LA Se #4 ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE FAUNES ENTOMOLOGIQUES DESCRIPTIONS D'INSECTES NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS PAR CHARLES OBERTHUR RENNES IMPRIMERIE OBERTHUÜR Avril 1893 LÉPIDOPTÈRES RECUEILLIS AU TONKIN Par SoN ALTESsE RovALE MONSEIGNEUR LE PRINCE HENRI D'ORLÉANS Déjà il nous a été donné de faire connaître dans une précédente livraison des Études d'Entomologie un beau Parnassius découvert par S. A. R. Mgr. le prince Henri d'Orléans, au cours du voyage si hardi qu'il effectua naguère, en compagnie de M. Bonvalot, de France au Tonkin, par l'Asie centrale et le Thibet. Cette fois encore, nous avons été mis à même d'étudier les insectes récoltés, pendant les trois premiers mois de l’année 1892, par le prince Henri dans un nouveau voyage dont le Tonkin était le seul but. Très dévoué au progrès des sciences géographiques et naturelles, le prince Henri d'Orléans satisfait encore dans une certaine mesure l’ardeur de son patriotisme, en allant étudier sur place les questions intéressant une colonie naissante, conquise au prix du sang généreux de nos soldats. Il ne nous appartient cependant point de parler ici de l'avenir des relations commerciales, des mesures à prendre en vue d’assurer au Tonkin la bonne administration et le respect dû à notre drapeau. Tout le monde a lu les remarquables considérations que le prince Henri a écrites sur ces sujets si graves et si importants pour la grandeur même de notre Patrie. Nous nous bornerons dans cette Étude à faire connaître les résultats entomologiques du voyage du prince Henri et nous exprimerons à l’intrépide explorateur notre reconnaissance de pouvoir, grâce aux documents rassemblés par ses soins, publier une notice sur la faune d’une terre encore à peu près inconnue au point de vue des Lépidoptères. VIII AVANT-PROPOS C'est à la faune d'Algérie que nous avons consacré, il y a dix-sept années, la première livraison de cet ouvrage et nous l'avons successivement fait suivre de plusieurs suppléments. Nous nous estimerons toujours heureux d’avoir ainsi contribué à conserver à notre pays une spécialité que tant d'étrangers auraïent été empressés à recueillir. Il nous paraît, en effet, que l’histoire naturelle de notre colonie algérienne doit être, avant tout, traitée par des Français. Pour le Tonkin, nous pensons de même et nul ne contestera, à cause de l'avancement qui en résulte pour les sciences, l'avantage de cette émulation dont nous apprécions chez nos voisins de la Grande-Bretagne l'infatigable ardeur. Puissions-nous donc, dans les livraisons des Études d'Entomologie, que nous publierons dans l'avenir, s’il plaît à Dieu, contribuer à faire connaître les nombreuses espèces de Papillons qui éclosent chaque année sur le sol du Tonkin et apporter ainsi notre part aux progrès d’une science qui nous est chère! Rennes, 15 avril 1893. CHarzes OBERTHÜR. LÉPIDOPTÈRES DU TONKIN RHOPALOCERA PAPILIONIDÆ Papilio Erioleuca, Ogre. Haut-Tonkin, Rivière-Noire, février 1892. Un seul & semblable à ceux du Sikkim. Papilio Zaleucus, HEw. Haut-Tonkin, Rivière-Noire, février 1892. Un seul &, de petite taille, ne paraissant pas différer de la forme du nord de l'Inde. Papilio Varuna, Wire. Haut-Tonkin, Riviere-Noire, février 4892. Trois S de plus grande envergure que les individus ordinaires du Sikkim, mais appartenant à la forme de cette région, c'est-à-dire n'ayant aucune éclaircie blanchâtre vers l’angle interne des ailes supérieures, comme cela a lieu dans la forme de Perak. Papilio Agenor, Lin. Un &, pris à Nam-Ou, le 29 mars, appartenant à la forme Westor, Butler. 2 LÉPIDOPTÈRES Une o, récoltée à Bang-Po, le 7 mars, caudée, tachetée de rouge, se rapportant à la forme Androgeus-Achates, et une paire venant de Luang-Prabang, où elle a été capturée le 4 avril, malheureusement en mauvais état. On peut voir cependant que la © appartient à la forme Androgeus-Achates ; mais elle est un peu plus obscure que celle de Bang-Po. Papilio Protenor, CRAMER. Onze exemplaires, tous &, semblables à la forme ordinaire de la Chine méridionale, récoltés à Bang-Po le 7 mars, à Muong-Mou le 28 mars et à Nam-Ou le 29 mars. Papilio Fhiloxenus, Gray. Haut-Tonkin, Rivière-Noire, février 1892, et Bang-Po, 7 mars 1892. Cinq exemplaires &, semblables à ceux de la Haute-Birmanie et du Sikkim, variant seulement entre eux pour la dimension des ailes. Papilio Dasarada, Moon. Un seul & du Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Papilio Crassipes, Ogrur. (pl. IV; &, fig. 38 et 38 a). Décrit d’après un & bien conservé, capturé au Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Du groupe de Mencius, Philoxenus; ailes allongées, les supérieures comme chez Philoxenus, les inférieures moins élargies que chez Dasarada, mais présentant à peu près la même forme. En dessus, les quatre ailes noires, avec un reflet un peu verdàtre; les supérieures plus foncées vers la base, avec les traits intranervuraux ordinaires et les lignes de l’espace cellulaire plus noires que le fond; les inférieures paraissant plus unies et plus luisantes, laissant apercevoir par transparence les taches carminées du dessous, ayant la poche feutrée, le long du bord anal, d’un blanc grisätre, et non noirâtre comme chez les espèces de Ja même division. Le dessous semblable au dessus, mais plus mat et plus pâle; DU TONKIN 3 les inférieures ayant six taches intranervurales carminées, dont l’une à l'extrémité de la queue, traversée par la nervure. Les poils du cou, des palpes et du dessous du corps, carminés, mélangés d’un peu de noir ; les pattes présentant cette anomalie, qui servirait seule à distinguer l'espèce, d’avoir au deuxième article de la troisième paire un renflement d’un noir velouté, comme une vésicule allongée. Papilio Henricus, Ostur. (pl. IV, fig. 39). Muong-Mou. Le Papilio Henricus est voisin du P. Antonio, Hew., des îles Philippines. IT en diffère en dessus par la forme de la tache jaune de crème de l'aile inférieure et par l'absence de la tache triangulaire de même couleur qui, chez Antonio, se prolonge sur le bord interne de l'aile supérieure. Le dessous reproduit les différences du dessus. En outre, on peut constater que la dentelure du contour extérieur de l’aile inférieure est plus profonde dans Henricus. La ligne sinueuse jaune, qui longe le bord terminal, du bord costal à l'angle anal de l'aile inférieure, est plus rougeàtre dans Henricus et plus profondément dentée. S. À. R. Mgr le prince Henri d'Orléans, à qui j'ai l'honneur d'offrir la dédicace de ce beau lépidoptère, a rapporté deux c' n'offrant entre eux d'autre différence que la taille. Papilio Slateri, Hewitson, forma geographica Marginata, Orrar. (pl. IV; 6, fig. 35). Nam-Ou, entre Haut-Tonkin et Laos. Diffère de Slateri, d'Assam, par la bordure marginale de taches blanc jaunâtre de ses ailes inférieures, en dessus, et le rétrécissement, vers l’apex, de la série des bandes et taches intranervurales bleu violacé. Le bord terminal et l’apex des ailes supérieures sont d’un brun plus pâle dans la forme Marginata que dans le Slateri type. Papilio Aristolochiæ, Far. Haut-Tonkin; Rivière-Noire. 4 LÉPIDOPTÈRES Trois S', avec les taches blanc jaunâtre des ailes inférieures très élargies. Papilio Chaon, Wesrwoop. Bang-Po, trois ©. Il semblerait que le maximum de développement pour le Papilio Chaon, fût en Chine, dans la province de Su-Tchuen. Le nord de l'Inde fournit une race un peu moins grande et le Haut-Tonkin semble nourrir la forme la plus petite. Papilio Helenus, Liné. Haut-Toukin:; Rivière-Noire, deux &. Papilio Paris, Linvé. Rivière-Noire; plusieurs exemplaires. Espèce répandue dans la Chine, l’Indo-Chine et l'Inde. Papilio Ganesa, Gray. Rivière-Noire ; Forme assez petite. Papilio Castor, Wesrwoop. Rivière-Noire, trois &, une Q; entre Haut-Tonkin et Laos, Nam-Ou, deux ©. L'un de ces & a les taches blanc crème des ailes inférieures prolongées jusqu’à la rencontre de l’angle anal; par conséquent, au lieu de quatre taches, il en a sept. Il convient d'observer que les trois dernières taches sont très petites. : Papilio Antiphates, CRAMER. Muong-Mou. Même forme qu’à Perak. DU TONKIN Papilio Agetes, WEsTWOOp. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Papilio Nomius, Esrer. Entre Haut-Tonkin et Laos, Nam-Ou. Même forme qu'à Siam. Papilio Hermocrates FELDEr. Entre Haut-Tonkin et Laos, Nam-Ou. Ne parait pas différer de la forme des Philippines. Papilio Sarpedon, Lixxé. Haut-Toukin, Rivière-Noire; entre Haut-Tonkin et Laos, Nam-Ou. Même forme qu’au Sikkim. Papilio Agamemnon, Linré. Mêmes localités que Sarpedon. Papilio Eurypylus, Husxer. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Papilio Epius, Far. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Même forme qu’au Yunnan. Papilio Megarus, WEsrwoop. Muong-Mou; entre Haut-Laos et Tonkin, Nam-Ou; Haut-Tonkin, Rivière-Noire. 6 À LÉPIDOPTÈRES Même force qu'en Assam. Papilio Macareus, GopaRt. Entre Haut-Laos et Tonkin; Rivière-Noire. Beaucoup d'exemplaires, tous c'; se rapprochant de la forme d’Assam (collines Khasia); mais cependant un peu plus assombris par la réduction des taches blanchàtres et l'envahissement de la couleur noire du fond. Leptocircus Meges, FELDER. Haut-Tonkin, Rivière-Noire; entre Haut-Laos et Tonkin, Nam-Ou. PIERIDÆ Hebomoia Gilaucippe, Line. Entre Haut-Tonkin et Laos, Nam-Ou: Haut-Tonkin, Riviere-Noire. Seulement des c'; très petite forme. Ixias Pyrene, CrAMEr (125 A). Haut-Tônkin, Riviere-Noire. Beaucoup d'exemplaires variant un peu pour la taille. Eronia Valeria, CRAMER. Entre Haut-Tonkin et Laos; Rivière-Noire. Pieris Pyramus, WaALLACE. Haut-Tonkin, Riviere-Noire. Un seul & de petite taille. DU TONKIN 7 Pieris Autonoe, STOLL. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Pieris Pasithoe, Linné. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Parait être dans cette région une espèce extrèmement abondante. Le type est relativement d’assez belle taille, contrairement à ce que nous avons observé pour d’autres espèces. Pieris Agostina, HEwWITson. Haut-Tonkin, Riviere-Noire. Forme comme au Sikkim. Pieris Watsoni, HEWITsON. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Pieris Lalage, Dao. Pieris Indra, Moore. Pieris Hira, Moore. Pieris Nama, Moorr. Ces Piérides blanches ont été recueillies au Haut-Tonkin. Les © ne paraissent pas rares; mais les Q semblent être infiniment moins abondantes. Généralement les exemplaires du Haut-Tonkin sont plutôt de taille médiocre. Pieris Eleonora, Bov. (Sp. général, n° 64). Deux © du Haut-Tonkin. Pieris Domitia, FELDER. Entre Haut-Tonkin et Laos, Nam-Ou; Haut-Tonkin, Rivière-Noire. 8 LÉPIDOPTÈRES Belle Piéride à ailes rouges, dont le &' varie quelquefois dans le même lieu du rouge orange au rouge carminé. Au Tonkin ces deux formes de coloration existent. La Q est aussi très variable suivant les localités; malheureusement il n’y avait que des & dans la récolte du prince Henri d'Orléans. Pieris Albina, Boy. Entre Haut-Tonkin et Laos, Nam-Ou. Beaucoup d'exemplaires '. Pieris Grliciria, CRAMER. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Pieris Ajaka, Moon. Haut-Tonkin. C'est la forme australe de la sibérienne Melete, Ménétries. Terias Sari, Boy. Haut-Tonkin, Riviere-Noire. DANAIDÆ Danais Chrysippus, Liné. Haut-Tonkin. Un des Papillons les plus répandus dans l'Afrique australe et la région indienne. Danais Plexippus, Lixné. Vole abondamment dans tout l'Indo-Chine. % DU TONKIN Danaiïis Aglea, CRAMER. Haut-Tonkin. Danais Septentrionis, BUTLER. Haut-Tonkin. Danaiïis Tytia, CRAMER. Haut-Tonkin. Se retrouve jusqu’en Mandchourie. Danais Menelaus, CRAMER. Haut-Tonkin. Euplæœa Limborgii, Moore. Haut-Tonkin, un &'. Euplæœa Midamus, Livré. Haut-Tonkin, trois &. NYMPHALIDÆ Argynnis Niphe, Linwé. Haut-Tonkin, une Q. Cethosia Biblis, CRAMER. Haut-Tonkin, un ©, très petit. 10 LÉPIDOPTÈRES Cynthia Rotundata, Butler. Haut-Tonkin. Cynthia Arsinoe, Fabr. Haut-Tonkin, trois & de petite taille. Junonia Lemonias, Lixvé. Junonia Laomedia, Lixné. Junonia Almana, Lin. Junonia Veda, KoLLar. Toutes du Haut-Tonkin ; généralement plus petites que dans le Su-Tchuen. Precis Iphita, CRAMER. Haut-Tonkin. Forme d’une couleur très grise. Laogona Lucina, CRAMER. Haut-Tonkin, Rivière-Noire, un &. Ergolis Minorata, Moon. Haut-Tonkin, Riviere-Noire. Cyrestis Thyodamas, Dep. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Il est curieux d'observer que les Cyrestis, dont les ailes sont ornées de dessins si com- pliqués, sont symétriques côté à côlé, alors que les Papillons d’autres genres à dessins également nombreux, comme les Urania et Cydimon, ne présentent aucun cas de symétrie. DU TONKIN 11 La loi qui régit les Cyrestis est tout à fait différente de celle qui régit sous ce rapport les Urania. Cyrestis F'ormosa, FELper. Haut-Tonkin. Doleschallia Pratipa, FELDER. Haut-Tonkin. Euripus Consimilis, Wesrwoop. Haut-Tonkin. Une seule o semblable à celle qui est figurée dans la notice publiée par M. Poujade sur les Lépidoptères recueillis au Laos par M. Pavie (Nouv. Archives du Muséum, 3 série ; Mémoires, tome III, pl. 2, fig. 3). Hestina Nama, Dar. Haut-Tonkin, Riviere-Noire. Deux & et une ©, semblables à la forme du nord de l'Inde. Limenitis Daraxa, Dep. Haut-Tonkin, un &. Athyma Zeroca, Moon. Haut-Tonkin, un &. Athyma Selenophora, KozLar. Haut-Tonkin, un &. 12 LÉPIDOPTÈRES Neptis Miah, Moore. Plusieurs & de la Rivière-Noire. Neptis Soma, Moore. Neptis Varmona, Moore. Neptis Nandira, Moore. Ces trois Neptis sont du groupe d’Aceris, qui a le fond des ailes noir à taches blanches ; elles ont été récoltées à la Rivière-Noire et à Nam-Ou et paraissent abondantes. Apatura Parisatis, Wesrwoop. Deux & du Haut-Tonkin. Apatura Namouna, Da». Un très beau & du Haut-Tonkin; même forme qu’au Sikkim. Dilipa Morgiana, Wesrwoop. Belle Apaturide brune à taches fauves avec un reflet doré, paraissant assez abondante à la Rivière-Noire. Adolias Phemius, Door. Un & du Haut-Tonkin. Symphædra Boisduvalii, Bpv. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Les deux sexes se trouvent dans la collection rapportée par le prince Henri d'Orléans. La © a les taches des ailes jaune clair. DU TONKIN 43 Charaxes Eudamippus, Dep. Haut-Tonkin. Charaxes Nepenthes, H. Gr.-Surrx. Espèce nouvellement décrite de Siam. Le prince Henri d'Orléans en a capturé un exem- plaire o dans le Haut-Tonkin. Charaxes Pleistoanax, FELDER. Rivière-Noire. Charaxes Marmax, WEesrwoop. Haut-Tonkin. Charaxes Athamas, Drury. Entre Laos et Tonkin, Nam-Ou; Riviere-Noire. Plusieurs ©. MORPHINÆ Clerome Assama, Wesrwoop. Une superbe © du Haut-Tonkin. LIBYTHEINÆ Libythea Myrrha, Goparr. Haut-Tonkin. 44 LÉPIDOPTÈRES LYCÆNIDÆ Lycæna Roxus, Gopart. Haut-Tonkin. HESPERIDÆ Entheus bicolor, Ostar. (pl. IV: &, fig. 36). Haut-Tonkin. Décrit d'après deux © semblables entre eux. En dessus comme en dessous, le corps et les ailes sont jaune orangé tacheté de noir. Les ailes supérieures ont le bord externe largement lavé de noir, depuis le bord costal jusqu'auprès de l'angle interne. Cette large partie noire est finement traversée par des traits jaunes qui limitent des séries de triangles noirs contigus et s’insérant les uns dans les autres. La base et le milieu de ces ailes sont marqués de huit taches noires irrégulières, dont deux dans la cellule, trois au-dessous et trois costales au-dessus. Les ailes inférieures ont une tache noire à la base, deux de forme ronde vers le milieu et deux rangées de taches noires d’abord sagittées, puis plus ovalisées. L'une de ces rangées est contiguë au bord externe, l'autre est submarginale; vers l'apex, les taches sagittées de ces deux rangées s’entre-croisent. Le thorax est marqué de deux taches noires près du collier, l'abdomen de trois anneaux noirs, le plus large est contigu au thorax. Les pattes et les palpes sont jaunes. Le dessous ne diffère guère du dessus que par la forme des taches noires aux inférieures et aussi un peu aux supérieures. HETEROCER A HYPSIDÆ Aganais Dominia, CRAMER. Une © du Haut-Tonkin. DU TONKIN 15 NYCTEMERIDÆ Pterothysanus Orleans, Osrar. (pl. IV; &, fig. 37). Haut-Tonkin. Dédiée à S. A. R. Mgr le prince Henri d'Orléans qui à recueilli un seul & de cette intéressante Nyctemeride. Taille et port de Noblei, Swinhoë (P. Z. S. 1889, pl. XLIV, fig. 3); comme Noblei, bordée de points rouges, mais presque entièrement noire en dessus et en dessous. Sur les ailes supérieures, il reste quatre petits points blaucs costaux, dix points ou traits blancs le long du bord externe et deux taches blanches de forme irrégulière le long du bord interne. Aux ailes inférieures, les nervures sont tracées en blanc sur le fond noir, le bord anal est blanc et une bande blanche dentelée, sans doute formée par la confluence de points blancs, surmonte, le long du bord terminal, une série régulière de points noirs intranervuraux ; cette série de points se prolonge sur les ailes supérieures, mais se confond dans la con- fluence avec la teinte noire du fond. La tête est rouge; le thorax noir et blanc ; l'abdomen rougeâtre ponctué de noir. Le dessous reproduit assez exactement le dessus. SATURNIDÆ Attacus Atlas, Linvé. Le prince Henri d'Orléans a fait l'élevage de ce géant des Lépidoptères. Il a rapporté un cocon d’une soie gris argenté, très fine, tissé sur la branche et la feuille d'un arbre, de telle façon que la feuille forme le fond même du cocon, à peu près comme une carène de barque. Le cocon est très solidement fixé sur cette feuille et assez loin sur la branche. Le papillon est vivement coloré et d’assez grande dimension. PHALÆNIDÆ Cyclidia Substigmaria, Hügner. Haut-Tonkin, Rivière-Noire. Un seul exemplaire de couleur très claire. . 4 D TD) re. Ne” È id 4 Fr * Fe EEE _ DE ee LA ; f kb Ci . TON 04 ; We AN d'u Den L na # Re 0 L CL | : é + + fe l , C7 ca CE AR ET: à { È Pa de sf), Ce Pa Le ] dé Pogus Li Die dl H Ex n ? > , 11 d à à f Te ” : d 7 RENTE . 164 LEONE ER na A7 7 Ut sn pe & RÉ "D : 1 à ; k | 2. RIRE PU: SEE MES ME a ‘BA St # P: y Tr. BR 3 L. ee f ALU s LEDs 1 7? PR nt 4 v T'I A ET 1 e" Ares: Le ae < eva. (l El n RL Mere . 178 4 FL Len St GTS ® due LTOPMERE y ta Les a Da D: LOS 4 k FN "  LY À r ‘ b sk s £ . 14 AU OR , sn à A A en KE Ce SE. 