Ck l* X > , rf» i> / ' %'^'fô^. vj* 1> • >^ '■>r '4/ » t. ** V ./ y y 1 i > ■ ^ Vf. S > COLLECTION OF William Schaus © PRESENTED TOTHE National Muséum MCMV V \ J ^tN \ S.' / / A" V • 1 ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE DESCRIPTIONS D'INSECTES NOUVEAUX OU PEU CONNUS Par Charles OBERTHÙR r \ RENNES IMPRIMERIE OBERTHUR^ ET FILS Vil- IIEPIAL1DES NOUVEAUX D'EUROPE LÉPIDOPTÈRES DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE PREFACE Dans la VI0 livraison de ces Études cT Entomologie , j'ai consacré une des parties de mon ouvrage à la des- cription d'espèces nouvelles de Lépidoptères recueillies au Pérou, par deux Naturalistes polonais, MM. Jean STOLTZMANN et Constantin JELSKI. Aujourd'hui je publie encore un certain nombre de nouveautés lépidoptérologiques dues aux recherches aussi laborieuses qu'intelligentes de ces deux vovageurs, et comme point de départ de Y Etude que je prépare depuis quelques années déjà sur l'ensemble de la Faune des papillons de l'Amérique méridionale, je joins à ces des- criptions de Lépidoptères péruviens la publication d'es- pèces nouvelles provenant de la Nouvelle-Grenade et de la région Amazonienne, persuadé que le principal intérêt de l'étude d'une Faune réside dans les compa- raisons génériques et spécifiques. M. Jean Stoltzmann, à peine remis des fatigues de son voyage au Pérou, a voulu repartir pour l'Amérique, et aujourd'hui il explore l'Equateur, Etat dont les produc- tions naturelles sont d'une variété et d'une richesse admi- rables. X PREFACE Je ne doute pas que les recherches de M. Stoltzmann, dans les environs de Guayaquil, ne fournissent les plus intéressants matériaux et les plus curieux documents. Peu de naturalistes possèdent au même degré que cet infatigable voyageur, non seulement le zèle et l'ardeur scientifiques, mais encore ce tact délicat et sûr pour les observations, et ce jugement droit et expérimenté qui pénètrent des habitudes souvent mystérieuses et décou- vrent avec une remarquable exactitude les mœurs de tant d'animaux de différents ordres, se coudoyant dans les diverses phases de leur vie, et se connaissant instinctive- ment assez pour sacrifier certaines préférences naturelles au besoin suprême d'une paix relative et de la conser- vation de l'espèce, but providentiel de tous les êtres créés. C'est ainsi que dans les montagnes du Pérou, les papillons abandonnent aux oiseaux -mouches l'usage presque exclusif des fleurs et cèdent à des animaux plus forts un domaine qu'ils sont impuissants à défendre. J'aurai occasion dans mes Etudes ultérieures de revenir sur cet intéressant sujet, ayant l'intention de le traiter avec tous les détails qu'il comporte, grâce aux commu- nications que j'attends des voyageurs naturalistes qui explorent actuellement le Nouveau-Monde. J'ai cru devoir profiter de la publication de cette r VIIe Etude, pour éditer les figures de Lépidoptères européens du genre Hepialus, dont les descriptions avaient été précédemment publiées. Tiennes, acril 1883. I. — Lépidoptères des Pyrénées et d'Espagne Hepialus Pyrenaicus, Donzel (pi. I, cT, fig. 13; Q, fig. 14), et Hepialus Alticola, Obertiiur (pi. I, cf, fig. 12; Q, fig. 11). J'ai décrit dans les Annales de la Société entomologique de France (1881, pp. 527 et 528) un Hepialus nouveau que mon frère avait découvert en juillet 1881, près du lac Bleu et au Monné, aux envi- rons de Cauterets (Hautes-Pyrénées). Convaincu qu'une description, pour être vraiment valable, doit toujours être accompagnée d'une figure suffisamment ressemblante, j'ai fait représenter dans la VIIe livraison de ces Etudes d'Ento- mologie les deux sexes de l'espèce des Hautes-Pyrénées, que j'ai désignée sous le nom d1 'Alticola. De plus, j'ai fait figurer les deux sexes de Y Hepialus Pyrenaicus, provenant de Lipaudère, pente gazonnée située dans le massif du mont Canigou, aux Pyrénées-Orientales. La comparaison des figures que je publie de ces deux espèces permet de se rendre aisément compte des différences spécifiques qui les séparent. D'ailleurs j'ai fait ressortir les caractères différentiels de ces espèces dans la description qui a été imprimée dans les Annales de la Société entomologique de France, et je ne puis que renvoyer aux observations qui sont insérées dans ces Annales. J'ajouterai seulement les renseignements suivants que m'a fournis la collection de feu M. de Graslin, dont j'ai fait l'acquisition récente. L' Hepialus Alticola se trouve aussi sur un sommet aux environs de Bagnères-de-Bigorre. La collection de Graslin contient un mâle 12 LÉPIDOPTÈRES usé par le vol et une femelle fraîche semblable à celle que j'ai fait figurer. Ces deux papillons portent une étiquette ainsi conçue : « Bagnères-de-Bigorre ; Philippe. » Aucun des Hepialus Pyrenaicus cf que je possède ne concorde avec les figures que Donzel, Duponchel et Herrich-Schseffer ont publiées de cette espèce. Il est vrai que Donzel a représenté un individu cf pris au Cambrusdase, près de la vallée d'Eyna, dans le massif de montagnes qui sont au sud de Montlouis et en face de cette forteresse, tandis que Y Hepialus Pyt^enaicus que j'ai fait figurer a été pris par moi dans les montagnes au-dessus de Vernet-les-Bains. Or, les papillons semblent différer un peu et présenter une forme locale distincte dans le massif du Canigou et celui du Cambrusdase. Mais M. de Graslin avait capturé ses Hepialus Pyrenaicus le 24 juillet, dans la vallée d'Eyna, ainsi que l'attestent les étiquettes détaillées piquées à l'épingle de ses papillons. Or, les Hepialus Pyrenaicus de la vallée d'Eyna, sans être absolument semblables à ceux de Lipaudère, ne sont pas non plus conformes aux figures de Donzel, Duponchel et Herrich-Schœffer. D'ailleurs Y Hepialus Alticola et YHepialus Pyrenaicus de Lipaudère, autant que je puis en juger par les documents que je possède, semblent offrir une forme très peu variable, et les papillons, dans chacune de ces localités, paraissent avoir un type assez uni- forme. Au contraire, à la vallée d'Eyna, YHepialus Pyrenaicus varie beaucoup pour l'extension ou l'oblitération des taches blan- châtres aux ailes supérieures en dessus. C'est cependant bien la même espèce qu'à Lipaudère. Je suppose que les Hepialus Alticola et Pyrenaicus s'excluent mutuellement comme les Carabus Rutilans et Splendens ; la sépa- ration a sans doute lieu dans les montagnes de l'Ariège. Il sera fort intéressant de rechercher ces Hepialus sur les divers sommets pyrénéens, afin d'en