D ( De / Ne / << > L x ea # t ut = RH à 3 É> Ty ri CERN CRIE pe ri CE ee ot re éE L) Ne ü b re = Sr ONE" æ ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE ST — FAUNES ENTOHOLOGIQUES DESCRIPTIONS D’INSECTES NOUVEAUX OU PEU CONNUS PAR CHARLES OBERTHUR TUIN [NOT AMONAN INSTIF PTS UN 7) RENNES \ # ù-/ Le À AATIOHAL nus 1 IMPRIMERIE OBERTHUR SÉN ETS ETES FRRŸYE ie L. RE Hi MO? Li (l 1 * FRE + FE” L L pee TI IA L'EU )A Ci an (l 8 dé PI y gÜATATEON Pr a 1 “4 RUES A x AS LATE bave A LE ete 2 ” 0 or | + ns D” n : PE NT 0 VE NH re où “Aire ) | [4 | III. — ÉTUDE FAUNE pes LÉPIDOPTERES De la côte orientale d’Afrique. ———5ñ 28 a DE) — CRT ETT 110 Er ne. Les CS Ve L. #4 re 4" T L° 2 4 fe Éd diatit FA L # 0 PRÉFACE M. Achille Raffray, d'Angers, a effectué pendant les années 1873 et 1874 un voyage sur la côte orientale d'Afrique. Il parcourut d'abord l’Abyssinie, puis il explora les environs de Zanzibar et de Bagamoyo. M. Raffray avait pour but d'étudier l’histoire naturelle de l'Afrique orientale. Il a récolté des animaux de tous les ordres : mammifères, oiseaux, reptiles et insectes. Dans cette dernière classe, il a surtout recherché les Coléoptères et a consacré moins de temps aux Lépidop- tères. Cependant, il a capturé un certain nombre d'espèces rares et quelques-unes nouvelles. Pour répondre à la promesse que j'avais faite à M. Rañffray, je publie le Catalogue raisonné de ses récoltes lépidoptérologiques. J'ai joint à ce travail la liste de quelques espèces que les Missionnaires du Saint-Esprit, dont une maison est établie à Bagamoyo, en face l'île de Zanzibar, ont recueillies dans les environs de cette localité où avait aussi résidé M. Raffray. >< PRÉFACE Il m'a semblé qu'il y avait intérêt, maintenant que l'attention des géographes et des naturalistes est à un si haut degré portée sur l'Afrique, à publier tous les docu- ments capables de renseigner sur la faune de cette partie du monde. Rennes, mai 1878. AOL MOCEEXA: Papilio Brutus, Farr. M. Achille Raffray a trouvé le Papilio Brutus en Abyssinie et à Zanzibar. Les exemplaires que j'ai vus provenant de ces deux pays sont différents. Ceux de Zanzibar sont d’un jaune plus roux et ont l'aile inférieure traversée par une large bande noire (var. A. Bdv. Species général, p.222.— Donovan, Natural Repository, pl. dE): De plus, la queue est noire dans les deux tiers de son étendue et jaune seulement à l'extrémité. Le type d’Abyssinie est, au contraire, d’un jaune soufré pâle; la bordure noire de l’aile supérieure est étroite; à l'aile inférieure, les taches noires sont très-rétrécies et la queue, presque entièrement jaune, est dépourvue de tache noire et n’est traversée que par le trait noir de la nervure. Encore, dans certains exemplaires, ce trait noir est-il à peine indiqué. Parmi les spécimens du Papilio Brutus, pris par M. Raffray, tant à Zanzibar qu’en Abyssinie, je n'ai vu que des ©. Je crois, conformément à l'avis émis par M. Kirby dans son si utile ouvrage, Catalogue of Diurnal Lepidoptera, que la Q du Papilio Brutus est fort différente du ©’, que la © en question est tantôt (suivant la localité) Papilio Cenea, Stoll, Trophonius, Westwood, Hippocoon, Fabr. Mais cela me porte à penser que les diverses variétés G' du Papilio Brutus qu'on rencontre dans toute l'Afrique australe, aussi bien sur les bords de l’Océan indien que de l'Océan atlantique, pourraient 12 RHOPALOCERA bien constituer des espèces distinctes, et qu’alors Cenea serait la © d’une de ces espèces et Jippocoon la Q d'une autre espèce (*). Cramer figure (Papillons exotiques, pl. 151) un Brutus acaude. Était-ce un individu mutilé, comme le pensait M. Boisduval, ou bien cette espèce a-t-elle, comme Pammon, de l'Inde, une forme avec queue et une forme sans queue? Je n’ai jamais vu, quant à moi, que des Brutus S' dont les queues étaient très-développées. MM. Felder ont eu raison de séparer, sous le nom de Meriones, du Brutus de l'Afrique continentale, l'espèce voisine, mais très- distincte, qui habite Madagascar. Dans l'espèce de la grande île africaine, les deux sexes sont presque semblables ; la Q est caudée comme le C'et diffère surtout de celui-ci par la tache noire sécuri- forme de l’aile supérieure. Cette tache, qui n’existe que dans la ©, part de la base de l’aile et va aboutir aux deux tiers de la cellule discoïdale. Le Papilio Meriones varie tres-peu. J'ai vu beaucoup d'exemplaires pris à Ambavaran et à Tamatave. Ils sont tous semblables entre eux. Papilio Constantinus, Warp. L'ouvrage de M. Ward (African Lepidoptera) étant très-difficile à obtenir et la connaissance des Lépidoptères qui y sont figurés étant très-peu répandue en France, j'ai cru devoir faire figurer cette belle espèce. J'en ai reçu une paire prise à Bagamoyo par les Missionnaires du Saint-Esprit. Le Papilio Constantinus ressemble à la © du Papilio Doreus, appelée Thersander par Fabricius. Les deux sexes du P. Constan- tinus ne différent entre eux que par la teinte noire plus foncée et plus vive dans le S' que dans la ©, et par la présence à l'aile supé- (*) Je ne puis mieux faire que de renvoyer pour cette intéressante question au remarquable travail de M. Roland Trimen, publié dans les 7ransactions of the ento- mological society of London, 1874, p. 137 à 153, et de M. J.