2 août 1911, — Hampe portant 3 épis superposés : un épi mâle surmon- tant 2 épis femelles. B. — Typha angustata (pot 20), 9 octobre 1909 (cliché 1179). Mème pied que dans la figure précédente. | Sur la hampe de gauche (T. 2), 2 épis femelles sont superpo- sés. L'épi de droite (T. 1) a un bourrelet longitudinal provoqué par un traumatisme de la partie supérieure de l’épi, où le bour- L4 "7 ver 170 ÉTUDES SUR LES TYPHA relet commence à se séparer de la partie principale : un peu plus tard, l’ensemble a formé 2 épis juxta posés, réunis par la base bifurquée de leurs axes. C. — Typha angustifolia (pot 18) et T. angustata (pot 20), 10 octobre 1909 (cliché 1187). — Effets de traumatismes. — L’épi de droite du pot 18 (T. 2) présente, dans sa moitié supérieure, un bourrelet longitudinal qui commence à se détacher au sommet, où un échantillon de fleurs avait été prélevé le 14 août, comme dans le cas précédent. Au milieu de l’épi de gauche (T. 1 du mème pied), on remarque une dépression, causée par l’échantillonnage du 12 juillet, qui avait provoqué la dépression du milieu de l’épi précédent (T. 2) où s'arrête inférieurement le bourrelet, et celles des 3 épis du pot 20 (T. 1 et 2) de la fig. B. — A gauche, pot 20 (celui de la figure B), dont le bourrelet est un peu plus écarté de l’épi principal, dans le haut, que sur le cliché précédent, pris la veille. D. — Typha angustifolia (pot 12), 10 octobre 1909 (cliché 1158). — Effets de traumatismes. — A la suite d’un premier pré- lèvement d'échantillons de fleurs (le 12 juillet), au milieu de l’épi, un bourrelet s’est formé à partir de ce point jusqu’au bas de l’épi, puis s’est écarté de la partie principale, de plus en plus, jusqu’à pendre (état actuel), en restant adhérent à la base de l’épi, sur lequel une ligne blanche longitudinale indique la place d’où est sorti l’épi partiel. Un second échantillon, prélevé le 14 août, au- dessus du premier, au sommet de l’épi, a provoqué le mème effet, mais, comme dans le cas précédent (pot 18, T. 2), la fente de l'axe n’est pas descendue au delà du premier point échantillonné : on voit le bourrelet supérieur s’écarter à 30° du haut de l’épi principal. PLANCHE III (Page 128). Typha eu-angustifolia (Graebner). Fig. 1 (200/1). Pollen. Fig. 2, 3 (20/1). Poils mâles : forme ordinaire (fig. 2); forme rare (fig. 3). Fig. 4, 5 (20/1). Protubérances de l’axe femelle. EXPLICATION DES PLANCHES T4E Fig. 6-8 (20/1). Fleur complète. Fig. 9 (20/1). Ovaire surmonté d’un style épais verdâtre, renflé en poire noire au sommet, à stigmate atrophié. Fig. 10 (20/1). Haut d’une touffe de fleurs dont les bractéoles, stigmates, carpodies et poils sont rasés, étêtés ou tronqués, tous à peu près au même niveau, par suite de l’usure de l’épi. Fig. 11 (20/1). Fruit mür. Fig. 12 (20/1). Haut d’une touffe de fleurs : fruit mûr surmonté d’un style verdâtre légèrement épaissi, sinueux à la base et noir au sommet (cas assez rare). | Fig. 13-27 (20/1). Bractéoles : les formes 13-17 sont les plus fréquentes, les formes 26 et 27 exceptionnelles. Fig. 28, 29.(200/1). Extrémité des poils du gynophore. Fig. 30 (500/1). « Maschenschicht », couche extérieure de cel- lules du testa. Fig. 31-35 (1/1). Sections de feuilles vers la base du limbe. Spécimens dessinés : Suède : Stockholm, leg. Lixpmax [20. 8. 10] (fig. 5, 8, 26, 27); Upland, leg. Rinesezce [2. 7. 10] (fig. 2, 3, 6, 7, 28, 29). — Saint-Aignant (Char.