entrer - ts A rien _ TT res D TOR ardt om ER) | Library of the Museum COMPARATIVE ZOÛÜLOGY, AT HARYARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MAS. Doundeù bp private subscription, în 1861. DR. L. De KONINCKS LIBRARY. No. Er SP UAN | L 1.4 +! ul Ê 1e a J ÉTUDES ÉCHINIDES FOSSILES DU DEPARTEMENT DE L'YONNE. A ROE 4 AAA 1 LUN. SN 7 ; \ " Tr 7 CERTES MN SAN ME. RÉLAR : L ue i Mar © Le 7 ill | | | ROM LAN MAC a AR A, Are, AN, ON, LEE SAR Ée ; LT hr ,. + (RS FOR - LU h di 1e | CA tv? ‘Fr, El. DA | * EN qe 6 Er art \i PAU. CAAAI220N AAA MA 84 ENTER LATTES AE an UN \ RS CAT 4 ; APTE ET UR à ET) aq LITE LS ae 2. à NX LP FMI à HAN 4 Te MED ae 4 % DC 4€. M TA ETUDES ÉCHINIDES FOSSILES DÉPARTEMENT DE L'YONNE Par M, GUSTAVE COTTEAU AVEC DES FIGURES DE TOUTES LES ESPÈCES Lithographices d’après nature Par MM. VACHEY Er LEVASSEUR. D -——— TOME LI. TERRAIN JURASSIQUE. -_—_…_b#î—— —— PARIS J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE-ÉDITEUR Rue Hantefcuille, 19. 1549-1856 Ve MR MAC IP, AHQUTH va AUe AAA AA THE 10140 SUN 7 ses A AREA A TA CAVAIAN AA AATUOT HA SAMU A0 (71 dan 2dipr tb asbidqurmoittiS AIHRR LM) va YAHOLY MM m1 —00ti-Q Cenn -— : .} AMOT T PT DENT | L an Ent CHUIOIÉARSNRR 212 AMENT tin hi QE Assoms— | GIAAG | MUATIN-HALAHALE ,AAALLUAG EL ON ,olfiwoioinmns Soi | TA EUVAE Commencée en 1849, cette première parue de nos études sur les Échinides fossiles du département de l'Yonne n'a été terminée qu'en 1856 ; elle comprend la description des espèces jurassiques au nombre de quatre vingt douze. Ces espèces sont très inégalement réparties dans les. différents étages du terrain jurassique. Le lias infé- rieur nous en a offert une ; le lias moyen, une; loolite inférieure (étage bajocien), quatre ; la grande oolite et les VI assises qui iui sont subordonnées (étage bathonien), douze ; l’Oxford-clay proprement dit, sans y comprendre les couches de Pacy et d'Ancy-le-Franc, six; le coral- rag, cinquante-deux ; le calcaire à astartes et le kimmé- ridge-clay, vingt. Aucun échinide n’a jusqu'ici été ren- contré dans nos calcaires portlandiens (1). Sur ces quatre vingt douze échinides, quarante-deux étaient déjà connus ; plus de la moitié, par conséquent, sont nouveaux. Un seul genre à été établi par nous, le genre Desorella représenté par quatre espèces du coral- rag inférieur. Nous avons fait figurer toutes les espèces, nous atta- chant surtout à reproduire en les grossissant, les détails les plus intéressants et notamment, toutes les fois que cela nous a été possible, l'appareil oviducal, cet organe dont la structure est si remarquable et qui joue un rôle important dans la classification des échinides (2). in commencant ce travail, nous avons fait un appel (1) Plusieurs autres espèces découvertes depuis peu dans la grande oolite, l'Oxford-clay et le coral-rag, seront décrites dans un supplément lorsque la publication des espèces crétacées sera terminée. (2) La structure de l'appareil oviducal nous a engagé à séparer des autres Collyrites, les Collyrites granulosa et anasteroides auxquels nous avons rendu le nom de Dysaster (p. 384).— C’est également la structure de cet organe qui nous a fait, dans nos élues sur les échinides de la \iI à ceux qui, dans le département, s'occupent de recherches paléontologiques. Notre appel a été entendu, et si nous avons pu décrire un nombre aussi considérable d'espèces Jurassiques, nous le devons à l'obligeance de MM. Rathier, Robineau-Desvoidy, d'Ormois, Moreau, de Charmasse, qui nous ont communiquéavec tant d'empressement tous les échantillons qui pouvaient nous être utiles. Nous les en remercions bien sincèrement. Qu'il nous soit permis en même temps de témoigner notre reconnaissance à MM. Michelin et d'Orbigny, qui nous ont si généreuse- ment permis de consulter leurs riches collections. Sarthe, distinguer sous le nom de Galeropygus certaines espèces qu’on avait jusqu'ici réunies aux Hyboclypus (Hyboclypus agariciformis, Forbes et caudatus, Wright), mais qui en diffèrent nettement par leur appareil oviducal subcirculaire, dentelé sur les bords, à plaques ocellai- res latérales non en contact par le milieu. (Mém. lu à la Soc. géol. le 2 juin 1856). Châtel-Censoir, 20 octobre 1856. lens sq éint mé 1 CUITE ER etéiman ok | it id» mis térme #10 Arr3eQ ébie CITE " 9! Pr, k hosonpeinnnonde. sais aionsht gb sil om, m6 ions ie dre evo hoprqngidiO"b. op "sg TT esilois autel ol{eno ” ps. sr que 109 15q 19m RER ‘das mupata mel Mjursob:shis ture a ne D ya x est sl #01 ,prèk) woiliar RTE pe CR 1 Host dre J'obréni dore dséthinh , PAR OPEDANT LENS pe ATOME LUE | 4} AREA" dur FI ua dé FF: rire: tepuié pénu dd TL EL LEP) 0 ral rai; Sexo eshoritse aus un. up phéqait : Hoer 5 PRUBONL 00 DS Lot 0 ME Lune: MPa, VeprOi ét : au ne sé nee à à.# | hrs 9 ri AL 72 ARS MAL ER L Lanestaoidig: auggels ques pis & 1 AO: EN ser IVSREUNT (I — Cr ralaient latrattune h ï L'A © RPC OP r6f PATTES Que. céder. fi anal alt rh dt orétlrra) ‘Une Ad de LI y. .. ; JA 1 ÉTUDES SUR LES ÉCHINIDES FOSSILES DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE. NOTIONS PRÉLIMINAIRES. L'étude des échinides offre à l'observateur un puissant intérét : bien que placés sur les degrés presqu'inférieurs de l'échelle zoologique, ces animaux radiaires ont, depuis longtemps, fixé l'attention des naturalistes, par la multiplicité de leurs espèces, par la diversité tou- jours graeieuse de leur forme, par la singularité de leur structure et de leur organisation intérieure. Mais c’est surtout sous le rapport pa- léontologique qu'il est intéressant d'étudier les échinides. Leur appa- rition remonte à l'époque de la formation du terrain carbonifère [1). Depuis ces temps géologiques jusqu'à nos jours, ils ont traversé la série des terrains, modifiant à l'infini leur forme et laissant, dans chaque étage, des espèces et quelquefois des genres caractéristiques. Les terrains du département de l'Yonne sont riches en échinides, Dans le cours de ce travail nous nous proposons d'examiner, sous le double point de vue de la zoologie et de la géologie, les nombreuses (4) Agassiz, cat. rais. des éch., annales des sciences nat., 3e série, (ome vur, année 1846. 2 espèces qu'on y a recueillies; mais avant de commencer des études analytiques de cette nature, il nous a semblé utile de les faire précéder de quelques idées générales, dont la connaissance est indispensable pour l'étude de ces êtres curieux Jetons d'abord un coup-d'œil rétrospectif sur les principaux tra- vaux dont les échinides ont été l'objet. Aristote qui, par son vaste génie et l'importance des ouvrages qu'il a laissés, domine tous les naturalistes de l'antiquité grecque et latine, consacre, dans son histoire des animaux , plus d’un chapitre à l'examen des échinides, auxquels il donne le nom d'Eyvos (échinus, oursin) ; il en distingue plusieurs espèces et mentionne des observations très- justes sur leur test, leurs piquants, leurs mâchoires et leurs ovaires ; mais il se trompe en les classant parmi les mollusques ORVEIVES (osrpaxodepux) (1). Pline , dont l'ouvrage sur l’histoire naturelle n'est qu'une savante et laborieuse compilation, se borne, en ce qui concerne les oursins, à traduire les observations d’Aristote, tout en rapprochunt cependant ces animaux des crustacés (2). Dans le scizième, dans le dix-septième siècle , les quelques auteurs - qui s'occupèrent des échinides, tels que Rondelet {5), Gesner 4 }, Aldrovande (5), continuèrent les erreurs de leurs devanciers, et les laissèrent, tantôt parmi les crustacés, tantôt parmi les mollusques. Au commencement du dix-huitième siècle parut le systema natüræ de Linnée. Cet ouvrage apporta dans la science, en en réformant la nomenclature, une véritable révolution. Dans ce vaste ensemble , les échinides ont leur place; ils forment un seul genre et sont rangés escore parmi les mollusques, dans la classe des vers testacés (6). (1) Aristote, Aristotelis opera omnia (Paris, 153%). (2) Pline, histoire des animaux (Lefèvre, Paris, 1847). (8) Rondelet, libri de piscibus (Lyon, 1554). (4) Gesner, de rerum fossilium lapidum et gemmarum, etc. (Zurich, 1555) (#) Aldroyande, historia naturalis (Bologne, 1599). (6) Linæus, systema naturæ (4735). 5 La création d'un seul genre pour une famille dont le nombre des espèces augmentait chaque jour, rendait leur distinction très-difficile; afin de remédier à cet inconvénient, Klein publia, en 1734, une nouvelle classification des oursins vivants et fossiles, et les répartit en dix genres, presque tous adoptés aujourd'hui (1). Klein, ainsi que Leske, son savant commentateur, laissa les oursins parmi les testacés. Frédéric Muller, de 1776 à 1789, donna plusieurs travaux impor- tants qui contribuèrent à l'avancement de la zoophytologie ; il apporta de nombreuses modifications au système de Linnée; toutefois, il adopta sa classe des vers, la divisa en cinq ordres, et le quatrième, celui des vermes testacea, comprend encore les oursins (2). En 1777, Scropoli sépara enfin les oursins des mollusques, et les réunissant aux astéries et aux polypiers, il en fit une section particu- lière (3). Vers 1779, Blumenbach établit sous le nom de crustacea, un ordre distinct pour les oursins et pour les astéries (4). Dans son tableau méthodique de vers faisant partie de l’Encyclopé- die, Bruguière adopta le système de Blumenbach, et donna à son ordre de crustacea le nom de vers échinodermes (5). Depuis Linnée, les observations s'étaient multipliées ; des travaux plus ou moins importants avaient été publiés; des faits nouveaux étaient venus, en grand nombre, enrichir la science, et l’œuvre du naturaliste suédois demandait à être revisée, lorsque parut, en 1816, le règne animal de Georges Cuvier, ouvrage capital qui présente une classification complète de tous les animaux, d’après leur organisation et leurs affinités naturelles, et qui restera toujours comme un monu- (4) Klein, naturalis dispositio échinodermatum (Dantzig, 173%). (2) Oth. Fred. Muller, zoologiæ daniæ prodomus (Copenhague, 1776). — Zoologia danica, (1788). (3) Scropoli, introductio ad historiam naturalem (Prague, 1777). (4) Blumenbach, manuel d'histoire naturelle (Gœættingue, 1779). (5) Bruguières, encycl. méth., Vers; Paris, 1789. 4 ment du génie de son auteur. La classe des zoophytes fut entièrement refondue, et cette fois, enfin, les oursins occupèrent une place zoolo- gique, en rapport avec leur organisation. A peu près à la même époque, Tiedman publiait une belle mono- graphie anatomique des astéries, des oursins et des holothuries (1), et Lamark donnait la première édition des animaux sans vertèbres. Il y décrivait toutes les espèces d’oursins, et multipliait avec raison le nombre des coupes génériques. Depuis cette époque jusqu’à nous, les échinides vivants et fossiles observés successivement, et sous le rapport de leur organisation, et sous celui de leur classification, ont été l’objet de travaux partiels on généraux qui ont répandu de vives lumières sur cette partie de l’ac- tinologie. Delle Chiaje, en 1828, publia, sur l'anatomie des oursins, des obser- vations pleines d'intérêt (2). Goldfuss, en 1829, décrivit un grand nombre d'espèces fossiles dont la plupart étaient nouvelles (3). L'année suivante, parut l’article zoophytes du dictionnaire des sciences naturelles , article dans lequel M. de Blainville présente un travail d'ensemble sur les échinides, et mentionne leurs nombreuses espèces (4). De 1855 à 1837, M. Desmoulins publia plusieurs mémoires spécia- lement consacrés à l'étude des échinides. Le dernier, appliqué à l'examen critique des espèces, contribua beaucoup à éclaircir la syno- nimie devenue déjà si embrouillée et si obscure (8). (1) Tiedman, anat de last., de l'oursin et de lholoth. (Landshut, 1805). (2) Delle Chiage, mém. sur l’hist. nat. des an. sans vert. du royaume de Naples (1823). (3) Goldfuss, petrefacta allemana (1829). (4) De Blainville, dict. des sciences nat, t. 60 (Levrault, édit., 1830). (3) Charles Desmoulins, synonimie générale (extr. des actes de la soc. lin. de Bordeaux, livre 1x, sept. 1837). ù A peu près à la même époque se produisirent les premiers travaux de M. Agassiz, sur les échinides. Son prodrome, d’une monographie sur les échinodermes {1}, est le commencement d'une série d’études. L'illustre professeur de Neufchâtel, envisageant les échinides sons un nouveau point de vue, apporta de profondes modifications dan méthodes adoptées , s'aidant, pour certaines parties, du concours de MM. Desor et Valentin, il publia successivement la description des échinides fossiles de la Suisse (2), puis ses belles monographies des salénies (3), des scutelles (4), des galérites (5), des dysaster (6), et nn travail complet sur l'anatomie du genre echinus (7). L'année dernière, enfin, il fit paraître dans les annales des sciences naturelles (8), de con- cert avec M. Desor, son catalogue raisonné des familles, des genres et des espèces de l’ordre des échinides, travail général où toutes les ob- servations antérieures sont résumées, où toutes les découvertes nou- velles sont mentionnées, et qui, dans l'état actuel de la science, complet au point de vue de la classification, est appelé à servir de base à toutes les études qui seront faites sur les échinides. Les échinides font partie de la classe des échinodermes. Dans son dernier travail, M. Agassiz prenant en considération la position rela- tive de la bouche et de l’anus, et la présence ou l'absence d’un appa- reil masticatoire, les a divisés en quatre familles : les cidarides, les clypéastroïdes, les cassidulides et les spatangoïdes.. (1) Agassiz, prod. d'une monog. sur les éch., extr. du premier volume des mém. de la soc. de Neufchâtel. (2) Agassiz, descript. des éch. foss. de la Suisse (extr. des mém. de la soc. hist. des sciences nat., 1840). (3) Agassiz, monographie des salénies (Neufchâtel, 1838). (4) Agassiz, monographie des scutelles (Neufchâtel, 1840). (5) Desor, monographie des galérites (Neufchâtel, 1842). (6) Desor, monographie des dysasters (Neufchâtel, 1842). (7) Valentin, anatomie du genre échinus (Neufchâtel, 1841). (8) Agassiz et Desor, annales des sciences nat., t. vi, décembre 1846, t. vu, mars 14847, t. vin, juillet 1847, t. vur, décembre 1847. 6 Des cidarides aux spatangoïdes , il existe une gradation organique très-sensible. Le type, parfaitement symétrique et rayonné des pre- miers, se modifie peu à peu, jusqu’à ce qu'il arrive à la forme ellip- tique et allongée des spatangoïdes. CIDARIDES. Nous nous occuperons d’abord de la famille des cidarides qui, en raison même de la forme radiaire et circulaire des individus qui la composent, occupe le rang le plus inférieur dans l’ordre des échinides, Nous nous étendrons, de préférence, sur l’organisation des cidarides qui, plus que les autres, ont été l’objet de travaux importants. Leur étude sera notre point de départ, et, en ce qui concerne les autres types, nous n'aurons que des modifications à constater. Nous pren- _drons le plus souvent pour exemple, l’échinus lividus dela Méditerranée que nous avons été à même d'observer sur les rivages de la Corse où il est si abondant, et à l'anatomie duquel M. Valentin, sous la direc- tion de M. Agassiz, a consacré un volume tout entier (1). La partie essentielle des cidarides , comme de tous les échinides, la seule qui puisse se conserver dans les collections, la seule qui, après avoir traversé les révolutions du globe, se retrouve aujourd’hui dans Jes couches de la terre (2), c’est le test; aussi, cette partie sera-t-elle tout d’abord l’objet de notre examen. Le test des cidarides affecte une forme sphérique et quelquefois lé- gèrement pentagonale, à l'exception du groupe des échinomètres chez (4) Le travail de M. Valentin nous a été d’un très-grand secours ; nous y avons puisé de nombreux documents et nous nous hâtons de le reconnaitre une fois pour toutes, ne voulant pas multiplier à chaque instant les notes et les renvois. (2) Indépendamment du test, on rencontre souvent dans le coral-rag de Châtel-Censoir et de Druyes, des débris de l'appareil masticatoire si puissant des cidarides. 7 lesquels cette forme devient elliptique. Ce test, plus ou moins épais, plus ou moins solide, est de nature calcaire; il est formé de plaques polygones qui s'articulent entre elles, et le partagent en dix segments, dont cinq prenant le nom d’aires ambulacraires, et cinq celui d’aires interambulacraires. Chaque aire est formée de deux rangées de pla- ques. Les aires ambulacraires et interambulacraires alternent entre elles et sont séparés par dix zônes de petites plaques, à travers lesquelles s'ouvrent les pores respiratoires et qui sont désignées sous le nom d'ambulacres. Le test de l’oursin se compose donc de vingt zônes distinctes ; ces zônes partent du sommet où elles sont très-étroites , s’élargissent in- sensiblement jusqu’à la circonférence, puis se retrécissent en arrivant près de l'ouverture buccale, placée en dessous, et, par leur disposition symétrique, donnent à tous les cidarides cet aspect rayonné qui les caractérise. Outre ces plaques qui constituent l’ensemble du test et auxquelles M. Desmoulins a donné le nom de plaques coronales, il en existe d’au- tres encore qui, placées au sommet de la face supérieure des cidarides, ont été appelées plaques apiciales. - Les plaques apiciales sont disposées autour de l'anus; ce sont : les plaques anales, les plaques ovariales et les plaques ocellaires ou inter- ovariales, Les premières, dont le nombre varie ainsi que les dimensions , cor- respondent à l’orifice anal ; elles sont placées à l'intérieur et se replient au gré de l'animal pour livrer passage aux matières fécales. Les plaques ovariales, au nombre de cinq, sont les plus grandes; leur forme est irréguliérement pentagonale et chacune est percée, près du sommet, d’un trou génital. dont le but, à l’époque da frai, est de donner une issue, suivant le sexe de l’oursin, aux œufs ou à la li- queur fécondante. Les plaques ocellaires, beaucoup plus petites, sont situées à la base des plaques ovariales, avec lesquelles elles alternent. 8 Elles sont également percées d’un trou où sont logés des organes que M. Agassiz a regardés comme les yeux. La réunion des plaques ovariales et ocellaires , ordinairement au nombre de dix, constitue l'appareil oviducal qui prend, suivant les genres, une plus ou moins grande extension. Les plaques coronales et les plaques apiciales elles-mêmes sont re- couvertes de tubercules ou mamelons destinés à recevoir les piquants. On distingue deux espèces de tubercules : les tubercules principaux et les tubercules miliaires : les premiers sont peu nombreux, quelquefois très-gros et toujours disposés en séries verticales qui descendent du sommet à la bouche. Les tubercules miliaires sont plus petits, beau- coup plus nombreux et le plus souvent disséminés au hazard autour des tubercules principaux. Les tubercules s'élèvent au milieu d'une zône unie, plus ou moins étendue; leur base est lisse ou crénelée, et le mamelon qui les termine est perforé ou non-perforé. Les tubercules principaux varient de grosseurs suivant les genres et les espèces. Les aires ambulacraires en sont parfois entièrement dépourvues; le plus ordinairement, cependant, elles sont ornées de tubercules plus petits que ceux des aires intérambulacraires. Sur un même individu, les plus gros tubercules se trouvent vers la cir- conférence, les plus petits au sommet et autour de louverture buccale. ; A chaque tubercule s’adapte un piquant dont la taille correspond ordinairement à celle du tubercule qui le supporte. Les piquants se composent de deux parties distinctes : 4° la baguette, 2 la partie condyloïde ou la tête. La baguette de forme plus ou moins allongée, plus ou moins renflée, est libre. La partie condyloïde, entourée d’un bourrelet et concave à la face inférieure, s'articule avec le piquant ; elle est séparée de la baguette par une espace lisse qui varie d’étendue suivant les espèces. Les piquants éprouvent dans leur forme les modifications les plus nombreuses; les uns sont allongés, cylindriques, fusiformes, aciculés; d’autres sont comprimés, spatuliformes, triangulaires ; 9 tantôt, au contraire, ils sont renflés, piriformes , claviformes , et quel- quefois, tellement applatis qu'ils ressemblent à de petites plaquettes. Les ornements qui les recouvrent ne sont pas moins variés ; leur sur- face est garnie de stries plus ou moins fines, de granules, d’épines, d’aspérités plus ou moins proéminentes, tantôt disposées en lignes symétriques, tantôt disséminées au bazard. Un même individu est souvent armé de piquants dissemblables entre eux et par leur gros- seur, et par leur forme; c’est ainsi que les piquants qui entourent l'ouverture buccale, ne ressemblent point à ceux qui garnissent la face supérieure, que ceux des aires ambulacraires sont quelquefois diffé- rents de ceux des aires interambulacraires. Les piquants sont réunis au test, non-seulement à l’aide des muscles qui les retiennent; mais encore ils se trouvent emboîtés, en quelque sorte, dans une capsule articulaire ou membrame ligamenteuse très- forte qui, garnissant et le tubercule et la tête du piquant, empêche ce dernier de se désarticuler. La capsule articulaire , les muscles du piquant sont en outre recouverts par la menbrane externe pimentée qui s'étend à leur surface comme une peau et pénètre les piquants eux-mêmes. Les relatious qui existent entre le test et les piquants , permettent à l'animal, sans doute à l’aide de contractions musculaires , de leur imprimer certains mouvements. Aussi, un grand nombre d'auteurs ont- ils envisagé les piquants, comme servant à la locomotion des oursins ; mais les observations ont démontré, et M. Valentin cite plusieurs faits à l'appui, que le siége principal de cette fonction se trouve, non pas dans les piquants, mais bien dans les tubes ambulacraires. Les aires ambulacraires, ainsi que nous l'avons déjà dit, sont bor- dées par des zônes porifères appelées ambulacres ; souvent même on étend cette dénomination, et on désigne sous le nom d’ambulacres, non-seulement les zônes porifères, mais l'espace qu'elles circonscrivent. Sur tous les individus de la famille des cidarides , les zônes porifères sont au nombre de dix et forment des lignes verticales, tantôt droites, tantôt sinueuses, qui partent du sommet dorsal de l'oursin et convergent 10 à la bouche. Les pores qui les constituent sont des petits trous allongés, percés obliquement de dehors en dedans; leur disposition est loin d'être constante ; quelquefois ils sont rangés deux à deux et par sim- ples paires ; d’autres fois on en compte deux, trois, quatre, cinq et jusqu’à dix paires, formant des séries, tantôt régulières et horizon- tales, et tantôt obliques, arrondies et parfois disséminées au hazard. Quels que soient, du reste, leur disposition et leur nombre, ils sont relativement beaucoup plus abondants aux approches de la bouche et beaucoup plus rares vers le sommet. Chaque pore livre passage à un tube membraneux, connu sous le nom de tube ambulacraire. Ces organes, qui jouent un si grand rôle dans l’organisation des échinides, non-seulement correspondent à chaque pore, mais se retrouvent encore quoiqu’en bien moins grand nombre, fixés à la membrane buccale où ils prennent le nom de suçoirs buccaux. Chaque tube ambulacraire est composé d’une tige molle, flexible, essentiellement contractile, et d’une ventouse qui paraît un peu plus dure et dont la consistance est due à la présence d'un squelette cal- caire, visible seulement au microscope; la ventouse et la tige qui la soutient sont perforées. Les tubes ambulacraires s'étendent et se contractent au gré de animal. Lorsque l’oursin est plongé dans l'eau de la mer , les tubes, surmontés de leurs ventouses, s’allongent et s’agitent, et leur longueur dépasse quelquefois celle des piquants eux-mêmes; mais après Ja mort de l'animal, lorsqu'il est à sec ou conservé dans l'esprit de vin, les tubes se rétractent et ils sont à peine apparents. Les tubes ambulacraires ont été, de la part des naturalistes, l’objet d’études approfondies , et il est résulté de leurs observations que ces organes curieux étaient appelés à remplir, dans la vie de l'oursin, une double fonction; ils communiquent avec les feuillets branchiaux, placés à la face interne du test, à côté des rangées de pores ambula- craires, et contribuent à la respiration de l'animal. Ils servent, en outre, à la locomotion. 11 A l’aide des ventouses qui garnissent ses tubes, l’oursin adhère plus ou moins fortement aux corps qui se trouvent près de lui; s'il veut progresser, il fixe en avant ses ventouses et relâche les plus éloignées, et par cette reptation successive, il se meut au fond de la mer et sur les parois des rochers. A la surface du test des cidarides, il existe encore de petitsappendices particuliers auxquels F.° Muller (1), qui les a décrits pour la première fois, a donné le nom de pédicellaires. Envisagés longtemps comme des animaux parasites, comme des zoophytes dont l'existence était indé- pendante de celle de l’oursin , les pédicellaires ont été regardés par MM. Forbes et Valentin, comme des organes spéciaux , appartenant à l'individu sur lequel ils se développaient, sans que cependant ces naturalistes aient pu indiquer les fonctions qu'ils étaient appelés à remplir. Hrrégulièrement disséminés sur le test et sur la membrane buccale, les pédicellaires sont très-variables dans leur forme et se com- posent ordinairement d'une tige longue et grêle, sur laquelle est fixé un renflement qui ressemble à un bouton hémisphérique ; la tige et le renflement qui la surmonte sont formés par une substance molle, entourant un squelette calcaire intérieur. Au milieu de la face inférieure du test de tous les cidarides se trouve une ouverture circulaire, variable dans sa grandeur et à laquelle des échanerures plus ou moins prononcées donnent une apparence poly- gonale; les bords de cette ouverture sont garnis par une membrane solide qu'on désigne sous le nom de membrane buccale, et qui, percée au centre par l'ouverture de la bouche, livre passage à l'extrémité de la charpente dentaire. Cette charpente, vulgairement appelée lanterne d'Aristote (2), se compose de cinq parties symétriques qui, à leur ex- trémité, sont armées chacune d’une dent. Cette lanterne est calcaire, (1) ©. F. Muller, zoolog. danica fasc. 1, p. 16 (édit. allem., p. 53-53). (2) Cet appareil osseux a quelque ressemblance avec une lanterne à cinq pans. Cette comparaison a déjà été saisie par Aristote, de là le nom de Lanterne, d’Aristote. 12 d'une structure très-compliquée et composée de pièces distinctes aux- quelles les anatomistes ont donné des noms particuliers {1). Ces pièces sont unies par des ligaments, par des muscles nombreux que l'animal contracte à son gré. La lanterne tout entière est recouverte d’une peau mince et transparente. Le pourtour de l'ouverture buccale est armé, aux angles inter- nes des zônes porifères, de deux branches solides, destinées à sup- porter la lanterne. Ces soutiens calcaires ont reçu le nom d’auricules ; tantôt ils sont soudés à l'extrémité et tantôt ils ne le sont pas. C'est au travers de l'appareil masticatoire dont nous venons de parler, et le long des parois internes du test que se développe le canal alimentaire des cidarides. Le pharinx commence immédiatement au- dessous de l'extrémité des dents et pénètre dans la lanterne. Après l'avoir traversée, le canal alimentaire recoit le nom d'æsophage qu'il conserve quelque temps, pour prendre celui d'intestin proprement dit, quand il longe les parois du test, auxquels il est attaché à l’aide de filets et de membranes ; il y décrit de nombreux circuits, jusqu'à ce qu’il aboutisse à l'ouverture anale. On a étudié les matières contenues dans les organes digestifs, car de cet examen devait résulter la connaissance des substances qui servent à la nourriture des cidarides. Cependant, les opinions des na- turalistes sont encore partagées sur ce point. Tiedman trouva, dans l'intérieur d’un echinus, des fragments de crustacés et de petits tests d’univalves (2). Cuvier prétend que ces animaux vivent de zoophytes et de petits coquillages (5). M. Blainville, au contraire, pense que les cidarides se nourrissent plutôt de matières végétales, et ce qui vient à (1) Chacune des parties qui composent la lanterne comprend cinq pièces distinctes, ce sont : 1° la dent, proprement dite; 20 la plume dentaire; 3° la Pyramide, qui sert de support à la dent; 40 la faux ; 5° le compas. (2) Tiedman, loc. cit. (3) Cuvier, anat. comp., t. v, p. 403, 2° édit. 15 l'appui de son opinion, c'est qu'il est un grand nombre d'espèces qui se rencontrent toujours au milieu des fucus. Nous n'aurons que peu de mots à dire sur le système vasculaire et le système nerveux des cidarides. Nous étendre sur ce sujet serait empiéler sur le domaine des anatomistes. L'observation a démontré que le sang des cidarides , tantôt roux , tantôt violet, tantôt jaune, variait de couleur suivant les espèces, et que ce sang se coagulait fa- cilement par l’action de l'alcool. A cet égard, les échinides sont les derniers êtres dont le sang montre une organisation compliquée de globules. M. Valentin a reconnu, chez l'échinus lividus, l'existence d’un cœur situé près de l'æœsophage. C’est un organe allongé, un peu effilé vers le haut, plus renflé vers le bas, et susceptible de se con- tracter et de se dilater. De ce cœur, suivant lui, s'échappent des ca- naux artériels qui, se divisant et se ramifiant de tous côtés, portent le sang dans les divers organes, puis se répartissent en veines mullipliées dans les feuillets branchiaux pour s'y transformer de nouveau en sang artériel et retourner au cœur. Quant au système nerveux, on a constaté aussi son existence chez les cidarides ; il y apparaît sous la forme de filets blancs et déliés qui lapissent, et la paroi interne du test, et les principaux organes. Un dernier point concernant l’organisation des cidarides nous reste encore à traiter, et bien qu'il soit, malgré les observations des natura- listes, entouré d’une grande obscurité, nous ne pouvons le passer sous silence. Nous voulons parler de la génération et de l'embryologie. Les oursins ont longtemps été regardés comme des animaux her- maphrodites. Cependant, aujourd'hui , la dualité des sexes reste dé- montrée, et il existe entre les oursins mâles et les oursins femelles cette différence essentielle que les uns contiennent des œufs destinés à être fécondés, les autres des spermatozoïdes propres à opérer la fé- condation. Mais, chez les uns et les autres, les organes génitaux ont une apparence à peu près identique , et se présentent sous Ia forme de cinq rayons de couleur brune ou orangée, et qui se tuméfient 14 considérablement, quand, avec le printemps, vient le moment de la re- production {1). Les rayons sont fixés, comme une étoile, à la surface interne de la partie supérieure du test et chacun d'eux est terminé par un canal cylindrique qui aboutit aux orifices des plaques géaitales; ce canal, suivant les individus, sert à transmettre au dehors, ou les œufs, ou la liqueur fécondante. Les observations de M. Derbëès (2) tendent à démontrer que la fécondation ne s'opère que lorsque les œufs, tra- versant le canal oviducal, ont été émis au dehors. Etudiant avec soin le rôle que les spermatozoïdes jouent dans la fécondation, il a vu ces animalcules microscopiques s’agiter autour de l'œuf, s'en rapprocher et s'y réunir; puis il a suivi les différentes modifications qui s’opéraient dans l'œuf fécondé par ce contact, et il a constaté que de la douzième à la vingt-quatrième heure , suivant les circonstances et les individus, l'éclosion avait lieu, et que l'embryon, après s'être agité dans son en: veloppe, la déchirait et s'en délivrait à l’aide de ses cils déjà très- apparents. Au sortir de l'œuf, la larve de lechinus lividus subit plusieurs transformations, métamorphoses curieuses dont M. Dufossé a étudié la succession. Suivant ce naturaliste , la larve se présente d’abord? sous l'aspect d'un petit corps arrondi sur toutes les faces, à l'exception d’une seule qui est légèrement concave, et au milieu de laquelle’est située l’ébauche de l'ouverture buccale. Les appendices filiformes qu'on distinguait à peine au travers de l'enveloppe de l'œuf, sont beaucoup plus apparents ; à l'aide de ces appendices, la larve roule sur elle-même et se meut avec une agilité que l'oursin ne retroüvera (1) C’est surtout à cette époque de l'année, lorsque les ovaires gonflés occupent une grande partie de l'intérieur du test, que les habitants de la Provence recherchent, comme aliment, l’échinus lividus qui se vend en si grande abondance sur les marchés de Marseille et de Toulon. (2) Derbès, observalions sur le mécanisme et les phénomènes {qui accom- pagnent la formation de l'embryon chez l'oursin comestible. — Annales des sciences nat., 3° série, tome vit, août 1847. 15 dans aucune phase de son existence. Un peu plus tard, la forme de l'animal se modifie ; la partie supérieure du corps, celle où se trouve l'anus, s’allonge, et la larve prend un aspect pyriforme ; insensible- ment ses mouvements deviennent plus lents, jusqu’à ce qu'un chan- gement, plus remarquable encore , s'opère en elle; aux environs du dix-huitième jour, elle perd toute faculté locomotive, et à l’aide d’un pédicule assez long et qui se développe très-rapidement, elle demeure attachée aux corps submergés sur lesquels elle s’est arrêtée. Ainsi fixées à une tige mobile qui flotte au gré des eaux, les Jarves de l’echinus lividus sont, à cet âge, tellement distinctes par leur orga- pisation de l'oursin adulte, qu'on pourrait les prendre pour des z00- phytes d'une espèce particulière (1). Telle est l'organisation interne et externe des cidarides. M. Agassiz a cru devoir répartir en quatre groupes les genres qui constituent cette nombreuse famille. Les cidarides, proprement dits, facilement reconnaissables à leur test épais, à leurs gros tubercules et à l’étroitesse de leurs aires am- bulacraires, forment le premier groupe (2). Le second groupe se compose des salénies que distinguent l'étendue et la structure particulière des plaques apiciales (3). Puis viennent les échinides proprement dits, dont le test est mince, (4) Dans cet état, les larves des oursins ne correspondraient-elles pas à ces organes que MM. Muiler et Valentin ont appelés pédicellaires ? En 1842, M. Agassiz, dans une note insérée à la fin du chapitre que M. Valentin con- sacre à l'examen des pédicellaires, émet l’idée que ces organes sont peut- être des embryons d’oursin qui, après leur éclosion, se sont fixés sur le test de leur mère. Depuis, cependant, dans les considérations zoologiques qui précèdent son catalogue, M. Agassiz a semblé renoncer à cette idée. (2) Le groupe des cidarides renferme six genres : cidaris, Lam; goniocidaris, Desor; hemicidaris, Agass.; acrocidaris, Agass.; acropelis, Agass.; palæocidaris, Agass. (3) Le groupe des salénies renferme cinq genres : salenia, Gray.; peltastes, Agass.; goniophorus, Agass. ; acrosalenia, Agass.; goniopygus, Agass. 16 et les tubercules ‘aussi serrés sur les aires ambulacraires que sur les aires interambulacraires (1). Et enfin, les échinomètres que leur forme oblongue éloigne seule: du groupe des echinides (2). CLYPÉASTROÏDES. La seconde famille est celle des clypéastroïdes. Chez les individus qui constituent cette famille, la forme générale du corps, loin d’être sphérique et régulière, présente de très-grandes modifications. Certaines espèces sont ovoïdes , renflées, parfois plus hautes que larges; d’autres sont déprimées et très-aplaties. Quelques- unes se font remarquer par des entailles, des lunules, des vacuoles et des digitations très-variées. Le test est ordinairement très-épais et composé, comme chez tous les échinides, de plaques polygonales qui s’articulent entre elles d’une manière plus ou moins apparente, et forment dix aires, dont cinq ambulacraires et cinq interambulacraires. Aux approches de l’ouver- ture buccale, on ne compte ordinairement que dix plaques au lieu de vingt ; quelquefois même, ce nombre est réduit à cinq. Ces plaques, au lieu d'être carrées , sont cunéiformes , et leur disposition autour de la bouche affecte celle d’une rosette. Les plaques sont recouvertes sur toute leur surface de petits tuber- cules, d'apparence très-homogène , irrégulièrement disséminés, ordi- (1) Le groupes des échinides renferme vingt-trois genres : astropyga, Gray; diadema, Gray; hemidiadema, Agass. ; cyphosoma, Agass. ; echinoci- daris, Desm. ; echinopsis, Agass. ; arbacia, Gray; eucosmus, Agass.; cœlo- pleurus, Agass. ; codiopsis, Agass.; mespilia, Desor; microcyphus, Agass. ; salmacis, Agass. ; temnopleurus, Agass. ; glypticus, Agass. ; polycyphus, Agass.; amblypneules, Agass.; boletia, Desor; tripneusles, Agass.; holopneustes, Agass.; echinus, Linn ; pedina, Agass.; heliocidaris, Desm. (2) Le groupe des échinomètres renferme trois genres : echinometra, Klein ; acrocladia, Agëss ; podophora, Agass. 17 nairement crénelés et perforés, et servant de support à des piquanté très-petits, filiformes, qui paraissent lisses, mais qui, en réalité, sont sillonnés de plis longitudinaux. La cavité intérieure, quelquefois simple, est le plus souvent divisée en compartiments de forme et d'étendue très-variables, par des piliers calcaires, solides, irrégulièrement disposés et qui, tantôt se rapprochent de la bouche, et tantôt sont confinés vers la périphérie interne du test. L'ouverture buccale des clypéastroïdes est en outre armée , à l’in- térieur, de cinq auricules ou supports calcaires, fixes, qui, moins dé- veloppés que dans les cidarides, servent également à faciliter le jeu des machoires. L'appareil génital est situé à la partie supérieure du test dont il oc- cupe le sommet ; il se compose de cinq plaques génitales entre les- quelles sont insérées les cinq petites plaques ocellaires. Ces plaques, dont la grandeur éprouve certaines variations , suivant les genres, forment, par leur réunion, une rosette dont le centre est occupé parun bouton d'apparence spongieuse qui porte le nom de corps madrépori- forme, et qui, lorsqu'on l’examine à la loupe, paraît recouvert d’une quantité de petits pores semblables aux cellules de certains coraux microscopiques. Les pores génitaux, tantôt au nombre de quatre, tantôt au nombre de cinq, s'ouvrent à l'extrémité des rayons de la rosette apiciale, ét quelquefois dans le sinus intermédiaire. Quant aux trous ocellaires, constamment au nombre de cinq, ils sont inva- riablement placés au sommet des ambulacres et sont destinés, comme chez les cidarides, à recevoir les organes de la vision. Les zônes porifèrés constituent chez les clypéastroïdes des aires ambulacraires bornées ; c’est-à-dire que les séries dé pores , au lieu de descendre régulièrement du sommet à la bouche, affectent à la face supérieure la forme d'une rosace composée de cinq rayons plus ou moins étendus, et s’y dessinent aussi gracieux que les pétales d’une fleur. Ces aires ambulacraires, qui ont reçu de M. Agassiz le nom dé pétales ambulacraires, sont formées par une double rangée de pores 2 18 unis entre eux par un large sillon qu'on pourrait prendre au premier abord pour une suture, mais qui n’est que superficiel. Chez les elypéas- troïdes, les plaques porifères n'existent qu'à la partie supérieure. Au- delà des pétales ambulacraires, les pores disparaissent ou du moins nes’ouvrent plus à travers des plaques spéciales. Dans certains genres, les pétales ambulacraires correspondent à des sillons simples ou rami- fiés qui, sur la partie inféricure du test, s'étendent de la bouche à la périphérie. En les examinant à la loupe, on reconnaît que ces sillons sont criblés d’une infinité de petits pores, qui livrent passage à de très-petits sucoirs ou tentacules d’une structure toute particulière (1). Dans la classification des échinides, on ne saurait attacher une trop grande importance à la disposition des ambulacres. Les pores ambu- lacraires correspondent à des organes essentiels; aussi est-il certain que les modifications qu’ils éprouvent à la sur'ace du test se repro- duisent dans l’organisation entière (2). Dans tousles clypéastroïdes, la bouche est centrale et son pourtour subcireulaire où subpentagonal ; elle est armée d'un appareil mastica- toire, mais le système dentaire est beaucoup plus simple que celui dont nous avons constaté l'existence chez les cidarides, La plupart des parties accessoires manquent et les cinq machoires ne se composent que de dix pièces calcaires soudées deux à deux, et à la partie supé-, rieure desquelles sont fixées horizontalement ou verticalement les cinq dents. La présence de cet appareil masticatoire qui existe, sauf quelques (4) Agassiz, monographie des scutelles, p. 10. (2) 1 résulte des observations que M. Agassiz a faites sur quelques espèces du groupe des scutelles que dans ces animaux, dont les ambulacres sont pétaloïdes, les organes branchiaux ne s’étendent que jusqu’à l'extrémité des pétales ambulacraires, et qu’au-delà les filets spongieux et réticulés que ce savant envisage comme les branchies, ne se retrouvent plus (Desor, monog. des galérites, p. 2 184). 19 légères modifications, dans les différents genres de clypéastroïdes, ‘est un des caractères essentiels qui distinguent cette famille des cassidu- lides. L'intestin des clypéastroïdes a été l’objet de plusieurs observations. On a consiaté qu'au sortir de l'appareil masticatoire, il allait s’atta- cher d'abord à la rosette apiciale interne, qu'il décrivait ensuite plu- sieurs circuits, passait deux fois sur le côté droit, et une fois seulement sur le côté gauche, et aboutissait enfin à l’orifice anal. On a constaté également que l'intestin, qui ordinairement se développe dans la même cavité que l'appareil masticatoire occupait dans certains genres une cavité distincte et séparée. L'anus est situé constamment à la région postérieure ; plus ou moins rapproché de la bouche, il occupe une position, ou marginale, ou infrà-marginale. Les clypéastroïdes vivent actuellement presque tous dans les mers équatoriales. On ignore leurs mœurs, leurs habitudes. Leur bouche armée de dents les rapproche des cidarides, et fait présumer que, comme eux, ils se nourrissent de fucus (1). CASSIDULIDES, La troisième famille est celle des cassidulides. Voisine des clypéas- troïdes dont elle a été récemment démembrée, elle s’en distingue par plusieurs caractères que nous allons rapidement passer en revue. . (1) La famille des clypéastroïdes ne se subdivise en «ucun groupe, elle comprend seize genres : clypeaster;, Lam.; laganum, Klein; echinara- chnius, Van Phels ; arachnoïdes, Klein; scutella, Lam; dendraster, Agass.; lobophora, Agass.; encope, Agass.; rotula, Klein; mellita, Klein; runa, Agass.; moulinsia, Agass.; sculellina, Agass.; echinocyamus, Van Phels; fibularia, Lam. ; lenita, Desor. 20 La forme du test est très-variable; le plus souvent elliptique et al- longée, elle prend cependant encore un aspect circulaire. Le test, plus ou moins épais, est recouvert, comme chez les clypéas- troïdes , de tubercules qui se divisent en tubercules principaux et en tubercules milliaires; l'extrême petitesse de ces derniers ne permet pas de les distinguer sans le secours de la loupe. Les tubereuies prin- cipaux sont tantôt rangés en séries verticales, tantôt disséminés au hasard; ils sont toujours plus gros et plus abondants à la circonférence et à la face inférieure. A ces tubercules s’articulent des piquants très- petits et filiformes. La cavité intérieure est simple et ne présente aucune trace de cloi- sons ou de piliers calcaires. Les plaques génitales et les plaques ocellaires , réunies en anneau autour du corps madréporiforme, présentent une disposition analogue à celle des clypéastroïdes. Les pores génitaux sont au nombre de quatre et quelquefois de cinq. Les ambulacres, tantôt sont pétaloïdes, comme ceux de la famille précédente ; tantôt, au contraire, ils sont formés par une double rangée de pores qui, droite et verticale, descend du sommet et converge à la bouche. Cette disposition des pores a fait diviser la famille des cassidulides en deux groupes. Les échinonéïdes dont les ambulacres sont droits (4) et les nucléo- lides dont les ambulacres sont pétaloïdes (2). (1) Le groupe des échinonéides comprend dix genres : echinoneus, Van Phels; pygaster, Agass. ; holectypus, Desor ; discoïdea, Gray ; galerites, Lam. ; pyrina, Desm. ; globalor, Agass. ; caralomus, Agass. ; nucleopygus, Agass. ; hyboclypus, Agass. (1) Le groupe des nucléolides comprend douze genres : mucleolites, Lam ; clypeus, Klein; cassidulus, Lam; catopygus, Agass.; pygaulus, Agass., archiacia, Agass.; pygorinchus, Agass.; pygurus, Agass.; echinolampas; Gray ; amblypigus, Agass. ; conoclypeus, Agass.; aslerostoma, AÂgass. 7 21 — L'ouverture buccale, toujours située à la face inférieure, est subcen- trale et le plus souvent portée un peu en avant. Sa forme est oblongue, ronde ou pentagonale. Dans quelques genres, les bords de l'ouverture buccale sont garnis d'un bourrelet épais, dù à un plissement du test. La bouche ne présente aucune trace d'appareil masticatoire. L'anus est ordinairement de grande taille; très-variable dans sa position qui, tantôt se rapproche de l'appareil génital , et tantôt de Ja bouche, il est situé à fleur du test, ou dans une dépression profonde. SPATANGOÏDES. La quatrième famille est celle des spatangoïdes. La forme symétrique et circulaire des cidarides que nous avons vu s'altérer insensiblement dans les deux familles précédentes ne se re- trouve plus chez les spatangoïdes, que leur corps elliptique, allongé, constamment bilatéral , éloigne du type des radiaires et place, sous le rapport du développement de leur organisation, à la tête des échi- nides. Le test des spatangoïdes est très-mince ; il est recouvert de tuber- cules crénelés et perforés, très-variables dans leur grosseur et leur disposition et qui supportent des piquants de longueur inégale. Les plaques génitales et les plaques ocellaires , toujours placées au sommet, sont encore au nombre de dix; ii arrive, dans quelques genres, que les plaques ocellaires, au lieu de s’articuler entre les angles des plaques génitales , sont placées sur la même ligne ; dans ce cas, l'appareil génital prend une forme allongée qui détermine l'écartement des aires ambulacraires. Les pores génitaux sont au nombre de quatre et se trouvent plus ou moins éloignés les uns des autres, Les spantagoïdes sont pourvus de cinq ambulacres; cependant, ik arrive souvent que l'ambulacre impair, quipst antérieur, est moins apparent que les autres; il est ordinairement situé dans une dé- 22 pression du test et se fait remarquer par son organisation simple ct par le petit nombre de pores qui le circonscrivent. — La disposition qu'affectent les ambulacres, chez les spatangoïdes, est très-variable ; tantôt ils convergent tous à un sommet unique, tantôt ils sont disjoints et il existe alors deux sommets très-éloignés, l’un en avant, l’autre en arrière ; tantôt ils sont droits, et tantôt pétaloïdes ; tantôt ils rayonnerit à fleur du test, ou sont placés dans des dépressions plus ou moins pre- fondes. Beaucoup de spatangoïdes présentent, à leur surface, des cordons flexueux dont la disposition varie suivant les genres. Ces zônes que l’on désigne sous le non de fascioles, ne sont apparentes que lorsque le test est dépouillé de ses piquants ; tantôt elles entourent les pétales ambulacraires, tantôt elles n’en circonscrivent qu'un seul; quelquefois, elles s'étendent sur les flancs ou aux approches de l'ouverture anale. Au premier aspect, les fascioles paraissent lisses, mais MM. Desor et Kroh, qui les ont étudiées avec un soin tout particulier, ent. reconnu qu’elles étaient couvertes de très-petits tubercules, sur lesquels s'arti- culaient de véritables pédicellaires, ces mêmes organes que nous avons vus irrégulièrement répartis sur toutes la surface du test, chez l’échi- nus lividus. La présence des pédicellaires donne à ces fascioles une grande importance; car, quelles que soient les fonctions que les pédi. cellaires soient destinés à remplir, tout concourt à démontrer qu'ils jouent un rôle important dans l’organisation des échinides. L'absence ou la présence des fascioles a fait diviser les spatangoïdes en deux groupes (1). = (*) Le premier groupe comprend quatorze genres : spalangus, Klein; macropneusles, Agass ; eupalagus, Agass. ; gualtieria, Besor ; lovenia, Desor ; amphidetus, Agass.; breynia, Desor.; brissus, Klein ; brissopsis, Agass. ; hemiaster, Desor; agassizsia, Val.; schizasler, Agass.; micraster, Agass. ; toxaster, Agass. Le second groupe comprend quatre genres : holaster, Agass. ; ananchiles, Lam; hemipneusles, Agass.; dysasler, Agass. 23 La bouche s'ouvre constamment à la partie inférieuré du test, et très-près du bord antérieur. Chez presque tous les spatangoïdes elle est transversale et bilabiée; chez les dysaster seuls, elle affecte une forme pentagonale. La bouche ne présente aucune trace d'appareil dentaire. L'anus est opposé à la bouche, il est constamment situé à la partie postérieure , et la place qu'il occupe est marginale ou sub- marginale. Bien que quelques espèces de spatangoïdes vivent, sur nos côtes, en assez grande abondance, leurs mœurs ne sont qu'imparfaitement connues. On sait cependant qu'ils vivent constamment enfoncés dans le sible, et qu'ils se nourrissent , ainsi que l’a constaté M. Desor, non plus de fucus comme les cidarides, mais de matières animales, de dé- bris de polypiers, de mollusques et même d’échinodermes , retrouvés méêlés à du sable fin dans leur intestin, dont les tégaments sont très- délicats. Tel est le résumé des principaux caractères zoologiques qui distin- guent chacune des familles des échinides. Bien qu'il existe entre elies d'assez notables différences, il est cependant facile de saisir le lien in- ‘time qui les unit, il est facile de suivre les gradations insensibles par lesquelles les différents types se rapprochent les uns des autres, et forment, de cette réunion de genres et d'espèces, un ordre très-naturel. Assurément, bien des points dans l’organisation de ces êtres curieux, et dans les relations qui tendent à les confondre où à leséloigner, restent à éclairer; bien des espèces vivantes, bien des espèces fossiles sont en- core inconnues; cependant, l'étude des échinides a fait, dans ces der- niers temps surtout, grâce aux travaux de MM. Agassiz et Desor, un immense progrès. Dans le catalogue publié par ces deux naturalistes, plus de mille espèces sont nommées et réparties dans ure centaine de geures dont beaucoup sont nouveaux. 24 Cette quantité de coupes génériques introduite dans l'ordre des échinides paraît, au premier abord, exagérée, et l’on serait porté à croire qu’elle doit apporter une confusion, une complication toujours regreltable dans l'étude de ces animaux que Linnée avait compris dans un seul genre. Après un examen plus attentif, on s'aperçoit bientôt que les genres de M. Agassiz reposent sur des caractères es- sentiellement naturels et qui, bien que peu apparents, se reproduisent chez un plus ou moins grand nombre d'espèces avec une constance remarquable, et l’on ne tarde pas à reconnaître que ces divisions mul- tipliées, loin d'être un élément d’obscurité, rendent plus facile la dis- tinction d'espèces devenues très-nombreuses et qui présentent entre elles des analogies quelquefois très-grandes. Dans nos études sur les échinides du département de l'Yonne, nous prendrons pour base de notre classification le travail de MM. Agassiz et Desor, et si nous nous voyons forcé d'y ajouier quelques coupes génériques, nous ne le ferons qu’avec une extrême réserve et dirigés toujours par celte idée, qu'erreur pour erreur, il vaut mieux placer, à tort, une espèce dans un genre ancien, que de créer, sans motif valable, un genre nouveau. Quant aux espèces nouvelles, nous ne nous déciderons à les enre- gistrer définitivement, qu'après un examen long et réfléchi. Nous ne perdrons jamais de vue combien sont nombreuses les causes d'erreur, combien sont profondes les dissemblances, les modifications que peuvent imprimer à une même espèce les variétés d'âge et de localité, et les accidents de la fossilisation. \ Le terrain jurassique et le terrain crétacé présentent, dans le dépar- tement de l'Yonne , non-seulement tous leurs étages . mais la plupart de leurs subdivisions secondaires; dans chacune de ces couches, les échinides ont laissé des espèces plus ou moins nombreuses. Dans les études que notre intention est de publier successivement, non-seule- ment nous décrirons zoologiquement toutes ces espèces, mais nous les envisagerons sous le point de vue de la géologie. Nous examinerons la nature , les caractères de chacune des couches qui les renferment, 25 et à la fin de ce travail, résumant l’ensemble des faits, nous recher- cherons les conséquences géologiques et paléontologiques qu'on peut déduire de l’apparition et de l’extinction des différentes espèces d’é- chinides, En terminant cet exposé du plan que nous voulons suivre, nous croyons devoir faire un appel à l’obligeance de ceux qui s'occupent de recherches géologiques, et les prier de vouloir bien nous confier les espèces d'échinides qui se trouvent en leur possession. Bien que depuis plusieurs années, dans le but de réaliser le projet que nous entrepre- nons aujourd'hui, nous ayons réuni des matériaux considérables, plu- sieurs espèces, sans doute, nous ont échappé, et les personnes qui voudraient bien nous les communiquer, concourraient ainsi à rendre notre travail plus complet et plus utile. F ra Li 4 ae Meg “san pr es min hs tante me aan ee € ès 7e rene Ron no nt Là . 2/4 Te ne AE RE a AS Nr "3 à Me “Met ? #. à à hd PR AE A ETATS MRC. 44 FA fi 0 ‘ 714 (ES Hs : D ONE: en: RO NVRE 1 PUR Que NEA RTE Non pr ELLE RS AVAL PE PATATE (#54 LE pa LTÉE: rep Wwris 4 yes 12 4 qe" dg Au CPLE CMP QE EEE | at #4) napoutes HUE ua à Lre tai ti NES ABLION L qui MES MENT p'TONE TR. MON RAS CRU MT ER rex nb xls rés FAQs EE Pete pue AUNS be. Pate du, Cf de us LL) dpt ps otre DER EPP se 1 11 rex 1e | LE ttes + SE SAT dt 4 ie La AE M Un, ét: ro th pal RON MN SE TARTS Moss { À hs ñ > hr" ? pe otre M QE Pt Qi PME ET , SRE PAIE He MT Rob : a ] à A « at AS hab El vadie TL A MÉS NUM AR ER Hans 14 Heat 28 NUE ! SAR EUX he Te FRA G vite + pig | : À ours foetus Les os pe pur | éd : pate: D ts et | 7 > Fe ÿ sainte Tauiauyé îles sait re danois Dee RS dote: {» PREMIÈRE PARTIE. TERRAIN JURASSIQUE. 2e ET: CE on 6, $ . ÉTAGE LIASIQUE. L’étage le plus ancien de la formation jurassique est le lias. Quel- ques géoloques en ont fait, pendant longtemps, un groupe indépendant de la formation jurassique ; mais on est maintenant à peu près d’ac- cord pour l'y réunir. L’étage liasique, dont la puissance dans l'Yonne est d'environ cent cinquante mètres (1), se développe au nord du dé- partement et vient à Avallon même s'appuyer sur le massif granitique ; il se compose de couches distinctes que je vais rapidement passer en revue. INFRA-LrAS. — L’infra-lias sert de base à l'étage liasique ; il n’atteint, dans le département de l'Yonne, qu'une épaisseur médiocre, évaluée (1) Bull. de la Soc. géol. de France. 2e série. t, 1, p. 670, séance extra. à Avallon, 90 par M. Moreau à cinq mètres. Cependant, malgré son peu de puissance, cette couche apparaît sur plusieurs points, aux environs d'Avallon et de Pont-Aubert ; elle se compose ordinairement de calcaires marneux, gris, blanchâtres, s’exfoliant facilement et contenant souvent un grand nombre de fossiles parmi lesquels abondent les limes , les plicatules, les modioles, les térébratules, et surtout les moules intérieurs de sine- muria. Ces calcaires acquièrent parfois une certaine dureté , et for- ment alors des lumachelles pétries de fossiles. Lorsque dans certaines localités, les couches de l’infra-lias se sont trouvées en contact avec le terrain granitique , elles ont été plus ou moins profondément modi- fiées par l'élément igné. CALCAIRES À GRYPHÆA ARCUATA.—Sansêtre plus puissants que l’infra- lias, les calcaires à gryphæa arcuata, couvrent, dans le département de l'Yonne, une étendue de terrain plus considérable, et forment une large bande qui apparaît sur tous les bords du massif granitique. Cette couche est facilement reconnaissable à sa nature minéralogique et à ses caractères paléontologiques ; c’est un calcaire dur, grossier , à cas. sure inégale et terreuse ; sa couleur est grise, jaunâtre, et quelquefois bleue. Les bancs calcaires présentent une épaisseur variable et sont le plus souvent séparés par une couche de marne jaunâtre ou bleue. Les corps organisés y sont très-nombreux ; les ammonites , les nau- tiles, les bélemnites, les pholadomyes , les pleurotomaires, les spi- rifères, les térébratules y ont surtout multiplié leurs espèces et leurs individus ; mais le fossile le plus abondant est la gryphæa arcuata (ostrea arcuata, d'Orbig.). Cette espèce est essentiellement caractéris- tique de la couche qui nous occupe; aux environs d'Avallon, elle s’est développée avec une profusion tellement remarquable que la roche en est quelquefois entièrement composée. Les calcaires à gryphæa arcuata, comme les couches de l'infrä-lias, ont été souvent exposés à l’action des terrains ignés; sous cette in- fluence , le calcaire s’est imprégné de siiice, de barytine, ete. ; les coquilles ont perdu leur test et n’ont laissé que des empreintes ex- | 54 ternes et internes très-neltes, ou tapissées de petits cristaux de quartz. MARNES A BÉLEMNITES. — Les marnes à bélemnites constituent, au-dessus des calcaires à gryphæa arcuata, une petite couche mar- neuse et marno-calcaire, ou les bélemnites se trouvent en très-grande quantité. Les marnes et les bancs calcaires subordonnés sont de cou- leur grisâtre ; cette couche a peu d'épaisseur, et souvent, aux environs d'Avallon, elle disparaît sous les marnes supérieures. A Semur, j'ai visité cette même couche ; sa puissance est plus considérable et les corps organisés plus variés; j'y ai recueilli une petite espèce de dia- dème qui, probablement, est nouvelle et que je n’ai point retrouvée dans notre département. MaRNES SANS FOSSILES. — Les êtres organisés, si nombreux, dans les dépôts précédents, n’ont laissé aucun débris dans la puissante assise qui vient au-dessus. Celte assise, essentiellement marneuse, forme un horizon qu'il est toujours facile de reconnaître. Ce sont ces marnes sans fossiles qui s'étendent à la base de la colline sur laquelle est bâti le village de Vassy. M. Moreau évalue leur puis- sance à cinquante mètres. CALCAIRES À GRYPHÆA CYMBIUM. — Plusieurs auteurs, au nombre desquels se rangent MM. Elie de Beaumont {1), Dufresnoy (2), Roset (3), Leymerie (4), séparent les calcaires à gryphæa cymbium de l'étage liasique et les placent dans l’oolite inférieure ; d'autres géolo- gues les laissent, au contraire, dans les lias, et parmi ces derniers se trouve M. d'Orbigny, qui a pu étudier l'étage liasique dans un (1) Carte géologique de France, par M. Elie de Beaumont et Dufresnoy. (2) Id. (3) Mém. sur les montagnes qui séparent la Saône du Jura. — Mém. de la Société géologique de France, {re série, tome 1v, page 123. (4) Bull. de la Société géologique de France, 2e série, tome 11, page 370, réunion extraordinaire à Avallon. Le 4 ep . elliptiques, et tellement rapprochées dans le sens de la hauteur, qu'elles paraissent se confondre, et ne sont, à leur point de jonction, séparées par aucune granule. Entre les rangées de tubercules, les gra- nules sont très-abondantes , inégales et irrégulièrement disséminées ; les plus grosses, cependant, se trouvent vers le pourtour des zones lisses. C4 Dans la même couche que celle ou a été recueillille cidaris moral- dina, M. Moreau a découvert une très-belle baguette qui, par sa forme et sa taille, semble se rapporter à la même espèce. Aussi, jusqu’à ce que de nouvelles observations viennent démontrer le contraire, je crois devoir l'y réunir. Cette baguette est allongée, cylindrique. Malgré la longueur de l'échantillon que j'ai sous les yeux, elle ne dimi- nue que très-insensiblement de volume à son extrémité ; elle est cou- verte, sur toute sa surface, de petits mammelons allongés, inégaux et disposés au hasard. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES.—Le cidaris moraldina, par la disposition de ses tubercules, se rapproche du cidaris maxima, goldf., mais il s’en éloigne par plusieurs caractères. Les zones lisses qui entourent les tubercules, bien que rapprochées dans le cidaris maxima , ne se con- fondent jamais, comme cela a lieu dans notre espèce ; ces mêmes zones sont superficielles dans le cidaris maxima , tandis que dans le cidaris moraldina elles sont renflées et saillantes. La baguette que je rapporte au cidaris moraldina , offre quelque ressemblance avec le cidaris liasina, Marc., espèce établie sur des baguettes recueillies par M. Marcou, dans le lias moyen de Salins, et qui n’est connue que par une description de quelques mots. Cepen- dant, les deux espèces m'ont paru bien distinctes; les piquants du cidaris liasina sont couverts d’épines fortes et uniformes , tandis que ceux du cidaris moraldina sont garnis de petits mammelons inégaux et allongés. LocarzrÉés. — Le cidaris moraldina , test et baguette, a été recueilli (æ ,S 3 très-grand nombre de localités (1). Je me range entièrement à son avis, et déjà, en 1843, lors de la réunion de la Société géologique à Avallon, j'ai eu l’occasion de soutenir cette opinion , concurremment avec M. Moreau (2). Ces couches se composent de bancs calcaires grossièrement dis- posés, quelquefois légèrement ferrugineux. La couleur est grise ou jaunâtre, et la texture volitique. Ces calcaires alternent le plus sou- vent avec de petites couches d’une argile calcarifère de couleur variable. Les céphalopodes y ahondent encore ; indépendamment de la gryphæa cymbium (ostreacymbium , d'Orbig.) qui se rencontre pres- que partout, on y trouve aussi des limes, des peignes, des térébratules, des spiriferes , etc. Plusieurs espèces , l’ammonites margarittatus, le belemnites bruguierianus, qui déjà s'étaient montrées dans les marnes à bélemnites, se retrouvent encore dans les calcaires à gryphæa cymbium. Lras SUPÉRIEUR. — Les calcaires à gryphæa cymbium sont sur- montés par une masse argileuse au milieu de laquelle se développent les couches bitumeuses servant à la confection du ciment de Vassy. Les bancs exploités sont des calcaires très-argileux dont la couleur est bleuâtre ; ces bancs, dont l'épaisseur moyenne est de deux décimètres, sont séparés par trois ou quatre mètres d'argile schisteuse. Les cal- (1) Paléontologie française. Terrains jurassiques. (2) Ce n’est point ici la place de rappeler les raisons qui viennent à l'appui; je me bornerai à dire que dansle département de l'Yonne, l'étage liasique forme, depuis l’infra-lias jusqu’au calcaire à entroques, un ensemble de couches, tantôt calcaires, tantôt marneuses, qu’il me semble bien difficile de séparer. Assurément, ces différentes couches ont dà subir, pendant leur dépôt, plu- sieurs modifications; mais par leur stratification toujours concordante, par leur composition minéralogique, consistant en alternances de marnes et de calcaires, et surtout par les caractères tirés de la paléontologie à laquelle j'attache une très-grande importance, toutes ces couches se lient intimement entre elles et doivent constituer une seule et même formation, dont les couches à gryphæa cymbium occuperaient une partie de la région moyenne. Ls 19 5 sé caires et les argiles sont traversés çà et là par de beaux filons de chaux carbonatée, blanche, cristallisée, accompagnée souvent de pyrites de fer qui, tantôt recouvrent les cristaux et tantôt sont enclavées par eux. On y rencontre une assez grande quantité de fossiles parmi lesquels dominent presqu’exclusivement les ammonites et les bélem- nites, presque toujours revêtus d’une couche mince de sulfure de fer qui leur donne un aspect métallique. On y trouve aussi des débris de végétaux réduits à l’état de lignite, et dont la cassure terreuse ou schisteuse n'offre plus aucune trace d'organisation. Ces couches bitu- mineuses sont surmontées par des calcaires et des marnes qui s'y lient intimement et sont caractérisés par une faune nombreuse et variée. Cet ensemble de couches termine l'étage liasique et prend le nom de lias supérieur; il est très-développé aux environs d’Avallon, et atteint, dans certaines localités, plus de cinquante mètres de puissance. C’est lui qui constitue la butte de Vassy, et entre Pont-Aubert et Vézelay, la montagne de la Mangeoire, près du sommet de laquelle il est recouvert par le calcaire à entroques. Echinides de l'étage Liasique. CIDAR!IS MORALDINA. Cott. Planche 1, fig. 1-3. Testà maximä, subglobosa ? tuberculis profundé crenulatis. Orbibus verrucarum lævibus, tumidis, ellipticis, confluentibus. Aculeo cylin- drico , elongato , ornato verrucis parvis, oblongis, passim dispositis. Dimensions. — Hauteur....? Diamètre... ? Je ne possède de cette espèce que l'empreinte d’un fragment ; mais cette empreinte suffit pour caractériser un cidaris distinct de ceux qui ont été décrits jusqu'ici. La taille du cidaris moraldina est grande. Les tubercules qui le recouvrent sont renflés et profondément crénelés : les zones lisses qui entourent les tubercules sont grandes, = h JD dans les couches à gryphæa cymbium de Vassy, près Avallon. Il y est très-rare. EXPLICATION DES FIGURES. Planche 1, fig. 4, empreinte du test du cidaris moraldina , de ma collection. | Fig. 2, baguette rapportée au cidaris moraldina, de la collection de M. Moreau. Fig. 3, la même, fragment grossi. DiaDEMA SERIALE. Agass. PI. 1, fig. 4-8. SYN. — Diadema seriale Agass. — Leymerie, Mém. de la Société géologique de France, t. 11, p. 350, pl. 24, fig. 1, 1839. ——— — Agassiz et Desor, Calalogue raisonné des échinides Annales des sciences, 32 série , t. VI, p. 548. — 1848. Testà hemisphæricä, supernè subglobosa, infernè planä. Tubereulis principalibus distantibus , in areis «mbulacrariis biseriatim , in areis interambulacrariis supernè biseriatim, infernè quadriserialim dispo- sitis. Tuberculis secondariis inæqualibus, passim sparsis. Poris latis, oblongis. Ore parvo. Dimensions. — Hauteur, 21 millimètres ; diamètre, 43 millimètres Cette espèce est hémisphérique, plane en-dessous , légèrement ren- flée en-dessus ; elle affecte, comme tous les diadèmes , une forme sub- pentagonale. Les tubercules principaux sont petits et à peu près de même grosseur sur les aires ambulacraires que sur les aires interam- bulacraires. Ils sont perforés, à basse lisse et éloignés les uns des autres. Sur les aires ambulacraires, on en compte deux rangées un peu plus grosses vers le pourtour qu'aux approches de l'appareil ovi- ducal ; sur les aires interambulacraires , il s'en trouve, à la face infé- rieure , quatre rangées ; mais les deux du milieu s'interrompent et s1ù disparaissent à la partie supérieure. Indépendamment de ces quatre rangées, l'échantillon que j'ai sous les yeux présente, sur deux de ces aires interambulacraires, une cinquième et une sixième rangée de tubercules, incomplète l'une et l'autre, et qui s'étendent de chaque côté des pores. Ce caractère, insuffisant pour établir une différence spécifique, doit être particulier à cet individu. Les tubercules princi- paux des deux rangées ambulacraires alternent entre eux, tandis que ceux des rangées interambulacraires semblent placés sur une ligne à peu près parallèle. Les tubercules secondaires sont nombreux, iné- gaux et disposés au hasard. Les pores ambulacraires, rangées deux à deux, sont grands, ovales, espacés et fortement accusés. La bouche est petite ; mal conservée dans l'échantillon qui sert à cette description, j'ai cru devoir la faire reproduire telle qu'elle a été figurée par M. Ludovie Michelin (1). L'appareil oviducal et l'anus sont inconnus. D'après M. Agassiz, les piquants de cette espèce sont petits, sans asperité et striés longitudinalement. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le diadema seriale se distingue de toutes les espèces décrites par la disposition de ses tubercules qui, sur les aires interambrulacraires, forment quatre rangées à la face infé- rieure, et deux sur la face supérieure. LocaziTÉ. — Cette espèce se rencontre dans les couches marno- calcaires de l'infra-lias ; elle est très-rare dans le département de l'Yonne. Je n’en connais qu'un seul exemplaire, recueilli près d'A- vallon, à Valloux, sur la route de Paris à Lyon, et qui m'a été com- muniqué par M. Deschamps, pharmacien à l'hospice de Charenton. Hisroms.—VMentionnée et figurée, pour la première fois, sous le nom de Diadema seriale, dans les mémoires de la Société géologique de (4) Mém. de la Société géologique de France, tome n, pl. 24, fig. 1. sy France, cette espèce a été inscrite sous le même nom, dans le cata. logue raisonné des échinides. EXPLICATION DES FIGURES. Planche 1, fig. 4, diadema seriale, vu de côté, de la collection de M. Deschamps. Fig. 5, le même, vu sur la face supérieure. Fig. 6, le même, vu sur la face inférieure. Fig. 7, détail des aires ambulacraires grossi. Fig. 8, détail des aires interambulacraires grossi. Considérations paléontologiques. L'étage liasique du département de l'Yonne ne nous a offert que deux espèces d’échinides : le diadema seriale et le cidaris moraldina, et encore ces deux espèces se sont elles montrées si rares que, malgré des recherches assidues, un seul exemplaire de chacune d'elles a pu y être recueilli; la première s’est rencontrée dans les couches de l’infra- lias, et la seconde dans les calcaires à gryphæa cymbium. Tous les autres groupes du lias n’en ont montré jusqu'ici aucune trace. Cette rareté des échinides étonne au premier abord, quand on songe à la puissance de l'étage liasique, quand on songe surtout à l'immense variété des êtres qui se sont succédés pendant cette longue période ; mais ce fait s'explique bientôt, lorsque l’on vient à considérer que c’est, en quelque sorte, au commencement de l’époque jurassique que les échinides ont apparu à la surface du globe. En effet, avant le dépôt des terrains jurassiques , les observations ont démontré que les échi- nides n'avaient offert que très peu d'espèces. Le catalogue de M. Agassiz, publié en 1845, fixe à six le nombre des espèces antéju- rassiques. Une seule à été rencontrée dans le muschelkalk et les cinq autres dansl e calcaire carbonifère. Ces six espèces appartiennent aux genres cidaris et palæocidaris. Dans l'étage liasique, les échinides se 08 montrent encore en très-petite quantité (1), et M. Agassiz mentionne seulement six espèces recueillies dans le premier étage des terrains jurassiques : Cidaris liasina, Marc. Hemicidaris buccalis, Agas. Diadema seriale, Agas. Piadema globulus;. Agas. Diadema minimum, Agas. Diadema microporum, Agas. À ces six espèces, il faudra joindre le cidaris moraldina et le nombre se trouvera élevé à sept. Ces sept espèces sont réparties en trois genres qui, tous, ainsi que le genre palæocidaris des terrains carbo- niférés, font partie de la famille des cidarides. Ainsi, les premiers our- ‘sins, les seuls qu'on voit longtemps représenter les échinides dans les mers du globe, se rapportent exclusivement à la famille des cidarides qui, comme nou$ l'avons vu dans les. notions préliminaires, occupe, dans cette classe d'êtres, le rang le plus inférieur. Il semble que la nature qui devait, dans le cours de la période jurassique , répandre, parmi ces êtres, lant de variétés de formes et de caractères, hésite à abandonner le type primitif et ne produit que de loin en loin des êtres qu’elle devait multiplier plus tard avec tant de profusion. (1) Les couches de l’infra-lias du Lyonnais, observées par M. Leymerie, font seule exception à cette règle. IE. ETAGE DE L'OOLITE INFÉRIEURE, * L'étage de l’oolite inférieure se développe au-dessus de la formation liasique; il acquiert, dans le département de l'Yonne, une puissance assez considérable et se divise en deux couches distinctes : le calcaire à entroques et l’oolite ferrugineuse. CaLcamRE À ENTRoQuEs. — Un calcaire dur, grossièrement oolitique, variant du blanc au gris, et auquel la présence du fer donne parfois une teinte jaunâtre, constitue cette première assise. Dans certaines localités, ce calcaire est pétri de fragments de pentacrinites ; leur cas- sure brillante et lamelleuse les fait facilement reconnaître dans la roche 4 40 qui les empâäte et leur abondance a fait donner à cette couche le nom de calcaire à entroques. Indépendamment de ces débris de crinoïdes on remarque souvent des valves de grandes huîtres étendues à la surface des bancs. Les autres fossiles y sont rares ; la partie inférieure en contact avec les marnes du lias en renferme seule quelques-uns à peine reconnaissables (1). A la partie supérieure ces calcairessont quel- quefois percés de trous nombreux, inégaux, très-rapprochés et dus probablement à des coquilles térébrantes. On rencontre assez fréquemment dans cette couche, empâtés au milieu de la roche, des rognons assez volumineux de fer 6xidé d’un brun rougeâtre. Près de la commune de Tharoiseau, dans une carrière de calcaire à entroques, la surface des bancs exploités et les fissures de la roche sont souvent recouvertes de concrétions calcaires, tantôt blanches et presque pulvérulentes, tantôt épaisses et solides comme des stalactites. M. de Bonnard avait déjà constaté l'existence, dans le calcaire à entroques, de ces deux variétés de chaux carbonatée assez fréquentes, du reste, dans les dépôts calcaires des terrains jurassiques de notre département. Le calcaire à entroques constitue, dans toute la Bourgogne, un horizon remarquable et qui, de loin, frappe les yeux. Compacte et ré- sistant, il forme autour du Jias une série de mamelons et de plateaux aux pentes abruptes et contraste brusquement avecles marnes liasiques sousjacentes qui, faciles à se laisser désagréger et entraîner par les eaux, s'étendent en pentes douces jusque dans les vallées.—M. Moreau a remarqué que les sources d’eau les plus considérables des environs d'Avallon se font jour au point de contact des marnes et du calcaire. (4) M. de Bonnard a découvert, dans le calcaire à entroques de Ia Bour- gogne, un oursin qu’il place dans le genre cassidule {nucleoliles?..….. ). — Voy. Notice géologique sur quelques parties de la Bourgogne, par M. de Bonnard, p. 61, 1825. Nous n'avons point retrouvé cette espèce qui, peut- être , n'a pas été recueillie dans le département de PYonne, car l'auteur n'indique pas la localité. 41 OoLITE FERRUGINEUSE. — Le calcaire à entroques est surmonté par une assise que sa nature minéralogique et les corps organisés qu'elle renferme doivent faire considérer comme représentant, dans nos con- trées, l’oolite inférieure proprement dite. Cette assise a très-peu d’é- paisseur, souvent même elle est entièrement recouverte par les marnes du calcaire blanc, jaunâtre, marneux (fuller's earth), qui lui est super- posé; aussi n’apparaît-elle dans notre département que sur un très- petit nombre de points, et M. de Bonnard, malgré le soin avec lequel il a étudié, dans la Bourgogne, les étages inférieurs du terrain jurassi- que, n’a point constaté sa présence. A Ja Tour-du-Pré, près Avallon, où cette couche a été observée pour la première fois par M. Moreau, elle se compose d’un calcaire oolitique , ferrugineux , disposé en bancs peu épaïs, et alternant avec de minces feuillets d'argile jaunâtre. — Les corps organisés que renferme cette couche sont nombreux. Les térébratules et les ammonites y dominent. La présence de l’ammonites Parkinsoni, de la térébratula Spinosa et du dysaster ringens ne laissent aucun doute sur la place géologique qu’elle doit occuper. — Cette même assise apparaît encore à quelque distance de Sermizelles, dans les tranchées de la route de Paris à Lyon ; mais, dans cet endroit, elle se compose d’un calcaire moins marneux, moins oolitique et plus compact. C'est encore la même couche qu’on rencontre sur la route de Vézelay à Avallon à mi-côte de la montagne de la Mangeoire. Echinides de l'étage de l'oolite inférieure. Cinaris CourTaupina, Cot. PL, %, ha. 1-7! Testà ignotä. Aculeo inflato, claviformi, granulis planis, rotundis, numerosis, per series dispositis longitudinaliter ornato ; collo brevi, facie articulari leviter crenulatä. Dimensions, — Hauteur ?... Largeur ?..., 42 Je ne possède de cette espèce que des baguettes. Elles sont clavi- formes, fortement renflées, pointues ou arrondies à l'extrémité et garnies sur toute leur surface de granules rondes, aplaties, très-rappro- chées, et disposées longitudinalement en séries régulières plus ou moins éloignées les unes des autres. Entre ces séries principales se trouvent souvent des granules plus petites, inégales et formant des lignes interrompues. Ces baguettes présentent de nombreuses variétés. Elles sont plus ou moins longues, plus ou moins renflées, plus ou moins arrondies à leur extrémité ; les granules qui les recouvrent, bien que toujours très-rapprochées, tantôt sont libres et tantôt forment des séries linéaires non interrompues. Du reste, ces différences n’ont rien qui doive surprendre, quand on considère combien, dans une même espèce de cidaris, les piquants varient de taille, de forme et d'ornements. Jusqu'ici on n’a recueilli aucun fragment de test auquel on put rapporter les piquants du cidaris courtaudina. RaPPORTS ET DIFFÉRENCES. —Ces piquants se rapprochent beaucoup de ceux que M. Agassiz a nommés cidaris cucumifera et qui ont été. rencontrés dans le coral-rag de la Suisse. J'ai hésité longtemps à les en séparer. Cependant un examen attentif m'a fait saisir quelques dis- semblances. Les granulations aplaties qui ornent la surface de ces deux espèces forment des séries longitudinales beaucoup plus rappro- chées dans le cidaris cucumifera que dans le cidaris courtaudina. On ne remarque jamais dans le premier ces petites granulations qui apparaissent sur les exemplaires bien conservés du cidaris courtaudina. Cette différence, bien que peu importante, est constante et par cela même elle m'a paru suffire pour établir deux espèces distinctes. LocaziTÉ. — Cette espèce caractérise les couches les plus inférieures du calcaire à entroques. — Elle est très-abondante aux environs de Semur (Côte-d'Or); on la rencontre beaucoup plus rarement dans notre département. 43 EXPLICATION DES FIGURES. Planche 2. fig. 1. Baguette du cidaris courtaudina de la collection de M. Moreau. fig. 2. Var. de ma collection. DIADEMA DEPRESSUM, AGAss. PI. 2 fig. 5-6. SYN.— Diadema depressum, Agass. — Agassiz et Desor, Calalogue raisonné des échinides, Annales des Sciences, 2° série, t. vi, p. 349, 1846. Testäà depressâ, subpentagonali. Tuberculis in areis ambulacrariis et interambulacrariis œqualibus et biseriatim dispositis. — Tuberculis secondariis nullis. Seriebus pororum plurimis in facie inferiore. Ore magno, decies inciso. Dimensions. — Hauteur 7 millimètres 1/2; diamètre 19 millimètres. Le diadema depressum affecte une forme très-déprimée et visible - ment pentagonale. Chacune des aires est garnie d’une double rangée de tubercules principaux de grosseur à peu près égale. Les aires ambulacraires sont beaucoup plus étroites que les aires interambula- craires et conséquemment les rangées de tubercules sont beaucoup plus rapprochées sur les premières que sur les secondes. Tous ces tubercules ont une base lisse, sont finement crénelés et perforés d’une manière très-apparente. Les tubercules secondaires sont presque nuls et se bornent à de petites granulations qui sont disséminées au hasard entre les rangées de tubercules. Les pores ambulacraires disposés par double paire sur la face supérieure se multiplient aux approches de l'ouverture buccale. L'ouverture buccale est grande et décagonale. 44 J'ai cru devoir rapporter ce diadema à l'espèce que M. Agassiz, dans son catalogue, a nommé diadema depressum. Bien que la mention de ce diadema n’y soit accompagnée que d’une phrase descriptive très- courte et très-incomplète, les caractères indiqués se retrouvent tous dans mon espèce et je n’ai pas hésité à les réunir. — J'aurais désiré pour plus de certitude, avoir sous les yeux l’échantillon-type qui avait servi à M. Agassiz à établir cette espèce et qui, d'après le catalogue, pro: venait de la collection de M. d’Orbigny. Je n'ai pu me procurer ce point de comparaison. M. d'Orbigny y a mis toute l’obligeance que je pouvais désirer ; mais il n’a retrouvé dans sa nombreuse collection auçun échantillon portant le nom de depressum. Il ma cependant envoyé plusieurs diadema provenant de l’oolite inférieure de Saint- Honorine parmi lesquels quelques individus, bien que d’une taille supérieure à l'échantillon que je viens de décrire, me paraissent se rapporter incontestablement à la même epèce. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Le diadema depressum constitue une espèce que caractérise très-bien sa forme subpentagonale, et fortement dépri- mée. Par la disposition deses tubercules, elle offre quelque ressemblance avec le diadema subangulare, Agass. Mais elle s’en éloigne par sa taille toujours moindre, par son ouverture buccale relativement beaucoup plus grande et par le nombre des pores ambulacraires qui sont si abondants à la face supérieure du diadema subangulare. LocaLirÉs. — Cette espèce est rare dans le département de l'Yonne. J'en possède un seul échantillon recueilli à la Tour-du-Pré près Avallon dans la couche oolitique et ferrugineuse supérieure au calcaire à entroques. — M. d'Orbigny a recueilli cette même espèce dans l’oolite inférieure de Saint-Honorine où elle paraît assez abondante. Histoire. — Le diadema depressum a été pour la première fois mentionné dans le catalogue raisonné des échinides. — II n'a jamais été_ni décrit ni figuré. 45 EXPLICATION DES FIGURES. Planche 2. — fig. 3.—diadema depressum vu de côté, &e ma collection. fig. 4.— le même vu sur la face sup. fig. 5.— le même vu sur la face inf. fig. 6.— détail grossi. Hocecrypus DEVAUXIANUS, Cot. LT PI. 2 fig. 7-9. Testà hemisphericà, supernè conicà, infernè concavä. Tuberculis principalibus raris et passim sparsis in parte superiore, numerosis et transversim seriatis in parte inferiore. Ore parvo. Ano magno, mar- ginali. Dimensions. — Hauteur 12 millimètres; diamètre antéro-postérieur 20 millimètres; diamètre transversal 19 millimètres. L'holectypus devauxianus, comme tous les holectypus, est hémis- phérique; la partie supérieure est conique et légèrement écrasée du côté postérieur qui est un peu plus allongé. La base est plane et for- tement concave au milieu. Les aires interambulacraires occupent un espace qui est le double des ambulacraires. La surface est partout recouverte de tubercules principaux et de tubercules miliaires; les premiers, rares à la partie supérieure où ils sont placés à peu près au hasard, deviennent beaucoup plus gros et beaucoup plus nombreux sur le pourtour et à la partie inférieure où ils sont rangés en lignes qui paraissent aussi régulières dans le sens transversal que dans le sens longitudinal. Les tubercules miliaires partout très-abondants sont dis- posés sans aucun ordre. La bouche est petite et située dans une dépression profonde de la face inférieure. L'anus est grand, oblong, tout-à-fait marginal, également visible sur la face supérieure et sur la face inférieure; il est éloigné de 5 millimè- tres de l’ouverture buccale. 46 RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'holectypus devauxianus par sa forme générale se rapproche de tous les holectypus jurassiques ; cependant, ses caractères spécifiques ne m'ayant permis de le réunir à aucune des espèces connues, j'ai cru devoir lui assi- gner une dénomination particulière. Les deux espèces avec les- quelles il offre le plus de ressemblance sont l'hotectypus hemis- phericus, Agass. el la discoïdea excisa Agass. Mais il diffère du pre- mier par la disposition de ses tubercules et par la place beaucoup plus marginale qu'occupe l'anus dont le tiers seulement est visible sur la face inférieure. Il se distingue de la discoïdea excisa, qui est une espèce crétacée, par sa forme moins arrondie, plus conique, et par son anus qui, bien que marginal, est beaucoup moins grand. LocauiTÉ. — M. Moreau et moi nous avons recueilli cette espèce dans l’oolite inférieure de la Tour-du-Pré ; elle y est rare; on l'y ren- contre avec le dysaster ringens et le diadema depressum. EXPLICATION DES FIGURES. Planche 2. fig. 7.—holectypus devauxianus, Cot. vu de côté, de ma coll. fig. 8.— le même vu sur la face sup. fig. 9.— le même vu sur la face inf. DysaSTER RINGENS, Agass. Planche 2 fig. 10-15. SYN. — Dysaster ringens, Agassiz.— Agassiz, prodromus, 1er vol. des Mém. de la Société des Sc. nat. de Neufchâtel, 1856. Collyrites ringens, Desm. — Desmoulins, 3° Mém. sur les échinides, p. 568, 1837. Dysaster ringens, Agass. — Agassiz, Échinides de la Suisse, Ire partie, p. à, pl. re, fig. 7-11, 1839. re — Agassiz, Calalogue systématique, p. 3, 1840. —— — Desor, Monographie des Dysaster, p. 24, pl. 4re, fig. 13-17, 1842. : —— — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des échinides, Annales des Sciences, 3e série, t. VIN, P. 33, 1848. 47 Testà supernè depressà, subplanä, infernè inœquali, pulvinat. Ambitu ovali vel circulari, anticè rotundato, posticè subrostrato. Areis ambulacrariis maximè disjunctis, duobus posterioribus, arcuatis et suprà anum convergentibus. Are interambulacrariä posteriore infra proeminente. Ano marginali, in sulco patente. Ore parvo, rotundo, subcentrali. Quatuor poris oviferis. Dimensions. — Hauteur, 14 millimètres; diamètre antero-postérieur, 25 millimètres; diamètre transversal, 26 millimètres. Var. plus petite : hauteur, 10 millimètres; diamètre antero-posté- rieur, 20 millimètres; diamètre transversal, 19 millimêtres. Le dysaster ringens affecte une forme subcirculaire déprimée en dessus, arrondie en avant et légèrement rostrée en arrière; mais il est remarquable surtout par les inégalités de la face inférieure, inégalités qui sont dues aux renflements des aires interambulacraires, et surtout de l’aire interambulacraire impaire. Les aires ambulacraires sont en général étroites, les antérieures se réunissent à peu près sur le milieu de la face supérieure, les postérieures sont très-éloignées, fortement arquées et convergent immédiatement au-dessus de l'anus. La bouche est petite, ronde, subcentrale, un peu rapprochée du bord antérieur. L’anus est ovale et s'ouvre au bord postérieur au milieu d’un sillon qui s'étend et s’élargit de haut en bas. Les pores oviducaux sont au nombre de quatre et forment un carré rhomboïdal. Ainsi que l’a déjà constaté M. Agassiz, les individus jeunes sont plus allongés que les autres. RaPPoRTs ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme générale et par les ren- flements de sa face inférieure, le dysaster ringens se rapproche beau- coup du dysaster eudesii, Des. Il existe même entre ces deux espèces des points de ressemblance tellement intimes qu'il me paraît bien difficile de les distinguer. M. Moreau et moi nous avons recueilli dans une même localité une suite d'exemplaires du dysaster ringens dont 48 la forme est plus ou moins renflée , plus ou moins cireulaire, et parmi lesquels se retrouvent tous les passages conduisant au dysaster eudesii, qui ne serait alors qu'une variété plus petite et plus allongée du dysas- ter ringens. LocaciTÉ. — Le dysaster ringens a été recueilli par M. Moreau et par moi dans l’oolite ferrugineuse de la Tour-du-Pré; il n’y est pas rare. Hisroire. — Le dysaster ringens, indiqué pour la première fois par M. Agassiz dans son Prodrome, a été successivement décrit et figuré dans les échinodermes de la Suisse et dans la monographie des dysas- ter.— Il a été mentionné par M. Dermonlins sous le nom de collyrites ringens. EXPLICATION DES FIGURES. Planche 2, fig. 10, dysaster ringens, Agass. vu du côté postérieur, de ma collection. fig. 11, le même, vu sur la face supérieure. fig. 12, le même, vu sur la face inférieure. fig. 15, individ. jeune de ma collection. Considérations paléontologiques. L’étage de l’oolite inférieure n’a présenté jusqu'ici, dans le dépar- tement de l'Yonne, que quatre espèces d’échinides. Une seule, le cidaris courtaudina, a été rencontrée dans le puissant massif des calcaires à entroques. Les trois autres ont été recueillies dans la couche oolitique et ferru- gineuse qui le surmonte. De ces trois espèces, le dysaster ringens seul est assez abondant, les deux autres, l’holectypus devauxianus, et surtout le diadema depressum, sont très-rares. Peux de ces quatre espèces sont nouvelles ; le dysaster ringens cet le 49 diadema depressum étaient déjà connus et regardés comme fossiles caractéristiques de l'oolite inférieure, seul étage où on les eût ren- contirés. Ces quatre espèces appartiennent à quatre genres différents : les genres diadema et cidaris s'étaient déjà montrés dans les mers du lias; les genres holectypus et dysaster apparaissent pour la première fois. D'après la classification de M. Agassiz, le premier se place dans la famille des cassidulides et le second dans celle des spatangoïdes. La nature qui jusqu'ici s'était bornée au type essentiellement radiaire des cida- rides, produit, dans notre département, à l’époque de l’oolite infé- rieure, deux types nouveaux. Ce fait local est en rapport avec ce qui a été constaté sur un grand nombre d'autres points : en effet, si nous résumons les observations faites à cet égard nous reconnaîtrons que. partout, les échinides se sont multipliés avec une certaine profusion dans les mers de l’oolité inférieure. Le catalogue de M. Agassiz mentionne vingt-neuf espèces recueillies dans les marnes vésuliennes et dans l’oolite ferrugineuse proprement dite. À ces vingt-neuf il faut ajouter les deux espèces nou- velles que jy ai rencontrées, et nous aurons trente-une espèces réparties en treize genres.—Le genre dysaster contient à lui seul cinq espèces (1). Ce genre, que j'aurai plus d’une fois l’occasion de citer, mérite une attention particulière; ilest, à peu d’exceptions près, spécial à la forma- tion jurassique où nous le verrons multiplier ses espèces et ses indivi- dus. Dans les étages moyens et supérieurs du terrain crétacé, dans les terrains tertiaires, et parmi nos espèces vivantes, il n'offre aucun repré- sentant. Cependant M. Agassiz, dans son catalogue raisonné des échi- nides, le place à la tête de la famille des spatangoïdes qui, comme nous l'avons vu, sont les oursins dont l’organisation est la plus complète Il en résulte, au premier abord, celte conséquence, que des échinides (1) Je ne parle pas du dysaster eudesii, Des, qui me parait douteux. 50 occupant une des places les plus élevées dans leur ordre se sont déve* loppés seulement dans les couches les plus anciennes. Ce fait, au premier abord , paraît contraire à la loi qui a présidé à la distribution des êtrés dans les différentes couches de la terre et quinous montre, presque toujours, les organisations les plus simplesse perfectionnant au fur à mesure que l’on se rapproche de l’époque actuelle. Cependant, en étudiant les caractères zoologiques des dysaster, on _ reconnaît bientôt qu’en ce qui les concerne, cette exception à une règle qui, du reste, est loin d'être générale, n’a que peu d'importance. En effet, les dysaster, bien que placés actuellement dans la famille des spatangoïdes en différent par plusieurs caractères et se rapprochent par leur organisation de la famille des cassidulides dont ils ont long- temps fait partie, et si M. Agassiz dans son dernier travail les en a séparés, ce n’est pas sans hésitation. Je ne veux point apprécier ici les motifs qui ont pu l’engager à opérer cette modification dans sa clas- sification, et rechercher si les dysaster ne seraient pas plus convena- blement placés à la fin des cassidulides et servant de passage entre ces derniers et les spatangoïdes. C’est là une question purement zoologique et qui sort du cadre que je me suis tracé. J'ai voulu seulement fixer un instant l'attention sur la présence, au milieu des étages jurassiques les plus anciens, d’un genre placé par M. Agassiz parmi les échinides les plus élevés et montrer que ce fait ne pouvait être considéré comme une dérogation très-positive à la loi paléontologique dont nous avons parlé. IE. ETAGE DE LA GRANDE OOLITE. (Étage bathonien). L'étage de la grande oolite auquel M. d’Orbigny a donné le nom géographique d'étage bathonien, forme, dans le département del’ Yonne, une large bande qui s’appuye sur les calcaires de l’oolite inférieure et vient disparaître sous les premières couches oxfordiennes. Cet étage se subdivise en trois assises parfaitement distinctes et par leurs caractères minéralogiques, et par les corps organisés qu’elles renferment : l’assise inférieure qui paraît correspondre au fuller’s earth , l’assise moyenne 5) 52 qui représente la grande oolite, et l’assise supérieure qu'on peut regarder comme l'équivalent, dans nos contrées, du corn-brash, du forest-marble et du bradford-clay des Anglais. ASSISE INFÉRIEURE. — Cette assise que M. Lacordaire avait appelée calcaire à bucardes, que M. de Bonnard, inspecteur divisionnaire au corps des mines, avait désignée sous le nom de calcaire blanc, jaunâtre, marneux (1), et pour laquelle M. Läajoie avait proposé plus tard le nom de calcaire à pholadomyes {2}, avait été, dès 1829, considérée par M. Elie de Beaumont comme représentant, en Bourgogne , le fuller’s-earth des Anglais (3). L'examen des fossiles est venu depuis confirmer l'opinion de l'illustre géologue et nelaisse aucun doute sinon sur l’idendité, du moins sur l’analogie et le synchronisme qui existent entre cette assise inférieure de l'étage bathonien et le fuller’s-earth (4). Dans le département de l'Yonne ainsi que dans la Nièvre où j'ai été à même de l’observer, cette assise présente une grande uniformité de caractères. Elle se compose, à la partie inférieure, d'un calcaire com- pacte, marneux, tendre et disposé en bancs assez épais. Près de la surface du sol, ces bancs se délitent en minces plaquettes, et on les ex- ploite, sous le nom de laves, pour la toiture des maisons. Au fur et à mesure qu’on se rapproche de la partie supérieure de cette assise, les bancs calcaires sont moins épais, la nature de la roche est plus argi- leuse; elle prend un aspect presque schisteux et au contact de l'air elle (1) De Bonnard, Notice géologique sur quelques parties de la Bourgogne, p.63 etsuiv., 1895, (2) Lajoie, Note pour essayer de fixer la position du calcaire à pholadomyes de Bourgogne, Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. n1, p. 74, 1839. (3) Elie de Beaumont, Note sur l'uniformilé qui règne dans la constitution de la ceinture jurassique du grand bassin géologique qui comprend Londres et Paris, Ann. des sc. nat., 1° série, €. xvur, p. 254, 1829. (4) J'ai recu d'Angleterre une suite de fossiles provenant du fuller’s-earth de Bath; presque toutes ces espèces se trouvent à Vézelay. D3 s'exfolie trés-facilement. Les argiles et les calcaires offrent une cou - leur assez uniforme, le plus souvent blanche et jaunâtre, comme l'in- dique la dénomination que lui a donnée M. de Bonnard; quelquefois cependant les bancs inférieurs présentent des parties bleuâtres plus ou moins foncées. Les fossiles sont assez rares dans les premières cou- ches calcaires; on n'y rencontre guère que quelques ammonites, des pinnes et des moules; mais à la partie supérieure, ils sont beaucoup plus nombreux. Les genres qui s'y sont développés avec le plus de profusion caractérisent de nos jours les stations vaseuses. Ce sont des pholadomyes, des myes, des lutraires, des bucardes, des isocardes ; la pholadomya Vezelayi et pholadomya murchisoni sont surtout très- abondantes. Lorsque la couche qui les renferme est sur place, on les rencontre le plus souvent dans la position même ou elles ont vécu, légèrement inclinées, le tube en haut. Aux genres dont je viens de parler se joignent des ammonites, des nautiles, des huîtres, des moules, des arches, des trigonies, des tellines, etc. Ainsi que l’a fait remarquer M. Lajoie, les bivalves prédominent ; les gastéropodes, les échinodermes et les polypiers n'offrent que de très-rares représentants. Cette assise forme, dans le département, un point de repère toujours facile à reconnaître. Sur le flanc des montagnes qui séparent Avallon de Vézelay elle s'étend en pentes très-douces et contraste avee les couches essentiellement calcaires de la grande oolite proprement dite qui viennent au-dessus et qui de loin se distinguent à leurs brusques escarpements. Sermizelles, Blannay, Vézelay et Chamoux, sont d'ex- cellentes localités pour l'étude de ce terrain. H acquiert à Vézelay un grand développement et constitue les deux tiers de la butte sur laquelie s'élève la ville. À un kilomètre environ de Vézelay, une tranchée laisse voir le passage de cette assise inférieure à la grande oolite; la stratification des couches cest concordante, et dans cette lucalité, da transition de l'une à l’autre s’opère presque insensiblement. ASSISE MOYENNE. — Observée tout d'abord aux environs de Bath, en Angleterre, où elle a reçu le nom de grande oolite {greit oolit), cette D4 assise a éié successivement reconnue dans la Normandie (1), dans la - Meuse (2), dans ia Haute-Saône (3), dans le sud-ouést de la France(4), dans les Deux-Sèvres (5). Au milieu de la ceinture jurassique qui entoure le bassin de Londres et de Paris, elle forme une large bande remarquable par la constance de ses caractères. C’est, presque partout, une roche essentiellement calcaire, fortement oolitique, disposée en bancs très-épais et qui fournit de beaux matériaux de construction. La grande oolite atteint, dans le département de l'Yonne, une puis- - sance assez considérable. Elle se compose ordinairement, à la partie inférieure, d’un calcaire peu résistant, d'apparence schisteuse et qui passe assez rapidement à un calcaire plus compacte ; la roche constitue alors des bancs très-épais ; sa couleur est grisätre et quelquefois bleue, sa cassure terreuse et sa Lexture finement oolitique. Malgré sa puissance, cette assise ne renferme qu’un très-petit nom- bre de fossiles. Les bancs les plus épais n’en contiennent -presque jamais; cependant, à la partie supérieure, on rencontre parfois des térébratules, des pholadomyes, quelques polypiers et des tiges d’apio- crinites ; je n’y ai trouvé jusqu'ici aucune trace d’échinides. La grande oolite traverse de l’est à l'ouest la partie sud du dépar- tement. C'est dans cette couche que s'ouvrent les belles carrières de Pisy, de Thisv, de Taley, de Coutarnoux, d’Avrigny et d’Andryes. Cette assise, comme tout l'étage dont elle fait partie, s'incline très- légèrement vers le nord ; aussi dans certaines localités recouvre-t-elle (1) De la Bêche, Géol. trans., t. 1, 1822. — De Caumont. Essai sur la géo- logie topographique du Calvados, 1838. (2) Boblaye, Mémoire sur la formation jurassique dans le nord de la France, Ann. des sc. nat., {re série, t. xvIt, p. 58, 1329. (3) Thirria, Statistique de la Haute-Saône, p. 284, 1833. (4) Dufresnoy, Ann. des Mines, t. v, 1829. (5) Bull. de la Soc. géol. de France, 1" série, t, vr. p. 620, 1843. DD un {rès-grand espace de terrain. L'étage bathonien constitue presque à lui seul les douze kilomètres qui séparent Vézelay de Châtel-Censoir ; seulement à Vézelay, c'est la grande oolite qui forme le sommet des montagnes, tandis qu'à Châtel-Censoir, elle ne se ‘trouve plus qu'au fond des vallées. ASSISE SUPÉRIEURE. — Au-dessus de cette assise et s’y liant intime- ment, existent plusieurs bancs argileux et calcaires où les corps orga- nisés abondent. Ces couches, comme je l'ai céjà dit, ccrrespondent probablement, dans nos contrées, au cornbrash, au forest-marble, au bradfort-clay des Anglais ; mais, bien que déposées à la même époque, elles sont juin de les représenter exactement; il y a seulement synchro- nisme, mais non identité parfaite. Cette dernière assise cffre une grande variété dans ses caractères minéralogiques. Quelquefois c'est une argile grise dont l'épaisseur est très-minime et qui, par son aspect et sa couleur, présente ure grande ressemblance avec les argiles des assises inférieures; à Saint-Moré où j'ai observé cette petite couche argileuse, j'y ai recueilli en abondance de petites térébratules lisses (terebratula digona?), des échinides (nueleolites clunicularis) et quelques polypiers. Le plus souvent c'est un calcaire jaunâtre, oolilique, qui se délite facilement et contient un nombre considérable de débris de coquilles, d'échinodermes et surtout de polypiers. Dans certaines localités les corps organisés que ce cal- caire empâte sont mieux conservés et l'on reconnaît de grandes huîtres plates, des peignes, des térébratules, quelques ammonites et des poly- piers appartenant aux geures eschara , ceriopora, astrea. Tantôt ces bancs calcaires sont entièrement rempli de térébratuies (terebratula tetraedra) ; tantôt ce sont des avicules qui dominent presque exclu- sivement. Aux environs de Noyers, les couches calcaires qui se trouvent immédiatement au-dessus de ja grande oolite présentent une très-grande dureté; la présence du fer leur donne une teinte rubigi. neuse; elles sont susceptibles de recevoir un beau poli et pendant quelque temps on les a exploitées comme marbre. Ces bancs ont D6 été observés non-seulement à Noyers, mais à Châtel-Gérard, à Fulvy, à Lucy-le-Bois. Parfois la partie supérieure de cette assise, celle qui se trouve en contact avec les premières couches oxfordiennes, est très-oolitique, disposée en bancs assez épais, et ne contient aucune trace de fossiles. Des émissions siliceuses très-abondantes ont eu lieu pendant le dépôt de ces couches si variées et le plus souvent elles en ont été fortement imprégnées. Ces calcaires siliceux ne se présentent pas toujours sous le même aspect. Tantôt ils forment des nodules, des rognons isolés au milieu de la roche qui les entoure; tantôt ils s’éten- dent en couches horizontales et constituent des plaquettes plus ou moins épaisses. C’est surtout dans les couches pénétrées par la silice que les échinodermes abondent. Les genres ophiura et asterias dont on rencontre si rarement les débris à l'état fossile apparaissent pour la première fois mêlés à de nombreuses espèces d’échinides. La puissance de cette assise est très-variable. Les différentes cou- ches dont je viens de parler et dont il est bien difficile de saisir la superposition, sur certains points se trouvent réunies, tandis que sur d’autres elles manquent en partie. Quelle que soit du reste l'épaisseur de cette assise supérieure, elle couronne toujours les escarpements de la grande oolite ; elle forme, comme elle, une bande plus ou moins large qui, en passant par Châtel-Gérard, Noyers, Saint-Moré, Montillot, Châtel-Censoir, traverse le département de l’est à l’ouest et plonge sous les couches de l'étage oxfordien. Échinides de l'étage bathonien. HemicinaRisS ICAUNENSIS, Cot. PE 5, àg. 1-8. Testà, hemisphericâ, inflatâä, subdepressä. Tuberculis maximis in areis interambulacrariis, minimis in areis ambulacrariis. Ambulacris angustis, Subundulatis. — Ore magno, decies inciso. ÿ7 Dimensions, —*]Jlauteur , 20 millimètres; diamètre transversal, 50 millimètres. Cette espèce est hémisphérique, renflée et cependant beaucoup plus large que haute. Les aires interambulacraires sont garnies de deux rangées de gros tubercules ; chaque rangée est composée de six à sept tubercules plus développés vers le pourtour du test qu'à la partie inférieure ou aux approches de l'ouverture buccale. Les tubercules s'élèvent au milieu d’une zone lisse, sensiblement déprimée, et qu'entoure un cercle de granules distinctes et espacées ; les granules sont peu nombreuses et souvent les tubercules se touchent par la base. Les aires ambulacraires sont étroites, peu flexueuses et garnies, sur presque toute leur étendue d'une double rangée de petits tubercules partout très-peu apparents et cependant un peu plus gros à la base qu'à la partie supérieure, sans que, cependant, la différence soit très- sensible. La bouche est grande et profondément échancrée. RappoRTs ET DIFFÉRENCES. — L’hemieidaris icaunensis offre par l’ensemble de ses caractères beaucoup de ressemblance avec l'hemi- cidaris crenularis ; mais il s’en distingue par ses tubercules interam- bulacraires moins proéminents, par ses aires ambulacraires moins flexueuses et garnies à la base de tubercules beaucoup plus petits. Ce dernier caractère le rapproche un peu de l’hemicidaris thurmani, Ag. dont cependant la forme est beaucoup plus aplatie, les ambulacres plus flexueux et les tubercules moins nombreux. Locaziré. — Cette espèce est très-rare. Je l'ai recueillie à Châtel- Censoir dans l'assise supérieure de l'étage bathonien. M. Rathier a rencontré dans le forest-marble de Chätel-Gérard, un moule intérieur siliceux très-voisin de l’hemicidaris crenularis, mais que cependant je crois devoir rapporter à l’hemicidaris icaunensis, EXPLICATION DES FIGURES. PI. 3 fig. 4. — Hemicidarisicaunensis, vu de coté, de ma collect. fig. 2. — le même yu sur la facesupérieure. fig, 3. — le même vu sur la face inférieure. DS fig. 4. — Détail grossi (aires interambulacraires). fig. 5. — Détail grossi (aires ambulacraires). ACROSALENIA SPINOSA, Agass. PI. 5 fig. 6-11. Syn. Acrosalenia spinosa, Agass. — Apassiz, Cata/ogus systematicus ectyporum Echinodermatum fossilium, p. 9, 1840. Acrosalenia lævis, Agass. — Agassiz, Catalogus systematicus ecltyporum Echinodermalum fossilium, p. 9, 1840. Acrosalenia spinosa, Agass. — Agassiz, Echinides de la Suisse, 2 partie p. 39, pl. 18, fig 1-5, 1840. — — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Ann. des Sc. nat, 5° partie, tome vi, p.f545, 1846. Testä cireulari, subdepressä. Tuberculis principalibus magnis in areis interambulacrariis, minoribns in areis ambulacrariis. Disco oyariali maximo. Ore amplo, leviter inciso. Nucleo depresso, subpentagonali. Dimexsrons.— Hauteur, 6 à 9 millimètres ; diamètre transversal, 10 à 15 millimètres. Var. major (moule intérieur). Hauteur, 11 millimètres; diamètre transversal, 23 millimètres. Facilement reconnaissable à sa forme subcirculaire et déprime, cette espèce est très-variable dans sa taille; quelques exemplaires n'ont que 10 millimètres de diamètre; d’autres atteignent jusqu'à 25; j'ai cru devoir cependant les réunir à une même espèce, parce que tous présentent des caractères communs. Les aires interambulacraires sont ornées d’une double rangée de tubercules principaux; ces tuber- cules de médiocre grosseur à la partie inférieure, deviennent très- volumineux vers le pourtour du test, puis diminuent brusquement à la partie supérieure et sont trèspelits aux approches de l'appareil oviducal ; tous sont crénelés et perforés; l'espace lisse qui entoure les plus gros est elliptique et déprimé, Les granules intermédiaires très- abondantes sur la face supérieure sont fines et serrécs. Les aires D9 ambulacraires sont droites et légèrement renflées ; elles sont garnies d'une double rangée de petits tubercules également crénelés et perforés et dont la base est bordée de très-fines granules. L'appareil oviducal dans la forme duquel réside le caractère générique qui distingue les acrosalenies, est grand et pentagonal; dans les échantillons que je possède, cet organe est mal conservé et le pourtour seul est parfaite- ment distinct (1). La bouche est grande et médiocrement entailléc. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’acrosalenia spinosa se distingue de ses congénères par la taille de ses tubercules interambulacraires, très- volumineux sur le pourtour du test et qui diminuent brusquement à la partie supérieure. Elle s'en distingue également par le renflement des aires ambulacraires, caractère qui détermine cette forme penta- gonale si sensible dans le moule intérieur. Locarrré. — L'acrosalenia spinosa est abondante dans l’assise supérieure de l'étage bathonien; je l'ai recueillie aux environs de Chätel-Censoir, tantôt avec son test et tantôt à l’état de moule sili- ceux. M. Rathier en a découvert plusieurs échantillons à Châtel- Gérard. Hisrore. — Décrite et figurée pour la première fois par M. Agassiz dans ses Echinides fossiles de la Suisse, l’acrosalenia spinosa a été de nouveau mentionnée dans le Catalogue raisonné des Echinides ; dans ce dernier travail, M. Agassiz a réuni à cette espèce l'acrosalenia læ vis, à titre de variété. EXPLICATION DES FIGURES. PI. II fig. 6.— Acrosalenia spinosa , vu de côté, de ma coliec. fig. 7.— la même vu sur Ja face supérieure, fig. 8.— la même vu sur la face inférieure. fig. 9.— Détail grossi. fig. 10.— Var. minor, vue sur la face inférieure, de ma collec. fig. 11.— Var. major, vue sur la face sup., de ma collection, (1) M. Agassiz a décrit avec beaucoup de détail l'appareil oviducal de l’a- trosalenia spinosa, Agass. — Voy. Echinides de la Suisse. re partie, p. 39. 60 Ecminos vacaext, Cot, PI. 3, fig. 42-56. Tes{4 parvä, levissimè pentagonali, infernè planä, supernè subinflat4. Tuberculis principalibus parvis, æqualibus in areis interambulacrariis et ambulacrariis. Tuberculis secundariis passim sparsis. Poris ambula- crariis per tria paria valdè obliqua dispositis. Ore magno et decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 8 millimètres 1/2; diamètre transversal, 44 millimètres. La taille, la forme et le facies général de cette espèce la rapprochent beaucoup du genre polycyphus dans lequel j'avais cru tout d’abord devoir la placer, mais un examen plus attentif me l’a fait reporter dans le genre Echinus dont les polycyphus ne sont qu'un démembrement. Le caractère distinctif des polycyphus consiste dans l’homogénéité des tubercules qui recouvrent toute leur surface; or, ce caractère essentiel manquant dans notre espèce, elle redevenait un véritable échinus. La forme générale de cette petite espèce est légèrement pentagonale, renflée en-dessus et plane en-dessous. Les tubercules principaux qui garnissent les aires interambulacraires sont de petite taille ; indépen- damment de deux rangées qui s'élèvent jusqu’au sommet on en compte plusieurs autres incomplètes, irrégulières et qui cessent à la partie supérieure. Les aires ambulacraires sont garnies, de deux rangées de tubercules principaux qui s'étendent très-près des pores ambulacraires; ils sont plus serrés, plus nombreux et un peu moins gros que ceux des aires interambulacraires ; les uns et les autres sont plus apparents à la face inférieure. Les tubercules secondaires sont irrégulièrement dissé- minés à la surface du test. Aucun tubercule, et c’est là un caractère spécial au groupe des échinides proprement dits, ne porte trace de crénelure et de perforation. Les pores ambulacraires sont disposés par triples paires obliques. La bouche est grande et décagonale. J'ai donné à cette espèce nouvelle le nom de M. Vachey qui 61 me prête un si utile concours en dessinant les planches jointes à ce travail. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'échinus Vacheyi, par sa taille, par sa forme et par la disposition de ses tubercules, se distingue des autres espèces d'échinus. LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Montillot, dans les couches calcaires du forest-marble. Je n’en possède qu’un seul échantillon. EXPLICATION DES FIGURES. PI. 5 fig. 12. — Echinus Vacheyi, vu de côté, de ma collec. fig. 13. — le même vu sur la face supérieure. fig. 14. — le même vu sur la face inférieure. fig. 45. — Détail grossi (aires ambulacraires). fig. 16. — Détail grossi (aires interambulacraires). EcniNus MULTIGRANULARIS, Cot. PI. 7, fig. 6-8. Testâ, subpentagonali, supernè maximè inflatâ, conicâ, infernè planä. Areis interambulacrariis latis, in medio depressis et supernè levibus, prœditis plurimis seriebus tuberculorum principalium. Areis ambulacrariisstrictis, quatuor seriebus tuberculorum præditis. Serie- bus tuberculorum irregulariter dispositis; tuberculis infernè majoribus. Ano subcirculari. Assulâ ovariali impari magnä. Ore magno, decies et profundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 35 millimètres ; diamètre transversal, 43 millimètres ; largeur de l’ouverture buccale, 21 millimètres. Cette espèce est visiblement subpentagonale ; la face supérieure est conique et fortement renflée; la face inférieure est presque plane. Les aires interambulacraires présentent, sur le milieu de leur surface, une dépression qui est lisse à la partie supérieure; elles sont garnies de nombreuses séries de tubercules principaux assez irrégulièrement disposés ; les rangées se réduisent à deux aux approches du sommetet | 62 bordent parallèlement la dépression lisse qui occupe le milieu des aires. Les aires ambulacraires sont relativement très-étroites et garnies de quatre rangées de tubercules très-peu régulières. Tous ces tuber- cules principaux sont à peu près d'égale grosseur, à l'exception de ceux qui se développent à la partie inférieure et qui sont un peu plus volumineux; l’espace intermédiaire est rempli par de fines granules. Les pores ambulacraires sont disposés par triples paires, mais aux approches de l'ouverture buccale ils se mulliplient, et la zone qu'ils occupent s'élargit considérablement. L'appareil oviducal est de mé- diocre grandeur ; les plaques ovariales sont pentagonales, granuleuses et perforées ; la plaque ovariale impaire, d'apparence spongieuse est beaucoup plus grande que les autres; les plaques interovariales sont très- petites. L’anus est subcirculaire. La bouche est très-grande et déca- gonale ; les entailles sont profondes et disposées de manière à rendre le bord qui correspond aux aires ambulacraires {rès-grand et presque droit, tandis que celui qui correspond aux aires interambulacraires est petit et anguleux. RapporTs ET DIFFÉRENCES. — Les espèces qui #ppartiennent au genre Echinus sont de tous les oursins les plus difficiles à distinguer. Les différences à l’aide desquelles on sépare les espèces consistent le plus souvent dans la forme générale, dans la disposition des tuber- cules ; or, cés caractères, presque toujours variables suivant l'âge des individus, suivant la localité d'où ils proviennent, sont très-difficiles à saisir et sont de nature à entraîner dans plus d’une erreur. Au pre: mier abord on serait tenté de réunir l'espèce qui nous occupe à l'échinus brigranularis, var. major (échinus intermedius, Ag.), dont elle se rapproche par l'aniformité de ses tubercules et par l'espace lisse qu'on remarque au milieu des aires interambulacraires ; cepen- dant de notables différences existent entre les deux espèces. L’échinus multigranularis est beaucoup plus renflé, beaucoup plus conique que l'échinus bigranularis. Comme l'indique le nom que je lui ai donné, il est recouvert d'un nombre de tubercules beaucoup plus considérable ; 05 on en compte huit ou dix rangées sur les aires interambulacraires et quatre sur les aires ambulacraires, tandis que l’echinus bigranularis p'en présente jamais que deux sur chacune des aires. Ces différences m'ont paru suffisantes pour constituer une espèce nouvelle. LocauiTE. — M. 'Rathier a recueilli cette espèce à Grimaux dans les couches supérieures de l'étage bathonien; elle y est très-rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. VIS. fig. 6 — Echinus multigranularis, vu de côté, de la collection de M. Rathier. fig. 7.2 le même vu sur la face supérieure. fig. 8. — le même vu sur la face inférieure. Horrcrypus RauLINI, Cot. PL 4, fig. 1-5. Nucleo maximè depresso, anticè rotundo, posticè subrostrato. Ano maximo. Ore parvo, decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 6 millimètres 1/2; diamètre antero posté- rieur, 17 millimètres ; diamètre transversal, 16 millimètres 4/2, L'holectypus Raulini est très-déprimé, subcireulaire en avant et légèrement rostré en arrière. Les aires interambulacraires sont relativement très-larges et occupent un espace trois fois plus consi- dérable que celui des aires ambulacraires. L’anus est inférieur ; il est ovale, et s'étend à peu près depuis la bou‘he jusqu’au pourtour du test. La bouche est centrale, de médiocre grandeur et située dans une dépression assez profonde ; les entailles sont très-apparentes sur le moule intérieur. RaPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Bien que je ne possède de cette espèce qu'un moule intérieur, je n’ai pas hésité cependant à en faire une espèce nouvelle ; car sa forme générale et surtout son extrême aplatissement le distinguent de tous les holectypus. L'holectypus 64 macropygus, Ag. des terrains néocomiens est peut-être celui dont il se rapproche le plus, mais il s’en éloigne par sa forme plus aplatie et par son anus beaucoup plus grand. LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans les couches siliceuses du forest-marble de Châtel-Censoir. EXPLICATION DES FIGURES. PI. VI. fig. 1. —Holectypus Raulini, vu de côté, de ma coHectior. fig. 2. — le même vu sur la face supérieure. fig. 3. — le même vu sur la face inférieure. NucLeoLITES conicus , Cot. PI. 4, fig. 4-6. Nucleo cordiformi, anticè angusto et rotundato, posticè dilatato, supernè conico. Sulco anali profundo et lato. Ore pentagono, submudio. Dimensions. — Hauteur, 9 millimètres 1/2; diamètre antero-posté- rieur, 21 millimètres; diamètre transversal, 19 millimètres. Cette espèce est allongée, cordiforme, étroite et arrondie à la partie antérieure, dilatée et légèrement tronquée à la partie postérieure; la face supérieure est élevée, conique. Les ambulacres sont pétaloïdes et convergent jusqu'au pourtour de l'ouverture buccale. Les deux ambu- lacres postérieurs sont plus longs que les trois autres, et ectte différence est due à la position du sommet qui est légèrement porté en avant, La face inférieure est concave et sensiblement déprimée dans l'espace occupé par le pr ongement des aires ambulacraires postérieures et de l'aire ambulacraire antérieure impaire. La bouche est pentagonale, subcentrale, et plus rapprochée du bord antérieur que le sommet apictal. { ’anus est situé à la face supérieure du test, dans une dépres- sion profonde, elliptique, évasée, éloignée du sommet. RAPPORTS ET DIFFÉRENC&S. — Voisine du nucleolites clunicularis, 65 Blainy. Cette espè:e s'en distingue par ses contours plus cordiformes, par son sommet élevé et conique. LOCALITÉ. — J'ai recueilli le nucleolites conicus dans les couches siliceuses du forest-marble de Châtel-Censoir ; on l’y rencontre très- rarement. EXPLICATION DES FIGURES. PI. IV. fig. 1.—Nucleolites conicus, vu de côté, de ma collect. fig. 2.— le même vu sur la face supérieure. fig. 3.— le même vu sur la face inférieure, NuCLEOLITES CLUNICULARIS, Blainv. PI. 4, fig. 7-12. Svx. — Clypeus clunicularis, phill. — Phillips, géol. yorksh. pl. 7 fig. 2, 1829. Nucleolites clunicularis, blainv. — Blainville, zoophytes, Dictionnaire des Sciences naturelles, tome LX, page 188, 1850. _—— — Agassiz, prodromus, Mémoire de la Société des Sciences naturelles de Neufchâtel, t. I, p. 186, 1836. _—— — Desmoulins, tableaux synoptiques, page 362, n. 13, 1837. ——— — Lamark, Histoire naturelle des Ani- maux sans vertèbres, 2e édition, tome ILE, p. 545, 1840. a — Agassiz, Catalogus syslemalicus ectyporum echinodermatum [os- silium, p. 4, 1840. _—— — Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Echinides, Annales des des Sc. nat., 3e série, tome VII, p. 152, 1847. Nucleo elongato, supernè inflato, infernè concavo, anticè rotundo, posticè truncato. : ulco anali profundo. Ure pentagonali, submedio. DimExsions. — Hauteur, 9 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 47 millimètres 1/2 ; diamètre transversal, 18 millimètres. 