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Parmi les Lépidoptères ainsi récoltés dans différentes régions de l'Afrique tropicale, nous avons cru distinguer un certain nombre d'espèces nouvelles et nous nous sommes efforcé de témoigner notre gratitude à ceux qui les avaient découvertes en assurant par des figures exactes la connaissance des Papillons dont nous leur sommes redevable. Acræa Thelestis, Ostur. (pl. Il: ©, fig. 33). Gabon (in coll. Boisduval). L'Acræa Thelestis appartient, par ses ailes en partie transparentes, au groupe de Pentapolis, Vesperalis, etc. Elle est un peu plus grande que Pentapolis; les ailes supérieures dans les deux espèces sont à peu près semblables, c’est-à-dire hyalines et luisantes, avec une tache formée d’atomes brunâtres, allongée, descendant de l'espace cellulaire vers l'angle interne et un rembrunissement le long du bord costal, vers l'apex et le bord marginal. Æ 48 LÉPIDOPTÈRES Aux ailes inférieures, l'Acræa Thelestis présente une tache d'un fauve orangé, mat, occupant l'espace compris entre la nervure sous-costale et le bord anal; le reste de la surface des ailes inférieures est hyalin avec un rembrunissement le long du bord marginal. Sur la tache fauve orangé, on aperçoit dix ou onze taches plus ou moins noires, pas très grosses. Ces mêmes taches sont beaucoup plus accentuées en dessous. L'abdomen est noir en dessus, avec une série de taches latérales jaunätres, gris jaunàtre en dessous, accompagné de chaque côté d’une ligne jaunätre. Je ne possède qu’un seul &. Acræa Epidica, Osrar. (pl. IT; ©, fig. 27). Usambara, Pangani (Afrique orientale); découverte par le voyageur L. Conradt, en 1891. Du groupe de la précédente espèce; comme celle-ci hyaline, mais avec les ailes supé- rieures beaucoup plus rembrunies, principalement sur le disque. Les ailes inférieures, vers la base et le long du bord anal, sont recouvertes en dessus d’une tache jaune nankin avec des points noirs, spécialement vers la base, où ils forment un amas serré. En dessous, les points noirs sont plus développés et la couleur de la tache jaunàtre est devenue un peu ferrugineuse. Chez l'Acræa Vesperalis, H. Gr.-Sm., les taches brunâtres des ailes supérieures ont la même forme que dans Epidica ; mais ces taches sont plus noires chez Epidica. Je possède un seul &. Acræa Strattipocles, Osrur. (pl. 1; ©, fig, 9; pl. III; ©, fig. 25). Madagascar (Antsianaka et lac Alaotra); découverte par MM. B. et E. Perrot pendant le deuxième trimestre de l'année 1889. Voisine de Wasamba, Ward et Sambawæ, Ward. Même aspect général et même couleur jaune acajou. C’est cependant de WMasamba que Strattipocles se rapproche le plus. Les ailes supérieures, dans Strattipocles, sont un peu moins aiguës vers l'apex; dans leur ensemble, elles sont plus arrondies. La partie fauve, aux supérieures, en dessus, s'avance de la base jusqu’à l'extrémité de la cellule; la bordure marginale noiratre est intérieurement moins dentelée et ne forme pas, comme chez Masamba, une D'AFRIQUE 19 sorte de feston, d'où il résulte que, dans cette dernière espèce, les taches intranervurales, vitreuses aux supérieures et fauves aux inférieures, ont leur extrémité, au contact du bord extérieur, un peu arrondie en forme de lobe. Les ponctuations noires des ailes inférieures sont moins étendues chez Strattipocles que chez Masamba, leur base suit une direction plus droite à partir du bord anal. MM. Perrot, qui chassent à Madagascar depuis plusieurs années, nous ont envoyé un assez grand nombre d’Acræa Sambawæ, Masamba, Strattipocles, Silia, ete. Nous sommes convaincu, par l'examen des documents de notre collection, que ces quatre Acræa consti- tuent des espèces tout à fait distinctes entre elles, offrant quelquefois d’intéressantes variations, mais ne nous ayant jamais laissé aucun doute quant à l'attribution d’un individu à telle ou telle espèce. Les Q sont généralement plus rares que les &. Acræa Chæribula, Ostar. (pl. Il; €, fig. 16). Lac Tanganika; recueillie par notre compatriote, M. le R. P. Guillemé, missionnaire apostolique. Ressemble beaucoup à Acrita, Hew., dont notre collection renferme de nombreux exemplaires provenant du Zanguebar (Tabora, Mrogoro, Uruguru). Diffère par la tache apicale noiràtre beaucoup plus développée que dans Acrita, par la forme des ailes un peu moins aiguë, par la teinte fauve, généralement moins rosée et plus brune. Peut-être est une forme géographique d’Acrita ? Je possède un seul & en très bon élat de conservation. Acræa Cruillemei, Osrar. (pl. IL; o, fig. 1). Lac Tanganika; dédiée à M. le R. P. Guillemé, qui l’a découverte. Espèce assez frêle, du groupe d’Acrita, remarquable par le ton uniforme de sa couleur fauve rosé, assez vif en dessus, plus päle en dessous. L'apex en dessus est assez largement teinté de noir; les nervures aux ailes supérieures s’empâtent de noir en approchant du bord marginal; les points ordinaires aux ailes 20 LÉPIDOPTÈRES inférieures sont moins serrés vers la base et plus également répartis sur toute la surface que dans les espèces similaires. La bordure marginale, éclairée en dessous par des points intranervuraux jaunètres, se reproduit en noir sur le dessus. Il n'y a dans l’espace basilaire des ailes inférieures, en dessous, aucun changement de couleur, ainsi que cela se remarque, au contraire, dans Acrila et autres espèces analogues. Les ailes supérieures, roses à la base, sont un peu teintées de fauve vers l’apex et le bord marginal en dessous. En outre, la pointe apicale est ornée de petites taches intranervurales jaune olivàtre. La frange est gris jaunâtre. Je possède un seul & très frais. Acræa Periphanes, Osrar. (pl. Il; &, fig. 23). Lac Tanganika (R. P. Guillemé). Se place près d'Oncæa, Hopffer et de Neluska, Obthr. Diffère de celle-ci en dessus par sa couleur plus rouge, la direction plus droite de la dernière série des points noirs aux ailes inférieures, la bordure noire marginale plus large, l'extrémité des nervures empätée de noir à la rencontre de cette bordure marginale. En dessous les ailes de Periphanes sont d’un rose plus vif; le contour intérieur de la bordure maculaire marginale des inférieures est plus droit et non pas ondulé comme chez Neluska. J'ai reçu un seul & très bien conservé. Acræa Regalis, Osrur. (pl. Il; «, fig. 20). Magnifique espèce découverte par M. le R. P. Le Roy, missionnaire apostolique, depuis préconisé évêque titulaire d’Alinda et vicaire apostolique du Gabon, pendant le voyage qu'il effectua, en 1890, au Kilimandjaro (Afrique Orientale). Voisine de Bræsia, Godman, également trouvée au Kilimandjaro par M. le R. P. Le Roy, d'Artemissa, Sloll, de Doubledayi, Guérin, etc. Comme ces 4eræa, la Regalis a l'abdomen long, noir à sa partie antérieure, puis marqué d’un peu d’ocre jaune, ensuile largement blanc pur et se terminant enfin par l'extrémité anale ocre jaune. En dessus, les ailes supérieures sont d’un fauve vif qui devient un peu rosé sur le disque ; D'AFRIQUE 21 il y a un point noir dans la cellule et deux points noirs juxtaposés à la clore. Au-delà de la cellule, on voit quatre points noirs alignés en décrivant légèrement un arc. Ces quatre points noirs sont suivis vers l’apex d’une éclaircie blanc rosé et d’une tache hyaline triangulaire ne montant pas jusqu’au point noir le plus près du bord costal, mais s’arrêtant dans le prolon- gement nervural de l’avant-dernier. Dans l’espace médian, au-dessous de la cellule, il y a encore deux points noirs superposés. Les ailes inférieures sont rose vif, bordées de noiràtre; les points noirs du dessous transparaissent légèrement. En dessous, les ailes supérieures reproduisent le dessus, mais en plus pâle. Les ailes inférieures sont fauve grisâtre, bordées d’une ligne noire un peu festonnée qui entoure sept lunules marginales gris jaunâtre; vers la base et le bord anal on distingue quelques taches roses. Sur toute la surface, depuis la base, il y a des points noirs disposés à peu près comme dans l’Acræa Breæsia. Je possède un seul & d’une conservation parfaite. Acræa Thesprio, Osrar. (pl. IL; 6, fig. 34). Languebar (R. P. Le Roy, Gommenginger et Machon). Du groupe de Polydectes, Ward, Perenna, Dbd., etc. Espèce à ailes supérieures longues et un peu falquées, différant de Perenna, parce que l’espace cellulaire et extra-cellulaire, au lieu d’être brun noirâtre, est fauve pâle. En outre, les trois taches noires, alignées au-delà de la cellule dans Perenna, ne sont pas en ligne droite dans Thesprio; les deux supérieures sont beaucoup plus rapprochées de la tache noire qui clôt la cellule; seule, la troisième de ces taches noires est à peu près à la même place relative dans les deux Acræa. Les mêmes différences se reproduisent en dessous. Ma collection renferme de nombreux exemplaires de Perenna, venant de Quango (Major v. Mechow), du Vieux-Calabar et de Sierra-Leone. Je possède quatre « de Thesprio, bien semblables entre eux et qui m'ont été successivement envoyés par les trois missionnaires dont les noms sont relatés plus haut. Il serait possible que Thesprio fût la forme de la côte orientale et Perenna, celle de la côte occidentale d’une même espèce d’Acræa. 29 LÉPIDOPTÈRES Quant à Polydectes, Ward, dont j'ai le specimen typicum, elle est peut-être aussi une forme très robuste et agrandie de Perenna. Acræa Orinata, Osrar. (pl. Il; ©, fig. 22). Congo (Oubanghi, à 1,200 kilomètres de la côte) ; récolté par le R. P. Paris, en 1890. Ressemble beaucoup à Orina, Hew. Diffère en dessus par la place relative des taches fauves extra-cellulaires plus éloignées vers l'apex chez Orina, plus rapprochées de l’extré- mité de la cellule dans Orinata. Diffère en dessous par la teinte jaunâtre qui colore dans Orinata le bord externe, l’apex et le bord costal de l'aile supérieure, le milieu de cette aile dans Orinata restant teinté de fauve, tandis que dans Orina, la surface entière de l'aile supérieure est uniformément d’un fauve rougeàtre. En outre, en dessous, Orina présente deux taches noires extra-cellulaires qui manquent absolument dans Orinata. L'exemplaire figuré par Hewitson (Exot. Butterfl., V. Acrœæa, VII, 43, 48) est peut-être une aberration et non pas la forme normale. Hewitson prévient, d’ailleurs, qu'il a trouvé Orina variable quant au nombre et à la confluence des taches noires en dessous. Il peut donc se faire que Orina et Orinata soient deux formes d’une même espèce. Acræa Conradti, Ograr. (pl. I; ©, fig. 40). Usambara, dans l'Afrique orientale; découverte en 1891, par M. L. Conradt, à qui je fais la dédicace de cette jolie espèce. L'Acræa Conradti n’est pas plus grande que l'A. Vinidia, Hewitson. En dessus, les ailes supérieures ont le disque d’un fauve rouge divisé en trois taches par les nervures. Le bord costal est noir ; l'apex est très largement noir avec une tache extra-cellulaire hyaline que les nervures divisent en trois; le bord externe et le bord interne sont également noirs, de façon que la tache fauve discale est tout entourée de noir. Cependant on voit un filet fauve rouge le long du bord interne dans la partie noire. Les ailes inférieures sont de même couleur fauve rouge que les supérieures, avec la base parsemée d’un épais semis de points noirs et rembrunie d’atomes noirâtres, tandis que le bord anal devient plus pâle et un peu jaunâtre. Le bord externe est largement bordé D'AFRIQUE 93 de noir; le bord anal est très finement au contraire liséré de noir. En dessous, aux ailes supérieures les taches fauve et hyaline sont comme en dessus ; mais la tache fauve est bien plus pâle. Sur le fond brun noiratre de la côte, de l’apex et du bord externe, le pli au centre de chaque nervure est, parallèlement auxdites nervures, indiqué par un trait brun vif au milieu d'un semis d’écailles jaune olivâtre ; il en est de même aux ailes inférieures, le long de la bordure marginale; celles-ci ont le disque chamoïis päle avec la base un peu olivâätre et les points noirs ordinaires très vifs et très marqués. Les palpes et les pattes sont jaune chamois; le corps est noir, marqué de taches et lignes jaune chamois. Acræa Apecida, Osrar. (pl. 11; ©, fig. 15). Usambara, dans l'Afrique orientale (L. Conradt). Du groupe de Cabira, Sotikensis, Eponina, etc.; diffère en dessus de Sotikensis, Miss Sharpe (P. Z. S. 1891, XLVIII, 1) que M. le R. P. Guillemé nous a aussi envoyée du Tanganika, par la teinte plus uniforme des parties fauves. Dans Sotikensis, la tache apicale est jaune citron et les taches basilaire et médiane, celle-ci commune aux deux ailes sont fauve orangé vif. Chez Apecida la teinte fauve est partout plus égale et moins vive; cependant la tache apicale devient plus claire vers le bord costal; la partie basilaire est aussi plus noircie dans Sotikensis que dans Apecida. En dessous les différences aux ailes supérieures sont pour les deux espèces analogues au dessus. Aux ailes inférieures chez Sotikensis l'espace médian est plus rosé, tandis que dans Apecida, il est jaune nankin et les deux lignes de points noirs qui descendent du bord costal au bord anal, enceignant trois taches fauve orangé, sont dans Sotikensis plus épaisses et plus droites. Les palpes et les pattes sont fauve clair, l'abdomen est noir latéralement très ponctué de jaune sur chaque anneau, les incisions des anneaux de l'abdomen sont jaunes. M. Conradt nous a envoyé quatre & et une Q semblables entre eux. Acræa Cappadox, Osrar. (pl. 1; ©, fig. 2). M. le R. P. Le Roy a rapporté deux & de son voyage au Kilimandjaro, en 1890. 24 LÉPIDOPTÈRES Intermédiaire entre Serena et les espèces du groupe d’Eponina. Diffère en dessus de Serena par le bord interne de ses ailes supérieures et la base de ses inférieures noircie comme dans Apecida, c’est-à-dire un peu moins que dans l'A. Eponina, Cramer (268, A, B). En dessous, diffère d'Eponina par la largeur plus grande de la bordure marginale de ses ailes inférieures, et par le caractère de cet élargissement qui est une bande brune juxtaposée à la série intranervurale de chevrons marginaux. Par transparence, on voit très bien cette ligne brune contiguë et immédiatement supérieure à la dentelure cunéiforme marginale. Il y a, me semble-t-il, plusieurs espèces ou formes confondues sous le nom d'Eponina. Ma collection contient des séries quelquefois assez nombreuses d'exemplaires provenant d’Abyssinie, d'Angola, de Boké (Sénégambie), du Gabon, du fleuve Quango, du Bénin. Je vois des différences assez sensibles suivant les localités. Ces différences portent prinei- palement sur l'envahissement des parties brun noir sur les parties fauves et sur la forme de ces taches brun noir. Dans chaque localité ces détails paraissent avoir assez de fixité. Acræa Planesium, Osrar. (pl. [; ©, fig. 41). Voyage au Kilimandjaro de M. le R. P. Le Roy, en 1890. Petite espèce du groupe d’Eponina, facile à distinguer des espèces affines par ses ailes inférieures en dessous, présentant une seule ligne de points noirs confluents, relativement épais, descendant droit du bord costal au bord anal. L'espace jaune entre cette ligne de points noirs et la bordure marginale cunéiforme est plus large que dans les espèces voisines. Les pattes, les palpes et les taches du corps, dans les Acræa Planesium et Cappadox paraissent être comme dans Eponina. Acræa Serena Fasr.; aberr. Melas Osrar. (PI. 1; &, fig. 13). Les aberrations dans les Lépidoptères de la faune tropicale paraissent être plus rares que chez ceux de la faune boréale tempérée; cependant les mêmes lois de variation par albi- nisme et mélanisme régissent partout tous les êtres créés. Le Papillon, dont nous repro- 19 QE D'AFRIQUE duisons la figure dans le présent ouvrage, est une aberration mélanienne des plus caracté- risées de l'Acrœæa serena, espèce si abondamment répandue dans l'Afrique équatoriale. Les ailes en dessus sont noires, plus foncées sur le milieu que près des bords; on aperçoit une éclaircie jaunâtre près du bord anal et trois petites laches ovales jaunâtres, au-delà de la cellule. La base a un reflet un peu rougeàtre. En dessous, le milieu des ailes est noir; la base des supérieures est fauve; le bord externe des ailes est jaunàtre avec le pli qui est au centre de chaque nervure, orangé; le bord costal et quelques nervures des ailes inférieures sont jaunâtres. J'ignore la patrie de ce curieux Papillon. Il me vient de la collection Ward. Acræa Proteina, Ostar. /pl. I; &, fig. 4; pl. IL, fig. 14, 19, 21; PI. III, fig. 29). Urogoro (R. P. Le Roy) et Usambara, dans l'Afrique orientale (L. Conrad). En dessus, les ailes supérieures portent quatre taches disposées deux par deux, assez symétriquement; ces. taches sont blanches ou fauve clair et le fond des ailes est noir, brun ou d’un fauve rougeâtre. Il convient d'observer que celle de ces quatre taches qui est plus près du bord costal, est divisée par les nervures en trois ou quatre parties. Les ailes inférieures ont la base plus ou moins noirâtre et l’on y voit transparaître la ponctuation du dessous. Elles ont le bord externe noir ou brun, ou encore noir et brun rouge et le milieu est occupé, du bord costal au bord anal, par une large tache blanchâtre, jaunâtre ou fauve, s’enfonçant un peu en une pointe émoussée dans la bordure noiràtre, au-delà de la cellule. Le dessous reproduit le dessus avec atténuation des teintes; les points noirs très serrés près de la base des ailes inférieures, sont vivement marquées; le bord externe des quatre ailes est gris jaunâtre; les nervures sont écrites en brun ou en noir et le pli, qui est entre les nervures est tantôt marqué en noir vif, tantôt à peine distinct de la teinte du fond. Les palpes sont jaune fauve avec l'extrémité noire; les pattes ont le premier article fauve orangé ; au reste, elles sont noires; l'abdomen est noir avec le dessous et une double ponctuation latérale orangés. L'exemplaire figuré sous le n° 4 de la pl. I, brun noir en dessus avec les taches jaune nankin, à été récolté au Mrogoro, par le R. P. Le Roy; les autres viennent tous de l’Usambara et 0] 96 LÉPIDOPTÈRES y ont été pris par M. Conradt. Le n° 1% de la pl. IF, noir en dessus à taches blanches, peut être considéré comme appartenant à la forme normale. Ma collection en contient trois & presque semblables entre eux. Le n° 29 de la pl. III a le fond des ailes brun un peu rougeàtre avec taches blanches aux supérieures et tache fauve aux inférieures. Le n° 19 de la pl. IT a au contraire la tache des ailes inférieures blanchâtre et les taches des supérieures chamois. En outre le. fond des ailes supérieures, depuis la base jusqu'à la bordure