aa | AR, [us | ( > À AS D ORAN > ea € I — 6 LIO 5 EL D OT dan =. ZI) | sf: <> LIB ARY OF Dt NEW YORK BOTANICALGARDEIG] à PURCHASED 1923 FROM ENE CA ren Sx % 3 da % 4 À NE È: hi Pr Y 3. N si 7 “ si LP i + x x ci 4 ACTES DE LA SOCIETÀ HELVETIQUE SCIENCES NATURELLES LOCLE fles 11, 12 et 18 Août 1885 4 de "Pa Dt n è NITRATI oa de sti a 68° SESSION COMPTE-RENDU 1884/85 NEUCHATEL ad IMPRIMERIE ATTINGER FRÈRES 1886 nie Verhandlungen der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft LOCLE dem 11, 12 und 13. Ausust.1e8es 68. Jahresversammlung, Jahresbericht 1884/85. mn D. = NEUENBURG DRUCK VON GEBRÜDER ATTINGER 1886 NOT Ho. DE LA SOCIETE HELVETIQUE SCIENCES di LOG E [est 197.2. 78 Aeüet 1885 68° SESSION COMPTE-RENDU 1884/85 ne na — LIBRARY NEW YORK BOTANIC AL GARDEN NEUCHATEL IMPRIMERIE ATTINGER FRÈRES 1886 u x. risi TABLE DES MATIÈRES Discours d'ouverture du Président, M. le professeur Dr Auguste Jaccard . alle: I. Séance de la Commission préparatoire . II. Première Assemblée générale. III. Seconde Assemblée générale IV. Procès-verbaux des séances de sections : A. Section de Physique et de Chimie . B. Section de Zoologie et de Médecine. C. Section de Botanique. 5 D. Section de Géologie et de blanc Rapport du Comité de la Société géologique suisse à l’Assemblée générale de 1885 . ; Rapport des commissaires verificateurs sur les comptes de la Société géologique, 1884-85 . Quatrième séance de la Société oi suisse, le 41 août 1885. : Excursions de la Société Adozione suisse, es 8, 9 et 10 août 1885 . Annexes. A. — Rapports. I. Rapport du Comité central II. Extrait du 57e compte annuel 5 II. Jahresbericht der geodatischen Marea IV. Rapport de la Commission géologique V. Bericht der Erdbeben-Commission 3 VI. Rapport de la Commission de publication des Mat 3 VII. Rapport de la Commission pour le prix Schlafli VIII. Bericht über die Bibliothek Pages. B. — Nécrologie. Christoph Theodor Aeby . Edmond Boissier Louis Leresche. C. — Personnel de la Societé. . Liste des membres et des étrangers présents à la session du Locle . . Liste des membres à vie . È . Changements dans le personnel de la Société > . Comités et Commissions i . Societes cantonales des sciences näturelles. Récit de la fête. N Appendice : Bei der 68. lies an Mae eingegangene Geschenke für die Bibliothek . Pages. AAA 128 140 145 154 152 155 158 167 177 D'OUVERTURE © SOMANTE-AUITIÈME RÉUNION ANNUELLE Co | ira SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES — AU LOCLE | PRONONCE PAR LE PRESIDENT Prof. Dr Aug. JACCARD 11 Août 1885 MESSIEURS, TRÈS CHERS AMIS ET ÜONFEDERES, Dès son origine, il y a soixante-dix ans, la Société hel- vétique des sciences naturelles à consacré un principe éminemment propre à lui procurer un recrutement cer- tain et à lui concilier la sympathie générale de tous les citoyens, de tous les amis de la patrie suisse. Je veux parler de cette disposition en vertu de laquelle elle trans- porte chaque année ses assises dans l’une ou l’autre des diverses régions de notre pays, sans considération de a l’impor tance scientifique, des conditions sociales ou de la "ta renommée de la localité que ses membres honorent de leur Ä presence. C’est ainsi que, pour ne parler que d’une periode rapprochée de nous, nous l’avons vue se réunir dans les villages alpins de Samaden, d’Einsiedeln, d’Andermatt, . de Bex, de Brigue, de Linthal, accueillie avec joie par des populations heureuses de fèter ces amis de la nature au m ilieu de laquelle se déroulent leurs destinées. Moins étendu que les Alpes, moins bien doté peut-être, À au point de vue des beautés naturelles, le Jura est resté fi; un peu en dehors du théâtre des pérégrinations de nos NR N collögues. Pourtant, Porrentruy en 1854, la Chaux-de- Fonds deux ans plus tard, ont pu se réjouir de la visite des savants naturalistes suisses et étrangers, attires dans nos vallées jurassiennes par les d&couvertes de nos collè- gues Thurmann et Nicolet. A son tour, la population du Locle tout entiere, heu- reuse et flattée de la décision prise à Lucerne, vous ac- clame par mon organe. C’est au nom de cette population du Locle, au nom de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel, que je vous souhaite une cordiale bienvenue dans le berceau autour duquel s’est développée la popula- tion des Montagnes neuchäteloises. Merci à nos compa- triotes suisses, merci à nos hôtes étrangers qui sont venus à nous, profitant pour la première fois de cette voie inter- nationale, inaugurée l’année dernière après avoir été at- tendue pendant si longtemps par les populations fron- tières. Parmi les considérations qui ont pu déterminer le choix de notre localité jurassienne comme lieu de réunion, il faut, sans contredit, signaler l'importance des observa- tions et découvertes géologiques dont cette région a été dès longtemps le théâtre ; aussi est-il tout naturel, qu’ap- pelé à prendre le premier la parole en ce jour, je choisisse dans ce domaine de la science le sujet de mon discours d'ouverture. Le Jura neuchätelois, son histoire géologi- que. ou plutôt celle des savants de génie qui ont révélé les mystères de sa constitution, de son origine, voilà ce que je me propose de résumer en termes aussi brefs que pos- sible. Vous voudrez bien me permettre d'ajouter quelques mots sur la population de nos Montagnes, sur la manière dont elle a su adapter son’existence aux conditions phy- siques et naturelles d'un sol äpre et rude, peu prodigue de ces dons qui rendent la vie de l’homme des plaines douce et facile. La géologie, science nouvelle entre toutes, a eu de bonne heure de fervents adeptes à Neuchâtel et dans le pays en général. A une époque antérieure à celle où le philosophe de Ferney appelait ironiquement les fossiles des jeux du hazard, il s'est trouvé à Neuchâtel, ville dépourvue alors d'un enseignement supérieur, un homme assez éclairé pour voir et reconnaître dans les pierres figurées de nos montagnes de vraies coquilles de mer, de véritables dents de poissons pétrifiées, changées, il est vrai, en tout ou en partie, en pierre dure, semblable à celle qui constitue les rochers du Jura. — Louis Bourguet, originaire de Nimes en France, chassé de son pays par les persécutions religieuses, s'était fait Neuchâtelois et avait été appelé à enseigner à Neuchâtel la philosophie et les mathémati- ques, en attendant la fondation d’une académie, dont il était question depuis longtemps déjà, mais qui, pen- dant plus d’un siècle encore, devait rester à l’état de pro- jet. C'est vers la fin de sa carrière que Bourguet écrivit son Traité des pétrifications, livre qui caractérise si admira- blement cette phase de transition entre les doctrines sco- lastiques d’autrefois et les doctrines naturalistes d’au- jourd’hui. : Parmi les disciples de cette nouvelle école, on remar- quait plusieurs ecclésiastiques neuchâtelois, entre autres le pasteur Cartier, de la Chaux-du-Milieu, qui s’exprime ainsi dans une lettre sur l’origine des pétrifications : « Pour établir que ces corps sont originaires de la mer, Bel «je ferai d’abord remarquer l’effet que la vue de ces fos- « siles a produit sur ceux-là mêmes qui doutaient le plus «de la réalité de cette origine. J'ai observé plus d'une « fois que la simple inspection de ces plantes et de ces co- « quillages faisait plus d'impression sur les spectateurs « que toutes les raisons que je pouvais leur alléguer. Je « voyais disparaître bientòt, lorsque je produisais des co- « quillages entiers et bien conservés, les doutes que mes « raisonnements n’avaient pu dissiper, et il n'était plus « question avec eux que de savoir comment ces corps, re- «connus pour marins, avaient pu être transportés si avant « dans les terres et pénétrer dans les profondeurs où on « les déterrait. » L'identité de nature et d’origine des coquilles marines actuelles et des coquilles de pierre du Jura était, comme on le voit, affirmée et prouvée aussi catégoriquement qu'elle peut l’ètre aujourd’hui. Mais il restait à établir la cause de ce transport et de cette pénétration des corps marins dans les profondeurs du sol, dans le sein des couches calcaires. Pour nos pre- miers géologues, il n’y avait aucun doute, cette cause était la grande catastrophe biblique, le Déluge, qui fit périr tous les êtres vivants à la surface de la terre. Les pétrifi- cations, les fossiles, étaient les Zemoins de la vengeance divine sur le genre humain. Personne ne songeait encore à évoquer les causes naturelles, les phénomènes lents, mais continus, qui accompagnent le développement des organismes animaux et végétaux. On ne se préoccupait pas davantage du gisement de ces pétrifications, de la stratification, si remarquable pourtant, des roches cal- caires du Jura, de leur nature si différente de celle des terrains d’alluvion des vallées ou des grès molassiques de la plaine suisse. N’en soyons point trop surpris, puisque toutes les scien- i ip a ces ont eu, elles aussi, leurs phases successives d’ecla- tante lumière et d’ombre momentanée. Il devait s’ecouler un demi-siècle avant que, dans notre pays, le flambeau de la science fùt de nouveau relevé par une main non moins vigoureuse et digne du succès. Fait bien remarqua- ble, c'est encore à Neuchâtel que l’on vit débuter l’un des maîtres les plus incontestés, l’une des lumières de la science géologique. Que dis-je, c'est au Locle même que fut envoyé, en mission scientifique, Léopold de Buch, celui qui, par la suite, devait illustrer son nom par tant de travaux dans les diverses contrées de l'Europe. Permettez que j'expose, en peu de mots, comment et dans quelles circonstances ce savant fit un séjour dans notre pays. L'existence de l’asphalte au Val-de-Travers, aussi bien que la présence de minces couches de charbon de pierre, plus ou moins analogues à la houille, dans le vallon du Locle, avaient dès longtemps fixé l'attention des habitants du pays. Les applications faites par le Grec Eirini d’Ey- rinis de cet asphalte. ou ferre de poix, du Val-de-Tra- vers, avaient tout naturellement suggéré aux habitants du Locle le désir de tirer parti de cette matière. A di- verses reprises, des recherches avaient été faites sans résultat, mais sans convaincre de leur inutilité ceux qui les entreprenaient. Vers la fin du siècle passé, un con- flit s’engagea entre la libre Communauté du Locle, qui encourageait les recherches, et le gouvernement qui y mettait opposition: la cause fut portée devant le Souve- rain, Prince de Neuchàtel et Valangin, en sa capitale è Berlin. Le monarque ne trouva rien de mieux en cette occurrence, que d'envoyer à Neuchâtel un jeune homme, plein d'avenir, et déjà fort expert dans l'étude des mi- néraux et des pierres. Bien accueilli dans les meilleures a familles de Neuchätel, notre jeune savant se mit immé- diatement à l’œuvre en recueillant soigneusement des échantillons des roches qui constituent le sous-sol du Jura neuchâtelois. Il dresse un catalogue descriptif des couches, à partir de la rive du lac de Neuchâtel et en re- montant vers Chaumont. Il sait fort bien reconnaitre leur superposition réelle, malgré l’anomalie du soulèvement qui fait apparaître les plus profondes vers le sommet de la montagne. Et quant aux couches qui renferment le charbon de pierre du Locle, il devine que leur formation est plus récente encore que celle de la pierre jaune de Neuchâtel, qu’il appelle cependant l'écorce du Jura. Dans ces roches blanches crayeuses du Locle, qu'il dé- clare avoir été formées au fond d’un lac, notre savant découvre des coquilles siliceuses, appartenant au genre Helix ou Planorbis; il en envoie même des échantillons à la Société philomatique de Paris, qui discute gravement sur le point de savoir si c’est bien là le Planorbis cornu, attendu que tous les Planorbis fossiles sont différents des Planorbis vivants. Mais le savant géologue prête peu d’attention aux fossi- les. Ce qui le préoccupe avant tout, ce sont les grandes questions de l’origine des montagnes. Le Vulcanisme et le Neptunisme étaient alors aux prises. En présence des escarpements pittoresques de la Clusette, du Creux-du- Vent, de Chasseral, l'esprit de notre observateur évoque des mouvements de bascule: il voit «le vide qu’occa- sionne l'élévation des couches, comblé, rempli par d’au- tres couches ». Quoi qu’il en soit. le Catalogue d'une collection des ro- Ches de Neuchâtel pose les fondements de la géologie stratigraphique du Jura, et les futurs géologues de cette région en utiliseront désormais les données pour leurs propres recherches, comme ils consulteront Bourguet > pour les figures des espèces fossiles, en attendant que ceux-ci aient été figurés et décrits plus exactement. Nous pouvons, avec assez de raisons, présumer que le souvenir de L. de Buch et de ses recherches n'était pas effacé de la mémoire des personnes cultivées lorsqu’en 1833, on vit arriver dans la petite ville, chef-lieu de la Principauté et Canton, celui que la sagacité et la philan- thropie de M. Coulon père avait attiré à Neuchâtel. Louis Agassiz, jeune aussi, plein d’ardeur, qui avait déjà fixé l’attention du monde savant par des travaux importants, devait mettre le sceau à cette étude de la nature et consa- crer définitivement la nouvelle science de la Paléontologie. Chacun sait qu’à une époque où il n'était point encore question d’aquarium ou de laboratoire de zoologie, il avait improvisé, dans le bassin d’une fontaine, ses études sur les animaux aquatiques. Ainsi préparé, il devait tout naturellement être en- trainé vers ce monde du passé, représenté par les coquil- les de pierre, les squelettes de poissons fossiles, encore si peu connus et si dignes de l'être. Je n'ai pas à raconter ici sa vie et ses travaux, mais je ne puis me dispenser de signaler le fait qu'il était de ceux dont la soif de science n’est jamais assouvie. Ce n’était pas assez de ses recherches sur les poissons fossiles, les Mollusques, les Echinides, il voulut encore aborder l'étude des phénomènes physiques dans un do- maine absolument neuf à cette époque. Et quel problème plus séduisant que celui des glaciers des Hautes-Alpes, qui surgit tout-à-coup devant luil Adversaire de l'hypo- thèse du transport erratique et de l’ancienne extension des glaciers, formulée par Venetz et de Charpentier, con- vaincu que ces observateurs sont dans l'erreur, il n’hésite pas à s’arracher, pour plusieurs mois, à ses travaux pa- Le léontologiques, afin de recueillir les preuves contradic- toires qui doivent ramener ses adversaires à des idées plus justes. Comme cela arrive assez souvent, au lieu de convertir, il se laisse convertir. Quaraute-huit ans se sont écoulés depuis que. Président de notre Société, il fit, comme l'a dit un des savants les plus illustres de notre pays, M. Aug. De la Rive, la profession de foi la plus explicite, dans son discours d'ouverture de la session de 1837. A partir de ce moment, il devenait le champion d'une theorie que l’on peut, à juste titre, ériger en système, non pas seulement par des démonstrations verbales, mais par l'observation des faits matériels, fruit de ses séjours au glacier de l’Aar. Agassiz prechait par l'exemple et, semblable à un ai- mant, il attirait à Neuchâtel les esprits d'élite qui devaient marcher sur ses traces et ouvrir de nouvelles voies à la science. Nul n’ignore la part d'honneur qui revient à ses collaborateurs, Vogt, Valentin, Desor: mais ce que je ne puis me dispenser de signaler, c'est l'influence exercée par lui sur les Neuchätelois à ce moment d’apogee de la science géologique. Comment, en effet, oublierions-nous Arnold Guyot et ses minutieuses et patientes recherches sur la dispersion des matériaux du terrain erratique, qui ont rendu à la cause du système glaciaire le service le plus éclatant. Agassiz, disons-le, avait fini par exagérer singulièrement les conséquences du refroidissement quaternaire ; nous ne pouvons plus admettre cette calotte de glace recouvrant toute la surface de l'Europe, et il ne fallut rien moins que les observations d’Arnold Guyot, pendant sept années, pour démontrer que chacune des grandes vallées de nos Alpes avait eu ses glaciers propres, que la Protogine du Mont-Blanc caractérise les dépôts formés par le grand glacier du Rhône et fait défaut dans les régions envahies Pace par les glaciers de la Reuss, de la Linth ou du Rhin, qui ont, elles aussi, leurs espèces propres de matériaux erra- tiques. Tout récemment, la belle carte du phénomène erratique en Suisse, de notre collègue M. Alph. Favre, est venue mettre le sceau à cette ingénieuse conception du savant géographe que la science a eu le malheur de perdre en 1884. A cette même époque, où l’on commençait à peine de parler de cartes géologiques, alors qu'on n'avait encore aucune nomenclature consacrée d’une manière un peu générale pour les terrains sédimentaires, M. Auguste de Montmollin dressait, avec une remarquable sagacité, la Carte géologique du Canton de Neuchâtel, sur la minute au 4/,ooooo d'Osterwald. — Célestin Nicolet, de son côté, reconnaissait, couche par couche, les divers faciès du bas- sin de la Chaux-de-Fonds; il y remarquait la molasse marine avec ses huîtres et ses dents de requins, et les marnes lacustres lui livraient les dents et ossements d'a- nimaux vertébrés, remarquables et nouveaux pour la science. — M. Louis Coulon enfin, notre vénéré président, joignant ses efforts à ceux que je viens de nommer, enri- chissait la liste des espèces recueillies dans les marnes bleues d’Hauterive, qui devaient, bientôt après, former avec le calcaire jaune de Neuchâtel l’Efage néocomien. — Cet exemple, que je qualifierais volontiers de conta- pieux, se transmettait quelques années plus tard au ne- veu de MM. de Montmollin et Coulon, à Georges de Tri- bolet qui, au début de sa trop courte carrière, fut appelé à collaborer aux travaux de Pictet et Campiche, à Sainte- Croix. — Et lorsque nous eûmes le malheur de le perdre, il fut en quelque sorte remplacé par son frère Maurice, actuellement encore un des jeunes et zélés adeptes de la science. I Le départ d’Agassiz pour l’Amérique, la suppression. de l’Académie, qui suivit bientôt, aurait pu faire présu- mer que c’en était fait de la science géologique dans notre pays. Et pourtant il n’en futrien. Ainsi qu on l’a dit, sem- blable à l’un de ces génies tutélaires qui veillent sur un précieux trésor de science et de nobles idées, le vénéra- ble président et vétéran de notre Société neuchâteloise des sciences naturelles, M. Louis Coulon soutint, sans faiblesse, la crise amenée par la révolution de 1848, et lorsque l’une des brebis dispersées revint au troupeau, notre président fut là pour l’accueillir et renouer la vieille tradition géologique neuchâteloise. Le retour de M. De- ‘sor en 1854 coincidait d'ailleurs avec ce qu'on a appelé la fièvre des chemins de fer. Malgré l'insuffisance des res- sources financières, malgré l'impossibilité d’interesser les grandes compagnies étrangères à l'exécution de nos voies ferrées, on entreprit simultanément, dans notre petit pays, la construction de deux lignes internationales. On ne recula pas devant la perspective d'ouvrir un passage à travers le massif calcaire jurassique des Loges. Le géo- logue soleurois Gressly, appelé à révéler ou à pronosti- quer la structure intérieure de la montagne, se mit à l’œuvre. Dès lors et pendant bien des années, on le vit parcourant nos montagnes et nos vallées, préludant à ces études de géologie appliquée qui constituent une nouvelle branche de la science. Les grands tunnels du Jura-Industriel ne furent du reste pas les seuls travaux qui ouvrirent de nouveaux horizons à la géologie. Je me bornerai à rappeler les terrassements de la gare du Locle, qui mirent au jour des trésors plus riches que l’or et les pierres précieuses. Je veux parler de ces empreintes de feuilles de Lauriers, de Camphriers, de Palmiers, de Chênes, de Cyprès, dont nous trouvons, Ba a suivant les expressions de M. Heer, les proches parents, les descendants peut-être, aux Canaries et à Madère, à Ceylan, dans la Virginie, au Mexique, en Chine. Est-il bien vrai qu une semblable végétation ait pu se dévelop- per dans ces régions aujourd'hui recouvertes de sombres sapins ? Comment, dans quelles conditions ont pu se for- mer ces empreintes délicates à la surface des feuillets de la pierre ? Questions bien propres à provoquer l'étude et le zèle scientifique chez le modeste collectionneur de fossiles, habitué à ne trouver que de vulgaires espèces de Téré- bratules, d’Ammonites et de mollusques marins. Cest à ce moment, Messieurs, que celui qui vous parle était reçu au nombre des membres de la Société helvétique des Sciences naturelles, réunie à la Chaux-de-Fonds, sous la présidence de notre.regretté collègue Célestin Nicolet. A partir de cette époque, l’histoire de la géologie neu- châteloise perd de son individualité et rentre dans le grand courant scientifique suisse et même universel par la pu- blication, en 1853, de la Carte géologique de la Suisse, de MM. Escher et Studer. Cette première esquisse devait révéler l'utilité, disons mieux, la nécessité d’une œuvre plus générale, basée sur un programme rationnel. La pu- blication de l’Atlas fédéral en 24 feuilles, au 1/jooono, allait permettre le coloriage géologique détaillé de toute la Suisse. Grâce à une subvention fédérale, mise à la dispo- sition d’une Commission spéciale de notre Société, l’œu- vre accomplie par de nombreux collaborateurs sera pro- chainement terminée, après avoir été honorée de hautes récompenses dans les expositions internationales, où les différentes feuilles ont successivement figuré avec les Mé- moires ou monographies particulières, sous le titre géné- ral de Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse. ER Je n’ai pas à signaler les mérites de cette vaste publica- tion, réalisée par les soins des membres de la Commission, mais je dois payer un juste tribut de regret à la mémoire de ceux que la mort nous a ravis dans ces dernières an- nées, Escher, Merian, Desor; ils n’auront point vue ache- vée cette œuvre, à laquelle ils avaient voué toute leur sollicitude. En poursuivant leurs investigations au flanc des cimes escarpées, au fond des ravins, ou dans les carrières et les tranchées, nos géologues avaient découvert une foule de gisements fossilifères d’un grand intérêt, renfermant des richesses paléontologiques ignorées jusqu'alors, dont la détermination exigeait une étude spéciale. Il y avait là une source inépuisable de travaux pour les paléontologues de la nouvelle génération, dont Pictet-De la Rive était de- venu le chef et le guide, gràce à la publication de son Traité de paléontologie, grâce aussi à celle des Matériaux pour la Paléontologie suisse. Et lorsque le maître, le sa- vant ami dont nous déplorons la perte, fut descendu dans la tombe, l’œuvre qui ne pouvait périr reprenait un nou- vel essor par la constitution de notre Société paléontolo- gique suisse. Je me dispense de nommer ses fondateurs, car ils sont encore parmi nous, mais on me permettra de payer un tribut de regret à la mémoire de notre vénéré et regretté auteur de la Flore tertiaire de la Suisse, à Oswald Heer, l’un des créateurs de la Paléontologie végé- tale. Pourrais-je oublier, dans cette trop rapide énumération de l’origine et des progrès de la science géologique en Suisse, de signaler l'influence exercée par l'un de nos col- lègues dans le domaine général de cette science. Nul ne peut ignorer, en effet, que c’est l'apparition du Tableau des terrains sédimentaires, de M. E. Renevier, profes- E N seur à l’Académie de Lausanne, qui suggéra aux géolo- gues américains l’idée de convoquer tous les géologues au congrès qui eut lieu à Paris pendant les fêtes de l’Ex- position universelle de 1878. Plusieurs d’entre vous, Messieurs, y avez assisté, ainsi qu'à celui de Bologne, en 1881, et vous en aurez emporté, comme moi, l'impression profonde que, après des siècles de tàtonnement, d’hésita- tions, d'erreurs peut-être, la science géologique entrait enfin dans une voie normale et régulière, par l'adoption de règles et de conventions internationales relatives à la nomenclature et aux figurés géologiques. Dans quelques semaines, le troisième congrès, qui doit se réunir à Berlin, démontrera la vitalité de cette nouvelle institution qui caractérise si bien les tendances de l’es- prit scientifique dans les temps modernes. Avant d'abandonner ce domaine de la science, permet- tez-moi, Messieurs et chers collègues, de jeter encore un rapide coup d'œil sur quelques-unes des pages de ce livre de pierre dans lequel nous avons appris à lire. Ce n’est plus aujourd’hui qu'il serait possible de dres- ser, comme le faisait Bourguet, une liste des localités fos- silifères du Jura neuchätelois; car, en réalité, il n’est pas la moindre parcelle du pays qui en soit dépourvue, où l’on ne trouve quelque vestige de cette nature. Combien est-il de ces divisions du règne animal actuel dont on n’eüt jamais soupçonné l'existence antérieure dans nos contrées? Point n'est besoin d'accomplir de lointains voyages pour observer les végétaux de la région subtro- picale, les feuillets calcaires crayeux de la gare du Locle nous ont présenté leurs empreintes significatives, avec les coquilles terrestres et lacustres, les insectes, les poissons, les ossements de Paleomeryx, de Rhinoceros, de Listrio- don, les carapaces de Tortues, les Grocodiles, de la phase la plus récente de l'époque tertiaire. Sans être aussi riche — 16 — que celle d'Œningen, qui est contemporaine, la flore fos- sile du Locle rivalise avec celle de Rivaz et de tous les. autres gisements de la molasse suisse, et l’on ne peut douter que les collines mamelonnées de notre vallon ren- ferment encore bien d’autres richesses ignorées. On ne saurait oublier la sagacité avec laquelle M. Aug. de Montmollin avait su reconnaitre que la série des cou- ches de calcaire jaune et de marne bleue, superposées aux assises jurassiques, les rapprochait du groupe cré- tacé. Le nom de Néocomien, proposé en 1836 et qui s’est imposé dès lors dans la nomenclature stratigraphique, a justifié les vues des géologues suisses. Mais une étude plus attentive des gisements fossilifères, particulièrement à Sainte-Croix dans le Jura vaudois, étudiés par le doc- teur Campiche, vers 1850, nécessitait l’établissement de nouvelles subdivisions. D’autres localités, Villers-le-Lac, Morteau, fournissaient à leur tour un riche contingent de matériaux paléontologiques pour les monographies de Pictet-De la Rive. Les étages Urgonien, Hauterivien et Valangien sont aujourd’hui entrés dans la nomenclature crétacée, et nulle part, croyons-nous, l'étage Aptien ne s’est montré avec une faune aussi riche qu'au Val-de-Tra- vers. D'autre part, ceux d’entre vous, Messieurs, qui assis- taient à notre réunion de 1855, à la Chaux-de-Fonds, se souviendront sans doute de cette excursion à Villers-le- Lac, où l’on nous fit voir de très petits fossiles d’eau douce dans une assise de marne à la base du Néocomien. Dès lors, le nombre des espèces connues, qui n’était que de deux ou trois, s’est accru d'année en année. Le terme de Dubisien, proposé par M. Desor, a été remplacé par ce- lui de Purbeckien, la priorité étant acquise aux travaux des géologues anglais pour leurs études sur cet horizon géologique dans la presqu'ile de Purbeck. Cet étage, au- sn ut jourd’hui reconnu dans presque toutes les vallées du Jura, entre les couches crétacées et les couches jurassiques, vient de faire le sujet d’une monographie paléontologique pleine d’interet de l’un de nos jeunes confrères, M. G. Maillard. Au moment où Agassiz publiait ses Recherches sur les Poissons fossiles, c'est à peine si l’on possédait quelques vestiges provenant de nos carrières portlandiennes, mais l'attention ayant été attirée sur ces fossiles. il devint pos- sible d’en réunir des collections suffisantes pour engager M. Pictet-De la Rive à en faire le sujet d’une de ses mo- nographies, et nous pouvons ajouter que bon nombre de pièces, découvertes depuis, attendent une détermina- tion. Quant aux autres étages jurassiques, ils se font tous remarquer par une grande richesse fossilifere, avec une variété de faciès qui n’est pas sans présenter des difficul- tés à quiconque veut établir le synchronisme des assises comparées à celles d’autres régions du globe. Le rapide coup d'œil que je viens de jeter sur l’origine et les progrès de la science géologique dans le Jura neu- châtelois serait incomplet si je ne vous disais encore quel- ques mots des applications pratiques de la science à l’u- tilité publique, à l’industrie des produits minéraux. Le Jura, on l’a reconnu dès longtemps, ne recèle ni gi- sements de métaux précieux, ni combustibles minéraux proprement dits, la tourbe ne pouvant être prise ici en con- sidération. Pourtant, nous venons de le voir, la présence de l’asphalte au Val-de-Travers avait, déjà au siècle der- nier, fixé l’attention et donné lieu à une concession qui devait prendre fin en 1868. Lorsque vint le moment de la renouveler, on dut naturellement se préoccuper de re- connaître l'existence de cette matière minérale, son éten- due souterraine, son épaisseur. Des sondages, pratiqués 2 LALA d’après les indices géologiques, justifièrent les prévisions des géologues, et depuis une dizaine d’années l’exploita- tion a décuplé, pour le plus grand avantage des finances cantonales. Une autre catégorie de produits naturels. dont l’impor- tance est allée en s’accroissant sans cesse, est celle des ci- ments hydrauliques. Ici encore, les connaissances acqui- ses sur la stratigraphie et l’orographie ont recu des ap- plications pratiques d’une importance incontestable. Nos assises jurassiques moyennes, constituées par des cou- ches très nombreuses, dans lesquelles l’argile et la chaux sont unies en proportions variables, sont particulièrement propres à la fabrication, soit des ciments naturels, soit du ciment artificiel dit Portland. Les fabriques de Noiraigue, de Saint-Sulpice, et d’autres encore, fournissent à la con- sommation du pays des produits que l’on devait autrefois tirer à grands frais des pays étrangers. Et si. comme on l’a dit, la géologie est bien l'anatomie de la terre, en voudrions-nous d’autres preuves que cette circulation souterraine de l’eau, ce régime des sources, dont l'étude constitue une nouvelle et des plus importan- tes branches de la science, j'ai nommé l’hydrologie? Dans ce domaine, tout reste à faire: mais nul doute qu’avec la persévérance nous arrivions en peu d’années à pénétrer dans ces mystères, à vérifier une fois de plus la constance des lois de la météorologie et de la physique du globe. Un grand nombre d’entre vous, Messieurs. visitent pour la première fois ces Montagnes de Neuchâtel, deve- nues depuis plus d’un siècle le centre principal de pro- duction de l'horlogerie. — Serait-ce sortir de mon sujet que de vous entretenir un instant de ce monde au milieu 8 È RO duquel vous vous trouvez? — Non, car si d’une part, la nature exerce sur l’homme une influence incessante et incontestable, de l’autre, le travail des habitants a modifie, transformé l’aspect de ces vallons, autrefois couverts de sombres forets de sapins, qu’on appelait les Noires-Joux et qui furent, jusqu'au quatorzieme siècle, le repaire des loups et des ours. C’est à cette époque seulement qu’on vit pénétrer dans ces contrées, la hache à la main, quelques pionniers-cul- tivateurs, cherchant, loin des centres habités, une région favorable au développement de leurs libertés et de leur amour de l'indépendance. Occupés pendantla belle saison du défrichement et de la culture du sol, ces premiers ha- bitants consacraient les loisirs forcés de l’hiver à la fabri- cation et à la réparation de leurs ustensiles de ménage. de leur matériel agricole, et aussi à quelques travaux indus- triels, préludant ainsi à un avenir dans lequel se mani- festeraient, avec un plein essor, leurs facultés naturelles et leur laborieuse activité. Chacun sait aujourd'hui comment, en 1681, un jeune gar- con de la Sagne, âgé de quinze ans, entreprit la réparation d'une montre anglaise, puis la construction d’une pièce semblable, au moyen des outils qu'il avait fabriqués lui- même, comment, en 1705, il vint avec sa famille s’eta- blir au Locle, où il implanta l’industrie horlogère sous la forme spéciale qui en a fait la prospérité, celle de la di- vision du travail et de son exécution au sein de la famille. Grâce à ce principe éminemment propre au développe- ment des facultés héréditaires de nos montagnards, cha- que maison, chaque ménage devint ainsi un atelier de la grande fabrique neuchâteloise, disséminée dans les nom- breux villages, les hameaux et les maisons isolées de cette région du Jura. L'œuvre de Daniel JeanRichard est de celles qui peu- a vent subir des fluctuations, des moments d’adversite, mais elle ne saurait périr, elle ne pouvait être oubliée par ceux qui en ont éprouvé les avantages et les bienfaits; aussi ne serez-vous point surpris que la population du Locle songe à réaliser, dans un avenir prochain, le projet d’eriger au créateur de l’industrie horlogère neuchâteloise un monu- ment qui rappelle sa mémoire aux âges futurs. Comme toute autre branche de l’activité humaine, l’in- dustrie horlogère ne pouvait rester étrangère aux progrès des sciences mathématiques et physiques. C’est ce qu’a- vaient compris, dès le siècle dernier, les horlogers vrai- ment dignes du nom d'artistes, c'est ce qui devait, à une époque plus récente, provoquer les efforts de tous les hommes soucieux de l'avenir. Les principes de l’exacte mesure du temps furent étudiés d’abord, puis appliqués par les horlogers, chacun dans la sphère de son activité: puis arriva le moment où ce recrutement des ouvriers fs de leurs œuvres devint, grâce à la concurrence, à l’accé- lération du travail, à la construction de machines ingé- nieuses, insuffisant à satisfaire aux besoins. On reconnut dès lors la nécessité de créer des Æcoles théoriques et pratiques d’horlogerie, véritables Ecoles professionnelles. Celle du Locle, fondée en 1866, que vous visiterez, je n’en doute pas, avec plaisir, sera prochainement installée dans un édifice spécial, et l’on peut espérer que les élèves qui : en sortent s’inspireront sérieusement des leçons qui leur sont données par un personnel aussi distingué que dé- voué à la tâche qu'il s’est imposée. Pourrais-je omettre à ce propos de rappeler à votre at- tention un autre établissement créé aussi en vue de l'in- dustrie horlogère, l'Observatoire cantonal de Neuchâtel, dirigé par notre éminent et illustre collègue M. le Dr Hirsch, astronome et professeur à l’Académie de Neuchä- tel. Fondé en 1864, cet établissement a, d'année en année, acquis une importance plus considérable, tant par le nom- bre des pièces qui ont recu des bulletins de marche que par les beaux travaux géodésiques et météorologiques auxquels se sont livrés son directeur et le personnel placé sous ses ordres. En portant, comme nous venons de le faire, notre atten- tion sur le développement industriel du Locle, nous avons laissé de côté ce qui a trait à la vie économique et sociale des habitants. La vallée du Locle, fermée de tous côtés, est parcourue par un ruisseau qui ne trouvait autrefois qu'une issue in- suffisante dans les fissures des rochers qui l’enserrent à son extrémité occidentale, au Col-des-Roches. Au com- mencement de ce siècle, on ouvrit à travers ce massif de rochers une galerie de trois cents mètres, destinée à pro- curer un écoulement régulier au trop plein qui formait chaque année au printemps un lac temporaire, dangereux pour la salubrité publique. Mais ce n’était là qu’un pallia- tif momentané, qui ne pouvait en aucune façon favoriser les relations des habitants de la vallée avec leurs voisins et avec l'étranger. De misérables charrières, à peine di- gnes du nom de routes, donnaient seules issue aux véhi- cules, dans quelque direction qu'on voulüt se rendre. Ce ne fut qu'en 1840 qu'on vit un premier changement à cet état de choses, par la création d’une route longeant le ma- rais et pénétrant sur le sol français par les tunnels du Col-des-Roches. Un peu plus tard, grâce aux sacrifices financiers que s’imposaient les municipalités, les particuliers et l'Etat, une voie ferrée permit des relations plus faciles avec la Chaux-de-Fonds et le chef-lieu (1860). Mais bien des an- nées encore devaient s’écouler avant qu'on vit, pour la troisième fois, attaquer la muraille de calcaire du Col-des- Roches. L'année dernière enfin a vu le couronnement des 6 Igo efforts patriotiques que nos populations se sont imposés. depuis une trentaine d’années. La locomotive franchit souterrainement cette frontière invisible et le trajet direct Paris-Berne est devenu cette réalité après laquelle soupi- raient les hommes de la période de 1852 à nos jours. Gràce à ces nouvelles voies de communication, le Lo- cle n’est plus cet endroit isolé, perdu au milieu des Mon- tagnes: grâce aux institutions de tout genre, économiques et sociales, le modeste village est entré dans le grand cou- rant international et social qui entraine l'humanité. Mais je m’arrete, Messieurs: aussi bien suis-je pressé d'abandonner cette position à laquelle vous m’avez appelé, pour laisser à de plus dignes, à de plus savants, l'honneur de vous entretenir de sujets scientifiques. Ce que je tiens à vous dire, de la part de tous mes collègues, c’est que tous nos efforts tendront à vous rendre le séjour de nos Montagnes aussi agréable que possible. Tous ensemble, je l’espère, nous visiterons quelques-uns des sites remar- quables de nos vallées du Doubs et de la Reuse. L'aspect, de ces contrées vous en dira plus que de longs discours ; puissiez-vous emporter de notre fête, toute simple et mo- deste, d'aussi charmants souvenirs que ceux qui nous res- teront de votre séjour parmi nous. Encore une fois, soyez les bienvenus au Locle. Je déclare ouverte la soixante-huitième session de la Société helvétique des Sciences naturelles. — PROGES-VERBAUN | Séance de la Commission préparatoire Lundi 10 août 1885, à 4 !/, heures du soir, à l’Ancien Collège. A.'Comite annuel : Président: M. le professeur D' A. Jaccard, du Locle. Secrétaires : M. A.-P. Dubois. directeur du Collège du Locle. M. F. Tripet. professeur, de Neuchâtel. B. Comité central : Président : M. L. Soret, professeur, de Genève. Caissier : M. le Dr Custer, d’Aarau. - MM. le Dr V. Fatio. de Genève. F.-A. Forel, de Morges. C. Anciens présidents et délégués : Bâle : MM. Schiess. Genève: M. Micheli. Ed. Sarasin. Lucerne : O. Suidter. E. Schumacher-Kopp. Neuchâtel : L. Coulon. Soleure : Vano: Vaud: H. Dufour. R. Guisan. Zurich : 0.-E. Imhof. Schroster. E. Renevier, de Lausanne, re- presentant de la Societe géologique. Alph. Favre, de Genève, prési- dent dela Commission géo- logique. 1. M. Jaccard, président annuel, ouvre la séance par la lecture d’une lettre de la Société de physique et d’his- toire naturelle de Genève, demandant que la session de 1886 ait lieu dans cette ville, sous la présidence de M. Louis Soret, président du comité central de la Société: helvétique. M. F.-A. Forel appuie la demande de la section de Ge- nève et, à la votation, elle est adoptée à l'unanimité des. membres présents. La Commission préparatoire donnera a l’Assemblée générale un préavis favorable sur cette double proposition. 2. Le comité annuel présente une liste de vingt can- didats au titre de membre actif de la Société, et propose: la nomination de six membres honoraires. La Commission appuiera ces candidatures. ‘ i en nn STERNEN Ro OL 3. M. L. Soret donne lecture du rapport du Comité cen- tral pour l'année 1884-1885. Les principales questions qu'il soulève feront l’objet d’une discussion et donneront lieu à des propositions à soumettre à l’Assemblée générale. 4. M. le D" Custer fournit des explications sur les. comptes et en particulier sur l’augmentation du solde en caisse. MM. A.-P. Dubois, Ch. Perregaux, prof. au Locle, et F. Girardet. prof. à Morges, chargés de la vérification: de ces comptes, les ont trouvés exacts et proposent qu'il en soit donné décharge au caissier. Cette proposition est adoptée et la Commission préavisera dans ce sens au- près de l’Assemblée générale. 5. Les rapports de la Commission du fonds Schlæfli et des Commissions géologique et géodésique ne con- tiennent pas de demandes de crédits spéciaux. Ils seront. présentés à l’approbation de l’Assemblée générale. 6. Il en sera de même du rapport de la Commission des. tremblements de terre. Un crédit de fr. 250, demandé. pour l’année 1885-1886, sera appuyé par la Commission préparatoire. 7. Lecture est faite du rapport de la Commission des Mémoires. Ce document conclut, comme d'habitude, par la demande d’un credit indéterminé pour la publication de nouveaux Mémoires. Cette demande sera soumise à l’Assemblée générale avec un préavis favorable. 8. Lecture est faite du rapport du bibliothécaire, M. Koch, qui demande un crédit de fr. 700 pour chacune des deux années 1885 et 1886. Le crédit ordinaire de fr. 600: avait déjà été augmenté de fr. 100 pour 1883 et 1884. La Commission donnera à l’Assemblée un préavis favorable à cette demande. 9. M. Z. Sorel présente à la Commission le texte du nouvel article 30 bis qui a été soumis par le Comité cen- tral à l'examen des sections cantonales et concernant le rachat des contributions annuelles par le payement, une fois pour toutes, d’une somme de fr. 150, conférant le titre de membres à vie aux personnes qui s’en acquitteraient. Après une longue discussion, la proposition du Comité central est acceptée à l’unanimité et le texte suivant. amendé par M. Renevier, sera soumis à l'approbation de l’Assemblée générale : ART. 30 (bis). “Houtnembre de 1a Societe peut racheter ses cotisations annuelles futu- res par le paiement fait une fois pour toutes d’une somme de 150 francs. Il de- vient par là membre à vie. « Les nouveaux mem- bres, en faisant ce verse- ment à leur réception dans la Société, sont dispensés également de la finance d'entrée. « Les sommes ainsi tou- chées pour le rachat des cotisations seront portées à un compte spécial et for- meront un capital inalié- nable, dont le revenu seul est affecté aux dépenses annuelles dela Société. Les dons et legs faits à la So- ciété, sans destination spé- « Jedes Mitglied der Ge- sellschaft kann seine zu- künftigen Jahresbeiträge durch die ein für alle Male gemachte Zahlung von 150 Franken loskaufen. Er wird hiedurch Mitglieder auf Lebenszeit. i « Die neuen Mitglieder, welche diese Zahlung bei ihrer Aufnahme machen, sind ausserdem von der Eintrittsgebühr befreit. « Die auf diese Weise durch den Loskauf der Jahresbeiträge eingegan- genen Summen werden auf einen besondern Conto ge- bracht und bilden ein un- angreifbares Kapital, des- sen Zinsen allein für die jährlichen Ausgaben der Gesellschaft verwendet POS at ciale, seront portés au werden. Gaben und Ver- même compte. » mächtnisse, die der Ge- sellschaft ohne spezielle Bestimmung gemacht wer- den, werden auf den näm- lichen Conto getragen. » 10. Quant à linscription de la Société au Registre du commerce et à la révision des Statuts, prévues dans le rapport du Comité central, la Commission préparatoire exprime l'avis qu'il y a effectivement lieu à y donner suite. Il sera proposé à l’Assemblée générale de charger le Comité central de l'étude ultérieure de ces questions. 11. Une demande d'installation d’une nouvelle station météorologique sera renvoyée à la Commission météoro- logique suisse, qui en décidera. 12. M. le Président annuel donne communication de l’ordre du jour des Assemblées générales. u Premiere Assemblee generale Mardi 11 août 1885, à 8 !/, heures, dans le Temple allemand. Présidence de M. le Dr A. JACCARD, président. 1. Le président annuel, M. le professeur D" A. Jaccard, ouvre la séance par la lecture du discours publié en tête des présents Actes. 2. Il est donné connaissance de l’ordre du jour de la séance. 3. Le président fait lecture d’une lettre de la section de Genève demandant que la session de la Société en 1886 ait lieu à Genève sous la présidence de M. le professeur J.-Louis Soret. Le Comité central et la Commission pré- paratoire appuient cette proposition, qui est adoptée par acclamation. M. le professeur L. Soret remercie la Société au nom de la section de Genève et en son nom personnel. 4. Le président fait lecture d’une liste de vingt candi- dats qui se présentent pour devenir membres ordinai- o res, ainsi qu'une liste de six membres honoraires propo- sés par le Comité central et la Commission préparatoire. La votation a lieu au scrutin, et le dépouillement est effectué pendant la séance. Toutes les présentations sont acceptées à l'unanimité. (Voir aux annexes). 5. M. le professeur L. Sorel fait lecture du rapport du Comité central pour 1884-85. 6. M. le questeur D" Custer présente les comptes de la Société pour l’année 1884-85, ainsi que ceux de la fonda- tion Schläfli. Les comptes, reconnus exacts par Messieurs les commissaires vérificateurs, sont approuvés et dé- charge avec remerciements est donnée à M. Custer. 7. M. le professeur Alph. Favre communique à l'As- semblée le rapport de la Commission géologique. Il an- nonce que M. le professeur Studer ayant demandé, pour raisons de santé, à être déchargé de la présidence de la Commission géologique, celle-ci, d'accord avec le Comité central, a choisi pour son président effectif M. le profes- seur Alph. Favre, en conservant à M. Studer le titre de président honoraire. La Société approuve les conclusions du rapport et s’as- ‘socie aux regrets qu'il exprime de la retraite partielle de M. Studer à la suite de longues années de services rendus. (Voir aux annexes). 8. Lecture est faite du rapport de la Commission géodé- sique, qui est approuvé sans discussion. (Voir aux an- nexes.) 9 Lecture est faite du rapport de la Commission de la fondation Schläfli. — Approuvé sans discussion. (Voir aux annexes). 10. Lecture est faite du rapport de la Commission des tremblements de terre. L’allocation de fr. 250, demandée par la Commission pour l’année 1885-86, est accordée. (Voir aux annexes). 11. Lecture est faite du rapport du Bibliothécaire. (Voir aux annexes.) Le crédit de fr. 700 demandé par M. Koch, pour chacune des années 1885 et 1886, est voté par l’As- semblée. 12. M. le professeur F.-A. Forel lit le rapport de la Commission des Mémoires. (Voir aux annexes). Ce rapport est approuvé avec remerciements. 13. La proposition du Comité central, appuyée par la Commission préparatoire, pour l'introduction d’un article 30 bis dans les statuts de la Société, est adoptée à l’unani- mité. (Voir pour le texte p. 28.) 14. Le Comité central est chargé d'examiner la conve- nance de faire inscrire la Société au Registre du com- merce et d'étudier, s’il y a lieu, les modifications à appor- ter aux Statuts pour les mettre d'accord avec le nouveau Code des obligations. 15. M. le D' V. Fatio, de Genève, revient sur la ques- tion des Corégones (Féras ou Felchen) diverses de la Suisse, dont il a déjà entretenu la Société à Lucerne l’an passé, et annonce qu'il est enfin, après quinze années d'études, arrivé à débrouiller les formes nombreuses et enchevètrées qni habitent les divers lacs du pays. Selon lui, ces poissons sont d’origine marine et leur réclusion dans le pays doit remonter au moment où, après la grande inondation de la fin de l’époque glaciaire, les communications avec la mer devinrent trop étroites et accidentées pour permettre encore la circulation aux es- pèces du genre les moins aptes à lutter contre les cou- rants. Les vingt-quatre formes plus ou moins distinctes, sous lesquelles se présentent les Corégones suisses, semblent oo devoir être rattachées à deux types marins primordiaux et avoir simultanément divergé, sous l'influence des con- ditions locales, dans les différents lacs où elles se trou- vèrent forcément confinées. L'auteur reconnaît deux espèces qu'il nomme C. disper- sus et C. Balleus, entre lesquelles viennent se placer deux composées, C. Suidteri (Fatio) — Ballen du lac de Sempach, et C. hiemalis (Jurine) = Gravenche du Léman. Les deux premières, subdivisées en cognate, subspe- cies, varietates et forma intermedia, sont très répan- dues, sous divers aspects, soit en Suisse, soit en diffé- rents pays au nord et à l’est: les deux dernières pourraient bien n'être que des dérivés anciens de l’une des espèces plus répandues, combinée avec un représentant de l’au- tre, peu à peu disparu dans les conditions. L'observation qui a enfin permis au D' Fatio de clas- ser et grouper toutes ces formes diverses, qui s’étaient jusqu'ici refusées à toute classification rationnelle, c’est la constatation de deux faits importants, sources constan- tes de confusion. Il a remarqué : 1° que plusieurs de nos Corégones se présentent d'ordinaire sous deux formes parallèles, tantôt de tailles très différentes, tantôt de di- mensions semblables, qui souvent multiplient ensemble dans les mêmes circonstances, mais qui sont susceptibles aussi, par séparation accidentelle dans des conditions dif- férentes, de donner naissance à de nouvelles variétés ; 20 que de nombreux bâtards se forment entre nos deux espèces, quand, comme à Zurich età Neuchâtel par exem- ple, les conditions locales entraînent communauté d’épo- que et de lieu de frai. Les douze formes rentrant dans le C. dispersus frayent du 20 juin au 20 janvier, toutes au fond, dans nos eaux, sauf les dites Ballen des lacs de Baldegg et Hallwyl. Les époques les plus hâtives pour les Corégones frayant au 3 SCH ANT a» * Ra gita fond se rencontrent dans les lacs, surtout alpins, de Brienz, Thoune, Zoug et Lucerne: les plus tardives. dans les lacs de plaine ou jurassiques de Zurich, Morat, Bienne et Neuchâtel. Les dix formes appartenant au C. Balleus frayent, se- lon les lacs, au bord ou au fond, sur les pierres ou sur les herbes, entre la fin d'octobre et le commencement de mars, la plupart en novembre ou décembre. L'époque et le lieu de frai peuvent varier, chez une même sous-es- pèce, jusque sur les deux rives d'un même lac. M. Fatio signale, en passant, parmi ses nombreuses observations, celles qui ont plus spécialement trait aux lacs jurassiques les plus voisins de Bienne, Neuchâtel et Morat. — Selon lui, les Palées de bord et de fond, qui frayent dans des conditions et à des époques très diffé- rentes dans le lac de Neuchâtel, doivent rentrer égale- ment, au même titre de simples variétés, dans le C. Bal- Zeus; tandis que la Bondelle ne serait qu'une des petites formes du C. dispersus s'étant, par le fait des conditions, dans les lacs de Bienne et de Neuchâtel, multipliée en beaucoup plus grand nombre que la forme majeure conservée, par contre, sous l’un de ses nombreux aspects. dans le lac de Morat, où la véritable Bondelle fait défaut. La dite forme majeure, bien que relativement très rare. peut-être même destinée à disparaître à Bienne et à Neu- châtel, a été cependant reconnue par M. Fatio, confondue dans ces deux lacs par les pêcheurs avec les jeunes Pa- lées, sous les noms communs de Balch-Pfærrit, Petite-Pa- lée et Gibbion. De nombreux bätards se rencontrent en- fin dans ces deux derniers lacs, provenant du mélange, dans des conditions de frai analogues, des Palées de fond (C. Balleus, Palea) avec les représentants, majeurs sur- tout, du C. dispersus. La nature et la température des eaux, ainsi que la con- Mi fisuration et le revêtement du fond des lacs, paraissent les principaux agents des divergences de formes et d’allures que l’on constate dans nos différents bassins. Il est inté- ressant de voir combien, dans un espace si limité, des conditions de milieu différentes ont pu profondément mo- difier en sens divers les caractères morphologiques et bio. logiques des premiers types naguère isolés dans nos eaux. 16. M. Fatio traite ensuite de l’Observation ornithologi que en Suisse, dont il a déjà entretenu la Société l’an passé, à Lucerne, et signale les progrès que la question a faits depuis lors. Une Commission ornithologique, nommée par le Département fédéral du Commerce et de l'Agriculture, pour donner suite, autant que possible, aux vœux émis par le Congrès ornithologique international de Vienne, publie aujourd'hui les résultats de ses premières délibé- rations. En vue d'obtenir sur les oiseaux de la Suisse des don- nées exactes, toujours comparables aux observations faites dans d'autres pays, cette Commission a composé des ta- belles de trois sortes, qui visent trois buts différents. La première de ces publications, intitulée : Catalogue questionnaire des oiseaux observés en Suisse, est desti- née à récolter tout d'abord des matériaux précis sur la distribution géographique des oiseaux dans le pays, et sur les circonstances de leur habitat dans différentes sai- sons et conditions. 349 espèces sont inscrites dans ce catalogue, comme re- présentées à divers titres dans les limites du sol helvéti- que. Toutes les pages de gauche sont consacrées à la liste des oiseaux en quatre langues : latin, allemand, français et italien. Sur les pages de droite, et en regard des pre- mieres, sont établies des colonnes destinées à l’inscrip- tion des observations sous les rubriques : Æspèces sé- O dentaires, nicheuses, de passage régulier, de passage irrégulier, hôtes d'hiver, exceptionnelles. Les ornitho- logistes appelés à remplir ces colonnes n’ont qu à mettre dans chacune de celles-ci des chiffres de quantités relati- ves, déterminés comme suit : 1, rare; 2, assez rare; 3, assez fréquent ; 4, commun ; 5, très-abondant. Il est évident que la comparaison de ces chiffres, dans les diverses colonnes, suffira à établir les proportions comparées de la reproduction et de l’émigration des di- verses espèces dans différentes conditions. La seconde tabelle, portant le titre de : Tableau d’ob- servation, est destinée tout spécialement à recueillir des observations parfaitement exactes sur les lignes de pas- sage des oiseaux au travers du pays et sur les allures de ceux-ci durant leurs migrations. Ces observations, con- fiées à des hommes compétents dans de nombreuses sta- tions, jusque sur les cols les plus élevés de nos Alpes, doivent, par comparaison avec celles entreprises simul- tanément en tous pays, sur toute la surface du globe, ré- soudre autant que possible le problème si obscur encore de l’instinet de migration et de ses agents directeurs na- turels. Quarante-cinq espèces sont désignées pour être plus particulièrement observées, aussi bien au printemps qu’en automne, durant leurs passages au travers du pays. La tabelle est subdivisée en plusieurs colonnes, dans lesquelles, au moyen de signes abréviatifs clairement expliqués, chaque observateur doit consigner, avec les dates d'arrivée des premiers individus, du passage prin- cipal et des retardataires, toutes les circonstances at- mosphériques qui, le jour même et deux ou trois jours avant, ont accompagné ou précédé les déplacements si- gnalés. D'autres colonnes sont réservées également à l’indica- } X n no a x pi re La D} i Di i ee tion de la direction des passages et aux allures des diver- ses espèces durant leur déplacement, suivant que celles-cì stationnent plus ou moins durant le passage ou passent sans s'arrêter, haut ou bas, isolément ou en bandes nom- breuses. Enfin la troisième tabelle, intitulée : quelques observa- tions biologiques, doit recueillir un certain nombre de renseignements utiles sur la reproduction et l’alimenta- tion de certaines espèces, en vue de l'établissement d’une loi rationnelle de protection en Suisse, comme en tous pays. Ici, grâce à la diversité des conditions, le choix des espèces à étudier a dù être laissé à l'appréciation de cha- cun; toutefois, pour que les données puissent être, sur certains points, comparables avec celles d’autres pays, la Commission indique, par leurs numéros d'ordre dans le catalogue, un certain nombre d'oiseaux qu’il serait plus particulièrement utile de suivre dans leurs divers agisse- ments. Elle a, dans cette idée, signalé surtout quelques- unes des espèces au sujet desquelles il est jusqu'ici diffi- cile de dire si elles sont véritablement utiles ou nuisibles. Le Catalogue questionnaire, adressé à tous les ornitho- logistes suisses, devra être rempli au moyen des données antérieurement recueillies par ceux-ci et retourné, le plus vite possible, au Département fédéral du Commerce et de l'Agriculture (section forestière), pour que la Commission puisse baser sur tous ces renseignements comparés, Si- non des cartes de distribution géographique des espèces dans différentes régions et altitudes, du moins les pro- portions dans lesquelles chacune est représentée dans le pays en différentes saisons et conditions. Pour ce qui concerne tout spécialement les questions de passage et d'agents directeurs, cinquante stations en- viron ont été fixées dans diverses parties de la Suisse ; non seulement dans les régions élevées des Alpes, là où — 98 — existent déjà des stations météorologiques, mais encore dans différentes conditions et à différents niveaux, au Nord, au Sud, à l’Est et à l'Ouest. Il est évident que tou- tes les stations ne seront pas placées de manière à pouvoir également étudier les quarante-cinq espèces signalées ; mais chacune trouvera dans cette liste bon nombre de su- jets d'observation à sa portée. Les observations plus spécialement appelées biologi- ques seront confiées, même en dehors des stations, à toutes les personnes reconnues compétentes qui voudront bien se charger de ce travail aussi utile qu’intéressant. M. Fatio espère que cette entreprise, maintenant en bon chemin, trouvera de l’écho parmi les naturalistes suisses, et que bientôt l’on apprendra à mieux connaitre, soit les hôtes aïlés qui vivent avec nous, ou les voyageurs qui traversent notre pays, soit les circonstances qui ac- compagnent ou régissent aussi bien les migrations loin- taines que les plus petits déplacements. 17. M. Emile Yung, de Genève, présente un résumé de ses recherches expérimentales relatives à influence des milieux physico-chimiques sur le développement des animaux, dont il a déjà à plusieurs reprises entretenu la Société. On se souvient que M. Yung s’est donné pour tâche d'étudier le rôle joué par chacun des éléments, tem- pérature, intensité lumineuse, couleur, pression, densité, alimentation, etc., qui, dans leur ensemble, constituent le milieu dans les variations que subissent les êtres vi- vants. Après avoir rappelé les conclusions auxquelles il est arrivé précédemment, il communique à la Société de nouveaux résultats. Il paraìt suffisamment établi par les recherches clas- siques de Paul Bert, Félix Plateau et autres, que le chlo- rure de sodium est, parmi les sels que renferme l’eau de la mer, celui qui est le plus nuisible aux animaux d’eau douce. M. Yung a eu l’occasion de confirmer ce fait une fois de plus. Il a toujours vu les Batraciens, par exemple, mourir plus rapidement dans une solution de chlorure de sodium, de même densité que l’eau de mer, que dans un même volume de cette dernière. Mais M. Yung a jugé plus utile d'étudier l’action des sels de la mer dans leur ensemble et dans les proportions où ils se rencontrent normalement. Il a, dans ce but, simplement évaporé à siccité une quantité suffisante d'eau de la Méditerranée, et il a employé le résidu pour la fa- brication des milieux expérimentaux. Bien qu'il ait ex- perimente sur trois types fort différents, l'Æydra viridis, le Daphnia pulex et les larves de Rana esculenta, M. Yung ne communique. pour le moment, que les résultats obtenus sur ces dernières. Un têtard de grenouille, plongé dans l’eau de mer, y meurt ratatiné et comme desséché au bout de trois à vingt minutes, selon son âge, et les œufs déjà embryonnés n'y éclosent pas. Dans une solution de sels marins à 1°/o, un tetard succombe au bout de quelques heures; toutefois, il peut s'adapter à ce milieu, si on l’y prépare par un séjour dans une série de solutions moins concentrées à 2, 4, 6 et 89/60. M. Yung a suivi le développement complet de tetards frères, placés en nombre égal dans des solutions gra- duées comme il vient d’être dit; il a constaté que les lar- ves se sont développées d'autant plus lentement que la solution était plus concentrée. La première grenouille parfaite est apparue en moyenne dix-sept jours plus tòt dans l’eau douce que dans l’eau renfermant 99/0 de sels marins. Les différents stades évolutifs (disparition des branchies externes, apparition des membres) se sont ma- nifestés avec des retards correspondants. D'ailleurs, les tètards ne se développent pas dans une solution saline supérieure à 1°/,, à moins qu ils ne soient placés sur un appareil agitateur dont M. Yung montre une photographie et qui communique constamment à l’eau un mouvement de vague. M. Yung relate aussi les expériences entreprises dans le but d'apprécier l'influence du nombre des individus contenus dans un même vase et de la forme de ce vase sur le développement des larves. Les résultats de quatre séries d'expériences sont les suivants : 1° La durée du développement des larves de grenouille est d'autant plus longue que leur nombre est plus grand dans une même quantité d'eau, la nourriture étant d’ail- leurs en abondance. 20 Les larves de grenouille se développent d'autant plus rapidement que, toutes choses égales d'ailleurs, le diamètre, et par conséquent la surface d'aération des vases dans lesquels on les place, est plus considérable. 3° A égalité de surface d'aération, le développement des larves est d'autant plus rapide que le volume de l’eau est plus grand. Enfin, M. Yung a constaté que, si on examine la sexua- lité de cent larves de Rana esculenta, prises au ha- sard dans un marais au mois de juin ou de juillet, époque à laquelle les têtards achèvent leurs métamorphoses, on trouve à peu près autant de mâles que de femelles: mais si on élève les larves, en les nourrissant d’une manière Spéciale, si on les alimente en particulier avec de la viande exclusivement, les jeunes grenouilles auxquelles ces larves donnent naissance sont en immense majorité des femelles. Il y a là une preuve que le sexe n’est pas décidé au moment de la fécondation et que l’on peut, par une nutrition spéciale des jeunes, les sexuer tous, ou à peu près, dans un même sens. Il est vrai que M. Yung n'a Mo a pas réussi jusqu'ici à trouver les conditions d’une pro- duction exclusive d'individus mâles. 18. M. le professeur Ch. Dufour, de Morges, fait la com- munication suivante sur l'influence de l'attraction de la Lune pour la production des Gulf-streams : On a beaucoup discuté dans les derniers temps l’in- fluence que peut avoir l’attraction de la Lune sur les vents alisés. Je crois depuis longtemps que notre satellite est aussi la cause première d’un autre grand mouvement qui existe à la surface du globe, c’est-à-dire des Gulf-streams. En effet, chaque jour. la Lune, ens’avancant vers l’ouest, ‘entraîne avec elle une certaine quantité d’eau: celle qui est ainsi déplacée sur l'Atlantique est arrêtée par l’Ame- rique: celle qui est déplacée sur le Pacifique est arrêtée par l'Asie et par les nombreuses iles qui sont au Sud-Est de ce continent. Depuis ce moment, la configuration des côtes joue un grand rôle pour renvoyer. dans un sens ou dans un autre, les eaux qui s'accumulent contre elles. Ainsi, pour la par- tie de l'Atlantique qui est au Nord de l’Equateur, les ‘eaux entrainées par la Lune s'accumulent dans le golfe du Mexique, d’où elles sortent par le canal qui existe entre la Floride et l’île de Cuba, puis reviennent sur les «cotes d'Europe combler le vide produit par les eaux que. ‘chaque jour, la Lune entraine du côté de l'Amérique. Sur les côtes d'Asie, la question est plus complexe, parce qu’il n’y a pas un bassin comme le golfe du Mexi- que, et que l’on y trouve au contraire un grand nombre d’iles dont les côtes, qui ont des directions diverses, influent aussi bien différemment sur la direction de l’eau. Cependant, une partie de cette eau est renvoyée d’abord au Nord, puis à l’Est et forme le Gulf-stream du Pacifique, tandis qu’une autre partie, passant entre les. iles. continue sa route vers l’Ouest. Un de ces courants, très sensible dans le détroit de la Sonde, se prolonge: dans l'Océan indien. On a même prétendu que depuis deux ans sa direction était changée, à cause des profondes modifications que ce détroit a subies ensuite de l’éruption du Krakatoa. On sait que le Gulf-stream de l’Atlantique se déplace suivant les saisons, il va plus au Nord en septembre qu'en mars, ce qui revient à dire qu’en septembre il a. plus de force pour refouler vers le Nord le courant d’eau froide qui descend par la baie de Baffin. Ceci est une conséquence de la théorie que je viens d’exposer. En effet, au printemps et en été, le Soleil est au Nord de l’équa- teur, et son action, analogue à celle de la Lune, est plus énergique qu'en hiver pour entrainer les eaux de l’hé- misphère boréal, de là un courant plus considérable. Mais, à cause des grandes distances qu’elle doit parcou- rir, c’est seulement deux ou trois mois plus tard que cette plus grande masse d'eau arrive dans le voisinage de Terre-Neuve et se manifeste par un déplacement qui se reproduit chaque année. D'un autre côté, le Gulf-stream ne peut pas être affecté de variations analogues à la marée. Sans doute, l’action de la Lune pour entrainer les eaux du côté de l'Amérique: est différente, suivant que cet astre est au périgée ou à l'apogée: mais comme toutes ces eaux se réunissent dans. le golfe du Mexique, les variations qui se produisent d’un jour à l’autre se neutralisent dans cet immense bassin et. ne paraissent pas à la sortie, sauf l'effet beaucoup plus. prolongé du Soleil d’été et du Soleil d'hiver. Le Gulf-stream de l’Atlantique est le plus grand fleuve du monde: il est même trente fois plus considérable que: tous les fleuves du monde enseinble. En effet, ceux-ci dé- Li gi bitent un million de mètres cubes d’eau par seconde, tandis que le Gulfstream en débite plus de trente mil- lions. C’est assurément une chose bien remarquable de voir que le plus grand de tous les fleuves ne coule pas. sur un vaste continent, comme le font l’Amazone ou le Mississipi, mais qu'il coule au milieu de l'Océan, entre: des parois liquides et que, comme le dit Maury : « Dans les plus grandes sécheresses jamais il ne tarit, dans les. plus grandes pluies jamais il ne déborde ». Mais sa cause est aussi bien différente de celle des autres fleuves. Il est possible que d’autres facteurs, par exemple les differences de température, aient aussi de l'influence sur le mouvement de l’eau. Mais quand on considère la di- rection des Gulf-streams, il est naturel de voir là une conséquence du mouvement de la Lune, et quand on con- sidère la quantité d’eau qu’ils déplacent et la force né- cessaire pour produire une aussi puissante action, on peut demander s’il est possible de la trouver ailleurs que dans l’action d’un corps céleste. 19. M. F.-A. Forel, de Morges, expose un calque et des profils de la Carte hydrographique du Lac des Quatre- Cantons, levée en 1884 par l'ingénieur J. Hörnlimann, du bureau topographique fédéral, sous la direction du colonel J.-J. Lochmann, chef de ce bureau. Cette carte, au 1/25990; qui appartient à l’atlas Siegfried, montre un relief fort compliqué du bassin de ce lac; celui-ci est di- visé en neuf bassins secondaires par des barres immer- gées, dont les unes sont dues à l’alluvion des torrents. (barre de la Muotta), les autres à des faits orographiques. (barre du détroit des Nases), les autres probablement à des moraines (barre du Kindlimord). | PERRET ONE II Deuxième Assemblée générale Jeudi 13 août 1885, à 8 !/, heures du matin, dans le Temple allemand. Présidence de M. le Dr A. JaccARD, président. 1. M. le professeur Louis Soret, qui s'occupe depuis quelque temps de l’esthétique dans ses rapports avec les sciences naturelles, présente deux communications se rattachant à ces études. Elles ont pour objet, la première, le rôle du sens du toucher dans la perception du beau, particulièrement chez les aveugles: la seconde, l'examen de ce qui carac- térise la grâce dans les mouvements. 2. M. Guillaume Ritter, ingénieur à Neuchâtel, commu- nique à la Société le résultat des études qu'il a entreprises sur l’hydrologie des Gorges de la Reuse et du bassin sou- terrain de Noiraigue. Les recherches de M. Ritter lui ont fait reconnaitre ‚dans les Gorges de la Reuse l'existence de nombreuses sources apparaissant à un niveau suffisamment élevé pour qu'elles puissent être conduites sans difficultés Tes OR A EN techniques a Neuchätel. Il présente plusieurs coupes géo- logiques, tableaux, cartes, etc., montrant la structure: géologique de cette région, ainsi que du bassin de Noi- raigue, dans lequel il avait d’abord songé à prendre l’eau nécessaire à l’alimentation des deux grandes localités de la Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel. Il eût, dans ce cas, établi des galeries de succion au milieu des terrains meu-- bles d’alluvions, destinées à capter l'eau souterraine, in- dépendante, selon lui, de l’eau de la rivière. Mais diverses considérations l’ont engagé à en revenir aux sources dé- couvertes par lui au Champ-du-Moulin. Ces sources, jau- gées régulièrement depuis assez longtemps, ont montré: dans leur écoulement une constance et une régularité re- marquables; leur composition est on ne peut meilleure: pour l’alimentation; aussi, dit M. Ritter, en terminant son exposé, on comprend que de pareils résultats aient. mis à néant toute velléité de discussion. 8. M. le Dr Othmar-Emile Imhof, privat-docent à l’Uni- versité de Zurich, fait la communication suivante sur la faune pélagique et profonde des bassins d’eau douce : Es ist meine Absicht unsere Kenntnisse über diese Faunen nach einigen Richtungen von mehr allgemeiner Natur heute zu erweitern. Im Herbst 1882 begann ich meine Untersuchungen zunächst über die pelagische: Fauna einiger Schweizerseen und dehnte dann in den darauf folgenden Jahren diese Studien auf die Tiefsee- Fauna aus. Die Zahl der Seen, die ich bisher geprüft habe, beläuft sich auf circa siebenzig, und zwar in fol- genden Ländern : Frankreich (Savoyen und Jura), Ober- Italien, Schweiz (fünfunddreissig Seen), Ober-Bayern, Tirol, Salzburg, Ober-Œsterreich und Steiermark. Das. Material aus allen diesen Seen ist in meiner Sammlung von über neunhundert mikroskopischen Präparaten auf- SA bewahrt, um zu jeder Zeit Vergleichungen mit neuem Material anstellen zu können. Ich bespreche nun die neuen Resultate, die ich beson- ders in zwei Richtungen hin gewonnen habe, und ver- binde damit die Demonstration meiner neuen Apparate. 1. Ueber die horizontale und verticale Verbreitung der pelagischen Fauna in einem einzelnen Süsswasserbecken. Die gegenwärtige Annahme über die Vertheilung der pelagischen Thierwelt in einem See sind in dem von Forel gegebenen Ausspruche zusammengefasst: die pela- gischen Thiere führen täglich Wanderungen aus, wie Weismann und ich, unabhängig 1874 gefunden haben, während der Nacht schwimmen sie an der Oberfläche, während des Tages steigen sie in die Tiefe. Meine Forschungen haben nun aber ergeben, dass die- ser Satz nicht in dieser Allgemeinheit Gültigkeit besitzt, denn ich fand auch Mittags bei brennenden Sonnenstrah- len an einzelnen Stellen mitten im See alle Mitglieder der pelagischen Fauna: Protozoen, Rotatorien, Copepoden und Cladoceren — selbst Bythotrephes und Leptodora — dicht unter der Oberfläche. Ich führe sodann die verschiedenen Untersuchungs- Methoden und Apparate (von Forel, Pavesi, Asper) vor, welche bisher zur Erforschung der verticalen Vertheilung ‚angewandt wurden und weise meinen neuen Apparat vor. nämlich ein pelagisches Netz, das geschlossen in die zu untersuchende Wasserschicht gelassen, hier angekom- men geöffnet wird und vor dem Heraufziehen wieder ge- schlossen werden kann. Die damit gewonnenen Resul- ‘tate werde ich später nach ausgedehnteren Forschungen publieiren. Solche Studien haben neben dem wissenschaftlichen Interesse noch einen doppelten practischen Werth, näm- SATA lich bezüglich der Fischerei und der Verwendung von Seewasser zur Alimentation von Städten. 2. Im Ferneren eròrtere ich die pelagische und Tiefsee- Fauna hochgelegener Seen mit besonderer Berücksich- tigung meiner Untersuchungen, die ich mitten im Winter z. B. in den hochalpinen Seen im Engadin im Winter 1883/1884 angestellt habe. Die Seen waren zu jener Zeit zugefroren, und es mussten Löcher geschlagen werden. um die Apparate in Function treten zu lassen. An dieser Stelle beschreib und demonstrire ich meinen Schlamm- schöpfer, den ich schon in einer der kaiserl. Akademie der Wissenschaften in Wien überreichten Abhandlung erwähnt habe. Diese wohl zum ersten Mal angestellten Untersuchun- gen in hoch gelegenen zugefrorenen Seen (der höchst ge- legene war der Lej Cavloccio, 1908 Meter über Meer) er- gaben. dass unter der Eisdecke auch in dieser Höhe während des ganzen Winters eine reiche pelagische und ‘Tiefsee-Fauna fortexistirt. Die Eisdecke bildet einen Schutzmantel für das Thierleben in den weniger tiefen Seen während der kalten Jahreszeit. Die Erforschung möglichst vieler in einem weit aus- gedehnten Gebiete gelegener Seen und die darauf ge- gründete geographische — sowohl horizontale als verti- cale — Verbreitung der Mitglieder beider Faunengebiete. was ich mir zur Aufgabe gestellt habe, gibt uns dann auch eine Basis, die es erlaubt, Fragen über die Umge- staltung der Erdoberfläche zu besprechen, wie ich dem- nächst an anderer Stelle zeigen werde. Ich schliesse meinen Vortrag mit denselben Worten, mit denen ich meine an der Universität Zürich im Jahre 1883 über das mikroskopische Thierleben in den Seen der Schweiz gehaltene Probevorlesung beendigte : auf ARE diesem Gebiete der mikroskopischen Forschung sind nur gründliche, ruhig und ausdauernd fortgesetzte Ar- beiten im Stande, werthvolle wissenschaftliche Resultate zu erzielen. Le president déclare close la soixante-huitieme session de la Société helvetique des Sciences naturelles. La séance est levée à midi. è A Ì fo Il PROCES-VERBAUX DES SÉANCES DE SECTION A. Section de Physique et Chimie. Séance du 12 Aoùt 1885. Président : M. le prof. R. WEBER, de Neuchàtel. Secrétaire : M. le prof. Ch. SoRET, de Genève. 1 M. le D' Schumacher-Kopp. de Lucerne, rend compte des observations qu'il a eu l’occasion de faire dernière- ment comme chimiste cantonal à Lucerne. Ces observa- tions ont porté principalement sur les eaux des puits dans leurs relations avec la fièvre typhoide; sur les falsifica- tions volontaires ou accidentelles des vinaigres et des vins, ou les altérations du lait de vaches malades: sur l’exis- tence dans le commerce, malgré les lois sur la matière, de papiers teints avec de l’arsenic, et sur la richesse 4 Re comparative en tannin de l’écorce des arbres vivant à dif- férentes hauteurs. M. Schumacher montre encore divers modèles de pin- ces de laboratoire, et présente une encre à écrire sur le verre. 2. M. G. Sire, de Besançon, présente un appareil facile à transporter et contenant un thermomètre, un baromètre, un hygromètre et une boussole, le tout équilibré de façon à pouvoir fonctionner dans toutes les positions. M. Sire décrit aussi une méthode rapide pour graduer l’hygromètre par comparaison avec un hygromètre de Regnault, auquel il a apporté quelques perfectionnements. 8. M. le professeur Z. Dufour, de Lausanne, parle du phénomène, nié par quelques auteurs, de la réflexion de l’arc-en-ciel dans l’eau. Il signale une observation qui lui a été communiquée par M. M. Cérésole, et remarque que l’on peut fort bien voir simultanément un arc-en-ciel dans l’air et un arc-en-ciel réfléchi dans l’eau, mais que celui- ci est alors la réflexion non pas de l’arc-en-ciel aérien que l’on voit en même temps, mais d’un autre arc-en-ciel qui serait situé plus bas. M. Ch. Dufour signale à ce propos une observation qu'il a eu l’occasion de faire d’un parhélie réfléchi sur une eau tranquille. M. Hagenbach indique, comme expérience de cours, la production d’un arc-en-ciel à petite distance au moyen d'un pulvérisateur. Dans ce cas, chaque œil voit l’arc dans une position différente. M. Z. Sorel remarque qu'en employant une pression suffisante pour avoir de très petites gouttelettes par le pulvérisateur, l’arc-en-ciel se transforme en un simple cercle rouge. i SE 4. M. le professeur F.-A. Forel, de Morges, indique une vérification très intéressante de la formule des seiches OR Vor qu’il avait déduite en 1876 des équations théoriques de R. Mérian. Un lac très peu profond, le lac George dans la Nouvelle-Galles du Sud, a été étudié dernièrement par M. H.-C. Russell, qui a constaté les valeurs suivantes : t !, longueur du lac : 18 milles anglais = 28962 mètres. h, profondeur: 15 à 20 pieds anglais. t, durée de la demi-oscillation d’une seiche longitudi- nale : 3930 secondes. La formule ci-dessus, appliquée à ces données, attribue à ce lac une profondeur moyenne de 5",14, soit 18,1 pieds anglais. M. Forel annonce aussi qu'il a constaté par des sonda- ges thermométriques faits dans le lac Léman, une incli- naison notable des couches isothermes: à 30 et 40 mètres de profondeur l’eau a une température de 2 degrés plus élevée à Chillon qu’à Yvoire. 5. M. le professeur Zagenbach, de Bâle, rappelle sa mé- thode pour la détermination de la vitesse de l'électricité dans les fils télégraphiques et résume les recherches ré- centes qu'il a faites sur ce sujet. Il a trouvé que les durées de propagation sont proportionnelles aux carrés des dis- tances, d'où résulte que dans la propagation de l'électri- cité il n'y a pas de vitesse proprement dite, mais plutôt un temps nécessaire pour charger le conducteur. 6. M. le professeur R. Weber, de Neuchâtel, déduit des formules de Fourier relatives au refroidissement d’une boule, une méthode pour obtenir les coefficients de con- O IE ductibilité des corps solides par l’observation de thermo- mètres placés au centre et à la surface de sphères taillées dans les substances à étudier, et primitivement échauffées de manière uniforme. M. Weber donne quelques résul- tats qu'il a obtenus par cette méthode. Il a trouvé en par- ticulier que la conductibilité diminue en général avec la température; le charbon et quelques roches font cepen- dant exception. Le coefficient de conductibilité diminue aussi avec la complication du corps étudié. D' F. Urech. in Tübingen, bespricht, wie er die Inver- sionsgeschwindigkeit der Saccharose (Rohrzuker), der Lactobiose (Milchzuker) und der Maltobiose (Maltose) verwendet, um die Affinitätsgrösse mit welcher Lævulose, Dextrose und Lactose in diesen Biösen vereinigt sind, sie ist in dieser Reihenfolge abnehmend. (Ueber die aufge- fundenen und allgemein anerkannten (Grundsätze, von denen dabei ausgegangen wird, legt er eine von ihm ver- fasste Druckschrift : « Wegweiser durch die theoretische Entwiklungsgeschichte der Lehre von den chemischen Reactionsgeschwindigkeit » vor.) Weiters hebt der Vor- tragende hervor, wie die Inversionsgeschwindigkeit und die Einwirkungsgeschwindigkeit von Alkalilösung auf Glycosen und Biösen dazu beitragen kann die Constitu- tion derBiösen und Glycosen aufzuklären. B. Section de zoologie et de médecine. Séance du 12 août. Président : M. le prof. Hermann For, de Genève. Secrétaire : M. Pierre DE MEURON, de Neuchâtel. 1. Les premières communications à l'ordre du jour sont celles de M. le D' Otnmar-Emile Imhof, privat-do- cent à l’Université de Zurich. a) Ueber die Sonnenthierchen, Æeliozoa. Ueber das Vorkommen von Heliozoen in der Schweiz wissen wir bis jetzt noch sehr wenig. Ausser skeletlo- sen Sonnenthierchen fand ich eine ganze Anzahl skelet- tragender Formen und zwar besonders in der Tiefseefauna der Süsswasserbecken. Als Mitglied der pelagischen Fauna fand sich eine Acanthocystis. b) Ueber die pelagische und Tiefseefauna des Seealpsee am Säntis. Seine Höhenlage über Meer beträgt 1143 Meter. Seine grösste Tiefe beträgt 13 Meter, so dass man von einer ei- gentlichen Tiefseefauna nicht sprechen kann. Als Mit- glieder der pelagischen Fauna ergaben sich 4 Rotatorien von denen besonders die Asplanchna helvetica Imh. auf- fallend zahlreich vorhanden war; ferner ein Cyclops und eine Bosmina. Die grundbewohnende Fauna ist sehr reich, unter Anderem enthält sie Ostrakoden, Hydrachni- den, Turbellarien und ein Pisidium. c) Pelagische Fauna des Lac des Tailleres, &tang de N a on Bemont und Lac des Brenets. (Die Untersuchung wurde einige Tage vor der Versammlung vorgenommen.) Im ersteren ist diese Thierwelt an Individuen ausser- ordentlich reich, doch fehlen die grösseren Formen. Im zweiten bedeutend kleineren Wasserbecken fand sich nur eine Daphnia aber in unglaublicher Individuenzahl. Das dritte Süsswasserbecken, an der Grenze gegen Frankreich gelegen, beherbergt ebenfalls eine reiche pe- lagische Fauna deren Mitglieder mit Ausnahme einer Daphnia, einer Daphnella, und eines Cyclops nur kleine Arten sind. d) Einige Untersuchungen in Cysternen in Brévine und Chaux-du-Milieu ergaben interessante Resultate. e) Die Prüfung von pelagischem Material aus der Ost- see, speziell dem finischen Meerbusen, das mir von Herrn Jules de Guerne in Paris gitigst ùbersandt worden war, enthielt einige Rotatorien die mit pelagischen Räder- thierchen aus verschiedenen Sisswasserbecken über- einstimmen, so : Polyarthra platyptera Ehrbg., Anu- rea cochlearis Gosse und An. aculeata, var. regalis Imh. 2. Communication de M. le professeur Hermann Fol sur : Les conditions d'existence des animaux aquatiques sous le rapport de la lumière. M. Fol rend compte des expériences qu'il a faites dans le lac de Genève en collaboration avec M. Edouard Sara- sin. Les données que l’on possédait sous le rapport de la pénétration de la lumière dans l’eau étaient à peu près nulles. Les seules expériences faites dans ce genre sont dues à MM. F.-A. Forel et Asper, et elles laissent beau- coup à désirer. MM. Fol et Sarasin se sont servis de pla- ques au gélatino-bromure, qu’ils descendaient dans l'eau et qu'ils exposaient à la lumière au moyen d’un appareil SR ES imaginé par M. Fol. Pour le lac Léman, les expérimen- tateurs ont trouvé que la limite en pénétration de la lu- mière était comprise entre 170m et 200" à peu près. Plus tard, ces messieurs ont répété leurs expériences dans la Méditerranée à l’aide d’un navire de l’Etat mis à leur dis- position. Ils ont constaté que, dans la Méditerranée, les plaques de Monckhowen étaient impressionnées jusqu'à 380%, Les animaux qui habitent dans les grands fonds sont donc réduits à s’éclairer eux-mêmes, ce qu’ils font à l’aide de divers appareils phosphorescents. M. le professeur F.-A. Forel fait remarquer que la pé- nétration de la lumière est à peu près double dans la Mé- diterranée que dans le lac Léman. Il en est de même pour la limite de visibilité d'un corps immergé, limite qui, pour le lac Léman, est de 17%, tandis qu’elle atteint 34m dans la Méditerranée. M. Forel mentionne aussi le fait que les plantes chlorophyllées descendent plus profondé- ment qu'on ne l’avait cru, dans le lac Léman. C’est ainsi que M. Schnetzler a constaté en avant d’Yvoire la pré- sence, à 60m de fond, d'une mousse chlorophyllée parais- sant appartenir à l'espèce Thamnium Alopecorum (Schim- per). Quant à la phosphorescence des poissons, elle paraît à M. Forel devoir être plutôt fort dangereuse aux pois- - sons qui en sont doués, en les signalant à leurs ennemis. Il n'a jamais non plus vu d'animaux d’eau douce phos- phorescents. M. le professeur Emery pense que certains animaux ont souvent avantage à être vus et reconnus. Ainsi, ceux qui possèdent des propriétés vénéneuses ou des saveurs désagréables. Il paraît en être ainsi pour les lucioles dont M. Emery n'a jamais trouvé de débris dans l'estomac des chauves-souris. En outre, la lumière peut servir à attirer des proies. A M. le D" Zmhof fait remarquer qu'on a attribué une phosphorescence au Cerathium hirundinella d'eau douce. Cet infusoire apparait quelquefois en quantités énormes dans les eaux et parait alors être la cause d’un empoison- nement réel des poissons qui s’en nourrissent, 3. Communication de M. le professeur Emnery, de Bo- logne : « Sur l'organe lumineux des lucioles. » M. Emery rappelle d’abord ses recherches publiées précédemment sur la structure de l'organe lumineux de la Luciola italica. Il rapporte ensuite ses expériences sur la lumière de ces insectes, qu’il a observée au microscope sur l’animal vivant et normal, ainsi que sur des exem- plaires empoisonnés par les vapeurs de l’acide osmique. La structure des organes lumineux, beaucoup plus régu- lière chez la luciole que chez le lampyre, permet de re- connaitre les éléments anatomiques à travers les 1égu- ments. On constate ainsi que la lumière a son siège dans les cellules parenchymateuses (Parenchymzellen) de M. Schultze. Sur les exemplaires empoisonnés, on voit même les noyaux de ces cellules comme de petites taches som- bres au milieu du plasma lumineux. M. Hermann Fol demande quelques éclaireissements au sujet des terminaisons trachéennes parmi les cellules parenchymateuses. M. Emery suppose que les terminaisons sont, ou ont été pendant leur formation, entourées par des prolonge- ments des cellules de la matrice des trachées. M. le D' Aug. Forel dit que bien souvent les extrémi- tés des trachées pénètrent dans l’intérieur des cellules, en particulier dans le protoplasme des cellules nerveuses. 