«^ VT ry.i^ 'HH^ V >*t ♦*^-^^ *^3t^*¥ > ^ ^i.»*^ .^t ^ ^ •^A SI 2|2 i 0^ i ^ NV / V ^ *" \ '^ \ ^. N TV ^' .-^ COLLECTION ïViLLi-'^'^ SCHALS ^ ^ -^ r / ationalMlseum MCMV :>^ VV l: 7 '^■'' ^ # I i^ l .A -^^. ^- ^f4 >-^ '~^ ^.'J I h 'i ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE ETUDES D'ENTOMOLOGIE FAUNES ENTOMOLOGIQUES DESCRIPTIONS D'INSECTES NOUVEAUX OU PEU CONNUS Par Charles OBERTHUR RENNES IMPRIMERIE OBERTHUR AVANT-PROPOS Plus on étudie l'Entomologie, plus on acquiert la conviction qu'il est dans la plupart des cas impossible de déterminer sûrement les Insectes avec la description seule. Le grand nombre de specimîna typica que nous avons pu réunir et étudier, nous a surabondamment démontré combien les descriptions sont vaines et illusoires pour identifier les Insectes. Les auteurs eux-mêmes, lorsqu'ils ont négligé de prendre les précautions nécessaires pour reconnaître dans la suite leurs* speczWwa typica, ne savent plus, dans beaucoup de cas, à quoi rapporter exactement leurs descriptions. D'ailleurs, combien d'erreurs dans les travaux les moins discutés et que par un accord presque universel on accepte sans contestation ! Ici, ce sont des insectes différant seulement entre eux par des détails individuels, mais non spécifiques, de proportions ou de nuances et qui ont été décrits plusieurs fois sous des noms distincts et souvent dans la même monographie ; là, au contraire, l'auteur, faute d'avoir apprécié des différences spécifiques pourtant assez certaines, a décrit, comme faisant partie d'une même unité, des insectes qui en réalité doivent être distingués par des noms différents. Or, dans ces conditions qui sont loin d'être l'exception, comment est-il possible avec la description seule de faire une identification exacte ? La vérité — et nous ne cesserons de l'affirmer, — c'est que les Insectes dont il aura été publié une bonne figure resteront définitivement dans la Nomen- clature, tandis que les noms de ceux qui ont été seulement décrits rentreront fatalement dans le néant, au fur et à mesure que disparaîtront les specimîna VIII AVANT-PROPOS typica, sans lesquels il est aujourd'hui impossible de connaître avec quelque précision à quelles déterminations ils correspondent. Dans la Lépidoptéro- logie, on peut dire que les iconographies de Hlibner, Herrich-Schœfifer, quoique péchant trop souvent \y,\x l'insuffisance des renseignements qui devraient les compléter (localités, collections), resteront indéfiniment un monument nécessaire, au lieu que les ouvrages descriptifs de Walker, loin d'être une utilité, ne seront jamais qu'un embarras, laissant plein de doutes et d'hésitations l'esprit de ceux qui croiront devoir perdre un temps énorme à étudier ces diagnoses indigestes. A coup sûr, il est aisé de semer dans les nombreuses publications qui les accueillent des descriptions sans figures, et il est bien facile, par ce procédé économique, de gagner de vitesse les travaux de ceux qui jugent plus à propos d'illustrer par de bonnes figures les nouveautés qu'ils portent à la connais- sance du public. Mais que font dans le présent ces descriptions que leurs auteurs ne songent nullement à éclairer plus tard par des dessins ])ien exécutés? Pas autre chose qu'une sorte d'obstruction et de barrière que certains scrupules et aussi — il faut le reconnaître — les réclamations des intéressés empêchent quelquefois de franchir. Quant à ce qui en adviendra dans l'avenir, nous avons déjà fait la réponse et nous croyons que même parmi les descrip- teurs sans figures dont notre époque abonde, il n'en est pas un qui se fasse sérieusement illusion sur la valeur et la durée de ses écrits. Où doit-on tendre définitivement lorsqu'on pubHe une espèce nouvelle? Evidemment à permettre à tout le monde de reconnaître avec certitude ce que peut être cette espèce. Or, comment donner cette certitude avec des explications sans dessin? Prévoit-on du reste, quand on écrit, les espèces non encore connues et à qui une même description pourrait convenir? Donc, voici la règle qui me paraît être celle du bon sens, de l'exacti- tude scientifique et de la conservation de la Nomenclature : Sans bonne AVANT-PROPOS jx figure à V appui dune description, il n'y a pas de nom valable et la priorité appartient au premier iconographe plutôt qu'au premier descripteur. Certes, il convient de tenir compte de la tradition quand elle existe et il vaut mieux, en publiant une figure, conserver le nom donné dans la description, si on a la certitude de l'identification ; c'est ainsi que l'utilité conseille de maintenir le nom même (( in litteris » et sous lequel une espèce a pu être répandue dans les collections entomologiques ; mais celui qui a publié la figure a définitivement seul le mérite d'avoir fait connaître l'espèce et c'est seulement à partir de la publication de la figure que le nom prend droit de cité. Déjà dans nos précédentes Etudes, nous avons affirmé la règle : « Pas de bonne figure, pas de nom valable; » mais il y a des vérités qu'il faut répéter quand on se heurte à des objections personnelles et par cela même opiniâtres. Donc, sans souci d'un parti pris nécessairement partial, nous nous con- tentons de l'approbation des Naturalistes, de plus en plus nombreux, qui se préoccupent de remédier à la confusion résultant des descrij^tions sans figures, ruine prévue de notre Nomenclature, s'attachent avant tout à con- naître au juste à quelle espèce doit correspondre une détermination, et reconnaissent que la figiu'e bien exécutée donne seule l'exactitude et la précision sans lesquelles il ne peut y avoir de vérité scientifique. Rennes, avril 1888. Charles OBERTHÙK. I LÉPIDOPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX OU PEU CONNUS I. — Ornithoptera Tithonus, de Haan (ç>, pi. III, flg. 10). Le cf seul de cette superbe espèce était connu, lorsque feu mon ami Depuiset me procura une très intéressante collection de Lépidoptères formée en nouvelle-Guinée et dans les îles voisines par des chasseurs malais et que lui avait expédiée M. Léon Laglaize. Je trouvai dans celte collection un Ornithoptera g que je crus pouvoir rapporter à Tithonus, de Haan, et dont j'ai publié la description dans les Annales de la Société entomologique de France (1885, Bulletin, page cxxn). Le Papillon a été capturé à Waigiou. II. — Ornithoptera Arruana, Felder; aberr. g Goliath, Obeuthlr, et aberr. q Kirschi, Oberthûr. Les Ornithoptera Arruana-Pegasus étaient nombreux dans la collection précitée. Avec eux se trouvait une aberration g assez semblable à celle figurée dans Mittheilungen aus dem k. zool. Muséum zu Dresden; 1877, Bcitrag zur Kenntniss der Lepid.-Fauna von Neu-Guinea. von Th. Kirsch, pi. V, fig. 1, et dont j'avais déjà reçu un exemplaire, ce qui démontre une constance de reproduction. Je désigne cette aberration sous le nom de Kirschi. Puis il y avait un seul exemplaire g d'un Ornithoptera que je rapporte aussi sous le nom de Goliath, comme aberration d'Arruana, mais dont le faciès est tout à fait à part et la taille extraordinaircmcnt agrandie. LÉPIDOPTÈRES EXOTIQUES Cet Orniili()j)tera mesure depuis la base de chaiine aile supérieure jusqu'à l'apex, en lij,me droite, M") inillinièlrcs, de sorte que les ailes étant étalées la ligne droite (pi'on lacerait en avant du corps et qui joindrait l'apex de gauche à l'apex de droite serait longue de 205 inillimèlres. Les ailes supérieures de ce Papillon immense sont presque entièrement noires, les taches blanches ordinaires étant très réduites. Au contraire, les ailes inférieures sont largement envahies le long du bord extérieur par une seule grande tache confluente blanc jaunâtre, saupoudrée d'atomes noirâtres et au milieu marquée de quatre points noirs ronds. Les yeux sont soulignés par une bordure de poils d'un blanc pur, ce qui donne un aspect étrange à la tète de VOrnith. Goliath. IlL — Papilio Taboranus, OberthOr (pi. I, fig. 1). J'ai décrit cette nouvelle espèce voisine de Pylades dans le Bullelin de la Société enio- mologiquede France, 1886, page cxiv. Elle fut découverte à Tabora, dans l'Onnyanyambè (Afrique orientale) pendant les premiers mois de l'année 1883. Je ne possède que le seul exemplaire ayant servi de type à la description précitée. IV. — Papilio Rex, Oberthuu (|)1. I, lig. 2). Le Papilio Rex fut pris à Mhonda, dans l'Ouzigoua (Afrique orientale), au commence- ment de l'année 1886, par le R. P. Le Roy, missionnaire apostolique de la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur-de-Marie. Ce Papilio a été décrit dans le Bulletin de la Société entomol. de France, 1886, page cxiv. Il est mimique de la Dana'is formosa, Godman. V. — Papilio IMicrodamas, Bdrmeister (pi. I, fig. 3). Le docteur H. Burmeister a figuré dans V Atlas de la Description physique de la République Argentine, Lépidoptères, pi. V, fig. 8, la q de ce Papilio. Je publie la figure du d, diffé- rant un peu de la 9, notamment par le manque de la deuxième lâche jaune inlranervurale près de l'apex des ailes supérieures et l'absence de la bordure de demi-lunules jaunes, le NOUVEAUX OU PEU CONNUS long du bord cxlérieur des supériourcs. Le spécimen d* que j'ai fait représenler a été pris à Caraça (Brésil) et m'a été donné par M. l'abbé Armand David. VI. — Papilio Judicaël, Oberthûr (pi. II, fig. 4). Le Papiiw Judicad provient de Huambo, déparlement Amazonas, Pérou septentrional. Il a été découvert par M. Jean Stolzmann. Le cT, seul sexe que je connaisse, est de la taille de Ckotas, Gray; il est voisin de cette espèce, mais il est beaucoup plus obscur; il en diffère, en outre, par la forme de la bande maculaire jaune qui décrit un arc transversal du bord costal au bord inférieur des ailes supérieures. De plus, la bande maculaire des inférieures est très peu apparente, le bord extérieur des mêmes ailes est plus profondément dentelé et les prolongements caudaux plus épais et plus accentués. En dessous la bande jaune des supérieures est plus large que dans Cleotas; la bande maculaire des inférieures, au contraire du dessus, est bien marquée; les lunules marginales sont grosses et rouge brique, surtout à mesure qu'elles se rapprochent de l'angle anal. VII. — Papilio Birchalli, Hewitson (pi. II, fig. 6). Le Papilio Birchalli appartient au même groupe que Judicni'l: il a été capturé aux mines de Muzo, en Nouvelle-Grenade. Le Pajnlio Birchalli est de la taille de Viclorinus, Gray, à qui il ressemble tant par ses ailes supérieures également noires en dessus et marquées de taches jaunâtres assez ana- logues, que par la forme de ses ailes inférieures dentelées de la même façon et sans aucun prolongement caudal. Mais ces ailes inférieures sont bien nettement différentes de Viclorinus parla large bande maculaire jaune verdàtre, plus clair vers le bord antérieur, et qui descend (lu bord antérieur au bord anal, en traversant l'extrémité de la cellule discoïdale. En dessous, Birchalli est d'un noir brun un peu rougcàtre vers l'apex des ailes supérieures et sur la surface des inférieures. Les supérieures portent une tache jaune clair en forme de croissant, dans la cellule discoïdale ; deux petits traits jaunes contigus à l'extrémité de cette cellule, près du bord costal; cinq taches jaunes intranervurales dans l'espace infracellu- laire : la première petite et cunéiforme, les trois autres larges et de forme assez irrégulière, puisque la supérieure est à peu près cordiforme, mais plus allongée à la pointe inférieure, LEPIDOPTKKES EXOTIQUES la iiioyoniio incsfiiiL' liiaii},Mil:iii(' cl l'iiilriieiire bilolire; oiiliii la ciiii|iiii'me petile et cuiiôi- forme. Il y a le loiij,' du bord costal une série de points jaunâtres, Iniranervuraux, iilus accentués vers le bas et seulement visibles par transparence du dessus vers l'apex. Les inférieures sont ornées d'une série intrancrvurale de croissants marginaux rouge brique, plus gros vers l'angle anal, sauf h; dernier, et traversées du bord costal à l'angle anal par une série droite de taches intranervurales dont les deux [)rcmières sont jaunes (la seconde de celles-ci est plus grosse que la première), les quatre suivantes rouge brique et presque également petites, l'avant-dernière jaunâtre et petite, la dernière jaune, grosse, allongée et intérieurement soulignée de quelques atomes blanc bleuâtre situés entre cette tache jaune et la tache rouge brique marginale, anale. En-dessus, le cou est orné de deux taches jaunes latérales et deux petits points jaunes conligus à la tête. En-dessous, la trompe est latéralement bordée d'une petite toufîe de poils jaunes; et de même il y a des touffes de poils jaunes aux côtés de la poitrine et au-dessous de la tête; l'exlrénùlé anale est latéralement jaune ainsi (juc le