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William Schaus

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National Muséum

MCMV

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ÉTUDE8 D"ENTO\lOL()(;iR

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ÉTUDES

D'EiNTOMOLOdlE

F IDES E\TO]IOlOf.lDl!ES

DEscKiPTioxs j)'l\sec;tes nouveaux

OU PEU CONNUS

Par Charles OBERTHUR

KEN NES

IMPRIMERIE OBERTHUR

LÉPIDOPTÈRES

DU THIBET

Parmi les contrées dont l'accès se tronve encore par- ticulièrement difficile aux Européens et dont les pro- ductions naturelles semblent pourtant offrir le plus grand intérêt scientifique, figure en première ligne le Thibet.

Dans cette région montagneuse, il y a des neiges éter- nelles, des forêts séculaires, des plateaux alpestres et des vallées profondes, presque tropicales, c'est-à-dire une variété extraordinaire de faunes et de climats.

Les Missionnaires catholiques sont à peu près les seuls Européens qui aient jusqu'à ce jour réussi à pénétrer dans le Thibet et à y demeurer au milieu des populations bar- bares qu'ils s'efforcent avec un zèle admirable, une charité et une abnégation de tous les instants, d'amener aux lumières de la Foi et aux bienfaits de la civilisation chré- tienne.

C'est à ces Missionnaires catholiques que je dois les

premiers documents qui soient encore parvenus en Europe sur la faune entomologique de la partie sud-est du Thibet.

Aucune branche des connaissances humaines n'est indif- férente à ces hommes d'élite et bien que l'Entomologie ait été chose neuve pour la plupart d'entre eux, je puis dire que tous se sont mis ù l'œuvre avec une bonne grâce, une vaillance et une intelligence auxquelles j'ai le devoir de rendre un public hommage.

L'éminent évèque de Diana, Monseigneur Félix Bict, vicaire apostolique du Thibet, malgré les charges d'une administration épiscopale qui s'étend à des stations chré- tiennes disséminées sur un espace de 42 journées de marche, a bien voulu récolter et faire récolter pour nous, dans les diverses parties de son diocèse, des insectes de tous les ordres.

Ces collections offrent un intérêt considérable.

Elles proviennent surtout de Tâ-7sien-Loù, ville dont l'altitude dépasse 2,474 mètres; de C/iapa, vallée chaude sur la rivière Taï-Tou-Ho; de Yerkalo, sur IVang-Tsé- Kiang; de IJatang et de Tsckou.

C'est dans cette dernière localité que M. Dubernard a rencontré XArmandia Thàidina dont il nous envoya quatre exemplaires entre les feuillets d'un livre chinois.

De nouvelles collections se forment encore au moment j'écris ces lignes, et dans peu d'années nous espérons posséder des documents qui permettront d'écrire un travail d'ensemble sur la faune entomologique du Thibet.

Comme préparation à cet ouvrage, dont la réalisation nous est particulièrement chère, je public un certain nombre d'espèces nouvelles de Lépidoptères thibétains.

J'aurais pu augmenter le nombre des descriptions, mais persuadé que la figure seule permet de reconnaître exactement un papillon, et bien convaincu que sans bonne figure, à l'appui de la description, il n'y a pas de nom valable, je préfère attendre, pour écrire les diagnoses de nombreuses espèces nouvelles, que la gravure soit achevée et puisse accompagner le texte.

La X"' livraison de ces litudes d' Entomologie contiendra encore de nouveaux papillons thibétains dont les types sont actuellement aux mains du peintre.

On peut compter que je hâterai de toutes mes forces la publication des travaux relatifs aux Lépidoptères du Thibet.

'Rennes, juillet iSSl.

LÉPIDOPTÈRES DU THIBET

Parnassius Imperator, Oi;i;nTiii n {BuVelin île la Société enlomo- logique de France, 1883, [). 7G). PI. I, fi^'. 4.

Taille des plus grands individus à.'Apollo, des Pj-rénées. Aux ailes supérifiures, à peu près la même disposition de taches que chez Delphius; mais les ailes beaucoup plus opaques, d'un blanc un peu jaunâtre et les taches noires très grosses et très fortement accen- tuées. Aux ailes inférieures, deux larges taches rouge carmin cerclées de noir ordinairement pupillées de blanc, quelquefois dé- pourvues de cette pupille blanche et alors complètement rouges, et deux autres taches arrondies, noires, sablées dans leur centre d'un épais semis d'atomes gris bleuâtre. Ces deux taches qui sont plus ou moins grandes et plus ou moins bleues sont, dans certains indi- vidus, prolongées dans une ligne ondulée noirâtre assez large, remontant vers le bord costal, par deux autres taches également bleues, de taille et d'accentuation très variables. J'ai fait figurer l'aile inférieure d'un exemplaire chez qui ces troisième et quatrième taches bleues sont le plus accentuées.

Les antennes sont entièrement noires.

La poche cornée de la 9, ^eul sexe que je connaisse encore, est formée d'une caverne triangulaire, surmontée par une touffe anale épaisse, formée de poils serrés, noirs et jaunâtres. De plus, de chaque côté de cette caverne, une plaque cornée, couleur feuille morte, prenant naissance au-dessus du dernier anneau abdominal, se dé- roule de façon à former, vue en dessous, comme une espèce de paire de cornes se développant de chaque côté de la caverne centrale. J'ai fait figurer cette poche cornée très bizarre, vue de profil et en

J'ai deux 9 vierges dépourvues de cette poche cornée qui ne développe qu'après raccouplement.

VI

Mgr Biet ne m'a pas encore envo^-é le cf du Parnasshis Impe- rator, qui est actuellement l'une des plus belles espèces de ce noble genre. Découvert à Tà-Tsien-Loû, il vole pendant tout l'été.

Pieris Bieti, Obertiu r (pi. I; cf, fiy-. 7; ç, fig. 8).

Du groupe de Soracta, Davidis, Ilippia, etc. Taille de Soraeta; ailes du cf d'un blanc un peu jaunâtre en dessus avec les nervures des supérieures très accentuées et empâtées d'un trait brun noirâtre, large surtout au voisinage du bord externe; les nervures des infé- rieures paraissent plutôt par transparence du dessous, sauf au voi- sinage du bord externe et le long du bord antérieur elles sont un peu empâtées de noir.