4. Communication de M. le Dr Aug. Forel sur « l’Ori- gine du nerf acoustique. » N a Les recherches de M. Forel ont été faites par la voie de l’experimentation. Lorsque l’on coupe les nerfs, leurs fibres subissent une atrophie plus ou moins complète, qui permet de les suivre dans le fouillis inextricable de la moëlle et de l’encéphale. En procédant de cette façon sur des lapins nouveau-nés, M. Forel a reconnu que le noyau dit antérieur de l’acoustique ne peut être que l’homologue d'un ganglion spinal pour la racine postérieure de l'a- coustique. Le véritable noyau de ce nerf est le tubercule acoustique du même côté, qui est au nerf auditif ce que le tubercule quadrijumeau antérieur est au nerf optique. Les autres soi-disant noyaux de l’acoustique (noyau ex- terne, interne, fibres croisées, etc.) sont demeurés parfai- tement intacts. Quant à la racine antérieure, on voit, grâce à son atrophie partielle, qu'elle va vers le centre de la base du cervelet où elle se perd autour des crura ce- rebelli ad corpora quadrigemina en formation. Elle n’a évidemment aucune connexion, ni avec le noyau anté- rieur, ni avec le tubercule acoustique. M. Forel la consi- dère comme étant très probablement la partie non-audi- tive du nerf du vestibule, celle qui va aux ampoules des canaux semi-circulaires. Il croit que c'est la lésion de cette portion qui amène les fameux mouvements conti- nuels de la tête, que Flourens a observés le premier, non seulement après les lésions du cervelet, mais encore après celles des canaux semi-circulaires. M. Hermann Fol mentionne le fait que, chez les pois- sons du moins, les fibres de Mauthner pénètrent dans l’a- coustique; ce qui pourr:it reporter le centre de ce nerf beaucoup plus bas. M. Forel conteste que ces fibres pénètrent dans l'acous- tique. Après cette communication, la séance est suspendue pour une demi-heure. EINER KEN La section rentre en séance A midi. Le président lit un mémoire envoyé par M. le profes- seur Herzen, de Lausanne : « A propos des observations de Laborde sur la tete d’un supplicie. » M. Herzen, se basant sur plusieurs ordres d’expérien- ces qu'il a faites jadis et tout récemment, estime que, chez les guillotinés, il se produit immédiatement, lors de la décollation, une syncope par anémie du cerveau et que la mort, c'est-à-dire le commencement de la désorganisa- tion, ne tarde pas à survenir. En injectant du sang dans la tête, on peut ramener l'apparition des reflexes, mais on a toujours échoué lorsqu'il s'agissait de ramener la sensi- bilité. M. le D" Zmhof mentionne, à propos d’une note présen- tée à l’Académie par MM. Pouchet et de Guerne, la pré- sence dans la mer Baltique de faunes que l'on retrouve dans les lacs suisses. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée et MM. Dr Imhof, prof. Emery et D' Aug. Forel procèdent aux dé- monstrations microscopiques qui se rapportent à leurs communications respectives. È pun. : à en 0. Section de botanique. Séance du 12 août 1885. Président : M. Marc MicHELI, de Genève. Secrétaire : M. Jean Durour, de Lausanne. 1. M. J. Dufour, assistant au Polytechnicum, commu- nique les résultats de ses recherches sur lamidon solu- ble. Chez quelques rares plantes, Saponaria officinalis L., Arum italicum Mill, ete., le tissu épidermique ren- ferme une substance soluble dans l’eau et l’alcool, non différenciée en granules et possédant la propriété de for- mer avec liode une combinaison bleue qui cristallise en aiguilles. Diverses réactions microchimiques rendent as- sez probable l'opinion qu’il s’agit bien d’un hydrate de carbone du groupe de l’amidon. 2. M. le D' Schröter, professeur au Polytechnicum, dé- crit et met en circulation plusieurs formes intéressantes de Pinus sylvestris L. et de P. montana Mill. Il montre qu’il existe entre ces Pins des formes de transition nom- breuses, de sorte qu’il est difficile de délimiter nettement ces deux espèces. 3. M. F. Tripet, professeur à l’Académie de Neuchâtel, entretient la Section des modifications apportées à la fiore du Jura neuchâtelois par l’abaissement des lacs. Quelques espèces ont complètement disparu, p. ex.: Æot- tonia palustris L., Sagittaria sagittafolia L.; d’autres sont en voie de disparaitre. Een M. Tripet cite, en revanche, un bon nombre d'espèces découvertes dans le canton de Neuchâtel depuis la pu- blication, en 1869, du Supplément à la flore du Jura, par Ch.-H. Godet. Telles sont : Polyyala depressa Wendl., Scorzonera humilis L., Hieracium lanatum Vill. Il pré- sente enfin des exemplaires de Cardamine trifolia L., qu'il a récoltés dans une forêt de sapins entre le Locle et la vallée du Doubs. Cette espèce est nouvelle pour la Suisse. 4. M. le professeur Schröter donne les premiers résul- tats de recherches entreprises en commun avec M. le Dr Stebler, directeur de la station de contrôle des semences, à Zurich, sur les prairies de la Suisse. Ces recherches ont un double but : il s’agit d’abord d'arriver à une clas- sification naturelle et scientifique des prairies, de déter- miner les principales espèces végétales qui les composent, de rechercher enfin l'influence de l'altitude, de l'humidité, des engrais, etc., sur la nature et la qualité des prés. D'autre part, ces études seront dirigées de façon à livrer autant que possible des données pratiques pour l’exploi- tation rationnelle des fourrages. M. Schröter expose la methode de recherche, commu- nique les résultats obtenus jusqu'ici, et prie les botanistes présents de le seconder par l'envoi d'échantillons appro- priés. 5. M. Pittier, professeur à Chàteau-d' (Ex, parle de l’in- fluence des vents réguliers des vallées sur la végétation, puis d’une déformation constante des troncs d'arbres. Dans les vallées profondes des Alpes, l’inégal échauffe- ment des couches de l’atmosphère donne lieu à des brises regulieres, remontant ces vallées durant le jour, mar- chant en sens inverse pendant la nuit. Le courant diurne est de beaucoup le plus sensible. Plusieurs faits, recueillis A N au Pays-d’Enhaut vaudois, permettent de conclure que ces vents contribuent activement à la dissémination des semences de proche en proche, même à de grandes dis- tances. En outre, ces brises impriment à la végétation arborescente un cachet tout particulier. M. Pittier a mesuré l’épaisseur du tronc chez un nom- bre très considérable d’arbres appartenant à des espèces diverses et a constaté que le diamètre est plus court dans le sens du Nord au Sud. Il expose ses vues relatives à la cause de cette déformation constante. 6. M. le professeur Schröter fait une troisième commu- nication sur un cas de gynodiæcisme chez Anemone Hepatica L. Il présente des exemplaires de cette espèce, cueillis à Gersau et dont les fleurs étaient devenues uni- sexuées par la réduction des étamines et le développe- ment exagéré des pistils. 7. M. le Dr Haller, de Zurich, montre à la Section des plantes desséchées provenant du Groenland et présentant pour la plupart une grande analogie ou même une com- plète similitude avec les représentants de notre flore al- pine. D. Section de géologie et de minéralogie. Séance du 12 août 1885. Président : M. Marcel BERTRAND, de Paris. Secrétaire : M. Henri GoLLrez, de Sainte-Croix. 1. M. P. Choffat fait trois communications sur quelques points importants de la géologie du Portugal; il expose une carte géologique de ce pays, une grande planche de vues et profils, ainsi qu'une dizaine de planches en photo- typie, représentant des fossiles crétaciques et faisant partie d’un ouvrage en cours de publication. a) Gisement de granit de la Serra de Cintra. — Cette petite montagne est entourée de malm, crétacique et ter- tiaire; son granit envoie dans le malm des apophyses et des filons. Les strates qui surmontent le malm et se ter- minent au carentonien sont très régulières; l’&ruption ne peut avoir eu lieu pendant leur dépôt. Conclusion : L'éruption s’est produite entre le caren- tonien et le miocène qui le surmonte. M. Renevier. Il peut y avoir eu éruption sous-marine. M. Choffat. Cela aurait produit des perturbations; ce qu'on ne voit nulle part. M. Lory. L’eruption peut s'être produite entre le juras- sique et le crétacique. M. Choffat. Il n'y a pas eu d'intervalle entre deux, comme on va le voir. ar b) Passage du jurassique au crétacique. — Dans la Serra de Cintra, au-dessus du ptérocérien, viennent deux cents à trois cents mètres de calcaire à faune en partie pterocerienne, en partie propre (Aptyxis, Cyrènes, Tre- matocyclina). Sur le pourtour de la Serra, la base de ce calcaire est ptérocérienne, le haut est crétacique; preuve : Trigonia caudata. Comme le valangien succède immé- diatement, M. Choffat appelle ce calcaire infravalangien; il contient un Trematocyclina et une Cyprina voisine de C. bernensis. Première conclusion : Le passage du jurassique au cré- tacique est insensible. Au valangien succède l’hauterivien avec la même appa- rence que dans notre Jura; mais dans la contrée de Bellas (vingt kilomètres à l’est), on retrouve le même infrava- langien et le même hauterivien, tandis qu'entre deux le valangien est représenté par des grès à végétaux terres- tres comme ceux du wealdien du Hanovre. Deuxième conclusion : Ces grès sont parallèles au va- langien. Troisième conclusion : C'est une preuve de plus pour le parallélisme du wealdien et du valangien. c) Aires tiphoniques. — Accidents orographiques. Val- lées dont le fond est formé par une marne rouge avec dolomites à fossiles réthiens, tiphons d’ophite et de tesche- nite, ainsi que des sources thermales. Les flancs sont de roches récentes, malm, crétacique ou tertiaire: entre le fond et les flancs, la série manque. Il n’y a pas de voûtes rompues. Un étirement n’est pas possible, car il ne se serait pas constamment produit des deux côtés de la vallée. La théorie des horst autrichiens peut seule s'appliquer. Une crevasse se forme jusqu'aux marnes dans le cal- OH caire, celui-ci glisse et s’affaisse. La marne réthienne se boursouffle dans la crevasse et vient au niveau des cou- ches supérieures. M. Baltzer. Les schistes amphiboliques du massif des Alpes bernoises forment aussi des coins semblables. M. Renevier. L'hypothèse des anticlinales pourrait s'appliquer, avec relèvement sur les bords. M. Choffat. Nous négligerions alors des milliers de mè- tres de terrain, sans savoir ce qu’ils sont devenus. 2. M. le Président et M. Renevier donnent connais- sance de plusieurs lettres de MM. Studer et Beyrich, let- tres relatives au Congrès de Berlin. 3. M. Koby communique le résultat de ses observa- tions sur l'existence de polypiers rugueux dans le ju- rassique Supérieur. Les polypiers rugueux ont toujours été considérés comme paléozoiques, mais M. Koby a été assez heureux pour en trouver dans le jurassique supé- rieur du Jura bernois: la bonne conservation des échan- tillons permet de se prononcer d’une façon absolue sur leur place systématique. Les lois de développement données par Dybowski et Kunth sur les rugueux paléozoïques se retrouvent ici. Ajoutons pour la concordance : le même aspect de la muraille et le même mode de bourgeonnement intra et extracalicinal. | Ces polypiers proviennent de l’épicorallien de la Ca- querelle et des environs de Bâle, ainsi que de l’astartien de Bressancourt et des couches coralligènes supérieures de Valfin. 4. M. Baltzer parle des gisements du Lòss dans le can- ton de Berne. Agro M. Baltzer a trouvé le Lôss à Kosthofen, altitude 500 mètres: Münchenbuchsee, 560 mètres: Kehrsatz, deux stations, l’inférieure à 586 mètres; Wyl, 710 mètres; Höchstetten, 730 mètres. Les conclusions de l'étude de ces cinq stations sont les suivantes : On ne saurait prétendre à l’absence du Löss dans le voisinage des Alpes. Le Löss bernois est un Lehm assez calcaire, peu solide, blanchâtre ou jaunàtre, avec poupées. Il est peu stratifié (excepté Kosthofen). Le Lòss bernois est de plusieurs âges : glaciaire ou post-glaciaire. Le mot Lôss n'a plus qu’une valeur pétrographique. L'origine du Löss parait être ici fluviatile ou lacustre, mais non éolienne. M. Rollier. Le Lôss a été retrouvé dans la gorge de Rondchàtel, peu incliné et avec débris erratiques. M. Choffat attire l'attention sur le Löss de la gare de Porrentruy. M. Alphonse Favre demande sur quoi l’on se base pour déterminer le Lòss sans fossiles: une discussion générale s'engage à ce sujet: il en résulte que l’on doit considérer comme Löss un Lehm particulier, mal stra- tifié, argilo-sableux, contenant des poupées ou Löss- männchen et quelquefois des fossiles; qu’en outre, en raison du sens plus spécialement pétrographique du mot, il est actuellement préférable de se servir des termes : Lôss glaciaire, Löss post-glaciaire, Lehm préglaciaire, etc., suivant l’occasion. M. Baltzer annonce encore que M. de Fellenberg a fait l'analyse chimique du Lôss bernois et a trouvé une par- à) le faite idendité de composition avec le grand Löss alle- mand. 5. M. Renevier parle des facies abyssaux, ou de mer profonde, dans nos pré-Alpes pendant l’ère secondaire. Il considère comme tels : 1° Le calcaire gris du malm, sans distinction possible d'étage. 2° Les couches rouges crétaciques, considérées jusqu'à présent comme crétacique supérieur et moyen. M. Rene- vier a observé avec M. Rittener-Ruff, dans le val Taney, le contact immédiat du malm et des couches rouges, avec passage insensible du malm gris au crétacique rouge. Ce fait, joint à celui que le néocomien qui existe dans les synclinales extérieures disparaît pour faire place aux couches rouges en avançant vers le centre, permet de conclure que les couches rouges représentent également le crétacé inférieur. M. Gilliéron cite un cas sur beaucoup d’autres où le contact est, au contraire, très franc: quelquefois le malm est bosselé, et le calcaire rouge vient par-dessus avec con- tact nettement accusé. M. Scharat trace le profil d’un pli où le néocomien n’a pas de rapport avec les couches rouges. Il prétend que le point observé par M. Renevier est trop petit pour per- mettre de généraliser. 6. M. Rollier annonce une étude des chaînes du Jura bernois et donne quelques détails sur la structure du Chasseral. Cette montagne est formée par trois plis juxtaposés avec un dôme oolitique qui, dans la région la plus élevée, est un double pli bathonien et callovien pos- sédant un reste de spongitien dans la synclinale intermé- diaire. M. Rollier annonce encore l'existence de l’œnin- MIN NI gien, calcaire d’eau douce, à la colline de Rainson, près Courtelary. M. Choffat assimile la pierre blanche bathonienne au Forest marble. 7. M. Schardt parle de l'origine des cargneules (aussi cornieules et Rauchwacke). Il existe des cargneules va- cuolaires, d'autres bréchiformes, qui ne sont que deux manifestations d’un seul et même accident. Les vacuo- laires ne se trouvent qu’à la surface; elles sont, à une plus grande profondeur, remplacées par des bréchiformes. La structure interne présente une certaine régularité. Les dolomies qui les accompagnent sont généralement fendillées par des leptoclases. Il en résulte, au point de vue théorique, que chaque fois qu'un banc dolomitique fendillé a eu, par une dislocation, ses fragments désorien- tés, les fissures se sont remplies par recimentation, et il en est résulté une cargneule. Les cargneules sont donc des roches récentes, qui peu- vent se rencontrer à tous les niveaux: elles se trouvent de préférence le long des lignes de fracture. Il faut en excepter. pour le moment, les cargneules po- lygéniques du flysch. M. Renevier est d'accord sur le fait du cloisonnement; mais, sans repousser la cause techtonique, il l’attribue plutòt à un fendillement de l’argile pendant la dessica- tion. Il revient sur la question d’äge et persiste à faire les cargneules triasiques. M. S. Chavannes fait ressortir l’accord qu'il y a entre les idées de M. Schardt et ses anciens travaux sur les cargneules et les gyps. M. Baltzer trouve que, d’après la théorie de M. Schardt, les dolomites ployées ont dû donner partout naissance à des cargneules, tandis que ce n’est pas le cas. ie 7e 8. M. Gilliéron rend compte verbalement des excur- sions de la Société géologique, au Val-de-Travers. au val de Morteau et dans le vallon du Locle. M. Renevier in- siste sur quelques points importants. 9. M. Rollier présente quelques fossiles siliceux qu il a traités à l'acide chlorhydrique concentré, et qui montrent des détails internes remarquablement bien conservés. 10. M. Maurice de Tribolet expose une copie de la carte d’Arnold Guyot sur la distribution des espèces de roches dans le bassin erratique du Rhône. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE Rapport du Comité à l’Assemblée générale de 1885. Messieurs, Depuis les deux séances qu'a eues votre Comité au bord du lac de Lucerne. en septembre 1884, il n'a pu se réunir qu'une seule fois à Berne, le 2 avril 1885, puis une fois, le 9 août 1885, pendant notre session actuelle. Il faut dire que les affaires n’abondent pas, notre Société n'ayant jusqu'ici aucune activité collective, sauf ses ex- cursions. C’est sans doute aussi la raison pour laquelle nous n’exercons pas autour de nous une grande attraction. En effet, les seules adhésions nouvelles que nous ayons à si- gnaler cette année, sont celles de cinq géologues étran- gers à la Suisse : MM. D' Em. DacincouRT, à Paris. Marcel BERTRAND, ingénieur des mines, à Paris. Dr Albert GIRARDOT, à Besancon. Henry-M. Ami, du geological Survey du Canada, à Ottawa. Hermann MAYER, à Stuttgart. En revanche, nous avons perdu, par la mort, l'un de nos compatriotes. M. Jomini, de Payerne (Vaud), qui, quoique arrivé à un âge où l’on ne peut être très actif, n’en portait pas moins un vif intérêt à la marche de notre Société et en général à tout ce qui concerne la géologie de la Suisse. Si aucune des cotisations arriérées ne cache une dé- mission, notre effectif serait ainsi porté de 82 à 86 mem- bres actifs. Nos comptes. tenus avec une grande exactitude par notre caissier, M. le professeur Mühlberg à Aarau, se ré- sument dans les chiffres suivants : RECETTES. 2 finances d'entrée. 1 cotisation arriérée 1883-84 72 cotisations 1884-85 . Bonification d'intérêts. ie Total DÉPENSES. Revue géologique suisse de 1883 . Impressions diverses . Frais de route du Comité. Expéditions, ports, etc. SR Total Total des recettes Total des dépenses . Excédant de l’année Reliquat antérieur . Solde actif 10 — ol 360 — 14 60 -. IT. 280 60 94 25 97 75 70 25 31 63 . fr. 213 88 . fr. 389 60 .: s 210088] lo 395 95 o Cette valeur se trouve en dépòt à la Caisse d’épargne d’Aarau. ji ao a Treize membres n’avaient pas payé leur cotisation de l’année, mais quelques-uns l’ont fait dès lors, à l’occasion de notre session actuelle. Il serait à désirer toutefois que les membres éloignés, sur lesquels on ne peut pas tirer en remboursement, voulussent bien payer leur cotisation d'avance, pour ne pas compliquer la tâche de notre cais- sier. Pour les v rendre attentifs, le Comité a fait impri- mer une carte-avis, qui a déjà facilité les opérations, mais n’a pas encore produit tout l'effet désiré. Les publications envoyées aux membres de la Société sont aussi bien minimes. Encore cette année, elles n’ont consisté que dans les deux brochures expédiées récem- ment avec le programme de notre session actuelle : a) Revue géologique suisse pour 1884. b) Compte-rendu de la session de Lucerne en 1884. Il n'y a pas là de quoi allécher les géologues et nous attirer beaucoup d’adhesions nouvelles. Nous avons toutefois reçu de nos correspondants quel- ques volumes et brochures qui, selon l’usage établi, ont été transmis à la Bibliothèque de la Société helvétique des sciences naturelles. M. le professeur Renevier a été désigné par le Comité pour représenter notre Société à la réunion des délégués de la Session helvétique de 1885. Le Congrès géologique international, empêché l’au- tomne passé par la crainte du choléra, se réunira à Berlin le 28 septembre de cette année. Nous en faisons circuler le programme dans l’Assemblée. Conformément à l’article 7 de nos Statuts, le Comité a désigné trois de ses mem- bres pour y représenter officiellement notre Société. A notre délégation de l’an passé, composée de MM. Rene- vier et Heim, notre président et notre secrétaire, le Co- mité avait ajouté M. le professeur Jaccard, président ac- tuel de la Société helvétique; mais celui-ci se trouvant empêché, il sera remplacé par M. V. Gillieron. Le Conseil fédéral a bien voulu nous accorder, comme l’année passée, une subvention de six cents francs, en vue de cette délégation. Le long intervalle qui s’est écoulé depuis le Congrès de Bologne a amené un peu d’alanguissement dans les ques- tions d’unification géologique. Espérons que le troisième congrès international leur donnera un nouvel élan. Nous engageons tous les membres de notre Société qui le peu- vent à se rendre également à Berlin. Nous n’avons à vous signaler cette année ni découverte importante, ni progrès bien marqué dans la géologie suisse. Aucun souffle un peu puissant n’est venu enfler nos voiles! Nous vivons dans un temps d’accalmie! Et pourtant, si l’on voulait et pouvait entrer dans les dé- tails, on verrait que les progrès n'ont pas manqué. Notre excursion de cette année devait avoir tout natu- rellement pour objectif le Jura neuchätelois, et pour guide M. le professeur Aug. Jaccard. Il en sera rendu compte dans la séance de section. Une quinzaine de membres seulement y ont participé et sont revenus con- tents de ce qu'ils ont vu. Votre Comité est arrivé, Messieurs, à l'expiration de ses fonctions triennales. Vous allez être appelés à en nom- mer un nouveau, conformément à l’article 5 de nos Sta- tuts. Avant de déposer notre mandat, nous vous deman- dons seulement de bien vouloir approuver notre gestion. et en particulier les comptes de notre excellent caissier, M. le professeur Mühlberg. L'Assemblée générale de Lu- cerne ayant omis de nommer de nouveaux contrôleurs, O ces comptes ont été soumis, pour vérification, aux com- missaires précédemment nommés, MM. H. Durr et Ed. Greppin, dont vous allez entendre le rapport d’examen. Pour le Comité : Le Président, E. RENEVIER, professeur. Rapport des commissaires vérificateurs sur les comptes de 1884-1885. Les soussignés, chargés par le Comité de la Société géologique suisse de vérifier les comptes de la Société, après avoir pris connaissance des livres et des pièces jus- tificatives qui y étaient jointes, déclarent les avoir trouvés parfaitement en ordre. Au 30 juin 1885, la fortune de la Société est de fr. 571 67 Au So jun 1884, elle elaitde . 10-0007 5 30905 ia doneausmentatonde . . 2.2 22... fr. 175 2 Les commissaires vérificateurs proposent donc à la So- ciete d’approuver les comptes de 1884-1885, d'en donner décharge au caissier, M. le professeur Mühlberg, en lui adressant, ainsi qu'aux membres du Comité, tous nos remerciements. Les Plans sur Bex, le 4 août 1885. Henry Durr, professeur de chimie. Ed. GREPPIN, chimiste. / Bene è Se x 4 COUT X SD QUATRIEME SEANCE de la Société géologique suisse, au Locle, le 11 août 1885. La séance est ouverte à huit heures. sous la présidence de M. Renevier. M. Heim étant empêché d'y assister, M. Gilliéron remplit les fonctions de secrétaire. 1. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 2. Le Président donne lecture du rapport annuel du Comité et de celui des vérificateurs des comptes, concluant à l'adoption de ces derniers, qu'ils ont reconnus exacts. L’approbation du rapport et des compies, qui accusent un solde en caisse de fr. 571 67, est votée sans qu'il y ait eu d’objection et avec remerciements. 3. L'Assemblée passe à l’élection du Comité pour une nouvelle période de trois ans. Sont nommés au scrutin de liste et au premier tour : MM. A. Favre, Mühlberg et Jaccard par 11 voix; Renevier, Heim et de Fellenberg par 10 voix; Gilliéron par 9 voix. Ont obtenu des voix : MM. Baltzer 3. Lory et Chavan- nes chacun 1. 4. MM. Greppin et Baltzer sont élus vérificateurs des comptes par 10 et 9 voix. 5. Le Président fait remarquer que c’est une question géologique qui est l'un des sujets proposés pour le prix Schläfli; il donne des renseignements sur la réunion de ARS a la Société géologique de France, qui aura lieu très pro- chainement, et sur le Congrès géologique international. qui se tiendra à Berlin à partir du 29 septembre. 6. M. Schardt demande que le Comité fasse des démar- ches pour obtenir l’autorisation de faire tirer à part le Compte-rendu des séances de la Société helvétique, afin d'en envoyer un exemplaire à chaque membre de la So- ciété géologique. — Cette proposition est adoptée à l’una- nimité. 7. M. Baltzer propose que chaque année le Guide des excursions fasse autographier préalablement des profils du territoire qu'on se propose de parcourir, en les accom- pagnant de quelques brèves indications sur les terrains qui s’y trouvent: ces renseignements seraient adressés à tous les membres avant l’excursion. — Cette proposition est adoptée à l'unanimité. 8. M. Schardt fait remarquer que la disposition de nos statuts relative aux cotisations entraine une inégalité en- tre les membres, au détriment de ceux qui commencent par entrer dans la Société géologique et se font'ensuite re- cevoir membres de la Société helvétique ; ils paient une double finance d'entrée, tandis que ceux qui suivent la marche inverse n’en paient qu'une.— L'Assemblée charge le Comité de voir ce qui pourrait être fait pour remédier à cet inconvénient. Excursions de la Société géologique suisse les 8, 9 et 10 août 1885. Après que nos excursions annuelles avaient eu lieu trois fois de suite dans les Alpes, il était fort à propos que la réunion de la Société des sciences naturelles au Locle nous donnàt l’occasion de les faire dans le Jura. Pour être plus facile à étudier, cette chaine n’en présente pas moins bien des problèmes intéressants à scruter, et bien des occasions d'étendre ses connaissances, quand on la parcourt sous la direction d’un géologue qui s’en est aussi spécialement occupé que M. Jaccard. Cette année donc, un certain nombre de géologues suis- ses se réunirent le soir du 7 août à Neuchâtel, et ils eu- rent le plaisir de voir se joindre à eux quelques membres étrangers, entre autres M. Lory, qui les a toujours jus- qu'ici honorés de sa présence. Le lendemain, nous parti- mes de bon matin pour Chambrelien, par le chemin de fer (coin N. O. de la feuille XII de la carte géologique, partie coloriée par M. Jaccard). Val-de-Travers. La gare de Chambrelien est située sur le valangien in- férieur. Nous quittons ce terrain pour descendre vers la Reuse, en passant sur l’hauterivien, qui n’est bien à jour que dans un affleurement de marne, près de la rivière. Cette zone crétacée est celle qui suit le pied du Jura, le long du lac de Neuchâtel. La Reuse la traverse par une gorge, où l'on a construit un sentier pour en rendre ac- . cessibles les points de vue pittoresques. La rivière y coule dans une entaille profonde du calcaire compacte valangien inférieur, à toutes les hauteurs de laquelle l’action de l’eau est évidente, et où l’on ne voit pas le moyen de distinguer ce qui pourrait être l'œuvre de l’é- poque glaciaire, et ce qui est celle de temps plus moder- nes. Lorsque, en allant du côté d’amont, on est près de quit- ter le valangien, la gorge s’élargit. Là se trouve, à une certaine hauteur sur la rive gauche, la grotte du Four, dans laquelle on a découvert des antiquités gauloises. Le plongement des couches se faisant à l’ouest, on voit bien- tôt après un affleurement de purbeckien, où nous trou- vons les fragments ou concrétions noires qui caractéri- sent ce terrain, mais pas de fossiles. Un redressement subit des assises nous fait entrer dans l’intérieur de la partie jurassique d’une voûte. C'est là et plus loin, au delà du Champ-du-Moulin, qu’on observe une série de sources dont on s'occupe beaucoup mainte- nant, afin de voir le parti qu'on en pourrait tirer pour fournir de l’eau potable à Neuchâtel et à la Chaux-de- Fonds. Les personnes qui ont étudié de près cette ques- tion ne sont d'accord ni sur l’origine, ni sur le champ d'alimentation de ces sources; quoique la Société géolo- gique ait eu l’occasion d'entendre exposer les différentes manières de voir, aucun de ses membres ne s’est avisé d’enoncer une opinion dans un sens ou dans l’autre. La voûte jurassique où nous sommes entrés est ouverte jusqu'à l’oxfordien; du côté S.-O. ce terrain touche ir- régulièrement à l’astartien du pan N.-0.: ce fait et le peu d'espace qu’occupe le jurassique supérieur nous indiquent la présence d'une faille, ou plutôt d'un étirement des as- sises de ce còté-là. C'est à cause de cette réduction que nous ne tardons pas à arriver dans une synclinale créta- cée, qui sépare la Montagne de Boudry de la Tourne: elle descend de la hauteur sur le flanc gauche de la vallée, pour passer sur le flanc droit. Etant d’abord fort compri- mée, elle présente bien des irrégularités, Le point le plus intéressant (feuille XI de la carte géologique) est celui où elle enveloppe une zone aquitanienne assez large, que l'établissement d’un chemin a permis à M. de Tribolet d'étudier mieux qu'on n'avait pu le faire auparavant. (Bul- letin de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel, tome XIII.) Nous constatons dans les marnes de cet étage la présence du calcaire et du gypse, mais nous n'y trouvons pas de fossiles. La synclinale est complète du côté du N.; elle ne saurait l'être du côté du S., où il n’y a évidemment pas place pour s’en figurer les différents étages, entre le point où nous sommes et le jurassique supérieur. | Bientôt nous arrivons au Champ-du-Moulin, où une surprise nous était ménagée : M. l'architecte Perrier nous offre une excellente et copieuse collation; on peut penser comme nous nous empressons d'y faire honneur. Après cet agréable intermède, nous continuons à re- monter la vallée ; le chemin s’engage dans une forêt et le sous-sol n'est pas visible. Après être montés sur un ceret astartien du flanc gauche, nous dominons parfaitement le noyau de jurassique inférieur de la chaîne de la Tourne, qui est surmonté par des escarpements de jurassique su- périeur. Un peu plus loin, nous redescendons à la Reuse par une grande falaise de terrain glaciaire, marquée sur la carte de M. Jaccard, au S.-E. de Noiraigue. Les éboule- ments en ont mis à Jour la structure intérieure. Il a paru à celui qui écrit ces lignes qu’elle se divise en deux par- ties très distinctes : l’inférieure, de beaucoup la plus puis- sante, contient des fragments alpins et serait un apport du grand glacier du Rhòne, tandis que la supérieure au- rait été déposée par un glacier jurassien; ainsi on aurait ici la répétition d’un fait que l’on peut observer de l’autre côté du plateau suisse, savoir qu'il y a eu au bord des Alpes une espèce de lutte entre les glaces du Rhône, qui ont quelquefois pénétré dans les vallées, et les glaces de ces dernières, qui sont descendues quelquefois dans la plaine. Nous nous sommes arrêtés assez longtemps au Furcil, à l'E. de Noiraigue, où l'on exploite, pour la fabrication de la chaux hydraulique, des calcaires entremélés de marne. Ces couches paraissent être entre la dalle nacrée et la grande oolithe, et les géologues neuchâtelois se sont surtout servis du nom de marnes vésuliennes pour les désigner. Elles ont fait sur place l’objet de discus- sions qui ont continué dans la séance de la section géo- logique, au Locle. Il s'agissait surtout de savoir quelle portion de la série oolithique elles comprennent. Comme nous n'avons trouvé aucun fait stratigraphique ou paléon- tologique nouveau, la discussion entre MM. Lory, Ber- trand, Renevier, Jaccard. de Tribolet et Rollier n’a pas abouti à un résultat différent de ce qui a été admis jus- qu'ici. De Noiraigue, le chemin de fer régional du Val-de-Tra- vers nous conduisit à Saint-Sulpice, où nous visitàmes les nouvelles carrières de ciment. L'âge des couches, exploi- tées primitivement de l'autre côté du cirque, a été, il y a une douzaine d'années, le sujet d’un débat entre MM. de Tribolet et Jaccard. Nous y avons trouvé des Perisphinc- tes dont la conservation laisse, il est vrai, à désirer, mais qui nous ont paru suffisants pour décider que ces assises appartiennent à l’oxfordien : M. Lory trouve qu'elles ont tout-à-fait le facies d’Effingen. LET RG e Le retour s’effectue assez rapidement par le chemin de fer, qui veut bien faire un arrêt exceptionnel, pour nous permettre de descendre aux mines d’asphalte de Travers. Nous recueillons d'assez nombreux fossiles dans les mar- nes aptiennes et albiennes de l'exploitation primitive. M. Jaccard nous fait observer qu'au milieu même du vallon les couches plongent vers le S. Ainsi, le banc d’asphalte s'enfonce sous le grès vert et la molasse, ensorte qu’à 250 mètres plus au S. un sondage de 100 mètres ne l’a pas rencontré. Il est probable qu’il y a ici un étirement et que les couches se terminent en coin dans la profondeur et au contact du jurassique. Du Locle à Morteau. Le 9 août, transportés de Neuchâtel au Locle par le train du matin, nous sommes partis presque immédiate- ment pour aller à Morteau, tantôt à pied, tantôt en voi- ture, et revenir l'après-midi au Locle en passant par les Brenets (feuille VI de la carte géologique). A Morteau, nous avons eu le plaisir de passer quelques instants avec M. Chopard, qui a découvert les fossiles purbeckiens à Villers-le-Lac, il y a une trentaine d'années. Il était heu- reux de revoir un vieil ami, M. Lory, mais leur entrevue était attristée par l’affaiblissement de sa vue, qui ne lui permet plus de s’occuper de géologie. Dans cette journée, nous avons fait des observations très intéressantes; mais les rapporter toutes serait le plus souvent répéter ce qui a déjà été publié par M. Jac- card (septième livraison des Matériaux pour la carte géo. logique de la Suisse). En les énumérant, nous dirons seu- lement quelque chose des points où des travaux récents ont mis à jour des couches non visibles précédemment, et nous supposerons que nous les avons toutes faites en MRO allant du Locle à Morteau: de cette façon nous pourrons suivre à peu près l'ordre des terrains. L’extremite occidentale du vallon du Locle est couverte d’un dépôt d’alluvion tourbeuse. C'est sur une petite sur- face de ce fond peu solide que l’on a dû former un remblai pour la voie ferrée. Le poids des matériaux a provoqué un soulèvement de trois à quatre mètres du limon tourbeux et une déviation assez sensible de la route; pour redresser cette dernière, on a attaqué par une tranchée le terrain soulevé, et on voit maintenant les lits de densités et de couleurs différentes, crevassés et ployés de manière à présenter une miniature de certaines dislocations qu’on observe dans les montagnes. Plus loin, vers le fond de la vallée, la construction d'une nouvelle route a fait entamer quelques banes du valangien, qui semblent ployés en voùte assez régulière. Ils sont renversés sur la molasse marine avec un plonge- ment de 45°: le contact immédiat est à jour en profil et longitudinalement: l’un des bancs de valangien qui tou- chent à la molasse finit peu à peu en coin: les lignes de stratification des deux terrains ne sont donc pas rigou- reusement parallèles. Sur les deux flancs de la cluse qui succède au Col-des- Roches, nous avons pu observer de belles coupes de ter- rains jurassiques, passant du portlandien au bajocien. Outre les grands massifs de calcaire, ce que nous avons vu le plus à jour sur le flanc gauche, ce sont les couches à scyphies, le callovien et la dalle nacrée. Nous re- marquons le peu d'épaisseur du callovien, qui n'a que deux ou trois mètres et qui renferme surtout des Bélem- nites; c'est, d’après M. Jaccard, un caractère constant de cette division dans tout le Jura neuchâtelois. Sur le flanc droit, près des Frétes, cet étage manque : le calcaire à scy- 6 — 82 — phies, en assises assez régulières, touche à la dalle na- crée brouillée. Sur la route, au-dessus des Brenets, le jurassique su- périeur recouvre quelque peu une assise tongrienne de poudingue ; autrefois on voyait là un banc d’Huitres, qui n’est plus à jour maintenant. Entre les Bassots et les Villers, nous nous sommes ar- rétés longtemps à un bel affleurement de purbeckien marneux, où nous avons trouvé plus de fossiles que nous n’esperions; signalons en particulier un petit ossement de vertébré, découvert par M. Renevier. Nous avons re- cueilli aussi des Corbules et des Cyrènes dans le pur- beckien inférieur au bord de la route, en amont des Vil- lers. Pour ce qui concerne les terrains crétacés, M. Jaccard nous a d'abord signalé une addition à sa carte : sur la rive droite du Doubs, en amont des Villers. le chemin de fer descend en écharpant la pente et en mettant à jour le va- langien et les marnes à Amm. Astierianus, sur un plus grand espace que la carte ne l'indique. Nous avons recueilli beaucoup de fossiles dans la par- tie supérieure de la limonite valangienne, qui apparait quelque peu sur la route, du côté S.-O. de l’hauterivien des Villers. Après avoir traversé le chaînon jurassique surbaissé qui sépare le vallon de Villers-le-Lac de celui de Morteau, on retrouve le terrain crétacé. Un chemin vicinal qu'on vient d'établir nous a offert la petite coupe suivante, que l’on ne voyait pas auparavant : 1° Calcaire marneux roux, avec moins de fer que la li- monite n’en contient ordinairement, mais avec Pygurus rostratus,3 m. 2° Calcaire de même teinte, mais plus compacte, avec un banc panaché de rouge foncé, et renfermant moins d'intercalations marneuses, sauf à la base. L’Echinospa- PIRO ORO tagus granosus et un magnifique exemplaire de la Natica Leviathan nous ont fait attribuer ces couches au valan- gien inférieur. Plus près de Morteau, M. Jaccard nous a signalé les zones fossilifères les plus remarquables de l’hauterivien, savoir : dans le milieu, l’assise à Rhynchonella Marcou- sana; et vers le haut, plus près de Morteau. des bancs où tous les fossiles ont conservé leur test. Le Locle et la Chaux-de-Fonds. Dans la matinée du 10 août, M. Jaccard vint nous con- duire sur les pentes qui bordent la partie N.-E. du Locle; il nous montra des affleurements où l’on peut observer les variations du calcaire d'eau douce œningien, qui cou- vre la plus grande partie de la vallée. La plus remarqua- ble est celle qui contient le silex brun auquel on applique le nom de #nénilite; on y remarque aussi de minces feuil- lets de charbon et des fossiles en abondance. Retenu par ses occupations de président de la Société helvétique, M. Jaccard ne put nous accompagner à la Combe-Girard et à la Chaux-de-Fonds, mais l’un de ses fils sten chargea à sa place. La Gombe-Girard est le vallon latéral ou ruz où se trouve écrite la fin du mot Locle, sur la feuille VI de la carte fédérale; M. Jaccard en a donné une coupe dans la septième livraison des Matériaux pour la carte géologique dela Suisse, pl.3. fig. 1.Depuis lors, les talus d’une nouvelle route ont mis à jour, sur le flanc droit, de grands affleu- rements, où l’on voit mieux les dislocations considérables que cette masse de calcaire a subies. C’est là qu’on ob- serve surtout la roche plus marneuse qu'on appelle pierre morte. Nous n'avons pas su constater sur cette route le léger renversement de la molasse marine et de l’hauteri- Re vien, que M. Jaccarda marqué dans son profil, mais il est sensible dans le valangien et le jurassique supérieur. En revanche, sur le flanc gauche, nous avons vu, à une ex- ploitation de sable, le contact immédiat de l’hauterivien ì supérieur et de la molasse marine, sur plusieurs mètres 3 de longueur; le premier terrain est percé de trous de mollusques perforants, remplis de sable molassique; tous | les deux sont renversés, en déviant de la verticale de 20 i à 25°. L’apres-midi, la Société s’est rendue à la Chaux-de- È Fonds pour y voir, sur la route de Neuchàtel, les deux : assises coralligènes que M. Jaccard a fait connaître. 4 (Compte-rendu des travaux de la Société helvétique des 3 sciences naturelles à Lucerne, p. 70, dans Archives des sciences, novembre et décembre 1884.) Après les avoir examinées, les connaisseurs du jurassique supérieur, MM. Bertrand, Koby et Rollier. s’occupèrent à en déter- miner la position, en découvrant des fossiles. Il résulte de leurs recherches que l’assise inférieure est au-dessus de l’astartien fossilifère, comme M. Jaccard l'avait déjà re- connu: qu'elle est séparée par un massif ptérocérien de la couche supérieure, et que celle-ci est notablement en dessous d’un banc marneux contenant une petite huìtre qui parait être l'Ostrea virgula. Les membres de la Société qui ont pris part à tout ou partie des excursions de cette année, sont MM. Ami, Ball- zer, Bertrand, Chavannes, Claraz, Gilliéron, Golliez, | Greppin, Jaccard, Koby, Lory, H. Mayer, Renevier, i Rollier, Schardt et de Tribolet. Tous ont été bien recon- naissants envers M. Jaccard qui, malgré les occupations multipliées que lui donnait sa charge de président an- nuel de la Société helvétique, avait bien voulu les guider | dans ces interessantes excursions. i; V. GILLIÉRON. PA SR OA sei PRE DO I I) Are hi Da i de > >> en x ANNEXES À RAPPORTS EN Lava Rapport du Comité central pour 1884-1885. Pendant l’année qui vient de s’écouler, la position finan- cière de la Société s’est améliorée : le solde du compte gé- néral, qui était de fr. 3,580 84 au 30 juin 1884, est remonté à fr. 5,178 53 au 30 juin dernier. Les causes de cet heu- reux état de choses seront exposées en détail dans le rap- port financier de notre questeur, M. le Dr Custer. Nous nous bornons à faire remarquer ici que les frais de la der- nière session ont été peu élevés; et qu'en particulier nous devons remercier la Section de Lucerne d’avoir généreu- sement pris à sa charge une grande partie des faux frais et menues dépenses. — Le compte de publication des Mé- moires s’est aussi trouvé accidentellement peu chargé, par des raisons qui seront indiquées dans le rapport de la Commission. | La Confédération a maintenu pour 1885 son allocation ordinaire de fr. 15,000 à la Commission géodésique. Nous en avons demandé le renouvellement pour l’année pro- chaine. Quant à la Commission géologique, l'allocation pour 1885 a été réduite à fr. 10,000. Le solde disponible de la Commission se trouvait en effet assez élevé au moment de la préparation du budget fédéral, et cette somme suffira probablement aux dépenses de l'exercice courant. Mais, pour l’achèvement du travail qui, nous l’esperons, pourra être prochainement mené à terme, un nouveau crédit sera nécessaire, et nous avons demandé au département fédé- ral de l'Intérieur une subvention de fr. 10,000 au mini- mum. Notre vénéré collègue, M. le professeur Bernard Studer, a exprimé d’une manière formelle son désir d’être dé- chargé de la présidence de la Commission géologique, fonction que l’état de sa santé, et particulièrement de sa vue, l'empêche de poursuivre. La Commission et le Co- mité central ont dû. non sans un vif regret, accéder à cette demande. — M. le professeur Alphonse Favre a été dési- gné comme président effectif de la Commission: M. Stu- der a été prié d'accepter le titre de président honoraire, comme témoignage de la reconnaissance de la Société pour les utiles et laborieux services qu'il lui a rendus en diri- geant pendant de longues années les importants travaux de la carte géologique suisse. — Nous espérons que ces mesures rencontreront l'approbation de cette assemblée: un rapport plus détaillé sur cet objet lui sera d’ailleurs soumis tout à l'heure. La Commission des tremblements de terre, en nous en- voyant son rapport, nous a demandé un crédit de fr. 250 pour l’année 1885-1886. Le Comité central appuie cette proposition, en faisant remarquer qu'aucune subvention de ce chef n'avait été réclamée l’année dernière. Les rapports des autres Commissions spéciales ne con- cluent à aucune proposition particulière. La Société entendra encore le rapport de M. Koch sur la bibliothèque pendant les années 1883-1884. Il conclut à ce que le crédit pour les dépenses de la bibliothèque soit porté à fr. 700 pour chacune des deux prochaines années 1885 et 1886. Le Comité central, après examen, appuie cette proposition. EN Le Departement fédéral de l'Intérieur a demandé ré- cemment au Comité central de lui procurer les renseigne- ments réclamés par la Légation belge et destinés au Con- grès international de botanique et d’horticulture d'Anvers. A cet effet, nous avons fait remplir un questionnaire spé- cial pour les cantons de Bâle, Berne, Genève, Neuchâtel, Vaud et Zurich; nous remercions les personnes qui nous ont aidés dans cette tâche et particulièrement les profes- seurs de botanique auxquels nous nous étions adres- sés. Il nous reste à proposer à la Société l’adjonction d’un article additionnel à nos statuts, ayant pour objet de per- mettre aux membres de la Société de s'affranchir de la cotisation annuelle moyennant le paiement fait une fois pour toutes d’une somme déterminée. Le but essentiel de cette mesure serait d'arriver à la création d'un fonds ca- pital, dont l'augmentation graduelle assurerait dans l’ave- nir un accroissement des ressources que notre Société peut consacrer au progrès des sciences. Cette proposition, due à l'initiative de M. le professeur Forel, avait déjà été présentée à Lucerne à la Commission préparatoire, qui l’a renvoyée au Comité central en le chargeant de consulter sur ce point les sections cantonales. Le Comité central, en conséquence, a préparé et soumis à l'examen des sections cantonales un projet d'article ad- ditionnel fixant à fr. 150 la somme à fonds perdu, qui serait demandée pour le rachat des contributions annuelles. Onze sections ont répondu : aucune ne s’est opposée en principe à cette modification des statuts: mais cinq d’en- tre elles ont trouvé trop élevé le chiffre de fr. 150 proposé par le Comité central. Le Comité central croit néanmoins devoir maintenir ce chiffre pour les raisons suivantes. Le but de la proposi- tion n'est pas tant de donner aux membres de la Société >» viel a BO e la facilité de se libérer du souci d’un paiement répété, que de pousser ceux d’entre eux qui peuvent et qui voudront bien le faire, à donner à notre œuvre quelque chose de plus que la cotisation annuelle; c'est une subvention gé- néreuse, mais absolument facultative, qu'ils feront ainsi à la caisse de la Société, et nous sommes à peu près cer- tains que quelques personnes répondront favorablement à cet appel. — En demandant moins de fr. 150, le bénéfice deviendrait si faible pour la Société qu'il ne vaudrait guère la peine de modifier l’état de choses actuel, et nous ne pensons pas que réduire ce chiffre à fr. 120 ou même à fr. 100. augmente beaucoup le nombre de personnes qui accepteront ce mode de contribution. D'après les tarifs des Compagnies d'assurances, payer une fois pour toutes une somme de fr. 150' est équivalent à s engager à verser une cotisation annuelle de Fr. 8 50 pour les membres âgés de 30 ans révolus 10 — » » 45 » 1 » » 62 » DRE » » 73 » Ce ne sont pas là des chiffres hors de proportion avec les cotisations demandées dans d’autres Societes analo- gues à la nòtre. D'autre part, 150 francs au 41/,, rapportent 6 franes, tan- dis que la contribution ordinaire n’est que de 5 francs. Le revenu de la Société serait dès lors légèrement aug- menté pendant les premières années et plus tard cette augmentation deviendrait très sensible, le capital versé restant définitivement acquis. Tels sont les principaux motifs qui engagent le Comité central à maintenir la rédaction proposée. Si cet article additionnel est adopté, et mème s’il ne l’est pas, il y aura lieu, pensons-nous, à faire inscrire notre À ‘ Société au Registre du Commerce, conformément au Code fédéral des obligations. Nous proposons que le Comité central soit chargé de s'occuper de cette question, et d’exa- miner s'il y a lieu d'introduire quelques modifications à nos statuts pour les mettre en accord avec la loi nouvelle. Il importe en effet que notre Société puisse revendiquer tous ses droits, recevoir des legs ou des dons, ester en justice: en un mot, qu'elle se trouve dans une position tout à fait régulière. G9 7688 JA C9 7688 IA VOCE O TUTORI AU dE) | die e an I var oel9u9d essIe EI ap 0% 8 19191U] = -o8ıe ousiedop ofea [fece ee | | -ou98 assırr) e] © Jodop un ap [onuug 97Iuo”) a] Aed Mpa 9p]os 86 101 A © Imogsonb np sutem ug | 06 LOGE «GL 206 © | © © SQIedos SION : Gg] umfog nè pros TO) Ge 0 adi FE ico mol co ago ai DE D (Gp sal -sonb np SAABIOUOU SN[IUI) SIQAI(] -IOU9IN) SIQ1]uo SAUINIOA 09 OLII © ‘© ‘© ‘ Suorssaidur some 10 S979V : (S9J9V SOp J9) SAITOUOIN SEP SAJU2A DO SN MON = gore © Co. 0 ogcssr > < « (600 GIRO RUOLI 0976 © G8-788I « « Oi a ee on G "17 78-E8g] SOTTENUUR SUOLJLSTION) -QUJOIIAIE ep gt uonnarqguon | — 8SOT € ° ‘ S9418/91908 JINU-XIP 9P E91JuH ee Mi RUOLO REI MEN BIOS “SUSNAdHA ‘SUILILADAH ‘e[e13u99 assIen ‘VW ‘GSSI-FSST ‘ponuue duo) 2076 np yeayıy II 06 OTES TH GG SLIG AJ 07 618 “I u TS 06 I9G © Sense OL SEL € 8L 06 788] 21{U099p IE ne onbayy -OTI[{IS è] ap 9JdWwo9 np Joe ep[os quezduroo 1U9dAR 19 SUUPIA -08.1B 2eudIedo p ISSILY e] R_IIOAV ‘C88I UML 0E 06 OIEG A Oa G88T umf Hg 97 uonejuamsny 99 0676 “IH ST 06 © 8881 eIquieoop TE ne onbayrortqig e] ep 9Ydwo9 np Jıssed 9pfoS : SUION 78 08CE ‘AJ © * quegduoo Juas.ıe Jo QUUAIA -0648 OUuSivd9 p ISSIE) EI LR AOAY "FSSI UM 08 *Se[[9Ianyeu saouaros sap onbI)9AI9U 99921998 EI ap [803 [exidey ‘5 " 788] 21{W999P TE Ne JIJ9U 9PIOS VE EI SI9AIP 79 SJI04 SONT SQIAI[ Op SIEUIY © ‘788 J9lAUurl sa] ne JIssed ap[os SASNHAHA o 5 GE . ° Q O ° . 0 . 07 618 Id Vee de E SUONO Oer — 00, “I © © ‘O[RIJU99 assIgo E] ep UOIUIOI[Y SULIHOHA "ger ‘onbeujornqia a D. Vingt-unième compte de la fondation Schleefli. 1, Capital primitif. Obligations communales 41/,0/,; du Sud-Bahn argo- wien 0 SETA Oesrons 10 „cn dano Suisse Sa DA) — Fr. 12,000 — 2. Compte courant. RECETTES Solide an LEVJUTIe LISA EE Re SAT Intérêts des obligations Süd-Bahn. . . » 90 — » » Central-Suisse . » 400 — » à la Caisse d'épargne argovienne » 47 90 DEPENSES Prix Schläfli à M. le Dir. Billwiller (Cli- matologie de la Suisse) . . fr. 1200 — Id. à M. le D: Prof. Forel ) (E aune on (E » 400 — Id. à M. le Prof. DuPlessis) lacs suisses) » A0Û0 Formulaires, circulaires, ports, etc. . . » 112 45 Solde : En mains du questeur fr. 23 39 En dépôt à la Caisse diepargne: 4" 0500986500 000865 Fr. 3122 34 3. Actif total de la fondation Schläfli. 30 juin 1884. 20 juin 1885. Capital primitif . . . fr. 12,000 — fr. 12,000 — Solde du compte courant » 2.584 44 » 1,009 89 Diminution du fonds en ISS so a e an DR dora Fr. 14,584 44 Fr. 14,584 44 x — 95 — III Jahresbericht der geodætischen Commission pro 1884-1885. Der Jahresbericht der geodätischen Commission kann noch kürzer ausfallen als in den letzten Jahren, obschon dieselbe durchaus nicht unthätig gewesen, sondern be- ständig bestrebt gewesen ist, die ihr gestellte Aufgabe zu einem befriedigenden Abschlusse zu bringen. Der im vorigen Jahresberichte in Aussicht gestellte zweite Band der unter dem Titel « Das schweizerische Dreiecksnetz » begonnenen Publication ist seither wirk- lich erschienen, und es ist bereits ein dritter Baud. der die neuen Basismessungen und die betreffenden An- schlussnetze enthalten soll, in Vorbereitung. Die Control-Messungen in dem Längen-Vierecke Genf- Lyon-Paris-Neuenburg, und ebenso die im Einverständ- nisse mit Italien auf der Südseite der Alpen beabsichtigten astronomischen Bestimmungen, sind nach dem Wunsche der französischen und italienischen Geodäten auf das nächste Jahr verschoben worden: dagegen sollen im lau. fenden Sommer die astronomischen Bestimmungen auf Gäbris und Simplon ergänzt werden. Die Schlussrechnungen für das bisherige « Nivellement de précision » sind nahe vollendet, und es wird wohl im Laufe des künftigen Winters eine neue Lieferung er- scheinen können. — Die neuerlich der Commission unter- een m — 96 — x breitete Frage, in welcher Weise die Nivellements der schweizerischen Eisenbahnlinien, durch Anschluss an das Präcisions-Nivellement, controlirt und in Einklang gebracht werden könnten, wird gegenwärtig studirt. und es sind dafür bereits einige Probearbeiten auf der Linie Bern-Thun angeordnet worden. Für weitern Detail wird auf den demnächst erscheinen- den Proces-verbal der von der Commission am 28. Juni . in Bern abgehaltenen Sitzung verwiesen. Für die geodätische Commission : Prof. R. WoLF. Zürich, den 20. Juli 1885. IV Rapport de la Commission géologique pour 1884-1885. Ce n’est pas sans chagrin, ni sans appréhension que, me rendant au désir de mes trois collègues de la Com- mission géologique, j'ai remplacé le 15 avril de cette an- née mon excellent ami, M. Bernard Studer, dans la pré- sidence de cette Commission. Depuis vingt-quatre ans, M. Studer dirigeait avec activité et talent la publication de la Carte géologique de la Suisse et des Matériaux qui l’ac- compagnent. Nous lui devons une vive reconnaissance. Vous le savez, Messieurs, la faiblesse de ses yeux a fait prendre ce parti à notre regretté président, mais il a bien voulu, tout en acceptant le titre de président honoraire de la Commission, en rester membre actif, ensorte que nous ne sommes pas privés de ses utiles conseils. Jetons maintenant un coup-d’eil sur l’activité de la Commission géologique durant cette année. C'est au printemps dernier qu’a été livrée au public la feuille XVIII, dont le relevé au Sud du Rhòne avait été fait par Gerlach, et qui a été terminée pour la région au Nord du fleuve par MM. de Fellenberg et Mosch. Un texte de M. de Fellenberg, d'une quinzaine de feuilles en- viron, accompagné de dessins, de profils et d’une carte in- diquant les courses qu'il a faites, ainsi qu’un texte de M. TI Moesch sur le classement des calcaires situés au Nord du Rhòne, seront publiés dans le courant de l’automne. Le texte, d’environ 500 pages, et l’atlas de treize plan- ches, rédigé par M. Gilliéron pour l’explication de la feuille XII, va paraître sous peu. La feuille XIII, qui fait partie de la vingt-quatrième livraison, va ètre achevée. Elle est sous presse. M. F.-J. Kaufmann a remis à l’imprimeur un texte de 600 pages environ et un atlas de 30 planches. — M. Mœsch tra- vaille à cette même feuille, pour laquelle il prépare un texte de 400 pages environ, accompagné de planches. Il sera publié en automne. — M. Baltzer s'est également oc. cupé de cette feuille. Les planches et le texte, pour les- quels il travaille, ne seront terminés qu'à la fin de l'hi- ver prochain. — Enfin le quatrième travail, concernant la vingt-quatrième livraison, est une description de fos- siles recueillis sur les bords du lac de Thoune par M. C. Mayer-Eymar. Ce travail sera achevé en automne. La feuille XIV (livraison vingt-cinq), œuvre de M. A. Heim, est sous presse, et le texte qui l’accompagnera, avec six planches, sera terminé dans le courant de l’hiver. Ces deux feuilles, XIII et XIV, sont les deux dernières feuilles géologiques de la carte que nous avons été char- gés de publier. Il ne restera plus à faire que les feuilles d’angles. Le titre remplira la feuille I. Les feuilles V et XXV resteront à peu près semblables à celles de la carte de Dufour, et la feuille XXI, rédigée par M. Heim, con- tiendra toutes les couleurs employées dans les différentes feuilles. M. Schardt prépare pour l'hiver prochain des dessins et un texte destinés à corriger une partie de la feuille XVII. Il est à craindre que différentes parties de cette belle carte ne soient jamais accompagnées d'aucun texte explicatif. J'espère pouvoir livrer, dans le cours de l’hiver pro- chain, un texte concernant ma carte des anciens glaciers du revers septentrional des Alpes suisses. Vous voyez, Messieurs, où en sont nos travaux. Si, cette année encore, les Chambres fédérales veulent bien nous accorder un appui aussi efficace que les années pré- cédentes, nous espérons arriver, dans un délai peu éloi- gné, à la fin de notre œuvre. Mais vous comprenez, Mes- sieurs, que, quel que soit mon désir, je ne puis prendre aucun engagement. Permettez-moi enfin une dernière communication : nous avons pu, par des échanges de nos cartes géologi- ques suisses, augmenter la bibliothèque du Polytechni- cum d’un grand nombre de beaux ouvrages étrangers. Je dois la liste de cette collection à l’obligeance de M. le pro- fesseur Wolf, de Zurich. Le Président, Alphonse FavRE. WERKE welche an die Bibliothek des schweizer. Polytechnikum’s gesendet werden zum Austausch mit den Publikationen der schweizer. geologischen Commission. 1. Ferdinandeum in Insbruck (Zeitschrift). 2. Museum d’histoire naturelle de Lyon (Archives). 3. K. ungarische geologische Anstalt (Mittheilungen, Geologische Karte). 4. France (Carte geologique detaillee et Legendes). 5. Mittelrheinischer geologischer Verein (Notizblatt). — 100 — . Musée de Belgique (Carte géologique). . Geologische Commission von Elsass-Lothringen (AD- handlungen zur geologischen Specialkarte). . Königreich Sachsen (Geologische Specialkarte). . American Academy (Proceedings). . U.-S. Engineer-Office (Reports). . Society of Edinburgh (Transactions, Proceedings). 2. Cotteau, à Paris (Zchinides, etc.) . Physikalische Gesellschaft zu Königsberg (Schriften). . Société géologique de Belgique (Annales). . Dupont, à Bruxelles (Chronologie géologique). . Geologische Commission in Portugal (Trabulhos geolog.). . Geological Survey of Japan, reconnaissance mapto- pography, Division I, according to original Surveys and Designs, by Dr Edmund Naumann, — 101 — Bericht der Erdbeben-Commission für 1884-1885. Die Periode verhältnissmässiger Ruhe in der Erdrinde unseres Landes, welche bereits im vorjährigen Bericht erwähnt wurde, hat auch im Jahre 1884 angedauert. Im laufenden Jahre 1885 dagegen hat die Zahl der Erd- erschütterungen wieder merklich zugenommen. An Pu- blikationen bezüglich der Erderschütterungen der letzten Jahre erschienen: 1. F.-A. Forel : Les tremblements de terre etudies par la Commission sismologique suisse pendant les années 1882 et 1883. (III° Rapport. In den Archives des sciences physiques et naturelles, tome XIII.) 2. A. Forster: Die schweizerischen Erdbeben im Jahre 1884, zusammengestellt nach den von der schweizeri- schen Erdbeben-Commission gesammelten Berichten. (In den Jahrbüchern des tellurischen Observatoriums zu Bern für 1884.) Wenn auch nicht in das Berichtjahr fallend, will ich doch nicht versäumen, kurz das merkwürdige, eng loca- lisirte Erschütterungsgebiet zu erwähnen, welches sich im Berner Oberland gebildet hat. Das weit ausgedehnte Erdbeben vom 13. April d. J. wurde mit besonderer Hef- tigkeit im Berner Oberland, namentlich in der Umgebung von Zweisimmen, verspürt. Seit jenem Tage dauern die Erschütterungen, oft begleitet von unterirdischem Rollen und Donnern, an. Ueber dreihundert Stösse sind mir von Hrn. Secundarlehrer Gempeler in Zweisimmen gemeldet worden; der letzte mir gemeldete Stoss wurde daselbst vorgestern, am 4. August, wahrgenommen. Das Erschüt- terungsgebiet ist ausserordentlich eng begrenzt, seine grösste Längenausdehnung dürfte nur wenige Kilometer betragen. Die genauere Untersuchung dieser merkwür- digen Erschütterungen gehört in den Bericht pro 1885. Für die Erdbeben-Commission : Der Präsident : Prof. Dr. FORSTER. Bern, 6. August 1885. pira VI Rapport de la Commission de publication des Mémoires. 1884-1885. Dans l’année qui vient de s’ecouler, nous avons publié la deuxième livraison du volume XXIX de nos Nouveaux Mémoires; elle est composée de deux travaux sur le même sujet : /a Faune profonde des lacs suisses, les Mé- moires de M. G. du Plessis et de M. Forel, lauréats du prix Schlæfli, présentés à la Société dans sa session de Lucerne. Le Mémoire de M. Forel contient 242 pages: celui de M. du Plessis, 64 pages de texte; l’un et l'autre sont illus- trés de quelques figures gravées sur bois. Avec la première livraison, ce volume comprend : 412 pages de texte, 62 pages de tableaux, 4 tableaux hors texte, 9 planches lithographiées, 12 figures gravées. Nous avons fixé le prix de la livraison, qui forme un demi-volume, à fr. 7 50 pour les abonnés, fr. 12 50 pour la vente en librairie. Le prix de vente des Mémoires isolés de cette deuxième livraison sera fixé à Nemomerklozel en. nt 19: Mémoire du Plessis. . » 5. Nous rappelons ici aux membres de la Société.qu'ils — 104 —. peuvent obtenir tous les Mémoires isolés publiés dans nos collections, avec un rabais de 30 °/, en s’adressant directement au questeur, M. le D" Custer à Aarau. Les dépenses de la Commission des Mémoires se sont élevées, dans l’année 1884-1885, à . . . . fr. 1162 10 Dont il revient au Mémoire Beust, publié l’année derniere 244) lia ae Par suite d’un arrangement conclu avec l’auteur, ce- lui-ci a pris à sa charge une somme de fr. 240, qui re- présente une partie des frais des planches. Ce qui fait ascender le prix du Mémoire Beust à. . . fr. 1039 50 Les recettes se sont élevées à la somme de » 1561 20 Donnant un excédant de recettes sur les dépenses de: ei ar eee eee Vin Nous devons faire remarquer que, dans les recettes de cette année, il rentre le produit desabonnements de deux années, les comptes de l’année dernière ayant été bouclés avant la distribution de la dernière livraison du volume XXVIII. En suivant les prescriptions du règlement et la tradition usuelle, votre Commission vous demande de lui renou- veler, pour l'année prochaine, un crédit indéterminé pour suivre à la publication des Mémoires, dans les limites des ressources de la Société et avec l’assentiment du Comité central. Morges, 26 juillet 1885. Au nom de la Commission : Le Président, F.-A. FOREL. Rapport de la Commission pour le prix Schlæili 1884-85. Tandis que, l’année dernière, la Commission pour le prix Schlæfli a dû s’acquitter d'une tâche assez considé- rable, soit de l'examen de trois grands Mémoires, qui ont tous été couronnés, son activité s'est réduite cette année à la mise au concours des deux questions adoptées l’an- née dernière. Le temps fixé d’abord pour la remise des Mémoires sur la première de ces questions, relative à l’origine de la Nagelfluh miocène, avait été de deux ans, soit jusqu'en 1886. La seconde question. pour laquelle les réponses de- vaient nous parvenir cette année-ci, sur une monographie du genre Salix, n’a donné aucun résultat: mais elle a été maintenue pour 1886, car nous savons qu'elle fait l’objet d'études persévérantes de la part d’un jeune botaniste suisse. Nous nous sommes donc abstenus de mettre au con- cours une nouvelle question pour 1887, afin de nous ré- server la faculté d'augmenter le prix offert aux auteurs de Mémoires sur la question géologique qui nous parait mériter une attention particulière. Le Président, Albert Mousson, professeur. VII Bericht über die Bibliothek für 1883-1885. Seit dem letzten Bericht über die Bibliothek vom Juli 1883 nimmt daselbst alles den gewohnten Verlauf, nur dass für den stetig wachsenden Tauschverkehr ein immer betrichtlicher werdender Theil des geringen Jahres- kredites verwendet werden muss, Im Jahr 1882, bei Pu- blikation des « Supplementes zum Bibliothek-Cataloge, » stunden wir mit 254 Akademien, naturwissenschaftlichen Vereinen etc. ! im Schriftentausch. Seither hat sich der- selbe auf folgende (Gesellschaften und Institute weiter ausgedehnt. a 1. Berlin, Gesellschaft naturforschender Freunde. 2. Cambridge, Mass. -Naturwissensch. Wochenschrift « Science ». . Chemnitz, k. sächsisches meteorol. Institut. . Edinburgh, R. Physical Society. . Erlangen, Physikalisch-medicinische Societät. Frankfurt a. d. O., Naturwissenschaftlicher Verein. . Greifswald, Geographische Gesellschaft. . Halle, Naturforschende Gesellschaft. . Jena, medicinisch-naturwissenschafl. Gesellschaft. sono om © 1 Verzeichniss derseiben im Supplement zum Cataloge der Bibliothek, p. VII-XV. ? d PUMA FAI — 107 — 10. Lisbonne, Section des travaux géologiques. 11. Montréal, Société royale du Canada. 12, Padua, Società veneto-trentina di scienze naturali. 13. Paris, Société philomatique. 14. Petersburg, Russisches geologisches Institut. 15. Roma, Comitato d’artiglieria e genio. 16. Sondershausen, Irmischia. 17. Thorn, Kopernicus-Verein für Wissenschaft und Kunst. Die höchst werthvolle Publikation Report on the scien- tific results of the exploring of H. M. S. Challenger, 1873-1876, 4°, wird der Bibliothek durch Vermittlung des eidgen. Departements des Innnern regelmässig geschenk- weise übermittelt. Bis jetzt sind uns 16 Bände dieses schönen Werkes zugekommen. Von Hrn. Pfarrer Kuhn in Affoltern erhielten wir circa 30 Bände mathematischer und naturwissenschaftlicher Lehrbücher und ein Exem- plar der Mittheilungen der berner natur forschenden Ge- sellschaft, Jahrgänge 1867-1883. Ferner schenkten theils ältere Werke, theils eigene Publikationen, die HH. Prof. B. und Prof. Th. Studer, Ing. Dr. v. Fellenberg, Conser- vator Steck (sämmtliche in Bern), Prof. Renevier (Lau- sanne), Dr. Bertschinger (Lenzburg), Prof. Rütimeyer (Basel), Director Billwiller, Prof. Mousson und — wie gewohnt, in besonders grosser Zahl — Prof. Dr. Wolf (Zürich). Ausserdem haben gegenwärtig die meisten Mitglieder unserer Gesellschaft die löbliche Sitte ange- nommen, die von ihnen in naturwissenschaftlichen Zeitschriften publieirten Arbeiten der Bibliothek in Se- paratabdrücken zu übersenden. Von neu erschienen Werken konnte leider, einiger ausserordentlicher Aus- gaben und namentlich des beschränkten Credites wegen, fast nichts angekauft werden. Ich erlaube mir desshalb, zu beantragen. die Gesellschaft möge für jedes der zwei CSS nächsten Jahre den Credit für die Bibliothek auf 700 Franken festsetzen. Dasselbe würde in folgender Weise Verwendung finden: a) Für Bücheranschaffungen und Ergänzungen Fr. 150 d) Kur Buchbinderarbeiten 2 2 2 7 ea c) Für die Kosten des Tauschverkehrs und Verschiedenes:: 2111009 MERE Te no Fr. 700 Zum Schlusse erwähne ich, dass auch die zwei letzten Jahre hindurch Hr. Conservator Steck mich bei Be- sorgung der Bibliothekgeschäfte in freundlicher Weise bestens unterstützt hat, wofür ich ihm hiemit meinen _ verbindlichen Dank ausspreche. i Der Bibliothekar : J.-R. Koch. Bern, den 18. Juli 1885. — 111 — CHRISTOPH THEODOR ÆBY. Am 7. Juli 1885 starb zu Bilin in Böhmen Dr. Christoph Theodor Aeby, Professor der Anatomie an der deutschen Universität zu Prag. Der Verstorbene. der zu den hervorragendsten For- schern und besten Lehrern auf dem Gebiete der ana- tomischen Wissenschaft zählte, gehörte durch Abstamm- ung und Erziehung, wie durch seine langjährige aka- demische Thätigkeit dem schweizerischen Vaterlande an. Ein Wort der Erinnerung an ihn darf daher auch in den Schriften der schweiz. Naturforschenden Gesellschaft nicht fehlen, um so weniger, als der Verstorbene selbst seit dem Jahre 1861 Mitglied dieser Gesellschaft gewesen ist. Dem Verfasser der folgenden Skizze steht freilich keinerlei Berechtigung zu, Aebys wissenschaftliche Lei- stungen selbständig zu beurtheilen. Er verweist daher die Leser dieser Blätter von Anfang an aufdie beiden von W. His (Correspondenz-Blatt für Schweizer Aerzte 1885, Nr.21)undvonSigm. Mayer (Prager Medicinische Wochen- schrift 1885, Nr. 28) verfassten Nekrologe, in denen Aebys Bedeutung für die Wissenschaft von competenten Fach- männern geschildert ist. Wohläber glaubt der Verfasser zu den oben erwähnten Nekrologen einige vielleicht nicht unwillkommene Ergänzungen liefern und namentlich das Bild von Aebys Persönlichkeit etwas vollständiger zeichnen zu können. Dieses letztere ist ihm besonders durch werthvolle Mittheilungen der Herren Prof. M. Roth ica RIS in Basel und Dr. Edm. v. Fellenberg in Bern möglich geworden. Es sei den genannten Herren für ihre freund- lichen Mittheilungen hiermit der beste Dank gesagt. Chr. Aeby war am 25. Februar 1835 zu Guttenbrunnen bei Pfalzburg in Lothringen geboren. Als die Eltern, bernischer Herkunft, indie Nähe von Basel gezogen waren, besuchte der Knabe die Schulen der Stadt und absolvierte 1853 das Pädagogium, von dessen Lehrern er besonders dem trefflichen Philologen K. L. Roth, mit dessen Familie er in dauernder Verbindung blieb, und Wilh. Wacker- nagel ein dankbares Andenken bewahrte. Aufder Basler Hochschule widmete sich Aeby seit 1853 dem Studium der Medicin. In fröhlichem Studentenleben — Aeby ward Mitglied des Zofinger Vereins und nahm an den jenen Verein seit der Mitte der fünfziger Jahre bewe- genden Fragen lebhaften Antheil, — im Verkehr mit geis- tig angeregten Genossen, — unter denen Wilh. Roth, der talentvolle junge Orientalist, der ältere Sohn des obenge- nannten Professors, hervorragte, — aber auch in fleissiger Arbeit vergiengen die ersten akademischen Jahre. Diese Arbeit war indess durchaus keine einseitige, nur auf die Beherrschungder erwählten Fachwissenschaft gerichtete: esist gewiss, und besonders heutzutage, bemerkenswerth, dass Aeby, sofrüh er auch zu hervorragenden Leistungen in einer Spezialwissenschaft gelangte, doch den Sinn immer auf das Allgemeine gerichtet hielt: Bei seinem frühern Lehrer Roth übte er sich an einem wöchentlichen Abend in lateinischer Conversation, wobei ein alter Me- dieinschriftsteller gelesen ward, er hörte kunstgeschicht- liche Vorlesungen und trieb Italienisch. In den medi- cinischen und Naturwissenschaften waren seine Lehrer G. Wiedemann, C. Schönbein, G. Bruch, F. Miescher und L. Rütimeyer. Namentlich des Letzteren Einfluss scheint auf Aebys speziellen Studiengang und besondere Geistes- — 113 — richtung massgebend geworden zu sein. «Von Rüti- meyer», schreibt W. His, «hat Aeby das bleibende In- teresse für vergleichend-anatomische Gesichtspunkte be- kommen». Drei Jahre hat Aeby unter den genannten Lehrern in Basel studiert; im Frühjahr 1856 bezog er die Universität Göttingen. In Göttingen waren Baum, Hasse, Henle seine Lehrer. Zu den bedeutenden wissenschaftlichen Anregungen, die von diesen Männern in ihren Vorlesungen ausgiengen, kam der Genuss eines gesellschaftlichen Umganges mit denselben und ihren Familien, so dass das Leben in Göt- tingen sich gleich von Anfang an auf das angenehmste für Aeby gestaltete. Aus den Briefen, die Aeby in der Göt- tinger Zelt an seinen Freund W. Roth geschrieben hat, klingt die glücklichste Stimmung. Heiter, liebenswürdig, enthusiastisch, sittlich rein und von durchaus idealer An- schauung der Dinge, herzlich, wahr und treu als Freund, klar und fest in Bezug auf seine wissenschaftlichen Ziele ; so erscheint nach jenen die verschiedensten Seiten des Lebens berührenden Göttinger Briefen der jugendliche Aeby, sein Bild als das eines ächten deutschen Studenten. Mit der ihm von früh an eigenen Energie arbeitete Aeby bereits im ersten Semester zu Göttingen an der Lösung einer von der Basler medicinischen Facultät gestellten Preisaufgabe (die Arbeit ist etwas später in erweiterter Gestalt in der Zeitschrift für wissenschaftliche Zoologie erschienen!) und nahm bald darauf auch ein neues ana- tomisches Thema zur Abfassung seiner Doctordissertation in Angriff. In den Frühlingsferien 1857 besuchte Aeby die Freunde in Basel und verweilte vier Wochen in derihm zur eigent- 1 X, 34. Ueber die Muskeln des Vorderarms und der Hand bei Süuge- thieren und beim Menschen. 8 le — lichen Heimath gewordenen Stadt. Ueber Heidelberg, wo ein kurzer vergnüster Aufenthalt gemacht wurde, kehrte er nach Göttingen zurück und verbrachte einen Theil der Herbstferien in Hannover und auf Helgoland. Der Anblick des Meeres begeisterte das für die Schön- heiten der Natur in hohem Grade empfängliche Gemüth des Jünglings zu einer Reihe anmuthiger Gedichte, in welche auch der Ausdruck jugendlicher Liebesgefühle, die in Göttingen ihre Wurzel hatten, sich einmischt!. 1 Von diesen Gedichten mögen hier zwei als Proben folgen: Unergründlich tief und schweigend Dehnt sich weit das blaue Meer, Hellen Schimmers ziehn der Sonne Goldne Strahlen drüber her. Willst du seine Gränze suchen, Findest du des Himmels Bogen, Und in seine stillen Höhen Wird Dein Blick emporgezogen. Meer, wie gleichst du ihrem Auge, Das mich oft in frohen Tagen Unvermerkt von dieser Erde In den Himmel hat getragen! Aus den schaumgekrönten Wellen Springen blitzend tausend Funken ; Sieh! im selben Augenblicke Sind sie wiederum versunken. Stets von neuem wiederkehrend Sind sie herrlich anzuschauen, Doch der Hand, die danach greifet, Woll’n sie nimmer sich vertrauen. Solcher lichten Funken fühl’ ich Tausend in der Seele springen, Doch in’s Lied sie fest zu fassen Will mir nimmermehr gelingen. Wie denn ùberhaupt die Pflege der Poesie damals und in späteren Jahren dem reich begabten, leicht erregbaren und ein starkes inneres Leben fihrenden Freunde Be- dürfniss, Freude und Trost in den verschiedensten Lagen und Stimmungen des Lebens gewesen ist. Im Frühjahr 1858 schloss Aeby seine Studien in Göt- tingen ab und kehrte im April nach Basel zurück. An- fang Juni bestand er daselbst sein Doktorexamen summa cum laude. Seiner Dissertation «Die Symphysis ossium pubis des Menschen, nebst Beiträgen zur Lehre vom hyalinen Knorpel und seiner Verknöcherung» ist von competentester Seite auf dem Gebiete der Anatomie blei- bender wissenschaftlicher Werth zugesprochen wor- den !. Um alle Strapazen des Examens « herauszuschwitzen », machte Aeby in den Sommerferien 1858 eine grössere Reise in der Schweiz. Zuerst in’s Engelbergerthal, dessen Schönheiten man Aeby schon oft gerühmt hatte und die ihn entzückten. Von dort aus ward der Titlis bestiegen; dann in anmuthiger und anregender Gesellschaft einige Tage in Engelberg gerastet. Es folgte ein Ausflug in’s Berner Oberland und Wallis, über die Gemmi nach Leuk und Zermatt. Dann giengs vom Genfersee über Lausanne und Neuenburg nach Basel zurück. Als Aeby von dieser Reise in Basel wiederangelangt, war er eifrig mit Poesie beschäftigt, denn speziell an die Erinnerungen an den Aufenthalt in Engelberg knüpftsich die Entstehung jener Reihe von Gedichten in antiker Form, die Aeby später unter dem Titel « Bergwanderung» in dem Werke « Das Hochgebirge von Grindelwald» veröffentlicht hat und die von seiner lebendigen und tiefen Auffassung der Natur und des menschlichen Lebens, wie von seinem geselligen 1 His, a. a. O. — 116 — Sinn und seiner Sprachgewandtheit rühmliches Zeugniss ablegen 4. Noch im Winter 1858 trat Aeby an der medicinischen Facultät der Universität Basel als Privatdocent für Ana- tomie und Physiologie auf. Die eigentliche Antrittsvor- lesung hielt er jedoch erst am 11. März 1859. Noch fasste er indessen nicht eigentlich festen Fuss in Basel: auf wissenschaftlichen Reisen wollte er zunächst noch eine höhere Ausbildung gewinnen. In jener Zeit begannen Aeby’s bekannte craniologische Studien, über deren Resultate und Bedeutung auf die schon oben erwähnten Aufsätze von His und Mayer ver- wiesen sei, Aeby besuchte zum Zwecke der in gröster Anzahl vorzunehmenden Schädelmessungen noch im Sommer 1859 verschiedene ausländische Museen und setzte diese Studienreisen, die indessen, wie Aeby selbst an W. Roth schrieb, auch den Zweck hatten, «ein freund- schaftliches Verhältniss zu andern Universitäten anzu- bahnen», in den folgenden Jahren fort. Aeby war indessen während des Aufenthaltes in ver- schiedenen Städten von den ihn beschäftigenden wissen- ! «Haben auch nimmer die Götter den Zweig des unsterblichen Lorbeers, Mir zu legen vergönnt um die begeisterte Stirn, Bin zufrieden ich doch, wenn nur die göttlichen Schwestern Mich durch die ländliche Flur freundlich zu führen bereit, Und das süsse Geheimniss mich Unerfahrenen zu lehren, Wie die Blumen der Au kunstlos zum Kranze man flicht. Kunstlos sei er; denn nicht auf offenem Markte mir prunk er; Der Erinnerung nur sei er ein liebliches Pfand, Dass, wenn spätere Zeit dereinst zum Alter mich führet, Wenn das dunkle Gefild mählig der Blüthen entbehrt, Dann am alternden Kranze das alternde auge sich letze, Längst entschwundene Zeit wieder verjünge den Geist. Aber wollt ihr noch reicher, ihr Hohen, mich Niedern beglücken, Wollt ihr schöneres Loos schaffen dem Sterblichen mir, O so lasset Herzen mich finden verwandter Gesinnung, ‘Wär es ein einziges nur, das sich erfreue des Werk’s; Denn alleine sich freu’n, ein Himmel ist’s ohne Gestirne; Nur mit andern getheilt wird uns vollkommen das Glück. » U. s. w. BEA te NH Se RIT EAU i schaftlichen Problemen nicht so in Beschlag genommen, dass er nicht den die damalige Zeit bewegenden Stim- mungen lebendiges Interesse hätte schenken können. 1859 im Juni, schreibt Aeby aus Berlin an Roth: «Hier ärgere ich mich täglich über die ver... Gothaer Ideen, dieim preussischen Volke gäng und gäbe sind, der Augen- blicksei gekommen, wo Preussen ganz Deutschland einzu- stecken berufen sei und die Mobilmachung sei auch nur gegen die kleinen Staaten gerichtet. Eines solchen Schur- kenstreiches halte ich aber die Regierung nicht für fähig» u.s. w. Im November 1859 feierte Aeby in Braunschweig das Schillerfest in gehobener Stimmung mit. Im Win- ter 1860/61 war er wieder in Berlin. Er arbeitete in Du Bois-Reymonds physiologischem Laboratorium. Damals scheint seine Untersuchung « Ueber die Fortpflanzungs- geschwindigkeit der Reizungen in den quergestreiften Muskelfasern », die Du Bois-Reymond gewidmet ist, zum Abschluss gekommen zu sein. In jenem Winter lernte Schreiber dieser Zeilen den Verstorbenen kennen. Von allen Mitgliedern der Schweizer Colonie in Berlin machte der durch sein geistreiches, vielseitiges Wesen hervorragende Aeby den bei weitem bedeutendsten Ein- druck. Nach Basel zurückgekehrt war Aeby am anatom- ischen Institute, das unter W. His’ Leitung stand, als Prosector thitig. Im Frühjahr 1863 wurde er ausser- ordentlicher Professor in Basel und im Sommer desselben Jahres folgte er einem Rufe als ordentlicher Professor an die Universität zu Bern. Eine nicht geringe Zahl seiner Studenten, mit welchen in freundlichen per- sönlichem Verkehr zu treten Aeby schon in Basel Bedürf- niss war, folgte dem trefflichen Docenten in seinen neuen Wirkungskreis. In Bern hat Aeby «ohne weitere Unterstützung durch — 18 — einen Prosector die sämmtlichen Abschnitte der mensch- lichen Anatomie, die Histologie und die vergleichende Anatomie der gesammten Thierwelt gelesen; er hat die Uebungenim Präpariersaal undam Mikroskop geleitetund daneben auch noch an der Thierarzneischule Zoologie und vergleichende Anatomie gelehrt. Zur Bewältigung dieses Pensums hatte er täglich 46 Stunden zu sprechen, ein Leistungsmaas, das wohl an die Grenzen des Erreich- baren heranreicht!.» Zu dieser ausserordentlichen Arbeit als Lehrer kam eine bis in die letzten Jahre fortgesetzte. unermüdliche schriftstellerische Thätigkeit. Indem schon mehrfach erwähnten Nekrologe Aebys führt His gegen 50 grössere und kleinere wissenschaftliche Arbeiten Aeby's an, darunter sein umfangreiches, geistvolles Lehr- buch der Anatomie (1871); die zahlreichen Arbeiten aus Aeby’s Laboratorium nicht mitgerechnet?. Aeby war nicht nur eine wissenschaftlich hervorragend begabte, sondern auch eine künstlerisch angelegte Natur. Bei aller klaren und ruhigen Ueberlegung, die er besass, war ihm doch auch gegeben, die Dinge künstlerisch an- zuschauen und das Angeschaute auch künstlerisch wieder- zugeben, vor allem in formvollendeter. fliessender und bedeutender Rede. Aeby ist durch die vorzüglichen Eigenschaften seines (reistes, wie durch seine gewinnende Liebenswürdigkeit 1 His, a. a. 0. ? Zu dem von His aufgestellten Verzeichniss dieser letztern gibt Prof. M. Roth in Basel folgende Nachträge : J. Custer, Ueber die relative Grösse des Darmkanals, 1873. C. Roux, Beiträge zur Kenntniss der Aftermuskulatur des Menschen, 1880. C. Perregaux, Einiges über die Lippenmuskulatur 1884. Angeregt durch Aeby sind entstanden : M. Roth, Untersuchungen über die Drüsensubstanz der Niere, Bern 1864, A. Baader, Varietàten der Armarterien, u. A. re — 119 — sehr bald einer der beliebtesten Lehrer der Berner Hoch- schule, aber ebenso auch eine der einflussreichsten Per- sönlichkeitenin den besondern Angelegenheiten der Berner Universität geworden. Allgemein ist Aeby's Wirksamkeit, seinen Anregungen und seiner Energie ein ganz wesentlicher Antheil an dem Aufschwunge zugeschrieben worden, den die Berner medicin. Facultät seit dem Ende der sechziger Jahre ge- nommen hat. Aeby hat seinen grossen Einfluss auf Facultät, Senat und Behörden bis in die letzte Zeit seines Aufenthaltes zu Bern nicht verloren. Wie oft er aber auch in die Lage kam, denselben in wichtigen Fragen geltend zu machen, immer schwebteihmdabei, wie alle, dieihn näher kannten bezeugen, die möglichst vollkommene Gestaltung der Sache vor Augen, um die es sich handelte. Was speziell Berufungsangelegenheiten betrifft, so ist die einzige Aeusserung, die er bei seinem eigenen (und Grützner’s) bevorstehenden Abgang von Bern that, voll- ständig hinreichend, seine Sinnesart in solchen Fragen zu charakterisieren: «Jetzt habe ich nur noch dafür zu sorgen, dass unsere Stellen so besetzt werden, dass man von mir und Grützner in vier Wochen in Bern nicht mehr spricht». Bereits in den ersten Wochen seines Aufenthaltes in Bern lernte Aeby, dessen Freude an der Natur und am Durchwandern des Alpenlandes durch seine grosse wissen- schaftliche Thätigkeit nicht zurückgedrängt wurde, den Geologen Edm. v. Fellenberg kennen. Mit diesem hat er zum Theil jene grossartigen, kühnen Bergbesteigungen ausgeführt, welche Aeby’s und Fellenberg’s Namen seiner Zeit in weitesten Kreisen bekannt gemacht haben und welche in einem Nekrologe Aeby’s nicht übergangen werden dürfen. A i li A N ; 7 t dx Po, — 120 — Einen grossen Theil dieser Bergbesteigungen hat Aeby selbst beschrieben in dem bereits oben erwähnten Werke: «Das Hochgebirge von Grindelwald, Naturbilder aus der schweiz. Alpenwelt von Dr. Christoph Aeby, Edm. v. Fellenberg und R. Gerwer.» Coblenz 1865. In diesem Buche rühren die folgenden höchst anziehend geschrie- benen Abschnitte von Aeby her: Seite 1127: Das Wetterhorn (Erstiegen den 29. Juli 1863, in Begleitung von Pfarrer Gerwer in Grindelwald, Karl Bädeker aus Coblenz und J. Beck aus Bern). Seite 29-51 : Eine Rundfahrt um das Wetterhorn (Aus- seführt vom 12.-15. August 1863 mit Pfarrer Gerwer von Grindelwald). Seite 55-82 : Das Schreckhorn (Erstiegen den 4. Au- gust 1864 in Begleitung von Edm. v. Fellenberg und Pfarrer Gerwer). Seite 83-98: Der Eiger (Erstiegen den 23. August 1864 in Begleitung von Edm. v. Fellenberg und Pfarrer Gerwer). Seite 99-114: Der Berglistock (Erstiegen den 26. Sep- tember 1864. Erste Ersteigung des Berges). Seite 145-150: Kleines Schreckhorn (Erstiegen den 16. Juli 1865). Indessen ist mitden in diesem Buche enthaltenen Schil- derungen keineswegs erschöpft, was Aeby und seine Freunde an bergsteigerischen Leistungen damals aufzu- weisen hatten. Dr. v. Fellenberg schreibt dem Verfasser vorliegender Zeilen über einige andere von ihm und Aeby unternommene Touren: «Ich lernte Aeby kurz nach seiner Ankunft in Bern kennen und da wir beide in der schönen Erstlingsperiode A PO o ARE RAN N. EI alpinen Sportes standen, so schloss die Gleichartigkeit der Freude an Fusstouren und Bergbesteigungen die sonst im Charakter ziemlich verschiedenen Individualitäten näher aneinander an. So führten wir zusammen im Sommer 1863 die erste durch Touristen unternommene Erkletterung des schroffen Neunenenspitzes in der Stock- hornkette aus, ein Wagstück, welches von den Sennen der umliegenden Alpen geradezu geläugnet wurde, bis wir sie durch das Fernrohr von der Existenz des aus einem alten Hemd und einem Hakenstock gefertigten Fahne auf dem Gipfel des Neunenen überzeugen konnten. Aus Aerger über unsern Touristenerfolg erkletterten am da- rauffolgenden Sonntag zwei junge Sennen von der Neu- nenenalp auf Hinden und Füssen die Neunenenspitze, zerbrachen unsere Fahne in Stücken und warfen sie sammt dem nothdürftig aufgebauten Steinmann in den Abgrund ». «Im August 1865 wurde ein Versuch der Besteigung der Jungfrau von der Wengernalp aus über die Nordwand des Berges gemacht. Die Gesellschaft stieg früh von der Wengernscheideck iber den Guggigletscher und das Schneehorn empor zur Silberlücke (zwischen Silberhorn und Jungfrau) und erreichte Abends 5 Uhr den Gipfel des Silberhorns. Die Nacht wurde auf dem Felsgratder Silber- lücke zugebracht, nachdem man aus lockern Steinen eine niedrige Mauer gegen den Wind errichtet hatte. In der Nachttrat Sturm ein, gegen Morgen dichtes Schneegestüber, nachdem am Abend vorher die Gesellschaft mitten in einem Gewitter durch die electrischen Erscheinungen des St. Elmsfeuers geschreckt worden war. Am Morgen tobte ein arktischer Schneesturm, so dass die Ersteigung der Jungfrau von der Silberlücke aus aufgegeben und be; Schnee und Regen ein sehr gefährlicher Rückmarsch an- getreten werden musste. Aeby hat dieses Abentheuer PRIE 2199 E reizend beschrieben in zwei Aufsätzen. die 1865 in der bei K. J. Wyss gedruckten schweiz. Wochenschrift « Die Sonntagspost » erschienen sind » 4. Aber Aeby, der schon 1864 auf seinem Wege zur Jung- frau zur Umkehr gezwungen worden, war nicht der Mann, sich durch diesen neuen Misserfolg abschrecken zu lassen. « Am 22. August 1871 hat Aeby zum Zwecke der Bestei- gung der Jungfrau die Ueberschreitung des Roththal- sattels ausgeführt. Sein Begleiter war der stud. med. E. Ober. Die Gesellschaft verliess die Stufisteinalp im Lauterbrunnenthal Morgens 4 Uhr 50 Min. und gelangte ; i nach enormen Schwierigkeiten erst Abends 5 Uhr 30 Min. À nach beinahe 13 stündiger Arbeit auf den Roththalsattel. 3 Derneuerdingsausgebrochene Sturm zwang die Reisenden zum Abstieg nach der Hütte am Faulberg, von wo dann am 24 beim herrlichsten Wetter die Besteigung der Jung- frau gelang. Der Abstieg ward über das Mönchsjoch nach Grindelwald genommen. Eine Notiz über diese Tour findet sich im Jahrbuch des schweiz. Alpenclubs 1870/71 unter dem Titel: « Die Jungfrau vom Roththal aus» von E. Ober». Mit dieser Tour auf die Jungfrau hat Aeby die gefähr- lichen Hochgipfelbesteigungen für immer abgeschlossen. Er hatte nach seiner eigenen Aeusserung, auf jener Fahrt nach dem Roththalsattel, auf schwindligstem, pfadlosem Steige und lange Zeit fortwährend von stürzenden Lawinen und Felsstücken bedroht, dem Tode zu sehr in’s Auge ge- schaut, um noch einmal sich und seine Familie auch nur ähnlichen Gefahren und Sorgen auszusetzen : Aeby hatte sich 1866 einen eigenen Hausstand gegründet? und bereits erblühte ihm ein liebliches Töchterlein. Auch an ET ER ES EEE ET U CNET NIT De 1 Unter dem Titel « Von der Jungfrau » und «Ein Sturm auf der Jung- frau » in Nr. 41 und 42 der genannten Zeitschrift. 