premier article des pattes. Le Pajjilio Dlrchalli a seulement été décrit et non figuré par feu Hewilson, le spécimen typicum n'existe pas dans la collection Hewitson qui a été déposée, selon la volonté d'IIewilson, au Brilish Muséum. .Je n'ai pu savoir ce qu'était devenue la collection Birchall. Le Papilio ('um'bm, Felder, me paraît être la g du Papilio liirclialli. Vlll. — Papilio Cacicus, Lucas. Dans la collection faite aux mines de Muzo, et que j'ai reçue en 1886, se trouvait une une quantité considérable de Papillons remarquables, et notamment une douzaine de Morpbo Cypris q appartenant les unes au type fauve et les autres au type bleu. Parmi les Papilio, je dois signaler une forme Q de Cacicus, Lucas. Ce Papilio, ayant le bord des ailes malheiueusement lacéré, dilTcre de Cacicus cf par l'absence de la grande bande jaune de l'aile inférieure en dessus, et parce que ses ailes supérieures ont le disque occupé par une grande tache blanche de forme un peu arquée sur Sun \un\\ extérieur, descendant depuis la côte jusqu'un peu avant le bord inférieur, divisée par les nervures et entamée à l'extrémité de l'espace cellulaire par le noir du fond des ailes qui la pénètre jusqu'à la rencontre de la nervure médiane. NOUVEAUX OU PEU CONNUS Les mêmes taches intrancrvuralcs se trouvent dans Cacicus d cl dans le Papilio que je décris présenlement. Mais aux supérieures, au lieu d'être jaunes comme dans Cacicus d", la série des taches extracellulaires est formée d'atomes hlcus; de même la série marginale est formée par des atomes d'un gris carné. Le dessous reproduit les différences du dessus, mais avec cette distinction que la bande transversale des ailes inférieures non visible dessus, est indiquée en dessous par un espace d'un brun plus clair. Dans certains groupes du genre Pojnlio, les 9 sont extrêmement rares. C'est ainsi que je ne connais point encore la 9 d'Açicxilaus, Autosilaus, Eindaus, Archcsilaus, et je n'ai jusqu'à ce jour pu obtenir que deux individus 9 du vulgaire Prolesilnus, var. Teksilam. Si le Papilio ci-dessus décrit est, comme je le suppose, la 9 de Cacicus, cette 9 serait très difîérentc du d ainsi que Convhus 9 l'est de Birchalli cf. Cependant des Papilio du même groupe, Asclcprus, Grayi, Scamander, HcUanichus cTet 9 sont semblables. Peut-être Jelskii, Warscciviczii, Xanthoplcura dont je ne connais que les d, ont-i!s comme Cacicus une forme distincte pour la 9? H reste encore beaucoup à connaître sur les Papilio de l'Amérique tropicale. IX. — Papilio Laius, Roger (pi. VU, fig. 47). Papilio Laius n'a jamais été figuré. Il est décrit par Boisduval dans le Species général, page 311. C'est une espèce voisine de Rurikia, Eschscholtz {Entdeckungs-Reisc unter dcm Befehlc des Lieutenants der Russiscli-K. Marine Otto von Kolzehue, Lépid., pi. I, fig. 1 a, I b), mais différente par l'absence de la tache carminée dans l'appendice caudal en dessous et la présence au contraire de la tache blanche à l'aile supérieure en dessous. Rurikia, que je ne possède pas, vient du Brésil terre ferme vis-à-vis de l'île de Sainte- Catherine; Laius m'a été envoyé en nombre du Paraguay central par M. P. Germain. Laius varie pour la couleur plus ou moins jaune de la tache qui existe sur l'aile supérieure. X. — F»apilio Vercingetorix, Oberthûr (pi. VII, fig. 51). Découvert à la Guyane française par feu Constant Bar dont la collection est maintenant jointe à la mienne. Les ailes supérieures du d sont étroites et allongées, d'un noir bleuâtre à la base, plus claire vers l'apex et le bord extérieur, avec une éclaircie blanc jaunâtre LEPIDOPTERES EXOTIQUES form;inl trois taches juxtaposées, dont deux à rexlrémité de la cellule el la troisième ou dehors de la cellule. Les inférieures sont d'un noir bleuâtre ; le bord extérieur en est assez profondément dentelé; la partie concave, entre chaque prolongement nervurai, est finement bordée de blanc et le quatrième prolongement est plus accentué que les autres. A l'extrémité de la cellule se trouve une tache palmée, divisée en quatre parties parles nervures, d'un rouge légèrement orangé et paraissant à l'incidence de la lumière un peu violacé, mais restant mat. Un atome rougeâtre clôt la cellule discoïdale. Le bord anal est un repli soyeux blanchâtre. Le dessous reproduit le dessus; cependant le ton des ailes est plus brun. Les taches rouges de l'aile inférieure sont encore i)ius pâles et au nombre de six; la cinquième tache est longue et se joint à la sixième anale i)unctiforme. Les côtés de la poitrine et le collier sont rose carminé. Je ne suis pas sûr de posséder la 9. XL — Acrsea Balbina, Oberthur (pi. III, flg. 8). VAcrœa Balbina paraît abondante dans l'intérieur du Zanguebar, d'où j'en ai reçu un grand nombre d'exemplaires capturés par M. le R. P. Le Roy. Les ailes du cf ont en dessus le disque d'un rouge brique orangé; l'espace cxtracellu- laire des supérieures est semé d'écaillés noires peu serrées, ce qui donne à cette partie des ailes un aspect transparent; les supérieures ont, en outre, une tache noire, plus opaque, plus longue que haute, fermant la cellule, et deux traits noirs vers la base et le long du bord inférieur. Les ailes inférieures sont bordées de noir avec la base marquée de quelques taches noires, devenant souvent confluentes comme dans l'exemplaire figuré au présent ouvrage; la cellule des inférieures est également close par une tache noire souvent plus épaisse qu'aux supé- rieures. Le dessous reproduit le dessus, mais en plus pâle et avec cette particularité que la bor- dure noire des ailes inférieures est elle-même intérieurement lisérée de rouge plus foncé que la couleur du fond des ailes. Dans la tache noire basilaire des inférieures, il y a quelques points blanchâtres. La 9 diffère du cf parce que la couleur rouge tjiique du dessus des ailes est remplacée par du fauve jaunâtre pâle. NOUVEAUX OU PEU CONNUS Les palpes sonl jaunâtres; les côtés de la poitrine en dessous sont marqués de lâches blanchâtres; l'abdomen est noir à la jonction du thorax et sur l'arête dorsale; par ailleurs, il est fauve annelc de noir. XII. — Alaena Hauttecœuri, Oberthur (pi. III; cf, fig. 9, g, flg. 7). Jusqu'à présent on ne connaissait d'autre espèce du genre Ahena que VAmazoula, Bdv., de Natal. Psous en avons reçu deux nouvelles espèces, VAlœna Hautlecœuri, découverlc par le R. P. Haultecœur, à Tabora, dans l'Ounyanyambé (Afiique orientale) et VAlœna Major, trouvée par le R. P. Le Roy, dans le Zanguebar. Le d" de VAlœna Ilauttecœuri est jaune pâle; la q est plus grande et blanche. Dans les deux sexes, les ailes sont entourées en dessus d'une bordure noirâtre et la base ainsi que l'espace cellulaire sont marqués de taches noirâtres, irrégulières, et au travers desquelles transparaît le réseau formé par les taches du dessous. Ce côté des ailes est entouré d'une bordure large formée par deux séries parallèles de lignes noires ondulées et jointes par des traits noirs peipendiculaires et inscrits sur chaque nervure, de façon à former une maille qui découpe deux croissants marginaux superposés, jaunes dans le cf et blanc jaunâtre dans la 9 ; puis la base des ailes inférieures est largement envahie par un réseau de traits noirs se joignant par le bord costal à la double bordure précitée et entourant huit ou neuf taches de la couleur du fond. Le bord costal et l'espace cellulaire des supérieures est envahi par du noirâtre au milieu duquel se détachent dans la cellule deux, trois ou même quatre taches de la couleur blanchâtre ou jaune du fond des ailes. XIII. — Alsena major, Oberthlr (pi. II, ûg. o), Zanguebar. Je ne possède que deux g de cette espèce. Elles présentent les mêmes caractères géné- raux que VA. Ilauttecœxiri; mais elles diffèrent par les détails suivants : la taille est sensi- blement plus grande chez Major; la bordure noirâtre est plus large et moins dentelée inté- rieurement; l'espace basilaire est également noirâtre, mais l'envahissement noirâtre est limité de façon que la partie des ailes restée blanche décrive un arc assez régulier du bord costal au bord anal. 3 LÉPIDOPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX OU PEU CONNUS En dessous, la double bande noirâtre n'existe qu'à l'aile inférieure où elle n'aboutit même pas complète au bord costal; les traits noirs à la base sont différents. Enfm aux ailes supérieures, l'espace basilaire noirâtre ne contient que deux taches blanchâtres et est limité plus court; le bord extérieur des ailes est marqué de taches intranervurales blanc vcrdâtrc allant en s'allongeant depuis le bord interne au bord apical, et de façon à former neuf taches, dont deux costales subapicales, ensemble intérieurement limitées dans un arc assez régulier noirâtre. Le milieu des ailes est blanc verdâtre. Les pattes sont jaunâtres. II PREMIERS ÉTATS DE LÉPIDOPTÈRES DE LA RÉUNION Je dois à l'obligeance de M. le docteur A. Vinson des dessins et des renseignements sur les premiers états de quelques espèces de Papillons de l'île de la Réunion. Je ne saurais mieux témoigner à M. Vinson ma reconnaissance pom- l'intéressante com- munication de ses observations entomologiques, qu'en les puliliant et en faisant ainsi parti- ciper à la connaissance de ces documents ceux qui s'intéressent à la biologie lépidoptérologique. Les espèces représentées sur la planche IV de ces Études sont : Papilio Demoleus, V, k, l, m; Papiliô DispariUs, VI, p, q, r; Lhncnitis Dumclorum, II, c, d; Atella Phalanta, III, c, f; Vancssa Radania, I, a, b; Vanessa Borbonica, IV, g, h, i, j; Aganais Borbonica, VII, n, o. Tout ce qui a trait à la description des chenilles et des chrysalides et aux observations sur les mœurs a été écrit par M. le docteur Vinson. Papilio IDemoleus, L. (PI. IV, fig. V, k, l, m). La chenille est verte, d'un vert jaunâtre ou quelquefois même d'un blanc jaunâtre tirant sur le chamois. La teinte est uniforme. La longueur est d'environ 42 millimètres et la largeur de 110 milUmèlres. L'écusson est subdivisé en deux parties, et la deuxième est 10 PREMIERS ETATS DE LEPIDOPTERES comprise entre deux arcs formés de tubercules sessiles, en relief, ressemblant à des perles d'un jaune brique cerclées de noir et enfermées entre deux lignes d'un beau noir, l'une antérieure et l'autre postérieure, se reliant l'une à l'autre sur les côtés, au-dessus des pattes écailleuses qui sont rouges. La tête est aussi d'un rouge briijue avec deux pointes au sommet, aiguës et latérales. Derrière le trait noir postéricui' (lui limilc l'écusson, une stigmatale blancbe descend en s'élargissant, court le long des anneaux qui forment l'abdomen et remonte, en s'incurvant, vers l'extrémité anale. Sur elle s'appuient deux larges bandes latérales qui se relient supérieurement en forme de chevrons. Elles sont d'un brun marron, encadrées d'un joli liséré blanc. Les pattes membraneuses sont blanches, séparées de la sligmatale par une ligne noire. Le dessous du ventre est rougeâtre. Entre la tête et le premier anneau, la chenille, lorsqu'elle est contrariée, fait émerger deux tentacules rouges et répandant une odeur désagréable de cédrat concentré. La chrijsalide est longue de 33 millimètres, naviculairc et carénée. Le thorax est bombé avec une pointe mousse dirigée horizontalement en avant comme un éperon. L'extrémité céphalique est bifide, en forme de croissant, échancrée et dentée en dedans. L'abdomen est renflé, attaché par la pointe caudale carrée à une tige; la tète est dirigée en hnul; un iil blanc jaunâtre embrasse le dos et émerge sur les ailerons. La couleur générale est jaune verdâtre, avec des taches fauve marron sur les côtés et le long de la bande dorsale. Quelquefois la couleur est d'un rose carné. On distingue aisément la chrysalide de Demoleus de celle de Disparilis par ses proportions plus étroites et plus longues et par l'extrémité céphalique, bifide, tandis que cette parfic est coupée carrément dans Disparilis. La chenille de Demoleus vit sur les Cilrus. Le Papilio Demoleus a été importé à la Réunion par M. le docteur Auguste Vinson qui imagina, lors de son voyage à Madagascar, de doter son pays natal d'une acquisition lépidoplérologique nouvelle. Le Papilio Demoleus avait frappé le docteur Vinson par sa beauté et la possibilité d'en rapporter des larves vivantes à Bourbon. Déjà ce Papilio avait été introduit à l'île Maurice, sans qu'on sût comment. La multiplication de cette brillante espèce se fit très rapidement à la Réunion, non toutefois sans émouvoir l'opinion publique. DE LA RÉUNION il En effet, riiitroduction et la mulUt>lication énorme du P. Dcmulcus h Bourbon coïncida avec une mortalité presque générale des orangers, citronniers, combavas, vangassaillers, etc. On attribua celte mortalité