En dessous, ailes supérieures blanc jaunâtre avec l'apex d'un jaune canari et l'empâtement noir nervural, au milieu des ailes, au lieu d'être au bord extérieur comme en dessus. Ailes inférieures d'un jaune canari vif avec les nervures noires saillantes sur un filet noir, très net, pas large et assez vif. L'espace basilaire compris dans l'angle nervural est d'un jaune plus foncé que le fond des ailes.

Le cf varie pour la couleur des ailes qui, dans quelques individus, est d'un jaune soufre en dessus. J'ai appelé cette aberration, qui est constante et commune à beaucoup de PzeWrfcs blanches, Sulphurea.

Le cf varie encore pour le semis d'atomes noirs qui, dans d'autres individus, couvre la base et le milieu des ailes supérieures. J'ai appelé cette autre aberration, qui est également constante, Fumosa.

Dans la ç , les écailles des ailes sont moins adhérentes que chez le d", et les cinq exemplaires que je possède de ce sexe Q , ont tous un ton luisant résultant de ce que les ailes supérieures surtout sont comme hyalines. Cependant un semis d'écaillés blanc jaunâtre persiste dans le milieu de chaque espace nervural.

Découverte à Tâ-Tsien-Loû par Mgr Biet, à qui je l'ai dédiée comme hommage de respectueuse reconnaissance.

Pieris Martineti, Obertiiit, (pi. I, d", fig. 5).

Voisine d'IIippia; mais tout à fait distincte par la forme plus étroite des ailes, la couleur blanche en dessus plus opaque et plus

vive, les traits nervuraux noirs plus nets et la nervulation, notam- ment en ce qui concerne la direction et la position comparative des deux premiers rameaux nervuraux de l'aile inférieure et la forme de la cellule discoïdale.

En dessous, la Pieris Marlineli a, comme en dessus, toutes les couleurs, blanche de l'aile supérieure, jaune de l'aile inférieure et noire des nervures bien vives et nettes. L'apex des ailes supérieures est jaune canari et la teinte jaune des inférieures n'est pas un lavis uniforme; mais dans la cellule discoïdale et un peu au-dessus du bord externe, on remarque des éclaircies d'un nankin pâle.

Les antennes sont noires; le corps et les pattes sont assez velus, noirs avec des touffes de poils jaunâtres.

Je ne connais que le sexe d* dont je possède six beaux individus.

La Pieris Marlineli vole à Tà-Tsien-Loû.

Je l'ai dédiée à M. l'abbé Martinet, missionnaire apostolique, procureur des Missions à Shang-Haï, comme témoignage de cordiale gratitude.

Pieris Dubernardi, OnERini r (pi. I, flg. 6).

Paraît servir de liaison entre le groupe de P. Davidis et celui de P. Gliciria et Napi.

Ailes blanches avec le bord costal des supérieures noir, ainsi que l'apex et le bord externe, le long duquel les parties noires, outre qu'elles sont plus foncées au voisinage de chaque nervure, forment une sorte de feston dont la partie la plus saillante joint la nervure, tandis que la plus creuse se trouve au milieu de l'espace intraner- vural. La cellule discoïdale est empâtée de noir. Les cinquième et sixième espaces intranervuraux contiennent, entre la cellule dis- coïdale et le bord extérieur, une tache noire plus grosse dans le cinquième.

Le bord externe des inférieures est liséré finement de noir; le contact des nervures et du bord externe est marqué d'une petite tache triangulaire noiràtrn et les espaces intranervuraux, entre la cellule discoïdale et le bord externe, sont marqués de taches noires plus ou moins accentuées, mais qui paraissent surtout dans les

espaces premier, deuxième et quatrième, parallèlement au bord externe. La base des ailes est marquée de noirâtre.

En dessous, les ailes supérieures sont blanches avec l'apex jau- nâtre, et les ailes inférieures jaune canari et nankin, notamment le long du bord externe. L'espace basilaire est jaune orangé. Aux quatre ailes, les nervures sont empâtées de noir, mais surtout aux inférieures. Les taches noires intranervurales, parallèles au bord externe, sont reproduites et forment aux inférieures, dans l'empâ- tement nervural, comme une ligne régulière.

Les antennes sont annelées et comme tressées de blanc et de noir, ce que la figure dessinée par M. d'Apreval ne représente malheu- reusement pas. Le voisinage du corps est assez velu, ainsi que la surface de l'aile inférieure en dessous, surtout près de la base.

Découverte à Tsékou par M. l'abbé Dubernard, missionnaire apostolique, à qui je l'ai dédiée comme expression de mon affec- tueuse recoiinaissance, et décrite sur deux individus cf qui ont été aplatis dans un livre (*), mais dont l'un, reçu en dernier lieu, est encore resté intact et bien conservé.

Anthocharis Bieti, Obertiur {\)\. 1, iiy. 1).

Charmante Piéride du groupe de Scolymiis et Genutia, ayant à peu près la forme et la taille de cette dernière espèce, dont elle diffère surtout par l'apex de ses ailes supérieures et le dessous de ses ailes inférieures.

Le cf diffère de la g par une petite tache subapicale aurore circonscrite entre le bord costal, le point noir cellulaire, une ombre noirâtre intranervurale et la partie saillante de l'apex qui reste blanche. La Q a en outre un lavis orangé pâle sur l'aile inférieure en dessus. L'aile inférieure en dessous est ornée de petites taches formées d'atomes bruns couverts d'un lavis d'un jaune un peu orangé.

(♦) C'est à cause de cet écrasement que M. d'Apreval a figuré un abdomen comme celui d'une S, tandis que le papillon qui a servi de modèle est certainement un <?. Ainsi le peintre Oppel avait fait pour les papillons rapportés de Colombie par Huniboldt et Boupla:id et décrits par Liitreille.

15

Ces taches brunes sont interrompues au delà de la cellule discoïdale par une éclaircie toute blanche, parallèle au bord extérieur; le long du bord extérieur, les taches reparaissent sous forme d'une sorte de feston dont les dents correspondent aux nervures et la partie concave aux espaces intranervuraux. La frange est blanche, longue et soyeuse.

Mgr Biet, en l'honneur de qui cette Piéride est nommée, a pris seulement trois exemplaires, dont un seul est assez frais, aux environs de Tà-Tsien-Loù.