-P. Mansel Weale, p. 131 à 136 du même volume. Ces travaux résolvent en grande partie les doutes. Maïs il y a encore bien des points à éclaircir. Je ne crois pas qu'on connaisse encore les £ du Brutus d’Abyssinie ni de Zanzibar? Les ® semblent plus rares que les G, et M. Raffray n’a pas eu le bonheur de les rencontrer ! RHOPALOCERA 13 rieure du © de losanges soyeux, comme on en remarque dans les Papilio Lalandei, Ulysses, etc. Papilio Lyæus, Dep. (Nireus, CRAMER, 378, FG). Cramer a figuré dans ses Papillons exotiques; sous le nom de Nireus, deux espèces bien distinctes. Celle représentée dans la pl. 187, fig. À et B, me paraît être le Nireus de Linné; celle qui est peinte dans la pl. 378, fig. F et G, me semble être le Papilio que Doubleday a distingué sous le nom de Lyœus. Dans la collection Boisduval, il existait un Papilio étiqueté Lyœus; mais ce n’était autre chose que Mireus, Cr., 187, AB. Le Papilio figuré par Cramer, 378, F et G, ou Lyœus de Doubleday, est beaucoup plus rare que le Nireus représenté pl. 187, À et B, de Cramer. Lyœus diffère surtout de Nireus par la caudature beaucoup plus prononcée de son aile inférieure, la largeur plus grande de sa bande transverse bleue et la dentelure du bord exté- rieur de ses ailes supérieures. M. Raffray a trouvé le Papilio Lyœus en Abyssinie et n'en a recueilli que très-peu d'exemplaires. Papilio Nireus, CRAMER, 187, À B. Répandu dans toute l'Afrique australe et commun. Varie un peu pour l'étendue des bandes et des taches bleues, M. Raffray a pris à Tchouacka un individu &', dans lequel la bande bleue de l'aile supérieure a presque entièrement disparu et est indiquée seule- ment par quelques points. De plus, dans cette variété, les ailes supérieures, un peu plus dentelées que dans le type, sont ornées près du bord extérieur d’une série de lunules jaunâtres coupées en deux par la nervure. Je possède un individu @ de la même localité ayant les mêmes lunules jaunâtres à l'aile supérieure. Papilio Ophidicephalus, OBERTHUR (Menestheus, TRIMEN : Rhopa- locera Africæ australis, pl. 2, fig. 1). Je crois que M. Trimen a confondu à tort deux Papilio : le Menestheus de Drury et l'espèce qu'il a figurée sous ce nom dans son ouvrage sur les Rhopalocères de l'Afrique australe. J’ai cru 14 RHOPALOCERA devoir distinguer les deux espèces et j’ai donné le nom d’'Ophidice- phalus à celle figurée par M. Trimen. Le Pap. Ophidicephalus diffère de Menestheus, parce qu'aux ailes supérieures les taches jaunes sont bien plus dilatées, celle de la cellule discoïdale et celles qui forment une bande commençant à la côte, au-dessus de la cellule, pour se prolonger au travers des ailes inférieures jusqu'au bord abdominal. Dans Menestheus, ces taches jaunes sont très-espacées et séparées les unes des autres, et elles vont en se rétrécissant sous forme de gouttes arrondies à mesure qu'on s'approche de la côte. Dans Ophidicephalus, ces taches jaunes sont au contraire élargies près de la côte et réunies entre elles au lieu d’être séparées. De plus, le vaste espace soyeux qu'on remarque à l’aile supérieure de Menestheus S manque ou existe à peine dans Ophidicephalus. Aux ailes inférieures, le P. Ophidicephalus a l'œil anal très- dilaté et remarquablement allongé, puis, à la queue, les deux taches jaunes sont plus allongées aussi et donnent à cet appendice, qui est long et un peu étranglé à sa naissance, l'aspect d’une {éte de ser- pent, d'où le nom Ophidicephalus. Enfin, le fond des ailes est plus brun dans Ophidicephalus que dans Menestheus. Le dessous reproduit les différences du dessus. M. Raffray en a pris un individu dans une clairière de forêt vierge, aux montagnes de Schimba, sur la côte, en face de l’île de Zanzibar. Papilio Demoleus, Lin. Commun à Zanzibar, comme, du reste, dans toute l’Afrique tro- picale. Ce papillon offre, comme le P. Machaon, deux types de coloration, l’un jaune citron, l’autre jaune un peu roussâtre. Papilio Leonidas, FA8. Tchouacka, où il n’est pas rare. Varie passablement pour la dimension des taches verdâtres. Le P. Leonidas habite aussi la côte occidentale d'Afrique. Papilio Philonoe, Warp (Ent. Month. Mag., X, p. 459). Zanzibar. RHOPALOCERA 15 Je croyais nouvelle une espèce de Papilio noire, à antennes courtes et à taches blanches, intermédiaire entre la variété Bra- sidas de Leonidas et les Papilio Adamastor, Agamedes, etc.; mais l'honorable M. Hewitson, à qui j'avais envoyé une description suc- cincte du Papilio que je me proposais de décrire, a eu la bonté de me faire connaître que mon lépidoptère, présumé inédit, avait déjà été décrit par M. Ward sous le nom de Philonoe. Papilio Antheus, CRAM. Zanzibar; paraît être rare. Le type de la côte orientale semble avoir les taches d’un vert plus foncé que celui de la Guinée. Papilio Policenes, CraAM. Commun dans les montagnes de Schimba, sur le continent, vis-à-vis Zanzibar; ne diffère pas du type de la Guinée et de Camaroons. Papilio (*) Colonna, Wan. Monts Schimba et Mombaye; assez abondamment recueilli par M. Raffray. Ce beau papillon noir, à taches verdâtres et à ailes inférieures remarquablement obscures et largement caudées, me paraît faire un excellent passage entre le groupe des Papilioafricains £vombar, Antheus et Policenes et celui des Papilio américains Philolaus, Marcellinus, Sinon, etc. Pontia Narica, Bpv. Commune à Tchouacka; même type qu’au Sénégal. Pieris Thiza, Hopprer. Un seul exemplaire femelle de cette rare et belle espèce recueilli à Tchouacka, par M. Raffray. Pieris Severina, CrAM. Zanzibar; varie beaucoup pour l'intensité des dessins noirs aux (@) M. Raffray n'a pris aucune des espèces du groupe de Zenobius, Cynorta, ete. 16 RHOPALOCERA ailes inférieures en dessous et la couleur desdites ailes inférieures plus ou moins jaunes ou blanches. Très-répandue dans beaucoup de localités de l’Afrique australe. Pieris Allica, Bpv., in Muscæo (variété de Gidica, Goparr). Lac de Tzana. Jolie Piéride, voisine de Gidica, dont elle n’est sans doute qu’une variété, nommée A//ica dans la collection du D' Boisduval, qui