au P. Demoleus. Le docteur Vinson fut l'objet d'une critique générale, et le vulgaire irrité donna au Demoleus le nom de Painllon-Vinson, sous lequel il est resté connu dans l'ile Bourbon, marchant, comme Érostrate, à la postérité, sous le renom d'une calamité publique! Il y avait là un fait encore mystérieux à expliquer. Le Demoleus existe par milliers- à Madagascar, à Moliëli, etc., et les citronniers y sont en pleine prospérité. Bien mieux, en outre de Demoleus, les Papilio Drutus, Epiphorbas, Nireus, etc., mangent les mêmes feuilles, et pourtant ne nuisent point aux citronniers qui les nourrissent. Il fallut donc chercher ailleurs que dans Demoleus la cause de la destruction des citronniers. La découverte en fut aisée. Il suffit, en effet, de prendre une branche d'oranger et de la porter sous le champ d'une bonne loupe ou d'un microscope pour se convaincre que l'écorce, à sa surface, est garnie tout entière d'une véritable couche d'une galle insecte brune qui siumle l'aspect cortical. Ces milliards de parasites ont vite épuisé toute la sève, et l'arbre, couvert de cette peste, meurt complètement desséché. En ce qui concerne Demoleus, non seulement il est un ornement pour les jardins et les vergers, mais loin d'être un fléau pour les Cilrus, il est une utilité, car sa chenille ne se met que sur les gourmands et les pousses inférieures qui enlèveraient la sève des branches principales et supérieures. Ces branches supérieures se fortiûent alors par la destruction des pousses basses qui soutirent la vie à l'arbre. Le Papilio Demoleus est, avec Disparilis, le représentant du genre à l'île Bourbon. La grande terre de Madagascar est bien mieux partagée sous le rapport des Papilio. Jusqu'à ce jour, on a observé treize espèces de Papilio à Madagascar; mais on ne connaît point encore toutes les espèces de ce beau genre qui habitent cette île, car nul n'a encore capturé le Papilio noir à taches rouges que le docteur Vinson a aperçu pendant son voyage, et dont il est fait mention dans les Annales de la Société entomologique de France (1863, p. 426), à propos de la Salamis Dupréi. M. Vinson nous a reparlé de ce Papilio et dans les termes suivants que nous empruntons à sa lettre de juin 'I880 : « J'avais capturé le Papilio Endochus dans la forêt centrale 12 PREMIERS ETATS DE LÉPIDOPTÈRES d'Alananiasaolrao où un très beau Pajnlio entièrement noir avec des taches rouges, mais qno j'ai observé de bien près, m'avait échappé. Il se faisait remarquer par sa grandeur, sa beauté et sa rareté. La caravane allait très vite; j'allais me perdre; il fallut l'abandonner! » Quand un entomologiste sera-t-il assez heureux pour faire de nouveau la rencontre de ce Painlio, dont on ne connaît pas de similaire en Afrique, qui, par sa couleur, se rapprocherait de Vllcclor de l'Inde anglaise? M. Humblot nous a aussi entretenu d'un très grand Papillon qu'il a vu maintes fois, sans jamais pouvoir le saisir et qui fréquente le sommet des arbres élevés. Le centre de Madagascar renferme assurément un nombre encore assez grand d'espèces notables de Lépidoptères qui jusqu'ici sont demeurées inconnues. Fapilio IDisparilis, Bdv. (pi. IV, fig. VI, p, q, r). La chenille est longue de 4 centimètres environ; souvent elle est plus raccourcie. Elle est d'un beau vert de velours ou d'un vert jaune citron. Elle est glabre, lisse, présentant mille points sous-épidermiques semblables à l'apparence des feuilles des Aura^i- tiacées avec leurs petits sacs vésiculeux interutriculaires renfermant leur huile essentielle. Quelques-uns de ces points circulaires, à cenlie plus clair, rangés le long des quatrième et cinquième anneaux, sont assez gros et comme des tubercules sessiles. La tète est coupée carrément par un bandeau blanc terminé par une épine de chaque côté. L'extrémité anale est coupée de même et terminée également par un trait clair qui finit en pointe de chaque côté. Les quatre premiers anneaux antérieurs sont compris par un ourlet blanchâtre ou légèrement jaunâtre, en relief, h forme elliptique, faisant suite au bandeau frontal. Cet espace scutelliforme, plus étroit en avant, plus large et arrondi vers l'arrière, se contourne derrière le quatrième anneau en passant latéralement au tiers inférieur de la hauteur de la chenille. A ce même niveau, part derrière cette sorte d'écusson, une bande jaunâtre, peu flexueuse et longitudinale, qui va se perdre à l'anus au-dessus de la stigmatale. Cette dernière, bien déterminée et relevée en festons réguliers au-dessous de chacune des pattes membraneuses, est d'un beau blanc d'argent qui s'étend sous l'abdomen. Le repli incUné du dernier anneau, formant l'anus, est d'un bleu clair ou blanchâtre. DE LA RÉUNION 13 Deux tentacules roses ércctiles émergent en arrière et au milieu du front lorsqu'on irrite la chenille et répandent une odeur de sécrétion caractéristique. La chrysalide est grosse, épaisse, anguleuse, forme bombée, tantôt verte ou vert jaunâtre, tantôt simplement jaunâtre ou marron , ou encore couleur café au lait ou feuille morte sèche. Elle est longue de 3 centimètres et large dans sa plus grande dimension de Il millimètres. L'épaisseur de la base du corselet à la voussure abdomino-pectorale, fortement carénée, est de 1 centimètre. On trouve cette chrysalide suspendue et attachée à la tige des Citrus par son extrémité caudale qui est anguleuse et unissant graduellement en pointe. Les ptéry godes sont bien marqués. L'extrémité céphahque est coupée carrément et évasée sur les côtés en pointes, de manière, vue en-dessus, à former un triangle parfait. Le corselet est fortement bombé en dessus et à facettes sur les côtés. Les ailes repliées sont bien dessinées, avec une série de points petits et noirs à leur limite. On voit deux gros points noirs à la base du corselet. La chrysalide se trouve retenue contre la branche et contenue par un fil soyeux blanc ou jaunâtre, embrassant la chrysalide elle-même, fixé d'une part à la partie dorsale et d'autre part à la branche par deux extrémités. La chrysalide est toujours la tète en haut; c'est pour cela, sans doute, qu'il y a ce fil autour de la ceinture. Autrement la chrysalide pourrait se renverser en arrière et prendre l'attitude opposée. Le Papilio Dis/jarilis habite Bourbon et sa variété Nana les Seychelles. Le Papilio Pliorbanla habite l'île Maurice. La chenille de ce dernier a été observée par J.-B. Dumont qui, dans une note écrite en prairial an VIII. sur l'entomologie de cette île, parle avec détails des tentacules céphahques de la chenille de P. PItorbanta. Voici en quels termes s'exprime le naturaliste Dumont : « On voit sortir, lorsqu'on touche » la chenille de ce Papilio Phorbanta, deux petites cornes d'un beau rouge, semblables » aux tentacules des limaçons, supportées sur une même base et qui se retirent aussitôt » qu'on cesse d'irriter la chenille. Lorsqu'on presse fortement sur les premiers anneaux, » on les fait également sortir. Ces cornes sortent par une petite fente transversale qui a la » forme d'un =. Cette fente se dilate et l'on voit sortir l'extrémité de la corne qui continue » de saillir de la longueur de trois à quatre lignes. En continuant de presser, on voit la 14 PREMIERS ÉTATS DE LÉPIDOPTÈRES » base sur laquelle reposent ces deux Icnlaeules (jui, observés à la loupe, sont gris, » ponctués de rouge, ce (pii leur donne leur couleur. Leur extrémité m'a paru percée » d'une ouverture triangulaire. La sortie de ces deux corps est toujours accompagnée d'une » forte odeur désagréal)le et particulière. » Limenitis Dumetorum, IJuv. [[)\. IV, lig. II, c, d). La chenille de la Limenitis Dumelorum vit sur les Acahjptiécs, originairement sur la Tragia Rcliculala, Pûirel, et actuellement aussi sur les Acaliji)lia Marfjinala, Tricolor et Bicolor, plantes introduites de l'île Maurice à l'île Bourbon. Elle est fauve inarion, arquée, longue de 22 millimètres. Elle ofîre six aspérités saillantes et membraneuses, rangées latéralement; les intermédiaires étant plus longues et dressées en avant comme des cornes, les deux postérieuies dirigées en arrière. Sur les côtés, infé- rieurement, sont trois festons bordés de blanc, les dents du feston sont surmontées de deux traits blancs et obliques. La dernière dent se relève postérieurement en draperie qui se rétrécit vers l'extrémité caudale, laquelle est terminée par quatre pointes Dnes. Le dessous est d'un brun rosé; sur le côté, le dernier article ou anneau offre une marfj[ue sinueuse, claire, brillante, en forme d'arabesque. Une ligne dorsale plus claire, médiane, prend du protothorax et finit bien en avant de l'extrémité caudale. La chnjaalide très riche est angulaire, courte, étalée sur les faces latérales, large et très évasée aux extrémités alaires; d'un rose doré tirant sur le jaune ou d'un blond laiteux, opalin. Toutes les aspérités du dos sont terminées en pointes d'or aux reflets vert d'eau. Les lignes saillantes de l'abdomen sont revêtues d'un liséré d'or. Les anneaux de l'ab- domen ont un éclat doré. La Limenitis Dumetonim fréinienle les jaidins, surtout lorsqu'on y cultive les plantes qui plaisent à sa chenille. Elle aime aussi la lisière des bois où pousse la Tragia Reticulata. Le Papillon s'élève peu, ne se hasarde pas au sommet des grands arbres, et a un vol léger, presque intermittent et se déplaçant par saccades. Parfois on le voit planer au-dessus des arbustes dans un milieu ombiagé, mais traversé par les rayons du soleil. L'éclosion a lieu en novembre, décembre et janvier. Depuis que le docteur Vinson a introduit à la Réunion les Acalypha comme plantes d'ornements des jardins, on a constaté que le nombre des Limenilis Dumelorum est devenu bien plus grand dans l'île. DE LA RÉDNION 15 Atella Phalanta, Fab. (pi. IV, flg. III, c,f). La chenille de cette Arçjijnne vit des feuilles de la plante appelée Flacourtia Ramontchi, arbre à fruit de Madagascar, de la famille des Bixinées et que le botaniste L'Héritier a nommée en l'honneur d'Etienne de Flacourt, premier historien de l'ile de Madagascar, qui dédia son ouvrage à 3Iessire Nicolas Fouquet, ministre d'Étal et surintendant des flnances. Cette chenille est courte, trapue, ramassée, couverte d'épines rameuses disposées comme celles de la Vancssa Borbonica et de la Salamis Radama. Le corps est d'un noir luisant avec des bandes longitudinales jaunâtres; la raie dorsale jaune est divisée par une ligne médiane noire; les épines rameuses noires à leur origine sont encadrées d'un cercle jaune à la base. On voit une raie blanche et festonnée sur les côtés. Le dessous de l'abdomen et les pattes postérieures sont rougeâtres. Les pattes antérieures sont noires. La tête est orangée et les mâchoires sont noires, cerclées de jaune extérieurement. On remarque sur le devant de la face un triangle d'un blanc pur à sommet dirigé en haut comme un A renversé. Dans le jeune âge, la chenille de VÀtclla Phalanta est presque entièrement brune, avec des épines rameuses noires très rapprochées. Elle offre une particularité à noter, c'est qu'elle s'attache toujours à un fil au bout duquel elle se laisse couler et par lequel elle remonte vers la branche ou la feuille à la façon de certaines araignées. L'éducation de cette chenille est très diflîcile en captivité ; il lui faut les sommités tendres et rosées de la Flacourtia Ramontchi; mais elle se nourrit mal, est délicate, errante, toujours agitée. La chenille devient vert glauque au moment de sa métamorphose prochaine; avant de prendre cette suprême couleur, elle passe au jaune clair; mais sa vraie couleur est noire et jaune, et le jaune est à peu près semblable à la teinte du Papillon lui-même. A Madagascar comme à la Réunion M. Vinson n'a trouvé la larve de VAtella Phalanta que sur la Flacourtia Ramontchi, arbre épineux fort gracieux et dout on vend les fruits, dits prunes de Madagascar, sur tous les marchés de la Réunion. La chrysalide est très élégante, d'un beau vert clair et transparent; elle s'attache par la pointe anale sous la feuille, h la nervure médiane, où elle se trouve retenue au moyen d'un fil imperceptible par le milieu du corps. Au point d'attache il y a trois ou quatre petits traits 16 PREMIERS ÉTATS DE LÉPIDOPTÈRES noirs visibles dans la soie dont la chenille s'est servie. Les pointes dorsales sont très saillantes; noires à la base et à leur extrémité, argentées dans leur milieu et richement teintées de pourpre en dedans près du noir. Les six pointes abdominales sont les plus prononcées et les plus fortes. Deux taches métalliques argentées ou irisées régnent le long de la saillie anguleuse des ailes; la plus étendue est limitée près du dos par un petit trait noir (pii se recourbe. La plus petite, la dernière, s'étale