Argynnis Gong ('), OBERTHiR ([il. II, fig. 9).

Du groupe de Frigga; mais les ailes plus allongées et plus arrondies, et la couleur fauve plus vive et plus foncée que dans aucune de nos espèces européennes. Les taches noires ordinaires en dessus sont bien nettes et les deux séries intranervurales, parallèles au bord externe, sont régulièrement alignées, assez grosses, coniques, et non confluentes entre elles, mais au contraire bien séparées.

Le dessous aurait quelque rapport avec notre Dia; mais toutes les taches sont plus allongées dans Gong et un caractère tressaillant est la série de gouttes blanc d'argent, longues, qu'on voit occuper régulièrement le centre de l'espace intranervural le long du bord externe. Aux ailes inférieures, chacune de ces gouttes blanches est surmontée à sa pointe, vers l'intérieur des ailes, d'une petite tache cramoisie, ovale ou triangulaire, centralement pupillée d'un très petit point clair.

Découverte à Tà-Tsien-Loii par Mgr Biet, et décrite sur six exemplaires, dont un très pur.

Limenitis Elwesi, Obertui n (ISutlelin de la Société enlomologiqne de France, 1883, p. 128). PI. II, fig. 4.

Taille de l'espèce californienne Lorquini. Elle a la côte des supé-

(•) Gong, en lan^'ac thibitainc, vent dire pâturage éleré.

rieures droite et le bord extérieur des mêmes ailes également droit, de sorte que l'apex paraît assez aigu. Le bord extérieur des ailes inférieures est bien arrondi, mais l'angle anal est assez aigu à cause du prolongement un peu plus considérable que dans la généralité des Limeniiis. du bord anal qui est lui-même assez droit. Les quatre ailes en dessus sont d'un noir verdùtre, avec une série de taches jaunâtres et de taches noir obscur disposées comme suit aux supérieures : deux taches intracellulaires étroites, allongées, jau- nâtres; onze taches ovalaires jaunâtres intranervurales, extracel- lulaires, dont une série de quatre subapicales, une seconde série de trois entre celles subapicales et la dernière cellulaire, et deux séries de deux taches chacune au-dessous de cette dernière série de trois, toutes inclinées dans le même sens et comme en escalier. Le long du bord externe, on voit une série de taches noir profond extérieu- rement éclairées d'une petite tache jaunâtre. Cette série se prolonge aux ailes inférieures qui sont en outre traversées par une série de taches jaunâtres intranervurales, extracellulaires, descendant du bord costal au bord inférieur. La frange est entrecoupée de jaunâtre à chaque sinus intranervural. Le point aboutissent les nervures est saillant en noir. Cette alternative de jaune et de noir est plus prononcée au bord extérieur des ailes inférieures que des supé- rieures.

Les ailes en dessous reproduisent les dessins et taches du dessus, mais l'apex des supérieures est très largement lavé de rouge carminé un peu bruni, et aux ailes inférieures, la couleur noir verdâtre du dessus est remplacée par du rouge carminé, sur lequel se détache, en nuance plus foncée, la série submarginale de taches noir profond. De plus, dans la cellule, près de la base et au delà de la cellule, mais très près d'elle, ainsi que dans l'intervalle de la troisième nervure, à partir du bord anal, on voit des taches gris jaunâtre. Le bord des ailes en dessous est entièrement bordé d'un liséré gris jaunâtre.

Les antennes sont très longues et l'extrémité est jaune orangé.

Découverte à Tsékou par M. l'abbé Dubernard, et dédiée à M. Ehves, de Cirencester (Angleterre), auteur de travaux remar- quables sur les faunes ornithologique et entomologique de l'Asie, ainsi que sur la botanique, et notamment le genre Lilium.

17 Limenitis Cottini, Oi;EnTiiL r (pi. II, lig. îj).

Du groupe de notre Camilla, dont elle a la taille et le faciès, sauf pour la couleur du fond qui est d'un brun noir mat au lieu d'être noir azuré. Les ailes sont traversées du bord costal des supé- rieures, un peu en arrière de l'apex, jusqu'au bord anal des infé- rieures, par une série assez régulière de taches intranervurales blanchâtres, sablées d'atomes bruns, ce qui donne à ces taches un ton un peu fumeux. .\u voisinage du bord costal des supérieures, cette série maculaire se bifurque de façon à représenter la lettre Y. Le bord externe qui est assez sinueux, à cause du contact nervural saillant, est intérieurement bordé d'une série d'éclaircies intraner- vurales blanchâtres plus ou moins apparentes. Deux taches grisâtres occupent la cellule discoïdale des supérieures. Une tache semblable occupe l'espace nervural en dessous ; mais cette tache n'existe pas dans tous les exemplaires. Enfin une autre tache analogue remplit presque l'espace cellulaire des ailes inférieures.

Les taches du dessus sont reproduites en dessous, mais plus blanches et plus nettes. Le fond en dessous est rougeâtre; il 3' a deux rangs de macules blanchâtres intranervurales le long du bord externe des quatre ailes. La base est marquée d'une petite tache fauve aux inférieures et aux supérieures; l'espace basilaire des inférieures est largement blanc, ainsi que les deux espaces nervu- raux anal et subanal.

Le dessous du corps est blanc. Les antennes, la tête, le corps en dessus sont noirs.

Découverte à Tà-Tsien-Loù par Mgr Blet, et à Tsékou par M. Dubernard, et dédiée, comme témoignage de respectueux dévoue- ment à M. l'abbé Cottin, directeur aux Missions étrangères, à Paris.

Epinephele Bieti, OBERTnCn (pi. II, fig. 2).

Rappelle notre Hyperanlhus; mais plus petit. Les deux sexes sont d'un noir brun en dessus. La base des ailes est soyeuse et dans le d" surtout, porte un léger reflet doré. Les ailes en dessus sont, comme en dessous, ornées de quelques points extracellulaires, intra-

nervuruux, noirs cerclés de jaunâtre. Ces points sont généralement au nombre de deux ou trois sur les ailes supérieures et de quatre sur les inférieures. La forme des ailes du cf est plus ronde et moins allongée que dans la g. Le dessous est uniformément d'un brun jaunâtre, sur lequel les nervures se détachent en plus clair. En dessous les taches orbiculaires sont, comme en dessus, entourées d'un cercle clair et le centre est pupille de blanc. Tû-Tsien-Loù (Mgr Biet).