66 Var, major. — Hauteur, 12 millimètres; diamètre antero-posté- rieur, 22 millimètres 1/2; diamètre transversal, 20 millimètres. Var. rotundus. — Hauteur,#6 millimètres; diamètre antero-pos- térieur, 42 millimètres ; diamètre transversal, 12 millimètres. Cette espèce affecte une forme un peu allongée, arrondie en avant et tronquée en arrière; la face supérieure est renflée et fortement inclinée dans la partie postérieure. Les ambulacres sont étroits, péta- Joïdes et convergent jusqu’à la bouche. Les ambulacres postérieurs sont plus longs que les trois autres. La face inférieure est concave et présente de légères dépressions correspondant aux aires ambulacraires. Le sommet est subcentral, porté un peu en avant; les pores oviducaux sont au nombre de quatre. L’anus est grand\ elliptique, situé à la face supérieure, dans un sillon très-incliné, largement évasé et qui occupe les deux tiers environ de l’espace situé entre; le sommet et le bord postérieur. La bouche est pentagonale et se rapproche du bord anté- rieur. Cette espèce est très-variable dans sa taille et dans sa forme. J'ai distingué les deux variétés les plus remarquables sous les noms de var. major et var. rotundus. La première est reconnaissable à sa taille beaucoup plus grande, à sa forme plus renflée et plus inclinée vers la partie postérieure. La seconde, aussi large que longue, est à peu près circulaire; ces deux variétés se rapprochent du nucleolites clu- nicularis par des passages nombreux et il est impossible de ne pas les y réunir. RaPPoRTs ET DIFFÉRENCES. — Le nucleolites clunicularis est carac- térisé par la forte inclinaison de la face supérieure dans la région anale. Très-voisin du nucleoliteslatiporus, Ag., il s'en distingue par ses aires ambulacraires beaucoup plus étroites. LocazirE. — Le nucleolites clunicularis est assez commun dans les couches supérieures de l'étage bathonien ; il a été recueilli à Châtel- Gérard, par M. Rathier; à Châtel-Censoir, il est très-abondant ct presque toujours à l’état de moule siliceux. 67 Husroire. — Décrite d’abord sous le nom de clypeus clunieularis, cette espèce a été placée par M. Blainville dans le genre nucleolites où elle est restée depuis. M, Agassiz réunit au nucleolites clunicularis, les nucleolites goldfushii, Desm. et Sowerbii, Defr. que je ne connais, ni par des échantillons, ni par des figures. EXPLICATION DES FIGURES. PI. IV, fig. 7. — Nucleolites clunicularis, vu de côté, de ma col lection. fig. 8. — le même vu sur la face supérieure, fig. 9. — le même vu sur la face inférieure. fig. 10.— Nucleolites clunicularis, var. major, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 11 et 12, — Nucleolites clunicularis, var. rotundus, vu sur la face supérieure, de ma col- lection. NuCLEOLITES EDMUNDI, CoT. PI. 5. fig. 1-3. Nucleo subcirculari, supernè depresso, infernë concavo, anticè rotundato, posticè truncato. Sulco anali lato. Ore parvo, pentagono, submedio. Dimensions. — Hauteur, 7 millimètres; diamètre antero-postérieur, 23 millimètres ; diamètre transversal, 21 millimètres. Cette espèce est très-déprimée, subcirculaire, un peu plus longue que large ; la partie antérieure est arrondie, la partie inférieure est tronquée et légèrement cordiforme ; la face inférieure est concave et présente sur ses bords de faibles dépressions qui correspondent aux aires ambulacraires. Les ambulacres sont pétaloïdes et convergent cependant jusqu'à la bouche; les deux postérieurs sont plus longs que les trois autres ; au-dessus de l’anus ils se touchent presque et s’éten- 6 68 dent parallèlement jusqu'au sommet apicial qui est excentrique en avant. Le sillon anal situé à quelque distance du sommet, est pro- fond et largement évasé. La bouche cst petite, pentagonale et rappro- chée du bord antérieur. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Très-voisine du nucleolites clunicu- laris par la troncature du côté postérieur, cette espèce s'en éloigne par sa forme très-déprimée, par ses ambulacres moins droits, par son sillon anal plus largement évasé. __ LocaiTé. — Ce nucleolites qu'on ne rencontre qu'à l'état de moule siliceux est rare; je l'ai recueilli à Châtel-Censoir associé au nucleolites clunicularis, dans les couches supérieures de l'éage bethonien. EXPLICATION DES FIGURES. PI. V. fig. 14.— Nuclcolitesedmundi, vu de côté, de ma collection. » L 2 fig. 2.— le même vu sur la face supérieure. fig. 5.— le même vu sur la face inférieure. NUüCLEOLITES CREPIDULA, Desor. PI. 5, fig. 4-6. Syn. — Nucleolites crepidula, Des. — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des sciences natu- relles, 3° série, tome VII, p. 155, 1847. Nucleo elongato, compresso, anticè rotundato et anguslo, posticè dilatato et subrostrato. Sulco anali elongato, profundo et latissimo. Ore pentagono, submedio. Dimensions. — Hauteur, 5 millimètres 1/2 ; diamètre antero-posté- rieur, 44 millimètres ; diamètre transversal, 11 millimètres. Le nucleolites crepidula, bien qu’il soit par tous ses caractères un véritable nucleolite, se rapproche par sa forme générale de quelques espèces du genre cassidulus. 1] est remarquable par sa petite taille, par sa forme plate, allongée, étroite et arrondie en avant, dilatée et 69 amincie à la partie postérieure qui se prolonge en forme de rostre. Les aires ambulacraires sont étroites, pétaloïdes et convergent jusqu'à la bouche. Les ambulacres postérieurs sont beaucoup plus longs que les trois autres. Le sommet apicial est excentrique et se rapproche sensiblement du bord antérieur. La face inférieure est concave, dépri- mée en avant et en arrière. L'anus est grand, elliptique, situé dans une dépression très-profonde qui depuis le sommet s'étend, en s'évasant _ largement, jusqu’à l'extrémité postérieure qui est très-mince. La boucho est pentagonale et rapprochée du bord postérieur, RapronTs ET DIFÉRENCES. — Cette petite espèce de nucleolite se distingue facilement de tous ses congénères par sa forme allongée et très-plate et surtout par l'étendue considérable de son sillon anal qui occupe près des deux tiers de la face supérieure. LocauTÉ. — Le nucleolites crepidula est assez abondant dans les couches supérieures de l'étage bathonien des environs de Châtel- Censoir ; on le rencontre avec les nucleolites clunicularis, edmundi et conicus. La fossilisation a produit sur ces échinides un effet digne de remarque : lorsque la silice les a pénétrés, le test a été détruit et, dans la roche calcaire silicease qui leur sert de gangue, ils sont à l'état do moule intérieur, entourés d’un petit espace vide et adhérents seule- ment par l'anus et par la bouche. On les trouve, occupant dans la roche les positions les plus variées, et placés tantôt obliquement, tantôt horizontalement, tantôt sur un côté, tantôt sur un autre. L'état de la silice était tel, lorsqu'elle les a pénétrés, qu’elle a rempli d'abord les parties inférieures où elle s'est tassée, probablement en raison de sa pesanteur ; aussi dans nos nucleolites n’y a-t-il jamais de bien con- servé que le côté qui se trouvait le plus inférieur; lui seul a été con- venablement rempli par la silice et tous les détails de l’organisation s’y trouvent reproduits. J'ai cru devoir constater ce fait qui peut jeter quelque lumière sur la question de savoir à quel état se trouvait la si- lice lorsque la fossilisation à eu lieu, 70 Hisromms. — Mentionnée pour la première fois, en 1847, dans le Catalogue raisonné des Echinides, sur des échantillons donnés par moi au musée d'histoire naturelle de Paris, cette espèce n’a encore été ni décrite, ni figurée. EXPLICATION DES FIGURES. : PI. V fig. 4.—Nucleolites crepidula, vu de côté, de ma collection. fig. 5.— le même vu sur la face supérieure. fig. G.— Je même vu sur Ja face extérieure. Pyrourus micHeLini, Cot. Pl,5. fe, x. Nucleo, subcirculari, anticè rotundato, posticè subrostrato, supernè leviter inflato. Areis ambulacrariis in summo vertice convergentibus- Ano marginali. Dimensions. — Hauteur ?...; diamètre antero postérieur, 75 milli- mètres ; diamètre transversal, 73 millimètres. La forme générale de cette espèce est subcirculaire, un peu tronquée en avant et légèrement rostrée en arrière. La face supérieure est uni- formément bombée, à l'exception de l’aire interambulacraire impaire, qui, sur le milieu, présente une carêne très-peu apparente et aboutis- sant à l’anus ; la face inférieure est mal conservée dans l'échantillon que j'ai sous les yeux, cependant on reconnait qu'elle est concave et que l’es- pace occupé par les aires interambulacraires est irrégulièrement renflé. Les aires interambulacraires antérieures sont moins larges que les autres. Les aires ambulacraires pétaloides comme dans tous les pygu- rus, se prolongent, sans se retrécir trop rapidement, jusqu'au pourtour ; elles convergent au milieu de la face supérieure et aboutissent autour de l'appareil oviducal qui est petit et pentagonal. La double rangée des plaques qui composent le test des aires interambulacraires a laissé 71 son ‘émpréinte sur le moule intérieur; ces plaques ‘sont allongées, étroites el coudées au deux tiers. L'anus est marginal; il entaille un peu le pourtour du test. Rapports et DIFFÉRENCES. — Le pygurus michelini par sa forme gé- nérale, par la disposition de ses ambulacres, offre une grande ressem- blance avec le pygurus iarmonti, Ag. découvert par M. Beaudoin dans les couches ferrugineuses de l’oxford-clay de Châtillon ; cependant ces deux espèces ne peuvent être confondues : le pygurus michelini moins. régulièrement circulaire que le pygurus marmonti, présente en arrière un rostre assez prononcé et qui semble ne pas exister chez l'espèce de M. Beaudoin ; dans le pygurus marmonti le pourtour du Lest est marqué sur le milieu de chacune des aires interambulacraires, par des dépressions légères; dans le pygurus michelini il n’en est point ainsi, et le milieu des aires interambulacraires correspond au cCon- traire, sur le pourtour, à ur léger renflement. M. Beaudoin ne fait pas mention, dans la description détaillée qu'il a donnée du pygurus marmonti, de cette carène qui, bien que peu apparente, se remarque sur le milieu de l'aire interambulacraire impaire de notre espèce. Locaurré. — Cette espèce a été découverte par M. Rathier dans les couches silicieuses du forest-marble de Châtel-Gérard ; elle y est très- rare et à l'état de moule intérieur. EXxPLICATION DES FIGURES. PI. V. fig. 7. — Pygurus michelini, vu sur la face supérieure, de la collection de M. Rathier. CLypEuSs RATHIERI, Cot. PL. 6, fig. 1-4. Nucleo subcirculari, elongato, sapernè depresso, infernè concavo, anticè truncato, posticè subrostrato. Areis ambulacrariis ad os conver- G° 72 gentibus. Disco ovariali subcentrali. Ano sito in sulco a vertice remotis- simo. Ore submedio, stellato. Dimexsioxs. — Hauteur, 14 millimètres; diamètre antero postérieur, 61 millimètres; diamètre transversal, 56 millimètres. Var. minor. Hauteur,........"; diamètre antero postérieur, 42 mil- limètres ; diamètre transversal, 38 millimètres. Le clypeus rathieri est facile à reconnaître à sa forme allongée, plane _en dessus et légèrement concave en dessous. La partie antérieure est arrondie, subtronquée ; la partie postérieure beaucoup plus épaisse est sensiblement rostrée. Les aires interambulacraires sont renflées sur la face inférieure, surtout l'aire interambulacraire impaire. Les ambula- cres, pétaloïdes comme dans tous les clypeus, se rétrécissent assez rapi- dement aux approches du pourtour et, à la face inférieure, ils conver- gent en ligne droite jusqu’à la bouche : les aires ambulacraires posté- rieures sont plus courtes que les trois autres; l’aire ambulacraire an- térieure impaire est la plus longue et la plus étroite. L'appareil ovidu- cal autour duquel se réunissent les ambulacres est un peu reporté vers le bord postérieur. Les pores oviducaux paraïssent être au nombre de quatre. L'anus est petit, situé à la face supérieure, dans un sillon très-profond et très-éloigné du sommet. La bouche s'ouvre en dessous, dans la région antérieure ; elle est petite, stelliforme et protégée par des bourrelets dus au rerflement des aires interambulacraires. Cette espèce, dont la forme est plus ou moins allongée, varie beau- coup dans sa taille ; j'ai sous les yeux un échantillon dont le diamètre antero postérieur devait avoir au moins 80 millimètres et le diamètre transversal 76, Rapports et DIFFÉRENCES. — La forme allongée du clypeus rathieri le distingue facilement de tous les autres clypeus ; cependant il se rap- proche un peu par la position de son anus et les renflements de la face inférieure du clypeus hugi, Ag. recueilli dans l’oolite inférieure du jura soleurois, mais il est plus grand, plus allongé, et beaucoup moins 79 renflé; la forme des plaques qui constituent les aires interambula- craires diffère essentiellement : dans le clypeus hugi ces plaques sont presque droites, tandis quelles sont fortement coudées dans le clypeus rathieri. Locauité. — J'ai dédié cette espèce à M. Rathier qui l’a recueillie, pour la première fois, dans les couches du forest-marble de Châtel- Gérard ; on l'a rencontrée avec l'espèce précédente ; elle n'y est pas très-rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. VI fig. 1.—Clypeus rathieri, vu de côté, de la coll. de M. Rathier fig. 2.— Je même vu sur la face supérieure. fig. 3.— Je même vu sur la face inférieure. fig. 4.— var. minor vue sur la face supérieure, de la col- lection de M. Rathier. DysasTER ROBINALDINUS, Cot. PI. ds fig. 1-5. Testä inflatà, elongatä, anticè subcordiformi, posticé truncata, infernè planä. Areis ambulacrartiis posterioribus arcuatis etsupra ano proximis. Ano elliptico, pyriformi. Ore subrotundo, antico. Dimensions. — Hauteur, 16 millimètres ; diamètre antero postérieur. 26 millimètres ; diamètre transversal, 24 millimètres 1/2. Cette espèce de dysaster est un peu plus longue que large, renflée à la partie supérieure, arrondie et dilatée en avant, fortement tronquée en arrière. La face inférieure est presque plane, à l'exception de l’aire ambulacraire impaire qui est légèrement proéminente. Les trois am- bulacres antérieurs se rencontrent au sommet qui est excentrique en avant ; les deux ambulacres postérieurs sont arqués et convergent im- imédiatement au-dessus de l'anus. La surface du test est garnie de tu- 74 bercules principaux et de tubercules miliaires. Les tubercules princi- paux sont très-petits, disséminés au hasard, plus abondants et un peu plus volumineux à la face inférieure. En les examinant avec soin, on reconnaît qu'ils sont crénelés et perforés. Les tubercules miliaires visi- bles seulement à la loupe sont partout très-abondants. L’anus est élevé pyriforme et placé au sommet d’un sillon largement évasé, très-peu. apparent et dont les contours sont à peine indiqués. La bouche est ir- régulièrement ronde et située dans la région antérieure de la face in- férieure. Rapports et DIFFÉRENCES. — Cette espèce de dysaster offre par sa taille, par la disposition de ses ambulacres, par la forme de son anus placé au sommet d’un sillon à peine distinct, de grandes ressemblances avec le dysaster bicordatus ; il en diffère cependant essentiellement par sa forme allongée, par sa face supérieure beaucoup moins élevée et : moins tronquée en avant et par son sillon anal plus évasé. LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce aux environs de Vézelay, dans les couches marneuses inférieures à la grande oolite; elle S'y rencontre rarement et sa conservation est loin d’être intacte. M. Robi- neau-Desvoidy auquel j'ai dédié ce nouveau dysaster, m'en a donné un exemplaire très-bien conservé, provenant du département de la Nièvre et recueilli dans cette même couche. EXPLICATION DES FIGURES. PI. IT fig. 1. — Dysaster robinaldinus, vu de côté, de ma coll. fig. 2. — le même vu sur là face supérieure. fig. 3.— le même vu sur la face inférieure. fig. 4. — le même vu sur Ja région anale. fig. 5.— détail grossi. ESPÈCES INDÉTERMINABLES, Indépendamment des espèces que je viens de décrire, l'étage ba- 75 thonien m'a offert plusieurs autres échantillons que le mauvais état de leur conservation rend indéterminables et que je me borneraï à men- tionner, me proposant de leur assigner une place spécifique lorsque de nouvelles découvertes viendront les compléter, ce sont : 40 Un holectypus d'assez grande taille, recueilli dans le forest-marble de Châtel-Censoir ; sa forme générale, le rapproche de l'holectypus de- pressus, des. Mais la bouche et l’anus n'étant pas visibles dans le seul échantillon que je possède, je ne puis le rapporter avec certitude à cette espèce. 20 Un autre holectypus beaucoup plus petit, plus renflé et plus conique très-voisin de l’holectypus mendesloshi, des. et dont M. Rathier a re- cueilli le moule intérieur à Châtel-Gérard. 5° Un nucleolites relativement très-grand, allongé, se rapprochant du nucleolites major, Ag. dont il diffère cependant par la position du sillon anal. Ce n'est peut-être qu’une variété allongée du nucleoli es clunicularis. Considérations paléontologiques. Douze espèces d'échinides ont été recueillies dans l'étage bathonien. Une seule, le dysaster robinaldinus, provient des marnes inférieures; les onze autres ont été rencontrées dans les couches, tantôt calcaires et tantôt siliceuses qui surmontent la grande oolite proprement dite et contituent la partie supérieure de l'étage bathonien. Sur ces douze es- pèces trois sont déjà connues : l'acrosalenia spinosa, le nucleolites clu- nicularis, et le nucleolites crepidula ; les neuf autres sont nouvelles. Quatre de ces douze espèces font partie de la famille des cidarides. Sept appartiennent à la familles des cassidulides. La familles des spa- tangoïdes n’est représentée que par une seule espèce du genre dyÿ- saster. Ainsi les échinides qui dominent dans cet étage par le nombre des 76 genres, des espèces et surtout des individus, ce sont les cassidulides. Le genre nucleolites contient à lui seul quatre espèces, et deux d’entre elles, les nucleolites clunicularis et crepidula sont très-abondantes. Les genres pygurus et clypeus dont les espèces, bien que d'une taille beaucoup plus grosse, sont cependant voisines des nucleolites apparais- sent pourla première fois. C'est donc dans cet étage qu'a commencé à se développer la famille si nombreuse des cassidulides qui plus tard, dans les autres étages ju- rassiques et crétacés et dans les terrains tertiaires, a multiplié avec tant de profusion ses genres et ses espèces jusqu'à l'époque actuelle, où elle a disparu presqu'entièrement de l’animalisalion du globe et n'est plus représentée, dans nos mers, que par deux ou trois genres et quelques rares espèces. mans QC OC —— 1 I AY. ÉTAGE OXFORDIEN. L'étage oxfordien proprement dit existe seulement à l'est du dé- partement, dans l'arrondissement de Tonnerre. Longtemps on a considéré, comme se rattachant à cet étage, la couche qui, aux environs de Châtel-Censoir et de Druyes, sert de base au coral-rag inférieur et qui, caractérisée par des rognons calcareo-siliceux plus ou moins abondants, correspond, dans nos contrées, au terrain à chailles de la Suisse et de la Haute-Saône. La présence, dans cette 7 18 couche, du bélemnites hastatus, du nautilus giganteus, de l’ammonites cordatus et de l’ostrea dilatata, fossiles essentiellement oxfordiens, autorisait, jusqu’à un certain point, à la regarder, comme faisant partie de l’oxford-clay. Cependant, en examinant avec soin cette assise, j'ai reconnu qu'elle offrait un passage presqu'insensible avec les couches coralliennes qui lui sont superposées. Au point de vue paléontologique, ces rapports sont plus intimes encore, et un très- grand nombre d'espèces se trouvent à la fois et dans le coral-rag, cet dans les calcaires inférieurs; aussi, dès à présent, je crois devoir , sans qu'il soit besoin d'exposer ici les raisons qui m'y engagent, séparer cette assise de l'étage oxfordien et la réunir au coral-rag. Du reste, cette classification concorde parfaitement avec celle que M. Marcou a adoptée dans son remarquable travail sur le Jura salinois, en plaçant le terrain à chailles à la base du coral-rag et en lui donnant le nom de calcaire corallien. Les calcaires lithographiques compactes qui traversent le départe- ment de l’est à l’ouest et qui atteignent une puissance si considérable, aux environs de Vermenton, ont été, jusqu'ici, considérés comme constituant, dans nos contrées, la partie supérieure de l'oxford- clay (1). M. Raulin et moi, dans une excursion faite dès 1848, nous avons reconnu que ces calcaires étaient supérieurs au massif corallien de Châtel-Censoir. Aux environs de Maï'y-la-Ville la superposition est évidente. En présence de ce fait, il devient de toute impossibilité de laisser cette assise calcareo-marneuse dans l’oxford-clay, et je crois devoir la rattacher, comme le terrain à chailles, à l’étage corallien. (1) Annales des sc. naturelles, 1'e série, tome xvir, p. 254. Note sur l'uniformilé qui régne dans la constitution de la ceinture jurassique du grand bassin géologique qui comprend Londres et Paris, M. Elie de Beaumont, 1829. — Bulletin de la Société géologique de France, 2° série, tome 11, p. 639, réunion extraordinaire à Avallon, 1845. — Bulletin de la Soc. des sc. nat. de l'Yonne, tome 1, page 23, aperçu sur la géologie du département de l'Yonne, 1847. 19 Ainsi démembré, l'étage oxfordien se trouve réduit, dans le dépar- tement de l'Yonne, à deux groupes : l'assise ferrugineuse et les calcaires oxfordiens, ASSISE FÉRRUGINEUSE. — Celte assise repose sur les dernières couches de l'étage bathonien; elle apparaît seulement dans un petit nombre de localités de l'arrondissement de Tonnerre et n’est que le prolongement d’un système qui se développe avec beaucoup plus de puissance et d'étendue dans la Côte-d'Or, aux environs de Châtillon- sur-Seine. Dans le département de l'Yonne, ceite assise se compose de marnes et de calcaires subordonnés. Les marnes, dont la couleur est ordinairement d'un brun rougeâtre, contiennent une grande quantité d'oolites ferrugineuses. Les calcaires sont le plus souvent imprégnés de fer et leur texture est fortement oolitique Cette couche, malgré son peu d'épaisseur, renferme beaucoup de fossiles presque tous d'une bonne conservation, et parmi lesquels abondent les cépha- lopodes; les gastéropodes y sont également représentés par des genres nombreux. Châtel Gérard, Etivey, Gigny sont, dans l'Yonne, d’excel- lentes localités pour l'étude de cette assise ferrugineuse. C’est à Gigny que le fer est le plus abondant; on l’exploite sur plusieurs points, et le minerai qu’on extrait sert à alimenter l'usine d'Ancy-le-Franc. En allant de Gigny à Ancy-le-Franc, on traverse une couche calcaire que les fossés de la route ont mise à découvert. C’est une roche dure, compacte et dont la cassure est terrense; sa couleur ordinaire est grise, cependant la présence du fer lui donne parfois une teinte jaunâtre. Cette couche calcaire empâte de nombreux fossiles ; quelques espèces diffèrent de celles qu’on rencontre dans la couche ferrugineuse propre- ment dite. CALCAIRES OXFORDIENS. — Immédiatement au-dessus de l’assise que je viens de décrire s'élève le massif calcaire d'Ancy-le-Franc et de Pacy. La roche qui le compose est disposée en bancs épais et fournit d'excellents matériaux pour les constructions. On n'y voit plus aucune trace de fer, et la silice commence à manifester sa présence par quelques 80 rognons calcareo-siliceux. Les corps organisés ne sont pas nombreux et se bornent à des gervilies, à des pholadomyes et à quelques gigan- tesques échantillons de l’ammonites plicatilis, sow. (a. biplex, sow.). Ce n'est pas sans quelque hésitation que je place cette couche puissante dans l'étage oxfordien ; elle pourrait bien représenter, dans l'est du département, le terrain à chailles et le coral-rag de Mailly-la- Ville, de Châtel-Censoir et de Druyes, et, dans ce cas, elle appartien- drait, comme eux, à l'étage corallien ; cependant l'aspect minéralogique que présente cette couche est tellement dissemblable que j'ai cru devoir, jusqu’à plus amples observations, la maintenir dans l’étage oxfordien. Toutefois je la regarde, dès à présent, comme très-voisine du terrain à chailles. Parmi les échinides que MM. Rathier et Dormois ont recueillis dans cette assise, il en est quelques-uns qui lui sont propres; il en est d’autres qu'on retrouve dans le terrain à chailles, je me bornerai à décrire les premiers; les seconds, trouveront leur place dans l'étage corallien. Échinides de l'étage oxfordien. Ciparis, AGassizit, Cot. PL 8, fig. 1-2. Test circulari, subdepressä. Areis interaubulacrariis præditis duabus seriebus quinque tuberculorum. Tuberculis magnis, proeminen- tibus, approximatis; limbis tuberculorum ellipuücis. Areis ambulacrariis striclis, undulatis. DimensIONs. — Hauteur, 38 millimètres; diamètre transversal, 48 millimètres. Comme tous les cidaris, cette espèce est plus large que haute et ses deux faces sont sensiblement déprimécs. Les aires interambulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules. Au nombre de cinq sur chaque rangée, ces tubercules sont très-volumineux, surtout à la partie supérieure, et diminuent rapidement de grosseur, aux approches de 81 l'ouverture buccale. Les zones lisses qui les entourent sont elliptiques, déprimées et entourées d'un cercle de granules espacées et apparentes ; elles sont très-rapprochées par leur base, à la face inférieure surtout où elles ne sont séparées que par une seule rangée de granules. L’es- pace intermédiaire qui s'étend entre chaque rangée de tubercules est relativement très-étroit ; il est profondément sillonné à la suture des plaques et garni de petites granules disséminées au hasard. Les aires ambulacraires sont ondulées, très-étroites ; elles sont bordées de deux rangées de granules, au milieu desquellés on en distingue d’autres plus petites et dont la disposition semble irrégulière. Les pores, comme dans les espèces voisines, sont placés, deux à deux, dans un sillon qui s'étend paraliélement aux aires ambulacraires. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris agassizii , par sa forme générale se rapproche du cidaris coronata, goldf., si fréquent dans l'étage corallien ; mais il s’en distingue par ses tubercules plus rappro- chés, par la forme elliptique de la zone lisse qui les entoure, par ses granules intermédiaires beaucoup moins abondantes, par ses aires ambulacyraires plus étroites et sur lesquelles on ne reconnait que deux rangées distinctes de granules. Il se rapproche plus encore du cidaris blummenbachi, goldf. ; cependant il en diffère d’une manière essen- tielle par sa forme plus écrasée, par ses tubercules moins nombreux et à base plus large, et par la suture profonde qui marque le milieu des aires interambulacraires. Le cidaris agassizii ne peut être confondu avec le cidaris copeoïdes Ag. dont on rencontre si fréquemment les piquants dans les couches ferrugineuses d'Etivey. Le cidaris copeoïdes est remarquable par ses tubercules largement espacés ct disposés par cela même à recevoir de gigantesques piquants, tandis que le caractère distinctif de notre espèce réside dans le rapprochement des tubercules. P Locarire. — Celle espèce a été recueillie par M. Rathier dans les couches calcaires de l'oxford-clay ferrugineux de Gigny. — Elle y est très-rare, 82 EXPLICATIONS DES FIGURES. PI. 8, fig. 4. — Cidaris agassizii, vu de côté, de la collection de M. Rathier. fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. CiDARIS COPEOIDES , Agass. PI. 8, fig. 3-5. Syn. Cidaris copeoides, Agass. — Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum Echinodermatur: fossilium, p 10, 1840. — — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Aux. des Sc. nat., 3e série, tome vi, p. 552, 1846. Aculeis spatulæformibus, crassis,latis, maximis, compressis, infernè planis vel subconcavis, ornatis spinis per series longitudinaliter dispositis. Spinis supra collum n ajoribus. Collo brevi; facie articulari crenulatä. Dimensions. — Longueur approximative des plus grands piquants, 95 millimètres; largeur (milieu du piquant), 26 millimètres; épaisseur, 13 millimètres. — Le test de cette espèce est connu, mais il n’a jamais été décrit; il présente, suivant M. Agassiz, de grandes ressemblances avec le cidaris gigantea, Ag. (1), Dans le département de l'Yonne, on n’a jus- qu'ici rencontré que des piquants. Leur grande taille et leur forme bizarre les font facilement recon- naître. Etroits à la base, ils s’élargissent rapidement en forme de spatule. Ils sont ordinairement comprimés sur toute leur longueur, largement bombés en dessus, planes et quelquefois concaves en dessous. Leur surface est couverte de petites aspérités épineuses , (4) Catalogue raisonné des échinides, annales des sc. nat. 3° série,tome vi, p. 322. S9 allongées et disposées en stries longitudinales assez irrégulières. Les épines sont fortes et proéminentes au-dessus du col, mais elles s’atté- nuent sur le reste de la baguette. Le col est lisse et très-court ; la face articulaire est fortement crénelée. Les piquants que j'attribue aux cidaris copeoides présentent plusieurs variétés dont on serait tenté de faire des espèces distinctes, si on ne se rappelait combien, sur un même cidaris, les piquants varient de forme et d'ornements, suivant la position qu’ils occupent. Sur quelques échantillons les épines partout très-proéminentes sont disposées à peu près au hasard; sur d’autres, elles disparaissent presque entièrement et sont remplacées par des stries longitudinales à peine épineuses; quelquefois leur forme, au lieu d’être comprimée et élargie en spatule, est droite et presque cylindrique et leur surface est couverte de fortes épines. — C'est à cette dernière variété que me paraissent appartenir les piquants que M. Agassiz a désignés sous le nom de cidaris hastalis, Ag. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES, — Les piquants du cidaris copeoides se distinguent facilement de toutes les espèces connues. Ceux du cidaris spatula seuls semblent s’en rapprocher par leur taille, leur forme évasée et les aspérités épineuses qui leur servent d'ornement. Cependant notre espèce s’en éloigne par sa forme moins comprimée et moins évasée, et surtout par la disposition des épines qui, dans le cidaris spatula, n’ap- paraissent que sur les bords des piquants, tandis qu'elles sont répandues sur toute la surface du cidaris copeoides. LocaiTÉs. — Les piquants du cidaris copeoides ont été recueillis par M. Rathier et par moi dans les couches ferrugineuses d’Etivey et de Gigny où ils sont assez abondants. Histoire. — Mentionnée par M. Agassiz dans le Catalogue des mou- les fossiles du musée de Neufchâtel et dans le Catalogue raisonné des Echinides, cette espèce n’a jamais été ni décrite, ni figurée. 84 EXPLICATION DES FIGURES. ©! Planche 8. fig. 3. — Piquant du cidaris copeoides, de ma collection. fig. 4. — Piquant du cidaris copeoides, var., de ma collection. fig. 5. — Piquant du cidaris copeoides, var., de ma collection. CiDaRIS BLUMMENBACHU, Munster. On rencontre fréquemment dans l'oxford-clay ferragineux de Gigny et d'Etivey des piquants que leur taille, leur forme et la disposition des petites aspérités qui les recouvrent, m'ont engagé à rapporter au cidaris blummenbachii. Je les ai comparés avec attention aux piquants de cette même espèce qu’on rencontre avec tant d'abondance dans le coral-rag de Châtel-Censoir, et je n’ai pu constater, entre les uns et les autres, aucune différence spécifique appréciable. Je me borne ici à mentionner la présence, dans l’assise oxfordienne ferrugineuse, du cidaris blummenbachii. Je renvoie, pour la description de cette espèce, aux échinides de l'étage corallien. HEMICIDARIS CRENULARIS, AÂgass. M. Rathier a recueilli, dans les calcaires d’Ancy-le-Frane, un échan- tillon d’hemicidaris qu'il est impossible de ne pas regarder comme identique à l’hemicidaris crenularis, Agass., si fréquent dans le terrain à chailles de Druyes. Pour cette espèce, comme pour la précédente, je me borne à mentionner sa présence dans les calcaires oxfordiens, et je renvoie, pour la description, aux échinides de l'étage corallien. Hozectypus oRMoISIANUS, Col. PI. 8, fig. G-8. Testà parvä, conicà, subpentagonali. Tuberculis infernè et in am- bitu numerosis, conspicuis, et regulariter dispositis, supernè minimis, raris ét passim sparsis. Ano magno, oblongo. Ore decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 41 millimètres ; diamètre transversal, 19 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 49 millimètres 3/4 59 Plane et légèrement concave en dessous, cette petite espèce est renflée et conique à la face supérieure. Le pourtour du test affecie une forme subpentagonale ; le diamètre antéro-postérieur est un peu plus large que le diamètre transversal, ce qui est dû au prolongement de l'aire interambulacraire impaire au milieu de laquelle s'ouvre l'anus. Les aires ambulacraires et interambulacraires son. garnies, à la partie inférieure, et surtout vers le pourtour du test, d'u nombre assez consi- dérable de tubercules principaux de médiocre grosseur et disposés en series concentriques régulières; mais à la face supérieure, ces tuber- cules diminuent rapidement de volume, de’i'nnent beaucoup plus rares et sont disséminés au hasard. L'espace intermédiaire est occupé par des tubercules miliaires, visibles seulement à la loupe, et qui par- raissent former des lignes concentriques régulières. L’anus est de forme oblongue ; il est très-grand et occupe presque tout l'espace situé entre la bouche et le bord du test. La bouche s'ouvre dans une dépres- sion assez profonde ; elle est petite et décagonale. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est très-voisine de l’ho- lectypus depressus, Des., mais elle s’en éloisne par sa taille beaucoup plus petite, par sa forme plus conique et par la rareté des tubercules qu’on remarque sur la face supérieure Sa taille la rapproche des ho- lectypus arenata, Des. et mendelsoni, Des.; mais elle diffère du pre- mier par la disposition de ses tubercules et du second par la grandeur de son anus. LocauiTE. — L’holectypus ormoisianus a été recueilli dans l’assise ferrugineuse de Gigny, par MM. d'Ormois et Rathier, et par moi. — J'ai dédié cet holectypus à M. d'Ormois qui a bien voulu me communi- quer l’exemplaire figuré. EXPLICATION DES FIGURES. Planche 8. fig. 6 — Holectypus ormoisianus, vu de côté, de la collection de M. d'Ormois. 86 fig, 7. — le même, vu sur la face supérieure. fig. 8. — le même, vu sur la face inférieure. DYysASTER OVALIS, Agass. PL 8. fig. 9. — PI. 9, fig. 4 et 2. SYN. — Spatangus ovalis, Parkin. — Parkinson, organic remains of a former wold, t. 11, pl. 8, fig. 3, 1811. Dysaster ovalis, Ag. — Agassiz, prodromus, Mémoire de la Société des sciences naturelles de Neufchâtel, L.1, 18950: Collyrites avalis, Desm. — Desmoulins, Tableaux synoptiques, p. 368, 4837. Dysaster ovalis, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum Echinodermatum fossilium, p. 3, 1840. — — Desor, Monographie des dysaster, p. 15, pl. 3, fig. 21-93, 1844. jets — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des EÉchinides, Annales des Sciences nat., 3 série, t. VIN, p. 22, 1847. Testä ovali, supernè sub inflatà, infernè pulvinatä, posticè truncatä. Ambulacris anterioribus in medio convergentibus; posterioribus rectis, ab ano remotis. Ano elliptico. Ore excentrico, antico. Dimensions. — Var. major : hauteur, 25 millimètres: diamètre antero-postérieur, 33 millimètres; diamètre transversal, 33 milli- mètres. Var. minor : hauteur, 14 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 29 millimètres ; diamètre transversal, 27 millimètres. La forme générale du dysaster ovalis est ovale, arrondie en avant, tronquée en arrière, uniformément renflée en dessus et presque plane en dessous. Les ambulacres antérieurs convergent à peu près au milieu de la face supérieure, un peu plus en avant qu'en arrière. L’aire am- bulacraire impaire s'étend dans un sillon qui échancre légèrement le pourtour du test et descend jusqu'à la bouche. Les ambulacres posté- rieurs sont relativement plus larges ; ils s'élèvent presque droits et se 87 réunissent bien au-dessus de l'anus. A la face inférieure, l'aire inter- ambulacraire impaire affecte un renflement plus ou moins proéminent et qui se prolonge jusqu'à la bouche. L’anus, de forme elliptique, est situé à la partie supérieure de la troncature de la face postérieure. La bouche est excentrique et très-rapprochée du bord antérieur. Le dysaster ovalis a été recueilli dans les deux assises de l'étage ox- fordien, et il a présenté, dans chacune d'elles, une variété bien dis- tincte. Dans l'assise ferrugineuse, il est de petite taille, rétréci en arrière et presque plane en dessus; dans les calcaires oxfordiens, sa taille est plus grande, sa forme plus renflée et plus régulièrement ovale. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le dysaster ovalis, en y réunissant, à titre de variétés, le dysaster propinquus, Ag. et le dysaster trunca- tus, Dub., ainsi que MM. Agassiz et Desor ont cru devoir le faire dans le Catalogue raisonné des Échinides, se distingue facilement des autres espèces du genre par sa forme ovale et uniformément bombée. Au premier aspect, ce caractère pourrait le faire confondre avec le dysaster analis, Ag. des marnesinférieures de l'étage bathonien ; mais la forme et la disposition des ambulacres séparent ces deux espèces d’une ma- nière bien tranchée. Locazrré. — Le dysaster ovalis a été recueilli par M. Rathier, à Gi- gny, dans l’assise ferrugineuse, et à Villiers-les-Hauts, dans les calcaires oxfordiens. Hisromr. — Décrite pour la première fois en 1811, sous le nom de spatangus ovalis, cette espèce a été plus tard, et à peu près en même temps, placée par M. Agassiz dans le genre dysaster, el par M. Des- moulins dans le genre collyrites; le premier de ces genres ayant pré- valu, elle y est restée depuis. MM. Agassiz et Desor, en la mention- nant dans le Catalogue raisonné des Echinides, y ont réuni, comme variétés, le dysaster propinquus, Ag., et le dysaster truncatus, Dub. 88 EXPLICATION DES FIGURES. Planche 8. fig. 9.— Dysaster ovalis, var. minor, vu sur la face su- périeure, de la collection de M. Rathier. Planche 9. fig. 1.— Dysaster ovalis, var. major, vu sur Ja face in- férieure, de la collection de M. Rathier. fig. 2. -—- le même, vu de côté. DYSASTER ORBIGNYANES. Cot. PI. 9, fig. 5-8. Testä ovali, cordiformi, supernè inflatä, infernè subplanä. Ambula- cris anterioribus in vertice convergentibus; posterioribus, latis, subar- cuatis, ano incumbentibus. Ano pyriformi. Ore antico, Dimexsioxs. — Hauteur, 19 millimètres; diamètre antero-postérieur, 27 millimètres ; diamètre transversal, 25 millimètres. Cette espèce est ovale, cordiforme, renflée en dessus, presque plane en dessous. Les ambulacres antérieurs convergent au milieu de la face supérieure ; ils sont relativement très-étroits, surtout aux approches du sommet. L'aire ambulacraire impaire, comme dans le dysaster ova- lis, Ag., occupe un sillon qui échancre légèrement le pourtour du test et descend jusqu’à la bouche. Les ambulacres postérieurs sont larges, arqués et se réunissent presqu'immédiatement au-dessus de l'anus. L'aire interambulacraire impaire présente à la face inférieure un ren- flement peu apparent Le test est conservé dans l’exemplaire que j'ai sous les yeux ; les tubercules qui le recouvrent n'offrent rien de re- marquable; il sont petits, rares, disséminés au hasard , l'espace inter- médiaire est rempli par une granulation très-fine et visible seulement à la loupe. L’anus est pyriforme. La bouche, comme dans tous ls dy- saster, se trouve à la face inférieure ; elle est excentrique et très- rapprochée du bord antérieur. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES .— Le dysaster orbignyanus présente au pre- mier aspect quelque ressemblance avec le dysaster ovalis; cependant 89 on reconnaît bientôt qu'il s'en distingue d'une manière essentielle. Sa forme est moins ovale, plus étroite en arrière, plus renflée en dessus ; les ambulacres postérieurs se réunissent beaucoup plus près de l'anus. Ce caractère rapproche le dysaster orbignyanus du dysaster analis, Ag.; mais ce dernier est moins renflé, plus fortement tronqué en arrière, et ses ambulacres postérieurs sont plus étroits. LocaiTé. — Cette espèce a été recueillie par M. Camille d'Ormois, dans l’oxford-claz de Stigny; elle y paraît très-rare. EXPLICATION DES FIGURES. Planche 9. fig. 3.— Dysaster orbignyanus, vu sur la face supérieure, de la collection de M. d'Ormois. fig. 4. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 3. — le même, vu de côté, DYsAsTER coniCus, Cot. PI. 9, fig. 6-9. Nucleo alto et conico ; ambitu suborbiculari ; basi planä. Ambulacris anterioribus rectis, angustis, in summo vertice convergentibus; poste- rioribus subarcuatis, ab ano remotis. Ano lato, pyriformi. Ore ovali, submedio, antico. Dimensions. — Hauteur, 17 millimètres ; diamètre antero-postéricur, 28 millimètres ; diamètre transversal, 29 millimètres. Le dysaster conicus ressemble par sa forme générale à une vé- ritable galerite. Sa face supérieure est élevée, conique, un peu écrasée en arrière Sa base est plane et son pourtour suborbiculaire. Les ambulacres antérieurs sont remarquables par leur étroitesse, ils convergent en ligne presque droite au sommet de la face supérieure ; les ambulacres postérieurs sont relativement plus larges, ils se réu- nissent, en s'arquant légèrement, à quelque distance de l'anus. L'anus est grand, pyriforme, et situé un peu au-dessus du bord postérieur. 90 La bouche est ovale et s'ouvre dans la région antérieure de la face in- férieure. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le dysaster conicus s'éloigne de tous les dysaster connus par sa forme élevée et conique. Dans ce genre, où presque toutes les espèces affectent la forme elliptique et allongée, propre aux spatangoïdes, c'est un type nouveau, et qui pourrait former un sous-genre à côté des metaporhinus. LocaLiTÉ. — Le dysaster conicus ne s’est rencontré jusqu'ici, qu’à l’état de moule intérieur ; il a été recueilli par MM Rathier et Camille d'Ormois dans les calcaires oxfordiens de Pacy et d’Ancy-le-Franc. EXPLICATION DES FIGURES. Planche 9. fig. 6. — Dysaster conicus, vu de côté, de la collection de M. d'Ormois. fig. 7. —le même, vu sur la face supérieure. fig. 8. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 9.—le même, vu sur la face postérieure. Espèces indéterminables. Indépendamment des espèces que je viens de décrire, M. Rathier a recueilli, dans l’oxford-clay ferrugineux de Gigny, un fragment de dysaster que la disposition arquée de ses ambulacres antérieurs semble rapprocher du dysaster ellipticus, Agass., mais que son mauvais état de conservation ne me permet pas de déterminer, quant à présent, d’une manière précise. Considérations paléontologiques. L'étage oxfordien, en y comprenant les calcaires d’Ancy-e-Franc, m'a présenté huit espèces d’échinides. Sur ces huit espèces, il en est six spéciales à cet étage, et deux, le cidaris blummenbachii, Munster, et 91 l'hémicidaris crenularis, Agass., qui se retrouvent en abondance dans l'étage corallien. En ce qui concerne l'hemicidaris crenularis, sa pré- sence dans les deux étages n’a rien qui doive étonner , il a été recueilli dans le calcaire oxfordien d’Ancy-le-Franc, et nous avons déjà fait re- marquer combien ces calcaires se rapprochent du terrain à chailles ; peut-être un jour faudra-t-il les réunir, et l’on s'explique facilement qu'ils contiennent, l’un et l’autre, des espèces identiques. Quant au cidaris blummenbachii, le fait est plus remarquable; ce cidaris, comme on le sait, est un des fossiles caractéristiques du terrain à chailles et du coral-rag, et par sa présence dans l’assise oxfordienne inférieure, il nous fournit l'exemple d’une espèce d'échinide qui se trouve à la fois dans deux étages distincts. C’est là un cas exceptionnel, que nous n'avons pas encore eu à constater et qui ne se reproduira que bien rarement dans la suite de ce travail. Les échinides de l'étage oxfordien sont ainsi répartis : Le cidaris Agassizii, le c. copeoides , le c. blummenbachii, l'holec- typus ormoisianus, le dysaster orbignyi appartiennent à l’assise ferru- gineuse. — L'hémicidaris crenularis, le dysaster conicus proviennent des calcaires oxfordiens. Le dysaster ovalis est propre à l’un et l’autre groupe. Parmi ces huit espèces, quatre font partie de la famille des Cidarides et trois de celle des Spatangoïdes. Une seule espèce appartient à la famille des Cassidulides. Les cassidulides, qui, dans l'étage précédent, avaient offert sept espèces, el que nous verrons dans l'étage corallien se multiplier de nouveau, semblent à l’époque oxfordienne avoir subi un temps d'arrêt dans leur développement, et ils ne sont plus repré- sentés, du moins dans nos parages, que par une seule espèce du genre holectypus. Ton at # DE PE pu it 1h 1 | à lg D # ni ‘ à afit h ue he Arte En, | +9! Dur as di A itdosdaswsmutd anébis 2 AE nil ot End ah labre ami ak® 2 Hébaant sante eheaitt vents ang 1 16qdecgamlseotb 2 MOV nano ge Hip bin Nisasqe hab sfqthsze) did enoa euon oup Éonooiqos zen eut dus D'ominnitaib sgait" zuob sa8b : sofenp side bin 24 08, ne Ja. Jolajagon À Maps 20f,RQPER "E are où sb etine 6l'ansb Josmeior Fat Ab bité Ytoe ii Sat fe Had 8 RTS ton ' L cintre -vofod"1 idosgusqnautd el abongue à 2 al MNT artsbio a “u10 geiase À à 1annasi11aqqe Funradio onenth »E amntéioss to aq linéaires; ansinos réfagaghe 4h sulusono cirehisiennt { — s2usniy FA ansiirétro enisslés e9b Fa pement içe sue ‘hier à Tr nr ET ès È b ITR % sara 1 vi op EUR sobinhit) wii oilimss st ob cinq jus aigu TETE TS 1 dsfsadineqan ovgtas ofoapnll .aokiosntixq.2ole oo sb aio:30 dashimengeges Lans ps athilubiaa, and gabilubieau) déiflesos ages aanb enort au0c sup 1 ,2096q29 1q28 Halo Josisva due siové onasibolzosupoq ddobldons paroi sb vilqiiluen où Bus, aulq nos où eli 19 Jnsmagquieràb sul eueb jéucb sgmef LL ‘go ub oi ri tue soivénsh anivo ub on) “ Là #qM dus euudicn, dir 4 Jia ls cylomirer dat à | PE TIR boit nephensi d'érhihniés. Sir cf tie ep den 2 bp HUE T7 bien. ot. Gi TE Mb LErTTIE mtene Wu: ich co ETAGE CORALLIEN. L'étage corallien occupe, dans le département de l'Yonne, une im- mense étendue. À Montillot, à Brosse, [à Châtel-Censoir et à Druyes, il repose presque immédiatement sur les dernières assises de l'étage bathonien, tandis qu’à Tonnerre, à Chablis, à Bailly, à Coulanges-la- Vineuse, à Taingy, à Perreuse, ses couches supérieures plongent sous les marnes kimmeridgiennes. Cette large bande qui constitue près de la moitié du terrain jurassiqüe du département, atteint, dans certaines localités, une puissance considérable ; elle se subdivise en quatre grou- pes distincts que nous allons successivement passer en revue. 8 94 CALCAIRES A CHAILLES. — Longtemps j'ai considéré ces calcaires comme faisant partie de l'étage oxfordien. Plus haut, j'ai développé les motifs qui m'ont engagé à les réunir au coral-rag doot ils me parais- sent devoir former la base (1). Un étage géologique, malgré le sunchronisme de ses couches; ne présente presque jamais, sur toute son étendue, une parfaite unifor- mité de caractères minéralogiques ou paléontologiques. Il se compose, il est vrai, de dépôts qui, formés à une même époque ct sous des in- - fluences identiques, devraient offrir, dans toutes leurs parties, un ca- ractère spécial et tranché. Maïs si cela existe pour l'étage considéré dans son ensemble, étudié sur une grande surface, il n’en est plus ainsi lorsqu'on examine, une à une, toutes les localités dans lesquelles cet étage s’est développé ; on ne tarde pas à voir, dans quelques unes, dis- paraître cette uniformité de caractères. La révolution à la suite de la- quelle il a commencé à se former, ne s'est pas manifestée partout avec une intensité pareille. Le plus souvent le cataclysme et les changements qu'il a apportés ont été instantanés ; cependant, sur certains points, ses effets se sont à peine fait sentir, et la plupart des êtres qui vivaient à l’époque précédente ont continué d'exister. Dans ces localités ex- ceptionnelles, ce n’est que lentement et peu à peu que les espèces nou- velles se sont montrées, ont remplacé les anciennes et ont fini par dominer exclusivement. Ces dépôts paraissent, en quelque sorte, inter: médiaires entre deux époques et servent de passage d’un étage à un autre ; ils sont le résultat de circonstances tout-à-fait spéciales et ne se présentent que rarement à l'observation du géologue. Le calcaire à chailles du département de l'Yonne est un dépôt tran- sitoire de cette nature. Qu'on l’examine au point de vue paléontologi- que ou minéralogique, on reconnaît d’une manière évidente les traces de la double influence qui a présidé à son dépôt. La révolution qui s’est (1) Voy. le Bulletin dé la Société des sciences hist. et nat. de l'Yonne, études, t, LI, p. 3504 95 accomplie au commencement de la période corallienne n'a laissé aucune trace dans ses premières assises ; elles se sont formées presque exclu- sivement sous l'influence oxfordienne, dans une mer tranquille et pro- fonde où les céphalopodes de l'époque précédente vivaient encore en abondance. Ces premières assises sont essentiellement calcaires, et la silice ne s’y montre que rarement et en rognons isolés. Mais bientôt l'influence corallienne s'est manifestée ; déjà probablement dans les localités voisines s’élevaient des bancs de polypiers; la mer devint plus agitée et moins profonde ; les céphalopodes, ne trouvant plus les eaux favorables à leur developpement, disparurent et furent remplacés par la faune corallienne si remarquable par ses échinides et ses polypiers. En même temps que s'opéraient ces changements zoologiques, la nature des sédiments accumulés se modifiait également ; le calcaire de- venait plus oolitique et contenait un bien plus grand nombre de chailles siliceuses. Cette période transitoire n’eut qu’üne courte durée, à en juger par le peu de puissance que le calcaire à chailles atteint dans le départe- ment de l'Yonne. Malgré son peu d'épaisseur, cette assise contient, cependant, un très-grand nombre de débris organiques. A la base et dans les couches essentiellement calcaires, ce sont les fossiles oxfor- diens qui dominent : aussi rencontre-t-on, en assez grand nombre, le nautilus giganteus, d'Orb., les ammonites plicatilis, Sow., perarmatus, d'Orb , canaliculatus, Munster., les pholadomya trapezicostata, d'Orb., exaltata, Ag., la trigonia monilifera, Ag., la gervilia aviculoïdes, Sow., les pecten subfibrosus, d'Orb., vimineus, Sow., l’ostrea dilatata, d'Orb., ete. La partie supérieure est plus spécialement caractérisée par ses échinides : ils abondent à Châtel-Censoir et surtout à Druyes. Dans cette dernière localité, j'en ai recueilli près de trente espèces, et quelques-unes s'y montrent avec profusion ; aussi serait-on porté à croire que le développement des échinides, dans ces régions, a été fa- vorisé, non-seulement par la disposition des plages et le peu de profon- deur des eaux, mais encore par Ja proximité des rescifs madréporiques 96 qui commençaient à s'élever dans les parages voisins, pendant que se formaient les dernières assises du calcaire à chailles. L'examen des corps organisés vient à l’appui de cette contemporanéité de formation entre les deruières assises du calcaire à chailles et les premiers dépôts du coral-rag inférieur, proprement dit; car une grande partie des es- pèces qu'on rencontre dans un des terrains, a laissé également des traces de son existence dans l’autre {1). Les corps organisés qu'on rencontre dans le calcaire à chailles, sont tantôt calcaires et tantôt siliceux. Dans le premier cas, ils ont presque toujours conservé leur test ; dans le second, ils sont à l'état de moule intérieur, souvent libres et parfois empatés daüs une chaille où ils ont laissé l'empreinte de leur test. Cette assise se compose de bancs calcaires d’une épaisseur variable. La couleur de ces calcaires est d'un gris jaunâtre, et leur texture fine- ment oolitique. Ils contiennent, en grande abondance, à la partie supérieure surtout, de ces boules calcaires siliceuses appelées chailles. Ces chailles n’affectent pas toutes une forme sphéroïdale ; quelques- unes sont irrégulièrement contournées et imprégnées, suivant les localités où on les observe, d’une plus ou moins grande quantité de silice. Le calcaire à chailles se développe aux environs de Montillot, de (1) Les observations faites par M. Marcou, dans le Jura, confirment cette opinion. Pour lui, le terrain à chailles n’est qu'un facies particulier du calcaire corallien. Voici comment il explique l’origine des chailles : — « La structure sphéroïdale de ces boules siliceuses, appelées chailles, provient de la grande agitation de la mer aux alentours des bancs de coraux qui roulaient, les fragments et les enveloppes des radiaires et en formaient des boules pugilaires qui se déposaient dans les anses et derrière les bancs de coraux. Ainsi, je regarde ces polypiers pierreux, comme la cause de ces chailles, et partout où l’on rencontre des bancs de polypiers un peu puissants, on est sûr d'y rencontrer des chailles’ Celles-ci sont donc des accidents pétrographiques qui appartiennent aux formations calcaires et qui doivent être con- sidérés comme un fait inhérent aux bancs de polypiers. » Voy. Recherches géologi- ques sur le Jura salinois, par M. Marcou, Mémoires de la Soc, géol. de France, 2° série, t 11, l'e partie, p 83. 97 Brosse, de Chätel-Censoir et de Druyes. Il forme une bande souvent interrompue ; sur certains points, la partie supérieure seule est appa- rente, el sa présence ne se manifeste que par l’abendance des chailles siliceuses qui jonchent le sol. CoRAL-RAG INFÉRIEUR. — Le coral-rag inférieur, dont les premières couches, d'après la supposition que je viens d'admettre, commencèrent à se former en même temps que les dernières assises du calcaire à chailles, prit bientôt un immense développement. Les polypiers se multiplièrent ; leurs débris s’accumulèrent en couches épaisses. Non- seulement le calcaire à chailles fut entièrement recouvert, mais la mer corallienne franchissant ses limites s’étendit, avec les êtres qui la peu- plaient, jusqu'au milieu de l'étage bathonien où elle a laissé des traces de son séjour C'est ce qui eut lieu à Chätel-Censoir : Fétage bathonien constitue le fond des vallées et la base des montagnes; le calcaire à chailles apparait, çà et là, aux flancs de queiques collines, tandis que le coral-rag couronne les montagnes. Le coral-rag inférieur est un dépôt essentiellement calcaire. Les bancs dont il se compose sont épais, de couleur blanche, à cassure terreuse, à texture siccaroïde et grossièrement oolitique. Exploité sur certains points, comme pierre à bâtir, il fournit des matériaux de facile ex- traction, parfois résistant à la gelée, mais dont l'aspect est rude et grossier. Ce terrain est remarquable par la prodigieuse quantité de corps or- ganisés dont il renferme les débris. Quelques couches sont remplies de nérinées qui affectent les formes les plus variées (1); d'autres bancs sont exclusivement pétris de dicerades (2), tandis que, sur certains points, abondent les débris d'échinodermes ; mais ce qui caractérise es- (1) Dans une seule localité, j'en ai recueilli plus de vingt espèces, parmi lesquelles abondent : Nerinea bivurgis, N. defrancii, N.maureausiana, d'Orb., N. robinaldina, d'Orb., N. canalicutata. d'Orb., N, cottaldina, d'Orb., N. cassiope, d'Orb., N. calli- rhoe, d'Orb., etc. 2) Diceras arietina, Lam. D. sinistra, Desh 98 sentiellement ce terrain, ce qui partout domine avec une profusion étonnante, ce sont les polypiers. Ils se sont multipliés dans toutes les assises ; leurs genres sont aussi variés que leurs espèces, et à eux seuls ils constituent parfois des massifs énormes. Ce développement considérable des zoophytes imprime à toute la faune de cette époque une physionomie particulière. La mer coral- lienne, dans nos parages du moins, était peu profonde et remplie de rescifs madréporiques ; aussi, les céphalopodes, essentiellement pela- giques, ne pouvaient y vivre. On n’y rencontrait pas non plus les myes, les pholadomyes, les panopées, les anatines, les isocardes, tous ces acé- phales qui recherchent, pour s'y enfoncer, les plages tranquilles et vaso-marneuses. Les mollusques qui caractérisent cette période sont ceux qu'on retrouve dans toutes les stations coralligènes : ce sont des nérinées dont quelques-unes atteignent une taille gigantesque; ce sont des troques, des turbos, des nérites, des patelles, etc., gastéropodes qui se plaisent sur les rivages agités; ce sont des acéphales adhérents, tels que les dicerates, les huîtres ct les spondyles ; ce sont des limes, des peignes à fortes coquilles, et dont le test est rugueux ou orné de pointes épineuses ; ce sont aussi des crinoïdes qui élevaient leurs frêles rameaux à l'abri des bancs de polypiers ; ce sont des échinides à Lest circulaire et ornés de baguettes puissantes. La nature des sédiments qui s'accumuièrent alors démontre combien était agitée cette mer hérissée d'écueils. Sur certains points, ils ne sont formés que de fragments de mollusques et de zoophytes entassés au hasard. Ces fragments, usés par les eaux et à peine reconnaissables, sont mêlés à des oolites de grosseur très-variable et constituent une roche dont la texture lâche et grossière indique suffisamment l'origine essentiellement littorale. Ces calcaires inférieurs forment un massif qui s'étend aux environs d’Arcy-sur-Cure, de Mailly-la-Ville, de Mailly-le-Château, Méry-sur- Yonne, Châtel-Censoir, Crain, Coulanges-sur-Yonne, Andryes, Druyes, Etais. Arcy-sur-Cure est, en se dirigeant vers l’est, la dernière localité où l’on constate sa présence; au-delà, il n'a laissé aucune trace. IL 99 semblerait que cette couche qui est si puissante sur certains points, tandis qu'elle manque entièrement sur d'autres, ne serait, en quelque sorte, qu'un accident local. Quoi qu'il en soit, cette bande, entre Châtel-Censoir et Mailly-la-Ville, recouvre une surface de plus de douze kilomètres, et parfois son épaisseur dépasse cent mètres. Au hameau du Saussois, sur les bords de l'Yonne, ces calcaires coralliens consti- tuent des roches gigantesques, taillées à pic, d’une élévation prodi- gieuse, et qui, en grande partie, sont formées des débris d'énormes polypiers. CALCAIRE LITHOGRAPHIQUE. — Le coral-rag inférieur proprement dit est recouvert, dans le département de l'Yonne, par un dépôt calcareo- marneux qui longtemps a été rapporté à la partie supérieure de l’étage oxfordien, mais que sa position géologique, maintenant incontestée, place, sans aucun doute, dans l'étage corallien. Cette assise présente, sous le rapport minéralogique et paléontolo- gique, un brusque contraste avec celle que je viens de décrire, Elle est composée de couches calcareo-marneuses dont l'ensemble coustitue un dépôt puissant, remarquable par l'homogénéité de ses caractères, et formé, selon toute apparence, au sein d’une mer tranquille et profonde. Les calcaires sont disposés en bancs d'épaisseur variable et très-régu- lièrement stratifés ; ils affectent une couleur grisâtre ; leur texture est compacte et leur cassure conchoïde ; leur dureté est plus ou moins grande, suivant les localités où on les observe. Sur certains points, on a tenté à plusieurs reprises de les exploiter, comme pierre lithogra- phique ; dans d’autres, malgré leur texture compacte, ils sont beau- coup plus tendres ; l’abondance de l'argile leur donne une apparence schisteuse et ils s’exfolient très-facilement au contact de l'air, L’argile qui sépare les bancs calcaires est de couleur grisâtre et forme des lits plus ou moins épais. Les êtres organisés sont rares dans l'ensemble de cette assise ; quel- ques bancs, cependant, en contiennent en abondance, et la plupart alors sont en rapport avecla nature calcaréo-marneuse de la couche qui 100 les enveloppe. Les polypiers, les gasteropodes, les crinoïdes et les échi- nides ont disparu. Les céphalopodes, dont la profondeur des eaux favorise le développement, reparaissent, bien qu’en petit nombre. Mais les êtres qui caractérisent plus spécialement cette période, ce sont les pholadomyes, les ceromyes, les tellines, les anatines, les iso- cardes, et en général tous les mollusques qui se plaisent sur les plages vaseuses. On y rencontre cependant encore des limes, des peignes, des moules, des pernes, des avicules, etc., et de nombæeux brachiopodes. Les bancs les plus riches en fossiles apparaissent à Commissey, à Tan- lay, à Courson. Le calcaire marneux qui les renferme est moins com- pacte, plus irrégulièrement stratifié, et tous ses caractères indiquent un dépôt littoral. Le reste de cette assise, malgré la puissance consi- dérable qu’elle atteint dans certaines localités, ne contient qu’un très- petit nombre de fossiles ; c’est à peine si, de loin en loin, quelques pholadomyes et quelques ammonites ont laissé leurs empreintes. Les calcaires lithographiques sont irrégulièrement développés dans le département de l'Yonne, qu'ils traversent de l’est à l’ouest, en s’in- clinant un peu vers le sud. Sur la rive droite de l'Yonne, ils occupent une étendue considérable de terrain, et constituent la plus grande partie de ce vaste plateau qui sépare Lucy-le-Bois de Vermenton; dans cette dernière localité, ils atteignent plus de cent mètres de puissance. Aux environs de Courson, au contraire, leur épaisseur ne paraît pas dépasser dix mètres, et la surface du terrain qu'ils occupent n’a pas plus d’un kilomètre. Considérée dans son ensemble, cette assise est très- puissante à l’est du département, sur la rive droite de l'Yonne, mais elle diminue d'épaisseur et d’étendue en se dirigeant vers l’ouest, et le hameau des Pécelières est la dernière localité où j'ai constaté sa pré- sence. La nature marneuse de cette assise la rend propre à recueillir les eaux qui suintent au travers des roches poreuses du coral-rag su- périeur ; aussi, dans les vallées où ce terrain existe, sa présence est- elle presque partout signalée par un sol humide et des sources nom- breuses. 