en avait reçu un exemplaire du Sénégal. Blanche en dessus comme Gidica. En dessous, diffère de Gidica, parce que l’apex est lar- gement teinté de brun et que l’aile inférieure est entièrement lavée de brun rougeâtre. La © diffère du © parce qu’elle est plus envahie de noir et que la couleur blanche est remplacée en dessus par du jaune citron pâle. Pieris Rhodanus, Warp. Zanzibar. Cette espèce est voisine de Poppea. Le mâle est tout blanc en dessus, avec une bordure marginale noire formée d’une bande intérieurement dentée, non interrompue à l’aile supérieure et d’une série de gros points à l’aile inférieure. La Q est blanche aux ailes supérieures, jaune aux ailes inférieures. Cette espèce paraît être rare. Elle est peut-être une variété de Poppea ? Pieris Creona, CRAm. Zanzibar; assez commune; varie beaucoup. Pieris Agathina, CRAM. Le type pris en Abyssinie par M. Raffray diffère de celui de Natal par une taille plus petite et le rétrécissement de la tache apicale et des points noirs en dessus. Pieris Rueppelii, Kocx (pl. I, fig. 2). Abyssinie. Charmante espèce, voisine d’Agathina, à côté de laquelle elle doit être placée. Ailes blanches en dessus, avec l’apex étroitement liséré de noir et l'extrémité des nervures terminée au bord extérieur RHOPALOCERA 10 par un petit point noir; la côte de l'aile supérieure, surtout près de la base, est noirätre; la base de l’aile supérieure, ainsi que la partie contiguë de l'aile inférieure, est largement lavée de rouge orangé vif, extérieurement bordé de jaune pâle. Le dessous reproduit le dessus. Cependant la tache apicale noire manque et l'aile inférieure dans son entier est lavée de jaune pâle. Je ne connais que le ©. C’est peut-être une très-jolie variété d'Agathina, comme le dit M. Felder (Reise Novara, p. 167). Pieris Raffrayi, OBERTHUR (pl. I, fig. 3). Lac de Tzana, où M. Raffray en a recueilli une dizaine d’indi- vidus. La Pieris Raffrayi se place dans le voisinage de la P. Chloris, mais elle a un aspect tout à fait différent. Le d'est en dessus d’un noir profond, avec la base de l'aile supé- rieure d’un blanc pur, sablée de quelques atomes bleuâtres près du thorax ; la base de l’aile inférieure est également sablée d’une ponc- tuation bleuâtre très-serrée. En dessous, les parties noires du dessus sont reproduites exacte- ment, mais elles sont glacées d’un reflet gris ardoisé très-brillant ; la base de l’aile supérieure est, près du thorax, jaune d'or et au delà comme en dessus assez largement blanche; à l'aile inférieure, l'espace compris entre la première nervure et la côte est jaune d’or. La ©, semblable au mâle en dessous, est en dessus plus terne. Le noir est moins vif; la tache blanche moins opaque et moins écla- tante; le semis de points gris à la base de l'aile inférieure moins étendu et moins bleu. Pieris Protomedia, KLuc. M. Raffray a pris, en septembre 1873, aux environs de Massaouah, en Abyssinie, un superbe mâle de cette curieuse piéride qui appar- tient à la faune arabique. Pieris Tritogenia, KLuG. Environs de Massaouah, en septembre 1873. La P. Tritogenia et sa congénère Æriphia forment un petit D] 22 18 RHOPALOCERA groupe de Piérides jaunes maculées de noir, un peu à la façon des Satyres du genre Arge. Ces deux espèces semblent rares dans les localités qu'elles habitent. La P. Trilogenia a été trouvée au Sénégal, en Nubie et en Abyssinie. La P,. Æriphia sur la côte occidentale et en Cafrerie. Pieris Pigea, Bpv. Massaouah, en septembre ; lac de Tzana. Cette espèce varie pour la largeur du liseré noir apical du c'; pour la coloration jaune ou blanche et la taille de la Q. Pieris Simana, Hoppr. (an præced. var. ?). Massaouah, en septembre. Pieris Brassicoïdes, GUÉRIN (pl. I, fig. 4). Abyssinie. Cette piéride appartient au groupe de Brassicæ, Cheiranthi, etc. Elle est de la taille de Brassicæ, blanche en dessus, avec la côte de l’aile supérieure et la base des aïles noires; la bordure des deux ailes noire, intérieurement dentée. Les nervures transparaissent du dessous. Le dessous diffère du dessus, parce que la bordure noire manque, que l’apex de l’aile supérieure et l’aile inférieure tout entière sont lavés de jaune paille, que les nervures à l’aile inférieure sont tra- cées en noir assez largement ; qu’enfin à l’aile supérieure sont deux points noirs et que les nervures s’épaississent en noir au voisinage du bord extérieur. Cette description concerne le d'. La Q présente, par rapport au ©, les mêmes différences que notre P. Brassicæ. Calicharis Evarne, KLuG. Massaouah. Espèce très-variable, quant à la largeur de la bordure noire à l'aile supérieure dans le G' et à l'intensité de la tache apicale aurore dans la Q. Je suis persuadé que les Calicharis Auæo, Bdv., et Evarne, Klug, ne sont qu'une seule et même espèce. RHOPALOCERA 19 Calicharis Keiskamma, TrIM. Massaouah. Un seul individu G'; n'est-ce point encore une variété de la pré- cédente espèce ? Calicharis Eupompe, KLuG. Cette éclatante piéride, dont la tache apicale est d’un carmin si brillant, ne semble pas très-rare en Abyssinie. Certains individus © sont bien difficiles à distinguer d’une autre Calicharis, la Danae, Fabr., qu'on trouve au Bengale et dans plusieurs parties de l'Afrique. Quand on a sous les yeux beaucoup d'exemplaires et qu'on peut étudier les passages qui font la réunion entre les extrêmes, on est porté à croire qu'Eupompe et Danae ne sont que deux formes extrêmes d’une même espèce. Calicharis Antevippe, Bpv. Massaouah. Habite aussi Natal et le Sénégal. Calicharis Omphale, Bpv. Zanzibar. Espèce encore très-variable et répandue dans un très-grand nombre de localités de l’Afrique australe. Calicharis