marginale, est lavé de fauve. Chez le n° 21.de la pl. IT, le lavis fauve envahit les quatre ailes. J’en possède un second exemplaire à peu près semblable à celui-ci. J'ai désigné ces variétés sous les noms suivants : Acræa Proteina, forma typica (pl. IL, fig. 1%). Acræa Proteina flavescens (pl. I, fig. 4). Acræa Proteina semialbescens (pl. IIT, fig. 29). Acræa Proteina semifulvescens (pl. IE, fig. 49). Acræa Proteina fulvescens (pl. IE, fig. 241). Acræa Kilimandjara, Osrar. (pl. Il; ©, fig. A7). Rapportée de son voyage au Kilimandjaro, en 1890, par M. le R. P. Le Roy. Espèce voisine de Proteina et paraissant relier cette dernière au groupe de l’Acræa Esebria, Hewitson:; comme Proteina marquée aux ailes supérieures, en-dessus, de quatre taches, placées de même deux à deux; celle de ces taches qui est plus près du bord costal, étant divisée par les nervures en trois ou quatre parties; le bord externe est moins droit dans Æilimandjara que dans Proteina et un peu creusé de façon que l’apex est légèrement saillant. Aïles inférieures comme dans Esebria, Hew. (Exot. butt. II. Acrœa, II, fig. 12), c'est- a-dire avec une tache discale jaune clair, s'élendant le long du bord anal et dentelée dans son contour extérieur par la pénétration des plis intranervuraux marqués en noir. Le dessous diffère du dessus par l'atténuation des couleurs; le fond des supérieures est brun noirâtre pâle; les quatre taches sont jaune nankin très clair; l’apex, le bord externe, le bord interne et même un peu l'intérieur de la cellule sont couverts d’'atomes jaune olivâtre. Les inférieures sont jaune olivâtre, avec le disque plus clair ; la base rougetre, D'AFRIQUE : 97 quelques points noirs tout près de la base et les plis intranervuraux au-delà de l’espace cellulaire marqués de noir. Les pattes sont fauves au premier article et brun clair au reste; l'abdomen est comme dans Proteina, mais plus uniformément orangé en dessous. Les palpes sont fauves avec l'extrémité noire. Acræa Masaris (Bdv. in Mus.) Osrar. (pl. 1; ©, fig. 3, 12; pl. Il; ©, fig. 18; pl. IIT; ©, fig. 30). Iles Comores (L. Humblot); Anjouan (in coll. Bdv.). L’A. Masaris, présente deux formes, une à taches blanches el une à taches fauve orangé el quelquefois une troisième forme intermédiaire entre les deux premières ; mais cette forme de transition est bien plus rare. L’Acræa Masaris diffère d'Esebria Hew., par sa forme moins allongée et la contexture plus délicate de ses ailes. L’A. Esebria, qui présente aussi une forme à taches blanches, une autre à taches jaune nankin et une troisième à taches fauve orangé, avec loutes les tran- sitions entre ces trois formes, habite Natal et la côte du Zanguebar. Je possède aussi du Gabon une forme très affine et qui n’est peut-être que la modification géographique occi- dentale de l’orientale Esebria. Sans doute Masaris est la forme insulaire d’Esebria; car la race à taches blanches de Masaris, plus robuste que la forme à taches fauves, ne diffère guère d’Esebria blanche que par une taille moins grande, des ailes plus minces et un aspect presque transparent. Masaris, à taches fauves, est d’un faciès bien plus distinct, étant sensiblement plus petite et plus délicate encore que celle à taches blanches. J'ai cru devoir faire figurer cette Aeræa et la distinguer par un nom, tant elle diffère d’Esebria dans son aspect général, quand on compare un grand nombre d'individus. Cette différence, qui est moins sensible, lorsque deux exemplaires, l’un de Natal et l’autre des Comores sont côte à côle, devient très frappante lorsque la comparaison s’étend sur une nombreuse série. Ma collection contient trente-trois Masaris à taches fauves, vingt à taches blanches, et trente-deux Esebria, des diverses colorations et localités continentales. Acræa Cynthius® Drury (PL I; ©, fig. 5). Gabon; Vieux-Calabar, Sierra-Leone. 28 LÉPIDOPTÈRES Boisduval avait déterminé dans sa collection Cynthius, Drury, l'Acræa que je figure dans la présente livraison et que toutes les collections possèdent comme provenant de la côte occidentale d'Afrique. M. Ward avait déterminé Cynthius, Drury, comme Boisduval l'avait fait lui-même, le Papillon en question et je pense que c'est sous ce nom de Cynthius qu'il est étiqueté presque partout, suivant une tradition qui me paraît cependant douteuse. Si, en effet, la figure publiée par Drury ({llustrations of natural history, ALT, pl. XXXVITI, peut à la rigueur convenir au dessus de notre Acræa, le dessous représenté par cet auteur sous le n° 6 de la même planche en diffère absolument, aussi bien dans l'édition originale de 1782 que dans la réédition faite par Westwood, en 1837. Il est vrai que dans sa description, Drury ne fait pas ressortir entre le dessus et le dessous la différence que la figure de son ouvrage accuse, quant à la bande jaune, trans- verse, commune aux deux ailes. Il se borne à dire que : « toutes les ailes sont plus pâles qu’en dessus. La bande et la pièce ne sont point si visibles que sur les supérieures. » Néanmoins, l'artiste qui a exécuté le dessin, quelque avarié qu'’ait pu être son modèle, a usé de haute fantaisie en interprétant, comme il l’a fait, le dessous de l’Acræa Cynthius; pourvu toutefois que l'espèce figurée dans l'ouvrage de Drury soit bien celle que les ento- mologistes paraissent s’accorder à regarder comme telle. Ce qui me fait douter cependant que l'identification soit exacte et ce qui prouve au moins le trouble résultant de la figure publiée par Drury, c’est la synonymie que M. Trimen, dans son ouvrage, Rhopalocera Africæ Australis, London, 1862-66, p. 108, donne de l’Acræa Cynthius. Cet auteur, si compétent en Lépidoptérologie africaine, cite Eponina, Cramer, 268, A, B, comme synonyme de Cynthius, Drury. Si le dessous des ailes peut permettre celte réunion, le dessus s’y oppose cependant absolument. Aussi M. Trimen n’aura sans doute pas formulé cette opinion sans bien des hésitations et sans y apporter même quelque restriction. Il faut encore considérer que nous sommes toujours trop enclins à vouloir toujours identifier les documents que nous possédons à l’époque actuelle avec ceux dont disposaient les anciens auteurs. Nous nous persuadons trop facilement connaître tout ce que les anciens connaissaient eux-mêmes. Bien des fois, j'ai constaté l'illusion de cette pré- somption. Assurément nous avons des collections nombreuses provenant de pays que nul ne visitait, il y a un siècle, dans le but d'y recueillir des insectes. Mais par contre, il y a bien des régions autrefois habitées par d’habiles entomologues et que de longtemps aucun chasseur de Papillons n’est retourné explorer. D'AFRIQUE 29 Il convient donc d’être très réservé en matière de déterminations, lorsque les figures des anciens auleurs ne concordent pas suffisamment avec nos insectes. Quoique cela, je n'ai pas osé aller contre la tradition admise et donner un nom nouveau à l’Acrœæa dont l'identification avec la figure de Drury me paraît très problématique. Mais j'ai profité de la circonstance qui m'a fait publier quelques Acræa africaines, pour offrir une figure certainement exacte de l’Acræa présumée Cynthius, Drury. Acræa Machoni, Osrsr. (PI. III; ©, fig. 28). Languebar (Nguru); découverte par M. le R. P. Machon, missionnaire apostolique à qui j'offre la dédicace de cette Acræa. Ressemble à la Q de la variété Exaisa, Butler d'Eurita, Hew. (Exot. butterfl., AV, Acræa V, Q, 31), mais les deux sexes dans Wachoni sont assez semblables et n’offrent pas la différence considérable que paraissent présenter les deux sexes d’Eurita Hew., var. Excisa, Buller. Le & de Machoni, comme du reste la ©, diffère en dessus de la © Eurita-Excisa par une taille plus petite, les ailes plus allongées, ayant le fond d’un noir assez vif avec les parties blanches d’une teinte pure; en outre, la bordure marginale des ailes inférieures est nettement limitée dans Machoni et nullement fondue sur son bord intérieur. Le dessous reproduit à peu près le dessus, mais présente à la base des ailes inférieures une tache brun vineux, ponctuée de noir et bien limitée par la partie blanche. En dessous, la bordure marginale noire des ailes inférieures est plus fondue qu’en dessus. La © diffère du & en dessus, par le fond noir des ailes moins vif, par une éclaircie blanchâtre assise sur le bord interne des ailes supérieures, par la tache blanche subapicale des mêmes ailes rétrécie, par les points noirs basilaires transparaissant du dessous. La ©, en dessous, a la tache basilaire des ailes inférieures plus vague et fondue, la bor- dure marginale plus nettement limitée au contraire, et teintée de jaunâtre, comme le bord apical et externe des supérieures. Les palpes sont noirâtres dans le &, plus fauves dans la ©; l'abdomen jaune orangé en dessous, noir en dessus, avec les incisions abdominales et les points latéraux jaune orangé. Pseudacræa Conradti, Osrar. (pl. III; &, fig. 32). Usambara (L. Conradt). 30 LÉPIDOPTÈRES Ressemble à Eurytus, Hew. (Erot. butt., IV, Diadema, TI, 10); mais bien distincte en dessus, par la forme et la disposition des bandes fauves et des points noirs basilaires des ailes inférieures; en dessous, par les mêmes caractères qui s’y reproduisent, et en outre par la tache basilaire brun vineux à reflet violacé, l’éclaircie médiane fauve pâle plus large au contact du bord anal que vers le bord costal, la bordure marginale brune assez nettement arrêtée le long de la tache médiane fauve clair. Je possède un seul &', très frais. Pseudacræa Gazengeli, Osrur. (pl. III; &, fig. 31) et Pseudacræa Eurytus, Hew. (pl. IIT; ©, fig. 26). Ogooué, dans l'Afrique occidentale (L. Gazengel). Je dédie à notre concitoyen, M. L. Gazeñgel, à qui nous devons d’intéressants docu- ments sur la faune entomologique de la région africaine soumise à l'influence française, la belle espèce figurée sous le n° 31, dans la planche IIT de cet ouvrage, à côté de sa congénère Eurytus, qui me servira de terme de comparaison pour la décrire. Gazengeli est très nettement différente d'Eurytus et aussi de Hirce, par l'absence de points noirs dans la cellule de l'aile supérieure, en dessus comme en dessous. Ces points cellulaires sont remplacés chez Gazengeli par un trait noir velouté partant de la base, et se fondant à l'extrémité de la cellule dans un empâätement qui s'arrête net devant la tache fauve transversale. Il y a un autre trait semblable d’un noir velouté, très nettement écrit au-dessous du rameau nervural inférieur. Ce trait est interrompu par la tache fauve, mais il reparaît au- delà en une pointe vers le bord marginal. C'est après le trait cellulaire, le plus vivement tracé des traits intranervuraux, qui d’ailleurs sont tous dans Gazengeli, beaucoup moins atténués que dans Eurytus. Les points basilaires des ailes inférieures sont aussi différents dans les deux espèces, ainsi que la comparaison des deux figures le démontre aisément. Hirce diffère également de Gazengeli par ces mêmes points noirs basilaires. Il convient d'observer que le & de Pseudacræa Eurytus, Hew. ou du moins celui qui peut lui être attribué comme tel, (o, fig. 8, loco cil.), ressemble beaucoup moins à Gazen- geli &, que Eurytus o ne ressemble elle-même au & Gazengel. D'AFRIQUE 31 Ma collection renferme deux & de la Pseudacræa Gazengeli; ils sont semblables entre eux. Godartia Crossleyi, Warp (pl. I; ©, fig. 7). Ogooué (L. Gazengel). M. Ward n’a connu que le & de cette belle Godartia. Grâce à la collection formée par M. Gazengel, je puis faire connaître la Q©. Elle diffère du & par le rétrécissement de toutes les parties noires des ailes, et l’envahissement de la teinte verdâtre. Go Liptena Gelinia, Oerar. (pl. Il; ©, fig. 24). Usambara (L. Conradt). e Espèce relativement grande, et qui sera peut-être plus tard inscrite dans un genre spécial. Ses antennes noires ont la massue épaisse ; ses palpes noirs sont saillants; en dessus, ses ailes sont rouge orange entouré de noir avec une ligne subapicale de cinq points blancs et un point blanchâtre dont les côtés sont un peu fondus dans la couleur orange, assez près de l’angle interne. L'angle apical des supérieures est coupé assez brus- quement et le contour des inférieures est un peu dentelé. Le dessous reproduit le dessus d’une manière générale, la partie rouge orangé restant la même, quoiqu'un peu atténuée de nuance; cependant la partie noire reste limitée en deçà des taches blanches subapicales ; de plus, il y a deux points noirs dans la cellule des supérieures, et environ douze points noirs semés près de la base des inférieures ; les nervures des inférieures sont écrites en noir; entre chaque nervure on voit un trait rouge, et le long du bord externe des ailes, sur un fond jaune orange, des dessins noirs cunéiformes, dont la pointe aboutit au bord des ailes à l'extrémité de chaque nervure, forment une dentelure assez régulière. Le bord des ailes est liséré de noir; la frange est blanche et courle. » Les pattes sont noires avec le dernier article annelé de blanc; l'abdomen est noir avec les incisions annulaires en dessous jaunätres. Je possède un seul exemplaire très bien conservé. 32 LÉPIDOPTÈRES Nyctemera Usambaræ, Ostur. (PI. 1; &, fig. 8). Usambara (L. Conradt). Voisine de Nyctemera Leuconoë, Hpfr. et Antinorü, Obthr.; mais plus grande, plus robuste et bien distincte, le &, par la forme et le rembrunissement en dessus de la partie inférieure de la bande maculaire subapicale blanche aux ailes supérieures et l'élargissement de la bordure noirâtre aux ailes inférieures. La base des inférieures est, en outre, plus largement noircie par un semis d’atomes brun noiràtre. Les nervures des ailes inférieures sont, à partir de la cellule, empâtées de noir au contact de la bande marginale noirûtre. La © diffère du o' par ses antennes beaucoup moins pectinées, la bande maculaire subapicale plus nettement blanche, la forme de cette bande un peu moins élargie dans sa partie inférieure, la bordure des ailes inférieures un peu moins élargie également. Eligma lætepicta, Osrar. (PI. I; ©, fig. 6). Usambara (L. Conradt). Le genre Eligma, de la tribu des Hypsides, contient une espèce chinoise : Narcissus, Cramer, que nous possédons du Kouy-Tchéou, de Shanghaï et de Hou-Pé, et plusieurs espèces africaines, d’un faciès analogue à Narcissus. Notre collection en contient trois provenant, l’une d’Abyssinie, une seconde de Zanguebar et la troisième du Bénin. A ces espèces, il convient d'ajouter celle que M. Conradt a découverte dans l’'Usambara et dont il nous à envoyé deux beaux &. L'aspect de cette nouvelle Eligma est tout à fait différent des espèces déjà connues. Cependant, l’ensemble de ses caractères ne permet pas de la ranger ailleurs que dans le genre Eligma. Les palpes sont noirs, proéminents et un peu renflés à l'extrémité ; les antennes sont courtes; les pattes jaunes, épaisses, avec le dernier article noir, annelé de blanc. Les ailes sont allongées; en dessus, les supérieures sont noires avec un reflet d’ardoise ; elles sont marquées de deux taches jaune de chrôme vif, l’une en forme de haricot, subapicale, l’autre décrivant un arc de cercle traversant du bord costal au bord interne, un peu au-delà de la base, qui reste noir ardoisé comme l'autre extrémité des ailes. Les ailes inférieures ont l’espace basilaire largement teinté de jaune orangé, avec le bord marginal d'un noir vif; la partie jaune orangé a un contour extérieur un peu sinueux au D'AFRIQUE 33 contact de la partie noire et elle la pénètre un peu vers le milieu. La frange est noire, sauf à l’apex des ailes inférieures, où elle est d’un blanc pur. Le dessous diffère du dessus par l’atténuation des couleurs; en outre, la partie jaune aux supérieures s'étend jusqu’à la base, qu'elle occupe entièrement; de plus, la tache subapicale est enfumée d’atomes noirs. j e— 3 D” Tv: e" | 2 É È : L . “ ? .# L y 2 : LS _ e L , à s Fe. e DA . . & Le] e L2 | - a £ ä « LP . ° $ = ” + : .w= L2 = “ é. » - ; É . e - . à 2 L . Le - ù + ’ Le A ‘ = Le LU =. , 2 : K re | - : "à ( 4 DRE 1 , , + ‘ } " “ } < 0) = : # nn L È M": rc + = = or - D : ETES Y CR * CARS F4 2 Mn PS2 H Ts 2 < j Ferre D | : RES Lie: = « F ec, re » A è ; “ - Pr: Le \ h , o Ê : r Pr - £ salt) n LS AERT À du à : 0 | 2 ' L Sa 7/1 HE 7.1 L ù . di fs LL À æ > << ) en =‘ ] % L Le à LL , PT KR : W { 4 ‘ > 2 L . » 5 e— 13e Du . à ' F LT 0 . DE re ga LL W'LCE lu y ; te | 0 5 t = : te, ‘ « ; . PES ° . . 2 = f LU LL { . 4 | { AE Là LA à L "tu { LL l J L Û LI L L "L. an Dee ; « & » » # «à + 7 * k : EXPLICATION DES PLANCHES Planche 1, numéro Planche II, numéro ! Planche III, numéro 25 26 21 ACRÆA GUILLEMEI. Obthr. AcrÆaA Cappanox, Obthr. ACRÆA Masanis, Obthr. ACRÆA PROTEINA FLAVESCENs, Obthr, AcRÆA Cynraius? Drury. Eziena Lærtepicra, Obthr. GopartiA CROSSLEYI, Ward. NycremerA UsamBaRæ, Obthr. ACRÆA STRATTIPOCLES, G', Obthr. AcrÆA Conrapri, Obthr. ACRÆA PLANESIUM, Obthr. ACRÆA Masaris, Obthr. ACRÆA SERENA-MELAs, Obthr. ACRÆA PROTEINA, Obthr. AcrÆaA APEcipA, Obthr. ACRÆA CHÆRiBuLa, Obthr. ACRÆA KILIMANDIARA, Obthr. AcræÆA Masaris, Obthr. ACRÆA PROTEINA SEMIFULVESCENS, Obthr. AcrÆA REGaLIS, Obthr. ACRÆA PROTEINA FULVESCENS, Obthr. AcRÆA OriNaTA, Obthr. ACRÆA PERIPHANES, Obthr. LiptENA GELINIA, Obthr. ACRÆA STRATTIPOCLES, ©, Obthr. PseupacræA Eurvrus, Hewitson. AcræA Eripica, Obthr. 36 EXPLICATION DES PLANCHES Planche IV, numéro 35 28 AcrÆA Macnont, Obthr. 29 ACRÆA PROTEINA SEMIALBESCENS, Obthr. 30 Acræa MasaRis, ©, Obthr. 31 PSEUDACRÆA GAZENGELt, Obthr. 32 PSEUDACRÆA ConraDri, Obthr. 33 AcRÆA THEeLesris, Obtbr. 34 AcrÆA THesprio, Obtbr. Papici0 SLATERI-MaRGINATA, Obthr. 36 Enrneus Bicocor, Obthr. 37 PreroTaysanus ORLEANS, Obthr. 38 et 38 a Paricio Crassires, Obthr. 39 PariLio Henricus, Obthr. des d'Entomologie, XVII Livraison Etu Imp. Obertäür, fennes ul | EE : E SE NE , —— . tr Be 2 | : ù _— pr. » : nn os “= RE « Etudes d Entomologie, XVIIS Livraison PL Imp Oberthür. Rennes À Dallongenle lith PO EC RS SR N- A ns Va Ci di Etudes d'Entomologie, XVII Livraison À Dallongeville lith Imp. Oberthur Kennes Ÿ HUE Pi Pi GR fr LL ÉTUDES D'ENTOMOLOGIE à ERA SAC : PR AEE, Soc pir. 2 - PL ‘ne, 70 re ÉTUDES D’ENTOMOLOGIE FAUNES ENTOMOLOGIQUES DESCRIPTIONS D'INSECTES NOUVEAUX OU PEU CONNUS PAR CHARLES OBERTHUR RENNES IMPRIMERIE OBERTHÜR Novembre 1893 | RQ SE AT À Gui, » PA 4 à « 4 PET AY x £ F "as. \ 2 PR ? à FR À ÿs La VE TT t ! 