101 CorAL-RAG SUPÉRIEUR. — Ici encore l'aspect du sol change brusque- ment. À la suite de circonstances dont nous ne voulons point recher- cher les causes, la mer corallienne éprouva de nouvelles modifications. Probablement son niveau s’abaissa, et, les eaux devenant moins pro- fondes, les polypiers purent s’y développer de nouveau: avec les po- lypiers reparurent les gasteropodes et les échinodermes. Les sédiments accumulés changèrent également de nature; ils devinrent essentielle- ment calcaires et fortement oolitiques. D’après la puissance des cou- ches qui se formèrent, on peut supposer que cette période se prolon- gea pendant un laps de temps considérable. Des influences diverses présidèrent à ces puissants dépôts; certaines couches sont blanches, friables, oolitiques, disposées en minces plaquettes et s’exfoliant au contact de l'air; elles abondent en polypiers, mais surtout en brachio- podes (Terebratula corallina, Leym.); d'autres, au contraire, sont puis- santes, finement oolitiques, parfois presque crayeuses et fournissent des pierres de taille très recherchées ; les fossiles y sont rares, cepen- dant, dans les belles carrières de Tonnerre, on rencontre, en assez grand nombre et dans un très-bon état de conservation, des ammoni- tes, des nérinées, des natices, des pholadomyes, des trigonies, des huîtres, des échinides, des crinoïdes, des polypiers d'espèces très- variées et de précieux débris de poisson. D'autres bancs sont d’une très-grande dureté; leur couleur est jaunätre, veinée .de bleu, leur texture est compacte et leur cassure subconchoïde; 1ls supportent un assez beau poli, et longtemps, dans le département, on les a exploités sous le nom de marbres de Bailly ; ces calcaires durs contiennent un très-grand nombre de polypiers, de nérinées et d’autres fossiles brisés et roulés, unis par un ciment calcaire parsemé d’oolites et de nodules. Le fossile le plus abondant c’est la Nerinea bruntrutana, voltz; iorsque le calcaire est poli, on distingue tous les détails gracieux et compliqués de son organisation intérieure. Cet ensemble de couches est couronné par une assise qui me paraît correspondre au calcaire à astartes de la Haute-Saône ; la roche qui domine est un calcaire marneux, subconi- pacte, de couleur jaunätre, souvent rocailleux à la partie supérieure 102 et qui contient en abondance de pelites térébratules (Terebratula subsella ? T. carinata ? T. obsoleta ?). Par l'abondance de ses polypiers, par l'ensemble de sa faune, par la nature de ses roches à texture saccaroïde et oolitique, le coral-rag supérieur présente, avec le coral-rag inférieur, plusieurs points de ressemblance. Cependant, ces deux assises, que leur superposition sépare d’une manière tranchée, se distingueni encore par plusieurs caractères importants. Le coral-rag inférieur présente dans toutes ses parties l'aspect d'un dépôt littoral formé dans une mer agitée; partout la roche est grossièrement oolitique, et quand les fossiles abondent, ils sont presque tous brisés et entassés au hasard. Le coral- rag supérieur paraît s'être déposé sous une influence plus tranquille ; les calcaires exploités dans les carrières de Tonnerre, de Bailly, de Courson, de Molesme et de Thury annoncent un dépôt subpelagique ; les sédiments s'accumulaient sans trouble et formaient ces bancs puissants qu’on admire aujourd'hui. Les calcaires noduleux et forte- ment oolitiques qui les recouvrent, les couches sans consistance et irrégulièrement stratifiées qu'on remarque à leur base, se rapprochent seules par leur aspect des roches du coral-rag inférieur. La faune de ces deux assises, bien qu’elle contienne un certain nombre d'espèces identiques, est également très-distincte : dans l’une et dansl’autre ce sont les zoophytes, les nérinées, les dicerates, les térébratules qui dominent, mais il semblerait que la vie organique s’est manifestée avec une énergie beaucoup plus active dans les mers agitées du coral-rag inférieur ; non-seulement les espèces sont plus nombreuses, mais elles atteignent, dans presque tous les genres, une taille relativement plus volumineuse. Quelques espèces de nérinées, de peignes et de limes sont gigantesques. Les dicerates de Coulanges- sur-Yonne sont quatre fois plus grosses que celles de Bailly. A Châtel- Censoir, les crinoïdes, à en juger par les fragments qu’on rencontre, devaient atteindre une taille colossale. Parmiles polypiers qui vivaient aux euvirons de Mailly-a-Ville, de Méry-sur-Yonne, d’Andryes et d'Etais, il en est dont la taille dépassait plusieurs mètres cubes. Les 105 deux assises du coral-rag inférieur et du coral-rag supérieur sont donc parfaitement £aractérisées et par la disposition de leurs sédiments et par la nature des corps organisés qui y ont laissé leur débris, et lors même que le puissant massif des calcaires lithographiques n'’existe- rait pas, on ne pourrait admettre le sunchronisme et le parallélisme de ces deux formations coralliennes (1). Le coral-rag supérieur, comme le groupe précédent traverse le dé- partement de l’est à l’ouest. À Chablis, à Coulanges-la-Vineuse, à Lain on le voit plonger sous l'étage kimmeridgien avec lequel le calcaire à astartes paraît, sur certains points, offrir un passage presque in- sensible. Echinides de l'etage corallien. CiDaRis CORONATA, Goldf. PI. 10, fig Syx — Cidarites coronatus, Goldf, — Goldfuss, Petrefacta germanica, p. 119. ta- ble 39, fig. 7, 1820. Cidarites moniliferus, Gold. — Goldfuss, Petrefacta germanica, P- 118, ta- ble 39, fig. 7, 1820. Cidarites propinquus, Munst. — Goldfuss, Petrefacta germanica, p. 118, ta- ble 40, fig. 1, 1820. Cidaris coronata, Gold. — Agassiz, Prodomus, 1* vol, des Mémoires de la Société des Sc. nat. de Neufchâtel, 1856. (1) L'existence de ces deux formations coralliennes séparées par des couches mar- neuses et compactes, longtemps attribuées à l’oxford-clay supérieur est un fait des plus curieux, et je ne crois pas qu'il ait encore été signalé sur d’autres points, Ces deux massifs coralliens, bien qu'ils contiennent l'un et l’autre un certain nombre d'espèces communes, présentent cependant des différences paléontologiques tran- chées. Le massif inférieur me paraît représenter exactement les couches observées aux environs de Saint-Mihiel (Meuse), tandis que notre coral-rag supérieur corres- pondrait à celui que M. Leymerie a observé dans l'Aube et M. Royer dans la Haute- Marne Mais ce n’est point ici le lieu d'entrer dans des développements à cet égard. Je m'occupe d'étudier, avec détails, la paléontologie de ces deux assises, et le ré- sultat de mes observations fera l'objet d'un travail spécial. Cidaris monilifera, Goldf. Cidaris propinqua, Munst. Cidaris coronata, Goldf. Cidaris monilifera, Goldf. | Cidaris propinqua, Munst. Cidaris coronata, Goldf,. Cidaris monilifera, Goldf. Cidarites coronata, Gold. Cidarites monilifera, Gold. 104 — Agassiz, Prodomus, 1*% vol. des Mémoires de la Société des Sc. nat. de Neufchâtel, 1856. — Agassiz, Prodomus, 1 vol. des Mémoires de la Société des Sc. nat.de Neufchitel. 1836. — Desmoulins, 3e mémoire sur les Echinides, p. 330, 1837. — Desmoulins, 3° mémoire sur les Echinides, p. 350, 1837. — Desmoulins, 5° mémoire sur les Echimdes, p. 352, 1837. — Agassiz. Catalogus systematicus ectyporum Echinodermatum fossilium, p. 9, 1840. — Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum Echinodermatum fossilium, p. 9. 1840. — Lamark, Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres, 2' édition, t. III, p. 588. 1840. — Lamark, Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres, 2 édition, t. IIT, p. 587, 1840. Cidarites propinqua, Munst. — Lamark, Histoire naturelle des Animaux Cidaris coronata, Goldf. Cidaris propinqua, Munst. Cidaris coronata, Goldf. sans vertèbres, 2° édition, t. III, p. 388, 1840. — Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse. 2° partie, p. 59, table 20, fig. 8-17, 1820. — Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2° partie, p. 62, table 21, fig. 5-10, 1840. — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sc. nat , 3: série, tome VI, p. 551, 1846. — Albin Gras, Description des Oursins fossi- les de l'Isère, p. 22, 1848. Testà circulari, supernè et infernè leviter depressä. In areis interam- bulacrariis tuberculis magnis, cinctis coronà granulorum. Verrucis intermediis minimis, approximatis, œqualibus. Areis ambulacrariis strictis, undulatis, ferentibus in ambitu sex series verrucarum. Ore circulari. 105 Aculeis elongatis, clavatis, iongitudinaliter ornatis costis granulatis ; collo nudo, longo. Dimensions. — Hauteur, 26 millimètres ; diamètre, 45 millimètres Var. minor. (cidaris propinqua, Munst.). — Hauteur, 13 millimè- tres; diamètre, 29 millimètres. Le cidaris coronata, si remarquable par les belles proportions de son test et par l’état de conservation dans lequel on le rencontre, est une des espèces les plus répandues et les plus caractéristiques de l'étage corallien. Il a été recueilli en France, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, et partout il est abondant. Sa forme est circulaire; la face supérieure et la face inférieure sont légèrement déprimées. Les aires interambulacraires, comme dans tous les cidaris, sont très-larges et ne contiennent que deux rangées de tubercules. Ces tubercules, dont on ne compte que quatre ou cinq au plus &ans chaque rangée, sont gros et espacés à la face supérieure et vers le pourtour du test; ils se rap- prochent et diminuent sensiblement de volume à la face inférieure. Ils sont crénelés, mais seulement à la face supéricure ; aux approches de l'ouverture buccale, ils ont le col parfaitement lisse (1). La zône au milieu de laquelle s'élève chaque tubercule est lisse, ronde et déprimée; elle est entourée d'un cercle de granules plus espacées et plus apparen- tes que celles qui garnissent le reste du test; ces dernières sont très- rapprochées, égales entre elles etirrégulièrement disséminées. Uneligne déprimée très-apparente indique, sur le test, la suture des plaques in- terambulacraires. Les aires ambulacraires sont étroites, onduleuses et garnies de six rangées de granules très-fines et très-serrées; ces rangées de granules, très-visibles au pourtour Gu test, se réduisent à deux aux approches du sommet et de Ja bouche. Les pores disposés deux à deux sont placés dans une sorte de sillon qui s'étend parallè- lement aux aires ambulacraires; souvent ils semblent séparés par (1) Cette différence dans la structure des tubercules a porté Goldfuss à établir le cidaris monilifera, qui n’est que le cidaris coronata vu par la face inférieure — Voyez Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2° partie, p.60.) 106 une rangée de très-petits tubercules , qui ne sont autre chose que le renflement des bords de leur ouverture. La bouche est circulaire et de médiocre étendue. L'appareil oviducal, à en juger par les traces qu'il a laissées, devait être très-grand. Les piquants attribués à cette espèce (1) sont allongés et légèrement renflés. Leur surface cest recouverte de granules disposées en séries longitudinales et régulières ; souvent ces granules se confondent el forment des lignes presque continues. Les piquants du cidaris coronata se distinguent surtout par leur col lisse et très-allongé. Dans les couches coralliennes des environs de Châtel-Censoir, j'ai recueilli un grand nombre de débris qui se rapportent à l'organisation intérieure des cidarides, et à l’aide desquels on pourrait reconstituer presque complètement leur «appareil maslicatoire. Ces débris appar- tiennent probablement au cidaris coronata. Cependant je ne puis avoir rien de certain à cet égard, car le cidaris coronata n'est pas la seule espèce qui existe dans ces mêmes couches. Le cidaris coronata est très-variable dans sa taille. On rencontre assez fréquemment à Druyes, surtout à l'état de moule intérieur, des exemplaires de petite taille, déprimés, et dont les aires ambulacraires sont très-étroites. C’est le cidarites propinquus de Munster que M. Agassiz avec raison a cru devoir réunir au cidaris coronata, à titre de variété, RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris coronata, Lel que M. Agassiz l’a établi dans son Catalogue raisonné des Echinides, constitue une es- pèce qui par sa forme générale, par la grosseur et le petit nombre de ses tubercules, par la disposition de ses granules intermédiaires, se distingue facilement des autres espèces de cidaris. Assurément, il se rapproche et du cidaris blumenbachii, Munst., et du cidaris miranda, Desor. Cependant , il diffère du premier par ses tubercules moins (1) Leske a figuré un exemplaire où ces mêmes piquants sont adhérents au test, ce qui ne laisse aucun doute sur leur identité. — (Agassiz, Description des Echino- derines de la Suisse, 2° partie, p. 60.) 107 nombreux et par la forme ronde de la zône lisse qui les entoure , ct du second, par le nombre des rangées de granules qui garnissent les aires ambulacraires. En décrivant le cidaris Agassizii, j'ai indiqué les points essentiels qui séparent cette espèce nouvelle du cidaris coronata. Locazirés. — Le cidaris coronata est {rès-fréquent dans le calcaire à chailles et dans le coral-rag inférieur ; quelques exemplaires sont dans un état parfait de conservation : à Châtel-Censoir et à Druyes, on le rencontre souvent à l’état de moule siliceux. Les piquants de cette espèce sont très fréquents ; on les a recueillis dans tous les groupes de l'étage corallien, mais ils sont surtout très-abondants dans le calcaire à chailles et dans le coral-rag inférieur. M. Robineau-Desvoidy m'en a communiqué de nombreux fragments provenant du coral rag de Sain- puits. Hisromme. — Connue depuis longtemps par Leske, Bourguet, Fa- vanne, d’Argenville, ete., qui n’en ont donné que des figures incom- plètes et peu reconnaissables, cette espèce a été, pour là première fois, décrite avec soin et figurée exactement par Goldfuss. Pesmoulins, Du- jardin, Blainville et Agassiz l'ont successivement décrite ou mention- née sous le nom que Jui avait donné Goldfuss. Dans sa Description des Échinides de la Suisse, M Agassiz avait déjà réuni au cidaris coronata le cidaris monilifera de Goldfuss ; plus tard, dans son Catalogue rai- sonné, il crut devoir y réunir encore le cidaris propinqua, Munst. EXxPLICiTIONS DES FIGURES. 1. — Cidaris coronata, vu de côté, de ma collection. 2. — le même vu sur la face supérieure. fig. 3. — le même vu sur la face inférieure. g. 4. — Piquant du cidaris coronata, de ma collection. fig. 5. — Piquant du cidaris coronata, var, de ma col- lection. 108 CIDARITES BLUMENBACHIT, Munster. Tr. Syn.— Cidarites blumenbachii, Munst. Cidaris blumenbachii, Munst. Cidarites blumenbachii, Munst. Cidaris parandieri, Agass Cidaris crucifera, Agass. Cidarites blumenbachii, Munst Cidaris blumenbachii, Munst. Cidaris parandieri, Agass. Cidaris crucifera, Agass, Cidaris blumenbachii, Munst. 10, fig. 7-9. — Goldfuss, Petrefacta allemana, p. 117, table 39, fig. 3, 1820. Agassiz, Prodromus, 1% vol. de la So- ciété des Sciences nat. de Neufchitel, Desmoulins, 3° Mémoire sur les Echini- des, p. 328, 1837. Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- rum Echinodermatum fossilium, p. 10, 1840. Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- rum Echinodermatum fossilium, p.10, 1840. Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- rum Echinodermatum fossilium, p.10, Lamark, Histoire des animaux sans ver- tèbres, dernière édition, p. 386, 1840. Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2e partie, p. 57, table 20, fig. 2-7, 1840. Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2° partie, p.58, table 50, fig. 1, 1840. Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2° partie, p. 61, table 21, fig. 1-4, 1840. Agassiz et Désir, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sciences, 3° série, t. VI, p. 331, 1846. Albin gras, Description des Oursins fos- siles de l'Isère, p. 22, 1848. Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- tologie, t. I, p. 580, 1850. Testà circulari, subinflatà. In areis ambulacrariis, duabus seriebus sex vel septem tuberculorum. Limbis tuberculorum ellipticis, approxi- matis, excavatis. Areis ambulacrariis, angustis, undalatis, quatuor scriebus verrucarum prœditis. 109 Aculeis maximis, crassis, subcylindricis, longitudinaliter ornatis costis granulatis, vel muricatis. Collo brevi. Dimensions. — Hauteur 40 millimètres; diamètre ?.., Piquants : longueur, 62 millimètres ; épaisseur, 114 millimètres. Le cidaris Blumenbachii, à en juger par les piquants nombreux qu’il a laissés, était répandu avec abondance dans les mers coralliennes du département de l'Yonne. Cependant, je n'ai rencontré jusqu'ici, du test de cette espèce, que des fragments qui seraient insuffisants pour faire une description détaillée, si je ne m'aidais d'exemplaires recueillis dans d’autres localités. Le cidaris Blumenbachii affecte une forme circulaire, un peu moins déprimée que le cidaris coronata. Les gros tubercules qui garnissent les aires interambulacraires sont au nombre de six ou sept par rangée ; ils s'élèvent du milieu d'une zône lisse, déprimée, de forme elliptique, et qu'entoure un cercle de granules plus apparentes que les granules intermédiaires. Les tubercules de Ja face supérieure sont les plus gros et les plus fortement crénelés ; à la base, ils diminuent sensiblement de volume et le col de leur mamelon ne présente que des crénelures très- peu apparentes. Les aires ambulacraires sont très-étroites ; à la base et au sommet, elles sont garnies de deux rangées de granules assez appa- rentes entre lesquelles naissent, vers le pourtour du test, deux autres rangées de granules plus fines encore. Les piquants de cette espèce atteignent une très-grande taille. Leur forme est allongée, renflée, subeylindrique ; leur surface est recouverte de petites granules, égales entre elles, uniformément espacées, dispo- sées longitudinalement et qu'un filet semble unir par la base. Au sommet du piquant, ces granules s’allongent et s’étalent d’une manière très-élégante, Le col du piquant est court; la tête est relativement petite, RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris Blumenbachii présente quelque ressemblance avec le cidaris coronata ; cependant, comme je l'ai dit plus haut, il s'en distingue d’une maniére tranchée par Le nombre 9 110 de ses gros tubercules, par la formé elliptique des zones lisses qui les entourent et aussi par ses piquants dont la taille est beaucoup plus grande. Voisin du cidaris Agassizii, il s’en distingue également par ses tubercules plus nombreux et sa forme moins écrasée. LocauTÉs. — Le cidaris Blumenbachii se rencontre assez fréquem- ment, à l’état de fragment, dans l'étage corallien de Châtel-Censoir et Druyes. Cette dernière localité m'en a fourni plusieurs moules siliceux. M. Rathier l’a recueilli aux environs de Tonnerre. Il se trouve égale- ment dans le coral-rag supérieur à Bailly et à Courson. Les piquants que m’a communiqués M. Robineau, proviennent de Sainpuits. Histoire. — Décrite pour la première fois par Goldfuss, sous le nom de cidarites Blumenbachii, cette espèce a été successivement mention- née par tous les auteurs, sous cette même dénomination. Dans son catalogue raisonné, Agassiz a cru devoir y réunir les cidaris Parandieri et crucifera dont il avait fait d’abord des espèces distinctes. EXPLICATION DES FIGURES. PI. X, fig. 7. — Cidaris Blumenbachii, vu de côté, de la collection de M. Rathier. fig. 8. — Piquant du cidaris Blumenbachii, de ma collection. fig. 9. — Piquant du cidaris Blumenbachii, de la collection de M. Dormois. CiDnaRIs DROGIACA, Cot. PI. 44, fig. 1-2; pl. 12, fig. 1. Testä circulari, maximä, inflatà, infernè et supernè subplanä. Areis interambulacrariis præditis duabus seriebus quatuor vel quinque tu- berculorum, Tuberculis supernis a disco ovariali maximè distantibus. Limbis tuberculorum verrucis majoribus circumdatis. Areis ambulacra- riis angustissimis, subundulatis, prœditis duabus seriebus parvarum verrucarum. DimENsioNs. — Hauteur, 46 millimètres ; diamètre, 72 millimètres. 111 Cette espèce est remarquable par sa grande taille : elle est large, renflée, légèrement aplatie en dessus et en dessous. Les aires interam- bulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules principaux. Ces tubercules, au nombre de quatre ou cinq par rangée, sont très-gros et très-espacés, surtout vers le pourtour du test; près de l'ouverture buccale, ils se rapprochent et diminuent sensiblement de volume. La face supérieure presque tout entière est nue ; les plaques coronales qui touchent à l'appareil oviducal paraissent dépourvues de tubercules, suit que ces tubercules n'existent réellement pas, soit que très-petits et en quelque sorte atrophiés, ils se confondent avec les granules inter- médiaires. Les tubercules principaux sont perforés et fortement créne- lés ; la zone lisse qui les entoure est ronde pour les plus gros, elliptique pour les plus petits ; elle est bordée d’un cercle de granules apparentes, éloignées les unes des autres et qui sont elles-mêmes très-distinctement crénelées, perforées et mamelonnées. L'espace intermédiaire entre les tubercules est garni de granules un peu moins fortes, mais espacées, apparentes et disposées au hasard. La plupart de ces granules, et spé- cialement celles qui accompagnent les tubercules principaux, sont en- tourées elles-mêmes d’un cercle de petites verrues très-fines et cepen- dant parfaitement distinctes sans le secours de la loupe. Les aires interambulacraires sont relativement très-étroites ; onduleuses à la partie supérieure, presque droites en se rapprochant de la bouche, elles sont, de chaque côté et sur toute leur étendue, bordées d’une rangée de granules fines, proéminentes et très-régulières. Entre cette double rangée, on distingue des verrues beaucoup plus petites et disposées sans ordre. Les pores ambulacraires paraissent étroits; ils s'ouvrent dans un large sillon qui ondule parallèlement aux aires ambulacraires. L'appareil oviducal est très-grand et subpentagonal. La bouche est circulaire. Cette espèce atteint une très-grande taille. J'en possède quelques exemplaires, un tiers plus gros que celui que j'ai décrit. On rencontre souvent le cidaris drogiaca à l'état de moule intérieur, et alors on dis- 112 tingue parfaitement les sutures des plaques ; la disposition des plaques coronales de la face supérieure est surtout remarquable. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa grande taille, cette espèce se rapproche du cidaris maxima, Goldf. ; mais elle s’en distingue d’une manière tranchée par ses tubercules beaucoup moins nombreux, par sa face supérieure presque nue, par ses granules intermédiaires plus ap- parentes et plus espacées. Elle se rapproche plus encore du cidaris gigantea, Ag., qui jusqu'ici n’est connu que par un fragment recueilli dans le terrain à chailles de Péronne, et que M. Agassiz a décrit et fi- guré dans la Description des Échinides de la Suisse. Quelque incomplet que soit le fragment que M. Agassiz avait sous les yeux, il présente, cependant, de notables différences avec l'espèce que je viens de décrire. Les granules intermédiaires et celles qui bordent la zone lisse dés tu- bercules sont moins nombreuses et plus écartées ; l'espace qui sépare les rangées dé tubercules est beaucoup plus étroit. LocauTé. — Le cidaris drogiaca se rencontre assez abondamment dans le calcaire à chailles de Druyes, aussi, ai-je cru devoir lui donner le nom de cette localité (4). Le plus souvent, il est à l’état de moule in- térieur siliceux ; cependant, quelques exemplaires ont conservé leur test. M, Guérin, ancien instituteur à Druyes, a bien voulu me com- muniquer celui qui a servi à cette description. J'ai recueilli dans le coral-rag inférieur de Chätel-Censoir de nombreuses plaques coronales appartenant à cette espèce. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XI, fig. 1. — Cidaris drogiaca, vu sur la face supérieure, de la collection de M. Guérin. fig. 2. — le même vu sur la face inférieure. PI. XIE, fig. 1. — le même vu de côté. fig. 2. — Cidaris drogiaca moule extérieur, vu sur la face supérieure, de ma collection. (4) Druyes, Drogia. 115 Cidaris dont les piquants seuls ont été recueillis. CiDARIS PUSTULIFERA , Ag. Pl, 49, fig:"3. Sy. — Cidaris pustulifera, Agass. — Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- rum Echinodermatum fossilium, p.10, 1840. = — Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2e partie, p. 75, fig. 7, 1840. TS — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sciences nat. 5e série, t. II, p. 333, 1846. Aculeo elongato, subeylindrico, ornato granulis obtusis, irregulari- ter sparsis. Collo nudo ; apophysi glenoidali maximä, valdè crenulatà. Dimensions. — Longueur ?....; épaisseur 9 millimètres. Décrite depuis longtemps par Agassiz, cette espèce de piquant se reconnaît à sa grande taille, à sa forme allongée et subcylindrique. Sa surface est recouverte de granules disséminées au hasard. Le plus sou- vent, ces granules sont épaisses, obtuses, largement espacées ; parfois, au contraire, elles sont fines, serrées, nombreuses. Ces différences dans la disposition et dans la forme des granules se remarquent quelquefois sur un même piquant. Le col est épais et court; la facette articulaire paraït très-fortement crénelée. Ces piquants se trouvent associés, à Châtel-Censoir et à Druyes, avec le cidaris drogiaca; cependant, je n'ai recueilli, jusqu'ici, aucun échantillon qui puisse me fournir la preuve que ces deux espèces doï- vent être réunies. RapPORT ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris pustulifera se rapproche des piquants que Goldfuss attribue au cidaris nobilis; il s’en distingue, cependant, par ses granules plus nombreuses et bien moins épineuses. LocarTÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans le coral-rag de Châtei- Censoir et de Druyes, où elle est assez abondante. 9* 114 Histoire. — Décrite et figurée, pour la première fois, par M. Agas- siz, en 1840, cette espèce a été de nouveau mentionnée par lui dans son Catalogue raisonné des Echinides. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIL fig. 1. — Cidaris pustulifera, de ma collection. CIDARIS BACULIFERA, Ag. PI. 11, fig. 3. Syx. — Cidaris baculifera, Ag. — Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2° partie, p. 80, table 21, fig. 12, 1840. = — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echi- nides, Annales des Sc. nat., 3° série, vol. VI, p. 33, 1846. Aculeo elongato, ornato granulis spinosis per series regulares longi- tudinaliter dispositis. Dimensions. — Longueur, ?...; épaisseur, 4 millimètres. Bien que le test qui appartient à cette espèce soit connu (1}, je n'ai rencontré, jusqu'ici, que les piquants, encore sont-ils toujours à l'état de fragment, et sur aucun de ceux que je possède la tête et la pointe terminale ne se trouvent conservées. Ces fragments sont allongés, grè- les, baculiformes et ornés, sur toute leur surface, de granules épineu- ses, apparentes et disposées en séries longitudinales très-régulières. Ces séries longitudinales sont espacées entre elles. L’intervalle qui les sé- pare est légèrement excavé, ce qui donne à cette espèce un aspect plu- tôt polygonal que cylindrique. Le nombre des séries épineuses varie suivant la grosseur des piquants; on en compte huit à neuf, quelque fois six. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme et ses ornements cette espèce se distingue de tous les autres piquants jurassiques. (1) Suivant M. Agassiz, le test du cidaris baculifera se rapproche beaucoup du cidaris blumenbachii, mais les tubercules sont moins enfoncés. 115 LOCALITÉ. — J'ai recueilli les piquants du Cidaris baculifera dans le coral-rag inférieur de Châtel-Censoir ; elle y est rare. Histoire. — Décrit et figuré, pour la première fois, dans les échi- nides fossiles de la Suisse, le cidaris baculifera a été de nouveau men- tionné par M. Agassiz dans son Catalogue raisonné sur les Echinides. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XI , fig. 5. — Piquant du cidaris baculifera, de ma collection. Ciparis sPINOSA, Ag. PI, 44,, fo, 4. Syx.— Cidaris spinosa, Ag. — Agassiz, Description des Echinodermes fossiles de la Suisse, 2e partie, p. 71, table 21; fig. 1, 1841. — — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sc. nat., 3° série, tome VI, p. 334, 1846. Aculeo elongato, subcylindrico, ornato granulis spinosis, maximis, passim sparsis. [nter granula maxima, verrucis minimis, per series dispositis. Coilo nudo. Dimexsions. — Longueur ?...; épaisseur 8 millimètres. Cette espèce est grande, allongée, subcylindrique. Sa surface est partout recouverte d’aspérités épineuses, plus ou moins grosses et dis- séminées sans ordre. L'espace intermédiaire est garni par des granu- les inégales, souvent très-petites, et qui, disposées longitudinalement forment, entre les aspérités épineuses, des séries irrégulières et inter- rompues. Le col est long et semble lisse. Ce n’est pas sans quelque hésitation que j’ai rapporté cette espèce au cidaris spinosa d’Agassiz. Suivant ce naturaliste, l’espace qui s'étend entre les aspérités est d'apparence lisse , et c’est seulement en l'examinant à la loupe, qu'on reconnait qu'il est finement strié dans le sens longitudinal, tandis que sur l'échantillon que j'ai décrit l’es- pace intermédiaire est garni de stries granuleuses et inégales, parfai- tement distinctes à l'œil nu; cependant cette dissemblance , due sans 116 doute à la taille du piquant ou à la position qu'il ocenpait sur le test, ne m'a pas paru suffisante pour établir deux espèces distinctes. RaPpoRTs ET DIFFÉRENCES. — Voisine du cidaris horrida, Ag., cette espèce s’en distingue par sa forme cylindrique et par les aspérités qui garnissent également toute la surface du piquant. LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans le coral-rag inférieur de Druyes; elle y paraît très-rare. Histoire. — Décrite et figurée, pour la première fois, par M. Agas- siz dans sa Description des Echinodermes fossiles de la Suisse, cette espèce, comme la précédente, a été mentionnée de nouveau dans le Catalogue des Echinides. EXPLICATION DES FIGURES. PI. ,fig. .— Piquant du cidaris spinosa, de ma collection. CipaRis GRANULATA, Cot. PAPAS Der. Aculeo elongato, subclavato, ornato granulis per series irregulariter disposilis. Inter granula verrucis numerosis, minimis, passim sparsis. Collo longo, crasso, nudo; apophysi glenoidali crenulatä. Dimensions. — Longueur, 32 millimètres; épaisseur, 8 millimètres. Ce piquant constitue une espèce très-distincte. Sa forme est allon- gée, renflée, subcylindrique. Sa surface est recouverte de granules ar- rondies, tantôt disposées au hasard, et tantôt formant des séries longi- tudinales, irrégulières et interrompues. L'espace qui sépare ces petites aspérités est rempli par une granulation très-fine et très-abondante et qui n’est visible qu’à la loupe. Le col est épais, lisse et assez long ; la facette articulaire est crénelée. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce par sa forme générale se rapproche un peu des piquants du cidaris Blumenbachii, Munst.; mais elle s'en distingue par la longueur de son col, par la disposition irré- gulière de ses aspérités et surtout par la granulation qui remplit l’es- 117 pace intermédiaire. Ces deux derniers caractères servent également à la distinguer du cidaris cervicalis, Ag., qui du reste n’est qu'une variété du cidaris Blumenbachii. LocauiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Châtel-Censoir, dans les couches du coral-rag inférieur ; on la rencontre mêlée aux piquants des cidaris Blumenbachii et coronata et de l'hemicidaris crenularis ; elle y est rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XL, fig. 7.— Piquant du cidaris granulata, de ma collection. Ciparis cRAssA, Cot. FRA Res. Aculeo crasso, elongato, ornato costis acutis. inequalibus, longitudi- naliter dispositis. Dimensions. — Longueur, ? .…. ; épaisseur, 10 millimètres. Je ne possède de ce cidaris qu’un seul fragment de piquant. Mais ce fragment suffit pour caractériser une cspèce bien distincte. Sa forme est allongée, irrégulièrement prismatique en dessus, arrondie en des- sous. Il est recouvert de côtes longitudinales, aiguës, comprimées, plus ou moins prononcées, plus ou moins espacées. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme prismatique, par les côtes aiguës dont sa surface est recouverte, celte espèce me paraît se distinguer de tous les piquants de cidaris décrits jusqu'ici. LocaLiTÉ. — J'ai recueilli le cidaris crassa à Châtel Censoir, dans le coral-rag inférieur ; on le rencontre associé aux espèces précédentes. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XI, fig. 8. — Piquant du cidaris crassa, de ma collection. CiDARIS LINEATA, Cot. PI, 11, fig. 5-6. Aculeo elongato, subeylindrico, ornato suprà coput rugis minimis, attenuatis et undulatis, in medio et apice costis subgranulatis, (enui- 118 bus, longitudinäliter dispositis. Cello nullo ; apophysi glenoiïdali leviter crenulatä. Dimensions. — Longueur, ?...; épaisseur, 6 millimètres. Cette espèce est allongée, cylindrique, une peu comprimée vers le sommet. A la base, immédiatement au-dessus de la tête, elle est re- couverte de rides granuleuses extrêmement fines, atténuées et parfois onduleuses. Vers le tiers à peu près du piquant, ces petites aspérités se rapprochent, se confondent et forment des lignes fines, régulières, plus ou moins granuleuses et qui s'élèvent jusqu'au sommet. Le col du piquant est nul; il n’est indiqué ni par un rétrécissement, ni par une surface lisse. La facette articulaire est légèrement crénelée. RaPPorTs ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce de piquant se distingue de tous ses congénères par la disposition des granules et des stries qui la garnissent et par ia brièveté extrême de son col. LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans les couches coralliennes inférieures de Châtel-Censoir et de Druyes; elle y est rare. EXxPLICATION DES FIGURES. PI. XI , fig. 5. — Piquant du cidaris lineata, de ma collection. fig. 6. — Cidaris lineata, var. de ma collection. CiDARIS CENSORIENSIS, Cot. PI. 12, fig. 4. Aculeo maximo, elongato, cylindrico, ornato costis compressis, sub- granulatis, œqualibus, longitudinaliter dispositis. Collo nudo, apophysi glenoidali valdè crenulatä. Dimensions. — Longueur, ?...; épaisseur, 10 millimètres. Cette espèce, dont je ne possède qu'un seul exemplaire est allongée, cylindrique, de grande taille. Sa surface est recouverte de côtes lon- gitudinales comprimées, subgranuleuses, égales entre elles et réguliè- 119 rement espacées. Ces côtes s'atténuent et disparaissent en se rappro- chant du col, qui est nu et se confond, sans bourrelet et sans rétrécis- sement, avec le reste de la baguette. La tête du piquant est large, la collerette saillante et la facette articulaire fortement crénelée. RAPPORTS ET DIFFERENCES. — Ce piquant, remarquable par sa grande taille, par la forme de son col, par la disposition des côtes qui garnissent sa surface, ne ressemble à aucune des espèces connues. LocaLiTÉ. — J'ai recueilli le cidaris censoriensis à Châtel-Censoir, dans les couches du coral-rag inférieur. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIE, fig. 4 — Piquant du cidaris censoriensis, de ma collection. Cinaris TRIGONACANTHA, 2 œ CE PI. 10, fig. 6. Sy. — Cidaris trigonacantha, Ag. — Agassiz, Cataloqus systematicus ectyporum Echinodermatum fossilium, p. 10, 1840. _ _— — Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2 partie, p. 74, table 21, fig. 6 1840. — — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sc. nat., 2° série, tome VI, p. 334, 1846. Aculeo elongato, baculiformi, trigonato, supernè granulis spinosis irregulariter ornato, infernè leviter et longitudinaliter striato. Collo nudo ; apophysi glenoidali leviter crenulatä. Dimensions. — Longueur ?.. ; épaisseur 12 millimètres. Cette espèce de piquant est allongée, baculiforme, triangulaire. La partie supérieure est garnie de verrues plus ou moins épineuse, espa- cées et disposées sans ordre. La face inférieure est sillonnée de stries longitudinales, fines , régulières, granuleuses. On n’y remarque point 120 de verrues, si ce n’est, cependant, au-dessus du col qui est lisse. La tête du piquant est saillante ; la facette articulaire est de médiocre gran- deur et son pourtour légèrement crénelé. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris trigonacantha, par sa forme triangulaire, se distingue de ses congénères. LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans le coral-rag inférieur de Châtel-Censoir ; elle y est rare. Hisroire. — Décrite et figurée par Agassiz dans sa Descripiion des Echinodermes de la Suisse, cette espèce a été mentionnée de nouveau dans le Catalogue-raisonné des Echinides. EXPLICATION DES FIGURES. PI. 40, fig. 6. — Piquant du cidaris trigonacantha, vu sur la face sup., de ma collection. HEMICIDARIS STRAMONIUM, Âg. PL. 49; fig. 5-7. SyN.— Hemicidaris stramonium, Ag, — Agassiz, Catalogussystematicus ectyporum Echinodermatum fossilium, p. 8, 1840. ns — — Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2° partie, page 47, table 19, fig. 13 et 14, 1840. — — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sc. nat., 5° sé- rie, tome VI, page 38, 1846. Testà parvä, inflatâ, supernè depressä. Areis interambulacrariis præditis duabus seriebus sex vel septem tuberculorum. Tuberculis maxi- mis, proeminentibus, perforatis et valdè crenulatis. Areis ambulacrariis undulatis, strictis, infernè nonnullis turberculis prœditis. Ore magno, decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 11 millimètres ; diamètre, 19 millimètres. 124 Cette espèce est remarquable: parisa petite taille: La: forme générale du test est renflée et cependant: déprimée à la.face supérieure qui est presque plane. Les aires interambulacraires sont.garnies d'une double rangée de six ousept tubercules. Ces:tabercules sontrrelitivement très- gros; ils sont perforés et fortement. crénelés; leur base, entourée de granules distinctes et régulièrement espacées,, est. large et forme:un cône assez roide, tandis que le mamelon affecte une très-petite taille. Les aires ambulacraires sont étroites, fluxueuses; et garnies à leur base de deux rangées de tubercules de médiocre grosseur. Ces tubercules, dont on comple à peine trois ou quatre sur:chaque rangée, sont rem- placés, à la partie supérieure, par de petites granules. Les pores dis- posés par simples paires se multiplient près de l’ouvertüre buccale. L'appareil oviducal, comme dans fous les hemicidaris, est composé de cinq plaques ovarialés et de cinq plaques interovariales. Les plaques ovariales sont pentagonales et perforées à leur extrémité; elles sont granuleuses, à l'exception de la plaque ovariale impaire qui est plus grande que les autres et d'apparence spongieuse. Les plaques intero- variales couronnent le sommet'des aires ambulacraires ; elles sont très- petites, triangulaires.et granuleuses. L'anus est subcirculaire. La bou- che est grande, décagonale et'assez fortement entaillée. : Rapports ET DIFFÉRENCES. — L'hemicidaris stramonium est très- voisin de l'hemicidaris.crenularis, dont il devrait peut-être constituer une simple variété; il. s'en distingue cependant par sa taille toujours moins développée et par le petit nombre de tubercules qui garnissent la partie inférieure des aires ambulacraires. Ce caractère ayant paru suffisant à M. Agassiz pour établir une espèce distincte, j'ai cru devoir la maintenir. LocaLrré. — M. Râthier a recueilli cctte espèce à Chablis; elle y est assez rare. La couche dans laquelle on la rencontre occupe la partie supérieure de l'étage corallien et paraît correspondre au calcaire à astartes: On reucontre fréquemment à Druyes. des moules intérieurs silicieux qui se rapportent probablement à cette espèce. 10 122 L'hemicidaris stramonium avait été jusqu'ici considéré comme spécial à l'étage kimreridien, et c'est pour la première fois qu'en France sa présence est constatée dans les couches supérieures de l'é- tage corallien. M. Edward Forbes signale également cette espèce, comme ayant été rencontrée dans l’oolite corallienne d'Angleterre. HisromE. — Décrit et figuré par M. Agassiz dans son travail sur les ‘échinides fossiles de la Suisse, l'hemicidaris stramonium a été mer- tionné dans le Catalogue raisonné des Echinides, EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIL, fig. 5. — Hemicidaris stramonium, vu sur la face sup., de la collection de M. Rathier, fig. 6. — le même, vu sur la face infér. fig. 7. — le même, vu de côté. HEMICIDARIS CRENULARIS, Âgass. PI. 13, fig. 1-9. Syx. — Echinites — Martin Lister, Historia animalium an- gliæ, lap. turb,, p. 221, table 7, fig. 21, 1678. Echinite mamillaire. — Bourguet, Traité des pélrifications, p. 76, pl. 52, fig. 341, 347, 3548, 1742. Je — — Knorr, Recueil des Monuments des ca- tastrophes que le Globe a essuyées, t. IT p.45 pli n036 4924001075: Cidaris mamillata. — Leske, Addilamenta ad Kleinii disposi- tionem echinodermatum, p. 124, 125, 1778. — Parkinson, Organic romains of a former wold, t. IL. pl. 1, fig. 6, 1811. Cidarites crenularis, Lam. — Lamarck, Histoire des animaux sans vertèbres, t. VI, p. 59, n° 16, 1816. Echinites globulatus. — Schlotheim, Nachtrage zur petrefacten- kunde, p. 314, 1820. Cidarites crenularis, Lam. — Defrance, Dictionnaire des stiences n«= turelles (Levrault), t. IX, p.211, 1820. = —— — Eudes Deslonchamps, Encyclopédie mé- thodique, Vers, t. 11, p. 197, 1824. _ — — Goldfuss, Petrefacta allemana, t. I, p. 122, pl. 40, fig. 6, 1829. Cidaris crenularis, Agass. — Agassiz, Prodromus, Mémoires de la So- ciété des Sciences naturelles de Neuf- châtel, p. 21, 1836. Diadema crenulare, Desm. — Desmoulins, falleaux synonymiques des Echinides, p. 312, n°11, 1837. Hemicidaris crenularis, Agass. — Agassiz, Catalogus systemalicus ec‘ypo- rum echinodermatum fossilium, p. 8, 1839, —_ — — Agassiz, Description des Echinodermes fossèles de la Suisse, 2° partie, p. 44, pl. 18, fig. 23-24, et pl. 19, fig. 10-12, 1840. —_ — — Agassiz et Desor, Catalogue méthodique el raisonné des Echinides, Annales des Sciences naturelles, 3° série, t. VI, p. 337, 1846. — — — Pictet, Traité élémentaire de Puléonto- logie, t. IV, p. 163, 1846. — — — Marcou, Recherches géologiques sur le Jura salinois, Mémoires de la Société géologique de France, 2° série, t. HIT, p. 103, 1848. 22 3 — Bronn, /ndex paléontologicus oder uber- sicht der bis jetzt bekannten fossilen organismen, t. III, p. 194, 1849. = e2 — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- tologie stratigraphique universelle, t. I, p. 380, 13° étage, no 520, ett I, p. 27, 14° étage, n° 433, 1850. Testä inflatà, subconicä. Areis interambulacrariis præditis duabus seriebus sex vel septem tuberculorum. Tuberculis magnis, proemi- nentibus, perforalis et valdè crenulatis. Areis ambulacrariis strictis, uudulatis, inferné præditis nonnullis tuberculis. Ore magno, decies 124 et'profundè inciso. Acnleis, maximis, claviformibus, longitudinaliter strjalis, DimEnsIoNs — Hauteur, 51 millimètres ; largeur, 38 millimètres. L'hemicidaris crenalais est remarquable par sa forme renflée, coni- que, presqu'aussi, haute que large. Le sommet est sensiblement dé- primé, la partie inférieure est presque plane. Les aires interambula- craires sont garnies d’une double rangée de six ou sept gros tuber- cules. Ces tupercules sont perforés et fortement crénelés. Leur base, entourée de granules plus ou moins espacées, est largement développée, et forme un cône assez roïde et très-proéminent, tandis que le mame- lon est d’une taille médiocre. Les aires ambulacraires sont étroites, flexueuses et garnies, à la base, de tubercules de médiocre grosseur ; à la partie supérieure, ces tubercules se transforment en de très- petites verrues qui, cependant, malgré leur peu de développement, sont encore mamelonnées et perforées, Les pores sont disposés par simples paires, excepté aux approches de l'ouverture buccale où ils se resser- rent et se multiplient. La bouche est grande ; le pourtour est déca- gonal et profondément entaillé. Les piquants de cette espèce se rencontrent assez fréquemment. Ils sont facilement reconnaissables à leur grande taille et aux stries fines et longitudinales qui les recouvrent. Ce sont des massues plus ou moins allongées et dont la forme varie suivant la position qu’ils occu- paient sur le test. Les piquants de la face supérieure sont courts, ra- massés, arrondis au sommet, tandis que ceux du milieu de la circon- férence sont beaucoup plus longs, moins étranglés, tronqués à l'ex- ‘’trémité et d’une grosseur presqu'égale sur toute leur étendue. Les stries qui les recouvrent sont plus ou moins fines. Le sommet, qu'il soit tronqué ou arrondi, est toujours lisse. Le col du piquant est court et l'anneau qui le surmonte est médiocrement développé (1). (1) J'ai fait figurer (pl. 13 fig. 6 et 7) deux piquantsque j'ai cru devoir attribuer à l'hemicidaris crenularis, parce que je les ai recueillis avec le test de cette espèce; mais ils pourraient bien appartenir à l’hemicidaris Guerini, Cot. 42d Rapports ET DiIFFÉRENCES. — L'hémicidaris crenularis se distingue de ses congénères par sa {aille haute et renflée, par le nombre et le développement de £es tubercules, par li grandeur et les profondes en- tailles de son ouverture buccale, par la forine et le volume de ses pi- quants. Il a beaucoup de rapports avec l'hemicidaris stramonium, Ag, qui n'en est peut-être qu'une variété, cependant ce dernier est plus déprimé et’sa taille est constamment plus petite. L'hemicidaris crenularis se rapproche encore de l'hemicidaris inter- media que M. Edward Forbes vient de nous faire connaître par une description détaillée et des figures admirables (1). Les deux cspèces, bien que très-voisines, sont cependant, ainsi que le démontre le savant naturaliste anglais, parfaitement distinctes, et l’hemicidaris crenula- ris pourra toujours être reconnu à sa forme ordinairement plus élevée, à ses granules intermédiaires moins serrées, à ses tubercules ambula- craires relativement plus développés, aux entailles plus profondes Ge l'ouverture buccale, et surtout 4 la forme caractéristique de ses piquants (1). H se rapproche également de l'hemicidaris Icaunensis, Cot., de l'é- tage bathonien, maïs, ainsi que nous l'avons indiqué en décrivant cette espèce, il s’en distingue par ses tubercules pl:s proéminents, par ses aires ambulacraires plus flexueuses et garnies à la base de tubércules beaucoup plas gros. L'hemicidaris crenularis a longtemps été confondu avéc'üne autre espèce de l'étage bathonien qu’on ren- contre assez fréquemment à Luc, à Ranville et à Langrune. Cependant, cette dernière espèce, que M. d'Orbigny, dans son Prodrome, men- tionne sous le nom d'hémicidaris Luciensis, d'Orb., se reconnaît facr- lement aux granules nombreuses ét Serrées qui s'étendent au milieu des gros tubercuiles interambulrcraires. Circonscrit de la sorte, l'hemi- cidaris crenularis devient spécial aux couches supérieures de l'étage (1) Edward Forbes, Memoirs of the Geological Survey, of the United Kingdom, äécade 1m, pl. 4, fig. 1-11, 126 oxfordien, et surtout à l'étage corallien, dont il est un des fossiles les plus caractéristiques, et cest par erreur que MM. Goldfuss, Grateloup et Desmoulins ont indiqué sa présence au sein des couches crétacées. LocazirÉ. — L'hemicidaris crenularis est très-commun dans le dé- partement de l'Yonne. On Île rencontre avec son test dans les couches coralliennes inférieures de Merry-sur-Yonne. A l’état de moule inté- rieur il est plus fréquent encore; il est surtout très-abondant dans les calcaires à chailles de Druyes. J'ai recueilli en assez grande quantité les piquants de cette espèce dans une couche sablonneuse, de très- minime épaisseur, qui, à Châtel-Censoir, s'étend à la base du coral-rag inférieur. Hisroire. — L'hemicidaris crenularis est une des espèces les plus an- ciennement connues. Placée par Lamark dans le genre cidaris, elle y à été laissée par les auteurs jusqu’en 1837; époque à laquelle M. Desmou- lins la classa dans son genre diadema ; à peu près dans le même temps, M. Agassiz en faisait, avec raison, le type de ses hemicidaris. C’est sous ce nom générique, qu'elle à conservé depuis, que cette espèce a été décrite ou mentionnée dans tous les ouvrages publiés depuis quel- ques années. EXPLICATION DES FIGURES. P]. XIE, fig. 4. — Hemicidaris crenularis, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 5. — le même, vu de côté. fig. 4-7. — Piquants de l'hemicidaris crenularis, de ma collection. fig. 8.— Tête du piquant. fig. 9. — Sommet du piquant (fragment grossi). Hemicinaris MEryaAca, Cot. PI. 15, fig. 10-12. Testà minimäâ, inflatà, supernè depressä. Areis interambulacrariis 127 præditis duabus scriebus quinque vel sex tuberculorum. Tuberculis maximis, proeminentibus. Areis ambulacrariis undulatis, supernè strictis, infernè lalis. Disco ovariali proeminente. Ano ovali. Ore decies et leviter inciso. Dimenxsioxs. — Hauteur, 10 millimètres ; largeur, 17 millimètres. Cette espèce est petite, renflée et cependant légèrement déprimée à la partie supérieure ; la base, qui dans les hemicidaris est presque toujours plate est un peu renflée. Les aires interambulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules très-gros surtout à la face su- périeure. Ces tubercules, au nombre de cinq ou six par rangée, sont crénelés, perforés et remarquables par la proéminence de la zone lisse qui les entoure. Ils sont tellement rapprochés que le plus souvent leur base se touche, ct ne laisse pas de place aux petites verrues in- termédiaires qui se trouvent ainsi reléguées sur les flancs où elles for- ment des rangées très sinueuses. Les aires ambulacraires, très-larges près de la bouche et au pourtour de la circonférence où elles sont garnies d’une double rangée de quatre à cinq tubercules de médiocre grosseur, se rétrécissent brusquement aux approches de l'appareil oviducal ; elles disparaissent alors presque complètement, et la double rangée des pores ambulacraires arrive seule, en ondulant, jusqu'au sommet. L'appareil oviducal est très-bien conservé dans l'exemplaire que j'ai sous Îles yeux; il s'élève un peu au-dessus du test ; les plaques oyariales et interovariales, comme dans tous les hemicidaris, sont per- forées et garnies de verrues, à l'exception de la plaque ovariale impaire qui est d'apparence spongieuse. L’anus est elliptique. La bouche est grande, décagonale; les entailles paraissent peu profondes. RAPPORTS LT DIFFÉRENCES. — L'hemicidaris Meryaca se rapproche beaucoup de l'hemicidaris stramonium, Ag. par sa pelite taille et par la forme de ses aires ambulacraires très-étroites au sommet et très-larges à la base. Cependant, il s'en distingue d'une manière positive par plusieurs caractères importants. La forme générale de l'hemicidaris 128 Mervaca est plus déprimée à la partie supérieure et moins plate à la base. Les gros tubercules des aires interambulacraires, dans l’hemi- cidaris stramonium, sont séparés par une rangée de petites verrues, tandis que, dans notre espèce, ils sont beaucoup plus rapprochés et se touchent par la base. Il existe encore une différence dans le nombre de tubercules qui garnissent la partie inférieure des aires ambula- craires. Ces tubereules, d’après M. Agassiz, sont toujours au nombre de trois dans l'hemicidaris stramonium, tandis que, dans l'espèce qui nous occupe, il n’y en à jamais moins de cinq et souvent six. LocauiTÉ. — J'ai recueilli l'hémicidaris Meryaca aux environs de Merry-sur-Yonne, dans les couches coralliennes inférieures; cette es- pèce est extrêmement rare. ÆEXxPLICATION DES FIGURES. PI. XIIT, fig. 10. — Hemicidaris Meryaca, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 11. — le même, vu sur la face inférieure, fig. 12. — le même, vu de côté. HemiciDaRIS DIADEMATA, Agass. PI. 14, fig. 1-5. Sxx. — Hemicidaris diademata, Agass. — Agassiz, Catalogus syslematicus ectypo- rum Echinodermatum fossilium muser neocomiensis, p. 8, 1840. j — — — Agassiz, Descriplion des Echinides fossi- les de la Suisse, 2e partie, p. 49, pl. LS, fig. 23-24, pl. 19, fig. 10-12, 1840. — = — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sciences natu- relles, 3e série, t. VI, p. 338, 1846. = ER — Bronn, Index paleontologicus, t. III, p. 19%, 1848. — — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paleon- tologie stratigraphique universelle, 14e étage, n° 519, t, I, p. 380. 1850. 129 Testà hemisphæricà, subinflatà, supernè depressä. Areis ambula- crariis prædilis duabus seriebus tuberculorum. Tuberculis infernè et in ambitu maximis, supernè minhuis Areis ambulacrariis strictis, subrectis. Ore magno, decies et profundè inciso,. Darexsions. — Hauteur, 49 millimètres; largeur, 40 millimètres. La forme de cette espèce est hémisphérique, renflée et cependant légèrement déprimée à la face supérieure. Les aires interambulacraires sont garnies d’une double rangée de tubercules qui, très-gros à la par- tie inférieure et au pourtour de la circonférence, s’amoindrissent brus- quement aux approches de l'appareil oviducal. Cette disposition des tubercules donne à l'hemicidaris diademata une physionomie qui le fait facilement reconnaître. Les tubercules principaux sont distinc- tement crenelés et perforés ; ils s'élèvent au milieu d’une zône lisse, presque plane et bordée de fines granules. Les aires ambulacraires, étroites au sommet, s’élargissent en se rapprochant de l'ouverture buccale ; elles portent une double rangée de tuberculés assez volumi- neux à Ja base, mais qui, vers le milieu de la circonférence et à la partie supérieure, se changent en fines granules. Les ambulacres for- ment des lignes très-peu flexueuses. Les pores s'ouvrent au milieu d’un petit cerele proéminent ; disposés deux à deux, ils se multiplient près de la bouche. L'appareil oviducal est parfaitement conservé dans l'exemplaire que j'ai sous les yeux. Les plaques ovariales et interova- riales sont perforées et garnies de granules, à l’exception de la plaque ovariale impaire dont l'apparence est spongieuse. L’anus est grand et irrégulièrement ovale. La bouche est large, décagonale ét profondé- ment enlaillée. L'hemicidaris diademata affecte une taïlle très-variable, et il n’est pas rare d'en rencontrer des échantillons un tiers plus gros que celui que je viens de décrire. Il varie aussi dans sa forme, qui, au lieu d’être déprimée à la face supérieure, est parfois renflée et subconique. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’hemicidaris diademata se distingue de ses congénères par la petitesse des tubercules interambulacraires 150 de la face supérieure, caractère remarquable et qui contraste avec la grosseur de ces mêmes tubercules dans presque tous les hemicidaris. Ses 2mbulacres presque droits, sa forme élargie et ordinairement dé- primée rapprochent cette espèce des diadêmes; mais la disposition des tubercules ambulacraires la placent, sans aucun doute, dans le genre bemicidaris. LocazrTÉ. — L'hemicidaris diademata caractérise les couches infé- rieures et supérieures de l'étage corallien. On le rencontre tantôt avec son test el tantôt à l’état de moule intérieur. Cette espèce est assez abondante à Druyes où elle a été recucillie par M. Guérin et par moi; je l'ai trouvée à Courson et à Bailly, mais elle y est très-rare. M. Rathier m'en a communiqué un échantillon remarquable par sa taille et pro- venant des carrières de Tonnerre. Hisrome. — Décrite et figurée pour la première fois par M. Agassiz dans la Description des Echinodermes de la Suisse, cette espèce a été de nouveau mentionnée dans son Catalogue raisonné des Échinides. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIV, fig. 4.— Hemicidaris diademata, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 2. — le même, vu sur le face inférieure. fig. 3.