2 Auf der Hochzeitsreise von Bex aus bestieg er die Dent du Midi. den Arbeiten des Alpenclubs, an denen er früher mit gröster Begeisterung Theil genommen, « der ihm jetzt aber zu sehr ein touristisches und sportmässiges Ele- ment in den Vordergrund treten liess» (wie an den Verhandlungen der bernischen Section der Naturfor- schenden Gesellschaft, aus der er 1872 austrat), nahm Aeby jetzt keinen Antheil mehr. Den oben angeführten Mittheilungen aus der Zeit seiner gemeinschaftlichen Bergbesteigungen mit Aeby führt Dr. v. Fellenberg noch folgende Bemerkungen hinzu: «Alle. die früher viel mit Aeby verkehrten, müssen ihm das Zeugniss geben, dass er namentlich auf Bergreisen ein aussergewöhnlich anregender Begleiter war, voll Freude an Natur- und Volksleben, voll Geist, Witz und Humor, nach gethaner Arbeit beim Glase Wein sprudelnd von attischem Salz, feiner Beobachtungsgabe, dabei nicht frei von oft beissender Satire. Aeby war ein grosser Freund des einfachen oberländer Landmanns, sehr freundlich und herzlich mit seinen Gletscherführern, die er mehr wie Freunde, als wie in dienstlichem Verhältniss zu ihm stehend behandelte. Er studierte den Volkscharakter und hatte Freude, sich in die Denkart der Bergleute hineinzu- versetzen und ihren Gedanken zu folgen. Gegen Noth- leidende war er stets ein treuer Helfer und hatte für Be- dürftige stets eine offene Hand. Obwohl er sehr gesell’ schaftlich war und sich mit Leichtiekeit in grössern Ge- sellschaften bewegte, (in denen seine Persönlichkeit so- fort markant hervortrat), waren ihm die grossen Fremden- centren, die steifen Table d’hötes in der Seele zuwider. Gegen die Arroganz gewisser Reisender, gegen Suffisance und Halbbildung trat er oft offen mit der ganzen Fülle seines Sarkasmus auf. Aber desto liebenswürdiger war er gegen Fremde, die sich belehren wollten und nicht schon mit vorgefassten Meinungen und chauvinistischen Ideen in die Schweiz kamen. Da gab er sich zum Lehr- meister her und wusste die Leute je nach ihren Kräften: anzuspornen, das zu sehen, was für sie am meisten In- teresse bieten mochte». « Wenn auch äusserlich nicht besonders zärtlich, war Aeby denen, die er achtete, ein aufrichtiger und treuer Freund, und es war ein schöner Charakterzug Aeby’s, dass er im Falle einer ihm widerfahrenen Kränkung nie etwas nachtrug, sobald man sich offen erklärt und ausge- söhnt hatte. Aeby war eine ehrgeizige, etwas autokra- tische, selbstbewusste Natur, aber der Grund seines Wesens war Treue wie Gold und eine noble Gesinnung». Zur Erkenntniss der trefflichen Eigenschaften Aeby’s, die Fellenberg in den vorstehenden Worten hervorhebt, konnte auch derjenige wohl noch gelangen, der mit Aeby erst im letzten Jahrzehnt seines Aufenthaltes zu Bern in nähere Beziehung trat. Zwar glaubten gerade um jene Zeit Aeby’s frühere Freunde eine grosse Veränderung in ihm vor sich gehen zu sehen. Aeby hatte sich eben da- mals — gegen Mitte der siebenziger Jahre — aus einer grossen Geselligkeit, die ihn früher in ihre Kreise gezogen und vielfach allzusehr in Anspruch genommen hatte, zu- x 4 x n ) De } F 7 à. bi: x È È: DI di Di À PL RL > ‘paia 26 à SV A ANS à te. LI : rückzuziehen begonnen und lebte mehr und mehr nur seiner Wissenschaft und seiner Familie. Infolge dessen Bi hatten sich manche frühere Verbindungen gelockert und i lösten sich allmälig. Dazu war Aeby’s Gesundheit, be- » sonders seit ihn nach dem Besuch der Naturforscher- Ver- î sammlung zu Hamburg 1876 eine heftige Lungenentzün- dung befallen hatte, nicht mehr so fest wie früher und Sorgen verschiedener Art bedrückten und verstimmten ihn. Aeby hatte sich immer gewünscht, einmal an einer grossen Universität einen Wirkungskreis zu finden und mit grösseren Hülfsmitteln ausgerüstet der Wissenschaft, VE En ei le pt Di STE LAZ LI PONE NU III ETA e LE È À 2 à die ihn begeisterte, dienen und in gesicherten Verhält- nissen leben zu können. Mehr als einmal schien dieser Wunsch der Verwirklichung nahe, so namentlich 1875, als die Prager medicinische Facultät ihn zum ersten Mal in ihre Mitte zu ziehen suchte — immer aber stellte sich der Erfüllung dieses Wunsches irgend ein Hinderniss in den Weg. Aeby sah im Laufe der Jahre eine ganze Reihe seiner Collegen an andere grössere Universitäten über- siedeln — Biermer, Lücke, Naunyn, Breisky, Klebs, Quincke — er allein schien in der unwissenschaftlichen Atmosphäre Bern’s und in öffentlichen Verhältnissen zu- rückbleiben zu sollen, die je länger je mehr für eine ideale Natur und für einen wissenschaftlich Strebenden. wie Aeby war, unbefriedigend sein musten. Es ist kein Zweifel, dass gerade diese Misserfolge, so sehr auch ein natürlicher Stolz ihn verhinderte, von denselben zu sprechen, Aeby in den letzten Jahren seines Aufenthaltes in Bern oft tief verstimmt haben. Aber mochte dem auch so sein, Aeby war auch in den letzten Jahren seines Lebens oft genug noch von demsel- ben gewinnenden Wesen, das ihn in früheren Jahren aus- zeichnete : beim fröhlichen Male an der von der sorgenden Hand seiner liebenswürdigen Gattin immer gastlich ge- rüsteten Tafel, im Garten bei den Blumen, die sein leben- diger Sinn für das Schöne auf’s Beste zu pflegen und zu ordnen verstand, im Winter an dem prachtvoll von seiner Hand geschmückten Weihnachtsbaum, im Sommer auf einem belebenden Gang in's Freie. Heiter, herzlich, ein- sichtsvoll, generös und von jeder Kleinlichkeit im Denken und im Handeln frei, ein genialer und anregender Kopf wie wenige. Unvergessen bleibt den früheren Mitgliedern der bernischen Maturitätsprüfungscommission, deren langjähriger trefflicher Präsident Aeby war, seine lustige Laune auf den an die Reise nach Pruntrut sich anschlies- senden Ausflügen. Unvergessen aber sollihmauch bleiben, dass seine Energie Umsicht und bei festlichen Gelegen- heiten oft bewährte!, praktische Gewandtheit im Sommer 1884 allen entgegengesetzten Bestrebungen zum Trotz es möglich machte, den 50jährigen Stiftungstag der Hoch- schule Bern in einer grossen, alle Kreise der bern. Be- völkerung herbeiziehenden und die Existenz der Uni- versität auch bei den auswärtigen Schwesteranstalten würdig documentierenden Feier zu begehen. Im Frühling 1884 hatte Aeby neuerdings einen Ruf an die Universität zu Prag erhalten und diesmal der Kaiser ihm die Bestätigung nicht versagt. Aeby stand am Ziel seiner Wünsche — leider auch bereits am Ziele seines Lebens. Schon krank, wiewohl mit seiner grossen Energie die damals noch leichteren Anfälle eines Brustleidens niederkämpfend und auch der Bedeutung derselben sich nicht bewusst, trat er im Oktober 1884, als Nachfolger Toldts, in seinen neuen Wirkungskreis an der Prager Hochschule ein. Seine Antrittsvorlesung, seine Thätig- keitim Hör- und Seciersaale begeisterte die Studierenden. Aber schon im Januar 1885 musste er seine Vorlesungen einstellen. Zuerst vom Typhus, dann von neuer schwerer Lungenerkrankung ergriffen, konnte er Anfang Juni, mit heroischem Aufbieten der letzten Kräfte (in den Vor- lesungssaal halb geschleppt, halb getragen), seine Thätig- keit wieder aufnehmen, musste aber schon Mitte des Mo- nats derselben auf immer entsagen. Auf den Rath der Aerzte ward er in den Gurort Bilin gebracht. Dort starb er am 7. Juli. Ihm selbst, wie seiner Gattin und Tochter ist während seines Aufenthaltes und seiner Krankheit in Prag, den Hinterbliebenen auch noch nach seinem Tode von Seite der Prager Collegen und Studierenden die 1 So bei den grossen Festen der schweiz. naturforschenden Gesellschaft und des Alpenclubs zu Bern. a rührendste, liebevollste, zu nie erlòschendem Dankgefühl verpflichtende Theilnahme gewidmet worden. Eine gross- artige Trauerfeierlichkeit bei seinem Tode gab Zeugniss von der Verehrung, die Aeby sich bereits in den ver- schiedensten Kreisen der fremden Stadt erworben hatte. Denn so kurz auch Aeby’s Wirksamkeit in Prag gewesen war, der Eindruck war bei seinem Tode bei den neuen Collegen und Schülern wie bei den Freunden in der Hei- math allgemein, dass mit Aeby ein ungewöhnlich begabter, bedeutender und edler Mensch aus dem Leben geschieden sei. Ludwig HirzeL. EDMOND BOISSIER Nous avons perdu, le 25 septembre 1885, le botaniste le plus versé dans la connaissance des plantes d'Orient et d'Espagne, l’auteur d'ouvrages très importants sur la flore de ces deux régions, celui qu'on consultait comme une autorité dans cette branche de la science. Il avait en outre un caractère si excellent et une manière de vivre si honorable que toutes les personnes en relation avec lui le regrettent infiniment. C'est au double point de vue de la science et de nos affections que je voudrais essayer de raconter sa vie. Pierre-Edmond Boissier appartenait à une famille très considérée à Genève, venue de France lors de la révoca- tion de l’Edit de Nantes. Sa mère était fille du célèbre docteur Butini. Il était né à Genève, le 25 mai 1810. Sa sœur, M"® la comtesse de Gasparin, bien connue par son esprit et ses ouvrages, avait seulement quelques années de moins que lui, de sorte que leur première éducation se fit un peu en commun, sous la direction d'un jeune précepteur, M. Valette, qu’on a vu depuis pasteur distingué, à Naples et à Paris. C'était un maitre sérieux, sévère, impératif, qui cependant se faisait chérir de ses élèves. Sa rudesse et leur légèreté ne les empe- chaient pas de sentir tout son mérite et l’on a vu plus tard quelles excellentes directions morales il avait su dévelop- per chez eux. Valette avait les idées d'un autre siècle en fait d'éducation. Il tenait essentiellement à l’obéissance et pensait même que des soufflets n’étaient pas un mau- vais moyen pour l'obtenir. Avec Edmond il ne parlait jamais que latin, même hors des leçons, et avec ses deux élèves, italien. Ordre leur était enjoint de parler entre eux cette dernière langue, mais le français de la famille et du pays reparaissait souvent et amenait de fortes gron- deries. Un enseignement bizarre était celui du nom des parties qui constituent notre pauvre charpente osseuse. Il y avait dans ce but un squelette qu’on démontrait le jour et qu’on glissait la nuit sous la couchette d’Edmond. Était-ce afin d'éviter chez le jeune homme des terreurs imaginaires, ou bien pour lui donner de bonne heure des idées sérieuses? Je l’ignore. En tous cas, la jeunesse, avec sa gaité accoutumée et son insouciance triomphait, et elle a triomphé jusqu’à l’âge mur, qui est souvent celui des chagrins. L'occasion de donner essor à la gaîté était, pour Edmond et sa sœur, le séjour de leurs parents, à Valleyres près d’Orbe, dans le canton de Vaud, non loin du Jura. Dans ce pays agreste on leur laissait beaucoup de liberté. Ed- monds’habituaitä grimper sur les montagnes et à suppor- ter la fatigue. Sa passion de voyages y prit naissance et son goût pour la botanique également. Il cherchait déjà et distinguait les plantes. Une fois il découvrit sur la montagne du Suchet, qui appartenait à son père, un recoin pierreux et abrité dont il fit une sorte de jardin botanique en y plantant les espèces les plus rares des environs. Cu- rieux et premier essai de la culture de plantes alpines, qu'il a poursuivie avec tant de zèle à Valleyres pendant un si grand nombre d'années | Le futur voyageur qui devait parcourir l'Orient, l’Al- gérie et l'Espagne montra mieux ses inclinations un peu plus tard, lorsque M. Valette eut pris congé. Edmond obtint de son père de visiter le Grand Saint-Bernard, 9 — 130 — dont il avait entendu parler comme d’un endroit très recherché des botanistes. Il partit accompagné d’un jar- dinier de confiance et muni de la petite somme nécessaire pour une excursion de quelques jours. Arrivé au Saint- Bernard, si près de l’Italie, il fut saisi de la passion d'aller jusqu’à Turin. Aussitôt les deux voyageurs s’y rendent à pied, en ménageant leurs ressources. Ils voient la ville, ensuite ils passent le mont Genis, toujours à pied. En Savoie la faim les oblige d'entrer dans un cabaret. On leur offre des pommes de terre frites. Nous sommes trop pauvres, dirent-ils, donnez-nous du pain. De cette façon ils arrivèrent à Genève avec un franc tout juste au fond de l’escarcelle. Mangeons une glace, dit Edmond, il ne nous restera rien | L’äge des études sérieuses était arrivé. Boissier suivit les cours de l’Académie de Genève, d’abord dans la divi- sion des lettres, ensuite dans celle des sciences où de Candolle enseignait l’histoire naturelle. L'époque était singulièrement favorable au développe- ment scientifique des jeunes gens de familles riches et aisées. Il y avait chez elles une passion, ou si l’on veut une mode qui entraînait. Les plus belles dames suivaient des cours libres de chimie, de physique, de botanique ou autres sciences. On payait pour chaque cours une somme assez forte (50 ou 60 francs), ce qui n’empèchait pas que la salle ne fùt comble. Aujourd'hui, malgré l’augmenta- tion des fortunes, rien de semblable ne serait possible. Edmond Boissier avait l'exemple de son cousin Auguste de la Rive, qui commençait à montrer sa grande aptitude aux sciences physiques. M®e Boissier, dont le talent pour la musique était remarqué dans la société, désirait par- dessus tout voir son fils être un savant. Il le devint. Mais ce n'était pas pour gagner de la célébrité, comme le rêvait sa mère ; c'était par amour de la science, par cu- — 131 — riosité, par activité d’esprit et pour contribuer au bien public dans le progrès général des connaissances. Avant de faire de grands voyages, il préludait par des excursions multipliées dans les Alpes et le Jura. Le D" Butini, malgré son âge et une vie très sédentaire, se plaisait à faire, le dimanche, l’ascension du Saleve, de la Dôle ou du Reculet. Accompagné de son petit-fils, il recueillait avec lui des plantes rares, qui lui rappelaient ses herborisations de jeunesse. En méme temps, mais avec des amateurs de botanique ses contemporains, Bois- sier faisait des courses bien autrement fatigantes. L’une d’elles, dans la vallée de Saas, fut si aventurée que l’un des excursionnistes, Marc Viridet, fut frappé d'une ter- reur durable, qui fait sourire dans le récit qu’il a publié de cette excursion. S'il y avait réellement quelque danger, Boissier, grâce à son pied solide et à sa tête de monta- gnard, n'y fit pas attention. Un séjour de quelques mois à Paris dans l’hiver de 1831 à 1882 le mit en relation avec plusieurs botanistes, particulièrement avec le savant et modeste Jacques Gay, Suisse de naissance, alors secrétaire de M. de Sémonville. Je ne sais si c'est à Paris ou à Genève qu'il se lia avec l'excellent Baker Webb, qui avait exploré les îles Canaries et l'Espagne. Sa conversation doit avoir exercé sur lui une certaine influence. A la fin de 1833, Boissier partit avec sa mère et sa sœur pour l’Italie, où il passa plus de six mois, très occupé de botanique et en outre de conchyliologie. A Naples, il ne faisait que pécher et collecter des frutti di mare. Cepen- dant il eut le mérite de comprendre qu'il ne convient pas d'étudier à la fois deux parties si différentes de l’histoire naturelle et, à son retour en Suisse, il opta pour la bota- nique. Cest en 1834 et 35 qu'il fut de plus en plus hanté de ot l'Espagne, selon l’heureuse expression de Mme de Gaspa- rin dans un billet qu’elle a bien voulu m'écrire. Il apprit alors l’espagnol et se prépara par les livres au voyage qui devait lui valoir une réputation méritée. De Candolle, qui attendait beaucoup de son ardeur, lui prodiguait des encouragements et des conseils dont il s’est montré ex- trêmement reconnaissant dans la préface de son ouvrage sur l'Espagne. Parti de Genève une première fois en 1836, il fut rappelé subitement par la mort de son excellente mère, mais l’année suivante, il reprit courage et gagna ces ré- gions du midi qu'il désirait tant parcourir. Accompagné d'un domestique très sûr et très en état de résister aux fatigues!, il se rendit à Marseille où il s'embarqua pour Barcelone et Valence. De cette ville, alors troublée par la guerre civile, comme la Catalogne, il cötoya le littoral péniblement sur une felouque, jusqu’à Motril, dans l’an- cien royaume de Grenade. C'était une navigation comme celle décrite dans l'Odyssée. A tous moments il fallait s’ar- rêter à cause des vents contraires et le soir on stationnait dans une anse, sans débarquer à cause de la douane et des exigences de la Sanidad. Le botaniste ne pouvait donc pas herboriser : il apercevait seulement des plantes qui lui étaient inconnues. Enfin, arrivé sur la côte méri- dionale, il commença de parcourir la région accidentée et magnifique située entre la mer et la Sierra Nevada. C'était alors de toute l’Europe la partie la moins connue des botanistes. Boissier en a rapporté des centaines d’es- pèces ou variétés nouvelles, représentées en herbier par le nombre surprenant de cent mille échantillons. ! David Ravey accompagna M. Boissier dans plusieurs voyages, en Orient, en Algérie ou en Espagne. Il récoltait les plantes avec autant de zèle que d'intelligence, et ne se laissait abattre par aucune difficulté. M. Boissier a nommé quelques espèces Raveyi. = CÒ = Une récolte aussi abondante s’explique par l’énergie du voyageur, aidé convenablement, et par la méthode régulière avec laquelle il passait, suivant la saison, des plaines aux collines et aux montagnes, revenant ensuite dans les mêmes localités pour cueillir en fruit les plantes qu'il avait vues d’abord en fleurs. La plus brillante de ses découvertes fut celle du Pinsapo, cette belle conifère du genre Abies, qui existe seulement sur la chaîne du littoral appelée Sierra Bermeja, près d’Estepona. Un Allemand, Hænseler, établi à Malaga, lui en avait montré un rameau sans fruits, qu'il ne savait comment déterminer. Boissier visita la forêt, jugea l’espèce tout à fait nouvelle et vit en automne les cônes dressés, qui en sont le principal caractère. On possède aujourd'hui le Pinsapo dans nos Jardins, où il végète admirablement. Après plusieurs mois d’herborisations dans le midi de l'Espagne, Boissier gagna Madrid, où les botanistes le reçurent à merveille, en particulier le vieux et malheu- reux Lagasca, victime à plusieurs reprises de ses opinions modérées. Leur libéralité augmenta sa collection de plantes d'Espagne, mais ce qu'il avait de plus précieux venait de ses propres récoltes dans les régions élevées du royaume de Grenade, qu'il était si important de pouvoir comparer pour la flore avec l’Atlas et les Pyrénées. De retour à Genève, Boissier se mit à étudier ce qu'il avait recueilli. Ce fut l’œuvre de plusieurs années. Le Voyage botanique dans le Midi de l'Espagne, en deux forts volumes in-4° de texte et planches, porte la date 1839-45. C’est un livre capital, dont plusieurs parties doivent être lues, et que les botanistes auront toujours à consulter. Le premier volume se compose d’une préface, de la relation détaillée du voyage, d’un chapitre important sur la géographie botanique et de planches, au nombre de AME 206, représentant des espèces nouvelles ou peu connues. Ces planches ont été dessinées avec beaucoup d’exacti- tude et d’élégance par notre regretté compatriote Heyland. Les couleurs y sont données légèrement, avec un goùt parfait, qui a servi d'exemple dans des publications ana- logues. Le second volume est composé uniquement du texte botanique. En 1842 et 1846, Boissier parcourut la Grèce, l’Anatolie, la Syrie et l'Egypte. Alors il était accompagné de sa jeune et charmante femme, sa cousine germaine, née Lucile Butini, qu'il eut le malheur de perdre en 1849 dans un autre voyage dans le midi de l'Espagne, victime d’une fièvre typhoïde. On voit, même dans ses publications bo- taniques, combien elle lui était chère et à quel point elle s’associait à ses goûts !, Jamais il n’a pu se remettre d’un coup si inattendu. La seconde moitié de sa vie en a été couverte, pour ainsi dire, d'un crêpe. Heureusement sa sœur et son beau-frère (le comte de Gasparin), son fils (M. Agénor Boissier), sa fille et son gendre (Mme et M. W. Barbey), sans parler des autres membres de sa famille, l'entouraient de témoignages d'affection auxquels il était sensible, et le travail — un travail assidu — entremélé de quelques voyages occupaient son activité d'esprit et de COrps. Après avoir publié successivement des cahiers de des- criptions d'espèces rares ou nouvelles, qui forment trois volumes in-8°, il se mit à une œuvre plus difficile, la monographie du groupe des Euphorbiées, qui a paru dans le Prodromus de MM. de Candolle. A l’appui de ce lil a nommé d’après elle deux espèces des montagnes d’Anatolie qui sont au nombre des plus gracieuses : Omphalodes Luciliæ et Chionodoxa Luciliæ, La dédicace de la première est motivée dans un latin elegant: Dicavi dulcissimæ conjugi in itinere longo difficilique indefessæ impavi- dæque sociæ, in detegendis colligendisque plantis Anatolicis utilissime adjutrici (Diagnoses, 4 p. 41, 1844). — 15 — travail, et pour rendre service à l'excellent dessinateur Heyland, qui avait alors peu d'ouvrage, il fit faire un volume in-folio de planches du genre Æuphorbia. D'un autre côté, les plantes d'Orient recueillies dans ses voyages et celles qu'il obtenait de cette région par échanges ou par achats s'accumulaient dans son grand herbier. Il conçut alors le projet d'un résumé complet de la Flore d'Orient et il a eu le bonheur de l’achever en cinq volumes in-8°. C’est le résultat de quarante années de voyages pénibles, de correspondances très actives, de dépenses et surtout d’études minutieuses sur des échan- tions d’herbiers qu'il fallait classer, comparer avec les livres et décrire méthodiquement. Boissier a été l'exemple rare d’un botaniste toujours actif comme voyageur et laborieux dans ies études sédentaires. Pour la partie matérielle du travail, il se servait du botaniste Reuter, d'abord simple conservateur de son herbier, qu'il traita bientôt comme un ami dévoué, intel- ligent et honnête. Reuter, ancien graveur dans la fabrique d’horlogerie, n'avait aucune instruction scientifique, mais il était doué d’une excellente mémoire et d’une rare saga- cité pour saisir les plus légères différences entre des formes voisines de plantes. Il était de ces naturalistes qui distinguent beaucoup plus volontiers qu'ils ne rappro- chent. Peut-être a-t-il entrainé quelquefois son maître un peu trop dans ce sens, mais il lui a rendu d’incontesta- bles services. Reuter accompagna M. et Mme Boissier, en 1849, dans le voyage en Algérie, à Tanger et dans le midi de l'Espa- gne, qui se termina d'une manière si fatale. Il suivit en- core Boissier en 1861 en Norwège. Deux fascicules de descriptions portent le titre : par Boissier et Reuter. La mort de ce modeste collaborateur, en 1872, fut une perte sensible pour celui auquel il était si fort attaché. — 136 — Pendant que Boissier achevait sa Flore d’Orient, il re- cevait de nouveaux matériaux, gràce aux voyageurs qui parcouraient l’Anatolie, la Perse, la Syrie, etc., voyageurs qui recevaient souvent de lui des subsides ou dont il achetait les collections. Voyant toutes ces richesses, il se mit à rédiger un supplément, dont la moitié à peu près doit être achevée. C’est à son gendre, M. William Barbey, déjà connu par de bons travaux de botanique!, qu'il in- combe de voir quel parti on pourra tirer de ce précieux manuscrit. Je ne doute pas qu'il n'y mette toute son atten- tion et tout son cœur. Boissier passait l'hiver dans sa villa du Rivage, près de Genève, où il s'était donné une belle serre d’Orchidees exotiques, et le reste de l’année à Valleyres, où la culture de plantes de toutes les hautes montagnes de divers pays l’intéressait et l’occupait. Pendant nombre d’années il a été un membre assidu du synode de l'Église libre du can- ton de Vaud, à laquelle le rattachaient ses convictions re- ligieuses. Beaucoup de charité et de visites aux pauvres malades du village attestaient d’une autre manière ses sentiments pieux et généreux. Il n’a jamais rempli de fonction publique, à moins qu'on ne veuille considérer comme telle le service militaire obligatoire qui avait fait de lui, temporairement, un officier d'artillerie. Comme citoyen, il votait à Genève. Dans les troubles qui ont agité notre ville de 1841 à 1864, il s’est montré partisan zélé de l’ordre légal fondé sur une constitution régulière- ment votée. Une fois, lorsqu'un rassemblement menacait d'envahir la salle du Grand Conseil, il s’efforca comme d’autres bons citoyens de contenir l’&meute, et dans la bagarre il reçut à la hanche un coup de stylet qui aurait pu mettre sa vie en danger. 1 Voir son ouvrage : Herborisations en Orient, un vol. in-4°, avec plan- ches. Lausanne, 1882. — 191 + Passons sur ces tristes événements et suivons plutôt notre ami dans ses occupations ordinaires et ses voyages. Les derniers de ceux dans lesquels il a récolté des plantes ! ont été en société de plusieurs zélés botanistes. Avec M. le Dr Levier, de Florence, il visita les Apen- nins du centre de l’Italie et du nord des Abruzzes. Ce fut un voyage curieux par le contraste de la vie civilisée la plus élégante avec la barbarie des pays montueux du voi sinage. Un jour nos voyageurs étaient hébergés dans une résidence analogue aux châteaux des seigneurs anglais, avec tous les raffinements du luxe et l’amabilite des Ita- liens de bonne compagnie, le lendemain et les jours sui- vants ils couchaient sous des sapins dans la montagne, vivant de lait de chèvre pour boisson et de pain noir très sec pour nourriture. De belles plantes, quelquefois bien rares, servaient de compensation. En 1877 il re- tourna dans le midi de l'Espagne avec M. le pasteur Le- resche, et l’année suivante, avec le même et M. Levier il visita les Asturies, la Galice et le Portugal. En 1881, il fit encore un voyage fatigant avec M. Burnat, le pasteur Leresche, M. W. Barbey et le D" Recordon, aux îles Ba- léares et dans les montagnes au-dessus de Valence, C'était trop pour un homme dont la santé, jadis excel- lente, avait été minée d’abord par une fièvre d'Orient très tenace, ensuite par de mauvaises nourritures, par des nuits en plein air et des marches excessives. L’estomac devint malade, d’une affection chronique. par moments douloureuse. Les inventions modernes de l’art furent mises en jeu, notamment la lotion intérieure avec eau froide, mais le malade n'était guère disposé à se soigner. Il n’evitait pas assez la secousse des voitures et des che- mins de fer. Il fumait, et la matière äcre du tabac glissant ! J'omets d’autres voyages ou excursions qui étaient plutôt d'agrément. Boissier avait un tel attrait pour l'Espagne qu’il y est allé huit fois. — 55 — plus ou moins dans l’œsophage devait augmenter l’irri- tation de l’estomac. Malgré la diminution de ses forces, il persistait à se pencher pour cultiver ses chères plantes alpines. Très souffrant dans l'été de cette année, il se remit un peu, mais le 25 septembre, après une crise dou- loureuse, il mourut tout à coup, entouré de ses enfants. Son dernier effortavait été de demander une plante alpine, une Campanule, qu'il pensait avoir fleuri dans ses rocail- les. On la lui avait apportée et il l’avait tenue dans ses doigts et contemplée avec plaisir. C'était comme un der- nier adieu à la science qu'il a tant aimée! Edmond Boissier était trop modeste pour chercher des distinctions. Elles lui arrivaient tout naturellement par l'effet de ses travaux. Il avait recu des décorations: je ne saurais dire lesquelles, puisqu'il n’en parlait pas et ne les montrait pas. Les nominations académiques devaient lui plaire davantage parce qu'elles impliquent l'idée d'une approbation par des hommes spéciaux bien compétents. Il était membre étranger des académies de Madrid et de Turin, de la Société linnéenne de Londres, et, depuis cette année même, correspondant de l'Académie des sciences de l’Institut de France. La section de botanique l'avait présenté, en première ligne, à l’unanimité. Sans doute elle avait sous les yeux la liste complète de ses publica- tions, aussi ne puis-je mieux terminer qu’en la donnant, comme une sorte de pièce justificative. Alph. DE CANDOLLE. LISTE DES PUBLICATIONS D’EDMOND BOISSIER Notice sur l’Abies Pinsapo. In-80, 12 p. (Bibl. univ. de Genève, février, 1838.) Elenchus plantarum novarum minusque cognitarum quas in itinere hispanico legit E. Boissier. In-80, 94 pag. Geneva, 1838. — 139 — Voyage botanique dans le midi de l’Espagne pendant l’année 1837. Vol. 1, narration, géographie, botanique et planches ; vol. 2, énumé- ration des plantes spontanées, observées jusqu’à ce jour dans le royaume de Grenade. In-40. Paris, 1839-1845. Description de deux nouvelles espèces de Crucifères des Alpes du Piémont (Mém. Soc. phys. et d’hist. nat. de Genève, 1848, vol XI, p. 451). Plantæ Aucherianæ orientales (Ann. sc. nat., série 2, vol. XVI, p. 347 et XVII, 45, 150, 381). Novorum generum Cruciferarum diagnosis, etc. (ibid. XVI, p. 378). Plantes nouvelles recueillies par M. P. de Tchihatcheff en Asie Mineure (ibid. série 4, vol. 2, p. 243). Diagnoses plantarum orientalium, In-8°. Série 1, fasc. 1-13, for- mant deux volumes, Lipsiæ, 1842-54. Série 2, fasc. 1-6 (sive vol. 3) sous le titre: Diagnoses plantarum orientalium novarum additis nonnullis europæis et boreali-africanis. Lipsi et Parisiis, 1854-59. Centuria Euphorbiarum. In-80, 40 pag. Lipsiæ et Parisiis, 1860. Euphorbieæ, dans De Candolle, Prodromus, vol. XV, sect. 1, 188 pag. in-80. 1862. Icones Euphorbiarum. Un vol. in-fol. 120 pl. Paris, 1866. Boissier et Buhse, Aufzæhlung der auf einer Reise durch Transcau- casien und Persien gesammelten Pflanzen. Un vol. in-40, avec AA planches ou cartes, Moscou, 1860. Note sur quelques nouveaux faits de géographie botanique (Archiv. des Sc. phys. et nat. de Genève, 1866, vol. XXV, p. 265), article traduit en anglais dans Annals and mag. of nat. hist. XVII, p. 464. Flora orientalis. 5 vol. in-8°. Geneve et Basilea. 1867-84. Plantarum orientalium novarum decas Aa, in-80, Geneve, 1875. Boissier et Reuter. Diagnoses plantarum novarum hispanicarum præsertim in Castella nova collectarum. In-80, 74 pag. Geneve, 1842. Boissier et Reuter. Pugillus plantarum novarum hispanicarum In-80, 134 pag. Geneve, 1852. Boissier et Balansa. Description du genre Thurya (Ann. sc. nat., série 4, vol. VII, p. 302). — 140 — LOUIS LERESCHE. Louis Leresche naquit à Lausanne le 10 décembre 1808. Son père, le professeur Alexandre Leresche, possédait un vaste jardin dans lequel son fils s’oceupait des plantes dès son enfance. Il décrivait avec une grande précision à sa sœur absente le développement et en particulier la florai- son de ses plantes favorites. Son oncle maternel, le pro- fesseur Gilliéron, lui inculqua, dans leurs nombreuses promenades, les connaissances élémentaires de la bota- nique. Il était encore bien jeune lorsqu'il futrecu membre de la Société vaudoise des Sciences naturelles. En 1833, il débuta dans la carrière théologique en qualité de suf- fragant du pasteur Olivier, à Saint-Cergues. Olivier était un grand amateur de fleurs, aussi le pasteur et son aide s’occupèrent-ils avec intérêt des plantes qui croissaient dans le jardin de la cure. Jusque dans sa vieillesse, Louis Leresche fut un mar- cheur infatigable : rien ne l’arrêtait et il entreprenait par- fois de longs voyages dans le but de récolter des plantes rares. | La première excursion quelque peu importante qu'il fit eut lieu en Engadine pendant l'été de 1837; en 1838, il dirigea ses recherches dans les vallées de Zermatt et de Saas au canton du Valais: en 1841, il se rendit avec Jean Muret dans le canton du Tessin. Trois ans plus tard, en 1844, Leresche entreprit un voyage en Italie, pendant lequel il visita Naples, Palerme, — 141 — Catane, Messine, etc. Dans ce voyage, il fut complètement détroussé en Sicile par des bandits. De Sicile, il se rendit a Malte et à son retour par Naples, il herborisa dans les Abruzzes. Au printemps de 1845, Leresche fut appelé à Château- d’CEx, canton de Vaud, comme second pasteur de cette localité et il y resta jusqu’en 1866. Son jardin, dans lequel il avait introduit un grand nombre de plantes rares, était souvent visité par des botanistes étrangers. Bien qu'il remplit avec fidélité les devoirs du pastorat, la botanique resta cependant toujours son occupation favorite. En 1847, Leresche visita avec son ami Centurier les vallées vaudoises du Piémont. A partir de cette époque, il entreprit chaque été un voyage botanique, dans le but d’augmenter son herbier déjà considérable. En 1862, il fit seul un voyage en Espagne, où il retourna en 1877, 1878 et 1879 et une dernière fois en 1881; dans cette dernière année, il explora les îles Baléares avec MM. Boissier, Barbey, Burnat et Recordon. MM. Burnat et Barbey ont décrit cette excursion dans leurs « Notes sur un voyage botanique dans les îles Baléares et dans la province de Valence (Espagne). Mai-juin 1881. » Les excursions en Espagne que fit en 1878 et 1879 Leresche, avec M. le Dr Emile Levier, de Florence, ont été décrites par ces deux explorateurs dans « Deux excursions botaniques dans le Nord de VEspagne et du Portugal ». En dehors de ces voyages botaniques, Leresche fit de nouvelles excursions en Engadine, dans les Alpes du Dauphiné, les Abruzzes, les vallées du canton du Valais, seul ou en la société de Muret, Reuter, Emmanuel Thomas et Boissier, dont nous déplorons aujourd’hui la perte. C'est en 1882 que Leresche fit son dernier voyage bota- nique : il se dirigea par le Saint-Gothard et Milan sur le lac d'Iseo: et de là, ce vieillard de soixante-quatorze ans 149 se rendit au lac Barbeilino, au pied du Diavolo, pour récolter la Viola Comollia (Mass.). Il revint chez lui en | passant par Tirano et l'Engadine. En 1866, Leresche se retira à Rolle, où il resta jusqu'à sa mort, le 11 mai 1885. Admirateur passionné de son bleu Léman et de la belle nature, Leresche trouvait encore de grandes jouissances dans la culture de beaucoup de plantes rares qu'il avait introduites dans son jardin. Il a légué au Musée bota- nique de Lausanne son herbier, très riche en espèces européennes et exotiques. J.-B. SCHNETZLER, prof. PERSONNEL DE LA SOCIÉTÉ LISTE des membres de la Société et des invités présents à la session du Locle, les 44, 12 et 13 août 1885. A. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ Argovie. M. Custer, Herm., D", fabricant, Aarau. Bâle. MM. Gillieron, Victor, prof. D", Bâle. Hagenbach, Edouard, prof. D", » Schiess-Gemuseus, H. prof. Dr, » Berne. MM. Baltzer, A., prof. Dr, Berne. Koby, F.-L., prof., Porrentruy. Reber, J, D'-méd., Niederbipp. Rollier, Louis, prof., Saint - Imier. Thiessing, Dr, Berne. 10 146 Fribourg. M. Claraz, Georges, MM. MM. Schumacher-Kopp, Emile, Dr, MM. Genève. Eynard, Fatio, Victor, D”, Favre, Alph., prof., Fol, Hermann, prof., Galopin, Charles, prof., Micheli, Marc, botaniste, Rilliet, Albert, Sarasin, Edouard, Dr, Soret, Gharles, prof., Soret, Louis, prof., Yung, Emile, prof. Dr., Lucerne. chimiste cantonal, Suidter, Otto, pharmacien, Neuchàtel. Barbezat, Paul-Emile, prof., Caselmann, H., pharmacien, Chappuis, Aloïs, pharmacien, de Coulon, Louis, directeur du musée, Guillaume, Georges. conseiller d'Etat. Hirsch, Adolphe, D", directeur de l'Observatoire, Avry-devant-Pont. Genève. Landery. Genève. Lucerne. » Neuchàtel. Locle. Chaux-de-Fonds. Neuchâtel. sii it RISO SENS (au FIAS — 147 — MM. Jurgensen, J.-F.-U., fabricant. Locle. Jaccard, Aug., prof. D', » Koenig, Emile, D'-méd., » Matthey-Doret, Alfred, ingén.- électricien, » de Meuron, Pierre, Neuchätel. Nicoud, Louis, négociant, Chaux-de-Fonds. Perrenoud, Dr, » Rhyner, Ad., » Theiss, Albert, pharmacien, Locle. Tissot, Charles-Emile, conseiller national, » Trechsel, E., D’-med., » de Tribolet, Maurice, prof. Dr, Neuchâtel. Tripet, Fritz, prof., » Weber, Robert, prof. Dr, » Soleure. M. Lang, Franz, prof., Soleure. Vaud. MM. Brière, Victor, D'-méd., Yverdon. Challand, D'-méd., Lausanne. Chavannes, Sylvius, insp. des collèges, » Dufour, Henri, prof., » Dufour, Marc, D' oculiste, » Dufour, Charles, prof., Morges. Forel, F.-A., prof. Dr, » Girardet, F., instituteur, » Golliez, Henri, prof.. Sainte-Croix. Guisan, Edouard, Lausanne, — 148 — MM. Guisan, René, ingénieur. Lausanne. de Meuron, Th. Mont s/Rolle. Pittier, Henri, prof. Chàteau-d’ (Rx. Renevier, Eug., prof. Lausanne. Rey, Gustave, Vevey. Roux, Frédéric, Nyon. Schardt, Hans, prof., Montreux. Secrétan, A., D"-méd., Lausanne. Vionnet, P.-L., pasteur, Etoy. Zurich. Dufour, Jean, Zurich. Forel, Aug.. D'-aliéniste, » Forel. Louis, » Haller @2D% » Hegetschweiler, | > Imhof, Emile, D', priv. doc.. » Neinhaus, J., pharm., » Schreeter, D" prof., » A l’etranger. Choffat, Paul. Dr, géologue, Lisbonne. Urech2 9 pros Tübingen. Membre honoraire. M. Lory, Charles, prof., Grenoble. — 149 — B. HOTES DE LA SOCIÉTÉ a) Membres de la Société des sciences naturelles de MM. MM. MM. Neuchâtel. Bertrand, Jules, instituteur, de Coulon, Georges, rentier, Girard, Constant, fabr., b) Hôtes Suisses. Burmann, J., pharmacien, Chalet-Venel, anc. conseiller fé- déral. Dubois, A.-P., direct. du college, Dubois, Numa, Faure, D'en médecine, Favre, L.-Ed., Pellaton, Charles, Perregaux, D' en médecine, Perregaux, Charles, professeur, Perrochet, Ed.. colonel fédéral, Piguet, A., Porchat, Ferd., rédacteur, Sandoz. H.-E., Sarbach, A., professeur. Vionnet, Gust., c) Hôtes étrangers. Ami, M., Barbier, prés. de la Soc. d’Emu- lation du Doubs, Neuchatel. » Chaux-de-Fonds. Locle. Genève. Locle. » » Chaux-de-Fonds. Locle. Chaux-de-Fonds. Locle. » Etoy. Ottawa. Besancon. — 150 — MM. Bertrand, Marcel, ing. des mines, Paris. Emery, C., prof. à l’Université, Gallenga, D' en phil., Mayer, H., géologue, Sire, prof.-directeur, Bologne. Turin. Stuttgart. Besancon. — 151 — II Liste des membres à vie. MM. F.-A. Forel, à Morges. Louis Soret, à Genève. Marc Micheli, à Genève. E. Renevier, à Lausanne. Ed. Sarasin, à Genève. Alph. Favre, à Genève. Jules F.-U. Jurgensen, au Locle. Louis de Coulon, à Neuchâtel. Hagenbach-Bischoff, à Bâle. M. Dufour, à Zurich. Albert Rilliet, à Genève. Ch. Soret, à Genève. Paul Choffat, à Lisbonne. Félix Cornu, à Bâle. Nota. — Les membres de la Société qui auraient l’in- tention de profiter des dispositions contenues dans le nouvel article 30 bis des Statuts (voir p. 28 des présents Actes), leur conférant le titre de 72e72bre à vie de la So- ciété helvétique des Sciences naturelles, peuvent s’a- dresser en tout temps au questeur, M. le Dr H. Custer, à Aarau. III Changements survenus dans le personnel de la Société, A. Membres recus au Locle. 1. Membres honoraires (6). MM. le Prof. Dr Biermer, A, à l'Université de Breslau. le Professeur Chevreul, à Paris. le marquis Doria, Giac.. à Gênes. Gariel, G.-M., prof. agrégé à la faculté de médecine à Paris. Milne-Edwards, A., prof. au Muséum, à Paris. le Prof. D' A. Weismann, à l'Université de Fribourg en Brisgau. 2. Membres ordinaires (20). MM. Annaheim, J., D" phil., chimiste à Bâle. Bischoff, Eug., D'-méd., à Bâle. Caselmann, H, pharmacien au Locle. Chappuis-de Steiger, Aloïs, pharmacien à la Chaux- de-Fonds. Claparède, Alex., chimiste à Champel près Genève. Cornu, Félix, chimiste à Bâle. Golliez, Henri, professeur à Sainte-Croix (Vaud). Hay, John, D'-phil., à Bâle. i MM. Hermite, Hippol., rentier à Neuchâtel. Hermite, Gust., rentier à Neuchâtel. Jurgensen, Jules, F.-U. artiste-horloger, au Locle. Kronecker, Hugo, D" prof. ord. à l'Université de Berne. Mathey-Doret, Alf., ingén. élect. au Locle. Meuron, de, Henri-Pierre, à Neuchâtel. Pittier, Henri, professeur à Chäteau-d’(Ex. Rollier, Louis, professeur à Saint-Imier. Schardt, Hans, D" phil., professeur à Montreux. Theiss, Albert, pharmacien au Locle. Tissot, Ch.-Em., conseiller national au Locle. Trechsel, E., D" en méd. au Locle. B. Membres décédés (jusqu’au commencement d'octobre MM. MM. 1885). 1. Membres honoraires (2). Année de Recep- naissance. tion. Brehm, A., D' phil. à Berlin. 1881 Milne-Edwards, membre de l'Institut. 1873 2. Membres ordinaires (11). Aeby, Ch., prof. à l’Université de Prague. 1854 1861 Boissier, Edm., botaniste à Genève. 1810 1840 Dardier, Rob.,ingénieur à Saint-Gall. 1836 1875 Fraisse, Will., ingénieur à Lausanne. 1803 1829 Küng, J., médecin, à Heiden. 1800 1857 Küpfer, Fréd., D' en med. à Berne. 1824 1858 La Roche, C., à Bâle. 131272718583 Le Fort, A., a Geneve. 1805 1869 Trechsel, Fr., pasteur à Berne. 1801 1825 Année de naissance. MM. Zeller-Tobler, ingén. à Wollishofen. 1814 Züblin, E., ingén. à Berne. ? MM. MM. C. Membres démissionnaires (17). Attenhofer, Charles, médec. à Sursée. Auriol, Henri, D' à Genève. Ausfeld, recteur à Rheinfelden. Bernard-Chaix, à Céligny. Borel-Laurer, Dr à Neuchâtel. Brunner, Rod.. D' méd.à Küssnacht. Burckhardt-Zahn, Ed.. à Bâle. Dietler, Herm., directeur à Lucerne. Hartmann, H., directeur à Fribourg. Hoessli, Al., fabricant à Schaffhouse. Kælin. Adalrich, négoc. à Einsiedeln Kind, P.-H., pasteur à Schwanden (Glaris). Langhans, F., professeur à Berne. Meyer, R., professeur à Coire. Stricker, G., professeur à Frauenfeld. Studer, Rob.. D' phil. à Berne. Vittel, Ed., pharmacien à Yverdon. Zürcher, Ch., D' en méd, à Colombier. cotisations (5). Chastellain, pharmacien à Lausanne. 1811 ? ? 1800 1849 1803 1843 1839 1844 1844 1824 1847 1842 1846 1846 1850 1840 Récep- tion. 1841 1871 1855 1883 1869 1845 1877 1850 1576 1864 1879 1375 1868 1882 1373 1883 1879 1878 1880 1845 . Rayes de la liste par suite de non payement des Cherbulliez, E., D' phil., direct. d’ecole à Mulhouse. Henseler, Ant., imprimeur-editeur a Fribourg. Trechsel, W., chimiste à Berne. Veraguth, C., Dr en med. à Zurich. Nommé en 1880 MM. 1865 MM. 1879 MM. IV Comités et Commissions. I. Comité central (à Genève, de 1881-1886). J.-L. Soret, prof., président. E. Gautier, directeur de l'Observatoire, secré- taire. Dr Victor Fatio. Dr F.-A. Forel, prof.. a Morges. D' H. Custer, a Aarau, questeur. II. Bibliothecaires (a Berne). Joh.-Rud. Koch, professeur au Gymnase. Steck, maitre à la Maison des orphelins. III. Comité annuel (pour 1885 au Locle). Louis de Coulon, président honoraire, à Neu- chàtel. D' Auguste Jaccard, prof., président, au Locle. J.-F.-U. Jurgensen, vice-président, au Locle. A.-P. Dubois, directeur du Collège, 1°" secré- taire, au Locle. F. Tripet, prof. à l’Académie, 2° secrétaire, à Neuchâtel. Nomme en 1571 MM. 1849 1380 » » 1882 1884 1860 MM. » 1865 1872 1861 MM. dl IV. Commissions. a) Commission des Mémoires. D' F.-A. Forel, prof., à Morges, président, Albert Mousson, prof., à Zurich. Louis Rütimeyer, prof., à Bale. Theophile Studer, prof., a Berne. Fr.-Jos. Kaufmann, prof., à Lucerne. Marc Micheli, à Geneve. C. Cramer, prof.. à Zurich. b) Commission géologique. Bernard Studer, prof. à Berne, président ho- noraire. Alphonse Favre, prof., à Genève, president. Perceval de Loriol, à Genève. Fréd. Lang, recteur, à Soleure. Vacat. Vacat. c) Commission géodésique. Rodolphe Wolf, prof., à Zurich, président. Adolph Hirsch, prof., à Neuchätel. - Rodolphe Rohr, conseiller d'Etat, à Berne. E. Gautier, directeur de l’Observatoire, à Ge- nève. Lochmann, colonel, chef du bureau topogra- phique fédéral, à Genève. ia d) Commission du fonds Schläfli. Nommé en 1865 MM. Albert Mousson, prof., à Zurich, président. 1872 Henri-Fr. de Saussure, à Genève. 1875 Louis Rütimeyer, prof., à Bale. 1876 Ernest Favre, à Genève. 1884 GC. Cramer, prof., à Zurich. e) Commission des tremblements de terre. 1878 MM. A. Forster, prof., à Berne, président. » J. Amsler-Laffon, prof., à Schaffhouse. » F.-A. Forel, prof., à Morges. » Ed. Hagenbach-Bischoff, prof., à Bâle. » Alb. Heim, prof., a Zurich. » J.-L. Soret, prof., à Genève. « R. Billwiller, directeur, à Zurich. 1880 Antoine de Torrenté, inspecteur-forestier, à Sion. » Ch.-G. Brügger, prof., à Coire. » Ch. Soret, prof., à Genève. 1883 Cl. Hess, prof., à Frauenfeld. > J. Früh, prof., à Trogen. V Sociétés cantonales des sciences naturelles. 1. Argovie. Président : MM. le D'-méd.Schmuziger. Vice-président : le Dr Aug. Tuchschmidt, prof. Secrétaire : Wüest. Caissier: H. Zschokke. Nombre des membres : Membres honoraires: 2. » ordinaires : 106. Cotisation annuelle: 8 fr. 2. Bâle. Président: MM. le Dr Fr. Miescher-Rüsch, prof. Vice-président : le Dr Fr. Burckardt, prof. Secrétaire : le D' A. Riggenbach. Nombre des membres : Membres honoraires : 5. » correspondants: 55. » ordinaires : aile Cotisation annuelle : 12 fr. 3. Berne. Président : MM. le D" Fischer, prof. Vice-président : Albert Benteli, prof. au Gymnase. — 159 — Secrétaire : Théodore Steck, conservateur. Caissier : Bernard Studer - Steinhäuslein , pharmacien. Nombre des membres : Membres correspondants : 24. » ordinaires : 162. Cotisation annuelle: 8 fr. 4. Fribourg. Président: MM. H. Cuony, pharmacien. Vice-président : M. Musy, professeur. Secrétaire : le D! P. Weck. Nombre des membres : Membres honoraires: 2. » ordinaires : a) internes 68. » b) externes 15. Cotisation annuelle: Membres internes: 5 fr. » » » externes: 3 fr. 5. Saint-Gall. Président : MM. le D" B. Wartmann, prof. Vice-président : le Dr Ambühl, chimiste cantonal. Secrétaires : J. Brassel, prof. à l'Ecole réale. Théodore Schlatter, conseiller communal. Caissier : Gsehwend. Nombre des membres : Membres honoraires: 36. » ordinaires : 615. Cotisation annuelle: Membres internes : 10 fr. » » » externes: 5 fr, 0 6. Genève. Président : MM. Arthur Achard. Vice-président: Marc Micheli. Secrétaires : | Edouard Sarasin. Aloïs Humbert. Trésorier : Emile Gautier. Nombre des membres : Membres honoraires : 45. » ordinaires: 5A. Associés libres: 38. Cotisation annuelle : 20 fr. 7. Grisons. Président: MM. le Dr Ed. Killias. Vice-président : le Dr J. Kaiser. Secrétaire : le Dr P. Lorenz. Caissier : R. Bener. Nombre des membres : Membres honoraires : 16. » correspondants : 48. » ordinaires : 159. Cotisation annuelle: Membres internes: 5 fr. » » » externes: DAT 8. Lucerne. Président : MM. Otto Suidter, pharmacien. Secrétaire : le D' E. Schumacher-Kopp, chi- miste cantonal. Caissier : A. Schürmann. secrétaire de la ville. — 161 — Nombre des membres : 113. Cotisation annuelle: 2 fr. 9. Neuchàtel. Président: MM. Louis de Coulon, directeur des mu- sées. Vice-président : Louis Favre, prof. Secrétaires : le D' M. de Tribolet, prof. le Dr O. Billeter, prof. F. Tripet. prof. Caissicr : je,Dr Pr de Bury. Nombre des membres : Membres honoraires : Je » correspondants: 48. » ordinaires: labs Cotisation annuelle : 8 fr. 10. Schaffhouse. Président: MM. le D' G. Stierlin. Vice-président : le Dr E. Joos. conseiller d'Etat. Secrétaire : le D' Vogler. Caissier : Hermann Frey, fabricant. Nombre des membres : Membres honoraires : 3. » ordinaires: 74. Cotisation annuelle : 2 fr. 11. Soleure. Président : MM. le D' Fr. Lang, prof. Vice-président: J. Wietlisbach, forestier de la ville. Secrétaire : A. Strüby, maitre à l'Ecole réale. Nombre des membres : Membres honoraires: 6. » ordinaires : 180. Cotisation annuelle : 3 fr. 12. Thurgovie. Président : MM. U. Grubenmann, prof. Vice-président: CI. Hess, prof. Secrétaire : J. Schmid, maitre à l'Ecole secon- daire. Nombre des membres : Membres honoraires : 8. » ordinaires : 102. Cotisation annuelle : 5 fr. 13. Vaud. Président: MM. A. Herzen, prof. Vice-présidents : R. Guisan, ingenieur. E. Renevier, prof. L. Favrat, prof. Secrétaire : H. Blanc, prof. Nombre des membres : Membres honoraires : 50. » ordinaires : 245. Cotisation annelle: 8 fr. — 163 — 14. Zurich. Président: MM. le D' Fiedler. prof. Vice-président : le D' Heim, prof. Secrétaire : R. Billwiller. directeur. Nombre des membres : Membres honoraires: 2% » correspondants: 9. » ordinaires : 190. Cotisation annuelle : 20 fr. ae ARTE RECIT DE LA FETE A bien des égards, les réunions annuelles de la Société helvétique des Sciences naturelles peuvent être consi- dérées comme des fêtes, et nous avons vu, à diverses reprises, les comités d'organisation ajouter au compte- rendu, généralement assez aride dans son ensemble, un Récit de la fète. Ce ne sera donc point déroger à l'usage que retracer en quelques lignes les principaux traits de la fête des naturalistes, au Locle, en 1885. Disons d’abord quelques mots d’une phase en quelque sorte introductive à la réunion officielle. Il s’agit des excursions géologiques, organisées par la petite Société géologique suisse, devenue section de la Société helvé- tique, lesquelles ont lieu, soit avant, soit après l’assem- blée générale. Pour cette année, le programme les fixait aux 8, 9 et 10 août, et leur donnait pour but le Val-de- Travers, la vallée du Doubs à Morteau, Villers-le-lac et les environs du Locle. ny Le vendredi 7 aoùt, une quinzaine de géologues se trouvaient réunis à Neuchâtel, à l'Hôtel du Soleil, Parmi eux, nous avions le plaisir et l'honneur de compter plu- sieurs hôtes de nationalités diverses : MM. Ch. Lory, de — 168 — Grenoble, Marcel Bertrand, de Paris, H. Mayer, de Stuttgart, Henri Ami, d’Ottawa, Canada. Un temps superbe favorisait des le début nos excur- sionnistes. Rapidement transportés, par le premier train du Jura, jusqu’à Chambrelien, les observations commen- cerent, ainsi que les discussions, pour se continuer pen- dant toute la journée. Nous n’entreprendrons pas de rapporter tous les points discutés. Disons seulement que les épisodes gais et amusants ne manquèrent pas, au milieu des graves préoccupations scientifiques. Un dé- Jeuner, surprise au Champ-du-Moulin, un diner manqué à Noiraigue, une visite à la vapeur aux carrières de ciment de Saint-Sulpice, un arrêt spécial de train, à l'intention de Messieurs les géologues, aux mines d’as- phalte du Val-de-Travers, constituent la partie pitto- resque de cette première journée. Le programme de la seconde journée ramenait les géologues à Neuchâtel, pour y passer la nuit et reprendre le train du matin pour le Locle. Ainsi prévu, ainsi fait. A dix heures, une grande voiture, — luxe d'occasion, — une fois n’est pas coutume, — les entraînait dans la direc- tion de Morteau. Combien de fois l’on mit pied à terre, combien de coups de marteaux furent donnés, combien enfin d'arguments pour ou contre telle théorie furent énoncés, nous renoncons à le dire. Les localités de Villers- le-lac et de Morteau, devenues classiques par leur richesse en fossiles, sembleraient devoir être épuisées. Point n’est le cas, à preuve certaine Natica Leviathan, de taille colossale, dont la découverte fut l'objet d'un débat de courtoisie internationale, terminé par une transaction. C'est à Morteau que, cette fois-ci, on put diner et pren- dre quelques instants de repos. Un épisode touchant doit être rapporté ici : nous voulons parler de la rencontre de M. le professeur Ch. Lory, avec son ami et ancien confrère — 169 — M. S. Choppard, maire de Morteau: c'est à ces deux géo- logues qu’on doit la découverte des fossiles d’eau douce. infra-crétacés, à Villers-le-lac, il y a une trentaine d'années. Les deux amis se retrouvaient, nous ne pouvons malheureusement dire, se revoyaient, la vue de M. Chop- pard étant gravement altérée par une maladie qui a jusqu'ici résisté aux efforts de la Faculté. Il fallut l'approche de la nuit pour déterminer nos excursionnistes à regagner le Locle et y prendre leur logis en vue de la fête proprement dite, c'est-à-dire de la soixante-huitième session de la Société helvétique des Sciences naturelles. Mais en attendantl'ouverture officielle et la remise des cartes de fète, il restait du temps; on en profita, le matin pour visiter les terrains de la vallée, réunir le Comité et la Société géologique. Enfin l’apres- midi, plusieurs firent encore une excursion à la Chaux- de-Fonds. Si les membres de la Société avaient compté trouver au Locle. comme cela s’est vu quelquefois, les maisons pavoisees et enguirlandées, ils auraient été déçus dans leur attente : ce qu’ils ont rencontré. dès leur arrivée, c'est un accueil cordial et sympathique, sans grandes démons- trations et sans longs discours. Il y en a eu. disons-le, fort peu. La décision en vertu de laquelle les: sessions doivent s'ouvrir le lundi, au lieu du dimanche, comme précédemment, a eu pour conséquence de priver la popu- lation du plaisir de participer aux débuts de la fète. En revanche, les divers comités d’organisation avaient tout préparé au sujet des logements, des locaux pour les séances et les banquets. Dès midi, nos hôtes commencèrent à arriver, presque tous par les trains venant de Neuchâtel et Bienne. Beau- coup visilaient pour la première fois ce vallon retiré de notre Jura; d'autres rappelaient les souvenirs de trente — 170 — ans en arrière, la réunion de la Chaux-de-Fonds, la pre- mière fète fédérale qui eut lieu dans le canton de Neu- châtel. Tous se rencontraient le soir dans les vastes locaux du Cercle de l’Union républicaine, qui, pour plusieurs jours avaient été obligeamment mis à la disposition du Comité annuel. Là se produisit cet échange habituel de poignées de mains, cette accolade de la fraternité scienti- tique. La Musique militaire avait bien voulu contribuer à embellir ce prélude de la fète par ses brillants accords, et le président, M. le professeur Jaccard, souhaita, en quelques paroles, la bienvenue aux participants de la fête. Le mardi, suivant le programme, assemblée générale au Temple allemand, où bon nombre de personnes se Joignirent aux membres de la Société pour entendre le discours d'ouverture et les communications scientifiques qui toutes sont de nature à être comprises du public. À une heure, plus de cent convives étaient réunis dans les salons du Cercle de l’Union, fort joliment décorés pour la circonstance. Dans son toast à la patrie, M. le profes- seur Sarbach fait ressortir avec beaucoup d’à propos les liens qui unissent la science et l’industrie : c’est là au reste la note dominante. Chacun sent que le progrès des sciences physiques et naturelles est le plus puissant auxiliaire du perfectionnement des machines et en parti- culier de l’industrie horlogère. M. le professeur L. Soret, qui vient d'être nommé prési- dent annuel pour l’an prochain, boit à la prospérité du Locle et de ses habitants. C'est la société de musique l’Union qui, pour ce jour, est musique de fête, mais le temps presse et le programme prévoit le départ à trois heures pour les Brenets et le Saut-du-Doubs. La plupart des participants se rendent à la gare. d'où en cinq minutes ils se trouvent transportés au Col-des-Roches, ce site si pitloresque de notre Jura, cette Porte de France, ouverte — 171 — une première fois en 1850 par la création de la route internationale et, tout récemment par le percement du tun- nel pour la ligneBesançon-Locle. Il ne peut ètre question de s'arrêter longuement, quelque désir qu'on en ait: le bateau à vapeur chauffe sur le Doubs, ou plutôt sur le lac des Brenets. En traversant ce riant village, une surprise nous attend : sur la place, autour de la fontaine principale, des tables sont dressées, et le président du conseil municipal accompagne d’aimables paroles l'invitation à accepter le vin d'honneur. M. Victor Fatio remercie la municipalité au nom de la Société. Ici nous ne croyons pouvoir mieux faire que de laisser la parole à l'un de nos confrères, correspondant du Journal de Genève. « Puis. conviés par le sifflet strident du bateau à vapeur, spécialement chauffé pour nous, nous voguions un instant plus tard sur les flots sombres de ce lac miniature, ce ravissant petit lac des Brenets, si profondément encaissé dans les roches jurassiques. Je renonce à vous décrire cette promenade, les nombreuses embarcations faisant escorte au vapeur, les refrains de la musique des Brenets qui nous précédait sur une vaste barque, les inattendus de ces côtes tordues et déchirées contrastant par leur sauvagerie avec la douce gaieté qui nous animait. La chute du Doubs, si grandiose au printemps, manque bien un peu d’eau par ces temps de sécheresse, mais son cadre de rochers à pic impressionne toujours. Après l’avoir saluée de notre admiration, nous revinmes en partie à pied par un chemin qui est une merveille d'ombre et de mystère ; il serpente à travers la côte et à chaque pas ce sont des révélations nouvelles, ici un écho, là de bizarres figures taillées dans le roc, de magnifiques échappées sur l'onde verte du lac. « Le ciel menaçant, dans l'après-midi, s'éclaireit peu à o peu et au crépuscule nous arrivons dans la belle propriété du Chätelard ; elle domine un panorama de vallons velou- tés. de combes onduleuses, de rochers chatoyants, qui en fait un des plus beaux points de vue du Jura. C'est là que nous sommes reçus par Mme et M. Jurgensen, vice- président de la Société, et c'est là que nous passons, dans une atmosphère embaumée du parfum des fleurs et des forêts, une soirée inoubliable. Tout ce que l'art et le bon goùt peuvent réunir d’agréments, nous l'y avons rencontré. Mille lanternes vénitiennes, les feux de Bengale et les fusées succèdent aux dernières lueurs du jour. L'urbanité exquise, la grâce et les sourires de nos hôtes nous rem- . plissent de reconnaissance. M. Jurgensen, dontles mérites dans le domaine de la haute industrie sont connus de tous nos lecteurs,est doublé d’un artiste et d’un littérateur. Il nous en a donné une nouvelle preuve dans les paroles émues et éloquentes, prononcées d’une voix vibrante, pour nous souhaiter la bienvenue. « Permettez-moi. Messieurs, de placer cette réunion « familière, cette agape improvisée, sous le vocable de la « sainte science, à l'ombre d’un nom qui vous appartient « depuis tantôt un demi-siècle, celui de mon vénéré père. « (est en son nom, chers amis et confederes, que « Je vous reçois sur les bords du Haut-Doubs, au sein de « ce Jura si bien connu et si intelligemment dévoilé par « notre honorable président. » « Après cette touchante évocation du nom de son père, M. Jurgensen donne une pensée aux Agassiz, Desor, Coulon et beaucoup d’autres qui sont la gloire du pays de Neuchâtel. « Il est doux, dit-il, de se souvenir, à la douce « clarté de ces lumières vacillantes, de ceux qui nous « frayèrent la route et qui nous précèdent aujourd'hui « dans le monde lumineux des esprits. » o « L’eminent physicien. professeur Hagenbach, président du Grand Conseil de Bâle, se fait, à la suite de ce discours, que je voudrais pouvoir citer en entier, l'interprète des sen- timents intimes de tous les assistants, au nombre de plus de cent cinquante, en remerciant du fond du cœur Mme et M. Jurgensen de leur somptueuse et si sympathique réception. Ce toast chaleureux est unanimement applaudi, puis on continue le repas servi sous une tente dressée dans le jardin. Des vins fins et des plats délicats circulent aux sons de l'orchestre des « Tauberbitsch » du Locle. composé d'amateurs qui sont de vrais artistes. Nous avons particulièrement goûté un quatuor dans lequel per- lait une délicieuse voix de ténor. Je ne puis assez dire le courant de satisfaction intime qui circulait dans la foule des savants, le frissonnement d’aise dont nous jouis- sions tous. « Citer tous les personnages distingués qui se trouvaient là n’est pas non plus possible. Outre les membres du Comité, on remarquait, parmi les hôtes de M. Jurgensen, MM. l’ancien conseiller fédéral Challet-Venel, ami de la famille, professeur Alphonse Favre, professeur Sire, de Besançon, M. Barbier, président de la Société d’emulation du Doubs, Marc Dufour, l'excellent oculiste de Lausanne, Lory, l’un des premiers géologues de France, Marcel Bertrand, de Paris, Auguste Forel, que ses célèbres études sur les mœurs des fourmis ont placé, tout jeune encore, au premier rang des observateurs, professeur Emeri, dé Bologne, Tissot. conseiller national, et beauoup d’autres. « Il se fit tard sans qu'on l’aperçut, tant fut délicieuse cette soirée. Il fallut cependant nous arracher aux charmes du Châtelard. Nous le fimes tous avec regret, emportant un souvenir reconnaissant que nous conserverons long- temps pour le très aimable vice-président de la réunion du Locle, qui a donné à la Société helvétique un brillant témoignage de son affection pour la science et ceux qui la cultivent. i « La journée de mereredi a été presque entièrement consacrée aux travaux scientifiques: on s’eveilla des délices de Capoue, goûtées la veille au Châtelard. « Au banquet, qui a lieu à trois heures seulement, nous entendons un excellent discours de M. Tissot. conseiller national, qui porte le toast à la patrie. M. Bar- bier, président de la Société d’émulation du Doubs, boit à la prospérité de la Société helvétique: M. Jurgensen porte un toast aux progrès incessants de la science: M. Sire, professeur à Besançon, boit aux laborieuses popu- lations des montagnes et à tous ceux qui travaillent à la science: M. Ami, paléontologiste d'Ottawa, acclame l'union intellectuelle de la Suisse et du Canada, etc., etc. « Une collecte faite en faveur du monument à Daniel Jean Richard rapporte la somme de 158 franes. Puis on décide d'envoyer un télégramme de félicitations à nos vénérables maitres Bernard Studer et Mousson, ainsi qu'à l'illustre chimiste Chevreul, élu membre honoraire le matin même. On sait que M. Chevreul est sur le point d'entrer dans sa centième année : c'est encore un peu jeune pour être déjà honoraire, fait remarquer quelqu'un qui sait combien en effet le doyen des savants du monde entier est demeuré jeune et actif malgré son grand âge. » « Le reste de la journée du mercredi est consacré aux visites dans les ateliers d’horlogerie de MM. Tissot et Favre-Jacot, la chocolaterie de M. Klaus, la fabrique de vins de raisins secs de M. Burmann, et d’autres encore. Nous avons reçu partout un accueil empressé, les portes nous ont été largement ouvertes et les chefs de ces im- portantes maisons nous ont donné eux-mêmes toutes les explications désirables. D'ailleurs on ne saurait trop remercier la population du Locle tout entière de sa com- plaisance, sa bonne amitié, son hospitalité généreuse : un grand nombre de naturalistes ont été logés chez des particuliers et partout ils ont été soignés en vrais frères confédérés. Ce désir de chacun d'être agréable aux hôtes naturalistes s’est révélé encore pendant la soirée fami- lière qui réunit autour des tables du Cercle de l'Union républicaine les plus vaillants d’entre nous. Des produc- tions littéraires ont alterné avec des chants, d’amusantes parodies, d’inoffensives et spirituelles charges d'atelier. » Nous voici arrivés à la dernière journée du programme. Les rangs s’éclaircissent, mais l’entrain et la bonne hu- meur subsistent parmi ceux qui, libres de leur temps, peuvent et veulent participer Jusqu'au dernier moment à la fête. | A huit heures, les naturalistes se réunissent de nou- veau au Temple allemand pour la seconde assemblée gé- nérale. Des dames en assez grand nombre assistent à la séance, rendue intéressante par des communications d'un intérêt général. Nous nous bornons à signaler celle de M. l'ingénieur Ritter, qui a littéralement tapissé les mu- railles du Temple de ses coupes géologiques, diagram- mes, tableaux. Avec la verve, le feu et l’entrain que nous lui connaissons, il présente tout d’abord un exposé historique de ce qui s’est fait à Neuchâtel pour l’alime- ntation d'eau, puis il aborde la démonstration enthou- siaste de la valeur de ses nouveaux projets. Outre les communications scientifiques. la Société s’oc- cupe encore de quelques points d'administration et, sur la proposition de l’un de nos hòtes, les dames sont invi- tées à participer à la course de l’apres-midi. Un déjeuner, rapidement servi réunit pour la qua- trième fois les membres et les invités. L'heure du dé- part approchant, il ne peut être question de discours: pourtant M. le professeur Forel monte à la tribune, pour VO remercier la population du Locle et les Comités, ete., de l'accueil recu dans cette localité, et chacun se rend à la hâte à la gare pour le départ du train à 1 h. 20 du soir. Que dirons-nous de ce dernier acte de la fète. favorisée d'un temps constamment agréable? Nos concitoyens con- naissent tous, ou à peu près tous le sentier des Gorges de la Reuse, — il y a des exceptions en toutes choses. Ge n'est ni le moment. ni l’occasion de décrire ces sites pittoresques, découverts — qu'il nous soit permis d’em- ployer cette expression — il y a une dizaine d'années. A la surprise succède l'émerveillement: savants et profanes goùtent les mêmes jouissances et se trouvent en pleine communion d'idées. De nombreuses dames ont répondu à l'invitation du matin, et à l’arrivée au Champ-du-Mou- lin, soixante-quinze personnes se réunissent autour des tables sur lesquelles est servie la petite collation annon- cée sur les cartes de fête. Mais les minutes s’ecoulent: cette fois, c'est l'heure de la séparation qui est arrivée. Pendant que quelques-uns accompagnent à la halte du Champ-du-Moulin les par- tants dans la direction de Neuchâtel, d’autres vont en- core, sous la conduite de M. Ritter, visiter les sources de la Chaux-de-Fonds — nous pouvons bien les appeler ainsi. — Puis, dernière scène du dernier acte, il faut se mettre en route pour la gare de Chambrelien. La nuit étend son voile sur la nature et, un à un, les détache- ments gagnent cette station bien connue, puis la Chaux- de-Fonds, puis le Locle. Ainsi finit la 68 réunion de la Société helvétique des sciences naturelles. Chacun des participants en emporte, croyons-nous, d’agreables sou- venirs et. nous pouvons le dire, elle n'aura pas été sans importance au point de vue des relations scientifiques entre les naturalistes suisses et étrangers. RE — APPENDICE Bei der 68. Jahresversammlung eingegangene Geschenke 1, 4, für die Bibliothek. Choffat, P.: Recueil de Monographies stratigra- phiques sur le systeme eretacique du Por- tugal; premiere étude. Lisbonne, 1885. 40. Description de la faune jurassique du Por- tugal. Mollusques lamellibranches. Deuxième ordre. Asiphonidæ; 1re livraison. Lisbonne, 1885. 40. Troisième session du Congrès géologique in- ternational. Lisbonne, 1885. 8°. Fatio, V., D" : Les Corégones de la Suisse (Féras diverses). Genève et Bâle, 1885. 8°. et Studer, Th., D": Katalog der in der Schweiz beobachteten Vögel, mit Fragenschema (Für die eidgen. ornitholog. Commission bear- beitet). Bern. 8°. Hann, J.: Die Temperaturverhältnisse der ôster- reichischen Alpenländer; I., II. u. III. Theil. Wien, 1884-85. 8°. Acqua, Fel. Dell’, D' : La fonte minerale ferruginosa di Santa Catarina di Valfarva sopra Bormio. Milano, 1881. 8°. 12 8. 15. 16. i Cornaz, Dr : Constitution médicale de Neuchâtel et de ses environs pendant les années météoro- logiques 1857 et 58. Neuchâtel, 1885 et 59. 8°. Les maladies contagieuses et les hôpitaux neuchâtelois. Neuchâtel, 1869. 8°. Les maladies régnantes du canton de Neu- châtel pendant l’année météorologique 1859. Neuchâtel. 1860. 8°. Des anomalies congénitales de la coloration du voile irien. Berne, 1854. 8°. Quelques mots sur les revaccinations. Neu- chätel, 1870. 8°. Revue ophtalmologique suisse. 1°" et 24 fasci- cule-Berne sso Le libre exercice de la médecine dans le can- ton de Neuchâtel. Neuchâtel, 1869. 8°. Notices relatives à l’histoire médicale de Neu- châtel. Série I-IV. (Extraits du Musée neu- châtelois.) 1870-80. 49. Separatabdrucke von 20 kleinern Aufsätzen medieinischen Inhalts. 8°. DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLE SEPTEMBRE 1885 . COMPTE RENDU DES TRAVAUX d PRÉSENTÉS A LA SOIXANTE-HUITIÈME SESSION DE LA SOCIÈETÈ HELVÉTIQUE SCIENCES NATURELLES REUNIE AU LOCLE Les 11, 12 et 13 août 1885 GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 LAUSANNE | PARIS GEORGES BRIDEL | G. MASSON Place de la Louve, 1 | Boulevard St-Germain, 120 Dépôt pour PALLEMAGNE, H. GEORG, à Bate 1885 US LA Ie PZA I DIA SIA III DORE E AL Co E. AT et DR ES N ia ta DI ep i ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES SEPTEMBRE 1885 COMPTE RENDU DES TRAVAUX PRÉSENTÉS A LA SOIXANTE-HUITIÈME SESSION SOCIÉTÉ HELVETIQUE SCIENCES NATURELLES RÉUNIE AU E CiEE Les 11, 12 et 13 août 1885 eg gg —— GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PELISSERIE, 18 LAUSANNE PARIS GEORGES BRIDEL G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 Dépôt pour PALLEMAGNE, H. GEORG, à Bate 1885 _ Genève. — Imprimerie SOIXANTE-HUITIEME SESSION DE LA p SOCIÈTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES LOCLE Les 11, 12 et 13 août 1885. La Société helvétique des sciences naturelles s’est réunie au Locle, pour sa 68% session annuelle, du 11 au 13 août 1885. Quatre-vingt-dix membres environ ont pris part à cette réunion, tenue sous la présidence de M. le prof. Jaccard, du Locle. Indépendamment des communications scienti- fiques dont il va être rendu compte dans les pages sui- vantes, les assistants ont été vivement intéressés par leurs visites aux nombreux établissements industriels du Locle. Au milieu d'une vallée de montagnes au climat rude ei inhospitalier pendant une partie de l’année, on aime à trouver une activité industrielle aussi développée, surtout lorsqu’en même temps le mouvement intellectuel marche de pair. L'enseignement professionnel sous ses différentes formes, les cours du soir pour adultes, ete., ont donné au Locle des résultats particulièrement favorables. Aussi les membres de la Société helvétique forment-ils des vœux sincères pour que la crise qui, dans le Jura neuchälelois comme ailleurs, pèse sur l’industrie horlogère, ne soit pas de longue durée. Ils sympathisent également avec les efforts faits pour élever au Locle un monument à Daniel- 4 SOCIÈTÉ HELVETIQUE 7 Jean Richard, le véritable fondateur de l’horlogerie dans ces régions. La session du Locle a été complétée par deux excur- sions intéressantes, l’une au lac des Brenets et au Saut du Doubs, l’autre aux gorges de la Reuse, et par une récep- tion aussi cordiale que bien ordonnée dans la belle pro- priété de M. Jurgensen, au Châtelard, près des Brenets. Les membres présents de la Société helvétique se sont séparés, remportant les meilleurs souvenirs de leur séjour dans le Jura neuchätelois, et en se donnant rendez-vous à Genève pour la session de 1886. Dans les pages qui suivent nous donnons le résumé des communications faites dans les assemblées générales et les séances des sections en les classant suivant les bran- ches de la science auxquelles elles se rapportent. Physique et Chimie. Président : M: le prof. Robert Weser, de Neuchâtel. Secrétaire: M. le prof. Charles Sorer, de Genève. Charles Dufour, Influence de l'attraction de la Lune pour la production des Gulf-streams. — F.-A. Forel, Carte hydrographique du lac des IV Cantons. — Schumacher-Kopp, Observations sur les eaux des puits, ete. — G. Sire, Nouvel hygromètre à condensation. — Henri Dufour, Conditions dans les- quelles un arc-en-ciel peut être réfléchi par une surface d’eau. — F.-A. Forel, Formule des seiches. — Le même. Une inclinaison notable des couches isothermes dans le lac Léman. — Hagenbach-Bischof, Temps nécessaire à la propagation de l'électricité dans les fils télégraphiques. — Robert Weber, Conductibilité calorifique des corps solides mauvais conducteurs. — F. Urech, Détermination de l’affinité des glucoses au point de vue de la formation des Bioses. Dans la 1" assemblée générale M. le prof. Charles Durour, de Morges, fait une communication sur l'influence N È x Be DES SCIENCES NATURELLES. de l'attraction de la Lune pour la production des Gulf- streams. On a beaucoup discuté dans les derniers mois l’in- fluence que peut avoir l’attraction de la Lune sur les vents alises. | Je crois depuis longtemps que notre satellite est aussi la cause première d’un autre grand mouvement qui existe à la surface du globe, c’est-à-dire des Gulf-streams. En effet, chaque jour, la Lune en s’avançant vers l’ouest entraine avec elle une certaine quantité d’eau; celle qui est ainsi déplacée sur l'Atlantique est arrêtée par l'Amérique ; celle qui est déplacée sur le Pacifique est ar- rétée par l'Asie et par les nombreuses îles qui sont au sud-est de ce continent. Depuis ce moment, la configuration des côtes joue un grand rôle pour renvoyer dans un sens ou dans un autre les eaux qui s'accumulent contre elles. Ainsi, pour la par- tie de l’Atlantique qui est au nord de l’équateur, les eaux entrainees par la Lune s'accumulent dans le Golfe du Mexique, d’où elles sortent par l'ouverture la plus septen- trionale, c’est-à-dire par le canal existant entre la Floride et l’île de Cuba, puis reviennent sur les côtes d'Europe, combler le vide produit par les eaux que, chaque jour, la Lune entraîne du côté de l'Amérique. Sur les côtes d'Asie, la question est plus complexe, parce qu'il n’y a pas un bassin comme le Golfe du Mexi- que, et que l’on y trouve au contraire un grand nombre d’îles dont les côtes, qui ont des directions diverses, in- fluent aussi bien différemment sur la direction de l’eau. Cependant, une partie de cette eau est renvoyée d’abord au nord, puis à l’est, et forme le Gulf-stream du Pacifi- que, tandis qu’une autre partie passant entre les îles, con- SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. | tinue sa route vers l’ouest. Un de ces conan. tres-sen- sible dans le Détroit de la Sonde, se prolonge dans l’Ocean indien. On a méme prétendu que depuis deux ans sa di- rection avait changé, a cause des profondes modifications que ce détroit a subies ensuite de l’éruption du Krakatoa. On sait que le Gulf-stream de l’Atlantique se déplace suivant les saisons, il va plus au nord en septembre qu’en ‘mars, ce qui revient à dire qu’en septembre il a plus de force pour refouler vers le nord le courant d’eau froide qui descend par la Baie de Baffin. Ceci est une consé- quence de la théorie que je viens d’exposer. En effet, au printemps et en été le Soleil est au nord de l’équateur, et son action, analogue à celle de la Lune, est plus énergique qu'en hiver pour entraîner les eaux de l’hémisphère bo- réal, de là un courant plus considérable. Mais, à cause des grandes distances qu’elle doit parcourir, c’est seule- ment deux ou trois mois plus tard que cette plus grande masse d’eau arrive dans le voisinage de Terre-Neuve, et se manifeste par un déplacement qui se reproduit chaque année. D'un autre côté, le Gulf-stream ne peut pas être affecté de variations analogues à la marée. Sans doute, l’action | de la Lune pour entrainer les eaux du côté de l’Amérique, est différente suivant que cet astre est au périgée ou à l’apogée, mais comme toutes ces eaux se réunissent dans le Golfe du Mexique, les variations qui se produisent d’un jour à l’autre se DÉRNEUEn dans cet immense bassin, et ne paraissent pas à la sortie, sauf l'effet beaucoup plus prolongé du Soleil d’été et du Soleil d'hiver. Le Gulf-stream de l'Atlantique est le plus grand fleuve du monde, il est même trente fois plus considérable que tous les fleuves du monde ensemble. En effet, ceux-ci dé- Le DCR ; à + + RE 4 DES SCIENCES NATURELLES. 7 bitent un million de mètres cubes d’eau par seconde, tan- dis que le Guif-stream en débite plus de trente millions. C’est assurément une chose bien remarquable, de voir “que le plus grand de tous les fleuves ne coule pas sur un vaste continent comme le font l’Amazone ou le Missisipi, mais au milieu de l'Océan entre des parois liquides, et que comme le dit Maury: « Dans les plus grandes sé- cheresses jamais il ne tarit, dans les plus grandes pluies jamais il ne déborde. » Mais sa cause est aussi bien diffé- rente de celle des autres fleuves. Il est possible que d’autres facteurs, par exemple les différences de température, aient aussi de l’influence sur le mouvement de l’eau. Mais quand on considère la di- rection des Gulf-streams, il est naturel de voir là une con- séquence du mouvement de la Lune, et quand on con- sidère la quantité d’eau qu’ils déplacent, et la force nécessaire pour produire une aussi puissante action, on peut demander s’il est possible de la trouver ailleurs que dans l’action d’un corps céleste. Dans l'assemblée générale du 11 août M. F.-A. FoREL, de Morges, expose un calque et des profils de la Carte hydrographique du lac des IV Cantons, levée en 188% par M. l'ingénieur J. Hörnlimann, du bureau topogra- phique fédéral, sous la direction de M. le colonel J.-J. . Lochmann, chef de ce bureau. Cetle carte au 25000, qui appartient à l'Atlas Siegfried, montre un relief fort compliqué du bassin du lac; celui-ci est divisé en neuf bassins secondaires par des barres immergées, dont les unes sont dues à l’alluvion des torrents, les autres à des faits orographiques, les autres probablement à des mo- raines. (La description détaillée de cette carte sera pro- chainement publiée dans les Archives.) _ SOCIÉTÉ HELVETIQUE Dans la séance de la section de physique, M. le D' SCHUMACHER-KoPpP rend compte des observations qu'il a eu l’occasion de faire dernièrement comme chimiste cantonal à Lucerne. Ces observations ont porté principa- lement sur les eaux des puits dans leurs relations avec la fièvre typhoide; sur les falsifications volontaires ou acci- dentelles des vinaigres et des vins; sur les altérations du lait des vaches malades; sur l'existence dans le commerce, malgré les lois sur la matière, de papiers teints avec de l’arsenic; sur la richesse comparative en tannin de l'écorce des arbres vivant à différentes hauteurs. M. Schumacher montre aussi divers modèles de pinces de laboratoire, et présente une encre à écrire sur le verre. M. G. Sire, de Besançon, présente et fait fonctionner un nouvel hygrometre à condensation qu'il a imaginé. C’est une modification de l’hygromètre condenseur de Re- gnault; par conséquent l’abaissement de température qui determine le point de rosée s’y produit aussi par l’évapo- ration de l’éther sulfurique traversé par un courant d’air. La surface brillante sur laquelle se fait le dépôt de va- peur d’eau est cylindrique, mais pour rendre ce dépòt plus apparent, deux viroles brillantes sont juxtaposées, l’une au-dessus, l’autre au-dessous de Ja dite surface, et elles en sont isolées par un corps mauvais conducteur de la chaleur. Il en résulte que cette partie de l'instrument présente à l’extérieur une surface cylindrique partagée en trois zones de même hauteur, par deux intervalles de un demi-millimètre environ. Les deux zones extrêmes restent brillantes dans les expériences, de sorte qu’il est très facile de juger, par contraste, des moindres change- ments qui surviennent sur la zone moyenne. D'autre + DES SCIENCES NATURELLES. part, comme le réservoir à éther est préservé du réchauf- fement par l'air ambiant dans les parties autres que celle où se fait le dépôt de rosée, on atteint plus vite la tempé- rature de ce dépôt, et on la maintient plus facilement sta- tionnaire. Le petit volume de ce nouvel hygromètre permet de l’introduire facilement dans une cloche de verre, pour dé- terminer l’état hygrométrique de l’intérieur de cette clo- che. Par exemple, si plusieurs hygrométres à cheveu sont disposés dans cet intérieur, dont on fera varier le degré d humidité par des mélanges arbitraires d’eau et d'acide sulfurique, on pourra déterminer les indications de ces hygrometres, pour des fractions de saturation aussi rap- prochées qu’on le voudra. Ce procédé expérimental con- stitue une méthode de graduation et de vérification très exacte, et notablement plus expéditive que les méthodes proposées jusqu’à ce jour. M. Sire présente également un instrument qu'il dési- gne sous le nom de station météorologique portative, desti- née à faciliter aux alpinistes l’étude de l’atmosphère dans les lieux élevés. Cet instrument permet de déterminer ra- pidement la température, la pression et le degré d’humi- dité de l’air; c’est dire qu'il s’agit du groupement sous un petit volume, d'un thermomètre, d’un baromètre et d’un hygromètre, auxquels est ajoutée une boussole. M. Henri Durour étudie quelles sont les conditions dans lesquelles un arc-en-ciel peut étre vu réfléchi par une surface d'eau. Ce phénomène assez rarement observé l’a été dernièrement à Lyon par M. le D' Maurice Cérésole. Dans son ouvrage bien connu « La Lumière, » M. le prof. J. Tyndall consacre une page à cette question et pa- | SOCIÉTÉ HELVETIQUE rait admettre qu’on ne peut voir une image d’arc-en-ciel dans l’eau. M. Dufour montre qu'il est vrai que l’are di- | rectement visible ne peut être vu lui-même par réflexion sur une nappe d’eau un peu éloignée, mais que au-des- sous des gouttelettes d’eau qui donnent l’arc visible, il y en a beaucoup d’autres qui peuvent aussi produire des arcs- en-ciel invisibles pour l'observateur parce que les rayons efficaces qu’ils émettent rencontrent le sol au-devant de lui. Si au lieu du sol il y a une nappe d’eau entre le nuage et l'observateur, ces rayons seront réfléchis vers l’œil et donneront l’image d’un arc qui paraît être le même que celui qui est vu directement. En discutant les conditions dans lesquelles se produit le phénomène on constate que ces conditions se réalisent probablement plus fréquem- ment qu'on ne le croit. — M. Dufour insiste sur. le fait que, dans l’étude de l’arc-en-ciel, il importe de ne pas ou- blier qu'il se produit dans un rideau de pluie ayant une certaine hauteur et une certaine profondeur. M. F.-A. Forez de Morges, indique une vérification I | Vgh qu'il avait déduite en 1876 des équations théoriques de R. Merian de Bâle. Un lac très peu profond, le lac George, dans les Nou- velles Galles du Sud, a été étudié récemment par M. H.-C. Russell, qui a constaté les valeurs suivantes : ! longueur du lac : 18 milles anglais = 28962 m. h profondeur indiquée par M. Russell : 15 à 20 pieds anglais. très intéressante de la formule des Seiches t = 1 Archives des Sciences phys. et nat. 1885, t. XIV, p. 203. IMI ET GOA 4 OT A A NARO è a D, Po AE DES SCIENCES NATURELLES. en IT t durée de la demi-oscillation d’une seiche longitudi- À nale : 3930 secondes de temps. 1: La formule des seiches appliquée à ces données attri- | bue à ce lacune profondeur moyenne de 5,14 soit 18,1 pieds anglais. M. F.-A. ForEL annonce qu'il a constaté par des . sondages thermométriques une inclinaison notable des couches isothermes dans le lac Léman. Elle est assez forte pour donner, à la profondeur de 30 à 40 m., une dif- férence de 2° de température entre Chillon et Yvoire, aux deux extrémités du Grand Lac, l’eau étant plus chaude à Chillon qu’à Yvoire. — Si des observations ul- térieures établissent la constance du sens de cette incli- naison, M. Forel l’expliquera probablement par l’excès da densité des eaux de la partie orientale du lac, causé par la suspension dans ces eaux du limon glaciaire du Rhône. M. le prof. HacenBAacH-BiscHorr de Bâle fait la com- munication suivante : Dans la dernière réunion de notre Société, à Lucerne, j'ai parlé des expériences que j'ai entreprises pour deter- miner le temps nécessaire à la propagation de l'électricité dans les fils telegraphiques‘. Depuis lors j'ai répété ces essais de diverses manières, en variant les longueurs de parcours, et crois avoir élucidé principalement les deux points suivants : 1. Dans ma précédente communication j’exprimais la crainte que certaines perturbations ne fussent apportées par l'isolement imparfait des lignes télégraphiques. Jai 1 Archives, 1884, t. XII, p. 476. reconnu par des essais spéciaux faits en intercalant des galvanomètres dans le circuit, que cette crainte n était pas fondée, et qu'à cet égard la méthode présente toutes les garanties désirables. 2. De la comparaison des expériences de Bâle à Lu- cerne, avec celles de Bâle à Olten, j'avais cru pouvoir con- clure l’année dernière que la durée de la propagation était proportionnelle à la longueur de la ligne. J'ai étudié de plus près cette question et ai obtenu les résultats sui- vants pour les différentes distances. 1— distances t = durées en en kilomètres secondes Dop Bâle-Lucerne-Bâle 193,2 0,0027 7,44 Bâle-Olten-Bâle 89,4 0,00055 1310 Bäle-Sissach-Bäle 45,0 0,00016 7,11 Bäle-Liestal-Bäle DZ 0,00008 7,10 Bäle-Pratteln-Bäle 18,0 0,00004 6,92 ll résulte de ces chifires, que les durées des propaga- tions sont proportionnelles, non pas aux distances, comme je l’avais admis, mais bien aux carrés des distances. D’ou l’on peut conclure qu'il ne s’agit pas d’une vérita- ble propagation, dont on puisse déterminer la vitesse, mais seulement d’un temps de charge. On sait que ce temps de charge joue un grand rôle dans les lignes sous-mari- nes, sur lesquelles on l’a maintes fois étudié ; mes essais montrent clairement que le temps nécessaire à la trans- mission des signaux doit être rapportée à la même cause sur les lignes aériennes, ainsi que Guillemin ‘ l’a montré en 1860 par des expériences fondées sur une méthode en- tierement difiérente. ! Annales de chimie et de physique, 1860, t. LX, p. 385. DES SCIENCES NATURELLES. 13 M. le D' Robert WEBER de Neuchâtel, parle de la con- ductibilité calorifique des corps solides mauvais conducteurs. M. Weber a publié en 1878 sa méthode, et une série d’experiences faites sous l’excellente direction de M. H.-F. Weber, dans les laboratoires de l’École polytechnique fédérale. De nouvelles études sur ce sujet l’ont amené à reprendre la question et à modifier la partie expérimen- tale de sa méthode. En se basant sur l'intégrale donnée par Fourier dans sa « Théorie du mouvement de la chaleur dans les corps solides, » pour le cas d’une sphère, à savoir : sin (8.7) at na RUN, r [ER cosec. (BR) — cos (ß, R)] © an M. Weber arrive à cD u k = — —— 2,302585.1 1 =) ,302585.log com = formule dans laquelle toutes les quantités du second mem- bre s’obtiennent expérimentalement. L'application de cette méthode au quartz, au marbre, à la craie, à l’anhydrite, au plâtre naturel et artificiel, au sel gemme, au salmiac, au charbon de cornue, au ba- salte, etc., etc., montre que le coefficient de conductibi- lité Æ varie suivant la température, et qu’il augmente pour certains corps, tandis qu’il diminue pour d’autres, malgré l'accroissement de la chaleur spécifique; — que & dépend de la nature de l’atome composant la molécule et le corps; — que k est d'autant plus petit que la molé- cule est plus complexe. Coal 14 © SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. F. Urec# fait une communication sur la Determi- nation de l’affinité des glucoses au point de vue de la formation des Bioses, au moyen de la rapidité avec laquelle elles subissent l’inversion. M. Urech expose les raisons qui font regarder les « bio- ses» par exemple, de la canne à sucre (Saccharobiose), du sucre de lait (Lactobiose), de la maltose (Maltobiose), comme des éthers, c’est-à-dire comme deux radicaux de glucoses liés entre eux par un atome d’oxygène, et admet que les différences que ces bioses montrent avec les véri- tables éthers proviennent de la différence qui existe entre les alcools véritables et les glusoses, les bioses ne pouvant pas jusqu’à présent être obtenues par synthèse de gluco- ses, et les alcalis en dissolution agissant facilement sur les bioses et pas ou beaucoup moins facilement sur les véri- tables éthers. L’action des dissolutions alealines sur les différentes bioses varie beaucoup, ainsi la maltobiose et la lactobiose comme aussi les glucoses (lévulose, dextrose et lactose) sont facilement attaquées par leur dissolution faible d’un alcali et à la température ordinaire, tandis que la saccha- robiose n’est attaquée que très lentement à chaud par une dissolution concentrée, et cependant la lévulose elle- même, qui est le radical de la saccharobiose, est de toutes les glucoses celle qui est le plus facilement attaquée par les alcalis; c’est pour cela que M. Urech croit que dans la saccharobiose il existe outre une liaison des deux radicaux par un atome d'oxygène (éther) des liaisons de carbone à carbone ou plutôt d’autres atomes d'oxygène, provenant des groupes qui dans les radicaux glucoses, étaient originelle- ment facilement attaqués par les alcalis. La saccharobiose renferme comme radicaux la lévulose et la dextrose, et DES SCIENCES NATURELLES. 