compléter l'histoire. La Q, que j'ai fait représenter de YHepialus Pyrenaicus, de Lipaudère, est la seule que je possède, présentant cette forme d'ailes supérieures. Les autres g ont la forme des ailes arrondie. Une Q de la vallée d'Eyna indique la transition. DES PYRÉNÉES ET D'ESPAGNE 13 Hepialus Castillanus, Oberthùr (pi. I, fig. 15). Petite espèce à ailes courtes et -arrondies, découverte par mon frère à la Granja (Vieille-Castille), pendant le séjour qu'il fit en cette localité du 15 au 19 juin 1880. Le c? de Y Hepialus Castillanus, seul sexe que je connaisse encore de cette espèce, a les antennes extrêmement courtes, le thorax, l'abdomen et les ailes supérieures en dessus d'un fauve clair. Les quatre ailes sont entourées d'une frange relativement assez longue et régulièrement entrecoupée de fauve clair et de brun. Les ailes inférieures en dessus sont uniformément brunes. Les ailes supérieures sont traversées en dessus de quelques dessins blan- châtres, spécialement dans leur partie inférieure et vers l'espace basilaire, puis à l'extrémité inférieure d'une bande brunâtre oblique, assez irrégulière, descendant de l'angle apical vers le bord inférieur. En outre, on remarque quelques dessins brunâtres sous forme d'une ligne le long du bord extérieur, et des points irréguliers costaux et submédian. Le dessous est uniformément brun clair avec le bord costal des quatre ailes fauve et la frange, comme en dessus, entrecoupée de fauve clair et de brun. II. — Lépidoptères de l'Amérique méridionale -sstfÇSsar- I. — Catagramma Branickii, Oberthùr (pi. II, fig. II). Très curieuse espèce découverte en 1880, par M. Jean Stoltzmann, à Huambo, département Amazonas, au Pérou septentrional, et dédiée à M. le comte Constantin Branicki, l'ami bien connu des naturalistes. En dessus, les ailes supérieures sont entièrement noires et les ailes inférieures sont noires aussi, mais avec une large tache mar- ginale d'un bleu verdâtre brillant, séparée du bord externe par une liture noire assez large. En dessous, la base des ailes supérieures est largement teintée de rouge carmin, et la moitié à peu près de ces mêmes ailes, depuis le bord costal jusqu'au bord inférieur et le long du bord externe, est d'un brun noir mat. On voit se détacher sur ce fond brun noir une petite tache costale subapicale blan- châtre et une bande également blanchâtre qui descend le long et assez près du bord externe, depuis la côte au voisinage de l'apex jusqu'aux deux tiers environ de la hauteur totale de l'aile. L'espace basilaire costal, cellulaire et subcellulaire, immédiatement au contact du corps est blanc. Les ailes inférieures en dessous ont le bord costal teinté de carmin vif et la tache ordinaire, dite 88, est épaisse, empâtée, comme fumeuse, et semblant déteindre par un épais semis d'atomes noirs sur la partie blanche vers le bord extérieur. La frange des quatre ailes est blanche. Le Catagramma Branickii paraît être une espèce aberrante dans le groupe des Clymenus, Euclides, Consobrina, Marchalii, etc. 1 6 LÉPIDOPTÈRES II. — Urapteryx Peruvianaria, Oberthùr (pi. III, fig. 14). Taille de Illilurata, Guenée ; les ailes ayant à peu près la même forme que dans cette espèce, sauf le prolongement caudal de l'aile inférieure qui est un peu moins accentué; elles sont uniformément d'un blanc laiteux et brillant, tant en dessus qu'en dessous. Quelques traits d'un brun pâle, longs, fins et assez droits, semblant former deux lignes presque parallèles et un peu espacées l'une de l'autre sont tracés vers le bord extérieur des quatre ailes. Le corps et la paire inférieure des pattes sont blancs. La pre- mière et la seconde paire des pattes sont d'un jaune fauve; la pre- mière est plus foncée que celle du milieu et marquée de taches noires assez régulièrement espacées. La seconde paire de pattes a un seul point noir à l'extrémité du premier article. La tête est jaune fauve. Décrite sur deux cf, dont un seul est frais, pris les 3 et 26 février 1880, à Huambo, par M. Jean Stoltzmann. III. — Semiothisa Rogenhoferi, Oberthùr (pi. III, fig. 13). De taille très variable, mais généralement plus grande que la Semiothisa Annulipes, Felder et Rogenhofer (Novara, pi. CXXIII, fig. 1), et les ailes encore plus profondément sinuées. Celles-ci sont d'un brun de bois en dessus, traversées par une ligne brune foncée, commune, courbe à l'aile supérieure, droite à l'aile inférieure, divisant la surface des ailes en deux parties à peu près égales. En dehors de cette ligne, les ailes sont d'une teinte plus foncée. Les quatre ailes sont marquées d'un petit point cellulaire noir. Le long du bord extérieur des ailes en dessus, on voit un dessin sinueux noirâtre plus prononcé aux ailes inférieures qu'aux ailes supé- rieures. En dessous, les ailes supérieures sont d'un gris brun fauve plus foncé vers la côte et l'apex que vers le bord inférieur où s'étend la teinte des ailes inférieures. Celles-ci sont assez uniformément grises avec une ombre brune le long du bord extérieur. Cette ombre mar- ginale continue sur les supérieures ; mais elle y est noirâtre et beaucoup plus accentuée. DE L' AMÉRIQUE MERIDIONALE 17 Les pattes sont jaunes annelées de noir. La tête, le collier et le bord extérieur des ailes supérieures sont d'un jaune ochracé. La Semiothisa que j'ai appelée Rogenhoferi, en l'honneur du collaborateur de Felder, paraît commune au Pérou. L'individu que j'ai fait figurer et qui est un des plus grands que j'aie vus, a été pris à Tambillo, par M. Jelski. Elle vole aussi à Huambo, notamment vers la fin de janvier. M. Stoltzmann a pris dans cette localité une certaine quantité de beaux exemplaires de cette espèce. IV. — Sabulodes Boarmidaria, Oberthùr (pi. III, fig. 9). Se place à côté de Muscistrigata, Guenée, mais est plus grande que cette dernière espèce dont elle diffère d'ailleurs par les caractères suivants : les teintes sont en dessus plus accentuées en gris argentin près de la base des quatre ailes, et en roux ferrugineux le long du bord costal des ailes supérieures et dans toute l'étendue des ailes que n'occupe pas le gris argentin basilaire. Il convient cependant de remarquer qu'un semis irrégulier de petites éclaircies grises est répandu sur le fond ferrugineux. De plus, la ligne transversale submarginale est beaucoup plus sinueuse. Une autre ligne, mais qui ne dépasse pas les ailes supérieures, également sinueuse et irré- gulière, part du bord costal de ces ailes pour arriver au bord interne