Yphthima Beautei, Oberthi-r (pi. Il, fig. 1).

Noir brun en dessus, avec une double ligne noire, l'une sur le bord externe des ailes, l'autre très rapprochée de la première et presque parallèle à celle-ci, sauf à l'apex des supérieures elle s'en écarte. Une très grosse tache noire, subapicale, cerclée de fauve doré pâle et centralement marquée de deux gros points bleu brillant, orne les ailes supérieures. Une petite tache orbiculaire noire, également cerclée de fauve doré, pupillée d'un seul point bleu, décore les ailes inférieures près de la ligne noire interne.

Dessous gris brun, légèrement argentin surtout à l'apex des supérieures et sur la surface des inférieures. La grosse tache des supérieures est reproduite comme en dessus. Les inférieures sont traversées, du bord supérieur au bord anal, par trois lignes très sinueuses, fines, noirâtres, éclaircies d'une lueur jaunâtre, la pre- mière et la troisième extérieurement et la seconde intérieurement.

Corps assez grêle, brun ; palpes très velus, noirâtres.

Trouvée à Ïà-Tsien-Loû par Mgr Biet et dédiée à M. l'abbé Beauté, missionnaire apostolique, en reconnaissant souvenir de sa gracieuse obligeance.

Epyrgis Desgodinsi, Oberthûr (pi. II, fig. 10).

Voisine à'Histrionicus, Westwood; mais toujours plus petite. Même aspect général de coloration, mais bien distincte par la dispo- sition de ses taches et ses épaulettes noires au lieu d'être jaunes.

Ilistrionicus habite à Tâ-Tsien-Loû, comme Desgodinsi. Les deux espèces ne paraissent pas varier autrement que par la coloration

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plus ou moins vive des parties rouges ou jaunâtres des ailes. La figure que je publie d'L'pyrgis Dcsgodinsi est remarquablement exacte et permet de se rendre aisément compte des différences spécifiques de l'espèce. L'honneur de la découverte en revient à Mgr Biet. J'ai dédié cette Epyrgis nouvelle à M. l'abbé Desgodins, provicaire apostolique du Thibet, comme preuve de noire respec- tueuse et bien cordiale amitié.

M. Desgodins qui, depuis près de trente années, se dévoue avec le zèle le plus ardent à la Mission du Thibet, est trop bien connu comme géographe, naturaliste et philologue, pour que j'aie à rappeler ses titres à l'estime de tous ceux qui s'intéressent au progrès des sciences et de la civilisation.

Chalcosia Davidi, Ouertiii n (pi. I, (ig. 2).

Voisine de YAglaope basalis, Walker, dont une figure a été publiée par MM. Horsfield et Moore dans le Catalogue of the Lepidoplerous Insecls in the Muséum of Natural Ilistory at the East-India House (pi. VIII A, fig. 5).

Diffère de cette espèce par ses ailes plus étroites, plus allongées et plus courbées; ses antennes plus longues et plus pectinées; les nervures toutes saillantes en noir, tandis que dans Basalis les nervures de toutes les ailes inférieures et de la base des supérieures sont blanc jaunâtre exactement comme le fond des ailes; enfin, par la disposition de l'ombre noirâtre transverse du milieu des ailes supérieures en dessus. Dans Basalis, cette ombre est bien arrêtée en une sorte de tache qui coupe la cellule discoïdale perpendicu- lairement au bord costal et descend au bord inférieur. Dans Bavidi, c'est simplement un léger semis d'atomes grisâtres dans toute la base de la cellule.

Le dessous reproduit exactement les différences du dessus.

La Q dans les Chalcosia possède un petit prolongement abdo- minal en forme de courte tarière.

La Chalcosia Davidi a été découverte à Mou-Pin par M. l'abbé Armand David qui m'a donné troi.s exemplaires.

Combien ne doit-on pas regretter l'oubli inqualifiable dans lequel l'administration du Muséum national de Paris persiste à laisser, depuis plus de quinze années, les admirables collections formées au prix de tant de fatigues, de dangers et de privations par l'éminent Naturaliste qui a doté le Musée de Paris des plus beaux matériaux scientifiques que cet établissement ait jamais possédés !

Pourquoi faut-il que le produit merveilleux de tant d'efforts, du moins en ce qui concerne les Lépidoptères, reste non seulement enfoui dans des cartons d'où nul ne songe à les faire sortir, mais encore tellement bien défendu contre les yeux des Entomologistes qu'il est presque impossible même de les voir!

Je m'estime heureux d'avoir pu consacrer la seconde livraison de ces Études d'Entomologie à faire connaître quelques espèces de papillons découvertes par l'abbé David et qui restaient encore dans ses doubles. Mon travail paraissait en novembre LSTO. J'expri- mais le vœu que Messieurs les Employés de notre Muséum national fissent connaître enfin les plus belles perles de leur trésor. Mais les années passent rapides, et peut-être à la place d'un travail qu'un Français aurait pu écrire, il y a quinze ans, sur les découvertes si remarquables d'un Français, verra-t-on quelque jour paraître à Londres, à Berlin ou à Saint-Pétersbourg, comme d'étonnantes nouveautés, ce que nous avons pu jadis entrevoir à Paris!

Pourtant il dépend encore de ceux à qui est confiée l'administration de nos collections nationales que cette éventualité soit épargnée.

N'est-il pas invraisemblable que ceux-là seuls, qui n'ont à s'oc- cuper que d'Entomologie, semblent se trouver dans l'impossibilité d'étudier sérieusement les magnifiques collections dont ils disposent !

Chelonia Bieti, ObertiiCr {Bulletin de la Société entomologique de France, p. 43, 1883). PI. II, fig. 11.