sur l'œil lui-même près des pointes de la tôle. Le vol du Papillon est léger, point rapide, peu fuyant et comme hésitant. On le voit fréquenter avec assiduité les sommités tendres, couleur de rose ou de carmin de l'arbuste qui nourrit sa chenille. Il est très difficile de l'avoir très pur et la plupart du temps on le voit déchiré ou fané; cela lient sans doute à la délicatesse même du tissu de ses ailes. Si on considère que les Papillons de la Vcmessa Radama et VAlella Phalanta ont à peu près la même largeur d'ailes, tandis que la chrysalide de Phalanta pèse beaucoup moins et a une dimension presque moitié plus petite que Radama, on trouve l'explication de cette finesse de tissu des ailes de Phalanta. Vanessa Radama, Bdv. (pi. IV, fig. I, a, b). La chenille a le corps d'un noir foncé, couvert d'épines rameuses. Une bande dorsale d'un blanc jaunâtre s'étend de la tête à l'extrémité anale. Cette bande longitudinale qui commence à la tête et va s'effaçant graduellement aux derniers anneaux est divisée au milieu du dos par une ligne noire très nette sur laquelle est implantée la rangée des épines dorsales; sur les côtés, sont trois rangées d'épines rameuses entièrement noires. Entre la deuxième rangée d'épines latérales et la troisième qui borde l'abdomen, règne une bande brune plus claire limitée inférieurement par une ligne blanchâtre, sur laquelle est inséré le dernier rang d'épines. Le col est de couleur orangée; cette couleur n'est cependant apparente que lorsque la chenille allonge la tête; celle-ci présente de chaque côté à son extrémité un faisceau de poils noirs dont le plus long est terminé en blanc. Le dessous du corps et les pattes sont d'un brun rougeâtrc. Vue à la loupe, la surface luisante et noire de cette chenille est pointillée très liiienient de blanc. DE LA RÉUNION il La chenille de la Vancssa Radama offre, sous un moindre volume, une conformation presque identique avec celle de la Vancssa Borbonica, Obtr. {Hippomene, Bdv., non Hiibner). Seulement les épines rameuses qui ont les mêmes dispositions sont d'une seule couleur noire chez V. Badama. Mais si les chenilles des deux Vanessa ont tant de ressemblance entre elles, au contraire les chrysalides diffèrent énormément. La chrysalide de la V. Badama est courte, ronde, épaisse, cylindrique, suspendue comme une bulle grisâtre; elle s'attache au-dessous d'une feuille ou d'un rameau par un bec brun et un petit amas de soie blanche. La couleur brun grisâtre de la chrysalide est relevée par des taches noires et des marbrures cendrées. Le fond paraît quehiuefois d'un gris rosé. Les anneaux vers l'extrémité anale sont en cercles très rapprochés, avec plusieurs rangées de petites épines symétriquement disposées. Sur le dos et latéralement, ces épines ne sont indiquées que par de petits points d'un rose carné clair, près de la ceinture et sur la face dorsale. Toute la partie dorsale de la chrysahde est beaucoup plus foncée que la partie ventrale qui est d'un rose plus clair. Sur les côtés, l'empreinte des ailes est marquée par des bandes obliques et transversales rosées, et quatre taches noires très accentuées. Les yeux et la partie antérieure et intermédiaire qui les unit sont d'une couleur rose clair. La Vanessa Badama n'est pas originaire de l'île Bourbon, mais bien de Madagascar. Elle s'est propagée de la grande île à Bourbon avec rapidité pendant ces dernières années, et y est devenue très commune. La chenille a été trouvée sur la Justicia Venlricosa, Hook, et sur les Barkria Hirsuta, n. C, et Mulliflora, D. C, plantes d'ornement de la famille des Acantliacées, où elle vit en grand nombre. Vanessa Borbonica, Obtr. {Ilippomcnc, Bdv., «o« Hub.ner) (pi. IV, lîg. IV, j/, h, i,j). La chenille Gsi forte, d'une belle couleur lie de vin, tirant sur l'amarante ou le pourpre foncé, du plus bol éclat avec des reflets violacés, satinés; hérissée d'épines rameuses, longues, d'un beau jaune d'or, implantées dans une base rouge orangé très vif, terminées par des pointes noires. La longueur est de i centimètres. Le corps est formé par douze anneaux séparés chacun i8 PREMIERS ÉTATS DE LEPIDOPTERES par un sillon; ;iltôniK' dans le iJicniicr cl dans les deux derniers, mais renflé régulièrement dans les neuf anneaux intermédiaires. Le premier anneau porte quelques poils noirs, mais est complètement dépourvu d'épines rameuses; le deuxième et le troisième n'ont point d'épines dorsales. Le dernier anneau n'a que deux épines dirigées sur les côtés, en arrière. Les autres anneaux intermédiaires offrent sept rangées d'épines rameuses, une dorsale et trois latérales. Chaque arbre épineux présente trois nuances successives : allumé de rouge vif dans sa base d'insertion, le tronc, comme les premiers anneaux, est d'un be;iu jaune d'or et les dernières pointes d'un noir luisant. Ainsi la rangée longitudinale du milieu, la dorsale, compte huit épines; les deux rangées latérales dix, la rangée inférieure onze. Entre cette rangée et la deuxième latérale, sont disposées sept trachées remarquables chez certains sujets par un point noir central cerclé de jaune rougeâlre et compris lui-même entre deux lignes de chevrons d'un blanc jaunâtre. Le dessous de la chenille est d'un brun rougeàtre ou d'un rouge vineux comme le reste du corps. Les pattes membraneuses sont de la même couleur, plus claires en dedans; les pattes écailleuses sont noires; la tête est un peu cordifornie, hérissée de poils uns, nom- breux et grisâtres. Sur les côtés du col, on voit deux traits et quelques points blanchâtres. La chenille de la Vanessa Borbonica vit sur une urticée à grandes feuilles la Bcehmcria L'rlicœfoHa, Spreng., dans les montagnes de l'île Bourbon, notamment à Salazie. Elle est commune dans les forêts du centre de l'île. Parvenue à son terme, elle s'attache soit au pétiole, sous la feuille elle-même, ou h quelque branchette de la plante qui la nourrit. La tête renversée en bas, elle se courbe légèrement en dedans. C'est dans cette attitude qu'elle subit sa transformation. La chrysalide est anguleuse, mobile, suspendue par la queue et fixée à l'aide d'un petit amas de soie couleur de rouille. Pointue vers l'cxtrémilé caudale qui offre l'aspect d'un petit bec évîdé en dessous, elle se renfle graduellement en cône dans la série des anneaux qui forment la partie postérieure de l'abdomen et qui sont munis d'épines variées, d'une rangée dorsale moins prononcée et de deux rangées latérales plus marquées. Les parties latérales de ce petit cône et les épines qui le recouvrent sont empreintes d'or brillant du plus bel éclat. Cette chrysalide, dont la couleur générale est d'un brun marron vif ou celle d'une feuille à demi desséchée avec une teinte d'ombre, rehaussée de reflets d'or, se gonfle vers la partie sternale et s'élargit sur les faces latérales pour former l'étui des ailes dont les nervures principales sont très bien accusées par des lignes foncées. DE LA RÉUNION 19 En arrière, sur la première Wsm dorso-lalérale, apparaissent deux épines larges à leur base, recourbées en arrière et pointues, ayant la forme d'ailerons. La dépression rénale est chargée de grosses épines courtes, coniques, tronquées, à faces larges, empreintes d'argent poli ayant l'éclat du diamant et cerclées d'une teinte jaune d'or à leur base. La partie dorsale qui suit la ceinture est bombée, surmontée au milieu par une crête proéminente, tranchante, échancrée sur les côtés et très évasée supérieurement dans le sens longitudinal, mais très comprimée sur les faces latérales et amincie comme une lame. La tète bifide, largement échancrée en avant, présente deux pointes terminales très aiguës qui s'écartent légèrement et portent chacune une petite ramification sur le côté externe. De belles teintes métalliques d'or vif sont répandues sur les diverses parties de cette chrysalide qui, sous ce rapport, peut être rangée parmi les plus ornées. On peut donc dire, pour résumer ce qui concerne la chrysalide de la Vancssa Borlwnica, qu'avec sa forme anguleuse, accidentée, chargée d'épines variées, d'une crête dorsale aplatie et d'ailerons latéraux, avec sa couleur jaune clair tirant sur l'ambre ou brune, ses beaux reflets d'or vif et les taches diamantées semées sur sa ceinture, cette chrysalide est au rang des plus riches qu'on puisse rencontrer. Déjà la chenille, avec ses anneaux anguleux, d'un pourpre vineux parsemé comme autant d'étoiles d'épines rameuses et jaunes terminées par des pointes d'ébène, semble faire pressentir cette splendide métamorphose. Le Papillon aime à se poser sur les fruits tiès mûrs. On le voit quelquefois en grand nombre, par un beau soleil, voler avec vivacité autour des pêches décomposées par la maturité, jonchant le sol au-dessous des arbres, se reposer sur ces fruits et se délecter de leur suc. Lorsque les V. Borbonica sont ainsi posées, tantôt elles se tiennent dans une immobilité complète, tantôt elles impriment à leurs ailes un balancement gracieux. Boisduval et Guenée ne connaissant ni l'un ni l'autre la Vanessa Ilipjwmene figurée par Hûbner, ont pensé que la Vanessa de l'île Bourbon était l'espèce de cet auteur et ont accusé la figure de manquer d'exactitude. Boisduval et Guenée ont eu tort également. La figure de l'iconographe lliibner est parfaite; mais elle se rapporte à une Vanessa delà côte orientale d'Afrique, et nullement à celle de l'île Bourbon. J'ai distingué celle-ci sous le nom de Borbonica, dans une étude que j'ai écrite sur les Papillons récoltés par le marquis Antinori, au pays de Choa. 20 l'KEMIEUS ETATS DE LEriDUrTEIlES DE LA KEUNION Aganais Borbonica, Bdv. (pi. IV, flg. VII, n, o). La rlicnillc est longue de 4 centimètres; elle est d'un beau noir velouté granulé de points jaune rouille tirant au rouge vermillon d'un vif éclat. Le corps est revêtu de poils d'un blond clair, simples et non rameux, longs, fins, soyeux, groupés sur les anneaux disposés plus régulièrement sur les premiers, implantés sur la base rouge des granulations. Elle n'est ni arpenteuse, ni demi-arpenteuse. La stigmatale offre deux échancrures blanclics ou d'un blanc jaunâtre, creusées en forme d'arc dans la partie latérale, et placées, l'antérieure dans l'intervalle qui sépare les pattes écailleuses des pattes membraneuses, et la postérieure entre les quatre pattes membra- neuses ventrales et la dernière paire caudale. Le dessous du ventre est d'un brun rosé; la tête est rouge. En arrière du cou com- mencent les rangées successives des granulations rouges surmontées de poils blonds, rangés régulièrement. La jeune chenille est noire avec une bande dorsale large jaune, qui disparaît après la seconde mue ou la troisième. Parvenue à son entier développement, la chenille de VAganais Borbonica recherche les fentes de l'écorce de l'arbic ou l'intervalle des racines advcntives, y établit une coque ou une demi-coque, bien cimentée des débris de feuilles qu'elle he avec ses flls. Elle s'y change en une chrysalide forte, d'environ 2 centimètres de long, brune ou marron foncé, luisante. Quand on élève la chenille de VAganais Borbonica en captivité, sous un verre par exemple, elle forme avec ses excréments et les débris de sa nourriture une demi-coque en forme de médaillon. Cette chenille est extrêmement vorace; cette voracité semble être en rapport direct avec la profusion des feuilles qu'émet le Ficus Benjamina, L., arbre de la famille des Morées et qui est extraordinairement touffu. III LÉPIDOPTÈRES D'EUROPE ET D'ALGÉRIE Nous avons décrit au cours de la VHP livraison de nos Études d'Enlomoluyie quelques Lépidoptères d'Europe dont la figure n'avait point encore paru. De même nous avons fait imprimer dans le Bulletin des Annales de la Société cntomologique de France la description de plusieurs espèces de Papillons algériens. Nous publions dans le présent travail les figures de ces Lépidoptères et en même temps celles de quelques autres également d'Algérie, qui ont seulement été décrits par M. Guenée dans le Species général et par divers auteurs dans des journaux entomologiques. Enfin nous faisons connaître pour la première fois certaines espèces que MM. Merkl, Bleuse et Lahaye ont découvertes en Algérie pendant les voyages qu'ils y ont effectués pour nous dans les années 1884, 1885 et 1886. Papilio IVEachaon, Lin., larva, var. Hospitonides, OberthCr (pi. V, flg. 19). La variété Ilospilonidcs concerne seulement certaines chenilles du Painlio Machaon, trouvées à Biskra par M. Bleuse, en mai 1885. Ces chenilles diffèrent surtout des chenilles ordinaires de Machaon par leurs lignes dorsales verdâtres et noirâtres qui sont longitu- dinales, au lieu d'être transversales, c'est-à-dire qu'elles descendent de la tète à rextrémité anale, au lieu de suivre le sens des anneaux. 