The John Carter Brown Library PURCHASED WITH THE ASSISTANCE OF A DONATION FROM The Harper Fund and The Associates of The John Carter Brown Library ¿|SP¡|¡Sfa Kk if- -l*'. ' (Le Brésil, la République orientale de 1 Uruguay, la République Argentine, la Patagonie, la République du Chili, la République de Bolivia, la République du Pérou). ■ . % - * STRASBOURG, IMPRIMERIE DE VEUVE BERGER-LEYRAULT. VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIRIQNALE (IÆ BRÉSIL, LA RÉPUBLIQUE ORIENTALE DE L’URUGUAY I \ euWici ARGENTINE, EA PATAGO», E, EA RÉPEBEIÇEE I., CI, R^E^r ROE, V, A , LA REPUBLIQUE DU PÉROU), EXÉCUTÉ PENDANT LES ANNEES 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 ET 1833, docteur ès sciences naturelles de la faculté de paris; chevalier de l’ordre royal de la lég.on d’honneur "»■» - - »«»» . - de saintes, de blois , etc.; auteur de la paléontologie française, etc. ’ la Rochelle, afedie au < ?oî / et publie sous les auspices be M. le iîlinistre be l’3nstruftiou publique (commencé sous le ministère de M. Guizot). TOME CINQUIÈME* l.re Partie : REPTILES. PARIS, CHEZ P. BERTRAND, ÉDITEUR, Libraire de la Société géologique de France , RUE SAINT-ANDRÉ- DES-ARCS, 65. STRASBOURG, CHEZ V.e LEVRAULT , RUE DES JUIFS , 33. 1 847. VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. REPTILES. AVERTISSEMENT. Pendant notre voyage en Amérique , la recherche des reptiles ne nous a pas moins occupé que les autres parties des sciences naturelles, nous en donnons pour preuve le nombre des espèces que bous avons rapportées au Muséum d histoire naturelle de Paris. Ces collections, en effet, se composaient ainsi qu’il suit : Reptiles chéloniens ........ 8 espèces. — sauriens 32 — — ophidiens 51 — — batraciens 24 — Total. . . . . 115 espèces. Occupé de la rédaction des parties zoologiques, qui nous étaient plus fami- lières, nous avions prié M. Bibron, si versé dans l’étude de l’erpétologie, de se charger de la détermination de nos espèces ; mais , retenu par ses occu- pations et surtout par sa faible santé, ce savant, à qui les sciences sont rede- vables de si beaux travaux, n’a pu terminer ses recherches relatives aux reptiles de notre voyage, nous nous trouvons aujourd’hui forcé, pour finir notre publication , de chercher à le suppléer. Le manque de temps et de place nous obligeant à être très-concis, nous avons néanmoins, en désespoir de cause, mieux aimé donner de simples notes sur les espèces figurées dans les planches, auxquelles M. Bibron a bien voulu mettre la lettre, que de laisser paraître ces planches sans texte. Paris, le 25 Juin 1847. ALCIDE D’ORBIGNY. ( 6 ) REPTILES CHÉLONIENS. TESTUDO SULCATA, Mull. Nous avons rencontré cette espèce sur les terrains secs et arides de la Patagonie sep- tentrionale, entre le Rio Negro et la Bahia de San-Rlas. Elle se cache habituellement dans les buissons ou dans les terriers des mammifères et ne sort que le soir ou lors- qu’il pleut. Les Indiens puelches la nomment yataché, les Patagons po/ia. TESTUDO CARBONARIA, Spix. Cette espèce habite toutes les plaines boisées et chaudes du centre de l’Amérique méridionale, dans les régions tropicales. Nous l’avons observée principalement dans les provinces de Chiquitos et de Sanla-Cruz de la Sierra (Bolivia) , où elle est assez com- mune. Elle dépose ses œufs dans le sable. On la nomme peta à Santa-Cruz. EMYS ORBIGNYI , Dumér. et Bibr. PL I. Elle habite l’embouchure du Bio Parana et du Rio Uruguay, républiques de l’Uruguay et Argentine, jusqu’assez haut dans le Rio Parana. Elle est surtout commune dans les îles basses du Riacho de Coronda , au-dessous de Sanla-Fé. Elle se tient habituellement dans les eaux, dont elle ne sort que pour se placer au soleil sur la berge; mais à la saison de la ponte, elle s’éloigne un peu plus, creuse, dans le sol terreux, un trou avec la tête et y dépose de quinze à vingt œufs sphériques, lisses et d’un beau blanc. Comme les râles géants sont très-friands de ses œufs, la femelle reste sur son trou tout le temps de la ponte, afin de les protéger; mais lorsqu’elle les y a déposés, elle bouche le trou avec de la terre et ne s’en occupe plus. 11 paraît que les femelles se réunissent pour pondre dans un même lieu , car nous avons souvent observé jusqu’à trente de ces nids peu éloignés les uns des autres. Les Guaranis la nomment carumbè , les Tobas napotonoc , et les Rocobis potanac. Explication des figures. Pi. 1, animal en dessus, en dessous, de profil et vu par devant. CHELOD1NA MAXIM ILIANA , Fitz. On trouve principalement cette espèce aux environs de Buenos-Ayres et de Monte- video, où elle habite les petits lacs ou le bord des ruisseaux. CINOSTERNON SCORPIOIDES. Nous avons recueilli cette espèce aux environs de Santa-Cruz de la Sierra, surtout près de la mission de Bibosi, où elle se tient dans les eaux stagnantes des mares et des petits lacs, qui abondent au milieu des plaines circonscrites de forêts. Elle pond ( y ) (les œufs allongés blancs et lisses. Les habitans disent que sa morsure est mortelle- mais nous nous sommes assuré que ce n’est là qu’une croyance populaire dénuée de tout fondement. REPTILES SAURIENS. GYMNODACTYLUS ORBIGNY1 , Dumér. et Bibr. PI. II, fig. 1-5. En revenant de Santa-Cruz de la Sierra à Chuquisaca, en Bolivia, nous avons ren- contre cette curieuse espèce sur les coteaux couverts de cactus du Bio Grande au lieu dit la Pampa Ruiz, entre Vallé Grande et le Pescado. Elle se trouvait, par un temps de pluie, cachée sous un monticule de pierres, au pied d’un buisson. PI. I, %. î, animal entier; fig. 2, tête vue en dessous; fig. 3, museau vu de face; fig. 4, patte de devant vue en dedans; fig. 5, patte de derrière vue en dedans. PHYLLODACTYLUS GYMNOPYGUS, d’Orb. et Bibr. PI. II , fig. 6 — il. A notre arrivée à Arica, sur la côte du Pérou, les habitans nous assurèrent qu’un reptile très-venimeux existait aux environs. Conduit par l’un d’eux au milieu des sables mouvans, secs et arides, qu’on voit près de la mer, au nord de la ville, nous n’avons pas tardé, en levant les pierres isolées, à rencontrer cet animal, que nous reconnûmes pour etre ce lézard inoffensif, dont nous nous occupons. Il se tenait immobile et ne donna signe d existence que lorsque nous nous en emparâmes avec la main , ce qui n’effraya pas médiocrement notre conducteur, qui dut néanmoins abjurer bientôt ses craintes chimériques. Assez commun sur ce point, il se tient le jour sous les pierres et n’en sort qu’au crépuscule, pour chercher sa nourriture. Ph II, fig. 6, animal entier de grandeur naturelle; fig. 7, tête vue au-dessous; fig. 8, museau vu de face; fig. 9, région anale grossie; fig. 10, une patte de devant vue en dedans; fig. 11, une patte de derrière grossie. AYO LIS FUSCO -AURATUS, d’Orb. et Bibr. PI. III , fig. 1 — 3. Eu parcourant ces méandres sans cesse renaissans des rivières de la province de Moxos, en Bolivia, nous avons rencontré cette espèce sur les bords du Mamoré, entre Loreto et le confluent du Rio Sara. Elle se tenait cachée entre la vieille écorce d’un roseau, connu dans le pays sous le nom de chuckio. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’elle doit passer quelques mois de suite sur ces roseaux, sans pouvoir descendre à terre, car ces légions sont, tous les ans, inondées à quelques mètres de hauteur. IL III, fig. 1 , animal de grandeur naturelle; fig. 2, commissure des lèvres grossie; hg. 3, patte de devant grossie; fig. 4, patte de derrière. ( 8 ) LEIOSAURUS FASCIATUS, d’Orb. et Bibr. PI. Ill, fig. 5-7. Cette charmante espèce a tout le corps d’un jaune vif, le dessus de la tête brun, deux larges bandes noires transversales sur le derrière de la tête, et six sur le dos, toutes interrompues sur les flancs. La partie supérieure de la queue est également annelée de noir, ainsi que les jambes. Nous l’avons rencontrée sur les bords du Rio Negro, dans la Patagonie septentrionale, où elle paraît être fort rare, car, pendant huit mois de séjour, nous n’en avons jamais vu qu’un seul individu. Elle était sortie des murailles mêmes du fort du Carmen; nous l’avons assez longtemps conservée vivante. A terre elle courait avec une extrême vitesse et sautait à une assez grande distance. Jamais elle ne cherche à mordre. PI. III, fig. 5, animal entier de grandeur naturelle; fig. 6, tête grossie, vue en dessus; fig. 7 , la même vue en dessous. STENOCERCUS R0SEÏ-VENTR1S , d’Orb. et Bibr. PI. IV, fig. 1-3. Nous avons aperçu cette espèce en descendant des crêtes élevées des montagnes d’Iru- pana, dans la province de Yungas (Bolivia) , vers la profonde vallée brûlante où coule le Rio de la Paz , après avoir franchi la Cordillère orientale. Elle était montée sur une pierre, à l’ombre des grands arbres; à notre approche, elle s’enfuit avec vitesse, mais un coup de fusil l’arrêta. On remarque, sur le milieu du corps, indépendamment des écailles pourvues d’une carène, une ligne médiane élevée en crête, formée de plus grandes écailles que les autres. Toutes les parties supérieures sont d’un brun vert, varié de vert pâle; la gorge est grise, le dessous du ventre est d’un beau rouge, la queue noirâtre en dessus, rosée en dessous. PI. IV, fig. 1, animal entier, de grandeur naturelle; fig. 2, tête vue en dessous; fig. 3, une écaille du dessus du corps. TRACHYCYCLUS MARMORATUS, d’Orb. et Bibr. PI. IV, fig. 4-8. Nous avons rencontré celle espèce à la Pampa Ruiz, entre Vallé Grandé et le Pes- cado , province de la Laguna , à l’est de Chuquisaca, en Bolivia. Elle se trouvait sous les pierres et dans les buissons des coteaux escarpés et rocailleux. PL IV, fig. 4, animal entier de grandeur naturelle; fig. 5, tête grossie, vue de profil; fig. 6, la même vue en dessous; fig. 7, une écaille du corps vue de face; fig. 8, la même vue de profil. ( 9 ) AMEIVA CÆLEST1S, d’Orb. et Bibr. PI. \ , fig. 1 — 5 (par erreur sous le nom d 'Oculata). Sa longueur est de 30 centimètres; ses couleurs, décrites sur le vivant, sont distri- buées ainsi qu’il suit : Partout règne une teinte vive de bleu de ciel ; on remarque, de chaque côté du dos, une bande longitudinale jaune, une autre parallèle sur les flancs, sur le dos et entre les deux lignes jaunes, une série de taches irrégulières noires. Quelques individus ont le ventre jaune. Nous avons rencontré cette espèce dans les provinces de Corrientes, des Missions et dans le Grand Chaco, république Argentine. Elle habite les lieux élevés, secs et sablon- neux, couverts en même temps de pelouse, vit le jour exposée aux rayons du soleil, et se cache la nuit dans des terriers. Ses mœurs sont craintives, au moindre bruit elle se sauve avec vitesse, en tenant sa queue relevée. Elle se nourrit d’insectes, quelle attrape avec beaucoup d’adresse. Les Guaranis la nomment teyu-obl ou tarakui-obi (lézard bleu). PI. Y, fig. 1, animal réduit; fig. 2, tête vue en dessus; fig. 3, tête vue en dessous; fig. 4, légion anale et cuisse; fig. 5, écailles du dos grossies. AME1YA OCULATA, d’Orb. et Bibr. PL Y, fig. 6 — 10. Cette espèce habite les coteaux buissonneux des environs de Valparaiso, au Chili, où elle est assez commune et a les mêmes mœurs que notre lézard vert d’Europe. PL V, fig. 6, animal entier; fig. 7, tête vue en dessus; fig. 8, tête vue en dessous; fig. 9, région anale et cuisse; fig. 10, écailles du dos grossies. REPTILES OPHIDIENS. STENOSTOMA ALBIFRONS, Dumér. et Bibr. PL VI, fig. 1-6. Nous avons rencontré cette espèce dans le fond d’un ravin humide et boisé des der- niers contre-forts de la Cordillère, très-près des plaines centrales du continent améri- cain, entre Samaypata et Santa-Cruz de la Sierra, en Bolivia. Elle était enroulée sur le bord d’un sentier, et lorsque nous nous en emparâmes, les seuls moyens de défense qu’elle exerçât, furent de chercher à piquer avec la petite pointe de l’extrémité de sa queue. Nous l’avons également rencontrée dans la province de Chiquitos deux cents lieues plus à l’est. LEP1DOSTERNON PHOCÆNA, Dumér. et Bibr. PL VI, fig. 7—11. Cette espèce habite principalement la province de Corrientes, république Argentine. Elle se trouve sur tous les points sablonneux , principalement autour des habitations Y. Reptiles. O ( 10 ) et même dans les murailles de terre de ces maisons. Le jour elle s’y tient caché, soit enfoncée dans la lene, soit sous les pieux de bois ou sous les pierres, dont elle ne sort que la nuit pour chercher sa nourriture, qui consiste en larves et en insectes parfaits. Si on la met à terre, son premier mouvement est de s’enfoncer sous terre, en faisant force avec sa tête. Comme on la rencontre souvent dans les cimetières , en creusant des fosses, les habitans croient quelle mange les morts, ce qui la fait toujours regarder avec une extrême répugnance. Les Guaranis la nomment ibiyau (mangeur de terre). REPTILES BATRACIENS. LEIUPERUS MARMORATUS, Dumér. et Bibr. PL XIII, fig. 1-4. On trouve cette espèce dans tous les réservoirs d’eau factices ou naturels des envi- rons de Montévideo, république de l’Uruguay, mais plus particulièrement dans les mares situées au milieu des dunes du fond de la baie. Ses allures ressemblent aux allures des crapauds; sa démarche est lente, et elle saute très-peu; ses têtards sont noirs et petits. A l’état de vie elle est variée de gris et de taches noires; son ventre est blanc; son corps est partout couvert de grosses verrues, qui disparaissent en partie lorsqu’elle est mise dans l’alcool. PL XIII, fig. 1 , animal de grandeur naturelle; fig. 2, le même vu de profil; fig. 3, une patte de devant, vue en dessous; fig. 4; bouche vue en dedans. CYST1GNATHUS GRACILIS, Dumér. et Bibr. PL XIII, fig. 5-7. Cette espèce habite le bord des petits lacs si fréquens dans les terrains sablonneux des environs de Caacaty, province de Corrientes : elle s’y cache sous les joncs ou sous les morceaux de bois; très-vive dans ses mouvemens, elle saute avec une grande agilité; mais si elle entre dans l’eau , c’est pour en sortir bientôt, car elle n’y reste jamais. Les Guaranis la nomment fui. Sur le vivant tout le dessus est bleuâtre; une ligne longi- tudinale jaune occupe les flancs; le reste du dos est rayé de noir; les jambes ont des bandes transversales noires , interrompues en dessous. PL XIII, fig. 5, animal de grandeur naturelle; fig. 6, le même vu de côté; fig. 7, bouche vue en dedans. PYX1CEPHALUS AMERICANUS, Dumér. et Bibr. PL XI Y, fig. 1-4. Cette espèce habite les rives du Rio Negro, dans la Patagonie septentrionale, où elle est très-commune. Le jour on la rencontre sur la rive, sous les pierres, mais le soir et ( 'H ) le matin elle parcourt, en très-grand nombre, tous les lieux inondés. Sa marche est assez rapide, et sa nage est agile. Tous les soirs, elle fait entendre un cri semblable à celui d’une clochette, mais dans plusieurs tons differens, ce qui de loin ressemble assez à un carillon discordant. Sur le vivant les parties inférieures sont jaune- pâle, les supérieures brunes, avec une ligne médiane jaune; les jambes sont brunes, une bordure jaune aux lèvres. PI. XIV, fig. 1, animal vu de profil; fig. 2, le même vu en dessus, de grandeur natu- relle; fig. 3, bouche vue en dedans; fig. 4, patte de derrière, vue en dessous. HYLA ZEBRA , Dumér. et Bibr. PI. X1Y, fig. 5-7. Xous avons rencontré cette espèce dans les montagnes élevées, sèches et souvent arides, qui séparent Chuquisaca du Rio Grandé en Bolivia, auprès du bourg de Taco- paya. Elle était blottie contre un tronc d’arbuste, non loin du torrent, au fond de la vallée. PI. XI\, fig. 5, animal entier, vu de profil; fig. 6, le même vu de profil; fig. 7, bouche vue en dedans. PHRYNISCUS NIGRICANS, Dumér. et Bibr. Pi. Y, fig. 1-4. Cette charmante espèce, que sur nos notes nous avions nommée tricolor, dénomina- tion plus caractéristique que celle de nigricans, est en effet remarquable par la distri- bution de ses couleurs. Elle est noire, avec deux taches jaunes sur les bras en dessus. Le dessous des cuisses est rouge de vermillon, ainsi que les quatre pattes. Deux taches jaunes sous le ventre, deux sous la poitrine et trois sous la gorge. Nous lavons recueillie depuis Maldonado, république de fUruguay, jusqu’à Cor- rientes, république Argentine, c’est-à-dire du 28.e au 34.e degré de latitude sud. Elle se tient près des marais, dans les dunes du littoral de Maldonado, ou dans les terrains sablonneux de Corrientes; se creuse un terrier profond dans le sable humide et y reste tout le jour, montrant seulement le bout du museau. Le soir, elle sort de sa retraite et est alors si nombreuse, qu’on peut à peine marcher sans en écraser. Sa marche est prompte. Tous les soirs, surtout lorsque le temps est à l’orage, elle fait entendre un cri rauque et d’une force extraordinaire pour sa taille. PI. XV, fig. 1, animal de grandeur naturelle, vu en dessus; fig. 2, le même, vu en dessous; fig. 3, bouche vue en dedans; fig. 4, verrues grossies. BUFO ORB1GNYI, Dumér. et Bibr. PL XV, fig. 5-7. La tête de cette espèce est munie de parties cornées saillantes en crêtes; on remarque une ligne médiane jaune, des lèvres de celte couleur, bordées de noir; son ventre est jaunâtre. ( 12 ) Elle habite les environs de Maldonado, république orientale de {’Uruguay; se tient dans les lieux secs et sablonneux, s’y creuse, sur le bord des fossés, un terrier, où elle se cache, tout le jour, la tête à l’entrée du trou. Le soir, elle sort de sa retraite et parcourt les environs. PI. XV, fig. 5, animal de grandeur naturelle, vu de profil; fig. 6, le même vu en dessus; fig. 7, bouche vue en dedans. NOTA. Les planches Vil, VIII, IX, X, XI, XII, qui manquent dans la série de numéros de cette partie, ne seront pas publiées. ri ./. Imp ? de L angr lo is . REPTILES . Le&rcutZù Editeur. £T. Legrand sculp? ■ — «/• (s. Prêtre pùuc ? REPTILES. Pt. 2. Levrault dSdú&ttr. i-5 . GYMNODACTYLUS d OrUgiiyi,^ ^ 6-n PHYLLOD AC TYLUS G ^vmnopygus ,iüri {¿ Oró. ePjBiô Jnxpr P* de Wangle Pl. J. REPTILES. i- í. AN O LIS lusco --auratus, d'Orb LE 10 S AU RUS fasciatus c¿ 'Orb . _L mpr ^de Zasiyloid- . jP Oudarl puur .& ZeoraullJddileur. Zeorau/fr Z'cù/eur . x-s: AM Ei VA oo iilata, ¿'Ori. ¿¿. G - c) . A_. Jnyjr Jes Z asuj¿o¿*r ca'lestis, A'Ori.etSM ZiJSPT/LE S . Frasiçow sczjp- /y o . Z" OuJ/zrt Je/ . />. /lerfrand, JSdí/eur . i-6 ■ STENO STO MA all,¡l, TOns . Pam . m . -a LEPI DOSTElíNON Ph ocœna . I)um . Il ib . Imp. de Zarurloúr . REPTILES . (hudart pírue. levraufc JEdUeur lierre scutp ■ 1-4 LEIUPE1UJS m armora tu s , ’joum. et mu . 5 - 7 . CYSTIGJVATHUS O TYIClIi S , 7)um . et fíib . l//p delay ly ¿o ¿r . i', uuaarc pvrm , Ievra/d¿ Editeur Au¿f. Domé nil se . 1-4. PYXICEPHALU S americana . luni. 3 ib. 5 ~ J . HYLA zebra . zebra . bu» , lmp æ delu/iqlois . VOYAGE DANS L AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (UEBRESUL, I.A REPUBLIQUE ORIENTALE DE L’URUGUAY, LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE, LA PATAGONIE, LA RÉPUBLIQUE DU CHILI, LA RÉPUBLIQUE DE BOLIVIA, LA RÉPUBLIQUE DU PÉROU), EXÉCUTÉ PENDANT LES ANNEES 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 ET 1833, PAR üaasiiDiB ©» STRASBOURG, IMPRIMERIE DE VEUVE BERGER-LEVRAULT -% POISSONS, I’AH VI. VALENCIENNES. 1847. VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. VVVVVVXAVVVVVWIWVWWVVW VWVIVVVVVWVWVWVWI WWVVWVMWVWVVIA UUAVmVWVWVWWVHAVWVWUVWHAI WVUVUVUVUVWVlUWVVWUUAVItVWVVW POISSONS. CATALOGUE DES PRINCIPALES ESPÈCES DE POISSONS, RAPPORTÉES DE L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE PAR M. D’ORBIGNY. La nécessité de publier très-succinctement les dernières feuilles du Voyage de M. d’Orbigny, a forcé de ne donner qu’un simple catalogue des princi- pales espèces de poissons d’eau douce. Les lecteurs pourront juger par cette liste, combien les recherches faites dans ce voyage auraient enrichi l’Ich- thyologie. Toutefois, les documens précieux que M. d’Orbigny a recueillis ne seront pas perdus pour la science; car, s’il a le regret de ne pas jouir de la juste récompense de ses fatigues, en voyant tous ses matériaux prendre, dans la relation de son Voyage, la place importante qu’ils devaient y tenir, ce savant voyageur a eu la consolation d’en voir publier la plus grande partie d’abord par M. Cuvier, puis par M. Valenciennes, qui consigne toutes les remarques importantes de M. d’Orbigny dans l’Histoire naturelle des poissons. ( « ) FAMILLE DES SILLROIDES. Genre BAGRE. Le BAGRE DE COMMERSON, Bngrus Commersoni , Valenc. , Poiss. , t. XIV, p. 449; Pimelodus Commersoni , Lacép.; Pimelodus barbus , Lacép.; Allas d’Orb., pi. Ill, fig. I . Celte espèce, prise par M. d’Orbigny dans les mêmes lieux où Commerson avait dessiné et observé le même poisson, était importante à retrouver, car elle a servi à reconnaître un des doubles emplois de Lacépède. Genre PLATYSTOME. Le PLATYSTOME DE D’ORBIGNY, Platystoma Orbignyanum, Valenc., Hist. nat. des poiss., t. XVII, p. 12; Atlas de d’Orb., pi. IV, iig. 3. Grande et belle espèce de Buenos-Ayres , sur laquelle M. d’Orbigny a rapporté des notes fort intéressantes et dont il a permis de donner un extrait dans l’Histoire natu- relle des poissons. Le PLATYSTOME PANTHÈRE, Platystoma pant hale , Valenc., Hist. nat. des poiss., t. XVII, p. 15; Atlas de d’Orb., pi. IV, fîg. 2. Espèce nouvelle, découverte par M. d’Orbigny et qui devient énorme; c’est d’après ses exemplaires qu’elle a été décrite. Genre ARIUS. LARIUS MOROTI , Anus Moroti, Val.; Arius albidus , Atlas de d’Orb., pi. Ill, fig. 2; Arius albicans , Valenc., Hist. nal. des poiss., t. XVII, p. 80. Cette belle espèce, découverte par M. d’Orbigny, s’appelle Mondii-moroti par les Gua- ranis. Je préfère prendre ce nom pour fixer sa nomenclature, parce que l’épithète d 'albulus ou d 'albicans a déjà été employée par Spix ou par Lesueur. L’ARIUS NOIRATRE, Arius nigricans, Val., Hist. nat. des poiss., t. XVII, p. 83; Allas de d’Orb., pi. Ill, fig. 3. Celle espèce, voisine de la précédente, ne paraît pas distinguée par les habitans. Genre PIMELODE. Ee PIMELODE MANGURU, Pimelodus manguru, Valenc., Poiss., t. XVII, p. 150; Allas de d’Orb., pl. 1, fig. 2. Giande et belle espèce de pimelode importante à connaître, parce qu’elle est un produit de pêche profitable. M. d’Orbigny a donné des détails inléressans sur les habi- tudes de ce poisson. ( 7 ) Le PIMELODE l ACHETÉ, Pimelodus maculatus , Lacép., t. V, p. 94 el i 07 ; Atlas de d’Orb. , pi. I, fig. 4 — G. Espèce zoologique importante, qui s’étend depuis la Plata jusqu’au Mexique, puis- qu elle habile aussi la lagune de Maracaibo. Le PIMELODE PATI, Pimelodus pati , Val., Poiss., t. XVII, p. 176; Atlas de d’Orb., pl. 1, fig. 7-9. Grande et belle espèce, qui a servi à reconnaître un dessin de poissons manuscrits du père Feuillée : c’est le pati des habitans de Corrientes. Le PIMELODE LOTE, Pimelodus mustellinus , Valenc., Poiss., XVII, p. 165; Atlas de d’Orb., pl. XI, fig. I. Espece remarquable par sa forme allongée. Le PIMELODE SAPO, Pimelodus sapo , Val., Poiss., XVII, p. 179; Atlas de d’Orb., pl. XI, fig. 3. Espèce découverte par M. d’Orbigny. Le nom de sapo lui est donné par les habitans qui le comparent à un crapaud. Le PIMELODE GRÊLE, Pimelodus gracilis , Vah, Poiss., XVII, p. 181; Atlas d’Orb., pl. XI, fig. 3. Cette jolie espèce , découverte par M. d’Orbigny, est remarquable par sa longue adi- peuse, ses barbillons grêles, et par le lobe de sa caudale. Genre AGÉNÉIOSE. L’AGÉNÉIOSE ARMÉ, Ageneiosus militaris, Lacép.; Atlas d’Orb., pl. IV, fig. 1; Silurus militaris, Bloch; Val., Poiss., XV, p. 240. Espèce dont M. d’Orbigny a reconnu le mâle et la femelle et qui nous a servi à fixer les caractères de ce genre, fort imparfaitement énoncés par Lacépède. Genre DORAS. Le DORAS TACHETÉ, Doras maculatus, Val., Poiss., XV, p. 281; Doras punctatus, Val. apud Humb. , Obs. zool; Atlas d’Orb., pl. V, fig. 3. Les notes recueillies par M. d’Orbigny ont complété l’histoire naturelle de cette espèce, qui habile l’Amérique depuis la Plata jusqu’à l’Orénoque. Genre CALLICHTHES. Le CALLICHTHE LISSE, Callichthys lavigatus , Val., Poiss., XV, p. 314; Atlas d’Orb., pi. V, fig. 2. Espèce qui habite l’Amérique depuis Corrientes jusque dans les eaux douces des îles des Antilles, car nous ¡’avons de la Trinité. ( 8 ) Le CALL1CHTHE PONCTUÉ, CaWchthys punctatus, Val., Poiss., XV, p. 318; Atlas cJ’Orb. , pi. V, lig. 3. Cette espèce a été fort importante à rapporter, car elle a servi à expliquer ce que M. de Lacépède entendait par son Corydoras Geoffroy, décrit d’après un exemplaire mal conservé. Genre L0RICA1RE. La LORICAIRE PETITE VIEILLE, Loricaria vetula, Val., Poiss., XV, p. 466; Allas d’Orb., pi. VI, fig. 2. Espèce remarquable et importante pour les ichthyologistes, car elle a servi à déter- miner Y Esturgeon cuirasse de la rivière de la Plata , dessiné par Commerson. La LORICAIRE VIEILLE, Loricaria anus , Valenc. , Poiss., XV, p. 470; Atlas d’Orb., pL VI, fig. 1. Belle espèce nouvelle, découverte par M. d’Orbigny. Les habitans l’appellent vieüle. La LORICAIRE TACHETÉE, Loricaria maculata , BL; Atlas d’Orb., XV, p. 473. Poisson qui nous a servi à reconnaître l’espèce de Bloch : c’est 1’ Ibera -tingay des Missions. Genre HYPOSTGME. L’HYPOSTOME DE COMMERSON, Hypostomus Commersoni , Val., XV, p. 495; Atlas d’Orb., pi. VII, fig. 2. C’est encore un poisson dont on doit savoir gré à M. d’Orbigny de l’avoir rapporté. Il a été dessiné par Commerson sous le nom d 'Esturgeon de la Ensenada , et confondu par Lacépède avec le Loricaria plecostomus. M. d’Orbigny a fait des observations inté- ressantes sur ce poisson. L’HYPOSTOME 1TACUA, Val., Poiss., XV, p. 505; Atlas d’Orb., pi. VII, fig. 1. Ce nom vient de yaru itacua, ce qui veut dire, selon M. d’Orbigny, grand’mère des trous de pierres. L’HYPOSTOME AUX FILETS CHARNUS, Hypostomus cirrhosus , Val., Poiss., XV, 511; Allas d’Orb., pi. VII, fig. 3. Très-belle espèce, découverle par M. d’Orbigny et qui avoisine beaucoup celle des affluens de l’Apurimac, une des grandes sources de l’Amazone. FAMILLE DES CLEPÉOIDES. Genre PELLGNE. La PELLONE DE D’ORBIGNY, Pelione Orbignyanum , Valenc. , Poiss., t. XX, p. 302; Pr’stigaster jlavipinnis , Val.; All. de d’Orb., pi. X, fig. 2. Ce poisson a la plus grande ressemblance avec les Pristigastres, et comme à 1 époque où j’ai fait graver cette espèce nouvelle je n’avais pas encore étudié les Clupéoïdes comme je l’ai fail aujourd’hui , j’avais pensé qu’il pouvait y avoir des espèces de ce genre avec des ventrales, et d’autres sans ventrales; mais comme avec l’absence des ventrales il y a d’autres caractères que je tire de la dentition et de l’extension de l’anale , je n’ai pas balancé à faire de ce poisson découvert par M. d’Orbigny le type d’un genre dont il y a plusieurs autres espèces dans les Indes. Le nom de pellone est celui que porte l’espèce à Buenos- Ayres. Je n’ai pas besoin de dire pourquoi je l’ai dédié au zélé voyageur qui l’a procuré à la science. FAMILLE DES SALMONOIDES. Genre CURIMATE. Le CURIMATE AUX DENTS AIGUËS, Curimates acutidens , Valenc.; Atlas d’Orb., pi. VIII, fïg. 1. Cette espèce se distingue par sa haute et large dorsale, son corps couvert, et par ses deux taches seules visibles , car celle de la base de la caudale est peu visible. Le CURIMATE AUX DENTS OBTUSES, Carimatus obtusidens , Val.; Allas d’Orb., pi. VIII, fig. 2. Se reconnaît à côté de la précédente par ses dents obtuses et parce que ses taches, moins grandes , sont toutes les trois bien marquées. Genre PACA. Le PACU RAYÉ, Pacu lineatus, Val.; Atlas d’Orb., pi. VIII, fig. 3. Ce poisson se distingue des curimates, avec lequel Cuvier les confondait, parce qu’il n’a pas de dents; ses lèvres sont grosses et charnues. Il y a plusieurs espèces de ce genre reconnues par Spix. Genre HYDROCYN. L’HYDROCYN ARGENTÉ, Hydrocyon argenteus , Val.; Atlas d’Orb., pi. IX, fig. 1. Ce poisson, remarquable par sa longue anale, est voisin de X Hydrocyon falcatus de Cuvier, dont M. Muller pense devoir faire un genre. On ne peut, dans ce catalogue abrégé, discuter l’opinion d’une si imposante autorité. L’HYDROCYN HEPSET, Hydrocyon kepsetus , Val.; Atlas d’Orb., pi. IX, fig. 2. Ce poisson, voisin du précédent, serait du même genre que lui. Il s’en distingue spécifiquement par sa petite anale et par ses couleurs. L’HYDROCYN HUMÉRAL, Hydrocyon humeralis , Atlas d’Orb., pi. XI, fig. 2. Est encore une espèce voisine des précédentes, car elle tient de l’une par ses cou- leurs, et de l’autre par sa longue anale. Y • Poissons. *r—*r~ ( >0 ) L’HYDROCYN AUX PETITES DENTS, Hydrocyon breaidens, Atlas d’Orb., pi. IX, fig- 3. Est une espèce décrite et figurée par M. Cuvier et dont M. Muller fait un genre dis- tinct des autres hydrocyns. Genre SERRASALME. Le SERRASALME BORDÉ, Serrasalme marginatus , YaL; Allas d’Orb., pi. X, fig. 1. Ce serrasalme, remarquable par son anale bordée, est une jolie espèce due aux habiles recherches de M. d’Orbigny. Genre TÉTRAGONOPTÈRE. Le TÉTRAGONOPTÈRE AUX PIEDS ROUX, Tetragonopterus rufipes , Yalenc. ; Atlas d’Orb., pi. XI, fig. 1. L’espèce à corps élevé , à dorsale pointue , se distingue du Serrasalme par son ventre sans carène dentelée. Genre SAURGS. Le SAURUS TACHETÉ, Sauras meleagrides, YaL; Atlas d’Orb., pi. XI, fig. 3. Je laisse encore dans ce catalogue le genre Saurijs parmi les poissons de la famille des Salmonoïdes , quoique je puisse déjà annoncer que les genres qui avoisinent celui-ci feront avec lui une famille distincte, celle des Saurichtes, et qui sera caractérisée par la forme des mâchoires. FAMILLE DES PLEURONECTES. Genre LIMANDE. La LIMANDE DE D’ORBIGNY, Platessa Orbignyana, YaL; Atlas d’Orb., pi. XVI, fig. 1. Nouvelle espèce de limande caractérisée par la force des dents antérieures. Genre ACHIRE. L’ ACHIRE RAYÉ, Achirus lineatus , Lac.; Atlas de d’Orb., pi. XVI, fig. 2. Cette espèce, voisine de l’achire barbu du même auteur, a été souvent confondue avec le monoclier rayé de l’Amérique septentrionale. Celle représentée pour ce travail ne dépasse pas, je crois, les côtes de Cayenne. FAMILLE DES AN GUILLIFORMES. Genre CONGRE, Le CONGRE DE D’ORBIGNY, Conger Orbignyanus, Val.; Atlas de d’Orb., pi. XII, fig. 1. Ce congre est remarquable par l’allongement de son museau, par le développement des lèvres. Il n’a qu’un petit paquet de dents sous le chevron du vomer. C’est une belle espèce découverte par M. d’Orbigny. ( Il ) Gerre OPHISipE. L’OPHISURE PORTE-RAME, Ophisurus ramiger, Val.; Atlas de d’Orb., pi. XII, fig. 2. C’est une belle espèce remarquable par la brièveté de sa queue, par la hauteur de sa dorsale et de son anale près de leur extrémité. Les taches blanches des flancs feront aussi reconnaître ce poisson. Genre SYNBRANCHE. Le SYNBRANCHE PANTHERI N , Synbranchas pardalis, Val.; Atlas d’Orb., pi. XIII, íig. 1. Cette espèce américaine est remarquable, parce qu’elle servira à fixer les caractères des synbranches vus par Commerson à Buenos- Ayres et qui ont été confondus avec les espèces de ce genre originaire des mers de l’Inde. Genre STERNACHUS, Schn. L’APTERONOTE VERDATRE, Sternachus virescens, Atlas d’Orb., pi. XIII, fig. 2. C’est un des poissons les plus importans rapportés par M. d’Orbigny. 11 sert à fixer tout-à-fait les idées des ichthyologistes sur des poissons voisins des gymnotes, et que Bloch a figuré avec un filet dorsal détaché que M. Cuvier a regardé comme un faisceau musculaire séparé des coccygiens. L’espèce dont nous publions ici la figure est certainement distincte de celle de Bloch. Genre CARAPE. Le CARAPE AUX LÈVRES INÉGALES, Carapeus inœquilabiatus , Val., Atlas d’Orb., pi. XIV. L’on ne connaissait avant les recherches de M. d’Orbigny que de petites espèces du genre Carape, genre démembré des gymnotes et qui en est très-voisin. L’espèce figurée ici est grande comme nos gymnotes; l’individu à 0m,G0 de longueur. La saillie de sa mâchoire inférieure, l’épaisseur des lèvres contraste avec l’absence de cet organe à la mâchoire supérieure. Les nombreux points noirs font aussi une coloration remarquable. Genre PASTENAGUE ( Trygon). La PASTENAGUE PORC-ÉPIC, Trygon hystrix , Mull, et Henle; Atlas d’Orb., pi. XIII. Cette espèce de pastenague, caractérisée par les savans ichthyologistes cités dans cet article, se tient tout le long de la côte américaine, depuis la Plata jusqu’à l’Amazone. . « v : \ ? , - > ro/ssoAS yy (hr dart pisuc.1 c¿- rZp/'èj' c¿ Orbtqrn/ . urus mae P- O udar ù piruxsA ¿¿ 'après c¿' Oróuynx/ /;Cvrat¿/¿ Æ dilettr . X- IVA G RUS Commersomi, Val. 2 . ARIUS albidus, . Val- 3. A nigricans, Val Zrnpr c de Z, ano¿' /‘O/sso.ys . /'f ü Ansiedo tœ/ie vcedp . Aa ne tío uc /e .re . ro/ssovs. Z 'evraa/t Edita, militaris , Zaecf) . 