Exole, Bpv. Zanzibar. Fait le passage entre Achine, Cramer, de Natal et du Cap, et Omphale. Calicharis Amina, Hew. (Celimene Bpv., in Muscæo). Une des plus jolies du genre. La tache apicale du mâle est d’un pourpre violet foncé. À côté de cette espèce, doit se placer une superbe piéride de Madagascar, appelée Zoe par le Dr Boisduval dans sa collection, et figurée sous ce nom par M. Grandidier, dans l'important ouvrage qu'il prépare sur la grande île africaine. L’aile supérieure tout entière de la Calicharis Zoe est d'un violet vif pourpré, traversé par les nervures marquées en noir. 20 RHOPALOCERA Une bande sinueuse noire, partant de la côte pour aboutir au bord inférieur, coupe verticalement ces nervures à peu près aux deux tiers de l’aile. L’aile inférieure est blanche, avec la côte assez largement lavée d'orangé vif. Calicharis Ione, GOopART. Ne paraît pas rare à Zanzibar. La © présente deux types bien distincts; celui à tache apicale orangée, et l’autre où la tache apicale largement noire est seulement mouchetée de deux ou trois lunules blanches. Idmaïs Dynamene, KLUuG. Bagamoyo. Assez abondante à en juger par le nombre des indi- vidus capturés par M. Raffray. Eronia Leda, Bpv. Commune à Massaouah, en octobre. L’'Eronia Leda est répandue en Cafrerie, à Natal et en Abys- sinie. M. Roland Trimen a décrit et figuré dans son ouvrage « Rhopa- locera Africæ australis, » sous le nom d’'Æronia Leda, une espèce très-distincte de celle-ci et que j'appelle Trimenii. L'Eronia Trimenii diffère de Leda par la couleur plus pâle du jaune en dessus, le ton plus brique de la tache apicale orangée, la présence dans cette tache d’une série de points bruns parallèles au bord extérieur. Jamais l'Eronia Leda n’a de taches dans sa macule apicale aurore. En dessous, l'Eronia Trimenii a le sommet de l'aile supérieure lavé de rougeâtre et marqué de trois taches argentées cerclées de brun. L'’aile inférieure, bien plus chargée d’atomes bruns et rouges qu'aucun individu de Zeda, porte six taches argentées cerclées de brun, dont on voit cependant quelquefois le vestige dans certains individus de Leda. Mais l'aile inférieure de Trimenii est, le long du bord anal, lavée de rouge, ce qu'on ne voit pas dans Zeda. La figure de M. Trimen (pl. II, fig. 5), rend, du reste, fort bien le papillon, que je crois devoir distinguer de Zeda. RHOPALOCERA 21 Eronia Cleodora, HUBNER. Bagamoyo; Zanzibar. Le type de cette espèce à Zanzibar est superbe, de grande taille et bien plus largement bordé de noir qu'en Cafrerie ou qu'à Natal. Eronia Buquetii, Bpv. Zanzibar. Semblable au type du Sénégal. Callydrias Castalia, Fas. (Rhadia, Bpv. : Species). Tchouacka. Terias Hecabe, Lin. Massaouah. La Terias Hecabe est répandue dans une grande étendue de pays. On la trouve en Chine, à Java et sur la côte orientale d'Afrique, en Nouvelle-Guinée. Terias Zoe, Hoppr. Zanzibar. Terias Senegalensis, Bpv. Tchouacka. Terias Brigitta, CRAM. Massaouah, en septembre. Se trouve aussi au Sénégal; varie beaucoup pour l'intensité de la couleur jaune et pour la taille. Iolaus Cæculus, HopPpr. Tchouacka. Iolaus Julus? Hew. (lllustr. of diurnal Lepidoptera, Lycænide, part. IV, supplément IV, fig. A, 42, 43). Zanzibar. Je rapporte, avec une certaine hésitation, à Zolaus Julus un seul exemplaire O' recueilli par M. Raffray, à Zanzibar. Il diffère de Julus par une taille plus petite; la partie noire à l’aile supérieure 22 RHOPALOCERA envahit le long de la côte jusqu’à la base. En dessous, l'aile supé- rieure est uniformément blanche, et à l'aile inférieure la ligne qui monte en partant du deuxième point rouge est rougeâtre au lieu d'être noire, comme dans la figure de M. Hewitson. De plus, les trois croissants noirs, près de l’angle anal et surmontant les taches rouges, sont plus rapprochés desdites taches rouges que dans l’exemplaire figuré par M. Hewitson. Deudoryx Anta, Trm., HEw. (Gambius, BDv., in Mus.). Zanzibar, Tongor, Abyssinie, etc. Cette espèce est très-répandue dans toute l'Afrique australe; elle est commune à Natal, au Sénégal, etc. Loxura Alcides, CRAM. Tongor. Il est très-rare de recevoir intacte cette jolie lycénide; presque toujours les exemplaires que l’on recoit en Europe ont les queues incomplètes. La ZLoœura Alcides se trouve aussi en Guinée et à Natal. Aphnæus Perion, CRAM. Massaouah, en septembre. Se trouve aussi en Guinée, au Sénégal, à Natal, etc. Aphnæus Apelles, OBERTHÜR. Zanzibar. En dessus, ne diffère pas beaucoup de l’Apanœus Lyama, Horsfield, de Java; cependant l'espèce africaine, à peu près sem- blable à l’espèce malaise par la couleur bleu cendrée , la tache anale fauve éclairée d’atomes bleu métalliques et les deux petites queues fines, a la coupe d'ailes moins arrondie et les inférieures plus rétrécies. En dessous, l’Aphnœæus Apelles ressemble à l’Aphnœus Vul- canus, Fab. (Etolus, Cramer); le fond des ailes est d’un fauve pâle; les supérieures sont mouchetées de trois grosses bandes rousses, entourées d’un liséré noir et traversées au milieu par un filet argenté ; sur la troisième bande (celle qui est le plus loin de la base) RHOPALOCERA 23 est greffée, près de la côte et intérieurement, une petite tache ne dépassant guère la nervure supérieure de la cellule discoïdale; parallèlement au bord extérieur, il y a deux fines bandes rousses avec quelques atomes argentés. Ces deux bandes descendent de la côte au bord inférieur et se rembrunissent en approchant du bord inférieur. Les ailes inférieures ont, le long du bord abdominal, une tache rousse dont le milieu est argenté, formant un V avec une autre bande qui part du bord antérieur, vers le milieu de l’aile, et descend jusqu’à un