entre la base et le point cellulaire médian. En dessous la tache brun noirâtre de chaque aile est très accentuée dans Boarmidaria, tandis que dans Muscistrigata l'aile supérieure seule porte vers l'apex une ombre assez faible comme étendue et intensité. Décrite sur deux <3 très frais pris à Huambo, les 29 janvier et 26 février 1880, par M. Jean Stoltzmann. V. — Sabulodes Jelskii, Oberthùr (pi. I, fig. 16). Décrite sur un seul exemplaire pris à Tambillo, par M. Jelski, à qui je l'ai dédiée. La Sabulodes Jelskii est une espèce des plus remarquables à cause de la liaison qu'elle établit entre les deux genres Sabulodes et Oxydia de Guenée. Assurément ces deux genres établis par l'un 18 LÉPIDOPTÈRES des auteurs du Species général sont destinés à être profondément modifiés quant aux espèces que chacun d'eux doit contenir. Suivant moi , les papillons formant les deux premiers groupes du genre Oxydia, comme Vulpecularia, Capnodiata, Bendiata, Testi- nata, Vinosata et Declinata, doivent être ramenés près des Sabulodes Dositheata, Colombiata et Muscistrigata, tandis qu' ' Exhonorata doit former avec Tambillaria un genre à part. Je me propose, dans l'ouvrage que je compte prochainement entreprendre sous le titre à' Iconographie des Lépidoptères décrits, mais non figurés par Boisduval et Guenée, de coor- donner sur des bases nouvelles, et que je crois plus rationnelles, les Phalénites composant la famille des Urapterydœ. La discussion plus approfondie de la question que je ne fais qu'indiquer ici trou- vera sa place dans ce nouveau livre. La Sabulodes Jelskii a les ailes d'un fauve luisant en dessus. Les supérieures sont traversées par un double feston descendant du bord costal, un peu en deçà de l'angle apical, jusqu'au bord inférieur. La ligne intérieure de ce feston est rougeâtre, la ligne extérieure est grise parsemée d'atomes blancs et son point de départ au bord costal est indiqué par une petite tache d'un blanc vif. Les nervures sont également marquées au contact de cette bande festonnée par un tout petit point blanc. Cette série nervurale de petits points blancs se prolonge d'ailleurs sur les ailes inférieures où une ligne grise court parallèlement au bord externe et comme faisant suite au feston extérieur des ailes supérieures. La côte des ailes supérieures est marquée de petits points blanchâtres, et ces mêmes ailes sont tra- versées vers le premier tiers de leur largeur par une ligne grise un peu indécise. Les quatre ailes, en dessus comme en dessous, portent un point cellulaire. Les quatre ailes en dessous sont d'un gris fauve assez clair surtout le long du bord extérieur et sablées de beaucoup d'atomes noirs. Le bord inférieur des ailes supérieures est gris blanchâtre uni. La ligne festonnée extérieure du dessus est légèrement indiquée en dessous, mais près du bord costal des quatre ailes, le voisinage de cette ligne est largement empâté de fauve brunâtre. DE L' AMÉRIQUE MERIDIONALE 19 VI. — Clysia Œdipodaria, Oberthûr (pi. II, fig. 8). Un peu plus grande que la Maranharia Feld. et Rog. (Novara, pi. CXXIII, fig. 34), qui me paraît être une Clysia plutôt qu'une Metrocampa, comme l'indiquent avec un point de doute, il est vrai, les lépidoptéristes viennois. Forme des ailes supérieures à peu près semblable à celle de Maranharia, mais forme des inférieures plus profondément dentée avec un prolongement caudal bien accentué. Les quatre ailes sont en dessus d'un brun de bois un peu rou- geâtre avec un semis de petits traits noirâtres. Les quatre points discoïdaux sont bien marqués et deux lignes submarginales presque parallèles, assez sinueuses, partent de deux taches subapicales blanches pour parvenir au bord anal. La première de ces lignes est bien plus indiquée que la seconde et elle est en outre marquée de taches blanches au contact des nervures. A trois de ces taches blanches correspondent dans l'espace basilaire trois autres taches également blanches et se détachant sur une ombre brunâtre assez vague qui se fond dans la teinte générale des ailes. Le dessous est plus pâle et plus jaunâtre que le dessus. L'apex est blanchâtre et les deux lignes sinueuses des supérieures sont reproduites, mais avec cette différence que les points blancs nervu- raux sont remplacés par des points noirs. La troisième paire de pattes a le deuxième article très gros et long, et le dernier très court. Je ne possède qu'un individu de cette belle espèce, pris à Tambillo, par M. Jelski. Il est très frais, mais les antennes ont l'extrémité brisée. VII. — Paragonia Latrata, Guenêe (pi. II, fig. 4). J'ai fait figurer un beau spécimen de cette Phalène décrite par M. Guenée comme faisant partie du genre Azelina (Species général, t. I, p. 163). Je crois au contraire que cette Latrata est très éloignée des Azelina et qu'elle doit se placer dans le genre Paragonia et tout près de la Paragonia Succedens, figurée par Felder et Rogenhofer (Novara, II, pi. CXXII, fig. 11). La Paragonia Latrata habite la Nouvelle-Grenade. 20 LÉPIDOPTÈRES VIII. — Polla Aristaria, Oberthur (pi. III, fig. 4). Guenée n'a pas fait mention dans son Species général d'une Phalénite qu'Herrich-Schseffer a figurée dans le Sammlung ansser- europœischer Schmetterlinge sous le nom de Polla Prœlataria (*) (n°' 417 et 418). Il me semble cependant que cette Prœlataria et les espèces voisines, dont je connais une demi-douzaine encore inédites, sont des Phalénites à classer en tète des Ennomidœ. La Polla Aristaria est remarquable par la large tache d'un blanc bleuâtre qui couvre ses ailes inférieures en dessous à l'ex- ception du bord externe teinté de brun et qui s'étend sur la surface des ailes supérieures en forme de triangle rectangle dont la base repose sur le bord interne. Les deux autres côtés de ce triangle sont limités assez droit par la teinte brune qui longe le bord costal et le bord externe. L'apex est en dessous blanchâtre. En dessus, la Polla Aristaria est d'un brun de cannelle. Le bord anal, qui est coupé droit, est orné de quelques petites stries noires qui paraissent dans une éclaircie jaunâtre, et les ailes sont traversées de l'apex des supérieures au bord anal des inférieures par une ligne oblique assez fine, d'abord blanc de lait, puis brun foncé. Quelques lignes blanches courtes et fines se détachent de cette ligne transverse à son sommet et se dirigent vers le bord costal qu'elles n'atteignent cependant pas. Deux lignes assez indécises, interrompues, un peu épaisses se remarquent de