2. PLAT YS TO MA p a rdahs , v„i 3 P Orbioaiianus, Va/. Zmp ? de JZoZZiau . ! 0((dtirt de Z. d apres d 'Orùitjm/ i. AGENTO SUS .vétala , Val PL. (i. AnnedoucAe sculp. POISSONS . O udari daprcs (¿'Oróiprn/ pauci Levraiilt .Editeur. i. LORICARIA amis. Val. 2. I j ... o. L maculata. Val. /mpr f' dey JLcuxplois . s. POISSONS. PL LL. Leoraudà JZdileur. Coute-lot sculp. i. CU RIMATU S acuiidena , t* 2. C oUusidens, r* Z. PACA lineatus j&npr ie/ de Langlois /oo/.o(; / /■: no / s so.x S PL. o mam ('o ufe loi. dev rctu.ll Edlleur /lauda/' I oL/uv H YD ROCYN cl PQ*C 11 te (Hydro ci/on aryenleum Viti ■) cVlIX potlll'S ClCU t S (iS/droci/on breo ale H Y J) ROCYN *2 ll^V I) R O C A N 11 Op SOt (fly droci/on Hep, Krehur île l o/ù a u -, -• ZOO/. O OI E POIS SOX S PL IO -F .0 ttdar b pince ? d aprè^r d Orbiqm/ . .Lev raidi JEdileur . i . 1 RI RAOONOPTERl S rulipês , rs/ 2 . HYDRO CA ON humeralis ó .SAI RI S meleaejrides , vu. Jmprf dey Jjcuvatour- /y. //. fois soys. r /V. PO/SSOVS. O ados' C daprdr d'OrbàjfTW pinoc ■ ZevrauA Ediieur . I Tic Cor sculp . i- 5. TRYGON hi strix , 3fuZ¿ ' //en / . /snp 'Zde f.asujJoij' . OueLart? d ' après d’Orbújrty puucA jPiùois ZevrauZt et T16' ZSditeur^ i. LIMANDE de d’ Or Way. EZ ATES SA Orbcym/ana. 2 ■ ACHIRE r ay é . A CU JE (/ S lineatius' , z* ^ Zmpr ‘c de/ Eastyloi* El. 16. rw- ; DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (Le Brésil, la République orientale de l’Uruguay, la République Argentine, la Patagonie, la République du Chili, la République de Bolivia, la République du Pérou). STRASBOURG, IMPRIMERIE DE VEUVE BERGER-LEVR AULT. VOYAGE DANS L AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (LE BRÉSIL, LA RÉPUBLIQUE ORIENTALE DE L’URUGUAY, LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE, LA PATAGONIE, LA RÉPUBLIQUE DU CHILI, LA RÉPUBLIQUE DE BOLIVIA, LA RÉPUBLIQUE DU PÉROU), EXÉCUTÉ PENDANT LES ANNÉES 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 ET 1833, A&«¡a3>S docteur is sciences naturelles de la faculté de paris ; chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur , DE l’ordre DE s. WLADIMIR de RUSSIE, DE LA COURONNE DE FER D’AUTRICHE; OFFICIER DE LA LEGION D’HONNEUR bolivienne; membre des sociétés philomathique, de géologie, de géographie et d’ethnologie de paris; membre HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE DE LONDRES; MEMBRE DES ACADEMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES DE TURIN, DE MADRID, DE MOSCOU, DE PHILADELPHIE, DE RATISBONNE , DE MONTEVIDEO, DE BORDEAUX, DE NORMANDIE, DF, LA ROCHELLE, DE SAINTES, DE BLOIS, ETC.; AUTEUR DE LA PALÉONTOLOGIE FRANÇAISE, ETC. et publié sous les au0pice0 be itt, le Ministre be Instruction publique (commencé sous le ministère de M. Guizot). I ' e i y- VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. , - . / L\vvvva\vvvvvTvivvnvi\v\A\vvvvvvv\vx\\'VVVv\^\vvvvvvvvv\vn^v\vvvvv\viavvwu'Vvvvnvvvvnt/vvvvNvvNvvvvv\vi\\'nvviA/vw\\v\ivvAvv\\vvvv\vva\vvvvaN'Uvnv ZOOPHYTES. 1.” Division. BRYOZOAIRES, Ehrenb. Famille des CELLARIDÆ. Genre CRISTA, Lamouroux. N. ° 1. CRISIA PATAGONICA, d’Orb., 1839. PI. I, fig. 1-3. C. ramis articulatis , elongatis, complanatis, inferne convexis; cellulis alternis , tubulosis. Voisine du Crisia eburnea, cette espèce s’en distingue par ses rameaux bien plus larges, plus longs entre chaque articulation; par les cellules plus nombreuses et moins saillantes; enfin, par les vésicules pyriformes, accolées deux par deux et faisant partie des cellules, c’est-à-dire composées de cellules déformées, fixées à leur place ordinaire. Nous l’avons recueillie à l’Ensenada de Ros, au sud du Rio Negro, sur la côte de Patagonie. PI. I, fig. 1. Un rameau grossi, vu en dessus. Fig. 2. Le même, vu en dessous. Fig. 3. Grandeur naturelle. Genre CRISIDÍÁ. Ce genre diffère des Crisia par ses rameaux formés de loges tubuleuses paires, articulées deux par deux, les unes aux autres. Zoo- phytes Cm i { O 11 Zoo- phytes. ( 8 ) N.° 2. CR1SIDIA EDWARDSIANA, d’Orb., 1839. PI. I, fig. 4-8. C. ramis dichotomis ; cellulis paribuç, elongatis , tubulosis, punctulatis, apice promi- nulis, later alit er pilosis. Celte espèce est remarquable par les rameaux très-divipés, formes d’articulations rap- prochées , comprenant chacune deux loges paires, tubuleuses, très-saillantes, au milieu desquelles est le support de l’articulation. Soit à droite, soit à gauche, l’une des deux loges est pourvue extérieurement d’une longue pilosité formée de trois articulations. Nous l’avons recueillie sur la côte à l’Ensenada de Ros, au sud du Rio Negro, en Patagonie, après une tempête. Elle rampe sur d’autres polypiers. PI. I, fig. 4. Une branche grossie, vue en dessus. Fig. 5. La même, vue en dessous. Fig. 6. L’ensemble de l’animal grossi. Fig. 7. Le même, plus grossi. Fig. 8. Le même de grandeur naturelle. Genre BICELLARIA, Blainville. Cellularia, Fleming. N .° 3. RICELLARIA PUELCHA, d’Orb., 1839. PI. 1, fig. 9-13. B. ramosissima, dicho toma, subserrata; cellulis alternis, inferne convexis, superne obliquis, prominulis, externe angulosis, antice tri-spinosis ; spinis inaequalibus. Nous avons rencontré cette espèce, jetée à la côte, après une tempête, sur la plage de l’Ensenada de Ros, au sud du Rio Negro en Patagonie. Elle se fixe sur d’autres polypiers. Elle forme un ensemble frondescent, intermédiaire entre les Canda et les Bicellaria. Ses loges sont en effet bien moins libres que les Bicellaria ciliata, mais moins réunies que les Canda. Une légère ligne saillante sépare les loges en dessous, tandis qu’en dessus elles sont assez distinctes. Chacune a en dehors une pointe saillante, et en avant de l’ouverture, qui est ovale, deux pointes externes rapprochées et une autre interne. PI. I, fig. 9. Un rameau très-fortement grossi, vu en dessus. Fig. 10. Le même, vu en dessous. Fig. 11. Le même, vu de profil. Fig. 12. Un rameau moins grossi, vu en dessus. Fig. 13. Grandeur naturelle. N.° 4. BICELLARIA ACULEATA, d’Orb., 1839. PL II, fig. 1-4 (sous le nom de Tricellaria ). B. ramosissima , dichotoma, serrata; cellulis trinis articulatis , inferne convexis , superne obliquis, antice tri-spinosis ; spinis aequalibus. Cette charmante espèce est formée de nombreux rameaux dichotomes, frondescens, fixés aux fucus. La contexture en est demi-cornée; tous les rameaux sont formés de cellules alternes, articulées trois par trois, chacune convexe en dessous, largement ouverte en cornet à son extrémité supérieure, ovale, munie extérieurement de trois pointes égales en longueur. De plus, chaque rameau est muni d’une longue radicelle filiforme. ( 9 ) Elle est propre aux îles Malouines. où elle est fixée aux fucus. /( PI. Il , fig. 1, grandeur naturelle. Fig. 2, un rameau grossi. Fig. 3, une partie de lJhy íes- rameau plus grossie, vue en dessus; la même vue en dessous. Genre CANDA, Lamouroux. N .° 5. CANDA PATAGONICA, d’Orb., 1839. PI. il, fig. 5-9. C. ramosissima , dicho toma, flabellata; cellulis minime distinctis , inferné obliqué costulatis , supernè Icevigatis , externé biserratis, aperturd interné bituber culatis. Cette espèce, remarquable par sa contexture ferme et testacée, l’est encore par ses détails; ses rameaux nombreux et dichotomies ne sont point articulés. Ils montrent en dessous une surface convexe, pourvue d’une légère côte médiane, d’où partent de petites côtes obliques au nombre de deux par cellule, qui viennent extérieurement former deux saillies anguleuses. Ces loges n’ont point de saillie en dessus; elles sont simplement ouvertes latéralement en une ouverture oblongue, au milieu de laquelle sont deux tubercules saillans. Nous l’avons rencontrée sur la côte de la Patagonie septentrionale , près de l’em- bouchure du Rio Negro. P!. II, fig. 5, grandeur naturelle. Fig. 6, une branche grossie. Fig. 7, une partie de rameau plus fortement grossie. Fig. 8, la même vue de côté. Fig. 9, la même vue en dessous. Genre CELLARIA, Linné. N .° 6. CELLARIA ORNATA, d’Orb., 1839. PL 11, fig. 10-14. C. ramosa, dicho toma, ramulis elongatis , cylindricis; cellulis oblongis, excavatis , anticè rotundatis , posticé acuminatis , aperturd semilunari. Cette espèce diffère du Cellaria salicornia par ses articulations plus rapprochées, plus cylindriques, et surtout par la forme des cellules. Celles-ci, au lieu d’être en quinconce, ou de former une dépression rhomboidale, sont par lignes transverses, chacune excavée et arrondie en haut, anguleuse en bas; et l’ouverture au lieu d’être médiane, est près du bord antérieur. Nous l’avons recueillie, après un gros temps, jetée sur la côte de la baie de Ros, au sud du Rio Negro, en Patagonie, où elle est rare. PL II, fig. 10, grandeur naturelle. Fig. 11 , une branche grossie. Fig. 12, un petit rameau plus fortement grossi. Fig. 13, coupe transverse. Fig. 14, une cellule plus fortement grossie. \u Zoophytes. d Zoo- phytes. ( 1» ) Genre ACAMARCHIS, Lamouroux. N.° 7. ACAMARCHIS NERITINA, Lamouroux. PL III, fig. 1-4. A. ramosa, dichotoma, ferruginea; ramis uno latere cellulosis; cellulis extrorsùm mucronatis; 'vesiculis heliciformibus , cellulis interjectis. Celle espèce, qui paraît maintenant habiter le monde entier, se fixe à la quille des navires, et se fait ainsi transporter partout. Nous l’avons rencontrée à Rio de Janeiro (Brésil), à Valparaiso (Chili), et nous la possédons absolument identique du Port Jackson (Nouvelle-Hollande), d’Alger, de l’Espagne, de Nice, du Portugal et de la mer Rouge. PI. III, fig. 1, un rameau de grandeur naturelle. Fig. 2, le même plus grossi. Fig. 3, une partie plus grossie encore, vue en dessus. Fig. 4, la même vue en dessous. N. ° 8. ACAMARCHIS BRAS1LIENS1S , d’Orb., 1839. PI. Ill, fig. 5-8. A. ramosa , dichotoma , albida, ramis angustatis , elongatis; cellulis alternatis, an- gustatis, externe mucronatis , apertura bi-mucronatd. Cette espèce se distingue immédiatement de VA. neritina, par son ensemble blanc- grisâtre, formé de rameaux étroits, allongés, dichotomies, dont les cellules sont très- allongées, étroites, pourvues extérieurement d’une pointe en avant. On voit de plus à l’embouchure terminale et étroite, une petite pointe interne. Nous l’avons recueillie, fixée sur un sargassum, dans la baie même de Rio de Janeiro (Brésil) , où elle est rare. PL III, fig. 5, grandeur naturelle. Fig. 6, un rameau grossi. Fig. 7, le même plus fortement grossi , vu en dessus. Fig. 8 , le même vu en dessous. N.° 9. ACAMARCHIS MULTISERIALIS, d’Orb., 1839. PL III, fig. 9-12. A. ramosa, dichotoma, cdbida, ramulis latis , frondosis , depressis; cellulis tri- vel quadri-serialibus sparsis, elongatis, aperturd quadri-mucronatis , vesiculis rotundatis. Cette jolie espèce, qui forme des rameaux élégans d’un beau blanc, est composée de larges branches aplaties, sur lesquelles se prolongent de deux à quatre rangées de loges allongées, irrégulièrement disposées, terminées par une ouverture ronde, pourvue latéralement de deux pointes de chaque côté. Les vésicules sont rondes, fixées à leur extrémité entre les quatre pointes. Elle est propre aux côtes de la Patagonie septentrionale; nous l’avons rencontrée à la baie de Ros, au sud du Rio Negro. PL 111, fig. 9, un rameau de grandeur naturelle. Fig. 10, le même grossi. Fig. 11, une partie plus fortement grossie, vue en dessus. Fig. 12, la même vue en dessous. Genre EUCRATEA, Lamouroux. N .° 10. EUCRATEA AMBIGUA, d’Orb., 1839. PI. Ill, fig. 13-17. E. ramosa, articulata, cellulis pjrriformibus , arcuatis , depressis , subtiis convexis ; apertura ovali, simplici, limbatd; vesiculis magnis, elongatis, strangulatis, apice rotundatis. Celte espèce est remarquable par ses loges periformes très-déprimées, en forme de cornet oblique, arrondies en dessous et tronquées en dessus, où elles sont percées d’une ouverture très-large, ovale, bordée. Chacune part de la partie antérieure de l’ou- verture. Les vésicules qui s’attachent à la partie postérieure de l’ouverture sont très- grandes, comme divisées en deux parties, l’une pyriforme inférieure, l’autre presque circulaire, séparée de la seconde par une partie rétrécie. Elle croît par petits groupes sur les tiges des plantes marines des îles Malouines. PI. Ill, fig. 13, plante marine avec l’Eucratée de grandeur naturelle. Fig. 14, une branche fortement grossie. Fig. 15, deux cellules plus grossies, vues de profil, avec une vésicule. Fig. 16, une cellule vue en dessus. Fig. 17, la même vue en dessous. Famille des ESCHARIDÆ. Genre ESCHARINA, Edwards. N.° 11. ESCHARINA TORQUATA, Edwards. PI. IV, fig. 1-4. Flustra torquata, Lamour., Voyage de l’Uranie, pl. lxxxix, fig. 7, 8; idem, Lamour. , Encycl., p. 407; Esckarina torquata, Edwards, édit, de Lamarck, t. il, p. 234, n.° 14. E. orbicularis , radians ; cellulis sub di stantibus , longe ovalibus; superficie subporosd ; ore magno rotundato, marginato , suprci bidentato. Remarquable par sa couleur irisée noirâtre, cette espèce a été mal vue par Lamou- roux, qui n’y a pas aperçu les dents de l’ouverture. Elle s’attache à l’intérieur des coquilles mortes, principalement de la Lucina concentrica, dans la baie de Rio de Janeiro (Brésil), où elle est assez rare. PI. IV, fig. 1, cellules de grandeur naturelle. Fig. 2, les mêmes grossies. Fig. 3, quatre cellules fortement grossies, vues en dessus. Fig. 4, profil des cellules. N.° 12. ESCHARINA CH1LINA, d’Orb., 1839. PI. IV, fig. 5-8. E. orbiculata, radiata; cellulis convexis, ovalibus, transver sim sulcatis, suprà medio bitub er culatis , ore obliquo minimo infrà bispinoso. Cette espèce, qui tapisse l’intérieur des coquilles de la côte de Valparaiso (Chili), a ses cellules ovalaires, assez saillantes, fortement et régulièrement sillonnées en travers, Zoo- phytes. ( 12 ) ornées de plus au milieu, en dessus, d’un tubercule conique au-dessus de l’ouverture, mais non terminal, d’un autre près du milieu de la longueur, et quelquefois d’un troisième près de celui-ci. L’ouverture est petite, oblique en dessus, ronde, et pourvue en dessous de deux grandes pointes. PI. IV, fig. 5, grandeur naturelle. Fig. 6, ensemble fortement grossi. Fig. 7, cellules plus fortement grossies. Fig. 8, les mêmes vues de profd. N.° 13. ESCHARINA B0UGAINVILLE1 , d’Orb., 1839. PI. IY, fig. 9-12. E. orbiculata, radiata; cellulis oblongis, convexiusculis , transver sim striatis tripartitis, suprà trituberculatis ; ore transversali suprà mucronato, inferne bispinoso ; ovariis globulosis, porulosis- Sillonnée en travers, comme \'E. chilina, celle-ci a ses cellules bien plus allongées, ses sillons effacés latéralement, et sa surface comme divisée en trois gradins par des tubercules saillans, dirigés en avant, dont le dernier s’avance tellement en dessus, qu’il empêche de voir l’ouverture, qui est transversale à la longueur. On remarque en dessous deux longues pointes. Ses vésicules, plus grosses que les cellules, sont sphé- riques, criblées partout de larges pores bordés. Elle vit attachée aux fucus, sur la côte des îles Malouines, où elle est assez rare. PL 1Y, fig. 9, grandeur naturelle. Fig. 10, la même grossie. Fig. 11, cellules plus fortement grossies. Fig. 12, profil des mêmes. N .° 14. ESCHARINA ISABELLEANA , d’Orb., 1839. PL 1Y, fig. 13-16. E. orbiculata, radiata; cellulis convexis, ovalibus, creberrime porulosis ; apertura subrotundatd , limbata, suprà subbidentatd. Ovariis globulosis , porulosis. Celte espèce, très-commune sur les coquilles mortes des environs de Rio de Janeiro (Brésil) , a ses cellules renflées, couvertes de dépressions poreuses assez grandes, percées en avant, obliquement, d’une ouverture arrondie, pourvue en dessus de l’indice de deux dents. On voit de plus, soit à droite, soit à gauche, une ouverture anale petite, oblique et bordée. Les ovaires sont globuleux, plus petits que les cellules, pourvus partout de pores bordés. PL IV, fig. 13, grandeur naturelle. Fig. 14, le même grossi. Fig. 15, cellules plus fortement grossies. Fig. 1 6 , profil des mêmes. N.° 15. ESCHARINA EDWARDSIANA, d’Orb., 1839. PL V, fig. 1-4. E. orbiculata, radiata; cellulis ovoidalibus , convexis, lœvigatis, suprà uni tub er culatis ; apertura transversali , infrà bitub er culata , suprà subbidentatd , externe tubercu- latis ; ovariis globulosis. Remarquable par sa forme, cette espèce tapisse plusieurs espèces de plantes marines des îles Malouines et de la côte de Patagonie. Ses cellules sont renflées, lisses, ovales, ( 15 ) pourvues, au milieu en dessus, d’un tubercule conique. Son ouverture terminale, ovale Zoo- transversalement , et pourvue en dessus d’un sinus médian marqué par deux légères phyles' dents, est en outre munie en dehors de deux pointes inférieures, et en dessus d’une partie plus élevée, sur laquelle est un tubercule conique. Ses ovaires sont globuleux et fortement poreux. PI. Y, fîg. Í, grandeur naturelle. Fig. 2, partie grossie. Fig. 3, cellules plus grossies. Fig. 4, profil des mêmes. N .° 16. ESCH ARINA SIMPLEX, d’Orb., 1839. PI. V, fig. 5-8. JE. orbiculata , radiata ; cellulis ovalibus, convexis, punctatis, antice supra Icevigatis unitub er culatis ; aperturd subrotundcitd , superne sinuosa. Fixée sur un Pecten pris au mouillage des îles Malouines, cette espèce est formée de cellules simplement ponctuées, convexes, lisses seulement au pourtour supérieur de l’ouverture sur une partie où se remarque une petite ouverture au sommet d’un tuber- cule. La grande ouverture, simplement bordée, est ovale transversalement, et pourvue en dessus d’un sinus formé par deux petites dents. PL Y, fig. 5, grandeur naturelle. Fig. 6, une partie plus fortement grossie. Fig. 7, cellules grossies. Fig. 8, profil des mêmes. N .° 17. ESCHARINA ELEGANS, d’Orb., 1839. PI. V, fig. 9-12. E. orbiculata , radiata ; cellulis ovalibus, convexiusculis, por ulosis aperturd mínima, semilunari , suprà sinuatd. Commune à Arica et à Cobija, sur les côtes de la Bolivia et du Pérou, cette espèce est ordinairement fixée sur les Calyptrées mortes ou sur les Bivalves. Par ses cellules criblées de pores et par son manque d’autres ornemens, elle se rapproche de YE. tor- quata, mais elle s’en distingue par ses cellules plus ovales, plus courtes, plus petites, par les pores plus étroits, par son ouverture bien moins grande, pourvue d’un sinus supérieur. Sa couleur est blanche. PL N, fig. 9, grandeur naturelle. Fig. 10, une partie grossie. Fig. 11, cellules plus fortement grossies. Fig. 12, profil des mêmes. N.° 18. ESCHARINA CORNUTA, d’Orb., 1839. PI. V, fig. 13-16. E. orbiculata , radiata, cellulis convexiusculis , ovalibus, lœvigatis, suprà perforatis , peripherice maculatis ; aperturd semilunari, limbata, antice quadri- aculeata. Cette espèce est facile à distinguer par ses cellules peu convexes, lisses, pourvues tout autour d une série de taches ovales en bordure. Au milieu en dessus est une petite ouverture anale en fer à cheval dont le bord est crénelé. La grande ouverture terminale Zoo- phytes. ( U ) en demi-lune bordée, est ornée en avant inférieurement de quatre grandes pointes diver- gentes. Les ovaires sont globuleux, sphériques et entièrement lisses. Elle vit fixée sur les coquilles du Venus thaca, de la côte de Valparaiso (Chili) , où elle est très-commune. PI. V, fig. 13, grandeur naturelle. Fig. 14, ensemble grossi. Fig. 15, cellules plus grossies. Fig. 16, profil des mêmes. N. ° 19. ESCHARINA ALVAREZIANA, d’Orb., 1839. PI. VI, fig. 1-4. E. cellulis convexiusculis , ovalibus , medio lœvigatis , externe costis radiantibus , confluentibus, ornatis, osculis lateralibus binis, altera simplici, altera bif orata; apertura subcirculari , superne truncatd. Cette curieuse espèce se distingue facilement de toutes celles que nous venons de décrire, par ses cellules lisses au milieu, et couvertes au pourtour de côtes rayonnantes confluentes extérieurement, de manière à ne laisser entr’elles qu’une fossette. On remarque, de chaque côté au milieu, une petite ouverture transverse, simple ou séparée par un diaphragme. La grande ouverture est arrondie, un peu tronquée en dessus; les ovaires sont petits, globuleux et lisses. Nous avons rencontré cette espèce très-abondamment fixée dans l’intérieur des Bivalves mortes, à la côte d’ Arica et de Cobija (Bolivia et Pérou). PL VI, fig. 1 , grandeur naturelle. Fig. 2, une partie grossie. Fig. 3, cellules grossies vues en dessus. Fig. 4, les mêmes vues de profil. N .° 20. ESCH ARINA COSTATA, d’Orb., 1839. PI. VI, fig. 5-8. E. cellulis convexiusculis, ovalibus, costis distantibus, radiantibus, ornatis; apertura transverset , suprei bisinuatd, subtus bimucronatd. Fixée sur l’intérieur des valves du Venus thaca, du littoral de Valparaiso, au Chili, cette espèce est remarquable par les côtes rayonnantes dont elle est ornée. Son ouverture est transverse, pourvue en dessus de deux sinus peu profonds, séparés par une pointe, et en dessous, en dehors de son bord, de deux pointes écartées. PL VI, fig. 5, grandeur naturelle. Fig. 6, ensemble grossi. Fig. 7, cellules plus forte- ment grossies. Fig. 8, profil des mêmes. N .° 21. ESCHARINA BRONGNIARTIANA, d’Orb., 1839. PI. VI, fig. 9-12. E. cellulis ovalibus, convexiusculis, longitudinaliter transversïmque subs triads , poris rotimclatis margine ornatis; apertura ovali, suprà sinuatâ. On trouve cette espèce fixée aux algues marines et aux coquilles, sur la côte du Chili, près de Valparaiso, et à Arica (Pérou). Ses cellules sont à peine saillantes en quinconce, striées légèrement en long et en travers en dessus. On remarque au pourtour quinze pores bordés d’un bourrelet et également espacés. L’ouverture, un peu ovale dans le sens de la longueur des cellules, est pourvue d’un léger sinus à sa partie supérieure. Les ovaires, souvent très-nombreux, sont globuleux, criblés de pores et munis de plus d’une ouverture semilunaire. PI. VI, fig. 9, grandeur naturelle. Fig. 10, une partie grossie. Fig. 11 , cellules plus fortement grossie. Fig. 12, profil des mêmes. N.° 22. ESCH ARINA REGULARIS, d’Orb., 1839. PI. VI, fig. 13-16. E. cellulis convexiusculis , ovalibus, poris rotundatis, ornatis, anticè lateribus osculis rotundatis minutis; aperture l semilunari, suprei truncata. Cellules peu bombees, ovales, couvertes partout de pores ronds également espacés. En avant, de chaque côté de la grande ouverture, on en voit une petite bordée de bourrelets. L’ouverture forme un cercle tronqué en dessus. Cette espèce se fixe aux Calyptrées, sur la côte du Pérou, près de Pay ta, où elle est commune. PL VI, fig. 13, grandeur naturelle. Fig. 14, groupe grossi. Fig. 15, cellules plus fortement grossies. Fig. 16, profil des mêmes. N.ü 23. ESCHAR1NA RIMULATA , d’Orb., 1839. PL VII, fig. 1-4. E. cellulis convexiusculis , hexagonis , punctatis , marginatis , externe porulosis ; aper tur cl subtrigonâ , suprà rimulatâ. Cellules peu elevees, hexagones, pointillees partout, pourvues au pourtour d’un bounelet commun de separation, en dedans duquel sont une série de gros pores qui encadrent la cellule. L’ouverture un peu triangulaire, a l’un de ses angles saillans en dessus, où se remarque une rimule dans le bourrelet qui est prolongé de ce côté. Cette espèce testacée se trouve fixée aux pierres de fond , prises à d’assez grandes profondeurs aux îles Malouines. PL VII, fig. 1, grandeur naturelle. Fig. 2, groupe grossi. Fig. 3, cellules plus forte- ment grossies. Fig. 4, les mêmes vues de profil. N.° 24. ESCHARINA ARMATA, d’Orb., 1839. PL VII, fig. 5-8. E. cellulis cjuinconcialibus , convexiusculis , supra punctatis , aperturis minimis duabus, altera dextrei magna, altera sinistra minimd; apertura semilunari , inferné sexa- culeatd. Cellules testacées, en quinconce, peu convexes, couvertes partout de petits points impressionnés; pourvues au milieu de deux petites ouvertures, dont une à droite plus grande que 1 autre. La grande ouverture est transverse, semilunaire, tronquée en dessus; en dessous sont six longues pointes divergentes. Zoo- phytes. ( 16 ) Cette jolie espèce encroûte les pierres et les vieilles coquilles, prises à de grandes profondeurs sur la côte des îles Malouines. PI. VII, fig. 5, grandeur naturelle. Fig. 6, ensemble grossi. Fig. 7, cellules plus forte- ment grossies. Fig. 8, profil des mêmes. N .° 25. ESCH ARINA PERUVIANA, d’Orb., 1839. PL VII, fig. 9-12. E. cellulis complanatis, punctulatis, externe limbatis ; limbis transversim striatis ; apèrturd semilunari , marginatâ. Cellules à peine convexes, hexagones, ponctuées, pourvues en avant d’un fort bourrelet élevé, strié en travers; ouverture semilunaire, transverse, tronquée en dessus, et pourvue comme de lobes latéraux. Aux angles antérieurs de la bordure supérieure de l’ouverture se remarquent deux pores. Cette espèce se trouve fixée aux coquilles mortes sur la côte du Pérou, près de Payta. Elle est rare. PL VII, fig. 9, grandeur naturelle. Fig. 10, une partie grossie. Fig. 11 , cellules plus fortement grossies. Fig. 12, profil des mêmes. Genre MEMBRANIPORA, Blainville. N .° 20. MEMBRANIPORA ESCHINATA, d’Orb., 1839. PL VII, fig. 13-17. M. plano -radiata ; cellulis ovalibus, margine calcáreo punctato cinctis, anticè sex- a caleatis ; aperture i angustata, semilunari , antica. Cellules formant un ovale allongé, chacune marquée d’un fort bourrelet testacé extérieur, sur la moitié antérieure de laquelle sont également espacées six baguettes mobiles, comme les pointes d’oursins. Lorsque l’ensemble est altéré, les pointes tombent et il ne reste plus qu’un trou à leur place. Cette curieuse espèce s’attache, comme les Escharines, sur l’extérieur des coquilles mortes de la côte américaine du Chili et du Pérou, comprise entre Valparaiso et Arica. PL VII, fig. 13, grandeur naturelle. Fig. 14, un rameau grossi. Idg. 15, cellules plus fortement grossies. Fig. 10, les mêmes altérées. Fig. 17, profil des mêmes. N .° 27. MEMBRANIPORA SPINOSA, d’Orb., 1839. PL VIII, fig. 1-4. M. plano -radiata; cellulis oblongo -ovalibus , margine calcáreo punctato cinctis, 18- vel 2 0 -spinosis. Cellules ovales un peu oblongues, régulières, le bourrelet du pourtour testacé, assez élevé, ponctué et pourvu, de chaque côté, de neuf à dix pointes mobiles, dirigées vers l’intérieur. Quelquefois, par l’altération, ces pointes manquent et sont remplacées par un trou. ( 17 ) Cetle espèce s’attache aux coquilles de la côte du Pérou et de la Bolivia, où elle z00- est assez commune. phytes. PI. VIII, fig. 1, grandeur naturelle. Fig. 2, une partie grossie. Fig. 3, cellules plus fortement grossies. Fig. 4, profil des mêmes. N.° 28. MEMBRANIPORA IRREGULARIS, d’Orb., 1839. PI. VIII, fig. 5, 6. M. plana, membranacea ; cellulis irregularibus , margine lœvigato cinctis. Cellules très -irrégulières, ovales, oblongues ou anguleuses; le bourrelet de leur pourtour fort, lisse et très -élevé. Cetle espèce tapisse les pierres prises à de grandes profondeurs aux îles Malouines. PL VIII , fig. 5, grandeur naturelle. Fig. 6, cellules grossies. N.° 29. MEMBRAXIPORA SIMPLEX, d’Orb., 1839. PL VIII, fig. 7-9. M. plana, membranacea ; cellulis rotundato-ovalibus , regularibus , margine lœvigato cinctis , medio punctatis ; aperture i semilunari, operculatâ. Les cellules de cette espèce sont plus courtes, plus arrondies que celles des autres espèces, très-régulières; leur bourrelet est épais, élevé et lisse; l’intérieur présente une membrane pointillée, percée en avant d’une ouverture semilunaire, que ferme un oper- cule mobile. Elle incruste les pierres prises à de grandes profondeurs aux lies Malouines. PL VIII, fig. 7, grandeur naturelle. Fig. 8, cellules fortement grossies, vues de face. Fig. 9, profil des mêmes. Genre FLUSTRA, Linné. N.° 30. FLUSTRA TEHUELCHA, d’Orb., 1839. PL VIII-, fig. 10-14. F. plana, frondescens , incrustans ; cellulis subquadratis , anticè b ¿tuber culatis , vel incrassatis ; aperturd semilunari. Cette curieuse espèce, très-commune sur la côte de la Patagonie, couvre les feuilles de tous les fucus aplatis, sans quelquefois laisser une partie libre. Lorsqu’elle est jeune, toutes les cellules sont ovales, pourvues antérieurement de deux tubercules arrondis, placés latéralement. Quand elle est plus ancienne, la partie antérieure forme une surface large transverse, qui augmente toujours de largeur, jusqu’à occuper la moitié de la longueur, chez les très -anciennes loges. La membrane intérieure est percée en avant d’une ouverture semilunaire. PL VIII, fig. 10, grandeur naturelle. Fig. 11, jeunes cellules grossies. Fig. 12, les mêmes vues de trois quarts. Fig. 1 3 , cellules plus âgées. Fig. 14, cellules des plus anciennes. \ê Zoophytes. , ^ Zoo- phytes. ( 18 ) N.° 31. FLUSTRA PUELCHA, d’Orb., 1839. PI. VIII, fig. 15, 16. F. plana, Crustacea, frondescens; celhdis oblongis , anterius rotundatis; posticé truncatis , lœvigatis; aperturâ transversa , semilimari , operculatâ. Cette espèce forme une sorte de feuilles libres, fixées aux polypiers flexibles de la côte de la Bahia de San-Blas, en Patagonie, où elle est rare. Les cellules sont oblongues, arrondies en avant, tronquées ou même échancrées en arrière, creuses, et pourvues antérieurement d’une ouverture transverse ovale, munie d’un opercule. PL VIII, fig. 15, grandeur naturelle. Fig. 16, cellules fortement grossies. N.° 32. FLUSTRA INCA, d’Orb., 1839. PI. Vlli, fig. 17-19. F. plana, incrustans; cellulis oblongis, quadratis, anterius incrassatis, subbituber- culatis ; apertura lineari, transversa, arcuatd. Cette espèce, qui couvre les feuilles de toutes les plantes marines des environs du Callao, port de Lima, au Pérou, est formée de cellules oblongues, carrées, séparées les unes des autres, sur les côtés, par une très-petite bordure, et pourvues chacune en avant sur les côtés d’une légère saillie tuberculeuse. L’intérieur membraneux est percé antérieure- ment, près du bord, d’une fente transverse arquée. PL VIII, fig. 17, grandeur naturelle. Fig. 18, cellules fortement grossies. Fig 19, profil des mêmes. N.° 33. FLUSTRA ISABELLEANA, d’Orb., 1839. PL VIII, fig. 20-24. F. plana, incrustans, radiata , fusca; cellulis elongatis, angustatis, superficie pilosis, anterius bitub er culatis ; aperturâ ovali, transversa. Nous avons trouvé cette espèce parasite en grandes plaques rayonnantes , sur le Macrocystis angustifrons et Orbigmanus , flottant sur la cote de Patagonie et au cap Horn. Ses cellules sont allongées, étroites, irrégulières, couvertes au milieu de petites pilosités, ornées, en dehors, d’une pointe de chaque cote, et de deux tubei cules à la partie antérieure. L’ouverture est ovale, transverse, placée à l’extrémité antérieure. PL VIII , fig. 20, grandeur naturelle des groupes confluens. Fig. 21 , les mêmes grossis. Fig. 22, un groupe plus grossi. Fig. 23, cellules encore plus fortement grossies. Fig. 24, profil des mêmes. N. ° 34. FLUSTRA PEREGRINA, d’Orb., 1839. PL X, fig. 1-3. F. plana, incrustans , radiata, albida; cellulis oblongis, quadratis, limbatis, margine punctulatis , anterius bitub er culatis ; apertura antica lineari arcuatd. Cette espèce, formée de cellules rayonnantes comme le F. Isabelleana , est bien plus coriace, blanche au lieu d’être brune, et ses cellules sont plus courtes, bordées dune ( 19 ) surface ponctuée large, et terminées en avant par un tubercule de chaque côté. Le Zoo- milieu membraneux est étroit, lisse, et pourvu antérieurement d’une ouverture ou ,,hylcs fente en fer à cheval très-étroite. Cette espèce, commune partout, se fixe sur les feuilles et sur les vésicules des Sar- gassum natans. Nous l’avons rencontrée à Rio de Janeiro, aux Antilles, et jusque sur les atterrages des Açores. PI. X, fig. 1 , ensemble de grandeur naturelle. Fig. 2, le même grossi. Fig. 3, cellules plus fortement grossies. Famille des TUBULIPORIDÆ. Genre TUBULIPORA, Linné. N .