-Inf.) [10. 8. 07] (fig. 4, 13-25). — Vendres (Hérault) [12. 8. 09] (fig. 11, 30). — Fos (B.-du-Rh.) [7-14. 8. 09] (fig. 7, 9, 10, 12). PLANCHE IV (Page 128). Typha domingensis (sensu amplo). Fig. 1 (200/1). Pollen. Fig. 2-7 (20/1). Poils mâles. Fig. 8 (20/1). Protubérances. Fig. 9, 10 (20/1). Fleurs complètes, jeunes (fig. 9), plus âgées (fig. 10). Fig. 11-16 (20/1). Pistils et fruits murs : fig. 11-13, du même pinceau de fleurs ; fig. 13 : fruit normal; fig. 11 : fruit à rétré- cissement circulaire vers le sommet (comme 7. Shuttleworthi d’après Kroxrez») et à style sinueux au milieu; fig. 12 : fruit à style sinueux à sa base. S Fig. 17, 18 (200/1). Extrémité des poils du gynophore d’un 47 de. br Of EE DR AT de PU em ten QE € fe ÉE RS PAS, 4 LS ANTURE … @ 2 int % PT ant Le d RE . 172 ÉTUDES SUR LES TYPHA T. eu-domingensis (Cuba) ; forme identique dans les T. angustata, australis, javanica. Fig. 19-60 (20/1). Têtes de bractéoles : T. angustata (fig. 19- 37), T. javanica (hig. 38, 39), T. australis (fig. 40, 55), T. eu-do- mingensis (fig. 56-60). Chacune de ces quatre variétés présente la plupart des formes observées sur les autres. Fig. 61-67 (1/1). Sections de feuilles : fig. 61-66 dans TZ. an- gustata (forme 66 rare); fig. 67 dans T. eu-domingensis ; fig. 61- 63 dans les 4 variétés (eu-domingensis, angustata, australis, java- nica). Spécimens dessinés : T. angustata! (KronreL») : Phalères, leg. Hezoreicn [13. 7. 84], Herb. Graec. norm. n. 892 (fig. 2, 7, 8, 19-25); Eubée, leg. Hezoreica [28. 6. 90] (fig. 3-6). — T. aethio- pica : Abyssinie, leg. Quarrix-Dizrox (fig. 14); ScaimPer, n. 1190 126. 7. 53] (fig. 15, 26-28). — T. angustata de Fos : fig. 9 [22. 7. 07], 10 [7. 8. 097, 11-13 [9. 10. 09], 29-36. — T. Saul- seana, Soc. Roch., n. 4804 (fig. 37). — T. australis (Ronrsacg, Kroyrezp) : Guinée, leg. ToxxixG (fig. 19, 25, 37, 40-42, 55); Tunisie, leg. Cossox, 1883 (fig. 43, 44); Oran, leg. Duraxoo (fig. 45-47); la Calle, leg. Durreu pe Maisonneuve (fig. 48-51); Natal, leg. Drece, n. 8811 (fig. 52, 53); Canaries, leg. Despréaux (fig. 54, 55). — T. domingensis : Cuba, leg. Wricur, n. 600 (fig. 17, 18, 60); Montevideo, leg. Berro (fig. 16, 58); Paraguay, leg. Lixpman (fig. 56, 57). — T. javanica, de Buitenzorg (fig. 38, 39). PLANCHE V (Page 128). Typha Brownii, Mulleri, elephantina, minima. Typha Brownii : fig. 1-9 (20/1). — Australie, leg. CaLex | (fig. 1-4); Nouvelle-Zélande, Canterbury, leg. Haasr (fig. 5-7), Hooker (fig. 8-9). — Tètes de poils mâles (fig. 1-5); fleurs com- plètes jeunes (fig. 6-9). Typha Mulleri : fig. 10-17 (20/1). — Nouvelle-Zélande, Auckland ; 2 épis. — Tètes de poils mâles (fig. 10, 11); fleurs complètes jeunes (fig. 12, 13); stigmates isolés (fig. 14, 15); têtes de bractéoles (fig. 16, 17). T4 nus ve th CNT à 0 CT CT on ÉV'utet TELLE 21 A ae € #, à) RNA eo LUA: Lo, auf RAR EXPLICATION DES PLANCHES 173 Typha elephantina : fig. 18-35. — Calcutta, leg. CLanrke (fig. 18-23, 28); var. Schimperi : Abyssinie, leg. Scuimrer, n. 1479 (fig. 24-27, 29); var. Maresii : Alger (fig. 30, 31). — Têtes de poils mâles : fig. 18-27 (20/1); stigmate isolé : fig. 28 (20/1); haut de touffes de fleurs : fig. 29, 30 (20/1); fruit : fig. 31 (20/1); sections de feuilles des 3 variétés : fig. 32-35 (1/1). Typha minima : fig. 36-46. — Nice, leg. Bourceau (fig. 36- 41,43); Strasbourg (fig. 42, 44); Modène (fig. 45, 46). — Pollen : _ fig. 36 (200/1); têtes de poils du gynophore : fig. 37-39 (200/1); têtes de bractéoles : fig. 40-43 (20/1); stigmate et têtes de poils : » fig. 46 (20/1); ovaire : fig. 45 (20/1); fruit : fig. 44 (20/1). PLANCHE VI (Page 128). Typha sans bractéoles. Typha latifolia : fig. 1-14. — Villefranche-de-Rouergue (fig. 1-8, 14); Fos (fig. 9-13). — Pollen : fig. 1-6 (200/1), forme 1 la plus fréquente; fleurs complètes très jeunes : fig. 7, 8 (20/1); stigmates de pistils presque mürs : fig. 9, 10 (20/1) ; carpodie normale : fig. 11, anormale : fig. 12 (20/1); protubérances : fig. 13 (20/1); extrémité de poil du gynophore : fig. 14 (200/1). Typha Shuttleworthii : fig. 1-6, 15-18. — Remolon (Basses- Alpes). — Pollen : fig. 1-6 (200/1); poil mäle : fig. 15 (20/1); fleurs complètes très jeunes : fig. 16, 17 (20/1); extrémité de poil du gynophore : fig. 18 (200/1). Typha orientalis : fig. 19-26. — Kouy-tchéou, leg. CavaLe- RE, n. 198. — Pollen : fig. 20 (200/1); poil mâle : fig. 19 (20/1); extrémité des poils du gynophore : fig. 21, 22 (200/1); stigmates de face (fig. 23) et de profil : fig. 24-26 (20/1). Typha capensis var. Hildebrandtii : fig. 27-33. — Mada- gascar, Vavotabé, leg. Hizoesranpr, n. 3334. — Pollen : fig. 27 (200/1); tètes de poils mâles : fig. 28-32 (20/1); fleur complète très jeune : fig. 33 (20/1). Typha Laxmanni : fig. 34-41. — Aude, Ile Sainte-Lucie, LAS us ACTE ; : ; pc ( : Tip’. 174 | ÉTUDES SUR LES TYPHA leg. Fr. Sexxex, Soc. Roch., n. 5117 (fig. 36-41); Bordeaux, TP < Bot. [3. 6. 11] (fig. 34, 35). Patate fig. 34 (200/1); poil mâle: fig. 35 (20/1); stigmates : fig. 36-38 (20/1); ; carpodie : fig. 39 (20/1); fruits : fig. 40, 41, ce dernier avec la base du style con M tournée en S (20/1). — Ces figures diffèrent notablement de | celles de Gior (Soc. bot. de Fr., 190%, p. 196) par la longueur relative des poils et la forme de l’amande du fruit. (Voir la note de la page 80.) Signification des lettres, dans les figures des planches III-VI : B — Bractéole. — C — Carpodie. — Ra — Stigmate. # Dans les planches V et VI, les traits verticaux, à côté des stig= “1 mates et des carpodies, représentent l'extrémité supérieure des. È poils du gynophore. Re PLANCHE VII (Page 136). x Aires du Typha eu-angustifolia et du T. domingensis di (sensu amplo), et leur relation avec le climat. ù Distribution géographique du Typha eu-angustifolia et du T. domingensis (sensu amplo), uniquement d’après les échantillons d’herbiers observés par l’auteur. | Un trait plein indique la limite froide de la « zone tempérée à été chaud » de KôpPPex (in Drube, Manuel de géographie botanique, | 1897, carte IV), qui comprend le climat méditerranéen. Aucune station du 7. domingensis ne se trouve du côté froid de cette … limite; d'autre part, les rares localités du 7. eu-angustifolia situées du côté chaud de la même limite ne s’en écartent guère : la ligne qui sépare la « zone tempérée à été chaud » de la «zone tempérée à été tempéré et à hiver froid » sépare donc aussi, pres- x que complètement, les deux espèces de Typha considérées. FIN SOCIÉTÉ ANONYME J)'IMPRIMERIE DE VILLEVRANCHE-DE-ROUERGUR MT ’ ne 4 M? MAR LA ork Botanicai Garden Library WU HF sortent e HERIIE Man ot 0 r Fe nt ut Hu 1 AH U mit , 1 HAS + AE HE | pra HE nt HA net RES Dre MIE EH RTATA nn yat GA pepareteit AA Ier np Hrete iris T Ti cu ie HEATH HAT à QMLIOTE ir p' RIDER EE EEE: 14 Jon ". x 0 pitt rh rs