13 diffère aussi des autres bioses dans sa résistance aux aci- des, seulement c’est en sens inverse, elle subit instantané- ment l’inversion, dans des conditions de concentration et de température où les deux autres bioses ne sont que lentement inverties. En admettant pour le moment que les deux radicaux ne sont joints entre eux que par un atome d'oxygène AGO: O. CH: 0. Dextrose + lévulose — H,O = saccharobiose, Dextrose dextrose — H,O = maltobiose, Dextrose 4 lactose — H,O = lactobiose, on peut comparer la force de leurs affinités internes au moyen de la constante de rapidité avec laquelle elles subissent des réactions simples et les résultats obtenus sont pour la rapidité de l’inversion au moyen d’un acide faible saccharobiose > maltobiose > lactobiose, d'où il est peut-être permis de conclure que la rapidité de forma- tion des bioses serait inverse, la lactobiose se formant le plus facilement et que par conséquent l’affinité des trois glucoses pour la dextrose serait : lactose > dextrose > lévulose. L'action des alcalis sur les glucoses a été aussi étudiée; la lévulose diffère beaucoup des deux autres qui se com- portent entre elles d’une manière assez semblable au commencement de l’action, quoique vers la fin la dextrose soit plus rapidement attaquée que la lactose. On a pour la rapidité de la réaction : lévulose > dextrose > lactose. 16. SOCIÉTÉ HELVETIQUE On peut attendre de l’étude des réactions des glucoses et des bioses au point de vue de leur plus ou moins de facilité à être attaquées, des éclaircissements sur leurs constitutions, puisque la force d’affinité d'un corps dépend de sa constitution. Cette petite élude sur les bioses est un chapitre d’un mémoire que M. Urech dépose sur le bureau et qui est intitulé: Irnerarium durch die theoretische Ent- wiklungsgeschichte der Lehre von der chemischen Reactions- geschwindigkeit. Geologie. Président : M. Marcel BerrRAND, de Paris. Secrétaire : M. Henri Gozzrez, à Sainte-Croix. Jaccard, Géologie du Jura. — Guill. Ritter, Hydrologie des gorges de la Reuse et du bassin souterrain de Noiraigue. — Paul Choffat, Quelques points importants de la géologie du Portugal. — F. Koby, Existence des coraux rugueux dans les couches jurassiques supérieures. — A. Baltzer, Löss du canton de Berne. — Renevier, Facies abyssaux. — Rollier, Struc- ture du Chasseral. — Schardt, Origine des cargneules. — Gilliéron, Excur- sions géologiques. — Rollier, Fossiles siliceux. — De Tribolet, Carte de Guyot sur la distribution des espèces des roches dans le basssin erratique du Rhône. Dans son discours d'ouverture à la première assemblée générale, M. le prof. JaccARD, président de la session, a fait un exposé très complet de la géologie du Jura et des nombreuses recherches dant elle a été l’objet. Dans la dernière assemblée générale, M. l'ingénieur Guill. RaTTER, de Neuchâtel, a fait une communication sur l'hydrologie des Gorges de la Reuse et du bassin souterrain de Notraigue. È à Ù 5 3 © ; DES SCIENCES NATURELLES. 17 Les recherches de cet ingenieur dans ce domaine avaient pour but de résoudre le problème de l’alimentation en eau potable des villes de Neuchätel et de la Chaux-de-Fonds. Ce problème mal résolu à deux reprises pour Neuchâtel, eb qui paraissait insoluble pour la seconde de ces localités, en raison de son altitude de 1000” au-dessus de la mer et du manque absolu d’eau de sources dans ses environs, ce problème est aujourd'hui résolu par les études de M. Ritter qui a découvert et constaté dans les Gorges de la Reuse l'existence permanente d’eau de sources en volume suffisant et de qualité excellente; il ne reste donc plus qu’à exécuter les projets de cet ingénieur pour donner satis- faction aux populations intéressées. La contrée qui fournit ces abondantes eaux de sources offre un intérêt très grand au point de vue hydrologique. M. Ritter divise son exposé en trois parties savoir : 4° l’hy- drologie du bassin de Noiraigue; 2° celle des sources rive gauche et rive droite de Champ-du-Moulin ; 3° enfin celle des sources inférieures des Gorges dites de Combe- Garrot. Bassin de Noiraigue. Les bancs réguliers qui, par leur disposition synclinale en cuvettes cylindriques placées les unes dans les autres, forment le Val-de-Travers, sont brusquement rompus, à la cluse des OEuillons-Rosières, depuis la molasse jusqu’à la dalle nacrée qui ferme la vallée au Furcil. Tous ces bancs intermédiaires rompus forment évidemment au-dessous de la surface du sol des escarpements souterrains comme ils en forment de visibles à droite et à gauche au-dessus. Ces escarpements souter- rains, véritables bouches béantes et points bas des cuvettes ci-dessus, aboutissent ainsi à la cavité souterraine de Noiraigue. Celle-ci reçoit donc, grâce aux couches mar- 2 neuses imperméables des divers étages toutes les eaux absorbées : 1° par les roches jurassiques perméables du vallon; 2° par celles du terrain crétacé; 3° par celles du tertiaire ; i 4° enfin par les terrains quaternaires, graviers de rem- plissage, etc., etc., et comme tout ce système de circulation souterraine trouve ainsi un échappement dans la cluse de Rosières, il est de la dernière évidence que les matériaux de remplissage de cette cavité, en nature d’eboulis, de pierres, sables, brèches, glaise, limon, terrains glaciaires, etc., sont toujours gorgés d’eau par les arrivages continuels d’eau souterraine. C’est donc là que M. Ritter voulait puiser sa principale eau, mais l’abondance et le nombre des sources appa- rentes constatées ailleurs par lui, ainsi que leur altitude favorable d’un côté; de l’autre certaines objections que les industriels font à cette prise d’eau de Noiraigue l'ont engagé à prévoir dans son projet la dérivation des sour- ces d'abord et de réserver les eaux du bassin de Noiraigue pour l'avenir. M. Ritter démontre aussi, au moyen de profils géolo- giques et par divers calculs, que le bassin souterrain de Noiraigue pourrait fournir l’eau nécessaire à Neuchâtel pendant 45 mois avant que les eaux de la Reuse, c’est-à- dire de surface, ne puissent se mélanger avec celles des galeries de succion, et ceci en supposant méme nuls les arrivages d’eau souterraine des cuvettes. Si contre toute attente l’eau de la Reuse arrivait cependant lentement, c’est-à-dire, comme il vient d’être dit, après plus de 4 années aux galeries de succion et à 17 mètres de pro- fondeur (plus de 50 pieds), on aurait même alors évi- DES SCIENCES NATURELLES. 19 «demment une eau filtrée excellente, d’où les microbes, bacterides, bacillus et autres organismes disparaîtraient après un si long temps par leur oxydation et leur trans- formation dans un milieu absolument impropre à leur schwindigkeit organischer Fettsäuren aufGrundlage der Gesetze der Massenwirkung formuliren lassen. Er fand, dass die auch bei constant gehaltener Temperatur hier auftretende Beschleuni- gung eine Potentialfunetion der successive entstehenden Pro- ducte (Bromwasserstoff und bromirte Fettsäure)undproportional dem electrolytischen Leitungsvermögen der letztern ist. Herr Urech hat den mathematischen Ausdruck dieser Function mit der schon seit längerer Zeit bekannten Normalgeschwindigkeits- gleichung - 6 Ji (a va) = — const. combinirt. Eine so erhal- UV tene vereinfachte Gleichung lautet lg eo AO) = — const. Dieselbe gibt bei Einführung der ui. z.B. der Iso- butylameisensäure für den successiven Verlauf fast der ganzen Reactionsdauer sehr nahe zusammenstimmende Constanten : Beit: = 12 | UA 17e) 375 Constante = 0,042|0,045,0,041/0,045;0,040/0,045/0,045]0,043 Bei einigen andern Säuren kommen complicirtere Funetions- ausdrücke in Anwendung. 5. M. le prof. Græbe expose des recherches faites avec M. le D: Fehr sur la constitution de l’euxanthone, qui est retirée du jaune indien (matière colorante dont l’origine est encore incon- nue). M. Græbe ne pense pas qu’on puisse lui donner la formule d’une lactone. M. le prof. Schiff mentionne à propos de cette communica- tion l’exception qu’il a observée pour l’alloxane à la règle générale de Fischer et de Meyer, concernant la réaction des kétones avec la phénylhydrazine et l’hydroxylamine. 6. M. le prof. Græbe présente un travail exécuté en partie en collaboration avec M.Julliard, dans le but de déterminer la constitution de l’acide diphtalylique. En le traitant avec la potasse caustique, on obtient une réaction pareille à celle du benzile; mais la réaction va plus loin et. donne une lactone dérivée du diphénylméthane. lee 7. M. Græbe communique en outre les recherches de M. Ra- cine, qui est parvenu à préparer l’aldéhyde-acide Che cherché depuis longtemps. M. le prof. Schiff rappelle qu’il a été le premier, il y a une vingtaine d’années, à employer la réaction de la rosaniline et de l’acide sulfureux pour reconnaître les aldéhydes. 8. M. le prof. Billeter, de Neuchâtel, a préparé diverses dithio-carbimides ou essences de moutarde (isosulfocyanates) en traitant les diamines par le chlorure de thiocarbonyle, et décrit quelques modifications au procédé généralement employé. 3. M. le prof. P.-T. Clève, d’Upsal, signale un cas d’isomérie qui s’observe pour l’acide platoxalique. 4©. M. le D' Schumacher communique quelques details sur de récentes analyses de vin vieux « du glacier, » et sur une maladie des vaches dans le canton de Lucerne. 44. M. le prof. Schiff a soumis à une étude la matière colo- rante rouge découverte par Persoz,en mélangeant l’aniline avec le furfurol. On sait que ce corps est composé de 2 molécules d’aniline et de 1 de furfurol. La réaction est due au groupe aldéhydique du furfurol, et la matière rouge est un dérivé d’un Corps analogue au triphénylméthane. La coloration avec l’aniline permettant de constater facile- ment la présence du furfurol, M. Schiff a trouvé qu'il s’en forme dans un très grand nombre de réactions, et en particu- lier dans beaucoup d'opérations culinaires. 1 à l È È C, Section de Géologie, Séance du 11 août 18853. Président : M. le prof, G. CAPELLINI, de Bologne. Secrétaire : M. le D" Hans Scxarpr, de Montreux. 4. Herr Dr Carl Schmidt, von Freiburg in Brsg., berichtet über seine petrographischen Untersuchungen verschiedener Gesteine aus den nordwestlichen Bünden und bespricht dabei besonders die grauen und grünen unter dem Collectivnamen Bündner- schiefer bekannten Gesteine, welche als sedimentäre, sehr me- tamorphisirte Schiefer, jurassischen Alters, aufgefasst werden müssen. Eine weitere Mittheilung bezieht sich auf die Gneisse des Adulamassifs, welche zwei verschiedene Glimmervarietäten aus der Gruppe der Phengite aufweisen, von denen die eine zweiaxig, die andere einaxig ist. Herr Schmidt giebt schliess- lich noch einen kurzen Bericht in französischer Sprache über seine Mittheilung. Herr Prof. Baltzer spricht seine Zufriedenheit über die inte- ressante Mittheilung von Hrn. Schmidt aus und stellt die Frage ob nicht zwischen den Gneissen vom St. Gotthard und denen der benachbarten Walliser Gebiete ein gewisser Zusammenhang bestehe. Herr Prof. Heim bemerkt, dass der Adulagneiss mit grünem Glimmer mit dem vom St. Gotthard verschieden ist. Die Gneisse vom St. Gotthard gleichen denen des Finsteraarhornmassifs a ERO NE mehr als denen des Adulamassifs, welche mit denen vom Tessin viel Aehnlichkeit haben. Herr Schmidt fügt noch bei, dass der Sericitglimmer ein Zer- setzungsprodukt ist. M. Lory remarque que certains gneiss occupent un niveau fort inférieur, pendant que d’autres paraissent plus récents. 2. M. le professeur Lory, de Grenoble, parle de cristaux microscopiques, inattaquables par l’acide chlorhydrique dilué et ayant la forme de prismes bipyramidés ; on les trouve dissé- minés dans la plupart des roches jurassiques du Dauphiné et des Basses-Alpes. Les uns sont des cristaux de quartz, et les autres, de forme clinorhombique, ont la composition de l’orthose. 3. M. Ed. Greppin, de Bâle, parle d’une faune remarquable contenue dans un lit de faible épaisseur appartenant à la grande oolithe du canton de Bâle. Il y a constaté plus de 150 espèces de fossiles, pour la plupart très petits, mais de bonne conservation. [ls formeront le sujet d’une monographie des plus intéressantes. La comparaison avec les fossiles d’Epany (Aisne) conduit à une analogie frappante entre les deux faunes. M. Renevier constate une analogie de cette faune avec ce qu'il a observé au Calvados. M. de Lapparent fait remarquer qu’il y a différence de niveau entre la roche des Ardennes, du Calvados et celle de la vraie grande oolithe. | 4. M. Edm. de Fellenberg, de Berne, fait le récit de la découverte d’un tronc d’arbre fossilisé dans un bloc de gneiss séricitique du voisinage de Guttannen (Haslithal). Il y a deux empreintes, l’une d’un tronc de 1”30 de longueur et l’autre plus petite de 0",50. Tout semble indiquer que c’est une plante, dont l’aspect rappelle les formes d’un grand Calamite. Cette importante trouvaille a été transportée au musée de Berne. M. de Fellenberg en montre deux photographies. OCT TRIO IL Sita 5. Herr Prof. Baltzer, aus Bern, macht im Anschlusse an Hrn. Dr v. Fellenberg’s Angaben weitere Mittheilungen über den bei Guttannen gefundenen fossilen Baumstamm und präci- sirt das Lager desselben an der Hand eines Querprofils des Grimselpasses, zwischen Innertkirchen und dem Rhonethal. Er führt dabei den Fund eines Gasteropoden aus ähnlichem Gestein stammend an, sowie den eines Pflanzenabdruckes (Equisetum) in einem kristallinischen Block aus Val Tellina, durch Hrn. Sis- monda. Herr Prof. Heim erwähnt, dass Hr. Prof. Müller vor Jahren Bruchstücke von Crinoiden in einem krystallinischen Gesteins- blocke im Etzlithal (Canton Uri) gefunden habe. MM. Capellini et E. Favre prennent encore part à la discus- sion concernant l’empreinte d’Equisetum trouvée par M. Sis- monda. Hr. Prof. Baltzer fügt noch bei, dass der Gneissblock von Guttannen eine grosse Aehnlichkeit mit den metamorphischen Gesteinen von Collonges (Wallis) habe. &. M. le professeur Vilanova, de Madrid, raconte comment il a été conduit à un gisement extraordinairement riche de fossiles tertiaires éocènes, dans la province d’Alicante. Ce sont surtout des Oursins de toute beauté du terrain parisien. Les enfants du village voisin qui s’amusaient avec ces pierres, les nommèrent pains du diable, tandis que les nummulites pas- saient pour de l’argent du maure. 7. M. H. Golliez, de Sainte-Croix, donne quelques nouveaux renseignements stratigraphiques sur le néocomien des environs de S*-Croix (Jura vaudois), notamment sur l’étage hauterivien du Collas, dont la partie inférieure lui a révélé une faune remarquable, contenue dans quelques couches d’une dizaine de mètres d’épaisseur. Elle rappelle à la fois celle de la base de l’hauterivien et celle du valangien supérieur. Il donne la liste des fossiles recueillis dans ces trois couches qui sont surtout caractérisées par de grandes Ostrea Couloni, des Gastéropo- des, des Spongiaires et de petites Térébratules. RIT RT M. Renevier regrette que M. Golliez n’ait pas séparé les fos- siles de chacune des couches en question. Il eût été intéressant de définir l’affinité de chacune d'elles avec les étages inférieur et supérieur. M. Jaccard a constaté des faits analogues dans le Jura neu- chätelois. M. H. Schardt pense que les couches décrites par M. Golliez doivent avoir pour correspondant dans le Jura neuchätelois la marne à Bryozoaires et la couche à Am. Astierianus et dans le Jura méridional (Reculet, Vuache, Salève, ete.) le calcaire à Ostrea rectangularis, dont le facies rappelle celui du valangien supérieur. M. Golliez remarque que l’O. rectangularis est très rare dans la couche dont il parle, et que jusqu'alors il n’en connaît qu’un seul exemplaire certain. 8. M. le prof. Æébert, de Paris, expose ses recherches récentes sur les terrains sédimentaires les plus anciens du nord-ouest de la France. Ce sont des phyllades, des conglomérats pourprés et des schistes et grès rouges, reposant sur les roches cristallines et recouverts eux-mêmes par le terrain cambrien. M. Hébert constate des disiocations nombreuses qui ont dû précéder la formation du cambrien. Il propose de remplacer par archéen, le terme précambrien, souvent employé pour les phyllades et les conglomérats pourprés en excluant les schistes cristallins. M. Renevier voudrait réserver le terme archéen pour les schistes eristallins et non pour les phyllades et poudingues. M. Hébert estime que le terme employé est d’importance secondaire pourvu qu’ii soit bien entendu que les phyliades de Saint-Maiô et les conglomérats pourprés soient reconnus pour être le premier groupe sédimentaire et séparés des gneiss et des schistes cristallins dont le mode de formation est autre. M. de Lapparent ne s'explique pas le jalonnement des gra- nits, des phyliades avec une auréole de schistes maclifères. Très souvent le granulite pénètre dans les phyllades. M. Hébert répond que le granulite a souvent si bien pénétré et modifié les phyllades qu’on les prendrait pour du gneiss. TO M. de Lapparent objecte qu’on ne peut pas faire de différence d'âge entre les granits et les granulites. 9. M.le prof. Renevier, de Lausanne, fait le récit succinet des excursions de la Société géologique suisse dans les Alpes vau- doises (Massif des Dents de Morcles-Diablerets). Ces excursions, favorisées par un temps superbe, ont duré 5 jours, et, grâce à l’habile direction du savant géologue de Lausanne, tous les par- ticipants ont pu admirer les plus beaux exemples de renverse- ments gigantesques, de replis multiples et de dislocations fort étranges, sans compter l’étude très intéressante de la succession des terrains, depuis les schistes cristallins, le carbonifère, à travers tous les terrains secondaires, jusqu’au nummulitique et le flysch. 40. M. de Sinner, de Berne, fait part à la section de ses observations sur un groupe de 50 blocs erratiques autrefois immergés sous les eaux du lac, de Neuchâtel et maintenant à découvert sur la grève du lac à une faible distance d’Yverdon. Ce sont des granits, des gneiss, des micaschistes, des poudin- gues et quelques blocs calcaires. 4%. M. AH. Schardt, de Montreux, décrit la structure géolo- gique des Dents du Midi et des Tours Salières. Le terrain jurassique ne s’étend pas jusqu’au sommet de la plus haute cime, mais s'arrête déjà au col de Susanfe en formant, plu- sieurs fois replié, les Tours Salières et le Mont-Ruan. Le néocomien, excessivement contourné, compose toute l’aréte depuis la dent de Bonnavaux jusqu’à la cime de l’Est. Le num- mulitique affleure à Salanfe et aux Rochers de Gagneaie. Les deux profils présentés par M. Schardt montrent une analogie frappante avec la belle coupe des Dents de Morcles par M. Rene- vier. M. Renevier se rappelle d’avoir vu dans le haut de la gorge de Saint-Barthélemi, en un endroit inaccessible, des contourne- ments de l’urgonien. M. Heim ajoute que, s’il en était ainsi, le profil de M. Schardt n’en deviendrait que d’autant plus intelligible. 42. M. le Di G. Maillard, de Zurich, relate ses recherches sur les fucoïdes du flysch éocène qui l’ont conduit à constater que certaines formes, considérées jusqu'alors comme représen- tant des genres distincts, pouvaient se rencontrer sur le même individu. Ainsi les Caulerpa ne sont autre chose que la partie basilaire des Chondrites. Le genre Delesserites est dans le même cas par rapport aux Caulerpa. M. Maillard déduit de cela une assertion contre la théorie de M. Nathorst qui attribue les fucoïdes à des pistes de vers. M. Hébert cite un nouvel ouwage de M. Nathorst que M. Maillard ferait bien d'étudier, car il renferme de nouvelles expériences très intéressantes. M. Renevier a soutenu à plusieurs reprises que les Chondrites du fiysch des Alpes et même les Zoophycos du bathonien et du lias, étaient pourvus d’une matière charbonneuse, attestant leur nature végétale. M. Gilliéron est surpris de la conclusion de M. Maillard et se demande pourquoi les Chondrites sont d’une fréquence si prodigieuse, tandis que les Caulerpa sont excessivement rares. Cette rencontre d’une tige de Caulerpa sur la même plaque, à la suite d’un Chondrite, ne serait-elle pas due au hasard ? M. Maillard ne conteste pas ce fait; la rareté des Caulerpa est en effet surprenante ; mais l’échantillon présenté est excessi- vement net et ne permet guère d'admettre une rencontre for- tuite. M. Jaccard montre de belles plaques de schiste du flysch du Chablais, couvertes de superbes Helminthoïdes, empreintes fossiles que l’on est d'accord maintenant à considérer comme étant dues à des vers. M. de Lapparent est heureux de voir cette démolition succes- sive de noms; la science a besoin de simplifications, ce ne sera qu’à son avantage. 43. M. H. de Saussure, de Genève, décrit la disposition des RE terrains qui forment l’isthme de Corinthe. Il y a reconnu une série de failles parallèles dans les terrains formant la base et des dépôts récents, sables, graviers, poudingues etc. à coquilles bien conservées. 14. M. le prof. Steinmann, de Fribourg-en-Brisgau, parle de la structure des Cordillères des Andes de l’Amérique du Sud qu'il a explorées pendant deux ans dans toute leur lon- gueur. 45. Herr prof. Heim zeigt an, dass auf seine Anregung hin die Herren D' Maillard und D" Wettstein diesen Sommer sich mit Sammeln von Belegsticken für dynamische Geologie (Glet- scherschliffe, Blitzschmelzspuren , gestreckte deformirte Petre- fakten, gefältelte Schichten, mechanisch metamorphisirte Ge- steine, etc) in den Alpen abgeben und dass solche Stüke später bei denselben kaüflich zu beziehen sein werden. 46. Herr prof. D" Mesch, von Zurich, hätte noch eine geo- logische Mittheilung über die Schwalmern und das Suligggrat in den Berner Alpen, westlich vom Lauterbrunnenthal zu machen. Die vorgeschrittene Stunde erlaubt nicht mehr diesen Vortrag zu entwickeln. La séance est close à 3 heures et la Commission géologique internationale, dont plusieurs des membres presents font par- tie, entre immédiatement en séance sous la même présidence. Do il PSA D, Section de botanique, Séance du 11 août 1886. Président . M. le prof. ScanETZLER, de Lausanne Secrétaire : M. le Dr Jean Durovr, de Lausanne. 4. M. le prof. Miller, de Genève, parle de ses études sur les Graphidées des anciens auteurs. Il a soumis à une revision attentive les espèces de ce groupe établies par les anciens liché- nologues et est arrivé à la conclusion qu’un bon nombre de formes doivent disparaître. Quelques-unes reposent même sur des erreurs d’observation et n’ont aucune structure organisée. 2. M. le D' Ed. Fischer, de Berne, présente quelques obser- vations sur un Ascomycète du genre Hypocrea, parasite d’une Thalloidée (Dictyophora) de l’île de Java. Le mycelium de ce champignon végète dans les tissus des jeunes fruits de Dictyo- phora et empéche leur ouverture normale. Le receptaculum de ces derniers ne se déploie pas et porte à son sommet les fructi- fications claviformes de 1° Hypocrea. 3. M. le D" Nuesch, de Schaffhouse, expose ses vues sur l’origine des bactéries. M. Nuesch émet l’idée que les bactéries sont le produit direct de la décomposition des cellules végéta- les. Il dit avoir vu certaines parties du protoplasma se trans- former en bactéries, et cela dans des cellules absolument closes. Les vues de M. Nuesch sont vivement combattues par MM. Mül- ler, Magnus, Fischer et Dufour. SILA LANE a 4. M.leprof. Tripet, de Neuchätel, annonce qu’il a trouve le Cardamine trifolia en abondance dans les environs du Locle. Il montre ensuite une forme de Renoncule, probablement hybride. 5. M. le prof. Schnetzler, de Lausanne, parle de la Ramie (Boehmeria nivea) et mentionne les bons résultats obtenus au Champ de l’Air, à Lausanne, avec ia culture de cette Urti- cacée qui a probablement un grand avenir industriel comme plante textile. Au moment où la culture de la vigne est mena- cée par le phylloxera, sur les bords du Léman, il y a un intérét véritable à s’occuper de cette plante qui pourrait très bien s’acclimater dans nos régions. 6. M. Schnetzler fait une seconde communication sur une mousse (Thamnium alopecurum) qui végète dans des condi- tions bien extraordinaires : à 200 pieds de profondeur, sur la moraine sous-lacustre d’Yvoire, dans le lac Léman. Il parle de la manière probable dont cette mousse est arrivée à l’endroit qu’elle occupe actuellement et des conditions physiologiques auxquelles elle a dû s’adapter. @. M. le prof. Magnus, de Berlin, traite des phénomènes de la fécondation chez les plantes aquatiques et plus spécialement chez les espèces du genre Najas. Il s'attache en particulier à l’étude de la pollinisation et du mode de développement des grains de pollen. 8. M. le D' Jean Dufour, de Lausanne, communique quel- ques observations sur une maladie de la vigne causée par l’ Agaricus melleus. 9. M. Dufour montre ensuite une Primevère (Primula pubescens Jacq.) dont les fleurs présentent une combinaison des deux formes longistylées et brachistylées habituellement distinctes. 1©. M. H. Pittier, professeur à Chäteau-d’(Ex, parle des EQ RE modifications subies par la flore vaudoise depuis le temps où les premiers botanistes, Haller entre autres, s’en occupaient. Il mentionne l’apparition comme aussi la disparition d’un certain nombre d’espèces. 11. M. Chatelanat, de Lausanne, parle du Mildew et des grands ravages occasionnés en ce ‘moment dans le canton de Vaud par ce parasite de la vigne. 12. M. Casimir de Candolle, de Genève, expose les résultats de ses recherches relatives à l’action d’une température de 0° sur la germination. Il a répété avec un appareil précis et en s’entourant de toutes les précautions convenables, les expérien- ces de MM. Uloth et Alph. de Candolle. Aucune des graines maintenues pendant plusieurs semaines à la température de 0° ne germa; une fois hors de l’appareil, elles germèrent toutes. 43. M. Gilbert, de Rothamsted, lit un mémoire en anglais sur le sujet suivant : Quelques exemples du rapport qui existe entre les sommes de température et la production agricole. M. Alph. de Candolle fait suivre ce travail de considérations du plus haut:intérêt sur la manière de concevoir l’application des sommes de température à la géographie botanique et à l’agriculture. Il expose les diverses méthodes employées pour calculer ces sommes de température et les grandes difficultés qui empêchent d'arriver à une précision absolue dans ce domaine. 44. M. le D: Nuesch parle de la décortication des saules et recommande pour cette opération un procédé nouveau, basé sur l’emploi de la vapeur d’eau. OU E. Section de zoologie et de physiologie, Séance du 11 août 1886. President : M. le prof. C. Vogt, de Genève. Secrétaire : M. le D' M. Bevor, de Genève. 4. M. le D" Girard, de Genève, communique quelques expé- riences faites récemment dans le but de localiser les régions anté- rieures du cerveau proprement dit et du mésocéphale dont l’exci- tation s’accompagne d’hyperthermie et d'augmentation des com- bustions organiques. Ces expériences tendent à rectifier une loi énoncée par M. Ch. Richet, de Paris, et à confirmer celle qu’ont établie MM. Aronsohn et Sachs, de Berlin. La région calori- gène comprend, des deux côtés, la portion médiane du corps strié et les parties sous-jacentes jusqu’à la base. L’hyperther- mie qui suit les lésions atteignant la région calorigène est un phénomène d’excitation et non pas un phénomène de paralysie. M. le prof. Schiff montre que les recherches de M. le D: Girard sont l’origine d’une nouvelle théorie de la fièvre. M. le prof. Lépine, de Lyon, rend attentif au fait que les lésions vaso-motrices ne présentent pas les mêmes phénomènes. 2. M. le prof. Lœwenthal, de Lausanne, parle de la distri- bution et de la continuation des faisceaux de la moelle. Ses résultats ont été acquis par l’étude des dégénérescences et des atrophies secondaires chez les animaux (chien, chat). Il résume sous 8 chefs l’ensemble des faits qu’il a constatés dans le cou- rant de ses recherches qu’il poursuit depuis quelques années et qui sont, en partie déjà, livrées à la publicité. Il expose des planches schématiques et des préparations microscopiques. Cette communication est suivie d’une discussion à laquelle prennent part M. le D: von Monakow et M. le prof. Lewenthal. 3. M. le prof. His, de Leipzig, communique ses recherches sur la formation des fibres nerveuses. Toutes les fibres sont des prolongements de cellules. Les fibres motrices sortent des cellules de la moelle, les fibres sensibles des cellules des gan- glions spinaux. Les fibres sensibles se dirigent d’une part vers le centre, d’autre part vers la périphérie. Les fibres entrant dans la moelle forment un faisceau longitudinal qui est la pre- mière trace d’un faisceau postérieur. M. le D: von Monakow demande s’il existe un rapport entre ces recherches et celles de Golgi. M. le prof. Schiff montre que les résultats de Golgi ne sont pas en contradiction avec ceux du prof. His. 4. M. le prof. Aug. Forel, de Morges, présente une com- munication sur la perception de l’ultra-violet par les fourmis. Il résulte de ses recherches que les fourmis voient l’ultra-violet avec leurs yeux. Il est possible cependant que des perceptions photodermatiques existent à côté du sens spécial de la vue. 5. M. H. Goll, de Lausanne, fait part de ses observations faites dans la basse Égypte sur la faune égyptienne et surtout sur les Poissons du Fayoum. Parmi les oiseaux migrateurs du Delta du Nil, il a remarqué qu’une partie demeure dans le pays comme oiseaux sédentaires. Il y a une distinction bien tranchée, dans certaines classes animales, entre la faune du Désert et celle du Nil. La première est douée de couleurs pro- tectrices de la nuance du sable, l’autre se distingue par ses nuances éclatantes ou foncées. Les poissons du Fayoum habi- tent en partie le Nil, en même temps que le lac Meeris. Dans le Fayoum les oiseaux sont très confiants, se laissent approcher de près et se distinguent par la variabilité de leurs espèces et le grand nombre des individus. a AMT NI pe TR SA M. Lunel fait ressortir quelques points importants des recherches de M. Goll. 6. M. le D Zschokke, d’Aarau, fait une communication hel- minthologique relative au Scolex polymorphus qui est la forme jeune des Calliobothrium. Il résulte de ses recherches que l’Onchobothrium est un genre à part et qui ne rentre pas dans le cycle de développement des Calliobothrium. Quant à la classification des scolices, faite par Wagener, elle n’est pas naturelle. #. M. le prof. ©. Vogt, de Genève, décrit une nouvelle espèce de Médusaire sessile à laquelle il donne le nom de Lipkea Rus- poliana. Il l’a rencontrée sur les côtes de Sardaigne, mais n’a pu malheureusement s’en procurer qu’un seul exemplaire. Elle pos- sède 4 cloisons intérieures séparant 4 cavités et est fixée par le sommet de son ombrelle qui forme une espèce de ventouse. Il n’a pas été possible de voir le système nerveux. Les organes géni- taux manquaient complètement. Le système musculaire a une disposition très intéressante; il a probablement comme antago- niste la lamelle de soutien. La Lipkea paraît être un organisme intermédiaire entre le Scyphistome et la Lucernaire. 8. M. le prof. F.-A. Forel communique pour M. le prof. Henri Blanc quelques observations relatives à un nouveau Foraminifère monothalame trouvé au fond du lac Léman. Ce Rhizopode s’apercoit facilement à l’œil nu; observé sous le microscope, on voit son protoplasme s’étaler au dehors de la coque et former autour de celle-ci un superbe réseau tout a fait pareil à celui que M. Schultze a si bien décrit pour la Gromia oviformis. Mais ce nouveau membre de la faune pro- fonde diffère de cette espèce marine et des autres espèces appartenant au genre Gromia par sa coque épaisse, opaque, formée de corps étrangers; il diffère encore davantage des: genres Lieberkuhnia, Mikgromia, Pseudodifflugia, Pleuro- phrys, ete. M. Blanc considère ce Rhizopode comme une espèce nouvelle et la nomme Gromia Brunneru, se réservant d’en faire ailleurs une description plus complète. En an 9. M. le D" G. Asper, de Zurich, fait une communica- tion sur le développement énorme des Protozoaires du groupe des Cilioflagellés qu’il a dragués, à l’aide d’un filet de soie très fin, dans la région pélagique des lacs (Lac de Zurich et lacs des Montagnes). 10. M. le prof. Herzen, de Lausanne, rapporte quelques cas de thyroidectomie inconciliables avec les théories nerveuse et sceptique des effets de cette opération. Il arrive à la con- clusion qu’il s’agit d’une affection cérébrale. M. le prof. Schiff appuie cette conclusion et soutient que ces troubles cérébraux ne peuvent être causés que par l’accumula- tion d’une substance toxique produite au sein de l’organisme ou par le manque d’une substance contribuant à la nutrition du cerveau. 14. M. le prof. Schiff, de Genève, présente plusieurs chiens ayant subi la section intercrânienne du trijumeau au moyen de sa nouvelle méthode. Ces animaux offrent les symptômes clas- siques d’anesthésie et le défaut d’équilibre dans la vasculari- sation du globe oculaire. Ils démontrent une fois de plus que les altérations de l’œil dépendent, ainsi que M. Schiff l’a depuis longtemps soutenu, de la paralysie des fibres vaso-constrictrices de l’œil. Les mêmes animaux offrent en outre une hémiatrophie crànienne et faciale très prononcée, indépendante de toute paralysie motrice. C’est la première fois qu’on réussit à pro- duire artificiellement cette affection. ler F, Section de médecine, Séance du 11 août 4885. President : M. le prof. D’Espıne, de Genève. Secrétaire : M. le Dr E. MariIGNAC, de Genève. A 8 heures du matin, à l’Hòpital cantonal, MM. les membres de la section de médecine de la Société helvétique des sciences naturelles et de la Société médicale de la Suisse romande ont été recus dans leurs services de clinique par MM. les prof. Revilliod et Julliard. M. le prof. Revilliod leur a montré plusieurs cas de pleurésie purulente, et M. le prof. Julliard, des malades opérés de goître kystique, d’anus contre nature, d’hydarthrose traumatique, ainsi qu’un cas d’actinomycose. SÉANCE COMMUNE DE LA SECTION DE MÉDECINE DE LA SOCIÉTÉ HELVETIQUE ET DE LA SOCIÉTÉ MÉDICALE DE LA SUISSE ROMANDE tenue le 11 août à 11 h. du matin, à l'Université (salle des 500). 4. M. le prof. Revilliod, de Genève, resume les communica- tions qu’il a faites le matin à l'Hôpital cantonal, il parle du traitement des abeès et collections purulentes diverses par le caustique potentiel, ainsi que de l'application du siphon au traitement de la pleurésie purulente. SR 2. M. le prof. Gosse, de Genève, rend compte des excellents résultats que lui donne la photographie appliquée à la médecine legale, et montre de nombreuses photographies qu'il a recueillies depuis quelques années. 3. M. le prof. J. Reverdin, de Genève, présente deux ma- lades auxquels il a fait la résection et la suture du nerf médian, blessé chez tous les deux par un traumatisme. M. le Dr A. Mayor donne le résultat de l’examen histologi- que des extrémités nerveuses réséquées, et conclut à l’existence d’une névrite interstitielle. 4. M. le prof. Zahn, de Genève, présente les pièces anato- miques d’une malade qui avait été atteinte d’anémie lympha- tique (pseudoleucémie) myélogène, maladie mal connue. 5. M. le D’ Dubois, de Berne, fait une communication sur la résistance électrique du corps humain, et tire de ses recher- ches des conclusions intéressantes pour le médecin. 6. M. le prof. D’Espine, de Genève, décrit un nouveau moyen de diagnostic physique entre l’angine diphtéritique et les angines à plaques blanches non diphtéritiques, basé sur l’étude des bacilles du produit diphtéritique. — Il présente ensuite un malade atteint de paralysie pseudo-hypertrophique de Duchenne. #. M. le D" Aug. Reverdin, de Genève, présente de nom- breux opérés, plusieurs résections (du coude, de la hanche, du genou, etc...), un cas de redressement de genu valgum par la fracture du fémur, ainsi que plusieurs malades opérés de goître. 8. M.le DG. Mehlem, d’Aigle, fait une communication sur les bains électriques, sur la méthode qu’il emploie et sur les résultats qu’il a obtenus. 9. M. le D: de Valcourt, de Cannes, donne un aperçu du résultat obtenu à l’établissement pour les enfants scrofuleux, fondé à Cannes par M. Dollfus de Mulhouse. SIZE 40. M. le D: von Monakow, de Zurich, expose les résultats de ses recherches sur le trajet des fibres originelles du nerf acoustique. 44. M. le D’ Burckhardt, de Préfargier, expose un cas d’hystérie traumatique. 42. M. le prof. Lépine, de Lyon, fait une communication sur l’application de la méthode antiseptique à la Thérapeutique intraparenchymateuse en général. G, Section de géographie. SÉANCES COMMUNES DE LA SECTION DE GÉOGRAPHIE DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ET DE L'ASSOCIATION DES SOCIÉTÉS SUISSES DE GÉOGRAPHIE Président : M. le prof. P. Cxarx, de Genève. Secrétaire : M. C. Faure, de Genève. Séance du 11 août 1885. 4. La séance est ouverte par un discours de M. Chaix, qui rapporte sur les desiderata exprimés dans les précédentes Assemblées générales, concernant un manuel de géographie, les musées géographiques et les reliefs pour les écoles. Il men- tionne les sociétés fondées récemment à l’étranger et en Suisse, et indique les œuvres géographiques individuelles publiées en dehors du patronage des sociétés. 2. M. le prof. F.-A. Forel, de Morges, parle de la Carte du lac Léman, de son histoire; de la nature morainique de la barre d’Yvoire; du grand ravin, prolongement du lit du Rhône dans le lac; de la différence de densité entre les eaux du fleuve et celles du Léman, qui explique la chute verticale de celles du Rhône et leur écoulement dans le susdit ravin. 3. M. le D" Dufresne, de Genève, traite de l’Orohydrogra- phie de l’intérieur du Brésil, privé de hautes montagnes ; des obstacles opposés au peuplement du centre de cet empire par Ag la masse des eaux, la puissance de la vegetation, l’humidité du climat, la profusion des bötes venimeuses; des eultures de la vallée du San Francisco; enfin du travail des races noire, blanche et jaune, et de leur avenir au Brésil. 4. M. Arnold Brun, de Genève, communique les observa- tions qu’il a faites dans une expédition au Chaco, entre le Salado et le Saladillo; il décrit les foréts vierges, les pampas, la flore et la faune qui les caractérisent; la vie des colons, des gauchos, des Indiens, et les dangers courus par lui dans la traversée d’une région marécageuse entre les colonies de Hum- boldt et d’Helvetia. 5. M. le prof. W. Rosier, de Genève, expose ses vues sur la méthode d’enseignement de la lecture des cartes ; sur la manière de faire comprendre comment on trouve la position d’un point au moyen de la longitude et de la latitude; sur la succession des sujets à traiter, la projection, le dessin des cartes à la planche noire, et les formes symétriques des continents doubles. 6. M. le prof. Vilanova, de Madrid, présente un essai de dictionnaire géologique et géographique, destiné à remédier au désordre qui règne dans le langage des géographes. &. M. Ch. Faure rapporte sur la question des musées géo- graphiques scolaires, et indique ce qui existe à cet égard à Saint-Gall, Hérisau, Aarau, en Allemagne, en Autriche et en France. Séance du 12 août. 8. Au début de la séance, M. le Président donne lecture d’un télégramme d’Aarau annonçant que le Comité de la Société de géographie de la Suisse centrale accepte, le cas échéant, les fonctions de Vorort, pour la période de deux ans, de 1886 à 1888, ME oa selon la proposition de l’Assemblée des délégués. Cette propo- sition est mise aux voix et adoptée à l’unanimité. 9. M. C. Knapp, du Locle, présente un mémoire sur les voyageurs et géographes neuchâtelois, parmi lesquels il signale surtout : F. Du Bois de Montperreux et ses voyages au Caucase, E. Desor, Louis Agassiz et ses travaux dans les Alpes et en Amérique, enfin Arnold Guyot et son collaborateur dans ses explorations en Amérique, son neveu Ernest Sandoz. 40. M. le prof. Pittier, de Chäteau-d’CEx, montre le parti qu’on peut tirer, dans l’enseignement, des tableaux géographi- ques de Hölzel, pour développper le goût de la géographie, et donner des idées exactes des formes de relief, de la flore et de la faune des pays dont on entretient les élèves. 414. M. le D' Rapin, de Lausanne, fait un récit plein de verve et d'esprit d’une excursion en Kabylie, qui lui a per- mis de recueillir des observations très intéressantes sur les mœurs des Kabyles, leur sobriété, leur endurcissement à la course, leur inaccessibilité à la fatigue. De belles photographies illustraient ce pittoresque récit. 42. M. Bircher, d’Argovie, établi au Caire, présente, au nom des sociétés d’Aarau et du Caire, des vœux pour la pros- périté des sociétés suisses, et donne des renseignements sur l’état actuel du Soudan, ainsi que sur les explorateurs Lupton et Slatinbey, D' Junker, Casati et Emin-bey, enfermés dans la région du haut Nil. H, Schweizerische Geologische Gesellschaft. Fünfte Generalversammlung gehalten in Genî, den 9ten August 1886, um 2!/, Uhr. Präsident : H. Prof. E. REnEvIEr, von Lausanne. Actuar : H. Prof. Alb. Herm, von Zurich. 20 Mitglieder anwesend. 4. Das Protokoll der vierten Versammlung wird verlesen und genehmigt. 2. Der Präsident macht eine Reihe von Mittheilungen : a) Die internationale geologische Commission wird diese nächsten Tage in Genf tagen, gleichzeitig mit der Schweizeri- schen Naturforscher -Versamnilung. b) Die Preisfrage der Schläflistiftung über die Nagelfluh ist gelöst. — Die neue Ausschreibung betrifft das Gletscherkorn. c) Die Société géologique de France ladet zu ihrer Ver- sammlung und Excursion, welche dieses Jahr in der Bretagne stattfinden wird, ein. d) Ebenso der Congrès des Societes savantes de la Savoie, welcher am 19t August in Thonon zusammentrifft. e) Von der internationalen geologischen Karte von Europa liegen noch keine Proben vor. Oesterreich ist an der Verspä- tung schuld. Das Zusammentreten der Commission in Paris ist deswegen verschoben. O 3. Der Jahresbericht des Comité wird verlesen (Annexe VII), und im Zusammenhang damit werden folgende Be- schlüsse gefasst : a) Der Bericht wird von der Gesellschaft einstimmig an- genommen. b) Auf Antrag des Rechnungsrevisors, Hrn. Prof. Baltzer, wird die Rechnung einstimmig genehmigt und verdankt. c) Die zwei vom Comité vorgeschlagenen Statutenergän- zungen werden einstimmig angenommen, und zwar : 1° Man kann die Jahresbeiträge auf beliebige Anzahl von Jahren vor- ausbezahlen, oder auch durch Einzahlung von hundert Franken lebenslängliches Mitglied werden. 2° Wer, trotz Reclamation, zwei Jahre lang seinen Beitrag nicht zahlt, wird als ausgetreten betrachtet. (Siehe den offiziellen Text im Bericht, p. 127.) 4. H. Prof. Renevier stellt persönlich den Antrag im Art. 4 $ b den zweiten Satz, welcher die Mitglieder der Mutter-Gesell- schaft von dem Eintritts-Beitrag befreit, zu streichen. Der Zweck wäre die von H. Schardt voriges Jahr angedeutete Un- gleichheit zu heben, und unsere Stellung mit jener der kanto- nalen Sectionen gleich zu machen. Laut Art. 10 der Statuten ist der Antrag dem Comite unterbreitet worden. Selbiges aber ist nicht einig gewesen. HH. Heim und Chavannes sprechen sich für die Beibehaltung dieses Satzes aus, weil derselbe förmlich documentirt, dass wir unsere Mutter-Gesellschaft unterstützen, nicht aber durch Concurrenz schwächen wollen. Es wird Bei- behaltung beschlossen. 5. Das Resultat der Excursion vom 4. bis zum 8. August, welches in kurzen Worten von den Herrn Bertrand (aus Paris) und Gillieron niedergeschrieben und von den sämmtlichen Theilnehmern mit unterzeichnet wurde, wird verlesen. Dieses Schriftstück, sowie eine eingehendere Berichterstattung über die so lehrreiche und ausgezeichnet gelungene Excursion soll in unserem jährlichen Compte rendu gedruckt beigegeben wer- den. Für die ausserordentliche, aufopfernde Mihe, welche sich der Excursionsführer, Herr Prof. Renevier, in jeder Richtung um das Gelingen der Excursion gegeben hat, ist demselben von den Theilnehmern der tief gefühlte Dank schon in Gryon ausgesprochen worden. 6. Als Rechnungsrevisoren für 1886/87 werden gewählt : Prof. A. BaLTZER in Bern, für ein zweites Jahr, Prof. A. Scaarpr in Montreux, neu. 7. Propositionen der Mitglieder liegen keine vor. Der Actuar : ALBERT HEM. Lu AT Rapport du Comité central sur l’exercice de 1885-1886, Messieurs, Le rapport que nous avons l’honneur de présenter à votre Assemblée générale sera le dernier de la période de six années, pendant laquelle vous aviez confié à Genève la direction géné- rale des affaires de la Société helvétique. Il constate un état réjouissant de notre association pendant cette phase de son existence. Vous allez en juger. Notre avoir disponible s’est élevé, de la somme de fr. 5178,53, où il était arrêté au 30 juin 1885, à celle de fr. 5721,63 par laquelle solde aujourd’hui le compte de M. le questeur, qui vous sera soumis. À cet avoir s’ajoute la réserve inaliénable, insti- tuée par l’art. 30 bis des statuts, voté l’an dernier au Locle. Elle résulte des versements des membres à vie, autorisés à se libérer de toute cotisation ultérieure, moyennant le paiement d’une somme fixe. 14 membres ont annoncé vouloir se préva- loir de cette nouvelle disposition, et leurs apports se sont élevés au total de fr. 2100. Le compte de la Commission de publication des Mémoires pour l’exercice échu solde par un boni de 25 c. Ce résultat remarquable témoignant de l’excellente gestion de la Commis- sion vous encouragera à lui voter à nouveau, pour l’année qui débute, un crédit illimité. La Commission géodésique dispose d’un crédit de fr. 15,000, alloué par la Confédération pour la continuation de travaux qui exigent un temps prolongé d'activité, et qui est réclamé pour l’année prochaine. La Commission géologique a demandé, comme l’an dernier, une allocation de fr. 10,000 pour tendre à l’achèvement de son œuvre dont le terme n’est pas éloigné, sans qu'il puisse être exactement précisé. Cette demande a été transmise au Conseil fédéral. La Commission des tremblements de terre s’inscrit pour un crédit de fr. 200, à prendre sur les fonds de la Société. Votre Comité central en recommande l'octroi à l’Assemblée. La Commission de la fondation Schläfli a eu à délibérer tout récemment sur l’envoi d’un mémoire traitant de la question de la Nagelfluh miocène, mise au concours il y a un an. Le mé- moire a paru répondre d’une manière satisfaisante à toutes les exigences du programme, en sorte qu’un prix de fr. 800 est proposé en faveur de son auteur. Vous entendrez tout à l’heure le rapport formulant ces conclusions, et vous aurez à vous pro- noncer sur elles avant l'ouverture du pli qui vous révélera le nom du lauréat. Vous trouverez bon de continuer l’allocation de fr. 700 pour 1386-87 en faveur de la bibliothèque. Selon le vœu de notre questeur les comptes de ce service ont été arrêtés cette année au 30 juin pour correspondre à l’année financière de la Société helvétique. Par les soins de M. le prof. Forel et de M. le questeur Custer, une circulaire a été adressée aux bibliothèques des écoles can- tonales de toute la Suisse pour les inviter à s’abonner aux Me- moires de la Société. Cette invitation était accompagnée comme appât de l’offre d’un envoi gratuit d’anciennes collections de ces Mémoires, qui chôment sans utilité dans vos dépôts. Elle a reçu un certain nombre de réponses favorables. gg Votre Comite central, voyant arriver le terme de ses fonc- tions, a cru devoir s’occuper de se trouver des successeurs, quoique ce mandat ne se trouve pas formulé parmi les devoirs que lui prescrivent nos statuts. Il est heureux de vous annoncer la réussite de ses recherches. Une réponse favorable nous est parvenue de la ville fédérale. M. le prof. Théophile Studer a bien voulu accepter la charge de présider le Comité central dont les fonctions doivent durer de 1886 à 1892. Les collègues que nous avons l’honneur de vous proposer pour l’assister sont MM. Johann Coaz et Edmond de Fellenberg, tous les deux résidant aussi à Berne. MM. H. Custer, questeur, et F.-A. Forel, président de la Commission de publication des Mémoires, rééli- gibles, vous sont présentés pour compléter le Comité, en rem- plissant leurs fonctions pour un nouveau terme réglemen- taire. Nous avons le regret de vous apprendre l’envoi de la démis- sion, fait par M. le prof. Albert Mousson, de ses fonctions de membre de la Commission des Mémoires et de président de la direction de la fondation Schläfli. Nous n’avons pas à vous détailler les grands services rendus à la Société helvétique par l’homme distingué qu’une santé affaiblie oblige à prendre un repos bien mérité. Ils motiveront sans doute un vote de grati- tude de la part de cette Assemblée. Vous regretterez aussi avec nous la démission de membre de la Commission de la fondation Schläfli que nous a fait parvenir M. Ernest Favre. Nous avons l’honneur de vous proposer, pour combler ces vides, la nomination de MM. Ed. Schär, prof. à Zurich, et Ludwig von Fischer, prof. à Berne, comme membres de la Com- mission de publication des Mémoires, ce dernier remplaçant M. le prof. Th. Studer appelé aux fonctions de président du Comité central ; M. Henri de Saussure comme président de la Commission de la fondation Schläfli, et MM. Alb. Heim, prof. à Zurich, et Ch. Soret, prof. à Genève, comme membres de la dite Commission. — où — L’adoption du $ 30 bis de nos Statuts par l’Assemblée géné- -rale du Locle a été considérée l’an dernier comme un motif déterminant pour vous proposer de faire inscrire la Société helvétique au Registre du commerce. Le code des obligations n’exige pas cette formalité pour une association comme la nôtre ; mais il est opportun de l’y soumettre en vue d’éventualités diverses. Vous aviez chargé votre Comité central d’étudier la question ; il vous propose aujourd’hui de la résoudre par l’affirmative. Les conditions à réaliser pour la régularisation de cette affaire se réduisent à une dépense insignifiante et faite une fois pour toutes, ainsi qu’à quelques légères modifications à nos Statuts dont nous vous donnerons connaissance en traitant de leur réimpression. L'édition utilisée jusqu’à aujourd’hui est entièrement épui- sée, il est done nécessaire de la remplacer, en y introduisant les modifications apportées à son texte dans les réunions ulté- rieures de la Société. Les changements occasionnés par l’in- scription au Registre du commerce y seront opérés en même temps, ainsi que ceux résultant d’une tradition graduelle qui tend quelquefois à prendre force de loi. Ces modifications n’ont aucune importance majeure. Votre Commission préparatoire en a été nantie hier et a adopté à l’unanimité la rédaction que nous lui avons proposée et dont une correction définitive, avec une version allemande, pourront être confiées aux soins du Comité central. Le projet de texte préparé par nous se trouve déposé sur le bureau. Lorsque vous le jugerez à propos, nous vous exposerons les quelques points sur lesquels il diffère de son devancier, et vous aurez à vous prononcer sur la question de lui donner votre approbation. En même temps qu’une nouvelle édition des Statuts, il sera opportun de publier un rôle des membres mis à jour au moment présent et qui sera transmis à tous les membres de la Société avec la nouvelle rédaction du règlement. Dans une Assemblée générale comme celle-ci, dont l’ordre ours Fic de ses devoirs dio Nous espérons avoir satisfait à ce desideratum et nous nous hàtons de clore | ce rapport en faisant les vœux les plus fervents pour la prospé- Wi rité de notre chère Société helvétique. OL 966"OT HT 80 899€ « 98 core « -(paegoH-49 STOTESITgO 0008 ‘surd)"sredo,porex -JU98 essieo EI R J0dop un eg 9GE agitano] -sonb np surewi uo 9881 uml 0g ne opjog ser "QUeIN09 JOIOJUE Sud ‘9‘00T R Pet OIIUICE np ALOE E G DL qUuIV AT RETTE CAR e ‘SIOAIG 09 LGT'T « "Suorsso.rdun song ‘ SI Anus 974109 09 680° « Bez « gelaggo ae: * SOATOWIOT SO] JUEUIIIUO9 SIEAF STOAI(I 09 IOI « A M NES GE 0 ee “XIX X [0A XNE S9INJIOANOT OF LEL'I “I IN Mao engine . yuap9a9.ıd 94dUL09 9] suvp quo.mSy mb so[qey sop UOISNJOXO.I 8) E ‘XIXX “TOA : SOIIOWI9] — 006. « (9881 ‘/, 306881) onboyzogquq EL op AP9AO — 06% « 9.119) 9P squouro[quIo.1z SOP UOISSTULULON OL LOT cagione nie ee: ‘6[9OT] ND UOISS6g ‘SUSNUITHA OL 9€6°01 "IH O8 TFT © ‘°°: ‘outros Ie onsTed -9,P 9JETOU9I OS8IVO EI 2 DR (SIOUO) DT CUT -0L)-JUIRQ SUOIJUSI]O GO, “Li: ‘’o[quuorgeui perideo ng] :0/, PR SIQI9ZUT 08 888 « ‘(4 ‘XIXX QUM]oa np UOISSOIUUUL D ste SOP 91JIOW) SIMONE Sep SJUOTUISINO QUIONT OP EST © 08 601 «a ee qrede sosta], Ire: s91ed9S Sao NT 08.686 “AT "soul -OA-IUI9P 39 SI9IJUO SOLUNIOA "SNPuot sorduog 2 S979V ‘SOATOWOMN SOp JU A Gp SCC — 0 « GT y GI 008° € GI GLG E « "98-9881 « « — GG a G8-PS9ST "[pnuur SUONBSLION) GOT (°° S9AEI9WDOS SI Op 914U9,p SOUCULT EQ SLT'G “7 OSET dol „I ne opjog "SELLAOHU '9jexyusd essre) ‘VW *“DSSI—CSSI lenuur 93du0I u8E MP FIUAIXE II TECYEN GG 69 « EI ‘onbaqgorgig EI Op assigo [= 00T'7 (nee SE 0" 0 0 020 asi opqeupipeut [eudeo — 000 « :(ared) suoyesTqO ss. 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Montant (et spécification des valeurs) comme Kanneesprecedenter a. en Fr. 12,000 — 2. Compte courant. RECETTES. Selderau@lssyunlletatess e CR en NLex Fr. 1,009 89 Intérêts des obligations Sudbahn............. » 90 — » D Central-Suisse........ » 400 — ) de la Caisse générale d’épargne argo- VICINE NI N a RE N ) 48 — MU 7 C5) DÉPENSES. Circulaires de prix, ports et divers ........... Fr. 53 33 Solde : En dépôt à la Caisse générale d’égargne areovienne DEP ie il 205) 50) En mains du questeur.. » 35 06 » 1,494 56 Br 15542489 3. Actif total de la fondation Schlefli. Au 30 juin 1885. Au 30 juin 1886. Capitalinalienable ero Fr. 12,000 — Fr. 12,000 — Solde du compte courant...... >20 15009897 37 294558 Augmentation au 30 juin 1886.. » 484 67 >» = — Fr. 13,494 56 Fr. 13,494 56 — VD — III Jahresbericht der geodätischen Commission für 1885-86, Der Jahresbericht der geodätischen Commission kann wieder sehr kurz sein, da sich ihre Thätigkeit gegenwartig auf Voll- endungsarbeiten zu beschränken hat. Der im vorigen Jahresberichte in nahe Aussicht gestellte dritte Band der unter dem Titel « Das schweizerische Dreiecks- netz » begonnenen Publication konnte noch nicht in Druck ge- geben werden. Zwar sind die meisten der dafür bestimmten Rechnungen vollständig durchgeführt; aber leider konnten ver- schiedene, ebenfalls nöthige, mehr redactionelle Arbeiten in Folge längern Unwohlseins des Einen, und momentan ander- weitige Geschäftsüberhäufung des Andern der damit Betrauten, bis jetzt nicht vollendet werden. Es steht jedoch zu hoffen, dass der Druck noch vor Ablauf des gegenwärtigen Jahres beginnen kann. Die ergänzenden astronomischen Bestimmungen auf Gäbris und Simplon sind im letzten Sommer wirklich ausgeführt und während des Winters berechnet worden. — Die in Aussicht ge- nommenen Bestimmungen von Polhöhe und Azimut an vier auf der Südseite der Alpen gelegenen Punkten sind gegenwärtig in Ausführung begriffen, und dürften einen nicht unwichtigen Bei- trag zur Kenntniss der sog. Lothablenkung ergeben. — Die durch den sel. Plantamour unternommene directe Längenbestimmung Genf-Wien ist nun auch nach ihrer Berechnung vollendet, und — 100, — wird durch die österreichische Gradmessungscommission als- 'bald zur Veröffentlichung gelangen. — Die Untersuchungen und Verhandlungen über das französisch-schweizerische Längen- viereck Genf-Lyon-Paris-Neuenburg sind noch im Gange. Die Schlussrechnungen für unser « Nivellement de précision » sind nunmehr vollendet, und es kann demnächst zur Druck- legung einer neunten und zehnten Lieferung geschritten wer- den. Letztere wird eine übersichtliche Zusammenstellung aller Ergebnisse unsers bisherigen Nivellements enthalten. — Die Probearbeiten auf der Linie Bern-Thun für den Anschluss der Fisenbahnstationen an das Präcisions-Nivellement sind voll- endet, und es werden wahrscheinlich auf Grund derselben noch in diesem Spätjahr die Stationen der Centralbahn, auf Kosten der Letztern, aber unter Leitung der Commission, in Angriff senommen werden. Für weitern Detail wird auf den nächstens im Druck erschei- nenden Procès-verbal der von der Commission am 13. Juni in Neuenburg abgehaltenen Sitzung verwiesen. Für die geodätische Commission : Prof. R. Wozr. Zürich, den 12. Juli 1886. — N IV Rapport de la Commission géologique suisse, Messieurs, Je vais vous rendre compte des travaux faits par la Commis- sion géologique suisse, depuis la réunion de la Société helvéti- que des sciences naturelles en août 1885, au Locle. La Com- mission a décidé d’utiliser, dans la feuille XXI, la grande eten- due qui n’appartient pas au territoire suisse, pour y placer le répertoire des couleurs, des signes et les noms de tous les ter- rains figurant sur les cartes. M. A. Heim a bien voulu se char- ger de ce travail difficile. Quatre géologues ont travaillé à la feuille XIII qui paraîtra, je l’espère, ce mois-ci. — Quant au texte de cette feuille M. F.-J. Kaufmann vient de terminer un beau volume accom- pagné de dessins. MM. C. Moesch, Baltzer et Mayer-Eymar nous donneront bientôt d’autres volumes avec dessins. Nous attendons prochainement les textes et les planches de M. de Fellenberg et de M. E. Mesch, qui illustreront la feuille XVIII. M. Gilliéron a publié, vers la fin de 1885, un beau texte relatif à la feuille XII. — M. A. Heim nous donnera sous peu le texte et les dessins expliquant la feuille XIV. — MM. E. Favre et Schardt travaillent activement au texte de la feuille XVII. — M. Ischer nous donnera, il faut l’espérer, un texte sur une par- tie de cette même feuille. — M. E. Renevier nous remettra — ilo — bientòt le texte et les dessins d’une partie des Alpes vaudoises. — Quant à moi, j’ai l’intention de terminer le texte explicatif de ma carte du phénomène erratique. Permettez-moi, Messieurs, de vous reporter un instant à la fondation de notre Commission géologique. — En 1859, Lugano devait recevoir la Société helvétique, mais la guerre d'Italie fit ajourner la convocation de cette Société. Un grand nombre de savants vinrent alors à Genève pour voir Agassiz. Cette Com- mission fut fondée dans cette réunion inofficielle et son existence fut officiellement confirmée l’année suivante à Lugano!. Il y a done 27 ans que les membres de la Commission travaillent à la carte géologique fédérale. Lorsque les feuilles XIII et XXI de la carte en 25 feuilles auront paru la carte sera complètement ter- minée. Le Conseil fédéral nous a donné, pendant 27 ans, un appui constant dans l’accomplissement de notre tâche. Je suis charge par lui de présenter à la Société helvétique l’exemplaire qui est exposé maintenant dans l’antichambre de l’Aula. Quard toutes les feuilles seront tirées, la Commission en fera préparer un exemplaire qu’elle demandera au Conseil fédéral de vouloir bien placer dans le Palais fédéral. Le président, Alph. FavrE. 1 Atti della Societa elvetica di science naturali riunita in Lugano nei giorni 11, 12 e 13 settembre 1860, p. 64. 0 V Bericht der Erdbeben-Commission für 1885-86. Abgesehen von den sehr zahlreichen Erschütterungen, welche in einem sehr beschränkten Gebiet des Berner Oberlandes — Zweisimmen und nächste Umgebung — stattgefunden haben, dauerte im Berichtjahre die Periode relativer Ruhe der Erd- rinde unseres Landes an. Ueber das eng localisirte und ungewöhnlich lang andauernde Erdbeben von Zweisimmen lege ich der Gesellschaft einen besonderen Bericht vor (vid. Verhandlungen der phys. Section der diesjährigen Versamm- lung). In Folge eines Beschlusses der Erdbebencommission wurden im tellurischen Observatorium in Bern und in der physikalischen Anstalt des Bernoullianum’s in Basel zwei Normal-Trommo- meter von de Rossi montirt und zur selben Zeit, 7 Uhr Mor- gens, 1 Uhr Mittags, 9 Uhr Abends abgelesen. Es handelte sich darum, ein eigenes Urtheil über den Werth solcher Beobachtungen zu erlangen und zu untersuchen, ob und welche Beziehungen zwischen mikroseismischen Bewegungen einigermassen entfernter Orte bestehen. Die in Basel unter Leitung des Herrn Prof. Hagenbach, in Bern unter der Leitung des Unterzeichneten ausgeführten synchronen Beobachtungen erstrecken sich nun über etwas mehr als ein Jahr. Ich lege der Den Präsident a . i. ) i N Prof. Dr. ini i | Bern, 19. Juli 1886. | i pa AN ERICH ESC EPE D LEE Lot TT TU MANTEAU n VI Rapport de la Commission de publication des Mémoires 1885-1886 Pendant l’année écoulée aucun nouveau mémoire n’a été pré- senté pour la publication dans les Denkschriften. Nous n’avons eu qu’à suivre les tractations pour la publication du mémoire de M. R. Billwiller, Grundzüge einer Meteorologie der Schweiz couronné du prix Schläfli dans la session de Lucerne, 1884. Ce travail devant être imprimé dans les Annales de l’Institut cen- tral de météorologie, nous avons demandé à la Commission fédé- rale de météorologie, et nous avons obtenu d’elle l’autorisation d’en faire un tirage à part en nombre suffisant pour qu'il parût dans nos Denkschriften. Il y avait intérêt d'honneur à ce que ce mémoire figurât dans notre collection, car il est le résumé de l’activité de l’une de nos principales commissions pendant 16 ans, et il doit le jour à la mise au concours trois fois répétée pour le prix Schläfli. Le format des deux publications étant le même, cet arrangement, pour lequel nous devons exprimer notre reconnaissance à la Commission fédérale de météorologie, don- nera satisfaction à tous nos désirs légitimes. Les dépenses pour les Mémoires s'élèvent cette année à la somme de fr. 2124,35, les recettes à la somme de fr. 2124,60, nous laissant un bénéfice net de fr. 0,25. Au chapitre des recettes nous signalons la vente des volumes IGOR) “ei et mémoires isolés pour la somme fort réjouissante de francs 1236,40; puis une somme de fr. 888,20, remboursement par M. G. du Plessis fr. 193,40 et Forel fr. 694,80, de la moitié des frais d’impression de leurs mémoires sur la faune profonde des lacs suisses. Nous avons dù proposer à ces auteurs de subvenir ainsi aux frais de publication de leurs mémoires, car d’une part nous tenions à posséder intégralement leurs deux mémoi- res couronnés ex-æquo à Lucerne, et d’autre part nous ne vou- lions pas trop charger la caisse de la Société par cette double. publication sur le méme sujet. Ces auteurs se sont prétés de bonne gràce à cette condition fort onéreuse pour eux. Mais cependant, nous avons vu de trop grands inconvénients dans cette manière de réclamer des subsides des auteurs, char- gés déjà du travail de la composition. Aussi, vu l’état heureux de nos finances, nous pouvons promettre que, sauf des circon- stances toutes spéciales, nous éviterons à l’avenir d’avoir re- cours à cette extrémité. Les frais de publication payés cette année ont été : Pour le mémoire Du Plessis. ...... Fr. 364,80 Pour le mémoire Forel ........... » 1362,60 dont la moitié a été remboursée par les auteurs, comme nous venons de le dire. M. le questeur, D: Custer, qui continue à diriger notre ma- gasin d’imprimés, a droit à l’expression toute particulière de notre reconnaissance pour les soins dévoués qu’il apporte à cette partie de ses fonctions. Le doyen de notre Commission, M. le professeur A. Mousson, a demandé à prendre sa retraite, et vous aurez à le remplacer suivant les propositions du Comité central. Nous devons et nous voulons lui exprimer ici notre vive gratitude pour le tra- vail considérable qu’il a accompli dans la Commission de pu- blication des Mémoires. Depuis 1849 il a fait partie de cette Commission, et pendant ces 37 années il s’est chargé de la tàche ingrate d’organiser et de surveiller l’impression des Mémoires. La somme de travail dévoué que la Société lui doit est considérable. Aussi, dans la retraite que l’àge lui impose, — 113 — nous lui adressons un témoignage de profonde reconnaissance et de sympathique et respectueuse affection. En terminant nous vous demandons, suivant le Règlement, de nous renouveler pour l’année prochaine le crédit indéterminé que nous assure la tradition, avec mission de donner suite à la publication des Mémoires, dans les limites des ressources de la Société et avec l’assentiment du Comité central. F.-A. Forez, président de la Commission. Merges, 17 juillet 1886. — LE — VII Rapport de la Commission de la fondation Schläfli 1885-1886. Monsieur le Président, La Commission de la fondation Schläfli vient vous rendre compte comme suit des résultats de ses fonetions durant l’année qui vient de s’écouler : 1° La première question posée pour 1886 demandant une Monographie du genre Salix, Lin., bien qu’annoneée pour la seconde fois, n’a pas recu de réponse. Comme les chances de la voir traiter dans le cours de l’année prochaine semblent être nulles, nous avons retiré cette question du concours, et avons versé au capital de la fondation les 400 fr. qui lui étaient affec- tés (ainsi que le prescrit notre Reglement). 2° La seconde question mise à prix pour la même année, à savoir l’etude de l’Origine de la Nagelfluh miocene a été l’objet d’un Mémoire en langue allemande portant l’épigraphe, « qui trop embrasse mal étreint!. » Ce Mémoire s’étant trouvé rem- ! Une légère irrégularité a été commise à cet égard par la Commis- sion. Elle fut motivée par le fait que deux jours avant le terme fixé pour la réponse à la question, aucun mémoire n’avait encore été annoncé. La Commission crut donc pouvoir publier la répétition de la même question pour 1887 avec doublement du prix. Contrairement à tout ce qu’on pouvait présumer, cette démarche de la Commission s’est trouvée être NE, — plir toutes les conditions du programme, et la question posée pour 1886 n’ayant donc pas à être répétée pour 1887, 8° Nous avons posé comme nouvelle question pour 1887 : un travail approfondi sur le grain des glaciers, sujet souvent dis- cute, mais qui n’en est pas moins encore l’un des points les plus obscurs de la théorie des glaciers. L'étude de ce sujet réclamant beaucoup de temps, nous avons cru devoir assurer aux concurrents, toute réponse faisant défaut, la répétition de la même question pour 1888, avec doublement du prix (soit fr. 800). 4 En ce qui concerne le Mémoire sur l’Origine de la Nagel- uh, aucun des membres de la Commission ne se jugeant suffi- samment compétent pour en apprécier la valeur en connaissance de cause, il nous a fallu user de la faculté que nous laisse le Règlement de consulter des experts étrangers à la Commission. Nous avons donc prié M. le professeur Alb. Heim, un de nos géologues qui connaissent le mieux les terrains miocènes de la Suisse, de bien vouloir se charger d’examiner le Mémoire déposé et de rédiger un rapport le concernant. Malgré le travail assez considérable qu’impose une tâche de ce genre, M. Heim accueillit notre demande avec un empresse- ment qui s’est acquis des droits à notre plus vive reconnais- sance. C’est donc sur le préavis de M. Heïm et sur ses conclu- sions que nous basons notre proposition, et nous ne saurions nous appuyer sur une autorité plus compétente. 5° Nous transcrivons ici textuellement le rapport de M. Alb. Heim : An die Tit. Commission der Schläfli-Preis-Stiftung. Sie haben mir die ehrende Aufgabe gestellt, die einzige Ant- prématurée, car au dernier moment arriva le Mémoire qui fait l’objet principal du présent rapport. La Commission s’est donc empressée d’an- nuler la répétition de la question de la Nagelfluh pour 1887. ET e ira — ld wort zu prüfen und zu begutachten, welche auf den 1. Juni1886 eingegangen ist auf die Ausschreibung : « Die Gesellschaft verlangt eine Zusammenstellung der auf die miocäne Nagelfluh bezüglichen Erscheinungen, welche über den Ursprung derselben, über die sie bildenden Strömungen und über die Umstände, welche die Entstehung der letzteren be- stimmten, Aufschluss geben können. » Die eingegangene Arbeit trägt die Aufschrift : « Qui trop embrasse mal etreint!» Sie umfasst in enger, vielfach abge- kürzter Schrift und knappem Styl 218 grosse Quartseiten und ist begleitet von 10 Tafeln. Sie zerfällt zunächst in folgende 4 Hauptabschnitte : 1° Subalpine Nagelfluh ; 2° Juranagelfluh ; 3° Rückblick auf die gesammte Nagelfluh ; 4° Formveränderungen der Nagelfluhgerölle. Der erste Abschnitt (127 Seiten) ist nach Raum und Inhalt der Bedeutendste. Zunächst gibt der Verfasser hier eine Ueber- sicht der die Nagelfluhgeròlle bildenden Gesteinarten. Er fin- det dabei, dass die Gerölle aus krystallinischen Silicatgesteinen, welche man bisher in der Nagelfluhfrage in den Vordergrund gestellt hatte, wegen Variation und schon weit gegangener Ver- witterung mit Verfärbung sich zur Ursprungsbestimmung nicht so gut eignen, wie die Gerölle ächt sedimentärer Gesteinarten, und verlegt sich deshalb zuerst auf das Studium der letzteren. Mit einem erstaunlichen Fleiss finden wir hier alles bisher be- kannte durch eine enorme Menge von Detailbeobachtungen er- gänzt. Der Verfasser hat besonders auch die Nagelfluhgerölle gesammelt, wo Bedeckung mit Humus durch die davon ins Sickerwasser gelangende Kohlensäure die Gerölle corrodirt und dadurch etwaige Petrefacten deutlicher sichtbar gemacht hat, oder er machte selbst Anätzungsversuche. Er prüft viele der Gerölle mikroskopisch und vergleicht sie so mit ähnlichen an- stehenden Gesteinen; er setzt sich mit den Specialforschern verschiedener Gebiete der Alpen in Verbindung um Vergleichs- material zu beschaffen. Es ist unmöglich, in einem kurzen Be- ul e richt eine Vorstellung von der Masse mühsamer Versuche zu geben, welche schliesslich eine Menge sicherer Herkunfts- bestimmungen ergeben haben. Es sei nur erwähnt, dass sich in der Nagelfluh von Appenzell, St. Gallen, Thurgau und Kanton Schwyz z.B. finden: Aus Eocæen Flyschschwammnadelkalk, Flyschmergel mit Fucoiden, Chondriten, Palæodictyon, Nummulitengesteine, Nulliporengesteine, Gesteine aller Kreidestufen, Gesteine aus fast allen Jurastufen, doch letztere spärlicher und häufig nur vom Typus des Vorarlberg. Sehr reich ist in allen Theilen die Ostalpina Trias vertreten, während Glarnersernifit oder Me- laphyr fehlt. Den zerriebenen Bündnerschiefer findet der Ver- fasser in massenhaften, mikroskopisch kleinen Rutilnadeln in den zwischenliegenden Mergelbänken, etc. Von Bedeutung ist besonders, dass die Eocæn und Kreidegerölle aus den nächsten Alpen stammen, die Gerölle älterer Schichten aber viel weiter von SO. hergekommen sein müssen. Schon die sedimentären Gesteine beweisen, dass das Sammelgebiet der Flüsse der Nagel- fluh südlich über die jetzige alpine Hauptwasserscheide gereicht hat. Der Verfasser hat die Escher’sche Ansicht von der östlichen und südöstlichen Abstammung der ostschweizerischen Nagel- fluh, die zunächst nur auf die Liaskalke gegründet war, für die sämmtlichen Triasstufen erweitert und frägt sich nun auch nach der Herkunft der krystallinischen Gerölle. Mit grosser Umsicht werden dieselben gesammelt verglichen, geprüft. Es ist eine grosse Mannigfaltigkeit vorhanden. Die krystallinischen Ge- rölle sind nirgends sehr gross, nirgends fast ausschliesslich ge- häuft, wie dies nach der Hypothese des versunkenen Rand- gebirges sein müsste. Der Verfasser findet viele Centralgneisse der Alpen, doch keinen Puntaiglasgranit, keinen Habkerngra- nit, sehr viele ächte krystallinische Gesteine der Oetzthaler- gruppe, Granite und Porphyre aus dem oberen Etschgebiet und dem Unterengadin, aus dem Oberhalbstein und Ostbünden überhaupt, aber kein einziges sicher ausseralpines Stück, kein einziges sicheres Schwarzwald- oder Vogesengerölle. Die aus der Nähe stammenden Kalkgebilde sind oft lokal gehäuft, niemals PR LENS ani LAI — LE — aber so die krystallinischen aus grösserer Entfernung stammen- den. Von Brandungswirkung ist nichts zu finden, nur Delta- typus. In der westlicheren Nagelfluh fehlen die ostalpinen Ge- röllemehr und mehr und diekrystallinischen Gerölle entstammen den Centralmassiven der südlich und südöstlich liegenden Cen- tralalpen selbst. Nun folgt eine eingehende Erörterung der Zusammensetzung jeder einzelnen Nagelfluhgruppe oder Zone, die reich an inte- ressanten neuen Beobachtungsthatsachen ist. In der östlichen Schweiz gebietet der Verfasser über eine ausgedehnte und reiche eigene Anschauung, die sehr viel neues uns vorführt. Gegen Westen hin werden seine eigenen Beobachtungen etwas spär- licher, doch bringt er auch aus dem Napfgebiet, aus der Um- gebung von Thun und vom Genfersee eigene Beobachtung und Anschauung. Durchweg finden wir die grosse bisherige Litera- tur sorgfältig benützt und selbstständig verarbeitet, und durch seine Untersuchungen ergänzt. Es zeigt sich bei dieser Prüfung der einzelnen Gebiete, dass alles subalpine Nagelfluhmaterial aus den Alpen stammt, und dass die Herkunftsgebiete sich auch mit unserm Vorschreiten gegen Westen in der Nagelfluh ebenfalls gegen Westen schieben, wenn sie auch stets etwas öst- lich zurückbleiben. Es ergiebt sich aus diesen Beobachtungen und Zusammen- stellungen von der Nagelfluh aus ganz so wie durch die direkte Beobachtung der alpinen Tektonik, dass die Hebung und Fal- tung der Alpen im Osten früher einen hohen Grad der Ausbil- dung erlangt hat und dann nach Westen vorgeschritten ist, so dass stets die Gerölle älterer Gesteine aus dem schon tiefer denudirten Osten oder Südosten, diejenigen der jüngeren Ge- steine näher aus Süden kommen, woselbst erst Tertiär- und Kreideschichten zur Geröllbildung entblösst, die Juraschichten noch grösstentheils, die Sernifite, ete. noch ganz verdeckt sind zur Zeit der Nagelfluhbildung. Ferner ergiebt sich ein Fort- schreiten der Denudation von den älteren nach den jüngeren Nagelfluhbildungen, indem bei den letzteren allmälig die etwas älteren Gesteine aus der Umgebung spärlich zu erscheinen be- — 1) ginnen. Die Nagelfluh der Westschweiz, wo die Denudation da- mals noch stark im Rückstande war, zeigt nur Kalkgerölle von meist geringem Alter. Der Verfasser bespricht nun die verschiedenen Hypothesen der Nagelfluhbildung und weist an Hand einer Masse von Beob- achtungen die Hypothese vom versunkenen Randgebirge, die Hypothese der Klippen, die Hypothese nordischer Herkunft, ete. ab. Er zieht die Nagelfluhen der Ostalpen, Steiermark und Kärnthen, diejenigen der Pyrenäen und des Himalajah in Ver- . gleich. Das Einschneiden der Ströme an der Südseite der Alpen hat die alpine Wasserscheide seither nördlicher gerückt, sie war früher südlicher und die Alpen haben sich gegen Westen ausgedehnt. Zur Nagelfluhzeit können Gesteine vom Südabhang der Alpen, rothe Porphyre und Granite selbst von Lugano, etc. hierhergekommen sein, sind doch die Centralmassive der Cen- tralalpen jünger als Eocen. Der Verfasser hat eine Anzahl Fundorte ganz ähnlicher rother Granite, wie sie die Nagelfluh enthält, aus dem oberen Etsch- thal und Unterengadin gemeldet, er betont aber, dass hier eine noch speciellere Vergleichung nöthig sei, als er sie machen konnte um die exacteren Standorte zu ermitteln. Immerhin hat er festgestellt, dass jene Molassegerölle aus jenen alpinen Re- gionen stammen, und unmöglich von Schwarzwald oder Voge- sen herrühren. Die subalpine Molasse ist dadurch nachgewiesen als der vorgelagerte Detritus der Alpen selbst, der sich von Ost gegen Westen vorschreitend bildete und von der weitergehen- den Alpenfaltung dann selbst ergriffen worden ist, sie ist nur alpiner Detritus. Der Verfasser tritt auf eine Discussion der Ursachen der alpi- nen Molassezeitströme ein, indem er die dazumalige Verthei- lung von Land und Meer und das Klima discutirt, unter Be- ricksichtigung, selbstverstàndlich, dessen, dass die jetzige Länge der reconstruirten Strôme wegen der seitherigen Fal- tung kleiner geworden ist. Aus dem subtropischen Klima der Miocänzeit, der meerumspiilten Lage der Alpen, ihrer damals wenigstens gegen SO. schon sehr markirten Gestalt schliesst er — 0 auf starke Niederschläge und deshalb auch kräftige Ströme, welche durch Hebung der Sammelgebiete und Senkung der Ablagerungsgebiete fortwährend neue Stosskraft gewannen. Die sogenannte Juranagelfluh wird genau durchgegangen in chronologischer Reihenfolge und überall ihre Entstehung aus Jura- und Schwarzwaldgehänge gezeist. Die Juranagelfluh stammt von den nordwestlich gehobenen Juragebieten her und ist überall durch gegen S. oder SO. gerichtete Strömungen gebildet. Im letzten Abschnitt werden die Formveränderungen der Nagelfluhgerölle behandelt. Dabei wird die weitschichtige be- stehende Literatur gesichtet und eine Menge feiner sorgfältiger und neuer Beobachtungen und scharfsinnige Reflexionen wer- den neu hinzugebracht über Residualhäutchen der Eindrücke, mikroskopisches Gefüge an den Eindruckstellen, Staffelein- drücke, etc., etc. Viele schon früher von einzelnen Beobachtern aus einzelnen Stellen angeführte Beobachtungen werden als allgemeine oder doch sehr regelmässige Erscheinungen dar- .. gethan. Etwas weniger glücklich als die vorzüglichen Beobach- tungen scheinen mir die in diesem Abschnitt gezogenen Schlüsse zu sein. Immerhin ist unsere Kenntniss der Nagelfluherschei- nungen auch durch diesen Abschnitt des Verfassers, der eigent- lieh nicht direct in der Frage enthalten ist, sehr wesentlich ge- fördert. Durchweg zeichnet sich die vorliegende Arbeit durch Ver- tiefung in alle Einzelheiten und durch weite Umsicht zugleich aus. Ueberall lernen wir den Verfasser als einen Naturforscher kennen, der durch Theorieen seine Beobachtung nicht trübt, sondern kritisch fördert. Ueberall erregt namentlich das un- geheure Beobachtungsmaterial, das derselbe gesammelt und die Selbstständigkeit und Originalität seiner Beobachtungsweise unsere Bewunderung. Der Styl ist durchweg kurz, oft fast zu knapp, aber leicht verständlich. Nirgends finden wir weite Um- schweife, der Verfasser bleibt stets enge bei seiner Aufgabe. Durch diese Arbeit ist einerseits allen älteren Hypothesen ent- gegen der rein alpine fluviatile Ursprung der miocänen sub- Uri Se alpinen Nagelfluh vollständig erwiesen, und andererseits auch verständlich geworden, warum die Zusammensetzung der Na- gelfluh auf den ersten Blick so fremdartig erscheinen musste. Ueber diese Lösung der Aufgabe selbst hinaus sind eine Un- menge interessanter Einzelthatsachen festgestellt. Nach meinem Dafürhalten ist die Lösung mit dem bescheide- nen Motto: « Qui trop embrasse mal étreint ! » eine im Wesent- lichen vollständige und eine in vielen Dingen vorzügliche, welche es in reichem Masse verdient, dass ihr der volle Preis zuerkannt werde. Im Vorwort äussert sich der Verfasser über die Art, wie er gearbeitet hat, und die ihn umgebenden Umstände. Es geht daraus hervor, dass derselbe in Folge kleiner Besoldung und einer seinen Fähigkeiten nicht entsprechenden aber anstrengen- den Lehrstelle in der Arbeit sehr gehindert war. Er hat so spar- sam als möglich reisen müssen, und hat in Folge davon auch zu anstrengend gereist. Endlich hat eine Erkältung seinen weite- ren Reisen ein Ende gemacht, und die Folgen der Ueber- anstrengung und Erkältung haben einen leider recht ernst- haften Charakter angenommen, so dass es zweifelhaft ist, ob dieselben wieder völlig sich heben lassen. Ich empfehle deshalb der tit. Commission sowie der schweiz. naturforschenden Gesellschaft die eingegangene Lösung. Der Preis deckt dem Verfasser seine Auslagen nicht. Endlich empfehle ich der Denkschriftencommission der schweiz. naturf. Gesellschaft angelegentlichst, die Publikation der fraglichen Arbeit zu übernehmen. In vollkommener Hochachtung Dr. ALBERT Heım, Prof. Hottingen-Zürich, 7. Juli 1886. 6° Après avoir pris connaissance du Mémoire de l’auteur et du rapport de M. Alb. Heim, la Commission s’est arrétée aux conclusions suivantes : a) Le Mémoire portant pour épigraphe : « qui trop embrasse — UN er mal étreint » est une œuvre importante qui dénote un travail considérable. L’auteur y accumule comme base de ses conclu- sions une quantité de faits soigneusement établis et en grande partie nouveaux, sur la nature des débris composant la roche et les transformations qu’ils ont subis. Il parvient ainsi à en établir l’origine d’une manière convaincante, origine qui, contraire- ment à ce qu'on avait admis, est entièrement alpine pour les Nagelfluh subalpins et entièrement jurassique (ou vosgienne) pour les Nagelfluh jurassiques. L’auteur entre ensuite dans des considérations intéressantes sur la direction des fleuves qui ont charrié les cailloux constitutifs de la roche, et reconnaît qu'ils coulèrent tous du sud-est au nord-ouest, en traversant des con- trées que les derniers soulèvements, postérieurs au miocène, ont transformées en chaînes dominantes. Ces phénomènes, démontrés en détail pour la région orientale, se retrouvent avec les mêmes caractères dans la région moyenne et occidentale de la Suisse, et se reconnaissent à la nature des cailloux, à l’épo- que des dénudations et au fait du charriage des débris consti- tutifs de la roche qui s’est effectué dans le même sens que dans la région orientale. L’auteur aborde ainsi d’une manière tout à fait originale les problèmes les plus difficiles de la question, et étaye ses conclu- sions de faits positifs, tout en faisant une catégorie à part des vues théoriques auxquelles ses observations l’ont conduit. Le Mémoire présenté répond donc, plus encore que nous n’osions l’attendre, aux exigences de la question posée pour le prix à décerner en 1886. Nous le déclarons done digne d’être couronné. b) De plus, comme le prix de fr. 400 n’est en aucune façon proportionné au temps, à la peine, aux dépenses même, que l’auteur a été forcé de consacrer à ses recherches, nous dési- rons y ajouter une somme égale, soit les fr. 400 que nous avions destinés à la répétition de la même question pour 1887, pour le cas où aucun mémoire n’aurait été présenté en 1886. Les fr. 400 supplémentaires peuvent être puisés dans le solde actif du compte courant de la fondation. IS — 7° Nous tenons à renouveler ici publiquement nos vifs remer- ciements à M. le prof. Alb. Heim pour les services qu'il nous a rendus de la manière la plus désintéressée. Monsieur le Président de l’Assemblée générale est invité à ouvrir le pli cacheté portant l’épigraphe : « Qui trop embrasse mal étreint » et à proclamer le nom de l’auteur du Mémoire couronné. Agréez, Monsieur le Président, l’assurance de la considéra- tion distinguée de la Commission de la Fondation Schläfli et de son président, Albert Moussox. Zurich, le 9 juillet 1886. — 12 — VII SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE Rapport annuel du Comité à l’Assemblée générale de 1886. Messieurs, L’an passe, dans votre réunion du Locle, vous avez réélu intégralement votre Comité pour trois ans. Celui-ci s’est con- stitué de la manière suivante : MM. E. RENEVIER, prof. à Lausanne, président. Ed. pe FELLENBERG, ingénieur à Berne, vice-président. Alb. Hem, prof. à Zurich, secrétaire. V. GiLLIERON, prof. à Bâle, vice-secrétaire. F. Müareer6, prof. à Aarau, caissier. Alph. Favre, prof. à Genève, assesseur. Aug. JAccaRD, prof. au Locle, assesseur. Ce nouveau Comité vient vous présenter maintenant son pre- mier rapport annuel, pour l'exercice 1885-86. Pendant cet exer- cice il a tenu quatre séances : 12 août 1885 au Locle; 28 décem- bre 1885 et 10 avril 1886 à Berne; 9 août 1886 à Lausanne. La correspondance a suppléé à la rareté inévitable des séances. Personnel. — Nous ne pouvons constater cette année que trois adhésions nouvelles : MM. Porter, prof. à l’École polytechnique à Paris. D: C. Scamipr de Brugg, actuellement assistant à l’uni- versité de Fribourg en Brisgau (Baden). D’ G. BoEHMm, privat-docent à l’université de Fribourg en Brisgau. — 125 — En revanche nous avons à vous annoncer le décès, bien regrettable, de M. L. CHarpy, l’actif conservateur du Musée d’Annecy (Savoie); ainsi que la démission de M. A. Terrisse, qui est allé occuper un poste d’ingénieur au fond de la Russie. Il en résulte que le nombre des membres de notre Société se monte à 87. Vu les changements survenus dans le personnel et les nom- breuses modifications d’adresses, le Comité a pensé qu’il serait utile de réimprimer le ròle des membres, pour faciliter les rap- ports entre eux, et en particulier l’envoi de publications; mais il a retardé cette reimpression jusqu’apres l’Assemblée générale de Genève, pour pouvoir tenir compte des modifications qui se produiraient dans notre réunion d’été. Votre Comité a pensé en outre qu’il serait convenable d’en- voyer à chaque sociétaire une carte-diplôme, constatant sa qualité de membre de la Société géologique. Cette carte sera préparée en deux éditions, une française et l’autre allemande; elle contiendra au verso un court extrait des Statuts. Nous attendons pour en achever l'élaboration, que l’Assemblée géné- rale se soit prononcée sur deux adjonctions aux statuts que lui propose le Comité. Comptes. — Nos recettes se résument dans les chiffres sui- vants : GNContributions d'entrée: ....... nn. Fr. 30 — SAMOA LIONS SSIS LAN » 415 — Mrcotisations arrierees ile e e » 55 — A eoflsations,antieipees. La » 20 MICRO. na le. » 19 — Total des recettes de l’exercice... Fr. 539 — Reliquat de l’an dernier.......... » 571 67 Ensemble..... Fr 111067 Nos dépenses consistent en : — 126 — Élaboration de la carte géologique réduite, exnediee'a.Derlin. i sl i, inn Fr. 400 — Indemnités de route du Comité .............. » 124 60 Impression et expédition de brochures........ » 123 50 Correspondance: lie » 17 52 Ensemble..... Fr. 665 62 L’exercice se termine donc par un solde en caisse de francs 445,08. Les comptes de M. Mühlberg, notre consciencieux caissier, ont été soumis aux contrôleurs que vous avez nommés l’an passé, MM. GrepPPIN et BALTZER, qui vous présenteront bientôt leur rapport d’examen. Il reste à percevoir un petit nombre de cotisations, principa- lement de membres ne résidant pas en Suisse. Publications. — Cette année le Comité a fait aux membres de la Société quatre envois, savoir : a) Revue géologique suisse pour 1885, par E. Favre. (Extraite des Archives des Sciences physiques et naturelles.) b) Compte rendu des travaux de la Section géologique au Locle en 1885. (Extrait des Archives des Sciences.) c) Compte rendu de la réunion annuelle de la Société géolo- gique suisse en 1885. Cette brochure contient, outre les pièces habituelles, la partie géologique du discours présidentiel de M. le prof. Jaccard. Vous aurez remarqué sans doute, l’erreur faite sur la couverture, qui dit 8%, au lieu de 4"° réunion. d) Enfin, nous vous avons expédié récemment le programme de l’excursion dans les hautes Alpes vaudoises, accompagné de 8 profils autographiés. Ces quatre envois font ensemble 212 pages et 8 planches, ce qui constitue un progrès sur les années précédentes. Nous tirons à 150 exemplaires pour pouvoir adresser aussi nos envois à quelques sociétés correspondantes. Vous avez vu, Messieurs, par ces envois, que le Comité s’est conformé aux décisions de l’Assemblée générale du Locle, rela- UN — tives à l’extrait du compte rendu scientifique des Archives, et aux profils autographiés du champ d’excursions. Contribution d'entrée. — M. Schardt avait fait remarquer à l’Assemblée du Locle que les membres de la Société helvéti- que des Sciences naturelles qui deviennent membres de la Société géologique suisse sont exonérés de la contribution d’en- trée, tandis que la réciproque n’a pas lieu. Il demandait que l’on prit des mesures pour remédier à cette inégalité. L’Assem- blée du Locle avait chargé le Comité d’examiner cette affaire. Celui-ci estimant qu’on ne peut pas adresser une demande de réciprocité au Comité central de la Société-mère, a décidé de vous proposer le maintien du statu quo. Adjonctions aux Statuts. — La difficulté de percevoir les cotisations annuelles, hors de Suisse, a fait penser au Comité que nous ferions bien de suivre l’exemple de plusieurs sociétés, et entre autres de notre Société-mère, en admettant le rachat facultatif des cotisations annuelles, par une somme payée une fois pour toutes. D’autre part, nous pensons qu’un sociétaire qui, malgré des avis réitérés, n’aurait pas acquitté sa cotisation pendant deux années consécutives devrait être considéré comme démissionnaire. En conséquence le Comité vous propose d’ajouter à l’article 4 des Statuts les deux alinéas suivants : d) Les cotisations annuelles peuvent être acquittées à l’avance pour plusieurs années; elles peuvent aussi être remplacées par un versement unique de 100 francs. Les membres qui rachète- ront ainsi leurs cotisations seront dits membre à vie; leurs ver- sements devront être capitalisés, et les seuls intérêts de ce capital pourront être appliqués aux frais annuels. e) Les membres qui, sans excuse valable, n’auront pas acquitté leurs cotisations pendant deux années consécutives seront considérés comme démissionnaires. Réunion annuelle de Genève. — Notre Comité a chargé son — 128 — président de représenter la Société géologique à la Commission préparatoire de la Société helvétique, le lundi 9 août. Pour la première fois nous avons un candidat à proposer pour l’inserip- tion sur les rôles de la Société-mère. C’est notre confrère M. Michel Bertrand de Paris. Nous continuons à remettre à la bibliothèque de la Société helvétique les livres ou brochures qui nous parviennent. Enfin de toutes manières nos rapports sont pleins de cordialité avec la Société-mère qui, tout en reconnaissant notre individualité, nous fait une place très convenable dans son sein, comme vous le verrez ces jours prochains. Votre Comité a choisi les Hautes-Alpes vaudoises, pour notre excursion régulière de 1886, dont vous avez reçu le programme, accompagné de 8 profils, et qui s’est effectuée conformément à ce programme du 4 au 8 courant, avec une entière réussite. Il vous en sera rendu compte dans la réunion du 11 courant. Le Comité avait toutefois réservé qu’une seconde excursion pour- rait avoir lieu aux environs de Genève, après la session helvé- tique, sous la conduite de M. Alph. Favre; mais celui-ci, pour raison de santé, a décliné cette offre. Congrès de Berlin. — Par suite d’empéchement de nos col- lègues MM. Heim et Jaccard, notre Comité n’a été représenté à Berlin que par MM. Renevier et Gilliéron, auxquels s’est adjoint de son propre chef M. Mayer-Eymar. Le Conseil fédéral avait bien voulu nous accorder, pour cette délégation, un sub- side de 600 francs, lequel partagé entre nos deux délégués, a couvert environ la moitié de leurs frais, sans recours à la caisse de la Société. Vous avez été tenus au courant des résultats du Congrès de Berlin par une brochure que votre président a adressée à tous les membres de la Société. Cela nous dispense d’y revenir ici. Nous devons toutefois mentionner que le Congrès a renouvelé sa grande Commission internationale d’unification géologique, et a choisi le soussigné pour y représenter la Suisse. Cette commission devant se réunir annuellement dans l’intervalle des Congrès, son président, M. le prof. Capellini, l’a convoquée à — Ii — Genève pour ces jours prochains, en coïncidence intentionnelle avec la Session helvétique des sciences naturelles, ce qui don- nera un intérêt de plus à notre réunion. Garte géologique d'Europe. — Nous avions, comme vous vous en souvenez, à fournir au Directorium de Berlin le tracé géologique de la Suisse à l’échelle du 1 : 1,500,0007. Le Comité avait réparti ce travail entre plusieurs de ses membres, mais ceux-ci se trouvaient trop charges d’autres occupations, pour pouvoir le faire en temps utile. De plus nous avons reconnu que cette réduction gagnerait à être faite par une seule main. Notre collègue M. le prof. Jaccard se trouvant plus libre de son temps, nous l’avons en conséquence chargé de tout le travail, et nous lui avons attribué pour cela une indem- nité de 400 francs, jugée équitable, et acceptée par lui. Le travail de réduction opéré, il a cireulé entre les membres du Comité, qui l’ont soumis à vérification et correction, chaeun pour la partie qui le concernait naturellement. Puis M. Jaccard en a fait une copie rectifiée, qui a été adressée au Directorium de Berlin le 26 février 1886. Nous n’avons pas de nouvelles récentes sur l’avancement des travaux, et nous nous en référons à ce qui a été dit dans la brochure sur le Congrès, que notre président vous a expédiée. Selon ce qui a été convenu à Berlin, le Comité de la carte d’Europe doit se réunir à Paris en septembre prochain :. Nous avons été heureux également de pouvoir fournir à MM. Vasseur et Carez des renseignements et des documents pour la partie de la Suisse comprise dans leur nouvelle carte géologique de France, à l’échelle du 1 : 500,000". Voilà, Messieurs, un court résumé des faits et gestes de votre Comité, dont nous vous prions d'approuver la gestion. Pour le Comité : Le président, E. RENEVIER, prof. ! Cette réunion a été renvoyée à plus tard. 10. Rapport des commissaires-vérificateurs sur les comptes de 1885-1886. Les soussignés, chargés par la Société géologique suisse de vérifier les comptes du Comité, après avoir pris connaissance des livres, accompagnés de pièces justificatives, déclarent les avoir trouvés parfaitement en ordre. Au 30 juin 1886, la fortune de la Société est de. Fr. 445 08 Au 30gumnilsssrelleretaltide. en DCO Tora donerdammunonden.n. nn an Fr. 126 57 Les commissaires-verificateurs proposent à la Société d’ap- prouver les comptes de 1885-1886, et d’en donner decharge au caissier, M. le prof. Mühlberg, en lui adressant, ainsi qu’aux membres du Comité, tous nos remerciements. Bale et Berne, le 25 juillet 1886. Les contrôleurs : Ed. GREPPIN, chimiste. A. BALTZER, prof. ta NÉCROLOGIE | N 139 — JEAN-ETIENNE DUBY Jean-Etienne Duby,né à Genève le 15 février 1798, y est mort le 24 novembre 1885. Après avoir fait ses premières études au Collège et à l’Académie de Genève, le jeune Duby se voua à la carrière ecclésiastique et fut consacré en 1820, après avoir sou- tenu ses thèses philosophico-théologiques: de Conscientia. Tout en étudiant la théologie il n’en avait pas moins continué de s'intéresser aux sciences et particulièrement à la botanique pour laquelle les cours d’A.-P. de Candolle lui avait inspiré un goût des plus vifs. On dirait même qu’il songea quelque temps à renoncer à la théologie, car, en 1824, nous le voyons concourir pour la chaire de philosophie devenue vacante dans l’Académie. Si, après une longue série d'épreuves, prolongée pendant plus de sept mois, le jury académique se prononga en faveur de Choisy, Duby regut néanmoins de méme que son heureux émule le titre de docteur ès sciences, après avoir produit une disser- tation sur la Probabilite et les différentes manières de l’appre- cier. Toutefois l’issue de ce concours eut naturellement pour effet de l’attacher définitivement à la carrière ecclésiastique dans laquelle il débuta, en 1828, comme pasteur de Chancy, village genevois situé sur les bords du Rhône, à peu de distance de la frontière française. Il ne devait pas occuper longtemps ce poste qu’il quitta dès l’année suivante à la suite d’une grave maladie qui avait ébranlé sa santé. Après un voyage en Italie, au cours duquel il ne négligea pas les occasions de se livrer à son penchant pour la botanique, il revint se fixer à Genève et, en 1831, il accepta les fonctions de pasteur dans la paroisse suburbaine et populeuse des Eaux-Vives, fonctions qu’il ne cessa de remplir dès lors pendant 32 années avec le plus grand dévouement et une véritable distinction. Nous n’avons pas à ian let da = 154 — retracer ici le rôle considérable qu’il a joué dans l’Église de Genève pendant cette période la plus active de sa vie. Cette tâche a déjà été remplie par une plume plus autorisée dans l’excellente et intéressante notice biographique, publiée récem- ment par la Semaine religieuse (janvier 1886). C’est plutôt du botaniste et de ses œuvres qu’il nous incombe de parler ici. Duby était entré dans la Société helvétique des sciences natu- relles dès 1819 et c’est dire que sa mort a privé notre Société de l’un de ses plus anciens membres. En 1828 il fut élu de la Société de physique et d’ histoire naturelle de Genève dont il a été jusqu’à sa mort l’un des membres les plus zélés. C’est aussi en 1828 et par la publication du Botanicon gallicum que Duby commença à se faire connaître comme botaniste. Cet ouvrage, inspiré par A.-P. de Candolle, ne devait primitivement constituer qu’une nouvelle édition du Synopsis de la Flore fran- caise; mais le second volume du Botanicon, publié en 1830 et exclusivement consacré aux cryptogames, présente une beau- coup plus grande originalité. Cette catégorie de végétaux, jus- qu’alors mal connus, n’avait été traitée que d’une manière fort sommaire dans le Synopsis paru en 1806. Aussi tandis que ce der- nier ouvrage n’énumère que 1398 eryptogames, le Botanicon en décrit plus de 3500. Une aussi grande augmentation des espèces rendait assurément difficile la tâche de les faire rentrer toutes dans les cadres adoptés pour le Synopsis et la manière dont Duby s’acquitta de ce travail aride fait honneur à son jugement et à sa sagacite. La rédaction de ce second volume du Botanicon l'avait tout naturellement amené à méditer sur la valeur des méthodes de classification alors en usage dans les ouvrages de crypto- gamie. Dans une série de mémoires, lus à la Société de phy- sique et imprimés dans son recueil, nous le voyons discuter des questions de taxonomie relatives aux Céramiées, algues marines qui avaient particulièrement fixé son attention. Il ré- gnait alors dans ce groupe une certaine confusion de synonymie que Duby s’efforcait de dissiper en s'appuyant sur les travaux les plus récents des spécialistes dont il coordonnait les résultats, TR — 135 — tout en les complétant souvent d’après des observations person- nelles. Il entretenait à cette occasion une correspondance des plus actives avec les frères Crouan, établis aux environs de Brest et auteurs d’une Florule du Finistère. Il en recevait de nombreux matériaux qui enrichissaient rapidement son herbier. En 1844 parut le tome VIII du Prodromus dans lequel Duby inséra une monographie descriptive des Primulacées dont il fit aussi vers la même époque une étude morphologique imprimée dans les Mémoires de la Société de physique et d’ histoire natu- relle. Il y discute les questions relatives à la symétrie florale de ce groupe et à ses affinités naturelles. A dater de cette époque l’activité botanique de Duby s’est exclusivement portée sur la cryptogamie et plus particulière- ment sur les mousses qu’il avait fini par Connaître d’une ma- nière toute spéciale. Aussi les voyageurs lui envoyaient-ils fré- quemment des échantillons ou même des collections entières de cryptogames à déterminer. De là cette série de mémoires in- titulés Choix de cryptogames exotiques, ou Choix de mousses exotiques * dans lesquels il a décrit et figuré les espèces nou- velles les plus intéressantes recueillies au Mexique par M.M.-H. de Saussure et Sumichrast, dans l’Afrique équatoriale par Wel- witsch, aux Philippines par le père Llanos, au Japon par le doc- teur Hénon, etc. Son dernier travail de ce genre date du mois de février 1880 et contient la description des mousses recueillies par M. Puig- gari au Brésil, dans la province de Saint-Paul. Il entrait alors dans sa quatre-vingt-troisième année, sans que ses facultés eus- sent encore subi la moindre atteinte. Deux ans plus tard il se cassa le col du fémur en tombant dans sa bibliothèque où il con- tinuait de travailler avec son ardeur accoutumée. Mais telle était la force de sa constitution qu’il se remit complètement des suites de cet accident qui, à son âge et selon les prévisions ordinaires, aurait dû lui être fatal. L’année suivante qui pré- céda celle de sa mort, ce remarquable vieillard avait si bien ! Publies dans les Mémoires de la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève. re LARE AI pe ZE RE NE RS ge Zn DA PELINE ALII PRAIA (at ne eee n — 136 — repris l’usage de sa jambe cassée qu’il se promenait de nouveau à pied dans sa belle propriété de Gachet, située aux environs de Céligny, où il se plaisait à faire cultiver un grand nombre d’espèces intéressantes. De Candolle avait dédié à Duby le genre Dubyæa de la famille des Composées, réuni aujourd’hui aux Lactuca et Schim- per le genre de mousses Dubyella représenté par une seule espèce que des travaux plus modernes ont rattaché à 1’ Helico- dontium tenuirostre Schgr. On sait que Duby s’était peu à peu constitué un vaste herbier dont la partie cryptogamique avait une grande importance, car elle renfermait entre autres, les types de Schwægrichen, si pré- cieux pour la détermination des mousses. Il s’etait aussi créé une bibliothèque particulièrement riche en ouvrages relatifs à la cryptogamie. Ces belles collections ont forcément dû, comme tant d’autres, être disséminées à la mort de celui qui les avait formées. Heureusement que les mousses exotiques, y compris les types mentionnés ci-dessus, ne seront pas perdues pour Ge- nève, grâce à M. W. Barbey qui en a fait l'acquisition pour les réunir à l’herbier d’Edmond Boissier, dont il est devenu le digne possesseur. Quant aux mousses d'Europe elles ont été acquises par M. Moteley, de Bordeaux, et enfin toutes les cryptogames autres que les mousses ont été achetées par l’Université de Strasbourg. Nous n’apprendrons rien à ceux qui ont connu personnellement Duby en disant que la vivacité de son esprit et l'étendue de ses connaissances en tous genres, faisaient de lui un causeur des plus agréables. Bien qu'il s’occupât principalement de botanique descriptive, ilne s’en tenait pas moins au courant des autres branches de la science et suivait leur développement avec un visible intérêt. La lucidité de son esprit et sa grande érudition le rendaient bon critique; aussi tous les botanistes ont-ils lu avec fruit les remarquables résumés des progrès de la crypto- gamie qu'il a insérés à différentes reprises dans les Archives. Doué d’un véritable talent de dessin, il a pu dessiner et graver lui-même la plupart des planches de ses mémoires. Ajoutons enfin que son excellente vue, qu’il a conservée intacte jusqu’à — 137 — la fin de sa vie, lui a permis d’utiliser constamment dans ses travaux les meilleures méthodes d’observation, en adoptant tous les perfectionnements successifs du microscope, dont l’emploi est de rigueur pour l’étude des cryptogames. Voici maintenant l’énumération complete de ses publications de botanique : Aug.-Pyr. de Candolle, Botanicon gallicum seu synopsis plantarum in flora gallica, ed. 22, 2 vol. in-80, Paris 1828-30. Essai d'application à une tribu d'algues de quelques principes de taxo- nomie ou mémoire sur le groupe des Céramiées (Mémoires de la Société de physique et d’hist. nat. de Genève. t. V, p. 321, 1833). Second mémoire sur le groupe des Céramiées (ibid., t. VI, p. 4, 1833). Note sur une maladie des feuilles de la vigne et sur une nouvelle espèce de Mucédinée (ibid., t. VII, p. 213, 1836). Notice sur quelques cryptogames nouvelles des environs de Bahia (ibid., t. VII, p. 405, 1836). Troisième mémoire sur le groupe des Céramiées, soit sur le mode de leur propagation (ibid., t. VIII, p. 27, 1839). Mémoire sur la famille des Primulacées (ibid., t. X, p. 395, 1843). Primulaceæ. Dans de Candolle Prodromus, t. VIII, 1844. Revue des principales publications relatives aux cryptogames qui ont paru en 1851-52 (Bibliothèque universelle, Archives des sciences physi- ques et naturelles, t. XXII, p. 183, 1853). Géographie botanique de l'Espagne et particulièrement de l’Andalousie (ibid., t. XXVI, p. 5, 1854). Esquisse des progrès de la cryptogamie@pendant les trois dernières an- -nées ou revue etc. (ibid., broch. in-80, 1858). Note sur une espèce de Dothidea (Hypoxylées) et sur quelques ques- tions de taxonomie (Mémoires de la Société de phys. et d’hist. nat. de Genève, t. XV, p. 193, 1859). Mémoire sur la tribu des Hystérinées (de la famille des Hypoxylées). {Ibid., t. XVI, p. 15, 1861.) Choix de cryptogames exotiques nouvelles ou mal connues (ibid., t. XIX, p. 291, 1868). Choix de cryptogames exotiques, etc. (ibid., t. XX, p. 351, 1870). Choix de cryptogames exotiques, etc. (ibid., t. XXI, p. 215, 1871). Choix de mousses exotiques, etc. (ibid., t. XXIV, p. 361, 1875). Choix de mousses exoliques, etc. (ibid., t. XXVI, p. 1, 1877). Choix de mousses exotiques, etc. (ibid., t. XXVII, p. 1, 1880). — bo BALTHASAR LUCHSINGER ' Am 20. Januar 1886 starb in Meran Balthasar Luehsinger, Professor der Physiologie an der Universitàt und an der Thier- arzneischule in Zürich. Ein plötzlicher Tod hat ihn dort über- rascht, gerade als er glaubte, von einem schweren Herz- und Nieren-Leiden Genesung gefunden zu haben. Noch Tags zuvor hatte er einem seiner Berner Freunde einen lebensfrohen Brief geschrieben, in welchem er seine Freude ausdrückte, bald wie- der die seit Mitte des Vorjahres unterbrochene Lehrthätigkeit _ aufnehmen zu können ; die Todesnachricht folgte dem Briefe nach wenigen Stunden. Luchsinger war am 26. September 1849 in Glarus als Sohn eines angesehenen Arztes geboren. Nach absolvirter Vorschule in seiner Vaterstadt besuchte er von 1864 bis 1868 das Gymna- sium in Schaffhausen. Wie er selbst Freunden erzählt hat, war diese Zeit für sein künftiges Leben entscheidend. Ein glück- licher Zufall gab ihm dort schon früh einen anregenden Ver- kehr mit geistig hervorragenden Mitschülern — er nannte vor allem die Namen Krönlein, Tiegel und Ritzmann ; zufällige Lek- türe weckte zugleich das Interesse an seinem späteren Lehr- fache. Günstige Vermögensverhältnisse machten es möglich, dass er nach absolvirtem Maturitätsexamen die Universität mit dem bewussten Vorsatze bezog, sich der Physiologie zu widmen. Von 1868 bis 1870 studirte Luchsinger Medizin in Zürich; doch ! Im wesentlichen abgedruckt nach dem von dem Verfasser geliefer- ten Necrolog im Schweizer Archiv für Thierheilkunde, XXVII. Bd.. 2.Heft. Die aufgenommenen Ergänzungen entstammen zum überwiegen- den Theile dem Necrologe Hermann’s in Pflügers Archiv für die gesammte Physiologie, XXX VII. Bd. S. 417. 139 © hat er schon in dieser Zeit eine Annäherung an sein Spezialfach durch Uebernahme der Assistentenstelle am anatomischen In- stitute des Professor H. v. Meyer bethätigt. Dann folgte ein Studienjahr in Heidelberg, das Jahr seines Lebens, an welches er, in Erinnerungen an seine Arbeiten in Kühne’s Laborato- rium wie an fröhliches Studentenleben am liebsten zurück- dachte, das Jahr zugleich, in welchem er mit seiner ersten aus den Uebungen im Züricher physiologischen Institut unter Her- mann’s Leitung entstandener Arbeit! in das wissenschaftliche Wirken eintrat. 1872 kehrte er nach Zürich zurück. Eine schwere Kniegelenksentzündung, welche eine dauernde Läh- mung des linken Beines zur Folge hatte, unterbrach vorüber- gehend seine Studien. Nach deren Ablauf trat er als Assistent bei seinem Lehrer Professor Hermann in seinen eigentlichen Beruf ein. Mehrere kleinere Arbeiten entstammen dieser Pe- riode seines Lebens, die ihn mit seiner am 20. Mai 1875 auf Grund einer Inauguraldissertation « Experimentelle Beiträge zur Physiologie und Pathologie des Glycogens » (10) erfolgten Promotion und danach mit der Habilitation als Privatdozent zur ersten Stufe der akademischen Würden brachte. Im Okto- ber 1876 übersiedelte Luchsinger nach Leipzig, um dort, in dem grossartigen von Ludwig gegründeten physiologischen In- stitut, unter dessen und Kronecker’s Leitung seine Arbeiten fortzusetzen und seine Kenntniss der Methoden und Hülfsmittel der Physiologie zu erweitern. Nach Zürich 1877 zurückgekehrt, fand er hier, wieder unter Hermann’s Auspizien, den ersten selbständigen Wirkungskreis als Dozent der Physiologie an der Thierarzneischule. Die Assistenten-Stelle am physiologischen In- stitut behielt er bei. Rasch folgen nun die weiteren Fortschritte seiner akademischen Laufbahn. 1878, das an literarischer Ar- beit fruchtbarste Jahr seines Lebens, brachte ihm die Berufung nach Bern an die dortige Thierarzneischule als Professor der ! Nr. 1 des am Schlusse folgenden Verzeichnisses. Die im Texte in (} eingefügten Ziffern beziehen sich gleichfalls auf die entsprechenden Nummern. = ui Physiologie, Histologie und Embryologie. Der Uebersiedelung schloss sich unmittelbar an die Habilitation als Privatdozent an der medizinischen Fakultät zu Bern mit einem Vortrage: « Zur Physiologie der irritablen Substanzen » (31). Dann beginnt — nach einer kurzen, durch die Ausarbeitung neuer Vorlesungen bedingten Pause — eine Periode rastlosen, erfolgreichen Schaf- fens. Den eigenen Arbeiten schliessen sich gemeinsame For- schungen mit seinen Kollegen Guillebeau und Hess, ferner zahlreiche Untersuchungen, die von Schülern unter seiner Lei- tung ausgeführt wurden, an. Mit der Laboratoriums-Arbeit verbindet sich eine rege Thätigkeit in den wissenschaftlichen Vereinen Bern’s, deren Anerkennung 1881 in der Wahl zum Präsidenten der naturforschenden Gesellschaft erfolgte. Aller- dings brachte dasselbe Jahr eine Enttäuschung : die Professur der Physiologie an der Hochschule, welche durch schwere Er- krankung des von Luchsinger hochverehrten Seniors der medi- zinischen Fakultät, Professor Valentin vakant geworden war, wurde an Professor Grützner übertragen ; die Ernennung zum ordentlichen Professor für Pharmacologie und Toxicologie ver- mochte ihn nicht vollständig zu entschädigen. Aber rastlos wird weiter gearbeitet ; bald stellt ein freundlicher Verkehr mit dem Fachgenossen Grützner die alte Lebenslust wieder her ; Ent- lastung von den Lehrfächern der Histologie und Embryologie durch deren Uebertragung an den Professor der Anatomie an der Thierarzneischule schafft freie Hand zur Konzentration auf physiologische und toxicologische Studien. Da folgt im Herbst 1884, als zum zweiten Mal an der Hochschule Bern die Profes- sur für Physiologie vakant wird, durch deren Uebertragung an ihren jetzigen Inhaber die zweite Enttäuschung ; unmittelbar aber auch bringt die Berufung nach Zürich als Professor der Physiologie an der Hochschule und der Thierarzneischule neuen Muth. Das Ziel, wonach Luchsinger gestrebt hatte, war erreicht; aber nicht lange Zeit konnte er sich dessen erfreuen. Kurz nach dem Tode seines hochverehrten Vaters, dem es eben noch ver- gönnt war, das Glück des Sohnes zu erleben, im Sommer 1885, wirft ihn schwere Krankheit darnieder’und schliesst vor der Zeit ein hoffnungsreiches Wirken. = la Die selbständige Thätigkeit an den Thierarzneischulen Zürich und Bern, vor allem aber das sechsjährige Schaffen an letzterem Orte, bezeichnen die Hôhe dieses allzu kurzen Lebens. Stolz können beide Institute darauf sein, Luchsinger zu den Ihren zählen zu dürfen. Ganz besonders darf das kleine Laboratorium der Berner Thierarzneischule sich rühmen, ihm zuerst Raum zu freiem Schaffen gegeben zu haben. Hier hat er gezeigt, dass nicht die äussere Stellung den Werth des Mannes macht. Mit kleinen Mitteln wusste er viel zu leisten. Es ist nicht leicht, Luchsinger’s wissenschaftliches Wirken in kurzen Zügen zu schildern. Seine zahlreichen Publikationen sind theils physiologischen, theils toxicologischen Inhaltes. Die Arbeiten der ersten Gruppe behandeln im Wesentlichen Fragen der allgemeinen Muskel- und Nerven-Physiologie und der Lehre von den Sekretionen. Vor allem durch die Ausdehnung des Untersuchungsmateriales auf niedere Thiere hat Luchsinger schon in seinen ersten Experimenten zur Physiologie der Gly- cogenbildung (3. 6.10.) eine originelle Richtung eingeschlagen. Ein Lieblingswunsch, seine vergleichend physiologischen Stu- dien nach Vollendung der von Professor Dohrn in Neapel pro- jektirten physiologischen Abtheilung der zoologischen Station auf Seethiere auszudehnen, ist dem Verstorbenen nicht mehr in Erfüllung gegangen. Reiche chemische Kenntnisse kamen ‘ gleichfalls schon jenen ersten Arbeiten zu statten ; ihre volle Ausnützung erhielten sie allerdings erst in den zum Theil in Verbindung mit seinem Freunde Nencki enstandenen toxicolo- gischen Arbeiten. In den experimentell physiologischen Untersuchungen war es Luchsinger’s Bestreben, immer eine scharfe Grenze zwischen den spezifischen Leistungen der Organe auf Grund ihrer eige- nen Konstitution und den Umgestaltungen dieser Funktionen unter dem Einflusse nervöser Erregungen zu ziehen. Nach der einen Seite erbringen Versuche an den vom zentralen Nerven- system, sei es durch Zerschneiden der Verbindungen mit dem Nervensystem, sei es durch Abtrennen vom Körper isolirten Organen, den Nachweis der Unabhängigkeit der rhytmischen Meo Kontraktionen muskulòser Organe vom Zentrum ; die Physio- logie des Herzens, der Lymphherzen der Frösche, der pulsiren- den Venen im Fledermausflügel, der Ureteren, der Iris werden nach diesem Gesichtspunkte behandelt ; die selbständige, vom Gehirn unabhängige Irritabilitàt des Rückenmarkes wird nach- gewiesen ; es wird gezeigt, dass in demselben eine Reihe beson- derer Zentren, welche der Speichel-, der Schweiss-Sekretion, der Bauchpresse vorstehen, enthalten sind, dass alle diese dure dieselben Reize, vor allem auch durch desoxydirtes Blut erregt werden ; die Auslösung allgemeiner Krämpfe bei dyspnoischen Zuständen wird sonach durch die direkte Erregbarkeit des Rückenmarkes erklärt. Die letzten Arbeitspläne Luchsinger’s auf diesem Felde, über welche er noch in Bern Vorversuche an- gestellt hat, gingen nach seinen Gesprächen dahin, nunmehr am Embryo den ersten Anfängen der nervösen Einwirkungen auf die Gewebe nachzugehen. — Andererseits wird die Abhän- gigkeit peripherer Organe vom zentralen Nervensystem in meh- reren Untersuchungsreihen verfolgt. Eine derselben demonstrirt in origineller Weise die gleichzeitig auch von Anderen behan- delten gefässerweiternden Nerven durch den Nachweis des lang- sameren Degeneriren derselben gegenüber den verengernden Fasern. Eine andere Gruppe von Arbeiten dieser Art bilden Untersuchungen über die Schweiss-Sekretion. « Fast alles, was wir jetzt über den Verlauf der Schweissnerven in den verschie-- densten Körperregionen, über ihren Ursprung und über ihre centrale und peripherische Endigung wissen, ist sein Werk, » mit diesen Worten hat Prof. Hermann die Bedeutung der Luch- singer’schen Arbeiten auf diesem Gebiete gekennzeichnet. Durch dessen Bearbeitung für das Hermann’sche Handbuch (35), das erste derartige Werk seit dem vor fast 40 Jahren erschienenen Wagner’schen Handwörterbuch, ist Luchsinger’s Name in der Reihe der Mitarbeiter an diesem Marksteine in der Entwicke- lung der heutigen Physiologie erhalten. — Noch sei hier der Studien Luchsinger’süber das Wiederkauen (70.74.79) gedacht; sie zeigen, dass dieser Vorgang als ein reflektorischer Akt anzu- sehen ist, welcher durch mechanische oder elektrische Reizung US — des Pansen auch beim tief narkotisirten Thier angeregt werden kann; das Kauen erfolgt selbst dann, wenn nach Durchtren- nung des Oesophagus der Reflexvorgang eingeleitet wird, wenn also der aufsteigende Bissen gar nicht zur Maulhöhle gelangen kann. Die toxicologischen Arbeiten Luchsinger’s schliessen zum Theil direkt an physiologische an. Eine Gruppe derselben be- handelt die antagonistische Wirkung gewisser Gifte, ausgehend von Beobachtungen über die Beeinflussung der Schweiss-Sekre- tion durch Atropin und Pilocarpin. Luchsinger’s Endergehniss, dass hier ein wahrer Antagonismus — durch direkte Einwir- kung beider Gifte auf identische (periphere) Gebilde — vor- liege, ist allerdings nicht allseitig anerkannt worden. — Andere Experimente betreffen die Ungleichheit der Giftwirkungen auf funktionell verschiedene Muskelapparate. Luchsinger hatte de- ren schon früher bekannte ungleiche Erregbarkeit sehr hübsch illustrirt durch Reizversuche an der Scheere der Krebse; diese wird bei schwacher Reizung am oberen Gliede des Scheeren- fusses geöffnet, bei starker geschlossen. Eine funktionelle Ver- schiedenheit besteht also, insofern die Erregung vom Nerven aus leichter auf die Oeffnungsmuskeln als auf die an sich mäch- tigeren Schliessmuskeln wirkt. Nunmehr wird gezeigt, dass beide Muskelarten auch darin sich unterscheiden, dass überall reizende und lähmende Gifte die erregbaren Muskeln, welche auch physiologisch stärker in Anspruch genommen werden, zuerst angreifen. — Wieder andere Arbeiten (66. 80) behandeln die Beeinflussung der Intoxicationen durch die Temperatur ; ihre Resultate gipfeln in dem Nachweise, dass starkes Erwär- men immer die Lebensdauer mit Alkohol oder Metallen vergif- teter Thiere verkürzt. — Endlich ist der ausgedehnten, zum Theil noch im Druck befindlichen Untersuchungen zu gedenken, welche Luchsinger mit seinen Schülern über die Metallvergif- tungen vorgenommen hat. Durch Anwendung solcher chemi- scher Verbindungen der Metalle, welche die eiweisshaltigen Gewebeflüssigkeiten nicht zur Coagulation bringen, gelang es ihm, die gewöhnlich chronisch verlaufenden Intoxicationen rasch — 1a — herbeizuführen und so einerseits interessante Differenzen der Wirkung auf Kalt- und Warmblüter wie auf verschiedene Ge- webe, anderseits den Ort, an welchem die Aktion der Gifte zur Geltung kommt nach der Ausscheidung im Darmkanal, in der Niere, u. s. f., festzustellen. Die vorstehende Uebersicht ist weit davon entfernt, vollstän- dig zu sein; ergänzt sei sie durch die am Schlusse folgende Liste der Arbeiten Luchsinger’s. Unter den Vorzügen der letz- teren verdient gewiss auch die konzise Darstellung, welche alle Ausdehnung durch zierliche Wendungen verschmähte, Erwäh- nung. Noch sei hinzugefügt, dass Luchsinger auch als Kritiker durch Mitarbeit an der von Friedländer begründeten Zeitschrift « Fortschritte der Medizin » literarisch thätig gewesen ist. Mit besonderem Eifer widmete sich Luchsinger der Mitarbeit in wissenschaftlichen Vereinen. Vielleicht gerade weil ihm sein körperliches Leiden den Genuss an Vergnügungen beschränkte, fand er in jener Richtung den Ersatz für den ihm zum Bedürf- niss gewordenen geselligen Verkehr. Nicht leicht fehlte er in einer Sitzung; gern trat er jederzeit mit Vorträgen ein. Die naturforschenden Gesellschaften in Zürich und Bern, in letzte- rer Stadt auch der enge Kreis des « Reform-Abends » boten ihm ausgedehnten Anlass, seine nicht immer formvollendeten aber stets klaren und den Kern der Sache treffenden Mitthei- lungen zu liefern. Auch den Jahressitzungen der Schweizerischen naturforschenden Gesellschaft hat er wiederholt beigewohnt und in denselben Berichte über seine Arbeiten geliefert. Luchsinger’s Lehrthätigkeit ist, besonders in den Zeiten, in welchen es sich um Besetzung der vakanten physiologischen Professur an der Berner Hochschule handelte, vielfach abfällig beurtheilt worden. Wahr ist es, dass ihm das Wort nicht leicht entfloss, dass ihm die Gabe abging, durch schöne Wendungen und Bilder die Eleganz des Vortrages zu heben. Dass er aber, als es ihm vergönnt war, sich in Zürich auf sein eigenes Fach zu konzentriren — wiederholt hat Luchsinger gestanden, dass es ihm schwer auf dem Herzen lag, ihm ferner liegende Gebiete doziren zu müssen — jener Schwierigkeiten vollkommen Herr — 145 — geworden, dass er sogar ein hervorragend beliebter Dozent ge- worden ist, hat der schöne Nachruf bewiesen, den Professor Krönlein, Zürich’s Rektor, dem Geschiedenen am Grabe gewid- met hat. Dass ihm aber die Gabe, anregend zu wirken und Schüler heranzuziehen, nicht gefehlt hat, zeigen die Arbeiten aus dem kleinen Laboratorium, in welchem sechs Jahre seiner Thätiekeit sich abspielten. Zwei Zimmer mit zusammen drei Fenstern bilden zugleich Laboratorium und Sammlungsraum der physiologischen und der anatomischen Lehrstelle an der Berner Thierarzneischule. Diesen engen Raum theilte Luch- singer Anfangs mit dem verstorbenen Professor Hartmann, später mit dem Schreiber dieser Zeilen ; hier mussten mit einem gemeinsamen Abwart die Vorbereitungen zu den Vorlesungen beider Dozenten getroffen, anatomische, experimentelle und chemische Arbeiten der Praktikanten beider Institute ausge- führt werden. Wer es weiss, wie schwer es ohnehin hält, Stu- dirende zu Arbeiten auf theoretischem Gebiet heranzuziehen, wird die Leistung Luchsinger’s, der ohne andere Assistenz, als die eines zugleich dem Anatomen unterstellten Abwartes, elf Schüler in sechs Jahren mit fertigen Arbeiten auftreten liess, zu würdigen wissen. Wer das konnte, wer im Stande war, auch seine Kollegen so dauernd zur Mitarbeit an seinen Problemen zu fesseln — und wir wissen, dass der Kreis Derer, die aus Luchsinger’s Wissen Belehrung und Anregung schöpften, über die Zahl Derer, welche in der nachfolgenden Liste genannt sind, hinausging — dem fehlte es nicht an wahrer Lehrgabe. Und wenn wir hinzufügen, dass es Luchsinger gelungen ist, Angehörige der verschiedensten Stände für sein Wirken zu in- teressiren, sie mit seinem Fache trotz anfänglicher direkter Vorurtheile, welche die Antivivisektionsagitation wach gerufen hatte, zu befreunden, dann dürfen wir wohl sagen, dass er, was auch an der Gabe des Dozirens mangelhaft gewesen sein mag, dies reichlich durch die Kraft zur Anspornung zu freiem, wissen- schaftlichem Denken kompensirt hat. Nachdem dem Physiologen Luchsinger sein Recht geworden, mag es gestattet sein, auch dem Menschen einige Worte zu 10 — la widmen. Luchsinger war eine kràftige Natur, energisch in sei- nem Wollen und Thun. Wo er sein Recht im Auge hatte, scheute er vor keinem Kampfe zurück, dass er dabei manchmal über’s Ziel geschossen, hie und da durch schroffes Vorgehen angestossen haben mag, ist nicht zu bestreiten. Aber war der Kampf zu Ende, wie immer auch der Ausgang sein mochte, so war er sofort zum Frieden bereit. Ja, mancher seiner Gegner — selbst aus dem härtesten Streit, den er durchgefochten, aus dem Kampfe mit den Antivivisektoren — hat sich später gerne « bei frohem Becherklang » mit ihm gefunden und warm be- freundet. Und wer mit Luchsinger einmal befreundet war, an dem hielt er fest und treu ; mochte auch Schicksal und Lebens- stellung äusserlich eine Entfernung herbeiführen. Sein Aeusse- res war einfach und zum Theil in Folge der früheren Krankheit unscheinbar, seine Formen im Umgange nicht immer gewandt, aber der Kern war ein trefflicher, gesund und wahr, für Schö- nes und Edles empfänglich. Eine Stiftung, welche Luchsinger’s Namen trägt, hält an der Hochschule Zürich, der Stelle, an welcher sein Wirken ab- schloss, die Erinnerung wach. Die Mutter des Verstorbenen, welche den theuern Sohn überlebt hat, und die einzige Schwes- ter haben durch sie das Andenken des Todten seinem Sinne gemäss geehrt. Zahlreiche Freunde des Geschiedenen theilen ihren Schmerz. Und mit den Freunden trauert um Luchsinger die Wissenschaft. Zwar schreitet sie unaufhaltsam vor, unge- hemmt durch den Tod ihrer Vorkämpfer ; wer aber, wie der Verstorbene, ehrenvoll in ihrem Dienste gewirkt hat, dessen Name bleibt dauernd in ihren Annalen eingezeichnet. Chronologisches Verzeichniss der Schrifien Luchsinger’s !. 4871. 4. Zur Theorie der Muskelkräfte. Pfl. A. IV., S. 201. 4872. 2. Zur Glycogenbildung in der Leber. Chl. m. W., 1872, S. 131. ı In dem folgenden Verzeichniss bedeuten : Pfl. A. Pflüger’s Archiv für Physiologie. Cbl. m. W. Centralblatt für die medizinischen Wissenschaften, Bern. M. Mittheilungen der Berner naturforschenden Gesellschaft. 1873. 1875. 1876. 1877. 1878. 24. RIE Zur Glycogenbildung in der Leber. Pfl. A., VIII, S. 289. Ueber W. Preyer's myophysische Untersuchungen. Pfl. A., VI., S. 395. Antwort auf W. Preyer's Rechtfertigung seiner myophysi- schen Untersuchungen. Pfl. A., VII., S. 262. Ueber Glycogenbildung in der Leber. Pfl. A., VII., S. 371. . Kritisches und Experimentelles zu W. Preyer’s myophysi- schem Gesetz. Pfl. A., VIH., S. 538. Experimentelle Hemmung einer Fermentwirkung des leben- den Thieres. Pfl. A., XI., S. 502. Ein Beitrag zum Verständniss des Rheochords. Pfl. A., XI., S. 577. . Experimentelle und kritische Beiträge zur Physiologie und Pathologie desGlycogens. Inaugural-Dissertation. Zürich 1875. . Zur Innervation der Gefässe (gemeinsam mit A. J. Kendall). BELARUS. 197. Zur Theorie der Sekretionen (gemeinsam mit A.J. Kendall). Pfl. A., XIIl., S. 212. . Neue Versuche zu einer Lehre von der Schweisssekretion. Fin Beitrag zur Physiologie der Nervenzentren. Pfl. A., XIV., S. 369. . Weitere Versuche und Betrachtungen zur Lehre von den Nervenzentren. Pfl. A., XIV., S. 383. . Fortgesetzte Versuche zur Innervation der Gefässe. Pfl. A., XIV., S. 391. . Die Wirkungen von Pilocarpin und Atropin auf die Schweiss- drüsen der Katze. Ein Beitrag zu der Lehre vom doppelseiti- gen Antagonismus der Gifte. Pfl. A., XV., S. 482. . Ueber Schweissnerven an der Vorderpfote der Katze. Cbl. m. W., 1878, S. 36. . Zur Kenntniss der Funktionen des Rückenmarkes. Pfl. A., XVI., S. 510. . Nachträgliche Bemerkungen zur Physiologie der Schweiss- sekretion. Cbl. m. W., 1878, S. 152. . Die Schweissfasern für die Vorderpfote der Katze. Pfl. A., XVI., S. 545. . (Gemeinsam mit Prof. Hermann.) Ueber die Sekretions- ströme an der Zunge des Frosches nebst Bemerkungen über einige andere Sekretionsströme. Pfl. A., XVIII., S. 460. . Notizen zur Physiologie des Herzens. Pfl. A., XVII., S. 472. . Die Erregbarkeit der Schweissdrüsen als Funktion ihrer Temperatur. Pfl. A., XVHI., S. 478. Zum Verlauf der Schweissnerven der Katze. Pfl.A., XVIII., S. 483. 1879. 1880. 29. 26. US — (Gemeinsam mit Fr. Puelma.) Zum Verlauf der Gefässnerven im Ischiadicus der Katze. Pfl. A., XVIH., S. 489. (Gemeinsam mit Dr. Triimpy.) Besitzt normaler mensch- licher Schweiss wirklich saure Reaktion ? Pfl. A., XVIII, S. 494. . (Gemeinsam mit Dr. Triimpy.) Die Wirkungen von Musca- rin und Atropin auf die Schweissdrüsen der Katze. PA. A., XVIII, S. 501 (mit Nachschrift hierzu S. 587). Die Schweissfasern fiir die Vorderpfote der Katze. Pfl. A., XVII., S. 545. . (Gemeinsam mit Prof. Hermann.) Ueber die Sekretionsstrôme der Haut bei der Katze. Pil. A., XIX., S. 416. Zur Physiologie der Schweisssekretion. Virchow’s Arch. f. pathol. Anat. u. Physiol., LXXVI., S. 529. . Zur allgemeinen Physiologie der irritablen Substanzen. Habi- litationsrede in Bern. Bonn, bei Strauss. 1879. (Gemeinsam mit Dr. J. M. Ludwig.) Zur Innervation des Herzens. Chl. m. W., 1870, S. 405. . (Gemeinsam mit E. Gysi.) Ueber das Verhalten der Aal-Iris gegen verschiedenfarbiges Licht. Chl. m. W., 1879, S. 691. Bemerkungen zu Herrn Budge’s Berichtigung, die Aal-Iris betreffend. Cbl. m. W., S. 802. Schweissabsonderung. Abschnitt in dem Kapitel : Physiologie der Absonderung in Hermann’s Handbuch der Physiologie, V.Bd. Leipzig, Voge.. Zur Theorie der Reflexe und der Reflexhemmung. Bern, M.,. 465092907 . Ueber die Wirkung der Wärme und des Lichtes auf die Iris einiger Kaltblüter. Bern, M., 1880, S. 102. Zur Leitung nervöser Erregung. Bern, M., 1880, S. 105. Neue Beiträge zur Physiologie der Schweisssekretion. Pfl. A., XXII., S. 126. . Neue Beobachtungen von Sekretionsströmen. Pfl. A., XXU., S. 152. . (Gemeinsam mit Prof. Dr. Guillebeau.) Existiren im Nervus vertebralis wirklich pupillendilatirende Fasern? Pfl. A., XXII, S. 156. Weitere Versuche und Betrachtungen zur Lehre von den Rickenmarkszentren. Pil. A., XXIII, S. 153. . Ein neuer Versuch zur Lehre von der direkten Reizbarkeit des Rückenmarkes. Pil. A., XXII., S. 169. . Ist wirklich das normale Rückenmark der Säuger allgemeiner Reflexe unfähig ? Pf. A., XXI., S. 176. 1881. 1882. 64. 65. = Lei — . Ueber gekreuzte Reflexe. 2. Mittheil. Pfl. A., XXII., S.179. Zur Theorie der Reflexe. 3. Mittheil. Pfl. A., XXII, S. 308. . (Gemeinsam mit Olga Sokoloff.) Zur Lehre von dem Cheyne Stokes’schen Athemphänomen. Pfl. A., XXII., S. 283. . Zur Innervation der Lymphherzen. Pfl. A., XXIH., S. 304. . Zur Symptomotologie des Diabetes mellitus. Pfl. A., XXIII, S. 302. . . Zur Beziehung von Leitungs- und Erregungsvermögen der Nervenfaser. Pfl. A., XXIV., S. 347-357. . Zur Physiologie der Harnleiter. Bern. M., 1881, S. 198. . (Gemeinsam mit J.M.Ludwig.) Zur Physiologie des Herzens. Pfl. A., XXV., S. 211-251. . Von den Venenherzen in der Flughaut der Fledermäuse. (Ein Beitrag zur Lehre von dem peripheren Gefässtonus.) 4 Mittheil. Pfl. A., XXVI, S. 445. . (Gemeinsam mit J. Szpilman.) Atropin und glatte Muskel- fasern. Pfl. A., XXVI., S. 459. . (Gemeinsam mit 0. Sokoloff.) Zur Physiologie der Ureteren. Pfl. A., XXVI., S. 464. . Eine toxicologische Versuchsreihe. Zugleich als Antwort an Herrn Prof. Harnack. Arch. f. experiment. Pathol., XIV., S. 370-375. . Versuche über die Verschiedenheit der Resistenz verschiede- ner Organe. Bern. M., 1882, Sitzungsberichte, S. 12. . Ueber die Wirkung von Kälte und Wärme auf die Iris der Frösche. Bern. M., 1882, S. 74. 9. (Gemeinsam mit A. Guillebeau.) Ueber ein spinales Zentrum der Bauchpresse. Bern. M., 1882, S. 84. Thermisch-toxicologische Studien. In : Physiolog. Studien, herausg. von Grützner und Luchsinger zu Valentin’s Jubi- läum. Leipzig, Vogel, 1882. . Ueber Erregung und Hemmungen. Pfl. A., XXVII., S. 190. 62. Ueber die lokale Diastole des Herzens. Pfl. A., XXVII., S. 550. . (Gemeinsam mit A. Guillebeau.) Fortgesetzte Studien zu einer allgemeinen Physiologie der irritablen Substanzen. (Ein Bei- {rag zur Kenntniss des Centralmarkes der Annulata Guvier's.) Pfl. A., XXVHI., S. 1. Zur verschiedenen Erresbarkeit funktionell verschiedener Nervenmuskelapparate. Pfl. A., XXVIII., S. 60. (Gemeinsam mit A. Guillebeau.) Fortgesetzte Studie am Rückenmark. Pfl. A., XX VIII. S. 61. 1883. 1884. 1879. 1880. 1881. 1882. 1883. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. n, 78. 19. 80. 81. — 100 — Für Untersuchungen der spinalen Zentren ist das Kaninchen zu vermeiden. Pfl. A., XX VIII, S. 78. Ueber Reizgifte peripherer Nervenenden. Pfl. A., XXVIH., S. 80. (Gemeinsam mit Dr. Marti.) Die Wirkung einiger Metall- gifte. Cbl. m. W., 1882, S. 673. Historisehe Notiz. Pfl. A., XXIX., S. 422. Zur Theorie des Wiederkauens. Bern. M., 1883, S. 13. Zur Physiologie des Herzens. B. M., S. 70-73. Wirkung einiger Ammoniumbasen. Bern. M., 1883, S. 22. (Gemeinsam mit E.Mory.) Einige neue toxicologische Unter- suchungen über die Wirkungen des Wismuth. Bern. M., 1883, S. 26. Sur le mécanisme de la rumination. Sitzungsber. d. Schwei- zer naturforsch. Gesellschaft. In : Archives d. sciences phys. et nat. (3), X., S. 378, 379. Zur Lage der Gleichgewichtszentren. Pfl. A., XXXIV., S. 289. Zur Architektur der Semilunarklappen. Pfl. A., XXXIV., S. 291. Ist Santonsäure wirklich ein ausschliessliches Hirnkrampf- gift ? PA. A., XXXIV., S. 293. Zur Innervation der Iris des Kaninchens. Pfl. A., XXXIV., S. 294. Zur Theorie des Wiederkauens. Pfl. A., XXXIV., S. 295. (Gemeinsam mti Prof. E. Hess.) Toxicologische Beiträge. Pfl. A., XXXV., S. 175. (Gemeinsam mit A. Glause.) Zur Kenntniss der physiologi- schen Wirkungen einiger Ammoniumbasen. Fortschritte der Med., 1885, No 8. Dissertationen aus Luchsinger’s Laboratorium in Bern. Gysi, E. Beitrige zur Physiologie der Iris. Petri, E. Beitrag zur Lehre von den Hemmungsapparaten des Herzens. 39 S. Sokoloff, Olga. Physiologische und toxicologische Studien am Herzen. Arnold, C. Beitrige zur vergleichenden Physiologie. 44 S. Gourewitsch, A. Ueber die Beziehung des Nervus olfactorius zu den Athembewegungen. 18 S. Neumann, Willy. Ueber toxicologische Verschiedenheiten funktionell verschiedener Muskelgruppen. — ol . Mory. Einige neue toxicologische Versuche tiber die Wir- kung des Wismuth. È 188%. 8. Marti. Beiträge zur Lehre von den Muskelvergiftungen. 9. Kuhe. Ueber den Einfluss der Wärme und Kälte auf ver- schiedene irritable Gewebe warm- und kaltblütiger Thiere. 10. Glause, A. Zur Kenntniss der Hemmungsmechanismen des Herzens. 1886. 11. Guglielminetti. Ueber Blei- und Quecksilber-Vergiftungen. Bern, den 8. Juli 1886. Prof. D’ Max Flesch. = D: ROBERT CARTIER Robert Cartier wurde den 9. Januar 1810 in dem solothurni- schen Dorfe Oensingen geboren. Nachdem er schon frühe sei- nen Vater, welcher den Beruf eines Arztes ausübte, verloren hatte, leitete die Mutter, die sich durch treffliche Eigenschaf- ten des Geistes und Herzens auszeichnete, mit Sorgfalt und Geschick die Erziehung der beiden Sôhne. Zu diesem Zwecke siedelte sie nach Freiburg im Breisgau über und daselbst erhiel- ten die beiden Jüngiinge ihre wissenschaftliche Ausbildung. Nachdem der ältere Robert seine Gymnasialstudien vollendet hatte, widmete er sich an der Universität dem Studium der Theologie und gewann an dieser Anstalt jene milde freie Lebens- richtung, welche so viele Geistliche der damaligen Epoche aus- zeichnete. Nach dem Empfang der Priesterweihe las der junge Priester am 3. April 1834 seine erste Messe in dem herrlichen Dom von Freiburg. Seine praktische Thätigkeit begann er als Vikar in Lostorf und zeitweise funktionirte er als Pfarrverweser in Aarau. Im Jahre 1837 wurde er nach Olten berufen, um als Nachfolger von Peter Strohmeier sich dem Lehramte zu wid- men. Er erfüllte seine Aufgabe in dieser neuen Stellung mit solchem Eifer und Geschick, dass er zwei Jahre später zum Sekundarlehrer in Schönenwerd befördert wurde. Von hier aus ward er im Jahre 1844 als Pfarrer nach Oberbuchsiten berufen und hier eröffnete sich dem strebsamen Manne ein reiches Wir- kungsfeld bis zu seinem Lebensende. Seinen Berufspflichten als Seelsorger lag er stets mit Liebe und Hingebung ob und die Gemeinde Oberbuchsiten verlieh ihm in Anerkennung seines pflichteifrigen und erfolgreichen Wirkens das Ehrenbürgerrecht. Neben der Seelsorge widmete er sich mit Vorliebe der Schule und während einer Reihe von — 153 — Jahren funktionirte er als Schulinspektor im Gäu und an den Stadtschulen von Olten. Was aber bis in sein hohes Alter seine Lieblingsbeschäftigung blieb, das war das Suchen und Forschen im Buche der Natur und vorzugsweise dem Studium der Geologie widmete er alle freie Musse, soweit ihm die officiellen Berufspflichten dieselbe sestatteten. Als rüstiger Fussgänger durchwanderte er, den Hammer in der Hand, den benachbarten Jura in den verschie- densten Richtungen und in den nahegelegenen Steinbrüchen von Egerkingen und Oberbuchsiten war er ein fast ständiger Gast. Seinem rastlosen Studium und Sammeleifer gelang es, eine reichhaltige und werthvolle Sammlung von Versteinerun- gen anzulegen, welche so viele seltene Funde in sich barg, dass hervorragende Naturforscher nicht nur der Schweiz, sondern aus Deutschland, Frankreich und England nach dem einsamen Pfarrhofe von Oberbuchsiten pilgerten. Durch das Auffinden einzelner bis dahin nicht bekannter Spezies von Thieren der Urzeit, unter denen einige von wissenschaftlichen Autoren ihm zu Ehren benannt wurden, wird sein Name in der Wissenschaft fortleben bei künftigen Generationen. Die in den Steinbrüchen von Egerkingen und Oberbuchsiten ausgebeuteten eocænen Säugethiere sind von Prof. L. Rüti- meyer im XIX. Bande der Denkschriften der allgemeinen schweizerischen Gesellschaft für die gesammten Naturwissen- schaften beschrieben und verarbeitet. Nicht weniger als 33 ver- schiedene Spezies von Säugethieren stammen von diesen Fund- orten und darunter spielt der Kiefer eines Halbaffen, Cæno- pithecus lemuroides, eine hervorragende Rolle. Die von Cartier in der « grauen Molasse » von Egerkingen und Aarwangen aufgefundenen Pflanzenùberreste sind grössten- theils in der Flora tertiaria von O. Heer verzeichnet und um- fassen 33 Spezies. Die in demselben geognostischen Horizonte erbeuteten 14 Arten von Thieren sind in den Beiträgen zur miocænen Fauna der Schweiz von Prof. L. Rütimeyer in den Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft von Basel 1860 und 1861 veröffentlicht. la In dem VII. und VIII. Bande der Abhandlungen der schwei- zerischen palæontologischen Gesellschaft sind die Petrefakten der Badener-Schichten, Zone des Ammonites tenuilobatus, aus der Umgegend von Oberbuchsiten durch Herrn P. de Loriol zur Publikation gelangt und weisen eine Anzahl neuer Spezies auf, die von Cartier gefunden wurden. Um die geognostischen Kenntnisse auch in weitern Kreisen zu verbreiten, hat Cartier im Jahre 1874 geologische Notizen über die Umgebung von Langenbruck herausgegeben, worin er sowohl die Lagerungsverhältnisse der Erdschichten als die fos- silen Einschlüsse der Formationen im Umkreise des vielbesuch- ten Kurortes schildert und die jungen Naturfreunde ermuntert, sich eingehender mit der Urgeschichte des Jura zu beschäftigen. Die während einem Zeitraum von 40Jahren angelegte Samm- lung fossiler Wirbelthiere aus der Eocænzeit, herstammend von den reichhaltigen Fundstätten der Steinbrüche von Egerkingen und Oberbuchsiten, hat Cartier im Sommer des Jahres 1884 zum Andenken an den verstorbenen Rathsherrn Peter Merian dem Museum von Basel zum Geschenk gemacht. Die Univer- sität von Basel verdankte diese werthvolle Gabe dem vortreff- lichen Kenner des solothurnischen Jura bei Anlass seines fünfzig- jährigen Amtsjubiläums durch Ueberreichung des Doktordip- lom’s der philosophischen Fakultät. Diese Urkunde war eine verdiente Anerkennung für den unermüdlichen Forscher. Aber nicht nur im wissenschaftlichen Felde war Cartier ein bewährter Pionir, sondern auch im gesellschaftlichen Leben eine liebenswürdige Persönlichkeit und in seinem Hause herrschte ungezwungene Gastfreundschaft. Er stand mit vie- len hervorragenden Vertretern der Naturwissenschaft im brief- lichen Verkehr, war ein fleissiger Besucher der Jahresversamm- lungen der naturforschenden Versammlungen der Schweiz und einigemale auch derjenigen Deutschlands, an denen er neue Bekanntschaften mit Fachmännern anknüpfte. Bei dieser Vorliebe für die Naturwissenschaften blieben ihm indessen die Vorgänge des bürgerlichen Lebens nicht fremd. Den Ereignissen der Zeit folgte er aufmerksamen Blickes und i bei wichtigen Angelegenheiten des Landes, wie bei der Erstel- lung der Gäubabn, griff er thatkräftig ein. So verflossen seine Jahre in mannigfaltiger, ehrenvoller Thä- tigkeit. Trotz einiger ernsten Krankheiten blieb er bis in sein hohes Alter rüstig an Körper und Geist. Erst die letzten Monate des Lebens beeinträchtigten sein Wirken durch zunehmende Kränklichkeit, welche sich immer mehr steigerte, bis er den 23. Januar 1886 den Leiden erlag. Mitten in der Gemeinde, in der er 42 Jahre gewirkt, sollte er seine letzte Ruhestätte finden. Seine Pfarrgenossen, wie seine zahlreichen Freunde, welche seinem Sarge folgten, werden ihm ein liebevolles Andenken be- wahren. Das in kurzen Zügen skizzirte Bild des Verewigten entrollt uns kein äusserlich bewegtes Leben, aber ein Leben voll inne- rer Kraft, reicher Bethätigung und unverdrossener Ausdauer. Have anima pia! D: Fr. Lane. ÉLIE WARTMANN L'Université de Genève vient de perdre un professeur distin- gué, la patrie genevoise et suisse un citoyen dévoué, toujours prêt à mettre avec joie et abnégation son savoir, son temps et les remarquables aptitudes de son intelligence et de son caractère au service de toutes les entreprises utiles à la science et au pays. Elie-François Wartmann, né à Genève le 7 novembre 1817, a suivi avec distinction les études de notre collège et de notre académie, où d’éminents professeurs enseignaient alors les sciences physiques, chimiques et naturelles. Après de brillants examens, il obtint successivement les quatre grades de bache- lier : aux lettres, aux sciences physiques et naturelles, aux sciences philosophiques et aux sciences mathématiques, avec le titre honorifique de maître ès arts. En 1838, âgé de 21 ans, il se présente comme candidat à la place vacante de professeur de physique et de chimie à l’Aca- démie de Lausanne et il est nommé à cette chaire à la suite d’un rapport unanime des jurés. Là il se distingue par un enseignement clair et précis, par une grande habileté à manier les instruments et à faire réussir . les expériences et par une bienveillance sans borne pour les élè- ves qui suivent ses cours. Il partage son temps entre les devoirs de sa place et la publi- cation de nombreux travaux originaux qui peuvent compter déjà dans le nombre des plus importants qu’il ait publiés. Il col- labore en même temps aux Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, aux Archives de l’électricité (faisant partie de la Bibliothèque universelle de Genève, que dirigeait Aug. de la Rive) et au Bulletin de la Société vau- doise des sciences naturelles, bulletin dont il a été un des fon- dateurs. — 1 — Les conseillers d’État nommés à Genève en 1846 à la suite de la révolution genevoise, ou disons plutôt, pour être exact, leur chef, James Fazy, n'avait pas hésité à enlever leurs chaires à plusieurs des plus éminents professeurs nommés à vie dans notre Académie. L’illustre savant Aug. de la Rive, dont le nom restera attaché à la couronne scientifique genevoise comme une des plus hautes illustrations scientifiques de notre ville, avait dû donner sa démission de professeur de physique théorique et expérimentale. Le chef du département de l’instruction publique, M. Pons, mettait une grande importance à la réputation de l’Académie et il avait vu avec chagrin la démission d’Aug. de la Rive. Ayant appris que Elie Wartmann désirait se poser comme candi- dat pour succéder à de la Rive, il s’était renseigné auprès de personnes compétentes à Lausanne et à Genève sur ses mé- rites ; fort de l’appui de la majorité des membres du Conseil d’État, il parvint à surmonter l’opposition tenace de J. Fazy, qui s’était déclaré opposé à cette nomination. E. Wartmann ne fut nommé d’abord qu’à titre provisoire et pour une seule année, mais dès le mois de décembre 1848, le succès de son premier cours parlant en sa faveur, il reçut le titre de professeur définitif et il a occupé cette chaire sans au- cune interruption pendant trente-huit ans, c’est-à-dire jusqu’au printemps de 1886. Pendant ces trente-huit années, toutes les sciences physiques se sont développées à pas de géants et il suffit de rappeler ici les merveilleuses découvertes sur l’électricité, le magnétisme, la théorie de la chaleur, etc., ainsi que les innombrables applications qui en ont été la conséquence dans la mécanique, les arts et les travaux industriels. Le professeur Wartmann parlait avec une remarquable faci- lité les langues allemande et anglaise, et faisait de fréquents voyages dans les pays scientifiques d'Europe pour se tenir au courant de ces progrès ; lié d’amitié avec de nombreux savants en France, en Angleterre, en Allemagne et en Italie, il entrete- nait une Correspondance suivie avec plusieurs d’entre eux; il — 158 — étudiait la construction de chaque nouvel instrument servant à démontrer ces découvertes, et mettait un intérêt tout spécial à en enrichir le cabinet de physique de notre ville. Cette préoccupation a été un des buts principaux de sa car- rière scientifique et il y a consacré son érudition, sa remarqua- ble persévérance, son esprit d’ordre et son génie organisateur. C’est grâce à lui et aux dons plus abondants qu’il a su obte- nir de l’État ou de la municipalité, pendant la seconde moitié de son professorat, que notre Université genevoise possède aujourd’hui un splendide cabinet de physique, où toutes les parties de cette vaste science sont représentées par des appa- reils d’une notable valeur. Ces libéralités des corps constitués en faveur des cours publics et des cours universitaires, sont largement justifiées par les innombrables applications des scien- ces physiques, chimiques et mécaniques, au développement de - tous les arts et de presque toutes les industries modernes. Les expositions industrielles universelles peuvent seules revé- ler aujourd’hui et faire entrevoir au penseur et à l’homme intel- ligent les bienfaits qui découlent pour les générations actuelles de ces découvertes qui presque toutes prennent naissance dans de longues et patientes études poursuivies dans les laboratoires et dans les cabinets scientifiques. Les qualités que nous avons énumérées et qui distinguaient si éminemment E. Wartmann, le désignaient naturellement au choix du gouvernement fédéral et de celui du canton de Ge- nève, pour représenter des intérêts suisses où cantonaux aux nombreuses expositions internationales qui ont succédé à la pre- mière et justement célèbre exposition universelle de Londres en 1851. E. Wartmann n’avait pris part, ni comme délégué, ni comme juré, à cette première manifestation scientifique et industrielle où la Suisse fut représentée par deux commissaires, membres aussi de jurys importants, MM. Bolley et Colladon, mais à l'exposition universelle de Paris en 1855, il fut secrétaire du groupe III du jury et chargé par le Conseil d’État de notre canton de lui faire un rapport sur l’industrie genevoise à cette exposition. — LE A l’exposition universelle de 1867 à Paris, E. Wartmann fut rapporteur et secrétaire du 23° jury, et à l’exposition univer- selle de Vienne en 1873, membre du Conseil des présidents du groupe XIV et chargé par le Conseil fédéral suisse d’un compte rendu sur les instruments de précision et sur ceux de l’art médical. En 1876, le même professeur était président de la commission fédérale pour l’exposition scientifique anglaise à South Kensington ; en 1877, il fut désigné comme l’un des trois commissaires charges de préparer les envois de la Suisse à l'exposition universelle de 1878 à Paris. Il a été membre du jury international des électriciens à l’exposition d'électricité en septembre et octobre 1881 à Paris et a fait partie de la com- mission cantonale pour l'exposition nationale suisse de Zurich en 1883. Enfin, en 1884, il fut élu vice-président du jury interna- tional d'électricité à l’exposition italienne à Turin. Cet exposé si étendu ne présente qu’une partie de l’activité dévouée de Wartmann pour les intérêts nationaux suisses et genevois. Il a été, pendant quelques années, député au Grand Conseil, et a fait partie du Consistoire de l’Église nationale protestante; membre influent de la Société d’utilité publique cantonale, il l’a présidée en 1864, 1865 et 1866 ; il a été membre suppléant du conseil scolaire du polytechnicum de Zurich et deux fois recteur de l’Académie de Genève, en 1860 et 1870. En 1854 Wartmann avait été le successeur d'Alfred Gautier à la So- ciété des Arts, où il a fait partie du comité des représentants de la Classe d'industrie et de commerce, et a été élu onze fois président annuel de cette Classe. Genève doit à l'institution liberale de la Société des Arts une notable partie de sa réputation artistique et industrielle, et le titre de membre actif, ou de membre correspondant, de la Société des Arts de Genève est justement considéré, depuis le commencement du XIX®° siècle, comme une désignation hono- rable pour les savants et les industriels. E. Wartmann a publié en 1873 dans le Bulletin de la Classe d'Industrie une intéressante notice historique sur les inventions fe — LO) — et les perfectionnements faits à Genève dans le champ de Vin- dustrie et celui de la médecine '. Pendant les cent dix années de l’existence de la Société des Arts, elle a créé d’innombrables concours avec des prix décer- nés aux candidats les plus méritants; elle a été réorganisée avec trois classes : Beaux-Arts — Industrie et commerce — et Agricuiture, sur l’initiative de Pyrame de Candolle, en 1822. On doit à cette Société : les cours industriels du soir, les écoles d’horlogerie, les séances publiques spéciales en vue du progrès des arts, de l’industrie, du commerce et de l’agriculture, elle a organisé aussi les premières expositions agricoles, indus- trielles et celles de tableaux, qui ont eu lieu à Genève, elle a institué, avec les cotisations des membres, des bibliothèques spéciales, de précieuses collections de tableaux, de machi- nes, etc. etc. ? et en particulier elle a largement subventionné un conservatoire de mécanique fondé en 1844, sur la proposi- tion de M. Colladon, fortement appuyée par Aug. de la Rive. Le développement de ce conservatoire industriel qui avait recu de riches dons de la classe d'Industrie et de plusieurs de ses membres, a été longtemps retardé par le manque de locaux convenables; installé d’abord dans le musée Rath dont la donatrice, membre de la Société des Arts, avait voulu affecter la jouissance en faveur de cette Société et de ses classes, il en a été expulsé, ainsi que d’autres collections utiles à l’industrie genevoise, lorsque James Fazy s’empara par la force de ce musée, en 1851. 1 Cette notice, d’un très grand intérêt, à laquelle Wartmann avait travaillé avec conscience et impartialité, et qu’il se préparait à republier prochainement avec plus de développement, contient de nombreuses notices biographiques sur plus de deux cents savants et artistes gene- vois et une revue des principales industries introduites à Genève depuis le commencement du XVIII: siècle. Cette notice devrait être connue de toutes les personnes qui s'intéressent au progrès des arts et de l’indus- trie à Genève. ? Voir le remarquable résumé de M. Alphonse de Candolle, intitulé : « Adresse au public genevois à l’occasion du centième anniversaire de la Société des Arts, » 1876. Genève, imprimerie Schuchardt. = AG — Transféré d’abord dans le Grenier à blé, il a enfin trouvé un local plus convenable, lorsque M®° Eynard eut fait construire le beau bâtiment de l’Athénée, spécialement en vue de la Société des Arts. Le conservatoire industriel a pu dès lors s’y développer, et Wartmann — qui pendant ses onze présidences annuelles à la Classe d'industrie et de commerce, s'était activement occupé de sa reorganisalion — a consenti en 1871 à en devenir le direc- teur en chef. Sous son habile administration, ce musée est devenu une des colleccions industrielles les plus remarquables de la Suisse, il lui a été fait des dons et des prêts nombreux, qui ont de beaucoup dépassé les prévisions les plus optimistes sur son dé- veloppement. L’Horlogerie genevoise a été depuis seize années un des sujets dont Warimann s’est le plus préoccupé. Dès 1871 ii avait été le principal initiateur d’une Section d’ Horlogerie, faisant partie de la Classe d'industrie et de com- merce de la Société des Arts, et avait réussi à réunir un grand nombre de nos plus habiles horlogers pour constituer cette sec- tion appelée à discuter les intérêts de cette branche importante de notre industrie locale et à encourager les progrès de l’horlo- serie de précision à Genève. En même temps il avait été un des plus actifs promoteurs des Concours annuels de Réglage et des récompenses à accorder aux exposants les plus méritants. J’extrais du bulletin de la Classe, n° 97 (1871), page 30, l’an- nonce de ce premier Concours : « La Classe d'industrie de la Société des Arts, désirant con- « tribuer au progrès de l’horlogerie de précision dans le canton « de Genève, ouvre des concours annuels pour le réglage des « montres de précision et des chronomètres. « Sont admis à concourir, Messieurs les horlogers qui rési- « dent à Genève, lorsqu'ils présentent des pièces établies et « terminées à Genève, et qu’ils indiquent le nom de l’ouvrier « qui a terminé et réglé chaque pièce. 11 — dl = « Le Jury de concours est nommé par la Classe, sur la pré- « sentation de la section d’horlogerie. « Les pièces mises au concours seront déposées à l’Observa- « toire, où leur marche sera observée par M. l’astronome ad- « joint pendant 45 jours consécutifs et constatée par un bulle- « tin de marche, donné conformément à l’art. 5 du règlement « de l’Observatoire, etc., etc. Depuis lors ces concours ont pris chaque année plus d’impor- tance et on y admet tous les horlogers suisses. MM. Émile Plan- tamour et Emile Gautier, directeurs de l'Observatoire et leurs adjoints dévoués! ont consacré beaucoup de zèle et de temps à suivre la marche des très nombreux chronomètres déposés à notre Observatoire et à étudier comparativement leur exacti- tude et leurs mérites. Il suffit de dire qu’en 1884 le nombre des pièces envoyées a été de 529 et en 1885 de 540. Les rapports de ces concours forment chaque année une des notices les plus in- téressantes des Bulletins publiés par la Classe d'industrie et de commerce. En 1876 Wartmann a été un des principaux promoteurs du Journal suisse d’horlogerie, dont le premier numéro a paru le jour de la célébration du centenaire de la Société des Arts. Ce journal a acquis une réputation bien méritée. Wartmann a appuyé de son active influence un projet de M. Ekegrèn pour des Concours de Compensation, c’est-à-dire pour des épreuves auxquelles on soumet les chronomètres de poche et autres, à des températures très variées, entre + 5° et + 35° centigrades, par des séries ascendantes et descendantes. Pour obtenir des températures déterminées stables et suc- cessives, on se sert d’un appareil dont l'Observatoire a fait l’ac- quisition à l’aide de divers dons. Enfin Wartmann a travaillé avec persévérance à organiser et à faire adopter en 1885 une Section des Arts décoratifs, qui fait aujourd’hui partie de la Classe d'industrie et pour laquelle cette Classe a déjà organisé d’intéressants concours, fort appréciés des artistes et du public. 1 MM. Kammermann et Cellérier. —. io — Pendant les dernières années du professorat de Wartmann, les nombreuses fonctions dont il a eu à s’occuper, avec l’acti- vité et le zèle qu’il mettait à remplir les devoirs imposés par ces fonctions, avaient un peu ralenti son activité scientifique. Il a publié à diverses époques de nombreux mémoires ou noti- ces dans le Bulletin de la Société vaudoise des sciences natu- relles, dans les Mémoires de la Société de physique et d’ histoire naturelle de Genève, dans les Archives de l'électricité, devenues plus tard les Archives des sciences physiques et naturelles de la Bibliothèque universelle et dans le Bulletin de la Classe d'industrie et de commerce. Il n’est pas possible d’analyser ici ces diverses publications ; il faut se borner à indiquer très sommairement quelques-unes des plus importantes. Son premier travail sur le Daltonisme, imprimé dans les Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle, en 1840, restera comme un modèle de discussion physiologique et physique, ainsi que le second mémoire sur le même sujet, publié dans le même recueil en 1844. Dès cette époque Wartmann constatait le grand nombre de personnes qui par une disposition naturelle ou à la suite d'accidents, sont affectées de daltonisme et qui, dans quelques pays, sont au nombre d’une personne sur vingt-cinq ou trente. Les daltoniens sont incapables de discerner certaines couleurs et confondent le plus souvent le rouge avec le vert ou avec le bleu ; l’auteur insistait sur les dangers qui doivent en résulter pour le service des signaux de chemins de fer, pour celui de la navigation à vapeur, etc. ; ce n’est que quarante ans plus tard que plusieurs de ces grandes administrations se sont convain- cues de l’absolue nécessité de faire subir à leurs employés des examens préliminaires de vision normale. Le professeur Wartmann a publié de 1842 à 1850, dans les Ar- chwes de l'électricité d’Auguste de la Rive, huit mémoires sur l’induction voltaïque, c’est-à-dire sur ce fait remarquable de- couvert par Faraday en 1832, de l’influence que possède un courant voltaique pour produire instantanément un courant — 161 — momentane de signe contraire dans d’autres fils isolés, placés près du premier. — Un mémoire fort intéressant sur les tra- vaux de Ch. Wheatstone et sur ses télégraphes électriques, sep- tembre 1843. — Des traductions des ouvrages de Ohm et de Zantedeschi sur le magnétisme et l'électricité, suivies de discus- sions personnelles sur la théorie de la pile et de ses effets élec- triques, juin 1841. — Il a publié en 1853, 1856 et 1860, trois mémoires sur la possibilité de transmettre simultanément, dans un seul fil de ligne télégraphique, deux dépêches en sens contraire, sujet où il s’est rencontré avec d’autres inventeurs. — Enfin plusieurs autres notices. Il a inséré dans les Mémoires de la Société de physique : deux mémoires sur la polarisation de la chaleur atmosphéri- que, 1849 et 1851, — un travail intéressant sur la conductibilité: électrique des minéraux, 1851, etc. Dans les Archives des sciences de la Bibliothèque universelle : Un mémoire important sur les courants électriques dans les végétaux, Bibl. univ. Sciences, t. XII, p. 301 à 350, et plu- sieurs autres notices sur des sujets variés de l’électricité et du magnétisme, de la chaleur, un mémoire sur le Rhéoliseur, 1877, etc. E. Wartmann était membre correspondant de l’Académie de Turin, de celle de Naples, de Nancy, et de plusieurs societes savantes. A la suite de son utile participation aux délibérations des jurys à diverses expositions internationales, il a été nommé successivement : officier de la Légion d'honneur, 1881; com- mandeur de l’ordre espagnol d'Isabelle la Catholique, 1882; officier de l’ordre de la Couronne d'Italie, 1885. A ses incontestables mérites, comme savant, comme profes- seur, comme homme dévoué aux progrès des arts et de l’indus- trie genevoise et au succès de nombreuses institutions libérales, utiles ou honorables pour notre pays, Wartmann joignait de nobles qualités du cœur et de l’esprit; d’une piété sérieuse, refle- chie et éclairée, il prenait une part active à quelques-unes des nombreuses et utiles institutions protestantes de la Suisse ro- mande. On ne trouvait chez lui aucune tendance au sarcasme: — 165 — et au denigrement, il accueillait avec politesse et affabilité les plus modestes, les plus simples des artisans qui lui demandaient des éclaircissements et des conseils. Enfant du pays et élève de notre Académie, il y avait puisé les sentiments traditionnels de bienveillance entre collègues et de dévouement à toutes les institutions utiles nationales. Il possédait le don d’une conversation nourrie et intéressante et une amabilité de caractère qui le faisait rechercher et aimer. Il laissera dans le cœur de ses élèves et de tous ceux qui l’ont connu, de précieux souvenirs et un bel exemple de libéralisme conséquent et sincère. D. CoLLADON. LISTE DES PUBLICATIONS DE E. WARTMANN 1. Essai historique sur les phénomèmes et les doctrines de l’Électro- chimie. Genève, 1838. 2. Mémoire sur la diathermansie électrique des couples voltaiques. (Mem. Soc. phys. et hist. nat. de Genève, t. IX, p. 120, 1840.) 3. Mémoire sur deux balances à réflexion. (Ibid., t. XI, p. 115, 1841.) 4. Mémoires sur le Daltonisme. (Ibid., t. X et XII, 1840 et 1844, p. 273 et 169; 2me édit. Bibl. univ., 1845.) 5. Note sur la polarisation de la chaleur atmosphérique. (Mém. de la Soc. de phys. et d’hist. nat., t. XII, p. 349, 1849.) 5. Recherches sur la conductibilité des minéraux pour l’électricité vol- taïque. (Ibid., t. XII, p. 199, 1851.) 7. Mémoire sur l'échange simultané de plusieurs dépêches télégraphi- ques entre deux stations qui ne communiquent que par un seul fil de ligne. (Ibid., t. XV, p. 467, 1860.) 8. Traduction de l'ouvrage de G.-S. Ohm intitulé « Die galvanische Kette mathematisch bearbeiteit. » (Arch. de l'Électricité, 1844.) 9. Huit mémoires sur l’Induction voltaique. (Ibid., t. II et Archives des sc. phys. et nat., t. Tà XIII, 1842 à 1850.) 10. Sur les vibrations qu'un courant électrique discontinu fait naître dans le fer doux. (Bull. Ac. roy. de Belgique, tome XIII, 1846.) 14. Sur les relations qui lient la lumière à l’électricité quand l’un des deux agents produit une action chimique. (Arch., 1841.) 42. Sur la non-caloricité propre de l’Électricité. (Ibid., 1842.) i CR RITO A e 2 MAT 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. — do — . Sur la mesure de la hauteur des nuages. (Bull. de la Soc. vaud. des Sc. nat., 1842 ; — Archives des Sc. phys. et nat. de Genève, 1846.) . Observations météorologiques faites dans les Alpes vaudoises en 1843. (Arch. de l'Électricité, 1842.) . Sur le refroidissement des corps électrisés. (Ibid., 1843.) . Sur de nouveaux rapports entre la chaleur, l’électricité et le magné- tisme. (Bibl. univ., t. I, p. 417, 1846.) . Sur deux météores extraordinaires. (/bid., t. II, p. 164, 1846.) . Sur le coton-poudre. (Bull. vaud., 1846.) . Sur divers phénomènes météorologiques : Mirage par une forte bise. — Sur des rayons atmosphériques colorés. (Bibl. univ. Sciences, t. X, p. 291, 1849). . Sur les ombres atmosphériques. (Ibid., t. XII, p. 40, 1849.) . Polarisation des rayons chimiques qui existent dans la lumière solaire. (Zbid., t. XV, p. 214, 1850.) . Courants électriques dans les végétaux. (Ibid., t. XII, 301, 1850.) . Note sur la polarisation de la chaleur atmosphérique. (Ibid.,t. XVIII, p. 89, 1851.) . Note sur quelques expériences faites avec le fixateur électrique. Ibid., t. XX. p. 282, 1852.) . Sur l’eclairage électrique. (Ibid., t. XXXVI, p. 323, 1857.) . Démonstration de la possibilité d’allumer plusieurs foyers dans un même circuit voltaique. (Bulletin de la Classe d'Industrie, 1853; — Bibl. univ., 1857.) . Description d'appareils destinés à établir une correspondance immé- diate entre deux quelconques des stations reliées par un même fil télégraphique. (Bibl. univ. Sciences, t. XXIII, p. 5, 1853.) Compensateur voltaïque destiné à maintenir constante l'intensité de courant d’une pile quelconque. (Arch. des sc. phys. et nat., nou- velle période, t. I, p. 26, 1850.) Sur la transmission simultanée de dépêches électriques entre deux stations télégraphiques jointes par un seul fil. (Ibid., t. XXXI, p. 193, 1856.) Influence de la pression sur la conductibilité électrique des métaux. (Ibid., t. IV, p. 12, 1859) Influence de froids excessifs sur la faculté germinative. (Ibid., t. VII, p. 277, 1860.) Sur la distance explosive du courant induit direct entre des élec- trodes identiques. (Ibid., t. XXIV. p. 236, 1865.) Nouvelle méthode pour déterminer les capacités calorifiques des corps liquides. (Ibid., t. XXXVIII, p. 62, 1870.) Iris observés sur le lac de Genève. (Ibid., t. XXXV et XLIII, 1869, 1872,) 49. lore . Notice historique sur les inventions et les perfectionnements faits à Genève dans le champ de l’Industrie et dans celui de la Médecine. Genève, 1873. 36. Observations radiométriques. (Archives des sc. phys. et nat., t. LV, p. 343, LVI, p. 159, 1876.) . Sur un cas de Diplopie binoculaire. (Ibid., 3me période, t. IV, p. 525, 1880.) . Recherches physiques sur la végétation. (Ibid., t. V, 1881, p. 339). . Biographie d’Auguste de la Rive. (Eisenbahn du 31 mars 1882.) . Le Rhéolyseur. (Mém. Soc. phys. hist. nat. de Genève, 1877. Rap- port du président, t. XXVI; Archives des sc. phys. et nat., 3me pé- riode, t. VII, 1882.) . Rapport au Conseil d’État sur l’Industrie genevoise à l'Exposition universelle de Paris, en 1855. . Rapport au Conseil Fédéral sur l’Horlogerie à l'Exposition univer- selle de Paris, en 1867. . Rapport sur les travaux de la Société de physique et d’histoire natu- relle de Genève de 1867 à 1868. (Mem. Soc. de phys.. t. XIX, p. 585, 1868.) L. Idem, de 1877 à 1878. (Ibid., t. XXVI.) 5. Rapport au Conseil Fédéral sur les Instruments de précision et de Part médical à l'Exposition universelle de Vienne, en 1873. Notice biographique sur Joseph Plateau. (Arch. des sc. phys. et nat. — 3me période, t. X, p. 541, 1883.) . Seconde notice sur l’action du froid sur la faculté germinative. (Ibid., t. XI, p. 437, avril 1884.) . Expériences qui ont eu lieu à Turin et à Lanzo, dans le but de prou- ver qu'à l’aide des courants alternatifs d'une dynamo Siemens, du type de 30 chevaux, on peut entretenir à de grandes distances des lampes électriques de divers systèmes. (Ibid., t. XII, p. 609, décembre 1884.) Le rhéolyseur compensé et le polyrhéolyseur. (Ibid., t. XII, p. 52, janvier 1885.) SÙ n HA ca à | PERSONNEL DE LA SOCIÉTÉ — LISTE Des Membres de la Société et des invités présents à la 69° session à Genève, les 10, 11 et 12 août 1886, A. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. (Le signe * indique les nouveaux membres.) Argovie. MM. Brrcuer, André, négociant au Caire, Aarau. Cusrer, Hermann, D’, fabricant, » ZSCHOKKE, Fritz, D’, » Bale. MM. BaLeER-HINDERMANN, négociant, Bâle. Burcin, Émile, ingenieur, » BURKHARDT, Gottlieb, D'-médecin, » Cornu, Felix, chimiste, ) GILLIERON, Victor, D’, prof., » GREPPIN, Édouard, chimiste, » GUTZWILLER, A., prof., » HaceNBACH-BrscHorr, Édouard, D’, prof. » SCHRÖDER, G., D’, chimiste, » — = Berne. MM. BaLtzER, A., D’, prof., Berne. *BERLINERBLAU, D’, priv. doc., » BonsTETTEN, Aug. (von), D’, ) FELLENBERG, Rud. (von), D’, ) *FIscHER, Édouard, D’, priv. doc., ) Forster, E.-M. D*, prof., » *GAROT, D'-médecin, Neuveville. GRAF, D’, prof., Berne. JaGGI, D’, notaire, » REBER, J., D'., Niederbipp. REYMOND-LE-BrunN, Gustave, Berne. SAHLI, Hermann, D'-méd., priv. doc., » ScHwAB, Alfred, banquier, » STUDER, Théophile, D’, prof., ) *TAvEL, Franz (von), étud. botan., » Fribourg. MM. Bisie, D'-méd., Bulle. CLaraz, Georges, D’-med., Avry-devant-Pont. Cuoxy, Hippolyte, pharmacien, Fribourg. Cuony, Xavier, D'-médecin, » *Ecscıs, Ad., Dir. de la Science pratique, » FAvRE, D'-méd., » GRANGIER, L., prof., ) Musr, Maurice, prof., ) St-Gall. MM. REHSTEINER, pharmacien, St-Gall. SONDEREGGER, D'-médecin, ) — TS Genève. MM. Apor, Émile, chimiste, Genève. *AnpREX, D'-médecin, » *ÄUBERT, Camille, banquier, ) AUBERT, Edmond, ingénieur, » *AuRIOL, Henri, chimiste, ) BADER, pharmacien, ) *Barpou, Aimé, mineralogiste, ) Barpe, Auguste, D'-médecin, ) Bepor, D’, zoologiste, ) *Binet, Alfred, D'-médecin, ) *Biner, Henri, étudiant chimiste, » *BineT, Paul, D'-médecin, ) *BLONDEL, Auguste, *BoreL, Frédéric, forestier, » *BoreL, William, archiviste, » *BouTHILLIER DE BEAUMONT, H., géogr., » *Bouvrer, Aimé, secr. du Dep.del’Inst.pub!. » *Bouvrer, Louis, D'-médecin (botan.), » Bror, Auguste, D'-médecin, » Brun, Jacques, prof. pharmacien, ) De Caxpozre, Alphonse, prof. botan., » De CanpoLLE, Casimir, botan., » *CeLLERIER, Charles, prof. mathémat., » CELLERIER, Gustave, astronome, » Car, Paul, prof. géographe, ) CHAUVET, Michel, ance. Const d’État, » *ÖHENEVIERE, Édouard, D’-medecin, » CLAPAREDE, Alexandre, D’, chimiste, » CoLLapon, Daniel, prof. phys., ) *CRAMER, Auguste, avocat, » DecruE, David, prof. mathém., » De LA Rive, Lucien, phys., ) *D’Espine, Adolphe, D'-médecin, » Duxaxr, Pierre, D'-médecin, ) — dif *Duparc, Louis, chimiste, *ETERNOD, Auguste, D'-médecin, EynarD, Edmond, Fario, Victor, D', zoolog., Favre, Alphonse, prof. géolog., Favre, Ernest, géolog., FERRIER, Henri, banquier, *FLournoy, Théodore, VD", zoolog., For, Hermann, D’, prof., *FRUTIGER, Georges, D', chimiste, *FULLIQUET, Georges, D’, zoolog., FREY-GESSNER, conservat. du musée, GaLoPIN, Charles, prof., GaLoPIN, Henri, banquier, *GaLoPIN, Paul, étudiant, GAUTIER, Émile, astronome, GAUTIER, Léon, D'-médecin, *GAUTIER, Maurice, étudiant chim., GAUTIER, Raoul, astronome, GAUTIER, Victor, D'-médecin, *GIRARD, Henri, D'-médecin, *GLarz, D'-médecin, *Gace, Egmont, instituteur, *Gaee, Gustave, pharmacien, Gosse, Hippolyte, prof. D'-médecin, Gouper, Henri, D'-médecin, GraBe, Charles, D’, prof., chim., *Guye, Philippe, D*, chim., *HALTENHOFF, D'-médecin, Herzoc, Ferdinand, ingénieur, HumBert, Alois, prof. zoologie, *KAMMERMANN, Arthur, astronome, *KAMPMANN, pharmacien, *LASKOWSKY, prof. D'-médecin, *Le Royer, Alexandre, D", chim., Carouge. Genève. LomBarp, Henri-Clerm., senior, D'-méd., » — 175 — *LomBARD, Henri-Charles, junior, D'-méd., Genève. Loriot (de), Perceval, paléontologiste, » LuLLin, Louis, banquier, » LuLLin, Théodore, » Luxez, Godefroy, conserv. du musée, » *Marcer, William, D'-médecin, Malagny. Marienac, Charles, prof., Genève. MariGnac, Ernest, D'-médecin. » *Martin, Edouard, D'-médecin, » *MAyor, Isaac, D’-medecin, » *Meeevanp, Alphonse, D'-médecin, » *MécevanD, Louis, D'-médecin, ) MicHEuı1, Louis, agronome, )) MicHEL1, Marc, botaniste, ) MonnIER, Denys, prof. chim., » Moricanp, Alex., D'-médecin, Cologny. Muzer, D”, prof., botan., Genève. *NOURRISSON, Charles, D', chim., ) *ODIER, James, banquier, » *OLTRAMARE, Gabriel, prof. mathém., » *Pasreur, Adolphe, D'-médecin, Petit-Saconnex. Parry, William, agronome, Genève. PerroT, Adolphe, chimiste, ) *PERROT, Louis, etudiant, » *Picor, Constant, D’-medecin, A) Prorer, Ame, D*, chim., » PLANTAMOUR, Philippe, météorolog., » *Posrx, Jules, ) PrevosT, J.-L., D'-médecin, ) *REDARD, Camille, D'-médecin, ) *REVERDIN, Auguste, D'-médecin, ) *REVERDIN, Jacques, prof. D'-médecin, » "REVILLIOD, Léon, prof. D'-médecin, ) *RicauD, Charles, ) Ricrrer, Albert, prof. chim., ) *RocHETTE, Gustave, ) — 176 — Sarasin, Édouard, D", phys., Saussure, Henri (de), zoologiste, *ScHIFF, Maurice, D*, prof., SoRET, Charles, prof. phys., SoRET, Louis, D’, prof. phys., SZYMANOVSKI (comte O. de), *THomas, Louis, médecin, Taury, Marc, prof. phys., Traz (de), Ernest, géographe, *Turian, Edouard, étudiant, TuRRETTINI, Théodore, ingénieur, Vogr, Carl, D”, prof., WARTMANN, Auguste, D'-médecin, *WARYNSKI, Stanislas, D'-médecin, *WEBER, Edmond, étudiant, *Weger, Louis-Robert, dentiste, *Wyss, Adrien, D'-médecin, *ZAHN, D’, prof., Lucerne. MM. Horsrerrer, C.-E., D'-médecin, SCHUMACHER-KoPP, Emile, DE, chimiste, » MM. SUIDTER, Otto, pharmacien, Neuchâtel. BiLLETER, O., D’, prof., JACCARD, Auguste, prof., JURGENSEN, J.-F.-U., horloger, Le GranpRoy, Eugène, prof., Meurox (de), Pierre, D’, Nicoup, Louis, fabricant, Ravner, Adolphe, géologue, TRIPET, Fritz, prof., WEBER, Robert, D”, prof., Lucerne. » Neuchätel. Locle. ) Neuchâtel. ) Chaux-de-Fonds. ) Neuchâtel. ) dora Schaffhouse. MM. Amster-LAFFON, prof., Nvesch, J., D’, prof., Soleure. M. Lane, Franz, D’, prof., Thurgovie. MM. GRUBENMANN, U., prof., REIFFER, G., D'-médecin, Valais. MM. RiepmatTEN, P.-M. de, prof., Schaffhouse. » Soleure. Frauenfeld. ) Sion. ToRRENTE, Ant. de,insp.cant.desforêts, » Vaud. MM.*BerrranD, Edouard, agriculteur, Biscaorr, Henri, prof., CERENVILLE, Ed. de, D'-médecin, CHAVANNES, Sylvius, géologue, CHausson, Benjamin, D'-médecin, DappLES, Charles, prof., Durour, Charles, prof., Durour, Jean, D”, botaniste, Durour, Henri, prof. phys., Durour, Marc, prof. D’-medecin, Forez, Francois-Alphonse, D”, prof. GIRARDET, Francois, instituteur, Gorz, Hermann, dir. du musée géol. GoLLIEZ, professeur, Nyon. Lausanne. » » Gimel. Lausanne. Morges. Lausanne. » » Morges. » Lausanne. Sainte-Croix. 12 — ilo — MM. GurLLEeMIN, Etienne, ingénieur, Lausanne. Guinaxp, Élie, architecte, » Guisan, René, ingénieur, » Herzen, Alex., prof. physiolog., » *JAccarD, Henri, instituteur, Aigle. JUILLERAT, Charles, D'-médecin, Lausanne. MarcuET, Jules, prof., » Meurow, Th. de, inspect. des forêts, Rolle. *MoreL, Alphonse, instituteur, Aigle. PırTıEr, Henri, prof., Chäteau-d’(Ex. RENEVIER, Eugene, prof. géolog., Lausanne. Roux, Jacques-Frederie, pharmacien, Nyon. ScHARDT, Hans, D’, prof. géolog., Montreux. SCHNETZLER, Jean, prof. botan., Lausanne. SECRETAN, Alfred, D'-médecin, » SINNER, Carl von, ingénieur, » VERNET, Henri, zoologiste, Duillier. VionneT, P.-L., pasteur, Etoy. WEBER, Fr.-L., pasteur, Gland. Zurich. MM.*Faure, Alexandre, étudiant, Zurich. *Hanau, Arthur, D'-médecin, » Hem, Albert, prof., » KLEINER, Alfred, D', prof., ) KoLLMANN, Jules, prof., » Masca, K., D’, directeur du Muséum, » Moxaxow, Const. von, D'-médecin, ) A l’étranger. MM. Caappuis, D’, physic., Sèvres. *DENIS DE LAGARDE, ingénieur, Thonon. *GarrA, Luigi, ingénieur, Rome. *GUILLAUME, Ch.-Ed., D', phys., Sèvres. — li — MM. His, Wilhelm, prof. D"-médecin, Leipzig. *RiBERA, Emilio, D', géologue, Valencia. Urecx, D’, docent, Tübingen. Membres honoraires. MM. Boxseax, J.-Et., pharmacien, Chambéry. CAPELLINI, prof. géolog., Bologne. Des CLorzeaux, membre de l’Institut, Paris. *Deprez, Marcel, membre de l’Institut, » GIORDANO, Felice, insp. gén. des mines, Rome. *GLADSTONR, J.-H., phys., Londres. Hégerr, Ed., membre de l’Institut, Paris. Lane (von), prof. phys., Vienne. Lory, Charles, prof. géol., Grenoble. VILANOVA, prof. géol., Madrid. B. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DE (GÉOGRAPHIE. MM. Améz-Droz, Chaux-de-Fonds. Aupkoup, Henri, Genève. Beam, Georg, Berlin. Cnarx, Emile, Genève. De LA Rive, Gaston, » DUFRESNE, D, » EHRLICH, ) FAURE, pasteur, » Favre, William, licencié ès sciences, » GAUTIER, Adolphe, » GAUTIER, Alphonse, » Horz-Linper, Rudolf, Bâle. HUNDHAUSEN, Westphalie. Knapp, Neuchätel. KUHNE, Genève. KUNZLE-STEGER, Saint-Gall. 10 MM. Lomearp, Alexandre, LomBarp, Alexis, Monster, Ad. de, Moser, Henri, Moyxier, Gustave, MuLLHAUPT DE STEIGER, Frédéric, NaviLLe, Emile, Prcrer, Alfred, Prevosr, Georges, RAUSSER, Joh., Renrous, John, TURRETTINI, J.