11 4 nes PAUNE a 4h A \& < et: CORRE à L- / 3 e-! E x 1 RE NE ST . és ‘ ‘3 #* | É Pate : QE FEI L Er ET RME À : DR "ii LE N LR ; 19 f — (+ L FM" mec h L : x 4 UE: +" 4 L : ee : l JUch pe ; . 2 27 L 1e +. . rs ' PS, Le ae } ; \ : pe d n ê +4 L ÿ À | "4 “1 ul Le } . « DATE. à = . - LÉ £ L rh , Ld 3 : k l L L à ré, : 7 Ds n'T2 PT “) # TT. rs Ce PRr . MORE es 7 5g #. PRE o tee | Hnget LINE RER CREER SAILES dsl LCR r° À + dt sd ! INPUT d 2 > LICE nt a ' "L L « L = | D en ? x Là LÉRRARRCS 1. d d + “ 1 2. + Us A 1) à 5 NT 0 n . : + T 2) ZYGÆNIDÆ DE MADAGASCAR Certaines familles de Lépidoptères sont représentées à Madagascar par un nombre relativement considérable d'espèces. Il en est ainsi des Acræidæ, Satyridæ, Agarislidæ, Zygænidæ. Certains Papillons de cette dernière famille avaient été rangés par le D" Boisduval dans le genre Naclia. M. Butler à inventé pour eux le genre Pseudonacha et feu Saalmüller les avait attribués au genre Dysauxes, Hübner.. Il est possible que plusieurs coupes génériques soient établies plus tard pour ces Zygænidæ, lorsque nos connaissances de la faune de Madagascar seront devenues plus étendues; mais, dans l’état actuel de la Science, il nous paraît qu'il y a plutôt avantage à conserver pour l’ensemble le nom de Naclia, car tous les entomologistes le connaissent et savent à quels insectes il s'attribue. C’est done ainsi que nous désignerons dans ce travail les espèces de Zygænidæ de Madagascar dont nous avons publié la figure. Notre collection contient au moins vingt-cinq espèces de Naclia madécasses. Nous estimons que plus de quarante espèces sont contenues dans les divers musées et collections. Or, la série des découvertes étant loin d’être épuisée, nous pouvons espérer, grâce aux efforts incessants des explorateurs, qu’on arrivera à Connaître un jour bien près d’une soixantaine d'espèces de Naclia provenant de Madagascar. Ces Lépidoptères, de taille petite, de couleur généralement noire et jaune, à taches quelquefois vitreuses, sont très délicats; les espèces sont voisines les unes des autres et la même description pourrait convenir à des espèces cependant bien distinctes. Aussi importe-t-il, pour permettre de reconnaître exactement les espèces de Naclia, de publier des figures exécutées avec une précision rigoureuse et d'après des échantillons très frais. 9 LÉPIDOPTÈRES anale noire entoure le dessous de l'abdomen aussi bien que le dessus, mais en laissant deux ou trois taches punctiformes jaunes. Les pattes sont jaunes avec le dernier article brun noirâtre. Naclia Anastasia, Osrar. (PL. I, fig. 8). Décrite d'après une seule Q prise dans le pays d’Antsianaka par MM. Perrot, pendant le second semestre de 1890. Ailes allongées, en dessus brun noirâtre avec un trait basilaire sous-costal jaunàtre et une tache assez arrondie, relativement grosse, jaune, occupant l’espace basilaire au-dessous de la nervure médiane et jusque près du contact du bord interne ; ensuite il y a deux taches, l’une de forme assez carrée, vitreuse dans l’espace cellullaire, l’autre jaune, au-dessous de la nervure médiane qui la sépare de la précédente; enfin, quatre taches en deux groupes de deux : le premier groupe près du bord costal, composé d’une tache vitreuse rectangulaire assez grande, que surmonte un trail jaunâtre triangulaire très petit ; le second formé de deux taches vitreuses juxtaposées et séparées du premier groupe par un espace noir assez large. Ailes inférieures en cuilleron, jaunes, lisérées de noir. Le dessous ne diffère du dessus que par l'extension du lavis jaune à la base des supé- rieures et le long du bord costal des mêmes ailes; en outre, la cellule des inférieures est fermée par un petit trait noir. Les antennes sont filiformes et noires. Le thorax est noir avec les épaulettes jaunes. L’abdomen est jaune avec une raie dorsale noire ; l'extrémité abdominale est ceinte de noirâtre avec deux points latéraux jaunes sur le dessus et un point central jaune sur le dessous. Les pattes sont jaunes avec l'extrémité noirâtre. C’est près de Myodes, Guérin, qu'il convient de placer la Naclia Anastasia. Naclia Quadrimacula (Bpv. in musæo; Mas. in Soc. Zool. 1878, p. 85), Osrar. (PI. I; ©, fig. 9). Décrite d’après un ç' ancien et défectueux de la collection Boisduval, trois © très belles D'AFRIQUE 3 prises par MM. Perrot dans le pays d’Antsianaka, pendant le premier semestre 1892 et un & très pur, récolté à Fianarantsoa, par MM. Perrot, dans le deuxième semestre 1892. Ailes supérieures larges, en dessus noirâtres avec quatre taches d’un jaune chamoïs ou jaune d’or, la première basilaire, la deuxième médiane, oblongue, naissant un peu au- dessous du bord costal et s’arrêtant un peu au-dessus du bord interne. Les deux autres taches sont arrondies ; la plus petite de ces deux est subapicale tandis que l’autre est rapprochée du bord externe. Ailes inférieures jaune d’or assez largement bordées de noir. Cette bordure noire n’est pas de forme très régulière et son contour intérieur dessine presque un angle droit. Le dessous diffère du dessus parce qu’à l'aile inférieure, chez la ©, un trait noir clôt la cellule. Les antennes de la Q sont filiformes, noires avec l'extrémité jaunâtre. Les antennes du & sont noires et très pectinées. La tête et le thorax sont noirs avec les épaulettes jaunes. L'abdomen est jaune en dessus comme en dessous, avec un petit trait noir sur le premier anneau en dessus. Les pattes sont jaunes avec l'extrémité noirâtre. Naclia Quadrimacula, var. Confluens, Ostar. (PI. I; ©, fig. A0). Nous possédons une seule © prise par MM. Perrot à Antsianaka, dans le deuxième semestre 1890. Confluens diffère de Quadrimacula type par la teinte plus pâle des taches jaunes aux ailes supérieures, la forme et la confluence desdites taches, enfin l'absence du trait noir qui clôt la cellule aux ailes inférieures en dessous. Naclia Perpetua, Osrur. (Pl. I, fig. 6). Décrite sur une Q prise dans les forêts d’Alahakato par M. Ed. Perrot, pendant le premier semestre 1888. Ressemble beaucoup à Quadrimacula, mais diffère bien nettement par la raie dorsale LÉPIDOPTÈRES = noire de l'abdomen, le pénultième anneau abdominal noirätre en dessous et une tache noire, large, le long du milieu du bord costal des ailes inférieures en dessous. Naclia Trimacula (Boy. in musæo; Mas. in Soc. Zool. 1878, p. 85). Osrar. (PI. I, fig. 11). Tamatave et forêts d'Alahakato (Ed. Perrot, premier semestre 1888). — Fianarantsoa (Perrot frères, deuxième semestre 1892). Nous possédons huit exemplaires dont un de la collection Boisduval. En dessus, les ailes supérieures sont allongées, noires avec trois ou quatre taches, demi- transparentes et demi-jaunàtres. Les ailes inférieures sont noires avec deux taches jaunes, dont l’une basilaire et l’autre subapicale. Le dessous diffère du dessus par un lavis jaunâtre à la base des ailes supérieures, Il convient d'observer que sur les trois ou quatre taches des ailes supérieures, il y en a une ou deux que divise une nervure, de telle sorte qu'on peut aussi bien compter cinq taches. Dans l’exemplaire que nous avons fait figurer, il y a quatre taches très distinctes. Naclia Agnes, Osrur. (PI. I, fig. 13). MM. Perrot ont pris une seule Q dans leur voyage au pays Antsianaka et au lac Alaotra; deuxième trimestre 1889. Ailes allongées, ayant le fond d’un brun noirâtre sur lequel sont répandues des taches jaunes et vitreuses, comme il est dit ci-dessous : En dessus, les ailes supérieures ont la côte et la base noires ; près de la base, une tache jaune descend d’un peu au-dessous du bord costal, jusqu’au bord interne; au milieu, il y a une tache divisée en trois parties : 1° un petit trait subcostal jaune, 2° l'espace cellulaire vitreux, 3° une grosse tache jaune qui s’arrête avant de toucher le bord interne; vers le bord terminal, on voit une tache subapicale jaune et au dessous, une tache vitreuse, teintée de jaune extérieurement et traversée par une nervure jaune. Les ailes inférieures sont petites, étroites, jaunes, avec le bord terminal irrégulièrement empâté de noirâtre et une petite lache noirâtre au dessous du bord costal. D'AFRIQUE 5 Le dessous diffère à peine du dessus. Les antennes sont très fines, brunes à la base, jaune clair ensuite. La tête est noire ainsi que les épaulettes. Le thorax est jaune et noir; l'abdomen ‘est également jaune avec une raie dorsale noire, de forme irrégulière et interrompue avant le dernier anneau qui est entouré de noir. Les pattes sont jaunes. Naclia Agatha, Osrur. (PI. I, fig. 12). Décrite d’après une seule Q rapportée du pays Antsianaka par MM. Perrot frères (Premier semestre 1892). Ailes allongées; les supérieures à fond brun noir avec quatre taches jaunes ; l’une, sub- basilaire, assise sur le bord interne et s’arrêtant au contact de la nervure médiane; les deux autres approchant, l’une du bord costal, la seconde du bord terminal; la quatrième, enfin, près de l'angle apical. Les inférieures, très étroites, en forme de cuilleron, paraissent gaufrées et convexes en dessus, avec le bord terminal bordé de noir. Antennes filiformes brunes; corps noir avec les épaulettes jaunes; abdomen jaune avec une raie dorsale noire. À la partie anale il y a un petit pompon soyeux, gris jaunàtre. Pattes brunes. Naclia Flavia, Osrar. (PI. I, fig. À et 2). M. Edouard Perrot à rapporté un seul exemplaire de son expédition aux forêts d’Ala- hakato et environs de Tamatave (premier semestre 1888) et en a pris un autre près Tamatave. Ailes allongées, les supérieures à fond brun noir, quadri-maculées de jaune, différant d’Agatha par la couleur jaune plus foncé des taches et la forme de la tache basilaire qui est surmontée d’un prolongement en marche d'escalier, approchant du bord costal. Ailes inférieures à peu près comme chez Agatha. Antennes relativement épaisses, jaunes, avec l'extrémité très fine et noirâtre; tête noire ; épaulettes jaunes ; abdomen jaune terminé par un pompon soyeux gris jaunâtre et légè- _rement marqué de noirâtre sur la partie dorsale; pattes jaunes. L'exemplaire figuré sous le n° 2 se distingue par la forme confluente des taches jaunes des ailes supérieures. Ga, LÉPIDOPTÈRES Naclia Lucia, Osrar. (PI. I, fig. 5). Provient du même pays que Flavia; elle en diffère par ses antennes moins épaisses et noires, Son thorax noir, la raie dorsale de l'abdomen plus épaisse et la tache jaune apicale sur les ailes supérieures, plus large. Naclia Cambouéi, Osrar. (PI. I, fig. 17 et 18). Tamatave: forêts d'Alahakato (Ed. Perrot, premier semestre 1888), Antsianaka (L. Hum- blot, 1888). Dédiée comme témoignage de notre affectueuse reconnaissance et de notre respectueuse estime à M. le R. P. Camboué, missionnaire apostolique à Tananarive. Nous sommes personnellement redevable à M. le R. P, Camboué des matériaux les plus intéressants sur la faune de l'Imerina. Les notices les plus judicieuses, fruit d'observations très habiles et très attentives, accompagnent toujours les documents que nous recevons de M. le R. P. Cambouë et en augmentent singulièrement la valeur scientifique. Nous ne larderons pas à en faire l’objet d’une publication illustrée. La Naclia Cambouéi appartient à un autre groupe que les espèces dont il a déjà été question dans le présent travail. Elle paraît se rapprocher de l'Amplificata, Saalmäller. Le S' (fig. 18) diffère de la Q (fig. 17) par sa teinte générale plus foncée. Les deux sexes ont les antennes filiformes et jaunes, la tête jaune, le thorax brun noir avec de petites épau- lettes jaunes, l'abdomen jaune demi-annelé de noir, immédiatement avant la partie anale. Les paltes et tout le dessous du corps sont jaunes. En dessus, les ailes supérieures, assez larges à leur extrémité, sont brun noir, marquées de six taches jaunes : la première, très petite, basilaire; la seconde à peu près carrée, sub- basilaire; deux autres, près du bord costal; la cinquième près du bord interne; enfin la sixième, traversée par une nervure, près du bord terminal. Les ailes inférieures sont brunes avec une tache jaune basilaire et anale ayant la forme d'un À ("). () Le bord interne de l'aile supérieure est arrondi et s'étend sur l'aile inférieure, de manière à cacher quelquefois l’un des jambages de cette tache jaune en forme de A. La fig. 18 représente un exemplaire dont l'aile supérieure n'a pas été assez relevée pour faire voir la tache complète. D'AFRIQUE 7 Les ailes inférieures ne se développent pas bien, lorsqu'on essaie de les étaler. Le bord terminal présente une sorte d’ourlet qui se retourne du dessus vers le dessous. Le dessous des ailes diffère notablement du dessus. Les inférieures sont entièrement jaures et les supérieures sont lavées de jaune le long du bord interne, de telle façon que la cinquième tache est entièrement absorbée dans le lavis jaune. Nous avons deux & et deux Q. Naclia Perroti, Osrur. (PI. I, fig. 3 et #4). Tamatave et forêts d’Alahakato (Ed. Perrot, premier semestre 1888), Antsianaka (L. Humblot, 1888). Dédiée à MM. Perrot, comme expression de notre gratitude pour le zèle qu'ils apportent à l’exploration entomologique de Madagascar et à l'accroissement de nos collections d'insectes de cette île. Nous possédons six exemplaires. La Nacha Perroti diffère de sa congénère Cambouéi par ses ailes inférieures qui en dessus ont : 1° une tache jaune basilaire el un peu étendue le long du bord anal, et 2 une tache” bilobée, également jaune, atteignant le bord costal et s'étendant du milieu de l'aile vers le bord terminal. De plus, le dessous, chez Perroti, reproduit le dessus, au lieu d'être uniformément lavé de jaune comme chez Cambouëéi, tant sur la surface entière des ailes inférieures que le long du bord interne des supérieures. Naclia Lugens (Boy. in mus.), Ogre. (PI. 1, fig. 44). D'après un exemplaire de la collection Boisduval let un autre très frais pris dans l’Antsianaka, par MM. Perrot frères, pendant le premier semestre 1892. Ailes supérieures allongées, noires, avec quatre taches transparentes, dont deux près du bord costal, assez arrondies et d’égale taille, une troisième divisée en deux parties par la nervure, près du bord terminal, la quatrième, enfin, plus petite que les trois autres et assez rapprochée du bord interne. Ailes inférieures également noires, avec un espace assez large, hyalin, divisé en trois 8 LÉPIDOPTÈRES parties par les nervures, occupant l’espace infrabasilaire et très près du bord anal. Il y a encore deux autres taches transparentes, l'une assez grosse, presque carrée, près du bord terminal, et l’autre très petite, tout près du bord costal et immédiatement au-dessus de la plus grosse. Antennes, corps, abdomen, pattes noirs, avec deux épaulettes jaunes, une tache jaune sur le dessous de l'abdomen et le premier article de la première paire de pattes également plaqué de jaune. Nous possédons une autre espèce très voisine, mais très distincte de Lugens, rencontrée par MM. Perrot, pendant leur voyage aux Antakares, d’Isokitra à Diego-Suarez (mai à octobre 1891). Cette espèce encore inédite, n’a pu être préparée à lemps pour être figurée sur la planche I de la X VIH: livraison de ces Études. Comme la figure est indispensable à toute identification exacte, nous nous abstiendrons, pour le moment, de désigner par un nom la Naclia des Antakares et nous profilerons d’un prochain travail sur la faune lépidoptérologique de Madagascar pour la faire définitivement connaître au moyen d'un dessin exact. Nous croyons devoir signaler cependant les carac- tères qui la distinguent de Lugens, afin de mettre en garde contre des déterminations qui seraient nécessairement erronées dans un groupe où les espèces sont quelquefois très voisines les unes des autres, si tous les détails caractéristiques du Papillon à déterminer n'étaient pas parfaitement conformes à ceux de l’espèce figurée. La Naclia des Antakares diffère de Lugens par une tache transparente supplémentaire à la base des ailes supérieures, les épaulettes blanches et non jaunes, les côtés de l'abdomen marqués de blanc, deux traits blancs au milieu de l'abdomen en dessous, les pattes entièrement noires, enfin la position relative de la grosse tache hyaline des ailes inférieures et l’absence de la petite tache blanche costale surmontant cette grosse tache chez Lugens. Naclia Veronica, Osrur. (PI. I, fig. 45). Nous avons reçu un seul exemplaire recueilli dans le voyage de M. Édouard Perrot aux forêts d’Alahakato pendant le premier semestre 1888. D'AFRIQUE 9 Les ailes sont vitreuses, bordées de noir. Les supérieures ont la côte noire, une large tache apicale triangulaire noire, un trait noir fermant la cellule, le bord terminal noir avec un petit renflement triangulaire au contact de la nervure médiane, le bord interne et la base noirs. Les parties vitreuses forment sept espaces intranervuraux. Les inférieures sont étroites, bordées de noir, sauf le long du bord anal qui parait blanchâtre. La partie vitreuse est découpée en trois espaces intranervuraux, Les antennes filiformes sont noires avec l'extrémité blanchàtre. La tête est noire; les épauleties sont indiquées par un point rouge très fin; le corps est noir en dessus. Les deux premiers articles des pattes (deuxième et troisième paire) sont blancs; le troisième article est noirâtre. La première paire a seulement le dessus du deuxième article blanc. Le dessous de l'abdomen est marqué d’une tache blanc pur, s’arrêtant à l'anneau anal. De plus, la base des ailes supérieures en dessous est marquée d’une tache blanche et le milieu du bord costal des inférieures d’une tache orangée. Naclia Magdalene, Osrar. (PI. I, fig. 16). Provient du même voyage que Veronica. Très voisine de celle-ci; mais bien distincte par la tache noire cellulaire des ailes supé- rieures qui joint le bord costal au bord terminal, l'élargissement de la bordure noire aux ailes inférieures, les pattes (deuxième et troisième paires) noiràtres et sans coloration blanche. Il LÉPIDOPTÈRES D’ASIE Poursuivant la publication des espèces de Lépidoptères asiatiques et spécia- lement thibétains qui nous ont paru nouvelles, nous exprimons à MM. les Missionnaires apostoliques de la Société des Missions étrangères de Paris, et tout particulièrement à notre vénérable ami Mgr Félix Biet, évêque de Diana et à son bien respectable collaborateur M. le R. P. Déjean, curé de Tà-Tsien-Loû, notre plus vive gratitude pour les soins qu'ils veulent bien prendre si amica- lement de continuer à faire