° 35. TUBUL1P0RA ORGANIS ANS, d’Orb., 1839. PI. IX, fig. 1-3. T. cellulis tubulosis tri -fascicular ibus. L’espèce qui nous occupe, parasite sur la racine d’un fucus des îles Malouines, forme une masse allongée, composée de deux lobes divergens, divisés eux- mêmes en tubes réunis trois par trois et saillans. PI. IX, fig. 1 , grandeur naturelle. Fig. 2 , ensemble grossi. Fig. 3, groupe de cellules plus grossies. N .° 36. TUBUL1PORA CLYPEIFORMIS , d’Orb., 1839. PI. IX, fig. 4-6. T. cljpeiformis , reptans, circularis ; cellulis sparsis , in medio elevatis. Cette espèce, qui est parasite sur les pierres prises à de grandes profondeurs aux îles Malouines, doit constituer une division différente des Tubulipores ordinaires, caractérisée par l’espèce de bordure teslacée étendue en dehors des tubes cellulaires. Le milieu forme une surface élevée, percée de cellules tubuleuses, dont celles du milieu sont seules très-saillantes, les autres étant éparses et séparées par une surface ponctuée. Sa bordure externe est lisse. PI. IX, fig. 4, grandeur naturelle. Fig. 5, ensemble grossi vu en dessus. Fig. 6, le même vu de profil. Genre CRISERP1A. N. ° 37. CRISERPIA DICHOTOMA, d’Orb. PI. IX, fig. 7-13. C. ramosa, dichotoma , reptans; cellulis tubulosis, erectis , punctatis. L’ensemble, fixé sur des pierres retirées du fond de la mer, à l’atterrage des îles Malouines et au cap Horn, forme des rameaux dichotomes, incrustans, composés de trois à six cellules de large, s’étendant dans tous les sens, et plus élevés au milieu de Zoo- phytes. ( 20 ) la largeur que sur les bords. Les cellules, ornées de petits points, sont tubuleuses, légèrement saillantes. PI. IX, fig. 7, très-jeune, de grandeur naturelle. Fig. 8, le même grossi. Fig. 9, adulte de grandeur naturelle. Fig. 10, le même grossi. Fig. 11, une portion plus grossie, vue en dessus. Fig. 12, la même vue de profil. Fig. 13, coupe transversale d’une branche. Genre ALECTO, Lamouroux. N .° 38. ALECTO EBURNEA, d’Orb., 1839. PI. IX, fig. 14-16. J. ramosa, dichotonia, reptans ; cellulis elongatis, punctatis , tubulosis , externe erectis. L’ensemble est une surface rameuse, dichotome et rampante sur les corps sous- marins, formée de cellules simples, quelquefois doubles, dont l’extrémité seule est libre et un peu saillante. Nous avons découvert cette espèce sur des pierres prises à de grandes profondeurs aux îles Malouines. PI. IX, fig. 14, grandeur naturelle. Fig. 15, ensemble grossi. Fig. 16, profil d’un rameau. Genre IDMONEA, Lamouroux. N .° 39. IDMONEA M1LNEANA , d’Orb. PI. IX, fig. 17-21. I. ramosa , dicho toma , supra cellulosa , inferne convexa , punctata, cellulis punc- tulatis , subfascicularibus , externe erectis. Ensemble rameux, dichotome, forme de branches libres, déprimées, garnies de cellules seulement en dessus; l’autre côté est uni, convexe et ponctué. Le côté des cellules est convexe, les cellules disposées par rangées parallèles, de six à huit, viennent se terminer en lignes presque transverses; leur extrémité seule est saillante. Elle a été recueillie à de grandes profondeurs aux îles Malouines. PI. IX, fig. 17, une branche grossie. Fig. 18, la même de grandeur naturelle. Fig. 19, un rameau plus fortement grossi, vu en dessus. Fig. 20, le même vu en dessous. Fig. 21 , coupe transversale. Genre FASCICULIPOIU , d’Orb. En 1851) j’ai publié Sa planche, oit j’ai établi cette division bien carac- térisée par ses rameaux testacés, lisses à l’extérieur, terminés it leur extrémité supérieure, par un faisceau de cellules ouvertes arrondies. Nous croyons qu elle doit faire partie de la même famille que les 1 ubulipores. ( 21 ) N.° 40. F ASCI CULIPOR A RAMOSA, d’Orb., 1839. PI. IX, fig. 22-24. F. ramosa, ramulis incrassatis eæternè lœvigatis ; cellulis rotundatis, tubulosis , numerosis. Cette espèce, propre aux îles Malouines, où elle se trouve à d’assez grandes profon- deurs, fixée aux corps solides sous-marins, est surtout caractérisée par ses rameaux gros et courts, lisses en dehors, formés, à leur extrémité, par quinze à dix-sept cellules, percées simplement sans saillies propres. PI. IX, fig. 22, grandeur naturelle. Fig. 23, ensemble grossi. Fig. 24, sommet d’un des rameaux pour montrer l’ouverture des cellules. Genre Y INCULARIA , Defiance. Gauconoma , Goldf. N.° 41. VINCULARIA ELEGANS, d’Orb., 1839. PL IX, fig. 25-28. C . ramosa, dicho toma, non articulata , ramulis octogonis ; cellulis oblongis margi- natis, anteriiis rotundatis; posticé truncatis; apertura elonga td. Nous nous sommes assuré, sur de grandes parties intactes, que le genre Fincularia est toujours dépourvu d’articulation mobile, et que dès lors il est bien circonscrit. Celte espèce forme des rameaux nombreux dicliotomes, cylindriques, formés de huit rangées longitudinales de cellules. Celles-ci sont allongées, bordées tout autour d’un bourrelet, arrondies en avant, échancrées en arrière. L’intérieur est concave et percé, sur la moitié antérieure de la longueur, par une ouverture oblongue, arrondie en avant, tronquée à l’autre extrémité. Nous lavons rencontrée dans le sable de fond pris à de grandes profondeurs (160 mètres) , en dehors du cap Horn et aux îles Malouines. PL IX, fig. 25, grandeur naturelle. Fig. 26, un rameau grossi. Fig. 27, un tronçon plus fortement grossi. Fig. 28, coupe transversale du même. N. ° 42. VINCULARIA PENTAGONA, d’Orb., 1839. PL X, fig. 4-6. T . ramosa, dichotoma; ramulis pentagonalibus ; cellulis convexiusculis, oblongis, anterius rotundatis; apertugd terminali transversa ovali. Cette charmante espèce est formée de rameaux pentagones, dichotomes, ornés, sur cinq lignes en quinconce, de cellules ovales convexes, chacune saillante, terminée en avant par une partie arrondie, percée d’une ouverture transverse, ovale, très- petite, et en arrière par l’échancrure des autres loges. Nous 1 avons rencontrée dans le sable de fond pris aux atterrages des îles Malouines. PL X, fig. 4, une branche de grandeur naturelle. Fig. 5, une partie plus grossie. Fig. 6 , coupe transversale. Zoo- phytes. ( 22 ) Zoo- lh>les' Genre HORNERA, Lamouroux. N.° 43. HORNERA. AMERICAIN, d’Orb., 1839. PI. X, fig. 7-12. H. ramosa, dichotorna; ramulis suprà longitudinali ter rugosis; subtùs undato- rugosis ; cellulis rotundatis , sparsis. , Les rameaux de cette espèce sont dichotomes ou irrégulièrement branchus, pourvus en dessous de rides interrompues, et en dessus de cellules rondes, irrégulièrement disposées, entre lesquelles sont des rides ondulées longitudinales. Nous l’avons trouvée dans le sable de fond des îles Malouines. PI. X, fig. 7, un rameau de grandeur naturelle. Fig. 8, une branche vue en dessus et grossie. Fig. 9, coupe transversale d’une tige. Genre PUSTULIPORA, Blainville. N .° 44. PUSTULIPORA RUSTICA, d’Orb., 1839. PI. X, fig. 13-15. P. ramosa; ramis longitudinaliter rugoso-interruptis ; cellulis pustuliformibus spat sis. Cette espèce, formée de rameaux peu divisés, gros et courts, est marquée de petites impressions longitudinales, interrompues entre les cellules qui ressemblent à des pustules, au milieu desquelles est percée l’ouverture. L’extrémité des branches en montre quatre pourvues antérieurement d’une espèce de rimule. Nous l’avons rencontrée dans le sable de fond des îles Malouines. PL X, fig. 13, rameau de grandeur naturelle. Fig. 14, un tronçon grossi. Fig. 15, extrémité d’une tige en dessus. Famille des TERERRIPORIBÆ , d’Orb. Genre TERERRIPORA, d’Orb. Nous avons réuni, sous ce nom de genre, des animaux les plus singuliers, et bien differens des autres, en ce qu’ils n’ont pas d’enveloppe testacée propre, et qu’ils creusent leur demeure dans le test meme des coquilles mortes. En effet, chaque cellule ovale est creusée dans la coquille, et sa forme ovale paraît par transparence; car elle n’a d’ouvert extérieurement qu un orilice antérieur rond. Soit de la partie supérieure de chaque cellule, soit de ses cotés, partent de petits canaux linéaires, toujours forés dans la matière même de la coquille, communiquant avec d’autres cellules, et présentant un ensemble irrégulier ou rameux. N.° 45. TEREBRIPORA RAMOSA, d’Orb., 1839. PI. X, fig. 16, 17. T. ramosa ; ramulis paribus; cellulis regulariter dispositis. Les cellules de cette espèce sont disposées en lignes, d’abord une médiane formée de cellules, communiquant de l’une à l’autre par un petit canal filiforme; du milieu de chaque cellule de cette première ligne médiane partent de petits canaux également filiformes, qui donnent naissance à autant de branches latérales. Quelquefois néanmoins ces branches avortent, sont irrégulières ou simplement marquées par le canal. Ces canaux s’entre-croisent parfois. Nous avons rencontré cette espèce dans l’intérieur des coquilles de Calyptrées, à Arica (Pérou) , où elle est assez commune. PL X, fig. 16, grandeur naturelle. Fig. 17, la même grossie. N.° 46. TEREBRIPORA IRREGULARIS, d’Orb., 1839. PI. X, fig. 18, 19. T. cellulis irrégularité!- dispositis. Les cellules de cette espèce sont éparses sans ordre, ayant un canal qui part de la partie supérieure ou du côté des cellules et communique de l’une à l’autre. Nous l’avons rencontrée sur des coquilles des îles Malouines. PL X, fig. 18, grandeur naturelle. Fig. 19, cellules grossies. Zoo- phytes. ( 24 ) 2.' Division. ANTHOZO AIRES, Ehrenb. Famille des THOIDÆ. Je regarde le genre Thoa comme formant le passage des Sertularidœ aux Tubularidœ. En effet, il montre des cellules tubuleuses souvent peu distinctes qui, à l’exception des étranglemens qui les séparent, ont l’aspect de certaines Tubulaires; mais ils s’en distinguent bien nettement par la présence des vésicules ou des ovaires, qui manquent toujours dans les Tubularidœ. Genre THOA. N .° 47. THOA LAMOUROUXIANA, d’Orb. , 1839. PI. XI, fig. 1, 2. T. surculis filiformibus, elongatis-, ramulis elongatis strangulatis ; cellulis lateraliter dispositis. Cette espèce, qui forme un ensemble assez considérable, est formée de branches simples, allongées, filiformes, divisées par des étranglemens obliques rapprochés. Entre chaque étranglement partent, alternativement à droite ou à gauche, de petites branches également étranglées par un double anneau à leur base. Elles portent chacune une cellule presque capuliforme. Nous avons rencontré cette espèce jelée à la côte de la baie de Ros, au sud du Rio Negro, en Patagonie. PI. XI, fig. 1 , ensemble grossi. Fig. 2, une partie de la tige grossie. N.° 48. THOA PATAGONICA, d’Orb., 1839. PI. XII, fig. 1-3. T. surculis filiformibus , elongatis , subramosis ; ramulis redis , dichotomis , subar- ticulatis , vesiculis pjriformibus, lœvigatis, apice angustatis. Cette espèce est formée de branches dures, simples, coriaces, très-longues, portant de petits rameaux latéraux, dichotomes, qui vont en se divisant davantage. Les ovaires ou vésicules sont pyriformes, attachés à la base des dernières bifurcations des rameaux. Leur surface est lisse, et leur extrémité rétrécie est comme tubuleuse. Nous l’avons recueillie sur la côte de la Patagonie septentrionale, non loin du Rio Negro. PL Xll , fig. 1 , une branche de grandeur naturelle. Fig. 2, une branche grossie. Fig. 3, une partie plus fortement grossie, a. vésicule. Rio Negro. PI. XII, fig. 4, branche de grandeur naturelle. Fig. 5, la même grossie, a. vésicule. Famille des SEMTULAHIDÆ. Genre SE RT F LA III A , Linné. N.° 51. SERTULARIA PATAGONICA, d’Orb., 1839. PI. XI, fig. 3-5. S. ramulis simplicibus , cellulis alternantibus, ovalibus, transver sim rugoso-plicatis ; vesiculis magnis , transversim i o -costato-gradatis. Cette jolie espèce est formée de rameaux très- courts, simples, fixés aux corps sous-marins, chaque tige est composée d etranglemens obliques, doubles, très-rappro- ches, por tant alternativement à droite ou a gauche, une cellule ovale, tronquée à son ^ . Zoophytes. ^ N.ü 49. THOA TEHUELCHA, d’Orb., 1839. PI. XII, fig. 4, 5. T. ramosissima ; ramulis elongatis , filiformibus , undulatis , alternaban ramulosis-, vesiculis pjriformibus , inferné acuminatis, apice truncatis ; aperturd latci. Cette espèce est parfaitement caractérisée par ses rameaux filiformes, très-déliés, formant des coudes alternatifs sur toute la longueur. De ces coudes partent de petits rameaux latéraux très-ramifiés, mais toujours courts. Les vésicules sont fixées à la base des derniers rameaux; leur figure est pyriforme, tout en se distinguant de l’espèce pré- cédente par leur extrémité tronquée, sans former de tube terminal. Nous l’avons rencontrée jetée à la côte, en Patagonie, non loin de l’embouchure du Zoo- phytes. N.° 50. THOA EDWARDSIANA, d’Orb., 1839. PI. XII, fig. 6-8. T. ramosissima ; ramulis irregularibus, brevibus, incrassatis , fascicularibus ; vesiculis oblongis , aperturd in medio munitis. Cette espèce me paraît devoir former un genre bien distinct du Tfioa proprement dit, caractérisé par ses tiges non simples, mais formées de tubes réunis, dont le nombre est d’autant plus grand, que la tige est plus ancienne; aussi les gros rameaux en montrent-ils de huit à douze. En attendant que ce genre puisse être plus ample- ment étudié, je proposerai de le nommer Danœa, et l’espèce Danœa Edwardsiana , en consacrant le nom d’un savant américain, qui a fait de beaux travaux sur les Polypiers. Les vésicules de cette espèce ont aussi une forme bien distincte. Au Jieu d’avoir leur orifice à l’extrémité, elles l’ont au milieu de leur longueur sur les côtés. Nous l’avons recueillie jetée à la côte de l’Ensenada de Ros, au sud du Rio Negro. PI. XII, fig. 6, ensemble de grandeur naturelle. Fig. 7, une extrémité de branche plus fortement grossie. Fig. 8, une tige grossie, pour montrer la réunion des tubes dont elle est formée, a. vésicule. 00- ytes. ( 26 ) extrémité, pourvue de six rides ou fortes saillies transverses en gradins. Les vésicules énormes sont, comme les cellules, ovales, ornées en travers de dix côtes en gradins. Elle se fixe sur les coquilles de la côte de la Patagonie septentrionale, où nous l’avons rencontrée à la baie de Ros, jetée par la vague, après la tempête. PI. XI, fig. 3, grandeur naturelle. Fig. 4, branches grossies. Fig. 5, une partie plus fortement grossie, a. vésicule. N. ° 52. SERTULARIA M1LNEANA, d’Orb., 1839. PL XI, fig. 6-8. S. ramosa , dichotoma; cellulis oblongis , arcuatis, truncatis, ore sinuato; 'vesiculis pjriformibus Icevigatis, apice transversim rugosis. Cette espèce forme des rameaux irrégulièrement ramifiés, dont la tige simple, sans étranglemens, porte alternativement, de chaque côté, des supports saillans, sur lesquels s’appuie la cellule oblongue, arquée, large en bas, étroite et sinueuse en haut. Les vésicules sont grandes, periformes, lisses, plissées ou ridées en travers, seulement à l’extrémité terminées par un tube. Elle est propre aux côtes méridionales de la Patagonie, où je l’ai rencontrée, princi- palement à la Bahia de Ros, au sud du Rio Negro. PL XI, fig. 6, une branche de grandeur naturelle. Fig. 7, la même grossie. Fig. 8, une partie plus fortement grossie, a. vésicule. Genre ÜYNAMENA, Lamouroux. N. ° 53. DYNAMENA PULCHELLA, d’Orb., 1839. PS. XI, fig. 9-11. T), ramosa, dichotoma, ramulis str angulato- annulatis ; cellulis inferné angustatis , superne dilatatis; apertura obliqua, lateribus sinuata, externe producta, bispi- nosci; vesiculis magnis, pjriformibus, lœvigalis apice truncatis, marginatis. Celle curieuse espèce, voisine de noire Dynamena operculata, est très-remarquable par ses tiges souvent d’un tiers de mètre de longueur, portant des rameaux megulieis, mais toujours courts, par rapport au reste. La lige des rameaux est divisee par segmens égaux, par des étranglemens deux lois anneles ; chaque segment porte des cellules panes, rétrécies en bas, élargies en haut, dont l’ouverture oblique est sinueuse latéralement, et pourvue en dehors de deux longues pointes saillantes. Les ovan es sont enoimes, attachés à la base latérale des cellules, periformes, lisses, tronqués à leur extrémité, qui est rétrécie et pourvue d’un fort bourrelet. On la trouve fixée aux coquilles sur les fonds de sable, en dehors de la Bahia de San -Blas, Patagonie septentrionale. PI. XI, fig. 9, branche de grandeur naturelle. Fig. 10, une partie grossie. Fig. 11, une portion plus fortement grossie, a. vésicule. Genre PLU MULARIA, Lamarck. Aglaophenia , Lamouroux. N.° 54. PLUMULAR1A SIMPLEX, d’Orb., 1839. PI. XIII, fig. 1, 2. P. surculis simplicibus, alternatis pinnatis ; cellulis simplicibus ; aper turd denticulate}. Cette espèce, fixe sur des Sargassum, présente seulement de petites branches pennées simples, qui partent de la racine rampante. Chaque branche se forme de petits rameaux alternes courts; ces rameaux sont seulement articulés, de distance en distance, par un étranglement. Chaque segment a sa cellule portée sur une expansion anguleuse, saillante en pointe. La cellule est simple, globuleuse, entourée de six dents anguleuses, dont deux se trouvent de chaque côté. Nous l’avons trouvée sur le Sargassum natans , sous la ligne. PL XIII, fig. 1, ensemble de grandeur naturelle. Fig. 2, une portion de rameau grossie, a, support des cellules, b, cellules, c, tige des tamules, cl, tige des branches. Peut-être cette espèce est-elle le Ag/aopkenia Pelagica de Lamouroux; mais il faudrait alors qu’il eût bien mal étudié son espèce. N. ° 55. PLUMULARIA PATAGONICA, d’Orb., 1839. PI. XIII, fig. 3-6.' P. surculis ramosis, flexuosis ; ramis alternis pinnatis ; cellulis complicatis ; vesiculis elongatis, compressis, transversem oblique cristatis . Celte jolie espèce forme des branches longues, terminées par un grand nombre de rameaux arqués penniformes. Chaque rameau porte des ramilles alternes assez étendus. Les ramules sont divisés en segmens nombreux, trois par cellules, dont la partie supé- rieure est terminée en pointe extérieure. Les cellules sont composées d’un support latéral de chaque côté qui en occupe toute la longueur, d’un autre support inférieur terminé en pointe tronquée. Les bords ont deux expansions latérales, et en dessus quatre sinus et trois pointes. Les vésicules sont allongées, comprimées, dentées obliquementet latéralement. Nous l’avons rencontrée sur les côtes de la Patagonie septentrionale. PL XIII, fig. 3, ensemble de grandeur naturelle. Fig. 4, une portion de tige grossie. a, tige des branches, b , tige des ramules. c, support des cellules, d, cellules. Fig. 6, cellule vue en dessus. Fig. &IS, tige des ramules vue en dessous. Famille des TUBULARIBÆ, Genre TUBULARIA, Linné. N .° 56. TUBULARIA RUGOSA, d’Orb., 1839. PL XIII, fig. 7, 8. T. tubulis , magnis, bifurcatis vel trif urcatis, transver sim rugoso-plicatis. Cette espèce est remarquable par ses tubes longs, croissant de diamètre des parties inférieures aux supérieures. Une fois arrivés à certain diamètre, ils se divisent en deux, Zoo- phytes. . i ( 28 ) trois et quelquefois en quatre branches, petites, qui croissent en grosseur, et quelquefois se divisent encore. La surface en est fortement rugueuse en travers sur toute sa longueur. Nous l’avons rencontrée, après une tempête, jetée à la côte de l’Ensenada de Ros, au sud du Rio Negro, en Patagonie, où elle est assez commune. PI. XIII, fig. 7, une branche de grandeur naturelle. Fig. 8, une partie plus forte- ment grossie. N .° 57. TUBULARIA. FASCICULATA, d’Orb., 1839. PI. XIII, fig. 9, 10. T. tubulis simplicibus, œqualibus, contorsis, transversim rugosis, rugis interruptis. Cette espèce ressemble beaucoup au T. indivisa, dont elle se distingue néanmoins par son ensemble bien plus contourné et réuni en faisceaux irréguliers, énormes, très-rare- ment divisé, mais alors dichotome. Sa surface est irrégulièrement ridée, de manière à ce que les rides se forment par anneau. Elle est commune sur la côte de Rio de Janeiro (Brésil). PL XIII, fig. 9, quelques tubes séparés de grandeur naturelle. Fig. 10, une partie grossie pour montrer les rides. N .° 58. TUBULARIA ARBUSCULA, d’Orb., 1839. PL XIII, fig. 11, 12. T. tubulis dichotomis , ramosis; ramulis transversim annulatis. Les branches de cette espèce sont nombreuses, plusieurs fois divisées en petits rameaux alternes très-espacés , portant des ramules courts, annelés à leur base, lisses à leur extrémité. L’ensemble forme un buisson épais, dont les grosses tiges sont presque noires, les moyennes brunes, et enfin les ramules jaunes. Elle est propre aux côtes de la Patagonie, où nous l’avons recueillie jetée à la côte de l’Ensenada de Ros, au sud du Rio Negro. PL XIII, fig. 11, une petite branche de grandeur naturelle. Fig. 12, une extrémité de branche grossie. Delarue d'après d Or bip ru/ . pleur . T. Jiert/and Dditeur . 1-5. CRT SIA pataœomca, j’orb . 4~d • (RI Si DTA Edward sian a , d’Orí ■ 9-10. B I CELLARIA pudcb cL , d’Orlf . J zbin .rc . PL. /. POL ) //KPS. PC. 2 i-|.T]{| CELLARIA aculeata ,d‘Orb. o - c) . CANDA patagónica, ¿Vn io - J 4 . CELLARIA ornata, ¿Orí, J'eèin sculp ( j>ofYP//:iis . / ¡$íí$ $$f0 'twlíti sCvíí ^x<Í.V| ^SíSáSES! V&ííi mm ÆSÆr«» S£$K£Gftife& ,2p?V ':■ A*%'&3î§? - a M EMBRATN I PORA spinosa, arará. 5-6 . .M vil. spinosa, arará, a-0 . i \L îireguians^ dûrô . 7-9. 1U-— --simplex, | - (i . ~Y T ]N C U I < A R] A pentagona,¿'w 7 -12 . HORNERA americana, íw i.) -10. 1*1 S I I LOI ORA rustica, ¿‘Orí. 16 -17 . T L R E R RI PO R A ramosa/íW 18-K) . T. i rro >1' u la n s , ¿vri-. Imp r ‘e de X, anej lo is POLYPIERS. TIIOA^ Lanio 5 . SERTULARIA patagónica, j/Ori. Mil ne an a. ¿Vri DYX'AM U A A POLYPIERS, toh ii el e Ii a , <¿Ori TUGA Edward s i an a . j '0„i jTmpr z.e de .Panejlo VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (Le Brésil, la République orientale de l’Uruguay, la République Argentine, la Patagonie, la République du Chili, la République de Bolivia, la République du Pérou). * STRASBOURG, IMPRIMERIE DE Y." BER GER -I Æ V R AU LT . VOYAGE DANS L AMÉRIQUE MÉRIDIONALE (L.E BRÉSIL., LA RÉPUBLIQUE ORIENTALE DE L’URUGUAY, LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE, LA PATAGONIE, LA RÉPUBLIQUE DU CHILI, LA RÉPUBLIQUE DE BOLIVIA, LA RÉPUBLIQUE DU PÉROU), EXÉCUTÉ PENDANT LES ANNÉES 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832 ET 1833, PAR A&GiHDIB B’QBffiSQSÉr» CHEVALIER DE L’ORDRE ROYAL DE LA LEGION D’HONNEUR, OFFICIER DE LA LEGION D’HONNEUR DE LA REPUBLIQUE BOLIVIENNE, PRESIDENT DE LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE ET MEMBRE DE PLUSIEURS ACADEMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES NATIONALES ET ETRANGERES. eate a¿¿ et publié sous lea auspices Je M. le itîmistre Je l’Instruction publique (commencé sous le ministère de M. Guizot). TOME CINQUIÈME. 5.e Partie : FORAMINIFÈRES. PARIS, CHEZ P. BERTRAND, ÉDITEUR, Libraire de la Société géologique de France , RUE SAWT-ANDRÉ-DES-ARCS, 38. STRASBOURG, CHEZ V.e LEVRAULT , RUE DES JUIFS, 33. VOYAGE DANS L’AMÉRIQUE MÉRIDIONAL! wivvmt wu\iwi * WAW1W N'VXA FORAMINIFÈRES. GÉNÉRALITÉS. Nous ne voulons ici ni faire ressortir l’importance de l’étude des Forami- nilères, pour la Géologie, et pour les lois générales de distribution géogra- phique des êtres à la surface du globe, ni chercher à donner l’histoire de ces corps, ayant déjà traité ces sujets dans d’autres ouvrages1; mais le peu de connaissances zoologiques acquises à leur égard nous met dans l’obligation de faire précéder nos observations spéciales, sur ceux de l’Amérique méri- dionale, de quelques détails sur leurs caractères et sur la place que nous leur assignons dans l’échelle des êtres. Forami- nifères. 1. Nous avons publié, l’année dernière, trois ouvrages spéciaux sur les Foraminifères : l.° Un travail d’ensemble, descriptif et historique, et un Genera complet dans l’ Histoire naturelle de l’ile de Cuba, de M. de la Sagra , avec la Faune locale des Antilles (1 volume in-8.°, avec 12 planches in-fol.) ; 2.° la Faune des iles Canaries, dans Y Histoire naturelle des îles Canaries, par MM. Webb et Ber- thelot; 3.° la Faune de la craie blanche de Paris, dans les Mémoires de la Société géologique de France. Y. F o Forami- nifères. ( 2 ) CLASSE DES FORAMINIFÈRES. Les Foraminiferes sont des animaux très-petits, microscopiques , non agrégés, a existence individuelle toujours distincte, composés d’un corps formé d’une masse colorée de consistance glutineuse, entier et alors arrondi ; divisé en segmens, et alors ceux-ci, placés sur une ligne simple ou alterne, enroulés en spirale ou pelotonnés autour d’un axe. Ce corps est contenu dans une coquille crétacée, rarement cartilagineuse, modelée sur les segmens de l’animal, et en suivant toutes les modifications de forme et d’ enroulement. De l’extrémité du dernier segment, d’une ou de plusieurs ouvertures de la coquille ou des pores de son pourtour, partent des fdamens contractiles incolorés, très-allongés , plus ou moins grêles , divisés et ramifiés, servant à la reptation. Si nous passons en revue les differens caractères que nous venons de tracer, nous verrons d’abord que, bien que doués d’une existence indivi- duelle, distincte et séparée, tous ne sont pas libres, et qu’il en est de tou- jours fixes (les Troncatulina , Planorbulina , etc.), se moulant sur les corps où ils ont commencé à vivre. Le corps (nom que nous sommes forcé d’appliquer à la masse vitale), d’une teinte très - variable , mais identique dans tous les individus d’une espèce, est jaune, fauve, roux, rouge, violet ou bleuâtre; sa consistance varie également suivant les espèces, et il paraît être composé d’une foule de petits globules, dont l’ensemble donne la teinte, et contenus dans une enveloppe membraneuse, entière ou non, placée autour de chaque segment. Nous avons dit que le corps était quelquefois entier, rond, sans segmens. En effet, on le voit ainsi dans les genres Gromia et Orbulina , qui représentent l’état embryonnaire de tous les autres, comme nous allons chercher à le prouver. Ils s’accroissent sans doute par toute leur circonfé- rence. Lorsque le corps est divisé par lobes ou segmens , le premier de tous , semblable à l’état constant des Gromia, est d’abord rond ou ovale allongé, suivant les genres; mais une fois formé, il ne grossit plus, se recouvre de matière crétacée, et représente plus ou moins une boule, sur laquelle vient s’en appliquer une seconde plus grande, une troisième plus grande encore, et ainsi de suite, tant qu’existe l’animal. Les segmens recouverts d’un test, loin d’être uniformément unis ensemble, les uns par rapport aux autres, ( 3 ) sont au contraire agglomérés ou contournés de diverses manières, on ne peut plus régulièrement , et suivent dans leur arrangement des lois presque mathé- matiques. En effet: \.° Chez les uns, les segmens sont sur une seule ligne droite ou arquée, grossissant des premiers aux derniers; 2. ° Chez les autres, ces segmens, placés les uns au bout des autres, viennent s’enrouler obliquement, et forment une spire turriculée, ou se contournent sur un même plan, en représentant une volute régulière; 3. ° D’autres fois les segmens ne s’enroulent pas, ils croissent alternative- ment, à droite et à gauche des premiers et successivement de chaque côté de l’axe longitudinal fictif, en s’enchevêtrant; 4. ° Quelques genres nous représentent une complication des deux derniers modes dont nous venons de parler, c’est-à-dire que, formés de segmens alternes, leur ensemble se roule en spirale, soit sur le même plan, soit obliquement; 5. ° Enfin, ces segmens se pelotonnent autour d’un axe, et latéralement à la longueur, sur deux, sur trois, sur quatre ou sur cinq faces opposées, revenant, après chaque révolution complète, se replacer exactement les uns sur les autres. On voit dès-lors que, dans l’accroissement du corps, les segmens s’agglo- mèrent ou croissent de six manières bien distinctes; ce sont ces modifications qui déterminent celle de la coquille que nous prendrons pour base de notre classification; mais, avant de parler de la coquille, terminons ce qui con- cerne les animaux, en nous occupant des filamens. Semblables, quant à leur forme, les filamens que nous avons vus sont, dans tous les Foraminiferes, formés d’une matière incolore, transparente comme du verre. Ils s’allongent jusqu’à cinq ou six fois le diamètre du corps. Plus ou moins nombreux, ils se divisent, sur leur longueur, en rameaux, qui se subdivisent eux-mêmes encore, de manière à représenter une branche1. Ce sont ces ramifications qui, dans les espèces libres, s’attachent aux differens corps avec assez de force pour traîner après eux la coquille et la faire avancer. Si les filamens sont semblables, quant à leurs formes, ils varient de diamètre et surtout de position. Dans tous les Agathistègues, une partie des Énallos- tègues , quelques Hélicostègues, les Gnomia et sans doute beaucoup de 1. Nous n’avons pas vu les rameaux s’anastomoser complètement, comme l’indique M. Dujardin; ils s’accolent, il est vrai, souvent, mais ne sont pas fondus ensemble. On les suit, quoiqu’avec peine, et on les voit se séparer de nouveau. ( 4 ) Stichostègues, ils forment un faisceau qui sort par une ouverture unique et rentre par le même point dans la contraction. Dans les Pénéroples , les Polysto- melles , les filamens sortent seulement par chacune des petites ouvertures de la partie supérieure de la dernière loge. Chez les Rosalines, les Globigerines, les Globulines , les Troncatulines , les Planorbulines , ils sortent quelquefois encore par une ouverture; mais, de plus, par chacun des pores nombreux qui criblent les dernières loges et servent à soutenir l’animal. Ils remplissent, en résumé, chez les Foraminifères, les mêmes fonctions que les nombreux tentacules des Astéries; ils servent à fixer l’animal, et sont pour eux, comme nous l’avons dit, de puissans moyens de locomotion. Quant aux modifications que nous venons de signaler, nous sommes loin de vouloir leur donner trop d’importance; car, avec une forme identique , nous voyons des coquilles per- forées sur toute leur surface, et d’autres qui ne le sont pas, ayant toutes deux, du reste, l’ouverture de la dernière loge absolument semblable; ainsi ce caractère ne sera pour nous que secondaire. A ce qui précède se borne, jusqu’à présent, tout ce que nous savons sur les animaux des Foraminifères, puisque, pas plus qu’à M. Dujardin, nos observations ne nous ont fait reconnaître en eux d’organes de nutrition ni de reproduction. A cet égard, on en est encore aux hypothèses. Si, dans les genres pourvus d’une ouverture laissant sortir les filamens, il est encore permis de supposer que la nourriture peut être absorbée par les intervalles de la naissance de ceux-ci, il n’en est pas ainsi des genres dont la derniere loge est quelquefois fermée, et dont les filamens sortent par de petits pores. On pourrait alors croire que ces organes servent à prendre la nourriture ; car autrement il faudrait se demander par où ces animaux pourraient se la procurer. Vous avons au moins la certitude que les filamens déposent des matières calcaires par les petits tubes qui se forment à chaque pore de certaines espèces; ce sont eux aussi qui encroûtent le test en dehors d’une manière si remarquable, comme nous le trouvons chez beaucoup de Fora- minifères, après la formation des loges. Voyons maintenant ce que nous offre la coquille. Sa contextui e est variable, et cette variation est presque toujours d’accord avec les divisions de formes ou d’enroulement des segmens de l’animal. En effet, lorsque les segmens sont pelotonnés, la coquille est opaque, d’une contexture serrée, comme de la porcelaine, et sans aucun indice de porosité extérieure; dans les segmens alternes dont la coquille est équilatérale, de même que dans tous ceux dont l’enroulement spiral est oblique, elle est poreuse, perforée, particulièrement ( 5 ) sur les dernières loges, d’un grand nombre de petits trous, qui s’oblitèrent Forami- à mesure que l’animal n’en a plus besoin, et sont souvent projetés en tube. Quand les segmens sont sur une seule ligne droite, lorsqu’ils s’enroulent sur le même plan en spirale ou qu’ils sont alternes, et la coquille inéquilatérale, leur contexture est presque toujours transparente, compacte, et ressemble à du verre. Il y a sans doute des exceptions dans chaque division; mais la masse suit les règles que nous venons de donner. La couleur est généralement uniforme dans les coquilles. Elles sont blanches ou jaunâtres. Presque toutes celles dont les loges se pelotonnent , sont blanches comme du lait; dans les autres, la transparence du verre, et de là les différens degrés d’opacité, jusqu’au blanc mat, sont les teintes les plus communes. Nous ne trouvons d’exceptions que chez certaines espèces des Rotalinci, des Rosalina > des Planorbulina , des Globigerina et de quelques autres genres, où les teintes sont jaunes, rougeâtres ou violacées, toujours analogues à ce que nous avons dit de la coloration de l’animal; et alors ces teintes sont d’autant plus vives, qu’elles s’éloignent de la dernière loge ou s’approchent davantage de la première. Les coquilles sont généralement libres; néanmoins il y a des exceptions où la coquille, fixée sur un point déterminé, se moule sur lui et en prend la forme. Ce caractère n’est que secondaire, puisque ces mêmes animaux, tout fixes qu’ils sont, ne paraissent pas souffrir, lorsqu’on les détache et qu’on les place ailleurs, comme nous en avons fait l’expérience; aussi ne l’indiquons- nous que comme un fait utile à connaître. Nous avons vu tousles animaux composés d’un corps de même matière, de filamens identiques; le corps, par l’arrangement si régulier de ses segmens, nous offre donc seul un bon caractère pour des coupes primordiales. Nous avons dit aussi que la coquille se moule sur toutes les modifications de formes et d’enroulement des segmens de l’animal, qu’elle protège et enveloppe; qu’elle en est une partie d’autant plus importante qu’elle en reproduit entièrement tous les caractères; dès-lors cet arrangement des segmens ou le mode d’ac- croissement des loges de la coquille, qui n’en est que la reproduction, sera la base de notre classification, en présentant la réunion intime des caractères zoologiques de l’animal et de ceux de la coquille. Ce mode de classement est d’autant plus nécessaire, qu’il permettra d’étudier et d’y comprendre, sans voir les animaux, non-seulement les espèces qui couvrent actuellement toutes les côtes maritimes du monde, mais encore toutes les espèces, au moins aussi nombreuses, qui composent une partie des couches de l’écorce terrestre. Forami- níferes. ( 6 ) D’après cet exposé, voici comment nous divisons les Foraminifères i Lorsqu’il n’y a qu’une seule loge cartilagineuse ou crétacée à tous les âges, c’est notre premier ordre, les Monost'egues ; Lorsque les loges sont empilées ou superposées bout à bout sur un seul axe, droit ou arqué, sans spirale, c’est notre second ordre, les Stichostegues ; Lorsque les loges empilées ou superposées sur un seul axe forment une volute spirale, c’est notre troisième ordre, les Hélicostegues ; Lorsque les loges sont alternes sur deux axes et que l’ensemble se roule en spirale, soit sur le même plan, soit obliquement, c’est notre quatrième ordre, les Entorno st 'egues ; Lorsque les loges sont assemblées par alternance sur deux ou trois axes distincts, sans former de spirale, c’est notre cinquième ordre, les Énallostegues ; Lorsqu’enfin les loges sont pelotonnées sur plusieurs faces, sur un axe commun, formant chacune la moitié de la circonférence, c’est notre sixième ordre, les Agcithistègues. Nos premières coupes étant fondées sur le mode d’accroissement, sur l’ar- rangement des loges ou des segmens de l’animal, nos coupes secondaires doivent logiquement s’établir sur des modifications de moindre importance, tenant encore à ces formes primordiales; aussi prenons -nous encore nos familles dans cette même série de caractères, suivant que, dans la compo- sition de l’ensemble, les parties sont modifiées de manière à être paires ou non. On sait, par exemple, qu’une coquille enroulée sur le même plan sera régulière de chaque côté et équilatérale, tandis qu’une coquille enroulée obliquement sera toujours inéquilatérale. Nous citons cet exemple pour mon- trer que le caractère des parties paires ne manque pas d’importance zoologique. Quant aux coupes de moindre valeur, celles qui doivent constituer les genres, nous les avons déterminées d’après la combinaison du mode d’ac- croissement joint au nombre, à la forme et à la place des ouvertures de la dernière loge. D’après ce qui précède sur les caractères, tant des animaux que des coquilles, il est facile de se convaincre, par la comparaison, que les Foraminifères ne peuvent se ranger dans aucune des classes connues de la Zoologie. Beaucoup moins compliqués, quant à leur organisation interne, que les Échinodermes , que les Polypiers et même que quelques Infusoires, ils ont une partie du mode de locomotion des premiers par leurs filamens, sont plus avancés dans l’échelle que les seconds par leur existence isolée, non agrégée et libre, tout en offrant beaucoup de rapports de composition organique avec les ( 7 ) derniers, chez lesquels néanmoins on ne voit jamais une si grande régularité Fom..