-F., Uzricx, Arnold, Vax-Muypen, Evert, WECKERLE, D”, WeLTER, Henri, WyTTENBACH (de), MM. ALBRECHT, D”, ApprA, D*, Bapvan, D”, BonnaARD, D), CARRARD, D”, CART, D”, CaTTIN, D”, DaRDEL, D’, Davi, D”, Dugois, D”, FRANCILLON, D’, FrieND, D*, Gærz, D*, Gozay, D”, Hiur, D’, Genève. ) » Schafthouse. Geneve. Berne. Geneve. ) » Saint-Gall. Genève. » Leipzig. 2 Genève. Hérisau. Genève. » C. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ MÉDICALE DE LA SUISSE ROMANDE. Neuchätel. Genève. » Nyon. Vaud. » JUSSY. Neuchâtel. Versoix. Berne. Lausanne. Boston. Genève. » » MM. M lle MM. MM. JUILLERAT, D, Kozs, D’, LawenTHAL, N., D’, Lone, D’, MARCEL, D", Masson, D”, Mauxorr. D*, MeuHLEM, D”, MeRcANTON, D}, MestRAL, D”, MesrraL (de), D", Morax, D}, Morin, D, Murisrer, D’, Pacaoup, D*, Rapın, D”, RePOND, D”, ReyNIER (de), D”, Rist, D’, Roux, D, Rue, D, SURBECK, D’, Tuessine, D’, TREUTHARDT, D’, Varcour (de), D*, VAUTHIER, D’, WeLT, D’, Mayor, Albert, D’, — ol = WOoLBER, Eugène, D", WszeBor, D’, D. HòrES ÉTRANGERS. ALGLAVE, professeur, AMAGAT, professeur, Lausanne. Thurgovie. Lausanne. Genève. Lausanne. Genève. )) )) Aigle. Lausanne. Vaud. Cannes. Vaud. Neuchâtel. Genève. Vaud. Lausanne. Fribourg. Neuchâtel. Nyon. Lausanne. Genève. Zaziwyl. Berne. Vaud. Cannes. Neuchâtel. Zurich. Genève. Varsovie. Versailles. Lyon. ill — MM. Besson, délégué de la Société d’émul. du Doubs, Besançon. BRAUNE, professeur, Leipzig. CLÈVE, professeur, Upsala. Corrientes, délégué de la Soc. d’émul. du Doubs, Besançon. CRAVERI, professeur, Turin. DaLLy, D' professeur, Paris. DEWALQUE, professeur, Liège. Fayoz, Hermann, ingénieur, Commentry. Hurion, professeur, Grenoble. LAPPARENT (de), professeur, Paris. Lépine, D' professeur, Lyon. Le Savoureux, F.-R., Melun. Magnus, professeur, Berlin. Mauraxs (de), D', Paris. MILLIERE, D*, Cannes. MoxrTazvo, Tomas, professeur, Ségovie. Przcer, dir. du Muséum, Chambéry. RetIF, délégué de la Société d’émul. du Doubs, Besancon. RourLLarp, John, géologue, Ile Maurice. SCHEURER-KESTNER, sénateur, Paris. SCHIFF, Hugo, professeur, Turin. SCHMIDT, Carl, D’, géologue, Fribourg-en-Brisg. STEINMANN, Gustav, D', professeur, Fribourg-en-Brisg. E. AUTORITÉS ET AUTRES HÔTES DE LA SOCIÉTÉ. MM. Apor, Gustave, cons. d’État, Genève. CARTERET, cons. d'État, » Duxant, conseiller d’État, » PerRÉARD, conseiller d’Etat, » Vaurier, Moïse, conseiller d’État, » — 88 = MM. Vrourer-Rey, conseiller d’État, Genève. LécHET, présid. du Grand Conseil, ) Court, présid. du Cons. administratif, » Diprer, conseiller administratif, » FLEUTET, conseiller administratif, » Picrer, Edward, conseiller administr., » CARDINAUX, présid. du Cons. municip., » LecLERC, chancelier, » AuBERSON, Secret. du Cons. administr. » BrocHER, Gustave, architecte, » DELAPEINE, conservat. du Théâtre, » DELEIDERRIER, architecte de l'État, » DemoLe, Eugène, D”, » Finck, H., pharmacien, » Harn, Ch., pharmacien, » Haxrz, G., conserv. du Musée des Arts décoratifs, ) KURSTEINER, étudiant, » Le CoinTe, anc. cons. administratif, » LerescHE, William, étud. en méd., Lausanne. Luson, bedeau de l’Université. Genève. MAILLARD, étudiant, » Mussarp, Adolphe, » Paru, étudiant, » Prevosr, Aug., membre de !: Soc. de phys., » REVERCHON, étudiant, » SANDMEYER, publiciste, » SKREBITSKY, étudiant, Lausanne. Suss-REVACLIER, professeur, Genève. TrIMOLET, régisseur des immeubles de la ville, » = dle II Liste des membres à vie (16). MM. BertRAND, Marcel, à Paris. 1886 Caorrar, Paul, à Lisbonne. 1885 Cornu, Félix, à Bâle. 1885 De Couvron, Louis, à Neuchâtel. 1885 Durour, Marc, à Lausanne. 1885 Favre, Alphonse, à Genève. 1885 Forez, F.-A., à Morges. 1885 GaLoPIN, Charles, à Genève. 1886 HAGENBACH-BISCHOFF, à Bâle. 1885 JURGENSEN, J.-F.-U., au Locle. 1885 MicHEL1, Marc, à Genève. 1885 Renevier, Eug., à Lausanne. 1885 RiuLiet, Albert, à Genève. 1885 Sarasin, Edouard, à Genève. 1885 SoreT, Charles, à Genève. 1885 SORET, J.-L., à Genève. 1885 Nota. — Les membres de la Société qui auraient l’intention de profiter des dispositions contenues dans l’article 31 des nou- veaux Statuts, leur conférant le titre de membre à vie, et de rendre par cette inscription un service à la Société, peuvent s'adresser en tout temps au questeur, M. le D" H. Custer, à Aarau. III Changements survenus dans le personnel de la Société. A. Membres recus à Genève. 1. Membres honoraires (11). MM. van BENEDEN, P.-J., professeur à l’Université de Louvain. BLANcHARD, Émile, membre de l’Institut, Paris. BLASERNA, P., professeur à l'Université de Rome. Cornu, Alf., membre de l’Institut, Paris. Dexza, Père Frantz, directeur de l'Observatoire de Mon- calieri. Deprez, Marcel, membre de l’Institut, Paris. Donrn, Ant. de Stettin, directeur de la station zoolo- gique de Naples. J.-H. GLADSTONE, F. R. S., Londres. Mascarr, E., membre de l’Institut, Paris. DE SELys-LonGcHAMP, Ed., membre de l’Académie de Liège. WorickoF, A., professeur à l’Université de Saint-Péters- bourg. 2. Membres ordinaires (90). MM. ALBrecHT, Heinrich, D’-medecin, Frauenfeld. ANDRÉA, D'-médecin, Genève. AuserT, Camille, Genève. AurioL, Henri, Dr es sciences, Genève. MM. BaLpou, Aimé, Genève. BourHILLIER DE BrAumonT, Henry, Genève. BERLINERBLAU, Joseph, D* phil., Berne. BERTRAND, Edouard, propr. agriculteur, Nyon. BERTRAND, Marcel, Paris. BineT, Alfred, D' médecin, Genève. BineT, Henri, Genève. BineT, John, D'-médecin, Nyon. BineT, Paul, D'-médecin, Genève. BLoNDEL, Auguste, Genève. BoreL, Frédéric, Genève. Borez, William, forestier, Pressy, près Genie Bouvier, Aimé, Genève. Bouvier, Louis, D'-médecin, Genève. Brun, Albert, pharmacien, Genève. CANDOLLE, de, Lucien, agriculteur, Genève. CeLLERIER, Charles, professeur, Genève. CHENEVIERE, Édouard, D'-médecin, Genève. CRAMER, Auguste, avocat, Genève. Denis DE LAGARDE, L.-E., ingénieur, Thonon. D’Espine, Adolphe, D'-médecin, Genève. Durarc, Louis, étudiant, Genève. Ecars, Adolphe, Fribourg. Erernop, Édouard, D'-médecin, Genève. Favre, Camille, Genève. Faure, Alexandre, étudiant, Fluntern-Zurich. Fischer, Édouard, D”, privat-docent, Berne. FLournory, Théod., D'-médecin, privat-docent, Genève. FRUTIGER, Georges, Genève. FULLIQUET, Georges, D’ ès sciences, Genève. GaLoPIN, Paul, Genève. GarotT, Henri, D'-médecin, Neuveville. GATTA, Luigi, ingenieur, Rome. GAUTIER, Maurice, Genève. GIRARD, Henri, D'-médecin, Genève. GLaTz, Paul, D'-médecin, Genève. MM. Gæce, Edmond, Genève. — bi = Gases, Gustave, pharmacien, Genève. GoupET, Henri, D'-médecin, Genève. GUILLAUME, Ch.-Ed., Dr ès sciences, Sevres-Paris. Guye, Philippe, D: ès sciences, Genève. HALTENHOFF, Georges, D'-médecin, Genève. Hanau, Arthur, D'-médecin, Zurich. Hærer, Aug., fabricant d’horlogerie, Chaux-de-Fonds. JACCARD, Henri, instituteur, Aigle. KAMMERMANN, Arthur, astronome, Genève. Kampmann, Fréd., pharmacien, Genève. Laskowsky, Sigismond, D’, professeur, Genève. Le Royer, Alexandre, D' ès sciences, Genève. LoMBARD, jun‘, H.-Ch., D'-médecin, Genève. Marcer, William, D’-medecin, Genève. MARTIN, Édouard, D'-médecin, Genève. Mayor, Isaac, D'-médecin, Genève. MecevanD, Alphonse, D'-médecin, Genève, Mécevan», Louis, D'-médecin, Genève. Morer,, Alphonse, instituteur, Aigle (Vaud). NourrIsson, Charles, D* ès sciences, Genève. Oprer, James, Genève. OLTRAMARE, Gabriel, professeur, Genève. Pasreur, Adolphe, D'-médecin, Genève. PeRROT, Fr.-Louis, étudiant, Genève. Picor, Constant, D'-médecin, Genève. Prcrer, Louis, Genève. Posta, Jules, Genève. Privat-D’OppeL, Ernest, professeur, Genève. Reparp, Camille, D', professeur, Genève. REVERDIN, Auguste, D'-médecin, Genève. REVERDIN, Jacques, D'-médecin, Genève. ReviLLIon, Léon, D’-medecin, Genève. Rigera, Emilio, D’, professeur, Valencia. Rigaup, Charles, Genève. RocHETTE, Gustave, Genève. — Soia MM. Romrrux, Henri-Auguste, Genève. Roussy, Louis, dentiste, Genève. ScHIFF, Maurice, D, professeur, Genève. SCHERRER, Robert, professeur, Frauenfeld. STRICKER, Gustave, professeur, Frauenfeld. Taver, de, Franz, D: phil., Berne. THomas, Émile, médecin, Genève. Tscaumr, Adolphe, professeur, Genève. Turian, étudiant, Genève. Warvnski, Stanislas, D'-médecin, Genève. WEBER, Edmond, étudiant, Genève. WEBER, Louis, professeur, Genève. Wyss, Adrien, D'-médecin, Genève. ZAHN, Fr.-Wilhelm, D", professeur, Genève. B. Membres décédés (jusqu’au commencement d'octobre 1886). 1. Membres honoraires (3). Année de réception. MM. Beerz, W., professeur, Munich. 1876 SELLA, A., ancien ministre, Rome. 1866 SIEBOLD, de, C.-Th.-E., professeur, Munich. 1847 2. Membres ordinaires (20). MM. Carrier, R., curé, Oberbuchsiten. 1848 DELLEY, L.-A., D'-médecin, Garmiswyl. 1858 Dusy, J.-E., ancien pasteur, Céligny. 1819 Gerger-BærwarrT, fabricant, Bâle. 1876 GOUVERNON, V., géom. du Cadastre, Aux Bois. 1853 HALLER, Gottfried, D: phil., Zurich. 1877 Horxer, J., Dr, bibliothécaire, Zurich. 1830 JOHANNOT, J., professeur, Lausanne. 1861 Krunge, Alfred, pharmacien, Aubonne. 1875 LeREScHE, L., ministre, Rolle. 1832 ca MSI MM. Lucasnéer, B., D'-médec., prof., Zurich. 1874 MortHIER, C.-F., D', Neuchâtel. 1869 Oswazp-Hormaxx, L., Bâle. 1842 Pesracozzi-Hrrzez, Salomon, Zurich. 1872 RouLeT, L.-A., D'-médecin, Neuchâtel. 1869 SALIS, de, U. A., Marschlins. 1840 STÆHELIN-BRUNNER, A., Bâle. 1838 SUPPIGER, J., médecin, Triengen. 1867 Tscaupı, de, Fr., Dr, conseill. d'État, St-Gall. 1851 WARTMANN, Elie, professeur, Genève. 1838 C. Membres demissionnaires (10). MM. Baur, J., precepteur, Bienne. 1881 DemoLe, Eugène, D" phil., Genève. 1883 LABHARDT-LUTZ, négociant, Saint-Gall. 1879 Roxus, Robert, D' médecin, Bâle. 1876 RoTHENBACH, J.-E., précepteur, Kussnacht. 1867 SECRETAN, Louis, D' médecin, Lausanne. 1880 VERDAT, E., D'-médecin, Berne. 1845 Vierer, J.-N., professeur, Évian. 1857 WarTMANN, Ch.-L., D' médecin, Genève. 1878 ZIEGLER, C., D’-medecin. Bâle. 1865 D. Rayés par suite du non-payement des cotisations (4). MM. Bréraz, G.-L., professeur, Lausanne. CERESOLE, Maurice, D" phil., Lausanne. Hayoz, H., D' médecin, Romont. Heer, Conrad, chef des télégraphes, Zurich. Nommé en 1886 MM. 1863 MM. 1879 MM. 2.10 — IV Comités et Commissions. I. Comité central (à Berne de 1886-1892). STUDER, Théoph., prof., président. Coaz, Johann. DE FELLENBERG, Edm. Forez, F.-A., D", prof., à Morges, président de la commission des mémoires. Custer, H., D’, à Aarau, questeur. II. Bibliothécaires (à Berne). Kocx, Joh.-Rud., professeur au Gymnase. STECK, maître à la Maison des orphelins. III. Comité annuel (pour 1886 à Genève). Sorer, Louis, professeur, président. MicÒeLi, Marc, vice-président. Prevosr, J.-L., vice-président. Sarasın, Édouard, 1* secrétaire. HALTENHOFF, Georges, 2” secrétaire. Cauver, Michel, | membres adjoints. Augerr, Edmond, | J Nommé en 1871 MM. 1880 » 1882 1384 1386 » 1860 MM. 1865 1872 1861 MM. » 1580 1883 » 1872 MM. 1375 1884 gi = IV. Commissions. a. Commission des Mémoires. Forez, F.-A., prof., à Morges, président. Rürimezer, Louis, prof., à Bâle. Kaurmann, Fr.-Jos., prof., à Lucerne. Mrcaezr, Marc, à Genève. CRAMER, C., prof., à Zurich. Scxær, Ed., prof., à Zurich, DE FiscHer, L. prof., à Berne. b. Commission geologique. STUDER, Bernard, prof., à Berne, président hono- raire. Favre, Alphonse, prof., à Genève, président. DE Lorror, Perceval, à Genève. Lane, Fréd., recteur, à Soleure. Vacat. Vacat. c. Commission géodésique. Worr, Rodolphe, prof., à Zurich, président. Hrrsca, Adolph, prof., à Neuchâtel. Rour, Rodolphe, conseiller d'État, à Berne. GAUTIER, E., directeur de l'Observatoire, à Genève. LocHmann, colonel, chef du bureau topographique fédéral, à Berne. d. Commission de la fondation Schläfli. DE SAUSSURE, Henri-Fr., à Genève, président. Rürrmever, Louis, prof., à Bâle. CRAMER, C., prof., à Zurich. — 152 — Nommé en 1886 Herm, Albert, prof., à Zurich. » SoRET, Charles, prof., à Genève. e. Commission des tremblements de terre. 1878 MM. Forster, A., prof., a Berne, president. ) AMSLER-LAFFON, J., prof., à Schaffhouse. » Forez, F.-A., prof., à Morges. » HAGENBACH-BISCHOFF, Ed., prof., à Bâle. » Heim, Alb., prof., à Zurich. » SORET, J.-L., prof., à Genève. » BiLLwILLER, R., directeur, à Zurich. 1880 DE TORRENTE, Antoine, inspecteur-forestier, à Sion. » Brüccer, Ch.-G., prof., à Coire. ) SoreT, Charles, prof., à Genève. 1883 Hess, Cl., prof., à Frauenfeld. ) Frür, J., prof., à Trogen. — iii — V Sociétés cantonales des sciences naturelles, 1. Argovie. Président : MM. Scamuzicer, D’-medecin. Vice-président : Tucascamin, Aug., D: prof. Secrétaire : WursT, prof. Caissier : ZscHOKKE, Herm. Bibliothecaire : Vacat. Nombre des membres : Membres honoraires : 2. » ordinaires : 106. Cotisation annuelle : 8 fr. 2. Bale. Président : MM. BurcxHarDT, Fr., D: prof. Vice-président : Cornu, Félix. Secrétaire : RIGGENBACH, A., D”. Vice-Secrétaire : KaxcBAUM, G., D". Bibliothécaire : SIEBER, L., D’. Nombre des membres : Membres honoraires : 5. ? » correspondants: 51. » ordinaires : 135. Cotisation annuelle : 12 fr. 13 3. Berne. Président : MM. pe FELLENBERG-BONSTETTEN, Ed., D”. Vice-président : STUDER, Bernard, père, pharmacien. Secrétaire : FiscHeEr, Ed., D’, privat-docent. Caissier : STUDER, Bernard, fils, pharmacien. Rédacteur : GRAF, D’, professeur à l’école Lerber. Nombre des membres : Membres correspondants : 22. » ordinaires : 157. Cotisation annuelle : 8 fr. 4. Fribourg. Président : MM. Cuoxy, H., pharmacien. Vice-président : Musy, M., professeur. Secrétaire : Wecx, P., D:. — Li — Nombre des membres : Membres honoraires : 2. » ordinaires : a. internes : 67. » b. externes : 15. Cotisation annuelle : Membres internes : 5 fr. » » » externes: 3 fr. 5. Saint-Gall. President : MM. WARTMANN, B., D", prof. Vice-président : AmBüHL, D’, chimiste cantonal. Secrétaires : BrasseL, J., prof. à l’École reale. SCHLATTER, Théodore, conseiller com- munal. Caissier : GSCHWEND. — 1 Nombre des membres : Membres honoraires : 35. » ordinaires : 635. Cotisation annuelle : Membres internes : 10 fr. » » » externes : 5fr. 6. Genève. Président : MM. Micaerx, Marc. Vice-Président : Prevosr, J.-L. Secrétaires : Sarasin, Édouard. HumBERT, Alois. Trésorier : GAUTIER, Emile. Nombre des membres : Membres honoraires : 51. » ordinaires : 54. Associés libres : 398 Cotisation annuelle : 20 fr. 7. Grisons. Président : MM. Kırunas, Ed., D’. Vice-président : Kaiser, J., D”. Secrétaire : Lorenz, P., D*. Caissier : BENER, P., conseiller d’État. Nombre des membres : Membres honoraires : 16. » correspondants : 48. » ordinaires : 159. Cotisation annuelle : Membres internes : 5 fr. » » » externes : 2 fr. egg = 8. Lucerne. Président : MM. Suinrer, Otto, pharmacien. Secrétaire : SCHUMACHER-Kopp, E., D', chimiste cantonal. Caissier : SCHÜRMANN, A., secrétaire de la ville. Nombre des membres : 119. Cotisation annuelle : 2 fr. 9. Neuchâtel. Président : MM. pe Couron, Louis, directeur des musées. Vice-président : Favre, Louis, prof. Secrétaires : BILLETER, 0., D’, prof. DE TrisoLeT, M., D’, prof. TrIPET, F., prof. Caissier : De Pury, F., D:. Nombre des membres : Membres honoraires : 34. ) correspondants : 41. » ordinaires : 161. Cotisation annuelle : 8 fr. 40. Schaffhouse. Président : MM. StieRrLIN, G., D’. Vice-président : Joos, E., D’, conseiller d'Etat. Secrétaire : Nusscx, D”. Nombre des membres : a Membres honoraires : 3. » ordinaires : 145. Cotisation annuelle : 2 fr. Président : Vice-président : Secrétaire : Président : Vice-president : Secrétaire : Président : Vice-président : Secrétaire : ee 44. Soleure. MM. Lane, Fr., D: prof. WIETLISBACH, J., forestier de la ville. Srrügy, A., maître à l’École reale. Nombre des membres : Membres honoraires : 6. » ordinaires : 190. Cotisation annuelle : 3 fr. 12. Thurgovie. MM. GRUBENMANN, U., professeur. Hess, Cl., professeur. SCHMID, J., maître à l'Ecole secondaire. Nombre des membres : Membres honoraires : 8. » ordinaires : 101. Cotisation annuelle : 5 fr. 13. Vaud. MM. Guisan, R., ingénieur. Durour, Ch., prof. RENEVIER, E., prof. HERZEN, A., prof. BLANC, H., prof. Nombre des membres : Membres honoraires : 50. » ordinaires : 238. Cotisation annuelle : 8 fr. 14. Zurich. Président : MM. Hr, Alb. ; D', prof. | Vac 0 0 es nt Ioia Nombre des membres : Membres honoraires : » correspondants: 9. » ordinaires : 190. Cotisation annuelle : 20fr. (de) 10. 11. og APPENDICE Dons faits à la Bibliothèque pendant la 69° Session, Capellini, Giovanni, Sopra Resti di un sirenio fossile raccolti a Monte Fiocca presso Sassari in Sar- degna. — Resti fossili di Dioplodon e Mesoplodon. — Del zifioide fossile scoperto nelle sabbie plioceniche di fangonero presso Siena. — Discorso pronunciato dal presidente della Società geologica italiana all’adunanza generale tenuta in Arezzo il giorno 14 settembre 1885. Crova, M.-A. Sur un enregistreur de l’intensité calorifi- que de la radiation solaire. — Observations faites à Montpellier avec l’actinomè- tre enregistreur. Fol, H. et Sarasin, Ed. Sur la profondeur à laquelle la lumière du jour pénètre dans les eaux de la mer. — — Sur la pénétration de la lumière du jour dans les eaux du lac de Genève. — — Sur la pénétration de la lumière dans la pro- fondeur de la mer à diverses heures du jour. Forel, F.-A. Le cercle de Bishop, couronne solaire de 1883 (Archives des sciences physiques et naturelles, 8° période, t. XIII, n° 6, 15 juin 1885). — Couronne solaire, soit cercle de Bishop, observée en 1883, 1884 et 1885. | 21. 22. 23. 24. 37. 28. en ADO en Forel, F.-4. Études zoologiques dans les lacs de Savoie. Le Grain du glacier (Archives des sciences physt- ques et naturelles, 32° période, t. VII, n° 4, 15 avril 1882. Moraine sous-lacustre de la Barre d’Yvoire, au lac Léman. Les seiches des lacs. (Extrait du Guide scientifi- que, n° d'octobre 1885.) Les ravins sous-lacustres des fleuves glaciaires. La grande période de retraite des glaciers des Alpes de 1850 à 1880. Bruits souterrains entendus le 26 août 1883 dans l’îlot de Caiman-Brac, mer des Caraïbes. Sur l’inclinaison des couches isothermes dans les eaux profondes du lac Léman. Les travaux du Club alpin suisse au glacier du Rhône. (Extrait de l’Echo des Alpes, XIX, p. 26.) Die pelagische Fauna der Süsswasserseen. (Separat- abdruck aus dem Biologischen Centralblatt, II Band. N” 10. La faune pélagique des lacs d’eau douce. (Archives des sciences physiques et naturelles, 32° période, t. VIII, n° 9, 15 septembre 1882.) | Draguages zoologiques et sondages thermometri- ques dans les lacs de Savoie. Les rides de fond étudiées dans le lac Léman. (Archives des sciences physiques et naturelles, 3% période, t. X, n° 7, 15 juillet 1883.) Die Vermessung des Rhone-Gletschers durch den Schweizer Alpenclub. (Separat- Abdruck aus der Zeitschrift des Deutschen und Oesterreichischen Alpenvereins.) La température des eaux profondes du lac Léman. La faune profonde des lacs suisses. Les tremblements de terre orogéniques étudiés en Suisse. (Extrait de la revue l’ Astronomie, décembre 1883 et janvier 1884.) 200 29. Forel, F.-A. Essai sur la température des glaciers. (Echo des Alpes, xx" année, Genève, 1884.) 30. — Les variations périodiques des glaciers des Alpes. (Extrait du Jahrbuch des Schweizer Alpenclub, vol. XVIII.) 3: — Les variations periodiques des glaciers des Alpes (section des Diablerets). (Extrait du Jahrbuch des Schweizer Alpenclub, vol. XIX.) 32. — L’ombre de Chamossaire. (Extrait de l’Echo des Alpes, de Genève, n° 4, 1885.) 33. — Lestremblements de terre étudiés parla Commission sismologique suisse de novembre 1879 à fin décem- bre 1880. (Archives des sciences physiques et natu- relles, 3*° période, t. VI, n° 11, 15 novembre 1881.) 34. — Les tremblements de terre étudiés par la Commis- sion sismologique suisse pendant l’année 1881, 2% rapport. (Archives des sciences physiques et naturelles, 3% période, t. XI, n° 2, 15 février 1884.) 35. — Les tremblements de terre étudiés par la Commis- sion sismologique suisse pendant les années 1882 et 1883, 3% rapport avec planche VI. (Archives des sciences physiques et naturelles, 3* période, t. XIII, n° 5, 15 mai 1885.) 36. — Études glaciaires. (Archives des sciences physiques et naturelles, 3° période, t. XII, n° 7, 15 juillet 1884.) 37. — Essai sur les variations periodiques des glaciers. (Archives des sciences physiques et naturelles, 3° période, t. VI, n° 11, 15 novembre 1881.) 38. — Les variations périodiques des glaciers des Alpes, 2% rapport, 1881. (Extrait de l’Echo des Alpes, xvow année, n° 2, Genève, 1882.) 39° — Surlesvariations périodiques des glaciers. (Estratto dagli otti del Terzo Congresso Geografico Interna- zionale Venezia, 1881, vol. IK). 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. AT. 48. 49. Forel, — LL — F.-A. Les variations periodiques des glaciers des Alpes, 5% rapport, 1884. (Extrait du Jahrbuch des Schweizer Alpenclub, voi. XX.) Le lac Léman. Les variations périodiques des glaciers des Alpes (section des Diablerets), 6° rapport, 1885. (Extrait du Jahrbuch des Schweizer Alpenclub, vol. XXI.) La couronne solaire de l’été de 1884. (Archives des sciences physiques et naturelles, 3° période, t. XII, n° 9, 15 septembre 1884.) Carte hydrographique du lac des IV Cantons, avec planches I et II. (Archives des sciences physiques et naturelles, 3" période, t. XVI, n° 7, 15 juillet 1886. Forel, F.-A., Renevier, E., Heim, Alb., Stockalper, E., et Colladon, D. Rapport d’expertise sur les eaux thermales de Lavey, accompagné de 7 planches. Forel, F.-A. et Plantamour, E. Limnimétrie du lae Léman. Étude comparative des coordinations. 27 mai 1881. Goppelsreder, Friedrich (von). Ueber die Darstellung der Farbstoffe. Hébert. Observations sur les groupes sédimentaires les Heer, plus anciens du nord-ouest de la France. I. Phyl- lades de Saint-Lò. Age du granit. (Institut de France, Académie des Sciences, extrait des comptes rendus des séances ; séance du 26 juillet 1886.) Observations sur les groupes sédimentaires les plus anciens du nord-ouest de la France. IT. Conglomé- rats pourprés et schistes rouges. (Institut de France, Académie des Sciences, extrait des comptes rendus des séances des 2 et 9 août 1886.) Oswald (von), D'. Die Pfiauzenwelt des Kantons Glarus. Pavesi, Pietro, D’. Altra serie di ricerche e studi sulla Fauna pelagica dei laghi italiani. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 0, Pavesi, Pietro, D". Studi sugli Aracnidi africani. IH. Aracnidi del regno di Scioa. Materiali per lo studio della fauna tunisina raccolti da G. e L. Doria. II. Aracnidi. Che n’è stato de’miei pesciolini? lettera aperta al. prof. B. Benecke di Kenigsberg. Geografia fisica. Notizie batimetriche sui laghi d’Orta e d’Idro. Intorno ad una rarità ornitologica italiana. Brani biologici di due celebrati pesci nostrali di acque dolci. Controsservazioni ad un opuscolo recente di Arac- nologia. Mai 1885. Aracnidi raccolti dal conte Bouturlin ad Assab e Massaua. Conferenza di Piscicoltura tenuta il 27 febbrajo 1885. Aracnidi critici di Bremi-Wolff. O kilku gatunkach ryb kopalnych z monte-boica pod werona przez Dra Wladyslawa Szajnoche. Tabl. I, EINE Mittheilungen der Ostschweizerischen geogr.-commerc. Gesellschaft in St. Gallen, 1886. Eighteenth annual report of the Peabody Academy of Science organized a. d. 1868. Bollettino della Società Geologica italiana. Vol. IV, 1885. —r—_--3Cc=/ e” CANI MERE > CE = gr + ni Meri ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES SEPTEMBRE-OCTOBRE 1886 COMPTE RENDU DES TRAVAUX PRÉSENTÉS A LA SOIXANTE-NEUVIÈME SESSION DE LA SOCIETE HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES RÉUNIE A GENÈVE Les 10, 11 et 12 août 1SS6 GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PELISSERIE, 18 LAUSANNE | PARIS GEORGES BRIDEL G. MASSON Boulevard St-Germain, 120 Dépôt pour l’'ALLEMAGNE, H. GEORG, à Barr Place de la Louve, 1 1886 { \ N : ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES SEPTEMBRE-OCTOBRE 1886 COMPTE RENDU DES TRAVAUX PRESENTES A LA SOIXANTE-NEUVIEME SESSION SOCIETE HELVETIQUE SCIENCES NATURELLES REUNIE A GENEVE Les 10, 11 et 12 aoüt 1896 -—— ——>ee>$%S3> dans l’expression pour 1, est tout à fait analo- gue, et, de plus, en supposant les limites «, et a, ou les nombres N, et N, égaux pour les deux déterminations de i;, prendra la même valeur. Par suite, la division indiquée fera disparaître cette xx, et la formule donnant a restera celle déduite en (A). Pour déterminer la durée d’oscillation #,, je suppose 36 SOCIÉTÉ HELVETIQUE donnée une horloge de précision dont la marche est con- trôlée par des observations astronomiques, et qui ferme un circuit électrique à chaque minute. Il est mécanique- ment réalisable qu’un pendule oscille pendant 18 heures ou 24 heures sans recevoir une nouvelle impulsion; il suffira cependant de déterminer / du nombre d’oseilla- tions N; qui s’operent dans un intervalle de temps de 6 heures environ. On choisira comme commencement de cet intervalle le moment où le pendule passe une première fois par la verticale du point de suspension; la fin de Pinter- valle sera définie de la même manière. Le commencement de l'intervalle sera rattaché à la dernière minute de l'hor- loge à l’aide du chronoscope de M. Hipp, en arrangeant les appareils de façon que le même courant qui annonce la « dernière » minute commande également les aiguilles du chronoscope pour les mettre en marche, et que ces mêmes aiguilles s'arrêtent au moment où le pendule passe par la verticale. Par le même arrangement, le moment du dernier passage du pendule sera rattaché à la dernière minute correspondante, et cela à 0,001 sec. près. Le calcul fournit aisément la preuve que l’exactitude à laquelle on arrive par cette méthode en opérant dans le vide est, suivant la perfection des horloges, de ‘/,, °/,, à oo /00- — Les excellentes déterminations de coefficients de dilatation faites par M. Benoit! sur les règles étalon ont une exactitude de °/,, °/,,, et celles de M. Fizeau * une exactitude de. ‘/, ‘/,.. Pour la mesure des températures, les couples thermo- 1 Mémoires du bureau international des poids et mesures. T. II; p. C. 145. 2 C. R. T. 62; p. 1136 et 1140. DES SCIENCES NATURELLES. 37 électriques sont tout indiqués, pouvant donner par des lectures très commodes une exactitude supérieure à celle des thermomètres à mercure. En effet, en graduant pro- visoirement le couple à l’aide d’un bon thermomètre à mercure pour un intervalle de 20° environ, et en s’ap- puyant ensuite sur quatre températures intermédiaires et constantes, distantes l’une de l’autre de 20° environ, on parvient aisément à rattacher les indications du thermo- mêtre élecirique aux températures fixes de la glace fon- dante et de la vapeur d’eau bouillante, et d’eliminer par la les erreurs introduites par le thermomètre à mer- cure. En faisant osciller le corps dans l’air, on peut encore déterminer la durée d’oscillation avec une grande exacti- tude. La densité de l’air a une influence notable sur la durée d’oscillation, soit 0,002 à 0,003 par atmosphère; mais on remarque que son influence disparaît de la for- mule (A) si la densité reste constante. La densité dépend de la pression atmosphérique et de la température. Soit è, la densité de l'air à la température u, = 0° et 760" de pression, soit è, la densité à u, degrés et à la même pression; alors ne Le ou On arrive à la même densité en supposant la température constante = u, , et en prenant la pression p, telle que dy = dy Pr De ces deux expressions on peut déduire la 1 valeur de la pression p, pour laquelle la densité est la même pour les deux températures u, et «,. Ainsi, en 38 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Per 273 posant par exemple u, = 20°, il vient è, = 993 et la pression p, = 708,1" correspondra à la pression de p, = 760", L’influence de la variation de densité du milieu dans lequel le pendule oscille sera donc éliminé quand on détermine 1, à 0° et 708,177, le £, ayant été déterminé à + 20° et 7607», ou t à 0° et 689,522, » » ri 1402 ou 1, & 0° et 670,822, » » 72025, etc. Comme on ne tombera guère par hasard sur deux des pressions barométriques correspondantes en déterminant t, ett,, il faudra faire deux déterminations def, , les deux à 0 degré, mais à des pressions barométriques aussi dif- férentes que possible. En établissant une proportion on trouve la valeur de £, qui correspond à la pression atmos- phérique que l’on a eu en déterminant £,. Il en résulte qu'il faudra trouver i, à la température u, (= 0°) et à la pression (basse) Pi DA » nen) » (haute) p,” t, » UE 206) » (haute) p, Partant de la valeur de p,, la considération présentée plus haut donne la valeur correspondante de p, ; pour celle-ci DES SCIENCES NATURELLES. 39 on déduit la valeur de £, en établissant la dite proportion entre les quantités 2,’, 2,7, 2, et p,", p,", Pr En faisant osciller le corps dans l’air, il reste une petite inexactitude malgré la correction de la variation de densité, car en élevant la température on fera varier non seulement la densité de l’air, mais encore les dimensions du pendule. Celui-ci présentera à l'air une surface plus grande, qui tendra à augmenter d’une quantité négligea- ble la durée d’oscillation £,. M, Weber espère pouvoir donner sous peu quelques valeurs de coefficients de dilatation obtenus par cette méthode. M. Edouard Sarasin, de Genève, informe la Section que grâce à l’aide qu’à bien voulu lui prêter M. G. Na- ville, chef de la maison Escher Wyss et C°; grâce aussi à la parfaite obligeance de M. Welti-Escher, il a pu derniè- rement installer son limnimetre enregistreur au bord du lac de Zurich, dans la belle propriété que M. Welti pos- sède a Enge, au bout des nouveaux quais de Zurich. Cette station, placée presque exactement à son extrémité, pa- rait devoir être particulièrement favorable pour l’étude des mouvements oscillatoires de ce lac. L'appareil a été mis en marche le 17 juin dernier sous la surveillance spéciale de M. Vieusseux, ingénieur de la maison Escher Wyss et C°. Les tracés obtenus depuis lors jusqu’à ce jour et que M. Sarasin dépose sur le bureau sont, comme on le voit, très peu prononcés et fort irréguliers. Il ne s’est pas produit encore de circonstances atmosphériques pro- pres à exciter de grands mouvements, tels que ceux que les riverains du lac de Genève appellent les seiches. Mais, même lorsque les mouvements sont plus marqués, ils se 40 SOCIETÉ HELVÉTIQUE modifient très rapidement, s’affaiblissent immédiatement et changent de période presque tout de suite. De telle sorte que si l’on ne savait par les expériences faites sur d’autres lacs et en particulier celles de M. Forel sur le lac Léman qu'il s’agit d’un mouvement rythmique de balan- cement de toute la surface du lac on ne pourrait l’induire des tracés obtenus jusqu'ici au lac de Zurich. Et cepen- dant si le peu de profondeur de ce lac doit amortir rapi- dement les mouvements, en revanche, sa forme régulière en arc de cercle devait, semblait-il, favoriser un mouve- ment pendulaire uniforme. M. Sarasin pense que cette irrégularité et ce peu de persistance des mouvements périodiques doivent tenir, en bonne partie du moins, à l'action de la barre de Rapper- schwyl qui déterminerait nn nœud factice d’oscillation en un point du lac qui ne correspond pas à un nœud de quelqu’une des oscillations simples du lac, uninodale binodale, ou autre; de telle sorte qu’elle trouble ses mou- vements pendulaires et le fait vibrer à faux. Les tracés ultérieurs montreront si le caractère de faiblesse et d’irré- gularité des seiches du lac de Zurich persiste toujours et ce que vaut cette explication. L’oscillation la plus longue comme période et la plus constante qui s’observe sur les tracés obtenus jusqu'ici est de 45 minutes. Il est probable, sans qu’on puisse l’af- firmer encore positivement, que cette oscillation de 45" est la seiche uninodale de Zurich. Fréquemment aussi et simultanément avec cette seiche on en observe une autre dont la période est presque exactement la moitié de celle- la et qui serait alors la binodale. La période de 45" ne correspond point cependant à celle qui résulterait pour l’uninodale du lac de Zurich de la formule des seiches de x DES SCIENCES NATURELLES. 41 M. Forel. Il y a là un point à examiner de plus près sur les tracés qui vont étre obtenus dans la suite. M. le prof. Gabriel OLTRAMARE, de Genève, fait une communication relative à un calcul qu'il a désigné sous le nom de généralisation des identités. Cette méthode, qui repose sur le développement d'une fonction quelconque en séries exponentielles, réelles ou imaginaires, peut s'appliquer à donner à une identité une grande extension. L'auteur est parvenu, à l’aide de ce procédé, soit à établir des formules générales pour la détermination des intégrales définies, soit à obtenir la sommation des séries, soit, plus particulièrement encore, à exprimer les intégrales de certaines équations aux diffé- rentielles partielles. Nous ne pouvons pas dans ce compte rendu entrer dans les détails de ce travail qui paraîtra sous peu de jours, dans les Mémoires de l’Institut national genevois. M. le prof. HAGENBACH, de Bâle, dépose sur le bureau le mémoire qu'il vient de publier sur la transmission de l'électricité dans les fils télégraphiques et que le manque de temps l’empêche d’analyser '. La section de physique se transporte ensuite à l’Obser- vatoire, où M. le prof. Thury démontre à ses membres le sismométre de son invention décrit ci-dessus. 1 Ce travail sera reproduit dans un prochain numéro des Archives. 42 SOCIÉTÉ HELYÉTIQUE Chimie. Président honoraire: M. le prof. Mariexac, de Genève. Président: M. le prof. Grase, de Genève. Secrétaire : M. Alex. CLaparÈDE, de Genève. Hugo Schiff et A. Piutti. Un isomère dextrogyre de l’asparagine. — Schu- macher-Kopp. Observations faites au laboratoire de chimie analytique du canton de Lucerne. — F. Urech. Influence de la masse sur la vitesse de bromuration des acides gras. — Græbe et Fehr. Constitution de l’euxan- thone. — Græbe et Julliard. Acide diphtalylique. — Gr&be et Racine. Acide aldéhydophtalique. — O. Billeter et Steiner. Transformation des dia- mines aromatiques en. pseudothiocyanates. — P.-T. Cleve et Söderbaum. Isomérie de l’acide platoxalique. — H. Schiff. Nouvelle lampe microchi- mique et nouveau réfrigérant à boules. — H. Schiff. Les bases colorantes dérivées du furfurol. M. le prof. Hugo ScHirr, de Florence, présente une nouvelle asparagine qui a été découverte dernièrement dans son laboratoire et examinée par M. A. PiurtI. Cette asparagine est dextrogyre, porte une facette hémiédrique à droite et est douée d’une saveur sucrée. Pour le reste, elle ressemble à l’asparagine ordinaire lévogyre et donne les mêmes dérivés. Les dérivés des deux espèces, s’ils sont actifs, conservent la rotation en sens contraire ; il en est ainsi, par exemple, des dérivés uriques obtenus au moyen de l’urée ou du cyanate potassique, ainsi que des deux acides malique et aspartique. Si l’on réunit en solution aqueuse, à quantités équimoléculaires, les deux acides aspartiques actifs provenant des deux asparagines, on obtient des cristaux d’un acide aspartique inactif quia été appelé acide asparacémique. Les cristaux de ce dernier ressemblent beaucoup aux cristaux d’un acide DES SCIENCES NATURELLES. 43 inactif qu'on obtient en chauffant les acides actifs à 180-190° en présence d’un peu d’eau. Les deux asparagines, réunies dans les mêmes con- ditions, ne s'unissent en aucune manière, et jusqu'à présent il n'a pu être obtenu d’asparagine inactive. Vu cette circonstance et la saveur sucrée de la nouvelle asparagine, M. Schiff admet que celle-ci a une constitu- tion chimique différente de celle de l’asparagine ordinaire lévogyre. Dans la fabrique de M. G. Parenti, à Sienne, on pré- pare l’asparagine au moyen des vesces qui croissent dans les fentes, assez profondes, dont est sillonné le sous-sol de la ville. 6500 kilogrammes de vesces fraîches de 35 à 40 centimètres de hauteur donnent à peu près 20 kilogr, d’asparagine ordinaire et seulement 100 à 120 grammes d’asparagine dextrogyre. Ces recherches seront continuées par M. A. Piutti. Les déterminations cristallographiques ont déjà été en partie exécutées par M. Grattarola. M. le D" Scaumacaer-KoPp communique quelques ob- servations qu'il a eu l'occasion de faire dernièrement en qualité de chimiste cantonal de Lucerne : 1° Empoison- nement (dû a la malveillance) des eaux du Righi-Staffel au moyen d'eaux d’égoùt et de lavoir de cuisine, en août 1885. 2° Empoisonnement d’un enfant de trois ans avec de l’acide carbolique à 90 °/, donné par erreur comme médicament ; la mort s’en suivit dans l’espace de 12 mi- nutes. 3° Empoisonnement de bétail à Kremsen (canton de Lucerne) ayant causé la mort de 9 vaches; l’enquête n’est pas terminée, mais on l’attribue à la présence d’ivraie enivrante (Lolium ten ulentum) dans le fourrage. 44 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 4° Falsification d’un vinaigre avec de l’acide sulfurique; coloration de vinaigres avec des couleurs d’aniline. 5° Re- marques sur le vin glacier de Sierre et analyse d’un vin remontant à peu près à 1835. 6° Durée des conserves de lait préparées par l’Anglo-Swiss Condensed Milk C° à Cham; il a été reconnu que les préparations de lait condensé, cacao et lait, café et lait, etc., se conservent très bien 7 ans; un lait condensé sans sucre provenant d’une autre fabrique se décomposa et l’on trouva dans l'intérieur de la boîte de gros cristaux de sucre de lait. <° Campagne contre les pressions de bière; cette question qui a occupé le Tribunal fédéral et le Conseil fédéral, a eu pour résultat de faire interdire dans le canton de Lu- cerne toute pression à air atmosphérique, les pressions à acide carbonique étant seules tolérées maintenant. M. le D' F. Urech, professeur à Tubingue, a cherché à établir la fonction suivant laquelle la masse chimique influe sur la vitesse de bromuration des acides gras. On trouve dans la littérature un assez grand nombre de données numériques sur la vitesse des réactions chi- miques. Mais ces données n’ont pas encore été toutes formulées d’une façon rationnelle, c’est-à-dire comme fonction de la masse chimique active. Cependant il y a déjà 35 ans que des équations de vitesse pour les cas simples ont été établies, entre autres par Wilhelmy ', Berthelot ?, Guldberg et Waage * et d’autres. Les séries d’expériences sur la vitesse de bromuration 1 Annalen der Physik und Chemie, 81, 413. ? Annales de chimie et de physique, vol. 85 et suite. 8 Études sur les affinités chimiques. Journal für praktische Chemie (2). 19. 69. DES SCIENCES NATURELLES. 45 des acides gras que M. Urech ‘ a communiquées il y a 7 ans à la Section de chimie de la Société helvétique réunie à Saint-Gall n’ont pas été soumises non plus jus- qu'ici a une expression rationnelle des vitesses successives de transformation. Il a été, en ce temps-là, seulement possible de constater des résultats généraux comme, par ‘exemple, le parallélisme entre l'augmentation du poids moléculaire des acides et l’accroissement de la durée to- tale de réaction ; puis la possibilité de distinguer trois pé- riodes dans la durée totale, les périodes initiale et finale présentant une vitesse moindre que la période intermé- diaire. Mais si l’on introduit les valeurs expérimentales dans l'équation de vitesse normale qui paraît au premier abord applicable ici ?, à savoir : 1 UV Ki— Anz (5°, on n’obtient pas de constantes de vitesse concordantes pour les différentes déterminations d’une même série; la constante, c’est-à-dire le coefficient de transformation, augmente toujours dans le cours de la réaction. Par con- séquent M. Urech a tiré les conclusions suivantes : Il doit y avoir quelque influence accélératrice; or, si la température est maintenue constante, cette influence ne peut résulter que du système en réaction et elle a par conséquent pour cause les changements qui se produisent ! Ber. d. d. ch. G. XUI, p. 531. ® Dans cette équation, wo et vo désignent les quantités initiales de substances qui participent à la réaction et « et v les quantités non transformées au bout du temps t; K est la constante de vitesse. 46 SOCIÉTÉ HELVETIQUE dans celui-ci. Ces changements consistent en ceci, c’est qu’à la place des substances primitives qui disparaissent (le brome et l'acide gras), il se forme deux nouveaux acides. La quantité d’acide devient donc toujours plus grande pendant la réaction, par rapport à la quantité de substance primitive non transformée; or, l’action accélé- ratrice qu’exercent les acides (ainsi que les sels) sur la vitesse de réaction est un fait connu depuis longtemps * et elle a déjà reçu récemment une expression précise *. Cette action est de nature dynamique, puisque aucune réaction chimique n’a lieu et on a trouvé déjà pour beaucoup de cas qu'elle est proportionnelle à la conductibilité électro- lytique des concentrations respectives °. Cette action sur la vitesse de réaction se fait particu- lièrement sentir pour les systèmes dans lesquels la sub- stance primitive et le produit présentent cette propriété dynamique à des degrés très différents d'intensité et dans lesquels la réaction n’est pas aflaiblie et égalisée par la présence d’une trop grande quantité de dissolvant. La formule de vitesse normale qui concorde pour des solu- tions très étendues n’est plus applicable à des solutions très concentrées et anhydres ‘. Comme, dans ce dernier cas, la bromuration, par exemple, l’acide bromhydrique qui a une action particulièrement dynamique augmente toujours en quantité durant la réaction, il doit se pro- 1 Berthelot, Annales de Chim. et Phys., vol. 85 et suite. 2 Spohr, Journal f. prakt. Chem. (2) Bd. 32, p. 266. 5 Ostwald, Journal f. prakt. Chem. (2) Bd. 31. * La vitesse d’esterification qui obéit cependant, même en système absolument concentré, à la formule normale (Berthelot), n’est pas en contradiction avec cette thèse, car l’influence des produits (eau et ester) sur la vitesse de réaction est à peu. près nulle en compa- raison des acides. DES SCIENCES NATURELLES. 47 duire une action accélératrice qui va toujours en crois- sant; c’est en effet ce que montrent les données expéri- mentales. L'auteur a cherché d’abord à établir l’expression ma- thématique de cette action accélératrice, puis à lier celle- ci à la formule normale a ! UV (Cra) Il a trouvé en premier lieu pour l’acide valérique qu'il faut joindre comme facteur au terme exprimant la rela- tion mutuelle des masses actives dans la formule normale, ., VO 3 SITA soit—-, une puissance x de la quantité d’acide bromhy- VU - 0 drique produit (u) divisée par la durée correspondante; de sorte qu’on a: SO we, U ll ) Si, dans cette équation, on introduit les valeurs expé- rimentales et qu’on suppose «=0,5, on obtient une con- cordance suffisante entre les valeurs de K pour les obser- vations successives de toute la série : MA | 148 2,868 i= 30 IgK=2,897 45 2,883 65 | 85° | 95° È n _99° 2,853|2,860 130 Mais, pour les autres acides, la concordance dans les va- leurs de K ne s’observe que pour une partie de la durée to- tale de réaction. Du reste, un peu de réflexion montre bien- tôt que la valeur de x, calculée d’après l’équation ci-dessus, 48 SOCIÉTÉ HELVETIQUE ne saurait être qu’une valeur approximative et sommaire, car, outre l’acide bromhydrique, l’acide gras bromé doit .. aussi exercer une influence analogue sur la vitesse de réaction ; et cette influence doit être proportionnelle à sa conductibilité électrolytique, celle-ci étant seulement beaucoup plus faible que celle de l’acide bromhydrique. La fonction (w)° doit par conséquent être décomposée en (u)?(v){; ou bien, comme u est l’équivalent de », on peut poser (u)?-+1= (u)?. Mais il y n’y a aucune raison pour ne pas admettre que les substances qui donnent lieu à la réaction n'exer- cent, aussi bien que les produits, une influence sur la vitesse. Il faut donc introduire au dénominateur l’expres- sion de cette influence et l’on a : LOR Kr vu wav È (D) Lorsque « est l'équivalent de v, on peut remplacer cette équation par : | ICE (u)x KR = 0 — UU u mtr us to Pour trouver la valeur des exposants dans l’équation I qui contient quatre grandeurs inconnues, x, m, r et K, il faut établir trois équations dont chacune exige les valeurs de deux déterminations faites dans des temps différents : __ UO, (u)x __ Vo, (U)E a DU, UU DU VELO 1 1 072 2 2 1. K DU, UD VU, USO 9 K — ur; 1 (u,} __ UO; : (u,)* DES SCIENCES NATURELLES. 49 3 RU (u;)* __ Ud (u,} Vous UV Vols UU Les expressions pour x, m et r obtenues algébrique- ment au moyen de ces trois équations sont très longues. Elles sont plus simples pour le cas qui correspond à l'équation Il ; ici deux équations suffisent pour calculer x et y. En ce qui concerne le cas particulier de la bromuration, les hypothèses sur lesquelles reposent les équations I et II ne sont pas tout à fait justifiées, car le brome n’influence pas la vitesse de réaction comme le font les acides (de même qu'il ne possède pas, comme on sait, de conducti- bilité électrolytique); il oppose plutôt à la vitesse de réac- tion une résistance qui diminue à mesure qu'il disparaît. Si on fait donc abstraction du brome, l'équation devient De cette manière, avec les données de quatre détermi- nations en série, On calcule pour l’acide valérique : | et y = — 0,07 D'où l’on a: 10300 045%) 658521699614 | 4187| 130 lg K = 0,94810,95810,98710,9800,97710,980:0,99210,998 Pour d’autres acides, la concordance des valeurs de K entre elles ne s’observe que pour une partie de la durée 4 50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE totale de réaction. Les raisons en peuvent être les sui- vantes : 1° La réaction n’est pas si simple que nous l'avons supposée; il se produit plusieurs réactions commençant simultanément ou successivement (dibromuration), et il faudrait pour cela établir des équations de superposition. 2° De même que la conductibilité électrolvtique, l’in- fluence sur la vitesse de réaction est plus compliquée que nous ne l’avons supposée et représentée ci-dessus; il fau- drait la rendre à peu près comme suit : eso uo 1 =, (u)x ne e N | ae uv" Dans cette formule C, et CG, sont des constantes diffé- rentes. M le prof. GRÆBE communique ses recherches sur la constitution de l’euxanthone, corps qui se retire du jaune indien; le jaune indien contient, à côté des sels d’acide euxanthique, des quantités plus ou moins grandes d’eu- xanthone libre. Dans les qualités chères, il n’y en a pres- que pas, mais on en trouve d'autant plus que le prix est moins élevé. La formule de l’euxanthone donnée par Wichelhaus est celle qui s’accorde le mieux avec l’étude des réactions; l’euxanthone peut se transformer en une kétone obtenue aussi par l’acide salicylique, le diphénylène-kétone-oxyde : DES SCIENCES NATURELLES. 51 CH, CO<” 0 CH, Cependant, d’après les observations de Spiegler, ni l’euxanthone, ni cette kétone ne donnent la réaction de Meyer avec l’hydroxylamine ; il n’y a pas non plus de réaction avec la phénylhydrazine. C’est pour ce motif que Spiegler a proposé pour l’euxanthone une autre for- mule, non plus celle d’une kétone, mais celle d’une lac- tone : C,H,(0H)—0 C,H,(0H)—CO Mais il y a des réactions qui s'opposent à ce qu’on en fasse une lactone; c’est l’étude de ces réactions qu’a faite M. Græbe, en collaboration avec M. le Dr FrHR, et elle leur a montré que la formule de Wichelhaus est prefera- ble à celle de Spiegler. Lorsqu’on chauffe le diphénylène-kétone-oxyde avec la potasse caustique, on a l’addition d’une molécule d'eau; le corps obtenu a, d’après MM. Græbe et Fehr, la constitution suivante : CH, .0H c0< C,H,.OH Avec la formule de Spiegler, on devrait obtenir un corps derivant du diphényle : CH, . OH C,H, . COOH 92 SOCIETE HELVETIQUE | Or, les réactions ne sont pas en faveur de cette dernière formule. On obtient des éthers, comme l’éther methy- lique, C,H,.OCH, < C,H,.OCH, qui se combinent avec la phénylhydrazine et l’hydroxy- lamine et qui ne sont pas saponifiés lorsqu’on les chauffe avec la potasse caustique. Ils ne peuvent donc pas deriver de la formule de Spiegler. Ce corps dihydroxylé forme aussi un dérivé diacétylé ; il faut le regarder comme l’orthodioxybenzophénone. Pour expliquer le fait que le diphénylène-kétone-oxyde ne se combine pas avec l'hydroxylamine et la phénylhy- drazine, tandis qu'il se transforme en benzophénone dihydroxylée, on pourrait peut-être attribuer à la pre- mière combinaison la formule suivante : M. GRÆBE expose en outre des recherches sur l'acide diphtalylique. La formule la plus vraisemblable pour cet acide est : CO—G,H,—C00H CO—C,H,—CO0H On peut donc le comparer avec le benzile : DES SCIENCES NATURELLES. 93 dons CO—C,H, On sait que ce dernier corps se transforme facilement, sous l’action de la potasse caustique, en un acide mono- basique : CH OH >< CH, COOH On pouvait donc espérer obtenir avec l’acide diphtaly- lique un acide correspondant. En effet la potasse caus- tique réagit très facilement ; on devrait obtenir ainsi un acide tribasique : COOH da OH >C< Que COOH COOH Mais la réaction va plus loin; il y a immédiatement perte d’eau et d’acide carbonique et l’on obtient un acide bien cristallisé qui est le point de départ d’une série de corps également bien cristallisés ; cet acide a la constitu- tion d’un acide lactonique : 54 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Ce travail, commencé par M. Græbe, a été continué par M. JuLLiaRD. L’acide est, d’après cette formule, un dérivé du diphénylméthane. Par oxydation, M. Julliard a obtenu un acide bibasique qui a la propriété de se com- biner avec la phénylhydrazine : COOH | CH Ce HE COOH >C0 Par réduction avec l’acide iodhydrique et le phosphore, l’acide à constitution lactonique donne un dérivé de l’anthracène qui doit être : CO CH,< >C.H..CO0H CH 2 et qui, par oxydation, se transforme en acide anthraqui- none-carbonique. M. GrABE fait connaître encore un travail de M. Ra- CINE qui a préparé l’acide aldehydophtalique cherché depuis longtemps : COOH CH, < CHO Il l’a obtenu à l’aide de la phtalide, en y introduisant du brome à une température voisine de 150°. On ob- tient : DES SCIENCES NATURELLES. 55 CHBr CH, < >0 \ En traitant ce corps par l’alcool étendu, le brome n’est pas remplacé par OH. Au lieu du corps : CH(OH) >0 CH, < CO on obtient celui-ci : CHO CH, < COOH Le corps obtenu présente les réactions des aldéhydes, se combine à la phénylhydrazine et à l’hydroxylamine et donne avec l’aniline un produit de condensation. M. le prof. O. BiLLeTER, de Neuchâtel, communique les principaux résultats d'un travail que M. A. STEINER a fait avec son concours, et dont la première partie a été publiée dans le Berliner Berichte, et en résumé dans les Archives. Rathke a démontré que le chlorure de thiocarbonyle, CSCI,, agit sur les monamines primaires en les transfor- mant en pseudothiocyanates correspondants. Les auteurs ont appliqué cette réaction aux diamines aromatiques. Mis en présence en solution dans le chloroforme. les ingré- dients se décomposent d’après l’équation suivante : 3 R’(NH,), + 2 CSCI, = R’(NCS), + 2 R'(NH, CI), 56 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Au lieu de se servir de la base libre, il est beaucoup plus avantageux d'employer la solution aqueuse et diluée de son chlorhydrate, et de la secouer avec la solution du chlorure de thiocarbonyle dans le chloroforme. Le chlor- hydrate est peu à peu décomposé par l’eau, la base, mise en liberté, passe dans le chloroforme, où elle subit la réaction indiquée, le chlorhydrate régénéré entrant de nouveau (dans la solution aqueuse. A mesure que celle-ci s’acidifie, on la neutralise avec un alcali. Les méta- et para-diamines peuvent ainsi être trans- formées quantitativement en pseudothiocyanates. Quant aux orthodiamines, elles ne donnent qu'un rendement très faible, 10 à 20 °/,, vu que la plus grande partie en est convertie en monothio-urées : R’(NH,), + CSCL = 2 CIH + R’(NH),CS Les pseudothiocyanates de radicaux diatomiques (dithio- carbimides), qui ont été ainsi obtenus, sont tous solides, cristallisant à l’état d’aiguilles plus ou moins longues, blanches ou incolores. Ils sont très facilement solubles dans les dissolvants ordinaires, surtout les ortho- et méta- dérivés. Les représentants suivants ont été étudiés : 0.C,H,(NCS), , p.f. 59° 0.C,H,(NCS),, p.f. 42° m.C,H,(NCS), , pf. 53° m.C,H,(NCS), , p.f. 56° p.C,H,(NCS),, p.f. 130° Tandis que les méta- et para-dérivés se combinent avec l’ammoniaque en produisant les dithio-urées correspon- DES SCIENCES NATURELLES. 57 dantes, les ortho-dithiocarbimides donnent des monothio- urées et du thiocyanate d’ammonium. o.R"(NCS), + 2 NH, = R’(NH),CS + CNS.NH,. M. le prof. P.-T. CLEVE, d’Upsal, a fait une commu- nication sur un cas d’isomerie duns la chimie inorganique découvert par un de ses élèves, M. SÖDERBAUM ', et fort difficile à expliquer. L’oxalate de platine (diatomique) donne avec l’oxalate de sodium deux sels doubles, qu’on obtient en dissolvant dans l’acide oxalique le platinate de sodium Na°0,3P10°,6H°0, produit qui se forme par la fusion du perchlorure de platine avec l’hydrate de sodium. On obtient d’abord des aiguilles minces d’un éclat métal- lique, rouge de cuivre, d’un sel déjà décrit par Döbe- reiner, et des eaux-mères un autre sel en aiguilles jaune citron. Tous les deux ont pour composition Na*P1C*O* Le premier contient 4 et le sel jaune 5 mol. aq. Les sels correspondants de potassium et d’ammonium contiennent le même nombre de molécules d’eau. Les sels foncés comme les sels jaunes ont pour composition K? (ou N?H®) PtC‘0* + 2ag. Ceci prouve que la différence ne dépend pas d’un nombre différent de molécules d’eau. L’acide platoxalique, H°PtC‘O°-+2H?0, est à l’état sec une masse rouge cuivre et d’un éclat métallique. Il se dissout dans une petite quantité d’eau froide avec une coloration bleue très intense, rappelant celle d’une solu- tion d’indigo. Si l’on chauffe la solution ou si l’on étend 1 Voyez Bullet. Soc. chim. de Paris, XLV, p. 188, 1886. 58 SOCIÉTÉ HELVETIQUE avec de l’eau, la couleur bleue passe au jaune. En saturant la solution bleue avec un alcali, on obtient un sel foncé. De la solution jaune, on obtient au contraire des sels Jaunes. La seconde partie de la séance a eu lieu dans le grand amphithéâtre de l'Ecole de Chimie. M. le prof. ScHirr a présenté et fait fonctionner deux nouveaux appareils de laboratoire : 1° Une lampe microchimique à vis régulatrice. Le pied de cette lampe est formé par le disque même de la vis qui règle la dimension de la flamme au moyen d’un cône placé au-dessus ; la lampe n'a que 4 cm. de hauteur et porte à sa partie supérieure un cube en cuivre jaune de 15 mill. de côté. 2° Un réfrigérant à boules. Cet appareil consiste en un tube à 2, 3 ou 4 élargissements en boule; le tube est soudé par ses deux extrémités à l'intérieur d’un manchon de verre de 45 à 50 millim. de diamètre. A la partie supérieure de ce manchon est soudé un petit tube à deux branches pour l’entrée et la sortie de l’eau (l’eau qui entre est conduite jusqu’au fond du manchon par un tube en caoutchouc). Cet appareil rend de grands services comme réfrigérant ascendant et peut s’employer aussi très bien dans les distillations fractionnées. M. Scmrr fait en outre une communication sur les bases colorantes dérivées du furfurol. Le type de ces com- posés est la combinaison C,H,0,,2C,H,N,HCI, analysée en 1869 par Stenhouse. M. Schiff s’est occupé de ces MA RIE TTT 1 # bi; SA DES SCIENCES NATURELLES. 59 combinaisons depuis 1878. Le furfurol peut se combiner avec deux bases différentes, soit monamines, soit diami- nes, amines primaires et secondaires, amines nitrées, elc. Les sels sont colorés en rouge-fuchsine très intense mais ils sont peu stables et leur décomposition ne donne plus naissance ni aux bases primitives, ni au furfurol. Il a été établi par une longue série d’expériences que le groupe furane C,H,O, du furfurol C,H,0.CHO, ne prend pas part à la formation de ces couleurs rouges, mais que la réaction s’accomplit dans le groupe aldéhy- dique, par la substitution à l’oxygène de deux restes de molécules de base aromatique. Les rouges furfuroliques sont les sels d’une base ainsi constituée : C,H,0 H—C—CrHm.NH, = Cn’Hm’.NH, c’est-à-dire d’un diamido-triphénylméthane dans lequel un noyau phénique est remplacé par le noyau furane C,H,0 (analogue au thiophényle C,H,S). M. Schiff montre, à l’aide d’une solution concentrée d’acetate d’aniline, que la production de ces matières colorantes très intenses peut facilement servir à déceler la formation de furfurol dans une foule de décompositions. Ce corps se forme en très petite quantité dans beaucoup de réactions, ainsi dans la distillation sèche de ‘/,, de milligr. de sucre et d’autres hydrates de carbone, dans la fumée du tabac, lors de la cuisson des légumes, de la tor- réfaction du café, au commencement de la distillation sèche du papier, des glucosides, des acides citrique et tartrique, etc. En revanche, il ne se forme aucune trace 60 SOCIÉTÉ HELVETIQUE de furfurol ni avec l’acide méconique, ni avec l'acide cholalique; le premier de ces acides ne saurait, par con- séquent, être considéré comme un acide furane-tricarbo- nique; d’autre part, il n’est nullement probable qu'il existe dans le second un résidu du glycogène du foie uni, par élimination d’eau, à un résidu d’acide oléique. M. Schiff expose encore sa méthode de préparation de l'alcool furfurolique et ses expériences sur la préparation du dichlorure de furfurol C,H,0.CHCI,, qui, jusqu’à présent, n'a pu être séparé de l’oxychlorure de phosphore. Géologie. Président : M. le prof. G. CapeLtini de l’Université de Bologne. Secrétaire : D' Hans ScHaRDT, à Montreux. A. Heim. Déformations subies par les fossiles sous l’action des soulèvements géologiques. — Carl Schmidt. Pétrographie du N. O. des Grisons. — Lory. Cristaux microscopiques dans les roches sédimentaires des Alpes du Dau- phiné, etc. — Ed. Greppin. Fossiles de la grande Oolithe. — Edm. de Fel- lenberg. Tronc d'arbre fossile dans le gneiss du Haslithal. — A. Baltzer. Profil de la Grimsel et tronc d'arbre du gneiss. — Vilanova. Gisement fossilifère de l’éocène d’Alicante. — Henri Golliez. Stratigraphie de l'étage hauterivien de Sainte-Croix. — Hébert. Terrains sédimertaires les plus anciens du N. O. de la France. — E. Renevier. Compte rendu sur les excur- sions géologiques dans les Alpes vaudoises. — De Sinner. Blocs erratiques à Yverdon. — Hans Schardt. Structure de la chaîne des Dents du Midi. — G. Maillard. Fucoides du flisch. — H. de Saussure. Structure de l’isthme de Corinthe. — Steinmann. Structure géologique des Andes de l'Amérique du sud. — Heim. Collections de démonstration. — C. Moesch. Geologie de la Schwalmern et du Sulegg-grat. Dans l’assemblée générale du 10 aoùt, M. le prof. Alb. Heim, de Zurich, a parlé de la déformation subie par les DES SCIENCES NATURELLES. 61 particules des roches disloquées pendant le soulèvement des montagnes. | Cette déformation consiste, tantôt en une fragmenta- tion des roches, suivie d’une recimentation des débris plus ou moins déplacés, tantôt en un changement de forme sans fragmentation. Dans ce dernier cas les couches sont parfois plissées, ou présentent une schistosité trans- versale (clivage) et d’autres fois un étirement comparable à la lamination produite par une pression se propageant dans une certaine direction. Il arrive bien souvent que des roches ainsi transformées ont acquis une structure que l'examen microscopique ne permet pas de distinguer de la structure fluidale. L’intensité de ces modifications peut être le mieux ap- préciée aux galets déformés et mieux encore aux fossiles déformés. Le mode de ces déformations est toujours en accord avec la dislocation des couches transformées. Après avoir bien défini une foule de phénomènes de ce genre (voir Heim, Der Mechanismus der Gebirgsbildung), il a paru nécessaire de tenir aussi compte de ces déformations dans la détermination des fossiles provenant de couches fortement disloquées ou ployées. M. le D' A. Wettstein a fait une revision dans ce sens de tous les poissons fossiles des couches éocènes du canton de Glaris, chargé de ce travail par la collection du Poly- technikum à Zurich; il en a déduit une série de résultats très intéressants : Les six espèces de Anenchelum, par ex., établies par Agassiz, ne forment qu'une seule espèce (maintenant Lepidopus glaronensis) ayant subi des dé- formations dans divers sens. Si l’on dessine la forme nor- male dans plusieurs positions sur une plaque de caout- chouc et que l’on étire celle-ci, on obtient autant d'espèces d’Agassiz, suivant la direction de la déformation. Il est 62 SOCIÉTÉ HELVETIQUE même possible d’établir des rapports géométriques avec la forme normale. La direction de l’allongement ou éti- rement est bien visible dans la roche méme. Des indi- vidus brisés plusieurs fois suivant un angle variable, offrent, dans les diverses régions de leur corps, les ca- ractères qui ont servi à séparer deux ou trois des espèces d’Agassiz et, dans un échantillon recourbé, il est même possible de constater des passages insensibles d’une espèce d’Agassiz à d’autres. On peut faire les mêmes consta- tations sur les genres Palaeorhynchum, Acanus, etc. Il en résulte que le nombre des espèces est infiniment plus restreint que l’avait pensé Agassiz. Il y a de nombreuses nuances dans l'intensité de la dé- formation; d’un allongement à peine perceptible de la forme, on passe à des déformations la rendant absolument méconnaisable. Il y a dans les Alpes des roches zoogènes qui se présentent sous forme de marbres mouchetés, sans fossiles reconnaissables et il est souvent difficile de dé- couvrir la nature primitive des inclusions déformées. L’explication des causes de la déformation mécanique des roches a été donnée (Heim, Mechanismus, ete., t. Il, 1878). La déformation plastique n’est possible que sous une charge qui est de toutes parts supérieure à la résis- tance de la roche contre l’&crasement; mais. dans ce cas, la fragmentation est rendue difficile ou même impossible. Les phénomènes que l’on observe maintenant à l'extérieur des montagnes se sont produits sous l’action du refoule- ment dans l’intérieur d’une masse de terrains, soumise en même temps à une immense pression verticale et ce n’est que peu à peu, par la dénudation, qu'ils sont arri- vés à découvert. Les Alpes en effet sont une ruine, dont la masse n’atieint plus guère que la moitié de celle qui a été ployée pour former la chaîne primitive. DES SCIENCES NATURELLES. 63 M. le D' Schmidt : Communications pelrographiques sur le NO. des Grisons. On rencontre dans la partie NO. des Grisons et dans les parties limitrophes du Tessin, une série de roches très intéressantes pour le pétrographe. Ce sont d’une part des schistes métamorphiques, plus ou moins récents, que l’on désigne sous le nom collectif de Schistes des Grisons (Bünd- nerschiefer) et d’autre part les gneiss du massif de I’ Adula, caractérisés par un mica verdâtre. I. Schistes des Grisons. La carte géologique de la Suisse montre qu’une grande partie des Alpes des Grisons du nord et du centre sont formées par les schistes des Grisons. Ce sont des schistes argileux et marneux gris ou noirs qui passent souvent à une roche qui ne se distingue d’un vrai micaschiste à muscovite que par la plus grande teneur de calcaire. On rencontre parmi ces schistes des assises de moindre puissance, mais tout aussi étendues, que l’on a nommé schistes verts. Dans le voisinage de Vals, ce sont des roches extrêmement tenaces, très fissurées, et laminées et d’une couleur vert sale. L'examen microscopique montre que ces roches se composent d’un mélange finement granuleux de chlorite et d’amphibole avec de nombreux grains d’épidote. Quartz et feldspath font presque totalement défaut. Il n’est pas admissible d’assimiler ces roches aux schistes diabasiques ou amygdaloides (Schalstein), avec lesquels elles ont en effet quelque ressemblance extérieure; ce sont des schistes amphiboliques à épidote, comparables aux schistes verts de Saxe, décrits par R. Credner et Rothpletz. Plus à l’ouest, les zones des schistes des Grisons de- PR LI I STIA 64 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE viennent de plus en plus étroites; ils se présentent sous forme de coincements resserrés entre les massifs centraux. La variété prédominante est ce schiste foncé que Heim cite sous le nom de schiste noir et Studer sous celui de Nufenen Schiefer. D’après leur structure et leur nature pétrographique, ces schistes doivent être rangés parmi les phyllites. La couleur noire est due à des substances charbonneu- ses qui disparaissent par la calcination. Il y a absence de graphite. La masse principale de la roche se compose de quartz (feldspath, calcite, et paillettes de mica). On ren- contre encore au milieu de la masse à grain fin, des indi- vidus plus grands de grenat, mica et d'un minéral du groupe du skapolite : le couzeranite. Les grenats ressor- tent très distinctement à la surface de la roche érodée, de même que les baguettes de couzeranite que l’on a par- fois pris pour du staurolite. Il semble que les schistes noirs ne sont qu'un degré de transformation plus avancé des schistes gris, produit par l’action plus énergique du métamorphisme pendant les dislocations. On rencontre aussi parmi les schistes noirs, des inter- calations de roches à structure cristalline. M. le prof. Heim a trouvé à la Gauna nera au Scopi, parmi les schistes noirs à Belemniles, une roche formée d’un mélange de quartz et d’épidote renfermant des individus d’actinote de 1 cm. de longueur. Les schistes noirs de la vallée de Vals sont interrompus sur bien des kilomètres par une zone de quelques mètres d'épaisseur, d’une roche qu’il convient de nommer mica-schiste feldspathique. DES SCIENCES NATURELLES. 65 È IL. Gneiss du massif de l’Adula. Ces gneiss s’élèvent en position verticale du milieu de leur énveloppe de schistes métamorphiques, également verticaux. Le contact des deux est très tranché. Les gneiss sont très régulièrement disposés en lits et offrent une grande uniformité dans leur nature pétrogra- phique. Ils sont riches en mica, pauvres en feldspath, et, lorsqu'il y a absence totale du feldspath et proportion plus grande de carbonates accessoires, ils forment de vrais micaschistes qui renferment d’autres fois de gros cris- taux de feldspath, d’où résulte un aspect rappelant celui des gneiss ceillés (Augengneiss). Le mica constitue le composant le plus intéressant de cette roche. Les paillettes atteignent leurs plus grandes dimensions (4-5 mm.) dans les micaschistes; leur cou- leur est le gris verdàtre, pendant que les plus petites pail- lettes, dans les roches feldspathiques, présentent une cou- leur vert pâle très vive et brillent d’un vif éclat métallique nacré. Les variétés de mica se ressemblent toutefois beau- coup dans les diverses modifications de la roche; dès lors il parut très étonnant de constater que dans tel échantillon il y avait du mica à un axe et dans tel autre à deux axes avec un angle allant jusqu’à 52°. Parmi 37 échantillons il y avait 19 avec du mica à un axe et les autres avec celui à deux axes. Une quantité suffisante de ces deux variétés de mica fut isolée de deux échantillons, au moyen de la solution de Thoulet. Le poids spécifique du mica à un axe est de 2,887 à 2,846; celui da mica à deux axes 2,899 et 2,813. 5 alati 66 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. le D" Wülfing a analysé chimiquement ces deux micas au laboratoire minéralogique de M. le prof. Cohen, à Greifswald. Ils appartiennent. les deux, au groupe des Phengütes et leur composition moléculaire correspondrait aux formules suivantes : I. Mica à 1 axe : 18K’ 9K” 3 M. 5S. I Micaa2axes: 1AKı = 2M 38 dans lesquelles les symboles ont d’apres la theorie des micas, selon Thermak, la signification suivante : K' = SiALH’K°O°* K” = Si°Al°H?K‘0”* M = Si°Mo!:0*° S — Sieg: En considérant la présence d’un mica phengitique, les gneiss de l’Adula se rapprochent beaucoup des gneiss bien connus de Freiberg en Saxe, et se distinguent pétro- graphiquement d'une manière absolue de ces roches cris- tallines séricitiques qui forment, avec les protogines, la plus grande partie des massifs centraux des Alpes. Le massif de l’Adula est nettement caractérisé comme massif gneissique par des intercalations de marbre, muscovitschistes grenatifères et schistes amphiboliques à épidote. Lorsque le grenat manque à ces derniers, ils sont absolument identiques aux schistes verts intercalés aux schistes gris des Grisons, mais doivent en être absolu- ment distingués en égard à leur mode de formation. M. le prof. Lory, de Grenoble, signale la présence de cristaux microscopiques de feldspath orthose, dans le résidu de la dissolution, par les acides, de divers calcaires juras- DES SCIENCES NATURELLES. 67 siques des Alpes occidentales. Ces cristaux d’orthose, tou- jours accompagnés de cristaux de quartz bipyramidés, sont particulièrement abondants dans les parois des géo- des contenues dans les marnes oxfordiennes du Dauphiné et des Basses-Alpes; mais M. Lory les a trouvés aussi, en moindre quantité, dans des calcaires plus ou moins ar- gileux appartenant à divers étages, depuis le bajocien à Cancellophycus, jusqu'aux couches argoviennes exploi- tées pour chaux hydraulique et ciment, c’est-à-dire dans un ensemble d’assises représentant au moins 600 mètres d'épaisseur totale. Ces cristaux microscopiques de quartz et de feldspath orthose se sont certainement formés dans les bancs cal- caires, depuis leur dépôt; cependant ces calcaires ne montrent pas d'indices notables de métamorphisme. Les cristaux d’orthose s’y présentent en prismes clinorhombi- ques très surbaissés, ayant leurs bases p très développées, et largement modifiées par les arêtes pg', offrant ainsi la forme d’hexagones allongés suivant cette direction, et dont les angles plans sont d'environ 113° et 123°. Les caractères optiques, en lumière polarisée, sont ceux de l’orthose. L'analyse a donné (avec un grand excès de silice et aussi un excès d’alumine, correspondant au quartz et à l'argile), une proportion de 6,56 °/, d’alcalis, dont 4,43 de potasse et 2,13 de soude. Une partie de cette dernière base peut appartenir à des cristaux d’abite, mê- les, en proportion faible, avec ceux d’orthose. On sait que l’albite se rencontre dans le trias de la Sa- voie, quelquefois en cristaux assez gros (col de Bonhomme et environs de Modane), et M. Lory a indiqué sa pré- sence très ordinaire, à l’état microscopique, dans les cal- caires de ce terrain. Quant à l’orthose, dans les calcaires a aan Sn pit ve „ ah Te DD al Ze u Ple Ve 68 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Jurassiques, la forme sous laquelle il se présente, est une de celles sous lesquelles ce minéral a été reproduit, par voie hydrothermale, dans les expériences de MM. Friedel et Sarasin. Ce rapprochement confirme les idées que l’on peut se faire sur les conditions dans lesquelles se sont formés les cristaux microscopiques en question. M. GREPPIN, de Bâle, présente à la Section une série de fossiles recueillis dans la grande oolithe des environs de bale. La grande oolithe atteint dans cette contrée une puis- sance de 45 à 50 mètres et repose sur l’oolithe subcom- pacte. Comme les couches marneuses à Ostreas accumi- nata manquent, on ne peut point distinguer de limite bien tranchée entre ces deux massifs. Le calcaire dur et coloré de l’oolithe subcompacte passe insensiblement dans un calcaire très oolithique tendre et qui est parfois d’une blancheur éclatante. Plus haut les bancs de rochers reprennent le même caractère pétrographique indiqué pour l’oolithe subcompacte et sont recouverts par les cou- ches à Clypeus Plotii et à Ammonites Parkinsoni, celles-ci par les couches à Rhynchonella varians, qui forment le manteau de l'étage bathonien du canton de Bâle. C’est à la base du calcaire oolithique blanc que se trouve une couche n’ayant que quelques centimètres d'épaisseur, et qui est exclusivement formée par les restes de fossiles, parmi lesquels on rencontre souvent des exemplaires parfaitement conservés. M. Greppin a récolté près de 150 espèces dont beau- coup paraissent être nouvelles; il remarque que ces fos- siles se rapprochent de ceux qu'il a recueillis à Epany, dans le département de l’Aisne et que les banes fossili- DES SCIENCES NATURELLES. 69 feres d’Epany et de Bale semblent occuper le même ni-. veau. M. le D" Edm. de FELLENBERG annonce la découverte d’un tronc d'arbre fossile dans le gneiss de la vallée de P’Oberhasli. Quiconque a passé par la route de la Handeck, se souvient d’un grand bloc de gneiss, situé à proximité de l'hôtel de Guttannen et que le sentier était obligé de con- tourner. Ce bloc mesurait 3-4 m. de haut et autant en largeur et abritait une maison contre les avalanches. Le tracé de la nouvelle route carrossable de la Grimsel passait justement sur l'emplacement de ce bloc, on fut obligé de le faire sauter en partie à la poudre, autant pour s’en débarrasser que pour utiliser les dalles qu'il pouvait fournir, pour en recouvrir un petit pont, traver- sant un des nombreux torrents latéraux de la vallée. Pour obtenir de belles dalles on procéda au moyen de coins enfoncés entre les strates du gneiss et on réussit à en tailler plusieurs de 2 mètres de long sur À m. à 1 ‘/, m. de large. C’est en détachant une de ces dalles que les ou- vriers apercurent, non sans étonnement, sur l’une des surfaces un dessin en relief, un peu recourbé, qu'ils comparerent à un grand serpent ou à un crocodile sans tête ni pattes. La contre-empreinte en creux était sur la dalle opposée et à côté d'elle une autre pétrificalion en relief semblable à la première, mais de plus petite dimen- sion, dont la contre-empreinte était naturellement sur la première dalle. L’entrepreneur, comprenant la haute im- portance de cette trouvaille, fit transporter les deux dalles à Guttannen et annonça le fait à M. l'ingénieur de district Æbi, à Interlaken. Avant que le rapport de ce dernier fut 70 SOCIÉTÉ HELVETIQUE arrivé à Berne, le bruit de la découverte d’un serpent (Lindwurm) ou d’un crocodile pétrifié dans le granit des Alpes, était déjà parvenu à Berne et les journaux de l’Oberland parlèrent de cette nouvelle extraordinaire. Sur l'invitation du directeur des travaux publics, M. de Fellenberg alla, le 13 juin, reconnaître les deux pièces en question et constata dès l’abord que ces em- preintes, excessivement distinctes, ne pouvaient apparte- nir qu'à une plante, et pensa d'abord à un grand tronc de Calamite du carbonifère ou du dévonien. Les deux dalles furent soigneusement emballées et expédiées à Berne, ce qui ne fut pas chose bien aisée, les deux caisses pesant ensemble 1700 kilog. Elles furent ouvertes le 19 juin et les dalles transportées, non sans encombre et mille difficultés, dans la salle de géologie du Musée de Berne. Après avoir considérablement réduit le volume des dalles, les pétrifications furent mieux dégagées, ce qui réussit à merveille, la roche étant moins dure que le fos- sile. Le tronc fut mis à découvert dans toute sa longueur et par places sur plus de la moitié de son pourtour. Voici ses dimensions : Longueur en ligne droite........ 419,45. Largeur embas .........2.. On 17. Larceur au milieu: 120200222200 0n,16. Larseur'en haut ...... ae Oo La surface n’est pas absolument cylindrique, mais présente des inégalités, soit en longueur, soit en largeur. On reconnait à sa surface très distinctement une série de rétrécissements ou sillons annulaires, placés à des dis- tances assez inégales. On en compte 19 qui se succèdent depuis la base du tronc à des intervalles de 2,5 cm., 3,5 CM, 4 Cm, 2,9 cm. 12,9 cm, 6 cm, Sem, f DES SCIENCES NATURELLES. 71 5,9 cm.. 5 cm. 4,5 cm., 2 cm., 4 cm., 12 cm., 11 em.. 18 cm., 5 cm., 6 cm. et 5 cm. Ces anneaux concaves ne sont pas parallèles entre eux, mais sont plus ou moins obliques à l’axe du tronc. Ils varient de 1 cm. à 1,5 cm. de profondeur et sont plus ou moins larges. Leur inté- rieur est quartzeux et de couleur Jaune, comme oxydé. On constate aussi quelques sillons longitudinaux et des renflements dirigés dans le même sens. Il y a un renfle- ment de 1,5 cm. à 2 cm. de haut, très inégal et bosselé, tandis que le sillon a 1 cm. à 1,5 cm. de profondeur. Les deux sont parallèles et s'étendent sur la moitié de la longueur du tronc. Enfin la surface du tronc est recou- verte à plusieurs places par une couche brune, très riche en séricite oxydée, offrant une striation très fine dans le sens de la longueur; on dirait le rudiment de l'écorce du végétal. Le relief de ce tronc mesure à sa base 7 cm. de haut. En examinant l'empreinte en creux, on reconnait tous les détails mentionnés en sens inverse; les sillons circu- laires en particulier se présentent ici très distinctement sous forme d’anneaux saillants. Le second fossile, plus petit, qui se trouve sur cette dernière dalle, n’a pas de sillons circulaires, mais plutôt des rétrécissements alternant avec des renflements. Il mesure 53 cm. de longueur sur 13 cm. de largeur. Son empreinte en creux sur l’autre dalle, n’est pas complète ; elle mesure 23 cm. de longueur et a une profondeur de 1,5 cm. Tous les détails ressortent fort bien sur deux photographies représentant les deux dalles. En considérant les irrégularités dans la forme de ce végétal et surtout le rapprochement du plus petit tronc qui semble se souder au premier, on est plutôt enclin à voir dans ce fossile une souche ou racine, bien plus qu’un 12 SOCIETE HELVETIQUE tronc proprement dit. Enfin il faut bien se rendre compte de ce que nous avons affaire à un fossile qui a nécessaire- ment été déformé par la compression et a subi les in- fluences du métamorphisme lequel a transformé la roche encaissante. La torsion hélicoide du tronc lui-même est en rapport avec la schistosité visiblement ondulée du gneiss. C'est un vrai gneiss micacé, brun, contenant beaucoup de séricite, que nous avons constaté en forme _ d’écorce autour du tronc et de son empreinte. La roche qui compose le tronc diffère de la roche encaissante en ce qu'elle est plus grenue et plus compacte et surtout plus riche en quartz. On ne peut se défendre de l’idée que le gneiss qui entoure ce fossile a dû être primitivement une roche sédimentaire, soit un grès, qui a été modifié par la suite. La détermination exacte du fossile exigera la sagacité et les connaissances d’un paléophytologiste spécial, et plus d'un dira sans doute en hochant la tête : non possumus ! M. le prof. D' A. BALTZER donne d’autres renseigne- ments au sujet du tronc d’arbre trouvé dans le gneiss de Guitannen en présentant un profil transversal du col de la Grimsel entre Innertkirchen et la vallée du Rhône. Ce profil offre du nord au sud la série suivante de terrains : 1° Malm du Kirchet et du Pfaffenkopf. 20 Couches minces intermédiaires entre le malm et le gneiss (dogger, lias et dolomie) près Innertkirchen. 3° Gneiss de la zone nord, présentant plusieurs varié- tés (Gneiss pauvre en mica, gneiss séricitique, gneiss or- dinaire, etc.). Ces roches passent insensiblement à l’assise suivante : 4° Gneiss sericitiques et phyllites de la Mattenlimmi et du Ritzlistok près Guttannen. DES SCIENCES NATURELLES. 1e 5° Bande de Granite peu large et se terminant rapide- ment vers l’est. 6° Schistes feldspathiques du Kirchlistock et schistes am- phiboliques de la Rothlaui et enfin : 7° Nouvelle zone de Gneiss séricitiques qui contiennent à leur limite nord la pierre ollaire de Guttannen. Suivent encore : 8° Granites, gneiss granitiques et gneiss œillés (Augen- gneiss) qui forment, alternant bien des fois ensemble, la puissante zone médiane de granites. Les gneiss granitiques et les gneiss œillés prédominent exclusivement depuis le Rætherichsboden par l'hospice, jusqu’à la hauteur de la Grimsel. A partir du point culminant du col, on constate en descendant dans la direction de Gletsch : 9° Phyllites séricitiques, quartzites et gneiss apparte- nant en partie déjà au type du Saint-Gothard. L’ensemble du profil présente la disposition d’un éven- tail asymétrique, dont l’aile du nord est surtout dévelop- pée, pendant que l'aile du sud n’atteint que ‘/, ou ‘/, de la largeur totale. Le bloc qui a fourni le tronc d’arbre ne peut provenir que des assises 4 ou 7 de la série ci-dessus, parce que, plus en amont, on ne trouve plus de roches de ce genre. Les gneiss séricitiques sont désignés sur la carte géolo- gique de Studer et Escher par la teinte générale rose et par la lettre y. Avant la découverte du tronc d’arbre, M. Baltzer avait déja distingué dans la feuille XIII ces gneiss par une teinte spéciale, leur âge plus récent lui paraissant très probable. Cela ressort surtout de l’aspect pétrographique de la roche, déterminé par la présence du mica séricitique, du voisinage des schistes amphiboliques, de l'apparition de la pierre ollaire et enfin de la ressem- 74 SOCIÉTÉ HELVETIQUE blance pétrographique de ces gneiss et de leurs phyllites avec les soi-disants gneiss et schistes de Casanna et avec la zone des phyllites quartzifères des Alpes orientales. La découverte d’un fossile végétal offre ainsi un appui très précieux pour la supposition ci-dessus exprimée. A l’occasion des excursions de la Société géologique suisse, sous l'excellente direction de M. le prof. Renevier, M. Baltzer a examiné les gneiss de la zone de roches mé- tamorphiques du bas Valais, et fait digne d’être noté, a été frappé de leur analogie très prononcée avec les roches des assises du col 3 et 4 du col de la Grimsel. M. le prof. Rutimeyer qui a examiné le trone en ques- tion, a parlé à M. Baltzer d’un Gastéropode contenu dans une roche tout à fait semblable à celle qui a fourni le tronc; ce fossile lui avait été remis il y a bien des années, par un marchand de minéraux à Guttannen, mais il s’est perdu depuis. Rappelons encore la trouvaille faite par M. Sismonda qui a découvert, il y a 25 ans, dans un bloc de roche cristalline du val Pellina, un reste de végétal, que Schimper et Heer déterminèrent comme appartenant à un Equise- Zum. Quant à la trouvaille du Hasli, M. Baltzer la tient cer- tainement pour un reste végétal (tronc ou souche) et non pour une concrétion ; cela est d’abord appuyé par l’em- preinte très nette que le fossile a laissée sur la plaque op- posée et parce que la roche s’en sépare très facilement. ll y a en outre des rétrécissements assez larges et peu profonds, rappelant une sorte de segmentation. Ce fossile est malheureusement à l’état de moule, puisque la roche qui le compose n’est guère différente de celle qui l’en- Caisse. La détermination en sera donc très difficile, sinon impossible ; sa forme fait penser à un Equisetum, Calami- tes, Stigmaria ou autre tronc vésétal. On observe plusieurs DES SCIENCES NATURELLES. 75 veines transversales de quartz qui rappellent la fissura- tion des Belemnites tronconnées, dont les interstices sont remplis de calcite. Les quelques sillons longitudinaux ne sont pas paral- lèles à l’axe du tronc, mais forment un angle très aigu avec celui-ci; celte particularité devient surtout frappante lorsqu'on est placé à quelque distance. Pour l'expliquer on peut admettre ces sillons comme ayant été primitive- ment parallèles au tronc et que celui-ci aurait subi une torsion. Ou bien ces sillons ne préexistaient pas et ne sont que le résultat d’une déformation mécanique. Le tronc du Haslithal conduit à la conclusion sui- vante : Il prouve que nos gneiss séricitiques, classés d’abord parmi les vrais gneiss et plus tard parmi ceux d’âge probablement plus récent, doivent être considérés comme étant des gneiss d’äge paléozoïque. M. le prof. VıLanovA raconte comment il a été amené à découvrir dans la province d’Alicante un nouveau gise- ment de fossiles du terrain parisien d'une richesse vraiment prodigieuse. Ayant entendu dire que les enfants d’un village s’amusaient avec des pierres, aplaties d’un côté et bombees de l’autre, qu’ils appelaient pains du diable et avec d’autres qui passaient pour de la monnaie du Maure, il fut surpris d’une manière fort agréable en reconnais- sant dans les premières des oursins d’une conservation superbe et dans les secondes des nummulites. Le riche matériel, réuni par ce savant, fera le sujet d’une impor- tante étude paléontologique. M. GoLLiez communique quelques-unes de ses obser- vations sur un gisement peu connu de valangien et d’hau- terivien du vallon de Sainte-Croix. ri VONT 76 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE L’immense service, dit-il, rendu à la paléontologie par le D" Campiche, en accumulant les matériaux de sa remarquable collection, n’a malheureusement pas une valeur stratigraphique égale. Il est actuellement de noto- riété générale que sous le nom de Sainte-Croix Cam- piche a enregistré bon nombre de fossiles provenant des vallons circonvoisins de la Côte aux Fées, de Oye, de Saint-Point, de Pontarlier, de Morteau, etc. Il est important, pour rendre à la belle œuvre de Pic- tet et Campiche toute sa valeur, de compléter soigneuse- ment l’étude stratigraphique des gisements qui ont fourni les richesses exploitées. C’est sur un point particulièrement intéressant et peu connu de ce domaine que M. Golliez veut fixer l'attention des géologues. Lorsqu'il parle des couches valangiennes et hauteri- viennes, Campiche cite presque toujours le vallon de l’Auberson, mais fort rarement celui de Sainte-Croix, séparé du précédent par un fort rempart de jurassique supérieur, formant le Mont des Cerfs. Le seul passage où il en est fait mention a trait au valangien et constate ce qui suit : « Dans le vallon de Sainte-Croix notre terrain est également assez développé, mais d’une manière plus uniforme et avec des facies moins tranchés. Recouvert partout par le glaciaire, il n’affleure que dans le Colas où, traversé par l’Arnon qui en met à découvert les différen- tes assises par ses sinuosités, il se présente en couches verticales, immédiatement adossées au Mont de Baulmes. Ce sont des marnes jaune brun, à Natica subleviguta et Terebratula pralonga (?), ete., des calcaires ferrugineux non oolithiques et vers la base de l'étage, de belles varié- tés de roches à grain plus ou moins grossièrement cris- Vga D a 4 f (1 DES SCIENCES NATURELLES. 