explorer la région du Su-Tchuen et les parties accessibles du Thibet. Cependant la situation reste toujours bien diflicile pour les missionnaires francais et les chrétiens au Thibet. Sans cesse en butte à l'hostilité sourde ou même déclarée des mandarins, aux violences des païens excités par les lamas et dont il paraît presque impossible d'obtenir suffisante justice, les mission- naires catholiques ne cessent pas de souffrir les tracasseries les plus graves et les plus révoltantes iniquités. Ils vivent dans un état de danger et de préoccupation permanent et malgré une situation le plus souvent périlleuse, ils trouvent assez de dévouement à la Science et à l'amitié pour faire récolter à notre intention de grandes quantités d'insectes. M. le R. P. Déjean a été jadis, en France, l'élève de M. l'abbé Mège,. ento- mologiste distingué, actuellement curé de Villeneuve-de-Blaye et dont l'amitié déjà ancienne nous est chère. Pendant que les chrétiens mdigènes 12 LÉPIDOPTÈRES D'ASIE parcourent le pays et ramassent surtout les Papillons diurnes, M. le R. P. Déjean veut bien utiliser les loisirs dont il dispose pour collectionner avec une habileté parfaite les Phalènes délicates des environs de Tà-Tsien-Loù. Afin de faciliter la connaissance exacte de ces Papillons fragiles, dont la récolte représente tant de fatigues et de difficultés, il nous à paru utile de fournir dans la présente livraison, les épreuves en couleur et en noir des planches portant les numéros 2, 3, 4 et 5. En effet, il importe souvent, pour l'identification exacte des espèces, de consulter non seulement la figure coloriée, mais encore le dessin au trait indiquant avec précision les détails des nervures et des taches. La publication des figures exactes de Lépidoptères a, plus que jamais, tous nos soins. La gravure, exécutée avec le zèle artistique le plus consciencieux, se poursuit du reste sous nos yeux et sans relâche. Nous espérons ainsi assurer la connaissance définitive des espèces nouvelles découvertes par nos si respectables amis et nous faisons des vœux pour que des jours plus cléments viennent enfin leur permettre d'obtenir une riche et abondante moisson de ces résultats moraux, bien autrement précieux que tous autres, et en vue desquels ils ont renoncé à toutes les joies légitimes de la Famille et de la Patrie. Rennes, 23 octobre 1893. RHOPALOCERA Pieris Lhamo, Osrar. (PI. IT, fig. 27). Tsé-Kou (Thibet), R. P. Dubernard. Diffère d'Halisea, Obthr., par le semis serré d’atomes noirs qui couvre la surface des ailes en dessus et des supérieures en dessous, tout en laissant les espaces intranervuraux moins foncés que le voisinage des nervures. Nous possédons cinq exemplaires de P. Lhamo bien semblables entre eux. Il se pourrait que ce fût une forme obscure d’Halisca; cependant Halisca se trouve à Tsé-Kou comme à Tà-Tsien-Loù. Lhamo, en thibétain, veut dire : Déesse. Calinaga Lhatso, Osrar. (PI. VI, fig. 81). Tsé-Kou (Thibet), R. P. Dubernard. On trouve à Tsé-Kou, trois espèces de Calinaga : le Davidis, d'une forme un peu spéciale, ayant le disque des ailes plus verdàtre en dessus que le type ordinaire des environs de Tà-Tsien-Loû ; le Lhatso (nom de femme, signifiant en thibétain Océan de divinité), remar- quable par la couleur jaune de ses taches ; enfin le Buddha, un peu plus obscur que la race indienne. Comme les Parnassius, dont loutes les espèces présentent une disposition générale des taches tout à fait analogue, les Calinaga offrent tous le même dessin. Lhatso diffère de tous les autres par la teinte jaunâtre de ses taches en dessus, le lavis orangé qui s'étend sur l’angle anal, la couleur jaune ocracée qui fait le fond des ailes infé- rieures et de l’apex des supérieures en dessous. De plus, les ailes sont plus opaques; les parties noires plus accentuées et la forme des LÉPIDOPTÈRES mn re ailes moins arrondie que dans Davidis; elle est cependant moins anguleuse que chez Buddha. M. Butler range les Calinaga parmi les Nymphalidæ. Nous pensons que la place de ce genre est encore incertaine et dépendra définitivement de la connaissance des premiers états. Les Calinaga sont abondants au Thibet. Les G paraissent plus nombreux queles Qo. Celles-ci différent des & par leurs ailes un peu plus arrondies, l’extension des taches claires et la forme de l'abdomen qui est épais et volumineux. Nous avons reçu Davidis, de Mou-Pin, Tà-Tsien-Loù, Tsé-Kou, Oua-Se, Yu-Tong, Kitchang-Kou, où plusieurs beaux exemplaires ont été récoltés en mai et juin 1892. Il semble qu'il y ait plusieurs races géographiques. Ainsi la forme de Oua-Se n’a pas le même aspect que celle de Mou-Pin. Nous avons dit plus haut que la localité de Tsé-Kou fournissait aussi une forme spéciale. M. Leech (Butterflies from China, p. 119), distingue une forme de l’ouest de la Chine, que nous possédons également, où les taches blanchâtres sont souvent confluentes, ce qui donne l'aspect d’un papillon moins gris et moins obscur. Du Kouy-Tchéou, nous avons reçu une belle Q très grande et très fraiche, plus obscure, plus grande et aussi plus robuste que les autres formes. Ces observations indiquent que l'histoire des Calinaga n’estencore qu’effleurée. D'ailleurs la découverte de C. Sudassana, Melvill, dans les montagnes de Siam (Trans. Ent. Soc. London, 1893, pl. 7), espèce différente de toules les autres par sa tache anale fauve, prouve qu'il peut bien rester encore des Calhinaga à trouver dans les parties élevées de l’Indo- Chine. Thestor Nesimachus, Ogrur. (PI. 11; ©, fig. 30). Syrie (Akbès). Charmante espèce voisine en dessus de Callimachus, dont elle diffère sur celte face, par la forme un peu plus allongée de la tache rouge doré de l’aile inférieure; voisine en dessous de Nogelii, dont elle se distingue par le lavis rouge doré plus étendu non seulement sur l'aile supérieure, mais encore sur l’aile inférieure. Nous avons reçu un ç' et trois 9 ; le « diffère de la Q par la forme de ses ailes moins arrondie. D’ASIE 45 Chrysophanus Standfussi, Grum. (PI. II, fig. 42). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean); Amdo (Grum. Grgimaïlo). L'espèce a été succinctement décrite par M. Groum, puis décrite avec plus de détails par M. Leech. Mais la figure n’a point encore paru au moment où nous écrivons ces lignes. Nous avons comblé cette lacune d’après un &' très frais que nous a envoyé M. le R. P. Déjean, missionnaire apostolique à Tà-Tsien-Loû. C. Standfussi se place près de Pang et de Helle. Nous avons un Chrysophanus de Nouvelle-Zélande qui, tant en dessus qu'en dessous, se rapproche beaucoup de Standfussi. Stiboges Nymphidia, Butier (PI. II, fig. 19). Nous avons fait dessiner une Q prise sur la route de Tà-Tsien-Loû à Mou-Pin, en 1892, afin de faciliter la comparaison de cette espèce de Lemoniide avec la Phalénite qui lui res- semble et que représente la figure 28 de la planche IL. Nous décrivons plus loin cette Phalénile mimique de la Stiboges Nymphidia, sous le nom de Nymphidiaria. Limenitis Albomaculata, Ograr. (PI. VI, fig. 82). Lorsque nous fimes connaître dans la XVE livraison de ces Études d'Entomologie (PI. IH, fig. 15) cette belle Limenitis, si curieusement mimique de l’Athyma Punctata & et de la Diadema Misippus &, nous ignorions encore quelle pouvait en être la ©, et M. Leech, qui a publié, après nous, la figure de la même Limenitis, indique dans le texte de son ouvrage Butterflies from China que la Q lui était également restée inconnue. Nous devons à l’obligeance de M. le R. P. Déjean de pouvoir compléter l'histoire de cette intéressante Nymphalide. La © de Limenitis Albomaculata diffère beaucoup du & par le dessus des ailes. Celles-ci sont brunes. Les supérieures ont un gros trait cellulaire jaunâtre, une bande maculaire jaunâtre, extra-cellulaire, décrivant du bord costal au bord interne un arc un peu irrégulier de forme et de continuité, enfin une tache apicale divisée en trois parties par les nervures de la même couleur jaunâtre un peu fauve. 16 LÉPIDOPTÈRES Les ailes inférieures sont traversées par une bande également jaunâtre, légèrement courbe, naissant au bord costal et descendant jusque près du bord anal. De plus, les deux ailes sont bordées d'une double ligne brun pèle qui suit parallèlement le contour extérieur des ailes. Le dessous, surtout aux inférieures, rappelle beaucoup plus le &. Les taches et bandes jaunàtres qu'on remarque sur les ailes en dessus, sont reproduites exactement en dessous, mais en blanc, sauf la tache longue cellulaire qui reste jaunätre. Nous possédons deux Q seulement. Le & paraît commun dans la région comprise entre Tà-Tsien-Loù et Mou-Pin. Limenitis Cleophas, Osrur. (PI. VI, fig. 83). Le nombre des espèces de Limenilis répandues en Asie et dans lArchipel Indien est considérable. Tout porte à croire que nous sommes relalivement peu avancés dans la con- naissance des Lépidoptères de ce groupe. L'espèce que nous décrivons ci-dessous a échappé aux recherches de MM. Pratt, Kriecheldorff et de leurs nombreux chasseurs indigènes. Il en reste sans doute encore plusieurs dans le même cas. La Limenitis Cleophas a été rencontrée entre Tà-Tsien-Loù et Mou-Pin. Nous ne connaissons pas la ©. È En dessus, Cleophas ressemble à Recurva Lecch (Butterflies from China, pl. XVIT, fig. 9); c’est un papillon d’un brun noir un peu violàlre, avec des taches blanches, petites, disposées à peu près comme dans Recurva, sauf toutefois pour l’espace cellulaire des ailes supérieures où il y a un seul trait transversal assez épais, et pour la bande maculaire parallèle au bord terminal des inférieures, plus rapprochées de ce bord terminal. En dessous, l'aspect de la Limenilis Cleophas est assez spécial. Les taches blanches du dessus sont reproduites, mais généralement un peu élargies; le fond des ailes est mélangé de brun chocolat foncé, de brun pâle et de gris. La cellule des supérieures est close par un trait noir vif, surmonté d’un trait fauve; au-dessous de la tache blanche cellulaire, entre deux traits noirs sinueux, on voit une tache fauve, et près de la base, encore dans l’espace cellulaire, un trait noir, au milieu d’un fond gris. Près de la base surtout, la côte est gris jaunâtre. Au-dessous de la nervure médiane, il y a une tache brune bordée de noir dans un espace gris. D’ASIE 17 Aux ailes inférieures, le bord anal est gris bleuâtre, ainsi que l’espace basilaire, jusqu’au- près du bord costal qui est fauve. En deçà de la bande maculaire blanche transversale, il y a près du bord costal une tache chocolat foncé, à laquelle est juxtaposée une tache fauve lisérée de noir et pénétrée en dessous par une petite tache gris bleuâtre. Ces deux taches, celle qui est chocolat foncé et celle qui est fauve, sont toutes deux triangulaires et dirigent leur pointe en sens inverse. Le dessous du corps est gris. Les pattes sont grises au premier article, ensuite un peu jaunètres. Nous citions plus haut la Limenitis Recurva, Leech; cet auteur n’a pas connu la 9 : celle-ci se distingue du & simplement par le développement plus grand de ses ailes et l’élar- gissement des taches blanches, surtout aux supérieures. Recurva nous paraît être une Limenitis vraie et non une Athyma, comme l’a pensé M. Leech. Callerebia Bocki, Ogtar. (PI. VI, fig. 80 et 80 a). Nous avons reçu cinq & très frais du Su-Tchuen occidental (Vench'uan et Traku); ils pous ont été transmis par M. Carl Bock qui les tenait de ses chasseurs indigènes. Le dessus est brun noir, à peu près comme Hades, Stgr., du Turkestan. Le disque porte une tache divisée en quatre parties par les nervures, d'aspect velouté plus noir que le fond (il faut cependant présenter le Papillon de côté pour bien la voir). Les ailes sont bordées d’un seul rang de points violàtres intranervuraux, cerclés de noir plus foncé que le fond des ailes. En dessous, les premières ailes sont d’un rouge ocracé, avec la côte grisâtre, l’apex et le bord terminal teints d’abord de grisàtre, puis de brunètre; une ligne sinueuse noirâtre parallèle au bord terminal; quatre taches intranervurales blanc violâtre, les deux supérieures plus largement cerelées de noir que les deux autres; enfin une ligne rouge foncé descendant du bord costal vers le bord interne, entre la cellule discoïdale et les quatre taches blanc violätre cerclé de noir, précitées. Les ailes inférieures sont gris foncé, traversées au-delà du milieu par une ligne sinueuse brune, extérieurement éclairée de gris jaunàâtre. De plus, on voit une rangée de points blancs 4 18 LÉPIDOPTÈRES intranervuraux et une série de croissants bruns formant une ligne régulièrement sinuée entre les points blancs précités et le bord terminal qu’elles suivent tout à fait parallè- lement. Les antennes, le corps et les pattes sont noirs en dessus et gris en dessous. Callerebia Carola, Osrur. (PI. VI; &, fig. 79 et 79 a). Nous possédons beaucoup d'exemplaires des deux sexes, recueillis par les chasseurs indigènes de M. Carl Bock à Vench'uan et Traku (Su-Tchuen occidental). Les ailes du o' sont en dessus d’un brun assez uniforme, mais un peu plus foncé sur le milieu que sur les bords, avec quatre points violâtres aux supérieures et deux aux infé- rieures. Ces points violâtres sont entourés de noir. Aux supérieures, les deux points les plus rapprochés de l’apex sont compris dans le même entourage noir; les autres points ont chacun leur cercle noir séparé. De plus, aux ailes supérieures, une tache fauve rouge, affectant une forme générale presque triangulaire, ayant sa base près du bord costal et sa pointe vers l'angle interne, entoure les points violâtres, cerclés de noir. Aux ailes inférieures, un cercle fauve rouge entoure le cercle noir. En dessous, les points violâtres du dessus sont reproduits avec le même entourage noir, mais aux supérieures seulement, sur un fond rouge ocracé; la côle est brune, ainsi que l’apex et le bord terminal: mais un semis épais d’atomes gris s'étend sur l’apex et la partie du bord terminal qui en est voisine. Les inférieures sont brunes, saupoudrées d’un semis épais d’atomes gris, qui donne à la surface des ailes un aspect général gristre, avec des ombres assez obscures, surtout près du bord antérieur et près du bord terminal. Une ligne de points blancs intranervuraux est parallèle au bord terminal. Les franges sont brunes et grisàtres. En dessus le corps est brun foncé, en dessous brun grisàtre. La © diffère du & par l'extension des cercles noirs qui entourent les points violâtres aux supérieures, un lavis rougeàtre sur l’espace cellulaire des supérieures, un supplément de points violâtres intranervuraux aux inférieures, en remontant vers le bord antérieur. En dessous, la surface des ailes inférieures a un aspect plus jaunâtre et une éclaircie sinueuse, plus accentuée que chez le «', descend du bord antérieur au bord anal. D ASIE 19 L'espèce paraît peu varier. Cependant chez certains à, les taches violâtres sont aux ailes inférieures, comme chez la ©, au nombre de trois ou quatre, allant en se rapetissant vers le bord antérieur. HETEROCERA AGARISTIDÆ Syfania Déjeani, Osrur. (PI. V, fig. 68) et Syfania Giraudeaui, Orrar. (PL. V, fig. 74). Nous avons publié dans la XI° livraison des Études d'Entomologie (PI, IF, fig. 12), sous le nom d’Agarista Bieti, une espèce d’Agaristide d'un aspect tout à fait spécial et que la connaissance récemment obtenue de deux espèces analogues nous fait actuellement ranger dans an nouveau genre : Syfania. Ce genre, que nous plaçons après les Alypia de l'Amérique du Nord, est composé pour le moment de trois espèces thibétaines à corps robuste, très velu en dessous et terminé par un pinceau anal, formé de poils assez longs, et élargi à son extrémité dans les &, tandis qu'il se termine par une simple pointe dans les ©. En dessus, les ailes sont noires avec des dessins jaunes sur les supérieures, blancs ou jaunàtres sur les inférieures. Le dessous est également noir avec des taches jaune clair sur les supérieures et les infé- rieures et un lavis orangé sur les inférieures seulement. Syfania Déjeani, provient de Tchang-Kou où elle a été prise en mai ct juin 4892. Syfania Giraudeaui a été recueillie également en mai et juin 1892, à Oua-Se, Yu-Tong et Kitchang-Kou. Ces deux espèces sont dédiées à MM. les R. P. Déjean et Giraudeau, missionnaires apostoliques du Thibet. La Syfania Bieti à laquelle nous comparerons les deux nouvelles espèces, a été recueillie à Tà-Tsien-Loù. Nous avons reçu des exemplaires en parfait état de conservation des trois espèces. Déjeani diffère en dessus de Bieti par les taches jaunes des ailes supérieures plus 20 LÉPIDOPTÈRES grandes et coupées plus droit, les taches des ailes inférieures jaune de chrome et non blanches, le bord anal frangé de poils orangés et une tache marginale orangée commençant à l’angle anal et s’arrêtant assez court au premier quart du bord terminal. De plus, chez Déjeani, la frange des inférieures est jaune, puis noire, au lieu d’être blanche, très légè- rement noire et, enfin, blanche comme chez Bieti; la frange des supérieures est entièrement noire dans Déjeani et n’a pas l’apex blanc comme dans Büeti. En dessous, les taches des ailes sont d’un jaune nankin uni chez Déjeani et la tache orangée du dessus reparaît à l'angle anal. Les paltes sont noires et orangées, plus finement annelées de blanc à leur extrémité chez Bieli, orangées et tachetées de noir chez Déjeam. Quant à Giraudeaui, elle est un peu plus petite que les deux autres ; les taches ordinaires de ses ailes supérieures sont plus semblables, comme direction et forme, à celles de Bieti que de Déjeani; les taches de ses ailes inférieures sont jaune nankin très pâle et, ce qui n’existe dans aucune des deux autres espèces, le bord terminal est orné d’une bande maculaire jaune nankin qui s'arrête, en s’élargissant un peu, avant d'atteindre l'angle anal. La frange des supérieures est brune et l’angle apical porte un tout pelit point blanc; la frange des inférieures est jaune nankin avec une petite partie noirâtre. En dessous, Giraudeaui a les taches d’un ton uniforme nankin clair, sauf un trait orangé le long du bord costal des supérieures, s'arrêtant au trait noir qui traverse les ailes, à partir du bord costal vers le bord anal, comme chez Bieti et Déjeani, mais moins épais que dans ces deux espèces. Le dessous est couvert de poils jaune nankin, avec la touffe anale orangée. Les pattes sont orangé brillant, dépourvues