22 LÉPIDOPTÈRES d'EUROPE Elles se rapprochent ainsi des chenilles de PapUia llospilon; mais elles sont moins obscures. Le Papillon produit par cette race spéciale de chenilles ne présente rien de particulier. Cependant il convient d'observer que le Papilio Machaon varie à Biskra pour l'abdomen qui est tantôt presque entièrement jaune et sans pilosité, tantôt au contraire assez velu et presque complètement noir. Un des d", pris à Biskra par M. Blcuse en mai 1885, a l'abdomen tout noir, sauf une seule ligne jaunâtre médiane en dessous et un petit trait seulement latéral de poils jaunes très courts entre chaque amioau abdominal; c'est le seul Machaon que nous ayons vu ainsi, et il est juste à l'opposé d'un autre cT de Biskra {Sphyrus) dont l'abdomen est tout jaune, dépourvu de poils, avec une seule raie noire courte, trian- gulaire sur le dessus. Celui-ci est l'exagération de la variété Ccnlrnlk, Slgr. (in Htleris), de l'Asie centrale. Pieris Daplidice, Lin., var. Albidice, Oberthlr (pi. V, fig. 12). Nous avons décrit cette variété dans la VP livraison des Études d'Entomologie, page 47. Nous en possédons six d* pris à l'Escorial, dans la province d'Oran, à Lambèse et à Biskra. Cette variété se rapproche un peu de la Pieris Glauconome Klug, dont M. Roland Trimen a capturé à Constanline un cf ne différant pas du type d'Arabie. M. Merkl a pris à Biskra en mai 1884 un exemplaire cf de Daplidice entièrement d'un jaune canari. Cette aberration, qui se reproduit plus ou moins rarement pour presque toutes les espèces de Piérides blanches, a été appelée par nous Sulphurea {Bulletin de la Société entomologique de France, 1884, page lxxxv). M. Merkl et M. Bleuse ont pris chacun un exemplaire g (Biskra, mai 1884, et Timgad, près Lambèse, juin 1885) d'une variété de Daplidice dont les quatre ailes sont uniformé- ment lavées de jaune soufre. Nous désignons cette aberration constante sous le nom de Flavescens. Anthocharis Fechi, Stgr. (pi. Y, fig. 11). M. Staudinger a décrit sous le nom de Pechi, en l'honneur du chasseur hongrois Pech, dans les Entom. Nachrichlen, 1885, cl M. Baker a décrit sous le même nom dans VEnto- ET D'ALGÉRIE 23 mologist's monlhhj Magazine (n" 251, avril 1885) V Antlwcharu que M. Merkl a capturé à Lambèse, en même temps que M. Pech le capturait lui-même et que nous croyons être la forme algérienne de Tagis. C'est comme de Tagis « non encore signalé on Algérie » que pour la première fois nous avons mentionné cet Anlhocharis {Bulletin de la Société entomologique de France, 1884, séance du 25 juin, page lxxxv). V Antliocharis Peclii vole en avril, et il est plus rare que ses congénères Belemia et Belia. Anthocharis Falloui, Allard. M. le lieutenant Lahayc a pris à Aïn-Sefra (Sud-Oranais) cet Anlhocharis qui a d'abord été rencontré dans le Sud-Est algérien. Il est maintenant constaté que c'est une espèce habitant toute la région désertique algérienne. Syrichthus IMohammed, Oberthûr (pi. V, fig. 23 a. cf; 23 h, q\. Ce bel et grand Syrichthus est décrit avec détails dans le Bulletin des Annales de la Société entomologique de France, 1887, page XLvni. Zygsena hilaris, Ochs. (pi. YII, fig. 48 a, 48 b, 48 c), et var. Escorialensis, Oberthûr (pi. VII, fig. 48). Nous avons décrit la variété Escorialensis dans nos Études d'Entomologie, VHP livraison, page 33. La Z. Hilaris que nous avons pu étudier sur do très nombreux individus pris par nous en Espagne ou élevés de la chenille dans les Pyrénées-Orienlales, à Vernet-les-Bains, offre à l'Escorial une forme assez spéciale et que nous avons caractérisée par ses ailes plus transparentes et la confluence envahissante des parties rouges qui sont d'un ton plus rosé et moins vermillon que celle de la France méridionale. Le type ordinaire des Pyrénées-Orientales est toujours d'un rouge beaucoup plus vif, et quoique certains exemplaires aberrants des environs du Vcrnot aient les taches rouges très confluenles et occupant presque entièrement les ailes supérieures, la forme normale y varie depuis Ononidis Millière (sans cercle jaunâtre autour des taches rouges qui sont punctiformes 5 24 LÉPIDOPTÈRES D EUROPE Cl carmin vifj jusqu'à Uilaris, lypc représenté dans ses différonls passages sous les numéros 48 a (celui-ci assez voisin d'Ononidis), 48 b et 48 c de notre planche VII. De Grenade, nous possédons une forme de Z. IlUaris assez intermédiaire entre Escorialeusis et Uilaris type; et 3DI. R. Oberthùr et Rieuse ont rencontré en juillet 1879 dans la Sierra-Nevada, côté de Lanjaron, une autre forme de Zyg. Uilaris, très voisine de Félix, et qui est sans doute identique à la forme dont parle M. Staudinger {Berliner entom. Zeitschrift, vol. XXXI, 1887, cahier I, page 38) dans les termes suivants : « Ich habe aber in den Gebirgen bci Granada Sliicke von Uilaris gefangcn, die kaum von Fclix Obcrtliiir zu unterscheiden sind. » Zygœna Fausta, Lin., var. Juncese (Mill.) OberthOr (pi. VII, fig. 49, 49 a). Nous avons caractérisé celte variété méridionale avec quelques détails dans la VIII" livraison de nos Études d'Entomologie, page 32. Le Papillon varie pour le rétré- cissemenl ou l'agrandissement aux ailes supérieures des taches rouges qui sont en outre plus ou moins cerclées de jaunâtre. L'individu représenté sur la planche VII, n" 49 a, est un de ceux que nous possédons ayant le cercle jaunâtre moins caractérisé. Le plus ordinairement, dans la variété Junceo', les taches rouges des ailes supérieures sont entourées d'un mince fdet jaunâtre assez vif. Aux Zijgœna pyrénéennes dont nous avons fait rénumération dans la VIII* livraison des Éludes d'Entomologie, il convient d'ajouter lihadamanthus. Esper, que nous avons trouvée en mai 188o, entre Prades et Villefranche- de-Conflent. (juanl aux Zygœna algériennes, les espèces que nous connaissons actuellement sont les suivantes : Zygeena Zuleima, Pn:iu!KT (Ludicra, Lucas). Kllc varie peu; nous la possédons d'Alger et Lambèse. Zygeena Loyselis, Oherthur. Belle espèce, toujours aisément rcconnaissable à son collier el à ses épauletles rouges. Elle habite la province d'Oran et la province de Constanline. ET D ALGERIE 25 Les exemplaires que nous avons reçus de Gcryvillc sont d'un rouge plus vermillon, plus vif, plus opaque et avec tendance plus marquée à la confluence des taches des ailes supérieures que ceux trouvés à Lambose. Dans Loyselis, la vaiiation porte encore sur l'anneau rouge abdominal qui peut disparaître presque complètement ou devenir très accentué. Zygaena Favonia, Freyer (Cedri, Bruand). Freyer, confondant les localités parcourues par le voyageur Wagner, a indiqué à tort la Turquie comme patrie de sa Z. Favonia. Si un auteur français commettait une erreur analogue, les naturalistes allemands ne manqueraient sans doute pas de les accuser une fois de plus de ne rien entendre à la géographie. C'est en effet de l'autre côté du Rhin une chose admise comme désormais indiscutable que d'une part chaque Allemand est eu géographie et en mainte autre science une merveille incomparable, tandis que par contre les Français sont une nation d'ignorants. 31. Staudinger parle dans ces termes {Horœ Rossicœ, tome VII, 1870, Beitrag zur Lepidopterenfauna Griechenlands) à propos de VAnlhocharis Damone : « Wenn die franzôsischen Autoren dies Thier, als aus Sicilien stammend, anfûhren, so ist dies sicher einer ihrer vielen Irrthûmer, die mit ihren meistens àusserst schwachen geographischen Kenntnissen entschuldigt werden mûssen. » Mais l'opinion des Allemands n'est pas plus infaillible qu'elle n'est modeste. Le proverbe latin Errare humanum est les concerne aussi bien que tous autres, et il serait à désirer que dans les discussions purement scientifiques chacun restât plus élevé au-dessus des rivaUtés et des jalousies nationales ou personnelles. Laissons donc l'erreur de Freyer pour ce qu'elle est, nous bornant à la constater dans l'intérêt seul de la vérité scientifique, et passons à l'étude des variations de la Zijgœna Favonia. Ces variations portent surtout sur les taches rouges des ailes supérieures qui sont ou bien très réduites {Favonia type) ou bien dilatées et confluentes (var. Theveslis, Stgr.). Les ailes peuvent être transparentes (var. Vitrina, Stgr.) ou assez opaques ; le rouge peut être carminé ou vermillon et le fond des ailes supérieures gris bleuàire ou verdàlre. L'anneau abdominal rouge existe dans tous les exemplaires que j'ai vus; mais le rouge peut recouvrir un seul anneau (var. Staudingeri, Auslaul), ou deux anneaux, et même s'étendre sur le troisième et dernier anneau. 26 LÉPIDOPTÈRES d'eUROPE La var. Thevcsiis est la forme cf et 9 à Gôryville, mais elle parait n'être qu'une variété 9 à Lanibèsc; c'est-à-dire que, jusqu'à ce jour, nous n'avons encore vu que des 9 de cette forme prises à Lambcse et aucun d* venant de cette dernière localité. La Z. Favonia se trouve répandue dans les trois provinces de l'Algérie, en Tunisie et au Maroc. Zygaena Seriziati, Oberthûr. Elle varie pour les ailes inférieures tantôt rouges plus ou moins largement bordées de lileu acier, tantôt bleu acier avec un tout petit point subapical rouge. Elle paraît habiter oxclusivcmcnt le littoral méditerranéen. Zygœna Syracusia, Z. (Australis, Led.). Cette Zijfjœna ne varie guère que pour la taille, le ton du vert qui fait le fond des ailes supérieures et la bordure des inférieures, et aussi, mais d'une manière généralement peu sensible, pour la largeur de cette bordure. Elle est commune dans la région de Lambèse et Géryville. Zygaena Félix, Oberthûr. Espèce quelquefois ambiguë; est peut-être la forme algérienne d'Hilaris? Se lie à Zygœna Algira par des transitions qui rendent dillicile la séparation dans certains cas. Les exemplaires bien caractérisés ont le double collier blanc, les épaulettes blanc jaunâtre, les taches rouges des ailes supérieures cerclées de blanc jaunâtre. Tantôt l'abdomen est noir, tantôt annelé de rouge (var. Mauretanica, Stgr.). La taille est très difïérentc suivant les individus; le ton du rouge des ailes est tantôt carminé, tantôt vermillon vif ou pâle, tantôt jaune orangé; mais ceci par aberration et très rarement. Les taches rouges des supérieures sont lisérées plus ou moins largement de blanc jaunâtre et le bord inférieur des ailes supérieures, depuis la tache rouge basilaire, est envahi par un semis d'atomes jaunâtres et même rouges, ou ne l'est pas. La forme dans laiiucllc les taches rouges des supéiieures sont bordées de blanc jaunâtre est la Fauslula, Stgr. Nous avons reçu Fclix et ses variétés de Slagenta, Scbdou et Lambèse. ET D'ALGÉRIE 27 Zygaena Algira, Dup. Algira n'a jamais de collier d'aucune couleur, ni d'anneau abdominal rouge. Elle varie surtout pour la dilatation des taches rouges des ailes supérieures qui sont quelquefois continentes (ab. Concolor, Obtr.), pour la forme desdites taches qui sont en outre plus ou moins lisérées de blanchâtre et pour la couleur du rouge le plus souvent carminé très vif, quelquefois rosé ou vermillon plus pâle- Alger, Lambèse, Sebdou. Zygaena Marcuna, Stgr. {in liUeris). Marcuna n'a pas de collier, ni d'anneau abdominal. Elle est d'un rouge pas très opaque, moins vermillon, plus carminé qn'Algira. Elle diffère essentiellement d'Algira, dont elle a cependant la taille, le faciès et la disposition des taches aux ailes supérieures, parce que la tache basilaire rouge ne descend pas jusqu'au bord inférieur, mais s'arrête net, de façon qu'il reste sous cette tache rouge un espace basilaire bleu, ainsi que cela se remarque dans Orana. Marcouna, près Lambèse (Stgr., 1887). Zygaena Orana, Dup. Le type Orana, des environs immédiats d'Oran, est très petit, sans anneau abdominal rouge, d'une teinte générale sombre h cause du rouge qui est carminé vineux. La variété Allardi, Obtr., de Lambèse, a l'anneau abdominal rouge; elle est plus grande; les taches rouges des ailes supérieures sont plus largement cerclées de blanc que dans Orana type, et toutes les parties rouges sont d'un vermillon plus pâle et moins carminé. La variété Barbara, U.S., n'a pas d'anneau abdominal rouge, mais la couleur générale rouge est vermillon. Probablement ^edroma, Austaut, est synonyme de Barbara; Nedroma n'a pas d'anneau abdominal, les taches rouges des supérieures sont largement cerclées de blanc; mais le ton du rouge paraît moins vermillon et plus carminé que dans Barbara. A Gérpille, le type est Nedroma, grand et avec la couleur rouge d'un carminé vif. 28 LÉPIDOPTÈRES D EUROPE Thyris Nevadse, OiiEUTiiiiî (pi. VII, fig. 46). Nous avons décrit celle nouvelle espèce découverte par MM. René Oberlhûr et Bleuse aux environs de Iluejar (Sierra-Nevada), en juin 1879, dans la VIII' livraison des Études d'Entomologie, page 