chaque côté de la grande ligne trans- versale. Les ailes supérieures sont marquées d'un point discoïdal noir. L'angle anal des inférieures est lavé de noirâtre. Les pattes sont annelées de blanc et noir. L'honneur de la découverte de la Polla Aristaria appartient à M. Jean Stoltzmann qui l'a recueillie près de Huambo. Crocopteryx Callioparia, Oberthur (pi. HI, fig. 15). Corps et ailes entièrement jaune ochracé en dessus avec une liture (*) Le papillon figuré sous le nom de Polla Prœditaria, H. S. (n° 416 du même ouvrage), n'appartient pas au même genre que la Prœlataria, Cette Prœditaria se placerait assez près de YOxydia Saturynata, Guenée. DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE 21 parallèle au bord terminal, un peu ondulée, violâtre, luisante, plus large, plus vague et moins nette sur les inférieures que sur les supérieures. En dessous, jaune d'or ; les ailes sont striées de petits traits rouges ; le bord terminal est nuancé de rougeâtre et la liture violacée des ailes supérieures en dessus se trouve reproduite en dessous. Prise à Huambo, par M. Jean Stoltzmann. Sicya Pomona, Oberthùr (pi. III, fig. 11). Taille et forme de Sublimaria, Harris; le tborax et les ailes supérieures en dessus sont jaune citron, avec la côte un peu rou- geâtre et la partie inférieure des ailes nuancé de grisâtre. De la côt3 au bord inférieur descendent deux lignes plus écartées l'une de l'autre à leur sommet qu'à leur base : la première extrabasilaire, droite, bordée de blanchâtre; la seconde oblique, légèrement courbe. Ces deux lignes sont olivâtres et extérieurement bordées de blan- châtre. Les ailes inférieures sont d'un gris jaunâtre un peu argenté, avec une tache linéaire brune, courte, oblique, aboutissant au sommet de l'angle anal. Le dessous reproduit le dessus ; mais les quatre ailes sont assez uniformément gris jaunâtre luisant avec quelques taches et traits rougeâtres et grisâtres. Le sommet des ailes supérieures près le bord terminal est jaune citron. M. Jelski a trouvé cette Sicya à Tambillo et M. Stoltzmann à Huambo. Nematocampa Angulifera, Oberthùr (pi. III, fig. 12). Voisine de la Filamentaria, Guenée; mais beaucoup plus foncée, plus rouge, les ailes inférieures complètement envahies par le brun, et les dessins plus serrés, les lignes plus droites que dans l'espèce de l'Amérique du Nord. Découverte à Huambo, par M. Stoltzmann. Azelina? Crocallinaria, Oberthùr (pi. III, fig. 5). Espèce dont les ailes ne sont pas dentelées et qui paraît par son 22 LÉPIDOPTÈRES corps assez robuste faire une transition entre les Azelina et les Crocallis, peut-être destinée à former un genre particulier? En dessus, les ailes sont d'un brun de bois clair avec la base des supérieures et le voisinage du bord terminal des inférieures plus foncé. En outre, un lavis jaunâtre couvre le bord terminal des infé- rieures, étant plus accentué au centre qu'aux extrémités, et ce même lavis existe dans des conditions analogues, mais très atténuées aux supérieures. Une foule de stries, à peu près perpendiculaires au bord inférieur et bien parallèles entre elles, ressortent finement sur le fond des ailes, ainsi qu'un petit semis d'atomes noirs. Ce semis d'atomes se remarque surtout vers la base des ailes, tandis que les stries fines se trouvent plutôt vers le bord terminal. Enfin deux lignes brunes légèrement ondulées descendent obliquement de l'apex vers le bord interne qu'elles atteignent de façon à diviser ce bord interne en trois parties égales, d'accord avec la ligne noirâtre qui descend elle-même parallèlement à la double ligne subterminale précitée et qui limite l'espace noirâtre basilaire. La double ligne subterminale s'arrête avant de rencontrer l'apex, et joint par un détour qui forme un petit croissant le bord externe. Cette double ligne est intérieurement bordée d'une ombre brune comme elle, mais un peu plus claire. Elle se continue sur les ailes inférieures et parvient jusqu'au bord anal; mais à cause de la teinte plus foncée et des stries très serrées, cette double ligne est moins apparente que sur les supérieures. Le dessous est brun, un peu plus pâle que le dessus. Les ailes sont traversées par une simple ligne noire légèrement ondulée; une ligne claire court le long du bord terminal ; un semis d'atomes noirs est répandu surtout près de la base, et une large éclaircie blanchâtre occupe le voisinage du bord interne des supérieures et du bord anal des inférieures. Décrite sur quatre exemplaires pris à Tambillo, par M. Jelski. Azelina Emmaria, Oberthur (pi. II, fig. 3). Elle ressemble à Hœdularia, Guenée (Species général, IX, p. 158, n° 247). Elle en diffère par sa taille plus grande, la couleur plus brune et plus foncée de ses ailes, la dentelure du bord terminal DE l'amérique méridionale 23 des supérieures plus accentuée et notamment par la saillie apicale, enfin par la direction plus droite, moins sinueuse des deux lignes transversales. Décrite sur un magnifique exemplaire trouvé à Huambo, le 3 mars 1880, par M. Jean Stoltzmann. Azelina Gonopteraria, var.? Peruviœ, Oberthùr (pi. I, fig. 1). Dans la collection de Guenée se trouvent, sous le nom de Gonop- teraria (Species général, n° 253), quatre papillons dont trois se rapportent bien à la figure n° 5 de la pi. VI des Phalénites du Species, mais dont le quatrième, semblable à celui que j'ai fait figurer sur la pi. I delà VIIe livraison de ces Eludes d'Entomologie, forme sinon une espèce géographique à part, au moins une variété locale très tranchée que j'ai appelée Peruviœ. La Gonopteraria a été prise à la Nouvelle-Fribourg; la Peruviœ vient de Huambo, où elle a été rencontrée le 2 février 1880, par M. Jean Stoltzmann. Peruviœ diffère de Gonopteraria par le ton moins olivâtre et plus brun de ses ailes, la dentelure plus accentuée, les dessins des ailes mieux écrits, surtout en dessous et le long du bord terminal, et enfin l'aspect plus grêle et les antennes un peu plus courtes et moins pectinées. Azelina Incarum, Oberthùr (pi. II, fig. 2). Décrite sur trois exemplaires semblables entre eux, provenant de Huambo, où M. Stoltzmann les a pris les 30, 31 janvier et 7 février 1880. Espèce voisine de Gonopteraria, mais très distincte par sa taille plus grande, le ton gris de ses ailes, la dentelure plus accentuée et en même temps plus arrondie du bord terminal, la ligne transver- sale des supérieures plus droite, la ligne transversale des inférieures plus ondulée et en dessous, par la tache noirâtre