des taches noires qui ornent celles des deux autres espèces. CHALCOSIIDÆ , Agalope Déjeani, Ograr. (PI. IE, fig. 24). Nous possédons six exemplaires o très frais, pris dans le pays, à six ou huit journées de marche nord-ouest de Tà-Tsien-Lou. L'A. Déjeani est voisine de Bieti Obthr. (Études d'Ent., XE° liv., pl. VI, fig. 48). Elle est plus grande, moins obscure, très distincte par la forme et la direction des lignes D’ASIE 91 épaisses, brunâtres qui traversent à partir de la base, l’aile supérieure du bord costal au bord interne. Dans Bieti, ces lignes sont droites et perpendiculaires au bord costal. Chez Déjeani elles sont anguleuses et ne s’avancent pas proportionnellement aussi loin dans la direction du bord terminal. ZYGÆNIDÆ Phacusa Djreuma, Osrur. (PI. Il; ©, fig. 31). Tsé-Kou (R. P. Dubernard). La P. Dyreuma est la plus grande espèce du genre qui nous soit actuellement connue. Les antennes sont un peu moins plumeuses dans le & que chez certaines autres espèces du groupe (*) qui est répandu dans toute la région indienne et chinoise. La tête est ornée d’une tache vert émeraude brillant. Les ailes et surtout les inférieures, sont hyalines dans les espaces intranervuraux. Par ail- leurs elles sont rembrunies au contact des nervures qui sont noires et le long du bord terminal. Le thorax et les pattes sont noirs. L’abdomen est noir avec un reflet de rouge feu. Les antennes du &' sont noires ; celles de la © sont vert doré. Le nom de Djreuma est emprunté à la langue thibétaine. Il est donné aux femmes et signifie la déesse Vénus. NOTODONTIDÆ Notodonta Trachitso, Ortar. (PI. IV, fig. 55). Tà-Tsien-Loù (mai 1892). Belle espèce dont les ailes gris jaunâtre sont, pour les supérieures en dessus, agréable- ment tachetées de brun rougeàtre, d’un aspect un peu soyeux et très doux. () Quelques espèces découvertes par M. Doherty dans la Haute-Birmanie et en Siam, encore inédites et que nous nous proposons de faire ultérieurement connaître, semblent indiquer que les Notioptera et les Phacusa doivent former un seul et même genre. C’est en réunissant les espèces actuellement connues de Notioptera (Butler 1876) et de Phacusa (Walker 1854) et en y ajoutant huit espèces nouvelles, que nous envisageons le genre Phacusa. « 29 LÉPIDOPTÈRES Nous possédons une seule Q très fraithe. Le nom que nous lui avons donné est thibétain et veut dire : Océan de félicité. La taille est celle des grands exemplaires de Trilophus. Le corps est gris jaunâtre ; les épaulettes sont épaisses et le centre du thorax est plus blond et moins gris que les côtés. En dessus, les supérieures présentent un trait cellulaire rougeàtre finement entouré de jaunàtre ; une éclaircie cellulaire de forme à peu près ronde; une tache basilaire, située au-dessous de la nervure médiane, gris jaunätre comme les épaulettes auxquelles elle parait liée; un lavis brun chocolat clair un peu inégal de ton, irrégulièrement répandu sur tout le milieu, traversé au-dessous de la nervure médiane par quatre traits jaunâtres plus ou moins marqués, et divisé au contact du bord costal par quatre taches grises semées d’atomes noirs très fins. De plus, une ligne de la même teinte brun chocolat, sinueuse, extracellulaire, un peu plus foncée, descend du bord costal au bord interne. Le bord terminal est entièrement teinté de gris jaunâtre et la frange, gris jaunàtre également, est entrecoupée de brun. Les inférieures sont grises avec le bord marginal jaunâtre et une ligne courbe, aussi jaunâtre, descendant parallèlement au bord terminal, depuis le bord costal jusqu’au bord anal. La frange est jaunâtre, puis brunâtre près de l'angle anal où la bande grise, située entre les deux bandes jaunâtres marginale et submarginale précitées, aboutit en une couleur plus foncée, se liant à l'obscurcissement de la frange. Un petit point brunätre surmonte l’autre côté de l'extrémité anale de la bande submarginale jaunàtre. Le dessous est gris soyeux; le bord des ailes est plus clair que le disque et jaunûtre; l'aile inférieure a, de plus qu’en dessus, un croissant cellulaire et une ligne transverse bruns. L'aile supérieure à une tache costale rougeàtre près et un peu en arrière de l’apex. Cette tache se fond dans une ombre sur laquelle on distingue vaguement une ligne transverse plus claire. DREPANULIDÆ Platypteryx Nguldoe, Osrur. (PI. II, fig. 29). Provient du pays entre Tà-Tsien-Loù et Mou-Pin. Le fond des ailes, en dessus comme en dessous, est blanc d'argent, avec des reflets un peu rosés. Au centre des ailes supérieures, en dessus, il y a une grosse tache occupant tout l’espace du bord costal au bord interne; cette tache est brune, sablée d’atomes orangés et traversée par une ligne très sinueuse écrite en orangé et en blanchàtre. Le voisinage de la base est marqué de trois taches grises, dont une costale; le bord terminal est orné d’une bande maculaire grise, chaque macule étant séparée de l’autre par le trait nervural blanc; celte bande maculaire se continue aux inférieures jusqu'à l’angle anal. De plus, une bande submarginale, également grise, liée à la tache centrale brune, très dentelée, et dont les pointes aboutissent aux traits blancs nervuraux, naît au-dessous de l'angle apical et descend, en se prolongeant sur l'aile inférieure, jusqu’au bord anal. L’aile inférieure offre en outre une bande médiane grise, irrégulière, beaucoup plus grosse près du bord anal et plus étroite près du bord antérieur. La tête est gris foncé; le thorax est blane, l'abdomen est gris en dessus, blanc en dessous. Les ailes en dessous reproduisent les dessins du dessus en un gris soyeux, de teinte à peu près uniforme. Le nom Nquldoe, qui signifie argenté en thibétain, rappelle la couleur qui fait le fond des ailes du nouveau Platypteryæ. PHALÆNIDÆ Urapteryx Kernaria (*), Osrur. (PI. I, fig. 20). Tsé-Kou (R. P. Dubernard). Les quatre ailes sont blanches; les supérieures sont traversées du bord costal au bord interne par deux traits bruns, assez droits et d’égale épaisseur, nullement parallèles. Elles sont en outre sablées de taches brunes dissymétriques, c’est-à-dire non semblablement distribuées sur chaque côté des ailes. : Les inférieures sont également dissymétriquement tachetées de brun et l'ensemble de ces macules forme une sorte de V. De plus, elles portent trois points noirâtres dont deux de chaque côlé du petit prolongement caudal et le troisième vers l'angle anal. Le dessous un peu plus mat el d’un ton un peu plus jaunâtre que le dessus, en reproduit exactement toutes les taches. Le corps est blanc, la frange est brune. () Du thibétain Kerna : Blanc et noir. 24 LÉPIDOPTÈRES Nous avons expliqué dans une précédente livraison des Études d'Entomologie comment nous procédions pour la représentation des Papillons par la gravure sur pierre. D'abord nous photographions à la taille naturelle lous les sujets à reproduire. Nous calquons très soigneusement la photographie ; nous reproduisons exactement le calque sur pierre et nous gravons avec le Papillon lui-même sous les yeux. Nous obtenons ainsi une ressemblance complète de tous les détails. On peut donc être sûr que rien n'étant laissé à la fantaisie, la figure 20 de la planche IT de cet ouvrage repro- duit absolument les deux ailes si dissemblables entre elles de l'Urapteryx Kernaria. Un certain nombre de Lépidoptères, d’ailleurs, sont toujours dissymétriques, les Uramia et les Cydimon entre autres. Nous ne croyons pas qu’il existe une seule Urania ayant les deux côtés des ailes semblables. Cela n'a pas empêché M. Boisduval (Faune de Madagascar) de faire représenter une Urania Riphœus symétrique et plus récemment M. Saalmüller (Lepidopteren von Madagascar) de laisser graver sur la planche de frontispice, le même Papillon infiniment plus symétrique que la nature ne parait en avoir jamais produit. Nous avons trouvé l'explication de l'erreur commise par Boisduval. Les peintures ori- ginales (que nous possédons) exécutées par M. E. Blanchard ne sont coloriées que d’un côté. Pour l’autre côté, le peintre a seulement fait le calque au trait du côté qu'il avait colorié et le graveur s’est conformé exactement au modèle. Il n’en est pas moins étonnant qu'une particularité aussi saillante que la dissymétrie des ailes de l'Urania Riphœus ait pu échapper à l’auteur M. Boisduval et au dessinateur M. Blanchard qui, tous deux, ont eu le Papillon un certain temps sous les yeux. Si certains Lépidoptères sont toujours dissymétriques, d’autres, au contraire, malgré la complication des dessins qui ornent leurs ailes, ont les deux côtés parfaitement semblables. Tels sont les Cyrestis. Caustoloma Lozonaria (*), OUsrur. (PI. IV, fig. 57). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Ailes supérieures en dessus, jaune nankin, traversées par deux ombres plus foncées, l'une sinueuse, submarginale et se prolongeant aux inférieures, l’autre située plus près de la base, moins accentuée que la première, descendant assez droit sur le bord interne et () Du thibétain Loxon, nom d’homme signifiant : Bonne intelligence. prenant naissance dans une tache brune, costale, triangulaire. Au-delà de cette tache costale, on en voit une seconde costale, également triangulaire et plus grosse, enfin deux autres, de la même couleur brun foncé, plus petites. La dernière de ces taches est placée immédiatement avant l'angle apical. Le bord terminal, de chaque côté de la saillie médiane que présente le contour extérieur de l'aile, comme chez les autres espèces du genre Caustoloma (Himalayata, Flavicaria, Triangulum), est marqué de brun; tandis que la pointe saillante reste jaune. Les ailes inférieures sont plus claires, d'un blanc jaunàtre un peu brillant, avec le bord anal jaune nankin: le bord terminal est brunâtre; une ligne transversale sinueuse va du bord costal au bord anal et on l’aperçoit par transparence du dessous; il y a en outre un trait cellulaire, très fin, noiratre. Eu dessous, les quatre ailes sont jaune nankin, tout sablé d’atomes brun rougeàlre; une ligne commune submarginale, courbe sur chaque aile et brun rougeàtre, descend du bord costal au bord anal. Le trait cellulaire, aux inférieures, est indiqué comme aux supérieures; les taches costales des supérieures sont diffuses et mal indiquées, le voisinage du bord terminal est assombri aux supérieures de” deux taches irrégulières brun rouge, au dessus et au dessous de la saillie du contour de l’aile ; une tache analogue existe aux inférieures. La tête est brune, le corps et les pattes sont jaune nankin. Hemerophila Tchraparia (*), Osrur. (PL. V, fig. 63). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Petite espèce d'aspect grêle, à antennes relativement longues, ayant le fond des ailes couleur brun rougeâtre en dessus, avec un lavis noirâtre sur tout le milieu des supérieures, un semis inégal de petits traits noirs sur toutes les ailes et une ligne commune, plus dentelée aux supérieures, descendant du bord costal au bord anal. Le trait cellulaire est mieux marqué aux supérieures qu'aux inférieures. Le corps, en dessus, est de la couleur des ailes. Le dessous est d’un brun plus pâle, assez uniforme, avec la ligne transverse commune moins sinueuse qu’en dessus et la partie en deçà de celte ligne plus noirâtre que la partie au delà. Les pattes sont fauve clair. (*) Du thibétain Tchrapa : Frère lai des lamaseries. 26 LÉPIDOPTÈRES Tephrosia tamaria (*), Osrar. (PI. V, fig. 78). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). En dessus, le fond des ailes supérieures est gris violàtre, traversé au milieu par une large bande plus claire. L'espace basilaire gris violet est traversé par une première ligne sinueuse allant da bord costal au bord interne, et séparé de la partie claire par une autre ligne également sinueuse, commençant au bord costal par un épaississement en forme de tache et finissant au bord interne en une macule triangulaire. Au-delà de la partie claire, dans l’espace submarginal, il y a une tache costale brun violet soudée à une autre de même couleur et de forme arrondie. Les inférieures sont grises à la base, plus blanches pour le reste de leur surface, traver- sées par une ligne gris foncé, courbe et à peu près parallèle au bord terminal. Elles sont marquées d'un point cellulaire. | Le dessous est gris, plus foncé aux supérieures. Chaque aile a une ligne transverse courbe, noirâtre et un point cellulaire. La frange est grise entrecoupée de brun. Le corps est de la couleur des ailes. Tephrosia Tindzinaria (**), Osrar. (PI. V, fig. 75). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Espèce assez robuste, d’un aspect général blanchâtre, avec la côte brune, séparée de l'espace central blanc par une double ligne noir violàtre; il y a en outre une tache costale, médiane noiràtre, assez grosse et une ligne sinueuse, transverse, limitant la partie blanche centrale de l’espace submarginal qui est marbré irrégulièrement de jaunàtre et de brun plus ou moins fauve ou violätre. Cette ligne transverse est double. Le filet extérieur est fin et brunâtre: le trait intérieur est épaissi de taches noires dont la plus grosse est contiguë au bord costal. Cette double ligne se prolonge sur les ailes inférieures qui sont sablées légèrement d’atomes gris et traversées par la double ligne en prolongement des supérieures. Le (* Du thibétain Tama : Rhododendron. (*) Du thibétain Tindzin qui est un nom d'homme. D ASIE 97 premier trait en est indiqué par une simple ponctuation noiràtre interrompue et le second, plus faiblement encore, par une coloration jaunâätre. Le contour des ailes inférieures est dentelé. La frange est assez longue, brune, entrecoupée irrégulièrement de jaunâtre aux supérieures, grise aux inférieures. Le bord terminal de celles-ci est, entre chaque saillie nervurale, marqué d’un petit croissant noir. Le thorax est brun comme la tache basilaire des ailes; l'abdomen est gris. a Le dessous reproduit, d'une manière plus pàle et plus indécise, les taches et lignes du dessus. Les ailes supérieures y sont moins blanchâtres que les inférieures, et comme salies de brun violàtre et jaunâtre pâle. Tephrosia Pongaria (*)}, Osrar. (PI. IV, fig. 53). Tà-Tsien-Loû (R. P, Déjean). La T. Pongaria est une espèce frêle et délicate, ayant les ailes supérieures d'aspect général verdàtre et les inférieures plus claires, blanches, semées d’atomes gris. Le bord terminal des supérieures est finement liséré d’un feston régulier noir. Le fond en est blanc légèrement jaunâtre, traversé par trois ombres irrégulières gris olivâtre, descendant du bord costal au bord interne et faisant ressortir les trois bandes qui restent de la couleur du fond. Des taches noiràtres, les unes très fines, les autres plus accentuées, et, celles-ci, formant au moins quatre lignes maculaires, sont parsemées sur la surface des ailes supérieures. Le dessous des ailes est blanc, semé d’atomes gris. Ce semis est plus épais aux supé- rieures dont la base est largement lavée de gris clair et jusqu'’au-delà du milieu. Les inférieures sont traversées par une ligne courbe de points noirâtres. Elles portent, en outre, un point cellulaire. Ce point existe sur les supérieures, mais il se confond avec la ponc- tuation générale. Le corps est de la couleur des ailes. Psyra Chiachiaria (**), Ostur. (PI. V, fig. 64). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). @) Pong, en thibétain signifie : Prairie naturelle. (*) Chiachia, en thibétain signifie : Gris. 28 LÉPIDOPTÈRES Ailes grises; les supérieures en dessus plus foncées, semées d'un grand nombre d’atomes noirâtres et traversées du bord costal au bord interne par trois lignes, indécises, mal écriles; formées de taches noirâtres plus ou moins nettes et épaisses, généralement cuuéiformes ; les inférieures gris blanchätre, semées de traits noirs extrêmement fins, surtout le long du bord anal et du bord terminal. Dessous gris, avec la partie centrale des supérieures très largement teinté de noirâtre : un semis de traits noirätres sur les inférieures ét la côte des supérieures ; un point cellu- laire aux quatre ailes ; une ligne transverse aux supérieures descendant assez droit du bord costal vers le bord interne entre le point cellulaire et le bord terminal; une série de points noirs marginaux extrêmement fins. Corps de la couleur des ailes. Nous possédons deux @ très frais, variant un peu pour l’accentuation des taches. Psodos Gnophosaria, Osrur. (PI. III, fig. 45). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Par le dessin des ailes, le curieux lépidoptère que nous avons appelé Gnophosaria, ressemble absolument aux espèces du genre Gnophos ; mais l'examen de ses antennes et de son corps ne nous permet pas de le placer autrement que dans le genre Psodos. Les ailes en dessus sont jaunätres, saupoudrées d'atomes noirs très fins, ce qui donne l'aspect général gris ocracé jaune. Chaque aile a une petite lache annulaire discoïdale noiratre ; les supérieures sont traversées près de la base par une ligne noirâtre légèrement sinueuse descendant du bord costal sur le bord interne; une ligne commune festonnée, noiratre, descend du bord costal vers le bord aual, entre le point discal et le bord marginal ; l'apex des supérieures est plus obscurei que le fond des ailes, mais la partie obseure est traversée par un trait serpentant, de la couleur du fond. La frange est jaunâtre, comme le fond, entrecoupée de gris noirâtre. Le dessous est jaune pâle avec l'apex noir, traversé par une ligne pâle, comme en dessus ; les points discoïdaux noirs et la ligne festonnée commune occupent la même place qu’en dessus. La base des inférieures est noirâtre et vers l’apex des mêmes ailes, il y a un trait formé d'atomes noirs, descendant du bord costal au bord terminal, formant le côté le plus long d’un triangle avec le coin de ces deux bords. D’ASIE 29 Le corps est de la couleur des ailes. Ephyra Tchrinaria (*), Osrar. (PL. IL, fig. 25). Provient du pays entre Tà-Tsien-Loû et Mou-Pin. Phalénite très délicate, d’un gris un peu bleuàtre, avec les points orbiculaires, caracté- téristiques du genre Ephyra, visibles seulement parce qu’ils se détachent en plus pâle sur le fond gris des ailes. Des lignes courbes, finissant par être parallèles au bord marginal, descendent du bord costal des supérieures vers le bord anal des inférieures. Ces lignes sont très peu apparentes. Le dessous est gris argenté soyeux, avec une ombre transversale qui accompagne extérieurement une ligoe plus claire que le fond. Le corps est de la couleur des ailes. Venusia Tchraria (**)}, Osrar. (PI. IL, fig. 32). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Ailes supérieures grises, traversées du bord costal au bord interne par des lignes plus ou moins ondulées ; paraissant être généralement deux par deux; plus accentuées à la rencontre du bord costal et plus indécises vers le milieu des ailes, sauf, toutefois, pour les deux lignes extracellulaires qui sont accentuées chacune d’un chevron noir dans leur milieu. Ailes inférieures blane grisâtre soyeux, avec quatre lignes transverses, à peu près parallèles au bord terminâl, sinueuses, plus accentuées à la rencontre du bord anal. Le bord terminal des quatre ailes est liséré de noir, sauf à chaque contact des nervures où le liséré se trouve interrompu. Dessous des supérieures gris assez foncé et des inférieures gris blanchâtre. Les supé- rieures ont une tache costale blanchâtre, d’où part la ligne médiane gris noirâtre commune qui va aboutir à l'angle anal des inférieures ; en outre, une double ligne festonnée, submar- ginale, commune, descend du bord coslal jusqu’au bord anal. - (*) Du thibétain Tchrin, qui veut dire Nuage. (*) Da thibétuin Tehra : Rocher. 30 LÉPIDOPTÈRES Le corps est de la couleur des ailes. Le dessus de chaque anneau abdominal paraît un peu crêtelé. La Venusia Tchraria est assez voisine de la V. Cambricaria, d'Angleterre et des Alpes du Dauphiné. Venusia Naparia (*), Osrur. (PI. II, fig. 36). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Ailes grises, traversées du bord costal au bord anal par des lignes ondulées noirûtres, plus nombreuses aux supérieures qu'aux inférieures, présentant cette particularité que, sur la partie médiane, un espace relativement assez large est dépourvu de ces lignes et reste par conséquent uni. De plus, dans l’espace sublerminal, les nervures, semblant un peu sail- lantes sur le fond des ailes, sont blanches et paraissent, à cause des lignes ondulées qui les traversent perpendiculairement, marquées de petits points blancs interrompus par ces lignes. Les ailes inférieures sont plus claires que les supérieures et paraissent moins opaques et plus transparentes. Comme dans Venusia Tchraria, le bord terminal est finement liséré de croissants noirs que sépare chaque extrémité nervurale. Le dessous est plus foncé aux supérieures qu'aux inférieures. Les lignes transverses, sinueuses du dessu$ y reparaissent, sauf à la base des supé- rieures. Venusia Laria (**), Osrur. (PI. ILE, fig. 34). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Le fond des ailes supérieures est gris en dessus; ces ailes sont traversées, près de la base, par un premier groupe de lignes brunes et noirätres, descendant du bord costal au bord interne, et par un second groupe de lignes également brunâtres et noirâtres, très sinueuses, se liant, dans certains exemplaires, au premier groupe dont la direction est (*) Du thibétain Napa : Forêt. (*) Du thibétain La : Montagne. D ASIE 3! variable, tantôt assez droite, tantôt formant une pointe. Il en résulte que l’espace médian, libre de lignes transverses, est quelquefois divisé en deux parties: cet espace médian est marqué d’un trait cellulaire noir, en forme d’accent grave. Au-delà du deuxième groupe de lignes transverses, on voit près du bord costal une tache brun cannelle centralement éclaircie de gris, et enfin une dernière double ligne subterminale, brunâtre et noirâtre, sinueuse, touchant en son milieu le bord terminal qui est liséré d’une série de très pelits triangles noirs, séparés les uns des autres par le contact des nervures. Les ailes inférieures sont grises, plus ou moins rembrunies vers la base, traversées par plusieurs lignes ondulées brun clair, suivant assez parallèlement la direction du bord ter- minal entre l'extrémité de la cellule et le bord terminal qui, comme aux supérieures, est marqué de triangles noirs. En dessous, les ailes supérieures sont d'un gris rosé, largement lavé de noiràtre et tra- versées par des lignes sinueuses moins visibles qu’en dessus. Les ailes inférieures, d'un gris blanchâtre, sont elles-mêmes traversées de lignes brun clair qu'accentue un petit trait noirätre à la rencontre de chaque nervure. Venusia Kioudjrouaria (*), Osrar. (PI. III, fig. 46). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Espèce frêle, dont les ailes supérieures sont en dessus d’un gris assez uniforme, mar- quées d’un tout pelit point discal noir, traversées par des lignes ondulées se dirigeant presque parallèlement au bord terminal et rembrunies par une ombre gris brun assez accentuée, descendant du bord costal vers le bord interne et située au-delà du point discal noir. Les ailes inférieures sont gris un peu argenté, traversées assez parallèlement au bord ter- minal de lignes ondulées brunâtres. Le bord terminal des ailes est liséré très finement de noir et ce liséré est interrompu au contact de chaque nervure: Le dessous est gris argenté; les supérieures sont plus foncées et moins blanchâtres que les inférieures; les lignes ondulées du dessus y sont beaucoup moins apparentes. () Da thibétain Kioudjrou : Torrent. 32 LÉPIDOPTÈRES Acidalia Latsaria (*}, Osrur. (PL. III, fig. 35). Tà-Tsieu-Loûù (R. P. Déjean). Les quatre ailes sont d’un gris brun; le milieu des supérieures et l'espace basilaire des inférieures sont unis, sans faches ni lignes. L'espace basilaire des supérieures présente quelques lignes et ombres brunes; on y voit un tout petit point discal noir et au-delà de ce point, deux lignes brun rougeàtre assez droites descendent du bord costal des supérieures et se prolongent jusqu'au bord anal des inférieures, en y prenant une forme un peu ondulée. Sur les inférieures, au-dessus de cette double ligne, une ligne très fine, brun noirâtre, décrit un arc, du bord anal vers le bord costal qu'elle atteint cependant à peine. Enfin, une ligne subterminale brun rouge aux supérieures, se prolonge, comme la double ligne précitée, jusqu'au bord anal des inférieures. Une tache noirâtre s'étend vers le milieu de l’espace subterminal des ailes supérieures. Le dessous est d’un brun assez uniforme, cependant plus obseur aux ailes supérieures, et reproduit, mais d’une façon très atténuée, les lignes du dessus. Acidalia Tchratchraria (**), Osrar. (PI. IV, fig. 60). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). En dessus, les ailes sont blanches ; les supérieures ont le côté brun verdàtre et sont traversées par six lignes de même couleur, un peu irrégulièrement espacées et assez paral- lèles au bord terminal qui est liséré du même brun, avec la frange assez longue, brune, entrecoupée de blanc. Les ailes inférieures sont traversées par deux lignes droites brun pèle, du bord costal au bord anal et ponctuées d’une série submarginale de points bruns. Le dessous reproduit le dessus, mais les lignes des ailes supérieures sont empâtées et tendent à confluer. Somatina Azonaria (***), Ogrur. (PI. LV, fig. 50). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). () Du thibétain Latsa : Pied de la montagne. (*) Du thibétain Tchratchra : Bariolé. (%*) Du thibétain Axon : La bonne. D’ASIE 33 En dessus, la base des ailes supérieures est brune et la teinte brune va en s’assombris- sant jusqu’au-delà du milieu de l'aile. Là, cette teinte est limitée netlement par son bord extérieur un peu sinueux, mais descendant en direction assez droite, du bord costal au bord interne. L'espace médian et subterminal sont plus clairs, parcourus par des ombres brunes et par une éclaircie de petits croissants blanchâtres. Les ailes inférieures, gris un peu brunâtre, ont un aspect soyeux; plusieurs lignes bru- nâtres les traversent au-delà de la cellule et parallèlement au bord terminal. En dessous, les ailes supérieures ont la base d’un brun noirâtre, peu foncé et assez uni; au-delà, les lignes ondulées, d’un aspect général rougeàtre, parallèles au bord ter- minal, se prolongent sur les ailes inférieures et jusqu’au bord anal. Le corps est brun en dessus; en dessous, il est de la couleur des ailes. Halia Adzearia (*), Osrur. (PI. IV, fig. 62). Täà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Le fond des ailes est gris, rembruni par une foule d’atomes brun rougeûtre. Près de la base, les supérieures sont traversées en dessus, par une ligne brun rouge, assez épaisse; au-delà de cette ligne, on voit un espace assez large, clair, puis une ligne brune, transver- sale, épaisse, assez droite, contiguë vers son milieu à une ligne de même couleur, descen- dant également du bord costal vers le bord interne et se courbant pour rencontrer l’autre ligne, de façon à laisser un espace costal gris el un autre espace gris, de forme triangulaire, assis sur le bord interne. Au contact de ces deux lignes, il y a un obseurcissement noirâtre. La partie subterminale des ailes est brunâtre et traversée par une ligne dentelée, blan- châtre, se courbant parallèlement à la ligne brune qui la précède, et descendant de l’angle apical à l'angle interne. Les ailes inférieures sont traversées du bord costal au bord anal par trois lignes brunes. La frange est entrecoupée de gris et de brunâtre. En dessous, les inférieures différent peu du dessus; mais les supérieures sont lavées de noirâtre à la base et sur le disque, et les lignes du dessus y sont très atténuées. Les antennes du &' sont pectinées. Le corps est à peu près de la couleur des ailes. (*) Du thibétain Adxé : La belle, nom d’enfant. 34 LÉPIDOPTÈRES Siona Naseraria (*), Osrar. (PI. V, fig. 72). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Ailes jaune nankin, avec toutes les nervures noires, ainsi que la frange des supérieures et une partie de celle des inférieures. Corps, pattes et antennes noirs. Abraxas Nymphidiaria, Osrur. (PI. II, fig. 28). Rencontrée pendant le voyage de Tà-Tsien-Loù à Mou-Pin, en mai et juin 1892. Ailes blanches avec la côte des supérieures noire et à peu près comme dans Stiboges Nymphidia dont l'Abraxas Nymphidiaria est mimique; le bord terminal des ailes est noir, maculé de blanc; la frange noire entrecoupée d’une tache blanche à chaque aile. Le dessous est comme le dessus. Le corps est noir en dessus; en dessous le thorax et les pattes sont jaunâtres et l'abdomen est blanchâtre. Abraxas Tandjrinaria (**), Osrar. (PI. IL, fig. 23). Récoltée à six ou huit journées au nord-ouest de Tà-Tsien-Loù (été 1894). Espèce très délicate, dont je ne connais que la Q. Ailes blanc de neige, avec les nervures, surtout aux supérieures, finement écrites en noir. Bord terminal des supérieures brun noir traversé par une ligne submarginale fauve doré, dentelée à droite et à gauche, et se bifurquant vers l’apex et le bord costal. Bord terminal des inférieures orné de deux séries punctiformes, noires, parallèles. Dessous comme le dessus, mais avec le point cellulaire de chaque aile plus accentué. Antennes très légèrement soyeuses; épaulette et collier jaune d’or; abdomen blanc maculé de noir. Abraxas Djrouchiaria (***), Osrar. (PI. LIL, fig. 37). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). () Du thibétain Naser : Noir et jaune. (*) Du thibétain Tandjrin : Divinité bienfaisante. C*) Du thibétain Djrouchi, nom de femme signifiant : Qui connaît la perfection. Ailes blanc de neige; les supérieures avec les nervures noires; un point cellulaire noir assez gros; une bande noire extracellulaire, descendant du bord costal et de l’apex sur le bord interne, centralement traversée d’un ruban jaune d’or; le bord terminal liséré de noir finement divisé de blanc par les nervures, de façon à former une série de gros points marginaux. | Les inférieures bordées de points noirs; la tache noire cellulaire plus apparente en dessous qui autrement reproduit le dessus. Tête noire; épauletltes jaunes. Abraxas Trachiaria (*), Osrar. (PI. II, fig. 24). Décrite d’après une Q trouvée pendant le voyage de Tà-Tsien-Loù à Mou-Pin, en mai 1892. Espèce robuste, appartenant à un groupe paraissant assez abondamment répandu au Japon (Whitelyi, Placida, Felderi, etc.). Ailes semblables sur les deux faces, d’un brun noir, parsemées de taches et lignes hya- lines; les inférieures lavées de jaune d’or, le long du bord anal et du bord terminal. Tête noire; collier et épaulettes jaune d’or; abdomen noirätre annelé de jaune en dessus et jaune en dessous; pattes teintées de brun et de jaune. Rhyparia Idaria (**), Osrar. (PL V, fig. 73) et Rhyparia Rongaria (***), Ograr. (PI. IL, fig. 22). Tsé-Kou (R. P. Dubernard). En dessus, les deux R. Idaria et Rongaria ont les ailes supérieures jaune d’or un peu plus clair vers la base et parsemées de taches noires; les ailes inférieures sont d’un brun noiràtre beaucoup plus elair vers la base et le bord anal. Idaria est plus pelite et diffère de Rongaria par le semis inégal de points ronds noiràtres qui saupoudre tout à fait dissymétriquement ses ailes. Rongaria montre, en dehors du (*) Du thibétain Trachi, nom d'homme signifiant : Le bonheur. (*) Ida, déesse infernale des Thibétains. (**) En thibétain, Rong : Vallée chaude. 36 L LÉPIDOPTÈRES point discoïdal, une ligne noire, épaisse, transversale, courbe et un semis de points noirs le long du bord marginal. En dessous les ailes supérieures reproduisent le dessus, mais le dessous est lavé de blanchâtre chez Idaria, de blanchâtre et de jaunâtre chez Rongaria. Larentia Adjrouaria (*), Osrur. (PI. IV, fig. 59). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Les ailes supérieures en dessus sont mélangées de brun olivâtre, de jaune, de noir et de blanc. Elles sont traversées par une ombre centrale assez large, dont les contours sont très sinueux, et par des ondulations blanches, brunâtres et jaunàâtres, descendant du bord costal au bord interne. Les nervures sont accusées par une ponctuation blanche et noire alternant assez régulièrement. Les ailes inférieures sont gris argenté, avec des ondulations alternant plus claires et plus foncées, parallèlement au bord terminal. Le point discoïdal est assez net; la frange est alter- née de jaunâtre et de noirâtre. Le dessous est très remarquable par les ondulations des ailes inférieures, sur un fond noiratre. Les supérieures sont noirâtres avec le bord costal entrecoupé de jaunàtre près de l'apex. Les franges sont jaunâtres entrecoupées de noirâtre. Le corps est de la couleur des ailes. Larentia Neurbouaria (**), (PI. V, fig. 77). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Ailes supérieures vertes en dessus, avec des taches, lignes et dessins brun foncé et brun clair et quelques macules blanches. Les nervures sont marquées de noir et de blanc alternés. Ailes inférieures gris blanchâtre argenté, avec trois ondulalions puncliformes, gris noiratre, parallèles au bord terminal. Dessous gris un peu jaunätre, plus foncé aux supé- rieures, avec les taches discoïdales assez nelles et la reproduction atténuée des dessins et taches du dessus. ( En thibétain Adjrou signifie : La parfaite, nom de femme. (*) En thibétain Neur bou signifie : Pierre précieuse, nom d'homme. D’ASIE 37 Larentia Chimakaleparia (*), Osrar. (PL. III, fig. 33). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Fond des ailes blanchâtre en dessus, avec la base largement teintée de brun rougetre: une tache brun rougeâtre comme la tache basilaire et, comme elle aussi, limitée très irré- gulièrement dans son contour extérieur par du noirâtre très large au contact du bord costal el aboutissant par un point@hssez gros vers le bord interne. Une ligne brune, un peu irrégulière, submarginale, descendant du bord costal au bord interne; deux taches noires, dont la supérieure beaucoup plus grosse, entre cetle ligne submarginale et le bord marginal. Ailes inférieures bordées de gris ettraversées par une ondulation grise. Frange des supé- rieures entrecoupée de brun et de blanc jaunâtre; frange des inférieures blanc jaunâtre, Dessous des supérieures luisant, brun noirâtre mélangé de blanchàtre, reproduisant par transparence les dessins du dessus. Dessous des inférieures blane jaunâtre, sablé légèrement de noirâtre, avec deux lignes transversales noiràtres. Scotosia Seseraria (**), Ograr. (PI. V, fig. 71). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Grande espèce, à ailes supérieures aiguës à l’apex, d’un fauve doré d'aspect très doux, traversées par des lignes ondulées, descendant du bord costal où elles sont amorcées en noirâtre sur un fond gris blanchâtre jusqu’au bord interne. Ces lignes ondulées sont très visibles, mais d’un gris très peu saillant sur la couleur fauve doré du fond. La ligne sub- marginale est blanche. Les inférieures sont beaucoup plus pâles, soyeuses, également traversées par des lignes ondulées qui semblent continuer celles des ailes supérieures. Dessous d’un fauve très pàle; les supérieures plus obscures que les inférieures, surtout vers le bord marginal, par la transparence en gris noiràtre des dessins du dessus. Corps de la couleur des ailes. () Chimakalep, en thibétain, signifie : Papillon. C*) Seser, en thibétain, signifie : Fauve. 38 LÉPIDOPTÈRES Larentia Tonchignearia (*), Osrar. (PI. V; ©, fig. 67; ©, fig. 66). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Larentia, voisine de notre Turbata, remarquable par ses ailes inférieures blanches, bordées de noir un peu bleuâtre. Les ailes supérieures, en dessus, sont obscures, d'aspect noirätre, traversées par des lignes ondulées, semées de quelques atomes jaunâtres et éclairées d’une tache costale médiane, blanchâtre. « Le & (fig. 67) diffère de la Q (fig. 66) par la direction générale moins droite des lignes ondulées qui traversent les ailes supérieures, la forme des ondulations moins adoucie, la tache blanchâtre costale plus nette et moins obscurcie d’atomes noirâtres. Eu dessous, les deux sexes ont les ailes supérieures d’un noir bleuâtre peu foncé, avec une {ache médiane, une tache costale et une lache apicale blanches. Melanippe Kezonmetaria (**), Osrur. (PI. IV, fig. 48). Melanippe Ouanguemetaria (***), Ogsrar. (PI IV, fig. 52). Melanippe Lugens, Osrur. (PI. III, fig. 38). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Nous avons déjà figuré dans la XI° livraison des Études d'Entomologie la Melanippe Lugens (PI. IE, fig. 4). Nous faisons figurer dans la présente livraison une variété de M. Lugens, plus obscure que le type. Nous comparerons à Lugens les deux nouvelles espèces. Kezonmelaria est plus petite; le fond de ses ailes en dessus est jaune pâle; les dessins sont à peu près les mêmes que chez Lugens ; mais plus fins, écrits en brun et non en noir; les ailes inférieures n’ont pas de large bordure noire, mais seulement un liséré marginal de points noirs très fins. Le dessous est plus pâle, les dessins des ailes y sont atténués vers la base des supérieures ; les inférieures ont en plus deux lignes ondulées, transverses, très fines. Ouanquemetaria rappelle vaguement une Euclidia. Les dessins sont plus épais aux ailes @) Tonchigne, en thibélain, veut dire : Sapin. (*) Kexonmeto, en thibétain, signifie : Marguerite. (**) Ouanguemeto, en thibétain, signifie : Rose. D ASIE 39 supérieures que chez Lugens; le blanc du fond des ailes est un peu bleuàtre, tandis qu'il est plutôt jaunâtre chez Lugens; les ailes inférieures en dessus laissent transparaître les dessins du dessous qui est très différent de Lugens. Au-delà du point discoïdal, il y a deux lignes noires, assez épaisses, presque parallèles entre elles et un feston blanc marginal, ressortant sur la bordure noire. Cidaria Metaria *), Ograr. (PI. IV, fig. 54). Tà-Tsien-Loùû (R. P. Déjean). Voisine de Chrysoprasis, Obthr., de Tà-Tsien-Loû ; elle en diffère par la forme des taches qui ornent, d’une manière si compliquée, ses ailes supérieures. La comparaison de la figure de Chrysoprasis (Étud. d'Entom., X:°livr., pl. I, fig. 2) et de Metaria rendra aisément compte des différences qui séparent les deux espèces. Cidaria Corylata, Taxsc, var. Tsermosaria (**), Ogsrar. (PL Il, fig. 43 et 47). Täà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Nous considérons comme une race locale de notre Corylata, cette jolie Phalénite qui se trouve aussi, mais avec des nuances plus vives, à Tonglo (Sikkim). Nous avons fait figurer un os et une Q. Ils sont assez différents l'un de l’autre; la Q a les ailes supérieures plus claires. C’est surtout la tache diagonale blanchâtre, divisant l'angle apical en deux parties égales qui différencie Tsermosaria de Corylata. Anticlea Pendearia (***), Ogsrar. (PI. V, fig. 69). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Espèce voisine de notre Badiata. Les dessins des ailes supérieures en dessus sont très analogues; mais la couleur générale est plus grise et plus claire. En dessous, les deux (*) Du thibétain Meto, qui signifie : Fleur. (*) Du thibétain Tsermo, qui signifie : Buisson. (*) Pende, en thibétain, désigne le Novice des lamaseries. 40 LÉPIDOPTÈRES espèces ne peuvent être confondues. Pendearia est grise avec une ligne noirâtre, commune, extracellulaire, formant une courbe réguliere du bord costal des supérieures au bord anal des inférieures. Eubolia Lakearia (*), Osrur. (PI. IV; &, fig. 58; pl. IT; ©, fig. 44). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Fond des ailes supérieures en dessus gris argenté, avec la base et une bande médiane transversale brun rougeàtre et de nombreuses ombres brunâtres, dont une très sinueuse, submarginale, plus accentuée que les autres. Les nervures sont marquées de points noirs régulièrement alternés de gris; les points discoïdaux des quatre ailes sont bien indiqués. Les inférieures sont grises, mais plus claires chez le & que chez la Q. En dessous, les ailes sont grises ; mais les supérieures sont plus foncées et un peu jaunâtres ; les points discoïdaux sont bien apparents, ainsi que le contour extérieur de la bande médiane, brun rougeàtre transparaissant du dessous, sous la forme d’une ombre très sinueuse. Trichopleura Undulosa, ALPueraki (PI. 4, fig. 56). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Nous possédons plusieurs très beaux exemplaires de cette Phalénite. Is ont été pris en mai et juin 1892. M. Alpheraki qui, le premier, l’a décrite, n’a connu que la ©. I l’a fait figurer dans les Mémoires sur les Lépidoptères publiés par S. A. I. le grand-duc Nicolas Mich. Romanoff (Vol. VI, pl. HI, fig. 9). Nous avons fait représenter dans le présent ouvrage un individu & et nous avons ajoulé le dessin du dessous des ailes. La figure chromolithographiée dans les Mémoires précités, nous paraît d’ailleurs laisser à désirer, surtout pour l'exactitude des détails des ailes inférieures et du bord marginal des supérieures. Trichopleura Déjeani, Ograr. (PI. EV, fig. 51). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). (*) Lake, en thibétain, signifie : Milieu de la montagne. D’ASIE 4 Belle espèce, relativement très grande; les ailes supérieures en dessus sont d’un aspect général brun foncé, avec une grosse tache costale blanche. Une ligne principale, blanchâtre, très dentelée, descend du bord costal, où elle est amorcée par un trait blanc bien net, jusqu’au bord interne. En outre, une tache blanc grisâtre, en forme de V, près de l’apex et une quantité de taches et lignes ondulées, plus ou moins nettes, grisàtres, jaunâtres, brun noirâtre, sont distribués sur toute la surface des ailes supérieures, dont l'aspect est à la fois un peu velouté et brillant. Les ailes inférieures sont blanchätres près du bord costal, gris noirâtre près du bord anal, avec des lignes ondulées très fines, submarginales, visibles seulement dans la partie grise; la frange est jaunâtre, puis noirâtre, et le bord terminal est liséré de noir, sauf au contact de la partie blanche. Le dessous est gris aux inférieures, mais plus foncé près du bord terminal, brun noirâtre aux supérieures ; les deux ailes sont traversées, du bord costal au bord anal, par une ligne noirâtre plus épaisse près de la côte des supérieures, très dentelée. La tache blanche du dessus reparaîit en dessous et s’y étend davantage. Le bord costal est jaunâtre, ainsi que l’apex. Un trait discoïdal noirâtre marque chaque aile. Le corps est brun en dessus, jaunàtre en dessous. La tête est noire et les antennes sont filiformes. Les pattes sont noiràtres, tachetées de jaune. Trichopleura Moniliferaria, Ograr. (PI. V, fig. 76). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Nous possédons beaucoup d'exemplaires. L'espèce est assez variable. L'aspect général est gris un peu rosé, avec une tache costale, médiane, assez grosse, brune et centralement grise; une tache basilaire brune au contact de la côte, grise au-des- sous; une série de lignes ondulées blanchâtres, descendant du bord costal au bord interne, assez peu distinctes, sauf la dernière marginale qui se détache le plus nettement el qui tra- verse deux ombreS brunes plus foncées que le fond gris des ailes, au-dessous de l’apex et au-dessus de l'angle interne. De plus, on voit entre la grosse tache costale brune et le bord interne, une rangée moniliforme de quatre taches ovales, intranervurales, plus ou moins nettes, séparées ou confluentes, brun clair. 42 LÉPIDOPTÈRES Les inférieures sont grises, soyeuses, plus pàles et presque blanches près du bord costal, traversées par des lignes ondulées blanchâtres et grisätres. Le dessous est gris, plus foncé aux supérieures, plus clair aux inférieures. Chaque aile est marquée d’un trait discoïdal noirätre, en forme d’accent circonflexe. Les supérieures reproduisent en blanchâtre la lache costale, médiane, brune du dessus. Les inférieures sont traversées par trois lignes ondulées brun clair. Le corps est gris sur les deux faces. Le dessous du collier est brun. Trichopleura Penguionaria (*), Osrur. (PI. V, fig. 70). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). En dessus, les ailes supérieures sont brunes, sablées d’atomes gris, bruns et jaunes ; ceux-ci (les bruns et les jaunes), régulièrement placés sur les nervures, au-delà d’une ligne transverse, ondulée, blanche, descendant de la côte au bord interne et perpendiculairement à celui-ci. L'espace compris entre la base et cette ligne transverse blanche, est parcouru par des lignes ondulées, le plus souvent assez vagues, brun noirâtre. Les ailes inférieures sont blanchâtres, avec un aspect brillant et soyeux; le voisinage du bord anal est grisàtre et on voit sur le gris deux ondulations brunâtres indécises. Le bord terminal est marqué de traits intranervuraux noirs, séparés entre eux par un point jaunâtre très petit, au contact de la nervure. Le dessous est gris, plus foncé aux supérieures ; celles-ci ont au-dessous de la nervure médiane, un trait noirâtre soyeux, assez épais ; la côte est un peu jaunàtre; une ligne ombrée, courbe, non ondulée, traverse chaque aile du bord coslal vers le bord opposé; sur les supérieures, une ombre plus épaisse se trouve entre celte courbe et le bord terminal. L’abdomen est long. Le corps est brun en dessus, gris en dessous. PSEUDOPSYCHIDÆ : Pseudopsyche? Yarka, Osrur. (PI. IV, fig. 49). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean), mai 1892. Nous rangeons provisoirement dans le genre Pseudopsyche un petit lépidoptère à ailes (*) En thibétain, Penguion : Petit bonze. D’ASIE 43 allongées, presque hyalines, tant est fin et peu épais le semis d’alomes grisàtres qui les recouvre en dessus. Les antennes sont assez longues, finement pectinées chez le &, seul sexe que nous connaissions encore; la tête, le thorax et l'abdomen sont relativement assez velus; les pattes sont assez allongées ; l'aspect général rappelle un peu les Limacodide et les Cossidæ. Cependant ce n'est point dans ces deux tribus que la nouvelle espèce nous semble trouver sa place réelle et, en l’iuscrivant aŸec doute comme Pseudopsyche, si nous avons pensé que la création d’un genre nouveau s’imposera pour elle, lorsque nous connai- trons les deux sexes, au moins avons-nous cru indiquer la tribu où elle est mieux placée. La Pseudopsyche? Yarka (*) à la tête, le thorax et l'extrémité anale couverts de poils assez longs et de couleur blond jaunâtre. La base des ailes supérieures est également blond jaunätre. Le fond des ailes paraît gris, avec le bord un peu plus foncé que le centre. La frange est assez longue et noirâtre. Le dessous est comme le dessus, mais dépourvu d’écailles sur tout le milieu des ailes. Les pattes sont brun jaunàtre. NOCTUIDÆ Gaurema Grisescens, Osrur. (PI. V, fig. 65). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Voisine de Florens, WIk. et de Florescens, WIk., de l'Inde anglaise; mais beaucoup moins verte, plus grise et plus argentée. Les dessins des ailes supérieures sont analogues à ceux de Florens, sauf l’éclaircie extradiscale, gris argenté qui, chez Grisescens, décrit un arc, du bord costal au bord interne. Cette éclaircie n’existe pas dans les deux espèces indiennes précitées. Les poils du thorax sont noirâtres chez Grisescens et le dessous des ailes supérieures y est lavé de noirâtre jusqu'au bord terminal. Hadena Triphænopsis, Osrar. (PI. LIL, fig. 39). Ta-Tsien-Loù (R. P. Déjean). (*) Yarka, en thibétain, signifie : Printemps. 44 LÉPIDOPTÈRES Rappelle par ses ailes inférieures jaune nankin, bordé de noir, la Triphænopsis Diminuta Butler (Lep. Het. in the Brit. Mus., VIT; pl. CXXVIT, fig. 8 et 9). Par ses ailes supérieures, l’Hadena Triphænopsis se rapproche de notre Marmorosa; mais le fond en est beaucoup plus noir. La tache orbiculaire et l'ombre blanchâtre qui y est inférieurement contiguëé, ressortent très distinctement. s En dessous, l'A. Triphænopsis est jaune nankin, avec les taches orbiculaires noires et le bord terminal largement lavé de noirâtre. Le corps est de la couleur des ailes. Heliottis Ononis, W. V.(PI, IL, fig. 41). Tà-Tsien-Loù. Nous pensons que le Melicleptoia Septentrionis, H. Edw., du fort Calgary, dans le nord- ouest de la Colombie anglaise est une forme de notre H. Ononis, qui serait répandu dans l'Europe, l'Asie et le nord de l'Amérique. La forme thibétaine est un peu différente de celle d'Europe par le rétrécissement de la bande submarginale des ailes supérieures, en dessus. Heliothis Déjeani, Osrar. (PI. III, fig. 40). Tà-Tsien-Loùû (R. P. Déjean). En dessus, ailes supérieures brun clair, légèrement rosé, avec deux bandes transversales, un peu sinueuses, brunes, l’une submarginale, l’autre médiane. On distingue quelques traits extrêmement fins, brunätres, un peu ondulés, dans l’espace basilaire. Ailes inférieures, comme chez Dipsacea, mais sans l’éclaircie marginale d’un ocracé pâle qu’on remarque chez celte dernière espèce. En dessous, blanc jaunâtre un peu livide, avec les points médians noirs, relativement très gros sur chaque aile et une bordure noire, commune. La frange est longue et de la couleur du fond des ailes. Le corps de la couleur des ailes en dessous; le thorax teinté comme les ailes supérieures en dessus; l'abdomen noirâtre en dessus. D’ASIE 45 DELTOIDÆ = Herbula Syfanialis, Osrur. (PI. IV, fig. 61). Tà-Tsien-Loû (R. P. Déjean). Plus grande et plus obscure que Cespitalis; en dessus noirâtre avec une bande assez large jaune nankin sur les inférieures. En dessous, ailes supérieures noires, avec la base largement teintée de la même couleur chamois pâle qui couvre les inférieures, et deux points blancs très nets, ainsi que deux lignes moniliformes courbes, à peu près parallèles au bord terminal. Le dessous des supé- rieures rappelle l'Hercyna Pyrenæalis. Botys Rhyparialis, Osrur. (PI. Il, fig. 26). Tà-Tsien-Loù (R. P. Déjean). Magnifique espèce, de très grande taille et à ailes allongées, imitant par ses couleurs jaune et blanche, ainsi que par ses taches noirâtres, les Phalénites du genre Rhyparia. Corps robuste, jaune; abdomen jaune, annelé de noirâtre, antennes très fines, jaunes. Ailes supérieures jaune d’or pâle, avec trois taches cellulaires noirâtres, deux bandes transversales, noirâtres, divisées par les nervures, de façon à être punctiformes; la dernière de ces deux bandes, marginale, l’autre submarginale, liée, près du bord costal et près du bord interne, à quelques taches intranervurales noirâtres, faisant comme partie d’une troisième bande transversale qui serait interrompue à son milieu. Frange des supérieures noirâtre. Ailes inférieures blanches, bordées de jaune d’or, avec une tache basilaire et une tache cellulaire noirâtres. Les bandes noirâtres submarginales et marginales des supérieures sont répètées de la même façon, c’est-à-dire qu'il y a une troisième bande interrompue à son milieu, et ayant ses deux extrémités, près du bord costal et du bord anal, jointes à la bande submarginale. Le dessous reproduit le dessus en plus pâle. mi is ; “ L er. Lx Ds 3 £ LE PORT EU u ie ere nos RÉEL CR EN PERS j an ds a Ai et HU MU | Les ST à Yaeui Rey DS 4 Doit CE Gers ES A TEE à r. ‘ A En Rene ts je | es Ps À É É L = “ } | “T., de “LDUEsS FE Fan ) ve PURE 24 : an ES mes. CUS ï ai Let ‘: L RU wa ME. ] s VOTES: et CL c A pe rh #“ à Me se ti hors 1% SR a x: 2 : & Sn We + t De À & ; sf r ge he Ait ü Planche I, numéro 1. EXPLICATION DES PLANCHES EE EE LE À > À D I OO OO & OO © À © 119% © © I OO OÙ À CC ho NacciA FLavia, Obthr. NacLiA FLavia, var. Obthr. NacLiA PErROM, ©, Obthr. NacLiA PERROTI, G', Obthr. NaczrA Lucia, Obthr. NacLia PERPETUA, Obthr. Naccia BLanpiNa, Obthr. NacLiA ANAsTAsIA, Obthr. NAcCLiA QuADRIMACULA, Obthr. NacLiA QUADRIMAGULA-CONFLUENS, Obthr. NacziA TrimacuLA, Obthr. NaACLIA AGATHA, Obthr. NacuiA AGNes, Obthr. NacLiA Lucens, Obthr. NacLiA VERONICA, Obthr. NacLiA MAGDALENE, Obthr. Naczra Camsouéi, ©, Obthr. NacLia CamBouËt, ©‘, Obthr. STIBOGES NymPHipiA, Butler. URAPTERYX KERNARIA, Obthr. ABrAxas TRACHIARIA, Obthr. RuaypariA IpariA, Obthr. ABRAXAS TANDIRINARIA, Obthr. AGALOPE DÉJEANI, Obthr. EpxyrA TcHRiNaRIA, Obthr. Borys Raypariauis, Obthr. Preris LHamo, Obthr. ABRAXAS NYMPHIDIARIA, Obthr. Planche II, numéro 29. 30. Planche IIT, numéro 32. 33. 34. où. 36. 91. 38. 39. 40. HA. 42. Planche IV, numéro EXPLICATION DES PLANCHES 52. PLarvpteryx NGuLnoE, Obthr. Tuësror Nesimacaus, Obthr. PnacusA Direua, Obthr. VENUSIA TcnrartA, Obthr. LaRENTIA CHimAkALEPARIA, Obthr. VenusiA Lara, Obthr. ACIDALIA LaTsARIA, Obthr. VenusiaA NapariA, Obthr. ABRAXAS DiROUCHIARIA, Obthr. MELaniPPe LuGEns, Obthr. HaDeNa Tripnænopsis, Obthr. Heziormis DÉIEANt, Obthr. Heuornis Oxonis, W. V. CarYsoPHANUS SrANDFUSs', Grum. CipariA TsERMOsARIA, Obthr. EuBoLra LAKkEARIA, ©, Obthr. Psonos GNopxosariA, Obthr. VenusiaA KiounrRouaRIA, Obthr. CipariA TSERMOSARIA, Obthr. Mecanippe KEZONMETARIA, Obthr. PseupopsYchE? YARKA, Obthr. SOMATINA AZONARIA, Obthr. TrichopceurA DÉIEANI, Obthr. MELANIPPE OUANGUEMETARIA, Obthr. TerarosiA PonGartA, Obthr. Cinaria MerariA, Obthr. Notononra Tracnirso, Obthr. TricaopLeura UNbuLosa, Alpheraki. Causrocoma Lozonaria, Obthr. EuBouia Lakearia, G', Obthr. LARENTIA ADIROUARIA, Obthr. ACIDALIA TCHRATCHRARIA, Obtbr. HERBULA SyraniaLIs, Obthr. HaLiA ApzEariA, Obthr. EXPLICATION DES PLANCHES 49 Planche V, numéro 63. HenEroPiLA TcnrapariA, Obthr. = — 64. Psyra CaiacniARtA, Obthr. — — 65. GAUREMA GRISESCENS, Obthr. — =. 06. LarENTIA TONCHIGNEARA, ©, Obthr. — — 61. LareNTIA TONCHIGNEARIA, G', Obthr. —_ — 68: SyrANIA DÉIEANI, Obthr. — — 69. ANTICLEA PENDEARIA, Obthr. — 1 C0 TRICHOPLEURA PENGUIONARIA, Obthr. — — 71. ScorosiA SESERARIA, Obthr. — — 72. Siona NAsERARIA, Obthr. — — ŸE) RavpariA RoNGaRIA, Obthr. — — T4. SYFANIA GIRAUDEAUI, Obthr. — — 75. TerarosiA TipziNaRiA, Ohthr. — — 6. TricnopzeurA MoniLiFERARIA, Obthr. — — 71. LarenTiA NeurRBoUARIA, Obthr. =— = TeparosiA TamariA, Obthr. Planche VI, numéro 79 et 79 a. CazcerxpiA CaroLA, Obthr. — — 80 et 80 a. CazcereBtA Bock, Obthr. — — 81. . CALINAGA LHATS0, Obthr. — 02 LIMENITIS ALBOMACULATA, Q, Obthr. — — 83. Limeniris CLEoPHAS, Obthr. 7* + + Etudes d'Entomologie, XVIIT® Livraison 1 D ce did 4 id Imp.Oberthür, Kennes { Dallongewille Lthosculps EL — À oh oi J | ARTS ets (OR LACS nr ARE Études d'Entomologie, XVIII* Livraison. A Dullongeville lithesculps. Imp.Oberthür. Rennes. “y Études d'Entomologie, XVII* Livraison. A Dallongeville lithosculps Imp.Oberthür,Rennes. _. ti 'h- —— : ;: ET 27 4 F. | ; + PR et] , © be RER a dure emmener ta À A ", 1 , # V2 < : o!. 7 A en da. AR &- < Elde eus spl: ÉCHOS Nr nant ns “| bi. e ; - vi | | # RE isû r r- L L 0 f » » à : à L - L » < - rh f Q 12 F7 À —" n : DLL ES FE y. LS 2 en Mob Tr De sn Etudes d'Entomologie, XVII Livraison imp. Oberthur, Rennes. fers: il ur) A-Dallongeville, hthosculps. Études d'Entomoloqgie XVII Livraison F1 À Dallongeville lithosculps Imp Oüerthur, Rennes — - ve | L. PI Études d Entomologie, XVIIÉ Livraison. 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