— le même, vu de côté. fig. 4, — ‘Aire ambulacraire grossie. fig. 5. — Appareil oviducal grossi. Hemiciparis GuErini, Cot. PI. 14, fig. 6-8. Testä latâ, inflatä, subconicà. Areis interambulacrariis præditis duabus seriebus septem velocto tuberculorum.Tuberculis maximis, non Jongè distantibus, crenulatis, perforatis et proeminentibus, Areis ambu - 151 lacrariis supernè slritissimis, undulatis, infernè nonullis minoribus tubereulis ornätis. Ore magno, decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 3 millimètres; largeur, 49 millimètres. L'hemici daris Guerini est remarquable par s1 grande taille, par sa forme renflée, subconique et beaucoup plus large que haute. Les aires interambulacraires sont garnies d’une double rangée de huit gros tubercules plus rapprochés les uns des autres près de l'ouverture buccale et au pourtour de la ci rconférence qu’à la partie supérieure. Ces tubercules sont crénélés et perforés ; l’espace lisse qui les entoure est saïllant et forme un cône assez roide. Les aires ambulacraires sont flexueuses, très-étroites à la partie supérieure, garnies à la base de quelques tubercules de médiocre grosseur. La disposition des granules intermédiaires est à peine visible sur les échastillons que je possède et qui, presque tous, sont à l’état de moules intérieurs siliceux. La bou- che est grande, décagonale; les incisions ne paraissent pas aussi profondes que dans l’hemicidaris crenularis. RapPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'hemicidaris Guerini se distingue de ses congénères par sa grande taille, par sa forme large et renflée. Au premier abord, on pourrait confondre cette espèce avec certains échan- tillons de l’hemicidaris crenularis qu’on rencontre dans la même loca- lité et dont la taille est presque autant développée ; mais ces derniers sont toujours moins larges et beaucoup plus élevés. L’hemicidaris Guerini offre peut-être quelque ressemblance avec un hemicidaris que M. Agassiz désigne sous le nom de Kænigii (1) ; cependant, nous n'a- vons pas cru devoir l'y réunir, car cette espèce, telle qu’elle a été éta- blie, nous paraît sujette à discussion. Ce nom de kœænigii a été donné, en 1827, par Mantell (2) à un oursin provenant de la craie blanche (4) Agassiz et Desor, Catalogue méthodique el raisonné des Echinides, Anvales des Sciences, 32 série, t. VI, p. 337, 1846. (2) Mantell, Géologie Sussexæshire, p. 189, 1822. 152 de Sussex {\ngieterre), ei figuré par Parkinson (1); plas tard, M. Bron- gniart, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles a méntianné cette même espèce sous le nom de cidarites Kænigii (2); en 1837, M. Des- moulins l’a placée, avec raison, dans son genre diadema (3); mais ily à réuni, à tort, suivant nous, une espèce jurassique provenant de Stonesfield {\ngieterre) et figurée par Ch. Stokes dans les Mémoires de la Société géologique de Londres (4). Ces deux espèces, parfaitement distinctes, ne sauraient être confondues. Celle de Parkinson appartient au genre diadema ; celle de Stokes est un véritable hemicidaris voisin de l'hemicidaris diademata, Ag. Dans sa synonymie, M. Desmoulins réunit également au diadema Kœænigii un hemicidaris recueilli dans l'étage kimmeridien de Boulogne-sur-Mer. Cette dernière espèce peut se rapporter à l’hemicidaris de Stonesfield ; mais évidemment elle ne peut être réunie au diadema de Sussex. M. Agassiz, dans son Catalogue méthodique et raisonné, oubliant, peut-être, que ce nom de Kænigii avait été donné primitivement à un oursin de la craie blanche, renvoie à la synonymie de M. Desmoulins et mentionne l'hemicidaris Kœnigii, comme spécial à l'étage kimmeridien de Boulogne-sur-Mer. I] existe, comme on le voit, à l'égard de cette espèce, une confusion regrettable. Attribué, dans l’origine, à un oursin de la craie blanche, étendu plus tard par M. Desmoulins a plusieurs espèces distinctes, le nom de Kænigii a été restreint par M. Agassiz et consacré spécialement à un hemicidaris jurassique. Or, en réunissant notre espèce à l’hemicidaris Kænigii, nous aurions craint, alors même qu’elle eût été identique aux échantillons de Boulogne-sur-Mer, d'augmenter encore la confu- (1) Parkinson, Organic remains of a former voold, t. III, pl. 3, fig. 10, 18H. (2) AI. Brongniart, Théorie des terrains, tabl. n° 8, p. 3, Dictionnaire des Sciences naturelles, t. LVI, 1829. 3) Desmoulins, Tableaux synonymiques des Echinides, p, 312, n° 10, 1837. (4) Ch. Stokes, trans. of geological Society of London, t. IT, 3e pârtie Supplémen- taire, p. 407, pl. 45, fig. 17. 155 sion,et. de, propager, une _ erreur qui, d'après.lasynonymie de M. Des- moulins, tendrait à, faire. penser. que.la même, espèce, se rencontre à la, fois, et, dans, les.couches. crétacées, et: dans, le, tefrain,jurassique. Du,reste; il, n'existe, point d'identité, entre J'hemicidaris-auquel,nous avons, donné, le,nom,de Guerini_et, celui, que;mentionne M. Agassiz. Notre espèce.est.constam ment, plus, large et,ses, ambulacres.affectent une forme beaucoup plus flexueuse. j LocaiTrÉs.— L'hemicidaris Guerini caractérise Je calcaire à chailles des environs de Druyes. On le rencontre toujours à l’état de moule siliceux et n'ayant que rarement conservé quelques lambeaux de son test. M: Guerin, ancien instituteur de Druyes, auquel j'ai cru devoir dédier cette espèce, en a déposé un très-bel exemplaire dans les col: lections de là ville d'Auxerre. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIV, fig. 6. — Hemicidaris Guerini, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 7. — le même, vu sur la face inférieure. lig. 8 — le mêine, vu de côté. ACROCIDARIS NOBILIS. Agas. PI. 15, fig. 12. Syx. — Acrocidaris nobilis, Ag. — Agassiz, Cutalogus syslématicus ectyporum echinodermatum fossilium p. 9, 1839. - 1 — — Agassiz, Description des Echinodermes [os- siles de la Suisse, % partie, p. 31, pl. 14, fig. 13-15, 1849. == LES — Agassiz el Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sciences, 3€ série, t. VI, p. 340, 1849. var = — Bronn, index paleonto'ogieus, t. TT, p. 192, 1349. k 24 == — Alcide d'Orbigny, Prodrome de paleontolo- Gie stratigraphique universelle, 14e étage, n° 439,t. II, p. 27, 1850, 1354 Testà subinflatä, hemisphæricä. Areis interambulacrariis et ambu- lacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum.Tuberculis proeminen- tibus, perforatis, crenulatis, longitudinaliter et valdè suturatis, maxi- mis in areis interambulacrariis, multù Minoribus in areis ambulacrariis. Poris simplicibus et undulatim dispositis. Assulis ovarialibus paribus, ornatis tuberculis crenulatis et perforatis. Ore magno, decies et pro- fundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 29 millimètres ; largeur, 46 milli- mètres. L'acrocidaris nobilis affecte une forme circulaire et hémisphérique, presque plare en dessous, légèrement renflée à la partie supérieure. Les aires interambulacraires occupent un espace un tiers plus considé- rable que les aires ambulacraires; elles sont garnies d’une double rangée de tubercules très-gros, surtout au pourtour de la eirconférence. Ces tubercules sont fortement crénelés et perforés; le mamelon qui les surmonte est très-développé, et l'espace lisse qui les entoure forme un cône proéminent. Les granules intermédiaires sont peu nombreuses, surtout à la base des tubercules, où souvent elles disparaissent tout à fait. Les aires ambulacraires portent également une double rangée de tubercules principaux ; mais ces tubercules sont plus petits, plus serrés et par conséquent plus nombreux. Leur base est marquée de sutures longitudinales plus ou moins profondes; ce dernier caractère est spé- cial au genre acrocidaris; mais, jusqu'ici, on s'est borné à le constater, et l’on ignore encore quelle pouvait être la cause ou la destination de ces sutures. Les pores sont disposés par simples paires, excepté aux approches de l'ouverture buccale près de laquelle ils se multiplient ; ils suivent les contours des tubercules ambulacraires et forment, du sommet à Ja bouche, une ligne légèrement ondulée. L'appareil oviducal est solidement constitué, aussi s’est-il conservé sur presque tous les exemplaires. Les plaques ovariales paires sont surmontées d'un tuber- cule crénelé, perforé ei, sauf la taille, organisé comme les autres; la 1355 plaque ovariale impaire en paraît seule dépourvue; les trousoviducaux sont distincts et placésau sommet des pliques: La bouche est grande et fortement entaillée, Les piquants de cette espèce sont remarquables par leur grande taille et leur forme triangulaire. Je n'ai encore recueilli dans le dépar- tement de l'Yonne qu'un seul échantillon qui puisse leur être rapporté : il est de petite taille ; la carêne du milieu est à peine prononcée, et sa forme générale est plus aplatie que triangulaire ; tout indique qu'il devait être placé sur le test près de l'ouverture buccale. (1) RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’acrocidaris nobilis se distingue de ses congénères par la différence très-marquée qui existe entre la taille des tubercules interambulacraireset celle des tubercules ambulacraires. L'acrocidaris tuberosa, Ag., est le seul qui présente cette différence marquée à peu près au même degré; aussi, serons nous porté à ne voir dans cet acrocidaris, malgré sa taille plus déprimée, qu’une variété de l'acrocidaris nobilis. LocaLiTÉ.— Cette espèce caractérise les couches coralliennes. Je l'ai recueillie dans le massif inférieur de Druyÿes, de Coulanges-sur-Yonne et de Châtel-Censoir. M. Robineau-Desvoisdy m'en a communiqué un échantillon provenant du coral-rag de Sainpuits. Histoire. — Mentionné par M. Agassiz dans son Catalogue des moules fossiles du Musée de Neufchâtel, dans s1 Description des Echi- nodermes de la Suisse et dans le Catalogue raisonné des Echinides, l’acrocidaris nobilis n'a pas encore été figuré. 1) Les piquants de l'acrocidaris nobilis sont très abondants dans les couches coral- liennes d'Augoulin, aux environs de La Rochelle, J'en ai recueilli, dans cette Loca- lité, plusieurs exemplaires d’une très-belle conservation et qui, malgré la fossi!i- sation, présentent encore des traces de leur couleur. Ornés transversalement de larges bandes brunes, ils ressembient beaucoup aux piquants de l'acrocladia mamitlata, Ag. (Voyez pl. xiv, fig. 9-12.) 156 EXPLICATION DES FIGURES. PI. XV, fig. 4. — Acrocidaris, nobilis, vu.sur, la face supérieure, de ma collection. g. 5. — le même, vu surla face inférieure, fig. 6. — le même, va de côté. g. 7. — Porlion des aires ambulacraires grossie. fig. 8. — Tubercule ambulacraire grossi. fig. 9-10 — Piquants de l’acrocidaris nobilis, de ma col- lection. fig. 11. — Tête de piquant. fig. 12. — Fragment de piquant grossi. ACROCIDARIS CENSORIENSIS, Cot. PI, 16, fig. 1-4. Syx. — Acrocidaris Censoriensis, Cot. — Alcide d'Obigny, Prodrome de Paléontolo- gie stratigraphique universelle, 14° étage, n° 498, t. 11, p. 27, 1850. Testä parvä, subpentagonali, infernè planä, supernè depressä. Areis interambulacrariïis et ambulacrariis præditis duabus seriebus tuber- culorum. Tuberculis magnis, perforatis et crenulatis, in areis ambu- lacrariis longitudinaliter et profundè suturatis. Poris simplicibus. Ore magno, leviter inciso. é Dimensions. — Hauteur, 9 millimètres; largeur, 18 millimètres. Cette espèce est remarquable par sa petite taille, par sa forme trés- déprimée et légèrement pentasone. Les aires interambulacraires occn- pent un espace ua tiers plas large que les aires ambulacraires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules très-gros vers le pourtour du test, et qui, à la partie supérieure, diminuent sensiblement de vo- lume. Ces tubercules sont crénelés et perforés ; leur base est large, proéminente et entourée de fines granules. Les aires ambulacraires 157 sont couvertes de (ubercules un peu plus serrés et un peu moins gros que ceux des aires interambulacraires. Ces tubercules présentent, à leur base, un certain nombre de sutureslongitudinales qui sont surtout très-fortement accusées du côté des pores. Les pores, disposés par sim- ples paires,se multiplient près de l'ouverture buccale. L'appareil ovi- ducai n'est pas conservé dans les exemplaires que j'ai sous les yeux; à en juger, cependant, par les traces qu'il a laissées, il devait être assez étendu. L'ouverture buccale est grande et pourvue d’entailles qui pa- raissent peu profondes. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’acrocidaris Censoriensis, par sa petite taille, sa forme aplatie et subpentagone, se distingue de tous les acro- cidaris décrits jusqu'ici. On ne peut le confondre avec les individus jeunes des acrocidaris nobilis, Ag., et formosa, Ag. Ces derniers af- fectent une forme plus bombée, et leurs tubercules, surtout ceux qui garnissent les aires ambulacraires, sont relativement moins gros. LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Châtel-Censoir, dans le coral-rag irférieur ; elle y est très-rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XVI, fig. 1. — Acrocidaris Censoriensis, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 3. — le même, vu de côté. fig. 4. — Fragment grossi, montrant la disposition des plaques. Dispema Ricorpeanum, Cot. PI. 45, fig. 1-3. Testà parvä, bemisphæricàä, subinflatâ. Areis interambulacrariis in- fernè sex, supernè duabus seriebus tuberculorum principalium præ- {1 158 ditis. In areis ambulacrariis tuberculis biseriatim dispositis. Poris simplicibus. Ore magno, decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 10 millimètres ; largeur, 20 millimètres. Cette espèce est de petite taille, circulaire, plane en dessous, lé- eérement renflée en dessus. Les aires interambulacraires occupent un espace un tiers plus large que celui des aires ambulacraires. Elles sont garnies de deux rangées de tubercules principaux qui s'élèvent jusqu'au sommet. Chacune de ces rangées est flanquée, à droite et à gauche, de deux autres rangées de tubercules secondaires, dont la taille est un peu moindre, et qui ne se développent qu’à la base et au pourtour de la circonférence. Ils disparaissent à la partie supérieure où ils sont remplacés par quelques tubercules beaucoup plus petits, très-espacés ei disséminés sans ordre. Les aires ambulacraires sont dépourvues de tubercules secondaires et ne présentent que deux rangées de tuber- cules principaux, plus serrés et un peu moins gros que ceux des aires interambulacraires. Les tubercules principaux et secondaires offrent une même conformation. Les uns et les autres sont de petite taille, crénelés, très peu saillants, surmontés d’un petit mamelon finement perforé et entourés de granules égales et très-régulièrement disposées. Les pores sont rangés par simples paires. L'appareil oviducal est de mé- diocre grandeur ; ses contours sont peu distincts et semblent se con- fondre avec le reste du test. Les plaques ovariales et interovariales sont très-visiblement perforées. L’anus est grand, circulaire, légèrement relevé sur les bords. La bouche est grande, décagonale et les entailles assez profondes. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce se reconnait à sa forme circulaire, à ses lubercules uniformes, très-peu développés, beaucoup plus nombreux à la baseet au pourtour de la circonférence. Elle offre, au premier abord, quelque ressemblance avec les diadema rotulare, Ag. et Bourgueti, Ag., des terrains néocomiens ; mais elle s’en distingue d'une manière positive par sa forme plus circulaire et par le nombre et la disposition des tubereules secondaires interambulacraires. Ce dernier 139 caractère la distingue également du diadema Rupellini, Gras, des terrains néocomiens de l'Isère, LOCaLITE. — J'ai recueilli le Diadema Ricordeanun:, aux environs de Châtel-Censoir, dans les couches coralliennes inférieures ; cette espèce parait assez rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XV, fig. 1. — Diadema Ricordeanum, vu sur la face supérieure, de ma collection. , fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 3. — le même, vu de côté. Diapema HEmISPHÆRICUM, Agass. PI. 16, fig. 5-9. Sy. — Diadema hemisphæricum, Agass. — Agassiz, Prodromus, p. 22, 1836. Diadema transversum, Agass. — Agassiz, Prodromus, p. 22, 1836. Diadema hemisphæricum, Agass. — Desmoulins, Tableaux synonymiques des Echinides, p. 516, n° 23, 1837. Diadema transversum, Agass. — Desmoulins, Tableaux synonymique, des Echinides, p. 316, n° 24, 1837. Diadema hemisphæricum, Agass. — Agassiz, Calalogus systematicus ecty- porum Echinodermalum fossilèum , p. 8, 1840. Diadema pseudodiadema, Agass. — Agassiz, Descriplion des Echinodermes fossiles de la Suisse, 2e partie, p. 11, pl. 17, fig. 51-53, 1840. Diadema hemisphæricum, Agass. — Agassiz et Desor, Catalogue méthodi- que et raisonné des Echinides, An- nales des Sciences naturelles, 3e série, t. VI, p. 349, 1846. — — — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Pa- léontologie stratigraphique univer- selle, 13e étage, n° 516, t. 1, p. 330, 1850, 140 Testà circulari, hemispbæricà, infernè planä, supernë subinflatà. Areis interambulacrariis et ambulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum principalium. Tuberculis secundariis inæqualibus, cons- picuis, passim sparsis. Poris ambulacrariis supernè simplicibus, in- fernè plurimis. Ano subelliptico. Ore magno, decies et profundé inciso. Dimensions. — Hauteur, 20 millimètres : largeur, 22 millimètres. Cette espèce est l'une des plus belles du genre Diadema. Sa taille est grande; sa forme est hémisphérique, plane er dessous, légèrement renflée en dessus. Les aires interambulacraires occupent un espace double de celui des aires ambulacraires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules principaux dont la taille diminue graduellement aux approches du sommet et de l'ouverture buccale. Chacune de ces rangées est flanquée, à droite et à gauche, de tubercules secondaires dont la grosseur est très-variable et qui paraissent disposés sans ordre, mais qui sont beaucoup plus abondants vers le pourtour de la circonfé- rence. Aux approches du sommet, iis sont remplacés par une granula- tion fine et irrégulière. Une double rangée de tubercules principaux existe également sur les aires ambulacraires ; mais ces tubercules sont moins gros et un peu plus serrés que ceux des aires interambula- craires. Les tubercules secondaires qui les accompagnent affectent éga” lement une taille plus petite ; on en remarque une seule rangée qui s'étend irrégulièrement en ligne brisée au milieu des tubereules prin- cipaux. Les tubereules secondiires, comme les tubercules principaux, ont la base lisse et proëéminente. Les ans et les autres sont distinctement crénelés et perforés. Disposés par simples paires sur toute la face su- périeure, les pores ambulacraires se dédoublent et se multiplient près de la bouche ; le bord de chique pore est renflé d’une manière très- apparente. L'appareil oviducal est d'une conservation parfaite dans l'exemplaire que j'ai sous les yeux ; les plaques ovariales sont grandes, pentagones ; leur sommet forme un angle saillant qui s'ayance au mi- lieu des vires interambulacraires ; elles sont perfurées au sommet et 141 recouvertes d'unegranulation très-1pparente, à l'exception de la plaque ovariale impaire qui est plus grande que les autres et dont la surface es! spongieuse. Les plaques interovarialessont très-petites, granuleuses et distinetement perforées. L'anus s'ouvre au milieu de cet appareil et affecte une forme irrégulièrement circulaire. La bouche cst grande, décagonale et profondément éntaillée. Je n'ai recueilli aucun piquant pouvant être attribué à cette espèce. Suivant M. Agassiz, ce sont des pointes, longues, élroites, aciculées et dont la surface est finement strice. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Celle espèce est remarquable par les belles proportions de son test et par !a régularité avec laquelle sont disposés les tubercules principaux. Elle est très-voisine du Diadema pseudodiadema, Ag. ; elle en diffère, cependant, par les rangées secon- daires de tubercules bien moins développées sur les aires interambu- lacraires. LocaLiTÉ. — J'ai recueilli le Diadema hemispbæricum près de Coulanges-sur-Yonne, dans le coral-rag inférieur proprement dit. On rencontre à Druyes, dans les calcaires subordeonnés, des moules inté- rieurs siliceux qui se rapportent à la même espèce. Le Diadema hemis- phæricum earactérise également le coral-rag de Tonnerre. M. Camille Dormois a bien voulu me communiquer un magnifique échantillon re- cueilli par lui dans les carrières de Vauligny. C’est un fragment de roche de la grosseur du poing et qui empâte sept individus parfaite- ment distincts et d’une admirable conservation. Ces oursins présentent au premier abord quelque différence avec le Diadema hemispkæricun : leur taille est plus petite et relativement plus renflée; les tubercules principaux, ambulacraires et interambulacraires, qui garnissent la face supérieure, sont moins développés. Cependant, malgré ces dissem- blances, ces Diadêmes offrent une grande analogie avec le Diadema hemisphæricum, et je crois devoir les y réunir à titre de variété. Histoire. — Le Diadema hemisphæricum a été mentionné pour la première fois par M. Agassiz, dans son Prodrome des Echinides. Plus 142 tard, ce naturaliste l’a réuni au Diadema pseudodiadema avec lequel il offre beaucoup de ressemblance. Puis enfin, dans son Catalogue raï- sonné, il est revenu à sa première distinetion et a considéré le Diademra hemisphæricum comme espèce indépendante EXxPLICATIONS DES FIGURES. PI. XVE, fig. 5. — Diadema hemisphæricum, vu sur la face supé- rieure, de ma collection. fig. 6. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 7. — le même, vu de côté. fig. 8. — Appareil oviducal et plaques grossies. fig. 9. — Plaque coronale grossie. DIADEMA PSEUDOPDIADEMA, Agass. PPS te. F Syx. — Cidarites pseudodiadema, Lam. — Lamarck, Animaux sansvertèbres,t. III, p.59,.n° 17,.1801. _ — — Eudes Deslonchamps, Encyclopédie mé- thodique, Histoire naturelle des Zoo- phytes ou Animaux rayonnés, t. II, p. 197, n° 17, 1824 Echinus germinans, Phil. — Philipps, Geology of Yorhshire, tab. 3, fig. 15, 1829. Diadema Lamarkii, Desm. — Desmoulins, {ableaux synonymiques des Echinides, p. 316, n° 20, 1837. Diadema pseudodiadema, Ag. — Agassiz, Description des Echinides fossi- les de la Suisse, 2e partie, p. 11, pl. 17, fig. 49, 50 et 52, 1840. — — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sciences, 3e série, t. VI, p. 319, 1846. — _— — Bronn, Index paleontologicus, p. 193, 1849. 145 Diadema pseudodiadema. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon— tologie stratigraphique universelle, t. II, p. 27, 14e étage, n° 493, 1850. Testà cireulari, subhemisphæricä, infernè planä, supernè subinflatà. Areis ambulacrariis et interambul:crariis præditis duabus seriebus tu- berculorum principalium. In areis interambulacrariis tuberculis se- cundariis numerosis, valdè conspicuis et biseriatim dispositis. Poris armbulacrariis supernè simplicibas, infernè plurimis Ore magno, decies et profundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 31 milliuètres; diamètre, 58 millimètres. Jusqu'ici cette espèce n’a été trouvée, dans le département de l'Yonne, qu'à l'état de moule intérieur ; cependant, comme il est pos- sible qu'on la rencontre avec son test, je crois devoir en donner ici une description détaillée sur des échantillons recueillis dans d’autres localités et dont la conservation est parfaite. Cette belle espèce est large, renflée, hémisphérique. Les aires in- terambulacraires occupent un espace double de celui des aires ambu- lacraires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules principaux très-gros et dont la taille diminue rapidement aux approches du sommet et de l'ouverture buccale. Une double rangée de tubercules principaux, moins gros et plus serrés, existe également sur les aires ambulacraires. Les uns et les autres ont la base lisse, proéminente et entourée d’un cercle de fines granules. Ils sont crénelés et le mamelon qui les surmonte est distinctement perforé. Les tubercules principaux sont accompagnés, sur les aires interambulacraires, d'un grand nombre de tubercules secondaires également crénelés et perforés et dont la taille est assez volumineuse, surtout vers le pourtour de la circonfé- rence; à l'extrémité des aires, ils sont placés sans ordre, mais au milieu ils forment deux rangées parfaitement distinctes et assez régulièrement disposées. Sur les aires ambulacraires les tubercules secondaires sont plus rares et plus petits ; on en distingue une seule ligne qui, sinueuse 144 et brisée, sépare les rangées des tubercules principaux et disparait elle-même, en se rapprochant du sommet ou de la bouche. Disposés par simples paires, les pores ambulicraires se dédoublent et se multi- plient aux approches de l'ouverture buccale. L'appareil oviducal est ordinairement bien conservé. Les plaques ovariales sont grances, pentagonales, et leur somniet s'avance au mi- jicu des aires interambulacraires ; les plaques interovariales sont relativement très-petites ; les unes et les autres sont distinctement perforées. L'ouverture anale est subcirculaire. La bouche est grande, décagonale, profondément entaillée. Le moule intérieur qui est représenté pl. XVIT, fig. 1, a conservé l'empreinte des deux rangées de plaques coronales qui composent les aires interambulacraires. Ces plaques, dont la forme est pentagonale, transversalement allongée, sont au nombre de quatorze ou quinze par rangée. XAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema pscudodiadema se rap- proche beaucoup du Diadema hemisphæricum, Ag.; cependant il s'en distingue d’une manière positive et constante par ses tubercules secon-: daires plus développés, plus nombreux et plus régulièrement disposés au milieu des aires interambulacraires ; il s’en distingue également par les entailles plus profondes de son ouverture buccale Le Diadema pseudodiadema se rapproche un peu du Diadema Orbignyanum, Cot.; mais celte dernière espèce sera toujours facilement reconnaissable à l'abondance, à l’uniformité et à la régularité de ses tubercules sccon- daires. — Le Diadema hemisphæricum, le Diadema pseudodiadema, le Diadema Orbignyanum constituent trois espèces voisines et qui ne différent d'une manière essentielle que par le nombre et la disposition de leurs tubercules secondaires, rares dans le Diadema hemisphæri- cum, plus nombreux dans le Diadema pseudodiadema, très-abondants dans le Diadema Orbignyanum. LocaLiré, — Le Disdema pseudodiaderna a été recueilli à l'état de 145 moule intérieur et si'iceux dans les couches inférieures de l'étage corallien de Druyes ; il y est rare. Histoire. — En 1801, Lamark a, pour la première fois, décrit cette espèce sur un échantillon dont il ignorait l'origine, et qui provenait, sans doute de la Meuse ou des Ardennes. En 1837, M. Charles Des- moulins a donné à cette même espèce les noms de Lamarckii et d’am- biguum. Quelques années plus tard, M. Agassiz, reconnaissant ce double emploi, lui a restitué le nom de pseudodiadema et l’a placée dans son genre diadèmce où elle est restée depuis. — Dans ses Echi- nides fossiles de la Suisse, il avait réuni à cette espèce son Diadema hemisphæricum qu'il en a séparé de nouveau et avec raison dars son Catalogue raisonné des Échinides. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XVII. fig. 1. — Diadema pseudodiadema, vu sur la face supérieure, de ma collection. DiapEma ORBIGNYANUM, Cot. PI, 17, fig. 2-6. SYN. — Diadema Orbignyanum, Cot. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléontolo- gie stratigraphique universelle, n° 495, 14° étage, t. IT, p. 27, 1850. Testä circulari, infernè subplanä, supernè hemisphæricä, leviter depressä. Areis interambulacrariis et ambulacrariis præditis duabus seriebus {uberculorum principalium. Tuberculis secundariis æquali- bus, numerosis, regulariter et transversim dispositis. Areis ambulacra- rlis strictis. Poris simplicibus, infernè plurimis. Ore magno, decies inciso. Dimensioxs. — Hauteur, 23 millimètres ; largeur, 40 millimètres. 146 Cette espèce, dont la taille est médiocre, affecte une forme circulaire, plane en dessous, légèrement renflée en dessus. Les aires interambu- lacraires sont très-larges et l'espace qu'elles occupent est presque trois fois plus étendu que celui des aires ambulacraires. Elles sont garnies d'une double rangée de tubercules principaux un peu plus développés à la base et au pourtour de la circonférence qu’à la partie supérieure. Ces deux rangées sont disposées de manière à diviser les aires interam- bulacraires en trois parties à peu près égales, l’une au milieu, et les deux autres sur les côtés. Chacune de ces bandes est occupée par des tubercules secondaires très-nombreux, égaux entre eux et formant des lignes horizontales assez régulières, composées ordinairement de quatre tubercules. Aux approches du sommet et de l'ouverture buccale, les bandes latérales se rétrécissent et le nombre des tubercules dimi- nue proportionnellement et n’est plus que de trois, de deux, et enfin d’un seul. La bande du milieu se rétrécit aussi, mais beaucoup moins, elle seule arrive jusqu’à l'appareil oviducal, mais alors ses tubercules sont moins serrés, moins gros et remplacés par de fines granules. Les aires ambulacraires sont étroites et garnies de deux séries de tuber- cules principaux à peu près égaux à ceux des aires interambulacraires. Au milieu de ces tubercules principaux s'étendent deux rangées très- régulières de tubercules secondaires identiques à ceux qui garnissent les aires interambulacraires. Les tubercules principaux sont crénelés, perforés et entourés le plus souvent de fines granules. Les tubercules secondaires sont également crénelés et perforés, mais on ne remarque à l’entour aucun cercle de granules. Les pores ambulacraires, disposés par simples paires, se dédoublent près de l'ouverture buccale. L’anus affecte une forme circulaire. La bouche est grande, décagonale, assez profondément entaillée. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette belle espèce, par sa forme géné- rale et l'ensemble de ses caractères, se rapproche un peu des Diadema pseudodiadema, Ag., hemisphæricum, Ag. et Icaunense, Cot. qu'on rencontre dans le même étage ; cependant elle se distingue de ces trois 147 espèces d'une manière tranchée par l'étroitesse de ses aires ambula- craires, par la disposition de ses tubercules principaux et surtout par l'uniformité et le nombre de ses tubercules secondaires. LocaiTÉ. — Cette espèce se rencontre à la fois, et dans le coral-rag inférieur proprement dit, et dans les couches calc2reo-siliceuses qui lui sont subordounées. Je l'ai recueillie à Coulanges-sur-Yonne et à Druyes. M. Robineau-Desvoidy m'en a communiqué un très-bel exem- plaire provenant des environs d’Etais. — Cette espèce est partout rare. — J'ai recueilli à Châtel-Censoir, dans les couches coralliennes, un échantillon que j'attribue à ce Diadema, mais qui pourrait bien constituer une espèce distincte. Sa forme générale, il est vrai, est à peu près la même que celle du Diadema Orbignyanum, mais les tu- bercules secondaires des aires interambulacraires sont moins nom- breux, moins uniformes et très-irrégulièrement disposés. Cependant, malgré ces différences, j'ai cru devoir, quant à présent du moins, le réunir à l'espèce qui nous occupe. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XVIF, fig. 2. — Diadema Orbignyanum, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig 3. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 4. — le même, vu de côté. fig. 5. — Aire interambulacraire, grossie. fig. 6. — Aire ambulacraire, grossie. DIADEMA COMPLANATUM, Agass. PLAT He. 7 10. Srx — Diadema Complanatum, Agass. — Agassiz, Catalogus syslematicus ectypo- rum Echinodermatum fossilium, p. 8, 1859. 118 Diadema complanatum, Agass. — Agassiz, Description des Echinides fos- siles de la Suisse, 11° partie, p. 16, pl. 17, fig. 31-35, 1840. — — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonne des Echinides, Annales des Sciences natu- relles, 3° série, t. VI, p. 347, 1846. _— — — Bronn, Zndex paleontologicus, p. 193, 1849. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- tologiestratigraphique universelle, 1.1, p. 346, étage 12°, no 269, 1850. Testà minimä, subcirculari, infernè et supernè valdè depressä. Areis ambu:acrariis et interambulacrariis præditis duabus serichus tu- berculorum principalium. Tuberculis principalibus in arcis ambuia- crariis et interambulacrariis æqualibus. Tuberculis secundariis nullis. Poris simplicibus. Ore modico, vix inciso. DiMENSIONS. — Hauteur, 4 millimètres ; diamètre, 41 millimètres. Le Diadema complanatum est facilement reconnaissable à sa petite taille et à sa forme aplatie sur chacune de ses faces. Les aires interam- bulacraires occupent un espace à peu près double de celui des aires ambulacraires ; elles sont garnies de deux rangées assez espacées de tubercules principaux. Ces tubercules ont la base presque plate. Le mamelon qui les surmonte est seul proéminent et relativement très- développé ; ils sont crénelés et finement perforés. Les aires ambula- craires sont garnies de deux rangées de tubercules principaux égaux en volume à ceux des aires interambulacraires, bien qu’un peu plus rapprochés. Aucun tubercule secondaire, et £’est là un des caractères distinctifs de cette espèce, n'accompagne les tubercules principaux. L'espace intermédiaire est rempli par des granules assez fines, dissé- minées au hasard et qui semblent plus abondantes à la face inférieure. Sur le bord des aires interambulacraires, ces granules deviennent plus distinctes et forment, parallèlement aux pores, une rangée assez ré- gulière. Les pores sont disposés par simples paires. La bouche est de 149 médiocre grandeur, presque circulaire et marquée d'entailles très- légères. RapPorTs ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema complanatum constitue une espèce que sa petite taille, son extrême aplatissement, l’uniformité de ses tubercules principaux et l'absence complète de tubercules se- condaires rendent facilement reconnaissable. D'après les localités indiquées par M. Agassiz (1), cette espèce se rencontrerait à la fois dans les étages bathonien, oxfordien et corallien. M. d'Orbigny, dans son Prodrome de Paléontologie, en a séparé avec raison les échantillons de Ranville et de Luc, dont il à fait une espèce nouvelle sous le nom de Diadema subcomplanatum, d'Orb. Assurément, c's deux Diadèmes présentent de grandes analogies; cependant il sera toujours facile de distinguer l’espèce de Ranville à sa taille un peu plus développée, à sa face supérieure moins déprimée, à ses tubercules principaux moins uniformes et à son ouverture buccale plus grande. LocaLiTÉ. — Le Diadema complanatum caractérise, dans l'Yonne, les calcaires lithographiques intermédiaires entre les deux couches coralliennes. Il à été recueilli, aux environs de Tanlay, par M. Courtaut et par moi ; je l'ai rencontré également à Courson, dans un afflenrement de ces mêmes calcaires : il est pariout assez rare. Hisroire. — Décrite et figurée pour la première fois par M. Agassiz, en 1840, sous le no.u de Diadema complanatum, celte espèce a depuis été successivement mentionnée par MM. Agassiz et Desor dans leur Catalogue raisonné, par M. Bronn dans son Index paleontolo- gieus, et par M, d'Orbigny dans son Prodrome. M, d'Orbigny en a séparé avec raison, comme espèce distincte, le Di.dema subcom- planalum. 1) Voyez Description des Echinodermes de ’@ Suisse, Tfe partie, p. 16, et Catalogue des Échinides, Annales des Sciences, 3e série, t VI, p. 347. 450 EXPLICATION DES FICURES. PI. XVI, fig. 7. — Diadema subcomplanatum, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 8. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 9.— le même, vu de côté. fig. 10. — Fragment grossi. DrADEMA SUBANGULARE, Agass. PI. 18, fig. 1-8. Syn. — Cidaris subangularis, Goldf. — Goldfuss, Petrefacta allemana, p. 122, tab. X, fig. 8, 1820. = — — Rœmer, Nordd. oolithe, p. 26, t I, fig. 20, 1856. Diadema subangulare, Agass. — Agassiz, Prodromus, p. 22, 1836. LE — — Desmoulins, Tableaux synonymiques, no12 p.012, 1637. = — — Agassiz, Catalogus syslemalicus ectypo- rum echinodermatum fossiltium, p. 8, 1840, Diadema sulcatum, Agass. — Agassiz, Catalogus syslemalicus ectypo- rum echinodermatum fossilium, p. 8, 184. Diadema subangulare, Agass. — Agassiz, Description des Echinodermes fossiles de la Suisse, Ile partie, p. 19, tab. XYIL, fig. 21-25, 1840. Le — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des #chinides, Annales des Sciences naturelles, 3tsérie, 1. VI, p. 548, 1846. _— e — Alcide d'Orbigny, Prodrome de paléon- tologie stratigraphique universelle, 14e étage, n° 4922, t. II, p. 27, 1850. Testà pentagonali, infernè et supernè depressä. Areiïs interambula- crariis et ambulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum prin: 151 cipalium. In areis interambulacrariis tuberculis secundariis conspicuis. Poris ambulacrariis simplicibus infernè et supernè plurimis. Ore magno et decies inciso. Dimuxsioxs. — Hauteur, 13 millimètres ; largeur, 34 millimètres. Cette espèce, aiasi que l'indique son nom, affecte une forme sensi- blement pentagonale due au renflement des aires ambulacraires. Chacune des deux faces est tellement aplatie qu’il est quelquefois dif- ficile de distinguer le côté supérieur du côté inférieur. Les aires in- terambulacraires occupent un espace double de celui des aires ambu- craires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules principaux assez volumineux, surtout vers le pourtour dela circonférence. Chacune de ces rangées est accompagnée extérieurement d’une série de tuber- cules moins gros, mais Cependant très-apparents. Le milieu des aires interambulacraires est large et ne présrnte que des tubercules secon- daires plus petits et disposés au hasard au milieu des granules. Les aires ambulacraires sont très-étroites, surtout aux approches de l’ap= pareil oviducal ; elles offrent deux rangées de tubereules principaux presqu’aussi gros que ceux des aires interambulacraires, mais aucun tubercule secondaire ne les accompagne et l’on remarque seulement quelques granules intermédiaires. Tous ces tubercules, principaux ou secondaires, sont distinctement crénelés et surmontés d’un mamelon très-apparent et perforé d’une manière à peine visible sans le secours de la loupe. Les pores ambulacraires, disposés par simples paires, se dédoublent près du sommet et forment, de chaque côté des aires ambu- lacraires, uue double rangée bien distincte ; à la face inférieure, ils se multiplient également, mais les rangées sont moins régulières. L'appa- reil oviducal n’est conservé sur aucun des échantillons que j'ai sous les yeux ; cependant, à en juger par les traces qu'il a laissées, il devait être largement développé. La bouche est grande, décagonale ; les en- tailles ne sont pas très-profondes. RapPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema subangulare, si bien ca- 152 ractérisé par sa forme aplatie et subpentagonale, constitue, parmi les nombreuses espèces du genre Diadème, un type autour duquel viennent se ranger plusieurs espèces très-voisines, tels que les Diadema depres- sum, Ag. et Jobæ, d'Orb. de l’étage bajocien, le Diadema Calloviense, d'Orb. de l'étage bathonien, et les Diadema Icaunense, Cot., Rathieri, Cot., Courtaudinum, Cot. et Drogiacum, Cot. du coral-rag. Au premier abord, on serait peut-être tenté de réunir ces différentes es- pèces au Diadema subangulare avec lequel elles ont été longtemps confondues; elles s’en séparent, cependant, d'une manière positive et constante, et l'espèce ÿpe est toujours facilement reconnaissable à son extrême aplatissement, à la disposition de ses tubercules interambula- craires, à Ja grandeur de l'appareil ovidueal, et à l'abondance des pores qui, à la partie supérieure des aires ambulacraires, se multi- plient en séries régulières. Loc:LirÉ. — Cette espèce est :ssez commune dans Îles couches calcareo-siliceuses qui servent de base à l'étage corallien ; je lai re- cueillie à Druyes et à Châtel-Censoir, tantôt avec son test, tantôt à l'état de moule siliceux. Hisroine. — Décrite et figurée pour la première fois par Goldfuss, sous le nom de Cidarites subangularis, cetle espèce a été placée par M. Agassiz dans son genre Diadème ; et depuis elle a toujours conservé le nom de Diadema subangulare. M. Agassiz y a réuni le Diadema sul- catum dont il avait fait d’abord une espèce distincte. EXPLICATION DES FIGURES. PI, XVall, fig. 1. — Diadema subangulare, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 2. —- le: même, vu sur la face inférieure. lg. 3. — le mêine, vu de côté. fig. 4. — Portion des aires interambulacraires, grossie. fig. 5. — Portion des aires ambulacraires, grossie. 153 Big. 6. — Portion du test grossie, montrant la disposition des pores près du sommet. . — Portion du test grossie, montrant la disposition des pores près de la bouche. [=] 43 1 fig. 8. — Portion du test grossie, montrant la disposition des pores au pourtour du test. Dianemi CourTauDiNUuM, Cot. PI. 18, fig. 9-10. Syx. — Diadema Courtaudinum, Cot. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- tologie stratigraphique el universelle, 13e étage, p. 380, n° 518, 1850. Nucleo maximo, circulari, infernë et supernè depresso. Areis in- terambulacrariis latis, in medio depressis, duabus seriebus tuberculo- rum principalium præditis. Poris ambulacrariis simplicibus, infernè et supernè plurimis. Disco ovariali maximo. Ore parvo, decies et pro- fundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 17 millimètres ; largeur, 47 millimètres. Cette espèce est grande, circulaire, déprimée à la face supérieure et presque plate en dessous. Les aires interambulacraires occupent un espace double de celui des aires ambulacraires; elles sont, dans le milieu et à la partie supérieure surtout, très-fortement déprimées. Aux mamelons qui ont laissé leur trace sur le moule intérieur, on reconnait qu'elles étaient garnics de deux rangées de tubercules principaux assez volumineux. Les aires ambulacraires, très-étroites au sommet, s’élar- gissent vers le pourtour et présentent aussi les traces de deux rangées de tubercules principaux. Les pores ambulacraires, disposés deux à deux, se dédoublent et se multiplient à la face supérieure et aux ap- proches de l’ouverture buccale, L'appareil oviducal est pentasonal et 12 154 de grande taille. La bouche fortement entaillée est relativement trés- petite. RAPPORTS ET DIFFERENCES. — Bien que je ne possède de cette espèce qu’un moule intérieur, je n'ai pas hésité à en faire un Diadème parti- culier ; car il se distingue de ses congénères par sa forme très-aplatie, par la dépression si prononcée de ses aires interambulacraires, par son ouverture buccale relativement très-petite, par la grandeur de son ap- pareil oviducol et par la disposition de ses pores ambulacraires qui se dédoublent à la partie supérieure. Ces deux derniers caractères rap- prochent le Diadema Courtaudinum üu Diadema subangulare, Ag., sans que cependant ces deux espèces, si différentes par la taille, la grandeur de leur bouche et la forme de leurs aires interambuiacraires, puissent jamais être confondues. -* LocaiTé. — Cette espèce est très-rare ; je l'ai recueillie à Druyes dans les couches calcareo-siliceuses inférieares au Coral-rag proprement dit. Je l'ai dédiée à mon ami, M. Courtaut, qui a bien voulu mettre à ma disposition tous les Échinides de sa belle collection. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XVII, Gg. 9. — Diadema Courtaudinurw, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 10. — le même, vu sur la face inférieure. 8 fig. 11. — le même, vu de côté. Drapema IciunëNsE, Cot. PL. 19, fig. 1-5. Testà circulari, infernè et supernè depressà. Areis ambulacrariis et interambulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum principa- lium, In areis interambulacrariis tuberculis secundariis numerosis, 155 valdè conspicuis et regulariter dispositis. In areis ambulacrariis tu- berculis secundariis ferè nullis. Poris simplicibns, infernè et supernè plurimis. Ore magno, decies et profundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 18 millimètres ; diamètre, 44 millimètres. Celte espèce est régulièrement circulaire ; la face inférieure est plane et la face supérieure fortement déprimée. Les aires interambula- craires occupent un espace double de celui des aires ambulacraires ; elles sont garnies de deux rangées de tubereules principaux dont la taille diminue graduellement aux approches du sommet et de la bou- che. Une double rangée de tubercules principaux, un peu moins gros et un peu plus serrés, existe également sur les aires ambulacraires. Les uns et les autres ont la base lisse, proémineute et entourée d’un cercle de fines granules ; ils sont crénelés et le mamelon quiles surmonte est distinctement perforé. Sur les aires interambulacraires, chaque rangée de tubercules principaux est flanquée, à droite et à gauche, de tuber- cules secondaires assez irrégulièrement disposés, mais qui forment, cependant, quätre rangées distinctes, une de chaque côté et deux au milieu. Ces tubercules secondaires sont également crénelés et per - forés ; vers le pourtour du test, ils sont presqu’aussi volumineux que les tubercules principaux, maïs à la partie supérieure, ils diminuent rapi- dement de grosseur. Sur les aires ambulacraires, les tubereuies secon- daires sont nuls et semblent remplacés par unelione sinueuse et brisée de petites granules qui dispar.ît aux approches du sommet. Les pores ainbulacraires sont disposés par simples paires, cependant ils se dé- doublent et se muliiplient à la face supérieure et près de la bouche. L'appareil oviducal et l'anus ne sont pas conservés dans l'exemplaire que j'ai sous les yeux. La bouche est relativemert très grande, décago- vale et profondément entaillée. RAPPORTS ET DIFFÉRINCES, Par la disposition de ses tubercules prin- cipaux et secondaires, celte espèce présente, au premier abord, quel- que ressemblance avec le Diadema pseudodiadema. Mais elle s’en dis- 156 üingue d'une manière tranchée par l'absence de tubercuies secondaires dans les aires ambulacraires et surtout par sa forme aplatie, par sa face supérieure déprimée et par la disposition de ses pores ambula- craires qui se dédoublent et se multiplient non seulement à la face infé- rieure, mais près du sommet, ce qui n’a jamais lieu dans le Diadema pseudodiadema ou dans les espèces voisines. Cette forme comprimée, celte disposition des pures rapprochent, incontestablement, le Diadema Icaunense, du Diadema subangulare qui, comme nous l'avons vu, sert de type à un certain nombre d'espèces que l'ensemble de leurs caractè- res réunit en groupe distinct au milieu du grand genre Diadema. Le Diadema Icaunense se distingue facilement de toutes les espèces qui composent ce groupe, par sa forme régulièrement circulaire et surtout par la disposition des tubercules secondaires sur les aires interambula- craires. LocaLirés. — Le Diadème Icaunense a été recueilli dans les couches inférieures de l'étage corallien, à Coulanges-sur-Yonne; il y est rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIX, fig. 4. — Diadema Icaunense, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure, fig. 3. — le même, vu de côté. fig. 4. — Portion des aires interambulacraires, grossie. fig. 5. — Portion des aires ambulacraires, grossie. DrapemAa DROGIACUM, cot. PI. 19, fig. G-10. Testä subpentagonä, infernè et supernè depressä. Areis interambu- lacrariüis et ämbulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum 157 principalium. Tuberculis principalibus æqualibus, proeminentibus, valdè perforatis, cireumdatis granulis. Tuberculis secondariis nullis. Poris ambulacrariis in facie inferiore plurimis. Cre n:ediocri, decies et leviter inciso. Pr Dimensrons. — Hauteur, 12 millimètres ; diamètre, 27 millimètres. Cette espèce de Diadème affecte une forme très visiblement penta- gonale, due aux renflements des aires ambulacraires. La face su- périeure et la face inférieure sont également déprimées. Les aires interambulacraires comprennent un espace double de celui des aires ambulacraires; elles sont garnies de deux rangées largement espacées de tubercules principaux presqu’aussi volumineux à la face supérieure et aux approches de la bouche qu’au pourtour de la circonférencc. Ces tubercules, dont la base est peu saillante, sont surmontés d’un ma- melon très proéminent. Ils sont légèrement crénelés et très visible- ment perforés; leur base est entourée d’un cercle de granules égales entre elles et régulièrement disposées. Près du sommet, ces granules deviennent plus fines, moins nombreuses et le milieu des aires inter- ambulacraires, qui est légèrement déprimé, semble presque lisse. Les aires ambulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules un peu moins volumineux que ceux des aires interambulacraires, mais beaucoup plus serrés. Ces tubercules sont également crénelés et per- forés, mais comme ils se touchent par la base, ils ne sont entourés que d'un très petit nombre de fines granules. Cette disposition des tuber- cules principaux sur les aires ambulacraires donne à cette espèce une physionomie particulière et ce caractère seul suffirait pour la faire fa- cilement reconnaître. Les tubercules secondaires sont presque nuls. Les deux rangées de tubercules principaux des aires interambula- craires, bien que très espacées, n'en présentent au milieu d'elles aucu- ne trace, cependant, à la partie inférieure, elles sont extérieurement flanquées de quelques petits tubercules secondaires, qui, partant de la bouche, forment une ligne assez irrégulière et disparaissent bientôt avant d'arriver au pourtour de la ciconférence. Quant aux aires ambu- 158 Jacraires, elles en sont complètement dépourvues. La suture des pla- ques coronales est parfaitement visible dans l'exemplaire que j'ai sous les yeux. Sur les aires interambulicraires leur nombre s'élève à dix environ par rangée, ect chacune d'elle supporte un tuberceule principal et un cercle plus ou moins complet de fines granules. Sur les aires ambulacraires, les plaques sont beaucoup plus petites et consé- quemment plus nombreuses; on en compte de treize à quatorze par rangée. Les pores ambulacraires sont renflés sur les bords et disposés par simples paires, cependant à la partie supérieure, près de l'appareil oviducal, ils sont plus nombreux et assez irrégulièrement disséminés ; mais c'est surtout en approchant de la bouche qu'ils se dédoublent et se multiplient, sans que cependant ils occupent jamais un espace aussi large que dans le Diadema subangulare. L'appareil ovidu- cal, à en juger par les traces qu’il a luissées, devait être très grand. La bouche est relativement petite et ses entailles médiocrement accusées. Rapports ET DIFFERENCES. — Le Diadema Drogiacuin, par sa forme pentagonale et déprimée, par la disposition générale de ses tubercules principaux et de ses pores 2mbulacraires, se rapproche du Diadema subangulare, cependant il s’en distingue d’une manière tranchée par l'absence des tubercules secondaires toujours si développés dans le Diadema subangulare, par la perforation si visible de ses tubercules principaux, par ses pores ambulacraires beaucoup moins nombreux, à la face supérieure surtout et par les entailles moins profondes de son ouverture buccale. Le Diadema Drogiacum offre également quelque ressemblance avec le Diadema depressum, Ag. de l'étage bajocien, mais celle dernière espèce sera toujours facilement reconnaissable à sa taille plus petite et plus déprimée, à ses tubercules principaux relati- vement moins développés, à ses pores ambulacraires disposés, près du sommet, par simples paires et à sa bouche plus grande. Il se rappro- che encore des Diadema priscum, Ag., et placenta, Ag. du terrain à Chailles de Suisse; nais il s'éloigne du premier par sa forme plus dé- 159 primée, par ses tubercules plus développés, et du second par l'absence presque complète de tubercules secondaires. LOCALITÉ. — J'ai recueilli le Diadema Drogiacum dans les calcaires à Chailles de Drayes ; il y est très rare et se trouve associé au Diadema subangulare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIX, fig. 6. — Diadema Drogiacuw, vu sur la face supérieure, de ma collection. — le même, vu sur la face inférieure. — le même, vu de côté. Portion des aires interambulacraires, grossie. . — Plaques grossies. Er] 08 9 © oem Dranema Raruiërt, Cot. PI. 20, fig. 1-5. Testà parvä, subcirculari, infernè et supernè depressä. Areis inte- rambulacrariis et ambulacraris præditis duabus seriebus tuberculorum principalium. Tuberculis secundariis nullis. Poris simplicibus. Ore magno, decies et leviter inciso. Dimensions. — Hauteur, 6 millimètres et demi ; largeur 15 milli- mètres. Cette petite espèce de Diadème est subcirculaire, fortement dé- primée à la partie supérieure et presque plane en-dessous. Les aires interambulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules prin- cipaux qui, assez volumineux vers le pourtour du test, diminuent sensiblement de grosseur aux approches du sommet et de l'ouver- ture buccale. Les aires ambulacraires présentent également deux ran- gées de tubereules principaux moins gros et par conséquent plus nom- 169 breux que ceux des aires interambulacraires. Les uns et les autres sont crénelés et perforés ; leur base est lisse, proéminente et entourée d'un cercle de petites granules. A la partie inférieure et sur le pour- tour du test, les tubercules beaucoup plus serrés se touchent par la base et les petites granules se trouvent rejetées sur les côtés. On ne remarque, à côté des tubercules principaux, et c’est-là un des caratères distinctifs de cette espèce, aucune trace de tubercules secondaires. Les pores ambulacraires, disposés par simples paires sur toute la sur- face du test, paraissent se multiplier près de l'ouverture buccale La bouche est grande, plutôt subcireulaire que décagonale; les entailles dont elle est garnie sont à peine indiquées. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema Rathieri est voisin de plu- sieurs espèces de diaûêmes. On pourrait, au premier abord, le confon- dre avec le Diadema subangulare, Ag. ; mais il en diffère par sa petite taille, par ses pores ambulacraires simples sur la face supérieure, par la forme de sa bouche qui est subeirculaire et dépourvue d'entailles profondes et enfin par l'absence complète de tubercules secondaires. Il se rapproche également du Diadema depressum, Ag.; mais sa forme est moins déprimée et ses tubercules ambulacraises sont relativement plus petits et plus serrés. Ces différences m'ont engagé à faire de ce Diadême une espèce distincte que j'ai dédiée à M. Rathier qui a bien voulu me communiquer l'échantillon qui a servi à cette description. LocaLiTÉ. — Cette jolie petite espèce a été recueillie dans une cou- che qui couronne les calcaires supérieurs de l'étage corallien- et me semble correspondre au calcaire à Astartes ; elle y est très rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XIX. fig. 1. — Diadema Rathieri, vu sur la face supérieure, de la collection de M. Rathier. fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. 161 5. — le même, vu de côté. fig. 4. — Portion des aires ambulacraires, grossie. [er] ve or ;. — Portion des aires interambulacraires, grossie. ARBACIA Jurassica, Cot. PI. 20. Fig. 6-11. Testà parvä, infernè planä, supernè inflatä. Areis interambulacrariis etambulacrarüs præditis tuberculis minimis, œqualibus, numerosis, proeminentibus, per series transversim et regulariter dispositis. Areis interambulacrariis in medio depressis. Poris simplicibus. Ore magno, subcirculari. Diuexsions. — Hauteur, 9 millimètres ; largeur, 17 millimètres. M. Agassiz a établi, dans le genre Arbacia, deux types: le premier comprend les espèces à deux rangées de tubercules principaux accom- pagnés de tubercules secondaires, le second, les espèces à tubercules uniformes sur toute la surface du test. C’est à ce second type qu'appar- tient l'espèce qui nous occupe et à laquelle j'ai donné le nom d’Arba- cia Jurassica. Comme tous ses Congeneres, celte espèce est de petite taille; sa forme générale est renflée, hémisphérique et très aplatie en dessous. Les aires interambulacraires sont garnies, sur toute leur sur- face, de petits tubercules égaux entre eux, proéminents et disposés très régulièrement. Vers le pourtour du test, on en compte, sur cha- que aire, douze à quatorze rangées ; mais ces rangées disparaissent à la partie supérieure, et aux approches du sommet on n’en trouve plus que quatre. Non-seulement ces tubercules s'étendent en lignes verticales, mais ils sont disposés de manière à former des séries horizontales très régulières, légèrement inclinées à leur extrémité. Le milieu des aires interambulacraires est lisse et déprimé, surtout à Ja partie supérieure. Les aires ambulacraires, relativement assez larges, sont garnies de tu- 162 bercules pareils à ceux des aires interambulacraires et disposés, com- me eux, en séries verticales très régulières. Vers le pourtour du test, on compte six rangées, mais en s’élevant ce nombre se réduit à quatre, puis à deux. Ces tubercules affectent également uns disposition trans- versale régulière, cependant les lignes sont obliques, au lieu d’être horizontales comme sur les aires interatnbulacraires. Les pores, dispo- sés par simples paires, s'ouvrent dans une bande très étroite qui s’élar- git près de l'ouverture buccale ou les pores se multiplient. La bouche est grande, rentrante, subcireulaire et presque sans entailles. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’Arbacia Jurassica offre quelque res- semblance avec l’Arbacia Pilos, Ag. de l'étage néocomien. Il est cepen- dant très facile de l’en distinguer par sa taille un peu plus grande, par la dépression lisse qui s'étend sur le milieu de ses aires interambula- craires et par ses tubercules plus nombreux sur les aires ambulacraires. LocaliTÉ — J'ai recueilli cette curieuse espèce à Châtel-Censoir dans les couches inférieures de l'étage corallien ; elle y est très rare. Histoire. — Jusqu'ici le genre Arbacia avait été considéré comme spécial aux terrains cretacés et tertiaires. La plus ancienne de ses es- pèces appartient à l’élage Néocomien. C'est la première fois que l'existence de ce genre a été constatée au milieu des étages du terrain jurassique, | Le genre Arbacia, tel qu’il a été établi par M. Agassiz (1), ne comprend que des espèces de petite taille, globuleuses, subsphériqueset ayant les pores disposés par simples paires. Ainsi caractérisé, ce petit groupe d'Oursins me seu.ble constituer une coupe générique très naturelle et qui sesépare nettement du grand genre Echinus. M. Forbes, dans son beau travail sur les Echinides fossiles d'Angleterre (2), a cru devoir (1) Description des Échinodermes fossiles de la Suisse, p. 94, 1840. — Catalogue raisonné des Échinides, Annales des Sciences, 3: série, t. VI, p. 555, 1846. (2) Memoirs of the Geological survey of the united Kingdom, british fossils, décade 1, plate VI, 1849. 165 rejeter le genre Arbacia d'Agassiz et réunir aux véritables Echinus les espèces dont il se compose. Examinons avec détailæes raisons sur les- quelles s'appuie le savant professeur anglais. Et d'abord M. Forbes s'étend sur la destination première du genre Arbacia qui a été créé en 1837, par M. Gray (1). 