77 tallin, qui passent enfin aux roches à textures plus ou moins homogènes du Jura supérieur. » L'auteur ne mentionne pas l’hauterivien et place par contre dans ce pli de l’urgonien, très probablement par confusion, des couches supérieures de calcaires que l’on doit assimiler à la pierre jaune. La carte des environs de Sainte-Croix, par MM. Campiche et de Tribolet, indique dans le vallon du Colas les trois étages néocomiens. M. Golliez a constaté l'absence de l’urgonien et y a relevé la série suivante de bas en haut : 1. Calcaire jaune ferrugineux. 2. Marnes bleues et jaunes. 3. Calcaire ochracé. 4. Marnes jaunes avec de petites Terebratules rares et Spongiaires. 5. Calcaire roux limoniteux avec Trichites Picteti. 6. Marnes gris jaunâtre, feuilletées avec abondance de petites Terebratules et Pecten Carteroni. 7. Marnes plus grises, feuilletées à Spongiaires et Bryo- zoaires. 8. Calcaire marneux bleu, pauvre; quelques Gastéro- podes. 9. Marnes à Gasteropodes : Prerocera Desori, Tylosto- mes, Trochus, etc. 10. Marnes calcaires plus dures, mal feuilletées. 14. Marnes gris blanches à Gastéropodes ; Péerocera Desori rare, Aporrhais Sanctae-Crucis et Lima Sanctae- Cru- cis, abondants. 12. Calcaires gris bleu semi-feuilletés. 13. Marnes et bancs marno-calcaires, caractérisés par de très gros fossiles, Ostrea Couloni, très gros individus, grosses Pleurotomatres, gros bivalves. 14. Marnes bleues, fines à Serpula. 78 SOCIÉTÉ HELVETIQUE 15. Plusieurs bancs de calcaire marneux, avec inter- calation de marne, assez riche. Fossiles de plus petite taille. 16. Alternance de banes marno-calcaires et de marnes pures riches. Zone de Punopées, avec Amm. Leopoldinus et Amm. castellanensis. 17. Calcaire marneux, zone de la Rhynchonella multi- formis. 18. Marnes grises, pauvres. 19. Calcaire plus dur, à grains verts. 20. Marnes jaunâtres avec quelques fossiles. 21. Brèche échinodermique supérieure jaune. Bancs très puissants. Cette dernière couche va se perdre dans l’erratique et l'on ne reirouve plus aucun autre affleurement dans ce vallon, jusqu’à la molasse du Culliairy. A la base, les bancs limoniteux se perdent également et l’on ne peut observer leur contact avec le jurassique. Les couches de 1 à 5 appartiennent évidemment au valangien supérieur, l'on doit voir entre les couches 6 et 11 équivalent des marnes à Bryozoaires, tout le reste ap- partient à l'hauterivien. L’épaisseur des couches comprises entre le valangien proprement dit et la pierre jaune, peut être de 30 à 35". Le point important à relever ici réside spécialement dans les couches 6, 7, 8, 9, 10, 11, passage du valan- gien à l'hauterivien. Des fossiles valangiens et hauteri- viens y semblent mélangés. Les couches présentent comme fossiles les plus abondants celui ou ceux cités dans la série. Les petites Terebratules de la couche 6 sont des jeunes; les unes appartiennent certainement à la Ter. valdensis ; d’autres se rapprochent de la forme jeune de Ter. Ger- DES SCIENCES NATURELLES. 79 maini ; enfin il ya des formes douteuses, intermédiaires, citées par M. Golliez sous le nom de 7. Desori qu’il a pris d’après les échantillons de la collection Campiche à Lau- sanne. | M. Golliez cite une liste d’une cinquantaine d’espèces recueillies par lui dans ces couches, sans compter une foule de Bryozoaires et Spongiaires. Le mélange des es- pèces valangiennes est en effet frappant, il restera à voir si ce mélange est réel et si l’on peut séparer nettement les faunes. L’abondance des Gastéropodes, surtout des Tylostoma nalicoïide et Laharpei, ainsi que des Aporrhais et des Tro- chus, mérite d’être signalée. Ces fossiles pullulent littéra- lement dans les couches 9 et 11, et il est remarquable de signaler à côté de cette abondance, une pénurie excessive de l'Ostrea rectangularis, si fréquente dans les gisements qui se trouvent au sud de notre contrée. M. Golliez vou- drait encore faire voir l'étrange dissemblance de ce gise- ment de couches à Bryozoaires avec celui plus connu du val de l’Auberson à la station du Chalet du Marais, dis- tant de 3 kilomètres, mais il se contente de la si- gnaler. M. le prof. HÉBERT de Paris fait la communication sui- vante : Dans un mémoire qui a pour titre : La Normandie et la Bretagne au commencement de l'époque primaire, j'ai éta- bli les points suivants : Tre partie. — 1° Le granite de Vire, de Chauvey, de Mortain, ete., est plus ancien que les phyllades de St-Lò. 2° Le Poudingue granitique de Granville appartient à la base de la série phylladienne, et non au sommet. 3° Les phyllades ne sont jamais traversés par des filons ah Zn) PRA ra ER 80 SOCIÉTÉ HELVETIQUE de gnanite; les filons cités à Vire, ceux de Carolles, d’Avranches etc., qui traversent les phyllades, appartien- nent à la granulite et non au granite. 4° La formation des schistes maclifères est postérieure au granite et est due probablement aux éruptions granu- litiques. 5° Les phyllades de Saint-Lò sont identiques avec ceux de la baie de Douarnenez et de Gourin, et sont de même âge; ils doivent être complètement séparés des schistes de Rennes. Les taleschistes de Cherbourg sont des phyllades modi- fiés par les injections de filets quartzeux; le massif pré- tendu syénitique de la Hague est composé de phyllades de Saint-Lò, modifiés par des éruptions granulitiques ; je n'y ai point trouvé d’amphibole. 2me partie. — 1° Les poudingues à gotets de quartz, dits conglomérats pourprés, les grès et schistes rouges ou violacés qui les accompagnent, sont en discordance com- plète sur les phyllades à Granville, à Villedieu, à Guilber- ville, à Coutances, dans la Hague comme dans la Hou- gue, c’est-à-dire dans tout le département de la Manche, aussi bien que dans le Calvados, aux buttes de Clécy et dans la vallée de la Loëze. Il en est de même (au moins d’une manière générale), dans la baie de Saint-Brieuc, dans celle de Douarnenez et à Gourin. 2° Les schistes de Rennes et les conglomérats de Mont- fort, etc., font partie du même système et non des phyl- lades de Saint-Lô, qui ne paraissent pas exister dans celte contrée. 3° La même discordance existe en Angleterre entre les schistes d’Anglesey et de Llanbéris (pays de Galles), qui représentent les phyllades de Saint-Lô, et que les Be. DES SCIENCES NATURELLES. 81 géologues anglais appellent Précambriens et les conglomé- rats Cambriens de Harlech et de Saint-David, à faune pri- mordiale, synchroniques de nos conglomérats pourprés. Il faut donc cesser d’appeler Cambriens les phyllades de Saint-Lô. J'ai proposé de se servir du terme Archeen pour ce premier groupe sédimentaire, en excluant toute- fois les schistes cristallins qui ne sont point sédimentaires. Le mémoire se termine par l’exposé théorique des phénomènes géologiques qui se sont passés pendant ces premières époques de la formation de notre sol. M. le prof. RENEVIER, de Lausanne, fait le récit suc- cinet des excursions de la Société géologique suisse dans les hautes Alpes vaudoises. (Massif des Dents de Morcles- Diablerets) . : Ces excursions, favorisées par un temps superbe, ont duré 5 jours, et grâce à l’habile direction du savant géo- logue de Lausanne, tous les participants ont pu admirer les plus beaux exemples de renversements gigantesques, de replis multiples et de dislocations fort étranges, sans compter l'étude intéressante de la succession des terrains, depuis les roches cristallines et le terrain carbonifère, for- mant la base du massif, à travers tous les terrains secon- daires, jusqu’au nummulitique et le flysch. M. DE SINNER, ingénieur, parle d'un groupe de cin- quante blocs erratiques qu’il a constaté récemment à un kilomètre d’Yverdon, sur la grève du lac, mise à sec par la correction des eaux du Jura. Avant l’abaissement du niveau du lac, ces blocs étaient plus nombreux ; actuel- 1 Voir Archives des sc. phys. et nat. de sept. t. XVI, p. 267. 6 nit 82 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE lement la plupart des plus grands ont été détruits pour faire place aux cultures établies sur le terrain conquis. M. Du Bois de Neuchâtel a respecté tous les plus beaux blocs situés sur son domaine de Champ-Pittet, en parti- culier le sroupe en question. On le trouve facilement en traversant la voie ferrée au second passage à niveau à gauche de la route de Payerne, au sortir du hameau de Clendy. A quelques pas de la voie on trouve une petite tourelle au pied de laquelle il y a 3 petits blocs graniti- ques. Cent mötres plus loin, on rencontre les premiers gros blocs du groupe principal. Celui-ci forme deux lignes rapprochées, dont la première comprend 17 blocs et la seconde 28 et trois groupes isolés formés chacun d'un grand bloc et de trois petits. Tout ce groupe est compris dans un trapèze de 3000®?. La longueur de la plupart de ces blocs est de 17-3” sur 0,80 à 1,50 de large. Les plus grands dépassent 4® de longueur. Ils ne sortent que très peu du sol, en moyenne de 20 cm. à 45 cm. D’après leur nature pétrographique on distingue : 17 blocs de granit (protogine) ; 2 gneiss ; 5 micaschis- tes bien caractérisés ; 3 quartzites très durs ; 5 grès plus ou moins siliceux d'âge varié; 4 blocs de poudingue (Nagelfluh), probablement miocènes, à gros cailloux là- chement cimentés ; 13 calcaires à surface corrodée par les eaux du lac. M. Hans ScHARDT. Sur la structure géologique de la chaine des Dents du Midi. La feuille XVII de l’atlas géologique de la Suisse ren- ferme dans son angle SE. la chaîne des Dents du Midi et une partie de l’arête des Tours-Salières et du Mont Ruau, formant ensemble un des anneaux de cette lon- DES SCIENCES NATURELLES. 83 gue chaîne calcaire qui borde les Alpes cristallines sur bien des lieues de longueur. Ce massif se relie au SO. directement à l’arête des Dents Blanches et à la voûte ré- guliere de la Vouzlle, les deux séparées par le petit vallon de Bossetan, montagnes, dont M. le prof. Alph. Favre a fait connaître la structure remarquable. Quoique séparées des Dents du Midi par la vallée transversale du Rhône, le massif des Dents de Morcles en est sans contredit la continuation. Leur structure offre le plus grand intérêt et ressort avec clarté du beau profil que M. Renevier a donné de cette montagne. Le pied de l’escarpement de la Dent du Midi a été ex- ploré par MM. Renevier et Ph. De la Harpe qui y consta- tèrent, au-dessus de l'énorme soubassement de flysch, la série suivante d'assises : flysch schisteux, nummulitique, sidérolithique, craie, gault, aptien, rhodanien, urgonien et néocomien s’elevant à une grande hauteur. Plus tard, M. le Prof. Alph. Favre donna un profil d'ensemble, de- puis les Tours-Salières jusqu’au val d’Illiez. Ce savant représente ces montagnes sous forme d’une immense voûte couchée, moins érodée que celle des Dents de Mor- cles et fait arriver le jurassique jusque sur le sommet de la plus haute des Dents du Midi, pendant que les Tours- Salières en sont entièrement formées ; disposition qui n’est pas sans analogie avec ce qu’on observe dans cer- tains endroits du massif des Dents de Morcles et des Dia- blerets. Les observations suivantes sont le résultat de l’explo- ration rapide, faite dans le but de compléter le texte pour la feuille XVII, par M. E. Favre et H. Schardt. A quelques exceptions près, le relevé de MM. Renevier et De la Harpe peut s'appliquer à presque tout l’escarpe- 54 SOCIETE HELVETIQUE ment NO. de l'arête. A une faible distance à l’est du lac Célaire, où il a été pris, on constate un accident intéres- sant. Les grès ferrugineux, attribués à la formation sidéro- lithique, passent vers le haut (les couches sont renversées) à des alternances de grès ferrugineux et de poudingues, dans lesquels on reconnaît des débris arrachés de l’urgo- nien. Cette roche détritique est en effet recouverte par ce terrain et y remplit des poches bien visibles. Il est ainsi évident quele sidérolithique s’est déposé sur un fond érodé, recouvert de cailloux roulés, après que le gault et l’aptien avaient été enlevés. Cela s’observe sur l’aréte entre le Glacier de Soix et celui de Chälin et probablement aussi au pied de la cime de l’Est. Du côté du Pas-d’Encel (Bon- navaux) les ravinements nombreux ont mis à découvert, au-dessus de Rostan, un repli très bien visible de l’urgo- nien, auquel participe aussi le néocomien et le nummu- litique avec le flysch ; en 1877, M. E. Favre a pris un excellent croquis de cet endroit, depuis la montagne d’Ayerne. Ce repli devient plus loin la voûte distincte de la Vouille. C’est après avoir franchi le Pas-d’Encel, le long de la gorge étroite de la Vièze, que la structure intérieure de la montagne devient bien visible. Le fond du vallon de Susanfe offre des replis excessivement compliqués dans le néocomien, surtout sur la paroi abrupte entre le Pas du Sageron etl’aréte de Bonnavaux. Un repli très aigu y mar- que l’extrémité de l’arête des Dents Blanches ; il corres- pond dans toutes ses allures avec celui que l’on voit depuis ce point méme, au sommet de la plus haute Dent du Midi. Tout le fond du vallon de Susanfe est formé par le ter- rain néocomien, dont les replis nombreux peuvent encore s’observer sur le passage de la Gorge d’Encel. DES SCIENCES NATURELLES. 85 Il en est un en forme de V couché qui se voit très dis- tinctement entre le col de Susanfe et le col des Pares- seux, dernier épaulement de la Dent du Midi. Le terrain jurassique n’apparait qu’au pied immédiat du Mont-Ruan et des Tours Salières, où il forme de nombreux replis, en s’elevant jusqu’au sommet de ces montagnes. Un massif calcaire gris représente le malm qui repose sur des schistes oxfordiens suivis de dogger. Des lambeaux de néocomien remplissent dans plus d’un endroit les re- plis en V que forme le malm. Le ruisseau de Susanfe suit presque constamment la limite du néocomien et du malm. Au col de Susanfe, le contact est excessivement tran- ché; le néocomien avec nombreux fossiles (Toxaster com- planatus, Ostrea rectangularis, ete., se poursuit jusque vers la petite plaine supérieure de Susanfe. Tandis que le pied des Tours Salières offre en dessous du Dôme un repli de malm de la forme d’un D, la con- vexité tournée vers le néocomien, des calcaires gris com- pacts, en lits peu épais, repliés en forme de V incliné au NO., forment l’épaulement du col des Paresseux, ainsi que le plateau au SO. M. le prof. Alph. Favre a cru voir dans cette roche du jurassique, ce qui ne peut pas être, vu la disposition du malm, du côté opposé du col. Les Crinoides qu’on y trouve ressemblent beaucoup au Millericrinus valangienses ; les roches de l’arête même renferment du reste l’Ostrea Couloni ; c’est probablement le néocomien gris que M. Renevier a constaté aussi aux Diablerets. Les deux profils présentés passent, l’un par les Tours Salières et la Dent du Midi, l’autre par le Salantin et la cime de l’Est. 86 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Le premier montre les replis du malm accompagné de néocomien dans la paroi des Tours Salières où il con- tourne, dans une voûte totalement couché, un noyau d’ox- fordien et de dogger. Il s’appuie sur le néocomien, suivi d’urgonien et à la base du massif se trouve du nummuliti- que, affleurant à une faible hauteur en dessus du niveau de la plaine de Salanfe (1950), au pied même des Tours Salières et se continue jusqu'au col d’Emaney. Il est accompagné de gypse et repose sur des schistes cal- caires à débris méconnaissables de fossiles, appartenant probablement encore à l’éocène ; en dessous viennent des roches dolomitiques avec cargneules, des schistes argileux rouges et verts (trias ?) et de l’arkose formant l'enveloppe du massif cristallin du Luisin. Ce profil est excessivement bien visible depuis le sentier du col du Jora. Le second profil est intéressant à un autre point de vue. La cime de l’Est offre une pyramide de néocomien reposant sur un massif urgonien replié en forme de cu- vette et assis sur le nummulitique et le flysch. Les Rochers de Gagnerie, au milieu du profil, présentent des contour- nements curieux du flysch, du nummulitique et de l’ur- gonien, pendant que le néocomien en forme le sommet. Une zone de schiste calcaire rouge et vert (crétacé supé- rieur), entre l’urgonien et le nummulitique, les rend très visibles. Le massif jurassique à disparu ; au col du Jora, on trouve, entre le nummulitique et les roches cristalli- nes du Salantin, la même succession de couches qu’au col d’Emaney. La grande proximité du nummulitique, du flysch du pied de la paroi de Gagnerie, et, plus bas, du Mont-Tanaire d’une part, avec les roches cristallines d’au- tre part, est d’autant plus étrange, qu'au fond de la vallée du Rhône on retrouve, dès la sortie du ravin de DES SCIENCES NATURELLES. 87 Saint-Barthélemi, du néocomien surmontant du jurassi- que. Dans le haut du ravin il y a un écrasement singulier des couches secondaires qui devraient contourner cette synclinale couchée et acculée contre le massif cristallin. C’est la, à part l’absence du terrain carbonifère à la base et la moindre ablation, la seule différence qui existe entre le profil des Dents du Midi et celui des Dents de Morcles sur la rive opposée du Rhône. M. G. MAILLARD, de Zurich, fait la communication sui- vante sur les fucoides du flysch : « Étant occupé depuis quelque temps, aux collections géologiques de l'École polytechnique, du classement des plantes fossiles, j eus à m’occuper naturellement aussi des empreintes contenues dans les schistes du flysch, et que l’on s'accorde généralement à ranger dans la classe des Algues. Pour faire cette étude d’une manière plus rationnelle, je crus devoir examiner du moins rapidement différentes formes d’Algues vivantes. Le Polytechnicum en conte- nait de riches collections, que M. le prof. Cramer mit obli- geamment à ma disposition, ainsi que les siennes pro- pres. Je pus alors me convaincre que les principes qui pré- sident à la classification des Algues vivantes nous font complètement défaut pour les fossiles. Ce sont : 1° les or- ganes de reproduction, que nous ne trouvons presque ja- mais ; 2° la structure microscopique, effacée par la car- bonisation ; 3° la couleur, qui a disparu. Nous devons, pour les Algues fossiles, nous en tenir exclusivement à la forme de l’empreinte. Or, c’est juste- 88 SOCIÉTÉ HELVETIQUE ment la un caractère excessivement variable, ou plutôt ce n’est absolument pas un caractère, car, d’un côté, des Al- gues appartenant à la méme espéce peuventrevêtir des formes très différentes. Ces différentes parties d’une même algue peuvent elles-mêmes présenter de grandes dissemblances ; d'un autre côlé, l'inverse se produit aussi, c’est-à-dire que des Algues, appartenant à des familles fort éloignées, peuvent se ressembler beaucoup ou être identiques par la forme extérieure. Il en résulte que notre classification des formes fossiles en devient tout au moins fort problémati- que, que la notion précise de genre et d’espèce s’efface complètement, que nous ne pouvons plus parler, en pré- sence de la simple forme de filiation, ni de parenté, ni de genres, ni d'espèces, dans le sens exact de ces termes, mais seulement de /orme, forma. Il faut bien garder ceci présent à l'esprit, lorsqu'on parle de ces empreintes. Les Algues les plus communes du flysch sont les Chon- drites, dont les espèces les plus abondantes sont Ch. intri- catus Br. var. Fischeri Hr., Chondr. Targionii Br. var ar- buscula Hr. Ils couvrent par centaines les plaques de schistes du flysch, isolés ou par faisceaux; leurs formes ramifiées sont fines et élégantes. Un autre type beaucoup moins commun est celui qu’on a appelé Caulerpa, en l’iden- tifiant, d'après la forme, aux Caulerpa actuelles. Or, nous possédons des échantillons où des formes identiques aux Chondrites, surtout au Ch. arbuscula se trouvent n’être que les ramifications terminales, les terminaisons de Cau- lerpa, surtout de C. filiformis qui est l’espèce la plus fré- quente; Caulerpa cicatricosa elle-même se présente aussi comme le support ou la partie basilaire de formes identi- ques à des Chondrites. D’un autre côté, une autre forme, Delesserites, distincte des Chondrites par ses contours va- DES SCIENCES NATURELLES. 89 gues et indéfinis, joue le même rôle qu'eux vis-à-vis des Caulerpa, ainsi que le montre un échantillon. Il devient évident pour moi que sous le nom de Chondrites, il faut entendre ces organismes très différents les uns des autres et n’offrant qu'une ressemblance tout extérieure. De plus cette association morphologique des Caulerpa et de certains Chondrites, association qui n’en fait qu'un seul individu, où les seconds ne sont que les extrémités supérieures de celles-là, cela, dis-je, me semble être un argument contre l'opinion de M. Nathorst, suivant la- quelle ces empreintes devraient être rangées dans la caté- gorie des pistes ou traces d'animaux aquatiques, les Cau- lerpa étant elles-mêmes bien évidemment des restes végétaux. » M. Henri DE SAUSSURE, de Genève, a donné quelques détails sur la constitution de l’ Isthme de Corinthe. Cet isthme a une largeur de 6 kilomètres et atteint au centre une altitude de 80 mètres. Les travaux du canal ont mis au jour sa coupe géologique d’une manière très nette. Le terrain est coupé par une multitude de failles à peu près verticales, courant suivant la longueur de l’isthme, et que la tranchée coupe presque à angle droit, en sorte que les parois apparaissent comme composées d’une succession de quilles verticales. Ces quilles ont été repoussées à des hauteurs de plus en plus grandes à mesure qu'on chemine des deux mers vers le centre, en sorte que d’une quille à l’autre les couches ne se corres- pondent pas. Les terrains mis à nu forment un grand nombre d’é- tages, mais peuvent se classer en deux catégories : les terrains supérieurs, qui sont composés de sables alternant PI AM ARIAL ARA È ; ; È No; È ta Par 90 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE avec quelques couches de marnes, et dont les couches sont séparées par plusieurs bancs de conglomérats de peu d'épaisseur, formés de graviers jaspoïdes, unis par une pâte calcaire, et passant quelquefois à l’état de roche cal- Caire. Les terrains inférieurs, qui sont composés de marnes blanches, jaunes, oolithiques et bleues, coupées par des bancs de calcaire dur, de 1 à 3 m. d'épaisseur et assez irréguliers, formant quelquefois de simples lentilles inter- calées. Les marnes blanches et jaunes sont fossilifères. Elles ont au centre de l’isthme 40 mètres d'épaisseur; les marnes bleues ne paraissent renfermer ni fossiles ni bancs de calcaire; elles ont plus de 40 m. d'épaisseur, et formeront le lit de toute la partie moyenne du canal. Le soulèvement de la partie centrale de l’isthme a été considérable, car cette partie de l’isthme est formée seu- lement par les terrains inférieurs, les terrains supérieurs ayant été emportés. Ceux-ci forment le sol des deux parties latérales de l’isthme, c’est-à-dire du voisinage des deux mers, et comme ils ont également une épaisseur considérable, ils constituent à eux seuls les parois des deux extrémités de la profonde tranchée du canal. En ce qui concerne l’âge de ces terrains, ils sont extré- mement récents, car ils renferment en abondance des coquilles encore vivantes dans la Méditerranée. Les ter- rains de sable (supérieurs) renferment beaucoup d'espèces vivant encore sur les côtes de Grèce et des dents d’élé- phants. Ils sont donc diluviens et alluviers, et les bancs de conglomérats dont ils sont traversés continuent à se former sur les bords de la mer. Les terrains inférieurs ou marneux sont probablement pliocènes. Ils renferment des coquilles vivant sur les côtes d'Algérie, de Sicile et de Grèce. DES SCIENCES NATURELLES. 9i Les marnes bleues inférieures semblent appartenir à une formation différente. Les conglomérats modernes des terrains supérieurs semblent être formés des débris roulés, toujours assez petits, d’un terrain jaspoide, serpentineux, argiloide par place, qui apparaît à la base de la montagne de l’Acro- corinthe. M. le prof. STEINMANN, de l'Université de Fribourg-en- Brisgau. Sur la structure géologique des Cordilleres de l’Amérique du Sud. La plus grande partie des Cordillöres de 1’ Amérique du Sud est formée de sédiments de l’ère mésozoique. Des schistes, quartzites et des grès fortement plissés, appar- tenant à l’ere paléozoïque, forment le plateau de la Bo- livie et du Pérou, ainsi que les chaînes extérieures orien- tales des Cordillères de l’Argentine. Ils supportent les sédiments discordants du trias supérieur, du jura et du crétacé, offrant un développement très varié. On n'a au- cune certitude au sujet de l'existence du trias inférieur et du dyas. Dans le Pérou septentrional, par contre, on a trouvé des calcaires avec Pseudomonotis ochotica, apparte- nant ainsi au trias moyen ; dans le Chili, près de Co- piapo, des sédiments avec charbon, renfermant une flore rhétienne, attestant une grande étendue de la mer du trias supérieur. Les dépôts du jura et de la formation cré- tacée suivent en parfaite concordance. Les fossiles sont nombreux et on est frappé de leur accord avec ceux de l'Europe, ce qui facilite énormément la determination de l’âge des complexes de terrains. Les terrains jurassiques ont une étendue horizontale bien moindre que la formation crétacée, car ils n’ont été 92 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE constatés que dans l’intérieur de la Cordillère depuis le Chili central jusqu’au nord du Pérou ; tandis que les dé- pôts crétacés affectant l'aspect de schistes argileux, de grès, de formations porphyritiques, se poursuivent, non seulement depuis la Terre-de-Feu jusqu’à l'Ecuador dans la grande chaîne des Cordillères, mais encore sur le pla- teau de la Bolivie et dans les plaines du Brésil et de l’Ar- gentine. Il paraît que la formation jurassique s’est déposée presque partout sous forme d’un facies porphyritique, et la formation crétacée seulement par places, à l’intérieur de la région où existe le jurassique. La « porphyr formation » de Darwin n’est pas pré- jurassique, mais se poursuit depuis le trias supérieur jus- qu'au crétacé; elle est limitée presque exclusivement sur le versant pacifique des Cordillères, depuis le sud du Chili jusqu’au nord du Pérou. Il ya presque partout des intercalations de marnes et calcaires fossilifères parmi les conglomérats porphyriti- ques, deikes, tufs, ete., ce qui permet de déterminer avec certitude l’âge de ce facies volcanique. En considé- rant l’immense épaisseur (jusqu’à 5000") et l’étendue considérable de cette formation porphyritique, on peut soutenir sans exagération qu'elle remplit la grande la- cune qui existe entre les formations éruptives d’àge pa- léozoïque et de l’ère tertiaire. L'activité éruptive de notre planête a été interrompue pendant l’époque jurassique et crétacée, dans les régions où les explorations géologi- ques étaient les plus faciles. Étant prouvé maintenant que les Deccan-trops de l’Inde sont d’àge crétacé et les porphyrites des Andes mé- sozoiques, il est facile de voir que la réaction volcanique 1; DES SCIENCES NATURELLES. 93 de notre planète n’est pas soumise à des interruptions de longue durée, mais a continué de tout temps. Cette continuité est surtout bien manifeste dans la succession ininterrompue d’eruptions augito-porphyritiques dans les Cordillères de l’Amérique du Sud, où elles ont duré pendant deux périodes géologiques. L’activité volcanique a été interrompue dans les An- des pendant un certain temps, vers la fin de l’époque cré- tacée. Les roches éruptiques tertiaires se distinguent net- tement de celles de l’ère mésozoïque, parce qu’elles n’ont pas donné naissance à des conglomérats et des tufs de formation submarine et parce qu’elles percent les sédi- ments mésozoiques. La mer s’est retirée vers la fin de l’époque crétacée. Les grès verts du danien, très voisins par leur facies de la craie à Baculites de l'Inde et de l'Europe, ne se trou- vent, surmontés en concordance par les dépôts tertiaires, qu’à la côte chilienne, mais non à l’intérieur des Cordillè- res, où l’on n’a jamais trouvé de fossiles tertiaires. La formation de la chaîne tombe à la fin de l’époque crétacée. La partie nord et le sud de la chaîne ont été fortement plissés ; le centre a subi un effort dans un sens plutôt vertical que tangentiel et ne peut pas être compris parmi les chaînes de plissement dans le sens propre du mot. On peut juger de la dénivellation verticale qu’a dû subir cette chaîne, en considérant que sur le plateau de Bolivie, les grès du crétacé se trouvent en disposition ho- rizontale sans aucune dislocation, à une altitude de 4000 mötres. Puisqu’on ne peut pas admettre un soulè- vement vertical aussi considérable dans le sens propre du mot, il semble que nous sommes autorisés à admettre que le niveau de la mer s’est rapproché d'autant du centre de la terre. 94 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le prof. Herm annonce qu’ensuite de son initiative, MM. D' Maillard et D" Wettstein ont collectionné durant cet été, dans les Alpes, des pièces de démonstration pour la géologie dynamique, consistant en roches polies par les glaciers, et fondues par la foudre, fossiles déformés et étirés, couches plissées, roches transformées par la pression, ete. Ces deux messieurs offriront ces collections en vente. M. le D" C. MorscH présente la note suivante que le temps n’a pas permis d’analyser en séance : Entre les vallées de Saxeten, de Saus et les Alpes de Latreien, à quelques lieues à l’ouest de la vallée de Lau- terbrunnen, il y a un groupe de montagnes formées d’aré- tes, de pointes et de massifs, dont les roches ont été in- terprétées de diverses manières. Il s’agit surtout de la Schwalmern (2256” à 2624”) et du Sulegggrat (241 2”), deux massifs bien connus. En s’élevant depuis les vallées qui les entrecoupent, on constate que la base de ces dos allongés est formée par le calcaire du malm avec Terebratula janitor dans les lits les plus récents. Ils sont surmontés de roches calcaires et schisteuses plus claires avec Terebratula diphyoides, ap- partenant ainsi à la zone de Berrias. Suit une zone argilo- marneuse de couleur foncée, avec une Belemnite très voi- sine de B. latus, Blv. La localité en question est sur le versant oriental de la Sulegg, en amont du sentier conduisant du Bellen- höchst au Kühmatifleck et aux Lobhörner. Immédiate- ment au-dessus, la roche prend une teinte brunâtre, sem- blable à celle des calcaires à Amm. Humphriesianus du Jura, et la conserve jusqu’à l’arête de la montagne, à l’ex- DES SCIENCES NATURELLES. 95 ception de quelques intercalations schisteuses apparais- sant au milieu de l’assise, dont l’épaisseur totale est d’en- viron 300". On trouve peu au-dessus des couches avec la dite Be- lemnite des restes de plantes fossiles; peu abondants d’abord, ils deviennent de plus en plus fréquents dans les schistes mentionnés. Ce sont des fucoïdes appartenant aux genres Chondrites, Munsteria et Tenidium et sont pro- bablement saumätres comme ceux du flysch. Étant donné que ni le terrain valangien, ni le néoco- mien n'existent sur ce point, il faut admettre que les couches à fucoïdes appartiennent à l’époque du Berrias supérieur et correspondraient, comme âge, aux couches purbeckiennes. Botanique. President : M. le prof. Scanerzcer, de Lausanne. Secrétaire : M. le D Jean Durour, de Lausanne. J. Müller. Revision des Graphidées exotiques. — Ed. Fischer. Ascomycète du genre Hypocrea. — Nuesch. Origine des bactéries et des levures. — F. Tripet. Cardamine trifolia en Suisse. — F. Tripet. Ranunculus pyre- nzeus. — Schnetzler. La Ramié. — Schnetzler. Mousse sous-lacustre de la barre d’Yvoire. — Magnus. Phénomènes de la pollinisation dans les plantes du genre Najas. — Jean Dufour. Maladie de la vigne causée par l’Agaricus melleus. — J. Dufour. Fleurs de Primevère. — H. Pittier. Modi- fications de la flore du canton de Vaud. — Chatelanat. Le Mildew. — C. de Candolle. Effet de la température de fusion de la glace sur la germination. Gilbert. Relations entre les sommes de température et la production agri- cole. — Alph. de Candolle. Valeur des sommes de température en géogra- phie botanique et en agriculture. — Nuesch. Décortication des saules. — Müller. Préparations microseopiques de Lichens. M. le D' MüLLer, de Genève, expose les résultats de ses travaux sur les Graphidées exotiques d’Acharius, El. 96 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Fries, Zenker et Fée. C’est une revision complète, faite entièrement sur les originaux, et où les caractères de l’organisation intérieure, ignorés jusqu’à ce jour, ont pu être formulés pour toutes les espèces. Sur les 217 espèces publiées primitivement, 167 seulement ont été mainte- nues ensuite de l'analyse détaillée faite par M. Müller. Le reste se compose soit de simples répétitions, soit de Lichens qui ne représentent que des états d'évolution d’es- peces déjà nommées, soit enfin de choses étrangères aux Lichens. Ce travail fait donc connaître exactement toutes ces anciennes espèces de Graphidées qui n'étaient jusqu'ici, pour une grande partie du moins, que des énigmes en- combrant la lichenographie et rendant extrêmement dif- ficile l'étude des espèces exotiques de ce groupe. M. le D' Ed. Fiscer, de Berne, présente quelques observations sur un Ascomycète du genre Hypocrea, qui vit en parastte sur un autre champignon (Dictyophora Phalloi- dea). Il a été recueilli dans l’île de Java. A l’aide d’une méthode de préparation délicate, M. Fischer a pu suivre le mycelium du parasite dans tous les tissus des jeunes fruits du Dictyophora. Ceux-ci ne parviennent pas à bonne maturité ; ils ne peuvent pas déployer leur receptaculum et portent en revanche, à leur sommet, les fructifications claviformes de l’Hypocrea. M. le D" Nuesca, de Schaffhouse, fait part à la Section de ses recherches sur l’Origine des bactéries et des levures. Lorsqu'on plonge des plantes ou des parties de plante dans de l’eau pure, dans des solutions diverses et dans des gaz, ou bien encore lorsqu'on les soumet à des variations prononcées de température, leur croissance normale s’ar- DES SCIENCES. NATURELLES. 97 réte et il se développe dans l’intérieur des « cellules se- condaires » des bactéries et des levures. Ces organismes tirent directement leur origine du protoplasma (aus den körnchengleichen Zellsaftblischen des Protoplasmas). Lorsque les cellules végétales ou animales sont riches en sucre, les « Zellsaftbläschen » produisent des Saccha- romyces ; lorsque les cellules contiennent surtout des sub- stances albuminoïdes, il se développe des bactéries de formes diverses. Ces êtres ne sont donc nullement des champignons ou des algues; ils ne naissent aucunement par génération spontanée; ce sont de simples produits pathologiques des cellules organisées. Ces observations ont été d’ailleurs exposées en détail, il y a quelques an- nées déjà, dans un travail intitulé : Die Necrobiose in mor- phologischer Beziehung. L'auteur voit dans le fait que des liquides contenant des substances organiques, mais préa- lablement stérilisés à une température convenable, n’en- trent pas en fermentation, une preuve à l’appui de ses idées ; le protoplasma ne peut plus se transformer en bac- téries par la simple raison qu'il a été tué par l’action de la chaleur. Une vive discussion s'engage à la suite de cette com- munication ; les théories de M. le Dr Nuesch sont combat- tues par MM. Müller, Magnus, Fischer et Dufour. M. F. TripET, prof. à Neuchâtel, revient sur la ques- tion de la présence en Suisse du Cardamine trifolia L. L'année dernière, il en avait présenté quelques exemplai- res à la session du Locle, provenant d’une localité dans laquelle il avait compté une centaine d'individus. Au mois de mai 1886, il a pu constater, avec deux amateurs du Locle, l'existence de nombreuses stations de cette plante 7 98 | SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE intéressante, voisines de celle qu'il avait vue en 1885. Dans l’une d'elles, le Cardamine trifolia L. est aussi abon- dant que l’est dans nos prairies le Taraxacum officinale Web. Il offre des exemplaires secs de Cardamine trifolia aux botanistes suisses qui lui en feront la demande et il espère être en état de fournir en 1887 des graines de cette plante aux jardins botaniques. M. TRIPET présente encore à la Section une forme curieuse de Ranunculus pyrenœus L. var. plantagineus All., cueillie le 20 juillet dernier dans les pâturages de la Baux (Grand-Saint-Bernard). Ces exemplaires présentaient dans les feuilles certaines particularités qui lui firent croire tout d’abord qu'il avait sous les yeux le A. lacerus Bell., hybride des A. aconitifolius L. et pyrenœus. La plante avait été récoltée d’ailleurs au milieu d’un champ de R. aconitifolius. Après examen, M. Tripet se range à l'opinion qui fait de cette plante une simple forme du R. plantagineus All. M. le prof. ScHNETZLER de Lausanne parle d’une nou- velle plante textile : la Ramié (Bahmeria nivea) '. M. ScHNETZLER fait une seconde communication sur la mousse sous-lacustre de la barre d’Yvoire. Les pêcheurs de cette localité tirent dans leurs filets du fond du lac Léman, d’une profondeur d’environ 200 pieds et à plus d’un kilomètre du rivage, une mousse fraîche, verte et vivante 1 Cette communication a été publiée in extenso dans les Archives des Sc. phys. et nat. d’aoùt 1886, t. XVI, p. 128.. DES SCIENCES NATURELLES. 99 qui croît sur des fragments d’un calcaire alpin. La déter- mination exacte de cette mousse était rendue très difficile par l'absence complète de toute fructification. Cependant M. Schnetzler avait reconnu déjà la grande analogie qui existe entre la structure des feuilles de celte mousse et celles du Thamnium alopecurum (Linné) Br. et Schimp. Cette analogie fut confirmée par MM. L. Fischer, Mül- ler et en dernier lieu par le savant bryologue, M. Lim- pricht, de Breslau. Le Thamnium alopecurum croît habituellement dans les forêts humides, au bord des ruisseaux ; jamais encore il n'avait été trouvé au fond de l’eau, à une profondeur de 200 pieds. Cette mousse a dû s’adapter dans le Léman à des conditions d'existence toutes particulières ; elle reçoit la une lumière très affaiblie et végète dans des couches d’eau relativement froides (6° au mois de juillet, d'après les sondages de M. Forel). Dans ces conditions, la plante a changé d'aspect, elle est devenue plus petite, grêle, et présente dans les feuilles et dans les ramifications des différences qui permettent d’en faire une variété spéciale du type. M. Schnetzler admet que cette mousse du lac provient d’une forme qui a vécu autrefois sur des roches calcaires humides. Ces roches sont arrivées au fond du lac comme moraine glaciaire et la mousse qu'elles portaient s'est adaptée peu à peu au milieu dans lequel elle se trouve aujourd’hui. | M. le prof. D' Magnus, de Berlin, fait à la Section une très intéressante communication sur les phénomènes de la pollinisation dans les plantes du genre Najas. Chez un certain nombre de Phanérogames aquatiques dont les fleurs s’ou- - 400 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE vrent sous l’eau, les grains de pollen se distinguent par leur forme allongée et filamenteuse qui facilite leur trans- port par l’eau et leur capture par le stigmate. Les espèces du genre Najas possèdent par contre un pollen à grains peu allongés (rapport des axes 1 : 2) mais particulière- ment riche en amidon. Un botaniste d’Upsal, M. Jònsson, a émis dernièrement l’idée que la fécondation s’opere chez ces plantes de la manière suivante : Les fleurs mâles se développant plus tôt que les fleurs femelles et se trou- vant ainsi, dans les espèces monoïques du moins, placées sur des rameaux plus jeunes, au-dessus des fleurs à pis- til, le pollen tombe simplement des anthères ouvertes sur les stigmates ; les grains ont en effet un poids spécifique relativement assez grand à cause de leur richesse en ami- don. Les faits observés par M. Magnus ne sont point d’ac- cord avec la description qui précède. D’après ce bota- niste, les fleurs mâles occupent en réalité une position dressée dans l’axe des feuilles, et les anthères (celles à une loge comme celles qui en possèdent quatre), s’ou- vrent à leur sommet seulement et restent fermées dans toute leur partie inférieure. Il est par conséquent difficile aux grains de pollen d'en sortir et de tomber passivement sur les stygmates. M. Magnus a vu souvent ces grains en- trer en germination alors qu'ils étaient encore contenus dans l’anthère entr’ouverte, fait qui s'explique facilement par la richesse du pollen en matières nutritives de ré- serve, par l’action de l’eau, enfin par la constitution par- ticulière de l’exine. Il a trouvé fréquemment dans l’eau de ces grains de pollen pourvus d’un tube pollinique et pense que ce fait constitue une adaptation particulière et fort curieuse des Najas. Au lieu de produire d’emblée Ps DES SCIENCES NATURELLES. 101 des grains de pollen allongés, comme les Zostera, par exemple, ces plantes font germer préalablement leur pol- len dans l’anthère même. Il est évident que les grains portés par l’eau peuvent atteindre plus facilement les fleurs femelles appartenant à d’autres plantes voisines et déterminer ainsi un croisement, tandis que d’après la théorie de M. Jünsson, la fécondation devrait s’opérer principalement entre les fleurs portées sur les mêmes exemplaires. M. le D' Jean Durour, de Lausanne, parle d’une maladie de la vigne causée par l’Agaricus melleus. On désigne sous le nom de blanc ou de pourridié, une maladie de la vigne caractérisée par la présence de filaments de mycelium qui envahissent les racines, les décomposent, et déterminent en peu d’années, parfois même au bout de quelques mois seulement, le dépérissement des souches attaquées. M. le prof. Schnetzler, qui a le premier donné une description de cette maladie (en 1877), avait rapporté le mycelium en question à l’Agaricus melleus, un champignon bien connu par ses ravages dans les forêts. Dernièrement, ses conclusions furent contestées par M. le prof. Hartig, de Munich, qui affirmait avec assurance que le melleus n’at- taque jamais la vigne, vient seulement sur les conifères, et, par exception, sur les cerisiers et les pruniers. M. Du- four a trouvé dans les vignes de Regensberg et de Weiach (Zurich) des ceps de vigne attaqués par le blanc et porteurs de fructifications plus ou moins développées de 1° 4. mel- leus, ce qui confirme pleinement les idées de M. Schnetz- ler. Il donne quelques détails sur les analogies de cette maladie avec celle produite par la présence du Phyl- loxera. 102 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. Durour montre ensuite des fleurs de Primevere (Pri- mula pubescens Jacq.) qui présentent une singuliere combi- naison des deux formes brachystylées et longistylées norma- les. Les étamines sont insérées dans la partie supérieure du tube de la corolle, mais les styles ont la même longueur que ceux des fleurs longistylées normales. M. H. Prrmier, professeur à Château-d'OEx, donne quelques-uns des résultats de ses recherches sur les modifications de la flore du canton de Vaud, de Haller à nos jours (1768-1885), L’Historia stirpium admettait pour l’ensemble de la flore suisse un total de 1664 espèces phanérogames; aujourd’hui ce nombre s'élève d'après Gremli à 2571, ce qui impliquerait une aug- mentation de 907 espèces en 117 ans. Mais ce nom- bre se décompose en trois parties ; dans un premier groupe, le plus nombreux, nous avons les espèces créées postérieurement à Haller, dans un second, celles qui, quoique indigènes, étaient encore ignorées lors de la pu- blication de l’Historia stirpium, dans un troisième enfin, les plantes immigrées depuis la même date. C’est sur cel- les-ci que se sont portées les recherches de M. Pittier. Il a constaté que la flore vaudoise, qui comptait en 1768, 1090 espèces, a subi du chef de l’introduction d'espèces étrangères les augmentations successives suivantes : de 1768 251702... 8 espèces » 1802 à 1836....60 » » 1836 à 1862....25 » „ 1862 a 1882....50° >» » 1882 à 1885....10 >» DES SCIENCES NATURELLES. 103 Ces chiffres seront peut-être legerement modifiés par une nouvelle revue des espèces, mais il paraît ressortir de l’examen des détails, que l’augmentation a été considéra- ble surtout depuis l'établissement des voies ferrées. On pouvait, du reste, établir cette conclusion a priori, et d’au- tres observations viennent à l’appui. Le long du Cana- dian- Pacific-Railroad, par exemple, les plantes européen- nes se répandent avec une rapidité qui tient du prodige. Cependant ce facteur ne suffit pas à expliquer le phéno- mène de la diffusion actuelle des flores, car il ne tient pas compte d’une sorte de sélection suivant laquelle cette dif- fusion a lieu, certaines espèces se répandant plus facile- ment que d'autres. Les pertes subies par la flore vandoise pendant le même espace de temps n'ont pas été proportionnelles à l’aug- mentation. Quelques espèces seulement (Sagittaria, Hydro- charis, Trapa, Acnus, etc.) paraissent avoir definitive- ment disparu. En somme, au 31 décembre 1885, la flore vaudoise comptait 1824 espèces phanérogames, dont ‘/,, environ sont d'introduction récente. M. CHATELANAT, de Lausanne, parle des ravages causés actuellement par le Mildew (Peronospora viticola de By.) dans les vignobles du canton de Vaud. Favorisé par les conditions atmosphériques de ces dernières semaines, ce champignon a pris un développement extraordinairement rapide, et dans plusieurs parchets Ja récolte est sérieuse- ment compromise. M. Chatelanat décrit un appareil fort pratique destiné à répandre sur les feuilles, à une dis- tance de 2 à 3 mêtres, un mélange de chaux et de sulfate de cuivre. 104 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. C. DE CANDOLLE, de Genève, expose les résultats d'expériences qu'il a exécutées en vue de déterminer, avec plus de précision qu’on ne l’avait fait auparavant, l'effet de la température de fusion de la glace sur la germination. Les graines employées dans ses recherches appartenaient aux espèces suivantes : Lepidium sativum, Sinapis alba, Aco- nitum Napellus, Triticum vulgare. Elles étaient placées sur des étagères en fer-blanc fixées les unes au-dessus des au- tres le long d’un même support que l’on introduisait dans la chambre intérieure d’un calorimètre à glace de grandes dimensions. Les étagères étaient percées de nombreux trous faci- litant l'écoulement de l’eau de condensation ainsi que la libre circulation de l’air au voisinage des graines, que l'on saupoudrait d’une très mince couche de terre tami- sée. De cette manière, les graines en communication mé- tallique avec les parois refroidies du calorimètre, pou- vaient facilement être maintenues aussi longtemps qu'on le voulait à la température constante de 0° C marquée par un thermomètre de contrôle introduit avec elles dans l’appareil. Aucune radiation externe, lumineuse ou obscure, ne pouvait, de la sorte, atteindre les graines et si leur respi- ration cotylédonaire ou tout autre réaction chimique pro- duite dans leurs tissus venait à dégager de la chaleur, celle-ci devait être immédiatement absorbée et son effet annulé par l’épaisse couche de glace fondante envelop- pant de toutes parts l’intérieur du calorimètre. Une première expérience fut faite pendant l’hiver de 1879-80. Le 14 janvier 1879 les graines furent semées, comme il a été dit, sur les étagères du support et intro- duites dans l’appareil. Le calorimètre, placé lui-même DES SCIENCES NATURELLES. 105 dans une pièce dont la température demeura toujours no- tamment supérieure à 0° fut constamment chargé de glace, jour et nuit, jusqu’au 7 février 1880. A cette date on constata qu'aucune graine n'avait encore germé et à partir de ce moment on cessa de renouveler la glace du calorimètre, tout en le maintenant fermé afin de conti- nuer à éliminer l’action de la lumière comme pendant la première partie de l’expérience. Dans ces nouvelles con- ditions de température les graines ne tardèrent pas à ger- mer, ce qui prouvait qu'elles n’avaient nullement souf- fert de leur séjour de 22 jours à l’obscurité et dans une atmosphère humide à la température de 0°. Dans une seconde expérience faite l’année suivante avec le même appareil les graines ne furent soumises que pendant 17 jours à la température de la glace fondante et le résultat fut le même que la première fois. M. de Can- dolle en conclut que la germination ne peut avoir lieu à la température de 0°, pourvu que cette température soit rigoureusement maintenue dans des conditions telles qu'il ne puisse se produire aucun échauffement local du sol en contact avec les graines ou les graines elles-mê- mes. M. le D" GiLBERT, de Rothamsted, lit un mémoire intitulé : Quelques exemples de la relation qui existe entre les sommes de températures et la production agricole. C’est en 1878 que le bureau météorologique de Lon- dres a commencé la publication régulière de bulletins mensuels disposés en vue de fournir des informations des- tinées spécialement aux personnes s’occupant d’agricul- ture. En 1881 il fut fait un pas de plus dans cette voie pra- 106 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE tique et à la suggestion de Sir J.-B. Lawes et de M. le Dr Gilbert, les éminents agronomes de Rothamsted, on dé- cida que les sommes de degrés efficaces calculées en par- tant d'une température initiale fixe, ainsi que les sommes d'heures d'insolation et de chute de pluie seraient régu- lièrement enregistrées en tontes saisons et dans diverses localités. Comme température initiale, on adopta celle de 42° F soit + 5,55 C qui correspond avec assez d’exac- titude au début de la végétation des céréales. Le bureau météorologique fit même calculer rétrospectivement tou- tes les sommes de moyennes quotidiennes comprises en- tre 42° F et les maxima au-dessus de cette température pour toutes les semaines écoulées depuis l’année 1878 inclusivement. i Ce sont ces données numériques que M. le D" Gilbert a utilisées dans le travail que nous annonçons et que nous nous bornerons à résumer ici sommairement, at- tendu qu'il ne tardera pas à être imprimé in extenso dans les Archives. L'auteur a, en premier lieu, calculé pour chaque an- née, les sommes de degrés en excès au-dessus de 42° F à partir des 1° janvier, 1° février, 1°" mars, 1° avril et jusqu’au moment où avait lieu la récolte du froment à Rothamsted. Il a ensuite calculé ces mêmes sommes d’ex- cès de température en partant de la première semaine dans laquelle les excès commencaient à se produire d'une façon sensiblement continue et, troisièmement enfin, en partant de chaque retour d’une série continue d’excès après une insuffisance temporaire de la température effi- cace. M. le D' Gilbert présente à la Section un tableau dans lequel tous les résultats de ses nombreux calculs sont ré- DES SCIENCES NATURELLES. 107 sumés et traduits en degrés de l’échelle centigrade. Le calcul des sommes d'heures d’insolation a aussi conduit l'auteur à des remarques fort intéressantes. Il insiste, par exemple, sur le fait que, dans le district comprenant Rot- hamsted, les plus grands nombres de jours à temps clair enregistrés se présentent avant le solstice d'été et précè- dent ainsi de longtemps la période des plus grandes som- mes d’exces de température au-dessus de 42° F, qui ont habituellement lieu en juillet et août, quelquefois même au commencement de septembre. Or il résulte d'anciennes expériences faites également à Rothamsted que la période de la plus grande assimilation du carbone par le blé coïncide à peu près avec celle des plus grandes sommes d’excès de température au-dessus de 42° F. On voit donc par là que la plus grande accumulation de carbone sur une surface et en un temps donnés a lieu après la pé- riode de la plus longue durée des jours et coïncide sen- siblement avec celle des plus hautes températures. Il ne faut pas perdre de vue, il est vrai, que la période de la plus rapide accumulation du carbone par le blé se trouve être aussi celle de son plus grand accroissement quotidien de surface foliaire, ce qui constitue dans la plante elle- même une condition favorable à l'accumulation qui vient s’ajouter aux autres conditions externes. M. Alph. DE CANDOLLE présente, à la suite de la com- munication de M. Gilbert, des considérations générales du plus haut intérêt, sur la valeur des sommes de tempé- rature en géographie botanique et en agriculture. Il ex- pose les diverses méthodes qui ont été employées pour déterminer ces sommes, et montre qu’une évaluation ab- solument exacte est rendue très difficile par la diversité 108 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE des facteurs dont il faut tenir compte et par la nature même des phénomènes en jeu. M. le D' Nussch fait une seconde communication sur la décortication des saules. Une grande difficulté dans l’ex- ploitation des plantations étendues de saules faites dans ces dernières années par des cantons, des communes et par des particuliers, réside dans le fait que la décortica- tion exige un temps et une main d'œuvre considérables. Lorsqu'on cultive ces plantes sur une grande échelle, il est impossible de procéder pour toutes les tiges à cette opé- ration au moment où elle s'exerce le plus facilement, c’est-à-dire à l’époque de la sève. M. Nuesch fait part d’un procédé nouveau et intéressant qui permet de dé- cortiquer les saules en toute saison Les tiges sont placées simplement dans une caisse de bois et soumises à l’action d’un courant de vapeur d’eau. Après ce traitement, l'écorce se détache avec la plus grande facilité. A la fin de la séance, M. le Prof. MüLLER montre en- core à la Section des préparalions microscopiques conte- nant des microgonidies de Lichens et donne quelques éclaireissements sur l’origine hyphénique des gonidies et sur les hyphéma. Enfin, dans l’après-midi, la plupart des membres de la Section se rendirent, sur l’aimable invitation de M. Alphonse DE CANDOLLE, à son domicile de la Cour de Saint-Pierre, pour y visiter les précieuses collections du savant botaniste. DES SCIENCES NATURELLES. 109 Zoologie et Physiologie. Président : M. le prof. C. Vocr, de Genève. Secrétaire : M. le D' M. Bevor, de Genève. H. Fol. La rage canine, sa cause et sa prévention. — C. Vogt. Quelques héré- sies darwinistes. — II. Girard. Influence du cerveau sur la chaleur animale et la fièvre. — N. Lœwenthal. Distribution et continuation des faisceaux de la moelle. — W. His. Développement des fibres nerveuses. — A. Forel. Perception de l’ultra-violet par les fourmis. — H. Goll. La faune égyp- tienne. — F. Zschokke. Communications helminthologiques. — C. Vogt. Sur une médusaire sessile, Zipkea Ruspoliana. — H. Blanc. Une nouvelle espèce de gromie de la faune profonde du lac Léman. — G. Asper. Sur les organismes microscopiques des eaux douces. — A. Herzen. Effets de la thyroidectomie. — M. Schiff. Sur la section intercrânienne du trijumeau et sur les asymétries de la face et du crâne. M. le prof. Hermann For présente à la seconde assem- blée générale, le résultat des recherches qu'il poursuit depuis plus d’une année sur la rage canine, sa cause et sa prévention. Bien qu'il fût a priori presque certain que la rage est une maladie parasitaire, personne jusqu'ici n’avait réussi à prouver expérimentalement quelle est l’espèce de mi- crobes à laquelle nous devons rapporter la contagion. M. Fol a déjà indiqué dans une publication la méthode qu'il emploie pour colorer le microbe dans le cerveau d'un animal rabique : c’est une modification de la mé- thode de Weigert. Malgré les assertions de MM. Cornil et Babès et après de nouveaux essais, M. Fol maintient que cette méthode est jusqu’à présent la meilleure et que celle 410 | SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE de Gramm ne donne aucune coloration exclusive, ni même caractéristique au microbe en question. Les expériences d’inoculation ont coûté la vie de 169 animaux. Le virus est provenu de plusieurs chiens dont quatre se sont trouvés réellement enragés. Les cultures ont été faites avec un liquide obtenu en exprimant le suc de cervelles et de glandes salivaires d'animaux tritu- rées ensemble et macérées quelques heures en présence de carbonate et de phosphate de potasse. Ce suc a été stéri- lisé par filtration et non par la cuisson et employé liquide ou incorporé à une gelée d’agar-agar. Sur 8 animaux inoculés de premières cultures, 5 sont morts avec des symptômes rabiques très marqués. Parmi les huit autres qui ont été inoculés avec de secondes cul- tures, quatre dont un chien sont morts de la rage. Les inoculations ont toujours été faites sur le cerveau, par perforation de l'orbite pour les rats, par trépanation pour les lapins et les chiens. Les cultures inoculées avec suc- cès renfermaient un microbe pareil pour l’aspect et les colorations à celui qu’on trouve dans le cerveau d’ani- maux rabiques. Toutelois la dernière série de cultures a manqué; elle renfermait un micrococque de mêmes dimensions que l’autre mais prenant beaucoup plus facilement les cou- leurs d’aniline. Les animaux inocalés de cette série par M. Fol sont restés indemnes et M. Pasteur qui a bien voulu essayer cette culture en a obtenu les mêmes résul- tats négatifs, tandis qu’un envoi précédent lui avait donné des résultats positifs. Il existe donc un microbe fort semblable au microbe rabique, mais innocent et qu'il faudra se garder de con- fondre avec le premier. di DES SCIENCES NATURELLES. 111 Parlant ensuite du traitement préventif de M. Pasteur, M. Fol en prend la défense contre les attaques, in- justes d’après lui, qui sont dirigées contre cette mé- thode. Il est facile, chiffres en mains, de prouver que ce traitement a déjà sauvé la vie à plus de cent per- sonnes et que l’immunité conférée est plus complete que dans les vaccinations contre la variole ou contre le charbon. M. Fol ne formule contre la méthode suivie par M. Pas- teur que deux petites critiques de détail, l’une contre l'emploi du bouillon au lieu d’eau stérilisée pour délayer la vaccine, l’autre contre la place choisie pour les injec- tions, qui devraient se faire à la tête, plutôt qu’à la hau- teur de la ceinture. Toutefois il est bien évident que l’immunité conférée par ces inoculations préventives n'est pas absolue et qu'on doit bien se garder de renoncer à la cautérisation aussi prompte que possible des plaies de morsure d’ani- maux suspects. Il y a des cas, cependant, où cette opéra- ilon n'est pas praticable, dans ceux, par exemple, de blessures à la tête si profondes qu’elles suffisent à elles seules à mettre la vie en danger. M. Fol s’est donc appliqué à rechercher un antisepti- que liquide plus anodin pour le malade et plus impla- cable pour le microbe que le fer rouge. Les moelles rabi- ques toutes fraîches furent triturées avec les liquides d’essai et injectées au bout de quelques minutes à des animaux sains. Il fallut renoncer à opérer par trépanation, parce que les liquides antiseptiques suffisent à provoquer l’inflammation des méninges ou des abcès et peuvent faire périr les animaux avec des symptômes qui n’ont rien de commun avec la rage. Il fallut se contenter d’in- 112 SOCIETE HELVETIQUE jecter la substance virulente désinfectée sous la peau de la tête à l’aide de piqüres multiples. Il résulte de ces expériences : 1° que l’eau oxygénée, même à l’état de concentration n’a aucune action quel- conque sur le virus rabique; 2° que le bichlorure de mer- cure en solution au ‘/,,, ne suffit pas à désinfecter la moelle rabique et que la solution au ‘/,,, n’a pas encore une action certaine. Il faudrait donc faire usage de solu- tions si fortes que ce traitement deviendrait impraticable; 3° que l'essence de térébenthine agit même à dose exces- sivement faible. Une eau qui a été simplement agitée avec quelques gouttes d'essence agil plus sûrement que la solution du sublimé au ‘/,,,; cette eau térébenthinée a suffi à désinfecter la moelle dans 6 cas sur sept. L’essence de térébenthine par son innocuité et par la facilité d'en trouver partout se recommande d’après M. Fol tout particulièrement à l’attention des médecins pour le traitement des morsures profondes à la tête. L'avenir nous dira si cet antiseptique est destiné à sup- planter complètement le fer rouge. Dans la seconde assemblée générale aussi, M. le prof. Voet, de Genève, expose Quelques hérésies darwinistes. En donnant ce titre à sa communication, dont nous faisons suivre ici un résumé succinct, M. Vogt ne veut pas laisser croire qu’il n’admette pleinement les théories de la des- cendance, du transformisme, de la sélection naturelle, en- fin tous les points fondamentaux sur lesquels s’appuie le darwinisme; il veut seulement combattre des exagérations, des applications mal fondées, des conclusions aventurées qu’on en a tiré et dont on a voulu faire des dogmes irré- futables. LR Se LE DES SCIENCES NATURELLES. 113 Commençons par la thèse finale, à la démonstration de laquelle veut s’appliquer aujourd’hui l’orateur. « Notre classification zoologique actuelle ne peut être « et n’est pas, comme on le dit partout, l'expression de « la parenté réelle existante entre les différents membres « d’une classe, ordre, famille ou même genre, parenté, « dont la démonstration serait basée sur le développe- « ment phylogénique et ontogénique, mais bien, dans « beaucoup de cas au moins, le résultat d’une combinai- « son de caractères semblables, que nous trouvons chez « des êtres provenant de souches différentes. » Établissons d’abord quelques principes élémentaires. Nous généralisons beaucoup trop, en élevant à la hau- teur d’une loi générale, des conclusions tirées d’observa- tions, faites sur des cas spéciaux. On part, d’une manière consciente ou inconsciente, de l'idée que la nature se propose un but à atteindre d’après un plan combiné d’avance, comme nous le faisons pour nos actions et qu'elle arrive à ce but en suivant la voie la plus directe. Or, c’est justement le contraire qui est vrai. Tout phé- nomène naturel est complexe et ne peut être que la résul- tante de l’action d’une foule de forces variées qui souvent même sont opposées les unes aux autres. Dans la plupart des cas, la nature n’arrive donc à un résultat, à un phé- nomène quelconque, que par les chemins les plus détour- nés. Si ce n’était pas le cas, nous n’aurions plus à faire des expériences, car l’art de l’expérimentation consiste dans l'élimination des sources d’erreur, c’est-à-dire des influences contraires, qui empêchent d’arriver à un ré- sultat simple, produit par une cause isolée et circonscrite. Un exemple : AI ti si i hì VU 4 ut i L A 114 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Il n'y a guère, parmi les Mammifères, de groupe plus uniforme en apparence que les chevaux ou les solipèdes. Ce n’est que pour des différences de robe, sans influence sur les autres caractères, que l’on a distingué les chevaux africains, les zèbres, sous le nom d’Hippotigris, des autres chevaux. Aujourd’hui, nous n’avons des solipèdes indigè- nes que dans l’ancien monde; ceux de l'Amérique ont été introduits de l'Europe à une date historique relativement très récente. Mais à l’époque quaternaire, des troupeaux de chevaux indigènes parcouraient les plaines de l’Amé- rique, comme ils parcouraient celles de l’ancien monde. Nous connaissons aujourd’hui la phylogénie des soli- pèdes américains mieux encore que celle des solipèdes de l’ancien monde; nous savons comment les pieds et les dents se sont transformés successivement, à dater de l’éo- cène, Jusqu'au quaternaire, où le genre Equus existait des _ deux côtés de l'Océan atlantique. Or, ce genre si uniforme provient de deux souches fort différentes, à est d’origine diphylétique. En disposant parallèlement les lignées de descendance, formées par les genres indiqués par les paléontologistes en Amérique et en Europe et en plaçant les genres vis-à- vis les uns des autres dans l’ordre des terrains, nous trou- vons, en eflet, qu'on n'a pu identifier aucun des genres vivant de ce còté-ci pendant les époques éocène, oligocène et miocène avec les genres vivant aux mêmes époques en Amérique. Les Lophiotherium, Palæotherium, Anchithe- rium, Hipparion de l’ancien monde sont différents des Eohippus, Orohippus, Epihippus et Anchippus, qui mar- quent les mêmes époques dans le nouveau monde et, chose remarquable sur laquelle nous reviendrons, les différences sont d’autant plus grandes que nous remontons vers les é DES SCIENCES NATURELLES. 115 souches accusées dans les terrains tertiaires anciens. Ce n'est que dans les terrains pliocènes et quaternaires que nous trouvons, des deux côtés de l'Océan, les genres iden- tiques Hippotherium, Protohippus et enfin Equus, le terme définitif. Serrons un peu plus près ces faits pour tirer les con- clusions qui en découlent. Les ancêtres chevalins d’un côté de l’Océan n'ont pu engendrer des descendants sur l’autre rive; il y avait donc un obstacle insurmontable, la mer; les deux continents doivent avoir été séparés au moins depuis l’époque éocène. Cette conclusion se confirme par l’étude des autres sé- ries de descendance des Mammifères terrestres, que nous connaissons plus ou moins bien — les cochons, les rumi- nants, les chameaux, les rhinocéros de l’ancien monde proviennent d’autres souches, parcourent d’autres étapes génésiques que les séries correspondantes de l’ancien monde. La géographie géologique, c'est-à-dire la délimitation des anciens continents et des anciennes mers, aux diffé- rentes époques géologiques, telles que nous l’enseigne la géologie, doit donc trouver une place marquante dans les spéculations phylogéniques et tout arbre phylogénique qui n'en lient pas compie est par cela même erroné et nul. Les faits mentionnés nous engagent, en second lieu, à conclure à la convergence des caractères. Déjà en 1874, au Congrès de l'Association francaise à Lille, M. Vogt avait proposé une thèse, inspirée par l'étude de différents parasites (Entoconcha, Sacculina, Redia) et formulée dans ces termes : « L'adaptation pro- « longée à une cause restreinte, mais prédominante, ef- « face graduellement les caractères divergents des types PIRMESSI en 116 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE « et opère finalement, sinon leur union, du moins leur « rapprochement à un tel point, que les caractères dis- « tinctifs, même des grandes divisions du règne animal, « deviennent entièrement méconnaissables. » Il y a lieu d'étendre cette proposition. Ne voyons-nous pas s'opérer cette convergence dans une foule de series d'animaux vivant en pleine liberté? Plus on étudie les animaux, même ceux dont nous ne pouvons connaître la phylogénie, plus on arrive à des faits qui mènent à des conclusions, établissant une origine multiple des groupes que notre classification réunit.. M. Hæckel, le monophy- létiste par excellence, n'est-il pas arrivé, par ses études sur les Méduses, à leur attribuer une origine diphylétique ? Nous voyons cette convergence s’accuser non seule- ment sur des groupes dans leur entier, mais aussi sur des organes. À partir des membres des Chéloniens et des Phoques nous voyons s’etablir des séries de modifications menant aux rames des Halisauriens, des Cétacés et des Sirènes. N’a-t-on pas mis ensemble ces deux derniers ordres, en- tierement différents par leur dentition et les autres carac- töres anatomiques, indiquant des souches très différentes, ne les a-t-on pas mis ensemble uniquement parce que leurs membres sont construits de la même façon ? Si donc la convergence est établie pour bien des cas, il s’agit d'examiner de quelle manière elle s’opere ? Autant que nous le savons par les études paléontolo- giques et embryogéniques, toutes les métamorphoses et transformations se font de trois manières différentes : 1° Par la réduction et la perte dénifitive de caractères primordiaux ; 2° Par le développement excessif et unilatéral (einsei- DES SCIENCES NATURELLES. 117 tige Entwicklung) d’autres caractères qui souvent n’exis- tent, primitivement, qu’à l’état d’ébauche. 3° Par les changements de fonctions si fréquents (Func- tionswechsel), sur lesquels M. Dohrn a appelé, il y a long- temps, l'attention des naturalistes, sans trouver beaucoup d’écho. Le changement de fonctions implique aussi la sé- paration de parties primitivement unies et la fusion d’au- tres parties, primitivement séparées. M. Vogt ne peut pas entrer dans les détails qui prou- vent ces assertions, mais si elles sont vraies, il s’en suit nécessairement qu'il n’y a et qu'il ne peut y avoir de dé- veloppement harmonique dans aucun organisme; bien entendu, si l’on admet qu’un être harmonique doit avoir tous les organes et systèmes d'organes perfectionnés au même niveau. Il ne peut y avoir que des harmonies rela- tives en ce sens qu’un ou plusieurs organes se dévelop- pent d’une manière prépondérante et que les autres s’a- daptent de manière à ne pas gêner et à soutenir les fonc- tions de ces organes prépondérants. L'homme lui-même est une preuve de ce que nous avançons. Tout est subordonné chez lui au développement du cerveau. Sous presque tous les autres points de vue, il est un organisme retardataire, dont les organes, pris isolé- ment, sont souvent bien inférieurs à ceux d’autres ani- maux. Les membres ont conservé l’ancien type pentadac- tyle. L’œil même, dont on a tant vanté la supériorité, est sous certains rapports très défectueux. Mais nous arrivons à d’autres conclusions encore. Si le développement ultérieur se fait par un des trois chemins indiqués ou par leur combinaison, il en résulte que la possibilité de suivre l’une ou l’autre de ces voies doit exister primitivement — en d’autres termes, les orga- 118 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE nes ou les ébauches des organes sujets au développement et à la transformation doivent exister, dans les états anté- rieurs, soit dans les embryons, soit dans les ancêtres. De ce qui précède découlent quelques conséquences funestes, à plusieurs dogmes presque universellement admis. On a établi une loi, dite biogénétique, suivant laquelle l’ontogénie et la phylogénie doivent se correspondre exac- tement. Les embryons doivent parcourir, en abrégé, les mêmes phases qu'a parcouru la souche à travers les époques géologiques. Il résulte de ce que nous avons dit des harmonies rela- tives que cette loi est absolument fausse par sa base et une étude attentive de l’embryogénie nous montre en effet que les embryons ont leurs harmonies relatives à eux, en- tièrement différentes de celles des adultes. Un embryon de mammifère a une corde dorsale et des fentes bran- chiales analogues à celles d’un poisson ou d’un amphibien inférieur. Peut-il y avoir un ancêtre organisé de la même façon ? Jamais — car cet être n’aurait pu vivre, n'ayant ni intestin, ni organes locomoteurs, ni cerveau ou organes des sens propres à exercer leurs fonctions, nécessaires ce- pendant à la vie libre et individuelle. Pour expliquer ces contradictions on a inventé le mot de cænogénie, d’embryogenie falsifiée. Pauvre logique, comme on la torture! La nature qui se falsifie elle-même ! Allons plus loin. Si les voies indiquées par lesquelles s’operent les transformations sont vraies, il s’en suit que nous ne pouvons, en aucune façon, déduire les organis- mes compliqués des organismes simples, qui n’ont pas même les ébauches des organes dont les autres sont mu- nis. Nous n'avons, ni en paléontologie ni en embryogénie, DES SCIENCES NATURELLES. 119 des faits qui pourraient nous démontrer l’acquisition d’or- ganes entièrement nouveaux, tandis qu'au contraire les faits abondent qui nous prouvent que le développement ul- térieur se fait, comme nous l’avons dit, par des pertes (membres, dentition) ou par développement excessif d’é- bauches existantes ou par changement de fonction. Si nous appliquons ces faits à nos spéculations phylo- géniques, nous devons reconnaitre qu'elles doivent être complètement renversées, que les animaux moins compli- qués doivent leur existence à une rétrogradation plus ou moins complète, qu’ils doivent constituer les termes finaux et non les souches des séries phylogéniques. En un mot, tous nos arbres généalogiques admis jusqu’à présent doi- vent être revisés de la base au sommet en tant qu'ils ne correspondent pas aux principes énoncés. Remarquez que ces vues cadrent très bien avec les faits paléontologiques. On s’est torturé l'esprit pour expliquer la présence, dans les terrains les plus anciens, de types hau- tement organisés et de ce qu’on a appelé en partie les types collectifs, offrant des caractères flottant entre ceux de classes et ordres actuellement tranchés. Les Céphalo- podes, les Trilobites, les Ganoïdes, les Dipnoides pullulent dans les anciens terrains et pourtant ces animaux appar- tiennent aux types les plus élevés de leurs embranche- ments respectifs. Ce sont eux qui constituent les souches des types qui leur ont succédé, et les descendants se sont formés par le développement unilatéral de certains orga- nes ou ébauches, combiné avec la rétrogradation ou la perte d’autres organes que la souche possédait primitive- ment. Revenons, pour terminer, à notre point de départ. On nous a présenté le développement phylogénique des diffé- 120 | SOCIÉTÉ HELVETIQUE rents types sous la forme d'arbres qui se ramifient en s'élevant. En admettant cette image, on peut dire que notre classification joue, vis-à-vis de ces arbres, le rôle d'un espalier, aux piquants duquel correspondent nos divisions en embranchements, classes, ordres, etc. Les branches des arbres à droite et à gauche qui arrivent dans un compar- timent ainsi délimité, y sont classés définitivement, tout en partant de souches différentes. M. le D' GirarD, de Genève, communique le résultat des recherches qu'il a faites récemment dans le laboratoire de M. le professeur Schiff en vue de confirmer l'existence d’un centre thermogéne cérébral. Dans ces dernières années nos connaissances se sont enrichies de faits nouveaux concernant les modifications apportées à la caléfaction par des irritations de diverse nature des parties antérieures du cerveau. M. Schreiber * dit que les lésions expérimentales à la limite du bulbe et de la protubérance produisent constam- ment et dans toutes les conditions une élévation de la température corporelle, et que le même résultat est obtenu par la lésion d’une région quelconque de la protubérance, du cervelet, des pédoncules et des hémisphères cérébraux, lorsque les animaux sont enveloppés d’ouate ou de fla- nelle, prémunis ainsi contre la perte de chaleur par rayon- nement. M. Ott” a fait des sections des corps striés et admet qu'il y a dans leur voisinage des centres en rapport avec l’augmentation de la chaleur animale. ! Pflüger’s Archiv. VIII. ® Journal of Nervous and Mental Diseases, vol. IX, n° 2, April 1884. DES SCIENCES NATURELLES. 421 M. Ch. Richet * a produit des excitations mécaniques et électriques des parties antérieures du cerveau, sans en dé- terminer exactement la topographie, et croit pouvoir con- clure de ses expériences que « toutes les fois qu’on fait un traumatisme superficiel au cerveau, il y a une hyper- thermie consécutive... quand la lésion n’atteint pas les corps opto-striés, » tandis que MM. Aronsohn et Sachs * à Berlin, en pratiquant méthodiquement une longue série de pigüres horizontales et verticales dans les hémisphères et dans les parties antérieures du cerveau, ainsi qu’un certain nombre de cautérisations et d’excisions des cou- ches corticales, sont arrivés à cette conclusion, que la por- tion médiane des corps striés et les parties sous-jacentes jusqu’à la base constituent l'unique région dont l’excita- tion mécanique et électrique exerce une influence sur la température corporelle, et que cette influence consiste en une augmentation de la production de chaleur animale. M. Girard à fait également, sur des lapins, un grand nombre de piqûres cérébrales et plusieurs excitations élec- triques des régions thermogènes. Il a soigneusement con- trôlé toutes ces piqûres par l’autopsie des animaux qui ont servi à ses expériences, et présente quelques coupes topographiques. Dans la plupart des cas il a pratiqué à la voûte crà- nienne, au moyen d'une petite tréphine de 8!" de dia- mètre, une ouverture ayant pour limite postérieure la su- ture coronaire et pour limite médiane la suture sagittale. Puis, après l’incision de la dure-mère, il a plongé une pointe à piqüre de 3" de largeur jusqu’à la base du crâne, ! Archives de physiologie, 1884. 2 Pflüger’s Archiv. XXXVII. 122 SOCIÉTÉ HELVETIQUE dans des directions diverses dont la verticale, à Amm en- viron de la ligne médiane, atteignait presque infaillible- ment le bord interne du corps strié. Dans d’autres cas, l’aiguille, introduite à l’angle antérieur de l’œil sous le bulbe oculaire, était poussée avec vigueur de façon à per- forer la paroi orbitaire postérieure et à traverser les hé- misphères cérébraux jusqu’à l’orbite du côté opposé. Le résultat de ces piqûres a été le suivant: une lésion atteignant le corps strié dans sa partie médiane était régu- lierement suivie d’une hyperthermie bien accentuée; lors- que au contraire l’aiguille avait passé en avant ou en de- hors du corps strié, ou lorsqu'elle avait lésé seulement sa partie externe, ou enfin lorsqu’elle avait traversé dans une direction horizontale les hémisphères cérébraux au-dessus des gros ganglions, on ne pouvait constater après l’opé- ration aucune augmentation sensible de la température corporelle. M. Girard fait circuler quelques tracés de température qui font ressortir avec évidence l’augmentation observée après les piqûres ayant atteint les centres excitateurs de la chaleur animale. Les courbes ont été établies sur la température rectale mesurée avec un thermomètre gradué en dixièmes de degré et soigneusement vérifié. Mais il se hâte d’ajouter que la chaleur augmente dans toutes les parties du corps. Quelques mensurations thermo-électri- ques lui ont prouvé que l'élévation de température est proportionnellement à peu près la même dans le rectum, à la peau, dans les muscles et dans les organes internes. L’hyperthermie qui suit la piqùre des corps striés ne résulte donc pas d’un spasme des nerfs vaso-constricteurs de la peau, avec rétention de la chaleur centrale normale, mais d’une augmentation de la production de chaleur se ma- DES SCIENCES NATURELLES. 123 nifestant simultanément et proportionnellement dans tou- tes les régions du corps. Des excitations électriques des régions calorigènes, pra- tiquées par un procédé spécial et qui ont été suivies éga- lement d’une forte augmentation de chaleur, justifient l’as- sertion que c’est la un phénomène d’exeitation et non pas un phénomène de paralysie. D'autres expérimentateurs ont constaté après la piqùre des corps striés une augmentation sensible de l’absorption d'oxygène et de la production d’acide carbonique. M. Gi- rard, en dosant l'azote de l’urine contenu dans l'urine des vingt-quatre heures avant et après une piqùre réussie, a constaté que sa quantité totale avait augmenté dans la proportion de 60 à 90 environ, et à cette accélération des combustions organiques correspond un amaigrisse- ment notable de l’animal, surtout lorsqu'il a eu à subir plusieurs opérations successives. La région calorigène paraît assez bien délimitée. Elle se trouve, des deux côtés, à la convexité médiane des corps stries et dans les parties sous-jacentes jusqu'à la base. Toutes les lésions produites avec les précautions anti- septiques nécessaires dans les autres régions du cerveau antérieur, ainsi que dans la partie externe du corps strié, sont demeurées sans influence sur la température de l’ani- mal en observation. Il y a évidemment dans la portion médiane des corps striés un appareil dont l’excitation augmente la produc- tion de la chaleur animale et qui probablement concourt, dans les conditions physiologiques, à régulariser cette pro- duction. Mais l’hyperthermie artificielle ainsi obtenue, est-elle identique à la fièvre ? M. Girard ne le pense pas. Augmen- 124 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE tation de la production de chaleur et émission diminuée sont les deux facteurs obligés de la caléfaction pathologi- que qui constitue la fièvre. Or, le dernier de ces facteurs a manqué totalement dans ses expériences. M. N. LoEWENTHAL, de Lausanne, parle de la Distribu- tion et la continuation des faisceaux de la moelle. Ses résultats ont été acquis par l’étude des dégénérescences et des atro- phies secondaires chez les animaux (chien, chat). Il résume sous 8 chefs l’ensemble des faits qu’il a constatés dans le courant de ses recherches. 1° Il y a lieu de reconnaître dans le cordon antéro-la- téral de la moelle chez le chien (et le chat) deux systèmes à part des fibres à long trajet, et dégénérant dans la di- rection descendante : a) l’un d’eux, est situé dans le seg- ment ventral du cordon antéro-latéral et pourrait être désigné sous le nom de faisceau marginal antérieur ; b) l’autre, moins volumineux et plus dispersé se trouve dans le segment dorsal du cordon latéral et pourrait être appelé système intermédiaire du cordon latéral. Ces deux systèmes de fibres se continuent dans la par- tie inférieure du bulbe rachidien, mais ne prennent pas part à l’entre-croisement des pyramides. Leurs con- nexions supérieures et inférieures sont encore à élucider ; ce qui est sûr c’est qu’elles n’aboutissent pas à l'écorce des hémisphères cérébraux, et ne dégénèrent pas à la suite des lésions portant sur cette dernière. 2° De même que chez l’homme le faisceau pyramidal chez le chien (et le chat) se met en rapport avec certai- nes régions déterminées de l’écorce corticale. Outre le gy- rus sigmoide, c’est encore, en tout cas, la partie antérieure de la troisième circonvolution externe (circ. coronaire) DES SCIENCES NATURELLES. 125 qui doivent être considérées comme donnant naissance à la pyramide et au faisceau pyramidal; car l'expérience démontre que la destruction du gyrus sigmoïde sur le chien nouveau-né ne suffit pas à elle seule pour produire l’atrophie complete de la pyramide; et d'un autre côté les lésions siégeant au niveau de la circonvolution dite « coronaire, » et n’intéressant que fort peu le gyrus sig- moide s’accompagnent, chez le chien adulte, de régénéra- tion secondaire dans la pyramide et dans la région pyra- midale du cordon latéral de la moelle. 3° Le faisceau pyramidal correspond par une grande partie de son trajet intra-capsulaire chez le chien (et le chat) au segment postérieur lenticulo-optique de la cap- sule interne. 4° Le faisceau des fibres dégénérant dans la direction ascendante dans le cordon latéral (faisceau cérébelleux) se divise, dans son parcours dans la moelle allongée, en deux parties distinctes : a) l’une suit le trajet du corps resti- forme, et pourrait être désignée comme portion dorsale du faisceau cérébelleux ; b) l’autre reste dans le plan ven- tral de la moelle et suit un trajet indépendant de la pre- mière portion. À moins qu’on ne prouve qu'il s'agisse d’un faisceau indépendant, ce qui pour le moment n’est encore appuyé par aucune base solide, nous considérons les dites fibres comme formant la portion ventrale-du fais- ceau cérébelleux. 9° Le faisceau de Burdach dans la région cervicale contient, à part les fibres courtes proprement dites, et s’épuisant déjà à une distance de deux à trois origines ner- veuses, encore des fibres remontant dans le bulbe rachi- dien. M. Loewenthal n’a point de recherches personnelles sur la constitution du faisceau de Burdach dans la région dorso-lombaire de la moelle. 126 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE La lésion du faisceau de Burdach chez l’animal nou- veau-né (chat) s'accompagne d’atrophie du noyau gris correspondant. Cette atrophie porte surtout sur le seg- ment externe de cette colonne grise, n’est pas proportion- nelle à la destruction de la substance blanche, et peut être suivie sur les coupes du bulbe jusqu'au niveau des radicules d'origines les plus supérieures de Ja IX”® paire. La lésion du faisceau de Burdach chez le nouveau-né ne retentit pas d’une manière appréciable sur le noyau du cordon de Goll. 6° Il est impossible que le noyau du cordon de Goll se mette en rapport croisé avec la région excitable de l'hé- misphère. Il n’est pas probable, toutefois, que ces com- munications soient très étendues, car l'expérience démontre que l'ablation du gyrus sigmoide et de la cir- convolution dite « coronaire, » sur le chien nouveau-né, ne s'accompagne que d’une diminution fort médiocre du volume du noyau du cordon de Goll du côté opposé. 7° Il devient très probable, d’après le résultat des expé- riences sur le nouveau-né, que la portion dite sensitive des pyramides (olivenzwischenschicht) se continue dans la portion moyenne (et interne ?) de la couche des fibres désignée en Allemagne sous le nom de « Schleifenschicht. » 8° À part les atrophies secondaires jusqu’à présent pro- duites chez les animaux nouveau-nés, il faut ajouter en plus l’atrophie secondaire des cellules ganglionnaires de la colonne de Clarke qui se déclare dans la direction des- cendante, à la suite des lésions médullaires comprenant le cordon latéral. M. His, professeur à Leipzig, parle de la formation des fibres nerveuses. ll a constaté que le cerveau, la moelle et DES SCIENCES NATURELLES. 127 les sanglions de l’embryon humain ne contiennent de fibres nerveuses qu’à partir de la quatrième semaine. Les racines motrices apparaissent les premières, et sont formées par des prolongements sortant des cellules antérieures du tube médullaire. Presque en même temps on voit apparaître des fibres sortant des cellules de la moitié postérieure de la moelle ; ces fibres ne quittent pas la moelle, elles se dirigent en avant et entrent en partie dans la commissure antérieure. Les fibres sensitives proviennent des cellules des gan- glions spinaux, qui sont, à une époque donnée, toutes bi- polaires. Le corps de chaque cellule est situé excentrique- ment par rapport à ses deux prolongements, dont l’un pénètre dans la moelle, tandis que l’autre s’avance vers la périphérie ; plus tard la cellule se détache de plus en plus de la fibre à laquelle elle a donné naissance, et finit par n'être plus reliée avec elle que par un mince filet; ainsi se forment les fibres en T décrites par M. Ranvier. Les prolongements centripètes de ces fibres ganglion- paires s'appliquent à la surface de la moelle et constituent ainsi le début des faisceaux postérieurs. Les fibres sensi- tives et motrices qui se rendent à la périphérie, avancent lentement : à la fin du deuxième mois, elles n’ont pas en- core atteint le bout des doigts. Comme chaque fibre nerveuse ne provient que d'une seule cellule, une revision complète des terminaisons ner- veuses, centrales et périphériques, est indispensable, pour tous les cas du moins où l’on croit que cette terminai- son est cellulaire ; car, s’il existe réellement des termi- naisons en Cellules, elles ne peuvent être que des forma- tions secondaires. 