- dans l’enveloppe crétacée et dans l’arrangement des parties. Cet aperçu rapide, nifèrC5~ que notre cadre ne nous permet pas d’étendre davantage, nous porte donc à croire que les Foraminifères doivent former une classe distincte dans l’échelle des êtres ; mais il reste à déterminer le rang qu’ils y doivent prendre. L’existence isolée et individuelle des Foraminifères, la liberté dont ils jouissent, leur mode de locomotion, sont des caractères qui méritent d’être pris en considération. Quoique moins compliqués dans leur organisation intérieure que beaucoup de Polypiers, ils n’ont pas, comme ceux-ci, une vie commune , agrégée ; une multitude ne se réunit pas pour former un corps régulier; ils marchent, ce que les Polypiers ne font pas. Leurs moyens de locomotion sont compliqués, et la grande régularité de leur enveloppe cré- tacée les place bien au-dessus des Polypiers. D’un autre côté, moins complets que les Echinodermes dans leur organisation intérieure et extérieure , ils leur sont bien inférieurs, sous tous les rapports; aussi croyons-nous, quant à présent, que la place des Foraminifères, par leurs filamens rayonnans, est dans l’embranchement des animaux rayonnés de Cuvier, ou des Actinozoaires de M. deBlainville, entre les Echinodermes, les Polypiers, mais comme classe tout à fait indépendante. Passant maintenant aux considérations spéciales à notre faune des Fora- minifères de l’Amérique méridionale, nous croyons devoir donner préalable- ment des renseignemens sur les lieux d’où proviennent nos matériaux. On sait que nous avons successivement parcouru Rio de Janeiro, au Brésil, l’em- bouchure de la Plata et la côte de la Patagonie, sur le littoral oriental de l’Amérique. Nous nous sommes procuré, de plus, des sables des îles Malouines, pour compléter la série de l’océan Atlantique; puis, favorisé en vue de terre au cap Horn, par un sondage fait à de grandes profondeurs, nous avons eu encore des Foraminifères, pour nous d’autant plus précieux qu’ils devaient nous donner les limites d’habitation de quelques espèces vers le sud, et nous placer au point de contact des faunes locales propres aux deux océans, si toutefois les deux mers avaient leurs espèces spéciales. Sur les côtes du grand Océan nous avons recueilli successivement des Foraminifères à Valparaiso , au Chili; à Cobija, en Bolivia; à Arica, à Islay et au Callao (Pérou), c’est-à-dire du o4. au 12. degré de latitude. De plus, par M. Fontaine et des capitaines marchands, nous avons eu encore des sables de Pay ta, d’Acapulco, des atterrages de Guayaquil, de manière à pouvoir étudier sûrement les limites d’habitation des espèces. C’est sur ces matériaux que nous avons basé notre Forami- ni fères. ( 8 ) travail. Ils nous ont présenté un ensemble de quatre-vingt-une espèces, chiffre assez élevé pour donner des résultats, mais qui sera sans doute augmenté lorsqu’on voudra soigneusement rechercher sur tout le littoral des deux océans, les Foraminifères qui y habitent, ce que nous n’avons pas pu faire partout. Nous nous sommes depuis long- temps aperçu que la configuration des côtes, leur plus ou moins de profondeur, leur nature même, ainsi que la direction des courans généraux, avaient la plus grande influence sur la distri- bution et sur le nombre respectif des espèces d’animaux marins. Nous avons dès-lors cherché à nous rendre compte, par des observations spéciales, des lois qui président à cette distribution; et cela avec d’autant plus d’ardeur que tout est à faire à cet égard, et qu’il s’y rattache des questions d’une très-haute importance en Géologie. Tout le monde connaît la configuration de l’Amérique méridionale; tout le monde a remarqué cette pointe étroite qui, s’avançant vers le pôle et sépa- rant l’océan Atlantique du grand Océan, trace , entre l’une et l’autre mer, une limite des mieux marquée ; mais ce que tout le monde ne sait pas , c’est que , dans cette partie du globe , la direction des courans ne contribue pas moins que la configuration des terres à isoler les deux océans. En effet, les courans généraux, partant des régions polaires du sud-ouest, sur l’extrémité méri- dionale de l’Amérique, s’y divisent en deux branches distinctes. L’une passe à l’est du cap Horn, entre dans l’océan Atlantique, suit le littoral du continent, en se dirigeant du sud au nord , longe successivement la Patagonie , les Pampas de Buenos- Ayres et continue jusqu’au Brésil; l’autre, au contraire, se heurtant contre la pointe américaine, reste dans le grand Océan, suit le littoral du sud au nord, en longeant les côtes du Chili, de la Bolivia, du Pérou, jusqu’au-delà de l’équateur. Les eaux polaires, qui se divisent au cap Horn et suivent, dans la même direction, le littoral de chaque côté, s’opposent à ce que les animaux d’un océan passent dans l’autre; car ils auraient alors à remonter contre les courans et les vents régnans, ce qui est impossible. La forme du continent et la direction des courans pourraient donc faire croire a priori, que les deux mers doivent avoir leurs faunes distinctes, et que le seul point de contact possible entre chacune , où s’en opérerait la séparation , serait le cap Horn. Nous verrons tout à l’heure si les faits viennent ou non corroborer cette hypothèse; pour cela nous allons successivement comparer les Foraminifères des différais lieux que nous avons étudiés. Nous avons dit que nous avions le produit d’un sondage exécuté en vue .( 9 ) de terre au cap Horn. C’est sans doute bien peu de chose, comme point de comparaison; pourtant c’en est assez pour présenter quelques résultats curieux. Ce sondage a été fait par cent soixante mètres environ de profondeur, avec un plomb dont le diamètre n’avait que quelques centimètres , et néanmoins , sur cette petite surface, nous avons été assez heureux pour découvrir un assez bon nombre de Foraminifères et de Polypiers; fait d’une grande impor- tance, en ce qu’il prouve d’abord que ces animaux peuvent vivre à de grandes profondeurs dans la mer, et nous donne ensuite une idée de l’innombrable quantité de ces êtres dans ces parages glacés : le fond des eaux devait effec- tivement en être couvert, pour que le peu de suif de la sonde nous en ait ramené plus de quarante individus. Parmi ces individus nous avons reconnu cinq espèces : les Rotalina Alvarezii, Rotalina patagónica , Truncatulina vermiculata , Cassidulina crassa et Bulimina elegantissima. Sur ces cinq espèces , les quatre premières habitent seulement la côte de Patagonie et des Malouines, et appartiennent dès-lors à la faune de l’océan Atlantique, tandis que la cinquième, habitant le Chili et toute la côte du Pérou, se rattache à celle du grand Océan. Ce résultat s’applique parfaitement à ce que nous avons dit, démontre évidemment que le cap Horn est le point de départ des deux faunes propres à chaque mer, et qu’il y a en outre plus d’espèces appartenant à l’Atlantique qu’au grand Océan, ce qui s’explique encore par la direction des courans. La vérité des rapports que nous venons d’éta- blir se trouve ainsi confirmée; car les courans arrivant du sud-ouest doivent porter plus facilement les eaux à l’est qu’à l’ouest du cap Horn, et renvoyer plus des espèces qui lui sont propres dans l’océan Atlantique que dans le grand Océan; lait concordant au mieux avec la distribution de ces cinq espèces de Foraminifères, et qui fixe l’opinion qu’on pouvait se faire de leur distribution, d’après les formes des côtes et la direction des courans. Si maintenant nous comparons l’ensemble des espèces de Foraminifères, nous reconnaîtrons que, sur les quatre-vingt-une, cinquante-deux se trouvent dans l’océan Atlantique, sans qu’aucune se montre dans le grand Océan, et trente demeurent spéciales au grand Océan, sans qu’aucune passe dans l’océan Atlantique 1 , nouvelle preuve du fait induit à priori de la forme du 1. On remarquera sans doute qu’une espèce est commune aux deux mers, et l’on verra que nous n’en tenons aucun compte. Cette espèce est la Vlobigerina bulloides, qui non-seulement habite les deux côtés de l’Amérique, mais encore les Canaries, la Méditerranée, l’Adriatique et même l’Inde. Comme elle se trouve partout, sa présence est sans valeur dans les comparaisons qui nous occupent, et ne change en rien les résultats constatés. V. Foram. Forami n itères Eorami- nifères. ( 10 ). continent et de la direction des courans, que les deux mers ont des faunes distinctes. La liste comparative des espèces par ordre pourra démontrer la vérité de notre assertion. ESPÈCES DE L’OCÉAN ATLANTIQUE. ESPÈCES DU GRAND OCÉAN. NOMS. HABITAT. NOMS. HABITAT. Oolina compressa. . . — lævigata . . . — Vilardeboana . — caudata . ■ • — Isabelleana . . — melo . . . . — raricosta . . ■ — striata .... — inornata . . . — striaticollis . . Dentalina acutissima . Marginulina Webbiana Robulina subcultrata - Nonionina punctata . . — subcarinata . Malouines. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Polytomella Lessonii — Owenii. — articulata — Alvarezii Peneroptis pulchellus — carinatus. Rotalina Alvarezii . — patagónica . Malouines, Patagonie. Patagonie. Malouines , Patagonie. Idem , idem. Idem , idem. Patagonie. Cap Horn, Malouines, Patagonie. Cap Horn, Patagonie. Globigerina bulloides . . Truncatulina dispars . • — vermiculata . Malouines. Idem. Cap Horn , Malouines. Rosalina rugosa . - — ornata . ■ — Isabelleana — Vilardeboana Patagonie. Idem. Malouines. Idem. Nonionina pelagica . La haute mer. Rotalina peruviana .... Valparaiso, Cobija, Callao, Payta. Globigerina bulloides . . . Valparaiso. Truncatulina depressa . . . — ornata .... Rosalina peruviana . . . . — Solcyi — araucana . . . . — cora — inca — consobrina. . . . Valparaiso. Idem. Cobija, Arica, Payta. Arica. Valparaiso. Le Callao. Idem. Idem. Valvulina pileolus . . . . — auris Arica. Chili, Cobija, Arica, le Callao, Payta. ’ JFW ( h ) ESPÈCES DE L’OCÉAN ATLANTIQUE. ESPÈCES DU GRAND OCÉAN. NOMS. HA JÎITAT. NOMS. HABITAT. Valvulina inflata : Valparaiso. — inaequalis. . . . Pay ta. Bulimina pulchella . . . . Valparaiso, le Callao, Pay ta. — ovula . ... . Valparaiso, le Callao. Bulimina patagónica. . . . — elegantísima . . Cap Horn, Valparaiso, Ie Callao. Patagonie. U nigerina raricosta. . . . — striata — bifurcata .... Asterigina monticula . . . Malouines. Idem. Idem. Patagonie. Cassidulina crassa .... > — pupa Cap Horn, Malouines. Malouines. Guttulina Plancii Cassidulina pulchella . . . Payta. Patagonie. Globulina australis. . . . Idem. Valparaiso. — costata Cobija. — punctata Valparaiso. Biloculina patagónica . . . Payta. Patagonie. — sphera Malouines. — Isabelleana . . . Idem. — irregularis . . . Idem. — Bougainvillii . . Idem. Triloculina rosea Patagonie. — cryptella .... Malouines. — lutea Idem. Triloculina boliviana . . . Cobija. Cruciloculina triangularis. . — globulus . . . Payta. Malouines. Quinqueloculina meridionalis. Patagonie. — patagónica . Idem. — Isabelleana . Idem. — magellanica . Malouines. Quinqueloculina peruviana . Arica. — flexuosa . .. Idem. — inca . . . Idem. — araucana. . Valparaiso. — cora . . * Payta. Nous allons chercher à compléter les résultats que peut nous donner la comparaison par localités des espèces de la liste qui précède. De cinq espèces de Foraminifères du cap Horn, quatre sont propres à la faune de l’Atlantique. De ces quatre, deux se sont montrées abondamment aux îles Malouines, sans i'oraim- nifères. Forami- n iteres. ( 12 ) passer jusques aux côtes septentrionales de la Patagonie (du 20.e au 23.e degré de latitude sud); une s’est trouvée sur la côte de la Patagonie, sans se mon- trer aux Malouines, et une habite simultanément dans les deux localités. On voit donc que les Foraminifères du cap Horn s’étendent dans l’océan Atlan- tique, en suivant la direction des courans. Nous connaissons aux Malouines trente -huit espèces, chiffre énorme eu égard à la position méridionale de ces îles et a leur basse temperature; ce qui prouve évidemment que les Foraminifères sont de toutes les régions, et peuvent se multiplier beaucoup sous toutes les températures \ quand les lieux leur sont propices. Sur ces trente-huit espèces, cinq seulement se sont montrées à nous sur les côtes de la Patagonie’ près du Rio Negro. Nous nous en serions étonné, si les courans qui partent du cap Horn ne divergeaient pas un peu vers la partie méridionale de l’Amérique, un de leurs deux bras suivant les côtes du continent, et l’autre s’étendant plus au large et passant par les Malouines, de sorte que les eaux qui baignent ces îles ne rejoignent pas ensuite les côtes continentales. Il s’ensuit qu’il ne doit y avoir de com- munes, entre les Malouines et la côte de Patagonie, que les espèces réparties sur toutes les côtes, tandis que les Malouines peuvent posséder leurs espèces propres , distinctes de celles du continent, ce qui est de fait, puisque nous y en comptons trente-trois. Nous avons découvert dix -huit espèces* de Foraminifères sur la côte septentrionale de la Patagonie, depuis la baie de San-Blas jusqu’à la péninsule de San-Jose, c’est-à-dire du 20.e au 2 3.' ' degré de latitude sud. Nous avons vu que sur ce nombre, cinq se rencontrent également aux îles Malouines; il resterait donc treize espèces particulières à cette partie de l’Amérique. Pour suivre notre comparaison, passons maintenant au côté opposé de l’Amérique. A Valparaiso , au 54.e degré de latitude sud , des recherches multipliées nous ont donné la certitude que le nombre des espèces varie, suivant les lieux , dans des proportions énormes. Nous avions à plusieurs reprises recueilli des sables dans la baie de Valparaiso, oh le peu de rapi- 1. Le grand nombre de Foraminifères que nous avons découverts dans les sables du cap Nord, en Laponie, recueillis par M. Robert, près du 72.e degré de latitude nord, confirme cette opinion. 2. Nous ne doutons pas. qu’on ne double ce chiffre, lorsqu’à vec plus de ressources que nous n’en avions, on pourra parcourir les différentes parties de la côte, et surtout les fonds voisins des parties rocheuses de la péninsule de San-Jose. { 13 ) dité du courant pouvait nous faire supposer cpie les corps légers devaient se déposer en grand nombre; et nous étions presque confus de n’y trouver que deux espèces de Foraminifires toujours les mêmes. Nous penchions à croire que ces animaux étaient très-peu nombreux dans ces parages; mais ne bornant pas là nos recherches , nous songeâmes à recueillir des sables en dehors de la pointe de Cormillerci, lieu où le courant se fait le plus sentir, par douze à vingt mètres de profondeur, sur un fond rocailleux, et nous ne fûmes pas peu surpris d’y reconnaître un grand nombre de Fora- minifères. Ce résultat nous fit continuer ce genre de recherches, et nous acquîmes bientôt la certitude que les animaux qui nous occupent sont bien plus nombreux dans les lieux oh les courans ont de la force, que dans les baies abritées. Nous avons aussi constaté que cette différence tient plus à la nature du fond qu’au courant, les plages sablonneuses ou vaseuses étant peu propices à l’existence des Foraminifères, tandis que les lieux rocailleux, couverts de Polypiers, sont le milieu oh ils se propagent en plus grand nombre. Nous avons réuni au Chili douze espèces de Foraminifères, sur lesquelles huit seulement appartiennent à cette contrée. Les quatre autres, individuellement les plus multipliées, non -seulement sont des côtes de la Bolivia, mais encore se trouvent jusque sur les côtes des régions équatoriales. On peut supposer que les espèces spéciales tiennent à des limites de tempé- rature quelles ne peuvent franchir, tandis que les autres, plus indifférentes à la chaleur, ont été portées sur tous les points du littoral de l’Amérique méridionale par les courans , qui ne s’en écartent jamais. Si, sans nous occuper des points intermédiaires, nous réunissons les espèces d’ Arica à celles du Callao, port de Lima, c’est-à-dire du L2.e au 1 5/ degré de latitude sud, pour les comparer à celles du 54.e degré, nous en trouverons quatorze dont quatre sont également de Valparaiso, au Chili, et quatre se continuent vers le nord, jusqu’à Pay ta et à l’équateur. Il ne restera de propres que huit espèces; ce qui nous prouvera que les Foraminifères de la côte du Pérou participent de ceux des régions tempérées du Chili, et de ceux des régions chaudes de l’équateur, tout en présentant quelques espèces particulières. Nous n’avons plus à parler que des Foraminifères des régions équato- riales, pris, soit à Payta, au Pérou, soit près de l’embouchure du Rio de Guayaquil. Ces espèces sont au nombre de neuf> dont quatre appartiennent également aux localités dont nous avons parlé, tandis que les cinq autres sont spéciales à ces lieux. Forami- nifères. Forami- nifères. ( U ) Nous avons démontré, par la comparaison des espèces, que les deux côtes de l’Amérique méridionale offrent, dans chaque mer, relativement aux Fora- minifères, deux faunes absolument distinctes et pourtant contemporaines. Si maintenant nous voulons comparer, par exemple, l’ensemble de nos espèces des côtes méridionales de l’Atlantique avec notre faune des Antilles ou faune équatoriale, qui présente cent dix -huit espèces > nous ne trouve- rons encore, dans celle-ci, aucune des espèces de la côte méridionale; et, quoique dans le même océan , ces deux séries seront aussi tout autres. Ce résultat s’applique immédiatement à la géologie des terrains tertiaires, et prouve qu’il peut exister à des distances assez rapprochées , sur le même continent, des faunes entièrement distinctes et pourtant contemporaines, ce qui rend quelquefois purement illusoires des questions d’ordre de superposi- tion en des bassins divers , quand ils contiennent des espèces différentes 1 ; car ils ont bien pu, au contraire, appartenir à la même époque. Il nous reste à comparer dans leurs formes les Foraminifères propres à nos deux faunes de l’Amérique méridionale. Jusqu’à présent nous avons pris l’ensemble numérique de leurs espèces, sans parler de la distribution des genres et des familles ; maintenant , en suivant l’ordre méthodique , nous allons jeter un coup d’oeil comparatif sur leurs formes génériques. Dans les Monostègues ¿ nous trouvons que le genre Ooline, si commun et si nombreux en espèces aux îles Malouines, n’est représenté par aucune espèce sur les côtes du grand Océan, où nous n’avons pas rencontré un représentant de l’ordre. Les Stichostègues nous offrent les mêmes résultats sur la côte orientale; ils sont représentés par les genres Dentalina et Marginulina, tandis que nous n’en connaissons encore aucune espèce sur les côtes du grand Océan. Les Hélicostegues , bien plus nombreux , sont plus uniformément répartis ; pourtant il est des genres spéciaux à l’une ou à l’autre mer. Les Robulines , les Poîystomelles , les Pénéroples et les Uvigérines ne se trouvent que sur la côte orientale, aux Malouines et en Patagonie; les V alvulines seules, au contraire, ne se rencontrent que sur la côte occidentale, au Chili, en Bolivia et au Pérou, tandis que les Nonionines, les Protalines, les Globigé- rines, les Truncatulines, les Rosalines et les Bulimines, sont communes aux deux côtés de l’Amérique méridionale. 1. Nous appuyerons ces assertions de faits nombreux dans nos Considérations sur les Mol- lusques de l’Amérique méridionale et sur ceux des Antilles. ( 15 ) Les Entom ostègues nous offrent des Astérigérines sur la côte orientale seulement, et clés Cassidulines des deux côtés. Les Enallost'egues ont les Guttulines, les Globulines, sur les côtes de l’océan Atlantique seulement, et les Bolivines, exclusivement, sur celles du grand Océan. Pour les Agathistegues , nous voyons, à l’est, le genre Cruciloculine, tandis que ceux des Biloculines, des Triloculines , des Quinqueloculines , sont de l’est et de l’ouest. En somme, de vingt -quatre genres que nous avons découverts sur les cotes de 1 Amérique méridionale , dix habitent simultanément les deux cotes, deux sont spéciaux au grand Ocean et douze à l’océan Atlantique; ou, pour mieux dire, il existe vingt-deux genres sur le littoral de l’océan Atlantique, et douze seulement sur celui du grand Océan. Si nous cherchons doii peut provenir cette énorme différence du nombre des espèces, et surtout des genres , entre les deux côtes de l’Amérique méridionale, peut-être trouve- i ons-nous une solution satisfaisante de la question dans la disposition propre a chacun des deux rivages; en effet, sur le littoral du grand Océan, les Andes étant très-près de la mer, les côtes sont des plus abruptes et la pente est tellement rapide, qua une très-petite distance des bords (à un quart de lieue) la pro- fondeur est déjà immense; d’où il résulte non -seulement qu’il ne reste aux Foraminiferes qu’une tres-étroite zone ou ils puissent exister, mais encore qu’ils ne peuvent pas exister partout. Sur le littoral de l’océan Atlantique, au contraire, la pente douce du continent, depuis les Andes jusqu’à la mer, se continue au loin au fond de l’océan, à tel point,* qu’à plus de deux degrés des cotes, on trouve encore le fond par une profondeur où les Foramini- ièies peuvent vivre. Il y a donc de ce côté de l’Amérique une zone immense où les Foraminiferes pullulent et s’étendent sur une surface au moins décuple à celle de 1 autre côté. Ce double fait renferme encore la solution dune question des plus importante, celle de l’influence incontestable de la configui ation des terrains sur la composition de la série des êtres qui les habitent, et une application des plus curieuse qu’on en peut faire à la géo- logie , pour expliquer les différences qu’on remarque entre les espèces de coquilles fossiles de deux couches contemporaines. ( 16 ) Forami- 7 nifères. Résumé général. Le résumé des faits généraux que nous a fournis l’étude comparative des espèces de For ami nifères, nous amène aux résultats suivans : \ .° La configuration de la pointe de l’Amérique méridionale, prolongée vers le pôle, la direction des courans généraux, se divisant sur cette même pointe et suivant ensuite parallèlement aux côtes, devaient faire penser ci priori que les deux mers, le grand Océan et l’océan Atlantique, possédaient deux faunes tout à fait distinctes. L’étude des espèces et des genres est venue complètement confirmer cette opinion. 2. ° On pouvait croire que le cap Horn, recevant les eaux qui se divisent ensuite pour aller dans chaque mer, devait être le point de départ des deux faunes dont nous venons de parler, et montrer des espèces appartenant aux deux séries. La comparaison des espèces est aussi venue confirmer ce fait. 3. ° La différence de configuration des deux côtes de l’Amérique, l’une abrupte par le voisinage des Andes, l’autre en pente douce, devait faire supposer des différences de nombre et de forme entre les êtres qui les habitent. Les Fora- minifères nous en donnent une preuve évidente, puisque nous avons cinquante- deux espèces d’un côté, trente seulement de l’autre, que douze genres sont spéciaux à l’océan Atlantique, sans se trouver dans le grand Océan, et que toutes les espèces sont distinctes. 4. ° Démontrée en grand, par la comparaison des deux faunes locales de l’Amérique méridionale, l’influence des localités l’est encore plus par l’étude des lieux voisins, comme nous l’avons trouvé à un demi -quart de lieue de distance aux environs de Valparaiso, où deux espèces seulement se rencontrent dans la baie, tandis que nous en avons recueilli douze à la pointe de Cormillera. 3.° La faune des Foraminifères des parties méridionales de l’Amérique du sud, comparée à celle des Antilles, nous a montré deux séries tout à fait spé- ciales, sans qu’il y ait une seule espèce commune; ainsi l’Amérique seule possède en Foraminifères une faune spéciale au grand Océan, sur les côtes méridionales, une seconde, propre à l’océan Atlantique, sur le littoral des parties méridionales, et une troisième équatoriale, celle des Antilles. De tout ce qui précède on conclura qu’il peut y avoir en même temps , dans la même mer et sur le même continent, à peu de distance, des faunes entièrement distinctes. Ce fait peut expliquer l’âge respectif des differens bassins tertiaires , lesquels , au lieu d’être postérieurs les uns aux autres , pourraient bien , Forarai- iiiléres. ( U ) au moins quelques-uns, être contemporains, sans en différer moins dans leur ensemble; question de la plus haute importance en Géologie. 6.° Nous avons vu qu’il pouvait y avoir simultanément, au fond de la mer, à une très-courte distance, des dépôts tout à fait differens, comme ceux de Valparaiso, contenant des espèces distinctes des autres. Les géologues ont beaucoup discuté sur l’âge comparatif des nombreuses couches des terrains tertiaires ; mais ce fait donnera la certitude que plusieurs de ces couches pou- vaient se former le même jour, et néanmoins différer complètement. 7. ° Les Foraminifères rencontrés au cap Horn par cent soixante mètres de profondeur, nous démontrent qua cette immense profondeur ils peuvent encore exister en grand nombre; question importante pour la distribution générale des êtres. 8. ° Les Foraminifères, très-multipliés en individus et en espèces au cap Horn et aux Malouines, prouvent que ces animaux sont encore très -nom- breux à des latitudes peu élevées et à des températures très-froides, lorsque Le tableau suivant résumera, par ordre et par famille, le nombre des Ce premier ordre comprend seulement les coquilles formées d’une seule loge à tous les âges. Cette loge, creuse et percée d’une ouverture, représente l’âge embryonnaire des coquilles plus compliquées. Dans nos travaux antérieurs sur les Foraminifères nous n’avions connu que deux genres dans cette série, les Gromia et les Orbulinci ; aujourd’hui les localités leur sont propices. Foraminifères qui vont suivre dans les spécialités. Monostègues 10 ... 10 c . Í Equilateridæ oTICBOSTEGUES . . J '*■ c . Í Equilateridæ bTICBOSTEGUES . . 1 ( Inequilateridæ . . 39 4 Énallostègues. JPolymorphinidæ 2 (Textularidæ . . (Miliolidæ. . . . Multiloculidæ . Total. . . 81 81 PREMIER ORDRE. MONOSTÈGUES, Monostegues , d’Orb. 3 Forami- n itères. ( 18 ) nous en admettons un troisième, que nos recherches nous ont fait découvrir dans les sables de l’Amérique méridionale; et que nous nommons Oolina.1 De ces trois genres, le dernier seul se trouve dans cette Faune locale. Genre OOLINE, Oolina , d’Orbigny. Coquille libre, régulière, ovale, allongée ou déprimée, creuse en dedans, à contexture vitreuse, non perforée. Ouverture petite, placée à l’extrémité d’un prolongement antérieur. Rapports et différences. Les Oolines ressemblent un peu, par leurs formes, aux Orbulines; comme celles-ci elles sont percées d’un trou; mais elles en diffèrent par leur test vitreux, non criblé de pores à sa surface, et par l’ouverture placée à l’extrémité d’un prolongement, tandis qu’il est simplement ouvert à la surface des Orbulines. Nous avons depuis bien long-temps connaissance de ces petits corps; mais les ayant constamment rencontrés dans des localités où il y avait beaucoup de Nodosaires et de Dentalines, nous les avions pris pour des jeunes de ces genres, et nous aurions sans doute toujours conservé cette idée, si nous n’en avions trouvé un grand nombre aux Malouines, sans y rencontrer de Nodo- saires ni de Dentalines qui puissent s’y rapporter; ce qui nous obligea à les considérer comme des corps complets et non comme de jeunes individus. Une fois cette opinion arrêtée, nous avons ensuite trouvé des Oolines dans presque tous les sables, et nous avons du les considérer comme tin genre bien distinct. La forme en varie de la sphère presque parfaite à l’allongement fusoïde; elle est quelquefois pourvue d’une pointe postérieure. N .