33. Elle se place 1res près de Thyris Usitata, Butler, du Japon. Sesia Pechi, Staudinger ([il. VII, fig. 52, 52 a). M. Staudinger a décrit cette Sesia dans un travail publié sous le titre de : Einigc neue Aricn und Varietatcn dcr Gatlungen Sesia und Zygœna {Bcrliiier eut. Zeits., XXXI, 1887, page 30). Nous en possédons six exemplaires, dont quatre ont été pris à Lambèse par M. Bleuse en juin 1885 et deux nous ont été cédés par M. Staudinger. Notre collection contient (juatorze espèces de .S'épia algériennes, parmi lesquelles plusieurs restent nouvelles, notamment une très belle découverte à Aïn-Sefra, en avril 1886, par M. Lahaye et retrouvée par M. Staudinger à Biskra en 1887. Cette Sesia est de la taille de Chrysidiformis; elle a le bord costal des supérieures noir et le bord interne et terminal des mêmes ailes rouge. Le bord costal noir est lié au bord interne rouge par une grosse tache cellulaire noire. Les ailes inférieures ont elles-miêmes une tache noire cellulaire assez grosse. Le bord anal, comme du reste le bord terminal des quatre ailes, sont largement frangés de noir. Les antennes sont noires; le corps est noir avec les épaulettes rouges; le pinceau caudal est rouge, les trois derniers anneaux abdominaux sont rouges, surmontés chacun de noir; les pattes sont noires, sauf le milieu du second article qui est rouge. Pamii les autres Sesia nouvelles se trouve une trc's belle espèce voisine d'Osmiœformis, mais plus grande, avec les antennes brun jaimàlre, un cercle l)lanc jaunâtre sur le troisième avant-dernier anneau abdominal et une large lâche latérale blanc jaunâtre à la naissance de l'abdomen (Sebdou, en mai, docteur Codet). Nous croyons posséder très exactement la Ceriœformis, de Lucas; mais nous ne savons pas, en présence des descriptions et des figures publiées par cet auteur, si nous avons bien positivement sa véritable Sirpiformis et son Kuglossœformis. Nous nous efforcerons de faire paraître prochainement des figures de Sesia algériennes ressemblant aussi parfaitement que possible aux originaux. Ce sera le seul moyen de les faire connaître avec précision. Nous nous sommes abstenu de donner un nom à la .S'esta ET D ALGÉRIE 29 découverte à Aïn-Sefra et ci-dessus décrite, aussi bien qu'à celle de Sebdou, voisine â'Osmiœformis, jusqu'à ce que les figures en aient paru dans la XIIP livraison des Éludes d'Entomologie. Du reste, M. Staudiiiger nous a manifesté le désir de décrire la Sesia que nous possédons d' Aïn-Sefra et qu'il a retrouvée à Biskra. Nous nous bornerons à faire pour cette Sesia ce que nous avons fait pour Peclii, c'est-à-dire à compléter la description qu'il en pourra donner par une figure sans laquelle ladite description nous paraîtrait rester absolument inutile. Bombyx Staudingeri, Baker (pi. V, cf, fig. 16). La chenille de ce Bombyx est très jolie; elle ressemble à celle de Serrula. .l'en dois la connaissance à M. Staudinger qui l'a élevée à Lambèse et m'en a cédé un échantillon soufflé. Avant lui, M. Bleuse l'avait élevée dans la même localité, mais n'avait pas conservé la chenille. Nous en publierons la figure dans la XIIP livraison des Éludes d'Entomologie. Elle diffère de la chenille de Serrula par la tache céphalique qui n'est pas en forme de V comme chez Serrula, mois composée d'un petit triangle divisé par une bissectrice noire et inscrit dans une tache divisée elle-même par le prolongement de la bissectrice et dont le contour extérieur est fait de chaque côté par deux arcs concaves joints ensemble; cette tache entièrement jaunâtre, limitée par du noir vif sur un fond gris bleuâtre, porte en outre, au-dessus du triangle inscrit et de chaque côté de la bissectrice, deux petits points noirs. Le premier anneau collaire est lisse, brun avec des traits noirâtres et vineux ; l'anneau auquel est attachée la première paire de pattes a une tache dorsale d'abord vineuse, pupillée de noirâtre, traversée par un trait dorsal noir; cette tache se rétrécit au premier pli annulaire et présente alors dans son ensemble la forme d'une grenade. Le trait dorsal noir, est, dans la partie rétrécie de la tache, liséré latéralement de blanchâtre et entouré de noir. La ligne dorsale est ensuite accusée par une série de poils blonds, érigés en pyramide, limités par des points noirs extérieurement éclairés d'une bande de fauve orangé, d'où part une série latérale de poils blonds avec reflet blanchâtre dii'igés vers la droite ou la gauche. Le reste est gris, avec des traits obliques plus pâles et une pilosité grise courte. L'incision des anneaux est bleuâtre, avec le centre blanchâtre limité par le double filet noir qui descend du cou à l'extrémité anale. Celle-ci est noire. Cette chenille vit sur VÂrlcmisia Abstjnlliium. 30 LÉPIDOPTÈRES d'eUROPE Je ne connais pas la chrysalide, bien qu'un d* soit ôclos à Rennes d'une coque rapportée par M. Bleuse. Cette coque n'a malheureusement pas été conservée. Le cf est unicolore. Los quatre ailes cl le corps sont d'un blond soyeux, sans taches. Les antennes ont la pectination fauve. La 9 est aptère; elle est elle-niênie unicolore, d'un biun un peu vineux. Les ailes sont représentées par des cuillerons très courts. Le Bombyx Slaudingeri, malgré cette 9 aptère, se place près de Serrula et Trifulii, avec lesquels il a, par sa chenille et son cf les rapporis les plus intimes. La question d'aptérismc pour les 9 est une particularité spéciûque qui peut bien n'être pas absolument constante du reste et qui ne juslifle pas, à notre avis, la création d'un genre nouveau. Mamestra Immunda, Ev., var. Roseonitens, Oberthïr (pi. V, fig. 20). Nous avons décrit cette belle Mamestra dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1887, page xlix. Elle diffère d' Immunda par sa coloration d'un rose carné brillant, conformément du reste à la loi de variation des Noctuelles à Biskra. Les Noctuelles ordinairement grises passent au rose dans cette locahté et nous en possédons d'assez nombreux exemples; mais la Mamestra Immunda, var. Roseonitens, est l'exemple le plus caiaclérisé de cette variété que nous ayons encore vu. Pachnobia Variicollis, Delahaye (pi. VII, fig. 53, 53 a). Nous publions la figure de cette espèce cpie M. Delahaye a décrite dans le Bulletin des Annales de la Société entomologique de France, 1880, page Lxni, d'après une vingtaine d'exemplaires capturés par son fils à Alger, la nuit, sur les lanternes du jardin Marengo, en février 1882. M. Delahaye a placé cette Noctuelle dans le genre Noclua, tel que M. Guenée l'a compris dans le Species général; mais il est aisé de voir, en lisant la note de M. Delahaye, qu'il a hésité entre les genres Anchocelis, Tœniocampa et peut-être Agrotis. Pour nous, le genre Pachnobia est celui dans UmiuoI doit entrer cette Noctuelle, à côté de la Lcucographa Ub. ET D'ALGÉRIE 31 Cleophana Omar, Oberthlk (pi. V, fig. 15). Décrite dans le Bullelm des Annales de la Société entomolorjique de France, 1887, page Lvii, d'après un seul exemplaire pris à Oucd-Leben, en Tunisie. Acontia Biskrensis, Oberthlr (pi. V, fig. 17). Découverte à Biskra par M. Bleuse en mai 188o et décrite dans le Bulletin des Annales de la Société entumologique de France, 1887, page uni. Cimelia M:iinicaria, Oberthlr (pi. V, fig. 14). Décrite dans le Bulletin des Annales de la Société entomologique de France, 1887, pages Lvni et lix, d'après un seul cf très pur, pris à Sebdou par le docteur Codel, le 8 octobre 1882. Hypocliroina Lahayei, Oberthûr (pi. VII, fig. 50). Nous avons dédié cette Géomètre à M. le lieutenant Lahaye qui l'a découverte à Aïn- Sefra, en avril 1886 {Bulletin des Annales de la Société entomologique de France, 1887, page lix). Elle rappelle la Pseudoterpna CoronUlaria; mais elle est beaucoup plus robuste; son thorax large est bien celui d'une Hijpochroma; ses ailes inférieures sont plus allongées que celles des Pseudoterpna et la ligne noire festonnée qui les traverse, en continuation des supérieures, du bord costal au bord anal, est bien plus rapprochée du bord terminal que ne l'est cette même bande dans CoronUlaria. Il en résulte dans Hypochroma Lnhayei l'absence de toute espèce d'éclaircie blanchâtre entre ce feston transversal noir et le bord terminal, tandis qu'au contraire CoronUlaria ne manque jamais de cette éclaircie. En dessous Hypochroma Lahayei est d'un blanc soyeux avec les taches noirâtres au bord costal des supérieures, dans l'espace subapical et près du bord terminal des inférieures, comme la Badamaria. Guenée, de Madagascar. Certaines Hypochroma rappellent nos Pseudoterpna. La Pseudoterpnaria, Guenée, de Chine, dont la japonaise Pryeri, Butler, n'est qu'un synonyme, rappelle bien plus encore CoronUlaria que notre Lahayei. Celle-ci est la seule espèce du genre qui ait été trouvée 32 LÉPIDOPTÈRES D'eUROPE jusqu'ici dans hi région circamôditcnanéenne. Les autres Hyjwchroma, dont notre collection renferme vingt-quaire espèces, viennent de Chine, du Japon, de Bornéo, de l'Inde anglaise, de Madagascar, de Natal, d'Australie, des Philippines, de Java, du Bénin. A propos de la Cnronillaria dont nous rappelions ci-dessus le nom, nous signalerons son abondance dans les landes de Bretagne où elle présente parfois de très intéressantes variétés. A la lin de juin et en juillet, la Pscudolerpna Coronillaria vole dans les bruyères d'Ille-el-Vilaine, d'où on la fait lever en marchant. Le type le plus ordinaire de Bretagne est grand, bien nettement écrit en noir sur un fond gris clair, avec les ombres brunes ou légèrement bleuâtres; mais nous avons trouve des exemplaires très obscurs et noircissants, d'autres ayant une teinte générale verdàtre qui les rapproche de Cytisaria, espèce que nous trouvons presque exclusivement dans nos champs de genêts; enfin nous avons capturé deux d* d'un gris uniformément très sombre sur lequel se détachent seulement le feston noir commun et l'éclaircie blanche subterminale. La Corunillaria est très abondante dans certaines localités des Pyrénées-Orientales; mais nous n'y avons jamais vu de variétés comme en Bretagne. Elle est surtout commune dans les landes de Monterlil; il nous parait qu'elle serait moins nombreuse à la forêt de Rennes et à Cancale, quoiqu'on puisse en capturer beaucoup d'exemplaires dans ces deux localités. Acidalia Mierklaria, Oberthïr (pi. V, fig. 13). Comnuuie à Lambèsc en mars et aviil; trouvée pour la première fois par M. Merkl, en 1884; petite espèce très délicate et variable quant à la coloration plus ou moins brune cl quelquefois légèrement rosée. Nous l'avons décrite dans le Hulletin des Annales de la Société enlomologique de France, 1884, page cxxxin. Tephrina Biskraria, Ohertiilu ([)I. V, fig. 18). Également découverte par M. Merkl. qui l'a prise à lîiskra, en mai 1884. Nous ne possédons que la seule femelle décrite par nous dans le Bulletin des Annales de la Société c)tto)nolofjif/ue dr France, 1884, page cxxxiv. ET D ALGÉRIE 33 Stemmatophora Leonalis, Obertiiûr (pi. VI, fig. 38). Espèce assez variable (luant à la couleiir des ailes supérieures qui sont lanlùt chamois pâle avec les ombres fauve rougeàlre, tantôt gris olive avec les ombres plus ou moins accentuées. Les ailes inférieures sont aussi plus ou moins envahies par une teinte noirâtre. Ainsi que nous le faisons connaître dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1887, page lxxvi, la StemmxUoplwra Leonalis vole à Biskra où M. Léon Bleuse l'a capturée en mai 1885 et à Mécheria où M. le lieutenant Lahaye l'a trouvée en mars 1886. Dans le même groupe de Pyralidie, nous possédons en fait d'espèces algériennes Stemmatophora Corsicalis, Dup., d'Alger (R. P. Guillemé); Hypotia Corticalis, W. V., d'Alger; Hypotia Speriosalis, Christ, var.? [an species distincta?) de Biskra; Hypsopygia Eçiregialis, H. -S., d'Alger. Les Cledeobidœ algériennes sont, à notre connaissance, les suivantes : Aclcnia Honcstalis, Tr.; Cledeobia Morbidalis, Guenée; Intcrjunclalis, Guenée; Pectinalis, IL-S.; SuboUralis, Obtr. ; Bomhycalis, W. V.; Bleusei, Obtr. Actenia Honestalis, Tr., variété d'un brun noirâtre; provient de Sebdou (Docteur Codet). Cledeobia Morbidalis, Guenée, ne parait pas rare à Magenta, où M. Lahaye l'a prise du 5 au 15 juin 1886. La q diffère du d par ses ailes plus allongées, plus étroites, à dessins paraissant généralement plus obscurs, ses antennes filiformes, son abdomen très long et à oviducte. Cledeobia Interjunctalis, Guenée; Oberthlr (pi. V, cf, fig. 22). Espèce commune à Lambèse, où elle vole en juin; nous l'avons aussi d'Oudjda (.