1 reproche à M. Agassiz de n'avoir point con- servé ce genre, tel qu'il avait été établi, et d’avoir donné aux espèces que son fondateur y avait placées le nom générique d Echinocidaris. En cela M. Agassiz n'a fait que se conformer à la loi loujours sacrée de l'antériorité, car M. Gray n'avait fait connaître les caractères de son genre qu’en octobre 1855, tandis que M. Desmoulins avait, dès le mois d'août de la même année, publié son premier mémoire sur les Echini- des dans lequel est mentionné le genre Echinocidaris dont les carac- tères correspondent exactement au genre Arbacia de M. Gray. Ce n'est donc pas sans raison que M. Agassiz a rejeté le nom d’Arbacia pour adopter celui d’'Echinocidaris. Mais il a eu le tort d'attribuer ce même nom d'Arbacia à une série d'Oursins entièrement distincts et que M. Gray n'avait jamais eu l'intention de comprendre dans le genre qu’il avait créé. C'était donner lieu à une confusion qu'on ne saurait mettre trop de soins à éviter. Cependant, comme le genre Arbacia a été généralement adopté dans le sens que lui a donné M. Agassiz, il n’y a aujourd'hui aucun motif de le changer ; seulement ilne faut pas oublier que la création de ce genre n'appartient plus à M. Gray, mais à M. Agassiz (2). M. Forbes discute ensuite la valeur du genre Arbacia et cherche à prouver qu'il rentre par tous ses caractères dans le genre Echinus et que c'est sans motif valable, que M. Agassiz a cru devoir l'en démen - (4) Procedings zoolog soeiet., part. 3, p. 58. London, 1835. (2) C'est donc à tort que M. Agassiz, dans ses Echinides fossiles de la Suisse et dans son Catalogue raisonné, a fait suivre le genre Arbacia du nom de M. Gray. Ce naturaliste est étranger à ce nouveau genre Arbacia, et la responsabilité en incombe toute entière à M. Agassiz 164 brer. Je ne puis partager l'opinion de M. Forbes. Sans doute quelques uns des caractères sur lesquels repose le genre Arbacia n'ont qu'une importance secondaire : la forme générale du test, la disposition des tubercules plus ou moins uniformément répandus sur les aires ambu- lacraires et interambulacraires, la bouche dépourvue d’entailles, l’ap- pareil génital étroit et circulaire, se retrouvent dans de véritables Echi- nus, et si la distinction du genre Arbacia n’était basée que sur ces seuls caractères, je n'hésiterais pas à me réunir à l'opinion du natu- raliste anglais, mais la disposition des pores ambulacraires vient éta- blir, entre les deux genres qui nous occupen!, une dissemblance qui pour moi est bien tranchée. Rangés par simples paires dans les Arba- cia, ils sont beaucoup plus nombreux dans les Echinus et disposés toujours par paires obliques, transversales ou arquées. Suivant M.For- bes, cette disposition par simples paires qu'on remarque sur les Ar- bacia n’est qu'apparente et, en réalité, dans ce genre comme dans les Echinus, les pores ambulacraires tendent à se ranger par triples paires, et cette tendance devient plus sensible au fur et à mesure qu’onse rap- proche de l'ouverture buccale. J'ai étudié à la loupe la disposition des pores dans les Arbacia granulosa, globulus, monilis et dans mon Ar- bacia jurassica et j'ai acquis la certitude qu'ils étaient, dans ces quatre espèces, bien certainement rangés par simples paires superposées (1). Assurément j'ai remarqué, comme M. Forbes, qu'ils avaient une ten- (4) Parmi ces quatre espèces, l’Arbacia monilis est celle qui paraît présenter le plus d'irrégularités dans la disposition de ses pores. Cependant là encore, ils sont, depuis le sommet jusqu’à la bouche, rangés par simples paires. Sur aucun exem- plaire je n'ai remarqué qu’ils soient placés par séries de quatre, ainsi que l’a observé M. Forbes : « This isquite as plainly seen in the so-called Arbacia monilis, where » the pairs of pores are ranked in fours so distinetly all over the shell that it is » strange such an arrangement should have been overlooked. » Cependant, les échantillons dont je me suis servi sont d'une bonne conservation, et aucun doute ne peut exister sur leur identité spécifique, car ils ont été recueillis dans l'étage falunien de la Touraine et de l’Anjou. 165 dance à dévier de la ligne droite et à se grouper par triples paires, sut- tout aux approches de la bouche. Mais, entre cette tendance pres- qu'insaisissable et qui réellement ne se manifeste qu'à la face infé- rieure, et la disposition par triples paires obliques qui, dans les vérita- bles Echinus, règne sans interruption, sans modification, depuis le som- met jusqu'à la base, il ÿ a une différence tranchée et qui me parait suffisante pour l'établissement d'une bonne coupe générique. Du reste, la tend2nce que M. Forbes signale dans les pores ambula- craires des espèces qui appartiennent au genre Arbacia se reproduit dans les genres Hemicidaris, Acrocidaris, Diadema, Cyphosoma, Echi- nocidaris, Echinopsis, etc. On voit, chez plusieurs de leurs espèces, les pores, simples sur une grande partie du test, se dédoubler et se multi- plier, surtout aux approchesde la bouche et quelquefois près du sommet. Ces modifications plus ou moins prononcées établissent un lien intime entre tous les membres de la famille des Cidarides et prouvent que, quelle que soit la disposition générale de leurs pores, ils se rattachent tous à un même type d'organisation et que les ambulacres si simples des Cidaris proprement dits se relient, par des transformations succes- sives, aux zones poriferes si compliquées de l'Echinus albus ou de l'Holopneustes porossissimus. S'en suit-il que la disposition des pores soit un mauvais caractère générique ? Je ne le crois pas. Car, si dans une famille aussi nombreuse que celles des Cidarides, les pores ambu- lacraires éprouvent de fréquentes modifications, on reconnait bientôt que ces mêmes modifications se reproduisent chez un certain nombre d'espèces avec une constance remarquable, et que, dès lors, elles peu- vent être d'un grand secours pour caractériser certains groupes d'é- chinides. Je ne veux point attribuer à la disposition des pores trop d'importance; cependant, nous ne pouvons oublier que ces petits ori- fices livrent passage aux tubes ambulacraires qui, comme on a toute raison de le croire, correspondent aux organes Branchiaux et que, | ar conséquent, leur nombre, leur disposilion à la surface du test réagis- sent nécessairement sur l'organisation interne de l'animal. Aussi 166 M. Agassiz s'est-il servi de ce caractère pour l'établissement d'un grand nombre de ses genres. En résumé, quelle que soit dans le genre Arbacia la tendance des pores ambulacraires, il est certain qu'ils sont, sur presque toutela sur- face du test, rangés par simples paires immédiatement suprrposées et cette disposition, qui se rencontre-dans toutes les espèces du genre Ar- bacia et ne seretrouve chez aucun Echinus, me parait de nature à jus- tüifier suffisamment la création d'un genre spécial. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XX fig 6. — Arbacia Jurassica, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 7. — la même, vu sur la face inférieure. fig. 8. — la même, vue de Côté. fig. 9. — Portion de l'aire interambulacraire, grossie. fig, 10. — Portion de l'aire ambulacraire, grossie. fig. 11 — Portion du test grossie, montrant la disposition des pores. GLzypricus HIEROGLYPHICUS. Agass. PI. 20. Fig. 12-15. SRE — Bourguet, Traité des Pétrificaions, pl. 51, fig. 377, 1742. — Knorr, Recueil des Monuments des c:- tastrophes que le gtobe a essuyées, tabl. E. IT, no 35, fig. 5, 1775. Echinites toreumaticus, Leske. — Leske, Additamenta ad Klcinii dispositio- nem Echinodermatum p 156, pl. 44, fig. 2, 1178. Echinus hieroglyphicus, Goldf. — Goldfuss, Petrefacta allemana, p 126, tabl. XL, fig. L7, 1829. 167 Arbacia hieroglyphica, Agass, — Agassiz, Prodromus, p. 25, 1856. Echinus hieroglyphicus, Goldf.— Desmoulins, Tableaux synonymiques des Échinides, n° 60, p. 292, 1837. — — — Lamarck, Animaux sans vertèbres, nou- velle édition revue par Deshaies, t. IT, p. 371, n° 40, 1840. Glypticus hieroglyphicus, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- rum Echinodermatum fossilium, p 13. 1840. — -— — Agassiz, Description des Échinodermes de la Suisse, 2e partie, p. 96, pl. 23, fig. 37-39, 1840. Æ == — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Échinides, Annales des Sciences natu- relles, 3° série, t. VI, p. 360, 1846. SL 22 — Bronn, Index paleonto!/ogicus, p. 186, 1849. _ LE — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- tologie staligraphique universelle, t. II, p. 26, 14 étage, n° 420, 1850. Testà cireulart, inferné planä, supernè hemisphærica, subdepressä. Areis interambulacrariis præditis tuberculis supernè irregularibus, hieroglyphiformibus, infernè rotundis. Areis ambulacrariis strictis, ornatis duabus seriebus tuberculorum rotundorum. Tuberculis imperfo- ralis, non crenulatis. Poris simplicibus. Disco ovariali magno, circulari. Ore magno, decies inciso Dimensions. - - Hauteur, 12 millimètres; diaméêtre, 21 millimètres. Par la forme étrange des tubercules qui garnissent sa face su- périeure, cette espèce a fixé depuis longtemps l'attention des natu- ralistes. C’est un oursin de petite taille, circulaire, plane en dessous, légèrement renflé en dessus. Les aires interambulacraires sont, à la partie inférieure et vers le pourtour du test, garnies d’une double ran- sée de tubercules arrondis, mamelonés et assez volumineux. Mais, à la partie supérieure, ces tubercules irrégulièrement déchirés présentent un aspect bizarre qui a valu à cette espèce le nom de Hicroglyphicus 108 que Goldfuss lui a donné {1}. Les aires ambulacraires sont étroites et garnies de deux rangées régulières de tubercules arrondis, sans granu- les intermédiaires. Les tubercules ne sont ni crénelés, ni perforés. Ceux de la partie inférieure seuls sont accompagnés de petites granules. Les pores sont disposés par simples paires ; aux approches de l'ouver- ture buccaleils se dédoublent et occupent un espace beaucoup plus large. L'appareil oviducal est grand, circulaire et parfaitement conservé dans les exemplaires que j'ai sous les yeux. Les plaques qui le composent sont irrégulièrement entaillées et participent de cette apparence hiero- glyphique qui caractérise les tubercules de la face supérieure. Les pla- ques ovariales sont allongées et percées à leur sommet d'un trou par- faitement distinct ; les plaques interovariales sont pelites et triangu- laires. L’anus est circulaire et entouré d’un bourrelet très apparent, formé par le renflement du bord intérieur des plaques ovariales. La bouche est grande, décagonale et fortement entaillée; les bords qui correspondent aux aires ambulacraires sont un peu plus larges que ceux des aires interambulacraires. LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Châtel-Censoir et à Druyes dans le coral-rag inférieur proprement dit et dans les couches calcareo- siliceuses qui lui sont subordonnées. On la rencontre assez fréquem- ment, soit avec son test, soit à l'état de moule intérieur et presque toujours sa conscrvalion est parfaite. Histoire. — En 1829, Goldfuss a denné à cette espèce très ancien- nement connue le nom d'Echinus hieroglyphicus. Plus tard M. Agassiz, après l’avoir placée dans son genre Arbacia, à créé pour elle et plu- sieurs espèces voisines, le genre glypticus, et lui a donné le nom Glyp- tüicus Hieroglyphicus qu'elle a conservé depuis. J'ai étendu la synony. (1) C’est, sans doute, par suite d'une erreur typographique que M. Agassiz attri- bue à Lamarck le nom de Hieroglyphicus. (Voyez Description des Échinides fossiles de la Suisse, 11e partie p. 96.) 169 mie de cette espèce, en y rapportant la figure 2 de la planche XLIV de Klein ; elle représente un oursin que Leske désigne sous le nom d'Echinites toreumaticus, mais qui me paraît bien différent de son Cidarites toreumatica (Temnopleurus toreumaticus, Ag.) ExPLICATION DES FIGURES. PI. XX, fig. 2. — Glypticus hieroglyphicus, vu sur la face supé- rieure, de ma collection. fig. 3. — le même, vu sur la face infé- rieure. fig. 4. — le même, vu de côté. fig. 5. — Appareil oviducal grossi. Pozycyraus CorAzLinus, Cotteau, 1853. PI. 91, fig. 1-7. Testà cireulari, infernè planà, supernè inflatà et subconici. Areis ambulacrariis et interambulacrariis præditis tuberculis uniformibus et regulariter dispositis. Tubereulis imperforatis, non crenulatis. Areis interambulacrariis in medio depressis; inter tu- bercula verrucis minimis, passim sparsis. Poris per paria terna et obliqua dispositis. Ore maximo, decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 43 millimètres; diamètre, 22 mil- limètres. Comme tous les Polyceyphus, cette espèce est plane en des- sous, renflée et subconique en dessus ; sa surface est partout re- 15 170 couverte de tubercules uniformes, imperforés, disposés en séries très-régulières. Les aires interambulacraires sont relativement très-larges. Le milieu est déprimé et dépourvu de tubercules ; de chaque côté de cette dépression on compte, vers le pourtour du test, six rangées verticales de tubercules, mais ces rangées dis- paraissent en s’élevant, et vers le sommet elles se réduisent à deux. Ces tubercules ne sont pas seulement disposés en séries verticales, mais ils forment également des séries horizontales régulières, bien qu’un peu inelinées. Les aires ambulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules semblables à ceux des aires interambulacraires et très-régulièrement disposés. Ce- pendant au milieu de ces deux rangées on en voit, vers le pour- tour du test, une troisième qui compte à peine cinq ou six tubercules principaux et qui passe insensiblement à des granu- lations à peine apparentes. Sur les aires ambulacraires comme sur les aires interambulacraires, l’espace qui sépare les tuber- cules est rempli par de petites verrues disséminées à peu près au hasard. Les pores sont rangés par triples paires obliques et s’ou- vrent dans une dépression très-droite et parallèle aux aires am- bulacraires. L'appareil oviducal affecte, autour de l'anus, l’ap- parence d’un anneau ovale. Les plaques ovariales sont très- distinetement perforées ; les plaques interovariales sont petites et triangulaires. L’anus est grand, elliptique. La bouche s’ouvre au milieu d’une dépression de la face inférieure; elle est grande et pentagonale. Par sa forme subconique et renflée, par la disposition et l’u- niformité vraiment remarquable des tubercules qui garnissent sa surface, par son ouverture buccale grande, pentagonale et ren- trante, cette espèce se place incontestablement dans le genre Polyeyphus, non loin du Polyeyphus nodulosus qui sert de type à cette section du grand genre Echinus. Cependant notre espèce 171 se distingue des Polyeyphus décrits jusqu'ici par sa taille un peu plus forte, par le petit nombre de ses tubercules ambulacraires, et parla dépression quimarque le milieu des aires interambulacraires. Le genre Polycyphus, tel qu’il a été circonscrit par M. Agassiz dans son catalogue raisonné, ne-nous paraît se distinguer des véritables Echinus que par la disposition uniforme et régulière de ses tubercules. Est-ce là un caractère suffisant pour justifier cette coupe générique ? Bien que je n’aie point la prétention de trancher ici cette question, je crois cependant devoir faire ob- server que la disposition plus ou moins uniforme des tubercules est un caractère très-variable Chez les Echinus. Aussi, pour cer- taines espèces, sera-t-il quelquefois bien difficile de reconnaître si ce sont des Polycyphus ou de véritables Echinus. — Assuré- ment, si tous étaient aussi bien caractérisés que le Polycyphus nodulosus ou le Polycyphus Corallinus, il n’y aurait pas em- barras, mais il existe, et en assez grand nombre, des espèces intermédiaires chez lesquelles l’uniformité des tubereules n’est pas aussi complète, et alors on éprouve, sur leur classement gé- nérique, une incertitude toujours regrettable. — Dans ce cas, il me paraît convenable de rejeter ces espèces douteuses dans le genre Echinus, ainsi que je l'ai fait à l’occasion de mon Echi- nus Vacheyi, qui semblait au premier abord se rapprocher des Po- lycyphus, mais que j’ai dû, après un examen plus attentif, réunir aux Echinus. Aussi peut-on, dès à présent, prévoir qu’une coupe générique dont les limites sont si incertaines, sera appelée à disparaître d’une bonne méthode naturelle. M. Michelin a établi tout récemment, dans la revue z0olo- gique, le genre Magnotia, pour un oursin très-voisin des Poly- cyphus (1). Voici les caractères assignés à cette nouvelle coupe (1) Revue et magasin de:zoologie n° 1, 1853. 172 générique qui ne comprend, jusqu'ici, qu’une seule espèce, le Magnotia Nodou, Mich., provenant de l’oolite inférieure d’Avesne (Côte-d'Or), et dont l’exemplaire type est conservé dans le Alusée d'histoire naturelle de Dijon : « Test élevé, enflé, à base concave et à tubercules nombreux, » petits, égaux, ni perforés, ni crénelés. Les pores qui sont » disposés par paires du sommet jusque vers le milieu, se di- » visent ensuite, en allant vers la base, en plusieurs séries. La » bouche est très-grande, occupant presque toute la partie in- » férieure. Anus petit et arrondi. Aires ambulacraires étroites » avec des rangs obliques de tubercules. » Au premier aspect, on pourrait croire que le Polycyphus Co- rallinus que caractérisent son test élevé, ses tubercules nombreux et égaux, sa bouche grande et rentrante, est une seconde espèce du genre Magnotia. Mais ce rapprochement n’est pas possible, car le caractère véritablement distinctif du genre Magnotia con- siste dans la disposition des pores ambulacraires rangés par simples paires du sommet jusque vers le milieu et se divisant ensuite, en allant vers la base, en plusieurs séries. Ce caractère manque à notre espèce dont les pores ambulacraires sont sans interruption, du sommet au péristôme, disposés par triples paires obliques. LocazirÉ. — Le Polycyphus Corallinus m'a été donné comme provenant du calcaire à chailles des environs de Druyes ; cette espèce est fort rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXI, fig. 14. — Polycyphus Corallinus, vu de côté, de ma collection. : 175 fig. 2 — le même, vu sur la face su- périeure. fig. 3. — le même, vu sur la face infé- rieure. fig. 4. — Portion grossie d’une aire interambulacraire. fig. 5. — Portion grossie d'une aire ambulacraire , montrant la disposition des pores. fig. 6. — Plaques interambulacraires garnies. iig. 7. — Appareil oviducal grossi. Ecuimnus Orgiexyanus, Cotteau, 1853. PI. 21, fig. 8-13. Testà circulari, subinflatà, supernè depressà, infernè planä, excavatà. Areis interambulacrariis præditis supernè duabus, in- fernè et in ambitu sex vel octo seriebus tubereulorum principa- lium; areis ambulacrariis duabus seriebus præditis. Poris am- bulacrariis per paria terna dispositis ; fasciis porosis subnudis. Ore magno, excavato, decies et profundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 14 millimètres ; diamètre trans- versal, 27 millimètres. Cette espèce est de petite taille; sa forme est circulaire, hémisphérique et légèrement déprimée. Les aires interambula- craires occupent un espace presque triple de celui des aires ambulacraires; leur surface, à la partie inférieure et vers le pourtour du test, est garnie de six ou huit séries de tubercules. A la partie supérieure la plupart de ces tubercules disparaissent ; les deux principales rangées persistent et s'élèvent parallèlement 174 jusqu'au sommet, laissant au milieu d'elles un espace qui est presque lisse. Les aires ambulacraires ne comptent, sur toute leur longueur, que deux rangées de tubercules prineïpaux, à peu près égaux à ceux des aires interambulacraires. Cependant au milieu de ces deux rangées il se trouve à la partie inférieure quelques autres tubereules principaux assez irrégulièrement dis- posés. Les tubercules principaux sont sensiblement plus gros à la face inférieure qu'aux approches du sommet; ils s'élèvent du milieu d’une zône lisse entourée d’un cercle de petits granules très-distincts. Sur les aires ambulacraires comme sur les aires interambulacraires, l’espace intermédiaire est rempli par une granulation abondante, très-fine et cependant inégale. Les pores sont disposés par triples paires obliques ; les zônes qui les con- tiennent sont sensiblement déprimées, surtout à la partie infé- rieure où elles s’élargissent pour recevoir,les pores toujours beau- coup plus nombreux près de la bouche. — La bouche est grande, décagonale, profondément entaillée; les bords qui correspondent aux aires ambulacraires sont droits et bien plus développés que ceux des aires interambulacraires qui sont obtusément anguleux. La bouche s'ouvre dans une dépression très-sensible de la face inférieure. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est voisine des Echinus bigranularis, Lam., et excavatus, Leske, cependant elle m'a paru constituer une espèce tout-à-fait distincte. En effet, si au premier abord l’ensemble de ses caractères tend à la rappro- cher de l’Echinus bigranularis, (var. minor, Echinus serratus, Agassiz), on ne tarde pas à reconnaître, entre ces deux espèces, des différences essentielles : l’Echinus bigranularis affecte une forme subpentagonale très-prononcée ; les tubercules dont il est couvert sont rares, espacés, et ne constituent que deux rangées 175 sur les aires ambulacraires et deux sur les aires interambula- craires. La face inférieure est presque plane et la bouche s'ouvre à fleur du test. Notre espèce, au contraire, est subcireulaire, beaucoup plus tuberculeuse, et la bouche est située dans une dépression très-sensible de la face inférieure. Ce dernier carac- tère rapproche l'Echinus Orbignyanus de l’Echinus exeavatus, mais il en diffère par ses tubercules plus apparents, plus uni- formes et beaucoup plus nombreux. LocazirÉ. — M. Rathier a recueilli cette jolie espèce dans les calcaires marneux et lithographiques de Commissey; elle y est rare. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXI, fig. 8. — Echinus Orbignyanus, vu de côté, de la collection de M. Rathier. fig. 9. — le même, vu sur la face su- périeure. fig. 10. — le même, vu sur la face in- férieure. fig. 41. — Aire ambulacraire grossie, laissant voir la disposition des pores près du sommet. fig. 42. — Aire ambulacraire grossie, laissant voir la disposition des pores près de la bouche. fig. 43. — Plaques interambulacraires grossies. Ecamnus Rogixazpinus, Cotteau, 1853. PI. 22, fig. 4-6. Testà subcirculari, supernè hemisphæricà, inflatà, infernè 176 planà. Areis interambulacrariis præditis decem seriebus tubercu- lorum principalium supernè interruptis; areis ambulacrariis præditis quatuor seriebus, rectis et regularibus. Poris per terna paria dispositis ; fasciis porosis granulosis. Ore medioeri, decies et profundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 36 millimètres ; diamètre transver- sal, 47 millimètres. Cette espèce est subcireulaire, hémisphérique, fortement ren- flée en dessus, presque plane en dessous. Les aires interambu- lacraires occupent un espace double au moins de celui des aires ambulacraires ; elles sont, sur toute leur étendue, recouvertes de tubercules principaux disposés en séries nombreuses et assez régulières. Ces séries au nombre de dix environ à la partie infé- rieure, augmentent encore vers le pourtour du test, puis dimi- nuent nécessairement aux approches du sommet. Les tubercules principaux sont à peu près uniformes et c’est à peine si l’on dis- tingue, sur chaque aire interambulacraire, deux rangées plus droites et plus apparentes que les autres ; cependant à la partie inférieure et vers le pourtour, ils augmentent un peu de volume, comme cela a lieu dans la plupart des Echinus. Les aires ambu- lacraires sont sensiblement renflées et garnies de quatre rangées très-distinctes et très-régulières de tubercules principaux iden- tiques à ceux qui garnissent les aires interambulacraires et qui, comme eux, sont plus développés à la partie inférieure. Les tu- bercules principaux s'élèvent du milieu d'une zône lisse et sont entourés de granules. Indépendamment de ces granules, on remarque entre les tubercules principaux quelques tubercules secondaires peu apparents, de grosseur inégale et placés sans ordre. Les pores sont disposés par triples paires et se multi- 177 plient aux approches de la bouche. Les zônes porifères sont droites, de médiocre largeur, et très-granuleuses. L'appareil ovi- ducal est parfaitement conservé dans l’exemplaire que j'ai sous les yeux : lès plaques ovariales sont grandes, pentagonales, recouvertes d'une granulation inégale et très-visiblement per- forées ; les plaques ocellaires sont relativement très-petites. L'anus est grand et irrégulièrement ovale. La bouche est petite et fortement entaillée. Rapports ET DIFFÉRENCES. — L'Echinus Robinaldinus cons- titue une très-belle espèce que caractérisent d'une manitre tranchée sa forme élevée, ses zônes porifères granuleuses et l'uniformité des tubercules qui garnissent toute la surface du test. Les quatre rangées qui s'étendent régulièrement sur les aires ambulacraires tendent à rapprocher cet Echinus de l'Echi- nus polyporus, Agassiz; mais il s'en distingue facilement par sa taille plus grande, par sa forme plus élevée et surtout par la disposition des tubercules uniformes qui garnissent les aires in- terambulacraires. LocairÉ. — Cette espèce caractérise Îes couches supérieures de l'étage corallien et n'a jamais été rencontrée dans le coral-rag inférieur de Châtel-Censoir et de Druyes. — Je l'ai dédiée à M. Ro- bineau-Desvoidy, qui en a recueilli deux magnifiques exemplaires dans les carrières de Thury. M. Rathier m'en a communiqué un échantillon provenant des environs de Tonnerre. — Cette espèce est très-rare et ces trois individus sont les seuls que je connaisse. ExPLicarioN pes FiGures. PE XXIE, fig. 4. — Echinus Robinaldinus, vu de côté, de la collection de M. Robineau-Desvoidy. 14 119 fig. 2.4 le même, vu Sur jà jace SU- périeure. fig. 3. — + le même, vu sur la face in- férieure grossie. fig. 4. — Portion grossie d’une aire interambula- craire. fig. 5. — Portion grossie d'une aire ambula- craire. fig. 6. — Appareil oviducal grossi. Ecinus PERLATUS, Desmarest, 1825. PI. 25, fig. 1. SYN. — — Knorr, Petrefacta, t. II, table 2.E, fig. 1 et 4, 1775-1778. Echinus perlatus, Desm. — Desmarest, in Defrance, Oursin, dictionnaire des sciences natu- relles, t. XXXVII, p. 100, 1825. Echinus lineatus, Gold. — Goldfuss, Petrefacta allemana, p. 124, table 40, fig. 11, 1829. Echinus perlatus, Desm. — Blainville, Zoophytes, dictionnaire des sciences naturelles, t. LX, p. 210, 1830. — _ — Agassiz, Prodromus, p. 23, 1er vol. de la Société des sciences natu- relles de Neufchâtel, 1836. Echinus lineatus, Gold. — Agassiz, Prodromus, p. 23, 1er vol. de la Société des sciences natu- relles de Neufchâtel, 1836. er — — Desmoulins, 3° Mémoire sur les Echinides, p. 292, n° 54, 1837. 179 Echinus perlatus, Desm. — Desmoulins, 3° Mémoire sur les Échinides, p. 291, n° 66, 1837. _ — — Agassiz, Catalogus systemalicus ec- typorum echinodermatum fossi- lium, p. 12, 1840. Echinus lineatus, Gold. — Agassiz, Calalogus systematicus ec - typorum echinodermatum fossi- lium, p. 12, 1840. Echinus psammophorus, Ag. — Agassiz, Calalogus systemalicus ec lyporum echinodermatum [ossi lium, p. 12, 1840. —= — — Agassiz, Description des Echino- dermes de la Suisse, 2e partie, p. 34, table 22, fig. 1-3, 1840. Echinus perlatus, Desm. — Agassiz, Description des Echino- dermes de la Suisse, 2 partie, p. 82, table 22, fig. 13-15, 1840. — — — Agassiz et Desor, Calalogue rai- sonné des Échinides, Annales des sciences, 3° série, t, VI, p. 367, 1847. — — — Marcou, Recherches géologiques sur le jura salinois, Mém. de la Soc. géol. de France, 2e série, t. IL, p. 109, 1848. — — — Alcide d’'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique , t. II, p. 26, 1850. Testà subcireulari, hemisphæricà, supernè subinflatà, infernè planà. Areis interambulacrariis præditis decem seriebus tuber- culorum principalium; areis ambulacrariis, duabus. Tuberculis in ambitu et infernè majoribus, ubique cireumdatis granulis conspicuis, æqualibus, perlatis. Poris per terna paria disposkis. Ore magno, decies et profundè ingisa. 180 Dimensions. — Hauteur, 35 millimètres ; largeur, 57 milli- mètres. . L'Echinus perlatus qui, suivant M. Agassiz, est régulièrement hémisphérique, aussi haut que large, affecte ordinairement, dans le département de l'Yonne, une forme beaucoup plus écra- sée et son diamètre transversal dépasse de plus d’un tiers sa hauteur : sous ce rapport, nos échantillons se rapprochent da- vantage des figures données par Goldfuss. La face inférieure est presque plane. Les aires interambulacraires oceupent un es- pace à peu près triple de celui des aires ambulacraires; leur surface est recouverte de tubereules principaux, formant dix séries assez régulières. Parmi ces dix séries, il en est deux qui se font remarquer par des tubercules un peu plus gros et qui seuls s'élèvent jusqu’au sommet. ‘A la partie supérieure, le mi- lieu des aires interambulacraires est souvent déprimé et dé- pourvu de tubercules. Les aires ambulacraires contiennent deux rangées de tubercules principaux au milieu desquelles se dé- veloppent irrégulièrement deux autres rangées de tubereules se- condaires, parfois aussi apparents que les tubercules princi- paux. Les tubercules ambulacraires sont à peu près aussi gros que les tubercules interambulacraires; les uns et les autres augmentent sensiblement de volume sur la face buccale et au pourtour du test. Chaque tubercule s'élève du milieu d'une zône lisse et bordée d'un cordon de petits granules qui, toujours très- apparents et très-réguliers ont fait successivement donner à cetie espèce les noms de perlatus et de lineatus. Les plaques coronales dont la forme s'est conservée sur les moules inté- rieurs sont pentagonales, étroites et allongées. Les pores disposés par Lriples paires occupent, à la partie supérieure, une zône re- lativement peu développée, mais qui s'élargit considérablement 181 aux approches de la bouche. L'anus est irrégulièrement ovale et “entouré de plaques ovariales étroites, granuleuses et très-visi- blement perforées. La bouche est grande, décagonale et profon- dément entaillée; les parties correspondant aux aires ambula- craires sont très-grandes, presque droites, légèrement infléchies au milieu, tandis que celles qui correspondent ‘aux aires in- terambulacraires sont petites et arrondies. J'ai signalé, aux approches du sommet, sur le milieu des aires interambulacraires, un espace déprimé et dépourvu de tu- bercules. MM. Agassiz, Goldfuss et Desmarest, dans la descerip- tion détaillée qu'ils donnent de l'Echinus perlatus, ne font pas mention de ce caractère qui se reproduit dans la plupart de nos exemplaires. Malgré cette différence, je n'ai pas hésité, cepen- dant, à réunir cet oursin à l'Echinus perlatus. Cette dépression, -cette absence de tubercules, beaucoup plus apparentes du reste dans certains individus que dans d’autres (1), sont des carac- tères très-peu constants qui peuvent constituer une variété, mais qui me paraissaient insuffisants pour l'établissement d’une es- pèce distincte. Cette variété pourrait bien correspondre à l'Echinus polyporus, Agassiz, qui n’est connu que par une description de quelques mots (2). J'ai examiné dans la collection de M. Michelin les échantillons qui ont servi à M. Agassiz à établir cette espèce et je les ai trouvés bien voisins de la variété qui nous occupe. Les caractères distinctifs de l'Echinus polyporus consistent dans les quatre rangées de tubercules qui garnissent les aires ambula- (1) Cette dépression et cette absence de tubercules se font remarquer surtout chez les individus jeunes. (2) Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sciences naturelles, 3° série, t, VI, p. 366, 182 craires. Cette disposition des tubercules se retrouve jusqu'à un certain point dans nos échantillons et l’Echinus polyporus ne se- rait alors qu'une variété plus tubereuleuse de l'Echinus perlatus. J'ai recu de M. Moreau, juge à Saint-Mihiel, l'Echinus perla- tus recueilli dans les ealcaires coralliens de la Meuse; sa forme subcirculaire et écrasée, ses aires interambulacraires dépri- mées et presque nues à la partie supérieure en font, sans aucun doute, une variété identique à celle qui nous occupe. RapporTs ET DIFFÉRENCES. — L'Echinus perlatus, par sa taille, sa forme et la disposition de ses tubercules, se rapproche des Echinus bigranularis, multigranularis et Caumonti, et ce n'est pas sans un examen attentif qu'on peut saisir les différences qui le séparent de ces trois espèces. Il se distingue de l'Echinus bigranularis par sa taille plus grande, par ses tubercules beau-« coup plus nombreux et par la disposition linéaire et perlée des granules qui les entourent. Ces mêmes caractères l’éloignent de l'Echinus Caumonti qui, très-voisin de l’Echinus bigranularis, n’en diffère que par sa forme plus basse, moins renflée et cepen- dant plus conique. Quant à l'Echinus multigranularis, sa forme très-élevée et sensiblement pentagonale, le nombre et la dispo- sition de ses tubercules qui, sur les aires ambulacraires, cons- tituent quatre rangées apparentes et régulières, empêcheront de le confondre avec l'Echinus perlatus. C’est à tort, suivant moi, que M. Wright, dans sa monographie sur les cidarides jurassiques de l'Angleterre, assimile à l'Echi- nus perlatus une espèce de l'étage bathonien que j'ai décrite et figurée sous le nom d’Echinus multigranularis. Entre ces deux espèces il existe de profondes dissemblances : l’'Echinus multi- granularis est remarquable par sa forme élevée, très-sensible- ment pentagonale et par la disposition irrégulière des granula- 185 tions qui garnissent l’espace intermédiaire entre les tubercules. L'Echinus perlatus, au contraire, affecte une forme plus cireu- laire et chacun de ses tubercules est entouré d’un cercle de gra- nulations fines, égales, régulières. L'Echinus déerit par M. Wright sous le nom de perlatus et provenant des couches ferrugineuses de l'oolite inférieure d’An- gleterre, est-il bien réellement identique à l'espèce de Desmarest et de Goldfuss, caractéristique, en Allemagne et en France, de l’étage corallien ?... {1 ne m’appartient pas de trancher cette question. Je ferai seulement remarquer qu'en comparant la des- cription et les figures données par M. Wright et celles de Gold- fuss et d’Agassiz, on reconnaît quelques différences dans la forme générale, dans la disposition des tubereules et des granu- lations et qu'on pourrait être conduit à considérer les échan- tillons d'Angleterre comme distincts du véritable Echinus perlatus. Cependant, je le répète, à cet égard je n'ose rien affirmer. M. Wright assimile à l'Echinus perlatus l'Echinus germinans de Phillips, que M. Agassiz, qui n’a eu sous les yeux que les planches assez mauvaises de l'ouvrage de Phillips, avait rap- porté, bien qu'avec doute, au Diadema pseudodiadema (1). M. Wright rectifie cette erreur : l'Echinus germinans n’est pas un Diadema, mais un véritable Echinus; le doute n'est plus possible, M. Wright ayant eu sous les yeux un exemplaire pro- venant de M. Phillips lui-même et ayant constaté sa parfaite identité avec les échantillons du Glocestershire. — L'Echinus (1) Je suis tombé dans cette même erreur, et c’est à tort que j'ai indi- qué l’Echinus germinans comme synonyme du Diadema pseudodia- dema. (Voy. Etudes sur les Echinides fossiles du département de l'Yonne, Bull. de la Soc. des Sc. hist. et nat. de l'Yonne, 5° année, t. v, ps 185.) 184 décrit et figuré par M. Wright, si ce n’était point l'Echinus per- latus, devrait donc reprendre le nom de germinans. LocaLiré. — Cette espèce est très-commune dans le départe- ment de l'Yonne; elle caractérise les couches calcareo-siliceuses désignées sous le nom de calcaire à chailles et qui constituent la base de l'étage corallien; elle est abondante à Druyes, et c’est avec l’'Hemicidaris erenularis, l'espèce qu'on rencontre le plus souvent dans cette localité si riche en Echinides. — Je l'ai re- cueillie également à Châtel-Censoir; mais elle y est plus rare. M. Moreau a trouvé cette espèce à Lucy-le-Bois, dans des eal- caires qui paraissent appartenir à la même époque que eeux de Châtel-Censoir et de Druyes, et M. Rathier m'en a communiqué un échantillon provenant des environs de Noyers. — Dans ces différentes localités, l'Echinus perlatus à conservé bien rarement son test, et presque toujours on le rencontre à l’état de moule intérieur siliceux. Hisroire. — Décrite en 1825 par M. Desmarest, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, sous le nom de perlatus, cette espèce a été de nouveau, en 1829, désignée par Goldfuss sous le nom de lineatus, et cette dernière dénomination a pré- valu pendant longtemps. M. Agassiz, en 1840, est revenu avec raison au nom le plus ancien qu’elle a toujours conservé depuis. Dans son dernier travail, M. Agassiz a réuni à l’Echinus perla- tus, à titre de variété, l’'Echinus psammophorus dont il avait fait, en 1840, une espèce distincte. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXII, fig. 4. — Echinus perlatus, Desm., moule intérieur vu de côté, de ma collection. 185 Pepixa Micnezini, Cotteau, 1853. PI. 23, fig. 2-4. Nucleo subpentagonali, inflato, crasso, infernè et supernè depresso. Areis interambulacrariis latis, in medio subdepressis ; areis ambulacrariis strictissimis. Poris per terna paria vix obli- qua dispositis. Ore minimo, decies et profundè inciso. | Dimexsions. — Hauteur, 32 millimètres; diamètre trans- versal, 48 millimètres. — Largeur de l'aire interambulacraire, 24 millimètres ; largeur de l'aire ambulacraire, y compris les zones porifères, 5 millimètres. Cette espèce, dont je ne possède que le moule intérieur, est remarquable par sa forme subpentagonale, épaisse et renflée, et cependant déprimée en dessus et en dessous. Les aires interam- bulacraires sont très-larges et occupent un espace quadruple de celui des aires ambulacraires ; elles sont, dans les individus les plus gros, sensiblement déprimées au milieu, et cette dépression est surtout apparente à la face inférieure et vers le pourtour du test. Les aires ambulacraires sont relativement très-étroites ; les pores qui les circonserivent, rangés par triples paires, comme dans toutes les Pedines, affectent une disposition presque droite ; la zone qu'ils occupent, partout peu développée, se rétréeit encore à la partie supérieure. À en juger par des empreintes très-distinctes laissées sur le moule intérieur, deux rangées de plaques coronales allongées, subpentagonales, composent, les aires interambulacraires. Ces plaques, très-étroites près de la bouche, s'élargissent un peu au fur et à mesure qu'elles se rap- 186 prochent du sommet. Les aires ambulacraires portent la trace de deux rangées de plaques très-petites et partout égales. La bouche est étroite, décagonale et profondément entaillée. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce constitue une Pedine parfaitement distincte de toutes celles que mentionne M. Agassiz. Sa forme élevée et subpentagonale, ses aires in- terambulacraires très-larges et déprimées au milieu, l'étroitesse remarquable de sa bouche, la font toujours facilement recon- naitre. LocazirÉé. — J'ai recueilli cette espèce dans les couches calcareo-siliceuses de l'étage corallien inférieur, à Châtel-Censoir et à Druyes; on la rencontre toujours à l’état de moule intérieur. — Rare à Châtel-Censoir, elle est assez abondante dans les en- virons de Druyes. ExPLICATION DES FIGURES. » PI. XXII, fig. 2. — Pedina Michelini, vue de côté, de ma col- Jection. fig: la même, vue sur la face supé- rieure. fig. 4: — la même, vue sur la face infé- rieure. Pepina CHarMasser, Cotteau, 1853. PI. 24, fig. 1-3; pl. 25, fig. 1-3. Testà maximà, subeireulari, tenuissimâ, supernè inflatà, he- misphæricà, infernè subplanà. Areis interambulacrariis præditis 187 Quäiuu serebus tubereulorum prineipalium. Areis ambula- erariis, duabus. Tubereulis secundariis supernè raris, infernè multis. Granulis inæqualibus, passim sparsis. Areis ambula- crariis strictissimis. Poris per terna paria obliqua dispositis. Ore parvo, decies et profundè ineiso. Dimexsioxs. — Hauteur, 71 millimètres; diamètre trans- versal, 43 millimètres. — Largeur vers le pourtour du test de l'aire interambulacraire, 58 millimètres; largeur de l'aire am- bulacraire, y compris les zones porifères, 14 millimètres. Cette espèce est remarquable par sa grande taille et sa forme hémisphérique, renflée en dessus, presque plane en dessous. Les aires interambulacraires sont très-larges et occupent un espace quadruple au moins de celui des aires ambulacraires ; elles sont garnies de quatre rangées de tubereules principaux qui s’éten- dent assez irrégulièrement de la bouche au sommet. Ces tuber- cules sont de petite taille, peu développés, très-éloignés les uns des autres, et accompagnés de tubercules secondaires presque aussi apparents et qui forment, à la face inférieure et vers le pourtour du test, quelques rangées irrégulières qu’on ne voit pas se continuer à la face supérieure. Les aires ambulacraires, re- lativement très-étroites, Sont garnies d'une double rangée de tubercules principaux, identiques à peu près à ceux des aires interambulacraires, mais plus serrés, plus réguliers et disposés sur le bord même des zones porifères. Ces tubercules ne sont ac- compagnés d’aucuns tubercules secondaires: l’espace intermé- diaire est occupé par des granulations plus ou moins fines et qui semblent disséminées au hasard. Les pores sont partout rangés par triples paires obliques ; cependant, à la partie supé- rieure, cette disposition est moins sensible, et, aux approches 188 du sommet, les zones porifères tendent à se rétrécir un peu. Le moule intérieur laisse voir la forme et l’arrangement de la double série de plaques coronales qui constituent les aires interambula- craires : chacune de ces rangées se compose de vingt-six à vingt- huit plaques étroites, allongées, subpentagonales et qui augmen- tent de largeur au fur et à mesure qu’elles se rapprochent du sommet. Les plaques coronales ambulacraires sont extrêmement petites et leur nombre est beaucoup plus considérable: L'appareil oviducal a laissé également son empreinte sur le moule inté- rieur : les plaques ovariales sont pentagonales, anguleuses et très-distinctement perforées. La bouche, comme dans toutes les Pédines, est peu développée et les entailles du pourtour sont pro- fondément accusées. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce remarquable se reconnaît facilement à sa grande taille, à sa forme renflée et hémisphérique et à l’étroitesse de ses aires ambulacraires. Sa taille la rapproche un peu de la Pedina gigas, Ag., mais elle s'en distingue d’une manière positive par’sa taille encore plus déve- loppée, par sa forme beaucoup plus élevée, par ses aires ambu- lacraires plus étroites et par ses tubercules plus rares, moins apparents et différemment disposés. LocauTÉs. — Cette espèce se rencontre à Druyes, dans les couches calcareo-siliceuses subordonnées au coral-rag inférieur ; on la trouve presque toujours à l’état de moule intérieur siliceux associée aux Pedina sublævis et Michelini, mais elle est beaucoup plus rare que ses deux congénères. —Je l'ai dédiée à M. Desplaces de Charmasse, qui m’a envoyé un très-bel échantillon de cette espèce recueillie par lui aux environs d’Autun, parmi des silex provenant évidemment d’une couche calcarco-siliceuse, jurassi- que, identique à celle de Druyes. 189 EXPLICATION DES FIGURES. PE XXIV, fig. 1. — Pedina Charmassei, vu sur la face supé- rieure, de ma collection. fig. 2. — Portion grossie des aires ambulacraires, laissant voir Ja disposition des pores. fig. 3. — Plaques interambulacraires de la face su- périeure grossies. PI. XXV, fig. 4. — Pedina Charmassei, vu sur la face infé- rieure. fig. 2. — Coupe montrant la hauteur du Pedina Charmassei. PEDINA SUBLÆvIS, Agassiz, 4840. PI. 25, fig. 1-6. Syn.— Diadema microccon, Des M. — Des Moulins, Etudes sur les Echi- nides, p. 315, n° 16, 1837. Pedina sublævis, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum echinodermatum fos- sihium, p. 9, 1840. Pedina ornata, Ag. — Agassiz, loco citato, p. 9, 1840. Pedina rotata, Ag. — Agassiz, loco citato, p. 9, 1840. Pedina sublævis, Ag. — Agassiz, Description des Echino- dermes fossiles de la Suisse, 11° partie, p. 34, tab. XV, fig. 8-13, 1840. Pedina ornata, Ag. — Agassiz, loco citato, 11° partie, p. 36, tab. XV, fig. 7, 1840. 15 190 = — — Agassiz, loco citato, 11° partie, p. 36, tab XV, fig. 4-6, 1840. Pedina sublævis, 4£g — Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Echinides, Annales des Sciencesmaturelles, 3° série, t. VI, p. 370, 1846. cà “ee — Bronn, JIndex paleontologicus , Oder Ubersicht der bis jetzt be- kannten fossilen organismen, t. Ier, p. 940, 1848. — — Marcou, Recherches géologiques sur le Jura salinois, Mémoires de la Societé géologique de France, 2e série, t. III, p. 108, 1848. — 15 — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique universelle, 1. Ier, p. 379, 13° étage, n° 519, 1850. Testà circulari, infernè et supernè depressà, tenuissimà. Areis ambulacrariis et interambulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum principalium. Tubereulis principalibus parvis, distantibus ; tuberculis secundariis vix conspicuis, supernè raris, infernè multis. Poris per terna paria obliqua dispositis. Ore parvo, decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 28 millimètres ; diamètre trans- versal, 60 millimètres. Comme toutes les Pédines, cette espèce se distingue par la tenuité extrême de son test. Sa forme générale est cireulaire, également déprimée en dessus et en dessous. Les aires interam- bulacraires occupent un espace au moins triple de celui des aires ambulacraires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules prineipaux qui, dela base, s'étendent jusqu'à l'appareil ovi- 191 ducal. Ces tubercules crénelés et perforés, sont de petite taille, à peine proéminents et largement espacés. A la partie inférieure, ils sont accompagnés de plusieurs rangées irrégulières de tuber- cules secondaires, presque aussi gros que les tubercules prinei- paux ; mais ces tubercules secondaires, assez nombreux vers le pourtour du test, disparaissent peu à peu, et, à la partie supé- rieure, se réduisent à un très-petit nombre. Les aires ambula- craires sont très-étroites et contiennent deux rangées de tuber- cules principaux à peu près égaux à ceux des aires interambu- lacraires et accompagnés, comme eux, detubercules secondaires ; mais les uns et les autres assez abondants à la partie inférieure sont très-rares aux approches du sommet. L'appareil oviducal est à peine apparent et semble se confondre avec le test. On recon- naît, cependant, la configuration des plaques ovariales et inter- ovariales qui toutes sont perforées à leur extrémité et forment, autour de l'ouverture anale, un pentagone dont les angles sont presque droits. Leur surface très-peu tuberculeuse paraît, eomme le reste du test, recouverte d’une granulation fine et abondante ; quant à Ta plaque ovariale impaire, elle est beaucoup plus grande que les autres et d'apparence spongieuse. Les pores très-rapprochés les uns des autres et renfermés dans une zone étroite, sont disposés par triples paires très-obliques vers Îe pourtour du test, mais presque droites aux approches du sommet. L'anus est grand, subcirculaire. La bouche est petite, déca- gone et profondément entaillée. Cette espèce est très-variable dans sa taille : mous en avons rencontré quelques exemplaires dont le diamètre dépassait quatre- vingts millimètres. RAPPORTS ET DIFRÉRENGES. — Le genre Pedina que M. Agassiz place à la suite des Echinus ne renferme «encore qu'un petit 193 nombre d'espèces dont quelques-unes sont très-difliciles à dis- tinguer. La ténuité du test, l’étroitesse des aires ambulacraires, l'exiguité de la bouche, l'applatissement presque égal des faces inférieure et supérieure, la petitesse des tubercules, la disposi- tion des pores rangés par triples paires et renfermés dans une zone étroite, forment un ensemble de caractères qui se reproduit dans chacune des espèces avec une constance remarquable et en rend, par cela même, la distinction souvent très-diflicile. Aussi existe-t-il, dans la délimitation de quelques-unes, beaucoup de confusion et d'incertitude. Les Pedina aspera, ornata et rotata de M. Agassiz doivent-ils constituer des espèces distinctes ou ne sont-ils que des variétés plus où moins tuberculeuses du Pedina sublævis, ainsi que l’a pensé M. Agassiz lui-même qui à cru devoir, dans son Catalogue raisonné des Echinides, réunir ces quatre espèces en une seule? En ce qui concerne les Pedina ornata et rotata, nous nous rangeons à l'avis de M. Agassiz. Quant au Pedina aspera, nous croyons qu'il doit former une espèce distincte et facilement reconnaissable ; il diffère du Pedina sublævis par sa taille constamment plus petite et sa sur- face plus granuleuse et à tubercules plus saillants (1). Le Pedina sublævis se rapproche du Pedina Michelini, mais il s'en dis- tingue par sa bouche relativement plus grande, sa forme cireu- laire et beaucoup moins renflée ; plus voisin du Pedina granu- losa, Ag., il en diffère également par sa taille bien moins élevée. M. Wright décrit, sous le nom de Pedina rotata, Ag., une es- pèce recueillie par lui dans les couches de l’oolite inférieure (1) Le Pedina subiævis caractérise l’étage corallien, tandis que le Pedina aspera paraît propre aux couches kimmeridgiennes. 193 d'Angleterre (1). Si, comme tout porte à le croire, le Pedina rotata d'Agassiz n’est qu'une variété du Pedina sublævis, il fau- drait y réunir les échantillons signalés par M. Wright, ou bien les considérer comme une espèce nouvelle. LocaLiré. — Cette espèce a été recueillie dans les couches calcareo-siliceuses de Châtel-Censoir et de Druyes ; elle est sur- tout abondante dans cette dernière localité où on la rencontre presque toujours à l’état de moule intérieur siliceux. M. Rathier a recueilli, dans les calcaires lithographiques de Commissey, un échantillon de Pédine qui nous a paru devoir se rapporter au Pedina sublævis; il présente, cependant, quelques différences avec les exemplaires de Druyes. Le Pedina sublævis est l'espèce la plus répandue du genre Pédine, et sa présence a été signalée en France, en Allemagne et en Suisse. Hisroire. — M. Des Moulins est le premier naturaliste qui ait mentionné, sous le nom de Diadema microccon, une espèce appartenant au genre Pedina. Le Diadema microccon de M. Des Moulins est-il identique au Pedina sublævis?.. En l’ab- sence de toute description et lorsque M. Des Moulins, lui-même, déclare qu’il ignore le gisement de son Diadema microceon, il est bien difficile de trancher une question de cette nature; aussi n'est-ce pas sans quelque doute, que nous plaçons le Diadema microccon parmi les synonymes de l'espèce qui nous occupe. C'est en 4840 que M. Agassiz a établi le genre Pedina et qu'il a décrit et figuré pour la première fois le Pedina sublævis. Souvent (4) D'°T. Wright, on the ,Cidaridæ of the aoliles, transaction of the naturalist club, p. 166. 194 mentionnée pr les auteurs, cette espèce a toujours conservé depuis le nom qui lui avait 6t6 donné. = 4 EXPLICATION DES FIGURES. PI. AXVE, fig. 1. — Pedina sublævis, vu sur la face supérieure, de ma collection. lig. 2. — Ie même, vu sur la face inférieure. fig. 3. — le même, vu de côté. fig. 4. — Plaques interambulacraires, grossies. lig. 5. — Portion du test grossie, montrant la dis- position des pores près du sommet. fig. 6. — Portion du test grossie, montrant la dis- position des pores à la face inférieure. PYGASTER UMBRELLA, Agassiz, 1838. PL 27, fig. 4-4; pl 98, fig. 4. Syxn. — Galerites umbrella, Lam. — Lamarck, Animaux sans vertèbres, t. III, p. 23, n° 15, 1816. {Ne éd., p. 312, n° 15, 1849.) — — — Eudes Deslompchamps, Encyclo- pédie méthodique, Histoire na- turelle des Zoophytes, t. IT, p. 434, n° 15, 1824. Nucleolites umbrella, Def. — Defrance, article Galerites, Dic- tionnaire des Sciences natu- relles, t.XVIIT, p. 87, 1825. Echinoclypeus umbrella, de BI. — de Blainville, article Zoophytes, Dictionnaire des Sciences natu- relles, t, CX, p. 189, 1830. Nucleolites umbrella, Defr. Pygaster umbrella, Ag. Pygaster dilatatus, Ag. Pygaster umbrella, Ag. Pygaster dilatatus, Ag. Pygasler Edwardseus, Buv. Des Moulins, Etudes sur les Echi- nides, 3° Mémoire, p. 354, n° 2, 1837. Agassiz, Description des Echino- dermes de la Suisse, 1'° partie, p. 85, tab. XII, fig. 4-6, 1839 Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum echinodermatum fos- silium, p. 7, 1840. Desor, Monographie des Galerites, p. 71, tab. XII, fig. 4-6, 1842, Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Echinides, Amnales des Sciences naturelles, 3° série, t. VIT. p. 144, 1847. Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Echinides, Annales des Sciences naturelles, 3° série, L. VI, p.144, 1847. Bronn, Index paleontologicus, Oder Ubersicht der bis jetzt be- kannten fossilen organismen, t. Ier, p. 1066, 1848. Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, tr ler, p.376, 13e étâge, n°1510, 1859. Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. II, p. 56, 15° étage, n° 189, 1850. Buvignier, Statistique géologique. minéraiogique et paléontolagi- que du département de la Meuse, atlas, p. 46, pl. 32, fig. 31-33, 1852, 196 Testà crassà, maximà, subpentagonà, supernè depressà, subconicà, in facie inferiore subplanâ. Areis interambulacrariis præditis tuberculis suprà parvis, raris, irregulariter dispositis, infrà et in ambitu multis, majoribus et seriatis. Areis ambula- crarlis st iciis, rectis, præditis quatuor seriebus tuberculorum. Granulis intermediis minimis, passim sparsis. Ano magno pyri- formi. Ore circulari, decies inciso. DiMENsioNs. — Hauteur, 40 millimètres ; diamètre transversal, 104 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 100 millimètres. Le Pygaster umbrella est un oursin de grande taille, déprimé, subconique en dessus. Il affecte le plus souvent une forme pen- tagone due au renflement des aires ambulacraires; la face in- férieure est presque plane, légèrement concave au milieu. Les aires interambulacraires, très-larges comme dans tous les Py- gaster, sont garnies de tubercules de petite taille, rares et assez irrégulièrement disposés à la face supérieure ; mais à la face in- férieure et surtout vers le pourtour du test, ils augmentent de nombre et de volume et sont rangés en séries horizontales beau- coup plus distinctes ; ils deviennent plus rares en se rapprochant de l'ouverture buccale. Sur les aires ambulacraires, on compte quatre rangées assez régulières de tubereules à peu près égaux à ceux des aires interambulacraires et qui, comme eux, augmen- tent de volume à la face inférieure. Tous ces tubercules présen- ‘ent une organisation identique : ils sont peu proéminents, crénelés, perforés et s'élèvent au milieu d’une petite aréole lisse, circulaire et déprimée. L'espace intermédiaire entre les tuber- eules est rempli par des granulations fines, nombreuses, iné- sales et qui, à la partie supérieure, sont disséminées au hasard. Ces mêmes granulations, à la face inférieure et vers le pourtour 197 du test, offrent, autour des tubercules, une disposition hexagone qui ne manque pas de régularité. Ce caractère, que nous retrouvons dans le Pygaster Gresslyi (Voyez infrà p. 203), que MM. Agassiz et Desor avaient constaté dans le Pygaster laganoïdes et M. Wright dans son Pygaster Morrisii, existe également dans le Pygaster semisulcatus de Phillips et nous paraît propre à la plupart des espèces du genre Pygaster. Les pores rangés par simples paires sont séparés par une petite éminence tuberculiforme assez appa- rente. Les plaques coronales interambulacraires ont laissé leur empreinte sur le moule intérieur : elles sont pentagones, longues, étroites, légèrement infléchies vers le milieu ; les plaques ambu- lacraires sont également pentagones, allongées, très-petites et aussi nombreuses que les paires de pores. L'anus très-grand et pyriforme s'ouvre à fleur du test, dans une dépression à peine sensible; il part du sommet et descend jusqu'au deux tiers de l'aire interambulacraire impaire. L'appareil oviducal n’est con- servé dans aucun des exemplaires que nous avons sous les yeux. La bouche de moyenne grandeur est située, au milieu de la face inférieure, dans une dépression du test ; elle est décagone et assez profondément entaillée; son pourtour est armé de dix carênes saillantes, qui, dans les moules intérieurs, ont laissé, sur le bord des aires interambulacraires, des empreintes très- apparentes. Ces carênes que M. Desor avait déjà observées dans un échantillon du Pygaster costellatus (1), sont destinées, sans doute, à remplacer, chez les Pygaster, les auricules des Cida- rides et des Clypeastroïdes. M. Michelin, d’ailleurs, a tout récem- ment découvert, dans le moule intérieur du Pygaster um- brella, un appareil masticatoire voisin de celui des Clypeaster (4) Desor, Monog. des Galerites, p. 76. 198 et dont les pièces réunies forment une sorte de pyramide assez aiguë (1. Le Pygaster umbrella varie beaucoup dans sa forme. Nous avons sous les veux une centaine d'échantillons recueillis dans les couches calcareo-siliceuses de Druyes ; les uns sont rentlés et subeonoïdes, les autres déprimés, dilatés et à bords presque tranchants (Pygaster dilatatus, Ag.): la plupart affectent une orme pentagone; quelques-uns, cependant, sont presque régu- lièrement circulaires (Pygaster Edwardseus, Buv.). Foutes ces variétés dont on serait tenté de faure, si on les examinait isolé- ment, des espèces distinetes, se rapprochent et se lient par des passages insensibles et constituent, sans aueun doute, suivant nous du moins, un type unique. Dans le jeune âge du Pygaster umbrella, la différence entre le diamètre transversal et le diamètre antero-postérieur est plus sensible, et l'aire interambulacraire impaire au milieu de laquelle s'ouvre l'anus paraît sensiblement tronquée ; l'anus est relative- ment plus grand; les auricules qui entourent l'ouverture buc- cale sont à peine apparentes et se développent probablement avec l'âge. Rapporrs ET DIFFÉRENCES. — Le Pygaster umbrella, en y réunissant les Pygaster dilatatus et Edwardseus qui ne seraient que des variétés plus dilatées ou plus cireulaires, forme une espèce bien distincte. Longtemps on y à rapporté le Clipeus semisulcatus (Pygaster), figuré par Phillips dans sa géologie du Yorkshire, et si abondant dans les couches de l’oolite inférieure d'Angleterre. Grâce à l’obligeance de M. Wright, nous avons pu (4) Hardouin Michelin, description de quelques nouvelles espèces d'Echinodermes fossiles, Revue et Magasin de zoologie, 2* série, t. v, p. 96, 1855. 