triangulaire que traverse la troisième nervule inférieure et qui pénètre comme un coin le long de la nervure médiane. Les Azelina forment parmi les Phalénites américaines un des 24 LÉPIDOPTÈRES genres les plus curieux par la beauté des espèces, le peu de varia- tions que chaque espèce paraît éprouver dans chaque localité, et enfin le cercle étroit et relativement restreint de l'habitat de cha- cune d'elles. Je ne doute pas que les nouvelles explorations de M. Stoltzmann en Amérique, et celles de son compagnon actuel, M. de Siemiradzki, n'augmentent considérablement le nombre des espèces connues du genre Azelina. Azelina Xylonaria, Oberthûr (pi. II, fig. 7). Espèce d'assez grande taille, au corps robuste et au thorax velu, d'une couleur générale brun de bois plus foncée aux ailes inférieures et entre les deux lignes transversales des ailes supérieures, et plus claire vers le bord terminal de ces mêmes ailes. La dentelure est assez régulière; les lignes transversales sont très ondulées, surtout au voisinage du bord costal des ailes supérieures. Un point brun jaunâtre, qui se reproduit en dessous où il est centralement marqué de noir, paraît dans l'espace médian des ailes supérieures en dessus. Un grand nombre de stries, verticales, fines et serrées sont ré- pandues sur les ailes supérieures. Trois points noirs sont situés sur les ailes inférieures le long du bord terminal, près de l'angle anal. Le dessous est plus clair que le dessus, et les ailes inférieures y sont marquées d'une tache cellulaire jaunâtre qui est elle-même bi- ponctuée de noir. L'exemplaire qui a servi à la peinture et à la description de cette espèce provient des chasses faites à Huambo, par M. Jean Stoltzmann. La date de la capture de ce papillon est le 27 février 1880. Azelina Speciosata, Guenée (pi. II, fig. 1). Guenée a décrit dans le Species général, p. 159, n° 250, une Azelina Speciosata, qu'il a négligé de faire figurer, et qu'il dit venir de Colombie et appartenir à la collection Marchand. Quoique je n'aie pas vu l'exemplaire typique, j'ai tout lieu de croire que le papillon pris à Tambillo, par M. Jelski, appartient bien à l'espèce décrite par Guenée, et je lui ai appliqué le nom de Speciosata, d'après la description de cet auteur, qui me paraît convenir parfai- tement. DE l'amérique méridionale 25 Azelina Marcaria, Oberthùr (pi. I, fig. 3). Découverte à Tonantins (région amazonienne), par M. Marc de Mathan, à qui je dédie cette espèce comme d'ailleurs la suivante, pendant les chasses que ce voyageur naturaliste fit dans cette loca- lité dans les derniers mois de l'année 1880. Les ailes ont une forme moins dentelée que chez les Azelina Speciosata, Incarum, Habenaria, etc. Sous le rapport de la den- telure, Y Azelina Marcaria se place dans le voisinage de la Fuscu- laria, Felder et Rogenhofer. Le bord terminal des ailes est d'un fauve clair un peu carné, sauf à l'apex des inférieures qui est gris. On remarque quelques ponctuations noirâtres au voisinage de l'apex des supérieures et le long de la ligne transversale coudée. Cette ligne, sur les supérieures, est formée de trois brisures, dont la seconde est plus creuse que les deux autres; mais la sinuosité est très peu profonde, et sur les inférieures elle est légèrement ondulée. La ligne extrabasilaire n'existe qu'aux supérieures ; elle est sinueuse et irrégulière. Dans l'espace médian est un point blanchâtre, et cet espace médian est brun chocolat, éclairci en fauve carné vers le bord costal et foncé le long de la coudée. L'espace basilaire est brun varié de gris olivâtre. En dessous les ailes supérieures sont grises avec une grosse tache apicale ferrugineuse, une éclaircie blanchâtre près de l'angle interne et le long du bord inférieur un lavis ferrugineux central; les inférieures sont ferrugineuses avec le bord anal plus pâle. La ligne transversale commune est ondulée blanche, puis noirâtre près du bord anal. Le corps est peu robuste et ferrugineux. Mon ami Constant Bar m'a envoyé du Maroni (Guyane française), deux espèces encore inédites, très voisines, mais bien distinctes de Marcaria et de Mathanaria. Azelina Mathanaria, Oberthùr (pi. I, fig. 4). Décrite sur deux exemplaires trouvés l'un à Tonantins, par M. Marc de Mathan, en automne 1880; l'autre à Huambo, par M. Stoltzmann, en mars 1880. La Mathanaria est très voisine de Marcaria; elle en diffère 26 LÉPIDOPTÈRES par sa taille plus grande, la direction plus sinueuse de la ligne coudée sur les supérieures, la teinte olivâtre qui remplace la couleur fauve carné le long du bord terminal, le point médian double, au lieu d'être unique, la ligne extrabasilaire plus profondément sinueuse et avec les parties saillantes plus aiguës, l'extrémité de l'abdomen entièrement blanchâtre et sans la pilosité anale noirâtre comme dans Marcaria; enfin le ton général des couleurs plus vif, plus chaud, moins terne tant dessus que dessous. Azelina Adrastaria, Oberthûp. (pi. I, fig. 2). Espèce trouvée à Huambo, par M. Stoltzmann. En dessus, elle est d'une couleur uniforme d'un brun noir, beaucoup plus foncé cependant le long de la ligne coudée qui est sinueuse et présente à son centre une assez forte dépression. Sa ligne extrabasilaire est à peine indiquée. Le dessous est d'un brun un peu roussâtre avec une éclaircie le long du bord inférieur des ailes supérieures, et une ligne commune, transversale, blanchâtre, moins sinueuse qu'en dessus. Azelina Odonaria, Oberthùr (pi. I, fig. 5). Une des plus jolies Azelina, découverte en Nouvelle-Grenade par M. Otto Thieme, pendant le voyage qu'il fit de Bogota à Bue- naventura, depuis le 14 décembre 1877 jusqu'au 22 février 1878. Les ailes supérieures sont brunes, avec une éclaircie le long de la côte. La ligne coudée transversale forme un feston assez régulier, formé de demi-lunes blanches. Le long du bord terminal, il y a une tache longue, grise, dans laquelle pénètre un petit triangle brunâtre. La tache cellulaire blanche forme un chevron régulier et la ligne extrabasilaire intérieurement bordée de gris violacé est très sinueuse, et extérieurement marquée d'un trait cellulaire noir vif. Les ailes inférieures sont gris noirâtre; la ligne transversale blanche se fond dans une tache anale assez large de même nuance. Le dessous est ferrugineux, avec une éclaircie blanchâtre et lui- sante le long du bord interne, une tache blanche cellulaire aux DE l'amérique méridionale 27 supérieures comme en dessus et une tache noire cellulaire