point noir situé au-dessus d’une autre bande également rousse, d’abord double et parallèle au bord extérieur. Entre cette bande parallèle au bord extérieur et celle qui forme un V avec la bande abdominale, est une autre bande rousse descendant du bord antérieur et s'arrêtant au contact des deux bandes au milieu des- quelles elle est placée. Un assemblage de quatre à cinq petites taches irrégulières, rousses et noires occupe la base de l’aile inférieure près du corps, dans l’espace vide compris entre le V formé par les deux bandes. L'angle anal est marqué d’un point noir de velours. Les quatre ailes sont lisérées avant la frange d’un filet noir vif. Polyommatus Pseudophlæas, LUCAS (Taras, Bov., in Mus.). Répandu en Abyssinie, où il remplace Phlæas, dont il n’est peut- être qu’une variété géographique. Lycæna Plinius, FAs. Trouvée à Zanzibar par M. Raffray ; habite aussi le Sénégal et le Cazamance, le cap de Bonne-Espérance, Natal, etc. Lycæna Bætica, Lin. Abyssinie. La © du type africain diffère du type que nous prenons en Bre- tagne par ce que les ailes inférieures sont marquées d'une bande maculaire blanchâtre parallèle au bord extérieur. Dans les P yrénées- Orientales, on trouve un type tout à fait intermédiaire, où cette même bande paraît par transparence du dessous. 24 RHOPALOCERA Lycæna Parsimon, Fas. (Celœæus, CRAMER). Abyssinie. Se trouve ausi à Natal, en Guinée et en Cazamance. Conoplæa Niavius, Lin. Tchouacka. Habite une grande partie de l’Afrique australe, la Guinée, Angola, la côte orientale, etc. Danaïs Dorippus, KLuG (pl. I, fig. 5). Zanzibar. La Danaïs Dorippus n'est probablement qu'une variété de Chrysippus, dont elle diffère par l'absence de la bande maculaire transverse blanche au sommet de l'aile supérieure. Il existe des individus de la D. Dorippus dont les ailes inférieures sont plus ou moins blanches; ces individus sont analogues à la variété A/cippus de Chrysippus. Acræa Acara, HEw. Prise à Tongor par M. Raffray. Acræa Acrita, HEew. Un seul exemplaire de cette brillante espèce recueilli à Tchouacka par M. Raffray. Acræa Anemona, HEWw. Bagamoyo, d'où elle a été envoyée par les Missionnaires. Acræa Serena, FaBr. Tchouacka ; Zanzibar. Cette Acræa varie beaucoup. Dans certains mâles, la tache noire qui se trouve immédiatement placée au-dessus de la cellule discoïdale s'étend jusqu’à la rencontre de la bordure noire du bord extérieur. Dans d’autres, cette même tache est petite et ne dépasse pas la partie inférieure de l’extrémité de la cellule discoïdale. Les femelles sont quelquefois fauves, comme les mâles; d’autres fois brunes ou blanchâtres et transparentes. RHOPALOCERA 25 Je possède une variété Q de Zanzibar dont l’aile supérieure est entièrement dépourvue de la bande transverse brune qui va de la côte au bord extérieur. De plus, dans cet individu, la bande brune qui suit le contour des ailes est extrêmement réduite. L'aspect de cette variété (ou aberration?) est assez différent du type. L'Acræa Serena habite presque toute la côte occidentale d'Afrique, ainsi que l’île de Madagascar. M. Boisduval a appelé Manjaca le type de cette grande île. Les C' insulaires ne diffèrent guère de ceux du continent (Natal, Zanzibar); mais toutes les © que j'ai vues sont plus blanches et plus transparentes. Acræa Rabbaiæ, Wanp (pl. Il, fig. 4). Bagamoyo, où elle paraît être peu abondante. Varie un peu. L’aile inférieure est blanche ou jaune; à l'aile supérieure la bande maculaire transversale noire est plus ou moins développée. Acræa Oncæa, variété Neluska, OBERTHUR (pl. IL, fig. 2 G', 3 Q). Zanzibar; diffère d'Oncæa par les caractères suivants : Dans Neluska S', en dessus, l’apex de l’aile supérieure est plus chargé de noir; la bordure de l'aile inférieure est complétement noire, comme dans Amalthea, Hewitson; entre les nervures, il n'y a aucune trace du trait longitudinal noir que possèdent tous les individus d'Oncæa, type qui proviennent de Natal et Delagoa-Bay, véritable patrie de cette dernière espèce. Neluska a les ailes plus opaques, surtout les supérieures, qu'Oncæa, qui est toujours plus diaphane. En dessous, Neluska est d’un ton absolument uniforme. La © est plus obscure que la © d'Oncæa type, et privée de l'éclaircie blanche que porte près du sommet de l'aile supérieure la © d'Oncœæa; les points noirs sont moins gros, mais ils occupent absolument la même position. Je crois que Neluska est une variété géographique de l'Oncæa, d'Hoppfer. Cependant cette variété m'a paru assez intéressante pour mériter d’être décrite et figurée. 26 ÿ RHOPALOCERA Acræa Petræa, Bpv. Tchouacka. M. Raffray a pris à Tchouacka plusieurs exemplaires G' et Q absolument semblables entre eux, d’une variété de Petræa que j'ai fait figurer pl. IL, fig. 4. Dans cette variété, les ailes sont beaucoup moins chargées de taches noires, et le bord est beaucoup moins rembruni que dans Petræa type, de Natal et de Cafrerie. Hypanis Ilithyia, Crau. Environs de Massaouah, où M. Raffray a recueilli un type de petite taille et peu vivement coloré. Tchouacka, où au contraire l’Æypanis Thithyia est grande et d’un fauve brillant. On trouve aussi l’Æ. Ilithyia à Angola, au Gabon, en Cafrerie, etc. Il paraît qu’elle habite aussi l’Inde; je n'ai cependant jamais vu d'exemplaires de cette espèce provenant d’Asie. M. Kirby, dans son Synonymic Catalogue, indique les Hypanis Polynice, Cramer, du Sénégal, Anvatara, Bdv., de Madagascar, et Cora, Feisthamel, de Cazamance, comme des va- riétés d’Zlithyia. Je crois, au contraire, que ce sont bien des espèces séparées, ayant chacune des caractères distinctifs très-nettement définis et n’offrant presque jamais de variation. Ces