^Liroc). M. Guenée l'a décrite dans le Species général, vol. VIII, page 138; mais il ne l'a pas figurée; tandis que la Cledeobia Morbidalis qui est décrite dans le même Species général, page 139, a été figurée dans l'Atlas de l'Exploration de l'Algérie, par Lucas (pi. IV, fig. 5\ Nous avons fait représenter sous le n" 22 de la pi. V de cette livraison des Etudes 34 LÉPIDOPTÈRES D'EUROPE d' Enlomolo(j[e un cf très frais et très caructéiisé. Le siiccimen Ujinmm de Guonéc qui est dans notre collection, est plus pâle que celui dont nous avons fait graver la ligure. Les écailles de cette Ckdeobla paraissent très fugaces. La frange, dont Guenée ne parle pas dans sa description, est longue et uniformément lilond roux un peu carné. La Q diffère du d par ses antennes filiformes, son abdomen très long et à oviducte, ses ailes plus étroites et plus allongées. Le cf varie pour la couleur plus ou moins blonde, rousse carnée, ou même d'un jaune un peu I)runàtre, l'accentuation des lignes et taches. Cledeobia Pectinalis, H. -S. Paraît rare en Algérie; varie pour la taille et la teinte du fond des ailes; nous l'avons de Boghari, Aïn-Sefra et de l'Oued-Belaha, en Tunisie. Cledeobia Luridalis, Fk., var. Subolivalis, Ouerthur (pi. V, flg. 21). Nous avons décrit cette Cledeobia, comme variété de Luridalis, dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1887, page lxxvi, d'après un cf que M. Austaut a bien voulu nous offrir d'Oudjda (Maroc). N'ayant vu que ce seul individu, il nous est difficile de savoir s'il appartient à une espèce dislincte. Cledeobia Bombycalis, W. V. D'un grand et beau type; très variable pour l'accentuation des dessins et la couleur plus ou moins rousse, brun noir, brun rougeàlre ou jaunâtre; commune à Bône (Merkl; juin 1884), Aïn-Sefra et Géryvillc (Lahaye; avril et mai 1886). Cledeobia Bleusei, Oberthûr (pi. VI, fig. 38). Découverte par M. Blcuse à Biskra, en mai 1885. Elle y paraît commune. C'est une petite espèce au faciès de Cramhus, à ailes allongées, assez étroites; les supérieures de couleur chamois, parcourues par des dessins sinueux fauves; les inférieures ET D'ALGÉRIE 35 noirâtres, avec une éclaircie subtemiinale gris blanchâtre. Le bord terminai des quatre ailes est finement liséré de noir; ce liséré noir est intérieurement bordé d'un mince ûlet jaunâtre limité lui-même par une ligne interrompue de petits traits noirâtres très fins. Aux supérieures, on voit une première ligne basilaire, transversale, sinueuse, brune; puis une autre ligne brune, très sinueuse, extérieurement éclairée d'un filet pâle, commençant au bord costal, pas loin de l'apex, d'abord droite, puis saillante en arc, se rencontrant avec une ombre linéaire brune descendant également du bord costal et se fondant avec cette ombre pour descendre au bord interne. L'espace compris entre cette ombre et la ligne sinueuse subterminale est marqué d'un petit point noirâtre qui représente, dans certains exemplaires foncés et bien écrits, l'oeil d'une tête dont l'ombre formerait le bec ou le profil. Les palpes sont saillants et jaunâtres; les antennes ont une pectination courte; l'abdomen et les pattes sont d'une même nuance chamois. Le dessous des ailes est noirâtre avec une éclaircie commune subterminale intérieurement soulignée d'une ombre foncée. La frange des ailes supérieures est jaunâtre, celle des inférieures blanche. L'exemplaire que nous avons fait figurer est le plus accentué de ceux que nous possédions; il y en a où les dessins sont infiniment plus vagues et moins foncés. Aporodes Yaminalis, Obertiiur (pi. VI, fig. :tô). L'Aporodes Florahs est très répandu en Algérie; nous en possédons beaucoup d'exemplaires provenant d'Alger (R. P. Guillemé), Biskra (Bleuse), Mécheria, Sebdou (Lahaye). Il est très variable; certains exemplaires ont les ailes inférieures jaune pâle, d'autres les ont de couleur fauve jusqu'au brun noirâtre. Mais nous n'avons pu rattacher il aucune de ces variétés VAporodes (jue M. Bleuse a pris à Biskra en mai 1885. VAporodcs Yaminalis est de la taille des petits individus de Floralis. Les ailes supérieures sont noirâtres, avec le bord terminal liséré de jaunâtre depuis le bord costal â l'angle interne. Sur le fond noirâtre se détachent trois taches noirâtres plus foncées, deux taches et un trait blanchâtres. Les inférieures sont noirâtres avec quelques très petits points d'un jaune paille brillant le long du bord terminal. La frange des inférieures est blanche; celle des supérieures brune. En dessous, les supérieures sont comme en dessus, mais plus blanches surtout au bord 36 LKI'IDOI'TÈRES D'eUROPE costal; les iiifôrit'urcs sont noirâtres, entourées, sauf le long du bord anal, d'une bordure blanchâtre; de plus elles ont une éclaircie blanchâtre presque médiane, marquée en son milieu d'un point noirâtre. Les pattes sont blanches. Duponchelia Fovealis, Z. (Canuisalis, Mill.) (pi. VI, lig. 37). Alger et Biskra. Duponchelia Caïdalis, Oberthûr (pi. VI, lig. 39). 2 d* et 1 Q pris à Biskra, en mai 1885 (L. Bleuse). Plus petite que Fovealis; d'un jaune brunâtre clair; les ailes supérieures traversées par une ligne extrabasilaire brun foncé, décrivant un arc peu accentué et lançant un petit trait sagitté qui souligne la nervure médiane. Cette ligne extrabasilaire paraît se lier, en se prolongeant sur l'aile inférieure, à la grande ligne commune, brune, irrégulière et acci- dentée, extérieurement éclairée de blanchâtre, qui part du bord costal des supérieures pour aboutir au bord anal des inférieures. Le centre des ailes supérieures est marqué d'une petite tache brune, éclairée â son milieu de jauiiâtic. Le dessous reproduit le dessus en plus pâle. L'Adelalis, Gn., dont nous possédons le sjiecimcn tijinrum, est une espèce bien dilférenle, plus rapprochée de DnicjuicraHs, Dup., mais bien distincte. IMetasia Emiralis, OiiERTULU (pi. VI, fig. 33). Biskra et Omacli, mai 1885. Plusieurs exemplaires cf et g pris par M. Bleuse. A peu près de la taille des individus moyens d'IIijmenalis, mais de forme générale un peu moins allongée. Ailes supérieures jaune paille, marquées par un arc noirâtre partant du bord costal, â la base même des ailes et aboutissant près du bord interne, puis traversées par une ligne intérieurement très épaisse d'atomes noirâtres, se reliant à l'arc basilaire, au-dessous de la nervure médiane, extérieurement lisérée de blanchâtre, sinueuse, se prolongeant en plus pâle sur l'aile inférieure qui est blanchâtre et brillante. Les supérieures ont en outre un point cellulaire noirâtre. Dessous plus pâle que dessus, brillant, avec le côté ET D ALGÉRIE 37 et le disque des supérieures un peu noirâtre et la ligne commune assez épaisse, brun noirâtre. Le cf est plus clair et les lignes moins marquées que la ç>, Synclera Bleusei, Uberthur (pi. VI, fig. 42). Nous avons décrit cette espèce daiis le Bulletin de la Société entomologique de France, 1887, page Lxxxn, d'après quelques exemplaires dont un seul très frais, pris à Biskra, en mai 1885, par M. Léon Bleuse à qui nous l'avons dédiée. Botys Trinalis, W. V., var. Tripunctalis , OberthCr (pi. VJ, (Ig. 41). Bône, en juin 1884 (J. Merkl). Dans le Bulletin des Annonces de la Société entomologique de France, 1887, p. xcix, nous avons décrit comme variété de Flavalis ce Botxjs Tripunctalis dont nous avons fait graver la figure dans le présent ouvrage. Nous croyons maintenant que c'est plutôt comme variété de Trinalis que le Botys Tripunctalis doit être considéré. Mais il est intermédiaire entre certaines formes des deux espèces. Pionea AfricaUs, Guenée; OberthCr (pi. VII, fig. 43). Guenée a seulement décrit et non figuré celte Pionea dans le Species général, VIII, Botydw, page 369. Nous ne possédons que l'exemplaire ayant servi de type à la description du Species général. Pionea Bifascialis, Guenée; OberthCr (pi. VI, fig. 40). Cette Pionea Bifascialis est sans doute la modificaUon algérienne de Politalis, W. V. Elle n'est pas rare à Lambèse où MM. René Oljcrthûr et G. Allard, et L. Bleuse l'ont capturée, les uns en mai 1873, l'autre en juin 1885. M. Guenée l'a décrite dans le Species général, VIII, Bntijdo', page 372. La P. Bifascialis est variable pour la taille, la teinte et l'accentuation des dessins. Le spécimen typtcum de Guenée est moins bien écrit et plus pâle que l'exemplaire dont la figure est publiée dans le présent ouvrage. 38 LÉPIDOPTÈRES d'eUROPE L'autre Pionca algérienne, Confjuistalis, Gucnôe, paraît assez rare. Nous n'en possédons que deux individus, pris l'un à Hamman-Meskouline par M. Roland Trimen, l'autre à Sidi-bol-Abbés par M. Godet. La Vionca Confjiiistalis est très voisine à'Isatidalis, Dup. Orobena Renatalis, Obekiiii k (pi. VI, ilg. 36). L'Orobena Renatalis est commune en Algérie; elle habite les trois provinces; elle vole un peu plus tôt que sa congénère Complalis, c'est-à-dire dés le mois d'avril ; nous l'avons décrite dans le Bulletin des Annales de la Société enlomologique de France, 1887, page xcix. Orobena AUardalis, OBERTiiiJR (pi. VII, fig. 34). Nous ne possédons qu'un seul individu de cette charmante Orobena. Il a servi de type à la description que nous avons publiée dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 1887, page xcix. M. le lieutenant d'infanterie L. Lahaye l'a pris à Aïn-Sefra en avril 1886. Nous avons dédié cette Orobena à notre cher ami M. Gaston AUard, dont les voyages entomologiques en Algérie ont été le signal de la reprise des études qui n'ont cessé de se poursuivre depuis en France sur la faune lépidoptérologique algérienne. C'est à lui que les Fran^'ais doivent sans doute de n'avoir pas laissé aux naturaUsles étrangers le soin de s'occuper en leur lieu et place de dresser l'inventaire des Lépidoptères de l'Algérie. Spilod.es Algiralis, Allard. Le Spilodes {Bolijx) Âhjiralis, Allard {Ann. Soc. enl. /•>., 1867. pi. VI, fig. 4), est une espèce bien distincte et non une variété de Palealis. Nous en possédons vingt-quatre exem- plaires d'Oudjda, Aïn-Sefra et Méchcria. Le S. Alyiralis varie pour la taille et l'empâtement des traits nervuraux bruns sur les ailes supérieures et près du boid terminal des inférieures. Scopula Illutalis, Glenée ; Oueuthur (pi. VII, fig. 45). M. Guenée a décrit dans le Species général, VIII, Botydœ, page 400, la Scopula Illutalis qu'il n'a pas figurée. Comme il serait sans doute bien difTicile de reconnaître ET D ALGERIE 39 exactement, sans la figure, cette S. lllutalis, nous avons fait représenter le spécimen typicitm existant dans la collection Guenée. La Scopula Numeralis, llb., vole aussi à Lambèse. Le type y est semblable à celui du midi de la France. Mecyna Teriadalis, Guenée; Oberthijr (pi. VII, fig. 44). La Mecyna Teriadalis est décrite dans le Spccies général, VIII, page 410. L'exemplaire de la collection Guenée est privé de son abdomen, mais cependant Intact quant aux ailes. Nous l'avons fait figurer comme complément de la description écrite par M. Guenée. La provenance Algérie n'est cependant pas authentique. Nous possédons Polijgonalis de Bône el d'Oran, et le type ne diffère presque pas dans ces localités de celui d'Andalousie. La Teriadalis se rapprocherait plutôt d'une Mecyna australienne existant aussi, mais sans nom, dans la collection Guenée. Quoi qu'il en soit, nous avons cru devoir publier les figures de toutes les espèces de Pyralides algériennes dont la description seule avait paru jusqu'ici dans le Spccies général, convaincu que sans ces figures les descriptions de Guenée fussent restées sans objet. Heterographis Fathmella, Oberthûr (pi. VI, fig. 30 d, d'). Corps, tête, antennes et ailes supérieures d'un blanc jaunâtre; celles-ci parsemées de points bruns extrêmement petits, bien visibles à la loupe, pas très serrés, au milieu desquels se détachent deux points bruns plus gros, l'un dans l'espace médian, l'autre pas très éloigné de la base, sur la nervure sous-médiane. Les nervures un peu saillantes et produisant des ombres principalement entre la sous-costale et la médiane, et entre celle-ci el la sous-médiane. Ailes inférieures luisantes sur le disque, blanc jaunâtre le long des bords costal et terminal. Frange assez longue, blanche aux inférieures, un peu plus jaunâtre aux supérieures. Dessous luisant uniformément jaunâtre aux supérieures et blanchâtre aux inférieures. Biskra, en mai 1885 (L. Bleuse). 