199 examiner de cette espèce ‘une série d'échantillons dont la con- servation est parfaite et les comparer au Pygaster dmbrella. Ces deux Pygaster, bien que très-voisins, diffèrent, cependant, par plusieurs caractères essentiels. Dans le Pygaster semisulcatus, les tubercules, surtout ceux qui garnissent la face supérieure, sont disposés en séries horizontales et verticales peaucoup plus régulières que dans le Pygaster umbrella; les pores cireonscrits dans une zone plus étroite ne présentent pas, entre eux, cetté petite éminence tuberculiforme si apparente dans notre espèce. L'ouverture anale est beaucoup moins étendue; si quelquefois elle dépasse le tiers de l'aire interambulacraire impaire, elle n'atteint jamais le milieu, tandis que, dans le Pygaster umbrella, cette même ouverture n’est jamais moindre de moitié et descend le plus souvent jusqu'aux deux tiers. Le Pygaster umbrella ne saurait être confondu avec le Pygaster Gressiyi qui caractérise l'oolite corallienne supérieure. Ce dernier sera toujours facile à reconnaître à sa taille beaucoup plus petite, à son test moins épais, à ses tubercules relativement plus gros et très-régulièrement disposés en séries verticales. Nous n'avons pas hésité à réunir au Pygaster umbrella le Pygaster Edwardseus, Buv., formé sur des échantillons recueillis dans le coral-rag des environs de Saint-Mihiel. Cette espèce iden- tique au Pygaster umbrella par la disposition de ses tubereules et la grandeur de son ouverture anale, ne s’en distingue, suivant M. Buvignier, que par sa forme beaucoup plus ronde Nous avons sous les yeux des Pygaster que nous a envoyés M. Moreau et qui proviennent de Saint-Mihiel. Entre ces échantillons et la variété ronde du Pygaster umbrella nous ne voyons aucune différence. Locaztré. — Le Pygaster umbrella se rencontre très- fréquemment, à l’état de moule intérieur, dans les couches 20H) caleareo-siliceuses des environs de Druyes. Nous l'avons recueithi également, mais beaucoup plus rarement, à Châtel-Censoir et à Montillot, dans une couche identique à celle de Druyes. Les assises Coralliennes de Châtel-Censoir, de Merry-sur-Yonne et de Coulanges-sur-Yonne nous ont offert quelques échantillons re- vêtus de leur test; mais, dans ces localités, le Pygaster umbrella est fort rare et presque toujours à l’état de fragment. M. Moreau d'Avallon l’a rencontré dans les calcaires de Lucy-le-Bois ; l’é- chantillon qu'il nous a communiqué est plus ramassé, plus conique, plus sensiblement pentagone que ceux de Druyes, cependant il ne nous paraît pas devoir en être séparé. Cette espèce, bien que très-anciennement connue, n’a été signa- lée que dans un petit nombre de localités, à Saint-Mihiel (Meuse) et aux environs de Soleure (Suisse). M. Wright, qui s'occupe avec autant de zèle que de savoir de la recherche et de l'étude des Echi- nides fossiles de l'Angleterre, nous à écrit qu'il avait récemment découvert, dans le coral-rag du Berkshire, deux échantillons du Pygaster umbrella. Hisroie. — Lamarck est le premier qui fait mention du Pygaster umbrella; il le désigne, sans indication de localités, sous le nom de Galerites umbrella et y rapporte le Clypeus si- nuatus de Leske (1). C'était là une erreur : le Clypeus sinuatus de Leske, caractérisé par ses ambulacraires pétaloïdes, par son anus allongé et étroit, par sa bouche petite et pentagone (os parvum, pentagonum, Leske apud Klein, p. 157), ne pouvait se confondre avec le Galerites umbrella. Hâtons-nous d’ajouter que Lamarck n’admettait ce rapprochement qu'avec doute. Cette erreur du savant naturaliste fut successivement reproduite par (4) Lamarck, Animaux sans vertèbres, t, 111, p, 25, n° 19. 201 MM. Agassiz (1), Des Moulins (2) et Desor (3), qui continuèrent à considérer le Clypeus sinuatus de Leske (4) comme identique à l'espèce de Lamarck. Plus tard, MM. Agassiz et Desor modifièrent leur manière de voir; et, dans le catalogue raisonné des Echi- nides, le Clypeus sinuatus de Leske ne figure plus comme synonyme du Pygaster umbrella (5). M. de Blainville, en 4830, avait, dans son genre Echinoclypeus, réuni le Galerites um- brella aux Galerites patella (Clypeus sinuatus), hemisphericus (Holectypus hemisphæricus, Ag.)}, et conoiïdeus (Conoclypeus conoideus, Ag.). Cette coupe générique, composée d’élémenis si disparates, ne fut point adoptée. En 1839, M. Agassiz, qui venait de créer le genre Pygaster, y plaça en première ligne l'espèce qui nous occupe; elle y a été laissée depuis par tous les auteurs, et peut être considérée comme le tÿpe de ce genre si naturel. ExPLICATION DES FIGURES. PI. XXVIE, fig. 1. — Pygaster umbrella, vu sur la face supé- rieure, de ma collection. (1) Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, r° partie, p. 85. (2) Des Moulins, Etudes sur les Echinides, 3° Mémoire, n° 2, p. 354, n° 2 (3) Desor, Monog. des Galerites, p. 77. (4) L'encyclopédie méthodique n’a fait que reproduire, en la copiant, la figure de Leske. (5) MM. Agassiz et Desor, dans leur Catalogue raisonné, rapportent, avec raison, le Clypeus sinuatus de Leske au Clypeus patella (Galerites patella, Lam.) ; mais alors pourquoi ne pas rendre à cette espèce le nom plus ancien de sinuatus, ainsi que M. Wright l’a fait depuis dans sa Monographie des Cassidulides de l’oolite d'Angleterre. F Ex 202 « fig. 2. —1 Je même, : ::vutde côté, ig.3et4, — Détail grossi. PT XX VIH, dig. 4. — Je même, ‘vu sur la face inférieure et laissant voir les empreintes de la bouche sur le moule intérieur. Pyeasrer Gressivt, Desor, 1842. PI..28, fig. 2-6. Pygaster Gresslyi, Desor. — Desor, Monographie des Galeritess p. 80, 1842. — — — Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Echinides, Annales des Sciences naturelles, 3esérie, t. VII, p. 144, 1847. — _ — Acide d’Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. Jer, p. 379, 13e étage, n° 511, 1850. Testà parvà, tenui, subpentagonà, supernè depressà, in am- bitu inflatà, infernè subplanà. Areis interambulacrariis duodecim seriebus tuberculorum, areis ambulacrariis quatuor præditis. Tuberculis æqualibus, cireumdatis granulis. Ano maximo. Ore mediocri, decies inciso. Dimensions. — Hauteur, 15 millimètres; diamètre trans- versal, 38 millimètres; diamètre antero-postérieur, 37 milli- mètres. Beaucoup plus petite quelle Pygaster umbrella, cette espèce 205 est remarquable par sa forme très-sensiblemént pentagone, dé- primée en dessus, renflée sur les bords et presque plane en dessous. L’aire interambulacraire impaire, au milieu de laquelle s'étend l'ouverture anale, est légèrement tronquée, ce qui donne au diamètre antero-postérieur un peu moins détendue qu’au diamètre transversal. Les aires interambulacraires sont trois fois plus larges que les aires ambulacraires et garnies de tubercules partout d’égale grosseur, disposés en séries verticales très- régulières. Ces séries, au nombre de douze vers le pourtour du test, disparaissent au fur et à mesure que l'aire interambula- craire se rétrécit ; deux séries seules persistent jusqu'au sommet. Les aires ambulacraires présentent aussi quatre rangées de tu- bereules identiques à ceux des aires interambulacraires et, comme eux, disposés très-régulièrement ; les deux rangées les plus externes se prolongent seules depuis la bouche jusqu'au sommet, Les tubercules crénelés et perforés sont plus développés que dans certaines espèces de Pygaster; ils s'élèvent du milieu d'une zone lisse, circulaire et déprimée ; leur volume n’augmente pas vers le pourtour du test, mais ils sont plus nombreux, plus rapprochés les uns des autres. Les granulations intermédiaires présentent, dans leur disposition, des différences notables, suivant qu'on les observe à la face supérieure ou à la face in- férieure : à la face supérieure où les tubercules sont plus espacés, elles sont nombreuses, serrées, inégales, disséminées au hasard ; à la face inférieure et vers le pourtour du test, ces mêmes granulations sont plus rarés, plus égales et groupées autour de chaque tubercule, de manière à former des hexagones très-réguliers. Les pores, disposés par simples paires, comme dans tous les Pygaster, Sont petits et rapprochés les uns des autres. L'anus est grand, pyriforme; il s'ouvre à fleur du test et s'étend jusqu'aux deux tiers de l'aire interambulacraire impaire. 204 La bouche, située dans une dépression de la facé inférieure, est de taille moyenne et assez profondément entaillée. Le test de cette espèce est plus mince qu'il ne l’est ordinairement chez les Pygaster. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Pygaster Gresslyi, par sa forme générale, par la disposition de ses tubercules et des gra- nulations qui les entourent, par les dimensions de son ouverture anale, se rapproche des Pygaster laganoïdes, Des. et Morrisii, Writght : il se distingue du premier, avec lequel M. Agassiz l'avait confondu, ‘par sa forme plus renflée, par ses tubereules plus gros et plus serrés à la face supérieure. Il diffère du second par sa taille plus petite et ses tubercules moins nombreux. Locaziré. — Cette espèce est fort rare; Je n'en connais que deux échantillons provenant des couches supérieures de l'étage corallien et recueillis dans les carrières de Vauligny, près Tonnerre. Le premier appartient à M. Rathier; le second, mieux conservé, m'a été communiqué par M. l'abbé Bellard : c’est ce dernier exemplaire que j'ai décrit et fait figurer. Hisrorre. — Notre espèce avait été confondue par M. Agassiz, dans ses Echinodermes fossiles de la Suisse, avec le Pygaster laganoïdes, propre à l'étage bajocien. M. Desor, dans sa Mono- graphie des Galerites, a cru devoir l’en séparer; mais comme il n'avait sous les yeux que des fragments fort incomplets, il se borne à la mentionner, sous le nom de Pygaster Gresslyi, sans la décrire ni la figurer. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XX VII, fig. 2. — Pygaster Gresslyi, vu sur la face supé- rieure, de Ja collection de M. l'abbé Bellard. 205 fig. 3. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 4. — le même, vu de côté. fig. 5. — Détail grossi montrant la disposition des granules à la surface supérieure. fig. 6. — Détail grossi montrant la disposition des granules au pourtour du test. PYGASTER PILEUS, Agassiz, 1847. PI. 29, fig. 4-2, pl. 30, fig. 4-3. SxN. — Pygaster pileus, ag. — Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Echinides, Annales des Sciences naturelles, 3esérie, t. VIL, p. 144, 1847. — _— — Alcide d’Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. II, p. 26, 14° étage, n° 413, 1850. Testà maximà, subpentagonali, supernè altà, subconicà, infernè subplanä, concavä. Areis ambulacrariis præditis sex seriebus tuberculorum irregulariter dispositis. In areis interam- bulacrariis tubereulis numerosis, passim sparsis. Ano subovali, parvo. Ore mediocri, depresso, decies et profundè inciso. DimMENsIONS. — Individu de grande taille (collection géologique du Muséum d'histoire naturelle de Paris). Hauteur, 84 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 148 millimètre; diamètre trans- versal, 154 millimètres. Individu figuré (collection de M. Salomon). Hauteur, 48 milli- 16 206 mètres ; diamètre antero-postérieur, 400 millimètres ; diamètre transversal, 405 millimètres. Cette espèce, la plus grande, sans contredit, du genre Pygas- ter, affecte une forme subpentagonale due au renflement des aires ambulacraires ; elle est haute, hémisphérique, légèrement conique en dessus, plane et subconcave en dessous. Les aires interambulacraires sont relativement fort larges; leur surface est recouverte de tubercules égaux entre eux, peu apparents, disséminés sans ordre. On distingue, cependant, sur chacune des aires deux rangées un peu plus développées que les autres et qui, de la base, s'élèvent jusqu'au sommet. Sur certains points, vers le pourtour du test surtout, ces tubercules forment des sé- ries plutôt concentriques que verticales. Le milieu des aires interambulacraires est déprimé, presque dépourvu de tubercules et marqué d’un léger sillon correspondant à la suture des pla- ques et se prolongeant jusqu’à l'appareil génital. Les aires am- bulacraires sont étroites et garnies vers le pourtour de six à huit rangées fort irrégulières de tubercules. Les deux rangées exter- nes, placées sur le bord des zones porifères et composées de tubercules plus serrés et plus développés, s'élèvent seules jus- qu'au sommet. Tous ces tubércules, ceux de la face inférieure comme ceux de la face supérieure, sont peu apparents, per- forés (4) et entourés d’une aréole lisse, étroite, circulaire et déprimée. L'espace intermédiaire est garni par des granules nombreux et disposés au hasard. Les pores ambulacraires sont petits rangés deux à deux et par paires écartées, dans un sillon assez profond. (1) Ces tubercules sont certainement crénelés ; cependant, sur les exemplaires que je possède, ces crénulations ne sont point visibles. 207 Les plaques coroñales ont laissé sur le moule intérieur leur empreinte : à la partie supérieure et vers le pourtour du test, elles sont longues, étroites, pentagonales, fortement infléchies et coudées aux deux tiers de leur étendue. Chacune des doubles séries qui forment les aires interambulacraires se compose de trente-huit à quarante plaques. Les plaques ambulacraires sont très-petites, très-étroites et par conséquent infiniment plus nom- breuses. Le moule intérieur a conservé également l'empreinte des différentes plaques qui constituent l'appareil ovidueal. Cet organe est formé, comme toujours, de plaques génitales et ocellaires perforées et irrégulièrement pentagonales. Le corps madréporiforme, placé au milieu, fait intimement partie de la plaque génitale latero-antérieure. Le point de contact du corps madréporiforme et de la plaque dont il dépend est marqué d’une dépression profonde que nous retrouvons dans les Holectypus et qui correspond, sans doute, à un renflement intérieur du test. L'anus situé aux deux tiers de l'aire interambulacraire posté- rieure est petit relativement aux dimensions qu'il affecte d’ordi- naire chez les Pygaster; il s'ouvre à fleur du test; sa forme est ovale, anguleuse, légèrement pyriforme. La bouche est placée au milieu de la face inférieure, dans une dépression profonde. Elle est petite, décagonale et assez fortement entaillée. Son pourtour était armé de dix auricules très-puissantes, destinées à soutenir l'appareil masticatoire et qui ont laissé, dans le moule intérieur, des empreintes profondes. RarPorTs ET DIFFÉRENCES. — Ce magnifique Pygaster, par sa taille vraiment gigantesque, par sa forme hémisphérique et ren- flée, par la petitesse relative de son ouverture anale, par la puissance des auricules qui entourent la bouche, ne saurait être confondu avec aucun de ses congénères. 208 LocazirÉé. — Le Pygastier pileus caractérise le coral-rag infé- rieur; il à été recueilli par M. Salomon et par moi dans les couches blanches et pisolithiques de Coulanges-sur-Yonne et de Châtel-Censoir. Je l’ai rencontré également dans les calcaires à chailles de Druyes à l’état de moule intérieur; mais il est partout fort rare. Le plus bel exemplaire que je connaisse, celui-là même qui a servi à M. Agassiz à établir cette espèce, appartient au Muséum d'histoire naturelle de Paris et provient des environs de Coulanges-sur-Yonne. Histoire. — Mentionnée pour la première fois par MM. Agassiz et Desor dans le catalogue raisonné des Echinides, cette espèce n’avait été jusqu'ici ni décrite, ni figurée. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXIX, fig. 1. — Pygaster pileus, vu sur la face supérieure, de ma collection. fig. 2. — le même, vu de côté. PI. XXX, fig. 1. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 2. — Plaques interambulacraires grossies. fig. 3. — Plaques ambulacraires grossies, montrant la disposition des pores et des tuber- cules. Hozecrypus Drocracus, Cotteau, 1854. PI. 34, fig. 1-4. Nucleo circulari, supernè depresso, subconico, infernè plano, subconcavo. Assulis coronalibus elongatis, strictis, subareuatis. 209 Ano medioeri, pyriformi, ab ore distante, in facie inferiore propè marginem patente. Ore parvo, decies et profundè inciso. Dimensions. — Hauteur, 17 millimètres; diamètre antero- postérieur, à peu près égal au diamètre transversal, 70 milli- mètres ; largeur de l'ouverture buccale sur le moule intérieur, 14 millimètres. Je ne connais de cette espèce que le moule intérieur; il est re- marquable par sa taille assez grande, sa forme circulaire, légère- ment subconique en dessus, presque plane et concave en dessous. Les aires interambulacraires occupent un espace triple des aires ambulacraires ; elles se composent de plaques coronales dont le . moule intérieur a conservé les empreintes. A la face supérieure, ces plaques sont allongées, de médiocre largeur et très-sensible- ment coudées aux deux tiers environ de leur étendue; vers le pourtour du test, elles sont plus étroites encore, mais elles s’élar- gissent au fur et à mesure qu'elles se rapprochent de l'ouverture buccale. Les aires ambulacraires sont resserrées par les zones porifères, surtout près du sommet et de la bouche; elles se composent comme toujours de plaques très-petites et pentago- gonales. L'appareil oviducal a laissé également son empreinte sur le moule intérieur. Il est formé de cinq plaques génitales : quatre sont distinctement perforées, la cinquième plus petite et complémentaire ne présente aucune trace de perforation. Entre ces plaques s'intercalent les plaques ocellares beaucoup plus petites, assez irrégulières et dont la base se prolonge quelque- fois jusqu’au corps madréporiforme qui occupe le milieu de l'appareil oviducal. Le corps madréporiforme n’est que le pro- longement de la plaque génitale antérieure de droite; il n’en est séparé par aucune suture, mais seulement par une dépression 210 profonde, irrégulièrement anguleuse et qui doit correspondre à un renflement intérieur du test. L’anus situé à la face inférieure est pyriforme et de médiocre grandeur ; 1l s’ouvre à fleur du test, dans l’aire interambulaeraire impaire, très-près du bord externe et occupe la moitié de l’espace situé entre ce bord et l'ouverture buccale. La bouche est relativement assez petite; dans l’exem- plaire que nous avons sous les yeux, son diamètre est de qua- torze millimètres, c’est-à-dire du cinquième de la face inférieure ; elle est décagonale et assez profondément entaillée etne présente, sur le moule intérieur, aucune trace de ces auricules qui arment si puissamment la bouche de certaines espèces de Pygaster. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa taille, sa forme, et sur- tout la position de son ouverture anale, cette espèce se rap- proche beaucoup de l'Holectypus speciosus, si bien décrit par MM. Agassiz (1) et Desor (2). J'avais cru d'abord devoir l'y réunir; cependant, après un examen plus minutieux, j'y ai re- noncé : il existe, en effet, dans la forme des plaques qui com- posent les aires interambulacraires, des différences essentielles. Dans l'Holectypus speciosus, les plaques coronales, d’après la description et les figures qui nous ont été données par MM. Agassiz et Desor, sont très-nombreuses, allongées presque droites et surtout d'une étroitesse remarquable. — Dans notre espèce, au contraire, ces mêmes plaques sont relativement bien moins nombreuses, moins allongées et très-sensiblement cou- dées aux deux tiers de leur étendue. De pareilles dissemblances dans des caractères qui touchent à l'organisation même m'ont (1) Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 1" partie, p. 93, pl. VE, fig. 16. (2) Desor. Monographie des Galerites, p. 72, pl. X, fig. 13- 15. 211 paru suffisantes pour séparer notre espèce de l'Holectypus spe- ciosus dont la taille est, du reste, sn développée et la bouche relativement plus petite. Locaztré. — L'Holectypus Drogiacus caractérise les couches calcareo-siliceuses subordonnées au coral-rag; on le rencontre à Druyes associé à l’Holectypus, Corallinus, mais beaucoup plus rare ; il est toujours à l’état de moule intérieur siliceux. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXXI, fig. 4. — Holectypus Drogiacus, vu de côté, de ma collection. fig. 2. — le même, vu sur la face supérieure. fig. 3. — lemême, vu sur la face inférieure. fig. 4. — Appareil oviducal grossi. » Hozecripus Corazzinus, d'Orbigny, 1850. PI. 32, fig. 1-9. Holectypus Corallinus, d'Orb. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. II, p. 26, 14° étage, n° 4192, 1850. Testà subpentogonali, supernè subconicà, infernè planà, sub- concavà. Tuberculis in seriebus verticalibus et concentricis regulariter dispositis, suprà minimis et raris, in ambitu et infrà majoribus, numerosis. Granulis inæqualibus, passim sparsis. Ano maximo, elliptico. Ore decies et profundè inciso. 212 Dimensions. — Hauteur, 14 millimètres ; diamètre antero- postérieur, 31 millimètres; diamètre transversal, 30 milli- mètres 1/2. La forme générale-de cette espèce est légèrement pentago- nale, subconique en dessus, plane et subconcave en dessous ; le diamètre antero-postérieur est un peu plus large que le diamètre transversal. Les aires interambulacraires occupent un espace triple de celui des aires ambulacraires ; vers le pourtour, elles sont garnies de seize à vingt rangées verticales de tubercules ; mais ce nombre diminue au fur et à mesure que les aires se rap- prochent du sommet ou de la bouche. À la face supérieure, les tubercules sont de petite taille et assez largement espacés ; à la face inférieure et surtout vers le pourtour, ils sont plus nom- breux, beaucoup plus apparents et afiectent une disposition con- centrique très-régulière. Les aires ambulacraires sont garnies de tubercules à peu près identiques à ceux des aires interambula- eraires ; on en compte environ six rangées sur chacune d'elles. Tous ces tubercules sont crénelés et perforés et s'élèvent du milieu d'une aréole lisse, cireulaire et déprimée. Les granules intermédiaires méritent un examen tout particulier, car leur dis- . position est un des caractères distinctifs de cette espèce. A la partie supérieure, ils se présentent sous deux aspects bien tran- chés : les uns, beaucoup plus apparents que les autres et de taille inégale, se groupent autour des tubercules et se montrent le plus souvent dans la région supérieure des plaques, les autres, plus fins, plus serrés, plus nombreux et visibles seulement à l’aide d’une forte loupe, remplissent l'espace intermédiaire et paraissent disséminées à peu près au hasard. Les pores sont rangés par simples paires obliques. L'appareil oviducal, bien que parfaitement conservé dans l’exemplaire que nous avons 2135 ” sous les yeux, laisse assez difficilement saisir la structure des pièces dont il se compose; on reconnait, cependant, quatre pla- ques génitales paires, de forme irrégulière et très-distinctement perforées, et une cinquième plaque impaire ou complémentaire, plus petite et ne présentant aucune trace de perforation. Entre ces plaques s'intercalent, correspondant comme toujours aux aires ambulacraires, les cinq plaques ocellaires ; elles sont pe- tites, triangulaires et finement perforées. Le milieu de l'appareil ovidueal est occupé paï le corps madréporiforme si facile à re- connaître à sa proéminence et à sa structure spongieuse. Le corps madréporiforme est-il, ainsi que la prétendu M. Desor, in- dépendant des autres plaques (1)? Serait-ce, d’après M. Wright, le prolongement de la plaque génitale impaire et imperforée (2) ? ou plutôt d’une des plaques génitales paires, ainsi que le pensent MM. Forbes (3) et d'Orbigny (4)? Nous n'avons pas hésité à adopter cette dernière opinion; en eflet, dans l'Holectypus Co- rallinus, le corps madréporiforme nous a paru être le prolonge- ment de la plaque génitale antérieure de droite, et, malgré un examen des plus minutieux, nous n'avons remarqué aucune trace de suture. L'appareil oviducal de l’Holectypus Drogiacus, dont nous avons donné plus hautla description (3), présente une disposition analogue et vient encore confirmer cette manière de voir. (1) Desor, Monographie des Galeriles, p. 52, pl. X, fig. & a et 7 a. (2) Th. Wright, On the Cassidulidæ of the oolites, transactions of the naturalist Club, p. 188. (3) Ed. Forbes, Mémoirs of the geological Survey, decade LE, pl. VE, fig. 8, p. 5. (4) D'Orbigny, Paléontologie française, terrains cretacés, t. VI, p. 17. (5) Voyez plus haut, p. 217. | 214 L'anus est grand, elliptique ; il s'ouvre à la surface inférieure, au milieu de l’aire interambulacraire impaire et occupe presque tout l’espace situé entre le bord et la bouche. La bouche est de taille moyenne, située dans une dépression de la face inférieure ; elle est décagonale et assez profondément entaillée. La description qui précède est faite d’après des échantillons types de l'Holectypus Corallinus recueillis par M. d’Orbigny et par moi, dans les couches coralliennes de la pointe du Chez, près La Rochelle. Nous avons cru devoir y rapporter des Holec- typus qu'on rencontre assez fréquemment et presque toujours à l’état de moule intérieur siliceux dans le coral-rag inférieur du département de l'Yonne ; ils sont, il est vrai, plus renflés, plus circulaires, quelquefois plus volumineux ; cependant, les tuber- cules et les granules qui se laissent apercevoir sur quelques fragments de test, nous ayant paru, dans leur forme et leur dis- position, identiques à ceux de l'Holectypus Corallinus, nous avons cru devoir établir ce rapprochement. Sur la planche XXXI, en regard des échantillons provenant du département de l'Yonne, nous avons fait figurer un exemplaire provenant du coral-rag de La Rochelle et sur lequel se trouvent tous les caractères de l'Holectypus Corallinus. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'Holectypus Corallinus, par sa forme générale, par la grandeur de son ouverture anale, ainsi que par la disposition de ses tubercules, se rapproche beaucoup de l’Holectypus depressus dont il a été récemment démembré par M. d'Orbigny. Pour bien apprécier la valeur spécifique de l'Holectypus Corallinus, il est nécessaire de connaître d’une ma- nière positive les caractères de l’Holectypus depressus. Malheu- reusement cette espèce, la plus répandue et la plus anciennement connue des Holectypus jurassiques, est loin d’être nettement 215 circonserile; il existe, en ce qui la concerne, une confusion re- grettable : depuis les couches de l’oolite inférieure jusqu'à celles du kimmeridge-clay, il n’est pas un étage où sa présence n'ait été signalée. Tous les Echinides rapportés à l’Holectypus de- pressus appartiennent-ils à une même espèce? ou bien doivent- ils, suivant les étages où ils ont été rencontrés, constituer des espèces distinctes ? Cette question intéresse à la fois la géologie et la zoologie : sans avoir la prétention de la résoudre, nous consignerons ici quelques-unes de nos observations. Précisons d'abord les caractères de l'Holectypus depressus, nous verrons ensuite plus facilement comment les espèces qu'on en a séparées s’en éloignent ou s’en rapprochent. Variable dans sa forme plus ou moins conique en dessus, plus ou moins renflée au pourtour, l'Holectypus depressus est garni, sur les aires am- bulacraires et interambulacraires, de tubercules principaux dis- posés en rangées verticales assez régulières, et dont le nombre est subordonné à la taille des individus. Sur chacune des aires, deux de ces rangées, un peu plus développées que les autres, persistent jusqu'au sommet. Vers le pourtour et sur les bords de la face inférieure, ces tubercules augmentent de nombre et de volume, et ils forment alors des séries concentriques dont la ré- gularité est remarquable. Sur toute la surface du test, l'espace intermédiaire est occupé par des granulations fines, uniformes, égales et pressées les unes contre les autres; çà et là, ces gra- nules semblent se ranger en séries linéaires et concentriques ; mais cette régularité n'est qu'apparente, car le plus souvent ces séries s’interrompent et se confondent. — L'ouverture anale est pyriforme et très-grande ; elle occupe presque tout l'espace intermédiaire entre le péristôme et le pourtour du test. L'Holectypus depressus, avec les caractères que nous venons 216 d'indiquer, se rencontre en France dans les étages bathonien (1), callovien (2) et oxfordien (3), et, en Angleterre, dans les étages bajocien (4) et bathonien (5). Nous avons eu sous les yeux des échantillons provenant de ces différents étages, et après les avoir comparés entre eux avec le plus grand soin, nous n’avons pas hésité à les réunir à une seule et même espèce. L'Holectypus depressus a, du reste, été représenté dans tous ses détails et avec beaucoup d’exactitude par M. Desor, dans sa Monographie des Galerites (pl. X, fig. 4, 5, 6, T et 12). De l’Holectypus depressus ont été successivement démembrés l'Holectypus antiquus, Des., l'H. Dormoisianus, Cot., l’'H. sub- depressus, d'Orb., l'H. striatus, d'Orb.; et l’'H. Corallinus, d'Orb. Examinons les caractères et la valeur de ces différentes espèces : 1° Holectypus antiquus, Desor, 4847 (6). — Suivant MM. Agassiz et Desor, cette espèce ne diffère de l'Holectypus depressus que par ses tubercules plus gros et moins nombreux, surtout à la face inférieure. Le nombre et la grosseur des tuber- cules est essentiellement variable chez les Holectypus, alors (4) Ranville, Marquise, environs de Nantua (M. d’Orbigny) ; Poligny, Salins et Romange près Dôle (M. Marcou). (2) Ghauffour, Marolles, Sainte-Scolasse (M. d'Orbigny). (3) Gigny, Etivey, Châtillon-sur-Seine, Alençon, Latrocey. (4) Dundry, Wooton-under-edge, Stinchcombe, Rodborough, Coopers, Birdlip, Surdington, Leckhampton, Winchcombe (M. Wright). (5) Kemble Tunnel, Great Western Railway, Stanton, Wilts, and near Woodstock, Oxon (M. Wright). (6) Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des Sciences naturelles, 3° série, t. VIT, p. 4/45. 217 même qu'ils proviennent d’une même localité; aussi ces carac- tères ne nous paraissent-ils pas de nature à justifier la créa- tion d’une espèce distincte. Telle est, du reste, l'opinion de M. Marcou, qui, ayant observé une suite nombreuse d’Holec- typus des marnes vézuliennes du Jura, recueillis dans les mêmes localités que les échantillons qui ont servi à MM. Agassiz et Desor de type à leur nouvelle espèce, s’est assuré que le nombre et la grosseur des tubercules étaient, chez ces Holec- typus, un caractère des plus variables et par conséquent sans valeur au point de vue de la délimitation des espèces (1). Aussi n’hésitons-nous pas à réunir l'Holectypus antiquus à l'Holectypus depressus. 2° Holectypus Dormoisianus, Cotteau, 1849 (2). — Nous avons décrit et figuré sous ce nom de petits Holectypus prove- nant de l’oxford-clay ferrugineux de Gigny et d’Etivey. Très- voisins de l'Holectypus depressus, ils nous paraissaient, ce- pendant, en différer par leur taille beaucoup plus petite, par leur forme subpentagonale, par leurs tubercules très-rares et à peine apparents à la surface supérieure. Nous avons recueilli depuis, dans les mêmes localités, des échantillons d’une taille plus dé- veloppée, appartenant certainement à l'Holectypus depressus et qui nous ont paru se réunir à notre espèce par des passages in- sensibles. L'Holectypus Dormoisianus ne doit donc être consi- déré que comme le jeune âge de l’Holectypus depressus. (1) Marcou, Recherches géologiques sur le Jura salinois, Mémoires de la Société géologique de France, 2e série, t. IL, p. 79, 1848. (2) Cotteau, Etudes sur les Echinides fossiles du département de l'Yonne, p. 84. 218 3° Holectypus subdepressus, d'Orbigny, 4850 (1).— M. d'Or- bigny, en mentionnant cette espèce dans son Prodrome strati- graphique, se borne à indiquer qu’elle est voisine de l’Holec- typus depressus, mais bien distincte. Une phrase aussi vague ne pouvait servir à caractériser ce nouvel Holectypus; mais M. d'Or- bigny ayant eu l'obligeance de nous communiquer les échan- tillons mêmes sur lesquels il avait établi cette espèce, et qui proviennent de l’oolite inférieure de Sainte-Honorine, nous avons pu les étudier. L'’Holectypus subdepressus est effective - ment très-distinct de l'Holectypus depressus : il s’en éloigne par sa forme plus renflée, par la disposition de ses tuber- cules, par son ouverture anale moins grande et surtout par la place qu’elle occupe; il nous paraît se rapprocher bien plutôt de l’Holectypus hemisphericus que caractérisent sa face supé- rieure renflée vers les bords et son anus submarginal. Si cette espèce de M. d'Orbigny devait être maintenue comme nouvelle, elle ne pourrait, dans tous les cas, se placer dans le voisinage de l'Holectypus depressus avec laquelle elle ne présente aucune espèce d’analogie. 4° Holectypus striatus, d'Orbigny, 4850 (2). — M. d'Orbigny (1) D'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. 1°, p.290, étage 10, n° 507, 1850. (2) D'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. I, p.379, étage 13, n° 508, 4850. — C’est en 1850 que M. d’Orbigny a publié le I®* volume de son Prodrome. En 189, nous avions fait connaître, sous le nom d’H. Dormoisianus, un Holectypus qui ne saurait être distingué de PE. striatus. Si on admettait l'espèce de M. d'Orbigny, il faudrait donc, au lieu du nom de striatus, lui donner celui de Dormoisianus qui est plus ancien d’une année. Mais, nous le croyons, cette espèce se confond avec l’Holectypus depressus. 219 a désigné sous ce nom un Holectypus provenant de l'étage cal- lovien de Chauffour, Marolles et Sainte-Scolasse (Sarthe), et de l'étage oxfordien d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or), de Launois (Ardennes). Suivant lui, cette espèce se distingue de l'Holectypus depressus par des stries concentriques très-marquées. Nous avons sous les yeux une série d'échantillons recueillis dans les localités mêmes mentionnées par M. d'Orbigny, à Chauffour et Is-sur-Tille, et en les comparant à l'Holectypus depressus, type, nous n'avons point remarqué qu'ils en différassent par des stries concentriques plus ou moins prononcées. Ce caractère, qui avait frappé M. d'Orbi- gnv, nous semble plus apparent que réel. Qu'il soit dû à la dis- position linéaire des granules intermédiaires ou à la suture des plaques, il n’est point spécial à l'Holectypus striatus et se re- marque également sur tous les échantillons bien conservés de l'Holectypus depressus. Assurément, il existe quelques légères différences entre les Holectypus depressus et striatus. La taille de ce dernier est généralement moins développée et les tubercules principaux de la face supérieure relativement moins apparents ; mais en présence de l'identité presque parfaite qui existe dans la forme générale, dans la grandeur de l'ouverture anale et la place qu’elle occupe, dans la disposition des tubercules princi- paux etsurtout des granules intermédiaires, ces légères différences s'effacent et nous ne pouvons considérer l’Holectypus striatus que comme une variété de l'Holectypus depressus. 5° Holectypus Corallinus, d'Orbigny, 4850. — Nous n'insis- terons pas de nouveau sur les caractères de l'Holectypus Coral- linus. Nous avons vu comment cette espèce, très-voisine au premier aspect de l'Holectypus depressus, s'en sépare, cepen- dant, d’une manière nette et tranchée par la disposition de ses granules dont la taille est inégale et qui tantôt sont groupés au- 220 tour des tubercules et tantôt disséminés au hasard, tandis que, dans l’Holectypus depressus, ïls sont toujours uniformes et rangés en séries concentriques assez régulières. Sauf quelques légères différences, les caractères propres à l’Holectypus Corallinus se retrouvent dans les Holectypus pro- venant de l'étage kimmeridgien de l’Aube et de l'Yonne, et nous croyons devoir les assimiler à cette espèce (1). En résumé, les six espèces d'Holectypus que nous venons de passer en revue se réduisent à deux : l'Holectypus depressus si souvent mentionné par les auteurs et qui, par exception à une loi paléontologique que tant de faits positifs concourent à main- tenir, s’est rencontrée à la fois dans les étages bajocien, batho- nien, callovien et oxfordien, et l’Holectypus Corallinus recueilli jusqu'ici dans les étages corallien et kimmeridgien. La première de ces espèces caractérise les étages inférieurs du terrain juras- sique, tandis que la seconde serait exclusivement propre aux étages supérieurs du même terrain. LocauiTé. — L'Holectypus Corallinus se rencontre dans l'Yonne, presque toujours à l’état de moule intérieur siliceux ; il est assez fréquent dans les calcaires à chailles de Druyes; je l'ai recueilli également à Châtel-Censoir, mais il y est beaucoup plus rare. Hisrorme. — Mentionnée pour la première fois dans le Prodrome de Paléontologie stratigraphique de M. d'Orbigny, cetté espèce n'avait jamais été ni décrite ni figurée. (1) Nous aurons occasion de revenir sur ce rapprochement, lorsque nous décrirons les Echinides de l'étage kimmeridgien. 221 EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXXIE, fig. 4. — Holectypus Corallinus, vu de côté, de la collection de M. d’Orbigny. fig. 2. — le même, vu sur la face supérieure. fig. 3. — Je même, vu sur la faceinférieure. fig. 4. — Appareil oviducal grossi. fig. 5. — Plaque interambulacraire de la face su- périeure, grossie. fig. 6. — Holectypus Corallinus, vu de côté, moule intérieur de ma collection. fig. "7. — lemême, vu sur la face supérieure. fig. 8. — lemême, vu sur la face inférieure. fig. 9. — Holectypus depressus, plaque de la face supérieure, grossie. Desorra, Cotteau, 1855. Les calcaires à chaïlles de Châtel-Censoir et de Druyes et les couches blanches et oolitiques qui les surmontent nous ont offert quatre espèces d’Échinides qu'il ne nous a pas été possible de faire rentrer d’une manière précise dans un des genres connus. Ces espèces affectent des formes très-différentes. L'une d'elles, celle qui nous a servi de type, est allongée, ovoïde, ren- flée et très-voisine des Pyrines avec lesquelles, malgré son gise- ment jurassique, nous l'avons longtemps confondue. Les autres, au contraire, présentent des caractères qui tendraient à les rap- procher des Hyboclypus ; toutes, cependant, appartiennent à une même coupe générique ; l’arrangement de leurs pores, la dispo- sition des aires ambulacraires et interambulacraires, la forme de 17 19 29 la bouche et de l'anus et la place qu'ils occupent ne laissent aucun doute à cet égard. | Nous donnons à ce genre le nom de Desoria. M. Desor, qui se livre avec tant de zèle à l'étude des Échinides, nous permettra de lui offrir ce témoignage de notre estime. C’est du reste lui qui le premier a fait connaître, sous le nom de Nucleo- pygus ineisus, une espèce appartenant au genre qui nous occupe. Voiei les caractères du genre Desoria : Testà oblongà, ovatà, subeirculari, supernè subdepressà, in- fernè pulvinatà. Tuberculis crenulatis et perforatis, minimis, passim sparsis. Poris simplicibus. Areis ambulacrariis strictis, rectis, supernè disjunctis. Ano magno, supero, pyriformi. Ore elongato, subobliquo, obsoletè decagonali. Forme oblongue ou subcirculaire, ordinairement arrondie en avant, subtronquée en arrière. Face supérieure subdéprimée, légèrement déclive dans la région postérieure. Face inférieure remarquable par le renflement plus ou moins prononcé des aires interambulacraires. Tubercules de petite taille, crénelés, perforés, disposés sans ordre. Ambulacres un peu disjoints. Pores rangés par simples paires et convergeant en ligne droite du sommet à la bouche. Appareil oviducal composé de quatre plaques ovariales per- forées et de cinq plaques ocellaires également perforées. Corps madréporiforme situé au milieu de l'appareil et formant le pro- longement de la plaque antérieure de droite. Anus grand, pyriforme, plus ou moins éloigné du sommet, mais s'ouvrant toujours à la face supérieure. 225 , Bouche sans bourrelets, elliptique, oblique, irrégulièrement décagonale. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Quelques-unes des espèces du genre Desoria se rapprochent beaucoup des Pyrines par leur forme oblongue, là structure de leur appareil oviducal, la dispo- sition de leurs tubercules et de leurs pores (1) ; elles s’en dis- tinguent, cependant, nettement non-seulement par la forme et la position de leur anus, mais par leur face supérieure plus dé- primée, légèrement déclive dans la région postérieure, et par leur bouche plus décagonale. Quant aux espèces que leur forme générale rapproche des Hyboclypus, on les en distinguera fa- cilement à leurs aires ambulacraires droites, à peine disjointés, et surtout à leur anus très-grand, pyriforme, et qui n’est jamais logé au fond d’un sillon. Indépendamment des quatre espèces que nous allons décrire, nous plaçons dans le genre Desoria le Nucleopygus incisus, Ag., décrit et figuré par M. Desor, dans sa Monographie des Gale- rites. L'absence du sillon profond qui caractérise les Nueleo- pygus nous à engagé à réunir cette espèce à notre nouveau genre. Nous le faisons d'autant plus volontiers que M. Desor, lui-même, lorsqu'il laissait cette espèce dans le genre Nucleo- pygus, prévoyait déjà la nécessité d'établir pour elle une nouvelle coupe générique (2). (1) Le genre Pyrina, tel qu'il à été ciréonscrit par MM. Agassiz ét Desor, forme un groupe très-naturel, composé de petits oursins « allon- » gés, ovoïdes, renflés, à tubercules irréguliers, ayant la bouche » Centrale et l'anus situé à la face postérieure. » Ce genre est jusqu'ici spécial à la formätiôn crétacée ; les six ou huit espèces qu'il renferme sé font remarquer par la constance de Icurs caractères ct notamment pa la position invariablement supramarginale de leur anus. (2) Desor, Monographie des Galerites, p. 24, pl. v, fig. 23-96. 224 Sur ces cinq espèces, quatre se sont rencontrées dans les couches coralliennes inférieures du département de l'Yonne. La cinquième est spéciale au terrain néocomien de la Suisse. Desortra IcauneNsis, Cotteau, 4855. PI. 33, fig. 4-8. Testà elongatà, obovatà, supernè depressà, anticè rotundatà, posticè subdeclivà, truncatà, infernè subplanà, pulvinatà. Tuber- culis minimis, numerosis, passim sparsis. Poris simplicibus. Ano supero, magno, pyriformi. Ore elongato, obliquo, obsoletè decagonali. Dimensions. — Hauteur, 11 millimètres ; diamètre antero- postérieur, 21 millimètres ; diamètre transversal, 18 milli- mètres. Cette espèce est oblongue, arrondie en avant, subtronquée en arrière, presque plane en dessus et légèrement déclive dans la région postérieure. La face inférieure est plate, subpulvinée, un peu évidée au milieu. Le test est garni de petits tubercules très- peu proéminents, plus nombreux et plus apparents au fur et à mesure qu'ils se rapprochent du pourtour du test. Ces tubercules sont crénelés, perforés et entourés d’une aréole lisse, étroite, cir- culaire, sensiblement déprimée : ils sont disséminés, sans ordre, sur toute la surface du test; cependant, sur les aires ambula- craires, ils tendent à prendre une disposition plus régulière et à se ranger en séries verticales au nombre de cinq ou six vers la circonférence, et qui se réduisent à deux aux approches du sommet, Les ambulacres sont disjoints, aussi les aires interam- bulacraires latérales ont-elles beaucoup plus d'étendue que les 295 22 aires postérieures ou antérieures. Les pores sont disposés par simples paires : on en compte soixante-quinze À quatre-vingt dans ehacune des rangées de l’exemplaire que nous avons sous les yeux. Ces pores très-distincts, très-régulièrement superposés à la face supérieure, s’espacent vers le pourtour du test; en se rapprochant de la bouche, ils dévient de la ligne droite et mon- tent une tendance bien prononcée à se grouper par triples paires. L'appareil oviducal que nous avons reproduit avec un fort grossissement(pl. XXXIIL, fig. 5), aflecte une forme allongée et se compose de quatre plaques ovariales inégales, irrégulière- ment pentagonales et très-distinctement perforées. La plaque antérieure de droite plus grande que les autres se prolonge jus- qu'au milieu de l'appareil oviducal et tient lieu de corps madré- poriforme; sa surface spongieuse la distingue des autres qui semblent lisses ou légèrement granuleuses. La cinquième pla- que ovariale, qui, dans le groupe des Galerites et notamment dans les genres Holectypus (4) et Galerites (2), est imperforée et s'articule à la base de la plaque madréporiforme, manque dans le genre qui nous occupe, et les plaques ovariales sont réduites à quatre. Les plaques ocellaires sont au nombre de cinq : trois d’entre elles correspondent au sommet des aires ambulacraires antérieures ; elles sont petites, triangulaires et très-finement perforées ; les deux autres plus grandes, plus allongées, plus ir- régulières dans leur forme, correspondent au sommet des aires ambulacraires postérieures et semblent s'être développées au' détriment de la plaque ovariale complémentaire dont on n'apercoit aucune trace. L'anus s'ouvre à la face supérieure très-près de (1) Memoirs of the geoiogical Survey, decade 11, pl. vi, fig. 8. — Alcide d'Orbigny, Paléontologie française, terrains crétacés, t. vi, p. 17. (2) Mem. of the geol. Survey, decade ur, pl. vu, fig. 22. 226 l'appareil oviducal, dans une dépression du test à peine appa- rente; il est aigu au sommet, pyriforme et de grande taille. La bouche un peu excentrique en avant est située à la face infé- rieure; elle est allongée, sensiblement oblique et marquée de légères entailles qui lui donnent une apparence irrégulièrement décagonale. Le Desoria Icaunensis varie beaucoup dans sa taille et dans sa forme. Nous en possédons un échantillons un tiers plus grand que l’exemplaire figuré ; en vieillissant, il s’élargit et se déprime. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est très-voisine du Desoria incisa qu'on rencontre assez fréquemment dans le terrain néocomien de la Suisse. Il ‘s'en distingue néan- moins par sa forme générale plus allongée et moins sensible- ment déprimée en arrière, son anus plus rapproché du sommet ambulacraire et sa bouche beaucoup plus elliptique. LocariTÉ. — Le Desoria Icaunensis est très-rare ; nous ne l’avons rencontré jusqu'ici que dans une seule localité, au Saussois, commune de Merry-sur-Yonne, au milieu des calcaires blanes et pétris de Polypiers qui appartiennent au coral-rag inférieur. ExPLICATION DES FIGURES. PI. XXXIH, fig. 4. — Desoria Icaunensis, de ma collection, vu sur la face supérieure. fig. 2. — Je même, vu sur la face inférieure. fig. 3. — le même, vu de côté. fig. 4. — le même, vu sur la région anale. fig. 5. — Appareil ovidueal grossi. 227 fig. 6. — Plaque interambulacraire grossie. fig. 7. — Tubereules grossis. fig. 8. —— Disposition des pores à la face in- férieure. Desorta OnBIGNyANA, Cotteau, 1855. PI. 33, fig. 9-11. Nucleo subovato, transversim elongato, supernènflato, in- fernè pulvinato. Areis ambulacrariis strictis, rectis subdis- junctis. Areis interambulacrariis præsertim areà impari, infernè gibbosis. Ano supero, pyriformi, in testà depressà patente. Ore subantico, subdecagonali, transversim elongato. Dimexsions. — Hauteur, 214 millimètres; diamètre antero- postérieur, 35 millimètres : diamètre transversal, 43 milli- mètres. Le Desoria Orbignyana est irrégulièrement ovale. Le dia- mètre transversal dépasse de beaucoup le diamètre antero- postérieur, ce qui lui donne une apparence ramassée. La face supérieure est fortement renflée en arrière et déprimée en avant; la face inférieure est très-pulvinée. Les aires interambulacraires sont planes à la face supérieure, et forment en dessous des ren- flements très-apparents. Ces renflements sont séparés par cinq dépressions étroites, régulières, qui convergent en ligne droite jusqu’à la bouche et sont occupées par les aires ambulacraires. Les pores disposés par simples paires ont laissé sur le moule intérieur des empreintes assez vagues, mais cependant visibles. Le sommet est mal conservé, on reconnaît néanmoins que les aires ambulacraires sont disjointes. L'anus est grand, elliptique, 9298 22 pyriforme et très-rapproché du sommet ; il s'ouvre dans une dé- pression profonde qui n’a aucune analogie avee le sillon ordi- naire des Hyboclypus et ne se prolonge pas au-delà de la moitié de l’aire interambulacraire impaire. La bouche est subdécago- nale, transversalement allongée et excentrique en avant. Nous avons d’abord attribué à une déformation la forme bizarre de cette espèce; cependant, en l’examinant avec soin, 6n peut se convaincre qu'elle ne présente aucune trace de brisure et qu’elle est, dans son ensemble, parfaitement naturelle. RaPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Desoria Orbignyana, par sa forme irrégulièrement ovale, beaucoup plus large que longue, par le renflement extraordinaire de la partie postérieure, par la profondeur du sillon anal, se distingue facilement de ses | congénères. LocaziTÉé. — Nous avons recueilli ce curieux oursin à Andryes, dans les calcaires blancs du coral-rag inférieur. L’exemplaire décrit est le seul que nous connaissions. ExPLICATION DES FIGURES. PI. XXXIII, fig. 9. — Desoria Orbignyana, vu sur Ja face $ supérieure, de ma collection. fig. 10. — Ile même, vu sur la face inférieure. fig. 41. — le même, vu sur la région anale. Desorta ELATA (HyBoczyrus, Des., 1847). PI. 34, fig. 4.-3. lypus elatus, Desor. — Agassiz et Desor, Catalogue rai- 229 sonné des Echimdes, Annales des Sciences naturelles, 3° série, t. VIL. p. 152, 1847. Testà subcirculari, supernè subinflatà, infernè pulvinatä. Areis interambulaerariis, infernè tumidis. Areis ambulacrariis strictis, rectis, suprà disjunetis. Ano supramarginali, maximo, pyriformi, in testà declivà patente. Ore elongato, obsoletè decagonali. Dimensions. — Hauteur, 20 millimètres ; diamètre antero- postérieur, 57 millimètres; diamètre transversal, 56 milli- mètres et demi. Cette espèce affecte une forme circulaire, un peu plus longue que large. La face supérieure est légèrement et uniformément renflée ; la face inférieure est pulvinée. Les aires interambula- craires, planes en dessus, sont renflées à la face inférieure. Ce renflement se fait surtout remarquer dans l'aire interambula- craire postérieure qui s’abaisse en forme de rostre. Les trois aires ambulacraires antérieures convergent à peu près au centre de la face supérieure, les deux autres sont disjointes et rejetées un peu en arrière; en dessous, elles occupent de légères dépressions qui se prolongent jusqu’à la bouche, entre les renflements des aires interambulacraires. Les pores sont disposés par simples paires très-serrées à la face supérieure, mais qui s’espacent vers le pourtour du test et à la face inférieure. Les deux pores qui forment chaque paire sont quelquefois si rapprochés qu'ils paraissent se confondre ; sur le moule intérieur, ils n’ont laissé alors pour toute empreinte qu'un petit creux de forme irrégu- lièrement quadrangulaire, et, au premier abord, on serait tenté de croire qu'il n'existe, sur le flanc de chacune des aires am- bulacraires, qu'une seule rangée de pores; mais cette appa- rence, qu'on retrouve également chez quelques moules sili- 250 ceux de Galerites et d'Ananchites est due, sans aucun doute, à la fossilisation. L'appareil oviducal n’a laissé sur les moules intérieurs que nous possédons qu'une empreinte très-vague ; il est elliptique, allongé et se rapproche beaucoup par sa forme de l'appareil oviducal des Collyrites. L'anus s'ouvre dans la partie supramarginale de Faire interambulacraire impaire; il est de grande taille, pyriforme, très-éloigné du sommet et logé dans une dépression à peine apparente. La bouche est excentri- que en avant, oblongue et irrégulièrement décagonale. Le test de cette espèce était très-mince à en juger par les déformations qu'ont éprouvées la plupart des exemplaires. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Nous avons réuni notre espèce à l’'Hyboclypus elatus que M. Desor a mentionné pour la pre- mière fois dans le Catalogue raisonné des Échinides. Ayant pu comparer nos échantillons au moule en plâtre du type même de l'Hyboclypus elatus (4), nous n’avons remarqué aucune diffé- rence. Il est vrai que l’espèce de M. Desor est indiquée comme provenant de l’oolite inférieure. Mais cette indication est suivie d'un point de doute, et peut-être est-elle le résultat d’une erreur ? Nous n'avons pas hésité à séparer cette espèce des Hyboclypus. La disposition parfaitement droite de ses aires ambulacraires, la forme de son ouverture anale et la place qu’elle oceupe à la surface du test, l'absence complète du sillon nous ont engagé à faire rentrer cet échinide dans notre nouveau genre Desoria. Le Desoria elata se distingue de ses congénères par sa taille beaucoup plus grande, par sa forme subcireulaire, par son ou- verture anale submarginale, très-éloignée du sommet. (4) Agassiz et Desor, moules en plâtres, v, 7. 231 Locazrré. — Cette espèce n’est pas très-rare dans les cal- caires à chailles de Druyes, mais on la rencontre seulement à l’état de moule intérieur siliceux et presque toujours déformée. Hisroire. — Mentionnée pour la première fois en 4847, dans le Catalogue raisonné des Échinides, avec une indication de. gisement probablement erronée, sous le nom d'Hyboclypus ela- tus, cette espèce n'a jamais été ni décrite, ni figurée. EXPLICATION DES FIGURES. Pl. XXXIV, fig. 4. — Desoria elata, vu sur la face supé- rieure, de ma collection. fig. 2. — Je même, vu sur la face inférieure. fig. 3. — le même, vu sur la région anale. Desoria Drociaca, Cotteau, 4855. PI. 34, fig. 4-7. Nucleo subcireulari, supernè inflato, anticè rotundato, posticè truncato, infernè pulvinato. Areis interambulacrariis, infernè tumidis ; areis ambulacrariis strictis, rectis, suprà disjunetis. Poris simplicibus. Ano supero, maximo, pyriformi, in testà de- clivà patente. Ore elongato, obsoletè décagonali. DiMENSIONS. — Hauteur, 44. millimètres ; diamètre antero- postérieur, 21 millimètres ; diamètre transversal, 22 milli- mètres. Cette espèce est de petite taille; sa forme est subeireulaire, arrondie en avant, tronquée en arrière. La face supérieure est 232 renflée, subeonique ; la face inférieure, inégale et pulvinée. Les aires interambulacraires sont planes en dessus et un peu renflées à la face inférieure. Ce renflement est apparent surtout dans l'aire interambulacraire postérieure qui s’abaisse légèrement en forme de rostre. Les aires ambulacraires sont très-étroites, sur- tout aux approches de l'appareil ovidueal ; elles sont visiblement disjointes, trois d’entre elles convergent au sommet, les deux autres sont un peu rejetées en arrière. En dessous elles oceu- pent, entre le renflement des aires interambulacraires, des dé- pressions à peine sensibles et qui se prolongent jusqu'à la bouche. Les pores ambulacraires sont disposés par simples paires qui, comme dans l'espèce précédente, se présentent le plus souvent, sur le moule intérieur, sous l’apparence-de petits creux quadran- gulaires. L'appareil oviducal, à en juger par son empreinte, est elliptique, allongé, et chacune des plaqnes ovariales prolonge un de ses angles au milieu des aires interambulacraires. L'anus est très-grand, pyriforme et logé dans une dépression légère du test ; il s'étend à la face supérieure, au milieu de l'aire interam- bulacraire impaire, et occupe à peu près tout l'espace compris entre le sommet et le bord. La bouche est excentrique en avant, allongée et assez irrégulièrement décagonale. | RarporTs ET DiFFÉRENCES. — Cette espèce se rapproche beau- coup par l’ensemble de ses caractères de la précédente, et peut-être n’en est-elle que le jeune âge; elle nous à paru, cependant, s’en distinguer d’une manière positive : sa forme moins circulaire, arrondie en avant et subtronquée en arrière et surtout la grandeur de son ouverture anale qui s'étend depuis le sommet jusqu’au bord, nous ont engagé à en faire une espèce à part. La place qu'occupe l'anus dans les trois espèces que nous venons de décrire empéchera toujours de les confondre : 239 dans le Desoria Orbignyana, il s'ouvre près du sommet; dans le Desoria elata, il est supramarginal et par conséquent très- éloigné du sommet ; dans le Desoria Drogiaca, il s'étend depuis le sommet jusqu'au bord. LocazrrÉs. — Plus rare que la précédente, cette espèce se rencontre, comme elle, à l’état de moule intérieur siliceux dans les calcaires à chailles de Druyes. Nous l'avons recueillie dans cette même couche aux environs de Châtel-Censoir. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXXIV, fig. 4. — Desoria Drogiaca, vu sur la face su- périeure, de ma collection. fig. 5. — le même, vu sur la face inférieure. fig. 6. — le même, vu sur la région anale. fig. 7. — le même, vu de côté. Praurus BLuUMENpAcHN, Agassiz, 1847. PI. 35 et 36. Syn. — Clypeaster Blumenbachii, Koch. et Dunk. — Koch et Dunker, Nord- deutschen oolithgebildes, p. 37, pl. IV, fig. 1 a, b, c, 1837. Pygurus Blumenbachii, Ag. —- Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Echinides, Annales des Sciences naturelles, 3esérie, t. VII, p. 162, 1847. _ — — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. I, p. 26, 14e étage, n° 406, 1850. 234 — — — Thomas Wright, On the Cassidu- lidæ of the Oolites, transactions of the natüralist élub, p. 223, pl. VII, fig. 2, a, c, 1851. — — — Jonh Morris, À Catalogue of Bri- tish fossils. seconde edit., p. 88, 1854. Testà latà, subquadratä, supernè subflatà, anticè turgidà, in ambitu flexuosà, posticè rostratà, infernè concavä, pulvinatà. Tubereulis minutis, passim sparsis, anticè majoribus. Granulis intermediis, irregulariter dispositis. Vertice excentrali. Ano ova- to, submarginali, in facie inferiore patente. Ore pentagonali, cireumvallato. Dimensions. — Individu figuré provenant des carrières de Thury : hauteur, 34 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 87 millimètres ; diamètre transversal, 86 millimètres. Individu provenant des carrières de Tonnerre (collection de M. Rathier) : hauteur, 30 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 76 millimètres ; diamètre transversal, 84 millimètres. La forme générale du Pygurus Blumenbachii est assez va- riable : dans certains exemplaires le diamètre transversal est plus étendu que le diamètre antero-postérieur. Quelques échantillons, au contraire, sont plus longs que larges. Le plus souvent, ce- pendant, cette espèce affecte une forme subcirculaire, presque carrée, un peu rétrécie et échancrée en avant et se prolongeant en arrière en un rostre très-prononcé. La face supérieure offre un aspeet tout partieulier : la partie antérieure est relativement très-renflée ; elle s'élève d’abord à angle presque droit, et ce n’est qu'à moitié à peu près de sa hauteur qu'elle s’infléchit pour at- teindre le sommet. Le milieu de l'aire interambulacraire posté- rieure est marquée, jusqu’à l'extrémité du rostre, d’un renflement 235 très-apparent et que rend plus sensible encore la dépression qui l'accompagne de chaque côté et se prolonge jusqu'aux aires am- bulacraires. Le sommet d’où rayonnent les ambulacres est ex- centrique et très-distinctement porté en avant. C'est à cette disposition que nous retrouvons dans la plupart des Pygurus qu'il faut attribuer l'inégalité des aires interambulacraires, beau- coup plus étendues en arrière qu’en avant. La face inférieure est concave, fortement ondulée et présente cinq renflements qui correspondent à chacune des aires interambulacraires. Autour du sommet, les aires ambulacraires se font remarquer par leur forme pétaloide et gracieusement effilée ; à la face inférieure, elles sont confinées dans une dépression étroite qui converge jusqu’à la bouche entre les renflements dont nous venons de parler. Le test est partout recouvert de petits tubereules serrés, nombreux et homogènes, qui s’espacent et se développent très-sensiblement aux approches du sommet, sur les bords de l'anus, autour de la bouche et surtout dans la région antérieure. Ces tubercules, très-peu proéminents, crénelés, perforés, s'élèvent du milieu d’une aréole lisse, circulaire et déprimée ; ils ne présentent nulle part une disposition régulière, cependant dans les aires interam- bulacraires, vers le pourtour du test, ils tendent visiblement à ‘ se ranger en lignes concentriques, tandis que dans les aires am- bulacraires, sur le bord des zones porifères, ils forment plutôt des séries longitudinales qui ne manquent pas d’une certaine régularité, L'espace intermédiaire entre les tubercules est rempli par une granulation fine, inégale, abondante et partout dissé- minée sans ordre. Comme dans tous les Pygurus, les pores qui, de chaque côté, circonserivent les aires ambulacraires sont unis par un sillon transversal et profond. Entre chaque sillon s’étend une petite bande de test garnie d’un filet régulier de granules. Aux deux 230 tiers de la face supérieure, le sillon se rétrécit et disparaït; les paires de pores s'espacent et sont moins apparentes ; à la face inférieure, c'est seulement sur les exemplaires bien conservés qu'on peut les distinguer, cependant, près de la bouche, les paires de pores se rapprochent, se multiplient et redeviennent très-visibles. Les plaques ambulacraires portent chacune une paire de pores et varient nécessairement beaucoup dans leur forme et leur étendue. Petites et allongées au milieu des pétales ambula- craires, elles deviennent, vers le pourtour du test et à la face inférieure, plus hautes et plus étroites. Les plaques interambu- lacraires, plus grandes et bien moins nombreuses que les pré- cédentes, varient comme elles dans leur forme, suivant la place qu'elles occupent ; à la face supérieure, elles sont coudées forte- ment aux deux tiers de leur étendue et d'autant plus allongées qu’elles se rapprochent du pourtour du test. L'appareil oviducal, parfaitement conservé dans l'exemplaire que nous décrivons, se compose de cinq plaques génitales gra- nuleuses et irrégulièrement pentagonales ; quatre d’entre elles sont perforées, la cinquième, la plus petite, est imperforée (4); les pores génitaux sont subcireulaires et largement ouverts ; le corps madréporiforme est très-grand et d'apparence spongieuse ; ses contours sont irréguliers, il se lie intérieurement et sans aucune trace de suture à la plaque génitale qui correspond à l'aire in- terambulacraire antérieure de droite. Les einq plaques ocellaires sont beaucoup plus petites, triangulaires et finement perforées. L'anus est infrà-marginal; il s'ouvre, à Ja face inférieure, au milieu d’une dépression assez sensible, dans le prolongement de l'aire interambulacraire postérieure, il est ovale et très-allongé (1) C’est à tort que cette plaque (pl XXXY, fig. 2) est représentée granuleuse et perforée. ns 2 237 dans le sens du diamètre antero-postérieur ; ce caractère se re- trouve dans tous les exemplaires que nous avons examinés ; aussi, est-ce à tort, suivant nous, que Kock et Dunker ont donné à l'anus de cette espèce une forme presque ronde. La bouche excen- trique en avant correspond exactement au sommet ambulacraire ; elle est petite, subpentagonale et entourée de cinq bourrelets très- proéminents, formés par l'extrémité des aires interambulacraires et alternant avec les dépressions pétaliformes qui recoivent les pores ambulacraires. Rapports Er DIFFÉRENCES. — Le Pygurus Blumenbachii, si remarquable par sa forme, sa taille et l’élégante disposition de ses ambulacres, peut servir de type au genre Pygurus que M. Agassiz a démembré avec raison des Echinolampas et qui s'en distinguera toujours par sa forme déprimée, subcirculaire, échancrée en avant, rostrée en arrière et surtout par son anus infrà-marginal, et dont la forme est elliptique dans le sens du diamètre antero-postérieur (4). Au premier abord, on serait tenté de confondre le Pygurus Blumenbachii avec les Pygurus Mont- mollini, Orbignyanus et Royerianus dont il se rapproche par l'ensemble de ses caractères ; cependant, il se distingue nette- ment de ces trois espèces : 1l diffère du Pygurus Monimollini, Ag. (2), par sa taille plus grande, par sa forme moins élevée et plus rostrée en arrière. — I diffère du Pygurus Orbignyanus (3) également par sa taille, par sa forme moins conique et plus ren- flée en avant, par ses ambulacres plus eflilés, par ses tubercules interambulacraires plus serrés et beaucoup plus irrégulièrement (1) L'’anus de l’Echinclampas est invariablement transversal. (2) Description des Echinodermes de Suisse, 1" partie, p. 69, pl. XI, fig. 1-5. (3) Catalogue raisonné des Echinides du terrain néocomien, p. 12. 