Taille de Dominula et paraissant faire le passage entre les espèces du groupe de Dominula et celles du groupe de Villica. Ailes supé- rieures en dessus d'un noir verdâtre luisant, marquées d'une tache subapicale de forme irrégulière et variable suivant les individus, jaune, et d'une bande de même couleur, tantôt interrompue et tantôt

continue, d'abord costale jusqu'au milieu de la longueur du hord externe, puis changeant de direction et obliquant brusquement pour aller aboutir vers le bord terminal, un peu au-dessus de l'angle interne. Ailes inférieures jaune orangé, jaune clair ou même blanches, marquées d'un trait cellulaire noir plus ou moins épais et d'une bande noire généralement séparée en deux parties, mais quelquefois non interrompue, longeant le bord externe. Dans certains exemplaires, cette bande noire entoure une tache de la couleur du fond des ailes, dans l'angle apical. Les nervures sont aussi plus ou moins empâtées de traits noirs, ce qui permet de penser que certains individus peuvent avoir les ailes inférieures entièrement noires. En dessous la Chelonia Bieli est jaune ou blanchâtre, suivant la couleur du dessus. Ordinairement le bord des supérieures est plus ou moins largement noir et une partie de la bande noire terminale des inférieures en dessus reparaît en dessous.

Le thorax est noir : le collier est carminé; l'abdomen est noir vert brillant en dessus avec les côtés jaunes et l'anus carminé.

En dessous, l'abdomen est jaune avec trois bandes (une médiane et deux latérales) de points noirs quelquefois confluents. Le voisi- nage de la tète est carminé. Dans les deux sexes, les antennes sont filiformes.

Découverte à Tà-Tsien-Loû, par Mgr Biet, à qui je l'ai dédiée.

J'ai fait figurer le type le plus jaune que j'ai reçu du reste le premier et que j'ai décrit dans le Bulletin de la Société cnlomolo- gique de France.

J'ai désigné les variétés h. ailes inférieures blanchâtres et jaune clair, sous les noms à'Albescens et Sulphurca.

Gnophos Thibetaria, Oninrni r. (pi. I, fij. 3).

Les ailes supérieures gris d'argent sablées de petits traits plus foncés et traversées près de la base par une éclaircie blanchâtre sinueuse, descendant du bord costal au bord inférieur, accom- pagnée d'un petit filet fauve qui est joint à une ombre transverse gris brun, puis par une ligne médiane fulguréo, brun noir, qui se trouve comme juste au milieu entre l'éciaircie basalc et une autre

éclaircie également Iransverse, intérieurement bordée de fauve et appuyée sur une ombre gris Ijruri, qui descend du bord subapical à l'angle interne.

Ailes inférieures grises sablées de petits atomes plus foncés. Dessous tout gris, les supérieures plus luisantes, les inférieures plus pâles et plus mates, sablées d'une infinité de petits traits gris argenté foncé. L'éclaircie blanchâtre subteraiinale de l'aile supérieure en dessus se reproduit en dessous et chaque nervure de l'aile inférieure est marquée d'un petit trait noir, régulièrement et en courbe paral- lèle au bord externe. Les pattes sont très longues.

Décrite sur une g assez fraîche découverte àTù-Tsien-Loù, par Mgr Biet.

Odezia Brephos, OdertiiOp. (pi. II, fig. 3).

Taille de Tihialala; ailes supérieures noires en dessus avec une tache blanche oblique, comme dans Tihialala, mais plus courte et moins épaisse; ailes inférieures fauve rougeâtre brillant, lisérées de noir et marquées de quelques traits noirs, droits, courts, per- pendiculaires au bord anal et joints à ce bord anal.

En dessous, la base de l'aile supérieure est largement lavée de fauve rouge et l'aile inférieure est entièrement de même couleur, mais un peu moins foncé qu'en dessus ; la bande blanche des ailes supérieures traverse du bord costal au bord inférieur en faisant un coude, à partir duquel elle est teintée de fauve orangé. La moitié de l'aile supérieure est noire. On voit un petit trait noir costal, sub- basilaire, et un autre trait noir plus long, mais non transversal, se détacher sur la teinte fauve orangé de la base des supérieures.

Tà-Tsien-Loû (Mgr Biet).

II. LEPIDOPTERES

DE MANTSCHOURIE

J'ai depuis longtemps confié à M. d'Apr^val, pour être reproduites en gravure, un certain nombre d'espèces nouvelles de Lépidoptères trouvées en Mantschourie par M. Michel Jankowski, dont les im- portantes découvertes entomologiques à l'île Askold ont rendu le nom illustre parmi les Lépidoptéristes. J'espérais faire paraître dans la IX° livraison de ces Eludes d'Entomologie les papillons nouveaux que M. Jankowski nous a envoj^és de Sidérai. Mais le travail de la gravure subissant des retards que je suis cependant impuissant à abréger, je dois décrire à part, dans cette IX* livraison, les deux Phaléniles qui sont figurées à la pi. II et qui forment un genre nouveau. Ces descriptions paraissent comme préliminaire de ma pro- chaine Elude qui sera consacrée aux Lépidoptères de Mantschourie.

Genre nouveau Jankowskia.

De la tribu des Boarmides, caractérisé par le thorax relativement très robuste, l'abdomen également robuste dépassant les ailes infé- rieures, les antennes des cf pectinées assez court et finissant en pointe ciliée, les ailes un peu recourbées vers l'apex.

Jankowskia Athleta, OnF.nTiiOn (pi. II, fî;^. 7).

Ailes en dessus brun noir sur le milieu, fauve un peu rougeâtre

le long du bord extérieur; les supérieures traversées par deux lignes noires, fines, bien écrites, ondulées, les inférieures par une ligne noire moins sinueuse. Les deux traits cellulaires assez nets, celui des supérieures surmonté d'une petite tache costale noirâtre. Une foule de petits traits noirâtres sont çh et répandus sur toute la surface des ailes.

Dessous gris brun, plus clair le long du bord externe, traversé par deux ombres noirâtres assez indécises. La côte est marquée de quelques petites taches noirâtres.

Sidemi (M. Jankowski).

Jankowskia Thoracicaria, OnERTin n (pi. II, fig. 8).

Moins grande qu'Alhlcta; les quatre ailes grises sablées d'atomes bruns, traversées du bord costal au bord anal par deux lignes on- dulées, noirâtres, assez finement écrites, nettes, et par deux ombres brunes, moins sinueuses que les lignes, l'une subterminale, l'autre médiane, mais plus rapprochée de la ligne sinueuse externe que de la basilaire. Le premier anneau abdominal est brun ; tout le reste du corps est gris. Dessous gris avec les lignes du dessus moins apparentes qu'en dessus, les points cellulaires formés de deux croissants bruns, la côte marquée de quelques traits noirâtres, ainsi que le milieu des ailes inférieures.