caractères diffé- rentiels résident surtout dans les dessins de l’aile inférieure en dessous. Eurytela Dryope, FAs. Environs du lac de Tzana, en Abyssinie. Junonia Clelia, Fa. Commune à Massaouah et Bagamoyo. Habite aussi Natal, la Guinée, le Sénégal, etc. Varie pour la netteté des dessins à l’aile inférieure en dessous. Junonia Ocyale, HUEN. Massaouah. Junonia Limnoria, KLUG. M. Raffray a pris une paire de cette remarquable espèce pendant RHOPALOCERA 27 son voyage en Abyssinie, à une assez petite distance de Massaouah, en septembre 1873. Junonia Elgiva, HEw. Tchouacka. La © diffère du S'par la couleur plus päle de la bande fauve transverse des ailes en dessus. Junonia Antilope, FEISTH. Abyssinie, où M. Raffray en a pris deux exemplaires, dont le type est absolument semblable à ceux du Cazamance. Junonia Sophia, FABr. Environs du lac de Tzana. Certains individus ont les bandes des ailes supérieures blanches, d’autres les ont fauves ; quelques exem- plaires font le passage entre les deux variétés de coloration. Salamis Anacardii, Lin. Lac de Tzana. Le type d’Abyssinie ne diffère guère des individus qu’on trouve en Guinée, à Camaroons, à Natal. Neptis Agatha, CRAM. Cette jolie espèce semble commune à Zanzibar. Elle habite aussi la côte de Guinée et Angola. Diadema Misippus, Lin. (Bolina, DRuRY). M. Raffray a pris en Abyssinie une paire accouplée de cette curieuse nymphale, dont la © est si différente du ©. Le O' ressemble à Diadema Lasinassa, Cramer; la ©, au contraire, a tout à fait le facies des Danaïdes du groupe de Chrysippus. Il existe même une variété Q (Znaria, Cramer), où la bande maculaire transverse du sommet de l’aile est oblitérée, et qui est au type ce que la variété Dorippus est à Chrysippus. On trouve le Diadema Misippus dans des pays bien divers, en Afrique, à la Guyane, dans l'Inde, en Australie. 28 RHOPALOCERA Diadema Usambara, Wan. M. Raffray a capturé à Zanzibar (ou peut-être sur le continent, dans les monts Schimba?) un seul exemplaire de cette splendide espèce, la plus belle du genre, avec Dexithea, dont elle a en dessous les couleurs. Je croyais inédite cette Diadema, et je me proposais de la dédier à M. Raffray, comme la plus belle espèce nouvelle de Lépidoptères qu'ait découverte ce voyageur. Mais M. Hewitson, à qui j'avais envoyé un dessin de la Diadema en question, a eu l’obli- geance de me faire savoir que M. Ward l'avait déjà décrite sous le nom de Usambara. Aterica Meleagris, CRAM., DRURY. Trouvée en Abyssinie par M. Raffray. L'Aterica Meleagris habite le Sénégal et l’Abyssinie. Elle varie beaucoup. Certains exemplaires ont le dessous uniformément roux ; chez d’autres, le dessous est moucheté de nombreuses taches blanches et noirâtres. En dessus, on remarque chez certains individus, au sommet de l’aile, une petite tache blanche qui manque dans d’autres. Comme on trouve des passages entre les deux variétés, il paraît difficile de former une espèce de plus. Romaleosoma Neophron, Hoppr. Tchouacka. Diffère du type figuré dans Hoppfer (Peter's Reise), en ce que la couleur des ailes en dessus est violacée au lieu d’être verte. Euryphene Senegalensis, H.S. Une © prise à Tongor par M. Raffray. Cette espèce varie beaucoup pour la taille, la teinte violacée des S' plus ou moins foncée, le développement de la tache blanche transverse à l’aile supérieure dans les ©. Godartia Wakefieldii, Wan» (pl. Il, fig. 5). Zanzibar. Magnifique espèce que j'ai fait figurer, parce qu’en France elle est à peine connue. Je dois à l’obligeance de M. Hewitson d’avoir RHOPALOCERA 29 appris le nom de cette espèce, que M. Ward a décrite en 1873, dans l’'Entomologist Monthly Magazine (p. 152). Charaxes Hansalii, FELD. Abyssinie. Un seul exemplaire. Charaxes Æson, H.S. Zanzibar. Un exemplaire en débris. —G ER YT D— HÉTEÉROCÈRES Melittia Œdipus, OBerTHUR (pl. IL, fig. 1). Zanzibar, d’où M. Raffray a rapporté un seul exemplaire parfai- tement frais. Les antennes sont courtes, très-finement ciliées et très-renflées vers l'extrémité qui se termine en un petit crochet pointu. La tête est grosse; les yeux sont saillants; les palpes sont développés, dépassent sensiblement la tête, sont épais et blancs à la base, noirs à l'extrémité. Le collier, le thorax et les épaulettes sont couverts d’écailles brillantes d'un vert bronzé; l'abdomen terminé par un pinceau de poils noirs et blancs, est en dessus annelé de blanc et de noir ; le quatrième anneau est tout blanc. En dessous, l’abdomen est entièrement blanc. Les ailes supérieures sont vitreuses avec la côte, la base, la cellule discoïidale et l'extrémité des ailes couvertes d’écailles d’un brun foncé s’éclaircissant en rouge brique, spéciale- ment à l'intérieur de la tache cellulaire et de la tache de l'extrémité de l'aile; cette tache est en outre sablée de petits points dorés et brillants. La base de l’aile supérieure est sablée de rouge. Les ailes inférieures sont larges, vitreuses, avec les nervures noires. Le bord abdominal de ces ailes est occupé par une tache noire sablée de points blancs brillants. La frange des quatre ailes est large et noire. Les pattes sont : la première paire blanche, avec la base d’articu- lation très-large ; La deuxième paire blanche au premier article, blanche et noire aux deuxième et troisième ; La troisième paire très-plumeuse, noire à la base, puis blanche, enfin noire avec quelques fins bouquets de poils blancs et une petite touffe rousse. HÉTÉROCÈRES 31 Cette charmante Sésie appartient au genre Melittia Walker, dont les espèces nombreuses sont répandues dans les parties chaudes des deux Amériques, l'Inde et l'Afrique. Il est certain que beaucoup d'espèces de ce genre