° 1. OOLINE COMPRIMÉE, Oolina compressa, d’Orb. Pl.V, % 1, 2. O. testci suborbiculari , anticè sub acuminata , alba , laevigata, compressa, margine limbatâ ; apertura minima. Diam. i/8 millim. Coquille: Arrondie, un peu acuminée en avant, très-lisse, brillante, translucide comme du verre, comprimée, marquée à son pourtour d’une bordure double. Ouver- ture étroite, placée à l’extrémité d’un prolongement conique, distinct du reste de la coquille. Couleur : Blanc uniforme transparent. 1. Notre travail d’ensemble, publié dans X Histoire de Cuba, n’indique pas ce genre, parce que nous l’avons découvert depuis. ( 19 ) Nous avons trouvé cette espèce dans le sable des îles Malouines et de la côte méri- poram¡_ dionale de la Patagonie; elle y est très-rare. nifères. N. ° 2. OOLINE LISSE , Oolina lœ viga ta , d’Orb. pi. y, fig. 3. O. testd ovatcl, lœvigatâ, alba , anticè acuminate!, posticé rotundi! ; aperturâ acu- minati!, marginati !. Diam. i/8 millón. Coquille : Ovale, très-lisse, très-diaphane et polie comme du verre, un peu acuminée en avant, arrondie en arrière, représentant un petit œuf. Ouverture étroite, placée à l’extrémité d’un prolongement conique et comme bordée par une partie plus transpa- rente que le reste. Couleur : D’un blanc uniforme transparent. Elle diffère de l’espèce précédente par sa forme également renflée partout et nulle ment comprimée; du reste, elle est aussi lisse et aussi brillante. Nous l’avons rencontrée dans le sable des îles Malouines, où elle est rare. N.° 3. OOLINE DE VILARDEBO, Oolina Vilar deboana , d’Orb. PL Y, fig. 4, 5. O. testd ovatiî, inflati! , albâ, anticé acuminatâ ; posticè rotundâ, longkudinaliter costatâ ; costis elevatis, plus 'viginti numero; aperturâ acuminata. Diam, x/5 millim. Coquille : Ovale, très-renflée, arrondie en arrière, un peu acuminée en avant, ornée en long de vingt à vingt-cinq côtes saillantes très-prononcées; ouverture ronde, placée à l’extrémité d’un prolongement médiocre. Couleur : Blanc uniforme. Cette jolie petite espèce, que nous dédions à M. Vilarclebo, directeur du Musée d’histoire naturelle de Montevideo, diffère, par ses côtes longitudinales, des autres Oolines que nous venons de décrire. Elle habite les mêmes lieux. N.° 4. OOLINE A QUEUE, Oolina caudata, d’Orb. PL Y, fig. 6. O. testd elongate!, subfusiformi, anticé lœvigatâ s angustata, posticé longitudinaliter striate!, inflatâ, caudatâ; aperturâ elongate!. Long. i/6 millim. Coquille : Oblongue, un peu fusiforme, très-allongée, amincie et lisse en avant, renflée arrondie, striée en long en arrière, où se trouve de plus une pointe longue et aiguë comme une queue. Ouverture ronde, placée à l’extrémité d’un très-long prolongement tubuleux. Couleur : Blanc transparent comme du verre. Par sa queue, par sa forme allongée, par sa surface striée seulement en arrière, cette espèce diffère essentiellement de toutes les autres. Elle habite les Malouines, où elle est assez rare. ( 20 ) Forami- niferes. N.° 5. OOLINE D’ISABELLE, Oolina Isabella, d’Orb. PL Y, fig. 7, 8. O. testcí globulosa, albâ, anticè acuminatd, posticè rotunclâ, longitudinaliter costatâ, costis elevatis tredecim ornatâ; aperturâ elongatd, conica. Diam. i/6 millirn. Coquille: Globuleuse, un peu ovalaire, très-acuminée en avant, arrondie en arrière, ornée en long de treize à quatorze côtes élevées, également espacées. Ouverture ronde à l’extrémité d’un long prolongement conique très-aminci et presque aigu. Couleur : Blanc uniforme. Voisine, par sa forme, par ses côtes, de l’Ooline de Yilardebo, elle s’en distingue par le nombre moitié moindre de celles-ci, réduites de treize à quatorze, au lieu de vingt à vingt-quatre; nombre que nous avons retrouvé sur beaucoup d’individus différens. Nous l’avons découverte dans le sable des Malouines. N .° 6. OOLINE MELON, Oolina melo, d’Orb. PL Y, fig. 9. O. testât globuloso-ovatâ, albd, diaphand, longitudinaliter variolatâ, anticè suba- cwninatd, posticè rotunda; aperturâ rotundd , obtusd. Diam. i/6 millirn. Coquille: Globuleuse, ovale, diaphane, à peine acuminée en avant, ornée de petites excavations quadrangulaires, formant des lignes longitudinales régulières; les excava- tions ou fossettes inégales, plus petites vers les extrémités des lignes, et formant entre elles une alternance régulière. Ouverture ronde, percée à l’extrémité d’une très-légère saillie. Couleur : Blanc uniforme. Aucune autre espèce ne peut être comparée à celle-ci; elle se distingue nettement de toutes par les fossettes en lignes dont sa superficie est couverte. Elle habite avec les Oolines que nous venons de décrire. N .° 7. OOLINE A COTES BABES, Oolina raricosta, d’Orb. PL V, fig. 10, 11. O. testd ovatci, albd., anticè acuminatd, posticè subtruncatd , longitudinaliter costatâ; costis octo vel novem elevatis ornatâ; aperturâ rotunda,, acuminatd. Diam, i/o mill. Coquille: Ovale, épaisse, acuminée en avant, arrondie et un peu tronquée en arrière, ornée en long de huit à neuf côtes élevées, larges, régulièrement espacées. Ouverture à l’extrémité d’un prolongement tubuleux, peu saillant et large. Couleur : Blanc uniforme. Costulée comme les Oolines de Yilardebo et d’Isabelle, celle-ci s’en distingue pour- tant par sa forme plus oblongue, par la troncature de sa partie postérieure et par le ( 21 ) nombre de ses côtes, allant toujours de huit à neuf, au lieu de s’élever à vingt ou à p treize, comme on le voit dans les deux autres espèces. Elle habite les Malouines. Nous l’avons trouvée dans le sable de ces îles. orami- ni fèrc s. N.° 8. OOLINE STRIÉE, Oolina striata, d’Orb. PI. Y, fig. 12. O. testa subsphericd, alba, anticè elongatd , angustata , posticè rotundo-obtusâ, lon- gitudinaliter minuté striatd; aperture î elongatis simâ , subcjlindricâ. Diam. i/5 millim. Coquille: Globuleuse, subsphérique, diaphane, mince, très-finement striée en long, très-prolongée en tube en avant, obtuse, arrondie en arrière. Ouverture à l’extrémité d’un tube long et cylindrique. Couleur : Blanc uniforme. Cette jolie petite espèce se distingue de toutes les autres par sa forme sphérique, par son long prolongement antérieur et surtout par ses stries fines. Nous l’avons découverte dans le sable des îles Malouines, où elle est rare. N.° 9. OOLINE PEU ORNÉE, Oolina inornata, d’Orb. PI. Y, fig. 13. O. testei ovato-gibbosâ, glabre!, albâ, translucide i, einticè posticèque obtuse!; aperture! brevi. Diam. i/5 millim. Coquille: Ovale, un peu gibbeuse en avant, très-obtuse à ses extrémités, glabre, c’est-à-dire que, sans être brillante, elle n’est pourtant pas rugueuse, et que son aspect est celui du verre dépoli. Ouverture ronde à l’extrémité d’une très-légère saillie de la partie antérieure. Couleur : Blanc uniforme mat. > La forme ovale un peu gibbeuse de cette espèce la distingue des autres, dont elle diffère encore par sa surface dépolie. Elle habite les mêmes lieux que les Oolines qui précèdent. N.° 10. OOLINE A COU STRIÉ, Oolina striaticollis , d’Orb. PL Y, fig. 14. O. teste! ovate! , Icevigatâ, nitida, albd, anticè elongatd, acuminatâ, posticè obtuse! , aculeatâ, longituclinaliter striate î; eiperturâ elongatissimâ , obliqué striatd. Diam. i/6 millim. Coquille : Ovale, lisse, brillante, transparente, très-allongée en avant, obtuse et arrondie en arrière, où elle est pourvue d’une couronne de pointes aiguës, correspon- Forami- nifères. ( 22 ) dant chacune à une strie peu prolongée sur la coquille. Ouverture placée à l’extrémité d’un long tube un peu acuminé, strié obliquement près de sa partie antérieure. Couleur : Blanc transparent. Les stries obliques de son tube, la couronne de pointes de son extrémité, distinguent nettement cette espèce, que nous avons trouvée dans les sables des îles Malouines. II." ORDRE. STICHOSTÈGUES, Stichostegues, d’Orb. Cet ordre comprend les coquilles dont les loges sont empilées ou super- posées bout à bout sur un seul axe droit ou arqué , qu’elles débordent ou non en se recouvrant, mais dont l’ensemble ne forme jamais de spirale; aussi le mode d’accroissement de l’animal et de la coquille consiste-t-il en un segment ou une loge percée d’une ouverture, sur lequel viennent successive- ment s’empiler , les uns après les autres , des segmens ou loges plus ou moins nombreux, toujours dans le sens de l’axe longitudinal, soit sur une ligne droite, soit sur une ligne courbe. Cet ordre comprend les genres Nodosaria , Frondiculciria , Lingulina , Rimulina , Vaginulina , Marginulina, Citlicirina, Conulina, Pavonina et JVebhina. Deux de ces genres seulement, les Nodosaria et les Marginulina, sont représentés dans l’Amérique méridionale; tous les autres paraissent manquer, au moins jusqu’à présent, dans cette partie du monde. Genre NODOSAIRE, Nodosaria , Lamk. Nautilus, Linn.; Nodosaria et Orthocera , Lamk.; Reophagus , Mont. Coquille libre, régulière, équilatérale, allongée, ovale, conique ou cylin- drique. Loges le plus souvent globuleuses, superposées sur un seul axe fictif, droit ou arqué, variant dans leur rapport, depuis le recouvrement presque complet jusqu’à la séparation par étranglement. Ouverture ronde , centrale. Nous les divisons en quatre sous-genres, les Glandulina, Nodosaria , Dent aliña et Orthocerina1 , parmi lesquels le troisième seul s’est montré à nous dans l’Amérique méridionale. 1. On peut voir les caractères de ces sous-genres dans notre travail d’ensemble ( Foraminifères de Cuba, p. 12). ( 23 ) Sous-genre DENTARIAE, Dentalina, d’Orb. Coquille libre, régulière, équilatérale, allongée, arquée, conique ou déprimée. Loges globuleuses, souvent obliques, se recouvrant partiellement et ne laissant pas de très-forts étranglemens ; la dernière toujours convexe et souvent prolongée; axe fictif toujours arqué, la convexité du côté opposé à l’ouverture : celle-ci arrondie , terminale , le plus souvent sans prolongement et placée un peu de côté. (Voyez nos Modèles, n.° 5.) Ainsi caractérisées , les Dentalines different des autres sous-genres par leur axe fictif arqué, au lieu d’être droit, et par l’ouverture placée un peu latéra- lement. Nous connaissons plus de vingt-quatre espèces de cette division, sur lesquelles une seule est de l’Amérique méridionale. N. 11. DENI ALINE TRÈS- AIGUË, Dentalina acutissima, d’Orb. PI. V, fig. 15, 16. D. testa elongata, arcuata. Icen gata, nítida, albâ, anticè obtusa, posticé acuminatd, acutissimd; loculis numerosis , lateraliter s emi-dis tinctis ,• aperturd rotunda , sim- plici. Long. 5 millim. Coquille: Très-allongée, grêle, arquée, lisse, brillante, un peu obtuse en avant, très-amincie et très-aiguë en arrière. Loges au nombre de dix-huit à vingt , très-convexes et distinctes du côté de la convexité formée par l’arc; de l’autre, elles sont peu distinctes, et, dans le jeune âge surtout, ne forment aucune saillie les unes sur les autres; ouver- ture ronde, petite, à bords simples. Couleur : Blanc un peu jaunâtre. Cette espèce, l’une des plus grandes du genre, est assez voisine de notre Dentalina gracilis, dont elle différé pourtant par ses loges plus courtes, plus nombreuses, et convexes seulement d’un côté; caractères qui la distinguent encore de toutes les autres espèces. Nous l’avons découverte dans le sable des îles Malouines, où elle est rare. Genre MARGINULINE , Marginulimi , d’Orb. Coquille libre, régulière, équilatérale, allongée, arquée, souvent con- tournée posterieurement en crosse. Loges globuleuses se recouvrant par- tiellement, la dernière toujours convexe, souvent prolongée en siphon; les premières contournées en arrière et ayant, dans quelques espèces, un com- mencement d’enroulement spiral. Axe fictif arqué ; la convexité du même côté Eorami- nifères. Forami- îiileres. ( 24 ) que l’ouverture. Ouverture arrondie , placée le plus souvent à l’extrémité d’un prolongement de la derniere loge sur le bord. ( Modèles , n. 6,1. livraison.) Rapports et différences. Ce genre diffère des Vaginulines à ouverture mar- ginale, par sa dernière loge, convexe au lieu d’être concave, par le prolonge- ment où est placée l’ouverture, et par sa forme contournée en arrière, accusant une tendance marquée vers la spirale. Si nous le comparons aux autres coquilles arquées, nous verrons que les Dentalines sont toujours arquees de manière à ce que la convexité soit du côté oppose a l’ouverture, tandis que, chez les Marginulines , c’est le contraire. Ce caractère, en apparence sans valeur, en a néanmoins beaucoup relativement a l’accroissement de la coquille ; car la courbure des Dentalines est tout à fait opposée au commencement de l’enroulement spiral, tandis que celle des Marginulines nous présente deja un léger enroulement postérieur et un passage évident aux coquilles spirales; aux Spirolina, par exemple. Elles se trouvent fossiles dans les terrains crétacés et tertiaires, et vivantes principalement dans l’Adriatique. N.° 12. MARGINULINE DE WEBB, Marginulina Webbiana, d’Orb. PI. Y, fig. 17, 18. Marginulina tVebbiana, d’Orbigny, 1839, Foraminifères des Canaries, p. 124, n.° 4; pi. I, fig. 7-18. M. testa elongatâ , arcuatâ, compressiusculâ , lœvigatâ , translucidd , nitida, antice acuminata, posticè curvato -obtusa-, loculis numerosis, mcequaliter obliquis-, aper- turd rotunda-, peripherid radiatd. Dimension : Longueur, 1 millimètre. Coquille : Allongée, un peu comprimée, sans être carénée, mince, très-lisse, brillante, transparente comme du verre; élargie en avant, légèrement recourbée en crosse, obtuse en arrière. Loges nombreuses, de sept à dix dans les adultes, étroites vers la base, plus larges au sommet, toutes très-obliques , se recouvrant sur un tiers de leur largeur, sans sutures profondes. Ouverture ronde, très-petite, placée à l’extrémité aiguë de la dernière loge, entourée d’une série de stries rayonnantes. Couleur : Blanc jaunâtre , transparent. Cette charmante petite espèce, remarquable par sa contexture vitreuse et transpa- rente, se rapproche , par ce caractère, de notre Marginulina glabra ; néanmoins elle est beaucoup plus comprimée et ses loges sont plus étroites. Nous l’avons trouvée dans le sable des îles Malouines, et nous la connaissions déjà des îles Canaries; ainsi elle serait des deux côtes de l’océan Atlantique. Les individus des deux localités ne nous ont montré aucune différence. Forami- niíéres. ( 25 ) III.8 ORDRE. HÉLICOSTÈGUES , Helicostegues , d’Orb. Nous plaçons dans cet ordre les coquilles dont les loges sont empilées ou superposées sur un seul axe, formant une volute spirale, régulière, nette- ment caractérisée, et dont la spire est oblique ou enroulée sur le même plan. Dès-lors il est facile de se rendre compte de leur mode d’accroissement, aussi simple que celui de l’ordre précédent. Il commence de même par une loge ovale ou comprimée, percée d’une ouverture; sur cette loge viennent succes- sivement s’en placer d’autres plus ou moins nombreuses , de manière à recou- vrir la partie percée; mais, comme ces loges sont plus étroites d’un côté que de l’autre , quelles s’appliquent toujours sur le même côté, leur ensemble, sur un seul axe, forme toujours une spirale régulière, diversement enroulée. Les Hélicostègues se distinguent donc des Stichostègues par l’empilement des loges ou des segmens de l’animal sur un seul axe formant spirale, au lieu de se prolonger toujours sur une seule ligne droite ou seulement arquée; des Entomostègues par les loges sur un seul axe spiral, au lieu d’être sur deux; des Enallostègues , par l’accroissement alterne et longitudinal des coquilles de cet ordre; des Agathistègues , par l’enroulement en pelotonne- ment et non spiral. l.re Famille. NAIJTILOÏDÉES , Nautiloidæ , d’Orb. Caractères. Coquille libre, régulière, équilatérale; spire régulière, enroulée sur le même plan, embrassante ou non. Contexture de la coquille vitreuse, translucide ou opaque. Nous la divisons ainsi qu’il suit: NAUTILOIDÆ. Cristellaria. à l’angle carénai, j Flarellina. 1. Section. \ J Robulwa. Une seule ouver-/ T Nonionina. ture • ‘ * Nummulina. Operculina. Vertebralina. Hauerwa. 2. e Section. (Loges simples, j Polystomella. Plusieurs ouver- J ! Peneroplis. f contre le retour de j la spire. tures. 'Loges composées. Orbiculina. Alveomna. V • Forait 4 Forami- nifères. ( 26 ) Des genres qui précèdent, quatre seulement, les Robulina, les Nonionina , les Polystomella et les Peneroplis , se trouvent sur le continent méridional de l’Amérique et dans les îles qui en dépendent. Genre ROBULINÈ, Robulina , d’Orb. Nautilus Plancus, Gualtieri, Linn., Gmel., etc.; genres Phonème, Pharame, Hèrione, Clisiphonte, Patrocle, Lamp adié, Antenore, Robule, Rhinocure et Spkincterule , Montf.; Lenticulina , Polystomella, Blainv. Coquille libre, régulière, équilatérale, suborbiculaire , comprimée, forte- ment carénée, d’une contexture vitreuse, brillante. Spire toujours embras- sante. Loges allongées, se rejoignant, au retour de la spire, à la partie ombi- licale. Ouverture triangulaire en fente longitudinale, située à l’angle carénai des loges. (Modèles, n.° 14, 1.re livraison, et n.° 82, 4.e livraison.) Rappot'ts et différences. Pour la place marginale de l’ouverture, pour la contexture , la carène , les accidents extérieurs de la coquille , nous ne pou- vons comparer ce genre qu’aux Cristellaires. Néanmoins il en diffère en ce que son ouverture est en fente triangulaire, au lieu d’être ronde, par son enroulement spiral bien plus complet, par sa forme nautiloïde plus régulière, ainsi que par son disque ombilical, presque toujours très-prononcé. Les Robulines se trouvent fossiles seulement dans les terrains tertiaires les plus récens, et vivantes dans l’Adriatique et la Méditerranée surtout, car ailleurs nous n’en connaissons qu’une espèce aux Canaries, la même que celle des Malouines , que nous allons décrire. N.° 13. ROBULINE UN PEU TRANCHANTE, Robulina subcultrata, d’Orb. PI. Y, fig. 19, 20. Robulina canar iensis \ d’Orb., 1839, Foraminifères des Canaries, p. 127, pi. Ill, fig. 3, 4. R. teste l orbiculato - compresset , lœvigatd, nitidâ, alba, carinatâ; carene i brevi, non secemte; loculis quinque vel s ex arcuatis, ultimo suprà complanato-, suturis complanatis ; disco umbilicali magno-, aperturd triangulari, antice radiatd. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. Par sa forme, par son disque, par ses loges lisses, cette espèce a de l’analogie avec notre Robulina cultrata de l’Adriatique; mais nous la trouvons toujours plus petite, avec une carène étroite et non tranchante, au lieu d’etre large : caracteres qui la dis- tinguent facilement. 1. Nous sommes obligé de changer ce nom, l’espèce se trouvant en Patagonie. « ( 27 ) ]\ous l’avons découverte dans le sable des Malouines; elle se trouve aussi à Ténériffe; les individus des deux localités ne different pas enlr’eux. Genre NONIONINE, Nonionina , d’Orb. Nautilus, Walker, Montagu, Fichtel et Moll, etc.; genres Nonione, Mélonie, Cancride, Flor ¿lie, Chrysale, Macrodite , Montfort; Cristellaria , Lamarck; Polystomella , Lenti- culina, Blainville. Coquille libre, régulière, équilatérale, suborbiculaire , bulloïde ou com- primée, à dos arrondi et non caréné, d’une contexture le plus souvent vitreuse, brillante. Spire toujours embrassante. Lopes arquées, se rejoignant toujours au retour de la spire et au centre ombilical. Ouverture en fente transversale contre le retour de la spire et apparente à tous les âges. (Modèles, n.° 1/1, 1 .re livraison; n.os 33 et 46, 2.e livraison; n.° 86, 4.e livraison.) Rapports et differences. Dans ce genre nous ne voyons plus ces formes comprimées, ces carenes tranchantes, ces bourrelets supérieurs aux loges des Cnstellaires et des Robulines. Nous ne retrouvons plus l’ouverture à l’angle dorsal, comme dans ces genres, mais bien, au contraire, contre le retour de la spire, ce qui les distingue facilement. Parmi les coquilles qui, comme celles-ci , ont 1 ouverture contre le retour de la spire, nous avons seulement les Nummulines, dont l’ouverture est souvent masquée et dans lesquelles souvent aussi la coquille n’a aucune ouverture apparente. Fossiles, les Nonionines sont seulement des terrains tertiaires; vivantes, elles sont de tous les pays et de toutes les regions. Nous en avons des deux côtés de l’Amérique méridionale. N.° 14. NONIONINE PÉLAGIQUE , Nonionina pelagica , d’Orb. PL Ill, fig. 1 , 2. N. teste 1 orbiculcito-globulosâ , tuberosa > rugosa, aculeata , jlavd , convexa, inflata, margine profundé secto ; loculis quinis triangularibus, convexis, ultimo suprei convexissimo-rotundato ; suturis profunde excavatis; umbilico depresso. Dimension : Diamètre, i/3 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire, très-renflée, globuleuse, très-fragile, très-rugueuse , et de plus couverte de pointes irrégulières plus ou moins espacées, arrondie et convexe sur les bords, qui sont profondément découpés. Loges au nombre de cinq, très- larges, très-convexes, triangulaires et peu droites, leurs sutures très-profondément excavées, la dernière loge convexe, bombée et arrondie en dessus; ombilic assez profond. Forami- nifères. Forami- niferes. ( 28 ) Couleur : Jaunâtre assez foncé, uniforme. Plus bombée encore que notre Nonionina umbilicata, celle-ci s’en distingue par le petit nombre de ses loges très-bombées, au lieu d’être planes et nombreuses. Elle se distingue encore de toutes les autres par sa contexture rugueuse et les pointes dont elle est couverte. Cette espèce est une rare exception parmi les Foraminifères essentiellement côtiers, puisque nous l’avons prise en pleine mer, à une grande distance des côtes du Pérou, dans l’océan Pacifique, par 20° de latitude sud et 89° de longitude ouest de Paris, où elle nous a paru très-rare. N.° 15. NONIONINE PONCTUÉE, Nonionina punctulata, d’Orb. PI. Y, fig. 21, 22. N. testa ovato -compressâ, punctulatâ, albd, margine subintegrâ, rotundâ ; loculis numerosis, elongatis, angustatis, minime arcuatis, simplicibus, ultimo suprà con- vexo; suturis excavatis. Diam. i/3 millim. Coquille: Ovale, fortement comprimée, presque plane de chaque côté, très-finement pointillée , très-fragile, à pourtour convexe, découpé par ses loges, surtout aux der- nières. Loges au nombre de dix à douze, très-étroites, triangulaires, à peine arquées, séparées par des sutures profondes; la dernière convexe en dessus, sans ombilic bien marqué. Ouverture peut-être nulle? Nous n’avons pu l’apercevoir. Couleur : Blanc sale. On ne peut plus voisine de la Nonionina Grateloupi des Antilles , par sa forme com- primée : elle en diffère par sa surface pointillée, par ses sutures excavées et par sa dernière loge, convexe en dessus. Elle habite les îles Malouines, où elle est rare. N.° 16. NONIONINE UN PEU CARÉNÉE, Nonionina subcarinata, d’Orb. PI. V, fig. 23, 24. N. testei sub orbiculari , Icevigalâ , albd, convexa , margine integra, subcarinata; loculis sex triangularibus, planis, ultimo suprà sub complanato , suturis non excavatis ; umbilico nullo ; aperturd angustatd, lineari. Diam. i/3 millim. Coquille : Suborbiculaire, renflée, épaisse, lisse, à pourtour non festonné et entier, un peu caréné, quoiqu’ arrondi. Loges au nombre de six, presque planes, triangu- laires, peu arquées, unies, sans sutures marquées, la dernière non convexe en dessus; ombilic convexe, formé par la réunion immédiate des loges. Ouverture courte, en fente transversale, occupant la convexité du retour de la spiie. Couleur : Blanc sale uniforme. Quoique plus bombée encore, cette espèce se rapproche un peu de la Nonionina Lamarkii, Nob., fossile de Dax, par la tendance à la forme carénée de son pourtour; ( 29 ) cependant elle en diffère par son centre bombé, par ses loges, au nombre de six au lieu Forami- de dix-huit, et par d’autres détails que la comparaison fait ressortir. nifer(,s' Elle habite les îles Malouines, où elle est peu rare. Genre POLYSTOMELLE , Polystomella , Lamk. Nautilus, Linn., Gmel., Auct.; genres Andromède , Cellulie, Sporulie, Thèméone , Pèlore, Géopone , Elphide , Montf.; genres Polystomella , Vorticialis , Lamk., Blainv. ; Polys lo- mella, d’Orb. Coquille libre , régulière , équilatérale , ne variant pas dans ses formes , suborbiculaire , comprimée, à dos souvent caréné. Spire embrassante. Loges à une seule cavité, plus ou moins arquée ou droite, se rejoignant toujours, au retour de la spire, au centre ombilical, toujours pourvues de fossettes transversales entre les sutures ou sur les sutures mêmes. Ouvertures nom- breuses, éparses, en bordure ou formant un triangle à la partie supérieure de la dernière loge , et se montrant encore ouvertes dans les fossettes sutu- rales des dernières loges. (Modèles, n.° 45, 2.e livraison.) Rapports et dijjérences. Les Polystomelles se distinguent de tous les genres de Nautiloïdées à plusieurs ouvertures, par ce caractère singulier que les ouvertures du bord de la dernière loge reparaissent en fossettes plus ou moins allongées sur toutes les autres : les dernières seulement ouvertes, les autres fermées ; il en résulte qu’extérieurement ce genre se distingue de suite par ce grand nombre de petites excavations transversales quon remarque sur toutes les espèces. Chez les Peneroplis , les Dendritina, les Spirolina , on ne trouve jamais d’ouvertures latérales aux loges; aussi celles-ci sont-elles lisses ou simplement striées. L’animal fait sortir des fdamens non- seulement par les ouvertures du dessus de la dernière loge, mais encore par les pores des côtés des dernières loges. Fossiles, nous trouvons les Polystomelles dans la craie supérieure et dans les terrains tertiaires; vivantes, elles habitent une grande partie des mers et par toutes les latitudes. Nous en avons quatre espèces des côtes américaines de l’océan Atlantique, mais nous n’en possédons aucune des côtes du grand Océan. N. ° 17. POLYSTOMELLE DE LESSON, Polystomella Lessonii, d’Orb. PL III, fig. 1 , 2. Polystomella Lessonii, d’Orb., 1825, Tableau des Céphal., p. 118, n.° 6. P. testa suborbiculato-compressâ, albâ, margine non integrd ; centro laterali subde- presso; loculis septemdecim arcuatis, transversu n profunde costatis, ultimo suprà truncato; suturis conveœis. Forami- ni fères. ( 30 ) Dimension : Diamètre, i/3 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire, très-comprimée de chaque côté, à pourtour un peu en coin, sans être caréné, découpé par les loges; partie ombilicale un peu déprimée. Loges au nombre de dix-sept à dix-huit, toutes étroites, très-arquées, coupées transversale- ment chacune par dix à onze fossettes transversales, laissant entr’elles une côte élevée; les sutures en bourrelets saillans; la dernière loge tronquée, plane, pointillée, ne montrant aucun indice d’ouverture. Couleur : Blanc uniforme. Comprimée comme notre Polystomella strigillata , cette espèce en diffère néanmoins par son manque de carène, par ses fossettes latérales moins nombreuses, et par son centre ombilical non pointillé ni rugueux, comme dans celle-ci, et constitue une espèce différente. Nous l’avons découverte sur la côte de la Patagonie, au sud de l’embouchure du Rio Negro, et dans les sables des îles Malouines, communiqués par MM. Gaudichaud et Lesson. N .° 18. POLYSTOMELLE D’OWEN, Polystomella Oweniana, d’Orb. PI. Ill, fig. 3, 4. P. testa suborbiculato-compressâ , alba , margine carinata , limbatcl, centro laterali convexo ; loculis sexdecim minime arcuatis, transversim profundé costatis, ultimo truncato, plano; aperturis submarginalibus, numerosis, triangulum formantibus. Dimension : Diamètre, 2/5 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire, comprimée, convexe de chaque côté, à pourtour caréné et marqué d’une bordure peu ou point découpée; partie ombilicale convexe, quel- quefois un indice de disque non distinct. Loges au nombre de quinze à seize, toutes étroites, un peu arquées, marquées transversalement de dix à onze fossettes transver- sales, séparées par des côtes; sutures saillantes; la dernière loge tronquée, plane. Ouver- tures nombreuses, placées sur le bord même delà dernière loge, en deux lignes, for- mant entr’elles un triangle. Couleur : Blanc uniforme. Voisine de la précédente pour le nombre de loges et de fossettes transversales, elle s’en distingue par sa forme plus carénée , plus tranchante sur les bords , par son centre ombilical convexe, au lieu d’être concave; elle diffère également par ces mêmes carac- tères des autres espèces qui nous sont connues. Nous l’avons rencontrée sur la côte de la Patagonie, au sud du Rio Negro, avec l’espèce précédente : elle est rare. N.° 19. POLYSTOMELLE ARTICULÉE, Polystomella articulata, d’Orb. PL III, fig. 9, 10. P. testâ sub orbiculata, compressa, albâ, nitidd, punctata , margine rotundata, non integra; loculis decem, arcuatis, convexis, Icevigatis , ultimo convexo; suturis excavatis , transversim articulatis ; aperturis subsparsis ■ ( 31 ) Dimension : Diamètre, 1/4 de millimètre. .. Coquille : Suborbiculaire, comprimée dans son ensemble, lisse, brillante, marquée nifères partout de très-petits points, à pourtour arrondi, découpé en festons par les loges; partie ombilicale convexe. Loges au nombre de dix, toutes assez larges, en coin, arquées, convexes, lisses, portant néanmoins, sur chaque suture, une série de petites fossettes transversales, espacées; la dernière loge convexe du côté de la bouche, mais un peu concave au milieu. Ouvertures éparses, nombreuses, formant un triangle au milieu de la bouche. Couleur : Blanche. Cette espèce, par ses loges bombées, renflées extérieurement, nous représente des formes que nous ne retrouvons que parmi les Nonionines et parmi les Polystomelles; on ne peut la rapprocher que de la P. Poeyiana, d’Orb., de Tile de Cuba, quoiqu’elle soit moins bombée que celle-ci, que son ombilic lui manque et quelle en diffère paí- ses ouvertures. Nous l’avons rencontrée sur la côte de Patagonie, près du Rio Negro, où elle est rare; on la trouve encore aux îles Malouines. N. 20. POLYSTOMELLE D’ALVAREZ, Polystomella Alvareziana , d’Orb. PI. Ill, fig. 11, 12. P. teste l suborbiculato-compressâ , albâ, margine carinata, integré l; loculis undecim, arcuatis, complanatis , ultimo plano-, suturis transver sim fossiculiferis ; aperturis marginalibus. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. i ' Coquille : Suborbiculaire, très-comprimée, lisse, à pourtour anguleux subcaréné, sans découpure aucune; partie ombilicale un peu concave. Loges au nombre de onze, toutes étroites, très - arquées , non convexes, planes; les sutures marquées seulement par la série de sept à huit fossettes simples, plus profondes en arrière qu’en avant, les dernières ouvertes; la dernière loge coupée carrément en dessus. Ouvertures marginales au pourtour de la dernière loge. Couleur : Blanc bleuâtre. Par sa demi-carène, par ses loges lisses, où les fossettes des ouvertures ne paraissent que sur la suture , cette espèce fait le passage entre la Polystomella articulata et les espèces carénées et à fossettes prolongées. Nous l’avons trouvée en Patagonie, non loin du Rio Negro, et dans les sables des îles Malouines. Genre PENEROPLE, Peneroplis , Montfort. Nautilus, Linn., Gmel.; Peneroplis, Month, Blainv. ; Cristellaria , Renulites , Lamk. ; Renulina, Blainv. Coquille libre, régulière, équilatérale, comprimée, à dos peu caréné, très- variable dans ses formes, suivant l’âge ou les individus. Spire embrassante Forami- nifères. ( 32 ) dans le jeune âge, souvent projetée plus tard. Loges à une seule cavité, arquées, comprimées, ne se rejoignant pas toujours au centre ombilical, jamais criblées de fossettes transversales , souvent striées. Ouvertures nom- breuses, éparses, en lignes longitudinales ou anastomosées, ouvertes seule- ment à la partie supérieure de la dernière loge. Rapports et différences. Pourvues , comme les Polystomella , de plusieurs ouvertures et de loges composées d’une seule cavité, les Peneroplis s’en distinguent par leur forme plus variable, suivant les âges et les individus de certaines espèces, se projetant souvent en ligne droite, et par les carac- tères que nous avons signalés au genre précédent. Nous les divisons en trois sous-genres , ainsi caractérisés : Coquille peu variable dans ses formes, régulièrement embrassante.) Ouvertures réunies en rameaux plus ou moins ramifiés , représen-) Dendritina. tant une Dendrite. Coquille comprimée, très-variable dans ses formes, régulièrement em- brassante seulement dans le jeune âge, ensuite dilatée ou projetée, mais non d’une manière constante. Ouvertures nombreuses , séparées sur une ou plusieurs lignes longitudinales. Coquille comprimée ou non, variable suivant l’âge : jeune, elle est] nautiloïde, à tours embrassans ou non, très-réguliers; puis, à uni certain âge, elle se projette toujours régulièrement en ligne droite) Spiroluna. et représente une crosse. Ouvertures nombreuses dans le jeune âge;l souvent il n’y en a qu’une dans l’âge adulte. J De ces trois sous-genres nous n’en avons qu’un dans l’Amérique méridio- nale. Sous-genre PÉNÉROPLE, Peneroplis, d’Orb. Il ne se trouve que sur les côtes de l’océan Atlantique et nullement sur celles du grand Océan. N.