18 238 disposés. Quant au Pygurus Royerianus (4), il est assurément très-voisin du Pygurus Blumenbachii, il nous a paru, cependant, s’en éloigner par sa forme beaucoup plus large que longue, par sa face supérieure plus déprimée, par ses tubercules moins nombreux et ses granules intermédiaires disposés en séries con- centriques et régulières. LocauiTÉ. — Le Pygurus Blumenbachii caractérise, dans l'Yonne, les couches inférieures et supérieures de l'étage coral- lien. Nous l'avons recueilli dans les calcaires blanes et pisoliti- ques de Châtel-Censoir et de Coulanges-sur-Yonne, où il est très-rare ; on le rencontre plus fréquemment dans les couches coralliennes supérieures de Bailly, de Thury et de Tonnerre. M. Rathier nous en a communiqué plusieurs échantillons pro- venant de cette dernière localité et dont la conservation est fort belle. Le Pygurus Blumenbachii se montre encore au-dessus des couches coralliennes proprement dites. M. Royer et moi nous l'avons rencontré dans les calcaires à Astartes de l'Aube et de la Haute-Marne. — Hors de France, le Pygurus Blumenbachii à été signalé dans le coral-rag de Waltersberg (Hanovre) (2) et d’Abbotsbury Dorsetshire (Angleterre) (3). Hisrorre. — Décrite et figurée pour la première fois, en 4837, par MM. Kock et Dunker, sous le nom de Clypeaster Blumenbachii, cette espèce a été plus tard placée par MM. Agassiz (1) Note sur les Echinides de l'étage kimmeridgien de l'Aube, Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. XI, p. 356. (2) Norddeutschen Oolithgebildes von Koch und Dunker, p. 38. (3) Thomas Wright, on the Cassidulæ of the Oolites, transaction of the naturalist club, p. 224. 239 et Desor, dans le genre Pygurus, sous le nom de Pygurus Blumenbachii, qu’elle a conservé depuis. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXXV, fig. 4. — Pygurus Blumenbachii, vu sur la face supérieure, de ma collection. (Exem- plaire provenant des carrières de Thury). fig. 2. — Appareil oviducal grossi. fig. 3. — Plaque interambulaeraire grossie. fig. 4. — Tubercules interambulacraires de la | face postérieure, grossis. fig. 5. — Pores ambulacraires grossis. PI. XXXVI, fig. 4. — le même, vu de côté. fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. Pyeurus Icaunensis, Cotteau 4855. PI. 37, fig. 4, pl. 38, fig. 4-4. Tesià maximà, subcireulari, anticè rotundatà, subflexuosà, supernè altà, conicà, infernè subdepressà. Areis interambula- crariis infernè turgidis. Tuberculis minimis, passim sparsis. Ano ovali, infrà marginem in sulco patente. Ore parvo, pentagonali, circumvallato, submedio, antico. Dimensions. — Hauteur, 40 millimètres; épaisseur entre la bouche et le sommet, 34 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 113 millimètres ; diamètre transversal, 109 millimètres. Le Pygurus feaunensis est remarquable par sa grande taille. 240 Sa forme est subpentagonale, ovale, un peu plus longue que large, arrondie etlégèrement échancrée en avant, étroite et sub- rostrée en arrière. La face supérieure est élevée et conique ; le sommet d’où rayonnent les ambulacres est central, aussi les aires interambulacraires sont-elles àpeuprès égales entre elles,cependant l'aire interambulacraire postérieure est un peu plus large et plus renflée que les autres. Les aires ambulacraires sont relativement assez développées , mais elles ne conservent leur forme pé- taloidale que jusqu'aux trois quarts environ de leur étendue et le sillon qui unit chaque rangée de pores, disparaît à quelque distance du pourtour. La face inférieure est déprimée, subcon- cave, et comme la bouche ne correspond pas directement au sommet et qu'elle est très-excentrique en avant, il en résulte que les aires interambulacraires postérieures sont beaucoup plus étendues que les antérieures. Les unes et les autres présentent ces renflements que nous retrouvons plus ou moins prononcés chez tous les Pygurus. A la face inférieure, les aires ambula- craires sont très-étroites et convergent en lignes presque droites jusqu’à la bouche; elles sont logées dans des dépressions qui al- ternent avec les renflements interambulacraires. Les pores qui es circonserivent sont espacés, disposés deux à deux , et c'est seulement près de la bouche qu'ils se rapprochent et se multi- plient. Le test n’est pas conservé à la face supérieure ; on recon- naît, cependant, aux fragments qui se montrent encore vers le pourtour, qu'il était de faible épaisseur. Les tubercules de la face inférieure, les seuls qu'il soit possible d'étudier, sont de petite taille, crénelés, perforés, entourés d’une zone lisse et cir- culaire et disséminés sans ordre. Plus petits et plus serrés sur le milieu des renflements interambulacraires, ils s’espacent et aug- mentent un peu de volume aux approches de la bouche et sur le bord des dépressions ambulacraires. L'espace intermédiaire entre 241 les tubercules est occupé par des granules serrés, inégaux et qui paraissent imperforés. — L'appareil oviducal n’est pas apparent ; il devait être peu développé, car l'extrémité des aires ambula- craires est très rapprochée du sommet. L'anus est de grande taille ,élliptique dans le sens du diamètre antero-postérieur ; il s'ouvre dans une dépression étroite et profonde, à l'extrémité infra-marginale de l'aire interambulacraire postérieure. — La bouche est en partie empatée; on reconnaît, cependant, qu’elle était de petite taille, subpentagonale, étoilée, excentrique en avant. Raprorrs ET DIFFÉRENCES. — Cette grande espèce se rapproche par sa taille et quelques uns de ses caractères du Pygurus Haus- manni, Agassiz, de l'étage corallien (1); mais elle s’en distingue facilement par sa forme subeirculaire et moins allongée, par sa face supérieure moins convexe, plus élevée et plus conique, par ses aires ambulacraires plus efilées, par sa face inférieure plus déprimée et marquée de renflements plus saillants , par ses tu- bercules beaucoup moins nombreux près de la bouche et sur le bord des dépressions ambulacraires. Sa forme élevée et subco- nique la rapproche peut-être davantage du Pygurus pentagonalis, Wright, de l'étage bajocien d'Angleterre (2). Ces deux espèces nous paraissent cependant parfaitement distinctes : Le Pygurus pentago- nalis est plus allongé, plus sensiblement pentagonal, tandis que dans notre espèce, le diamètre transversal est à peu près égal au diamètre antero-postérieur. Dans le Pygurus pentagonalis, les aires ambulacraires, à la face supérieure, conservent dans toute 4 (4) Kock et Duncker, noddeutschen oolüthgebldes, p. 38, pl. 1v, fig. 3. (2) Wright, on the cassidulidæ of the ooliles, transactions of natu- ral. Club. p. 225. pl. vu, fig. 5, a, c. 249 leur étendue leur disposition pétaloidale et jusqu'au pourtour du testles rangées de pores sont unies par un sillon, tandis que les aires ambulacraires du Pygurus Icaunensis sont plus eflilées et perdent, aux trois quarts à peu près de leur longueur, cette disposition pétaloidale. Locaziré. — Le Pygurus icaunensis est fort rare. Nous n’en connaissons que deux échantillons recueillis par nous à Druyes, dans les couches calcareo-siliceuses de l'étage corallien inférieur. ExPLIcÂTION DES FIGURES. PI. XXXVIL fig. 1. — Pygurus Icaunensis, vu sur la face su- périeure, de ma collection. PI. XXXVIIE, fig. 4. — Le même, vu de côté. fig. 2. — Partie postérieuredela face inférieure. fig, 3. — Tubercules de la face inférieure, sur le bord des dépressions ambulacrai- res, grOSSIS. fig. 4. — Tubercules de la face inférieure, sur le bord de l'anus, grossis. Pyeurus NasuTus, d'Orbigny, 4850. P. 37, fig. 1-2. Pygurus nasutus, d'Orb.—D'Orbigny. Prodrome de paléontologie. strat. t. 2, p. 26, 14° ét. n. 408, 1850. Testà elongatà, subovatà, anticè truncatà, subflexuosà, posticè rostratà, supernè subinflatà , infernè concavà, pulvinatà. Areis 243 ambulaërariis strictis, lanceolatis. Ano ovali, infra marginalr. Ore parvo, pentagonali, cireumvallato, submedio, antieo. Dimensions. — Hauteur entre la bouche et le sommet, 40 millimètres et demi ; diamètre antero-postérieur, 42 millimètres ; diamètre transversal, 40 millimètres. Cette espèce relativement aux autres Pygurus est de petite taille ; elle affecte une forme subcireulaire, un peu plus longue que large, tronquée et échancrée en avant, étroite et subrostrée en arrière. La face supérieure est légèrement renflée. La face in- férieure déprimée et profondément concave au milieu présente sur les bords cinq renflements qui correspondent à chacune des aires interambulacraires. Le sommet est excentrique et très- distinetement porté en avant, aussi les aires interambulacraires sont-elles beaucoup plus longues et plus larges en arrière que dans la région antérieure. Les aires ambulacraires sont étroites, pétaloides, gracieusement effilées et bordées de chaque côté par deux rangées de pores unis par un sillon ; aux deux tiers envi- ron de leur étendue, elles se rétrécissent, les pores se rappro- chent et le sillon qui les unit disparaît complétement. A la face inférieure, chacune des aires ambulacraires est renfermée dans une dépression qui sépareles renflements dont nous avons parlé et converge jusqu'à la bouche. Les pores s’y montrentencore, mais moins visibles, plus espacés, si ce n'est cependant près dela bouche où ils paraissent se multiplier. Dans l’exemplaire que nous avons sous les yeux, le seul que nous connaissions, les tubercules sont usés et à peine distincts. Ceux qui se montrentencoresur quelques points de la face inférieure sont de petite taille, crénelés et perfo- rés, entourés d'unezonelisse etcireulaire et disséminés sans ordre. L'usure du test permet de reconnaître la forme et la disposition des plaques ambulacraires et interambulacraires: les premières portent 244 chacune une paire de pores; elles sont nombreuses, étroites, allongées surtout au milieu des pétales ambulacraires. Les plaques interambulacraires très-longues, notamment à la face supérieure et beaucoup plus hautes que les premières, sont re- marquables par leur forme flexueuse et fortement coudée aux trois quarts à peu près de leur étendue. L'appareil oviducal se compose de cinq plaques génitales petites et irrégulièrement pentagonales; quatre de ces plaques sont largement perforées, Ia cinquième, la plus petite ne l’est pas : le corps madréporiforme qui occupe le milieu est de forme irré- Sulière, relativement très-grand et parait s’unir intimement à Ja plaque interambulacraire antérieure de droite. Les plaques ocellaires sont petites, à peine distinctes dans leur contour et cependant largement perforées ; elles s’intercalent entre les pla- ques génitales et quelques unes touchent par leur base au corps madréporiforme. L'anus s'ouvre à la face inférieure, près du bord, dans le prolongement de l'aire interambulacraire impaire ; il est pyriforme et de taille moyenne. La bouche excentrique en avant est située au milieu d’une dépression très sensible de la face inférieure et paraît exactement correspondre au sommet am- bulacraire; elle est subpentagonale et entourée de cinq bourrelets proéminents formés par les extrémités des aires interambula- eraires. Rapports ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce a quelque ressem- blance avec certains individus jeunes du Pygurus Blumenbachii; elle s’en distingue cependant, d'une manière tranchée, par sa forme plus allongée, plus étroite en arrière, par sa face supé- rieure plus déprimée, par son étoile ambulacraire plus petite et ses pétales plus eflilées et surtout par sa face inférieure très-pro- fondément déprimée au milieu. Ce dernier caractère la rappro- 245 cherait plutôt du Pygurus depressus, mais il est moins allongé, plus bombé en dessus, moins profondément déprimé en dessous et le sommet ambulacraire est plus central. LocaLiTÉ. — Nous devons la connaissance de cette espèce à l'obligeance de M. d’Orbigny qui nous a communiqué, pour le décrire, l’exemplaire qu'il possède. Dans la collection de M. d’Or- bigny et dans le Prodrome {t. 2, p. 26, 14° et., n° 408) cette espèce est notée comme provenant de l'étage corallien de Ton- nerre. Nous reproduisons cette indication de localité, tout en faisant remarquer que l'échantillon de M. d'Orbigny est le seul que nous connaissons et que son aspect ainsi que la nature de la roche dont il à été extrait, nous donnent quelque doute sur sa p'ovenance (1). Hisroire. — Mentionné pour la première fois dans le Pro- drome de M. d'Orbigny, le Pygurus nasutus n'avait jamais été ni décrit, ni figuré. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXXVIL, fig. 4. — Pygurus nasutus, vu sur la face su- périeure, de la collection de M. d'Or- bigny. fig. 2. — Lemême, vu sur la face inférieure. (1) Nous avons vu tout dernièrement, dans la collection de M. Miche- lin, sous le nom de depressus et indiqué comme venant de l’oxford-clay inférieur de Normandie, un Pygurus que sa forme allongée, sa face in- férieure profondément concave, sa couleur bleuâtre rapprochent beau- coup de l'espèce que nous venons de décrire. Si l'identité de ces deux 246 Cozzyuires ovaLis, Des Moulins, 1837. (Spatangus, Park., 1811.) PI. 39, fig. 2-4. Nous renvoyons pour cette espèce à la synonymie, à la des- eription et aux figures que nous avons précédemment données (voy. p. 86, pl. IX, fig. 1 et 2). A cette époque nous placions, bien qu'avec doute , les calcaires de Villiers-les-Hauts, de Pacy et d'Ancy-le-Franc dans lesquels se rencontre cette espèce , à la partie supérieure de l'étage oxfordien. Nous considérons maintenant ces mêmes couches comme correspon- dant aux calcaires à chailles deChâtel-Censoir, de Montillot et de Druyes et faisant par conséquent déjà partie de l'étage corallien dont elles constituent la base. Le Collyrites ovalis devient donc une espèce corallienne, mais il ne s’élève jamais au-dessus des couches les plus inférieures de cet étage. La planche VITE, fig. 9, sous le nom de Dysaster ovalis , re- présente une variété déprimée et étroite en arrière, provenant des couches ferrugineuses de Gigny, et qui nous paraît se rap- procher plutôt de la figure que M. Desor donne du Collyrites acutus (4). Nous reviendrons sur cet oursin lorsque, dans notre échantillons m'était démontrée, je n’hésiterais pas à considérer le Pygurus nasutus comme tout àfaitétranger au département de l’Yonne, peut-être faudrait-il alors le réunir au Pygurus depressus ; il nous paraît, cependant, s’en distinguer par son sommet plus excentrique et sa face inférieure plus profondément concave. (1) Desor. monographie des Dysaster, p. 49, pl. nt, fig. 45-17. M. De- sor n'indique pas le gisement du Dysaster acutus, qu’il regarde, cepen- dant, comme jurassique. 247 supplément, nous passerons en revue les différentes espèce du genre Collyrites. Sur la pl. XXXIX fig. 2-4, nous avons fait figurer une autre variété non moins remarquable qui, par plusieurs caractères, pa- raît au premier abord s'éloigner du type. Sa forme est ovale, oblongue, échancrée en avant, un peu rétrécie et subtronquée en arrière ; la face supérieure est légèrement renflée ; la face inférieure est presque plane, à l'exception d’un sillon profond qui correspond à l'aire ambulacraire antérieure et d'un renflement formé par l'aire interambulacraire postérieure. Le sommet est excentrique en-avant et placé au tiers environ du diamètre antero-postérieur. Les aires ambulacraires antérieures sont étroites, légèrement flexueuses. Les aires postérieures très-éloignées des précédentes, plus larges et moins longues sont arquées, sensiblement rejetées en arrière et convergent bien au-dessus de l'anus. L'anus est elliptique et s'ouvre à la partie supra-marginale de la face pos- térieure. La bouche est excentrique et très-rapprochée du bord antérieur. Cet oursin, par l’ensemble de ses caractères s'éloigne un peu du véritable Collyrites ovalis, tel qu'il a été figuré planche IX, fig. À et 2. Sa forme allongée, déprimée en dessus, fortement échancrée en avant et rétrécie en arrière, ses aires ambulacraires postérieures sensiblement arquées le rapprochent plutôt du Col- lyrites propinqua qui n'estlui-même, suivant MM. Agassiz et Desor, qu’une variété de Collyrites ovalis. Nous devons à l'obli- geance de M. Moreau d’Avallon la connaissance de cette inté- ressante variété. — Elle a étérecueillie par lui dans les calcaires inférieurs de l'étage corallien, aux environs de Lucy-le-Bois. Nous avons rencontré nous-même, dans les couches siliceuses de Châtel-Censoir et de Druyes, des échantillons qui, par leur taille et leur forme, s'en rapprochent beaucoup. bien que jusqu'ici nous ayons adopté, pour le genre qui nous occupe, le nom de Dysaster, nous croyons devoir le remplacer par celui de Collyrites. Dans une note insérée, l’année dernière, au bulletin dela Société Géologique nous avons indiqué quelques uns des motifs qui nous engageaient à admettrece changement que M. d'Orbigny venait d'adopter (1). Nouscroyons devoir les rappeler ici. Les nombreuses espèces qui composent le genre Collyrites furent longtemps réparties dans plusieurs autres genres avec les- quels elles ne présentent que des affinités éloignées. Leske en avait fait des Spatangites, Lamark des Ananchytes, Munster, Goldfuss et Defrance des Nucleolites.—En 1831, M. Deluc avait proposé à M. Des Moulins, pour une de ces espèces, le nom de Collyrites (2); mais ce ne futqu'en août 1855 que M. DesMoulins, dans les actes dela Société Linnéenne de Bordeaux, établit d’une manière définitive le genre Collyrites, et en publia les caractè- res (3). À peu près dans le même temps, M. Agassiz s’occupait de son côté, mais à un point de vue différent, de travaux impor- tantssur les Echinides. Dans le courant de l’année 4836, il fit pa- raître son prodrome dans le premier volume des mémoires de la Société des sciences naturelles de Neufchâtel. Parmi les genres nouveaux se trouve le genre Dysaster qui correspond à peu près exactement au genre Collyrites de M. Des Moulins. Ce prodrome était le point de départ d’une série de travaux remarquables ; il apportait dans la classification des Echinides de profondes et (4) Note sur les Echinides de l’élage kimméridgien du département de l’Aube, Bullet. de la Soc. géol. de France. 2° série, t. x1, p. 354. (2) Des Moulins, études sur les Echinides, 1° mémoire, p. 47, ext. des actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux. (3) Des Moulins, loco cit., p. 46. 249 utiles modifications , aussi la nomenclature proposée par M. Agassiz fut-elle suivie par tous les naturalistes en France, en Angleterre, en Allemagne. Le mémoire de M. Des Moulins fut oublié et cela d'autant plus facilement que M. Agassiz, dans une note placée à la première page du prodrome, avertit que son mémoire avait été lu à la société des sciences naturelles de Neuf- châtel, le 10 janvier 4834 (1), ce qui lui donnait ainsi une antério- rité apparente sur les premiers travaux de M. Des Moulins. M. Des Moulins protesta (2); mai, le genre Dysaster fut adoptéà l'exclusion dugenre Collyrites.Ilexiste, cependant, en faveur de M. Des Moulins une antériorité très-positive; son mémoire a été publié dans le mois d'août 4835. Le prodrome de M. Agassiz, bien que lu en 1834, ne parut qu’en juillet 4836. Dans l'intervalle qui s’est écoulé entre la lecture et la publication, le mémoire de M. Agassiz a dû subir quelques modifications, mais alors même qu'il aurait été imprimé en 4836 tel qu'il avait été lu en 1834, il est évident qu'en pareille matière le point de départ ne peut être que la date de la publication et non celle de la lecture. D'après ce prin- cipe suivant nous incontestable, le nom de Collyrites a sur celui de Dysaster une antériorité de près d'une année. Dans une note publiée le 4e' juillet 1854 (Revue et Magasin de Zool. n° 8), M. Michelin persiste à considérer le nom de Dysas- ter comme plus ancien que celui de Collyrites. Prenant pour point de départ la date de la lecture et non celle de la publica- tion, il se fonde sur ce que le mémoire de M. Des Moulins n’a paru que le 45 août 1835, tandis que le prodrome de M. Agassiz a été lu à la Société d'histoire naturelle de Neufchâtel le 40 janvier (4) Mémoire de la Soc. d'histoire naturelle de Neufchâtel, t. 1, p. 168. (2) Des Moulins, études sur les Echinides fossiles, p. 206 et suiv. 250 1834. Il ajoute que du reste, le prodrôme de M. Agassiz a été publié en 1835 et non pas en 1836. Nous ne pensons pas avoir com- mis d'erreur lorsque nous avons indiqué l’année 1836 comme celle desa publication . Nous nevoulons d'autre autorité que celle de M. Agassiz qui, dans sa monographie des Salénies, déclare positive- ment que son prodrome des Radiaires a été imprimé dans l'hi- ver de 1835 à 1836 et publiéen juillet 1836 (1). La date ne peut pas être fixée d’une nranière plus certaine. M. Michelin, dans cette même note, prétend en outre que le genre Collyrites ne doit pas être conservé parce que depuis longtemps les genres Collyuris, Colluris, Collyrio et Collyris ont été créés pour des oiseaux et des coléoptères. C'est, il me semble, exagérer un principe qui, interprêté ainsi, présenterait de graves inconvénients. Assurément nous croyons avec M. Michelin qu’on doit éviter de se servir de noms génériques identiques , alors même qu'ils sont employés à dési- gner des êtres appartenant à des elasses tout-à-fait distinctes ; autrement ce serait apporter dans la méthode une confusion regret- table. Mais, si ce principe est bon, appliqué aux noms identiques, il ne faut pas en exagérer les conséquences et partir de là pour supprimer ou modifier les noms de genre qui présentent entre eux plus ou moins d’analogie. Laisser ainsi à l'arbitraire l’appli- cation de cette règle, ce serait certainement donner lieu à une confusion plus fâcheuse que celle qu'on voudrait éviter. Si le genre Collyrites, dont la désinenceest si distinete, était supprimé parce que les genres Collyris, Collyuris ou Collyrio existaient lorsqu'il a été établi, combien d’autres devraient disparaître. Ne faudrait-il pas, par exemple, rejeter les genres Galerites et Pe- (4) Agassiz, Monographie des Salénies, p. 17. 251 dina parce que longtemps avant Lamark et Agassiz, Fabricius et Latreille avaient établi pour des insectes les genres Galerita et Pedinus ? EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXXIX fig. 2. — Collyrites ovalis, vu sur la face supé- rieure, de ma collection. fig. 2. — Lemême, vu sur la face inférieure. fig. 3. — Lemême, vu de côté. Cozzyrires conica, Cotteau, 1855 (Dysaster, Cot. 1854) Nous renvoyons également pour cette espèce à la description et aux figures que nous avons données {voyez page 89, pl. 9, fig. 6-9). Tous les échantillons que nous avons ob- servés depuis se font remarquer par la constance de leurs ca- ractères, aussi nous persisions à considérer cette espèce comme parfaitement distincte, malgré l’analogie qu’elle présente avec certains exemplaires ramassés et coniques du Collyrites ellip- tica. Le Collyrites conica se rencontre à Pacy et à Ancy-le-Franc dans les mêmes calcaires que le Collyrites ovalis. Cozuvrires Desoriana, Cotteau, 1855. PL. 39, fig. 4. Nucleo maximo, ovali, subelongato, anticè cordato, posticè obtuso, supernè subdepresso, infernè plano. Areis ambulacrariis 252 anterioribus, strictis, subflexuosis, excentricè convergentibus. Areis posterioribus rectis , ab ano remotis. Ore excentrico , an- tico. Dimensions. — Hauteur, 33 millimètres; diamètre antero- postérieur, 87 millimètres ; diamètre transversal, 74 milli- mètres. Cette espèce est remarquable par sa grande taille; elle est ovale, beaucoup plus longue que large, dilatée et cordiforme en avant, obtuse et un peu rétrécie en arrière. La face supérieure est légèrement bombée; la face inférieure presque plane et marquée seulement d’un renflement à peine apparent de l'aire interambulacraire impaire. Les trois aires ambulacraires anté- rieures sont étroites, effilées, surtout en se rapprochant du som- met qui est un peu excentrique en avant. L’aire impaire est droite et occupe un sillon assez profond qui est à peine visible à la face supérieure, mais qui échancre le pourtour et se prolonge jusqu'à la bouche. Les deux aires latérales sont subflexueuses et conver- gent également vers la bouche ; les pores qui les circonscrivent disposés deux à deux et très-serrés près du sommet, s’espacent vers le pourtour et surtout à la face inférieure, puis se rappro- chent un peu aux abords du péristôme. Les aires ambulacraires postérieures sont séparées des précédentes par une distance qui est à peu près le tiers du diamètre antero-postérieur; elles sont un peu plus larges que les aires antérieures, presque droites et se réunissent bien au-dessus de l'anus. L'appareil oviducal à laissé son empreinte sur le moule intérieur et présente l'aspect d'un trapèze irrégulier à l’un des angles duquel correspond cha- eun des quatre pores oviducaux. L'anus est elliptique et situé comme toujours à la face postérieure. La bouche très-excentrique en avant affecte une forme subpentagonale. 255 RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa grande taille cette es- pèce se distingue de tous ses congenères. Elle présente au pre- mier aspect quelque ressemblance avec certains individus très développés du Collyrites elliptica (Dysaster malum, ag.), mais elle s’en distingue nettement par sa taille plus forte, par sa forme beaucoup plus longue que large, rétrécie en arrière et fortement échancrée en avant, par sa face supérieure plus déprimée, par ses aires ambulacraires relativement plus étroites. Nous sommes heureux de pouvoir dédier ce magnifique Col- lyrites à M. Desor qui a publié une si belle monographie des espèces de ce genre. LocazirÉ. — Le Collyrites Desoriana est caractéristique des couches ealcareo-siliceuses de l’étage corallien inférieur. On le rencontre assez fréquemment, mais toujours à l’état de moule intérieur, à Châtel-Censoir et surtout à Druyes. Les exemplaires sont le plus souvent écrasés et déformés, ce qui tient, sans doute, à l'extrême ténuité du test. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XXXIX, fig. 1. — Collyrites Desoriana, vu sur la face Supérieure, de ma collection. COLLYRITES GRANULOSA, Des Moulins, 1837. (Nucl, Munst., 1826.) PI. 40, fig. 4-4. Svx. — Nucleolites granulosus, Munst.-Godfuss, Petrefacta Allemana, t. 1, p. 138, tab. XLIIT, fig. 4, 18926. 19 254 Dysaster granulosus, Ag — Agassiz, Prodromus, mémoires de la Société des Se. nat. de de Neufchâtel, t. 1, p.183, 1836. Collyrites granulosa, Des M. — Des Moulins, Etudes sur les Echinides, p. 364, n° 4, 1837. Dysaster granulosus, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus Ectyporum Echinodermatum, p. 3, 1810. — - — Desor, Monographie des Dysas- ter, p. 17, pl. TU, fig. 18-20, 1842. — — Agassiz et Desor, Catalague rai- sonné des Echinides, Ann. des Se. nat., 3e série, t.VIIE. p. 32, 1847. — _— — Bronn, Index paleont ologicus, Oder Ubersicht d:r bis jetzt bekannten fossilen organis - men, p. 429, 1848. _ _ — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Pal. strat. t. I, p. 379, 13° et., n° 501, 1850. ai — — Quensted, Handbuche der petre- faktenkunde, p. 59, pl. L, fig. 11-12, 1852. Collyrites granulosa, Des M. — d’Orbigny, Note rectificative sur divers genres d'Echinoides, Re- vue et Magasin de zool., 2° série, t. VI, p. 27, 1853. — — — d'Orbigny, Echinodermes, Palé- ontologie Française , ‘terrains crétacés, t. VI. p. 50, 1854. Testà elongatà, surpernè inflatà, infernè planâ, anticè rotun- 209 datà, posticè truncatà, quadratà. Verticé excentrico. Areis ambu- lacrariis posterioribus subarcuatis, ano incumbentibus. Ano elongato, pyriformi. Dimensions. — Hauteur, 21 millimètres; diamètre antero- postérieur, 3% millimètres; diamètre transversal, 49 milli- mètres. Cette espèce est remarquable par sa forme allongée, subey- lindrique, élargie et arrondie en avant, tronquée obliquement et carrément en arrière. La face supérieure est renflée, convexe et s’abaisse un-peu vérs la région postérieure. La face inférieure est presque plane et légèrement déprimée près de la bouche. Le sommet est très-excentrique en avant. Les aires ambulacraires antérieures sont étroites, et les pores qui les circonserivent ne se reconnaissent qu’à la loupe; l’aire antérieure descend en ligne droite jusqu’à la bouche et occupe un sillon apparent seulement près du sommet et à la face inférieure, mais qui disparaît com- plétement vers le pourtour du test. A la face supérieure, chacune des paires de pores qui bordent ce sillon est accompagné d'un petit bourrelet oblique qui forme des deux côtés une rangée ré- gulière etdistineté. Les aires ambulacraires postérieures, moins visibles encore que les précédentes, convergent immédiatement au-dessus de l'anus ; l’espace qui les sépare du sommet est très-considérable et comprend près de la moitié du diamètre antero-postérieur. Le test est partout recouvert d’une granulation fine, serrée, égale, abondante, au milieu de laquelle se montrent de petits tubercules visiblement crénelés etentourés d’une aréole lisse et circulaire. Ces petits tubércules irrégulièrement dissé- minés se montrent indifféremment sur les aires ambulacraires et intérambulacraires, cependant ils sont plus abondants à la partie antérieure et à la face inférieure, vers le pourtour du test 256 A l’aide de la loupe on peut étudier la structure de l'appareil oviducal : bien que les différentes pièces dont il se compose soient très-intimement unies, on reconnaît quatre plaques ova- riales fortement perforées à leur extrémité et formant entre elles un carré assez régulier. La plaque latero-antérieure de droite est plus développée que les autres; elle se prolonge jusqu’au centre de l’appareil génital et présente dans sa plus grande par- tie une protubérance spongieuse et madréporiforme. Entre les plaques ovariales antérieures, au sommet de chacune des aires ambulacraires, s’intercalent de petites plaques ocellaires à peine distinctes, granuleuses comme les autres et très-finement per- forées. Il ne nous a pas été possible de découvrir si les aires am- bulacraires postérieures possédaient à leur sommet de petites plaques ocellaires. L’anus est allongé, pyriforme, à fleur du test et s’ouvrant au sommetde l'aire interambulacraire postérieure qui ne présente aucune trace de sillon. La bouche est relativement assez grande, très-excentrique en avant et irrégulièrement déca- gonale. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme étroite, allongée, subcylindrique, arrondie en avant, tronquée carrément en ar- rière, le Collyrites granulosa diffère de la plupart de ses congé- nères. Il est, cependant, très voisin du Collyrites elongata, d'Orb. du terrain néocomien et ne s’en distigue que par sa taille plus forte, sa forme moins allongée, moins étroite en arrière, par son sillon antérieur moins étendu, par son anus plus allongé. Dans une note sur les Échinides de l'étage kimmeridgien de l'Aube (Bull. de la Soc. Géol. de France, 2° série, t. XI, p. 351), nous considérions le Collyrites anasteroïdes, Leym. comme identique au Collyrites granulosa. Ces deux espèces présentent eflective- ment dans leur forme et la disposition de leurs ambulacres une 297 ressemblance très-étroite, aussi en comparant les échantillons du Collyrites anasteroides que nous avons recueillis dans l'Aube, aux figures et aux descriptions que MM. Goldfuss et Desor nous ont données du Collyrites granulosa, il ne nous avait pas paru pos” sible deséparerces deux espèces. Depuis la publication de cette note nous devons à nos recherches et à l’obligeance de M. Rathier la connaissance de plusieurs exemplaires du Collyrites granulosa provenant de l'étage corallien de l'Yonne. En les rapprochant de nos Collyrites kimméridgiens, nous avons remarqué quelques différences au premier abord assez difliciles à saisir, mais qui se reproduisent avec une constance remarquable. Le Collyrites anasteroides est plus étroit, plus allongé, plus cylindrique, plus convexe et plus régulièrement renflé à la face supérieure. Aussi, contrairement à l'opinion que nous avons précédemment émise, serions-nous porté à le considérer comme une espèce indépen- dante du Collyrites granulosa. Locaziré.— Le Collyrites granulosa caractérise, dans l'Yonne, les couches moyennes de l'étage corallien. Nous l'avons recueilli à Courson, dans les calcaires compactes et lithographiques. M. Rathier l’a rencontré dans ces mêmes couches à Saint-Vinne- mer et àTanlay; partout il est fort rare. En dehors du département cette espèce a été signalée sur plu- sieurs autres points. Goldfuss la cite dans les couches supérieures du Jura d'Amberg, de Strietberg et de Vurgau (1). M. Desor la signale dans le corallien inférieur des environs d'Urach (Alpe Wurtembergeoise) (2); dans le calcaire à chailles des environs de (1) Goldfuss, petrefacta allemana, t. 4, p. 138. (2) Desor, monographie des Dysaster, p. 18. 258 Gruebengen, Dettingen et Lieshberg (Jura Bernois) (1). Dans toutes ces localités elle occupe, comme dans le département, de Yonne, un horizon supérieur aux couches oxfordiennes propre- ment dites. Hisroire. — Décrite et figurée par Goldfuss en 1826 sous le nom de Nucleolites granulosus, cette espèce a été placée, en 1836, par M. Agassiz, dans le genre Dysaster et, en 1837, dans le genre Collyrites par M. Des Moulins. Le genre Dysaster ayant été adopté par tous les naturalistes, elle y est restée jusqu’en 1854, époque à laquelle M. d'Orbigny, avec raison ‘suivant nous, l’a re- placée dans le genre Collyrites. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XI, fig. 4. — Collyrites granulosa, vu sur la face supé- rieure, de la collection de M. Rathier. fig. 2. — Le même, vu sur la face inférieure. fig, 3. —- Le même, vu de côté. fig. 4. — Détail grossi. CozLyriTes Micheuixr, d'Orbigny, 1853 (Met., Agassiz, 1844.) PI. 40, fig. 5. SYN. — Metaporhinus Michelini, Ag. — Michelin, Bull. de la Soc. Géol. de France, 2° série, t. I, p. 270, (3) Agassizet Desor, catalogue raisonné des Echinides, Ann. des Sc. nat., 3° série, t. VIII, p. 32, 259 réunion extraordinaire à Cham- béry, 1844. ; — — _— Michelin, Note sur le nouveau genre Metaporhinus, Revue zoologique, 9° année, pl. 2, fig. 1-3, 1846. Dysaster Michelini, Ag. — Cotteau, Note sur le Dysaster Michelini, Bull. de la Soc. des Sc., hist, et nat. de l'Yonne, t. 1, p. 99, pl. IT, fig. 3, (excel. fig. 1-9), 1847. — — — Agassiz et Desor, Catalogue rai- sonné des Ech., Ann. des Sc. nat., 3° série, t. VIII, p.33, 1847. — — — d'Orbigny, Prodrome de Pal. strat.,t. Il, p. 26, et., 14, n° 405, 1850. Collyrites Michelini, d'Orb. — d'Orbigny, Note rectificative sur divers genres échinoides, Re- vue et Magasin z00l., 2° série t. VI, p. 27, 1853. Metaporhinus Micnelini, Ag. — Mivhelin, Note sur quelques Echinides fossiles, Revue et Magasin dezoologie, n° 8 1854. Collyrites Michelini, d'Orb. — d'Orbigny, Echinodermes, Palé- ontologie française, terrains crétacés,, t. V1, p. 51, 1854. Testà subovatà, elongatà, altissimä, anticè inflatà, rotundatà, subcanaliculatà, posticè truncatà, obliquè lateraliter declivä, in- fernè turgidà. Areis ambulacrariis longè distantibus, curvatis, subflexuosis, posterioribus ab ano remotis. Ano elevato. Ore antico. 260 Dimensions. — Hauteur, 32 millimètres; diamètre antero- postérieur, 4% millimètres ; diamètre transversal, 34 milli- mètres. Cette espèce est remarquable par sa forme renflée, très-élevée et arrondie en avant, surbaissée et tronquée en arrière, fortement bombée en dessus. Le sommet est très excentrique et occupe la partie la plus élevée du test qui se prolonge en avant en forme de rostre. L’aire ambulacraire impaire est droite et placée dans un sillon descendant jusqu’à la bouche. Les deux aires latérales sont subflexueuses et recourbées près du sommet ; les pores qui les cireonscrivent sont rapprochés les uns des autres à la face su- périeure, mais ils s’espacent vers le pourtour et se ressèrrent de nouveau près du péristôme. Les aires ambulacraires postérieures sont très-éloignées des précédentes, elles sont également recour- bées, subflexueuses, à peu près parallèles aux aires antérieures et convergent à une assez grande distance de l'anus. La face in- férieure est marquée d’un renflement très-proéminent qui est dû à l’aire interambulacraire postérieure et se prolonge en s'atténu- ant jusqu’à la bouche. L’anus est ovale, élevé et logé dans une dépression du test. La bouche est très-excentrique en avant. nous ne connaissons de celte espèce que le moule intérieur: il a gardé les empreintes des plaques ambulacraires et interambu- lacraires qui sont disposées comme dans toutes Îles espèces du genre Collyrites. RaprporTs ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce si remarquable par l'ensemble de ses caractères et notamment par sa région anté- rieure prolongée en forme de bec est très-voisine du collyrites Censoriensis. Nous indiquerons plus loin les motifs qui nous ont engagé à séparer ces deux espèces que nous avions longtemps confondues. Le Collyrites Michelini présente également quelques 261 rapports avec le Collyrites Gueymardi, d'Orb. (Metaporhinus Gueymardi, Al. Gras) du terrain néocomien de l'Isère, mais il s’en distingue facilement par sa forme plus élevée, son sommet plus excentrique, sa face supérieure moins carenée, plus dé- clive en arrière, et par sa face inférieure marquée d’un renflement plus apparent et non bifurqué. Locazrré. — Le Collyrites Michelini est une espèce fort rare et qui caractérise l'étage corallien inférieur; nous l'avons re- recueilli, toujours à l’état de moule intérieur siliceux, dans les calcaires à chailles de Châtel-Censoir et de Druyes. Histoire. — En 1844, lors de la réunion de la Société Géo- logique de France à Chambéry, M. Michelin créa pour l'espèce qui nous occupe le genre Metaporhinus; il ne possédait alors qu'un moule intérieur siliceux dont il ignorait l’origine, mais qu'il croyait provenir de la craie des environs de Périgueux. M. Agassiz donna à ce moule le nom de Metaporhinus Michelini. En 1846, M. Michelin ayant vu dans notre collection d'autres moules siliceux identiques au sien et recueillis par nous dans les calcaires à chailles de Châtel-Censoir et de Druyes, décrivit et fit figurer cette espèce, (Rev. Zoologique). En 1847, nous pu- bliâmes (Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Yonne) une note sur un échinide (Collyrites Censoriensis) que nous considérions alors comme identique au Métaporhinus Mi- chelini. Cette note avait principalement pour but d'établir que le genre Metaporhin us par ses caractères les plus essentiels : disposition des aires ambulacraires, arrangement des pores, place occupée par la bouche et l’anus, tubercules principaux et granules intermédiaires, devait rentrer dans le genre Dysaster (Collyrites) tel qu'il avait été eirconserit par M. Agassiz lui- même. 262 À peu près à la même époque, dans le catalogue raisonné des échinides, MM. Agassiz et Desor semblent abandonner le genre Metaporhinus et ne le considèrent plus que comme un sous- genre des Dysaster. M. d'Orbigny a rejeté également le genre Metaporhinus (Paléontologie Française, terrains cret., t. VI, p. 47).Tout dernièrement, cependant, M. Michelin, dans une note publiée par la Revue Zoologique, subdivise en trois genres la tribu du Dysastéridés: Dysaster, Metaporhinus et Grasia, et donne de nouveau les caractères du genre Metaporhinus, mais cette coupe générique, ainsi que nous l’avions déjà fait remarquer dans notre note de 1847, étant uniquement fondée sur la forme extérieure, nous ne croyons pas devoir l’adopter. Les Collyrites Michelini, Censoriensis et Gueymardi forment assurément un petitgroupe très-remarquable, cependant nous ne voyons dans leur organisation, aucun caractère qui puisse nous engagér à les sé- parer des autres espèces du genre Collyrites. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XL. fig. 5. — Collyrites Michelini, vu de côté, de ma collection. Cozivrires CENsorIENsis, Cotteau, 4855. PI. 40, fig. 6-7. Syn. Dysaster Michelini, Ag. — Cotteau. Note sur le Dysaster Michelini, bull, de la Soc. des sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. J,p. 99,,pl. u, fig. 1-2, (excl, fig. 3), 1847. Testäà subovali. elongatà, supernè altissimà , conicà, anticè 265 - inflatà, subrostratà, postieè obliquà, lateraliter declivä, infernè proeminente ?.. Vertice antico. Areis ambulacrariis anterioribus et posterioribus longè distantibus. Areis posterioribus areuatis, ab ano remotis. Ano elevato, subovali, sub testà expansà pa- tente. Dimensions. — Hauteur présumée, 4 5 millimètres ; Diamètre antero-postérieur, 59-millimètres ; diamètre transversal, 54 mil- limètres. Le Collyrites Censoriensis est, par sa forme, un des oursins les plus bizares et les plus curieux que nous connaissions. Le pour- tour du test est ovale, un peu plus long que large, légèrement tronqué etéchancré enavant et en arrière. La facesupérieure estren- flée et conique en avant, obliquement tronquée en arrière et rapide- mentdéclive surle côté. Versle pourtour le test semble s’épaissir et forme uneexpansion marginale apparentesurtouten avant et dans larégion postérieure. La face inférieure est malconservée ; on re- connaît cependant, que l'aire interambulaeraire postérieure devait être renflée. Le sommet autour duquel convergent les trois aires ambulacraires antérieures est très-excentrique en avant; l'aire impaire plus large que les autres est droite , un peu évidée au milieu, légèrement carénée sur les bords. Les aires latérales sont gracieusement recourbées, surtout près du sommet; les pores qui les circonscrivent, disposés deux à deux, affectent une forme transversalement elliptique à la face supérieure, ils sont très- rapprochés les uns des autres, mais ils s’espacent vers le pour- tour. Les aires ambulacraires postérieures sont très-éloignées des précédentes; la distance qui les sépare comprend plus de la moitié du diamètre antero-postérieur; elles sont arquées, un peu moins apparentes que les aires antérieures et se réunissent bien au-dessus de l'anus. La surface est partout recouverte d’une _ 264 granulation fine, serrée, abondante, homogène, du milieu de la- quelle s'élèvent de petits tubercules, crénelés, perforés et qui paraissent disposés sans ordre. Sur la région antérieure, ces tu- bercules sont plus apparents, plus développés et forment au bord de l’aire ambulacraire impaire, une rangée assez régulière. L'anus affecte une forme elliptique et s'ouvre à la face postérieure sous une expansion échancrée au milieu et quile recouvre comme un toit. La bouche située à la face inférieure est très excentri- que en avant. RaPPorTs ET DIFFÉRENCES. — Nous avons longtemps considéré cette espèce comme se rapportant au Collyrites Michelini et c’est sous ce nom que nous l’avons déjà décrite et figurée (Bull. de la Soc. des Se. hist. et nat. de l'Yonne, t. I, p. 99, pl. IL, fig. 1-2), attribuant alors à la présence du test les différences qui sépa- raient notre exemplaire des moules intérieurs dont M. Michelin avait fait le genre Metaporhinus. L’analogie qui semble exister dans la forme générale de ces deux espèces n’est qu'apparente, et un examen plus attentif nous a engagé à les considérer comme distinctes. Le Collyrites Michelini est plus renflé, plus arrondi en avant, moins rapidement déclive en arrière. Les aires ambula- craires postérieures sont plus flexueuses, moins arquées, moins divergentes et se réunissent plus près de l’anus. Le pourtour du test ne présente aucune trace de cette expansion latérale si re- marquable dans l’espèce que nous venons de décrire. Ce dernier caractère nous paraît déterminant, car, alors même que cette ex- pansion serait exclusivement formée par le test , elle aurait né- cessairement laissé quelques empreintes sur le moule intérieur, et l’on ne verrait pas, sur ces mêmes moules, les aires ambula- craires se diriger sans interruption jusqu’à la bouche. LocaLirés. — Nous ne possédons de cette curieuse espèce 265 qu'un seul exemplaire recueilli dans l'étage corallien de Châtel- Censoir, au milieu des couches blanches et pisolitiques qui \ viennent au-dessus du calcaire à chailles. Hisroire. — Rapportée par nous au Collyrites Michelini, cette espèce a été pour la première fois décrite et figurée en 1847, dans le Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. EXPLICATION DES FIGURES. PI. XL, fig. 6. — Collyrites Censoriensis, vu sur la face supérieure, de ma collection (1). fig. 7. — Le même, vu de côté. CONSIDÉRATIONS PALÉONTOLOGIQUES. Avant de décrire les Echinides de l'étage corallien nous avons cherché à fixer les limites géologiques que cet étage occupe dans le département de l'Yonne. Réduisant l’oxford-clay aux couches ferrugineuses de Gigny et d’Etivey et à quelques bancs calcaires qui lui sont subordonnés, nous avions compris dans le coral-rag. les calcaires à chailles , les calcaires blanes et pisolitiques qui viennent au-dessus, les couches argileuses et compactes de Ver- menton et enfin le coral-rag supérieur de Tonnerre et de Bailly. {1) L'expansion latérale est un peu trop prononcée sur cette figure. 260 Nos études sur les nombreux échinides que ee terrain renferme sont venues confirmer notre manière de voir et resserrer encore, s’il était possible, le lien paléontologique qui unit ces différentes assises. Cependant l’année dernière, M. Raulin, dans un mémoire inséré au Bulletin de la Société Géologique, à émis une opinion bien différente de la nôtre. Suivant lui, non seulement les cal- caires à chailles, mais les calcaires blancs et pisolitiques ainsi que les calcaires marneux quelquefois si puissants qui les sur- montent, ne font pas partie de l'étage corallien et constituent l’oxford-clay moyen et supérieur. Dans un travail lu récemment à la Société Géologique, nous avons répondu au mémoire de M. Raulin, et nous croyons avoir démontré d'une manière In- contestable, au point de vue paléontologique surtout, l’origine corallienne des couches dont il s’agit. Pour la solution de cette question, les échinides nous ont été un puissant auxiliaire. On pourra s'en convaincre en jetant les yeux sur le tableau suivant qui indique non seulement la répartition des espèces dans cha- cune des quatre assises dont se compose l'étage corallien du dé- partement de l'Yonne, mais qui nous montre encore les localités étrangères coralliennes ou oxfordiennes dans lesquelles ces mêmes espèces ont déjà été signalées. 19 2 —. 1 ÉCHINIDES DE L'ÉTAGE CORALLIEN DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE (1). CORAL-RAG { LOCALITÉS es {prises pour ce fl de l’Yonne.}omparaison RÉSUMÉ. , PT , L2 . . . . — — INR ; A o ose |A|IAlE GENRES ET NOMS RIRE AFIMEIE) mlnis| el -|SIE o|°|<|S 2 LE el 121% )S 1) él: Ad | | ii) © LS alo|dIs|2 s = | «1 | SU - ED) r|2{S|S|0|&0|s 1 SIo|o|8is|s|EslS|oslI°|sIe des ET CE SRI CS té late le le .m l'O ls s|S|Sl si IE LS ML a | TlealS [© “Nesle % Pa , 1818/2188 |SI2 2 Sl0ls ÉCHINIDES. TOI) PME SAP EE a|alulals | S mi |Qo (db) un Sie le | |u|ul : cehle2 D 1 12 * * * * * * * * *+ *+ * + *+ * * * trie Cidaris coronata, Gold. — Blumenbachü, Munst.| * | * — Drogiaca, Cot. — pustulifera, Ag. (2) — — | À — | — | — | — À reporter. .| 31 4; 11 18 41 1 (1) Dans ce tableau, nous nous sommes borné à reproduire toutes les espèces coralliennes décrites dans le cours de notre travail, nous réser- vant lors de la publication du supplément d'examiner de nouveau et de discuter quelques-unes d’entr’elles. — Nous n’avons fait mention ni de l'Hemicidaris stramonium, ni du Diadema Rathierhi provenant des cal- caires à Astartes, parce que nous les considérons comme des espèces plutôt kimméridgiennes que coralliennes. (2) Cette espèce est placée par M. Desor, dans son genre Diplocidaris 268 CORAL-RAG f LOCALITÉS prises pour . , de l’Yonne. comparaison RESUME. enr | l | {S-Nihiel, La Rochelle, etc. GENRES ET NOMS dEsp. com. aux ét. cor. et kim. des ÉCHINIDES. Report. .|°3| 41 1| 114 | 1 E À M He — baculifera, Ag. à : Calcaires à chailles Calcaires blancs inf. À Calcaires marno-compactes Calcaires blancs sup. Gigny, Châtillon, etc. A Baroville, Porrentruy, etc. Espèc. propr. à l'étage oxf SEsp. comm. aux ét. cor. etoxf À Esp. propres à l’étage kimm. N Esp. propr. à l’étage coral. — spinosa, Ag. ({) ; î a ñ — granulata, Cot. È — crassa, Got. (?) di k 1 | — Censoriensis, Cot. @ — trigonacantha, Ag. k si ps Areporter. |, 3 10! n 7 « gi 6 à n 1 À] sous le nom de Diplocidaris gigantea. Nous ne savons pourquoi M. De- sor a préféré le nom de gigantea, à celui plus ancien de pustulifera. (Synopsis des échinides p. 45.) (1et 2) M. Desor place nos Cidaris spinosa, crassa et trigonacantha dans le genre Rabdocidaris, Loc. cit, p. 43 et 4h. (3) Suivant M. Desor, cette espèce appartient au genre Diplocidaris. (Loc. cit. p. 46). na À LOocaLiTÉs CORAL-RAG prises pour de l’Yonne. Écomparaison , | kim. GENRES ET NOMS des nu “A © [e»] [ee] c = O — < Etage corallien. Gigny , Châtillon, etc. Baroville Aube, Porrentruy, et. ÉCHINIDES. Calcaires blancs inf. Calcaires marno-compactes. ———_—_—_—_—————— er Η—————— — 7 = [= E > = Calcaires à chailles. "a nu = © © Ep ps LL rd © S -S mi =* 2 = e; un St.-Mihiel, La Rochelle, etc. E Espèc. propr. Esp.comm.aux ét. cor. et oxf. Esp. propres à l’étage kimm, Esp. com. aux ét. cor. et Report. .| 3|10| Î * *+ Hemicidaris diademata, Ag, (1)|- * * — crenularis, Ag. — Meryaca, Cot. — Guerini, Cot. 4101 Acrocidaris nobilis, Ag. k et à * — Censoriensis, Got. Diadema Ricordeanum, Cot. S — hemisphericum, Ag. * * * * — _ pseudodiadema, Ag. — Orbignyanum, Cot, A reporter. .| 8l18| 1| 6/10! 1} 1f11l |1l1 (4) M. Desor considère cette espèce comme distincte du véritable He- micidaris diademata et lui donne le nom de Cartieri. (Loc. cit. p. 54). 20 : T-RAC LOCALITÉS CHBNL ni prises pour ; : de l'Yonne. fcomparaison RÉSUMÉ. ne ne | NOMS ET GENRES des ECHINIDES. Icaires blancs sup. St.-Mihiel, La Rochelle, etc. Calcaires à chailles. Calcaires blancs inf. Calcaires marno-compactes. id Y signy, Châtillon , etc. Baroville Aube, Porrentruy, et. ( Espèc. propr. à l'étage oxf. Esp. comm. aux ét. cor.etoxf Esp. propr. à l'étage coral. Esp. propres à l’étage kimm Esp. com. auxét. cor. et kim LR * x * * — complanatum, Ag. (1) — subangulare, Ag. — Courtaudinum, Cot. — Icaunense, Cot. — Drogiacum, Got. (?) Arbacia Jurassica, Cot. Report. .| 8/18] 1] 6410! 1! 1111 A Polycyphus Corallinus, Cot. À reporter. .|10123| 2] 7 (1) Ce n’est pas d’après M. Desor le Diadema complanatum, mais une espèce distincte qu’il désigne sous le nom de lenticulatum. (Loc. cit. p. 67). (2) C’est à tort, suivant nous, que M. Desor identifie cette espèce au Pseudodiadema placenta ; elle s’en distingue certainement par ses tu- bercules secondaires presque nuls, et par ses pores tendant à se multi- per près du sommet. (Loc. cit. p. 64). 211 202 2200 0 0 D PE : — Ti l'ahauremar ( 'LOCALITÉS CORAL-RAG À fes pour rt de l'Yonne. }comparaison D - a ) def | NOMS ET GENRES ee 1ÉÈE < © IR a 2 un (4 = D D SRE) à à 2p a|elSleléls ë SR |E a == Se des ss £ = e | 3 + n'or+irr = 1 nt — u J\ sl 10 rnn 1 CE A AAUA Ly a 11 À LL #0. L L 1LLE i " _ _ A D t L à “ f h k LA +7 5 4 ‘4 ‘ 1 mn UTrS ei M tee pi PL « PrL DAT bit pur "1 PA ET Etudes sur les Echinudes Fossiles du Dep: l'Yonne. PL S. ZE Pachoy, del et Lith à Met 3 4 Nu cleolites. edmundi Let. 4-6 M, 7. [ A pe g . ferriquet. ; « ] Vucleolites cre pidula Des ! { jea DEAT Ji hret 7") Fate T6. | ER RAA: NULS: fl e er __— SA Ve nr ACL : SES." ss 1 Lr PT ue » LT ï F N'ES JAr: CA Le * \ Eu ‘ g' es er AOC (ee ÿ $ " 4 Enr: A] MANS L ’ . _ Û € ñ N DA M # «/ "€ EM 1 03 cas hit tu PIRE 1 (4 A , ACT AU " | CAR h cha { . * CLR { Or AT PAL) PCs ste" 1e À e 1 . â FA " i (et »e © ° ” © © «D: ets nee Do _— a e ven …— cp _ 226 1 * û 4 LT - ser" © - Là Bud pra L in His #7 Le h Ft. 9 ; 4 À 4 Ci [æ) a re ac a F f £ 7e) | AL. Roue + À Fe A. Études sur les Echinid es Échinides Fossiles du Dep de | Nr Ionne. RE » pA PT pt eur PAS £ \ îr ©-- 19 0-0 St | D LÉ «0 C; N Ed dé 240 V,x73 Vachey, de! el LA LA Lérriques | are B T0 Diadema [caunense, Cott ) D SEE à 5 —| 0-10. Diade SOTTRON Be étant 41 4 2" : L 5 ; = e 1 ; Études sur les Echinides Fossiles du Dep: de | Yonne. /V.20 F= Vache, del € Lil. LEA Jerriquet . In 4 + Le: . 12an1eT na L'1h 1. OU, L/1dUCILLd ! thieri, Lott Fi. 6-11 Arbacia Jurassica, OI x 1 [ F-) JE LS \siwsntiovaue h1 AE & rc ? | L 18.12: L: !] Jp'cus hieroÿlyphicus, An. Études sur les Echanides Fossiles du Dep: de | Yonne F9 et 7 ce Li Perriquet Bg.1-7 Polycyphus Coralinus Cott. fig. 8-13. Echinus Orbignyanus Cott. ALIPES ARC y LR AE 4 VER LS ? tre FE à Ve à ‘ fl 1 6 Ur 4. 7 Lébar Î & ‘e 60€ h = D. Er" he 4 12 | Etudes sur les Échinides Fossiles du Dep: de | Yonne. PI. 93 Zith. ferriqu el Hiÿ.1. Echinus perlatus, Desm=hg 2-4.Pedina Michehmi, Cott. ur les Echinides Fossiles du Dep de l'Yonne. 1-3. Pedina Charmassei, Cott. Études sur Les Échinides Fossiles du Dep. de l'Yonne. NC 0: D né i "es Es . > 2e ts“ 4 r 2: Levassenr Del. x Lila Etudes sur les Echinides Fossiles du Dep' de l'Yonne. IV. Z. Zeasseur Le LÉ LA. Lin. F errigub à Auxerre Fig 1-6 Pedina Sublevis Ag » | . NP al ot l Etudes sur Les Echimudes l'ossiles du Dep de l'Yonne. , "CAE l'E « | {1Ëh. lérriquré à Qurerre L'Levasseur Dé. y LP Lih. lrriqus ue TA Ÿ: PAU D: 7» Tu h NA MT A1 SF. les Echinides Fossiles du Dep de l'Yonne Études sur 2 52060 à 52 S0VGo- à 49 Le > à 6% 0° 9 0: OU ve : $ 3 Ÿ à. 2e À LE Ÿ Ÿ o F £evasseur Del. Lit T Etudes sur les Echinides Fossiles du Dep' de |'Yonne. 2) 29 221912 PH | pb ] o ke © F Like Perriquel & Auxerre Ge Pypaster pileus Apassiz Etudes sur les Echinides Fossiles du Dep! de l'Yonne PL 30 LS 16 cet hoc L'or te ci _ a #29 eCe° 7 v ce B ©): La 64° p Se u se Sel { | o o LA o CA CS 60 609 © ê, . dures | CSS Se Lo L \ \ Levasseur del ÿ Lit : Luh. ferriquet. à Muxerre 1-3 Pypaster pileus, AGassiz. Etudes sur les Echimudes Fossiles du Dept de 1 Yonne. 22 37 Lévusseur del el Lidl. Lu lerriquel à Uuwxerre: L— Holectypus Drogiacus Cot chinides Fossiles du Dep! de l'Yonne. nl 4 J L Etudes .sur les CRE. DRUXS CYR Te LAN PRTTR ER RI ER potvossvue sc re rer Sr SE 9 PL 32 SE phnle t Luh.l'erriquél a lusirre Levasseur 274 ÿ < di S Des JUS depressu : Î Îinus:, d'orb — 9 = Holecty 1 l ( Lora 1-8 Holectyous \ Études sur les Échinides Fossiles du Dept de | Yonne _H 35 2°6 °09 Are | tonton Eden nes “RE T. tre es. 5 Z'Leasreur de el Li # H8.Desoria !caunensis. Cot.-9 -I] Desoria Grbignyana, Cot . quel à AuTeITr Ftudes Sur les Échindes Fossiles du Dép' de l'Yonne. PI 34 ét Lit Ldh L'ariquet à l-5 Desoria elata Cot- 4-7 Desoria a Drogl aca, Cot, étui Tt .* +à * 1 hu \ u » \ “ L a ‘ : k \ % À ’ È 1 + , LE , . : v : De Lu A \ - * à 2 4 * = « à Etudes sur les Echirudes Fossiles du Dép! de l'Yonne. PI 55. LE È St 2 0 Sac HA =19 Lui. d er rique à far re M Levasseur uecé x ‘ À Pygurus Blumenbachii. Ag. fete tee + ad bof) re dei PE LES l Yonne. Cp i du D € J chaudes Fossile Ê 1 E sur les (2 #. V£ .€£ Lui ae Lavasseiir i, À " L menbach 1 | i D _ ( 5 Lt qu D 3 Etudes sur les Echinides Fossiles du Dep! de 1 Yonne PI 57. ue MAUR mec eo SeRe ab NII Lu l'erriquet & Auwrerre aunensis Cot.-Fig 15F nasutus,d'Orb. Études sur les Echnuc es Fossiles du Dep! de [ Yonne 1 58 L Lévasseur dei. Lutiv il 1erriquet à Auxerre Fig. 1H Pyqurus Icaunensis Cot V de l'Yonne. Etudes sur les Échinudes Fossiles du Dep! 2139 MEETITI EE Sessistss3223 32 ; Done TS PARU nn, Lth, férriquek x Auxerre L Levasseur deb.et Lith Coliyrites Desoriana Cot- Fig. 2-4 Collyrites ovahs, Des-W Fig-l Etudes sur les Echiudes F Luüh. lerriquel à Auxerre gpl si er 8 # ' ossiles du Dep' F1 40 ORACLE MÉRRTIANT Pe 0 299% 5 ®,» 4 Æ Levasseur del. st Li Cot. € ù TIENSI 15 r 1 CollynitesCe 7 ,d'Orb-Fig 6 4 5 Collyrites Michelini b.F yribes éranulosa d'Or ]! ni 1 ol ossiles du Dép’ de | Yonne PT] & rude Echu sur les ‘tudes C2 C£: À CCE "vost NE LS TR») $ sut Perriquei ter? eë Zi Ê.Lwyasseur dei essor. ) I a! L Av a à . Orb , f FA 0 0 si U ‘ ñ t l'Yonne . chnudes Fossiles du Dep de à ‘tudes sur les E F PU #24. “à ss PIE D) DORE sl % go ow 9’; papa a croi EME v+ PL 6e] QG 9000 DOM DS vo RE | Ca A {9 CUP "43 rt ST 07 0 Q rarriquét à Auxerre Lin E Levmepgeisr del té LA TT ' Hemuicidaris L # PI. #5 Perriquet & A198rre RAT ETe Rd 08; ga 29200000) 09095500 0! 29 209 LR tn CEE 2) H Etudes sur les Echindes Fossiles du Dep de l'Yonne PI #4 E Levarscur del .ct Li}. Lith. Perriquel à Awaerre. Pseudodiadema mamillanum Des - 7-15-Pedina aspera AY. Etudes sur les Echinides foss P1,5 TEA € LT: LEE du l'a riquel à Æ. Levasseur del ét Lu LL fHemicidaris Purbeckensis tor U—Ù r RE f - : z 1 T\ a! 1" ft .f L ) Jtomechinus semplacenta Les | J-IU Cidaris pvyriiera, Les Auxerr Etudes sur les Echinides Fossiles du Dep de | Yonne. PL 46. nn C G es ve voste L 2 Catoce “ep a 60 6 + °