aux inférieures. La dernière paire de pattes est blanchâtre avec une ligne noire entrecoupée sur le dessus. L' Azelina Ocionaria me paraît se rapprocher de YAzelina Po- lygonaria, Herrich-Schfeffer, que le Dr Otto Thieme nous a éga- lement rapportée de son voyage en Colombie. Guenée a fait le genre Synemia pour la Polygonaria ; mais je n'admets pas le fraction- nement exagéré des genres, et je crois que la Polygonaria doit bien être réunie aux véritables Azelina. Azelina Periculosaria, Oberthur (pi. II, fig. 6). Les Azelina Periculosaria, Scitaria et Beatricaria se rap- prochent de YAzelina (Meticulodes) Spongiata , Guenée, et forment la transition entre cette espèce et la Xylinaria, Guenée. La Periculosaria diffère de la Xylinaria par sa teinte plus foncée, la direction beaucoup moins sinuée de la ligne coudée à l'aile supérieure et plus sinuée au contraire à l'aile inférieure ; enfin par la forme de la ligne extrabasilaire saillante chez Periculosaria dans l'espace cellulaire, et rentrante dans l'espace intracellulaire, tandis que chez Xylinaria la ligne extrabasilaire forme un angle dont le sommet est au-dessous de la nervure médiane, c'est-à-dire de la cellule. La dentule est infiniment moins prononcée dans Periculosaria que dans Xylinaria. M. Stoltzmann a trouvé VA. Periculosaria à Huambo, le 2 février 1880. Azelina Scitaria, Oberthur (pi. III, fig. 10). La découverte de VA. Scitaria a été faite à Tambillo par M. Jelski. Cette Azelina, qui rappelle un peu par sa forme et ses dessins les Noctuelles du genre Phlogophora, diffère de Periculosaria par ses teintes beaucoup plus claires et la direction de la ligne coudée. Un feston descend verticalement du bord costal, en arrière de l'apex et dans l'espace terminal jusque vers l'angle interne. Entre ce feston 28 LÉPIDOPTÈRES et le bord terminal, il y a une ligne de points d'abord blancs, puis noirs, et cette ligne se prolonge jusque sur les ailes inférieures. L'espace médian est olivâtre, sauf à la côte qui est gris jaunâtre comme l'espace basilaire et terminal. Un point orangé accompagné d'un lavis de même nuance est collé à l'extrémité de l'espace cellu- laire contre la ligne coudée. Celle-ci est intérieurement bordée d'une ombre noirâtre tout à fait droite. Les ailes sont entières, sans denticulation proéminente. En dessous, chaque aile est lavée de ferrugineux dans sa partie antérieure. Azelina Beatricaria, Oberthùr (pi. II, fig. 5). Voisine de la Spongiata, Guenée, que cet auteur place dans les Amphidasydes (Species général, pp. 192 et 193) et que je rap- porte aux Azelina. Diffère de Spongiata parce que la tache olivâtre subcellulaire est extérieurement bordée chez Beatricaria par une ligne courbe concave, au lieu d'être limitée par trois demi-lunes convexes, ner- vurales, comme chez Spongiata. La tache anale des ailes inférieures a également une forme différente. \ Quoique la figure du Species général (pi. IX, fig. 7) soit gravée avec dureté et donne assez mal la représentation de la Spongiata, cependant les diverses taches sont assez exactement à leur place, et il suffit dès lors de comparer les deux figures, celle de Guenée et celle de cet ouvrage, pour apprécier les différences spécifiques qui distinguent l'espèce brésilienne de celle du Pérou. La Beatricaria a été prise à Tambillo par M. Jelski. Il est fort intéressant de constater que la plupart des Phalénites du Pérou sont remplacées au Brésil par des espèces tout à fait similaires, différant quelquefois par des détails peu importants, mais constants et constituant dans chaque région des espèces bien à part. En outre des Azelina décrites dans ce travail et de celles que j'ai acquises dans la collection Guenée, je possède une quinzaine d'es- pèces inédites dans ce beau genre. Je compte les décrire avec les nouveautés que M. Stoltzmann, M. de Siemiradzki, son compagnon DE l'amérique méridionale 29 actuel dans l'Equateur, et M. de Mathan, de nouveau en route pour le Haut-Amazones, pourront ultérieurement me procurer. Boarmia Vidriadaria, Oberthùr (pi. III, fig. 3). Commune à Huambo, en février. Espèce très remarquable par la dénudation d'écaillés du milieu des ailes. Les supérieures sont largement bordées d'un gris noirâtre luisant en dessus, mat en dessous, avec une tache blanche contiguë au bord terminal et quelques chevrons blanchâtres formant une bande courte qui commence près de la tache blanche terminale et descend au bord interne. La cellule des quatre ailes est fermée par une tache gris noirâtre pupillée de blanc en dessus, entièrement noirâtre en dessous. Le milieu et l'espace basilaire des quatre ailes est hyalin. Le bord des ailes inférieures entièrement noir en dessous, sauf une tache blanche contiguë au bord terminal, est blanc en dessus avec une tache noirâtre, longue, irrégulière, touchant au bord terminal, plus foncée vers le bord anal et montant en se dégradant vers le bord antérieur. Une ligne courbe traverse les ailes inférieures, au delà du point cellulaire qui est lui-même traversé par une ombre noirâtre. Cette ligne courbe est accentuée à la rencontre des nervures et parallèle au bord terminal. Boarmia Roccaria, Oberthùr (pi. J, fig. 6). Décrite sur deux beaux d* pris par le Dr Otto Thieme, pendant le voyage qu'il effectua de Bogota à Buenaventura. Les ailes en dessus sont d'un fauve pâle sur lequel se détache un assez grand nombre de parties un peu orangées. Les quatre ailes sont traversées par quatre lignes ondulées descendant du bord costal au bord interne. On voit sur les supérieures un point cellulaire noirâtre que traverse du bord costal au bord terminal une ombre noire indécise et irrégulière. Les ailes inférieures sont aussi marquées d'un point cellulaire. En dessous les ailes sont d'un fauve jaunâtre pâle, avec un trait cellulaire noir, une large tache terminale noirâtre sur les supérieures 30 LÉPIDOPTÈRES qui, plus épaisse vers l'apex et le bord costal, descend en s'amincis- sant à l'angle interne et entoure une tache apicale fauve presque carrée. Les inférieures ont aussi une tache noirâtre vers la partie antérieure du bord terminal. Cette tache est détachée du bord ter- minal et en est séparée par une assez large liture fauve comme le fond des ailes. On voit en outre quelques faibles traits et ombres noirâtres, reproduction du dessus des ailes. Boarmia Chalcea, Oberthùr (pi. I, fig. 7). Découverte par le Dr Thieme à Muzo (Nouvelle-Grenade) , en octobre 1877. Plus grande que Roccaria ; d'une teinte plus blanche; un peu truitée comme Roccaria; ayant en dessus à peu près les mêmes lignes et points que cette dernière espèce; mais l'ondulation et la direction même de ces lignes diffèrent, comme l'indiquent les figures, très exactes d'ailleurs, que je publie. En dessous, dans Chalcea, la tache noirâtre qui longe le bord terminal de l'aile supé- rieure est coupée net au-dessus de la nervure médiane, et une petite tache noirâtre est contiguë au bord terminal de l'aile inférieure. Boarmia Syrniana, Guenée (pi. I, fig. 8). Espèce variable quant à la taille et à l'accentuation des dessins et des nuances. Elle est répandue au Brésil, à la Nouvelle-Grenade et au Pérou. Boarmia Ciocolatinaria, Oberthùr (pi. I, fig. 9). Boarmia d'une couleur uniforme chocolat clair, ayant seule- ment quelques éclaircies blanchâtres dans l'espace basilaire des inférieures, sur les premiers anneaux abdominaux et près de l'espace extrabasilaire des supérieures. Les lignes transversales sont celles de toutes les Boarmia américaines; chaque espèce se distingue seulement par une direction, une obliquité, une ondulation spéciale de ces lignes, et le dessin seul permet d'apprécier ces différences. Le dessous est brun clair et offre, comme toutes les espèces du même groupe, une tache terminale noire englobant une tache apicale de la couleur du fond, les taches cellulaires et une tache subtermi- DE l'amérique méridionale 31 nale à l'aile inférieure. Je renvoie à la figure de cette espèce pour apprécier la forme et la place de ces taches. La Boarmia Ciocolatinaria a été trouvée à Tambillo, par M. Jelski. Boarmia Salmonearia, Oberthûr (pi. I, fig. 10). Découverte àManizales (Nouvelle-Grenade), par M. A. -M. Patino. Espèce d'assez grande taille, remarquable par le ton rougeâtre de certains dessins des ailes, ressortant sur un fond gris blanc. La côte est entièrement rougeâtre ; la tache apicale rougeâtre est large et accentuée. Pour les lignes et taches ordinaires, je renvoie à la figure qui les représente très exactement. Boarmia Huambaria, Oberthûr (pi. III, fig. 2). M. Stoltzmann a découvert cette Boarmia à Huambo, le 31 janvier 1880. Elle est brune à peu près comme Ciocolatinaria; elle est re- marquable par la netteté de ses lignes transversales, son aspect robuste et l'éclaircie blanchâtre qui couvre le sommet de quelques- uns de ses anneaux abdominaux, et l'espace basilaire de ses ailes inférieures. En dessous, la tache terminale ordinaire noire des ailes supérieures se prolonge en un feston, dont l'épaisseur diminue vers l'angle anal. Boarmia Anaïsaria, Oberthûr (pi. III, fig. 7). Paraît commune au Pérou. M. Jelski l'a rencontrée à Tambillo, et M. Stoltzmann à Huambo. Les ailes sont brunes comme dans CiocolatinaiHa et Huambaria; mais elles ont un ton un peu plus doré que chez cette dernière espèce. Les lignes transversales sont nettement écrites en dessus et en dessous la ligne terminale noirâtre fait le tour des ailes, étant cependant plus épaisse au sommet des supérieures et finissant en pointe à l'angle anal. En outre des Boarmia sud-américaines que j'ai décrites dans ce 32 LEPIDOPTERES travail, je possède un assez grand nombre d'espèces inédites; mais j'estime que pour être utilement publiées, les Boarmia ont plus encore que d'autres genres, besoin d'être représentées sur des exemplaires très frais et très purs. Autrement le dessinateur est exposé à omettre, faute de les voir assez distinctement, des carac- tères qui sont essentiels pour permettre de reconnaître ultérieu- rement l'espèce avec sécurité. Or, il est fort rare que les Boarmia soient bien récoltées. Leurs écailles sont très fugaces et pour peu que le papillon ait volé ou qu'en le capturant le chasseur n'ait pas été à même de prendre toutes les précautions voulues, les dessins du centre des ailes surtout sont complètement effacés. Toutes les Boarmia que j'ai publiées dans la présente Élude, sont représentées par des exemplaires d'une rare fraîcheur et font ainsi le plus grand honneur à l'habileté des chasseurs qui les ont capturées. Elles ont été aussi rendues avec une parfaite exactitude par le peintre- graveur, M. d'Apreval, à qui je me plais à donner ce témoignage. Ophthalmophora Branickiaria, Oberthûr (pi. II, fîg. 9). Le genre Ophthalmophora contient les plus belles Phalénites américaines, et je dédie à M. le comte Constantin Branicki l'espèce que M. Stoltzmann a découverte à Huambo, le 8 mars 1880. La Branickiaria se place dans le voisinage de la Corinnaria, Guenée. Elle est plus grande que cette dernière. Ses ailes supérieures sont brunes avec le bord costal blanc et une foule de stries blanches se détachant sur la couleur brune du fond. La base des inférieures est également brune. Une bande blanche oblique partant du bord anal des inférieures et s'avançant tout droit et diagonalement jusque vers le bord ter- minal des supérieures qu'elle atteint un peu au-dessus de l'angle interne, sépare nettement la partie brune d'un lavis jaune orangé qui s'étend un peu sur l'angle interne des supérieures et sur plus des trois quarts de la surface totale des inférieures. Un liséré noir, puis doré, remontant de façon à enfermer comme dans un cercle un point d'or, longe le bord terminal des inférieures, s'avance un peu le long du bord costal des mêmes ailes et descend à travers la partie médiane comme pour rejoindre à l'angle anal son point de départ. DE L'AMÉRIQUE MERIDIONALE 33 Le dessous est le pâle reflet du dessus et on n'y voit que des teintes plates correspondant à celles qui ornent l'autre face des ailes, sans dessin ni strie d'aucune sorte. En dessus, le corps est gris. Un des anneaux de l'abdomen a un trait blanc. Le dessous du corps est blanc. L'extrémité des antennes est jaunâtre. Ephyra Admirabilis, Oberthûr (pi. II, fig. 10). Une des plus charmantes Phalénites. Les ailes supérieures sont allongées ; elles sont marquées d'une très large tache médiane, à contours irréguliers, brune, sablée d'atomes violets, entourée à la base, aux bords costal et terminal d'un lavis gris jaunâtre. La cellule est marquée d'une tache étruite, longue, dont les contours seulement sont écrits en brun foncé. La base des ailes inférieures est jaune paille sablée d'atomes purpurins ; une ligne ondulée divise ces ailes en deux parties à peu près égales et limite une tache violette qui se fond en plus clair vers le bord anal et en pourpre un peu nuancé de fauve vers le bord terminal que dessine un fin