Sidemi. Décrite .sur quatre exemplaires.

111. .sriUM.lDE NULVEAU

D'ASrE-MIIsTEUKE

J'ai décrit dans le Bullelvi de la Société entomologique de France, 1884, p. 13, sous le nom de Davidi, le Smerinthus nouveau que M. l'abbé David a rapporté de son récent voyage en Asie-Mineure.

Je publie la figure de cette remarquable espèce nouvelle sous le n" 6 de la pi. II de cette IX' livraison, et j'en reproduis la descrip- tion comme suit :

Smerinthus Davidi, OEEntHCR.

Taille de {Deilcpliilal) Syriaca, mais le contour des ailes moins sinueux et moins profondément découpé. En dessus, tète et corps d'un vert gai un peu jaunâtre, mais la tète d'une teinte plus claire, ainsi que le milieu du thorax et le second anneau abdominal. k\x contraire, le premier anneau abdominal et les épaulettes sont d'une teinte verte plus foncée. Les ailes supérieures en dessus sont vertes. L'espace basilaire, près du thorax, est un peu plus pâle, et, dans cet espace, très près du thorax, on voit nettement, comme on en voit aussi un dans Nerii, un petit point vert olivâtre. A peu près au premier tiers de l'aile, un liséré blanc, formé de trois courbes convexes, la première plus étroite et la dernière plus large, descend du bord costal au bord inférieur. .\u delà de ce liséré on voit trois

taches costales vert olive : lu première descendant en une ombre assez nette jusqu'au bord inférieur, elle se fond dans une tache d'un brun violacé s'étendant assez largement le long du bord infé- rieur; la seconde descendant comme la première, mais d'une façon bien plus vague et moins nettement prononcée; la troisième arrêtée assez brusquement dans le troisième espace nervural à partir de la côte et ne se prolongeant pas au delà. Les ailes inférieures sont en dessus d'un jaune orangé vif, avec une large bordure brun olivâtre se fondant près de l'angle anal dans une teinte verte, que traverse, parallèlement au bord externe et jusqu'au contact de la partie brune, soit jusqu'à la quatrième nervure à partir du bord anal, une ligne un peu ondulée jaunâtre qui, en dessous, se reproduit légèrement. Le dessous est entièrement vert d'eau, avec une tache fauve orangé vers le disque de l'aile supérieure, une ligne verte plus foncée, transversale, à l'aile inférieure et la ligue ondulée jaunâtre dont il est fait mention ci-dessus.

Par la disposition des couleurs, le Smerinthiis Davidi rappelle un peu VEuchloron Mcgœra de Madagascar.

Je possède deux cf pris à Akbès.

IV. I.EPIDOPTERES

D'ALGÉRIE

Au fur et à mesure que je travaille à l'établissement du Cata- logue des Lépidoptères d'Algérie, les documents nouveaux qui me parviennent me prouvent que je dois encore attendre et continuer à réunir des matériaux, pour ne pas publier une œuvre trop incom- plète.

Cette année même, j'ai reçu de M. le lieutenant Mathieu, du 60° régiment d'infanterie, quelques documents très intéressants sur la faune des environs d'Alger. Puis M. Joseph Merkl qui, depuis trois mois, chasse dans la province de Constantine, nous a expédié beaucoup de papillons dont la préparation n'est pas terminée. M. Merkl passera l'été en Kabylie, tentera d'explorer les plus hautes cimes du Djurjura et je ne doute point qu'il ne rapporte un certain nombre d'espèces sinon nouvelles pour la science, au moins tout à fait neuves pour la faune d'Algérie. J'espère qu'il retrouvera le Satyrus Prieuri dans le cercle de Bougie, et je regarde comme très probable la rencontre de VErebia Dromus sur les pentes élevées des monts de Kabylie. Peut-être le Parnassius Mnenio- syne vole-t-il aussi dans ces montagnes? Ce sont des questions dont je dois attendre la solution avant de publier ce catalogue que j'ai déji tenté d'écrire en 1876, mais qui serait presque doublé aujourd'hui.

Grâce aux recherclies que M. le docteur Henri Codet, autrefois chef de l'iiôpital militaire de Sebdou, lit avec beaucoup de zèle et de sagacité, aux environs de sa résidence, nous avons vu sensible- ment s'augmenter nos connaissances sur la faune des Lépidoptères de la province d'Oran.

J'ai consacré une partie de la VP livraison de ces Études d'En- tomologie à la description d'un certain nombre d'espèces décou- vertes par le docteur Codet.

J'ajoute encore quelques noms nouveaux à la nomenclature des Lépidoptères de Sebdou et surtout je publie les iîgures de quelques espèces décrites dans les Annales de la Société enlomologique de France, mais à qui manquait cette consécration essentielle du dessin pour avoir définitivement droit de cité.

Je n'ai point encore cependant achevé l'étude de tous les papillons que m'a généreusement offerts le docteur Codet, alors qu'il était médecin au 19^ bataillon de chasseurs à pied, dans notre ville. Sur ma recommandation, le docteur Codet avait récolté à Sebdou beau- coup de Syricthus. Je suis convaincu qu'il se trouve dans cette collection plusieurs espèces ou variétés géograpliiques inédites. Mais tous les Lépidoptéristes savent avec quelle prudence il convient de toucher à la nomenclature des Syricthus; aussi je n'innoverai rien avant d'avoir multiplié les comparaisons et je veillerai à ce que les figures soient particulièrement soignées.

Il n'est pas jusqu'aux espèces algériennes du genre Deilephila dont la détermination ne donne matière à hésitation et à difliculté. Le Tithymali de Sebdou est-il identique à celui de Biskra, dont il nous éclôt en ce moment des papillons remarquables par leur taille petite et le ton général blanc de leurs ailes? Le Tithymali des Canaries est-il une autre espèce que celui (ou que l'un de ceux) d'Algérie? N'y a-t-il pas même en Algérie une espèce du littoral méditerranéen distincte de celles de l'intérieur? Quel est le rapport entre cq& Deilephila d'Algérie et les Dahlii, Euphorbiœ d'Europe? Sans parler de la question de Nicœa, il y a dans ce simple exposé matière à bien des observations devant nécessairement porter aussi bien sur les chenilles que sur les papillons, et j'estime qu'il faut encore bien des documents pour produire un peu de lumière.