restent encore à découvrir, et que la région tropicale doit en nourrir un grand nombre qui nous sont encore inconnues. Euchloron Megæra, Lin. M. Raffray a trouvé à Zanzibar un individu de cette superbe espèce toujours rare, quoique anciennement connue. Zonilia Raffrayi, OserrTaür (pl. IT, fig. 2). Décrit sur un exemplaire trouvé en Abyssinie par M. Raffray et dédié à cet explorateur. La Zonilia Raffrayi est de la taille de Zonilia Fumosa, Bdv. Les ailes supérieures sont près de la base d’un brun vineux clair, traversé par deux bandes un peu indécises plus foncées; puis le milieu est occupé par une tache brune tracée obliquement intérieu- rement, formant extérieurement une sorte d'escalier. Dans cette tache est à l'extrémité de la cellule un V blanc jaunâtre, au-dessus duquel la côte est du même brun vineux clair que la base. L'extré- mité, près du bord extérieur, est d'un brun verdâtre se fondant en plus clair par un semis d'atomes blanc rosé, jusqu’à la rencontre de la tache médiane plus foncée. La frange de l'aile supérieure est brune. L’aile inférieure, couverte d’une pilosité verdâtre à la base, est brune avec la frange plus claire. La tête et le thorax sont d'un brun vineux; l’abdomen a les côtés plus clair que le milieu avec les anneaux soulignés de noir. En dessous, la Zonilia Raffrayi est uniformément d’un brun rougeâtre clair traversé par deux bandes parallèles au bord exté- rieur, faiblement indiquées en brun noir. Thyretes Negus, OBERTHUR (pl. IL, fig. 3). Abyssinie (Raffray). Le genre Thyretes à été établi par le Dr Boisduval, sur quelques 32 HÉTÉROCÈRES espèces à antennes fortement pectinées dans les mâles, à ailes longues, brunes, parsemées de taches lobulaires blanchâtres d’un aspect diaphane. J'en connais quatre espèces, dont trois non encore décrites, provenant d'Afrique et de Java. L'espèce que j'appelle Negus, a les ailes supérieures d’un gris bru- nâtre avec huit taches blanches, une dans la cellule et les sept autres rangées entre chacune des nervures qui partent de cette cellule. Les six premières, depuis l’apex, sont de forme un peu ovalaire, sauf la troisième qui est triangulaire; la septième est longue, et l’espace compris entre cette longue tache et la base de l’aile au-dessous de la nervure, est blanchâtre dans son milieu, Les aïles inférieures, entourées d’une large frange brune portent, comme l'aile supérieure, une tache blanche dans la cellule et une autre entre chaque nervure. La tête est jaune; les yeux sont très-saillants; jointes à la tête sont deux plaques de poils blancs et serrés qui recouvrent un peu le haut du thorax; à la naissance de chaque aïle supérieure est une petite tache toute blanche; le thorax est brun, avec sur les côtés deux longues épaulettes brunes; à la base du thorax, le premier anneau abdominal est garni de deux taches blanches sur les côtés et d’une jaune au milieu; puis, l'abdomen qui est brun porte une ligne dorsale de fines macules jaunes, et, de chaque côté, une série latérale de petits points blancs. Les pattes sont brunes; le dessous reproduit exactement le dessus. L'aspect général de cette espèce est transparent; les écailles sont peu épaisses et peu serrées. Syntomis Rufina, OBERTHUR (pl. IL, fig. 4). Abyssinie. Antennes noires à extrémité blanche; thorax vert bleu mordoré; abdomen de même couleur, marqué d’une tache rouge à son point d'attache au thorax et annelé, mais en dessus seulement de trois traits parallèles rouges qui ne se rejoignent pas en dessous et s'arrêtent net sur le côté de l'abdomen; pattes brun verdâtre, les deux premières paires portant à la base du dernier article une petite tache blanche. HÉTÉROCÈRES 33 Ailes bleu acier foncé et brillant, les supérieures avec six taches d’un jaune roux, dont l’une à l'extrémité de la cellule, trois au delà, la première de celles-ci près de la côte, séparée des deux autres, qui sont juxtaposées, par l'espace de deux nervures restant vide, enfin les deux dernières au-dessous de la nervure médiane, entre cette nervure et celle qui longe le bord inférieur; aux ailes infé- rieures sont aussi deux taches de même couleur jaune roux, l’une près de la base, à laquelle elle ne touche cependant pas, grosse et à peine divisée par un pli et la nervure la plus voisine de l'ab- domen qui la traverse, l'autre en forme de croissant vers le centre de l'aile. Syntomis Ceres, OBerTHüR (pl. IL, fig. 5). Zanzibar. Antennes noires à extrémité blanche, thorax vert foncé brillant, abdomen de même nuance, portant une tache rouge à son point de contact avec le thorax. Ailes d’un noir vert brillant à la côte et terne ailleurs, les supé- rieures ornées de sept taches transparentes, et les inférieures de deux taches semblables. Aux supérieures, ces taches sont placées comme suit : d’abord une triangulaire dans la cellule; puis quatre au delà, dont une très- petite au-dessus d’une longue séparée par un espace noir des deux autres qui sont juxtaposées, enfin deux au-dessus de la nervure qui longe le bord inférieur. Aux inférieures, celle de ces taches qui est large et située près de la base, est traversée par les nervures très-finement blanches; la deuxième toute ronde est au delà. Naclia Pygmula, Osertur (pl. III, fig. 6). J'avais envoyé ce papillon, comme tous ceux qui sont figurés sur les trois premières planches de cette étude, à M. Théophile Deyrolle, à Concarneau. Dans le voyage, l'abdomen s’est détaché et brisé en morceaux. Je me souviens qu’il était noir, annelé de jaune. Mais M: Deyrolle n’a pu le reconstituer, et cette partie très-importante de l'insecte n'a pas été figurée. 