° 21. PÉNÉROPLE JOLIE, Peneroplis pulchellus, d’Orb. PI. III, fig. 5, 6. P. testé suborbiculatd , compressé, albé, margine angustaté , obtus é , sub gr adaté , umbilicaté, loculis octonis minime arcuatis, complanatis, regulariter transversun striatis; aperturis tribus rotundis. Dimension : Diamètre, 1/4 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire, médiocrement comprimée, non variable, assez convexe de chaque côté, surtout près du centre; le reste aminci en biseau, tronqué vers le pour- Peneroplis. ( 33 ) tour, qui est obtus, arrondi et très-légèrement disposé en gradins par la saillie des loges. Foramï- Partie ombilicale concave, non profonde. Loges au nombre de huit, larges, anguleuses, peu arquées, fortement et très -régulièrement striées transversalement, séparées par des sutures assez profondes; la dernière loge tronquée en dessus et légèrement déprimée dans son milieu. Ouvertures rondes au nombre de trois, sur une seule ligne, au milieu de la dernière loge. La grande convexité de cette espèce, son petit ombilic, le petit nombre de ses ouver- tures et de ses loges, ne permettent de la confondre avec aucune autre. Nous l’avons rencontrée dans le sable que nous avons recueilli sur la côte de la Patagonie, près du Rio Negro, et dans celui des Malouines, rapporté par MM. Quoy et Gaimard. N.° 22. PÉNÉROPLE CARÉNÉE, Peneroplis carinatus, d’Orb. PI. III, %. 7, 8. P. testa suborbiculato- compressa, albâ, nitidd, margine carínate! , centro laterali minime concava ; loculis decem, arcuatis, complanatis, lœvigatis, ultimo truncato , plano-, aperturis subsparsis . Dimension : Diamètre, 1/4 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire, comprimée, lisse, brillante, peu convexe de chaque côté, à pourtour entier, un peu caréné, sans être tranchant; partie ombilicale un peu dépri- mée. Loges au nombre de dix, assez larges, arquées, entièrement lisses et à sutures un peu concaves; la dernière loge tronquée et plane, très-lisse. Ouvertures sur le milieu de la dernière loge et représentant trois lignes réunies à leur extrémité, une supérieure, deux latérales, descendant de chaque côté du retour de la spire. Couleur : Blanc uniforme. Par son manque de petites côtes transversales aux loges, et par sa contexture bril- lante et lisse, elle ne peut être rapprochée, que de nos Peneroplis Gaimardii et Pene- roplis umbilicatus ; mais elle diffère de la première par sa dépression ombilicale, par beaucoup moins d’épaisseur, par une disposition différente des loges; de la seconde, par son manque d’ombilic marqué, par sa contexture non pointillée, et par ses ouver- tures en ligne, au lieu d’être éparses. Elle habite la Patagonie septentrionale, non loin de l’embouchure du Rio Negro; elle y est rare. 2.e Famille. TURBINOÏDEES , Turbinoidæ , d’Orb. Caractères. Coquille libre ou fixe, plus ou moins régulière , inéquilatérale. Spire enroulée obliquement, dès-lors plus saillante et plus apparente d’un côté que de l’autre. Contexture souvent vitreuse et perforée de petits trous. Nous la divisons ainsi qu’il suit ; V. Foron ( 34 ) Forami- ni feres. TURBINOIDÆ. f Indivision. Mêmeformeàtous les âges. Spirale complète. 2.e Division. Changeant de for- mes. Spirale seu- lement dans le jeune âge. l.re Section. Une seule ouver- ture. 2.e Section. Plusieurs ouver- tures. Rotalina. Globigerina. Planorbulina. Truncatijlina. Anomalina. Rosalina. Valvulina. Verneuilina. Bulimina. UvIGERINA. Pyrulina. Candeina. Chrysalidina. Faujasina. Clavelina. Gaudryina. Des genres que nous venons de citer nous en avons seulement sept : les Rotalina , les Globigerina, les Truncatulina , les Rosalina , les Valvulina, les Bulimina et les Uvigerina , dont quelques-uns sont propres soit aux côtes américaines de l’océan Atlantique , soit à celles du grand Océan. Genre PtOTALINE , Rotalina, d’Orb. Rotalia , Lamarck. . Coquille libre, déprimée ou trochoïde, finement perforée, souvent carénée. Spire déprimée, tronquée ou conique. Loges déprimées, souvent carénées. Ouverture en fente longitudinale contre l’avant-dernier tour de spire, n’occu- pant qu’une partie de la dernière loge. ( Modèles , n.os \ 0, i 2 , i 3 , i .re livrai- son; 35, 36, 2.e livraison; 71, 72, 73, 3.e livraison.) Rapports et différences. Facile à confondre, par sa forme extérieure, avec les Rosalina et les Truncatulina, ce genre se distingue néanmoins par des caractères très-tranchés : des premières par son ouverture contre le retour de la spire et seulement extérieure à la dernière loge, au lieu d’être dans l’ombilic et de se continuer cTime loge à l’autre ; des secondes , en ce que cette ouverture n’est pas continue du côté de la spire. Il diffère des Globi- gérines en ce que, dans celles-ci, les loges sont globuleuses et que l’ouver- verture est dans l’angle ombilical , au lieu d’être sur le côté de la loge. Des plus nombreux en espèces, puisque nous en connaissons près de ( 35 ) soixante, le genre Rotaline s’est montré, pour la première fois, clans les Forami- couches crétacées supérieures; il est devenu plus commun dans tous les ter- nikrcs' rains tertiaires, mais se trouve dans les mers actuelles au maximum de son développement spécifique. On le rencontre dans toutes les mers et par toutes les latitudes. N.° 23. ROTALINE PÉRUVIENNE, Rotalina peruviana, d’Orb. PL II, fig. 3-5. R. testa orbiculato- depressâ, lœvigatâ, albâ, margine subcarinatâ ; spirâi convexius- culâ , conica, anfractibus quinis sub complanatis ; loculis undecim, suprà obli- quis, limbatis, infrà radiantibus limbatis. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille: Orbiculaire, très-déprimée, carénée sur son pourtour, lisse, presqu’aussi peu convexe en dessus qu’en dessous, mais plus renflée inférieurement. Spire très-peu élevée, conique, régulière, composée de cinq tours peu séparés par les sutures. Loges au nombre de huit à onze au dernier tour; toutes en dessus un peu carénées en dehors, obliques, arquées et bordées, sur leurs sutures, par un léger bourrelet; en dessous elles sont peu convexes, droites du centre à la circonférence, formant un triangle aigu, régulier, bordées seulement en dehors, mais ne se réunissant point au centre ombi- lical. Ouverture allongée sur le retour de la spire. Couleur : D’un beau blanc uniforme. Aucune autre espèce que le Rotalina Alvarezii, de Patagonie, ne se rapproche réelle- ment de celle-ci par la bordure de ses loges en dessous, par ses rayons inférieurs; mais elle en diffère par beaucoup plus de loges, par les bordures supérieures de la Rotalina peruviana, l’autre les ayant lisses et simples, puis par les bordures inférieures plus étroites. Nous l’avons trouvée près de l’ile San-Lorenzo, au port du Callao, et à Arica, au Pérou, où elle est assez commune. Nous l’avons également rencontrée dans le sable de l’île de Puna, à l’embouchure du Rio de Guayaquil; àValparaiso, au Chili; à Cobija, en Rolivia; à Payta et Acapulco, au Pérou; ce qui nous ferait croire qu’elle est de toute la côte chilienne et péruvienne, depuis le 34.e degré jusqu’à l’équateur; mais plus com- mune au Callao que partout ailleurs. N .° 24. ROTALINE D’ALVAREZ, Rotalina Alvarezii, d’Orb. PL I, fig. 21; pi. II, fig. 1, 2. R. testa orbiculato-depressâ, lœvigatâ, albâ, subcarinatâ ; spirâ convexiusculâ, obtusâ, anfractibus quatuor, complanatis; loculis septem suprà obliquis, complanatis , subtus convexis, externe limbatis. Dimension : Diamètre, i/3 de millimètre. Coquille: Suborbiculaire, déprimée, un peu carénée, très-lisse en dessus et plus Forami- ni fores. ( 36 ) convexe qu’en dessous. Spire peu convexe, renflée et obtuse, composée de quatre tours non séparés et unis. Loges au nombre de sept au dernier tour, obliques, simples et nullement distinctes entr’elles en dessus; en dessous elles sont un peu convexes, droites, formant un triangle aigu, et bordées extérieurement par un très-large bourrelet entier en dehors, découpant les loges en dedans. Ouverture peu longue sur le retour de la spire. Couleur : Blanche. Nous avons dit à l’espèce précédente quels sont les rapports et les différences qui existent entr’elle et celle-ci. Elle a sa spire renflée dans son ensemble, au lieu d’être conique; aucune loge ni spire distincte en dessus; ses bords sont entiers, au lieu d’être découpés. Nous l’avons rencontrée dans le sable de la baie de San -Blas, en Patagonie ; elle y est très -rare. Nous l’avons dédiée à Don Manuel Alvarez, que nous avons eu le plaisir de connaître en Patagonie, et auquel nous payons ce faible tribut de reconnais- sance pour les services qu’il nous a rendus. Elle se trouve aussi aux Malouines , mais moins communément, et habite jusqu’à l’extrémité de l’Amérique méridionale; ce que nous devons croire, l’ayant prise par cent soixante mètres de profondeur, en vue du cap Horn. Ce fait nous donne la certitude que les Foraminifères existent à de grandes pro- fondeurs, et peuvent vivre dans les régions les plus froides. N.° 25. ROT ALINE PAT AGONE, Rotalina patagónica, d’Orb. PI. II, fïg. 6, 7, 8. R. testa orbiculato-depressd, punctatcl , alba, lucida , carinata ; spirâ convexiusculâ , anfractibus tribus complanatis ; loculis septem, complanatis, non limbatis. Dimension: Diamètre, i/6 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire , déprimée, non carénée, pointillée, brillante. Spire très- obtuse, composée de trois à quatre tours à peine distincts. Loges au nombre de sept au dernier tour, très -obliques, arquées et peu distinctes en dessus, assez convexes, droites et triangulaires en dessous, sans bordure; elles forment un point convexe au centre ombilical, marquées alors de quelques rugosités. Elles ne sont pas bordées extérieurement. Ouverture contre le retour de la spire. Couleur : Blanc uniforme. Celte coquille diffère de la précédente, avec laquelle nous lui trouvons beaucoup de rapports, par une carène moins prononcée ou par l’absence totale de carène, et par le manque de bordure inférieure du pourtour; cependant, comme elle est du même lieu , nous pourrions craindre quelle n’en fût qu’une simple variété. Elle habile la côte de Patagonie, au sud du Rio Negro; nous l’avons prise encore dans un sondage fait en vue de terre au cap Horn, par cent soixante mètres de profondeur, ce qui nous donne la certitude qu’elle est de toutes les côtes de l’Atlantique, jusqu’à l’extrémité de l’Amérique méridionale. ( 37 ) Forami- F nifères. Genre GLOBIGERENE , Globigerina , d’Orb. Coquille libre, spirale, très -globuleuse, toujours rugueuse ou criblée de petits trous. Spire enroulée sur le côté, composée de loges peu nombreuses. Loges sphériques, représentant, dans leur ensemble, un amas spiral de petits globes , qui s’augmentent toujours de grosseur, des premiers aux derniers. Ouverture en forme de croissant ou d’échancrure plus ou moins profonde, située vers l’axe de la spire à l’angle ombilical. (Modèles, n.os \ 7, \ .re livraison; 75, 4.e livraison.) Rapports et différences. Le même enroulement spiral que chez presque tous les Turbinoïdées se remarque dans ce genre, mais d’une manière moins distincte, par suite du petit nombre et de l’énorme grandeur des loges qui le composent; il en diffère aussi par ses loges sphériques, et non déprimées ou anguleuses. Son ouverture en croissant, placée comme chez les Rosa- lines et les Yalvulines, est sans diaphragme et simplement ouverte. Comme les Rotalina, le genre Globigerina s’est montré , pour la pre- mière fois, à l’état fossile dans les couches crétacées les plus supérieures. Il est des plus commun dans les couches tertiaires et à l’état vivant, où il paraît appartenir à toutes les mers et à toutes les latitudes. N.° 26. GLOBIGÉRINE BULLOÏDE, Globigerina bulloides, d’Orb. Polymorphium tuberosum et globiferum , Soldani Saggio, t. 2, p. 117, 1. 123 , fig .H, i, o,p. Globigerina bulloides, d’Orb., 1825, Prodrome, n.° 1, p. Ill; idem, d’Orb., 1825, Modèles, n.° 17, l.re livrais.; n.° 76, 4.e livr.; idem, d’Orb., 1839, Foramin. des Canaries, p. 132, pl. 2, fig. 1, 3, 28. G. testâ convexiusculâ , rugosa , flavescente ; spira convexa ; loculis quatuor, sphe- ricis; aperturâ magnâ. Dimension: Diamètre, 2/3 de millimètre. Coquille : Convexe, plus large que haute, rugueuse, finement perforée. Spire très- obtuse , composée d’un tour et demi, ou, dans l’âge adulte, de sept. Loges sphériques bien détachées les unes des autres, au nombre de quatre au dernier tour, laissant un ombilic profond à leur centre. Cette espèce, très-commune sur les côtes des Canaries, dans la Méditerranée et l’Adriatique, et dans l’Inde, paraît être de tous les pays, puisque nous l’avons des Malouines et de Valparaiso au Chili; seulement les exemplaires de ces dernières localités sont plus petits et en général plus bombés, sans autres caractères distinctifs susceptibles de les faire séparer spécifiquement. ( 38 ) Forami- n itères. Genre TRONCÀTULINE , Tnmcatulina , d’Orb. Nautilus, Linn., Gmel. ; Polixenis , Cibicides? Montfort. Coquille fixe, spirale. Spire discoïdale, enroulée sur le même plan, appa- rente du cote fixe, embrassante et convexe de l’autre. Loges convexes en dessus, planes en dessous. Ouverture en fente, paraissant un peu dessus et se continuant dessous, sur la ligne suturale, jusqu’à la deuxième avant- dernière loge. (Modèles, n.° 37, 2.e livraison.) Rapports et différences. Par sa spire fortement tronquée et plane, ce genre présente tout à fait l’aspect d’un petit nautile coupé en deux. 11 renferme avec les Planorbulines dont il se rapproche le plus, les seules coquilles fixées par le cote spiral , les Rosalines l’étant par le côté opposé. Il se distingue des Rotalines par son ouverture prolongée sur le côté spiral, au lieu d’être seu- lement sur le côté de la dernière loge; et des Planorbulines, par la spire non apparente en dessus. Ce genre se trouve vivant et fossile : vivant, il est commun partout, surtout vers les regions froides ou tempérées des différentes mers; fossile, il ne s’est montré pour la première fois qu’à la région supérieure des terrains crétacés; il est aussi très -commun dans les couches tertiaires des différens bassins du monde. N. 27. TRONCATULINE DISPARATE, Truncatulina dispars, d’Orb. PL V, fig. 25, 26, 27. T. testa depressa, suborbiculari, subcarinatd, albâ , supra punctatd, subtüs perfo- ratâ; anfractibus tribus ; loculis octonis convexis, suturis excavatis. Diam. 1/2 mill. Coquille : Déprimée, ovale-arrondie, peu variable, légèrement carénée et découpée à son pourtour; dessus marqué de très-petits points ou trous; dessous couvert de larges trous arrondis, au moins du triple plus grands que ceux du dessus; le centre n’est pas ombiliqué et le dessous est tout à fait aplati. Spire composée de deux tours et demi. Loges au nombre de huit au dernier tour, toutes très-arquées, convexes et séparées par des sutures profondes en dessus , la dernière convexe. Ouverture se prolongeant sur les deux dernières loges. Couleur : Blanc uniforme. Sa forme extérieure fait ressembler cette espèce à la Truncatulina advena des Antilles, mais elle en diffère, ainsi que de toutes les autres, par le diamètre différent des trous du dessus et du dessous, si disparates entr’eux. Nous lavons découverte dans le sable des îles Malouines, où elle n’est pas rare. Forami- nilères. ( 39 ) N.” 28. TRONCATUL1NE VERMICULÉE, Truncatulina vermiculata , d’Orb. PI. VI, fig. 1, 2, 3. T. testâ globulosa , inf at d, suborbicular i, punctata, rosed, margine rotundd; umbilico magno; anfractibus tribus convexis; loculis globulosis, externé punctatis, suprà sub tasque convexis; aperturd lineari. Diam, i millim. Coquille : Très-globuleuse, renflée, suborbiculaire, arrondie, très-convexe et décou- pée en festons sur son pourtour, concave en dessous, largement ombiliquée en dessus. Spire composée de trois tours peu réguliers , convexes. Loges au nombre de huit à neuf au dernier tour , toutes globuleuses , bien séparées par des sutures profondes , convexes en dessus et en dessous, chacune perforée d’une multitude de petits trous à leur partie externe; en dessus et en dessous l’intérieur est lisse et non perforé; la dernière loge est convexe en dessus. Ouverture en fente, occupant toute la largeur de la dernière loge et se prolongeant un peu en dessous. Couleur : La teinte est d’un rose violacé d’autant plus foncé qu’on s’éloigne de la der- nière loge ; le côté interne de chaque loge est aussi plus foncé. Nous ne connaissons que la Truncatulina variabilis, qui ait , comme celle-ci , les loges convexes , mais elle s’en distingue nettement par sa régularité constante , par son ouver- ture , ainsi que par ses loges lisses en dedans. Cette jolie espèce habite les lies Malouines, où elle est commune; nous l’avons encore recueillie en dehors du cap Horn, en vue de terre, par 160 mètres de profondeur; elle habiterait ainsi toute l’extrémité de l’Amérique jusqu’au 56.e degré sud. N.° 29. TRONCATULINE DÉPRIMÉE, Truncatulina depressa, d’Orb. PI. VI, fig. 4, 5, 6. T. testâ depressissima, irregulari, carinata, punctato -rugosâ, albâ; anfractibus duobus, minime distinctis; loculis septem, depressis, irregidaribus. Diam, i mill. Coquille: Fortement déprimée, irrégulièrement ovale, carénée et découpée à son pourtour, marquée partout de points ou de trous inégaux encroûtant les anciennes loges et les faisant paraître plus irrégulières. Spire très-plane, à peine convexe en dessus, peu facile à suivre, composée de deux à trois tours. Loges inégales, déprimées, séparées par des sutures assez visibles, la dernière tranchante. Ouverture peu apparente. Couleur : Rlanc uniforme. De toutes les espèces que nous connaissons, c’est la plus déprimée et la plus irré- gulière. Dans les autres Troncatulines les loges sont également distinctes partout; dans celle-ci, elles s encroûtent tellement par les pores extérieurs, que les premiers tours de spire en sont pour ainsi dire masqués. Nous 1 avons trouvée par douze mètres de profondeur en dehors de la pointe de Cormillera , non loin du port de Valparaiso, au Chili, où elle est rare. ( 40 ) Forami- nifères. N.° 30. TRONCATULINE ORNÉE, Truncatulina ornata , d’Orb. PI. VI, fig. 7, 8, 9. T. testa depressa , carinatâ, suprà minime conveæâ, subtus complanatd, albei, perfo- rate! ; anfractibus tribus, depressis ; loculis septem, late limbatis. Diam. 1/2 rnillim. Coquille: Très - déprimée , ovale, carénée et légèrement découpée sur ses bords, un peu convexe en dessus , plane en dessous , partout criblée de trous larges et profonds ; ombilic grand, sans être profond, et laissant paraître les tours de spire. Spire plane, marquée des deux côtés, très-distincte, composée de trois tours croissant très -rapide- ment. Loges déprimées , à peine plus convexes en dessus qu’en dessous , arquées , étroites, au nombre de sept au dernier tour; toutes bordées des deux côtés par un large bourrelet non perforé; la dernière saillante. Ouverture peu apparente. Couleur : Blanc uniforme. Cette charmante espèce, par les bordures de ses loges, sa dépression générale, et les grands trous dont elle est criblée, se distingue nettement de toutes celles que nous connaissons. Nous l’avons recueillie, avec l’espèce précédente, près du port de Valparaiso, au Chili, où elle est rare. » Genre ROSALINE, Rosalina, d’Orb. Coquille libre ou légèrement fixée par le côté de l’ombilic, déprimée ou trochoïde , rugueuse ou fortement perforée à ses dernières loges. Spire appa- rente en dessus, surbaissée ou conique. Loges déprimées, souvent carénées. Ouverture en fente, située à la région ombilicale et se continuant d’une loge à l’autre. (Modèles, n.os 38,49, 2.e livraison ; 69, 74, 75, 3. e livraison.) Rapports et différences. Ce genre, composé des coquilles les plus forte- ment perforées et souvent adhérentes aux Fucus et autres corps sous-marins par leur côté ombilical , au lieu de l’être par le côté spiral , comme les Tron- catulines , n’est pourtant que très-légèrement fixé et sans doute par l’animal seulement , puisqu’il s’augmente par la partie même avec laquelle il adhère , comme nous le voyons chez les Crépidules, parmi les Gastéropodes. Les Rosa- lines paraissent ne pas changer de place, ce qu’annonce la forme arquée de quelques individus fixés sur un corps cylindrique, sur lequel ils se sont moulés. Leur forme est, du reste, appropriée à ce genre d’existence; car elles sont souvent planes ou concaves en dessous, et largement ouvertes au centre , sans doute pour laisser sortir le faisceau de filamens qui les fixe aux corps. Extérieurement, leurs coquilles se distinguent de celles des Piotalines par leur ouverture centrale et occupant le dessous de presque toutes les der- Fvrami- •'1 vu* i i i i nifëres. nieres loges, au lieu detre seulement sur le côté de la dernière; elles se dis- tinguent de celles des Valvulines, en ce quelles sont souvent fixes et n’ont pas un opercule valvulaire au centre, recouvrant l’ouverture unique et non continue ; néanmoins il est évident que ce genre se rapproche plus des Yal- vulines que des autres genres. Des plus nombreux en espèces, il se trouve vivant et fossile : vivant, il est généralement répandu dans toutes les mers et par toutes les latitudes, aussi multiplié dans les régions froides que dans les régions chaudes; fossile, les premières espèces se sont montrées dans les couches supérieures des ter- rains crétacés, et abondent dans tous les bassins tertiaires. Les deux côtes de l’Amérique méridionale nous en ont offert un grand nombre d’espèces. N.° 31. ROSALINE PÉRUVIENNE, Rosalina peruviana, d’Orb. PL I, fig. 12, 13, 14. R. testa depressa, rubescente, suprà convexâ, subtùs concava, perforata; spira con- vexiusculd , conicâ, apice obtuso; anfractibus duobus distinctis; locutis parian convexis, suprci limbatis. Dimension: Diamètre, i/3 de millimètre. Coquille : Très-déprimée, non carénée, convexe et un peu trochoïde en dessus, concave en dessous, perforée irrégulièrement partout. Spire un peu conique, sans être élevée, composée de deux tours et demi, assez distincts, sans être très- convexes. Loges au nombre de cinq par tour; elles sont en dessus assez convexes, très - obliques , arquées : celles du sommet seulement bordées, les autres simples; en dessous elles sont également très- arquées, irrégulièrement anguleuses, en pointe libre dans l’ombilic, toutes marquées d’une partie plus convexe en rebord , sur le pourtour extérieur de la coquille. Ouver- ture occupant l’extrémité ombilicale des loges et se continuant sous les trois dernières. Couleur : Rougeâtre, passant au jaune en dessous et au rouge violacé au sommet de la spire, mais très- variable dans son intensité, suivant les individus. 11 y a évidemment des rapports de formes entre cette espèce et nos Rosalina semi- striata et R. valvulata, par sa dépression générale; mais elle se distingue delà première par le manque de stries; de la seconde, par ses pores et son manque de bordure en dessous ; des deux par son centre ombilical non composé de parties operculaires. Elle a encore beaucoup de rapports avec le R. globularis des côtes de l’Océan , en différant néanmoins par la bordure de ses loges supérieures. Nous l’avons rencontrée en petit nombre sur la côte du Pérou et de la Bolivia, près de Cobija, d’ Arica et d’Acapulco; dans ce dernier lieu elle est plus bombée. ( 42 ) l'iiiaini- n,l,res- N.° 32. ROSALINE DE SAULCY, Rosalina Saulcyi, d’Orb. PI. II, fig. 9, 10, 11. R. testa depress cl, suprci subplanci, subtiis conveocd, rugoso-perforatd; spirit planet , vel cóncava ; anfractibus tribus ; loculis distinctis, simplicibus. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille : Déprimée, non carénée, très-convexe, conique en dessous, concave ou plane en dessus, très-rugueuse, pointillée. Spire plane ou concave, composée de trois tours, dont les premiers sont peu distincts. Loges au nombre de sept au dernier tour: en dessus, plus longues que larges, planes, un peu arquées; en dessous, convexes, presque coniques dans leur ensemble, simples, un peu arquées, élargies à leur centre en un prolongement obtus, formant un coude: ce prolongement apparaît aux deux dernières loges. Ouverture occupant le dessous de l’extrémité des loges, sur la convexité ombilicale. Cette Rosaline se distingue des autres par la dépression de la spire et la grande convexité de sa partie inférieure ; l’extrémité centrale de ses loges est aussi plus élargie et plus prolongée. Nous avons rencontré cette espèce dans le sable d’ Arica , à la côte du Pérou ; elle y est rare. N .° 33. ROSALINE RUGUEUSE, Rosalina rugosa, d’Orb. PI. II, fig. 12-14. R. testâ orbiculato-depressâ, tuberosâ, rugosd, umbilicatâ; spirci subpland ; anfrac- tibus tribus, convexis, loculis quinis in umbilico obtusis. Dimension : Diamètre, i/5 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire , déprimée , non carénée , non convexe en dessus , concave et ombiliquée en dessous, très-rugueuse. Spire plane, non saillante, composée de trois tours assez apparens. Loges au nombre de cinq au dernier tour, très-convexes, renflées, très-séparées par des sutures profondes; en dessous elles ne forment aucune pointe dans l’ombilic, toutes étant très-obtuses à cette partie. Ouverture dans l’ombilic, sous les loges. Couleur : Grisâtre uniforme. Elle ressemble par sa forme, par ses loges droites et très-bombées, au Rosalina Candei de Cuba , mais en diffère par sa spire non convexe en dessus et par l’extrémité ombili- cale de ses loges , très-obtuse , au lieu d’être prolongée en pointe libre. Nous l’avons rencontrée dans le sable de la baie San-Blas, en Patagonie. Elle est peu commune. N .° 34. ROSALINE ORNÉE, Rosalina ornata, d’Orb. PL I, fig. 18, 19, 20. R. testa orbiculato-convexâ , crassâ, favescente, lucidâ; spirâ rotundato -obtusa ; anfractibus tribus; suturis elevatis , incrassatis; loculis suprci concavis, luteis, aureo-punctatis , latè marginatis, subtiis Icevigatis. ( 45 ) Dimension: Diamètre, un demi-millimètre. Coquille: Suborbiculaire, très-convexe, épaisse, comme encroûtée partout, aussi élevée en dessus qu’en dessous, non ombiliquée. Spire arrondie dans son ensemble, tant elle est obtuse, composée de trois tours marqués extérieurement par un fort bour- relet sur la suture. Loges au nombre de huit au dernier tour; en dessus elles sont concaves, circonscrites par un bourrelet très -élevé; toutes sont perforées irrégulière- ment de petits trous allongés, inégaux ; en dessous les loges sont lisses, un peu convexes, irrégulières et encroûtées au centre, sans indices de trous. Ouverture sous l’angle ombi- lical de la dernière loge. Couleur : Jaune uniforme en dessous; en dessus les bourrelets sont d’une teinte uniforme; mais chaque loge est plus foncée, marquée, surles trous, de jaunedoré brillant. Cette jolie espèce n’a que des rapports très-éloignés avec toutes celles que nous con- naissons; aucune n’est aussi épaisse, à bourrelets supérieurs aussi larges, aussi saillans; aucune n’a les loges aussi profondément encaissées, et n’est aussi différente dans ses deux côtés, le dessus ne ressemblant en rien au dessous. C’est peut-être la plus jolie espèce du genre. Nous l’avons rencontrée sur la côte de la Patagonie, non loin de l’embouchure du Rio Negro; elle y paraît très-rare. N. ° 35. ROSALINE D’ISARELLE, Rosalina Isabelleana. PI. VI, fig. 10, 11, 12. R. testa orbiculato-convexâ , crassâ, rosed, lucidâ, punctcitd, suprà convexa, subtils umbilicatâ ; anfractibus tribus carinatis ; loculis suprà subtùsque minime convexis, limbatis, carinatis, arcuatis. Dimension : Diamètre, 2 millimètres. Coquille: Suboibiculaire , peu convexe, trochoïde, brillante et pourtant finement ponctuée, convexe et obtuse en dessus, profondément ombiliquée en dessous. Spire peu élevée, conique, composée de trois tours unis en dessus, à sutures peu marquées, carénés et bordés extérieurement. Loges au nombre de six au dernier tour, peu con- vexes des deux côtés, triangulaires, arquées en dessus et légèrement bordées. Ouverture en fente sur le côté interne de la dernière loge, et se continuant dans l’ombilic sous l’extrémité libre de chaque loge précédente. Elle s’enroule indifféremment à droite ou à gauche. Couleur: Quelquefois elle est blanche, ce qui est dû, sans doute, à la décoloration; car fraîche, elle est d’un rose violacé sur chaque loge, cette teinte devenant plus foncée au sommet de la spire, mais ne s’étendant pas sur la bordure des loges. Parmi les Rosalines, aucune espèce n’est carénée et trochoïde comme celle-ci, et celte forme ne se trouve communément que parmi les Rosalines; cependant les ouvertures se continuant au centre ombilical, il n’y a pas d’indécision possible pour le genre. Nous avons trouvé cette Rosaline dans le sable des îles Malouines, où elle est assez commune et prend un grand accroissement. Forain i- nifères. ( 44 ) Forami- II iteres. N.° 36. ROSALINE DE VILARDEBO, Rosalina Vilardeboana , d’Orb. PI. YI, fig. 13, 14, 15. R. testa orbiculato-conicd , trochoicled , fulvd , punctatd , subtiis umbilicata; spied conica, obtusd; anfractibus quaternis , subconvexis , margine rotundatis ; loculis quinis, suprà arcuatis, sub tits triangularibus , convexis. Dimension: Diamètre, 1/4 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire, troehoïde, pointillée ou perforée, ombiliquée en dessous. Spire peu élevée, formant un cône surbaissé, à sommet obtus, composée de quatre tours distincts bien marqués , arrondis et un peu découpés à leur pourtour par la con- vexité des loges. Loges au nombre de cinq au dernier tour , convexes des deux côtés , arquées en dessus, triangulaires en dessous, sans bordure; seulement le centre ombilical est plus lisse et se distingue en étoile; la dernière très-grande, comme lobée à sa partie interne, où elle est libre. Ouverture occupant toute la partie libre de la dernière loge au centre ombilical. Couleur : Sa teinte est un peu roussâtre , surtout aux premières loges , les dernières étant presque blanches. Cette espèce ressemble beaucoup, par la forme extérieure, à notre Rosalina globularis ; néanmoins elle en diffère spécifiquement par sa spire plus saillante et par l’espèce d’étoile quelle présente au centre ombilical; elle est aussi moins largement perforée. Nous l’avons rencontrée dans le sable des îles Malouines, où elle est rare. N .° 37. ROSALINE ARAUCANIENNE, Rosalina araucana, d’Orb. PL VI, fig. 16, 17, 18. R. testâ orbiculato-depressâ, trochoidea, alb d, punctatd; s pira brevi, obtusd; anfrac- tibus tribus, sub carinatis; loculis octonis angustatis , suprà subtiisque arcuatis, triangularibus ; centro umbilicali incrassato. Dimension : Diamètre, 1/4 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire, déprimée, ponctuée, légèrement déprimée en dessous au centre ombilical. Spire très-courte, un peu conique, à sommet obtus, composée de trois tours peu distincts, non découpés et un peu carénés à leur pourtour. Loges au nombre de huit au dernier tour, peu convexes, très-étroites, inégales, arquées en dessus, trian- gulaires et interrompues en dessous, le centre ombilical étoilé, la dernière très-grande, acuminée en dedans, où son extrémité est libre. Ouverture : Occupant tout le dessous de l’extrémité ombilicale de la dernière loge. Couleur : Blanc uniforme. Cette espèce est très-voisine de la précédente, pourtant nous l’en croyons différente, parce qu’elle est plus déprimée, à pourtour un peu anguleux et subcaréné; du reste, son ombilic est aussi orné d’une partie étoilée. Nous l’avons recueillie, par dix à quinze mètres de profondeur, dans les environs de la pointe de Cormillera, non loin du port de Valparaiso, au Chili; elle y est rare. ( 45 ) * N.