Enfin l'Algérie nourrit encore beaucoup d'espèces de Sesia et de Phalénites inédites. M. Merkl a trouvé à Biskra certaines géo- mètres qui me paraissent nouvelles et que je me propose de décrire, en même temps que je ferai connaître en détail les résultats de l'exploration qu'il a entreprise.

A part le 11 de la pi. III de ces Études d'Entomologie. représentant la Pachetra Leucophœa, var. Pyrenaica. Oberthiir, forme locale pyrénéenne qui n'avait pu trouver place dans la pi. I de la VIII* livraison, les papillons de cette pi. III ont été trouvés en Algérie, aux environs de Sebdou.

On trouvera ci-dessous la notice concernant chaque espèce.

Lycsena Allardi, OuEnTiii R (i>l. III, Q, fig. 16).

Une des Lijcœna les plus caractérisées et en même temps les plus rares de l'Algérie.

M. Gaston Allard, qui a découvert l'espèce, a pris deux cf.

M. le D"" Codet a trouvé seulement trois c? et deux Q volant à la fin d'avril et au commencement de mai aux environs de Sebdou. Le d* est en dessus d'un bleu violacé pâle, à peu près comme Sehrus. La Q est brun noir avec quelques atomes bleus à la base des ailes et quelques points marginaux noirs entourés de bleuâtre et surmontés de croissants fauves le long du bord extérieur des ailes inférieures.

En dessous le cf et la Q sont d'un brun bronzé chaud et foncé avec les points noirs ordinaires gros, vifs et très nettement cerclés de blanc.

Par le dessous Lycœna Allardi diffère de toutes les autres espèces de Lycœna.

Je regrette que le coloriste n'ait pas réussi à rendre exactement cette nuance dans la fig. 2 i de la pi. I de lai"' livraison des Etudes d'Entomologie. Le ton du dessous des ailes du cf est bien plus foncé et d'un brun beaucoup plus chaud et bronzé, avec les cercles blancs plus accentués.

Clgarltis Zohra, Donzel (pi. III; cf, fig. 8; Q, fig. 9), et variété Jugurtha, Oi:ei'.tih n ([il. III; cf, fig. 6; g, fig. 7).

M. Donzel a figuré comme g, un Cigaritis cf qu'il a appelé

Zohra {Annales de la Société entomologique de France, 1847, pp. 528 et 529, pi. VIII, fig. 5 et 6). M. Lucas a figuré dans le même ouvrage, mais d'une façon très incorrecte (voir les pattes), une Q de la même espèce, sous le nom de Massinissa (LS50, pi. II, fig. 2a et 2b).

Le Cigarilis Zohra a été longtemps très rare. M. Gaston Allard a rencontré en 1870, à Saïda, une variété dans laquelle le blanc en dessous est remplacé par du brun fauve et que j'ai désignée sous le nom de Jugurlha {Éludes d' Entoynologie . P* livraison, p. 21). Plus tard, en 1875, M. Allard et mon frère capturèrent quelques Cigarilis Zohra, en voyageant de Bou-Saada à Biskra. Mais ces Messieurs n'avaient vu que très peu d'individus, et ces documents étaient insuffisants pour renseigner sur les variations de l'espèce.

M. Codet fut plus heureux. Il réussit à prendre, surtout pendant les mois de mai et de juillet 1881, une assez grande quantité de Cigarilis Zohra, la plupart très frais et que j'ai sous les yeux.

L'espèce varie en dessus pour l'oblitération ou l'épaississeraent des taches noires. Dans les cf, ces macules se fondent quelquefois à l'aile inférieure en une grosse tache d'un brun obscur; dans les g , les taches noires tendent souvent à disparaître. En dessous, l'ali- gnement des taches brunes ornées de points argentés, plutôt que dorés, varie aussi, et tantôt les taches forment des lignes assez droites, tantôt elles ont une disposition plus confuse.

Le type de Sebdou, dont j'ai fait figurer quatre exemplaires, diffère aussi du type de la province de Constanfine; celui-ci paraît jilus robuste et a les teintes moins vives.

Trichosoma Breveti, ObeutuOh {liiillelin île la .Soci'fi/i; vnloinolo- giqwi de France, 1882, p. 174). PL 111, fiy. 14.

Cette jolie Chélonide fut découverte à Tlemcen par le curé de cette ville, M. l'abbé Brevet, qui s'intéresse beaucoup à toutes les parties des sciences naturelles et a acquis une grande compétence en géologie. M. le docteur Codet trouva h Sebdou un second exem- plaire d" de ce Trichosoma, le 23 octobre 1 881 . Les deux T. Breceli sont assez pareils entre eux et j'ai peu de chose à ajouter à la des-

cription qui a déjà été imprimée dans le Bulletin de la Société entomologique de France.

Le cf (seul sexe connu) a la taille de Parasitum. Il se place dans le voisinage des Pudens et Leprieuri. En dessus, les ailes supé- rieures sont d'un brun rougeâtre à peu près comme Pudens. avec une grande quantité de taches noires irrégulières paraissant cerclées d'un mince liséré jaunâtre plus pâle que la couleur brun rougeâtre du fond.

Ces taches noires forment cinq séries transversales depuis la base jusqu'à l'apex et ayant toutes leur point d'origine au bord costal. Les bandes niaculaires en question sont composées en détail comme suit: la basilaire est formée de deux taches; les trois bandes sui- vantes sont formées d'une série à peu près contiguë, une assez grosse tache étant au bord costal, les taches médianes décrivant un arc presque parallèle au bord externe et la dernière tache touchant le bord inférieur. La cinquième bande submarginale s'arrête, avant de toucher au bord inférieur de l'aile.

Les ailes inférieures sont d'un joli rose vif cerclées d'une bande noire marginale, tantôt non interrompue (exemplaire de Sebdou), tantôt interrompue à son milieu par deux éclaircies nervurales roses (exemplaire de Tlemcen). De plus deux taches noirâtres partent du bord antérieur, s'arrétant l'une à l'extrémité de la cellule, l'autre dans la cellule même, en arrière de la première.

Le dessous des ailes reproduit le dessus, mais en plus pâle.