40 LÉPIDOPTÈRES D'EUROPE Myelois Talebella, OnERTiilu (pi. VI, fig. 29 b, b). Ailos stipériourcs en dessus grises, à nervures saillantes, ayant la côte blanchâtre et une ligne transversale subtcrminale, divisée au-dessus de la nervure sous-médiane par un trait lilanchâtre, extérieurement éclairée de blanc et de jaunâtre saumoné clair; l'espace basilaire au-dessous de la nervure médiane offre une tache inférieurement bilobée d'un jaune saumoné pâle. Les inférieures sont luisantes, blanches, avec le bord terminal étroitement bruni. Dessous uni, luisant, blanc aux inférieures, sauf aux bords costal et terminal qui sont jaunâtres, gris aux supérieures avec les bords costal et terminal d'un jaune rosé pâle. Celte Myelois offre près de l'extrémité apicale une dépression du bord costal qui est bien rendue dans la figure 29 b'. Biskra, en mai 1883 (L. Bleuse). Myelois Zelicella, Uhertiiûr (pi. VI, fig. 25 /(, 25 h'). Ailes supéiieures en dessus grises, avec le bord costal blanchâtre un peu rosé, semé d'atomes noirs très petits. La nervure médiane, paraissant former un relief blanchâtre, porte un petit point noirâtre ; au delà de la base une bande transverse saumon pâle descend du bord costal au bord interne, décrivant un arc très peu accentué et de telle façon qu'elle est presque droite dans la partie inférieure de son parcours. Intérieurement elle est accompagnée d'une ombre grise un peu plus foncée que la teinte du fond des ailes. L'espace basilaire est rosé. Une seconde bande subterminale également saumon pâle, mais d'abord gris blanchâtre et plus étroite au contact du boid costal, descend au bord interne, avec une direction assez parallèle au bord terminal, mais en faisant une légère ondulation intranervurale ; la frange est large et grise. Les ailes inférieures sont luisantes, blanches, avec le bord indiqué par un trait lin brunâtre, extérieurement légèrement éclairé de jaune. La frange est blanche. En dessous les ailes sont luisantes; les supérieures ont le disque blanchâtre, la côle et l'ex- trémité gris rosé; les inférieures sont blanches avec le bord costal rosé. Le bord terminal est limité par un mince fdel brunâtre suivi extérieurement d'un liséré fin jaunâtre un peu rosé. Les pattes sont assez longues; le dernier arlicle est annelc de noirâtre et de jaunâtre. Biskra, en mai 1885 (L. Bleuse). ET D ALGERIE 41 Myeloio Zohrella, Oberthlr (pi. VI, fig. 31 c, 32 c'). Fond des ailes supérieures jaunâtre, mais paraissant gris foncé à cause du semis d'atomes noirs assez épais répandu sur les ailes. Celles-ci sont traversées par une bande basilaire oblique, assez indécise, jaunâtre, paraissant extérieurement assez ondulée, inférieurement et près du bord interne, appuyée sur une tache noirâtre. La nervure médiane paraît un relief blanchâtre surmonté d'un tout pelit point noirâtre vers son extrémité; la côte, jusqu'à la nervure costale est plus pâle; de même l'espace inférieur des ailes est également plus pâle, en ce sens que le semis des atomes noirs y paraît moins épais. La bande transversale subterminale a une direction assez droite, pas tout à fait parallèle au bord terminal; cette bande se compose d'un mince filet blanchâtre intérieurement limité de gris noirâtre qui forme avant d'arriver au bord terminal, comme une extrémité cordiforme atténuée. Extérieurement il y a une ligne rouge brique très clair. Les ailes inférieures sont luisantes, brunâtres, plus foncées vers le bord terminal, entourées d'une frange fine assez longue plus claire et plus blanchâtre que le fond des ailes. En dessous, les ailes sont luisantes, brunâtres; les supérieures avec le disque jusqu'à la bande transverse subterminale plus foncé. Cette espèce a l'aspect grêle; les ailes sont minces, les pattes fines, l'abdomen un peu pointu. Biskra, en mai 1885 (L. Bleuse). Le nombre des Phycidœ est grand en Algérie. Nous en possédons plusieurs autres espèces que nous croyons nouvelles, notamment d'Aïn-Sefra, Magenta, Sebdou, Mécheria. Mais nous croyons que si des figures sont surtout nécessaires, c'est dans ce groupe d'espèces ayant souvent un même dessin général (ainsi Talebclla, Zelicella, Zohrella ont toutes les trois le fond des ailes gris coupé par deux bandes transversales, l'une près de la base, l'autre dans l'espace subterminal), mais bien disUnctes pourtant par des détails que le dessin doit fortement aider â rendre compréhensibles. Nous attendrons donc, pour les faire connaître, à en publier les figures. La plupart de ces espèces nouvelles sont charmantes; nous avons notamment de Mécheria dix-huit exemplaires d'une Myelois (genre Semnia, Guenée) voisine de Cruenlella, Duponchel, mais bien dislincle par la diffusion de la (cinte carminée sur les ailes supérieures. Le bord costal est jusiprâ l'apex lavé de rose carmin, ainsi que l'espace compris entre les nervures 42 LÉPIDOPTÈRES d'EUROPE médiane et sous-médiane, de telle façon que la teinte blanche du fond des ailes pénètre comme un coin dans le lavis rose sur lequel les nervures médiane et sous-médiane se détachent en blanc. D'autre part, M. Slaudingcr nous a communiqué des Phycidœ provenant de son voyage de 1887 en Algérie et qui nous ont paru nouvelles. Il y a donc dans notre colonie Iransméditerranéenne de nombreuses espèces de ce groupe à faire connaître encore actuellement. Nous nous efforcerons de différer le moins possible la i)ub]ication de celles que renferme notre collection. Depressaria Subnervosa, Oberthur (pi. VJ, lig. 27 c, 27 e', 27 e"). M. Bleuse a obtenu à Lambèse, en juin 1885, trois exemplaires de cette Depressaria (|ui est voisine de notre Nervosa. La chenille vit dans les fleurs jaunes de l'ombellifère qui produit le henné. La Subnervosa est un peu plus grande; la forme des ailes supérieures diffère en ce sens que le bord costal n'est pas entouré par la frange au-dessus de l'apex ; la couleur des ailes est plus mate, plus vineuse; l'espace médian depuis la base est traversé par de petits traits noirâtres sagittés formant une sorte de ligne interrompue aboutissant à une série de traits de même nature régulièrement espacés dans l'espace subterniinal et portant à leur extrémité un point clair dilTicile à percevoir à l'œil nu. La fig. 27 e" représente la coque que fait la larve. Grapholita Bleuseana Oberthur (pi. VI, tlg. 24 g, 24 g'). Espèce robuste, se plaçant dans le voisinage cVIlilbncriana et û'Agrestana, découverte à Lambèse par M. Bleuse qui l'y a prise en juin 1885. Les ailes supérieures sont brun rougeàtre et les inférieures plus noirâtres; celles-ci avec une frange gris blond. Les supérieures ont au contact du bord interne et à peu près vers le milieu, une tache unie, grisâtre, limitée obliquement par une teinte brun foncé; les espaces basilaire, costal et terminal ont un petit semis de points bruns plus foncés que la teinte du fond et formant comme une série de petites chaînes assez régulières ou de vermiculation. En dessous les supérieures sont noirâtres, unies, luisantes avec les bords costal et terminal nettement marqués en chamois pâle; les inférieures sont jaunâtres, luisantes. ET D ALGÉRIE 43 avec un reflel noirâtre, mais plus claires que les supérieures et avec le bord costal plus jaune et moins noirâtre que le disque. L'espèce varie beaucoup pour la (einte générale et l'accentuation des dessins. Nous possédons une ç presque uniformément unicolorc brun de bois clair; un cf gris, avec la côte plus pâle et les vermiculalions effacées, un cf et une 9 à dessins plus accentués encore que ceux du type représenté dans cet ouvrage. Cochylis Ostrinana, Guexée; Oberthir (pi. VI, fig. 26 f, 26 /"). Gucnée a décrit dans son Europa-onan Microlepidopterorum Index methodicus paru en 1845, page 61, sous le nom û'Ostrinana, une Cochylis {EnpœcUia) prise à Châteaudun et dont nous possédons le spécimen typicum encore parfaitement conservé. Cette Ostrinana qui n'a jamais été figurée est sans doule la même espèce que Herrich-Scha^ffer a publiée {Tortricides Europ., fab. 12, n" 81) sous le nom de Pnrpuratana. M. Bleuse a trouvé à Lambèse en juin I880 et M. Slaudinger a pris dans la même localité en 1887 la Cochylis décrite par Guenée et que, faute de figure, personne n'eût sans doute jamais pu exactement identifier. Nous avons fait représenter un exemplaire de Lambèse. Celui de Guenée, pris à Châteaudun, est plus foncé; il a la teinte de Pnrpuratana. H. -S. Tachyptilia Miauricaudella, Oberthûr (pi. VI, fig. 34). Commune à Lambèse où M. Bleuse l'a capturée dans les fleurs en juin 188-3. Voisine de Scintillella, Fr. Ailes supérieures en dessus entièrement d'un brun noir un peu luisant; ailes inférieures plus pâles; dessous uniformément noirâtre luisant; palpes, tête, épaulettes, thorax jaune d'or; abdomen noirâtre luisant. Quelques exemplaires peuvent avoir le milieu du thorax noirâtre. A la base des ailes supérieures, au départ des nervures on voit des atomes jaune d'or formant quelquefois une ligne longitudinale. M. Staudinger a pris la même espèce à Lambèse en 1887. Teleia Omachella, Oberthijr (pi. VI, fig. 28 a, 28 a'). Omach (L. Bleuse), en mai 1883. Ailes supérieures en dessus jaunâtres avec des dessins brunâtres ; ailes inférieures blanc 44 LÉPIDOPTÈRES D'EUROPE ET D'aLGÉRIE satiné avec une large frange soyeuse blanc un peu jaunâtre. Aux supérieures il y a d'abord trois points basilaires formant une ligne oblique, puis un trait transversal oblique allant du bord costal au bord interne. Au delà de ce trait, un petit point brun, nettement écrit, occupant un espace jaunâtre uni entre la ligne oblique précitée et l'espace terminal qui est obscurci par des atomes brunâtres serrés. La tète est blanc jaunâtre; le dessous est luisant, jaunâtre, avec les inférieures plus blanchâtres. Les pattes sont longues jaunâtres. Gelechia Saharae, Oberthijr (pi. VI, fig. 34 k, 34 k'). Ailes supérieures en dessus jaune de sable, paraissant grises à cause de la quantité de petits atomes noirâtres qui sont semés assez régulièrement et de façon à indiquer seulement quelques points plus obscurs, là où ils sont plus serrés; ailes inférieures brun clair présentant avec les ailes supérieures, la tête et le corps un ton de coloration générale assez uniforme. Dessous luisant, brunâtre, avec les inférieures plus claires. Pattes très longues et blanchâtres. Découverte à Omach par M. Bleuse, en mai 1885. EXPLICATION DES PLANCHES Planche I, figure 1. Planche II, figure 4. — — 5. — — 6. Planche III, figure 7. — — 8. — — 9. — — 10. Papilio Tabouanus, Obtr. Papilio Rex, Oblr. Papilio Microdamas, Burin. Papilio Judicaël, Obtr. Al,ïna Major, Obtr. Papilio Birchalli, Hew. Alj^na Hauttecoeuri, Q, Obtr. AcR.€A Balbina, Obtr. Al.€NA Hauttecoeuri, cf. Obtr. Ornitiioptera Titho.nus, 9, de Haan. Planche IV. figure 1, a, h. Vanessa Radama, Bdv. — — II, c, d. Limenitis Dumetouum, Bdv. — — m, e, f. Atella Phalanta, Fab. — — IV, g,h,i,j. Vakessa Borbo.mca, Obtr. — — V, fc, l, m. Papilio Demoleus, Lin. — — VI, p, q, r. Papilio Disparilis, Bdv. — — VU, n, 0. AGA^AIs Borbomca, Bdv. Planche V, figure il. — — 12. Anthociiaris Peciii, Stgr. PiERis Daplidice, Lin., var. Albidice, Obtr. 1.3. AciDALiA Merklaria, Obtr. 14. CiMELiA MiMiCARiA, Obtr. 15. Cleophana Omar, Obtr. 16. Bombyx Staudimgeri, cf, Baker. 17. Acontia Biskrensis, Obtr. 18. Tephrika Biskrauia, Obtr. 19. Larva Papilio Maciiao.n, Lin., var. IIospitomdes, Obtr. 20. Mamestra Immunda, Ev., var. Roseomte.ns, Obtr. 21. Cledeobia Subolivalis, Obtr. 22. Cledeobia Interjunctalis, Guenée. 23. a. b. Syriciithus Moiiammep, Obtr. 46 EXPLICATION DES PLANCHES Planche VI , figure 24 g, g'. — — 2o/!,/i'. — — aG/-,/*. — — 27 e, e\ — — 28 a, o'. — — 29 6,6'. — — 30 d, d'. — — 31. — — 32 c,c'. — — 33. — — 34. — — 34 k, k'. — — 35. — - 36. — — 37. — — 38. — 39. — — 40. — — 41. — — 42. GiiAPHOLiTA Bleiskana, OLtr. Myelois Zelicella, Obtr. Cochylis Osthinana, Guenée. Depiiessakia Sl'bnervo.sa, Obtr. Telel\ Omachella, Obtr. Myelois Talebella, Obtr. HETEitoGUAPHis Fathmella, Obtr. Stemmatophoua Leonalis, Obtr. Myelois Zohrella, Obtr. Metasia Emiralis, Obtr. Tachyptilia Mauricaudella, Obtr. Gelechia Sahah.«, Obtr. Apouodes Yaminalis, Obtr. Orobena Renatalis, Obtr. Dlponchelia Fovealis, Z. Cledeobia Bleusei, Obtr. Dlponchelia Caidalis, Obtr. PiONEA BiFASciALis, Guciiée. BoTYs Trinalis, \V. V., var. Triplnctalis, Obtr. Synclera Bleisei, Obtr. Planche VII, figure 43. — — 44. 45. 46. 47. 48a,6,c. 49 a. .oO. SI. 52 a. 53 a. 54. PiONEA Afkicalis, Gucnée. Mecyna Teriadalis, Guenée. ScopuLA Illutalis, Guenée. Thyris Nevad.ï, Obtr. Papilio Laïus, Roger. Zyg.ena Hilaris, Ochs., et var. Escorialensis, Obtr. Zyg.4::na Falsta, Lin., var. Junce.-e, Obtr. Hypochroma Laiiayei, Obtr. Papilio Vercingetorix, Obtr. Sesia Pechi, Stgr. Pachnobia Vahiicollis, Delahaye. Orobena Allardalis, Obtr. Eludes d'Entomologie. XlI^Livraison PU /m/) ObcTihur. Renacs ti'Apfwa/ . iiihoteuJfmt Etudes d Entomologie . Xll^ Livraison PI. II. d-ApnrtHti . iiVtemat/pnt - Éludes d'Entomologie Xll'' Livraison PI !V hip ObtrlMr Rmifi itAprtfal . hlhomilpM Études d'Entomologie - XII '^ Livraison Pl.V, '.^«^ 4^?->.^ rf '■ '^^^^ ': 'A i fvVtegjtam.; 20 ^-r^ 23 a 23 2 ^ ^ te Ihiyndf . puuU '/ . tprri'ol bthofealfoif Éludes d Entomologie Xir Livraison. 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