° 38. ROSALINE CORA, Rosalina Cora, d’Orb. PL VI, fig. 19, 20, 21. R. testd depressissimd , ovali, punctulatd, irregulari ; spird brevi, pland; anfractibus tribus, depressis, carinatis ; loculis senis irregularibus , suprà arcuatis, sub tits undulatis, triangularibus. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille ; Très-déprimée, ovalaire, très-ponctuée, irrégulière dans sa forme, entière- ment aplatie en dessous, à peine un peu convexe en dessus. Spire si peu élevée quelle paraît enroulée sur le même plan; elle est composée de trois tours carénés, un peu découpés à leur pourtour. Loges au nombre de six au dernier tour, très-apl a ties, assez larges, irrégulières, arquées en dessus, triangulaires et très -sinueuses sur leurs bords en dessous. Ouverture : Occupant l’extrémité libre des loges au centre ombilical. Couleur : Rlanchâtre, passant au violacé aux premiers tours de spire. Assez voisine, pour la dépression, de la Rosalina affinis, fossile des environs de Bor- deaux, elle en diffère par sa plus grande dépression, par sa spire moins saillante, par ses loges plus arquées en dessus et beaucoup moins en dessous ; enfin par les sinuosités du bord de ses loges de ce même côté. Nous l’avons prise par dix mètres de profondeur dans les environs de l’ile San-Lorenzo , au Callao, port de Lima, au Pérou. Elle est rare. N .° 39. ROSALINE INCA, Rosalina Inca, d’Orb. PL VII, fig. 1, 2, 3. R. testd orbiculato-depressâ , lœvigatd, nitidâ, albâ, suprà subcomplanatd , subtils subconcavd ; umbilico rugoso, incrassato ; spird pland; anfractibus quatuor rotun- datis, margine non integrd; loculis duodecim convexis , suprà arcuatis , subtus rectis, disco umbilicali nullo. Dimension : Diamètre, i/3 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire , déprimée , lisse , brillante , à peine convexe en dessus , légèrement concave en dessous, le centre ombilical rugueux et encroûté, le pourtour fortement découpé par la saillie des loges. Spire aplatie, nullement saillante, composée de quatre tours distincts, sans être saillans, arrondis extérieurement. Loges au nombre de douze à treize, très-arquées et étroites en dessus, droites et triangulaires en dessous, sans disque ombilical. Couleur : Blanc uniforme. On ne peut plus voisine , par son ensemble , de la Rosalina Parkinsonii des côtes de France et d’Angleterre, elle en diffère spécifiquement par plus de dépression, par la moindre saillie de sa spire, par un plus grand nombre de loges au dernier tour, par ses loges non arquées en dessous et par le manque de disque ombilical. Elle est assez commune aux environs du Callao, port de Lima, au Pérou. Fora mi - nifèrcs. ( 46 ) N.° 40. ROSALINE COUSINE, Rosalina consobrina , d’Orb. PI. VII, fig. 4, 5, 6. R. testa orbiculato-convexd, lœvigatd, aïbâ, supra convexa, sub tùs umbilicatâ; s pira obtusd ; anfractibus tribus convexis; margine non integra; loculis octonis con- vexis, suprà redis, subtus arcuatis ; disco umbilicali nullo. Dimension : Diamètre, i/3 de millimètre. Coquille: Suborbiculaire , lisse, convexe en dessus, très-concave au centre en des- sous, où se remarque un large ombilic crénelé; le pourtour arrondi, convexe, légère- ment découpé par la saillie des loges. Spire un peu convexe, à sommet obtus, com- posée de trois tours arrondis, assez distincts. Loges au nombre de huit aux derniers (ours , très -convexes, droites en dessus, arquées en dessous, séparées par des sutures profondes; la dernière convexe : toutes ont une pointe obtuse libre à leur extrémité ombilicale, sous laquelle est l’ouverture. Couleur : Blanc uniforme. Par sa forme extérieure, elle ressemble beaucoup à la Rosalina umbilicata de File Sainte- Hélène; même convexité de spire, pourtant elle s’en distingue par ses loges droites en dessus, et par les languettes des loges au centre ombilical, ce caractère n’existant pas dans l’espèce citée, dont l’ombilic est arrondi. Nous l’avons trouvée dans le sable du Callao, port de Lima, au Pérou; elle y est peu commune. Genre VALVULINE, Valvulina, d’Orb. Coquille libre, spirale, conique, rugueuse, turriculée ou déprimée. Spire allongée, trochoïde ou déprimée. Loges peu nombreuses à chaque tour, placées sur un axe spiral régulier. Ouverture en croissant transversal à l’axe, située près de l’angle ombilical et recouverte , en partie , par une sorte de lame convexe, saillante, ou opercule valvulaire, qui couvre toute la partie ombilicale. (Modèles, n.° 25, Lie livraison.) Rapports et différences. La forme allongée de certaines espèces les rap- proche des Bulimines; mais elles s’en distinguent nettement par la valvule et la dépression ombilicale qui n’existent jamais chez les Bulimines. La forme déprimée de quelques autres espèces les rapproche des Rosalines, ainsi que leur ouverture ombilicale, bien quelles en diffèrent par l’ouverture con- tinue d’une loge à l’autre, à la partie ombilicale, chez les Rosalines; tandis que, pourvue d’un opercule, elle n’existe qu’à la dernière, chez les Valvulines. Ce genre se trouve vivant dans toutes les mers, mais en petit nombre. Les espèces actuelles sont beaucoup moins multipliées que celles qu’on trouve fossiles. On ne commence à les rencontrer dans les couches terrestres qu’à partir de la craie supérieure; elles sont aussi très - nombreuses dans les terrains tertiaires les plus inférieurs, comme ceux de Paris et de Valognes. Par une singulière bizarrerie ce genre, représenté par une assez grande quantité d’espèces sur les côtes du grand Océan , et y formant la plus grande masse des Foraminifères , manque tout à fait sur les côtes de l’Atlantique, du moins aux parties méridionales. NV 41. YALYULINE BONNET, Valvulina pileolus, d’Orb. PI. I, % 15-17. V. testa orbiculato-depressâ, punctatâ , flavescente , subcarinatci , suprà rotundatâ, subtils concavâ ; spirâ brevi, obtusissimâ, anfractibus tribus subcomplanatis ; loculis quatuor suprà arcuatis, obliquis, pariim distinctis, subtus punctato-radiatis ; 'val- vula subrotundd. Dimension : Diamètre, i/5 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire , déprimée, plus large que longue, fortement perforée par- tout, un peu carénée, très-arrondie, convexe en dessus, un peu concave en dessous. Spire très-obtuse, arrondie dans son ensemble comme un mamelon, composée de trois tours non distincts. Loges au nombre de quatre par tour, toutes très-arquées, longues et non distinctes en dessus, également arquées, mais en sens inverse en dessous; cette partie couverte de petits trous en lignes rayonnantes; la dernière loge peu bombée, concave au centre; valvule arrondie, assez saillante. Couleur : Jaunâtre uniforme. Par sa forme de mamelon , cette espèce nous représente plutôt une Rosaline qu’une espèce de ce genre; aussi diffère -t-elle essentiellement, autant par sa forme générale que par ses accidens, de toutes celles que nous connaissons. Nous l’avons rencontrée sur la côte du Pérou , près d’ Arica , où elle paraît être rare. N.° 42. VALYULINE OREILLE, Valvulina auris, d’Orb. PL II, fig. 15, 16, 17. V. testa ovato-depressâ, lœvigatâ, albd, nitidâ, suprà subtùsque aequaliter convexâ; spird concavâ; anfractibus duobus, distinctis; loculis decem, elongatis, angustatis , arcuatis, convexis ; valvuld oblongd, linguiformi. Dimension : Diamètre, 1/4 de millimètre. Coquille : Ovale ou même oblongue, fortement déprimée, beaucoup plus large que longue , lisse , brillante , arrondie sur son pourtour , à peu près aussi convexe en dessus qu’en dessous. Spire presque enroulée sur le même plan, ce qui la rend un peu con- cave , quoique très-distincte , composée d’un tour et demi à deux tours. Loges au nombre Forami- nifères. ( 48 ) de dix au dernier tour , toutes très-lisses , étroites , arquées , convexes ; la dernière por- tant la valvule allongée ou oblongue et un peu saillante. Couleur : D’un beau blanc. Cette coquille, par sa grande dépression, par son enroulement presque sur le même plan , diffère totalement des autres espèces , chez lesquelles la spire est en général sail- lante et souvent turriculée; néanmoins, comme nous voyons déjà la coquille très- déprimée dans notre Valvulina deformis , nous ne croyons pas pouvoir mieux faire que de l’en rapprocher. Elle varie dans son enroulement tantôt à droite, tantôt à gauche, tout en étant plus souvent à droite. C’est l’espèce la plus répandue et la plus caractéristique des sables de toute la côte du Chili et du Pérou, depuis le 34.e degré de latitude sud jusqu’à l’équa- teur; car nous l’avons successivement de Valparaiso, de Coquimbo, au Chili; de Cobija, en Bolivia; d’Islay; du Callao, dePayta, d’Acapulco, au Pérou; et de Guayaquil, répu- blique de l’Equateur. C’est en même temps la plus commune : les individus en sont si nombreux , qu’à Payta ils forment les neuf dixièmes des Foraminifères du pays. N .° 43. VALVULINE SOUFFLÉE, Valvulina inflata , d’Orb. PI. VII, fig. 7, 8, 9. V. testa ovatâi, ínflala, punctate! , albâ, vel luted, suprà concavâ, subtùs convexa, profundé umbilicate l; spire ! concavâ ; anfractibus tribus distinctis, loculis sex inflatis , suprà primis limbatis -, valvule! minimd, obtusd. Dimension : Diamètre, 1 millimètre. Coepiille : Ovale, renflée, ponctuée, à pourtour arrondi et découpé par la saillie des loges , concave en dessus , renflée et fortement ombiliquée en dessous , plus convexe en dessous qu’en dessus. Spire concave; les tours, au nombre de deux ou trois , enroulés pour ainsi dire sur le même plan. Loges convexes, globuleuses, plus renflées en dessous qu’en dessus; les premières toutes bordées de bourrelets qui n’existent pas sur les dernières: elles sont arquées, la dernière convexe ; valvule très-petite, arrondie, occu- pant le fond de l’ombilic. Couleur : Blanchâtre ou un peu jaunâtre. Voisine pour la forme déprimée, pour la spire concave, de la Valvulina auris, elle est bien plus bombée, plus déprimée en dessus, composée de moins de loges, et en diffère encore par les bourrelets de ses premières loges. Nous avons découvert cette belle espèce aux environs de Valparaiso, au Chili, princi- palement par huit à dix mètres en dehors de la pointe de Cormillera; elle se trouve aussi au Pérou, où elle est commune. N.° 44. VALVULINE INÉGALE, Valvulina inœqualis, d’Orb. PL VII, fig. 10, 11, 12. V. testé! ovato -oblonge!, punctatâ, tenui, diaplmnâ, favâi, suprà complanata , subtiis infatd, margine subcar inatâ-, spirâ complanate!, anfractibus duobus-, loculis octonis, inflatis, oblongatis, suturis excavatis-, valvulé! rotunde! , minimd. ( 49 ) Dimension ; Diamètre, 2/3 de millimètre. Coquille : Ovale, oblongue, ponctuée, mince, fragile, diaphane, aplatie en dessus, convexe en dessous, pourtour un peu anguleux, sans être caréné, très -légèrement découpé par la saillie des loges. Spire plane ou même un peu convexe, composée de près de deux tours croissant très-rapidement. Loges allongées , triangulaires , plus ren- flées en dessous qu’en dessus, toutes lisses et légèrement arquées. Valvule très-petite, ovale, couvrant toute la dépression ombilicale. Couleur : Jaunâtre uniforme. Cette Valvuline se rapproche beaucoup de la précédente par sa forme et ses loges renflees, la place et la forme de la valvule; elle en diffère pourtant par son pourtour plus anguleux, par ses loges simples et non bordées, plus étroites et plus anguleuses. Nous l’avons trouvée dans le sable du port Gallan au Pérou; elle j est rare. Genre BULIMINE, Buliminn, d’Orb. Coquille libre, spirale, turriculée. Spire allongée. Loges successives sur un axe spiral, régulier, se recouvrant plus ou moins; peu saillantes : la dernière non prolongée en tube. Ouverture longitudinale à l’axe; virgulaire ou arrondie, latérale sur le côté interne ou près de l’angle supérieur de la dernière loge. (Modèles, n.° 9, l.re livraison, et n.° 68, 3.e livraison.) Rapports et différences. Ces coquilles, que nous avons nommées Buli- mines, en raison de leur ressemblance avec les Bulimus, par leur allonge- ment spiral et leur faciès , se distinguent des Valvulines par le manque de valvule à leur ouverture, ainsi que par la différence de la position de cette ouverture, qui, placée transversalement syr le retour même de la spire, chez les Valvulines, est au contraire longitudinal chez les Bulimines. Elles se distinguent des Uvigérines, également turriculées, par le manque de prolon- gement à la dernière loge et par la place de l’ouverture. Si nous cherchons à quelle époque le genre a paru pour la première fois dans les couches terrestres, nous remonterons, pour le rencontrer, jusque dans la craie supérieure. C’est en effet à cette époque qu’il s’est montré, et de suite en grand nombre, devenant plus rare dans les terrains tertiaires infé- rieurs, mais reparaissant en quantité dans les supérieurs. A l’état vivant il est à peu près également réparti à la surface du globe, plus commun pourtant dans l’Adriatique que partout ailleurs. Nous avons en Amérique quatre espèces de ce genre : une sur la côte orientale, en Patagonie, et les trois autres du Pérou et du Chili, sur celles du grand Océan. Eorarni- nifères. V. Foram. 7 ( 50 ) Forami- nifcres. N.° 45. BULIMINE MIGNONNE, Bulimina pulchella, d’Orb. PI. I, fig. 6, 7. B. testa elongato-turritâ , lœvigatâ, alba, posticé acuminata ; spirâ elongatâ, turritâ, anfractibus septem convexis , posticè carinato -crenulatis ; loculis convexis , obli- quis; aper turd virgulata, marginatd. Dimension : Longueur, i/3 de millimètre. Coquille : Très-allongée, subcylindrique, lisse, acuminée en arrière. Spire allongée, scalariforme , turriculée , composée de sept tours très-convexes , carénés inférieurement , chaque loge marquée, sur sa convexité, de petites pointes obtuses, aplaties, représen- tant sur la carène comme des créneaux; les sutures très -profondes, en rampe. Loges plus larges que hautes, anguleuses, obliques, la dernière convexe partout. Ouverture virgulaire et entourée d’un bourrelet, placée à l’extrémité antérieure de la dernière loge. Couleur : Blanche. Cette jolie espèce, la plus élégante du genre, se rapproche, par son allongement, des Bulimina elongate et Bulimina squammigera, dont elle se distingue néanmoins par sa spire en rampe convexe, ainsi que par ses crénelures. Par ses crénelures elle a des rapports avec notre Bulimina marginata, dont elle diffère par son grand allongement. Nous l’avons rencontrée près de l’île de Cormillera, port de Valparaiso, au Chili; près de l’ile San-Lorenzo, non loin du Callao, port de Lima, et dans le sable de Payta, au Pérou; elle y est assez commune, mais difficile à obtenir en raison de son extrême petitesse. Ainsi elle habiterait toute la côte du Chili et du Pérou, depuis l’équateur jusqu’au 34.c degré sud. N. ° 46. BUL1MÏNE DE PATAGONIE, Bulimina Patagónica, d’Orb. PL I, fig. 8, 9. B. testa oblongo -cónica, alba, anticé lœvigatd, posticé acuminata, irregulariter echinatâ; spirâ conicâi , anfractibus quinis convexis; loculis convexis, obliquis, ultimo magno, convexo; aperture! virgulan. Dimension : Longueur, 2/3 de millimètre. Coquille : Oblongue, conique, très-lisse sur les deux derniers tours de spire, rugueuse ou même couverte de petites pointes sur le reste; mais celles-ci d autant plus saillantes quelles sont postérieures et cachent entièrement la spire, composée de cinq tours convexes, assez profondément séparés par les sutures. Loges plus larges que hautes, au nombre de trois par tour, toutes assez convexes et distinctes; la dernière convexe et plus grande que les autres. Ouverture virgulaire, placée presque sur le milieu de la lar- geur de la loge. Couleur : Blanche. ( si ) Cette espèce, une des plus coniques du genre, se rapproche, sous ce rapport, de Furami- notre Bulimina arcuata, fossile de Dax; s’en distinguant néanmoins parson ouverture vir- eres' gulaire, au lieu d’être ronde, ainsi que par les pointes de son extrémité. Par ses pointes, elle se rapproche de notre Bulimina echinata et Bulimina aculeata. Distincte de la première par sa forme conique, elle l’est de la seconde par ses tours de spire plus allongés, par ses loges moins globuleuses, ainsi que par ses pointes postérieures beaucoup moins fortes; caractères qui nous la font regarder comme tout à fait différente. Nous l’avons rencontrée à la baie de San-Blas, en Patagonie, où elle paraît très-rare. N. ° 47. BULIM1NE OVULE, Bulimina ovula, d’Orb. PI. I, fig. 10, 11. B. testa ovatâ , albâ, antice posticèque acuminata, translucida., tenui, punctata; spira brevi, anfractibus tribus, ultimo magno ; loculis elongatis , convexis ; aper- turd elongatd, marginatd. Dimension : Longueur, 1/2 millimètre. Coquille: Ovale, fragile, translucide, marquée partout de petits points peu visibles, acuminée sur la convexité de ses extrémités. Spire très-courte, occupant à peine un cinquième de la longueur totale, composée de trois à quatre tours peu distincts, sans sutures marquées , à extrémité aiguë. Loges ovales , plus longues que larges , assez peu convexes, se recouvrant sur les trois quarts de leur longueur; la dernière convexe, occupant les quatre cinquièmes de la longueur totale; elles sont au nombre de deux par tour. Ouverture très-longue, bordée d’un bourrelet et prolongée sur toute la hauteur de l’extrémité supérieure de la dernière loge; elle est surmontée d’une très-petite pointe aiguë. Couleur : Blanche. Par sa forme bulloïde ou ovalaire, par le grand développement du dernier tour de spire, comparativement aux autres, par sa dernière loge convexe et par son ouverture, cette espèce a beaucoup de rapports avec notre Bulimina caudigera de l’Adriatique; mais elle s’en distingue par sa contexture pointillée, par plus de convexité, ainsi que par la pointe postérieure qui forme sa spire, l’autre ayant cette partie très-obtuse. Cette coquille, de même que presque toutes les espèces du genre, s’enroule à droite ou à gauche, mais plus rarement à gauche qu’à droite. Nous l’avons rencontrée aux mêmes lieux que notre Bulimina pulchella, c’est-à-dire près de l’ile de San-Lorenzo, sur la côte péruvienne de Lima, où elle est assez com- mune; elle l’est également aux environs de Valparaiso, au Chili, où pourtant elle est plus grande et plus allongée. Elle est de toutes les côtes chiliennes et péruviennes. N.° 48. BUL1MINE TRÈS ÉLÉGANTE, Bulimina elegantis sima , d’Orb. PL VII, fig. 13, 14. B. testa, elongatd, anticè obtusa , posticè acuminata, tenui, diaphanâ, lucidd, alba; spirâ brevi, anfractibus tribus, elongatis, ultimo magno ; loculis numerosis, angus- tatis, complanatis , ultimo subcarinato, plano; aperturd virgulatd. Forami- nifères. ( 52 ) Dimension : Longueur, 1/6 de millimètre. Coquille: Oblongue, fragile, mince, diaphane, lisse, obtuse en ayant, acuminée en arrière. Spire assez longue, occupant la moitié de la longueur totale, à sommet un peu acuminé, composée de trois tours oblongs, bien séparés par des sutures, le dernier occupant la moitié de la longueur. Loges très-nombreuses, très-étroites, très-obliques, simples , dont la dernière est coupée carrément. Ouverture virgulaire à la partie moyenne de la dernière loge en dedans. Elle se contourne indifféremment à droite ou à gauche. Couleur : Blanc uniforme. Cette jolie petite espèce, représentant tout à fait la forme d’un Bulime, se distingue de toutes celles que nous connaissons par ses tours oblongs, ses loges étroites, rappro- chées et très-obliques : c’est un type tout à fait différent. Elle paraît habiter toutes les côtes du grand Océan , sur les parties méridionales de l’Amérique, puisque nous l’avons trouvée, malgré sa grande ténuité, dans les sables de Payta, du Pérou, de Cobija, en Bolivia, et de Valparaiso, au Chili, où elle est très-commune; seulement elle est difficile à trouver, vu sa petitesse. Son habitation ne se borne pas aux localités indiquées; car nous l’avons également recueillie en vue de terre au cap Horn, par 160 mètres de profondeur, sur la sonde jetée à cet endroit : elle habiterait ainsi une surface immense du continent américain. Genre UYIGERINE, Uvigerina , d’Orb. Coquille libre, spirale, turriculée. Spire allongée. Loges très-saillantes, globuleuses, formant, dans leur ensemble, une petite grappe; la dernière prolongée en tube. Ouverture centrale, ronde, placée à la partie supérieure des loges, à l’extrémité du prolongement. (Modèles, n.° 67, 3.e livraison.) Rapports et différences. Nous avons appelé ce genre Uvigerina, en raison de sa ressemblance avec une petite grappe de raisin, dont ses loges représentent les grains. Il se distingue des Bulimina par sa dernière loge prolongée en tube , au lieu d’être fermée et d’avoir l’ouverture virgulaire et latérale. Les Uvigérines ont suivi les Bulimines dans leur distribution géologique; de même elles paraissent avec les terrains crétacés supérieurs, se continuent dans les terrains tertiaires, mais deviennent infiniment plus nombreuses dans les mers actuelles, où elles sont peu régulièrement réparties, se trouvant surtout dans l’Adriatique et sur les côtes des îles Malouines , où nous en avons trois espèces. ( 53 ) N.° 49. UVIGÉRINE À COTES RARES, Uvigerina raricosta, d’Orb. PL VII, % 15. U. testa oblongâ , albâ, antice acuminatâ, posticè obtusâ, longitudinaliter costatâ; costis separatis, raris; spirâ elongatâ, anfractibus quaternis , minime distinctis; loculis nodosis. Dimension : Longueur, i/5 de millimètre. Coquille ; Oblongue, acuminée en avant, obtuse en arrière, lisse, marquée en long de quelques côtes très-espacées , rares (deux ou trois par loge). Spire allongée, obtuse à son sommet, composée de quatre tours peu distincts. Loges peu nombreuses, convexes, saillantes en nodosité, la dernière prolongée en tube court. Ouverture ronde, percée à l’extrémité du tube. Couleur : Blanc uniforme. Tout en ayant la forme de notre Uvigerina pygmea de l’Adriatique, celle-ci en diffère, ainsi que des autres espèces, par ses côtes espacées et rares. Nous l’avons découverte dans le sable des îles Malouines, où elle est rare. N.° 50. UVIGÉRINE STRIÉE, Uvigerina striata, d’Orb. PI. VII , fig. 1 6. U. testâ oblongâ, albâ, antice posticèque acuminatâ, longitudinaliter striatâ , striis interruptis; spirâ elongatâ, apice acuminatâ, anfractibus quaternis, obscuris; loculis nodosis. Dimension : Longueur, i/3 de millimètre. Coquille : Oblongue, acuminée à ses extrémités, striée longitudinalement, les stries interrompues et bifurquées. Spire allongée, à sommet aminci, composée de quatre tours convexes, mais peu distincts. Loges globuleuses, saillantes, la dernière prolongée en un tube. Couleur : Teinte uniforme blanchâtre. La forme de cette espèce est celle de la précédente, avec la spire plus aiguë à son sommet; elle en diffère encore par ses stries, qui la rapprochent de notre Uvigerina bilobata fossile de Bordeaux, dont elle se distingue par la bifurcation de ces mêmes stries et par sa forme. Nous l’avons trouvée dans le sable des îles Malouines. N .° 51. UVIGÉRINE BIFURQUÉE, Uvigerina bifurcata, d’Orb. PL VII, fig. 17. U. testâ oblongo-elongatâ, albidâ, anticè posticèque obtusâ, longitudinaliter costatâ; costis elevatis, bifurcatis; spirâ elongatâ, anfractibus septenis; loculis nodosis. Dimension ; Longueur, 1/2 millimètre. Forami nifàres Forami- nifères. ( 54 ) Coquille : Allongée, obtuse à ses extrémités, couverte de grosses côtes interrompues ou bifurquées. Spire très -al longée, confuse, composée de sept tours peu caractérisés. Loges très-globuleuses , déprimées , la dernière très-légèrement prolongée en tube pour l’ouverture. Couleur : Blanc ou blanc -jaunâtre uniforme. Très-voisine de notre Uvigerina pfg/nea, par sa forme, par ses côtes, cette espèce en diffère néanmoins par ses côtes mêmes qui, au lieu de se continuer sur toute la hauteur de chaque loge, sont interrompues ou bifurquées; caractère constant chez tous les indi- vidus. Elle habite, avec les espèces précédentes, aux îles Malouines, où elle est très-commune. IV.6 ORDRE. ENTOMOSTÈGUES, Entomostegues , d’Orb. Toutes les coquilles de cet ordre ont leurs loges assemblées par alternance régulière ou non, empilées sur deux axes distincts, se contournant ensemble en spirale régulière ; leur spire oblique ou enroulée sur le même plan. Leur mode d’accroissement offre, en conséquence, un singulier mélange de celui des Énallostègues aux loges alternes et de l’enroulement spiral des Hélicostègues ; en effet , si l’on ne considère que l’accroissement cl’une courte série de loges , on verra quelles se succèdent par alternance régulière , chacune d’elles venant l’une après l’autre, et alternativement de chaque côté, s’empiler sur deux axes distincts , soit égaux , soit inégaux ; mais si , au lieu de se borner à exa- miner une courte série de loges , on en considère l’ensemble , on reconnaît que la réunion des deux axes de loges se contourne en spirale des plus nettement caractérisée, soit sur un même plan, comme chez les Nautiloïdées , soit obli- quement, comme chez les Turbinoïdées. En résumé, les Entomostègues dif- fèrent des Stichostègues et des Hélicostègues par l’alternance de leurs loges ; des Enallostègues , par leur ensemble s’enroulant en spirale , tout en établis- sant le chaînon intermédiaire entre les deux derniers ordres. Nous les divisons ainsi qu’il suit: ENTOMOSTEGUES. I.re Famille. Asterigerinidæ. Côtés inégaux; alter- nance des loges inégale. 11. e Famille. Cassidulinidæ. Côtés égaux; alternance des loges égale. 1. re Section. Spire apparente d’un seul côté. 2. e Section. Spire égale des deux côtés Asterigerina. Ampiiistegina. Heterostegina. Cassidulina. ( 55 ) Nous possédons, sur les côtes de l’Amérique méridionale, deux des genres Forami- que nous venons de nommer, les Asterigerina et les Cassidulina. niferes' 1 .re Famille. ASTERIGERINIDEES , Asterigerinidæ , d’Orb. Caractères. Coquille libre, régulière, inéquilatérale. Spire régulière, oblique , embrassante ou non. Loges dont l’alternance a lieu d’un seul côté. Genre ASTERIGERINE , Asterigerina d’Orb. Coquille libre, spirale. Spire enroulée sur le côté, apparente en dessus, embrassante en dessous, composée en dessus de loges uniques, formée en dessous, sur la moitié de sa largeur, par la continuité des loges supérieures et par d’autres loges qui figurent une étoile, et viennent alterner avec celles-ci dans l’accroissement de l’ensemble. Loges de deux sortes : les loges ordinaires spirales supérieures , les loges inférieures médianes, servant à former une étoile centrale, chacune d’elles venant l’une après l’autre alternativement. Ouverture sur le côté de la dernière loge. (Modèles, n.° 39, 2.e livraison.) Rapports et différences. Ce genre ressemble en tout, en dessus, aux Rota- lines; mais il s’en distingue par ses deux empilemens de loges. Il diffère des Amphistegina par ses tours de spire à découvert, au lieu d’etre embrassans, et par le manque de cloisons intermédiaires au milieu des loges. D’après nos recherches actuelles, les espèces de ce genre se seraient mon- trées pour la première fois à l’époque des terrains tertiaires moyens; car nous n’en trouvons pas de traces dans les couches inférieures. Elles sont aujourd’hui plus nombreuses; mais sont toutes américaines, des Antilles ou de la Patagonie, entièrement restreintes à l’océan Atlantique. N.° 52. ÀSTÉRIGÉR1NE MONTICULE, Asterigerina monticula, d’Orb. PI. II, fig. 18, 19, 20. A. testd orbiculata, alba, suprà complanatâ, subtils convexâ, elevata, subconicâ, margine subcarinatâ, integrâ; spirâ planâ, anfractibus quatuor ; loculis obliquis, suturis complanatis. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille : Suborbiculaire, plane en dessus, très- convexe et formant un monticule à sommet obtus en dessous, son pourtour entier légèrement caréné et non tranchant, sans bordure. Spire tout à fait plane, composée de quatre tours. Loges supérieures Forami- nifères. ( 56 ) obliques, peu arquées, entières sur les bords, au nombre de cinq et demi au dernier tour. Loges inférieures réunies à angle droit au centre seulement, les pointes de l’étoile étant très-obtuses et inclinées eu arrière; les sutures sont planes et nullement excavées. Couleur : Blanche. Analogue pour la forme à notre Asterigerina carinata de Cuba, cette espèce s’en distingue par sa partie inférieure bien plus élevée, par l’extrémité des pointes à son étoile un peu courbées, et par le manque de bordure en dessous; elle est d’ailleurs peu différente pour le reste des détails. Nous l’avons rencontrée, très -rarement, dans les sables de la baie San -Blas, en Patagonie. 2.e Famille. CASSIDULINIDÉES , Cassidulinidæ, d’Orb. Caractères. Coquille libre, régulière, équilatérale. Spire régulière, enroulée sur le même plan. Loges dont l’alternance a lieu des deux côtés. Genre CASSIDU LINE , Cassidulina, d’Orb. Coquille suborbiculaire ou ovale, libre, spirale , équilatérale. Spire embras- sante, composée de loges alternes, se succédant régulièrement de chaque côté, en recouvrant une petite partie du côté opposé, ce qui présente, dans l’ensemble, un singulier aspect de rapiècement. Ouverture allongée ou vir- gulaire, sur le milieu ou le côté de la dernière loge, et latérale à l’axe. (Modèles, n.° 41, 2.e livraison.) Rapports et différences. Ce genre, l’un des plus singuliers entre les Foraminifères , nous montre, dans son ensemble, une coquille nautiloïde a tours embrassans, dont chaque tour, au lieu d’être composé d’une succession de loges simples, est formé d’un empilement alterne de loges, dont chacune n’occupe qu’un des côtés de la coquille. Bien différentes ainsi des Astérigérines et des Amphistigines, des loges desquelles l’alternance n’a lieu que sur un des côtés de la coquille , les Cassidulines l’ont bien plus régulière et des deux côtés. Nous n’avons rencontré ce genre qu’à l’état vivant; nous en possédons trois espèces américaines, deux des parties méridionales de l’océan Atlantique et une des côtes du grand Océan. N .° 53. CASSIDULINE ÉPAISSE, Cassidulina crassa, d’Orb. PI. VII, fig. 18, 19, 20. C. testa ovali, convexâ, lœvigatâ, albidd, nitidâ , margine rotundate! -, loculis ovatis, conveocis ; aperturâ angulosa. Dimension : Diamètre, 1 millimètre. ( 57 ) Coquille : Oyale, convexe, épaisse, lisse, brillante, à pourtour arrondi, un peu Forami- découpé par la convexité des loges. Spire embrassante, régulière. Loges ovales ou nifiTes- oblongues, convexes, rejoignant le centre; la dernière convexe. Ouverture formant un triangle, placée au milieu d’une dépression centrale de la loge. Couleur : Blanc de lait opaque uniforme. Cette espèce diffère de la Cassidulina lævigata par ses loges convexes au pourtour et non carénées, ainsi que par sa forme bien plus épaisse. Elle est des plus commune, par une assez grande profondeur, sur les côtes des îles Malouines ; et en la trouvant au cap Horn, en vue de terre, attachée à la sonde par 160 mètres de profondeur, nous avons acquis la certitude qu’elle habite toute l’extré- mité de l’Amérique méridionale. N. 54. CASSIDULINE MAILLOT, Cassidulina pupa, d’Orb. PL VII, fig. 21, 22, 23. C. testa oblongd, arcuatâ, compressd, kevigatâ , albida, margine latd, convexa-, loculis angustatis, arcuatis, squamosis; aperturâ arcuatâ. Dimension : Longueur, if i millimètre. Coquille : Oblongue, comprimée, arquée, lisse, brillante, à pourtour très-large et très-arrondi. Spire embrassante dans le jeune âge, se projetant ensuite en ligne courbe arquée. Loges en dehors, étroites, arquées; en dedans plus étroites encore, légèrement carénées sur le côté; en dessus elles sont arrondies ou ovales, larges, aplaties. Ouverture : En croissant linéaire, placée vers le bord interne supérieur de la dernière loge et en suivant le contour, jusqu’à un repli interne, où elle vient se joindre à l’avant-dernière loge. Couleur : Blanc de lait uniforme. Au heu de suivre l’enroulement régulier, comme les autres espèces, celle-ci, très- comprimée, se projette en arc, sans que les loges viennent rejoindre le centre, et elle forme ainsi une partie libre. Ce caractère la distingue nettement des autres. Elle habite les îles Malouines avec l’espèce précédente; elle est bien plus rare, et nous l’avons souvent trouvée légèrement attachée à différens corps par sa partie infé- rieure (le côté de l’ouverture) , position qui est sans doute ordinaire lorsque l’animal est vivant. N.