Les antennes ont la côte carminée et les cils noirs; le thorax et l'abdomen sont brun blond ou rougeâtre; l'abdomen est marqué de trois séries de points noirs, l'une médiane, les deux autres costales. Mais le poil épais empêche de voir la bande médiane punctiforme, si on ne prend soin de le soulever. Les pattes sont velues brun clair avec le premier article carminé.

Orgya Anceps, Oi'.eutiiCr (pi. III, fig. 5).

C'est le papillon pris à Tanger que j'ai appelé Trigotephras dans la VI* livraison des Eludes d'Enlomologic, en disant toutefois que le type de Tanger diffère du type de Provence et d'Andalousie

par une teinte un peu moins noire et plus rousse. Je possède six exemplaires, dont deux ont volé et dont quatre sont bien frais. Ceux-ci me permettent d'apprécier les différences qui existent entre Trigotephras et Anceps.

UOrgi/a Anceps se fait remarquer par sa teinte plus rousse, la tache blanche de l'angle interne de l'aile supérieure plus ronde et plus grosse, les lignes transverses moins accentuées, très confuses, beaucoup plus écartées l'une de l'autre à leur point d'origine, au bord costal, ce qui recule vers la base et rétrécit considérablement la tache costale blanchâtre.

Ces caractères suffisent-ils à permettre de séparer spécifiquement Trigotephras d'A7iceps? Je ne suis point fixé sur cette question ; mais qu Anceps soit une espèce distincte, ou seulement une variété géographique, comme elle est très constante et très caractérisée, je n'en devais pas moins la distinguer par un nom. La figure que je publie est exacte et représente bien le papillon qui a servi de modèle.

Limacodes Codeti, Oberthi u {Bulletin de la Société cntomolo- (jique de. France, 1883, p. -48). PI. III, lig. -4.

Taille de Testudo; entièrement d'un fauve rougeàtre en dessus, avec deux petites lignes noirâtres sur les ailes supérieures et une éclaircie jaunâtre à la base et le long du bord antérieur des ailes inférieures. Le dessous est d'une teinte un peu moins rouge que le dessus, et l'éclaircie se trouve le long du bord inférieur des ailes supérieures. Mais ces éclaircies sont peu sensibles.

Décrit sur deux exemplaires, l'un faisant partie de l'ancienne collection Guenée, l'autre trouvé par M. Codet, à Sebdou, le 25 août 1881.

Metopoceras Khalildja, Oi!i:rnin;R (pi. III, fig. 1).

Décrit sur deux exemplaires pris à Sebdou par M. le docteur Codet, en avril 1881.

Thorax très robuste, couvert d'une épaisse pilosité brune, mais dont le dessus seul visible, quand on n'arrache pas quelques poils, est blond, sablé de petits points noirs qui sont de véritables écailles

placées à l'extrémité des poils. Tète proéminente. Ailes frangées largement de rosé; les inférieures d'un brun noirâtre plus clair à la base, les supérieures gris jaunâtre avec le bord externe finement ponctué de noir dans les espaces intranervuraux et le milieu, par- couru par trois lignes noires ondulées, sablé ainsi que la base d'une foule d'atomes formant comme une nébulosité noirâtre et rougeàtre.

Dessous des supérieures brun noir. Dessous des inférieures plus clair.

Luperina Messaouda, Oreutirr (pi. III, fig. 3).

Assez commune à Sebdou elle vient aux lumières.

L'éclosion a lieu en octobre.

Ailes supérieures et thorax entièrement couverts d'un lavis rougeàtre qui ressort assez vivement sur les parties claires des ailes. Taches ordinaires bien accentuées. Ailes inférieures blanchâtres, tantôt bordées de brunâtre, tantôt entièrement blanches et avec un reflet argentin.

Dessous des ailes supérieures brunâtre avec l'apex, le bord costal et le bord externe rosés. Dessous des inférieures blanchâtre. Les points cellulaires tantôt bien marqués aux quatre ailes en dessous, tantôt complètement oblitérés.

Les antennes du cf sont filiformes et comme cordées.

Le cf diffère seulement de la Q par une taille un peu plus petite et une teinte plus blanche et plus vive.

Pseudophla Lunarls, W. V. ; ab. Rufa, OberthCr (pi. III, Cg. "Il); ab. Marina, OberthCr (pi. III, fig. 12); ab. Maura, OberthCr (pi. III, fig. 13).

La P. Lunaris est commune à Sebdou, elle présente de très remarquables aberrations que j'ai désignées sous les noms de Rufa. Murina et Maura. en conformité de la couleur de leurs ailes supé- rieures. Les dessins ordinaires sont généralement beaucoup moins accentués dans le type algérien que dans le type français. On trouve tous les passages entre les variétés de coloration que j'ai fait figurer ;

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mais cependant tous les individus peuvent être rapportés aux trois formes principales dans lesquelles se meuvent les variétés de colo- ration.

Crocallis Auberti, Odeuthur {Bullelin de la Sociélé en'omologique de France, 1883, p. 48). Pi. UI, fig. 2.

Taille à'Elinguaria; ailes supérieures et thorax gris de lin ; ailes inférieures gris blanchâtre traversées par un trait submarginal gris foncé. Les ailes supérieures sont traversées du bord costal au bord in- férieur par une large tache brune extérieurement lisérée de jaunâtre.

Le dessous est gris argenté, avec les supérieures d'une teinte plus sombre.

Je possède une seule Q trouvée par M. le docteur CoJet, à Sebdou, le 27 octobre 1881.

Selidosema Erebaria, Oberthur {Bulletin de la Société enlomo- loyique de France, 1883, p. 49). PI. III, fig. 15.

Port et taille d'Ambustaria; teinte générale d'un noir un peu ardoisé aux inférieures, plus brun aux supérieures. Diffère d'Am- bustaria par la forme et la direction de la ligne coudée qui traverse les supérieures et de la ligne submarginale qui traverse les infé- rieures. En dessous, la S. Erebaria est d'un gris noirâtre, sablé d'atomes noirs, et les ailes sont traversées par une ligne commune jaunâtre moins sinuée que la ligne transverse du dessus.

Je ne connais encore qu'un seul cf de cette espèce pris par M. le docteur Godet, à &'bdou, le 12 octobre 1881.

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