128 SUCIETÉ HELVETIQUE M. Auguste ForEL ne pouvant assister à la réunion, a envoyé la note suivante sur cette question : Les fourmis percoivent-elles l'ultra-violet avec leurs yeux ou avec leur peau? Sir John Lubbock (Observations on Ants, Bees and Wasps, Linnean Society Journal, Zoology I, vol. XIV, etc.) a démontré, comme on le sait, que les fourmis sont extrêmement sensibles aux rayons ultra-violets que nous ne voyons pas. Elles fuient l’ultra-violet da spectre, emportent leurs larves lorsqu'elles sont soumises à ces rayons, etc. Mais les résultats les plus précis de Lubbock ont été obtenus à l’aide de substances qui interceptent certains rayons lu- mineux et qu'il placait sur un cadre renfermant des fourmis. Lubbock a affirmé que les fourmis voient l’ultra- violet avec leurs yeux. Vitus Graber (Sitzungsberichte der Kaiserl. Acad. der Wissenschaften ; math. naturw. Classe, Bd LXXX VIE, Heft IV, 5 avril 1883) a démontré de son côté que certains animaux inférieurs, des lombics et des tritons privés de leurs yeux (les lombics même décapités) fuient l’ultra-vio- let et la lumière en général avec une grande régularité. Graber en conclut que l’action physiologique déjà connue des rayons lumineux sur certains organes de la peau, etc., peut être perçue et utilisée par le système nerveux central de l’animal (il dit par son sensorium). Il appelle cette perception « photodermatique » et pense que la per- ception de l’ultra-violet par les fourmis pourrait bien être en tout ou en partie de pareille nature. La vision proprement dite de l’ultra-violet est donc douteuse ; les expériences de Lubbock n’ont prouvé que sa perception d’une façon générale et la question sui- SE DES SCIENCES NATURELLES. 129 vante se pose : Les fourmis percoivent-elles l’ultra-violet avec leurs yeux ou avec leur peau ? Notre président, M. le professeur Soret à Genève, dont les remarquables travaux sur l’absorption des rayons lu- mineux par diverses substances sont connus de tous, a bien voulu m'aider et assurer la base physique de mes expériences. Au lieu du sulfure de carbone employé par Lubbock, substance qui a le tort de laisser trop passer les rayons caloriques, je me suis servi, sur son conseil, d’une solu- tion d’esculine qui a la propriété d’absorber les rayons ultra-violets d’une façon très complète, tout en étant d’une transparence presque blanche pour nos yeux (à travers une fluorescence bleuâtre). Une légère teinte jaunâtre rend cependant la solution d’esculine un peu moins claire que l’eau, aussi ai-je ajouté à mon eau de comparaison quelques gouttes d’encre qui l’ont rendue bien moins claire pour moi que l’esculine. J'ai réussi à vernir les yeux de deux espèces de four- mis : le Camponotus ligniperdus Latr. et la Formica fusca L. établies avec ou sans leurs nymphes dans un cadre en bois bien divisé en deux ou trois compartiments. J'ai va- rié mes expériences de beaucoup de façons afin d'éliminer les causes d'erreur, telles que lésions des fourmis pen- dant cette opération délicate, chaleur rayonnante, hasard, habitude prise, etc., etc. Jai comparé des allures des four- mis normales à celles des fourmis aux yeux vernis. Je me suis avant tout assuré que ces dernières s'occupent de leurs nymphes comme les premières. Ajoutons enfin qu'il est impossible d'appliquer une couche de vernis assez épaisse pour qu'elle soit absolument opaque; lorsque la lumière est intense, 1l en passe toujours une légère partie. Voici en deux mots mes résultats : 130 SOCIETÉ HELVETIQUE Dès que la lumière paraît, les fourmis non vernies vont régulièrement se cacher elles et leurs cocons sous l’escu- line comme si c'était un morceau de bois ou de carton. Elles fuient non seulement la lumière solaire diffuse à travers une lame de verre, mais à travers 6 à 8 centimè- tres d’eau (un peu noircie d'encre) et à travers une lame de verre de cobalt foncé qui laisse passer l’ultra-violet et vont toujours se réfugier sous la couche de 1 ou de 3,8 centimètres d’esculine dissoute. Une lame de verre rouge foncé leur fait à peu près le même effet d'ombre que l’es- culine. Ces résultats confirment simplement les expérien- ces de Lubbock. Cependant si l'on fatigue trop longtemps les fourmis en les dérangeant toujours de nouveau, elles finissent par se décourager et par demeurer sous une lu- miere diffuse faible. Il en est de même si on les habitue trop à cette faible lumière. Les fourmis à yeux vernis ne montrent par contre plus de préférence sensible pour l'obscurité lorsqu'on a soin d'éliminer les influences calorifiques. Dès qu’on élève ou abaisse trop la température, elles déménagent avec au- tant d’ardeur que les fourmis non vernies. Elles ne fuient par contre plus la lumière diffuse, ni l’ultra-violet en par- ticulier. Elles n’ont plus de préférence pour l’esculine ni pour le verre rouge. Cependant lorsqu’on fait agir une lumière très intense, telle que les rayons directs du soleil, tout en éliminant autant que possible les différences de chaleur, on peut constater qu'en somme (pas toujours) elles vont se grou- per sous l’esculine et fuient l’eau limpide. Ce résultat peut être interprété de deux façons : 1° Ou bien il s’agit là d’une sensation photodermatique. 20 Ou bien la lumière solaire directe est assez forte- DES SCIENCES NATURELLES. 131 ment perçue à traversle vernis pour incommoder les four- mis. Je ne puis décider, et il est possible même que les deux causes agissent simultanément. Les expériences de Graber ayant porté sur les Lombries et les Tritons et ces derniers étant des vertébrés, je me suis demandé si l’on ne devait pas pouvoir confirmer les perceptions photodermatiques chez l’homme. Un collè- gue ophtalmologiste n'ayant pu me dire si pareille ex- périence avait été faite, j'ai essayé de voir si un aveugle serait capable de distinguer la lumière de l’obscurité. Je l’ai d’abord interrogé ; il m'a assuré que pareille distinc- tion lui était impossible ; il distingue bien le jour de la nuit, mais à l’aide du raisonnement et d'observations di- verses faites avec ses autres sens, non point par percep- tion directe. Je l’ai conduit alternativement dans diver- ses chambres dont l’une était entièrement obscure. J’ai été étonné de la sûreté avec laquelle il distinguait immé- diatement la dimension relative des chambres par la ré- sonance des voix, des pas, même par les mouvements de l'air m’a-t-il paru. Mais quant à la lumière, malgré toute la peine qu’il s’est donnée pour deviner, il m'a ré- gulierement donné des réponses fausses. Je crois qu’il serait dangereux de trop vouloir généra- liser. Les expériences de Graber ainsi que celles de Th. Engelmann ont porté sur des animaux à peau humide, tous plus ou moins aquatiques. On connaît les chromato- phores remarquables de plusieurs de ces êtres. Il faudrait donc, avant de généraliser les perceptions dites photoder- matiques, arriver à les démontrer clairement chez d’au- tres animaux à peau sèche, ce qui ne me paraît pas en- core avoir été fait. Puis dans toutes ces expériences il faut tenir soigneusement compte de la chaleur. 132 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE La seule chose que je croie pouvoir conclure de mes expériences, qui paraîtront prochainement en détail, est, que les fourmis voient l’ultra-violet avec leurs yeux. La pos- sibilité des perceptions photodermatiques à côté de leur sens spécial de la vue subsiste cependant. Qu'il me soit permis en terminant d'adresser à M. le professeur Soret mes plus vifs remercîments. M. Gott, de Lausanne, lit une Note sur la faune de la Basse- Égypte. M. Goll a fait des observations en Égypte pendant trois mois de voyage, sur les oiseaux migrateurs dont une bonne partie, appartenant à la même espèce, demeurent toute l’année dans ce pays; d’autres qu'il a rencontrés dans leur course maritime, sont contrariés par des intem- peries, et retournent dans leur pays d'origine, sous le beau ciel de l'Égypte, où ils se trouvent dans d’autres conditions vitales qu’en Europe. Leurs mœurs sont en partie changées, vu qu’ils se trouvent dans un autre mi- lieu ambiant. A propos du Fayoùm, voyage exécuté avec. le jeune zoologiste thurgovien, M. Alfred Kaiser, l’auteur vante l’extraordinaire richesse de la faune en général et de la flore de ce remarquable pays. Parmi les animaux vertébrés, les Mammifères et les Oiseaux sont le mieux représentés. M. Goll les classe dans deux zones très distinctes et caractéristiques, celle des régions irriguées par le Nil (die Kultur oder Nilfauna) et celle du désert (Wüstenfauna). L'auteur admet cepen- dant encore une troisième faune intermédiaire, compre- nant des espèces carnivores et rapaces de mœurs noctur- nes, qui envahissent par moments les terres en culture, comme le Fayoùm et les environs du Caire. Il répartit DES SCIENCES NATURELLES. 133 donc les animaux de la Basse-Égypte en ces trois faunes principales : I. Fauna animalium et sabilium seu terrarum culta- rum. II. Fauna deserti. II. Fauna animalium viatorum. Nous citerons seulement quelques représentants des deux dernières, car les animaux du Delta du Nil, en partie domestiques, sont suffisamment connus. Appartenant ex- clusivement à la faune du désert sont : les fennecs ou re- mards du desert (Canis zerda), le lièvre (une seule espèce) Lepus ægyptiacus, l’antilope dorcas, une chèvre (Capra Linaitica), une gerboise (Dipus ægyptiacus); parmi les oi- seaux : une outarde, l’Hubara (Otis Hubara) assez rare et une alouette (Ammomanes desert) et quelques tra- quets. Dans la faune vagabonde se trouvent en premier lieu le chacal (Canis aureus), un renard (C. nilotieus), la hyène vulgaire, la roussette d'Égypte (Pteropus ægyptia- cus) ; en fait d'oiseaux, le vautour d'Egypte (Néophron per- cnopierus) et quelques rapaces nocturnes. Dans la faune du Nil il faut remarquer que parmi les oiseaux et reptiles il en est qui ont des couleurs très vives ; tels sont les lo- riots et les guêpiers (Meraps apiactus et viridissimus) ainsi que les serpents de la famille des Colubridiens, le Zame- nis florulantes et le plus petit représentant du Caire, le Stenostoma Kairi. En fait de Sauriens, nous trouvons dans les deux fau- nes des types de la même famille, ainsi des monitors et des varanes, le Varanus niloticus et arenarius. Il en est de même des agames, iguanes, caméléons, etc. Les Sauriens du désert ne se rencontrent jamais dans les terres cultivées et les espèces du Nil ne dépassent qu’aceidentellement leur limite. Ceux du désert sont sur- tout remarquables par l’adaptation de leurs couleurs au 134 SOCIETÉ HELVÉTIQUE milieu ambiant, entre autres Agama agilis qui peut revé- tir la même nuance que la molasse quartzeuse rouge des wadis du Djeb-el-Ahmar, son véritable habitat. Les animaux articulés peuvent, croyons-nous avoir observé, se conformer à la même loi d’adaptation. Les Orthoptères, Miriapodes et Arachnides capturés dans les sables ont encore la couleur de ce dernier. Les Arach- nides qui habitent les endroits cachés sous les roches ont aussi quelques parties de leur corps de couleurs foncées. Certaines araignées et scorpions ont les pieds blanchätres, mais le corps rouge. brun ou noirâtre. Ces articulés mar- quent donc une transition notable quant à la couleur. Les Coléoptères foncés ou noirs trouvés dans les régions sa- bleuses et mentionnés si souvent par des voyageurs, ont leur habitat plutôt sous les pierres et mènent une exis- tence nocturne, tandis que les diurnes, comme ceux du genre des Aplidies, des Scoplia et des Rhizostomes, que M. Goll a trouvés en plein soleil sur le sable, revétaient encore la couleur de ce dernier. Comme nous l’avons dit, les Mammifères, Oiseaux et Reptiles des terres du Nil sont en général confiants et doux. En revanche, ceux du désert sont très farouches et très habiles à se cacher dans le sable (surtout les Ron- geurs et les Serpents) avec lequel ils se confondent, gràce à l’identité de coloration. Les Poissons suivants, pêchés dans le lac Meeris (Bir- ket el Kéroun) et dont M. Goll se propose de faire une étude spéciale, ont la faculté de vivre à la fois dans les eaux douces des différents canaux du Nil et dans les on- des saumätres du lac Birket. Ils ont été déterminés par M. Godefroy Lunel, directeur du musée de Genève. Mormyrus oxyrkynchus. M. cyprinoides. M. (hyper- DES SCIENCES NATURELLES. 135 opisus) dorsalis, Chromis niloticus. Barbus bynni. Alestes dentes. Hydrocion Forskalii. Synodontis Schaal. Lates nilo- ticus. Schilbe mystus. Labeo nilotic. Clarias anguillaris C. (chrysichthys) auratus. Bagrus docunac. Malapterurus elec- tricus. Voici l’analyse de l’eau saumatre du Birket el Kéroun, analyse due à M. le professeur H. Bischoff de Lausanne. Cette eau contient par litre : 1,642 de chlorure de sodium, y compris de très petites quantités de chlorure de calcium et de magnésium. 0,550 de sulfare de sodium (et d’hyposulfite). 0,048 de carbonate de soude (et de sulfate). 2,240 grammes en total. L’eau de mer de la Méditerranée prise à Marseille contient : 32 parties de sel marin et 7 parties de sulfate de magnésie. La petite quantité de sel contenu dans l'eau du Birket explique qu’elle permette de vivre à des poissons ordinai- rement d'eau douce, et que certaines espèces comme le Chromis niloticus, le Poulty des Arabes, envient même celte eau saumälre. Parmi les 14 espèces mentionnées plus haut, relevons 4 types intéressants. Le Poulty, le vrai poisson alimen- taire des Arabes se pêche par barques pleines et se trouve en vrais monticules sur les marchés; l'Oxyrhynchus (du genre Mormyrus) ou le harschmel Benat dont la queue, au dire des pêcheurs arabes, possède des propriétés élec- triques ; le Malaptérure électrique, dont l'habitat dans le Birket n’est pas encore bien constaté et qui d’après ces mêmes pêcheurs périrait quand il s'égare dans les eaux saumâtres (?), enfin le Schaal, Synodontis schaal, connu par ses pectorales et dorsales armées d’une sorte de stylet, 136 SOCIÉTÉ HELVETIQUE formé par des rayons soudés ensemble, et terminé en scie à deux tranchants. Cet appareil lui permet de se cramponner aux tiges des plantes aquatiques et de se frayer un passage à travers la vase, presqu’a sec, au mo- ment de la diminution des eaux du Nil. Il peut également vivre longtemps hors de l’eau. Les poissons que l’on vient de citer supportant l’eau douce et l’eau saumâtre, on pourrait peut-être admettre que la qualité de l’eau n’a pas sur la vitalité du poisson une influence aussi grande qu’on le pense généralement. Nous eroyons donc plutôt que la condition fondamentale de la vitalité du poisson, est la nourriture. Il va se fixer la où l'instinct lui montre que la lutte pour l'existence sera le moins pénible. C’est le cas du Poulty. Ubibene, ibi patria. Le fait serait encore mieux établi, si nous admettions avec M. le D' Hermann Fol, que le cinquième sens ou sens chimique est représenté chez les poissons par des boutons gustatifs extérieurs, placés sur la peau, le long du corps. Ainsi les poissons goüteraient simplement par la surface du corps la saveur de l’eau. Si l’on reconnaît définitivement que la qualité de l’eau in- flue peu sur la vitalité de ses hôtes, ce fait pourrait enga- ger les pisciculteurs à des expériences nouvelles et les ame- ner à tenter la reproduction des espèces marines dans nos eaux douces. M. le D' Fritz ZSCHOKKE, d’Aarau, lit une communica- tion sur le développement du Scolex polymorphus qu'il a trouvé à Naples en très grand nombre dans les intestins de Lophius piscatorius, L. budegassa, Gobius niger, G. quadrimaculatus, G. cruentatus, Ophidium barbatum, Rhom- boidichtys momcus et Box boops. DES SCIENCES NATURELLES. 137 C’est évidemment un Cestode larvaire. Dujardin, et après lui von Siebold, le regardaient comme une jeune forme des Bothriocéphales armés ou Calliobothrium, sans alléguer pour cette manière de voir une autre raison que la ressemblance des quatre ventouses principales divisées chez les deux formes en trois compartiments superposés. Un examen attentif du scolex polymorphus et des diffé- rentes espèces de Calliobothrium et d’Onchobothrium nous apprend qu'il faut en effet réunir les deux en une seule et même forme, et cela pour les raisons suivantes : Les restes rudimentaires de la ventouse centrale, placés sur le sommet de la tête du Scolex polymorphus, se retrouvent chez les Calliobothrium. Les quatre ventouses accessoires de ces derniers sont déjà ébauchées chez le Scolex poly- morphus. De même nous y trouvons déjà les muscles des- tinés à mouvoir les crochets des Calliobothrium. La dis- position et la structure du système aquifere et nerveux est la même dans les deux formes. La musculature longitudi- nale enfin est disposée, chez les Calliobothrium, d’une manière tout à fait caractéristique qui ne se retrouve dans aucun autre Cestode que justement chez le Scolex poly- morphus. M. Zschokke croit donc qu'il faut regarder le polymor- phus comme la forme jeune des différentes espèces de Calliobothrium. L'Onchobothrium, par contre, ne rentre pas dans ce cycle de développement. Il provient probable- ment d'une autre espèce de Scolex, mais il ne peut pas être un état non encore complètement développé de Callio- bothrium comme l’admettait v. Siebold. On en trouve des proglottides parfaitement mùrs et bien différents de ceux des Calliobothrium. Enfin la classification de Wagener qui divise les scoli- 138 SOCIÉTÉ HELVETIQUE ces d’après le nombre des aréoles de leurs ventouses en « mono-, bi- et triloculares » n’est pas naturelle. Ce ne sont pas autant de formes differentes, mais seulement trois états de développement par lesquels chaque scolex doit passer. Une seconde communication de M. ZscHokke sur la distribution des vers parasites dans les poissons marins n’a pas été lue, vu le manque de temps. Elle aboutit aux conclusions générales suivantes : Les vers parasites ne sont pas seulement plus communs et plus répandus, quant au nombre des individus, dans le groupe des Sélaciens que dans celui des Téléostéens, mais les premiers hébergent aussi un nombre relativement beaucoup plus considérable de différentes espèces de parasites que les poissons osseux. Très peu de formes d’helminthes sont communes aux deux groupes de poissons. Les Téléostéens et les Sélaciens pos- sèdent une faune de parasites bien tranchée et différente. M. le prof. C. VoGr communique les résultats de ses recherches sur un nouveau genre de Médusaire sessile, qu’il nomme Lipkea Ruspoliana, en le dédiant à deux de ses amis, MM. Lipkéa et P. Prince Ruspoli, qui lui ont rendu pos- sible un séjour prolongé pendant les vacances de Pâques de cette année sur la côte de Sardaigne. L’unique exem- plaire que M. Vogt a pu se procurer, fut ramené d’une profondeur de 50 brasses environ, d’un banc de corail situé à quelques kilomètres de distance en face d’Alghero, petite ville sur la côte nord-ouest de la Sardaigne. Il était fixé à la racine d’une tige de Gorgone. Malheureusement, l'animal était mourant, de sorte que M. Vogi ne pouvait l’examiner en détail avant de le plonger dans une solution DES SCIENCES NATURELLES. 139 concentrée de sublimé corrosif pour fixer les tissus. Après coloration au picrocarminate et durcissement dans l’al- cool, l’exemplaire fut débité en coupes verticales et hori- zontales. On voyait alors que les parties délicates autour de la bouche étaient déjà en décomposition, de sorte que les recherches de M. Vogt présentent une lacune par rap- port à ces parties. Lipkéa a la forme d’une terrine à soupe basse, munie de huit bras courts. Le diamètre mesure 7 à 8 millimètres, la hauteur est de 4 mill., la longueur des bras de 1,5 mill. L'animal est solidement fixé par un enfoncement en forme de ventouse peu profonde, creusée au centre de la con- vexité et mesurant environ 3 mill. de diamètre. En pleine vie, le corps doit être d’une transparence parfaite et in- colore ; il présentait, lorsqu'il parvint à l'observation, une teinte opalescente et laiteuse, signe de la décomposition approchante. C’est évidemment une Méduse fixée par le sommet de l’ombrelle transformée en ventouse. M. Vogt emploie done, pour la description, les termes usités pour celle des Médu- salres. La sous-ombrelle, un peu concave, montre au centre une petite pyramide saillante et quadrangulaire, au som- met de laquelle se trouve la bouche en forme de croix. En alternance avec les piliers de cette pyramide se voient quatre creux assez profonds, correspondant, par leur po- sition, aux excavations génitales des Acraspèdes. Le bord cireulaire de la sous-ombrelle est marqué par un ruban blanchâtre continu. Les huit bras sont des prolonge- ments directs de l’ombrelle, convexes du còté de l’om- brelle, planes à la surface sous-ombrellaire. On remarque sur cette surface, comme sur celle de la sous-ombrelle, de pn tn 140 | SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE nombreuses taches blanches, accumulées surtout à la base des piliers de la pyramide buccale. Ces taches sont dues au développement de grandes glandes en forme de bouteilles, ouvertes à la surface par un goulot étroit. En- tre ces glandes se trouvent de petits points jaunätres, à peine perceptibles à l’œil nu et qui trahissent des ac- cumulations de cellules urticantes ou n&matocystes. L'étude des coupes démontre qu'il y a, dans l’intérieur du corps, quatre cloisons verticales complètes, réunissant l’ombrelle à la sous-ombrelle et rayonnant, depuis la bou- che, vers quatre des bras. Ces cloisons sont constituées par une lamelle de soutien, dans laquelle sont développées, vers la sous-ombrelle, des fibres probablement musculai- res. Elles sont revêtues des deux côtés par l’épithélium entodermique, qui tapisse toutes les surfaces internes. Sur ces cloisons sont fixées, près de la bouche et vers la sous- ombrelle, des buissons de filaments gastriques, caractéris- tiques pour les Acraspèdes en général. Les cloisons finis- sent à la base des bras, creusés par une cavité unique, tapissée aussi par l’épithélium entodermique. Lipkéa pos- sède donc quatre grandes poches stomacales, séparées par les cloisons décrites et communiquant ensemble par les cavités des bras. Il n’y a pas de canal circulaire gastro- vasculaire, correspondant au bord de la sous-ombrelle. La substance mésodermique qui constitue la cloche assez épaisse et résistante de l’ombrelle et les bras, ainsi que les lames de soutien de la sous-ombrelle et des cloi- sons, est homogène et transparente, comme chez les Cras- pédotes; on y remarque seulement des ébauches de fibres vers le pourtour de la ventouse. Le cercle blanchàtre autour de la sous-ombrelle est constitué par un large ruban de fibres musculaires épais- DES SCIENCES NATURELLES. 144 ses. Des faisceaux de ces fibres musculaires rayonnent dans les bras. Ce qui frappe le plus dans l’organisation des Lipkéa, c’est l’énorme développement des glandes mentionnées, qui contiennent des masses considérables de petits cor- puseules arrondis, semblables à des nématocystes en voie de formation. On trouve ces glandes sous deux formes différentes ; simples dans la peau de la sous-ombrelle, réunies en grappes formées de follicules autour des creux génitaux et de la ventouse. Les grappes s’avancent. dans ces deux localités, en festons vers la cavité générale et sont revêtues, à l'extérieur, par l’épithélinm entodermique. Pendant la vie, M. Vogt a vu sortir des glandes cutanées des bras le contenu comme un mucus blanchätre. M. Vogt n’a pas trouvé d’organes génitaux. Les coupes ne montrent aucune trace définissable d'éléments ner- veux. Les nematocystes, disséminés dans la sous-ombrelle seulement, sont cependant groupés de manière à faire croire que ces groupes ont aussi une fonction tactile. On ne voit pas de corps marginaux ou organes de sens. Les détails seront donnés dans un mémoire accompa- gné de planches, qui sera publié dans les Mémoires de l'In- slitut national genevois. Lipkéa est évidemment une Méduse acraspède jeune, dont les organes génitaux (gonades) ne sont pas encore développés. Quelle place doit prendre le nouveau genre dans le sys- tème des Méduses ? Il appartientsans doute aux Méduses tétramères, parmi lesquelles M. Hæckel range, comme ordres, les Stauro- méduses (Tessérides et Lucernarides), les Cuboméduses (Charybdeides) et les Péroméduses (Périphyllides) tandis 149 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE que suivant une récente publication de M. Claus, ce der- nier ordre doit être rangé parmi les Méduses octomères. N'importe, car par ses quatre cloisons, et les quatre grandes poches stomacales, Lipkéa est tout ce qu'il y a de plus tétramère et l’absence de corpuscules marginaux place le nouveau genre sans contredit parmi les Stauro- méduses, pourvu que l’on retranche des caractères de cet ordre, donnés par M. Hæckel, quelques-uns plus ou moins variables. On doit restreindre les caractères des Stauromé- duses en les caractérisant de la manière suivante : Mé- duses tétramères sans corpuscules marginaux, à quatre larges sacs stomacaux, séparés par des cloisons. Mais Lipkéa n’est ni une Tesséride ni une Lucerna- ride. Suivant M. Hæckel, les Tessérides sont des Stauromé- duses libres à tige non fixatrice, ayant au moins huit tentacules, point de bras (lobes creux de l’ombrelle), et un muscle circulaire complet au bord de l’ombrelle. Les Lucernarides au contraire ont une tige de fixation, huit bras terminés par des pinceaux de tentacules creux, garnis de nématocystes, et le muscle circulaire divisé en huit portions. Lipkéa partage avec les Tessérides le muscle circulaire complet, mais elle n’a ni tentacules ni tige, tout en étant fixée. Lipkéa a en commun avec les Lucernarides les huit bras, mais ne possède ni tentacules, ni tige, ni muscle séparé en huit portions. Lipkéa est donc le type d’une uouvelle famille, des Lipkéides, qui se caractérise ainsi : Stauroméduses à huit bras,gà cloche basse fixée par une ventouse, à muscle cireulaire continu, n'ayant point de tentacules, mais DES SCIENCES NATURELLES. 143 montrant un développement considérable de glandes mu- queuses. En terminant, M. Vogtinsiste sur l’importance de cette forme nouvelle, qui appuie sa manière de voir, suivant laquelle les Méduses procèdent de formes primitivement libres, dans le développement desquelles se sont interca- lées, dans la plupart des cas, des formes dégénérées sessi- les, les polypes hydraires. Pour ne parler que des Acraspèdes, nous savons au- jourd’hui que la plupart se développent par l'intermédiaire d’une forme polypoide, appelée Scyphistome, tandis que quelques-uns (Pelagia) se multiplient par des larves mé- dusaires nageantes, primitivement biradiées, qui se trans- forment successivement à l’état libre, sans passer par la forme polypoide. D’un autre côté, nous connaissons, par M. Keller, la Cassiopea polypoides, qui se fixe temporaire- ment au moyen d'une ventouse et deux familles, les Lu- cernarides et les Lipkéides, qui se fixent en permanence, mais d’une manière différente et enfin une famille, les Tessérides qui possèdent la tige de fixation, mise hors d'usage. Toutes ces dernières présentent une organisation inférieure aux autres Acraspèdes. Nous ne savons rien de leur ontogénie ; nous n’en avons que quelques notions incomplètes, données par M. Korotneff sur la transfor- mation de l'œuf en une larve ciliée et ovalaire, encore sans bouche, comparable au premier état des autres Acraspèdes, de l’Aurelia, par exemple. Suivant l'opinion de M. Vogt, tous ces états fixés sont des états secondaires, dégénérés par suite de la fixation, laquelle en continuant son influenee, mène finalement à l'état polypoide, destiné à multiplier le nombre des des- cendants par le bourgeonnement. Il y a ici un procédé 144 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE analogue à celui que nous observons chez les Trématodes, chez lesquels s’intercalent aussi dans le cycle du dévelop- pement des formes dégénérées, les Rédies et les Sporo- Cystes, qui engendrent par bourgeonnement des Tréma- todes parfaits. Or, personne n’a encore considéré les Rédies et les Sporocystes comme les états primitifs des Trématodes, lesquels dérivent au contraire de Turbellaires libres, modifiés par le parasitisme. Pourquoi done appli- quer aux Scyphistomes et aux Méduses un raisonnement contraire ? Partout dans le règne animal, nous voyons que les états sessiles et parasitaires dérivent de formes primitivement libres, et les Hydrozoaires devraient seuls faire exception! C’est inadmissible. M. Vogt se déclare donc adversaire absolu des théories généralement admi- ses par tous les auteurs modernes et il soutient que les Pélagides ont seuls conservé le développement primitif et que l’état polypoide est un état secondaire, intercalé dans le cycle ontogénique des Médusaires. M. le prof. Henri BLanc de Lausanne qui ne peut assister à la séance, présente par l’intermédiaire de M. F.-A. Forel quelques observations relatives à un nou-. veau Foraminifere de la faune profonde du Lac. Dragué à 100, 120 mètres de profondeur, ce Forami- nifere monothalame se distingue immédiatement de ses congénères, qui habitent avec lui la même vase, par sa taille ; on l’apercoit très bien à l’œil nu, car sa grosseur varie de 0,5" à 0,3"® et même jusqu'a AM". C’est donc un gros Foraminifère, le plus gros, sauf erreur, de tous ceux qui vivent dans les eaux douces. Sa coque est co- lorée d’un jaune pâle tranchant bien sur la couleur du li- mon. ll n’est, par conséquent, rien de plus facile que de re- cueillir Panimal à l'extrémité d’une pipette. DES SCIENCES NATURELLES. 145 Si les dimensions de ce Foraminifère varient, il en est de méme pour sa forme, qui est tantòt celle d’un fu- seau, d’une bouteille, tantòt plus ou moins sphérique ou ovalaire. Quelle qu’elle soit, la forme du corps est déter- minée par les contours de la coque présentant une ouver- ture unique à l’un de ses pôles. Cette coque, fort peu élas- tique, puisqu'elle se rompt facilement par la pression du verrelet, est opaque, on ne peut donc pas se faire une idée de son épaisseur chez l’animal vivant ; mais rendue trans- parente par l’essence de girofle après traitement préalable par l'alcool absolu, ses contours externe et interne appa- raissent très nets ; de plus on voit qu’elle est formée de particules très fines, ténues, agglutinées entre elles par un ciment. Ces particules ne sont pas calcaires, car après un séjour dans divers acides concentrés, elles restent parfaitement intactes. Le chlorure de zinc iodé pas plus que l’acide sulfurique et l’iode ne donnent la réaction caractéristique de la cellulose qui aurait pu faire admet- tre que ces particules soient d'origine végétale. Elles sont peut-être de nature siliceuse ? Cependant, avant de se prononcer, M. Blanc tient à refaire minu- tieusement ces diverses réactions qui seront complétées par d’autres ayant trait à la nature du ciment. La coque de ce Foraminifere peut acquérir une certaine épais- seur, qui est partout la même sauf près de l'ouverture où elle diminue sensiblement. les contours interne et ex- terne s’inflechissant brusquement pour former une petite collerette interne. Que renferme maintenant la coque que nous venons de décrire ? Une masse protoplasmatique qui s’étale (lors- que l’animal est à l’aise dans une chambre humide) au dehors de la coque, par l’ouverture plus ou moins circu- 10 146 SOCIÉTÉ HELVETIQUE laire, comme le fait le protoplasme de la Gromia oviformis de Dujardin, Comme chez cette espèce, le protoplasme de notre Fora- minifère forme autour de la coque une véritable couver- ture externe de masse vivante qui lui est adhérente et de laquelle émanent une quantité de pseudopodes. Ceux-ci montrent des courants de granulations parfaitement appa- rents. Les pseudopodes ont les formes les plus diverses ; tantôt courts ou très longs, tantôt très fins ou plus épais, isolés ou s’anasiomosant entre eux, formant alors un su- perbe réseau si bien décrit par Max Schultze chez la Gromia oviformis. On peut comparer notre Foramini- fere, lorsque vivant il a ainsi son sarcode étalé, à une araignée placée au milieu de sa toile. Sans vouloir pré- tendre contrôler les belles et patientes recherches de M. Schultze, M. Blanc propose cependant, pour être com- plet, de faire ailleurs une étude comparative du sarcode et de son mode d’expansion de la Gromia oviformis et de son Foraminifère. Lorsqu'il est traité par l’acide picrique sulfurique acé- tique, puis coloré au picrocarmin, et monté au baume de Canada, notre Protozoaire nous révèle d’autres détails in- téressanis que nous signalerons en terminant cette courte description. C’est tout d’abord une masse de protoplasme qui ne remplit pas entièrement l’intérieur de la coque; en est- il de même chez l’animal vivant ? C’est ce que M. Blanc ne croit pas, car le vide existant entre la coque et le protoplasme peut fort bien provenir d’une contraction subite du protoplasme, produite par le réactif fixant em- ployé. La plupart des préparations nous montrent en outre DES SCIENCES NATURELLES. 147 cette masse de protoplasme comme suspendue dans la coque par une sorte de col plus ou moins long, très rétréci, qui se confond avec les bords invaginés de l’ouverture de la coque. Cette différenciation de la région antérieure de la masse protoplasmatique correspond tout à fait au « pseu- dopodienstiel » décrit par F.-E. Schulze, Hertwig et Les- ser, Gruber, Archer, chez des Foraminifères voisins du nôtre ; c'est dans ce « pseudopodienstiel » que les pseudo- podes prennent leur origine; le corps sarcodique ren- ferme encore un noyau sphérique, volumineux, situé parfois dans la région postérieure du corps, des vacuoles de différentes grandeurs et des carapaces de diatomées. Le corps sarcodique est limité par une membrane bien nette dont on devra étudier la formation et les relations avec la coque. Quoique cette description soit bien incomplète, les dé- tails sur lesquels M. Blanc à insisté permettent dores et déjà de classer le nouveau Foraminifère du fond du Lé- man dans la famille des Gromies. Passant en revue les divers genres qui composent cette famille, nous voyons de plus que ce Foraminifère ne peut appartenir à aucun de ces genres-là, sauf au genre Gromia ; et encore diffère- t-il par sa coque épaisse, opaque, formée de corps étran- sers, ténus, des diverses espèces de Gromies connues, qui possèdent une coque parcheminée, élastique, transpa- rente. Le genre Gromia comprend huit espèces, bien définies, qui sont : Gromia oviformis, granulata, socialis, paludosa, Dujar- dinü, terricola et dubia. Seule, la Gromia terricola dé- crite par Leidy, peut avoir sa coque imprégnée de corps étrangers ; mais dans ce cas, ceux-ci sont toujours des 148 SOCIÉTÉ HELVETIQUE grains de sable, des carapaces de diatomées et ils ne re- couvrent qu’incompletement la surface de la coque. Il est un genre dans la famille des Gromies dans lequel on pourrait à première vue ranger notre Foraminifère, c’est le genre Pseudodifflugia synonyme du genre Pleuro- phrys. Car toutes les espèces qui lui appartiennent ont leur corps sarcodique contenu dans une coque composée de fin limon ou de sable, mais aucune Pseudodifflugie ne présente un mode d’expansion des pseudopodes semblable a celui que montre notre Gromie. Les pseudopodes des Pseudodifflugies sont, il est vrai, très fins, mais ils ne forment jamais de réseaux pareils à celui que nous avons décrit. L'étude plus complète que M. Blanc veut faire de son Foraminifere * l’engagera peut-être à le considérer comme étant le représentant d’un genre nouveau, mais pour le moment on doit le considérer comme une espèce appartenant au genre Gromia ; M. Blanc la nomme Gro- mia Brunnerii, dédiant cette trouvaille à son cher et savant collègue M. le professeur D' H. Brunner. M. le D' G. Asper de Zurich envoie une note sur les organismes microscopiques des eaux douces. D’après les pre- mières recherches modernes la faune pélagique des lacs d’eau douce consisterait essentiellement en Entomostracés. Imhof a montré ensuite qu’outre ces crustacés on y trouve des Infusoires, des Radiolaires, des Flagellés et des Rota- teurs. Des études récentes d’Asper et Heuscher, qui ont employé des filets à mailles excessivement fines, ont 1 M. Blanc publiera les résultats dans un des prochains fascicu- les du Recueil zoologique suisse. DES SCIENCES NATURELLES. 149 prouvé que, dans le lac de Zurich, les Flagellés, Infusoi- res et Rotateurs non seulement sont représentés con- stamment dans la faune de la région pélagique, mais encore dépassent notablement par leur nombre les Ento- mostracés. Ce sont essentiellement les genres Ceratium, Dinobryon, Volvox, Vorticella, Anurea, Polyarthra et Syn- chaeta qui apparaissent en nombre énorme d'individus. Tantôt c’est l’une des espèces qui domine, tantôt c’est une autre ; un jour ce sont des Dinobryon qui forment la grande majorité, quelques jours après, à la même place, le filet est rempli par des myriades de Ceratium hirundi- nella Müller ou de l’une des espèces pélagiques de Rota- teurs. Parfois on trouve, et cela en nombre souvent consi- dérable, une espèce pélagique de Di/flugia. Enfin on ren- contre souvent un riche développement de Diatomées, entre autres l’Asterionella formosa Hass. Les lacs alpins du canton de Saint-Gall ont fourni des faits analogues, qui seront développés plus tard. M. Herzen parle des effets de la thyroidectomie bilatérale simultanée chez le chien ; elle produit tôt ou tard (parfois au bout de deux jours seulement, parfois au bout de deux mois) un ensemble de symptômes fort curieux, singulier mélange de phénomènes musculo-nerveux, paralytico-con- vulsifs, auxquels se mêle quelquefois une modification dépressive ou un trouble hallucinatoire des facultés psy- chiques, le tout accompagné d’une hyperthermie souvent considérable, mais toujours passagère. Les animaux suc- combent presque infailliblement à cette maladie, qui semble avoir pour siège les centres encéphaliques. On a invoqué une foule de causes destinées à expli- quer cet étrange tableau nosologique. Toutes les hypo- 150 SOCIÉTÉ HELVETIQUE thèses qui cherchent cette cause en dehors des corps thy- roides eux-mêmes, sont insoutenables. On a pensé à l’in- fection, à une lésion des nerfs (récurrent, pneumogastri- ques ou sympathiques), à une altération des artères, à la thrombose, à une irritation cicatricielle des filets du sym- pathique inévitablement liés et coupés pendant l’opération. Toutes ces hypothèses aprioristiques tombent devant les expériences de M. Schiff, qui a montré que si on ex- tirpe d’abord la thyroïde d’un côté, et que l’on ne procède à l’extirpation de l’autre côté qu’au bout de 15 à 20 jours, ou bien si on ne fait l’ablation bilatérale et simul- tanée que 15 ou 20 jours après avoir « greffé » dans la cavité péritonéale la thyroide d’un autre individu de la même espèce, — les animaux ne tombent pas malades et survivent indéfiniment à la double opération. Il résulte de ces considérations que la maladie produite par la thyroïdectomie bilatérale simultanée est due bien réellement et seulement à la suspension trop rapide de la mystérieuse fonction de la thyroide. Deux hypothèses explicatives ont été avancées par M, Schiff : ou bien la thyroïde détruit une substance toxi- que qui se produit dans l’organisme, qui s’y accumule peu à peu en l’absence de la thyroïde et cause un empoi- sonnement du cerveau; ou bien la glande dont il s’agit produit une substance indispensable à la nutrition du cerveau, et dont le défaut entraîne une maladie particu- lière de cet organe. M. Herzen pense que la première de ces hypothèses se laisse difficilement concilier avec les cas de mort presque foudroyante, tandis que la dernière s'accorde mal avec ceux de survie très longue, sans trouble appréciable et où les symptômes éclatent subitement. Il est vrai que toute DES SCIENCES NATURELLES. 154 tentative d’explication se heurtera inévitablement à ces différences individuelles énormes, allant depuis une ma- ladie hyperaiguë et mortelle, jusqu’à l’immunité presque complète. Quelle est donc la fonction de la thyroïde? Il se passera longtemps encore avant qu’on puisse répondre à cette question. Pour le moment, on ne peut dire avec certitude qu'une seule chose, c’est que l’ablation bilatérale simul- tanée des corps thyroides produit une maladie cérébrale, probablement corticale. M. le prof. Schirr fait une communication sur la sec- tion intererdnienne du trijumeau, ainsi que sur les asymétries de la face et du crane. Ces recherches seront publiées pro- chainement dans les Archives. Médecine !. SECONDE ASSEMBLEE GENERALE. Alglave. L’aleoolisme. — Mare Dufour. Causes de cécité. M. le prof. ALGLAVE, de Paris, fait une communica- tion sur l'alcoolisme. Cette plaie de notre société moderne, ! Le compte rendu complet des communications faites à la Sec- tion de médecine se trouve dans le numéro de septembre de la Revue médicale de la Suisse romande. {52 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. Alglave s’est, depuis de nombreuses années, donné la mission de la combattre dans tous les pays et par tous les moyens. En fait d'alcool, il faut distinguer l'alcool éthyli- que, presque inoffensif, et les alcools amylique et propyli- que qui sont sept ou huit fois plus toxiques que le premier. L’aleool amylique est si nuisible que trente grammes pris d’un seul coup suffisent à empoisonner un homme de taille moyenne. Sans doute il y avait des alcooliques avant l’in- vention des liqueurs tirées de la pomme de terre et de la betterave, mais nous ne savons pas si les boissons d’au- trefois ne renfermaient pas une certaine proportion d’al- cools nuisibles. La cause est entendue ; les alcools impurs sont condamnés; reste la question beaucoup plus impor- tante des moyens qu'on peut employer pour lutter contre le fléau. Ces moyens sont de plusieurs ordres. Il y a d’abord la lutte héroïque, celle des sociétés de tempérance, dont l'ef- ficacité est incontestable, mais malheureusement trop restreinte. Un autre moyen, celui de la réduction du nombre de cabarets, n’a pas été sanctionné par la prati- que. On a dressé des cartes des régions les plus atteintes par l’alcoolisme et de celles où les cabarets sont les plus nombreux. Ces cartes sont exactement complémentaires, d'où résulterait cette conclusion singulière que moins il y a de cabarets, plus on boit. La misère pousse à la boisson, la chose est bien connue, et si l’on supprimait la pau- vreté, on diminuerait les ravages de l’alcoolisme; mais comment arriver à cet idéal ? Reste enfin le troisième moyen, celui d'augmenter le prix des alcools en les frappant d'impôts probibitifs. Mais ce serait tomber de Charybde en Sylla, car le caba- retier cherchera à compenser ce qu’il perd par l’impòt en . DES SCIENCES NATURELLES. 153 achetant des liqueurs à très bas prix, c’est-à-dire sophis- tiquées. Ce n’est pas qu'il y ait mauvaise intention de sa part, mais il faut qu'il vive et la concurrence l’empêche d’agir autrement. M. Alglave en arrive à sa conclusion, qui mérite d’être sérieusement étudiée par tous les hom- mes, et ils sont nombreux parmi nous, que cette question intéresse au plus haut point. Ce qu'il faut supprimer, c'est la liberté de production des alcools de mauvaise qua- lité, car cette liberté est celle d’empoisonner le public. At- tendra-t-on que la nation tout entière soit coupable d’at- tentat à la salubrité, pour réprimer l’abus en la mettant tout entière en prison? Cela est absurde. Il faut un re- mède préventif, et ce remède n'existe que dans le système da monopole de I’ État. M. le prof. Marc Durour, de Lausanne, expose les ré- sultats de ses recherches sur les causes de cécité. On à cherché plusieurs fois à établir l'importance re- lative des différentes maladies de l’œil dans les causes de cécité. Les résultats ont été divers, et même divergents. La cause en est surtout dans le groupement spécial des aveu- gles examinés. — Il importe de comparer chaque classe d'âge à la même classe d’äge, car il y a des causes qui agissent spécialement à certains âges. Examinant les aveugles de l’asile de Lausanne, soit les actuels, soit ceux qui y ont passé depuis 40 ans, M. Dufour a écarté d’abord de la comparaison tous les aveugles âgés de plus de 20 ans. N'ayant que 65 cas au-dessus de 20 ‚ans il en avait trop peu pour faire une classe spéciale d'adultes, et il a gardé seulement les 224 autres aveugles, âgés de moins de 20 ans, y compris les jeunes aveugles actuels de l’asile de Berne. 154 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Il divise les causes de cécité dans les groupes assez naturels que voici : 1° La blennorrhée des nouveau-nés; 2° toutes les ké- ratites et iritis après le 1°" mois; 3° l’atrophie des nerfs optiques, locale, cérébrale, suite de méningite, etc. ; 4° les malformations congénitales du bulbe, microphthal- mus, etc.; 5° les cataractes congénitales. On pourrait grouper en une seule rubrique 4° et 5°; 6° maladies in- ternes de l’œil ; 7° variole ; 8° accidents. Au point de vue chronologique M. Dufour distingue 3 périodes, l’une de 1845 à 1860 est « préophthalmosco- pique, » l’autre de 1860 à 1875, la 3° de 1875 à nos jours. Le chiffre indique en pour cent du nombre total des aveugles le rôle de chaque cause de cécité. 1 Sage Blennorrhée des nouveau-nés 30 43 14 Kératites diverses 297.16 am Atrophies des nerfs optiques SUOI 25 Affections et cataractes congénitales 20 13 19 Maladies internes 2.10 fl Variole a Accidents 7 SOT Il ressort de cet examen les conclusions suivantes qui sont approximativement justes: 4° La diminution progres- sive du rôle de la blennorrhée. Même si dans la période ré- cente on n’avait considéré que les 5 dernières années, cette cause descendrait à zéro, depuis 5 ans aucun aveu- gle n'étant rentré avec cécité suite de blennorrhée. 2° L’augmentation des atrophies du nerf optique. Cel- les-ci ne furent jamais spinales, mais ou locales ou céré- brales. 3° Le caractère stationnaire des causes congénitales. DES SCIENCES NATURELLES. 155 Au point de vue du développement possible des jeunes aveugles, la modification lente que M. Dufour signale tend à écarter et à laisser voyant, ceux des aveugles qui fournis- saient les sujets les plus habiles et les plus intelligents. En effet quand on examine pour chaque cause de cécité quelle est la proportion des aveugles susceptibles de développe- ment, ainsi que M. Dufour a pu le faire par les notes de M. le directeur Hirzel sur chacun de ses élèves, on voit que chez les aveugles par blennorrhée plus du 20 °/, est developpable, dans les kératites le 20 °/,, dans les atro- phies du nerf optique le 25 °/, seulement, dans les affec- tions congénitales le 50 °/, environ, dans la variole et les accidents le 100 °/,. Il ya donc une tendance à la diminution de ceux des aveugles qui sont le plus susceptibles d’éducation et ten- dance à augmentation de ceux des aveugles qui à l’infir- mité visuelle joigent encore l’infirmité intellectuelle. Quant au nombre total des aveugles, il diminue, cela est certain, sous l’influence de la civilisation, de la science, de la propreté, etc., mais d’autre part la civilisation plus intense accentue quelques-unes des causes de cécité, comme la myopie progressive, le décollement rétinien, etc. SÉANCE COMMUNE DE LA SECTION DE MÉDECINE DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ET DE LA SOCIÉTÉ MÉDICALE DE LA SUISSE ROMANDE Président : M. le Prof. D’Espine, de Genève. Secrétaire : M. le Dr Marignac, de Genève. Léon Revilliod. Traitement des grandes collections purulentes. — Gosse. Appli- cation de la photographie à la médecine légale. — Jacques Reverdin. Résec- tion et suture du nerf médian. — Al. Mayor. Examen histologique des extr&- 156 SOCIÉTÉ HELVETIQUE mités nerveuses réséquées. — Zahn. Tumeurs primitivement multiples des os. —- Dubois. Résistance électrique du corps humain. — D’Espine. Diagnos- tic entre l’angine diphtérique et les angines non diphtéritiques. — D'Espine. Paralysie pseudo-hypertrophique de Duchenne. — Aug. Reverdin. Divers cas de clinique chirurgicale. — G. Mehlem. Bains électriques. — De Val- court. Hôpital d’enfants à Cannes. — C. von Monakow. Trajet des fibres d’origine du nerf acoustique. — Burckhardt. Cas d’hysterie traumatique.— Lépire. Thérapeutique intraparenchymateuse. — Julliard. Divers cas de clinigne chirurgicale. M. le prof. L. ReviLLIoD de Genève rend compte de la communication qu'il a faite le matin dans son service cli- nique de l’hòpital cantonal et qu'il avait intitulée : Des petits moyens dans le traitement des grandes collections pu- rulentes. Il a montré par des malades et des photogra- phies les résultats que lui ont donné dans plusieurs cas soit l’application de la méthode dite de Récamier (caustique potentiel) pour le traitement des cavités purulentes, des abcès froids, soët le siphon pour celui des pleurésies puru- lentes. M. le prof. Gosse de Genève fait une communication sur l'application de la photographie à la médecine légale. Il décrit les procédés qu’il emploie pour photographier les cadavres en les plaçant sur un brancard spécial et sa mé- thode pour redonner à l'œil l’aspect de la vie. Il a pu ainsi arriver à de très bons résultats pour identifier les cadavres non reconnus déposés à la Morgue de Genève. Depuis qu’il emploie ce procédé la moyenne des cadavres classés définitivement comme non reconnus est tombée de 40 à 5 ou 6 °/,. La photographie des taches sur les linges, des lésions, des plaies et taches de sang des cada- vres, de la position où l’on trouve le cadavre rend égale- ment de nombreux services au médecin légiste. Les cou- DES SCIENCES NATURELLES. 157 leurs sont quelquefois un obstacle pour la photographie, M. Gosse a pu le vaincre en modifiant ces couleurs par la projection obtenue avec une lampe incandescente dont la lumière traverse des verres différemment colorés. M. Gosse appuie sa communication de photographies très nombreuses. M. le prof. J. REVERDIN de Genève présente deux ma- lades auxquels il a fait le 17 février et le 21 mai de cette année la résection et la suture du nerf médian ; le pre- mier s’était incomplètement sectionné le nerf en tombant sur une cuvette, et chez le second la section avait proba- blement été complète. Ces deux malades ont présenté divers troubles trophiques, ainsi que des altérations de la sensibi- lité. M. Reverdin a réséqué les petits névromes et suturé les extrémités nerveuses ; il a pu étudier très régulière- ment le retour de la sensibilité et la manière dont ses di- vers modes (sensibilité tactile, douleur, température) se comportaient. Ces deux malades sont en très bonne voie de guérison. M. le D" AI. Mayor de Genève donne quelques rensei- gnements sur l'examen histologique des extrémités ner- veuses réséquées ; pour lui, il s’agit d’un étouffement graduel des fibres nerveuses par développement du tissu conjonctif, d’une névrite interstitielle. Dans le nerf affé- rent, au voisinage immédiat du névrome, on rencontre, en nombre assez marqué, des fibres qui semblent en dégénérescence wallérienne; en remontant le long du tronc nerveux, ces fibres disparaissent promptement; il est probable que la dégénérescence ne dépasse pas le pre- mier étranglement annulaire situé au-dessus du point de compression. 158 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. le prof. ZAHN de Genève présente les pièces d’une malade qui avait des tumeurs primitivement multiples des os. Il rattache ces tumeurs à une maladie rare, dont le premier cas a été observé par Recklinghausen et décrit par Rustitzky sous le nom de Myelome multiple, le second cas par Volkmann et Buch comme sarcomatose primitive- ment multiple de la moelle osseuse, le troisième cas a été présenté par lui-même au Congrès de Magdebourg sous le nom de Myelome multiple. M. Zahn donne l’histoire cli- nique d'un quatrième cas et décrit les tumeurs qu'il a trouvées à l’autopsie; pour lui, ce sont des sarcomes, ou mieux des /ymphosarcomes des os issus de la moelle osseuse. Ces tumeurs sont cliniquement malignes parce qu’elles déterminent une anémie grave, due selon lui à la des- truction par ces tumeurs de l'organe hémopoiétique Kar &£oyhve, la moelle osseuse. D’après des considérations théoriques diverses, on pourrait peut-être obtenir la gué- rison de cette affection, si on arrive à la reconnaitre cli- niquement, par le traitement arsenical ; qui a donné de bons résultats à Billroth et autres pour le traitement de la Iymphosarcomatose multiple. Au point de vue de la classification, M. Zahn pense que l’on doit considérer cette affection comme une anémie lymphatique (pseudo- leucémie) myelogene. M. le prof. ReviLLIOD confirme l’histoire clinique de la malade dont les pièces ont été présentées par M. Zahn, cette malade entrée le 19 septembre 1885 dans son ser- vice est morte le 2 janvier 1886, en ayant présenté di- vers phénomènes, qui avaient fait croire à l'existence d'une forme particulière de rhumatisme osseux. Il de- mande si Neumann et Bizozero, n’ont pas décrit une maladie analogue à celle de cette femme. DES SCIENCES NATURELLES. 159 M. Zann dit que leur description se rapporte à une leucémie et non à une pseudoleucémie. M. le D' pe CÉRENVILLE a eu à l’hôpital de Lausanne un cas de ce genre et qu'il a guéri par le traitement arse- nical. Il s'agissait d’une jeune fille présentant une ané- mie intense, augmentation des globules blancs, pas d’en- gorgement ganglionnaire, elle avait des douleurs dans les os longs des membres. La guérison fut absolue. Pour lui c’est dans une altération de la moelle des os qu'il faut chercher l’origine de cette leucémie. M. le D' Dugois de Berne fait une communication sur la résistance électrique du corps humain ; d’après les diver- ses expériences qu'il a faites il conclut : 1° Le courant galvanique agit sur la peau en diminuant la résistance. 2° Cette action devient plus marquée par l'application prolongée du même courant. 3° La résistance diminue encore plus sous l'influence d'un courant plus fort; cette action est très prompte, presque instantanée. Elle s’accentue naturellement par la prolongation de l'expérience. 4° L'effet produit est plus ou moins durable, si bien qu’à la suite de l'application de courants intenses, la ré- sistance reste diminuée et n’est souvent que la dixième partie de la résistance primitive. Enfin M. Dubois recommande aux médecins d’em- ployer des calvanomètres exactement gradués en milliam- pères. L’indication du nombre d’éléments ne nous ap- prend rien, le courant peut étre fort ou faible. Pour obtenir des courants intenses avec un nombre relative- 160 SOCIÉTÉ HELVETIQUE ment faible d’éléments, il faut employer des électrodes à grande surface pour diminuer la résistance de la peau. M. le prof. D'Espine de Genève fait une communica- tion sur un nouveau moyen de diagnostic physique entre l’angine diphtéritique et les angines à plaques blanches non diphieritiques. Dans les cas où la nature diphtéritique de la maladie n'était pas douteuse au point de vue clinique, il a trouvé dans les fausses membranes de la gorge, ainsi que dans celles qui ont recouvert une plaie causée par la trachéotomie, un bacille assez semblable à celui de Löf- fler et qui a les mêmes réactions au point de vue de la coloration. Il ne l’a pas trouvé dans les angines pulta- cées, scarlatineuses, herpétiques, lacunaires et typhiques. M.D’Espine présente ensuite un enfant atteint de Para- Iysie pseudo-hypertrophique de Duchenne ; cet enfant présente très nettement les caractères de la maladie, et en outre l'on trouve chez lui une hypertrophie du cœur, un peu de goitre, mais pas d’exophtalmie. L’on remarque une augmentation très sensible de l’intensité des bruits du cœur, ainsi que du nombre des battements cardiaques. M. le D' Aug. REvERDIN de Genève présente : 1° Un homme, ancien cuirassier, blessé à Reichshoffen par une balle dans la région iliaque droite, auquel il a enlevé des esquilles osseuses, réséqué un fragment malade de l'os ilia- que, et raclé la fosse iliaque interne ; cet homme est ac- tuellement parfaitement bien. — 2° Un malade auquel il a fait la résection du maxillaire supérieur d’après le procédé de Letiévant et qui parle très bien grâce à un appareil protéthique construit par le D" Sylvestre. — 3° Un jeune DES SCIENCES NATURELLES. 161 homme de 24 ans, qui a subi au mois de décembre 1885 la résection du coude et qui fait actuellement des mouve- ments très étendus. — 4° Une femme qui était atteinte depuis très longtemps d’une tumeur blanche du genou et à laquelle il a fait le 25 octobre 1885 la résection totale de l'articulation ; son état est des plus satisfaisant; elle marche avec des béquilles. — 5° Deux malades qui ont subi la résection de la hanche. — 6° Un jeune homme, garçon de café, auquel il a pratiqué pour cause de genu valgum, la fracture du fémur, avec l'appareil de Robin, le 17 avril; grâce à cette opération les membres sont par- faitement droits. — 7° Trois malades opérés du goitre, et qui jusqu’à présent n'ont point d’accidents. — 8° Un in- dividu opéré d’une tumeur de la langue avec le bistouri. M. le D' G. MenLEN d’Aigle fait une communication sur les bains électriques, il se sert de bains faradiques; de bains galvaniques et de bains galvano-faradiques, dans ces derniers, l’on emploie simultanément les deux espè- ces de courant. En outre les électrodes peuvent se perdre dans l’eau, ou bien arriver soit un seul soit les deux sur le malade lui-même. En général il a toujours observé que le bain électrique produisait une diminution du nom- bre des pulsations et de la respiration ; l’appétit est aug- menté, ainsi que les fonctions génitales ; le sommeil est meilleur. Les maladies qui paraissent influencées le plus favorablement par le bain électrique sont surtout les né- vroses fonctionnelles, les neurasthénies de toute espèce ; M. Mehlem n’a pas observé d'amélioration dans plusieurs cas d'hystérie grave, par contre il en a eu dans deux cas de tremblement alcoolique, ainsi que dans un cas de gangrène symétrique des extrémités. Il croit que le méde- Il 162 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE cin doit suivre de très près l’application des bains électri- ques, et assister lui-même aux séances. M. Mehlem dé- montre la baignoire et les électrodes dont il se sert. M. le D' de VALcouRT, de Cannes, donne quelques dé- tails sur les résultats obtenus dans l’éiablissemeni fondé à Cannes, il y a 6 ans environ, par M. Dollfus, de Mulhouse; cet établissement, qui compte de 30 à 40 lits, est surtout destiné à recevoir des enfants atteints de rachitisme, de mal de Pott, de coxalgie, etc., on les traite surtout par des bains de mer, l'hiver dernier on a pu les continuer jus- qu’au 22 décembre. Dans cet établissement, dont on tient les fenêtres continuellement ouvertes, l’on a eu de très bons résultats et l’on a pu remarquer l’absence com- plète de rhumes. M. le prof. PREVOST qui a eu l’occasion de visiter l’éta- blissement de Cannes, en a été impressionné très favora- blemeni. M. le D' C. von MonaKow, de Zurich, fait une com- munication sur le trajet des fibres d’origine du nerf acous- tique. Il a expérimenté sur des chats nouveau-nés, aux- quels il sectionnait le Ruban de Reil (faisceau triangulaire de l’isthme) et qu'il sacrifiait six mois après. D’après ses expériences il conclut que ce faisceau secondaire prend naissance dans la substance grise du tubercule acoustique, se continue dans le faisceau des stries acous- tiques (barbes du calamus) qui contournent en arc les corps restiformes, traverse obliquement le noyau de Dei- ters en se dirigeant vers le raphé, qu'il croise en se disso- ciant (fibres arciformes de l’acoustique) puis se dirige dans la substance grise de la partie antérieure de l’olive DES SCIENCES NATURELLES. 163 supérieure du côté opposé, pour pénétrer dans les hémis- phères cérébraux par l’intermediaire du Ruban de Reil et des tubercules quadrijumeaux postérieurs. M. le D" G. BurckHARDT, de Préfargier, communique un cas d’hysierie traumatique, c’est une jeune fille de 12 ans qui était tombée en septembre 1883 sur le genou droit, elle a eu une contracture hystérique de ce genou qui ne s’est développée que longtemps après l'accident, cette contracture disparut sous l'influence d’un traitement par la faradisation et les douches. Le 4 juillet 1886, cette jeune fille a eu le bras droit pincé dans une porte, et cette fois deux jours après il survenait déjà de l’anesthésie et de la paralysie du bras. A cause de la différence de temps que les accidents hystériques ont mis pour apparaître après l’acci- dent, M. Burckhardt pense que dans le premier cas ce sont les nerfs profonds de l'articulation du genou (capsule, ten- don, cartilage et os) qui ont développé une affection hysté- rique de la moelle, dans le segment où se réunissent les nerfs du genou, dans le second cas ce serait surtout la frayeur éprouvée par la malade qui serait en cause, et le pince- ment du bras n'aurait agi que comme cause localisante de l'accident hystérique. M. le prof. LÉPINE, de Lyon, a fait quelques recherches spéciales sur la thérapeutique intraparenchymateuse en gé- néral, il a cherché à appliquer à ce mode de traitement la méthode antiseptique ; une grande difficulté c’est que les solutions antiseptiques sont trop irritantes pour être em- ployées directement dans les parenchymes; ainsi l’injec- tion de quelques gouttes de solution de sublimé au '/svooo dans le poumon d'un chien détermine un infarctus. 164 SOCIÉTÉ HELVETIQUE Il a essayé de faire un mélange de plusieurs solutions antiseptiques dont chacune serait assez atténuée pour ne pas être irritante; c'est ainsi qu’il a fait un mélange dans lequel le bichlorure de mercure n’est plus qu’au ‘/, 000: à ce titre il n’arrête plus la végétation du bacillus subtilis, mais mélangé avec d'autres solutions antiseptiques à titre bien faible également, il l’arréte et sans être irritant, car si on en injecte un peu dans le poumon d'un chien, que l’on sacrifie deux jours après, on ne trouve plus aucune trace de l'injection. Il paraît donc préférable d'employer comme antiseptique plusieurs substances, mais chacune à très petite dose. Le mercredi 11 août, à 8 heures dn matin, les membres de la Société de la Suisse romande et de la Section mé- dicale de la Société helvétique ont été reçus dans les ser- vices de clinique médicale et chirurgicale (Hôpital canto- nal) par MM. les prof. Revilliod et Julliard qui leur ont présenté les plus intéressants de leurs malades. (Pour les communications de M. le prof. Revilliod, voir le compte rendu de la séance.) M. le prof. JULLIARD a présenté : 1° un malade opéré d’un goitre kystique par l’extirpation, traitement qu'il préconise et qu'il pratique. 2° Un malade atteint d’anus contre nature, et auquel il a fait la résection de l'intestin; opération qu'il a pratiqué 5 fois avec succès. 3° Un cas d’actinomycose, c'est le premier cas observé non seulement à Genève, mais même en Suisse. 4° Un cas d’hydarthrose . traumatique du genou avec corps libre provenant d'un arrachement d’un fragment de cartilage articulaire, opéré avec plein succès par l’arthrotomie. (Presentation de la pièce.) DES SCIENCES NATURELLES. 165 Géographie. DEUXIÈME ASSEMBLEE GENERALE. M. H. Bouthillier de Beaumont. La formation des Dunes et son importance comme facies géologique et hydrographique. M. BoUTHILLIER-DE BEAUMONT, président honoraire de la Société de Géographie de Genève, fait une communi- cation sur la formation des Dunes, et son importance comme facies géologique et hydrographique. M. de Beaumont prend les dunes des Landes, en France, comme type de toutes les formations analogues dans divers pays baignés par l’Océan. Ces dunes, ainsi qu’il le montre par des cartes, s’étendent comme un cor- don montueux le long des rives de l'océan, et s'élèvent vers leur milieu, entre l'embouchure de la Garonne et celle de l’Adour, à 100 mètres environ de hauteur. De nombreux lacs et canaux se suivent à leur pied sur le continent, tandis que du côté de l'océan la vague vient déferler presque à la naissance de leur élévation. A la suite des dévastations causées par les sables char- riés du sommet de ces dunes par les violents vents d'ouest, détruisant les cultures, enfouissant maisons et églises, la formation même de la dune fut attribuée à l’action du vent qui sur ces obstacles s’était élevé en créant des mon- ticules, en sorte que peu à peu, et même de nos jours, il a été donné au vent la singulière puissance de créer et de détruire à ses moments, sans autre force déterminante. 166 SOCIÉTÉ HELVETIQUE M. de Beaumont s’élève contre cette théorie, et s’étonne de l'avoir vue admise par quelques géologues, et même faisant doctrine pour quelques auteurs en ces termes : On sait que les dunes sont formées par les vents de l’océan. Il tient à en prouver la fausseté, et à donner à la dune son mode réel de formation, et la position qu’elle mérite dans les dernières périodes de la création des continents. Le vent, dit-il, est uniquement niveleur. Il détruit les élévations et remplit les creux et les endroits bas qu’il rencontre, de ses apports, de quelque nature qu'ils soient. Il recouvre l’obstacle qui s'oppose à sa marche. Sans corps fixe de résistance il ne saurait élever ses transports sur eux-mêmes. Aussi a-t-on admis pour soutenir cette théo- rie, qu'il se trouvait des corps résistants dans l’intérieur des dunes, ou que, par intervalles, une végétation tempo- raire avait permis à la surface de la dune de lutter contre le vent et d’en retenir le sable. Mais les dunes coupées par le chemin de fer se sont trouvées exclusivement com- posées du même sable fin du sommet à la base. Aucune végétation ne s’est montrée enfouie dans leur intérieur, où il ne se rencontre même aucune stratification qui pour- rait en donner l’apparence. Aïnsi le corps même de la dune ne confirme pas la théorie. Sa position lui est tout à fait contraire, ne permettant pas au vent de lui apporter le sable de la grève, car la dune est tout à fait rapprochée de l’eau, et le sable coagulé par le sel ne peut pas être soulevé par le vent entre les marées. C’est dans l’eau que le sable se forme, c’est la vague de l’océan qui le fait. L’océan seul, dit M. de Beaumont, est capable de faire le sable fin, les lacs et les mers inté- rieures sont incapables de le produire, car il faut pour arriver à le réduire et à l’arrondir la force puissante de DES SCIENCES NATURELLES. 167 sa lame déferlant sur la grève. C’est aussi dans l’océan que la dune s’est formée lors de l’opposition de ses eaux avec celles venant du continent. Lors des hautes eaux, et sous de fortes marées, l’opposition des eaux apportées par les grands cours d'eau, la Garonne et l’Adour, dans l'estuaire des Landes, ont déterminé le dépôt du sable au point mort de leur résistance, donnant lieu, ainsi qu’on le voit encore de nos jours, à des bancs de sable, dits barres, mascarets, etc., devant l'embouchure des fleuves dans l’océan. Peu à peu les eaux se retirant ont aban- donné ces bancs élevés et étendus, les coupant à leur sommet par l’érosion de leurs vagues, tandis que des deux côtés, de terre et de mer. les eaux en creusaient la base et présentaient cette succession de lacs et de canaux à leur pied, sous une extension bien plus grande qu'aujourd'hui. Les dunes du Sahara, si bien étudiées par Desor, sont un exemple frappant de ce mode de formation, dans lequel ainsi que le montre M. de Beaumont, on trouve l’adjonc- tion du gypse dans la constitution des dunes les plus anciennes. M. de Beaumont montre ensuite la différence entre les diverses dunes. Celles créées sous les anciennes eaux avec marées des océans dont il vient spécialement de s'occuper, et celles formées aux embouchures des fleuves, consti- tuant des deltas, dans les mers intérieures ou, dans cer- tains cas seulement, dans les océans; puis celles produites par des remous de vent, déposées par des tourbillons et reprises par lui pour les porter ailleurs, les seules que le vent puisse produire, constituant le véritable sable mou- vant. Enfin les dunes suivant théoriquement la résultante du parallélogramme des forces d’eau opposées, mais pra- tiquement, dans la création, s’en écartant selon la nature 168 SOCIÉTÉ HELVETIQUE des apports. Formant parfois des plateaux coupés brus- quement ou de longues collines pouvant présenter des stratifications inclinées de divers dépôts. M. de Beaumont montre par un dessin ce qu’est aujour- d’hui le cordon des dunes des Landes, présentant le relief, les vallonnements, les accidents de terrain que nous reconnaissons et admirons, sous une tout autre gran- deur, dans des chaînes de montagnes. Il exprime ses regrets de ne pouvoir, faute de temps, suivre ce sujet dans ses rapports plus intimes avec la géologie et la géographie. SÉANCES COMMUNES DE LA SECTION DE GÉOGRAPHIE DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ET DE L'ASSOCIATION DES SOCIÉTÉS SUISSES DE GÉOGRAPHIE. Président : M. le prof. P. Cxarx, de Genève. Secrétaire : M. Ca. Faure, de Genève. M. le Président. Discours d'ouverture. — F.-A. Forel. Carte hydrographique du lac Léman.— D* Dufresne. Orohydrographie de l’intérieur du Brésil. — Arn. Brun. Expédition au Chaco, entre le Salado et le Saladillo.—Wil. Rosier. Méthode d'enseignement de la lecture des cartes. — Prof. Vilanova. Essai de Dictionnaire de géologie et de géographie. — Ch. Faure. Musées géo- graphiques scolaires. — Ch. Knapp. Géographes et Explorateurs neuchâte- lois — Prof. Pittier. Tableaux géographiques de Hölzel de Vienne. — D° Rapin. Excursion en Kabylie. M. CHAIx expose son opinion personnelle peu favorable à la réalisation de quelques desiderata posés par des so- ciétés alliées, d’une nature plus ou moins centralisatrice. Il mentionne la création des sociétés de Rio-de-Janeiro, Edimbourg, Manchester, Stettin, et rend hommage à leur M ca ST ire Cp og i Lan ir nn u Ed ED ce EIER DES SCIENCES NATURELLES. 169 activité. Puis il indique les travaux des sociétés de Berne, St-Gall, Hérisau, Aarau et Neuchâtel, et les œuvres géo- graphiques individuelles publiées en dehors du patronage des sociétés. Enfin il émet ses vues, simples et peu ambi- tieuses, pour répandre d'abord et pour relever l’enseigne- ment de la géographie. M. le prof. F.-A. Forez, de Morges, parle de la Carte hydrographique du Léman ; de nombreux dessins, spécimens de l’alluvion du fond, morceaux de roches erratiques, végé- taux, etc., illustrent sa communication. Après un rapide exposé historique de la question de la carte, depuis les tra- vaux de La Bèche à ceux de Hôrnlimann, il résume ce qui a été fait pour déterminer les dimensions des deux bassins et leur forme : celle du grand, sans accidents du sol, tandis que dans le petit se rencontrent plusieurs cu- vettes reliées par des barres. Il signale la découverte de la nature morainique de la barre d’Yvoire, sur laquelle les dragages ont fait trouver des pierres de toutes les roches du Valais, ainsi que des mousses à 75”, fait qui indique qu'à cette profondeur la lumière pénètre encore abondante et puissante. Il rectifie une erreur de la carte de M. Gos- set, qui admettait, dans la plaine du fond du grand bas- sin, plane comme une table de billard, deux entonnoirs, dont les derniers sondages faits avec M. Hôrnlimann n'ont point constaté l'existence. La plus grande profon- deur est de 309". Une des découvertes les plus intéres- santes est celle d’un grand ravin, prolongement du lit du Rhône, d’une largeur de 50” à l’entrée du fleuve dans le lac, puis se rétrécissant jusqu’à 10%; les sinuosités s’en font remarquer jusqu’à 6 kilom. de l’embouchure. Enfin il mentionne la cessation du courant de surface à l’entrée REIGN dior o battito ARTE ON 170 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE du Rhône dans le lac, et la cascade verticale que font ses eaux, grâce à la différence de température entre les eaux ; du lac et les siennes; celles du Rhòne, plus froides, plon- Di. gent rapidement; leur densité est encore augmentée par l’alluvion qu'elles tiennent en suspension, aussi s’&cou- lent-elles sur le fond du talus jusqu'à la plaine de plus Br: grande profondeur. EEE NE u TA ER > It "di M. le D" DUFRESNE, de Genève, fait un exposé succinct de l’Orohydrographie de l’intérieur du Brésil, qui se présente comme une ile entre l’Amazone et le Parana, rattachée à la | colonne vertébrale du continent, la chaîne des Andes. Le centre du Brésil n’est pas montagneux et n’a qu'un seul lac de la dimension de celui de Genève; la plus haute sommité, l’Itatiaya-assu, ne dépasse guère 10,000 pieds. Quant au régime des eaux, celles du Brésil appartien- | nent aux deux grands bassins de l’Amazone et du Parana, | le premier, couvert de forêts, le second, vraie Mésopotamie | où la culture du sol conservera toujours à la Bolivie et à fi la Plata une importance considérable. Autant que le cli- I mat insalubre, la végétation oppose de grands obstacles | au progrès du peuplement du centre du Brésil. Le café est cultivé en grand dans la vallée du San Francisco, mais l'accès de la côte à l’intérieur est difficile; pour pénétrer dans les montagnes, il a fallu inventer un système parti- culier de chemin de fer. Le pays est ouvert à l’émigration; mais quel sera le travail qui l’emportera : celui des blancs, celui des noirs, ou celui de la race jaune? certaines val- | lées sont fermées aux blancs par le climat; l'esclavage est aboli, malgré les difficultés qu’oppose sa suppression; la 4 race jaune a des aptitudes de travail, une patience et une sobriété qui donnent à croire qu’un moment viendra où, DES SCIENCES NATURELLES. 171 au Brésil comme ailleurs, il faudra compter avec la civi- lisation jaune. M. Arnold Brun, de Genève, communique les observa- tions qu’il a faites dans une Expedition au Chaco, entre le Salado et le Saladillo. Tout constitue un danger dans ces plaines où le moindre cours d’eau est bordé de sables mou- vants; la nourriture peu variée, consiste en viande, sans pain ni fruits. M. Brun décrit les forêts vierges, les pampas, la flore et la faune qui les caractérisent; parmi les oiseaux, il signale spécialement le Zoyouyou, armé d’un bec de 25 centimètres, et parmi les poissons, certaine espèce pour- vue d'armes défensives, de couleur violette, inconnue de notre musée. Les trois classes de la population sont celles des colons : Italiens, Français, Suisses, Allemands; des gauchos, intermédiaires entre les colons et les Indiens; et celle des Indiens, à demi civilisés ou sauvages. En termi- nant M. Brun décrit d’une manière très dramatique les dangers courus dans la traversée d’une région maréca- geuse entre la colonie Humboldt, et la colonie suisse de Helvétia, port de salut pour lui et ses compagnons de voyage, exténués de fatigues et de privations. M. le prof. Rosier, de Genève, expose ses vues sur la Méthode d'enseignement de la lecture des cartes. Après avoir montré l'utilité des globes pour apprendre à déterminer la position d’un point par la longitude et la latitude, et la progression à suivre pour faire comprendre aux élèves ce qu’il y a de conventionnel dans le dessin des cartes, il indique les divers systèmes de projection, le système des courbes de niveau, celui des hâchures avec éclairage à la lumière oblique et à la lumière verticale, puis les signes 172 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE conventionnels employés dans le dessin des cartes. Il ne faut pas se proposer de faire dessiner des cartes aussi bonnes que la carte originale, le temps qui y serait em- ployé serait trop considérable; de simples croquis sont préférables ; l’essentiel c’est que l'élève acquière une idée exacte de la forme caractéristique d’un pays. L'étude de la carte doit être la base de tout l’enseignement de la géo- graphie. M. le prof. Vıranova, de Madrid, présente un Éssaz de Dictionnaire de géologie et de géographie, avec indication de l’etymologie. M. Ch. FAURE rapporte sur la question des Musées géo- graphiques scolaires, posée à l’Assemblée générale de Ge- nève en 1882 par M. J. Baud, rappelée à Zurich en 1882 par M. Früh, de St-Gall, et traitée ex professo à Berne en 1884 par M. Rohner de Hérisau. Il donne une analyse du mémoire de M. Rohner et montre, d’après un rapport de M. Scott Keltie, délégué de la Société de géographie de Londres, chargé de s’enquérir des moyens employés dans les écoles du continent pour l’enseignement de la géographie, qu’en Allemagne, dans la plupart des écoles, des collections de minéraux, de plantes, d'animaux et d’objets ethnographiques sont mises à la disposition des maitres et des professeurs: plusieurs écoles en Autriche et en France en sont pourvues; les sociétés de St-Gall, Hérisau et Aarau encouragent les maîtres à faire usage des musées qu'elles ont créés. Le Président donne lecture d’un télégramme d’Aarau annonçant que la Société de géographie commerciale de DES SCIENCES NATURELLES. 173 la Suisse centrale accepte la charge de Vorort pour la pé- riode de deux ans, de 1886 à 1888. M. C. Knapp, de Neuchâtel, fait une communication sur les Géographes et les Explorateurs neuchätelois, parmi lesquels il signale spécialement J.-P. de Pury, F. Du Bois de Montperreux, L. Agassiz, E. Desor, A. Guyot, E. San- doz, L. Lesquereux, Francois de Pourtalès, Ph. de Rou- gemont, Aimé Humbert, Henri Moser, ete. Au nombre des missionnaires, il cite Lacroix, Perrelet, Ramseyer; Jeanmairet, Ed. Jacottet; parmi les cartographes, les deux Merveilleux, Osterwald et de Mandrot; enfin, parmi les vulgarisateurs, Fr.-S. D’Osterwald, d’Andrie, Julien Lé- plattenier et Fr. de Rougemont. M. le prof. Pırrızr, de Chäteau-d’OEx, fait ressortir l'utilité des Tableaux géographiques de Hölzel de Vienne. Il expose les résultats de son expérience dans l’enseigne- ment. Son premier cours se donne en plein air, sur un point élevé, d’où il peut montrer aux élèves tous les prin- cipaux types du relief du sol; dans un second cours, il emploie les reliefs et les cartes, puis les Tableaux dont un certain nombre sont exposés. Au moyen d’un d’entre eux représentant la côte italienne près de Pouzzoles, le cap Misene et l’île d’Ischia, il fait voir comment on peut, en même temps que développer le goût de la géographie chez les plus jeunes élèves, leur donner des idées très exactes sur la flore et la faune des pays donton les entretient. M. le D: Rapın, de Lausanne, raconte une Excursion en Kabylie, et décrit successivement Mustapha supérieur, Mé- nerville, les villages de colonisation d’Haussonviller, l'Oued- 174 SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES. Sebaou, Tizi-Ouzou, le Fort-National, au cœur du pays des Kabyles dont il fait connaître les habitations, les travaux, le costume des femmes et les mœurs. Les souvenirs de l’in- surrection de 1871 ne sont pas oubliés. En passant à Bida Colonnia, M. Rapin mentionne les ruines romaines qui la caractérisent; puis il peint la création d’Azazza, nouveau village de colonisation; les forêts de chênes-zenn dans lesquelles gîte encore la panthère, en particulier la forêt d’Akfadou, près d’un col de 1500”, et aussi de vraies forêts de bruyères à fleur blanche de 2" de haut. Avant de se séparer des Kabyles, M. Rapin signale leur sobriété, leur endurcissement à la course, leur inaccessi- bilité à la fatigue. De belles photographies illustrent son pittoresque récit. M. BircHER, d’Argovie, établi au Caire, présente en- core, au nom de la Société d’Aarau et de celle du Caire, des vœux pour la prospérité des Sociétés suisses, et leur donne rendez-vous à Aarau, à l’Assemblée générale de 1888. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION TO RI o ARE UP NA VETERE PIE PC 1 Physique et mathématiques. Marcel Deprez. Transmission de la force par l'électricité. — Alb. Rilliet. Transparence du Lac de Genève. — Amagat. Mesure des hautes pres- sions et compressibilité des liquides — Forster. Tromometres syn- chrones. — Forster. Tremblements de terre. — Marcel Deprez. Mesure de la pesanteur par le pendule. — Marcel Deprez. Nouveau galvano- mètre. — F.-A. Forel. Grotte naturelle d’Arolla et structure du glacier. — Gladstone. Équivalents de réfraction et de dispersion. — Thury. Nouveau sismomètre enregistreur.—V. von Lang. Propriété de l’ellipse.— H. Dufour. Sur les hygromètres et les substances hygrométriques. — H. Dufour. Appa- reil pour la mesure de l’évaporation — L. de la Rive. Théorie mathéma- tique de la composition des sensations. — C. Dufour. Accélération de la marche de la lune. — Robert Weber. Nouvelle méthode pour la mesure des coefficients de dilatation. — Ed. Sarasin. Observations limnimétriques au lac de Zurich. — G. Oltramare. Généralisation des identités. — Hagenbach. Transmission de l'électricité par les fils télégraphiques............ 3 Chimie. Hugo Schiff et A. Piutti. Un isomère dextrogyre de l’asparagine. — Schu- macher-Kopp. Observations faites au laboratoire de chimie analytique du canton de Lucerne. — F. Urech. Influence de la masse sur la vitesse de bromuration des acides gras. — Græbe et Fehr. Constitution de l’euxan- thone. — Græbe et Julliard. Acide diphtalylique. — Græbe et Racine. Acide aldéhydophtalique. — O. Billeter et Steiner. Transformation des dia- mines aromatiques en pseudothiocyanates. — P.-T. Cleve et Süderbaum. Isomérie de l’acide platoxalique. — H. Schiff. Nouvelle lampe microchi- mique et nouveau réfrigérant à boules. — H. Schiff. Les bases colorantes derivgessdulturfurol mn A I IS II, e PAVIA Sole Salo O calo 42 176 TABLE DES MATIÈRES. Géologie. A. Heim. Déformations subies par les fossiles sous l'action des soulèvements géologiques. — Carl Schmidt. Pétrographie du N. O. des Grisons. — Lory. Cristaux microscopiques dans les roches sédimentaires des Alpes du Dau- phiné, etc. — Ed. Greppin. Fossiles de la grande oolithe. — Edm. de Fel- lenberg. Tronc d’arbre fossile dans le gneiss du Haslithal. — A. Baltzer. Profil de la Grimsel et trone d'arbre du gneiss. — Vilanova. Gisement fossilifère de l’éocène d’Alicante. — Henri Golliez. Stratigraphie de l'étage hauterivien de Sainte-Croix. — Hébert. Terrains sédimentaires les plus anciens du N. O. de la France. — E. Renevier. Compte rendu sur les excur- sions géologiques dans les Alpes vaudoises. — De Sinner. Blocs erratiques à Yverdon. — Hans Schardt. Structure de la chaîne des Dents du Midi. — G. Maillard. Fucoides du flysch. — H. de Saussure. Structure de l’isthme de Corinthe. — Steinmann. Structure géologique des Andes de l'Amérique du sud. — Heim. Collections de démonstration. — C. Moesch. Géologie de la Schwalmern et du Sulegg:grat. lie EE 60 Botanique. J. Müller. Revision des Graphidées exotiques. — Ed. Fischer. Ascomycète du genre Hypocrea. — Nuesch. Origine des bactérics et des levures. — F. Tripet. Cardamine trifolia en Suisse. — F. Tripet. Ranunculus pyre- næus. — Schnetzler. La Ramié. — Schnetzler. Mousse sous-lacustre de la barre d'Yvoire. — Magnus. Phénomènes de la pollinisation dans les plantes du genre Najas. — Jean Dufour. Maladie de la vigne causée par l’Agaricus melleus. — J. Dufour. Fleurs de Primevere. — H. Pittier. Modi- fications de la flore du canton de Vaud. — Chatelanat. Le Mildew. — C. de Candolle. Effet de la température de fusion de la glace sur la germination. — Gilbert. Relations entre les sommes de température et la production agri- cole. — Alph. de Candolle. Valeur des sommes de température en géogra- phie botanique et en agriculture. — Nuesch. Décortication des Saules. — Müller. Préparations microscopiques de Lichens................. 95 Zoologie et Physiologie. H. Fol. La rage canine, sa cause et sa prévention. — C. Vogt. Quelques héré- sies darwinistes. — H. Girard. Influence du cerveau sur la chaleur animale et la fièvre. — N. Loewenthal. Distribution et continuation des faisceaux de la moelle. — W. His. Développement des fibres nerveuses. — A. Forel. Perception de l’ultra-violet par les fourmis. — H. Goll. La faune égyp- tienne. — F. Zschokke. Communications helminthologiques. — C. Vogt. TABLE DES MATIÈRES. 177 Sur une Médusaire sessile, Zipkea Ruspoliana. — H. Blanc. Une nouvelle espèce de Gromie de la faune profonde du lac Léman. — G. Asper. Sur les organismes microscopiques des eaux douces. — A. Herzen. Effets de la thyroidectomie. — M. Schiff. Sur la section intercrânienne du trijumeau et sur les asymétries de la face et du crâne........,...,.......... 109 Médecine. Alglave. L'alcoolisme. — Mare Dufour. Causes de cécité..........,, 151 Léon Revilliod. Traitement des grandes collections purulentes. — Gosse. Appli- cation de la photographie à la médecine légale. — Jacques Reverdin. Résec- tion et suture du nerf médian. — Al. Mayor. Examen histologique des extré- mités nerveuses réséquées. — Zahn. Tumeurs primitivement multiples des os. —- Dubois. Résistance électrique du corps humain. — D’Espine. Diagnos- tic entre l’angine diphtérique et les angines non diphtéritiques. — D’Espine. Paralysie pseudo-hypertrophique de Duchenne. — Aug. Reverdin. Divers cas de clinique chirurgicale. — G. Mehlem. Bains électriques. — De Val- court. Hôpital d'enfants à Cannes. — C. von Monakow. Trajet des fibres d’origine du nerf acoustique. — Burckhardt. Cas d’hystérie traumatique.— Lépire. Thérapeutique intraparenchymateuse. — Julliard. Divers cas de eliniquexchirursicaler ru nn un Ne see sele 155 Geographie. M. H. Bouthillier de Beaumont. La formation des Dunes et son importance comme facies géologique et hydrographique .................... 165 Paul Chaix. Discours d'ouverture. — F.-A. Forel. Carte hydrographique du lac Léman. — D' Dufresne. Orohydrographie de l’intérieur du Brésil. — Arn. Brun. Expédition au Chaco, entre le Salado et le Saladillo.—Wil. Rosier. Méthode d'enseignement de la lecture des cartes. — Prof. Vilanova. Essai de Dictionnaire de géologie et de géographie. — Ch. Faure. Musées géo. graphiques scolaires. — Ch. Knapp. Géographes et Explorateurs neuchâte- lois. — Prof. Pittier. Tableaux géographiques de Hölzel de Vienne. — DARAI CE SONORA IRR N I 168 12 SEEN Yes SAL Era i en 1 SE Na LIRA Uli al 3 5185