liséré brun. Le thorax est gris ; le corps brun sur les premiers anneaux et gris au reste. Le dessous est gris; les supérieures sont centralement lavées de rose et les inférieures sont largement bordées d'un ruban submar- ginal noir qui atteint par une petite tache de même couleur l'angle interne des supérieures. Découverte à Huambo, le 3 février, par M. Stoltzmann. Ephyra Mira, Oberthûr (pi. II, fig. 42). Ailes supérieures moins oblongues, corps plus robuste q\x' Admi- rabilis. Les ailes sont couvertes d'un lavis rose violacé, mêlé de fauve sur les inférieures. Un semis d'atomes argentés, et que la peinture ne rend malheureusement pas aisément, couvre l'espace basilaire des supérieures. La tache cellulaire est large, brune, infé- rieurement et centralement ornée d'argent. Une ligne courbe, interrompue, brune, centralement argentée, décrit un arc depuis le voisinage du bord costal jusqu'au bord anal, 3 34 LÉPIDOPTÈRES non loin du bord terminal. Quatre lignes courbes parallèles ornent les ailes inférieures; celle qui est plus près du bord terminal est seulement indiquée par des points d'argent. La ligne supérieure à celle-ci est brune, bordée d'argent; les deux autres d'un brun violacé pas très foncé et unies. Le bord anal a aussi quelques atomes d'argent. Le dessous est d'un gris jaunâtre uni avec une bordure subter- minale rougeâtre. C'est encore à M. Stoltzmann que nous sommes redevables de cette gracieuse espèce. Il l'a découverte à Huambo, en février 1880. Cidaria Unda, Oberthûr (pi. III, fig. 1). Prise à Huambo, par M. Stoltzmann. Corps robuste. Ailes supérieures en dessus variées de vert olivâtre, de gris, de brun un peu rosé, de fauve pâle et de blan- châtre, traversées par des raies plus ou moins ondulées, marquées d'un point cellulaire noirâtre qui se trouve presque au sommet d'une large éclaircie s'étendant du bord inférieur des ailes au bord costal et donnant à la partie médiane qu'elle occupe un faciès décoloré. Ailes inférieures en dessus blanc jaunâtre uni, assez opaque, mais laissant cependant un peu transparaître les lignes ondulées en dessous. Cette seconde face des ailes est gris jaunâtre; la base presque sans dessins apparents, avec quelques ombres sur les supé- rieures et une tache costale, petite et noirâtre. Le point cellulaire du dessus est bien indiqué aux ailes supérieures et on en voit aussi un aux ailes inférieures. L'espace extracellulaire est parcouru aux supérieures par trois lignes ondulées partant de la côte et s'arrêtant à la partie blanchâtre unie qui s'étend largement le long du bord inférieur. Au delà de ces trois lignes, il y a une tache longue blanc jaunâtre extérieurement limitée par une large macule noirâtre qu'interrompent deux taches jaunâtres, l'une apicale, l'autre médio- marginale qu'on voit du reste en dessus. Des lignes fines, très ondulées, plus accentuées le long du bord marginal traversent les ailes inférieures en dessous parallèlement à ce bord marginal. Cidaria Lichenea, Oberthtr (pi. III, fîg. 6). Même coupe d'ailes que Cidaria Unda, mais l'abdomen plus long DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE 35 et plus effilé. Les couleurs des ailes supérieures sont à peu près les mêmes, mais elles sont plus foncées dans Lichenea, les dessins y sont plus nets, plus vigoureusement écrits et le fond des ailes lui- même paraît plus opaque. La base est vert olivâtre foncé, le milieu des ailes blanchâtre, marqué d'une tache costale brun olivâtre, le bord subterminal varié de jaunâtre, de gris et de verdâtre avec la côte plus foncée, et toute la surface des ailes traversée par beaucoup de lignes fines et très ondulées. Les ailes inférieures sont grisâtres et on voit par transparence le point cellulaire du dessous. Les ailes supérieures en dessous sont gris noirâtre plus foncé à l'apex, avec une bande blanchâtre, transversale, demi-circulaire, extracellulaire. Les inférieures sont gris jaunâtre avec une ligne parallèle au bord terminal, extracellulaire, un peu vague, épaisse, et une autre subterminale plus vague et moins bien écrite que celle-ci. Tambillo (Constantin Jelski). Cidaria graphidiparia, Oberthur (pi. III, fig. 8). Ailes supérieures longues, blanchâtres, traversées par une quan- tité de lignes très fines et très ondulées, noires, marquées de deux ombres cellulaires, dont l'une près de la base et l'autre autour de la tache cellulaire qui est noire, droite et nette. Ailes inférieures entièrement blanches des deux côtés. Ailes supérieures en dessous laissant transparaître les lignes du dessus, surtout près de l'apex qui est un peu rembruni ainsi que l'espace cellulaire. Tambillo (C. Jelski). Scotosia Umbrinata, Guenée, var. Velutina, Oberthur (pi. III, fig. 16). Huambo (Stoltzmann). C'est la variété A du Species général (n° 1616, p. 443). La figure publiée par Guenée dans le même ouvrage (pi. X, fig. 2) est trop fortement colorée, ainsi que le démontre la comparaison de la peinture du Species général et du papillon même qui a servi de modèle et que j'ai sous les yeux. 36 LÉPIDOPTÈRES DE L'AMERIQUE MERIDIONALE Toutes les Scotosia américaines sont extrêmement variables. La Pannosala varie plus que YUmbrinata, et je possède d'autres espèces du même genre encore inédites qui obéissent à la même loi. Cette observation s'applique, du reste, à beaucoup de Larentides, et concerne surtout cette famille dans la grande phalange des Phalénites. Etudes d'Entomologie \ vraison.. 1 1! 13 ,/. tpn-tti/ li/hcgcufps I Azelina Peruviae . Obert 2 Azelina Adrastaria . obwthur 3 Aze 4 Azelina Mathanana . o 5 Azelina 0 don aria . 0c<; 6 Boarmia roccaria , 7 Boarmia ehalcea 8 rmia ri a , Cj. 9 10 11 12 14 15 16 Boarmia ciocolatinaria Obcnhùr Boarmia salmoneana , Obt Hepialus alticola 9 . otf;- pyr : à ! 9 DonzeJ Obtrthùr Rennes - v à 12 ! JYifl/ lilhctcb Ip. ienée 8 : odaria ri 9 kiaria . . ■i ■ bea' -net Catagrarr.ma Branic Oberth 1 PI II! * et, l/MYiti/ htltosnilf» i Cidana Unda . ot . 2 Boarmia Huambaria . Oi. 3 Boa::- la 4 Folia arisl 5 Azelina Crocallmaria . 6 Cidaria lichenea , t« 7 Boarmia Anaisana . oba Sabulodes 10 A tari a , Obéi 11 Si - : Péri . Obi 14 Uraptei 15 8 Cidaria C-raphidi: x#f>- h S X < ),,- QL Oberthur, Charles. 542 Études d'entomologie 0 2 Faunes entomologiques ; Livre 7 descriptions d'insectes Ent. nouveaux ou peu connus. y& ,/ MMliraïW INSTITUT'°N UBRARIES 3 10&& DD57«îfl[m q nhent QL54202 Etudes d'entomologie lu *• . 0<3K- *J - -A^ •>**?» >&-««■■' •> * „ ^ <* " • .-; ri f