° 55. CASSIDULINE MIGNONNE, Cassidulina pulchella, d’Orb. PL VIII, fig. 1, 2, 3. C. testâ suborbiculatâ, compressd, lœvigatâ, lucidd, diaphand, albâ, margine cari- natâ; loculis numerosis triangularibus, subplanis; aperturâ 'virgulare Dimension : Diamètre, 1/4 de millimètre. Coquille : Suborbiculaire , comprimée, mince, fragile, transparente, lisse, brillante, à pourtour légèrement caréné et comme découpé par la saillie aiguë des loges. Spire V. Foram. & Forami- nifères. ( 58 ) embrassante, régulière. Loges au nombre de six de chaque côté, en tout douze, trian- gulaires, étroites, peu séparées par les sutures; la dernière coupée obliquement et presque plane; toutes rejoignant le centre ombilical, qui n’est pas concave. Ouverture virgulaire , placée au milieu de la dernière loge, dans le centre d’une dépression. Couleur : Blanc translucide, vitreux. Elle est assez voisine de notre Cassidulina lœvigata ; mais elle s’en distingue par un plus grand nombre de loges, et par la saillie que ces loges forment les unes sur les autres au pourtour extérieur; son ouverture est aussi différente. Nous avons trouvé cette charmante petite espèce dans le sable de San-Gallan, sur la côte du Pérou; elle y est peu commune. V.e ORDRE. ÉNALLOSTÈGUES, Enallostegues , d’Orb. Dans cet ordre, composé de coquilles a loges assemblées en tout ou en partie, par alternance, sur deux ou trois axes distincts, sans former de spirale, nous avons réuni les coquilles dont le mode d’accroissement est beaucoup plus simple que celui des ordres précédons, et plus compliqué que les deux premières. La coquille commence par une petite boule ovale ou allongée, percée d’une ouverture, sur le côté de laquelle une seconde loge vient se poser de manière à recouvrir l’ouverture; puis, à côté de cette seconde, une troisième, et ainsi de suite, des loges alternes de chaque côté de l’axe lon- gitudinal, représentant dans leur ensemble deux empilemens bien distincts, s’enchevêtrant avec plus ou moins de régularité, toujours dans le sens lon- gitudinal et sans former de spirale. Nous les divisons ainsi qu’il suit: l.re Section. Alternance des loges sur I.re Famille. Polymorphinidæ. ] trois faces. I Coquille à côtés dissem-\ 2.e Section. blables , sans parties I ^pernance des loges paires. ' 1 - ■ sur ENALLOSTEGUES., Il.e Famille. Textularidæ. Coquille à côtés sem- blables , avec parties paires. deux faces. l.Te Section. Loges alternes dans la] jeunesse, projetées en-, suite en ligne droite. Dimorphina. [Guttulina. [ PoLYMORrHINA. ( VlRGULlNA. [ Bigenerina. Gemmxjlina. Textplaria. VULVULINA. 2.e Section. Loges alternes à tous les {Sagrina. âges. jBoLIVINA. ' Cpneolina. ( $9 ) Des genres précédens nous n’avons , sur les parties méridionales de l’Amé- rique, que les genres Guttulina et Bolivina. l.re Famille. POLYMORPHIMBÉES , Polymorphinidæ , d’Orb. Cette famille se distingue de la deuxieme en ce que les coquilles y sont irrégulières, inéquilatérales, composées de loges alternes sur deux ou trois faces, sans parties paires, et à contexture vitreuse et translucide, tandis que dans l’autre les coquilles sont équilatérales, régulières, composées de loges alternes sur deux faces, et de contexture poreuse, très -rugueuse irrégulière- ment, souvent agglutinante. Dans cette famille nous n’avons, en Amérique, que le seul genre Guttuline, propre à la Patagonie; ainsi les Dimorphina , Polymorphina et Virgulina manquent dans cette partie du monde, ou du moins ne se sont point offerts à nous. Il est assez singulier de ne rencontrer aucune espèce de cette famille sur toute la côte du grand Océan, sur le territoire du Chili, de la Bolivia et du Pérou, tandis que ces genres abondent sur les côtes de la Californie et de l’Amérique septentrionale. Genre GUTTULINE, Guttulina d’Orb. Coquille libre , inéquilatérale, vitreuse, oblongue, rhomboidale ou globu- leuse. Loges embrassantes ou non, alternant sur trois faces distinctes. Ouver- ture ronde au sommet de la dernière loge. (Modèles, n.os 61, 62, 65, 5.elivr.) Rappoi'ts et différences. Identiques aux Polymorphines par leur contex- ture vitreuse, brillante, les Guttulines diffèrent par ce caractère, que toutes leurs loges, plus ou moins embrassantes, sont alternes sur trois faces, au heu de l’être sur deux. Nous les subdiviserons en deux sous-genres Guttulina et Globulina. Sous-Genre GUTTULINE, Guttulina , d’Orb. Coquille libre , inéquilatérale. Loges en grande partie embrassantes, alternant sur trois faces distinctes, déterminant, par la prépondérance de volume des loges successives et leur extension en recouvrement, une sorte de spirale obscure et peu caractérisée. Ouverture ronde au sommet de la dernière loge. (Modèles, n.os 61, 62, 5.e livraison.) Ce sous-genre nous a montré des espèces dès la craie supérieure, où elles sont même assez nombreuses; mais plus communes encore dans tous les Forami- nileres. Forami- n itères. ( 60 ) terrains tertiaires, surtout dans le crag, et non moins répandues à letat vivant, dans presque toutes les mers, sans avoir de régions déterminées. Nous n’avons qu’une seule espèce de la Patagonie. N .° 56. GUTTUL1NE DE PLANCUS , Guttulina Plancii , d’Orb. PI. I , fig. 5. G. testa oc ata, aïbd, translucida, lœvigatâ; anticè posticèque obtusa, compressius- culâ ; loculis quinis, convexis, oblongis, obliquis , suturis excavatiusculis ; aper turei rotundâ. Dimension : Longueur totale , 1/2 millimètre. Coquille : Ovale, translucide, vitrée, très-lisse, fragile, assez obtuse à ses extrémités, un peu comprimée. Loges au nombre de cinq, toutes oblongues, très-obliques, peu convexes, séparées par des sutures peu profondes. Ouverture ronde au sommet de la dernière loge. Couleur : Blanche. Cette jolie Guttuline se distingue des autres par sa forme plus allongée que toutes les espèces lisses que nous possédons , et doit former une espèce distincte. Nous l’avons trouvée dans les sables de la baie de San-Blas en Patagonie, où elle paraît rare. Sous-Genre GLOBULINE, Globulina d’Orb. Coquille libre, inéquilatérale, vitreuse, suhsphérique ou obîongue. Loges tout à fait embrassantes, globuleuses, alternant sur trois faces distinctes, trois d’entr elles seulement apparentes. Ouverture ronde au sommet de la convexité de la dernière loge. (Modèles, n.° 65, 3.e livraison.) Les espèces de cette division sont réparties à peu près comme celles du sous -genre précédent. Elles se trouvent fossiles dans les terrains crétacés supérieurs, dans les terrains tertiaires, surtout dans le crag, et vivantes dans presque toutes les 111ers. N .° 57. GLOBULINE AUSTRALE, Globulina australis, d’Orb. Foraminifères , pb G bg- 1-4. G. testa ovatâ, albâ, translucidâ, anticè lœvigatà, acuminatâ, posticè longitudina- Uter striata, oblusa; loculis trinis, obliquis, suturis subcomp lanatis-, aperturd rotuncld, radiata. Dimension : Longueur totale, i/3 de millimètre. Coquille : Ovale, translucide, peu comprimée, très -lisse, brillante en avant, sur la ( 61 ) partie antérieure de la dernière et de l’avant-dernière loge; le reste strié longitudinale- ment et obtus postérieurement. Loges au nombre de trois : la première très-grosse, globuleuse; les autres oblongues, obliques, très-peu séparées par les sutures; la dernière un peu gibbeuse , acuminée en avant. Ouverture arrondie , entourée de rayons diver- gens peu prolongés. Cette espèce , pour la forme générale , se rapproche de notre Globulina caribœa 1 des Antilles , mais elle s’en distingue facilement par les stries dont elle est ornée ; c’est du reste , de toutes les espèces que nous connaissons , la seule qui soit partiellement striée. Nous l’avons rencontrée, quoique rarement, dans les sables de la baie de San-Blas, en Patagonie. 2.e Famille. TEXTULARIBEES , Textuljridæ, d’Orb. Coquille libre, régulière, équilatérale, composée de loges alternant en tout ou en partie, mais sur deux axes opposés, dans un même plan, dont les faces sont semblables. Contexture poreuse, rugueuse ou même comme criblée de petits trous et souvent agglutinante. Nous n’avons jusqu’à présent, dans l’Amérique méridionale, qu’un genre de cette famille, les Bolivina; ainsi il nous manquerait encore les genres Bigenerina , Gemmulina , Textularia, Vulvulina, Sa grin a et Cuneolina. Des-lors la famille entière serait représentée par un seul genre; encore ce genre paraît-il entièrement propre aux côtes occidentales de l’Amérique méridionale. Genre BOLIYINE, Bolivina , d’Orb. Coquille libre, régulière, équilatérale, rugueuse ou costulée, cunéiforme. Loges alternant régulièrement à tous les âges , de chaque côté de l’axe lon- gitudinal, en se recouvrant en partie ou seulement superposées sur deux lignes alternes régulières, souvent prolongées en avant. Ouverture allongée en fente longitudinale, partant de la partie interne de chaque loge, jusqu’à la partie convexe antérieure, où ses bords sont souvent très-saillans. (Modèles, n.° 116, 5.e livraison.) Rapports et différences. Avec le même mode d’accroissement que les T extularia, les Vulvulina et les Sagrina, ce genre diffère des premiers par son ouverture non transversale, au point de contact avec l’avant-dernière loge, mais bien en rimule longitudinale à l’axe, et prolongée de la partie Forami nifères 1. Foraminifères de Cuba. Forami- nifères. ( 62 ) interne de chaque loge à sa convexité antérieure; des seconds, par l’ou- verture non en fente transversale et non supérieure à la dernière loge; des troisièmes , en ce que l’ouverture , au lieu d’être restreinte à un seul trou rond à l’extrémité d’un prolongement, est en fente de ce prolongement à la partie interne. Jusqu’à présent ce genre ne s’est montré à nous que sur les côtes occi- dentales de l’Amérique méridionale. N.° 58. BOLIVINE PL1SSÉE, Bolivina plicata, d’Orb. PI. VIII , fig. 4, 5, 6, 7. B. testcl elongate!, albâ, longitudinaliter irregulariterque plicatd, vel rugosd, posticè acuminatâ, obtuse!, letter éditer convexe! ; loculis numerosis, angustatis, ultimo acu- minato ; aperture! elongate!, prolongate!, marginata. Dimension : Longueur, 1/2 millimètre. Coquille : Allongée, épaisse, plus étroite en arrière, où elle est très-obtuse. Sa super- ficie est couverte de trois ou quatre côtes irrégulières, entre lesquelles sont des plis ou mieux des rides profondes, cachant, pour ainsi dire, les premières loges, tandis que les dernières sont presque lisses. Loges très- nombreuses, transversales, étroites; la der- nière prolongée en avant. Ouverture longue , se continuant en avant ; ses bords saillans formant la prolongation extérieure de la dernière loge. Couleur : Blanc grisâtre. Cette espèce habite à de grandes profondeurs dans la mer, aux environs de Valpa- raiso, au Chili, où elle est commune, mais difficile à obtenir par suite de sa grande ténuité. N.° 59. BOLIVINE A COTES, Bolivina costata, d’Orb. PL VIII, fig. 8, 9. B. teste! elongato -oblonge! , cuneiformi, compressé!, albâ, longitudinaliter costead; costis elevatis; loculis obliquis, numerosis, ultimo minime convexo; aperture! elongeite! , non marginedet Dimension: Longueur, 1/4 de millimètre. Coquille: Oblongue, épaisse, cunéiforme, peu comprimée en arrière, couverte de grosses côtes saillantes, régulières, au nombre d’environ sept de chaque côté, traver- sant les loges. Loges assez nombreuses, obliques; la dernière convexe en avant. Ouver- ture longue, simple, sans bordure extérieure. Couleur : Blanc uniforme. Cette espèce ressemble un peu à la Bolivina plicata par ses côtes, mais sa forme est plus conique, et ses côtes, bien plus nombreuses, sont régulièrement espacées et sail- lantes; elle en diffère encore par son ouverture non bordée. ( 63 ) Nous l’avons pêchée au mouillage même par vingt mètres de profondeur , au port Forami- de Cobija, en Bolivia; elle y est commune. N.° 60. BOLIYINE PONCTUÉE, Bolivina punctata, d’Orb. PI. VIII, fig. 10, 11, 12. B. testâ elongatd, compressé, conica, anticè obtusa, posticè acuminata, albcí, punc- tatd, lateraliter subcarinatd ; loculis numerosis , obliquis, undulatis, ultimo obtuso ; aperturd simplici. Dimension : Longueur, 1/2 millimètre. Coquille : Allongée , com ¡primée , cunéiforme , obtuse en avant , acuminée en arrière , lisse, un peu carénée latéralement , surtout aux premières loges. Loges très-nombreuses arquées, flexueuses, surtout à leur partie interne; la dernière arrondie en dessus. Ouver- ture simple, sans bourrelets. Couleur : uniforme blanchâtre. Bien différente des deux précédentes par sa compression générale, par sa forme, celles de ses loges, et par le manque de côtes, cette espèce nous présente tout à fait l’aspect de certaines Textulaires , dont elle se distingue par son ouverture. Nous l’avons pêchée sur la côte du Chili, près de Valparaiso, à la profondeur de quarante à cinquante mètres; elle y est assez commune. VI.e ORDRE. A G AT H ï S T È GUES, Agathistegues , d’Orb. Toutes les coquilles de cet ordre sont composées de loges pelotonnées sur deux, sur trois, sur quatre ou cinq faces, sur un axe commun, faisant cha- cune, dans leur enroulement, la longueur totale de la coquille ou la moitié de la circonférence; par ce moyen, l’ouverture, presque toujours munie d’un appendice, se trouve alternativement à une extrémité ou à l’autre. Les coquilles de cet ordre s’accroissent donc d’une manière tout à fait particulière : ce ne sont plus des loges empilées sur une seule ligne droite, comme dans les Sti- cliostègues , ou spirale , comme dans les Hélicostègues ; ni alternes , comme dans les Ënallostègues. L’accroissement des Agathistegues est, ainsi que l’in- dique leur nom, un véritable pelotonnement de loges autour d’un axe, latéra- lement à la longueur, de sorte que les loges enroulées ainsi sur deux, trois, quatre ou cinq faces, viennent former, le plus souvent, la moitié de l’enrou- lement et présentent dès-lors alternativement l’ouverture à l’une et à l’autre extrémité de l’axe longitudinal. La contexture des coquilles offre une identité : î ■ ( 64 ) Forami- nifères. absolue : cette contexture est opaque, serrée, blanche, comme laiteuse ou ressemblant à la porcelaine, sans aucune porosité. Un autre caractère constant vient prouver combien il est naturel de les séparer des autres ordres, et d’en faire un groupe à part, c’est la forme de leur ouverture presque toujours arrondie, ovale ou semi-lunaire, bordée et toujours munie d’une dent simple ou composée; forme qu’on retrouve dans toutes les espèces. Les caractères que nous leur avons reconnus nous portent à les diviser ainsi qu’il suit. I.re Famille. Miliolidæ. Coquille équilatérale, à parties paires. AGATHISTEGUES./ II.e Famille. Multiloculidæ. Coquille inéquilatérale , sans parties paires. 1. re Section. Loges formant l’enrou- lement complet. 2. e Section. Loges pelotonnées sur deux faces opposées. 1. re Section. Loges pelotonnées sur trois faces opposées. 2. e Section. Loges pelotonnées sur quatre faces opposées. 3. e Section. Loges pelotonnées sur cinq faces opposées. Uniloculina. Biloculina. Fabularia. Spiroloculina. Triloculina. Cruciloculina. Articulina. Sphæroidina. Quinqueloculina. Adelosina. 1.re Famille. MILIOLÎBEES , Miliolidæ , d’Orb. Caractères. Coquille libre, régulière, équilatérale, composée de loges pe- lotonnées sur un même plan, autour ou de chaque côté de l’axe; toutes les parties paires. Des quatre genres compris dans cette famille, un seulement, le genre Biloculina, se présente sur les côtes de l’Amérique méridionale. Genre BILOCULINE, Biloculina , d’Orh. Coquille libre, régulière, équilatérale, globuleuse ou comprimée. Pelo- tonnement sur deux faces opposées. Loges embrassantes, se recouvrant entièrement; dès-lors il n’y en a jamais que deux apparentes; leur cavité est simple. Ouverture unique, située alternativement aux deux extrémités ( 65 ) de l’axe longitudinal, pourvue de dents à l’extrémité de l’avant-dernière loge. (Modèles, n.° 31, 2.e livraison; n.os 90, 91, 4.e livraison.) Rapports et différences. Par son pelotonnement sur deux faces, par sa forme équilatérale, ce genre se trouve dans les mêmes circonstances d’accrois- sement que les Spiroloculina et Fabularia , se distinguant des premières par ses loges embrassantes , dont deux seulement sont apparentes à tous les âges , tandis que toutes sont à découvert dans les Spiroloculines. Les rapports avec les Fabulaires sont plus immédiats par l’enroulement composé de loges em- brassantes ; mais , chez ces dernières , les loges sont pleines et seulement per- cées de petits tuyaux capillaires , tandis qu’elles sont vides chez les Biloculines. Le genre qui nous occupe n’existait pas plus que tous les autres Agathis- tègues à l’époque des terrains crétacés : il a commencé à se montrer sur le globe terrestre avec les terrains tertiaires les plus inférieurs et se trouve réparti dans tous les bassins. A l’état vivant, on le rencontre à peu près également distribué dans toutes les mers chaudes, tempérées et froides. N.° 61. BILOCULÏNE PATAGONE, Biloculina patagónica, d’Orb. PI. Ill, fig. 15, 16, 17. B. testé oblongo-conveæâ, lœvigatâ, vel transfers aliter undulata , lucidd, albidâ ; margine rotundata ; loculis convexis, antice acuminatis , posticé rotundatis ; aper- tura longitudinaliter ovali, mediocri, uniclentatd; dente angustato, elongato, late- ra/iter digitato. Dimension : Longueur, i/3 de millimètre. Coquille : Renflée, oblongue, lisse, luisante, beaucoup plus longue, presqu’aussi haute que large, à pourtour convexe, arrondi. Loges bombées, fortement amincies, sans être tronquées en avant, élargies vers le milieu de leur longueur et un peu rétré- cies en arrière; elles sont marquées de quelques ondulations transversales sur leurs parties antérieures; leurs bords latéraux sont arqués, comme échancrés, et arrondis; leurs sutures profondes. Ouverture ovale, petite, longitudinale, c’est-à-dire dans le sens de l’enroulement, armée d’une très-petite dent étroite à sa base, élargie ensuite à son extrémité, pourvue, de chaque côté, d’une digitation bien marquée, un peu oblique. Couleur : Blanc de lait uniforme. Par sa forme oblongue elle se rapproche de la Biloculina Bougainvilliana ; mais elle en diffère par les ondulations de la partie antérieure des loges, par sa bouche longitudi- nale, au lieu d’être transversale et tout à fait différente de détails, surtout pour la dent. Nous avons recueilli cette espèce à la baie de San-Blas, en Patagonie, au 40.e degré de latitude sud; elle y est peu commune. Forami- nifères. V . Foram. 9 Forami- nifères. ( 66 ) N.° 62. BILOCULINE SPHÈRE, Biloculina sphœra, d’Orb. PI, VIII , fig. 13, 14, 15, 16. B. testé sphcericâ, lœvigatâ , lucidâ; lacteâ ( junior anticè subrostratd) -, loculis inae- qualibus, globulosis, ultimo magno, penúltimo minimo ; apertura triangulari, f ere apertd, dente triangulari magno. Dimension : Diamètre , 1 millimètre. Coquille: Représentant une petite sphère, très -lisse, brillante ’, à l’état adulte; jeune , sa partie antérieure forme une espèce de bec assez aigu; complète, elle est aussi large que haute. Loges très-bombées, arrondies, très-inégales, la dernière enveloppant tellement la précédente, qu’il n’apparaît plus qu’une très-petite partie de sa surface. Ouverture triangulaire, comme déchirée sur les bords, quelquefois prolongée en ligne inférieurement , et tellement remplie par une dent de même forme , qu’un petit inter- valle linéaire tout autour devient la seule trace de son existence. Couleur : Blanc de lait uniforme. La manière singulière dont les loges s’embrassent, ainsi que la forme de la dent et de l’ouverture , ne permettent de lui comparer aucune autre espèce : c’est aussi la plus sphérique de toutes celles que nous connaissons. Nous l’avons trouvée dans le sable des îles Malouines, où, sans être très-commune, elle n’est pas rare. N .° 63. BILOCULINE D’ISAJBELLE, Biloculina Isabelleana, d’Orb. PL VIII, fig. 17, 18, 19. B. testât globuloso-compressâ, lœvigatâ, lucidâ, anticè posticèque rotundatâ, margine convexâ ; loculis orbicularibus , convexis ; aperturâ ferè apertd, lineari, transversali, labiatâ. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille : Globuleuse, arrondie, un peu comprimée, lisse, luisante, aussi large que longue, à pourtour bombé. Loges très-bombées, un peu obliques l’une par rapport à l’autre; la dernière à bords arqués, sans carènes, à suture peu marquée. Ouverture trans- versale , linéaire , très-large , bordée de bourrelets , surtout en dessus , où ceux-ci rem- plissent les fonctions de dent. Couleur : Blanc de lait uniforme. Son ouverture transversale et linéaire, sans dent bien distincte, la fait différer de toutes celles que nous connaissons; ce genre d’ouverture ne la rapprochant que de la Biloculina lœvis , dont elle se distingue par sa forme bombée. Elle habite les côtes des îles Malouines , au niveau des Polypiers ; elle y est rare. ( 67 ) N.° 64. BILOCULINE IRRÉGULIÈRE, Biloculina irregularis, d’Orb. PL VIII, fig. 20, 21. B. testé ovali, lœvigatâ, nitidâ, anticè truncata, posticé rotunda, lateraliter com- pressél; loculis compressis, convexis ; aperturd triangulari , irregulari. Dimension : Diamètre, 1 millimètre. Coquille : Ovale , lisse , brillante , plus longue et beaucoup plus haute que large , comprimée sur les côtés; son pourtour arrondi en arrière, tronqué en avant. Loges comprimées latéralement, très -convexes et sans carènes; leurs sutures très -peu mar- quées. Ouverture triangulaire, plus irrégulière d’un côté que de l’autre, ce qui rend la coquille à côtés inégaux; la dent est triangulaire et ferme presqu’en entier l’entrée de la bouche. Couleur : ;Blanc jaunâtre uniforme. Par sa forme un peu irrégulière , fait qui n’est pas accidentel , puisque nous le retrou- vons chez tous les individus, par sa bouche triangulaire, presque fermée, ainsi que par sa compression latérale, elle se distingue nettement de toutes les espèces que nous connaissons. Elle habite les îles Malouines, où elle est rare. N.° 65. BILOCULINE DE BOUGAINVILLE , Biloculina Bougainvillei , d’Orb. PI. VIII, fig. 22, 23, 24. B. testd oblongo-ovatâ, depressa, Icevigatd, nitidâ, anticè truncata, posticé subacumi- natdi, lateraliter carinatâ; loculis depressis, carinatis ; aperturd transversali, latd, dentatd ; dente brevi, utrinque digitato. Dimension ; Longueur, 2/3 de millimètre. Coquille : Ovale, oblongue , déprimée, lisse, brillante, beaucoup plus longue que large , plus large que haute , à pourtour caréné , tronquée en avant , un peu acuminée en arrière. Loges déprimées , carénées à leur pourtour, sans suture profonde. Ouverture transversalement élargie , bordée de bourrelets , armée d’une large dent , divisée , dès sa base, en deux lobes digités, divergens. Couleur : Blanc uniforme. Par sa forme oblongue, elle ressemble un peu à notre Biloculina oblonga des Antilles; mais, beaucoup moins bombée, elle en diffère encore par ses loges carénées au lieu d’être bombées , et par sa bouche tout à fait distincte , par ses dents séparées et diver- gentes. Nous l’avons découverte dans le sable, pris à de grandes profondeurs, aux îles Malouines. N.° 66. B1L0CUL1NE PÉRUVIENNE, Biloculina peruviana , d’Orb. PI. IX, fig. 1, 2, 3. B. lestd ovatd, globulosd, lœvigatâi, nitida, anticè posticèque oblusd ; lateralder con- vexd; loculis convexis; aperturd semi-lunari, latd , dentatd; dente brevi , utrinque digitato. Dimension : Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille : Ovale, globuleuse, renflée, lisse, brillante, aiTondie à ses extrémités, à pourtour arrondi, plus longue que large, plus large que haute. Loges convexes, arquées latéralement, arrondies à leur pourtour; les sutures marquées. Ouverture transver- sale, semi-lunaire, armée d’une dent étroite à la base, puis pourvue, de chaque côté, d’une languette transversale. Sa forme, sa dent même la rapprochent de notre Biloculina ringens , dont elle diffère par sa superficie lisse et non marquée transversalement de rides. Nous avons découvert cette espèce dans le sable des environs de Payta, au Pérou; elle y est assez rare. 2.e Famille. MF LTILO CULIDÉES , Multiloculidæ , d’Orb. Caractères. Coquille libre , régulière , inequilaterale , composee de loges pelotonnées sur trois, quatre ou cinq faces opposées de chaque cote de laxe, ne pouvant avoir aucune partie paire. Sur les six genres que comprend cette famille, nous en avons trois seule- ment en Amérique , les Triloculines , les Cruciloculines et les Quinqueloculines ; ainsi il y manque, au moins jusqu’à présent, les genres Articulina , Spheroi- dina et Adelosina. Genre TPJLOCULINE , Triloculina , d’Orb. Coquille libre, inéquilatérale, globuleuse ou comprimée, ayant la même forme à tous les âges. Pelotonnement sur trois faces opposées. Loges se recou- vrant, dès-lors, il n’y en a jamais que trois apparentes; leur cavité simple. Ouverture unique, ronde ou ovale, pourvue alternativement, à l’une ou à l’autre extrémité de l’axe longitudinal , d’une dent plus ou moins compliquée. (Modèles, n.os 95, 94, 95, V livraison.) Rapports et différences. Pour la contexture, pour l’aspect général, ces coquilles ont la plus grande ressemblance avec les Biloculines et les autres Agathistègues ; elles se distinguent néanmoins de ce genre par le pelotonne- ( 69 ) ment de leurs loges sur trois faces au lieu de deux; ainsi l’on voit toujours trois loges apparentes , tandis qu’on n’en aperçoit que deux dans les Bilocu- lines, et cinq chez les Quinquéloculines. Les Articulines ont bien, comme les Triloculines , le pelotonnement des loges sur trois faces opposées; mais, au lieu de conserver cet accroissement à tous les âges , elles se projettent en ligne droite dans l’âge adulte, ce qui les fait différer essentiellement de ces dernières. Les Triloculines suivent les lois de distribution géologique et géographique des Biloculines; elles commencent avec les terrains tertiaires, et sont alors de tous les bassins ; vivantes , elles habitent toutes les mers et y sont partout très-nombreuses. N .° 67. TRILOCULINE BOLIVIENNE, Triloculina boliviana, d’Orb. PI. IV, fig. 7-9. T. testâ oblongâ , compressa , albd, lœvigatâ, transversim undulatâ, anticè posticè- que obtusa, margine convexâ; loculis elongatis, arcuatis, irregulari -gibbosis ; apertura ovali, unidentatd, dente elongato, simplici. Dimension ; Longueur, i/3 de millimètre. Coquille : Ovale, irrégulière, comprimée, lisse, brillante, légèrement marquée en travers de quelques ondulations peu profondes, obtuse à ses extrémités, sans être arrondie; ces parties un peu anguleuses, à bords convexes. Loges arquées, bosselées irrégulièrement , à sutures profondes. Ouverture ovale dans le sens longitudinal , sans bourrelets , pourvue d’une dent simple , allongée , obtuse à son extrémité. Couleur : Blanc de lait. Elle se rapproche un peu par sa forme de la Triloculina oblonga, tout en étant plus large , plus arrondie sur ses bords , avec des extrémités plus anguleuses ; elle en diffère encore par ses légères ondulations transversales , qu’on ne retrouve que dans notre T. inflata, bien distincte sous d’autres rapports. Nous avons recueilli cette espèce à Cobija, port de la Bolivia, sur l’océan Pacifique, où elle est rare. N. ° 68. TRILOCULINE ROSE, Triloculina rosea , d’Orb. PI. III, fig. 18, 19, 20. T. testâ ovatâ, convexâ, roseâ, lœvigatâ, nitidâ, transversim undulatâ, anticè posticèque obtusâ, margine rotundatâ ; loculis magnis, arcuatis, suturis excavatis-, aperture l limbatd, s emi- lunari, transversali, unidentatd ; dente obtusissimo, rotundo. Dimension : Diamètre, i/3 de millimètre. Coquille : Ovale, large, renflée, lisse, brillante, obtuse à ses extrémités, marquée en travers de quelques ondulations peu profondes; pourtour arrondi, convexe. Loges très- Forami- nifères. Forami- niftres. ( 70 ) grandes, arquées, plus larges en arrière qu’en avant, à dos renflé et bombé, séparées par des sutures profondément excavées. Ouverture transversale, en croissant, obtuse à ses extrémités, bordée de bourrelets épais, armée d’une dent très-courte, très-obtuse, formant une saillie semblable au bourrelet , élargie au milieu. Couleur : Rosée uniforme ou blanche. Par sa forme extérieure bombée, à loges bien distinctes, elle ressemble à la Trilocu- lina Fichtelii, tout en s’en distinguant par le manque de stries et par son ouverture tout à fait différente; dans les espèces lisses, elle se rapproche de la T. flavescens, dont elle s’éloigne par moins de convexité , par des loges d’une autre forme et par sa bouche. Nous avons rencontré cette espèce sur les côtes de la Patagonie , près du Rio Negro ; elle y est assez commune. N .° 69. TRILOCULINE CRYPTELLE, Triloculina cryptella, d’Orb. PI. IX, fig. 4, 5. T, teste î ovato-convexâ , albidd, lœvigatâ, antice posticèque obtusâ, margine rotun- da tâ; loculis inaequalibus, suturis excavatis-, aperturd subopertd; dente obtuso , magno. Dimension: Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille : Ovale, bombée, lisse, brillante, très-obtuse à ses extrémités. Loges très- bombées, très -inégales, les deuxs dernières très-grandes, celle qui précède des plus petite, ou du moins tellement recouverte par les autres, qu’il n’en paraît qu’une petite partie : elles sont plus longues que larges, à dos bombé, et séparées par des sutures peu marquées. Ouverture formant un demi -cercle tronqué par en haut; mais elle est tellement bouchée par une dent de même forme, qu’il ne reste autour de cette der- nière qu’une ligne très-étroite. Couleur : Blanc uniforme. La grande différence qui existe entre le diamètre des loges , quoiqu’elles soient très- bombées , et la dent bouchant entièrement l’ouverture , sont deux caractères qui distinguen t nettement cette espèce de toutes les autres. Nous avons découvert cette charmante espèce dans les sables des îles Malouines , où elle est peu commune. N .° 70. TRILOCULINE JAUNE, Triloculina lutea, d’Orb. PI. IX, fig. 6, 7, 8. T. teste l ovato-oblongâ, gibbosd, luted , lœvigatâ, anticè truncatâ posticè convexe l , margine rotundatâ-, loculis flexuosis, anticè acuminatis, posticè dilatatis, suturis excavatis ; aperturd transversali, angustatd, bilabiata. Dimension: Diamètre, 1/2 millimètre. Coquille : Ovale-oblongue, gibbeuse, lisse, brillante, tronquée en avant, élargie en ( 71 ) arrière. Loges un peu flexueuses , convexes , amincies en avant , très-élargies et arrondies Forami- en arrière, séparées par des sutures très-profondes. Ouverture très-étroite, très-longue n,f<•'. * . ", ,••■***' ■ *■ 1 , ( 86 ) Fora mi- nifères. V. Page*. Valvulina, caractères du genre 46 Valvulina auris , d’Orb. (pl.II, fig. 15, 16, 17) 47 — inœqualis, d’Orb. (pi. VII, fig. 10, 11, 12) 48 Valvulina inflata , d’Orb. (pl. Vil, fig. 7,8,9) — pileolus, d’Orb. (pl. I, fig. 15, 16, 17) Pagcj. 48 47 -J. cL Orbùjny del • Icvrault Éditeur . J) avoine rcidp ■ 1 4. GLOBULINA australis, ,/ûrù. GU WU LINA Plancii,^. 6-7. BULIMTNA lolcliella, dOrb. 8-c). B patagónica, /< i \iiN/j 'i:ii/<:s Jte/a/ue, (/ty/rár dV/V/iy/uy y//u /’. /ícrfra/id fidJ/ei/r Séóbi J'c - í-o. 11U N CmMM JN A. vermiculata, X ornata, ,/:orO pressa, ,ro/b. 10-12 - R()SAI.I\ V LsalieUeaua , ¿’Ori. io -i i II Vilarflclioana, a-Ort. i(i -ici . 11 Araucana, dn/¡ ■2X.B_C ora, d’Or¿. dny 'f de ba/u//o. Delarue' d J prés d Orbipmp piaæ. 21. éBerfrasid/ Editeur _7 rmedouche- scalp-- 1-3. RO S ALINA Inca wa*. 4-6. R consobrina, d-'o,-t. 7-9 . VAL VULIN Æm flata, d’Ort. 10-12 ■ V înægnalis, d’o 10 . 1.4 B LL DUNA ele gantis sima, dVri. 10 . U VI GL R I î\ A raricos la, JOri, 16. IT striaía , <¿ 0r¡ 1.7 • II bifurcata ,¿Ort. 18-20. CAS SIDULINA eras sa, ¿w. 21-20 . C .pupa, ¿'Orí. Dnpr1^ de/ Lasujloú mm* FORA ML/VIi 'ERES . FL. S. . J) fia rue et- après dOrbújny p¿7ia' J? HerLrarui JZditezzr J) av&me