3 34 HÉTÉROCÈRES Les antennes de la ©, seul sexe que je connaisse, sont très-courtes, noires avec l'extrémité blanche. Le collier est formé de poils jaunes courts et serrés, de même que les épaulettes. La base du thorax est jaune. Les ailes sont brunes, les supérieures avec quatre taches dépour- vues d’écailles; une large près de la base des ailes; deux autres divisées chacune en deux parties par les nervures, et la dernière très-étroite située entre la première et les deux autres qui se trouvent à l'extrémité des ailes. La base de l’aile inférieure est entièrement transparente avec entourage brun, sauf le bord anal qui n'est pas entouré de brun. La figure, pour une espèce aussi délicate, est grossièrement faite. Je regrette vivement que le dessinateur, dont le talent est cependant fort remarquable, n'ait pas réussi ce travail comme je l'aurais désiré. Saturnia Saïd, OrErTaüR (pl. III, fig. 7). Large et belle espèce, aux ailes supérieures d’un brun rouge parsemé, dans toute son étendue, d'écailles jaunes et blanches, mais plus spécialement blanches le long de la côte, et au delà d’une pre- mière partie basilaire qui est plus foncée et limitée par un dessin de forme irrégulière, mais un peu arrondie, traversant l’aile de la côte au bord inférieur. Au-dessous de cette éclaircie costale blanche et pour clore la cellule discoïdale, une tache fenestrale oblongue, demi- lunaire, paraît en creux dans son épais cercle de poils écailleux jaunes entourés d’un mince filet noir, puis d’un cercle rose et enfin d’un croissant blanc. L'éclaircie blanche est limitée aux deux tiers de la longueur de l'aile supérieure par la couleur brun rouge du fond qui atteint la côte. Une bande assez droite, puis s’arrondissant intérieurement à la base, descend du haut en bas de l’aile, le long du bord extérieur. Cette bande est formée d’un mince filet brun foncé, puis d’une large éclaircie blanche qui tranche sur la couleur du fond. Les ailes inférieures sont d'un rouge rosé un peu vineux, très- velues le long du bord anal, avec une grande tache ocellée dont le centre est occupé par un croissant dépourvu d'écailles, largement HÉTÉROCÈRES 35 cerclée de jaune sale; autour de cette partie jaune existent trois cercles, le premier noir, le second plus large, rose vineux un peu plus clair que la couleur du fond, le dernier blanc. Une bande d’un brun noirâtre extérieurement accompagnée d’une autre bande qui est blanche, suit parallèlement le bord extérieur de l'aile inférieure. Le front est séparé du thorax par un liséré blanc. Les antennes du © sont fortement pectinées. En dessous, les ailes sont d’un gris rosé; la base de l’aile supé- rieure est largement occupée par une pilosité soyeuse d’un rouge rosé vineux; une bande brune, sablée de poils rouges et jaunes, descend de la côte à cette tache vineuse à laquelle elle se lie, juste au delà de la tache fenestrale; puis la bande transverse du dessus est reproduite, mais plus pâle et plus sinueuse. L’aile inférieure, uniformément d’un gris rosé blanchâtre, est traversée par deux bandes un peu vaguement écrites, parallèles, au bord extérieur, l’une coupant en deux la tache fenestrale, l’autre formée de croissants bruns creux vers la base, assez droite et supé- rieure à la bande du dessus qui n’est pas indiquée en dessous. M. Raffray a obtenu cette espèce de la chenille à Bagamoyo, mais n’a pas gardé la description de la larve. Saturnia (Thyella) Zambezia, FeLper (Novara, tab. LXXXV, fig. 5). Deux beaux exemplaires obtenus de la chenille à Bagamoyo, par M. Raffray. Ophiusa Allardi, OBErTHUR (pl. Il, fig 6). Cette belle noctuelle a été prise à Zanzibar par M. Raffray. Elle est d’un blanc jaunâtre en dessus; les ailes supérieures sont traversées de l’apex au bord inférieur par une bande droite et brune; l'apex est inégalement sablé de brun; la frange de l'aile supérieure est brune le long du bord extérieur et blanche le long du bord infé- rieur. Les ailes inférieures sont uniformément blanches. L’extrémité de l'abdomen est jaunâtre. 36 HÉTÉROCÈRES En dessous, les ailes sont entièrement blanches avec le haut de la côte et les parties voisines du bord extérieur légèrement sablées de brun jaunâtre; la frange est comme en dessus. Les plis intra- nervuraux sont tout près de la frange, marqués d’un tout petit point brun foncé. Le thorax et l’abdomen sont jaunes. Dédiée à M. Gaston Allard, d'Angers, si connu pour ses belles explorations entomologiques de l'Algérie. PREMIER SUPPLÉMENT FAUNE pes LÉPIDOPTÈRES d'Algérie. ——— SAIT BEI — 2 L | 15 | so . | THEM AITe MAMAN 1.) En | | ee ; CHRPNTITEUN ETAT D | | ” FUN “ e 2 L | Ji 2 Depuis la publication de la première livraison de ces Études d'Entomologte, j'ai reçu, Sur les Lépidoptères d'Algérie, plusieurs communications à la suite desquelles j'ai cru devoir faire graver la planche qui porte le n° V de ce troisième fascicule. Outre quelques espèces nouvelles dont il n’est pas question dans la première livraison, j'ai fait figurer sur cette planche quelques autres que j'avais déjà décrites, mais dont plusieurs Entomologistes m'ont demandé de connaître le dessin. Je profite de ce premier supplément pour publier les rectifications reconnues utiles à mon premier travail. J'espère pouvoir, avant peu, faire paraître un deuxième supplément à la faune des Lépidoptères de notre colonie algérienne, et Je m’efforcerai toujours de tenir au courant de la science et des découvertes qui se font incessam- ment, l'inventaire que j'ai déjà dressé des espèces de papillons algériens. Rennes, 20 septembre 1878. | " à ss 1 91 it ' tou "M voire 21 { pi li fai! # ne dupe it pi ne . 4 bles, Pre rail LE RAYON es ai gaffe LP kan etat LL CPI MR. | te 4e MIT on: 1} QAR nl BUS or :